REYNOLDS HISTORlCAIi
GENEALOGY COLLECTION
,.ALLEN COUNTY PUBLIC LIBRARY
3 1833 00858 6882
NOUVELLES ŒLX'RES INEDITES DE GRANDIDIEK
Publiées sous les auspices de la Société industrielle de Mulhouse
ORDRES MILITAIRES
MELANGES HISTORIQU ES
(STRASBOURG)
COLNLAR
H. HCl-^lTiL, libraire-éditeur
M.D.CCCC
XOi;\HLl.KS cKL"\RKS IMiDiTES DE C.KAXDIDIER
Publiées sous les auspices de la Société indi&strielle de Mulhouse
ORDRES MILITAIRES
ET
MÉLANGES HISTORIQUES
- (STRASBOURG)
COLNIAR
H. Hl"l-I'I^. lihrairo-éditeur
M.D.CCCC -
C;
Digitized by the Internet Archive
in 2009 with funding from
Allen County Public Library Genealogy Center
http://www.archive.org/details/ordresmilitairesOOgran
NOUVELLES
ŒUVRES INÉDITES DE
GRANDIDIER
TOME CINQUIÈME
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RiXHEIM (ALSACE). — I.MI'KIMKRIK F. SlTTER & ClK.
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AVANT-PROPOS.
Voici le 5' et dernier volume de la publication rjue
nous avons entreprise, ilj.' aura tantôt trois ans, avec le
concours de la Société industrielle de Mulhouse, d'une
partie des œuvres inédites de Grandidier.
Comme nous le prédisait récemment notre prédé-
cesseur dans cette voie, feu Liblin, c'est avec satisfaction
que nous arri\-ons au bout de notre tâche. « Xous savons,
disait ce \éteran de la littérature alsacienne, nous savons
par un peu d'expérience, de (|uel {)oids le cœur et le corps
sont allégés quand une i)roniesse est remplie. » '
Est-ce cà dire (ju'il n'y a plus rien à tirer des
manuscrits inédits de Grandidier? Loin de là! et nous
continuerons à puiser à cette source, dans une mesure
intarissable, tellement ce jeune sa\'ant a su, dans sa courte
carrière, accumuler de richesses. Xous le ferons d'autant
plus \'olontiers cjue la Revue cfAisacCy dont le fondateur
a eu l'initiative de la publication des œuvres inédites de
Grandidier, et dans laquelle beaucouj) de tra\aux de
1. Jiiviu (f Alsace, 1S99, p. 254.
VI AVANT-PkOPdS
l'illustre historien ont été publiés pour la première fois,
restera plus (jue jamais fidèle à sa grande mémoire, en
insérant de temps à autre quelque morceau du Nachlass
de Carlsruhe. Et la Revue catJioliqiie d' Alsace, de rivale
devenue la sœur de notre Revue, elle aussi, tiendra à
honneur, — l'amitié de son directeur nous en est garant,
— de continuer à accueillir les Gyaiididieriaiia c|ue nous
lui communiquerons.
«
Ce volume, comme son titre ^Xq Mélanges rindi([ue,
contient des morceaux fort difterents les uns des autres.
C'est cral)ord wn comj)lément à VAlsa/ia sacra, sur les
ordres religieux militaires, (|ue l'éditeur aurait mieux fait,
il reconnaît son tort, de faire tenir dans le volume pré-
cédent. '
Ce sont ensuite quelques intéressants fragments
d'histoire religieuse : Annales de Murbachr Notice sur
Sieige, . . . etc. . . . XJw curieux catéchisme du blason,
adapté à Tarmorial d'Alsace, vient ensuite; et le \'olume
s'achè\'e [)ar une série de mémoires historiciues sur Stras-
bourg où les amateurs i\u notre histoire nationale trou-
veront ami)le matière à divertissement, comme on disait
autrefois.
1. Cependant les Ordres religieux militaires ne sont pas compris dans
VHclvitia Siicra^ indiquée comme modèle à suivre par la Société industrielle.
2, Depuis que ce tragmeiit a clé puMié, j'ai eu connaissance d'un nouvel
article de M. de Liebenau, dans \^ Anz. fur Scfi:^'iiz. Gcsch., de 1S91, oii le
savant archiviste tl>? Lucerne reproduit le passage relatif à Goldbach. (Cfr.
p. 141 du présent vi-lume.)
AVANT-PROPOS VII
Ce dernier volume de la collection devrait, pour
bien finir, s'achever par une table générale des cin(|
volumes. Elle sera faite, Deo juvaiile. Va même, pour la
rendre plus utile, ' nous avons l'intention d'y comprendre
les œuvres publiées [")ar Grandidier de son vivant et les
Oeuvres inédites publiées par Liblin, qui, les imes et les
autres, maïKjuent de tables. On aura ainsi entre les mains
un bon instrument de travail dont on nous saura sans
doute quelcjue gré.
Nous avons {.leu de chose à signaler comme appen-
dice à la bibliographie de Grandidier.^
§ II. Aux travaux publiées de son vivant il faut
ajouter, dans \' Art de vérifier les dates, t. II, p. 543 à
554, la
Chronologie historique des comtes de Montbéliard
et de Ferrette.
§ III et I\'. Aux œuvres posthumes:
Annales Mîtrbaccnses, Paris, Picard, 1900. In-S'' de
39 pages. (C'est un tirage à part, anticipé, d'une partie
du présent volume.)
1. Cette table sera distribuée gratiiitement aux souscripteurs.
2. Cfr. 1, p. 37 ; II, p. VIlI ; ill, p. X. — Nous suivons l'ordre et la
division en § adoptés précédemment.
VIII AVANT-PROPOS
Noies de [abbé Graiididicr, j). par A. Benoit, clans
le yaîU'/ial de la Socièlé d'archéologie lorraine et du
musée historique lorrain^ •■^97^ P- -7^-
Ce sont des extraits du j^remier volume des Nou-
velles Oeuvres inédites.
§ VII. A la Correspondance :
Dans la collection des Correspondants de Grandidier, le XII
et dernier N» :
. XII. Perreciot, trésorier de France, lettres inédites
publiées par F. Louvot. Paris, Picard; Besançon, Jacquin,
1899. In-8° de 46 pages.
Avait paru dans la Revue catJwlique d'Alsace, 1898 et 1899.
Lettres de Grandidier à Dont Clément avec un
opuscule inédit sur le calendrier, Paris, Picard et Colmar,
Premier fascicule des Grandidieriana.
Avait paru dans la Revue catfiolique d'Alsace, 1899, p. 909.
§ VIII. Aux livres annotés par Grandidier:
Ru\'R, Antiquités de la Vosge. (Bibliothèque de
Colmar.)
Enfin § X, Biographie de Grandidier et travaux
sur lui :
Dans la Zeitschrift f. Geschichte des Oberrheins,
N. F. band Xl\', 1899, F. Heft, p. 9-12. Grandidier s
Urkitndenbehandlung, par H. Bresslau. (Peu important.
Il s'y agit {.\\\n (li|)lùme de Henri 11 de 1016 peur Sainte-
Odile cjue GrancHcHer aurait j)ul)lié après Albrecht, mais
AVAN'T-t>ROPOS IX
en corrigeant ce dernier d'après un original d'un diplôme
de Rodolphe de i 2S4 où le premier est inséré.)
En terminant cet avant-propos, l'éditeur remplit un
agréable devoir en remerciant encore une fois les membres
de la Société industrielle de Mulhouse et les souscripteurs
de leur généreux concours. Tous seront heureux d'ap-
prendre, — à Mulhouse surtout où l'on tient avec raison à
d'honorables et anciennes traditions de chrétienne philan-
tropie, — cju'ils ont du même coup fait une bonne œuvre
dont la clientèle des Petites sœurs des par.vres de Colmar
a profité. Notre reconnaissance personnelle à leur égard
devient aussi par ce fait très grande, notre labeur ayant
ainsi été de quelqu'utilité.
Colmar, iç mars içoo.
'I.
ORDRES MILITAIRES
A. CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
IngolD, GratiJiiiUr, V.
A.
CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
[En 1048 quelques négociants italiens obtinrent du
Calife d'Egypte la permission de bâtir à Jérusalem une
église et un couvent de bénédictins chargés de recueillir
les pèlerins. Plus tard on y ajouta un hôpital pour les loger,
et Gérard fut chargé du soin de le desservir. En 1099
Godefroy de Bouillon donna à cette maison quelques
biens. Son exemple fut suivq et les revenus de l'hospice
s'étant ainsi accrus, Gérard et ceux qui avec lui s'étaient
dévoués au service des pèlerins se séparèrent des moines
et formèrent une congrégation distincte sous le patronage
de S.Jean-Baptiste, patron de la chapelle de l'hospice.
Paschal II confirma en 1 1 13 les donations faites à Thos-
1. [Sur les Chevaliers de S. -Jean en général, cfr, le CartuLiin général
di Fordre par M. Delaville-le-Rour, Paris, Le Rour, in-f'. Toutes les chartes
de fondations des coramanderies y sont publiées.
L»s archives des coaiTnanderies d'Alsace sont en grande partie aux archives
départementales de Lyon.
Le Nachlass ne con'ient sur les nuisons de S. -Jean quî la notice sur
celle de Strasbourg qu'on trouvera plus loin, et quelques pages de notes de
SchœpOin.]
4 CHEVALIERS
pice et ordonna qu'à la mort de Gérard, les pères hospi-
taliers éliraient leur supérieur.
Raymond du Puy, successeur de Gérard, donna des
règles à l'ordre, prescrivit les trois v^œux de religion et
imposa des privations et des observances fort rigoureuses..
Beaucoup de papes approuvèrent ses prescriptions. 11
résolut de consacrer à la défense des lieux saints le superflu
des revenus de l'hospice, et, aux prêtres et aux laïques
dont l'ordre était composé, ajouta une troisième classe de
chevaliers. Les papes accordèrent beaucoup de privilèges
à l'ordre qui acquit avec le temps d'im.menses richesses.
Chassés de Palestine en 1291, ils s'emparèrent de Rhodes
de 1 308 à I 309.
Sous le grand -maître Villiers de l'Isle-Adam, en
1522, Soliman attaqua les Chevaliers de Rhodes et les
força à capituler. Charles-Quint leur donna en 1530 l'île
de Malte où ils s'établirent et demeurèrent jusqu'à la
prise de cette île par Bonaparte lors de l'expédition
d'Egypte.
L'ordre était divisé en huit langues. Dans chaque
langue il y avait plusieurs grands pjrieurés. Nos maisons
d'Alsace dépendaient du grand prieur d'Ailemagr.e qui
résida longtemps en Alsace.
Les Coinmanderlcs étaient des maisons et biens ad-
ministrés par des membres de l'ordre, qui devaient les
gérer et chaque année payer au receveur de l'ordre U!ie
certaine somme.
Elles étaient aj^pelées Gerechtigkeits-CointJinreien
ou Gnadeii-Coiulkurcien. Les premières se donnaient par
rang d'ancienneté, les secondes selon le bon plaisir du
Grand-Maître ou des Grand-Prieurs.
DE SAIN'T-JEAX S-t
Dans chaque Grand-Prieuré il y avait une comman-
derie dont les revenus appartenaient au Grand-Maître.
Une partie des conimanderies de justice étaient ré-
servées de droit aux chevaliers; les autres aux chapelains
«t aux pères servants.
I. COLMAR^ (Bâie.)*
[L'époque précise de l'établissement des Chevaliers
de Saint-}ean à Colmar est incertaine. On peut cependant
d'après Huot, la faire remonter jusqu'au commencement
du xiii^ siècle. Leur église fut consacrée par le B. Albert
le Grand, évèque de Ratisbonne, et depuis ce moment
la maison ne cessa de s'enrichir et de prospérer. Au xiv«
et au xv<= siècles, les empereurs d'Allemagne y reçurent
plusieurs fois l'hospitalité. A l'époque du protestantisme
la décadence commença pour cet établissement où les
commandeurs cessèrent de résider : il n'y demeura plus^
jusqu'à la Révolution, qu'un administrateur, (quelques
prêtres de l'ordre et des serviteurs. M. Huot estime la
valeur des biens de cette commanderie à plus de 600.000
livres.]
[Coiutiiaiidetirs.
1. Frère Henri, 1234. (Huot.l
2. Dietrich von Girsberg, 1262. Jd.)
1. [Huot, La commandirie de S.-Jcan a Colmar^ Colmar, Batlh, 1S70.
Le ms. 564 de la Bibliothèque de Colmar est le registre de l'administrateur
Stadel de Fontenelle de 1748 à 1779]
2. [C'est je crois par erreur que certains auteurs (Baquol, M. Kraus et M.
Clauss) placent une commanderie de Malle à Appenwihr, ancien village du
comté de Horbourg. Cette localité ne se trouve pas dans la liste donnée par
les Almanachs du Grand-prieuré d'Allemagne. L'erreur provient, ce me semble,
de ce que Jacques Séb. Truchsess de Rheinfeldeii, possesseur du château
d' Appenwihr, était chevalier de Malte. (Cfr. l'AImanacîi de 1 7S0.)]
s CHEVALIERS DE S.-JEA\ DE COLMAR
3. Guillaume de Girsberg, en 1271, d'après Grandidier, cfr. p. 27.
4. Fr. Bruno. iNotes de Mossmann.)
5. Fr. Berenger, 1278. (Huot.)
6. Fr. Hermanfius, 1285. lA. H. A., f. Unterlinden, 8, i.)
7. Fr. Frediricus, 1 293. (Cartulaire de Mulhouse, I, p. 84.)
8. Fr. Johannes von Grumbach, 1305. (Mossmann).
9. Rudolf von Steiniverke, 1317- iHuot.)
10. Ulrich von Rechberg, 1325. (A. C, DD, Heiligkr.)
11. Peter von Massmiinster, 135 1. (Huot.)
12. Burckart von Redenstein, 1355. (Huot.)
13. Wilhelm von Girsberg, 1364. (Id.) (Hanauer, Cartulaire de
S.-George, p. 139.) 1396 (Id., p. 159.)
14. Johans von Owe, 1403. (Mossmann.)
15. Jean ze Rine, 1405. iHuot.)
16. Wilhelm Hartdolf, 1420-24. (Id. et ^lossmann.)
17. Marx Helfant, 1433-47. (Huot.)
18. Jean Lut)', 1475-93- (W.)
\(). Jean IVegener, 15 13. (Id. et Mossmann.) 1539 (AC, fonds de
S.-Jean.^
20. George de Hohenheim, dit Bombass^ 1536-41. Devint en 1554
grand-maître de l'ordre. (Id.)
21. Conrad von Schivalbach, 1567. (Mossmann.)
22. Philippe IVelsinger [niziihdXieT), 1567. (Mossmann.)
23. Jean Philippe Lœsch von Molnheim, 1 570-82. (Huot et Mossmann.)
24. Ferdinand von Muckenthal, 1607. i Mossmann.)
25. Hartmann von der Thann, 16 10- 163 1. (Id.)
26. Balthassar de Ramschock, 1640. (Huot.)
27. Godefroy Trost de Visching, 1678-82. (Id.)
28. Jean Heidenrich von Schivanzboll, 1686. (Id.)
29. Le baron Roll, 1694. (Id.)
30. Henri Ferdin. baron de Stein-Reichenstein, 1697-1738. (Id.)
31. Jos. François de Griset, baron de Storeck, 1745-86. (Id.)
32. Le bailli de Hompesch, 17S6-92. (Id.)]
2. DORLISHEIM (Strasbourg.) '
[Fondée à peu près à la même époque* que la
maison de Colmar, la commanderie de Dorlisheim, an-
-cien village des environs de Molsheim, et dont dépendait
■celle de Haguenau, fut moins importante. En i 367 cepen-
dant il s'y trouvait un personnel de 5 prêtres, 7 sœurs
•et I i laïques. Au x\-i« siècle à cette maison fut unie celle
■de S.-Jean-de-Bassel en Lorraine.]
[Commandeurs,
I. Philip pus ^ 1266. (Strassb. Urk.-B., I, p. 457.)
j2. Heinrich, 1302. 1304. Jb., III, p. 148 et 166.^ de Meskirchen,
1288, 13 13. (Hanauer, Cartul. de S.-George, p. 5O7.)
j. Uermannus d\c\M% Juden, 13 12. (Strassb. Urk.-B., III, p. 219.)
4. Hermati de Mentze, 13 14. (Haxauer.) Probablement le même
que le précédent. "i
5. Joh. de Grumbach, 13 14. db., p. 238.) 1317 (Haxauer.)
•6. Hug von Wasselfiheifn, 1326. ilb., p. 342.)
7. Johann de Gruinbach, 1338. (^Hanauer.)
■8. Rudolphus de Hochberg, 1330. i^Hanauer.)
9. Thomas de Grostein, 133 1. [^Str. Urk.-B., V, p. 388.) 1345. (Ha-
nauer.)
TO. Eberhard de Landesberg, 1359. ^Hanauer.)
Ji. Johans von Grastein, 137 1. \Str. Urk.-B.., V, p. 722.) 1360 (Ha-
nauer.)
1. [Rien dans le Niichlass^
2. [On a souvent écrit que cette maison avait été d'abord une comman-
<lerie de Templiers. (Cfr. Benoit, Rcvm S Alsace, iSôS, p. 409.)]
O CHEVALIERS DE S.-JEAN' DE DORLISHEIM
2. Conrad de Pfaffenlapp, 1385-86. (Hanaler.')
3. Jean Schultheiss de GebvjilUr, 1390. > Ib.)
4. Jean Zuric/ier, 1396. i.lb.)
5. Jean de Masevau.x, 1408-10. ilb.)
6. Reinbold zuin Triibel, 1413-38. (Ib.)
7. Joa. Slader de Lachen, 1442-57. tlb.)
8. Berthold Siehelin de Stockburg, 1464-90. (Ib.)
9. Jean Hegentzer, 1496- 1506. (Ib.) .#=<*►-
20. Philippe Schilling. 1 Ib/i
21. George de Hohenheim, 1533-35- (Ib.)
22. Oswald von iVeuneck, 7 en 1563. (Gran'DIDIER, Supplément aux
Essais, p. 115.)
23. Adolf von Rothenhausen, 7 en 1584. (Ib.)
24. Albrecht von Rachenhausen, \ Ç.W 1595. (lb.^
25. Frédéric baron de Schônau-Weyhr, 1782. ,^AIman. d'Alsace.)
26. Ferdinand baron de Hompcsch, 1784-97.^ (.l^t>v']
I. [Dernier grand-maître de l'ordre. Cfr. la Revue nouvelle (T Aha:e-Lor-
raintf VII, p. 241.]
3. FRIESEN (Bâie.) '
[D'abord unie à la commanderie de Mulhouse, cette
maison le fut ensuite à celle de Soultz, ' dont le comman-
deur portait en 1761 le titre de commandeur de Soultz^
Colmar, Mulhouse et Friesen. ^
L'almanach du grand prieuré d'Allemagne de 1 780-
ne mentionne plus la commanderie de Friesen.j
[Com7}iandetir.
I. François /os. de Griset, 1761. (BC, ms. cit."]
1. [Rien dans le Xachlass.'\
2. [En 1541, dit Stoffel.]
3. [BC, ms. 565, p. I.]
4. HAGUENAU (Strasbourg.)
[Les Johannites s'établirent à Haguenau dès le xiii^
siècle, en dépendance de la commanderie de Dorlisheim,
et y occupèrent la paroisse de Saint-George de 1354 à
1535, époque où ils la cédèrent définitivement (le 8 mars)
à la ville. (Hanauer, Cartul. de S. -George^ p. 479.)!
' [Co77imaîideiirs oit Cîcrés. *
1. Othon de Schoivenburg, 1354-65,
2. André Zanner, 1365-73.
3. Jean Schultheiss ou zu der glocken, 1374.
4. André Zanner, 1380-89.
5. J. Schultheiss, 1 390.
6. Conrad (Meycrlin) de Mieiesheim, 1396- 1406.
7. Dietrich Ncgelin, 1406- 1408.
8. Nicolas Bernart, 1409- 11,
9. D. Negelin, 14 12-19.
10. Erhart Durnheiin, 1420-21.
11. Conrad Gunifrid, 1421-25.
12. Reiinbold zum Triibel, 1429-34.
13. £rh. Dtirnheim, 1435.
14. Henri U'asi/iut o\x Warmord, 1443.
15. Conrad d'Ehcnhéim, 1447-57.
I. [Rien dans le Xachlass. — Liste extraite de HanalKR op. laud.y.
p. 567.]
14,^ CHEVALIERS DE S.-JEAN' DE HAGUEVAU
i6. Jean Pont, 1459-78.
17. Hermann Kellcr, 1470.
18. /. Pont, 1470-81.
19. Nicolas iMûl/er, 1483-99.
20. Léonard Gyss, 1 499- 1 5 1 3-
-2 1 . IVolfgang Rapp, 1 5 1 4- 1 5 40. ]
5. MULHOUSE (Bâie.)'
[Cette commanderie remonte à la fin du xii^ siècle.
En 1369 fut inaugurée Téglise qui existe encore, comme
l'on sait, et qui a été restaurée récemment. C'était la plus
riche des maisons religieuses de Mulhouse : outre ce
•qu'elle possédait dans la ville et la banlieue, elle avait
-de nombreux domaines dans le Sundgau. La comman-
derie jouissait du droit d'asile. Après le protestantisme,
elle ne fut plus administrée que par un receveur.]
[Commandeurs.
1. Conrad cTOltingen, 1249. (Mein'ikger, op. cit.)
2. Jacques de Neufchatel, 1284- 1287. (Cartulaire de Mulhouse, I,
p. 85 et 87.)
3. Fr. Constance^ 1300. (Ib., p. \o\^
4. Rudiger de Kœdersdoff, 135 1. Jb., p. 233.)
^. Rudiger Birkemnort, 1352. (Meininger, op. cit.) Peut-être le
même que le précédent.
6. H'erner d'Epiingen, 1364-137 5. {Cartul. de Mulhouse, I, p. 230
et 308.)
I. [Rien dans le Nachlass. — Cfr. Meininger, Ligllsi de r ancienne com'
manderie de Malte à A/uJAattse, 1890, d'où nous avons tiré presque tous nos
renseignements. — Le ms. 566 de la bibliothèque de Colmar est un inven-
taire de I 746 ]
l6 CHEVALIERS DE MALTE
7. Megerlin, 1304. (Mein'inger.)
8. Pierre Oe/goss, 1424-34. ilb.)
9. Conrad GuntfriU, 1443. (Has'auer, Cartulaire de Saint-George^
p. 2g6.^
10. Marc Oeler, 1492-1520. iMein'Inger.'i]
6. RHINAU (Strasbourg.)' '
[Cette petite ville des bords du Rhin fut le siège
d'une commanderie de chevaliers de Saint-Jean que Ton
trouve mentionnée en i 27S (Urk.-B. der St. Strassùzirg^
III, p. 38), en 1305 (ib., p. 174) et encore, e/i 1371 (iix,
V, p. 722.)
Peu après cette dernière date, Rhinau ayant été sub-
mergé par le fleuve,^ la commanderie dut disparaître
dans la catastrophe.)
1. [Rien dans le Nacklass.'^
2. [Cfr. Alsatia sacra, I, p. 77.]
Ingold, GrandiJicr, V.
7. SÉLESTADT (Strasbowg.) '
« La commanderie de Saint-Jean, qui était dans son
origine une commanderie de chevalins, fut fondée en
1265. Elle fut unie en 1399* à la commanderie pres-
bytérale de Strasbourg qui la possède encore aujourd'hui »
dit tjrandidier. »3 « Depuis ce temps, ajoute encore notre
auteur, le commandeur de Strasbourg, qui nomme un ou
deux de ses religieux pour résider à Sélestadt, porte le
titre de commandeur de Strasbourg et de Sélestadt. Cette
maison . . . fut rebâtie au commencement de notre siècle. >
[Commaîideurs.
1. Godfridus, s. d. * (BC, ms. 714, fol. 24 \0
2. Fr. Johannes Amandus commendator . . . viridis Insuie ac in
Slestadt ac in Bergheim, 1357. (BC, ms. 714, fol. 2 v.)
3. H'ernh-r Schurer, it,-]!. (Urk.-B. der St. Strassburg^W,)^. -^22.)
4. Hanneman Schultheissen, 1386. (Hanaue», Cartul.de S.-George^
p. 139.^
5. Nicolaus von Baden, 1387. (BC, ms. 714, f. 2. v.)
6. Bertholt von Altenkastel, 1399. (Havauer, ib., p. 159.)
1. [Cfr. GÉNY, DU Bibliothik zu Sélestadt, p. 8. — A la bibliothèque
de Colmar est conservé le Libir vitœ domus SiUstaJUrtsis Je 1 4S6. (Ctr. mes
Manuscrits dis maisons reli^imsis d" Alsace, p. 33-J4.) Nous lui ferons plusieurs
emprunts comtne on va le voir. Le ms. 567 (ib.) est un terrier de 16S8.]
2. [M. GÉNY dit 1417.]
3. [Oeuvres inédites, VI, p. 32 1-2 2.]
4. [Le rédicteur de l'Obituaire marque simplemeat ex antiquo libro^
aO-OlP CHEVALIERS DE MALTE
Prletirs.
1. Pdrus de Zaberti. (BC, ms. 714, s. d. ex antiquo libro.)
2. Rudolj'us de Columbaria. (Ib.)
3. Wernherus. (Ib.)
4. Hugo de Schwyndratzheim. (Ib.)
5. Jû. Zon, qui fuit primus prior in rcformatione hujus domus, 1404
à 14 19. \\h., fol. •], V.)
6. Nicolaus Bermart de Sultz, 1472. (Ib., fol. 14.)
7. Alexavder Shyfipecher, 1482. (Ib., f. 3.)
8. Eucharius Grosshug, 1505. (Ib., f. 16 v.)
9. yi?. JBurier, 1528. (Ib., f. 32.)
10. Gregcrius Boit, 1549. (Ib., f. 6 v.)
11. Thomas Erber, 1580. (Ib., f. 16 v.")
12. Hierotiym. Krantz, 1588. \Ib., f. 9 v.)
13. Laurentitis Minchberger, locum tenens, 1591. (Ib., f. 8 v.)
14. Joa. Erbius, 1656. (Ib., f. 6.)
15. Jacob Freisdorjf, 1671, (Ib., f. 25.)
16. Jo. Casp. IVidman, 17 12. (Ib., f. 28. >]
8. SOULTZ (Baie.) •
[L'époque exacte de la fondation de la commanderie
de Soultz est inconnue, mais il est à peu près certain
qu'elle fut fondée à la fin du i 2^ siècle en même temps
que les autres maisons d'Alsace.
La première mention historique est de i 263 (Strassb.
Urk.-Bîich, I, p. 256.) La première mention de la maison
de Colmar est de i 234 (Huot), de Mulhouse i 268 (Mieg),
de Dorlisheim i 24.0 (Cartulaire). D'après W. Ingold père,
la collection des manuscrits d'André Silbermann, de l'an-
cienne bibliothèque de Strasbourg, renfermait une planche
re[)résentant une église avec la légende suivante : Eglise
de la commanderie de S. Jean sacrée en 1234 par Bar-
tholomé Bûcher et démolie en 1775, a été de 100 pieds
de longueur et la tour de 100 pieds, à Soultz en Haute-
Alsace.
Cette maison était certainement antérieure à l'érec-
tion de Soultz en ville et elle ne fut englobée dans les
fortifications de Soultz qu'en 1328, d'après un titre ren-
fermé dans un cartulaire possédé par le docteur Knoll à
Hochfelden. D'après Grandidier, il y avait à la comman-
derie de Soultz, en i 367 : le commandeur, huit prêtres de
l. [Rien dans le NiTchliiss. — Cette note et la liste nous a été corn*
luniquée par M. Casser. — Cfr. Revm ir Alsace, 'S5S, p. 290.]
92 CHEVALIERS DE SAI\T-JEAN'
l'ordre et dix pères chevaliers. En 1520 il y avait 12
prêtres, 4 sœurs et 30 pauvres femmes. {Oeuvres iiiédiles,
VI, p. 384.)
La maison de vSaint-Jean fut pillée par les paysans ré-
voltés en 1525 et la ville dut payer de ce chef une indem-
nité de 450 livres au commandeur : à partir de ce moment '
il n'y eut plus de conventualité. Les chevaliers résidèrent
dans leur famille. Seul le commandeur, souvent titulaire
de plusieurs commanderies, résida parfois à Soultz. Dans
les derniers temps, il y établit un receveur chargé de
surveiller les revenus et d'en faire la recette. Mercklen
(Hist. d'Ensisheim) estime ces revenus à 12.000 livres.
En 1789 les biens et revenus étaient estimés 14.100
livres.)
[Commandeurs.
1. Burkardus Grametsch. procurator et rector^ 1269. (Urk.-B. der
St. Basel, II, p. lo."!
2. Dorberdus, commandeur, 1281. (Ib., p. 201.)
2- Jacobus de Neuenbourg (Neufchàteli, 1287-1293; Schœpflin et
Trouillat, II, p. 500, 509, 545.
4. Rodolphe de Masevaux, 131 1. iCartulaire fol. 311 et 312.) \ sept.
1334, d'après sa pierre tombale conservée dans la chapelle du
cimetière de Soultz.
5. Oiton de Schaueriburg, 1336' (Trouillat, III, p. 771.)
6. Frère Jean, 1344. (Ib., 827.)
7. Conrad de Soultzrnatt, 1369-71. (Grandidier, IV, 374, 384 et Car-
tulaire, fol. 233, 265.)
8. Reinhard Polren, 1381. (Cartul., 302.)
g. Jean Ulrich de Masevaux, 1396-1403, d'après M. Ingold père.*
10. I^uis de Melchingen, 1460. (Cartul., fol. 220 et 195.)
II; Burcard Spett, 1491. iCartul., f. 201 et 1492, arch. de Soultz.)
I. [1528, d'après Grand (lier. ]
I. [Ce qui se trouve confirmé pir HanaUER, Cartulaire de Saint-George
(p. 159) publié depuis]
DE SOULTZ
23
12. Philippe Schyllung, 1526. (Cartul., f. 201 et 1529.)
13. Georges de Hûhenheim, d\i Bombas t, 1533. (Cartul., f. 176, 195
et 297), 1536-41.
14. Conrad de Schwalbach, 1559, grand bailli d'Allemagne, comman-
deur de Francfort, Soultz et Colmar, mort le 17 mars 1568,
d'après la pierre tombale conservée à la chapelle du cimetière
de Soultz.
15. Jean Philippe Lôsch de Mollenheim, commandeur de Villingen,
Soultz et Colmar en 1560-1589, fit d'importantes réparations en
1581 et 1582 à la commanderie de Soultz d'après diverses
inscriptions. En 1589 il fut député à une conférence tenue à
Strasbourg pour la défense de la patrie. (Arch. de la nonciature
de Luccrne.)
16. Hartmann von der Thann, commandeur de Soultz, Uberlingen
et Colmar, 1610, 1626, 1630.
17; Balihassar de Eamswog, commandeur de Colmar, Soultz et Mul-
house, 1640. (Arch. Colmar.)
18. Gottfrid Drost de Fisching, 1698, comm. de Soultz et Colmar,
1678-1682. D'après une chronique de Mulhouse il aurait été
assassiné le 8 septembre 1663 par un nommé Risa, mais c'est
sans doute 1683 qu'il faut lire.
19. Jean Henri baron de Schwansbell, 1685-1693, commandeur de
Soultz, Colmar et Mulhouse pendant 9 ans, mort le 22 décembre
1693 d'après sa tombe conservée à Soultz, son acte de décès et
divers autres documents.
20. Henri Ferdinand Stein de Reichenstein, commandeur de Soultz,
Colmar et Mulhouse, 1697-1738. (Huot, Mossmann et Archiv. de
Soultz.)
21. François Joseph de Forelle, 1743-86. Il figure en 1761 (arch. de
Soultz), avec les titres de commandeur de Soultz, Colmar, Mul-
house, Friesen, Asseltracht et Schwobisthal, récepteur général
de l'ordre en Allemagne, chambellan et ministre intime du roi
de Pologne et électeur de Saxe.
32. Antoine de Hompesch, i786-92_, devint grand maître de l'ordre et
et céda l'île de Malte à Napoléon I.
Grandidier signale, probablement comme chevalier, Christophe
d'Angreth en 1710.]
9. STRASBOURG. '
La commaiulerie de S.-fean de Strasbourg doit son
origine à un noble citoyen de cette rr.ème ville, nommé
RuUmann Merschwein. C'était dans son origine un mo-
nastère fondé au Gr'ûneuiver'd, en l'honneur de la Sainte-
Trinité, en 1150, par Wernher de Hunebourg, grand
maréchal de l'évèché de Strasbourg, qui y plaça des
■chanoines réguliers de l'ordre de S.-Augustin. Ceux-ci
y restèrent jusqu'en l'an 1263, que le monastère de la
Sainte-Trinité fut uni a\ec ses revenus, par l'évèque
Henri, à l'abbaye d'Altdorf, union confirmée par bulles
du Pape Clément I\' son successeur, du 18 août 1265,
-en vertu desquelles la règle de S. -Benoît fut introduite
■dans cette maison; ces bulles se trouvent dans les archives
<ie S.-Jean.
Les bénédictins abandonnèrent le monastère vers
le milieu du xiv* siècle et ne s'en servirent plus que
comme d'une grange, pour y placer les grains de leur
fermiers. L'église, qui tomf)ait en ruines, commença
dans le même tem[)s à devenir déserte; alors un noble
et riche gentilhomme, habitant de Strasbourg, nommé
Rullmann Merschwein, acheta pour cinq cent dix livres
deniers l'église avec les édifices, cours et jardins en
I. [Cfr. le ms. 568 de la BC, Siucincta comm. S. J. Fnpt. Argtntinat
notifia... a ScHU'ElGHElîER, 1763; dont le m*. 38 Cliauffour (ib.) est une
-copie.]
20 ''^' CHEVALIERS DE SAINT-JEAN"
dépendant, de Frédf^ric abbé et des religieux d'Altorff^
Le contract de vente fut confirmé le 29 noveîiibre 1367
par Jean, évèciue de Strasbourg, sous la condition que
l'acheteur aurait soin de faire dessemr cette église par
des prêtres séculiers. ' Cette dernière condition n'eut pas
lieu, quoiqu'Hélyot, Histoire des ordres nioii.^ tom 3^
pag. 115, écrive qu'elle fut desservie p>endant quelques
années par quatre prêtres séculiers ; car dès que l'église et
bâtiments furent mis en état d'être habités, Rulmann Mer-
schwein qui avait employé tout son bien pour les rétablir,
l'accorda en 1370, sous l'autorité du paj.^ et de Tévèque,
à des prêtres conventuels de l'ordre de S.-}ean de {éru-
salem, pour y célébrer l'office divin, suivant les coutumes
de leur ordre.* Ces prêtres en prirent possession le di-
manche de la passion de l'an 1371.^
Helyot écrit-* que le grand prieur» par ordre du grand
maître, devait donner l'habit de l'ordre et la croix à Rul-
man Merschwein et à ses compagnons, qui furent reçus
au nombre des religieux de cet ordre. Merschwein, selon
Bosio,5 prit néanmoins un habit diftéretit de celui des chape-
lains de l'ordre, car il dit que celui des novices était sem-
blable quant à la forme à celui des avocats consistoriaux
et des cubiculaires apostoliques de Rome, et qu'à leur
profession on leur donnait un semblable à la claia ou
robe que portent les chevaliers grands croix de l'ordre^
et que sur cette robe ils mettent un manteau et sur ce
manteau une mozette.
1. Archives di S.-Jinn.
2. Wimpheling, p. 96.
3. C'est le 23 mars. Annal, niss. Instilx i-iridis,
4. Tome V, p. 115.
5. Hist, del ord. di S. Gioi\inni Hierjsu, limin..
DE STRASBOURG 27-
II existe dans les archives de S. -Jean des lettres ori-
ginales de frère Conrad de Brunsberg, grand [trieur de
l'ordre de S. -Jean en Allemagne, écrites en allemand et
datées du 5 janvier i 37 i , par lesquelles il accepte la do-
nation cjueRulman Merschuein, bourgeois de Strasbourg,
fait à l'ordre de S. -Jean du monastère et de la maison
de Griinwerdt, situés hors des murs de Strasbourg, avec
l'église, les maisons et jardins en dépendant, et avec une
rente annuelle de cinr|uante livres deniers, dont le fon-
dateur dotait la nouvelle maison, pour y faire célébrer et
chanter l'office divin par des prêtres du même ordre;
l'acte fut scellé du sceau du grand prieur d'Aîlemagne
et des sceaux des frères Frédéric, comte de Zollern, com-
mandeur de Villingen, le même qui succéda en 1394
dans le grand prieuré à Conrad de Brunsberg; Werner
d'Eptingen, commandeur de Bàle; Guillaume de Girsberg,
commandeur de Colmar, Jean de Grostein, commandeur
de Dorlisheim ; Conrad de Soultzmatt, commandeur de
Soultz, et de Werner Schurer, commandeur de Sélestadt.
La commanderie, outre son fondateur, reconnait
plusieurs bienfaiteurs, dont les principaux furent le même
Conrad Brunsberg, grand prieur d'Allemagne, qui lui fit
beaucoup de bien, ' et l'empereur Maximilien I que les
annales de cette maison regardent comme un de ses in-
signes bienfaiteurs et protecteurs, lequel confirma ses
privilèges et ses fondations, par son diplùn^e daté de
Worms, 3 juillet 1495.
Wimpheling, ^ qui écrivait en i 50S, parle ainsi de
cette commanderie :
1. Ce fut Conrad de Brunsberg qui unit à la commanderie de Strasbourg.
les biens et revenus de l'ancien Ttmpclhoff d'Oberbergheim.
2. P. 96 et 97.
28 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
« Lociis aniœnus et regum roinanorum apostolicae-
« que sedis legatonim habitatione ciignus. Religio in ea
<; hodie floret, iuiiTianae fragilitati consentanea, nec uUi
-« molesta, Doniinum Deiini magis (]uam seijjsam aut
« momentaneas voluptates amans ; et siciit Dominus
« Deiis in ipsa pie colitur, primnm{|ue regntim Dei illic
« et justitia ejus qiiDeritur, ita et juxta ejusdem Salvatoris
« nostri promissum temporalia ei non desunt, sed adji-
« ciuntur. »
Raimond Bérenger, vingt-neuvième grand-maître de
Tordre de S. -Jean, établi à Rhodes, sous lequel fut fait la
première collection des statuts de Tordre, par ses lettres
latines datées de Rhodes 20 octobre 1370, approuva la
donation, que Ruhlmann Merschwein avait fait à son
■ordre de la maison et de l'église de Grunenwerth.
L'empereur Charles V, par son diplôme daté de
Worms 15 avril 1521, confirma la fondation de la com-
manderie de Tlle-verte et l'union qui lui avait été faite
de la commanderie de Sélestadt et de l'ancienne com-
manderie des Templiers située à une demi-lieue d'Ober-
bergheim, ou de Bergheim en Haute-Alsace, avec tous
les biens qu'elle avait acquis depuis le temps de sa fon-
dation, ainsi que les j)rivilèges accordés par les papes et
les empereurs. Ces lettres de Charles-Quint, écrites en
allemand, furent confirmées et renou\-elées par d'autres
empereurs (Maximilien II, d'Augsbourg de 22 avril 1566;
Rodolphe H, de Prague du 27 mai 157g; Mathias, du
16 octobre 161 3; Ferdinand II, de X'ienne du 12 juillet
1620 et de Ferdinand 111 du 3 avril 165 1.) Tous ces
diplômes sont conservées en originaux dans les archPves
-de S.-Jean.
DE STRASBOrRG 29-
Ruhlman Merschwein ' était issu d'une ancienne
famille patricienne de Strasbourg, qui avait été ennoblie
en 1266 et <jui se distingua dans cette république, tant
dans les places militaires que dans les civiles. Il avait eu
pour arrière grand père Henselin Merschwein, cjui vivait
en 1254; pour grand-père Pierre Merschwein, qui vivait
en 1262 et pour père Jean Merschwein. Entre les frères,
ou les cousins de Ruhlman Merschwein, on doit distin-
guer Jean Mersch\vein (jui était en 1371 burgrave de
Strasbourg et cjui mourut avant Tan 1.374. Nicolas Mer-
schwein, hls de ce dernier, parait dans le nombre des
stettmeister de Strasbourg en 1390 et i4[ 2. Les annales
de S.-Jean disent que la maison de Merschwein s'éteignit
en 1501 dans la personne de Jacques. Selon M. Schœpf-
lin^ ce fut vers i 520 dans la personne de Woltgang. ^
Ruhhviann Merschwein naquit Tan 131 S. 11 avait
épousé Gertrude de Butenheim, d'une famille noble d'Al-
sace, dont il n'eut j:)oint d'enfants et qui mourut le 6
décembre 1370 avant son mari. C'était, sui\-ant les an-
nales de la commanderie, un hom.me doux, d'un esprit
gai, d'une conversation aimable, mais d'une conscience
timorée.-^ Il eut pour directeur et confesseur le fameux
1. On voyait autrefois dans le cloître du Griinwerd l'inscription suivante:
An dont, MCCCLXXV sepullutn progenici Merschwein, J'undatorttm hujus
do mus.
2. Alsatia illustrala^ II, p. 657.
3. Jean Merschwein, religieux et custos de S -Jean, mourut en 1502.
Philippe Merbchwein, religieux de la même commanderie, mourut en 15 10.
4. Merscliwe n exerça pendant quelques années le négoce, et l'on trouve
qu'il était échevin de la tribu des Marchands. Ce fut en 1347 qu'il quitta le
monde et qu'il s'adonna à la piété.
Merschwein voulut que la nouvelle commanderie eut trois tuteurs, ou
rjîegers laïcs, qui auraient l'œil sur la stabilité et l'augmentation de la com-
manderie. 11 voulut être lui-même le premier de ces tuteurs et il se donna pour
adjoint, le 6 janvier 1371, Henri ou He ntzmann Wetzel et Jean Merschwein.
30 CHEVALIERS DE SAINT-JEA\
dominicain Tauler, sous lequel il fit de grands progrès
dans la dévotion, la piété et la spiritualité. Ce fut sur-
tout après la mort de sa femme (ju'il se donna entière-
ment à Dieu ; il se retira alors dans la commanderie de
<3runen\verdt, auprès des religieux qu'il y avait établis, et
où il prit même l'habit de Tordre. Wimpheling ' en parle
ainsi :
« Fuit Rulmannus Delphinus, lingua nostra Mer-
< schwin, civis Argentoratensis miris visionum revelatio-
« numque gratiis illustratus ; opuscula quaedam scripsit,
^ licet in germanica lingua, devotis admodum utilia et ad
^ contem})lationem aptissima. »
Ruhlman Merschwein, sans avoir fait d'études,
-écrivit cependarit en allemand, vers l'an 1352, plusieurs
ouvrages de spiritualité, qui respirent l'onction la plus
-affectueuse et qu'on conserve encore dans la bibliothèque
de S.-Jean dans un mss. in-fol. On y trouve aussi quelques-
uns de ces mêmes écrits traduits en latin dans un autre
mss. in-fol. Outre ces écrits, on y trouve aussi dans un
mss. in-4° son traité allemand Fo;/ dcu miii felsen rempli
également de la sagesse céleste, et un autre in- 12 sur la
sortie spirituelle d'Egypte. Il écrivit aussi le cours de sa
vie pendant les quatre ans qu'il nomme les années de
sa conversion, où il décrit entr'autres ce qui lui arriva
la veille de Xoël 1356. Il y raconte, entr'autres, les
merveilles que la grâce de Dieu opéra sur son âme et
sur son cœur. On ne trouva ce dernier opuscule qu'à sa
mort dans un coftVe muni de son sceau, qui renfermait
-aussi les instruments de sa pénitence. Ruhlman Mer-
I. P. 96.
DE STRASBOURG • 3I
•schvvein, après avoir rétabli iVglise de h Trinité, fit bâtir
à cùté une autre qui fut dédiée en l'honneur de S. Jean-
Baptiste patron de l'ordre.
Ruhlman Merschwain finit ses jours le 18 juillet
1382. Le Seigneur ra\'ait éprouvé auparavant par les
-souffrances d'une longue et douloureuse maladie, qu'il
-souffrit avec la plus grande patience. Son corps fut en-
terré dans le chœur de l'église de la Sainte-Trinité, à
•côté de sa femme, où l'on lisait autrefois l'épitaphe sui-
vante :
« Anno Domini M.CCC.LXXXII.XV Kal. augusti,
■« "obiit Rulmannus Meerschwin, civis Argentinensis, fun-
« dator hujus domus. An. Domini M.CCC.LXX, in die
^ beati nicolaï, obiit domina Gertrudis de Butenheim,
« uxor prœscripti fundatoris. •?>
Lorsque l'église du Grimenwerdt fut détruite en
1633, les religieux de S.-)ean demandèrent la permission
-de transférer ses os dans un autre lieu sacré : mais le
Magistrat ne voulut pas le leur permettre. Ils reposent
-aujourd'hui avec beaucoup d'autres sous les fortifications
de la ville.
L'empereur Maximilien I fut un de ceux, qui eut le
plus d'affection pour la commanderie de S. -Jean : on y
conserve l'original allemand d'un diplôme daté de Worms,
3 juillet 1493, par lequel il confirma ses biens et ses
privilèges. Ce prince, dans l'espace de huit ans, vint
-sept fois loger à Stras!)Ourg dans la commanderie; entre
autres en 1496 en 1498, au mois d'août 1504, aux fêtes
de Pâques et au commencement du mois de mai 1505,
au mois de février et au mois de mars 1507. Ce fut aux
fêtes de Pâques 1505 que le fameux prédicateur Geiler
prêcha dans l'église de la commanderie en présence de
32 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
l'empereur Maxiniilien, (jui avait beaucoup d'affection
pour le commandeur d'alors, et qui déposa dans sa
commanderie son trésor et ses pierreries. En 1507, de
retour de la diète de Constance, il envoya à la com-
manderie un ornement sacerdotal, brodé en or et orné
de perles et autres pierreries, dont on se sert encore aux
.grandes fêtes, avec une lettre adressée au commandeur,
où il lui donnait des marques particulières de son attache-
ment et de sa protection particulière ; il lui envo}a en
même temps son portrait, qu'on voit encore aujourd'hui
dans la bibliothèque, ' et qui est partagé en deux tableaux»
dont l'un représente cet empereur et dont l'autre porte
ses différentes armoiries, avec cette inscription :
« Hanc, quam conspicio, sui effigiem eu m augustae
« suae prosapiae insignibus ii)se Maximilianus I austriacus»
« posteaquam Argentinre e domo Viridis Insulse ordinis-
« S.-|oannis Hierosolymitani discessit ad comitia impe-
« rialia Constantiam, inde Domino Erhardo Kïenig, ejus-
« dem domus tune commendatori suo, intra octennium
« septenis vicibus ibidem hospiti percharo, dono misit die
« 29 julii anni M.DAll, relectis in eadem Vividi Insula
« aliis cesareae munificentiae monumentis. »
L'année 1507 fut la dernière année que Maximilien
logea à la commanderie : il revint encore à Strasbourg
en 1508, 151 I et 15 16, mais il n'y logea plus parce que
dans son dernier voyage un de ses domestiques avait
été tué par le jardinier. 11 logea alors dans la maison de
Conrad Meyer qui fait le coin de la rue des prêtres et de
celle des juifs.
I. Ce portrait se trouvait au Griinwerdt dans I» petite salie à manger, au.
dessus de l'entrée.
DE STRASBOURG
33
Le fameux Geiler fut un des grands amis de la com-
manderie. On y conserx'e' les lettres mss. qu'il écrivit à
Conrad de Bondorf et les réponses de ce dernier. Beatus
Rhenanus, dans la vie de Geiler, écrite en 1510, dit ^
yoaiuies Geileriis eos cœuobitas, qui de familia sînit divi
yoajinis Hierosolymitaui^ rellg louis observanlissimi. fré-
quenter visitavit. Melchior Adam, auteur calviniste, répète
le même éloge. ^ Les johannites élevèrent dans le chœur
de leur église un monument à Geiler, qui fut transféré
en 1633 du Grunenwerdt à la cathédrale, où on le voit
encore.
La commanderie de Saint-jean fut toujours en grand
honneur; c'est d'elle principalement qu'écrit Aeneas Svl-
vius3 : <3: Argeutinœ su/il sacerdotitm œdes^ qiias Jiec reges
« incoluisse pigîierit. » Conrad de Brunsberg, grand prieur
d'Allemagne, qui mourut à Cologne le i o décembre i 390,
édifié de la vie de ces religieux, y faisait sa résidence
ordinaire. Plusieurs cardinaux, les nonces du pape, y
logèrent. De là Wimpheling a dit : Locus amœjnts et
regîim roînanoriun apostolicœqite sedis legatoriun habi-
tatioue digmis.
Jérôme Gebwiller, qui écrivait en 1521, en parle
ainsi A
« Johannitarum X'iridis InsuLne domus non postremi
•*■ nominis habetur, ciuod summa temperantia ceterisque
« virtutibus severissime illic vivatur; nam hospitalitatem
« ac benevolentiam eorum in omnes, prœcipue doctos et
1. Archives B. 71, 5.
2. P. 10.
3. In Gtrmanin cap. 3<y, elif. Argent, an. 1515.
4. l'iinegyris Cnrolina, p, 34.
Ingold, GranJidicr^ V.
34 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN'
< honestos viros, in pauperes quoque liberalitatem nemo
« ignorât. » '
Voici les principaux de ceux qui logèrent au Griinen-
werdt : i. Le grand prieur Conrad de Brunsberg. 2. le
pape Jean XXIII, qui avait été déposé au concile de Con-
stance, ayant été arrêté à Mannheim, fut conduit à Stras-
bourg le 20 décembre 141 7 où il fut gardé par cinquante
hommes pendant quelques jours dans la commanderie.
4.2 On compte aussi dans le nombre de ceux qui logèrent
au Grunenwerdt Louis, duc de Teck, patriarche d'Aquilée,
et Nicolas de Tudisco, évèque de Palerme, envoyés du
concile de Bâle en 1438. 5. Louis, cardinal et archevêque
d'Arles, président du même concile en 1446. 6. Le car-
dinal Raymond, 3 évèque de Gurck, légat du S.-Siège en
Allemagne en 1497, ^S^- ^^ ^503- 7- L'empereur Ma-
ximilien. 8. François Cheregatt, nonce de Léon X en
1522. 9. Zacharias Delphinus, autre nonce du pape, qui
vint à Strasbourg en 1561 pour exhorter le clergé de
cette ville à rester fidèle dans leur attachement à la reli-
gion catholique. 10. Léopold d'Autriche, évèque de
Strasbourg, y logea aussi, lorsqu'il se rendit de Mols-
heim dans cette ville en traîneau le 18 janvier 1609.
12. Lorsque les reliques de S. Norbert furent transférées
en 1654 de Magdebourg à Anvers, elles furent déposées
1. Le Magistrat de Strasbourg, dans une lettre écrite en 14,78 au grand
maître de Rhodes, Pierre d'Aubusson, lui parle avec éloge de l'observance
régulière que l'on pratiquait dans cette commanderie. La bulle de Pie II, de
1462, en parle de même.
2. [Le N" 3 est barré dans la copie de Grandidier]
3. [Peraudi. Sur ses relations avec les Johannites de Strasbourg, cfr. un
intéressant article de M. l'abbé Gass dans la S/rassâurf^r DiômanbLUt de
juillet (899, p. 271.1
DE STRASBOURG 35
îpour un jour dans la commanderie. ' 1 3. Le duc d' Antin
ambassadeur extraordinaire du roi pour demander en
mariage la fille de Stanislas, logea pendant six semaines
à la commanderie en 1725. Ce duc y donna le 4 août
un grand souper à toute la cour du roi de Pologne, le
jour même qu'il fit la demande.
Le nombre des religieux de cette commanderie n'est
pas fixé. Il dépend du commandeur et du chapitre de cette
maison de recevoir ceux qui se présentent au noviciat et
-ensuite à la profession, s'ils les jugent capables. Le novi-
ciat est d'une année : pendant ce temps le novice est
habillé d'une soutane noire, et il porte dans la maison
sur l'épaule gauche une pièce d'étoffe, fait comme l'épo-
mite ou chaperon qu'ont les bacheliers dans les universités.
A la profession il reçoit l'habit et la croix de l'ordre.
• Les religieux profès sont habillés comme les prêtres
séculiers, sinon qu'ils portent sur leurs manteaux la croix
blanche à huit pointes de toile de lin, et sur la poitrine
la croix d'or de l'ordre. Ils i)ortent dans Téglise sur un
surplis, fait en forme de rochet, un camail noir sur lequel
est cousu vers l'épaule gauche la croix de l'ordre, de lin.
Leur règle, qui est celle que professent les prêtres
•chapelains ou conventuels de l'ordre de S. -Jean de jéru-
rsalem, n'a rien de fort particulier. Ils font les trois vœux
de pauvreté, chasteté et obéissance, comme les chevaliers;
leur office, qu'ils chantent au chœur comme les chanoines,^
est selon le rit romain, auquel ils joignent l'office propre
des saints de l'ordre; ils vivent en commun avec leur chef,
1. Papebrock^ in Actis SS., tou. I junii, p. 902.
2. Titre que plusieurs papes, entre autres Pie IV, donnent aux prêtres do
Saint-Jean.
35 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN'
qui est commandeur. Celui-ci, ainsi que le prieur et le
custos, sont élus par le chapitre. C'est le commandeur
qui nomme parmi eux celui d'entre eux qui doit résider-
à Sélestadt pour y acquitter les charges de cette maison..
C'est d'ordinaire le senior qui occupe cette place.
Au commencement de l'année 1785 il y avait neuf
religieux profès, en y comprenant le commandeur.
Dans le temps de la fondation, la commanderie était
composée de sept religieux prêtres. Dans la suite ce
nombre s'étendit et varia : il y eut des temps qu'il fut
poussé jusqu'à seize et vingt. Voici le nom des douze,
premiers religieux de cette commanderie:
1. Henri de Wolfach. premier commandeur. ■{■ 1404.
2. Jacques, premier prieur. \ 1400.
3. JNicolas de Lôffen, premier conventuel. •[• 1402.
4. Bechtold de Schwartzach. f 1381.
5. Nicolas de Geispoltzheim. \ 1381.
6. Hermelin d'Erstein. \ 1383.
7. Albert. \ 1383.
8. Dicter ic Welsch. i 1397.
9. Henri de Bernhardswiller. \ 1397.
10. Henri d'Andlau. \ 1398.
11. Nicolas de Zorfi-Lap p. f 1404.
12. Hugues Seltzelifi, second prieur, f 1404.
Cette commanderie, comme toutes celles de Tordre^
est exempte de la jurisdiction épiscopale, étant soumise
immédiatement au S. -Siège. ' Ce commandeur, qui prend
I. Dans cette exemption sont compris les commandeur, prieur et con-
ventuels, ainsi que les domestiques qui les servent. Le curé seul est assujetti
à l'ordinaire pour les afTaires qui regardent la paroisse de S.- .Marc, qu'il dessert.
Le grand prieur d'.Mlemagne a droit de visite tous les dix ans dans les com-
manderies de Strasbourg et de Sélestadt.
DE STRASBOURG 37
le titre de coiiimandeur de Strasbourg et de Sélestadt,
est élu par les religieux et pris dans le nombre des capi-
tulaires. En cas de vacance, le chapitre donne avis du
■décès au grand-|)rieur d'Allemagne, résidant à Heiders-
heim, et du jour auquel est fixée l'élection du nouveau
commandeur. Le grand-prieur s'y trouve, ou il nomme
un commandeur chevalier pour présider à l'élection sans
cependant y avoir voix active, ni passive. Le président
installe le nouvel élu en sa dignité, et l'élection doit être
ensuite confirmée par lettres patentes du grand-prieur
■d'Allemagne.
Philibert de Xaillac, grand-maître de l'ordre de
S. -Jean de Jérusalem, conjointement avec le conseil de
l'ordre, donna des lettres datées de Rhodes et du cha-
pitre général, 4 octobre 1420, adressées à Erhard Thome,
■commandeur de Strasbourg et aux relig'ieux de la même
maison. Ces lettres confirment celles de Hugues, comte
de Montfort, grand-prieur d'Allemagne, données dans
le chapitre provincial du grand-prieuré, par lesquelles à
la mort, ou la vacance du commandeur de Strasbourg,
la libre élection de son successeur appartiendrait aux
frères qui composent la maison de Strasbourg.'
Le commandeur de Strasbourg jouit d'un privilège
particulier, c[ui n'est pas commun ni dans l'ordre, ni dans
les commanderies conventuelles : il a le droit, en v^ertu
I. Il faut remarquer qu'il n'assiste à l'élection du commandeur de Stras-
bourg aucun commissaire du roi, comme c'est la coutume aux élections des
chefs des autres églises tant collégiales qu'abbatiales d'Alsace. M. Rourst étant
mort en 1693, le roi ne jugea pas à propos d'y envoyer ses commissaires
pour assister de sa part à l'élection de son successeur, comme il le paraît par
ia lettre de M. de Birbésieux écrite en conséquence. Depuis ce temps, cette
•règle a eu lieu.
3S CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
d'un bref de Clément \'IIl du 5 avril 1596, de porter la^
mitre, l'anneau, la crosse et les autres ornements ponti-
ficaux. Le nouveau commandeur, ayant été confirmé par
le grand prieur, se fait bénir avec les cérémonies pres-
crites pour la bénédiction des abbés réguliers. Il porte
soit à l'église, soit dehors, la croix d'or pectorale, au
milieu de laquelle, entre la croisée, est celle de l'ordre
en émail. Il office pontificalement de droit dans son église
les fêtes solennelles, et hors de son église avec la per-
mission de l'évèciue diocésain. Dans les assemblées ecclé-
siastiques qui se font dans la cathédrale, il prend le rang
immédiatement après Tabbé-prévôt de Xeuviller, et avant
tous les autres abbés crossés-mitrés du diocèse. Il confère
aussi la tonsure et les quatre moindres aux religieux de
sa commanderie. Le suffragant de Strasbourg ayant refusé
de reconnaître ce dernier droit, en ne voulant pas con-
férer le sous-diaconat en 1697 à Jean Mauer, profès de la
commanderie, qui avait reçu les quatre moindres du com-
mandeur, l'affaire fut portée à la congrégation des car-
dinaux interprètes du concile de Trente. Ceux-ci, par leur
réponse du 10 mai 1698, décidèrent que le commandeur
de Strasbourg était en droit de conférer la tonsure et les
ordres mineurs à ses sujets réguliers.
Une autre prérogative des religieux conventuels de
S.-Jean est celle de porter la croix d'or de l'ordre semblable
à celle que portent les religieux-chevaliers ; cette préroga-
tive n'est pas ancienne. Elle ne leur fut accordée que par
Antoine Manuel de V'ilhena, grand-maître de Malte, dont
les lettres sont datées du i 9 janvier 1 723. DahunMcUtœ^
in convetitu nostro die XIX jucnsis jajniarii IJ2J, ab
incarnatioue juxta styluni nostrœ caucellariœ; sec2tudu77i
vere cuysum ordinaritim i 72^. Cette différence de date
DE STRASBOURG
39
provient de ce qu'à Malte et clans la chancellerie de l'ordre
on né commençait l'année qu'au 25 mars.
Cette prérogati\e leur fut accordée pour récompenser
leur zèle religieux, la régularité qu'ils observaient dans le
culte divin, religiouis zelus, peritia elobservantia moriun
et vitœ Jionestas, aliaqiie probitatis et virtutum mérita,
■qîitbus apud nos fide digno commeitdajuini testimonio.
Ils portaient auparavant une croix d'argent.
Le commandeur de Strasbourg a rang, séance et
voix aux chapitres provinciaux et autres assemblées qui
se tiennent par le grand-prieur, grands-croix et comman-
deurs du grand prieuré d'Allemagne. Il y prend séance
avec le commandeur de Cologne, qui comme lui est prêtre
et du second rang de la religion.
Georges Schilling de Canstatt, grand-prieur d'Alle-
magne, dans un mémoire présenté en i 549 à Erasme,
évèque de Strasbourg, juge délégué de l'empereur Charles-
Quint, pour soutenir sa juridiction sur la commanderie de
Strasbourg, assure que dans tous les temps aux assemblées
de l'ordie, le commandeur de Strasbourg était assis à la
droite du grand-prieur ; que lorsqu'il se faisait représenter
par un des religieux de sa maison, celui-ci y occupait
la première place des prêtres, immédiatement après les
chevaliers nobles, au-dessus des autres conventuels de la
langue.
Ce mémoire remarque aussi que depuis un temps
immémorial, le commandeur de Strasbourg étail un des
cinq comm.andeurs, auxquels étaient remis les clefs du
coffret qui renfermait le grand sceau du grand-prieuré
et du chapitre pro\incial.
Les commandeurs de Strasbourg ont été souvent
nommés visiteurs des autres commanderies situées en
40 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
Allema_L;ne. C'est de cette maison (|Lfest tiré le vicaire
général, nommé [)ar le grand- i)rieLir de l'église de Malte,
lequel grand-prieur exerce la juridictioa épiscopale sur
tous les frères de l'ordre. Cette place est aujourd'hui
occupée par M. Joseph Melchior Meiiueg, qui y fut
nommé le 29 avril 1751, à la place de Jean-Baptiste
Kenzinger, élevé à la dignité de commandeur.
La commanderie de Strasbourg a le privilège d'être
exempte de faire le service à Malte. Elle jouit aussi des
droits et privilèges qu'a l'ordre de Malte en PVance, d'être
exempte de toutes charges, impositions ou dons gratuits,'
hormis les responsions dont elle est tenue envers l'ordre.
Dès les premières années de la fondation de la
commanderie de S. -Jean, et même dès i 370 selon Kœnigs-
hofen,^ un noble de Strasbourg, nommé Conrad ou
Cuntzelin zu der Megde, bâtit au Grlinenwerdt, tout près
de l'église de la Sainte-Trinité, un hôpital j)Our l'entretien,
ajoute Speckle, ^ de douze pauvres vieilles femmes. Il
mourut le 30 avril 1392, et fut enterré avec Berthe
Wetzelin, sa femme, dans l'église du Grlinenwerdt, où
l'on voyait autrefois réi)itaphe suivante, placée dans le
cloître :
« A//. D.oni. M.CCC.XCIL secundo Kal. maii^ obiit
« Cnnradits zii der Mcgde, Armiger Argeutiiiensis^
<^ fundaior Jiiijus Iiospilalis. Au. Dom. M.CCC.XCIV
1. Le clergé du diocèse de Strasbourfj ayant voulu en 171S comprendre
la commanderie de S. -Jean dans le rôle du di^n gratuit qu'il paie au roi, il
intervint un arrêt du Conseil d'état du 19 janvier 1"I9, qui décida que les
privilège-i de Tordre l'en exemptaient.
2. Chron., cap. 6, p. 405.
3. In Cûllect. mss., p. 267.
DE STRASBOLRG 4I
« y. idiis oclobris, obiit doDiiiia Wctzclin tixor prcscripli
« fundalori^. »
Il paraît que cet hùfjltal fut administre!: par des reli-
gieuses du même ordre de S. -Jean, du moins trou\e-t-on
entre les anciennes épitaphes du Griinenwerdt celle de
domina Margareta dicta V agi in, soror ordiiiis nostri,
morte en i 38 i ; de doniicella dicta Kcgeriu de Ehcuheim
superiori, coiisoror nostra. morte en 1392; de soror
Greta de Grosteiu, ord. S.-yohanuis, morte en 1410, et
soror Agnes Gcnsefusin. ord. predicli, morte en 141 7.
Ce fut aussi dans l'église du Grunenwerdt, c^ue fut
enterré Martial Formier ou Fourmier, docteur de l'un et
de l'autre droit et auditeur des causes du sacré palais,
qui avait été nommé, le 16 juin 1427, évèque d'Evreux
en Normandie. Ce prélat s'étant rendu à Bàle dans le
temps du concile, y tomba malade. S'étant fait trans-
porter à Strasbourg, il y mourut, le 13 août i439' <^^ns
la maison de S-fean et non dans celle des Templiers,
comme on le lit dans l'onzième volume de la Gallia
christiana. On voyait autrefois l'épitaphe suivante dans
le chœur du Grunenwerdt:
cv An. Dont. M.C CGC. XXXIX, IV idus Angusti,
« obiit venerabilis pater dominus Marcialis cpiscopus
« Ebroïccnsis, provinciœ RotJuwiagcnsis. »
On lisait autrefois dans le chœur du Grunenwerdt
l'inscription suiwante:
« ■/" Sepultura fralrum commendatorum ordinis
< S.-Johannis Jnijus donius. oratc pro cis. ^
Il v a\'ait autrefois à Rhinau une commanderie de
l'ordre de Saint-jean, que Conrad de Brunsberg, grand-
42 CHEVALIERS DE SAINT-JEAS
prieur d'Allemagne, unit en i 373 à cdle de Strasbourg..
Les bàtiiïients furent détruits et absorijés en 1406 par
le Rhin.
ComvtaJideurs de la conimanderie ie Strasbotirg.
\. Henri de Woljfach, premier commandeur. ■; 1404.
2. Erhard Thome ou Thomon^ f en 1426.
3. Jean d'Enheim, f 1439. Son épitaphe est a-iTempelhof de Berg-
heim. Il existe entre les mss. de Saint-Jtan. (A. ^.) Johannis
Januensis sumnia quœ vocatur catholicon, psr Heinricum collatori
an. 14SJ scripta, sub dont. Johanne de Eàsnheim commendatore
conventus S.-Johannis Argentinœ. Il est écrit sur parchemin,
in-fol.
4. Jean Amand Schmalerier ^ f 1467. ' Il ex»te entre les mss. de
S.-Jean. (B. jS, 1. et B. jç) : Tractatus âimysterio viissœ collec-
tus a Joli. Amandi commendatore domus Vsridis.
5. Pierre de Battlingen, 7 1468.
6. .Nicolas Rauch de Baden, élu le vendredi avant Oculi en 1468.
i 1504-
7. ^r/tar^ .^<^«/^, d'Ettlingen. ■{• 15 11.
8. Balthasar Gerhard, \ 1532. Ce Baltliasar^ voulant établir dans
sa commanderie un maître ou professeur pour y enseigner la
théologie de divinarum litterarum constitianda iectione, s'adressa
à Wimpheling pour lui otfrir cette place; aiais ce dernier la re-
fusa, tant à cause de son grand âge, que &s devoirs qui le rete-
naient dans Sélestadt sa patrie. La lettre de Wimpheling, datée
de 15 13, se trouve imprimée dans le Christiatii Druthmari
gratnmatici expos itio in Matthœum evangdistam, folio 3, publié
à Strasbourg en 1514.
9. Grégoire Beyth ou Byrih de Strasbourg, t le 6 février 1549. Ce
fut lui qui augmenta en 1542, les bâtiments de la commanderie
de Griinenwerdt.
10. Henri Dreyer, élu en 1549, mais mort sans avoir été confirmé.
I. [Ce commandeur figure, p. 2, à l'Obitua re de Sélestadt, ms, 714 de-
la BC]
DE STRASBOURG 4$:
11. Martin Fabri, né à Fribourg, 7 en 151 2. *
12. Jean Holl de Fribourg, 7 1 567. '
13. Erasme Sutter de Fribourg, ■{■ 1578.
14. André Wilhelini de Fribourg, l 1696 le 25 janvier.
15. C<?«rd!^ TFa/z«<fw<f>'<fr de Savernc, élu le 20 mars 1595, premier
infulé, ' en 1596. 7 16 10.
16. Nicolas Geyer de Dambach, élu coadjuteur en i6og. •{■ 1630.
17. Jean Jacques Pauli de Benfelden, -!• 1659.
18. Pierre Rauch de Lauffenbourg, élu coadjuteur en 1651. 7 le 18
avril 1665.
19. Daniel Bourst de Sélestadt, élu le 2 mai 1665, enterré à Sélestadt-
•}• le 3 septembre 1695.
20. Jean Barthelemi Kobel àç. Molsheim. élu le 10 septembre 1695,
béni le i janvier 1705. 7 le 9 décembre 1718.
21. François Chris toph Hir singer de Kaysersberg, élu le 20 avril
17 19. 7 le 9 novembre 1741, enterré à Sélestadt.
22. Jean-Baptiste Kentzinger d'Oberbergheim, élu coadjuteur le 4
mars 1738. 7 le 18 janvier 17.51 à Sélestadt.
23. Jean Christophe Joseph Kleinclaus de Strasbourg, élu le 8 février
1751. 7 le mardi après les roi 1773.
24. François Joseph Ignace Gœtzmann de Landser, élu coadjuteur
le 13 août 1770, i le 5 mars 1783. Sous lui avait été élu coad-
juteur Ferdinand Meyer, mort à Sélestadt le 30 décembre 1782.
25. Frantois Ignace Schneider de Rouffach, élu le 19 avril 1783.
[1790. (Almanach d'Alsace.)]
Prieurs de la coiiinianderie de Strasbourg.
1. Jacques, premier prieur, mort en 1400.
2. Hugues Setzelin, 7 1404.
3. Conrad Hegenin, \ 141 1.
4. Werncr IJ'elsch, •}■ 1419.
5. Jean d'I/nlsheim, f 1445.
1. Voyez sur lui, Pantaleov, Prosopograpkia, parte 3, p. 335.
2. Voyez sur Holl, ib., parte 3, p. 532.
3. [C'est à dire décoré du privilège de porter la mitre.]
44 CHEVALIERS DE SAIXT-JEAK
6- Jean Seltz, t i447-
7. Mathieu Fiudâsen, 7 1448.
8. Albert Piscatûris,\ i49'-
9. Jean Kobel, 7 1484. 11 existe entre les mss. de S.-Jean, (A. I et 2) :
Legenda, id est, lectiones breviarii sccundtim morein et consuetu-
dhiem domus Viridis hisulœ Argent, scripta 14JS, per Fr. Joh.
Kobel priorem. Ce sont deux volumes in fol. écrits sur parchemin.
10. Jacques Huchner, 7 1492,
'II. Thomas Erber, 7 1539.
12. Jérôme Krantz. qui était prieur en 1575.
13. Mathieu Rudolphi, 7 16 15.
14. Laurent May, 7 à Munich en 1651.
15. Jeafi Erb, 7 1656.
16. Jacques Freisdorf, 7 9 août 167 i.
17. Jean Caspar Widmann, élu prieur le 8 janvier 1677. 7 à Sélestadt
le 1 1 septembre 17 12.
18. François Christophe Hir singer, élu prieur le 21 juillet 17 13, puis
commandeur en 1719.
19. Jean Baptiste Kentziiiger, élu prieur le 23 juillet 1720, puis com-
mandeur.
20. Jean Schade, élu prieur le 23 avril 1742. 7 1760.
« Les Joannites, dit le P. Laguille, ' qui écrivait en
« 1725, se sont toujours maintenus dans Strasbourg avec
« une fermeté que la violence des novateurs n'a pu
« ébranler et a\-ec un zèle, qui, dans ces temps malheu-
« reux, était presque toute la ressource des catholiques. *
« Ils ont été forcés plus d'une fois de changer d'habita-
« tion, jusqu'à ce qu'ils ont été fixés par la grâce de
« Louis Xl\' dans l'église et le monastère de S.-Marc où
1. Livre 27, tom. 4, p. iiS, de l'édition in-S",
2. Tous les Johannites restèrent fermes dans leur religion à l'exception
d'un seul de leurs prêtres nommé \Volff.;ang Chunn, qui épousa sn 1526
Aurélie de Mulienheim religieuse dominicaine de S.-Marc : il en eut une fille,
■qui èpou»a le docteur Louis Rabbus.
DE STRASBOURG 45
« ils édifient de nos jours le public dans la régularité
« propre de leur institut. Xous sommes informés, écrivait
« le 22 janvier 1721, le grand-mailre de Malte, Marc
< Antoine Zondodari, aux commandeurs et religieux de
« la commanderie de Strasbourg, de la régularité avec
« laquelle votre communauté s'acquitte des devoirs de
« son état. »
La commanderie de Strasbourg fut dans un état
florissant jusqu'aux temps du luthéranisme. Dès le 20
janvier 1525, le Magistrat fit notifier aux johannites de
cesser de. dire la messe dans leur église. Ce décret leur
fut renouvelé en 1559, avec défenses de prêcher au
peuple, d'administrer les sacrements aux moribonds, et
de prendre des novices pour remplacer les religieux dé-
funts. Le Magistrat plaça même en i 529 des gardes aux
portes de l'église pour empêcher le peuple d'y entrer. Le
commandeur, qui était alors Balihasar Gerhard, fut même
obligé de payer ces gardes et de recex'oir à sa table l'offi-
_ cier cjui les commandait.
Le commandeur et les religieux devS.-jean n'obéirent
pas à ces décrets *• se mettant au-dessus des menaces du
Magistrat, ils continuèrent, au péril de leur vie et de leur
état, de faire l'exercice de la religion catholique dans leur
propre église, qui devint même pendant quelque temps
le seul asile des catholiques tant de la ville qu'étrangers,
parce que le Magistrat parut pendant quelque temps plus
équitable envers les Joannites, Cju'il ne cessa cependant
d'accabler d'impositions extraordinaires et de différentes
charges vexatoires. En 1532 à la mort du commandeur
Balthasar Gerhard, il ne se trouvait plus à la comman-
derie deGriinenwerdt que Georges Beyth qui fut élu com-
mandeur, et Guillaume Hetter custos (mort en 1552.) Ce
40 CHEVALIERS DE SAINT-JEAX
prieur et les autres religieux s'étaient retirés à Sélestadt,
où fut transféré le noviciat.
\: Intérim de Charles-Quint ayant été reçu dans Stras-
bourg^ en I 549, l'office divin et public qui avait été inter-
rompu depuis plusieurs années dans l'église du Grunen-
werdt, y fut rétabli le i février 1550, mais cela ne dura
pas longtemps. Le Magistrat prétendant n'avoir promis
sa protection aux Johannites, ainsi qu'au reste du clergé,
que pour dix ans, dont le terme devait expirer au 29
octobre 1559, fit signifier quelques mois auparavant aux
Johannites qu'ils eussent à se désister de faire le service
divin dans leur église.
Ceux-ci, plus fermes que le reste du clergé, conti-
nuèrent malgré ces défenses d'y célébrer la messe. Le
Magistrat réitéra ses défenses, en ordonnant le 28 juin
1578 à Erasme Sutter, qui était commandeur, de cesser
de dire la messe et de prêcher dans son église :
« Cet ordre, dit le P. Laguille, ' d'après les archives
■c de la ville, ne l'étonna pas : il continua ses saintes
« fonctions, résolu de sacrifier sa vie plutôt que d'inter-
•< rompre des exercices,, que la charité et la religion atten-
< daient de son zèle. »
André Wilhelmi, r}ui le remplaça la même année
1578 dans la commanderie, fut aussi le successeur de
son zèle et il continua à y célébrer l'office divin jusqu'au
dernier dimanche de l'an 1579, qu'il y fut entièrement
su[)primé par les valets de ville, qui chassèrent à mains
.armées ceux qui fréc^uentaient cette église, en interdisant
4. Liv. 6, p. 261.
DE STRASHOURG 47
SOUS les plus graves amendes et sous peine de prison aux
commandeur et Johannites l'administration des sacrements
de baptême et de mariage, l'instruction de la jeunesse,
et l'administration de l'Eucharistie, même secrète aux
malades. Le Magistrat ne leur permit que la célébration
-des messes basses dans leur propre église, en y mettant
cependant des gardes et continuant de charger leur mai-
-^on d'impositions tant en blés qu'en argent et d'exac-
ctions extraordinaires.
En 1 6 1 9, le 14 décembre, le commandeur fut obligé
de loger dans sa commanderie quatorze soldats de la ville
en vertu d'un décret du Magistrat du mois d'avril précé-
■<lent qui lui défendit en même temps d'y loger quelqu'é-
Iranger sans la permission du Magistrat.
Le M agistrat, voyant que tout cela ne détournait pas
les religieux de S.-Jean de leurs obligations, ayant d'ailleurs
"fait alliance avec Gustave Adolphe, roi de Suède, qui lui.
abandonna tous les biens ecclésiastiques, le Magistrat,
dis-je, envoya à la commanderie le 16 (vieux style, 26
nouveau) novembre 1633 deux députés du grand sénat,
porteurs d'un décret du même jour, pour notifier au
commandeur jean-jacques Pauli et au custos Guillaume
Waldeck (ce Guillaume Waldeck fut depuis tué en 1638
à Heitersheim par des soldats Suédois, qui le tuèrent d'un
fusil dans l'intérieur de la porte du château du grand-
prieur), qui était le seul des religieux qui était resté avec
lui à la commanderie, de sortir le même jour de leur
maison de Grûnenwerdt pour se retirer dans la maison de
la prévoté de S.-Pierre-le-jeune. Le Magistrat, dans son
décret, dont l'original est encore dans les archives de
S.-Jean, prétexta les dangers du temps et les raisons de
la sûreté puljlitiue. Paraissant même user envers eux
48 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
d'une espèce de modération, il leur assigna jus(iu'à iiou-
vel ordre, la prévoté de S.-Pierre-le-Jeune pour logement
et l'église des religieuses de Sainte- Madeleine pour y
continuer l'exercice de la religion catholique, comme ils
l'avaient ci-devant dans la leur. Il leur promit aussi de
conserver sous bonne garde les eftets qu'ils laisseraient
dans leur ancienne demeure, et fjui leur seraient rendus
en bon état à leur retour.
Les )ohannites n'ayant pas voulu déférer à ces
ordres, le Magistrat les fit sortir à main forte le même
iour et conduire en ladite prévoté par une troupe de
soldats et au travers d'un concours de peuple qui les
accablait d'insultes et qui criait qu'il fallait les jeter dans
la rivière. Le i 8 mars suivant, on commença à démolir
la commanderie avec la plus grande partie de ses bàti-
"ments sous le faux prétexte que la place était nécessaire
pour les fortifications, et contre la promesse que le Ma-
gistrat avait donné précédemment de n'y faire aucun
tort. Les lits, les meubles, les tonneaux et autres effets
de la commanderie furent, les uns transportés dans les
hôpitaux, et les autres pillés par le f)euple. La démolition
de la commanderie étant achevée, on passa à celle de
l'église de la Trinité et de S.-Jean, fiui fut également
rasée la veille même de la fête de S.Jean-Baptiste 23 juin
1633. Les pierres, bois, tuiles, métaux et autres maté-
riaux furent employés aux fortifications de la ville, au
nouveau rempart qu'on établit dans son emplacement,
et à d'autres édifices publics. Le commandeur ayant de-
mandé quelques tuiles des édifices ruinés pour couvrir
les toits de quelques maisons qu'il avait en ville, fut in-
dignement refusé; trois de ses religieux avaient été même
mis en prison le 26 mai précédent, parce qu'ils n'avaient
DE STRASROUKG
49
pas voulu révéler certains secrets, dont on prétendait qu'ils
étaient instruits; ils ne furent élargis (jue le i8 juillet sui-
vant. Le commandeur fut aussi obligé de remettre les clefs
des archives aux officiers de la ville, et celle-ci lui défendit,
sous les plus grandes peines, de recevoir de nouveaux
religieux sans l'autorisation de l'ammeister régent. Ils
furent cependant conservés et traités assez favorablement
dans la suite, parce que le S' de Lisle, résident du roi à
Strasbourg, les avait pris sous sa sauvegarde par lettres
du 2 1 novembre 1634.
Dans ces entrefaites, Hartmann de Laun et le car-
dinal Frédéric de Hesse, tous deux grands-prieurs d'Alle-
magne, firent différentes instances près de l'empereur et
de l'empire pour obtenir justice du procédé du magistrat
de Strasbourg. Le grand-maître Paul Lascaris Castellard,
par sa lettre écrite au roi au mois de mars 1641, implora
même l'intercession du roi de France, que la ville de
Strasbourg était dans le cas de ménager. Ces instances
devinrent même plus pressantes, lorsque l'Alsace parvint
à la France en 1648, par le traité de paix de Munster,
dont même un article ordonnait expressément la restitu-
tion des parties lésées en pareil cas. ' Mais elles furent
également inutiles et elles n'opérèrent rien autre chose,
sinon la permission qu'obtinrent le commandeur et ses
religieux de quitter la prévôté de S.-Pierre-le-Jeune et de
retourner dans leur ancienne demeure, où ils s'établirent
I. Les Ambassadeurs de l'empereur à l'assemblée de Munster en écrivirent
au Magistrat le 2 mars et le 31 du même mais 1649, ainsi que le roi de
France au même Mat;,strat le 12 janvier 1650, pour solliciter cette restitution.
L'ordre de S.-Jean présenta aussi en 1653 un mémoire à la diète de Ratis-
bonne.
Ingold, GninJ/Jùr, V. .
50 CHEVALIERS DE SAI.VT^EAN'
dans le peu d'édifices qu'on y avait laissés à la destruction
de leur commanderie. Ces édifices se réduisaient à deux
corps de logis joints ensemble, qui formaient l'ancienne
et la nouvelle infirmerie de la commanderie. Cela arriva
le 12 octobre 1649, ^^ quoiqu'éloignés de près d'une
demi-lieue de l'église de S^^-Madeleine, située à l'autre
extrémité de la ville, les Johannites ne manquèrent jamais
d'y aller tous les jours pour y faire les fonctions du culte
catholique.
Enfin Strasbourg s'étant soumis en 1 68 1 à Louis XIV
-et à la couronne de France, Daniel Bourst, commandeur
de Strasbourg et sa commanderie crurent le temps favo-
rable pour obtenir la restitution des biens et bâtiments
de la commanderie, dont la ville setait emparé. Ayant
à cet effet présenté requête, conjointement av^ec l'ordre
de Malte, à M. le marquis de Louvois, secrétaire et mi-
nistre d'état, ils en reçurent réponse, au mois de septembre
1683, par commission obtenue en chancellerie. Après
deux ans de procédure, intervint arrêt contradictoire du
même Conseil souverain, du onze juillet 1685, P^^" le^i^el
le Magistrat de Strasbourg fut condamné de rendre et
restituer à l'ordre de Malte une maison et église écjuiva-
lentes à celles qui avaient été démolies, les meubles et
effets qui s'y étaient trouvés ou leur juste valeur, avec
les dommages et intérêts échus depuis le jour de leur
injuste détention.
Le Magistrat de Strasbourg se pourvut contre cet
arrêt devant le Conseil pri\'é du roi, où il allégua que la
restitution demandée par la commanderie était contraire
au traité de paix fie Westphalie. qui en exceptait celle
des bâtiments qui clans le temps de la guerre avaient
été détruits pour la cause de la sûreté publique, et où il
DE STRASBOURG 5I
soutint qu'il était dans le cas de cette exception, puisque
la commanderie n'avait été détruite que pour les fortifi-
<:ations de la ville, dans un temps où il était de l'intérêt
-de la France qu'elle ne tomba sous la puissance de la
maison d'Autriche. Sur cet exposé le Magistrat obtint un
.arrêt du Conseil privé du roi, en date du 25 septembre
1685, qui cassa et annulla celui du Conseil souverain
•d'Alsace.
L'ordre de Malte, pour soutenir sa cause et la sen-
tence du Conseil de Brisach donnée en sa faveur, envoya
à Paris le 12 janvier 1686, un des religieux conventuels
•de Strasbourg, nommé François Christophe Hirsinger,
qui devint depuis commandeur, pour la poursuite de ses
prétentions, et qui s'y pourvut au Conseil du roi par
requête en cassation. Le roi commit alors M. Jacques de
4^a Grange, intendant d'Alsace, pour entendre les parties
et terminer à l'amiable les différends qui s'étaient élevés
entre l'ordre de Malte et la ville de Strasbourg. Sur quoi
intervint une transaction passée le 1 7 juin 1687 " P^^ cette
■transaction, les commandeur, prieur et conventuels de la
•commanderie de S.-fean de Strasbourg cèdent et trans-
portent en toute propriété à la ville de Strasbourg la
place et le restant des bâtiments de la commanderie du
Grûnenvverdt, en déchargeant ladite ville de toutes pré-
tentions et indemnités à cet égard, tant celles c[ui lui com-
pétaient que celles qui lui avaient été adjugées par l'arrêt
de Brisach. La ville de son côté donne, cède et transporte
propriétairement et avec toute garantie à l'ordre de S.- Jean
et à la commanderie de son nom l'église et le couvent de
S. -Marc, situés entre la porte Blanche et celle de Saverne,
appartenant autrefois à des religieuses de l'ordre de Saint-
Dominique, avec tous les bâtiments, jardins et cours c}ui
5à CHEVALIERS DE SAINT-JEAV
en dépendaient. Cette transaction passéeàStrasbourgentre
les députés de la commanderie de Strasbourg et ceux du
iMagistrat, en présence du chevaliercommissaire du grand-
prieur d'Allemagne, fut confirmée le 23 Juin 1687 par le
grand sénat de la ville, le 8 juillet par le roi, et le 26
septembre par Grégoire Caraffa, grand-maître de Malte.
Daniel Bourst, commandeur de Saint-fean,. prit pos-
session le 29 juillet 16S7 de la maison de Saint-Marc.
Mais comme elle était déserte, et qu'il n'y avait qu'une
habitation, où logeait l'ancien receveur de la fondation
de S.-Marc, il ne put y venir habiter avec ses confrères
que le i 8 septembre suivant. L'état où était l'église du
même couvent de S.-Marc, dans le chœur de laquelle on
avait fait trois étages de grenier, l'un sur l'autre, séparé
de la nef par un mur, dans la nef de laquelle on avait
établi un magasin de paille et de foins et dont le jubé
ou l'ambon servait de colombier; cet état, qui exigeait
une grande et coûteuse réparation, retarda le rétablisse-
ment de l'office divin jusqu'au 29 août 1688, que Gabriel
Haug, suffragant de Strasbourg et évèque de Tripoli, la
consacra de nouveau ainsi que le grand autel sous l'in-
vocation de S.-|ean-Baptiste, patron de tout l'ordre. Les
Johannites commencèrent le même jour à y célébrer l'office
divin. Le lendemain 30, le même évèque fit la consécra-
tion des deux autels collatéraux de la nef. La dédicace
de l'église s'y célèbre encore tous les ans le dimanche
avant la S. -Michel. La ville fit transporter, le i 7 et 18
juin 1689, dans la nouvelle église de S.-Marc les anciens
bancs de l'église du Griinenwerdt, qui lors de sa destruc-
tion avaient été [)ortés en 1633 dans l'église cathédrale.
Les johannites conservaient autrefois dans leur église
du Griinenwerdt i)lusieurs têtes de saints et même des
DE STRASBOURG 53
corps entiers, comme le remarquent sous l'an 1654 les
auteurs de la translation de S.-Norbert. ' Ces reliques
furent transférées dans la nouvelle église de S.-Marc, où
elles sont encore aujourd'hui conservées. On remarque
dans ce nombre une particule de la vraie croix conservée
dans un reliquaire orné d'or et de pierreries, une partie
du crâne de S. Barthélémy, de la mâchoire de S'^ Elisabeth
de 'Hongrie, et surtout les corps des S^" Isala et Arthe-
inise, toutes deux compagnes de S"^^ Ursule, dont la pre-
mière repose au grand autel du côté de l'évangile. Elles
avaient été transportées de Cologne, en 1385, dans la
commanderie, comme le prouve cette ancienne inscription,
qui se trouvait autrefois dans une chapelle du cloître du
Grunenvverdt dédiée en leur honneur:
« Hir ligent zzvo heilige Jungfratien den XI tusent
« Megeden. Elu ist geuannt S. Arthemia^ die ander S.
< Ysala. Sijit von K'ôllen harbrocht diimb die Zit^ also
« man zaJilt von der Geburt Chris ti M.CCC.LXXXV,
< jor. »
C'est dans le chœur de cette église, où est le grand
autel sous l'inv^ocation de S. Jean-Baptiste et représentant
le baptême de jésus-Christ, que les Johannites célèbrent
l'office canonial. Dans la nef il y a deux autels, l'un de
la croix, du côté de l'évangile qui est l'autel paroissial,
et l'autel de l'Assomption de la S"^^ Vierge. Les orgues
furent faits en 1764 par feu M. André Silbermann.
Ce fut François Christophe Hirsinger, commandeur,
qui commença en 1719, année de son élection, à réparer
I. Apud l'iipeèrochiitm in Actis SS., tom. I junii, p. 902.
54 CHEVALIERS DE SAI\T-JEAN
et à augmenter considérablement les bâtiments de la
commanderie tels qu'ils existent encore aujourd'hui, et
qui furent achevés en i 72 i . Le duc d'Antin, ambassadeur
du roi, y vint loger en 172^ avec une suite de plus de
deux cents personnes. On y tint des chapitres généraux
de la langue d'Allemagne en 1750, 1753 et 1754, dans
le dernier duquel présida le grand prieur jean-Baptiste de
Schauenbourg.
C'est un religieux de S. -Jean qui administre la cure-
de S.-Marc, qui est la quatrième paroisse catholique de
Strasbourg. De cette paroisse dépendent les trois fau-
bourgs de la porte Blanche, de la porte de Saverne et
de la porte de Pierre, avec toutes les habitations qu'ils
renferment, en commençant à l'Ile verte, ou Grûnenwerdt>
inclusivement, entre les remparts et les fossés qui séparent
la ville des faubourgs, jusqu'à la porte des juifs, et en y
comprenant tous les cantons situés entre cette porte et
celle de Pierre, qu'on nomme Finckmatt, Rausch et Kirch-
garten. Cette paroisse, suivant le règlement fait le 8 juin
171 8 par M. d'Anneau de Vizé, vicaire-général, s'étend
aussi dehors la ville, oii elle commence à la première
cataracte du canal et d'où elle s'avance près de la tour
du Grlinenwerdt jusqu'à la porte Blanche, en y compre-
nant l'auberge de S.-Arbogaste et en comptant tous les
deux côtés, droit et gauche.
Peu avant la transaction de 1687, le roi avait de-
mandé au Magistrat de remettre aux catholiques trois
églises pour leur servir de paroisses. Dans ce nombre fut
comprise celle de S.-Marc, qui fut établie en paroisse par
un règlement de M. Louis de Gony de Cartigny, vicaire
général, du i 2 janvier 1688. Les johannites firent pen-
dant quelque temps difficulté d'en accepter la desserte^
DE STRASBOURG 55
ne voulant pas se charger cie la cure à cause de leur
exemption. Enfin sur la promesse, qu'on donna au com-
mandeur, que cette charge ne porterait aucune atteinte
aux privilèges et immunités de l'ordre, il en accepta la
commission le 28 juillet 1692 et le premier août suivant,
le religieux-curé, cju'il nomma à cet effet, commença à
desservir la cure. Le roi paye pour cette desserte quatre
cents livres par an.
La bibliothècjue de la conimanderie est précieuse
par la quantité de ses manuscrits et de ses livres de la
première impression. M. Witter, professeur de logique et
de métaphysique en l'université protestante de Strasbourg,
a donné le catalogue des premiers. On trouve celui des
livres imprimés à la suite de V Armainentariiim catholi-
cum, publié en 1749, par M. l'abbé Weislinger.
Il faudra consulter l'histoire des ordres monastiques
du P. Hélyot, tom. 3, p. i 15-120.
Les bienfaits, dont fut comblé la commanderie de
S. -Jean et les donations que lui firent les fidèles, excitèrent
la jalousie de quelques personnes qui voulaient attaquer
sa fondation, en démembrer les biens, et détruire l'ouvrage
du généreux Merschwein et de ses coopérateurs. Hugues
de Sartis, grand-prieur de France, qui avait été envoyé en
Allemagne avec d'autres chevaliers, pour visiter l'ordre,
par Antoine Fluvia'n, grand-maître de Rhodes, vint à
Strasbourg en 1434, et non 1494, comme le dit Hélyot.
Il y tint un chapitre provincial de la langue allemande,
où l'on assura la stabilité perpétuelle et l'exemption de
la commanderie de Strasbourg, de {leur, dit le grand-
prieur dans son décret daté du 5 septembre, que cet
unique ornement de l'observance de la religion de S-|ean
50 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN'
de lérusalein ne fut obscurci : Ver entes ue seciis coiilin-
geret, hoc uuiciim religiouis iiostrœ observaiUiœ sydus
obsciiretur.
Depuis ce temj:)S cette maison compta un grand
nombre de religieux distingués autant par leurs vertus,
que par leur science, entre lesquels elle compta plusieurs,
tant chevaliers, qui \inrent y demeurer, qu'autres nobles
qui y embrassèrent la règle conventuelle. Pour entrer dans
la commanderie de S. -Jean, il faut prouver d'être issu de
père et de mère, grand-père et grand'mère, qui n'ont
exercé aucun métier mécanique.
Le pape Pie II par son bref, daté de Viterbe, 14.
des calendes de juillet 1462, accorda des indulgences
prœceptori , et fratribus in Grïmeii'werdt in siiburbio
civitatis Argentinensis kospitatis S. yoannis Hierosoly-
mitani, novitiis, douatis ac donatissis dictœ dormes degen-
tiuni familiaribiis et iisdem pauperibiis et infirmis^
aliisqiie contimio in eisdem domo et membris commoran-
tibiiSy vere penitentibiis et confessis qui summum altare
alicujus ecclesiœ, seu capellœ donius^ aut membrorum
hujusmodi visitareriut etc. ... La cause de ces indul-
gences est ainsi portée par le pape : Cum itaque sicnt
accepimus dilccti filii prcccptor et fratres in Grïn/en-
zverde in Suburbio civitatis Argentinensis kospitatis S.
yoannis Hierosotymitani in observantia regulari sedutum
Domino exJiibeant famutatum, etc. . . . Un des priaci[)aux
bienfaiteurs de la commanderie de S.-Jean de Strasbourg
fut le même grand-prieur Conrad d^ Brunsberg, qui con-
firma cet établissement et lui donna des revenus consi-
dérables, et lui réunit les biens tant de la commanderie
de Rhinau, que du Tempclkof de Bergheim. Cette der-
DE STRASBOURG 57
nière était une ancienne maison de Templiers, située à un
Kijuart de lieue d'Oberbergheim en Haute-Alsace, et qui,
-à l'extinction de cet ordre, avait été réunie à celui de
S.-|ean. Ce grand-j)rieur faisait sa résidence ordinaire au
Griinenvverdt. Il mourut le lo décembre 1390 a Cologne,
où il fut enterré dans l'église de la comrnanderie de
S.-Jean et de S^^-Cordule.
La commanderie du Grïinenwerdt était agréable-
ment placée et renfermait des bâtiments vastes et spa-
cieux. On en peut juger par le double plan de cet édifice,
que le P. Hélyot a fait graver dans son tome troisième '
_et qui se trouve aussi dans la traduction allemande du
même ouvrage, publiée à Leipzig en 1754.^
Cette commanderie renfermait trois églises ; la pre-
mière et la plus vaste était celle de laS'^^-Trinité, détruite
en 1633; à droite du côté du midi se trouvait celle de
S. -Jean également abattue avec le reste des bâtiments.
La troisième était la chapelle de rhôpital, à gauche du
côté du nord, qui fut conservée avec le reste de l'hôpital,
et qui formait les bâtiments où les Johannites rentrèrent
en 1649.
L'anniversaire de la dédicace de l'ancienne église
du Grunenwerdt se faisait le vendredi après Pâques.
L'anniversaire de la dédicace du chœur et de la nouvelle
église du Grunenwerdt se faisait le 28 octobre.
Joseph, comte d'Herberstein, commandeur de l'ordre
•de Malte, prieur de Hongrie et commandant impérial de
1. p. 116.
2. Ausf'tïhrliche Geschichtc alUr giittlkhin und zveltlichcn Clôtltr und
.Ritlerordin, dritter Band, p. 140.
58 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
Carlstatt en Croatie, eut en 1688, le dessein de fonder
à Carlstatt une commanderie de cinq à six prêtres du
même institut que celle de Strasbourg, et qui devait en
dépendre. Le commandeur de Strasbourg avait même
déjà envoyé deux de ses religieux l'un à Rome et l'autre
à Carlstatt pour consommer ce nouvel établissement. Mais
il n'eut pas lieu par la mort du comte d'Herberstein arri-
vée en 1689.
Les premiers statuts de la commanderie de S. -Jean
de Strasbourg furent dressés en 1468 à la mort du com-
mandeur Pierre de Battlingen. Alors wir die Brader^
prior uiid ganz couvent des Hausses zu?n Grùnetiwerdt
zu Strasburg, sous l'autorité de Jean d'An, grand-prieur
d'Allemagne, et assistés des trois pflegers séculiers de la
commanderie, qui étaient Georges Zorn de Boulach, Fré-
déric de Rust et Cunon de Kageneck, dressèrent ces statuts
en allemand, le vendredi avant Oadi 1468, et ce avant
de procéder à l'élection d'un nouveau commandeur qui
fut Nicolas Rauch de Baden.
Les seconds statuts sont ceux de l'année 1482, qui
furent dressés le 5 décembre de la même année par |ean
Geiler de Kaysersberg, prédicateur de la cathédrale, Jean
Simler, doyen de S. -Thomas, le P. Emeric, religieux de
l'observance de S.-P'rançois, licencié du droit canon, et
Pierre Mengis, prieur de la Chartreuse, qui avaient été
nommés arbitres pour terminer les différends qui s'étaient
élevés entre le commandeur et ses religieux. Celui-ci se-
nommait Nicolas de Bade : ceux-ci étaient alors au nombre
DE STRASBOURG 59^
de quatorze. Ils prouvent qu'il y avait alors des religieux
non seulement à Strasbourg, mais aussi à Sélestadt et
à Bergheim, où ils étaient envoyés par le commandeur.
La visite faite en 1495 porte que les Johannites chan-
teraient toutes les heures canoniales, qu'on y chanterait
par jour deux grand-messes et qu'on y en lirait six, et
que tous les jeudis de chacjue semaine on y distribuerait
l'aumône aux pauvres qui la demanderaient, jusqu'à la
concurrence de 78 sacs de grains par an.
Après la mort d'André Wilhelmi de Fribourg arri-
vée le 25 janvier 1595, les religieux des deux comman-
deries de Strasbourg et de Sélestadt, qui n'étaient plus
qu'au nombre de quatre, s'assemblèrent au mois de février,
où ils dressèrent de nouveaux statuts au nombre de XXIII
et écrits en latin. Il y fut statué : i. qu'à la vacance du
commandeur, du prieur et du custos, tous les religieux
profès des deux commanderies auraient voix à l'élection
pour le successeur ; 2. que personne ne sera reçu à la
profession, s'il n'est d'une science suffisante, né d'un
légitime mariage, de parents honnêtes et catholiques,
âgé de plus de vingt ans, et après le noviciat d'un an,
et qu'il ne pourra être choisi que par l'élection du com-
mandeur et des autres religieux, ou de leur majeure
partie; 3. que le nombre des religieux, sans compter le
commandeur, ne pourra être moindre de dix; 4. qu'entre
ces dix, il y en aura quatre qui résideront continuellement
à Strasbourg; 5. et six à Sélestadt, parce qu'il leur était
libre d'exercer dans cette dernière ville le culte catholique;
6. que le prieur de Sélestadt enverra tous les ans un de
ses religieux aux quatre grandes fêtes et à la Purification,
à l'Assomption et à la S. Jean-Baptiste à Bergheim pour
y faire office ; 9. que le custos résidera à Strasbourg et
6o CHEVALIERS DE SAIXT-JEA.V
le prieur à Sélestadt ; i 2. que le commandeur ne pourra
pas résigner sa commanderie en faveur d'un autre sans
le consentement de son chapitre ; i 3. que le conmiandeur
ne pourra faire aucunes aliénation, achat, vente, échange,
donations, baux i)erpétuels etc des biens immeubles
de la commanderie sans consentement de son chapitre;
14. que le commandeur tiendra tous les ans au mois
d'août un chapitre général, où il délibérera avec ses con-
frères, sur tous les articles qui peuvent intéresser l'utilité
de la commanderie et de l'ordre; 15. que les comptes
'des revenus se rendront quelque temps avant le chapitre
général par devant le commandeur, le prieur, le custos
et deux autres religieux, dont l'un sera nom.mé par le
commandeur et l'autre par les conventuels des deux mai-
sons etc. . . . Ces statuts n'ont pas été confirmés par le
grand-prieur, mais ils renferment des règlements sages et
utiles propres à entretenir la paix et la concorde entre le
-chef et ses relii^ieux.
Avant le luthéranisme il y avait d'ordinaire dix-huit
-à dix-neuf prêtres à Strasbourg, neuf à Sélestadt, qui y
tenaient également l'office divin et canonial, et deux à
Oberbergheim. Il y avait de plus à Strasbourg quatorze
tant pauvres qu'infirmes et vieillards qui étaient entretenus
dans l'hôpital, et quatre jeunes gens, qui vêtaient instruits
dans la piété et les lettres, jusqu'au temps qu'ils étaient
en état d'entrer dans un ordre, ou d'embrasser les ordres
sacrés. On y faisait aussi tous les jours des aumônes aux
pauvres tant en pain et nourriture, qu'en argent et en
vêtements. On v faisait aussi l'aumùne aux étrangers et
aux pauvres passants. «
On lit dans une lettre de MM. les commandeur et
chevaliers procureurs du commun trésor, datée de Malte,
DE STRASBOURG 6l
19 avril 1724, aux commandeur et conventuels de la
commanderie de Strasbourg et Sélestadt :
cLes privilèges et immunités de vos commanderies
< seront toujours inviolables. Xous vous envoyons la note
< de la taxe imposée nouvellement sur les commanderies
< de Strasbourg et Sélestadt , vous connaitrez qu'elles
< n'ont point été surchargées et cjue nous sommes tou-
« jours occupés du soin d'observer une égale proportion,
« lorsque les besoins de la religion l'obligent d'exiger des
« secours de ses enfants ... La comanda di Strasbourg
«et Schlettstadt paya per Tultima tassa imposta, l'anno
< 1723, fiorini d'oro 77; a tutto aprile 1724, fiorini 38,.
« 16; a tutto aprili, fiorini 38, 16. »
La commanderie de Sélestadt fut unie à celle de
Strasbourg en 1 39Q par Hesson Schlegelholtz, grand-
prieur d'Allemagne, et confirmée en 1417, par Philipert
de Xaillac, grand-maître de l'ordre de S.-|ean. (Voyez
mes notes sur la commanderie de Sélestadt.)'
ÎVi?' briider Conrad von Briuisberçr Meister Saut
Johaunes ordeus in Tiilschlanden, pour l'augmentation
du culte di\-in, dcr in nnseren und un sers Ordenshauss
in deni Grunenzcerdl zu Strasbonrcr under dcr IVacner
in dcr Vorstadt einjcglichîind l'ôblich gestifft. undsonder-
lich das dcr comniandur und die Briider, und die Kirchen
des SpUlials dasselben Heusser in leiblich Narungr und
anderin noturjl desto fUrbasser haben, pour lui et ses-
[Nous n'avons point retrouvé ces notes dans le Niuhlass^
■62 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
successeurs accorde au commandeur et frères de la com-
manderie et hôpital de S.-Jean du Grunenwerdt et à perpé-
tuité, entr'autres die Kirche zît Hugschwir^ tindciie Kirclie
.zu Bïïhl Strassburger Bistliumbs ujid uuser Huss Zîi
Bergheim, deun man spricht den Tcmpelhoff, Basler Bis-
Miimis, mit aller erreii, imzen, gef alleu 2uid zugehordleii^
avec plusieurs autres biens de l'ordre situés à Dorlisheim,
Villingen et autres lieux.
Ces lettres de donation sont datées de Strasbourg
de l'an 138S et du 25 août.
La commanderie de S.-Jean de Rhinau, qui était
une dépendance de celle de Dorlisheim, fut vendue et
cédée pour deux mille cent florins, en l'an 1373, et à
charge d'acquitter ses dettes, à Henri de Wolffach, com-
-mandeur, et à la commanderie de Grunenwerdt de Stras-
bourg par Jean de Grostein, commandeur de Dorlisheim,
•du consentement et sous l'autorité de Conrad de Bruns-
berg, grand-prieur d'Allemagne. '
Cette vente et cession fut confirmée par lettres de
Jean Fernandès d'Héredia, grand-maître, du 12 mai
1383. Il faut remarquer que le grand-prieur de Bruns-
berg avait reçu précédemment, par une bulle dudit
I. C'est au titre de la commanderie de Rhinau que celle de Strasbourg
-€st aujourd'hui décimatrice pour la moitié du ban d'Osthausen et collatrice de
la cure.
Les Johannites vendirent en 133S le droit de patronage d'Osthausen, les
dîmes en dépendantes et la cour seigneuriale de Huttenheim à la commanderie
-de Rhinau. {Alsatia Uliisir. t. H,, p. 257.)
DE STRASBOURG 63
.-grand-maître, donnée au chapitre-général de Rhodes, le
12 mars 1382, l'autorisation d'unir et d'incorjjorer aux
commanderies conventuelles les biens et maisons des
•commanderies chevalières qu'il jugerait nécessaire pour
l'entretien des prêtres qui y demeuraient. En 1406 le
Rhin emporta les bâtiments de l'ancienne commanderie
de Rhinau et une grande partie des biens y attenant.
Depuis ce temps, et surtout depuis la guerre des Arma-
,gnacs, qui firent beaucoup de tort en 1444, il ne reste à
la commanderie que peu de revenus provenants de celle
de Rhinau.
Quoique suivant la fondation de la commanderie de
Strasbourg elle ne doit de responsion à l'ordre que six
florins ou giUden, elle donne cependant tous les ans six
florins d'or, le florin évalué à 20 batz.
La responsion de Sélestadt est de 128 florins d'or
et 22 albos, le florin évalué 20 batz et l'albos à cinq
pfennigs, monnaie de Strasbourg, ce qui fait 171 florins,
5 schellings, 10 pfennings. Elle paye de plus i 2 fl„ 6 s..
I pf. pour les frais militaires; 25 fl., i s., 8 p. pour frais
de logement, et 4 fl. pour frais de chapitre, ce qui fait
■en tout, pour la responsion annuelle de Sélestadt, 2 13 fl.,
3 sch. et 7 pf.
Par lettres de Philibert de Naillac, grand-maître,
datées de Bâle 1 9 octobre 1 4 1 7, renouvelées le 4 octobre
1420, au chapitre général de Rhodes, la commanderie
de S.-Jean de Strasbourg, à la mort de chaque comman-
deur, doit remettre au receveur du grand-prieuré d'Alle-
. magne, pour le trésor commun de l'ordre, la somme de
64 CHEVALIERS DE SAINT-JEAV
cetit florins d'or pour droit de mortuaire ou Totfall^ ce
qui fut observé depuis Tan 1426 jusqu'en 1633. Alors
ce droit fut aboli et remplacé depuis 1633 jusqu'à nos
jours par la même somme décent florins d'or, que chaque
nouveau commandeur paye au grand-prieur d'Allemagne
pour droit de confirmation.
- On trouve presqu'à la tète d'un li\Te imprimé en-
1514 à Strasbourg sous ce titre : Christiani Driitmari
gramatici expositio in Maithœum evaugelistam^ fol. 3,
une lettre de lacques Wimpheling, adressée Balthasari
Gerhardo, domus yohajinitaritin viridis Iiisiilœ Argen-
tinensis cotnmendatori^ qui commence ainsi :
« Laîido ^ ad?nod7t}ii révérende pater , consilium
« vestrœ paternitatis de dhinanim litteraruni tempore
« a sacrificiis psaltnisqtie libcro instititenda lectione. Qua
« pestilens otmm noverca virhUum vitabitur^ domum
« veslrajH honesti viri avidius pètent^ bonorum frairuin
< jervor in Devint aiigebitnr ^ interior liomo sapientior
« erit^ tentationes Jacilius snperabuntiir^ miilîia concordia
« fovebitur .... ad hanc lectionem inchoandam vehemen-
« ter afficior : sed me tum seniîim, tiuyi obsequium^ qnod
« patries 7neœ impendo^ retrahit .... Ex Selestadio pe-
« miltima aprilis anno Càristi XIII siipra sesqiii niille-
< sinuun. >
On trouve aussi à la tète de la Siimma sylvestrina,
imprimée à Strasbourg en 1518, une lettre d'Ottomar
Luscinius de la même année, qui commence ainsi : « Ve-
t nerando patri et domino Balthasari Gerhardo domus
DE STRASBOURG
<r S. yoamiis viridis histilœ A>'gejii. coinmetidalori meri-
« tissimo Otloniarus Liisciiinis Argeutinensis .... et à
« la fin : Proindc qtio felicius i>ylvcstrim(vi hoc opiis pt o-
< diret in liiceni^ pltirimtnn illi arbiiralus stim accedere
« ornamcnti^ si nomen limin gcslet in f route ^ apiid koscc,
« qtà simili aim iutegerriinis moribiis, pias coliini liltcras^
< décati taiissimum : Jieqtie id injuria^ quando qiiidcin
<t quo erîidilioîieni subdiii lui coiijiivgajit pielaii, nabis
« id nmneris jam pridetn dedisfi, al poincridiana qna-
< piam hoi'nla^ qita a re divina ferianlitr, bonas litieras
« iis audienlibus projitemnr. Verum quain pinvi opiis
« feceris^ qnaniîunve in rem eornni cedat^ eorumqiie con-
-i veniat mslitnto^ Hieronyminiamim ilhid verbinn plane
1 mdicat : Ama, inquit^ scienliam scripturariim et carnis
« vitia non amabis. >
Le vénérable père Dominique de Jésus-Marie, prévôt
ou supérieur général des Carmes déchaux de la congré-
gation d'Italie, mort en odeur de sainteté, vint à Stras-
bourg en 162 I, à son retour de Vienne, où il vint à la
commanderie saluer, au nom de l'empereur Ferdinand II,
l'évèque de Strasbourg, Léopold Guillaume d'Autriche,
qui y logeait alors. Il y obtint de la commanderie la tète
d'une des onze mille vierges et l'os d'une autre sainte
de la même compagnie, comme le prouve une lettre ita-
lienne qu'il écrivit à ce sujet au commandeur de Rome
le 3 décembre 1622, qu'on conserve encore aujourd'hui
dans les archives de la commanderie.
La commanderie de S.-Jean a eu, depuis le temps
de sa fondation jusqu'en 1699, trois administrateurs, ou
Ingold, GrandidUr, V. 5
66 CHEVALIERS DE SAINT-JEAS
protecteurs séculiers, pris dans le corps de la noblesse
de Strasbourg, qui prenaient le titre de Itiiores, ou Lohn-
herr, ou Pflegcr. [Ce furent:]
I.
1. Ruhhnann Merschiuein, fondateur de la commanderie, se donne
deux autres adjoints le 5 janvier 1371. Il mourut le 18 juillet
1382.
2. Conrad zu dir Magde, nommé en 1382, \ le 30 avril 1392. Son
épitaphe et celui de sa femme se trouvait au Griinenwerdt.
3. Nicolas Junge, en 1392. f 1408.
4. Nicolas Merschwein, en 1408. f 21 janvier.
5. Jean Slurm, en 1420.
6. Nicolas Bernard Zorn de Boulach, en 1447. 7 le 24 juin 1460.
7. Georges Zorn de Boulach, en 1460 et 1469.
8. Henri Beger de Geispoltzheim, en 1472. f le 15 octobre 1479.
9. Adam Zorn, stettmeister en 1479 et 151 1.
10. Jacques Zorn de Plobsheim^ en 1425.
11.
1. Henri ou Heintzmann H'elzel, mort le i novembre 1387. Son
épitaphe se trouvait au Griinenwerdt.
2. Nicolas Zorn de Boulach, nommé en 1387. 7 le 5 octobre 1389.
3. Jean de Kageneck, prefectus aulae episcopalis, nommé en 13S9.
f le 30 août 1498. Son épitaphe au Griinenwerdt.
4. Pierre Blumelin, en 1408.
5. Jeafi Ecc/iard, en 1420 et 1454.
6. Frédéric de Kust, en 1460. 7 1473.
7. Jean Rodolphe d'Endingen, en 1473. 7 en 1494.
?>. Conrad ou Cuntz Alerschwein, en 1494.
9. Caspar de Boulach, en 1507. \ le mardi après la S.-Marc 15 16.
10. Jean Bock, en 1525 et 1527.
m.
I. Jean Merschwein, burgraff de Strasbourg, tuteur en 137 i. Mouru*
quelques temps après, avant 1374.
DE STRASBOURG 67
-2. Nicolas de Zorn-Lapp, en 1374. Ce fut lui. qui avec Jean de
Kagencck et Nicolas Junge, réglèrent en 1393 le serment que
devait prêter chaque tuteur pour défendre la fondation de Saint-
Jean, contre tous qui l'attaqueraient. II mourut le 11 mai 1393.
Son épitaphe au Grunenuerdt, ainsi que celle de sa femme.
3. Paul Mosung, en 1393 et 1394..
4. Adam Ldseiin, en 1405 et 1408.
5. Burcard de Mullenheim-Rechberg, en 1408 et 1420.,
• 6. Nicolas Lentzlin, en 1447. f le 29 décembre 1460.
7. Conrad ow Cunon de Kageneck, en 1460 et 1469.
S). Nicolas Zorn de Bulach, en 1492 et 1500.
9. Guillaume Bocklin, en 1492 et 1500.
10. Balthassar Bocklin, en 1507.
11. Louis Bocklin, en 151 1 et 1525.
Les tuteurs suivants, d'accord avec le Magistrat,
eurent av^ec le commandeur et le custos les clefs du coffre
où était l'argent, des archives, du trésor et des ornements
de l'église, ce qui fut l'objet des plaintes du commandeur
présentées au Magistrat le premier dimanche de Pavent
1536.
I.
1. Jacques Stunn, stettmeister, luthérien, en 1552.
2. Hildebrand de Mullen/ieiin, en 1557. 7 le 3 juin 1559.
3. Adolphe de Mittelhausen, stettmeister, élu le 3 juillet 1559 par le
commandeur et les deux autres tuteurs.
4. Wolfgang Sigismond de Wurmser, stettmeister, élu en 1568.
i en 1573.
Depuis 1573, jusqu'en 1600, il ne fut point nommé de tuteurs.
5. Hugues Sturm de Siurmeck, en x6oo. 7 i6i6.
6. Bernard de Kageneck; stettmeister et luthérien, nommé, ainsi que
les suivants, par le seul commandeur, le 5 janvier 161 7. Il vivait
encore en 1642.
68 CHEVALIERS DE SAINT-JEAN
7. Philippe Jacques Wurmser de Vendenheim, stettmeister et luthé-
rien, en 1659. f en 1676.
8. Georges Thierri Zorn de Fiobsheim, stettmeister et luthérien,
nommé le 25 avril 1678, f en i688. Dernier tuteur.
IL .
1. Jean /ac/iues Widergrun de Stauffefiberg-y stettmeister en 1554
et 1559.
1. Jacques Bdckiin, en 1568.
3. Jacques de Pja/fenlapp, en 1600. 7 vers 1615.
4. Nicolas Jacques Wurmser de Schàffolsheim, nommé, ainsi que le
suivants, le 5 janvier 1617 par le seul commandeur.
5. Joachim de Berstett, stettmeister et luthérien, en 1633. Mort vers
1642.
6. Jean Bernard Volz d'Altenau, stettmeister et luthérien, nommé
le 18 novembre 1643. f 1659.
7. Henri Ballhasar de Kippenheim, stettmeister et luthérien, nommé
le 2 novembre 1659. f 22 février 1679.
8. Jean Guillawiie de Kippenheim, stettmeister et luthérien, nommé
le 9 mars 1679. \ 169g. Dernier tuteur.
III.
\, Vllmct.m ou Rullmann Bœcklin de Bœcklinsau, stettmeister, luthé-
rien, en 1552 et 1573. Il vivait encore en 1573.
2. Georges H'urmser de Schà^olsheim, catholique, nommé par le
commandeur et les autres tuteurs. Il vivait encore en 1611. ^lort
vers 1640.
3. Jean Christophe de liildensiein, catholique, nommé, ainsi que les
suivants, par le seul commandeur, le iS nov. 1643. 7 le 5 nov.
1660.
4. Jean Frédéric de IVangen, catholique, nommé le 22 février 1661.
f 1688. Dernier tuteur.
10. WISSEMBOURG (Spire.) ^
[Cette maison, qui s'appelait zu den Eichen^ était
■située entre Wissembou rg et Altenstadt. Elle périt au
xvii^ siècle en même temps que la chapelle zic der EicJie
qui s'y trouvait,^ et le titre fut uni à celui de Bruchsal
en Allemagne.]
[Co?7i?7iandeurs.
i.. Conrad de Randeck, 1367. (Rheinwald, op. cit., p. 365.)
2. Jean de Reiffenbourg, 1469. (Ib.)
3. Nicolas de Hutten, 1495. K^^-^
4. F. Philippe Morand baron de Schonau, 1780-85. (Almanach.)]
1. [Rien dans le Nachiass.'\
2. [Rheinwald, Vabbayi de PVissembourg, p. 9s.]
I.
ORDRES MILITAIRES
B. TEMPLIERS
B. TEMPLIERS
(L'ordre des Templiers fut fondé en 1 123 par Hu-
•gues des Payens et sept autres chevaliers français. La
règle fut rédigée au concile de Troyes en 11 28 avec la
collaboration de saint Bernard. La bravoure de ses
membres contribua beaucou[) à la conquête de la Terre
Sainte; mais bientôt leur trop grande richesse et leur
ambition amenèrent leur perte. Il n'est pas prouvé cepen-
dant qu'ils aient été cou[)ables des crimes dont on les
a accusés pour amener leur suppression, et la cupidité de
de Philippe le Bel ùte tout crédit à son témoignage contre
•eux. «On ne sait, a ditBossuet, s'il n'y eut pas plus d'ava-
rice et de vengeance dans cette exécution que de justice. ^
L'ordre avait une organisation analogue à celle des
chevaliers de Saint-Jean. La baillie d'Alsace, à la tète de
laquelle était un grand commandeur, dépendait du grand
prieuré d'Allemagne.]
Le pape chargea Pierre archevêque de Mayence de
la cause des Templiers. Celui-ci tint un concile provincial
l. [Voir plus bas la notice sur l'ordre teutonique, et les Notes pour ien'ir
à Chisloiri des ordres religieux mililnires en Alsace, par A. Beno t, Revue-
Libiin, 1S68, p. 407. Cfr. aus^i le ms 705 de la IJibliolhèque municipale de
Strasbourg.]
74 -^^ TEMPLIERS
à Mavence en 1310, les lundi, mardi et mercredi après
le dimanche Jubilaie Dco. Pendant que le concile était
assemblé, Hugues Wild- et Khingrave, qui demeurait à
Grunbach près Merienheim, y comparut, sans avoir été
appelé, accompagné de vingt autres tem[)liers de la pro-
vince de Mavence, tous armés, mais portant leurs armes
sous l'habit de leur ordre. L'archevêque, craignant quelque
violence, fit asseoir le commandeur Hugues, en le priant
d'exposer le sujet de sa venue. Hugues répondit que lui
et ses confrères avaient appris (^ue ce concile s'était
assemblé par ordre du pape pour éteindre leur ordre;
qu'il savait (ju'on leur imputait divers crimes et des
actions abominables; qu'on avait condamné ses con-
frères sans les avoir ouïs ni convaincus; que ceux qui
avaient été brûlés avaient nié jusqu'à leur mort être cou-
pables de ces crimes; que Dieu même avait prouvé leur
innocence par leurs robes blanches et leurs croix rouges
qui n'a\-aient pu être consumées par le feu; qu'en consé-
quence ils étaient venus au concile pour protester contre
le jugement du pape, qu'ils en appelaient au futur pontife
et à tout son clergé. L'arche vêcjue de Mavence, craignant
quelque tumulte, admit leur protestation et leur promit
de s'employer aujirès du pape pour qu'on ne les inquiétât
point. En effet Pierre reçut l'année suivante une autre
commission pour informer de leurs vie et mœurs. Il les
entendit et les déclara innocents, le 1 juillet 131 i. *
Trithème rapporte^ que les Templiers de Bourgogne^
d'Alsace et de Souabe furent faits prisonniers par ordre
du pape, et mis à la (juestion; fjue plusieurs furent brûlés^
1. SerrariLs, lib. 5 Rcrum Mo^'uneiac, cap. 39, p. S30.
2. In Clironico Ilirsan^^icnsi^ ad ann. 1 307.
TEMPLIERS 73 ■T'
quelques-uns chassés du pays et les autres obligés d'entrer
dans quelqu'autre ordre religieux. '
L'ordre des Templiers, accusé des crimes les plus
horribles, fut supprimé dans la seconde session du con-
cile de Vienne en Dauphiné, tenue le 3 avril 131 2, et le
grand-maître, avec un grand nombre de chevaliers, furent
brûlés vifs.
I. Les Templiers d'Alsace, ainsi que tous ceux d'Allemagne échappèrent
au sort de leurs confrères ; mais tous leurs biens passèrent aux chevaliers de
S.-Jean de Jérusalem.
1. ANDLAU (Strasbourg.)
•
[En face de l'abbaye -chapitre d'Andlau les Tem-
pliers avaient bâti au xiii^ siècle une commanderie, qui
possédait les meilleurs vignes du pays situées sur le Castel-
berg. En 1312 les chevaliers Teutonicjues prirent la place
des Templiers, et transportèrent leur établissement dans
un faubourg de la ville.] '
2. BAUMGARTEN (Strasbourg.) »
[Censé située au nord-est de Donnenheim, canton
de Brumath. La commanderie est mentionnée dans une
charte de 1243.3 Au commencement du xiv^ siècle le
commandeur vendit divers héritages au chapitre de Saint-
Thomas. •+]
[Coimnandeîcrs.
1. Frater Marsilius, 1245. iStrobel, loc. cit.)
2. Burckhard de Munnesheim, 1303. (Ben'oit, loc. cit.^]
1. [Benoit, loc. cit.]
2. [Strobel, 1. p. 520]
3. [Benoit, loc. cit.]
4. [Id., ib ]
78 TEMPLIERS DE BERGHEIM ET DE STRASBOURG
3. BERGHEIM (Bâie.) '
[Mentionnée dès i 2 20 et clans une bulle du pape Ale-
xandre W de 1257,^ cette commanderie fut donnée en
131 2, à la supj)ression de l'ordre, aux chevaliers de
Saint-Jean de Sélestadt, qui en firent comme leur maison
■de campagne.]
[Comiitandeîirs.
1. Dietrich (dispcnsator\ 1220. (Urk.-Buch d. St. Basel, I, p. 65.)
2. Jean de Richcnstein, 1328. (BC, chartes de Pairis, S-U.i]
4. STRASBOURG.
[A Strasbourg aussi il y aurait eu un temple d'après
les notes suivantes de Grandidier, du NacJUass de Carls-
ruhe:)
Curia dicta zic dcm Temple, sita in civitate Argent,
in vico dicto Kalbesgasse, in charta anni 131 i.
Areale, quod dicitur ciiria Templarioriim, in des-
criptione arealium ecclesiae Argentinensis.
Berthold de Schwarzenberg, prévôt de Strasbourg,
qui vivait en 1 183 et i 185, donna à son chapitre lapi-
deam dotmim super Briischam. Cette maison fut nommé
-dans la suite curia Teniplarioriun.
1. [Le ms. 569 de la BC est un terrier de cette maison de 1677.]
2. [Hans, Urk.-B. der l'/arni Birghcim^ p. 3.]
I.
ORDRES MILITAIRES
C. ORDRE TEUTONIQUE
C. ORDRE TEUTONIQUE
L'ordre Teutonique prit naissance en Palestine, de
même que ceux j:les Hospitaliers de Saint-Jean et des
.Templiers. Cet ordre, illustre dès son berceau, combattit
pendant un siècle les infidèles qui opprimaient la Terre
sainte et se vit assez nombreux pour former en même
temps un grand établissement dans le nord de l'Europe.
Ces religieux conquérants soumirent la Prusse entière à
leur domination, après l'avoir arrosé de leur sang pen-
dant plus d'un demi-siècle. De pareils succès les rendirent
maîtres d'une partie de la Livonie - d'autres conquêtes,
ainsi que des acquisitions heureuses, reculèrent encore
dans la suite les bornes de leurs vastes états. Enfin l'ordre
Teutonique parvint à un point brillant marqué par la
Providence pour être le terme de sa grandeur et le com-
mencement de sa décadence. Ce furent la trahison et
l'hérésie qui abattirent cette puissance redoutable qui
avait joué longtemps un rùle distingué dans le nord de
l'Europe.
Un chevalier de l'ordre, M. le baron de Wal, aidé
du P. Jean Néj)omucène de la sacrée F"amille, bibliothé-
caire des Carmes déchaux du couvent de Liège, publia
en 1784 une Histoire de l'ordre Teutonique^ dédiée à
Ingold, Grandidier, V. 6
82 J«' ORDRE TELTON'IQUE
l'archiduc Maximilien d'Autriche, grand-maître de cet
ordre. Elle formera huit tomes. '
L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
existait déjà, lorsque quelques gentilshommes qui avaient
suivi Godefroy de Bouillon en Palestine, au nombre de
neuf, furent les auteurs et les premiers membres de l'ordre
des Chevaliers du Temple. L'objet de cette institution,
qui commença en i 1 18, fut de pourvoir à la sûreté des
chemins et de mettre les pèlerins à l'abri des insultes des
brigands et des Sarrazins. L'ordre des Templiers fut mili-
taire dans son origine, puisqu'aux trois vœux qu'ils pro-
noncèrent entre les mains du patriarche de Jérusalem, ils
en ajoutèrent un quatrième qui les engageaient à porter
les armes contre les infidèles. Hugues des Payens, issu de
la maison de Champagne, fut le premier grand-maître
de la milice du Temple. Il passa en Occident où il fit
approuver son ordre dans le concile de Troyes tenu en
1 1 27. Ce concile leur donna l'habit, ou plutôt le manteau
blanc, sans aucune espèce de croix. Ce ne fut que sous
le magistère de Robert, qui succéda en 1136a Hugues,
et sous le pontificat d'Eugène III, élu en 1145, que les
Templiers commencèrent à porter une croix d'étoffe rouge
sur la poitrine. ^ ^^ i-i ■.■,.;.,.-• ^
Peu de temps après l'établissement des Templiers,
car il est impossible d'en fixer la date plus précisément,
il se forma à Jérusalem un nou\'el établissement qui doit
1. [Sur l'histoire générale et l'organisation de l'ordre cfr. encore les Fri-
iurgir Diozisan-Archiv XVI, p, 65-135; Sk\A.^i, Annales de tordre Uutoniqui
depuis son ori^ne jusqu'à nos jours, Paris, 1887, in-8» ; VoiGT, Gesckichte des
deutschtn Ritlerordins^ 1,]
2. Voyez VArt de virijier Us dates, I, p. 521 et suiv. de la 3» édition.
ORDRE TEUTONMQUE g^
•être regardé comme la première origine de l'ordre Teu-
toniqiie, quoiqu'on marque communément sa fondation
à l'an I 190. Ces deux sentiments sont aisés à concilier,
en observant que l'ordre prit réellement naissance à [éru-
salem, mais que n'étant alors que le fruit de la charité
d'un particulier, on ne compta sa fondation que de
l'époque où il fut en quelque sorte renouvelé au siège
d'Acre l'an 1 1 90 et revêtu de l'approbation de tous les
princes chrétiens qui se trouvaient en Palestine.'
Ce fut en i 128 ou 11 29 selon Jacques de Vitry*
qu'un riche particulier allemand, dont on regrette de ne
pas savoir le nom, qui s'était fixé à Jérusalem, touché
des maux que souffraient ses compatriotes, fit bâtir un
hôpital pour y retirer les pauvres et les malades de sa
nation. Il obtint même du patriarche de Jérusalem la per-
mission d'y bâtir une chapelle en l'honneur de la Sainte
Vierge. Cet exemple de charité produisit des prosélytes:
plusieurs chevaliers et gentilshommes allemands se dé-
vouèrent également au service des pauvres et des infirmes.
Mais comme ils n'étaient venus en Palestine que pour
combattre les infidèles, ils unirent les deux professions,
à l'exemple des Hospitaliers de S.-Jean et des Templiers!
et s'engagèrent par un vœu particulier à prendre les armes
lorsque les cas pourraient l'exiger. Le double service de
l'hôpital et de la guerre les fit nommer Hospitaliers et
chevaliers de la Sainte Vierge parce que la chapelle de
l'hôpital lui était dédiée. 3
L'ordre Teutonique fut donc dès son origine un
ordre militaire. Le pape Célestin II, élu en M43 , et
1. /////. de l'ordre Tiutoniqut, I, p. 9.
2. Ibid., cap, 66.
3- Ibid., I, p. 12 et 13.
84 ORDRE TEUTONIQUE
Adrien IV son successeur ordonnèrent que les nouveaux:
hospitaliers allemands seraient sous la direction du grand
maître, ou du prieur de l'hôpital de Jérusalem qui aurait
soin que l'hôpital des allemands fut toujours desservi par
un prieur et des frères de la nation germanique.'
L'hôpital allemand de Jérusalem fut connu dès son
origine des empereurs qui le protégèrent et l'aidèrent de
leurs bienfaits. 2 Après la prise de Jérusalem par Saladin
en 1 187, la plupart des hospitaliers Teutoniques que ce
prince en avait chassé (car il n'y conserva que ceux qui
étaient nécessaires au service des malades et non ceux qui
faisaient profession des armes) se rendirent à l'armée de
Frédéric, duc de Souabe et d'Alsace, occupé en i 190 à
faire le siège d'Acre. Cette armée était extrêmement
affaiblie par les pertes qu'elle faisait tant dans les com-
bats que par les maladies qui contribuaient à dépeupler
le camp. Quelques citoyens des villes de Brème et de
Lubeck, sensibles aux maux des soldats allemands blessés
ou malades, y établirent uneespèce d'hôpital. Leur exemple
fut imité de plusieurs gentilshommes allemands qui ne
quittaient les armes que pour servir les malades et ne
sortaient de l'hôpital que pour aller de nouveau combattre
les ennemis de la foi. Les chevaliers de l'hôpital de Notre
Dame de Jérusalem secondèrent leur zèle, d'autant plus
qu'ils trouvaient ainsi l'occasion de continuer l'exercice^
de leur ancienne profession. S'ils ne furent pas les pre-
miers chevaliers de cette. association naissante, il est très
vraisemblable qu'ils transmirent aux nouveaux hospita-
1. Paoli, Codict diplomatico dit sacro ordim Gerosolimitano, o^gi di Malte^
p. 372.
2. Diploma Friderici II, a. I22I apud Duellium, part. I, p. 9.
ORDRE TEUTON'IQUE 85
Jiers tous les droits qu'ils avaient sur l'hôpital de Jérusa-
lem. Ce qui est certain, c'est que dans la suite on donna
aux membres du nouvel ordre le nom de frères chevaliers
Teutoniques de la maison ou de l'hôpital de la Sainte
A^ierge de Jérusalem. Le nom de Teutonique désignait
leur patrie, parce que cet ordre fut uniquement concentré
<ians la nation germanique. "
Frédéric, duc de Souabe, choisi pour commander
tous les allemands, devint le protecteur des nouveaux
hospitaliers et en forma un ordre de chevalerie à l'imita-
tion des Hospitaliers de S. -Jean et des Templiers. Mais
la manière dont ce projet s'exécuta est encore un des
points obscurs de l'histoire parce qu'il ne reste aucun mo-
nument authentique qui puisse l'éclaircir. Réduits à la
tradition et aux chroniques de l'ordre^ qui augmentent
■encore l'embarras en accumulant les anachronismes, nous
en inférons que l'hôpital des allemands, bâti vers l'an
II 28 à Jérusalem sous le titre de la Sainte-Vierge, fut
la .première origine, ou si l'on veut, la source éloignée
de l'ordre Teutonique; qu'il ne prit cependant sa véritable
consistance d'ordre qu'au siège d'Acre de l'an 1 190; que
l'hôpital qui y fut commencé par les citoyens de Brème et
de Lubeck donna lien à Frédéric, duc de Souabe, de le
fonder et de l'instituer avec le conseil du patriarche de
Jérusalem; de Conrad, archevêque de Mayence; de Henri,
■comte de Champagne, qiù devint ensuite possesseur du
royaume de Jérusalem, et des princes allemands qui se
trouvaient alors à ce siège; que la règle qu'on y adopta,
fut tirée de celle des Hospitaliers de Saint-Jean en ce qui
1. //is/. di l'ordre Teuton., I, p. i6 et seq . . .
2. Ordens CAronick, apud MaTHJ.CM, in AnaUctis vtUris tzz'i, tom. V.
86 ORDRE TEUTON'IQUE
concernait le soin des malades, et de celle des Templiers
en ce qui avait rapport à la milice et à la discipline parti-
culière ; qu'il fut d'abord composé de quarante gentils-
hommes^ entre lesquels Henri de Walpot fut choisi pour
premier maître; que cet ordre, confirmé par l'empereur
Henri V'I, fut aussi solennellement approuvé en i 191 ou
1 192 par le pape Célestin III, et en 1 199 par le pape
Innocent III, qui soumirent à la règle de Saint-Augustin
les nouveaux frères chevaliers de la maison Teutonique
de la Sainte-Vierge de Jérusalem. '
Un manuscrit du xiv« siècle' rapporte la prière alle-
mande qu'un prêtre de l'ordre prononçait tout haut,
chaque fois que les chevaliers allaient au chapitre, pour
les fondateurs et bienfaiteurs. A la tète des premiers se
trouve le duc Frédéric.
L'ordre Teutonique, qui prit la Sainte Vierge et
S. Georges pour patrons, établi sur le modèle de ceux
de Saint-Jean et des Templiers, eut cette différence que
le premier, hospitalier dans son origine, ne devint mili-
taire qu'à la suite des temps, et que les seconds furent
militaires sans être hospitaliers, au lieu que l'ordre Teu-
tonique réunit ces deux qualités dans le moment même
de son origine. Le cardinal Jacques de Vitry, témoin ocu-
laire, applique à ces trois ordres 3 ce qui est dit dans le
livre de l'Ecclésiastique, qu'un tissu form.é de trois cordons
se rompt difficilement. Il ajoute aux témoignages qu'il
avait rendus aux deux ordres plus anciens, qu'il avait plu
à la divine Providence d'en établir un troisième qui^
1. Hist. de l'ordn Teutonique, I, p, 2S-54.
2. Apud Dlellilm, m, p. 40.
3. Apud BONGARS, p. 1085, cap. 66.
ORDRE TEUTON'IQUE 87
réunissant les qualités des deux autres, n'était pas inoins
nécessaire à la conservation de la Terre Sainte.
i. Henri de Walpot. — Le courage que Henri de
Walpot signalait en toute occasion et sa charité envers
les malades, lui méritèrent la préférence qu'on lui donna,
en le choisissant en i i 90 pour premier maître du nouvel
ordre. Il était issu d'une maison illustre du Rhin qui sub-
siste encore aujourd'hui. Son premier soin fut de faire
agrandir l'hôpital du camp d'Acre que les citoyens de
Brème et de Lubeck avaient commencé et qu'ils avaient
cédé aux chevaliers Teutonicjues. Cette ville d'Acre ayant
été prise par les Croisés au mois de juillet i 191, Henri
y fît bâtir, dans la partie méridionale où était le port,
une église, un hôpital et d'autres logements qui formèrent
la première maison de l'ordre. Comme Saladin, maître
de Jérusalem, avait permis aux chevaliers Teutoniques
d'y conserver un hôpital, Henri y fit passer un certain
nombre de frères de son ordre, avec des prêtres pour
administrer les sacrements et pour y faire l'office divin.
Henri s'occupa aussi à régler la vie de ses frères par
différents statuts qui furent rédigés en une certaine forme
dans un chapitre qu'il tint en 1199 et qui furent aug-
mentés par ses successeurs à mesure que l'exigeaient les
circonstances.
L'ordre des frères de la maison Teutonique fut par-
tagé en deux classes, comme il l'est encore aujourd'hui,
celle des chevaliers et des prêtres. Ceux-ci n'y furent
reçus que quelque temps a[)rès la fondation. Les uns et
les autres devaient être allemands. ' Dans la classe des
I. Hist. dt tordre Titiioniijue, t, I, p. 6;
88 ORDRE TEUTOSIQUE
chevaliers on n'admettait que des gentilshommes d'an-
cienne noblesse qui s'obligeaient, outre les trois vœux
ordinaires, de soigner les malades et de combattre les
ennemis de la foi. Leur vêtement était une tunique noire,
et par dessus un manteau blanc avec la croix noire sur
l'épaule gauche. Les prêtres n'étaient astreints à aucune
preuve de noblesse : leurs fonctions consistaient à faire
l'office, à administrer les sacrements aux chevaliers et
aux malades dans les hôpitaux, et à servir d'aumôniers
à la guerre. Ils étaient sous la juridiction du grand au-
mônier ou précepteur. A ces deux classes qui consti-
tuaient l'Ordre, il s'en joignit une troisième, les frères
servants. On les appelait yî^;;^^7/^r^5• en latin, heiniliche
ou soldner en allemand. ^ Ces frèces servants portaient
l'habit de l'Ordre pour marquer qu'ils lui appartenaient,
mais avec une croix tronc^uée ou à trois branches, pour
montrer qu'ils n'en étaient pas membres. L'habillement
des prêtres était le même que celui des chevaliers, avec
cette différence qu'au lieu d'un habit court ils en portaient
un long, et que leur manteau blanc descendait jusqu'aux
talons, tandis que celui des chevaliers n'avait que la lon-
gueur convenable pour monter à cheval.'
La dignité de grand maître ou de maître (car les
trois ou quatre premiers ne prirent que la qualité de
maître) était élective. Il ne pouvait être pris que dans la
classe des chevaliers, de même que les dignitaires. La
première personne de l'Ordre après lui était le précepteur
ou grand commandeur. Celui-ci convoquait le chapitre
en l'absence fiu grand maître et avait l'inspection particu-
1. Hist, di CotJte Teittonhpiiy t. I, p. 68,
2. Ib., p. 69.
ORDRE TEUTON'IQL'E 89
lière sur les prêtres et les frères servants. Après le pré-
cepteur venait le maréchal qui commandait les chevaliers
en campagne, de même que toutes les troupes de l'Ordre,
sous les ordres du grand maître. Le troisième dignitaire
était le grand hospitalier qui avait l'intendance des hôpi-
taux. Le quatrième était le trappier qui dans l'origine
' avait l'intendance du vestiaire ; le cinquième était le tré-
sorier dont le nom indique assez les fonctions. Ces digni-
tés étaient non seulement amovibles, mais il était d'usage
de les changer tous les ans. C'était le grand maître qui
avait le droit d'y nommer du consentement du chapitre. ^
Quand l'Ordre commença à faire des conquêtes, on
vit paraître de nouveaux dignitaires, savoir les maîtres
provinciaux de Prusse, de Livonie et d'Allemagne qui
devinrent les premières personnes de l'Ordre après le
grand maître.
Outre le grand commandeur en titre, on nomma
des précepteurs ou grands commandeurs dans toutes les
provinces où l'Ordre acquit une certaine quantité de
biens, comme on en voit encore aujourd'hui à la tête de
chaque bailliage. La Prusse eut son maréchal, ainsi que
la Livonie et l'Allemagne.^
Le grand maître eut l'occasion de signaler son cou-
rage à la tète de ses chevaliers dans les expéditions de
la croisade de 1 196. L'empereur Henri accorda en 1 197
le monastère de la Sainte-Trinité de Palerme à l'ordre
Teutonique. Cette maison devint dans la suite le chef
lieu du bailliage de Sicile et la résidence d'un précepteur
I , Ilist. de t ordre Teutonique^ p. 71,
I. Ibid., p. 72.
go ORDRE TEUTONIQUE
OU grand commandeur qui comptait dans la Sicile qua-
torze maisons sous sa jurisdiction.
Henri de Walpot gouverna l'Ordre avec beaucoup
de sagesse et mourut le 24 octobre 1200 à Saint-Jean
d'Acre, où il est inhumé dans l'église qu'il avait fait bâtir.
' 2. Othoii de Kerpèu. — Frère Othon de Kerpen,.
gentilhomme de Brème, fut choisi en 1200 pour second
maître de l'Ordre. C'était un vieillard octogénaire, à qui
les années n'avaient presque rien ôté de sa vigueur et de
son activité. Digne du choix de ses frères, il leur montra
l'exemple de toutes les vertus et se rendit fort célèbre par
de belles actions dont l'histoire ne nous a pas conservé
le détail.
Ce fut du temps de ce grand maître que la Livonie
qui venait d'embrasser le christianisme, vit naître un
nouvel ordre de chevalerie, qui fut ensuite incorporé
dans l'ordre Teutonique. Ces chevaliers qu'on nomma
Chevaliers du Christ ou porte-glaives, furent fondé en
1204, et ils embrassèrent la règle des Templiers. 11 dut
son origine au pape Innocent III et à Albert, troisième
évèque de Livonie. Il fut d'abord composé de croisés
allemands, et son premier grand maître se nommait Vinon
de Rhorbach. Leur habit était un manteau blanc sur lequel
ils portaient un épe^e rouge avec une étoile au lieu de croix,
ce qui les a fait nommer communément tv/i-z/Vr/. Ces guer-
riers religieux combattirent vaillamment contre les payens
et contribuèrent beaucoup par leurs conquêtes à la pro-
pagation de la foi daiis ces contrées.
Othon de Kerpen mourut plein d'années et de mé-
rites le 2 juin I 206 et fut enterré à Acre dans l'église de
son Ordre.
ORDRE TELTOSIQL'E 91
3. Hcrman Bar t. — Le chapitre de TOrdre se
hâta de donner un successeur à Othon, et les suffrages
se réunirent sur frère Herman Bart qu'on croit avoir été
un-gentilhomme de Hohstein, C'était un valeureux cheva-
lier, encore à la fleur de son âge, mais plein de religion,
de sagesse et de charité envers les pauvres. Sous lui la
plus grande partie des chevaliers teutoniques périt dans
la bataille que Livon, roi d'Arménie, livra aux Turco-
mans. Herman Bart y fut lui-même blessé, et transporté
à Acre; il y mourut de ses blessures le 20 mars 1210.
Ce fut sous son successeur Herman de Salza que
lean de Brienne, roi de Jérusalem, accorda à ce grand-
maître après le siège de Damiette qui fut terminé en
12 19, le droit d'ajouter à sa croix et à ses armes celles
du royaume de Jérusalem qui étaient une croix d'or:
distinction flatteuse dont les grands maîtres n'ont cessé
de jouir jusqu'aujourd'hui. Les Teutoniques méritèrent
cette grâce du roi de Jérusalem en combattant plusieurs
fois sous ses yeux et surtout au siège de Damiette où le
grand maître se couvrit de gloire à la tète de ses chevaliers.
4. Herman de Salza. — Frère Herman de Salza
remplaça Herman Bart en 1210 dans la dignité de maître
de l'ordre Teutoni()ue. Issu d'une famille voisine de Magde-
bourg, il passa en Palestine à la suite du landgrave de
Thuringe et fut un des quarante premiers seigneurs qui
se vouèrent à Dieu dans l'ordre. La charge de maréchal
qu'il exerça avant de parvenir à la grande maîtrise, atteste
sa bravoure militaire. Pendant son magistère, il se distin-
gua par des traits de piété et d'humilité, d'une éloquence
insinuante et persuasive, par l'amour de la paix et l'esprit
de la conciliation, enfin par une prudence consomme-e.
Sous son gouvernement, l'Ordre prit un accroissement si
^a ORDRE TELTONIQUE
prodigieux que, vers le temps de sa mort, on comptait
jusqu'à deux mille gentilshommes allemands qui avaient
pris la croix de l'ordre Teutonique. Ce fut aussi sous son
magistère que les Souverains Pontifes et les em|)ereurs
donnèrent à l'Ordre ses principaux privilèges et qu'il
devint puissant par les donations qu'on lui fit dans la
Fouille, l'Achaïe, l'Arménie, la Hongrie, la Prusse, la
Livonie, ainsi que dans presque toutes les [)rovinces
d'Allemagne.
L'empereur Othon par son diplôme du i o mai 1213
prend l'ordre Teutonique sous sa protection et donne la
permission à tous les possesseurs de fiefs de l'empire d'en
disposer en faveur des chevaliers comme de leurs biens
propres.
Frédéric, par celui de Haguenau du 23 janvier i 2 14,
déclare que le grand maître et ses successeurs seront regar-
dés comme membres de la cour impériale où ils auraient
leur logement et seraient défrayés avec leurs gens et six
chevaux de monture, toutes les fois qu'ils jugeraient à
propos de s'y rendre.
Par un autre diplôme du même prince donné à
Tarente au mois d'août 1221, l'empereur prend Tordre
sous sa j-jrotection et lui confirme tous ses privilèges en
l'exemptant de tous droits, tailles et charges publiques
quelconques, permettant à tous les possesseurs des fiefs
de l'empire d'en disposer en faveur de l'Ordre, comme
ils pouvaient faire de leurs autres biens.'
[Après la prise d'Acre le siège de l'Ordre fut trans-
porté en Europe. Lorsqu'en 1525 Albert de Brandebourg
fit défection, il chassa les chevaliers restés fidèles à l'an-
l. [Inachevé dans le Xa^hlast.'^
ORDRE TEUTONIQUE 93
cienne religion : ceux-ci retirés en Franconie y élirent un
nouveau grand maître, qui fut depuis choisi parmi les
cadets des maisons régnantes, aujourd'hui d'Autriche.
L'Ordre était divisé en douze provinces ou bailliages.
L'un d'eux était] le bailliage cju'on nommait le bailliage
d'Alsace, de Bourgogne et de Hesse. ' De ce bailliage
dépendent :
r° La commanderie d'Alshausen, à laquelle sont
réunies les commanderies de Marbourg et de Wetzlar.
C'est le chef-lieu du bailliage, et le titulaire est qualifié
de grand commandeur, ou Laud commenthur.
2° La commanderie de Friboure.
3° Celle de Hiltzkirch.
4° Celle de Rixheim, à laquelle on a réuni les
commanderies de Bàle et de Mulhouse.
5° Celle de Rouffach et Guebwiller.
6° Celle cl' Andlau, de Strasbourg et de Kaysersberg.
7^» Celle de Rohr et Waldstetten.
Ce bailliage était, en 1784, composé de sept com-
mandeurs et de huit chevaliers.
Après la mort de Jean Caspar de Stadion, arrivée
en 1641, Léopold Guillaume, archiduc d'Autriche et
évêque de Strasbourg, lui succéda dans la place de grand
maître de l'ordre Teutonique. Il avait déjà été nommé en
I. [Sur l'ordre Teutonique en Alsace, cfr. Benoit, ^/ûUs pour servir a
rhUtoîre des ordres miliiaircs en Alsace, dans la Revue-Lib'in, l868, p, 407;.
cfr. aussi la JVotUe sur la commanderie de Rixheim de M. Gide, Riiheim,
1897, et surtout celle de M. Th. Ualther, Zur Geschichte des Deutschritter.
ordens im Ober-Elsass, parue en 189S dans le Jakrbuck . . . é\i Vojesen-Clui.l
'94 ORDRE TEUTONIQLE
1639 adjoint à Jean Caspar de Stadion. II convoqua, le
17 avril 1662, un chapitre général de l'ordre qui fut à
Vienne. ' Les chevaliers et commandeurs du bailliage
d'Alsace, Elsass Ballcy qui y assistèrent, furent : Philippe
Albrecht de Berndorff, laJidtcomeiitJmr der Balley Elsass
tend Burgund^ commandeur d'Althausen et de Mayence;
Georges Guillaume Thummen de Xavenbourg, comman-
deur de Rouffach et Guebwiller; Eberharde Truchsess
de Rheinfelden, commandeur de Mulhouse et Bàle; Beat
Segesser de Bruneg, commandeur de Strasbourg, Andlau
et Kaysersberg; Henri, baron de Muckenthall; Philippe
Albert de Berndorff; Guillaume Ferdinand de Randeck;
Georges Christophe Rinck de Baldenstein. ^
I. DUELLIUS, in Hisioria ordinis tquitum Tiutonicortim, part. I, p. 48.
3. Ib., p. 49.
I. ANDLAU (Strasbourg.)'
(Cette commanderie remplaça une maison du Temple
■en 131 2 comme on l'a vu plus haut.
Lors du protestantisme le commandeur rompit ses
vœux publiquement. Un moment donnés à l'ordre de
Saint-Lazare, les biens de cette maison furent ensuite
unis à la commanderie de Strasbourg-Kaysersberg.j
[Co77tmandeurs.
I. Walther, 126%. (Urk.-B. der St. Strasburg, III, p. 3.)
:2. Stubenweg, 1318. (Ib., p. 271.)
3. Alex. Charles Joseph baron de Stïïrizell de Buchheim, 1778. (Be-
noit.) 1782. (Almanach d^Alsace.)
4. /. Caspar Frédéric baron de Lerchenfeld, 1783. (Ib.)
5. Ant. Fidèle baron de Hornstein de Gôfjingen, 1787.]
6. Tiblre Albert comte de Fugger de Weissenhorn, mort et enterré
à Colmar en 1710.] *
1. [Il n'y a dans le Nachlass qu'une notule insignifiante. — Cfr. Benoit,
•op. cit., p. 419.]
2. \Revut cT Alsace, 1856, p. 277.]
2. DAHN-ZINSWILLER (Strasbourg.) '
Sita prope Osweiler, qui vicus est Hanoicus, diiabus
leucis a Buxovilla distans.' Praeceptoria haec a. i 609 secu-
larisata fuit et unita reditibus Hanoico-Lichtenbergicis.
In nrchivo B'ixo\ illaîio extant charte sequentes quae
ad ham praeceptoriam spectant : Litterae^ quibus Eber-
hardus de Kttendorf fatetur se in Terrae sanctae subsidium
hospitali S. Mariae Teutonicorum in potestatem religiosi
viri Gotfridi s. domus per Alsatiam et Burgundiam gu-
bernatoris, uxoris suae et liberorum consensu, donavisse
curtim suam Dan juxta Osvilre, cum omnibus juribus,
anno Domini 1245, tnense marcio, indict. 3.
— Vidimus literarum quibus Bberhardus nobilis de
Ettendorf ejusque uxor Elizabet contulerunt fratribus
domus Teutonicorum de ordine Beatae V'irginis et Terrae
sanctae Iherosolimit. omnia bona sua quae spectant ad
allodium in Dan apud Zintzvilre, pratis, agris, nemoribus,
silvis, de voluntate et consensu heredum suorum videl.
I. [Notice de Schœpflin.]
7, Schœpflin, Alsatia illuHrata, t. II, p. 226 et 453, dit que la com-
manderie de Dahn fut fondée en 1368 par Eberhard d'Eltendorff. (Note de
Grandidier.)
3. [Publiées par Mone dans la Ziitschrift f. ci. Geschichti J. Obirrheins,
XV, p. 155.]
Ingold, Grandidier, V. 7
ÇS -J''' TEUTON IQUES
Friderici, Eberhardi, aliorumque heredum, a. i 246 mense
octobris. '
Das Vidimus ist de a. i ^68.
— Literae ^ quibus Albertus plebanus de Cinceviler
fratribus doinus Teutonicorum de ordine B. Mariae Vir-
'ginis et Terrae sanctae Iherosolym. confert omnia bona quae
emerat apud Hosvilre ab abbate et conventu S. Crucis
Busonisville (Bossendorf) consensu archipresbiteri Johan-
nis de Ulvenheim et quae spectant ad allodium praedicti
abbatis, videl. agris, fratis et nemoribus, a. Domitii 1246
mense octobri.
— Vidimus harum Hterarum de a, 1368.
— Literae^ quibus Eberhardus de Ettendorf iisdem
fratribus Teutonicis in remediam animae donat domum
quam aedificaverat in allodio Than cum omnibus mobili-
bus et immobilibus quae ibi post mortem suam reperientur,
a. 1250, in crastino Qiiasiniodo geniti.
— Literae-^ qiiibus Sigfridus miles de Haltematt cas-
trensis dominorum in Liechtenberg, consensu uxoris suae
Agnetis et liberorum et fratrum, ad curiam (]U3e vocatur
Than, Argent, diocesis, ord. fratrum domus Teuton., in
remedium animae donat omnia bona sua tam perpétua
via quam hereditaria quae habuit apud Hatenmaten, et
vineas quae habuit in monte qui dicitur Bundemim in
banno Bruningesheim, excepto uno agro suo apud Lu-
1. [Publiées par Mone dans la Zeitschrift f. d. Geseh. d. Oberrhiins, XV,
p. 156.]
2. [Id., ib.]
3. [Id., ib., p. 157.]
4. (Id,, ib., p. 160, où sont encore plusieurs autres pièces concernant la
commanderie de Dahn ]
DE DAHN-ZINSWILLER 99
inarsburnen, et prœter unam curiani suam apud commu-
nem stratam in villa Hattenmatt, a. 1255.
— Transactio inter Johannem Ulricum Wutzumetc.
dictus Doppeler, et commendatorem fratrum domus Teu-
tonicae in Than, intuitu bonorum immobilium in villis et
bannis Zintzvnler, de a. 1292.
3. GUEBWILLER (Bâie.)»
[La première mention de cette maison est de 1270,
d'après Trouillat (II, p. r 96.) Elle fut incendiée en 1 444.
Au I 7^ siècle elle fut unie à lacommanderie de Rouffach.]
[Commandeurs.
1. C i1/i?y//« (subcommendator), 1299. (Urk.-B. d. St. Basel, III,
p. 264.)
2. Niklaus von Beingen, 13 18. (Urk.-B. d. St. Strasb., III. 271.)
1331. (Walter, op. cit.. p. 22.)
3. Albrechtvon Gôcph, 1386. \^Ib.)
4. Johannes von Gerstungen, 1394. (Ib.)
5. Julius Volkdr von Freyberg, 1606 et 1608. (Ib.)
6. J. Eithel von Neufiegen, 1613. (Ib.)]
l. [Le Nachlass ne contient qu'une note^insignifiante de 3 lignes.]
4. KAYSERSBERG (Baie.) '
[D'abord située à Sigolsheim, cette ccmimanderie fut
transportée en 1293 à Kaysersberg. L'église était dédiée
à S. Sébastien. A partir de 1480 il n'y eut plus de com-
mandeur, mais un simple receveur. Plus tard les biens
furent unis aux maisons de Rouffach, de Strasbourg et
enfin d'Andlau-.]
[Commaîideurs.
1. Petrus von Stras burg, 1331. (Walter, p. 19.)]
2. Wernher Dunebolder, 13 18. (Urk.-B. d. St, Strasb., III, 271.)]
l. [Notule de Grandidier du même genre. — Cfr. WaLTER, op. cit., p. 18.3
5 RIXHEIM-MULHOUSE (Bâie.) '
Le commandeur de Bâle et de Mulhouse fait sa
résidence dans le village de Rixheim, situé dans le bailliage
de Landser.
Dès le règne de l'empereur Rodolphe, la comman-
derie de l'ordre Teutonique existait à Mulhouse; elle y
a encore aujourd'hui son hôtel. Les Suédois s'emparèrent
de ses biens en 1634 malgré la ville. Le roi Louis XIV
en avait accordé les revenus en 1685 à l'ordre de Saint-
Lazare qui n'en jouit que pendant quelque temps.*
Le commandeur de Rixheim est rollateur des cures
•de Knôringen, Luemschwiller, Nieder-Steinbronn , Rix-
heim et Hagenbach.
En 1662, Eberhard Truchsess de Rheinfelden était
■commandeur de Mulhouse et Bâle.
Cél. Octav. baron de Kempf d'Angrett est aujour-
d'hui commandeur de Bàle, Rixheim et Mulhouse.
[Comînandezirs. ^
X. Berihold, 1291.
2. Peter Pjaf, * i2()T„ i2()t^.
1. [Cfr. les ouvrages cités de M. Gide avec le correctif de V Express du
i5 octobre 1897, et de M. Walter, p. 26.]
2. Alsa/ia illustr.. Il, p. 422.
3. [Nous reproduisons la liste de M. Walter, quelque peu complétée.]
4. [Pfaffk, dans le Cartulain de Mulhousi^ I, 95.]
I06 - 4- TEUTONIQUES
3. £ingtlwardos, i 298.
4. Bruno Werner, 1299.
ty, Jûhans von Werde, 1318. (Urk.-B. d. St. Strasb., III, 270.)
6. Anderlin von Herenkein, 1331.
7. Jakab von Reinach^ 1350» 1352.
8. Ulr. de Radolzdorf, 1357. (Express du 15 octobre 1897, article-
de M. J. Lutz, d'après les Archives de Mulhouse^ dit l'auteur.)
9. Hermann von Rotenstein, 1362.
19. Berthold von Wessenberg, 1370.
11. Ulrich von Ratolsdorf, \y]2.
12. Konradvon Steinphen^ I379'
13. Eberhard von Kônigeck, 1386.
14. Etienne Strowin, 1400. (Express.)
15. Henmann von Biederich, 140 1, 1402.
16. Johannes von NoUingen^ 1400, 141 1.
17. Franz von Aries/ieini, 1416.
18. Johann von SchôII, 1420, 1424.
19. Petrus von Hirzbach, 1427, 1426.
20. Panthaleon von Heideck, 1435.
21. Truchsess von Rheinfelden, zwischen 1420 und 1445.
22. (?) von Hornlingen, zwischen 1420 u. 1445.
23. Burchard von Tierberg, 1440. 1442.
24. Eberhard von Stetten, 1446.
25. Johann Sattler von Frankfurt, 1447, 1450.
26. Hans Rudolf Elhart, 1457. ' 1483.
27. Rudolf con Hohenratberg, 1462.
28. Rudolf von Friesingen, 1469.
29. Georg von Werdenstein, 1474.
30. Georg von Hotnburg, 1491, 1498.
31. Rudolf von Andlau, 1499.
32. Johann von Off'enburg, 1502.
^^. Hans Sébastian von Stetten, 1510, 15 17.
34. Georg von Andlau, 1520, 1527.
35. Jean Scholle, 1524, (Express.)
36. Hans Heinrich von Prasburg, 1529.
37. Johann Bartlome von Stadion, 1537, f 1540.
38. Franz von Friedingen, 1547, 7 1549.
39. Bernardt de Rodt, 1550. (Express.)
\. [En 1465 et 1468, Cartul. de Mulhome, II, p. 214 et III, 284.J
DE RIXHEIM-MULHOUSE lO^,-
40. Rieger de Westernach, 1553. (Ib.)
41. Dietrich von Heyden, 1554.
42. Jakob von Hertenstein, 1565.
43. Georges de Gemtningen, 1576-78. (Express.)
44. Hans Christof von Rdmerstall, 1568, 1572.
45. Georges Heinrich voti Andlau, 1572, 1574.
46. Georges von Gemmingen, 1575, 1578.
47. Sigfnund von Reinach, 1585. (1562 in Gcbvveiler.)
48. Joachim von Bubendorf, 1 594^ 1 599,
49. Konrad von Laubenberg (Laufenberg), 1606, 1608.
50. Hans Christof von Bernhausen, 1610, 1614.
51. Jakob von Hornstein, kurz vor 1620.
52. Hans Jakob von Steifi, 1620-29.
53. Philipp Albrecht von Berndorf, 1630-56.
54. Nicolas de Diesbach, 1633-50. (Express.)
55. Eberhard Truchsess von Rheinfelden, 1656-83.
56. Melchior Friedrich von Grandmont^ 1685.
57. Baron von Reinach, 1698.
58. Karl Anton von Fjirt, 1699- 17 23.
59. Ignatius von Roll, 1723-28.
60. Philipp Anton Joseph von Erohberg, 1729-34.
61. Baron von Schauenburg, 1745-56.
62. Baron von Ratnbschwag, 1759-64.
63. Colestin Octavius von Kempf von Angreih, 1764-96.}.
6. ROUFFACH-SUNDHEIM (Bâie.) '
Il y a à Rouffach une commanderie de l'ordre Tau-
tonique qui fut transférée dans cette ville, pour plus grande
sûreté, du village de Sundheim qui en était voisin et est
aujourd'hui détruit, où l'on voit encore les restes de l'an-
cienne église qui était sous l'invocation de S. -Etienne.^
Cette commanderie était situé à mille pas de la ville
de Rouffach, près de la chaussée qui conduit à Isenheim.
Il en est fait mention pour la première fois 3 dans une
charte d'échange de Henri, évèque de Constance, de l'an
1239, où l'on lit : Bertholdus de SîiJidheim conijucudator
ordinis Teidonicorum. On ignore le temps de la destruc-
tion du village de Sundheim et de la translation de la
commanderie à Rouffach.
En 1662, Georges Guillaume Thummen de Xaven-
burg était commandeur de Rouffach et de Guebwiller.
Dans le temps des guerres du x\'n^ siècle, le roi
saisit les revenus de la commanderie de Rouffach, parce
que ses commandeurs étaient engagés dans le service de
l'empereur.
\. [Cfr. surtout WaLTER, op. cit., p. lo.]
2. Le village de Fessenheim en Haute-Alsace appartient à l'ordre Teu-
tonique.
3. [Déjà en 1234, d'après Sirasb. Urk.-B., I, p. 190.]
niO-^t^ TEUTONIQUES
Chrétien Frédéric Phili[)pe, baron de Triichsess-
Rheinfelden, est aujourd'hui commandeur des deux com-
.manderies réunies de Rouffach et Guebwiller.
[Commandeurs. '
r. Gottfried, 1231.
2. Johannes, 1282.
3. Rudolf, 1293. (BasL Urk.-Buch, III, p. 74^
4. Rudolf Kiickelin, 1296 (probablement le même.) i^Ib., p. 157.)*
5. Zur Tauben (r), 1312.
6. Hug Riplin, '131s. (Urk.-B. der St. Strasb, III, 271.)
7. Konradvon Sigolsheim, 1331, 1332.
8. Ludwig von Bolsenheim, 1375.
9. Berthold von Wes'^enberg, 1384, 1386.
to. Albrecht Karle, 1394.
II. Rudolf von A?nbach, zwischen 1400-1442.
\z. Imbar von Spiegelberg. (^Id.)
13. Ulrich Sonnenbaum. (Id.^
14. Hans Bernhardt Surgandt. ^ (^Id.)
15. Kaspar von Merkhing, 1442, 1444.
16. RudolJ Elhart, 1468.
17. Sigmund voti Hornstein, 1537.
18. Diebold von Rambschwag, 1554, 1560.
19. Balthasar von Andlau, 1572. -J- 1576.
20. Sigmund von Reinach, 1^19-
:2i. Hans Jdkob Bruch von li eynadten, 1587.
22. Heinrich von Altendorf 1589.
23. Hans Heinreich von Schinen. 1591. 1600.
24. Wilhelm von Weiitingen, 1607. f 1609.
25. Heinrich Schenkvon Castell, 16 18, 1625.
26. Hans Wernhardt Hundtbiss von Walirambs, 1626, 1627.
-27. Georg Wilhelm Thun von Neuenburg, 1638. f 1662.
i. [Je reproduis à peu près la liste de M. W'alter.]
2. [Non mentionné par M. W'alter.]
3. [Id.]
4. [En 1437, d'après ScHMiDT, Hist. littirain, II, 54.]
DE ROUFFACH-SUNDHEIM III
-28. Christof Rink Ton Baldenstein, 1667.
29. Heinrich Freiherr von Muggenthai, 1667, 1670.
30. Alelchior Hehirich von Grundmont, 1667, 1670.
31. Georg Friedrich Stirzel von Bucheini, 1698, 170g.
32. Johann Cas par von Pfirt, 17 14. 7 1716.
33- Johann Sébastian Vogtvon Altensommerau u. Presburg, 1717-23.
34. Friedrich von Baden, 1723-26.
35. Friedrich von Schônau, 1726-31.
36. Wilhelm Jakob von Breitenlandenberg, 1731-51.
37. Johann Baptist von Epiingen, 1751-57.
j8. Alex. Joseph Stirzel von Bucheim, 1757. '
.3g. Nicol. Fr. Charles Fridolin baron de Schœnau, 1783-85. (Alma-
nachs d'Alsace.)
.40. Fréd. Truchsess de Rheinfelden^ 1787- (Ib.) 1791. (Walter.)
I. [M. Walter le fait commandeur jusqu'en 1789, et Truchsess à partir de
.cette date : je préfère suivre les Almanachs d'Oberlin, document contemporain.]
7. STRASBOURG. ^
>
La maison teutonique, située près de Sainte-Aurélie,
fut fondée en i 286^ par les nobles de Blumenau qui firent
présent à cet ordre de leur maison et la dotèrent de leurs
biens. Us y bâtirent une église en l'honneuj- de la Sainte
Vierge et de S. Georges.
En 1633 la maison et l'église de l'ordre Teutonique
furent démolis avec les maisons voisines pour les fortifi-
cations de la ville, et on accorda pour logement au com-
.mandeur le doyenné de S.-Pierre-le-Jeune où demeura le
receveur dudit ordre jusqu'au rétablissement de la religion
catholique.
On prétend que où était autrefois la maison teuto-
nique se trouv^ait le palais de Kœnigshoven. D'autres
disent qu'il était située dans l'emplacement du cimetière
de S.-Gal. 3
Le commandeur de l'ordre Teutonique était tiré de
la noblesse de la Basse-Alsace. On trouve dans les anciens
1. [Stoffel signale un * f rater Hdimo, » commandeur teutonique à Soultx
en 1250. C'est la seule mention de cette maison qui l'on connaisse : elle fit
sans doute place à la commanderie de S. -Jean dont il a été question plus
haut (Cfr. M. Walter, op. cit , p. 9.)]
2. Ex ms. codice Chronici Kœnigshoviani : € Der Diitschen Herren Huss
ward gestiftet von den Diitschen Herren noch Gottesgeburte M.CC.LXXX.VI. »
3. Voyez Silbermann, p. 53 et 54,
Ingold, GrandiJier, V. 8
7. STRASBOURG. '
La maison teuton ique, située près de Sainte- Aurélia,
fut fondée en i 286' par les nobles de Blumenau qui firent
présent à cet ordre de leur maison et la dotèrent de leurs
biens. Ils y bâtirent une église en l'honneur de la Sainte
Vierge et de S. Georges.
En 1633 la maison et l'église de l'ordre Teutonique
furent démolis avec les maisons voisines pour les fortifi-
cations de la ville, et on accorda pour logement au com-
mandeur le doyenné de S.-Pierre-le-Jeune où demeura le
receveur dudit ordre jusqu'au rétablissement de la religion
catholique.
On prétend que où était autrefois la maison teuto-
nique se trouvait le palais de Kœnigshoven. D'autres
disent qu'il était située dans l'emplacement du cimetière
de S.-Gal. 3
Le commandeur de l'ordre Teutonique était tiré de
la noblesse de la Basse- Alsace. On trouve dans les anciens
1. [Stoffel signale un • f rater Hiimo, » commandeur teutonique à Soultt
en 1250. C'est la seule mention de cette maison qui l'on connaisse : elle fit
sans doute place à la commanderie de S. -Jean dont il a été question plus
haut. (Cfr. M. Walter, op. cit , p. 9.)]
2. Ex ms. codice Chronici Koenigshoviani : « Der Diitschen Herren Huss
ward gestiftet von den Diitschen Herren noch Gottesgeburte M.CC.LXXX.VI. »
3. Voyez Silbermann, p. 53 et 54.
Ingold, Grandidier^ V, g
114 TEUTON'IQLES DE STRASBOURG
registres de Tordre, i)armi les chevaliers, des Andlau,
Bock, Hachsland, Gayling, Kempff d'Angrett, Breiten-
Landenberg, Landsberg, Lucelbourg, Schauenbourg,
Truchsess de Rheinfelden . . . etc. . . .
Commandeurs.
1. {Albrecht, 1304. (Strassb. Urk.-B., II, p. 202.)
2. Johans, 13 18. > Ib., III, p. 270.)]
3. /ohan von Priissen, der commenthur zu der teutschen Hauses,
en 13Q7.
4. Fr. Wilhelmiis Nusseman, commendator domus ord. teutonic.
Argent., en 1406.
5. Bruder Erhart, en 14 12.
é. Br. Lîidwig Cufitzler, en . . .
7. [Meinradzu M/iein, 1649. (Généalogie de la famille zu Rhein, dans
le Bulletin du Musée historique de Mulhouse.)]
II-
BÉGHARDS & BÉGUINES
BÉGHARDS ET BÉGUINES
Les Béghards et Béguines étaient certaines i)ersonnes
qui sur la fin du xiii^ siècle commencèrent à s'associer,
d'abord dans les Pays-Bas d'où ils se répandirent dans
la suite en Allemagne. On appelait les hommes dégards,
fraticelles, loll ou noll-brzidcr ; les femmes se nommaient
èéguùies ou béguttcs.
On a écrit diversement sur leur doctrine et leur con-
duite. Selon les uns les Béghards, sans faire un corps parti-
culier, ne suivaient aucune règle ; que cependant ils avaient
un habillement différent, les Béghards un habit gris, les
Béguines un manteau blanc; qu'ils ne se mariaient pas et
menaient une vie chaste et pauvre, demandant leur pain ;
qu'ils demeuraient dans des maisons séparées qu'on con-
naissait par des croix qui étaient à leurs portes. Selon
d'autres quekjues-uns menaient une vie régulière, mais
I. [Le Nachlass contient en outre diverses notes, non rédigées, sur
les Béghards et les Béguines. De plus une notice latine de Scliœpflin et une
en allemand à lui envoyée. — Sur les Béguines en général cfr. LaIR. de
MoSHElM, De bi:^hardis et be^iiinabus, Lip&iae, 1790, in-S" ; abbé I'aw, L;s
reciuseries, Lyon, Briday, 1S75 ; L. LE(.;RANn, Les Bé^niines de /'ur/s, 1S93,
Jn-8» ; BaSEDOW, Dt'e Inclusen in Detttschland . . . Ileidelberg, 1S05, c>îi, p. 2:
il est quelque peu question de celles d'Alsace.j
I20^*t- BEGHARDS ET BEGUINES
que d'autres s'abandonnaient à mille désordres, même
qu'il s'en trouvait entr'eux qui enseignaient des erreurs
contraires à l'Eglise romaine ; qu'ils disaient entr'autres
que l'homme peut parvenir à une telle perfection qu'il
ne pouvait plus pécher; que par conséquent il n'était pas
obligé de jeûner et de prier, que tout ce qu'il commettait
par les sens n'était pas péché par rapport à la perfection
de l'esprit qui ne s'y adonnait pas. Les papes et les con-
ciles' condamnèrent souvent leur doctrine; mais ils furent
souvent soutenus par les Cordeliers et les Franciscains
parce qu'ils avaient embrassé le tiers-ordre de S.F"rançois.
Quelques écrivains ont prétendus que les Béguines
doivent leur origine à sainte Begghe qui mourut sur la
fin du vii^ siècle et qui fut fondatrice des chanoinesses
d'Andenne. Mais Pierre Côens, chanoine de la cathédrale
'd'Anvers apporte^ plusieurs raisons pour prouver le con-
traire. Rikel d'Orbeckj semble être du sentiment de ceux
qui en attribuent la fondation à sainte Begghe.
Selon d'autres -^ elles doivent leur origine à Lambert
le Bègue qui mourut à Liège en 1 177, et le nom de Bé-
guines leur aurait été donné par rapport à lui, à cause
qu'il bégayait.
Il n'y a presque point de ville dans les Pays-Bas où
il n'y ait de béguinage, et nonobstant le changement de
1. Le concile de Vienne condamna leurs erreurs en 131 1 et abolit l'état
des Béguines comme suspect.
Le fameux Tauler fait un portrait affreux des Béghards. (Serm. 2. in
Dom. I Quadr. I
Voyez Bossuet, Instructions sur Us états (Toraison, liv, I.
2. In Disijuis. histor. Ji orig. beghinarum, imprimée en 1629.
3. In Historia licghinarum Jielgii^ impr. à Louvain en 1631.
4. Flelrv, Hist. ecdcs.^ t. XV, 1. 72 ; HÉlyot, Hist. des ordns mon.^
VllI, p. 3.
BÉGHARDS ET BÉGUINES 121 l"^^^
religion qui s'est fait à Amsterdam, il y en a un fort beau
dans cette ville où il y a environ 130 Béguines. Elles y
ont un cloître assez grand qui peut contenir aisément
I 200 personnes. ' Ces sortes du Béguinages comprennent
plusieurs maisons renfermées dans un même enclos avec
une ou plusieurs églises, selon le nombre des Béguines. ^
Le béguinage de Malines est le plus beau de toute la
Flandre : il y a ordinairement i 5 ou 1 600 Béguines, sans
compter les pensionnaires. 3
1. MiSON, Voyage cT Italie, II, lettre 3.
2. HÊLYOT, p. 5.
2. Ib., p, 6, C'est de ces béguinages que nous viennent les plus belles
Klentelles qui sortent de ce pays-là.
BEGUINAGES DE STRASBOURG/
Gebwiller dit^ « In Strasburgo est praeficarum quas
begîUtas dicunt, magna caterva, quDe votis nescio quibus
est etiam irretita. »
Sous l'évètiue Henri deStaleck [f i 260] on vit encore
paraître des béguinages dont le nombre s'augmenta telle-
ment qu'en moins de 200 ans il s'en établit plus de 56
différents dans la ville de Strasbourg. Les femmes et
filles de condition érigèrent en 1252 une communauté de
ce genre sous le nom de Sainte-Barbe. Elles adoptèrent
la règle de S. -François. La première supérieure fut Ca-
therine de Waiigen,, et les Béguines qui la commencèrent
avec elles furent Elisabeth de Wangen, Amélie deStraus,
1. [Ce sont les seuls desquels il y ait une note dans le Nachlass. Sur ces
maisons de Strasbourg, cfr. encore Schmidt, Die- Strassburger Beginfu/iàtuir^.
Alsatia de Stœber, 185S, p. 149 ; VHisi. de S.'Thomas du même auteur, p. i6S,
et encore sa Notice sur Us Dominicains, p. I "6 ; ScHiCKELÉ, Bc^uinages et
hospices du Vieux Strasbourg, dans la Revue-Delsor, 1SS9, p "22.
Sur les Béguines de Colmar (le Wolfes conventc) cfr. aux \. H. .A., f. des
Domin., A, 4-6); — sur celles de Hcegen (Basse- Alsace) un article de D. Fi-
scher, dans la Feuille du Samedi, de iSoS ; — de Haguenau^ Glerrer, Ilist,
de Haguenau, II, 171 ; — de Landau, Remling, II, 295 ; — de Michelfeld, la
Revue-Liblin de 1S60, p. 357; — A'Obertiai, SCHMiDT, Xot. sur les Dom. de
Strasbourg, p, 210; — de Ribeauvillé. Revue-Liblin, 1S92, p. 241 et 15.
chartes, de 1352 à 1302, aux A. H. .A.]
2. l'anegyr. Carolina, a. 1521, p. 33.
'124 BEGUINAGES
Aurélie d'Ingweiller, Marguerite de Stadt, Anne de Lan-
dau, Madeleine de Strasberg, Cunégonde de Wantzenau,
etc. ...
1. Swesiren des Gotieshuss zu der Spitzen beginen, en 1447.
2. Die Closnerinn in S. Niclaus capell in dem Giessen, en 14 19,
1460, 1461 et 1406. Jungffrau Gertrud Kybesserin, die meisterin
der Closnerinen S. Xiclai, en 1463 et 1465. Gebwiler parle de
ce béguinage in Panegyris Carolina. ^ Juncfrowe Anne in der
Klosen in dem Giessen, dans un acte de 1428.
3. Die Clossnerin7i zu S. Andres Clossen, en 14 14 et 1423.
.4. Closnerinn zur Rothenkirch, en 1271. Kesa, magistra inclusorii
S. Lenae en 1365 et 1398.
"5. Die geisiliche Frauen zu Wittich, en 1420.
6. Das Beginenhauss zur Kappen, in ms. der geheimer Ketzer Schul,
fol. 7.
7. Die Frowen in der Sameriung zum Turne * en 1420, 142 1, 1422,
1428. Ce béguinage était dans la rue des orfèvres, dans la maison
qu'occupe le maître d'école du Temple neuf.
8. Sorores ex is tente s in dotno dicta zu dem Heilgengeiste in Selosen
gesselin . . . Beginen in des Heiligengeistes gotshuss . . . Sorores
in domo S. Spiritus, sont rappelées dans le Xécrologe de Sainte-
Aurélic.
ç. Swestern in der von Schaftolsheim Gotskus, en 1419, dans la rue
de Sainte-Elisabeth.
•10. Swestern in dem Gotshus zum Adeier, en 14 19.
11. Swestern in der Wiisten Gotshus, en 1419.
12. Frauen zu der Schiiren (Xécrologe de Sainte-Aurélie.) Swester
in Gotshuse zur Schiiren, en 1421 et 1437.
13. Das Gotshuss am Hohensteg, en 1424.
14. Swester Kathrin von Su/tz, die meisterin, und die Beginen in
dinen Blenckin Gotshus, en 142 1. Schwester in de7i Blencken
Gotshuse en 1419. En 1423.
15. Beginenhauss zum Bild. .Livre salique de S. -Thomas.)
16. Bcgince domus dicte zum Wolff, in der Smidegas. (Ib.)
.17. Swester in der Giirtlerin Gotshuss, en Ï421 et 1427,
1. l'iim^yr. Carolina^ a. 1521, p. y^.
2. \Zum lliurm, d'après Basl. i'rk.-B„ II, p. 106, en 1276.]
DE STRASBOURG I25
18. Swestern uf S. Michels Biihel, en 1426 et 1426.
19. Swestern in Gotshuse unie?- den Kiirsenern, en 1424. Beginenhus
gênant der von Kageneck Gottshuss under Kursneren gegen der
capellen S. lï'aipurg, en 142 i,
20. Gottshauss der von rosscher in Stadelgass en un ms. Der geheimert
Ketzer Schul, fol. 6.
21. Swestern in der Samenung zu dem von Offenburg, en 1498. Col-
legium zu von Offenburg, en 1422, 1468 et 147 1. Ce béguinage
--était situé près du poêle de la Moresse. Les loix fondamentales
de ce béguinage furent données en 1276.
22. Samelung zu von Innenheim, en 1421 et 147 1. CoUegiutn zu dem
Innenheim. (Nécrologe de S.-Aurélie.)
23. Gotshuse in Spitzengasse, en 1424.
24. Gotshuse des Ketteners iL. salique de S.-Thomas.)
25. Beginen in Crigesgasse.
26. Schwesteren des Hertzogen Gotshuss.
27. Magistra. et s or or es Beguinarum dictœ des Spiegels Gotteshus.
28. Sw ester in des Mer sw in s Gotshus.
29. Wetzels Gotshauss am Weinmarke, en 1503.
30. Gotshaus in Sluche.
31. Schw. der Rebestocke Gotshus in Leymengasse, en 1394 et 1473-
32. Gotshuss zutn Riet.
2,2,' Begine zu der Kugelen, en 1420.
34. Gotshus zu der xMiigen.
35. Sw. in Bischoffs Gotshus.
36. Sw. von Rufach Gotzhus, a m gebrandten Eck, en 1422 et 142 1,.
37. Sw. in der Spôrlerin Gotshuss.
38. Sw. in das Judenbretters Gotshus, en 1425 et 1544, sur le marché
aux vins.
39. Sw. in der von Sesselsheim Gotshuss, en 1415, 1420, 1425 et 1428.
40. Beginen in des Schouben Gotshus, en 1424.
41. Collegium zu dem Erneste.
^2. Beginne S. Jacobi in for 0 vivario. (Neuhausen, in Delineat. status
eccles. Argent., p. 9.) Elles sont aussi nommées die Swestern des
driten regul am Weinmark.
43. Samlung zu S. Barblen, près de la chapelle de S"-Barbe.
44. Swestern in dem Gotshuss zu dem Nussbaum in dem Tommenloch^.
en 1427.
45. Sxa. zum elende Creutz.
46. Sw. im Rosengarten.
47. Gotshuss zum Tri bel.
126 BÉGUINAGES
48. Sw. au f de m Fronhon près de la cliapelle de S.-L'lric.
49. Sm. in lier Leppin Gois/ius, en 1426.
50. Beginnen in Horgass, en 14 19.
51. Sic. in der Mosunger Gois/iuss, en 142 i.
52. Beginnen in des Hiifelis Gotshus.
53. Klosnerin S. Gallen, en 14 18.
54. Reiinboldins Gottshaus unter der Kilssener.
55. Stampfs-Gotteshauss in Ho7-giesergassen.
56. Der Vogtere Gotteshauss in Horgicsergassen.
57. Vehen Gottshaus s, im Stainpfsgassen.
58. Eettener Gottshauss bey S. Tho^nman.
59. Sorores uss der grossen Eyngang, sont souvent nommées dans le
livre des anniversaired de la paroisse de S.-Laurent.
60. Satnlung zum Thurn, en 1390 et 1415, dans la rue des orfèvres,
vis-à-vis le Temple neuf.
61. Samlung zu der dritten regul, dans la Hollen-gass.
62. Beginen in der Kerggass, auj. Linssenfelsengasslein, dans la
grande rue, en 1256.
63. Les Béguines du Rinderhiitergraben, en 1465.
Leilre ' ou bulle du pape Jean XXII à Jean /,
évéqîie de Strasbourg, de f année 1321 touchatit les Bé-
guines^ dont extrait:
Il y est dit qu'on avait lu en p!ein consistoire les
lettres que l'évèque Jean a\'ait adressées au pape et aux
cardinaux : les lettres de l'évèque Jean portaient Cju'il y
avait dans son diocèse de Strasbourg et dans plusieurs
parties de l'Allemagne une grande quantité de femmes
nommées béguines, (jui se distinguant par un habillement
particulier et une façon de vivre assez étrange, se piquaient
de renoncer à tous leurs biens, couraient le pays, s'étaient
I. [Cfr. Oeuvres itieJitis, IV', p. 99. — Cette pièce se trouve en entier
•dans LuxiG, Spic. ceci, contin.^ I, p, 710.]
DE STRASBOURG I27
soustraites à l'obéissance due à leurs évèques, s'abandon-
naient à plusieurs désordres et enseignaient des erreurs
sur la doctrine de la Sainte Trinité, des sacrements, des
articles de foi, et de la soumission à l'Eglise, et que
lesdites béguines étaient entretenues dans leur audace
par des bégards, se nommant les uns et les autres frères
oy sœurs du libre esprit et de la pauvreté volontaire.
Les lettres de l'évèque ajoutaient qu'il ne fallait pas con-
fondre ces béguines, évidemment tachées d'erreurs crimi-
nelles, avec celles qui menant une vie exemplaire, soumises
à leurs légitimes pasteurs, faisaient vœu de chasteté et
vivaient ainsi ou chez leurs parents ou dans des maisons
particulières pour ce fondées ; que ces dernières étaient
en Allemagne au nombre de deux cents mille, et étaient
de tous les différents états. L'évèque de Strasbourg fait
encore remarquer au pape que sur une constitution pré-
cédente émanée du S.-Siège, plusieurs évèques et curés,
ne sachant distinguer les vraies béguines d'avec celles
que le concile de Vienne avait justement condamnées,
■chassaient les unes et les autres indifféremment de leurs
diocèses et de leurs paroisses, obligeant même les femmes
recluses, qui depuis plus de cinquante ans faisaient l'édi-
fication du peuple, de quitter leur couvent et de reprendre
l'habit séculier. Sur quoi l'évèque Jean prie le pape de
modifier la constitution précédente et de régler la con-
duite qu'il devait tenir à ce sujet dans son diocèse de
Strasbourg.
Le pape répond à l'évèque qu'il ne prétend pas
entendre dans sa constitution les \Taies béguines dont il
lui fait l'éloge, voulant qu'elle n'ait lieu que sur celles
qui enseignaient des erreurs ; il défend à tous de les mo-
lester et de les obliger à reprendre l'habit séculier, exhor-
128 BÉGUIN'AGES DE STRASBOURG
tant cependant l'évèque de Strasbourg à entretenir parmT
celles de la ville et de son diocèse cette piété, cette can-
deur et ce véritable éloignement du monde qui leur avait
attiré son zèle épiscopal à les conserver.
Geiler désapprouvait fortement dans ses sermons
les béguines de son temps. C'étaient la plupart des jeunes
filles qui servaient les malades de la ville, ce qui donnait
occasion à plusieurs désordres de la part de ces béguines
dans les maisons où elles entraient. Il veut que ces gardes-
malades ayent soixante ou au moins quarante ans. '
I. Voyez l'extrait de Sermons de Geiler imprimés en 1517 et recueillis-
_par Jean Paulinus, de l'ordre des Déchaux, fol. XI.
III.
. ANNALES
MURBACENSES
IngoLD, GrandiJiir^ V.
ANNALES MURBACENSES
[Dans son très précieux volume de Pièces jîislifica-
iives de r Histoire if Alsace, deuxième partie,' Grandidier
a publié, sous le titre de Notifia fwidatioiiis et prîutorum
abbatiim Murbacensis Abbatiœ ad seculnm îisqjie deciimim
iertiuni, ce que l'on peut appeler plus exactement les An-
nales de Murbach^ Ces fragments, comme le dit l'histo-
1. Ce que l'on appelle communément le tome II* de VHisloin tfMsiue
-et qui Jie comprend en réalité que les pèces justificatives (tit.es 425 à 637)
de ce volume, lequel ne parut jamais. Ce deuxième volume est d'une extrême
rareté, La Notitia en question est le titre 433, p. LXXI à LXXV.
2. Comme Ton sait, des Annales de Murbach plus anciennes (antérieures
au X' siècle) ont existé, que récemment les MonumetUa Germania ont publiées
sous les titres divers à'AnnaUs Laureshamcnses, AUmanici, Gudjirbytani
<Scriptores I, p. 19 et seq.) Voici ce qu'en dit Grandidier dans une note io-
édite qui renseigne assez bien (voir cependant la préface de Pertz, et surtout
Heigkl, Ùbir dU aui dcn àltistut Murbacker Ann^Un ab^eUititen Qudlin,
dans les Forschun^. z. dmlschen Gischichti, V, 1865, p. 399) sur l'auteur de
ces anciennes Annales :
« L'abbaye de Murbach nous offre au vin» siècle un annaliste estimable
à la vérité par son ancienneté, mais qui lest mo ns par sa br èveré et son
mauvais style. Marquard Freher, qui découvrit ces Annales dans l'abbaye de
S.-Nazaire de Laurisheim, les publia le premier en 1618, édition suivie par
Duchesne. Struvius les a depu s publiées plus amplement d'après un mss. de
I* bibliothèque de Wolffenbiutel. Les uns et les autres, ainsi que Dom Rivet,
tome IV, p. 179, les reijardt comme l'ouvra^je d'ii-.ie moine de Laurisheim.
Mais l'attention qu'il a de marquer la mort et la bénédiction des quatre pre-
132 -^'^ ANNALES MURBACENSES
rien alsacien, tirés " c.v anliqnis dicfœ Ahhaliœ mcmbra-
nis^ :> lui furent commiiniiiiiés j)ar son infatigable pour-
voyeur de documents, le général de Zurlauben, lequel,
toujours d'après Grandidier, ' les avait tirés de copies
faites en i 705' par des Mauristes de passage en Alsace.
Grandidier, ({ui à ce moment pouvait espérer con-
tinuer son important ouvrage, — il n'avait que 35 ans
miers abbés de Murbach preuve qu'on doit l'aîtribuer à un religieux de cette-
abbaye.
Cet auteur vivait sur la fin du Vlli® siècle. Son ouvrage commence à l'arv
707 et 6nit à l'an 790. L'objet piincipjl qu'il paraît s'y êire proposé est de
marquer, outre les événements dnmest qiies de sdh abbaye, les exploits mili-
taire» des princes qui ont gouverné U monarchie pendant IVspace de temps
qu'il a entrepris de paicoiirir. C'est pour )U'ji sur les années où il ne s'est
rien pas^é en ce genre, il se borne à dire que les Français fuient ces années-
là en paix. Il ne laisse pas cependant de faire mention de la mort de ce*
princes, de celle de quelques papes, et du voyage qae quelques-uns de ces-
derniers firent en France. Il parle aussi de Walaus et de fia'dobert, évèque^s de
Bàle. Il s'accorde assez bien avec les autres annalistes pour les époques des-
principaux événements, excepté qu'.l place en 751 le commencement du règne
de Pépin et en 753 la moit de S. Boniface, archevêque de Mayence. II s'est
trompé sur ce dernier fiit : mais il tient sur le premier un juste milieu entre
les autres annalistes, qui le mettent en 750 ou 752. » (Archives de Carisruhe, .
Niuhliiss-GraiiiiiiiUr, XI, 14.)
1. € Ex bis m^mbranis hodie negleclis, di-persis et forte depertitis sua.
excerpserunt in ipsa abbaiia .Murbaceiis.i anno 1705 quidam congrégation!
S. Mauri bénédictin!, quorum notamina servantur Parisiis in regise S. Germani
a. Pratis abbalise bib'iotheca. Eodem notamina de-cripsit communicavitque nobis-
indeiessus rei litteriae araicorumque suorum fiutor perillustris baro de Zurlauberv
JamsDepe laudatus, nunquamque satis laucUndus. » / iices /usli/., p. LXXIV, note i?.
2. Cette date e>', croyons-nous, erronée, .-.u moins n'avons-nous trouvé
nulle part trace d'une v.site de .Mauristes à Murbach en 1705. Mabillon y
passa en 1696 [Cir. Diaritim di Murbach, p. 16) et .Manène et Durand er>
1708. (Cfr le récit de leur voyng-», \\ p. 13S.) Ce sont ces derniers, je
pense, qui prirent les notes trouvées par Zurlauben et que j'ai inutilement
jusqu'ici cheichées à la nit)li..th^ jiie nationste. — Peu'-être est-ce Dom Alliul
qui co^in ces dl«.un1ent^ à .\Iurb.-»ch pour les envoyer à .Ma'n'IIon. Nous savons
en frfftft par une lettre in"d te (que iir>us putilie.-ons en temps et I eu) que-
l'abl.»-» de .Moyenmou'ier circula en .\Nace vers cette époque.
ANN'ALES MURRACEN'SE-S I33
lorsqu'il mourut l'année suivante, — arrêta au 30* abbé de
Murbach, et à la date de i 2 1 6, la publication de ce docu-
ment, remettant la suite à plus tard : '^ Reliqua dabimus
sîio loco et tcmpo}'e. " ' C?est cette suite inédite que nous
allons publier, après avoir reproduit cependant la pre-
mière partie,^ qu'à cause de la rareté insigne du livre où
•elle a été imprimée on peut aussi regarder comme inédite.
Enfin, pour compléter ces fragments conservés par
Grandidier, nous éditerons pour la première fois un docu-
ment qui se trouve sur le feuillet de garde d'un manuscrit ^
de la bibliothèque de Colmar. Chose curieuse! sauf les
quelcjues lignes du commencement, ce document corres-
pond précisément à cette seconde partie du manuscrit
Zurlauben-Grandidier et vient ainsi en corroborer l'authen-
ticité. Evidemment le bénédictin de Murbach qui remplis-
sait cette grande feuille de parchemin avait sous les yeux
les mêmes documents originaux (ju'examinèrent les Mau-
ristes du 17^ siècle et probablement une sorte de chronique,
auiourd'hui perdue, de cette célèbre abbaye.
De cette même source commune sortent aussi, à
n'en point douter, les fragments publiées en 1883 par
M. de Liebenau dans Y Anzciger fiir SchK'cizerischc Gc-
schichte,^ aussi d'après une copie envoyée par l'infatigable
i. Op. cit., p. LXXIV, note ss.
2. Nous la reproduirons en plus petits caractères que les parties absolu-
ment inédites de notre travail et d'après l'exemplaire même de Grandidier,
corri'^i et annoté di sa rnaiii, et qui nous a été communiqué par notre savant
maître et ami, M. le chanoine Dacheux.
3. N'° 129, premier volume d'une Bible latine du XII* siècle. (Cfr. le
tfiblio^raphi moderne, tome 1, 1S97, p. 2\j,) ow mes Manuscrits des anciennes
maisons religieuses d'Alsace, p. 16.)
4. XIV Jahrp.ing;, neue Fo!;j;e, N" 4, p. 167 à 176. — il y a un tirage
à part de cet article.
134 AXN'ALES MURBACEN'SES
Zurlauben au <; Cartelmeister Félix de Balthazar de Lu-
cerne > m'écrit M. de Liebenau.' En tète (lésa publication
le savant archiviste de Lucerne émet l'hypothèse que ces
fragments ont été rédigés parSigismond Meisterlin, hypo-
thèse fondée sur ce que ces fragments s'arrêtent à l'époque
où ce célèbre humaniste se trouvait à Murbach et sur les
xiétails plus circonstanciés qu'il nous donne sur l'abbé
Barthélémy d'Andlau.^
Pour nous résumer, nous allons donc publier ^
1° la Notitia des Pièces justificatives de X Histoire
d' Alsace.
2° la suite inédite de la Notitia, d'après la copie de
Grandidier. 3
3° le fragment d'annales de la bible de Colmar,.
également imprimé pour la première fois.]
1. Pour certains endroits que nous indiquerons, ces Annales de M. de
• Liebenau correspondent à celles, publiées par Grandidier, fast -u.'àrilick, comme
il le dit ; et aussi à celles que nous publions pour la première fois. — Ce
texte se trouve aussi dans le manuscrit 4. de Zurlauben à Aarau, folio 7
et seq.
2. De ce fait que Sigismond Meisterlin a probablement rédigé ces Annales
et que le ms. 45 dî la bibliothèque de Colmar lui est aussi attribué, Watten-
bach et Potast ont conclu par erreur que les Annales de M. de Liebenau étaient
extraites de ce ms, 45, ce qui n'est pas. Cfr. le Bibliographe vioderne. ib.,
p. 211, note 3.
3. Du Nachiass de Carisruhe.
I.
Notitia fwidatiojiis et privioriun abbatiun Miwbacensi
abbatiœ ad seatliim îisqiie decinuwi tertiiun. '
jAnno Domini DCCXV Gregorius natione Romanus assumitur
in Pontificem et sedit annis sexdecim, sub quo Theodoricus super
Francos regnavit. Tum viri devoti perfectique fidem catholicam mul-
tiplicare cupientes de Scocia perrexerunt et in Alsatiam pervenerunt,
loca congrua monachis ad inhabilandum et cenobia construenda dili-
gentissime querentes. Quidam autem ex ipsis Bercholtz venerunt,
ibique domos parvas de lignis debilibus construxerunt. Brevi vero
ternpore Bercholtz permaneates in locum vicinum nunc Bercholtz-Zell
nominatum se transtulerunt et capellam cum laboribus suis ibidem
de lapidibus construxerunt. In hoc tamen non diu permanserunt;
sed ad locum magis solitarium scilicet super Vivarium se locaverunt.
lllis ibidem constitutis in silva profundius se transtuleri'nt et nomca
ejus scilicet ^lorbachum suo monasterio tradiderunt.
Temporibus igitur Theoderici Régis prefatum Monasterium Mor-
bacense constructum est et editîcatum. Cornes enim Eberhardus, lilius
ducis Adelberti, evocans virum venerabilem Pirminium et Romanum
Abbatem, cum ipsius Pirminii adjutorio, constituit Cenobium pere-
grinorum monachorum secundam regulam et consuetudinem beati
Benedicti in alode et in re propria. Unde, tilio predicti Comitis de
bac luce subtracto, consensu fratris sui Leudofredi et conjugis sue
Emcltrudis, plurimas possessiones et villas eidam monasterio contra-
didit. Confirmationem hujus facti a Gregorio séclando summo Ponti-
fice impetravit Pirminius. Eberhardus vero fundator, cum disciplinam
monasticam in hoc monasterio dorentem cerneret et ipse monachum
I, Nous ne reproduisons pas les notes de Graiididier,
136 ANNALES MURBACENSES
in eodem induit, atque post vitam in omni gencre virtutum transactam,
ibidem diem clausit cxtrcmum non sine opinione sanctitatis. Sepultus
autem est in choro majoris Ecclesie a cornu evangeiii, cujus sepul-
chrum etiamnum visitur.
Hujus loci primus Abbas fuit Romanus, constitutus a Sancto
Pirminio. Sub hoc Abbate, qui et Episcopus ordinatus fuit, perfectum
est edificium Ecclesie majoris, dedicatumque est a Widegerno Epis-
copo Argentinensi anno D.CC. XXVII.
Post Romanum autem Abbas fuit Baldobertus, qui et Valdebertus
quoque Episcopus, cui Zacharias Papa Builam dédit et Pipinus Fran-
corum rex privilegium.
Tertius Abbas fuit Haribertus, cui Stephanus Papa Bullam dédit
anno D.CC.LXIX et Carolus magnus privilegium.
Quartus Abbas fuit beatus Amicho. Huic Adrianus Papa dédit
Bullam an. D.CC.LTXXX et Carolus magnus privilegium.
Quintus abbas fuit sanctus Sintpertus, sive Simbertus, Caroli
magni ex sorore nepos, ejusdem promotione factus Episcopus Augu-
stanus. Huic Bullam dédit Adrianus 1 Papa et omnia privilégia ab
antecessoribus suis huic loco concessa confirinavit et plura supcr-
. addidit Carolus magnus anno vigesimo regni sui. Quia autem Sim-
pertus resignavit Abbatiam, Carolus Murbacensibus, ne eos desolatos
ab omni pastore relinquerat, prefecit primo Agilmarum sive Adelgma-
rum monachum, dein Gerhohum Eistatensem Episcopum et tandem
Landeloum quoque Episcopum.
Post ho^ nonus Abbas fuit Guntramnus, cui Bullam dédit an.
D.CCC.XI\' Léo III et privilegium Ludovicus Imperator.
Decimus Abbas fuit Sigimarus. Huic Gregorius IV Papa Bullam
dédit an. D.CCC.XLII et privilegium Lotharius Imperator.
Undecimus Abbas fuit Odelo et duodecimus Fridericus. Hic
accepit anno D.CCC.LXXVII Bullam a Joanaeoctavo et privilegium
a Carolo Crasso.
Decimus tercius Abbas fuit Wanpertus, sive Nandbertus, cui
Bullam dédit Sergius III Papa et privilegium Conradus I. Hujus tem-
poribus septem fratribus una cum sacerdote ab Hunnis pro hde
occisis, Monasterio vastato. W'anpertus Abbas ceterique monachi
hinc inde fuerunt dispersi sub ejusdem Wanperti successoribus Theo-
drico, Ruperto et Werinhario etiam Abbatibus, donec fratres Mur-
bacenses, reparato tandem Monasterio et ab exilio iterum redeuntes
poït W'erinharium in Abbatem unanimiter elegerunt Beregherum.
AN'NALES MLRBACENSES I37
Décimas septimus Abbas igitur fuit Rercgherus, cui anno
D.CCCC.LXX\'I Bullam dédit Benedictus \'II et privilegium Otto
secundus imperator.
Decimus octavus Abbas fuit Helmericus. qui a Joanne X\'[
Papa Bullam et Ottone III privilegium accepii.
Decimus nonus Abbas fuit Degenhardus qui recepit anao MXII
.a Benedicto VII Bullam et an. M.XXIII ab Henrico II imperatore
privilegium. Post eum regimen obtinuit Ebirhardus.
* Vigesimus primus dein Abbas fuit Wolferadus, sive Wolfrandus,
-qui anno .M.XLIX a Leone IX Papa Bullam et Henrico III Impera-
tore privilegium accepit. Sub eo idem Papa Léo in honore S. Bene-
dicti Abbatis consecravit Ecclesiam in Bergoltzell, quae fuerat fun-
■<lata an. Dom. M. VI in die sancti Marci.
Post mortem vero Wolferadi xAbbatis, ob continua schismata et
■dissidia inter Papam et Imperatorem, Monasterium nostrum fuit pro-
phanatum et quasi desertum. Abbates tamen leguntur X'odelricus,
•Samuel et Erlolfus. Pace autem Ecclesie reddita, fratres dispersi
jNIurbacum redierunt et in Abbatem elegerunt Bertolphum sive Ber-
toldum.
Vigesimus igitur quintus Abbas fuit Bertolphus, qui anno
M.C. XXXIX ab Innocentio II Bullam et a Conrado Imperatore
regalia accepit. Sub Abbate Bertholdo, régnante eodem Imperatore,
,an. M.C.XXXIV^, pridie nonas junii, dedicatum est oratorium nostrum
in Murbach in honorem Domini nostri Jesu Christi, sancte Marie,
«ancti Michaelis Archangeli, sancte Joannis Evangcliste et sancte
Marie Magdalene ab Alberone Basiliensi Episcopo. Idem Episcopus
Monasterium et Ecclesiam tempore dissidii inter Pontifices et Impe-
ratores prophanatam soiemni ritu Deo reconciliavit.
Vigesimus sextus Abbas Bertolpho successit Egelolphus, sive
Eilulphus. Dein fuit Abbas Conradus de Eschenbach, qui vixit anno
"RI.C.LXXVI sub Alexandro III Papa. Hic accepit a Friderico 1 Im-
peratore regalia. sed non Bullas a Pontifice.
Vigesimus postea octavus Abbas fuit Widorolphus, qui vixit
sub Clémente III et Bullas a Pontifice, sicut ejus antecessor, non
• accepit. Regalia autem Widorolpho sive Widolpho dédit anno
M.C.LXXX\^II Fridcricus I. Eidem mandavit Imperator, quatenus
se prepararet, ut ad transmerinas partes secum cum multitudine mili-
tum se festinaret. Habebat tune temporis Morbacensis abbatia in
partibus Suevie curiam magnam Gruningen sive Grunowe dictam,
jubi ducenti quinquagcnta milites conjuncti servicio Abbatis ministra-
138 ANN'ALES MURBACEN'SES
bant. Widorolphus autem, assumptis secum aliquibus minus pruden-
tibus, afl Imperatorem venit eumque suppliciter roj^avit, ut eum a
vexacione passaj^MÏ liberaret. Imperator autem innuit se hoc non posse
facere, nisi ei cum pecunia magna subveniret. Abbas respondit se
pecuniam non habere. Fridcricus tune dixit : rcsignate michi in Grii-
ningen curiam vestram, et vos de itinere et labore maximo liberabo.
Quod sine prudenti consilio spopondit Widorolphus. Reversus autem
ad suos gaudens credidit se suo Monasterio beneficium maximum
prestitisse et fecit sibi balneum preparare. Cum autem monasterium
intrasset, milites Abbatias Morbacensis quesiverunt quid Abbas boni
suo Monasterio procurasset. Intelligentes vero quod curiam Grunone
resignasset, plurimum doluerunt, dixcruntque : interficiatur vilissimus
monachus iste. Quidam tune verba ea retulerunt ad Abbatem, qui
nimium perterritus balneum exivit, pannis vilibus se induit, solus
monrtem ascendit et quo fugeret ab incolis terre, vel quo devenerit,
ignoratur. Acta autem hec creduntur an. Dom. M.C.LXXXIX sub
Friderico Cesare.
Post Widorolphum electus fuit vigesimus nonus Abbas Suitbertus
vel Simpertus, qui anno M.C.XC. BuIIam a Celcstino III et M.C.XCl
regalia ab Henrico VI accepit.
Trigesimus tandem Abbas recensetur anno M.C.XCIV Arnoldus
de Rotcnbcrg, ^ cui successit an. M.CC.XVI Hugo, sub quo Hugone
eodem anno .M.CC.XVI dedicatum est hoc templum a venerabi Hein-
rico sancte Ecclesie Basiliensis Episcopo in honore sancte et indi-
vidue Trinitans et sancte Crucis, sancteque Marie perpétue virginis
et sancti Leodegarii martiris.
I. Corrigé par Grandidier, sur son exemplaire, en Rotenburg.
II.
I
Stiiie inédile de la Notitia. '
An. dom. M.CC.XXV, rogatu ejusdem hugonis
abbatis, dedicata est capella apud vivarium a venerabili
giraldo patriarcha Iherosolimitano in honore S. Thome
Cantuariensio episcopi, S. Mauricii sociorumque ejus et
sancte Katherine virginis et martyris.^
An. dom. M.CC.XXX in nocte circa primum galH
cantum factus est terre motus, j
Anne eodem M.CC.XXX dominus hugo morbacen-
sis abbas, qui monasterium suum diviciis augmentavit,
castrum edificavit et hugstein de suo nornine appellavit.-^
An. M.CC.XL obiit hugo, post quem theobaldus
gallicus monasterio morbacensi prefuit, qui suis tempori-
bus temporalibus habundavit : fuit enim quoque abbas
luxoviensis. rexit abbatiam morbacensem viginti annis.
hic advocatiam valHs s. amarini a comité rodolfo alsatiœ
landgravio maxima pecunia comparavit : vendidit autem
1. Ce ms. de Grandidier est conservé aux Arch ves de Carisruhe, Xachlass-
Grandidier, carton XI. lasse 14. — C'est un grand in-S" de 5 feuillets. Le
feuillet I a été en partie barré par Grandidier, comme ayant été imprimé
par lui.
2. Murbachct'AnnaîiH, p. p. Liebenau, loc. cit. p. 175. — Comme ei>.
le verra, Tordre de ces Mtirbaiher' Annalcn est tout-à-fait différent.
3. Liebenau, p. 172.
4. Ib., p. 169.
140 AXN'ALES ML'RBACEVSES
porro precio grangias multas et bonas, ut acquireret
vallem prenominatam. Dedifica\'it 0[)pidurn s. amariiii et
in vallis mediocastrumcumcastella. astantiquum castrum
dominorum sancti amarini funditus destruxit, et proge-
niem eorum de \'alle totaliter extirpavit. Hi omnes ab-
bates temporalia cura\-erunt sed spiritualia neglexerunt. '
Sub hoc abbate proefuit decanus. qui panem suum
advenientibus hylariter mitiistrabat. Ad hune decanum
vox quaedarn, u: dicebatur, noctis silentio pervenit, quae
hoc illi retulit : decane, scias quia post plures annos efh-
cietur abbas Bertholdus qui monasterium hoc destruet in
di'v^iciis et honore, nutriebat auteni hic decanus délicate
juxenem bertoldum noinine de \'alkenstein génère hbere
conditionis qui omnia que de ipso prophetata fuerant
totaliter adimplevit. '
An. dom. M.CC.XLX'I septimo Kal. septembris
factus est terre motus circa horam prime. ^
Eodeni anno landgravius de thuringhin electus est
in regem.-!-
An. dom. M.CC.LX obiit theobaldas abbas et re-
quiescet in cœmeterio dicto regart. Eodem anno electus
est dom. bertholdus de Steinenbrun qui multa bona fecit.
Hic construxit oppidum guevilr. castrum hohenkkoj^f,
oppidum Wattwilr, castrum harezstein et castrum dictum
Fridbergin valle S. Amarini. Fuitx'ir personatus, liberalis
et facundus, domino rudolpho romanorum régi totus
familiaris. ?
1. LiEBEXAl-, p. 169.
2. Ib:d., p. 169-170. Nvjtables différences.
3. Ibid., p. 172.
4. Ibid., p. 172.
5. Manque dnns Liebenau.
AN.VALES Ml.RBACEXSES I41
An. dom. M.CC.LXXIII facinus nephaiuliiin in Gokl-
pach ' claustro S. Augiistini novimus accidisse. Congre-
gate siquidem in illo claustro fiierunt nobiles juvencule,
sicut pêne in omnibus claustris S. Benedicti et S. Au^^u-
stini et in eis quae canon icas se asserebnnt. Hec pêne
. omnes non intuitu dei claustris fuerunt deputate. sed ut
fratres sororesque earum in seculo permanere possint
liberiusque vanitatibus seculi deservire : hec quidern, que
ad claustra pro deo non venerunt, deo in iisdem servire
minime volentes, in castitate manserunt paucissime. pre-
positi et priores harum dominarum ipsi vanitatibus seculi
servierunt, unde et domine sequentes eos patres, etiamsi
voluissent servire domino, minime potuissent. caste tamen
plurimum fuerunt, non propter dominum, sed quia milites.
clericos aut nobiles habere non commode potueruiit, nec
cum rusticis vel servis delinquere volebant, cum hocfacere
ignominiam maximam reputabant: his igicur dominabus
de Goltbach prepositum dominus de loco sustulit com-
muni ergo consilio inito ad prepositum et conventum de
interlach miseront rogantes quatenus dignaretur ipsis pre-
positum destinare, qui loco scilicet et dominabus in Gold-
bach vellet et posset honeste et débite dominari. domine
predicte de loco interlacensi prciepositos usque ad illud
tempus postulabant, eo quod ibidem religio magna
vigebat et sexaginta canonici atque plusquam trecente
moniales in arcta custodia domino religiosissime deser-
viebant.
Prepositus vero interlacensis dominabus de Golt-
pach unum ex canonicis suis transmisit qui veniens in
t. Tout ce curieux passage a été omis par M. de Liebenau. Cfr. loc. cit.,
p. 167. Il se trouve dans le manuscrit cité de la bibliolhè.iue d'Aarau, mais
avec quelques variantes.
142 ANN'ALES MURBACEXSES
Goltpach canonicas proprietarias invenit, irreligiosissime
vivantes, ciomiiiarum secularium \'estibus utentes in peplis
et in ornatii capitis, et fere nihil prêter nomen religionis
habentes. novus prepositus eas ad regulam voluit resti-
tuere : sed ipse viribus quibus poterant se in omnibus
opponebant. ille inobedientes armata manu demonasterio
projecit et quasdam carceri etiam deputavit. moniales ad
abbatem morbacensem transmiserunt, vindictam de illa
sibi a preposito illata injuria petentes. abbas autem ad
Goltpach veniens prepositum in quantum potuit induxit
ut -moniales perniitteret in suis consuetudinibus manere,
que arctiorem regulam observare minime devoverunt.
prepositus acquiescere racionibus et {)recibus abbati no-
luit, sed dixit eos oportere régule S. Augustin!' austeri-
tatem per omnia sustinere.
Abbas indignatus prepositum de Goltbach recedere
cœgit, eo quod ipse cum suis antecessoribus omnem juris-
dictionem in spiritualibus et temporalibus diutissime posse-
disset. precibus tamen honestorum militum devictus abbas
post longum tempus eumdem prepositum revocavit, tali
conditione quod per consilium predicatorum pariter et
minorum dominabus bene et débite provideret. sed, post-
quam fuit confirmatus in prepositura, consilium ipsorum
minime observans, moniales suas diligentissime custo-
divit : non enim voluit quod aliqua mulieri vel viro
loqueretur, nisi ipse presens esset, vel due sorores quas
ad hoc ofhcium députa verat : unde dicebatur quod mo-
niales in tota terra in sanctitate non possent eis similes
inveniri. sécréta confessionum suarum, preterquam sibi,
non alienis aperire. Qux sibi confiteri nolebant, has
sine confessione et \iatico decedere sustinebat. nullus
\nrorum vel mulierum claustrum ingrediebatur nisi ne-
ANN'ALES ML'RBACEN'SES 143
cessitate maxima perurgente. per f)ortam pluribus seris
clausam et altam scalam vix et cum labore poterat intrare
is qui licentiam obtinebat. Ostium autem principale pre-
positus habebat, cujus clavem semper in suo cingulo
deferebat. Cameram cum stuba in claustro sibi specialem
fecerat, in qua sua conventicula celebrabat. in hac supra-
^dicta caméra solus cum sola frequentius existebat, in
eadem cum sibi dilectis monialibus lautissime commede-
bat et sustinentes voluntarie iniquo suo corpore violabat.
Que vero voluntatem suam facere recusabant, has flagellis,
'depilacionibus et percussionibus afflixit, donec x'oluntarie
-obedirent. quasdam juvenculas nudas, quas ipse propria
manu in sponsas christi velaverat, coram se stare fecit,
ut visu earum animam suam libère saciaret. impregnatas,
ut abortum facerent, pocionibus afflixit ac docuit medi-
cinas quasdam sumere, per quas poterat conceptio retar-
dari. post plures autem annos quedam ex monialibus per
ipsum masculum peperit ipsumque esse ejus patrem nomi-
navit. hec eadem post très sepdmanas sui partus cum sex
honestis sororibus apostavit et quibus poterat x'ersutias
prepositi revelavit. is plures ne<:îuitias noscitur perpétrasse,
thesaurum ecclesiae dissipans et quam plures ejusdem res
funditus venclens. plurima de ipso preposito, qui vocabatur
heinricus, dicebantur que me propter prolixitatem tedet
enarrare. ab abbate igitur morbacensi turpiter expellitur
a goldbach, et ab ej)iscopo basiliensi alius prepositus
.ibidem mittitur providus et honestus. '
l. Le manuscrit d'Aarau «joute à cet endroit (folio 9 verso) ce Dictamcn
domini Wilhilmi munachi viorbacensis de vita et vitupcrio Dornini Hiinrici
pnpositi di Goltpach. — Frater Heinricus . . . horno iniquus superbus parcus
et avarus . . . omni ratione iracundus pUisquam aliquos hominum luTuriosus
• heu heu heu alquando in Goltpach prepositus, per eum et . . . locus intamatus
144 ANNALES Ml'RBACENSES
An. dom. M.CC.LXXXX' circa festiim liicie moritiir
berthoklus de Steinbriinn abbas eî in ambitu capitulari
sepeiitur. statim et eoclem die eligitur dom. berctoldus
de Valkenstein decanus ibidem per compromissum, qui
pauca bona fecit. invenitabbatiam abundantem redditibus
/et divitiis, reliquitqiie depauperatam. vendidit kicernam
cum suis redditibus, exepto preposito ibidem et aliis be-
neficiis qui tenentur in omnibus obedire mandatis abbatis
morbacensis. hic etiam permisit predicatores edihcare
claustrum in oppido guevilr et rexit abbatiam tredecim
annis. ^
An. dom. M.CCLXXXXVIII obiit bertholdus de
V'aikenstein abbas huius loci et sepeiitur in facie altaris
S. Crucis. post eum eligitur eodem anno dominus alber-
tus de Liebenstein hospitalarius. hic volens recuperare
abbatiam, quam depauperatam invenit, commisit se et
sua in manu dominorum de domo. sed ipsi de domo in
usus suos verterunt verterunt bona abbacie : unde hic
abbas parum profuit, elapsis quinque annis moritur an.,
dom. M.CCC.III et in facie altaris sancti bartholomei
sepeiitur.
Postea capitulares discordes facti sunt in electione,
quidam ex eis dominum Martherum de Brocher custodem
ibidem, alii \'ero dom. prsepositum lucernensemdelieben-
destructus et confasus, si vultis audire quomodo eî quare . . . narrare thesaururo
ecclesiae dissipav:t qnam plures res ecclesise funditus vendidit aliquabiis posses-
sionibus ad vitam aliquorum hominura ecclesiatn privavit, precarias fecit, ter-
quinas sponsas Christi quas ipse propria manu veiaverat, sno inique corpore
violavit, innundavit pueros quos ille conceperant, ipse morti tradi procuravit et
a!ia plurima mala fecit.
l. Ce § et les 2 suivants manquent aussi dans Liebenau ; par contre ils-
concordent avec le texte 111.
ANNALES MURBACENSES I45
stein volentes habere pro abbate : ast neuter eorum prae-
valuit. dominus papa commisit enim fratri Joanni zum
ryne, de ordine predicatoriim, potestatem creandi abba-
tem, necnon omnia constituendi, disponendi et ordinandi
pro libitu suae voluntatis, qui creavit dominum conradum
de Stoffenberg, conventualem mauri monasterii, in abba-
tem an. scilicet dom. M.CCC.V. hic rexit ecclesiam viginti
et novem annis.
An. dom. M.CCC.VIII. sub abbati Conradi, occisus
est Aibertus rex romanorum a filio fratris sui johanne,
quem exhereditaverat, kalendis maii, pênes brugg. '
An. dom. M.CCC.Xill. obiit heinricus imperator
piissimus de Lutzelburg, in italia intoxicatus,^
Eodem an, M.CCC.Xill. crastino Mathie apostoli,
dedicata est capella castri hugstein in honore S. Crucis
et beati benediçti egregii confessoris, sub domino Con-
rado abbate ejusdem capellae constructore. ^
An. dom. M.CCC.XVII. tum magna fuit karistia,
quod multi famé moriebantur. -^
An. dom. M.CCC.XXI. dom. Mathias de Bucheck,
custos hujus monasterii, eftectus est episcopus Mogun-
tinus. 5
An. dom. M.CCC.XXIII. obiit Johannes episcopus
Argentinensis, qui legavit huic monasterio ducentas mar-
cas argenti. ^
An. dom. M.CCC.XXVIII. obiit Mathias de Bucheck,
episcopus xMoguntinus, quondam custos hujus monasterii
1. LiKBKNAU, p. 172.
2. Id., ib.
3. Ib., p. 175.
4. et 5. Ib.. p. 172.
6, Manque dans Liebenau.
I.NGOLD, GranJiJicr, V.
146 ANNALES MLRBACENSES
et prepositus S. Marie, qui fuit primus institutor et ordi-
nator pauperum scolarium hujus monasterii. '
An. dom. M.CCC.XXXI. obiit dominus heinricus
Waldenarii, prepositus ecclesie béate virginis marie in
Morbaco.
An. dom. M.CCC.XXXIV. feria tercia post petro-
nille, obiit dom. Conradus de Stouffenberg, abbas hujus
monasterii, qui multa bona fecit huic ecclesie, eumdem
et homines in pace relinquens. Attamen villam miner-
viler, tanreriet, ecclesiam in Ysenheim et quae.dam alia
obligavit. Sub ipso destructum est castrum angret. ^
Eodem an. M.CCC.XXXIV. feria sexta post petro-
nille, electus est concorditer in abbatem dominus Con-
radus Wernherus Murnhardt. 3
An. dom. M.CCC.XXXVIII. edificavit dom. Con-
radus abbas novum castrum in guevilr. Eodem an. in
die conversionis beati pauli, qui tune fuit die dominica,
in ortu diei occisi sunt judei fere omnes in Rubiaco et
Sultz et statim post in aliis locis.+
Eodem quoque anno apparuerunt locustae in maxima
multidine et tantae s[)issitudinis quod sexaginta duostadia
cooperuerunt in spissitudine unius pedis, ita quod in illis
locis nihil penitus remansit. 5
An. dom. M.CCC.XL. tam magna fuit pestilencia
circumquaque, quod nemo recordari potuit, nec in scriptis
talem inveniebatur unquam fuisse similem vel majorem,
et duravit per annum. eodem eciam anno fîagellatores
1. LiKBENAU, p. 172.
2. Manque dans Liebenau.
3. Idem.
4. Liebenau, p. 173.
5. Manque dans Liebenau.
AN'XALES MURBACENSES 147
per totam alamaniam iveruiit, se usque ad effusioneni
sanguinis percutieiites. '
An. dom. M.CCC.XLIII. obiit dominus Conradus
Wernherus Murnhard, abbas hujus monasterii, ecclesiam
et homines in pace relinquens. hic multa bona fecit mo-
nasterio et capitulo, atque prebendam béate Marie Mag-
cïalene instituit. post eum concorditer in abbatem electus
-est nobilis henricus de Schowenburg. ^
An. dom. M.BCC.XLIII. in die ascensionis dom.
nostri Jesu Christi, sub abbate Heinrico de Schowenburg
reconciliatum est monasterium Morbacense cum cimiterio,
ac consecrata sunt triaaltariain dicto monasterio, primuni
videlicet in ambone ejusdem monasterii in honore sancte
crucis, secundum vero altare a dextris exeundo de choro
in honore triiim magorum, tertium vero altare in honore
S. Marie Magdalene et S. Laurentii martiris. insuper in
ecclesia béate virginis ibidem consecrata sunt duo altaria,
unum in choro béate Catherine virginis, nec non undecim
milHum virginum, alterum autem altare in honore S. ]o-
hannis Baptiste et b. lohannis evangehste. ^
An. dom. M. CGC. LUI. obiit dom. Heinricus de
Schowenburg, abbas hujus monasterii, cui successit Jo-
hannes Schulteiss de Gebwiller.
An. dom. M.CCC.LIV. in vigiHa apostolorum phi-
lippi et jacobi fuit in monasterio Murbacensi serenissimus
princeps Karohis rex romanorum cum tribus episcopis et
cum magno comitatu nobilium aUorumque ad faciendam
concordiam de abbatia hujus ecclesie, que tune erat in hte.+
1. LiEBENAU, p. 173.
2. Manque dans Liebenau.
3. Liebenau, p. 175; mais le § suivant manque.
4. Ib., p. (73.
148 ANNALES MURBACEN'SES
An. clom. M.CCC.L\'I., in die kiceevangeliste, inter
vesperas et mericiiem factus est terre motus tam validus,
ut clvitas basiliensis, que decenti fuie structura formata^
fera totaliter rueret et putabatur quod mundus haberet
finem, et tune incepta est hic consuetudo ut semper post
completorium canitur antif)hona de beata virgine maria,
ut nos ex eadem augustia et aliis defendat, et tune plus
quam sexaginta castra sita in suntgauu et in vicinia basilee
ceciderunt. '
An. dom. M.CCC.LXXI\\, in octava johannisevan-
geliste tante aquarum multitudo in Murbacho erat, quod
multi homines perierunt et putabatur ibidem quod mun-
dus haberet finem. eodem etiam tempore ex hujusmodi
abundancia aquae vivarius, qui tune fuit in loco qui nunc
dicitur vuigariter . . . circa capellam S. Catharine prope
buhel destructus erat.^
An. dom. M.CCC.LXXVI. obiit dom. Johannes
Schulteiss, abbas hujus monasterii.3
Post eum an. M.CCC.XXVII. circa festum agnetis
electus fuit dom. Wilhelmus Store decanus ejusdem mo-
nasterii.-*
An. dom. M.CCC.LXXXIl. ferîa quarta post nativi-
tatem S. Marie combustum est monasterium Murbacense,,
cum toto claustro, nec non ecclesia S. Marie et omnes
capellae una cum campanis. totum restauravit abbas wil-
helmus. 3
An. dom. M.CCC.LXXXV'III. obiit dom. wilhelmus-
abbas, qui multa bona fuit huic ecclesiae. invenit eara
1. LlEBENAU, p. 1 73.
2. Ibidem.
3. et 4. Manquenf.
5. LiKHKNAL', p. 173. — La date y manque.
ANNALES MURBACENSES 14g
habundantem. eodem anno feria tercia post dominicam
JLidica effectiis est abbas dominus rudolphus de Wattwilr,
dein advocatus romani imperii, qui rexit quinque annis
et parum profuit.
An. dom. M.CCC.LXXXXIII . . . post reminiscere,
subitanea morte obiit dom. Rudolphus de Wattwilr, qui
depauperavit ecclesiam, quamsuperhabundantem invenit.
dom. wilhelmus de wasselheim hospitalarius electus est ex
una et dom. wilhelmus schulteiss ex alia. v^enerunt ad
curiam romanam, subbonifaciopapa, etabbatiam obtinuit
€t adeptus circa festum pétri et pauli dominus wilhelmus
de wasselnheim.
De fîutdatioue inonastei'ii Schoeiiensteinbach air amen to
recentiori.
Anno Domini M.C.XXXVIII régnante serenissimo
principe et Domine Conraclo duce Saxonie Romanorum
rege, vixerunt et floruerunt multi felices homines et iloc-
tores et praesertim mellifiuus doctor Sanctus Bernardus
et doctor Richardus de Sancto Victore, et plures ' alii
dilecti Dei famuli tam in spirituali quam in seculari statiu
Eodem tem[)ore in terra Alsacie erat quidam nobilis
miles timens Deum Nocherus de Wittenheim nominatus
monasterii Scœnensteinbach vulgariter dicti primus fun-
dator, devotus cristianeque vite et secundum hanc vitam
suam eciam regebat familiam, qui conjugem habuit legi-
timam cujus nomen erat Benedicta. Cum autem eterna
sapientia Dei Filius D. N. Jésus Christus ait Mathei V1I<*
quod arbor bona fructus bonos facit, sic etiam contigit
Dei pietate hiis duobus nobilibus et felicibus hominibus
quod bonus eis prestitus fuit fructus, quare ex his pro-
create fuerunt due filie nobiles virginesexquibusoriginem
et fundamentum sumpsit dictum monasterium Scœnen-
steinbach, cumque hec due nobiles felicesque créature
filie dicti militis ad annos pervenerunt adultos quia utros-
que et cristiana vita florere cernèrent taliumque exem-
I. Reliqui. (Variante d'une copie de ce document, corrigée par Schœpflin,
et se trouvant aussi au Nachlass. Les autres variantes sont tirées de cette
même copie.)
ANNALES MURBACENSES 151
plum edocte présent! murulo fallaci renunciaverunt ac
inde exierunt, et cum animabus et corporibus se ij)sas
omnipotent! Deo obtulerunt et in vitam regularem ordi-
nemque approbatum intrantes, monasteriiim quod vul-
gariter Cleinluntzel ingresse sunt cjuod . . . quidam comes
Udelhardus de Pfirt fundaverat, in quo monasterio plures
>scilicet dévote et sanctimoniales Deo servierunt que de
nobilibus erant prosapiis exorte in quo loco dicte sorores
filie prenominati militis Xocheri taliter in obsequio divino
se exhibuerunt ut patefactum fuit' quod filio Dei Cristo
Jesu eterno sponso omiiium virginum se desponsaverunt.
kem*
Quelibet dictarum virginum et filiarum dicti militis
nuncupata erat hoc nomine Runigundis de Wickenheim
ut hodierna die apparet in quadam tabula stante in summo
altari monasterii Schœnensteinbach in qua depicte sunt
imagines dictarum duarum sororum filiarum dicti militis
Nocher! .
Et 3 post aliquos annos cum dicte sorores una cum
al!!s sorcribus in loco dicti monasterii Kleinluntzel appel-
lat! quiète Deo servire non valentes ob turbacionem ftlii
comitis de Pfirt c|ui juvenis erat et venaciones cum cani-
bus et clamoribus ....'* circa dictum locum fréquenter
faciebat, patrem rogaverunt patrem eorum carnalem mili-
tem Nocherum de Wankenheim 5 pro capella béate Mar-
garethe in Vetthenheim ^ ut ubi construeretur locus ejus
1. 6V pat ris (Zterni tint.
2. Et ila.
3. Ittm.
4. Et.
5. Vittinhâim.
6. Idem.
1^2
ANNALES MURBACEXSES
et monasterium. Pater autem earum eumclem locum eis
dare recusabit propter caiisam legitimam et racionabilein
quod non esset conveniens . . . ibidem . . . monasterium
pro monialibus prope villam et castrum sed' ne in earum
devocione et obsequio divino . . . prope^ homines impe-
diri possent, tradidit eis locum in solitudine scilicet in
nemore prope Vittenheim ubi habebat horreum^ . . . hoc
filie ejus iste due sorores audientes et percipientes gavise
sunt gaudio magno et statim una cum . . . aliis moniali-
bus ac sororibus que erant in loco dicto Klennlutsel vul-
gariter cum suis rébus recesserunt 4- ab eodem loco et ad
silvam istam et locum illum ubi horreum patris earum
situm erat properabant, et illuc venerunt et ibidem cum
auxilio patris earum et aliorum inceperunt ibidem con-
struere loca et mansiones ut Deo servire possent et sub
regimine abbatis monasterii vulgariter dicti Grosslutzel
ordinis Cisterciensis et secundum regulam sancti Bene-
dicti ducentes vitam regularem. post hoc precepto majoris
et supremi abbatis Cisterciensis abbas Luzellensis nolebat
se intromittere amplius de cura et regimine dictarum mo-
nialium, postea vero auctoritate sedis apostolice dictas
locus quoad curam et regimen traditus fuit preposito
monasterii Marpacensis ordinis canonicorum regularium
et deinde dicte sorores fuerunt canonicae regulares et in
dicto loco constructa fuit una ecclesia, cum duabus turri-
bus seu campanilibus ad modum monasteriorum canoni-
corum regularium, et per plures annos in dicto monasterio
I. Situm.
3. Scd.
4. Necessariis.
ANN'ALES MURBACENSES I53
Marpacensi et etiam Steinbacensi regularis et honesta
tenta fuit vita.
Postea vero effluxis pkirimis annis incepit in clicto
monasterio vigor regularis vite decrescere et niinui ob
teporem regentium qui curam earum sororum habere
debuissent, destitutumque fuit tam in spiritualibus quam
in temporalibus, et tandem in toto desolatum erat, quod
amplius nulla hominum habitatio ibidem fuit, et erat
ibidem per plures annos ubi ecclesia sita fuitlocusomninc
desertus, et ubi chorus fuit situs, ibi facta fuit habitatio
luporum et vulpium, foveasque eorum ibidem habebant.
"Post hec Deo piissimo disponente et volente ut obser-
vantia regularis ordinis predicatorum qui per multos
annos in multis locis et regionibus a sua primaria institu-
tione declinaverat erigeretur plures fratres et ... ' dicti
ordinis id affectarunt, inter quos unus erat devotissimus
atque ferventissimus d ictus frater Conradus de Prussia
magnus predicator vir sancte vite qui novies visitabat
urbem Romanam, ter Jérusalem seu sepulchrum Domini
et semel montem Sinai in quo monimentum est sancte
virginis et martiris Katherine de qua etiam ... * mira-
cula leguntur que circa dictum patrem Conradum visa
et ostensa sunt.
Huic3 auctoritate sedis apostolice per suum'* supe-
riorem generalem commissum fuit ut ad observanciam
regularem reduceret conventum Columbarensem qui et
primum monasterium est quod ad observantiam venit in
1. Patra.
2. Sancta Vit^int.
3. Et.
4. Patrem.
154 AN'.VALES MURBACEN".SES
Alarnannia . . . ejiis ' solicitudirie et Lina monasterium
supradictum Schoeiiensteinhach traclituni fuit auctoritate
sedis apostolice ordini praedicatorum et . . . auxiliante
Deo per predictum patrem Conradum reductum fuit ad
observanciam regularem, Hujus autem observancie com-
missio facta fuit a domino papa Bonifacio IX, abbati
Morbacensi isto tempore existenti videlicet Domino Wil-
helmo de Wasselheim ut introduccio cum clausura pri-
marum sororum solemniter fieret et celebraretur . . . .*
sororum erat in numéro tredecim que introducte fuerunt
cum solemnitate ad monasterium Schœnensteinbach anno
domini M.CCC.LXXXXV'II présente magno populo tam
nobilium quam aliorum utriusque sexus ubi et présentes
erant multi presbiteri et religiosi célébrantes ibidem
divinum officium, fuit et presens ibidem illustrissima
ducissa Domina Katherina filia Domini et Principis Phi-
lippi ducis Burgundie et conjugis principis Lutoldi ducis
Austrie qui magnum desiderium habent ad claudendum
dictum monasterium ad observantiam regularem ibidem
tenendam. Et prefatus pater Conrad us eadem die sum-
mam cantabat missam sermonemque . . . ^ fecit sicque
ab eodem tempore idem pater per dies vite sibi a Deo
concessos in dicto monasteriocum sororibus mansit, diem-
que extremum ibidem féliciter clausit . . . quem eciam
dum adhuc puer aut masculus octo videlicet annorum fuit
vidi eum in decrepita aelate constitutus erat non potens
ambulare sed o . . . cum+ praedicare sororibus volebat
aut confessiones earum audire in cathedram [)ortabatur.
1. In qtia.
2. Talium autem,
3. Etiam.
4. Ad ecclesinm cum.
AXNALES MURBACEXSES '53-' l'-
Item a dicto monasterio multa et {)lurima alia mo-
nasteria sororum ejusclem ordinis prope et procul posita
. . . ' ad distanciam LXX et LXXX iniliarium et ultra
tam in partibus inferioribus quam in Austria et Suevia
et aliis regionibus reformationis initium.
Ici fi) lit le fragment de manuscrit duqîiel fai trouvé
ailleurs qzielqties copies, mais avec beaucoup de fautes et
qti^lques additions, etc. . . . '
N. B. Aetas auctoris praesentis chronicae hic mani-
festât ur.
1. Ftm.
2. Ce:te note est de la main du copiste. La suivante est de la main de
Zurlauben.
m.
Fragment inédit tiré du manuscrit de Colma^-.
i.^ Anno Domini D.CC.LIX^ Gregorius natione-
romaniis in summum assumitur pontificem et sedit annis
VII mensibus IX diebus XXIII .... | ... . fecit deleri
propter quod dictus pontifex synodum congregans fere
mille episcoporum apud romam celebrandum in qua vene-
ratio sanctarum ymaginum confirmatur atque violatores
. . . anathematisati. | Hujus pontificis tempore regnavit
Karolus magnus ... et Theodericus tertius super Francos
regnavit annis IX. Hic enim Theodericus rex Francorum
privilégia concessit monasterio | Murbacensi temporibus
enim ejus régis prefatum monasterium constructum et
1. Ce fragment se compose de trois parties, comme nous l'intUquons.
L'écriture de la troisième a presque totalement disparu. Aussi ne l'avons pu
déchiffrer entièrement, même avec le gracieux concours, dont je suis heureux
de le remercier ici, d'un savant paléographe, M. le docteur Albrecht, le dis-
tingué auteur du Cartulaire de Ribeauvilîé. La lecture de ce fragment nous a-
été facilitée par la copie du ms. Zurlauben-Aarau, communiquée à Grandidier
par le savant suisse en janvier 1787. Par contre, les Bénédictins du siècle
dernier n'ont pas pu lire certains passages, les mêmes dont la lecture n'a pas
être faite par nous : ce qui montre que déjà à leur époque l'écriture de la^
dernière partie de ce document était presqu'effacée. Nous donnerons en note
quelques-unes des variantes de cette copie d'Aarau, ainsi que les mots lu*
par son auteur il y a deux cents ans et devenus illisibles aujourd'hui.
2. Ce premier morceau, écrit tout au haut de la page, parait moins ancien»
que le reste, bien qu'aussi du xv» siècle.
3. Date fautive, comme on le remarquera.
158 AN'N'ALES NURBACENSES
edificatuin est unde tempore ejus régis comes Eberhardus
filius ducis Adelberti evocans venerabilem virum Pirmi-
nium eum j cum ipsius adjutorio et Deo douante cum
suis peregrinis monachis instituit ' hic cenobium et pre-
dictus comes Eberhardus monasterium presens edificare
conatus est secundum regulam et . . . I beati Benedicti
in . . .* et in re propria qui locus ante constructum
monasterium Murbach dicebatur vivarius peregrinorum
... 3 natus predicti comitis de hac luce substractus est,
consensu . . ."^ | Leudefredi et conjugis ejus Emoldrudisâ
plurimas possessiones et villas huic monasterio contra (?)
dicit.
2.^ Hv sunt abbates monasterii morbacensis ab anno
dni M°CC°XL°. Dns Hugo abbas qui rexit ecclesiam
circa (?) ? ann. dni M°CC°XX1I super . . .^ 18 annis. j
Item Dns Theobaldus abbas Luxoviensis postea
M orbacensis | construxit oppidum S. Amarini et anti-
quum castrum | ibidem ^ qui rexit abbaciam XX^' annis
et requiescit | in cimiterio dicto regart. |
Item anno dni M°CC°LX° electus est dns Berthol-
dus ] de Steinenburne in abbatem qui multa bona fecit
1. Constituit. (Ms. d'Aarau.)
2. Heimo. (Ib.)
3. Unde. (Ib.)
4. Filii. (Ib.)
5. Vinoldrudis. (Ib.)
6. Second fragment, le plu3 ancien.
7. Istam.
8. Vixit. (Ib.)
-9. Idelheim, (Ib.)
AMN'ALES MLRRACENSES I59
hic I construxit oppidum Gewilr quod prius vocabatur !
Vallis floricla construxit etiam castrum hohenro{)f | oppi-
dem Watwilr castrum hirtzstein et castrum | dictum PVid-
berg in valle Sti Amarini fuit \'ir | [>ersonatus liberalis
et facundus et serenissimo dno | Rudolfo Romanorum
regi totus familiaris qui temi)ore sue ; Romanum impe-
tium regebat rexit ecclesiam XXV annis circa j festum
lucie moritur sub an no dni M°CC°LXXX\'° | et in am-
bitu capitulari sepelitur. Statim | eodem anno et die Eli-
gitur dns berchtoldus de j X'alkenstein decanus ibidem
concorditer in abbatem qui | pauca bona fecit invenit
eam habundantem | redditibus et diriciis reliquit depau-
peratam | vendidit Luceriam cum suis redditibus excepto :
preposito ibidem et aliis beneficiatis ibidem qui tenen-
tur I in omnibus obedire mandatis abbatis Morbacensis
hic I etiam recepit CC marcas et permisit predicatores \
edificare claustrum in oppido Gewilr hic rexit | abbatiam
XIII annis sepelitur in facie altaris ste | crucis meliorem
tamen invenit quam reliquit. | Post eum elegitur dns
Albertus de liebenstein hospitalarius | sub anno dni
M°COLXXXX\lII hic \olens | recuperare abbatiam
quam depauperatam invenit | commisit se et sua in ma-
nus ' dominorum de domo et | supradicti de domo in
usus ipsorum verterunt quod | abbatia magis (?) depau-
perata fuit quod parum pro fuit. Elapsis | quinque annis
moritur et in facie altaris scti | bartholomei sepelitur
Anno dni M°CCC°II1° | Postea cdpitulares discordes facti
sunt in electione | quidam ex eis dominum Mathyam^ de
-bucheck custodem | ibidem quidam vero dnum prepo-
I. Manum, (Ms. d'Aarau.)
3, Martherum. (Ib.)
l6o ANNALES MURBACENSES
sitLim lucernensem de liebenstein | volentes hahere pra-
abbate nec neuter eorum praevaluit quare fdeventum est
ad papam. ' Eadem abbatia sine rectore fuit j tamdiu
quousque dominiis papa commisit fratri johanni dicta
zum Ryne | de ordine predicatorum potestatem creandi
abbatem nec ] non omnia et singula' disponendi et ordi-
tiandi pro libito sue | voluntatis qui crea\-it dnum Con-
radum de Stouffenberg | conventualem Mauri monasterii
Argentinensis dyecesis | in abbatem sub anno dni
M^CCOV" et rexit ecclesiam | XXIX annis qui resis-
tebat^ dictis dominis de domo | sub ipsoetiam-^ destruc-
tiim est castrunr Angret multa bona ! fecit huic ecclesiae-
obiit anno M°CCC°XXXIII1° | ecclesiam et homines in
pace relinquens attamen | villam Minewilr, Tattenriet^
ecclesiam in Ysenhein | et quedam alia obligavit. |
Dns Conradus Wernheri Murnhardti cellelarius [
electus et concorditer sub anno dni \rCCC°XXXIIII° |
feria sexta post Petronellam qui edificaritnovum | castrum
in Gewilr anno dni M°CCC°XXXMII° [ eodem anno
perieruntS omnes judei in Alsatia preterquam | in Basi-
lea et Columbaria Eodem anno (:j^ locuste tam | in ma-
xima multitudine vise sunt tante spessitudinis quod |telum
non impetiverit (?) videlicet ubi consedebant terram^ ! ac*^
duo stadia cooperuerant in spessitudinem unius pedis |
dévorantes (?) quod in loco illo penitus nichil | remansit
1. Principem, (Ms. d'Aarau.)
2. Constituendi. (Ib.)
3. Consistebat. (Ib.)
4. Et. (Ib.)
5. Procerum. (Ib.)
6. Aras. (Ib.)
7. Rien pour cette ligne dans le ms. dWarau.
8. LX. (.Ms. d'Aarau.)
ANNALES MURBACENSES l6l
hic multa bona fecit huic monasterio | et capitule pre-
bendam bte Marie Magdalene instituit obiit anno etc.
M°CCC°XLIII° ecclesiani et homines in pace relinquens. |
Dns' heinricus de Schovvenberg eligitur in abbatem
concorditer anno \r | CCC°XLiir obiit anno M^ICCC)"
LVIIP. I
Post eum dominus johannes schulteti et obiit
M°cceLxxvr i
Dns wilhelmus store decanus eligitur^ anno dni
M°CCC°LXXVII° circa | festum Agnetis obiit M°CCC*
LXXXVIIP sub ipso totum claustrum | combustum erat
nec non ecclesia ste Marie et omnes capelle una cum |
campanis anno dni M°CCC°LXXXII° item idem dominus
totum restauravit | anno sequenti multa bona fecit huic
ecclesie invenit eam habundantem | reliquit eam habun-
dantem. |
Dns Rudolfus de watvvilr abbas in Luzel effectus
est abbas feria 2* post dominicam judica anno M^CCO
LXXXVIIl° et postea | effectus advocatus Romani im-
periiqui parum profuit quinta feria, post reminiscere subi-
tanea obiit morte Rexit ecclesiam quinque | annis maie
anno M**CCC°LXXXIII qui depauperavitecclesiam | quam
superhabundantem invenit. |
Dns Wilhelmus de wasselheim hospitalarius electus
ex una| parte et wilhelmus schulteti portenarius ex altéra 3-
parte et ambo | venerunt ad curiam Romanam que'^ tune
praefuit (?) subpapa | Bonifacio anno M°CCC°LXXXXIir
circa festum Pétri et Pauli | et obtinuit dns wilhelmus de
1. Nobilis. (Mfi. d'Aarau.)
2. Electus. (Ib.)
3. Alia. (Ib.)
4. Gui. (Ib.)
Ingolo, Grandidier, V. 1 1
l62 ANNALES MURBACENSE^
wasselenhein et adeptus \ abbatiam, multum bene rexit
abbatiam et multa bona fecit huic j ecclesiae quam tamen
depauperatam invenit etc. ... et per triginta annos et
multum bene 1 rexit.
■3.' Dominus Petrus de Ostein prius conventualis
monasterii Lucernensis postea factus conventualis | hujus
monasterii Muorbacensis et decanus qui post obitum
venerabilis domini Wilhelmi de Wasselhein | electus
est in abbatem^hujus monasterii qui obiit anno domini
M.CCCC.XXXIIII mense martii.' ! Post decessum dicti
d. de Ostein qui in fine sue terminacionis hujus exilii
fratrem suum . . .^ custodem hujus monasterii subdele-
.gavit sibi succedere in digni | tate abbatie quare ejus-
dem cognati statim post obitum dicti d. de Ostein omnia
castra abbatie. vi intrantes et possidentes.'* Electo autem
reverendo d. Theodorico | von Huss unanimiter in abba-
tem monasterii eximii Morbacensis iidem cognati custodis
decendentis i et ecclesie ^ de castris cuncta et singula de
de hinc de i portantes déférentes ac despoliantes. Quare
dictus d. von Huss noviter tune electus abbatiam totaliter 7
depauperatam invenit ab Ostein dicto relictam. | Sub regi-
mine dicti d. von Huss collegium canonicorum ecclesie
1. Troisième écriture, d'un secrétaire sans doute de Barthélémy d'Andlau.
2. Ad festum Marci. (Ms. d'Aarau.)
3. Per tune. (Ib.)
4. Intrant et possident. (Ib.)
5. Decendentes. (Ib.)
6. Occulta. (Ib.)
7. Totam. (Ib.)
ANNALES MURBACENSES 163
S. Amarini et Project! ad oppidum Thann est translatum
qiiamobrern monasterium Mor \ bacense non parvuni de-
trimentum passus " est et patitur. Dictus enim d. von Huss
magnam austeritatemexhibens contra (?)canonicos^ omni-
busque privilegiis \ eosdern privans videlicet venacioneni
piscationem etc. ... et hoc ob non susceptionem 3 siii
gçrmani [)ro tune custodis ecclesie+ Basiliensis canonici^ I
dicente pro tune preposito dicti collegii S. Amarini nuncu-
pato )ohanni Millier rurali satis homine | lidem-
(jue canonici dispensacionem impétrantes ad Thann se
transtulerunt ullam penitus cum voluntate dicti d. von
Huss. 1
Anno ejus regiminis M.CCCC.XLIIII Armijacentus
provinciam presenteis dévastantes oppidum Gewilr vigilia
S. \'alentini nocturnis horis intrantes^ (?) | suiscjne instru-
nientis murum^ accedentes. Incole dicti oppidi Gewi'r
(livinitus admoniti in somj^nis et ipsos dictos devasta-
tores realiter exprimentes^ | eisque resistentes ob cujus
rei testum dicti S. X'alentini venerantur usque ad presens
in futurumque colère nitentur. | Eodem autem anno in
vigilia S. Thome apostoli strenuus quidam miles et no-
mine SyftVidus de X'eringen ^ dictus contra portam que
I. Pas^um (Ms. d'Aarau.)
a. Exhihu^t diclis canonicis. (Ib.)
3. Sii!*ceptuai. (Ib.)
4. Eccle»iie minoris. (Ib.)
5. In canonicum. (Ib )
6. Invadentes. (Ib.)
7. Ad muros. (Ib.) Il y a certainement murum et non a.ï tntiros : ce qui
avec d'autres indications de ce genre, ferait croire que le copiste d'.-\arau a eu
un autre original.
8. Expulerunt. (Ib.)
9. Vangen. (Ib )
164 .AN'NALES MURBACENSES
(;ue respicit ad \ Olswilr ' in via (luoque (':) que ducit . . ,.
ad villam et caj^tus sagittam a cjuodam rustico de BUcliell
. . . in castrum Hochenriipff ! ducitur ihique finem hujus
secLili suscipiens. A suo fratre . . . episcopo Basiliensi
parmittente eidem militi lapidetn faciendum et providen-
duni ejus tu | mulo super positum et quidem est in ecclesia
dicta eximia Morbacensi ante altare gloriosissimi j sanctis-
simique apostoli bartholomei martyris (r) |
Obiit dictus d. von Huss anno . . etc.. . M.CCC.XLMI.
Post cujus decessum unanimiter^ eligitur ^ est
reverendus in Christo pater et d. d. Bartholomeus de
Andolo decanus . . . -^ i sua industria et sagicitate cum
adjutorio quocjue totius capituli monasterii exiniii Mor-
hacensis praeter alia (?) défendit incorporationem secu-
larem (?) 5 | per concilium Basiliense episcopo dicte Basi-
liensis. Sub ejusdem patris reverendi regimine parva . . .
ei facta translatio . . . j canonicorum S. Amarini pro tune
in Thann existentium totaliter . . . finaliter in Castro Frid-
berg et . . . i concluditur, Qua ex causa abbatie dignitas
maxime^ patitur usque? in futurum detrimentumque pa-
tietur. I vSub dicti etiam regimine d. reverendi de Andolo
coUegium ecclesie Lucernensis cum omnibus juribus [)er-
tinentiisque pertinentibus . . .^ | abbatieque dignitatem
Morbacensis plenarie absolvitur et detrahitur quare dicta.
1. Depuis ici jusqu'à la fin du §, passage omis dans le ms. d'Aarau.
2. Unanimi coiisen'*u. (Ms. d'Aarau.)
3. Relig o^us. (Ibid )
4. Doctus muluim et illustris qui. (ib )
5. Factam. (Ib.)
6. Maximum. (Ib )
7 Atq le. (Ib.)
8 Au abbatem .Morbacensera. (Ib.)
AN'N'ALES MURHACEMSES 165
dignitas abbatie non parvaf?) auctoritate ' us'^^ue in ... | Hic
reverendus in Christo pater etd. de Andolo admisit quem-
dam . . . ^ in incolas oppidi Gewilr . . .3 qui si exaltaret-^
merito humiliabiturS . . . ^ hinc usque in finem sue temporis
maxime dolentes correctionem nunc . . . i V'illam etiam
Odern in valle S. Amarini sitam de malo denario tertia
parte . . . redemit a comité Wirtenbergense . . . | Dictiis
etiam dominus reverendus de Andolo monasterium et
ecclesiam 7 Morbacensem a novo recuperavit pro loo
florenos . . . ^ | capellam (?) reformansque specialiter in tecto^
depositis enim tegulis ligneis suppositis . . . 1 . . . lateribus a
novo quoque reformans liberiam codicibusque insignis or-
nans in valore trecentorum florenorum renensium. j A novo
etiam castrum Hugstein reformavit optimisque duobus
turribus novis munivit aliasque casas in monasterio. Mor-
bacensi j recuperans dotavit novavit quoque | singulis
cum pertinentiis suppellectibusque. | Locum in valle S.
Amarini . . . '° nuncupatus Orbeys secus pratum locus
situs juxta capellam S. Katharine . . . | fossuli ibidem
nov^o facere curavit quare locus nunc" iste . , . '^ ad
vivarium dicitur ut etiam ab incolis . . . | Sub ejusdem
etiam patris regimine monasterium monialium Angelice
1. Parutn minuitur. (Ms. d'Aarau.)
2. Correctionem. (Ib.)
3. Advertus Sti . . . considerans. (ib.)
4 Exaltavit. (Ib.)
5. Hutniliaretur. (Ib.)
6. Tamen ex. (Ib.)
7. Terram. (Ib.)
8. Recuperans. (le.)
9. Teclis. (Ib.)
10. Viir. (Ib.)
1 1. Noster. (Ib.)
12. Vur. (Ib.)
l66 ANNALES MLREArEN.SE.S
porte iii Geuilr restauratur et j)redicatores ibidem refor-
mati ... I Fuit etiam isdem ' pater reverendus mitissimus
benignissimusque susceptor relevatorque peregrinorum (?)
sacerdotum spiritualium ac secularium { quoque appre-
tiatorum multorum scriptorum . . . pauperum scoiarum
et clericorum ad sacerdotii dignitatem indefessus (?) . . . i
Anno Johannes Welkerus de Brussella dicti monasterii
prepositiis erat.^ j Idemque benignissimus anno M.CCCC.
LXX\1 in magna perplexione et desperatione |
debitisque aliisve circumstantiis dicti monasterii Morba-
censis inhaerens se in perfectione invito .... j .... de
festo Pasce existens maxime quoque in corpore decrescens
in Cist .... I cuidam magistro Parisiensi nuncupato
Joannes Storch de Schlestatt in dicta tamen perplexione
persistens . . . . | Baptiste festum per octo dies videlicet
a festo S. Joannis Baptiste usque in diem octavam dicti
festi . . . . j captaque penitus cibum et potum abrenuens
.... vitales itacjue spiritus sic aostinens .... | in supe-
riori parva scabella vestitur et calceatus post octo . . . . |
cum his verbis spiritum .... obiit anno M.CCCC.LXXVI
1 1 I nonas julii.
Eidem successit . . . ^
(Cette "^ chronologie finit en cet endroit, ce qui fait
présumer que son auteur vivait au xv^ siècle, Tabbé dont
il donne l'histoire beaucoup plus au long c|ue des autres
estant mort en 1476.)
1. FecJt et idem. (Ms. d'Aarau.)
2. A partir de cet endroit, le ms. est devenu presqu'iUisible, et nous
reproduisons presqu'intégrablement ce qu'en a tiré au siècle dernier le copiste-
d'Aarau.
3. Suivent encore trois lignes, presque totalemeut effacées.
4. Note de la copie d'Aarau.
IV.
NECROLOGIUM MONASTERII
S. ARBOGASTI
JMECROLOGIUM MONASTERII S. ARBOGASTI
JANUARIUS.
5. f obiit IVernherus Marscalcus.
6. \ an. 1286. Agnes Abbatissa S. Odilie in Hohenburg.
7. \ Hetzelinus, prepositus marbacensis.
8. an. 1355. U'zriLUs, prepositus noster.
8. ■{• Adelheidis comitissa, per quam habemtis decimam bonorum
nostrorum in Kestcnhoitz ad comitem pertinentem.
^13. \ Hetzcly argentinensis episcopus fundator hujus ecclesie.
13. -{• y?tt^^//'advocatus.
-28. an. 1489. obiit honorandus <\om. Jac obus Al€lbrugt, prepositus.
FEBRUARIUS.
2. an. 1245. Hugo, prepositus undecimus.
6. Gosso Siunn, prepositus.
7. Eberhardus, prior.
il 2. Johannes de vorheim, prior.
12. \ Sigeberius, cornes.
13. Petrus riisser, prepositus.
14. Irmindrut, advocatissa.
15. f Gerirudis, comitissa.
19. f Burchardus, fundator marbacensis ecclesie.
t. Ce document, de la main de Grandidier, n'est pas emprunté au Nachlass
■de Carlsruhe. 11 provient, ainsi que plusieurs autres pièces, de l'héritage de
ifeu Liblin.
ITO JJC NECROLOGIUM
MARTIUS.
7. 1 Johanties, comes, qui contulit nobis decimana in Kastineto..
9. Heinricus episcopus obiit.
12. an. 1164, Albero, quintus prepositus.
15. f Goihefridus, prepositus ytenwilre.
13. •}■ Heinricus, prepositus in trutenhusen hic canonicus.
16. 7 an. 1463. obiit Rulin, prepositus in trutenhusen.
17. 7 an. 1327. jr<?//;'aw«j, abbas aprimonasterii.
17. ■}• Isen/iart, prior in ithenwilre.
20. an. 1168. Heinricus, prepositus sextus.
21. Gertrud, advocatissa.
28* i Sifridus, prepositus in trutenhusen.
28. an. 1159. WV^^/tï/z^/ttj", prepositus quartus.
APRILIS.
2. an. 1360. Junta, conversa commorans olim in woltfganssheim.
8.- Otto, prepositus.
10. 7 Marquardiis, prepositus marbacensis.
12. an. 1226. Haritnut, prepositus octavus.
13. an. 1367. JVicolaus Dagesterne, prior.
APRILIS.
14. f Arnoldus, prepositus marbacensis.
19. an. 1152. obiit Karohis, prepositus et fundator hujus loci.
26. Helica, advocatissa.
MAIUS.
4. \ Fridericiis, Marbacensis prepositus.
5. -j- Dietherus, abbas marbacensis.
9. Henricîis, decimus prepositus.
10. 7 Sytniindus, comes contulit nobis decimam in Kasteneto-
17. Goiofredus, Abbas Altorfensis.
18, an. 1416. Petrus Sivarber, prepositus hujus mon.
22. U'etzel, comes.
27. -j- an. 1281. Ouio. prepositus marbacensis.
30. \ Bertoldus, prepositus majoris ecclcsie.
MONASTERII S.-ARBOGASTI 17!..
JUXIUS.
5. Heinricus, prepositus basiliensis.
i6. f an. 1281. Waltherus, prcpositus in trutenhusen.
AUGUSTUS.
5. Otto de Entringefi, canonicus majoris ecclesie.
6. Rulmantius Mersxvin, prepositus.
II. an. 1157. Arnoldus, prepositus sccundus.
14. \ an. 1299. Albero, prepositus in ytenwilre.
17. f Gûtefridtis, Abbas marbacensis.
21. f Johannes de Lichtemberg,
22. f Rilint, abbatissa Hohenburgensis.
24. an. 1313, Heinricus, imperator.
SEPTEMBER.
2. Wiileburc, advocatissa.
13. Johannes de Lichienberg, episc. Argent., qui dédit claustre viginti
libras.
13. 7 Hugo, prepositus S. Pétri.
20. 7 Heinricus IValden, prepositus de luthcnbach.
23. Cunradus, presbyter camerarius, qui editicavit claustrum.
23. Hugo, prepositus nonas.
27. 7 Mehtildis, abbatissa in escowe.
OCTOBER.
21. an. 1389. Folgerus Renungen, prepositus.
28. an. 1381. Sifridus Merswin, prepositus.
XOVEMBER.
5. ■{• Syfridus, prepositus in ytenwilre.
6. \ Tratîslatio S. Arbogasti, argent, episcopi.
7. Johannes, aru^entinensis episcopus.
17. In hac die debemus cantare solemniter hystoriam S. Arbogasti,.
21. Ebelinus de Hohenloch.
V.
MONASTÈRE D'OBERSTEIGEN
ET
CHAPITRE DE SAVERNE
OBSERVATIONS^
sur l'état ancien et moderne du monastère de Steicen^ et
du chapitre de Saverne^ tirées de ses archives.
Le silence absolu des archives du chapitre de Sa\'erne
■ne permet pas de fonder un opinion certaine sur la pre-
mière origine du couvent d'Obersteigen. Si quelques chro-
niques prétendent c^u'il a commencé par être une infirmerie
de chanoinesses vaporeuses, qui ont eu soin de se faire
.accompagner par leurs aumôniers, et si elles attribuent
sa première fondation à la piété d'un gentilhomme péni-
tent à la mode de son siècle, il faut les en croire, (a) Leur
témoignage positif doit l'emporter sur le silence de nos
titres, et je chercherais en \'ain dans nos archives de quoi
les contredire.
Ce silence a de quoi surprendre; certainement toute
communauté religieuse qui se formerait aujourd'hui aurait
1. [Nachlast de Carlsruhe. — Cette étude n'est pas de Grandidier, mais,
comme on le verra, d'un membre du chapitre de Saverne. Peut-être cependant
les Remarques qui suivent ces Obserzuitions sont-elles de notre historien.]
2. Steigen est un mot du moyen âge, qui signifie semiia, ou trames,
Frisch, deiitscJus IVccrterbttch, art. Steigeii. — On lit dans un acte de l'abbaye
• de Marmoutier, de l'an \220, /rater lambcrtus^ kospitalis S. Michaelis in Stiygti
judex dcUgattis, ' •
176 OBSERVATIONS
pour premier soin celui de se donner une règle, de la
coucher par écrit, de la faire approuver par les supérieurs
majeurs, et de transmettre à la postérité monacale, (quand
ce ne serait que pour lui attribuer la qualité de bienheureux
ou au moins celle de vénérablej, le nom de celui qui le
premier rassembla sous ses étendards un certain nombre
d'hommes attachés au même genre de vie.
Si nous ignorons les noms de nos patriarches, et
s'ils n'ont pas daigné nous apprendre les causes qui ont
présidé à leur établissement, ils n'ont pas négligé de
même de nous laisser les titres constitutifs de leur dotation
et de leurs biens principaux.
Nous avons dès l'an i 22 i (et c'est notre plus ancien
titre de propriété) une donation ' d'Edwige (b), abbesse
d'Andlau, par laquelle elle donne à perpétuité aux frères
de Steigen l'emplacement du lieu où ils avaient fixé leur
demeure ; trois fermes à défricher dans les bois, ^ avec
la dîme des fruits provenant de leur culture, et l'usage
dans toutes les forêts de l'abbaye d'Andlau.
Ce titre recule d'un demi-siècle l'origine des frères
de Steigen, car s'ils existaient déjà en communauté reli-
gieuse en I 221, et si les chroniques qui attribuent diffé-
rentes causes successives à leur établissement disent vrai,
il faut placer le commencement du couvent d'Obersteigen
1. Bona in fundo, litt. 2, num. 12.
2. « De nemoribus adjacentibus usque ad très mansos, qui viilgo dicuntur
Kunigts hncben.
Besolde dans son Tresaurus practicus au mot Mansmath et Mansus, dit
que cette dénomination comprend un espace suffisant au labeur de deux bœufs^
Il ajoute ensui.e que cette mesure comprend douze arpents. Il est après diffi-
cile d'en faire l'évaluiition exacte et précise, (c) J'ignore la valeur de ce qu'>4
entend par Kunigti huebin.
SLR STEIGEX I77
à la fin du douzième, ou au moins aux |)remières années
du 13™^ siècle. C'est donc une erreur dans M. SchœpHin
de n'avoir placé cette é[)oque que vers le milieu du trei-
zième : erreur bien pardonnable sans doute, et qu'excuse
la pénurie de titres qui a forcé cet illustre auteur de
l'histoire d'Alsace à s'énoncer sur ce sujet a\"ec une pré-
cision qui ne lui est pas ordinaire, (d.)
Ardents à se procurer de nouveaux avantages, les
frères de Steigen profitent de la bonne* volonté des cha-
noinesses d'Andlau pour en obtenir, en 1234, une nou-
velle donation ' confirmative de la première, et même
ampliative en ce qu'elle confirme la disposition c[ue le
chevalier Anselme de Wasselheim (e) avait faite, en leur
faveur, du fief qu'il tenait de l'abbaye d'Andlau dans ses
forêts, dont il avait la garde avec plusieurs autres gentils-
hommes. ^
Ils avaient déjà obtenu en 1231 du comte de Dabo-
(f) l'exemption de péage dans toutes ses terres, 3 avec
l'usage et le droit de pâture dans ses forêts, à quoi il
avait ajouté en toute propriété une partie de ces mêmes
forêts située près de leur hôpital, ou plutôt du quartier
où ils logeaient leurs hôtes, prope eoriuii Jiospitale.
Ce mot nous rappelle la première destination des
frères de Steigen : tout barbare et agreste que nous paraît
aujourd'hui ce lieu situé au milieu des bois et des rochers,
(g) il était autrefois un passage nécessaire pour tra\-erser
les Vosges, et les frères situés au sein de ces montagnes
1. Bona in fundo, cist., 2, num. 29.
2. Dans le titre de donation d'Edwige, la donatrice dit à la fin : « Ad hoc
habuimus consensum eorum militum qui super eadem silvam et nemora dicuntur
forestarii, videlicet etc. »
3. Tit. honor. cist., 2, num. 45.
InGOLD, Grandidicr^ V. II
OBSERVATIONS
étaient obligés de recueillir les voyageurs, de leur accorder
une hospitalité nécessaire dans ces lieux arides et écartés,
et de leur procurer les secours (jue la charité pouvait
leur inspirer. ' C'est sans doute le zèle avec lequel ils
s'acquittaient de ces soins généreux, qui accumula sur
eux les ciràces et les bienfaits, non seulement des seicrneurs
leurs voisins, Tnais encore des évèques tie Strasbourg leurs
supérieurs immédiats, et d'un grand nombre de Souverains
pontifes.
Parmi les premiers, ils durent surtout se louer des
comtes de Linange. Non content des biens dont on a
fait mention, le comte Emich ou Emichon, de concert avec
la veuve de son frère, leur accorda en toute propriété une
partie de ses forêts cju'ils avaient déjà défrichée, avec une
autre portion de ces mêmes forêts, qui ne l'était pas,
située près de leur moulin : l'acte est de 1253.^ En
1269,3 le comte Frédéric leur donne la chapelle de
Durrenstein (h) avec les re\-enus y attachés, et en 1278-^
il y ajoute les dîmes novales de toutes les forêts qui vien-
draient à être défrichées entre cette chapelle, Dabo, et
Saint-Quirin.
Les comtes d'Ochsenstein dans le même temps con-
firment la donation que les seigneurs d'Allenviller avaient
1. Il ne sera peut être pas hors de propos d'insérer ici les termes desquels
se sert l'abbesse Hedwige, en parlant, dans la donation de 1 22 1, de l'établisse-
ment de Stelgen déjà existant pour lors : c Notum facimus, quod illa noz'dla
< plantatio^ videlicet hospitaU de Stàiga, in territorio S. Richardis et nostro
€ et solius Dei providentia, sicut credimus, est féliciter inchoatum. lile enim
< locu« hucusque plenus liorroris at vaste solitudinis, imo quasi speiunca
< latronum conversa est in domum Dei et azilum etc. . . . >
2. Rona in fundo, cist. 2, num. 12.
3. Tit. bon., cist. 2, nura. 16.
4. Ibid., num. 17.
SUR STEIGEN' 179
fait au faveur de Steigeii, ' exemptent de toute charge
les biens donnés, et mettent le comble à ces bienfaits
en I 26-).,^ en accordant à ces religieux la cure et le patro-
nage d'AUenuiller avec tous les droits et émoluments
qui en dépendaient. Les chanoines de Saverne jouissent
encore aujourd'hui de ces biens, et nomment le curé
lutfhérien d'Allenwiller. Riches de tous ces bienfaits, les
frères de Steigen auraient été trop heureux s'ils avaient
pu en jouir tranquillement; mais-s'ils furent singulièrement
favorisés dans les commencements, ils ne demeurèrent pas
longtemps sans être inquiétés. Le besoin qu'ils eurent de
recourir à l'autorité des évèques, des pontifes et même des
empereurs, prouve assez qu'ils n'étaient pas à l'abri des
persécutions que les gentilshommes, brigands cantonnés
dans des châteaux, faisaient aux religieux dans ces siècles
malheureux, où l'anarchie du gouvernement féodal laissait
pleine liberté à ces petits tyrans d'assouvir leur cruauté et
leur barbare avarice sur tout ce qui se trouvait sans défense
contre leurs attentats.
Dès l'an 1220 Honorius III^ prend les frères de la
Steige sous la protection de S. Pierre, avec leurs biens
dont il fait l'énumération; ce qui prouve qu'ils étaient déjà
dotés, avant qu'en i 22 i l'abbessed'Andlau leur eut fait la
donation dont nous avons parlé plus haut. Peu de temps
après, en 1228, Grégoire IX, "♦ ce pontife fougueux, si
célèbre par ses démêlés avec Frédéric II, les confirme dans
leurs possessions, et leur accorde tant [)Oureux que pour
1. Tit, hon., cist. 2, num. i8 et num. 38.
2. Ib^d., nura. 36 et 36.
j. lUid. t, num. 47.
4. Ibid., cist. 2, num. 14.
r8o OBSERVATIONS
leurs biens sa protection plus efficace alors Cju'elle ne le
serait aujourd'hui. Mais nul {)ape n'a t:té plus libéral en\ers
eux qu'Innocent IV. On conserve dans les archives du
chapitre huit bulles de ce pontife, toutes favorables, toutes
gracieuses. Par la troisième, septième et huitième, de
1245,' 1250^ et 1250,^ il les prend sous la protection
de S. Pierre eux et leurs biens, et lance tous les anathèmes
contre quiconque les troublerait dans leurs [)ossessions.
Par la première en i 2.1.4, •+ il ^^ur permet de se choisir
entr'eux un prieur; parla cinquième, de 1249,5 d'admi-
nistrer les sacrements dans leur enclos; par la seconde, de
1 244/ de réciter l'office des dominicains. Il pousse même
la complaisance, dans sa quatrième bulle de 1248,^ jus-
qu'à les dispenser d'obéir aux provisions accordées pour
pensions ou bénéfices ecclésiastiques par lettre du S. Siège,
ou des légats; il les exempte même, par sa sixième bulle
de 1249,^ ^^^ toutes les charges qui pourraient leur être
imposées par un légat, ou la chambre apostolique elle-
même. Il paraît par toutes ces concessions, que la politique
constante d'Innocent IV fut, en accordant tant de grâces
qui ne lui coûtaient rien, de s'attacher invariablement les
religieux pour s'en faire un appui près des peuples dans
ses entreprises contre les empereurs ou les rois. Après
Innocent Nicolas W s'est déclaré le protecteur de Steigen.
t. Tit. hon. cist. i, num. 43.
2. Ibid, nnm. 1 5.
3. Ibid., ciî-t. 2, num. 47.
4. Ibid., cist. I, num. 26.
5. Ibid., num. 48.
6. Ibid., num. iS.
7. Ibid., cist. 2, num. jO,
8. Ibid., cist. 1, num. 43.
SUR STEIGEN
Dans une de ses bulles, de i 298, ' il donne aux frères le
|)Ou\-oir d'hériter. Dans une autre de i 289^ il leur j)ermet
en temps d'interdit général de célébrer l'office divin dans
leur église, mais en secret, (ij II n'y a [)as jusqu'à Boni-
face VIII dont, malgré les troubles qui agitèrent son pon-
tificat, ils n'aient obtenu en i 299 une bulle^ confirmative
d'une donation d'un comte de Linanee.
Ce n'était pas assez d'être si bien appuyés de l'auto-
rité ecclésiastique, ils ne crurent pas dev^oir négliger le
bras séculier. Ils ont recours à Rodolphe de Habsbourg,
et cet empereur leur accorde en 1273 un diplôme, ■+ par
lecjuel il les prend sous sa protection et leur confirme tous
les privilèges qui leur av^aient été antérieurement accordés
par les empereurs ou les rois. C'est dans le même esprit
qu'ils réclamèrent plusieurs fois l'appui des comtes de
Linange : protection dangereuse qui a fini par assurer à
ceux-ci, dans une transaction 5 passée en 131 i entre Jean I,
évoque de Strasbourg (1), et Frédéric, comte de Linange,
le droit d'advocatie, c'est-à-dire, le droit de dépouiller
les religieux sous le spécieux prétexte de les protéger.
Il paraît que la fin du treizième siècle fut l'instant
le plus brillant des frères de Steigen. Ils étaient déjà assez
recommandables en i 263 pour figurer par leur prieur au
fameux synode tenu à Strasbourg (m) sous l'évèque Henri
de Geroldseck. (n) Le père La Guille met son nom à la
suite des abbés et prévôts qui se trouvèrent à cette assem-
1. Tit. hon , cist. i, num. 19.
2. Ibid., num. 35.
3. Ibid., cist. 2, num. 8.
4. Ibid., num. lo.
5. Ibid., num. 12.
l82 OBSERVATIONS
blée. Peu de temps af)rès, ils parvinrent à ce [)oint de
considération, cju'ils purent envoyer en dift'érents lieux
plusieurs colonies qui s'établirent loin de leur mère, mais
toujours sous son autorité. Landau (o) en reçut une vers
l'an 1276, f|u'Emich, comte de Linange, leur accorda un
fonds qu'il avait dans cette ville, pour y construire la
^maison, avec trois foudres de vin, et tout l'allodial d'une
ferme à Ensisheim. Il y eut des frères d'Obersteigen qui
s'établirent à Lahr (p\ où ils fondèrent une grande mai-
son qui l'emporta bientôt sur sa métropole. D'autres
pénétrèrent en un lieu appelé Mous fragoruni. (q) Toutes
ces maisons furent sécularisées en même temps, ix)
Le point le plus intéressant par rapport à ces reli-
gieux serait de pouvoir entrer dans cjuelque détail sur la
règle particulière qu'ils suivaient. Ce Cju'on peut assurer
de plus certain, c'est qu'ils vivaient sous la règle de S. -Au-
gustin, et sous la conduite d'un prieur, qu'ils récitaient le
bréviaire des Dominicains, et c^u'ils étaient chargés par
état de veiller au soulagement des voyageurs, et peut-être
des malades. C'est ce c^ue semble prouver le \x\oihospitale
qu'on rencontre si souvent dans nos titres, et notamment
dans le dernier dont nous venons de faire mention, ' par
lequel le comte Emich accorde aux frères de Landau un
fond de terre pour y construire un cloître et un hôpital
pro cojistiicjidis chuistro et Jiospitall. (s) Quoiqu'il en soit
de ces fonctions, ils s'en déchargèrent bientôt, lorsqu'après.
un siècle de demeure à Obersteigen ils furent par l'auto-
rité de Frédéric 1, évèque de Strasbourg, (t) transférés
l'an 1 303 à Saverne. On ne voit pas trop quels sont les
I. Domus, cist. 3, num. 49.
SUR STEIGEN l8j
motifs d'utilité qui [)résicièrent à cette translation : ceux
d'agrément pour les religieux se présentent assez naturelle-
ment. L'évèque Frédéric dans l'acte de translation' dit
que la charité des fidèles s'étant refroidie, les frères éprou-
vaient chaque jour des persécutions de la part de ceux
dont les prédécesseurs avaient été leurs principaux bien-
faiteurs, et que Steigen était devenu pour eux un séjour
de désolation plutôt que de consolation, (uj Ce change-
ment se fit donc par l'autorité de l'évèque Frédéric qui
en les recevant dans sa ville de résidence du consente-
ment de son chapitre et de Walram de Fénétrange, curé
de Saverne, ^ leur permit d'avoir un oratoire pour y faire
l'office divin avec le droit de cimetière, ^ et leur accorda
du consentement de la bourgeoisie, l'usage de tous les
communaux.-*
1. Tit. hon., cisst. i, num. 36 et ibid. cist, 2, nom. 44 : * Cum per facti
evidentiam in publicam diidum venisset notitiam atqne nostram, quod coUegium
fratrum relij^iosorum dicti zu dcr Stiigen no^re dyocesis per priorem solitum
gubernari , a longis rétro temporibus ibidem cantate fidelium, elemosynis
plantatutn et sustentatum pro culto divino et exhibiiione operum caritatis in
egentes et hospites impendenda, nunc demum no->tris temporibus heu fr'gescente
charitatis igniculo plus desolationis quam consolatioats in eodem loco ab hiis
sentiat, quorum progenitores ad tranquillum statum dicti loci et in eodera habi-
tantium ^tuduerunt. >
2. « Consensu capituli ecclesiae nostije Argentinensis ac Walrami de Fin-
stinpen nunc rectoris ecclesi» de Zabern nostrie dioce^is accedente, colleg-ura
fratrum predicatorum de loco zu dcr Steigen predic'o ad oppidum nostrum
Zabern praedictum pro tranquillo eorum statu ordinaria auctoriiate nobis in eos-
dem fratres et locu competenti transferimus e'c. . . . ■»
3. € Concedimus, ut lie te possint in loco praedicto Zabern oratorium de
novo érigera et con-truere, et ;n eodem et cura eodera divina officia publica
agere et ecclesiasticam sepulturam habere. »
4. € Domus etiam ei de universitatis consensu opidi nottri Zabern predicii
commune jus cum eadem univers itate in almendis, pascuis, slvis. nem'^nhus,
aquis, aquarum decursibus, vils et inviis, ac omnibus alîis utililstibus et ser\ itutil>us
publicis, nec non libertatibus, ut illis fratres collegii prncdicti perp»tuo iitanlur
et fruantur ac eis gaudent sicut inco'.\; oppidi pra^dii.ti fucere coiisueverunt. »
184 OBSERVATIONS
Eloignés de Steigen, riuoiciue |)ar l'acte de translation,
ils aient été obligés d'y laisser quelques frères pour con-
tinuer à faire le service di\in dans ces contrées sauvages,'
ces religieux, qui avaient été si souvent troublés lors de
leur demeure en cette maison, devaient s'attendre à être
bien plus inquiétés encore depuis qu'ils l'eurent presque
abandonnée. Xous avons des preuves des injures qu'ils
reçurent, dans le recours qu'ils furent obligés d'avoir à
plusieurs papes. Clément V vint à leur secours avec toutes
les foudres du Vatican consignées dans trois bulles, deux
de 131 I ^ et une de 1305. j Boniface ÏX les appuya par
une autre en 1389^ et Martin V ne s'épargna pas en leur
faveurs j)ar deux bulles de 141 7 et 142S. (x) Obersteigen
presque désert par la retraite des frères à Saverne, servit
un instant d'asile à des religieuses Augustines, sous la
direction des frères prêcheurs de l'Observance; ces hlles
au nombre de quinze, victimes de la calomnie, avaient
été obligées en i 483 de quitter Klingenthal ou Kleinbasel
lieu de leur demeure pour se réfugier à Reutingen. Albert
de Bavière, évê(iue de Strasbourg, leur accorda en 1485^
le couvent de Steigen. C'est ainsi que ce lieu, qui a\'ait
commencé par être une campagne salutaire à des cha-
noinesses malades, servit plus utilement encore à recueillir
des religieuses fugitives. Xos titres ne nous apj)rennent (las
1. « Ita tamen quod piior dicti collegr, qui pro tempore fuerit, ecclesiam
loci praedicti zu lUr Sliy^cn per fratres ad hoc per ipsum de suo collegio
deputandos in divinis officlari congrue et houeste ac einndetn lociim per con-
tinuam mansionem iiihabitari faciat et procuret. »
2. Tit. hori. cist. I, num. I et ib;d., niim. 5.
3 Ibid , num. 41.
4. Ibid., num. 1 3.
5. Ibid., num. 42 et ibid., num. 17.
6. Ibid. 2, num. 41.
SUR STEIGEN- ig-
combien de temps elles y tlemeurèrent ni ce qu'elles de-
vinrent après l'avoir (|uitté. (v)
II' était difficile qu'iin corps d'ecclésiastiques habiles
à faire toutes les fonctions n'eut souvent des démêlés avec
celui qui en était chargé par état ; aussi est-il fait mention
dans nos archives de plusieurs différends entre les religieux
.et les curés, surtout en 1385/ la plupart terminés par
l'entremise ou par l'autorité des évèques ; jusqu'à ce
qu'enfin en 1408^ l'évèque Guillaume II de Dietsch (z)
réunit à perpétuité la cure à la maison des frères de
Steigen. Le même prélat fit aussi en 1425 aux frères de
Steigen une ample donation 3 en vins et en dimes, et les
exempta de la servitude de loger les gens de guerre. La
réunion de la cure au couvent des frères de Steigen ne
les empêcha pas d'ax'oir dans la suite, au sujet du droit
de séj)ulture, des offrandes, de l'administration des sacre-
ments, de la prédication, quelques procès avec le \-icaire
perpétuel qu'ils avaient été obligés d'établir, surtout en
1441 ;+ procès terminés comme les précédents par des
transactions amiables sous l'autorité des évêques. Ils en
eurent un pourtant, précédemment, en 1424, sous le pa{)e
Martin \', qui les traduisit à Rome. Ce même évêcjue
Guillaume II, qui avait opéré la réunion, se repentant tle
son ouvrage, autorisa les plaintes et les griefs que formaient
les habitants de Saverne contre le prieur et les frères de
Steigen leurs nouveaux curés. Il ne s'agissait pas de moins
que de casser l'union qui venait d'être faite, de réformer
les mœurs de ces religieux et de leur faire adopter des
1. Tit. hon. cist. i, num. 51.
2. Ibid., num. 45.
3- Ibid., num. 44.
4. Ib.d., cist. 2, num. 31.
l86 OBSF.RVATIONS
statuts (|u'ils ne manquèrent |)as de regarder comme con-
traires à la liberté ccclésiastu[ue. Accus^'S par toute une
bourgeoisie de différents méfaits qui ne sont pas exprimés
dans la sentence, abandonnés ou plutôt poursuivis par
l'évèque, lorsque tout leur manquait, il ne se man(^uèrent
pas à eux-mêmes, et malgré une foule de dépositions
qu'avait recueillies contre eux le doyen de Spire, commis-
saire nommé par la cour de Rome, ils joarvinrent à obtenir
en 1424 au tribunal de l'auditeur Montis de Camplo
une sentence défînitiv^e, ' par laquelle il est enjoint sous
les peines de droit à l'évèque, au doyen de Spire et aux
bourgeois de Saverne de laisser toutes choses en leur
premier état, avec défense de rien innover de contraire
aux intérêts des religieux. Cette sentence de Rome est le
premier titre dans lecjuel on donne aux frères de Steigen
le titre de Chanoines réguliers de Saint- Augustin.
Cependant le moment intéressant arrive où les frères
de Steigen tant ceux de la métropole, que ceux des diffé-
rentes filiations, fatigués de vivre sous le joug de la règle,
songent à s'y soustraire, (aa) Ils s'adressèrent d'abord ^ à
Albert de Bavière, évêque de Strasbourg (bb) qui leur
permet de solliciter leur sécularisation, et probablement
se joint \ eux pour obtenir cette grâce. Sixte I\' occupait
alors le siège papal. Il ne se refuse [)as aux désirs des
suppliants. Hn i 4S2 [)araît la bulle^ adressée aux évêques
de Strasbourg, de Spire et de Constance par laquelle les
frères de Steigen sont sécularisés, leurs maisons converties
en collégiales, et les revenus qui en dépendaient dénommés
1. Tit. bon. cist. i, num. 30.
2. Ibid., num. 38.
3. Ibid., num, 27-37 et 39.
SUR STEIGEN- 187
et fixés, aussi bien que le nombre de dignitaires, chanoines
et vicaires nouvellement établis.
C'est d'après la teneur de cette bulle, que le chapitre
de Saverne conserve une [)reuve toujours subsistante de
la prééminence de l'ancien couvent établi dans cette ville
sur les autres de la même congrégation, car tandis qu'aux
autres chapitres récemment sécularisés, il n'est donné
pour premier dignitaire qu'un doyen, celui de Saverne a,
au-dessus du doyen, un prévôt (|ue le pontife s'était réservé
de confirmer : droit que j^ar une bulle postérieure, ' il a
abandonné aux évèques de Strasbourg, ayant égard, est-
il dit dans cette bulle, à la modicité des revenus du
chapitre.
Les maisons sécularisées et converties en collégiales,
outre celle de Saverne, composée d'un prévôt, doyen,
custos, chantre et six chanoines et trois vicaires per-
pétuels, sont au nombre de quatre : un chapitre d'un
doyen, deux chanoines et deux vicaires à Obersteigeu
même, où au moment de la sécularisation se trouvaient
encore trois religieux ; ce qui prouve que depuis la trans-
lation il était toujours demeuré un certain nombre de
prêtres dans ce berceau de la congrégation, qui avaient
une manse séparée de celle de Saverne; un à Laudaïc
qui devait être composé d'un doyen, de neuf chanoines et
six vicaires, qui est réduit aujourd'hui à un doyen et trois
chanoines qui jouissent d'un assez mince revenu. Un à
Lahr^ et un quatrième enfin au lieu appelé Moiis-fraoro-
rum. Celui-ci devait être composé d'un doyen, trois cha-
noines et deux vicaires, et celui-là d'un doyen, cinq cha-
noines et cjuatre vicaires.
I. Tit. hon. cist. 2, num. 6.
»88 OBSERVATIONS
Les révolutions si fréquentes arrivées dans la suite
dans le cha[)itre de Saverne font qu'on serait mal venu
à vouloir y rétaf)lir les trois vicaires {jerpétuels qui y sont
fondés i)ar la teneur de la bulle. Elles laissent la pré-
somption que les réunions et diminutions postérieures
ont été faites de l'autorité des ordinaires, lors même qu'il
ne constate pas de leur consentement exprès soit par la
perte des titres, soit par la négligence des possesseurs d'en
faire faire.
Il n'est pas aisé de déterminer les causes de la des-
truction du chapitre établi à Obersteigen, lorsqu'on
cherche le [)rincipe des malheurs et des dévastations
arrivées dans le siècles antérieurs, au seizième, où la fureur
des guerres particulières, triste fruit du gouvernem.ent
féodal, fut ralentie, et même totalement éteinte ; la cause
la plus générale et la i)remière qui se présente à l'esprit,
c'est la barbare férocité des gentilshommes et de gens de
guerre.
Ce qui est plus certain, c'est qu'une soixantaine
d'années après la sécularisation, l'év^èque Guillaume III
de Honstein, (ce) qui en qualité de seigneur territorial
(qualité qu'il ne pouvait pas s'attribuer} avait retiré à soi
la maison d'Obersteigen, avec toutes ses dépendances,
après la fuite ou le décès des prêtres chanoines qui y
demeuraient, en fit de nouveau la donation en 1541 '
au cha[)itre de Saverne, en se réservant pourtant quelques
droits et attachant à cette i^ràce différentes oblicrations
qu'il serait trop long de détailler ici. Il aurait été plus
généreux, s'il n'avait [)as surchargé de tant de charges
la donation d'un bien, (jui n'avait jamais appartenu à
I. Tit. hon. cist. 2, rium. i.
SLR STEIGEN 189-
Tévêché; car on \'oit par la donation de Tabbesse d'Andlau
que le terrain sur lequel ("-tait bâti Steigen appartenait à
cette abbaye : c'est aussi d'elle et des comtes de Li nantie
que viennent la plus grande partie de notre forêt ; com-
ment donc l'évèque Guillaume a-t-il pu s'en prétendre
seigneur territorial? Andlau n'ayant jamais dépendu de
Tévèché de Strasbourg, et Dabo n'en étant qu'un fief
oblat.
Depuis ce moment, Obersteigen n'a plus été habité:
il n'offre aujourd'hui qu'un vaste amas de décombres,
tristes débris d'tme maison qui paraît avoir été considé-
rable. L'église subsisterait en entier, si une fausse terreur
n'en avait fait, il y a une quinzaine d'années, abattre la
voûte qui a été remplacée par une simple couverture de
planches. Quelques maisons de censiers du chapitre ras-
semblées près de cette église forment un groupe qu'on
n'oserait appeler hameau, et qui n'a, je crois, en aucun
temps mérité la dénomination de village.
Immédiatement après la sécularisation, le même
évêque Albert de Bavière, qui avait si bien servi les
religieux de Steigen dans cette affaire, leur accorda pour
église collégiale la chapelle de son château dédiée aux saints
Barthélémy et Ulric. (dd) Celle (ju'ils avaient délaissée
ne resta pas longtemps sans desservant. Albert y appela
en i486 des récollets pour habiter le couvent abandonné;,
ils conservent encore aujourd'hui le même emplacement.
On a dû remarquer que dès l'an 1408 la cure fut
réunie au monastère des frères de Steigen. A l'époque
de la sécularisation un des chanoines est devenu curé.
Ces deux qualités réunies sur un même sujet fournissaient
matière à mille contestations, que l'évèque Léopoldd'Au-
tgO OBSERVATIONS
triche, premier du nom, (ee) termina par un décret' porté
en 1616, qui tranche toutes les chfhcultés. Il y est décidé
que l'écolàtrerie sera perpétuellement attachée au cano-
nicat [)lébanial, que le curé recevra en tout une portion
égale aux autres chanoines, ainsi cjue les présences en cas
d'absence pour les fonctions de sa cure. Il contient plusieurs
autres règlements relatifs aux cimetières, aux offrandes, à
l'autel j)aroissial, et aux besoins de l'église. Ce()endant
l'ancienne paroisse dédiée à sainte Marguerite existait
toujours hors de l'enceinte de la \'ille dans la citadelle.
Elle ne fut entièrement détruite qu'au commencement de
^e siècle, (ff) Par la bulle de sécularisation le nombre des
chanoines de Saverne devait être de dix entre lesquels
étaient un prévôt et un doyen. Les malheurs des guerres
(gg), les funestes suites de la révolution dans la religion,
et plus que tout cela une mauvaise administration avaient
mis le chapitre dans rim[)uissance de fournir à la susten-
tation de ces bénéficiers. Réduits à de très minces compé-
tences et à très peu de chanoines, ils se sont vu successive-
ment augmenter par différentes fondations postérieures,
jusqu'à ce C[u'enfin ils parvinrent à recomplèter de nouveau
le nombre qui avait été fixé par la bulle de sécularisation.
Depuis ce moment une administration sagement écono-
mique a mis cette collégiale en état de fournir assez
honnêtement à l'entretien de ses membres, pour qu'ils
ne soient pas dans le cas (s'ils sont sages) d'envier de
plus riches bénéfices.
Tel est aujourd'hui l'état du chapitre de Saverne.
Sûr de la protection des seigneurs évèques, et tran(]uille
à l'abri des lois, il ne craint [)lus pour ses possessions.
I. Tit, hon. cist. 1, num. 57.
SUR STEIGEN I91
Sans être obligé de recouvrir à des excommunications
trop prodiguées autrefois, il remet au gouvernement le
soin de protéger ses biens, et son bonheur est d'autant
plus grand que l'heureuse médiocrité, dont jouissent ses
membres, en leur conservant des mœurs dicmes du clereé.
sert à entretenir j)armi eux la paix, l'harmonie et l'union.
P. S. Malgré le soin que j'ai eu de recourir à diffé-
rents titres, je n'y ai pu découvrir le nom d'aucun prieur;
toutes les fois qu'il est parlé des frères de Steigen, ils ne
sont énoncés que sous cette dénomination générale, le
prieur et le couvent : Prior et convciitiis. Je ne puis donc
placer ici que le seul nom du dernier prieur, qui a été en
même temps le premier de nos [)révùts.
Jean Russel, ' prieur en i 482, a répondu pour toute
la congrégation de Steigen, dans l'information qu'a faite
l'évèque Albert, en conséquence de la bulle de Sixte IV,
pour juger de l'avantage ou désavantage de la séculari-
sation ; et après la fulmi nation de la bulle il a été fait
pré\^C)t. Quant à ses successeurs, on pourra en trouver
la suite dans nos protocolles. 11 faudra y fouiller, pour
mettre au net le nécrologe de notre chapitre auquel on
n'a guère songé jusqu'aujourd'hui. ^
1. Dans l'original est Jean Recesser, et non Russel.
2. On trouve en 1352 le nom d'Albert, prieur de Steigen.
REMARQUES
d'un anonyme que ne veut pas se faire connaître, sur les-
présentes observations.
Remarque a.
Il est vrai qu'il n'y a rien de certain sur l'année de
la fondation du monastère d'Obersteigen et les noms de
ses fondateurs, et il paraît que plusieurs y ont coopéré
de petit en petit. Faut-il s'en fier à une tradition con-
signée dans la chronique manuscrite d'un moine badin»
dont nous ignorons le nom et qui vivait vers l'an 1330
dans l'abbaye de Honcourt ou HugueshofTen, réunie en
161 6 à celle d'Andlau. Voici à peu près ce qu'il dit de
la fondation d'Obersteigen : « Une ancienne tradition,
« rapporte-t-il, attribue la fondation du couvent d'Ober-
< steigen, transféré il y a quelque temps à Saverne, à
< l'abbaye d'Andlau de qui dépendaient en fief le château
« de Dabo et plusieurs villages des environs, du nombre
« desquels était celui de Steigen. > (Ce dernier fait paraît
certain, que Bertholde, évèque de Strasbourg, ayant
achetée en 1 226 de Herman et Henri, margraves de Bade,
le château de Dabo et les fiefs c|ui en dépendaient, il fut
obligé de recourir à Hedwige, abbesse d'Andlau, à cause
du fief attaché à cette ablmye. M. Schœpflin, dans soii.
REMARnUKS SIR STRIGF.N' ig?
premier volume de VA/scud diplumatiquc , im|;rimé à
• iVIanheim après sa mort, luim. 44g, page 360, rapjjorte
les lettres de Tab'Desse Heduige données cà ce sujet. Elles
sont datées du 4 mars 1227, temps peu éloigné de la
fondation d'Obersteigen.)
Voici comme elle se fit (ce sont les paroles de l'ano-
nyme) : « L'abbaye d'Andlau envoya dans le village de
Steigen, quelqu'unes de ses chanoinesses avec fjuekjues
« prêtres i)our leur servir d'aumôniers. Elles y allèrent
« dit-on pour prendre des remèdes à cause de (juelques
« infirmités attachées ci leur sexe. » Quoiqu'il en soit de
cette circonstance, que je ne voudrais aucunement garan-
tir, la chroni({ue en continuant ajoute que les chanoinesses
d'Andlau, trouvant l'air des montagnes un j)eu tro|) vit
pour leur tempérament délicat, ne firent pas un long
séjour à Obersteigen et ne tardèrent pas de s'en retourner
à Andlaii. Les prêtres qui les avait accompagnées profi-
tèrent de ce séjour pour s'établir commodément à Oi^er-
steigen. Ils y furent surtout animés par les sollicitations
et plus encore par les bienfaits d'un gentilhomme du pavs,
qui de retour de la Terre sainte était revenu chargé des
dépouilles des musulmans. Ce gentilhomme, dont l'histoire
n'a pas daigné nous conserver le nom, mais que je crois
être le chevalier Anselme de W'asselnheim qui est nommé
un des bienfaiteurs d'Obersteigen dans une charte de
1234; ce gentilhomme, dis-je, s'était fait détester dans
tous les environs par ses mauvaises actions : pour en
recevoir l'absolution, il fut obligé- de faire le vovage de
Jérusalem. De retour, il voulut réparer sur la ^\v\ de ses
jours le mal qu'il avait fait pendant sa vie : il crut donc
se purger devant Dieu de ses crimes, en devenant fon-
dateur et bienfaiteiu- des moines. C'était alors la seule
IngoLD, GranJiJicr, l'. ,-
194 REMARQUES
chose à lafjuelle ou reconnaissait le christianisme des
grands : selon la façon de [)enser du siè^cle on croyait
avoir aj)aisé l'Etre suprême en faisant quelfjues dona-
tions aux monastères. Il accorda donc tous les biens et
tous les revenus qu'il avait dans Obersteigen et autres
lieux à ces prêtres aumôniers qui avaient accompagné
les chanoinesses d'Andlau. Ici finit le récit du moine
anonyme de Honcourt, touchant Obersteigen.
Remarque b.
Hedwige, ou Hadewige est nommée abbesse d'An-
<llau dans les cliartes de 1221, 1227. i 230 et 1234. Elle
avait succédé dans cette dignité à Adélaïde, qui vivait
encore en i i 80. On ignore l'année de sa mort; ce Cjui est
certain, c'est que Cunégonde était déjà abbesse en i 292.
Le titre de princesse est inconnu dans les douzième
et treizième siècles. Ce fut Charles-Quint qui le premier
accorda en 1521, à l'abbesse d'Andlau le titre de prin-
cesse de l'emjoire. Cunégonde de Reinach, qui fut élue en
1495 et qui mourut en 1537, en fut décorée la première.
Remarque c.
Il est vrai qu'il est assez difficile de déterminer la
valeur du mot niansus, (jui était une certaine portion de
champ attachée à la demeure ou à la maison d'un fermier, ^
dérivant son nom de niansio. Cependant la plupart des
auteurs conviennent avec Besolde (ju'il comprenait autant
de champs (ju'en pouvait labourer un fermier avec une
seule charrue. Cependant une bulie contemj:)oraine (|ui
est celle d'Honorius III, qui occu[»a le siège de Kome
SLR STEIGEV I95
deiDuis I 2 16 jusqu'en 1227, paraît déterminer la valeur
• des trois manses dont il est [)arlé dans la donation de
Hedu'ige.
Il est dit que l'abbaye d'Ebersmunsterpossfklait dans
le village d'Onenheim cent quatre arpens de terre, (|ui
comprenait deux manses, par consécjuent l'abbesse Hed-
vvige donna au couvent de Steigen trois termes compre-
nant cent cincjuante six arpens de terre. Le mot maiisus
était appelé chez les Bourguignons uieix , chez les Nor-
mands mois et chez les Provençaux mas. Mtuisiis est
synonyme avec le mot allemand huobc^ d'où \ient que la
charte ajoute : qui viilgo dicuiitiir Kiiuigeshubcii., fermes
royales, c'est-cà-dire, franches et exemptes de tout droit.
Remarque d.
Il n'est pas étonnant que M. Schœpflin, Alsatia
illustrata, tom. 2, p. 562, ait placé l'établissement de la
règle des frères de vSteigen au milieu du treizième siècle,
d'autant plus qu'on ne lui a pas communiqué les titres
primitifs de la fondation du couvent d'Obersteigen. La
première pièce qu'il eut sur ce sujet, et qui encore ne lui
a pas été fournie j)ar la collégiale de Saverne, mais j)ar
celle tle Landau, est la bulle du pape Xicolaus I\' du
I" février 12S9 ^-'^iis la([uelle il confirme les droits des
frères d'Obersteigen : elle paraîtra incessamment im-
primée dans le second volume de X Aisacc diplomatique
de M. Schœprtin, tvom. 2, p. 41.
Remarque e.
M. Schœpflin, Alsalia illustrata, tom. 2, p. 675,
place la famille de Wasselnheim entre les anciennes
l'9.6 RE\f ARQUES
familles nobles; elle estait connue iV^s le treizième siècle^
cpmme il paraît par ce titre de i 234 et les Annales des
dominicains de Colmar (|Lii en t'ont mention à l'aniire
I 285. Cette famille s'éteignit vers le milieu du quinzième
siècle. M. Schœpflin, Alsalia illustrata^ tom. 2, \). 210^
prétend ciu'elle tira son nom, de ce qu'anciennement la
charge d'avoué impérial dans W'asseinheim était héré-
ditaire dans cette famille.
Cet Anselme de Wasselnheim paraît être le même
que Anshelme de Wasselnheim (jui avec ses frères Die-
teric, Hesson et Gotzon passa en 12S5 '-"''e transaction
avec Frédéric, duc de Lorraine. Cette pièce sera imprimée
dans Y Alsace diploiuatiquc de M. Schœpflin, tom. 2, p. 32..
Remarque f.
Ce comte de Dabo était Frédéric, comte de Linange..
Ce dernier avait hérité de ce comté de son frère Simon-
qui l'avait obtenu de son épouse Gertrude, hlle unique
et héritière d' Adelbert, dernier comte de Dabo.. X'oyez.
Schœpflin, Alsatia illustrata, tom. 2,. p. 491.
Remarque g.
Steigen, situé aujourd'hui dans le bailliage de Dabo^
contient à peine soixante familles dis[>ersées ça et là dans
trois vallées nommées : Eiigcii, Schncc, nud Wœ/lii/j^er
IhaL 11 paraît qu'il a bien déchu de son ancien état.
puisque Richer, auteur du treizième siècle, dans sa Chro-
ni(|ue de Senones, lib. 4, cap. 2 i , et l'auteur de la Chro-
nique de Metz du même temps rai)portée par d'Acherv^
Spicilcgii, tom. 2, p. 232, assurent cjue de leur temps le
SUR STEIGEV iqj
comté de Daho était fort fertile et renfermait un irrand
■ T\oml)re de i,n-ands villai^res.
Remarque h.
Il ne reste plus aujourd'hui aucun vestige ni de la
chapelle, ni du château de Durrenstein situé autrefois
dans le comté de Dabo et le diocèse de Metz, en sorte
qu'on ne sait plus où était autrefois leur place. Frédéric,
comte de Linange, qui accorda la chapelle de Durrenstein
•aux frères de- la Steig, venait nouvellement de recevoir
en fief le village de Durrenstein, avec quelques autres du
■comté de Dabo, de Bertholde de Teck, évèque de Stras-
bourg, par une transaction du mois de juin 123g, rap-
portée dans WAlsace diplomatique de M. Schœpflin. tom.
I' P- ^"^Z • « ^'os vero . . . Durrenstein et Collrenthal
cum omnibus eorum pertinentiis in feodum concessimus
eidem. »
La chapelle de Durrenstein ne tarda pas de devenir
bientôt un prieuré. Elle était encore chapelle en 1278,
■elle ne l'était j)lus en 12S9 comme il paraît i)ar la bulle
de pape Xicolas I\', du f^"- février i 289, dont nous avons
parlé plus haut. Il y confirme la fondation du prieuré des
frères de la Steig établi à Dirrinstein dans le diocèse de
Metz avec tous les revenus qu'il possédait dans Waleseyt
(Walscheid), Eymdal lEngenthan, Elbiswilre (Albeswilr),
Dumirstal et Hermotzheim, tous endroits situés dans le
•comté de Dabo. Le prieuré de Durrenstein ne sul)sistait
plus au quinzième siècle, n'en étant fait aucune mention
«dans la bulle de sécularisation de Tannée 1482,
198 REMARQUES
Remarque i.
Il ne faut pas oublier ici la bulle de pape Nicolas I\',
qui se trouve dans les archives de la collégiale de Landau,
et qui sera imprimée dans W-l/sace diplomatique de M.
Schœpflin, tom. 2, p. 41. Elle est datei'e du 1" février
1289, ^t Nicolas l'adresse à ses fils l>ien-aimés le f)rieur
du monastère Sainte-Marie de Steigen et aux frères qui
y ont embrassé la vie religieuse. Il les y prend sous sa
protection et sous celle de S. -Pierre, et il leur y ordonne
d'observer toujours inviolablement leur règle canonique.
Il y confirme les biens et les [)Ossessions (dont il fait
l'énumération) du monastère de Steigen, aussi bien que
des prieurés qui en dépendent : savoir Lahr dans le dio-
cèse de Strasbourg, Landau, dans celui de Spire et Dirrin-
stein dans celui de Metz.
V'oyezsur le monastère de Lahr les chartes de i 259,
1267, 1275, 1289, 1394, 1482.
Remarque I.
Jean I, évèque de Strasbourg, parvint à ce siège au
commencement de l'année i 267 par la nomination cki
pape Clément \\ Car C[uatre concurrents se disputant
l'évèché de Strasbourg après la mort de Frédéric de
Lichtenberg, l'empereur Albert envoya à Clément, Jean
évèque d'Eichstett son chancelier et Philip[)e de Rath-
samhausen, abbé de Pairis, jDOur le prier de décider ce-
procès en faxeur de son cousin [ean d'Ochsenstein Tun
des prétendants. Le souverain pontife dans la crainte
d'altérer la paix cki chapitre, s'il donnait la [)référenceà ww
des c[uatre cjui avaient été choisi:, nomma l'ambassadeur
kii-mèm.e Jean, évèque d'Eichstett, [)our remplir le siège
Sl'R STEIGEN' IQÇ
de vStrasbourg, choix (|ui fut aj)prou\-f'' par rempercur.
Jean I inoiinit la nuit du 6 au 7 novembre 1326 et fut
enterré dans Thùpital de Molsheim, ((u'il a\-ait fondo.
Remarque m.
Ce synode, où assistèrent en personnes ou par leurs
députés dix abbés, sept abbesses, deux supérieures de
religieuses, quatre [)révùts de collégiales et cinc| prévôts
réguliers, se tint non en 1263, rnais en 1264, le mardi
après la S. -Martin, c'est-à-dire le 13 novembre, comme
il paraît j)ar le traité qui s'y fit rap[)orté par W'encker,
de Usburg., j). 26. Parce traité tous ceux qui assistèrent
à ce synode ratifièrent le traité d'accord fait ce 21 avril
1263 entre la ville de Strasbourg et son évèque Henri
de Géroldseck ■ ils promirent en même temps qu'ils ne
répéteraient jamais rien pour tous les torts (|u'ils avaient
soufferts dans la guerre de la \'ille avec l'évèque Gauthier
de Géroldseck.
Remarque n.
Henri 1\' de Géroldseck, issu de la famille ancienne
d'Alsace de ce nom, connu sous le nom de Gros-Gérolds-
eck, fut élu évéque de Strasbourg le i i n">ars i 263 après
la mort de son cousin Gauthier de Hohen-Géroldseck. Il
mourut le 12 février 1273 et fut enterré dans la cathé-
drale de Strasbourg.
'ô'
Remarque o.
Le prieuré des frères de Steigen établi à Landau
dans le diocèse fie Spire fut fondé en 1275 i)ar Fmich.
comte de Linange. Ce seigneur, par une charte datée du
200 . RKMAkQrF.S
9 février 1276, qui se trouve dans les archives de la
collégiale de Landau et (jui j)araîtra dans VA/sac-e diplo-
motiqiic de M. Schœj)Hin, tome 2, \). i f , fit venir des
frères d'Obersteigen et leur bcàtit un monastire cà Landau.
11 leur accorda un emplacement dans cette ville pour y
élever leur église et leur couvent ; il leur assigna tout
. l'allodial et les appartenances d'une ferme (|u'il avait à
Enigisheim, qui est non Hnsisheim, mais Insheim près
de Landau, avec trois foudres de \-'m à prendre chaque
année dans le ban du village de Weyer. Il ajoute qu'ils
feraient l'office divin dans l'église qu'ils bcàtiraient à
-Landau, qu'Us seraient soumis [)our le spirituel à la
volonté et à la visite du prieur de couveut j)rimitif. Fré-
déric, évècjue de Si)ire, neveu du comte Hmich, aprouva
et confirma le lendemain, i o février, la fondation des frères
de Steigen à Landau par un di()lùme qui paraîtra dans
la même Diploiiialiquc. tome 2, p. 12. lis les prend en
outre sous sa j^rotection. leur permet d'enterrer dans leur
église (luiconcjue le leur demanderait, et leur accorde le
pouvoir de |)rècher et de confesser dans son diocèse.
Tout cela fut confirmé le même jour })ar Jean, curé de
l'église [)aroissiale de Queicheim et par rem])ereur Ro-
doljjhe I. Leurs chartes se trouveront à la même page.
Les nouveaux frères de Landau s'adressèrent quelques
temps après au pa[ie Honorius I\' et ce souverain Pon-
tife confirma leur fondation et leurs revenus par une
bulle, datée du 28 mars 12S5, q^'^ i>araîtra dans X Alsace
diplo)mitiquCy p. 3 i . Ils furent aussi comblés de grâces
par l'empereur Adolphe, ([ui leur accorda le 16 février
1294 les revenus et la possession de l'église jxaroissiale
de Queicheim c|ui était la mère-église de Landau, comme
on i)eut le voir dans la même Diplonialiquc. p. 60.
SUR STEIGEN' 201
Cette donation fit f|Lie les frères de Landau allèrent
s'établir dans le village de Q)iieicheim, mais étant retour-
nés de nouveau en i 34g à Landau, ils turent sécularisés
en 1483 avec ceux de Saverne {.)ar le page Sixte I\'. La
collégiale de Landau, dédiée a la Sainte Vierge, est com-
posée aujourd'hui d'un doyen et de trois chanoines dont
. l'un est curé. L'union de la cure avec la collégiale fut
approuvée en 1517 par le pape Léon X.
Remarque p.
Le prieuré de Lahr, situé dans l'Ortenau et le diocèse
de Strasbourg, fut fondé en 1259 par Gauthier, seigneur
de Hohen-Géroldseck, du consenteinent de ses trois fils,
Gauthier, grand [)révùt de la cathédrale de Strasbourg,
Herman et Henri. L'acte de fondation dressé le 30 no-
vembre I 259, ra()porté par M. Schoe[)flin dans son A/sace
diplomatique, tome i, p. 42 S, porte que le prieuré de
Lahr fut fondé dans le terrain même des seigneurs de
Géroldseck du conseil du prieur d'Obersteigen pour
quatre religieux et deux domestiques, qui y auraient
soin de l'hùjjital institué pour douze pau\Tes. Le couvent
de Lahr fut en 1482 sécularisé et converti en collégiale
composée d'un doyen, de cinq chanoines et de quatre
vicaires. Cette collégiale devint ensuite une des plus belles
et des plus célèbres de l'Allemagne, au rapport de Pierre,
dans sa Sucvui ccc/esiastica, [). 492, qui ajoute que le
chapitre de Lahr s'éteignit dans les temps du luthéra-
nisme; carie comte de Nassau, avant encrare la ville de
Lahr à Frédéric, margrave de Bade-Dourlach, celui-ci y
introduisit le luthéranisme, y abolit la religion catholicjue,
-et se saisit des revenus de la collégiale de Lahr dont il
chassa les chanoines.
202 REMARQUES
Remarque q.
J'ai cherché en vain dans la Siicvia eccUsiastica le
monastère ou la collégiale de Mous fracrorjuji, Errbcii-
berg. je n'en ai rien pu découvrir. Tout ce qu'on en sait,
c'est qu'il était situé en Souabe, dans le diocèse de Con-
stance, et qu'il fut sécularisé en 14S2.
Remarque r.
A ces trois colonies du prieuré d'Obersteigen, il
faut ajouter le prieur de 1 )iirrenstein, sur lequel vovez la
remarque h, et le monastère de Dachstein, dont il est
aussi parlé dans W'impheling, De cpiscopis Argeiitineii-
sibiis, p. Sg et 95, et dans Guilliman, in Catalogo epis-
coporiim Argciiiiiiciisiuni, p. 39 \. Jean de Lichtenberg,
évèque de Strasbourg, avait fondé en 1356 à Oachsteiii
un couvent de chanoines réguliers de S. -Augustin; mais
l'irrégularité de leur conduite engagea un de ses succes-
seurs, Lambert de Burne, ciui occupa le siège de Stras-
bourg depuis 1371 jusqu'en 1375, à chasser ces moines
et à y placer d'autres plus réguliers ; il y mit à leur jilace
des frères du grand prieuré d'Obersteigen, (|ui y édifièrent
longtemps les fidèles, jus(|u"à l'extinction du monastère de
Dachstein, arrivée avant l'anniie 1482, n'en étant pas fait
mention dans l'acte de sécularisation.
Remarque s.
L'acte de la fondation du prieuré des frères de la
Steig établi en i 275 à Landau porte arcani pro clauslro
et hospilali cl coruiii ojjiciiiis cutnpLlcjiUr apUvii. L'acte
SUR STEIGEN' 203
de fondation du j)rieiir('! de Lahr fait aussi voir fjLrune
des fonctions des fr.'res de la Steii/en était d'avoir sr)i[i
des pauvres logés dans leur hôpital, soit par eux, soit par
des personnes constituées exprès pour cet emploi.
Pétri Schotti lucubraciunculae, fol. 26 et seq.
' Remarque t.
Frédéric, grand prévôt de la cathédrale de Stras-
bourg, issu de l'illustre maison d'Alsace des Lichtenberg^
fut élu le I 4 septembre 1299 évèqne de Strasbourg à la
place de son frère Conrad. Il mourut la nuit du 20 au
21 décembre 1306 et il fut enterré dans la cathédrale de
Strasbourg.
^'
Remarque u.
L'acte de translation des frères d'Obersteieen à Sa-
verne faite le i avril 1303 sera rapporté dans W4/siice
diplornaiuiue de M. Schœpflin, tome 2, p. 79.
Remarque x.
Les deux couvents d'Obersteigen et de Saverne sont
expressément et séparément nommés dans une i)ièce
allemande cjui se trouve dans les archix-es de la \-ille de
Strasbourg, num. 75, et qui sera imprimée dans WAlsace
diplomatique de M. Schœ|)rtin, tome 2, p. 189 -^ Zu dcr
obern Stcigcii, dcr Stcigeii zu Zabcru. > Cette pièce est
un acte de l'empereur Charles I\', dat(i du 3 janvier
1348, par leijuel ce [^jrince exenijjte plusieurs monastères
de l'évèché de Strasbourg des j)reiiiières prières, c'est-à-
dire d'un droit semblable à celui qu'on a{)])elle en France.
204 REMARQUES
de joyeux a\-ènemeiit, qui est de présenter à un bénéfice
de chaque cullateur à ravv^nement d'un empereur à la
couronne.
Remarque y.
Ces religieuses augustines embrassèrent ensuite la
règle de S. -Dominique, à la persuasion sans doute de
leurs directeurs qui étaient de cet ordre. Ces Dominicaines
restèrent à Obersteigen jusqu'en i 508 que Guillaume de
Honstein, évèque de-Strasbourg, ayant accordé leur cou-
vent aux chanoines réguliers d'Ittenx-iller, les religieuses
allèrent s'établir clans l'abbaye de Gnadenthal, située
clans le margra\'iat de Bade.
Remarque z.
Guillaume II de Dietsch fut nommé à l'évèché de
Strasbourg par le pape Boniface IX, Frédéric de Blancken-
heim ayant été postulé pour l'évèché d'Utrecht. Guillaume,
qui était issu de la famille des comtes de Dietsch, maison
de \'étéravie, prit l'évèché le i 4 décembre i 394. Il occupa
le siège épiscopal l'esjjace de (juarante-cjuatre ans, et après
un gouvernement rempli de troubles il mourut subitement
dans son château de Sa\-erne le 4 octobre 1439, ^^ '^ ^'"-'t
enterré dans l'église de rhù[)ital de Molsheim.
Remarque aa.
Albert de Ba\'ière fut un évèque assez favorable
aux sécularisations. Outre celle des frères de la Steigen
opérée dans cin([ couvents, Ton en compte deux autres'
faites dans son diocèse [)ar son entremise • celle de l'abbaye
SUR STEfC;EX
(le Seltz en 1481 et celle de l'aljhaye de Xeuvillers en
1497. L'aliljr' Tritlîèine, tétnuiii de ces sécularisations qui
de son temps se firent en Alsace et en Souabe, ne les
regarda pas d'un œil si favorable fjue les Souverains Pon-
tifes ; il les deîsapprouva fortement et il dit qu'elles n'opé-
rèrent rien autre sur des moines relâchés que d'en faire
Ae mauvais chanoines : Kic/i siud ex moiiaclùs malis
caîionici pejores.
Remarque bb.
Après la mort de Robert de Bavière, évèque de
Strasbourg, le chapitre de cette ville lui donna pour
successeur, le i 5 novembre 1478, Albert, duc de Bavière,
comte palatin du Rhin, fils d'Othon, comte palatin de
Mosbach et de Jeanne de Ba\ière. Il mourut à Saverne
le 20 août 1506 et fut enterré dans la chapelle de l'église
collégiale de Saverne, (ju'il avait fait bâtir lui-même. On
y voit encore aujourd'hui son éjiitaphe.
Autres observations.
Dans r Alsace diplomatique^ tome 2, num. 1400,.
l'on trouve la lettre d'Albert de Bavière, évèque de Stras-
bourg, datée du S février 1482, et adressf'e aux prieurs
et trois couvents de Saverne, de Lahr et d'Obersteigen,
par laquelle il consent \ leur sécularisation qu'ils doivent
obtenir du pape.
Num. 1401, p. 417, se trouve la bulle de séculari-
sation du pape Sixte \W datée du 17 juin 14S2.
Les religieux de ces difterents monastères furent tous
appelés frères de la Steig, du nom du couvent primitif,
2o6 REMAR^LES
comme les Bernardins se nomment l'ordre des Citeaux,
du nom du chef d'ordre.
Remarque ce.
Guillaume III, le successeur d'Albert de Bavière,
était fils d'Ernest, comte de Hohenstein, et de Marguerite
de Gère : il fut élu évètjue de Strasbourg le g octobre
1506. 11 mourut à Saverne le 24 juin 1541 après un
glorieux épiscopat de 34 ans. On voit son tombeau dans
l'église collégiale de cette ville, à la droite du maître-
autel. Malgré le zèle de l'évèque Guillaume, il ne pût
empêcher la \'ille de Strasbourg et une bonne partie de
son diocèse d'adopter les erreurs de Luther qui commen-
cèrent à se répandre sous son pontificat.
La ville de Saverne ne fut jamais infectée de la
nouvelle doctrine de Lutter, si ce n'est en 1535 dans la
guerre des Rustauds, où plusieurs paysans d'Alsace s'étant
fortifiés dans Saverne firent embrasser le luthéranisme à
plusieurs de ces habitants. C'est ce que nous apprend
Laurent Pilladius, chanoine de S.-Dié, dans le troisième
livre de son poème é{iiqiie nommé Rnsficiados, imprimé
à Metz en 15 48 et mis cà la tète de la Bibliollieque lor-
raine de Dom Calmet. 11 ne sera pas inutile de rapporter
ici ses vers, d'autant plus qu'ils font connaître en quel
état était alors Saverne :
In viridi florens constructa Sabernia \-alle
Quam prisci ternas olim dixere Tabernas,
Adjacet Alsatio descensu proxima monti,
Argentorati turrim fju.ne resjiicit altam,
Fortibus aucta \-ivis, fossa muroque su[:)erba,
Hostis bellegeri (|u:e spernit telo [jotenter
SUR STEIGEN" 2O7
Viticomi Bacchi et Cereris fcecunda lahore.
Ejus et in média scaturit fons utilis iirbe.
Ante fuit quamvi ficlei hœc fulc,fore décora,
Inficitur Stygio detnens tamen illa furore,
Alsatiae partim qiio Pliito inflixerat iirbes.
Remarque dd.
Outre ce don que l'évèque Albert fit aux religieux
de Steigen sécularisés, il fit l)àtir à côté de la nouvelle
collégiale une chai)elle, qui est aujourd'hui celle du Saint-
Rosaire, et où il choisit sa sépulture. W'impheling, De
Episcopis ArgeiitiiicJisibus^ p. i i 5, et après lui Guilliman,
de iisdein episcopis^ p. 431, rapportent c|ne ré\è(jue Al-
bert fonda dans cette chapelle une messe perpétuelle et
journalière, et qu'il y assigna des revenus suffants pour
y faire dire quatre-x'ingt messes le jour de son anni-
versaire.
Dans cette chapelle (.lu Saint-Rosaire furent enterrés
Albert de Bavière, évèque (ie Strasbourg, mort le 20
août 1506; François, comte de Honstein, chanoine de
la cathédrale. de Strasbourg, more le 4 novembre 15 13;
Erasme de Limbourg, évéque de Strasbourg, mort le 27
novembre 15^8; Jean de Manderscheidt-Blanckenheim,
évèque de Strasbourg, mort le 2 mai 1592 ; Armand de
Kohan, cardinal de Soubise, évèciue de Strasbourg, mort
le 28 juin I 756, et Armand Jules, prince de Rohan-Gué-
mené, archevèf]ue de Reims et grand prévôt de la cathé-
drale de Strasbourg, mort le 28 août 1 762. On y trouve
les épitaphes de tous ces j^rélats, si vous en exceptez le
dernier.
208
REM A ROLES
Dans le chœur de la collégiale se voient lesépitaphes
de Jérôme deBarby-Mulling, grand doyen de la cathédrale
de Strasbourg et custos de la collégiale de Saverne, mort
en 1521 ; de Robert de Bavière, évèque de Strasbourg,
mort le 17 octobre 1478; de Guillaume de Honstein,
évè(jue de Strasbourg, mort le 27 juin r 5_i.r , et d'Hléonore
"Eugénie de Béthisy, princesse de Montauban, morte le
29 août 1757.
Remarque ee.
Léopold L, fils de Charles, archiduc d'Autriche et
Marie de Bavière, devint évèque de Strasbourg en 1616,
par la cession que lui en fit quelque tem[js a\-ant sa mort
Charles, cardinal du Lorraine. Léopold quitta en 1625
l'évèché de Strasbourg qu'il céda à son neveu Léopold II,
fils de l'empereur Ferdinand II. Et comme Léopold I
n'était pas dans les ordres sacrés, il se maria à Florence
le 19 avril 1525 à Claudinette. fille de Ferdinand de
Médicis.
Remarque ff.
L'église paroissiale de Sainte-Marguerite était située
dans la citadelle sur une hauteur dehors la porte de Phals-
bourg. On cessa de faire l'office divin dans cette église
en I 714 et la plupart des pierres furent employés à re-
bâtir l'hôpital.
Remarque gg.
La collégiale de Saverne eut beaucoup à souffrir
en 1525 de la guerre des Rustauds, en 1569 de l'armée
du duc d'Aumale; en 1622 de celle du comte de Mans-
SUR STEIGEN 20Q
fekl, en 1632 des troupes françaises, en 1674 de l'armée
du maréchal deTurenne, enfin nouvellement en 1744 de
l'armée des Autrichiens et des Pandoures qui pillèrent Sa-
verne le 31 juillet, et (jui la quittèrent le 15 août suivant.
Remarque pp.
Outre ce premier prévôt j'ai encore trouvé cinq
autres qui vivaient au 16^ siècle; ce sont:
1. Jean Brucker qui fonda une prébende et qui
mourut en 1520.
2. Jacques Helwig son successeur dans la prévôté,
mourut à Strasbourg. L'on trouve les noms de ces deux
prévôts dans une inscription placée dans le chœur de la
collégiale de Saverne du côté gauche :
« Memoria honorabilis domini johannis Brucker
« canonici et praepositi, uniiis hic praebendae fundatoris^
< qui obiit anno 1520. Memoria honorabilis domini
« Jacobi Helwig canonici et praepositi ejus successoris qui
« obiit Argentinae. »
3. Sébastien de Wurmser, chanoine de S.-Thomas
de Strasbourg, devint prévôt de Saverne vers l'an 1524.
Il en est fait mention sous cette qualité dans les généa-
logies de Bucelin, et dans le livre salique de S.-Thomas.
4. Michel Hamer, j^révôt de Saverne, mourut le
I septembre 1557.
5. Chrétien Latomus son successeur décéda le 25.
février 1566. Leurs épitaphes se trouvent dans la nef du
côté gauche, près du banc de Messieurs les Conseillers..
« Anno 1557 (^\en ersten Tag Herbsmonats starb-
Herr Michel Hamer, probst in Zabern. »
« Anno 1566 den 25 Hornungs starb Herr Christ-
mann Latomus, auch propst, den Cote gnadd. >
Ingold, Gramiitiier, V. \\
3IO REMARQUES SUR STEIGEX
Remarques
sur le Mons fragorum tirées de Hottinger, Spec. tigur., p. 320;
Hottinger, Helvet. Kirchengesch., parte 2, p. 60 et 178; Leu, Allge-
meines helvetisches Lexicon, tome 3, p. 12.
Le Beerenberg est une petite montagne auprès de
Wulfflingen dans la seigneurie de ce nom, entre Wulff-
lingen et Pfungen, située dans le district de la ville de
Zurich, qui fut appelée le mont des fraises, Mons frago-
rum^ à cause du grand nombre de fraises qui y croissent.
Quelques solitaires vinrent s'établir sur cette montagne
au 1 3""^ siècle. Ils y élevèrent peu à peu, de l'argent qu'ils
retirèrent des aumônes, une habitation et une chapelle, et
ils y vécurent sous le tiers-ordre de S. François. Leur
premier supérieur, nommé Henri, né à Linz en Autriche,
passait non seulement pour un homme savant, mais encore
pour un homme à révélations, et même l'on dit qu'il opéra
des miracles à sa mort arrivée en 1 330. Albert et Léopold,
archiducs d'Autriche, firent aussi dans cet endroit des fon-
dations ; on y bâtit même un couvent au 1 4* siècle, où
les Frères de la Steig s'établirent du consentement de
l'évèque de Constance, et leur nouvelle église fut con-
sacrée en 1360 par Henri, évêque de Constance.
Mais dès l'an 1 364, selon quelques documents qui
nous restent, la plupart des revenus des Augustins de
Beerenberg étaient aliénés, ce qui engagea le magistrat
de Zurich à le rétablir et à le doter de nouveau. Il devint
ensuite une collégiale, qui prit fin dans les temps de la
réformation. Elle fut détruite en 1527 et ses biens furent
vendus au profit de Zurich.
:éléments du blason
ADAPTÉS A
L'ARM ORI AL D'ALSACE
ELEMENTS DU BLASON
ADAPTÉS A L'ARMORIAL ALSACIEN.
D. Qu'est-ce que le blason?
R. C'est l'art qui apprend à expliquer en termes
•propres toutes sortes d'armoiries.
D. Qu'entendez-v'ous par armoiries?
R. J'entends ces signes ou marques d'honneur et
■da noblesse, composés de figures et de couleurs fixes
-et déterminées qui sont représentés dans des écussons,
'<dans des bannières ou sur des cottes d'armes, qui servent
à marquer la noblesse et à distinguer les familles qui ont
droit de les porter.
D. D'où vient le mot d'armoiries?
R. Ce mot d'armoiries ou armes vient d'armure,
parce qu'on peignait autrefois sur lesécus, sur les casques,
les boucliers et les cottes d'armes des chevaliers les marques
qu'ils avaient prises pour se distinguer les uns des autres
k la guerre, ou pour plaire à leurs dames dans les tournois.
L
ORIGINE DU BLASON.
D. D'où est-ce que, les armoiries ont tiré leur
-origine?
«14 ''A ORIGINE DU BLASO.V
^. Le célèbre Père Menestrier, Jésuite, prétend'
qu'elles ont proprement commencé dans les tournois, qui
étaient des exercices et des divertissements de guerre et
de galanterie que faisaient les anciens chevaliers pour
montrer leur adresse et leur bravoure.
D. D'où vient le blason?
J?. Le blason est moins ancien que les armoiries;-
car quoiqu'on eût des armoiries dès l'onzième ou dou-
zième siècle, il est certain qu'on n'y apportait pas tant
de régularité que l'on a fait dans la suite. On a donc fait
des règles ; et le corps de ces règles compose un art qu'on
appelle le blason. Si c'est aux Allemands qu'est due la
gloire d'avoir les premiers introduit dans le monde l'usager
des armoiries, c'est aux Français qu'on est redevable
d'en avoir fait un art, et d'avoir les premiers dressé les
lois héraldiques.
Z). Que signifie le mot de blason?
i?. Il signifie une chose proclamée à son de trompe,
et vient de l'allemand blaseti, qui signifie sonner de la-
trompe, parce qu'aux tournois ceux qui s'y allaient pré-
senter portaient une trompe pour appeler les gardes du
pas et pour leur présenter leurs armoiries pour marque
de leur noblesse.
D. Quelle analogie trouvez-vous entre les tournois-
et les armoiries?
R. I. L'usage de joindre l'écu et le casque pour
composer des armoiries complètes, et celui de représenter
les écussons penchés, ou couchés, comme on le voit dans
les anciens tableaux et sur les tombes, est venu des
tournois, où les chevaliers rangeaient leurs écus et leurs
casques, afin (jue les dames pussent les aller voir.
ORIGINE DU BLASOM 215
2. Les six émaux des armoiries, savoir l'or, l'argent,
l'azur, le gueules, le sinople et le sable sont les couleurs
jaune, blanche, bleue, rouge, verte et noire dont les
chevaliers s'habillaient aux tournois. On les nommait
émaux, parce qu'on les émaillait sur les armes; ainsi la
. plaque que portaient les hérauts d'armes et les poursui-
vants avec les armes du prince dont ils étaient les hérauts,
se nommait émail, et nous disons les émaux du blason
ou des armoiries.
3. La célèbre règle du blason qu'il ne faut point
mettre métal sur métal, ni couleur sur couleur, vient encore
des tournois, où il fallait porter la cuirasse dorée ou ar-
gentée sur des habits de couleur, ou de légers habits de
couleur sur la cuirasse.
4. Les fourrures, qu'en blason on nommait pannes
parce qu'elles étaient attachées aux étoftes des habits et
cottes d'armes, assutœ paunis, tirent encore leur origine
des tournois. Ces fourrures sont l'hermine blanche et
noire, et les petits gris nommé vairs, du nom de cet
animal appelé en latin variiis.
5. Le soleil, les étoiles, les lions, les aigles et autres
pièces qui se voient dans les armoiries, représentent ce
que les chevaliers prenaient pour leurs devises, se faisant
appeler les chevaliers du soleil, du lion, de l'aigle, etc.
6. Les bandes et les faces sont les écharpes que les
dames leur donnaient.
7. Les paux, les chevrons etc sont des morceaux
des lices et des barri!^res.
8. La plupart des devises des blasons sont devises
d'amour et de défi, telles qu'on les portait aux tournois.
9. Les cimiers qu'on met sur les casques sont des
ornements de tournois.
2l6 ORIGINE DU BLASOV
10. Les lambrequins qui enveloppent les armoiries
sont des rubans et des livrées que les dames prenaient
soin d'ajuster, ou d'ackemer, comme on parlait alors.
1 1 . Les tenants et les supports des armoiries viennent
des pages qui portaient les écus des chevaliers et des valets
• qui gardaient les pas et les écus, et qu'on habillait d'or-
dinaire en lions, en licornes, en sauv^ages velus, couverts
de mousse, etc. . . .
12. L'usage des manteaux et des pavillons qu'on
"met à l'entour des armoiries ont pris leur origine, de ce
qu'aux tournois on mettait les écus sur de riches étoffes,
et sous les tentes de chevaliers.
13. Une pièce posée sur une autre, qu'on nomme
brochant sur le tout, tire aussi son origine des tournois,
parce qu'on faisait des ouvrages de broderie sur les cottes
d'armes. Ces ouvrages se faisaient avec des broches,
comme on tricote les bas de soie et de laine, et cela se
nommait brocher.
D. Quelles autres causes ont donné origine à la
diversité des armoiries?
R. Les armoiries, qui ont pris naissance dans les
tournois, se sont perfectionnées par des choses plus écla-
tantes et plus utiles à la patrie. On y employa des figures
qui représentaient les noms des familles, les événements
mémorables, les actions illustres, les dignités, les charges,
les droits honorifiques, les terres, les seigneuries, les croi-
sades, les concessions, etc., ainsi:
I. Les croix, qui se voient dans tant d'armoiries
marquent que l'on s'est croisé contre les infidèles. C'est
sans doute à une pareille origine que les familles d'Andlau
et de Berckheim doivent leurs armoiries.
ORIGINE DU BLASON 217
2. Les merlettes sicrnifient les vovacres d'outremer
•de ces chevaliers qui allaient parcourir divers pays. Elles
en sont le symbole, parce (jue les merlettes sont des
oiseaux de passage, qui changent de pays comme les
hirondelles, et qui vont sur mer et sur terre. On les
^ représente sans bec et sans pieds, soit pour marquer les
blessures reçues dans ces voyages, soit parce qu'on les
représentait d'ordinaire sur des étoffes rayées ou burelées,
•dont les galons ou bourrelets couvraient les extrémités de
ces oiseaux; telle peut être l'origine des armoiries de la
.famille de Waldner.
3. Les lions, armoiries des Bernhold, Berstett, Fer-
rette, Reinach, Lutzelbourg, Oberkirch et Wangen, signi-
fient très souvent les voyages faits en Afrique.
4. Les croissants désignent encore les voyages d'ou-
tremer, ou les expéditions contre les Turcs; c'est à ces
•dernières que les Wurmser doivent les deux croissants.
5. Les paux sont souvent employées dans les armoi-
ries pour montrer qu'on a droit de justice, parce que les
paux et les poteaux sont de marques de juridiction.
6. Les billettes sont des marques de franchise et
-d'exemption de certains droits. On les mettaient autrefois
aux bornes des terres.
7. Les oiseaux de leurre, les anneaux, les sols d'or,
dont a fait depuis des bezans et des tourteaux, sont sou-
vent des marques des reconnaissances dues aux seigneurs
de fief.
8. Les offices et les dignités ont introduit dans le
blason certaines figures [)ropres de ces dignités : les cou-
ronnes et d'autres semblables marques d'honneur.
9. L'inclination à la chasse, ou à la musique, ont
fait prendre des instruments de Tune ou de l'autre.
2l8 DES DIVERSES ARMOIRIES
10. C'est des vêtements qu'on a tiré toutes les-
figures que nous nommons liéraldiques : le parti, le coupé,,
l'écartelé et d'autres figures semblables, car il y a cinq ou
six siècles que l'on s'habillait de ces sortes d'habits mi-
partis, comme sont encore les robes des sergents de ville
dp Strasbourg; d'habits pallés comme ceux des trompettes
et des tambours de plusieurs régiments; d'habits lozangés»
échiquetés et burelés, comme sont les étoffes rayées, etc.
1 1. Les armoiries des plus illustres et des plus an-
ciennes maisons sont parlantes, c'est-à-dire qu'elles sont
tirées du nom de ces familles. Ainsi une montagne est
dans les armoiries de la maison de Landsberg; un bouc
en celles des familles de Bock et Bœcklin, un ours dans-
celles de Bârenfels, etc. . . . Berg signifiant en français-
montagne, bock un bouc, etc.
12. Les armoiries des villes se tirent {)our l'ordi-
naire de l'assiette des lieux où elles sont, ou bien de
quelque singularité du [)ays. Ainsi Altkirch a une église,
à cause de son église qui passe pour fort ancienne; Bel-
fort un château à cause de son vieux château ; Colmar
une massue armée de bouts pointus, à cause que cette
ville se servit d'une pareille arme dans la guerre appelée
Schlegler-Kricg ; Munster porte dans les armoiries la
face de son monastère; Rouffach porte une Sainte Vierge,
à cause de la donation qu'en fit Dagobertll, roi d'Austra-
sie, à l'église de Strasbourg dédiée à la Sainte Vierge, etc.
II.
DES DIVERSES ARMOLRIES.
D. Combien compte-t-on de sortes d'armoiries?
R. On en compte d'ordinaire neuf sortes : armoiries
de famille, de domaine, d'alliance, de communauté, de
DES DIVERSES ARMOIRIES 219-
concession^ de dignité, de patronage, de succession et fie
prétention.
Armoiries de domaine sont celles que les souverains
et les princes portent toujours de même, parce qu'elles
sont annexées aux terres et aux royaumes qu'ils possèdent,
comme les évèques de Strasbourg portent du Landgraviat
de la Basse-Alsace, que Tévèque Jean de Lichtenberg
acquit à cette église. Ajoutez aux armoiries de domaine
celles de substitution pour les terres que l'on a par héri-
tage à condition d'en porter les noms et les armes.
Armoiries d alliance sont celles que les familles
prennent et ajoutent à celles qu'on a déjà, afin de con-
naître les alliances qui se font par les mariages. Ainsi
les comtes de la Roche portent les armoiries des anciens
comtes de Lucelstein, ou de la Petite-Pierre, dont ils ont
hérité par alliance.
Armoiries de concession sont celles que les souverains
donnent en tout ou en parties à leurs sujets, ou à d'autres
personnes, et qu'ils prennent de leurs pièces, pour les
ajouter à celles de la personne qu'ils en veulent honorer
en récompense de quelque service signalé.
Armoiries de dignité sont celles qui sont attachées
à certaines dignités ecclésiasticiues. militaires ou civiles-
Ce sont pour l'ordinaire des ornements extérieurs qu'on
ajoute aux armes de la famille.
Armoiries de patronage sont celles des patrons pour
les terres et les juridictions qu'ils possèdent. On les ajoute
aux siennes, comme font les ecclésiastiques et les goux'er-
neurs des provinces. 11 y a des villes qui portent les ar-
moiries de leurs souverains. Wissembourg met en chef
les armoiries de France, Rouft'ach porte en pointe Técu
de l'évèché de Strasbourg.
2 20 DES DIVERSES ARMOIRIES
Armoiries de sticc.essiou so.nt celles que les héritiers
ou les légataires prennent pour des causes testamentaires
avec les fiefs de leurs prédécesseurs.
Armoiries de prétention sont celles des domaines
et des juridictions sur lequel un seigneur a droit, et
x^u'il ajoute aux siennes, quoiqu'il n'en soit pas pourtant
-actuellement le maître, parce qu'elles sont en la puissance
-d'un prince étranger.
D. Qu'entendez-vous par armoiries de famille?
J^. Ce sont celles qui distinguent une maison d'une
autre. On en met de huit sortes:
1 . Parlantes, parce qu'elles ont du rapport avec le
nom de la personne qui les porte. Ainsi les Rappenkopff
portaient une tète de corbeau ; les F'alckenstein, des fau-
cons; les Hornberg, des montagnes surmontées de cors
de chasse; les Brandscheid, un tison; les Schôrnpen, un
scorpion; les Hirtzbach, un cerf; les Mœrschwein, un porc-
épic; les Moler, une roue de moulin ; les Rosheim, des roses;
les Schwerd, une épée ; les Steinfurt, des rochers; les Esel,
un àne; les Greiffenstein, un griffon; les Steurnagel, des
clous, etc. Toutes ces familles d'Alsace sont aujourd'hui
éteintes.
2. Arbitraires, qui sont prises du caprice de quel-
ques gens qui ayant fait fortune se les attribuent sans les
avoir méritées. Elles ne sont ni marques d'honneur, ni
<de vertus. M. Ménage dit là-dessus assez agréablement
que les armoiries des nouvelles maisons sont pour la
plus grande partie les enseignes de leurs anciennes bou-
tiques.
3. Vraies et légitimes, qui sont composées selon
les lois de l'art héraldiciue, et suivant l'usage de la nation.
DES DIVERSES ARMOIRIES 22 1
4. Jaillisses et irrégulieres, qui sont contre les lois
héraldiques. Il en faut excepter les enquérantes ^ ou à
acquérir, qu'on nomme ainsi, parce qu'elles sont contre
les règles et qu'elles donnent occasion de demander et
de s'enquérir pourquoi elles sont ainsi, ce (|ui est souvent
pour quelque action très recommandable. Elles ne sont
donc pas fausses, quoiqu'elles aient couleur sur couleur»
ou métal sur métal.
5. Pures et pleines^ qui n'ont aucune pièce de
blason que celles qu'elles doivent avoir. Les aînés des
plus considérables noblesses de France portent les armes
pures et pleines. Les cadets les brisent de quelque pièce
de blason.
6. Brisées sont celles où il y a quelque changement
par addition, diminution, ou altération de quelque pièce
pour distinction des branches d'une famille.
7. Chargées sont celles où l'on a ajouté quelques
pièces pjour distinction, à cause de quelques belles actions.
8. Diffamées ou déchargées, sont celles dont on a
retranché quelque pièce ou partie, pour punition de celui
qui les porte.
D. Quelles sont les armoiries de commtinauté ?
R. Ce sont celles des républiques, provinces, villes»
églises, académies, chapitres, ordres religieux, corps de
métiers en certaines villes, etc. EUes ne sont pas des
marques de noblesse comme celles des familles, mais
seulement des marques de distinction, qui servent à les
faire connaître; et ce n'est qu'improprement qu'on leur
donne le nom d'armoiries, qui ne leur convient pas,
puisque ces communautés ne font pas profession des
armes.
J2a DES DIVERSES ARMOIRIES
Les églises portent la [)lupart pour armoiries les
•images de leurs saints titulaires, ou les hiéroglyphiques
de ces saints. Un très grand nombre d'églises, dédiées à
S. Pierre et à S. Paul joignent une épée; les chapitres et
les églises qui ont la Sainte Vierge pour patronne, portent
la figure de Notre Dame. Les villes portent d'ordinaire
des armoires parlantes ou conformes à leurs noms. Fort-
Louis a un bastion, Wissembourg un mur blanc, Munster
un monastère, Turckheim une porte, Rosheim une rose,
Thann un sapin, etc. D'autres villes portent les premières
lettres de leurs noms : Belfort a la lettre B au canton
dextre, et la lettre I^" au canton senestre. Quelques-unes
portent les saints auxquelles sont dédiées leur églises'.
Obernai a dans ses armoiries les deux apôtres SS. Pierre
et Paul. Plusieurs autres villes ont pour leurs marques
■leurs portes, comme Turckheim et Landau; leurs églises,
comme Altkirch ; leurs châteaux, comme Belfort et Lauter-
bourg; leurs ponts, leurs tours, etc. Un très grand nombre
a retenu pour armoiries ses singularités : Colmar sa massue
extraordinaire, Rouffach sa Sainte Vierge, Ferrette porte
les armoiries de ses anciens comtes. Egisheim qui a donné
naissance au pape S. Léon IX, a un saint Pierre dans ses
armoiries. Strasbourg, qui était autrefois la route générale
de la France et de l'Allemagne, a retenu sa route dé-
signée par une bande.
Les universités, les collèges et les académies ont
choisi des figures convenables à leurs études : des livres
ouverts ou fermés, des paroles de l'Ecriture ou des Anciens.
Les corps des métiers ont des marques pour se
•distinguer les uns des autres : c'est d'ordinaire ou des
instruments de leurs arts, ou cjuelqu'uns de leurs ouvrages;
telles sont la plupart des vingt tributs de métier de la ville
DU CHAMP DES ARMOIRIES 223
-de Strasbourg. Celle des bateliers a une ancre, celle des
drapiers une bande, celle des boulangers un lion tenant
un gâteau et une brestelle, celle des tailleurs des ciseaux,
etc. La tribu des cabaretiers porte d'or, à l'aigle impérial
de sable éployé, becqué et membre de gueules, par une
<:oncession de l'empereur de 15 17 qui lui a donné le
nom de Freyburger ou bourgeois libres.
m.
DU CHAMP DES ARMOIRIES.
D. Qu'est-ce que le cha?np des armoiries ?
R. Le champ ou le sol des armoiries est l'écu, la
•<:otte d'armes et la bannière qui servent de champ aux
figures des armoiries. La cotte d'armes est une espèce de
tunique semblable à celle des diacres et des sousdiacres,
que les chevaliers portaient en guerre et dans les tournois
sur leurs armes, et où étaient figurées leurs blasons pour
les faire connaître, comm.e on en voit sur plusieurs tom-
beaux et anciennes peintures. Le champ des armoiries est
aujourd'hui \écu^ où sont représentées les pièces et les
figures dont les armoiries sont composées.
D. Quelle est la forme de Vécu?
R. L'écu a diverses figures selon les personnes et
l'usage du pays. En France il était autrefois presque
triangulaire et un peu incliné ou penché sur le côté.
Aujourd'hui les Français le portent comme carré, un peu
plus long que large, qui en bas s'arrondit et se termine
en pointe sur le milieu de sa base. Les Espagnols de
même, excepté qu'il n'est point pointu par le bas.
Les Allemands portent l'écu échancré et de diverses
figures.
2 24 LES ÉMAUX ET FOURRURES DE L'ÉCU
Les Italiens se servent de l'ovale ou approchant de
l'ovale, particulièrement les ecclésiastiques qui l'envi-
ronnent d'un cartouche.
Les filles figurent leur écu en losange, que les veuves
peuvent aussi prendre, pour marquer qu'elles sont rentrées
dans la liberté des filles.
Les femmes le portent parti ou accoUé des armes
de leurs maris. On appelle parti, lorscjue l'écu est divisé
de haut en bas en deux parties égales; on le porte accoUé,
lorsque les deux écus sont attenants et joints ensemble
sous une même couronne.
IV.
LES ÉMAUX ET FOURRURES DE
L'ÉCU.
D. Qu'entendez-vous par émaux ?
R. Emaux se dit en général, tant des métaux, que
des couleurs, à ceux que l'émail d'orfèvrerie est un ouvrage
fait de métal et de verre calciné qu'on teint de difterentes
couleurs.
D. Combien compte-t-on de métaux?
R. On en compte deux, l'or qui est le jaune, et
l'argent qui est le blanc.
On marcjue l'or par des points, comme il y a des
ouvrages d'or qui sont pontillés.
L'argent est représenté par des fonds blancs sans
aucun trait.
D. Combien y a-t-il de sortes de couleur^-?
R. Il y en a quatre : l'azur qui est le bleu, le gueules
qui est le rouge, le sinoi)le qui est le vert, et le sable qui
est le noir. Quelc[nes-uns y ajoutent le pourpre, qui est le
LES EMAUX ET FOURRURES DE L ECU 225
violet : on peut y joindre la carnation pour les parties
du corps humain, quand elles sont représentées au naturel.
L'azur est représenté par des lignes couchées et
tirées d'un flanc à l'autre de l'écu horizontalement, c'est-
à-dire, de droite à gauche. Il est à remarquer que dans le
blason le côté droit de l'écu répond à la main gauche de
celui qui le regarde.
Le gueules s'exprime par des lignes perpendiculaires
c'est-à-dire, qui sont de haut en bas.
Le sinople se marque par des lignes diagonales,
c'est-à-dire, qui sont inclinées de droite à gauche.
Le sable se représente tout noir, ou par des lignes
horizontales, et par des lignes perpendiculaires qui se
croisent.
D. Combien y a-t-il de fourrures?
R. Il y a deux fourrures dans le blason '- les her-
mines, c'est-à-dire blanc et noir, et les vairs, c'est-à-dire
blanc et bleu.
L'hermine est un petit animal fait à peu f)rès comme
une belette, et dont le poil est très blanc, qui fournit une
fourrure précieuse. Les pelletiers la mouchettent de petits
morceaux de la peau d'agneaux de Lombardie renommés
par leur noir luisant. C'est à cette imitation que dans
les armoiries l'hermine est un champ d'argent semé de
mouchetures, ou petites pointes de sable en forme de
triangle. Les contre-hermines se marquent tout au con-
traire de l'hermine; car le champ est de sable, et les
mouchetures se trouvent d'argent. On dit mouchetures
d'hermines quand l'hermine est en nombre, et que l'écu
n'en est pas semé.
Le vair est une esj)èce d'écureuil, dont la peau est
blanche sous le ventre, et colombine, c'est-à-dire d'un gris
IncOLO, Grandidier, V. I 5
220 . DIVISIONS DE L'ÉCU
qui approche assez du bleu, sur le dos. Voilà pour([uoi
le blason met le vair d'azur et d'arc^ent. Le v^air se repré-
sente par la figure de petites cloches de verres, dont se
servent les jardiniers, et qui sont renversées. Le contre-
vair est quand le métal est opposé au métal, et la couleur
à la couleur : il se marque en opposant ces petites cloches
* les unes aux autres par leurs bases. Le vair en pointe est
quand la pointe d'une pièce est opposée à la base, et la
base à la pointe. Il se fait en opposant les pointes aux
bases.
V'airé est quand le vair est d'autre émail que d'ar-
- gent et d'azur; il se fait en marquant le vair de l'émail
différent.
Dirmstein, famille d'Alsace éteinte au i 5^ siècle, por-
tait vairé d'argent et de gueules.
Contre-vairé est quand le métal est opposé au métal,
et la couleur à la couleur. On l'exprime en faisant le con-
traire du vair, c'est-à-dire en opposant métal à métal, et
couleur à couleur.
V.-
DIVISIONS DE L'ÉCU.
D. Qu'appelez-vous divisions de l'écu ?
R. Ces divisions de l'écu sont des traits qui le par-
tagent en plusieurs parties, et dont on trouve trois espèces
dans les armoiries : divisions par parties égales, divisions
par parties inégales, divisions par cjuartier. .
D. Qu'est-ce cjue les divisons par quartiers ?
R. Ce sont les armoiries des diverses alliances réu-
" nies dans un seul écu ; les quartiers des alliances comj^osent
DIVISIONS DE L'ECU 227
ce qu'on appelle pannon généalogique : c'est un écu rempli
de diverses alliances des maisons (lesquelles un gentil-
homme descend, et qui sert à taire ses preuv^es de noblesse.
En Allemagne, où les nobles ont un soin extrême de ne
point se mésallier, afin de pouvoir justifier une ancienne
noblesse des deux cotés, on fait jusqu'à quarante (juartiers.
^ Nous aurons lieu autre part de parler de ces divisions par
quartiers.
S'il se trouve un écusson au milieu de la croisure
des quartiers, on le nomme su?' le tout.
D. Qu'appelez-vous divisions par parties égales?
R. Ce sont le coupé, le parti, le tranché, le taillé,
le tiercé et l'écartelé.
D. Qu'appelez-vous coupé?
R. Coupé se dit de l'écu partagé par le milieu
horizontalement en deux parties égales. Exemples :
La famille QVAltorff' de la branche de Wollschlager,
éteinte au i 7^ siècle, porte coupé au premier d'argent, au
second d'azur.
Rleteuheim, éteinte en 1 670, coupé au premier d'azur,
au second d'or.
Dugessheim^ éteinte vers 1499, coupé au premier
d'azur, au second d'argent.
HerboltzJicim^ coupé au premier de gueules, au lion
d'or; au second d'argent.
Schilt, éteinte en 1428, coupé au premier d'argent
à l'étoile de sable, au second de gueules.
D. Comment se forme \q parti?
R. 11 se forme par une ligne j^erpendiculaire de
haut en bas, qui divise l'écu en deux parties égales.
Exemples :
Kalenherg^ parti au premier d'or, au second d'azur.
228 DIVISION'S DE l'fCU
Rumclnheim, éteinte vers 1518, parti au premier
d'or, au second de sable.
Witleuheini^ éteinte à la fin du 15'= siècle, parti au
premier d'argent, au second de sable.
Urbach, éteinte au 1 5^ siècle, parti au premier de
gueules, au second d'argent.
Ziichnantel, famille existante de la Basse-Alsace, et
Brîimath éteinte au 14^ siècle, parti au premier d'or,
au second de sable, senestré en chef d'une étoile d'or à
huit rais.
Weitersheim, famille existante de la Basse-Alsace,
parti au premier d'argent, au second de gueules, à une
étoile d'argent à six rais.
Hohe}ibo2irg, éteinte en 1482, parti au premier d'or»,
au second d'azur, à une étoile d'or.
Alb, éteinte en i 368, parti de gueules et d'argent,
trois fleurs de lis de gueules sur l'argent.
Jting, éteinte au 16^ siècle, parti au premier d'azur,
à deux étoiles d'or mises en pal, c'est-à-dire de haut en
bas; au second de sable.
Rittet\ éteinte au 16^ siècle, parti au premier d'ar-
gent à la grande lettre gothique E de sable; au second
de sable, à une étoile d'argent.
D. Comment se fait le tranché?
R. Le tranché se fait par une ligne diagonale tirée
de l'angle droit du haut de l'écu à l'angle gauche de la
pointe, laquelle ligne divise l'écu en deux parties égales.
Exemple :
Stcuniagel, éteinte au i 6^ siècle, tranché, au premier
d'or, à trois étoiles d'argent mises en face; au second
d'argent, n trois clous de sable empoignés, celui du milieu
a la pointe en haut, les deux autres l'ont en bas. — Em-
DIVISION'S DE L ECU 229
poigné se dit des flèches, jav^elots, clous et autres choses
semblables, quand elles sont au nombre de trois, l'une
en pal, les autres en sautoir assemblées et croisées au
milieu de l'écu.
D. Comment se forme le taillé?
R. Le taillé se forme par une ligne diagonale de
l'angle gauche de l'écu au droit de la pointe, le divisant
■en deux parties égales. Exemple :
Reisser^ éteinte au 1 5* siècle, taillé et nébulé d'ar-
gent et de sable. — On appelle nébulé les pièces faites
en formes de nuées.
D. Qu'est-ce que le tiercé?
R. Le tiercé est de deux traits qui partagent l'écu
en trois parties égales selon tous ses côtés. Ainsi il y a
tiercé en face, tiercé en pal, tiercé en bande, tiercé en
barre, tiercé en mantel.
Bisckofskeim, éteinte au commencement du 15*
siècle, tiercé en face en chef de gueules, au milieu d'ar-
gent, et en pointe de sable.
Reiffe/i, éteinte au 1 5^ siècle, tiercé en bande de
gueules, d'argent et d'azur.
Voltz, éteinte en i 756, tiercé en bande en chef de
gueules, au milieu d'argent à une croisette d'or, en pointe
<l'azur.
Ramstein, éteinte en 1569, d'or, tiercé en mantel
de sable, au flanc dextre une étoile de gueules.
D. Qu'est-ce que Vécartelé?
R. L'écartelé est ou en croix, ou en sautoir. L'écar-
telé en croix est de deux lignes qui se croisent et qui
divisent l'écu en quatre quartiers égaux. Il se nomme
simplement écartelé. Exemples :
230 DIVISIONS DE L ECU
Sc/ioii, éteinte en 1504, écartelé au premier et
quatrième d'argent, au second et troisième de gueules.
WiHckeiithal, éteinte au i 6^ siècle, écartelé au pre-
mier et quatrième de gueules, au second et troisième d'or.
Les anciens s^vgnç.ms^'' Eltendorf \)Qx\.'à\&\-\\. écartelé
^ au premier et quatrième d'or, au sautoir de sable; au
deuxième et troisième d'or, à une aigle éployée de gueules.
L'écartelée en sautoir se fait avec deux lignes diagonales
croisées en sautoir, en forme de croix de S.- And ré.
Lampertheim, éteinte en 152 i, écartelé en sautoir
d'or et de gueles.
Bolseuheint, éteinte en i 529, écartelé en sautoir d'or
et de gueules, ayant en chef un autre écu de sable, à trois
poissons d'argent posés en face.
Des quatre lignes qui composent l'écartelé en croix
et l'écartelé en sautoir jointes ensemble, se forme le parti,
le coupé, le tranché et le taillé dans un même écu ; un
écu ainsi divisé s'appelle gironné.
Dalhehn. éteinte au 16^ siècle, gironné de sable
et d'argent, ou parti, coupé, tranché, taillé de sable et
d'argent.
D. Quelles sont les divisions par parties inégales.
R. On en compte plusieurs, mais Cjui ne sont pas
assez ordinaires pour les nommer toutes ici; en voici les
principales:
1 . Addexlrc se dit des pièces (|ui en ont quelqu'autre
à leur droite.
Ongershehn, éteinte vers 1460, d'or, au lévrier cou-
rant de gueules, addextré en flèche d'une étoile de sable^
2. Seueslré se dit des pièces qui en ont une autre à
la gauche.
DIVISIONS DE LECU 231
Fulle de Geispolshehn, éteinte en i 596, d'or, a deux
faces de gueules, senestré en flanc d'une étoile d'azur.
Waltenheiiu, éteinte au milieu du 16^ siècle, parti
au premier d'or, au second de sable senestré d'une étoile
d'argent.
Miïlhofeu, éteinte au i 5^ siècle, de sinopleà la bande
d'argent, senestré en chefd'une rose de gueules boutonnée
d'azur.
3. Emaiiché se dit des divisions de l'écu, où les pièces
s'enclavent l'une dans l'autre, en forme de longs triangles
pyramidaux.
Waldner^ famille existante de la Haute-Alsace, porte
coupé, émanché de sable et d'argent, les trois pointes
émanchées d'argent, abouté d'autant de merlettes d'or
en face abaissée.
Kœnigshofen, éteinte en 1482, coupé au premier
d'or émanché de sable; au second d'argent.
Mosung, éteinte en 16 10, d'or, émanché de deux
pointes d'argent, à la bordure d'azur.
Schott de Waldel, éteinte au 15^ siècle, tranché,
émanché de gueules et d'argent.
4. Enclavé se dit d'un écu parti, dont l'une des par-
titions entre dans l'autre par une longue liste.
5. Chappé se dit de l'écu qui s'ouvre en chappe,
ou en pavillon, depuis le milieu du chef, jusrju'au milieu
des flancs.
La première branche des Dosenheivi^ éteinte vers
141 8, portait d'or, chappé de sable, ayant aux deux
côtés deux étoiles d'argent.
6. EhcJuiussc est le contraire de chap[)é.
232 FIGURES DES ARMOIRIES
7. Endenté se dit d'une pièce alternée de divers
émaux en forme de dents.
Kofiig, éteinte au 15^ siècle, tranché, endenté d'or
et de sable.
VI.
FIGURES DES ARMOIRIES.
D. Qu'appelez-vous figures d'armoiries?
R. On appelle figures d'armoiries les pièces dont
un écu est chargé, comme sont une croix, une étoile, un
lion, \\n aigle, etc.
D. En combien de classes divise-t-on les figures
ou pièces dont on charge l'écu?
R. En figures propres, en figures naturelles, en
figures artificielles, et en figures chiméricjues.
A. FIGURES PROPRES DES ARMOIRIES.
D. Qu'entendez-vous par figures propres des ar-
moiries?
R. Ce sont les figures que l'on nomme aussi héral-
diques et qui se font par des traits diversement tirés
sur l'écu.
Les figures propres du blason sont de quatre ordres:
les traits ou pièces honorables du premier ordre; les pièces
honorables proprement dites, qui sont du second ordre;
les pièces honorables diminuées, qui sont du troisième
ordre ; enfin les figures honorables du quatrième ordre.
B. FIGURES PROPRES DU PREMIER ORDRE.
D. Qu'appelez -vous figures propres du premier
ordre?
FIGURES DES ARMOIRIES 233
R. Ce sont les traits, qui sont le parti, le coupé,
•etc. . . ., qui forment les divisions de l'écu, et dont on
vient de parler.
C. FIGURES PROPRES DU SECOND ORDRE.
D. Quelles sont les figures [)ropres du second ordre?
R. Ce sont les pièces honorables proprement dites :
■elles sont au nombre de seize. Il y en a quatorze qui
occupent la troisième partie de l'écu, et deux qui n'en
contiennent que la quatrième partie. Ce sont le chef, la
face, la bande, la barre, le chevron, la croix, le sautoir,
la bordure, l'orle, le chef-pal, la Champagne, le pairie,
l'écusson, le quartier et le giron. Ces deux dernières
n'occupent que la quatrième partie de l'écu.
D. Qu'est-ce que le chef?
R. Le chef est une pièce honorable, qui occupe
toujours le- tiers le plus haut de l'écu d'un flanc à l'autre.
Eichelberg, éteinte au \ 5^ siècle, d'or à trois mon-
tagnes de sable, au chef de sable.
Le chef a plusieurs attributs:
Le chef abaissé est quand le chef est détaché du
bord supérieur de l'écu par la couleur du champ qui le
-surmonte, et qui le rétressit du tiers de sa hauteur.
Le chef stirmouté est quand il est séparé du bord
par une autre couleur que celle du champ.
Le chef chevroinié, le ch&ï paie, le chef âa// dé etc. . .,
c'est quand le chef a un chevron, un pal, ou une bande
■qui le touche, de même émail que lui.
Le chef cousu, c'est quand il est de métal sur métal,
•ou de couleur sur couleur.
234 FIGURES DES ARMOIRIES
Le chef rompu et retrait est celui, qui est moindre
que la troisième partie de l'écu ; on le nomme aussi
comble.
Le chef ajouré est une ouverture du chef, de f[uelle
forme qu'elle soit, ronde, carrée etc , pourvu qu'elle
touche le bout de l'écu.
Hammerste'ui, éteinte vers 1501, d'argent, à deux
faces de sable, ajouré en chef de sable çle deux pièces
carrées.
D. Qu'est-ce que la face?
R. La face est une pièce honorable qui occupe le
tiers de l'écu horizontalement, et qui sépare le chef de
la pointe. Exemples :
La ville f^^Eiisisheim, d'argent à la face de gueules.
Hauss, éteinte en 153^^, aussi d'argent à la face
de gueules.
Ehnheim, éteinte en 1 490, de sable à la face d'argent.
La maison (X Autriche, qui a donné deux évèques
à l'église de Strasbourg, Léopold I et Léopold II, porte
de gueules à la face d'argent.
Les anciens seigneurs à' Ochseustein portaient de
gueules à deux faces d'argent.
Kaltesch. éteinte vers 1 483, d'or à deux faces de sable.
Les anciens barons de Fleckensteiu, de sinople à
trois faces d'argent.
Avenheim, éteinte vers 1428, d'or à trois faces
d'azur.
Mïilfeldeii, éteinte au i 5*^ siècle, de gueules à trois
faces d'or.
Oltinger, éteinte au 16"= siècle, parti au premier de
sable, au second d'argent, une face d'or brochant sur
le tout.
FIGURES DES ARMOIRIES 235
Stimn, éteinte en 1640, coupé au premier d'or à
une face de gueules; au second de gueulec.
Les anciens comtes de Horbourg portaient d'argent
à la face de gueules, addextréeh chef d'une étoile de sal)le.
La seconde branche des Kitlelsheim^ éteinte vers
1450, portait de sinople à la face d'argent, surmonté
d'une étoile d'argent. Surmonté se dit d'une pièce qui
en a une autre au dessus d'elle.
Wege, éteinte en 1 490, d'or à la face de sable, l'écu
accompagné de trois coquilles d'or. Accompagné se dit
de quelques pièces honorables, quand elles en ont d'autres
en séantes partitions.
La face peut être abaissée, c|uand on la place plus
bas que le tiers du milieu de l'écu qu'elle occupe ordi-
nairement, ainsi :
Waldner, famille existante de la Haute-Alsace, porte
coupé, émànché de sable et d'argent, les trois pointes
émanchées d'argent, aboutée d'autant de merlette, d'or
en face abaissée.
La face est denchée, quand elle se termine en pointes
aiguës comme les dents. On les nomme aussi feuilles
de scie.
La face est bretessée^ quand elie est crénelée de haut
en bas en alternative.
La face est crénelée, quand elle est faite en forme
de créneaux de murailles. Exemple:
Kaniengîesser, éteinte au 16^ siècle, parti au premier
d'azur à la face d'argent, abaissée sous une face d'or
crénelée de trois pièces; au second d'azur à la fleur de
lis d'or.
•236 FIGURES DES ARMOIRIES
La face est engrele, lorsqu'elle est à petites dents
fort menues, dont les côtés s'arrondissent un peu. La
face est basiillce, c^uaiid elle a des créneaux renversés,
qui regardent la pointe de l'écu. Exemple:
Dopelsteiii, éteinte vers 1425, parti au premier d'or;
au second d'ari^ent à trois faces d'azur, bastillée chacune
de trois pièces.
La face est ondée, quand elle est un peu tortillée
à ondes.
La face est vivrée, quand elle est à replis carrés.
Exemples :
Ingenheim, éteinte en i 590, d'argent à la face vivrée
de sable.
Reutingen, éteinte au 1 6'= siècle, de gueules à une
face vivrée d'argent.
Kriegen, éteinte au i 5^ siècle, d'argent à deux faces
vivrées de sable.
Geispolzheim^ éteinte en 1 636, d'argent, à trois faces
vivrées de gueules.
Gurtler, éteinte en i 590, de sable à une face vivrée
d'argent à la bordure d'or.
Graffensiein, d'or, à une face vivrée de sable, char-
gée de trois aigles d'argent. Cluirgé se dit de toutes sortes
de pièces sur lesquelles il y en a d'autres.
Dieniaringen, éteinte vers 1481, d'argent à la face
vivrée de gueules, chargée de trois coquilles d'or.
Face se dit d'un écu chargé de plusieurs faces de
différent émail. On en met au nombre de 4, 6, 8. S'il y
en a I o ou I 2 on dit burelé. Exemples :
Triichsess de Rheinfeldeu , famille existante de la
Haute-Alsace, porte face de six d'argent et d'azur.
FCGURES DES ARMOIRIES 237
Schaftolsheim, éteinte vers 14145 f'^cé de six d'or
et d'azur.
Wildsberg, éteinte en 1587, face de six d'argent
et de gueules.
MitteUiausen , éteinte en 1634, face de six de
gueules et d'or.
On dit face uébtdé, cjuand toutes les faces sont
faites en forme de nuées, et de telle façon que l'écu en
est aussi plein cjue vide, fixemple :
Bbimeneck, éteinte en 1592, face nébulé de gueules
et d'argent à six pièces.
Face contre- face se dit lorsque l'écu face est parti
d'un trait par lequel l'émail des faces est changé ; de
sorte que le métal est opposé à la couleur, et la couleur
au métal.
D. Qu'est-ce que la bande?
R. La bande est une pièce honorable, qui traverse
l'écu d'angle en angle, en prenant en haut depuis le chef
du coté droit, et aboutissant à la pointe du côté gauche.
On dit bandé, quand tout l'écu est couvert de bandes..
Exemples :
La ville de Strasbotirg porte d'argent à une bande
de gueules.
XJcvèque de Strasbourg porte de gueules à la bande
d'argent.
Kleincontz^ éteinte au i 5^ siècle, d'or à la bande
d'azur.
Eckerich, éteinte vers 1384, d'argent à la bande
de gueules, accompagnée de six fleurs de lis de gueules.
Weyrich, éteinte vers 1550, d'azur à la bande d'ar-
gent, chargée de trois aigles de gueules.
238 FIGURES DES ARMOIRIES
Quand la bande ne contient (lue les deux tiers de
son orilinaire ciui est le tiers de l'écu, on l'appelle cotice.
Lorsqu'elle n'a qu'un tiers de son ordinaire, on la
nomme bàiou, ou bande en devise.
On donne à la bande plusieurs attributs aussi bien
qu'à la face et autres [jièces, dont on charge l'écu.
La bande est accostée, quand les pièces qui sont à
ses côtés suivent le même sens fju'elle. Ainsi :
Brandeck, éteinte vers 1527, portait de gueules à
une bande d'argent accostée de trois fleurs de lys d'argent,
deux en chef, une en pointe. Cette bande est ici accostée
de fleurs de lys parce qu'elles sont couchées dans le même
sens suivant l'étendue de la bande. X^^x^è.'c^^ Landgraviat
de la Haute- Alsace, de gueules à la bande d'or, accostée
de six couronnes ducales de même, trois cà la dextre une
et deux, trois à la senestre deux et une.
La bande est accompagnée, quand les pièces qui sont
à ses côtés sont droites, comme Eckeruh. Quand ce sont
des pièces rondes, comme roses, annelets etc. . , ., on peut
se servir indifteremment du terme accosté ou accom-
pagné.
La bande est oudée quand elle est tortillée à ondes.
Exemple '•
Reinbolt, éteinte au i 6« siècle, d'azur à la bande
ondée d'argent, chargée d'une étoile d'or. La bande est
dentelée, lorsqu'elle est faite à petites dents. Elle est
deuchée lorsqu'elle se termine en pointes aiguës. La bande
est eugr ailée, lorsqu'elle est cà petites dents fort menues,
dont les côtés s'arrondissent un peu. Elle est bordée^
quand elle a des bords de dift'érents émaux. Exemple:
Les armoiries du Landgraviat de la Basse- Alsace
sont de gueules ci la bande d'argent» engrailée et bordée
FIGURES DES ARMOIRIES 239
de feuilles de rue, et entrelassée de petits globes, de la
même couleur.
D. Qu'est-ce que \q pal?
R. Le pal est une pièce honorable qui est comme
un espèce de pieu posé debout. Il comprend toute la hau-
teur de lecu, et le tiers de sa largeur. Exemples:
Epfich, vers 1408, de gueules au pal d'argent.
Hasen, éteinte au 15^ siècle, d'or au pal de gueules.
Kettejiheiin , éteinte en 1702, d'argent au pal
de sable.
Quand il y a plusieurs pals ou paux, on spécifie le
nombre des pièces; aussi bien que celles dont ils sont
accostés et chargés.
Schzvab, éteinte au 15^ siècle, d'argent à deux pals
de sable, à la bordure de gueules.
5////; éteinte en 1444, d'argent, à deux pals de
gueules.
Les anciens barons de Bolliveiler portaient d'azur
au pal d'argent, chargé de trois chevrons de gueules.
Wesseuberg, famille existante de la Haute-Alsace,
de gueules cà deux pals d'argent, cà la bande d'or sur le
tout. D'autres lisent : pallé et contrepallé d'argent, et de
gueules à la bande d'or.
Ersteiji, éteinte au i6*= siècle, d'argent au pal de
sable, chargé de trois coquilles (X'.y.
Murnhart, éteinte au 15^ siècle, d'or au pal de
sinople, chargé en chef d'une étoile de gueules, une face
vivrée de gueules brochant sur le tout.
On di\)\)Q\\Q pal retrait, ou vcrgctte, le pal qui de
l'un de ses côtés seulement ne touche pas les bords de
l'écu. Exemple :
240 FIGURES DES ARMOIRIES
Haffucr, famille existante de la Basse-Alsace, porte
de gLieale.s.> à trois i')als d'argent retraits en chef. D'autres
lisent : de gueules à trois vergettes d'argent. L'écu est
paie, quand il est chargé également de pal, de métal et
de couleur. Exemple:
Acheiiheim, éteinte en i 506, j)alé de quatre [)ièces,
^d'or et d'azur.
.Beger, éteinte en 1532, paie de «quatre pièces, d'ar-
gent et d'azur, à la face vivrée de gueules.
Cojitre-paU se dit lorsque l'écu est coupé, et que les
demi-pals du chef, quoique d'émaux semblable à ceux de
la pointe, sont ^néanmoins différents en leur rencontre, en
sorte que si le premier du chef est de métal, celui qui lui
répond au-dessous doit être de couleur. L'écu est Mlisséy
quand il y a des paux aiguisés, enclavés les uns dans les
autres, dont on fait des palissades pour la défense des
places. Le pal est aiguisé, lorsque ses extrémités sont
aiguës.
D. Qu'est-ce que la barre?
R. La barre est une pièce honorable, qui occupe
diagonalement, c'est-à-dire d'angle en angle, le tiers de
l'écu, à commencer par le côté gauche d'en haut en tirant
du côté droit. Exemples:
HiUtenheirn, éteinte au 14^ siècle, d'or à la barre
de sable.
Matzeuheivi, éteinte en t 5 36, de sable à la barre d'or.
Ulenheiin, éteinte au 1 1" siècle, aussi de sable à la
barre d'or.
Kageneck, famille existante de la Basse-Alsace, porte
de gueules à la barre d'argent.
Weizel de Marsilie, famille existante de la Basse-
Alsace, porte aussi de gueules à la barre d'arçent.
FIGURES DES ARMOIRIES 24!
Bettingeii^ éteinte en 1512, d'or à trois barres
(l'azur.
Obergasseii ^ éteinte vers 14Q3, de sable à barre
d'argent, chargée de. trois étoiles de gueules.
Sulger^ éteinte au 17^ siècle, d'argent à la barre de
gueules, surmontée d'une fleur de lys de même.
Huiler^ éteinte vers 1528, d'or à une aigle éployée
de sable, une barre de gueules brochant sur le tout.
Barré se dit de tout l'écu couvert de barres ou des
pièces couvertes de barres, qui vont diagonalement de
gauche à droite. Exemple:
Nope^ éteinte en 1485, barré de sable et d'or à
six pièces.
D. Qu'est-ce que le chevron ?
R. Le chevron est une pièce honorable, qui repré-
sente deux chevrons de charpente assemblés sans aucune
division. Il descend du chef vers les extrémités de l'écu
en forme d'un compas à demi ouvert, dont les deux
jambes s'ouvrent en compas et s'étendent aux deux angles
de la pointe.
Loselin, éteinte en 1471, d'azur à un chevron, dont
un côté de gueules, l'autre d'argent.
Btirgraff de Dorolshclni, éteinte vers 1400, d'or
au chevron de gueules.
Burgraff d'Osthofeii, éteinte au 14^ siècle, d'or au
chevron de gueules, ayant à la partie senestre du chef
une étoile de sable.
Grosteui , éteinte vers 1433, <^''<^^ ^ ^^'^ chevron
de sable.
Les anciens comtes de L-iizelstein, ou de la Petite-
Pierre, portaient coupé, au premier de gueules à un
chevron d'argent, au second d'or.
InGOLD, Grandidier, V. l6
242 FIGURES DES ARMOIRIES
Hesse, éteinte en 1587, coupé au premier d'or au
chevron de gueules; au second de sable.
Brawien^ éteinte au i 7* siècle, coupé au premier de
gueules au chevron d'argent, au second d'or.
Wolffgausheim^ éteinte vers 142 i, parti au premier
d'argent, au second de sinople, à deux chevrons de l'un
à l'autre, de sinople sur l'argent et d'argent sur le sinople.
De fîni à l'autre, c'est quand le champ est coupé,
ou parti, ou tranché, ou écartelé de deux émaux différents,
et qu'il y a une figure qui pose sur les deux émaux, et
qui est aussi réciproquement des deux mêmes émaux,
mais en opposition le métal sur la couleur, et la couleur
sur le métal.
Il y a des chevrons de plusieurs pièces. La seconde
branche des Westhausen, éteinte en 16 19, parti, au pre-
mier d'azur, au second d'or à deux chevrons de l'un à
l'autre, d'or sur l'azur, et d'azur sur d'or.
Bilgeriiu éteinte vers 1 44 t , d'argent à trois chevrons
de sable, à la bordure de gueules. Les chevrons peuvent
être accompagnés ou chargés.
Heilgeustein, éteinte vers i 466, d'azur à un chevron
d'or, accompagné de trois fleurs de lys d'argent.
Rencheii, éteinte au 17^ siècle, d'argent au chevron
de sinople, accomi)agné de trois étoiles de gueules à la
bordure de gueules.
Kœbbeliji, éteinte vers 1402, d'or au chevron de
gueules, chargé de trois fleurs de lys de sable. Le chevron
est alésé, quand il ne touche pas les deux bords de l'écu.
Il est appointé, quand deux chevrons se touchent [^ar les
pointes. Il est brisé, quand la pointe du chevron est
déjointe.
FIGURES DES ARMOIRIES 243
Chevronné se dit d'une pièce chargée de chevrons,
■ou de tout l'écu quand il en est rempli.
D. Qu'est-ce que la croix?
R. La croix est une pièce honorable, dont les quatre
branches aboutissent aux quatre milieux de l'écu, dont elle
laisse quatre carrés vides. La croix ordinaire se nomme
croix plaine^ comme :
Andlati, famille existante de la Basse-Alsace, porte
d'or à la croix de gueules.
Berckheim, famille existante de la Basse- Alsace,
porte aussi d'or à la croix de gueules.
XJévcqiie de Spire porte d'azur à la croix d'argent.
Blofzkeitn, de sable à la croix d'or.
Croisé se dit du globe impérial, et des bannières
qui ont croix.
Il y a des croix de plusieurs pièces. Quand elles sont
multipliées, on les nomme souvent croisettes.
La croix est dite engrellée, quand elle a une espèce
de dentelle sur tous les bords.
Elle est dite pattée, quand ses quatre extrémités
s'élargissent en forme de patte étendue.
Elle est dite alésée, ou coupée^ ou reirécie, quand
de nul de ses bouts elle ne touche au bords de l'écu.
Moierer, éteinte au 1 6^ siècle, d'azur à la croix
alésée d'or, accompagnée de trois écus, deux en chef,
un en pointe, l'écu bordé d'or. La croix des A^ef, famille
éteinte au j 6' siècle, est fort extraordinaire : d'argent, à
la croix alésée de gueules, ayant le chef cram[)onné au
fianc dexfre, le pied ouvert en un chevron cram[)onné au
flanc dextre de la traverse d'en bas, l'écu ayant aux deux
cotes deux étoiles de gueules.
344 FIGURES DES ARMOIRIES
On ap[)elle craiiipoinié les pièces (jui ont à leurs
extrémités une demi-potence.
La croix est potejicce, cjuand elle est terminée par
quatre plates-bandes en forme cPun T.
Elle est ancrée, lorsqu'elle est crochue en ses extré-
mités, comme les ancres des vaisseaux.
Elle est vidée, lorsqu'elle est tellement percée à jour^
qu'on voit au travers le champ ou le sol de Técu.
La croix est cléchée, lors([ue ses quatre extrémités
sont faites comme les anciens anneaux des clefs.
Elle Q^i pommelée, lorsque ses quatre extrémités sont
tournées en plusieurs houles ou pommes.
Elle esigrii/golée, lorsque ses extrémités se terminent
en huit tètes de serpents, que le vulgaire nomme gar-
gouilles et par corruption gringoles.
Elle est câblée, lorsqu'elle est faite de cordes, ou de
cables tortillés.
Elle est écotée, lorsque ses quatre parties ressemblent
à des troncs d'arbres, dont les menues branches ont été
coupées.
Elle est recroiscttée, lorsque ses branches sont d'autres
croix. Comme :
Merrciiberg, éteinte au i 5* siècle, de sinople, à une
tète de lévrier d'argent, coletée de gueules, accompagné
de cinq croix recroisettées d'or, trois et deux.
X^TS. zxo'xy. dsi fleurdelisée, lorsque ses quatre extré-
mités sont en façon de fleurs de lis.
l^a croix de Lorraine, qu'on nomme ainsi parce
cju'elle est l'ancienne devise de la maison de Lorraine,
est wViO. croix grecque alésée à double traverse, la traverse
la plus haute plus courte que la basse.
FIGUUES DES ARMOIRIES 245
La croix est brefesscc, on recroisettée à double, lors-
qu'elle est crénelée de haut en bas en alternative.
La croix est reccrcléc, lorsqu'elle est ancrée et tour-
née en cerceaux.
La croix à 7'cfeiide est la croix dont le pied est
refendu, ce qu'on apj^elle en terme de blason enhendé.
Elle estfoîcrckelce, lorsque ses extrémités sont faites
en forme de fourches.
Elle est cannelée, lorsqu'elle est tellement engrelée,
-que les pointes de l'engrelure sont en dedans et les dos
en dehors, comme les cannelures des colonnes en archi-
tecture.
Elle est cantonnée, lorsqu'elle est accompagnée dans
les cantons de l'écu de quelcjucs autres figures. Exemples:
Schwarber, éteinte en 1465, d'argent à la croix de
gueules, cantonnée de quatre aigles éployées de sable.
La ville d'Obersonltz en Haute- Alsace : de gueules,
à la croix d'argent, cantonnée de quatre corbeaux de sable.
La croix est Irefflée, lorsc^ue ses quatre branches se
terminent en forme de treffle, comme:
Helwig, éteinte au î6' siècle, de gueules à une ren-
contre de bélier d'argent, acornée d'or, posée en pal:
Dans cette rencontre est engoulée une croix trefflée.
(Engoulée se dit des pièces, dont les extrémités entrent
dans des gueules de lions et d'autres animaux.)
La croix est denchée, lorsque ses extrémités se ter-
minent en poiiites aiguës, comme les dents.
La croix longue sur un mont, avec la couronne d'épine
et les clous se nomme croix du calvaire. Ainsi:
Steinfiu't, éteinte au i 5' siècle, d'or à trois rochers
de sinople. Sur celui du milieu est posée la croix du cal-
vaire de gueules.
946 FIGURES DES ARMOIRIES
La croix recercelée est celle (jui en a une autre con-
duite en filet d'autre émail.
D. Qu'est-ce que le satitoir ?
R. Le sautoir est une pièce honorable faite en forme
de croix de S. -André. Elle s'étend aux quatre angles et
laisse quatre angles vides à ses côtés, au-dessus et au-
dessous.
Elnhart^ éteinte vers 1560, de gueules au sautoir
d'or, chargé de trois aigles éployées de sable.
Hattstatt^ éteinte en 1585, d'or au sautoir de
gueules.
Hecker, éteinte au 16' siècle, d'or au sautoir de
gueules, accompagnée de trois fleurs de lis de gueules,
une en chef, deux aux flancs.
Le sautoir est alaise, quand il est seul et qu'il ne
touche point les bords de l'écu; comme:
Poss^ éteinte au 16^ siècle, d'azur au sautoir alezé
d'or, surmonté d'une étoile d'or.
D. Qu'est-ce que la bordure?
R. La bordure est une espèce de brisure faite comme
un passement posé de plat au bord de l'écu, et dont il est
environné tout autour. Il doit occuperen largeur la sixième
partie de l'écu.
Rathsaînhaiiseu ^ famille existante de la Basse- Alsace,
d'argent à la face de sinople, à la bordure de gueules.
Weissbrodli//, éteinte au 15^ siècle, et Fegerslieiin,
éteinte en 1627, de gueules à la face d'or à la bordure
d'argent.
Alolsheiyn, éteinte vers 1453, de sable à la bor-
dure d'or.
ScJilapp, éteinte vers F529, d'or à l'étoile de gueules,
à la bordure de sable.
FIGURES DES ARMOIRIES 247
One/rOy éteinte au 15^ siècle, d'argent au chevron
d'azur à la bordure d'or.
Wasseliiheini^ éteinte vers 1475, de gueules à la
face d'argent à la bordure d'azur.
Treubel, éteinte en 1591, de sable à la face vivrée
d'argent à la bordure d'or.
Schaueiiboîirg, famille existante de la Haute-Alsace,
d'argent à un sautoir de gueules à la bordure nébulée
d'argent et d'azur.
Gottesheim, famille existante de la Basse -Alsace,
d'azur, la bande d'or, chargée de trois étoiles d'or, à la
bordure de gueules.
Bordé se dit des pièces, qui ont des bords de diffé-
rents émaux.
D. Qu'est-ce que Vorle?
R. L'orle est une pièce honorable faite en forme
d'un filet qui est vers le bord de l'écu, et dont il a le
même trait. L'orle est de moitié plus étroit que la bor-
dure : ainsi il ne contient que la douzième partie de
l'écu. L'orle est éloigné du bord de l'écu à pareille distance
que sa largeur contient.
D. Qu'est-ce que le chef-pal?
R. C'est lorsqu'au bas du chef, il y a un pal qui
n'en est séparé par aucune ligne, et qu'ils sont tout deux
de même émail; comme:
Winsteui , éteinte au 15'= siècle, d'or au chef-pal
de sable.
D. Qu'est-ce que la chainpagjie ?
R. La Champagne est l'espace en bas d'un tiers de
l'écu. On l'appelle autrement plaine.
248 FIGURES DES ARMOIRIES
D. Qu'est-ce que le pairie?
R. Le pairie est une figure com[)Osée de trois cotices
mouvantes des deux angles, du chef et de la pointe, et
qui se joignent au cœur de l'écu en forme d'un Y.
Kippcjiheim, éteinte en 1669, de gueules à trois
poissons d'or mis en pairie, mouvants de trois angles de
r<êcu, et appointés par la queue en cœur de l'écu. (Moit-
vant se dit des pièces attenantes au chef, aux angles, aux
flancs, ou à la pointe de l'écu, dont elles semblent sortir.)
D. Qu'est-ce que r(?V?^i'i'(5'///
R. L'écusson est un petit écu, dont on charge un
plus grand. Quand il est seul au milieu de l'écu, on
l'appelle écusson en abÏ7ne.
PfetzkeifJi, éteinte en 151 1, parti au premier d'or,
au second d'azur à l'écusson brochant sur le tout de l'un
en l'autre, d'azur sur l'or, et d'or sur l'azur. (De Cim en
l'autre se dit du parti et autres traits, quand ils sont
chargés de plusieurs pièces qui sont sur l'une de ces
parties, de l'émail de l'autre réciproquement et alter-
nativement.)
Seuss^ éteinte en 1449,. d'or à l'écusson en abîme
parti aii.premier d'argent à une étoile de sable, au second
de gueules.
Berer, éteinte en 1536, de gueules à l'écusson en
abîme d'or.
D. Qu'est-ce que le quartier?
R. Le quartier est une pièce honorable, mais c'est
quand il est seul. Il n'occu[)e que la quatrième partie
de l'écu.
D. Qu'est-ce que le ^/r^;/.'*
R. Le giron est fait comme une pièce d'étoffe taillée
en triangle, à (]ui on a donné le nom de giron, parce (jue
■u-
FIGURES DES ARMOIRIES 249
les femmes en portaient ainsi sur le sein, que l'on nomme
giron, de g^reiniurrt.
Quand l'écu est de huit girons, on l'appelle absolu-
ment gironné. D'autres le nomment parti, coupé, tranché,
taillé, parce qu'il est fait par ces divisions de l'écu, y ayant
quatre girons qui forment un sautoir, et les quatre autres
une croix.
Dalheitn^ éteinte au i 6^ siècle, gironné de sable et
d'argent.
D. FIGURES PROPRES DU TROISIÈME ORDRE.
D. Qu'est-ce que les figures propres du troisième
ordre?
R. Ce sont les pi.^ces honorables diminuées, au
nombre de 19. Ce sont proprement des diminutions
qu'on a faites aux pièces honorables et qui leur font
changer par conséquent de nom.
1. Comble est un chef diminué.
2. Vergette et un pal diminué de moitié.
V'ergetté se dit de l'écu rempli de paux, depuis dix
au-delà.
3. Devise est une face diminuée d'un tiers de sa
largeur ordinaire.
4. Trangles sont des faces diminuées en nombre
impair.
5. Burelles sont des faces diminuées en nombre
pair, au nombre de dix ou plus.
6. yuvielles sont des faces cjui n'ont que la cinquième
partie de leur largeur, et qui se mettent toujours deux
à deux.
250 FIGURES DES ARMOIRIES
Jumelle se dit d'un sautoir et d'un chevron de deux,
jumelles.
7. Les tierces sont des faces, qui sont de la même
largeur que les jumelles, mais se mettent trois à trois
dans les mêmes situations.
8. Estrés est une croix diminuée de la moitié de
$a largeur.
9. Filet en croix est une croix qui n'a que la.
quatrième partie de sa largeur.
10. Flanqiàs est le tiers d'un sautoir.
î I . Estaié est un chevron qui n'a que le quart de
sa largeur.
I 2. Filière est une bordure diminuée des trois quarts
de sa largeur ordinaire. Quand cette filière est engrelée,
on l'appelle simplement engrelure.
1 3. Cotice est une bande diminuée de moitié, comme :
Wepferniajin, éteinte vers 1433, <^'o^ à trois tour-
teaux de gueules entre deux cotices aussi de gueules.
14. Bâton est une bande qui n'a que la troisième
partie de sa largeur.
15. Le bâton péri est celui qui est raccourci en
abîme.
16. Filet est une bande qui n'a que la cinquième
partie de sa largeur,
17. Traverse ou contre-cotice est une barre réduite
à un tiers de sa largeur.
I 8. Contre-bâton et contre-filet est une barre qui n'a
que la cinquième partie de sa largeur.
19. Le canton est le quartier diminué d'un tiers.
Les pièces honorables proprement dites multipliées
jusqu'à six ne passent pas pour diminuées; ainsi on dit
simplement face, paie, barré, etc. .-
FIGURES DES ARMOIRIES 25 1
F. FIGURES PROPRES DU QUATRIÈME ORDRE.
1. Les points éipiipollés sont neuf carrés, dont cinq
sont d'un émail, et quatre d'un autre alternativement.
Comme :
Les seigneurs de Mœrsberg portaient écartelé au
premier et quatrième cinq points d'argent équipollés et
quatre de gueules; au second et troisième d'azur à trois
vautours ou aigles éployées d'argent, deux et un.
2. XJ échiqicier est lorsque l'écu et divisé en plusieurs
carrés, dont les uns sont de métal et les autres de couleur,
comme le tablier où l'on joue aux échecs, ou aux dames.
Echiqîieté se dit de l'écu et des pièces principales,
et même de quelques animaux, comme les aigles et les
lions, quand ils sont composés de pièces carrés, alternés,
comme celles de échiquiers. Pour Técu, il faut pour le
moins qu'il ait vingt carreaux pour être échiqueté; autre-
ment on le dit équipollé, quand il n'en a que neuf; et
quand il n'y en a que quinze, on dit quinze points d'échi-
quier. Les autres pièces doivent pour le moins être échi-
quetées de deux tiers, autrement elles sont dites com-
ponées.
Baden, éteinte en 1604, échiqueté d'argent et de
sable, à seize points d'échiquier.
3. Le treschciir est une dentelle ouvragée, ou un
orle fleuré dans le sens de l'écu. (On d'iijletiré, parce que
les bords sont en façon de fleurs, ou de treffles.)
4. Les /relies sont comme le comble d'un toit, qui
se fait le plus souvent de perches croisées et entrelassées.
Ainsi on çWiJ'reité, quand l'écu, ou les pièces principales
sont couvertes de bâtons croisés en sautoir, qui laissent
des espaces vides et égaux en forme de losanges, comme :
252 FIGURES DES ARMOIRIES
Hohciistciu, éteinte en i 540, d'arc,^eiit, fretté de sable.
5. Les losanges sont des figures de cjuatre pointes,
dont deux sont un peu plus étendues que les autres, et
elles sont assises sur une de ces pointes. Elles ressemblent
aux carreaux des vitres posés sur une de leurs pointes.
En blasonnant les losanges, il en faut spécifier le nombre,
l'émail et la situation.
Wegisheim, éteinte au 15" siècle, d'or à une grande
losange aboutissante aux quatres flancs del'écu, équipolée
de gueules et d'argent.
On dit losange, quand Técu est également rempli
de losanges de métal et de couleur, en commençant par
l'émail de la première pièce de l'angle droit.
Winterthur, éteinte en 1515, losange d'or et de
gueules, à la bande d'argent, chargée de trois pommes
de pin de sinople, tigées et feuillées d'or.
Les losanges, les fusées et les macles sont accotées,
quand elles se touchent de leurs flancs ou de leurs pointes
sans remplir tout l'écu.
6. Les fusées sont pièces plus étendues en longueur
que les losanges, et affinées en pointe comme les fuseaux.
Elles sont pièces d'architecture, ou elles entrent comme
ornements.
Bertsch^ éteinte au i 5' siècle, d'or à trois fusées de
sable mises en barre.
Frundt, éteinte au i 5'' siècle, coupé au premier de
gueules; au second d'argent à la fusée d'azur.
On dit fuselé cjuand l'écu ou les pièces sont chargés
de fusées.
La maison de Bavière^ qui a donné deux évèques
à l'église de Strasbourg, porte fuselé en bandes d'argent
et d'azur.
FIGURES DES ARMOIRIES 253
7. Les billet les sont des pièces en carré long comme
une brique.
Les anciens seigneurs de Géroldseck en Alsace por-
taient d'or au lion rampant de gueules, lampassé et armé
de gueules, la queue fourchue et passée en sautoir. L'écu
est semé de neuf billettes d'azur, trois, trois et trois.
Quand l'écu est rempli de billettes, on dit billeté
ou semé de billettes.
Colniar, éteinte en 1580, de sable billeté d'or, à
deux cornes de bouc d'or.
Riet^ é_teinte au 16^ siècle, d'azur billeté d'or à un
cygne d'argent, becqué et batte d'or, ailé de sable.
8. Les viacles sont des mailles de cuirasse, ou des
losanges ouvertes à jour, comme une maille de filet.
La famille des Rohaiis, qui a donnés trois évèques-
cardinaux à l'église de Strasbourg, porte de gueules, cà
neuf macles d'or.
9. Les rustes sont des losanges percés en rond.
10. Les vires sont de grands anneaux à attacher les
cables, qui sont passés les uns dans les autres.
I I. Les aiiuelets sont des petits anneaux tout ronds.
Vaiiger, éteinte au 15' siècle, parti au premier d'ar-
gent à l'annelet de sable ; au second de sable à l'annelet
d'argent.
Slangs éteinte en i 500, coupé au premier d'argent
à deux annelets de gueules, au second de sable.
HiunbreclU, éteinte en 1447, <^^'of ^T- 1^ bande de
gueules, chargée de trois annelets d'argent.
12. Les besaiits sont pièces de monnaie d'or ou
d'argent sans marque, qui tirent leur nom de la ville de
Byzance.
254 FIGURES DES ARMOIRIES
Banck, éteinte au 14' si«".'cle, d'or à la bande de
gueules, chargée de trois besants d'arfjent.
Freiburgy éteinte au 13" si' rie, coupé au premier
d'argent, au second d'azur à sepfbesants d'argent, trois,
trois et un.
Bîtmersheim, éteinte au 14' siècle, d'argent au sau-
toir de gueules, accompagné de trois besants d'or,
Ballersdorf^ d'or à trois bandes d'azur, dont la pre-
mière est chargée de trois besants d'argent.
13. Les tourteaux sont des figures de pain ou de
gâteaux ronds et plats comme les besants ; les tourteaux
sont toujours de couleur, à la différence des besants qui
sont toujours en métal.
Frédérici^ éteinte au 16* siècle, de gueules à la
bande d'arc^ent, charQée de trois tourteaux de sable.
Bilstelii, éteinte au 15^ siècle, d'or à la face de
sable, à trois tourteaux de sable, deux en chef, un en
pointe.
I 4. Le lambel est un filet qui se met au milieu et le
long du chef de Técu ; il est ordinairement garni de trois
pendants ou trois pièces.
EiigelbrecJit, éteinte vers 1495, écartelé en sautoir
d'or et de gueules, ayant en chef un lambel d'azur à
trois pans.
Blumenmi, éteinte en 1593, de gueules à la barre
d'argent, au lambel d'azur brochant sur le tout.
I 5. Les otelles sont des figures qui représentent une
amande pelée.
La première branche des Westhauseu, éteinte en
1619, d'or à la croix de gueules, cantonnée de quatre
otelles d'azur.
FIGURES DES ARMOIRIES 255
Schilling, éteinte au lô'^ siècle, de gueules à une
otelle d'argent, enclose dans un annelet d'argent.
Reinforl, éteinte au i6«^ siècle, tranché au premier
d'azur à deux étoiles d'or, mises en faces; au second
d'argent à une otelle d'azur.
16. Les vanuets sont des coquilles de S. -Jacques,
dont on voit le dedans.
Schuypffensack, éteinte au i 5^ siècle, d'or au chevron
de sinople, accompagné de trois vannets de gueules.
I 7. Le diapré se dit des faces, paux et autres pièces
bigarrées de diverses couleurs, comme un compartiment
de fleurs.
18. Le papilloné ou papelloiié se représente en forme
d'écaillés ou de demi-cercles qu'on fait sur un écu, comme
les ardoises d'une couverture posées l'une sur l'autre.
19. Le franc- quartier est une place d'honneur du
côté droit au haut de l'écu, un peu moindre qu'un quartier
d'écartelage.
Windeck, éteinte en 1592, d'azur à la barre d'or,
au franc-quartier d'argent.
20. Le franc-canton- est plus petit que le franc-
quartier. Il est d'ordinaire le seizième partie de l'écu.
F. FIGURES NATURELLES DES ARMOIRIES.
Ces figures sont faciles à connaître, parce que le
blason les emprunte de la nature, qui les expose tous les
jours à nos yeux. On les tire du ciel, des éléments, des
minéraux, des plantes et des animaux.
Le ciel fournit au blason, le soleil, la lune, les
. croissants, les étoiles.
256 FIGURES DES ARMOIRIES
Les éléments donnent les flammes, les rivières, les
tisons, les montagnes, etc.
Les plantes donnent les arbres, les herbes, les fleurs,
les feuilles, etc.
Les animaux donnent les quadrupèdes, les oiseaux^
Içs poissons, les reptiles, les insectes, etc.
Le corps humain s'y trouve même aussi bien que
ses parties : tètes, bras, mains, etc.
Exemples de quelques figures uatiwelles et de quelques-uns
de leurs attributs.
. . ASTRES.
Le soleil figuré avec des yeux, une bouche et des
rayons se dit simplement soleil sans autre attribut, parce
que c'est sa figure naturelle en armoiries. Quand il n'a
pas ces traits, il se nomme ombre de soleil.
Breitenacker , éteinte au 16= siècle, d'azur au
soleil d'or.
Quand le soleil vient de l'angle de l'écu d'où il
semble sortir, on le nomme horizoutc à dextre, ou à
senestre suivant sa disposition; naissant, quand il vient
du chef, et qu'il ne paraît qu'à moitié ; et couchant, quand
il vient de la pointe.
La lune peut être horizontée comme le soleil ; elle
est rare en armoiries {:)leine et entière. Le croissant y est
plus ordinaire. Il peut être montant, versé, tourne et con-
tourjié. Quand ses deux pointes aboutissent vers le chef
ou le haut de l'écu, il est montant; ce qu'il n'est [)as
nécessaire d'exprimer, parce que c'est sa situation na-
turelle.
FIGL'RES DES ARMOIRIES 257
Schaiib, éteinte au 1 6^ siècle, d'azur à deux crois-
sants d'or.
Sigolshcun^ éteinte vers 1442, de gueules à trois
croissants d'argent.
Ltipfsteiji^ éteinte en 1465, de sable à deux crois-
sants d'or.
Wiirmser, famille existante de la Basse-Alsace,
coupé au premier de sable à deux croissants d'argent;
au second d'or.
Bîtchsuer, éteinte en 161 i, de gueules, tiercé en
mantel d'argent à deux croissants d'or mis en cœur ou
abîme.
Quand les deux pointes du croissant regardent le
bas ou la pointe de l'écu, il est ap[)elé versé.
Sîillz., éteinte en 1648, parti au premier d'azur à
un.e étoile d'or, et au croissant versé d'or; au second d'or.
Quand les deux pointes du croissant regardent le
flanc dextre de l'écu, il est tourné, et cjuand elles regardent
le gauche, il est coutozirué.
Grass^ éteinte au i 6' siècle, de gueules à un croissant
tourné d'or au flanc senestre, et à une étoile d'or au flanc
dextre.
Dambach, éteinte en 1 458, de gueules à un croissant
contourné d'or.
Boscfunaii^ éteinte au 16^ siècle, de gueules à Aç^v\y:.
croissants contournés d'or.
Deux croissants sont adossés, quand joints ensemble
leurs pointes sont tournés en dehors \ers les deux flancs;
ils sont acculés cjuand leurs pointes, tournées en dehors,
regardent le chef et la pointe de l'écu; ils soui appoiniés,
quand ils se touchent par les pointes ; ils sont eiilrclassés
cjuand trois croissants sont passés les uns dans les autres.
Ingold, Grandidier, V. \ 7
358 FIGURES DES ARMOIRIES
Quand il y a quatre croissants appointés, on les nomme
Ituiels.
Les étoiles remplissent une infinité de blasons. Leurs
pointes se nomment rais : il y a des étoiles de cinq, de
six, de huit et de seize rais. En I">ance, elles en ont ordi-
nairement cinq, et il n'est pas nécessaire d'en exprimer
le nombre; en Allemagne, elles en ont d'ordinaire six:
quand elles en ont huit, ou six, il faut en exprimer le
nombre.
La ville de Beiifeid porte de gueules, à trois étoiles
-d'or mises en bande.
Quintiier, éteinte au i 6<= siècle, de gueules à une
•étoile d'or entre deU'X cornes de buffle d'areent.
Truchtershciin, éteinte vers 1545, de sable à trois
■étoiles d'argent, à la bordure d'or.
Zorn, famille existante de la Basse-Alsace, coupé
au premier de gueules à une étoile d'argent à huit rais,
au second d'or.
Les étoiles se disent rayonnantes^ quand entre leurs
grandes pointes il y a des filets de rayons ; on les nomme
cometées, quand elles sont une queue.
Quand les étoiles ne paraissent qu'à demi, et sortent
•de quelqu'autre figure, elles sont dites éclipsées.
ÉLÉMENTS.
Le feu peut (tixe flambant, étincclant, ardent, fiiniant^
etc., ce qui se dit plutôt des sujets auxquels il est attaché
que du feu même. Ainsi il y a des paux ou pieux flam-
bants, c'est-à-dire ondes et aiguisés en forme de flammes;
ainsi étincelant se dit des charbons dont sortent des étin-
FIGURES DES ARMOIRIES 259
celles; ainsi des fournaises allumées se nomment ardentes,
•des flambeaux, des vases peuvent être fumants, etc. . . .
Brandscheidl, éteinte au commencement du 17'
siècle, face de six d'argent et de gueules, au tison ardent
de sable, allumé de gueules par le bout, et brochant sur
le tout.
A l'égard de l'eau, il y a des rivières sur lesquelles
on voit de petits traits pour en marquer les flots, alors
on les (\\\. Jlottées.
On dit la mer agitée^ cjuand on y remarque des
ondes élevées; et calme, quand on n'en remarque point.
Les fontaines sont Jaillissantes ou coulantes par tant de
jets ou canaux dont on doit exprimer le nombre. ^
Pour l'air, il y a des nuages, des vents, des foudres,
qui se blasonnent de même que les peintres les re[)résen-
tent. Il faut seulement observer que les foudres se peignent
quelques fois ailés, élancés, étincelants, tortillés, etc. . . .
Quand à la terre, il faut savoir qu'un bout de terrain
figuré sous les arbres, les tours, les maisons, etc. se nomme
tertre ; et qu'à l'égard des montagnes, il en faut exprimer
les coupeaux : trois, cinq, sept, etc. . . .
Lajidsberg, famille existante de la Basse- Alsace, [)orte
■coupé au premier de sinople à une montagne à six cou-
peaux d'or, au second d'argent.
ARBRES ET LEURS FRUITS.
L'arbre chargé de fleurs se nomme Jïeiiri.
L'arbre chargé de fruits se nomme y>7^//t', comme:
Kirspach. éteinte au 16= siècle, coupé au premier
d'or au cerisier de sinople, fruité de gueules, sur un tertre
de sinople; au second à la bande ondée d'argent.
26o FIGURES DES ARMOIRIES
L'arbre dont les menues branches ont été coupées^
se nomme écoté.
L'arbre dont les racines paraissent, se nomme
arraché.
La ville de Thaiiii porte d'argent à un sapin de
sinople arraché, sur un terte de sable.
Le chêne chargé de glands se nomme euglanté.
Le prunier sauvage se nomme creqiiier.
Les fruits et autres plantes sont tiges et feuilles,.
quand ils ont leurs tiges et leurs feuilles.
Wiuterthiir, éteinte en 15 15, losange d'or et de
gueules à la bande d'argent, chargée de trois pommes de
pin de sinople tigées et feuillées d'or.
Trautweiu, éteinte au 1 6« siècle, d'azur à la grappe
de raisin d'or.
Les feuilles de peuplier se nomment /rt//éf//t?5-.
Gosse, éteinte au i s'^ siècle, d'argent à une barre de
gueules, chargée de trois panelles de sinople.
FLEURS.
La rose est fort commune dans les armoiries.
Rosheim, éteinte en 1474, d'or à un chevron de
gueules, chargé de trois roses d'argent.
Lonhern, éteinte vers 141 5, d'or à la face d'azur»
accompagnée de trois roses de gueules, deux en chef,
une en pointe.
Heimbiirg, éteinte au 15^ siècle, coupé au premier
de sinople à la rose d'argent, au second d'or.
Les roses sont boîiloiiuccs, cjuand leur milieu est
d'autre couleur (|ue la iieur.
FIGURES DES ARMOIRIES 261
La ville de Rosheini jiorte d'argent à une rose de
gueulas, l>o-u{0'nnée d'or.
MuUenheim, famille existante de la Basse- Alsace,
porte de gueules à la rose d'argent, boutonnée d'or, à la
bordure d'or.
Blïmicl, éteinte vers 1468, coupé au premier d'or
.à deux roses de gueules boutonnées d'or; au second
d'argent.
Lapp, éteinte vers 1459, coupé au premier de
gueules à la rose d'argent, boutonnée d'or; au second
d'argent.
Les roses- de cinq feuilles percées à jour se nomment
en blason quiiitefeitilles, et aiigenimes ou achesmes celles
qui n'en ont que quatre.
La \-ille de Hagiieiiaii porte d'azur à une quinte-
feuille d'argent, boutonnée de gueules.
Gricsbach, éteinte au i 5'= siècle, d'or à la face de
.sable, surmontée de deux quintefeuilles de sable, percées
en or.
Les treffles qui n'ont point de queue se nomment
jtie7'ce feuilles.
Les fleurs ou les bourses de solanum, semblables à
des noisettes vertes et en fourreau, s'appellent coqiierelles.
Les lys sont en boutons ou épanouis, quand les
feuilles de la fleur sont ouvertes. On les nomme aussi
ordinairement lys de jardin, pour les distinguer des fleurs
de lys.
La fleur de lys est très fréquente dans le blason. La
ville de Netif-Brisacli porte d'azur à une grande fleur de
Jys d'or.
Dettliugcji. famille existante de la Basse- Alsace,
porte d'azur à la fl^ur de lys d'or.
202 FIGURES DES ARMOIRIES
Fœsler, éteinte en 1564, d'or à la fleur de lys de
gueules.
Obertzheim, éteinte au i 5*= siècle, de gueules à la
fleur de lys d'argent.
Altorff, de la branche de Krohsberg, éteinte en
1583, d'azur à trois fleurs de lys d'or.
Romersheim, éteinte en 1490, d'argent à une fleur
de lys de sinople à la bordure de gueules.
Mœgcie, éteinte en 1522, de sable à une fleur de
lys d'or.
ANIMAUX A QUATRE PlEOS.
Le lion est des plus ordinaires dans le blason. Il a
différents attributs.
11 est dit couronné, quand il porte une couronne,
comme:
Nagel, éteinte en 1 590, coupé au premier de sable ;
au second d'or au lion couronné de gueules, de l'un à
l'autre d'or sur le sable, et de sable sur l'o»-. (De l'un a
l'autre se dit des pièces étendues qui passent sur les deux
pièces de la partition.)
Le lion est arme, quand il a des ongles :
Oberkircli, famille existante de la Basse-Alsace, de
sable au lion d'argent, couronné, armé et lampassé d'or.
Masrmuister, éteinte en 1573, de gueules à deux
lions d'argent, couronnés, armés et iampassés d'or.
Le lion est lampassé, quand il tire sa langue.
Waiigen, famille existante de la Basse-Alsace, de
gueules au lion d'argent, couronné, lampassé et armé d'or.
IVafîer, éteinte en 1474, de sable au lion d'or, cou-
ronné, lampassé et armé de gueules.
FIGURES DES ARMOIRIES 263
On représente aussi le lion avec la queue fourchue,
et passée en sautoir.
Aiisolzheini^ éteinte vers i 1.78, de sable au lion d'or,
couronné de gueules, armé et latnpasséde mèine, lafjueue
fourchue et passée en sautoir; à une bande d'argent bro-
chant sur le tout.
Scharrach, .^i€\\\X.Q en 1460, d'or au lion de sable,
armé et lampassé de gueules, la queue fourchue et passée
en sautoir.
Le lion dont on voit le sexe, est vileiié.
Le lion qui n'a pas la marque (Ju sexe, est eviré.
Le lion sans dents, langue, ongle et cjueue est ;;/<?; v/t-'.
Le lion droit est appelle rampaiil.
La ville de Sélcstadt porte d'azur au lion rampant
d'argent, armé et lampassé de gueules, couronné d'or à
la queue nouée, fourchue et passée en sautoir.
Les anciens seigneurs de Z/tr/^/tv/^^fc'r^ portaient d'ar-
gent au lion rampant de sable, lampassé d'or, la queue
fourchue et passée en sautoir à la bordure de gueules.
Le lion qui seml)le marcher, se dit passant.
Mueg. éteinte en 16S4, coupé au premier d'or au
lion passant de gueules, armé et lamj^assé d'azur; au
second d'azur à deux étoiles d'or.
Le lion est posé.^ quand il est arrêté sur ses quatre
pieds.
11 est dit accroupi, lorsqu'il est assis.
Deux lions rampants, les dos tournés, sont nommés
adosses.
Le lion est acculé, (]uand il est sur le cul en arriére.
Le lion est contourne, quand il est tcurni!- vers la
gauche fie l'écu :
264 FIGL'RES DES AKMOJRIES
Bersletl, famille existante de la Basse-Alsace, porte
d'argent au lion coiitounié de sable, la (jneue nouée,
fourchée et passée en sautoir, armé et lampassé de gueules.
Kunheim, éteinte en 1547, d'argent au lion con-
tourné de sable, armé et lampassé de gueules.
Le lion est issant, lorsqu'il \-\ç:,\-\ paraît que la tète
avec bien |)eu de corj)s :
Bernhold, famille existante de la Basse- Alsace,
porte coupé au premier d'or au lion contourné issant
de sable, couronné, lampassé et armé de gueules; au
second de sable.
Eiidingeii, éteinte en 1652, coupé au premier d'ar-
gent, au lion contourné issant de gueules, armé et lam-
passé d'azur; au second d'azur.
Le lion est accollc, lorsqu'il a un collier ou autre
pièce passée dans le col.
Reiiiack, famille existante de la Haute- Alsace, d'or
au lion de gueules, armé et lampassé de sable, accolé
d'un lambel de cinq pendants d'azur.
Le lion (^ui passe et qui montre les deux yeux se
nomme léopard :
SckwarlzcrdcU, éteinte au 16^ siècle, de sable au
léopard d'or assis tenant d'un côté un marteau de gueules,
et de l'autre des pinces de même : le léopard est issant
d'une couronne de gueules.
On représente aussi dans le blason des tètes de lion
arrachées, c'est-à-dire des tètes de lion qui ne sont pas
coupées net, et qui ont divers lambeaux et filaments encore
sanglants ou non sanglants, qui paraissent des pièces arra-
chées avec force.
FIGURES DES ARMOIRIES 265
Eschpdch, éteinte vers 1508, d'argent à la face de
sable, accompagnée de trois tètes de lion arrachées de
•sable, couronnées et lampassées de gueules.
Rusl, éteinte en 1709, de gueules à trois tètes de
lion contournées et arrachées d'argent, couronnées et
lampassées d'or.
Rebstock, éteinte en 1626, coupé au premier de
gueules à deux tètes de lion arrachées et contournées d'or,
couronnées et lampassées d'argent; au second d'argent.
L'éléphant aussi bien rjue la licorne se disent accor-
nés, (^uand sa trornpe ou sa corne sont d'autres couleurs
que l'animal.
Heltfaut, éteinte au 15^ siècle, d'or à réléi)hant de
sable, accorné d'argent.
Joham de Aliuidolsheint, faiiîille existante de la
Basse-Alsace, cou})é au premier de sable à une licorne
issante d'or, accornée d'argent ; au second d'or.
Les chevaux et les licornes sont gais, koicssés, bor-
dés ^ ej^acés, ongles. Ils sont gais, (]uand ils sont nus,
sans harnaiz ; housses lorsqu'ils ont leur housse; bordés
lorsqu'ils sont parés ; eftacés lorsqu'ils sont levés sur
leurs pieds; ongles lorsque leurs ongles sont de couleur
différente.
La ville de Savcriie j)orte d'or à une bande de sable,
chargée d'une licorne gaie et effacée d'or, accornée et
onglée d'argent.
L'ours est représenté d'ordinaire accroupi, c'est-à-
dire assis et dans la posture ordinaire quand il ne
court pas.
Berlin^ éteinte vers 1507, cfor à un ours accroupi
■de sable à la bordure de gueules.
206 FIGURES DES ARMOIRIES
Les cerfs sont élances^ couchés, chevillés, sommés de
tant de cors. Le cerf courant se nomme élancé.
Hirtzbach, éteinte \ers 14S2, d'or an cerf élancé
de sable.
Hertzoçr, éteinte au 16= siècle, de sable au cerf con-
tourné, élancé d'or, sur un tertre de sinople.
Le cerf avec les ramures de ses cornes se dit chevillé
de tant de cors. Sommé revient au même.
Schindeliu, éteinte au 14^ siècle, d'azur au cerf d'or,
chevillé ou sommé de dix cors d'argent, élancé sur un
triple tertre de sinoi)le.
Les bois de cerf entrent aussi dans le blason.
Ils sont d'ordinaire affrontés, c'est-à-dire opposés
de front.
Baiimaiiu. éteinte en T^S", coupé au premier de
sable à un bois de cerf aftVonté d'argent, chevillé dé six
cors d'or; au second d'or.
Rechbîirger, éteinte au milieu du 17^ siècle, d'or à
un bois de cerf aftVonté d'azur, chevillé de cincj cors d'ar-
gent à la bordure d\azur.
Les ours, les chameaux, mulets, etc., sont appelés
emmisèlés, lorsfju'on leur lie le museau [)our les empêcher
de mordre et de manger.
Le taureau est d'ordinairey/zr^v/.r, c'est-à-dire élevé
sur ses pieds ; le bœuf est d'ordinaire passaul, c'est-à-dire
marchant.
Dîichsviau, éteinte vers. 1450, coupé au jiremier fl'or
au bœuf passant contourné de gueules, accorné d'azur;
au second barré de six pi'::ces de sable et d'argent.
Les béliers, moutons, boucs, ânes, etc., 'i>ow\.acconi€Sy
clarines, accollcs. passants^ paissants, rampants, oiiglés.
Ils sont clarin''s, (;uantl ils ont des sonnettes; accollés»
FIGURES DES ARMOIRIES 267
quand ils ont des colliers ou des couronnes passés dans
le col; paissants, lorsqu'ils ont la tète bais5--e pour
paître, etc.
Esel, éteinte au 15"^ siècle, coupé au premier d'ar-
gent ; au second de sable à un âne passant d'argent.
DoUenheiin, de gueules au bélier passant d'argent,
accorné et ongle d'or.
Bœreiifels^ d'or à l'ours de sable levé et lampassé
de gueules.
Schaîibeu, éteinte au i5«= siècle, de sable au bélier
d'or, accorné de gueules.
Bceck, famille existante de la Basse-Alsace, degueules
au bouc rampant d'argent, accorné d'or.
Bœcklin, famille existante de la Basse-Alsace, de
gueules au bouc contourné rampant d'argent, accorné d'or.
Schwcighausciiy éteinte en 1572, de gueules à deux
cornes de buffle d'argent.
Le loup est d'ordinaire passant.
Spiegel, éteinte \'ers 1509, de sable à une baiide
d'argent, chargée de trois loups passants d'or.
Meerschiceiii, éteinte en 1520, d'or à un cochon de
mer contourné de sable cà la bordure de gueules.
Les chiens sont courants^ rampants^ assis, colletés^
boîiclés, etc. Les dogues sont lavipassés. Ils sont colletés»
quand ih portent collier; bouclés, quand leur collier a
des boucles.
L'abbaye de Murbach porte d'argent cà un lévrier
rampant de sable, colleté d'or et bouclé de gueules.
Hîuigcrstciii, éteinte en 14S7, degueules au lévrier
contourné d'argent, colleté et bouclé d'or.
H'ûllciidorj\ éteinte vers 143S, d'or au lévrier de
sable, colleté et bouclé d'argent.
208 figi;res des armdiries
Shibeuii'Cg, éteinte au 14^ siècle, cie sable, billeté
(Tor au cKo^aie rampant d'argent, lampassé fie gueules.
Seckuigen^ fîteinte en 15 19, coupé au premier d'ar-
gent à un dogue issant de sat)le, colleté, bouclé et lam-
passé d'or; au second d'azur.
Une dent de sanglier se nomme défense^ la tète de
sanglier hiwe ; un tète de cerf ou de bœuf décharnée
s'appelle massacre. Une tète de front se dit rencontre.
Breituing, éteinte en 1648, d'azur à la rencontre
de taureau d'or.
OISEAUX.
L'aigle est fort commun dans le blason.
L'archevêque de Besançon porte de gueules à un
aigle d'or.
Fuller^ éteinte au i 6^ siècle, de gueules à l'aigle
d'argent.
L'aigle est éployce., lorsque ses ailes sont étendues.
V'ôlsch. éteinte en 1622, d'or à la face de sable,
chargée de trois aigles éployées d'argent.
Dottenslein, éteinte en 1473, d'azur à l'aigle éployée
-de gueules.
La ville impériale de Zell d'argent à l'aigle éployée
•de sable.
Getiderthe'un, éteinte au 15" siècle, parti au premier
d'or au lion de gueules, au second d'azur à une demie-
aigle éployée d'argent.
Monbron^ ('-teinte au 1 5' siècle, d'argent à l'aigle
déployée de sinoj)le.
L'aigle est bccqnée, (juand son bec est d'autre émail.
FIGURES DES ARMOIRIES 26g
Les anciens seigneurs de Girsberg portaient de
gueules à une aigle éployée d'argent, bec(|uéeet membrée
d'or à la bordure d'or.
L'aigle est mcmbrce, quand ses cuisses et ses jambes
sont d'autre émail.
Arnsberg ^ éteinte en 15^4, de sable à une aigle
éployée d'argent; membrée et becquée d'or.
L'aigle est laiigiiée, lorsqu'elle tire sa langue d'un.
autre émail.
Rœder de Diersperg, famille existante de la Basse-
Alsace porte de gueules à l'aigle j)osée en face, éployée
d'argent, armée et languée d'or.
L'aigle est aynicc, quand ses ongles sont d'autre
émail.
Hochfelden, éteinte en 1487, d'or à l'aigle éployée
•d'azur, membrée et armée de gueules.
L'aigle est démembrée, lorsque ses membres sont
séparés.
Il y a des aigles éployées à deux tètes; on les nomme-
aussi au chef parti.
Brumback, éteinte en 161 8, à l'aigle éployée de
sinople au chef parti, c'est-à-dire à deux tètes, membrée -
et armée de gueules.
L'aigle est diadcméc, lorsqu'elle a un petit cercle
rond sur la tète.
Rttckcr, éteinte au 1 5' siècle, de gueules à une
aigle d'argent, éployée à deux tètes, becquée, membrée
et diadèmée d'or.
L'aigle est issant, lorscju'il n'ç.w parait que la tète
avec bien peu de corps.
Harty tranché au premier d'or cà l'aigle issant de
gueules au chef jjarti ; au second de gueules au chevron
270 FIGURES DES ARMOIRIES
<l'or, accompagné de trois étoiles d'or, deux en chef,
une en pointe.
Les membres des aigles entrent aussi dans le blason.
Lîinibhart, éteinte en 1 606, d'or à trois pattes d'aigle
-contournées de sable.
Les anciens seigneurs de Rappollsiein ou Ribeati-
"pierre, portaient écartelé au premier et ciuatrième d'ar-
gent à trois écussons de gueules, deux et un ; au second
d'argent à trois cols et tètes d'aigle arrachées de sable,
diadèmées d'or deux et une, au troisième d'argent au
lion rampant de gueules, couronné et lampassé d'or, l'écu
billeté d'azur.
Une aigle sans bec et sans pieds aux ailes étendues
:se nomme alérioii.
La maison de Lorraine porte d'or à la bande de
gueules, chargée de trois alérions d'argent.
Les coqs sont becqiiés^ pattes^ crêtes et barbés,
quand leur bec, pattes, crête ou barbe sont d'un autre
•émail.
Aletzer, éteinte au i 3^ siècle, d'or au coq contourné
de sable, becqué, patte, crèté et barbé de gueules.
Schoneck^ éteinte vers 1468, d'or à une bande d'azur,
chargée de trois coqs d'argent, crètés, becqués et pattes
^de gueules.
Les cygnes sont becqués et pattes.
Majise, éteinte en 1552, d'azur à un cygne con-
tourné d'argent, becc|ué et patte de gueules à la bor-
dure d'or.
Les oiseaux de leurre sont chapperonués, perchés,
^rilletés, empiétants. Les éperviers sont d'ordinaire cha-
peronnés. Ils sont perchés, lorsqu'ils sont représentés sur
;la perche ou sur des branches. Ils sont grilletés, lorsqu'ils
FIOLRES DES ARMOIRIES 27 I
■ont (les sonnettes aux [)ie(ls. Ils sont ernfiiétants, quand
ils sont sur leur proie, qu'ils tiennent avec leurs serres.
Fdlkeustcui, éteinte en 15S3, d'azur à trois faucons
■d'argent, deux et un.
La ville de Soiiltz porte de gueules à la croix d'ar-
gent, accompagné de (}uatre corbeaux ou oiseaux de [jroie
"de sable, becqués, membres et grilletés d'or.
Les colombes, alouettes et autres oiseaux sont per-
chés^ volants, essorants. On les nonimeiit essorants lors-
qu'ils n'ouvrent l'aile (|u'à. demi pour prendre le \'ent. et
■qu'ils regardent le soleil.
Tuniiger^ d'or à la face d'azur à trois alouettes de
gueules, deux sur la face, une au dessus.
Les petits oiseaux sans bec et sans pieds, les ailes
serrées, s'appellent inerlettes.
Waldiier, famille existante de la Haute-Alsace, coupé
emmanché de sable et d'argent, les trois pointes em-
manchées d'argent, aboutés d'autant -de- merlettes tl'or
en face abaissée.
Les différents membres des oiseaux comme tètes,
ailes, pattes, entrent aussi dans le blason.
Les anciens seigneurs ô^q Humichcrg portaient coupé
au premier de sable cà K\ç,\\y. cous et tètes de cygne d'ar-
gent adossées, et au second d'or.
Rappcnkopff, éteinte au 15"= siècle, d'or à la tète de
■corbeaux, contournée de sable.
Les Wickershcim de la Basse-Alsace, éteinte au 18'
-siècle, de sable à un pied d'oie d'argent.
Deux ailes étendues et jointes ensemble se disent un
vol; un seule se nomme un demi-vol.
WaitiveiUr, éteinte au i 7^ siècle, d'azur à trois vols
«d'argent.
272 FIGURES DES ARMOIRIES
Hiiffel, famille existante de la Basse-Alsace, porte
d'or au demi-vol dextre abaissé de sable.
Les yzinger, éteinte au 14^ siècle; les Erbciiy éteinte
en 1475, et les Spendcr^ éteinte en 1534, portaient les
mêmes armoiries.
Il est à remarquer que le vol et les ailes des oiseaux
se"" disent abaissés^ quand au lieu d'être élevés vers le chef
de l'écu, ils descendent vers la pointe.
POISSONS.
- Les dauphins sont barbés^ oreilles^ lorrés^ pèaiitrésy
pâmés.
Lorrés se dit des nageoires des poissons, peautrés
de leur queue. Le dau})hin se dit pâmé quand il est sans
langue, la hure ouverte.
Bernback, éteinte vers 1435, ^^ gueules à trois-
poissons d'or cà la tète de sable.
Les barbeaux en terme de blason se nomment barsy.
et sont ordinaire addossés.
La ville de Ferrette porte de sable à deux bars
adossés d'argent.
Les anciens comtes de Ferrette portaient de gueules
à deux bars adossés d'or.
La ville impériale de Gengenbach de gueules à un
poisson recourbé d'argent.
REPTILES
Les serpents sont ailés^ tortillés^ plies en rond. Ils
se nomment bisses ou giiivres, particulièrement quanel ils-
dévorent un enfant.
Sch'ôn/pen porte d'or au scorj)ion de sable.
FIGURES DRS ARMOIRIES 27J
CORPS HUMAIN ET SES PARTIES.
Le corps de l'homme est aussi admis dans le blason
et de plusieurs manières différentes : nu. vcbi, en busle,
et sous des figures particulières de scuivage, de dieux,
iV homme ou de femme, iVei/faiU, de vieillard, etc. . . .
La ville de Bouxwiller porte d'or à un évèque (cet
'évèque paraît être S. Adelj)hej de carnation, vêtu d'habits
pontificaux de pourpre, ayant une mitre d'azur à la croix
d'or, tenant dans la droite une crosse d'argent et dans
la gauche un marteau de sable. Il a cà ses pieds un écu
parti an premier d'argent à l'aigle éployée de sable,
membrée et languée de gueules ; au second au lion d'or,
armé et lampasse^ d'azur.
La v\\\ç^à'Eguisheim porte d'argent à \\\\ S. Pierre de
carnation, vêtu d'azur, tenant de la main droite deux clefs
d'or passées en sautoir, et de la gauche un livre d'or. (On
dit passé en sautoir, lorsque les choses sont mises en
forme de croix de S. -And ré.)
La ville LVOber/hu i)orte d'azur aux deux apôtres
S. Pierre et S. Paul de carnation, vêtus d'argent : S. Pierre
porte des clefs d'or et S. Paul une épée d'or. A leurs
pieds est un autre écu d'argent h l'aigle éployée de sable,
armée et becquettée d'or,
La ville de Roiiffach j)orte d'azur à la sainte \1erge
de carnation, assise dans une chaise cà l'antique, vêtue et
couronnée d'or, rayonnante d'argent, tenant de la main
droite une fleur de lys d'or, et de la main gauche l'enfant
Jésus de carnation, vêtu d'or, rayonnant d'argent et qui
d'une main tient un globe d'or. Aux pieds de Xotre
Dame se trouve l'écu de l'évêché de Strasbourg, qui est
de gueules à la bande d'argent.
InGOLD, GraniUiiiir, r. ig
274 FIGURES DES ARMOIRIES
Bapsl . éteinte en 1742, de sable au buste d'un
pape de carnation à la triple couronne d'or et vêtu de
gueules ; l'écu bordé d'or.
Rit ter de Uremiorff, éteinte en 1636, écarte lé au
premier et quatrième d'or au buste de maure de sable,
couronné d'argent à l'antique, tenant en maiii une halle-
^barde d'argent ; au second et troisième, coupé au premier
d'argent au lion issant de gueules, lampassé et couronné
de sable, au second d'azur.
Il est à remarquer que le linge qui est autour des
tètes de maures se nomme tortil.
Observez encore v^w'antiqiie se dit des couronnes à
pointes de rayons, parce que ces couronnes sont antiques
et ne sont pas de l'usage moderne : ainsi ce buste de
maure qui est dans le blason de Ritter est couronné à
l'antique. Ainsi aussi la ville de Rouffach porte pour
armoiries une image de Notre-Dame, sur son siège à
l'antique.
Les parties séparées du corps humain peuvent aussi
être reçues dans le blason, comme la tête, les bras, les
jambes, les cuisses, le cœur, les yeux, les mains, les
pieds, etc. . . .
La tête et la poitrine se nomment buste^ deux mains
jointes \w\ç. foi\ le bras droit s'appelle dextrockcre, le
gauche seiiestrochere.
Appaiimé se dit de la main ouverte dont on voit le
dedans, qui est la paume.
Wasseiistei/i, éteinte au 15' siècle, de gueules à
six mains levées et appaumées d'argent, trois, deux et un.
La ville de RlbeauviUé porte d'argent à une dextro-
chère de carnation mise en pal, levée et appaumée de
FIGURES DES ARMOIRIES 275
gueules, accom[)agnée de trois écussons de saf)le, un au
flanc dextre, l'autre au senestre, et le troisième à la [)ointe.
L'abhaye de Ltire porte de gueules à un bras de
■carnation mouvant d'une manche et élevant en haut
deux doigts.
Marx, éteinte en i 596, coupé au premier de sable,
au second d'argent, ayant brochant sur le tout deux bras
revêtus de gueules sur l'argent et les mains d'argent sur
le sable.
Keller, éteinte au 16^ siècle, de sable à un bras de
<:arnation vêtu et retroussé d'or, tenant en main une roue
d'or à cinq rais.
G. FIGURES ARTIFICIELLES ET LEURS ATTRIBUTS.
Les figures artificielles qu'on emploie dans le blason
se tirent des arts, dont elles sont, pour l'ordinaire, les
ouvrac^es ou les instruments.
INSTRUMENTS DE CÉRÉMOKIES.
Schmaltz, éteinte au 16^ siècle, de sable à la cou-
ronne d'argent.
La Haute- Alsace a pour armoiries, de gueules à la
bande d'or, accostée de six couronnes de même.
La ville de hliuiingite porte d'azur à la face d'argent,
accompagnée en chef de trois fleurs de lys d'or, posées
en face, et en j)ointe de trois anciennes couronnes ducales
fermées et renversées d'or, deux et un.
Les Weickersheim de la Haute- Alsace, éteinte au
I 8*^ siècle, de gueules au bonnet albanais tl'argent, re-
troussé d"or.
276 FIOLRK.S DFS ARMOIRIES
Kraiilz, ('teinte en 1636, de p;iieules au capuche
d'argent.
Pfaffeulap, ('teinte en 161 2, d'argent à trois cornes
de gueules, [)res(iue semblables à celles que portent les
doges de \"enise.
Brech/er, éteinte en 1652, écartelé au premier et
(quatrième d'ari^^ent à trois cornes semblables de sable,
mis en pairie; au deuxième et troisième d'or à deux faces
de sable.
S/œr, éteinte en 1585, de gueules à une bande d'ar-
gent, chargée de trois lampes d'azur.
HuiniaK'cilc)\ éteinte vers 1489, d'azur à une bande
d'argent, chargée de trois lampes de gueules.
L'é\eque de Bàk porte d'argent à un étui de bour-
don de pèlerin, ou, selon d'autres, à un étui de crosse
d'évèque de sable.
Dossenheiin. éteinte vers 14 18, d'or à la bande de
sable, chargé de trois clefs d'argent.
Deux clefs sont f\\ie?. adossées, quand leurs pannetons
sont tournés en dehors, l'un d'un côté, l'autre de l'autre.
Les clefs sont dites eiiiretaïues, lorsqu'elles se tiennent
liées ensemble par leurs anneaux.
La cloche est bataillce, lorsque le battant est d'autre
émail qu'elle n'est.
Un chapelet en terme de blason se nomme patctioslre.
Une bannière d'église s'apj)elle gonfaiioii. Il est
■ frangé, lorsriu'il a des franges dont il faut s[)écifier
l'émail.
La maison de Fûrstciubcrg , cjui a donnée deux
évèques à l'église de Strasbourg, porte d'or à l'aigle
éployée de gueules, becquée et meml^rée d'azur à la bor-
dure ondée d'argent et d'azur.
FIGLfRES DES ARMOIRJES 277
L'aigle de Furstemberg est charc^f-e en cœur d'unécu
écartelé au premier et cjuatrième fie i^ueules au gonfanon
d'argent; au deuxi^'me et troisi:-ine de sable à la barre
■engoulée d'argent.
On nomme rais d' escarboucU une roue sans jantes
qui a une pierrerie au milieu, et dont les bâtons sont
fleurdelisés aux extrémités.
Les anciens comtes de Dagsburg ou Dabo portaient
d'or au lion rampant et contourné de sable, chargé de
huit rais d'escarboucle d'argent, accolés et florancés de
' fleurs de lys d'azur; l'écu bordé de gueules.
^//r^;vj(^de Strasl)ourg, éteinte au 15"= siècle, de
gueules à une bande d'argent, ayant, brochant sur le tout,
huit rais d'escarboucle d'or, florancés de fleurs de lys.
Liebeiizeller, éteinte vers 1458, coupé au premier
d'argent à une étoile de sable ; au second de gueules à
huit rais d'escarboucle d'or.
Reiitbolden, éteinte au 14= siècle, de gueules à une
barre de sable, ayant, brochant sur le tout, huit rais d'es-
carboucle d'or, l'escarboucle percé de sai:>le.
Regisheim, éteinte au 15' siècle, de sable à huit rais
d'escarboucle d'or.
Les rais d'escarboucle peuvent aussi se blasonner
ainsi : huit lys tiges et passés en double sautoir, et liés
au milieu où ils se croisent j)ar un i)etit écusson.
INSTRUMENTS DE GUERRE.
Deux canons opj)Osés sur leurs aft'uts sont nommés
en terme de l)lason accules.
Les lances rompues se disent csclattces.
278 FIGURES DES ARMOIRIES
Un fer de lance monté ^ c'est-à-dire coupé en deux",
sur les côtés, se nomme roc ou roqtiet.
Les boucles des ceintures et baudriers s'appellent
fer m aux.
Schwerdt, de gueules à une épée d'argent, la garde
d'or, posée en barre.
Un cimeterre recourbé se nomme anché.
Une épée large en coutelas et courbé s'appelle
badelaire.
m
Les bouts des fourreaux des badelaires se nomment
botiteroles.
Bogner, éteinte vers 1475, parti d'argent et de sable
à une bouterole de l'un à l'autre de sable sur l'argent et
d'argent sur le sable.
Ckun, éteinte au 16" sjècle, de gueules à d&uy. épées
passées en sautoir d'argent, les pointes en bas, les gardes
et les poignées d'or à un javelot d'argent, mis en pal, bro-
chant sur le tout.
Les dards et flèches son\.ar7?2és, lorsque leurs f)ointes
sont d'autres couleurs que le fut; ils sont fîtstés, lorsque-
le bois est d'autre émail que le fer; ils sont ciiipenés^
lorsqu'ils ont leurs ailerons ou pennes; ils sont cucochcSy
lorsqu'ils sont sur un arc, soit que l'arc soit bandé ou non.
On nomme ///6W/ un fer de dard de trois branches,,
dont les (\Q,\\y:. côtés sont endentés.
Bleuckli)!^ éteinte vers 1480, de sable à un phéon
d'argent, posé en barre à la bordure d'or.
Kiioblochy éteinte en 1560, de sable au phéon d'or»
posé en pal à la bordure d'or.
Sickc, éteinte en i 423, de sable au phéon d'or, [)Osé-
en bande.
FIGURES DES ARMOIRIES 279
La chaussetrape est une pièce (Je fer à quatre
fXDintes, dont Tune est toujours droite, tandis que les
trois autres la soutiennent ; on s'en sert en temps de
guerre pour les jeter dans les lieux où doit passer la
cavallerie, pour blesser les che\'aux,
Musler^ éteinte en en 13S1, de gueules au chevron
d'argent, accompagné de trois chaussetrapes d'or à la
bordure d'or.
Scheidcji^ éteinte au 16^ siècle, d'azur à la chausse-
trape d'argent, accompagnée de trois roses d'or, {\t\w en
chef, une en pointe.
La ville de Colmar porte d'azur à une massue d'or,
armée de bouts pointus de même. Il serait difficile de
deviner cette figure, si on ne savait par l'histoire que
c'est une espèce de massue dont cjh se servait dans les
guerres du moyen âge, surtout dans celle qui fut dite de
son nom ScJUegej'-Krieg. Ceux qui n'ont pas connu cette
figure, l'ont prise pour un éperon.
INSTRUMENTS DE CHASSE.
La ville de Kayscrsèerg porte de gueules à une
gibecière d'argent, liée de sable.
Les cors de chasse se nomment hiickels. Ils sont lies,
lorsqu'ils sont attachés à cjuelciue chose ; ils sont ciigiiiclicss
lorsque l'embouchure est de différent émail ; ils sont viro-
les, lorsqu'ils ont des boucles ou des anneaux.
Horiiberg, éteinte au i 7' siècle, d'or à trois mon-
tagnes de sable, surmontées de deux huchets de gueules,
liés, viroles et enguichés de sinople.
28o FIGURES DES ARMOIRIliS
OUVRAGES D ARCHITECTURE.
Sleuihaiiseu, de sable à une église d'argent.
Les tours, châteaux, églises etc., sont maçonnés,
crénelés, donjonnés, ajournés, coulissés, ouverts, cou-
A-erts, girouettes, buttés, pignon nés, chastelés, essorés,
etc. . . .
Maçonné se dit des traits des tours, pans de mur,
châteaux et autres bâtiments.
Crénelé, des tours, châteaux à créneaux.
Donjonné, des tours et châteaux qui ont des tou-
relles.
^y^^^;V, des jours d'une tour et d'une maison, quand
ils sont d'autre couleur.
Coulissé, i\\\x\ château, d'une tour qui ont la herse
ou coulisse a la i)orte.
Couvert, d'une tour f|ui a un comble.
Essoré, des toits des maisons de divers émaux.
Chaslelé, se dit d'une bordure et d'un lambel, char-
gés de huit ou neuf châteaux.
Schillighcim, éteinte au 15'= siècle, écartelé au pre-
mier et c|uatrième (Je sinople au lion d'or, armé, couronné
et lampassé d'argent; au deuxième et troisième de sinople
au triangle d'argent, accompagné de trois annelecs d'ar-
gent. Un autre écu brochant sur le tout, de gueules à une
tour d'argent, ajournée de sable.
La \'ille (ÏAl/kirch porte d'azur à une église d'ar-
gent, essorée fie gueules, ouverte et ajourée de sable,
ayant un clocher aussi d'argent, couverte de gueules et
ajourée de sable; le tout sur un tertre de sino[)le.
La ville de Bclfort porte de gueules à v\\\ château
d'or, ouvert et ajouré de sable, et donjonné de trois
FIGURES DES ARMOIRIES 28 1
petites tourelles d'or, ^^Mrouettées d'argent. Ce château
est flan(|iié de la lettre B au canton dextre de la j jointe
et de la lettre F au canton senestre de la pointe : l'fjcu
bordé d'argent.
La ville impériale d'Offe/iburg, d'argent à une façade
ou portail de gueules, flanquée de deux tourelles de même
et les deux battants de la porte d'or.
La ville de Lautcrbourg porte d'azur à un château
d'argent, maçonné de sable, donjonné de deux pièces,
ouvert et ajouré de sable.
Neuweiler , éteinte en 1482, d'or au château de
gueules, donjonné de trois tours de gueules, coulissé
de sable.
La ville de La/idau porte de gueules à une porte
d'argent, maçonnée et crénelée de tourelles, ajourées de
sable. Sur chaque tourelle est un hongrois adossé, de
carnation, vêtu d'argent à un bonnet à l'albanaise de
gueules, sonnant de la trompette d'azur et ayant chacun
derrière le dos un arbre de sinople. Le tout est environné
de six fleurs de lys d'or, trois au flanc dextre posées en
pal et trois au flanc senestre de même, une autre fleur
de lys d'or est posée à l'entrée de la porte. Il y a au chef
de l'écu un écusson couronné portant un lion rampant de
sable dans un champ li'argent.
La ville de Muiisler porte d'argent à la face d'un
monastère de gueules, donjonné de trois clochers [:)ointus
de même, ajouré et ouxert de sable.
La ville de Wisscmbourrr j)orte de gueules au mur
d'argent, fortifié de deux tourelles de même, maçonné de
sable, ajouré, hersé et coulissé de même, ou\-ert d'argent.
En chef esc un écusson sommé d'une couronne aux armes
232 FIGURES DES ARNKMRIES
(le France. Avant la souveraineté de la France, il portait
en chef le double aigle ini[)crial.
Riimle, (Jteinte au i 5^ siècle, de gueules à un pont
d'or à cinc| arches avec la rivi.'-re d'argent.
On appelle bris d'huis une bande de fer à tenir
une porte sur ses gonds.
La ville de Tiirckheim porte d'argent à un battant
de portes de gueules, ferre-e de trois bris-d'huis de sable.
INSTRUMENTS ET OUVRAGES DE DIVERS ARTS.
Sessollzkeini, éteinte en i 637, de gueules à la herse
d'argent, ayant en pointe deux étoiles d'or.
Les haches, marteaux, faux, etc. . . . cjui ont manche
se nomment emmanchées \ les manches des marteaux, dont
les bouts sont garnis d'émail différent s'appellent em-
boîilées.
Kress, éteinte en 1 549, de sable à trois maillets
d'argent, emmanchés d'or.
On nomme auilles ou iiilles, les fers de meule de
moulin.
fort-Louis^ ville, [)orte d'azur à un bastion d'argent
à cjuatre coins en forme d'anilles, ouvert de gueules,
accompagnés de huit fleurs de lys dor, trois en chef
mises en face, trois en pointe mises de même, uuq au
flanc dextre, l'autre au senestre.
Mulhouse, ville, de gueules à une roue de moulin d'or.
BUcker. éteinte en 1749, d'argent à une roue de
moulin de sable.
Hixlle. ('-teinte en 14S5, de sable à une roue tic
moulin d'argent à la bordure d'or.
FIGURES DES ARMOIRIES 283
Les grands anneaux à attacher les cables se nominent
rives.
Burne^ éteinte vers 1457, d'argent à un ancre de
gueules.
yudenbreiter^ éteinte vers i 480, de sable à un ancre
^ d'argent.
Uizveiler, éteinte au 14' siècle, d'argent à un ancre
de gueules.
Les cordes d'un ancre se nomment giimeiies ; le bois
traversier qui la tient s'appelle trabé.
Les haches des tonneliers se nomment doiiloires.
Une anse de chaudron s'appelle cornière.
Diirckheini, famille existante de la Basse- Alsace,
porte d'argent à deux cornières de sable jointes ensemble
et mises en pal, adossées, hérissées aux quatre bouts.
Des chausses pour les jambes se nomment //(9z^^'^^//i^^.
Kolbsheini^ éteinte vers 1493, de gueules à la botte
d'argent, dont le pied est en pointe aux éperons d'or.
On nomme butte cet instrument dont les maréchaux
se servent j)our couper la corne des chevaux, quand ils
veulent les ferrer; on appelle scie un instrument qui sert
à planter des pieux, ou à paver, ou à piloter.
La ville de GiiebiviLler porte d'argent à \\\\ bonnet
albanois d'azur, retroussé de gueules à une houpe d'or.
La ville de Alolslieim [)orte d'argent à une roue de
huit rais de gueules, ou\'erte d'argent.
Neueiislciii , famille existante de la Basse- Alsace,
porte de sable à une roue à cinq rais d'or.
Krecliel, éteinte vers 1334, d'argent à une roue à.
sept rais de gueules.
Slciiiriicker, d'argent à trois roues de sable.
284 FtGLRES DES ARMOIRIES
FIGURES CHIMÉRIQUES.
Les figures chiméricjues sont des ouvrages l)izarres
de l'imagination et qui représentent des choses qui n'ont
jamais été. On a tiré les unes des fables et le caprice des
hommes a donné naissance aux autres. Ce sont les cen-
taures, les harpies, les hydres, les griffons, les dragons,
les sirènes, les lions ou aigles à face humaine, etc.
Erliiiy éteinte en 1 60 i , d'azur à l'aigle éployée d'or,
de gueules et d'argent à face humaine d'une vierge de
carnation couronnée d'or.
Firdcn/ieùJiyéiQmtQ en 1624, de sable à un griffon
contourné d'or.
La première branche des Kittelsheim^ éteinte \'ers
1450, d'argent au griffon éployé de gueules, lampassé
et armé d'or.
Keppeiibach, éteinte en 1408, d'argent au griffon
de sable.
Greiffeu, éteinte au lô*" siècle, d'or au griffon
d'azur, armé et lampassé de gueules.
Greiffcnsteiii, éteinte vers 1447, d'argent au griffon
de sable, ailé, becc^ué et armé de gueules.
Mumer, éteinte au 15" siècle, d'azur au griffon dra-
gonne d'argent, couronné et armé de gueules à la bor-
dure d'or. Le griffon est dit dragonne^ quand il se termine
en queue de dragon.
Ritciikofcu, éteinte au i 5' siècle, d'azur à une patte
et cuisse de griffon d'or.
TABLE ALPHABETIQUE
des noms des villes et J'amilUs d'Alsace, duiil les armoiries.
sont ici blasojiuées.
A.
— Pises
Achenheim 240
Alb 228
Altorff 227, 262
Altkirch . . . .218, 280
Alsace (Basse) .... 238
Alsace (Haute) .... 238
Andlau 243
Ansolzhcim 263
Arnsberg 269
Avenheim 234
B.
Baden 251
Ballersdorf 254
Banck 254
Bapst 274
Bàrenfels . . . .218, 267
Baumann 266
Beger 240
Belfort. . . . 218, 222, 280
Benfeld 258
Bcrer 248
Bergheim 245
Berlia (famille) .... 265
Bernbach 272
Bernhold . . . .217, 264
Berstett 217, 264.
Bertsch 252
Bettingen 241
Bilgerin 242-
Bilstcin 254
Bittenheim ^ 227
Bischotsheim 229
Blencklin 278
Blicker 282
Bliimel 261
Blumenau 254
Bliimeneck 237
Bœcklin . . . .218, 267
Bock 218, 267
Bogner ....... 278
Bolsenbeim 230
Bolhveiler 239^
Boschman 257
Botzheim 243.
J. Le texte porte par erreur Rietenheim.
.286
ELEMENTS DU BLASON
Rouxwiller . .
Brandeck. , . .
Brandtscheidt. .
Brauncn
Brechter
Breitenacker . . . .
Breuning
Brisach (Neuf) . . .
Bf umbach
Buchsner
Bumersheim . . . .
Burgraff de Dorolsheim
Burgraff d'Osthofen .
Burgraff de Strasbourg
Burne
220,
Pages
238
242
276
256
268
261
269
257
254
241
241
277
281
c.
Chun 278
Colmar (famille) . . . . 253
Colmar (ville). 218, 222, 279
230,
D.
Dagsbourg . .
Dalheim
Dambach
Dettlingen
Diemaringen ....
Dirmstein
Dopelstein
Dossenheim (i'=. branche)
Dossenheim ! 2« branche)
Dottenheim ....
Dottenstein ....
Duchsman
Dugessheim ....
DiJrckheim ....
277
249
257
261
236
226
236
231
276
267
268
266
227
283
PkgM
Eichelbcrg 233
Elnhart 246
Endingen 264
Engelbrccht 254
Enhcim 234
Ensisheim 234
Eptig 239
Erben 272
Erlin 284
Erstein 239
Eschpach 265
Esel 220, 267
Ettendorf 230
F.
Falckenstein 271
Ferrette (famille) . 217, 272
Ferrette ^ ville) . . 222, 272
Fleckenstein 234
Fœssler 262
Fort-Louis . . . 222, 282
Freyburg 243
Friderici 254
Frundt 252
FuUe 231
Fuller 268
Furdenheim 284
Furstemberg 276
Geispolzheim
231,
2^6
Eckerich
Egisheim
237. 238
222, 273
Gengenbach 272
Gerolseck ....... 253
Geudertheim 268
Girsberg 269
Gosse 260
Gottesheim 247
GratVenstein 236
Grass 257
TABLE ALPHAMliTlOfE
287
Pages
•GreifTen • 284
Greiffenstcin , . ,220, 284
Griesbach 261
Grostein 241
Guebwiller 283
Glirtler 236
Ingcnhcim 236
Joham de Mundolshcim . 265
Judcnbretter 283
Jung 228
Junger 272
H.
Haffner. . .
Haguenau . .
Halle . . .
Hammerstein.
Harst . . .
Hasen . . .
Hatstatt . .
Hauss . . .
Hecker . . .
Heilgenstein .
Heimburg .
Hellfant . .
Hchvig . . .
Herboltzheim
Hertzog . ,
Hesse . . .
Hirtzbach . .
Hochfeldcn .
Hohenbourg .
Horbourg . ,
Hornbcrg . .
Huffel . , ,
Huiler . .
Humbrecht
Hunaweiler
Hungcrstein
Huningue .
Hunneburg
Huttendorf
Hiittenheim
220,
220.
240
261
282
234
269
239
246
234
246
242
260
265
245
227
266
242
266
269
228
235
279
272
241
253
276
267
275
271
267
240
Kag,'ncck 240
Kaienbcrg 227
Kaltesch 234
Kantengicser 235
Kaysersberg 279
Kellcr 275
Keppenbach 284
Kettenheim 239
Kippenheim 243
Kirspach 259
Kittelsbeim (i^^ branche) . 284
Kittelsheim 12= branche 1 . 235
Kleincontz 237
Knobloch 278
Kœbbelin 242
Kœnîg 232
Kœnigshofen 231
Kolbsheim 283
Krantz 276
Kcechel 283
Kress 282
Kriegen 236
Kunheim 264
Lamperthcim
Landau
Landsberg.
Lapp . .
Lauterbourg
• . 230
222, 281
218, 259
. . 261
222, 281
2S0 KI.KMKNTS
Pages
Liebenzellcr 277
Liechtenberg 263
Lonhern 260
Lorraine .... 244, 270
Loselin 241
Lumbhart 270
Lupfstein 257
Lure 275
Lutzelbourg 217
Lûtzelstein 241
M.
Maegde 262
Manse 270
Marx 275
Masmunster 262
Matzenheim 240
Merrenberg 244
^letzer 270
Mittelhausen 237
"Moerschwein . . .220, 267
Molér 220
Molsheim 246
Monbronn 268
Morsberg 251
Mosung 231
Moterer 243
Mueg 263
Mulfelden 234
Mulhouse 282
Mulhofen 231
Mijllenheim 261
Mumer 284
Munster . . 218, 222, 281
Murbach 267
Murnhardt 239
Muster 279
N.
Nagel 262
^'ef 243
Di; [JL.ASOS
Xcucnstcin 285
Ncuwiller 281
Nçuf-Brisach 261
Nope 241
O.
Obergassen 241
Oberkirch . . . .217, 262
Obernai .... 222, 273
Ochsenstein 234
Offenburg 281
Oltinger 234
Onefro 247 .
Ongersheim 230
P.
Pfctzheim 248
Poss 246
Q.
Quintner 258
R.
Ramstein 229
Rappenkopf 220
Rappenkopf 271
Rathsamhau.sen .... 246
Rebstock 265
Rechburger 266
Regisheim 277
ReifFen 229
Reinach .... 217, 264
Reinbolden 277
Reinbolt 238
Reinfort 255
Reisser 22g
Rcnchen 242
Reutingcn 236
Ribeaupicrre 270
Ribcauvillé 274
Riet 253.
ÉLÉMENTS
Pages
Ritenhofen 284
Ritter 228
Ritter d'Urendorf . . . 274
Roche (de la) .... 219
Rœder de Dirsberg . . . 269
Rohan 253
Rosheim (famille) . 220, 260
Rosheim (ville) . . 222, 261
Rouffach.2i8, 219, 222, 273
Rucker 269
Rumle 282
Rumelnheim 228
Rust 265
S.
Saverne 265
Schaftolsheim .... 237
Scharrach 263
Schaub 257
Schauben 267
Schauenbourg .... 247
Scheiden 279
Schilling 255
Schilt 227
Schiltigheim 280
Schindelin 266
Schlapp 246
Schmaltz 275
Schott ....... 232
Schott de Waldel . . .231
Schôneck 270
Schôrnpen. . . . 220, 272
Schurpffensack . . . .255
Schwab 239
Schwarber 245
Schwarzerden .... 264
Schweighauscn .... 267
Sehwerdt .... 220, 278
Seckingcn 268
Sélestadt 263
IngoLD, GrandiJier, V.
DU BLASON 289
Ptgea
Sessoltzheim 282
Seuss 248
Sicke 278
Sigolsheim 257
Soultz .famille) .... 257
Soultz 'ville) 271
Spender 272
Spiegel 267
Spire (évêque de^i . . . 243
Stang 253
Steinfurt . . . .220, 245
Steinhausen 280
Steinrucker . . . . . 283
Steurnagel 228
Still 239
Strasbourg. . 219, 222, 237
Stubenweg 268
Sturm 235
Sulger 241
T.
Thann 222, 260
Trautwein 260
Treubel 247
Truchsess de Rheinfelden 236
Truchtersheim .... 258
Turckbeim . . . 222, 282
Twinger 271
U.
Urbach 228
Utenheim 240
Uttweiler 283
V.
Vanger 253
Voltz 229
Volsch 968
19
290
TABLE ALPHABETIQUE
w.
Pages
Waffler 262
Waldner 217, 231, 235, 271
Waltenheim 231
Wangen . . . . 217, 262
Wasselnheim 247
Wassenstein 274
Wattweiler 271
Wege 235
Wegisheim 252
Weickersheim . . . .275
Weitersheim 228
Weisbrodlin 246
Wepfermann 250
Wessenberg 239
Westhausen . . . 242, 254
P«g«»
Wetzel de Marsilie . . . 240
Weyrich 237
Wickersheim 271
Wildbcrg 237
Winckenthal 230
Windeck 255
Winterthur . . . 252, 260
Winstein 247
Wissembourg . 219, 222, 281
Wittenheim 228
Wolfgansheim .... 249
Wurmser 257
Z.
Zell 268
Zorn 258
Zuckmantel 228
VI.
MÉLANGES HISTORIQUES
SUR
STRASBOURG
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG.
La ville de Strasbourg est située sous la zone tem-
pérée, au 48^ degré, 31 min. de latitude; au 27' degré,
55 min. de longitude, presqu'au centre d'un grand et
agréable vallon qu'on nomme l'Alsace.
Les environs de Strasbourg forment une campagne
•d'une grande et belle étendue. Toute la partie nord,
■nord-est et nord-ouest est découverte à la distance de
plus d'une lieue. On trouve dans le lointain des élévations
ou monticules, qui forment ensuite des collines cultivées
et qui, s'élevant par gradation dans un terrain de sept
lieues, se joignent à cette grande chaîne de montagnes
qu'on appelle les Vosges.
La partie de l'est nous présente une plaine arrosée
par le Rhin et [)ar difterents bras qui en dérivent. Ce
fleuve qui coule à une petite lieue de Strasbourg, ainsi
que ses bras, forment différentes îles. Quelques-unes de
ces îles oftVent des [prairies, des jardins, des vergers, des
bois agréables : mais le terrain ne produit qu'à force de
travail. D'autres qui sont continuellement sujettes aux
inondations du Rhin, sont toujours humides, couvertes de
sable et de pierres, ce qui fait qu'elles restent toujours
294,^1 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
incultes. Elles produisent cependant des arbres utiles aux
bâtiments et des herbes, ainsi que des plantes dont la
médecine fait usage.
La partie méridionale offre une longue et large
plaine bornée à l'orient par le Rhin et à l'occident par
l'Ill. Ces deux rivières forment plusieurs ruisseaux ou
bras qui arrosent cette partie. Le plus considérable est
celui qu'on nomme Krûmmerich, et qui, traversant cette
partie, se jette dans l'Ill et la Brusch déjà joints ensemble
au-dessus de la ville. Cette partie abonde aussi en prairies.
Son sol est assez égal à celui de la partie orientale : ce qu^
fait qu'on y trouve également des champs, des jardins et
des bois.
Le côté de l'ouest a moins de prés et de jardins que
les autres cotés, mais il abonde en plus de champs fer-
tiles. Il est arrosé par l'Ill et la Brusch. Ce dernier le
traverse divisé en plusieurs bras, dont quelques-uns se
jettent dans \\\\ au-dessus de la ville, et dont les autres
qui fournissent les eaux à plusieurs moulins, forment une
rivière considérable qui entre dans la ville auprès de la
porte Blanche. On rencontre aussi dans cette partie occi-
dentale une forêt remplie de difterents arbres et de plu-
sieurs plantes utiles. Cette partie tire aussi de la Brusch
un sable rouge q4.ie les ouvriers mêlent à la chaux [)Our
en former du mortier.
Cette partie est plus basse que celle du nord, et
surtout que celle du nord-est, la plus élevée des environs.
C'est cette partie du nord qui abonde en grains fertiles
et qui produit les meilleurs légumes. Elle est arrosée du
côté de l'est par Tlll qui y forme dift'érentes îles, laquelles
sont autant de bons pâturages.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 295
Nous ne devons pas oublier de remarquer que la
rive gauche du Rhin présente un spectacle agréable par
les promenades, le grand nombre de jardins et de mai-
sons de campagne fjui sont réunies dans le territoire
de Ruprechtsau. Ce territoire est bas et par là sujet aux
inondations de la rivière d'Ill, mais rarement à celles du
" Rhin. Le territoire de Strasbourg opposé à ce fleuve est
comme nous l'avons dit, bon et bien cultivé. Certains
cantons sont gras, limoneux et argileux. ID'autres sont
composés d'une terre plus légère. L.es rives du Rhin sont
moins favorables : le terrain, plus léger, y est pierreux et
sablonneux. On sait qu'on trouve sur les bords de ce
fleuve des pierres transparentes, qu'on nomme cailloux
du Rhin, et des paillettes d'or qu'on retire par des lotions.
Strasbourg est situé du cùté de la rive occidentale
du Rhin. Ses deux principaux cotés regardent le sud-ouest
et le nord-ouest : la partie orientale n'est éloignée du
Rhin que de peu de pas, l'occidentale s'étend au-delà de
rill. La longueur totale de cette ville, dans la direction
du nord-ouest au sud-est, approche de i 340 toises ; la
moyenne largeur peut monter à 900 toises. Elle est divisée
en deux par la Brusch qui la traverse, et cette rivière y
est garnie de quais. La partie méridionale a peu d'éten-
due; la se{)tentrionale. qui est un peu plus haute, est plus
considérable. Cette dernière est encore partagée par trois
fossés : le premier et le second reçoivent à l'ouest leurs
eaux de la Brusch dès son entrée clans la ville. Le troi-
sième, en. deçà des moulins, se trou\e plus au centre de
Strasbourg. Ils tombent tous trois a\-ec leurs eaux dans
la Brusch à peu de distance de sa sortie de la ville. Cette
rivière et ces trois fossés reçoivent une grande (juantité
d'égouts et favorisent la salubrité de la ville.
296 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
Ce que nous aj)|)elons ici Brusch est proprement
l'ill auquel se joint la Brusch. L'ill, qui prend sa source
aux pieds du Mont )ura et qui reçoit plusieurs ruisseaux
dans sa course, traversant le Sundgau et la Haute- Alsace,
reçoit les eaux de la Brusch à peu de distance de la ville
et y entre sous le nom de Brusch du côté de l'ouest : elle
parcourt ainsi toute sa longueur du côté méridional. Vers
sa partis supérieure elle fait mouv^oir un grand nombre de
moulins, qui accélèrent le cours de ses eaux. Au centre
de la ville on la voit couverte de grands bateaux qui
servent au commerce et à la navigation du Rhin. Sa plus
grande largeur dans la ville est de 30 toises, sa moyenne
profondeur de 5 pieds. Son fond est très limoneux et
percé d'un grand nombre de sources, il est dans quelques
endroits pierreux et sablonneux. On y pèche différentes
espèces de bons poissons et on y remarque, dans les en-
droits qui ne sont i)as nettoyés, une assez grande quantité
de plantes aquatiques. Cette rivière reçoit dans Strasbourg
un ruisseau qui, suivant les différents endroits qu'il tra-
v^erse depuis Erstein, est d'abord nommé Krafft JVasser,
puis Dîimmc Rhehi et enfin Krumme Rhein et plus vul-
gairement Kriimmerick. A sa sortie de la ville elle reprend
son ancien nom d'IU et se divise en quatre branches qui
forment différentes îles, couvertes de jardins et de quelques
moulins. Ces bras, après un cours d'un quart de lieue,
se réunissent à la hauteur de la Ruprechtsau d'où, a[)rès
beaucouj^ de contours, cette rivière prend sa direction
vers l'orient et se jierd dans le Rhin près de la Wantzenau
à deux lieues de Strasbourg.
La Brusch, en s'approchant de Strasbourg, se jette
dans riU par trois diftérents bras. Le premier de ces bras
forme son cours naturel. Le second est le canal (jui tut
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 297
ordonné par Louis XIV, qui a quatre lieues de longueur,
et qui est d'une grande utilité pour le transport des pierres.
L'un et l'autre de ces bras se jettent dans l'IU avant son
entrée dans Strasbourg. Le troisième, qui est également
naturel et qui coule par les fortifications sejjtentrionales
de la ville, se jette aussi dans l'Ill à quelque distance de
la ville. Le fonds de la Brusch est formé de sable routée
•et de cailloux. On y pèche aussi beaucoup de poissons
et on y trouve même des paillettes d'or. Il y a aussi les
•eaux du Rhin qui entrent dans la ville près de l'hôpital
militaire et qui peu après se jettent dans TIll au pont de
Sainte-Catherine.
Les grandes rues de la ville ont leur direction de
l'orient à l'occident et du midi au septentrion. Les petites
rues sont assez parallèles aux grandes. Le nombre de ces
■dernières est assez considérables et monte au delà de 200.
Les grandes rues ont deux rigoles le long des maisons,
et les petites une dans le centre pour faciliter l'écoulement
des eaux. Chaque rue a une pente suffisante pour con-
duire les eaux dans la rivière, ou dans l'un des trois
fossés de l'intérieur de la ville. Il y a aussi plusieurs places,
sur lesquelles sont répartis les marchés. Ceux-ci oftVent
abondamment et en tout temps tout ce que les saisons
fournissent en légumes et en fruits sains et bons. Les
deux boucheries, dont la grande est placée sur la Brusch
et la seconde sur le fossé des Tanneurs, sont maintenues
dans la plus grande propreté. La première surtout mérite
l'attention des étrangers. Les anciennes maisons de la ville
sont la plupart bâties en bois et en briques, mal distri-
buées et ont peu de jour. Il n'y avait alors (jue les édifices
publics qui fussent de pierre. Ceux-ci, ainsi cjue les mai-
sons particulières, étaient la plupart peints comme le sont
298 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
encore ceux cl'Augsbourg et de Nuremberg aujourd'hui.
Les nouvelles sont construites en pierre de taille, sont
mieux percées et mieux aértjes. Leur ])lus grande hauteur
n'excède pas 80 pieds. On en compte plus de quatre
mille et le nombre des habitants est de [45.000.]
Les fortifications de la ville consistaient autrefois
'dans des murailles qui soutenaient de beaux et larges
remparts. Les fossés étaient larges et en [)artie remplis
d'eau. Mais le défaut de cette enceinte était (]ue les
bastions en étaient trop petits et les courtines trop
longues. Louis XIV n'en fut [)as plutôt le maître qu'il
ordonna à M. de \'auban d'enveloj)per cette vieille en-
ceinte par une fortification plus régulière. Ce grand ingé-
nieur y ajouta C{uelques ouvrages avancés qu'on a dans
la suite couvert par plusieurs autres, de sorte que la place
est devenue redoutable et presque imprenable. Ce ido-
narque a de plus fait construire une citadelle forte, grande
et régulière, qui s'étendant presqu'au Rhin, met parfaite-
ment en sûreté l'entrée du pont.
TOPOGRAPHIE DE LA VILLE.
La ville de Strasbourg est aujourd'hui divisée en
dix cantons.
I" CANTON.
Ce canton renferme tout le faubourg de la Tour
blanche, ll^^'cissenf/ntrjjislrass, et toutes les rues à gauche
jusqu'au rempart et celles cjui se trouvent à droite jus-
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
299
qu'au côté gauche dn faubourg de Cronenbourg ou de
Saverne inclusivement.
ï. Porte de la Tour blanche ou IVeissthurmthor. '
2. Moulin des huit tournans, Acht-Ràder-MiihU. '^
3. Rue de Sainte-Aurélie, partagée en deux.
4. Rue de Sainte-Marguerite.
5. Rue de Saint-Jean.
6. La grand'rue du faubourg de la Tour blanche dite Weissen-
tkirtnstrass.
7. Quartier nommé Bi?uier dei7i Heiden Bollvuerk, derrière le
bastion payen.
8. Rue dite Seelossgass.
9. Kleine Eeungass, petite rue de la course.
I. La porte du Faubourg Blanc, il y a une inscription : Carolo çuin/o
Augusto . . . etc. ... De plus on lit à un coin de l'ouvrage extérieur, bâti
en 1679, l'anachroitique suivant:
Hujtts pars bello, pars pace peracla laboris.
un prcEsidio servit, hinc dccori.
De plus l'inscription allemande : Gottes barmhctz Cette dernière
inscription se trouve aussi dans Zeiler in Itin. girinan.^ part, i, fol. 217,
edit. 1632, mais fautivement. L'origine de cette inscription se trouve dans
Silbermann, p. 141 et 142. Cette pierre, posée en 141S, fut trouvée en 1439
lorsqu'on bâtit les fondements du moulin situé près de ladite porte.
On trouva hors de cette porte, le 29 octobre 1603, six tombeaux payens.
Sir lesquels il faut voir S:hœpflin. On y trouva un autre sépulchre ancien
en 1604. En 1634 lorsqu'on fit de nouvelles fortifications hors de cette porte,
on y trouva encore un sépulchre.
En 1429 fut bâtie la Tour blanche. Elle fut agrand e en 1439.
En 1524 au printemps fut bâti le rempart près de la raiison teutonique
dans l'emplacement d'une ancienne et haute tour qui s'v trouvait alors.
En 1532 fut bâtie la porte extérieure qui fut achevée dans deux ans.
En 1546 fut bâti le bollwerk. près de la commanderie de Saint-Jean, et
on prit à cet effet une bonne partie de la maison et du jardin des [ohannites.
En 16S2 les Français abattirent le bollwerk dit Lug im Land et bâtirent
à sa place le fort de la Forte blanche.
A la Tour blanche extérieure, en hiut, à la voûte, se lit cette inscription:.
fublicee libertati.
2. Bâti en 1439. Incendié eu 1526 et rétabli peu après. Depuis que la
ville appartient à la France, on y tVut un canal pour conserver leaiu
300 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
10. Grosse Renngass, grand'rue de la course.
11. Heytiengass, rue des payens.
12. Mollengass.
13. Kageneckerbruch, marais de Kageneck.
14. Feuergass, rue du feu.
15. Kuhnengass.
16. Quai de S.-Jean, Johannesstaden.
17. Faux rempart.
a) Fort du Faubourg blanc.
b)' Eglise luthérienne de Sainte-Aurélie.
c) Eglise et couvent de Sainte-Marguerite.
d) Casernes du quartier de Saint-Jean. (Cavalerie.)
e) Maison de force, ou Zuchthaus. ■
I. Ce fut en 1650 que le magistrat de Strasbourg pensa à établir dans
ia ville une maison de travail ou ArbeiCshaiis^ et ce fut en cette année qu'il
écrivit aux républiques de Genève et de Berne pour savoir d'eux la forme de
pareilles maisons établies dans leurs villes. Mais ce ne fut que dix ans (après)
en 1660, que cet établissement se forma, dans l'emplacement de l'ancien cou-
vent des Guillelmites.
Dès le XVI* siècle et avant l'an 1595 les hommes dissolus et inutiles
-étaient condamnés à un travail qu'on nommait dus sckilUnwirck parce qu'ils
portaient à leur cou un fer courbé avec une clochette. Mais cette peine était
tellement odieuse aux bourgeois qu'on les regardait comme infâmes et par
conséquent inutiles au travail.
C'est ce qui engagea le Magistrat à établir en iô6o une nouvelle maison
nommé Arbeit-Spinn- und IVerckhaus, où l'on faisait travailler les enfants
désobéissants et les mendiants valides, principalement à la filature. Ceux qui
y furent enfermés pour crimes étaient employés pendant l'été à nettoyer les
fossés de la ville (ce qui dura jusqu'en 16S2) et pendant l'hiver à limer du
bois de Brésil. Ceux qui n'étaient pas si coupables, furent employés à l'hôpital
dit Ekndehcrberg et à balayer les rues de la ville.
En 1682 le magistrat mit à la tête de V Arbtitshaus un ammeistre, un
Treize et deux conse llers, avec un receveur. Il fut ordonné alors de n'y rece-
voir personne que ceux qui seraient condamnés par sentence du grand Sénat,
ou les mendiants qu'on aurait trouvés mendier dans les places, ou ceux que les
parents ou tuteurs y auraient fait enfermer du consentement des administrateurs
Alors on fit une séparation : les criminels furent envoyés à V Elinde-Hirbin^,
les autres restèrent dans V Arbeitskans.
Il y avait un autre édifice, situé près du pont Sainte-Catherine, nommé
. Spinn/iaus, où étaient enfermées les filles de mauvaise vie. Ce dernier édifice-
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 301-
f) Maison des pauvres attenante à la première.
g) Eglise et couvent de Sainte-Barbe.
h) Poêle de la tribu des jardiniers du faubourg Blanc, Gartner
unterwagner Zunft.
i) Casernes du quartier de Saverne (Infanterie.)
1) Eglise et commanderie de Saint-Jean,
m) Hôtel de l'abbaye de Moyenmoûtier.
Il' CANTON.
Ce canton renferme le côté droit du faubourg de
Saverne, le quartier dit Grïuienbriich , le faubourg de
Pierre et les quartiers attenants de l'autre côté du faux
rempart jusqu'au bastion nommé la Fiuckmatt.
1, Porte du faubourg de Saverne ou Cronenburg , Kronen-
burgerthor. '
2. La grande rue du faubourg de Saverne, Kronenburgerstrass..
fut réuni en 1699 à V Arbeitshaus avec ses revenus : ce qui fut confirmé par
lettres patentes du roi de 1700. Le Conseil souverain d'Alsace obtint en 1724
de M. le garde des sceaux la permission de faire enfermer dans cette maison
les voleurs que ledit Conseil y avait condamné. (SCHKRZ, in Dissertatiom
de 10 quod justum est circa ergastitla, 1738, p. 47-51.)
I. La porte de Cromnbourg. Cette porte fut ainsi nommé du château
de Cronenbourg que Henri de Staleck, évéque, détruisit ea 1243. (Voyez
Kœnigshoven, p. 244.)
A la porte intérieure de Cronenbourg on voit le portrait d'Attila avec ce
vers de Virgile tiré du 3» livre de l'Enéide :
Sic oculos, sic ille gênas, sic ora ferebat,
avec ces lettres A. V. aetatis XLVII qu'on a ainsi expliqués :
Attila Unnorutn cetatis XLVII.
A la tour de Cronenbourg on lit l'inscription :
Nulli neque vint, neque insidias cogitanti
Sed proputsanJiinim ergo respublica
Argentorntensis fieri fuit an. Salutis. M.D.XXX.II.
En 1560, lorsqu'on aggrandit le rempart, on trouva près de cette porte
3^2 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
3. Osiertagsgass.
4. Le griinenbruch.
5. Bey dcm halben Dach.
6. Bey den griinen Hàlteti, aux treilles vertes.
7. La ruelle de la croix, Kretizgàss/ein.
8. Klemensgàsslein.
9. ^i?>' </i?w Hundshof.
^ 10 Rue de l'esprit, Geistgass.
1 1. Rue de la Toussaint.
1 2. Bergherrengass.
13. Aîaycngasslein, ruelle du mai.
14. Guileutgasslein, ruelle des lépreux.
15. La porte du faubourg de Pierre, Steinsfrasserthor. »
plusieurs murailles de pierres, voûtes, cuirasses, fu-als, monnaies d'or et
d'argent.
Hors de cette porte se trouve la potence, bâtie en 1432, à laquelle on
joignit en 1481 le Beicht-hctmcl.
Cette potence fut réparée le 8 mai 17 14 par toiis les maréchaux, char-
pentiers et maçons de la ville assemblés en communanîé.
En 1429 dans le temps des guerres fut bâti l'ouvrage extérieur dehors la
porte de Cronenbourg, La porte fut bâtie en 1440.
En 151 1 fut bâtie le mur extérieur près de la porte de Cronenbourg
jusqu'à la Tour blanche et de la Brusch jusqu'à la maison Teutonique.
En 1530 on commença à bâtir la longue voûte qui est près de cette
porte. La même année on bâtit une haute tour entre la porte de Cronenbourg
et la Porte blanche derrière la maison Teutonique, qai, à cause de sa hauteur,
fut nommée Lng im Land.
I. La parti du faubourg de Pierre. Située à l'occident.
En 1374 on commença à faire un fossé hors de ia porte du faubourg de
Pierre jusqu'au dessus de la maison Teutonique, et U fut entouré de tours el
de murailles. Ce qui fut achevé en 13S6.
En 144.0 pendant l'été fut bâtie la porte du faubourg de Pierre. En
1480, après un grand et long froid, la fonte des netges occasionna une grande
inondation dans la ville où il fallut aller en bateaur. Les eaux minèrent telle-
ment les fondements de la tour du faubourg de Pierre qu'elle tomba le
dimanche après la Saint-Jacques, au matin, sans causer d'autres dommages.
Cette tour, très haute, fut rebâtie au printemps de 14S1 et coûta lo.ooo florins.
Elle fut appelée grnnen Thurm, à cause que son toit était vert.
En 1525 fut commencé le bollwerck près de la porte de Pierre, et l'anné ^
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 303
16. La grande rue du faubourg de Pierre, Steingass.
17. Graumannsgass.
18. Reifgass, rue du cerceau.
19 H'assersuppgass, rue de la soupe à l'eau.
20. i\ venue ou entrée de la Finckmatt.
21. Faux rempart.
a) Casernes iin Bruch ou du faubourg de Saverne, pour la
•cavalerie,
b) Eglise de la Toussaint,
c) Poêle ou tribu des jardiniers du faubourg de Pierre.
d) Fort du faubourg de Pierre.
e) Casernes de la Finckmatt, pour Tinfanterie.
\\V CANTON.
Il renferme le Vieux-Marché-aux-vins, la rue dite au
jeu des enfants, le Thomaidock, la petite boucherie, la
place de S.-Pierre-le-Jeune, la rue de la nuée bleue, la
^promenade du Broglie, et toutes les rues situées au
marché-aux-c.'ievaux jusqu'au faux rempart.
i. Place de Saint-Pierre-le-Vieux.
2. Rue au jeu des enfants, Kinderspielgasse.
3. Vieux-marché-aux-vins,
4. Place du marché-aux-guenilles, Marckplatz.
-suivante fut augmenté le fossé vosin. En 1531, en février, on abattit le ward
•ou haute tour, située sur une colline près du Gùtltnhauis.
En 1549 on abattit la moitié de la haute tour du faubourg de Pierre
qui était la plus haute de la ville après celle de la cathédrale, et on mit une
toiture sur l'autre moitié qui fut conservée.
En 1683 les Français démolirent le bolKverck du Roseneck, situé près de
la porte de Pierre, et en formèrent le fort qu'on nomme aujourd'hui fort
•de Pierre,
3^4 TOPOGRAPHIE DE STRASBOCKO
5. Le Rosengarten.
6. Le Tkoman-Loch.
7. La ruelle de l'ours, Bàrengàsslein.
8. La ruelle du noyer, Nussbaumgàssleùt.
9. Le H'ùlnerhoff.
10. Le HôlUng'dssUin.
1 1 . Le Marbachg'àsslein.
^ 1 2. Le Marbach-Hof.
13. Rue de la petite boucherie.
14. La petite rue de l'église, KUin-Kirck-GàssUin.
15. Place de la Saint-Pierre-le-Jeune.
16. La grande rue de l'église, Grosse-Kirtk-Gass.
17. A la mésange, bey der Meisse.
18. Rue de la nuée bleue.
19. La Burg-gass.
20. La Krappen- ou plutôt Rappen-G'àssiiin.
21. La Pfund'ZolUrgass, c'est-à-dire rue des lods et ventes.
22. Marché-aux-chevaux.
23. La Bischofsheimergass, dite improprement Bischofsgass.
24. La rue de Kécrevisse.
25. La Schiltigheimergass , nommée improprement la Kleine-
Schilds-gass.
26. La ruelle des Clarisses, Sant-Klaren-Gàssiein.
27. Le faux rempart.
a) Hôtel du chapitre de Neuvillers.
b) La petite boucherie. ^
c) L'église de Saint-Pierre-le-Vieux.
d) L'hôtel du gouvernement ou du premier commandant.
e) L'hôtel du second commandant.
f) La tribu des charpentiers.
g) La tribu des vignerons (Weinstkher) et des perruquiers,
h) L'hôtel du grand prévôt de la cathédrale de Strasbourg.
i) La promenade de Broglie.
I. La petite boucherie était en 1551 située Je long du fossé des tanneurs-
où on a bâti depuis des maisons. Elle fut transférée vers 1682 dans l'endroit-
qu'elle occupe à présent.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 30S
k.) La salle de la comédie française, '
1) La fonderie et l'arsenal. *
I. Comédie françaisi a Strasbourg. — Le séjour d'une nombreuse garnison
attira à Strasbourg en 1692 une troupe de comédiens français. Ils dressèrent
d'abord leur théâtre dans le poêle des maçons. .Mais ne s'y trouvant pas com-
modément ils en érigèrent un autre, à quelques pas de là, dans l'hôtel de
Rathsamhausen où ils prirent leur emplacement entre les quatre murailles d'un
vieux magasin. Ils n'y restèrent pas longtemps, car .\I. l'abbé Hennequin,
grand-vicaire du diocèse, ayant appris que ce magasin avait été autrefois une
vieille chapelle, le locataire qui occupait cet hôtel et qui avait prêté cet
emplacement aux comédiens, fut obligé de les en faire sortir. Les acteurs
retournèrent au poêle des maçons. Ils n'y restèrent que quelque temps, tant
parce qu'ils n'y gagnaient rien que parce qu'ils perdirent par le feu, <\\i\ se mit
à leur théâtre, la plus grande partie de leurs effets. Il est à remarquer que
]a veille de l'incendie du poêle des maçons, qui arriva le 22 novembre 1700
entre deux et trois heures du matin, les affiches de la comédie étaient ainsi
conçues : € Nous donnerons aujourd'hui dimanche, 21 novembre (i 700), T^r-
luffe^ comédie en cinq actes de M. de Molière ; elle sera suivie de la SérénaJi
comédie meslée de musique italienne et française. // y aura grand feu par-
tout. On fî'y aura point de froid. »
Ces comédiens (qui se nommaient les Comédiens de la troupe Dauphine),
quoiqu'assez mauvais, firent naître le désir de perpétuer et de rendre ce genre
d'amusement stable et permanent. On sentait combien le spectacle était néces-
saire pour occuper une garnison nombreuse et surtout désoeuvrée. Mais il fallait
un emplacement convenable et il y avait des frais à faire pour le bâtir con-
venablement. Un riche jardinier qui se pendit, leva la diffTiculté. Ses biens
furent confisqués au profit du fisc de la ville, et le magistrat les consacra à
l'érection d'un théâtre public, qui fut élevée en 1701, en la place d un vieux
magasin de farine et d'avoine, bâti en 1513, situé au bord du canal à l'extré-
mité de la place appelée le Marché- aux-chevaux et aujourd'hui le Bro^lii du
nom de M, le maréchal de ce nom.
Cette salle ne fut pas plutôt en état fie bâtiment fut achevé le 12 mai
de l'année 1701 et les comédiens commencèrent à y représenter le 19 juin
1701; la dite année un comédien de la troupe étant mort le 8 octobre, il fut
enterré sans chant et sans cloches), qu'elle fut occupée par une troupe fran-
çaise des meilleures, dit-on, qui ayent jamais paru en cette Ville. Cette troupe
fut l'école où se formèrent pendant jjlusieurs années, des acteurs qu'on vit
ensuite briller sur le théâtre de Paris. On doit à celui de Strasbourg, Noverre,
Préville, la fameuse Adrienne Le Couvreur. (La Champagne t'ut sa patrie : son
talent fut développé par Legrand et exercé d'abord à Strasboi rg. Elle débuta
à Paris en 171 7. LUCHET, Hist. littcr. de M. de Voltaire, III, p. 329.) Celle-ci
eût du P. d, K. une fille dont la postérité est encore existante à Strasbourg.
2. L'Arsenal fut bâti en l 545 sur une partie de l'ancien emplacement du
Ingold, Grandidier, V. 20
306 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
IV= CANTON.
Il renferme toutes les rues et quartiers qui se trouv^ent
entre le côté droit de la grande rue depuis la maison de
VUugeld^ le côté droit de la rue au jeu des enfants, la
grande avenue de la place d'armes et les arcades.
1. Rue des aveugles.
2. Rue de l'argile, Leimengass.
3. Ruelle du foulon, Stampfg'dsslein.
4. Fossé des tanneurs.
5. Rue du coin brûlé, Zum Brandeinend.
6. Place d'armes, Barfusserplatz.
7. Pfahlgasslein.
8. Grosse Stadelgass.
9. Kleine Stadelgass.
10. La rue du poêle des drapiers.
1 1. La ruelle du savon, Seifeng'àsslein.
12. Rue de Sainte-Hélène.
13. Rue de Sainte-Barbe.
14. Rue du poêle des cabaretiers, Freyburgergass .
15. Rue de la lanterne.
i6. Vieux marché-aux-grains.
17. Derrière la lanterne, Hinkr der Herrenstube.
18. Heiligen Lichiergass.
19. La ruelle du Saumon, Salmengasslein.
20. Kochlôffelg'dssUin.
21. Siebenmannsg'dsslein.
22. Gatitg'àsslein ou la rue de l'enchère.
23. Brennergdsshin.
couvent des Clarisses du Marché-aux-chevaux. C'est un grand bâtiment où l'on
trouve un grand nombre de fusils et d'armes anciennes. Les Strasbourgeois
furent les premiers qui se servirent des Btuhssirt. '
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 307
a) Eglise de Saint-Pierre-le-Vieux.
b) Tribu ou poêle des drapiers, où est la salle de la comédie
allemande. '
c) Tribu des tanneurs.
d) Petit couvent des capucins et chapelle de Sainte-Barbe.
e) La tribu des cabaretiers, dite Freiburger-zunft.
f) Le tribu de la lanterne, dite Herrenstub.
I. Comédie allemande a Strasbourg. — La scène commence à se purifier
<n Allemagne et les pièces allemandes ne sont plus des farces qui faisaient
rougir. Sara^ Julie et Roméo par Weiss, Minna par Lessing, Clavigo par
Goethe, sont l'ornement de la toilette des belles allemandes. Le Hanswurst, le
Kasperl, le Lipperl, et les autres personnages grotesques, qui paraissaient même
dans la tragédie, commencent à s'absenter et sont réservés aux joueurs de
marionnettes.
Strasbourg pourrait avoir une troupe permanente et il y a un théâtre pour
les Allemands à la tribu des drapiers. (Sur la fin du siècle dernier et au com-
mencement de celui ci, les Comédiens allemands représentaient sur la grande
salle qui est au-dessus de la boucherie. Puis à la tribu des drapiers, dans la
salle du poêle. Enfin on y bâtit en 1 733 une salle particulière.) Mais outre
que les Strasbourgeois préfèrent le théâtre français, la place est peu lucrative.
La recette monte quelquefois de 800 à 900 livres par représentation, quelque-
fois aussi elle va à peine à cent. L'entrepreneur est obligé de donner le quart
du profit à celui de la comédie française. Les dépenses sont fortes et il reste
peu de chose aux pauvres acteurs. Cependant Marchand, qui est natif de Stras-
bourg, et Abst y ont réussi.
Les Allemands manquaient encore au commencement de ce siècle de
pièces nationales et ne connaissaient point encore les étrangères, lorsqu'en
1727 une fille d'un docteur en droit de Zwickau, nommé Weissenborn, com-
mença à faire époque dans l'histoire du théâtre allemand. Ayant épousé le
comédien Neuber, elle se mit à la tête d'une troupe qu'elle conduisit à Leipzig.
Elle osa bannir dèi 1736 le Hansxvurst (Jean Saucisse) et tous ses compagnons
grotesques, et ce fut elle qui engagea Gottsched à traduire en allemand les
meilleures tragédies françaises. Elle parcourut avec ces pièces une grande partie
des villes d'Allemagne et vint avec sa troupe deux ou trois fois à Strasbourg,
Cette femme, digne d'un meilleur sort, mourut presque dans la misère en 1753.
Marchand était le premier acteur de la troupe de Sébastian!, dont il a
acheté la garde-robe et les principaux effets. Il passe ordinairement l'hiver à
Mayence, le temps de la foire à Francfort, le reste de l'été à Hanau et en
d'autres lieux voisins où il est toujours bien accueilli.
308 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
g) La chambre de la taille, dite Herrmstall. *
h) La tribu des pelletiers.
i) Chambre des logements, tribunal de la maréchaussée et le
grand corps de garde de la ville.
V CANTON.
1. Au pont des étudiants^ bey dem StudentenbriickUin.
2. Rue de l'outre, Schlauchgass.
3. Place du Temple-neuf.
4. Près du Temple-neuf.
5. La ruelle des Dominicains, Predigergdssleiîi.
6. Les grandes arcades. Grosse Gevoerbslaube.
7. La ruelle de Sainte-Marguerite.
8. Le Marché neuf.
9. Rue des hallebardes, Spiessgass, autrefois Sporengass.
10. Rue des orfèvres.
11. Ruelle du chaudron, Kesselgàsslein.
12. Rue du sanglier, Uauergàsslein.
13. La Fladergass.
14. La rue du dôme, Miinstergass.
15. La ruelle des tiroirs^ Schubladengàsslein.
16. La ruelle des échasses, Stelzeng'dsslein.
17. La Hexetigasslei)i, la rue des sorcières, improprement dite
rue de l'essieu.
18. An-Scharfefieck, ou hôtel du Gurtlerhoff.
19. La rue brûlée, Brandgass.
20. La Luxhoffg'àsslein.
21. La rue des charpentiers.
I. Comme la ville était autrefois obligée de fournir un certain nombre de
chevaux, tant au couronnement des empereurs qu'à leurs expéditions militaires
et à leurs voyages dans Rome, on établit une écurie publique où les bourgeois
tant nobles que roturiers, étaient obligés d'entretenir les chevaux à cet usage,
à la tête desquels on mit un maréchal ou Slallmeislcr. (Schilter, p. 107S.}
En 1505 on transféra le Schalzhaiiss au Stall. (Fb., loSo.)
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 309
22. La rue des juifs.
23. La Alauergàssiein.
24. La porte des juifs. *
25. Le faux rempart.
a) L'hôtel de la tour aux pfennings. *
b) L'église luthérienne du Temple-neuf ou des Dominicains,
N'eue ou Freiiiger-Kirck.
c) Salles de l'université luthérienne, bibliothèque publique et
séminaire luthérien.
d) Tribu des tailleurs.
e) Hôtel de l'abbaye de Marmoutier.
f) Hôtel du prince de Hesse-Darmstadt.
g) Hôtel du prince des Deux-Ponts,
h) Greniers de la ville. ^
i) Hôtel de l'intendance.
1. Porte dis Juifs. La porte des jaifs est située à l'Orient. II y a une
inscription : Hinricum gallorum ngi . . . etc. ... Ea 1552 furent construits
le fossé et les forlifications tiors de la porte des juifs, auquel on joignit peu
après le rempart. Cela fut bâti par les bourgeois en corvée. La même année
le fossé fut entouré de murailles, et en 1554 on y transporta un grand nombre
d'anciennes tombes des églises pour y servir à la maçonnerie.
En 1562 on abattit la tour de la porte des juifs et on la rebâtit plus
hautement et plus solidement. En juin 1684, le feu du ciel tomba sur cette
tour et y causa par l'incendie plusieurs dommages.
2. La tour aux phennings, P/ennigthurm, fut bâtie en 1321 selon la
Ctironique de Kœnigshoven, et en 1368 selon l'Allemande (p. 244) pour y
régir les revenus de la ville et y conserver le trésor.
On avait coutume, jusqu'après l'an I 500, de transcrire la description des
revenus de la ville à la Tour aux phennings sur des tablettes de cire. On
conserve encore quelques-unes de ces tablettes de recette dans ladite tour.
(SCHILTER, p. 441.)
II y a encore aujourd'hui à la tête de la Tour aux phennings trois
Dreyer, dont le premier qui est noble est nommé der juncker, le second der
burgir et le troisième dir batur, aux [uels on accorda en 1587 ainsi qu'aux
Dreytr du Stall le droit de présence, Sitzgeld. Voyez Schilter, 1009,
et seq. . . .
3. Le grenier de la ville, dit Kornspeichtr, sur le Marché-aux chevaux, fut
bâti en 1441. Il comprend cinq étages et est long de 393 pieds.
On y conserve des grains et de l'orge des années 1439, 1525 et 1542;
•<le plus des grains qui restèrent en la campagne pendant deux ans, savoir qui
310 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
k) Hôtel du grand doyen.
1) Hôtel de l'abbaye de Neubourg.
m) Tribu ou poêle des maçons,
n) Tribu des échasses, zur Stels.
Ce cinquième canton comprend toutes les rues^
enclavées entre le fossé de la petite boucherie et le côté-
gauche de la rue des hallebardes, de celle dite Flader-
gass et de la rue des juifs jus(^u'aux faux remparts près
de l'intendance.
Vl^ CANTON.
Contient les rues situées entre le coté gauche du
Marché-aux- poissons en venant des grandes arcades, le
côté droit de la rue des hallebardes, de la Fladergass et
de la rue des juifs d'une part, et de la rivière de Brusch
depuis la grande boucherie jusqu'au couvent des Récollets
et au pont royal de l'autre.
1. Marché-aux-poissons.
2. Fossé ou rue des tailleurs.
3. Ruelle de l'hôpital, Spital-Gass.
4. Rue mercière, ou rue des fl'eurs.
furent semés en 1591 et recueillis seulement en 1593; de plus de l'avoine de-
l'année i 560.
On y voit aussi 60 à 70 moulins à bras dont on peut se servir dans le-
besoin. Ils y furent apportés du couvent de Saint N'icolas-in-undis.
On voit à un pilier dudit grenier :
Uff nundag nach S. Nidaus (agi
IVart dièses Spcicher und dièse Habe
Ange/<ingen, do ntan zaltt f'ùrwor
Von Chrisli gcburt M.CCC.XXXXI jor.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 3II
5. Place de la cathédrale, M'ânsterplatz.
6. La cantine du faucon, Falken-KelUr.
7. Rue des corroyeurs, Kurbengass, improprement nommée
rue de Saint-Urbain.
8. Marché aux cochons de lait, Ferkelmarkt.
9. Ruelle des cordiers.
10. Ruelle du dévidoir, Haspelgàsslein.
11. Derrière le palais épiscopal.
. 12. Terrasse du palais donnant sur la rivière.
13. Place du palais épiscopal, Bischofsplatz.
14. Bey dem Reibeissen.
15. Stolzengàsslein.
i6. Kosenbadgàsslein.
17. Sandplatz, ou quai au sable.
18. Au grenier à sel du roi, nommé autrefois le Wollhaus ou
magasin de laine.
19. Schreiberstubgass, rue des écrivains.
20. Rue du BruderhofFou de la cour des frères.
21. Ruelle de la bière, Bierg'dsslein.
22. La ruelle du tonnelet rouge.
23. Place Gayot.
24. Rue baron.
25. Rue des moines, Pfaff'engass.
26. Rue des veaux.
27. Ruelle de l'abreuvoir, Tranckgàsslein.
28. Ruelle de la croix, KreutzgassUin.
29. Ruelle de Saint-Médard.
30. Rue de Saint-Etienne.
31. Place de Saint-Etienne.
32. Ruelle du ciel, Hiinmelreichgasslein.
^^Iif Rue des faisans.
34. Rue des pucelles.
35.. Rue de l'arc-en-ciel.
36. Rue de la pierre, Steingass.
a) L'église cathédrale dite Munster.
b) Palais épiscopal, ou Bischofshof.
c) Séminaire épiscopal.
d) Collège royal.
e) La fabrique de Notre-Dame, Frauenhaus,
TOPOGRAPHIE DE STRASÏIOIRG
f ) La grande boucherie. '■
g) La tribu da bo'.Uan,c,'cr.s.
h) Grenier à sel de la ville. *
i) Hôtel de l'abbaye d'Andlau.
k) Ancien hôtel du prêteur.
1^ Grenier à sel du roi, autrefois le H'o/Zhaus.
m) L'hôtel du directoire de la noblesse de la Basse-Alsace,
n) Eglise et couvent de Saint-Etienne,
o) Petit chantier de la ville.
p) Grand chantier de la ville,
q) Chapelle de Saint-Antoine,
r) Eglise et couvent des Récollets,
s) Atelier de la ville pour les charpentiers, Zimmerhof.
t) Atelier de la ville pour les maçons, Maurerhof.
u) Chantier du bois pour les bourgeois,
x) Casernes du quartier de la porte des juifs, pour l'infanterie.
VII' CANTON.
Il comprend les rues et quartiers silués entre le côté
gauche de la grand'rue, le côté droit du Marché-aux-
poissons et la rivière en remontant jusqu'au faux rempart
derrière la Bickerorass.
1. La grande boucherie fut commencé à être bâtie en janvier 1587. Elle
fut achevée la même année. On commença à y vendre de la viande. pour la
première fois le samedi 4 mai de ladite année. Au dessus de la boucherie est
une grande salle où se tiennent les marchands dans le temps de foire de Noël
et de la Saint-Jean.
L'ancienne boucherie était autrefois située le long des bâtiments voisins
du poêle de la .Moresse. Elle fut abattue le 20 juin 1580.
2. Le Saltzhauss était autrefois au Gran. De là il fut transféré en d'autres
endroits. Il fut bâti en 1586 près de la cathédrale, dans l'emplacement de
l'ancienne chapelle de Saint-George. De là il fut transféré, il y a quelques
années, au .Marché Gayot.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 313
1. La grand'rue, dite lan^^e Sirass.
2. La Bickergass ou rue du bourreau.
3. Au passage de la Brusch, bey dein Oùernwasserzoii.
4. Le Gûldschmidtshojîein.
5. La Planzbadergass.
-6. La Linzenfelderg'àsslein,
7. La rue du coq.
8. La ruelle de l'aimant.
g. La ruelle des meuniers.
10. La ruelle des cheveux, HaargassUin.
11. La rue des dentelles, Spitzetigass.
12. La Gahegasslein, la ruelle escarpée.
13. La Schi/dsgass, la rue du bouclier.
14. La ruelle des hannetons.
15. La Sais7nannsgass.
16. La place de Saint-Thomas.
17. La rue des cordonniers.
18. Rue de la chaîne.
ig. Ruelle du miroir.
20. Rue des serruriers.
21. Rue du puits.
22. La Druseng'àsslein, la ruelle de la lie.
23. Rue de l'espinc.
24. Cul-de-sac du paon, Pfaugàsslein.
25. Rue de l'ail, Knobiauchgass.
26. Ruelle de Tesprit.
27. Quai de l'esprit, dit le Rheineckel.
-28. Ruelle du bateau.
2g. Rue de l'écurie, Stallgass.
30. Rue de l'homme de pierre, Steinermannsgass.
_3i. Rue des tonneliers.
32. Ruelle du pied de bœuf, Rindsftissgàsslein.
33. Rue des tripes, Kutieigass.
.34. Rue du poumon.
35. Ruelle de l'arbre.
.36. Marché-aux-herbes, ou place de Thôtel de ville.
a) Prisons de la ville.
b) Hotcl de l'abbave d'Altortï.
314 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
c) Hôtel de la monnaie. •
d^ Eglise de Saint-Thomas.
e) Poêle ou tribu des cordonniers.
f) Poêle des maréchaux.
g) Poêle des marchands ou du miroir,
h) VUngelii,''
i) L'hôtel de ville et la chancellerie. '
1. L'hôtel de la monnaie, vis-à-vis la maison de ville, fat abattu en 1506^
rebâti en 1507, et achevé en 1508, Il fut entièrement abattu en 173 ... .
La ville avait sa Mïintzstall près des moulins, non loin du Pfiantzbad.-
Cet endroit où l'on frappait la monnaie était auparavant au couvent des Cor-
deliers, et ce fut là qu'on fit les premiers batzen.
En 1306 la ville acheta la moitié du droit de monnaie de l'évêque Jean.
L'évêque conférait "autrefois plusieurs fiefs qui formaient rente sur la
monnaie. Les vassaux qui en jouissent encore aujourd'hui, sont payés de la
dite rente sur la Tour aux phennings.
Le 22 décembre 15S1, entre 9 et 10 heures du matin, il y eut un grand
incendie à la monnaie près de la maison de ville. Comme on porta secours
à temps, il ne causa aucun dommage.
' Un ordre du roi de l'année 1694. défendit à la ville d'user dorénavant
du droit de battre monnaie.
2. En 1463 fut bâtie la maison de l'Ungeld au dessous de la chancellerie
et on y établit des Dreyer de la classe des échevins pour retirer les droi's.
Cette maison fut agrandie en 1667. Au bas de l'Ungeld sont gravés dans la
pierre différentes mesures. Il n'y a pas un siècle que Ton y voyait le bloc sur
lequel on avait coutume de couper les deux premiers doigts aux faussaires et
aux parjures. Celte exécution se faisait aux pieds de la maison de ville.
3. La maison de ville fut bâtie en 1321, sur la place de Saint-Martin
près du Marché-aux-poissons. La justice de la ville se rendait auparavant dans
le palais de l'évêque, ce qui fit qu'elle prit le nom de phaliz. Les dissentions
des Zorn, qui occupaient la place de schultheiss, et des MuUenheim, furent cause
qu'elle fut alors transférée du palais épiscopal à la maison qu'on bâtit en
1321 et qui était alors située à peu près dans le milieu de la ville. (Kœnigs-
HOVEN, c. 5, p. 2S4.)
La maison de v;lle fut bâtie à côté de l'église paroissiale de Saint-Martin.
(On y joignit en 1583 la partie qu'on nomme aujourd'hui Dir nette Bau.
SCHILTER, p. 609.) On lit dans les anciennes lois municipales de la ville:
Loctts autem judicis est in foro ju.xta Sanctnni Martinum.
Lorsqu'on la bâtit, on fit deux escaliers différents et deux portes : par
l'un montaient les Miillenheim et pnr l'autre les Zorn.
La maison de ville fut renouvelée le 26 juillet I 5S9. Elle fut blanchie à
neuf, on y mit de nouvelles fenêtres et on l'orna de peintures extérieures. On
TOPOGRAPHIE DE STRASB(JL-RG 315.
1) Le gran ou Marchc-au-vin. '
m) Le douane ou Kaufhaus. ^
n) Le poêle de la morcssc.
o) Le grand puils du r^Iarché-aux-poissons.
fit dans le même temps des voûtes dans le bas, pour y déposer et conserver
les archives. Au dessous de la maison de ville étaient des petites boutiques
où s'étaient établis des marchands de drap et quelques vendeurs de petits livres.
On prétend que 3 jours avant la reddition de la ville à la France, le
poêle qui était dans la chambre des Treize, sauta dans trois endroits.
En 1686, le 10 décembre, un grand incendie brûla une grande partie de
]a chancellerie et de la chambre des Treize.
Ce fut le 13 janvier 1586 qu'on commença pour la première fois à distribuer
le droit ou pièce de présence, dit Rathschilling ou Grosckcn au grand Sénat.
Dans les années 1463 et 1464 fut bâtie la chancellerie, avec une galerie
qui conduisait à la maison de ville. On voit au portail les statues sculptées
de Jean de Lichtemberg, le dernier de sa maison, et de Barbe d'L'ttenheim,
sa maîtresse, dite communément la belle Barbe.
En mai 1566 on commença à bâtir la nouvelle chancellerie avec la maison
du syndic de la ville du côté de la grand'rue. Elle fut achevée en 1569.
L'ancienne chancellerie coiîta beaucoup, car pour la bâtir il fallut acheter
un grand nombre de maisons voisines, La chambre des contrats au dessous de
la chancellerie fut établie en 1587.
Le Neiibau, qui existe encore aujourd'hui, fut bâti en 1 583 vis-à-vis la
chancellerie à laquelle il tient par une galerie de pierre, dans l'emplacement de
l'ancienne église de Saint-Martin. La première pierre fut mise le 5 mai 1583
et l'ouvrage fut achevé en 1585. Le bâtiment est tout en pierre, et est un
assez beau monument de l'architecture de ce temps. Il y a une o-rande et
belle salle où s'assemble la chambre des Treize. On y voit aussi les archives
qui sont très considérables.
On y voit la chambre des antiquités dans laquelle on trouve la première
presse d'imprimerie qui fut au Thiergarten.
Le Schirmgcricht ou justice de manance fut établi le 25 janvier 1623.
I. Le Gran ou Knniche fut bâti en 1385 près de la douane pour soulever
les tonneaux des bateaux. Dans le même endroit était autrefois le Saltzhoff.
Le Sallzmarkt est aujourd'hui nommé le nouveau marché-au-vin, parce qu'on
y débite les vins qui y viennent par bateau de la Haute-Alsace.
3. La douane ou A'au/hauss fut bâtie en l 358 près du Saltzhoffti on obligea
les marchands d'y faire transporter leurs marchandises. (KCE.VIGSHOVEX, p. 285.)
En 137 1 fut bâti le bâtiment attenant à la douane du côté du port S. -Nicolas.
En 1569 on bâtit des voûtes dans la partie inférieure de la douane.
Elle fut abattue et rebâtie de nouveau dans le courant de l'année 17S0.
Le douane de Nancy, située sur la rue Saint-Jean et la paroisse Saint-
Sébastien, se nomme aussi Kaphoiisc ou Cafouse. Ce mot, qui vient de l'alle-
mand, est fort usité en Lorraine.
.3l6 TOPOGRAPHIE DK STRASBOURG
Vllh CANTON.
11 comprend les moulins, les quartiers des anciens
•ponts couverts, le FinkiveiUr^ la rue de Sainte-Elisabeth,
le quai de Saint-Xicolas jusqu'au côté droit du Gold-
gie&sen.
1. La digue des moulins, dite IVordeL
2. La place dite Pldnel.
3. Le quartier du Fhîckweiller.
4. La Fiîikeng'àssleiti ou la ruelle des pinsons.
5. La ruelle de la question, dite D'dij/ielgàsslein.
6. La ruelle des bœufs.
7. Cul-de-sac de Saint-Marc.
8. La Kochl'ôff'elgàsslein ou la ruelle de la cuillère-au-pot.
9. La ruelle des moulins.
10. Derrière la mouche.
11. Marchc-aux-choux, Krautmarkt.
.12. Rue de Sainte-Elisabeth.
13, Rue des cornets, dite Zenkeng'àsslàn.
14. Cul-de-sac de Sainte-Elisabeth, Elisabetheneck.
.15. Rue de Saint-Louis.
16. Rue du dragon.
■ 17. Ruelle du cumin, Mattenkûmmigg'dsslein.
18. Ruelle de l'écarlate, Scharlac/igàssleifi,
19. Ruelle cîu bouc, Bocksgâssieifi.
20. Au vieux gouvernement.
21. Quai de Saint-Xicolas.
.22. La Gr'àtelgassleiu.
23. Derrière Saint-Xicolas.
.24. Le quartier des charrons, dit Goldgiesscn.
a) Prisons de la ville.
b) Hôpital des incurables, ou Blatterhaus.
c) Prison royale.
d) Casernes du quartier des anciens p>onts-couverts, pour
l'infanterie.
•e) Glacières de la ville.
TOP(JGRAPHIE DE STRASBOURG , 317
f) Fondation de Saint-Marc.
s) Hôtel du haras.
h) Nouvel hôtel du prêteur, autrefois du lieutenant du roi.
i) Eglise et maison de Saint-Louis.
1) Hôtel de l'abbaye d'Ebcrsmunster.
m) Hôpital bourgois.
n) Salle d'anatomie.
o) Observatoire.
IX' CANTON.
Il comprend le quai de Saint-Xicolas depuis le Gold-
giessen, le ({uartier des bouchers, le quai des bateliers et
toutes les rues situées entre ce quai et le fossé attenant
à la maison des orphelins jusqu'à la Katzeustecg.
1. Porte' de l'hôpital. '
2. Rue des jardins, Gartengass.
3. Quartier des bouchers, dit le Metzger-giessen.
4. Ruelle du bœuf, Ochsengasslein.
5. Rue Dauphine, autrefois rue des bouchers.
6. Ruelle du corbeau.
7. Quai des bateliers.
8. La Ktippel-gass.
9. La Gïuither ou Baumô/ilgdssùin.
10. Ruelle du râteau, RechergassUin.
I. Porte de ^hôpital. Située au midi. En 1400 on bâtit au-dessus de la
Brusch près du Finckweiller un fossé et un mur, ainsi qu'une tour près du
couvent des Carmes, qui se nomme aujourd'hui la tour de l'hôpital, et de là
jusqu'à la tour du couvent de Sainte-Catherine près du S. Johanngiessen.
En 1429 on bâtit hors de cette porte près du Wickhaeusel une wart
avec une tour dite Hoheinvart. Le Hohenwart fut détruit par les Français le
16 octobre 1677.
En 1663 le 2 septembre lorsqu'on travaillait aux forti6cations.de la ville
hors de l'hôpital, on trouve d'anciens tombeaux romains avec des corps morts.
3l8 TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG
1 1. Ruelle de l'ancre.
12. Ruelle des pêcheurs.
13. La Hackergàssleiti.
14. Rue de S'<=-Magdelene, ou Utengass.
15. La ruelle des Pénitentes, ou Reueringàsslein.
16. La ruelle des chaudronniers.
17. La ruelle des trois gâteaux, Drei-lVeckeng'àssUin.
18. La ruelle des boyaux, KuttelgassUin.
j, 19. La ruelle du puits.
20. Le cul-de-sac dit la N'eugass. ,
21. La rue du glaive, Schvoerdtgass.
a) Tribu des bouchers.
b) Tribu des bateliers.
c) Tribu des pêcheurs.
d) Couvent et église de Sainte-Madeleine.
X= CANTON.
11 renferme la place Dauphine, la maison des orphe-
lins, le quartier de la Krautenau, l'église de S.-Guillaume,
le quai des pécheurs, le quartier de S.-Xicolas-ès-eaux,
l'esplanade et l'hôpital militaire.
1. Porte Dauphine autrefois porte des bouchers. '
2. Place Dauphine.
3. A la Salpétrière.
I. Porte des bouchers. Située au midi. La tour extérieure des bouchers
•fut bâtie en 1313 avec un muraille et un fossé qui fut conduit depuis le cou-
vent de Sainte-Agnès jusqu'à l'Uttengass. Cette muraille et ce fossé furent
dans la suite conduits jusqu'au-dessus de l'ancienne tour, qui est au S. Johann-
giessen près du couvent de Sainte-Catherine.
Cette tour des bouchers fut rebâtie à neuf en 134.0 et élevée plus haut
■en 1370. Sur la fin du xive siècle cette tour fut brûlée. Elle fut rebâtie
ea 1400.
En 1544, mercredi après la Saint-André, elle fut abattue et rebâtie à neuf.
-Elle fut achevée en 1545.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG 319
4. Rue de la tour pointue, Beym Spitzenthurm.
5. Rue de la maison des orphelins.
6. Quai de Sainte-Madeleine, dit Utengdsslein.
7. Au renard prêchant les canards, lî'o der Fuchs den Enden
Jredigt.
8. Rue du jeu de paume.
9. Butzefig'dsseiein, ou ruelle de l'épouvantail.
10. Au puits des fous, Bey dem Narren-Brunnen.
I \. Ruelle du brochet.
• 12. Ruelle de la massue, Kolbeng'dsslein.
13. Quartier des Souabes, Schwabe?ilàndel.
14. Quai du brochet, Hechtenstaden.
.15. Ruelle du soleil.
16. Rue de l'abreuvoir, Grosse Tranckgass.
17. Le Bres^telleneck.
18. Le quai des chevaux, dit le Gaulstaden.
ig. Rue de la hallebarde, Spiesengass.
20. Quartier de la Krautenau.
.21. La Klappergàsslein, ou ruelle du caquet.
22. Rue de Sainte-Catherine.
23. Ruelle de la Breusch.
24. Rue des poules, Hcnnengass.
25. Ruelle de l'enfer.
26. Ruelle des chanvriers, Hdnferg'àssiein.
21. Ruelle de l'étoile.
28. H'ôllenfegergdsslein, ruelle des ramoneurs de l'enfer.
29. Nartengdsslàti ou ruelle des baquets à poisson.
30. Hammengdsslàn ou ruelle des filets.
ji. Rue de Saint-Guillaume.
32. Ruelle du loup, Wolfsgdssleîn.
^Tf. Rue neuve, ou Neugass,
34. Aux maisons Prechteriennes, bey der Prechierhdusslein.
35. Quai des pêcheurs.
36. Stimmengdsslein, ruelle des voix.
37. Porte des pêcheurs. '
I. Porte dis pêcheurs. La porte des pêcheurs est située à l'orient. La
■tour de la porte des pêcheurs fut rehaussée et achevée en i 597.
En 1516 fut commencé le fossé de la porte des pêcheurs et conduit
autour de la Krutenau. On y employa par jour jusqu'à 1200 hommes et il
320 T(JPUGRAPHIE DE STRASB(JUkG
38. Rue des fours, Backofetr^ass.
39. Rue des enfants trouvés.
40. Rue des planches, Dielengass.
41. Rue des bestiaux, Viehgass.
42. Rue des balayeurs, Feggass.
43. Rue des maisons rouges, bey den rotlien Hdusern.
44. Chaussée de la citadelle, CitadelUstrass.
45. Esplanade.
46. Ligne gauche de communication.
47. Ligne droite de communication.
a) Casernes du quartier des bouchers, pour le corps royal
d'artillerie.
b) Hôpital et maisons des orphelins.
c) Magasin au suif.
d) Hôpital militaire.
e) Tribu des jardiniers de la Krautcnau.
f) Eglise de Saint-Guillaume.
g) Caserne du quartier des pêcheurs, pour l'infanterie,
h) Jardin botanique.
i) Fours du roi pour la garnison.
k) Casernes du quartier de Saint-Nicolas pour la cavalerie et
l'infanterie.
1) Hôpital des enfants trouvés.
m) Magasin à fourrages,
n) Quartier des ouvriers du corps royal,
-o) Balance au foin.
p) Grand couvent des Capucins.
q) Les magasins et hangards du roi.
r) La citadelle.
fut achevée dans l'espace de 12 semaines. En 1541 furent bâties les murailles
extérieures de la porte des pêciieurs, hors de la ville, jusqu'au S. Johann^iessen,
et en 1563 depuis la tour des pêcheurs jusqu'au pont de Saint-Etienne. Ea
1620 fut bâti le rempart.
TOPOGRAPHIE DE STRASBOURG '32!
RÉCAPITULATION.
Places Rues Ruelles
I" Canton —
2« Canton i
3' Canton 5
4* Canton 2
5^ Canton 2
6« Canton 5
7* Canton. . . . . .2
8' Canton i
9^ Canton —
10* Canton i
lô
•3
4
13
7
13
8
1 2
9
19
I I
20
14
1 1
I 2
8
'3
30
14
Ingold, GranJLiUr, V.
II.
RIVIÈRES ET CANAUX.
I. L'/// qu'on nomme Brusck dans l'intérieur de
la ville. Sur cette rivière sont quinze ponts : la grande
écluse des fortifications dans le quartier de Saint-Jean;
les anciens ponts couverts au nombre de trois; le pont de
Saint-Martin près de l'hôtel de la monnaie ; le petit pont
près du moulin de Zorn, dit Miihlensleeg^ près du précé-
dent ; le pont de Saint-Thomas ; le pont de Saint-Xicolas
ou de l'esprit; le pont de la grande boucherie, dit ScJiind-
brtick ' ,• le pont neuf ou pont de l'évèché; le pont Saint-
Guillaume et le i)ont royal.
2 et 3. Les fossés intérieur et extérieur qu'on
nomme die iiniere Zoll oder Burggrabcu, ou -weile gra-
ben. Sur ces fossés sont : le petit pont derrière la maison
de force; le petit pont attenant au péage, près de la prison
de la ville; le pont intérieur et le pont extérieur du Zoll-
thor près de l'église de Saint-Pierre-le-vieux, qui con-
I. On avait coutume de précipiter de ce pont dans i'eau les parricides
et les infant cides. (~)n les enfermait dans un sic lié par le haut avec une
corde. Il y avait autrefois sur ce pout un crucifix qui fut ôté en 1542 et
transporté au MiirliofT.
RIVIERES ET CAVAUX DE STRASBOURG 323
•duisent au faubourg Blanc ; le pont intérieur et le pont
extérieur du Speyertkor qui conduisent au faubourg de
Saverne; le petit pont de l'esprit qui conduit au Grûnen-
brùch près du Baiirendantz; le pont extérieur et le pont
.intérieur du BurgtJior qui conduisent au faubourg de
Pierre; le RausclLerbriicklein ; le pont intérieur du quar-
tier de la Finckmatt : le premier de ces ponts conduit du
faux rempart à la Wassersuppgass, et l'autre au quartier
de la Fuickmatt i le pont de Broglie ; le pont de la porte
des Juifs ; le pont des Récollets ; le pont de la Sieùigass
et le pont de Sainte-Claire : l'un et l'autre sont auprès de
Saint-Etienne.
4. l^e fossé des t ai meurs, dit Riinsiden ou Gerber-
graben. Il a les ponts suivants : le pont de pierre, qui est
dans lagrand'rue, qu'on nomme Esels-Briicke ; le [)ont
qui est au quartier du fossé des tanneurs ; le pont des
hiboux dit Eiileiibrzick ; le pont de la petite boucherie,
(Wt Bar/usserbruck ; le pont de pierre de la Tour-aux-
phennings; le pont des étudiants, dit Stitdentenbritck^ le
pont du marché-aux-chevaux, en pierre, dit Rossmarkl-
■briick^ et le pont près de la Comédie française dit Lux-
hoffbruck.
5. Le fo.ssé intérieur de la ville, nommé fossé de
.l' hbpilal et des orphelins. Il a quatre ponts "• le pont de
Sainte-Matleleine, dit Uleiibruck: le pont de l'hôpital; le
pont de Sainte-Elisabeth et le ScJUiïsselbruck près de la
prison royale.
6. Le canal du Rhin ou RJieiiigiesseu, dit aussi le
canal de Saint-Jean -in-undis. 11 a trois ponts : le Kasteii-
steg ou la montée des chats ; le \)0\\i de Sainte-Catherine
près de la maison des orpiielins et le Hechtenbruck ow le
pont des brochets.
m.
ANCIEN STRASBOURG.
Chapelle de Saint-Michel, près de Sainte-Barbe.
Le palais de Kœnigshove, près de Sainte-Au relie.
Couvent de Saint-Arbogaste.
Le palais épiscopal, dans la Kurbengasse.
L'église, paroissiale de Sainte -Croix, l'hôtel du
directoire.
L'hôpital, dans la rue des marchands et dans celle
dite Spitalgàsslciji.
La synagogue, dans la rue des Juifs entre les rues
des faisans et des vierges.
Le cimetière des Juifs, où est l'intendance.
Le Steiiithorleiii, près de Saint-Etienne.
Stephiifisthor, ibidem.
Le Zollihor, la fausse porte près de Saint-Pierre-
le-Vieux,
Aile R'ûntshauteygyabeii ^ la rue du \'ieux marché
au vin.
Baarf'ûsserklostcr , la place d'armes.
Runssiïler ou Rïmlshàulerilwr, la Tour-aux-phen-
nings.
Sainte-W'alburge, les [)etits Capucins.
AN'CIEN STRASBOURG
325
Saint-Martin, le Neubau ou le nouvel hôtel de ville.
Bischofsburg oic Speyerékor , la fausse porte qui
-est entre celle de Saint-Pierre-le-Vieux et celle de Saint-
Pierre-le-Jeune, près du Marché-au-vin.
Burgtkor, la fausse porte près de Saint-Pierre-le-
Jeune.
Reueueruicloste}\ dehors la porte des Juifs près du
Contades.
La maison de l'ordre Teutonic[ue, au Grunenwerd,
près de Sainte-Aurélie.
L'église de la Trinité, au Grûnenwerd, près de la
•chapelle de Saint-Michel.
La chapelle de Saint-Jean, au bas de la rue des Juifs.
Saint-André, les Récollets.
Saint-Jacques, sur le Vieux marché-au-vin.
Sainte-Claire, sur le Marché-aux-chevaux.
Béguinage de Sainte -Barbe, au pont de Saint-
Thomas.
Carmes, au Bocksgâsslein.
Sainte-Hélène, dehors la porte de Pierre.
L'église rouge, près de Saint-Hélène.
Sainte- Claire -au -Werd, vis-à-vis de Saint-Etienne,
•de l'autre côté de l'eau.
Saint-Nicolas et Saint-Jea[i-in-undis, près de Saint-
Guillaume.
Sainte-Catherine [r33hors la UUentkôr-lein^ dit autre-
part ' Grandidier.]
Sainte- Agnès, dehors la ville, entre la porte de
l'hôpital et des bouchers.
Saint-Marc, idem.
I. [Alsatia sacra, II, p 2[2.J
336 ANCIEN STRASBOURG
Saint-Valentin, dans la rue des Juifs, à l'ancienne
synagogue.
Saint-Luc, dans la rue brûlée au vSchlupf.
Hôpital de Phynie, au pont de Saint-Thomas, da
côté de Saint-Louis.
- ANCIENNES PORTES DE STRASBOURG.
1. La porte de Sainte-Elisabeth fut fermée en 1653.
lorsqu'on construisit de nouvelles fortifications de cette
porte jusqu'à la Brusch.
2. La Porte-neuve, située au midi, fut abattue en
1683, lorsqu'on bâtit dans son emplacement le couvent
des Capucins.
3. La porte de la tour de Saint-Etienne.
4. La porte dans le Steingàsslein.
5. \j3. porte de Sainte- Catherine près des Orphelins.
6. La porte dite Uttenthor, près de Sainte-Madeleine.
7. Les deux portes intérieures près de Saint-Pierre-
le-Jeune, dont l'une s'appelle Burgtkor.
8. Les deux portes intérieures près de Saint-Pierre-
le-Vieux, dont l'une dite Zollthor.
9. La porte de Saint-André fut agrandie et élargie
ert 1560.
10. Au Spirthor est la figure de Conrad de Hunne-
bourg. \y . A/vmnach d'Alsace^ 1784-1 Cette porte était
autrefois une porte d'asile : Cjuiconque s'y réfugiait, ainsi.
qu'au Bruderhoff^ était en sûreté.
IV.
PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
1. CUBE DE SAIXT'LAURENT. '
1. Lettres de Guillaume, évèque élu et confirmé de
Strasbourg, datées du 27 août 1401, adressées veuera-
bilibus et in Christo iiobls dilecLis perpetuis beiieficiarils
prebeudariis chori nujiatpaiis iu ecclesia nostra Argen-
tineusiy par lesquelles pour augmenter les présences du
chœur, il consent à l'union et Tincorporation de la cure
parochla dicte ecclesie uostre, que parodia Saiicti Laic-
rentii . . ., qui était à la collation de la grande custodie,
laquelle custodie était de la nomination de l'évèque.
2. Bulle du pape Boni face IX, datée de Rome, les
nones d'octobre, la douzième année de son j^ontificat,
c'est-à-dire le 7 octobre 1401, par laquelle à la requête
dtlectorum fiUoriim universoriim et siugnloriim prela-
torum^ ofjiciatoriitn Jieciion perpetuoriini benepciatoriim
prebendariorutn chori juDiciipatoruin in ecclesia Argen-
iinensiy il désunit de la grande custodie la paroisse de
t. Voye?. nos Essais sur la cathédralt de Strasboiir^^.
328 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
l'église cathédrale, dite paroisse de Saint-Laurent, avec
tous ses droits, fruits et revenus, ainsi que quidam arcJù-
dlacojialus ejiisdem ecclesie, cuj'its districtis jurisdictio-
72alis per civitatcm Argentuieiiseiu ejicsque siiburbia et
certa alla loca coram viciiiia se extendit ; les unit et incor-
pore au grand chœur, lui permet d'en prendre possession
après la mort ou la démission du grand custos^ parockie
ejusqîie cure regijninis et admiiiistrationis^ necnon fruc-
tuîim^ reddituum^ proventum et obveiitiotium juriumque
et pertiiientiarîim possessioiiem libère apprehendere et per-
petuo licite retinere^ ipsamque parochiani ac ejîis curam^
reginien et admiuistrationem per 2unun vel plures ido-
neum seti idoneos presbytertun seiL presbyteros ad niutiun
predictorîim pouendîini seu poneiidos^ aniovendum seu
amovendos^ qui parochiaiioriim dictœ parochiœ animaru7n
curam gerat régi facere.
3. Lettres de l'évècjue Guillaume du 28 novembre
1401, par lesquelles il atteste que l'union précédente
faite par le pape Boniface a été faite de son consentement.
4. Procès-verbal par lec{uel Jean Amman, prébendier
de la cathédrale, comparaît dans la sacristie du grand
chœur devant le seigneur grand doyen Eberhard de
Kirchberg, y fait la lecture de la bulle d'union en pré-
sence de Rodolphe de Hœven, grand custos. Celui-ci
ayant consenti à l'union et cédé le droit qu'il avait sur
la collation de la cure de Saint-Laurent, /»^r calami por-
rectioiieju in inaims domiui decani^ le grand doyen prend
possession de la cure et de l'autel de Saint-Laurent, en
présence d'Henri Walter, archiprètre de ladite cure, de
Wernher de \''erne son vicaire et de Henri son sacristain.
Après ladite prise de f)Ossession, le seigneur grand doyen
remit les clefs de la cure à Jacques Kulleman, prébendier.
PAROISSES DE f.A VILLE DE STRASBOURG 329
ibidem prcseuli vice ac nomiiie prebendariorum chori.
Le procès.- verbal est du i décembre 1401.
5. Acte passé le i décembre 1401 par les sept
-députés du grand choeur par lequel sur la cession de
Rodol[)he de Hœven, ils lui assignent sa vie durante,
une pension annuelle de 99 livres deniers, monnaie de
^Strasbourg.
6. Seconde bulle du pape Boniface IX, datée du
2 des nones d'août 1402, par laquelle à la requête dilec-
iortini filiorinn prclatoi-wn et officiatoriim prebendoruni
chori jni]ic2ipator2im, il confirme la précédente union faite
sous la démission du grand custos.
7. Bulle du pape Innocent VU du 5 des ides de mai
1405 qui confirme la même union à la requête diledoriim
Jilioriim prélat or 21111 et officiator2im prebeudatortim chori
nuuciipatoriim in ecclesia Argeutiuensi.
Nicohuis archipresbyter S. Laurentii Argentin, in
■charta Joannis e[)iscopi, an. 1368.
Plebamis aptcd S. Laîirenfi2im in majori ecclesia
Argent, m charta an. 1425.
Column?e e regione sacristic-e summi chori cum epi-
taphio jacet defunctus 17 aprilis \^2(y Henric2is îTal/er
de Engen, archipresbyter S. Latirencii et prebendariiis
xhori.
Priorissa et conventus S. Magdalenae an. 1480 se
adstrinxerunt facere officium et missas pro defunctis prœ-
bendariis summi chori eo quod illarum conventus ex
eorum consensu sit translatus /// die siatt Strasb2irg in
sannt La2irencien Kirschspel der obgemelten hohen chor
■ zugehorig.
330 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
2. ÉGLISE DE SAINT-MABTIN.
L'église de Saint-Martin, sur la place qui fut long-
temps nommée la place de Saint-Martin, était située
près de la maison de ville et du Marché-aux-poissons. '
Elle fut bâtie en 513^ avec deux hautes tours. Elle
ûit démolie entièrement, depuis les fondements, en 1529,
et cette démolition commença le 16 octobre. Une partie
de l'emplacement forma le Marché-aux-poissons, et sur
l'autre fut bâtie en 1503 ce (ju'on appella le Neti-Bau,.
pour les assemblées du Petit-Sénat et de la chambre des
Quinze.
A l'église de Saint-Martin était attenant le cimetière
paroissial, 3 sur lequel il y avait une chapelle en l'honneur
des saints Jean-Baptiste et Evangéliste.
Ces deux hautes tours menaçant ruine furent abat-
tues en 1372 et on en éleva de nouvelles qui furent dé-
molies entièrement av^ec l'église le jour de Sainte-Lucie
1 529. La grande cloche fut transportée dans la cathédrale
pour servir de cloche de porte.
L'église de Saint-Martin avait été agrandie et rebâtie
en 1243 comme le prouve un titre de cette année.
L'évèque Albert de Bavière reconsacra en 1489
l'église de Saint-Martin l\u\ avait été interdite ou polluée
par cjuelque crime.
Symphorien Pollion fut curé de Saint-Martin.
1. SCHILTER, p. 701, note.
2. A la tour dt réglisî était ce te date DXIII année qui marquait celle
de sa fondation.
3. Lorsqu'en IjÇ") on agrandit la partie attenante à la salle du Petit-
Sénat, on trouva, en faisant les fondements, un grand nombre de têtes de mort»-
et d'os qui faisaient partie de cet ancien cimetière.
PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG 33 1
Il y avait clans cette église la cha[)ellenie de Saint-
Nicolas. Erben Lôsell. écuyer de Mutzig, en céda le i)atro-
nage en 14S5 au chantre de la collégiale de Saint-Pierre-
le-Jeune, et le chantre en céda le droit de patronage, le
I 3 février i 7 i i , au prévôt.
In statutis Erchambaldi episcopi pro civitate Argen-
tineiisi memoratur forimi juxta sauctiim Maj-iùncm.
(Hist. de l'église de Strasbourg^ II, p. 49.)
Domiinis H. de Erinberc plebanus S. Martini, in
charta Henrici episc. an. 1221.
Un acte d'arbitrage de l'an i 224 concernant le droit
de patronage de Sigolsheim fut (\o\\\-\(t présente H. cano-
nico et plebauo S. Martini.
Consulesetuniversitas Argentinensisan. i 243litteras
dederunt/;-<? ecclesia S. Martini in Argentina, ad quant
■ a7nplificanda7ii eleemosinae sunt necessariae, qtiia multe
sancte reliquie in eadem ecclesia sunt recondite.
Henricus fjiagister fabroruni civis Argentinensis
cum uxore et liberis suis hortum unum an. 1253 con-
cessit ecclesie S. Martini in Argentina\ in charta nomi-
nantur Ulricus ipsius ecclesie plebanus , Rîidolphus et
Burchardus vice plebani.
Altare béate Virginis quod est in ecclesia beati
Martini Arg., Johajincs de Sarburg et Sophia uxor ejiis
cives Argentin, dotaverunt, an. i2Sj. Dictus Johannes
habet jus patronatus supradicti altaris, seu Jus presen-
tandi sacerdotem ydoneuni et post e/'us obit?nn quicumque
ejus et suorum successorum keres proximior et antiquior
extiterit, presentet ad altarum prœnotatuni episcopo Ar-
gentin. ... In charta memoratur O. plebanus ecclesie^-
S. Martini.
332 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
Bertholdiis Argent, episcopus an. i 33 i defriictibus,
reddilibîis et ohveniionibus ecclesic parochialis S. Martini
-civitatis Argentin, sue episcopali inense per apostolice
sedis clementiam miper unité sic disposuit : primo quod
perpetuus vicarius ipsiiis ecclesie S. Martini per epis-
copiim eideni, cuni vacaverit, preficiendusy habeat inedie-
tatçji omnium oblationum et omnium obventionum ratione
juris parochialis obveniencium. Super reliqua autem me-
dietate cum capitulo ecclesie Argent, de certa pensione
■annua prout congruum fuerit juxta scrvatam kactenics
morein convenire tenebitur, vel medietatern ipsam eidem
■£apitîUo cum integritate débita assignare. Secu//do omnes
alios certos redditus ipsius ecclesie S. Martini assignat
episcopus ad dotationem no\'e prébende S. Catherine
in ecclesia cathedrali et ad distributioiies chori au^endas.
Dein statuit (]uod predicta vicaria ecclesie S. Martini,
cilni ea vacare coutigerit, sacerdoti conferatur qui sit
vite et conversationi honeste et in hiis que ad curam
pertinent animarum expertus.
Plebanus et capellani ecclesie parochialis S. Martini
in charta an. 1425.
L'église de Saint-Martin fut rebâtie en 15S1.
Dominus Johannes rector ecclesie S. Martini Ar-
^entinensis 3.n. 1333. (Wexcker, in collée. Arch., p. 154.)
3. PAROISSE DE SAINT-ETIENNE.
Vie de sainte Attale : Dux Adelbertus in twbe Ar-
gentina secus fînmen Brusche cenobium in honore S. Ste-
phatii protomartiris construxit.
PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG ^23
Abbatia S. prolomartyris Slepkaiii iii auibihi iufra
muros Argeiitorato , ita diploma Lotharii imjjeratoris
an. 845.
Abbatia aucillarujn Dei iiiitis iii iirbe Argentorata
in honore S. Stephani protomai'tyris Ckristi institutay
in diplomate Henrici II an. 1003. (Als.diplom., I, p. 145.)
Abbatia S. StepJiani protomarlyris in Ai'gentiua^
ici est in Strazbarc cizntate, in charta Werenheri ef)isc.,
an. 1004. (Ib., p. 147.)
Cenobium beati Stephani de civitate Argcntina, in
charta Bnrchardi Argent, episcop. an. i 160. (Schannat,
Hist. episcop. IVonnat., Prob., p, 80.)
Johannes episcop. Argentin, ecclesiam parochiaUm
nionasterii S. Stephani Argent.^ cnjiis jus patronatns ad
abbatissam et conventiun predicti nionasterii pertinere
dinoscitnr^ cum capella S. Crucis eidem annexa^ seu
ipsam capellani cntn ecclesia et parochia predicta ac 07nni-
bîis earumdem ecclesiœ, capellœ et parochice decimis^ ccn-
sibîts ^ jnribns, redditibus ac attinentiis iiniversis per
liberam resignatione?u Cnnradi ejiisdem ecclesiœ rcctorem
vacantem^ dicto monasterio ad snbsidiiwi et angmentnm
prebendarum donavit et contuLit an. 1310, salvo quod in
eadem ecclesia perpetinis instituatur et habeatiir vicarins
sacerdos secnlaris idoneiis, qui quotieiis eamdeni vicariani
perpetuam vacare contingeret^ per conwiunetn electionem
abbatisse et conventus^ secundumjus faciendiun ad eaindem
vicariam loci archidiacono presentelur et ab codcni in-
vestituram de dicta vicaria et annexaiam eidem curant-
accipiat anunaruyn. In eadem charta memorantur /nz/rt'y
domKs S. Wilhelini in der Krufzenaucn in dicta parochia
constructi.
334 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
Plebaiius eccUsu parocliialis S. Sliphani, in charta
an. 1425.
Lothariiis irnperator an. 845 abbatiae S. Stephani
■confirmavit infra muros Argmtoratenses basilicam sancte
Cruels aim sihis, Urminis et decimis. (Hist. de C église
de Strasbourg, II, p. ccxxvi.)
En 1523 Svmphorien Pollion curé de Saint-Etienne
prêcha le luthéranisme.
L'église de Saint-Etienne fut fermée en 1534 ^^
l'office paroissial transféré à Saint-Guillaume. Elle fut
rouvierte par ordredu roi le 12 22 juin 1682.
4. PAROISSE DE SAINT-THOMAS.
Ecclcsla S. Tliome, in charta an. i 159. (Als. dlpL,
I, p. 248.)
Mouastcrluni S. Thome apostoll, in diplomate Fri-
derici l, an. i 1 56.
Veiierauda ce de s la b. Thomœ iii Argeiitl/ia, in
diplomate ejusdem, an. 1 163. (Als. dlpL, I, p. 253.)
Mouasterliim S. Thoinc apostoll, in diplomate Hen-
rici VI, an. i ig6. (Ib., p. 303.)
Johannes episc. Argent., an. 131 i confirmans funda-
tionem hospitalis factce a johanne milite de Kalbesgassen
et Phyna sorore, ex opposite ceelesle S. Tkojiie Argent,
ultra fluvlum qui dleltiir die Briiseke^ coiicedlt ut pro lu-
firmls In dleto liospltall novum Ibl construatur oratortimi
in quo pcr saeerdotein soleniiila peragantur, salvo tamen
jure paroehlall quod lu codem oratorio thesaurarius
.eeclesle S. Tko7)ie Argentin., in euj us parochia sitiim est.
PAROISSES DR LA VILLE UE STKASBCJURG 335
Johannes episcop. Argentin, an. 1316 fralribus
ordinis béate Marie de Moule Carrneli concessil ut infra
limites parocJiie S, Tkome Argent, se cum conventii reci-
pere valeant.
5. PAROISSE DE SAINTE-AURELIE.
Aurélia, virgo illustrissima^ qtie iîi beatissime Ur-
sule comitatic extiterat^ in aquâ que Kaltahe vocatur, •
febre correpta, in lociim exj.ra ?nuros Argentine^ ubi nunc
reqiciescit^ deducta^spiritumexhalavit. Italegenda. (Hist.
de l'église de Strasbourg.^ I, p. 2, p. xvi.)
Voyez la notice cie Saint-Thomas.
■ Ecclesiam S. Aîirelie czim decimis et curti et hortis
collegiate S. Thomae coniirmavit an. i 163 Fridericus I.
{^Als. diploni.^ I, 254.)
Ecclesia S. Aurelie in suburbio Argentin en si., in
charta Henrici episc, an. 1220. (Ib., p. 343.)
Burcardus e})isc. Argent., an. 11 45, fratribus S.
Thome confirmavit décimas ecclesie parochialis S. Aure-
liae. (Obrecht, Prodroiu. rer. Als., p. 231.)
L'église de Sainte- Aurélie fut confirmée à Saint-
Thomas en I 2 I 9, par l'évoque Henri, et puis par le pape
Honorius III. [Als. illustr., II, p. 255.)
La paroisse de Sainte-Aurélie fut la première c|ui
en 1524 embrassa le luthéranisme.
I. Dicitur RaLlaha \\\ diplomate Friderici I, a. I163. Situs erat in eo loco
■ubi nunc incipit hodierna lanionum augia, ut testatur Silbermann, p. I40.
$^6 PAR(JISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
L'église de Sainte-Aurélie fut renouvelf^e et agrandie
en octobre et novembre i 7 1 6. Elle fbt rebâtie à neuf en
17(64] sous le prétorat de M. l'abbé de Regemorte.
6. PAROISSE DE SAINT-NICOLAS.'
Parochia capelle S. Nicolai itléra BriischaDi qjce
attinet capitulo eccUsie S. Tkome. Argent.^ in charta
Joannis episc. a. 1309. (Als. diploîu^ II, 89.) In eadem
menioratur vicarms parochiiecclesie predicte S. Nicolai.
johannes episc. Argent, an. 1513 ecclesiam sive
capella7n S. Marie MagdaUne. Argeiii. avam anijnariim
habeniem , qiiain vulgaris tisiis capellatn S. Nicolai ]iominat^
tiltra Briiscani ciijus pis patronaius ad capitiilimi ecclesie
S. Tkome Argent, diguoscittir periwere^ czmi decimis^
reddilibiis et omnibus attiueniiis sîiis dicto capitulo con-
cedit et donavit, volens illud ecclesiani ipsani que vacat
ex libéra resignatione magistri Conradi ctistodis ecclesie
S. Tkonie olim ejusdem ecclesie rectoris, teueat perpetuo^
statuens ut vicarium perpetuuni saceràoteni idojieurn sccu-
laris habitus ipsiu^ loci archidiacouif présente capitulunt
sine causa 7'ationali nullatemis a?noTindu?n^ qui vicarius
ab archidiacono eodem ctirani accipit animarum. (Als,
diplom.^ II, p. I 16.)
Ita de Ehenheim accorda en 1233 tous ses biens
à l'église de Saint-Nicolas. (Ll'CK, in opère heraldico-
manuscripto.)
I. Voyez mon //istjtre^ article de Elenri I.
PAROISSES DE LA VILLE UE STRASBOURG 337
L'église (le Saint-Xicolas fut rebâtie en i 38 i et c'est
la même qui existe aujourd'hui. Cela fut fait de plusieurs
riches donations faites alors à cette église par le grand
nombre de ceux qui étaient morts de la contagion.
Le chœur commença à être agrandi dans la semaine
des Rogations de 1454, et achev-é en 1455.
L'ancienne tour de 1 381 fut al)attue au mois d'août
1585 et l'on bâtit -celle qui existe aujourd'hui.
Cette église fut renouvelée et blanchie en 1607, et
encore de nouveau après le milieu du xv'ii' siècle.
En 1653, le 9 octobre, la confession auriculaire fut
abolie dans l'église de Saint-Nicolas. Le président du
consistoire, Jean Schmidy, fit à cette occasion un sermon,
sur le verset 5 du psaume XXXII, qui fut imprimé.
La chaire fut posée en 1695.
On ôta en i 70S l'ancienne orgue, qui avait été faite
en 1676, et on y mit une nouvelle.
Ce fut aussi en 1708 qu'on donna deux diacres au
curé qui n'en avait qu'un jusqu'alors.
Jean Calvin prêcha dans cette église en français
en 1538.
On baptisa dans cette église le 17 octobre 1592 un
fils de Jean )acques Wurmser de \'endeniieim, qui fut
nommé Joachim Charles. Ses parrains furent Jean George,
margrave de Brandebourg, administrateur postulé de
l'évèché de Strasbourg, et )oachim Charles, duc de Bruns-
wick, grand prévôt. La marraine fut Agnès, comtesse de
Mansfeld, épouse de Gebhard Truchsess, électeur de Co-
logne, qui furent présents au baptême.
IXGOLD, GrunJiJicr, V.
338 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
7. FABOISSE DE SAINT-PIERRE-LE-VIEUX.
Voyez l'Histoire de saint Materne.'
Bertolclus Argent. ej)isc. an. \2'}^(^ jus patrojiattis
ecclesie S.- Pétri Argejiiinejisls, qulviUgo dicilur senior is^
/:ujtis jîis juris patronatiis^ dominiiivi sive proprietates
ad. ecclcsiani spectabat Argentinenses quant Burcardus
et Rudolfîis fratres de Blide^ titulo feodali possidebant^
et de boua voluiitate fratrum ipsorum recuperatam^ mo-
nasterio S.-Trinitatis in Argentiiia pleno jure contulit.
In eadem charta dicitur quod illud jus patrouatus bone
memorie Heiiiricus contes^ landgraviîcs Alsatie, ab ecclesia
Argentinensi et predicti fratres de Blide ab ipso feodali
tytulo possidebant. (Als. diplom.^ 1, p. 382.)
Innocentius IV papa an. 1247 monialibus in Eck-
boltzheim concessit licentiam transferendi dictum 7nona-
steriuni S. Marie de Eckboltzheim iiitra civitatem Ar-
gentinenseju, presertini mm plebani ecclesie S. Pétri
Argentinensi, in cujzcs parochia prefatum monasterium
transfère proponunt, ad hoc suwn prœstare dicantur
assensujn.
Abbas et conventus mon. in Altorff, cum venerabilis
dont. Becktotdus, quondam episcopus^ ecclesiani S. Pétri
senioris ciun jure patronatus ipsius in Argentina ?non.
S. Trinitatis extra tnuros Argentinenses, monasterio
Altorfiensi tiun îcnito, contulerint et ex collatione hue
nulluni possint commoduni reperire, cum lites graves
I. € Maternus urbem Argentinam ingressus, ecclesiam extra portam con-
struxit quœ usque in hodiernum diem Sancti Pétri senioris nomen habet. »
(WlMPHELING, p. 5.)
PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG 339
:Sî{per dicta ecclesia Sr Pétris et jure patronatus ipsiiis
eis insiirgere videaiit, ideo predictam ecclesiam S. Pétri,
cum jure patrouatus, ecclcsie Argeutiueiisi restitueruiit
pleno jure et cum omiii integritate, an. 12J4.
Bertholcliis Argent, episc. an, 1343 atteudens quod
rectores ecclesic parochialis S. Pétri seiùoris Argentin..,
cujîis collât io ad illitm spectat, qui pro tempore fuerant
pro malicia loci et temporis ac perverse consuetudinis
soliti sunt ipsam ecclesiani per vicarios regere temporales,
omnes fructus, redditus et obveuciones ejusdem ecclesie,
excepta porcioiic perpetuo vicario deputata, ad augmen-
tationem prebendoriim quaticor levitarimi noviter in
ecclesia Argeiitiiicusi institutarum, donavit et deputavit,
statuens quod cedcnte vel decedente Burcardo ipsius
.ecclesie S.-Petri rectore, eadem ecclesia non amplius per
rectorem, sed per perpetuutn vicarium per episcopuni
Argentinenseni inibi instituenduni regatzcr qui sit actu
sac er do s.
Plebanus eeclesie parock. SS. Pétri et Michaelis, in
charta an. 1425.
Wilhelmus episcop. Argentin, an. 1398 capitulurn
^Rhinaugiense, de consensu Nicolai de Briunat, pcrpetui
vicarii parochialis ecclesie S.-Petri senior is Argentinen-
sis, transtulit ad civitateni Argentin, et in et ad ecclesiani
parochialem S. Pétri senioris prenotninatani. Ouamvis
autem an te quinquaginta quinque an no mm spatiuni Ber-
Iholdus tune episc. Argent, ecclesiani parocJiialem pre-
dictam, eu jus collât io ad episcop. Argent, pertinuit, cum
suis fructibus et redditibus universis, port ion e congrua
perpetui vicarii salva, quatuor prebendis quatuor levi-
iarum in clioro cccles. Argent, perpetuo univerit per hoc
dotando quatuor prebendas, predictam annexionem et
340 PAROISSES DE LA VILLE DE STR ASIîOLKO
timonem Guillelmus episc. revocavit^ pyediclamqiiô eccle-
siam parockiaUin S. Pelri sciiioris Argent, ciim suis
frîictibiis et redditiôits tuiiversis capitîdo S. Mickaelis
translato perpétua subjecit et ztnivit^ statueus ut ipsa
parocliialis eccUsia^ qiiœ S. Pétri scnioris autem dice-
batuf ^ deinceps ecclesia collegiata S. Pétri apostoli et Mi-
ckaelis archaiigcU nuncupetur^ reset'vata tanien de predicte
ecclesie frtictibus pro vicario perpétua ad preseiitatiauem
capituli ipsiiis ecclesie inibi Jtituris te?nporibus causti-
tuendo congriia portioue^ de qita idem perpetutcs vicarius
cum uno sua collega sacerdote qiiern secuni pro cura ain-
viaruni parochianoruni dicte ecclesie gereiida in suis ex-
pensis Jugiter habere tcneatur^ congriie sustentari vahat.
DictLis episcopus pro se et successoribus suis renuiitiaf:
juri perpetuttni vicarium deinceps in dicta ecclesia insti-
tuendi^ necnan transfert in capituluni collegiate ecclesie
jus prœsentandi hujusmodi perpetuuni vicarium ad the-
saurarium Argent, ecclesie^ tamqtiam locl arcliidiacanu?n^
Idem, etiam vicarius perpetuus pro tempore instittcendus
collegam suuni de novo non recipiat nisï cum in qttem con-
senserit capituluni ecclcs. collegiatœ prœlibatœ.
Nicolaus Gerniandi in vicarium p^rpetuimi plebanum
ecclesie parochialis SS. Pétri et Mickaelis an. 1440 fuit
assumptus a capitula ecclesie predicte et juravit dictant
perpétuant vicariain seu plebaniam regere et gubernare
non saltwi per se ipstim sed etiam per duos konestos pres-
byteros quos in sacios seu coad/'u tores steos asstimet, quas^
non recipiet absque scitit et cansensu capituli.
Petrus Rïissinger^ canonicus et plebanus ecclesie
SS. -Pétri et Michaelis, an. 1467.
Joannes IVysery canonicus et })lehanus eccles. colL
SS. -Michaelis et Pétri, an. 1563.
PAROISSES DE LA VILLE DE STR ASI>,()[RG 341
En I 520 Pierre Philippi de Kunsf)erg, ciir(i de Saint-
Pierre-leA'ienx, jjrèclia le luthéranisnis.
Jean de Schweighausen, vicaire perpétuel de la [)a-
Toisse de Saint-Pierre-le-Vieux, fonda le 6 des ides de mai
^375 une prébende sacerdotale sur l'autel inférieur de
Saint-Pierre dans ladite éelise.
Le chœur fut bâti en 1455 par maître Jodoque
Dotzinger, de Worms, architecte de la cathédrale, et
achevé en 1460.
La tour ou le clocher fut élevé en 1572.
L'église de Saint-Pierre-le-Vieux fut rebâtie en 1381.
La tour fut construite quelque temps après la translation
■àes chanoines de Rhinau à Strasbourg.
8. PAROISSE DE SAINT-PIERRE-LE-JEUNE.
Mo)iasteriiiin S. Pétri prlncipis Apostolorum quod
^oustriicliiin est a Wilkeluio Argeniiiiœ sedis episcopo
aiite portain Argentine civitatis, in charta aii. 1040. (Als.
dipL, 1, [). 160.)
Monasieriîim principis Apostolorum Pétri foris
miiriim extructiim, in diplomate Henrici III imp., an.
1052. (Ib., p. 168.)
Ecclesia S. Petri que est in suburbio civitatis Ar-
geniinensis, in charta an. i 143..
Monasterium S. Pet ri aposioli in suburbio Argent.^
in di})lomate PViderici 1, an. i 156, et in diplomate Hen-
rici W an. I I 96.
Ecclesia apud S. Petrum /'unioreni, in charta an.
342 PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG
Léo papa nonus ecclesiaiu parochialem S. Coluinbœ^
virgiiii consecralam iii Iiouorcm dhi Pclri apostoli icri-
bitur dcdicasse. (AViMPiiELiNo, p. 43.)
Werenkaritis seciiudiis oyatorium aptid S. Pelrtim
juniorem ad prcces Ulichœ iiiclîisœ, cojitriixit, (Ih., [). 45.)
Albertus magnus Ratisponensis episco[)us in aevi
S Pétri JLinioris altare S. Columboe dedicavit, Clemen-
tis IV anno tertio. (Ib., p. 70.)
Orator'iitm Dci de oniiiibiis Saiiciis sihnn iiifra
limites parocliice S. Pe/ri, iii siiburbio civitatis Argent.^
in charta capituli S. Pétri junioris an 1327. (Hl"go, m
Annales ord. PrcmonsL. t. I, p. cccc.XLvii.)
Plebanus 5. Pétri junioris in charta an. 1425.
Altare plebanie ecclesie S. Pétri junioris siib anibone
ipsiîis ecclesie si t uni et in honore?^ S. Gregorii conse-
cratum^ in charta an. 141 7.
Erasmus e[)isc., an. 1551, 9 martis, annexuit, univit^
et incorporavit canonicatutn et prebendam H collegiatœ
S.-Petri junioris plebanatui dictœ ecclesice. cnjus plebani
electio erit ad dictum capituliim.
Voyez notre Histoire^ article de l'évèciue Guillaume.
En 1290 le chapitre fit bâtir le nouveau chœur et
fit construire.de nou\'eau la nef en pierre. {Collectanea
mss. Specklini, cjua? citât Schilter ad Kœnigshov., p. 563.)
En I 337 en mai la tour de rf''glise, qui était de bois^
fut brûlée par le feu du ciel, et la même année elle fut
rebâtie. (Kœnigshov., [). 278 et 398.)
En 1524, W'olfgang Ca[)iton, prévùt de S.-Thomas,
fut nommé par les bourgeois curé de S.-Pierre-le-jeune ;
il y célébra la messe et baptisa les enfants en langue
allemande.
PAROISSES DE LA VILLE DE STRASBOURG 343
En 1550, en vertu de V Intérim et du traité du 27
octobre 1549, l'église de Saint-Pierre-le-Jeune fut rendue
aux catholiques, et on recommença à y célébrer l'office
divin le jour de la Purification 1550. Le culte catholifjue
fut aboli de nouveau le ig septembre 1559 et l'église
resta déserte jusqu'au 10 mai 1561 que les luthériens la
rouvrirent.
En 16S3, le" 13 janvier, fut faite la séparation du
chœur ' par le commandant et l'intendant de la province
en présence des députés du magistrat. Le chœur ayant
été nettoyé pendant l'hiver, le suffnagant Gabriel [Haug]
fit le 2 I avril la consécration du grand autel et la récon-
ciliation du chœur. Lecultediviny commença le dimanche
de Quasimodo, 25 avril 1683.
9. PAROISSE DE SAIÎTT-ANDRÉ. ^
Henricus Argentin, episc. de conientiouô sztper deci-
mis ecclesie SancU Aurelic, in stiburèio Ar^eiilinensi, orta
inter collcgiatam S. Tkome et inter Joliannein pUbaniim
S. Andrée^ statuit qiiod décime inansoitwi cpii viilgariter
Selegute diauitu}\ ad ecclesiam beati Andrée totaiiter per-
iinerent. Charta est an. 1220. Patronus ecclesie S. Andrée
tune erat Burchardus scultetus de Ehenheim. (Ais. dipL,
il P- 2i\l-)
Duodecim episcopi aulas romande Axenione exis-
tentis an. 1332 indulgentiis dita\'erunt ecclesiam paro-
1. Le chœur fut séparé de la nef par une murail'e, et cette muraille fut
conduite dans l'endroit même où était autrefois Tambon, et où se faisaient^
sur l'autel de Saint-Ortgoire, les fonctions paraisse aies.
2. Voyez notre cotte Kéi.olUts.
344 PAROISSES DE LA VTLLE DE STRASBOURG
chialem S. Andrée in Ar^eiUi/ia et vicimim vetîcs i-echi-
sorium valde ritiiwsiim. db., II, p. 148.)
PUbanus eccUsie parocliialis S. Andrée Argentin.^
in charta an. 1425.
L'église paroissiale de Saint-André fut bâtie et con-
sacrée en 1252. Elle fut érigée en paroisse la même année.
Les"fondateurs et dotateurs de cette église furent les nobles
de Rathsamhausen et les Marxd'Eckwersheim. La famille
de ces derniers s'éteignit en 1597.
En 1337 un juif, cjui ne demeurait pas loin de cette
église, tua une petite fille nommée Elisabeth. Cet enfant
fut enterré à Saint-André, où le peuple accourut à son
tombeau et l'honora comme une martyre. Le juif fut
brûlé.
Il y avait près de l'église de S.-André des béguines.
On trouve die Clossnerin zic Sant Andi'cs clossen dans
des titres de 14 14 et 1423.
Cette église fut fermée en 1526. Elle fut rouverte
en I 545 pour les calvinistes réfugiés français. Ceux-ci y
firent leur office jusqu'au 19 août 1563 qu'elle fut refer-
mée, et: cela parce (jue Guillaume Holbracht, leur mi-
nistre, avait prêché publiciuement contre la doctrine des
StrasboLirgeois.
Calvin prêcha longtemps dans cette église.
L'église de Saint-André fut accordée aux seigneurs
de Rathsamhausen de la Pierre, descendants des fon-
dateurs.
V.
CHAPELLES DE STRASBOURG.
1. CHAPELLE DE SAINTE-CROIX.
L'ancienne chapelle de Sainte-Croix était située près
de la place de Saint-Etienne, dans la rue qui porte encore
son nom, Cyculzgdsslcin. Elle passait pour la plus an-
cienne église de la ville et était paroissiale avant plusieurs
siècles.
La chapelle fut démolie et rasée le 2 juin (d'autres
lisent janvier) 1553, et ses pierres employées aux bâti-
ments hors la porte des juifs. L'emplacement fut acheté
quelque temps après par Thierri Bockel, marié à une
Zuckmantel, f|ui y fit bâtir un grand édifice. Il appartient
aujourd'hui à la noblesse de la Basse-Alsace et on le
nomme l'hôtel du Directoire.
L'empereur Lothaire confirma en S45 hifra vmros
Argeiitoyatôiisès basilicam S. Criicis aim sihis, tenuiiiis
et decimis. '
L'empereur Conrad III confirma en 1 144 à l'hôpital
des pauvres de Strasbourg dcciinain part cm oblatiojiis
1. Hist. di réalise Ji Strasbourg, t. Il, p. CCXXII.
34^ CHAPELLES DE STRASBOURG
çmie ad sanctam Cniccni voto fidelium ijiferlur, sicul,
episcopo et tota civitaU anuueiile, ad idem xenodockiiim
concessa est.
Jean, évèque de Strasbourg, unit en 1310a l'abbaye
de Saint-Etienne de Strasbourg, pour l'augmentation des
prébendes, les revenus de l'église paroissiale de Saint-
Çtienne aun cape lia S. Cruels annexa icclesiœ parochiali
moiiasterii S. StephauL
2. CHAPELLE ZUR ELENDE CREUTZ.
Cette cha{:)elle était située près de h porte de Saverne»
ou Cronenbourg. On y conduisait les criminels condamnés
à mort : ils y entendaient la messe dite par le chapelain
de cette chapelle, qui, cà l'issue, leurdonnait la bénédiction
de Saint-Jean. Cette chapelle fut fondée par la fabrique
de la cathédrale. Elle fut détruite en i 530, et le magistrat
y fit bâtir à la jjlace une maison de [^éage.
Elle existait dès l'an 1395, car on trouve en cette
année Jean Odeuicald chapelain zum Elcnde Cretitz.
Il est fait mention de la chapelle 5. Cruels apud
Cronenbourg clans un acte de i-l-Çi.
3. CHAPELLE DE SAINT-ERHARD.
La chapelle de Saint-Erhard, qui était celle de l'an-
cien hôpital, était située dans la rue Mercière. }onas Sé-
bastien Hammereret Herman Baumgarter son beau-frère
l'achetèrent en 15^)4, pour quelques mille florins, des ad-
CHAPELLES DE STRASBOURG 347
ministrateurs de rhùpital. Ils la firent démolir entièrement
et y bâtirent unç maison dç j)ierre. ou Geivcrbhaus, qui
fut achevée en 1566. C'est aujourd'hui la maison rie la
rue Mercière cjui fait le coin du Spilalgasslcui, occupée
en 1747 par le quinze Richshoffer. '
4. CHAPELLE DE S AIKT- JACQUES.
CapeUania capelU Saiicti Jacobi site in civitale
- Argeiitiueiisi jîib tccto et edificiis domiis dicte zuni grosseii
Schîiltheissen Walther in vico Fladergass, dans une lettre
de l'évéque Guillaume, de 151 o, par laquelle ledit évèciue
accorde le patronage de ladite cha|)eilenie aux i)osses-
seurs de ladite maison.
Voyez sur cette chapelle, fondée en 1 1 89, l'article
de l'évéque Henri. ^
5. CHAPELLE DE SAINT-JACQUES AU VIEUX-
MARCHÉ-AUX-VINS.
Elle était située \-is-à-vis le cabaret cjne Von nomme
aujourd'hui la cave profonde.
C'était un béguinage fondé en 1252 et com[:)Osé
surtout de demoiselles nobles. Les premières béguines
de cette maison furent en 1252:
1. Voyez les Essais Itisloriques sur la c.UhilraU, p. 359.
2. [Henri de Hasenbourg. Oeuvres incdu:s, tome llh]
348 CHAPELLES DE STRASBOURG
1. Marguerite Erbhi, meisterin.
2. Gertrude Niderlatidcrin.
3. Anne de Bictenheim.
4. Marguerite de Gottesheim.
5. Barbe de Hall.
6. Brigitte de Haus.
7. Barbe de Krautenau et
8. Anne A'eirlin.
6. CHAPELLE DE SAINT-LUC.
La chapelle de Saint-Luc, située dans le Luxhoff,
fut entièrement démolie le 17 janvier 1559. On y bâtit
à la place une maison et ca\e pour l'usage des employés
du magistrat, dits Lohiiheri'cn. Elle était située dans la
rue Brûlée, près de la petite rue qui conduit au Marché-
aux-chevaux.
7. CHAPELLE DE SAINT-MICHEL.
La cha[)elle de vSaint-Michel était située près des
Augustins où saint Arbogaste fut enterré.
Cette cha|)elle devint bientôt après un fameux pèle-
rinage au corps de ce saint,' et fréquenté surtout par
ceux qui d'ennemis voulaient devenir amis.
Cette église fut consacrée par le pape Léon IX.*
L'empereur Conrad 111 confirma, en i 144, à rhù{)ital
de Strasbourg duas curtes extra portam civilatis versus
S. Michaelem.
1. [Le Nnchlass contient une description de ce tombeau avec un dessin.]
2. Voyez la notice d'Eschau. [Oiuvns inédites^ [, p. 299. Mais il ne b'y
trouve rien sur la cliapelle Saint-Michel.^ -
CHAPELLES DE STRASIUU'RG 349
La chapellenie de Saint-Michel est nommée dans un
acte de i 396.
Capellania capeUae Saiicti Michaelis sita in ter airri-
fices intra novos fuuros Argent., dans une charte de 1 408.
Capellania capdU S. Michaelis in suôitrôio tuidcr
Wagener en 141 7.
8. CHAPELLE DE SAINT-NICOLAS AU METZGER-
GIESSEN.
« La chapelle de Saint-Xicolas-ini-Giessen fut fondée
au xiii^ siècle par un noble de Strasbourg, nommé Rein-
bold Stubenweg, qui la bâtit de son propre fond et qui
y fonda une chapellenie dont il se réserva à lui et ses
successeurs la nomination. Cette collation appartenait vers
la fin du xv^ siècle à Rodolphe d'Endingen, bourgeois de
Strasbourg. » '
Cette chapelle, qui était située vis-à-vis de la tribu
des bouchers, n'existe plus. Son emplacement est occupé
par deux maisons. On y lisait autrefois l'inscription sui-
vante :
« GedenckenTierr Reinbold Stubenweg, eines Ritters,
und aller seiner forderen, und aller seiner nachkommen,
der ein Stifter ist gevvesen disser capellen, die ingeueihet
ist in der ehr Sant-Xiclaus des heiligen bischofs, und
gemach disse Weihung an der IV Marteler Tag, die da
heissen die gekronten^ in dem jar do man zalt von Christi
geburt M.CC.XCVIII.
1. Pétri Schofti lucubratiunciilrc, fol. 148.
2. CVst-à-dire le 8 novembre.
.35° CHAPELLES DE STRASBOURG
Près de cette chaj)elle fjtait un béguinage dont il
est ainsi parlé dans Giiehuiller : • Sunt etiam nonnullae
domiis a nobilibus institiitae, in rjuas virgines et honestae
matronae, coelibatus studiosae, prcebendaricie assumuntur,
qualis domus S. Xicolai, Barbarie ac aliae. » '
On lit dans des titres de 141 9, 1460, 1461 et 1466,
dire Closneriiin in Saut Niclaiis capell in devi Giessen.
Dans des actes de 1463 et \ \^^, jîuigfraïc Gertrnd
Kybesseriji, die nieisteriu dcr closnerinn S. Nicolai.
Il y avait encore dans ce reclusoire en 1535 une
.meisterin avec quelques recluses. La chapelle fut vendue
le dernier avril 1597 à un menuisiernommé Conrad Gulli.
9. CHAPELLE DU SAINT-SÉPULCHBE.
La chapelle de Saint-Sépulchre fut bâtie dans le
jardin des Augustins en 1378 ou 1374, par un religieux
du même ordre nommé Jean de Schaft'tolsheim sur le
rnodèle de celui de Jérusalem.
Cette chapelle fut consacrée en 1379.*
Le magistrat la changea le 3 février 157S en un
magasin ou dépôt de poudre à canon.
10. CHAPELLE DE SAINT-ULRIC.
La chapelle de Saint-Ulric, bâtie hors de la ville
près de la Brusch, à côté du monastère de Saint-Arbo-
igaste, fut démolie en 1534.
l. la l'ane^ryri Carolina, p. 35.
.2. Voyez les Essais sur la cathidrali Je Strasbourg.
CHAPELLES bE STRASIJOL'RG 35 1
En 1474, le jour de SS. Pierre et Paul, il y eût un
si grand vent, que plusieurs arijres furent déracinés et
plusieurs maisons abattues. Il ahatit la chapelle de Saint-
Ulric : deux prêtres et trente personnes qui s'y trouvaient
-alors périrent sous les ruines de cette chapelle.
Il y avait aussi une chapelle de Saint-Ulric dans la
T^laderçrass. Il en est fait mention dans des actes de
1359 et 1380.
11. CHAPELLE DE SAINT-VALENTIN.
La chapelle de SaintA'alentin était située dans la
rue des Juifs, entre la rue des Faisans et la rue des Pu-
celles. Elle fut changée en une maison appelée S. Veltuis-
hoff^ occupée par divers particuliers, et en 1642 par le
stettmeistre Rœderer de Tiersberg, puis en 17... par
M. le préteur Obrecht qui fit une salle de l'ancienne
chapelle.
C'était là la synagogue des |uifs. Leur boucherie
était dans la maison des Gaylings.
12. CHAPELLE DE SAINTE-WALBURGE. '
Voyez la charte de 1333.
I. [La table qui accompagne ces notes indique encore les chapelles de
Saiut-Gali, de Sainte-Pétronille, des SS. Jean-Baptiste et Evangéliste, de Saint-
Oeorges]
VI.
ÉPITAPHES.
I. ÉGLISE DE SAINT-PIERRE-LE-JEUNE.
f. Dans la chapelle des Zorns.
t An. Dom. M.CCCC.XXXIX. nono Kalendas
Octobris, obiit Henricus Zorn, filins îohannis de Zoni de
Eckerich milites. Orate pro eo.
Petro Schotto Argentinensi, hujus divi junioris Pétri
sedis canonico, presbytero innoceiitissimo, jurisconsulto
et oratori, pœtaeque clarissimo ac graecae linguae docto.
Pétri Schotti senatoris Susannaequefiiio pientissimo, amici
mesti posuere. Vixit annis XXXIII, mens. II, die. III, mor-
tuus an. Christi M.CCCC.LXXXX. secundo ydus Sep-
tembris.
Anno Dom. M.CCCC.LXXXX. tercio Kal. jimii,
obiit streniuis miles Argent. Johannes Zorn nnnciipatus.
de Bulach. Orate pro eo.
ÉPITAPHES DE STR A.SI{(_)URG 353
An. Dom. M.CCCC.XIX uft' saut Maria Madalena,
obiit strenuLis necnon valiclus Adam Zorn, miles et capi-
taneus civntatis Argentinensis. Orate [)eum pro eo.
t Anno Dom. M.CCC.LXXM in die sancti Galli
obiit dom. Gotzo de Grestein, prepositus hujus ecclesioe.
2. Dans l'église.
t An. Dom. M.CCC.LXIII, XII Kal. aprilis, obiit
dom. Conradus de Mulnheim, thesaurarius et canoiiicus
hujus ecclesie. Orate pro eo.
t An. Dom. M.CCC.IIII, idibiis aprilis, obiit Xico-
laus filius Zorn, dictus junior, miles Argentinensis.
'Orate pro eo.
t An. Dom. M.CCLXXXXII, V. idus Maii. obiit
Nicolaus Zorn, burgravius Argent.. Orate pro eo.
t An. Dom. M.GC.LXXXXVIII, XVII Kal. novem-
bris, obiit Xicolaus Zorn, dictus Lappe, miles, filius scul-
teti Argentinensis.
t An. Dom. M.CCC.XV, X Kal. februarii, obiit
dom. Nicolaus miles, dictus Lappe, filius sculteti Argen-
tinensis.
An. Dom. M.CCC.XXII. II non. augusti, obiit dom.
Johannes, dictus Zorn, custos et canonicus S. Pétri Ar-
gentinensis.
InGOLD, GranJiJUr, V. 23
354 EPITAPHES
t An. Dom. M.CCCC.XV, III id. januarii, obiit
dom. Johannes de Kageneke, miles Argentinensis. Orate
pro eo.
t An. Dom. M.CCC.LXXXIIII, VIII Kal. maii, obiit
Joh. Zorn, nuncupatus Lappe, miles Argentinensis.
Mille quater denos septem quoque viderat an nos
Christus, Wilhelme, hoc du m tegerere solo.
Argentinensis fueras qui praesul et octo
Fratribus hanc edem, doteque munieras. '
Qui v^elatus erat Argentinense thiara
Dum studet hanc edem mao;nificare Del
Sex quoque prebendis habiit super ethera felix
Hetzelonis humo molliter ossa cubant.
t Anno Dom. M.CCCC.XXX, VII id. novembris,
obiit Nicolaus Eberlini de Nuwiller, decanus et canonicus
hujus ecclesiae. Orate pro eo.
Henricus Kolher canonum doctor, hujus aedis cano-
nicus, vicarius in spiritualibus generalis, vir justicia et
integritate preclarus, cetera pietatis liber vite habet. Obiit
die 14 januarii an. 1522. Sepultus hic siib littera F.
Orate pro eo.
Hic jacet celebris famé vir dominus Reinbold \'ener
de Gamundia, juris peritus, multorum principum et ma-
I. [Kraus rapports cette inscription, qui n'existe plu», un peu différemment.]
DE STRASBOURG 3-^
•gnatum consiliarius, qui obiit anno Dom. M.CCCC.VIII,
XII Kal. decenibris. Orate ut ejus anima in Domino féli-
citer requiescat.
t Anno Domini M.CCC.LXII. die Georgii, obiit
Johannes Deringen presbiter, fundator unius prebentle
hujus altaris.
3. Dans le cloître.
_ D. O. M. Martino Volmar Keller seniori, peregrino
Hierosolomitano, hujus sanctae aedis decano, ac Martino
Volmar juniori canonico, juris utrius(jue perito, in Galliam
pro ingenii cultu profecto, at isthic immatura morte ex-
tincto, Ambrosius \^olmar deranus, pietatis ergo, patruo
bene merito, fratrique heu optimo an. Christi M.D.XLI.
Conradc) Munthart, hujus aedis preposito, Hberali et
liberah"ssimo, qui dive Cohmibe statuam et eucharistie ad
egros deferende comitatumexornavit, executores posuere.
Vixit annos LXXII, mortuus an. saliitis M.D.IX, XVII
marcii.
An. Dom. M.CCCC.LXXXI, XVIII marcii, obiit
spectabihs magister Paukis Munthart, decretorum licen-
tiatus, prepositus et benefactor, hujus et S. Thom:E eccle-
siarum canonicus. Orate pro eo.
D. O. M. an. Dom. 1590, prima die mensis martii,
obiit venerabiHs et reverendus vir joannes Hessler, juris
utriuscjue doctor, prepositus hujus divi Pétri junioris
35^ ÉPITAPHES
ecclesie, qui eamdcin pre|)ositiiram possedit ciim Jaude-
ad XXV'.annos. Fuit uovem annos oftîcialis curia; archi-
diaconorum et consiliarius illustrium et generosorum dom.
canonicorum capituli summi templi. Hic postea decem
annos vicarius in spiritualibus et officialis revereiidissimi
domini Erasmi episcopi Argentin., sue altatis 66, cujus
"anima requiescat in sancta pace. Amen.
Anno Dom. M.CCCCCLX' 1 111, id. aprilis obiit ; ho-
norandus dominus Fride | n'eus Blocholtz, presbiter | pre-
positus et canonicus hujus ecclesie | qui eamdem prepo-
situram XXX|I1II annis laudabiliter | possedit et rexit. |
Orate pro eo.
t Anno Dom. M.CCCC.I, VIII kal. januarii, obiit
dom. Heinricus dictus Kranich olim magister scabinorum
civitatis Argentinensis. Orate pro eo.
Particeps omnium timentium Dominum Deum petit
sui memoriam magister Christophorus Molitor prepositus
S. Pétri junioris. Argentinae obiit i6i6. Req. in pace.
4. Dans la chapelle de Saint-Nicolas.
t An. Dom. M. CGC LXIII, M idus februarii, obiit
Wilhelmus de Margburg, magister operis S. Martini
Columbariensis et Greda uxor ejus.
t An. Dom. M.GCG.LXIIII, Vl. idus februarii, obiit
dom. I Nicolaus de Kagenecke, peritus in utroque ■ jurev
•■ DE STRASBOURG 357
hujus ecclesie prepositus, (|ui ij)sam ecclesiam XL | annis
ec ultra in retltlitmini au-nientacione | et tncwlis aliis ho-
nore dignis manuteruiit | et piantavit. Orate pro eo.
j, 5. Dans le chœur,
t XotLim sit omnibus presentibus et futuris, quot
ego Waltherus de Godertheim et Wernherus contulimus
S. Petro VI. agros tVugiferos sitos in Kriechesheim, et VI.
agros in Belheim in remedium animarum nostrarum. Et
quicumcjue sacerd'os tenuerit prebendarn j^repositi hujus
loci débet de eisdem agris duo kimina omni nocte in
duobus lampadibus cum oleo ante summum altare S. Pétri
apostoH ministrare. Acta sunt hec an. Dom. M.CCLXIII.
6. Dans le temple luthérien.
D. O. M. S. concHta hoc tumulo teta vitoe aeternce
in spem requiescit Francisca fïHa PhiHj)pi Georgii et
Annae Hrbacensis, comitissa in Leiningen, nata Dachs-
burgi XX jan. an. M.DC.XXIV, denata Argentine? XIX
augusti M.DC .... XVIII.
On voit dans l'égh'se de Saint-Pierrede-jeune le tom-
beau du maréchal du Bourg et de sa femme, érigé en
1778 par le prince de Montbarey. L'épitaphe se trouve
imprimée dans l\-i/w,?//,7r/^ ,/V-JAwt? de 17S0, p. loi et
5uiv.. Ce tombeau fut exécuté sur les plans du sieur
-Boudhors, architecte de la \'ille.
35* ÉPITAPHES
II. ÉGLISE DE SAliMT-PIERRE-LE-VIEUX.
I. Dans le cloître.
Pro divino cultus augmente, perpetuaque Stephanf
Dold cantoris et canonici hiijus edis [)nK:ipui benefactoris
memoria, hoc spectrum cava testula dcarum rerum exe-
cutores decorari jusserunt. Obiit an. Dom. M.D.XIII.
idus junii, Viator opta quietem.
Memoria Thome Woif senioris, decretorum doctoris^
hujus ecclesie prepositi et canonici, qui obiit X\'I. die
mensis augusti anno salutis hiiman3e\!X).XI. ciijus anima
in.pace requiescat.
Thomas Wolf de Eckboltzheim hujus ecclesie pre-
positus pro se, Andréa Wolf et Anna parentibus ac
Johanne Hell avunculo, hune ambitum fornicibus quatuor
decorare çepit. M.DA'.
In divi patroni Michaelis, Ursulae virginis omniumque
in Christodefunctorum honorem, X'alentinus Betscholdus,
hujus aedispraebendarius, mesuiserexitimpensisan. i 50Q.
2. Sur le cimetière près de la porte de la sacristie.
Memoria domini Theohaldi deMulenheim canonici
hujus ecclesie.
DE STRASBOURG 359
3. A l'orgue du temple.
Zu dem Lob und Preize Gottes, ward die Orgel
von dem lôblichen Kirchenspiel diser pfarr zum alten
S.-Peter auf das neu uiderumb zugericht ini johr der
seligen geburt herrn Jesu Christi 1590.
4. A la chaire du temple.
Gott zu Lob, und dem heiligen predigamt zu Ehren,
ward dièse Canzel von dem lôblichen Kirchenspiel dieser
pfarr von neuem zugericht. 1599.
5. Dans le chœur.
Accipe sarcophagum, dévote viator, Amandi,
Urbis hujus primi praesulis eximii.
Ib. au dessus de la porte gauche par où on entre
dans l'église:
Christophori sancti speciem quicumque tuetur
lllo namque die nullo languore gravetur.
6. Au clocher où l'épitaphe suivante fut transférée en 1607.
Anno Dom. M.CCCC.LV'II, XII kal. octobris, obiit
hon.'* dom. Johannes Reiftsteck decanus et canonicus
hujus ecclesise.
360
EPITAPHES
7. Dans l'église.
An. Dom. M.CCCC. ohiit Petriis de Hpfich prepo-
situs ecclesie sanctorurn Pétri et Michaelis Argentinensis.
III. ÉGLISE DE SAINT-GUILLAUIVIE.
I. Au cimetière, à l'entrée.
Durch Erharcl Steinbach prior und provincial
Ward volbracht dieser baw Libéral.
Und war M.D. und II die jorzal.
Also blibt das Sprichwort by dein orden
Wolt ich arbeiten, ich v\er ein wilhelmr worden.
Sub Alexandro \l et Maximiliano Roman, re^re. '
2. Dans le cloître.
Memoria egregii dom. doctoris Pétri Herb physici
et sacerdotis, omniiimciue [)arentum, progenitorum et
benefartorum ejiis. Orate {)ro eis. Obiit an. M.D.XV.
Memoria Erhardi Lichtmutter summissarii ecclesie
majoris Argentinensis, parentum omnium, progenitorum
et benefactorum ejus. Orate pro eis. Anno M.D.
l. HUBER, p. 202. — [Krauss, Untiv-Elsais p. 540, rapporte cette
inscription un peu diiTéremmciit.]
DE STRASROIRG 36 l
Mernoria honoral)ilis viri domini Johannis Sprung,
prebendarii ecclesie majoris Argeiitinensis. Obiit in die
sanctorLim Gervasii et Prothasii niartirum. An. Dom.
M.CCCC.X. Orate pro eo.
An. Dom. 144S feria secunda pasche confectum ' |
■est altare in honore beatoruni j Wilhclmi, Benedicti,
Bern I ardi et Anthonii, et j tune hnjus domus capituli |
cum ambitu et orto ejus. ^ Amen.
An. Dom. M.CCC obiit Caspar Suesse,
presbiter, prebendariiis chori ecclesie Argentinensis. Orate
pro eo.
An. Dom. M.CCCC.L.. feria quarta ante Michaelem,
obiit Erhardus Rudigeri, prespiter prebendarius chori
ecclesie Argetitin.. Orate pro eo.
Memoria johannis Sesenheim presbiteri, capellani
leprosorum, johannis sui patris, ac Margareteomniumque
parentum. Cadit proxima die post Poteiuiane \-irginis.
Actum est an. M.CCCC.XL\'.
Memoria dom. Johannis de Keifsteck, decani ecclesie
SS. Pétri et Michaelis Argentinensis, patris et matris,
Enneline sororis sue, Johannis Schaften mariti ejusdem
1. [Consaraeiim^ d'après Kr.nis.l
2. [KraiH donne ainsi les deux dernières liijnes : Jiiim. Jom. capituli in
a m bit II f orJ. ei,/{.\
362 ÉPITAPHES
Enneline que cadit proxima die post Titi,
Actuni an. Dom. M.CCCC.L\'III.
Memoria Johannis Mentelin, civis Argentin., paren-
tum suorum Xicolai et Elysabeth, Magdalene prime uxoris
et liberorum, necnon Elysabeth de Matzenheim uxoris
ejus secunde. An. Dom. M.CCCC.LXXIII. »
3. Au dessus de la porte, à l'entrée.
Silencium est custos religionis. Religio paiipertate
fundata. 1478.^
4. Près de la chaire.
D. O. M. Jacobo \Vim[)helingo, theologo et ora|-
tori clarissimo, quod ingenio et litteratura |aetatis nostrae
gloriam auxerit \ Thomas W'olfius junior, decretorum
doctor I in memoriam seterni decoris | hoc vivens viventi
statuit I anno M.D.IV, die XI decembris | spreta invidia.3
5. Dans le chœur.
Memoria dom. Generosi Leonhardi Wissebach, So-
dayensis episcoj^i, ordinis fratris predicatorum conventus
Argentinensis.-*
1. HUBER, p. 202.
2. IK, p. 202.
3. Ib,, p. 200.
4. Ib., p. 199.
DE STRASBOURG 363
t An. Dom. M.CCC.XL.llI., X\'I Kal. octobris,
obiit hoiiorabilis cJoni. Ulricus lantgravius Alsacie. Orate
pro eo.
Meister Wœlfelin von Rufacli, ein burger zu Stras-
burg (Jer hat dis uerc gemacht.
An. Dom. M. CGC. XXXII. Kal. julii, obiit clominus
Philippus lantgraviiis Alsacie, canonicus majoris ecclesie
Argentinensis. '
Memoria generosi domini Henrici comitis in Henn-
berg canonici ecclesie Argentinensis. ^
t Hic peragitLir memoria Friderici Blocholtz prepo-
siti S. Pétri junioris.
Hic agitur memoria dom. Arbogasti de Kagenecke
militis. Orate pro eo.
Memoria Reinboldi 3 Voltsch armigeri et \'eronice
de Kageneck ejus uxoris.
6. Dans la sacristie.
Anno Dom. M.CCC.LXXXIII. constructa est pros
sens sacriserva, quem inhabitanclo custociiat qui per in-
finita saecula \ivit et régnât. +
1. [Sur ce tombeau des landj^^raves de Werd, cfr. KrauS, p. 542.]
2. HUBER. p. 169, [qui aoute la date àe 1498.]
3. [£wrt»A//, d'après Krans.]
4. Hlber, p. 202.
364 ÉPITAl'HES
IV. TEMPLE NEUF. — ÉGLISE DES DOMINICAINS
DE STRASBOURG.
I. Dans le cloître entre la 5" et la 6" classes.
^ t Anno Domini M.CC.Ll obiit generosus dominus
frater Fridericus de Hanow quondam prepositus majoris
ecclesie Argentin., fundator hujus domus. Orate pro eo.
t An. Domini NLCC.Lll obiit generosus dominus
frater Ulricus de Dalmasingen, quondam cantor et sco-
lasticus majoris ecclesie Argent, et prepositus S. Pétri
junioris, fundator hujus domus.
Anno Dom. M.CC.LIL obiit honorabilis dominus
frater Johannes de Alben, fundator hujus domus
, . . per fundacionem ordinem. Orate
pro eo.
Dans le cloître, iriter cnriaiii priniam et aiiditoriuiii minus.
Anno Domini NLCCC.LXL X\l Kal. julii, Cirici et
Juhte, obiit frater johannes Tauler. ^
Dans le cloître, inter curias 2 et j.
Anno Dom. NLCCCC.LIII. feria secunda ante . . .
obiit frater Erhardus, judex quondam ])rimarius domini
Argentinensis. Orate pro eo.
I. [On sait que la dalle fiiuérdire de Tauler a échappé à l'incendie du
.24. août 1S70.J
DE STRASBOURG 365
Dans le cloître, au dessus de la porte de la seconde et de la
troisième classes.
Juventuti religione christianos et disciplinis liberali-
bus instituendae, Jacobo Stiirmio, Xicolao Kniebsio et
Jacobo Meyero literatorum praefectis, hune liickim S. P.
q. Argent. F. F. an. M.D.XXXVIII, depositis armis et
placata inter Carokini \' Rom. imperator. et Franciscuni
Galliae regem gravi discordia.
A la porte de la grande salle, dite Auditoire d'^été.
Auspice Deo o[)timo maximo, procurantibus amplis-
simis D.I.^.IJ. Scolarchis, Joan. Philippe a Kettenheim
preposito, Abrahamo Heldio consule, fosia Rihelio tre-
decimviro, acroarin hanc iisui publico S. P. q. Argent-
fieri fecit an. M.D.XC.
2. Dans le chœur.
Hic agitur memoria domini Conradi de Busnang
canonici ecclesie Argentinensis.
Au milieu du chœur.
t An. Dom. M.CCCC.XLVII. die quinta mensis
septembris, obiit révérend us pater et dom. dom. Hugo
episcopus XicopoHtanus, sacre théologie doctor, hlius
hujus conventus. Orate pro eo.
An. Domini M.D , obiit reverendus pater et
dom. dom. Leonhardus Wissebach, Sodayensis episcop.,.
366 ÉPITAPHES
sacre théologie professor, hujus conventiis filius. Orate
pro eo.
An. Dom, M.CCCC.LXX. tertia die Augusti,' obiit
venerabilis dom. dom. Johannes episc. Castoriensis, ordi-
nis predicatorum.
An. Dom. M.CCC.XXXIX, XI Kal. octobris, obiit
Sophia venerabilis domina nata de Geroltzcke, uxordom.
Johannis de Kirkel.
_Aîù fond diL chœur.
t Frater Johannes Dei gracia episcopus et magister
ordinis fratrum predicatorum. Obiit an. Dom. M.CC.LIII.
II nonas novembris. Recjuiescat in pace, amen.
Ail chœur.
An. Dom. M.CCCC.LXXXX perfecta est hecsepul-
tura validi Wendelini zum Tribel armigeri ac dom. Mag-
dalene de Mulnheim ejus uxoris.
An. Dom. M. CGC. XXV' in die Barnabe apostolî,
obiit venerabilis dominus frater Wernherus, dictus Cogi-
nariiis, Argentinensis suffraganeus, episcopus Marmo-
rensis, qui fuit Prciedicatorum ordinis, vir fraterne since-
ritatis, sanctus virtute et meritis est con versus, Argentinae
natus est, racione status Marmorensis est vocatus.
Vos qui transitis nostri memores, cjuicumque sitis,
quod sum, hoc eritis, fuimus quandoque quod estis. An.
I. Ai;i legunt : M.CCC.LXX.ll [. dit Au-iistinL
DE STRASBOURG 367
Dom. M.CCCC.XX.II. ohiit Otto Sturm miles ac A[;[)0-
ionia Voisin uxor ejus légitima. Earum anime in eterna
pace conquiescant.
An. Domini M.CCC.V. obiit reverencius pater et
•dominas dominus Iconius ac dominus Misne episcopus
-^ardicolanus, professor hujus collegii Praedicatorum.
3. Dans la nef.
An. l)om. M.CCC.W'II. X Kal. maii obiit domina
EngLila, dicta de Rodesheim, quondam uxor dom. Xyco-
lay schulteti Argentin., qui perfecit columpnam hanc totam
ex ordinatione fratris dicti Gyps.
Johannes Ortwin, ordinis Predicatorum, doctor théo-
logie, episc. Mathonensis ac suffraganeus Argentinensis.
Obiit an. Dom, i =^ i 2.
An. Dom. M.CCCC.X. tertio idus novembris, obiit
Dietricus dictus Burggravius et armiger, gubernator hujus
domus. Orate pro eo.
An. Dom. M.CCC.LXXX. XII Kal. decembris obiit
•domina Xesa Rebestockin, uxor Dietterici dicti Burggra\'e.
An. Dom. M.CCC.LXVII. XII Kalend. Augusti,
0. Brida Burggravia, Orate pro ea.
An. Dom. M.CCC.LXXIX, indiejohannis Baptiste,
O. Conradus dictus Burggrave armiger.
368 ÉPITAPHES
4. A une cloche.
An. 1462. \'ox ego sum \itae, voco vos, orate,
venite.
L'église est aujourd'hui séparée du chœur qui sert
aux actes pubhcs de l'université. La voûte est hartUe,
haute et belle. Il s'y trouvée une singularité remarquée à
la dernière page de \ AlinauacJi de Strasbourg de rjSo.^
Dans l'ancien mur qui en séparait la nef se trouvait autre-
fois l'épitaphe de Jean Tauler. F.lle est aujourd'hui placée
au grand auditoire de l'université.
V. EGLISE DE SAIISIT-THOIVIAS.^
I. Dans le cloître.
Anno Dom. M.D. in dem jor uff . . . dem
. . . . starb der ersam Adolff Schuldheiss, gênant Win
und Brot, der hie mit Anna Htisslerin sine elichen huss-
frowen, und aile ire \^oreltern und Kindern begraben
iigen. Bitten Gott fur sy aile. 1522.
1. [Cette singularité, remarquée par Silberm.mn, c'est l'existence «à côté
des voussures au-dessus de la pointe de l'angle » de trous avec pots de terre
acoustiques. Sur ces poteries acoustiques cfr. un article de M. Straub, dans le
liullttin de la Société des Monuments histoTiques. 11, 9, p. 231.]
2. [La plupart des épitaphes de S.-Thomas avant été déjà publiées par
Schneegans^ L'église de Saint-Thomas . . , et ses ?nomt4ments, p. 209-231, nous
ne les publions ici que pour donner le travail de Grandidier dans sort-
ensemble.]
DE STRASBOURG 369
Anno Domini M.CCC.XXXII, XII. kal. junii obiit
magister Johannes Ruwin canonicus et prespiter hujus
ecclesie qui requiescit hic in sepulcro Nicolai Ruwini
fratris sui. Eadem die facta est cèdes inter partes civit.
Argent, scilicet Zorne et Mulnheim.
Transierant anni cum septem mille tricenti
Quando non tardus in doctrinis Eberhardus
Cecus multorum rector Thome puerorum,
Gertrudis festo cecidit ense molesto.
Orate pro eo.
En entrant dans le cloître, du côté du chœur.
An. Dom. M.CCCC.XX. ipsa die beati | Johannis
evangeliste, obiit dom. | Jacobus dictus Twinger, fidelis
ca|nonicus hujus ecclesie. Orate pro eo.
Près du précédent.
t An. Dom. M.CCC.XIII, VI. non. augusti, obiit
Ludovicus prepositus ecclesie S. Thome Argentinensis,
qui requiescit hic in sepulchro Johannis decani dicti Zorn
avunculi sui. f
2. Dans le chœur.
t An. Dom. M.CCC.LXXXIIIl, nonas aprilis, obiit
honorandus dom. Heinricus de Hohenstein, presbiter,
prepositus et canonicus hujus ecclesie, ac canonicus cathe-
dralis ecclesie Bambergensis, in qua sepuitus requiescit.
Orate Deum pro eo.
Ingold, Grandidier^ V. \\
370 EPITAPHES
Andelochust praesul, ad Dei laudes amplificandas,
haiic edem collapsam instauravit D.CCC.XXX.
3. Près du chœur.
Anno Dom. M.CCCC.XXXVII, llll. kal. juuii, obiit
henorandus dom. Gosso de Kageneck presbiter, prepo-
situs et canonicus hujus ecclesie, cujus anima requiescat
in pace. Amen.
An. Dom. M.CCCC.LXXIII. décima die mensîs
septembris, obiit honorandus dom. Burkardus Schon de
Rotwil presbiter, prepositus et canonicus hujus ecclesie,
cujus anima requiescat in [)ace.
Anno Dom. M.CCC.LXXI, V\. idus julii obiit vene-
rabilis dom. Xicolaus dictus Spender, prepositus hujus
ecclesie.
An. Dom. M.CCC.XX\', V. kal. aprilis obiit dom.
Johannes dictus Zorn, cantor hujus ecclesie.
t An. Dom. M.CCC.XX, XIIII. Kai.junii obiit Sige-
linus dictus de Mulnheim, prepositus ecclesie S. Thome
Argentinensis.
An. Dom. M.CCC.LXM, \'IIII. kal. novembris
obiit Xicolaus Wetzelonis scolasticus hujus ecclesie.
t An. Dom. M.CCCC.XIH, \' id. novembris, obiit
dom. Fridericus Boharti prepositus hujus ecclesie. f An.
DE STRASBOURG 37 I
Dom. M.CCC.LXXIX, III iclus novemhsis ol)iit Reim-
boldus Bohart miles, pater, t An. Doni. M.CCC.LXXV'I,
m non. maii ohiit Johannes Bohart armiger, frater pre-
dicti prepositi. Orate pro eis.
t An. Dom. M.CCC.XXX, II idus maii, obiit Jo-
hannes dictiis Kamerer, decanus hujus ecciesie Sancti
Thome. Orate pro eo.
An. Dom. M.CC.LXXXXII, idihiis februarii, obiit
Henricus canonicus hujus ecciesie et prepositus Hono-
gensis, qui fecit hanc capellam cuin duabus prebendis
suis, que dedicata est per episcopum Tiillensem in hono-
rem S. Michahelis eodem anno in die S. Mathei apostoli-
An. Dom. M.CCC.LXXVIII, IL idus julii, obiit
Heinricus de Reno custos hujus ecciesie.
t An. Dom. M.CCC.LX.XII. kal. martii obiit do-
mina Clara deLobegasse, relicta Heinrici de Reno militis.
An. Dom. M.CCCC ' obiit honestus
ac providus vir Conradus Ingolt, civis Argent., filius
Nicolai Ingolt, fundatoris prébende hujus altaris.
An. Dom. M.CCCC ......=* XIII. kal. julii, obiit
I et 2. [Ces deux dates sont incomplètes, sans doute dit Schnee^ans (op.
cit., p. 229 et 231), parce que les pierres tombales furent posées du vivant
de Conrad et Jean Ingold.
La tombe de Conrad existe encore à Saint-Thomas dans le transept droit,
Miscdliimn alsatica^ 11, p. 146, note 4.
Sjhneegans cite en outre l'épitaphe de Nicolas Ingold (mort en 1474, e<:
ce'.le de Henri Ingold, mort en 1523.]
37* EPITAPHES
providus Johannes Ingolt de Argentina, hiijus altaris fun-
dator. Orate pro eo.
t An. Dom. M.CCCCLX, die XII aprilis obiit
Jodocus Albrant dictus Gugel, hiijus ecclesie canonicus
ac fructuum Camere apostolice collector.
Nicolaus Wunnser, decretorum doctor, canonicus
et decanus ecclesie S. Thome, sibi et suis hune locum
pro requie deputavit. Natus estanno 1573 die 22 mensis-
septembris. Obiit anno 1536 die 30 mensis martii.
Wurmseri hic jacent. Soli volunt esse. Quisquis
aspicis pro eis ora ; ex nihilo facti in nihilum redacti sunt^
Homo memorare finem. Tempus omnia auffert.
An. Dom. M.CCC.LXXXI, Mil. id. septembris,
obiit Anna Gersterin uxor Heilmanni Berschin, civis Ar-
gentinensis et Nicolaus Berschin, filius prescriptorum,
decanus hujus ecclesie, qui obiit in die omnium sanctorum
anno M.CCCC.IIII.
An. Dom. M.CCLXXXXIIII, XIII. kal. maii, obiit
Biirchardus miles, dictus Spender.
Anno Dom. M.CCCC.LXXIX, XVI kal. maii, obiit
validus Bechtoldus Zorn zum Ried. Eodem anno, pridie
kal. marcii, obiit \'erena Rebstockiii ejus uxor légitima,
Deo sospitatori S., pace post grave bellum restituta,
ex authoritate inclyti senatus, annuente amplissimo sco-
larcharum collegio, Joanne Georgio Zedlitz prxtore et
DE STRASBOURG 373
<:ancellario, joan. Leonh. Frereisenio consiile, Andréa
Brackenhoffero et hujus in scholarchatu successore Domi-
.nico Dietrico consulari, opus vero adgubernante Francis.
Reisensenio consulari et archipresbytero, sedes haec
ante mille annos D. Thoniae mémorise dicata, ante
D.CCC. annos a fimdamentis restaurata. hoc denique
an. M.DC.LXXIX insigni auditorum munificentia reno-
vata, podioque e sede sua submoto ampliata est, praepo-
sito capituli Thomani D. Joh. Rebhanio jcto, decano D.
Sebastiano Schmidio theologo. Curam insuper adhibuere
loh. Baltasar Krauthius senator et jo. Mappus eccles.
presbyteri, M. Joh. Theol. Heinrici pastor et canonicus,
M. loan. lacobus Schnitzlerus et M. Joan. Andréas Weye-
Uius diaconi. Sera fruaris et felix posteritas.
4. Dans l'église.
An. Dom. M.CCCC.LXXXI, XIX marcii, obiit
spectabilis magister Paulus Munthart, decretorum licen-
tiatus, prepositus S. Pétri junioris et hujus canonicus, et
benefactor ecclesiarum, librarieque hic noviter erecte fun-
'dator. Orate pro eo.
An. Dom XVII, VI. id. maii, obiit Eisa
Wurmsserin uxor Bertholdi de Colmar.
t Anno Dom. M.CCC.XLIIl, III. non. maii, obiit
'Sigelinusde Mulnheim, prepositus secundus hujus ecclesie.
Orate pro eo ad Deum.
An. Dom. M.CCC.XLVIIII, kal. junii, obiit Xico-
laus dictus de Mulnheim civMS Argentinensis.
374 EPITAPHES
An. Dom. M.CCCC .... die XIX augusti, obiit
validus vir de Milhem, cujus anima reqiiiescat in pace.-
An. Dom. M.CCCC.XCVIII, die XXVI decemb. obiit
domina Feronica Hagen, uxor validi viri Waltheri de
Milhem, cujus anima requiescat in pace.
' t An. Com. M.CCCC.XVIII, XII kal. julii, obiit
honorandus dom. magister Johannes de Rinstette decanus.
et canonicus hujus ecclesie. Orate pro eo.
t An. Dom. M.CCC.IIII, XVII. kal. augusti, obiit
honorandus dom. Fridericus Susse prepositus et canoni-
cus hujus ecclesie. Orate pro eo.
An. Dom. M.CCC.XLIII, III. kal. septembris obiit
magister Johannes Erlini, scolasticus hujus ecclesie et
vicarius dom. episcopi Argentinensis.
Viro I qui Christo ecclesiaeque vixit in terris | vivit-
que et vivet in cœlis | omnino magno j doct. Sebastiano-
Schmidio | conventus ecclesiastici per XXIX an nos prae-
sidi I et hujus collegii XIII annos decano, demum M.
an. praeposito | undiquaque meritissimo | universitati pro-
fessori per XLII annos | per universum orbem litterarium
celeberrimo j qui postcjuam | ingenii magnitudine, incre-
dibili studio j stupenda eruditione, doctrinaeque profun-
ditate | religionis puritate ac sermonis gravitate | vitae-
cjuoque sanctimonia morumciue integritate | theologus 1
ut AMOMHTOC ita forte AMIMHTOC [ omnibus mu-
neribus gestis pr?eclare defunctus esset cum scriptis jam
orbe onusto | ultimam manum libro | cjui codicum apex.
est et terminus | S. S. Bibliorum [ versionem imponeret j
DE STRASBOURG 375
vitae terminuni | die X. mensis jan. an M.DC.XC^M. |
apoplexia tactus senex octua^^enarius attigit. | Mémorise
et rneritorum, | ut cum libris nunquam interituris aemulus
esset interpres, | ad seram posteritatem j lapis iste \ illustre
colleg. scolarcharum | singulari gratia j ceu singulari viri
exemple debitum monumentum | jussu publico voluit.
Petrus Dasypodius in hoc coUegium coaptatus id
sui monumentum fieri tecit an. i 544. Conrad Dasypodius
hujus collegii canonicus, custos et decanus, Pétri Dasy-
podii ejusdem collegii canonici, scolastici et decani filius
mémorise ergo hoc fieri fecit an. 1581.
Wolfgango Fabricio Capitoni, theologo trium lingua-
rum peritia claro, hujus collegii praefecto, cujus similis
forte sperari et haberi facile non potest, collegiae gratitu-
dinis ergo mœsti posuere, postcjuam pndie non. nov,,
magno sui relicto post se desiderio, migrasset ad Chri-
stum, an 1541.
5. Dans la chapelle.
A [entrée.
Deputati ordinis hoc sacrarium extruxerunt anno
salutis M.C.XXI.
On voit dans cette chapelle trois cercueils d'étain.
l'r . I
savoir
I, [Cfr. Schnees^ans, p. 252, dont l'hypothèse (empruntée à Oberlin) n'est
pas confirmée par l'inscription que donne Grandidier.]
37^ ÉPITAPHES
I.
In dissem Sarckh ist beygelegt der zarte und grave-
lische leichnam weyland des hoch-wolgeborenen graven.
und herrn herrn Otto Wild und Reingraven, gr. zu
Salm, herrn zu X'instingen, obr. und ritter hochlobl. cron
Schvved, rath Statthaltern der rheinischen Creys, gene-
ralen auch der allyrten evangelischen Reichstand, der
vier obern creys vicedirectorn im consilio formato, wel-
cher auss angeborner dapferkeit v^on jugent auff sic bey
verschiedenen kriegen und zugen in Ungern, Niederland
und Teutschiand dergestalt zu fekl und in rath meritiert
gemacht, das er nit allein seine gefuhrte hohe charges
mit grossem ruhm fleisz und eyter bedient, sondern da
durch obgesetzten tittel, und den namen eines wolver-
dienten gênerai in feld und bey den consiHis riihenlich
arbeit, und mit sich unter die erden gebracht, starb seelig
in Strasl)urg den 3. april nachmittag umb 2 uhr, seines
akers ihin 59 jahr, anno M.D.CXXXVII. ward geboren
den 9. augusti 1578.
Sein frau mutter Ottilia, geboren graffin zu Nassau-
Saarbruck, erste gemahhn frau Claudia geboren graffin
zu Manderscheidt, zweyte gemahlin frau philippa barbara
geboren zu fleckstein, freyfrau zu Dachstal.
II.
Generosissimus dom. dom. Johannes Philippus Syl-
vae, Rheni et Salnic-e cornes, dom. in Finstingen, coronse
Suecise et confœderatoriim evangelicorum in Germania
locum tenens generalis, in prselio Rheinfeldiano fortiter
pugnando obiit die 10 febriiarii an. 163S.
DE STRASBOURG 377
m.
Otto Luchvig Wild und Rheingrave, grave zii Salin
tind herr zu V'instiiigen, der kôniglicheri Kron Schweden
■und der confœderirten standen gênerai der cavalerie, und
-obrister zu ross und fuss. Natus est 13 oct. anno 1597.
Obiit VI. octobris an. 1634.
6. A la porte de l'école.
Joanne Sturmio praeposito, Cunrado Dasypodio de-
«cano, Jona Bitnero fabricae prsefecto, collegium Thoma-
num hune locutn pueris erudiendis instauravit an. Doni.
JVl.D.LXXXI.
On voit dans l'église de Saint-Thomas :
1° Le tombeau de l'évoque Adaloch que M. Oberlin
-3. fait graver et décrit dans V Almanach et Alsace de 1785,
p. 294-98.'
2° Le mausolée du maréchal de Saxe fait par M.
Pigalle par ordre de Louis XV et placé en 1777. On en
.a deux gravures, l'une fait à Paris par M. Cochin, l'autre
à Bàle par M. de Mechel. De plus un médaillon gravé et
^oulé par le sieur Kainm.
3° Le tombeau de feu M. Schœpffin fait par le sieur
Pertois.
I. [Cfr. surtout Kraus, Kun:t tind AlUrthum^ I, p. 535-37.]
37^ ÉPITAPHES
VI. ÉGLISE DE SAINT-ÉTIENNE.
I. Dans le cloître.
t Anno Domini M.CCCXXXIII, ici. marcii, obiit
dom. Irmengardis de Kirkel, canonica hiijus monasterii.
Orate pro ea. ^
t An. Dom. M.CCC.LXV, XII. kal. augusti, obiit
dom. Margareta de Landsberg abbatissa hujus ecclesie.
Orate pro ea. ^
t An. Dom. M.CCCC.LXX\', ipsa die invencionis
S. Stephani obiit domina MargareFa de Fledvstein, cano-
nica hujus ecclesie. Orate pro ea.
t An. Dom. M.CCC.LXXXXVIII, XIIII. kal. janua-
rii, o. Brigida de Landsberg, abatissa hujus ecclesie. "^
t An. Dom. M.CCC.XXVIII, III. kal. augusti, o.
dom. Brigida de Wangen, abatissa monasterii S. Ste-
phani Argentinensis. 5
1. [Cfr. Jung, BulUtin des Mon. kistor., première série, II, p. 286; au
sujet duquel nous répétons l'observation faite à propos des inscriptions de-
S,-Thomas.]
2. HuBER, p. 182, legit XXXIX.
3. Id., p. 140.
4. Id., ib.
5 Id., p, 139 maie legit A'al. loco ///. A'i/.
DE STRASBOURG 3-9
An. Dom. M.CCCC.XXM, feria sexta |)Ost Asceii-
sienem Domini obiit domicella Orsel de Rathsamhaiisen.
Orate pro ea.
t An. Dom. M.CCCC.XV.XVIII ' kaL.decembris,.
o. Odilia Murnhartin, abbatissa ecclesie S. Stephani.
An. Dom. M.CCCC.XXXVIII o. Ennelin
Begerin abbatissa ecclesie S. Stephani. ^
t An. Dom. M.CCC.LMII, X. kal. septembris, o.
Agnes de Schonnowe, canonica hiijus ecclesie. Orate
pro ea. 3
t An. Dom. M.CCC.XCA'II. in octava* assumptio-
nis béate Marie, o. Katherina de Landesberg, canonica
hujus ecclesie. Orate pro ea. 5
An. Dom. M.CCCC.XVII in die S. Arbogasti e[)isc.^
obiit Elssa canonica de Rotzamhusen. Orate pro ea.^
15 14. jor auff mittwoch nach lichtmes starb die
edel und ersame frau Anna zum Weyher, des edlen und
vesten junckern hans Rœders von Thierspurg ehegemahl^
desen Got genat.
1. HUBKR, p. 139, maie legit 1315.
2. Id., p. 141.
3. Id., p. 182,
4. [M. Kraus lit id. oct.^ ce qui me paraît une forte distraction.]
5. HUBER, ib.
6. Id., p. 183.
380 ÉPITAPHES
2. Dans le chœur près des degrés.
An. Dom. M.CCC.VIII. III. idus jalii obiit dom.
"Margaretha de Wangen, uxor dom. Egenolfi de Laiides-
Iberg.
3. Dans l'église.
An. Dom. M.D.XI. die XXVIII. octobris, nobilis
Dorothea de Rathsamhausen, quasi ad quinque lustra
abbatissa, commutata hac temporali vita cum sempiterna,
•corpore hic sepulta est luctu. '
An. Dom. M.CCCC.XXIX, in vigilia beati Mathie
apostoli obiit Petrus dictus Bog, armiger Argentinensis.
Orate pro eo.
An. Dom. M.CCCC.LXXXVI, VL kal. julii, obiit
venerabilis domina Margareta de Rosenberg, abbatissa
hujus ecclesie. '
4. Au bas du vase qui renferme la main de sainte Atiale.
Gothe frit, Gothefrit, cide 1ère dôda, c'est-à-dire,
•comme l'explique Schilter ad Kœnigshoven'^ : La paix de
Dieu, la bonne paix, tue la loi du siècle.
1. HUBER, p. 146.
2. Id., p. 143.
3. P. 523, [où se trouve une reproduction du reliquaire.]
DE STRASBOURG 38 1
6. Au dessus du portail, à l'entrée de l'église.
Judaici Stephanum viilgi lapidante corona
Stat Deiis in cœlis, illum vocat ad sua dona.
Persequitur Stephanum lapidandi tempore Saulus:
Nunc sequitur Christum, mutato nomine, Paulus.'
VII. EGLISE DE SAINT-NICOLAS-IN-UNDIS.
I. Dans le cloître.
Aux fenêtres, près de la salle capitulaire, sont deux
belles peintures dont Tune représente deux hommes,
l'autre deux femmes. A la première on lit :
O Sant Peter, du heiliger zwôlfbott,
Bitt fur uns den barmherzigen Gott.
Doctor Peter Schott, Peter Schott ait ammeister.
A la seconde :
'O sant Clor, du eine dienerin Gotts und Marien bist,
Bitt fur uns zu aller Frist.
Margrede von Coin. Suzanna von Coin.
2. Dans le chœur.
An. Dom. 1495 ^^ <^^'^ S. Nicolai, obiit reverendus
pater, frater Jacobus Sprenger, sacre théologie professor,
I. SCHILTFR, p. 526.
382 ÉPITAPHES
inquisitor atqiie provincialis theutonie ordinis Predicato-
rum, cuJLis anima requiescat m [jace. Amen.
TeologLis clarus, Theothoco ipsi precarus
CuJLis rosarium totum vulgavit in orhem,
Jacet hic humatus : sit prece Marie beatus.
j, Burcardus Jud, primas fundator hiijus monasterii,
qui in una die quatuor auri niarcas et octingentos aureos
Deo optimo maximo obtulit, tegitur hoc lapide.
An. Dom. M.D.LXXVII, <\q.\-\ sechzehenden novem-
bris, ist in Gott seliglich v^erscheiden die ehnvirdige, an-
dechtige fraue AppoUonia Lutzin, wolwirdige priorin
dissen Gottshusen, in dem LVIII jar ires alters, irer regie-
rung in dem XXV'IIl. Der heben Selen Gott gnedig sey.
3. Dans la cour.
O Sanct Claus in undis
Libéra me ex profundis.
O Sanct Christoph schenckel
Hilft' mir von diesem Tranckel.
VIII. EGLISE DE LA COMMANDERIE DE SAINT-
JEAN AU GRUNENWERD.
5. Dans le chœur.
Anno Dornini NLCCC.LXXXII, XV. kal. augusti,
obiit Ruhnannus Merswin, civis Argentinensis, fundator
hujus domus.
DE STRASBOURG 383
An. iJoin. M.CCC.LXX, in die beati Xicolai, obiit
•domina Gertrudis de Butcnheim, lixor {)rescripti fun-
datoris.
Anno Dom. M.CCCC.XXXIX, IIII. id. augusti,
obiit venerabilis pater dominus Marcialis episcop. Ebroi-
jcensis, provincie Rothomagensis. '
Anno Dom. 1793, 28 novembris, obiit generosus
dominus Xicolaus cornes de Mors et in Sarwerden, sacer-
dos et canonicus majoris ecclesie Argentinensis. Orate
pro eo.
Joanni Geiler, Keisersbergio, theologo integerrimo,
qui annos supra triginta Christi legeni Argentinensibus
.exemplo et sermone constantissime patefecit, ut immor-
talis sit ejus, pro maximis suis meritis, memoria, liujus
loci commendator et frater hoc saxum summo cum farore
posuere. Obiit décima marcii an Dom. M.D.X. ^
t Anno Dom. M.CCCC.XXXIX, VII. id. junii obiit
frater Reimboldus zum Trubel, comenclator domum in
Doroltzheim et in Rotwil. Orate pro eo.
1. Martial Fornier ou Fournier, docteur de l'un et l'autre droit, et auditeur
■des causes du Sacré Palais, fut nommé le i6 juin 1427 évèque d'Evreui en
Normandie. Etant allé à Bâle dans le temps de la tenue du concile, il y tomba
malade. S'étant fait transporter à Strasbourg, il y mourut le 13 août 1439,
■dans la maison de Saint-Jean et non dans celle des Templiers comme le dit
la Gallia christiana, tome XI.
2. [Cette inscription (ainsi qu'une autre composée par Seb. Brant et que
les mêmes Johannites firent placer à la cathédrale) s'y trouve encore dans la
-base du premier pilier du chœur, vers l'horloge. Dachelx, Geiler, p 506.]
384 ÉPITAPHES
t SepultLira fratrum commenclatorum ordinis S. Jo-
hannis hujus domus. Orate pro eis.
2. Dans le cloître.
Hie liegent zuo heilige jungfrowen den XI tusent
Megeden. Ein ist gênant S. Arthemia, die ander S. Ysala..
-Sint von Kollen harbrocht dumb die Zit also man zalt
von der geburt Christi M.CCC.LXXXV jor.
Sophia Bockin was min nain,
Zwen graven ich zur Ee bequamm.
Erst Conrad graf zu Tuwingen,
Dem Gottes gnad nit abwolsten.
Der zweyt âen ich wie obstat mein,
Hess Ludwig (?) graff zu Lewenstein,
Und her zu Scharpfenegk, den hat
Nochmals ha lebt mynen todt,
Des ich Sontags Bastiani bleyb,
Als man tusent funffhunder schreyb.
Dorzu des noch me zehen jar
Bzalt ich der natur schulden zwar,
Und zwyvel nit \vo man bedecht,
Wes ich han bessert beyde geschlecht.
Es wird zu Danckbarkeit und Ion,
Myr armen Seel gute nach gethon.
Uff hiemit an dich rych und arm
Byt chch myrr armen Seel erbarm.
Memoriajohannis Horn presbiteri prebendariieccle-
sie Argentin, parentum omnium progenitorum et bene-
factorum ejus. Orate pro eis. 1494.
DE STRASIKjLRO 385
Anno Doniini M.CCC.LXXXVB, \III ici. marcii,
obiit domicellus Cunradus zum Tru!>£L f Anno Domini
M.CCC.LXXXXV, \'Il. i(l. junii, obiit dom. Anna de
Kageneck uxor predicti.
Do man zalte von der gebiirt Giristi M.C.LX\'I.
jor, starp und wart har begraben der edele, wolgeborne
herre, herr niarschalck Wernher von Huneburg, der disse
Kirch mit irem Kor zu allererst het gedon buwen und
wihen, in ère der heiligeii drivaltekeit, m der zit alss man
zalte M. CL. jor. Bitten ("lot fur in.
Anno Domini M.D. und X jor, uiFSontag nach sant
Erhartz tag, starb die edelfrown SophLi Bockin. Der Got
genedick und barmhertzig syge.
An. Dom. M.CCCC obiit Jacobus de Mittel-
husen, prebendarius ecclesie kathedralis Argentinensis.
Orate pro eo.
t An. Dom. M.CCCC.LXX. jor, uff zinstag noch
sant Eltzabete dag, starp die edele frowe Margrede von
Ratsamhausen zum Stein, juncker Hansen von l^lecken-
stein hussfrowe.
t Anno Domini M.CCCC.L .... obiit domicellus
Johannes de Berstette, cujus anima recjuiescat.
t An. Dom. M.CCCC.LXXX.IllI. terlMo januarii,
obiit Agnes de Andelo, uxor streniii viri Caspari de
Bulach.
Inuold, GranJi.iUr, V. ' 2$
386 ÉPITAPHES
In dem jorre als nian zalte von Christi geburte
M.CCCC.LV. iif sant Gcrtruden tag, starb herre Rudolf
Zorn \-on Bulach, ritter sant .... Johans orciens. Bitten
Got fur in.
t An. Dom. M.CCCC obiit Joannes Jorger,
siiperior scultetus civitatis Argencinensis.
t An. Dom. M.CCCC. XXXVII, secundadieseptem-
bris, obiit Johannes Gerbot, olim magister scabinorum.
t An. Dom. M.CCCC. LU, prima decembris, obiit
Cunelina Kemmerin uxor Heinrici de Lantsperg militis.
An. I.)om. M.CCCC. XXV, prima die augusti, obiit
domicellus Xicolaus Hacker de Landsperg armiger, cujus
relicta domina Susanna de Schonow obiit anno Domini
M.CCCC.LIX.XV, kal. junii.
An. Dom. M.CCCC.XCVIII, obiit jacobus de Lands-
perg senior armiger. an. Dom. M.CCCC.XCIIl, o. dom.
Anna de Ratzemhusen zum Stein, uxor predicti Jacobi.
Orate pro eis.
An. Dom. M.CCCC.LW I\', id. aprilis, obiit Fride-
ricus Blocholtz, presbiter, prepositus et canonicus ecclesie
Sancti Pétri junioris Argent. Orate |oro eo.
t An. Dom. M.CCCC.XXMIll, pridie nonas julii,
obiit dom. Susaniia dicta Merxin, uxor dom. Johaiinis
Zorn de Eckenrich, strenui miiitis Argentinensis.
DE STRA"^BOURG 387
Gedencken des strengen herr Adam Zorns ritter,
iind froLi Martha Bocklerin siner husfrowe.
t Anno Dom. M.CCCCA'III, lU kal. sept. o. dom.
Johannes de Kageneck miles tutor hiijus domus. Anno
Dom. M.CCC.LXXXXIII, 11. id. decembris, obiit dom.
lEnnelin Rebstockin, uxor ])redicti militis.
t Anno Dom. M.CCCC.LXXX, obiit domina Ur-
sula de Ratsamhusen relicta domini Stefani de Vogtsperg
militis et Mergelina de \"ogtsperg ejus fîlia.
Memoria Theobaldi de Mulheim militis et domine
Katherine uxoris ejus. Anno i 1.99.
Anno Dom. M.CCCCVMIIl, idus novembris, obiit
dom. Hanmanus de Wikgersheim, miles Argentinensis.
Orate pro eo. An. Dom. M.CCCCII, vigilia omnium
sanctorum, o. dom. clara Zornin dicta Leppin, uxor
predicti militis. Orate pro ea.
An. Dom. M.CCC.LXXV, sepultura progeniei Mer-
schwin fundatorum hujus domus.
Anno Dom. M.CCC.LXXXXil, XVIII. kal. maii,
obiit dom. Dina Bockin, relicta Hiltebrant, armi-
^eri Argentinensis.
t An. Dom. M.CCC.LXXXXV'II. kal. novembris,
o. dom. Heinricus W'cssel, miles Argentinensis, tutor
>88 EPITAPHES
huJLis (iomus. An. Dom. M.CCC.LXXXIII, XIII. kaL
octobris, o. domicelkîs Johannes Wessel, filius prescripti
militis.
voii Landsberg war hern Clauses
Lappf^n frovve eins ritters von Strosburg, die starb in
detne heimonat an sant Apollinaris dag in dem jor da
man zalt von Gottes geburt M.CCC.LXXXX. jor.
Anne Dom. M.CCC.XC.III, V. idus maii, o. dom,
Nicolaiis Zorn, dictus lap, miles Argentinensis, tutor
hujus domus.
t An. Dom. M.CCCC.VIII, XIII. kai. junii, o. Jo-
hannes Klobeloch, armiger Argentinensis. Anno Dominr
M.CCCC . . . . o. dom. Heilka Zornin, relicta prescripti.
An. Dom. M.CCC.LXXXIX, VI. kal. septembris,
o. peritus vir magister Heinricus de Haselo, advocatus
hujus civitatis.
t An. Dom. M.CCCC.XX\', VL kal. mardi, obiit
Nicolaijs Gerbot, olim magister scahinorum.
An. Dom. M.CCCC.LX'III. jor, iif mitwoch noch
dem zwelften dage, do starp frowe Gertrut Limerin, her
johans Heilmans alten ameisters seligen wittewe. Bitten
fur sie.
.t Anno Dom. M.CCC.LXXXXH, kal. junii, obiit
domicella dicta Kegerin de Hhenlieim superiori, consoror
nostra.
VE STRASROUICC 389
t An. Dom. M.CCC.LXXXI, \'l kal. septembris,
o. domina Margareta, dicta Vogtia. soror ordinis nostri.
Orate pro ea.
t Anno Dom. M.CCCCX, XV kal. marcii, obiit
soror Greta de Grostein, ordinis St Johannis.
Anno M.CCCC.XVIII, VI. kl. septembris, obiit
■soror Agnes de Gensefussin ordinè predicti. '
An. Dom. M.CCC.XCII, sectmdo kal. maii, obiit
Cimradus zu der Megde, armiger .Argentinensis, fundator
huJLis hospitalis. An. Dom. M.CCCXCIX, V. id. octobris,
obiit domina Berhta Wetzelin uxor prescripti fundatoris.
4. Dans la petite salle à manger,
^u dessus de l'entrée, est le portrait de r«Tipereur Maximilien avec
cette inscriptioa:
Hanc quam consj)icis sui ef%iem eu m augustae suse
prosapiae insignibus, ipse Maximiiianus primus Austriacus,
postquam Argentinse \"iridis Insufe ordinis S. |oannis
Hierosolymitani discessit ad comitîa im[)erialia Constan-
tiam, inde D. Erhardo Kienig ejusrlem domus tune com-
mendatori quo intra octennium septenis vicibus ibidem
hospiti percharo dono misit dieXIXjulii M.D.VII. relictis
in eadem \'iridi insuLie aliis ccesiïQoe munificentiae mo-
numentis.
l. [Cette inscription est dans Schiller, p. 112 1 J
390 ÉPITAPHES
IX. ÉGLISE DE SAINT-NICOLAS SUR LA BRUSCH.
Dans l'église.
Anno Dom. M.CC.LXX.IX, XIllI. kal. maii, obiit
Dominus Burcardus miles, dictus Spendire.
X. ÉGLISE DE TOUS LES SAINTS.
I. Au dessus de la porte de l'église.
Dis Munster buwel ist wiilemet fur fijnf prister voti
her Heinrich von Mulheitn, ein burger zu vStrasburg^
t An. Dom. M.CCC.XXVIII.
2. Dans l'église.
Anno Dom. M.CCC.LXXl, non obiit
Burghardus de Mulnheim, miles, filius fundatoris. Eodem
anno, XVI. kal. septembris, t Beta de Rechburg, uxor ejus.
An. Dom. M.CCCC.LXXXII, in die Sancti
starb junfrowe Susanna von Mulnheim, deren Got genad.
An. Dom. M.CCCC.XXXM, I\'. idus aprilis. obiit
Heinricus de Mulnheim, fundator hujus ecclesie.
DE STRASBOURG
3. Dans le chœur.
391
Anno Dom. M.CCCC.XXX'I, in vigilia undecim
milium Virginiim, o. Xesa Huffleriti iixor Bartholomei
de
An. Dom. M.CCC.XXX.XIIII, nonas septembris,
o. dom. Margareta de Richenberg, uxor domini Burcardi
de Mulnheim militis.
4. Dans la nef, du côté de l'évangile.
D. O. M.
Nobili domino
Henrico de Mulnheim militi,
Fundatori hujus ecclesiae
Ab idibus Aprilis M.CCC.XX.VIIl.
• . Hic requiescenti
Ad perennem memoriam
Erexit
Oratorium omnium Sanctorum.
Anno R. S. i 78 r.
R. I. P.
XI. ANCIENNE ÉGLISE DE LA CHARTREUSE.
I. Dans la sacristie.
An. Dom. M. CGC obiit validus vir domi-
nos I^Videricus Bock miles. Orate j)ro eo. Armo Domini
392 EPITAI'HES
M.CCCC.l.XXXlI, W y(Jus JLinii ol)iit lionesta domina
Ursula (ie Uttenheim, uxor j)reclicti Friderici. Orate pro ea.
2. Dans la salle capitulaire.
> Memoria Reinbokli Voltsch armigeri et V^eronicse
de Kagenecke uxoris ejus.
An. Dom. M.CCCCXXVIII, XIII. kal. martii, obiit
dom. BrigidazLimTreubel, filia quondam Reinboldi zum
Treubel militis, uxor domini Arbogasti de Kagenecke
militis. Orate pro ea. An. Dom. M.CCCC.LXXI, XV.
kal. maii, obiit Arbogastus de Kagenecke miles, filius
quondam Johannis de Kagenecke militis. Orate pro eo.
An. Dom. M.CCCC.LXXI, VI die martii, obiit
Cuno de Kagenecke armiger, filius quondam Johannis
de Kagenecke militis. Orate pro eo. Anno Domini
iM.CCCC.LXIIII, \'II. ydus novembris, obiit Agnes de
Kagenecke, filia predicti Cunonis, uxor quondam Mel-
chioris Beger armigeri. Orate pro ea.
3. Devant la salle capitulaire.
Memoria Johannis Horn presbiteri prebendariieccle
sie Argentinensis, parentum omnium, progenitorum et
benefactorum ejus et {)ro quibus desiderat. 1494.
Anno Dom. M.CCCC.LXII, in die S. Martini epis-
copi, obiit Clara Sturmin, uxor johannis Bocklin militis.
v
\
DE STRASP.OIRG 393
Anno Domini M.CCCC.LXXIIII, obiit Freclericus
Bœcklin, filins predicti domituis Johaniiis militis. Orate
pro eis.
An. Dom. M.CCCC. in die S. Michaelis, obiit dom.
Margareta Bocklerin, uxor Johannis de Kagenecke militis.
An. Dom. M.CCCC. in vigilia S. Luce evangeliste,
obiit providus dominas Maternus Drachenfels magister
scabinorum.
An. Dom. M.CCCC, XVII. kal. septembris, obiit
-honestus vir Georgius Husener impressor librorum, civis
Argentinensis.
4. Près de la chambre du prieur.
An. Dom. M.CCCC.XII, obiit strenuus miles Petrus
Vôlsch CLijus anima [)ace fruatiir. An. Dom. M.CCCC.IIII,
nobilis domine Margarethe Bocklerin conjugis sue hic
premit ossa lapis.
An. Dom. M.CCCC. XX, in vigilia Michaelis obiit
-dom. Eufemia Wolschin, validi Wolftgangi de Lantsj)erg
uxor légitima. Orate pro ea.
5. Dans Téglise.
Ulrico W'umphelingo, bono ac Deum timenti ecclesiœ
Sulcensis prope Niollisheim pastori, in re ipsa religiosos
-benehco, hic sepiilto, Jacobus \\'Limj)heiingus Sletstatinus
394 EPITAPHES
ex fratre nepos, sacrarum paginarum licentiatus, posuit-
V'ixit an. LXIX, mens. II, dies VI, obiit an. Christi
M.CCCC.LXXVIII, IX. kal. julii.
t Anno Dom. M.D.IIII. jar, memoria cler vesten
JLinfker Luciwig Zorn zum Ryed, uncl frow Agatha von
Hoclifelden, syner elichen gemael, die gestift haben aile
wochen des jars ewiglichen ein gesunng vel ampt, iind
iere jargezyt in dissem Gotshus zu began.
An. Dom. M.CCC.LVIII, V. kal. aprilis, obiit Reim-
boldus Wetzel armiger, civis Argentin. Orate pro eo.
An. Dom. M.CCCC obiit dom. Anna de Bulach,
uxor légitima predicti Reinboldi Wetzel. Orate pro ea.
Anno Domini M.CCCC.M, secunda die maii obiit
Katherina Schenckin dicta Misbechin, uxor Theobaldi de
Milheym militis. Orate pro ea. f An. Dom. M.CCCC-
XXX\'I o. validus vir Ludovicus de Milheim filius
predicte domine Katherine Misbechin. Orate pro eo. An.
Dom. M.CCCC.XCVIII, III. id. februarii, obiit honesta
domina Katherina zu Triljel, uxor ejus. Orate pro ea.
t An. Dom. M.CCCC o. strenuus vir dom.
Fridericus [k)ck miles. Orate j)ro eo. Anno Domini
M.CCCC.LXXXIII,\'. ydus junii, obiit honesta domina
Ursula de Uttenheim, uxor i)redicti. Orate pro ea.
Ati. Dom. M.CCCC, XX nonis decembris, obiit
reverendus {)ater dominus Bertholdus ejMscopus Lindi-
nensis. Kciiuiescat in pace.
DE STR.ASROLRO
39>
An. dom. 14 19, dominica proxima post exaltacionis
S. Crucis, obiit Nesa Barj)feniiingin, uxor Joliannis de
Kageneck militis. An. Dom. 1453, ^'H- «d. junii, obiit
Nesa de Kageneck filia (luondarn Joliannis de Kageneck
militis. Orate pro eis.
t Anno Domini 1478, ipso die Purification is béate
Marie Virginis, obiit strenuus vir dom. Ludovicus de
Andela, miles. Orate pvQ) eo.
XII. ÉGLISE DE SAINT-ANTOINE.
I. A la porte d'entrée.
Anno Domini M.CCCC.XLVI.
2. Dans l'égiise.
Anno Domini M.CCCC.LXX, die mercurii décima
octobris obiit Reverendus pater et dom. dom. fohannes
Bertonelli, natione i)ictavus, magister in artibiis et decre-
torum baccalaureus, domus S. Anthonii in Ysenhem pre-
ceptor, necnon hujus basilice coiistructor et tocius curie
reparator, cujus anima requiescat in pace. Amen. Sepul-
tus in Herbii)oli.
Memoria honoraI)ilis vir. dom. Xicolai Xussbaum
prebendarii chori inclite ecclesie Argentinensis et ecclesie
parochialis in X'irdenheim rectoris, singnlaris benetactoris
tocius religionis Sancti Anthonii in Isenheim. Is pie ro'-a-
396 ÉPITAPHES
v^it ut attentis beneficiis ac obseciuiis in hanc domuin et
totiim ordinem impensis apucl Deuni optimum maximum
ejus precibus vestris meminisse velitis. Anno M.DI.
XIII. EGLISE DE SAINTE-MARGUERITE.
Dans l'égiise.
" Sub anno Dom. M.CCCC.LXXXVII, positus est
hic lapis in sepulturam fratrum hujus monasterii confes-
sorum.
An. Dom. M.CCC.XLII .... obiit domina Agnes,
uxor dom. Zornonis, nata ....
Anno Dom. M.CCC.XLVIII, XVIII. kal. julii, obiit
domina Margaretha deOberkirch, uxorjohannis majoris
dicta Knobelouch.
An. Dom. M.CCC.XX, IIII. kal. decembris, obiit
dom. Katharina uxor Heinrici de Mulnheim civis Argent.
Anno Domini M.CCC.XLIIII, VII. kal. julii obiit
Agnes, filia Xicholai dicti Lappe militis, uxor Heinrici
-de Eckerich.
An. Dom. M.CCC.MII, kal. aprilis, obiit Hesso
-miles ad\ocatus de W'ascilnheim et dom. sua de Etindorf.
DE STRASBOURG 397
An. Dom. M.CCC.XX, \'III. kal. septembris, obiit
Nicolaus Zorn miles Argentinensis.
An. Dom. M.CCCC.XLV .... obiit domina Mar-
garetha qiiae fuit uxor Johannis de Berstet, armigeri, feria
tercia post festum Ambrosii ei)iscopi. Orate pro ea.
An. Dom. M.CC^LXXXIII, proximodie postThome
apostoli, obiit Beatrix de Hadestat, uxor dom. Waltheri
de Girbaden.
Sta viator et luge, sanguine et ortu, scientia et marte
illustrissimum, qiiem sternere non potuit Mars gallicus,
in ijDSO aetatis flore stravit impestiva mors. Est is illustris-
simus d. d. Ferdinandus Carolus S. R. I. cornes de Stèrn-
berg, etc. ... ex clarissima, illustrissima, excellentissima
domus Martinizianae materna prosapia, in C^esarea militia
legionis pedestris capitaneus. Obiit aetatis su:e .... Ar-
gentorati, 26 augusti 1675.
jacet hic tumulatus illustrissimus S. R. I. cornes ac
dom. dom. Carohis Weickardus cornes a Burgkstall, liber
baro ad Cruppam et Treienthurm, dom. in Gratez et
Weniz . . . etc. ... S. G. M. comit. ladronens. Croatarum
legionis colonellus locum tenens, qui die 7 mensis oct.
1677 in heroica actione contra Gallos a()ud Cochers-
bergium fornuter dimicans, ictu lethali sauciatus, hic Ar-
gentor. S. ejusdem piissime obiit in dom. :etatis suse ;^2)'
cujus anima, ut in i:)acc ref|uiescat, precare Deum. Amen.
398 ÉPITAPHES
XIV. ÉGLISE DE SAINTE-MADELEINE.
i. Dans l'église.
j. An. Dom. M.CCCC.LXXX.III. idibus marcii, obiit
-validus vir Bernhardus W'urmser armiger. An. eodem
XI. kal. octobris, o.Jacobus Wurmser filius ejus, quorum
anime requiescant in pace, Obiit strenuusdom. Nicolaus
Wurmser miles, 1490.
An. IJom. 1505, uffSant Jorgen des heiligen ritters
dag, starb der strenuus her Wilhelm Bockel, dem Got
genedig und barmhertzig sey.
An. Dom. 1487 im obretten starb Kunrat
Riff ait ammeister der statt Strasburg.
Egiingus ex Brunsviga profundissimus Christine théo-
logie licentiatus, hujus cœnobii visitator, vita functus est
nonas aprilis an. Christi M.CCCC.LXXXI. \'ixit annis
L\l. Mortuus die qua natus Joannes Simler Argentin,
doctissimus jurisconsultus, hujus itidem monasterii visita-
tor. Diem obiit non. au;.aisti an. Christi M.CCCC.LXXXII.
V'ixit annis LXIII.
An. Dom. 1481, 2. non. aprilis, obiit venerabilis
vir magister Engelinus de Brunschwig, in sacra theologia
licentiatus, hujus monasterii singularis benefactor et plus
professor. Reijuiescat in pace. Aip.en.
DE STRASBOURG 399
An. Dom. 1482, nonas auc;usti, obiit egregius vir
magister JoliaiinesSyniler JLiris utriLiS(|ue licentiatus, cujus
anima requiescat in pace. Amen.
An. I.^om. 1479 Liltima die mensis maii, obiit \'ali-
dus Johannes Blenckelin armiger. An. Dom. M.CCCC
^obiit domina Agnes Bockin ejus uxor. Orate pro eis.
t Benedictus Waltenstein ertzbischof zu Caminen,
an. Dom. M.CCCC.XCVIII, ligt hie begraben. '
An. Dom. M.CCCC.LXXXVl, quinta idus a[)rilis,
■obiit honesta dom. Barbara de Mulnheim, uxor strenui
viri dom. Johannis de Seckingen militis. Orate pro ea.
2. A un autel.
An. Dom. 1 4S0, dominica Reminiscere, consecratum
est hoc altare in honore sanctorum [ohannis Baptiste,
Evangeliste ac beatorum Pétri et Pauli apostolorum atque
Vincentii martiris.
3. Dans le cloître, au-dehors du dortoir.
Memoria domini Michaehs Reinhn, SS. théologie
doctoris et decani SS. MichacHs et Pétri senioris Argen.,
huJLis monasterii benefactoris. Obiit 1608. Aetati So.
I. Benoît de WaMenstein, boliéiiien, fut élu en 14S2 évêque de Camin,
-en ['oméranie. Il résigna en 1496.
400 EPITAPHES
Memoria reverendissimi in Christo patris ac domini
dom. Gabriel is Haiig episc. Tripolensis et siiffraganei
Argentin., junioris S. Pétri Argentin, canonici et decani
senioris, viri integerrinii, hujus cœnobii ])er L annos
directoris et benefactoris maximi. Obiit die décima mensis
januarii an. M.DC.XCI. Orate pro eo.
XV. ANCIENNE EGLISE DES CARMES.
L Dans le cloître.
Memoria perpétua Erhardi Wurmser armigeri et
Agnetis Merswinen ejus uxoris omnibus angariis hoc in
altari peragetur, ac suorum parentum. Actum M.CCCC.
LXXXXV.
2. Dans l'église.
Dis grave ist der erbarm gesellschafit der Pfiffer in
der bruderschaft't mit dem Krum ....
XVI. ANCIENNE EGLISE DE SAINT-ANDRE.
I. Dans l'église.
Gedechtnis der festen Zeysolft* von Adeltzheim und
Otilie vSchuttin sin husfrow. 1493.
DE STRASBOURG 4OI
Memoria Martin Trachenfels quondam magistri sca-
binoruni civis Argentinensis et Odilie de Kienheirn ejus
uxoris, qui obiit an. Dom. 1484. die Mauricii. Orate
pro eo.
An. Dom. 1326. 2 non. oct. obiit dom. Hezelo,
dictus Marx, miles Argentinensis.
2. Dans le chœur.
Memoria strenui Kriderici Bock militis et domine
Ursule de Utenheim uxoris sue, omnium parentum et
progenitorum eorum. Orate pro eis. An. Dom. 1483.
3. Hors de l'église.
Hic agitur memoria domini Johannis Zorn militis et
Suzann^e Merxin uxoris sue, ac omnium parentum eorum-
dem, omni dominica de sero et secunda feria de mane
cum psalmo Miserere et pater noster cum collecta con-
sueta. Orate pro eis.
XVII. INSCRIPTIONS EN DIVERS ENDROITS.
i. Au dessus de la grande porte du doyenné de S. -Thomas.
M.D.XII, hoc fieri fecit Nicolaus Wirmser decanus
Ecclesie S. Thome, III. kal. aprilis. X'oluit ut scires lector.
Abi et va le.
Ingold, GrandiJier, f. «6
402 EPITAPHES
A la petite porte dudit doyenné du coté de la rite.
Nicolaus Vurmser decretorum doctor ecclesie S.
Thome decaniis hoc fieri fecit III die martii an. M.D.XII.
Au même doyenné.
Hoc opus fieri fecit dom. Johannes Hell decanus et
canoniciis ecclesie S. Thome. 1480.
2. Dans la maison canoniale de S.-Thomas attenante au pont.^
Bello civili patriae, sumptisque inter partes ob reli-
gionem armis, Gervasius et Prothasius Sopheri filius, hic
ad D. Thomam collega, pater ille ejusdem collegii quae-
stor, posteritate conimodante sumptibus immodicis ex
ruuiis partim resuscitando aedes has undic|ue instaurarutit.
Anno Christo Dom. M.D.XLVIIl.
3. Dans la rue des prêtres, en la maison qui fait le coin
de cette rue et de celle des Juifs.
D. Maximilianiis imperator Friderici III imperatoris
domus huJLis semel hospitis filius, atque Philippi Hispa-
niarum régis pater, quod an. M.CCCC.LXXXXXII et
ab hoc VIII. XI et XVI. i~)aterno hoc hospitio acceptus
esset, imagines poni eu ravit. Quas ob id Conrad us
Meyerus renovandas ducebat an. M.D.XXXIX, Carolo
V. Philippi filio, Maximiliani nepote ac Friderici prone-
pote imper. Caes. P. F. augusto.
I. [Schneegans dit en note ignorer où se trouvait cette inscription]
DE STRASBOURG 4O3
D. Carolus V. imp. Aug. Friclerici III pronepos et
Maxlmiliani nepos, cum an. M.D.LII, XIII, cal. octob.
harum edium uti hospitio dignatus fuisset, motus prae-
senti suorum majoruni memoria, suam quoque tum [^rae-
sentiam his insignibus et titulo notum fieri maiidabat.
1552.
Mathias Dei gratia arc.hidux Austriae, dux Burgun-
diae, Styriae, Carinthiae, Carniolae et Wirtenbergae ....
etc. . . . , coines Habspurgi et Tyrolis etc regnique
Hungariae ac archiducatus Austriae gubernator, motus
amore virtutum atque imaginum augustissimor. majorum
hisce quoque insignibus suis domum Sebastiani Miegii a
Boffzheim, {jraetoris Argentin, tum hospitis sui, mémorise
causa exornare voluit. An. Christi M.D.XCVI, die IV.
mensis septembris.
4. Au dessus de ia porte de la salle du Herrenstall.
Anno Dom. M.CCCCC.
5. Au Herren-Spiecher.
Uf mendag, Sant Xiclaus dag,
Wart disser Spicher und disser Bawe
Angefangen, do man zalte furewor
Von Christi geburt CCCC.XXXXI. jor.
6. A la porte extérieure des Juifs, du côté de l'arbre vert.
Henrico Gallorum rege, militem in Carolum V.
imper. Augustum per hanc Germanise {)artem ducente,
404 EPITAPHES DE STRASBOURG
S. P. que Argentin, portam hanc aggere et fossa muniri
fecit. An. Dom. M.D.LII. mense maio. 1552. Hannss-
Fravveler.
Praesidio civibus
Terrori hostibus.
7. A la Porte blanche, à la porte extérieure.
Carolo quinto augusto, copias Germanise in Turcan>-
Pannonias invadentem ducente, Respublica Argentin.
portam hanc aggere et fossa muniri fecit anno Dom^
M.D.XXXII.
8. Entre les deux portes extérieures du Faubourg blanc, sur
une pierre, du côté droit.
Gottes barmhertzigheit
Der pfaffen gûtigkeit '
Und der bauren bossheit,
durchgrundt niemand
Lift' meinen eid.
1418.
9. Au portail près de la chancellerie.
Nicolaus von Leiden vigilia pasche M.CCC.LXIIU
I. Id «st avaritia, quae antiquitus git vel gitigkzit vocabatur. [Sur cette
«pitaphe célèbre, attribuée à Sébastien Hrant, cfr. Kraus, op. cit., p. 550.J
VII.
HÔPITAUX.'
I. Hôpital de Strasbourg.
Dans le temps de la guerre de la ville avec l'évèque
Frédéric Thôpital fut démoli, le jour de Saint-Adelphe
1392. Les malades furent alors transférés près du pont
couv^ert au SiaHkoff(.i^uon nomme aujourd'hui le Herren-
.stall^ et placés sur les greniers. Ils y restèrent jusc^u'en
1398 que l'hôpital fut bâti dans l'emplacement qu'il
occupe aujourd'hui.
Il est un proverbe qui dit que l'hôpital est moins
Tiche de trois thalers que la ville.
Il y a eu des temps où il se trouvait dans cet hôpital
-20 à 30.000 personnes.
Il y a à l'hôpital des pfrunde ou pensions perpé-
•tuelles dont les riches coûtent 3000 livres, les mitoyennes
2000 et les moindres 1000. Il y a aussi douze pf ru fi de
•gratuites fondées pour douze pauvres.
l. [Le Ntuhliïss contient, outre les 3 notices que nous publions, le»
<]ocuments suivants : Origo et incrementa hospitalis Ar^entimmit durch lie.
Stafftrn .... tiisam. getragin, 19 ff. in-f", annoté par Schœpflin; — Extract
~nuss der altcn Qrdnun.^ des grossen Spitals allkier, d£ anno 1340, 32 ff. in-f*;
— Blatterhauss ordnting, 7 ff. in f".]
406 HÔPITAUX
\
On ignore quelle est la figure qui est sculptée au
dessus de la grande porte de l'hùpital. Les uns disent
que c'est une grosse araignée, les autres une hernie . . .
etc
En 1669 on arrangea la chapelle de S.-Erhard et
on la changea en une salle anatomique.
En 1673 on éleva près de l'hôpital une tour astro-
nomique.
En 1674, après la bataille d'Ensheim, on y logea
près de 20 à 30.000 personnes.
2. Hôpital de Phynie.
L'hôpital de Phynie fut fondé en 131 2 en l'honneur
de sainte Barbe pour dix vieilles gens. Voyez la charte
de fondation dans Schœpflin. '
On voit par une acte du 8 des ides de décembre
I314 que domicella Phyna^ soror qîiondam Johaïuiis
dicti Kalb^ miliiis Argentinensis accorde Jiospitali novo
sito in civitate Argoitineiisi, in parochia S. Thome fun-
dato per Phynani et quondam Johannem ejtis fratreju
predicios, une maison e( cour situées dans la ville /// vico-
cappiorum^ qui appartenait à qîwndam dominant Ger-
trudem uxorem quondam Erbonis viatrem ipsiiis domi-
cellœ.
Dans un autre acte du 5 des ides de décembre 1 3 1 7
ladite demoiselle Phyna atteste que la propriété de la-
dite maison appartenait hospitali minori sito in civitate
I. Altat. diplô/n.y II, p. 95.
DE STRASBOURG 407
Argentin, apud portant S. Thoniœ per dictos fwidatores
fuudato et constructo super ipsorfim fundo et solo.
Directeurs et administrateurs de ^ hôpital de Phyna.
1. Jacques de Hellen en 1344.
j, 2, Conrad^ recteur de la cure de Snersheim, en 1357.
3. Rulman Merswin en 1367.
^. Jean de Zeinhehn, prébendier du grand chœur, en 1367.
5. Rodolphe de Rinach, sigillifer curiae Argent., en 1403.
6. Jean Knapp, chanoine de Saint-Pierre-le-Jeune et sigillifer curiae
Argent., en 1420 et 1431.
7. Wernlin de Hii^el, le vieux, son successeur.
8. André Bœhm en 1550. Son fils Jean fut le premier qui, pendant
Ylnterim, se maria dans la cathédrale avec Marie Klingin, de
Fribourg en Brisgau, sous le rit catholique.
L'hôpital (le Phyna eût une église dédiée à sainte
Barbe. Les Carmes ayant été transférés dans la ville, le
magistrat leur accorda en 1476 cet hôpital et l'église
attenante. Les sœurs de l'hôpital de Phyna furent alors
transférées en la cour et en la chapelle de S^^-Wal purge,
qui perdit alors son ancien nom et prit celui de S^^-Barbe
L'évèque Robert les leur j)rocura pour les indemniser de
leur déplacement et y transféra l'hôpital qu'il reconstruisit
de l'argent qu'il avait reçu de la ville.
La cha|.^lle de Sainte-Walpurge, près du poêle des
Kursner, avait été consacrée en 1053 parlepa[)e Léon IX.
Les revenus de la chapelle de Sainte-Walpurge furent
retirés par l'université protestante de Strasbourg jusqu'à
la reddition de la ville. Ils furent alors accortlés pendant
quelque temps à M. J. B. de la Bastie, capitaine des dra-
gons au régiment de Tessé et chevalier de l'ordre de
N.-D. du Mont-Carmel et de S. -Lazare de [érusalem, fils
408 HÔPITAUX
de M. de la Bastie, lieutenant du roi à Strasbourg. Ces
revenus consistaient alors en i 64 sacs de différents grains,
8 mesures de vin, une petite forêt à Legelshurst, 255
livres deniers, un sac de noix et 3 chappons.
Adélaïde, veuve de Hugues zudem Riete, bourgeois
de Strasbourg, en sa c^ualité d'exécutrice testamentaire
de son mari, fonda en 1333 une chapellenie sacerdotale
sur l'autel capelle S. Walptirgis site in civitate Argen-
tinensi inter pellifices in ciiria dicta zu Sanie Walpitrge.
3. Hospice dit Elendeherberg.
L'hospice dit V Elendeherberg fut fondé en i 360
par Oetelin d'Uttenheim, prébendier de la cathédrale, des
aumônes cju'il avait recueillies, dans la rue de Sainte-Eli-
sabeth. Il fut transféré en 1361 dans le vieux Marché-
aux-vins au béguinage de Saint-Jacques, où il resta jusqu'au
1534 qu'on le transféra au couvent des Augustins.
On y entretint en 1529 dans le temps de la grande
cherté 18.000 personnes, et Tannée suivante, 1530,23.548
personnes.
En 1572 il fut ordonné que tous les personnes et
garçons de métier qui passeraient par la ville, seraient
hébergés pendant la nuit dans X Elendeherberg ç^t seraient
renvoyés le lendemain avec un pfenning de Strasbourg
pour aller plus loin.
En 1582 dans le temps d'une grande cherté, on
entretint et habilla en partie dans la dite maison iq.653
personnes; en 1586, 41.058 personnes, et en 1603,
7906 personnes.
En 1661 le 23 mars on y établit \xx\ Zuchthaus.
DE STRASBOLRO
409
Marguerite, fille de Hugues Suop, bourgeois de
Strasbourg et épouse de Heiiand de Zorn, fonda en i 362
in domo exiilum, sur le March(''-aux-vins et dans le district
de la paroisse de Saint-Pierre-le-Jeune, la chapellenie de
Saint-Alexis, à la collation du custos de S.-Pierre-le-Jeune,
pour un prêtre c[ui dirait tous les jours la messe dans la
.chapelle de Saint-Alexis dudit h(:)pital. Le titre de ce
bénéfice est aujourd'hui transféré en la collégiale de Saint-
Tierre-le-jeune.
Villa épouse de Jean Rusterlin, marchand de Stras-
bourg, fonda en 1377 une seconde chapellenie dans la
<:hapelle de Saint-Alexis, à la collation du custos de Saint-
Pierre-le-Jeune, pour un prêtre qui y dirait tous les jours
la messe. Ce bénéfice, avec son titre, a été également
transféré dans l'église collégiale de S.-Pierre-le-Jeune. '
Christophorus Bock, presbite}-^ proairator hospicil
.exzilimiy she paiiperum peregriiiorum Argentiiieusiiimy
^dans un acte de 1456.
l. Voyez le carton des Dames de la Congrégation de S'rasbourg.
VIII.
HÔTELS DANS STRASBOURG.
1 . Hôtel d' Andlcut. — L'abbaye d'Andlau a à Stras-
bourg dans la Schreiber-Stiibgass^ près du collège royale
un hôtel que l'abbesse Marie Cunégonde de Beroldingen
acheta en 1673 des héritiers Obrecht pour la somme de
3275 florins, monnaie de Strasbourg, et où elle demeura
pendant plusieurs années dans le temps des guerres. Cet
hôtel fut bâti, comme il est aujourd'hui, par l'abbesse
Marie Béatrice Eusébie de Breitenlandenberg, morte en
1774-
2. Hôtel des princes palatins de Birkenfeld dans la
rue des Juifs. Le prince palatin le vendit sur la fin du
xviii' siècle à Jean -Baptiste Klinglin, alors syndic, puis
prêteur de la ville. Il y a un beau portail qui fut renou-
velé en 1 6 [ I .
C'est aujourd'hui un hôtel du grand chapitre où
demeurent les comtes de Kœnigseck.
3. Le Palais épiscopal près de la Brusch. On tenait
autrefois le Schivertag dans le jardin duclit palais. Il fut
T. [11 y a en outre dans cette liasse du Nachlass^ que'ques notes, collec-
tionnées par SchœpBin, intitulées ; Domus illustritim e.xlerjrum in urbt Argent..
HÔTELS DANCS STRASBOURG 4tT
transféré dans l'endroit où il est aujourd'hni, vis-à-vis de
la cathédrale.
4. XJhôUl dit grand doyen était situé à côté de la
cathédrale près de l'horloge. V,\\Q partie du collège fut
bâti dans son emplacement. '
5. Le Briiderîioff'^ ou l'hùtel des frères attenant à
* la cathédrale. Il fut bâti en 1571 et achevé en 1575, et
orné de peintures. L'architecte fut Christophe Feyertag.
Il fut construit sur les ordres des quatre chanoines Geb-
hard de Truchsess doyen, Christophe Ladislas comte de-
Tengen, Georges comte de Wittgenstein, et Herman
Adolphe comte de Solms.
Cet hôtel était franc et servait d'asile aux malfaiteurs.
Les peintures qu'on y voyait encore avant le bâtiment
du nouveau séminaire étaient d'un peintre de Strasbourg
nommée Wendelin Dieterling.
Le Bruderhoft* fut accordé aux jésuites pour le sémi-
naire en 1 6(8.3]. Il î^v'ait été, en vertu de la paix de Munster,
abandonné aux chanoines de la confession d'Augsbourg^
Les Jésuites l'achetèrent pour y établir leur collège et
leur séminaire. Le collège fut ouvert le 7 mars 1684 ^t
on y établit trois chaires : Tune de théologie scolastique,
l'autre de théologie morale et la troisième de philosophie^
En novembre 1685 °" >' j^'&n't ^'^s chaires de théologie
scolastique et polémique, de rhétorique, poésie et gram-
maire et les petites classes. A cette occasion le P. Pierre
Godinot jésuite tint un discours latin le 26 novembre
1685 ayant pour titre : Magnics ab Argcnlina Ludovicus
et magna a Ijidovico Argenlina. Ce discours fut tenu.
I. Voyez mes Essais sur lii ciilhédraU.
3. Ibid.
412 HOTELS DANS STRASBOUtC
-ZH ailla majore collegii qui était l'aïKienne salle capitu-
laire du Bruderhoff. Quand on bâtit cette salle, on y
trouva une tombe avec cette inscription : Leg. VIII.
Aîigusta.
En 1693 le 12 janvier on y jCMgnit une chaire de
professeur en mathématiques.
6. \J hôtel du 7iiar grave Bade-Dourlach, situé sur
la Brusch. Le feu du ciel, qui y tomba le 20 août 1^29,
le réduisit presqu'entièrement en cendres. La ville étant
tombé au (pouvoir du) roi de France, on en fit l'hôtel du
gouvernement.
C'est ce qu'on nomme aujourd'hui le vieux gouver-
nement, sur la Brusch, près de S.-Louis. La feue reine
.y a logé.
7. IJ hôtel de Fleckensteiii dans la rue des prêtres.
■ 8. V hôtel de l\xbbc d' EberstmiusUr à côté de l'hôpi-
tal bourgeois.
9. U hôtel du Gîirtlerkof d^iws la rue des prêtres. '
îo. VJ hôtel du chapitre de Hashuh dans la rue du
'Coq, où l'on va au Pflantzbad.
1 1 . \J hôtel de Haiiau, autrefois d'Ochsenstein, dans
la rue brûlée, où mourut le 16 mars 1331 Léopold duc
d'Autriche. Aujourd'hui hôtel de Hesse-Darmstadt.
12. U hôtel de Hœweii , autrefois de Brandis ou
•d'Isenbourg, dans la rue des prêtres.
13. \J hôtel de Moheulolie sur le vieux Marché-aux-
vins. Il fut presqu'entièrement brûlé ie 3 juillet 1635 ^t
•ensuite rebâti par des particuliers (jui en achetèrent l'em-
I. Voyez mes Essais sur la cnthidrale. Puis le petit GurlUrhoff, autrefois
-Brackenhoff.
HÔTELS DANS STRASBOURG 4IJ
placement. L'ammeistre Jean Sébastien Gambs l'acheta
sur la fin du i 7' siècle.
14. V! hôtel de Heujieuber^^ dans la rue des Juifs. \2\\
chanoine de la cathédrale le l)àtit en 1494. Une im[)ri-
merie était sur la fin du 17^ siècle dans rem[)lacernent
de cet hôtel. C'est aujourd'hui le grand doyenné.
15. \J hôtel de Holsteiu vis-à-vis le Bruderhoff, au-
jourd'hui une maison particulière.
16. \J hôtel de Créhan£e dans le même canton.
1 7. \J hôtel de Liiiauge, vis-à-vis l'église S.-Pierre-
le-Jeune. Cet hôtel fut abattu sur la fin du xvii« siècle, et
en y joignant l'emplacement de l'ancien hôtel de M. d'An-
cllau, la ville y fit bâtir à ses frais l'hôtel tle M. le mar(juis
d'Uxelles. C'est aujourd'hui le nouveau gouvernement.
18. XJ hôtel zum Schild (jui a donné le nom à la
Schiidgass, habité d'abord par les Brandis, j puis {)ar les
Kœnigseck, les Oetingen et enfin par le maréchal de
Rose. Après sa mort il fut occupé par Jean Bœckler, pro-
fesseur en médecine.
19. \J hôtel de Neiiviller sur le Vieux-marché-aux-
vins. Il fut bâti par le rheingrave Otton Louis qui y
demeura pendant la guerre de Suède.
20. XJ hôtel de Ribeatipierre de l'autre côté du pont
de Saint-Thomas près de Saint-Louis, où demeuraient les
comtes palatins.
On l'a ensuite appelé l'hôtel de Deux-Ponts; puis
(il a été) acheté par Cerf Behr juif.
2 I . V! hôtel de Riebeyssen appartenant à l'abbaye
de la Toussaint au delà du Rhin. Acheté sur la fin du
xvii' siècle [)ar les Jésuites qui employèrent l'emplacement
à bâtir une partie de leur collège.
4Ï4 HÔTELS DANS STRASBiH-RG
2 2. Vhôlel deSeebacà près de Saint-Pierre-le-|eLine,
• aujourd'hui le poêle des cliarj>eiitiers qui l'achetèrent.
23. Vkôiel du Rephun dans In rue des frères et
vis-à-vis celle des faisans. Brûlé et réviuit en cendres en
1682.
24. V hôtel du grand prévôt dans la rue des orfèvres.
Cet hùtel devint ensuite une maison particulière. Dans
-son emplacement est aujourd'hui le Marché-neuf où l'on
vQwil le beurre et les œufs. '
25. \J ko tel de Bade-Bade, auparavant de Nassau,
"près du quai. C'était la demeure du fameux prince Louis
de Bade.
26. V ko tel de Wurtemberg, dans la rue des frères,
puis habité par le comte de Lœwenstein, grand doven
de Strasbourg.
27. \J ko tel de Marmoutier, autrefois situé vis-à-vis
le Pfeunigtlmrm; il fut rebâti en 1665 par l'abbé Wolf-
gang Lehner. Grégoire Vogel son successeur le vendit
et acheta en place, en 1 696, de François Louis de Rathsam-
hausen celui de la rue brûlée, pour 5150 florins. C'est
aujourd'hui la maison de M. de Lœwenhaupt.
28. \J ko tel de Sckwartzack dans la rue des v^eaux.
29. Ukôtel de AI. de Belombj'c, bâti par lui dans la
rue brûlée, aujourd'hui l'hôtel du duc de Deux-Ponts.
Maurhoff à Strasbourg.
Le Stadt-Maurkoff, situé dans la rue brûlée, dans
l'emplacement de l'ancien cimetière des juifs, a ensuite
été transféré autre part.
I. Voyez mes Essais sur la tathidrlc.
HÔTF.LS DANS STRASBOURG 415
ZimmerhofT à Strasbourg.
Le Stadtzi7nmerhoff ^m le Marché-aiix-chevaux fut
l)àti en 1555 dans une |)artie de l'emplacement de l'ancien
■couvent des Clarisses. Il était au{)arav-ant situé dans l'en-
droit où est aujourd'hui le Kot-iispeicker.
^ Il fut cédé au roi, en mars 1 703, pour y établir la
fonderie des canons attenante à l'arsenal. Le Zlnuiierhoff
fut alors transféré où il est aujourd'hui, tout près du
rempart, entre la porte des juifs et celle des Pécheurs.
Hôtel de la monnaie.
La chronique d'Ellenhard fait voirtju'en i 298 l'hôtel
<Ie la monnaie était situé j^rès de la cathédrale entre le
fossé des Tanneurs et la Spiessgass.
Luxhoff à Strasbourg.
Le Luxhoff^ dit aussi Lohnherrciihojff, situé dans la
petite rue dite Rilto'gdsslein qui conduit de la rue brûlée
à la Comédie. L'empereur Sigismond y logea, lorsqu'il
vînt à Strasbourg en 1414 et 1433. ' On mit l'inscription
-suivante au-dessus de la porte:
Sigismiuidiis D. gr. Rom. imp. Aug. Huug. et
Bohevi. 7'ex., diix Ltizcnburg. hoc nt ébahir hospitio an.
M.CCCC.XXXIII.
Sigismond étant revenu h. Strasbourg le 23 janvier
141 7 logea dans la rue des Dominicains dans l'hôtel de
-ZoUern, C'est aujourd'hui l'hôtel canonial du prince de
Hohenlohe au coin de la rue des {urètres.
I. Voyez Kœmgshoven, p. 144. et 155.
4l6 HÔTELS DANS STRASBOURG
Sigismond, de retour à Strasbourg le jour des SS^
Vit et Motleste 1418, logea dans l'hùtel de Thomas
d'Endingen, stettmeistre, situé de l'autre coté de la
Brusch, où il demeura pendant quatre semaines.
Il fut appelé Luxhoff non à cause de la procession
qui s'y faisait, mais parce (ju'on y distribuait, le jour de
>Saint-Luc, à l'issue de ladite procession, des habits et
des grains aux pauvres; ou peut-être à cause de la cha-
pelle de S.-Luc qui y était attenante.
En octobre 1706 on bâtit au Luxhoff une nouvelle
maison, avec des appartements donnant sur la rue. On
enleva alors les armes et l'inscription de Sigismond qui
n'y existent plus.
Hôtel de Bade.
L'hôtel de Bade, situé sur le quai des pécheurs, fut
vendu en 1638 pour 9000 livres par Louis margrave de
Bade à )ean Calmet, prévôt général de la maréchaussé
d'Alsace.
Jean Calmet, chanoine de Saint-Pierre-le-jeune, fils
du susdit Jean Calmet, le revendit en 1732 pour 15.00a
livres à Jean Vivant évéque de Paros. Celui-ci, par testa-
ment du 6 février 1739, laissa la jouissance de cet hôtel
au Cardinal de Rohan deux années après sa mort, après
lesquelles il pourra l'acheter pour l'évèché ou le vendre^
à condition {|ue le prix en [)ro\-enant serait converti au
profit des nouveaux convertis de Strasbourg.
En F 741 le Cardinal de Rohan acheta cet hôtel
pour appartenir en toute propriété à l'évèché et comme
une dé[)endance du palais épiscopal, moyennant une rente
de 600 livres que le cardinal s'oblige pour lui et pour
HOTELS DANS STRASBOURG 417
ses successeurs à être employée annuelletiietit au profit
ties nouveaux convertis de la ville.
Par arrêt du conseil d'état de l'année 1749 les
évêques jouissent dans l'hùtel de Bade de la même juri-
diction qu'ils jouissent dans le i)alais épiscopal.
Hôtel de la noblesse.
Les nobles et les gentilshommes avaient dans Stras-
bourg quatre poêles ou ty'ûnckstiib dans lesquels ils s'as-
semblaient. La i)remière, dite ztim Hohensteg^ était située
sur le fossé à côté de la Tour aux pfennings, où on a
bâti depuis le grand bâtiment (]ui donne sur la place
d'armes. Elle fut bâtie en i '}^2i^.
La seconde, dite zum Mii/sleùi, fut cédée à la ville
en 1641 qui en fit une Walhaits.
La troisième, dite zidu Sckiff^ près de la cave pro-
fonde ou LajigcnkeUer.
La quatrième, dite ziim Briff, près du pont de Saint-
Nicolas où est aujourd'hui le poêle des tonneliers.
C'est dans ces poêles (jue s'assemblaient non seule-
ment les nobles de Strasbourg, mais encore ceux de la
Basse-Alsace, et surtout dans les deux premiers. On trouve
dans Hertzog • la liste des nobles cjui en 1497, '49^ et
1581 étaient inscrits ziini Mïïlstein et ziim Hohensteg.
La noblesse fit en 1562 réparer le poêle du Hohen-
steg et bâtir derrière, vis-à-vis le Thomasloch, un nouvel
étage. L'ouvrage étant achevé, les nobles s'y assemblèrent
le 3 janvier 1563, ce qu'ils n'avaient pas fait depuis plus
de vingt ans. Ils y établirent une hôtellerie c|ui fut fermée
le 19 juillet 1566 et rouverte seulement en Pentecôte
I. Livre VI, p. 310 et 31 i.
I.NGOLD^ GranJi.iier, V, 27
4l8 HÔTELS DANS STRASnOLRG
1572. Elle fut refermée le 2[ janvier 1575 et le resta
plusieurs années.
La noblesse vendit en 1680 !e poêle du Holiensteg
-et acheta sur la place de Saint- Etienne l'hôtel des Bœckel
<qui devint alors l'hôtel du Directoire.
^ Hôtel canonial des Kœnigseck, rue des Juifs.
Cet hôtel et les maisons voisines formaient autrefois
le Juden-Bad, le Judeii-Mctzig, et le Juden-SchitL II
appartenait d'abord à Conrad Johans qui le vendit à
Sébastien Muc,^ de Boftzheim. Ce dernier le fit presqu'en-
tièrement rebcàtir. C'est lui qui fit bâtir le portail qui s'y
voit encore aujourd'hui. Il fit placer dans les fondements
dudit portail l'inscription suivante sur une table de plomb:
Christo auspice
Porta e recta
Primusque positus lapis
Sumptibus
nobilis
Sebastiani Mueg a Boftzheim
et
SusannDe Margaretse a Boftzheim
anno
M.DCXI, XIII februarii.
Cet hôtel, occujx- dans les commencements par le
prêteur royal de Klinglin, appartient aujourd'hui au
■Grand chapitre.
IX.
MOULINS.
1. Le moulins à huit roues, dit Achtraedennûkl,
près de la porte Blanche, bâti en 1439, incendié en
1526 et rebâti peu après. Depuis que la ville appartient
à la France, on y a fait un canal pour conserver Teau.
2. Le moulin dit Sàgni'ûkl, situej hors de la porte
Blanche, bâti en 1560, enlevé par une inondation le 11
juin 1582, puis rebâti à neuf; détruit le 5 juillet 1587
par les soldats dans les guerres, rétabli pour la troisième
fois, puis détruit de nouveau sur la fin du xvii« siècle pour
les fortifications de la ville. Il n'a pas été rebâti depuis.
3. Le moulin dit Spilalm'ûkl, hors de la Porte des
juifs, bâti en 1571, incendié en 1678, puis rétabli quel-
ques années ajorès, réparé de nouveau en juillet et août
I 7 I I . Ce moulin appartient à la ville. Son nom fait croire
qu'il appartenait autrefois à l'hôpital.
4. Le moulin des épices, Vùrizm'ùhl^ dans le Finck-
weiler. 11 fut entièreinent brûlé le 9 décembre 1619. Il
fut rebâti en 1521 et réparé pendant l'automne île 1708.
5. Le moulin de Zorn, dit ZorjDiiïïhl, situé dans le
Finckweiler, [)rès du jirécédent. C'est un fief de l'évèché
•de Strasbourg, possédé [)ar les seigneurs de Zorn qui le
firent entièrement n-parer en automne i 708,
420 MOULINS DE STRASBOURG
6. Le moulin dit Spiizmïihl , près du précédent^-
appartenant autrefois au chapitre de Saint-Thomas.
7- Le moulin d\t Difizeimtukl, attenant au précédent^,
appartenant aussi autrefois au chapitre de Saint-Thomas,
Il fut appelé Dinzeîimïihl d'un riche meunier nommé
Nicolas Dinzen. La ville acheta ce moulin et le rebâtit
entièrement le 4 juin 1586. Ce moulin et le précédent
furent réparés à la fin de siècle dernier.
8. Le moulin dit Carthaus ou Schnellwgsmtïhly..
hors de la ville, près de l'ancienne Chartreuse. C'est un
fief du roi et autrefois des comtes d'Eberstein.
9. Le Schachenm'ûhl.
10. Le Illkirchen ou Illburç^mïïJiL C'est un fief de
la maison de Bade.
I \. Le Papirmïihi.
• 12. L.e Schluffjmikl.
13. \^e Battireu-ivallmïihl. Ces trois moulins furent
détruits pendant les guerres en 1677 et 167S. Les sieurs
Herst et Hosseren, banquiers de Strasbourg, achetèrent
l'emplacement de ces moulins en i 684 pour 3000 florins
et y établirent un moulin ou marteau pour le cuivre. Vis-
à-vis ce moulin était le Pulvc7'muhl qui sauta par le feir.
en 1539.
14. Le Losm'ùhl.
15. \^ç, Haberm'ùhl.
, 16. Le Pulverin'ûhl .
X.
MAGISTRATS DE STRASBOURG.
CATALOGUE
DES MAÎTRES DE LA VILLE DE STRASBOURG
depuis le commencement du XII1= siècle jusqu'en 1250. ^
1201. BurcAardlejeuQG, Frédéric Spender, Herbon et Wcrnlur^
juges de la ville. '
12 12. Gotzlin de Kageneck, stettmeistre. *
12 18. Erbon et Pierre IVetzel, juges. *
12 19. Erbon, juge. ''
t. [En réalité, comme on va le voir, la liste de Grandidier va jusqu'au
jcnilieu du xiv* siècle.]
2. Ils sont nommés témoins dans l'acte de transaction que Conrad, évêque
-<le Strasbourg, passa en 1201 avec Rodolphe, comte de Habsbourg. ScHŒPFLliï,
Alsat. diplom.^ I, p. 309 qui place la charte à lan lîoo.
3. L'empereur Frédéric adressa le 12 juin 1212 strenttit et prudintibut
viris GoCzlino di Kagentg^e magisiro et consulibus civitntis Argentinensis ses
lettres en faveur d'Egeloiphe de Landsberg. Wkncickr, in colUclis Archivi,
►P- 353-
4. La charte de Henri, évêque de Strasbourg, pour le monastère de Saint-
Arbogaste fut donnée en 1218 presentibus Erbone judice, Petro U'itiehne judUe
5. Erbo judex est nommé témoin d'un acte que le même évêque donna
«u commencement de l'an 1219 au sujet des fiefs de l'advocatie de Strasbourg.
■^Ati. diplom. I, p. 3J8.)
42 2 MAGISTRATS
1220. Erbon et P. Wetzel^ juges. Erbon est nommé là mérr.e
burgermeister. •
122 1. Pierre We/ze/, juge. ^
1224. £râon, stettmeistre. '
1225. Albert Beger^ burgermeister.*
1226. Erbon., juge. *
1228. Gosselin, burgermeister; Erbon, yxgç., et Lentzcltn, maître-
des échevins. ®
1229. /ean Kelblin, burgermeister.''
1230. Jean Kelblin, burgermeister; Hugues Juldhi, maître des-
échevins. '
1231. Jean Kelblin et Erbon., dit le jeune, magistri burgensium. •'
1233. Albert Beger,^^ et Jean Sick, dit le vieux, magistri civium.*^
1 . Hirbo judex et Wezelo judex . . . ., Hcrbo judix ei ?nûgistir tum bur-
gensium et IVetzel judix. (AU. diplom., I, 343 et 341-)
2. Témoin d'une charte de l'évêque Henri pour le chapitre de Honau, de-
\ïl\.\Liber albus colle gin tit S. l'itri senior is^ fol. 7!.)
3. La charte de Berlhold, évèque de Strasbourg;, pour l'attiaye de Schwartzach-
(Apud GUDENLM in sylloge diplomatiini, p. 465) du mois de décembre 1224^
fut donnée astaniibus magisiris civium Erbone et consulibus Argentine civitatis.^
4. HbrTZOG, Elsdssische Chronik., lib. VI, p. 15",
5. La charte de Hermann et Henri, margraves de Bade, du 2 nov. 1226,
en faveur de l'évêque Berthold (Laguillf, Hist. l€ Alsace, preuves, p. 33^
fut donnée présente Erbone jiidice. On lit aussi les noms A^ Erbo judex et de-
Wezilo Judex dans une charte de Berthold concernant l'advocatie du mona-
stère de S.-Léonard donnée vers l'an 1227. (Liber salicus summi capitult
Argent., fol. 4.)
6. GosselinuSj magi&ter burgensium, et la ville de Strasbourg passèrent er»'
1228 un traité d'alliance avec celle de Sarbourg, en présence de 1 5 conseillers,
parmi lesquels sont nommés Erbo Judex et LentzelÏKus magister scabinorum.
{A/s. dipl., I, p. 363.) — Hesso de Vegenheini^ magister civium, dans une-
charte de l'abbaye de N'eubourg, de 122S.
7. Hkrtzog, Vlll, p. 43.
8. Johannis Vitulus magister burgensium et consules Argentinenses don—
Hèrent en 1230 un acte dans lequel on lit aussi le nom de Hugo juldin-
schoffenmeister. (SCHILTER, Vorrede ad Chron. Kixnigshov) Le même J. Vitulus
signa la charte de l'évêque Berthold de 1220 pour le monastère de S. -Marc
de Strasbourg. (Als. dif>l., 1, 365.)
9. Hertzoo, 1. VI, p, 167 et iSi, et Spital Buch, lit. C, fol. 30.
10. Albertus dictus Beger, magister civium, dans une charte de 1233. i^Lib^
salicus S. Thomcc, A., toi. loo)
11. Hkrtzog, VI, p. 202.
DE STRASBOURG 425
1234. Frédéric ' et Keifibold, * ma;^istri civium.
1236. Cunon Erb, mai^'i.stcr burgcnsium. *
1237. Sigelin et Cunon Erù, magistri burgensium. *
1238. Cunon Erb, magistri burgensium. " -~-
1 239. Conrad Virnecorn. *
1240. Hugues Ripiin, magister burgensium. ^
1243. Erb, magister burgensium.*
1245 imai). Rodolphe de Vegersheim et Erbon, fils de Nicolas,
magistri civium. ^
1245 (novembre). Erbo tilius judicis et Reinboldus Stubevwegy
magistri. ^^
1246 (mars). Erbo filius judicis et Reinboldus Stubenweg, ma-
gistri burgensium. "
1246. Conrad Licbenzcller et Sigefroi Bilt. '*
1246 "(décembre.) Erbo, magister civium. '^
X247. Hetzelon d' Eckevirdcsheim, magister civium. **
1249. Sigefroi Bild et Reinbold, magistri civium. ^*.
1250. Reinbold, mag. burgensium.^®
1252. ^/^/V(r/;/^^^^r, dit le blanc. "
1253. E., magister civium. '»
1. SCHILTER, Vorndi atl Chron. A'œnigshoven.
2. Hertzog, VI, p, 199.
3. Id., p. 167.
4. Sig:eliiius films rainibtri fratrum, et Cuno filius Eibonis magistri burgen-
^um et ci.nsules Argeniinenies donnèrent une charte en 1237. (Schilter,
Vomde . . . )
5. Hertzog, lib. VIII, p. 43.
6. Cnnradus Vhntcorn, magister biirgen&ium et consules Argentinenses.
(Wkncker, in colUclis Arc/ihi, p. 643.)
7. W'ENCKER, in coiUcC. Arch., p. 644.
8. Hertzog. lib. VIII, p. 43.
9. VVtNCKER, in coUecl. Aich.^ p. 645.
10. Schilter, Vomdi ad K<rni^s/tovium.
11. Ibid.
M. Hertzog, I. VI, p. 1S7 et 1. VlII, p. 43.
13. Liber saliciis ti. abbat. Sthzoariz ^ p. 84.
14. Apud SchtL-pflin, p. 396.
15. Ib., p. 401.
16. Hertzog, lib. VI, p. 199.
17- Ib., lib. VlII, p. 43.
18, Liber saliciis sunt. cnpit.^ fui. 9.
4*4 MAGISTRATS
1255. Reinbold IVirnkorn, dit Liebenzeller, mag. burgensium. '
1357. Hu^u'.s Riplin, mag. burgensium. '
1258. Burcard Reinboltin et Henri de Wolff'gansheim. •
1 259. Jean Hetzel. ♦
1260. Jean fils d'Erbon. *
1263. Gasselinus rc\dL%\%\.ç.x.^
1264. Reinbolt der Liebenceller der meister. '
1 266. Rulin Stypelin der meister. *
1267. Reinbold Liebenzeler. ^
1269. Burcard Spender, dit le Jeune. "
1271. Nicolaus Miirsel, Sigefroi de Vegersheim, Brant, Jean de
Kageneck. "
1372. Henri Liebenzeller, Rulenderin, Marx, Jean de Blumenau. '*
1276. Hartmut de Schiltigheim, Jean Giensite Brusche, Cunon
Suner et Reinbold de Fribourg. '*
1277. Nicolas de Zorn, Burcard Spender, Reinbold Liebenzeller^
Marx. '*
1281. Hugues Ripelin, Jean Erbon, Gotz de Rumeiheim, Jean
de Kageneck. **
1282. Nicolas de Zorn, Walter Spender, Burcarde de Rumel-
heim, Hugues Weyrich. '*
1283. Marx, Hugues Dauris, Hugues Ripelin, Reinbold de
Rribourg. ^^
1. Hkrtzog, 1. VI, p. 187.
2. Id., ib.
3. Id., 1. VI, p. 199 et 1. VIII, p. 43.
4. Id., 1. VI, p. 176.
5. Id., Jb., p. 167.
6. SCHŒPFLI.V, p. 447.
7. Id., p. 450.
8. W'ENCKKR, appar, ArchÏT., p. 1 74.
9. Hbrtzog, lib. VI, p. 187.
10. Charte originale es archives de Saverne.
11. SCHiLTER, Vorrede
12. Hkrtzou, lib. VIII, p. 43.
13. Apud BIT5CH, de emponeralit in jure.
14. Hbrtzog, 1. VIII, p. 43.
15. Ibid., p. 44.
16. Id., ib.
17. Id., ib.
DE STRASBOURG 425
1284. Nicolas de Kageneck. '
1 284. Hartmut de Schiltenrein. •
1284- 1286. Jean Pamphilcy Reinboldin, Lucas ^ Nicolas de
■ Kageneck. '
1287. Brant, Gôtz de Marsili, fean Schildi, Pierre Ripelin.
1 288. Nicolas Zorn le jeune, Burcard Reinboldin, Rulin Ripelin^
£rb Stubenweg.
1 289 et 1 290. Reinboldde Frihourg, Gotz de Reymuncheim, Rein-
■* -bold Stubenwegy Hugues Ripelin.
1290. Reinboldus miles dictus St. betiiveg magister. *
1291. Nicolas Zorn, dit le V'ïQwx^/ean Spender, Jean Pamphile,
Nicolas de Kageneck, dit le Jeuae. '
1 292. Jean Hetzel, Hugues Ripelin dit le Jeune, Albrecht Rulen-
derlin, Gosselin Schaub.
1293. Hugues Dauris, André Weyrich, Pierre Ripelin, Pilgrin
-étEkenheim.
1294. Les mêmes.
1295. Reinbold Durant, Burcard Reinboldin, Reinboli Stuben-
tueg dit le Vieux, Nicolas de Zorn dit le Vieux.
1 296. Nicolas Waldner, Hugues Weyrich, Erb de Schiltigheim,
Jean Pamphile.
1 297. Cunon de Kageneck, Nicolas de Rimiincheim, Hetzel Marx^
Hugues Ripelin dit le Vieux.
1298. Jean Schitt, Gotz de Grostein, Jean Vinantz, Albrecht
-Rulenderlin.
1299. Rulin Riplin, Nicolas Otton Friderich, Burcard Pfiller,
.Nicolas Zorn le jeune.
1300. Reinbold Reinboldlin, Jean Erb le jeune, Reinbold Lieben-
•zeller, Pierre de Schoncck.
1301. Gross Erb, Reinbold Brandeck, Jean de Mullenheim,
Hugues Richter.
1302. Jean Hetzel, Henri de Wolffgangsheim, Burchard Pam-
phile, Reinbold Liebenzeller.
1303. Henri Wetzel, Nicolas de Kageneck le jeune, Albrecht
Rulenderlin, Pierre de Schoneck.
1. Lib. sal. xurn eapit., fol. 34.
2. LUNIG, Rtichs-Archiii , t. XllI, p. 560.
3. Hertzog, I. VllI, p. 44.
4. SCHŒPLIV, AU. dipl.
5. Hbrtzog, 1. Vlll, p. 44.
•426 MAGISTRATS
1304. Guillaume Nopp^ Nicolas Dutschmanny Hetzel Marx, Ni-
colas de KyineiiJuiin. '
1305. Gosjlin ScJiaub, Jean Pamphilc, Jean Vineantz, Burchard
ScJiaub.
1306. Burcard Reitibolt, Conrad Riplin, Jean Stubentueg, Sige-
froi de Fegersheiin.
1307. Jean Hetzel , Hugues Sc/iaub. Nicelas Kolin, Nicolas
Waldner.
1308. Cunon de Kageneck, Hugues de Schœneck et Reinbold
Huj^elin, ^ et Guni/ier de Landsperg. ^
1323. Her Weizel Broger, her Lenizelin, her Gosse Engelbreehty
und her FritscJvnan de Tuntzetiheim, die vier meister. *
1343. Burckardus tlicUis l'ivinger magi.ster scabinorum Argen-
tinensium.
i^:^;^. Beri/ioldui iWciw^ Sivarbcrg miles, magistcr civit. Argent.
AMMEISTERS.
Le mot iVaninicisier vient (Wiinmajimeisler : l'un et
l'autre mot se trouvent indiftVjremment dans les anciennes-
chartes.
La plus ancienne charte où se trouve le nom OCaminan-
meister est celle de i 308.5 De[)uis on s'est servi j)lus com-
munément du \woi ammeiste}\ comme étant pkis court.
Dans les anciens temps il {wtwoxwï^^^ aiilwergmelster ^
c' GSt-d^-d'ive /iainï:ccrck))icisicr , maître des métiers. Kœnigs-
hoven lui-même leur donne souvent le nom CtQ Antzcerg^
nieister.
Charles 1\' dans son diplôme, daté de la dix-neuvième
année de son règne, les nomme Ammanmeislcr. Ils sont
1. Hkrtzog, I Vlll, p. 44.
2. SCHŒFKLIV, Als. dipl., II, p. 89.
3. Hert^oi;, 1. VIII, p. 44..
4. SCHfp-PKLiy, il, p. I2.S.
5. Wencker, in Co'.UcC. Arch. et cantcllaria juribus^ p. 1 5 1 .
DE STR.ASB(R"RG 427"
appelés de même dans une lettre de la justice aiilicjue de
1387. * tîléonore, ('•j)ouse de IVédéric 111, les nomme aw/-
meister. ^
Dans les plus anciens actes latins l'ammeistre est
nommé ntagistcr scabiiiorinn^ c'est-à-dire maître des éc.'ie-
vius^ ou scJidJfcjniieistcr. C'est le nom (|u'on trouve sur
l'épitaphe de Burcarde Twingers ou Zwingers (jui devint
en 1332, lors de la révolution, le {premier ammeistre^-
f Auno Doiuiui M. CGC. XL. VIIL X Vif. kal. jwi,
ob. BiircJiardus, dictiis Tzi'iiige}\ magisler scaàinorzwi
civitatls Argeiitiuciisis.
Cette épitaphe, rap()ortée par Schilter, ^ fut con-
servée longtemps dans Téglise cathédrale où cet ammeistre
avait été enterré. Mais elle s'est perdue depuis qu'on a
enlevé de cette église la jjlupart des pierres sépulchrales.
Albert de Strasbourg, •+ en parlant de Pierre Schwar-
ber qui fut successeur de Tuinger, le nomme aussi ma-
gis fer scabiiioruni.
Ce maître des é'chevins était antérieurement à la
tète des éche\ins des corps de métiers.
Les chefs des magistrats nol^les avant la ré\'olutioiu,
portaient le nom tle uiagisler biirgeiisium, ou civhtin^ ou
consuliivi.
Le pape Martin \', dans sa bulle adressée au Magi-
strat, 5 le nomme : dilaiis fiUis iiobilibus viris Magistris
civiîivi^ cojisulibus. procoiisiilibits^ scabinis, ac )iiagistro
\. Wkncker, in Collcct. Archivi il caïutlLxriut jiiribus, p. 38 1 et 39S.
a. Id., ib , p. 127.
3. Ad A'ani^shoviii/itj p. ^73.
4. Di nbus i^estis lîirthoili episc. apud L'RSTrSifM, part. 2, p. 177.
5. .\pud \\ ENCkBR, lib. cit., p. 472.
428 MAGISTRATS
■officioriim vulgariler dicto ammeister civitalls Argen-
liiieusis.
Le mot à^ ammanmeister tire son nom de melster^
maître, et d'amman. Les étymologistes ne sont pas d'ac-
<:ord sur l'étymologie de ce dernier mot. Israël Murschel '
lui donne une étymologie hébraïque. D'autres la tirent
d'timbac/U qu'on nomme aujourd'hui ambl ou amL
Wencker' cite une charte de i 239 dans laquelle on
lit : Scabini et officiaks^ ce qu'il traduit par sck'ôffen
aiftd amnian.
Schilter^ dit que l'amman était le subprœfecttis ou
le maître des métiers, antwerckmeister ^ qui avait le droit
de convoquer les échevins des différentes tribus. Le bour-
^rave est nommé dans quelques titres prœfectus urbis.
M. Scherz, dans son glossaire manuscrit qui est con-
servé dans les archives de la ville, + dit que celui qui avait
le droit de convoquer les échevins de la ville, était nommé
unhverckmeister ^ ammanmeisier ,
Jean Martin Pastorius 5 dérive d'abord le mot d^am-
^acht^ charge ou office, comme pour signifier qu'il était
le maître de tous ceux qui possédaient des charges ou
des offices dans la ville. Ensuite il prouve (\\1\17nman
signifie la même chose que haiidwerckman, c'est-à-dire
homme de métier, d'où il tire l'étymologie {Vaî?iman-
meislre, c'est-à-dire maître des gens de métier.
1. FIos teipublica Arginiin., p. 48 et 49.
2. In collect, Archivi, p. 643.
3. In glossario, p. 39.
4. [Et imprimé, comme l'on sait, en 1781-86.]
5. Kurze Abhandlnng von dtn AmmtisUm der St>idl Sirassburg, 1761,
p. 50 et seq. . . c Ambacht, dit Wachfer, in glunario, belgis est opiticium et
tribus opiBcum. »
DE STRASBOURG 429-
r
TELONARII
(Receveurs de la douane.)
i. Otton, trésorier, est nommé entre les principaux officiers du
palais de l'évèque dans la charte de 1095. '
2. Hugues, paraît avoir occupé cette place en 1 1 18. '
3. Gelfrad, directeur de la douane, ' est nommé entre les officiers
■* de l'évèque juges de la ville dans les diplômes des empereurs Henri V
de 1123 * et Lothaire II de 1 129. *
Burchard, évêque de Strasbourg, dispensa, en 1143, l'abbaye de
Schwartzach du droit de péage à payer à l'entrée de Strasbourg, con~
sensiente Gelpherado tune theloneario.
4. Rodolphe, dont le nom se trouve dans le Xécrologe au 24
de mai. ^
5. Sigefroi, qui vivait en 1201. ^
6. Rudolfus zolncre, en 1209.
7. Henri. Heinr t'eus theloriearius ultra Bruscam en 1244.
8. Nicolas Schultheiss, Jean de IVinterthur, Burcard de Mullen-^
heitn et Gotzon de Voltz en 1305.
L'évèque Bertholde engagea en 1343 la douane à la ville pour
vingt et un marcs d'argent. '
MONETARII.
1. Her Claus Zorn der schultheiss selige, der zu den Ziten miinsze-
meister ivâr, dans un acte de 1323. Il était mort en 132 1.
2. Gotze von Grostein, munssemeister en 1323.
1. Cum suis pala/inis primiitibus . . . Othom thisatirario. Tif. 511 [Preuves
de VHisioirt if Alsace.^
2. Hiig exactor signa en iiiS une charte de Brunon, grand prévôt de
la cathédrale. Tit. 57S.
3. Gelfradus telonenrtus.
4. Apud Pétri, Sucvia cccUsiasticn, p. 55, et Berold, inUr documenta
rtdiviva rnonasliriorium IVirtenbeti^, p. 24S. — CtV. Austria stura, II, p. 267.
5. Pièces justificatives, nura. (Titr. 613, ibid.]
6. « IX. kal. junii, Rudolf theionearius obiit qui dédit in Scherwilre agrum.
viniferum in usus fratrum. >
7. Sige/ridus thilonus signa en 1201 une charte de l'évèque Conrad.
8. Lib. sale, fol. lor.
430 MAGISTRATS
SCHULTHEISS.
1. Cunon juge (ie la ville est nommé entre le>. principaux officiers
• du palais de l'évèque dans la charte de 1093, '
2. Hugues, vivait vers l'an iit2. -
3. Rodolphe signa le diplôme du roi Lothairc pour la ville de
-Strasbourg, de 1 1 2q, et la charte d''Adeigot prévôt de la cathédrale,
<ie*la même année. '
4. Otton, dans une charte de 1133. *
5. Adelbert, schulteiss en 1137, 11 38 et 1139. '
6. Walther, en 1 143, 46, 47 et 48. ^
7. Rodolphe //schulteiss en 1154, 56, 83 et 88.' Il légua à l'ég-
lise cathédrale une maison et des biens dans Strasbourg. Le Nécro-
loge place sa mort au- 30 d'avril. * Il fit bâtir en i i8g la chapelle de
Saint-Jacques dans la ville de Strasbourg. * Rodolphe paraît avoir
-été frère de Walther son pré^iéccsseur. ^''.
On lit dans le Nécrologe de S. Pierre-le-Jeune : XXX aprilis, o.
^udol^us scultctus A?-gefiii?iensis.
8. M'al/her // vivait en 1194. Le Nécrologc de la cathédrale
,p^ace sa mort au 3= de juillet. ^^ Dans un acte tJc 1201, il est nommé
Walterus quondain scoltetus.
1. Cum suis paîaiînis prirnatibus . . , Cunom tirbani jtiris villico. Tit. 51 1.
2. Hugo cattsidicus fut présent à une donarion faite vers l'an II 12,
-rappelée dans une charte de l'évèque Burchard de I142.
3. En 1123 témoin du diploaae de Henri V pour Waldkirch. (^Austrîa
jacra, II, p. 267.)
4. Tit. 627.
5. Adelbirtits causiJictis.
6. II est nommé ll'aitherus qnondam scknlfeius dans une charte de II 56.
7. Tantôt Ku lolphus causidicus en I164 et I tSS, tantôt sciiltUus en
-J[l83 et i 188.
8. « 2. kal. m.xii, obiit Rudolf us scultitus qui dédit fratribus domum
lapideam inlir Judjos et ad contcriiin anali inter Kii^'ire, de qno dantur
^andeli in pentecosten fratribus et cUricis et pueris in choro, »
9. Voyez ci-dessus, p. [347. J
10. On lit dans deux chartes de 1183 et I 1S6 : Ruodolfus scultitus et
■ IValtherus f rater (jus.
11. • V. non. juin obiit WiiLtherus scultetns qui dédit octo agros ftti^iferos
■ et curiarn in Mazenheim^ de quibus dantur sex qunrtalia silifmis ad refec-
■ torium. »
DE STRASBOl RO 431
9. Rodolphe in était schulteiss en 1196, 1200, 1201, 1202
■et 1208. ^
10. Burchard d'Eheiiheim, en 1209. *
11. Rodolphe //'en 1224, 26, 27, 28. *
12. Walthcr I de IlufinenOourg, schulteiss et maréchal en 1249.*
Mort en 1251.
13. Walther II de I{u7inel'ourg, fils du précédent en 1 151, 58 et
59. 11 épousa en 1258 Elisabeth de Rappolstcin et mourut avant 1265.
14. Nicolas de Zorn, en 1294, 65, 88, 93.
15. Nicolas de Zorn, senior, miles, est nommé schulteiss pour la
vie en 1298. Nicolaus dictas Zorn en 1303, 1305, 14, 21. Il mourut
en 132 I. '
16. Claus Zorn ein ritter, schultheiss zu Strasburg en 1327. Ni-
colaus dictus Zorn quondam scultctus en 1343. *
Le schultetat était en 1343 en.y^agé à la ville pour 700 marcs
d'argent. L'évèque Berthnld le racheta ladite année. ^
17. Claus Zorn von Bulach,'* ritter, scultetus a. 1373.^
18. Thomas zu der Megede, ein edelknecht, oberschultheiss.
a. 1405
10
1. Il est nommé dans l'acte de 1201 : Rudolf us cnusidiais /rater If'ai-
.tkeri; dans un acte de 1202 : Hudolfus scuUitus et fratit ejus Waltlurus.
2. Burchardus de Ehcnhcim quond.im schultctus dans un acte de 1228.
Puis Wdlthirus schtiUetus en 1218. Il en est fait mention dans le Nécrologe
au VIll des kal. de décembre. Il avait épousé Hedewige fille de l'avoué de
Haguenau, dont le même Nécrologe tait mention au 8 des ides d'août.
3. Son successeur fut Albreclit causidUus^ dans le Nécrologe au l de février.
4. IValter der rnarschiiUk und schuU/u'isse unser slelCe zu Slrassbur^ dans
un acte de 1249. (Schu.TER, ad Chron. Kœni'^shov., p. 1069.
5. Domina En^ula, dit ta de Kodcskei/n, quondam ttxor dom. Nicolai
sculteti /ir^entinensis obiit 10 kal. maii IJl'i, in epitaphio Dominicanorutn
Argentin.
6. Nicolas Z )rn mourut le 4 des i Jes de novembre 13S9. Sa femme Hei-
lika de Landsberg en 1353.
7. Lib. sal., fol. 100.
8. Le Nicolas Z->rn qui était scliuliheiss de Strasbourg au XIII* siècle,
-était un Zorn-Lapp, comme le prouve l'épitaphe de Nicolas son fils, mort en
1298, et enterré dans l'éi^Iise de S.-Pierre-le-Jeune, où il est nommé A'/V^An/j
Zorn, dictus Lapp-^^ miles, Jiliiis sculteti Ar^entinensis.
9. ScHiLTER, Gloss. teuton., p. 39.
10, Ibid,
432 MAGISTRATS
19. Etienne de Bock, schulteiss en 1463.
20. Jacques Wetzel de Marsilly, oberschultheiss de Strasbourg^^
mort en 1524. '
On lit dans le Nécrologc de Saint-Pierre-le-Jeune : XIX julii,
o. Nicolaus Zorn, scultetus Argentinensis.
XII Augusti, annivers. Johannis Zorn militis, sculteti.
XXX Atig., antiiv. Nicolai Zorn sculteti.
j, XIX Sept., antiiv. Nicolai de Grostein militis, sculteti Argentin^
XXVII Sept., Nicolaus Jung Zorn, scultetus Argentin.
XVI Noz'., Nicolaus Zorn, scultetus Argentinensis.
-BOURGGRAVES.^*
Sigefroi, 1116, 1 1 29.
Dieteric, 1148, 1156.
Sigefroi, 1183.
Pierre, 1191.
Burcharde, 1196, 1208.
Dietheric, 12x2, 1224.
Gunthere, 1226.
Sigelin, 1226.
Dietheric, 1231, 1234.
Henri, 1 244.
GRANDS MARECHAUX DE L'EVECHÉ.^
Simon, 1146.
Wernher, 11 54, 1188.
Wernher, 1228.
Egelolphe de Mundingen, 1 234.
Walther, 1244, 1249.
l. BUCHLINUS, operiim t. Il, p. 290.
a. [Cfr. Alsntia iacra, \, p. 422 et 417.]
DE STRASBOURG 435
VICEDOMNES,'
Diepolde, 1109, 11 18. ^
Wertiher, 1 1 ig.
Adelbert, 1 1 29.
Waifriiie, 11 33, 1143.
Sigismond, 1 143.
Burcharde, 1190, 1194-
Albert, 1201.
Rodolphe, 1 209.
Henri, 12 18, 1220.
Burcharde, 1228.
Guillaume. 1244, 1249.
1. [Cfr. Alialia sacra, I, 433.]
IngoI-D, GranJidicr, V. 3g
XI.
TRIBUS ET POÊLES DE STRASBOURG.
I.
Il y avait autrefois, et ce jusqu'en Tan 1482, trente-
deux tribus. Depuis ce temps il n'y en a plus cjue 20.
Voici leurs noms, daiis le rang qu'ils tiennent dans le
magistrat.
I . Zuni Eiicker^ à l'ancre, ou la tribu des bateliers.
Le poêle des bateliers est situé sur le quai, non loin de
l'auberge du corbeau. Cette tribu est toujours le déposi-
taire d'une clef de la Tour-aux-phennings pour le dépôt
des chartes et des privilèges de la ville. Le conseiller de
cette tribu a toujours la première })lace au Sénat parmi
les conseillers des autres tribus. Les j^atrons des bateliers
sont S. Nicolas, vS. Clément et S. Christophe. Dans cette
même tribu sont inscrits ceux qui font les bateaux ou
Schiffzuiinicrleuth. Ils formaient autrefois une tribu parti-
culière, qui fut unie en 1463 à la tribu des charpentiers,
puis en 1482 à celle de l'ancre.
Les bateliers axaient autrefois coutume de faire pen-
dant l'été des jeux sur la rivière, ' consistant à couper à
I. € Ann. 1286, riiilippi et Jacobi, cives Argeiitinenses in aquis et navi-
bus ludos exercueriint. Ad spectaculuni vero venieiifes supra ponteni se rece-
periint, et eo cadeiite plures niiserabiliter perierunt. » AntiiiLs Colniar., p. 2 1.
TRIBLS ET POKLES DE STRASfUJURO 435
coups (le lance, en [)assant dans une nacelle rapidement
eniportt/e par des rameurs, les cercles d\\n tonneau posés
sur un pivot ; à dccoler à coups de sabre plusieurs figures
placées de distance en distance; à courir la bague, à
arracher le col d'une oie pendue à une corde; enfin en
des joutes qu'ils faisaient montés sur le tillac d'une nacelle
en^e choquant à la rencontre avec des lances de 15 a
I 6 pieds de long, dont le bout formait une pomme garnie
de cuir. Ces jeux n'eurent plus lieu depuis 1686 jusqu'au
13 juillet 1700. Ils furent renouvelés le 22 juin 1707 en
faveur de M. de Chamillard, puis le 27 juin 1715, puis
en août 1725 pour le mariage de la reine et pour la der-
nière fois le 6 octobre i 744 pendant le séjour de Louis XV
dans la ville.
2. Ziim Spiegel, au miroir : poêle donnant dans la
rue des serruriers et dans la grand'rue, rebâti en partie
en 1784 d'après le j)lan de M. d'Isnard. C'est la tribu
des marchands. A cette tribu sont inscrits non seulement
les marchands et négociants, mais encore les brossetiers,
les ceinturon iers, les faiseurs d'agrafes, les chapeliers, les
les épingliers et aiguiliers, les lacetiers, les gantiers, les
passementiers, les faiseurs de peignes, les taj)issiers et
les a[)Othicaires.
On y tenait autrefois principalement les repas de
noces et de cérémonies, ainsi que les assemblées pour
les enterrements. Les patrons des Kauflcutk (marchands)
sont la Sainte X'ierge; des Kramer (merciers) S. Louis;
des 6^«/'/Av- (ceinturon iers) S. Martin; des faiseurs d'ai-
guilles sainte Claire et des faiseurs d'éj)ingles S. Fiacre.
3. Ziini Bidiem, à la Heur, pojle près de l'hùpital
boLircreois, dans le JJc/zct^rc-iesse//. C'est la tribu des
bouchers. Cette tribu a, comme celle tle l'ancre, une clef
43^ TRIBUS ET POKLF.S
pour les chartes de la Tour-aux-phenm'ngs. A cette tribir
sont inscrits les charcutiers, les échaudeurs de cochons et
les vendeurs de tripailles, Briiker uiid Kîitller. Les bou-
chers se sont mis sous la protection de la Sainte Croix.
Ils avaient coutume autrefois pendant le carnaval de sortir
de la ville à cheval et en gala, et de tirer dans ww entlroit
destiné à la ville.
4. Zum Freyburger^ près des Petits Capucins et de
la Vieille monnaie, non loin de la grande rue. C'est la
tribu des cabaretiers, aubergistes, traiteurs et vendeurs
de vin, ainsi que des cuisiniers. Leurs patrons sont S. Job
et S. Laurent.
5. La tribu des drapiers^ nommé autrefois la tribu
des cardeurs de laine, Vollschldgerziuift. Cette tribu ne
formait dans son origine que les batteurs et carde;urs de
laine auxquels on joignit en i 363 les drapiers, les tondeurs
de drap, puis après les teinturiers, les tricoteurs de laine,
ceux de bas au métier, les fouleurs de drap, les tisserands,
les blanchisseurs de toile. Les tisserands, qui formaient
autrefois une tribu particulière, y furent unis en i 482. Les
patrons sont : des cardeurs de laine, S. André; des mar-
chands de drap, S.S. Pierre et Paul; des teinturiers en
drap, S. Maurice et sainte Hélène; des teinturiers en toile,
S. Cyr; der Hosen- iiiid Strmnpfstrickery S.Jacques; des
tisserands, S. Adrien; des drapiers, S. Hildebert.
Ce poule est situé près des Petits Capucins, où est
la Comédie allemande.
6. Zum Luceni, à la lanterne, dite aussi Hcrreusttiby,
près des petites arcades, où était autrefois l'assemblée des
Meisierseiigers. A cette tribu sont les marchands graine-
tiers, les fariniers, les blatiers, les mesureurs de grains,
les porteurs de sacs, auxcjuels furent unis en 1471 les
DE STRASBOURG , 437
inïuniers. et en 1482 leschirurgienset les barbiers. Avant
ce temps là les chirurgiens et les barbiers faisaient, avec
les baigneurs, une tribu séparée.
Les patrons des chirurgiens sont S. S. Cùme et
Damien.
7. Zum Mohriii^ à la moresse, nommée autrefois
'la SalzzcasserzH//fL Située sur le Marché-aux-poissons.
Dans cette tribu sont les mesureurs de sel, les priseurs,
les frippiers, les graissiers, les charcutiers, les batteurs de
chanvre, les vendeurs de saline, les cochers auxctuels on
unit en 147 i les broueteurs et crocheteurs, les Juiss- und
KarcJielziehers (qui avaient auparavant une tribu séparée),
•et en 1482 les cordiers, les graissiers et fruitiers cjui for-
maient également une tribu particulière. Le patron des
mesureurs de sel est S. Barthélémy; des vendeurs de
chanvre, sainte Anne.
Les armoiries anciennes de cette tribu étaient une
demi-truie, d'où elle fut nommée Zur M'orin qu'on a
changé improprement en celui de Alo/irûi.
8. Zuni Stelz, aux échasses, dans la rue des prêtres.
C'est la tribu des peintres, vitriers, ' sculpteurs, bouton-
niers en bois, cartiers, arbalétriers, auxquels on joignit
en I 763 les orfèvres lesquels formaient une tribu séparée;
j)uis les metteurs en œuvre d'or et d'argent, les joailliers.
I. Les fenêtres de tous nos édifices, petits ou grands, ont à présent
Tavantage d'être garnies de vitrajjes. Cependant ce qui nous paraît aujourd'hui
si simple et si commun, était, il n'y a que peu de siècles, une grande magni-
ficence. Nos ancêtres n'avaient presqu'aucun moyen de fermer leU'S fenêtres
sans supprimer le jour : elles étaient seulement garnies de volets qu'on fermait
toutes \ei nuits ou en temps d'orage, mais alors on ne voyait plus clair dans
'es maisons. Pour y remédier on inventa d'abord des châssis de toile claire
qui couvra eut les fenêtres, piur qu'un jour assez médiocre put passer à travers
et que cependant le grand froid et le grand vent se trouvassent coupés. Oa
'438 TRIBUS ET P(JKLES
les graveurs, imprimeurs, libraires, relieurs, papetiers . . .
etc. : . .
Les patrons sont : S. L.uc, pour les peintres; S. Sé-
bastien, (les arbalétiers ; les Trois Rois, des cartiers.
9. La tribîi des boitla/zgers, près de la cathédrale»
où sont inscrits les boulangers, pâtissiers, les faiseurs de
pain d'épice, auxcjuels furent unis en 1471 les huiliers
qui formaient une tribu séparée.
'S. Honoré est le patron des boulangers.
îo. La tribu des pelletiers, près de la place d'armes
et des grandes arcades. Y sont inscrits les pelletiers et
tons ceux qui vendent des fourrures.
I I .•' La tribu des tonneliers où sont inscrits les ton-
neliers, les marchands de vin, les baquetiers et les brasseurs
de bière. Le docteur Zanchius tint dans cette tribu, située
sur le quai à côté de l'auberge de l'esprit, le 25 février
1563, un colloque au sujet de la religion.
Les patrons sont la Sainte Vierge pour les tonneliers,
et S. Léonard pour les brasseurs de bière.
Les tonneliers avaient coutume autrefois, dans de
certains jours, de faire divers tours et des jeux avec des
cerceaux. Ils en firent de publics en février et mars 1680,
le 8 avril 1701, le 22 août 1707, en mai 1715 et notam-
ment le 6 octobre i 744.
garnit ensuite les châssis de papier huilé pour le rendre plus transparent.
Enfin on imagina de jjarnir les fenêtres de verre. Ce furent les églises dan*
lesquelles on vit les premières fenêtres garnies de vi'rages.
Ces vitrages d'église furent peints et coloriés pendant plusieurs siècles..
Comme les morceaux de \txxe étaient alors assez petits, on peignait dans le
fourneau même chacun d'eux de couleurs différentes, et en les rassemblant
on en formait des roses ou différents dessins à compartiments, qu'on réunissait
au m<iyen du petits filets de plcmb. Ce ne fut qu'au XIV et au xv« -siècle
qu'en a commencé à peindre des figures sur les vitrages.
IIR STR.\Slt()UK(J 439
I 2. La tribu des laïuiczirs (près des Petits Capucins,
à côté du poêle des drapiers), où sont les tanneurs, les
mégissiers, les selliers, les bridiers, les parcheminiers, les
corroyeurs, les coflVetiers . . . etc. ... Le patron des tan-
neurs est S. Martin Cjui tombe en étir.
1 3. La tribu des vignerons ou plutôt Winslicher
* (dans la rue de la Xue'e bleue, près de S.-Pierre-le-Jeunej,
où sont inscrits les gourmets, les mesureurs de vin . . .
etc. . . . Ces derniers formaient autrefois une tribu séparée,
unie en 1471 à celle des vignerons. Depuis le commence-
ment de siècle, on a joint à cette trii)u les permcjuiers cjui
en font la plus considérable partie. Les patrons des gour-
mets sont S. l'Vançois, S. lùistache et S. Lubin. Celui des
perruquiers est S. Louis.
14. La tribu des tailleurs, [)rès du Broglie au
commencement de la rue Brùlt''e, à laquelle sont aussi
inscrits les brodeurs en soie et les couturiers et les faiseuses
de robe.
Les patrons des tailleurs sont S. Guttmann et S.
Domini(iue.
15. La tribu des maréchaux (dans la grand'ruej où
sont les maréchaux-ferrands, les taillandiers, les chaudron-
niers, les couteliers, les serruriers, les éperronniers, les
fondeurs, les fourbisseurs, les ferblantiers, les fondeurs
de cloches, les potiers d'étain, les horlogers, les armuriers,
les polisseurs, les remouleurs, les faiseurs de crics, de
limes, de peignes, les mesureurs et les chargeurs de
charbon. Ces derniers faisaient autrefois, avec les ton-
deurs de moutons, une tribu s('*parée éteinte en 1482.
S. Eloi est le patron des mani-chaux, S. Andn'' des
serruriers, S. Louis de Marseille des mesureurs de char-
bon, sainte Barbe {\(i>, armuriers.
440 TRIBUS ET POÊLES
I 6. La tribu des cordonniers où sont aussi inscrits
les savetiers. S. Crépin est le patron des cordonniers, et
S. Amand celui des savetiers.
Le poêle des cordonniers est près de la grand'rue.
17. La Iribu des pcclieiirs, où il n'y a pas d'autre
métier, est située sur le quai. Ils avaient coutume autre-
fois de faire sur l'eau, entre le pont de S. -Etienne et la
Clarazuerd., les mêmes jeux que les bateliers. Ce qu'ils
exécutèrent encore le 20 juillet i 700 et le. 10 juillet 1715.
S. Pierre est leur patron.
18. La iribu des cJiarpejitiers.'^ Elle était située
autrefois dans la rue des charpentiers. Elle fut transférée
en 1666 près de S.-Pierre-le-Jeune dans la maison des
nobles de Seebach qu'ils achetèrent à cet effet. On y
joignit en 14S2 les charrons et les carrossiers, qui for-
maient alors une tribu séparée; j)uis les menuisiers, les
tourneurs, les faiseurs de ()aniers, les luthiers, les
tablettiers.
S. |ose])h est le patron des charpentiers, sainte
Anne des menuisiers.
La rue des charpentiers, ou Zimmerleuthgass^ où
était autrefois la tribu des charpentiers, se nommait
auparavant die Pimpenuaiizgass.
I. Les charpentiers de Strasbourg font remonter leurs premiers statuts au
XV* siècle : du moins ils formaient dès lors une communauté ou tribu. Dans
ce temps-là on les onfondait avec les menuisiers, mais au xvi» siècle ces
deux métiers, quoique faisant partie de la même tribu, étaient déjà séparés.
Voyez sur les menuisiers leur article dans les Essais sur la calhidraU^
article de la chapelle de Saint-Laurent.
A la tribu des charpeniiers se trouvent aust.i les ébénistes
Ce n'est ([ue depuis ce siècle qu'on connaît à Strasbourg les parquets
dans les appartements et les jalousies aux fenêtres.
DE STRASBOURG 44 1
19. La Iribic des jardiniers, ({iii est la seule de son
métier, est si considérable qu'elle forme trois poêles : le
premier dans le faubourg Blanc près de Sainte-Barbe;
le second dans le faubourg de Pierre près de la Charrue
et le troisième dans la Krutenau près de S. -Guillaume.
Les jardiniers de la Ruprechtsau font aussi partie de ce
troisième poêle. Celui du faubourg Blanc est le principal.
Autrefois les Oberherr de la iribu des jardiniers
étaient eux-mêmes jardiniers, ce (fui dura jusqu'au 3
avril 1706.
20. La tribu des maçons^ dite aussi des tailleurs
de pierre (dans la rue des juifs), où, outre ces deux
métiers sont inscrits aussi les tuilliers, les potiers de
terre, ' les plâtriers, les couvreurs. SS. Simon et jude
sont les patrons des maçons.
Ce poêle servait autrefois de théâtre à la Comédie
française.
IL
CORPS DE MÉTIERS
qui se trouvaient à Strasbourg en 1263.
Riiisii/er îuid Kurdeiver, c'est-à-dire tanneurs et
<:orroyeurs. Cette communauté comprenait tous ceux qui
travaillaient sur le cuir. A cette communauté étaient aussi
réunis les cordonniers.
I. Voyez mes notes sur le potier de Sélestadt.
Les potiers de terre se servent du terme plomber, parce que c'est ordi-
nairement U mine de plomb ou la litharge calcinée qu'ils emploient pour
vernir leurs pots. Ils broient ces drogues dans des moulins avec de l'eau, ils
en font une bouillie qui se vitrifie au feu du fourneau et se cuit avec la
pièce même. Tel est le procédé avec lequel ou fait la poterie de terre vernissée.
442 TRIBUS ET POKLES
ZymberliUe, les charpentiers.
Kiieffey. les tonneliers.
Oleylule^ les vendeurs d'huile.
Szvestfeger, les fourbisseurs.
Mitlner^ les meuniers.
Schmidt^ les maréchaux.
Schiller^ les peintres.
Satleler^ les selliers.
Sous l'évêque Erchambaud.
Kofliiit^ les marchands.
K^irse/ier, les pelletiers.
Smid^ les maréchaux.
Schicsiiier, les cordonniers.
Heiiisckicher, les gantiers.
Siveslfeger, les fourbisseurs.
Becherer, les gobeletiers.
Koiife}\ les tonneliers.
Viuzaphc}\ les cabaretiers.
M'ùluer^ les meuniers.
Vischer, les pécheurs.
Zimberlkite^ les charpentiers.
m.
ARMOIRIES DES TRIBUS DE STRASBOURG.
Tribu des ba/cliers : de gueules à une ancre d'or
mise en |)al.
Tribu des marchands : de gueules à Taigle d'argent
becquetée et membrée d'tjr.
DE STK.ASnoïKO ^^,
Tribu des ôouc/ters : de gueules à la face d'argent
chargé au premier iVune aigle d'argent becquetée et fnern-
brée d'or et au second iWm lion d'argent léopardé de
même.
Tyiôzt des cabaretlers : tranclié de gueules et d'argent.
Tribu des drapiers : de gueules à la bande d'argent
'ayant au canton senestre une étoile d'or à six raies.
Tribu de la lanterne : de sable à l'ours ravissant
d'or accolé d'argent.
Tribu de la nwresse : d'argent à la barre tle gueules
ayant au canton dextre un buste de moresse posé en front,
de sable, couverte et habillée d'argent.
Tribu des échasses : de gueules à trois écussons d'ar-
gent, deux et un.
Tribu des boulangers : d'argent au lion contourné
de gueules, ayant la queue fourchue, nouée et passée en
sautoir, tenant de la patte droite ww gcàteau d'or et de la
gauche une bretschtelle de même.
Tribu des pelletiers : d'argent à (juatre faces ondées
d'azur.
Tribu des tonneliers : de gueules au tonneau d'or
posé en bande.
Tribu des tanneurs : jjarti d'or et de gueules.
Tribu des vignerons : tranché de sable et d'argent,,
ayant une bande de gueules brochant sur le tout.
Tribu des tailleurs : de gueules bordé d'or aux
ciseaux ouverts d'argent emmanchés et joints d'or avec
une étoile de six rayons de même posée entre les deux
pointes.
7>ibu des maréchaux : de gueules à la bande d'ar-
gent chargée d'un dragon de sable et de pincettes de
même tenant un tison d'argent.
444 TRIBUS ET POÊLES DE STRASBOLRG
Tribu des cordonniers : d'argent à la barre de gueules
accostée en haut d'une bottine de saille doublée de pourpre
tournée vers le canton senestre, et en bas d'un soulier de
même tourné au canton dextre.
Tribu des pêcheurs : de gueules au poisson mis en
pal au naturel, entre deux châteaux d'argent à trois toits
d'azur fermés et hérissés d'azur.
Tribti des cJuirpentiers : écartelé au i et 4 de gueules
au besant d'or entouré d'un anneau de même, au 2 et 3
de gueules à la bande d'argent accosté en haut d'une
roue d'or et en bas d'une double hache emmanchée d'or.
Tribît des jardiniers : de gueules à la barre d'ar-
gent, accostée de deux nax^ets émaillés et posés de même,
herbetée de sinople.
Tribu des maçons : d'or à la bande d'argent chargée
■-de trois petits marteaux au naturel emmanchés de pourpre.
TABLE DES MATIÈRES.
Avant-Propos V
I. ORDRES RELIGIEUX MILITAIRES.
A. CHEVALIERS DE SAINT-JEAX i
1. Colmar y
2. Dorlisheim q.
3. Friesen n
4. Haguenau i^
5. Mulhouse I-
6. Rhinau ^ ly
7. Sélestadt IQ
8. Soultz 21
Q. Strasbourg 2-
10. Wissembourg 5q,
B. TEMPLIERS ^^
1. Andlau -g
2. Baumgartcn ijg
3. Bergheim , . -ç
4. Strasbourg -g
C. ORDRE TEUTOXIQUE 81
1. Andlau , n-
9d
2. Dahn-ZinswilUr q^
3. Guebiviller 101
4. Kaysersberg ^03
5. Rixheim- Mulhouse loc
6. Rouffach-Sundheim . . log
7. Strasbourg j , -,
8. Wissembourg j j -
446 TAlil.E DES M ATI tR ES
Pajjt*
II. BÉGHARDS ET BÉGUINES 119
Bcguiaagcs de Sî.rasI)Ourg 123
m. ANNALES MURBACENSES ,~: . . 131
IV. NECROLOQIUSI S. ARBOGASTI 167
V. MONASTÈRE D'OBERSTEIGEN ET CHAPITRE
DE SAVERNE 175
VI. ÉLÉMENTS DU BLASON ADAPTES A L'AR-
MORIAL D'ALSACE 211
Table alphabétique des noms des villes et des familles d'Alsace
dont les armoiries sont blasonnées 285
VII. MÉLANGES HISTORIQUES SUR STRASBOURG.
1. Topographie 293
2. Rivières et catniux 322
3. Ancien Strasbourg 324
4. Paroisses 327
5. Chapelles 345
6. Epitaphes ..,..,, 352
7. Hôpitaux . . , 405
8. Hôtels 410
■ç. Moulins 419
10. Magistrats 421
.11. Tribus et poêles 434
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VI. Le P. Baltliasar In;^old, provincial dvs -\u<^u>tins.
\'I1. Jean Ilanser, abbé de r.ucello.
VIII. François Ber. restaurateur des Antonites d'Isenheim . . . etc.
. . . etc. ...
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