Skip to main content

Full text of "Ordres militaires et mélanges historiques (Strasbourg)"

See other formats


REYNOLDS   HISTORlCAIi 
GENEALOGY  COLLECTION 


,.ALLEN  COUNTY  PUBLIC  LIBRARY 


3  1833  00858  6882 


NOUVELLES  ŒLX'RES  INEDITES  DE  GRANDIDIEK 
Publiées  sous  les  auspices  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse 


ORDRES  MILITAIRES 


MELANGES  HISTORIQU ES 

(STRASBOURG) 


COLNLAR 
H.   HCl-^lTiL,   libraire-éditeur 

M.D.CCCC 


XOi;\HLl.KS  cKL"\RKS  IMiDiTES  DE  C.KAXDIDIER 

Publiées  sous  les  auspices  de  la  Société  indi&strielle  de  Mulhouse 

ORDRES  MILITAIRES 

ET 

MÉLANGES  HISTORIQUES 

-  (STRASBOURG) 


COLNIAR 
H.    Hl"l-I'I^.   lihrairo-éditeur 

M.D.CCCC     - 


C; 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2009  with  funding  from 

Allen  County  Public  Library  Genealogy  Center 


http://www.archive.org/details/ordresmilitairesOOgran 


NOUVELLES 
ŒUVRES  INÉDITES  DE 

GRANDIDIER 


TOME  CINQUIÈME 


«a 

^ 

o 

•» 

& 

y 

^ 

j-f 

^t 

'■J 

o 

O 

• 

+» 

r- 

m 

« 

C') 

co 

•»^ 

o 

o 

t-  ^ 

o 

f-i 

rH 

a 

f'J 

1 

ta 

t-4 

O 

S 

§ 

1 

r- 

§ 

O 

O 

rH 

«H  *^i 

m 

^•^ 

^ 

e 

*M 

a  (ii 

•H 

çji 

• 

^ 

n  4»  w 

»_^ 

o 

u 

a 

« 

o 

E 

il 

O 

9 

8 

M 

tj 

O 

t3 

4* 

S 

»  iH 

,^» 

A« 

•H 

lO 

a 

^-H 

• 

• 

• 

tû 

Pi  4» 

@ 

o 

&? 

3 

IH 

â 

o 

^ 

O 

O 

/3 

• 

r) 

l-l 

^1 

ca 

^ 

+» 

P»  OJ 

Gi 

•rt 

^t 

.•^ 

Qq 

K» 

^O 

O 

t- 

CO 

H 

ss 

NO 

to 

I 


h 


RiXHEIM  (ALSACE).  —  I.MI'KIMKRIK  F.  SlTTER  &  ClK. 


w^-^'^^X 


AVANT-PROPOS. 


Voici  le  5'  et  dernier  volume  de  la  publication  rjue 
nous  avons  entreprise,  ilj.'  aura  tantôt  trois  ans,  avec  le 
concours  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse,  d'une 
partie  des  œuvres  inédites  de  Grandidier. 

Comme  nous  le  prédisait  récemment  notre  prédé- 
cesseur dans  cette  voie,  feu  Liblin,  c'est  avec  satisfaction 
que  nous  arri\-ons  au  bout  de  notre  tâche.  «  Xous  savons, 
disait  ce  \éteran  de  la  littérature  alsacienne,  nous  savons 
par  un  peu  d'expérience,  de  (|uel  {)oids  le  cœur  et  le  corps 
sont  allégés  quand  une  i)roniesse  est  remplie.  »  ' 

Est-ce  cà  dire  (ju'il  n'y  a  plus  rien  à  tirer  des 
manuscrits  inédits  de  Grandidier?  Loin  de  là!  et  nous 
continuerons  à  puiser  à  cette  source,  dans  une  mesure 
intarissable,  tellement  ce  jeune  sa\'ant  a  su,  dans  sa  courte 
carrière,  accumuler  de  richesses.  Xous  le  ferons  d'autant 
plus  \'olontiers  cjue  la  Revue  cfAisacCy  dont  le  fondateur 
a  eu  l'initiative  de  la  publication  des  œuvres  inédites  de 
Grandidier,   et  dans  laquelle   beaucouj)  de  tra\aux  de 

1.  Jiiviu  (f  Alsace,   1S99,  p.  254. 


VI  AVANT-PkOPdS 

l'illustre  historien  ont  été  publiés  pour  la  première  fois, 
restera  plus  (jue  jamais  fidèle  à  sa  grande  mémoire,  en 
insérant  de  temps  à  autre  quelque  morceau  du  Nachlass 
de  Carlsruhe.  Et  la  Revue  catJioliqiie  d' Alsace,  de  rivale 
devenue  la  sœur  de  notre  Revue,  elle  aussi,  tiendra  à 
honneur,  —  l'amitié  de  son  directeur  nous  en  est  garant, 
—  de  continuer  à  accueillir  les  Gyaiididieriaiia  c|ue  nous 
lui  communiquerons. 

« 

Ce  volume,  comme  son  titre  ^Xq  Mélanges  rindi([ue, 
contient  des  morceaux  fort  difterents  les  uns  des  autres. 
C'est  cral)ord  wn  comj)lément  à  VAlsa/ia  sacra,  sur  les 
ordres  religieux  militaires,  (|ue  l'éditeur  aurait  mieux  fait, 
il  reconnaît  son  tort,  de  faire  tenir  dans  le  volume  pré- 
cédent. ' 

Ce  sont  ensuite  quelques  intéressants  fragments 
d'histoire  religieuse  :  Annales  de  Murbachr  Notice  sur 
Sieige,  .  .  .  etc.  .  .  .  XJw  curieux  catéchisme  du  blason, 
adapté  à  Tarmorial  d'Alsace,  vient  ensuite;  et  le  \'olume 
s'achè\'e  [)ar  une  série  de  mémoires  historiciues  sur  Stras- 
bourg où  les  amateurs  i\u  notre  histoire  nationale  trou- 
veront ami)le  matière  à  divertissement,  comme  on  disait 
autrefois. 


1.  Cependant  les  Ordres  religieux  militaires  ne  sont  pas  compris  dans 
VHclvitia  Siicra^    indiquée   comme   modèle   à   suivre    par    la  Société   industrielle. 

2,  Depuis  que  ce  tragmeiit  a  clé  puMié,  j'ai  eu  connaissance  d'un  nouvel 
article  de  M.  de  Liebenau,  dans  \^ Anz.  fur  Scfi:^'iiz.  Gcsch.,  de  1S91,  oii  le 
savant  archiviste  tl>?  Lucerne  reproduit  le  passage  relatif  à  Goldbach.  (Cfr. 
p.    141    du  présent   vi-lume.) 


AVANT-PROPOS  VII 

Ce  dernier  volume  de  la  collection  devrait,  pour 
bien  finir,  s'achever  par  une  table  générale  des  cin(| 
volumes.  Elle  sera  faite,  Deo  juvaiile.  Va  même,  pour  la 
rendre  plus  utile,  '  nous  avons  l'intention  d'y  comprendre 
les  œuvres  publiées  [")ar  Grandidier  de  son  vivant  et  les 
Oeuvres  inédites  publiées  par  Liblin,  qui,  les  imes  et  les 
autres,  maïKjuent  de  tables.  On  aura  ainsi  entre  les  mains 
un  bon  instrument  de  travail  dont  on  nous  saura  sans 
doute  quelcjue  gré. 


Nous  avons  {.leu  de  chose  à  signaler  comme  appen- 
dice à  la  bibliographie  de  Grandidier.^ 

§  II.  Aux  travaux  publiées  de  son  vivant  il  faut 
ajouter,  dans  \' Art  de  vérifier  les  dates,  t.  II,  p.  543  à 
554,  la 

Chronologie  historique  des  comtes  de  Montbéliard 
et  de  Ferrette. 

§  III  et  I\'.  Aux  œuvres  posthumes: 

Annales  Mîtrbaccnses,  Paris,  Picard,  1900.  In-S''  de 
39  pages.  (C'est  un  tirage  à  part,  anticipé,  d'une  partie 
du  présent  volume.) 


1.  Cette  table  sera  distribuée  gratiiitement  aux  souscripteurs. 

2.  Cfr.  1,  p.   37  ;    II,  p.   VIlI  ;    ill,  p.  X.    —    Nous    suivons  l'ordre    et    la 
division   en   §  adoptés  précédemment. 


VIII  AVANT-PROPOS 

Noies  de  [abbé  Graiididicr,  j).  par  A.  Benoit,  clans 
le  yaîU'/ial  de  la  Socièlé  d'archéologie  lorraine  et  du 
musée  historique  lorrain^  •■^97^  P-  -7^- 

Ce  sont  des  extraits  du  j^remier  volume  des  Nou- 
velles Oeuvres  inédites. 

§  VII.   A  la  Correspondance  : 

Dans  la  collection  des  Correspondants  de  Grandidier,  le  XII 
et  dernier  N»  : 

.  XII.  Perreciot,  trésorier  de  France,  lettres  inédites 
publiées  par  F.  Louvot.  Paris,  Picard;  Besançon,  Jacquin, 
1899.  In-8°  de  46  pages. 

Avait  paru  dans  la  Revue  catJwlique  d'Alsace,  1898  et  1899. 

Lettres  de   Grandidier  à   Dont    Clément  avec  un 

opuscule  inédit  sur  le  calendrier,  Paris,  Picard  et  Colmar, 

Premier  fascicule  des  Grandidieriana. 

Avait  paru  dans  la  Revue  catfiolique  d'Alsace,  1899,  p.  909. 

§  VIII.  Aux  livres  annotés  par  Grandidier: 
Ru\'R,   Antiquités  de  la    Vosge.    (Bibliothèque  de 
Colmar.) 

Enfin  §  X,  Biographie  de  Grandidier  et  travaux 
sur  lui  : 

Dans  la  Zeitschrift  f.  Geschichte  des  Oberrheins, 
N.  F.  band  Xl\',  1899,  F.  Heft,  p.  9-12.  Grandidier  s 
Urkitndenbehandlung,  par  H.  Bresslau.  (Peu  important. 
Il  s'y  agit  {.\\\n  (li|)lùme  de  Henri  11  de  1016  peur  Sainte- 
Odile  cjue  GrancHcHer  aurait  j)ul)lié  après  Albrecht,  mais 


AVAN'T-t>ROPOS  IX 

en  corrigeant  ce  dernier  d'après  un  original  d'un  diplôme 
de  Rodolphe  de  i  2S4  où  le  premier  est  inséré.) 


En  terminant  cet  avant-propos,  l'éditeur  remplit  un 
agréable  devoir  en  remerciant  encore  une  fois  les  membres 
de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse  et  les  souscripteurs 
de  leur  généreux  concours.  Tous  seront  heureux  d'ap- 
prendre, —  à  Mulhouse  surtout  où  l'on  tient  avec  raison  à 
d'honorables  et  anciennes  traditions  de  chrétienne  philan- 
tropie,  —  cju'ils  ont  du  même  coup  fait  une  bonne  œuvre 
dont  la  clientèle  des  Petites  sœurs  des  par.vres  de  Colmar 
a  profité.  Notre  reconnaissance  personnelle  à  leur  égard 
devient  aussi  par  ce  fait  très  grande,  notre  labeur  ayant 
ainsi  été  de  quelqu'utilité. 

Colmar,  iç  mars  içoo. 


'I. 
ORDRES  MILITAIRES 

A.  CHEVALIERS  DE  SAINT-JEAN 


IngolD,   GratiJiiiUr,    V. 


A. 
CHEVALIERS  DE  SAINT-JEAN 


[En  1048  quelques  négociants  italiens  obtinrent  du 
Calife  d'Egypte  la  permission  de  bâtir  à  Jérusalem  une 
église  et  un  couvent  de  bénédictins  chargés  de  recueillir 
les  pèlerins.  Plus  tard  on  y  ajouta  un  hôpital  pour  les  loger, 
et  Gérard  fut  chargé  du  soin  de  le  desservir.  En  1099 
Godefroy  de  Bouillon  donna  à  cette  maison  quelques 
biens.  Son  exemple  fut  suivq  et  les  revenus  de  l'hospice 
s'étant  ainsi  accrus,  Gérard  et  ceux  qui  avec  lui  s'étaient 
dévoués  au  service  des  pèlerins  se  séparèrent  des  moines 
et  formèrent  une  congrégation  distincte  sous  le  patronage 
de  S.Jean-Baptiste,  patron  de  la  chapelle  de  l'hospice. 
Paschal  II  confirma  en  1 1 13  les  donations  faites  à  Thos- 


1.  [Sur  les  Chevaliers  de  S. -Jean  en  général,  cfr,  le  CartuLiin  général 
di  Fordre  par  M.  Delaville-le-Rour,  Paris,  Le  Rour,  in-f'.  Toutes  les  chartes 
de  fondations  des  coramanderies  y  sont  publiées. 

L»s  archives  des  coaiTnanderies  d'Alsace  sont  en  grande  partie  aux  archives 
départementales  de  Lyon. 

Le  Nachlass  ne  con'ient  sur  les  nuisons  de  S. -Jean  quî  la  notice  sur 
celle  de  Strasbourg  qu'on  trouvera  plus  loin,  et  quelques  pages  de  notes  de 
SchœpOin.] 


4  CHEVALIERS 

pice  et  ordonna  qu'à  la  mort  de  Gérard,  les  pères  hospi- 
taliers éliraient  leur  supérieur. 

Raymond  du  Puy,  successeur  de  Gérard,  donna  des 
règles  à  l'ordre,  prescrivit  les  trois  v^œux  de  religion  et 
imposa  des  privations  et  des  observances  fort  rigoureuses.. 
Beaucoup  de  papes  approuvèrent  ses  prescriptions.  11 
résolut  de  consacrer  à  la  défense  des  lieux  saints  le  superflu 
des  revenus  de  l'hospice,  et,  aux  prêtres  et  aux  laïques 
dont  l'ordre  était  composé,  ajouta  une  troisième  classe  de 
chevaliers.  Les  papes  accordèrent  beaucoup  de  privilèges 
à  l'ordre  qui  acquit  avec  le  temps  d'im.menses  richesses. 
Chassés  de  Palestine  en  1291,  ils  s'emparèrent  de  Rhodes 
de  1  308  à  I  309. 

Sous  le  grand -maître  Villiers  de  l'Isle-Adam,  en 
1522,  Soliman  attaqua  les  Chevaliers  de  Rhodes  et  les 
força  à  capituler.  Charles-Quint  leur  donna  en  1530  l'île 
de  Malte  où  ils  s'établirent  et  demeurèrent  jusqu'à  la 
prise  de  cette  île  par  Bonaparte  lors  de  l'expédition 
d'Egypte. 

L'ordre  était  divisé  en  huit  langues.  Dans  chaque 
langue  il  y  avait  plusieurs  grands  pjrieurés.  Nos  maisons 
d'Alsace  dépendaient  du  grand  prieur  d'Ailemagr.e  qui 
résida  longtemps  en  Alsace. 

Les  Coinmanderlcs  étaient  des  maisons  et  biens  ad- 
ministrés par  des  membres  de  l'ordre,  qui  devaient  les 
gérer  et  chaque  année  payer  au  receveur  de  l'ordre  U!ie 
certaine  somme. 

Elles  étaient  aj^pelées  Gerechtigkeits-CointJinreien 
ou  Gnadeii-Coiulkurcien.  Les  premières  se  donnaient  par 
rang  d'ancienneté,  les  secondes  selon  le  bon  plaisir  du 
Grand-Maître  ou  des  Grand-Prieurs. 


DE   SAIN'T-JEAX  S-t 

Dans  chaque  Grand-Prieuré  il  y  avait  une  comman- 
derie  dont  les  revenus  appartenaient  au  Grand-Maître. 

Une  partie  des  conimanderies  de  justice  étaient  ré- 
servées de  droit  aux  chevaliers;  les  autres  aux  chapelains 
«t  aux  pères  servants. 


I.  COLMAR^  (Bâie.)* 

[L'époque  précise  de  l'établissement  des  Chevaliers 
de  Saint-}ean  à  Colmar  est  incertaine.  On  peut  cependant 
d'après  Huot,  la  faire  remonter  jusqu'au  commencement 
du  xiii^  siècle.  Leur  église  fut  consacrée  par  le  B.  Albert 
le  Grand,  évèque  de  Ratisbonne,  et  depuis  ce  moment 
la  maison  ne  cessa  de  s'enrichir  et  de  prospérer.  Au  xiv« 
et  au  xv<=  siècles,  les  empereurs  d'Allemagne  y  reçurent 
plusieurs  fois  l'hospitalité.  A  l'époque  du  protestantisme 
la  décadence  commença  pour  cet  établissement  où  les 
commandeurs  cessèrent  de  résider  :  il  n'y  demeura  plus^ 
jusqu'à  la  Révolution,  qu'un  administrateur,  (quelques 
prêtres  de  l'ordre  et  des  serviteurs.  M.  Huot  estime  la 
valeur  des  biens  de  cette  commanderie  à  plus  de  600.000 
livres.] 

[Coiutiiaiidetirs. 

1.  Frère  Henri,  1234.  (Huot.l 

2.  Dietrich  von  Girsberg,  1262.  Jd.) 

1.  [Huot,    La  commandirie  de  S.-Jcan  a   Colmar^    Colmar,    Batlh,    1S70. 
Le  ms.   564  de  la  Bibliothèque  de  Colmar  est  le  registre  de  l'administrateur 

Stadel  de  Fontenelle  de    1748   à    1779] 

2.  [C'est  je  crois  par  erreur  que  certains  auteurs  (Baquol,  M.  Kraus  et  M. 
Clauss)  placent  une  commanderie  de  Malle  à  Appenwihr,  ancien  village  du 
comté  de  Horbourg.  Cette  localité  ne  se  trouve  pas  dans  la  liste  donnée  par 
les  Almanachs  du  Grand-prieuré  d'Allemagne.  L'erreur  provient,  ce  me  semble, 
de  ce  que  Jacques  Séb.  Truchsess  de  Rheinfeldeii,  possesseur  du  château 
d' Appenwihr,  était  chevalier  de  Malte.   (Cfr.   l'AImanacîi   de   1  7S0.)] 


s  CHEVALIERS    DE   S.-JEA\    DE   COLMAR 

3.  Guillaume  de  Girsberg,  en  1271,  d'après  Grandidier,  cfr.  p.  27. 

4.  Fr.  Bruno.  iNotes  de  Mossmann.) 

5.  Fr.  Berenger,  1278.  (Huot.) 

6.  Fr.  Hermanfius,  1285.  lA.  H.  A.,  f.  Unterlinden,  8,  i.) 

7.  Fr.  Frediricus,  1 293.  (Cartulaire  de  Mulhouse,  I,  p.  84.) 

8.  Fr.  Johannes  von  Grumbach,  1305.  (Mossmann). 

9.  Rudolf  von  Steiniverke,  1317-  iHuot.) 

10.  Ulrich  von  Rechberg,  1325.  (A.  C,  DD,  Heiligkr.) 

11.  Peter  von  Massmiinster,  135 1.  (Huot.) 

12.  Burckart  von  Redenstein,  1355.  (Huot.) 

13.  Wilhelm  von  Girsberg,   1364.    (Id.)    (Hanauer,    Cartulaire   de 
S.-George,  p.  139.)   1396  (Id.,  p.  159.) 

14.  Johans  von  Owe,  1403.  (Mossmann.) 

15.  Jean  ze  Rine,  1405.  iHuot.) 

16.  Wilhelm  Hartdolf,  1420-24.  (Id.  et  ^lossmann.) 

17.  Marx  Helfant,  1433-47.  (Huot.) 

18.  Jean  Lut)',  1475-93-  (W.) 

\().  Jean  IVegener,  15 13.   (Id.  et  Mossmann.)    1539   (AC,  fonds  de 
S.-Jean.^ 

20.  George  de  Hohenheim,   dit  Bombass^    1536-41.   Devint  en    1554 
grand-maître  de  l'ordre.  (Id.) 

21.  Conrad  von  Schivalbach,  1567.  (Mossmann.) 

22.  Philippe  IVelsinger  [niziihdXieT),  1567.  (Mossmann.) 

23.  Jean  Philippe  Lœsch  von  Molnheim,  1 570-82.  (Huot  et  Mossmann.) 

24.  Ferdinand  von  Muckenthal,  1607.  i  Mossmann.) 

25.  Hartmann  von  der  Thann,  16 10- 163 1.  (Id.) 

26.  Balthassar  de  Ramschock,  1640.  (Huot.) 

27.  Godefroy  Trost  de  Visching,  1678-82.  (Id.) 

28.  Jean  Heidenrich  von  Schivanzboll,  1686.  (Id.) 

29.  Le  baron  Roll,  1694.  (Id.) 

30.  Henri  Ferdin.  baron  de  Stein-Reichenstein,  1697-1738.  (Id.) 

31.  Jos.  François  de  Griset,  baron  de  Storeck,  1745-86.  (Id.) 

32.  Le  bailli  de  Hompesch,  17S6-92.  (Id.)] 


2.  DORLISHEIM  (Strasbourg.)  ' 

[Fondée  à  peu  près  à  la  même  époque*  que  la 
maison  de  Colmar,  la  commanderie  de  Dorlisheim,  an- 
-cien  village  des  environs  de  Molsheim,  et  dont  dépendait 
■celle  de  Haguenau,  fut  moins  importante.  En  i  367  cepen- 
dant il  s'y  trouvait  un  personnel  de  5  prêtres,  7  sœurs 
•et  I  i  laïques.  Au  x\-i«  siècle  à  cette  maison  fut  unie  celle 
■de  S.-Jean-de-Bassel  en  Lorraine.] 

[Commandeurs, 

I.  Philip  pus  ^  1266.  (Strassb.  Urk.-B.,  I,  p.  457.) 

j2.  Heinrich,  1302.  1304.  Jb.,  III,  p.  148  et  166.^  de  Meskirchen, 

1288,  13 13.  (Hanauer,  Cartul.  de  S.-George,  p.  5O7.) 
j.  Uermannus  d\c\M%  Juden,  13 12.  (Strassb.  Urk.-B.,  III,  p.  219.) 

4.  Hermati  de  Mentze,   13 14.  (Haxauer.)    Probablement  le   même 

que  le  précédent. "i 

5.  Joh.  de  Grumbach,  13 14.  db.,  p.  238.)   1317  (Haxauer.) 
•6.  Hug  von  Wasselfiheifn,  1326.  ilb.,  p.  342.) 

7.  Johann  de  Gruinbach,  1338.  (^Hanauer.) 
■8.  Rudolphus  de  Hochberg,  1330.  i^Hanauer.) 
9.  Thomas  de  Grostein,  133 1.  [^Str.  Urk.-B.,  V,  p.  388.)  1345.  (Ha- 
nauer.) 
TO.  Eberhard  de  Landesberg,  1359.  ^Hanauer.) 
Ji.  Johans  von  Grastein,  137 1.  \Str.  Urk.-B..,  V,  p.  722.)   1360  (Ha- 
nauer.) 


1.  [Rien  dans  le  Niichlass^ 

2.  [On  a  souvent  écrit  que  cette   maison   avait  été  d'abord   une    comman- 
<lerie  de  Templiers.  (Cfr.   Benoit,  Rcvm  S  Alsace,    iSôS,  p.  409.)] 


O  CHEVALIERS    DE   S.-JEAN'    DE    DORLISHEIM 

2.  Conrad  de  Pfaffenlapp,  1385-86.  (Hanaler.') 

3.  Jean  Schultheiss  de  GebvjilUr,  1390.  >  Ib.) 

4.  Jean  Zuric/ier,  1396.  i.lb.) 

5.  Jean  de  Masevau.x,  1408-10.  ilb.) 

6.  Reinbold  zuin  Triibel,  1413-38.  (Ib.) 

7.  Joa.  Slader  de  Lachen,  1442-57.  tlb.) 

8.  Berthold  Siehelin  de  Stockburg,  1464-90.  (Ib.) 

9.  Jean  Hegentzer,  1496- 1506.  (Ib.)  .#=<*►- 

20.  Philippe  Schilling.  1  Ib/i 

21.  George  de  Hohenheim,  1533-35- (Ib.) 

22.  Oswald  von  iVeuneck,  7  en  1563.  (Gran'DIDIER,  Supplément  aux 
Essais,  p.  115.) 

23.  Adolf  von  Rothenhausen,  7  en  1584.  (Ib.) 

24.  Albrecht  von  Rachenhausen,  \  Ç.W  1595.  (lb.^ 

25.  Frédéric  baron  de  Schônau-Weyhr,  1782.  ,^AIman.  d'Alsace.) 

26.  Ferdinand  baron  de  Hompcsch,  1784-97.^  (.l^t>v'] 

I.  [Dernier  grand-maître  de  l'ordre.    Cfr.  la  Revue  nouvelle  (T Aha:e-Lor- 
raintf  VII,  p.  241.] 


3.  FRIESEN  (Bâie.)  ' 

[D'abord  unie  à  la  commanderie  de  Mulhouse,  cette 
maison  le  fut  ensuite  à  celle  de  Soultz,  '  dont  le  comman- 
deur portait  en  1761  le  titre  de  commandeur  de  Soultz^ 
Colmar,  Mulhouse  et  Friesen.  ^ 

L'almanach  du  grand  prieuré  d'Allemagne  de  1  780- 
ne  mentionne  plus  la  commanderie  de  Friesen.j 

[Com7}iandetir. 
I.  François  /os.  de  Griset,  1761.  (BC,  ms.  cit."] 


1.  [Rien  dans  le  Xachlass.'\ 

2.  [En   1541,  dit  Stoffel.] 

3.  [BC,  ms.  565,  p.    I.] 


4.  HAGUENAU  (Strasbourg.) 

[Les  Johannites  s'établirent  à  Haguenau  dès  le  xiii^ 
siècle,  en  dépendance  de  la  commanderie  de  Dorlisheim, 
et  y  occupèrent  la  paroisse  de  Saint-George  de  1354  à 
1535,  époque  où  ils  la  cédèrent  définitivement  (le  8  mars) 
à  la  ville.  (Hanauer,  Cartul.  de  S. -George^  p.  479.)! 

'  [Co77imaîideiirs  oit  Cîcrés.  * 

1.  Othon  de  Schoivenburg,  1354-65, 

2.  André  Zanner,  1365-73. 

3.  Jean  Schultheiss  ou  zu  der  glocken,  1374. 

4.  André  Zanner,  1380-89. 

5.  J.  Schultheiss,  1 390. 

6.  Conrad  (Meycrlin)  de  Mieiesheim,  1396- 1406. 

7.  Dietrich  Ncgelin,  1406- 1408. 

8.  Nicolas  Bernart,  1409- 11, 

9.  D.  Negelin,  14 12-19. 

10.  Erhart  Durnheiin,  1420-21. 

11.  Conrad  Gunifrid,  1421-25. 

12.  Reiinbold  zum  Triibel,  1429-34. 

13.  £rh.  Dtirnheim,  1435. 

14.  Henri  U'asi/iut  o\x  Warmord,  1443. 

15.  Conrad  d'Ehcnhéim,  1447-57. 


I.  [Rien  dans   le  Xachlass.    —    Liste    extraite    de    HanalKR     op.    laud.y. 
p.   567.] 


14,^  CHEVALIERS   DE   S.-JEAN'    DE    HAGUEVAU 

i6.  Jean  Pont,  1459-78. 

17.  Hermann  Kellcr,  1470. 

18.  /.  Pont,  1470-81. 

19.  Nicolas  iMûl/er,  1483-99. 

20.  Léonard  Gyss,  1 499- 1 5 1 3- 

-2 1 .   IVolfgang  Rapp,  1 5 1 4- 1 5  40. ] 


5.  MULHOUSE  (Bâie.)' 

[Cette  commanderie  remonte  à  la  fin  du  xii^  siècle. 
En  1369  fut  inaugurée  Téglise  qui  existe  encore,  comme 
l'on  sait,  et  qui  a  été  restaurée  récemment.  C'était  la  plus 
riche  des  maisons  religieuses  de  Mulhouse  :  outre  ce 
•qu'elle  possédait  dans  la  ville  et  la  banlieue,  elle  avait 
-de  nombreux  domaines  dans  le  Sundgau.  La  comman- 
derie jouissait  du  droit  d'asile.  Après  le  protestantisme, 
elle  ne  fut  plus  administrée  que  par  un  receveur.] 


[Commandeurs. 

1.  Conrad  cTOltingen,  1249.  (Mein'ikger,  op.  cit.) 

2.  Jacques  de  Neufchatel,    1284- 1287.   (Cartulaire  de  Mulhouse,   I, 

p.  85  et  87.) 

3.  Fr.  Constance^  1300.  (Ib.,  p.  \o\^ 

4.  Rudiger  de  Kœdersdoff,  135 1.  Jb.,  p.  233.) 

^.  Rudiger  Birkemnort,   1352.   (Meininger,  op.  cit.)    Peut-être  le 

même  que  le  précédent. 
6.    H'erner  d'Epiingen,  1364-137 5.  {Cartul.  de  Mulhouse,   I,  p.  230 

et  308.) 


I.  [Rien  dans  le  Nachlass.  —  Cfr.  Meininger,  Ligllsi  de  r ancienne  com' 
manderie  de  Malte  à  A/uJAattse,  1890,  d'où  nous  avons  tiré  presque  tous  nos 
renseignements.  —  Le  ms.  566  de  la  bibliothèque  de  Colmar  est  un  inven- 
taire de    I 746  ] 


l6  CHEVALIERS    DE    MALTE 

7.  Megerlin,  1304.  (Mein'inger.) 

8.  Pierre  Oe/goss,  1424-34.  ilb.) 

9.  Conrad  GuntfriU,  1443.  (Has'auer,  Cartulaire  de  Saint-George^ 
p.  2g6.^ 

10.  Marc  Oeler,  1492-1520.  iMein'Inger.'i] 


6.  RHINAU  (Strasbourg.)'    ' 

[Cette  petite  ville  des  bords  du  Rhin  fut  le  siège 
d'une  commanderie  de  chevaliers  de  Saint-Jean  que  Ton 
trouve  mentionnée  en  i  27S  (Urk.-B.  der  St.  Strassùzirg^ 
III,  p.  38),  en  1305  (ib.,  p.  174)  et  encore, e/i  1371  (iix, 
V,  p.  722.) 

Peu  après  cette  dernière  date,  Rhinau  ayant  été  sub- 
mergé par  le  fleuve,^  la  commanderie  dut  disparaître 
dans  la  catastrophe.) 

1.  [Rien  dans  le  Nacklass.'^ 

2.  [Cfr.  Alsatia  sacra,  I,  p.   77.] 


Ingold,  GrandiJicr,    V. 


7.  SÉLESTADT  (Strasbowg.)  ' 

«  La  commanderie  de  Saint-Jean,  qui  était  dans  son 
origine  une  commanderie  de  chevalins,  fut  fondée  en 
1265.  Elle  fut  unie  en  1399*  à  la  commanderie  pres- 
bytérale  de  Strasbourg  qui  la  possède  encore  aujourd'hui  » 
dit  tjrandidier.  »3  «  Depuis  ce  temps,  ajoute  encore  notre 
auteur,  le  commandeur  de  Strasbourg,  qui  nomme  un  ou 
deux  de  ses  religieux  pour  résider  à  Sélestadt,  porte  le 
titre  de  commandeur  de  Strasbourg  et  de  Sélestadt.  Cette 
maison  . . .  fut  rebâtie  au  commencement  de  notre  siècle.  > 

[Commaîideurs. 

1.  Godfridus,  s.  d.  *  (BC,  ms.  714,  fol.  24  \0 

2.  Fr.  Johannes   Amandus  commendator  .  .  .  viridis  Insuie  ac  in 

Slestadt  ac  in  Bergheim,  1357.  (BC,  ms.  714,  fol.  2  v.) 

3.  H'ernh-r  Schurer,  it,-]!.  (Urk.-B.  der  St.  Strassburg^W,)^. -^22.) 

4.  Hanneman  Schultheissen,  1386.  (Hanaue»,  Cartul.de  S.-George^ 

p.  139.^ 

5.  Nicolaus  von  Baden,  1387.  (BC,  ms.  714,  f.  2.  v.) 

6.  Bertholt  von  Altenkastel,  1399.  (Havauer,  ib.,  p.  159.) 


1.  [Cfr.  GÉNY,  DU  Bibliothik  zu  Sélestadt,  p.  8.  —  A  la  bibliothèque 
de  Colmar  est  conservé  le  Libir  vitœ  domus  SiUstaJUrtsis  Je  1 4S6.  (Ctr.  mes 
Manuscrits  dis  maisons  reli^imsis  d" Alsace,  p.  33-J4.)  Nous  lui  ferons  plusieurs 
emprunts  comtne  on  va  le  voir.  Le  ms.   567   (ib.)  est  un  terrier  de    16S8.] 

2.  [M.  GÉNY  dit    1417.] 

3.  [Oeuvres  inédites,  VI,   p.    32 1-2 2.] 

4.  [Le  rédicteur  de  l'Obituaire   marque  simplemeat  ex  antiquo  libro^ 


aO-OlP  CHEVALIERS    DE    MALTE 

Prletirs. 

1.  Pdrus  de  Zaberti.  (BC,  ms.  714,  s.  d.  ex  antiquo  libro.) 

2.  Rudolj'us  de  Columbaria.  (Ib.) 

3.  Wernherus.  (Ib.) 

4.  Hugo  de  Schwyndratzheim.  (Ib.) 

5.  Jû.  Zon,  qui  fuit  primus  prior  in  rcformatione  hujus  domus,   1404 

à  14 19.  \\h.,  fol.  •],  V.) 

6.  Nicolaus  Bermart  de  Sultz,  1472.  (Ib.,  fol.  14.) 

7.  Alexavder  Shyfipecher,  1482.  (Ib.,  f.  3.) 

8.  Eucharius  Grosshug,  1505.  (Ib.,  f.  16  v.) 

9.  yi?.  JBurier,  1528.  (Ib.,  f.  32.) 

10.  Gregcrius  Boit,  1549.  (Ib.,  f.  6  v.) 

11.  Thomas  Erber,  1580.  (Ib.,  f.  16  v.") 

12.  Hierotiym.  Krantz,  1588.  \Ib.,  f.  9  v.) 

13.  Laurentitis  Minchberger,  locum  tenens,  1591.   (Ib.,  f.  8  v.) 

14.  Joa.  Erbius,  1656.  (Ib.,  f.  6.) 

15.  Jacob  Freisdorjf,  1671,  (Ib.,  f.  25.) 

16.  Jo.  Casp.  IVidman,  17  12.  (Ib.,  f.  28. >] 


8.  SOULTZ  (Baie.)  • 

[L'époque  exacte  de  la  fondation  de  la  commanderie 
de  Soultz  est  inconnue,  mais  il  est  à  peu  près  certain 
qu'elle  fut  fondée  à  la  fin  du  i  2^  siècle  en  même  temps 
que  les  autres  maisons  d'Alsace. 

La  première  mention  historique  est  de  i  263  (Strassb. 
Urk.-Bîich,  I,  p.  256.)  La  première  mention  de  la  maison 
de  Colmar  est  de  i  234  (Huot),  de  Mulhouse  i  268  (Mieg), 
de  Dorlisheim  i  24.0  (Cartulaire).  D'après  W.  Ingold  père, 
la  collection  des  manuscrits  d'André  Silbermann,  de  l'an- 
cienne bibliothèque  de  Strasbourg,  renfermait  une  planche 
re[)résentant  une  église  avec  la  légende  suivante  :  Eglise 
de  la  commanderie  de  S.  Jean  sacrée  en  1234  par  Bar- 
tholomé  Bûcher  et  démolie  en  1775,  a  été  de  100  pieds 
de  longueur  et  la  tour  de  100  pieds,  à  Soultz  en  Haute- 
Alsace. 

Cette  maison  était  certainement  antérieure  à  l'érec- 
tion de  Soultz  en  ville  et  elle  ne  fut  englobée  dans  les 
fortifications  de  Soultz  qu'en  1328,  d'après  un  titre  ren- 
fermé dans  un  cartulaire  possédé  par  le  docteur  Knoll  à 
Hochfelden.  D'après  Grandidier,  il  y  avait  à  la  comman- 
derie de  Soultz,  en  i  367  :  le  commandeur,  huit  prêtres  de 


l.  [Rien  dans  le  NiTchliiss.    —    Cette    note    et    la    liste    nous    a    été  corn* 
luniquée  par  M.  Casser.  —  Cfr.  Revm  ir Alsace,    'S5S,   p.   290.] 


92  CHEVALIERS    DE   SAI\T-JEAN' 

l'ordre  et  dix  pères  chevaliers.  En  1520  il  y  avait  12 
prêtres,  4  sœurs  et  30  pauvres  femmes.  {Oeuvres  iiiédiles, 
VI,  p.  384.) 

La  maison  de  vSaint-Jean  fut  pillée  par  les  paysans  ré- 
voltés en  1525  et  la  ville  dut  payer  de  ce  chef  une  indem- 
nité de  450  livres  au  commandeur  :  à  partir  de  ce  moment  ' 
il  n'y  eut  plus  de  conventualité.  Les  chevaliers  résidèrent 
dans  leur  famille.  Seul  le  commandeur,  souvent  titulaire 
de  plusieurs  commanderies,  résida  parfois  à  Soultz.  Dans 
les  derniers  temps,  il  y  établit  un  receveur  chargé  de 
surveiller  les  revenus  et  d'en  faire  la  recette.  Mercklen 
(Hist.  d'Ensisheim)  estime  ces  revenus  à  12.000  livres. 
En  1789  les  biens  et  revenus  étaient  estimés  14.100 
livres.) 

[Commandeurs. 

1.  Burkardus  Grametsch.  procurator  et  rector^   1269.  (Urk.-B.  der 

St.  Basel,  II,  p.  lo."! 

2.  Dorberdus,  commandeur,  1281.  (Ib.,  p.  201.) 

2- Jacobus  de  Neuenbourg  (Neufchàteli,    1287-1293;    Schœpflin  et 
Trouillat,  II,  p.  500,  509,  545. 

4.  Rodolphe  de  Masevaux,  131 1.  iCartulaire  fol.  311  et  312.)  \  sept. 

1334,  d'après  sa  pierre  tombale  conservée  dans  la  chapelle  du 
cimetière  de  Soultz. 

5.  Oiton  de  Schaueriburg,  1336'  (Trouillat,  III,  p.  771.) 

6.  Frère  Jean,  1344.  (Ib.,  827.) 

7.  Conrad  de  Soultzrnatt,  1369-71.  (Grandidier,  IV,  374,  384  et  Car- 
tulaire,  fol.  233,  265.) 

8.  Reinhard  Polren,  1381.  (Cartul.,  302.) 

g.  Jean  Ulrich  de  Masevaux,  1396-1403,  d'après  M.  Ingold  père.* 
10.  I^uis  de  Melchingen,  1460.  (Cartul.,  fol.  220  et  195.) 
II;  Burcard  Spett,  1491.  iCartul.,  f.  201  et  1492,  arch.  de  Soultz.) 

I.   [1528,  d'après  Grand  (lier. ] 

I.  [Ce   qui   se  trouve  confirmé  pir   HanaUER,    Cartulaire  de  Saint-George 
(p.    159)  publié  depuis] 


DE   SOULTZ 


23 


12.  Philippe  Schyllung,  1526.  (Cartul.,  f.  201  et  1529.) 

13.  Georges  de  Hûhenheim,  d\i  Bombas t,  1533.  (Cartul.,  f.  176,  195 
et  297),  1536-41. 

14.  Conrad  de  Schwalbach,  1559,  grand  bailli  d'Allemagne,  comman- 
deur de  Francfort,  Soultz  et  Colmar,  mort  le  17  mars  1568, 
d'après  la  pierre  tombale  conservée  à  la  chapelle  du  cimetière 
de  Soultz. 

15.  Jean  Philippe  Lôsch  de  Mollenheim,   commandeur  de  Villingen, 

Soultz  et  Colmar  en  1560-1589,  fit  d'importantes  réparations  en 
1581  et  1582  à  la  commanderie  de  Soultz  d'après  diverses 
inscriptions.  En  1589  il  fut  député  à  une  conférence  tenue  à 
Strasbourg  pour  la  défense  de  la  patrie.  (Arch.  de  la  nonciature 
de  Luccrne.) 

16.  Hartmann  von  der  Thann,  commandeur  de  Soultz,  Uberlingen 

et  Colmar,  1610,  1626,  1630. 
17;  Balihassar  de  Eamswog,  commandeur  de  Colmar,  Soultz  et  Mul- 
house, 1640.  (Arch.  Colmar.) 

18.  Gottfrid  Drost  de  Fisching,   1698,  comm.  de  Soultz  et  Colmar, 

1678-1682.  D'après  une  chronique  de  Mulhouse  il  aurait  été 
assassiné  le  8  septembre  1663  par  un  nommé  Risa,  mais  c'est 
sans  doute  1683  qu'il  faut  lire. 

19.  Jean  Henri  baron  de  Schwansbell,    1685-1693,  commandeur  de 

Soultz,  Colmar  et  Mulhouse  pendant  9  ans,  mort  le  22  décembre 
1693  d'après  sa  tombe  conservée  à  Soultz,  son  acte  de  décès  et 
divers  autres  documents. 

20.  Henri  Ferdinand  Stein  de  Reichenstein,  commandeur  de  Soultz, 

Colmar  et  Mulhouse,  1697-1738.  (Huot,  Mossmann  et  Archiv.  de 
Soultz.) 

21.  François  Joseph  de  Forelle,  1743-86.  Il  figure  en  1761  (arch.  de 

Soultz),  avec  les  titres  de  commandeur  de  Soultz,  Colmar,  Mul- 
house, Friesen,  Asseltracht  et  Schwobisthal,  récepteur  général 
de  l'ordre  en  Allemagne,  chambellan  et  ministre  intime  du  roi 
de  Pologne  et  électeur  de  Saxe. 

32.  Antoine  de  Hompesch,  i786-92_,  devint  grand  maître  de  l'ordre  et 
et  céda  l'île  de  Malte  à  Napoléon  I. 

Grandidier  signale,  probablement  comme  chevalier,  Christophe 
d'Angreth  en  1710.] 


9.  STRASBOURG.  ' 

La  commaiulerie  de  S.-fean  de  Strasbourg  doit  son 
origine  à  un  noble  citoyen  de  cette  rr.ème  ville,  nommé 
RuUmann  Merschwein.  C'était  dans  son  origine  un  mo- 
nastère fondé  au  Gr'ûneuiver'd,  en  l'honneur  de  la  Sainte- 
Trinité,  en  1150,  par  Wernher  de  Hunebourg,  grand 
maréchal  de  l'évèché  de  Strasbourg,  qui  y  plaça  des 
■chanoines  réguliers  de  l'ordre  de  S.-Augustin.  Ceux-ci 
y  restèrent  jusqu'en  l'an  1263,  que  le  monastère  de  la 
Sainte-Trinité  fut  uni  a\ec  ses  revenus,  par  l'évèque 
Henri,  à  l'abbaye  d'Altdorf,  union  confirmée  par  bulles 
du  Pape  Clément  I\'  son  successeur,  du  18  août  1265, 
-en  vertu  desquelles  la  règle  de  S. -Benoît  fut  introduite 
■dans  cette  maison;  ces  bulles  se  trouvent  dans  les  archives 
<ie  S.-Jean. 

Les  bénédictins  abandonnèrent  le  monastère  vers 
le  milieu  du  xiv*  siècle  et  ne  s'en  servirent  plus  que 
comme  d'une  grange,  pour  y  placer  les  grains  de  leur 
fermiers.  L'église,  qui  tomf)ait  en  ruines,  commença 
dans  le  même  tem[)s  à  devenir  déserte;  alors  un  noble 
et  riche  gentilhomme,  habitant  de  Strasbourg,  nommé 
Rullmann  Merschwein,  acheta  pour  cinq  cent  dix  livres 
deniers  l'église   avec    les   édifices,   cours  et  jardins    en 

I.  [Cfr.  le  ms.  568  de  la  BC,  Siucincta  comm.  S.  J.  Fnpt.  Argtntinat 
notifia...  a  ScHU'ElGHElîER,  1763;  dont  le  m*.  38  Cliauffour  (ib.)  est  une 
-copie.] 


20  ''^'  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN" 

dépendant,  de  Frédf^ric  abbé  et  des  religieux  d'Altorff^ 
Le  contract  de  vente  fut  confirmé  le  29  noveîiibre  1367 
par  Jean,  évèciue  de  Strasbourg,  sous  la  condition  que 
l'acheteur  aurait  soin  de  faire  dessemr  cette  église  par 
des  prêtres  séculiers.  '  Cette  dernière  condition  n'eut  pas 
lieu,  quoiqu'Hélyot,  Histoire  des  ordres  nioii.^  tom  3^ 
pag.  115,  écrive  qu'elle  fut  desservie  p>endant  quelques 
années  par  quatre  prêtres  séculiers  ;  car  dès  que  l'église  et 
bâtiments  furent  mis  en  état  d'être  habités,  Rulmann  Mer- 
schwein  qui  avait  employé  tout  son  bien  pour  les  rétablir, 
l'accorda  en  1370,  sous  l'autorité  du  paj.^  et  de  Tévèque, 
à  des  prêtres  conventuels  de  l'ordre  de  S.-}ean  de  {éru- 
salem,  pour  y  célébrer  l'office  divin,  suivant  les  coutumes 
de  leur  ordre.*  Ces  prêtres  en  prirent  possession  le  di- 
manche de  la  passion  de  l'an  1371.^ 

Helyot  écrit-*  que  le  grand  prieur»  par  ordre  du  grand 
maître,  devait  donner  l'habit  de  l'ordre  et  la  croix  à  Rul- 
man  Merschwein  et  à  ses  compagnons,  qui  furent  reçus 
au  nombre  des  religieux  de  cet  ordre.  Merschwein,  selon 
Bosio,5  prit  néanmoins  un  habit  diftéretit  de  celui  des  chape- 
lains de  l'ordre,  car  il  dit  que  celui  des  novices  était  sem- 
blable quant  à  la  forme  à  celui  des  avocats  consistoriaux 
et  des  cubiculaires  apostoliques  de  Rome,  et  qu'à  leur 
profession  on  leur  donnait  un  semblable  à  la  claia  ou 
robe  que  portent  les  chevaliers  grands  croix  de  l'ordre^ 
et  que  sur  cette  robe  ils  mettent  un  manteau  et  sur  ce 
manteau  une  mozette. 


1.  Archives  di   S.-Jinn. 

2.  Wimpheling,  p.  96. 

3.  C'est  le   23   mars.   Annal,  niss.   Instilx  i-iridis, 

4.  Tome  V,  p.    115. 

5.  Hist,  del  ord.  di  S.  Gioi\inni  Hierjsu,  limin.. 


DE   STRASBOURG  27- 

II  existe  dans  les  archives  de  S. -Jean  des  lettres  ori- 
ginales de  frère  Conrad  de  Brunsberg,  grand  [trieur  de 
l'ordre  de  S. -Jean  en  Allemagne,  écrites  en  allemand  et 
datées  du  5  janvier  i  37  i ,  par  lesquelles  il  accepte  la  do- 
nation cjueRulman  Merschuein,  bourgeois  de  Strasbourg, 
fait  à  l'ordre  de  S. -Jean  du  monastère  et  de  la  maison 
de  Griinwerdt,  situés  hors  des  murs  de  Strasbourg,  avec 
l'église,  les  maisons  et  jardins  en  dépendant,  et  avec  une 
rente  annuelle  de  cinr|uante  livres  deniers,  dont  le  fon- 
dateur dotait  la  nouvelle  maison,  pour  y  faire  célébrer  et 
chanter  l'office  divin  par  des  prêtres  du  même  ordre; 
l'acte  fut  scellé  du  sceau  du  grand  prieur  d'Aîlemagne 
et  des  sceaux  des  frères  Frédéric,  comte  de  Zollern,  com- 
mandeur de  Villingen,  le  même  qui  succéda  en  1394 
dans  le  grand  prieuré  à  Conrad  de  Brunsberg;  Werner 
d'Eptingen,  commandeur  de  Bàle;  Guillaume  de  Girsberg, 
commandeur  de  Colmar,  Jean  de  Grostein,  commandeur 
de  Dorlisheim  ;  Conrad  de  Soultzmatt,  commandeur  de 
Soultz,  et  de  Werner  Schurer,  commandeur  de  Sélestadt. 

La  commanderie,  outre  son  fondateur,  reconnait 
plusieurs  bienfaiteurs,  dont  les  principaux  furent  le  même 
Conrad  Brunsberg,  grand  prieur  d'Allemagne,  qui  lui  fit 
beaucoup  de  bien,  '  et  l'empereur  Maximilien  I  que  les 
annales  de  cette  maison  regardent  comme  un  de  ses  in- 
signes bienfaiteurs  et  protecteurs,  lequel  confirma  ses 
privilèges  et  ses  fondations,  par  son  diplùn^e  daté  de 
Worms,  3  juillet  1495. 

Wimpheling,  ^  qui  écrivait  en  i  50S,  parle  ainsi  de 
cette  commanderie  : 


1.  Ce  fut  Conrad  de  Brunsberg  qui  unit  à  la  commanderie  de  Strasbourg. 
les  biens  et  revenus  de  l'ancien   Ttmpclhoff  d'Oberbergheim. 

2.  P.  96  et  97. 


28  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN 

«  Lociis  aniœnus  et  regum  roinanorum  apostolicae- 
«  que  sedis  legatonim  habitatione  ciignus.  Religio  in  ea 
<;  hodie  floret,  iuiiTianae  fragilitati  consentanea,  nec  uUi 
-«  molesta,  Doniinum  Deiini  magis  (]uam  seijjsam  aut 
«  momentaneas  voluptates  amans  ;  et  siciit  Dominus 
«  Deiis  in  ipsa  pie  colitur,  primnm{|ue  regntim  Dei  illic 
«  et  justitia  ejus  qiiDeritur,  ita  et  juxta  ejusdem  Salvatoris 
«  nostri  promissum  temporalia  ei  non  desunt,  sed  adji- 
«  ciuntur.  » 

Raimond  Bérenger,  vingt-neuvième  grand-maître  de 
Tordre  de  S. -Jean,  établi  à  Rhodes,  sous  lequel  fut  fait  la 
première  collection  des  statuts  de  Tordre,  par  ses  lettres 
latines  datées  de  Rhodes  20  octobre  1370,  approuva  la 
donation,  que  Ruhlmann  Merschwein  avait  fait  à  son 
■ordre  de  la  maison  et  de  l'église  de  Grunenwerth. 

L'empereur  Charles  V,  par  son  diplôme  daté  de 
Worms  15  avril  1521,  confirma  la  fondation  de  la  com- 
manderie  de  Tlle-verte  et  l'union  qui  lui  avait  été  faite 
de  la  commanderie  de  Sélestadt  et  de  l'ancienne  com- 
manderie  des  Templiers  située  à  une  demi-lieue  d'Ober- 
bergheim,  ou  de  Bergheim  en  Haute-Alsace,  avec  tous 
les  biens  qu'elle  avait  acquis  depuis  le  temps  de  sa  fon- 
dation, ainsi  que  les  j)rivilèges  accordés  par  les  papes  et 
les  empereurs.  Ces  lettres  de  Charles-Quint,  écrites  en 
allemand,  furent  confirmées  et  renou\-elées  par  d'autres 
empereurs  (Maximilien  II,  d'Augsbourg  de  22  avril  1566; 
Rodolphe  H,  de  Prague  du  27  mai  157g;  Mathias,  du 
16  octobre  161  3;  Ferdinand  II,  de  X'ienne  du  12  juillet 
1620  et  de  Ferdinand  111  du  3  avril  165 1.)  Tous  ces 
diplômes  sont  conservées  en  originaux  dans  les  archPves 
-de  S.-Jean. 


DE   STRASBOrRG  29- 

Ruhlman  Merschwein  '  était  issu  d'une  ancienne 
famille  patricienne  de  Strasbourg,  qui  avait  été  ennoblie 
en  1266  et  <jui  se  distingua  dans  cette  république,  tant 
dans  les  places  militaires  que  dans  les  civiles.  Il  avait  eu 
pour  arrière  grand  père  Henselin  Merschwein,  cjui  vivait 
en  1254;  pour  grand-père  Pierre  Merschwein,  qui  vivait 
en  1262  et  pour  père  Jean  Merschwein.  Entre  les  frères, 
ou  les  cousins  de  Ruhlman  Merschwein,  on  doit  distin- 
guer Jean  Mersch\vein  (jui  était  en  1371  burgrave  de 
Strasbourg  et  cjui  mourut  avant  Tan  1.374.  Nicolas  Mer- 
schwein, hls  de  ce  dernier,  parait  dans  le  nombre  des 
stettmeister  de  Strasbourg  en  1390  et  i4[  2.  Les  annales 
de  S.-Jean  disent  que  la  maison  de  Merschwein  s'éteignit 
en  1501  dans  la  personne  de  Jacques.  Selon  M.  Schœpf- 
lin^  ce  fut  vers  i  520  dans  la  personne  de  Woltgang.  ^ 

Ruhhviann  Merschwein  naquit  Tan  131  S.  11  avait 
épousé  Gertrude  de  Butenheim,  d'une  famille  noble  d'Al- 
sace, dont  il  n'eut  j:)oint  d'enfants  et  qui  mourut  le  6 
décembre  1370  avant  son  mari.  C'était,  sui\-ant  les  an- 
nales de  la  commanderie,  un  hom.me  doux,  d'un  esprit 
gai,  d'une  conversation  aimable,  mais  d'une  conscience 
timorée.-^  Il  eut  pour  directeur  et  confesseur  le  fameux 

1.  On  voyait  autrefois  dans  le  cloître  du  Griinwerd  l'inscription  suivante: 
An  dont,  MCCCLXXV  sepullutn  progenici  Merschwein,  J'undatorttm  hujus 
do  mus. 

2.  Alsatia  illustrala^  II,   p.   657. 

3.  Jean  Merschwein,  religieux  et  custos  de  S -Jean,  mourut  en  1502. 
Philippe   Merbchwein,    religieux    de    la    même    commanderie,    mourut    en    15 10. 

4.  Merscliwe  n  exerça  pendant  quelques  années  le  négoce,  et  l'on  trouve 
qu'il  était  échevin  de  la  tribu  des  Marchands.  Ce  fut  en  1347  qu'il  quitta  le 
monde  et   qu'il  s'adonna  à  la  piété. 

Merschwein  voulut  que  la  nouvelle  commanderie  eut  trois  tuteurs,  ou 
rjîegers  laïcs,  qui  auraient  l'œil  sur  la  stabilité  et  l'augmentation  de  la  com- 
manderie. 11  voulut  être  lui-même  le  premier  de  ces  tuteurs  et  il  se  donna  pour 
adjoint,   le  6  janvier    1371,   Henri   ou    He  ntzmann   Wetzel   et  Jean    Merschwein. 


30  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEA\ 

dominicain  Tauler,  sous  lequel  il  fit  de  grands  progrès 
dans  la  dévotion,  la  piété  et  la  spiritualité.  Ce  fut  sur- 
tout après  la  mort  de  sa  femme  (ju'il  se  donna  entière- 
ment à  Dieu  ;  il  se  retira  alors  dans  la  commanderie  de 
<3runen\verdt,  auprès  des  religieux  qu'il  y  avait  établis,  et 
où  il  prit  même  l'habit  de  Tordre.  Wimpheling  '  en  parle 
ainsi  : 

«  Fuit  Rulmannus  Delphinus,  lingua  nostra  Mer- 
<  schwin,  civis  Argentoratensis  miris  visionum  revelatio- 
«  numque  gratiis  illustratus  ;  opuscula  quaedam  scripsit, 
^  licet  in  germanica  lingua,  devotis  admodum  utilia  et  ad 
^  contem})lationem  aptissima.  » 

Ruhlman  Merschwein,  sans  avoir  fait  d'études, 
-écrivit  cependarit  en  allemand,  vers  l'an  1352,  plusieurs 
ouvrages  de  spiritualité,  qui  respirent  l'onction  la  plus 
-affectueuse  et  qu'on  conserve  encore  dans  la  bibliothèque 
de  S.-Jean  dans  un  mss.  in-fol.  On  y  trouve  aussi  quelques- 
uns  de  ces  mêmes  écrits  traduits  en  latin  dans  un  autre 
mss.  in-fol.  Outre  ces  écrits,  on  y  trouve  aussi  dans  un 
mss.  in-4°  son  traité  allemand  Fo;/  dcu  miii  felsen  rempli 
également  de  la  sagesse  céleste,  et  un  autre  in- 12  sur  la 
sortie  spirituelle  d'Egypte.  Il  écrivit  aussi  le  cours  de  sa 
vie  pendant  les  quatre  ans  qu'il  nomme  les  années  de 
sa  conversion,  où  il  décrit  entr'autres  ce  qui  lui  arriva 
la  veille  de  Xoël  1356.  Il  y  raconte,  entr'autres,  les 
merveilles  que  la  grâce  de  Dieu  opéra  sur  son  âme  et 
sur  son  cœur.  On  ne  trouva  ce  dernier  opuscule  qu'à  sa 
mort  dans  un  coftVe  muni  de  son  sceau,  qui  renfermait 
-aussi   les  instruments  de   sa    pénitence.    Ruhlman   Mer- 

I.  P.  96. 


DE   STRASBOURG  •  3I 

•schvvein,  après  avoir  rétabli  iVglise  de  h  Trinité,  fit  bâtir 
à  cùté  une  autre  qui  fut  dédiée  en  l'honneur  de  S.  Jean- 
Baptiste  patron  de  l'ordre. 

Ruhlman  Merschwain  finit  ses  jours  le  18  juillet 
1382.  Le  Seigneur  ra\'ait  éprouvé  auparavant  par  les 
-souffrances  d'une  longue  et  douloureuse  maladie,  qu'il 
-souffrit  avec  la  plus  grande  patience.  Son  corps  fut  en- 
terré dans  le  chœur  de  l'église  de  la  Sainte-Trinité,  à 
•côté  de  sa  femme,  où  l'on  lisait  autrefois  l'épitaphe  sui- 
vante : 

«  Anno  Domini  M.CCC.LXXXII.XV  Kal.  augusti, 
■«  "obiit  Rulmannus  Meerschwin,  civis  Argentinensis,  fun- 
«  dator  hujus  domus.  An.  Domini  M.CCC.LXX,  in  die 
^  beati  nicolaï,  obiit  domina  Gertrudis  de  Butenheim, 
«  uxor  prœscripti  fundatoris.  •?> 

Lorsque  l'église   du   Grimenwerdt   fut   détruite   en 

1633,  les  religieux  de  S.-)ean  demandèrent  la  permission 

-de  transférer  ses  os  dans  un  autre  lieu  sacré  :  mais  le 

Magistrat  ne  voulut  pas  le  leur  permettre.   Ils   reposent 

-aujourd'hui  avec  beaucoup  d'autres  sous  les  fortifications 

de  la  ville. 

L'empereur  Maximilien  I  fut  un  de  ceux,  qui  eut  le 
plus  d'affection  pour  la  commanderie  de  S. -Jean  :  on  y 
conserve  l'original  allemand  d'un  diplôme  daté  de  Worms, 
3  juillet  1493,  par  lequel  il  confirma  ses  biens  et  ses 
privilèges.  Ce  prince,  dans  l'espace  de  huit  ans,  vint 
-sept  fois  loger  à  Stras!)Ourg  dans  la  commanderie;  entre 
autres  en  1496  en  1498,  au  mois  d'août  1504,  aux  fêtes 
de  Pâques  et  au  commencement  du  mois  de  mai  1505, 
au  mois  de  février  et  au  mois  de  mars  1507.  Ce  fut  aux 
fêtes  de  Pâques  1505  que  le  fameux  prédicateur  Geiler 
prêcha  dans  l'église  de  la  commanderie  en   présence  de 


32  CHEVALIERS   DE   SAINT-JEAN 

l'empereur  Maxiniilien,  (jui  avait  beaucoup  d'affection 
pour  le  commandeur  d'alors,  et  qui  déposa  dans  sa 
commanderie  son  trésor  et  ses  pierreries.  En  1507,  de 
retour  de  la  diète  de  Constance,  il  envoya  à  la  com- 
manderie un  ornement  sacerdotal,  brodé  en  or  et  orné 
de  perles  et  autres  pierreries,  dont  on  se  sert  encore  aux 
.grandes  fêtes,  avec  une  lettre  adressée  au  commandeur, 
où  il  lui  donnait  des  marques  particulières  de  son  attache- 
ment et  de  sa  protection  particulière  ;  il  lui  envo}a  en 
même  temps  son  portrait,  qu'on  voit  encore  aujourd'hui 
dans  la  bibliothèque,  '  et  qui  est  partagé  en  deux  tableaux» 
dont  l'un  représente  cet  empereur  et  dont  l'autre  porte 
ses  différentes  armoiries,  avec  cette  inscription  : 

«  Hanc,  quam  conspicio,  sui  effigiem  eu  m  augustae 
«  suae  prosapiae  insignibus  ii)se  Maximilianus  I  austriacus» 
«  posteaquam  Argentinre  e  domo  Viridis  Insulse  ordinis- 
«  S.-|oannis  Hierosolymitani  discessit  ad  comitia  impe- 
«  rialia  Constantiam,  inde  Domino  Erhardo  Kïenig,  ejus- 
«  dem  domus  tune  commendatori  suo,  intra  octennium 
«  septenis  vicibus  ibidem  hospiti  percharo,  dono  misit  die 
«  29  julii  anni  M.DAll,  relectis  in  eadem  Vividi  Insula 
«  aliis  cesareae  munificentiae  monumentis.  » 

L'année  1507  fut  la  dernière  année  que  Maximilien 
logea  à  la  commanderie  :  il  revint  encore  à  Strasbourg 
en  1508,  151  I  et  15  16,  mais  il  n'y  logea  plus  parce  que 
dans  son  dernier  voyage  un  de  ses  domestiques  avait 
été  tué  par  le  jardinier.  11  logea  alors  dans  la  maison  de 
Conrad  Meyer  qui  fait  le  coin  de  la  rue  des  prêtres  et  de 
celle  des  juifs. 


I.  Ce  portrait  se  trouvait  au  Griinwerdt  dans  I»  petite  salie  à  manger,  au. 
dessus  de  l'entrée. 


DE   STRASBOURG 


33 


Le  fameux  Geiler  fut  un  des  grands  amis  de  la  com- 
manderie.  On  y  conserx'e'  les  lettres  mss.  qu'il  écrivit  à 
Conrad  de  Bondorf  et  les  réponses  de  ce  dernier.  Beatus 
Rhenanus,  dans  la  vie  de  Geiler,  écrite  en  1510,  dit  ^ 
yoaiuies  Geileriis  eos  cœuobitas,  qui  de  familia  sînit  divi 
yoajinis  Hierosolymitaui^  rellg louis  observanlissimi.  fré- 
quenter visitavit.  Melchior  Adam,  auteur  calviniste,  répète 
le  même  éloge. ^  Les  johannites  élevèrent  dans  le  chœur 
de  leur  église  un  monument  à  Geiler,  qui  fut  transféré 
en  1633  du  Grunenwerdt  à  la  cathédrale,  où  on  le  voit 
encore. 

La  commanderie  de  Saint-jean  fut  toujours  en  grand 
honneur;  c'est  d'elle  principalement  qu'écrit  Aeneas  Svl- 
vius3  :  <3:  Argeutinœ  su/il  sacerdotitm  œdes^  qiias  Jiec  reges 
«  incoluisse pigîierit.  »  Conrad  de  Brunsberg,  grand  prieur 
d'Allemagne,  qui  mourut  à  Cologne  le  i  o  décembre  i  390, 
édifié  de  la  vie  de  ces  religieux,  y  faisait  sa  résidence 
ordinaire.  Plusieurs  cardinaux,  les  nonces  du  pape,  y 
logèrent.  De  là  Wimpheling  a  dit  :  Locus  amœjnts  et 
regîim  roînanoriun  apostolicœqite  sedis  legatoriun  habi- 
tatioue  digmis. 

Jérôme  Gebwiller,  qui  écrivait  en  1521,  en  parle 
ainsi  A 

«  Johannitarum  X'iridis  InsuLne  domus  non  postremi 
•*■  nominis  habetur,  ciuod  summa  temperantia  ceterisque 
«  virtutibus  severissime  illic  vivatur;  nam  hospitalitatem 
«  ac  benevolentiam  eorum  in  omnes,  prœcipue  doctos  et 


1.  Archives  B.   71,  5. 

2.  P.   10. 

3.  In   Gtrmanin  cap.    3<y,  elif.   Argent,  an.    1515. 

4.  l'iinegyris   Cnrolina,   p,    34. 
Ingold,   GranJidicr^    V. 


34  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN' 

<  honestos  viros,  in  pauperes  quoque  liberalitatem  nemo 
«  ignorât.  »  ' 

Voici  les  principaux  de  ceux  qui  logèrent  au  Griinen- 
werdt  :  i.  Le  grand  prieur  Conrad  de  Brunsberg.  2.  le 
pape  Jean  XXIII,  qui  avait  été  déposé  au  concile  de  Con- 
stance, ayant  été  arrêté  à  Mannheim,  fut  conduit  à  Stras- 
bourg le  20  décembre  141  7  où  il  fut  gardé  par  cinquante 
hommes  pendant  quelques  jours  dans  la  commanderie. 
4.2  On  compte  aussi  dans  le  nombre  de  ceux  qui  logèrent 
au  Grunenwerdt  Louis,  duc  de  Teck,  patriarche  d'Aquilée, 
et  Nicolas  de  Tudisco,  évèque  de  Palerme,  envoyés  du 
concile  de  Bâle  en  1438.  5.  Louis,  cardinal  et  archevêque 
d'Arles,  président  du  même  concile  en  1446.  6.  Le  car- 
dinal Raymond,  3  évèque  de  Gurck,  légat  du  S.-Siège  en 
Allemagne  en  1497,  ^S^-  ^^  ^503-  7-  L'empereur  Ma- 
ximilien.  8.  François  Cheregatt,  nonce  de  Léon  X  en 
1522.  9.  Zacharias  Delphinus,  autre  nonce  du  pape,  qui 
vint  à  Strasbourg  en  1561  pour  exhorter  le  clergé  de 
cette  ville  à  rester  fidèle  dans  leur  attachement  à  la  reli- 
gion catholique.  10.  Léopold  d'Autriche,  évèque  de 
Strasbourg,  y  logea  aussi,  lorsqu'il  se  rendit  de  Mols- 
heim  dans  cette  ville  en  traîneau  le  18  janvier  1609. 
12.  Lorsque  les  reliques  de  S.  Norbert  furent  transférées 
en  1654  de  Magdebourg  à  Anvers,  elles  furent  déposées 


1.  Le  Magistrat  de  Strasbourg,  dans  une  lettre  écrite  en  14,78  au  grand 
maître  de  Rhodes,  Pierre  d'Aubusson,  lui  parle  avec  éloge  de  l'observance 
régulière  que  l'on  pratiquait  dans  cette  commanderie.    La   bulle  de  Pie  II,    de 

1462,  en  parle  de   même. 

2.  [Le  N"   3  est  barré   dans   la  copie  de   Grandidier] 

3.  [Peraudi.  Sur  ses  relations  avec  les  Johannites  de  Strasbourg,  cfr.  un 
intéressant  article  de  M.  l'abbé  Gass  dans  la  S/rassâurf^r  DiômanbLUt  de 
juillet   (899,  p.  271.1 


DE   STRASBOURG  35 

îpour  un  jour  dans  la  commanderie.  '  1 3.  Le  duc  d' Antin 
ambassadeur  extraordinaire  du  roi  pour  demander  en 
mariage  la  fille  de  Stanislas,  logea  pendant  six  semaines 
à  la  commanderie  en  1725.  Ce  duc  y  donna  le  4  août 
un  grand  souper  à  toute  la  cour  du  roi  de  Pologne,  le 
jour  même  qu'il  fit  la  demande. 

Le  nombre  des  religieux  de  cette  commanderie  n'est 
pas  fixé.  Il  dépend  du  commandeur  et  du  chapitre  de  cette 
maison  de  recevoir  ceux  qui  se  présentent  au  noviciat  et 
-ensuite  à  la  profession,  s'ils  les  jugent  capables.  Le  novi- 
ciat est  d'une  année  :  pendant  ce  temps  le  novice  est 
habillé  d'une  soutane  noire,  et  il  porte  dans  la  maison 
sur  l'épaule  gauche  une  pièce  d'étoffe,  fait  comme  l'épo- 
mite  ou  chaperon  qu'ont  les  bacheliers  dans  les  universités. 
A  la  profession  il  reçoit  l'habit  et  la  croix  de  l'ordre. 

•  Les  religieux  profès  sont  habillés  comme  les  prêtres 
séculiers,  sinon  qu'ils  portent  sur  leurs  manteaux  la  croix 
blanche  à  huit  pointes  de  toile  de  lin,  et  sur  la  poitrine 
la  croix  d'or  de  l'ordre.  Ils  i)ortent  dans  Téglise  sur  un 
surplis,  fait  en  forme  de  rochet,  un  camail  noir  sur  lequel 
est  cousu  vers  l'épaule  gauche  la  croix  de  l'ordre,  de  lin. 

Leur  règle,  qui  est  celle  que  professent  les  prêtres 
•chapelains  ou  conventuels  de  l'ordre  de  S. -Jean  de  jéru- 
rsalem,  n'a  rien  de  fort  particulier.  Ils  font  les  trois  vœux 
de  pauvreté,  chasteté  et  obéissance,  comme  les  chevaliers; 
leur  office,  qu'ils  chantent  au  chœur  comme  les  chanoines,^ 
est  selon  le  rit  romain,  auquel  ils  joignent  l'office  propre 
des  saints  de  l'ordre;  ils  vivent  en  commun  avec  leur  chef, 


1.  Papebrock^  in   Actis  SS.,   tou.   I  junii,  p.   902. 

2.  Titre  que  plusieurs  papes,  entre  autres  Pie  IV,  donnent  aux  prêtres  do 
Saint-Jean. 


35  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN' 

qui  est  commandeur.  Celui-ci,  ainsi  que  le  prieur  et  le 
custos,  sont  élus  par  le  chapitre.  C'est  le  commandeur 
qui  nomme  parmi  eux  celui  d'entre  eux  qui  doit  résider- 
à  Sélestadt  pour  y  acquitter  les  charges  de  cette  maison.. 
C'est  d'ordinaire  le  senior  qui  occupe  cette  place. 

Au  commencement  de  l'année  1785  il  y  avait  neuf 
religieux  profès,  en  y  comprenant  le  commandeur. 

Dans  le  temps  de  la  fondation,  la  commanderie  était 
composée  de  sept  religieux  prêtres.  Dans  la  suite  ce 
nombre  s'étendit  et  varia  :  il  y  eut  des  temps  qu'il  fut 
poussé  jusqu'à  seize  et  vingt.  Voici  le  nom  des  douze, 
premiers  religieux  de  cette  commanderie: 

1.  Henri  de  Wolfach.  premier  commandeur.  ■{■  1404. 

2.  Jacques,  premier  prieur.  \  1400. 

3.  JNicolas  de  Lôffen,  premier  conventuel.  •[•  1402. 

4.  Bechtold  de  Schwartzach.  f  1381. 

5.  Nicolas  de  Geispoltzheim.  \  1381. 

6.  Hermelin  d'Erstein.  \  1383. 

7.  Albert.  \  1383. 

8.  Dicter ic  Welsch.  i  1397. 

9.  Henri  de  Bernhardswiller.  \  1397. 

10.  Henri  d'Andlau.  \  1398. 

11.  Nicolas  de  Zorfi-Lap p.  f  1404. 

12.  Hugues  Seltzelifi,  second  prieur,  f  1404. 

Cette  commanderie,  comme  toutes  celles  de  Tordre^ 
est  exempte  de  la  jurisdiction  épiscopale,  étant  soumise 
immédiatement  au  S. -Siège.  '  Ce  commandeur,  qui  prend 


I.  Dans  cette  exemption  sont  compris  les  commandeur,  prieur  et  con- 
ventuels, ainsi  que  les  domestiques  qui  les  servent.  Le  curé  seul  est  assujetti 
à  l'ordinaire  pour  les  afTaires  qui  regardent  la  paroisse  de  S.- .Marc,  qu'il  dessert. 
Le  grand  prieur  d'.Mlemagne  a  droit  de  visite  tous  les  dix  ans  dans  les  com- 
manderies  de  Strasbourg  et  de  Sélestadt. 


DE  STRASBOURG  37 

le  titre  de  coiiimandeur  de  Strasbourg  et  de  Sélestadt, 
est  élu  par  les  religieux  et  pris  dans  le  nombre  des  capi- 
tulaires.  En  cas  de  vacance,  le  chapitre  donne  avis  du 
■décès  au  grand-|)rieur  d'Allemagne,  résidant  à  Heiders- 
heim,  et  du  jour  auquel  est  fixée  l'élection  du  nouveau 
commandeur.  Le  grand-prieur  s'y  trouve,  ou  il  nomme 
un  commandeur  chevalier  pour  présider  à  l'élection  sans 
cependant  y  avoir  voix  active,  ni  passive.  Le  président 
installe  le  nouvel  élu  en  sa  dignité,  et  l'élection  doit  être 
ensuite  confirmée  par  lettres  patentes  du  grand-prieur 
■d'Allemagne. 

Philibert  de  Xaillac,  grand-maître  de  l'ordre  de 
S. -Jean  de  Jérusalem,  conjointement  avec  le  conseil  de 
l'ordre,  donna  des  lettres  datées  de  Rhodes  et  du  cha- 
pitre général,  4  octobre  1420,  adressées  à  Erhard  Thome, 
■commandeur  de  Strasbourg  et  aux  relig'ieux  de  la  même 
maison.  Ces  lettres  confirment  celles  de  Hugues,  comte 
de  Montfort,  grand-prieur  d'Allemagne,  données  dans 
le  chapitre  provincial  du  grand-prieuré,  par  lesquelles  à 
la  mort,  ou  la  vacance  du  commandeur  de  Strasbourg, 
la  libre  élection  de  son  successeur  appartiendrait  aux 
frères  qui  composent  la  maison  de  Strasbourg.' 

Le  commandeur  de  Strasbourg  jouit  d'un  privilège 
particulier,  c[ui  n'est  pas  commun  ni  dans  l'ordre,  ni  dans 
les  commanderies  conventuelles   :  il  a  le  droit,  en  v^ertu 


I.  Il  faut  remarquer  qu'il  n'assiste  à  l'élection  du  commandeur  de  Stras- 
bourg aucun  commissaire  du  roi,  comme  c'est  la  coutume  aux  élections  des 
chefs  des  autres  églises  tant  collégiales  qu'abbatiales  d'Alsace.  M.  Rourst  étant 
mort  en  1693,  le  roi  ne  jugea  pas  à  propos  d'y  envoyer  ses  commissaires 
pour  assister  de  sa  part  à  l'élection  de  son  successeur,  comme  il  le  paraît  par 
ia  lettre  de  M.  de  Birbésieux  écrite  en  conséquence.  Depuis  ce  temps,  cette 
•règle   a  eu   lieu. 


3S  CHEVALIERS    DE  SAINT-JEAN 

d'un  bref  de  Clément  \'IIl  du  5  avril  1596,  de  porter  la^ 
mitre,  l'anneau,  la  crosse  et  les  autres  ornements  ponti- 
ficaux. Le  nouveau  commandeur,  ayant  été  confirmé  par 
le  grand  prieur,  se  fait  bénir  avec  les  cérémonies  pres- 
crites pour  la  bénédiction  des  abbés  réguliers.  Il  porte 
soit  à  l'église,  soit  dehors,  la  croix  d'or  pectorale,  au 
milieu  de  laquelle,  entre  la  croisée,  est  celle  de  l'ordre 
en  émail.  Il  office  pontificalement  de  droit  dans  son  église 
les  fêtes  solennelles,  et  hors  de  son  église  avec  la  per- 
mission de  l'évèciue  diocésain.  Dans  les  assemblées  ecclé- 
siastiques qui  se  font  dans  la  cathédrale,  il  prend  le  rang 
immédiatement  après  Tabbé-prévôt  de  Xeuviller,  et  avant 
tous  les  autres  abbés  crossés-mitrés  du  diocèse.  Il  confère 
aussi  la  tonsure  et  les  quatre  moindres  aux  religieux  de 
sa  commanderie.  Le  suffragant  de  Strasbourg  ayant  refusé 
de  reconnaître  ce  dernier  droit,  en  ne  voulant  pas  con- 
férer le  sous-diaconat  en  1697  à  Jean  Mauer,  profès  de  la 
commanderie,  qui  avait  reçu  les  quatre  moindres  du  com- 
mandeur, l'affaire  fut  portée  à  la  congrégation  des  car- 
dinaux interprètes  du  concile  de  Trente.  Ceux-ci,  par  leur 
réponse  du  10  mai  1698,  décidèrent  que  le  commandeur 
de  Strasbourg  était  en  droit  de  conférer  la  tonsure  et  les 
ordres  mineurs  à  ses  sujets  réguliers. 

Une  autre  prérogative  des  religieux  conventuels  de 
S.-Jean  est  celle  de  porter  la  croix  d'or  de  l'ordre  semblable 
à  celle  que  portent  les  religieux-chevaliers  ;  cette  préroga- 
tive n'est  pas  ancienne.  Elle  ne  leur  fut  accordée  que  par 
Antoine  Manuel  de  V'ilhena,  grand-maître  de  Malte,  dont 
les  lettres  sont  datées  du  i  9  janvier  1 723.  DahunMcUtœ^ 
in  convetitu  nostro  die  XIX  jucnsis  jajniarii  IJ2J,  ab 
incarnatioue  juxta  styluni  nostrœ  caucellariœ;  sec2tudu77i 
vere  cuysum  ordinaritim  i  72^.   Cette  différence  de  date 


DE   STRASBOURG 


39 

provient  de  ce  qu'à  Malte  et  clans  la  chancellerie  de  l'ordre 
on  né  commençait  l'année  qu'au  25  mars. 

Cette  prérogati\e  leur  fut  accordée  pour  récompenser 
leur  zèle  religieux,  la  régularité  qu'ils  observaient  dans  le 
culte  divin,  religiouis  zelus,  peritia  elobservantia  moriun 
et  vitœ  Jionestas,  aliaqiie  probitatis  et  virtutum  mérita, 
■qîitbus  apud  nos  fide  digno  commeitdajuini  testimonio. 
Ils  portaient  auparavant  une  croix  d'argent. 

Le  commandeur  de  Strasbourg  a  rang,  séance  et 
voix  aux  chapitres  provinciaux  et  autres  assemblées  qui 
se  tiennent  par  le  grand-prieur,  grands-croix  et  comman- 
deurs du  grand  prieuré  d'Allemagne.  Il  y  prend  séance 
avec  le  commandeur  de  Cologne,  qui  comme  lui  est  prêtre 
et  du  second  rang  de  la  religion. 

Georges  Schilling  de  Canstatt,  grand-prieur  d'Alle- 
magne,  dans  un  mémoire  présenté  en  i  549  à  Erasme, 
évèque  de  Strasbourg,  juge  délégué  de  l'empereur  Charles- 
Quint,  pour  soutenir  sa  juridiction  sur  la  commanderie  de 
Strasbourg,  assure  que  dans  tous  les  temps  aux  assemblées 
de  l'ordie,  le  commandeur  de  Strasbourg  était  assis  à  la 
droite  du  grand-prieur  ;  que  lorsqu'il  se  faisait  représenter 
par  un  des  religieux  de  sa  maison,  celui-ci  y  occupait 
la  première  place  des  prêtres,  immédiatement  après  les 
chevaliers  nobles,  au-dessus  des  autres  conventuels  de  la 
langue. 

Ce  mémoire  remarque  aussi  que  depuis  un  temps 
immémorial,  le  commandeur  de  Strasbourg  étail  un  des 
cinq  comm.andeurs,  auxquels  étaient  remis  les  clefs  du 
coffret  qui  renfermait  le  grand  sceau  du  grand-prieuré 
et  du  chapitre  pro\incial. 

Les  commandeurs  de  Strasbourg  ont  été  souvent 
nommés  visiteurs  des  autres   commanderies   situées   en 


40  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN 

Allema_L;ne.  C'est  de  cette  maison  (|Lfest  tiré  le  vicaire 
général,  nommé  [)ar  le  grand- i)rieLir  de  l'église  de  Malte, 
lequel  grand-prieur  exerce  la  juridictioa  épiscopale  sur 
tous  les  frères  de  l'ordre.  Cette  place  est  aujourd'hui 
occupée  par  M.  Joseph  Melchior  Meiiueg,  qui  y  fut 
nommé  le  29  avril  1751,  à  la  place  de  Jean-Baptiste 
Kenzinger,  élevé  à  la  dignité  de  commandeur. 

La  commanderie  de  Strasbourg  a  le  privilège  d'être 
exempte  de  faire  le  service  à  Malte.  Elle  jouit  aussi  des 
droits  et  privilèges  qu'a  l'ordre  de  Malte  en  PVance,  d'être 
exempte  de  toutes  charges,  impositions  ou  dons  gratuits,' 
hormis  les  responsions  dont  elle  est  tenue  envers  l'ordre. 

Dès  les  premières  années  de  la  fondation  de  la 
commanderie  de  S. -Jean,  et  même  dès  i  370  selon  Kœnigs- 
hofen,^  un  noble  de  Strasbourg,  nommé  Conrad  ou 
Cuntzelin  zu  der  Megde,  bâtit  au  Grlinenwerdt,  tout  près 
de  l'église  de  la  Sainte-Trinité,  un  hôpital  j)Our  l'entretien, 
ajoute  Speckle,  ^  de  douze  pauvres  vieilles  femmes.  Il 
mourut  le  30  avril  1392,  et  fut  enterré  avec  Berthe 
Wetzelin,  sa  femme,  dans  l'église  du  Grlinenwerdt,  où 
l'on  voyait  autrefois  réi)itaphe  suivante,  placée  dans  le 
cloître  : 

«  A//.  D.oni.  M.CCC.XCIL  secundo  Kal.  maii^  obiit 
«  Cnnradits  zii  der  Mcgde,  Armiger  Argeutiiiensis^ 
<^  fundaior  Jiiijus  Iiospilalis.  Au.  Dom.  M.CCC.XCIV 


1.  Le  clergé  du  diocèse  de  Strasbourfj  ayant  voulu  en  171S  comprendre 
la  commanderie  de  S. -Jean  dans  le  rôle  du  di^n  gratuit  qu'il  paie  au  roi,  il 
intervint  un  arrêt  du  Conseil  d'état  du  19  janvier  1"I9,  qui  décida  que  les 
privilège-i  de  Tordre  l'en   exemptaient. 

2.  Chron.,  cap.   6,   p.   405. 

3.  In  Cûllect.  mss.,  p.  267. 


DE    STRASBOLRG  4I 

«   y.  idiis  oclobris,  obiit  doDiiiia  Wctzclin  tixor  prcscripli 
«  fundalori^.  » 

Il  paraît  que  cet  hùfjltal  fut  administre!:  par  des  reli- 
gieuses du  même  ordre  de  S. -Jean,  du  moins  trou\e-t-on 
entre  les  anciennes  épitaphes  du  Griinenwerdt  celle  de 
domina  Margareta  dicta  V agi  in,  soror  ordiiiis  nostri, 
morte  en  i  38  i  ;  de  doniicella  dicta  Kcgeriu  de  Ehcuheim 
superiori,  coiisoror  nostra.  morte  en  1392;  de  soror 
Greta  de  Grosteiu,  ord.  S.-yohanuis,  morte  en  1410,  et 
soror  Agnes  Gcnsefusin.  ord.  predicli,  morte  en   141  7. 

Ce  fut  aussi  dans  l'église  du  Grunenwerdt,  c^ue  fut 
enterré  Martial  Formier  ou  Fourmier,  docteur  de  l'un  et 
de  l'autre  droit  et  auditeur  des  causes  du  sacré  palais, 
qui  avait  été  nommé,  le  16  juin  1427,  évèque  d'Evreux 
en  Normandie.  Ce  prélat  s'étant  rendu  à  Bàle  dans  le 
temps  du  concile,  y  tomba  malade.  S'étant  fait  trans- 
porter à  Strasbourg,  il  y  mourut,  le  13  août  i439'  <^^ns 
la  maison  de  S-fean  et  non  dans  celle  des  Templiers, 
comme  on  le  lit  dans  l'onzième  volume  de  la  Gallia 
christiana.  On  voyait  autrefois  l'épitaphe  suivante  dans 
le  chœur  du  Grunenwerdt: 

cv  An.  Dont.  M.C CGC. XXXIX,  IV  idus  Angusti, 
«  obiit  venerabilis  pater  dominus  Marcialis  cpiscopus 
«  Ebroïccnsis,  provinciœ  RotJuwiagcnsis.  » 

On  lisait  autrefois  dans  le  chœur  du  Grunenwerdt 
l'inscription  suiwante: 

«  ■/"  Sepultura  fralrum  commendatorum  ordinis 
<  S.-Johannis  Jnijus  donius.  oratc  pro  cis.  ^ 

Il  v  a\'ait  autrefois  à  Rhinau  une  commanderie  de 
l'ordre  de  Saint-jean,  que  Conrad  de  Brunsberg,  grand- 


42  CHEVALIERS   DE   SAINT-JEAS 

prieur  d'Allemagne,  unit  en  i  373  à  cdle  de  Strasbourg.. 
Les  bàtiiïients  furent  détruits  et  absorijés  en  1406  par 
le  Rhin. 


ComvtaJideurs  de  la  conimanderie  ie  Strasbotirg. 

\.  Henri  de  Woljfach,  premier  commandeur.  ■;  1404. 

2.  Erhard  Thome  ou  Thomon^  f  en  1426. 

3.  Jean  d'Enheim,  f  1439.  Son  épitaphe  est  a-iTempelhof  de  Berg- 

heim.  Il  existe  entre  les  mss.  de  Saint-Jtan.  (A.  ^.)  Johannis 
Januensis  sumnia  quœ  vocatur  catholicon,  psr  Heinricum  collatori 
an.  14SJ  scripta,  sub  dont.  Johanne  de  Eàsnheim  commendatore 
conventus  S.-Johannis  Argentinœ.  Il  est  écrit  sur  parchemin, 
in-fol. 

4.  Jean  Amand  Schmalerier ^  f  1467.  '   Il  ex»te  entre  les  mss.  de 

S.-Jean.  (B.  jS,  1.  et  B.  jç)  :  Tractatus  âimysterio  viissœ  collec- 
tus  a  Joli.  Amandi  commendatore  domus  Vsridis. 

5.  Pierre  de  Battlingen,  7  1468. 

6.  .Nicolas  Rauch  de  Baden,  élu  le  vendredi  avant  Oculi  en  1468. 

i  1504- 

7.  ^r/tar^  .^<^«/^,  d'Ettlingen.  ■{•  15 11. 

8.  Balthasar  Gerhard,  \  1532.  Ce  Baltliasar^  voulant  établir  dans 

sa  commanderie  un  maître  ou  professeur  pour  y  enseigner  la 
théologie  de  divinarum  litterarum  constitianda  iectione,  s'adressa 
à  Wimpheling  pour  lui  otfrir  cette  place;  aiais  ce  dernier  la  re- 
fusa, tant  à  cause  de  son  grand  âge,  que  &s  devoirs  qui  le  rete- 
naient dans  Sélestadt  sa  patrie.  La  lettre  de  Wimpheling,  datée 
de  15 13,  se  trouve  imprimée  dans  le  Christiatii  Druthmari 
gratnmatici  expos itio  in  Matthœum  evangdistam,  folio  3,  publié 
à  Strasbourg  en  1514. 

9.  Grégoire  Beyth  ou  Byrih  de  Strasbourg,  t  le  6  février  1549.  Ce 
fut  lui  qui  augmenta  en  1542,  les  bâtiments  de  la  commanderie 
de  Griinenwerdt. 

10.  Henri  Dreyer,  élu  en  1549,  mais  mort  sans  avoir  été  confirmé. 


I.  [Ce  commandeur  figure,    p.    2,    à  l'Obitua  re  de  Sélestadt,    ms,  714  de- 
la  BC] 


DE   STRASBOURG  4$: 

11.  Martin  Fabri,  né  à  Fribourg,  7  en  151 2.  * 

12.  Jean  Holl  de  Fribourg,  7  1 567.  ' 

13.  Erasme  Sutter  de  Fribourg,  ■{■  1578. 

14.  André  Wilhelini  de  Fribourg,  l  1696  le  25  janvier. 

15.  C<?«rd!^  TFa/z«<fw<f>'<fr  de  Savernc,  élu  le  20  mars  1595,  premier 
infulé,  '  en  1596.  7  16 10. 

16.  Nicolas  Geyer  de  Dambach,  élu  coadjuteur  en  i6og.  •{■  1630. 

17.  Jean  Jacques  Pauli  de  Benfelden,  -!•  1659. 

18.  Pierre  Rauch  de  Lauffenbourg,  élu  coadjuteur  en  1651.   7  le  18 

avril  1665. 

19.  Daniel  Bourst  de  Sélestadt,  élu  le  2  mai  1665,  enterré  à  Sélestadt- 

•}•  le  3  septembre  1695. 

20.  Jean  Barthelemi  Kobel  àç.  Molsheim.  élu  le  10  septembre  1695, 

béni  le  i  janvier  1705.  7  le  9  décembre  1718. 

21.  François  Chris toph  Hir singer  de  Kaysersberg,  élu  le  20  avril 

17 19.  7  le  9  novembre  1741,  enterré  à  Sélestadt. 

22.  Jean-Baptiste  Kentzinger  d'Oberbergheim,  élu  coadjuteur  le  4 

mars  1738.  7  le  18  janvier  17.51  à  Sélestadt. 

23.  Jean  Christophe  Joseph  Kleinclaus  de  Strasbourg,  élu  le  8  février 

1751.  7  le  mardi  après  les  roi  1773. 

24.  François  Joseph  Ignace  Gœtzmann  de  Landser,  élu  coadjuteur 

le  13  août  1770,  i  le  5  mars  1783.  Sous  lui  avait  été  élu  coad- 
juteur Ferdinand  Meyer,  mort  à  Sélestadt  le  30  décembre  1782. 

25.  Frantois  Ignace  Schneider  de  Rouffach,    élu  le   19  avril  1783. 

[1790.  (Almanach  d'Alsace.)] 


Prieurs  de  la  coiiinianderie  de  Strasbourg. 

1.  Jacques,  premier  prieur,  mort  en  1400. 

2.  Hugues  Setzelin,  7  1404. 

3.  Conrad  Hegenin,  \  141 1. 

4.  Werncr  IJ'elsch,  •}■  1419. 

5.  Jean  d'I/nlsheim,  f  1445. 


1.  Voyez  sur  lui,  Pantaleov,  Prosopograpkia,  parte  3,  p.  335. 

2.  Voyez  sur  Holl,  ib.,  parte  3,  p.  532. 

3.  [C'est  à  dire  décoré  du  privilège  de  porter  la  mitre.] 


44  CHEVALIERS    DE   SAIXT-JEAK 

6-  Jean  Seltz,  t  i447- 

7.  Mathieu  Fiudâsen,  7  1448. 

8.  Albert  Piscatûris,\  i49'- 

9.  Jean  Kobel,  7  1484.  11  existe  entre  les  mss.  de  S.-Jean,  (A.  I  et  2)  : 

Legenda,  id  est,  lectiones  breviarii  sccundtim  morein  et  consuetu- 
dhiem  domus  Viridis  hisulœ  Argent,  scripta  14JS,  per  Fr.  Joh. 
Kobel priorem.  Ce  sont  deux  volumes  in  fol.  écrits  sur  parchemin. 

10.  Jacques  Huchner,  7  1492, 

'II.   Thomas  Erber,  7  1539. 

12.  Jérôme  Krantz.  qui  était  prieur  en  1575. 

13.  Mathieu  Rudolphi,  7  16 15. 

14.  Laurent  May,  7  à  Munich  en  1651. 

15.  Jeafi  Erb,  7  1656. 

16.  Jacques  Freisdorf,  7  9  août  167  i. 

17.  Jean  Caspar  Widmann,  élu  prieur  le  8  janvier  1677.  7  à  Sélestadt 

le  1 1  septembre  17  12. 

18.  François  Christophe  Hir singer,  élu  prieur  le  21  juillet  17  13,  puis 

commandeur  en  1719. 

19.  Jean  Baptiste  Kentziiiger,  élu  prieur  le  23  juillet  1720,  puis  com- 

mandeur. 

20.  Jean  Schade,  élu  prieur  le  23  avril  1742.  7  1760. 


«  Les  Joannites,  dit  le  P.  Laguille,  '  qui  écrivait  en 
«  1725,  se  sont  toujours  maintenus  dans  Strasbourg  avec 
«  une  fermeté  que  la  violence  des  novateurs  n'a  pu 
«  ébranler  et  a\-ec  un  zèle,  qui,  dans  ces  temps  malheu- 
«  reux,  était  presque  toute  la  ressource  des  catholiques.  * 
«  Ils  ont  été  forcés  plus  d'une  fois  de  changer  d'habita- 
«  tion,  jusqu'à  ce  qu'ils  ont  été  fixés  par  la  grâce  de 
«  Louis  Xl\'  dans  l'église  et  le  monastère  de  S.-Marc  où 


1.  Livre   27,  tom.  4,  p.    iiS,  de  l'édition  in-S", 

2.  Tous  les  Johannites  restèrent  fermes  dans  leur  religion  à  l'exception 
d'un  seul  de  leurs  prêtres  nommé  \Volff.;ang  Chunn,  qui  épousa  sn  1526 
Aurélie  de  Mulienheim   religieuse  dominicaine  de  S.-Marc  :    il  en  eut   une  fille, 

■qui   èpou»a  le  docteur   Louis   Rabbus. 


DE   STRASBOURG  45 

«  ils  édifient  de  nos  jours  le  public  dans  la  régularité 
«  propre  de  leur  institut.  Xous  sommes  informés,  écrivait 
«  le  22  janvier  1721,  le  grand-mailre  de  Malte,  Marc 
<  Antoine  Zondodari,  aux  commandeurs  et  religieux  de 
«  la  commanderie  de  Strasbourg,  de  la  régularité  avec 
«  laquelle  votre  communauté  s'acquitte  des  devoirs  de 
«  son  état.  » 

La  commanderie  de  Strasbourg  fut  dans  un  état 
florissant  jusqu'aux  temps  du  luthéranisme.  Dès  le  20 
janvier  1525,  le  Magistrat  fit  notifier  aux  johannites  de 
cesser  de. dire  la  messe  dans  leur  église.  Ce  décret  leur 
fut  renouvelé  en  1559,  avec  défenses  de  prêcher  au 
peuple,  d'administrer  les  sacrements  aux  moribonds,  et 
de  prendre  des  novices  pour  remplacer  les  religieux  dé- 
funts. Le  Magistrat  plaça  même  en  i  529  des  gardes  aux 
portes  de  l'église  pour  empêcher  le  peuple  d'y  entrer.  Le 
commandeur,  qui  était  alors  Balihasar  Gerhard,  fut  même 
obligé  de  payer  ces  gardes  et  de  recex'oir  à  sa  table  l'offi- 
_  cier  cjui  les  commandait. 

Le  commandeur  et  les  religieux  devS.-jean  n'obéirent 
pas  à  ces  décrets  *•  se  mettant  au-dessus  des  menaces  du 
Magistrat,  ils  continuèrent,  au  péril  de  leur  vie  et  de  leur 
état,  de  faire  l'exercice  de  la  religion  catholique  dans  leur 
propre  église,  qui  devint  même  pendant  quelque  temps 
le  seul  asile  des  catholiques  tant  de  la  ville  qu'étrangers, 
parce  que  le  Magistrat  parut  pendant  quelque  temps  plus 
équitable  envers  les  Joannites,  Cju'il  ne  cessa  cependant 
d'accabler  d'impositions  extraordinaires  et  de  différentes 
charges  vexatoires.  En  1532  à  la  mort  du  commandeur 
Balthasar  Gerhard,  il  ne  se  trouvait  plus  à  la  comman- 
derie deGriinenwerdt  que  Georges  Beyth  qui  fut  élu  com- 
mandeur, et  Guillaume  Hetter  custos  (mort  en  1552.)  Ce 


40  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEAX 

prieur  et  les  autres  religieux  s'étaient  retirés  à  Sélestadt, 
où  fut  transféré  le  noviciat. 

\: Intérim  de  Charles-Quint  ayant  été  reçu  dans  Stras- 
bourg^ en  I  549,  l'office  divin  et  public  qui  avait  été  inter- 
rompu depuis  plusieurs  années  dans  l'église  du  Grunen- 
werdt,  y  fut  rétabli  le  i  février  1550,  mais  cela  ne  dura 
pas  longtemps.  Le  Magistrat  prétendant  n'avoir  promis 
sa  protection  aux  Johannites,  ainsi  qu'au  reste  du  clergé, 
que  pour  dix  ans,  dont  le  terme  devait  expirer  au  29 
octobre  1559,  fit  signifier  quelques  mois  auparavant  aux 
Johannites  qu'ils  eussent  à  se  désister  de  faire  le  service 
divin  dans  leur  église. 

Ceux-ci,  plus  fermes  que  le  reste  du  clergé,  conti- 
nuèrent malgré  ces  défenses  d'y  célébrer  la  messe.  Le 
Magistrat  réitéra  ses  défenses,  en  ordonnant  le  28  juin 
1578  à  Erasme  Sutter,  qui  était  commandeur,  de  cesser 
de  dire  la  messe  et  de  prêcher  dans  son  église  : 

«  Cet  ordre,  dit  le  P.  Laguille,  '  d'après  les  archives 

■c  de  la  ville,  ne  l'étonna  pas   :  il  continua  ses  saintes 

«  fonctions,  résolu  de  sacrifier  sa  vie  plutôt  que  d'inter- 

•<  rompre  des  exercices,,  que  la  charité  et  la  religion  atten- 

<  daient  de  son  zèle.  » 

André  Wilhelmi,  r}ui  le  remplaça  la  même  année 
1578  dans  la  commanderie,  fut  aussi  le  successeur  de 
son  zèle  et  il  continua  à  y  célébrer  l'office  divin  jusqu'au 
dernier  dimanche  de  l'an  1579,  qu'il  y  fut  entièrement 
su[)primé  par  les  valets  de  ville,  qui  chassèrent  à  mains 
.armées  ceux  qui  fréc^uentaient  cette  église,  en  interdisant 


4.  Liv.  6,  p.  261. 


DE   STRASHOURG  47 

SOUS  les  plus  graves  amendes  et  sous  peine  de  prison  aux 
commandeur  et  Johannites  l'administration  des  sacrements 
de  baptême  et  de  mariage,  l'instruction  de  la  jeunesse, 
et  l'administration  de  l'Eucharistie,  même  secrète  aux 
malades.  Le  Magistrat  ne  leur  permit  que  la  célébration 
-des  messes  basses  dans  leur  propre  église,  en  y  mettant 
cependant  des  gardes  et  continuant  de  charger  leur  mai- 
-^on  d'impositions  tant  en  blés  qu'en  argent  et  d'exac- 
ctions  extraordinaires. 

En  1 6 1 9,  le  14  décembre,  le  commandeur  fut  obligé 
de  loger  dans  sa  commanderie  quatorze  soldats  de  la  ville 
en  vertu  d'un  décret  du  Magistrat  du  mois  d'avril  précé- 
■<lent  qui  lui  défendit  en  même  temps  d'y  loger  quelqu'é- 
Iranger  sans  la  permission  du  Magistrat. 

Le  M  agistrat,  voyant  que  tout  cela  ne  détournait  pas 
les  religieux  de  S.-Jean  de  leurs  obligations,  ayant  d'ailleurs 
"fait  alliance  avec  Gustave  Adolphe,  roi  de  Suède,  qui  lui. 
abandonna  tous  les  biens  ecclésiastiques,  le  Magistrat, 
dis-je,  envoya  à  la  commanderie  le  16  (vieux  style,  26 
nouveau)  novembre  1633  deux  députés  du  grand  sénat, 
porteurs  d'un  décret  du  même  jour,  pour  notifier  au 
commandeur  jean-jacques  Pauli  et  au  custos  Guillaume 
Waldeck  (ce  Guillaume  Waldeck  fut  depuis  tué  en  1638 
à  Heitersheim  par  des  soldats  Suédois,  qui  le  tuèrent  d'un 
fusil  dans  l'intérieur  de  la  porte  du  château  du  grand- 
prieur),  qui  était  le  seul  des  religieux  qui  était  resté  avec 
lui  à  la  commanderie,  de  sortir  le  même  jour  de  leur 
maison  de  Grûnenwerdt  pour  se  retirer  dans  la  maison  de 
la  prévoté  de  S.-Pierre-le-jeune.  Le  Magistrat,  dans  son 
décret,  dont  l'original  est  encore  dans  les  archives  de 
S.-Jean,  prétexta  les  dangers  du  temps  et  les  raisons  de 
la  sûreté   puljlitiue.    Paraissant   même  user   envers   eux 


48  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEAN 

d'une  espèce  de  modération,  il  leur  assigna  jus(iu'à  iiou- 
vel  ordre,  la  prévoté  de  S.-Pierre-le-Jeune  pour  logement 
et  l'église  des  religieuses  de  Sainte- Madeleine  pour  y 
continuer  l'exercice  de  la  religion  catholique,  comme  ils 
l'avaient  ci-devant  dans  la  leur.  Il  leur  promit  aussi  de 
conserver  sous  bonne  garde  les  eftets  qu'ils  laisseraient 
dans  leur  ancienne  demeure,  et  fjui  leur  seraient  rendus 
en  bon  état  à  leur  retour. 

Les  )ohannites  n'ayant  pas  voulu  déférer  à  ces 
ordres,  le  Magistrat  les  fit  sortir  à  main  forte  le  même 
iour  et  conduire  en  ladite  prévoté  par  une  troupe  de 
soldats  et  au  travers  d'un  concours  de  peuple  qui  les 
accablait  d'insultes  et  qui  criait  qu'il  fallait  les  jeter  dans 
la  rivière.  Le  i  8  mars  suivant,  on  commença  à  démolir 
la  commanderie  avec  la  plus  grande  partie  de  ses  bàti- 
"ments  sous  le  faux  prétexte  que  la  place  était  nécessaire 
pour  les  fortifications,  et  contre  la  promesse  que  le  Ma- 
gistrat avait  donné  précédemment  de  n'y  faire  aucun 
tort.  Les  lits,  les  meubles,  les  tonneaux  et  autres  effets 
de  la  commanderie  furent,  les  uns  transportés  dans  les 
hôpitaux,  et  les  autres  pillés  par  le  f)euple.  La  démolition 
de  la  commanderie  étant  achevée,  on  passa  à  celle  de 
l'église  de  la  Trinité  et  de  S.-Jean,  fiui  fut  également 
rasée  la  veille  même  de  la  fête  de  S.Jean-Baptiste  23 juin 
1633.  Les  pierres,  bois,  tuiles,  métaux  et  autres  maté- 
riaux furent  employés  aux  fortifications  de  la  ville,  au 
nouveau  rempart  qu'on  établit  dans  son  emplacement, 
et  à  d'autres  édifices  publics.  Le  commandeur  ayant  de- 
mandé quelques  tuiles  des  édifices  ruinés  pour  couvrir 
les  toits  de  quelques  maisons  qu'il  avait  en  ville,  fut  in- 
dignement refusé;  trois  de  ses  religieux  avaient  été  même 
mis  en  prison  le  26  mai  précédent,  parce  qu'ils  n'avaient 


DE   STRASROUKG 


49 

pas  voulu  révéler  certains  secrets,  dont  on  prétendait  qu'ils 
étaient  instruits;  ils  ne  furent  élargis  (jue  le  i8  juillet  sui- 
vant. Le  commandeur  fut  aussi  obligé  de  remettre  les  clefs 
des  archives  aux  officiers  de  la  ville,  et  celle-ci  lui  défendit, 
sous  les  plus  grandes  peines,  de  recevoir  de  nouveaux 
religieux  sans  l'autorisation  de  l'ammeister  régent.  Ils 
furent  cependant  conservés  et  traités  assez  favorablement 
dans  la  suite,  parce  que  le  S'  de  Lisle,  résident  du  roi  à 
Strasbourg,  les  avait  pris  sous  sa  sauvegarde  par  lettres 
du  2  1  novembre  1634. 

Dans  ces  entrefaites,   Hartmann  de  Laun  et  le  car- 
dinal Frédéric  de  Hesse,  tous  deux  grands-prieurs  d'Alle- 
magne, firent  différentes  instances  près  de  l'empereur  et 
de  l'empire  pour  obtenir  justice  du  procédé  du  magistrat 
de  Strasbourg.  Le  grand-maître  Paul  Lascaris  Castellard, 
par  sa  lettre  écrite  au  roi  au  mois  de  mars  1641,  implora 
même  l'intercession   du   roi  de   France,  que  la  ville  de 
Strasbourg  était  dans  le  cas  de  ménager.   Ces  instances 
devinrent  même  plus  pressantes,  lorsque  l'Alsace  parvint 
à  la  France  en  1648,   par  le  traité  de  paix  de  Munster, 
dont  même  un  article  ordonnait  expressément  la  restitu- 
tion des  parties  lésées  en  pareil  cas.  '   Mais  elles  furent 
également  inutiles  et  elles  n'opérèrent  rien  autre  chose, 
sinon  la  permission  qu'obtinrent  le  commandeur  et  ses 
religieux  de  quitter  la  prévôté  de  S.-Pierre-le-Jeune  et  de 
retourner  dans  leur  ancienne  demeure,  où  ils  s'établirent 


I.  Les  Ambassadeurs  de  l'empereur  à  l'assemblée  de  Munster  en  écrivirent 
au  Magistrat  le  2  mars  et  le  31  du  même  mais  1649,  ainsi  que  le  roi  de 
France  au  même  Mat;,strat  le  12  janvier  1650,  pour  solliciter  cette  restitution. 
L'ordre  de  S.-Jean  présenta  aussi  en  1653  un  mémoire  à  la  diète  de  Ratis- 
bonne. 

Ingold,  GninJ/Jùr,    V.  . 


50  CHEVALIERS    DE    SAI.VT^EAN' 

dans  le  peu  d'édifices  qu'on  y  avait  laissés  à  la  destruction 
de  leur  commanderie.  Ces  édifices  se  réduisaient  à  deux 
corps  de  logis  joints  ensemble,  qui  formaient  l'ancienne 
et  la  nouvelle  infirmerie  de  la  commanderie.  Cela  arriva 
le  12  octobre  1649,  ^^  quoiqu'éloignés  de  près  d'une 
demi-lieue  de  l'église  de  S^^-Madeleine,  située  à  l'autre 
extrémité  de  la  ville,  les  Johannites  ne  manquèrent  jamais 
d'y  aller  tous  les  jours  pour  y  faire  les  fonctions  du  culte 
catholique. 

Enfin  Strasbourg  s'étant  soumis  en  1 68 1  à  Louis  XIV 
-et  à  la  couronne  de  France,  Daniel  Bourst,  commandeur 
de  Strasbourg  et  sa  commanderie  crurent  le  temps  favo- 
rable pour  obtenir  la  restitution  des  biens  et  bâtiments 
de  la  commanderie,  dont  la  ville  setait  emparé.  Ayant 
à  cet  effet  présenté  requête,  conjointement  av^ec  l'ordre 
de  Malte,  à  M.  le  marquis  de  Louvois,  secrétaire  et  mi- 
nistre d'état,  ils  en  reçurent  réponse,  au  mois  de  septembre 
1683,  par  commission  obtenue  en  chancellerie.  Après 
deux  ans  de  procédure,  intervint  arrêt  contradictoire  du 
même  Conseil  souverain,  du  onze  juillet  1685,  P^^"  le^i^el 
le  Magistrat  de  Strasbourg  fut  condamné  de  rendre  et 
restituer  à  l'ordre  de  Malte  une  maison  et  église  écjuiva- 
lentes  à  celles  qui  avaient  été  démolies,  les  meubles  et 
effets  qui  s'y  étaient  trouvés  ou  leur  juste  valeur,  avec 
les  dommages  et  intérêts  échus  depuis  le  jour  de  leur 
injuste  détention. 

Le  Magistrat  de  Strasbourg  se  pourvut  contre  cet 
arrêt  devant  le  Conseil  pri\'é  du  roi,  où  il  allégua  que  la 
restitution  demandée  par  la  commanderie  était  contraire 
au  traité  de  paix  fie  Westphalie.  qui  en  exceptait  celle 
des  bâtiments  qui  clans  le  temps  de  la  guerre  avaient 
été  détruits  pour  la  cause  de  la  sûreté  publique,  et  où  il 


DE   STRASBOURG  5I 

soutint  qu'il  était  dans  le  cas  de  cette  exception,  puisque 
la  commanderie  n'avait  été  détruite  que  pour  les  fortifi- 
<:ations  de  la  ville,  dans  un  temps  où  il  était  de  l'intérêt 
-de  la  France  qu'elle  ne  tomba  sous  la  puissance  de  la 
maison  d'Autriche.  Sur  cet  exposé  le  Magistrat  obtint  un 
.arrêt  du  Conseil  privé  du  roi,  en  date  du  25  septembre 
1685,  qui  cassa  et  annulla  celui  du  Conseil  souverain 
•d'Alsace. 

L'ordre  de  Malte,  pour  soutenir  sa  cause  et  la  sen- 
tence du  Conseil  de  Brisach  donnée  en  sa  faveur,  envoya 
à  Paris  le  12  janvier  1686,  un  des  religieux  conventuels 
•de  Strasbourg,  nommé  François  Christophe  Hirsinger, 
qui  devint  depuis  commandeur,  pour  la  poursuite  de  ses 
prétentions,  et  qui  s'y  pourvut  au  Conseil  du   roi  par 
requête  en  cassation.  Le  roi  commit  alors  M.  Jacques  de 
4^a  Grange,  intendant  d'Alsace,  pour  entendre  les  parties 
et  terminer  à  l'amiable  les  différends  qui  s'étaient  élevés 
entre  l'ordre  de  Malte  et  la  ville  de  Strasbourg.  Sur  quoi 
intervint  une  transaction  passée  le  1 7  juin  1687  "  P^^  cette 
■transaction,  les  commandeur,  prieur  et  conventuels  de  la 
•commanderie  de  S.-fean  de  Strasbourg  cèdent  et  trans- 
portent en  toute  propriété  à  la  ville  de  Strasbourg  la 
place  et  le  restant  des  bâtiments  de  la  commanderie  du 
Grûnenvverdt,  en  déchargeant  ladite  ville  de  toutes  pré- 
tentions et  indemnités  à  cet  égard,  tant  celles  c[ui  lui  com- 
pétaient  que  celles  qui  lui  avaient  été  adjugées  par  l'arrêt 
de  Brisach.  La  ville  de  son  côté  donne,  cède  et  transporte 
propriétairement  et  avec  toute  garantie  à  l'ordre  de  S.- Jean 
et  à  la  commanderie  de  son  nom  l'église  et  le  couvent  de 
S. -Marc,  situés  entre  la  porte  Blanche  et  celle  de  Saverne, 
appartenant  autrefois  à  des  religieuses  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  avec  tous  les  bâtiments,  jardins  et  cours  c}ui 


5à  CHEVALIERS   DE  SAINT-JEAV 

en  dépendaient.  Cette  transaction  passéeàStrasbourgentre 
les  députés  de  la  commanderie  de  Strasbourg  et  ceux  du 
iMagistrat,  en  présence  du  chevaliercommissaire  du  grand- 
prieur  d'Allemagne,  fut  confirmée  le  23  Juin  1687  par  le 
grand  sénat  de  la  ville,  le  8  juillet  par  le  roi,  et  le  26 
septembre  par  Grégoire  Caraffa,  grand-maître  de  Malte. 
Daniel  Bourst,  commandeur  de  Saint-fean,.  prit  pos- 
session  le  29  juillet   16S7  de  la  maison  de  Saint-Marc. 
Mais  comme  elle  était  déserte,  et  qu'il  n'y  avait  qu'une 
habitation,  où  logeait  l'ancien  receveur  de  la   fondation 
de  S.-Marc,  il  ne  put  y  venir  habiter  avec  ses  confrères 
que  le  i  8  septembre  suivant.   L'état  où  était  l'église  du 
même  couvent  de  S.-Marc,  dans  le  chœur  de  laquelle  on 
avait  fait  trois  étages  de  grenier,  l'un  sur  l'autre,  séparé 
de  la  nef  par  un  mur,  dans  la  nef  de  laquelle  on  avait 
établi  un  magasin  de  paille  et  de  foins  et  dont  le  jubé 
ou  l'ambon  servait  de  colombier;  cet  état,  qui  exigeait 
une  grande  et  coûteuse  réparation,  retarda  le  rétablisse- 
ment de  l'office  divin  jusqu'au  29  août  1688,  que  Gabriel 
Haug,  suffragant  de  Strasbourg  et  évèque  de  Tripoli,  la 
consacra  de  nouveau  ainsi  que  le  grand  autel  sous  l'in- 
vocation de  S.-|ean-Baptiste,  patron  de  tout  l'ordre.  Les 
Johannites  commencèrent  le  même  jour  à  y  célébrer  l'office 
divin.  Le  lendemain  30,  le  même  évèque  fit  la  consécra- 
tion des  deux  autels  collatéraux  de  la  nef.   La  dédicace 
de  l'église  s'y  célèbre  encore  tous  les  ans  le  dimanche 
avant  la  S. -Michel.   La  ville  fit  transporter,   le  i  7  et  18 
juin  1689,  dans  la  nouvelle  église  de  S.-Marc  les  anciens 
bancs  de  l'église  du  Griinenwerdt,  qui  lors  de  sa  destruc- 
tion avaient  été  [)ortés  en  1633  dans  l'église  cathédrale. 

Les  johannites  conservaient  autrefois  dans  leur  église 
du  Griinenwerdt  i)lusieurs  têtes  de  saints  et  même  des 


DE   STRASBOURG  53 

corps  entiers,  comme  le  remarquent  sous  l'an  1654  les 
auteurs  de  la  translation  de  S.-Norbert.  '  Ces  reliques 
furent  transférées  dans  la  nouvelle  église  de  S.-Marc,  où 
elles  sont  encore  aujourd'hui  conservées.  On  remarque 
dans  ce  nombre  une  particule  de  la  vraie  croix  conservée 
dans  un  reliquaire  orné  d'or  et  de  pierreries,  une  partie 
du  crâne  de  S.  Barthélémy,  de  la  mâchoire  de  S'^  Elisabeth 
de 'Hongrie,  et  surtout  les  corps  des  S^"  Isala  et  Arthe- 
inise,  toutes  deux  compagnes  de  S"^^  Ursule,  dont  la  pre- 
mière repose  au  grand  autel  du  côté  de  l'évangile.  Elles 
avaient  été  transportées  de  Cologne,  en  1385,  dans  la 
commanderie,  comme  le  prouve  cette  ancienne  inscription, 
qui  se  trouvait  autrefois  dans  une  chapelle  du  cloître  du 
Grunenvverdt  dédiée  en  leur  honneur: 

«  Hir  ligent  zzvo  heilige  Jungfratien  den  XI  tusent 
«  Megeden.  Elu  ist  geuannt  S.  Arthemia^  die  ander  S. 

<  Ysala.   Sijit  von  K'ôllen  harbrocht  diimb  die  Zit^  also 
«  man  zaJilt  von  der  Geburt  Chris ti  M.CCC.LXXXV, 

<  jor.  » 

C'est  dans  le  chœur  de  cette  église,  où  est  le  grand 
autel  sous  l'inv^ocation  de  S.  Jean-Baptiste  et  représentant 
le  baptême  de  jésus-Christ,  que  les  Johannites  célèbrent 
l'office  canonial.  Dans  la  nef  il  y  a  deux  autels,  l'un  de 
la  croix,  du  côté  de  l'évangile  qui  est  l'autel  paroissial, 
et  l'autel  de  l'Assomption  de  la  S"^^  Vierge.  Les  orgues 
furent  faits  en  1764  par  feu  M.  André  Silbermann. 

Ce  fut  François  Christophe  Hirsinger,  commandeur, 
qui  commença  en  1719,  année  de  son  élection,  à  réparer 


I.  Apud  l'iipeèrochiitm  in  Actis  SS.,  tom.  I  junii,  p.  902. 


54  CHEVALIERS    DE   SAI\T-JEAN 

et  à  augmenter  considérablement  les  bâtiments  de  la 
commanderie  tels  qu'ils  existent  encore  aujourd'hui,  et 
qui  furent  achevés  en  i  72  i .  Le  duc  d'Antin,  ambassadeur 
du  roi,  y  vint  loger  en  172^  avec  une  suite  de  plus  de 
deux  cents  personnes.  On  y  tint  des  chapitres  généraux 
de  la  langue  d'Allemagne  en  1750,  1753  et  1754,  dans 
le  dernier  duquel  présida  le  grand  prieur  jean-Baptiste  de 
Schauenbourg. 

C'est  un  religieux  de  S. -Jean  qui  administre  la  cure- 
de  S.-Marc,  qui  est  la  quatrième  paroisse  catholique  de 
Strasbourg.  De  cette  paroisse  dépendent  les  trois  fau- 
bourgs de  la  porte  Blanche,  de  la  porte  de  Saverne  et 
de  la  porte  de  Pierre,  avec  toutes  les  habitations  qu'ils 
renferment,  en  commençant  à  l'Ile  verte,  ou  Grûnenwerdt> 
inclusivement,  entre  les  remparts  et  les  fossés  qui  séparent 
la  ville  des  faubourgs,  jusqu'à  la  porte  des  juifs,  et  en  y 
comprenant  tous  les  cantons  situés  entre  cette  porte  et 
celle  de  Pierre,  qu'on  nomme  Finckmatt,  Rausch  et  Kirch- 
garten.  Cette  paroisse,  suivant  le  règlement  fait  le  8  juin 
171 8  par  M.  d'Anneau  de  Vizé,  vicaire-général,  s'étend 
aussi  dehors  la  ville,  oii  elle  commence  à  la  première 
cataracte  du  canal  et  d'où  elle  s'avance  près  de  la  tour 
du  Grlinenwerdt  jusqu'à  la  porte  Blanche,  en  y  compre- 
nant l'auberge  de  S.-Arbogaste  et  en  comptant  tous  les 
deux  côtés,  droit  et  gauche. 

Peu  avant  la  transaction  de  1687,  le  roi  avait  de- 
mandé au  Magistrat  de  remettre  aux  catholiques  trois 
églises  pour  leur  servir  de  paroisses.  Dans  ce  nombre  fut 
comprise  celle  de  S.-Marc,  qui  fut  établie  en  paroisse  par 
un  règlement  de  M.  Louis  de  Gony  de  Cartigny,  vicaire 
général,  du  i  2  janvier  1688.  Les  johannites  firent  pen- 
dant quelque  temps  difficulté  d'en  accepter  la  desserte^ 


DE   STRASBOURG  55 

ne  voulant  pas  se  charger  cie  la  cure  à  cause  de  leur 
exemption.  Enfin  sur  la  promesse,  qu'on  donna  au  com- 
mandeur, que  cette  charge  ne  porterait  aucune  atteinte 
aux  privilèges  et  immunités  de  l'ordre,  il  en  accepta  la 
commission  le  28  juillet  1692  et  le  premier  août  suivant, 
le  religieux-curé,  cju'il  nomma  à  cet  effet,  commença  à 
desservir  la  cure.  Le  roi  paye  pour  cette  desserte  quatre 
cents  livres  par  an. 

La  bibliothècjue  de  la  conimanderie  est  précieuse 
par  la  quantité  de  ses  manuscrits  et  de  ses  livres  de  la 
première  impression.  M.  Witter,  professeur  de  logique  et 
de  métaphysique  en  l'université  protestante  de  Strasbourg, 
a  donné  le  catalogue  des  premiers.  On  trouve  celui  des 
livres  imprimés  à  la  suite  de  V Armainentariiim  catholi- 
cum,  publié  en  1749,  par  M.  l'abbé  Weislinger. 

Il  faudra  consulter  l'histoire  des  ordres  monastiques 
du  P.  Hélyot,  tom.  3,  p.  i  15-120. 

Les  bienfaits,  dont  fut  comblé  la  commanderie  de 
S. -Jean  et  les  donations  que  lui  firent  les  fidèles,  excitèrent 
la  jalousie  de  quelques  personnes  qui  voulaient  attaquer 
sa  fondation,  en  démembrer  les  biens,  et  détruire  l'ouvrage 
du  généreux  Merschwein  et  de  ses  coopérateurs.  Hugues 
de  Sartis,  grand-prieur  de  France,  qui  avait  été  envoyé  en 
Allemagne  avec  d'autres  chevaliers,  pour  visiter  l'ordre, 
par  Antoine  Fluvia'n,  grand-maître  de  Rhodes,  vint  à 
Strasbourg  en  1434,  et  non  1494,  comme  le  dit  Hélyot. 
Il  y  tint  un  chapitre  provincial  de  la  langue  allemande, 
où  l'on  assura  la  stabilité  perpétuelle  et  l'exemption  de 
la  commanderie  de  Strasbourg,  de  {leur,  dit  le  grand- 
prieur  dans  son  décret  daté  du  5  septembre,  que  cet 
unique  ornement  de  l'observance  de  la  religion  de  S-|ean 


50  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEAN' 

de  lérusalein  ne  fut  obscurci  :  Ver  entes  ue  seciis  coiilin- 
geret,  hoc  uuiciim  religiouis  iiostrœ  observaiUiœ  sydus 
obsciiretur. 

Depuis  ce  temj:)S  cette  maison  compta  un  grand 
nombre  de  religieux  distingués  autant  par  leurs  vertus, 
que  par  leur  science,  entre  lesquels  elle  compta  plusieurs, 
tant  chevaliers,  qui  \inrent  y  demeurer,  qu'autres  nobles 
qui  y  embrassèrent  la  règle  conventuelle.  Pour  entrer  dans 
la  commanderie  de  S. -Jean,  il  faut  prouver  d'être  issu  de 
père  et  de  mère,  grand-père  et  grand'mère,  qui  n'ont 
exercé  aucun  métier  mécanique. 

Le  pape  Pie  II  par  son  bref,  daté  de  Viterbe,  14. 
des  calendes  de  juillet  1462,  accorda  des  indulgences 
prœceptori ,  et  fratribus  in  Grïmeii'werdt  in  siiburbio 
civitatis  Argentinensis  kospitatis  S.  yoannis  Hierosoly- 
mitani,  novitiis,  douatis  ac  donatissis  dictœ  dormes  degen- 
tiuni  familiaribiis  et  iisdem  pauperibiis  et  infirmis^ 
aliisqiie  contimio  in  eisdem  domo  et  membris  commoran- 
tibiiSy  vere  penitentibiis  et  confessis  qui  summum  altare 
alicujus  ecclesiœ,  seu  capellœ  donius^  aut  membrorum 
hujusmodi  visitareriut  etc.  ...  La  cause  de  ces  indul- 
gences est  ainsi  portée  par  le  pape  :  Cum  itaque  sicnt 
accepimus  dilccti  filii  prcccptor  et  fratres  in  Grïn/en- 
zverde  in  Suburbio  civitatis  Argentinensis  kospitatis  S. 
yoannis  Hierosotymitani  in  observantia  regulari sedutum 
Domino  exJiibeant  famutatum,  etc. . . .  Un  des  priaci[)aux 
bienfaiteurs  de  la  commanderie  de  S.-Jean  de  Strasbourg 
fut  le  même  grand-prieur  Conrad  d^  Brunsberg,  qui  con- 
firma cet  établissement  et  lui  donna  des  revenus  consi- 
dérables, et  lui  réunit  les  biens  tant  de  la  commanderie 
de  Rhinau,  que  du    Tempclkof  de  Bergheim.  Cette  der- 


DE   STRASBOURG  57 

nière  était  une  ancienne  maison  de  Templiers,  située  à  un 
Kijuart  de  lieue  d'Oberbergheim  en  Haute-Alsace,  et  qui, 
-à  l'extinction  de  cet  ordre,  avait  été  réunie  à  celui  de 
S.-|ean.  Ce  grand-j)rieur  faisait  sa  résidence  ordinaire  au 
Griinenvverdt.  Il  mourut  le  lo  décembre  1390  a  Cologne, 
où  il  fut  enterré  dans  l'église  de  la  comrnanderie  de 
S.-Jean  et  de  S^^-Cordule. 

La  commanderie  du  Grïinenwerdt  était  agréable- 
ment placée  et  renfermait  des  bâtiments  vastes  et  spa- 
cieux. On  en  peut  juger  par  le  double  plan  de  cet  édifice, 
que  le  P.  Hélyot  a  fait  graver  dans  son  tome  troisième  ' 
_et  qui  se  trouve  aussi  dans  la  traduction  allemande  du 
même  ouvrage,  publiée  à  Leipzig  en  1754.^ 

Cette  commanderie  renfermait  trois  églises  ;  la  pre- 
mière et  la  plus  vaste  était  celle  de  laS'^^-Trinité,  détruite 
en  1633;  à  droite  du  côté  du  midi  se  trouvait  celle  de 
S. -Jean  également  abattue  avec  le  reste  des  bâtiments. 
La  troisième  était  la  chapelle  de  rhôpital,  à  gauche  du 
côté  du  nord,  qui  fut  conservée  avec  le  reste  de  l'hôpital, 
et  qui  formait  les  bâtiments  où  les  Johannites  rentrèrent 
en  1649. 

L'anniversaire  de  la  dédicace  de  l'ancienne  église 
du  Grunenwerdt  se  faisait  le  vendredi  après  Pâques. 
L'anniversaire  de  la  dédicace  du  chœur  et  de  la  nouvelle 
église  du  Grunenwerdt  se  faisait  le  28  octobre. 

Joseph,  comte  d'Herberstein,  commandeur  de  l'ordre 
•de  Malte,  prieur  de  Hongrie  et  commandant  impérial  de 


1.  p.  116. 

2.  Ausf'tïhrliche   Geschichtc    alUr  giittlkhin    und   zveltlichcn    Clôtltr    und 
.Ritlerordin,  dritter  Band,  p.    140. 


58  CHEVALIERS   DE   SAINT-JEAN 

Carlstatt  en  Croatie,  eut  en  1688,  le  dessein  de  fonder 
à  Carlstatt  une  commanderie  de  cinq  à  six  prêtres  du 
même  institut  que  celle  de  Strasbourg,  et  qui  devait  en 
dépendre.  Le  commandeur  de  Strasbourg  avait  même 
déjà  envoyé  deux  de  ses  religieux  l'un  à  Rome  et  l'autre 
à  Carlstatt  pour  consommer  ce  nouvel  établissement.  Mais 
il  n'eut  pas  lieu  par  la  mort  du  comte  d'Herberstein  arri- 
vée en  1689. 


Les  premiers  statuts  de  la  commanderie  de  S. -Jean 
de  Strasbourg  furent  dressés  en  1468  à  la  mort  du  com- 
mandeur Pierre  de  Battlingen.  Alors  wir  die  Brader^ 
prior  uiid  ganz  couvent  des  Hausses  zu?n  Grùnetiwerdt 
zu  Strasburg,  sous  l'autorité  de  Jean  d'An,  grand-prieur 
d'Allemagne,  et  assistés  des  trois  pflegers  séculiers  de  la 
commanderie,  qui  étaient  Georges  Zorn  de  Boulach,  Fré- 
déric de  Rust  et  Cunon  de  Kageneck,  dressèrent  ces  statuts 
en  allemand,  le  vendredi  avant  Oadi  1468,  et  ce  avant 
de  procéder  à  l'élection  d'un  nouveau  commandeur  qui 
fut  Nicolas  Rauch  de  Baden. 

Les  seconds  statuts  sont  ceux  de  l'année  1482,  qui 
furent  dressés  le  5  décembre  de  la  même  année  par  |ean 
Geiler  de  Kaysersberg,  prédicateur  de  la  cathédrale,  Jean 
Simler,  doyen  de  S. -Thomas,  le  P.  Emeric,  religieux  de 
l'observance  de  S.-P'rançois,  licencié  du  droit  canon,  et 
Pierre  Mengis,  prieur  de  la  Chartreuse,  qui  avaient  été 
nommés  arbitres  pour  terminer  les  différends  qui  s'étaient 
élevés  entre  le  commandeur  et  ses  religieux.  Celui-ci  se- 
nommait  Nicolas  de  Bade  :  ceux-ci  étaient  alors  au  nombre 


DE   STRASBOURG  59^ 

de  quatorze.  Ils  prouvent  qu'il  y  avait  alors  des  religieux 
non  seulement  à  Strasbourg,  mais  aussi  à  Sélestadt  et 
à  Bergheim,  où  ils  étaient  envoyés  par  le  commandeur. 

La  visite  faite  en  1495  porte  que  les  Johannites  chan- 
teraient toutes  les  heures  canoniales,  qu'on  y  chanterait 
par  jour  deux  grand-messes  et  qu'on  y  en  lirait  six,  et 
que  tous  les  jeudis  de  chacjue  semaine  on  y  distribuerait 
l'aumône  aux  pauvres  qui  la  demanderaient,  jusqu'à  la 
concurrence  de  78  sacs  de  grains  par  an. 

Après  la  mort  d'André  Wilhelmi  de  Fribourg  arri- 
vée le  25  janvier  1595,  les  religieux  des  deux  comman- 
deries  de  Strasbourg  et  de  Sélestadt,  qui  n'étaient  plus 
qu'au  nombre  de  quatre,  s'assemblèrent  au  mois  de  février, 
où  ils  dressèrent  de  nouveaux  statuts  au  nombre  de  XXIII 
et  écrits  en  latin.  Il  y  fut  statué  :  i.  qu'à  la  vacance  du 
commandeur,  du  prieur  et  du  custos,  tous  les  religieux 
profès  des  deux  commanderies  auraient  voix  à  l'élection 
pour  le  successeur  ;  2.  que  personne  ne  sera  reçu  à  la 
profession,  s'il  n'est  d'une  science  suffisante,  né  d'un 
légitime  mariage,  de  parents  honnêtes  et  catholiques, 
âgé  de  plus  de  vingt  ans,  et  après  le  noviciat  d'un  an, 
et  qu'il  ne  pourra  être  choisi  que  par  l'élection  du  com- 
mandeur et  des  autres  religieux,  ou  de  leur  majeure 
partie;  3.  que  le  nombre  des  religieux,  sans  compter  le 
commandeur,  ne  pourra  être  moindre  de  dix;  4.  qu'entre 
ces  dix,  il  y  en  aura  quatre  qui  résideront  continuellement 
à  Strasbourg;  5.  et  six  à  Sélestadt,  parce  qu'il  leur  était 
libre  d'exercer  dans  cette  dernière  ville  le  culte  catholique; 
6.  que  le  prieur  de  Sélestadt  enverra  tous  les  ans  un  de 
ses  religieux  aux  quatre  grandes  fêtes  et  à  la  Purification, 
à  l'Assomption  et  à  la  S.  Jean-Baptiste  à  Bergheim  pour 
y  faire  office  ;  9.  que  le  custos  résidera  à  Strasbourg  et 


6o  CHEVALIERS    DE    SAIXT-JEA.V 

le  prieur  à  Sélestadt  ;  i  2.  que  le  commandeur  ne  pourra 
pas  résigner  sa  commanderie  en  faveur  d'un  autre  sans 
le  consentement  de  son  chapitre  ;  i  3.  que  le  conmiandeur 
ne  pourra  faire  aucunes  aliénation,  achat,  vente,  échange, 

donations,  baux  i)erpétuels  etc des  biens  immeubles 

de  la  commanderie  sans  consentement  de  son  chapitre; 
14.  que  le  commandeur  tiendra  tous  les  ans  au  mois 
d'août  un  chapitre  général,  où  il  délibérera  avec  ses  con- 
frères, sur  tous  les  articles  qui  peuvent  intéresser  l'utilité 
de  la  commanderie  et  de  l'ordre;  15.  que  les  comptes 
'des  revenus  se  rendront  quelque  temps  avant  le  chapitre 
général  par  devant  le  commandeur,  le  prieur,  le  custos 
et  deux  autres  religieux,  dont  l'un  sera  nom.mé  par  le 
commandeur  et  l'autre  par  les  conventuels  des  deux  mai- 
sons etc.  .  .  .  Ces  statuts  n'ont  pas  été  confirmés  par  le 
grand-prieur,  mais  ils  renferment  des  règlements  sages  et 
utiles  propres  à  entretenir  la  paix  et  la  concorde  entre  le 
-chef  et  ses  relii^ieux. 

Avant  le  luthéranisme  il  y  avait  d'ordinaire  dix-huit 
-à  dix-neuf  prêtres  à  Strasbourg,  neuf  à  Sélestadt,  qui  y 
tenaient  également  l'office  divin  et  canonial,  et  deux  à 
Oberbergheim.  Il  y  avait  de  plus  à  Strasbourg  quatorze 
tant  pauvres  qu'infirmes  et  vieillards  qui  étaient  entretenus 
dans  l'hôpital,  et  quatre  jeunes  gens,  qui  vêtaient  instruits 
dans  la  piété  et  les  lettres,  jusqu'au  temps  qu'ils  étaient 
en  état  d'entrer  dans  un  ordre,  ou  d'embrasser  les  ordres 
sacrés.  On  y  faisait  aussi  tous  les  jours  des  aumônes  aux 
pauvres  tant  en  pain  et  nourriture,  qu'en  argent  et  en 
vêtements.  On  v  faisait  aussi  l'aumùne  aux  étrangers  et 
aux  pauvres  passants.  « 

On  lit  dans  une  lettre  de  MM.  les  commandeur  et 
chevaliers  procureurs  du  commun  trésor,  datée  de  Malte, 


DE    STRASBOURG  6l 

19  avril  1724,  aux  commandeur  et  conventuels  de  la 
commanderie  de  Strasbourg  et  Sélestadt  : 

cLes  privilèges  et  immunités  de  vos  commanderies 

<  seront  toujours  inviolables.  Xous  vous  envoyons  la  note 

<  de  la  taxe  imposée  nouvellement  sur  les  commanderies 

<  de  Strasbourg  et  Sélestadt ,    vous  connaitrez  qu'elles 

<  n'ont  point  été  surchargées  et  cjue  nous  sommes  tou- 
«  jours  occupés  du  soin  d'observer  une  égale  proportion, 
«  lorsque  les  besoins  de  la  religion  l'obligent  d'exiger  des 
«  secours  de  ses  enfants  ...  La  comanda  di  Strasbourg 
«et  Schlettstadt  paya  per  Tultima  tassa  imposta,  l'anno 

<  1723,  fiorini  d'oro  77;  a  tutto  aprile  1724,  fiorini  38,. 
«  16;  a  tutto  aprili,  fiorini  38,  16.  » 


La  commanderie  de  Sélestadt  fut  unie  à  celle  de 
Strasbourg  en  1 39Q  par  Hesson  Schlegelholtz,  grand- 
prieur  d'Allemagne,  et  confirmée  en  1417,  par  Philipert 
de  Xaillac,  grand-maître  de  l'ordre  de  S.-|ean.  (Voyez 
mes  notes  sur  la  commanderie  de  Sélestadt.)' 

ÎVi?'  briider  Conrad  von  Briuisberçr  Meister  Saut 
Johaunes  ordeus  in  Tiilschlanden,  pour  l'augmentation 
du  culte  di\-in,  dcr  in  nnseren  und  un  sers  Ordenshauss 
in  deni  Grunenzcerdl  zu  Strasbonrcr  under  dcr  IVacner 
in  dcr  Vorstadt  einjcglichîind  l'ôblich  gestifft.  undsonder- 
lich  das  dcr  comniandur  und  die  Briider,  und  die  Kirchen 
des  SpUlials  dasselben  Heusser  in  leiblich  Narungr  und 
anderin  noturjl  desto  fUrbasser  haben,  pour  lui  et  ses- 


[Nous  n'avons  point  retrouvé  ces  notes  dans  le  Niuhlass^ 


■62  CHEVALIERS   DE   SAINT-JEAN 

successeurs  accorde  au  commandeur  et  frères  de  la  com- 
manderie  et  hôpital  de  S.-Jean  du  Grunenwerdt  et  à  perpé- 
tuité, entr'autres  die  Kirche  zît  Hugschwir^  tindciie  Kirclie 
.zu  Bïïhl  Strassburger  Bistliumbs  ujid  uuser  Huss  Zîi 
Bergheim,  deun  man  spricht  den  Tcmpelhoff,  Basler  Bis- 
Miimis,  mit  aller  erreii,  imzen,  gef alleu  2uid  zugehordleii^ 
avec  plusieurs  autres  biens  de  l'ordre  situés  à  Dorlisheim, 
Villingen  et  autres  lieux. 

Ces  lettres  de  donation  sont  datées  de  Strasbourg 
de  l'an  138S  et  du  25  août. 


La  commanderie  de  S.-Jean  de  Rhinau,  qui  était 
une  dépendance  de  celle  de  Dorlisheim,  fut  vendue  et 
cédée  pour  deux  mille  cent  florins,  en  l'an  1373,  et  à 
charge  d'acquitter  ses  dettes,  à  Henri  de  Wolffach,  com- 
-mandeur,  et  à  la  commanderie  de  Grunenwerdt  de  Stras- 
bourg par  Jean  de  Grostein,  commandeur  de  Dorlisheim, 
•du  consentement  et  sous  l'autorité  de  Conrad  de  Bruns- 
berg,  grand-prieur  d'Allemagne.  ' 

Cette  vente  et  cession  fut  confirmée  par  lettres  de 

Jean   Fernandès   d'Héredia,   grand-maître,   du    12    mai 

1383.  Il  faut  remarquer  que  le  grand-prieur  de  Bruns- 

berg   avait   reçu    précédemment,    par    une    bulle    dudit 


I.  C'est  au  titre  de  la  commanderie  de  Rhinau  que  celle  de  Strasbourg 
-€st  aujourd'hui  décimatrice  pour  la  moitié  du  ban  d'Osthausen  et  collatrice  de 
la  cure. 

Les  Johannites  vendirent  en  133S  le  droit  de  patronage  d'Osthausen,  les 
dîmes  en  dépendantes  et  la  cour  seigneuriale  de  Huttenheim  à  la  commanderie 
-de  Rhinau.  {Alsatia  Uliisir.  t.  H,,  p.  257.) 


DE   STRASBOURG  63 

.-grand-maître,  donnée  au  chapitre-général  de  Rhodes,    le 

12  mars  1382,   l'autorisation  d'unir  et  d'incorjjorer  aux 

commanderies   conventuelles   les   biens  et    maisons   des 

•commanderies  chevalières  qu'il  jugerait  nécessaire  pour 

l'entretien  des   prêtres  qui  y  demeuraient.   En    1406  le 

Rhin  emporta  les  bâtiments  de  l'ancienne  commanderie 

de  Rhinau  et   une  grande  partie  des  biens  y  attenant. 

Depuis  ce  temps,  et  surtout  depuis  la  guerre  des  Arma- 

,gnacs,  qui  firent  beaucoup  de  tort  en  1444,  il  ne  reste  à 

la  commanderie  que  peu  de  revenus  provenants  de  celle 

de  Rhinau. 


Quoique  suivant  la  fondation  de  la  commanderie  de 
Strasbourg  elle  ne  doit  de  responsion  à  l'ordre  que  six 
florins  ou  giUden,  elle  donne  cependant  tous  les  ans  six 
florins  d'or,  le  florin  évalué  à  20  batz. 

La  responsion  de  Sélestadt  est  de  128  florins  d'or 
et  22  albos,  le  florin  évalué  20  batz  et  l'albos  à  cinq 
pfennigs,  monnaie  de  Strasbourg,  ce  qui  fait  171  florins, 
5  schellings,  10  pfennings.  Elle  paye  de  plus  i  2  fl„  6  s.. 
I  pf.  pour  les  frais  militaires;  25  fl.,  i  s.,  8  p.  pour  frais 
de  logement,  et  4  fl.  pour  frais  de  chapitre,  ce  qui  fait 
■en  tout,  pour  la  responsion  annuelle  de  Sélestadt,  2  13  fl., 
3  sch.  et  7  pf. 

Par  lettres  de  Philibert  de  Naillac,  grand-maître, 
datées  de  Bâle  1 9  octobre  1 4 1  7,  renouvelées  le  4  octobre 
1420,  au  chapitre  général  de  Rhodes,  la  commanderie 
de  S.-Jean  de  Strasbourg,  à  la  mort  de  chaque  comman- 
deur, doit  remettre  au  receveur  du  grand-prieuré  d'Alle- 
.  magne,  pour  le  trésor  commun  de  l'ordre,  la  somme  de 


64  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEAV 

cetit  florins  d'or  pour  droit  de  mortuaire  ou  Totfall^  ce 
qui  fut  observé  depuis  Tan  1426  jusqu'en  1633.  Alors 
ce  droit  fut  aboli  et  remplacé  depuis  1633  jusqu'à  nos 
jours  par  la  même  somme  décent  florins  d'or,  que  chaque 
nouveau  commandeur  paye  au  grand-prieur  d'Allemagne 
pour  droit  de  confirmation. 


-  On  trouve  presqu'à  la  tète  d'un  li\Te  imprimé  en- 
1514  à  Strasbourg  sous  ce  titre  :  Christiani  Driitmari 
gramatici  expositio  in  Maithœum  evaugelistam^  fol.  3, 
une  lettre  de  lacques  Wimpheling,  adressée  Balthasari 
Gerhardo,  domus  yohajinitaritin  viridis  Iiisiilœ  Argen- 
tinensis  cotnmendatori^  qui  commence  ainsi  : 

«  Laîido  ^  ad?nod7t}ii  révérende  pater ,  consilium 
«  vestrœ  paternitatis  de  dhinanim  litteraruni  tempore 
«  a  sacrificiis  psaltnisqtie  libcro  instititenda  lectione.  Qua 
«  pestilens  otmm  noverca  virhUum  vitabitur^  domum 
«  veslrajH  honesti  viri  avidius  pètent^   bonorum  frairuin 

<  jervor  in  Devint  aiigebitnr ^  interior  liomo  sapientior 
«  erit^  tentationes  Jacilius  snperabuntiir^  miilîia  concordia 
«  fovebitur  ....  ad  hanc  lectionem  inchoandam  vehemen- 
«  ter  afficior  :  sed  me  tum  seniîim,  tiuyi  obsequium^  qnod 
«  patries  7neœ  impendo^  retrahit ....  Ex  Selestadio  pe- 
«  miltima  aprilis  anno  Càristi  XIII  siipra  sesqiii  niille- 

<  sinuun.  > 

On  trouve  aussi  à  la  tète  de  la  Siimma  sylvestrina, 
imprimée  à  Strasbourg  en  1518,  une  lettre  d'Ottomar 
Luscinius  de  la  même  année,  qui  commence  ainsi  :  «  Ve- 
t  nerando  patri  et  domino  Balthasari  Gerhardo  domus 


DE   STRASBOURG 


<r  S.  yoamiis  viridis  histilœ  A>'gejii.  coinmetidalori  meri- 
«  tissimo  Otloniarus  Liisciiinis  Argeutinensis  ....  et  à 
«  la  fin  :  Proindc  qtio  felicius  i>ylvcstrim(vi  hoc  opiis  pt  o- 

<  diret  in  liiceni^  pltirimtnn  illi  arbiiralus  stim  accedere 
«  ornamcnti^  si  nomen  limin  gcslet  in  f  route ^  apiid  koscc, 
«  qtà simili aim  iutegerriinis  moribiis, pias  coliini  liltcras^ 

<  décati taiissimum  :  Jieqtie  id  injuria^  quando  qiiidcin 
<t  quo  erîidilioîieni  subdiii  lui  coiijiivgajit  pielaii,  nabis 
«  id  nmneris  jam  pridetn  dedisfi,   al  poincridiana  qna- 

<  piam  hoi'nla^  qita  a  re  divina  ferianlitr,  bonas  litieras 
«  iis  audienlibus  projitemnr.  Verum  quain  pinvi  opiis 
«  feceris^  qnaniîunve  in  rem  eornni  cedat^  eorumqiie  con- 
-i  veniat  mslitnto^  Hieronyminiamim  ilhid  verbinn  plane 
1  mdicat  :  Ama,  inquit^  scienliam  scripturariim  et  carnis 
«  vitia  non  amabis.  > 

Le  vénérable  père  Dominique  de  Jésus-Marie,  prévôt 
ou  supérieur  général  des  Carmes  déchaux  de  la  congré- 
gation d'Italie,  mort  en  odeur  de  sainteté,  vint  à  Stras- 
bourg en  162  I,  à  son  retour  de  Vienne,  où  il  vint  à  la 
commanderie  saluer,  au  nom  de  l'empereur  Ferdinand  II, 
l'évèque  de  Strasbourg,  Léopold  Guillaume  d'Autriche, 
qui  y  logeait  alors.  Il  y  obtint  de  la  commanderie  la  tète 
d'une  des  onze  mille  vierges  et  l'os  d'une  autre  sainte 
de  la  même  compagnie,  comme  le  prouve  une  lettre  ita- 
lienne qu'il  écrivit  à  ce  sujet  au  commandeur  de  Rome 
le  3  décembre  1622,  qu'on  conserve  encore  aujourd'hui 
dans  les  archives  de  la  commanderie. 


La  commanderie  de  S.-Jean  a  eu,  depuis  le  temps 
de  sa  fondation  jusqu'en  1699,  trois  administrateurs,  ou 

Ingold,  GrandidUr,    V.  5 


66  CHEVALIERS    DE    SAINT-JEAS 

protecteurs  séculiers,  pris  dans  le  corps  de  la  noblesse 
de  Strasbourg,  qui  prenaient  le  titre  de  Itiiores,  ou  Lohn- 
herr,  ou  Pflegcr.   [Ce  furent:] 

I. 

1.  Ruhhnann  Merschiuein,  fondateur  de  la  commanderie,  se  donne 

deux  autres  adjoints  le  5  janvier  1371.  Il  mourut  le  18  juillet 
1382. 

2.  Conrad  zu  dir  Magde,  nommé  en  1382,  \  le  30  avril  1392.  Son 

épitaphe  et  celui  de  sa  femme  se  trouvait  au  Griinenwerdt. 

3.  Nicolas  Junge,  en  1392.  f  1408. 

4.  Nicolas  Merschwein,  en  1408.  f  21  janvier. 

5.  Jean  Slurm,  en  1420. 

6.  Nicolas  Bernard  Zorn  de  Boulach,  en  1447.  7  le  24  juin  1460. 

7.  Georges  Zorn  de  Boulach,  en  1460  et  1469. 

8.  Henri  Beger  de  Geispoltzheim,  en  1472.  f  le  15  octobre  1479. 

9.  Adam  Zorn,  stettmeister  en  1479  et  151 1. 
10.  Jacques  Zorn  de  Plobsheim^  en  1425. 

11. 

1.  Henri  ou  Heintzmann    H'elzel,   mort  le  i  novembre  1387.   Son 

épitaphe  se  trouvait  au  Griinenwerdt. 

2.  Nicolas  Zorn  de  Boulach,  nommé  en  1387.  7  le  5  octobre  1389. 

3.  Jean  de  Kageneck,  prefectus  aulae  episcopalis,  nommé  en    13S9. 

f  le  30  août  1498.  Son  épitaphe  au  Griinenwerdt. 

4.  Pierre  Blumelin,  en  1408. 

5.  Jeafi  Ecc/iard,  en  1420  et  1454. 

6.  Frédéric  de  Kust,  en  1460.  7  1473. 

7.  Jean  Rodolphe  d'Endingen,  en  1473.  7  en  1494. 
?>.  Conrad  ou  Cuntz  Alerschwein,  en  1494. 

9.   Caspar  de  Boulach,  en  1507.  \  le  mardi  après  la  S.-Marc  15  16. 

10.  Jean  Bock,  en  1525  et  1527. 

m. 

I.  Jean  Merschwein,  burgraff  de  Strasbourg,  tuteur  en  137  i.  Mouru* 
quelques  temps  après,   avant  1374. 


DE    STRASBOURG  67 

-2.  Nicolas  de  Zorn-Lapp,  en  1374.  Ce  fut  lui.  qui  avec  Jean  de 
Kagencck  et  Nicolas  Junge,  réglèrent  en  1393  le  serment  que 
devait  prêter  chaque  tuteur  pour  défendre  la  fondation  de  Saint- 
Jean,  contre  tous  qui  l'attaqueraient.  II  mourut  le  11  mai  1393. 
Son  épitaphe  au  Grunenuerdt,  ainsi  que  celle  de  sa  femme. 

3.  Paul  Mosung,  en  1393  et  1394.. 

4.  Adam  Ldseiin,  en  1405  et  1408. 

5.  Burcard  de  Mullenheim-Rechberg,  en  1408  et  1420., 
•  6.  Nicolas  Lentzlin,  en  1447.  f  le  29  décembre  1460. 

7.  Conrad  ow  Cunon  de  Kageneck,  en  1460  et  1469. 
S).  Nicolas  Zorn  de  Bulach,  en  1492  et  1500. 
9.  Guillaume  Bocklin,  en  1492  et  1500. 

10.  Balthassar  Bocklin,  en  1507. 

11.  Louis  Bocklin,  en  151 1  et  1525. 


Les  tuteurs  suivants,  d'accord  avec  le  Magistrat, 
eurent  av^ec  le  commandeur  et  le  custos  les  clefs  du  coffre 
où  était  l'argent,  des  archives,  du  trésor  et  des  ornements 
de  l'église,  ce  qui  fut  l'objet  des  plaintes  du  commandeur 
présentées  au  Magistrat  le  premier  dimanche  de  Pavent 
1536. 

I. 

1.  Jacques  Stunn,  stettmeister,  luthérien,  en  1552. 

2.  Hildebrand  de  Mullen/ieiin,  en  1557.  7  le  3  juin  1559. 

3.  Adolphe  de  Mittelhausen,  stettmeister,  élu  le  3  juillet  1559  par  le 

commandeur  et  les  deux  autres  tuteurs. 

4.  Wolfgang  Sigismond  de    Wurmser,   stettmeister,  élu  en    1568. 
i  en  1573. 

Depuis  1573,  jusqu'en  1600,  il  ne  fut  point  nommé  de  tuteurs. 

5.  Hugues  Sturm  de  Siurmeck,  en  x6oo.  7  i6i6. 

6.  Bernard  de  Kageneck;  stettmeister  et  luthérien,  nommé,  ainsi  que 

les  suivants,  par  le  seul  commandeur,  le  5  janvier  161 7.  Il  vivait 
encore  en  1642. 


68  CHEVALIERS    DE   SAINT-JEAN 

7.  Philippe  Jacques  Wurmser  de  Vendenheim,  stettmeister  et  luthé- 

rien, en  1659.  f  en  1676. 

8.  Georges  Thierri  Zorn  de  Fiobsheim,  stettmeister  et  luthérien, 
nommé  le  25  avril  1678,  f  en  i688.  Dernier  tuteur. 


IL  . 

1.  Jean  /ac/iues  Widergrun  de  Stauffefiberg-y  stettmeister  en  1554 
et  1559. 

1.  Jacques  Bdckiin,  en  1568. 

3.  Jacques  de  Pja/fenlapp,  en  1600.  7  vers  1615. 

4.  Nicolas  Jacques  Wurmser  de  Schàffolsheim,  nommé,  ainsi  que  le 

suivants,  le  5  janvier  1617  par  le  seul  commandeur. 

5.  Joachim  de  Berstett,  stettmeister  et  luthérien,  en  1633.  Mort  vers 

1642. 

6.  Jean  Bernard  Volz  d'Altenau,  stettmeister  et  luthérien,   nommé 

le  18  novembre  1643.  f  1659. 

7.  Henri  Ballhasar  de  Kippenheim,  stettmeister  et  luthérien,  nommé 

le  2  novembre  1659.  f  22  février  1679. 

8.  Jean  Guillawiie  de  Kippenheim,  stettmeister  et  luthérien,  nommé 

le  9  mars  1679.  \  169g.  Dernier  tuteur. 

III. 

\,  Vllmct.m  ou  Rullmann  Bœcklin  de  Bœcklinsau,  stettmeister,  luthé- 
rien, en  1552  et  1573.  Il  vivait  encore  en  1573. 

2.  Georges  H'urmser  de  Schà^olsheim,  catholique,  nommé  par  le 
commandeur  et  les  autres  tuteurs.  Il  vivait  encore  en  1611.  ^lort 
vers  1640. 

3.  Jean  Christophe  de  liildensiein,  catholique,  nommé,  ainsi  que  les 

suivants,  par  le  seul  commandeur,  le  iS  nov.  1643.  7  le  5  nov. 
1660. 

4.  Jean  Frédéric  de  IVangen,  catholique,  nommé  le  22  février  1661. 

f  1688.  Dernier  tuteur. 


10.  WISSEMBOURG  (Spire.)  ^ 

[Cette  maison,  qui  s'appelait  zu  den  Eichen^  était 
■située  entre  Wissembou rg  et  Altenstadt.  Elle  périt  au 
xvii^  siècle  en  même  temps  que  la  chapelle  zic  der  EicJie 
qui  s'y  trouvait,^  et  le  titre  fut  uni  à  celui  de  Bruchsal 
en  Allemagne.] 

[Co?7i?7iandeurs. 

i..  Conrad  de  Randeck,  1367.  (Rheinwald,  op.  cit.,  p.  365.) 

2.  Jean  de  Reiffenbourg,  1469.  (Ib.) 

3.  Nicolas  de  Hutten,  1495.  K^^-^ 

4.  F.  Philippe  Morand  baron  de  Schonau,  1780-85.  (Almanach.)] 


1.  [Rien  dans  le  Nachiass.'\ 

2.  [Rheinwald,  Vabbayi  de   PVissembourg,    p.  9s.] 


I. 
ORDRES  MILITAIRES 


B.  TEMPLIERS 


B.  TEMPLIERS 


(L'ordre  des  Templiers  fut  fondé  en  1 123  par  Hu- 
•gues  des  Payens  et  sept  autres  chevaliers  français.  La 
règle  fut  rédigée  au  concile  de  Troyes  en  11  28  avec  la 
collaboration  de  saint  Bernard.  La  bravoure  de  ses 
membres  contribua  beaucou[)  à  la  conquête  de  la  Terre 
Sainte;  mais  bientôt  leur  trop  grande  richesse  et  leur 
ambition  amenèrent  leur  perte.  Il  n'est  pas  prouvé  cepen- 
dant qu'ils  aient  été  cou[)ables  des  crimes  dont  on  les 
a  accusés  pour  amener  leur  suppression,  et  la  cupidité  de 
de  Philippe  le  Bel  ùte  tout  crédit  à  son  témoignage  contre 
•eux.  «On  ne  sait,  a  ditBossuet,  s'il  n'y  eut  pas  plus  d'ava- 
rice et  de  vengeance  dans  cette  exécution  que  de  justice.  ^ 

L'ordre  avait  une  organisation  analogue  à  celle  des 
chevaliers  de  Saint-Jean.  La  baillie  d'Alsace,  à  la  tète  de 
laquelle  était  un  grand  commandeur,  dépendait  du  grand 
prieuré  d'Allemagne.] 

Le  pape  chargea  Pierre  archevêque  de  Mayence  de 
la  cause  des  Templiers.  Celui-ci  tint  un  concile  provincial 


l.  [Voir  plus  bas  la  notice  sur  l'ordre  teutonique,  et  les  Notes  pour  ien'ir 
à  Chisloiri  des  ordres  religieux  mililnires  en  Alsace,  par  A.  Beno  t,  Revue- 
Libiin,  1S68,  p.  407.  Cfr.  aus^i  le  ms  705  de  la  IJibliolhèque  municipale  de 
Strasbourg.] 


74  -^^  TEMPLIERS 

à  Mavence  en  1310,  les  lundi,  mardi  et  mercredi  après 
le  dimanche  Jubilaie  Dco.  Pendant  que  le  concile  était 
assemblé,  Hugues  Wild-  et  Khingrave,  qui  demeurait  à 
Grunbach  près  Merienheim,  y  comparut,  sans  avoir  été 
appelé,  accompagné  de  vingt  autres  tem[)liers  de  la  pro- 
vince de  Mavence,  tous  armés,  mais  portant  leurs  armes 
sous  l'habit  de  leur  ordre.  L'archevêque,  craignant  quelque 
violence,  fit  asseoir  le  commandeur  Hugues,  en  le  priant 
d'exposer  le  sujet  de  sa  venue.  Hugues  répondit  que  lui 
et  ses  confrères  avaient  appris  (^ue  ce  concile  s'était 
assemblé  par  ordre  du  pape  pour  éteindre  leur  ordre; 
qu'il  savait  (ju'on  leur  imputait  divers  crimes  et  des 
actions  abominables;  qu'on  avait  condamné  ses  con- 
frères sans  les  avoir  ouïs  ni  convaincus;  que  ceux  qui 
avaient  été  brûlés  avaient  nié  jusqu'à  leur  mort  être  cou- 
pables de  ces  crimes;  que  Dieu  même  avait  prouvé  leur 
innocence  par  leurs  robes  blanches  et  leurs  croix  rouges 
qui  n'a\-aient  pu  être  consumées  par  le  feu;  qu'en  consé- 
quence ils  étaient  venus  au  concile  pour  protester  contre 
le  jugement  du  pape,  qu'ils  en  appelaient  au  futur  pontife 
et  à  tout  son  clergé.  L'arche vêcjue  de  Mavence,  craignant 
quelque  tumulte,  admit  leur  protestation  et  leur  promit 
de  s'employer  aujirès  du  pape  pour  qu'on  ne  les  inquiétât 
point.  En  effet  Pierre  reçut  l'année  suivante  une  autre 
commission  pour  informer  de  leurs  vie  et  mœurs.  Il  les 
entendit  et  les  déclara  innocents,  le  1  juillet  131  i.  * 

Trithème  rapporte^  que  les  Templiers  de  Bourgogne^ 
d'Alsace  et  de  Souabe  furent  faits  prisonniers  par  ordre 
du  pape,  et  mis  à  la  (juestion;  fjue  plusieurs  furent  brûlés^ 


1.  SerrariLs,   lib.    5    Rcrum   Mo^'uneiac,  cap.   39,  p.   S30. 

2.  In   Clironico  Ilirsan^^icnsi^   ad   ann.    1 307. 


TEMPLIERS  73  ■T' 

quelques-uns  chassés  du  pays  et  les  autres  obligés  d'entrer 
dans  quelqu'autre  ordre  religieux.  ' 

L'ordre  des  Templiers,  accusé  des  crimes  les  plus 
horribles,  fut  supprimé  dans  la  seconde  session  du  con- 
cile de  Vienne  en  Dauphiné,  tenue  le  3  avril  131  2,  et  le 
grand-maître,  avec  un  grand  nombre  de  chevaliers,  furent 
brûlés  vifs. 


I.  Les  Templiers  d'Alsace,  ainsi  que  tous  ceux  d'Allemagne  échappèrent 
au  sort  de  leurs  confrères  ;  mais  tous  leurs  biens  passèrent  aux  chevaliers  de 
S.-Jean  de  Jérusalem. 


1.  ANDLAU  (Strasbourg.) 
• 

[En  face  de  l'abbaye -chapitre  d'Andlau  les  Tem- 
pliers avaient  bâti  au  xiii^  siècle  une  commanderie,  qui 
possédait  les  meilleurs  vignes  du  pays  situées  sur  le  Castel- 
berg.  En  1312  les  chevaliers  Teutonicjues  prirent  la  place 
des  Templiers,  et  transportèrent  leur  établissement  dans 
un  faubourg  de  la  ville.]  ' 


2.  BAUMGARTEN  (Strasbourg.)  » 

[Censé  située  au  nord-est  de  Donnenheim,  canton 
de  Brumath.  La  commanderie  est  mentionnée  dans  une 
charte  de  1243.3  Au  commencement  du  xiv^  siècle  le 
commandeur  vendit  divers  héritages  au  chapitre  de  Saint- 
Thomas.  •+] 

[Coimnandeîcrs. 

1.  Frater  Marsilius,  1245.  iStrobel,  loc.  cit.) 

2.  Burckhard  de  Munnesheim,  1303.  (Ben'oit,  loc.  cit.^] 


1.  [Benoit,  loc.  cit.] 

2.  [Strobel,  1.  p.  520] 

3.  [Benoit,  loc.  cit.] 

4.  [Id.,  ib  ] 


78  TEMPLIERS    DE    BERGHEIM    ET    DE   STRASBOURG 

3.  BERGHEIM  (Bâie.)  ' 

[Mentionnée  dès  i  2  20  et  clans  une  bulle  du  pape  Ale- 
xandre W  de  1257,^  cette  commanderie  fut  donnée  en 
131  2,  à  la  supj)ression  de  l'ordre,  aux  chevaliers  de 
Saint-Jean  de  Sélestadt,  qui  en  firent  comme  leur  maison 
■de  campagne.] 

[Comiitandeîirs. 

1.  Dietrich  (dispcnsator\  1220.  (Urk.-Buch  d.  St.  Basel,  I,  p.  65.) 

2.  Jean  de  Richcnstein,  1328.  (BC,  chartes  de  Pairis,  S-U.i] 


4.  STRASBOURG. 

[A  Strasbourg  aussi  il  y  aurait  eu  un  temple  d'après 
les  notes  suivantes  de  Grandidier,  du  NacJUass  de  Carls- 
ruhe:) 

Curia  dicta  zic  dcm  Temple,  sita  in  civitate  Argent, 
in  vico  dicto  Kalbesgasse,  in  charta  anni  131  i. 

Areale,  quod  dicitur  ciiria  Templarioriim,  in  des- 
criptione  arealium  ecclesiae  Argentinensis. 

Berthold  de  Schwarzenberg,  prévôt  de  Strasbourg, 
qui  vivait  en  1 183  et  i  185,  donna  à  son  chapitre  lapi- 
deam  dotmim  super  Briischam.  Cette  maison  fut  nommé 
-dans  la  suite  curia  Teniplarioriun. 


1.  [Le  ms.   569  de  la  BC  est  un  terrier  de  cette  maison  de    1677.] 

2.  [Hans,    Urk.-B.  der  l'/arni  Birghcim^  p.    3.] 


I. 

ORDRES  MILITAIRES 


C.  ORDRE  TEUTONIQUE 


C.  ORDRE  TEUTONIQUE 


L'ordre  Teutonique  prit  naissance  en  Palestine,  de 
même  que  ceux  j:les  Hospitaliers  de  Saint-Jean  et  des 
.Templiers.  Cet  ordre,  illustre  dès  son  berceau,  combattit 
pendant  un  siècle  les  infidèles  qui  opprimaient  la  Terre 
sainte  et  se  vit  assez  nombreux  pour  former  en  même 
temps  un  grand  établissement  dans  le  nord  de  l'Europe. 
Ces  religieux  conquérants  soumirent  la  Prusse  entière  à 
leur  domination,  après  l'avoir  arrosé  de  leur  sang  pen- 
dant plus  d'un  demi-siècle.  De  pareils  succès  les  rendirent 
maîtres  d'une  partie  de  la  Livonie  -  d'autres  conquêtes, 
ainsi  que  des  acquisitions  heureuses,  reculèrent  encore 
dans  la  suite  les  bornes  de  leurs  vastes  états.  Enfin  l'ordre 
Teutonique  parvint  à  un  point  brillant  marqué  par  la 
Providence  pour  être  le  terme  de  sa  grandeur  et  le  com- 
mencement de  sa  décadence.  Ce  furent  la  trahison  et 
l'hérésie  qui  abattirent  cette  puissance  redoutable  qui 
avait  joué  longtemps  un  rùle  distingué  dans  le  nord  de 
l'Europe. 

Un  chevalier  de  l'ordre,  M.  le  baron  de  Wal,  aidé 
du  P.  Jean  Néj)omucène  de  la  sacrée  F"amille,  bibliothé- 
caire des  Carmes  déchaux  du  couvent  de  Liège,  publia 
en   1784  une  Histoire  de  l'ordre  Teutonique^  dédiée  à 

Ingold,  Grandidier,   V.  6 


82    J«'  ORDRE   TELTON'IQUE 

l'archiduc  Maximilien  d'Autriche,  grand-maître   de  cet 
ordre.  Elle  formera  huit  tomes.  ' 

L'ordre  des  Hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusalem 
existait  déjà,  lorsque  quelques  gentilshommes  qui  avaient 
suivi  Godefroy  de  Bouillon  en  Palestine,  au  nombre  de 
neuf,  furent  les  auteurs  et  les  premiers  membres  de  l'ordre 
des  Chevaliers  du  Temple.  L'objet  de  cette  institution, 
qui  commença  en  i  1 18,  fut  de  pourvoir  à  la  sûreté  des 
chemins  et  de  mettre  les  pèlerins  à  l'abri  des  insultes  des 
brigands  et  des  Sarrazins.  L'ordre  des  Templiers  fut  mili- 
taire dans  son  origine,  puisqu'aux  trois  vœux  qu'ils  pro- 
noncèrent entre  les  mains  du  patriarche  de  Jérusalem,  ils 
en  ajoutèrent  un  quatrième  qui  les  engageaient  à  porter 
les  armes  contre  les  infidèles.  Hugues  des  Payens,  issu  de 
la  maison  de  Champagne,  fut  le  premier  grand-maître 
de  la  milice  du  Temple.  Il  passa  en  Occident  où  il  fit 
approuver  son  ordre  dans  le  concile  de  Troyes  tenu  en 
1 1  27.  Ce  concile  leur  donna  l'habit,  ou  plutôt  le  manteau 
blanc,  sans  aucune  espèce  de  croix.  Ce  ne  fut  que  sous 
le  magistère  de  Robert,  qui  succéda  en  1136a  Hugues, 
et  sous  le  pontificat  d'Eugène  III,  élu  en  1145,  que  les 
Templiers  commencèrent  à  porter  une  croix  d'étoffe  rouge 
sur  la  poitrine.  ^  ^^    i-i ■.■,.;.,.-•  ^ 

Peu  de  temps  après  l'établissement  des  Templiers, 
car  il  est  impossible  d'en  fixer  la  date  plus  précisément, 
il  se  forma  à  Jérusalem  un  nou\'el  établissement  qui  doit 


1.  [Sur  l'histoire  générale  et  l'organisation  de  l'ordre  cfr.  encore  les  Fri- 
iurgir  Diozisan-Archiv  XVI,  p,  65-135;  Sk\A.^i,  Annales  de  tordre  Uutoniqui 
depuis  son  ori^ne  jusqu'à  nos  jours,  Paris,  1887,  in-8»  ;  VoiGT,  Gesckichte  des 
deutschtn  Ritlerordins^   1,] 

2.  Voyez  VArt  de  virijier  Us  dates,  I,  p.   521    et  suiv.  de  la  3»  édition. 


ORDRE   TEUTONMQUE  g^ 

•être  regardé  comme  la  première  origine  de  l'ordre  Teu- 
toniqiie,  quoiqu'on  marque  communément  sa  fondation 
à  l'an  I  190.  Ces  deux  sentiments  sont  aisés  à  concilier, 
en  observant  que  l'ordre  prit  réellement  naissance  à  [éru- 
salem,  mais  que  n'étant  alors  que  le  fruit  de  la  charité 
d'un  particulier,  on  ne  compta  sa  fondation  que  de 
l'époque  où  il  fut  en  quelque  sorte  renouvelé  au  siège 
d'Acre  l'an  1 1 90  et  revêtu  de  l'approbation  de  tous  les 
princes  chrétiens  qui  se  trouvaient  en  Palestine.' 

Ce  fut  en  i  128  ou  11  29  selon  Jacques  de  Vitry* 
qu'un  riche  particulier  allemand,  dont  on  regrette  de  ne 
pas  savoir  le  nom,  qui  s'était  fixé  à  Jérusalem,  touché 
des  maux  que  souffraient  ses  compatriotes,  fit  bâtir  un 
hôpital  pour  y  retirer  les  pauvres  et  les  malades  de  sa 
nation.  Il  obtint  même  du  patriarche  de  Jérusalem  la  per- 
mission d'y  bâtir  une  chapelle  en  l'honneur  de  la  Sainte 
Vierge.  Cet  exemple  de  charité  produisit  des  prosélytes: 
plusieurs  chevaliers  et  gentilshommes  allemands  se  dé- 
vouèrent également  au  service  des  pauvres  et  des  infirmes. 
Mais  comme  ils  n'étaient  venus  en  Palestine  que  pour 
combattre  les  infidèles,  ils  unirent  les  deux  professions, 
à  l'exemple  des  Hospitaliers  de  S.-Jean  et  des  Templiers! 
et  s'engagèrent  par  un  vœu  particulier  à  prendre  les  armes 
lorsque  les  cas  pourraient  l'exiger.  Le  double  service  de 
l'hôpital  et  de  la  guerre  les  fit  nommer  Hospitaliers  et 
chevaliers  de  la  Sainte  Vierge  parce  que  la  chapelle  de 
l'hôpital  lui  était  dédiée.  3 

L'ordre  Teutonique  fut  donc  dès  son   origine  un 
ordre  militaire.    Le  pape  Célestin   II,  élu  en    M43  ,   et 

1.  /////.  de  l'ordre   Tiutoniqut,  I,   p.   9. 

2.  Ibid.,  cap,  66. 

3-  Ibid.,  I,  p.    12   et    13. 


84  ORDRE   TEUTONIQUE 

Adrien  IV  son  successeur  ordonnèrent  que  les  nouveaux: 
hospitaliers  allemands  seraient  sous  la  direction  du  grand 
maître,  ou  du  prieur  de  l'hôpital  de  Jérusalem  qui  aurait 
soin  que  l'hôpital  des  allemands  fut  toujours  desservi  par 
un  prieur  et  des  frères  de  la  nation  germanique.' 

L'hôpital  allemand  de  Jérusalem  fut  connu  dès  son 
origine  des  empereurs  qui  le  protégèrent  et  l'aidèrent  de 
leurs  bienfaits.  2  Après  la  prise  de  Jérusalem  par  Saladin 
en  1 187,  la  plupart  des  hospitaliers  Teutoniques  que  ce 
prince  en  avait  chassé  (car  il  n'y  conserva  que  ceux  qui 
étaient  nécessaires  au  service  des  malades  et  non  ceux  qui 
faisaient  profession  des  armes)  se  rendirent  à  l'armée  de 
Frédéric,  duc  de  Souabe  et  d'Alsace,  occupé  en  i  190  à 
faire  le  siège  d'Acre.  Cette  armée  était  extrêmement 
affaiblie  par  les  pertes  qu'elle  faisait  tant  dans  les  com- 
bats que  par  les  maladies  qui  contribuaient  à  dépeupler 
le  camp.  Quelques  citoyens  des  villes  de  Brème  et  de 
Lubeck,  sensibles  aux  maux  des  soldats  allemands  blessés 
ou  malades,  y  établirent  uneespèce  d'hôpital.  Leur  exemple 
fut  imité  de  plusieurs  gentilshommes  allemands  qui  ne 
quittaient  les  armes  que  pour  servir  les  malades  et  ne 
sortaient  de  l'hôpital  que  pour  aller  de  nouveau  combattre 
les  ennemis  de  la  foi.  Les  chevaliers  de  l'hôpital  de  Notre 
Dame  de  Jérusalem  secondèrent  leur  zèle,  d'autant  plus 
qu'ils  trouvaient  ainsi  l'occasion  de  continuer  l'exercice^ 
de  leur  ancienne  profession.  S'ils  ne  furent  pas  les  pre- 
miers chevaliers  de  cette. association  naissante,  il  est  très 
vraisemblable  qu'ils  transmirent  aux  nouveaux  hospita- 


1.  Paoli,  Codict  diplomatico  dit  sacro  ordim  Gerosolimitano,  o^gi  di  Malte^ 

p.   372. 

2.  Diploma   Friderici    II,    a.    I22I    apud    Duellium,  part.   I,   p.   9. 


ORDRE   TEUTON'IQUE  85 

Jiers  tous  les  droits  qu'ils  avaient  sur  l'hôpital  de  Jérusa- 
lem. Ce  qui  est  certain,  c'est  que  dans  la  suite  on  donna 
aux  membres  du  nouvel  ordre  le  nom  de  frères  chevaliers 
Teutoniques  de  la  maison  ou  de  l'hôpital  de  la  Sainte 
A^ierge  de  Jérusalem.  Le  nom  de  Teutonique  désignait 
leur  patrie,  parce  que  cet  ordre  fut  uniquement  concentré 
<ians  la  nation  germanique.  " 

Frédéric,  duc  de  Souabe,  choisi  pour  commander 
tous  les  allemands,  devint  le  protecteur  des  nouveaux 
hospitaliers  et  en  forma  un  ordre  de  chevalerie  à  l'imita- 
tion des  Hospitaliers  de  S. -Jean  et  des  Templiers.  Mais 
la  manière  dont  ce  projet  s'exécuta  est  encore  un  des 
points  obscurs  de  l'histoire  parce  qu'il  ne  reste  aucun  mo- 
nument authentique  qui  puisse  l'éclaircir.  Réduits  à  la 
tradition  et  aux  chroniques  de  l'ordre^  qui  augmentent 
■encore  l'embarras  en  accumulant  les  anachronismes,  nous 
en  inférons  que  l'hôpital  des  allemands,  bâti  vers  l'an 
II  28  à  Jérusalem  sous  le  titre  de  la  Sainte-Vierge,  fut 
la  .première  origine,  ou  si  l'on  veut,  la  source  éloignée 
de  l'ordre  Teutonique;  qu'il  ne  prit  cependant  sa  véritable 
consistance  d'ordre  qu'au  siège  d'Acre  de  l'an  1 190;  que 
l'hôpital  qui  y  fut  commencé  par  les  citoyens  de  Brème  et 
de  Lubeck  donna  lien  à  Frédéric,  duc  de  Souabe,  de  le 
fonder  et  de  l'instituer  avec  le  conseil  du  patriarche  de 
Jérusalem;  de  Conrad,  archevêque  de  Mayence;  de  Henri, 
■comte  de  Champagne,  qiù  devint  ensuite  possesseur  du 
royaume  de  Jérusalem,  et  des  princes  allemands  qui  se 
trouvaient  alors  à  ce  siège;  que  la  règle  qu'on  y  adopta, 
fut  tirée  de  celle  des  Hospitaliers  de  Saint-Jean  en  ce  qui 


1.  //is/.  di  l'ordre   Teuton.,  I,  p.    i6   et  seq  .  .  . 

2.  Ordens  CAronick,  apud   MaTHJ.CM,  in   AnaUctis  vtUris  tzz'i,  tom.  V. 


86  ORDRE    TEUTON'IQUE 

concernait  le  soin  des  malades,  et  de  celle  des  Templiers 
en  ce  qui  avait  rapport  à  la  milice  et  à  la  discipline  parti- 
culière ;  qu'il  fut  d'abord  composé  de  quarante  gentils- 
hommes^ entre  lesquels  Henri  de  Walpot  fut  choisi  pour 
premier  maître;  que  cet  ordre,  confirmé  par  l'empereur 
Henri  V'I,  fut  aussi  solennellement  approuvé  en  i  191  ou 
1 192  par  le  pape  Célestin  III,  et  en  1 199  par  le  pape 
Innocent  III,  qui  soumirent  à  la  règle  de  Saint-Augustin 
les  nouveaux  frères  chevaliers  de  la  maison  Teutonique 
de  la  Sainte-Vierge  de  Jérusalem.  ' 

Un  manuscrit  du  xiv«  siècle'  rapporte  la  prière  alle- 
mande qu'un  prêtre  de  l'ordre  prononçait  tout  haut, 
chaque  fois  que  les  chevaliers  allaient  au  chapitre,  pour 
les  fondateurs  et  bienfaiteurs.  A  la  tète  des  premiers  se 
trouve  le  duc  Frédéric. 

L'ordre  Teutonique,  qui  prit  la  Sainte  Vierge  et 
S.  Georges  pour  patrons,  établi  sur  le  modèle  de  ceux 
de  Saint-Jean  et  des  Templiers,  eut  cette  différence  que 
le  premier,  hospitalier  dans  son  origine,  ne  devint  mili- 
taire qu'à  la  suite  des  temps,  et  que  les  seconds  furent 
militaires  sans  être  hospitaliers,  au  lieu  que  l'ordre  Teu- 
tonique réunit  ces  deux  qualités  dans  le  moment  même 
de  son  origine.  Le  cardinal  Jacques  de  Vitry,  témoin  ocu- 
laire, applique  à  ces  trois  ordres  3  ce  qui  est  dit  dans  le 
livre  de  l'Ecclésiastique,  qu'un  tissu  form.é  de  trois  cordons 
se  rompt  difficilement.  Il  ajoute  aux  témoignages  qu'il 
avait  rendus  aux  deux  ordres  plus  anciens,  qu'il  avait  plu 
à  la  divine  Providence   d'en  établir  un  troisième  qui^ 


1.  Hist.  de  l'ordn   Teutonique,  I,  p,    2S-54. 

2.  Apud  Dlellilm,  m,  p.  40. 

3.  Apud  BONGARS,  p.    1085,  cap.  66. 


ORDRE   TEUTON'IQUE  87 

réunissant  les  qualités  des  deux  autres,  n'était  pas  inoins 
nécessaire  à  la  conservation  de  la  Terre  Sainte. 

i.  Henri  de  Walpot.  —  Le  courage  que  Henri  de 
Walpot  signalait  en  toute  occasion  et  sa  charité  envers 
les  malades,  lui  méritèrent  la  préférence  qu'on  lui  donna, 
en  le  choisissant  en  i  i  90  pour  premier  maître  du  nouvel 
ordre.  Il  était  issu  d'une  maison  illustre  du  Rhin  qui  sub- 
siste encore  aujourd'hui.  Son  premier  soin  fut  de  faire 
agrandir  l'hôpital  du  camp  d'Acre  que  les  citoyens  de 
Brème  et  de  Lubeck  avaient  commencé  et  qu'ils  avaient 
cédé  aux  chevaliers  Teutonicjues.  Cette  ville  d'Acre  ayant 
été  prise  par  les  Croisés  au  mois  de  juillet  i  191,  Henri 
y  fît  bâtir,  dans  la  partie  méridionale  où  était  le  port, 
une  église,  un  hôpital  et  d'autres  logements  qui  formèrent 
la  première  maison  de  l'ordre.  Comme  Saladin,  maître 
de  Jérusalem,  avait  permis  aux  chevaliers  Teutoniques 
d'y  conserver  un  hôpital,  Henri  y  fit  passer  un  certain 
nombre  de  frères  de  son  ordre,  avec  des  prêtres  pour 
administrer  les  sacrements  et  pour  y  faire  l'office  divin. 
Henri  s'occupa  aussi  à  régler  la  vie  de  ses  frères  par 
différents  statuts  qui  furent  rédigés  en  une  certaine  forme 
dans  un  chapitre  qu'il  tint  en  1199  et  qui  furent  aug- 
mentés par  ses  successeurs  à  mesure  que  l'exigeaient  les 
circonstances. 

L'ordre  des  frères  de  la  maison  Teutonique  fut  par- 
tagé en  deux  classes,  comme  il  l'est  encore  aujourd'hui, 
celle  des  chevaliers  et  des  prêtres.  Ceux-ci  n'y  furent 
reçus  que  quelque  temps  a[)rès  la  fondation.  Les  uns  et 
les  autres  devaient  être  allemands.  '   Dans  la  classe  des 


I.   Hist.  dt  tordre   Titiioniijue,  t,   I,  p.   6; 


88  ORDRE   TEUTOSIQUE 

chevaliers  on  n'admettait  que  des  gentilshommes  d'an- 
cienne noblesse  qui  s'obligeaient,  outre  les  trois  vœux 
ordinaires,  de  soigner  les  malades  et  de  combattre  les 
ennemis  de  la  foi.  Leur  vêtement  était  une  tunique  noire, 
et  par  dessus  un  manteau  blanc  avec  la  croix  noire  sur 
l'épaule  gauche.  Les  prêtres  n'étaient  astreints  à  aucune 
preuve  de  noblesse  :  leurs  fonctions  consistaient  à  faire 
l'office,  à  administrer  les  sacrements  aux  chevaliers  et 
aux  malades  dans  les  hôpitaux,  et  à  servir  d'aumôniers 
à  la  guerre.  Ils  étaient  sous  la  juridiction  du  grand  au- 
mônier ou  précepteur.  A  ces  deux  classes  qui  consti- 
tuaient l'Ordre,  il  s'en  joignit  une  troisième,  les  frères 
servants.  On  les  appelait yî^;;^^7/^r^5•  en  latin,  heiniliche 
ou  soldner  en  allemand.  ^  Ces  frèces  servants  portaient 
l'habit  de  l'Ordre  pour  marquer  qu'ils  lui  appartenaient, 
mais  avec  une  croix  tronc^uée  ou  à  trois  branches,  pour 
montrer  qu'ils  n'en  étaient  pas  membres.  L'habillement 
des  prêtres  était  le  même  que  celui  des  chevaliers,  avec 
cette  différence  qu'au  lieu  d'un  habit  court  ils  en  portaient 
un  long,  et  que  leur  manteau  blanc  descendait  jusqu'aux 
talons,  tandis  que  celui  des  chevaliers  n'avait  que  la  lon- 
gueur convenable  pour  monter  à  cheval.' 

La  dignité  de  grand  maître  ou  de  maître  (car  les 
trois  ou  quatre  premiers  ne  prirent  que  la  qualité  de 
maître)  était  élective.  Il  ne  pouvait  être  pris  que  dans  la 
classe  des  chevaliers,  de  même  que  les  dignitaires.  La 
première  personne  de  l'Ordre  après  lui  était  le  précepteur 
ou  grand  commandeur.  Celui-ci  convoquait  le  chapitre 
en  l'absence  fiu  grand  maître  et  avait  l'inspection  particu- 


1.  Hist,  di  CotJte   Teittonhpiiy  t.   I,  p.  68, 

2.  Ib.,  p.  69. 


ORDRE   TEUTON'IQL'E  89 

lière  sur  les  prêtres  et  les  frères  servants.  Après  le  pré- 
cepteur venait  le  maréchal  qui  commandait  les  chevaliers 
en  campagne,  de  même  que  toutes  les  troupes  de  l'Ordre, 
sous  les  ordres  du  grand  maître.  Le  troisième  dignitaire 
était  le  grand  hospitalier  qui  avait  l'intendance  des  hôpi- 
taux. Le  quatrième  était  le  trappier  qui  dans  l'origine 
'  avait  l'intendance  du  vestiaire  ;  le  cinquième  était  le  tré- 
sorier dont  le  nom  indique  assez  les  fonctions.  Ces  digni- 
tés étaient  non  seulement  amovibles,  mais  il  était  d'usage 
de  les  changer  tous  les  ans.  C'était  le  grand  maître  qui 
avait  le  droit  d'y  nommer  du  consentement  du  chapitre.  ^ 

Quand  l'Ordre  commença  à  faire  des  conquêtes,  on 
vit  paraître  de  nouveaux  dignitaires,  savoir  les  maîtres 
provinciaux  de  Prusse,  de  Livonie  et  d'Allemagne  qui 
devinrent  les  premières  personnes  de  l'Ordre  après  le 
grand  maître. 

Outre  le  grand  commandeur  en  titre,  on  nomma 
des  précepteurs  ou  grands  commandeurs  dans  toutes  les 
provinces  où  l'Ordre  acquit  une  certaine  quantité  de 
biens,  comme  on  en  voit  encore  aujourd'hui  à  la  tête  de 
chaque  bailliage.  La  Prusse  eut  son  maréchal,  ainsi  que 
la  Livonie  et  l'Allemagne.^ 

Le  grand  maître  eut  l'occasion  de  signaler  son  cou- 
rage à  la  tète  de  ses  chevaliers  dans  les  expéditions  de 
la  croisade  de  1 196.  L'empereur  Henri  accorda  en  1 197 
le  monastère  de  la  Sainte-Trinité  de  Palerme  à  l'ordre 
Teutonique.  Cette  maison  devint  dans  la  suite  le  chef 
lieu  du  bailliage  de  Sicile  et  la  résidence  d'un  précepteur 


I ,  Ilist.  de  t ordre    Teutonique^   p.    71, 
I.  Ibid.,  p.   72. 


go  ORDRE   TEUTONIQUE 

OU  grand  commandeur  qui  comptait  dans  la  Sicile  qua- 
torze maisons  sous  sa  jurisdiction. 

Henri  de  Walpot  gouverna  l'Ordre  avec  beaucoup 
de  sagesse  et  mourut  le  24  octobre  1200  à  Saint-Jean 
d'Acre,  où  il  est  inhumé  dans  l'église  qu'il  avait  fait  bâtir. 

'  2.  Othoii  de  Kerpèu.  —  Frère  Othon  de  Kerpen,. 
gentilhomme  de  Brème,  fut  choisi  en  1200  pour  second 
maître  de  l'Ordre.  C'était  un  vieillard  octogénaire,  à  qui 
les  années  n'avaient  presque  rien  ôté  de  sa  vigueur  et  de 
son  activité.  Digne  du  choix  de  ses  frères,  il  leur  montra 
l'exemple  de  toutes  les  vertus  et  se  rendit  fort  célèbre  par 
de  belles  actions  dont  l'histoire  ne  nous  a  pas  conservé 
le  détail. 

Ce  fut  du  temps  de  ce  grand  maître  que  la  Livonie 
qui  venait  d'embrasser  le  christianisme,  vit  naître  un 
nouvel  ordre  de  chevalerie,  qui  fut  ensuite  incorporé 
dans  l'ordre  Teutonique.  Ces  chevaliers  qu'on  nomma 
Chevaliers  du  Christ  ou  porte-glaives,  furent  fondé  en 
1204,  et  ils  embrassèrent  la  règle  des  Templiers.  11  dut 
son  origine  au  pape  Innocent  III  et  à  Albert,  troisième 
évèque  de  Livonie.  Il  fut  d'abord  composé  de  croisés 
allemands,  et  son  premier  grand  maître  se  nommait  Vinon 
de  Rhorbach.  Leur  habit  était  un  manteau  blanc  sur  lequel 
ils  portaient  un  épe^e  rouge  avec  une  étoile  au  lieu  de  croix, 
ce  qui  les  a  fait  nommer  communément  tv/i-z/Vr/.  Ces  guer- 
riers religieux  combattirent  vaillamment  contre  les  payens 
et  contribuèrent  beaucoup  par  leurs  conquêtes  à  la  pro- 
pagation de  la  foi  daiis  ces  contrées. 

Othon  de  Kerpen  mourut  plein  d'années  et  de  mé- 
rites le  2  juin  I  206  et  fut  enterré  à  Acre  dans  l'église  de 
son  Ordre. 


ORDRE    TELTOSIQL'E  91 

3.   Hcrman  Bar  t.   —    Le  chapitre  de  TOrdre  se 
hâta  de  donner  un  successeur  à  Othon,  et  les  suffrages 
se  réunirent  sur  frère  Herman  Bart  qu'on  croit  avoir  été 
un-gentilhomme  de  Hohstein,  C'était  un  valeureux  cheva- 
lier, encore  à  la  fleur  de  son  âge,  mais  plein  de  religion, 
de  sagesse  et  de  charité  envers  les  pauvres.  Sous  lui  la 
plus  grande  partie  des  chevaliers  teutoniques  périt  dans 
la  bataille  que  Livon,   roi   d'Arménie,  livra  aux  Turco- 
mans.  Herman  Bart  y  fut  lui-même  blessé,  et  transporté 
à  Acre;   il  y  mourut  de  ses  blessures  le  20  mars  1210. 
Ce  fut  sous  son  successeur  Herman  de  Salza  que 
lean  de  Brienne,   roi  de  Jérusalem,  accorda  à  ce  grand- 
maître  après  le  siège  de  Damiette  qui   fut  terminé  en 
12  19,  le  droit  d'ajouter  à  sa  croix  et  à  ses  armes  celles 
du    royaume  de  Jérusalem  qui  étaient  une  croix  d'or: 
distinction  flatteuse  dont  les  grands  maîtres   n'ont  cessé 
de  jouir  jusqu'aujourd'hui.   Les  Teutoniques  méritèrent 
cette  grâce  du  roi  de  Jérusalem  en  combattant  plusieurs 
fois  sous  ses  yeux  et  surtout  au  siège  de  Damiette  où  le 
grand  maître  se  couvrit  de  gloire  à  la  tète  de  ses  chevaliers. 
4.  Herman  de  Salza.  —  Frère  Herman   de  Salza 
remplaça  Herman  Bart  en  1210  dans  la  dignité  de  maître 
de  l'ordre  Teutoni()ue.  Issu  d'une  famille  voisine  de  Magde- 
bourg,   il  passa  en   Palestine  à  la  suite  du  landgrave  de 
Thuringe  et  fut  un  des  quarante  premiers  seigneurs   qui 
se  vouèrent  à  Dieu  dans  l'ordre.  La  charge  de  maréchal 
qu'il  exerça  avant  de  parvenir  à  la  grande  maîtrise,  atteste 
sa  bravoure  militaire.  Pendant  son  magistère,  il  se  distin- 
gua par  des  traits  de  piété  et  d'humilité,  d'une  éloquence 
insinuante  et  persuasive,  par  l'amour  de  la  paix  et  l'esprit 
de  la  conciliation,  enfin    par  une  prudence  consomme-e. 
Sous  son  gouvernement,  l'Ordre  prit  un  accroissement  si 


^a  ORDRE   TELTONIQUE 

prodigieux  que,  vers  le  temps  de  sa  mort,  on  comptait 
jusqu'à  deux  mille  gentilshommes  allemands  qui  avaient 
pris  la  croix  de  l'ordre  Teutonique.  Ce  fut  aussi  sous  son 
magistère  que  les  Souverains  Pontifes  et  les  em|)ereurs 
donnèrent  à  l'Ordre  ses  principaux  privilèges  et  qu'il 
devint  puissant  par  les  donations  qu'on  lui  fit  dans  la 
Fouille,  l'Achaïe,  l'Arménie,  la  Hongrie,  la  Prusse,  la 
Livonie,  ainsi  que  dans  presque  toutes  les  [)rovinces 
d'Allemagne. 

L'empereur  Othon  par  son  diplôme  du  i  o  mai  1213 
prend  l'ordre  Teutonique  sous  sa  protection  et  donne  la 
permission  à  tous  les  possesseurs  de  fiefs  de  l'empire  d'en 
disposer  en  faveur  des  chevaliers  comme  de  leurs  biens 
propres. 

Frédéric,  par  celui  de  Haguenau  du  23  janvier  i  2  14, 
déclare  que  le  grand  maître  et  ses  successeurs  seront  regar- 
dés comme  membres  de  la  cour  impériale  où  ils  auraient 
leur  logement  et  seraient  défrayés  avec  leurs  gens  et  six 
chevaux  de  monture,  toutes  les  fois  qu'ils  jugeraient  à 
propos  de  s'y  rendre. 

Par  un  autre  diplôme  du  même  prince  donné  à 
Tarente  au  mois  d'août  1221,  l'empereur  prend  Tordre 
sous  sa  j-jrotection  et  lui  confirme  tous  ses  privilèges  en 
l'exemptant  de  tous  droits,  tailles  et  charges  publiques 
quelconques,  permettant  à  tous  les  possesseurs  des  fiefs 
de  l'empire  d'en  disposer  en  faveur  de  l'Ordre,  comme 
ils  pouvaient  faire  de  leurs  autres  biens.' 

[Après  la  prise  d'Acre  le  siège  de  l'Ordre  fut  trans- 
porté en  Europe.  Lorsqu'en  1525  Albert  de  Brandebourg 
fit  défection,   il  chassa  les  chevaliers  restés  fidèles  à  l'an- 

l.   [Inachevé  dans  le  Xa^hlast.'^ 


ORDRE   TEUTONIQUE  93 

cienne  religion  :  ceux-ci  retirés  en  Franconie  y  élirent  un 
nouveau  grand  maître,  qui  fut  depuis  choisi  parmi  les 
cadets  des  maisons  régnantes,  aujourd'hui  d'Autriche. 

L'Ordre  était  divisé  en  douze  provinces  ou  bailliages. 
L'un  d'eux  était]  le  bailliage  cju'on  nommait  le  bailliage 
d'Alsace,  de  Bourgogne  et  de  Hesse.  '  De  ce  bailliage 
dépendent  : 

r°  La  commanderie  d'Alshausen,  à  laquelle  sont 
réunies  les  commanderies  de  Marbourg  et  de  Wetzlar. 
C'est  le  chef-lieu  du  bailliage,  et  le  titulaire  est  qualifié 
de  grand  commandeur,  ou  Laud  commenthur. 

2°  La  commanderie  de  Friboure. 

3°  Celle  de  Hiltzkirch. 

4°  Celle  de  Rixheim,  à  laquelle  on  a  réuni  les 
commanderies  de  Bàle  et  de  Mulhouse. 

5°  Celle  de  Rouffach  et  Guebwiller. 

6°  Celle  cl' Andlau,  de  Strasbourg  et  de  Kaysersberg. 

7^»  Celle  de  Rohr  et  Waldstetten. 

Ce  bailliage  était,  en  1784,  composé  de  sept  com- 
mandeurs et  de  huit  chevaliers. 


Après  la  mort  de  Jean  Caspar  de  Stadion,  arrivée 
en  1641,  Léopold  Guillaume,  archiduc  d'Autriche  et 
évêque  de  Strasbourg,  lui  succéda  dans  la  place  de  grand 
maître  de  l'ordre  Teutonique.  Il  avait  déjà  été  nommé  en 


I.  [Sur  l'ordre  Teutonique  en  Alsace,  cfr.  Benoit,  ^/ûUs  pour  servir  a 
rhUtoîre  des  ordres  miliiaircs  en  Alsace,  dans  la  Revue-Lib'in,  l868,  p,  407;. 
cfr.  aussi  la  JVotUe  sur  la  commanderie  de  Rixheim  de  M.  Gide,  Riiheim, 
1897,  et  surtout  celle  de  M.  Th.  Ualther,  Zur  Geschichte  des  Deutschritter. 
ordens  im   Ober-Elsass,  parue  en  189S  dans  le  Jakrbuck  . . .  é\i  Vojesen-Clui.l 


'94  ORDRE   TEUTONIQLE 

1639  adjoint  à  Jean  Caspar  de  Stadion.  II  convoqua,  le 
17  avril  1662,  un  chapitre  général  de  l'ordre  qui  fut  à 
Vienne.  '  Les  chevaliers  et  commandeurs  du  bailliage 
d'Alsace,  Elsass Ballcy  qui  y  assistèrent,  furent  :  Philippe 
Albrecht  de  Berndorff,  laJidtcomeiitJmr  der  Balley  Elsass 
tend  Burgund^  commandeur  d'Althausen  et  de  Mayence; 
Georges  Guillaume  Thummen  de  Xavenbourg,  comman- 
deur de  Rouffach  et  Guebwiller;  Eberharde  Truchsess 
de  Rheinfelden,  commandeur  de  Mulhouse  et  Bàle;  Beat 
Segesser  de  Bruneg,  commandeur  de  Strasbourg,  Andlau 
et  Kaysersberg;  Henri,  baron  de  Muckenthall;  Philippe 
Albert  de  Berndorff;  Guillaume  Ferdinand  de  Randeck; 
Georges  Christophe  Rinck  de  Baldenstein.  ^ 


I.   DUELLIUS,    in   Hisioria  ordinis  tquitum    Tiutonicortim,    part.    I,  p.   48. 
3.  Ib.,  p.  49. 


I.  ANDLAU  (Strasbourg.)' 

(Cette  commanderie  remplaça  une  maison  du  Temple 
■en  131  2  comme  on  l'a  vu  plus  haut. 

Lors  du  protestantisme  le  commandeur  rompit  ses 
vœux  publiquement.  Un  moment  donnés  à  l'ordre  de 
Saint-Lazare,  les  biens  de  cette  maison  furent  ensuite 
unis  à  la  commanderie  de  Strasbourg-Kaysersberg.j 

[Co77tmandeurs. 

I.    Walther,  126%.  (Urk.-B.  der  St.  Strasburg,  III,  p.  3.) 
:2.  Stubenweg,  1318.  (Ib.,  p.  271.) 

3.  Alex.  Charles  Joseph  baron  de  Stïïrizell  de  Buchheim,  1778.  (Be- 
noit.) 1782.  (Almanach  d^Alsace.) 

4.  /.  Caspar  Frédéric  baron  de  Lerchenfeld,  1783.  (Ib.) 

5.  Ant.  Fidèle  baron  de  Hornstein  de  Gôfjingen,  1787.] 

6.  Tiblre  Albert  comte  de  Fugger  de  Weissenhorn,  mort  et  enterré 
à  Colmar  en  1710.]  * 


1.  [Il  n'y  a  dans  le  Nachlass  qu'une  notule  insignifiante.  —  Cfr.  Benoit, 
•op.  cit.,  p.  419.] 

2.  \Revut  cT Alsace,   1856,  p.   277.] 


2.  DAHN-ZINSWILLER  (Strasbourg.)  ' 

Sita  prope  Osweiler,  qui  vicus  est  Hanoicus,  diiabus 
leucis  a  Buxovilla  distans.'  Praeceptoria  haec  a.  i  609  secu- 
larisata  fuit  et  unita  reditibus  Hanoico-Lichtenbergicis. 

In  nrchivo  B'ixo\  illaîio  extant  charte  sequentes  quae 
ad  ham  praeceptoriam  spectant  :  Litterae^  quibus  Eber- 
hardus  de  Kttendorf  fatetur  se  in  Terrae  sanctae  subsidium 
hospitali  S.  Mariae  Teutonicorum  in  potestatem  religiosi 
viri  Gotfridi  s.  domus  per  Alsatiam  et  Burgundiam  gu- 
bernatoris,  uxoris  suae  et  liberorum  consensu,  donavisse 
curtim  suam  Dan  juxta  Osvilre,  cum  omnibus  juribus, 
anno  Domini  1245,  tnense  marcio,  indict.  3. 

—  Vidimus  literarum  quibus  Bberhardus  nobilis  de 
Ettendorf  ejusque  uxor  Elizabet  contulerunt  fratribus 
domus  Teutonicorum  de  ordine  Beatae  V'irginis  et  Terrae 
sanctae  Iherosolimit.  omnia  bona  sua  quae  spectant  ad 
allodium  in  Dan  apud  Zintzvilre,  pratis,  agris,  nemoribus, 
silvis,  de  voluntate  et  consensu  heredum  suorum  videl. 


I.   [Notice  de  Schœpflin.] 

7,  Schœpflin,  Alsatia  illuHrata,  t.  II,  p.  226  et  453,  dit  que  la  com- 
manderie  de  Dahn  fut  fondée  en  1368  par  Eberhard  d'Eltendorff.  (Note  de 
Grandidier.) 

3.  [Publiées  par  Mone  dans  la  Ziitschrift  f.  ci.  Geschichti  J.  Obirrheins, 
XV,  p.    155.] 

Ingold,   Grandidier,    V.  7 


ÇS  -J'''  TEUTON  IQUES 

Friderici,  Eberhardi,  aliorumque  heredum,  a.  i  246  mense 
octobris.  ' 

Das  Vidimus  ist  de  a.  i  ^68. 

—  Literae  ^  quibus  Albertus  plebanus  de  Cinceviler 
fratribus  doinus  Teutonicorum  de  ordine  B.  Mariae  Vir- 
'ginis  et  Terrae  sanctae  Iherosolym.  confert  omnia  bona  quae 
emerat  apud  Hosvilre  ab  abbate  et  conventu  S.  Crucis 
Busonisville  (Bossendorf)  consensu  archipresbiteri  Johan- 
nis  de  Ulvenheim  et  quae  spectant  ad  allodium  praedicti 
abbatis,  videl.  agris,  fratis  et  nemoribus,  a.  Domitii  1246 
mense  octobri. 

—  Vidimus  harum  Hterarum  de  a,  1368. 

—  Literae^  quibus  Eberhardus  de  Ettendorf  iisdem 
fratribus  Teutonicis  in  remediam  animae  donat  domum 
quam  aedificaverat  in  allodio  Than  cum  omnibus  mobili- 
bus  et  immobilibus  quae  ibi  post  mortem  suam  reperientur, 
a.  1250,  in  crastino  Qiiasiniodo  geniti. 

—  Literae-^  qiiibus  Sigfridus  miles  de  Haltematt  cas- 
trensis  dominorum  in  Liechtenberg,  consensu  uxoris  suae 
Agnetis  et  liberorum  et  fratrum,  ad  curiam  (]U3e  vocatur 
Than,  Argent,  diocesis,  ord.  fratrum  domus  Teuton.,  in 
remedium  animae  donat  omnia  bona  sua  tam  perpétua 
via  quam  hereditaria  quae  habuit  apud  Hatenmaten,  et 
vineas  quae  habuit  in  monte  qui  dicitur  Bundemim  in 
banno  Bruningesheim,  excepto  uno  agro  suo  apud  Lu- 


1.  [Publiées  par  Mone  dans  la  Zeitschrift  f.  d.  Geseh.  d.  Oberrhiins,  XV, 
p.    156.] 

2.  [Id.,  ib.] 

3.  [Id.,  ib.,  p.    157.] 

4.  (Id,,  ib.,  p.    160,    où  sont  encore  plusieurs  autres  pièces  concernant  la 
commanderie  de  Dahn  ] 


DE   DAHN-ZINSWILLER  99 

inarsburnen,  et  prœter  unam  curiani  suam  apud  commu- 
nem  stratam  in  villa  Hattenmatt,  a.  1255. 

—  Transactio  inter  Johannem  Ulricum  Wutzumetc. 
dictus  Doppeler,  et  commendatorem  fratrum  domus  Teu- 
tonicae  in  Than,  intuitu  bonorum  immobilium  in  villis  et 
bannis  Zintzvnler,  de  a.  1292. 


3.  GUEBWILLER  (Bâie.)» 

[La  première  mention  de  cette  maison  est  de  1270, 
d'après  Trouillat  (II,  p.  r  96.)  Elle  fut  incendiée  en  1 444. 
Au  I  7^  siècle  elle  fut  unie  à  lacommanderie  de  Rouffach.] 

[Commandeurs. 

1.  C  i1/i?y//«  (subcommendator),   1299.  (Urk.-B.  d.  St.  Basel,  III, 

p.  264.) 

2.  Niklaus  von  Beingen,   13 18.   (Urk.-B.  d.  St.  Strasb.,  III.   271.) 

1331.  (Walter,  op.  cit..  p.  22.) 

3.  Albrechtvon  Gôcph,  1386.  \^Ib.) 

4.  Johannes  von  Gerstungen,  1394.  (Ib.) 

5.  Julius  Volkdr  von  Freyberg,  1606  et  1608.  (Ib.) 

6.  J.  Eithel  von  Neufiegen,  1613.  (Ib.)] 


l.  [Le  Nachlass  ne  contient  qu'une  note^insignifiante  de  3  lignes.] 


4.  KAYSERSBERG  (Baie.)  ' 

[D'abord  située  à  Sigolsheim,  cette  ccmimanderie  fut 
transportée  en  1293  à  Kaysersberg.  L'église  était  dédiée 
à  S.  Sébastien.  A  partir  de  1480  il  n'y  eut  plus  de  com- 
mandeur, mais  un  simple  receveur.  Plus  tard  les  biens 
furent  unis  aux  maisons  de  Rouffach,  de  Strasbourg  et 
enfin  d'Andlau-.] 

[Commaîideurs. 

1.  Petrus  von  Stras burg,  1331.  (Walter,  p.  19.)] 

2.  Wernher  Dunebolder,  13 18.  (Urk.-B.  d.  St,  Strasb.,  III,  271.)] 


l.  [Notule  de  Grandidier  du  même  genre.  —  Cfr.  WaLTER,  op.  cit.,  p.    18.3 


5    RIXHEIM-MULHOUSE  (Bâie.)  ' 

Le  commandeur  de  Bâle  et  de  Mulhouse  fait  sa 
résidence  dans  le  village  de  Rixheim,  situé  dans  le  bailliage 
de  Landser. 

Dès  le  règne  de  l'empereur  Rodolphe,  la  comman- 
derie  de  l'ordre  Teutonique  existait  à  Mulhouse;  elle  y 
a  encore  aujourd'hui  son  hôtel.  Les  Suédois  s'emparèrent 
de  ses  biens  en  1634  malgré  la  ville.  Le  roi  Louis  XIV 
en  avait  accordé  les  revenus  en  1685  à  l'ordre  de  Saint- 
Lazare  qui  n'en  jouit  que  pendant  quelque  temps.* 

Le  commandeur  de  Rixheim  est  rollateur  des  cures 
•de  Knôringen,  Luemschwiller,  Nieder-Steinbronn ,  Rix- 
heim et  Hagenbach. 

En  1662,  Eberhard  Truchsess  de  Rheinfelden  était 
■commandeur  de  Mulhouse  et  Bâle. 

Cél.  Octav.  baron  de  Kempf  d'Angrett  est  aujour- 
d'hui commandeur  de  Bàle,  Rixheim  et  Mulhouse. 

[Comînandezirs.  ^ 

X.  Berihold,  1291. 

2.  Peter  Pjaf,  *  i2()T„  i2()t^. 

1.  [Cfr.  les  ouvrages  cités  de  M.  Gide  avec  le  correctif  de  V Express   du 
i5  octobre   1897,  et  de  M.  Walter,  p.   26.] 

2.  Alsa/ia  illustr..   Il,  p.  422. 

3.  [Nous  reproduisons  la  liste  de  M.  Walter,  quelque  peu  complétée.] 

4.  [Pfaffk,  dans   le   Cartulain  de  Mulhousi^   I,  95.] 


I06  -  4-  TEUTONIQUES 

3.  £ingtlwardos,  i  298. 

4.  Bruno  Werner,  1299. 

ty,  Jûhans  von  Werde,  1318.  (Urk.-B.  d.  St.  Strasb.,  III,  270.) 

6.  Anderlin  von  Herenkein,  1331. 

7.  Jakab  von  Reinach^  1350»  1352. 

8.  Ulr.  de  Radolzdorf,  1357.  (Express  du  15  octobre  1897,  article- 
de  M.  J.  Lutz,  d'après  les  Archives  de  Mulhouse^  dit  l'auteur.) 

9.  Hermann  von  Rotenstein,  1362. 
19.  Berthold  von  Wessenberg,  1370. 

11.  Ulrich  von  Ratolsdorf,  \y]2. 

12.  Konradvon  Steinphen^  I379' 

13.  Eberhard  von  Kônigeck,  1386. 

14.  Etienne  Strowin,  1400.  (Express.) 

15.  Henmann  von  Biederich,  140 1,  1402. 

16.  Johannes  von  NoUingen^  1400,  141 1. 

17.  Franz  von  Aries/ieini,  1416. 

18.  Johann  von  SchôII,  1420,  1424. 

19.  Petrus  von  Hirzbach,  1427,  1426. 

20.  Panthaleon  von  Heideck,  1435. 

21.  Truchsess  von  Rheinfelden,  zwischen  1420  und  1445. 

22.  (?)  von  Hornlingen,  zwischen  1420  u.  1445. 

23.  Burchard  von  Tierberg,  1440.  1442. 

24.  Eberhard  von  Stetten,  1446. 

25.  Johann  Sattler  von  Frankfurt,  1447,  1450. 

26.  Hans  Rudolf  Elhart,  1457.  '  1483. 

27.  Rudolf  con  Hohenratberg,  1462. 

28.  Rudolf  von  Friesingen,  1469. 

29.  Georg  von  Werdenstein,  1474. 

30.  Georg  von  Hotnburg,  1491,   1498. 

31.  Rudolf  von  Andlau,  1499. 

32.  Johann  von  Off'enburg,  1502. 

^^.  Hans  Sébastian  von  Stetten,  1510,  15 17. 

34.  Georg  von  Andlau,  1520,  1527. 

35.  Jean  Scholle,  1524,  (Express.) 

36.  Hans  Heinrich  von  Prasburg,  1529. 

37.  Johann  Bartlome  von  Stadion,  1537,  f  1540. 

38.  Franz  von  Friedingen,  1547,  7  1549. 

39.  Bernardt  de  Rodt,  1550.  (Express.) 


\.  [En   1465  et   1468,  Cartul.  de  Mulhome,  II,  p.  214  et  III,  284.J 


DE    RIXHEIM-MULHOUSE  lO^,- 

40.  Rieger  de  Westernach,  1553.  (Ib.) 

41.  Dietrich  von  Heyden,  1554. 

42.  Jakob  von  Hertenstein,  1565. 

43.  Georges  de  Gemtningen,  1576-78.  (Express.) 

44.  Hans  Christof  von  Rdmerstall,  1568,  1572. 

45.  Georges  Heinrich  voti  Andlau,  1572,  1574. 

46.  Georges  von  Gemmingen,  1575,  1578. 

47.  Sigfnund  von  Reinach,  1585.  (1562  in  Gcbvveiler.) 

48.  Joachim  von  Bubendorf,  1 594^  1 599, 

49.  Konrad  von  Laubenberg  (Laufenberg),  1606,  1608. 

50.  Hans  Christof  von  Bernhausen,  1610,  1614. 

51.  Jakob  von  Hornstein,  kurz  vor  1620. 

52.  Hans  Jakob  von  Steifi,  1620-29. 

53.  Philipp  Albrecht  von  Berndorf,  1630-56. 

54.  Nicolas  de  Diesbach,  1633-50.  (Express.) 

55.  Eberhard  Truchsess  von  Rheinfelden,  1656-83. 

56.  Melchior  Friedrich  von  Grandmont^  1685. 

57.  Baron  von  Reinach,  1698. 

58.  Karl  Anton  von  Fjirt,  1699- 17  23. 

59.  Ignatius  von  Roll,  1723-28. 

60.  Philipp  Anton  Joseph  von  Erohberg,  1729-34. 

61.  Baron  von  Schauenburg,  1745-56. 

62.  Baron  von  Ratnbschwag,  1759-64. 

63.  Colestin  Octavius  von  Kempf  von  Angreih,  1764-96.}. 


6.  ROUFFACH-SUNDHEIM  (Bâie.)  ' 

Il  y  a  à  Rouffach  une  commanderie  de  l'ordre  Tau- 
tonique  qui  fut  transférée  dans  cette  ville,  pour  plus  grande 
sûreté,  du  village  de  Sundheim  qui  en  était  voisin  et  est 
aujourd'hui  détruit,  où  l'on  voit  encore  les  restes  de  l'an- 
cienne église  qui  était  sous  l'invocation  de  S. -Etienne.^ 

Cette  commanderie  était  situé  à  mille  pas  de  la  ville 
de  Rouffach,  près  de  la  chaussée  qui  conduit  à  Isenheim. 
Il  en  est  fait  mention  pour  la  première  fois  3  dans  une 
charte  d'échange  de  Henri,  évèque  de  Constance,  de  l'an 
1239,  où  l'on  lit  :  Bertholdus  de  SîiJidheim  conijucudator 
ordinis  Teidonicorum.  On  ignore  le  temps  de  la  destruc- 
tion du  village  de  Sundheim  et  de  la  translation  de  la 
commanderie  à  Rouffach. 

En  1662,  Georges  Guillaume  Thummen  de  Xaven- 
burg  était  commandeur  de  Rouffach  et  de  Guebwiller. 

Dans  le  temps  des  guerres  du  x\'n^  siècle,  le  roi 
saisit  les  revenus  de  la  commanderie  de  Rouffach,  parce 
que  ses  commandeurs  étaient  engagés  dans  le  service  de 
l'empereur. 


\.  [Cfr.  surtout  WaLTER,  op.  cit.,  p.    lo.] 

2.  Le  village  de  Fessenheim    en    Haute-Alsace    appartient    à    l'ordre    Teu- 
tonique. 

3.  [Déjà   en    1234,  d'après   Sirasb.    Urk.-B.,  I,   p.    190.] 


niO-^t^  TEUTONIQUES 

Chrétien  Frédéric  Phili[)pe,  baron  de  Triichsess- 
Rheinfelden,  est  aujourd'hui  commandeur  des  deux  com- 
.manderies  réunies  de  Rouffach  et  Guebwiller. 


[Commandeurs.  ' 

r.  Gottfried,  1231. 

2.  Johannes,  1282. 

3.  Rudolf,  1293.  (BasL  Urk.-Buch,  III,  p.  74^ 

4.  Rudolf  Kiickelin,  1296  (probablement  le  même.)  i^Ib.,  p.  157.)* 

5.  Zur  Tauben  (r),  1312. 

6.  Hug  Riplin,  '131s.  (Urk.-B.  der  St.  Strasb,  III,  271.) 

7.  Konradvon  Sigolsheim,  1331,  1332. 

8.  Ludwig  von  Bolsenheim,  1375. 

9.  Berthold  von  Wes'^enberg,  1384,  1386. 
to.  Albrecht  Karle,  1394. 

II.  Rudolf  von  A?nbach,  zwischen  1400-1442. 
\z.  Imbar  von  Spiegelberg.  (^Id.) 

13.  Ulrich  Sonnenbaum.  (Id.^ 

14.  Hans  Bernhardt  Surgandt.  ^  (^Id.) 

15.  Kaspar  von  Merkhing,  1442,  1444. 

16.  RudolJ  Elhart,  1468. 

17.  Sigmund  voti  Hornstein,  1537. 

18.  Diebold  von  Rambschwag,  1554,  1560. 

19.  Balthasar  von  Andlau,  1572. -J-  1576. 

20.  Sigmund  von  Reinach,  1^19- 

:2i.  Hans  Jdkob  Bruch  von  li eynadten,  1587. 

22.  Heinrich  von  Altendorf  1589. 

23.  Hans  Heinreich  von  Schinen.  1591.  1600. 

24.  Wilhelm  von  Weiitingen,  1607.  f  1609. 

25.  Heinrich  Schenkvon  Castell,  16 18,  1625. 

26.  Hans  Wernhardt  Hundtbiss  von  Walirambs,  1626,  1627. 
-27.  Georg  Wilhelm  Thun  von  Neuenburg,  1638.  f  1662. 


i.  [Je  reproduis  à  peu  près  la  liste  de  M.   W'alter.] 

2.  [Non  mentionné  par  M.   W'alter.] 

3.  [Id.] 

4.  [En    1437,  d'après  ScHMiDT,  Hist.  littirain,   II,   54.] 


DE   ROUFFACH-SUNDHEIM  III 

-28.   Christof  Rink  Ton  Baldenstein,  1667. 

29.  Heinrich  Freiherr  von  Muggenthai,  1667,  1670. 

30.  Alelchior  Hehirich  von  Grundmont,  1667,  1670. 

31.  Georg  Friedrich  Stirzel  von  Bucheini,  1698,  170g. 

32.  Johann  Cas  par  von  Pfirt,  17  14.  7  1716. 

33-  Johann  Sébastian  Vogtvon  Altensommerau  u.  Presburg,  1717-23. 

34.  Friedrich  von  Baden,  1723-26. 

35.  Friedrich  von  Schônau,  1726-31. 

36.  Wilhelm  Jakob  von  Breitenlandenberg,  1731-51. 

37.  Johann  Baptist  von  Epiingen,  1751-57. 
j8.  Alex.  Joseph  Stirzel  von  Bucheim,  1757.  ' 

.3g.  Nicol.  Fr.  Charles  Fridolin  baron  de  Schœnau,  1783-85.  (Alma- 

nachs  d'Alsace.) 
.40.  Fréd.  Truchsess  de  Rheinfelden^  1787-  (Ib.)  1791.  (Walter.) 


I.  [M.  Walter  le  fait  commandeur  jusqu'en  1789,  et  Truchsess  à  partir  de 
.cette  date  :  je  préfère  suivre  les  Almanachs  d'Oberlin,  document  contemporain.] 


7.  STRASBOURG.  ^ 

> 

La  maison  teutonique,  située  près  de  Sainte-Aurélie, 
fut  fondée  en  i  286^  par  les  nobles  de  Blumenau  qui  firent 
présent  à  cet  ordre  de  leur  maison  et  la  dotèrent  de  leurs 
biens.  Us  y  bâtirent  une  église  en  l'honneuj-  de  la  Sainte 
Vierge  et  de  S.  Georges. 

En  1633  la  maison  et  l'église  de  l'ordre  Teutonique 
furent  démolis  avec  les  maisons  voisines  pour  les  fortifi- 
cations de  la  ville,  et  on  accorda  pour  logement  au  com- 
.mandeur  le  doyenné  de  S.-Pierre-le-Jeune  où  demeura  le 
receveur  dudit  ordre  jusqu'au  rétablissement  de  la  religion 
catholique. 

On  prétend  que  où  était  autrefois  la  maison  teuto- 
nique se  trouv^ait  le  palais  de  Kœnigshoven.  D'autres 
disent  qu'il  était  située  dans  l'emplacement  du  cimetière 
de  S.-Gal.  3 

Le  commandeur  de  l'ordre  Teutonique  était  tiré  de 
la  noblesse  de  la  Basse-Alsace.  On  trouve  dans  les  anciens 


1.  [Stoffel  signale  un  *  f rater  Hdimo,  »  commandeur  teutonique  à  Soultx 
en  1250.  C'est  la  seule  mention  de  cette  maison  qui  l'on  connaisse  :  elle  fit 
sans  doute  place  à  la  commanderie  de  S. -Jean  dont  il  a  été  question  plus 
haut  (Cfr.  M.  Walter,  op.  cit  ,  p.  9.)] 

2.  Ex  ms.  codice  Chronici  Kœnigshoviani  :  €  Der  Diitschen  Herren  Huss 
ward  gestiftet  von  den  Diitschen  Herren  noch  Gottesgeburte  M.CC.LXXX.VI.  » 

3.  Voyez  Silbermann,  p.   53  et   54, 

Ingold,  GrandiJier,    V.  8 


7.  STRASBOURG.  ' 

La  maison  teuton ique,  située  près  de  Sainte- Aurélia, 
fut  fondée  en  i  286'  par  les  nobles  de  Blumenau  qui  firent 
présent  à  cet  ordre  de  leur  maison  et  la  dotèrent  de  leurs 
biens.  Ils  y  bâtirent  une  église  en  l'honneur  de  la  Sainte 
Vierge  et  de  S.  Georges. 

En  1633  la  maison  et  l'église  de  l'ordre  Teutonique 
furent  démolis  avec  les  maisons  voisines  pour  les  fortifi- 
cations de  la  ville,  et  on  accorda  pour  logement  au  com- 
mandeur le  doyenné  de  S.-Pierre-le-Jeune  où  demeura  le 
receveur  dudit  ordre  jusqu'au  rétablissement  de  la  religion 
catholique. 

On  prétend  que  où  était  autrefois  la  maison  teuto- 
nique se  trouvait  le  palais  de  Kœnigshoven.  D'autres 
disent  qu'il  était  située  dans  l'emplacement  du  cimetière 
de  S.-Gal.  3 

Le  commandeur  de  l'ordre  Teutonique  était  tiré  de 
la  noblesse  de  la  Basse- Alsace.  On  trouve  dans  les  anciens 


1.  [Stoffel  signale  un  •  f rater  Hiimo,  »  commandeur  teutonique  à  Soultt 
en  1250.  C'est  la  seule  mention  de  cette  maison  qui  l'on  connaisse  :  elle  fit 
sans  doute  place  à  la  commanderie  de  S. -Jean  dont  il  a  été  question  plus 
haut.  (Cfr.  M.  Walter,  op.  cit  ,  p.  9.)] 

2.  Ex  ms.  codice  Chronici  Koenigshoviani  :  «  Der  Diitschen  Herren  Huss 
ward  gestiftet  von  den  Diitschen  Herren  noch  Gottesgeburte  M.CC.LXXX.VI.  » 

3.  Voyez  Silbermann,  p.   53  et   54. 

Ingold,  Grandidier^    V,  g 


114  TEUTON'IQLES    DE   STRASBOURG 

registres  de  Tordre,  i)armi  les  chevaliers,  des  Andlau, 
Bock,  Hachsland,  Gayling,  Kempff  d'Angrett,  Breiten- 
Landenberg,  Landsberg,  Lucelbourg,  Schauenbourg, 
Truchsess  de  Rheinfelden  .  .  .  etc.  .  .  . 


Commandeurs. 

1.  {Albrecht,  1304.  (Strassb.  Urk.-B.,  II,  p.  202.) 

2.  Johans,  13 18.  >  Ib.,  III,  p.  270.)] 

3.  /ohan  von  Priissen,  der  commenthur  zu  der  teutschen   Hauses, 

en  13Q7. 

4.  Fr.  Wilhelmiis  Nusseman,    commendator  domus  ord.  teutonic. 

Argent.,  en  1406. 

5.  Bruder  Erhart,  en  14 12. 

é.  Br.  Lîidwig  Cufitzler,  en  .  .  . 

7.  [Meinradzu  M/iein,  1649.  (Généalogie  de  la  famille  zu  Rhein,  dans 
le  Bulletin  du  Musée  historique  de  Mulhouse.)] 


II- 
BÉGHARDS  &  BÉGUINES 


BÉGHARDS  ET  BÉGUINES 


Les  Béghards  et  Béguines  étaient  certaines  i)ersonnes 
qui  sur  la  fin  du  xiii^  siècle  commencèrent  à  s'associer, 
d'abord  dans  les  Pays-Bas  d'où  ils  se  répandirent  dans 
la  suite  en  Allemagne.  On  appelait  les  hommes  dégards, 
fraticelles,  loll  ou  noll-brzidcr  ;  les  femmes  se  nommaient 
èéguùies  ou  béguttcs. 

On  a  écrit  diversement  sur  leur  doctrine  et  leur  con- 
duite. Selon  les  uns  les  Béghards,  sans  faire  un  corps  parti- 
culier, ne  suivaient  aucune  règle  ;  que  cependant  ils  avaient 
un  habillement  différent,  les  Béghards  un  habit  gris,  les 
Béguines  un  manteau  blanc;  qu'ils  ne  se  mariaient  pas  et 
menaient  une  vie  chaste  et  pauvre,  demandant  leur  pain  ; 
qu'ils  demeuraient  dans  des  maisons  séparées  qu'on  con- 
naissait par  des  croix  qui  étaient  à  leurs  portes.  Selon 
d'autres  quekjues-uns  menaient  une  vie   régulière,   mais 


I.  [Le  Nachlass  contient  en  outre  diverses  notes,  non  rédigées,  sur 
les  Béghards  et  les  Béguines.  De  plus  une  notice  latine  de  Scliœpflin  et  une 
en  allemand  à  lui  envoyée.  —  Sur  les  Béguines  en  général  cfr.  LaIR.  de 
MoSHElM,  De  bi:^hardis  et  be^iiinabus,  Lip&iae,  1790,  in-S"  ;  abbé  I'aw,  L;s 
reciuseries,  Lyon,  Briday,  1S75  ;  L.  LE(.;RANn,  Les  Bé^niines  de  /'ur/s,  1S93, 
Jn-8»  ;  BaSEDOW,  Dt'e  Inclusen  in  Detttschland  .  .  .  Ileidelberg,  1S05,  c>îi,  p.  2: 
il   est  quelque  peu  question  de  celles  d'Alsace.j 


I20^*t-  BEGHARDS    ET    BEGUINES 

que  d'autres  s'abandonnaient  à  mille  désordres,  même 
qu'il  s'en  trouvait  entr'eux  qui  enseignaient  des  erreurs 
contraires  à  l'Eglise  romaine  ;  qu'ils  disaient  entr'autres 
que  l'homme  peut  parvenir  à  une  telle  perfection  qu'il 
ne  pouvait  plus  pécher;  que  par  conséquent  il  n'était  pas 
obligé  de  jeûner  et  de  prier,  que  tout  ce  qu'il  commettait 
par  les  sens  n'était  pas  péché  par  rapport  à  la  perfection 
de  l'esprit  qui  ne  s'y  adonnait  pas.  Les  papes  et  les  con- 
ciles' condamnèrent  souvent  leur  doctrine;  mais  ils  furent 
souvent  soutenus  par  les  Cordeliers  et  les  Franciscains 
parce  qu'ils  avaient  embrassé  le  tiers-ordre  de  S.F"rançois. 

Quelques  écrivains  ont  prétendus  que  les  Béguines 
doivent  leur  origine  à  sainte  Begghe  qui  mourut  sur  la 
fin  du  vii^  siècle  et  qui  fut  fondatrice  des  chanoinesses 
d'Andenne.  Mais  Pierre  Côens,  chanoine  de  la  cathédrale 
'd'Anvers  apporte^  plusieurs  raisons  pour  prouver  le  con- 
traire. Rikel  d'Orbeckj  semble  être  du  sentiment  de  ceux 
qui  en  attribuent  la  fondation  à  sainte  Begghe. 

Selon  d'autres -^  elles  doivent  leur  origine  à  Lambert 
le  Bègue  qui  mourut  à  Liège  en  1 177,  et  le  nom  de  Bé- 
guines leur  aurait  été  donné  par  rapport  à  lui,  à  cause 
qu'il  bégayait. 

Il  n'y  a  presque  point  de  ville  dans  les  Pays-Bas  où 
il  n'y  ait  de  béguinage,  et  nonobstant  le  changement  de 


1.  Le  concile  de  Vienne  condamna  leurs  erreurs  en    131 1   et  abolit    l'état 
des  Béguines  comme  suspect. 

Le  fameux   Tauler   fait    un    portrait    affreux    des    Béghards.    (Serm.    2.    in 
Dom.   I  Quadr.  I 

Voyez  Bossuet,   Instructions  sur  Us  états  (Toraison,  liv,  I. 

2.  In   Disijuis.   histor.  Ji  orig.  beghinarum,  imprimée  en    1629. 

3.  In  Historia  licghinarum   Jielgii^  impr.   à   Louvain  en    1631. 

4.  Flelrv,  Hist.  ecdcs.^  t.  XV,  1.   72  ;    HÉlyot,    Hist.    des    ordns  mon.^ 
VllI,  p.   3. 


BÉGHARDS    ET    BÉGUINES  121     l"^^^ 

religion  qui  s'est  fait  à  Amsterdam,  il  y  en  a  un  fort  beau 
dans  cette  ville  où  il  y  a  environ  130  Béguines.  Elles  y 
ont  un  cloître  assez  grand  qui  peut  contenir  aisément 
I  200  personnes.  '  Ces  sortes  du  Béguinages  comprennent 
plusieurs  maisons  renfermées  dans  un  même  enclos  avec 
une  ou  plusieurs  églises,  selon  le  nombre  des  Béguines.  ^ 
Le  béguinage  de  Malines  est  le  plus  beau  de  toute  la 
Flandre  :  il  y  a  ordinairement  i  5  ou  1 600  Béguines,  sans 
compter  les  pensionnaires.  3 


1.  MiSON,    Voyage  cT Italie,  II,  lettre  3. 

2.  HÊLYOT,  p.    5. 

2.  Ib.,  p,  6,    C'est  de  ces  béguinages  que  nous  viennent  les    plus   belles 
Klentelles  qui  sortent  de  ce  pays-là. 


BEGUINAGES  DE  STRASBOURG/ 

Gebwiller  dit^  «  In  Strasburgo  est  praeficarum  quas 
begîUtas  dicunt,  magna  caterva,  quDe  votis  nescio  quibus 
est  etiam  irretita.  » 

Sous  l'évètiue  Henri  deStaleck  [f  i  260]  on  vit  encore 
paraître  des  béguinages  dont  le  nombre  s'augmenta  telle- 
ment qu'en  moins  de  200  ans  il  s'en  établit  plus  de  56 
différents  dans  la  ville  de  Strasbourg.  Les  femmes  et 
filles  de  condition  érigèrent  en  1252  une  communauté  de 
ce  genre  sous  le  nom  de  Sainte-Barbe.  Elles  adoptèrent 
la  règle  de  S. -François.  La  première  supérieure  fut  Ca- 
therine de  Waiigen,,  et  les  Béguines  qui  la  commencèrent 
avec  elles  furent  Elisabeth  de  Wangen,  Amélie  deStraus, 


1.  [Ce  sont  les  seuls  desquels  il  y  ait  une  note  dans  le  Nachlass.  Sur  ces 
maisons  de  Strasbourg,  cfr.  encore  Schmidt,  Die- Strassburger  Beginfu/iàtuir^. 
Alsatia  de  Stœber,  185S,  p.  149  ;  VHisi.  de  S.'Thomas  du  même  auteur,  p.  i6S, 
et  encore  sa  Notice  sur  Us  Dominicains,  p.  I  "6  ;  ScHiCKELÉ,  Bc^uinages  et 
hospices  du    Vieux  Strasbourg,  dans   la  Revue-Delsor,    1SS9,   p     "22. 

Sur  les  Béguines  de  Colmar  (le  Wolfes  conventc)  cfr.  aux  \.  H.  .A.,  f.  des 
Domin.,  A,  4-6);  —  sur  celles  de  Hcegen  (Basse- Alsace)  un  article  de  D.  Fi- 
scher, dans  la  Feuille  du  Samedi,  de  iSoS  ;  —  de  Haguenau^  Glerrer,  Ilist, 
de  Haguenau,  II,  171  ;  —  de  Landau,  Remling,  II,  295  ;  —  de  Michelfeld,  la 
Revue-Liblin  de  1S60,  p.  357;  —  A'Obertiai,  SCHMiDT,  Xot.  sur  les  Dom.  de 
Strasbourg,  p,  210;  —  de  Ribeauvillé.  Revue-Liblin,  1S92,  p.  241  et  15. 
chartes,  de    1352   à    1302,  aux   A.  H.  .A.] 

2.  l'anegyr.  Carolina,   a.    1521,   p.   33. 


'124  BEGUINAGES 

Aurélie  d'Ingweiller,  Marguerite  de  Stadt,  Anne  de  Lan- 
dau, Madeleine  de  Strasberg,  Cunégonde  de  Wantzenau, 
etc.  ... 

1.  Swesiren  des  Gotieshuss  zu  der  Spitzen  beginen,  en  1447. 

2.  Die  Closnerinn  in  S.  Niclaus  capell  in  dem  Giessen,  en  14 19, 

1460,  1461  et  1406.  Jungffrau  Gertrud  Kybesserin,  die  meisterin 
der  Closnerinen  S.  Xiclai,  en  1463  et  1465.  Gebwiler  parle  de 
ce  béguinage  in  Panegyris  Carolina.  ^  Juncfrowe  Anne  in  der 
Klosen  in  dem  Giessen,  dans  un  acte  de  1428. 

3.  Die  Clossnerin7i  zu  S.  Andres  Clossen,  en  14 14  et  1423. 

.4.  Closnerinn  zur  Rothenkirch,  en   1271.  Kesa,  magistra  inclusorii 

S.  Lenae  en  1365  et  1398. 
"5.  Die  geisiliche  Frauen  zu  Wittich,  en  1420. 

6.  Das  Beginenhauss  zur  Kappen,  in  ms.  der  geheimer  Ketzer  Schul, 

fol.  7. 

7.  Die  Frowen  in  der  Sameriung  zum  Turne  *  en  1420,  142 1,  1422, 

1428.  Ce  béguinage  était  dans  la  rue  des  orfèvres,  dans  la  maison 
qu'occupe  le  maître  d'école  du  Temple  neuf. 

8.  Sorores  ex  is  tente  s  in  dotno  dicta  zu  dem  Heilgengeiste  in  Selosen 
gesselin  .  .  .  Beginen  in  des  Heiligengeistes  gotshuss  .  .  .  Sorores 
in  domo  S.  Spiritus,  sont  rappelées  dans  le  Xécrologe  de  Sainte- 
Aurélic. 

ç.  Swestern  in  der  von  Schaftolsheim  Gotskus,  en  1419,  dans  la  rue 
de  Sainte-Elisabeth. 
•10.  Swestern  in  dem  Gotshus  zum  Adeier,  en  14 19. 

11.  Swestern  in  der  Wiisten  Gotshus,  en  1419. 

12.  Frauen  zu  der  Schiiren  (Xécrologe  de  Sainte-Aurélie.)  Swester 
in  Gotshuse  zur  Schiiren,  en  1421  et  1437. 

13.  Das  Gotshuss  am  Hohensteg,  en  1424. 

14.  Swester  Kathrin  von  Su/tz,  die  meisterin,  und  die  Beginen  in 
dinen  Blenckin  Gotshus,  en  142 1.  Schwester  in  de7i  Blencken 
Gotshuse  en  1419.  En  1423. 

15.  Beginenhauss  zum  Bild.  .Livre  salique  de  S. -Thomas.) 

16.  Bcgince  domus  dicte  zum  Wolff,  in  der  Smidegas.  (Ib.) 
.17.  Swester  in  der  Giirtlerin  Gotshuss,  en  Ï421  et  1427, 


1.  l'iim^yr.   Carolina^  a.    1521,   p.    y^. 

2.  \Zum    lliurm,  d'après   Basl.    i'rk.-B„  II,    p.    106,   en    1276.] 


DE  STRASBOURG  I25 

18.  Swestern  uf  S.  Michels  Biihel,  en  1426  et  1426. 

19.  Swestern  in  Gotshuse  unie?-  den  Kiirsenern,  en  1424.  Beginenhus 
gênant  der  von  Kageneck  Gottshuss  under  Kursneren  gegen  der 
capellen  S.  lï'aipurg,  en  142  i, 

20.  Gottshauss  der  von  rosscher  in  Stadelgass  en  un  ms.  Der geheimert 
Ketzer  Schul,  fol.  6. 

21.  Swestern  in  der  Samenung  zu  dem  von  Offenburg,  en  1498.  Col- 

legium  zu  von  Offenburg,  en  1422,   1468  et  147 1.  Ce  béguinage 
--était  situé  près  du  poêle  de  la  Moresse.  Les  loix  fondamentales 
de  ce  béguinage  furent  données  en  1276. 

22.  Samelung  zu  von  Innenheim,  en  1421  et  147 1.  CoUegiutn  zu  dem 
Innenheim.  (Nécrologe  de  S.-Aurélie.) 

23.  Gotshuse  in  Spitzengasse,  en  1424. 

24.  Gotshuse  des  Ketteners  iL.  salique  de  S.-Thomas.) 

25.  Beginen  in  Crigesgasse. 

26.  Schwesteren  des  Hertzogen  Gotshuss. 

27.  Magistra.  et  s  or  or  es  Beguinarum  dictœ  des  Spiegels  Gotteshus. 

28.  Sw  ester  in  des  Mer  sw  in  s  Gotshus. 

29.  Wetzels  Gotshauss  am  Weinmarke,  en  1503. 

30.  Gotshaus  in  Sluche. 

31.  Schw.  der  Rebestocke  Gotshus  in  Leymengasse,  en  1394  et  1473- 

32.  Gotshuss  zutn  Riet. 

2,2,'  Begine  zu  der  Kugelen,  en  1420. 

34.  Gotshus  zu  der  xMiigen. 

35.  Sw.  in  Bischoffs  Gotshus. 

36.  Sw.  von  Rufach  Gotzhus,  a  m  gebrandten  Eck,  en  1422  et  142 1,. 

37.  Sw.  in  der  Spôrlerin  Gotshuss. 

38.  Sw.  in  das  Judenbretters  Gotshus,  en  1425  et  1544,  sur  le  marché 
aux  vins. 

39.  Sw.  in  der  von  Sesselsheim  Gotshuss,  en  1415,  1420,  1425  et  1428. 

40.  Beginen  in  des  Schouben  Gotshus,  en  1424. 

41.  Collegium  zu  dem  Erneste. 

^2.  Beginne  S.  Jacobi  in  for 0  vivario.  (Neuhausen,  in  Delineat.  status 
eccles.  Argent.,  p.  9.)  Elles  sont  aussi  nommées  die  Swestern  des 
driten  regul  am  Weinmark. 

43.  Samlung  zu  S.  Barblen,  près  de  la  chapelle  de  S"-Barbe. 

44.  Swestern  in  dem  Gotshuss  zu  dem  Nussbaum  in  dem  Tommenloch^. 

en  1427. 

45.  Sxa.  zum  elende  Creutz. 

46.  Sw.  im  Rosengarten. 

47.  Gotshuss  zum  Tri  bel. 


126  BÉGUINAGES 

48.  Sw.  au f  de  m  Fronhon  près  de  la  cliapelle  de  S.-L'lric. 

49.  Sm.  in  lier  Leppin  Gois/ius,  en  1426. 

50.  Beginnen  in  Horgass,  en  14 19. 

51.  Sic.  in  der  Mosunger  Gois/iuss,  en  142  i. 

52.  Beginnen  in  des  Hiifelis  Gotshus. 

53.  Klosnerin  S.  Gallen,  en  14 18. 

54.  Reiinboldins  Gottshaus  unter  der  Kilssener. 

55.  Stampfs-Gotteshauss  in  Ho7-giesergassen. 

56.  Der  Vogtere  Gotteshauss  in  Horgicsergassen. 

57.  Vehen  Gottshaus  s,  im  Stainpfsgassen. 

58.  Eettener  Gottshauss  bey  S.  Tho^nman. 

59.  Sorores  uss  der  grossen  Eyngang,  sont  souvent  nommées  dans  le 
livre  des  anniversaired  de  la  paroisse  de  S.-Laurent. 

60.  Satnlung  zum  Thurn,   en  1390  et  1415,  dans  la  rue  des  orfèvres, 
vis-à-vis  le  Temple  neuf. 

61.  Samlung  zu  der  dritten  regul,  dans  la  Hollen-gass. 

62.  Beginen  in  der  Kerggass,   auj.  Linssenfelsengasslein,    dans  la 

grande  rue,  en  1256. 

63.  Les  Béguines  du  Rinderhiitergraben,  en  1465. 


Leilre  '  ou  bulle  du  pape  Jean  XXII  à  Jean  /, 
évéqîie  de  Strasbourg,  de  f  année  1321  touchatit  les  Bé- 
guines^ dont  extrait: 

Il  y  est  dit  qu'on  avait  lu  en  p!ein  consistoire  les 
lettres  que  l'évèque  Jean  a\'ait  adressées  au  pape  et  aux 
cardinaux  :  les  lettres  de  l'évèque  Jean  portaient  Cju'il  y 
avait  dans  son  diocèse  de  Strasbourg  et  dans  plusieurs 
parties  de  l'Allemagne  une  grande  quantité  de  femmes 
nommées  béguines,  (jui  se  distinguant  par  un  habillement 
particulier  et  une  façon  de  vivre  assez  étrange,  se  piquaient 
de  renoncer  à  tous  leurs  biens,  couraient  le  pays,  s'étaient 


I.  [Cfr.  Oeuvres  itieJitis,  IV',  p.  99.    —    Cette  pièce  se  trouve   en    entier 
•dans  LuxiG,  Spic.  ceci,  contin.^  I,  p,  710.] 


DE   STRASBOURG  I27 

soustraites  à  l'obéissance  due  à  leurs  évèques,  s'abandon- 
naient à  plusieurs  désordres  et  enseignaient  des  erreurs 
sur  la  doctrine  de  la  Sainte  Trinité,  des  sacrements,  des 
articles  de  foi,  et  de  la  soumission  à   l'Eglise,  et  que 
lesdites  béguines  étaient  entretenues  dans  leur  audace 
par  des  bégards,  se  nommant  les  uns  et  les  autres  frères 
oy  sœurs  du  libre  esprit  et  de  la  pauvreté  volontaire. 
Les  lettres  de  l'évèque  ajoutaient  qu'il  ne  fallait  pas  con- 
fondre ces  béguines,  évidemment  tachées  d'erreurs  crimi- 
nelles, avec  celles  qui  menant  une  vie  exemplaire,  soumises 
à  leurs  légitimes  pasteurs,  faisaient  vœu  de  chasteté  et 
vivaient  ainsi  ou  chez  leurs  parents  ou  dans  des  maisons 
particulières  pour  ce  fondées  ;  que  ces  dernières  étaient 
en  Allemagne  au  nombre  de  deux  cents  mille,  et  étaient 
de  tous  les  différents  états.   L'évèque  de  Strasbourg  fait 
encore  remarquer  au  pape  que  sur  une  constitution  pré- 
cédente émanée  du  S.-Siège,   plusieurs  évèques  et  curés, 
ne  sachant  distinguer  les  vraies  béguines  d'avec  celles 
que  le  concile  de  Vienne  avait  justement  condamnées, 
■chassaient  les  unes  et  les  autres  indifféremment  de  leurs 
diocèses  et  de  leurs  paroisses,  obligeant  même  les  femmes 
recluses,  qui  depuis  plus  de  cinquante  ans  faisaient  l'édi- 
fication du  peuple,  de  quitter  leur  couvent  et  de  reprendre 
l'habit  séculier.  Sur  quoi  l'évèque  Jean  prie  le  pape  de 
modifier  la  constitution  précédente  et  de   régler  la  con- 
duite qu'il  devait  tenir  à  ce  sujet  dans  son  diocèse  de 
Strasbourg. 

Le  pape  répond  à  l'évèque  qu'il  ne  prétend  pas 
entendre  dans  sa  constitution  les  \Taies  béguines  dont  il 
lui  fait  l'éloge,  voulant  qu'elle  n'ait  lieu  que  sur  celles 
qui  enseignaient  des  erreurs  ;  il  défend  à  tous  de  les  mo- 
lester et  de  les  obliger  à  reprendre  l'habit  séculier,  exhor- 


128  BÉGUIN'AGES   DE   STRASBOURG 

tant  cependant  l'évèque  de  Strasbourg  à  entretenir  parmT 
celles  de  la  ville  et  de  son  diocèse  cette  piété,  cette  can- 
deur et  ce  véritable  éloignement  du  monde  qui  leur  avait 
attiré  son  zèle  épiscopal  à  les  conserver. 


Geiler  désapprouvait  fortement  dans  ses  sermons 
les  béguines  de  son  temps.  C'étaient  la  plupart  des  jeunes 
filles  qui  servaient  les  malades  de  la  ville,  ce  qui  donnait 
occasion  à  plusieurs  désordres  de  la  part  de  ces  béguines 
dans  les  maisons  où  elles  entraient.  Il  veut  que  ces  gardes- 
malades  ayent  soixante  ou  au  moins  quarante  ans.  ' 


I.  Voyez  l'extrait    de  Sermons   de  Geiler  imprimés  en   1517    et    recueillis- 
_par  Jean  Paulinus,  de  l'ordre  des  Déchaux,  fol.  XI. 


III. 

.      ANNALES 

MURBACENSES 


IngoLD,   GrandiJiir^    V. 


ANNALES  MURBACENSES 


[Dans  son  très  précieux  volume  de  Pièces  jîislifica- 
iives  de  r  Histoire  if  Alsace,  deuxième  partie,'  Grandidier 
a  publié,  sous  le  titre  de  Notifia  fwidatioiiis  et prîutorum 
abbatiim  Murbacensis  Abbatiœ  ad  seculnm  îisqjie  deciimim 
iertiuni,  ce  que  l'on  peut  appeler  plus  exactement  les  An- 
nales de  Murbach^  Ces  fragments,  comme  le  dit  l'histo- 


1.  Ce  que  l'on  appelle  communément  le  tome  II*  de  VHisloin  tfMsiue 
-et  qui  Jie  comprend  en  réalité  que  les  pèces  justificatives  (tit.es  425  à  637) 
de  ce  volume,  lequel  ne  parut  jamais.  Ce  deuxième  volume  est  d'une  extrême 
rareté,  La  Notitia  en  question  est  le  titre  433,  p.  LXXI  à  LXXV. 

2.  Comme  Ton  sait,  des  Annales  de  Murbach  plus  anciennes  (antérieures 
au  X'  siècle)  ont  existé,  que  récemment  les  MonumetUa  Germania  ont  publiées 
sous  les  titres  divers  à'AnnaUs  Laureshamcnses,  AUmanici,  Gudjirbytani 
<Scriptores  I,  p.  19  et  seq.)  Voici  ce  qu'en  dit  Grandidier  dans  une  note  io- 
édite  qui  renseigne  assez  bien  (voir  cependant  la  préface  de  Pertz,  et  surtout 
Heigkl,  Ùbir  dU  aui  dcn  àltistut  Murbacker  Ann^Un  ab^eUititen  Qudlin, 
dans  les  Forschun^.  z.  dmlschen  Gischichti,  V,  1865,  p.  399)  sur  l'auteur  de 
ces  anciennes  Annales  : 

«  L'abbaye  de  Murbach  nous  offre  au  vin»  siècle  un  annaliste  estimable 
à  la  vérité  par  son  ancienneté,  mais  qui  lest  mo  ns  par  sa  br  èveré  et  son 
mauvais  style.  Marquard  Freher,  qui  découvrit  ces  Annales  dans  l'abbaye  de 
S.-Nazaire  de  Laurisheim,  les  publia  le  premier  en  1618,  édition  suivie  par 
Duchesne.  Struvius  les  a  depu  s  publiées  plus  amplement  d'après  un  mss.  de 
I*  bibliothèque  de  Wolffenbiutel.  Les  uns  et  les  autres,  ainsi  que  Dom  Rivet, 
tome  IV,  p.  179,  les  reijardt  comme  l'ouvra^je  d'ii-.ie  moine  de  Laurisheim. 
Mais  l'attention  qu'il  a  de  marquer  la  mort  et  la  bénédiction  des    quatre    pre- 


132  -^'^  ANNALES    MURBACENSES 

rien  alsacien,  tirés  "  c.v  anliqnis  dicfœ  Ahhaliœ  mcmbra- 
nis^  :>  lui  furent  commiiniiiiiés  j)ar  son  infatigable  pour- 
voyeur de  documents,  le  général  de  Zurlauben,  lequel, 
toujours  d'après  Grandidier,  '  les  avait  tirés  de  copies 
faites  en  i  705'  par  des  Mauristes  de  passage  en  Alsace. 
Grandidier,  ({ui  à  ce  moment  pouvait  espérer  con- 
tinuer son  important  ouvrage,  —  il  n'avait  que  35  ans 


miers  abbés  de  Murbach  preuve  qu'on  doit  l'aîtribuer  à  un   religieux   de    cette- 
abbaye. 

Cet  auteur  vivait  sur  la  fin  du  Vlli®  siècle.  Son  ouvrage  commence  à  l'arv 
707  et  6nit  à  l'an  790.  L'objet  piincipjl  qu'il  paraît  s'y  êire  proposé  est  de 
marquer,  outre  les  événements  dnmest  qiies  de  sdh  abbaye,  les  exploits  mili- 
taire» des  princes  qui  ont  gouverné  U  monarchie  pendant  IVspace  de  temps 
qu'il  a  entrepris  de  paicoiirir.  C'est  pour  )U'ji  sur  les  années  où  il  ne  s'est 
rien  pas^é  en  ce  genre,  il  se  borne  à  dire  que  les  Français  fuient  ces  années- 
là  en  paix.  Il  ne  laisse  pas  cependant  de  faire  mention  de  la  mort  de  ce* 
princes,  de  celle  de  quelques  papes,  et  du  voyage  qae  quelques-uns  de  ces- 
derniers  firent  en  France.  Il  parle  aussi  de  Walaus  et  de  fia'dobert,  évèque^s  de 
Bàle.  Il  s'accorde  assez  bien  avec  les  autres  annalistes  pour  les  époques  des- 
principaux  événements,  excepté  qu'.l  place  en  751  le  commencement  du  règne 
de  Pépin  et  en  753  la  moit  de  S.  Boniface,  archevêque  de  Mayence.  II  s'est 
trompé  sur  ce  dernier  fiit  :  mais  il  tient  sur  le  premier  un  juste  milieu  entre 
les  autres  annalistes,  qui  le  mettent  en  750  ou  752.  »  (Archives  de  Carisruhe, . 
Niuhliiss-GraiiiiiiiUr,  XI,    14.) 

1.  €  Ex  bis  m^mbranis  hodie  negleclis,  di-persis  et  forte  depertitis  sua. 
excerpserunt  in  ipsa  abbaiia  .Murbaceiis.i  anno  1705  quidam  congrégation! 
S.  Mauri  bénédictin!,  quorum  notamina  servantur  Parisiis  in  regise  S.  Germani 
a.  Pratis  abbalise  bib'iotheca.  Eodem  notamina  de-cripsit  communicavitque  nobis- 
indeiessus  rei  litteriae  araicorumque  suorum  fiutor  perillustris  baro  de  Zurlauberv 
JamsDepe  laudatus,  nunquamque  satis  laucUndus.  »  / iices /usli/.,  p.  LXXIV,  note  i?. 

2.  Cette  date  e>',  croyons-nous,  erronée,  .-.u  moins  n'avons-nous  trouvé 
nulle  part  trace  d'une  v.site  de  .Mauristes  à  Murbach  en  1705.  Mabillon  y 
passa  en  1696  [Cir.  Diaritim  di  Murbach,  p.  16)  et  .Manène  et  Durand  er> 
1708.  (Cfr  le  récit  de  leur  voyng-»,  \\  p.  13S.)  Ce  sont  ces  derniers,  je 
pense,  qui  prirent  les  notes  trouvées  par  Zurlauben  et  que  j'ai  inutilement 
jusqu'ici  cheichées  à  la  nit)li..th^  jiie  nationste.  —  Peu'-être  est-ce  Dom  Alliul 
qui  co^in  ces  dl«.un1ent^  à  .\Iurb.-»ch  pour  les  envoyer  à  .Ma'n'IIon.  Nous  savons 
en  frfftft  par  une  lettre  in"d  te  (que  iir>us  putilie.-ons  en  temps  et  I  eu)  que- 
l'abl.»-»  de    .Moyenmou'ier   circula   en    .\Nace   vers   cette   époque. 


ANN'ALES    MURRACEN'SE-S  I33 

lorsqu'il  mourut  l'année  suivante,  —  arrêta  au  30*  abbé  de 
Murbach,  et  à  la  date  de  i  2  1 6,  la  publication  de  ce  docu- 
ment, remettant  la  suite  à  plus  tard  :  '^  Reliqua  dabimus 
sîio  loco  et  tcmpo}'e.  "  '  C?est  cette  suite  inédite  que  nous 
allons  publier,  après  avoir  reproduit  cependant  la  pre- 
mière partie,^  qu'à  cause  de  la  rareté  insigne  du  livre  où 
•elle  a  été  imprimée  on  peut  aussi  regarder  comme  inédite. 

Enfin,  pour  compléter  ces  fragments  conservés  par 
Grandidier,  nous  éditerons  pour  la  première  fois  un  docu- 
ment qui  se  trouve  sur  le  feuillet  de  garde  d'un  manuscrit  ^ 
de  la  bibliothèque  de  Colmar.  Chose  curieuse!  sauf  les 
quelcjues  lignes  du  commencement,  ce  document  corres- 
pond précisément  à  cette  seconde  partie  du  manuscrit 
Zurlauben-Grandidier  et  vient  ainsi  en  corroborer  l'authen- 
ticité. Evidemment  le  bénédictin  de  Murbach  qui  remplis- 
sait cette  grande  feuille  de  parchemin  avait  sous  les  yeux 
les  mêmes  documents  originaux  (ju'examinèrent  les  Mau- 
ristes  du  17^  siècle  et  probablement  une  sorte  de  chronique, 
auiourd'hui  perdue,  de  cette  célèbre  abbaye. 

De  cette  même  source  commune  sortent  aussi,  à 
n'en  point  douter,  les  fragments  publiées  en  1883  par 
M.  de  Liebenau  dans  Y Anzciger  fiir  SchK'cizerischc  Gc- 
schichte,^  aussi  d'après  une  copie  envoyée  par  l'infatigable 


i.  Op.  cit.,  p.  LXXIV,   note  ss. 

2.  Nous  la  reproduirons  en  plus  petits  caractères  que  les  parties  absolu- 
ment inédites  de  notre  travail  et  d'après  l'exemplaire  même  de  Grandidier, 
corri'^i  et  annoté  di  sa  rnaiii,  et  qui  nous  a  été  communiqué  par  notre  savant 
maître  et  ami,  M.  le  chanoine  Dacheux. 

3.  N'°  129,  premier  volume  d'une  Bible  latine  du  XII*  siècle.  (Cfr.  le 
tfiblio^raphi  moderne,  tome  1,  1S97,  p.  2\j,)  ow  mes  Manuscrits  des  anciennes 
maisons  religieuses  d'Alsace,  p.    16.) 

4.  XIV  Jahrp.ing;,  neue  Fo!;j;e,  N"  4,  p.  167  à  176.  —  il  y  a  un  tirage 
à  part  de  cet  article. 


134  AXN'ALES   MURBACEN'SES 

Zurlauben  au  <;  Cartelmeister  Félix  de  Balthazar  de  Lu- 
cerne  >  m'écrit  M.  de  Liebenau.'  En  tète  (lésa  publication 
le  savant  archiviste  de  Lucerne  émet  l'hypothèse  que  ces 
fragments  ont  été  rédigés  parSigismond  Meisterlin,  hypo- 
thèse fondée  sur  ce  que  ces  fragments  s'arrêtent  à  l'époque 
où  ce  célèbre  humaniste  se  trouvait  à  Murbach  et  sur  les 
xiétails  plus  circonstanciés  qu'il  nous  donne  sur  l'abbé 
Barthélémy  d'Andlau.^ 

Pour  nous  résumer,  nous  allons  donc  publier  ^ 

1°  la  Notitia  des  Pièces  justificatives  de  X  Histoire 
d' Alsace. 

2°  la  suite  inédite  de  la  Notitia,  d'après  la  copie  de 
Grandidier.  3 

3°  le  fragment  d'annales  de  la  bible  de  Colmar,. 
également  imprimé  pour  la  première  fois.] 


1.  Pour  certains  endroits  que  nous  indiquerons,    ces    Annales    de    M.    de 
•  Liebenau  correspondent  à  celles,  publiées  par  Grandidier,  fast  -u.'àrilick,  comme 

il  le  dit  ;  et  aussi  à  celles  que  nous  publions  pour  la  première  fois.  —  Ce 
texte  se  trouve  aussi  dans  le  manuscrit  4.  de  Zurlauben  à  Aarau,  folio  7 
et  seq. 

2.  De  ce  fait  que  Sigismond  Meisterlin  a  probablement  rédigé  ces  Annales 
et  que  le  ms.  45  dî  la  bibliothèque  de  Colmar  lui  est  aussi  attribué,  Watten- 
bach  et  Potast  ont  conclu  par  erreur  que  les  Annales  de  M.  de  Liebenau  étaient 
extraites  de  ce  ms,  45,  ce  qui  n'est  pas.  Cfr.  le  Bibliographe  vioderne.  ib., 
p.  211,  note  3. 

3.  Du  Nachiass  de  Carisruhe. 


I. 


Notitia  fwidatiojiis  et  privioriun  abbatiun  Miwbacensi 
abbatiœ  ad  seatliim  îisqiie  decinuwi  tertiiun.  ' 

jAnno  Domini  DCCXV  Gregorius  natione  Romanus  assumitur 
in  Pontificem  et  sedit  annis  sexdecim,  sub  quo  Theodoricus  super 
Francos  regnavit.  Tum  viri  devoti  perfectique  fidem  catholicam  mul- 
tiplicare  cupientes  de  Scocia  perrexerunt  et  in  Alsatiam  pervenerunt, 
loca  congrua  monachis  ad  inhabilandum  et  cenobia  construenda  dili- 
gentissime  querentes.  Quidam  autem  ex  ipsis  Bercholtz  venerunt, 
ibique  domos  parvas  de  lignis  debilibus  construxerunt.  Brevi  vero 
ternpore  Bercholtz  permaneates  in  locum  vicinum  nunc  Bercholtz-Zell 
nominatum  se  transtulerunt  et  capellam  cum  laboribus  suis  ibidem 
de  lapidibus  construxerunt.  In  hoc  tamen  non  diu  permanserunt; 
sed  ad  locum  magis  solitarium  scilicet  super  Vivarium  se  locaverunt. 
lllis  ibidem  constitutis  in  silva  profundius  se  transtuleri'nt  et  nomca 
ejus  scilicet  ^lorbachum  suo  monasterio  tradiderunt. 

Temporibus  igitur  Theoderici  Régis  prefatum  Monasterium  Mor- 
bacense  constructum  est  et  editîcatum.  Cornes  enim  Eberhardus,  lilius 
ducis  Adelberti,  evocans  virum  venerabilem  Pirminium  et  Romanum 
Abbatem,  cum  ipsius  Pirminii  adjutorio,  constituit  Cenobium  pere- 
grinorum  monachorum  secundam  regulam  et  consuetudinem  beati 
Benedicti  in  alode  et  in  re  propria.  Unde,  tilio  predicti  Comitis  de 
bac  luce  subtracto,  consensu  fratris  sui  Leudofredi  et  conjugis  sue 
Emcltrudis,  plurimas  possessiones  et  villas  eidam  monasterio  contra- 
didit.  Confirmationem  hujus  facti  a  Gregorio  séclando  summo  Ponti- 
fice  impetravit  Pirminius.  Eberhardus  vero  fundator,  cum  disciplinam 
monasticam  in  hoc  monasterio  dorentem  cerneret  et  ipse  monachum 


I,  Nous  ne  reproduisons  pas  les  notes  de  Graiididier, 


136  ANNALES    MURBACENSES 

in  eodem  induit,  atque  post  vitam  in  omni  gencre  virtutum  transactam, 
ibidem  diem  clausit  cxtrcmum  non  sine  opinione  sanctitatis.  Sepultus 
autem  est  in  choro  majoris  Ecclesie  a  cornu  evangeiii,  cujus  sepul- 
chrum  etiamnum  visitur. 

Hujus  loci  primus  Abbas  fuit  Romanus,  constitutus  a  Sancto 
Pirminio.  Sub  hoc  Abbate,  qui  et  Episcopus  ordinatus  fuit,  perfectum 
est  edificium  Ecclesie  majoris,  dedicatumque  est  a  Widegerno  Epis- 
copo  Argentinensi  anno  D.CC. XXVII. 

Post  Romanum  autem  Abbas  fuit  Baldobertus,  qui  et  Valdebertus 
quoque  Episcopus,  cui  Zacharias  Papa  Builam  dédit  et  Pipinus  Fran- 
corum  rex  privilegium. 

Tertius  Abbas  fuit  Haribertus,  cui  Stephanus  Papa  Bullam  dédit 
anno  D.CC.LXIX  et  Carolus  magnus  privilegium. 

Quartus  Abbas  fuit  beatus  Amicho.  Huic  Adrianus  Papa  dédit 
Bullam  an.  D.CC.LTXXX  et  Carolus  magnus  privilegium. 

Quintus  abbas  fuit  sanctus  Sintpertus,  sive  Simbertus,  Caroli 
magni  ex  sorore  nepos,  ejusdem  promotione  factus  Episcopus  Augu- 
stanus.  Huic  Bullam  dédit  Adrianus  1  Papa  et  omnia  privilégia  ab 
antecessoribus  suis  huic  loco  concessa  confirinavit  et  plura  supcr- 
. addidit  Carolus  magnus  anno  vigesimo  regni  sui.  Quia  autem  Sim- 
pertus  resignavit  Abbatiam,  Carolus  Murbacensibus,  ne  eos  desolatos 
ab  omni  pastore  relinquerat,  prefecit  primo  Agilmarum  sive  Adelgma- 
rum  monachum,  dein  Gerhohum  Eistatensem  Episcopum  et  tandem 
Landeloum  quoque  Episcopum. 

Post  ho^  nonus  Abbas  fuit  Guntramnus,  cui  Bullam  dédit  an. 
D.CCC.XI\'  Léo  III  et  privilegium  Ludovicus  Imperator. 

Decimus  Abbas  fuit  Sigimarus.  Huic  Gregorius  IV  Papa  Bullam 
dédit  an.  D.CCC.XLII  et  privilegium  Lotharius  Imperator. 

Undecimus  Abbas  fuit  Odelo  et  duodecimus  Fridericus.  Hic 
accepit  anno  D.CCC.LXXVII  Bullam  a  Joanaeoctavo  et  privilegium 
a  Carolo  Crasso. 

Decimus  tercius  Abbas  fuit  Wanpertus,  sive  Nandbertus,  cui 
Bullam  dédit  Sergius  III  Papa  et  privilegium  Conradus  I.  Hujus  tem- 
poribus  septem  fratribus  una  cum  sacerdote  ab  Hunnis  pro  hde 
occisis,  Monasterio  vastato.  W'anpertus  Abbas  ceterique  monachi 
hinc  inde  fuerunt  dispersi  sub  ejusdem  Wanperti  successoribus  Theo- 
drico,  Ruperto  et  Werinhario  etiam  Abbatibus,  donec  fratres  Mur- 
bacenses,  reparato  tandem  Monasterio  et  ab  exilio  iterum  redeuntes 
poït  W'erinharium  in  Abbatem  unanimiter  elegerunt  Beregherum. 


AN'NALES    MLRBACENSES  I37 

Décimas  septimus  Abbas  igitur  fuit  Rercgherus,  cui  anno 
D.CCCC.LXX\'I  Bullam  dédit  Benedictus  \'II  et  privilegium  Otto 
secundus  imperator. 

Decimus  octavus  Abbas  fuit  Helmericus.  qui  a  Joanne  X\'[ 
Papa  Bullam  et  Ottone  III  privilegium  accepii. 

Decimus  nonus  Abbas  fuit  Degenhardus  qui  recepit  anao  MXII 
.a  Benedicto  VII  Bullam  et  an.  M.XXIII  ab  Henrico  II  imperatore 
privilegium.  Post  eum  regimen  obtinuit  Ebirhardus. 

*  Vigesimus  primus  dein  Abbas  fuit  Wolferadus,  sive  Wolfrandus, 
-qui  anno  .M.XLIX  a  Leone  IX  Papa  Bullam  et  Henrico  III  Impera- 
tore privilegium  accepit.   Sub  eo  idem  Papa  Léo  in  honore  S.  Bene- 
dicti  Abbatis  consecravit  Ecclesiam  in  Bergoltzell,  quae  fuerat  fun- 

■<lata  an.  Dom.  M. VI  in  die  sancti  Marci. 

Post  mortem  vero  Wolferadi  xAbbatis,  ob  continua  schismata  et 

■dissidia  inter  Papam  et  Imperatorem,  Monasterium  nostrum  fuit  pro- 
phanatum  et  quasi  desertum.    Abbates  tamen  leguntur  X'odelricus, 

•Samuel  et  Erlolfus.  Pace  autem  Ecclesie  reddita,  fratres  dispersi 
jNIurbacum  redierunt  et  in  Abbatem  elegerunt  Bertolphum  sive  Ber- 
toldum. 

Vigesimus  igitur  quintus  Abbas  fuit  Bertolphus,  qui  anno 
M.C. XXXIX  ab  Innocentio  II  Bullam  et  a  Conrado  Imperatore 
regalia  accepit.  Sub  Abbate  Bertholdo,  régnante  eodem  Imperatore, 

,an.  M.C.XXXIV^,  pridie  nonas  junii,  dedicatum  est  oratorium  nostrum 
in  Murbach  in  honorem  Domini  nostri  Jesu  Christi,  sancte  Marie, 
«ancti  Michaelis  Archangeli,  sancte  Joannis  Evangcliste  et  sancte 
Marie  Magdalene  ab  Alberone  Basiliensi  Episcopo.  Idem  Episcopus 
Monasterium  et  Ecclesiam  tempore  dissidii  inter  Pontifices  et  Impe- 
ratores  prophanatam  soiemni  ritu  Deo  reconciliavit. 

Vigesimus  sextus  Abbas  Bertolpho  successit  Egelolphus,  sive 
Eilulphus.  Dein  fuit  Abbas  Conradus  de  Eschenbach,  qui  vixit  anno 
"RI.C.LXXVI  sub  Alexandro  III  Papa.  Hic  accepit  a  Friderico  1  Im- 
peratore regalia.  sed  non  Bullas  a  Pontifice. 

Vigesimus  postea  octavus  Abbas  fuit  Widorolphus,  qui  vixit 
sub  Clémente  III   et  Bullas  a  Pontifice,   sicut  ejus  antecessor,  non 

•  accepit.  Regalia  autem  Widorolpho  sive  Widolpho  dédit  anno 
M.C.LXXX\^II  Fridcricus  I.  Eidem  mandavit  Imperator,  quatenus 
se  prepararet,  ut  ad  transmerinas  partes  secum  cum  multitudine  mili- 
tum  se  festinaret.  Habebat  tune  temporis  Morbacensis  abbatia  in 
partibus  Suevie  curiam  magnam  Gruningen  sive  Grunowe  dictam, 
jubi  ducenti  quinquagcnta  milites  conjuncti  servicio  Abbatis  ministra- 


138  ANN'ALES    MURBACEN'SES 

bant.  Widorolphus  autem,  assumptis  secum  aliquibus  minus  pruden- 
tibus,  afl  Imperatorem  venit  eumque  suppliciter  roj^avit,  ut  eum  a 
vexacione  passaj^MÏ  liberaret.  Imperator  autem  innuit  se  hoc  non  posse 
facere,  nisi  ei  cum  pecunia  magna  subveniret.  Abbas  respondit  se 
pecuniam  non  habere.  Fridcricus  tune  dixit  :  rcsignate  michi  in  Grii- 
ningen  curiam  vestram,  et  vos  de  itinere  et  labore  maximo  liberabo. 
Quod  sine  prudenti  consilio  spopondit  Widorolphus.  Reversus  autem 
ad  suos  gaudens  credidit  se  suo  Monasterio  beneficium  maximum 
prestitisse  et  fecit  sibi  balneum  preparare.  Cum  autem  monasterium 
intrasset,  milites  Abbatias  Morbacensis  quesiverunt  quid  Abbas  boni 
suo  Monasterio  procurasset.  Intelligentes  vero  quod  curiam  Grunone 
resignasset,  plurimum  doluerunt,  dixcruntque  :  interficiatur  vilissimus 
monachus  iste.  Quidam  tune  verba  ea  retulerunt  ad  Abbatem,  qui 
nimium  perterritus  balneum  exivit,  pannis  vilibus  se  induit,  solus 
monrtem  ascendit  et  quo  fugeret  ab  incolis  terre,  vel  quo  devenerit, 
ignoratur.  Acta  autem  hec  creduntur  an.  Dom.  M.C.LXXXIX  sub 
Friderico  Cesare. 

Post  Widorolphum  electus  fuit  vigesimus  nonus  Abbas  Suitbertus 
vel  Simpertus,  qui  anno  M.C.XC.  BuIIam  a  Celcstino  III  et  M.C.XCl 
regalia  ab  Henrico  VI  accepit. 

Trigesimus  tandem  Abbas  recensetur  anno  M.C.XCIV  Arnoldus 
de  Rotcnbcrg,  ^  cui  successit  an.  M.CC.XVI  Hugo,  sub  quo  Hugone 
eodem  anno  .M.CC.XVI  dedicatum  est  hoc  templum  a  venerabi  Hein- 
rico  sancte  Ecclesie  Basiliensis  Episcopo  in  honore  sancte  et  indi- 
vidue  Trinitans  et  sancte  Crucis,  sancteque  Marie  perpétue  virginis 
et  sancti  Leodegarii  martiris. 


I.  Corrigé  par  Grandidier,  sur  son  exemplaire,  en  Rotenburg. 


II. 

I 

Stiiie  inédile  de  la  Notitia.  ' 

An.  dom.  M.CC.XXV,  rogatu  ejusdem  hugonis 
abbatis,  dedicata  est  capella  apud  vivarium  a  venerabili 
giraldo  patriarcha  Iherosolimitano  in  honore  S.  Thome 
Cantuariensio  episcopi,  S.  Mauricii  sociorumque  ejus  et 
sancte  Katherine  virginis  et  martyris.^ 

An.  dom.  M.CC.XXX  in  nocte  circa  primum  galH 
cantum  factus  est  terre  motus,  j 

Anne  eodem  M.CC.XXX  dominus  hugo  morbacen- 
sis  abbas,  qui  monasterium  suum  diviciis  augmentavit, 
castrum  edificavit  et  hugstein  de  suo  nornine  appellavit.-^ 

An.  M.CC.XL  obiit  hugo,  post  quem  theobaldus 
gallicus  monasterio  morbacensi  prefuit,  qui  suis  tempori- 
bus  temporalibus  habundavit  :  fuit  enim  quoque  abbas 
luxoviensis.  rexit  abbatiam  morbacensem  viginti  annis. 
hic  advocatiam  valHs  s.  amarini  a  comité  rodolfo  alsatiœ 
landgravio  maxima  pecunia  comparavit  :  vendidit  autem 


1.  Ce  ms.  de  Grandidier  est  conservé  aux  Arch  ves  de  Carisruhe,  Xachlass- 
Grandidier,  carton  XI.  lasse  14.  —  C'est  un  grand  in-S"  de  5  feuillets.  Le 
feuillet  I  a  été  en  partie  barré  par  Grandidier,  comme  ayant  été  imprimé 
par  lui. 

2.  Murbachct'AnnaîiH,    p.  p.   Liebenau,    loc.  cit.  p.    175.  —  Comme   ei>. 
le  verra,  Tordre  de  ces  Mtirbaiher' Annalcn  est  tout-à-fait  différent. 

3.  Liebenau,  p.  172. 

4.  Ib.,  p.   169. 


140  AXN'ALES    ML'RBACEVSES 

porro  precio  grangias  multas  et  bonas,  ut  acquireret 
vallem  prenominatam.  Dedifica\'it  0[)pidurn  s.  amariiii  et 
in  vallis  mediocastrumcumcastella.  astantiquum  castrum 
dominorum  sancti  amarini  funditus  destruxit,  et  proge- 
niem  eorum  de  \'alle  totaliter  extirpavit.  Hi  omnes  ab- 
bates  temporalia  cura\-erunt  sed  spiritualia  neglexerunt.  ' 

Sub  hoc  abbate  proefuit  decanus.  qui  panem  suum 
advenientibus  hylariter  mitiistrabat.  Ad  hune  decanum 
vox  quaedarn,  u:  dicebatur,  noctis  silentio  pervenit,  quae 
hoc  illi  retulit  :  decane,  scias  quia  post  plures  annos  efh- 
cietur  abbas  Bertholdus  qui  monasterium  hoc  destruet  in 
di'v^iciis  et  honore,  nutriebat  auteni  hic  decanus  délicate 
juxenem  bertoldum  noinine  de  \'alkenstein  génère  hbere 
conditionis  qui  omnia  que  de  ipso  prophetata  fuerant 
totaliter  adimplevit.  ' 

An.  dom.  M.CC.XLX'I  septimo  Kal.  septembris 
factus  est  terre  motus  circa  horam  prime.  ^ 

Eodeni  anno  landgravius  de  thuringhin  electus  est 
in  regem.-!- 

An.  dom.  M.CC.LX  obiit  theobaldas  abbas  et  re- 
quiescet  in  cœmeterio  dicto  regart.  Eodem  anno  electus 
est  dom.  bertholdus  de  Steinenbrun  qui  multa  bona  fecit. 
Hic  construxit  oppidum  guevilr.  castrum  hohenkkoj^f, 
oppidum  Wattwilr,  castrum  harezstein  et  castrum  dictum 
Fridbergin  valle  S.  Amarini.  Fuitx'ir  personatus,  liberalis 
et  facundus,  domino  rudolpho  romanorum  régi  totus 
familiaris.  ? 


1.  LiEBEXAl-,    p.     169. 

2.  Ib:d.,  p.    169-170.   Nvjtables  différences. 

3.  Ibid.,  p.    172. 

4.  Ibid.,   p.    172. 

5.  Manque  dnns   Liebenau. 


AN.VALES    Ml.RBACEXSES  I41 

An.  dom.  M.CC.LXXIII  facinus  nephaiuliiin  in  Gokl- 
pach  '  claustro  S.  Augiistini  novimus  accidisse.  Congre- 
gate  siquidem  in  illo  claustro  fiierunt  nobiles  juvencule, 
sicut  pêne  in  omnibus  claustris  S.  Benedicti  et  S.  Au^^u- 
stini  et  in   eis  quae  canon icas  se  asserebnnt.  Hec  pêne 
.  omnes  non  intuitu  dei  claustris  fuerunt  deputate.  sed  ut 
fratres  sororesque  earum   in  seculo   permanere   possint 
liberiusque  vanitatibus  seculi  deservire  :  hec  quidern,  que 
ad  claustra  pro  deo  non  venerunt,   deo  in  iisdem  servire 
minime  volentes,  in  castitate  manserunt  paucissime.  pre- 
positi  et  priores  harum  dominarum  ipsi  vanitatibus  seculi 
servierunt,  unde  et  domine  sequentes  eos  patres,  etiamsi 
voluissent  servire  domino,  minime  potuissent.  caste  tamen 
plurimum  fuerunt,  non  propter  dominum,  sed  quia  milites. 
clericos  aut  nobiles  habere  non  commode  potueruiit,  nec 
cum  rusticis  vel  servis  delinquere  volebant,  cum  hocfacere 
ignominiam  maximam  reputabant:  his  igicur  dominabus 
de  Goltbach  prepositum  dominus  de  loco  sustulit  com- 
muni  ergo  consilio  inito  ad  prepositum  et  conventum  de 
interlach  miseront  rogantes  quatenus  dignaretur  ipsis  pre- 
positum destinare,  qui  loco  scilicet  et  dominabus  in  Gold- 
bach  vellet  et  posset  honeste  et  débite  dominari.  domine 
predicte  de  loco  interlacensi   prciepositos  usque  ad  illud 
tempus   postulabant,    eo    quod    ibidem    religio    magna 
vigebat  et  sexaginta  canonici  atque   plusquam   trecente 
moniales  in  arcta  custodia  domino  religiosissime  deser- 
viebant. 

Prepositus   vero  interlacensis  dominabus  de  Golt- 
pach  unum  ex  canonicis  suis  transmisit  qui   veniens   in 


t.  Tout  ce  curieux  passage  a  été  omis  par  M.  de  Liebenau.  Cfr.  loc.  cit., 
p.  167.  Il  se  trouve  dans  le  manuscrit  cité  de  la  bibliolhè.iue  d'Aarau,  mais 
avec  quelques  variantes. 


142  ANN'ALES    MURBACEXSES 

Goltpach  canonicas  proprietarias  invenit,  irreligiosissime 
vivantes,  ciomiiiarum  secularium  \'estibus  utentes  in  peplis 
et  in  ornatii  capitis,  et  fere  nihil  prêter  nomen  religionis 
habentes.  novus  prepositus  eas  ad  regulam  voluit  resti- 
tuere  :  sed  ipse  viribus  quibus  poterant  se  in  omnibus 
opponebant.  ille  inobedientes  armata  manu  demonasterio 
projecit  et  quasdam  carceri  etiam  deputavit.  moniales  ad 
abbatem  morbacensem  transmiserunt,  vindictam  de  illa 
sibi  a  preposito  illata  injuria  petentes.  abbas  autem  ad 
Goltpach  veniens  prepositum  in  quantum  potuit  induxit 
ut -moniales  perniitteret  in  suis  consuetudinibus  manere, 
que  arctiorem  regulam  observare  minime  devoverunt. 
prepositus  acquiescere  racionibus  et  {)recibus  abbati  no- 
luit,  sed  dixit  eos  oportere  régule  S.  Augustin!'  austeri- 
tatem  per  omnia  sustinere. 

Abbas  indignatus  prepositum  de  Goltbach  recedere 
cœgit,  eo  quod  ipse  cum  suis  antecessoribus  omnem  juris- 
dictionem  in  spiritualibus  et  temporalibus  diutissime  posse- 
disset.  precibus  tamen  honestorum  militum  devictus  abbas 
post  longum  tempus  eumdem  prepositum  revocavit,  tali 
conditione  quod  per  consilium  predicatorum  pariter  et 
minorum  dominabus  bene  et  débite  provideret.  sed,  post- 
quam  fuit  confirmatus  in  prepositura,  consilium  ipsorum 
minime  observans,  moniales  suas  diligentissime  custo- 
divit  :  non  enim  voluit  quod  aliqua  mulieri  vel  viro 
loqueretur,  nisi  ipse  presens  esset,  vel  due  sorores  quas 
ad  hoc  ofhcium  députa verat  :  unde  dicebatur  quod  mo- 
niales in  tota  terra  in  sanctitate  non  possent  eis  similes 
inveniri.  sécréta  confessionum  suarum,  preterquam  sibi, 
non  alienis  aperire.  Qux  sibi  confiteri  nolebant,  has 
sine  confessione  et  \iatico  decedere  sustinebat.  nullus 
\nrorum   vel  mulierum  claustrum  ingrediebatur  nisi  ne- 


ANN'ALES    ML'RBACEN'SES  143 

cessitate  maxima  perurgente.  per  f)ortam  pluribus  seris 
clausam  et  altam  scalam  vix  et  cum  labore  poterat  intrare 
is  qui  licentiam  obtinebat.  Ostium  autem  principale  pre- 
positus  habebat,  cujus  clavem  semper  in  suo  cingulo 
deferebat.  Cameram  cum  stuba  in  claustro  sibi  specialem 
fecerat,  in  qua  sua  conventicula  celebrabat.  in  hac  supra- 
^dicta  caméra  solus  cum  sola  frequentius  existebat,  in 
eadem  cum  sibi  dilectis  monialibus  lautissime  commede- 
bat  et  sustinentes  voluntarie  iniquo  suo  corpore  violabat. 
Que  vero  voluntatem  suam  facere  recusabant,  has  flagellis, 
'depilacionibus  et  percussionibus  afflixit,  donec  x'oluntarie 
-obedirent.  quasdam  juvenculas  nudas,  quas  ipse  propria 
manu  in  sponsas  christi  velaverat,  coram  se  stare  fecit, 
ut  visu  earum  animam  suam  libère  saciaret.  impregnatas, 
ut  abortum  facerent,  pocionibus  afflixit  ac  docuit  medi- 
cinas  quasdam  sumere,  per  quas  poterat  conceptio  retar- 
dari.  post  plures  autem  annos  quedam  ex  monialibus  per 
ipsum  masculum  peperit  ipsumque  esse  ejus  patrem  nomi- 
navit.  hec  eadem  post  très  sepdmanas  sui  partus  cum  sex 
honestis  sororibus  apostavit  et  quibus  poterat  x'ersutias 
prepositi  revelavit.  is  plures  ne<:îuitias  noscitur  perpétrasse, 
thesaurum  ecclesiae  dissipans  et  quam  plures  ejusdem  res 
funditus  venclens.  plurima  de  ipso  preposito,  qui  vocabatur 
heinricus,  dicebantur  que  me  propter  prolixitatem  tedet 
enarrare.  ab  abbate  igitur  morbacensi  turpiter  expellitur 
a  goldbach,  et  ab  ej)iscopo  basiliensi  alius  prepositus 
.ibidem  mittitur  providus  et  honestus.  ' 


l.  Le  manuscrit  d'Aarau  «joute  à  cet  endroit  (folio  9  verso)  ce  Dictamcn 
domini  Wilhilmi  munachi  viorbacensis  de  vita  et  vitupcrio  Dornini  Hiinrici 
pnpositi  di  Goltpach.  —  Frater  Heinricus  .  .  .  horno  iniquus  superbus  parcus 
et  avarus  .  .  .  omni  ratione  iracundus  pUisquam  aliquos  hominum  luTuriosus 
•  heu   heu  heu  alquando  in  Goltpach  prepositus,  per  eum  et  .  .  .  locus  intamatus 


144  ANNALES    Ml'RBACENSES 

An.  dom.  M.CC.LXXXX'  circa  festiim  liicie  moritiir 
berthoklus  de  Steinbriinn  abbas  eî  in  ambitu  capitulari 
sepeiitur.  statim  et  eoclem  die  eligitur  dom.  berctoldus 
de  Valkenstein  decanus  ibidem  per  compromissum,  qui 
pauca  bona  fecit.  invenitabbatiam  abundantem  redditibus 
/et  divitiis,  reliquitqiie  depauperatam.  vendidit  kicernam 
cum  suis  redditibus,  exepto  preposito  ibidem  et  aliis  be- 
neficiis  qui  tenentur  in  omnibus  obedire  mandatis  abbatis 
morbacensis.  hic  etiam  permisit  predicatores  edihcare 
claustrum  in  oppido  guevilr  et  rexit  abbatiam  tredecim 
annis.  ^ 

An.  dom.  M.CCLXXXXVIII  obiit  bertholdus  de 
V'aikenstein  abbas  huius  loci  et  sepeiitur  in  facie  altaris 
S.  Crucis.  post  eum  eligitur  eodem  anno  dominus  alber- 
tus  de  Liebenstein  hospitalarius.  hic  volens  recuperare 
abbatiam,  quam  depauperatam  invenit,  commisit  se  et 
sua  in  manu  dominorum  de  domo.  sed  ipsi  de  domo  in 
usus  suos  verterunt  verterunt  bona  abbacie  :  unde  hic 
abbas  parum  profuit,  elapsis  quinque  annis  moritur  an., 
dom.  M.CCC.III  et  in  facie  altaris  sancti  bartholomei 
sepeiitur. 

Postea  capitulares  discordes  facti  sunt  in  electione, 
quidam  ex  eis  dominum  Martherum  de  Brocher  custodem 
ibidem,  alii  \'ero  dom.  prsepositum  lucernensemdelieben- 


destructus  et  confasus,  si  vultis  audire  quomodo  eî  quare  .  .  .  narrare  thesaururo 
ecclesiae  dissipav:t  qnam  plures  res  ecclesise  funditus  vendidit  aliquabiis  posses- 
sionibus  ad  vitam  aliquorum  hominura  ecclesiatn  privavit,  precarias  fecit,  ter- 
quinas  sponsas  Christi  quas  ipse  propria  manu  veiaverat,  sno  inique  corpore 
violavit,  innundavit  pueros  quos  ille  conceperant,  ipse  morti  tradi  procuravit  et 
a!ia  plurima  mala  fecit. 

l.   Ce  §  et  les   2  suivants  manquent  aussi  dans  Liebenau  ;    par    contre  ils- 
concordent  avec  le  texte  111. 


ANNALES   MURBACENSES  I45 

stein  volentes  habere  pro  abbate  :  ast  neuter  eorum  prae- 
valuit.  dominus  papa  commisit  enim  fratri  Joanni  zum 
ryne,  de  ordine  predicatoriim,  potestatem  creandi  abba- 
tem,  necnon  omnia  constituendi,  disponendi  et  ordinandi 
pro  libitu  suae  voluntatis,  qui  creavit  dominum  conradum 
de  Stoffenberg,  conventualem  mauri  monasterii,  in  abba- 
tem  an.  scilicet  dom.  M.CCC.V.  hic  rexit  ecclesiam  viginti 
et  novem  annis. 

An.  dom.  M.CCC.VIII.  sub  abbati  Conradi,  occisus 
est  Aibertus  rex  romanorum  a  filio  fratris  sui  johanne, 
quem  exhereditaverat,  kalendis  maii,  pênes  brugg.  ' 

An.  dom.  M.CCC.Xill.  obiit  heinricus  imperator 
piissimus  de  Lutzelburg,  in  italia  intoxicatus,^ 

Eodem  an,  M.CCC.Xill.  crastino  Mathie  apostoli, 
dedicata  est  capella  castri  hugstein  in  honore  S.  Crucis 
et  beati  benediçti  egregii  confessoris,  sub  domino  Con- 
rado  abbate  ejusdem  capellae  constructore.  ^ 

An.  dom.  M.CCC.XVII.  tum  magna  fuit  karistia, 
quod  multi  famé  moriebantur. -^ 

An.  dom.  M.CCC.XXI.  dom.  Mathias  de  Bucheck, 
custos  hujus  monasterii,  eftectus  est  episcopus  Mogun- 
tinus.  5 

An.  dom.  M.CCC.XXIII.  obiit  Johannes  episcopus 
Argentinensis,  qui  legavit  huic  monasterio  ducentas  mar- 
cas  argenti.  ^ 

An.  dom.  M.CCC.XXVIII.  obiit  Mathias  de  Bucheck, 
episcopus  xMoguntinus,  quondam  custos  hujus  monasterii 


1.  LiKBKNAU,    p.     172. 

2.  Id.,  ib. 

3.  Ib.,  p.   175. 

4.  et   5.  Ib..  p.   172. 

6,  Manque  dans  Liebenau. 
I.NGOLD,   GranJiJicr,    V. 


146  ANNALES    MLRBACENSES 

et  prepositus  S.  Marie,  qui  fuit  primus  institutor  et  ordi- 
nator  pauperum  scolarium  hujus  monasterii.  ' 

An.  dom.  M.CCC.XXXI.  obiit  dominus  heinricus 
Waldenarii,  prepositus  ecclesie  béate  virginis  marie  in 
Morbaco. 

An.  dom.  M.CCC.XXXIV.  feria  tercia  post  petro- 
nille,  obiit  dom.  Conradus  de  Stouffenberg,  abbas  hujus 
monasterii,  qui  multa  bona  fecit  huic  ecclesie,  eumdem 
et  homines  in  pace  relinquens.  Attamen  villam  miner- 
viler,  tanreriet,  ecclesiam  in  Ysenheim  et  quae.dam  alia 
obligavit.  Sub  ipso  destructum  est  castrum  angret.  ^ 

Eodem  an.  M.CCC.XXXIV.  feria  sexta  post  petro- 
nille,  electus  est  concorditer  in  abbatem  dominus  Con- 
radus Wernherus  Murnhardt.  3 

An.  dom.  M.CCC.XXXVIII.  edificavit  dom.  Con- 
radus abbas  novum  castrum  in  guevilr.  Eodem  an.  in 
die  conversionis  beati  pauli,  qui  tune  fuit  die  dominica, 
in  ortu  diei  occisi  sunt  judei  fere  omnes  in  Rubiaco  et 
Sultz  et  statim  post  in  aliis  locis.+ 

Eodem  quoque  anno  apparuerunt  locustae  in  maxima 
multidine  et  tantae  s[)issitudinis  quod  sexaginta  duostadia 
cooperuerunt  in  spissitudine  unius  pedis,  ita  quod  in  illis 
locis  nihil  penitus  remansit.  5 

An.  dom.  M.CCC.XL.  tam  magna  fuit  pestilencia 
circumquaque,  quod  nemo  recordari  potuit,  nec  in  scriptis 
talem  inveniebatur  unquam  fuisse  similem  vel  majorem, 
et  duravit  per  annum.  eodem  eciam  anno  fîagellatores 


1.  LiKBENAU,    p.    172. 

2.  Manque  dans  Liebenau. 

3.  Idem. 

4.  Liebenau,  p.  173. 

5.  Manque  dans  Liebenau. 


AN'XALES    MURBACENSES  147 

per  totam  alamaniam   iveruiit,  se  usque  ad  effusioneni 
sanguinis  percutieiites.  ' 

An.  dom.  M.CCC.XLIII.  obiit  dominus  Conradus 
Wernherus  Murnhard,  abbas  hujus  monasterii,  ecclesiam 
et  homines  in  pace  relinquens.  hic  multa  bona  fecit  mo- 
nasterio  et  capitulo,  atque  prebendam  béate  Marie  Mag- 
cïalene  instituit.  post  eum  concorditer  in  abbatem  electus 
-est  nobilis  henricus  de  Schowenburg.  ^ 

An.  dom.  M.BCC.XLIII.  in  die  ascensionis  dom. 
nostri  Jesu  Christi,  sub  abbate  Heinrico  de  Schowenburg 
reconciliatum  est  monasterium  Morbacense  cum  cimiterio, 
ac  consecrata  sunt  triaaltariain  dicto  monasterio,  primuni 
videlicet  in  ambone  ejusdem  monasterii  in  honore  sancte 
crucis,  secundum  vero  altare  a  dextris  exeundo  de  choro 
in  honore  triiim  magorum,  tertium  vero  altare  in  honore 
S.  Marie  Magdalene  et  S.  Laurentii  martiris.  insuper  in 
ecclesia  béate  virginis  ibidem  consecrata  sunt  duo  altaria, 
unum  in  choro  béate  Catherine  virginis,  nec  non  undecim 
milHum  virginum,  alterum  autem  altare  in  honore  S.  ]o- 
hannis  Baptiste  et  b.  lohannis  evangehste.  ^ 

An.  dom.  M. CGC. LUI.  obiit  dom.  Heinricus  de 
Schowenburg,  abbas  hujus  monasterii,  cui  successit  Jo- 
hannes  Schulteiss  de  Gebwiller. 

An.  dom.  M.CCC.LIV.  in  vigiHa  apostolorum  phi- 
lippi  et  jacobi  fuit  in  monasterio  Murbacensi  serenissimus 
princeps  Karohis  rex  romanorum  cum  tribus  episcopis  et 
cum  magno  comitatu  nobilium  aUorumque  ad  faciendam 
concordiam  de  abbatia  hujus  ecclesie,  que  tune  erat  in  hte.+ 

1.  LiEBENAU,   p.  173. 

2.  Manque  dans  Liebenau. 

3.  Liebenau,  p.  175;  mais  le  §  suivant  manque. 

4.  Ib.,  p.    (73. 


148  ANNALES   MURBACEN'SES 

An.  clom.  M.CCC.L\'I.,  in  die  kiceevangeliste,  inter 
vesperas  et  mericiiem  factus  est  terre  motus  tam  validus, 
ut  clvitas  basiliensis,  que  decenti  fuie  structura  formata^ 
fera  totaliter  rueret  et  putabatur  quod  mundus  haberet 
finem,  et  tune  incepta  est  hic  consuetudo  ut  semper  post 
completorium  canitur  antif)hona  de  beata  virgine  maria, 
ut  nos  ex  eadem  augustia  et  aliis  defendat,  et  tune  plus 
quam  sexaginta  castra  sita  in  suntgauu  et  in  vicinia  basilee 
ceciderunt.  ' 

An.  dom.  M.CCC.LXXI\\,  in  octava  johannisevan- 
geliste  tante  aquarum  multitudo  in  Murbacho  erat,  quod 
multi  homines  perierunt  et  putabatur  ibidem  quod  mun- 
dus haberet  finem.  eodem  etiam  tempore  ex  hujusmodi 
abundancia  aquae  vivarius,  qui  tune  fuit  in  loco  qui  nunc 
dicitur  vuigariter  .  .  .  circa  capellam  S.  Catharine  prope 
buhel  destructus  erat.^ 

An.  dom.  M.CCC.LXXVI.  obiit  dom.  Johannes 
Schulteiss,  abbas  hujus  monasterii.3 

Post  eum  an.  M.CCC.XXVII.  circa  festum  agnetis 
electus  fuit  dom.  Wilhelmus  Store  decanus  ejusdem  mo- 
nasterii.-* 

An.  dom.  M.CCC.LXXXIl.  ferîa  quarta  post  nativi- 
tatem  S.  Marie  combustum  est  monasterium  Murbacense,, 
cum  toto  claustro,  nec  non  ecclesia  S.  Marie  et  omnes 
capellae  una  cum  campanis.  totum  restauravit  abbas  wil- 
helmus. 3 

An.  dom.  M.CCC.LXXXV'III.  obiit  dom.  wilhelmus- 
abbas,  qui  multa  bona  fuit  huic  ecclesiae.  invenit  eara 


1.  LlEBENAU,    p.    1  73. 

2.  Ibidem. 

3.  et  4.    Manquenf. 

5.   LiKHKNAL',   p.    173.   —  La  date   y  manque. 


ANNALES   MURBACENSES  14g 

habundantem.  eodem  anno  feria  tercia  post  dominicam 
JLidica  effectiis  est  abbas  dominus  rudolphus  de  Wattwilr, 
dein  advocatus  romani  imperii,  qui  rexit  quinque  annis 
et  parum  profuit. 

An.  dom.  M.CCC.LXXXXIII  .  .  .  post  reminiscere, 
subitanea  morte  obiit  dom.  Rudolphus  de  Wattwilr,  qui 
depauperavit  ecclesiam,  quamsuperhabundantem  invenit. 
dom.  wilhelmus  de  wasselheim  hospitalarius  electus  est  ex 
una  et  dom.  wilhelmus  schulteiss  ex  alia.  v^enerunt  ad 
curiam  romanam,  subbonifaciopapa,  etabbatiam  obtinuit 
€t  adeptus  circa  festum  pétri  et  pauli  dominus  wilhelmus 
de  wasselnheim. 


De  fîutdatioue  inonastei'ii  Schoeiiensteinbach  air  amen  to 

recentiori. 

Anno  Domini  M.C.XXXVIII  régnante  serenissimo 
principe  et  Domine  Conraclo  duce  Saxonie  Romanorum 
rege,  vixerunt  et  floruerunt  multi  felices  homines  et  iloc- 
tores  et  praesertim  mellifiuus  doctor  Sanctus  Bernardus 
et  doctor  Richardus  de  Sancto  Victore,  et  plures  '  alii 
dilecti  Dei  famuli  tam  in  spirituali  quam  in  seculari  statiu 
Eodem  tem[)ore  in  terra  Alsacie  erat  quidam  nobilis 
miles  timens  Deum  Nocherus  de  Wittenheim  nominatus 
monasterii  Scœnensteinbach  vulgariter  dicti  primus  fun- 
dator,  devotus  cristianeque  vite  et  secundum  hanc  vitam 
suam  eciam  regebat  familiam,  qui  conjugem  habuit  legi- 
timam  cujus  nomen  erat  Benedicta.  Cum  autem  eterna 
sapientia  Dei  Filius  D.  N.  Jésus  Christus  ait  Mathei  V1I<* 
quod  arbor  bona  fructus  bonos  facit,  sic  etiam  contigit 
Dei  pietate  hiis  duobus  nobilibus  et  felicibus  hominibus 
quod  bonus  eis  prestitus  fuit  fructus,  quare  ex  his  pro- 
create  fuerunt  due  filie  nobiles  virginesexquibusoriginem 
et  fundamentum  sumpsit  dictum  monasterium  Scœnen- 
steinbach, cumque  hec  due  nobiles  felicesque  créature 
filie  dicti  militis  ad  annos  pervenerunt  adultos  quia  utros- 
que  et  cristiana  vita  florere  cernèrent  taliumque  exem- 


I.  Reliqui.  (Variante  d'une  copie  de  ce  document,  corrigée  par  Schœpflin, 
et  se  trouvant  aussi  au  Nachlass.  Les  autres  variantes  sont  tirées  de  cette 
même  copie.) 


ANNALES    MURBACENSES  151 


plum  edocte  présent!  murulo  fallaci  renunciaverunt  ac 
inde  exierunt,  et  cum  animabus  et  corporibus  se  ij)sas 
omnipotent!  Deo  obtulerunt  et  in  vitam  regularem  ordi- 
nemque  approbatum  intrantes,  monasteriiim  quod  vul- 
gariter  Cleinluntzel  ingresse  sunt  cjuod  . . .  quidam  comes 
Udelhardus  de  Pfirt  fundaverat,  in  quo  monasterio  plures 
>scilicet  dévote  et  sanctimoniales  Deo  servierunt  que  de 
nobilibus  erant  prosapiis  exorte  in  quo  loco  dicte  sorores 
filie  prenominati  militis  Xocheri  taliter  in  obsequio  divino 
se  exhibuerunt  ut  patefactum  fuit'  quod  filio  Dei  Cristo 
Jesu  eterno  sponso  omiiium  virginum  se  desponsaverunt. 
kem* 

Quelibet  dictarum  virginum  et  filiarum  dicti  militis 
nuncupata  erat  hoc  nomine  Runigundis  de  Wickenheim 
ut  hodierna  die  apparet  in  quadam  tabula  stante  in  summo 
altari  monasterii  Schœnensteinbach  in  qua  depicte  sunt 
imagines  dictarum  duarum  sororum  filiarum  dicti  militis 
Nocher! . 

Et  3  post  aliquos  annos  cum  dicte  sorores  una  cum 
al!!s  sorcribus  in  loco  dicti  monasterii  Kleinluntzel  appel- 
lat!  quiète  Deo  servire  non  valentes  ob  turbacionem  ftlii 
comitis  de  Pfirt  c|ui  juvenis  erat  et  venaciones  cum  cani- 
bus  et  clamoribus  ....'*  circa  dictum  locum  fréquenter 
faciebat,  patrem  rogaverunt  patrem  eorum  carnalem  mili- 
tem  Nocherum  de  Wankenheim  5  pro  capella  béate  Mar- 
garethe  in  Vetthenheim  ^  ut  ubi  construeretur  locus  ejus 


1.  6V  pat  ris  (Zterni  tint. 

2.  Et  ila. 

3.  Ittm. 

4.  Et. 

5.  Vittinhâim. 

6.  Idem. 


1^2 


ANNALES    MURBACEXSES 


et  monasterium.   Pater  autem  earum  eumclem  locum  eis 
dare  recusabit  propter  caiisam  legitimam  et  racionabilein 
quod  non  esset  conveniens  .  .  .  ibidem  .  .  .  monasterium 
pro  monialibus  prope  villam  et  castrum  sed'  ne  in  earum 
devocione  et  obsequio  divino  .  .  .  prope^  homines  impe- 
diri   possent,  tradidit  eis  locum  in  solitudine  scilicet  in 
nemore  prope  Vittenheim  ubi  habebat  horreum^  .  .  .  hoc 
filie  ejus  iste  due  sorores  audientes  et  percipientes  gavise 
sunt  gaudio  magno  et  statim  una  cum  .  .  .  aliis  moniali- 
bus ac  sororibus  que  erant  in  loco  dicto  Klennlutsel  vul- 
gariter  cum  suis  rébus  recesserunt  4-  ab  eodem  loco  et  ad 
silvam  istam  et  locum  illum  ubi  horreum  patris  earum 
situm  erat  properabant,  et  illuc  venerunt  et  ibidem  cum 
auxilio  patris  earum  et  aliorum  inceperunt  ibidem  con- 
struere  loca  et  mansiones  ut  Deo  servire  possent  et  sub 
regimine  abbatis  monasterii  vulgariter  dicti  Grosslutzel 
ordinis  Cisterciensis  et  secundum  regulam  sancti  Bene- 
dicti  ducentes  vitam  regularem.  post  hoc  precepto  majoris 
et  supremi  abbatis  Cisterciensis  abbas  Luzellensis  nolebat 
se  intromittere  amplius  de  cura  et  regimine  dictarum  mo- 
nialium,  postea  vero  auctoritate  sedis  apostolice  dictas 
locus  quoad  curam  et  regimen   traditus   fuit   preposito 
monasterii  Marpacensis  ordinis  canonicorum  regularium 
et  deinde  dicte  sorores  fuerunt  canonicae  regulares  et  in 
dicto  loco  constructa  fuit  una  ecclesia,  cum  duabus  turri- 
bus  seu  campanilibus  ad  modum  monasteriorum  canoni- 
corum regularium,  et  per  plures  annos  in  dicto  monasterio 


I.  Situm. 

3.  Scd. 

4.  Necessariis. 


ANN'ALES   MURBACENSES  I53 

Marpacensi  et  etiam  Steinbacensi  regularis   et   honesta 
tenta  fuit  vita. 

Postea  vero  effluxis  pkirimis  annis  incepit  in  clicto 
monasterio  vigor  regularis  vite  decrescere  et  niinui  ob 
teporem  regentium  qui  curam  earum  sororum  habere 
debuissent,  destitutumque  fuit  tam  in  spiritualibus  quam 
in  temporalibus,  et  tandem  in  toto  desolatum  erat,  quod 
amplius  nulla  hominum  habitatio  ibidem  fuit,  et  erat 
ibidem  per  plures  annos  ubi  ecclesia  sita  fuitlocusomninc 
desertus,  et  ubi  chorus  fuit  situs,  ibi  facta  fuit  habitatio 
luporum  et  vulpium,  foveasque  eorum  ibidem  habebant. 
"Post  hec  Deo  piissimo  disponente  et  volente  ut  obser- 
vantia  regularis  ordinis  predicatorum  qui  per  multos 
annos  in  multis  locis  et  regionibus  a  sua  primaria  institu- 
tione  declinaverat  erigeretur  plures  fratres  et  ...  '  dicti 
ordinis  id  affectarunt,  inter  quos  unus  erat  devotissimus 
atque  ferventissimus  d ictus  frater  Conradus  de  Prussia 
magnus  predicator  vir  sancte  vite  qui  novies  visitabat 
urbem  Romanam,  ter  Jérusalem  seu  sepulchrum  Domini 
et  semel  montem  Sinai  in  quo  monimentum  est  sancte 
virginis  et  martiris  Katherine  de  qua  etiam  ...  *  mira- 
cula  leguntur  que  circa  dictum  patrem  Conradum  visa 
et  ostensa  sunt. 

Huic3  auctoritate  sedis  apostolice  per  suum'*  supe- 
riorem  generalem  commissum  fuit  ut  ad  observanciam 
regularem  reduceret  conventum  Columbarensem  qui  et 
primum  monasterium  est  quod  ad  observantiam  venit  in 


1.  Patra. 

2.  Sancta    Vit^int. 

3.  Et. 

4.  Patrem. 


154  AN'.VALES    MURBACEN".SES 

Alarnannia  .  .  .  ejiis  '   solicitudirie  et  Lina  monasterium 

supradictum  Schoeiiensteinhach  traclituni  fuit  auctoritate 

sedis  apostolice  ordini   praedicatorum  et  .  .  .  auxiliante 

Deo  per  predictum  patrem  Conradum  reductum  fuit  ad 

observanciam  regularem,  Hujus  autem  observancie  com- 

missio  facta  fuit  a  domino  papa   Bonifacio  IX,   abbati 

Morbacensi  isto  tempore  existenti  videlicet  Domino  Wil- 

helmo  de  Wasselheim  ut  introduccio  cum  clausura  pri- 

marum  sororum  solemniter  fieret  et  celebraretur  .  .  .  .* 

sororum  erat  in  numéro  tredecim  que  introducte  fuerunt 

cum  solemnitate  ad  monasterium  Schœnensteinbach  anno 

domini  M.CCC.LXXXXV'II  présente  magno  populo  tam 

nobilium  quam  aliorum  utriusque  sexus  ubi  et  présentes 

erant    multi    presbiteri    et    religiosi    célébrantes    ibidem 

divinum    officium,    fuit   et   presens    ibidem    illustrissima 

ducissa  Domina  Katherina  filia  Domini  et  Principis  Phi- 

lippi  ducis  Burgundie  et  conjugis  principis  Lutoldi  ducis 

Austrie  qui  magnum  desiderium  habent  ad  claudendum 

dictum  monasterium  ad  observantiam  regularem   ibidem 

tenendam.  Et  prefatus  pater  Conrad  us  eadem  die  sum- 

mam  cantabat   missam   sermonemque  .  .  .  ^  fecit  sicque 

ab  eodem  tempore  idem  pater  per  dies  vite  sibi  a   Deo 

concessos  in  dicto  monasteriocum  sororibus  mansit,  diem- 

que  extremum  ibidem  féliciter  clausit  .  .  .  quem  eciam 

dum  adhuc  puer  aut  masculus  octo  videlicet  annorum  fuit 

vidi  eum  in  decrepita  aelate  constitutus  erat  non  potens 

ambulare  sed  o  .  .  .   cum+  praedicare  sororibus  volebat 

aut  confessiones  earum  audire  in  cathedram  [)ortabatur. 


1.  In  qtia. 

2.  Talium   autem, 

3.  Etiam. 

4.  Ad  ecclesinm   cum. 


AXNALES   MURBACEXSES  '53-' l'- 

Item a  dicto  monasterio  multa  et  {)lurima  alia  mo- 
nasteria  sororum  ejusclem  ordinis  prope  et  procul  posita 
.  .  .  '  ad  distanciam  LXX  et  LXXX  iniliarium  et  ultra 
tam  in  partibus  inferioribus  quam  in  Austria  et  Suevia 
et  aliis  regionibus  reformationis  initium. 

Ici  fi) lit  le  fragment  de  manuscrit  duqîiel  fai  trouvé 
ailleurs  qzielqties  copies,  mais  avec  beaucoup  de  fautes  et 
qti^lques  additions,  etc.  .  .  .  ' 

N.  B.  Aetas  auctoris  praesentis  chronicae  hic  mani- 
festât ur. 


1.  Ftm. 

2.  Ce:te  note  est  de  la  main  du   copiste.    La  suivante  est  de  la  main  de 
Zurlauben. 


m. 


Fragment  inédit  tiré  du  manuscrit  de  Colma^-. 

i.^  Anno  Domini  D.CC.LIX^  Gregorius  natione- 
romaniis  in  summum  assumitur  pontificem  et  sedit  annis 
VII  mensibus  IX  diebus  XXIII  ....  |  ...  .  fecit  deleri 
propter  quod  dictus  pontifex  synodum  congregans  fere 
mille  episcoporum  apud  romam  celebrandum  in  qua  vene- 
ratio  sanctarum  ymaginum  confirmatur  atque  violatores 
.  .  .  anathematisati.  |  Hujus  pontificis  tempore  regnavit 
Karolus  magnus  ...  et  Theodericus  tertius  super  Francos 
regnavit  annis  IX.  Hic  enim  Theodericus  rex  Francorum 
privilégia  concessit  monasterio  |  Murbacensi  temporibus 
enim  ejus  régis  prefatum  monasterium  constructum  et 


1.  Ce  fragment  se  compose  de  trois  parties,  comme  nous  l'intUquons. 
L'écriture  de  la  troisième  a  presque  totalement  disparu.  Aussi  ne  l'avons  pu 
déchiffrer  entièrement,  même  avec  le  gracieux  concours,  dont  je  suis  heureux 
de  le  remercier  ici,  d'un  savant  paléographe,  M.  le  docteur  Albrecht,  le  dis- 
tingué auteur  du  Cartulaire  de  Ribeauvilîé.  La  lecture  de  ce  fragment  nous  a- 
été  facilitée  par  la  copie  du  ms.  Zurlauben-Aarau,  communiquée  à  Grandidier 
par  le  savant  suisse  en  janvier  1787.  Par  contre,  les  Bénédictins  du  siècle 
dernier  n'ont  pas  pu  lire  certains  passages,  les  mêmes  dont  la  lecture  n'a  pas 
être  faite  par  nous  :  ce  qui  montre  que  déjà  à  leur  époque  l'écriture  de  la^ 
dernière  partie  de  ce  document  était  presqu'effacée.  Nous  donnerons  en  note 
quelques-unes  des  variantes  de  cette  copie  d'Aarau,  ainsi  que  les  mots  lu* 
par  son  auteur  il  y  a  deux  cents  ans  et  devenus  illisibles  aujourd'hui. 

2.  Ce  premier  morceau,  écrit  tout  au  haut  de  la  page,  parait  moins  ancien» 
que  le  reste,  bien  qu'aussi  du  xv»  siècle. 

3.  Date   fautive,  comme   on  le   remarquera. 


158  AN'N'ALES    NURBACENSES 

edificatuin  est  unde  tempore  ejus  régis  comes  Eberhardus 
filius  ducis  Adelberti  evocans  venerabilem  virum  Pirmi- 
nium  eum  j  cum  ipsius  adjutorio  et  Deo  douante  cum 
suis  peregrinis  monachis  instituit  '  hic  cenobium  et  pre- 
dictus  comes  Eberhardus  monasterium  presens  edificare 
conatus  est  secundum  regulam  et  .  .  .  I  beati  Benedicti 
in  .  .  .*  et  in  re  propria  qui  locus  ante  constructum 
monasterium  Murbach  dicebatur  vivarius  peregrinorum 
...  3  natus  predicti  comitis  de  hac  luce  substractus  est, 
consensu  .  .  ."^  |  Leudefredi  et  conjugis  ejus  Emoldrudisâ 
plurimas  possessiones  et  villas  huic  monasterio  contra  (?) 
dicit. 


2.^  Hv  sunt  abbates  monasterii  morbacensis  ab  anno 
dni  M°CC°XL°.  Dns  Hugo  abbas  qui  rexit  ecclesiam 
circa  (?)  ?  ann.  dni  M°CC°XX1I  super  .  .  .^  18  annis.  j 

Item  Dns  Theobaldus  abbas  Luxoviensis  postea 
M  orbacensis  |  construxit  oppidum  S.  Amarini  et  anti- 
quum  castrum  |  ibidem  ^  qui  rexit  abbaciam  XX^'  annis 
et  requiescit  |  in  cimiterio  dicto  regart.  | 

Item  anno  dni  M°CC°LX°  electus  est  dns  Berthol- 
dus  ]  de  Steinenburne  in  abbatem  qui  multa  bona  fecit 


1.  Constituit.  (Ms.  d'Aarau.) 

2.  Heimo.  (Ib.) 

3.  Unde.  (Ib.) 

4.  Filii.  (Ib.) 

5.  Vinoldrudis.  (Ib.) 

6.  Second  fragment,  le  plu3  ancien. 

7.  Istam. 

8.  Vixit.  (Ib.) 
-9.  Idelheim,  (Ib.) 


AMN'ALES    MLRRACENSES  I59 

hic  I  construxit  oppidum  Gewilr  quod  prius  vocabatur  ! 
Vallis  floricla  construxit  etiam  castrum  hohenro{)f  |  oppi- 
dem  Watwilr  castrum  hirtzstein  et  castrum  |  dictum  PVid- 
berg  in  valle  Sti  Amarini  fuit  \'ir  |  [>ersonatus  liberalis 
et  facundus  et  serenissimo  dno  |  Rudolfo  Romanorum 
regi  totus  familiaris  qui  temi)ore  sue  ;  Romanum  impe- 
tium  regebat  rexit  ecclesiam  XXV  annis  circa  j  festum 
lucie  moritur  sub  an  no  dni  M°CC°LXXX\'°  |  et  in  am- 
bitu  capitulari  sepelitur.  Statim  |  eodem  anno  et  die  Eli- 
gitur  dns  berchtoldus  de  j  X'alkenstein  decanus  ibidem 
concorditer  in  abbatem  qui  |  pauca  bona  fecit  invenit 
eam  habundantem  |  redditibus  et  diriciis  reliquit  depau- 
peratam  |  vendidit  Luceriam  cum  suis  redditibus  excepto  : 
preposito  ibidem  et  aliis  beneficiatis  ibidem  qui  tenen- 
tur  I  in  omnibus  obedire  mandatis  abbatis  Morbacensis 
hic  I  etiam  recepit  CC  marcas  et  permisit  predicatores  \ 
edificare  claustrum  in  oppido  Gewilr  hic  rexit  |  abbatiam 
XIII  annis  sepelitur  in  facie  altaris  ste  |  crucis  meliorem 
tamen  invenit  quam  reliquit.  |  Post  eum  elegitur  dns 
Albertus  de  liebenstein  hospitalarius  |  sub  anno  dni 
M°COLXXXX\lII  hic  \olens  |  recuperare  abbatiam 
quam  depauperatam  invenit  |  commisit  se  et  sua  in  ma- 
nus  '  dominorum  de  domo  et  |  supradicti  de  domo  in 
usus  ipsorum  verterunt  quod  |  abbatia  magis  (?)  depau- 
perata  fuit  quod  parum  pro  fuit.  Elapsis  |  quinque  annis 
moritur  et  in  facie  altaris  scti  |  bartholomei  sepelitur 
Anno  dni  M°CCC°II1°  |  Postea  cdpitulares  discordes  facti 
sunt  in  electione  |  quidam  ex  eis  dominum  Mathyam^  de 
-bucheck  custodem  |  ibidem  quidam   vero  dnum   prepo- 


I.  Manum,  (Ms.   d'Aarau.) 
3,   Martherum.  (Ib.) 


l6o  ANNALES    MURBACENSES 

sitLim  lucernensem  de  liebenstein  |  volentes  hahere  pra- 
abbate  nec  neuter  eorum  praevaluit  quare  fdeventum  est 
ad  papam.  '  Eadem  abbatia  sine  rectore  fuit  j  tamdiu 
quousque  dominiis  papa  commisit  fratri  johanni  dicta 
zum  Ryne  |  de  ordine  predicatorum  potestatem  creandi 
abbatem  nec  ]  non  omnia  et  singula'  disponendi  et  ordi- 
tiandi  pro  libito  sue  |  voluntatis  qui  crea\-it  dnum  Con- 
radum  de  Stouffenberg  |  conventualem  Mauri  monasterii 
Argentinensis  dyecesis  |  in  abbatem  sub  anno  dni 
M^CCOV"  et  rexit  ecclesiam  |  XXIX  annis  qui  resis- 
tebat^  dictis  dominis  de  domo  |  sub  ipsoetiam-^  destruc- 
tiim  est  castrunr  Angret  multa  bona  !  fecit  huic  ecclesiae- 
obiit  anno  M°CCC°XXXIII1°  |  ecclesiam  et  homines  in 
pace  relinquens  attamen  |  villam  Minewilr,  Tattenriet^ 
ecclesiam  in  Ysenhein  |  et  quedam  alia  obligavit.  | 

Dns  Conradus  Wernheri  Murnhardti  cellelarius  [ 
electus  et  concorditer  sub  anno  dni  \rCCC°XXXIIII°  | 
feria  sexta  post  Petronellam  qui  edificaritnovum  |  castrum 
in  Gewilr  anno  dni  M°CCC°XXXMII°  [  eodem  anno 
perieruntS  omnes  judei  in  Alsatia  preterquam  |  in  Basi- 
lea  et  Columbaria  Eodem  anno  (:j^  locuste  tam  |  in  ma- 
xima  multitudine  vise  sunt  tante  spessitudinis  quod  |telum 
non  impetiverit  (?)  videlicet  ubi  consedebant  terram^  !  ac*^ 
duo  stadia  cooperuerant  in  spessitudinem  unius  pedis  | 
dévorantes  (?)  quod  in  loco  illo  penitus  nichil   |   remansit 


1.  Principem,   (Ms.  d'Aarau.) 

2.  Constituendi.  (Ib.) 

3.  Consistebat.  (Ib.) 

4.  Et.  (Ib.) 

5.  Procerum.  (Ib.) 

6.  Aras.  (Ib.) 

7.  Rien  pour  cette   ligne  dans  le  ms.  dWarau. 

8.  LX.  (.Ms.  d'Aarau.) 


ANNALES   MURBACENSES  l6l 

hic  multa  bona  fecit  huic  monasterio  |  et  capitule  pre- 
bendam  bte  Marie  Magdalene  instituit  obiit  anno  etc. 
M°CCC°XLIII°  ecclesiani  et  homines  in  pace  relinquens.  | 

Dns'  heinricus  de  Schovvenberg  eligitur  in  abbatem 
concorditer  anno  \r  |  CCC°XLiir  obiit  anno  M^ICCC)" 
LVIIP.  I 

Post    eum    dominus   johannes     schulteti     et     obiit 

M°cceLxxvr  i 

Dns  wilhelmus  store  decanus  eligitur^  anno  dni 
M°CCC°LXXVII°  circa  |  festum  Agnetis  obiit  M°CCC* 
LXXXVIIP  sub  ipso  totum  claustrum  |  combustum  erat 
nec  non  ecclesia  ste  Marie  et  omnes  capelle  una  cum  | 
campanis  anno  dni  M°CCC°LXXXII°  item  idem  dominus 
totum  restauravit  |  anno  sequenti  multa  bona  fecit  huic 
ecclesie  invenit  eam  habundantem  |  reliquit  eam  habun- 
dantem.  | 

Dns  Rudolfus  de  watvvilr  abbas  in  Luzel  effectus 
est  abbas  feria  2*  post  dominicam  judica  anno  M^CCO 
LXXXVIIl°  et  postea  |  effectus  advocatus  Romani  im- 
periiqui  parum  profuit  quinta  feria,  post  reminiscere  subi- 
tanea  obiit  morte  Rexit  ecclesiam  quinque  |  annis  maie 
anno  M**CCC°LXXXIII  qui  depauperavitecclesiam  |  quam 
superhabundantem  invenit.  | 

Dns  Wilhelmus  de  wasselheim  hospitalarius  electus 
ex  una|  parte  et  wilhelmus  schulteti  portenarius  ex  altéra 3- 
parte  et  ambo  |  venerunt  ad  curiam  Romanam  que'^  tune 
praefuit  (?)  subpapa  |  Bonifacio  anno  M°CCC°LXXXXIir 
circa  festum  Pétri  et  Pauli  |  et  obtinuit  dns  wilhelmus  de 


1.  Nobilis.  (Mfi.  d'Aarau.) 

2.  Electus.  (Ib.) 

3.  Alia.  (Ib.) 

4.  Gui.  (Ib.) 

Ingolo,  Grandidier,    V.  1 1 


l62  ANNALES    MURBACENSE^ 

wasselenhein  et  adeptus  \  abbatiam,  multum  bene  rexit 
abbatiam  et  multa  bona  fecit  huic  j  ecclesiae  quam  tamen 
depauperatam  invenit  etc.  ...  et  per  triginta  annos  et 
multum  bene  1  rexit. 


■3.'  Dominus  Petrus  de  Ostein  prius  conventualis 
monasterii  Lucernensis  postea  factus  conventualis  |  hujus 
monasterii  Muorbacensis  et  decanus  qui  post  obitum 
venerabilis  domini  Wilhelmi  de  Wasselhein  |  electus 
est  in  abbatem^hujus  monasterii  qui  obiit  anno  domini 
M.CCCC.XXXIIII  mense  martii.'  !  Post  decessum  dicti 
d.  de  Ostein  qui  in  fine  sue  terminacionis  hujus  exilii 
fratrem  suum  .  .  .^  custodem  hujus  monasterii  subdele- 
.gavit  sibi  succedere  in  digni  |  tate  abbatie  quare  ejus- 
dem  cognati  statim  post  obitum  dicti  d.  de  Ostein  omnia 
castra  abbatie.  vi  intrantes  et  possidentes.'*  Electo  autem 
reverendo  d.  Theodorico  |  von  Huss  unanimiter  in  abba- 
tem  monasterii  eximii  Morbacensis  iidem  cognati  custodis 
decendentis  i  et  ecclesie  ^  de  castris  cuncta  et  singula  de 
de  hinc  de  i  portantes  déférentes  ac  despoliantes.  Quare 
dictus  d.  von  Huss  noviter  tune  electus  abbatiam  totaliter 7 
depauperatam  invenit  ab  Ostein  dicto  relictam.  |  Sub  regi- 
mine  dicti  d.  von  Huss  collegium  canonicorum  ecclesie 


1.  Troisième  écriture,  d'un  secrétaire  sans  doute  de  Barthélémy  d'Andlau. 

2.  Ad  festum  Marci.  (Ms.   d'Aarau.) 

3.  Per  tune.  (Ib.) 

4.  Intrant  et  possident.  (Ib.) 

5.  Decendentes.  (Ib.) 

6.  Occulta.  (Ib.) 

7.  Totam.  (Ib.) 


ANNALES   MURBACENSES  163 

S.  Amarini  et  Project!  ad  oppidum  Thann  est  translatum 
qiiamobrern  monasterium  Mor  \  bacense  non  parvuni  de- 
trimentum  passus  "  est  et  patitur.  Dictus  enim  d.  von  Huss 
magnam  austeritatemexhibens  contra (?)canonicos^  omni- 
busque  privilegiis  \  eosdern  privans  videlicet  venacioneni 
piscationem  etc.  ...  et  hoc  ob  non  susceptionem  3  siii 
gçrmani  [)ro  tune  custodis  ecclesie+  Basiliensis  canonici^  I 
dicente  pro  tune  preposito  dicti  collegii  S.  Amarini  nuncu- 

pato  )ohanni  Millier  rurali  satis  homine |  lidem- 

(jue  canonici  dispensacionem  impétrantes  ad  Thann  se 
transtulerunt  ullam  penitus  cum  voluntate  dicti  d.  von 
Huss.  1 

Anno  ejus  regiminis  M.CCCC.XLIIII  Armijacentus 
provinciam  presenteis  dévastantes  oppidum  Gewilr  vigilia 
S.  \'alentini  nocturnis  horis  intrantes^  (?)  |  suiscjne  instru- 
nientis  murum^  accedentes.  Incole  dicti  oppidi  Gewi'r 
(livinitus  admoniti  in  somj^nis  et  ipsos  dictos  devasta- 
tores  realiter  exprimentes^  |  eisque  resistentes  ob  cujus 
rei  testum  dicti  S.  X'alentini  venerantur  usque  ad  presens 
in  futurumque  colère  nitentur.  |  Eodem  autem  anno  in 
vigilia  S.  Thome  apostoli  strenuus  quidam  miles  et  no- 
mine  SyftVidus  de  X'eringen  ^  dictus  contra  portam  que 


I.   Pas^um    (Ms.  d'Aarau.) 

a.   Exhihu^t  diclis   canonicis.  (Ib.) 

3.  Sii!*ceptuai.   (Ib.) 

4.  Eccle»iie  minoris.  (Ib.) 

5.  In  canonicum.  (Ib  ) 

6.  Invadentes.  (Ib.) 

7.  Ad  muros.  (Ib.)  Il  y  a  certainement  murum  et  non  a.ï  tntiros  :  ce  qui 
avec  d'autres  indications  de  ce  genre,  ferait  croire  que  le  copiste  d'.-\arau  a  eu 
un  autre  original. 

8.  Expulerunt.  (Ib.) 

9.  Vangen.    (Ib  ) 


164  .AN'NALES    MURBACENSES 

(;ue  respicit  ad  \  Olswilr  '  in  via  (luoque  (':)  que  ducit  .  .  ,. 
ad  villam  et  caj^tus  sagittam  a  cjuodam  rustico  de  BUcliell 
.  .  .  in  castrum  Hochenriipff  !  ducitur  ihique  finem  hujus 
secLili  suscipiens.  A  suo  fratre  .  .  .  episcopo  Basiliensi 
parmittente  eidem  militi  lapidetn  faciendum  et  providen- 
duni  ejus  tu  |  mulo  super  positum  et  quidem  est  in  ecclesia 
dicta  eximia  Morbacensi  ante  altare  gloriosissimi  j  sanctis- 
simique  apostoli  bartholomei  martyris  (r)   | 

Obiit  dictus  d.  von  Huss anno . .  etc.. .  M.CCC.XLMI. 

Post  cujus  decessum  unanimiter^  eligitur ^  est 

reverendus  in  Christo  pater  et  d.  d.  Bartholomeus  de 
Andolo  decanus  .  .  . -^  i  sua  industria  et  sagicitate  cum 
adjutorio  quocjue  totius  capituli  monasterii  exiniii  Mor- 
hacensis  praeter  alia  (?)  défendit  incorporationem  secu- 
larem  (?)  5  |  per  concilium  Basiliense  episcopo  dicte  Basi- 
liensis.  Sub  ejusdem  patris  reverendi  regimine  parva  .  .  . 
ei  facta  translatio  .  .  .  j  canonicorum  S.  Amarini  pro  tune 
in  Thann  existentium  totaliter  .  .  .  finaliter  in  Castro  Frid- 
berg  et  . .  .  i  concluditur,  Qua  ex  causa  abbatie  dignitas 
maxime^  patitur  usque?  in  futurum  detrimentumque  pa- 
tietur.  I  vSub  dicti  etiam  regimine  d.  reverendi  de  Andolo 
coUegium  ecclesie  Lucernensis  cum  omnibus  juribus  [)er- 
tinentiisque  pertinentibus  .  .  .^  |  abbatieque  dignitatem 
Morbacensis  plenarie  absolvitur  et  detrahitur  quare  dicta. 


1.  Depuis  ici  jusqu'à   la   fin   du  §,   passage  omis  dans  le   ms.  d'Aarau. 

2.  Unanimi   coiisen'*u.   (Ms.   d'Aarau.) 

3.  Relig  o^us.  (Ibid  ) 

4.  Doctus  muluim  et  illustris  qui.  (ib  ) 

5.  Factam.  (Ib.) 

6.  Maximum.   (Ib  ) 

7  Atq  le.   (Ib.) 

8  Au  abbatem   .Morbacensera.   (Ib.) 


AN'N'ALES    MURHACEMSES  165 

dignitas  abbatie  non  parvaf?)  auctoritate  '  us'^^ue  in  ...  |  Hic 
reverendus  in  Christo  pater  etd.  de  Andolo  admisit  quem- 
dam  .  .  .  ^  in  incolas  oppidi  Gewilr .  .  .3  qui  si  exaltaret-^ 
merito  humiliabiturS  . . .  ^  hinc  usque  in  finem  sue  temporis 
maxime  dolentes  correctionem  nunc  .  .  .  i  V'illam  etiam 
Odern  in  valle  S.  Amarini  sitam  de  malo  denario  tertia 
parte  .  .  .  redemit  a  comité  Wirtenbergense  .  .  .  |  Dictiis 
etiam  dominus  reverendus  de  Andolo  monasterium  et 
ecclesiam  7  Morbacensem  a  novo  recuperavit  pro  loo 
florenos . . .  ^  |  capellam  (?)  reformansque  specialiter  in  tecto^ 
depositis  enim  tegulis  ligneis  suppositis  . . .  1  . . .  lateribus  a 
novo  quoque  reformans  liberiam  codicibusque  insignis  or- 
nans  in  valore  trecentorum  florenorum  renensium.  j  A  novo 
etiam  castrum  Hugstein  reformavit  optimisque  duobus 
turribus  novis  munivit  aliasque  casas  in  monasterio.  Mor- 
bacensi  j  recuperans  dotavit  novavit  quoque  |  singulis 
cum  pertinentiis  suppellectibusque.  |  Locum  in  valle  S. 
Amarini  .  .  . '°  nuncupatus  Orbeys  secus  pratum  locus 
situs  juxta  capellam  S.  Katharine  .  .  .  |  fossuli  ibidem 
nov^o  facere  curavit  quare  locus  nunc"  iste  .  ,  . '^  ad 
vivarium  dicitur  ut  etiam  ab  incolis  .  .  .  |  Sub  ejusdem 
etiam  patris  regimine  monasterium  monialium  Angelice 


1.  Parutn  minuitur.  (Ms.  d'Aarau.) 

2.  Correctionem.  (Ib.) 

3.  Advertus  Sti  .  .  .  considerans.  (ib.) 
4    Exaltavit.  (Ib.) 

5.  Hutniliaretur.  (Ib.) 

6.  Tamen  ex.  (Ib.) 

7.  Terram.  (Ib.) 

8.  Recuperans.  (le.) 

9.  Teclis.  (Ib.) 

10.  Viir.  (Ib.) 

1 1.  Noster.  (Ib.) 

12.  Vur.  (Ib.) 


l66  ANNALES    MLREArEN.SE.S 

porte  iii  Geuilr  restauratur  et  j)redicatores  ibidem  refor- 
mati  ...  I  Fuit  etiam  isdem  '  pater  reverendus  mitissimus 
benignissimusque  susceptor  relevatorque  peregrinorum  (?) 
sacerdotum  spiritualium  ac  secularium  {  quoque  appre- 
tiatorum  multorum  scriptorum  .  .  .  pauperum  scoiarum 
et  clericorum  ad  sacerdotii  dignitatem  indefessus  (?)  .  .  .  i 
Anno  Johannes  Welkerus  de  Brussella  dicti  monasterii 
prepositiis  erat.^  j  Idemque  benignissimus  anno  M.CCCC. 

LXX\1  in  magna  perplexione  et  desperatione | 

debitisque  aliisve  circumstantiis  dicti  monasterii  Morba- 
censis  inhaerens  se  in  perfectione  invito  ....  j  ....  de 
festo  Pasce  existens  maxime  quoque  in  corpore  decrescens 
in  Cist  ....  I  cuidam  magistro  Parisiensi  nuncupato 
Joannes  Storch  de  Schlestatt  in  dicta  tamen  perplexione 
persistens  .  .  .  .  |  Baptiste  festum  per  octo  dies  videlicet 
a  festo  S.  Joannis  Baptiste  usque  in  diem  octavam  dicti 
festi  .  .  .  .  j  captaque  penitus  cibum  et  potum  abrenuens 
....  vitales  itacjue  spiritus  sic  aostinens  ....  |  in  supe- 
riori  parva  scabella  vestitur  et  calceatus  post  octo  .  .  .  .  | 
cum  his  verbis  spiritum  ....  obiit  anno  M.CCCC.LXXVI 
1 1  I  nonas  julii. 

Eidem  successit  .  .  .  ^ 

(Cette "^  chronologie  finit  en  cet  endroit,  ce  qui  fait 
présumer  que  son  auteur  vivait  au  xv^  siècle,  Tabbé  dont 
il  donne  l'histoire  beaucoup  plus  au  long  c|ue  des  autres 
estant  mort  en  1476.) 


1.  FecJt  et   idem.   (Ms.  d'Aarau.) 

2.  A  partir  de  cet  endroit,  le  ms.  est  devenu  presqu'iUisible,  et  nous 
reproduisons  presqu'intégrablement  ce  qu'en  a  tiré  au  siècle  dernier  le  copiste- 
d'Aarau. 

3.  Suivent  encore  trois   lignes,   presque   totalemeut   effacées. 

4.  Note  de  la  copie  d'Aarau. 


IV. 

NECROLOGIUM  MONASTERII 
S.  ARBOGASTI 


JMECROLOGIUM  MONASTERII  S.  ARBOGASTI 


JANUARIUS. 

5.  f  obiit  IVernherus  Marscalcus. 

6.  \  an.  1286.  Agnes  Abbatissa  S.  Odilie  in  Hohenburg. 

7.  \  Hetzelinus,  prepositus  marbacensis. 

8.  an.  1355.    U'zriLUs,  prepositus  noster. 

8.  ■{•  Adelheidis  comitissa,    per  quam   habemtis  decimam  bonorum 
nostrorum  in  Kestcnhoitz  ad  comitem  pertinentem. 
^13.  \  Hetzcly  argentinensis  episcopus  fundator  hujus  ecclesie. 
13.  -{•  y?tt^^//'advocatus. 
-28.  an.  1489.  obiit  honorandus  <\om.  Jac obus  Al€lbrugt,  prepositus. 

FEBRUARIUS. 

2.  an.  1245.  Hugo,  prepositus  undecimus. 

6.  Gosso  Siunn,  prepositus. 

7.  Eberhardus,  prior. 

il  2.  Johannes  de  vorheim,  prior. 

12.  \  Sigeberius,  cornes. 

13.  Petrus  riisser,  prepositus. 

14.  Irmindrut,  advocatissa. 

15.  f  Gerirudis,  comitissa. 

19.  f  Burchardus,  fundator  marbacensis  ecclesie. 


t.  Ce  document,  de  la  main  de  Grandidier,  n'est  pas  emprunté  au  Nachlass 
■de  Carlsruhe.  11  provient,  ainsi  que  plusieurs  autres  pièces,  de  l'héritage  de 
ifeu  Liblin. 


ITO  JJC  NECROLOGIUM 

MARTIUS. 

7.  1  Johanties,  comes,  qui  contulit  nobis  decimana  in  Kastineto.. 
9.  Heinricus  episcopus  obiit. 

12.  an.  1164,  Albero,  quintus  prepositus. 

15.  f  Goihefridus,  prepositus  ytenwilre. 

13.  •}■  Heinricus,  prepositus  in  trutenhusen  hic  canonicus. 

16.  7  an.  1463.  obiit  Rulin,  prepositus  in  trutenhusen. 

17.  7  an.   1327.    jr<?//;'aw«j,  abbas  aprimonasterii. 
17.  ■}•  Isen/iart,  prior  in  ithenwilre. 

20.  an.  1168.  Heinricus,  prepositus  sextus. 

21.  Gertrud,  advocatissa. 

28*  i  Sifridus,  prepositus  in  trutenhusen. 
28.  an.   1159.    WV^^/tï/z^/ttj",  prepositus  quartus. 

APRILIS. 

2.  an.  1360.  Junta,  conversa  commorans  olim  in  woltfganssheim. 
8.-  Otto,  prepositus. 
10.  7  Marquardiis,  prepositus  marbacensis. 

12.  an.  1226.  Haritnut,  prepositus  octavus. 

13.  an.  1367.  JVicolaus  Dagesterne,  prior. 

APRILIS. 

14.  f  Arnoldus,  prepositus  marbacensis. 

19.  an.  1152.  obiit  Karohis,  prepositus  et  fundator  hujus  loci. 

26.  Helica,  advocatissa. 

MAIUS. 

4.  \  Fridericiis,  Marbacensis  prepositus. 

5.  -j-  Dietherus,  abbas  marbacensis. 
9.  Henricîis,  decimus  prepositus. 

10.  7  Sytniindus,  comes  contulit  nobis  decimam  in  Kasteneto- 

17.  Goiofredus,  Abbas  Altorfensis. 

18,  an.  1416.  Petrus  Sivarber,  prepositus  hujus  mon. 

22.  U'etzel,  comes. 

27.  -j-  an.  1281.  Ouio.  prepositus  marbacensis. 
30.  \  Bertoldus,  prepositus  majoris  ecclcsie. 


MONASTERII    S.-ARBOGASTI  17!.. 

JUXIUS. 

5.  Heinricus,  prepositus  basiliensis. 
i6.  f  an.  1281.    Waltherus,  prcpositus  in  trutenhusen. 

AUGUSTUS. 

5.  Otto  de  Entringefi,  canonicus  majoris  ecclesie. 

6.  Rulmantius  Mersxvin,  prepositus. 

II.  an.  1157.  Arnoldus,  prepositus  sccundus. 
14.  \  an.  1299.  Albero,  prepositus  in  ytenwilre. 
17.  f  Gûtefridtis,  Abbas  marbacensis. 

21.  f  Johannes  de  Lichtemberg, 

22.  f  Rilint,  abbatissa  Hohenburgensis. 
24.  an.  1313,  Heinricus,  imperator. 

SEPTEMBER. 

2.    Wiileburc,  advocatissa. 
13.  Johannes  de  Lichienberg,  episc.  Argent.,  qui  dédit  claustre  viginti 

libras. 
13.  7  Hugo,  prepositus  S.  Pétri. 

20.  7  Heinricus  IValden,  prepositus  de  luthcnbach. 

23.  Cunradus,  presbyter  camerarius,  qui  editicavit  claustrum. 
23.  Hugo,  prepositus  nonas. 

27.  7  Mehtildis,  abbatissa  in  escowe. 

OCTOBER. 

21.  an.  1389.  Folgerus  Renungen,  prepositus. 

28.  an.  1381.  Sifridus  Merswin,  prepositus. 

XOVEMBER. 

5.  ■{•  Syfridus,  prepositus  in  ytenwilre. 

6.  \  Tratîslatio  S.  Arbogasti,  argent,  episcopi. 

7.  Johannes,  aru^entinensis  episcopus. 

17.  In  hac  die  debemus  cantare  solemniter   hystoriam  S.  Arbogasti,. 
21.  Ebelinus  de  Hohenloch. 


V. 

MONASTÈRE  D'OBERSTEIGEN 

ET 

CHAPITRE  DE  SAVERNE 


OBSERVATIONS^ 

sur  l'état  ancien  et  moderne  du  monastère  de  Steicen^  et 
du  chapitre  de  Saverne^  tirées  de  ses  archives. 


Le  silence  absolu  des  archives  du  chapitre  de  Sa\'erne 
■ne  permet  pas  de  fonder  un  opinion  certaine  sur  la  pre- 
mière origine  du  couvent  d'Obersteigen.  Si  quelques  chro- 
niques prétendent  c^u'il  a  commencé  par  être  une  infirmerie 
de  chanoinesses  vaporeuses,  qui  ont  eu  soin  de  se  faire 
.accompagner  par  leurs  aumôniers,  et  si  elles  attribuent 
sa  première  fondation  à  la  piété  d'un  gentilhomme  péni- 
tent à  la  mode  de  son  siècle,  il  faut  les  en  croire,  (a)  Leur 
témoignage  positif  doit  l'emporter  sur  le  silence  de  nos 
titres,  et  je  chercherais  en  \'ain  dans  nos  archives  de  quoi 
les  contredire. 

Ce  silence  a  de  quoi  surprendre;  certainement  toute 
communauté  religieuse  qui  se  formerait  aujourd'hui  aurait 


1.  [Nachlast  de  Carlsruhe.  —  Cette  étude  n'est  pas  de  Grandidier,  mais, 
comme  on  le  verra,  d'un  membre  du  chapitre  de  Saverne.  Peut-être  cependant 
les  Remarques  qui  suivent  ces    Obserzuitions  sont-elles  de  notre  historien.] 

2.  Steigen  est  un  mot  du  moyen  âge,  qui  signifie  semiia,  ou  trames, 
Frisch,  deiitscJus    IVccrterbttch,  art.  Steigeii.  —  On  lit  dans  un  acte  de  l'abbaye 

•  de  Marmoutier,  de  l'an  \220, /rater  lambcrtus^  kospitalis  S.  Michaelis  in  Stiygti 
judex  dcUgattis,  '     • 


176  OBSERVATIONS 

pour  premier  soin  celui  de  se  donner  une  règle,  de  la 
coucher  par  écrit,  de  la  faire  approuver  par  les  supérieurs 
majeurs,  et  de  transmettre  à  la  postérité  monacale,  (quand 
ce  ne  serait  que  pour  lui  attribuer  la  qualité  de  bienheureux 
ou  au  moins  celle  de  vénérablej,  le  nom  de  celui  qui  le 
premier  rassembla  sous  ses  étendards  un  certain  nombre 
d'hommes  attachés  au  même  genre  de  vie. 

Si  nous  ignorons  les  noms  de  nos  patriarches,  et 
s'ils  n'ont  pas  daigné  nous  apprendre  les  causes  qui  ont 
présidé  à  leur  établissement,  ils  n'ont  pas  négligé  de 
même  de  nous  laisser  les  titres  constitutifs  de  leur  dotation 
et  de  leurs  biens  principaux. 

Nous  avons  dès  l'an  i  22  i  (et  c'est  notre  plus  ancien 
titre  de  propriété)  une  donation  '  d'Edwige  (b),  abbesse 
d'Andlau,  par  laquelle  elle  donne  à  perpétuité  aux  frères 
de  Steigen  l'emplacement  du  lieu  où  ils  avaient  fixé  leur 
demeure  ;  trois  fermes  à  défricher  dans  les  bois,  ^  avec 
la  dîme  des  fruits  provenant  de  leur  culture,  et  l'usage 
dans  toutes  les  forêts  de  l'abbaye  d'Andlau. 

Ce  titre  recule  d'un  demi-siècle  l'origine  des  frères 
de  Steigen,  car  s'ils  existaient  déjà  en  communauté  reli- 
gieuse en  I  221,  et  si  les  chroniques  qui  attribuent  diffé- 
rentes causes  successives  à  leur  établissement  disent  vrai, 
il  faut  placer  le  commencement  du  couvent  d'Obersteigen 


1.  Bona  in  fundo,  litt.  2,  num.    12. 

2.  «  De  nemoribus  adjacentibus  usque  ad  très  mansos,  qui  viilgo  dicuntur 
Kunigts  hncben. 

Besolde  dans  son  Tresaurus  practicus  au  mot  Mansmath  et  Mansus,  dit 
que  cette  dénomination  comprend  un  espace  suffisant  au  labeur  de  deux  bœufs^ 
Il  ajoute  ensui.e  que  cette  mesure  comprend  douze  arpents.  Il  est  après  diffi- 
cile d'en  faire  l'évaluiition  exacte  et  précise,  (c)  J'ignore  la  valeur  de  ce  qu'>4 
entend  par  Kunigti  huebin. 


SLR    STEIGEX  I77 

à  la  fin  du  douzième,  ou  au  moins  aux  |)remières  années 
du  13™^  siècle.  C'est  donc  une  erreur  dans  M.  SchœpHin 
de  n'avoir  placé  cette  é[)oque  que  vers  le  milieu  du  trei- 
zième :  erreur  bien  pardonnable  sans  doute,  et  qu'excuse 
la  pénurie  de  titres  qui  a  forcé  cet  illustre  auteur  de 
l'histoire  d'Alsace  à  s'énoncer  sur  ce  sujet  a\"ec  une  pré- 
cision qui  ne  lui  est  pas  ordinaire,  (d.) 

Ardents  à  se  procurer  de  nouveaux  avantages,  les 
frères  de  Steigen  profitent  de  la  bonne*  volonté  des  cha- 
noinesses  d'Andlau  pour  en  obtenir,  en  1234,  une  nou- 
velle donation  '  confirmative  de  la  première,  et  même 
ampliative  en  ce  qu'elle  confirme  la  disposition  c[ue  le 
chevalier  Anselme  de  Wasselheim  (e)  avait  faite,  en  leur 
faveur,  du  fief  qu'il  tenait  de  l'abbaye  d'Andlau  dans  ses 
forêts,  dont  il  avait  la  garde  avec  plusieurs  autres  gentils- 
hommes. ^ 

Ils  avaient  déjà  obtenu  en  1231  du  comte  de  Dabo- 

(f)  l'exemption  de  péage  dans  toutes  ses  terres,  3  avec 
l'usage  et  le  droit  de  pâture  dans  ses  forêts,  à  quoi  il 
avait  ajouté  en  toute  propriété  une  partie  de  ces  mêmes 
forêts  située  près  de  leur  hôpital,  ou  plutôt  du  quartier 
où  ils  logeaient  leurs  hôtes,  prope  eoriuii  Jiospitale. 

Ce  mot  nous  rappelle  la  première  destination  des 
frères  de  Steigen  :  tout  barbare  et  agreste  que  nous  paraît 
aujourd'hui  ce  lieu  situé  au  milieu  des  bois  et  des  rochers, 

(g)  il  était  autrefois  un  passage  nécessaire  pour  tra\-erser 
les  Vosges,  et  les  frères  situés  au  sein  de  ces  montagnes 


1.  Bona  in  fundo,  cist.,  2,  num.   29. 

2.  Dans  le  titre  de  donation  d'Edwige,  la  donatrice  dit  à  la  fin  :  «  Ad  hoc 
habuimus  consensum  eorum  militum  qui  super  eadem  silvam  et  nemora  dicuntur 
forestarii,  videlicet   etc.  » 

3.  Tit.  honor.  cist.,  2,  num.  45. 

InGOLD,   Grandidicr^    V.  II 


OBSERVATIONS 


étaient  obligés  de  recueillir  les  voyageurs,  de  leur  accorder 
une  hospitalité  nécessaire  dans  ces  lieux  arides  et  écartés, 
et  de  leur  procurer  les  secours  (jue  la  charité  pouvait 
leur  inspirer.  '  C'est  sans  doute  le  zèle  avec  lequel  ils 
s'acquittaient  de  ces  soins  généreux,  qui  accumula  sur 
eux  les  ciràces  et  les  bienfaits,  non  seulement  des  seicrneurs 
leurs  voisins,  Tnais  encore  des  évèques  tie  Strasbourg  leurs 
supérieurs  immédiats,  et  d'un  grand  nombre  de  Souverains 
pontifes. 

Parmi  les  premiers,  ils  durent  surtout  se  louer  des 
comtes  de  Linange.  Non  content  des  biens  dont  on  a 
fait  mention,  le  comte  Emich  ou  Emichon,  de  concert  avec 
la  veuve  de  son  frère,  leur  accorda  en  toute  propriété  une 
partie  de  ses  forêts  cju'ils  avaient  déjà  défrichée,  avec  une 
autre  portion  de  ces  mêmes  forêts,  qui  ne  l'était  pas, 
située  près  de  leur  moulin  :  l'acte  est  de  1253.^  En 
1269,3  le  comte  Frédéric  leur  donne  la  chapelle  de 
Durrenstein  (h)  avec  les  re\-enus  y  attachés,  et  en  1278-^ 
il  y  ajoute  les  dîmes  novales  de  toutes  les  forêts  qui  vien- 
draient à  être  défrichées  entre  cette  chapelle,  Dabo,  et 
Saint-Quirin. 

Les  comtes  d'Ochsenstein  dans  le  même  temps  con- 
firment la  donation  que  les  seigneurs  d'Allenviller  avaient 


1.  Il  ne  sera  peut  être  pas  hors  de  propos  d'insérer  ici  les  termes  desquels 
se  sert  l'abbesse  Hedwige,  en  parlant,  dans  la  donation  de  1 22 1,  de  l'établisse- 
ment de  Stelgen   déjà   existant  pour  lors  :   c  Notum  facimus,  quod    illa    noz'dla 

<  plantatio^    videlicet    hospitaU    de    Stàiga,    in   territorio    S.   Richardis  et   nostro 
€  et  solius   Dei    providentia,    sicut    credimus,    est    féliciter    inchoatum.   lile  enim 

<  locu«    hucusque    plenus    liorroris    at    vaste    solitudinis,    imo    quasi    speiunca 

<  latronum   conversa  est  in   domum   Dei   et  azilum  etc.  .  .  .  > 

2.  Rona  in   fundo,  cist.    2,   num.    12. 

3.  Tit.  bon.,  cist.   2,  nura.    16. 

4.  Ibid.,    num.    17. 


SUR    STEIGEN'  179 

fait  au  faveur  de  Steigeii,  '  exemptent  de  toute  charge 
les  biens  donnés,  et  mettent  le  comble  à  ces  bienfaits 
en  I  26-).,^  en  accordant  à  ces  religieux  la  cure  et  le  patro- 
nage d'AUenuiller  avec  tous  les  droits  et  émoluments 
qui  en  dépendaient.  Les  chanoines  de  Saverne  jouissent 
encore  aujourd'hui  de  ces  biens,  et  nomment  le  curé 
lutfhérien  d'Allenwiller.  Riches  de  tous  ces  bienfaits,  les 
frères  de  Steigen  auraient  été  trop  heureux  s'ils  avaient 
pu  en  jouir  tranquillement;  mais-s'ils  furent  singulièrement 
favorisés  dans  les  commencements,  ils  ne  demeurèrent  pas 
longtemps  sans  être  inquiétés.  Le  besoin  qu'ils  eurent  de 
recourir  à  l'autorité  des  évèques,  des  pontifes  et  même  des 
empereurs,  prouve  assez  qu'ils  n'étaient  pas  à  l'abri  des 
persécutions  que  les  gentilshommes,  brigands  cantonnés 
dans  des  châteaux,  faisaient  aux  religieux  dans  ces  siècles 
malheureux,  où  l'anarchie  du  gouvernement  féodal  laissait 
pleine  liberté  à  ces  petits  tyrans  d'assouvir  leur  cruauté  et 
leur  barbare  avarice  sur  tout  ce  qui  se  trouvait  sans  défense 
contre  leurs  attentats. 

Dès  l'an  1220  Honorius  III^  prend  les  frères  de  la 
Steige  sous  la  protection  de  S.  Pierre,  avec  leurs  biens 
dont  il  fait  l'énumération;  ce  qui  prouve  qu'ils  étaient  déjà 
dotés,  avant  qu'en  i  22  i  l'abbessed'Andlau  leur  eut  fait  la 
donation  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Peu  de  temps 
après,  en  1228,  Grégoire  IX, "♦  ce  pontife  fougueux,  si 
célèbre  par  ses  démêlés  avec  Frédéric  II,  les  confirme  dans 
leurs  possessions,  et  leur  accorde  tant  [)Oureux  que  pour 


1.  Tit,  hon.,  cist.   2,  num.    i8  et  num.   38. 

2.  Ib^d.,  nura.   36  et   36. 
j.  lUid.    t,   num.  47. 

4.  Ibid.,   cist.    2,  num.    14. 


r8o  OBSERVATIONS 

leurs  biens  sa  protection  plus  efficace  alors  Cju'elle  ne  le 
serait  aujourd'hui.  Mais  nul  {)ape  n'a  t:té  plus  libéral  en\ers 
eux  qu'Innocent  IV.  On  conserve  dans  les  archives  du 
chapitre  huit  bulles  de  ce  pontife,  toutes  favorables,  toutes 
gracieuses.  Par  la  troisième,  septième  et  huitième,  de 
1245,'  1250^  et  1250,^  il  les  prend  sous  la  protection 
de  S.  Pierre  eux  et  leurs  biens,  et  lance  tous  les  anathèmes 
contre  quiconque  les  troublerait  dans  leurs  [)ossessions. 
Par  la  première  en  i  2.1.4,  •+  il  ^^ur  permet  de  se  choisir 
entr'eux  un  prieur;  parla  cinquième,  de  1249,5  d'admi- 
nistrer les  sacrements  dans  leur  enclos;  par  la  seconde,  de 
1  244/  de  réciter  l'office  des  dominicains.  Il  pousse  même 
la  complaisance,  dans  sa  quatrième  bulle  de  1248,^  jus- 
qu'à les  dispenser  d'obéir  aux  provisions  accordées  pour 
pensions  ou  bénéfices  ecclésiastiques  par  lettre  du  S.  Siège, 
ou  des  légats;  il  les  exempte  même,  par  sa  sixième  bulle 
de  1249,^  ^^^  toutes  les  charges  qui  pourraient  leur  être 
imposées  par  un  légat,  ou  la  chambre  apostolique  elle- 
même.  Il  paraît  par  toutes  ces  concessions,  que  la  politique 
constante  d'Innocent  IV  fut,  en  accordant  tant  de  grâces 
qui  ne  lui  coûtaient  rien,  de  s'attacher  invariablement  les 
religieux  pour  s'en  faire  un  appui  près  des  peuples  dans 
ses  entreprises  contre  les  empereurs  ou  les  rois.  Après 
Innocent  Nicolas  W  s'est  déclaré  le  protecteur  de  Steigen. 


t.  Tit.  hon.  cist.    i,  num.  43. 

2.  Ibid,   nnm.    1 5. 

3.  Ibid.,  ciî-t.   2,  num.  47. 

4.  Ibid.,  cist.    I,   num.   26. 

5.  Ibid.,    num.  48. 

6.  Ibid.,  num.    iS. 

7.  Ibid.,  cist.   2,  num.   jO, 

8.  Ibid.,  cist.    1,  num.  43. 


SUR    STEIGEN 


Dans  une  de  ses  bulles,  de  i  298,  '  il  donne  aux  frères  le 
|)Ou\-oir  d'hériter.  Dans  une  autre  de  i  289^  il  leur  j)ermet 
en  temps  d'interdit  général  de  célébrer  l'office  divin  dans 
leur  église,  mais  en  secret,  (ij  II  n'y  a  [)as  jusqu'à  Boni- 
face  VIII  dont,  malgré  les  troubles  qui  agitèrent  son  pon- 
tificat, ils  n'aient  obtenu  en  i  299  une  bulle^  confirmative 
d'une  donation  d'un  comte  de  Linanee. 

Ce  n'était  pas  assez  d'être  si  bien  appuyés  de  l'auto- 
rité ecclésiastique,  ils  ne  crurent  pas  dev^oir  négliger  le 
bras  séculier.  Ils  ont  recours  à  Rodolphe  de  Habsbourg, 
et  cet  empereur  leur  accorde  en  1273  un  diplôme, ■+  par 
lecjuel  il  les  prend  sous  sa  protection  et  leur  confirme  tous 
les  privilèges  qui  leur  av^aient  été  antérieurement  accordés 
par  les  empereurs  ou  les  rois.  C'est  dans  le  même  esprit 
qu'ils  réclamèrent  plusieurs  fois  l'appui  des  comtes  de 
Linange  :  protection  dangereuse  qui  a  fini  par  assurer  à 
ceux-ci,  dans  une  transaction  5  passée  en  131  i  entre  Jean  I, 
évoque  de  Strasbourg  (1),  et  Frédéric,  comte  de  Linange, 
le  droit  d'advocatie,  c'est-à-dire,  le  droit  de  dépouiller 
les  religieux  sous  le  spécieux  prétexte  de  les  protéger. 

Il  paraît  que  la  fin  du  treizième  siècle  fut  l'instant 
le  plus  brillant  des  frères  de  Steigen.  Ils  étaient  déjà  assez 
recommandables  en  i  263  pour  figurer  par  leur  prieur  au 
fameux  synode  tenu  à  Strasbourg  (m)  sous  l'évèque  Henri 
de  Geroldseck.  (n)  Le  père  La  Guille  met  son  nom  à  la 
suite  des  abbés  et  prévôts  qui  se  trouvèrent  à  cette  assem- 


1.  Tit.  hon  ,  cist.    i,  num.    19. 

2.  Ibid.,   num.    35. 

3.  Ibid.,  cist.  2,  num.  8. 

4.  Ibid.,  num.    lo. 

5.  Ibid.,   num.    12. 


l82  OBSERVATIONS 

blée.  Peu  de  temps  af)rès,  ils  parvinrent  à  ce  [)oint  de 
considération,  cju'ils  purent  envoyer  en  dift'érents  lieux 
plusieurs  colonies  qui  s'établirent  loin  de  leur  mère,  mais 
toujours  sous  son  autorité.  Landau  (o)  en  reçut  une  vers 
l'an  1276,  f|u'Emich,  comte  de  Linange,  leur  accorda  un 
fonds  qu'il  avait  dans  cette  ville,  pour  y  construire  la 
^maison,  avec  trois  foudres  de  vin,  et  tout  l'allodial  d'une 
ferme  à  Ensisheim.  Il  y  eut  des  frères  d'Obersteigen  qui 
s'établirent  à  Lahr  (p\  où  ils  fondèrent  une  grande  mai- 
son qui  l'emporta  bientôt  sur  sa  métropole.  D'autres 
pénétrèrent  en  un  lieu  appelé  Mous  fragoruni.  (q)  Toutes 
ces  maisons  furent  sécularisées  en  même  temps,  ix) 

Le  point  le  plus  intéressant  par  rapport  à  ces  reli- 
gieux serait  de  pouvoir  entrer  dans  cjuelque  détail  sur  la 
règle  particulière  qu'ils  suivaient.  Ce  Cju'on  peut  assurer 
de  plus  certain,  c'est  qu'ils  vivaient  sous  la  règle  de  S. -Au- 
gustin, et  sous  la  conduite  d'un  prieur,  qu'ils  récitaient  le 
bréviaire  des  Dominicains,  et  c^u'ils  étaient  chargés  par 
état  de  veiller  au  soulagement  des  voyageurs,  et  peut-être 
des  malades.  C'est  ce  c^ue  semble  prouver  le  \x\oihospitale 
qu'on  rencontre  si  souvent  dans  nos  titres,  et  notamment 
dans  le  dernier  dont  nous  venons  de  faire  mention,  '  par 
lequel  le  comte  Emich  accorde  aux  frères  de  Landau  un 
fond  de  terre  pour  y  construire  un  cloître  et  un  hôpital 
pro  cojistiicjidis  chuistro  et  Jiospitall.  (s)  Quoiqu'il  en  soit 
de  ces  fonctions,  ils  s'en  déchargèrent  bientôt,  lorsqu'après. 
un  siècle  de  demeure  à  Obersteigen  ils  furent  par  l'auto- 
rité de  Frédéric  1,  évèque  de  Strasbourg,  (t)  transférés 
l'an  1 303  à  Saverne.  On  ne  voit  pas  trop  quels  sont  les 


I.  Domus,  cist.  3,   num.  49. 


SUR    STEIGEN  l8j 

motifs  d'utilité  qui  [)résicièrent  à  cette  translation  :  ceux 
d'agrément  pour  les  religieux  se  présentent  assez  naturelle- 
ment. L'évèque  Frédéric  dans  l'acte  de  translation'  dit 
que  la  charité  des  fidèles  s'étant  refroidie,  les  frères  éprou- 
vaient chaque  jour  des  persécutions  de  la  part  de  ceux 
dont  les  prédécesseurs  avaient  été  leurs  principaux  bien- 
faiteurs, et  que  Steigen  était  devenu  pour  eux  un  séjour 
de  désolation  plutôt  que  de  consolation,  (uj  Ce  change- 
ment se  fit  donc  par  l'autorité  de  l'évèque  Frédéric  qui 
en  les  recevant  dans  sa  ville  de  résidence  du  consente- 
ment de  son  chapitre  et  de  Walram  de  Fénétrange,  curé 
de  Saverne,  ^  leur  permit  d'avoir  un  oratoire  pour  y  faire 
l'office  divin  avec  le  droit  de  cimetière,  ^  et  leur  accorda 
du  consentement  de  la  bourgeoisie,  l'usage  de  tous  les 
communaux.-* 


1.  Tit.  hon.,  cisst.  i,  num.  36  et  ibid.  cist,  2,  nom.  44  :  *  Cum  per  facti 
evidentiam  in  publicam  diidum  venisset  notitiam  atqne  nostram,  quod  coUegium 
fratrum  relij^iosorum  dicti  zu  dcr  Stiigen  no^re  dyocesis  per  priorem  solitum 
gubernari ,  a  longis  rétro  temporibus  ibidem  cantate  fidelium,  elemosynis 
plantatutn  et  sustentatum  pro  culto  divino  et  exhibiiione  operum  caritatis  in 
egentes  et  hospites  impendenda,  nunc  demum  no->tris  temporibus  heu  fr'gescente 
charitatis  igniculo  plus  desolationis  quam  consolatioats  in  eodem  loco  ab  hiis 
sentiat,  quorum  progenitores  ad  tranquillum  statum  dicti  loci  et  in  eodera  habi- 
tantium  ^tuduerunt.  > 

2.  «  Consensu  capituli  ecclesiae  nostije  Argentinensis  ac  Walrami  de  Fin- 
stinpen  nunc  rectoris  ecclesi»  de  Zabern  nostrie  dioce^is  accedente,  colleg-ura 
fratrum  predicatorum  de  loco  zu  dcr  Steigen  predic'o  ad  oppidum  nostrum 
Zabern  praedictum  pro  tranquillo  eorum  statu  ordinaria  auctoriiate  nobis  in  eos- 
dem   fratres  et   locu  competenti   transferimus  e'c.  .  .  .  ■» 

3.  €  Concedimus,  ut  lie  te  possint  in  loco  praedicto  Zabern  oratorium  de 
novo  érigera  et  con-truere,  et  ;n  eodem  et  cura  eodera  divina  officia  publica 
agere  et  ecclesiasticam   sepulturam    habere.  » 

4.  €  Domus  etiam  ei  de  universitatis  consensu  opidi  nottri  Zabern  predicii 
commune  jus  cum  eadem  univers itate  in  almendis,  pascuis,  slvis.  nem'^nhus, 
aquis,  aquarum  decursibus,  vils  et  inviis,  ac  omnibus  alîis  utililstibus  et  ser\  itutil>us 
publicis,  nec  non  libertatibus,  ut  illis  fratres  collegii  prncdicti  perp»tuo  iitanlur 
et   fruantur  ac   eis  gaudent  sicut   inco'.\;   oppidi   pra^dii.ti    fucere   coiisueverunt.  » 


184  OBSERVATIONS 

Eloignés  de  Steigen,  riuoiciue  |)ar  l'acte  de  translation, 
ils  aient  été  obligés  d'y  laisser  quelques  frères  pour  con- 
tinuer à  faire  le  service  di\in  dans  ces  contrées  sauvages,' 
ces  religieux,  qui  avaient  été  si  souvent  troublés  lors  de 
leur  demeure  en  cette  maison,  devaient  s'attendre  à  être 
bien  plus  inquiétés  encore  depuis  qu'ils  l'eurent  presque 
abandonnée.  Xous  avons  des  preuves  des  injures  qu'ils 
reçurent,  dans  le  recours  qu'ils  furent  obligés  d'avoir  à 
plusieurs  papes.  Clément  V  vint  à  leur  secours  avec  toutes 
les  foudres  du  Vatican  consignées  dans  trois  bulles,  deux 
de  131  I  ^  et  une  de  1305.  j  Boniface  ÏX  les  appuya  par 
une  autre  en  1389^  et  Martin  V  ne  s'épargna  pas  en  leur 
faveurs  j)ar  deux  bulles  de  141  7  et  142S.  (x)  Obersteigen 
presque  désert  par  la  retraite  des  frères  à  Saverne,  servit 
un  instant  d'asile  à  des  religieuses  Augustines,  sous  la 
direction  des  frères  prêcheurs  de  l'Observance;  ces  hlles 
au  nombre  de  quinze,  victimes  de  la  calomnie,  avaient 
été  obligées  en  i  483  de  quitter  Klingenthal  ou  Kleinbasel 
lieu  de  leur  demeure  pour  se  réfugier  à  Reutingen.  Albert 
de  Bavière,  évê(iue  de  Strasbourg,  leur  accorda  en  1485^ 
le  couvent  de  Steigen.  C'est  ainsi  que  ce  lieu,  qui  a\'ait 
commencé  par  être  une  campagne  salutaire  à  des  cha- 
noinesses  malades,  servit  plus  utilement  encore  à  recueillir 
des  religieuses  fugitives.  Xos  titres  ne  nous apj)rennent  (las 


1.  «  Ita  tamen  quod  piior  dicti  collegr,  qui  pro  tempore  fuerit,  ecclesiam 
loci  praedicti  zu  lUr  Sliy^cn  per  fratres  ad  hoc  per  ipsum  de  suo  collegio 
deputandos  in  divinis  officlari  congrue  et  houeste  ac  einndetn  lociim  per  con- 
tinuam   mansionem  iiihabitari    faciat   et  procuret.  » 

2.  Tit.  hori.  cist.    I,  num.    I    et  ib;d.,  niim.   5. 
3    Ibid  ,  num.  41. 

4.  Ibid.,   num.    1 3. 

5.  Ibid.,  num.  42  et   ibid.,  num.    17. 

6.  Ibid.   2,  num.  41. 


SUR    STEIGEN-  ig- 

combien  de  temps  elles  y  tlemeurèrent  ni  ce  qu'elles  de- 
vinrent après  l'avoir  (|uitté.  (v) 

II' était  difficile  qu'iin  corps  d'ecclésiastiques  habiles 
à  faire  toutes  les  fonctions  n'eut  souvent  des  démêlés  avec 
celui  qui  en  était  chargé  par  état  ;  aussi  est-il  fait  mention 
dans  nos  archives  de  plusieurs  différends  entre  les  religieux 
.et  les  curés,  surtout  en  1385/  la  plupart  terminés  par 
l'entremise    ou    par    l'autorité  des  évèques  ;   jusqu'à  ce 
qu'enfin  en  1408^  l'évèque  Guillaume  II  de  Dietsch  (z) 
réunit  à  perpétuité  la  cure  à   la  maison   des  frères   de 
Steigen.  Le  même  prélat  fit  aussi  en  1425  aux  frères  de 
Steigen  une  ample  donation  3  en  vins  et  en  dimes,  et  les 
exempta  de  la  servitude  de  loger  les  gens  de  guerre.  La 
réunion  de  la  cure  au  couvent  des  frères  de  Steigen  ne 
les  empêcha  pas  d'ax'oir  dans  la  suite,  au  sujet  du  droit 
de  séj)ulture,  des  offrandes,  de  l'administration  des  sacre- 
ments, de  la  prédication,  quelques  procès  avec  le  \-icaire 
perpétuel  qu'ils  avaient  été  obligés  d'établir,  surtout  en 
1441  ;+  procès  terminés  comme  les  précédents  par  des 
transactions  amiables  sous  l'autorité  des  évêques.  Ils  en 
eurent  un  pourtant,  précédemment,  en  1424,  sous  le  pa{)e 
Martin  \',  qui  les   traduisit  à   Rome.   Ce  même  évêcjue 
Guillaume  II,  qui  avait  opéré  la  réunion,  se  repentant  tle 
son  ouvrage,  autorisa  les  plaintes  et  les  griefs  que  formaient 
les  habitants  de  Saverne  contre  le  prieur  et  les  frères  de 
Steigen  leurs  nouveaux  curés.  Il  ne  s'agissait  pas  de  moins 
que  de  casser  l'union  qui  venait  d'être  faite,  de  réformer 
les  mœurs  de  ces  religieux  et  de  leur  faire  adopter  des 


1.  Tit.  hon.  cist.    i,   num.   51. 

2.  Ibid.,   num.   45. 
3-  Ibid.,  num.  44. 

4.   Ib.d.,  cist.   2,  num.    31. 


l86  OBSF.RVATIONS 

statuts  (|u'ils  ne  manquèrent  |)as  de  regarder  comme  con- 
traires à  la  liberté  ccclésiastu[ue.  Accus^'S  par  toute  une 
bourgeoisie  de  différents  méfaits  qui  ne  sont  pas  exprimés 
dans  la  sentence,  abandonnés  ou  plutôt  poursuivis  par 
l'évèque,  lorsque  tout  leur  manquait,  il  ne  se  man(^uèrent 
pas  à  eux-mêmes,  et  malgré  une  foule  de  dépositions 
qu'avait  recueillies  contre  eux  le  doyen  de  Spire,  commis- 
saire nommé  par  la  cour  de  Rome,  ils  joarvinrent  à  obtenir 
en  1424  au  tribunal  de  l'auditeur  Montis  de  Camplo 
une  sentence  défînitiv^e,  '  par  laquelle  il  est  enjoint  sous 
les  peines  de  droit  à  l'évèque,  au  doyen  de  Spire  et  aux 
bourgeois  de  Saverne  de  laisser  toutes  choses  en  leur 
premier  état,  avec  défense  de  rien  innover  de  contraire 
aux  intérêts  des  religieux.  Cette  sentence  de  Rome  est  le 
premier  titre  dans  lecjuel  on  donne  aux  frères  de  Steigen 
le  titre  de  Chanoines  réguliers  de  Saint- Augustin. 

Cependant  le  moment  intéressant  arrive  où  les  frères 
de  Steigen  tant  ceux  de  la  métropole,  que  ceux  des  diffé- 
rentes filiations,  fatigués  de  vivre  sous  le  joug  de  la  règle, 
songent  à  s'y  soustraire,  (aa)  Ils  s'adressèrent  d'abord  ^  à 
Albert  de  Bavière,  évêque  de  Strasbourg  (bb)  qui  leur 
permet  de  solliciter  leur  sécularisation,  et  probablement 
se  joint  \  eux  pour  obtenir  cette  grâce.  Sixte  I\'  occupait 
alors  le  siège  papal.  Il  ne  se  refuse  [)as  aux  désirs  des 
suppliants.  Hn  i  4S2  [)araît  la  bulle^  adressée  aux  évêques 
de  Strasbourg,  de  Spire  et  de  Constance  par  laquelle  les 
frères  de  Steigen  sont  sécularisés,  leurs  maisons  converties 
en  collégiales,  et  les  revenus  qui  en  dépendaient  dénommés 


1.  Tit.  bon.  cist.    i,  num.   30. 

2.  Ibid.,   num.   38. 

3.  Ibid.,   num,   27-37   et  39. 


SUR   STEIGEN-  187 

et  fixés,  aussi  bien  que  le  nombre  de  dignitaires,  chanoines 
et  vicaires  nouvellement  établis. 

C'est  d'après  la  teneur  de  cette  bulle,  que  le  chapitre 
de  Saverne  conserve  une  [)reuve  toujours  subsistante  de 
la  prééminence  de  l'ancien  couvent  établi  dans  cette  ville 
sur  les  autres  de  la  même  congrégation,  car  tandis  qu'aux 
autres  chapitres  récemment  sécularisés,  il  n'est  donné 
pour  premier  dignitaire  qu'un  doyen,  celui  de  Saverne  a, 
au-dessus  du  doyen,  un  prévôt  (|ue  le  pontife  s'était  réservé 
de  confirmer  :  droit  que  j^ar  une  bulle  postérieure,  '  il  a 
abandonné  aux  évèques  de  Strasbourg,  ayant  égard,  est- 
il  dit  dans  cette  bulle,  à  la  modicité  des  revenus  du 
chapitre. 

Les  maisons  sécularisées  et  converties  en  collégiales, 
outre  celle  de  Saverne,  composée  d'un  prévôt,  doyen, 
custos,  chantre  et  six  chanoines  et  trois  vicaires  per- 
pétuels, sont  au  nombre  de  quatre  :  un  chapitre  d'un 
doyen,  deux  chanoines  et  deux  vicaires  à  Obersteigeu 
même,  où  au  moment  de  la  sécularisation  se  trouvaient 
encore  trois  religieux  ;  ce  qui  prouve  que  depuis  la  trans- 
lation il  était  toujours  demeuré  un  certain  nombre  de 
prêtres  dans  ce  berceau  de  la  congrégation,  qui  avaient 
une  manse  séparée  de  celle  de  Saverne;  un  à  Laudaïc 
qui  devait  être  composé  d'un  doyen,  de  neuf  chanoines  et 
six  vicaires,  qui  est  réduit  aujourd'hui  à  un  doyen  et  trois 
chanoines  qui  jouissent  d'un  assez  mince  revenu.  Un  à 
Lahr^  et  un  quatrième  enfin  au  lieu  appelé  Moiis-fraoro- 
rum.  Celui-ci  devait  être  composé  d'un  doyen,  trois  cha- 
noines et  deux  vicaires,  et  celui-là  d'un  doyen,  cinq  cha- 
noines et  cjuatre  vicaires. 

I.  Tit.   hon.    cist.  2,  num.   6. 


»88  OBSERVATIONS 

Les  révolutions  si  fréquentes  arrivées  dans  la  suite 
dans  le  cha[)itre  de  Saverne  font  qu'on  serait  mal  venu 
à  vouloir  y  rétaf)lir  les  trois  vicaires  {jerpétuels  qui  y  sont 
fondés  i)ar  la  teneur  de  la  bulle.  Elles  laissent  la  pré- 
somption que  les  réunions  et  diminutions  postérieures 
ont  été  faites  de  l'autorité  des  ordinaires,  lors  même  qu'il 
ne  constate  pas  de  leur  consentement  exprès  soit  par  la 
perte  des  titres,  soit  par  la  négligence  des  possesseurs  d'en 
faire  faire. 

Il  n'est  pas  aisé  de  déterminer  les  causes  de  la  des- 
truction du  chapitre  établi  à  Obersteigen,  lorsqu'on 
cherche  le  [)rincipe  des  malheurs  et  des  dévastations 
arrivées  dans  le  siècles  antérieurs,  au  seizième,  où  la  fureur 
des  guerres  particulières,  triste  fruit  du  gouvernem.ent 
féodal,  fut  ralentie,  et  même  totalement  éteinte  ;  la  cause 
la  plus  générale  et  la  i)remière  qui  se  présente  à  l'esprit, 
c'est  la  barbare  férocité  des  gentilshommes  et  de  gens  de 
guerre. 

Ce  qui  est  plus  certain,  c'est  qu'une  soixantaine 
d'années  après  la  sécularisation,  l'év^èque  Guillaume  III 
de  Honstein,  (ce)  qui  en  qualité  de  seigneur  territorial 
(qualité  qu'il  ne  pouvait  pas  s'attribuer}  avait  retiré  à  soi 
la  maison  d'Obersteigen,  avec  toutes  ses  dépendances, 
après  la  fuite  ou  le  décès  des  prêtres  chanoines  qui  y 
demeuraient,  en  fit  de  nouveau  la  donation  en  1541  ' 
au  cha[)itre  de  Saverne,  en  se  réservant  pourtant  quelques 
droits  et  attachant  à  cette  i^ràce  différentes  oblicrations 
qu'il  serait  trop  long  de  détailler  ici.  Il  aurait  été  plus 
généreux,  s'il  n'avait  [)as  surchargé  de  tant  de  charges 
la  donation   d'un   bien,  (jui  n'avait  jamais  appartenu  à 

I.  Tit.  hon.  cist.   2,  rium.    i. 


SLR    STEIGEN  189- 

Tévêché;  car  on  \'oit  par  la  donation  de  Tabbesse  d'Andlau 
que  le  terrain  sur  lequel  ("-tait  bâti  Steigen  appartenait  à 
cette  abbaye  :  c'est  aussi  d'elle  et  des  comtes  de  Li nantie 
que  viennent  la  plus  grande  partie  de  notre  forêt  ;  com- 
ment donc  l'évèque  Guillaume  a-t-il  pu  s'en  prétendre 
seigneur  territorial?  Andlau  n'ayant  jamais  dépendu  de 
Tévèché  de  Strasbourg,  et  Dabo  n'en  étant  qu'un  fief 
oblat. 

Depuis  ce  moment,  Obersteigen  n'a  plus  été  habité: 
il  n'offre  aujourd'hui  qu'un  vaste  amas  de  décombres, 
tristes  débris  d'tme  maison  qui  paraît  avoir  été  considé- 
rable. L'église  subsisterait  en  entier,  si  une  fausse  terreur 
n'en  avait  fait,  il  y  a  une  quinzaine  d'années,  abattre  la 
voûte  qui  a  été  remplacée  par  une  simple  couverture  de 
planches.  Quelques  maisons  de  censiers  du  chapitre  ras- 
semblées près  de  cette  église  forment  un  groupe  qu'on 
n'oserait  appeler  hameau,  et  qui  n'a,  je  crois,  en  aucun 
temps  mérité  la  dénomination  de  village. 

Immédiatement  après  la  sécularisation,  le  même 
évêque  Albert  de  Bavière,  qui  avait  si  bien  servi  les 
religieux  de  Steigen  dans  cette  affaire,  leur  accorda  pour 
église  collégiale  la  chapelle  de  son  château  dédiée  aux  saints 
Barthélémy  et  Ulric.  (dd)  Celle  (ju'ils  avaient  délaissée 
ne  resta  pas  longtemps  sans  desservant.  Albert  y  appela 
en  i486  des  récollets  pour  habiter  le  couvent  abandonné;, 
ils  conservent  encore  aujourd'hui  le  même  emplacement. 

On  a  dû  remarquer  que  dès  l'an  1408  la  cure  fut 
réunie  au  monastère  des  frères  de  Steigen.  A  l'époque 
de  la  sécularisation  un  des  chanoines  est  devenu  curé. 
Ces  deux  qualités  réunies  sur  un  même  sujet  fournissaient 
matière  à  mille  contestations,  que  l'évèque  Léopoldd'Au- 


tgO  OBSERVATIONS 

triche,  premier  du  nom,  (ee)  termina  par  un  décret'  porté 
en  1616,  qui  tranche  toutes  les  chfhcultés.  Il  y  est  décidé 
que  l'écolàtrerie  sera  perpétuellement  attachée  au  cano- 
nicat  [)lébanial,  que  le  curé  recevra  en  tout  une  portion 
égale  aux  autres  chanoines,  ainsi  cjue  les  présences  en  cas 
d'absence  pour  les  fonctions  de  sa  cure.  Il  contient  plusieurs 
autres  règlements  relatifs  aux  cimetières,  aux  offrandes,  à 
l'autel  j)aroissial,  et  aux  besoins  de  l'église.  Ce()endant 
l'ancienne  paroisse  dédiée  à  sainte  Marguerite  existait 
toujours  hors  de  l'enceinte  de  la  \'ille  dans  la  citadelle. 
Elle  ne  fut  entièrement  détruite  qu'au  commencement  de 
^e  siècle,  (ff)  Par  la  bulle  de  sécularisation  le  nombre  des 
chanoines  de  Saverne  devait  être  de  dix  entre  lesquels 
étaient  un  prévôt  et  un  doyen.  Les  malheurs  des  guerres 
(gg),  les  funestes  suites  de  la  révolution  dans  la  religion, 
et  plus  que  tout  cela  une  mauvaise  administration  avaient 
mis  le  chapitre  dans  rim[)uissance  de  fournir  à  la  susten- 
tation de  ces  bénéficiers.  Réduits  à  de  très  minces  compé- 
tences et  à  très  peu  de  chanoines,  ils  se  sont  vu  successive- 
ment augmenter  par  différentes  fondations  postérieures, 
jusqu'à  ce  C[u'enfin  ils  parvinrent  à  recomplèter  de  nouveau 
le  nombre  qui  avait  été  fixé  par  la  bulle  de  sécularisation. 
Depuis  ce  moment  une  administration  sagement  écono- 
mique a  mis  cette  collégiale  en  état  de  fournir  assez 
honnêtement  à  l'entretien  de  ses  membres,  pour  qu'ils 
ne  soient  pas  dans  le  cas  (s'ils  sont  sages)  d'envier  de 
plus  riches  bénéfices. 

Tel  est  aujourd'hui  l'état  du  chapitre  de  Saverne. 
Sûr  de  la  protection  des  seigneurs  évèques,  et  tran(]uille 
à  l'abri  des  lois,   il  ne  craint  [)lus  pour  ses  possessions. 

I.  Tit,  hon.  cist.    1,  num.   57. 


SUR    STEIGEN  I91 

Sans  être  obligé  de  recouvrir  à  des  excommunications 
trop  prodiguées  autrefois,  il  remet  au  gouvernement  le 
soin  de  protéger  ses  biens,  et  son  bonheur  est  d'autant 
plus  grand  que  l'heureuse  médiocrité,  dont  jouissent  ses 
membres,  en  leur  conservant  des  mœurs  dicmes  du  clereé. 
sert  à  entretenir  j)armi  eux  la  paix,  l'harmonie  et  l'union. 


P.  S.  Malgré  le  soin  que  j'ai  eu  de  recourir  à  diffé- 
rents titres,  je  n'y  ai  pu  découvrir  le  nom  d'aucun  prieur; 
toutes  les  fois  qu'il  est  parlé  des  frères  de  Steigen,  ils  ne 
sont  énoncés  que  sous  cette  dénomination  générale,  le 
prieur  et  le  couvent  :  Prior  et  convciitiis.  Je  ne  puis  donc 
placer  ici  que  le  seul  nom  du  dernier  prieur,  qui  a  été  en 
même  temps  le  premier  de  nos  [)révùts. 

Jean  Russel,  '  prieur  en  i  482,  a  répondu  pour  toute 
la  congrégation  de  Steigen,  dans  l'information  qu'a  faite 
l'évèque  Albert,  en  conséquence  de  la  bulle  de  Sixte  IV, 
pour  juger  de  l'avantage  ou  désavantage  de  la  séculari- 
sation ;  et  après  la  fulmi nation  de  la  bulle  il  a  été  fait 
pré\^C)t.  Quant  à  ses  successeurs,  on  pourra  en  trouver 
la  suite  dans  nos  protocolles.  11  faudra  y  fouiller,  pour 
mettre  au  net  le  nécrologe  de  notre  chapitre  auquel  on 
n'a  guère  songé  jusqu'aujourd'hui.  ^ 


1.  Dans  l'original  est  Jean  Recesser,  et  non   Russel. 

2.  On  trouve  en    1352   le  nom  d'Albert,  prieur  de   Steigen. 


REMARQUES 

d'un  anonyme  que  ne  veut  pas  se  faire  connaître,  sur  les- 
présentes  observations. 


Remarque  a. 

Il  est  vrai  qu'il  n'y  a  rien  de  certain  sur  l'année  de 
la  fondation  du  monastère  d'Obersteigen  et  les  noms  de 
ses  fondateurs,  et  il  paraît  que  plusieurs  y  ont  coopéré 
de  petit  en  petit.  Faut-il  s'en  fier  à  une  tradition  con- 
signée dans  la  chronique  manuscrite  d'un  moine  badin» 
dont  nous  ignorons  le  nom  et  qui  vivait  vers  l'an  1330 
dans  l'abbaye  de  Honcourt  ou  HugueshofTen,  réunie  en 
161 6  à  celle  d'Andlau.  Voici  à  peu  près  ce  qu'il  dit  de 
la  fondation  d'Obersteigen  :  «  Une  ancienne  tradition, 
«  rapporte-t-il,  attribue  la  fondation  du  couvent  d'Ober- 

<  steigen,  transféré  il  y  a  quelque  temps  à  Saverne,  à 

<  l'abbaye  d'Andlau  de  qui  dépendaient  en  fief  le  château 
«  de  Dabo  et  plusieurs  villages  des  environs,  du  nombre 
«  desquels  était  celui  de  Steigen.  >  (Ce  dernier  fait  paraît 
certain,  que  Bertholde,  évèque  de  Strasbourg,  ayant 
achetée  en  1 226  de  Herman  et  Henri,  margraves  de  Bade, 
le  château  de  Dabo  et  les  fiefs  c|ui  en  dépendaient,  il  fut 
obligé  de  recourir  à  Hedwige,  abbesse  d'Andlau,  à  cause 
du  fief  attaché  à  cette  ablmye.   M.  Schœpflin,  dans  soii. 


REMARnUKS    SIR    STRIGF.N'  ig? 

premier  volume  de  VA/scud  diplumatiquc ,  im|;rimé  à 
•  iVIanheim  après  sa  mort,  luim.  44g,  page  360,  rapjjorte 
les  lettres  de  Tab'Desse  Heduige  données  cà  ce  sujet.  Elles 
sont  datées  du  4  mars  1227,  temps  peu  éloigné  de  la 
fondation  d'Obersteigen.) 

Voici  comme  elle  se  fit  (ce  sont  les  paroles  de  l'ano- 
nyme) :  «  L'abbaye  d'Andlau  envoya  dans  le  village  de 
Steigen,  quelqu'unes  de  ses  chanoinesses  avec  fjuekjues 
«  prêtres  i)our  leur  servir  d'aumôniers.   Elles  y  allèrent 
«  dit-on  pour  prendre  des  remèdes  à  cause  de  (juelques 
«  infirmités  attachées  ci  leur  sexe.  »    Quoiqu'il  en  soit  de 
cette  circonstance,  que  je  ne  voudrais  aucunement  garan- 
tir, la  chroni({ue  en  continuant  ajoute  que  les  chanoinesses 
d'Andlau,   trouvant  l'air  des  montagnes  un  j)eu  tro|)  vit 
pour  leur  tempérament   délicat,   ne   firent  pas    un   long 
séjour  à  Obersteigen  et  ne  tardèrent  pas  de  s'en  retourner 
à  Andlaii.  Les  prêtres  qui  les  avait  accompagnées  profi- 
tèrent de  ce  séjour  pour  s'établir  commodément  à  Oi^er- 
steigen.  Ils  y  furent  surtout  animés  par  les  sollicitations 
et  plus  encore  par  les  bienfaits  d'un  gentilhomme  du  pavs, 
qui  de  retour  de  la  Terre  sainte  était  revenu  chargé  des 
dépouilles  des  musulmans.  Ce  gentilhomme,  dont  l'histoire 
n'a  pas  daigné  nous  conserver  le  nom,  mais  que  je  crois 
être  le  chevalier  Anselme  de  W'asselnheim  qui  est  nommé 
un   des  bienfaiteurs  d'Obersteigen  dans  une  charte  de 
1234;  ce  gentilhomme,   dis-je,  s'était  fait  détester  dans 
tous  les  environs  par  ses  mauvaises  actions  :  pour  en 
recevoir  l'absolution,  il  fut  obligé-  de  faire  le  vovage  de 
Jérusalem.    De  retour,   il  voulut  réparer  sur  la  ^\v\  de  ses 
jours  le  mal  qu'il  avait  fait  pendant  sa  vie  :  il  crut  donc 
se  purger  devant  Dieu  de  ses  crimes,  en  devenant  fon- 
dateur et  bienfaiteiu-  des  moines.   C'était  alors  la  seule 

IngoLD,    GranJiJicr,    l'.  ,- 


194  REMARQUES 

chose  à  lafjuelle  ou  reconnaissait  le  christianisme  des 
grands  :  selon  la  façon  de  [)enser  du  siè^cle  on  croyait 
avoir  aj)aisé  l'Etre  suprême  en  faisant  quelfjues  dona- 
tions aux  monastères.  Il  accorda  donc  tous  les  biens  et 
tous  les  revenus  qu'il  avait  dans  Obersteigen  et  autres 
lieux  à  ces  prêtres  aumôniers  qui  avaient  accompagné 
les  chanoinesses  d'Andlau.  Ici  finit  le  récit  du  moine 
anonyme  de  Honcourt,  touchant  Obersteigen. 

Remarque  b. 

Hedwige,  ou  Hadewige  est  nommée  abbesse  d'An- 
<llau  dans  les  cliartes  de  1221,  1227.  i  230  et  1234.  Elle 
avait  succédé  dans  cette  dignité  à  Adélaïde,  qui  vivait 
encore  en  i  i  80.  On  ignore  l'année  de  sa  mort;  ce  Cjui  est 
certain,  c'est  que  Cunégonde  était  déjà  abbesse  en  i  292. 

Le  titre  de  princesse  est  inconnu  dans  les  douzième 
et  treizième  siècles.  Ce  fut  Charles-Quint  qui  le  premier 
accorda  en  1521,  à  l'abbesse  d'Andlau  le  titre  de  prin- 
cesse de  l'emjoire.  Cunégonde  de  Reinach,  qui  fut  élue  en 
1495  et  qui  mourut  en  1537,  en  fut  décorée  la  première. 

Remarque  c. 

Il  est  vrai  qu'il  est  assez  difficile  de  déterminer  la 
valeur  du  mot  niansus,  (jui  était  une  certaine  portion  de 
champ  attachée  à  la  demeure  ou  à  la  maison  d'un  fermier,  ^ 
dérivant  son  nom  de  niansio.  Cependant  la  plupart  des 
auteurs  conviennent  avec  Besolde  (ju'il  comprenait  autant 
de  champs  (ju'en  pouvait  labourer  un  fermier  avec  une 
seule  charrue.  Cependant  une  bulie  contemj:)oraine  (|ui 
est  celle  d'Honorius  III,  qui   occu[»a  le  siège  de   Kome 


SLR    STEIGEV  I95 

deiDuis  I  2  16  jusqu'en  1227,  paraît  déterminer  la  valeur 
•  des  trois  manses  dont  il  est  [)arlé  dans  la  donation  de 
Hedu'ige. 

Il  est  dit  que  l'abbaye  d'Ebersmunsterpossfklait  dans 
le  village  d'Onenheim  cent  quatre  arpens  de  terre,  (|ui 
comprenait  deux  manses,  par  consécjuent  l'abbesse  Hed- 
vvige  donna  au  couvent  de  Steigen  trois  termes  compre- 
nant cent  cincjuante  six  arpens  de  terre.  Le  mot  maiisus 
était  appelé  chez  les  Bourguignons  uieix ,  chez  les  Nor- 
mands mois  et  chez  les  Provençaux  mas.  Mtuisiis  est 
synonyme  avec  le  mot  allemand  huobc^  d'où  \ient  que  la 
charte  ajoute  :  qui  viilgo  dicuiitiir  Kiiuigeshubcii.,  fermes 
royales,  c'est-cà-dire,  franches  et  exemptes  de  tout  droit. 

Remarque  d. 

Il  n'est  pas  étonnant  que  M.  Schœpflin,  Alsatia 
illustrata,  tom.  2,  p.  562,  ait  placé  l'établissement  de  la 
règle  des  frères  de  vSteigen  au  milieu  du  treizième  siècle, 
d'autant  plus  qu'on  ne  lui  a  pas  communiqué  les  titres 
primitifs  de  la  fondation  du  couvent  d'Obersteigen.  La 
première  pièce  qu'il  eut  sur  ce  sujet,  et  qui  encore  ne  lui 
a  pas  été  fournie  j)ar  la  collégiale  de  Saverne,  mais  j)ar 
celle  tle  Landau,  est  la  bulle  du  pape  Xicolaus  I\'  du 
I"  février  12S9  ^-'^iis  la([uelle  il  confirme  les  droits  des 
frères  d'Obersteigen  :  elle  paraîtra  incessamment  im- 
primée dans  le  second  volume  de  X Aisacc  diplomatique 
de  M.  Schœprtin,  tvom.  2,  p.  41. 

Remarque  e. 

M.  Schœpflin,  Alsalia  illustrata,  tom.  2,  p.  675, 
place    la   famille   de   Wasselnheim    entre    les    anciennes 


l'9.6  RE\f  ARQUES 

familles  nobles;  elle  estait  connue  iV^s  le  treizième  siècle^ 
cpmme  il  paraît  par  ce  titre  de  i  234  et  les  Annales  des 
dominicains  de  Colmar  (|Lii  en  t'ont  mention  à  l'aniire 
I  285.  Cette  famille  s'éteignit  vers  le  milieu  du  quinzième 
siècle.  M.  Schœpflin,  Alsalia  illustrata^  tom.  2,  \).  210^ 
prétend  ciu'elle  tira  son  nom,  de  ce  qu'anciennement  la 
charge  d'avoué  impérial  dans  W'asseinheim  était  héré- 
ditaire dans  cette  famille. 

Cet  Anselme  de  Wasselnheim  paraît  être  le  même 
que  Anshelme  de  Wasselnheim  (jui  avec  ses  frères  Die- 
teric,  Hesson  et  Gotzon  passa  en  12S5  '-"''e  transaction 
avec  Frédéric,  duc  de  Lorraine.  Cette  pièce  sera  imprimée 
dans  Y  Alsace  diploiuatiquc  de  M.  Schœpflin,  tom.  2,  p.  32.. 

Remarque  f. 

Ce  comte  de  Dabo  était  Frédéric,  comte  de  Linange.. 
Ce  dernier  avait  hérité  de  ce  comté  de  son  frère  Simon- 
qui  l'avait  obtenu  de  son  épouse  Gertrude,  hlle  unique 
et  héritière  d' Adelbert,  dernier  comte  de  Dabo..  X'oyez. 
Schœpflin,  Alsatia  illustrata,  tom.  2,.  p.  491. 

Remarque  g. 

Steigen,  situé  aujourd'hui  dans  le  bailliage  de  Dabo^ 
contient  à  peine  soixante  familles  dis[>ersées  ça  et  là  dans 
trois  vallées  nommées  :  Eiigcii,  Schncc,  nud  Wœ/lii/j^er 
IhaL  11  paraît  qu'il  a  bien  déchu  de  son  ancien  état. 
puisque  Richer,  auteur  du  treizième  siècle,  dans  sa  Chro- 
ni(|ue  de  Senones,  lib.  4,  cap.  2  i ,  et  l'auteur  de  la  Chro- 
nique de  Metz  du  même  temps  rai)portée  par  d'Acherv^ 
Spicilcgii,  tom.  2,  p.  232,  assurent  cjue  de  leur  temps  le 


SUR    STEIGEV  iqj 

comté  de  Daho  était  fort  fertile  et  renfermait   un   irrand 
■    T\oml)re  de  i,n-ands  villai^res. 


Remarque  h. 

Il  ne  reste  plus  aujourd'hui  aucun  vestige  ni  de  la 
chapelle,  ni  du  château  de  Durrenstein  situé  autrefois 
dans  le  comté  de  Dabo  et  le  diocèse  de  Metz,  en  sorte 
qu'on  ne  sait  plus  où  était  autrefois  leur  place.  Frédéric, 
comte  de  Linange,  qui  accorda  la  chapelle  de  Durrenstein 
•aux  frères  de- la  Steig,  venait  nouvellement  de  recevoir 
en  fief  le  village  de  Durrenstein,  avec  quelques  autres  du 
■comté  de  Dabo,  de  Bertholde  de  Teck,  évèque  de  Stras- 
bourg, par  une  transaction  du  mois  de  juin  123g,  rap- 
portée dans  WAlsace  diplomatique  de  M.  Schœpflin.  tom. 
I'  P-  ^"^Z  •  «  ^'os  vero  .  .  .  Durrenstein  et  Collrenthal 
cum  omnibus  eorum  pertinentiis  in  feodum  concessimus 
eidem.  » 

La  chapelle  de  Durrenstein  ne  tarda  pas  de  devenir 
bientôt  un  prieuré.  Elle  était  encore  chapelle  en  1278, 
■elle  ne  l'était  j)lus  en  12S9  comme  il  paraît  i)ar  la  bulle 
de  pape  Xicolas  I\',  du  f^"-  février  i  289,  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut.  Il  y  confirme  la  fondation  du  prieuré  des 
frères  de  la  Steig  établi  à  Dirrinstein  dans  le  diocèse  de 
Metz  avec  tous  les  revenus  qu'il  possédait  dans  Waleseyt 
(Walscheid),  Eymdal  lEngenthan,  Elbiswilre  (Albeswilr), 
Dumirstal  et  Hermotzheim,  tous  endroits  situés  dans  le 
•comté  de  Dabo.  Le  prieuré  de  Durrenstein  ne  sul)sistait 
plus  au  quinzième  siècle,  n'en  étant  fait  aucune  mention 
«dans  la  bulle  de  sécularisation  de  Tannée  1482, 


198  REMARQUES 

Remarque  i. 

Il  ne  faut  pas  oublier  ici  la  bulle  de  pape  Nicolas  I\', 
qui  se  trouve  dans  les  archives  de  la  collégiale  de  Landau, 
et  qui  sera  imprimée  dans  W-l/sace  diplomatique  de  M. 
Schœpflin,  tom.  2,  p.  41.  Elle  est  datei'e  du  1"  février 
1289,  ^t  Nicolas  l'adresse  à  ses  fils  l>ien-aimés  le  f)rieur 
du  monastère  Sainte-Marie  de  Steigen  et  aux  frères  qui 
y  ont  embrassé  la  vie  religieuse.  Il  les  y  prend  sous  sa 
protection  et  sous  celle  de  S. -Pierre,  et  il  leur  y  ordonne 
d'observer  toujours  inviolablement  leur  règle  canonique. 
Il  y  confirme  les  biens  et  les  [)Ossessions  (dont  il  fait 
l'énumération)  du  monastère  de  Steigen,  aussi  bien  que 
des  prieurés  qui  en  dépendent  :  savoir  Lahr  dans  le  dio- 
cèse de  Strasbourg,  Landau,  dans  celui  de  Spire  et  Dirrin- 
stein  dans  celui  de  Metz. 

V'oyezsur  le  monastère  de  Lahr  les  chartes  de  i  259, 
1267,  1275,  1289,  1394,  1482. 

Remarque  I. 

Jean  I,  évèque  de  Strasbourg,  parvint  à  ce  siège  au 
commencement  de  l'année  i  267  par  la  nomination  cki 
pape  Clément  \\  Car  C[uatre  concurrents  se  disputant 
l'évèché  de  Strasbourg  après  la  mort  de  Frédéric  de 
Lichtenberg,  l'empereur  Albert  envoya  à  Clément,  Jean 
évèque  d'Eichstett  son  chancelier  et  Philip[)e  de  Rath- 
samhausen,  abbé  de  Pairis,  jDOur  le  prier  de  décider  ce- 
procès  en  faxeur  de  son  cousin  [ean  d'Ochsenstein  Tun 
des  prétendants.  Le  souverain  pontife  dans  la  crainte 
d'altérer  la  paix  cki  chapitre,  s'il  donnait  la  [)référenceà  ww 
des  c[uatre  cjui  avaient  été  choisi:,  nomma  l'ambassadeur 
kii-mèm.e  Jean,  évèque  d'Eichstett,  [)our  remplir  le  siège 


Sl'R    STEIGEN'  IQÇ 

de  vStrasbourg,  choix  (|ui  fut  aj)prou\-f''  par  rempercur. 
Jean  I  inoiinit  la  nuit  du  6  au  7  novembre  1326  et  fut 
enterré  dans  Thùpital  de  Molsheim,  ((u'il  a\-ait  fondo. 

Remarque  m. 

Ce  synode,  où  assistèrent  en  personnes  ou  par  leurs 
députés  dix  abbés,  sept  abbesses,  deux  supérieures  de 
religieuses,  quatre  [)révùts  de  collégiales  et  cinc|  prévôts 
réguliers,  se  tint  non  en  1263,  rnais  en  1264,  le  mardi 
après  la  S. -Martin,  c'est-à-dire  le  13  novembre,  comme 
il  paraît  j)ar  le  traité  qui  s'y  fit  rap[)orté  par  W'encker, 
de  Usburg.,  j).  26.  Parce  traité  tous  ceux  qui  assistèrent 
à  ce  synode  ratifièrent  le  traité  d'accord  fait  ce  21  avril 
1263  entre  la  ville  de  Strasbourg  et  son  évèque  Henri 
de  Géroldseck  ■  ils  promirent  en  même  temps  qu'ils  ne 
répéteraient  jamais  rien  pour  tous  les  torts  (|u'ils  avaient 
soufferts  dans  la  guerre  de  la  \'ille  avec  l'évèque  Gauthier 
de  Géroldseck. 

Remarque  n. 

Henri  1\'  de  Géroldseck,  issu  de  la  famille  ancienne 
d'Alsace  de  ce  nom,  connu  sous  le  nom  de  Gros-Gérolds- 
eck,  fut  élu  évéque  de  Strasbourg  le  i  i  n">ars  i  263  après 
la  mort  de  son  cousin  Gauthier  de  Hohen-Géroldseck.  Il 
mourut  le  12  février  1273  et  fut  enterré  dans  la  cathé- 
drale de  Strasbourg. 


'ô' 


Remarque  o. 

Le  prieuré  des  frères  de  Steigen  établi  à  Landau 
dans  le  diocèse  fie  Spire  fut  fondé  en  1275  i)ar  Fmich. 
comte  de  Linange.  Ce  seigneur,  par  une  charte  datée  du 


200  .  RKMAkQrF.S 

9  février  1276,  qui  se  trouve  dans  les  archives  de  la 
collégiale  de  Landau  et  (jui  j)araîtra  dans  VA/sac-e  diplo- 
motiqiic  de  M.  Schœj)Hin,  tome  2,  \).  i  f  ,  fit  venir  des 
frères  d'Obersteigen  et  leur  bcàtit  un  monastire  cà  Landau. 
11  leur  accorda  un  emplacement  dans  cette  ville  pour  y 
élever  leur  église  et  leur  couvent  ;   il   leur  assigna  tout 

.  l'allodial  et  les  appartenances  d'une  ferme  (|u'il  avait  à 
Enigisheim,  qui  est  non  Hnsisheim,  mais  Insheim  près 
de  Landau,  avec  trois  foudres  de  \-'m  à  prendre  chaque 
année  dans  le  ban  du  village  de  Weyer.  Il  ajoute  qu'ils 
feraient   l'office   divin    dans    l'église   qu'ils    bcàtiraient   à 

-Landau,  qu'Us  seraient  soumis  [)our  le  spirituel  à  la 
volonté  et  à  la  visite  du  prieur  de  couveut  j)rimitif.  Fré- 
déric, évècjue  de  Si)ire,  neveu  du  comte  Hmich,  aprouva 
et  confirma  le  lendemain,  i  o  février,  la  fondation  des  frères 
de  Steigen  à  Landau  par  un  di()lùme  qui  paraîtra  dans 
la  même  Diploiiialiquc.  tome  2,  p.  12.  lis  les  prend  en 
outre  sous  sa  j^rotection.  leur  permet  d'enterrer  dans  leur 
église  (luiconcjue  le  leur  demanderait,  et  leur  accorde  le 
pouvoir  de  |)rècher  et  de  confesser  dans  son  diocèse. 
Tout  cela  fut  confirmé  le  même  jour  })ar  Jean,  curé  de 
l'église  [)aroissiale  de  Queicheim  et  par  rem])ereur  Ro- 
doljjhe  I.  Leurs  chartes  se  trouveront  à  la  même  page. 
Les  nouveaux  frères  de  Landau  s'adressèrent  quelques 
temps  après  au  pa[ie  Honorius  I\'  et  ce  souverain  Pon- 
tife confirma  leur  fondation  et  leurs  revenus  par  une 
bulle,  datée  du  28  mars  12S5,  q^'^  i>araîtra  dans  X Alsace 
diplo)mitiquCy  p.  3  i .  Ils  furent  aussi  comblés  de  grâces 
par  l'empereur  Adolphe,  ([ui  leur  accorda  le  16  février 
1294  les  revenus  et  la  possession  de  l'église  jxaroissiale 
de  Queicheim  c|ui  était  la  mère-église  de  Landau,  comme 
on  i)eut  le  voir  dans  la  même  Diplonialiquc.  p.  60. 


SUR    STEIGEN'  201 

Cette  donation  fit  f|Lie  les  frères  de  Landau  allèrent 
s'établir  dans  le  village  de  Q)iieicheim,  mais  étant  retour- 
nés de  nouveau  en  i  34g  à  Landau,  ils  turent  sécularisés 
en  1483  avec  ceux  de  Saverne  {.)ar  le  page  Sixte  I\'.  La 
collégiale  de  Landau,  dédiée  a  la  Sainte  Vierge,  est  com- 
posée aujourd'hui  d'un  doyen  et  de  trois  chanoines  dont 
.  l'un  est  curé.  L'union  de  la  cure  avec  la  collégiale  fut 
approuvée  en  1517  par  le  pape  Léon  X. 

Remarque  p. 

Le  prieuré  de  Lahr,  situé  dans  l'Ortenau  et  le  diocèse 
de  Strasbourg,  fut  fondé  en  1259  par  Gauthier,  seigneur 
de  Hohen-Géroldseck,  du  consenteinent  de  ses  trois  fils, 
Gauthier,  grand  [)révùt  de  la  cathédrale  de  Strasbourg, 
Herman  et  Henri.  L'acte  de  fondation  dressé  le  30  no- 
vembre I  259,  ra()porté  par  M.  Schoe[)flin  dans  son  A/sace 
diplomatique,  tome  i,  p.  42 S,  porte  que  le  prieuré  de 
Lahr  fut  fondé  dans  le  terrain  même  des  seigneurs  de 
Géroldseck  du  conseil  du  prieur  d'Obersteigen  pour 
quatre  religieux  et  deux  domestiques,  qui  y  auraient 
soin  de  l'hùjjital  institué  pour  douze  pau\Tes.  Le  couvent 
de  Lahr  fut  en  1482  sécularisé  et  converti  en  collégiale 
composée  d'un  doyen,  de  cinq  chanoines  et  de  quatre 
vicaires.  Cette  collégiale  devint  ensuite  une  des  plus  belles 
et  des  plus  célèbres  de  l'Allemagne,  au  rapport  de  Pierre, 
dans  sa  Sucvui  ccc/esiastica,  [).  492,  qui  ajoute  que  le 
chapitre  de  Lahr  s'éteignit  dans  les  temps  du  luthéra- 
nisme; carie  comte  de  Nassau,  avant  encrare  la  ville  de 
Lahr  à  Frédéric,  margrave  de  Bade-Dourlach,  celui-ci  y 
introduisit  le  luthéranisme,  y  abolit  la  religion  catholicjue, 
-et  se  saisit  des  revenus  de  la  collégiale  de  Lahr  dont  il 
chassa  les  chanoines. 


202  REMARQUES 

Remarque  q. 

J'ai  cherché  en  vain  dans  la  Siicvia  eccUsiastica  le 
monastère  ou  la  collégiale  de  Mous  fracrorjuji,  Errbcii- 
berg.  je  n'en  ai  rien  pu  découvrir.  Tout  ce  qu'on  en  sait, 
c'est  qu'il  était  situé  en  Souabe,  dans  le  diocèse  de  Con- 
stance, et  qu'il  fut  sécularisé  en   14S2. 

Remarque  r. 

A  ces  trois  colonies  du  prieuré  d'Obersteigen,  il 
faut  ajouter  le  prieur  de  1  )iirrenstein,  sur  lequel  vovez  la 
remarque  h,  et  le  monastère  de  Dachstein,  dont  il  est 
aussi  parlé  dans  W'impheling,  De  cpiscopis  Argeiitineii- 
sibiis,  p.  Sg  et  95,  et  dans  Guilliman,  in  Catalogo  epis- 
coporiim  Argciiiiiiciisiuni,  p.  39  \.  Jean  de  Lichtenberg, 
évèque  de  Strasbourg,  avait  fondé  en  1356  à  Oachsteiii 
un  couvent  de  chanoines  réguliers  de  S. -Augustin;  mais 
l'irrégularité  de  leur  conduite  engagea  un  de  ses  succes- 
seurs, Lambert  de  Burne,  ciui  occupa  le  siège  de  Stras- 
bourg depuis  1371  jusqu'en  1375,  à  chasser  ces  moines 
et  à  y  placer  d'autres  plus  réguliers  ;  il  y  mit  à  leur  jilace 
des  frères  du  grand  prieuré  d'Obersteigen,  (|ui  y  édifièrent 
longtemps  les  fidèles,  jus(|u"à  l'extinction  du  monastère  de 
Dachstein,  arrivée  avant  l'anniie  1482,  n'en  étant  pas  fait 
mention  dans  l'acte  de  sécularisation. 

Remarque  s. 

L'acte  de  la  fondation  du  prieuré  des  frères  de  la 
Steig  établi  en  i  275  à  Landau  porte  arcani  pro  clauslro 
et  hospilali  cl  coruiii  ojjiciiiis  cutnpLlcjiUr  apUvii.  L'acte 


SUR    STEIGEN'  203 

de  fondation  du  j)rieiir('!  de  Lahr  fait  aussi  voir  fjLrune 
des  fonctions  des  fr.'res  de  la  Steii/en  était  d'avoir   sr)i[i 
des  pauvres  logés  dans  leur  hôpital,  soit  par  eux,  soit  par 
des  personnes  constituées  exprès  pour  cet  emploi. 
Pétri  Schotti  lucubraciunculae,  fol.  26  et  seq. 

'  Remarque  t. 

Frédéric,  grand  prévôt  de  la  cathédrale  de  Stras- 
bourg, issu  de  l'illustre  maison  d'Alsace  des  Lichtenberg^ 
fut  élu  le  I  4  septembre  1299  évèqne  de  Strasbourg  à  la 
place  de  son  frère  Conrad.  Il  mourut  la  nuit  du  20  au 
21  décembre  1306  et  il  fut  enterré  dans  la  cathédrale  de 
Strasbourg. 


^' 


Remarque  u. 

L'acte  de  translation  des  frères  d'Obersteieen  à  Sa- 
verne  faite  le  i  avril  1303  sera  rapporté  dans  W4/siice 
diplornaiuiue  de  M.  Schœpflin,  tome  2,  p.  79. 

Remarque  x. 

Les  deux  couvents  d'Obersteigen  et  de  Saverne  sont 
expressément  et  séparément  nommés  dans  une  i)ièce 
allemande  cjui  se  trouve  dans  les  archix-es  de  la  \-ille  de 
Strasbourg,  num.  75,  et  qui  sera  imprimée  dans  WAlsace 
diplomatique  de  M.  Schœ|)rtin,  tome  2,  p.  189  -^  Zu  dcr 
obern  Stcigcii,  dcr  Stcigeii  zu  Zabcru.  >  Cette  pièce  est 
un  acte  de  l'empereur  Charles  I\',  dat(i  du  3  janvier 
1348,  par  leijuel  ce  [^jrince  exenijjte  plusieurs  monastères 
de  l'évèché  de  Strasbourg  des  j)reiiiières  prières,  c'est-à- 
dire  d'un  droit  semblable  à  celui  qu'on  a{)])elle  en  France. 


204  REMARQUES 

de  joyeux  a\-ènemeiit,  qui  est  de  présenter  à  un  bénéfice 
de  chaque  cullateur  à  ravv^nement  d'un  empereur  à  la 
couronne. 

Remarque  y. 

Ces  religieuses  augustines  embrassèrent  ensuite  la 
règle  de  S. -Dominique,  à  la  persuasion  sans  doute  de 
leurs  directeurs  qui  étaient  de  cet  ordre.  Ces  Dominicaines 
restèrent  à  Obersteigen  jusqu'en  i  508  que  Guillaume  de 
Honstein,  évèque  de-Strasbourg,  ayant  accordé  leur  cou- 
vent aux  chanoines  réguliers  d'Ittenx-iller,  les  religieuses 
allèrent  s'établir  clans  l'abbaye  de  Gnadenthal,  située 
clans  le  margra\'iat  de  Bade. 

Remarque  z. 

Guillaume  II  de  Dietsch  fut  nommé  à  l'évèché  de 
Strasbourg  par  le  pape  Boniface  IX,  Frédéric  de  Blancken- 
heim  ayant  été  postulé  pour  l'évèché  d'Utrecht.  Guillaume, 
qui  était  issu  de  la  famille  des  comtes  de  Dietsch,  maison 
de  \'étéravie,  prit  l'évèché  le  i  4  décembre  i  394.  Il  occupa 
le  siège  épiscopal  l'esjjace  de  (juarante-cjuatre  ans,  et  après 
un  gouvernement  rempli  de  troubles  il  mourut  subitement 
dans  son  château  de  Sa\-erne  le  4  octobre  1439,  ^^  '^  ^'"-'t 
enterré  dans  l'église  de  rhù[)ital  de  Molsheim. 

Remarque  aa. 

Albert  de  Ba\'ière   fut   un  évèque  assez  favorable 
aux  sécularisations.  Outre  celle  des  frères  de  la  Steigen 
opérée  dans  cin([  couvents,   Ton  en  compte  deux  autres' 
faites  dans  son  diocèse  [)ar  son  entremise  •  celle  de  l'abbaye 


SUR    STEfC;EX 


(le  Seltz  en  1481  et  celle  de  l'aljhaye  de  Xeuvillers  en 
1497.  L'aliljr'  Tritlîèine,  tétnuiii  de  ces  sécularisations  qui 
de  son  temps  se  firent  en  Alsace  et  en  Souabe,  ne  les 
regarda  pas  d'un  œil  si  favorable  fjue  les  Souverains  Pon- 
tifes ;  il  les  deîsapprouva  fortement  et  il  dit  qu'elles  n'opé- 
rèrent rien  autre  sur  des  moines  relâchés  que  d'en  faire 
Ae  mauvais  chanoines  :  Kic/i  siud  ex  moiiaclùs  malis 
caîionici  pejores. 

Remarque  bb. 

Après  la  mort  de  Robert  de  Bavière,  évèque  de 
Strasbourg,  le  chapitre  de  cette  ville  lui  donna  pour 
successeur,  le  i  5  novembre  1478,  Albert,  duc  de  Bavière, 
comte  palatin  du  Rhin,  fils  d'Othon,  comte  palatin  de 
Mosbach  et  de  Jeanne  de  Ba\ière.  Il  mourut  à  Saverne 
le  20  août  1506  et  fut  enterré  dans  la  chapelle  de  l'église 
collégiale  de  Saverne,  (ju'il  avait  fait  bâtir  lui-même.  On 
y  voit  encore  aujourd'hui  son  éjiitaphe. 

Autres  observations. 

Dans  r Alsace  diplomatique^  tome  2,  num.  1400,. 
l'on  trouve  la  lettre  d'Albert  de  Bavière,  évèque  de  Stras- 
bourg, datée  du  S  février  1482,  et  adressf'e  aux  prieurs 
et  trois  couvents  de  Saverne,  de  Lahr  et  d'Obersteigen, 
par  laquelle  il  consent  \  leur  sécularisation  qu'ils  doivent 
obtenir  du  pape. 

Num.  1401,  p.  417,  se  trouve  la  bulle  de  séculari- 
sation du  pape  Sixte  \W  datée  du  17  juin  14S2. 

Les  religieux  de  ces  difterents  monastères  furent  tous 
appelés  frères  de  la  Steig,  du  nom  du  couvent  primitif, 


2o6  REMAR^LES 

comme  les  Bernardins  se   nomment  l'ordre  des  Citeaux, 
du  nom  du  chef  d'ordre. 

Remarque  ce. 

Guillaume  III,  le  successeur  d'Albert  de  Bavière, 
était  fils  d'Ernest,  comte  de  Hohenstein,  et  de  Marguerite 
de  Gère  :  il  fut  élu  évètjue  de  Strasbourg  le  g  octobre 
1506.  11  mourut  à  Saverne  le  24  juin  1541  après  un 
glorieux  épiscopat  de  34  ans.  On  voit  son  tombeau  dans 
l'église  collégiale  de  cette  ville,  à  la  droite  du  maître- 
autel.  Malgré  le  zèle  de  l'évèque  Guillaume,  il  ne  pût 
empêcher  la  \'ille  de  Strasbourg  et  une  bonne  partie  de 
son  diocèse  d'adopter  les  erreurs  de  Luther  qui  commen- 
cèrent à  se  répandre  sous  son  pontificat. 

La  ville  de  Saverne  ne  fut  jamais  infectée  de  la 
nouvelle  doctrine  de  Lutter,  si  ce  n'est  en  1535  dans  la 
guerre  des  Rustauds,  où  plusieurs  paysans  d'Alsace  s'étant 
fortifiés  dans  Saverne  firent  embrasser  le  luthéranisme  à 
plusieurs  de  ces  habitants.  C'est  ce  que  nous  apprend 
Laurent  Pilladius,  chanoine  de  S.-Dié,  dans  le  troisième 
livre  de  son  poème  é{iiqiie  nommé  Rnsficiados,  imprimé 
à  Metz  en  15 48  et  mis  cà  la  tète  de  la  Bibliollieque  lor- 
raine de  Dom  Calmet.  11  ne  sera  pas  inutile  de  rapporter 
ici  ses  vers,  d'autant  plus  qu'ils  font  connaître  en  quel 
état  était  alors  Saverne  : 

In  viridi  florens  constructa  Sabernia  \-alle 
Quam  prisci  ternas  olim  dixere  Tabernas, 
Adjacet  Alsatio  descensu  proxima  monti, 
Argentorati  turrim  fju.ne  resjiicit  altam, 
Fortibus  aucta  \-ivis,  fossa  muroque  su[:)erba, 
Hostis  bellegeri  (|u:e  spernit  telo  [jotenter 


SUR    STEIGEN"  2O7 

Viticomi  Bacchi  et  Cereris  fcecunda  lahore. 
Ejus  et  in  média  scaturit  fons  utilis  iirbe. 
Ante  fuit  quamvi  ficlei  hœc  fulc,fore  décora, 
Inficitur  Stygio  detnens  tamen  illa  furore, 
Alsatiae  partim  qiio  Pliito  inflixerat  iirbes. 


Remarque  dd. 

Outre  ce  don  que  l'évèque  Albert  fit  aux  religieux 
de  Steigen  sécularisés,  il  fit  l)àtir  à  côté  de  la  nouvelle 
collégiale  une  chai)elle,  qui  est  aujourd'hui  celle  du  Saint- 
Rosaire,  et  où  il  choisit  sa  sépulture.  W'impheling,  De 
Episcopis  ArgeiitiiicJisibus^  p.  i  i  5,  et  après  lui  Guilliman, 
de  iisdein  episcopis^  p.  431,  rapportent  c|ne  ré\è(jue  Al- 
bert fonda  dans  cette  chapelle  une  messe  perpétuelle  et 
journalière,  et  qu'il  y  assigna  des  revenus  suffants  pour 
y  faire  dire  quatre-x'ingt  messes  le  jour  de  son  anni- 
versaire. 

Dans  cette  chapelle  (.lu  Saint-Rosaire  furent  enterrés 
Albert  de  Bavière,  évèque  (ie  Strasbourg,  mort  le  20 
août  1506;  François,  comte  de  Honstein,  chanoine  de 
la  cathédrale. de  Strasbourg,  more  le  4  novembre  15  13; 
Erasme  de  Limbourg,  évéque  de  Strasbourg,  mort  le  27 
novembre  15^8;  Jean  de  Manderscheidt-Blanckenheim, 
évèque  de  Strasbourg,  mort  le  2  mai  1592  ;  Armand  de 
Kohan,  cardinal  de  Soubise,  évèciue  de  Strasbourg,  mort 
le  28  juin  I  756,  et  Armand  Jules,  prince  de  Rohan-Gué- 
mené,  archevèf]ue  de  Reims  et  grand  prévôt  de  la  cathé- 
drale de  Strasbourg,  mort  le  28  août  1  762.  On  y  trouve 
les  épitaphes  de  tous  ces  j^rélats,  si  vous  en  exceptez  le 
dernier. 


208 


REM  A  ROLES 


Dans  le  chœur  de  la  collégiale  se  voient  lesépitaphes 
de  Jérôme  deBarby-Mulling,  grand  doyen  de  la  cathédrale 
de  Strasbourg  et  custos  de  la  collégiale  de  Saverne,  mort 
en  1521  ;  de  Robert  de  Bavière,  évèque  de  Strasbourg, 
mort  le  17  octobre  1478;  de  Guillaume  de  Honstein, 
évè(jue  de  Strasbourg,  mort  le  27  juin  r  5_i.r ,  et  d'Hléonore 
"Eugénie  de  Béthisy,  princesse  de  Montauban,  morte  le 
29  août  1757. 

Remarque  ee. 

Léopold  L,  fils  de  Charles,  archiduc  d'Autriche  et 
Marie  de  Bavière,  devint  évèque  de  Strasbourg  en  1616, 
par  la  cession  que  lui  en  fit  quelque  tem[js  a\-ant  sa  mort 
Charles,  cardinal  du  Lorraine.  Léopold  quitta  en  1625 
l'évèché  de  Strasbourg  qu'il  céda  à  son  neveu  Léopold  II, 
fils  de  l'empereur  Ferdinand  II.  Et  comme  Léopold  I 
n'était  pas  dans  les  ordres  sacrés,  il  se  maria  à  Florence 
le  19  avril  1525  à  Claudinette.  fille  de  Ferdinand  de 
Médicis. 

Remarque  ff. 

L'église  paroissiale  de  Sainte-Marguerite  était  située 
dans  la  citadelle  sur  une  hauteur  dehors  la  porte  de  Phals- 
bourg.  On  cessa  de  faire  l'office  divin  dans  cette  église 
en  I  714  et  la  plupart  des  pierres  furent  employés  à  re- 
bâtir l'hôpital. 

Remarque  gg. 

La  collégiale  de  Saverne  eut  beaucoup  à  souffrir 
en  1525  de  la  guerre  des  Rustauds,  en  1569  de  l'armée 
du  duc  d'Aumale;  en   1622  de  celle  du  comte  de  Mans- 


SUR   STEIGEN  20Q 

fekl,  en  1632  des  troupes  françaises,  en  1674  de  l'armée 
du  maréchal  deTurenne,  enfin  nouvellement  en  1744  de 
l'armée  des  Autrichiens  et  des  Pandoures  qui  pillèrent  Sa- 
verne  le  31  juillet,  et  (jui  la  quittèrent  le  15  août  suivant. 

Remarque  pp. 

Outre  ce  premier  prévôt  j'ai  encore  trouvé  cinq 
autres  qui  vivaient  au  16^  siècle;  ce  sont: 

1.  Jean  Brucker  qui  fonda  une  prébende  et  qui 
mourut  en  1520. 

2.  Jacques  Helwig  son  successeur  dans  la  prévôté, 
mourut  à  Strasbourg.  L'on  trouve  les  noms  de  ces  deux 
prévôts  dans  une  inscription  placée  dans  le  chœur  de  la 
collégiale  de  Saverne  du  côté  gauche  : 

«  Memoria  honorabilis  domini  johannis  Brucker 
«  canonici  et  praepositi,  uniiis  hic  praebendae  fundatoris^ 
<  qui  obiit  anno  1520.  Memoria  honorabilis  domini 
«  Jacobi  Helwig  canonici  et  praepositi  ejus  successoris  qui 
«  obiit  Argentinae.  » 

3.  Sébastien  de  Wurmser,  chanoine  de  S.-Thomas 
de  Strasbourg,  devint  prévôt  de  Saverne  vers  l'an  1524. 
Il  en  est  fait  mention  sous  cette  qualité  dans  les  généa- 
logies de  Bucelin,  et  dans  le  livre  salique  de  S.-Thomas. 

4.  Michel  Hamer,  j^révôt  de  Saverne,  mourut  le 
I  septembre  1557. 

5.  Chrétien  Latomus  son  successeur  décéda  le  25. 
février  1566.  Leurs  épitaphes  se  trouvent  dans  la  nef  du 
côté  gauche,   près  du  banc  de  Messieurs  les  Conseillers.. 

«  Anno  1557  (^\en  ersten  Tag  Herbsmonats  starb- 
Herr  Michel  Hamer,  probst  in  Zabern.  » 

«  Anno  1566  den  25  Hornungs  starb  Herr  Christ- 
mann  Latomus,  auch  propst,  den  Cote  gnadd.  > 

Ingold,  Gramiitiier,   V.  \\ 


3IO  REMARQUES   SUR   STEIGEX 

Remarques 

sur  le   Mons  fragorum    tirées  de  Hottinger,   Spec.  tigur.,   p.  320; 

Hottinger,  Helvet.  Kirchengesch.,  parte  2,  p.  60  et  178;  Leu,  Allge- 

meines  helvetisches  Lexicon,  tome  3,  p.  12. 

Le  Beerenberg  est  une  petite  montagne  auprès  de 
Wulfflingen  dans  la  seigneurie  de  ce  nom,  entre  Wulff- 
lingen  et  Pfungen,  située  dans  le  district  de  la  ville  de 
Zurich,  qui  fut  appelée  le  mont  des  fraises,  Mons  frago- 
rum^ à  cause  du  grand  nombre  de  fraises  qui  y  croissent. 
Quelques  solitaires  vinrent  s'établir  sur  cette  montagne 
au  1 3""^  siècle.  Ils  y  élevèrent  peu  à  peu,  de  l'argent  qu'ils 
retirèrent  des  aumônes,  une  habitation  et  une  chapelle,  et 
ils  y  vécurent  sous  le  tiers-ordre  de  S.  François.  Leur 
premier  supérieur,  nommé  Henri,  né  à  Linz  en  Autriche, 
passait  non  seulement  pour  un  homme  savant,  mais  encore 
pour  un  homme  à  révélations,  et  même  l'on  dit  qu'il  opéra 
des  miracles  à  sa  mort  arrivée  en  1 330.  Albert  et  Léopold, 
archiducs  d'Autriche,  firent  aussi  dans  cet  endroit  des  fon- 
dations ;  on  y  bâtit  même  un  couvent  au  1 4*  siècle,  où 
les  Frères  de  la  Steig  s'établirent  du  consentement  de 
l'évèque  de  Constance,  et  leur  nouvelle  église  fut  con- 
sacrée en  1360  par  Henri,  évêque  de  Constance. 

Mais  dès  l'an  1  364,  selon  quelques  documents  qui 
nous  restent,  la  plupart  des  revenus  des  Augustins  de 
Beerenberg  étaient  aliénés,  ce  qui  engagea  le  magistrat 
de  Zurich  à  le  rétablir  et  à  le  doter  de  nouveau.  Il  devint 
ensuite  une  collégiale,  qui  prit  fin  dans  les  temps  de  la 
réformation.  Elle  fut  détruite  en  1527  et  ses  biens  furent 
vendus  au  profit  de  Zurich. 


:éléments  du  blason 

ADAPTÉS  A 

L'ARM ORI AL  D'ALSACE 


ELEMENTS  DU  BLASON 

ADAPTÉS  A   L'ARMORIAL   ALSACIEN. 


D.  Qu'est-ce  que  le  blason? 

R.  C'est  l'art  qui  apprend  à  expliquer  en  termes 
•propres  toutes  sortes  d'armoiries. 

D.  Qu'entendez-v'ous  par  armoiries? 

R.  J'entends  ces  signes  ou  marques  d'honneur  et 

■da  noblesse,   composés   de  figures  et  de  couleurs  fixes 

-et  déterminées  qui  sont  représentés  dans  des  écussons, 

'<dans  des  bannières  ou  sur  des  cottes  d'armes,  qui  servent 

à  marquer  la  noblesse  et  à  distinguer  les  familles  qui  ont 

droit  de  les  porter. 

D.  D'où  vient  le  mot  d'armoiries? 

R.  Ce  mot  d'armoiries  ou  armes  vient  d'armure, 
parce  qu'on  peignait  autrefois  sur  lesécus,  sur  les  casques, 
les  boucliers  et  les  cottes  d'armes  des  chevaliers  les  marques 
qu'ils  avaient  prises  pour  se  distinguer  les  uns  des  autres 
k  la  guerre,  ou  pour  plaire  à  leurs  dames  dans  les  tournois. 

L 

ORIGINE  DU  BLASON. 

D.  D'où  est-ce  que,  les  armoiries  ont  tiré  leur 
-origine? 


«14  ''A  ORIGINE   DU   BLASO.V 

^.  Le  célèbre  Père  Menestrier,  Jésuite,  prétend' 
qu'elles  ont  proprement  commencé  dans  les  tournois,  qui 
étaient  des  exercices  et  des  divertissements  de  guerre  et 
de  galanterie  que  faisaient  les  anciens  chevaliers  pour 
montrer  leur  adresse  et  leur  bravoure. 

D.  D'où  vient  le  blason? 

J?.  Le  blason  est  moins  ancien  que  les  armoiries;- 
car  quoiqu'on  eût  des  armoiries  dès  l'onzième  ou  dou- 
zième siècle,  il  est  certain  qu'on  n'y  apportait  pas  tant 
de  régularité  que  l'on  a  fait  dans  la  suite.  On  a  donc  fait 
des  règles  ;  et  le  corps  de  ces  règles  compose  un  art  qu'on 
appelle  le  blason.  Si  c'est  aux  Allemands  qu'est  due  la 
gloire  d'avoir  les  premiers  introduit  dans  le  monde  l'usager 
des  armoiries,  c'est  aux  Français  qu'on  est  redevable 
d'en  avoir  fait  un  art,  et  d'avoir  les  premiers  dressé  les 
lois  héraldiques. 

Z).  Que  signifie  le  mot  de  blason? 

i?.  Il  signifie  une  chose  proclamée  à  son  de  trompe, 
et  vient  de  l'allemand  blaseti,  qui  signifie  sonner  de  la- 
trompe,  parce  qu'aux  tournois  ceux  qui  s'y  allaient  pré- 
senter portaient  une  trompe  pour  appeler  les  gardes  du 
pas  et  pour  leur  présenter  leurs  armoiries  pour  marque 
de  leur  noblesse. 

D.  Quelle  analogie  trouvez-vous  entre  les  tournois- 
et  les  armoiries? 

R.  I.  L'usage  de  joindre  l'écu  et  le  casque  pour 
composer  des  armoiries  complètes,  et  celui  de  représenter 
les  écussons  penchés,  ou  couchés,  comme  on  le  voit  dans 
les  anciens  tableaux  et  sur  les  tombes,  est  venu  des 
tournois,  où  les  chevaliers  rangeaient  leurs  écus  et  leurs 
casques,  afin  (jue  les  dames  pussent  les  aller  voir. 


ORIGINE   DU   BLASOM  215 

2.  Les  six  émaux  des  armoiries,  savoir  l'or,  l'argent, 
l'azur,  le  gueules,  le  sinople  et  le  sable  sont  les  couleurs 
jaune,  blanche,  bleue,  rouge,  verte  et  noire  dont  les 
chevaliers  s'habillaient  aux  tournois.  On  les  nommait 
émaux,  parce  qu'on  les  émaillait  sur  les  armes;  ainsi  la 

.  plaque  que  portaient  les  hérauts  d'armes  et  les  poursui- 
vants avec  les  armes  du  prince  dont  ils  étaient  les  hérauts, 
se  nommait  émail,  et  nous  disons  les  émaux  du  blason 
ou  des  armoiries. 

3.  La  célèbre  règle  du  blason  qu'il  ne  faut  point 
mettre  métal  sur  métal,  ni  couleur  sur  couleur,  vient  encore 
des  tournois,  où  il  fallait  porter  la  cuirasse  dorée  ou  ar- 
gentée sur  des  habits  de  couleur,  ou  de  légers  habits  de 
couleur  sur  la  cuirasse. 

4.  Les  fourrures,  qu'en  blason  on  nommait  pannes 
parce  qu'elles  étaient  attachées  aux  étoftes  des  habits  et 
cottes  d'armes,  assutœ  paunis,  tirent  encore  leur  origine 
des  tournois.  Ces  fourrures  sont  l'hermine  blanche  et 
noire,  et  les  petits  gris  nommé  vairs,  du  nom  de  cet 
animal  appelé  en  latin  variiis. 

5.  Le  soleil,  les  étoiles,  les  lions,  les  aigles  et  autres 
pièces  qui  se  voient  dans  les  armoiries,  représentent  ce 
que  les  chevaliers  prenaient  pour  leurs  devises,  se  faisant 
appeler  les  chevaliers  du  soleil,  du  lion,  de  l'aigle,  etc. 

6.  Les  bandes  et  les  faces  sont  les  écharpes  que  les 
dames  leur  donnaient. 

7.  Les  paux,  les  chevrons  etc sont  des  morceaux 

des  lices  et  des  barri!^res. 

8.  La  plupart  des  devises  des  blasons  sont  devises 
d'amour  et  de  défi,  telles  qu'on  les  portait  aux  tournois. 

9.  Les  cimiers  qu'on  met  sur  les  casques  sont  des 
ornements  de  tournois. 


2l6  ORIGINE   DU    BLASOV 

10.  Les  lambrequins  qui  enveloppent  les  armoiries 
sont  des  rubans  et  des  livrées  que  les  dames  prenaient 
soin  d'ajuster,  ou  d'ackemer,  comme  on  parlait  alors. 

1 1 .  Les  tenants  et  les  supports  des  armoiries  viennent 
des  pages  qui  portaient  les  écus  des  chevaliers  et  des  valets 

•  qui  gardaient  les  pas  et  les  écus,  et  qu'on  habillait  d'or- 
dinaire en  lions,  en  licornes,  en  sauv^ages  velus,  couverts 
de  mousse,  etc. . . . 

12.  L'usage  des  manteaux  et  des  pavillons  qu'on 
"met  à  l'entour  des  armoiries  ont  pris  leur  origine,  de  ce 
qu'aux  tournois  on  mettait  les  écus  sur  de  riches  étoffes, 
et  sous  les  tentes  de  chevaliers. 

13.  Une  pièce  posée  sur  une  autre,  qu'on  nomme 
brochant  sur  le  tout,  tire  aussi  son  origine  des  tournois, 
parce  qu'on  faisait  des  ouvrages  de  broderie  sur  les  cottes 
d'armes.  Ces  ouvrages  se  faisaient  avec  des  broches, 
comme  on  tricote  les  bas  de  soie  et  de  laine,  et  cela  se 
nommait  brocher. 

D.  Quelles  autres  causes  ont  donné  origine  à  la 
diversité  des  armoiries? 

R.  Les  armoiries,  qui  ont  pris  naissance  dans  les 
tournois,  se  sont  perfectionnées  par  des  choses  plus  écla- 
tantes et  plus  utiles  à  la  patrie.  On  y  employa  des  figures 
qui  représentaient  les  noms  des  familles,  les  événements 
mémorables,  les  actions  illustres,  les  dignités,  les  charges, 
les  droits  honorifiques,  les  terres,  les  seigneuries,  les  croi- 
sades, les  concessions,  etc.,  ainsi: 

I.  Les  croix,  qui  se  voient  dans  tant  d'armoiries 
marquent  que  l'on  s'est  croisé  contre  les  infidèles.  C'est 
sans  doute  à  une  pareille  origine  que  les  familles  d'Andlau 
et  de  Berckheim  doivent  leurs  armoiries. 


ORIGINE   DU    BLASON  217 

2.  Les  merlettes  sicrnifient  les  vovacres  d'outremer 
•de  ces  chevaliers  qui  allaient  parcourir  divers  pays.  Elles 
en  sont  le  symbole,  parce  (jue  les  merlettes  sont  des 
oiseaux  de  passage,  qui  changent  de  pays  comme  les 
hirondelles,  et   qui   vont   sur  mer  et  sur  terre.  On   les 

^  représente  sans  bec  et  sans  pieds,  soit  pour  marquer  les 
blessures  reçues  dans  ces  voyages,  soit  parce  qu'on  les 
représentait  d'ordinaire  sur  des  étoffes  rayées  ou  burelées, 

•dont  les  galons  ou  bourrelets  couvraient  les  extrémités  de 
ces  oiseaux;  telle  peut  être  l'origine  des  armoiries  de  la 

.famille  de  Waldner. 

3.  Les  lions,  armoiries  des  Bernhold,  Berstett,  Fer- 
rette,  Reinach,  Lutzelbourg,  Oberkirch  et  Wangen,  signi- 
fient très  souvent  les  voyages  faits  en  Afrique. 

4.  Les  croissants  désignent  encore  les  voyages  d'ou- 
tremer, ou  les  expéditions  contre  les  Turcs;  c'est  à  ces 
•dernières  que  les  Wurmser  doivent  les  deux  croissants. 

5.  Les  paux  sont  souvent  employées  dans  les  armoi- 
ries pour  montrer  qu'on  a  droit  de  justice,  parce  que  les 
paux  et  les  poteaux  sont  de  marques  de  juridiction. 

6.  Les  billettes  sont  des  marques  de  franchise  et 
-d'exemption  de  certains  droits.  On  les  mettaient  autrefois 
aux  bornes  des  terres. 

7.  Les  oiseaux  de  leurre,  les  anneaux,  les  sols  d'or, 
dont  a  fait  depuis  des  bezans  et  des  tourteaux,  sont  sou- 
vent des  marques  des  reconnaissances  dues  aux  seigneurs 
de  fief. 

8.  Les  offices  et  les  dignités  ont  introduit  dans  le 
blason  certaines  figures  [)ropres  de  ces  dignités  :  les  cou- 
ronnes et  d'autres  semblables  marques  d'honneur. 

9.  L'inclination  à  la  chasse,  ou  à  la  musique,  ont 
fait  prendre  des  instruments  de  Tune  ou  de  l'autre. 


2l8  DES    DIVERSES    ARMOIRIES 

10.  C'est  des  vêtements  qu'on  a  tiré  toutes  les- 
figures  que  nous  nommons  liéraldiques  :  le  parti,  le  coupé,, 
l'écartelé  et  d'autres  figures  semblables,  car  il  y  a  cinq  ou 
six  siècles  que  l'on  s'habillait  de  ces  sortes  d'habits  mi- 
partis,  comme  sont  encore  les  robes  des  sergents  de  ville 
dp  Strasbourg;  d'habits  pallés  comme  ceux  des  trompettes 
et  des  tambours  de  plusieurs  régiments;  d'habits  lozangés» 
échiquetés  et  burelés,  comme  sont  les  étoffes  rayées,  etc. 

1 1.  Les  armoiries  des  plus  illustres  et  des  plus  an- 
ciennes maisons  sont  parlantes,  c'est-à-dire  qu'elles  sont 
tirées  du  nom  de  ces  familles.  Ainsi  une  montagne  est 
dans  les  armoiries  de  la  maison  de  Landsberg;  un  bouc 
en  celles  des  familles  de  Bock  et  Bœcklin,  un  ours  dans- 
celles  de  Bârenfels,  etc.  .  .  .  Berg  signifiant  en  français- 
montagne,  bock  un  bouc,  etc. 

12.  Les  armoiries  des  villes  se  tirent  {)our  l'ordi- 
naire de  l'assiette  des  lieux  où  elles  sont,  ou  bien  de 
quelque  singularité  du  [)ays.  Ainsi  Altkirch  a  une  église, 
à  cause  de  son  église  qui  passe  pour  fort  ancienne;  Bel- 
fort  un  château  à  cause  de  son  vieux  château  ;  Colmar 
une  massue  armée  de  bouts  pointus,  à  cause  que  cette 
ville  se  servit  d'une  pareille  arme  dans  la  guerre  appelée 
Schlegler-Kricg ;  Munster  porte  dans  les  armoiries  la 
face  de  son  monastère;  Rouffach  porte  une  Sainte  Vierge, 
à  cause  de  la  donation  qu'en  fit  Dagobertll,  roi  d'Austra- 
sie,  à  l'église  de  Strasbourg  dédiée  à  la  Sainte  Vierge,  etc. 

II. 
DES  DIVERSES  ARMOLRIES. 

D.   Combien  compte-t-on  de  sortes  d'armoiries? 
R.  On  en  compte  d'ordinaire  neuf  sortes  :  armoiries 
de  famille,  de  domaine,  d'alliance,  de  communauté,  de 


DES   DIVERSES   ARMOIRIES  219- 

concession^  de  dignité,  de  patronage,  de  succession  et  fie 
prétention. 

Armoiries  de  domaine  sont  celles  que  les  souverains 
et  les  princes  portent  toujours  de  même,  parce  qu'elles 
sont  annexées  aux  terres  et  aux  royaumes  qu'ils  possèdent, 
comme  les  évèques  de  Strasbourg  portent  du  Landgraviat 
de  la  Basse-Alsace,  que  Tévèque  Jean  de  Lichtenberg 
acquit  à  cette  église.  Ajoutez  aux  armoiries  de  domaine 
celles  de  substitution  pour  les  terres  que  l'on  a  par  héri- 
tage à  condition  d'en  porter  les  noms  et  les  armes. 

Armoiries  d alliance  sont  celles  que  les  familles 
prennent  et  ajoutent  à  celles  qu'on  a  déjà,  afin  de  con- 
naître les  alliances  qui  se  font  par  les  mariages.  Ainsi 
les  comtes  de  la  Roche  portent  les  armoiries  des  anciens 
comtes  de  Lucelstein,  ou  de  la  Petite-Pierre,  dont  ils  ont 
hérité  par  alliance. 

Armoiries  de  concession  sont  celles  que  les  souverains 
donnent  en  tout  ou  en  parties  à  leurs  sujets,  ou  à  d'autres 
personnes,  et  qu'ils  prennent  de  leurs  pièces,  pour  les 
ajouter  à  celles  de  la  personne  qu'ils  en  veulent  honorer 
en  récompense  de  quelque  service  signalé. 

Armoiries  de  dignité  sont  celles  qui  sont  attachées 
à  certaines  dignités  ecclésiasticiues.  militaires  ou  civiles- 
Ce  sont  pour  l'ordinaire  des  ornements  extérieurs  qu'on 
ajoute  aux  armes  de  la  famille. 

Armoiries  de  patronage  sont  celles  des  patrons  pour 
les  terres  et  les  juridictions  qu'ils  possèdent.  On  les  ajoute 
aux  siennes,  comme  font  les  ecclésiastiques  et  les  goux'er- 
neurs  des  provinces.  11  y  a  des  villes  qui  portent  les  ar- 
moiries de  leurs  souverains.  Wissembourg  met  en  chef 
les  armoiries  de  France,  Rouft'ach  porte  en  pointe  Técu 
de  l'évèché  de  Strasbourg. 


2  20  DES    DIVERSES    ARMOIRIES 


Armoiries  de  sticc.essiou  so.nt  celles  que  les  héritiers 
ou  les  légataires  prennent  pour  des  causes  testamentaires 
avec  les  fiefs  de  leurs  prédécesseurs. 

Armoiries  de  prétention  sont  celles  des  domaines 
et  des  juridictions  sur  lequel  un  seigneur  a  droit,  et 
x^u'il  ajoute  aux  siennes,  quoiqu'il  n'en  soit  pas  pourtant 
-actuellement  le  maître,  parce  qu'elles  sont  en  la  puissance 
-d'un  prince  étranger. 

D.  Qu'entendez-vous  par  armoiries  de  famille? 
J^.   Ce  sont  celles  qui  distinguent  une  maison  d'une 
autre.  On  en  met  de  huit  sortes: 

1 .  Parlantes,  parce  qu'elles  ont  du  rapport  avec  le 
nom  de  la  personne  qui  les  porte.  Ainsi  les  Rappenkopff 
portaient  une  tète  de  corbeau  ;  les  F'alckenstein,  des  fau- 
cons; les  Hornberg,  des  montagnes  surmontées  de  cors 
de  chasse;  les  Brandscheid,  un  tison;  les  Schôrnpen,  un 
scorpion;  les  Hirtzbach,  un  cerf;  les  Mœrschwein,  un  porc- 
épic;  les  Moler,  une  roue  de  moulin  ;  les  Rosheim,  des  roses; 
les  Schwerd,  une  épée  ;  les  Steinfurt,  des  rochers;  les  Esel, 
un  àne;  les  Greiffenstein,  un  griffon;  les  Steurnagel,  des 
clous,  etc.  Toutes  ces  familles  d'Alsace  sont  aujourd'hui 
éteintes. 

2.  Arbitraires,  qui  sont  prises  du  caprice  de  quel- 
ques gens  qui  ayant  fait  fortune  se  les  attribuent  sans  les 
avoir  méritées.  Elles  ne  sont  ni  marques  d'honneur,  ni 
<de  vertus.  M.  Ménage  dit  là-dessus  assez  agréablement 
que  les  armoiries  des  nouvelles  maisons  sont  pour  la 
plus  grande  partie  les  enseignes  de  leurs  anciennes  bou- 
tiques. 

3.  Vraies  et  légitimes,  qui  sont  composées  selon 
les  lois  de  l'art  héraldiciue,  et  suivant  l'usage  de  la  nation. 


DES    DIVERSES    ARMOIRIES  22  1 

4.  Jaillisses  et  irrégulieres,  qui  sont  contre  les  lois 
héraldiques.  Il  en  faut  excepter  les  enquérantes ^  ou  à 
acquérir,  qu'on  nomme  ainsi,  parce  qu'elles  sont  contre 
les  règles  et  qu'elles  donnent  occasion  de  demander  et 
de  s'enquérir  pourquoi  elles  sont  ainsi,  ce  (|ui  est  souvent 
pour  quelque  action  très  recommandable.  Elles  ne  sont 
donc  pas  fausses,  quoiqu'elles  aient  couleur  sur  couleur» 
ou  métal  sur  métal. 

5.  Pures  et  pleines^  qui  n'ont  aucune  pièce  de 
blason  que  celles  qu'elles  doivent  avoir.  Les  aînés  des 
plus  considérables  noblesses  de  France  portent  les  armes 
pures  et  pleines.  Les  cadets  les  brisent  de  quelque  pièce 
de  blason. 

6.  Brisées  sont  celles  où  il  y  a  quelque  changement 
par  addition,  diminution,  ou  altération  de  quelque  pièce 
pour  distinction  des  branches  d'une  famille. 

7.  Chargées  sont  celles  où  l'on  a  ajouté  quelques 
pièces  pjour  distinction,  à  cause  de  quelques  belles  actions. 

8.  Diffamées  ou  déchargées,  sont  celles  dont  on  a 
retranché  quelque  pièce  ou  partie,  pour  punition  de  celui 
qui  les  porte. 

D.  Quelles  sont  les  armoiries  de  commtinauté ? 

R.  Ce  sont  celles  des  républiques,  provinces,  villes» 
églises,  académies,  chapitres,  ordres  religieux,  corps  de 
métiers  en  certaines  villes,  etc.  EUes  ne  sont  pas  des 
marques  de  noblesse  comme  celles  des  familles,  mais 
seulement  des  marques  de  distinction,  qui  servent  à  les 
faire  connaître;  et  ce  n'est  qu'improprement  qu'on  leur 
donne  le  nom  d'armoiries,  qui  ne  leur  convient  pas, 
puisque  ces  communautés  ne  font  pas  profession  des 
armes. 


J2a  DES   DIVERSES    ARMOIRIES 

Les  églises  portent  la  [)lupart  pour  armoiries  les 
•images  de  leurs  saints  titulaires,  ou  les  hiéroglyphiques 
de  ces  saints.  Un  très  grand  nombre  d'églises,  dédiées  à 
S.  Pierre  et  à  S.  Paul  joignent  une  épée;  les  chapitres  et 
les  églises  qui  ont  la  Sainte  Vierge  pour  patronne,  portent 
la  figure  de  Notre  Dame.  Les  villes  portent  d'ordinaire 
des  armoires  parlantes  ou  conformes  à  leurs  noms.  Fort- 
Louis  a  un  bastion,  Wissembourg  un  mur  blanc,  Munster 
un  monastère,  Turckheim  une  porte,  Rosheim  une  rose, 
Thann  un  sapin,  etc.  D'autres  villes  portent  les  premières 
lettres  de  leurs  noms  :  Belfort  a  la  lettre  B  au  canton 
dextre,  et  la  lettre  I^"  au  canton  senestre.  Quelques-unes 
portent  les  saints  auxquelles  sont  dédiées  leur  églises'. 
Obernai  a  dans  ses  armoiries  les  deux  apôtres  SS.  Pierre 
et  Paul.  Plusieurs  autres  villes  ont  pour  leurs  marques 
■leurs  portes,  comme  Turckheim  et  Landau;  leurs  églises, 
comme  Altkirch  ;  leurs  châteaux,  comme  Belfort  et  Lauter- 
bourg;  leurs  ponts,  leurs  tours,  etc.  Un  très  grand  nombre 
a  retenu  pour  armoiries  ses  singularités  :  Colmar  sa  massue 
extraordinaire,  Rouffach  sa  Sainte  Vierge,  Ferrette  porte 
les  armoiries  de  ses  anciens  comtes.  Egisheim  qui  a  donné 
naissance  au  pape  S.  Léon  IX,  a  un  saint  Pierre  dans  ses 
armoiries.  Strasbourg,  qui  était  autrefois  la  route  générale 
de  la  France  et  de  l'Allemagne,  a  retenu  sa  route  dé- 
signée par  une  bande. 

Les  universités,  les  collèges  et  les  académies  ont 
choisi  des  figures  convenables  à  leurs  études  :  des  livres 
ouverts  ou  fermés,  des  paroles  de  l'Ecriture  ou  des  Anciens. 

Les  corps  des   métiers  ont  des   marques    pour   se 

•distinguer  les  uns  des  autres   :   c'est  d'ordinaire  ou  des 

instruments  de  leurs  arts,  ou  cjuelqu'uns  de  leurs  ouvrages; 

telles  sont  la  plupart  des  vingt  tributs  de  métier  de  la  ville 


DU   CHAMP   DES    ARMOIRIES  223 

-de  Strasbourg.  Celle  des  bateliers  a  une  ancre,  celle  des 
drapiers  une  bande,  celle  des  boulangers  un  lion  tenant 
un  gâteau  et  une  brestelle,  celle  des  tailleurs  des  ciseaux, 
etc.  La  tribu  des  cabaretiers  porte  d'or,  à  l'aigle  impérial 
de  sable  éployé,  becqué  et  membre  de  gueules,  par  une 
<:oncession  de  l'empereur  de  15 17  qui  lui  a  donné  le 
nom  de  Freyburger  ou  bourgeois  libres. 

m. 

DU  CHAMP  DES  ARMOIRIES. 

D.  Qu'est-ce  que  le  cha?np  des  armoiries  ? 

R.  Le  champ  ou  le  sol  des  armoiries  est  l'écu,  la 
•<:otte  d'armes  et  la  bannière  qui  servent  de  champ  aux 
figures  des  armoiries.  La  cotte  d'armes  est  une  espèce  de 
tunique  semblable  à  celle  des  diacres  et  des  sousdiacres, 
que  les  chevaliers  portaient  en  guerre  et  dans  les  tournois 
sur  leurs  armes,  et  où  étaient  figurées  leurs  blasons  pour 
les  faire  connaître,  comm.e  on  en  voit  sur  plusieurs  tom- 
beaux et  anciennes  peintures.  Le  champ  des  armoiries  est 
aujourd'hui  \écu^  où  sont  représentées  les  pièces  et  les 
figures  dont  les  armoiries  sont  composées. 

D.  Quelle  est  la  forme  de  Vécu? 

R.  L'écu  a  diverses  figures  selon  les  personnes  et 
l'usage  du  pays.  En  France  il  était  autrefois  presque 
triangulaire  et  un  peu  incliné  ou  penché  sur  le  côté. 
Aujourd'hui  les  Français  le  portent  comme  carré,  un  peu 
plus  long  que  large,  qui  en  bas  s'arrondit  et  se  termine 
en  pointe  sur  le  milieu  de  sa  base.  Les  Espagnols  de 
même,  excepté  qu'il  n'est  point  pointu  par  le  bas. 

Les  Allemands  portent  l'écu  échancré  et  de  diverses 
figures. 


2  24  LES    ÉMAUX    ET    FOURRURES    DE    L'ÉCU 

Les  Italiens  se  servent  de  l'ovale  ou  approchant  de 
l'ovale,  particulièrement  les  ecclésiastiques  qui  l'envi- 
ronnent d'un  cartouche. 

Les  filles  figurent  leur  écu  en  losange,  que  les  veuves 
peuvent  aussi  prendre,  pour  marquer  qu'elles  sont  rentrées 
dans  la  liberté  des  filles. 

Les  femmes  le  portent  parti  ou  accoUé  des  armes 
de  leurs  maris.  On  appelle  parti,  lorscjue  l'écu  est  divisé 
de  haut  en  bas  en  deux  parties  égales;  on  le  porte  accoUé, 
lorsque  les  deux  écus  sont  attenants  et  joints  ensemble 
sous  une  même  couronne. 

IV. 

LES  ÉMAUX  ET  FOURRURES  DE 
L'ÉCU. 

D.  Qu'entendez-vous  par  émaux  ? 

R.  Emaux  se  dit  en  général,  tant  des  métaux,  que 
des  couleurs,  à  ceux  que  l'émail  d'orfèvrerie  est  un  ouvrage 
fait  de  métal  et  de  verre  calciné  qu'on  teint  de  difterentes 
couleurs. 

D.   Combien  compte-t-on  de  métaux? 

R.  On  en  compte  deux,  l'or  qui  est  le  jaune,  et 
l'argent  qui  est  le  blanc. 

On  marcjue  l'or  par  des  points,  comme  il  y  a  des 
ouvrages  d'or  qui  sont  pontillés. 

L'argent  est  représenté  par  des  fonds  blancs  sans 
aucun  trait. 

D.  Combien  y  a-t-il  de  sortes  de  couleur^-? 

R.  Il  y  en  a  quatre  :  l'azur  qui  est  le  bleu,  le  gueules 
qui  est  le  rouge,  le  sinoi)le  qui  est  le  vert,  et  le  sable  qui 
est  le  noir.  Quelc[nes-uns  y  ajoutent  le  pourpre,  qui  est  le 


LES    EMAUX    ET    FOURRURES   DE   L  ECU  225 

violet  :  on  peut  y  joindre  la  carnation  pour  les  parties 
du  corps  humain,  quand  elles  sont  représentées  au  naturel. 

L'azur  est  représenté  par  des  lignes  couchées  et 
tirées  d'un  flanc  à  l'autre  de  l'écu  horizontalement,  c'est- 
à-dire,  de  droite  à  gauche.  Il  est  à  remarquer  que  dans  le 
blason  le  côté  droit  de  l'écu  répond  à  la  main  gauche  de 
celui  qui  le  regarde. 

Le  gueules  s'exprime  par  des  lignes  perpendiculaires 
c'est-à-dire,  qui  sont  de  haut  en  bas. 

Le  sinople  se  marque  par  des  lignes  diagonales, 
c'est-à-dire,  qui  sont  inclinées  de  droite  à  gauche. 

Le  sable  se  représente  tout  noir,  ou  par  des  lignes 
horizontales,  et  par  des  lignes  perpendiculaires  qui  se 
croisent. 

D.  Combien  y  a-t-il  de  fourrures? 

R.  Il  y  a  deux  fourrures  dans  le  blason  '-  les  her- 
mines, c'est-à-dire  blanc  et  noir,  et  les  vairs,  c'est-à-dire 
blanc  et  bleu. 

L'hermine  est  un  petit  animal  fait  à  peu  f)rès  comme 
une  belette,  et  dont  le  poil  est  très  blanc,  qui  fournit  une 
fourrure  précieuse.  Les  pelletiers  la  mouchettent  de  petits 
morceaux  de  la  peau  d'agneaux  de  Lombardie  renommés 
par  leur  noir  luisant.  C'est  à  cette  imitation  que  dans 
les  armoiries  l'hermine  est  un  champ  d'argent  semé  de 
mouchetures,  ou  petites  pointes  de  sable  en  forme  de 
triangle.  Les  contre-hermines  se  marquent  tout  au  con- 
traire de  l'hermine;  car  le  champ  est  de  sable,  et  les 
mouchetures  se  trouvent  d'argent.  On  dit  mouchetures 
d'hermines  quand  l'hermine  est  en  nombre,  et  que  l'écu 
n'en  est  pas  semé. 

Le  vair  est  une  esj)èce  d'écureuil,  dont  la  peau  est 
blanche  sous  le  ventre,  et  colombine,  c'est-à-dire  d'un  gris 

IncOLO,  Grandidier,    V.  I  5 


220  .  DIVISIONS    DE    L'ÉCU 

qui  approche  assez  du  bleu,  sur  le  dos.  Voilà  pour([uoi 
le  blason  met  le  vair  d'azur  et  d'arc^ent.  Le  v^air  se  repré- 
sente par  la  figure  de  petites  cloches  de  verres,  dont  se 
servent  les  jardiniers,  et  qui  sont  renversées.  Le  contre- 
vair  est  quand  le  métal  est  opposé  au  métal,  et  la  couleur 
à  la  couleur  :  il  se  marque  en  opposant  ces  petites  cloches 

*  les  unes  aux  autres  par  leurs  bases.  Le  vair  en  pointe  est 
quand  la  pointe  d'une  pièce  est  opposée  à  la  base,  et  la 
base  à  la  pointe.  Il  se  fait  en  opposant  les  pointes  aux 
bases. 

V'airé  est  quand  le  vair  est  d'autre  émail  que  d'ar- 

-    gent  et  d'azur;  il  se  fait  en  marquant  le  vair  de  l'émail 
différent. 

Dirmstein,  famille  d'Alsace  éteinte  au  i  5^  siècle,  por- 
tait vairé  d'argent  et  de  gueules. 

Contre-vairé  est  quand  le  métal  est  opposé  au  métal, 
et  la  couleur  à  la  couleur.  On  l'exprime  en  faisant  le  con- 
traire du  vair,  c'est-à-dire  en  opposant  métal  à  métal,  et 
couleur  à  couleur. 

V.- 

DIVISIONS  DE  L'ÉCU. 

D.  Qu'appelez-vous  divisions  de  l'écu  ? 

R.  Ces  divisions  de  l'écu  sont  des  traits  qui  le  par- 
tagent en  plusieurs  parties,  et  dont  on  trouve  trois  espèces 
dans  les  armoiries  :  divisions  par  parties  égales,  divisions 
par  parties  inégales,  divisions  par  cjuartier.  . 

D.  Qu'est-ce  cjue  les  divisons  par  quartiers  ? 

R.  Ce  sont  les  armoiries  des  diverses  alliances  réu- 
"    nies  dans  un  seul  écu  ;  les  quartiers  des  alliances  comj^osent 


DIVISIONS    DE    L'ECU  227 

ce  qu'on  appelle  pannon  généalogique  :  c'est  un  écu  rempli 
de  diverses  alliances  des  maisons  (lesquelles  un  gentil- 
homme descend,  et  qui  sert  à  taire  ses  preuv^es  de  noblesse. 
En  Allemagne,  où  les  nobles  ont  un  soin  extrême  de  ne 
point  se  mésallier,  afin  de  pouvoir  justifier  une  ancienne 
noblesse  des  deux  cotés,  on  fait  jusqu'à  quarante  (juartiers. 
^  Nous  aurons  lieu  autre  part  de  parler  de  ces  divisions  par 
quartiers. 

S'il  se  trouve  un  écusson  au  milieu  de  la  croisure 
des  quartiers,  on  le  nomme  su?'  le  tout. 

D.  Qu'appelez-vous  divisions  par  parties  égales? 

R.  Ce  sont  le  coupé,  le  parti,  le  tranché,  le  taillé, 
le  tiercé  et  l'écartelé. 

D.  Qu'appelez-vous  coupé? 

R.  Coupé  se  dit  de  l'écu  partagé  par  le  milieu 
horizontalement  en  deux  parties  égales.  Exemples  : 

La  famille  QVAltorff'  de  la  branche  de  Wollschlager, 
éteinte  au  i  7^  siècle,  porte  coupé  au  premier  d'argent,  au 
second  d'azur. 

Rleteuheim,  éteinte  en  1 670,  coupé  au  premier  d'azur, 
au  second  d'or. 

Dugessheim^  éteinte  vers  1499,  coupé  au  premier 
d'azur,  au  second  d'argent. 

HerboltzJicim^  coupé  au  premier  de  gueules,  au  lion 
d'or;  au  second  d'argent. 

Schilt,  éteinte  en  1428,  coupé  au  premier  d'argent 
à  l'étoile  de  sable,  au  second  de  gueules. 

D.   Comment  se  forme  \q parti? 

R.  11  se  forme  par  une  ligne  j^erpendiculaire  de 
haut  en  bas,  qui  divise  l'écu  en  deux  parties  égales. 
Exemples  : 

Kalenherg^  parti  au  premier  d'or,  au  second  d'azur. 


228  DIVISION'S    DE    l'fCU 

Rumclnheim,  éteinte  vers  1518,  parti  au  premier 
d'or,  au  second  de  sable. 

Witleuheini^  éteinte  à  la  fin  du  15'=  siècle,  parti  au 
premier  d'argent,  au  second  de  sable. 

Urbach,  éteinte  au  1 5^  siècle,  parti  au  premier  de 
gueules,  au  second  d'argent. 

Ziichnantel,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  et 
Brîimath  éteinte  au  14^  siècle,  parti  au  premier  d'or, 
au  second  de  sable,  senestré  en  chef  d'une  étoile  d'or  à 
huit  rais. 

Weitersheim,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace, 
parti  au  premier  d'argent,  au  second  de  gueules,  à  une 
étoile  d'argent  à  six  rais. 

Hohe}ibo2irg,  éteinte  en  1482,  parti  au  premier  d'or», 
au  second  d'azur,  à  une  étoile  d'or. 

Alb,  éteinte  en  i  368,  parti  de  gueules  et  d'argent, 
trois  fleurs  de  lis  de  gueules  sur  l'argent. 

Jting,  éteinte  au  16^  siècle,  parti  au  premier  d'azur, 
à  deux  étoiles  d'or  mises  en  pal,  c'est-à-dire  de  haut  en 
bas;  au  second  de  sable. 

Rittet\  éteinte  au  16^  siècle,  parti  au  premier  d'ar- 
gent à  la  grande  lettre  gothique  E  de  sable;  au  second 
de  sable,  à  une  étoile  d'argent. 

D.   Comment  se  fait  le  tranché? 

R.  Le  tranché  se  fait  par  une  ligne  diagonale  tirée 
de  l'angle  droit  du  haut  de  l'écu  à  l'angle  gauche  de  la 
pointe,  laquelle  ligne  divise  l'écu  en  deux  parties  égales. 
Exemple  : 

Stcuniagel,  éteinte  au  i  6^  siècle,  tranché,  au  premier 
d'or,  à  trois  étoiles  d'argent  mises  en  face;  au  second 
d'argent,  n  trois  clous  de  sable  empoignés,  celui  du  milieu 
a  la  pointe  en  haut,  les  deux  autres  l'ont  en  bas.  —  Em- 


DIVISION'S    DE    L  ECU  229 

poigné  se  dit  des  flèches,  jav^elots,  clous  et  autres  choses 
semblables,  quand  elles  sont  au  nombre  de  trois,  l'une 
en  pal,  les  autres  en  sautoir  assemblées  et  croisées  au 
milieu  de  l'écu. 

D.   Comment  se  forme  le  taillé? 

R.  Le  taillé  se  forme  par  une  ligne  diagonale  de 
l'angle  gauche  de  l'écu  au  droit  de  la  pointe,  le  divisant 
■en  deux  parties  égales.  Exemple  : 

Reisser^  éteinte  au  1 5*  siècle,  taillé  et  nébulé  d'ar- 
gent et  de  sable.  —  On  appelle  nébulé  les  pièces  faites 
en  formes  de  nuées. 

D.  Qu'est-ce  que  le  tiercé? 

R.  Le  tiercé  est  de  deux  traits  qui  partagent  l'écu 
en  trois  parties  égales  selon  tous  ses  côtés.  Ainsi  il  y  a 
tiercé  en  face,  tiercé  en  pal,  tiercé  en  bande,  tiercé  en 
barre,  tiercé  en  mantel. 

Bisckofskeim,  éteinte  au  commencement  du  15* 
siècle,  tiercé  en  face  en  chef  de  gueules,  au  milieu  d'ar- 
gent, et  en  pointe  de  sable. 

Reiffe/i,  éteinte  au  1 5^  siècle,  tiercé  en  bande  de 
gueules,  d'argent  et  d'azur. 

Voltz,  éteinte  en  i  756,  tiercé  en  bande  en  chef  de 
gueules,  au  milieu  d'argent  à  une  croisette  d'or,  en  pointe 
<l'azur. 

Ramstein,  éteinte  en  1569,  d'or,  tiercé  en  mantel 
de  sable,  au  flanc  dextre  une  étoile  de  gueules. 

D.  Qu'est-ce  que  Vécartelé? 

R.  L'écartelé  est  ou  en  croix,  ou  en  sautoir.  L'écar- 
telé  en  croix  est  de  deux  lignes  qui  se  croisent  et  qui 
divisent  l'écu  en  quatre  quartiers  égaux.  Il  se  nomme 
simplement  écartelé.  Exemples  : 


230  DIVISIONS    DE   L  ECU 

Sc/ioii,  éteinte  en  1504,  écartelé  au  premier  et 
quatrième  d'argent,  au  second  et  troisième  de  gueules. 

WiHckeiithal,  éteinte  au  i  6^  siècle,  écartelé  au  pre- 
mier et  quatrième  de  gueules,  au  second  et  troisième  d'or. 

Les  anciens  s^vgnç.ms^'' Eltendorf  \)Qx\.'à\&\-\\.  écartelé 

^    au  premier  et  quatrième  d'or,  au  sautoir  de  sable;  au 

deuxième  et  troisième  d'or,  à  une  aigle  éployée  de  gueules. 

L'écartelée  en  sautoir  se  fait  avec  deux  lignes  diagonales 

croisées  en  sautoir,  en  forme  de  croix  de  S.- And  ré. 

Lampertheim,  éteinte  en  152  i,  écartelé  en  sautoir 
d'or  et  de  gueles. 

Bolseuheint,  éteinte  en  i  529,  écartelé  en  sautoir  d'or 
et  de  gueules,  ayant  en  chef  un  autre  écu  de  sable,  à  trois 
poissons  d'argent  posés  en  face. 

Des  quatre  lignes  qui  composent  l'écartelé  en  croix 
et  l'écartelé  en  sautoir  jointes  ensemble,  se  forme  le  parti, 
le  coupé,  le  tranché  et  le  taillé  dans  un  même  écu  ;  un 
écu  ainsi  divisé  s'appelle  gironné. 

Dalhehn.  éteinte  au  16^  siècle,  gironné  de  sable 
et  d'argent,  ou  parti,  coupé,  tranché,  taillé  de  sable  et 
d'argent. 

D.  Quelles  sont  les  divisions  par  parties  inégales. 

R.  On  en  compte  plusieurs,  mais  Cjui  ne  sont  pas 
assez  ordinaires  pour  les  nommer  toutes  ici;  en  voici  les 
principales: 

1 .  Addexlrc  se  dit  des  pièces  (|ui  en  ont  quelqu'autre 
à  leur  droite. 

Ongershehn,  éteinte  vers  1460,  d'or,  au  lévrier  cou- 
rant de  gueules,  addextré  en  flèche  d'une  étoile  de  sable^ 

2.  Seueslré  se  dit  des  pièces  qui  en  ont  une  autre  à 
la  gauche. 


DIVISIONS    DE    LECU  231 

Fulle  de  Geispolshehn,  éteinte  en  i  596,  d'or,  a  deux 
faces  de  gueules,  senestré  en  flanc  d'une  étoile  d'azur. 

Waltenheiiu,  éteinte  au  milieu  du  16^  siècle,  parti 
au  premier  d'or,  au  second  de  sable  senestré  d'une  étoile 
d'argent. 

Miïlhofeu,  éteinte  au  i  5^  siècle,  de  sinopleà  la  bande 
d'argent,  senestré  en  chefd'une  rose  de  gueules  boutonnée 
d'azur. 

3.  Emaiiché  se  dit  des  divisions  de  l'écu,  où  les  pièces 
s'enclavent  l'une  dans  l'autre,  en  forme  de  longs  triangles 
pyramidaux. 

Waldner^  famille  existante  de  la  Haute-Alsace,  porte 
coupé,  émanché  de  sable  et  d'argent,  les  trois  pointes 
émanchées  d'argent,  abouté  d'autant  de  merlettes  d'or 
en  face  abaissée. 

Kœnigshofen,  éteinte  en  1482,  coupé  au  premier 
d'or  émanché  de  sable;  au  second  d'argent. 

Mosung,  éteinte  en  16 10,  d'or,  émanché  de  deux 
pointes  d'argent,  à  la  bordure  d'azur. 

Schott  de  Waldel,  éteinte  au  15^  siècle,  tranché, 
émanché  de  gueules  et  d'argent. 

4.  Enclavé  se  dit  d'un  écu  parti,  dont  l'une  des  par- 
titions entre  dans  l'autre  par  une  longue  liste. 

5.  Chappé  se  dit  de  l'écu  qui  s'ouvre  en  chappe, 
ou  en  pavillon,  depuis  le  milieu  du  chef,  jusrju'au  milieu 
des  flancs. 

La  première  branche  des  Dosenheivi^  éteinte  vers 
141 8,  portait  d'or,  chappé  de  sable,  ayant  aux  deux 
côtés  deux  étoiles  d'argent. 

6.  EhcJuiussc  est  le  contraire  de  chap[)é. 


232  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

7.  Endenté  se  dit  d'une  pièce  alternée  de  divers 
émaux  en  forme  de  dents. 

Kofiig,  éteinte  au  15^  siècle,  tranché,  endenté  d'or 
et  de  sable. 

VI. 

FIGURES  DES  ARMOIRIES. 

D.  Qu'appelez-vous  figures  d'armoiries? 

R.  On  appelle  figures  d'armoiries  les  pièces  dont 
un  écu  est  chargé,  comme  sont  une  croix,  une  étoile,  un 
lion,  \\n  aigle,  etc. 

D.  En  combien  de  classes  divise-t-on  les  figures 
ou  pièces  dont  on  charge  l'écu? 

R.  En  figures  propres,  en  figures  naturelles,  en 
figures  artificielles,  et  en  figures  chiméricjues. 

A.  FIGURES  PROPRES  DES  ARMOIRIES. 

D.  Qu'entendez-vous  par  figures  propres  des  ar- 
moiries? 

R.  Ce  sont  les  figures  que  l'on  nomme  aussi  héral- 
diques et  qui  se  font  par  des  traits  diversement  tirés 
sur  l'écu. 

Les  figures  propres  du  blason  sont  de  quatre  ordres: 
les  traits  ou  pièces  honorables  du  premier  ordre;  les  pièces 
honorables  proprement  dites,  qui  sont  du  second  ordre; 
les  pièces  honorables  diminuées,  qui  sont  du  troisième 
ordre  ;  enfin  les  figures  honorables  du  quatrième  ordre. 

B.  FIGURES  PROPRES  DU  PREMIER  ORDRE. 

D.  Qu'appelez -vous  figures  propres  du  premier 
ordre? 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  233 

R.  Ce  sont  les  traits,  qui  sont  le  parti,  le  coupé, 
•etc.  .  .  .,  qui  forment  les  divisions  de  l'écu,  et  dont  on 
vient  de  parler. 

C.  FIGURES  PROPRES  DU  SECOND  ORDRE. 

D.  Quelles  sont  les  figures  [)ropres  du  second  ordre? 

R.  Ce  sont  les  pièces  honorables  proprement  dites  : 
■elles  sont  au  nombre  de  seize.  Il  y  en  a  quatorze  qui 
occupent  la  troisième  partie  de  l'écu,  et  deux  qui  n'en 
contiennent  que  la  quatrième  partie.  Ce  sont  le  chef,  la 
face,  la  bande,  la  barre,  le  chevron,  la  croix,  le  sautoir, 
la  bordure,  l'orle,  le  chef-pal,  la  Champagne,  le  pairie, 
l'écusson,  le  quartier  et  le  giron.  Ces  deux  dernières 
n'occupent  que  la  quatrième  partie  de  l'écu. 

D.  Qu'est-ce  que  le  chef? 

R.  Le  chef  est  une  pièce  honorable,  qui  occupe 
toujours  le- tiers  le  plus  haut  de  l'écu  d'un  flanc  à  l'autre. 

Eichelberg,  éteinte  au  \  5^  siècle,  d'or  à  trois  mon- 
tagnes de  sable,  au  chef  de  sable. 

Le  chef  a  plusieurs  attributs: 

Le  chef  abaissé  est  quand  le  chef  est  détaché  du 
bord  supérieur  de  l'écu  par  la  couleur  du  champ  qui  le 
-surmonte,  et  qui  le  rétressit  du  tiers  de  sa  hauteur. 

Le  chef  stirmouté  est  quand  il  est  séparé  du  bord 
par  une  autre  couleur  que  celle  du  champ. 

Le  chef  chevroinié,  le  ch&ï paie,  le  chef  âa// dé  etc. . ., 
c'est  quand  le  chef  a  un  chevron,  un  pal,  ou  une  bande 
■qui  le  touche,  de  même  émail  que  lui. 

Le  chef  cousu,  c'est  quand  il  est  de  métal  sur  métal, 
•ou  de  couleur  sur  couleur. 


234  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Le  chef  rompu  et  retrait  est  celui,  qui  est  moindre 
que  la  troisième  partie  de  l'écu  ;  on  le  nomme  aussi 
comble. 

Le  chef  ajouré  est  une  ouverture  du  chef,  de  f[uelle 

forme  qu'elle  soit,  ronde,  carrée  etc ,  pourvu  qu'elle 

touche  le  bout  de  l'écu. 

Hammerste'ui,  éteinte  vers  1501,  d'argent,  à  deux 
faces  de  sable,  ajouré  en  chef  de  sable  çle  deux  pièces 
carrées. 

D.  Qu'est-ce  que  la  face? 

R.  La  face  est  une  pièce  honorable  qui  occupe  le 
tiers  de  l'écu  horizontalement,  et  qui  sépare  le  chef  de 
la  pointe.   Exemples  : 

La  ville  f^^Eiisisheim,  d'argent  à  la  face  de  gueules. 
Hauss,  éteinte  en    153^^,  aussi  d'argent  à  la  face 
de  gueules. 

Ehnheim,  éteinte  en  1 490,  de  sable  à  la  face  d'argent. 
La  maison  (X Autriche,  qui  a  donné  deux  évèques 
à  l'église  de  Strasbourg,  Léopold  I  et  Léopold  II,  porte 
de  gueules  à  la  face  d'argent. 

Les  anciens  seigneurs  à' Ochseustein  portaient  de 
gueules  à  deux  faces  d'argent. 

Kaltesch.  éteinte  vers  1 483,  d'or  à  deux  faces  de  sable. 
Les  anciens  barons  de  Fleckensteiu,  de  sinople  à 
trois  faces  d'argent. 

Avenheim,  éteinte  vers  1428,  d'or  à  trois  faces 
d'azur. 

Mïilfeldeii,  éteinte  au  i  5*^  siècle,  de  gueules  à  trois 
faces  d'or. 

Oltinger,  éteinte  au  16"=  siècle,  parti  au  premier  de 
sable,  au  second  d'argent,  une  face  d'or  brochant  sur 
le  tout. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  235 

Stimn,  éteinte  en  1640,  coupé  au  premier  d'or  à 
une  face  de  gueules;  au  second  de  gueulec. 

Les  anciens  comtes  de  Horbourg  portaient  d'argent 
à  la  face  de  gueules,  addextréeh  chef  d'une  étoile  de  sal)le. 

La  seconde  branche  des  Kitlelsheim^  éteinte  vers 
1450,  portait  de  sinople  à  la  face  d'argent,  surmonté 
d'une  étoile  d'argent.  Surmonté  se  dit  d'une  pièce  qui 
en  a  une  autre  au  dessus  d'elle. 

Wege,  éteinte  en  1 490,  d'or  à  la  face  de  sable,  l'écu 
accompagné  de  trois  coquilles  d'or.  Accompagné  se  dit 
de  quelques  pièces  honorables,  quand  elles  en  ont  d'autres 
en  séantes  partitions. 

La  face  peut  être  abaissée,  c|uand  on  la  place  plus 
bas  que  le  tiers  du  milieu  de  l'écu  qu'elle  occupe  ordi- 
nairement, ainsi  : 

Waldner,  famille  existante  de  la  Haute-Alsace,  porte 
coupé,  émànché  de  sable  et  d'argent,  les  trois  pointes 
émanchées  d'argent,  aboutée  d'autant  de  merlette,  d'or 
en  face  abaissée. 

La  face  est  denchée,  quand  elle  se  termine  en  pointes 
aiguës  comme  les  dents.  On  les  nomme  aussi  feuilles 
de  scie. 

La  face  est  bretessée^  quand  elie  est  crénelée  de  haut 
en  bas  en  alternative. 

La  face  est  crénelée,  quand  elle  est  faite  en  forme 
de  créneaux  de  murailles.  Exemple: 

Kaniengîesser,  éteinte  au  16^  siècle,  parti  au  premier 
d'azur  à  la  face  d'argent,  abaissée  sous  une  face  d'or 
crénelée  de  trois  pièces;  au  second  d'azur  à  la  fleur  de 
lis  d'or. 


•236  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

La  face  est  engrele,  lorsqu'elle  est  à  petites  dents 
fort  menues,  dont  les  côtés  s'arrondissent  un  peu.  La 
face  est  basiillce,  c^uaiid  elle  a  des  créneaux  renversés, 
qui  regardent  la  pointe  de  l'écu.  Exemple: 

Dopelsteiii,  éteinte  vers  1425,  parti  au  premier  d'or; 
au  second  d'ari^ent  à  trois  faces  d'azur,  bastillée  chacune 
de  trois  pièces. 

La  face  est  ondée,  quand  elle  est  un  peu  tortillée 
à  ondes. 

La  face  est  vivrée,  quand  elle  est  à  replis  carrés. 
Exemples  : 

Ingenheim,  éteinte  en  i  590,  d'argent  à  la  face  vivrée 
de  sable. 

Reutingen,  éteinte  au  1 6'=  siècle,  de  gueules  à  une 
face  vivrée  d'argent. 

Kriegen,  éteinte  au  i  5^  siècle,  d'argent  à  deux  faces 
vivrées  de  sable. 

Geispolzheim^  éteinte  en  1 636,  d'argent,  à  trois  faces 
vivrées  de  gueules. 

Gurtler,  éteinte  en  i  590,  de  sable  à  une  face  vivrée 
d'argent  à  la  bordure  d'or. 

Graffensiein,  d'or,  à  une  face  vivrée  de  sable,  char- 
gée de  trois  aigles  d'argent.  Cluirgé  se  dit  de  toutes  sortes 
de  pièces  sur  lesquelles  il  y  en  a  d'autres. 

Dieniaringen,  éteinte  vers  1481,  d'argent  à  la  face 
vivrée  de  gueules,  chargée  de  trois  coquilles  d'or. 

Face  se  dit  d'un  écu  chargé  de  plusieurs  faces  de 
différent  émail.  On  en  met  au  nombre  de  4,  6,  8.  S'il  y 
en  a  I  o  ou  I  2  on  dit  burelé.  Exemples  : 

Triichsess  de  Rheinfeldeu ,  famille  existante  de  la 
Haute-Alsace,  porte  face  de  six  d'argent  et  d'azur. 


FCGURES    DES    ARMOIRIES  237 

Schaftolsheim,  éteinte  vers  14145  f'^cé  de  six  d'or 
et  d'azur. 

Wildsberg,  éteinte  en  1587,  face  de  six  d'argent 
et  de  gueules. 

MitteUiausen ,  éteinte  en  1634,  face  de  six  de 
gueules  et  d'or. 

On  dit  face  uébtdé,  cjuand  toutes  les  faces  sont 
faites  en  forme  de  nuées,  et  de  telle  façon  que  l'écu  en 
est  aussi  plein  cjue  vide,  fixemple  : 

Bbimeneck,  éteinte  en  1592,  face  nébulé  de  gueules 
et  d'argent  à  six  pièces. 

Face  contre- face  se  dit  lorsque  l'écu  face  est  parti 
d'un  trait  par  lequel  l'émail  des  faces  est  changé  ;  de 
sorte  que  le  métal  est  opposé  à  la  couleur,  et  la  couleur 
au  métal. 

D.  Qu'est-ce  que  la  bande? 

R.  La  bande  est  une  pièce  honorable,  qui  traverse 
l'écu  d'angle  en  angle,  en  prenant  en  haut  depuis  le  chef 
du  coté  droit,  et  aboutissant  à  la  pointe  du  côté  gauche. 
On  dit  bandé,  quand  tout  l'écu  est  couvert  de  bandes.. 
Exemples  : 

La  ville  de  Strasbotirg  porte  d'argent  à  une  bande 
de  gueules. 

XJcvèque  de  Strasbourg  porte  de  gueules  à  la  bande 
d'argent. 

Kleincontz^  éteinte  au  i  5^  siècle,  d'or  à  la  bande 
d'azur. 

Eckerich,  éteinte  vers  1384,  d'argent  à  la  bande 
de  gueules,  accompagnée  de  six  fleurs  de  lis  de  gueules. 

Weyrich,  éteinte  vers  1550,  d'azur  à  la  bande  d'ar- 
gent, chargée  de  trois  aigles  de  gueules. 


238  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Quand  la  bande  ne  contient  (lue  les  deux  tiers  de 
son  orilinaire  ciui  est  le  tiers  de  l'écu,  on  l'appelle  cotice. 

Lorsqu'elle  n'a  qu'un  tiers  de  son  ordinaire,  on  la 
nomme  bàiou,  ou  bande  en  devise. 

On  donne  à  la  bande  plusieurs  attributs  aussi  bien 
qu'à  la  face  et  autres  [jièces,  dont  on  charge  l'écu. 

La  bande  est  accostée,  quand  les  pièces  qui  sont  à 
ses  côtés  suivent  le  même  sens  fju'elle.  Ainsi  : 

Brandeck,  éteinte  vers  1527,  portait  de  gueules  à 
une  bande  d'argent  accostée  de  trois  fleurs  de  lys  d'argent, 
deux  en  chef,  une  en  pointe.  Cette  bande  est  ici  accostée 
de  fleurs  de  lys  parce  qu'elles  sont  couchées  dans  le  même 
sens  suivant  l'étendue  de  la  bande.  X^^x^è.'c^^  Landgraviat 
de  la  Haute- Alsace,  de  gueules  à  la  bande  d'or,  accostée 
de  six  couronnes  ducales  de  même,  trois  cà  la  dextre  une 
et  deux,  trois  à  la  senestre  deux  et  une. 

La  bande  est  accompagnée,  quand  les  pièces  qui  sont 
à  ses  côtés  sont  droites,  comme  Eckeruh.  Quand  ce  sont 
des  pièces  rondes,  comme  roses,  annelets  etc.  .  , .,  on  peut 
se  servir  indifteremment  du  terme  accosté  ou  accom- 
pagné. 

La  bande  est  oudée  quand  elle  est  tortillée  à  ondes. 

Exemple  '• 

Reinbolt,  éteinte  au  i  6«  siècle,  d'azur  à  la  bande 
ondée  d'argent,  chargée  d'une  étoile  d'or.  La  bande  est 
dentelée,  lorsqu'elle  est  faite  à  petites  dents.  Elle  est 
deuchée  lorsqu'elle  se  termine  en  pointes  aiguës.  La  bande 
est  eugr ailée,  lorsqu'elle  est  cà  petites  dents  fort  menues, 
dont  les  côtés  s'arrondissent  un  peu.  Elle  est  bordée^ 
quand  elle  a  des  bords  de  dift'érents  émaux.  Exemple: 

Les  armoiries  du  Landgraviat  de  la  Basse- Alsace 
sont  de  gueules  ci  la  bande  d'argent»  engrailée  et  bordée 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  239 

de  feuilles  de  rue,  et  entrelassée  de  petits  globes,  de  la 
même  couleur. 

D.  Qu'est-ce  que  \q  pal? 

R.  Le  pal  est  une  pièce  honorable  qui  est  comme 
un  espèce  de  pieu  posé  debout.  Il  comprend  toute  la  hau- 
teur de  lecu,  et  le  tiers  de  sa  largeur.  Exemples: 

Epfich,  vers  1408,  de  gueules  au  pal  d'argent. 

Hasen,  éteinte  au  15^  siècle,  d'or  au  pal  de  gueules. 

Kettejiheiin ,  éteinte  en  1702,  d'argent  au  pal 
de  sable. 

Quand  il  y  a  plusieurs  pals  ou  paux,  on  spécifie  le 
nombre  des  pièces;  aussi  bien  que  celles  dont  ils  sont 
accostés  et  chargés. 

Schzvab,  éteinte  au  15^  siècle,  d'argent  à  deux  pals 
de  sable,  à  la  bordure  de  gueules. 

5////;  éteinte  en  1444,  d'argent,  à  deux  pals  de 
gueules. 

Les  anciens  barons  de  Bolliveiler  portaient  d'azur 
au  pal  d'argent,  chargé  de  trois  chevrons  de  gueules. 

Wesseuberg,  famille  existante  de  la  Haute-Alsace, 
de  gueules  cà  deux  pals  d'argent,  cà  la  bande  d'or  sur  le 
tout.  D'autres  lisent  :  pallé  et  contrepallé  d'argent,  et  de 
gueules  à  la  bande  d'or. 

Ersteiji,  éteinte  au  i6*=  siècle,  d'argent  au  pal  de 
sable,  chargé  de  trois  coquilles  (X'.y. 

Murnhart,  éteinte  au  15^  siècle,  d'or  au  pal  de 
sinople,  chargé  en  chef  d'une  étoile  de  gueules,  une  face 
vivrée  de  gueules  brochant  sur  le  tout. 

On  di\)\)Q\\Q  pal  retrait,  ou  vcrgctte,  le  pal  qui  de 
l'un  de  ses  côtés  seulement  ne  touche  pas  les  bords  de 
l'écu.  Exemple  : 


240  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Haffucr,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  porte 
de  gLieale.s.>  à  trois  i')als  d'argent  retraits  en  chef.  D'autres 
lisent  :  de  gueules  à  trois  vergettes  d'argent.  L'écu  est 
paie,  quand  il  est  chargé  également  de  pal,  de  métal  et 
de  couleur.  Exemple: 

Acheiiheim,  éteinte  en  i  506,  j)alé  de  quatre  [)ièces, 
^d'or  et  d'azur. 

.Beger,  éteinte  en  1532,  paie  de  «quatre  pièces,  d'ar- 
gent et  d'azur,  à  la  face  vivrée  de  gueules. 

Cojitre-paU  se  dit  lorsque  l'écu  est  coupé,  et  que  les 
demi-pals  du  chef,  quoique  d'émaux  semblable  à  ceux  de 
la  pointe,  sont  ^néanmoins  différents  en  leur  rencontre,  en 
sorte  que  si  le  premier  du  chef  est  de  métal,  celui  qui  lui 
répond  au-dessous  doit  être  de  couleur.  L'écu  est  Mlisséy 
quand  il  y  a  des  paux  aiguisés,  enclavés  les  uns  dans  les 
autres,  dont  on  fait  des  palissades  pour  la  défense  des 
places.  Le  pal  est  aiguisé,  lorsque  ses  extrémités  sont 
aiguës. 

D.  Qu'est-ce  que  la  barre? 

R.  La  barre  est  une  pièce  honorable,  qui  occupe 
diagonalement,  c'est-à-dire  d'angle  en  angle,  le  tiers  de 
l'écu,  à  commencer  par  le  côté  gauche  d'en  haut  en  tirant 
du  côté  droit.  Exemples: 

HiUtenheirn,  éteinte  au  14^  siècle,  d'or  à  la  barre 
de  sable. 

Matzeuheivi,  éteinte  en  t  5  36,  de  sable  à  la  barre  d'or. 

Ulenheiin,  éteinte  au  1 1"  siècle,  aussi  de  sable  à  la 
barre  d'or. 

Kageneck,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  porte 
de  gueules  à  la  barre  d'argent. 

Weizel  de  Marsilie,  famille  existante  de  la  Basse- 
Alsace,  porte  aussi  de  gueules  à  la  barre  d'arçent. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  24! 

Bettingeii^  éteinte  en  1512,  d'or  à  trois  barres 
(l'azur. 

Obergasseii ^  éteinte  vers  14Q3,  de  sable  à  barre 
d'argent,  chargée  de. trois  étoiles  de  gueules. 

Sulger^  éteinte  au  17^  siècle,  d'argent  à  la  barre  de 
gueules,  surmontée  d'une  fleur  de  lys  de  même. 

Huiler^  éteinte  vers  1528,  d'or  à  une  aigle  éployée 
de  sable,  une  barre  de  gueules  brochant  sur  le  tout. 

Barré  se  dit  de  tout  l'écu  couvert  de  barres  ou  des 
pièces  couvertes  de  barres,  qui  vont  diagonalement  de 
gauche  à  droite.  Exemple: 

Nope^  éteinte  en  1485,  barré  de  sable  et  d'or  à 
six  pièces. 

D.  Qu'est-ce  que  le  chevron  ? 

R.  Le  chevron  est  une  pièce  honorable,  qui  repré- 
sente deux  chevrons  de  charpente  assemblés  sans  aucune 
division.  Il  descend  du  chef  vers  les  extrémités  de  l'écu 
en  forme  d'un  compas  à  demi  ouvert,  dont  les  deux 
jambes  s'ouvrent  en  compas  et  s'étendent  aux  deux  angles 
de  la  pointe. 

Loselin,  éteinte  en  1471,  d'azur  à  un  chevron,  dont 
un  côté  de  gueules,  l'autre  d'argent. 

Btirgraff  de  Dorolshclni,  éteinte  vers  1400,  d'or 
au  chevron  de  gueules. 

Burgraff  d'Osthofeii,  éteinte  au  14^  siècle,  d'or  au 
chevron  de  gueules,  ayant  à  la  partie  senestre  du  chef 
une  étoile  de  sable. 

Grosteui ,  éteinte  vers  1433,  <^''<^^  ^  ^^'^  chevron 
de  sable. 

Les  anciens  comtes  de  L-iizelstein,  ou  de  la  Petite- 
Pierre,  portaient  coupé,  au  premier  de  gueules  à  un 
chevron  d'argent,  au  second  d'or. 

InGOLD,   Grandidier,    V.  l6 


242  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Hesse,  éteinte  en  1587,  coupé  au  premier  d'or  au 
chevron  de  gueules;  au  second  de  sable. 

Brawien^  éteinte  au  i  7*  siècle,  coupé  au  premier  de 
gueules  au  chevron  d'argent,  au  second  d'or. 

Wolffgausheim^  éteinte  vers  142  i,  parti  au  premier 
d'argent,  au  second  de  sinople,  à  deux  chevrons  de  l'un 
à  l'autre,  de  sinople  sur  l'argent  et  d'argent  sur  le  sinople. 

De  fîni  à  l'autre,  c'est  quand  le  champ  est  coupé, 
ou  parti,  ou  tranché,  ou  écartelé  de  deux  émaux  différents, 
et  qu'il  y  a  une  figure  qui  pose  sur  les  deux  émaux,  et 
qui  est  aussi  réciproquement  des  deux  mêmes  émaux, 
mais  en  opposition  le  métal  sur  la  couleur,  et  la  couleur 
sur  le  métal. 

Il  y  a  des  chevrons  de  plusieurs  pièces.  La  seconde 
branche  des  Westhausen,  éteinte  en  16 19,  parti,  au  pre- 
mier d'azur,  au  second  d'or  à  deux  chevrons  de  l'un  à 
l'autre,  d'or  sur  l'azur,  et  d'azur  sur  d'or. 

Bilgeriiu  éteinte  vers  1 44  t  ,  d'argent  à  trois  chevrons 
de  sable,  à  la  bordure  de  gueules.  Les  chevrons  peuvent 
être  accompagnés  ou  chargés. 

Heilgeustein,  éteinte  vers  i  466,  d'azur  à  un  chevron 
d'or,  accompagné  de  trois  fleurs  de  lys  d'argent. 

Rencheii,  éteinte  au  17^  siècle,  d'argent  au  chevron 
de  sinople,  accomi)agné  de  trois  étoiles  de  gueules  à  la 
bordure  de  gueules. 

Kœbbeliji,  éteinte  vers  1402,  d'or  au  chevron  de 
gueules,  chargé  de  trois  fleurs  de  lys  de  sable.  Le  chevron 
est  alésé,  quand  il  ne  touche  pas  les  deux  bords  de  l'écu. 
Il  est  appointé,  quand  deux  chevrons  se  touchent  [^ar  les 
pointes.  Il  est  brisé,  quand  la  pointe  du  chevron  est 
déjointe. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  243 

Chevronné  se  dit  d'une  pièce  chargée  de  chevrons, 
■ou  de  tout  l'écu  quand  il  en  est  rempli. 

D.  Qu'est-ce  que  la  croix? 

R.  La  croix  est  une  pièce  honorable,  dont  les  quatre 
branches  aboutissent  aux  quatre  milieux  de  l'écu,  dont  elle 
laisse  quatre  carrés  vides.  La  croix  ordinaire  se  nomme 
croix  plaine^  comme  : 

Andlati,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  porte 
d'or  à  la  croix  de  gueules. 

Berckheim,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  aussi  d'or  à  la  croix  de  gueules. 

XJévcqiie  de  Spire  porte  d'azur  à  la  croix  d'argent. 

Blofzkeitn,  de  sable  à  la  croix  d'or. 

Croisé  se  dit  du  globe  impérial,  et  des  bannières 
qui  ont  croix. 

Il  y  a  des  croix  de  plusieurs  pièces.  Quand  elles  sont 
multipliées,  on  les  nomme  souvent  croisettes. 

La  croix  est  dite  engrellée,  quand  elle  a  une  espèce 
de  dentelle  sur  tous  les  bords. 

Elle  est  dite  pattée,  quand  ses  quatre  extrémités 
s'élargissent  en  forme  de  patte  étendue. 

Elle  est  dite  alésée,  ou  coupée^  ou  reirécie,  quand 
de  nul  de  ses  bouts  elle  ne  touche  au  bords  de  l'écu. 

Moierer,  éteinte  au  1 6^  siècle,  d'azur  à  la  croix 
alésée  d'or,  accompagnée  de  trois  écus,  deux  en  chef, 
un  en  pointe,  l'écu  bordé  d'or.  La  croix  des  A^ef,  famille 
éteinte  au  j  6'  siècle,  est  fort  extraordinaire  :  d'argent,  à 
la  croix  alésée  de  gueules,  ayant  le  chef  cram[)onné  au 
fianc  dexfre,  le  pied  ouvert  en  un  chevron  cram[)onné  au 
flanc  dextre  de  la  traverse  d'en  bas,  l'écu  ayant  aux  deux 
cotes  deux  étoiles  de  gueules. 


344  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

On  ap[)elle  craiiipoinié  les  pièces  (jui  ont  à  leurs 
extrémités  une  demi-potence. 

La  croix  est  potejicce,  cjuand  elle  est  terminée  par 
quatre  plates-bandes  en  forme  cPun  T. 

Elle  est  ancrée,  lorsqu'elle  est  crochue  en  ses  extré- 
mités, comme  les  ancres  des  vaisseaux. 

Elle  est  vidée,  lorsqu'elle  est  tellement  percée  à  jour^ 
qu'on  voit  au  travers  le  champ  ou  le  sol  de  Técu. 

La  croix  est  cléchée,  lors([ue  ses  quatre  extrémités 
sont  faites  comme  les  anciens  anneaux  des  clefs. 

Elle  Q^i  pommelée,  lorsque  ses  quatre  extrémités  sont 
tournées  en  plusieurs  houles  ou  pommes. 

Elle  esigrii/golée,  lorsque  ses  extrémités  se  terminent 
en  huit  tètes  de  serpents,  que  le  vulgaire  nomme  gar- 
gouilles et  par  corruption  gringoles. 

Elle  est  câblée,  lorsqu'elle  est  faite  de  cordes,  ou  de 
cables  tortillés. 

Elle  est  écotée,  lorsque  ses  quatre  parties  ressemblent 
à  des  troncs  d'arbres,  dont  les  menues  branches  ont  été 
coupées. 

Elle  est  recroiscttée,  lorsque  ses  branches  sont  d'autres 
croix.  Comme  : 

Merrciiberg,  éteinte  au  i  5*  siècle,  de  sinople,  à  une 
tète  de  lévrier  d'argent,  coletée  de  gueules,  accompagné 
de  cinq  croix  recroisettées  d'or,  trois  et  deux. 

X^TS.  zxo'xy.  dsi  fleurdelisée,  lorsque  ses  quatre  extré- 
mités sont  en  façon  de  fleurs  de  lis. 

l^a  croix  de  Lorraine,  qu'on  nomme  ainsi  parce 
cju'elle  est  l'ancienne  devise  de  la  maison  de  Lorraine, 
est  wViO.  croix  grecque  alésée  à  double  traverse,  la  traverse 
la  plus  haute  plus  courte  que  la  basse. 


FIGUUES    DES    ARMOIRIES  245 

La  croix  est  brefesscc,  on  recroisettée  à  double,  lors- 
qu'elle est  crénelée  de  haut  en  bas  en  alternative. 

La  croix  est  reccrcléc,  lorsqu'elle  est  ancrée  et  tour- 
née en  cerceaux. 

La  croix  à  7'cfeiide  est  la  croix  dont  le  pied  est 
refendu,  ce  qu'on  apj^elle  en  terme  de  blason  enhendé. 

Elle  estfoîcrckelce,  lorsque  ses  extrémités  sont  faites 
en  forme  de  fourches. 

Elle  est  cannelée,  lorsqu'elle  est  tellement  engrelée, 
-que  les  pointes  de  l'engrelure  sont  en  dedans  et  les  dos 
en  dehors,  comme  les  cannelures  des  colonnes  en  archi- 
tecture. 

Elle  est  cantonnée,  lorsqu'elle  est  accompagnée  dans 
les  cantons  de  l'écu  de  quelcjucs  autres  figures.  Exemples: 

Schwarber,  éteinte  en  1465,  d'argent  à  la  croix  de 
gueules,  cantonnée  de  quatre  aigles  éployées  de  sable. 

La  ville  d'Obersonltz  en  Haute- Alsace  :  de  gueules, 
à  la  croix  d'argent,  cantonnée  de  quatre  corbeaux  de  sable. 

La  croix  est  Irefflée,  lorsc^ue  ses  quatre  branches  se 
terminent  en  forme  de  treffle,  comme: 

Helwig,  éteinte  au  î6'  siècle,  de  gueules  à  une  ren- 
contre de  bélier  d'argent,  acornée  d'or,  posée  en  pal: 
Dans  cette  rencontre  est  engoulée  une  croix  trefflée. 
(Engoulée  se  dit  des  pièces,  dont  les  extrémités  entrent 
dans  des  gueules  de  lions  et  d'autres  animaux.) 

La  croix  est  denchée,   lorsque  ses  extrémités  se  ter- 
minent en  poiiites  aiguës,  comme  les  dents. 
La  croix  longue  sur  un  mont,  avec  la  couronne  d'épine 
et  les  clous  se  nomme  croix  du  calvaire.  Ainsi: 

Steinfiu't,  éteinte  au  i  5'  siècle,  d'or  à  trois  rochers 
de  sinople.  Sur  celui  du  milieu  est  posée  la  croix  du  cal- 
vaire de  gueules. 


946  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

La  croix  recercelée  est  celle  (jui  en  a  une  autre  con- 
duite en  filet  d'autre  émail. 

D.  Qu'est-ce  que  le  satitoir  ? 

R.  Le  sautoir  est  une  pièce  honorable  faite  en  forme 
de  croix  de  S. -André.  Elle  s'étend  aux  quatre  angles  et 
laisse  quatre  angles  vides  à  ses  côtés,  au-dessus  et  au- 
dessous. 

Elnhart^  éteinte  vers  1560,  de  gueules  au  sautoir 
d'or,  chargé  de  trois  aigles  éployées  de  sable. 

Hattstatt^  éteinte  en  1585,  d'or  au  sautoir  de 
gueules. 

Hecker,  éteinte  au  16'  siècle,  d'or  au  sautoir  de 
gueules,  accompagnée  de  trois  fleurs  de  lis  de  gueules, 
une  en  chef,  deux  aux  flancs. 

Le  sautoir  est  alaise,  quand  il  est  seul  et  qu'il  ne 
touche  point  les  bords  de  l'écu;  comme: 

Poss^  éteinte  au  16^  siècle,  d'azur  au  sautoir  alezé 
d'or,  surmonté  d'une  étoile  d'or. 

D.  Qu'est-ce  que  la  bordure? 

R.  La  bordure  est  une  espèce  de  brisure  faite  comme 
un  passement  posé  de  plat  au  bord  de  l'écu,  et  dont  il  est 
environné  tout  autour.  Il  doit  occuperen  largeur  la  sixième 
partie  de  l'écu. 

Rathsaînhaiiseu ^  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
d'argent  à  la  face  de  sinople,  à  la  bordure  de  gueules. 

Weissbrodli//,  éteinte  au  15^  siècle,  et  Fegerslieiin, 
éteinte  en  1627,  de  gueules  à  la  face  d'or  à  la  bordure 
d'argent. 

Alolsheiyn,  éteinte  vers  1453,  de  sable  à  la  bor- 
dure d'or. 

ScJilapp,  éteinte  vers  F529,  d'or  à  l'étoile  de  gueules, 
à  la  bordure  de  sable. 


FIGURES   DES   ARMOIRIES  247 

One/rOy  éteinte  au  15^  siècle,  d'argent  au  chevron 
d'azur  à  la  bordure  d'or. 

Wasseliiheini^  éteinte  vers  1475,  de  gueules  à  la 
face  d'argent  à  la  bordure  d'azur. 

Treubel,  éteinte  en  1591,  de  sable  à  la  face  vivrée 
d'argent  à  la  bordure  d'or. 

Schaueiiboîirg,  famille  existante  de  la  Haute-Alsace, 
d'argent  à  un  sautoir  de  gueules  à  la  bordure  nébulée 
d'argent  et  d'azur. 

Gottesheim,  famille  existante  de  la  Basse -Alsace, 
d'azur,  la  bande  d'or,  chargée  de  trois  étoiles  d'or,  à  la 
bordure  de  gueules. 

Bordé  se  dit  des  pièces,  qui  ont  des  bords  de  diffé- 
rents émaux. 

D.  Qu'est-ce  que  Vorle? 

R.  L'orle  est  une  pièce  honorable  faite  en  forme 
d'un  filet  qui  est  vers  le  bord  de  l'écu,  et  dont  il  a  le 
même  trait.  L'orle  est  de  moitié  plus  étroit  que  la  bor- 
dure :  ainsi  il  ne  contient  que  la  douzième  partie  de 
l'écu.  L'orle  est  éloigné  du  bord  de  l'écu  à  pareille  distance 
que  sa  largeur  contient. 

D.  Qu'est-ce  que  le  chef-pal? 

R.  C'est  lorsqu'au  bas  du  chef,  il  y  a  un  pal  qui 
n'en  est  séparé  par  aucune  ligne,  et  qu'ils  sont  tout  deux 
de  même  émail;  comme: 

Winsteui ,  éteinte  au  15'=  siècle,  d'or  au  chef-pal 
de  sable. 

D.  Qu'est-ce  que  la  chainpagjie  ? 

R.  La  Champagne  est  l'espace  en  bas  d'un  tiers  de 
l'écu.  On  l'appelle  autrement  plaine. 


248  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

D.  Qu'est-ce  que  le  pairie? 

R.  Le  pairie  est  une  figure  com[)Osée  de  trois  cotices 
mouvantes  des  deux  angles,  du  chef  et  de  la  pointe,  et 
qui  se  joignent  au  cœur  de  l'écu  en  forme  d'un  Y. 

Kippcjiheim,  éteinte  en  1669,  de  gueules  à  trois 
poissons  d'or  mis  en  pairie,  mouvants  de  trois  angles  de 
r<êcu,  et  appointés  par  la  queue  en  cœur  de  l'écu.  (Moit- 
vant  se  dit  des  pièces  attenantes  au  chef,  aux  angles,  aux 
flancs,  ou  à  la  pointe  de  l'écu,  dont  elles  semblent  sortir.) 

D.  Qu'est-ce  que  r(?V?^i'i'(5'/// 

R.  L'écusson  est  un  petit  écu,  dont  on  charge  un 
plus  grand.  Quand  il  est  seul  au  milieu  de  l'écu,  on 
l'appelle  écusson  en  abÏ7ne. 

PfetzkeifJi,  éteinte  en  151 1,  parti  au  premier  d'or, 
au  second  d'azur  à  l'écusson  brochant  sur  le  tout  de  l'un 
en  l'autre,  d'azur  sur  l'or,  et  d'or  sur  l'azur.  (De  Cim  en 
l'autre  se  dit  du  parti  et  autres  traits,  quand  ils  sont 
chargés  de  plusieurs  pièces  qui  sont  sur  l'une  de  ces 
parties,  de  l'émail  de  l'autre  réciproquement  et  alter- 
nativement.) 

Seuss^  éteinte  en  1449,.  d'or  à  l'écusson  en  abîme 
parti  aii.premier  d'argent  à  une  étoile  de  sable,  au  second 
de  gueules. 

Berer,  éteinte  en  1536,  de  gueules  à  l'écusson  en 
abîme  d'or. 

D.  Qu'est-ce  que  le  quartier? 

R.  Le  quartier  est  une  pièce  honorable,  mais  c'est 
quand  il  est  seul.  Il  n'occu[)e  que  la  quatrième  partie 
de  l'écu. 

D.  Qu'est-ce  que  le  ^/r^;/.'* 

R.  Le  giron  est  fait  comme  une  pièce  d'étoffe  taillée 
en  triangle,  à  (]ui  on  a  donné  le  nom  de  giron,  parce  (jue 


■u- 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  249 

les  femmes  en  portaient  ainsi  sur  le  sein,  que  l'on  nomme 
giron,  de  g^reiniurrt. 

Quand  l'écu  est  de  huit  girons,  on  l'appelle  absolu- 
ment gironné.  D'autres  le  nomment  parti,  coupé,  tranché, 
taillé,  parce  qu'il  est  fait  par  ces  divisions  de  l'écu,  y  ayant 
quatre  girons  qui  forment  un  sautoir,  et  les  quatre  autres 
une  croix. 

Dalheitn^  éteinte  au  i  6^  siècle,  gironné  de  sable  et 
d'argent. 

D.  FIGURES  PROPRES  DU  TROISIÈME  ORDRE. 

D.  Qu'est-ce  que  les  figures  propres  du  troisième 
ordre? 

R.  Ce  sont  les  pi.^ces  honorables  diminuées,  au 
nombre  de  19.  Ce  sont  proprement  des  diminutions 
qu'on  a  faites  aux  pièces  honorables  et  qui  leur  font 
changer  par  conséquent  de  nom. 

1.  Comble  est  un  chef  diminué. 

2.  Vergette  et  un  pal  diminué  de  moitié. 
V'ergetté  se  dit  de  l'écu  rempli  de  paux,  depuis  dix 

au-delà. 

3.  Devise  est  une  face  diminuée  d'un  tiers  de  sa 
largeur  ordinaire. 

4.  Trangles  sont  des  faces  diminuées  en  nombre 
impair. 

5.  Burelles  sont  des  faces  diminuées  en  nombre 
pair,  au  nombre  de  dix  ou  plus. 

6.  yuvielles  sont  des  faces  cjui  n'ont  que  la  cinquième 
partie  de  leur  largeur,  et  qui  se  mettent  toujours  deux 
à  deux. 


250  FIGURES   DES    ARMOIRIES 

Jumelle  se  dit  d'un  sautoir  et  d'un  chevron  de  deux, 
jumelles. 

7.  Les  tierces  sont  des  faces,  qui  sont  de  la  même 
largeur  que  les  jumelles,  mais  se  mettent  trois  à  trois 
dans  les  mêmes  situations. 

8.  Estrés  est  une  croix  diminuée  de  la  moitié  de 
$a  largeur. 

9.  Filet  en  croix  est  une  croix  qui  n'a  que  la. 
quatrième  partie  de  sa  largeur. 

10.  Flanqiàs  est  le  tiers  d'un  sautoir. 

î  I .  Estaié  est  un  chevron  qui  n'a  que  le  quart  de 
sa  largeur. 

I  2.  Filière  est  une  bordure  diminuée  des  trois  quarts 
de  sa  largeur  ordinaire.  Quand  cette  filière  est  engrelée, 
on  l'appelle  simplement  engrelure. 

1 3.  Cotice  est  une  bande  diminuée  de  moitié,  comme  : 
Wepferniajin,  éteinte  vers  1433,  <^'o^  à  trois  tour- 
teaux de  gueules  entre  deux  cotices  aussi  de  gueules. 

14.  Bâton  est  une  bande  qui  n'a  que  la  troisième 
partie  de  sa  largeur. 

15.  Le  bâton  péri  est  celui  qui  est  raccourci  en 
abîme. 

16.  Filet  est  une  bande  qui  n'a  que  la  cinquième 
partie  de  sa  largeur, 

17.  Traverse  ou  contre-cotice  est  une  barre  réduite 
à  un  tiers  de  sa  largeur. 

I  8.  Contre-bâton  et  contre-filet  est  une  barre  qui  n'a 
que  la  cinquième  partie  de  sa  largeur. 

19.   Le  canton  est  le  quartier  diminué  d'un  tiers. 

Les  pièces  honorables  proprement  dites  multipliées 
jusqu'à  six  ne  passent  pas  pour  diminuées;  ainsi  on  dit 
simplement  face,  paie,  barré,  etc.     .- 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  25 1 

F.  FIGURES  PROPRES  DU  QUATRIÈME  ORDRE. 

1.  Les  points  éipiipollés  sont  neuf  carrés,  dont  cinq 
sont  d'un  émail,  et  quatre  d'un  autre  alternativement. 
Comme  : 

Les  seigneurs  de  Mœrsberg  portaient  écartelé  au 
premier  et  quatrième  cinq  points  d'argent  équipollés  et 
quatre  de  gueules;  au  second  et  troisième  d'azur  à  trois 
vautours  ou  aigles  éployées  d'argent,  deux  et  un. 

2.  XJ échiqicier  est  lorsque  l'écu  et  divisé  en  plusieurs 
carrés,  dont  les  uns  sont  de  métal  et  les  autres  de  couleur, 
comme  le  tablier  où  l'on  joue  aux  échecs,  ou  aux  dames. 

Echiqîieté  se  dit  de  l'écu  et  des  pièces  principales, 
et  même  de  quelques  animaux,  comme  les  aigles  et  les 
lions,  quand  ils  sont  composés  de  pièces  carrés,  alternés, 
comme  celles  de  échiquiers.  Pour  Técu,  il  faut  pour  le 
moins  qu'il  ait  vingt  carreaux  pour  être  échiqueté;  autre- 
ment on  le  dit  équipollé,  quand  il  n'en  a  que  neuf;  et 
quand  il  n'y  en  a  que  quinze,  on  dit  quinze  points  d'échi- 
quier. Les  autres  pièces  doivent  pour  le  moins  être  échi- 
quetées  de  deux  tiers,  autrement  elles  sont  dites  com- 
ponées. 

Baden,  éteinte  en  1604,  échiqueté  d'argent  et  de 
sable,  à  seize  points  d'échiquier. 

3.  Le  treschciir  est  une  dentelle  ouvragée,  ou  un 
orle  fleuré  dans  le  sens  de  l'écu.  (On  d'iijletiré,  parce  que 
les  bords  sont  en  façon  de  fleurs,  ou  de  treffles.) 

4.  Les  /relies  sont  comme  le  comble  d'un  toit,  qui 
se  fait  le  plus  souvent  de  perches  croisées  et  entrelassées. 
Ainsi  on  çWiJ'reité,  quand  l'écu,  ou  les  pièces  principales 
sont  couvertes  de  bâtons  croisés  en  sautoir,  qui  laissent 
des  espaces  vides  et  égaux  en  forme  de  losanges,  comme  : 


252  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Hohciistciu,  éteinte  en  i  540,  d'arc,^eiit,  fretté  de  sable. 

5.  Les  losanges  sont  des  figures  de  cjuatre  pointes, 
dont  deux  sont  un  peu  plus  étendues  que  les  autres,  et 
elles  sont  assises  sur  une  de  ces  pointes.  Elles  ressemblent 
aux  carreaux  des  vitres  posés  sur  une  de  leurs  pointes. 
En  blasonnant  les  losanges,  il  en  faut  spécifier  le  nombre, 
l'émail  et  la  situation. 

Wegisheim,  éteinte  au  15"  siècle,  d'or  à  une  grande 
losange  aboutissante  aux  quatres  flancs  del'écu,  équipolée 
de  gueules  et  d'argent. 

On  dit  losange,  quand  Técu  est  également  rempli 
de  losanges  de  métal  et  de  couleur,  en  commençant  par 
l'émail  de  la  première  pièce  de  l'angle  droit. 

Winterthur,  éteinte  en  1515,  losange  d'or  et  de 
gueules,  à  la  bande  d'argent,  chargée  de  trois  pommes 
de  pin  de  sinople,  tigées  et  feuillées  d'or. 

Les  losanges,  les  fusées  et  les  macles  sont  accotées, 
quand  elles  se  touchent  de  leurs  flancs  ou  de  leurs  pointes 
sans  remplir  tout  l'écu. 

6.  Les  fusées  sont  pièces  plus  étendues  en  longueur 
que  les  losanges,  et  affinées  en  pointe  comme  les  fuseaux. 
Elles  sont  pièces  d'architecture,  ou  elles  entrent  comme 
ornements. 

Bertsch^  éteinte  au  i  5'  siècle,  d'or  à  trois  fusées  de 
sable  mises  en  barre. 

Frundt,  éteinte  au  i  5''  siècle,  coupé  au  premier  de 
gueules;  au  second  d'argent  à  la  fusée  d'azur. 

On  dit  fuselé  cjuand  l'écu  ou  les  pièces  sont  chargés 
de  fusées. 

La  maison  de  Bavière^  qui  a  donné  deux  évèques 
à  l'église  de  Strasbourg,  porte  fuselé  en  bandes  d'argent 
et  d'azur. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  253 

7.  Les  billet  les  sont  des  pièces  en  carré  long  comme 
une  brique. 

Les  anciens  seigneurs  de  Géroldseck  en  Alsace  por- 
taient d'or  au  lion  rampant  de  gueules,  lampassé  et  armé 
de  gueules,  la  queue  fourchue  et  passée  en  sautoir.  L'écu 
est  semé  de  neuf  billettes  d'azur,  trois,  trois  et  trois. 

Quand  l'écu  est  rempli  de  billettes,  on  dit  billeté 
ou  semé  de  billettes. 

Colniar,  éteinte  en  1580,  de  sable  billeté  d'or,  à 
deux  cornes  de  bouc  d'or. 

Riet^  é_teinte  au  16^  siècle,  d'azur  billeté  d'or  à  un 
cygne  d'argent,  becqué  et  batte  d'or,  ailé  de  sable. 

8.  Les  viacles  sont  des  mailles  de  cuirasse,  ou  des 
losanges  ouvertes  à  jour,  comme  une  maille  de  filet. 

La  famille  des  Rohaiis,  qui  a  donnés  trois  évèques- 
cardinaux  à  l'église  de  Strasbourg,  porte  de  gueules,  cà 
neuf  macles  d'or. 

9.  Les  rustes  sont  des  losanges  percés  en  rond. 

10.  Les  vires  sont  de  grands  anneaux  à  attacher  les 
cables,  qui  sont  passés  les  uns  dans  les  autres. 

I  I.   Les  aiiuelets  sont  des  petits  anneaux  tout  ronds. 

Vaiiger,  éteinte  au  15'  siècle,  parti  au  premier  d'ar- 
gent à  l'annelet  de  sable  ;  au  second  de  sable  à  l'annelet 
d'argent. 

Slangs  éteinte  en  i  500,  coupé  au  premier  d'argent 
à  deux  annelets  de  gueules,  au  second  de  sable. 

HiunbreclU,  éteinte  en  1447,  <^^'of  ^T-  1^  bande  de 
gueules,  chargée  de  trois  annelets  d'argent. 

12.  Les  besaiits  sont  pièces  de  monnaie  d'or  ou 
d'argent  sans  marque,  qui  tirent  leur  nom  de  la  ville  de 
Byzance. 


254  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Banck,  éteinte  au  14'  si«".'cle,  d'or  à  la  bande  de 
gueules,  chargée  de  trois  besants  d'arfjent. 

Freiburgy  éteinte  au  13"  si' rie,  coupé  au  premier 
d'argent,  au  second  d'azur  à  sepfbesants  d'argent,  trois, 
trois  et  un. 

Bîtmersheim,  éteinte  au  14'  siècle,  d'argent  au  sau- 
toir de  gueules,  accompagné  de  trois  besants  d'or, 

Ballersdorf^  d'or  à  trois  bandes  d'azur,  dont  la  pre- 
mière est  chargée  de  trois  besants  d'argent. 

13.  Les  tourteaux  sont  des  figures  de  pain  ou  de 
gâteaux  ronds  et  plats  comme  les  besants  ;  les  tourteaux 
sont  toujours  de  couleur,  à  la  différence  des  besants  qui 
sont  toujours  en  métal. 

Frédérici^  éteinte  au  16*  siècle,  de  gueules  à  la 
bande  d'arc^ent,  charQée  de  trois  tourteaux  de  sable. 

Bilstelii,  éteinte  au  15^  siècle,  d'or  à  la  face  de 
sable,  à  trois  tourteaux  de  sable,  deux  en  chef,  un  en 
pointe. 

I  4.  Le  lambel  est  un  filet  qui  se  met  au  milieu  et  le 
long  du  chef  de  Técu  ;  il  est  ordinairement  garni  de  trois 
pendants  ou  trois  pièces. 

EiigelbrecJit,  éteinte  vers  1495,  écartelé  en  sautoir 
d'or  et  de  gueules,  ayant  en  chef  un  lambel  d'azur  à 
trois  pans. 

Blumenmi,  éteinte  en  1593,  de  gueules  à  la  barre 
d'argent,  au  lambel  d'azur  brochant  sur  le  tout. 

I  5.  Les  otelles  sont  des  figures  qui  représentent  une 
amande  pelée. 

La  première  branche  des  Westhauseu,  éteinte  en 
1619,  d'or  à  la  croix  de  gueules,  cantonnée  de  quatre 
otelles  d'azur. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  255 

Schilling,  éteinte  au  lô'^  siècle,  de  gueules  à  une 
otelle  d'argent,  enclose  dans  un  annelet  d'argent. 

Reinforl,  éteinte  au  i6«^  siècle,  tranché  au  premier 
d'azur  à  deux  étoiles  d'or,  mises  en  faces;  au  second 
d'argent  à  une  otelle  d'azur. 

16.  Les  vanuets  sont  des  coquilles  de  S. -Jacques, 
dont  on  voit  le  dedans. 

Schuypffensack,  éteinte  au  i  5^  siècle,  d'or  au  chevron 
de  sinople,  accompagné  de  trois  vannets  de  gueules. 

I  7.  Le  diapré  se  dit  des  faces,  paux  et  autres  pièces 
bigarrées  de  diverses  couleurs,  comme  un  compartiment 
de  fleurs. 

18.  Le  papilloné  ou  papelloiié  se  représente  en  forme 
d'écaillés  ou  de  demi-cercles  qu'on  fait  sur  un  écu,  comme 
les  ardoises  d'une  couverture  posées  l'une  sur  l'autre. 

19.  Le  franc- quartier  est  une  place  d'honneur  du 
côté  droit  au  haut  de  l'écu,  un  peu  moindre  qu'un  quartier 
d'écartelage. 

Windeck,  éteinte  en  1592,  d'azur  à  la  barre  d'or, 
au  franc-quartier  d'argent. 

20.  Le  franc-canton-  est  plus  petit  que  le  franc- 
quartier.  Il  est  d'ordinaire  le  seizième  partie  de  l'écu. 

F.  FIGURES  NATURELLES  DES  ARMOIRIES. 

Ces  figures  sont  faciles  à  connaître,  parce  que  le 
blason  les  emprunte  de  la  nature,  qui  les  expose  tous  les 
jours  à  nos  yeux.  On  les  tire  du  ciel,  des  éléments,  des 
minéraux,  des  plantes  et  des  animaux. 

Le  ciel  fournit  au   blason,    le  soleil,    la  lune,   les 
.  croissants,  les  étoiles. 


256  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Les  éléments  donnent  les  flammes,  les  rivières,  les 
tisons,  les  montagnes,  etc. 

Les  plantes  donnent  les  arbres,  les  herbes,  les  fleurs, 
les  feuilles,  etc. 

Les  animaux  donnent  les  quadrupèdes,  les  oiseaux^ 
Içs  poissons,  les  reptiles,  les  insectes,  etc. 

Le  corps  humain  s'y  trouve  même  aussi  bien  que 
ses  parties  :  tètes,  bras,  mains,  etc. 

Exemples  de  quelques  figures  uatiwelles  et  de  quelques-uns 
de  leurs  attributs. 

.    .  ASTRES. 

Le  soleil  figuré  avec  des  yeux,  une  bouche  et  des 
rayons  se  dit  simplement  soleil  sans  autre  attribut,  parce 
que  c'est  sa  figure  naturelle  en  armoiries.  Quand  il  n'a 
pas  ces  traits,  il  se  nomme  ombre  de  soleil. 

Breitenacker ,  éteinte  au  16=  siècle,  d'azur  au 
soleil  d'or. 

Quand  le  soleil  vient  de  l'angle  de  l'écu  d'où  il 
semble  sortir,  on  le  nomme  horizoutc  à  dextre,  ou  à 
senestre  suivant  sa  disposition;  naissant,  quand  il  vient 
du  chef,  et  qu'il  ne  paraît  qu'à  moitié  ;  et  couchant,  quand 
il  vient  de  la  pointe. 

La  lune  peut  être  horizontée  comme  le  soleil  ;  elle 
est  rare  en  armoiries  {:)leine  et  entière.  Le  croissant  y  est 
plus  ordinaire.  Il  peut  être  montant,  versé,  tourne  et  con- 
tourjié.  Quand  ses  deux  pointes  aboutissent  vers  le  chef 
ou  le  haut  de  l'écu,  il  est  montant;  ce  qu'il  n'est  [)as 
nécessaire  d'exprimer,  parce  que  c'est  sa  situation  na- 
turelle. 


FIGL'RES    DES    ARMOIRIES  257 

Schaiib,  éteinte  au  1 6^  siècle,  d'azur  à  deux  crois- 
sants d'or. 

Sigolshcun^  éteinte  vers  1442,  de  gueules  à  trois 
croissants  d'argent. 

Ltipfsteiji^  éteinte  en  1465,  de  sable  à  deux  crois- 
sants d'or. 

Wiirmser,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace, 
coupé  au  premier  de  sable  à  deux  croissants  d'argent; 
au  second  d'or. 

Bîtchsuer,  éteinte  en  161  i,  de  gueules,  tiercé  en 
mantel  d'argent  à  deux  croissants  d'or  mis  en  cœur  ou 
abîme. 

Quand  les  deux  pointes  du  croissant  regardent  le 
bas  ou  la  pointe  de  l'écu,  il  est  ap[)elé  versé. 

Sîillz.,  éteinte  en  1648,  parti  au  premier  d'azur  à 
un.e  étoile  d'or,  et  au  croissant  versé  d'or;  au  second  d'or. 

Quand  les  deux  pointes  du  croissant  regardent  le 
flanc  dextre  de  l'écu,  il  est  tourné,  et  cjuand  elles  regardent 
le  gauche,  il  est  coutozirué. 

Grass^  éteinte  au  i  6'  siècle,  de  gueules  à  un  croissant 
tourné  d'or  au  flanc  senestre,  et  à  une  étoile  d'or  au  flanc 
dextre. 

Dambach,  éteinte  en  1 458,  de  gueules  à  un  croissant 
contourné  d'or. 

Boscfunaii^  éteinte  au  16^  siècle,  de  gueules  à  Aç^v\y:. 
croissants  contournés  d'or. 

Deux  croissants  sont  adossés,  quand  joints  ensemble 
leurs  pointes  sont  tournés  en  dehors  \ers  les  deux  flancs; 
ils  sont  acculés  cjuand  leurs  pointes,  tournées  en  dehors, 
regardent  le  chef  et  la  pointe  de  l'écu;  ils  soui  appoiniés, 
quand  ils  se  touchent  par  les  pointes  ;  ils  sont  eiilrclassés 
cjuand  trois  croissants  sont  passés  les  uns  dans  les  autres. 

Ingold,  Grandidier,    V.  \  7 


358  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Quand  il  y  a  quatre  croissants  appointés,  on  les  nomme 
Ituiels. 

Les  étoiles  remplissent  une  infinité  de  blasons.  Leurs 
pointes  se  nomment  rais  :  il  y  a  des  étoiles  de  cinq,  de 
six,  de  huit  et  de  seize  rais.  En  I">ance,  elles  en  ont  ordi- 
nairement cinq,  et  il  n'est  pas  nécessaire  d'en  exprimer 
le  nombre;  en  Allemagne,  elles  en  ont  d'ordinaire  six: 
quand  elles  en  ont  huit,  ou  six,  il  faut  en  exprimer  le 
nombre. 

La  ville  de  Beiifeid  porte  de  gueules,  à  trois  étoiles 
-d'or  mises  en  bande. 

Quintiier,  éteinte  au  i  6<=  siècle,  de  gueules  à  une 
•étoile  d'or  entre  deU'X  cornes  de  buffle  d'areent. 

Truchtershciin,  éteinte  vers  1545,  de  sable  à  trois 
■étoiles  d'argent,  à  la  bordure  d'or. 

Zorn,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  coupé 
au  premier  de  gueules  à  une  étoile  d'argent  à  huit  rais, 
au  second  d'or. 

Les  étoiles  se  disent  rayonnantes^  quand  entre  leurs 
grandes  pointes  il  y  a  des  filets  de  rayons  ;  on  les  nomme 
cometées,  quand  elles  sont  une  queue. 

Quand  les  étoiles  ne  paraissent  qu'à  demi,  et  sortent 
•de  quelqu'autre  figure,  elles  sont  dites  éclipsées. 

ÉLÉMENTS. 

Le  feu  peut  (tixe  flambant,  étincclant,  ardent,  fiiniant^ 
etc.,  ce  qui  se  dit  plutôt  des  sujets  auxquels  il  est  attaché 
que  du  feu  même.  Ainsi  il  y  a  des  paux  ou  pieux  flam- 
bants, c'est-à-dire  ondes  et  aiguisés  en  forme  de  flammes; 
ainsi  étincelant  se  dit  des  charbons  dont  sortent  des  étin- 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  259 

celles;  ainsi  des  fournaises  allumées  se  nomment  ardentes, 
•des  flambeaux,  des  vases  peuvent  être  fumants,  etc.  .  .  . 
Brandscheidl,  éteinte  au  commencement  du  17' 
siècle,  face  de  six  d'argent  et  de  gueules,  au  tison  ardent 
de  sable,  allumé  de  gueules  par  le  bout,  et  brochant  sur 
le  tout. 

A  l'égard  de  l'eau,  il  y  a  des  rivières  sur  lesquelles 
on  voit  de  petits  traits  pour  en  marquer  les  flots,  alors 
on  les  (\\\.  Jlottées. 

On  dit  la  mer  agitée^  cjuand  on  y  remarque  des 
ondes  élevées;  et  calme,  quand  on  n'en  remarque  point. 
Les  fontaines  sont  Jaillissantes  ou  coulantes  par  tant  de 
jets  ou  canaux  dont  on  doit  exprimer  le  nombre.     ^ 

Pour  l'air,  il  y  a  des  nuages,  des  vents,  des  foudres, 
qui  se  blasonnent  de  même  que  les  peintres  les  re[)résen- 
tent.  Il  faut  seulement  observer  que  les  foudres  se  peignent 
quelques  fois  ailés,  élancés,  étincelants,  tortillés,  etc.  .  .  . 

Quand  à  la  terre,  il  faut  savoir  qu'un  bout  de  terrain 
figuré  sous  les  arbres,  les  tours,  les  maisons,  etc.  se  nomme 
tertre  ;  et  qu'à  l'égard  des  montagnes,  il  en  faut  exprimer 
les  coupeaux  :  trois,  cinq,  sept,  etc.  .  .  . 

Lajidsberg,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace,  [)orte 
■coupé  au  premier  de  sinople  à  une  montagne  à  six  cou- 
peaux  d'or,  au  second  d'argent. 

ARBRES  ET  LEURS  FRUITS. 

L'arbre  chargé  de  fleurs  se  nomme  Jïeiiri. 
L'arbre  chargé  de  fruits  se  nomme y>7^//t',  comme: 
Kirspach.  éteinte  au   16=  siècle,  coupé  au  premier 
d'or  au  cerisier  de  sinople,  fruité  de  gueules,  sur  un  tertre 
de  sinople;  au  second  à  la  bande  ondée  d'argent. 


26o  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

L'arbre  dont  les  menues  branches  ont  été  coupées^ 
se  nomme  écoté. 

L'arbre  dont  les  racines  paraissent,  se  nomme 
arraché. 

La  ville  de  Thaiiii  porte  d'argent  à  un  sapin  de 
sinople  arraché,  sur  un  terte  de  sable. 

Le  chêne  chargé  de  glands  se  nomme  euglanté. 

Le  prunier  sauvage  se  nomme  creqiiier. 

Les  fruits  et  autres  plantes  sont  tiges  et  feuilles,. 
quand  ils  ont  leurs  tiges  et  leurs  feuilles. 

Wiuterthiir,  éteinte  en  15  15,  losange  d'or  et  de 
gueules  à  la  bande  d'argent,  chargée  de  trois  pommes  de 
pin  de  sinople  tigées  et  feuillées  d'or. 

Trautweiu,  éteinte  au  1  6«  siècle,  d'azur  à  la  grappe 
de  raisin  d'or. 

Les  feuilles  de  peuplier  se  nomment /rt//éf//t?5-. 

Gosse,  éteinte  au  i  s'^  siècle,  d'argent  à  une  barre  de 
gueules,  chargée  de  trois  panelles  de  sinople. 

FLEURS. 

La  rose  est  fort  commune  dans  les  armoiries. 

Rosheim,  éteinte  en  1474,  d'or  à  un  chevron  de 
gueules,  chargé  de  trois  roses  d'argent. 

Lonhern,  éteinte  vers  141  5,  d'or  à  la  face  d'azur» 
accompagnée  de  trois  roses  de  gueules,  deux  en  chef, 
une  en  pointe. 

Heimbiirg,  éteinte  au  15^  siècle,  coupé  au  premier 
de  sinople  à  la  rose  d'argent,  au  second  d'or. 

Les  roses  sont  boîiloiiuccs,  cjuand  leur  milieu  est 
d'autre  couleur  (|ue  la  iieur. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  261 

La  ville  de  Rosheini  jiorte  d'argent  à  une  rose  de 
gueulas,  l>o-u{0'nnée  d'or. 

MuUenheim,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  de  gueules  à  la  rose  d'argent,  boutonnée  d'or,  à  la 
bordure  d'or. 

Blïmicl,  éteinte  vers  1468,  coupé  au  premier  d'or 
.à  deux  roses  de  gueules  boutonnées  d'or;  au  second 
d'argent. 

Lapp,  éteinte  vers  1459,  coupé  au  premier  de 
gueules  à  la  rose  d'argent,  boutonnée  d'or;  au  second 
d'argent. 

Les  roses- de  cinq  feuilles  percées  à  jour  se  nomment 
en  blason  quiiitefeitilles,  et  aiigenimes  ou  achesmes  celles 
qui  n'en  ont  que  quatre. 

La  \-ille  de  Hagiieiiaii  porte  d'azur  à  une  quinte- 
feuille  d'argent,  boutonnée  de  gueules. 

Gricsbach,  éteinte  au  i  5'=  siècle,  d'or  à  la  face  de 
.sable,  surmontée  de  deux  quintefeuilles  de  sable,  percées 
en  or. 

Les  treffles  qui  n'ont  point  de  queue  se  nomment 
jtie7'ce  feuilles. 

Les  fleurs  ou  les  bourses  de  solanum,  semblables  à 
des  noisettes  vertes  et  en  fourreau,  s'appellent  coqiierelles. 

Les  lys  sont  en  boutons  ou  épanouis,  quand  les 
feuilles  de  la  fleur  sont  ouvertes.  On  les  nomme  aussi 
ordinairement  lys  de  jardin,  pour  les  distinguer  des  fleurs 
de  lys. 

La  fleur  de  lys  est  très  fréquente  dans  le  blason.  La 
ville  de  Netif-Brisacli  porte  d'azur  à  une  grande  fleur  de 
Jys  d'or. 

Dettliugcji.  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  d'azur  à  la  fl^ur  de  lys  d'or. 


202  FIGURES   DES    ARMOIRIES 

Fœsler,  éteinte  en  1564,  d'or  à  la  fleur  de  lys  de 
gueules. 

Obertzheim,  éteinte  au  i  5*=  siècle,  de  gueules  à  la 
fleur  de  lys  d'argent. 

Altorff,  de  la  branche  de  Krohsberg,  éteinte  en 
1583,  d'azur  à  trois  fleurs  de  lys  d'or. 

Romersheim,  éteinte  en  1490,  d'argent  à  une  fleur 
de  lys  de  sinople  à  la  bordure  de  gueules. 

Mœgcie,  éteinte  en  1522,  de  sable  à  une  fleur  de 
lys  d'or. 

ANIMAUX  A  QUATRE  PlEOS. 

Le  lion  est  des  plus  ordinaires  dans  le  blason.  Il  a 
différents  attributs. 

11  est  dit  couronné,  quand  il  porte  une  couronne, 
comme: 

Nagel,  éteinte  en  1  590,  coupé  au  premier  de  sable  ; 
au  second  d'or  au  lion  couronné  de  gueules,  de  l'un  à 
l'autre  d'or  sur  le  sable,  et  de  sable  sur  l'o»-.  (De  l'un  a 
l'autre  se  dit  des  pièces  étendues  qui  passent  sur  les  deux 
pièces  de  la  partition.) 

Le  lion  est  arme,  quand  il  a  des  ongles  : 

Oberkircli,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  de 
sable  au  lion  d'argent,  couronné,  armé  et  lampassé  d'or. 

Masrmuister,  éteinte  en  1573,  de  gueules  à  deux 
lions  d'argent,  couronnés,  armés  et  iampassés  d'or. 

Le  lion  est  lampassé,  quand  il  tire  sa  langue. 

Waiigen,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  de 
gueules  au  lion  d'argent,  couronné,  lampassé  et  armé  d'or. 

IVafîer,  éteinte  en  1474,  de  sable  au  lion  d'or,  cou- 
ronné, lampassé  et  armé  de  gueules. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  263 

On  représente  aussi  le  lion  avec  la  queue  fourchue, 
et  passée  en  sautoir. 

Aiisolzheini^  éteinte  vers  i  1.78,  de  sable  au  lion  d'or, 
couronné  de  gueules,  armé  et  latnpasséde  mèine,  lafjueue 
fourchue  et  passée  en  sautoir;  à  une  bande  d'argent  bro- 
chant sur  le  tout. 

Scharrach,  .^i€\\\X.Q  en  1460,  d'or  au  lion  de  sable, 
armé  et  lampassé  de  gueules,  la  queue  fourchue  et  passée 
en  sautoir. 

Le  lion  dont  on  voit  le  sexe,  est  vileiié. 

Le  lion   qui  n'a  pas  la  marque  (Ju  sexe,  est  eviré. 

Le  lion  sans  dents,  langue,  ongle  et  cjueue  est  ;;/<?; v/t-'. 

Le  lion  droit  est  appelle  rampaiil. 

La  ville  de  Sélcstadt  porte  d'azur  au  lion  rampant 
d'argent,  armé  et  lampassé  de  gueules,  couronné  d'or  à 
la  queue  nouée,  fourchue  et  passée  en  sautoir. 

Les  anciens  seigneurs  de  Z/tr/^/tv/^^fc'r^  portaient  d'ar- 
gent au  lion  rampant  de  sable,  lampassé  d'or,  la  queue 
fourchue  et  passée  en  sautoir  à  la  bordure  de  gueules. 

Le  lion  qui  seml)le  marcher,  se  dit  passant. 

Mueg.  éteinte  en  16S4,  coupé  au  premier  d'or  au 
lion  passant  de  gueules,  armé  et  lamj^assé  d'azur;  au 
second  d'azur  à  deux  étoiles  d'or. 

Le  lion  est  posé.^  quand  il  est  arrêté  sur  ses  quatre 
pieds. 

11  est  dit  accroupi,  lorsqu'il  est  assis. 

Deux  lions  rampants,  les  dos  tournés,  sont  nommés 
adosses. 

Le  lion  est  acculé,  (]uand  il  est  sur  le  cul  en  arriére. 

Le  lion  est  contourne,  quand  il  est  tcurni!-  vers  la 
gauche  fie  l'écu  : 


264  FIGL'RES    DES    AKMOJRIES 

Bersletl,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  porte 
d'argent  au  lion  coiitounié  de  sable,  la  (jneue  nouée, 
fourchée  et  passée  en  sautoir,  armé  et  lampassé  de  gueules. 

Kunheim,  éteinte  en  1547,  d'argent  au  lion  con- 
tourné de  sable,  armé  et  lampassé  de  gueules. 

Le  lion  est  issant,  lorsqu'il  \-\ç:,\-\  paraît  que  la  tète 
avec  bien  |)eu  de  corj)s  : 

Bernhold,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  coupé  au  premier  d'or  au  lion  contourné  issant 
de  sable,  couronné,  lampassé  et  armé  de  gueules;  au 
second  de  sable. 

Eiidingeii,  éteinte  en  1652,  coupé  au  premier  d'ar- 
gent, au  lion  contourné  issant  de  gueules,  armé  et  lam- 
passé d'azur;  au  second  d'azur. 

Le  lion  est  accollc,  lorsqu'il  a  un  collier  ou  autre 
pièce  passée  dans  le  col. 

Reiiiack,  famille  existante  de  la  Haute- Alsace,  d'or 
au  lion  de  gueules,  armé  et  lampassé  de  sable,  accolé 
d'un  lambel  de  cinq  pendants  d'azur. 

Le  lion  (^ui  passe  et  qui  montre  les  deux  yeux  se 
nomme  léopard  : 

SckwarlzcrdcU,  éteinte  au  16^  siècle,  de  sable  au 
léopard  d'or  assis  tenant  d'un  côté  un  marteau  de  gueules, 
et  de  l'autre  des  pinces  de  même  :  le  léopard  est  issant 
d'une  couronne  de  gueules. 

On  représente  aussi  dans  le  blason  des  tètes  de  lion 
arrachées,  c'est-à-dire  des  tètes  de  lion  qui  ne  sont  pas 
coupées  net,  et  qui  ont  divers  lambeaux  et  filaments  encore 
sanglants  ou  non  sanglants,  qui  paraissent  des  pièces  arra- 
chées avec  force. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  265 

Eschpdch,  éteinte  vers  1508,  d'argent  à  la  face  de 
sable,  accompagnée  de  trois  tètes  de  lion  arrachées  de 
•sable,  couronnées  et  lampassées  de  gueules. 

Rusl,  éteinte  en  1709,  de  gueules  à  trois  tètes  de 
lion  contournées  et  arrachées  d'argent,  couronnées  et 
lampassées  d'or. 

Rebstock,  éteinte  en  1626,  coupé  au  premier  de 
gueules  à  deux  tètes  de  lion  arrachées  et  contournées  d'or, 
couronnées  et  lampassées  d'argent;   au  second  d'argent. 

L'éléphant  aussi  bien  rjue  la  licorne  se  disent  accor- 
nés,  (^uand  sa  trornpe  ou  sa  corne  sont  d'autres  couleurs 
que  l'animal. 

Heltfaut,  éteinte  au  15^  siècle,  d'or  à  réléi)hant  de 
sable,  accorné  d'argent. 

Joham  de  Aliuidolsheint,  faiiîille  existante  de  la 
Basse-Alsace,  cou})é  au  premier  de  sable  à  une  licorne 
issante  d'or,  accornée  d'argent  ;  au  second  d'or. 

Les  chevaux  et  les  licornes  sont  gais,  koicssés,  bor- 
dés ^  ej^acés,  ongles.  Ils  sont  gais,  (]uand  ils  sont  nus, 
sans  harnaiz  ;  housses  lorsqu'ils  ont  leur  housse;  bordés 
lorsqu'ils  sont  parés  ;  eftacés  lorsqu'ils  sont  levés  sur 
leurs  pieds;  ongles  lorsque  leurs  ongles  sont  de  couleur 
différente. 

La  ville  de  Savcriie  j)orte  d'or  à  une  bande  de  sable, 
chargée  d'une  licorne  gaie  et  effacée  d'or,  accornée  et 
onglée  d'argent. 

L'ours  est  représenté  d'ordinaire  accroupi,  c'est-à- 
dire  assis  et  dans  la  posture  ordinaire  quand  il  ne 
court  pas. 

Berlin^  éteinte  vers  1507,  cfor  à  un  ours  accroupi 
■de  sable  à  la  bordure  de  gueules. 


206  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Les  cerfs  sont  élances^  couchés,  chevillés,  sommés  de 
tant  de  cors.  Le  cerf  courant  se  nomme  élancé. 

Hirtzbach,  éteinte  \ers  14S2,  d'or  an  cerf  élancé 
de  sable. 

Hertzoçr,  éteinte  au  16=  siècle,  de  sable  au  cerf  con- 
tourné,  élancé  d'or,  sur  un  tertre  de  sinople. 

Le  cerf  avec  les  ramures  de  ses  cornes  se  dit  chevillé 
de  tant  de  cors.  Sommé  revient  au  même. 

Schindeliu,  éteinte  au  14^  siècle,  d'azur  au  cerf  d'or, 
chevillé  ou  sommé  de  dix  cors  d'argent,  élancé  sur  un 
triple  tertre  de  sinoi)le. 

Les  bois  de  cerf  entrent  aussi  dans  le  blason. 

Ils  sont  d'ordinaire  affrontés,  c'est-à-dire  opposés 
de  front. 

Baiimaiiu.  éteinte  en  T^S",  coupé  au  premier  de 
sable  à  un  bois  de  cerf  aftVonté  d'argent,  chevillé  dé  six 
cors  d'or;  au  second  d'or. 

Rechbîirger,  éteinte  au  milieu  du  17^  siècle,  d'or  à 
un  bois  de  cerf  aftVonté  d'azur,  chevillé  de  cincj  cors  d'ar- 
gent à  la  bordure  d\azur. 

Les  ours,  les  chameaux,  mulets,  etc.,  sont  appelés 
emmisèlés,  lorsfju'on  leur  lie  le  museau  [)our  les  empêcher 
de  mordre  et  de  manger. 

Le  taureau  est  d'ordinairey/zr^v/.r,  c'est-à-dire  élevé 
sur  ses  pieds  ;  le  bœuf  est  d'ordinaire  passaul,  c'est-à-dire 
marchant. 

Dîichsviau,  éteinte  vers.  1450,  coupé  au  jiremier  fl'or 
au  bœuf  passant  contourné  de  gueules,  accorné  d'azur; 
au  second  barré  de  six  pi'::ces  de  sable  et  d'argent. 

Les  béliers,  moutons,  boucs,  ânes,  etc.,  'i>ow\.acconi€Sy 
clarines,  accollcs.  passants^  paissants,  rampants,  oiiglés. 
Ils  sont  clarin''s,  (;uantl  ils  ont  des  sonnettes;   accollés» 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  267 

quand  ils  ont  des  colliers  ou  des  couronnes  passés  dans 
le  col;  paissants,  lorsqu'ils  ont  la  tète  bais5--e  pour 
paître,  etc. 

Esel,  éteinte  au  15"^  siècle,  coupé  au  premier  d'ar- 
gent ;  au  second  de  sable  à  un  âne  passant  d'argent. 

DoUenheiin,  de  gueules  au  bélier  passant  d'argent, 
accorné  et  ongle  d'or. 

Bœreiifels^  d'or  à  l'ours  de  sable  levé  et  lampassé 
de  gueules. 

Schaîibeu,  éteinte  au  i5«=  siècle,  de  sable  au  bélier 
d'or,  accorné  de  gueules. 

Bceck,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  degueules 
au  bouc  rampant  d'argent,  accorné  d'or. 

Bœcklin,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  de 
gueules  au  bouc  contourné  rampant  d'argent,  accorné  d'or. 

Schwcighausciiy  éteinte  en  1572,  de  gueules  à  deux 
cornes  de  buffle  d'argent. 

Le  loup  est  d'ordinaire  passant. 

Spiegel,  éteinte  \'ers  1509,  de  sable  à  une  baiide 
d'argent,  chargée  de  trois  loups  passants  d'or. 

Meerschiceiii,  éteinte  en  1520,  d'or  à  un  cochon  de 
mer  contourné  de  sable  cà  la  bordure  de  gueules. 

Les  chiens  sont  courants^  rampants^  assis,  colletés^ 
boîiclés,  etc.  Les  dogues  sont  lavipassés.  Ils  sont  colletés» 
quand  ih  portent  collier;  bouclés,  quand  leur  collier  a 
des  boucles. 

L'abbaye  de  Murbach  porte  d'argent  cà  un  lévrier 
rampant  de  sable,  colleté  d'or  et  bouclé  de  gueules. 

Hîuigcrstciii,  éteinte  en  14S7,  degueules  au  lévrier 
contourné  d'argent,  colleté  et  bouclé  d'or. 

H'ûllciidorj\  éteinte  vers  143S,  d'or  au  lévrier  de 
sable,  colleté  et  bouclé  d'argent. 


208  figi;res  des  armdiries 

Shibeuii'Cg,  éteinte  au  14^  siècle,  cie  sable,  billeté 
(Tor  au  cKo^aie  rampant  d'argent,   lampassé   fie  gueules. 

Seckuigen^  fîteinte  en  15  19,  coupé  au  premier  d'ar- 
gent à  un  dogue  issant  de  sat)le,  colleté,  bouclé  et  lam- 
passé d'or;  au  second  d'azur. 

Une  dent  de  sanglier  se  nomme  défense^  la  tète  de 
sanglier  hiwe  ;  un  tète  de  cerf  ou  de  bœuf  décharnée 
s'appelle  massacre.  Une  tète  de  front  se  dit  rencontre. 

Breituing,  éteinte  en  1648,  d'azur  à  la  rencontre 
de  taureau  d'or. 

OISEAUX. 

L'aigle  est  fort  commun  dans  le  blason. 

L'archevêque  de  Besançon  porte  de  gueules  à  un 
aigle  d'or. 

Fuller^  éteinte  au  i  6^  siècle,  de  gueules  à  l'aigle 
d'argent. 

L'aigle  est  éployce.,  lorsque  ses  ailes  sont  étendues. 

V'ôlsch.  éteinte  en  1622,  d'or  à  la  face  de  sable, 
chargée  de  trois  aigles  éployées  d'argent. 

Dottenslein,  éteinte  en  1473,  d'azur  à  l'aigle  éployée 
-de  gueules. 

La  ville  impériale  de  Zell  d'argent  à  l'aigle  éployée 
•de  sable. 

Getiderthe'un,  éteinte  au  15"  siècle,  parti  au  premier 
d'or  au  lion  de  gueules,  au  second  d'azur  à  une  demie- 
aigle  éployée  d'argent. 

Monbron^  ('-teinte  au  1 5'  siècle,  d'argent  à  l'aigle 
déployée  de  sinoj)le. 

L'aigle  est  bccqnée,  (juand  son  bec  est  d'autre  émail. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  26g 

Les  anciens  seigneurs  de  Girsberg  portaient  de 
gueules  à  une  aigle  éployée  d'argent,  bec(|uéeet  membrée 
d'or  à  la  bordure  d'or. 

L'aigle  est  mcmbrce,  quand  ses  cuisses  et  ses  jambes 
sont  d'autre  émail. 

Arnsberg ^  éteinte  en  15^4,  de  sable  à  une  aigle 
éployée  d'argent;  membrée  et  becquée  d'or. 

L'aigle  est  laiigiiée,  lorsqu'elle  tire  sa  langue  d'un. 
autre  émail. 

Rœder  de  Diersperg,  famille  existante  de  la  Basse- 
Alsace  porte  de  gueules  à  l'aigle  j)osée  en  face,  éployée 
d'argent,  armée  et  languée  d'or. 

L'aigle  est  aynicc,  quand  ses  ongles  sont  d'autre 
émail. 

Hochfelden,  éteinte  en  1487,  d'or  à  l'aigle  éployée 
•d'azur,  membrée  et  armée  de  gueules. 

L'aigle  est  démembrée,  lorsque  ses  membres  sont 
séparés. 

Il  y  a  des  aigles  éployées  à  deux  tètes;  on  les  nomme- 
aussi  au  chef  parti. 

Brumback,  éteinte  en    161  8,  à  l'aigle  éployée  de 
sinople  au  chef  parti,  c'est-à-dire  à  deux  tètes,  membrée - 
et  armée  de  gueules. 

L'aigle  est  diadcméc,  lorsqu'elle  a  un  petit  cercle 
rond  sur  la  tète. 

Rttckcr,  éteinte  au  1 5'  siècle,  de  gueules  à  une 
aigle  d'argent,  éployée  à  deux  tètes,  becquée,  membrée 
et  diadèmée  d'or. 

L'aigle  est  issant,  lorscju'il  n'ç.w  parait  que  la  tète 
avec  bien  peu  de  corps. 

Harty  tranché  au  premier  d'or  cà  l'aigle  issant  de 
gueules  au  chef  jjarti  ;   au  second  de  gueules  au  chevron 


270  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

<l'or,  accompagné  de  trois  étoiles  d'or,  deux  en  chef, 
une  en  pointe. 

Les  membres  des  aigles  entrent  aussi  dans  le  blason. 

Lîinibhart,  éteinte  en  1 606,  d'or  à  trois  pattes  d'aigle 
-contournées  de  sable. 

Les  anciens  seigneurs  de  Rappollsiein  ou  Ribeati- 
"pierre,  portaient  écartelé  au  premier  et  ciuatrième  d'ar- 
gent à  trois  écussons  de  gueules,  deux  et  un  ;  au  second 
d'argent  à  trois  cols  et  tètes  d'aigle  arrachées  de  sable, 
diadèmées  d'or  deux  et  une,  au  troisième  d'argent  au 
lion  rampant  de  gueules,  couronné  et  lampassé  d'or,  l'écu 
billeté  d'azur. 

Une  aigle  sans  bec  et  sans  pieds  aux  ailes  étendues 
:se  nomme  alérioii. 

La  maison  de  Lorraine  porte  d'or  à  la  bande  de 
gueules,  chargée  de  trois  alérions  d'argent. 

Les  coqs  sont  becqiiés^  pattes^  crêtes  et  barbés, 
quand  leur  bec,  pattes,  crête  ou  barbe  sont  d'un  autre 
•émail. 

Aletzer,  éteinte  au  i  3^  siècle,  d'or  au  coq  contourné 
de  sable,  becqué,  patte,  crèté  et  barbé  de  gueules. 

Schoneck^  éteinte  vers  1468,  d'or  à  une  bande  d'azur, 
chargée  de  trois  coqs  d'argent,  crètés,  becqués  et  pattes 
^de  gueules. 

Les  cygnes  sont  becqués  et  pattes. 

Majise,  éteinte  en  1552,  d'azur  à  un  cygne  con- 
tourné d'argent,  becc|ué  et  patte  de  gueules  à  la  bor- 
dure d'or. 

Les  oiseaux  de  leurre  sont  chapperonués,  perchés, 
^rilletés,  empiétants.   Les  éperviers  sont  d'ordinaire  cha- 
peronnés. Ils  sont  perchés,  lorsqu'ils  sont  représentés  sur 
;la  perche  ou  sur  des  branches.  Ils  sont  grilletés,  lorsqu'ils 


FIOLRES    DES    ARMOIRIES  27  I 

■ont  (les  sonnettes  aux  [)ie(ls.  Ils  sont  ernfiiétants,  quand 
ils  sont  sur  leur  proie,   qu'ils  tiennent  avec  leurs  serres. 

Fdlkeustcui,  éteinte  en  15S3,  d'azur  à  trois  faucons 
■d'argent,  deux  et  un. 

La  ville  de  Soiiltz  porte  de  gueules  à  la  croix  d'ar- 
gent, accompagné  de  (}uatre  corbeaux  ou  oiseaux  de  [jroie 
"de  sable,  becqués,  membres  et  grilletés  d'or. 

Les  colombes,  alouettes  et  autres  oiseaux  sont  per- 
chés^ volants,  essorants.  On  les  nonimeiit  essorants  lors- 
qu'ils n'ouvrent  l'aile  (|u'à.  demi  pour  prendre  le  \'ent.  et 
■qu'ils  regardent  le  soleil. 

Tuniiger^  d'or  à  la  face  d'azur  à  trois  alouettes  de 
gueules,  deux  sur  la  face,  une  au  dessus. 

Les  petits  oiseaux  sans  bec  et  sans  pieds,  les  ailes 
serrées,  s'appellent  inerlettes. 

Waldiier,  famille  existante  de  la  Haute-Alsace,  coupé 
emmanché  de  sable  et  d'argent,  les  trois  pointes  em- 
manchées d'argent,  aboutés  d'autant  -de-  merlettes  tl'or 
en  face  abaissée. 

Les  différents  membres  des  oiseaux  comme  tètes, 
ailes,  pattes,  entrent  aussi  dans  le  blason. 

Les  anciens  seigneurs  ô^q  Humichcrg  portaient  coupé 
au  premier  de  sable  cà  K\ç,\\y.  cous  et  tètes  de  cygne  d'ar- 
gent adossées,  et  au  second  d'or. 

Rappcnkopff,  éteinte  au  15"=  siècle,  d'or  à  la  tète  de 
■corbeaux,  contournée  de  sable. 

Les  Wickershcim  de  la  Basse-Alsace,  éteinte  au  18' 
-siècle,  de  sable  à  un  pied  d'oie  d'argent. 

Deux  ailes  étendues  et  jointes  ensemble  se  disent  un 
vol;  un  seule  se  nomme  un  demi-vol. 

WaitiveiUr,  éteinte  au  i  7^  siècle,  d'azur  à  trois  vols 
«d'argent. 


272  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Hiiffel,  famille  existante  de  la  Basse-Alsace,  porte 
d'or  au  demi-vol  dextre  abaissé  de  sable. 

Les  yzinger,  éteinte  au  14^  siècle;  les  Erbciiy  éteinte 
en  1475,  et  les  Spendcr^  éteinte  en  1534,  portaient  les 
mêmes  armoiries. 

Il  est  à  remarquer  que  le  vol  et  les  ailes  des  oiseaux 
se""  disent  abaissés^  quand  au  lieu  d'être  élevés  vers  le  chef 
de  l'écu,  ils  descendent  vers  la  pointe. 

POISSONS. 

-  Les  dauphins  sont  barbés^  oreilles^  lorrés^  pèaiitrésy 
pâmés. 

Lorrés  se  dit  des  nageoires  des  poissons,  peautrés 
de  leur  queue.  Le  dau})hin  se  dit  pâmé  quand  il  est  sans 
langue,  la  hure  ouverte. 

Bernback,  éteinte  vers  1435,  ^^  gueules  à  trois- 
poissons  d'or  cà  la  tète  de  sable. 

Les  barbeaux  en  terme  de  blason  se  nomment  barsy. 
et  sont  ordinaire  addossés. 

La  ville  de  Ferrette  porte  de  sable  à  deux  bars 
adossés  d'argent. 

Les  anciens  comtes  de  Ferrette  portaient  de  gueules 
à  deux  bars  adossés  d'or. 

La  ville  impériale  de  Gengenbach  de  gueules  à  un 
poisson  recourbé  d'argent. 

REPTILES 

Les  serpents  sont  ailés^  tortillés^  plies  en  rond.  Ils 
se  nomment  bisses  ou  giiivres,  particulièrement  quanel  ils- 
dévorent  un  enfant. 

Sch'ôn/pen  porte  d'or  au  scorj)ion  de  sable. 


FIGURES    DRS    ARMOIRIES  27J 

CORPS  HUMAIN  ET  SES  PARTIES. 

Le  corps  de  l'homme  est  aussi  admis  dans  le  blason 
et  de  plusieurs  manières  différentes  :  nu.  vcbi,  en  busle, 
et  sous  des  figures  particulières  de  scuivage,  de  dieux, 
iV homme  ou  de  femme,  iVei/faiU,  de  vieillard,  etc.  .  .  . 

La  ville  de  Bouxwiller  porte  d'or  à  un  évèque  (cet 
'évèque  paraît  être  S.  Adelj)hej  de  carnation,  vêtu  d'habits 
pontificaux  de  pourpre,  ayant  une  mitre  d'azur  à  la  croix 
d'or,  tenant  dans  la  droite  une  crosse  d'argent  et  dans 
la  gauche  un  marteau  de  sable.  Il  a  cà  ses  pieds  un  écu 
parti  an  premier  d'argent  à  l'aigle  éployée  de  sable, 
membrée  et  languée  de  gueules  ;  au  second  au  lion  d'or, 
armé  et  lampasse^  d'azur. 

La  v\\\ç^à'Eguisheim  porte  d'argent  à  \\\\  S.  Pierre  de 
carnation,  vêtu  d'azur,  tenant  de  la  main  droite  deux  clefs 
d'or  passées  en  sautoir,  et  de  la  gauche  un  livre  d'or.  (On 
dit  passé  en  sautoir,  lorsque  les  choses  sont  mises  en 
forme  de  croix  de  S. -And ré.) 

La  ville  LVOber/hu  i)orte  d'azur  aux  deux  apôtres 
S.  Pierre  et  S.  Paul  de  carnation,  vêtus  d'argent  :  S.  Pierre 
porte  des  clefs  d'or  et  S.  Paul  une  épée  d'or.  A  leurs 
pieds  est  un  autre  écu  d'argent  h  l'aigle  éployée  de  sable, 
armée  et  becquettée  d'or, 

La  ville  de  Roiiffach  j)orte  d'azur  à  la  sainte  \1erge 
de  carnation,  assise  dans  une  chaise  cà  l'antique,  vêtue  et 
couronnée  d'or,  rayonnante  d'argent,  tenant  de  la  main 
droite  une  fleur  de  lys  d'or,  et  de  la  main  gauche  l'enfant 
Jésus  de  carnation,  vêtu  d'or,  rayonnant  d'argent  et  qui 
d'une  main  tient  un  globe  d'or.  Aux  pieds  de  Xotre 
Dame  se  trouve  l'écu  de  l'évêché  de  Strasbourg,  qui  est 
de  gueules  à  la  bande  d'argent. 

InGOLD,    GraniUiiiir,    r.  ig 


274  FIGURES    DES    ARMOIRIES 

Bapsl .  éteinte  en  1742,  de  sable  au  buste  d'un 
pape  de  carnation  à  la  triple  couronne  d'or  et  vêtu  de 
gueules  ;  l'écu  bordé  d'or. 

Rit  ter  de  Uremiorff,  éteinte  en  1636,  écarte  lé  au 
premier  et  quatrième  d'or  au  buste  de  maure  de  sable, 
couronné  d'argent  à  l'antique,  tenant  en  maiii  une  halle- 
^barde  d'argent  ;  au  second  et  troisième,  coupé  au  premier 
d'argent  au  lion  issant  de  gueules,  lampassé  et  couronné 
de  sable,  au  second  d'azur. 

Il  est  à  remarquer  que  le  linge  qui  est  autour  des 
tètes  de  maures  se  nomme  tortil. 

Observez  encore  v^w'antiqiie  se  dit  des  couronnes  à 
pointes  de  rayons,  parce  que  ces  couronnes  sont  antiques 
et  ne  sont  pas  de  l'usage  moderne  :  ainsi  ce  buste  de 
maure  qui  est  dans  le  blason  de  Ritter  est  couronné  à 
l'antique.  Ainsi  aussi  la  ville  de  Rouffach  porte  pour 
armoiries  une  image  de  Notre-Dame,  sur  son  siège  à 
l'antique. 

Les  parties  séparées  du  corps  humain  peuvent  aussi 
être  reçues  dans  le  blason,  comme  la  tête,  les  bras,  les 
jambes,  les  cuisses,  le  cœur,  les  yeux,  les  mains,  les 
pieds,  etc.  .  .  . 

La  tête  et  la  poitrine  se  nomment  buste^  deux  mains 
jointes  \w\ç.  foi\  le  bras  droit  s'appelle  dextrockcre,  le 
gauche  seiiestrochere. 

Appaiimé  se  dit  de  la  main  ouverte  dont  on  voit  le 
dedans,  qui  est  la  paume. 

Wasseiistei/i,  éteinte  au  15'  siècle,  de  gueules  à 
six  mains  levées  et  appaumées  d'argent,  trois,  deux  et  un. 

La  ville  de  RlbeauviUé  porte  d'argent  à  une  dextro- 
chère  de  carnation  mise  en  pal,  levée  et  appaumée  de 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  275 

gueules,  accom[)agnée  de  trois  écussons  de  saf)le,  un  au 
flanc  dextre,  l'autre  au  senestre,  et  le  troisième  à  la  [)ointe. 

L'abhaye  de  Ltire  porte  de  gueules  à  un  bras  de 
■carnation  mouvant  d'une  manche  et  élevant  en  haut 
deux  doigts. 

Marx,  éteinte  en  i  596,  coupé  au  premier  de  sable, 
au  second  d'argent,  ayant  brochant  sur  le  tout  deux  bras 
revêtus  de  gueules  sur  l'argent  et  les  mains  d'argent  sur 
le  sable. 

Keller,  éteinte  au  16^  siècle,  de  sable  à  un  bras  de 
<:arnation  vêtu  et  retroussé  d'or,  tenant  en  main  une  roue 
d'or  à  cinq  rais. 

G.  FIGURES  ARTIFICIELLES  ET  LEURS  ATTRIBUTS. 

Les  figures  artificielles  qu'on  emploie  dans  le  blason 
se  tirent  des  arts,  dont  elles  sont,  pour  l'ordinaire,  les 
ouvrac^es  ou  les  instruments. 

INSTRUMENTS  DE  CÉRÉMOKIES. 

Schmaltz,  éteinte  au  16^  siècle,  de  sable  à  la  cou- 
ronne d'argent. 

La  Haute- Alsace  a  pour  armoiries,  de  gueules  à  la 
bande  d'or,  accostée  de  six  couronnes  de  même. 

La  ville  de  hliuiingite  porte  d'azur  à  la  face  d'argent, 
accompagnée  en  chef  de  trois  fleurs  de  lys  d'or,  posées 
en  face,  et  en  j)ointe  de  trois  anciennes  couronnes  ducales 
fermées  et  renversées  d'or,  deux  et  un. 

Les  Weickersheim  de  la  Haute- Alsace,  éteinte  au 
I  8*^  siècle,  de  gueules  au  bonnet  albanais  tl'argent,  re- 
troussé d"or. 


276  FIOLRK.S    DFS    ARMOIRIES 

Kraiilz,  ('teinte  en  1636,  de  p;iieules  au  capuche 
d'argent. 

Pfaffeulap,  ('teinte  en  161  2,  d'argent  à  trois  cornes 
de  gueules,  [)res(iue  semblables  à  celles  que  portent  les 
doges  de  \"enise. 

Brech/er,  éteinte  en  1652,  écartelé  au  premier  et 
(quatrième  d'ari^^ent  à  trois  cornes  semblables  de  sable, 
mis  en  pairie;  au  deuxième  et  troisième  d'or  à  deux  faces 
de  sable. 

S/œr,  éteinte  en  1585,  de  gueules  à  une  bande  d'ar- 
gent, chargée  de  trois  lampes  d'azur. 

HuiniaK'cilc)\  éteinte  vers  1489,  d'azur  à  une  bande 
d'argent,  chargée  de  trois  lampes  de  gueules. 

L'é\eque  de  Bàk  porte  d'argent  à  un  étui  de  bour- 
don de  pèlerin,  ou,  selon  d'autres,  à  un  étui  de  crosse 
d'évèque  de  sable. 

Dossenheiin.  éteinte  vers  14 18,  d'or  à  la  bande  de 
sable,  chargé  de  trois  clefs  d'argent. 

Deux  clefs  sont  f\\ie?.  adossées,  quand  leurs  pannetons 
sont  tournés  en  dehors,  l'un  d'un  côté,  l'autre  de  l'autre. 
Les  clefs  sont  dites  eiiiretaïues,  lorsqu'elles  se  tiennent 
liées  ensemble  par  leurs  anneaux. 

La  cloche  est  bataillce,  lorsque  le  battant  est  d'autre 
émail  qu'elle  n'est. 

Un  chapelet  en  terme  de  blason  se  nomme  patctioslre. 

Une    bannière  d'église   s'apj)elle  gonfaiioii.    Il   est 
■    frangé,    lorsriu'il   a    des    franges    dont    il    faut   s[)écifier 
l'émail. 

La  maison  de  Fûrstciubcrg ,  cjui  a  donnée  deux 
évèques  à  l'église  de  Strasbourg,  porte  d'or  à  l'aigle 
éployée  de  gueules,  becquée  et  meml^rée  d'azur  à  la  bor- 
dure ondée  d'argent  et  d'azur. 


FIGLfRES    DES    ARMOIRJES  277 

L'aigle  de  Furstemberg  est  charc^f-e  en  cœur  d'unécu 
écartelé  au  premier  et  cjuatrième  fie  i^ueules  au  gonfanon 
d'argent;  au  deuxi^'me  et  troisi:-ine  de  sable  à  la  barre 
■engoulée  d'argent. 

On  nomme  rais  d' escarboucU  une  roue  sans  jantes 
qui  a  une  pierrerie  au  milieu,  et  dont  les  bâtons  sont 
fleurdelisés  aux  extrémités. 

Les  anciens  comtes  de  Dagsburg  ou  Dabo  portaient 
d'or  au  lion  rampant  et  contourné  de  sable,   chargé  de 
huit  rais  d'escarboucle  d'argent,  accolés  et  florancés  de 
'  fleurs  de  lys  d'azur;  l'écu  bordé  de  gueules. 

^//r^;vj(^de  Strasl)ourg,  éteinte  au  15"=  siècle,  de 
gueules  à  une  bande  d'argent,  ayant,  brochant  sur  le  tout, 
huit  rais  d'escarboucle  d'or,  florancés  de  fleurs  de  lys. 

Liebeiizeller,  éteinte  vers  1458,  coupé  au  premier 
d'argent  à  une  étoile  de  sable  ;  au  second  de  gueules  à 
huit  rais  d'escarboucle  d'or. 

Reiitbolden,  éteinte  au  14=  siècle,  de  gueules  à  une 
barre  de  sable,  ayant,  brochant  sur  le  tout,  huit  rais  d'es- 
carboucle d'or,  l'escarboucle  percé  de  sai:>le. 

Regisheim,  éteinte  au  15'  siècle,  de  sable  à  huit  rais 
d'escarboucle  d'or. 

Les  rais  d'escarboucle  peuvent  aussi  se  blasonner 
ainsi  :  huit  lys  tiges  et  passés  en  double  sautoir,  et  liés 
au  milieu  où  ils  se  croisent  j)ar  un  i)etit  écusson. 

INSTRUMENTS  DE  GUERRE. 

Deux  canons  opj)Osés  sur  leurs  aft'uts  sont  nommés 
en  terme  de  l)lason  accules. 

Les  lances  rompues  se  disent  csclattces. 


278  FIGURES   DES    ARMOIRIES 

Un  fer  de  lance  monté ^  c'est-à-dire  coupé  en  deux", 
sur  les  côtés,  se  nomme  roc  ou  roqtiet. 

Les  boucles  des  ceintures  et  baudriers  s'appellent 
fer  m  aux. 

Schwerdt,  de  gueules  à  une  épée  d'argent,  la  garde 
d'or,  posée  en  barre. 

Un  cimeterre  recourbé  se  nomme  anché. 

Une  épée  large  en  coutelas  et  courbé  s'appelle 
badelaire. 

m 

Les  bouts  des  fourreaux  des  badelaires  se  nomment 
botiteroles. 

Bogner,  éteinte  vers  1475,  parti  d'argent  et  de  sable 
à  une  bouterole  de  l'un  à  l'autre  de  sable  sur  l'argent  et 
d'argent  sur  le  sable. 

Ckun,  éteinte  au  16"  sjècle,  de  gueules  à  d&uy.  épées 
passées  en  sautoir  d'argent,  les  pointes  en  bas,  les  gardes 
et  les  poignées  d'or  à  un  javelot  d'argent,  mis  en  pal,  bro- 
chant sur  le  tout. 

Les  dards  et  flèches  son\.ar7?2és,  lorsque  leurs  f)ointes 
sont  d'autres  couleurs  que  le  fut;  ils  sont fîtstés,  lorsque- 
le  bois  est  d'autre  émail  que  le  fer;  ils  sont  ciiipenés^ 
lorsqu'ils  ont  leurs  ailerons  ou  pennes;  ils  sont  cucochcSy 
lorsqu'ils  sont  sur  un  arc,  soit  que  l'arc  soit  bandé  ou  non. 

On  nomme ///6W/  un  fer  de  dard  de  trois  branches,, 
dont  les  (\Q,\\y:.  côtés  sont  endentés. 

Bleuckli)!^  éteinte  vers  1480,  de  sable  à  un  phéon 
d'argent,  posé  en  barre  à  la  bordure  d'or. 

Kiioblochy  éteinte  en  1560,  de  sable  au  phéon  d'or» 
posé  en  pal  à  la  bordure  d'or. 

Sickc,  éteinte  en  i  423,  de  sable  au  phéon  d'or,  [)Osé- 
en  bande. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  279 

La  chaussetrape  est  une  pièce  (Je  fer  à  quatre 
fXDintes,  dont  Tune  est  toujours  droite,  tandis  que  les 
trois  autres  la  soutiennent  ;  on  s'en  sert  en  temps  de 
guerre  pour  les  jeter  dans  les  lieux  où  doit  passer  la 
cavallerie,  pour  blesser  les  che\'aux, 

Musler^  éteinte  en  en  13S1,  de  gueules  au  chevron 
d'argent,  accompagné  de  trois  chaussetrapes  d'or  à  la 
bordure  d'or. 

Scheidcji^  éteinte  au  16^  siècle,  d'azur  à  la  chausse- 
trape  d'argent,  accompagnée  de  trois  roses  d'or,  {\t\w  en 
chef,  une  en  pointe. 

La  ville  de  Colmar  porte  d'azur  à  une  massue  d'or, 
armée  de  bouts  pointus  de  même.  Il  serait  difficile  de 
deviner  cette  figure,  si  on  ne  savait  par  l'histoire  que 
c'est  une  espèce  de  massue  dont  cjh  se  servait  dans  les 
guerres  du  moyen  âge,  surtout  dans  celle  qui  fut  dite  de 
son  nom  ScJUegej'-Krieg.  Ceux  qui  n'ont  pas  connu  cette 
figure,  l'ont  prise  pour  un  éperon. 

INSTRUMENTS  DE  CHASSE. 

La  ville  de  Kayscrsèerg  porte  de  gueules  à  une 
gibecière  d'argent,  liée  de  sable. 

Les  cors  de  chasse  se  nomment  hiickels.  Ils  sont  lies, 
lorsqu'ils  sont  attachés  à  cjuelciue  chose  ;  ils  sont  ciigiiiclicss 
lorsque  l'embouchure  est  de  différent  émail  ;  ils  sont  viro- 
les, lorsqu'ils  ont  des  boucles  ou  des  anneaux. 

Horiiberg,  éteinte  au  i  7'  siècle,  d'or  à  trois  mon- 
tagnes de  sable,  surmontées  de  deux  huchets  de  gueules, 
liés,  viroles  et  enguichés  de  sinople. 


28o  FIGURES    DES    ARMOIRIliS 


OUVRAGES  D  ARCHITECTURE. 


Sleuihaiiseu,  de  sable  à  une  église  d'argent. 

Les  tours,  châteaux,  églises  etc.,  sont  maçonnés, 
crénelés,  donjonnés,  ajournés,  coulissés,  ouverts,  cou- 
A-erts,  girouettes,  buttés,  pignon  nés,  chastelés,  essorés, 
etc.  .  .  . 

Maçonné  se  dit  des  traits  des  tours,  pans  de  mur, 
châteaux  et  autres  bâtiments. 

Crénelé,  des  tours,  châteaux  à  créneaux. 

Donjonné,  des  tours  et  châteaux  qui  ont  des  tou- 
relles. 

^y^^^;V,  des  jours  d'une  tour  et  d'une  maison,  quand 
ils  sont  d'autre  couleur. 

Coulissé,  i\\\x\  château,  d'une  tour  qui  ont  la  herse 
ou  coulisse  a  la  i)orte. 

Couvert,  d'une  tour  f|ui  a  un  comble. 

Essoré,  des  toits  des  maisons  de  divers  émaux. 

Chaslelé,  se  dit  d'une  bordure  et  d'un  lambel,  char- 
gés de  huit  ou  neuf  châteaux. 

Schillighcim,  éteinte  au  15'=  siècle,  écartelé  au  pre- 
mier et  c|uatrième  (Je  sinople  au  lion  d'or,  armé,  couronné 
et  lampassé  d'argent;  au  deuxième  et  troisième  de  sinople 
au  triangle  d'argent,  accompagné  de  trois  annelecs  d'ar- 
gent. Un  autre  écu  brochant  sur  le  tout,  de  gueules  à  une 
tour  d'argent,  ajournée  de  sable. 

La  \'ille  (ÏAl/kirch  porte  d'azur  à  une  église  d'ar- 
gent, essorée  fie  gueules,  ouverte  et  ajourée  de  sable, 
ayant  un  clocher  aussi  d'argent,  couverte  de  gueules  et 
ajourée  de  sable;  le  tout  sur  un  tertre  de  sino[)le. 

La  ville  de  Bclfort  porte  de  gueules  à  v\\\  château 
d'or,   ouvert  et  ajouré  de  sable,   et  donjonné  de  trois 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  28 1 

petites  tourelles  d'or,  ^^Mrouettées  d'argent.  Ce  château 
est  flan(|iié  de  la  lettre  B  au  canton  dextre  de  la  j jointe 
et  de  la  lettre  F  au  canton  senestre  de  la  pointe  :  l'fjcu 
bordé  d'argent. 

La  ville  impériale  d'Offe/iburg,  d'argent  à  une  façade 
ou  portail  de  gueules,  flanquée  de  deux  tourelles  de  même 
et  les  deux  battants  de  la  porte  d'or. 

La  ville  de  Lautcrbourg  porte  d'azur  à  un  château 
d'argent,  maçonné  de  sable,  donjonné  de  deux  pièces, 
ouvert  et  ajouré  de  sable. 

Neuweiler ,  éteinte  en  1482,  d'or  au  château  de 
gueules,  donjonné  de  trois  tours  de  gueules,  coulissé 
de  sable. 

La  ville  de  La/idau  porte  de  gueules  à  une  porte 
d'argent,  maçonnée  et  crénelée  de  tourelles,  ajourées  de 
sable.  Sur  chaque  tourelle  est  un  hongrois  adossé,  de 
carnation,  vêtu  d'argent  à  un  bonnet  à  l'albanaise  de 
gueules,  sonnant  de  la  trompette  d'azur  et  ayant  chacun 
derrière  le  dos  un  arbre  de  sinople.  Le  tout  est  environné 
de  six  fleurs  de  lys  d'or,  trois  au  flanc  dextre  posées  en 
pal  et  trois  au  flanc  senestre  de  même,  une  autre  fleur 
de  lys  d'or  est  posée  à  l'entrée  de  la  porte.  Il  y  a  au  chef 
de  l'écu  un  écusson  couronné  portant  un  lion  rampant  de 
sable  dans  un  champ  li'argent. 

La  ville  de  Muiisler  porte  d'argent  à  la  face  d'un 
monastère  de  gueules,  donjonné  de  trois  clochers  [:)ointus 
de  même,  ajouré  et  ouxert  de  sable. 

La  ville  de  Wisscmbourrr  j)orte  de  gueules  au  mur 
d'argent,  fortifié  de  deux  tourelles  de  même,  maçonné  de 
sable,  ajouré,  hersé  et  coulissé  de  même,  ou\-ert  d'argent. 
En  chef  esc  un  écusson  sommé  d'une  couronne  aux  armes 


232  FIGURES    DES    ARNKMRIES 

(le  France.  Avant  la  souveraineté  de  la  France,  il  portait 
en  chef  le  double  aigle  ini[)crial. 

Riimle,  (Jteinte  au  i  5^  siècle,  de  gueules  à  un  pont 
d'or  à  cinc|  arches  avec  la  rivi.'-re  d'argent. 

On  appelle  bris  d'huis  une  bande  de  fer  à  tenir 
une  porte  sur  ses  gonds. 

La  ville  de  Tiirckheim  porte  d'argent  à  un  battant 
de  portes  de  gueules,  ferre-e  de  trois  bris-d'huis  de  sable. 

INSTRUMENTS  ET  OUVRAGES  DE  DIVERS  ARTS. 

Sessollzkeini,  éteinte  en  i  637,  de  gueules  à  la  herse 
d'argent,  ayant  en  pointe  deux  étoiles  d'or. 

Les  haches,  marteaux,  faux,  etc.  . . .  cjui  ont  manche 
se  nomment  emmanchées \  les  manches  des  marteaux,  dont 
les  bouts  sont  garnis  d'émail  différent  s'appellent  em- 
boîilées. 

Kress,  éteinte  en  1 549,  de  sable  à  trois  maillets 
d'argent,  emmanchés  d'or. 

On  nomme  auilles  ou  iiilles,  les  fers  de  meule  de 
moulin. 

fort-Louis^  ville,  [)orte  d'azur  à  un  bastion  d'argent 
à  cjuatre  coins  en  forme  d'anilles,  ouvert  de  gueules, 
accompagnés  de  huit  fleurs  de  lys  dor,  trois  en  chef 
mises  en  face,  trois  en  pointe  mises  de  même,  uuq  au 
flanc  dextre,  l'autre  au  senestre. 

Mulhouse,  ville,  de  gueules  à  une  roue  de  moulin  d'or. 

BUcker.  éteinte  en  1749,  d'argent  à  une  roue  de 
moulin  de  sable. 

Hixlle.  ('-teinte  en  14S5,  de  sable  à  une  roue  tic 
moulin  d'argent  à  la  bordure  d'or. 


FIGURES    DES    ARMOIRIES  283 

Les  grands  anneaux  à  attacher  les  cables  se  nominent 
rives. 

Burne^  éteinte  vers  1457,  d'argent  à  un  ancre  de 
gueules. 

yudenbreiter^  éteinte  vers  i  480,  de  sable  à  un  ancre 
^  d'argent. 

Uizveiler,  éteinte  au  14'  siècle,  d'argent  à  un  ancre 
de  gueules. 

Les  cordes  d'un  ancre  se  nomment  giimeiies  ;  le  bois 
traversier  qui  la  tient  s'appelle  trabé. 

Les  haches  des  tonneliers  se  nomment  doiiloires. 

Une  anse  de  chaudron  s'appelle  cornière. 

Diirckheini,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  d'argent  à  deux  cornières  de  sable  jointes  ensemble 
et  mises  en  pal,  adossées,  hérissées  aux  quatre  bouts. 

Des  chausses  pour  les  jambes  se  nomment //(9z^^'^^//i^^. 

Kolbsheini^  éteinte  vers  1493,  de  gueules  à  la  botte 
d'argent,  dont  le  pied  est  en  pointe  aux  éperons  d'or. 

On  nomme  butte  cet  instrument  dont  les  maréchaux 
se  servent  j)our  couper  la  corne  des  chevaux,  quand  ils 
veulent  les  ferrer;  on  appelle  scie  un  instrument  qui  sert 
à  planter  des  pieux,  ou  à  paver,  ou  à  piloter. 

La  ville  de  GiiebiviLler  porte  d'argent  à  \\\\  bonnet 
albanois  d'azur,   retroussé  de  gueules  à  une  houpe  d'or. 

La  ville  de  Alolslieim  [)orte  d'argent  à  une  roue  de 
huit  rais  de  gueules,  ou\'erte  d'argent. 

Neueiislciii ,  famille  existante  de  la  Basse- Alsace, 
porte  de  sable  à  une  roue  à  cinq  rais  d'or. 

Krecliel,  éteinte  vers  1334,  d'argent  à  une  roue  à. 
sept  rais  de  gueules. 

Slciiiriicker,  d'argent  à  trois  roues  de  sable. 


284  FtGLRES    DES    ARMOIRIES 

FIGURES  CHIMÉRIQUES. 

Les  figures  chiméricjues  sont  des  ouvrages  l)izarres 
de  l'imagination  et  qui  représentent  des  choses  qui  n'ont 
jamais  été.  On  a  tiré  les  unes  des  fables  et  le  caprice  des 
hommes  a  donné  naissance  aux  autres.  Ce  sont  les  cen- 
taures, les  harpies,  les  hydres,  les  griffons,  les  dragons, 
les  sirènes,  les  lions  ou  aigles  à  face  humaine,  etc. 

Erliiiy  éteinte  en  1 60  i ,  d'azur  à  l'aigle  éployée  d'or, 
de  gueules  et  d'argent  à  face  humaine  d'une  vierge  de 
carnation  couronnée  d'or. 

Firdcn/ieùJiyéiQmtQ  en  1624,  de  sable  à  un  griffon 
contourné  d'or. 

La  première  branche  des  Kittelsheim^  éteinte  \'ers 
1450,  d'argent  au  griffon  éployé  de  gueules,  lampassé 
et  armé  d'or. 

Keppeiibach,  éteinte  en  1408,  d'argent  au  griffon 
de  sable. 

Greiffeu,  éteinte  au  lô*"  siècle,  d'or  au  griffon 
d'azur,  armé  et  lampassé  de  gueules. 

Greiffcnsteiii,  éteinte  vers  1447,  d'argent  au  griffon 
de  sable,  ailé,  becc^ué  et  armé  de  gueules. 

Mumer,  éteinte  au  15"  siècle,  d'azur  au  griffon  dra- 
gonne d'argent,  couronné  et  armé  de  gueules  à  la  bor- 
dure d'or.  Le  griffon  est  dit  dragonne^  quand  il  se  termine 
en  queue  de  dragon. 

Ritciikofcu,  éteinte  au  i  5'  siècle,  d'azur  à  une  patte 
et  cuisse  de  griffon  d'or. 


TABLE  ALPHABETIQUE 

des  noms  des  villes  et  J'amilUs  d'Alsace,  duiil  les  armoiries. 
sont  ici  blasojiuées. 


A. 

—  Pises 

Achenheim 240 

Alb 228 

Altorff 227,  262 

Altkirch     .     .     .     .218,  280 

Alsace  (Basse)     ....  238 

Alsace  (Haute)    ....  238 

Andlau 243 

Ansolzhcim 263 

Arnsberg 269 

Avenheim 234 

B. 

Baden 251 

Ballersdorf 254 

Banck 254 

Bapst 274 

Bàrenfels    .     .     .     .218,  267 

Baumann 266 

Beger 240 

Belfort. .     .     .    218,    222,  280 

Benfeld 258 

Bcrer 248 


Bergheim 245 

Berlia  (famille)  ....  265 

Bernbach 272 

Bernhold    .     .     .     .217,  264 

Berstett 217,  264. 

Bertsch 252 

Bettingen 241 

Bilgerin 242- 

Bilstcin 254 

Bittenheim  ^ 227 

Bischotsheim 229 

Blencklin 278 

Blicker 282 

Bliimel 261 

Blumenau 254 

Bliimeneck 237 

Bœcklin     .     .     .     .218,  267 

Bock 218,  267 

Bogner .......  278 

Bolsenbeim 230 

Bolhveiler 239^ 

Boschman 257 

Botzheim 243. 


J.  Le  texte  porte  par  erreur   Rietenheim. 


.286 


ELEMENTS    DU    BLASON 


Rouxwiller  .  . 
Brandeck.  ,  .  . 
Brandtscheidt.     . 

Brauncn 

Brechter 

Breitenacker  .     .     .     . 

Breuning 

Brisach  (Neuf)     .     .     . 

Bf  umbach 

Buchsner   

Bumersheim  .  .  .  . 
Burgraff  de  Dorolsheim 
Burgraff  d'Osthofen  . 
Burgraff  de  Strasbourg 
Burne 


220, 


Pages 

238 

242 
276 

256 
268 
261 
269 
257 

254 
241 

241 

277 
281 


c. 

Chun 278 

Colmar  (famille) .  .  .  .  253 

Colmar  (ville).  218,  222,  279 


230, 


D. 

Dagsbourg      .     . 
Dalheim 

Dambach 

Dettlingen 

Diemaringen  .... 

Dirmstein 

Dopelstein 

Dossenheim  (i'=. branche) 
Dossenheim  !  2«  branche) 
Dottenheim     .... 
Dottenstein     .... 

Duchsman 

Dugessheim     .... 
DiJrckheim      .... 


277 
249 
257 
261 
236 
226 
236 

231 
276 
267 
268 
266 
227 
283 


PkgM 

Eichelbcrg 233 

Elnhart 246 

Endingen 264 

Engelbrccht 254 

Enhcim 234 

Ensisheim 234 

Eptig 239 

Erben 272 

Erlin 284 

Erstein 239 

Eschpach 265 

Esel 220,  267 

Ettendorf 230 

F. 

Falckenstein 271 

Ferrette  (famille)     .    217,  272 

Ferrette  ^ ville)     .     .    222,  272 

Fleckenstein 234 

Fœssler 262 

Fort-Louis      .     .     .    222,  282 

Freyburg 243 

Friderici 254 

Frundt 252 

FuUe 231 

Fuller 268 

Furdenheim 284 

Furstemberg 276 


Geispolzheim 


231, 


2^6 


Eckerich 
Egisheim 


237.    238 
222,    273 


Gengenbach 272 

Gerolseck  .......  253 

Geudertheim 268 

Girsberg 269 

Gosse 260 

Gottesheim 247 

GratVenstein 236 

Grass 257 


TABLE    ALPHAMliTlOfE 


287 


Pages 

•GreifTen •  284 

Greiffenstcin   ,     .     ,220,  284 

Griesbach 261 

Grostein 241 

Guebwiller 283 

Glirtler 236 


Ingcnhcim 236 

Joham  de  Mundolshcim    .  265 

Judcnbretter 283 

Jung 228 

Junger 272 


H. 


Haffner.     .     . 
Haguenau .     . 
Halle     .     .     . 
Hammerstein. 
Harst     .     .     . 
Hasen   .     .     . 
Hatstatt     .     . 
Hauss    .     .     . 
Hecker .     .     . 
Heilgenstein  . 
Heimburg . 
Hellfant     .     . 
Hchvig .     .     . 
Herboltzheim 
Hertzog      .     , 
Hesse    .     .     . 
Hirtzbach  .     . 
Hochfeldcn    . 
Hohenbourg  . 
Horbourg  .     , 
Hornbcrg  .     . 
Huffel    .     ,     , 
Huiler   .     . 
Humbrecht 
Hunaweiler 
Hungcrstein 
Huningue  . 
Hunneburg 
Huttendorf 
Hiittenheim 


220, 


220. 


240 
261 
282 

234 
269 

239 
246 

234 
246 
242 
260 
265 

245 
227 

266 

242 

266 

269 

228 

235 
279 
272 
241 

253 
276 
267 

275 
271 
267 
240 


Kag,'ncck 240 

Kaienbcrg 227 

Kaltesch 234 

Kantengicser 235 

Kaysersberg 279 

Kellcr 275 

Keppenbach 284 

Kettenheim 239 

Kippenheim 243 

Kirspach 259 

Kittelsbeim  (i^^  branche)  .  284 

Kittelsheim  12=  branche  1  .  235 

Kleincontz 237 

Knobloch 278 

Kœbbelin 242 

Kœnîg 232 

Kœnigshofen 231 

Kolbsheim 283 

Krantz 276 

Kcechel 283 

Kress 282 

Kriegen 236 

Kunheim 264 


Lamperthcim 
Landau 
Landsberg. 
Lapp      .     . 
Lauterbourg 


•     .  230 

222,  281 

218,  259 

.     .  261 

222,  281 


2S0  KI.KMKNTS 

Pages 

Liebenzellcr 277 

Liechtenberg 263 

Lonhern 260 

Lorraine    ....    244,  270 

Loselin 241 

Lumbhart 270 

Lupfstein 257 

Lure 275 

Lutzelbourg 217 

Lûtzelstein 241 

M. 

Maegde 262 

Manse 270 

Marx 275 

Masmunster 262 

Matzenheim 240 

Merrenberg 244 

^letzer 270 

Mittelhausen 237 

"Moerschwein   .     .     .220,  267 

Molér 220 

Molsheim 246 

Monbronn 268 

Morsberg 251 

Mosung 231 

Moterer 243 

Mueg 263 

Mulfelden 234 

Mulhouse 282 

Mulhofen 231 

Mijllenheim 261 

Mumer 284 

Munster      .     .    218,    222,  281 

Murbach 267 

Murnhardt 239 

Muster 279 

N. 

Nagel 262 

^'ef 243 


Di;    [JL.ASOS 

Xcucnstcin 285 

Ncuwiller 281 

Nçuf-Brisach 261 

Nope 241 

O. 

Obergassen 241 

Oberkirch  .     .     .     .217,  262 

Obernai      ....    222,  273 

Ochsenstein 234 

Offenburg 281 

Oltinger 234 

Onefro 247  . 

Ongersheim 230 

P. 

Pfctzheim 248 

Poss 246 

Q. 

Quintner 258 

R. 

Ramstein 229 

Rappenkopf 220 

Rappenkopf 271 

Rathsamhau.sen  ....  246 

Rebstock 265 

Rechburger 266 

Regisheim 277 

ReifFen 229 

Reinach     ....    217,  264 

Reinbolden 277 

Reinbolt 238 

Reinfort 255 

Reisser 22g 

Rcnchen 242 

Reutingcn 236 

Ribeaupicrre 270 

Ribcauvillé 274 

Riet 253. 


ÉLÉMENTS 

Pages 

Ritenhofen 284 

Ritter 228 

Ritter  d'Urendorf    .     .     .  274 

Roche  (de  la)      ....  219 

Rœder  de  Dirsberg .     .     .  269 

Rohan 253 

Rosheim  (famille)   .    220,  260 

Rosheim  (ville)  .     .    222,  261 

Rouffach.2i8,    219,   222,  273 

Rucker 269 

Rumle 282 

Rumelnheim 228 

Rust 265 

S. 

Saverne 265 

Schaftolsheim      ....  237 

Scharrach 263 

Schaub 257 

Schauben 267 

Schauenbourg     ....  247 

Scheiden 279 

Schilling 255 

Schilt 227 

Schiltigheim 280 

Schindelin 266 

Schlapp 246 

Schmaltz 275 

Schott   .......  232 

Schott  de  Waldel     .     .     .231 

Schôneck 270 

Schôrnpen.     .     .     .    220,  272 
Schurpffensack    .     .     .     .255 

Schwab 239 

Schwarber 245 

Schwarzerden      ....  264 

Schweighauscn   ....  267 

Sehwerdt    ....    220,  278 

Seckingcn 268 

Sélestadt 263 

IngoLD,  GrandiJier,    V. 


DU    BLASON  289 

Ptgea 

Sessoltzheim 282 

Seuss 248 

Sicke 278 

Sigolsheim 257 

Soultz  .famille)    ....  257 

Soultz  'ville) 271 

Spender 272 

Spiegel 267 

Spire  (évêque  de^i    .     .     .  243 

Stang 253 

Steinfurt     .     .     .     .220,  245 

Steinhausen 280 

Steinrucker     .     .     .     .     .  283 

Steurnagel 228 

Still 239 

Strasbourg.     .    219,    222,  237 

Stubenweg 268 

Sturm 235 

Sulger 241 

T. 

Thann 222,  260 

Trautwein 260 

Treubel 247 

Truchsess  de  Rheinfelden  236 

Truchtersheim    ....  258 

Turckbeim      .     .     .    222,  282 

Twinger 271 

U. 

Urbach 228 

Utenheim 240 

Uttweiler 283 

V. 

Vanger 253 

Voltz 229 

Volsch 968 

19 


290 


TABLE    ALPHABETIQUE 


w. 


Pages 

Waffler 262 

Waldner    217,    231,    235,  271 

Waltenheim 231 

Wangen     .     .     .     .    217,  262 

Wasselnheim 247 

Wassenstein 274 

Wattweiler 271 

Wege 235 

Wegisheim 252 

Weickersheim     .     .     .     .275 

Weitersheim 228 

Weisbrodlin 246 

Wepfermann 250 

Wessenberg 239 

Westhausen    .     .     .    242,  254 


P«g«» 

Wetzel  de  Marsilie  .     .     .  240 

Weyrich 237 

Wickersheim 271 

Wildbcrg 237 

Winckenthal 230 

Windeck 255 

Winterthur     .     .     .    252,  260 

Winstein 247 

Wissembourg  .    219,  222,  281 

Wittenheim 228 

Wolfgansheim     ....  249 

Wurmser 257 

Z. 

Zell 268 

Zorn 258 

Zuckmantel 228 


VI. 

MÉLANGES  HISTORIQUES 

SUR 

STRASBOURG 


TOPOGRAPHIE  DE  STRASBOURG. 


La  ville  de  Strasbourg  est  située  sous  la  zone  tem- 
pérée, au  48^  degré,  31  min.  de  latitude;  au  27'  degré, 
55  min.  de  longitude,  presqu'au  centre  d'un  grand  et 
agréable  vallon  qu'on  nomme  l'Alsace. 

Les  environs  de  Strasbourg  forment  une  campagne 
•d'une  grande  et  belle  étendue.  Toute  la  partie  nord, 
■nord-est  et  nord-ouest  est  découverte  à  la  distance  de 
plus  d'une  lieue.  On  trouve  dans  le  lointain  des  élévations 
ou  monticules,  qui  forment  ensuite  des  collines  cultivées 
et  qui,  s'élevant  par  gradation  dans  un  terrain  de  sept 
lieues,  se  joignent  à  cette  grande  chaîne  de  montagnes 
qu'on  appelle  les  Vosges. 

La  partie  de  l'est  nous  présente  une  plaine  arrosée 
par  le  Rhin  et  [)ar  difterents  bras  qui  en  dérivent.  Ce 
fleuve  qui  coule  à  une  petite  lieue  de  Strasbourg,  ainsi 
que  ses  bras,  forment  différentes  îles.  Quelques-unes  de 
ces  îles  oftVent  des  [prairies,  des  jardins,  des  vergers,  des 
bois  agréables  :  mais  le  terrain  ne  produit  qu'à  force  de 
travail.  D'autres  qui  sont  continuellement  sujettes  aux 
inondations  du  Rhin,  sont  toujours  humides,  couvertes  de 
sable  et  de  pierres,  ce  qui  fait  qu'elles  restent  toujours 


294,^1  TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG 

incultes.  Elles  produisent  cependant  des  arbres  utiles  aux 
bâtiments  et  des  herbes,  ainsi  que  des  plantes  dont  la 
médecine  fait  usage. 

La  partie  méridionale  offre  une  longue  et  large 
plaine  bornée  à  l'orient  par  le  Rhin  et  à  l'occident  par 
l'Ill.  Ces  deux  rivières  forment  plusieurs  ruisseaux  ou 
bras  qui  arrosent  cette  partie.  Le  plus  considérable  est 
celui  qu'on  nomme  Krûmmerich,  et  qui,  traversant  cette 
partie,  se  jette  dans  l'Ill  et  la  Brusch  déjà  joints  ensemble 
au-dessus  de  la  ville.  Cette  partie  abonde  aussi  en  prairies. 
Son  sol  est  assez  égal  à  celui  de  la  partie  orientale  :  ce  qu^ 
fait  qu'on  y  trouve  également  des  champs,  des  jardins  et 
des  bois. 

Le  côté  de  l'ouest  a  moins  de  prés  et  de  jardins  que 
les  autres  cotés,  mais  il  abonde  en  plus  de  champs  fer- 
tiles. Il  est  arrosé  par  l'Ill  et  la  Brusch.  Ce  dernier  le 
traverse  divisé  en  plusieurs  bras,  dont  quelques-uns  se 
jettent  dans  \\\\  au-dessus  de  la  ville,  et  dont  les  autres 
qui  fournissent  les  eaux  à  plusieurs  moulins,  forment  une 
rivière  considérable  qui  entre  dans  la  ville  auprès  de  la 
porte  Blanche.  On  rencontre  aussi  dans  cette  partie  occi- 
dentale une  forêt  remplie  de  difterents  arbres  et  de  plu- 
sieurs plantes  utiles.  Cette  partie  tire  aussi  de  la  Brusch 
un  sable  rouge  q4.ie  les  ouvriers  mêlent  à  la  chaux  [)Our 
en  former  du  mortier. 

Cette  partie  est  plus  basse  que  celle  du  nord,  et 
surtout  que  celle  du  nord-est,  la  plus  élevée  des  environs. 
C'est  cette  partie  du  nord  qui  abonde  en  grains  fertiles 
et  qui  produit  les  meilleurs  légumes.  Elle  est  arrosée  du 
côté  de  l'est  par  Tlll  qui  y  forme  dift'érentes  îles,  laquelles 
sont  autant  de  bons  pâturages. 


TOPOGRAPHIE    DE    STRASBOURG  295 

Nous  ne  devons  pas  oublier  de  remarquer  que  la 
rive  gauche  du  Rhin  présente  un  spectacle  agréable  par 
les  promenades,  le  grand  nombre  de  jardins  et  de  mai- 
sons de  campagne   fjui   sont  réunies   dans  le  territoire 
de  Ruprechtsau.  Ce  territoire  est  bas  et  par  là  sujet  aux 
inondations  de  la  rivière  d'Ill,  mais  rarement  à  celles  du 
"   Rhin.  Le  territoire  de  Strasbourg  opposé  à  ce  fleuve  est 
comme  nous  l'avons  dit,   bon  et  bien   cultivé.  Certains 
cantons  sont  gras,   limoneux  et  argileux.   ID'autres  sont 
composés  d'une  terre  plus  légère.  L.es  rives  du  Rhin  sont 
moins  favorables  :  le  terrain,  plus  léger,  y  est  pierreux  et 
sablonneux.   On  sait  qu'on  trouve  sur  les  bords  de  ce 
fleuve  des  pierres  transparentes,  qu'on   nomme  cailloux 
du  Rhin,  et  des  paillettes  d'or  qu'on  retire  par  des  lotions. 
Strasbourg  est  situé  du  cùté  de  la   rive  occidentale 
du  Rhin.  Ses  deux  principaux  cotés  regardent  le  sud-ouest 
et  le  nord-ouest  :   la  partie  orientale  n'est  éloignée  du 
Rhin  que  de  peu  de  pas,  l'occidentale  s'étend  au-delà  de 
rill.   La  longueur  totale  de  cette  ville,  dans  la  direction 
du  nord-ouest  au  sud-est,  approche  de   i  340  toises  ;  la 
moyenne  largeur  peut  monter  à  900  toises.  Elle  est  divisée 
en  deux  par  la  Brusch  qui  la  traverse,  et  cette  rivière  y 
est  garnie  de  quais.  La  partie  méridionale  a  peu  d'éten- 
due; la  se{)tentrionale.  qui  est  un  peu  plus  haute,  est  plus 
considérable.  Cette  dernière  est  encore  partagée  par  trois 
fossés  :  le  premier  et  le  second  reçoivent  à  l'ouest  leurs 
eaux  de  la  Brusch  dès  son  entrée  clans  la  ville.   Le  troi- 
sième, en. deçà  des  moulins,  se  trou\e  plus  au  centre  de 
Strasbourg.   Ils  tombent  tous  trois  a\-ec  leurs  eaux  dans 
la  Brusch  à  peu  de  distance  de  sa  sortie  de  la  ville.  Cette 
rivière  et  ces  trois  fossés  reçoivent  une  grande  (juantité 
d'égouts  et  favorisent  la  salubrité  de  la  ville. 


296  TOPOGRAPHIE    DE    STRASBOURG 

Ce  que  nous  aj)|)elons  ici  Brusch  est  proprement 
l'ill  auquel  se  joint  la  Brusch.  L'ill,  qui  prend  sa  source 
aux  pieds  du  Mont  )ura  et  qui  reçoit  plusieurs  ruisseaux 
dans  sa  course,  traversant  le  Sundgau  et  la  Haute- Alsace, 
reçoit  les  eaux  de  la  Brusch  à  peu  de  distance  de  la  ville 
et  y  entre  sous  le  nom  de  Brusch  du  côté  de  l'ouest  :  elle 
parcourt  ainsi  toute  sa  longueur  du  côté  méridional.  Vers 
sa  partis  supérieure  elle  fait  mouv^oir  un  grand  nombre  de 
moulins,  qui  accélèrent  le  cours  de  ses  eaux.  Au  centre 
de  la  ville  on  la  voit  couverte  de  grands  bateaux  qui 
servent  au  commerce  et  à  la  navigation  du  Rhin.  Sa  plus 
grande  largeur  dans  la  ville  est  de  30  toises,  sa  moyenne 
profondeur  de  5  pieds.  Son  fond  est  très  limoneux  et 
percé  d'un  grand  nombre  de  sources,  il  est  dans  quelques 
endroits  pierreux  et  sablonneux.  On  y  pèche  différentes 
espèces  de  bons  poissons  et  on  y  remarque,  dans  les  en- 
droits qui  ne  sont  i)as  nettoyés,  une  assez  grande  quantité 
de  plantes  aquatiques.  Cette  rivière  reçoit  dans  Strasbourg 
un  ruisseau  qui,  suivant  les  différents  endroits  qu'il  tra- 
v^erse  depuis  Erstein,  est  d'abord  nommé  Krafft  JVasser, 
puis  Dîimmc  Rhehi  et  enfin  Krumme  Rhein  et  plus  vul- 
gairement Kriimmerick.  A  sa  sortie  de  la  ville  elle  reprend 
son  ancien  nom  d'IU  et  se  divise  en  quatre  branches  qui 
forment  différentes  îles,  couvertes  de  jardins  et  de  quelques 
moulins.  Ces  bras,  après  un  cours  d'un  quart  de  lieue, 
se  réunissent  à  la  hauteur  de  la  Ruprechtsau  d'où,  a[)rès 
beaucouj^  de  contours,  cette  rivière  prend  sa  direction 
vers  l'orient  et  se  jierd  dans  le  Rhin  près  de  la  Wantzenau 
à  deux  lieues  de  Strasbourg. 

La  Brusch,  en  s'approchant  de  Strasbourg,  se  jette 
dans  riU  par  trois  diftérents  bras.  Le  premier  de  ces  bras 
forme  son  cours  naturel.   Le  second  est  le  canal  (jui  tut 


TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG  297 

ordonné  par  Louis  XIV,  qui  a  quatre  lieues  de  longueur, 
et  qui  est  d'une  grande  utilité  pour  le  transport  des  pierres. 
L'un  et  l'autre  de  ces  bras  se  jettent  dans  l'IU  avant  son 
entrée  dans  Strasbourg.  Le  troisième,  qui  est  également 
naturel  et  qui  coule  par  les  fortifications  sejjtentrionales 
de  la  ville,  se  jette  aussi  dans  l'Ill  à  quelque  distance  de 
la  ville.  Le  fonds  de  la  Brusch  est  formé  de  sable  routée 
•et  de  cailloux.  On  y  pèche  aussi  beaucoup  de  poissons 
et  on  y  trouve  même  des  paillettes  d'or.  Il  y  a  aussi  les 
•eaux  du  Rhin  qui  entrent  dans  la  ville  près  de  l'hôpital 
militaire  et  qui  peu  après  se  jettent  dans  TIll  au  pont  de 
Sainte-Catherine. 

Les  grandes  rues  de  la  ville  ont  leur  direction  de 
l'orient  à  l'occident  et  du  midi  au  septentrion.  Les  petites 
rues  sont  assez  parallèles  aux  grandes.  Le  nombre  de  ces 
■dernières  est  assez  considérables  et  monte  au  delà  de  200. 
Les  grandes  rues  ont  deux  rigoles  le  long  des  maisons, 
et  les  petites  une  dans  le  centre  pour  faciliter  l'écoulement 
des  eaux.  Chaque  rue  a  une  pente  suffisante  pour  con- 
duire les  eaux  dans  la  rivière,  ou  dans  l'un  des  trois 
fossés  de  l'intérieur  de  la  ville.  Il  y  a  aussi  plusieurs  places, 
sur  lesquelles  sont  répartis  les  marchés.  Ceux-ci  oftVent 
abondamment  et  en  tout  temps  tout  ce  que  les  saisons 
fournissent  en  légumes  et  en  fruits  sains  et  bons.  Les 
deux  boucheries,  dont  la  grande  est  placée  sur  la  Brusch 
et  la  seconde  sur  le  fossé  des  Tanneurs,  sont  maintenues 
dans  la  plus  grande  propreté.  La  première  surtout  mérite 
l'attention  des  étrangers.  Les  anciennes  maisons  de  la  ville 
sont  la  plupart  bâties  en  bois  et  en  briques,  mal  distri- 
buées et  ont  peu  de  jour.  Il  n'y  avait  alors  (jue  les  édifices 
publics  qui  fussent  de  pierre.  Ceux-ci,  ainsi  cjue  les  mai- 
sons particulières,  étaient  la  plupart  peints  comme  le  sont 


298  TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG 

encore  ceux  cl'Augsbourg  et  de  Nuremberg  aujourd'hui. 
Les  nouvelles  sont  construites  en  pierre  de  taille,  sont 
mieux  percées  et  mieux  aértjes.  Leur  ])lus  grande  hauteur 
n'excède  pas  80  pieds.  On  en  compte  plus  de  quatre 
mille  et  le  nombre  des  habitants  est  de  [45.000.] 

Les  fortifications  de  la  ville  consistaient  autrefois 
'dans  des  murailles  qui  soutenaient  de  beaux  et  larges 
remparts.  Les  fossés  étaient  larges  et  en  [)artie  remplis 
d'eau.  Mais  le  défaut  de  cette  enceinte  était  (]ue  les 
bastions  en  étaient  trop  petits  et  les  courtines  trop 
longues.  Louis  XIV  n'en  fut  [)as  plutôt  le  maître  qu'il 
ordonna  à  M.  de  \'auban  d'enveloj)per  cette  vieille  en- 
ceinte par  une  fortification  plus  régulière.  Ce  grand  ingé- 
nieur y  ajouta  C{uelques  ouvrages  avancés  qu'on  a  dans 
la  suite  couvert  par  plusieurs  autres,  de  sorte  que  la  place 
est  devenue  redoutable  et  presque  imprenable.  Ce  ido- 
narque  a  de  plus  fait  construire  une  citadelle  forte,  grande 
et  régulière,  qui  s'étendant  presqu'au  Rhin,  met  parfaite- 
ment en  sûreté  l'entrée  du  pont. 


TOPOGRAPHIE  DE  LA  VILLE. 

La  ville  de  Strasbourg  est  aujourd'hui  divisée  en 
dix  cantons. 

I"  CANTON. 

Ce  canton  renferme  tout  le  faubourg  de  la  Tour 
blanche,  ll^^'cissenf/ntrjjislrass,  et  toutes  les  rues  à  gauche 
jusqu'au  rempart  et  celles  cjui  se  trouvent  à  droite  jus- 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG 


299 


qu'au  côté  gauche  dn  faubourg  de  Cronenbourg  ou  de 
Saverne  inclusivement. 

ï.  Porte  de  la  Tour  blanche  ou  IVeissthurmthor.  ' 

2.  Moulin  des  huit  tournans,  Acht-Ràder-MiihU.  '^ 

3.  Rue  de  Sainte-Aurélie,  partagée  en  deux. 

4.  Rue  de  Sainte-Marguerite. 

5.  Rue  de  Saint-Jean. 

6.  La  grand'rue  du  faubourg  de  la  Tour  blanche  dite   Weissen- 
tkirtnstrass. 

7.  Quartier  nommé  Bi?uier  dei7i  Heiden  Bollvuerk,  derrière  le 
bastion  payen. 

8.  Rue  dite  Seelossgass. 

9.  Kleine  Eeungass,  petite  rue  de  la  course. 


I.  La  porte  du  Faubourg  Blanc,  il  y  a  une  inscription  :  Carolo  çuin/o 
Augusto  .  .  .  etc.  ...  De  plus  on  lit  à  un  coin  de  l'ouvrage  extérieur,  bâti 
en    1679,  l'anachroitique  suivant: 

Hujtts  pars  bello,  pars  pace  peracla  laboris. 
un  prcEsidio  servit,  hinc  dccori. 

De  plus  l'inscription    allemande   :   Gottes    barmhctz Cette    dernière 

inscription  se  trouve  aussi  dans  Zeiler  in  Itin.  girinan.^  part,  i,  fol.  217, 
edit.  1632,  mais  fautivement.  L'origine  de  cette  inscription  se  trouve  dans 
Silbermann,  p.  141  et  142.  Cette  pierre,  posée  en  141S,  fut  trouvée  en  1439 
lorsqu'on   bâtit  les   fondements   du   moulin  situé  près  de  ladite   porte. 

On  trouva  hors  de  cette  porte,  le  29  octobre  1603,  six  tombeaux  payens. 
Sir  lesquels  il  faut  voir  S:hœpflin.  On  y  trouva  un  autre  sépulchre  ancien 
en  1604.  En  1634  lorsqu'on  fit  de  nouvelles  fortifications  hors  de  cette  porte, 
on  y  trouva   encore  un  sépulchre. 

En    1429   fut   bâtie   la   Tour   blanche.    Elle   fut  agrand  e   en    1439. 

En  1524  au  printemps  fut  bâti  le  rempart  près  de  la  raiison  teutonique 
dans  l'emplacement  d'une   ancienne  et   haute   tour  qui   s'v   trouvait  alors. 

En    1532   fut  bâtie  la  porte   extérieure  qui   fut  achevée  dans   deux   ans. 

En  1546  fut  bâti  le  bollwerk.  près  de  la  commanderie  de  Saint-Jean,  et 
on  prit  à  cet   effet   une   bonne   partie   de  la   maison   et  du  jardin  des  [ohannites. 

En  16S2  les  Français  abattirent  le  bollwerk  dit  Lug  im  Land  et  bâtirent 
à  sa  place   le  fort  de   la   Forte   blanche. 

A  la  Tour  blanche  extérieure,  en  hiut,  à  la  voûte,  se  lit  cette  inscription:. 
fublicee  libertati. 

2.  Bâti  en  1439.  Incendié  eu  1526  et  rétabli  peu  après.  Depuis  que  la 
ville  appartient   à   la   France,   on   y   tVut   un   canal  pour  conserver   leaiu 


300  TOPOGRAPHIE   DE    STRASBOURG 

10.  Grosse  Renngass,  grand'rue  de  la  course. 

11.  Heytiengass,  rue  des  payens. 

12.  Mollengass. 

13.  Kageneckerbruch,  marais  de  Kageneck. 

14.  Feuergass,  rue  du  feu. 

15.  Kuhnengass. 

16.  Quai  de  S.-Jean,  Johannesstaden. 

17.  Faux  rempart. 

a)  Fort  du  Faubourg  blanc. 

b)'  Eglise  luthérienne  de  Sainte-Aurélie. 

c)  Eglise  et  couvent  de  Sainte-Marguerite. 

d)  Casernes  du  quartier  de  Saint-Jean.  (Cavalerie.) 

e)  Maison  de  force,  ou  Zuchthaus.  ■ 


I.  Ce  fut  en  1650  que  le  magistrat  de  Strasbourg  pensa  à  établir  dans 
ia  ville  une  maison  de  travail  ou  ArbeiCshaiis^  et  ce  fut  en  cette  année  qu'il 
écrivit  aux  républiques  de  Genève  et  de  Berne  pour  savoir  d'eux  la  forme  de 
pareilles  maisons  établies  dans  leurs  villes.  Mais  ce  ne  fut  que  dix  ans  (après) 
en  1660,  que  cet  établissement  se  forma,  dans  l'emplacement  de  l'ancien  cou- 
vent des  Guillelmites. 

Dès    le    XVI*    siècle    et    avant    l'an    1595    les   hommes  dissolus  et  inutiles 

-étaient  condamnés   à  un    travail   qu'on   nommait    dus  sckilUnwirck   parce  qu'ils 

portaient  à  leur  cou  un  fer  courbé  avec  une  clochette.     Mais  cette  peine  était 

tellement    odieuse   aux    bourgeois    qu'on    les    regardait    comme    infâmes    et    par 

conséquent  inutiles   au   travail. 

C'est  ce  qui  engagea  le  Magistrat  à  établir  en  iô6o  une  nouvelle  maison 
nommé  Arbeit-Spinn-  und  IVerckhaus,  où  l'on  faisait  travailler  les  enfants 
désobéissants  et  les  mendiants  valides,  principalement  à  la  filature.  Ceux  qui 
y  furent  enfermés  pour  crimes  étaient  employés  pendant  l'été  à  nettoyer  les 
fossés  de  la  ville  (ce  qui  dura  jusqu'en  16S2)  et  pendant  l'hiver  à  limer  du 
bois  de  Brésil.  Ceux  qui  n'étaient  pas  si  coupables,  furent  employés  à  l'hôpital 
dit  Ekndehcrberg  et  à   balayer   les   rues  de   la  ville. 

En  1682  le  magistrat  mit  à  la  tête  de  V Arbtitshaus  un  ammeistre,  un 
Treize  et  deux  conse  llers,  avec  un  receveur.  Il  fut  ordonné  alors  de  n'y  rece- 
voir personne  que  ceux  qui  seraient  condamnés  par  sentence  du  grand  Sénat, 
ou  les  mendiants  qu'on  aurait  trouvés  mendier  dans  les  places,  ou  ceux  que  les 
parents  ou  tuteurs  y  auraient  fait  enfermer  du  consentement  des  administrateurs 
Alors  on  fit  une  séparation  :  les  criminels  furent  envoyés  à  V Elinde-Hirbin^, 
les  autres   restèrent   dans   V Arbeitskans. 

Il  y  avait  un  autre  édifice,  situé  près  du  pont  Sainte-Catherine,  nommé 
.  Spinn/iaus,  où   étaient   enfermées   les   filles   de   mauvaise   vie.     Ce  dernier  édifice- 


TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG  301- 

f)  Maison  des  pauvres  attenante  à  la  première. 

g)  Eglise  et  couvent  de  Sainte-Barbe. 

h)  Poêle  de  la  tribu  des  jardiniers  du  faubourg  Blanc,  Gartner 
unterwagner  Zunft. 

i)  Casernes  du  quartier  de  Saverne  (Infanterie.) 
1)  Eglise  et  commanderie  de  Saint-Jean, 
m)  Hôtel  de  l'abbaye  de  Moyenmoûtier. 


Il'  CANTON. 

Ce  canton  renferme  le  côté  droit  du  faubourg  de 
Saverne,  le  quartier  dit  Grïuienbriich ,  le  faubourg  de 
Pierre  et  les  quartiers  attenants  de  l'autre  côté  du  faux 
rempart  jusqu'au  bastion  nommé  la  Fiuckmatt. 

1,  Porte   du    faubourg   de    Saverne  ou   Cronenburg ,   Kronen- 
burgerthor.  ' 

2.  La  grande  rue  du  faubourg  de  Saverne,  Kronenburgerstrass.. 


fut  réuni  en  1699  à  V Arbeitshaus  avec  ses  revenus  :  ce  qui  fut  confirmé  par 
lettres  patentes  du  roi  de  1700.  Le  Conseil  souverain  d'Alsace  obtint  en  1724 
de  M.  le  garde  des  sceaux  la  permission  de  faire  enfermer  dans  cette  maison 
les  voleurs  que  ledit  Conseil  y  avait  condamné.  (SCHKRZ,  in  Dissertatiom 
de  10  quod  justum  est  circa  ergastitla,    1738,  p.  47-51.) 

I.  La  porte  de  Cromnbourg.  Cette  porte  fut  ainsi  nommé  du  château 
de  Cronenbourg  que  Henri  de  Staleck,  évéque,  détruisit  ea  1243.  (Voyez 
Kœnigshoven,  p.  244.) 

A  la  porte  intérieure  de  Cronenbourg  on  voit  le  portrait  d'Attila  avec  ce 
vers  de  Virgile  tiré  du  3»  livre  de  l'Enéide  : 

Sic  oculos,  sic  ille  gênas,  sic  ora  ferebat, 
avec  ces  lettres  A.  V.  aetatis  XLVII  qu'on  a  ainsi   expliqués  : 
Attila    Unnorutn  cetatis  XLVII. 
A  la  tour  de  Cronenbourg  on  lit  l'inscription  : 

Nulli  neque  vint,   neque  insidias  cogitanti 
Sed  proputsanJiinim  ergo   respublica 
Argentorntensis  fieri  fuit  an.  Salutis.   M.D.XXX.II. 
En    1560,    lorsqu'on  aggrandit  le  rempart,  on  trouva   près  de  cette  porte 


3^2  TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG 

3.  Osiertagsgass. 

4.  Le  griinenbruch. 

5.  Bey  dcm  halben  Dach. 

6.  Bey  den  griinen  Hàlteti,  aux  treilles  vertes. 

7.  La  ruelle  de  la  croix,  Kretizgàss/ein. 

8.  Klemensgàsslein. 

9.  ^i?>'  </i?w  Hundshof. 

^   10  Rue  de  l'esprit,  Geistgass. 

1 1.  Rue  de  la  Toussaint. 

1 2.  Bergherrengass. 

13.  Aîaycngasslein,  ruelle  du  mai. 

14.  Guileutgasslein,  ruelle  des  lépreux. 

15.  La  porte  du  faubourg  de  Pierre,  Steinsfrasserthor.  » 


plusieurs  murailles  de  pierres,  voûtes,  cuirasses,  fu-als,  monnaies  d'or  et 
d'argent. 

Hors  de  cette  porte  se  trouve  la  potence,  bâtie  en  1432,  à  laquelle  on 
joignit  en    1481    le   Beicht-hctmcl. 

Cette  potence  fut  réparée  le  8  mai  17 14  par  toiis  les  maréchaux,  char- 
pentiers et  maçons  de  la   ville  assemblés  en  communanîé. 

En  1429  dans  le  temps  des  guerres  fut  bâti  l'ouvrage  extérieur  dehors  la 
porte  de  Cronenbourg,    La  porte  fut  bâtie  en    1440. 

En  151 1  fut  bâtie  le  mur  extérieur  près  de  la  porte  de  Cronenbourg 
jusqu'à  la  Tour  blanche  et  de  la  Brusch  jusqu'à  la  maison  Teutonique. 

En  1530  on  commença  à  bâtir  la  longue  voûte  qui  est  près  de  cette 
porte.  La  même  année  on  bâtit  une  haute  tour  entre  la  porte  de  Cronenbourg 
et  la  Porte  blanche  derrière  la  maison  Teutonique,  qai,  à  cause  de  sa  hauteur, 
fut  nommée   Lng  im   Land. 

I.  La  parti  du  faubourg  de  Pierre.  Située  à  l'occident. 

En  1374  on  commença  à  faire  un  fossé  hors  de  ia  porte  du  faubourg  de 
Pierre  jusqu'au  dessus  de  la  maison  Teutonique,  et  U  fut  entouré  de  tours  el 
de  murailles.    Ce  qui   fut  achevé  en    13S6. 

En  144.0  pendant  l'été  fut  bâtie  la  porte  du  faubourg  de  Pierre.  En 
1480,  après  un  grand  et  long  froid,  la  fonte  des  netges  occasionna  une  grande 
inondation  dans  la  ville  où  il  fallut  aller  en  bateaur.  Les  eaux  minèrent  telle- 
ment les  fondements  de  la  tour  du  faubourg  de  Pierre  qu'elle  tomba  le 
dimanche  après  la  Saint-Jacques,  au  matin,  sans  causer  d'autres  dommages. 
Cette  tour,  très  haute,  fut  rebâtie  au  printemps  de  14S1  et  coûta  lo.ooo  florins. 
Elle   fut  appelée  grnnen    Thurm,  à  cause  que  son   toit  était  vert. 

En    1525  fut  commencé  le  bollwerck  près  de  la  porte  de  Pierre,  et  l'anné  ^ 


TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG  303 

16.  La  grande  rue  du  faubourg  de  Pierre,  Steingass. 

17.  Graumannsgass. 

18.  Reifgass,  rue  du  cerceau. 

19     H'assersuppgass,  rue  de  la  soupe  à  l'eau. 

20.  i\ venue  ou  entrée  de  la  Finckmatt. 

21.  Faux  rempart. 

a)  Casernes  iin  Bruch  ou  du  faubourg  de  Saverne,   pour  la 
•cavalerie, 

b)  Eglise  de  la  Toussaint, 

c)  Poêle  ou  tribu  des  jardiniers  du  faubourg  de  Pierre. 

d)  Fort  du  faubourg  de  Pierre. 

e)  Casernes  de  la  Finckmatt,  pour  Tinfanterie. 


\\V  CANTON. 

Il  renferme  le  Vieux-Marché-aux-vins,  la  rue  dite  au 

jeu  des  enfants,  le  Thomaidock,  la  petite   boucherie,  la 

place  de  S.-Pierre-le-Jeune,  la  rue  de  la  nuée  bleue,  la 

^promenade   du    Broglie,   et   toutes   les   rues  situées   au 

marché-aux-c.'ievaux  jusqu'au  faux  rempart. 

i.  Place  de  Saint-Pierre-le-Vieux. 

2.  Rue  au  jeu  des  enfants,  Kinderspielgasse. 

3.  Vieux-marché-aux-vins, 

4.  Place  du  marché-aux-guenilles,  Marckplatz. 


-suivante  fut  augmenté  le  fossé  vosin.  En    1531,  en  février,  on  abattit  le  ward 
•ou  haute  tour,  située  sur  une  colline  près  du  Gùtltnhauis. 

En    1549    on    abattit    la  moitié    de    la    haute    tour    du    faubourg    de    Pierre 

qui  était  la  plus  haute  de  la  ville  après  celle  de  la  cathédrale,  et  on  mit  une 

toiture  sur  l'autre  moitié  qui   fut  conservée. 

En  1683  les  Français  démolirent  le  bolKverck  du  Roseneck,  situé  près  de 
la  porte  de  Pierre,  et  en  formèrent  le  fort  qu'on  nomme  aujourd'hui  fort 
•de  Pierre, 


3^4  TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOCKO 

5.  Le  Rosengarten. 

6.  Le  Tkoman-Loch. 

7.  La  ruelle  de  l'ours,  Bàrengàsslein. 

8.  La  ruelle  du  noyer,  Nussbaumgàssleùt. 

9.  Le  H'ùlnerhoff. 

10.  Le  HôlUng'dssUin. 

1 1 .  Le  Marbachg'àsslein. 
^      1 2.  Le  Marbach-Hof. 

13.  Rue  de  la  petite  boucherie. 

14.  La  petite  rue  de  l'église,  KUin-Kirck-GàssUin. 

15.  Place  de  la  Saint-Pierre-le-Jeune. 

16.  La  grande  rue  de  l'église,  Grosse-Kirtk-Gass. 

17.  A  la  mésange,  bey  der  Meisse. 

18.  Rue  de  la  nuée  bleue. 

19.  La  Burg-gass. 

20.  La  Krappen-  ou  plutôt  Rappen-G'àssiiin. 

21.  La  Pfund'ZolUrgass,  c'est-à-dire  rue  des  lods  et  ventes. 

22.  Marché-aux-chevaux. 

23.  La  Bischofsheimergass,  dite  improprement  Bischofsgass. 

24.  La  rue  de  Kécrevisse. 

25.  La  Schiltigheimergass ,   nommée  improprement  la   Kleine- 
Schilds-gass. 

26.  La  ruelle  des  Clarisses,  Sant-Klaren-Gàssiein. 

27.  Le  faux  rempart. 

a)  Hôtel  du  chapitre  de  Neuvillers. 

b)  La  petite  boucherie.  ^ 

c)  L'église  de  Saint-Pierre-le-Vieux. 

d)  L'hôtel  du  gouvernement  ou  du  premier  commandant. 

e)  L'hôtel  du  second  commandant. 

f)  La  tribu  des  charpentiers. 

g)  La  tribu  des  vignerons  (Weinstkher)  et  des  perruquiers, 
h)  L'hôtel  du  grand  prévôt  de  la  cathédrale  de  Strasbourg. 
i)  La  promenade  de  Broglie. 


I.  La  petite  boucherie  était  en  1551  située  Je  long  du  fossé  des  tanneurs- 
où  on  a  bâti  depuis  des  maisons.  Elle  fut  transférée  vers  1682  dans  l'endroit- 
qu'elle  occupe  à  présent. 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG  30S 

k.)  La  salle  de  la  comédie  française,  ' 
1)  La  fonderie  et  l'arsenal.  * 


I.  Comédie  françaisi  a  Strasbourg.  —  Le  séjour  d'une  nombreuse  garnison 
attira  à  Strasbourg  en  1692  une  troupe  de  comédiens  français.  Ils  dressèrent 
d'abord  leur  théâtre  dans  le  poêle  des  maçons.  .Mais  ne  s'y  trouvant  pas  com- 
modément ils  en  érigèrent  un  autre,  à  quelques  pas  de  là,  dans  l'hôtel  de 
Rathsamhausen  où  ils  prirent  leur  emplacement  entre  les  quatre  murailles  d'un 
vieux  magasin.  Ils  n'y  restèrent  pas  longtemps,  car  .\I.  l'abbé  Hennequin, 
grand-vicaire  du  diocèse,  ayant  appris  que  ce  magasin  avait  été  autrefois  une 
vieille  chapelle,  le  locataire  qui  occupait  cet  hôtel  et  qui  avait  prêté  cet 
emplacement  aux  comédiens,  fut  obligé  de  les  en  faire  sortir.  Les  acteurs 
retournèrent  au  poêle  des  maçons.  Ils  n'y  restèrent  que  quelque  temps,  tant 
parce  qu'ils  n'y  gagnaient  rien  que  parce  qu'ils  perdirent  par  le  feu,  <\\i\  se  mit 
à  leur  théâtre,  la  plus  grande  partie  de  leurs  effets.  Il  est  à  remarquer  que 
]a  veille  de  l'incendie  du  poêle  des  maçons,  qui  arriva  le  22  novembre  1700 
entre  deux  et  trois  heures  du  matin,  les  affiches  de  la  comédie  étaient  ainsi 
conçues  :  €  Nous  donnerons  aujourd'hui  dimanche,  21  novembre  (i  700),  T^r- 
luffe^  comédie  en  cinq  actes  de  M.  de  Molière  ;  elle  sera  suivie  de  la  SérénaJi 
comédie  meslée  de  musique  italienne  et  française.  //  y  aura  grand  feu  par- 
tout.   On  fî'y  aura  point  de  froid.  » 

Ces  comédiens  (qui  se  nommaient  les  Comédiens  de  la  troupe  Dauphine), 
quoiqu'assez  mauvais,  firent  naître  le  désir  de  perpétuer  et  de  rendre  ce  genre 
d'amusement  stable  et  permanent.  On  sentait  combien  le  spectacle  était  néces- 
saire pour  occuper  une  garnison  nombreuse  et  surtout  désoeuvrée.  Mais  il  fallait 
un  emplacement  convenable  et  il  y  avait  des  frais  à  faire  pour  le  bâtir  con- 
venablement. Un  riche  jardinier  qui  se  pendit,  leva  la  diffTiculté.  Ses  biens 
furent  confisqués  au  profit  du  fisc  de  la  ville,  et  le  magistrat  les  consacra  à 
l'érection  d'un  théâtre  public,  qui  fut  élevée  en  1701,  en  la  place  d  un  vieux 
magasin  de  farine  et  d'avoine,  bâti  en  1513,  situé  au  bord  du  canal  à  l'extré- 
mité de  la  place  appelée  le  Marché- aux-chevaux  et  aujourd'hui  le  Bro^lii  du 
nom  de  M,  le  maréchal  de  ce  nom. 

Cette  salle  ne  fut  pas  plutôt  en  état  fie  bâtiment  fut  achevé  le  12  mai 
de  l'année  1701  et  les  comédiens  commencèrent  à  y  représenter  le  19  juin 
1701;  la  dite  année  un  comédien  de  la  troupe  étant  mort  le  8  octobre,  il  fut 
enterré  sans  chant  et  sans  cloches),  qu'elle  fut  occupée  par  une  troupe  fran- 
çaise des  meilleures,  dit-on,  qui  ayent  jamais  paru  en  cette  Ville.  Cette  troupe 
fut  l'école  où  se  formèrent  pendant  jjlusieurs  années,  des  acteurs  qu'on  vit 
ensuite  briller  sur  le  théâtre  de  Paris.  On  doit  à  celui  de  Strasbourg,  Noverre, 
Préville,  la  fameuse  Adrienne  Le  Couvreur.  (La  Champagne  t'ut  sa  patrie  :  son 
talent  fut  développé  par  Legrand  et  exercé  d'abord  à  Strasboi  rg.  Elle  débuta 
à  Paris  en  171 7.  LUCHET,  Hist.  littcr.  de  M.  de  Voltaire,  III,  p.  329.)  Celle-ci 
eût  du  P.  d,  K.  une  fille  dont  la  postérité  est    encore    existante    à  Strasbourg. 

2.  L'Arsenal  fut  bâti  en    l  545  sur  une  partie  de  l'ancien  emplacement  du 
Ingold,   Grandidier,    V.  20 


306  TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG 


IV=  CANTON. 

Il  renferme  toutes  les  rues  et  quartiers  qui  se  trouv^ent 
entre  le  côté  droit  de  la  grande  rue  depuis  la  maison  de 
VUugeld^  le  côté  droit  de  la  rue  au  jeu  des  enfants,  la 
grande  avenue  de  la  place  d'armes  et  les  arcades. 

1.  Rue  des  aveugles. 

2.  Rue  de  l'argile,  Leimengass. 

3.  Ruelle  du  foulon,  Stampfg'dsslein. 

4.  Fossé  des  tanneurs. 

5.  Rue  du  coin  brûlé,  Zum  Brandeinend. 

6.  Place  d'armes,  Barfusserplatz. 

7.  Pfahlgasslein. 

8.  Grosse  Stadelgass. 

9.  Kleine  Stadelgass. 

10.  La  rue  du  poêle  des  drapiers. 

1 1.  La  ruelle  du  savon,  Seifeng'àsslein. 

12.  Rue  de  Sainte-Hélène. 

13.  Rue  de  Sainte-Barbe. 

14.  Rue  du  poêle  des  cabaretiers,  Freyburgergass . 

15.  Rue  de  la  lanterne. 

i6.  Vieux  marché-aux-grains. 

17.  Derrière  la  lanterne,  Hinkr  der  Herrenstube. 

18.  Heiligen  Lichiergass. 

19.  La  ruelle  du  Saumon,  Salmengasslein. 

20.  Kochlôffelg'dssUin. 

21.  Siebenmannsg'dsslein. 

22.  Gatitg'àsslein  ou  la  rue  de  l'enchère. 

23.  Brennergdsshin. 


couvent  des  Clarisses  du  Marché-aux-chevaux.  C'est  un  grand  bâtiment  où  l'on 
trouve  un  grand  nombre  de  fusils  et  d'armes  anciennes.  Les  Strasbourgeois 
furent  les  premiers  qui  se  servirent  des   Btuhssirt.  ' 


TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG  307 

a)  Eglise  de  Saint-Pierre-le-Vieux. 

b)  Tribu  ou  poêle  des  drapiers,  où  est  la  salle  de  la  comédie 
allemande.  ' 

c)  Tribu  des  tanneurs. 

d)  Petit  couvent  des  capucins  et  chapelle  de  Sainte-Barbe. 

e)  La  tribu  des  cabaretiers,  dite  Freiburger-zunft. 

f)  Le  tribu  de  la  lanterne,  dite  Herrenstub. 


I.  Comédie  allemande  a  Strasbourg.  —  La  scène  commence  à  se  purifier 
<n  Allemagne  et  les  pièces  allemandes  ne  sont  plus  des  farces  qui  faisaient 
rougir.  Sara^  Julie  et  Roméo  par  Weiss,  Minna  par  Lessing,  Clavigo  par 
Goethe,  sont  l'ornement  de  la  toilette  des  belles  allemandes.  Le  Hanswurst,  le 
Kasperl,  le  Lipperl,  et  les  autres  personnages  grotesques,  qui  paraissaient  même 
dans  la  tragédie,  commencent  à  s'absenter  et  sont  réservés  aux  joueurs  de 
marionnettes. 

Strasbourg  pourrait  avoir  une  troupe  permanente  et  il  y  a  un  théâtre  pour 
les  Allemands  à  la  tribu  des  drapiers.  (Sur  la  fin  du  siècle  dernier  et  au  com- 
mencement de  celui  ci,  les  Comédiens  allemands  représentaient  sur  la  grande 
salle  qui  est  au-dessus  de  la  boucherie.  Puis  à  la  tribu  des  drapiers,  dans  la 
salle  du  poêle.  Enfin  on  y  bâtit  en  1 733  une  salle  particulière.)  Mais  outre 
que  les  Strasbourgeois  préfèrent  le  théâtre  français,  la  place  est  peu  lucrative. 
La  recette  monte  quelquefois  de  800  à  900  livres  par  représentation,  quelque- 
fois aussi  elle  va  à  peine  à  cent.  L'entrepreneur  est  obligé  de  donner  le  quart 
du  profit  à  celui  de  la  comédie  française.  Les  dépenses  sont  fortes  et  il  reste 
peu  de  chose  aux  pauvres  acteurs.  Cependant  Marchand,  qui  est  natif  de  Stras- 
bourg, et  Abst  y  ont  réussi. 

Les  Allemands  manquaient  encore  au  commencement  de  ce  siècle  de 
pièces  nationales  et  ne  connaissaient  point  encore  les  étrangères,  lorsqu'en 
1727  une  fille  d'un  docteur  en  droit  de  Zwickau,  nommé  Weissenborn,  com- 
mença à  faire  époque  dans  l'histoire  du  théâtre  allemand.  Ayant  épousé  le 
comédien  Neuber,  elle  se  mit  à  la  tête  d'une  troupe  qu'elle  conduisit  à  Leipzig. 
Elle  osa  bannir  dèi  1736  le  Hansxvurst  (Jean  Saucisse)  et  tous  ses  compagnons 
grotesques,  et  ce  fut  elle  qui  engagea  Gottsched  à  traduire  en  allemand  les 
meilleures  tragédies  françaises.  Elle  parcourut  avec  ces  pièces  une  grande  partie 
des  villes  d'Allemagne  et  vint  avec  sa  troupe  deux  ou  trois  fois  à  Strasbourg, 
Cette  femme,  digne  d'un  meilleur  sort,  mourut  presque  dans  la  misère  en  1753. 

Marchand  était  le  premier  acteur  de  la  troupe  de  Sébastian!,  dont  il  a 
acheté  la  garde-robe  et  les  principaux  effets.  Il  passe  ordinairement  l'hiver  à 
Mayence,  le  temps  de  la  foire  à  Francfort,  le  reste  de  l'été  à  Hanau  et  en 
d'autres  lieux  voisins  où  il  est  toujours  bien  accueilli. 


308  TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG 

g)  La  chambre  de  la  taille,  dite  Herrmstall.  * 
h)  La  tribu  des  pelletiers. 

i)  Chambre  des  logements,  tribunal  de  la  maréchaussée  et  le 
grand  corps  de  garde  de  la  ville. 


V  CANTON. 

1.  Au  pont  des  étudiants^  bey  dem  StudentenbriickUin. 

2.  Rue  de  l'outre,  Schlauchgass. 

3.  Place  du  Temple-neuf. 

4.  Près  du  Temple-neuf. 

5.  La  ruelle  des  Dominicains,  Predigergdssleiîi. 

6.  Les  grandes  arcades.  Grosse  Gevoerbslaube. 

7.  La  ruelle  de  Sainte-Marguerite. 

8.  Le  Marché  neuf. 

9.  Rue  des  hallebardes,  Spiessgass,  autrefois  Sporengass. 

10.  Rue  des  orfèvres. 

11.  Ruelle  du  chaudron,  Kesselgàsslein. 

12.  Rue  du  sanglier,  Uauergàsslein. 

13.  La  Fladergass. 

14.  La  rue  du  dôme,  Miinstergass. 

15.  La  ruelle  des  tiroirs^  Schubladengàsslein. 

16.  La  ruelle  des  échasses,  Stelzeng'dsslein. 

17.  La  Hexetigasslei)i,  la  rue  des  sorcières,  improprement  dite 
rue  de  l'essieu. 

18.  An-Scharfefieck,  ou  hôtel  du  Gurtlerhoff. 

19.  La  rue  brûlée,  Brandgass. 

20.  La  Luxhoffg'àsslein. 

21.  La  rue  des  charpentiers. 


I.  Comme  la  ville  était  autrefois  obligée  de  fournir  un  certain  nombre  de 
chevaux,  tant  au  couronnement  des  empereurs  qu'à  leurs  expéditions  militaires 
et  à  leurs  voyages  dans  Rome,  on  établit  une  écurie  publique  où  les  bourgeois 
tant  nobles  que  roturiers,  étaient  obligés  d'entretenir  les  chevaux  à  cet  usage, 
à  la  tête  desquels  on  mit  un  maréchal  ou  Slallmeislcr.  (Schilter,  p.  107S.} 
En   1505   on   transféra  le  Schalzhaiiss  au  Stall.  (Fb.,    loSo.) 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG  309 

22.  La  rue  des  juifs. 

23.  La  Alauergàssiein. 

24.  La  porte  des  juifs.  * 

25.  Le  faux  rempart. 

a)  L'hôtel  de  la  tour  aux  pfennings.  * 

b)  L'église  luthérienne  du  Temple-neuf  ou  des  Dominicains, 
N'eue  ou  Freiiiger-Kirck. 

c)  Salles  de  l'université  luthérienne,  bibliothèque  publique  et 
séminaire  luthérien. 

d)  Tribu  des  tailleurs. 

e)  Hôtel  de  l'abbaye  de  Marmoutier. 

f)  Hôtel  du  prince  de  Hesse-Darmstadt. 

g)  Hôtel  du  prince  des  Deux-Ponts, 
h)  Greniers  de  la  ville.  ^ 

i)  Hôtel  de  l'intendance. 


1.  Porte  dis  Juifs.  La  porte  des  jaifs  est  située  à  l'Orient.  II  y  a  une 
inscription  :  Hinricum  gallorum  ngi  .  .  .  etc.  ...  Ea  1552  furent  construits 
le  fossé  et  les  forlifications  tiors  de  la  porte  des  juifs,  auquel  on  joignit  peu 
après  le  rempart.  Cela  fut  bâti  par  les  bourgeois  en  corvée.  La  même  année 
le  fossé  fut  entouré  de  murailles,  et  en  1554  on  y  transporta  un  grand  nombre 
d'anciennes  tombes  des  églises  pour  y  servir  à  la  maçonnerie. 

En  1562  on  abattit  la  tour  de  la  porte  des  juifs  et  on  la  rebâtit  plus 
hautement  et  plus  solidement.  En  juin  1684,  le  feu  du  ciel  tomba  sur  cette 
tour  et  y  causa  par  l'incendie  plusieurs  dommages. 

2.  La  tour  aux  phennings,  P/ennigthurm,  fut  bâtie  en  1321  selon  la 
Ctironique  de  Kœnigshoven,  et  en  1368  selon  l'Allemande  (p.  244)  pour  y 
régir  les  revenus  de  la  ville  et  y  conserver  le  trésor. 

On  avait  coutume,  jusqu'après  l'an  I  500,  de  transcrire  la  description  des 
revenus  de  la  ville  à  la  Tour  aux  phennings  sur  des  tablettes  de  cire.  On 
conserve  encore  quelques-unes  de  ces  tablettes  de  recette  dans  ladite  tour. 
(SCHILTER,  p.  441.) 

II  y  a  encore  aujourd'hui  à  la  tête  de  la  Tour  aux  phennings  trois 
Dreyer,  dont  le  premier  qui  est  noble  est  nommé  der  juncker,  le  second  der 
burgir  et  le  troisième  dir  batur,  aux  [uels  on  accorda  en  1587  ainsi  qu'aux 
Dreytr  du  Stall  le  droit  de  présence,  Sitzgeld.  Voyez  Schilter,  1009, 
et  seq.  .  .  . 

3.  Le  grenier  de  la  ville,  dit  Kornspeichtr,  sur  le  Marché-aux  chevaux,  fut 
bâti  en   1441.  Il  comprend  cinq  étages  et  est  long  de  393  pieds. 

On  y  conserve  des  grains  et  de  l'orge  des  années  1439,  1525  et  1542; 
•<le  plus  des  grains  qui  restèrent  en  la  campagne  pendant  deux  ans,  savoir  qui 


310  TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG 

k)  Hôtel  du  grand  doyen. 
1)  Hôtel  de  l'abbaye  de  Neubourg. 
m)  Tribu  ou  poêle  des  maçons, 
n)  Tribu  des  échasses,  zur  Stels. 

Ce  cinquième  canton  comprend  toutes  les  rues^ 
enclavées  entre  le  fossé  de  la  petite  boucherie  et  le  côté- 
gauche  de  la  rue  des  hallebardes,  de  celle  dite  Flader- 
gass  et  de  la  rue  des  juifs  jus(^u'aux  faux  remparts  près 
de  l'intendance. 


Vl^  CANTON. 

Contient  les  rues  situées  entre  le  coté  gauche  du 
Marché-aux- poissons  en  venant  des  grandes  arcades,  le 
côté  droit  de  la  rue  des  hallebardes,  de  la  Fladergass  et 
de  la  rue  des  juifs  d'une  part,  et  de  la  rivière  de  Brusch 
depuis  la  grande  boucherie  jusqu'au  couvent  des  Récollets 
et  au  pont  royal  de  l'autre. 

1.  Marché-aux-poissons. 

2.  Fossé  ou  rue  des  tailleurs. 

3.  Ruelle  de  l'hôpital,  Spital-Gass. 

4.  Rue  mercière,  ou  rue  des  fl'eurs. 


furent  semés  en    1591    et  recueillis  seulement  en    1593;  de  plus  de  l'avoine  de- 
l'année    i  560. 

On  y  voit  aussi  60  à  70  moulins  à  bras  dont  on  peut  se  servir  dans   le- 
besoin.  Ils  y  furent  apportés  du  couvent  de  Saint  N'icolas-in-undis. 
On  voit  à  un  pilier  dudit  grenier  : 

Uff  nundag  nach  S.  Nidaus  (agi 
IVart  dièses  Spcicher  und  dièse  Habe 
Ange/<ingen,   do   ntan   zaltt  f'ùrwor 
Von   Chrisli  gcburt  M.CCC.XXXXI  jor. 


TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG  3II 

5.  Place  de  la  cathédrale,  M'ânsterplatz. 

6.  La  cantine  du  faucon,  Falken-KelUr. 

7.  Rue   des  corroyeurs,  Kurbengass,  improprement  nommée 
rue  de  Saint-Urbain. 

8.  Marché  aux  cochons  de  lait,  Ferkelmarkt. 

9.  Ruelle  des  cordiers. 

10.  Ruelle  du  dévidoir,  Haspelgàsslein. 

11.  Derrière  le  palais  épiscopal. 

.  12.  Terrasse  du  palais  donnant  sur  la  rivière. 

13.  Place  du  palais  épiscopal,  Bischofsplatz. 

14.  Bey  dem  Reibeissen. 

15.  Stolzengàsslein. 
i6.  Kosenbadgàsslein. 

17.  Sandplatz,  ou  quai  au  sable. 

18.  Au  grenier  à  sel  du  roi,  nommé  autrefois  le  Wollhaus  ou 
magasin  de  laine. 

19.  Schreiberstubgass,  rue  des  écrivains. 

20.  Rue  du  BruderhofFou  de  la  cour  des  frères. 

21.  Ruelle  de  la  bière,  Bierg'dsslein. 

22.  La  ruelle  du  tonnelet  rouge. 

23.  Place  Gayot. 

24.  Rue  baron. 

25.  Rue  des  moines,  Pfaff'engass. 

26.  Rue  des  veaux. 

27.  Ruelle  de  l'abreuvoir,  Tranckgàsslein. 

28.  Ruelle  de  la  croix,  KreutzgassUin. 

29.  Ruelle  de  Saint-Médard. 

30.  Rue  de  Saint-Etienne. 

31.  Place  de  Saint-Etienne. 

32.  Ruelle  du  ciel,  Hiinmelreichgasslein. 
^^Iif  Rue  des  faisans. 

34.  Rue  des  pucelles. 

35..  Rue  de  l'arc-en-ciel. 

36.  Rue  de  la  pierre,  Steingass. 


a)  L'église  cathédrale  dite  Munster. 

b)  Palais  épiscopal,  ou  Bischofshof. 

c)  Séminaire  épiscopal. 

d)  Collège  royal. 

e)  La  fabrique  de  Notre-Dame,  Frauenhaus, 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASÏIOIRG 

f  )  La  grande  boucherie.  '■ 

g)  La  tribu  da  bo'.Uan,c,'cr.s. 

h)  Grenier  à  sel  de  la  ville.  * 

i)  Hôtel  de  l'abbaye  d'Andlau. 

k)  Ancien  hôtel  du  prêteur. 

1^  Grenier  à  sel  du  roi,  autrefois  le  H'o/Zhaus. 

m)  L'hôtel  du  directoire  de  la  noblesse  de  la  Basse-Alsace, 

n)  Eglise  et  couvent  de  Saint-Etienne, 

o)  Petit  chantier  de  la  ville. 

p)  Grand  chantier  de  la  ville, 

q)  Chapelle  de  Saint-Antoine, 

r)  Eglise  et  couvent  des  Récollets, 

s)  Atelier  de  la  ville  pour  les  charpentiers,  Zimmerhof. 

t)  Atelier  de  la  ville  pour  les  maçons,  Maurerhof. 

u)  Chantier  du  bois  pour  les  bourgeois, 

x)  Casernes  du  quartier  de  la  porte  des  juifs,  pour  l'infanterie. 


VII'  CANTON. 

Il  comprend  les  rues  et  quartiers  silués  entre  le  côté 
gauche  de  la  grand'rue,  le  côté  droit  du  Marché-aux- 
poissons  et  la  rivière  en  remontant  jusqu'au  faux  rempart 
derrière  la  Bickerorass. 


1.  La  grande  boucherie  fut  commencé  à  être  bâtie  en  janvier  1587.  Elle 
fut  achevée  la  même  année.  On  commença  à  y  vendre  de  la  viande. pour  la 
première  fois  le  samedi  4  mai  de  ladite  année.  Au  dessus  de  la  boucherie  est 
une  grande  salle  où  se  tiennent  les  marchands  dans  le  temps  de  foire  de  Noël 
et  de  la  Saint-Jean. 

L'ancienne  boucherie  était  autrefois  située  le  long  des  bâtiments  voisins 
du  poêle  de  la  .Moresse.  Elle  fut  abattue  le  20  juin   1580. 

2.  Le  Saltzhauss  était  autrefois  au  Gran.  De  là  il  fut  transféré  en  d'autres 
endroits.  Il  fut  bâti  en  1586  près  de  la  cathédrale,  dans  l'emplacement  de 
l'ancienne  chapelle  de  Saint-George.  De  là  il  fut  transféré,  il  y  a  quelques 
années,  au  .Marché  Gayot. 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG  313 

1.  La  grand'rue,  dite  lan^^e  Sirass. 

2.  La  Bickergass  ou  rue  du  bourreau. 

3.  Au  passage  de  la  Brusch,  bey  dein  Oùernwasserzoii. 

4.  Le  Gûldschmidtshojîein. 

5.  La  Planzbadergass. 

-6.  La  Linzenfelderg'àsslein, 

7.  La  rue  du  coq. 

8.  La  ruelle  de  l'aimant. 
g.  La  ruelle  des  meuniers. 

10.  La  ruelle  des  cheveux,  HaargassUin. 

11.  La  rue  des  dentelles,  Spitzetigass. 

12.  La  Gahegasslein,  la  ruelle  escarpée. 

13.  La  Schi/dsgass,  la  rue  du  bouclier. 

14.  La  ruelle  des  hannetons. 

15.  La  Sais7nannsgass. 

16.  La  place  de  Saint-Thomas. 

17.  La  rue  des  cordonniers. 

18.  Rue  de  la  chaîne. 
ig.  Ruelle  du  miroir. 

20.  Rue  des  serruriers. 

21.  Rue  du  puits. 

22.  La  Druseng'àsslein,  la  ruelle  de  la  lie. 

23.  Rue  de  l'espinc. 

24.  Cul-de-sac  du  paon,  Pfaugàsslein. 

25.  Rue  de  l'ail,  Knobiauchgass. 

26.  Ruelle  de  Tesprit. 

27.  Quai  de  l'esprit,  dit  le  Rheineckel. 
-28.  Ruelle  du  bateau. 

2g.  Rue  de  l'écurie,  Stallgass. 
30.  Rue  de  l'homme  de  pierre,  Steinermannsgass. 
_3i.  Rue  des  tonneliers. 

32.  Ruelle  du  pied  de  bœuf,  Rindsftissgàsslein. 

33.  Rue  des  tripes,  Kutieigass. 
.34.  Rue  du  poumon. 

35.  Ruelle  de  l'arbre. 
.36.  Marché-aux-herbes,  ou  place  de  Thôtel  de  ville. 

a)  Prisons  de  la  ville. 

b)  Hotcl  de  l'abbave  d'Altortï. 


314  TOPOGRAPHIE   DE   STRASBOURG 

c)  Hôtel  de  la  monnaie.  • 
d^  Eglise  de  Saint-Thomas. 

e)  Poêle  ou  tribu  des  cordonniers. 

f)  Poêle  des  maréchaux. 

g)  Poêle  des  marchands  ou  du  miroir, 
h)  VUngelii,'' 

i)  L'hôtel  de  ville  et  la  chancellerie.  ' 


1.  L'hôtel  de  la  monnaie,  vis-à-vis  la  maison  de  ville,  fat  abattu  en  1506^ 
rebâti  en   1507,  et  achevé  en   1508,  Il  fut  entièrement  abattu  en    173  ...  . 

La  ville  avait  sa  Mïintzstall  près  des   moulins,    non    loin    du    Pfiantzbad.- 
Cet  endroit  où  l'on   frappait  la  monnaie  était  auparavant  au  couvent  des   Cor- 
deliers,  et  ce  fut  là  qu'on  fit  les  premiers  batzen. 

En   1306  la  ville  acheta  la  moitié  du  droit  de  monnaie  de  l'évêque  Jean. 

L'évêque  conférait  "autrefois  plusieurs  fiefs  qui  formaient  rente  sur  la 
monnaie.  Les  vassaux  qui  en  jouissent  encore  aujourd'hui,  sont  payés  de  la 
dite  rente  sur  la  Tour  aux  phennings. 

Le  22  décembre  15S1,  entre  9  et  10  heures  du  matin,  il  y  eut  un  grand 
incendie  à  la  monnaie  près  de  la  maison  de  ville.  Comme  on  porta  secours 
à  temps,    il  ne  causa  aucun  dommage. 

'     Un  ordre  du  roi  de  l'année    1694.    défendit    à    la    ville    d'user    dorénavant 
du  droit  de  battre  monnaie. 

2.  En  1463  fut  bâtie  la  maison  de  l'Ungeld  au  dessous  de  la  chancellerie 
et  on  y  établit  des  Dreyer  de  la  classe  des  échevins  pour  retirer  les  droi's. 
Cette  maison  fut  agrandie  en  1667.  Au  bas  de  l'Ungeld  sont  gravés  dans  la 
pierre  différentes  mesures.  Il  n'y  a  pas  un  siècle  que  Ton  y  voyait  le  bloc  sur 
lequel  on  avait  coutume  de  couper  les  deux  premiers  doigts  aux  faussaires  et 
aux  parjures.  Celte  exécution   se   faisait  aux  pieds  de  la  maison   de  ville. 

3.  La  maison  de  ville  fut  bâtie  en  1321,  sur  la  place  de  Saint-Martin 
près  du  Marché-aux-poissons.  La  justice  de  la  ville  se  rendait  auparavant  dans 
le  palais  de  l'évêque,  ce  qui  fit  qu'elle  prit  le  nom  de  phaliz.  Les  dissentions 
des  Zorn,  qui  occupaient  la  place  de  schultheiss,  et  des  MuUenheim,  furent  cause 
qu'elle  fut  alors  transférée  du  palais  épiscopal  à  la  maison  qu'on  bâtit  en 
1321  et  qui  était  alors  située  à  peu  près  dans  le  milieu  de  la  ville.  (Kœnigs- 
HOVEN,   c.    5,   p.   2S4.) 

La  maison  de  v;lle  fut  bâtie  à  côté  de  l'église  paroissiale  de  Saint-Martin. 
(On  y  joignit  en  1583  la  partie  qu'on  nomme  aujourd'hui  Dir  nette  Bau. 
SCHILTER,  p.  609.)  On  lit  dans  les  anciennes  lois  municipales  de  la  ville: 
Loctts  autem  judicis  est  in  foro  ju.xta  Sanctnni   Martinum. 

Lorsqu'on  la  bâtit,  on  fit  deux  escaliers  différents  et  deux  portes  :  par 
l'un  montaient  les  Miillenheim   et   pnr  l'autre  les  Zorn. 

La  maison  de  ville  fut  renouvelée  le  26  juillet  I  5S9.  Elle  fut  blanchie  à 
neuf,  on  y  mit  de  nouvelles  fenêtres  et  on  l'orna  de  peintures  extérieures.  On 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASB(JL-RG  315. 

1)  Le  gran  ou  Marchc-au-vin.  ' 
m)  Le  douane  ou  Kaufhaus.  ^ 
n)  Le  poêle  de  la  morcssc. 
o)  Le  grand  puils  du  r^Iarché-aux-poissons. 

fit  dans  le  même  temps  des  voûtes  dans  le  bas,  pour  y  déposer  et  conserver 
les  archives.  Au  dessous  de  la  maison  de  ville  étaient  des  petites  boutiques 
où  s'étaient  établis  des  marchands  de  drap  et  quelques  vendeurs  de  petits  livres. 

On  prétend  que  3  jours  avant  la  reddition  de  la  ville  à  la  France,  le 
poêle  qui  était  dans  la  chambre  des  Treize,  sauta  dans  trois  endroits. 

En  1686,  le  10  décembre,  un  grand  incendie  brûla  une  grande  partie  de 
]a  chancellerie  et  de  la  chambre  des  Treize. 

Ce  fut  le  13  janvier  1586  qu'on  commença  pour  la  première  fois  à  distribuer 
le  droit  ou  pièce  de  présence,  dit  Rathschilling  ou   Grosckcn  au  grand   Sénat. 

Dans  les  années  1463  et  1464  fut  bâtie  la  chancellerie,  avec  une  galerie 
qui  conduisait  à  la  maison  de  ville.  On  voit  au  portail  les  statues  sculptées 
de  Jean  de  Lichtemberg,  le  dernier  de  sa  maison,  et  de  Barbe  d'L'ttenheim, 
sa  maîtresse,  dite  communément  la  belle  Barbe. 

En  mai  1566  on  commença  à  bâtir  la  nouvelle  chancellerie  avec  la  maison 
du  syndic  de  la  ville  du  côté  de  la  grand'rue.  Elle  fut  achevée  en    1569. 

L'ancienne  chancellerie  coiîta  beaucoup,  car  pour  la  bâtir  il  fallut  acheter 
un  grand  nombre  de  maisons  voisines,  La  chambre  des  contrats  au  dessous  de 
la  chancellerie  fut  établie  en    1587. 

Le  Neiibau,  qui  existe  encore  aujourd'hui,  fut  bâti  en  1 583  vis-à-vis  la 
chancellerie  à  laquelle  il  tient  par  une  galerie  de  pierre,  dans  l'emplacement  de 
l'ancienne  église  de  Saint-Martin.  La  première  pierre  fut  mise  le  5  mai  1583 
et  l'ouvrage  fut  achevé  en  1585.  Le  bâtiment  est  tout  en  pierre,  et  est  un 
assez  beau  monument  de  l'architecture  de  ce  temps.  Il  y  a  une  o-rande  et 
belle  salle  où  s'assemble  la  chambre  des  Treize.  On  y  voit  aussi  les  archives 
qui  sont  très  considérables. 

On  y  voit  la  chambre  des  antiquités  dans  laquelle  on  trouve  la  première 
presse  d'imprimerie  qui   fut  au   Thiergarten. 

Le  Schirmgcricht  ou  justice  de  manance  fut  établi   le   25  janvier    1623. 

I.  Le  Gran  ou  Knniche  fut  bâti  en  1385  près  de  la  douane  pour  soulever 
les  tonneaux  des  bateaux.  Dans  le  même  endroit  était  autrefois  le  Saltzhoff. 
Le  Sallzmarkt  est  aujourd'hui  nommé  le  nouveau  marché-au-vin,  parce  qu'on 
y  débite  les  vins  qui  y  viennent  par  bateau  de  la  Haute-Alsace. 

3.  La  douane  ou  A'au/hauss  fut  bâtie  en  l  358  près  du  Saltzhoffti  on  obligea 
les  marchands  d'y  faire  transporter  leurs  marchandises.  (KCE.VIGSHOVEX,  p.  285.) 

En  137 1  fut  bâti  le  bâtiment  attenant  à  la  douane  du  côté  du  port  S. -Nicolas. 

En   1569  on  bâtit  des  voûtes  dans  la  partie  inférieure  de  la  douane. 

Elle  fut  abattue  et  rebâtie  de  nouveau  dans  le  courant  de   l'année    17S0. 

Le  douane  de  Nancy,    située    sur    la    rue   Saint-Jean    et  la  paroisse  Saint- 
Sébastien,  se  nomme  aussi  Kaphoiisc  ou   Cafouse.  Ce  mot,  qui  vient  de  l'alle- 
mand, est  fort  usité  en  Lorraine. 


.3l6  TOPOGRAPHIE    DK    STRASBOURG 


Vllh  CANTON. 

11  comprend  les  moulins,  les  quartiers  des  anciens 
•ponts  couverts,  le  FinkiveiUr^  la  rue  de  Sainte-Elisabeth, 
le  quai  de  Saint-Xicolas  jusqu'au  côté  droit  du  Gold- 
gie&sen. 

1.  La  digue  des  moulins,  dite  IVordeL 

2.  La  place  dite  Pldnel. 

3.  Le  quartier  du  Fhîckweiller. 

4.  La  Fiîikeng'àssleiti  ou  la  ruelle  des  pinsons. 

5.  La  ruelle  de  la  question,  dite  D'dij/ielgàsslein. 

6.  La  ruelle  des  bœufs. 

7.  Cul-de-sac  de  Saint-Marc. 

8.  La  Kochl'ôff'elgàsslein  ou  la  ruelle  de  la  cuillère-au-pot. 

9.  La  ruelle  des  moulins. 

10.  Derrière  la  mouche. 

11.  Marchc-aux-choux,  Krautmarkt. 
.12.  Rue  de  Sainte-Elisabeth. 

13,  Rue  des  cornets,  dite  Zenkeng'àsslàn. 

14.  Cul-de-sac  de  Sainte-Elisabeth,  Elisabetheneck. 
.15.  Rue  de  Saint-Louis. 

16.  Rue  du  dragon. 

■  17.  Ruelle  du  cumin,  Mattenkûmmigg'dsslein. 

18.  Ruelle  de  l'écarlate,  Scharlac/igàssleifi, 

19.  Ruelle  cîu  bouc,  Bocksgâssieifi. 

20.  Au  vieux  gouvernement. 

21.  Quai  de  Saint-Xicolas. 
.22.  La  Gr'àtelgassleiu. 

23.  Derrière  Saint-Xicolas. 
.24.  Le  quartier  des  charrons,  dit  Goldgiesscn. 

a)  Prisons  de  la  ville. 

b)  Hôpital  des  incurables,  ou  Blatterhaus. 

c)  Prison  royale. 

d)  Casernes  du   quartier  des    anciens    p>onts-couverts,    pour 
l'infanterie. 

•e)  Glacières  de  la  ville. 


TOP(JGRAPHIE   DE   STRASBOURG  ,  317 

f)  Fondation  de  Saint-Marc. 

s)  Hôtel  du  haras. 

h)  Nouvel  hôtel  du  prêteur,  autrefois  du  lieutenant  du  roi. 

i)  Eglise  et  maison  de  Saint-Louis. 

1)  Hôtel  de  l'abbaye  d'Ebcrsmunster. 

m)  Hôpital  bourgois. 

n)  Salle  d'anatomie. 

o)  Observatoire. 


IX'  CANTON. 

Il  comprend  le  quai  de  Saint-Xicolas  depuis  le  Gold- 
giessen,  le  ({uartier  des  bouchers,  le  quai  des  bateliers  et 
toutes  les  rues  situées  entre  ce  quai  et  le  fossé  attenant 
à  la  maison  des  orphelins  jusqu'à  la  Katzeustecg. 

1.  Porte' de  l'hôpital.  ' 

2.  Rue  des  jardins,  Gartengass. 

3.  Quartier  des  bouchers,  dit  le  Metzger-giessen. 

4.  Ruelle  du  bœuf,  Ochsengasslein. 

5.  Rue  Dauphine,  autrefois  rue  des  bouchers. 

6.  Ruelle  du  corbeau. 

7.  Quai  des  bateliers. 

8.  La  Ktippel-gass. 

9.  La  Gïuither  ou  Baumô/ilgdssùin. 
10.  Ruelle  du  râteau,  RechergassUin. 


I.  Porte  de  ^hôpital.  Située  au  midi.  En  1400  on  bâtit  au-dessus  de  la 
Brusch  près  du  Finckweiller  un  fossé  et  un  mur,  ainsi  qu'une  tour  près  du 
couvent  des  Carmes,  qui  se  nomme  aujourd'hui  la  tour  de  l'hôpital,  et  de  là 
jusqu'à  la  tour  du  couvent  de  Sainte-Catherine  près  du  S.  Johanngiessen. 

En  1429  on  bâtit  hors  de  cette  porte  près  du  Wickhaeusel  une  wart 
avec  une  tour  dite  Hoheinvart.  Le  Hohenwart  fut  détruit  par  les  Français  le 
16  octobre   1677. 

En  1663  le  2  septembre  lorsqu'on  travaillait  aux  forti6cations.de  la  ville 
hors  de  l'hôpital,  on  trouve  d'anciens  tombeaux  romains  avec  des  corps  morts. 


3l8  TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG 

1 1.  Ruelle  de  l'ancre. 

12.  Ruelle  des  pêcheurs. 

13.  La  Hackergàssleiti. 

14.  Rue  de  S'<=-Magdelene,  ou  Utengass. 

15.  La  ruelle  des  Pénitentes,  ou  Reueringàsslein. 

16.  La  ruelle  des  chaudronniers. 

17.  La  ruelle  des  trois  gâteaux,  Drei-lVeckeng'àssUin. 

18.  La  ruelle  des  boyaux,  KuttelgassUin. 
j,        19.  La  ruelle  du  puits. 

20.  Le  cul-de-sac  dit  la  N'eugass.  , 

21.  La  rue  du  glaive,  Schvoerdtgass. 

a)  Tribu  des  bouchers. 

b)  Tribu  des  bateliers. 

c)  Tribu  des  pêcheurs. 

d)  Couvent  et  église  de  Sainte-Madeleine. 


X=  CANTON. 

11  renferme  la  place  Dauphine,  la  maison  des  orphe- 
lins, le  quartier  de  la  Krautenau,  l'église  de  S.-Guillaume, 
le  quai  des  pécheurs,  le  quartier  de  S.-Xicolas-ès-eaux, 
l'esplanade  et  l'hôpital  militaire. 

1.  Porte  Dauphine  autrefois  porte  des  bouchers.  ' 

2.  Place  Dauphine. 

3.  A  la  Salpétrière. 

I.  Porte  des  bouchers.    Située  au  midi.    La  tour   extérieure    des    bouchers 
•fut  bâtie  en    1313  avec  un  muraille  et  un  fossé  qui   fut  conduit  depuis  le  cou- 
vent de  Sainte-Agnès  jusqu'à   l'Uttengass.    Cette    muraille    et    ce    fossé    furent 
dans  la  suite  conduits  jusqu'au-dessus  de  l'ancienne  tour,  qui  est  au  S.  Johann- 
giessen  près  du  couvent  de  Sainte-Catherine. 

Cette  tour  des  bouchers  fut  rebâtie  à  neuf  en   134.0  et    élevée    plus    haut 
■en  1370.    Sur   la   fin   du   xive   siècle    cette   tour   fut    brûlée.    Elle   fut  rebâtie 
ea  1400. 

En    1544,  mercredi  après  la  Saint-André,  elle  fut  abattue  et  rebâtie  à  neuf. 
-Elle  fut  achevée  en    1545. 


TOPOGRAPHIE    DE   STRASBOURG  319 

4.  Rue  de  la  tour  pointue,  Beym  Spitzenthurm. 

5.  Rue  de  la  maison  des  orphelins. 

6.  Quai  de  Sainte-Madeleine,  dit  Utengdsslein. 

7.  Au  renard  prêchant  les  canards,    lî'o  der  Fuchs  den  Enden 
Jredigt. 

8.  Rue  du  jeu  de  paume. 

9.  Butzefig'dsseiein,  ou  ruelle  de  l'épouvantail. 
10.  Au  puits  des  fous,  Bey  dem  Narren-Brunnen. 
I  \.  Ruelle  du  brochet. 

•  12.  Ruelle  de  la  massue,  Kolbeng'dsslein. 

13.  Quartier  des  Souabes,  Schwabe?ilàndel. 

14.  Quai  du  brochet,  Hechtenstaden. 
.15.  Ruelle  du  soleil. 

16.  Rue  de  l'abreuvoir,  Grosse  Tranckgass. 

17.  Le  Bres^telleneck. 

18.  Le  quai  des  chevaux,  dit  le  Gaulstaden. 
ig.  Rue  de  la  hallebarde,  Spiesengass. 

20.  Quartier  de  la  Krautenau. 

.21.  La  Klappergàsslein,  ou  ruelle  du  caquet. 

22.  Rue  de  Sainte-Catherine. 

23.  Ruelle  de  la  Breusch. 

24.  Rue  des  poules,    Hcnnengass. 

25.  Ruelle  de  l'enfer. 

26.  Ruelle  des  chanvriers,  Hdnferg'àssiein. 

21.  Ruelle  de  l'étoile. 

28.  H'ôllenfegergdsslein,  ruelle  des  ramoneurs  de  l'enfer. 

29.  Nartengdsslàti  ou  ruelle  des  baquets  à  poisson. 

30.  Hammengdsslàn  ou  ruelle  des  filets. 
ji.  Rue  de  Saint-Guillaume. 

32.  Ruelle  du  loup,  Wolfsgdssleîn. 
^Tf.  Rue  neuve,  ou  Neugass, 

34.  Aux  maisons  Prechteriennes,  bey  der  Prechierhdusslein. 

35.  Quai  des  pêcheurs. 

36.  Stimmengdsslein,  ruelle  des  voix. 

37.  Porte  des  pêcheurs.  ' 


I.  Porte  dis  pêcheurs.     La    porte    des    pêcheurs    est  située   à   l'orient.     La 
■tour  de  la  porte  des  pêcheurs  fut  rehaussée  et  achevée  en    i  597. 

En    1516    fut    commencé    le    fossé    de    la    porte    des   pêcheurs  et  conduit 
autour  de  la  Krutenau.    On    y    employa    par  jour   jusqu'à    1200  hommes  et  il 


320  T(JPUGRAPHIE    DE   STRASB(JUkG 

38.  Rue  des  fours,  Backofetr^ass. 

39.  Rue  des  enfants  trouvés. 

40.  Rue  des  planches,  Dielengass. 

41.  Rue  des  bestiaux,  Viehgass. 

42.  Rue  des  balayeurs,  Feggass. 

43.  Rue  des  maisons  rouges,  bey  den  rotlien  Hdusern. 

44.  Chaussée  de  la  citadelle,  CitadelUstrass. 

45.  Esplanade. 

46.  Ligne  gauche  de  communication. 

47.  Ligne  droite  de  communication. 

a)  Casernes  du  quartier  des  bouchers,   pour  le  corps  royal 
d'artillerie. 

b)  Hôpital  et  maisons  des  orphelins. 

c)  Magasin  au  suif. 

d)  Hôpital  militaire. 

e)  Tribu  des  jardiniers  de  la  Krautcnau. 

f)  Eglise  de  Saint-Guillaume. 

g)  Caserne  du  quartier  des  pêcheurs,  pour  l'infanterie, 
h)  Jardin  botanique. 

i)  Fours  du  roi  pour  la  garnison. 

k)  Casernes  du  quartier  de  Saint-Nicolas  pour  la  cavalerie  et 
l'infanterie. 

1)  Hôpital  des  enfants  trouvés. 
m)  Magasin  à  fourrages, 
n)  Quartier  des  ouvriers  du  corps  royal, 
-o)  Balance  au  foin. 
p)  Grand  couvent  des  Capucins. 
q)  Les  magasins  et  hangards  du  roi. 
r)  La  citadelle. 


fut  achevée  dans  l'espace  de  12  semaines.  En  1541  furent  bâties  les  murailles 
extérieures  de  la  porte  des  pêciieurs,  hors  de  la  ville,  jusqu'au  S.  Johann^iessen, 
et  en  1563  depuis  la  tour  des  pêcheurs  jusqu'au  pont  de  Saint-Etienne.  Ea 
1620  fut  bâti  le  rempart. 


TOPOGRAPHIE   DE    STRASBOURG  '32! 


RÉCAPITULATION. 


Places  Rues  Ruelles 

I"  Canton — 

2«  Canton i 

3'  Canton 5 

4*  Canton 2 

5^  Canton 2 

6«  Canton 5 

7*  Canton. .     .     .     .     .2 

8'  Canton i 

9^  Canton — 

10*  Canton i 


lô 

•3 

4 

13 

7 

13 

8 

1  2 

9 

19 

I  I 

20 

14 

1 1 

I  2 

8 

'3 

30 

14 

Ingold,  GranJLiUr,    V. 


II. 
RIVIÈRES  ET  CANAUX. 


I.  L'///  qu'on  nomme  Brusck  dans  l'intérieur  de 
la  ville.  Sur  cette  rivière  sont  quinze  ponts  :  la  grande 
écluse  des  fortifications  dans  le  quartier  de  Saint-Jean; 
les  anciens  ponts  couverts  au  nombre  de  trois;  le  pont  de 
Saint-Martin  près  de  l'hôtel  de  la  monnaie  ;  le  petit  pont 
près  du  moulin  de  Zorn,  dit  Miihlensleeg^  près  du  précé- 
dent ;  le  pont  de  Saint-Thomas  ;  le  pont  de  Saint-Xicolas 
ou  de  l'esprit;  le  pont  de  la  grande  boucherie,  dit  ScJiind- 
brtick  '  ,•  le  pont  neuf  ou  pont  de  l'évèché;  le  pont  Saint- 
Guillaume  et  le  i)ont  royal. 

2  et  3.  Les  fossés  intérieur  et  extérieur  qu'on 
nomme  die  iiniere  Zoll  oder  Burggrabcu,  ou  -weile  gra- 
ben.  Sur  ces  fossés  sont  :  le  petit  pont  derrière  la  maison 
de  force;  le  petit  pont  attenant  au  péage,  près  de  la  prison 
de  la  ville;  le  pont  intérieur  et  le  pont  extérieur  du  Zoll- 
thor  près  de  l'église   de  Saint-Pierre-le-vieux,   qui  con- 


I.   On  avait  coutume  de  précipiter  de  ce  pont  dans    i'eau    les    parricides 

et  les  infant  cides.     (~)n    les    enfermait    dans    un    sic  lié    par  le  haut  avec   une 

corde.     Il  y  avait  autrefois  sur  ce    pout    un    crucifix  qui    fut    ôté    en    1542    et 
transporté  au   MiirliofT. 


RIVIERES    ET    CAVAUX    DE    STRASBOURG  323 

•duisent  au  faubourg  Blanc  ;  le  pont  intérieur  et  le  pont 
extérieur  du  Speyertkor  qui  conduisent  au  faubourg  de 
Saverne;  le  petit  pont  de  l'esprit  qui  conduit  au  Grûnen- 
brùch  près  du  Baiirendantz;  le  pont  extérieur  et  le  pont 
.intérieur  du  BurgtJior  qui  conduisent  au  faubourg  de 
Pierre;  le  RausclLerbriicklein  ;  le  pont  intérieur  du  quar- 
tier de  la  Finckmatt  :  le  premier  de  ces  ponts  conduit  du 
faux  rempart  à  la  Wassersuppgass,  et  l'autre  au  quartier 
de  la  Fuickmatt  i  le  pont  de  Broglie  ;  le  pont  de  la  porte 
des  Juifs  ;  le  pont  des  Récollets  ;  le  pont  de  la  Sieùigass 
et  le  pont  de  Sainte-Claire  :  l'un  et  l'autre  sont  auprès  de 
Saint-Etienne. 

4.  l^e  fossé  des  t  ai  meurs,  dit  Riinsiden  ou  Gerber- 
graben.  Il  a  les  ponts  suivants  :  le  pont  de  pierre,  qui  est 
dans  lagrand'rue,  qu'on  nomme  Esels-Briicke  ;  le  [)ont 
qui  est  au  quartier  du  fossé  des  tanneurs  ;  le  pont  des 
hiboux  dit  Eiileiibrzick  ;  le  pont  de  la  petite  boucherie, 
(Wt  Bar/usserbruck ;  le  pont  de  pierre  de  la  Tour-aux- 
phennings;  le  pont  des  étudiants,  dit  Stitdentenbritck^  le 
pont  du  marché-aux-chevaux,  en  pierre,  dit  Rossmarkl- 
■briick^  et  le  pont  près  de  la  Comédie  française  dit  Lux- 
hoffbruck. 

5.  Le  fo.ssé  intérieur  de  la  ville,  nommé  fossé  de 

.l' hbpilal  et  des  orphelins.   Il  a  quatre  ponts  "•  le  pont  de 

Sainte-Matleleine,  dit  Uleiibruck:  le  pont  de  l'hôpital;  le 

pont  de  Sainte-Elisabeth  et  le  ScJUiïsselbruck  près  de  la 

prison  royale. 

6.  Le  canal  du  Rhin  ou  RJieiiigiesseu,  dit  aussi  le 
canal  de  Saint-Jean -in-undis.  11  a  trois  ponts  :  le  Kasteii- 
steg  ou  la  montée  des  chats  ;  le  \)0\\i  de  Sainte-Catherine 
près  de  la  maison  des  orpiielins  et  le  Hechtenbruck  ow  le 
pont  des  brochets. 


m. 
ANCIEN  STRASBOURG. 


Chapelle  de  Saint-Michel,  près  de  Sainte-Barbe. 

Le  palais  de  Kœnigshove,  près  de  Sainte-Au relie. 

Couvent  de  Saint-Arbogaste. 

Le  palais  épiscopal,  dans  la  Kurbengasse. 

L'église,  paroissiale   de    Sainte -Croix,    l'hôtel    du 
directoire. 

L'hôpital,  dans  la  rue  des  marchands  et  dans  celle 
dite  Spitalgàsslciji. 

La  synagogue,  dans  la  rue  des  Juifs  entre  les  rues 
des  faisans  et  des  vierges. 

Le  cimetière  des  Juifs,  où  est  l'intendance. 

Le  Steiiithorleiii,  près  de  Saint-Etienne. 

Stephiifisthor,  ibidem. 

Le  Zollihor,  la  fausse  porte  près  de  Saint-Pierre- 
le-Vieux, 

Aile  R'ûntshauteygyabeii ^  la  rue  du  \'ieux  marché 
au  vin. 

Baarf'ûsserklostcr ,  la  place  d'armes. 

Runssiïler  ou  Rïmlshàulerilwr,  la  Tour-aux-phen- 
nings. 

Sainte-W'alburge,  les  [)etits  Capucins. 


AN'CIEN   STRASBOURG 


325 


Saint-Martin,  le  Neubau  ou  le  nouvel  hôtel  de  ville. 

Bischofsburg  oic  Speyerékor ,  la  fausse  porte  qui 
-est  entre  celle  de  Saint-Pierre-le-Vieux  et  celle  de  Saint- 
Pierre-le-Jeune,  près  du  Marché-au-vin. 

Burgtkor,  la  fausse  porte  près  de  Saint-Pierre-le- 
Jeune. 

Reueueruicloste}\  dehors  la  porte  des  Juifs  près  du 
Contades. 

La  maison  de  l'ordre  Teutonic[ue,  au  Grunenwerd, 
près  de  Sainte-Aurélie. 

L'église  de  la  Trinité,  au  Grûnenwerd,  près  de  la 
•chapelle  de  Saint-Michel. 

La  chapelle  de  Saint-Jean,  au  bas  de  la  rue  des  Juifs. 

Saint-André,  les  Récollets. 

Saint-Jacques,  sur  le  Vieux  marché-au-vin. 

Sainte-Claire,  sur  le  Marché-aux-chevaux. 

Béguinage  de  Sainte -Barbe,  au  pont  de  Saint- 
Thomas. 

Carmes,  au  Bocksgâsslein. 

Sainte-Hélène,  dehors  la  porte  de  Pierre. 

L'église  rouge,  près  de  Saint-Hélène. 

Sainte- Claire -au -Werd,  vis-à-vis  de  Saint-Etienne, 
•de  l'autre  côté  de  l'eau. 

Saint-Nicolas  et  Saint-Jea[i-in-undis,  près  de  Saint- 
Guillaume. 

Sainte-Catherine  [r33hors  la  UUentkôr-lein^  dit  autre- 
part  '  Grandidier.] 

Sainte- Agnès,  dehors  la  ville,  entre  la  porte  de 
l'hôpital  et  des  bouchers. 

Saint-Marc,  idem. 

I.  [Alsatia  sacra,  II,   p     2[2.J 


336  ANCIEN   STRASBOURG 

Saint-Valentin,  dans  la  rue  des  Juifs,  à  l'ancienne 
synagogue. 

Saint-Luc,  dans  la  rue  brûlée  au  vSchlupf. 

Hôpital  de  Phynie,  au  pont  de  Saint-Thomas,  da 
côté  de  Saint-Louis. 

-      ANCIENNES  PORTES  DE  STRASBOURG. 

1.  La  porte  de  Sainte-Elisabeth  fut  fermée  en  1653. 
lorsqu'on  construisit  de  nouvelles  fortifications  de  cette 
porte  jusqu'à  la  Brusch. 

2.  La  Porte-neuve,  située  au  midi,  fut  abattue  en 
1683,  lorsqu'on  bâtit  dans  son  emplacement  le  couvent 
des  Capucins. 

3.  La  porte  de  la  tour  de  Saint-Etienne. 

4.  La  porte  dans  le  Steingàsslein. 

5.  \j3.  porte  de  Sainte- Catherine  près  des  Orphelins. 

6.  La  porte  dite  Uttenthor,  près  de  Sainte-Madeleine. 

7.  Les  deux  portes  intérieures  près  de  Saint-Pierre- 
le-Jeune,  dont  l'une  s'appelle  Burgtkor. 

8.  Les  deux  portes  intérieures  près  de  Saint-Pierre- 
le-Vieux,  dont  l'une  dite  Zollthor. 

9.  La  porte  de  Saint-André  fut  agrandie  et  élargie 
ert  1560. 

10.  Au  Spirthor  est  la  figure  de  Conrad  de  Hunne- 
bourg.  \y .  A/vmnach  d'Alsace^  1784-1  Cette  porte  était 
autrefois  une  porte  d'asile  :  Cjuiconque  s'y  réfugiait,  ainsi. 
qu'au  Bruderhoff^  était  en  sûreté. 


IV. 

PAROISSES  DE  LA  VILLE  DE  STRASBOURG 


1.  CUBE  DE  SAIXT'LAURENT.  ' 

1.  Lettres  de  Guillaume,  évèque  élu  et  confirmé  de 
Strasbourg,  datées  du  27  août  1401,  adressées  veuera- 
bilibus  et  in  Christo  iiobls  dilecLis  perpetuis  beiieficiarils 
prebeudariis  chori  nujiatpaiis  iu  ecclesia  nostra  Argen- 
tineusiy  par  lesquelles  pour  augmenter  les  présences  du 
chœur,  il  consent  à  l'union  et  Tincorporation  de  la  cure 
parochla  dicte  ecclesie  uostre,  que  parodia  Saiicti  Laic- 
rentii .  .  .,  qui  était  à  la  collation  de  la  grande  custodie, 
laquelle  custodie  était  de  la  nomination  de  l'évèque. 

2.  Bulle  du  pape  Boni  face  IX,  datée  de  Rome,  les 
nones  d'octobre,  la  douzième  année  de  son  j^ontificat, 
c'est-à-dire  le  7  octobre  1401,  par  laquelle  à  la  requête 
dtlectorum  fiUoriim  universoriim  et  siugnloriim  prela- 
torum^  ofjiciatoriitn  Jieciion  perpetuoriini  benepciatoriim 
prebendariorutn  chori  juDiciipatoruin  in  ecclesia  Argen- 
iinensiy  il  désunit  de  la  grande  custodie  la  paroisse  de 

t.   Voye?.   nos   Essais  sur  la  cathédralt  de  Strasboiir^^. 


328  PAROISSES    DE    LA    VILLE   DE  STRASBOURG 

l'église  cathédrale,  dite  paroisse  de  Saint-Laurent,  avec 
tous  ses  droits,  fruits  et  revenus,  ainsi  que  quidam  arcJù- 
dlacojialus  ejiisdem  ecclesie,  cuj'its  districtis  jurisdictio- 
72alis  per  civitatcm  Argentuieiiseiu  ejicsque  siiburbia  et 
certa  alla  loca  coram  viciiiia  se  extendit  ;  les  unit  et  incor- 
pore au  grand  chœur,  lui  permet  d'en  prendre  possession 
après  la  mort  ou  la  démission  du  grand  custos^  parockie 
ejusqîie  cure  regijninis  et  admiiiistrationis^  necnon  fruc- 
tuîim^  reddituum^  proventum  et  obveiitiotium  juriumque 
et  pertiiientiarîim  possessioiiem  libère  apprehendere  et  per- 
petuo  licite  retinere^  ipsamque  parochiani  ac  ejîis  curam^ 
reginien  et  admiuistrationem  per  2unun  vel  plures  ido- 
neum  seti  idoneos  presbytertun  seiL  presbyteros  ad  niutiun 
predictorîim  pouendîini  seu  poneiidos^  aniovendum  seu 
amovendos^  qui  parochiaiioriim  dictœ  parochiœ  animaru7n 
curam  gerat  régi  facere. 

3.  Lettres  de  l'évècjue  Guillaume  du  28  novembre 
1401,  par  lesquelles  il  atteste  que  l'union  précédente 
faite  par  le  pape  Boniface  a  été  faite  de  son  consentement. 

4.  Procès-verbal  par  lec{uel  Jean  Amman,  prébendier 
de  la  cathédrale,  comparaît  dans  la  sacristie  du  grand 
chœur  devant  le  seigneur  grand  doyen  Eberhard  de 
Kirchberg,  y  fait  la  lecture  de  la  bulle  d'union  en  pré- 
sence de  Rodolphe  de  Hœven,  grand  custos.  Celui-ci 
ayant  consenti  à  l'union  et  cédé  le  droit  qu'il  avait  sur 
la  collation  de  la  cure  de  Saint-Laurent, /»^r  calami  por- 
rectioiieju  in  inaims  domiui  decani^  le  grand  doyen  prend 
possession  de  la  cure  et  de  l'autel  de  Saint-Laurent,  en 
présence  d'Henri  Walter,  archiprètre  de  ladite  cure,  de 
Wernher  de  \''erne  son  vicaire  et  de  Henri  son  sacristain. 
Après  ladite  prise  de  f)Ossession,  le  seigneur  grand  doyen 
remit  les  clefs  de  la  cure  à  Jacques  Kulleman,  prébendier. 


PAROISSES    DE    f.A    VILLE    DE    STRASBOURG  329 

ibidem  prcseuli  vice  ac  nomiiie  prebendariorum  chori. 
Le  procès.- verbal  est  du  i  décembre  1401. 

5.  Acte  passé  le    i    décembre   1401    par   les   sept 
-députés  du  grand  choeur  par  lequel  sur  la  cession  de 

Rodol[)he  de  Hœven,  ils  lui  assignent  sa  vie  durante, 
une  pension  annuelle  de  99  livres  deniers,  monnaie  de 
^Strasbourg. 

6.  Seconde  bulle  du  pape  Boniface  IX,  datée  du 
2  des  nones  d'août  1402,  par  laquelle  à  la  requête  dilec- 
iortini  filiorinn  prclatoi-wn  et  officiatoriim  prebendoruni 
chori  jni]ic2ipator2im,  il  confirme  la  précédente  union  faite 
sous  la  démission  du  grand  custos. 

7.  Bulle  du  pape  Innocent  VU  du  5  des  ides  de  mai 
1405  qui  confirme  la  même  union  à  la  requête  diledoriim 

Jilioriim  prélat  or  21111  et  officiator2im  prebeudatortim  chori 
nuuciipatoriim  in  ecclesia  Argeutiuensi. 


Nicohuis  archipresbyter  S.  Laurentii  Argentin,  in 
■charta  Joannis  e[)iscopi,  an.  1368. 

Plebamis  aptcd  S.  Laîirenfi2im  in  majori  ecclesia 
Argent,  m  charta  an.  1425. 

Column?e  e  regione  sacristic-e  summi  chori  cum  epi- 
taphio  jacet  defunctus  17  aprilis  \^2(y  Henric2is  îTal/er 
de  Engen,  archipresbyter  S.  Latirencii  et  prebendariiis 
xhori. 

Priorissa  et  conventus  S.  Magdalenae  an.  1480  se 
adstrinxerunt  facere  officium  et  missas  pro  defunctis  prœ- 
bendariis  summi  chori  eo  quod  illarum  conventus  ex 
eorum  consensu  sit  translatus  ///  die  siatt  Strasb2irg  in 
sannt  La2irencien  Kirschspel  der  obgemelten  hohen  chor 
■  zugehorig. 


330  PAROISSES   DE   LA    VILLE   DE   STRASBOURG 

2.  ÉGLISE  DE  SAINT-MABTIN. 

L'église  de  Saint-Martin,  sur  la  place  qui  fut  long- 
temps nommée  la  place  de  Saint-Martin,  était  située 
près  de  la  maison  de  ville  et  du  Marché-aux-poissons.  ' 
Elle  fut  bâtie  en  513^  avec  deux  hautes  tours.  Elle 
ûit  démolie  entièrement,  depuis  les  fondements,  en  1529, 
et  cette  démolition  commença  le  16  octobre.  Une  partie 
de  l'emplacement  forma  le  Marché-aux-poissons,  et  sur 
l'autre  fut  bâtie  en  1503  ce  (ju'on  appella  le  Neti-Bau,. 
pour  les  assemblées  du  Petit-Sénat  et  de  la  chambre  des 
Quinze. 

A  l'église  de  Saint-Martin  était  attenant  le  cimetière 
paroissial,  3  sur  lequel  il  y  avait  une  chapelle  en  l'honneur 
des  saints  Jean-Baptiste  et  Evangéliste. 

Ces  deux  hautes  tours  menaçant  ruine  furent  abat- 
tues en  1372  et  on  en  éleva  de  nouvelles  qui  furent  dé- 
molies entièrement  av^ec  l'église  le  jour  de  Sainte-Lucie 
1 529.  La  grande  cloche  fut  transportée  dans  la  cathédrale 
pour  servir  de  cloche  de  porte. 

L'église  de  Saint-Martin  avait  été  agrandie  et  rebâtie 
en  1243  comme  le  prouve  un  titre  de  cette  année. 

L'évèque  Albert  de  Bavière  reconsacra  en  1489 
l'église  de  Saint-Martin  l\u\  avait  été  interdite  ou  polluée 
par  cjuelque  crime. 

Symphorien  Pollion  fut  curé  de  Saint-Martin. 


1.  SCHILTER,  p.   701,  note. 

2.  A   la   tour  dt   réglisî    était   ce  te  date   DXIII  année    qui    marquait    celle 
de  sa  fondation. 

3.  Lorsqu'en     IjÇ")    on    agrandit     la    partie    attenante  à  la   salle    du   Petit- 
Sénat,  on  trouva,  en   faisant  les  fondements,  un   grand  nombre  de  têtes  de  mort»- 
et  d'os  qui   faisaient   partie  de   cet   ancien  cimetière. 


PAROISSES   DE   LA    VILLE   DE  STRASBOURG  33 1 

Il  y  avait  clans  cette  église  la  cha[)ellenie  de  Saint- 
Nicolas.  Erben  Lôsell.  écuyer  de  Mutzig,  en  céda  le  i)atro- 
nage  en  14S5  au  chantre  de  la  collégiale  de  Saint-Pierre- 
le-Jeune,  et  le  chantre  en  céda  le  droit  de  patronage,  le 
I  3  février  i  7  i  i ,  au  prévôt. 

In  statutis  Erchambaldi  episcopi  pro  civitate  Argen- 
tineiisi  memoratur  forimi  juxta  sauctiim  Maj-iùncm. 
(Hist.  de  l'église  de  Strasbourg^  II,  p.  49.) 

Domiinis  H.  de  Erinberc  plebanus  S.  Martini,  in 
charta  Henrici  episc.  an.  1221. 

Un  acte  d'arbitrage  de  l'an  i  224  concernant  le  droit 
de  patronage  de  Sigolsheim  fut  (\o\\\-\(t  présente  H.  cano- 
nico  et  plebauo  S.  Martini. 

Consulesetuniversitas  Argentinensisan.  i  243litteras 
dederunt/;-<?  ecclesia  S.  Martini  in  Argentina,  ad  quant 
■  a7nplificanda7ii  eleemosinae  sunt  necessariae,  qtiia  multe 
sancte  reliquie  in  eadem  ecclesia  sunt  recondite. 

Henricus  fjiagister  fabroruni  civis  Argentinensis 
cum  uxore  et  liberis  suis  hortum  unum  an.  1253  con- 
cessit  ecclesie  S.  Martini  in  Argentina\  in  charta  nomi- 
nantur  Ulricus  ipsius  ecclesie  plebanus ,  Rîidolphus  et 
Burchardus  vice  plebani. 

Altare  béate  Virginis  quod  est  in  ecclesia  beati 
Martini  Arg.,  Johajincs  de  Sarburg  et  Sophia  uxor  ejiis 
cives  Argentin,  dotaverunt,  an.  i2Sj.  Dictus  Johannes 
habet  jus  patronatus  supradicti  altaris,  seu  Jus  presen- 
tandi  sacerdotem  ydoneuni  et  post  e/'us  obit?nn  quicumque 
ejus  et  suorum  successorum  keres  proximior  et  antiquior 
extiterit,  presentet  ad  altarum  prœnotatuni  episcopo  Ar- 
gentin. ...  In  charta  memoratur  O.  plebanus  ecclesie^- 
S.  Martini. 


332  PAROISSES    DE   LA    VILLE   DE   STRASBOURG 

Bertholdiis  Argent,  episcopus  an.  i  33  i  defriictibus, 

reddilibîis  et  ohveniionibus  ecclesic  parochialis  S.  Martini 

-civitatis  Argentin,  sue  episcopali  inense  per  apostolice 

sedis  clementiam  miper  unité  sic  disposuit  :  primo  quod 

perpetuus  vicarius  ipsiiis  ecclesie  S.  Martini  per  epis- 

copiim  eideni,  cuni  vacaverit,  preficiendusy  habeat  inedie- 

tatçji  omnium  oblationum  et  omnium  obventionum  ratione 

juris  parochialis  obveniencium.  Super  reliqua  autem  me- 

dietate  cum  capitulo  ecclesie  Argent,  de  certa  pensione 

■annua  prout  congruum  fuerit  juxta  scrvatam  kactenics 

morein  convenire  tenebitur,  vel  medietatern  ipsam  eidem 

■£apitîUo  cum  integritate  débita  assignare.  Secu//do  omnes 

alios  certos  redditus  ipsius  ecclesie  S.  Martini  assignat 

episcopus  ad   dotationem  no\'e   prébende  S.    Catherine 

in  ecclesia  cathedrali  et  ad  distributioiies  chori  au^endas. 

Dein  statuit  (]uod  predicta  vicaria  ecclesie  S.  Martini, 

cilni  ea  vacare  coutigerit,  sacerdoti  conferatur  qui  sit 

vite  et  conversationi  honeste   et  in  hiis  que  ad  curam 

pertinent  animarum  expertus. 

Plebanus  et  capellani  ecclesie  parochialis  S.  Martini 
in  charta  an.  1425. 

L'église  de  Saint-Martin  fut  rebâtie  en  15S1. 

Dominus  Johannes  rector  ecclesie  S.  Martini  Ar- 
^entinensis  3.n.  1333.  (Wexcker,  in  collée.  Arch.,  p.  154.) 


3.  PAROISSE  DE  SAINT-ETIENNE. 

Vie  de  sainte  Attale  :  Dux  Adelbertus  in  twbe  Ar- 
gentina  secus  fînmen  Brusche  cenobium  in  honore  S.  Ste- 
phatii  protomartiris  construxit. 


PAROISSES    DE    LA    VILLE    DE    STRASBOURG  ^23 

Abbatia  S.  prolomartyris  Slepkaiii  iii  auibihi  iufra 
muros  Argeiitorato ,  ita  diploma  Lotharii  imjjeratoris 
an.  845. 

Abbatia  aucillarujn  Dei  iiiitis  iii  iirbe  Argentorata 
in  honore  S.  Stephani  protomai'tyris  Ckristi  institutay 
in  diplomate  Henrici  II  an.  1003.  (Als.diplom.,  I,  p.  145.) 

Abbatia  S.  StepJiani  protomarlyris  in  Ai'gentiua^ 
ici  est  in  Strazbarc  cizntate,  in  charta  Werenheri  ef)isc., 
an.  1004.  (Ib.,  p.  147.) 

Cenobium  beati  Stephani  de  civitate  Argcntina,  in 
charta  Bnrchardi  Argent,  episcop.  an.  i  160.  (Schannat, 
Hist.  episcop.  IVonnat.,  Prob.,  p,  80.) 

Johannes  episcop.  Argentin,  ecclesiam  parochiaUm 
nionasterii  S.  Stephani  Argent.^  cnjiis  jus  patronatns  ad 
abbatissam  et  conventiun  predicti  nionasterii  pertinere 
dinoscitnr^  cum  capella  S.  Crucis  eidem  annexa^  seu 
ipsam  capellani  cntn  ecclesia  et parochia  predicta  ac  07nni- 
bîis  earumdem  ecclesiœ,  capellœ  et  parochice  decimis^  ccn- 
sibîts  ^  jnribns,  redditibus  ac  attinentiis  iiniversis  per 
liberam  resignatione?u  Cnnradi  ejiisdem  ecclesiœ  rcctorem 
vacantem^  dicto  monasterio  ad  snbsidiiwi  et  angmentnm 
prebendarum  donavit  et  contuLit  an.  1310,  salvo  quod  in 
eadem  ecclesia  perpetinis  instituatur  et  habeatiir  vicarins 
sacerdos  secnlaris  idoneiis,  qui  quotieiis  eamdeni  vicariani 
perpetuam  vacare  contingeret^  per  conwiunetn  electionem 
abbatisse  et  conventus^  secundumjus  faciendiun  ad eaindem 
vicariam  loci  archidiacono  presentelur  et  ab  codcni  in- 
vestituram  de  dicta  vicaria  et  annexaiam  eidem  curant- 
accipiat  anunaruyn.  In  eadem  charta  memorantur /nz/rt'y 
domKs  S.  Wilhelini  in  der  Krufzenaucn  in  dicta  parochia 
constructi. 


334  PAROISSES    DE    LA    VILLE    DE    STRASBOURG 

Plebaiius  eccUsu  parocliialis  S.  Sliphani,  in  charta 
an.  1425. 

Lothariiis  irnperator  an.  845  abbatiae  S.  Stephani 
■confirmavit  infra  muros  Argmtoratenses  basilicam  sancte 
Cruels  aim  sihis,  Urminis  et  decimis.  (Hist.  de  C église 
de  Strasbourg,  II,  p.  ccxxvi.) 

En  1523  Svmphorien  Pollion  curé  de  Saint-Etienne 
prêcha  le  luthéranisme. 

L'église  de  Saint-Etienne  fut  fermée  en  1534  ^^ 
l'office  paroissial  transféré  à  Saint-Guillaume.  Elle  fut 
rouvierte  par  ordredu  roi  le  12  22  juin  1682. 


4.  PAROISSE  DE  SAINT-THOMAS. 

Ecclcsla  S.  Tliome,  in  charta  an.  i  159.  (Als.  dlpL, 
I,  p.  248.) 

Mouastcrluni  S.  Thome  apostoll,  in  diplomate  Fri- 
derici  l,  an.  i  1  56. 

Veiierauda  ce  de  s  la  b.  Thomœ  iii  Argeiitl/ia,  in 
diplomate  ejusdem,  an.  1 163.  (Als.  dlpL,  I,  p.  253.) 

Mouasterliim  S.  Thoinc  apostoll,  in  diplomate  Hen- 
rici  VI,  an.  i  ig6.  (Ib.,  p.  303.) 

Johannes  episc.  Argent.,  an.  131  i  confirmans  funda- 
tionem  hospitalis  factce  a  johanne  milite  de  Kalbesgassen 
et  Phyna  sorore,  ex  opposite  ceelesle  S.  Tkojiie  Argent, 
ultra  fluvlum  qui  dleltiir  die  Briiseke^  coiicedlt  ut  pro  lu- 
firmls  In  dleto  liospltall  novum  Ibl  construatur  oratortimi 
in  quo  pcr  saeerdotein  soleniiila  peragantur,  salvo  tamen 
jure  paroehlall  quod  lu  codem  oratorio  thesaurarius 
.eeclesle  S.  Tko7)ie  Argentin.,  in  euj us  parochia  sitiim  est. 


PAROISSES    DR    LA    VILLE    UE   STKASBCJURG  335 

Johannes  episcop.  Argentin,  an.  1316  fralribus 
ordinis  béate  Marie  de  Moule  Carrneli  concessil  ut  infra 
limites  parocJiie  S,  Tkome  Argent,  se  cum  conventii  reci- 
pere  valeant. 


5.  PAROISSE  DE  SAINTE-AURELIE. 

Aurélia,  virgo  illustrissima^  qtie  iîi  beatissime  Ur- 
sule comitatic  extiterat^  in  aquâ  que  Kaltahe  vocatur,  • 
febre  correpta,  in  lociim  exj.ra  ?nuros  Argentine^  ubi  nunc 
reqiciescit^  deducta^spiritumexhalavit.  Italegenda.  (Hist. 
de  l'église  de  Strasbourg.^  I,  p.  2,  p.  xvi.) 

Voyez  la  notice  cie  Saint-Thomas. 
■     Ecclesiam  S.  Aîirelie  czim  decimis  et  curti  et  hortis 
collegiate  S.  Thomae  coniirmavit  an.   i  163  Fridericus  I. 
{^Als.  diploni.^  I,  254.) 

Ecclesia  S.  Aurelie  in  suburbio  Argentin  en  si.,  in 
charta  Henrici  episc,  an.  1220.  (Ib.,  p.  343.) 

Burcardus  e})isc.  Argent.,  an.  11 45,  fratribus  S. 
Thome  confirmavit  décimas  ecclesie  parochialis  S.  Aure- 
liae.  (Obrecht,  Prodroiu.  rer.  Als.,  p.  231.) 

L'église  de  Sainte- Aurélie  fut  confirmée  à  Saint- 
Thomas  en  I  2  I  9,  par  l'évoque  Henri,  et  puis  par  le  pape 
Honorius  III.  [Als.  illustr.,  II,  p.  255.) 

La  paroisse  de  Sainte-Aurélie  fut  la  première  c|ui 
en  1524  embrassa  le  luthéranisme. 


I.   Dicitur  RaLlaha   \\\  diplomate   Friderici   I,   a.  I163.   Situs  erat  in  eo  loco 
■ubi   nunc  incipit   hodierna   lanionum   augia,   ut   testatur  Silbermann,  p.    I40. 


$^6  PAR(JISSES    DE    LA    VILLE    DE   STRASBOURG 

L'église  de  Sainte-Aurélie  fut  renouvelf^e  et  agrandie 
en  octobre  et  novembre  i  7  1 6.  Elle  fbt  rebâtie  à  neuf  en 
17(64]  sous  le  prétorat  de  M.  l'abbé  de  Regemorte. 


6.  PAROISSE  DE  SAINT-NICOLAS.' 

Parochia  capelle  S.  Nicolai  itléra  BriischaDi  qjce 
attinet  capitulo  eccUsie  S.  Tkome.  Argent.^  in  charta 
Joannis  episc.  a.  1309.  (Als.  diploîu^  II,  89.)  In  eadem 
menioratur  vicarms  parochiiecclesie  predicte  S.  Nicolai. 

johannes  episc.  Argent,  an.  1513  ecclesiam  sive 
capella7n  S.  Marie  MagdaUne.  Argeiii.  avam  anijnariim 
habeniem ,  qiiain  vulgaris  tisiis  capellatn  S.  Nicolai  ]iominat^ 
tiltra  Briiscani  ciijus  pis  patronaius  ad  capitiilimi  ecclesie 
S.  Tkome  Argent,  diguoscittir  periwere^  czmi  decimis^ 
reddilibiis  et  omnibus  attiueniiis  sîiis  dicto  capitulo  con- 
cedit  et  donavit,  volens  illud  ecclesiani  ipsani  que  vacat 
ex  libéra  resignatione  magistri  Conradi  ctistodis  ecclesie 
S.  Tkonie  olim  ejusdem  ecclesie  rectoris,  teueat  perpetuo^ 
statuens  ut  vicarium  perpetuuni  saceràoteni  idojieurn  sccu- 
laris  habitus  ipsiu^  loci  archidiacouif présente  capitulunt 
sine  causa  7'ationali  nullatemis  a?noTindu?n^  qui  vicarius 
ab  archidiacono  eodem  ctirani  accipit  animarum.  (Als, 
diplom.^  II,  p.  I  16.) 

Ita  de  Ehenheim  accorda  en  1233  tous  ses  biens 
à  l'église  de  Saint-Nicolas.  (Ll'CK,  in  opère  heraldico- 
manuscripto.) 

I.  Voyez  mon  //istjtre^  article  de   Elenri   I. 


PAROISSES    DE    LA    VILLE    UE   STRASBOURG  337 

L'église  (le  Saint-Xicolas  fut  rebâtie  en  i  38  i  et  c'est 
la  même  qui  existe  aujourd'hui.  Cela  fut  fait  de  plusieurs 
riches  donations  faites  alors  à  cette  église  par  le  grand 
nombre  de  ceux  qui  étaient  morts  de  la  contagion. 

Le  chœur  commença  à  être  agrandi  dans  la  semaine 
des  Rogations  de  1454,  et  achev-é  en  1455. 

L'ancienne  tour  de  1  381  fut  al)attue  au  mois  d'août 
1585  et  l'on  bâtit -celle  qui  existe  aujourd'hui. 

Cette  église  fut  renouvelée  et  blanchie  en  1607,  et 
encore  de  nouveau  après  le  milieu  du  xv'ii'  siècle. 

En  1653,  le  9  octobre,  la  confession  auriculaire  fut 
abolie  dans  l'église  de  Saint-Nicolas.  Le  président  du 
consistoire,  Jean  Schmidy,  fit  à  cette  occasion  un  sermon, 
sur  le  verset  5  du  psaume  XXXII,  qui  fut  imprimé. 

La  chaire  fut  posée  en  1695. 

On  ôta  en  i  70S  l'ancienne  orgue,  qui  avait  été  faite 
en  1676,  et  on  y  mit  une  nouvelle. 

Ce  fut  aussi  en  1708  qu'on  donna  deux  diacres  au 
curé  qui  n'en  avait  qu'un  jusqu'alors. 

Jean  Calvin  prêcha  dans  cette  église  en  français 
en  1538. 

On  baptisa  dans  cette  église  le  17  octobre  1592  un 
fils  de  Jean  )acques  Wurmser  de  \'endeniieim,  qui  fut 
nommé  Joachim  Charles.  Ses  parrains  furent  Jean  George, 
margrave  de  Brandebourg,  administrateur  postulé  de 
l'évèché  de  Strasbourg,  et  )oachim  Charles,  duc  de  Bruns- 
wick, grand  prévôt.  La  marraine  fut  Agnès,  comtesse  de 
Mansfeld,  épouse  de  Gebhard  Truchsess,  électeur  de  Co- 
logne, qui  furent  présents  au  baptême. 


IXGOLD,   GrunJiJicr,    V. 


338  PAROISSES    DE   LA    VILLE   DE   STRASBOURG 

7.  FABOISSE  DE  SAINT-PIERRE-LE-VIEUX. 

Voyez  l'Histoire  de  saint  Materne.' 

Bertolclus  Argent.  ej)isc.  an.  \2'}^(^  jus  patrojiattis 
ecclesie  S.- Pétri  Argejiiinejisls,  qulviUgo  dicilur  senior is^ 
/:ujtis  jîis  juris  patronatiis^  dominiiivi  sive  proprietates 
ad.  ecclcsiani  spectabat  Argentinenses  quant  Burcardus 
et  Rudolfîis  fratres  de  Blide^  titulo  feodali  possidebant^ 
et  de  boua  voluiitate  fratrum  ipsorum  recuperatam^  mo- 
nasterio  S.-Trinitatis  in  Argentiiia  pleno  jure  contulit. 
In  eadem  charta  dicitur  quod  illud  jus  patrouatus  bone 
memorie  Heiiiricus  contes^  landgraviîcs  Alsatie,  ab  ecclesia 
Argentinensi  et  predicti  fratres  de  Blide  ab  ipso  feodali 
tytulo  possidebant.  (Als.  diplom.^  1,  p.  382.) 

Innocentius  IV  papa  an.  1247  monialibus  in  Eck- 
boltzheim  concessit  licentiam  transferendi  dictum  7nona- 
steriuni  S.  Marie  de  Eckboltzheim  iiitra  civitatem  Ar- 
gentinenseju,  presertini  mm  plebani  ecclesie  S.  Pétri 
Argentinensi,  in  cujzcs  parochia  prefatum  monasterium 
transfère  proponunt,  ad  hoc  suwn  prœstare  dicantur 
assensujn. 

Abbas  et  conventus  mon.  in  Altorff,  cum  venerabilis 
dont.  Becktotdus,  quondam  episcopus^  ecclesiani  S.  Pétri 
senioris  ciun  jure  patronatus  ipsius  in  Argentina  ?non. 
S.  Trinitatis  extra  tnuros  Argentinenses,  monasterio 
Altorfiensi  tiun  îcnito,  contulerint  et  ex  collatione  hue 
nulluni  possint  commoduni  reperire,   cum   lites  graves 


I.  €  Maternus  urbem  Argentinam  ingressus,  ecclesiam  extra  portam  con- 
struxit  quœ  usque  in  hodiernum  diem  Sancti  Pétri  senioris  nomen  habet.  » 
(WlMPHELING,    p.    5.) 


PAROISSES    DE    LA    VILLE    DE   STRASBOURG  339 

:Sî{per  dicta  ecclesia  Sr Pétris  et  jure  patronatus  ipsiiis 
eis  insiirgere  videaiit,  ideo  predictam  ecclesiam  S.  Pétri, 
cum  jure  patrouatus,  ecclcsie  Argeutiueiisi  restitueruiit 
pleno  jure  et  cum  omiii  integritate,  an.  12J4. 

Bertholcliis  Argent,  episc.  an,  1343  atteudens  quod 
rectores  ecclesic  parochialis  S.  Pétri  seiùoris  Argentin.., 
cujîis  collât io  ad  illitm  spectat,  qui  pro  tempore  fuerant 
pro  malicia  loci  et  temporis  ac  perverse  consuetudinis 
soliti  sunt  ipsam  ecclesiani  per  vicarios  regere  temporales, 
omnes  fructus,  redditus  et  obveuciones  ejusdem  ecclesie, 
excepta  porcioiic  perpetuo  vicario  deputata,  ad  augmen- 
tationem  prebendoriim  quaticor  levitarimi  noviter  in 
ecclesia  Argeiitiiicusi  institutarum,  donavit  et  deputavit, 
statuens  quod  cedcnte  vel  decedente  Burcardo  ipsius 
.ecclesie  S.-Petri  rectore,  eadem  ecclesia  non  amplius  per 
rectorem,  sed  per  perpetuutn  vicarium  per  episcopuni 
Argentinenseni  inibi  instituenduni  regatzcr  qui  sit  actu 
sac  er  do  s. 

Plebanus  eeclesie  parock.  SS.  Pétri  et  Michaelis,  in 
charta  an.  1425. 

Wilhelmus  episcop.  Argentin,  an.  1398  capitulurn 
^Rhinaugiense,  de  consensu  Nicolai  de  Briunat,  pcrpetui 
vicarii  parochialis  ecclesie  S.-Petri  senior is  Argentinen- 
sis,  transtulit  ad  civitateni  Argentin,  et  in  et  ad  ecclesiani 
parochialem  S.  Pétri  senioris  prenotninatani.  Ouamvis 
autem  an  te  quinquaginta  quinque  an  no  mm  spatiuni  Ber- 
Iholdus  tune  episc.  Argent,  ecclesiani  parocJiialem  pre- 
dictam, eu  jus  collât  io  ad  episcop.  Argent,  pertinuit,  cum 
suis  fructibus  et  redditibus  universis,  port  ion  e  congrua 
perpetui  vicarii  salva,  quatuor  prebendis  quatuor  levi- 
iarum  in  clioro  cccles.  Argent,  perpetuo  univerit  per  hoc 
dotando  quatuor   prebendas,  predictam   annexionem   et 


340  PAROISSES    DE    LA    VILLE    DE   STR ASIîOLKO 

timonem  Guillelmus  episc.  revocavit^  pyediclamqiiô  eccle- 
siam  parockiaUin  S.  Pelri  sciiioris  Argent,  ciim  suis 
frîictibiis  et  redditiôits  tuiiversis  capitîdo  S.  Mickaelis 
translato  perpétua  subjecit  et  ztnivit^  statueus  ut  ipsa 
parocliialis  eccUsia^  qiiœ  S.  Pétri  scnioris  autem  dice- 
batuf  ^  deinceps  ecclesia  collegiata  S.  Pétri  apostoli  et  Mi- 
ckaelis archaiigcU  nuncupetur^  reset'vata  tanien  de  predicte 
ecclesie  frtictibus  pro  vicario  perpétua  ad  preseiitatiauem 
capituli  ipsiiis  ecclesie  inibi  Jtituris  te?nporibus  causti- 
tuendo  congriia  portioue^  de  qita  idem  perpetutcs  vicarius 
cum  uno  sua  collega  sacerdote  qiiern  secuni  pro  cura  ain- 
viaruni  parochianoruni  dicte  ecclesie  gereiida  in  suis  ex- 
pensis  Jugiter  habere  tcneatur^  congriie  sustentari  vahat. 
DictLis  episcopus  pro  se  et  successoribus  suis  renuiitiaf: 
juri  perpetuttni  vicarium  deinceps  in  dicta  ecclesia  insti- 
tuendi^  necnan  transfert  in  capituluni  collegiate  ecclesie 
jus  prœsentandi  hujusmodi  perpetuuni  vicarium  ad  the- 
saurarium  Argent,  ecclesie^  tamqtiam  locl  arcliidiacanu?n^ 
Idem,  etiam  vicarius  perpetuus  pro  tempore  instittcendus 
collegam  suuni  de  novo  non  recipiat  nisï  cum  in  qttem  con- 
senserit  capituluni  ecclcs.  collegiatœ  prœlibatœ. 

Nicolaus  Gerniandi  in  vicarium p^rpetuimi plebanum 
ecclesie  parochialis  SS.  Pétri  et  Mickaelis  an.  1440  fuit 
assumptus  a  capitula  ecclesie  predicte  et  juravit  dictant 
perpétuant  vicariain  seu  plebaniam  regere  et  gubernare 
non  saltwi  per  se  ipstim  sed  etiam  per  duos  konestos  pres- 
byteros  quos  in  sacios  seu  coad/'u tores  steos  asstimet,  quas^ 
non  recipiet  absque  scitit  et  cansensu  capituli. 

Petrus  Rïissinger^  canonicus  et  plebanus  ecclesie 
SS. -Pétri  et  Michaelis,  an.  1467. 

Joannes  IVysery  canonicus  et  })lehanus  eccles.  colL 
SS. -Michaelis  et  Pétri,  an.  1563. 


PAROISSES    DE    LA    VILLE    DE    STR ASI>,()[RG  341 

En  I  520  Pierre  Philippi  de  Kunsf)erg,  ciir(i  de  Saint- 
Pierre-leA'ienx,  jjrèclia  le  luthéranisnis. 

Jean  de  Schweighausen,  vicaire  perpétuel  de  la  [)a- 
Toisse  de  Saint-Pierre-le-Vieux,  fonda  le  6  des  ides  de  mai 
^375  une  prébende  sacerdotale  sur  l'autel  inférieur  de 
Saint-Pierre  dans  ladite  éelise. 

Le  chœur  fut  bâti  en  1455  par  maître  Jodoque 
Dotzinger,  de  Worms,  architecte  de  la  cathédrale,  et 
achevé  en  1460. 

La  tour  ou  le  clocher  fut  élevé  en  1572. 

L'église  de  Saint-Pierre-le-Vieux  fut  rebâtie  en  1381. 
La  tour  fut  construite  quelque  temps  après  la  translation 
■àes  chanoines  de  Rhinau  à  Strasbourg. 


8.  PAROISSE  DE  SAINT-PIERRE-LE-JEUNE. 

Mo)iasteriiiin  S.  Pétri  prlncipis  Apostolorum  quod 
^oustriicliiin  est  a  Wilkeluio  Argeniiiiœ  sedis  episcopo 
aiite portain  Argentine  civitatis,  in  charta  aii.  1040.  (Als. 
dipL,  1,  [).  160.) 

Monasieriîim  principis  Apostolorum  Pétri  foris 
miiriim  extructiim,  in  diplomate  Henrici  III  imp.,  an. 
1052.  (Ib.,  p.  168.) 

Ecclesia  S.  Petri  que  est  in  suburbio  civitatis  Ar- 
geniinensis,  in  charta  an.  i  143.. 

Monasterium  S.  Pet  ri  aposioli  in  suburbio  Argent.^ 
in  di})lomate  PViderici  1,  an.  i  156,  et  in  diplomate  Hen- 
rici W  an.  I  I  96. 

Ecclesia  apud  S.  Petrum  /'unioreni,  in  charta  an. 


342  PAROISSES    DE    LA    VILLE   DE    STRASBOURG 

Léo  papa  nonus  ecclesiaiu  parochialem  S.  Coluinbœ^ 
virgiiii  consecralam  iii  Iiouorcm  dhi  Pclri  apostoli  icri- 
bitur  dcdicasse.  (AViMPiiELiNo,  p.  43.) 

Werenkaritis  seciiudiis  oyatorium  aptid  S.  Pelrtim 
juniorem  ad prcces  Ulichœ  iiiclîisœ,  cojitriixit,  (Ih.,  [).  45.) 

Albertus  magnus  Ratisponensis  episco[)us  in  aevi 
S  Pétri  JLinioris  altare  S.  Columboe  dedicavit,  Clemen- 
tis  IV  anno  tertio.  (Ib.,  p.  70.) 

Orator'iitm  Dci  de  oniiiibiis  Saiiciis  sihnn  iiifra 
limites  parocliice  S.  Pe/ri,  iii  siiburbio  civitatis  Argent.^ 
in  charta  capituli  S.  Pétri  junioris  an  1327.  (Hl"go,  m 
Annales  ord.  PrcmonsL.  t.  I,  p.  cccc.XLvii.) 

Plebanus  5.  Pétri  junioris  in  charta  an.  1425. 

Altare  plebanie  ecclesie  S.  Pétri  junioris  siib  anibone 
ipsiîis  ecclesie  si t uni  et  in  honore?^  S.  Gregorii  conse- 
cratum^  in  charta  an.  141  7. 

Erasmus  e[)isc.,  an.  1551,  9  martis,  annexuit,  univit^ 
et  incorporavit  canonicatutn  et  prebendam  H  collegiatœ 
S.-Petri  junioris  plebanatui  dictœ  ecclesice.  cnjus  plebani 
electio  erit  ad  dictum  capituliim. 

Voyez  notre  Histoire^  article  de  l'évèciue Guillaume. 

En  1290  le  chapitre  fit  bâtir  le  nouveau  chœur  et 
fit  construire.de  nou\'eau  la  nef  en  pierre.  {Collectanea 
mss.  Specklini,  cjua?  citât  Schilter  ad  Kœnigshov.,  p.  563.) 

En  I  337  en  mai  la  tour  de  rf''glise,  qui  était  de  bois^ 
fut  brûlée  par  le  feu  du  ciel,  et  la  même  année  elle  fut 
rebâtie.  (Kœnigshov.,  [).  278  et  398.) 

En  1524,  W'olfgang  Ca[)iton,  prévùt  de  S.-Thomas, 
fut  nommé  par  les  bourgeois  curé  de  S.-Pierre-le-jeune  ; 
il  y  célébra  la  messe  et  baptisa  les  enfants  en  langue 
allemande. 


PAROISSES    DE   LA    VILLE    DE   STRASBOURG  343 

En  1550,  en  vertu  de  V Intérim  et  du  traité  du  27 
octobre  1549,  l'église  de  Saint-Pierre-le-Jeune  fut  rendue 
aux  catholiques,  et  on  recommença  à  y  célébrer  l'office 
divin  le  jour  de  la  Purification  1550.  Le  culte  catholifjue 
fut  aboli  de  nouveau  le  ig  septembre  1559  et  l'église 
resta  déserte  jusqu'au  10  mai  1561  que  les  luthériens  la 
rouvrirent. 

En  16S3,  le"  13  janvier,  fut  faite  la  séparation  du 
chœur  '  par  le  commandant  et  l'intendant  de  la  province 
en  présence  des  députés  du  magistrat.  Le  chœur  ayant 
été  nettoyé  pendant  l'hiver,  le  suffnagant  Gabriel  [Haug] 
fit  le  2  I  avril  la  consécration  du  grand  autel  et  la  récon- 
ciliation du  chœur.  Lecultediviny  commença  le  dimanche 
de  Quasimodo,  25  avril  1683. 


9.  PAROISSE  DE  SAIÎTT-ANDRÉ.  ^ 

Henricus  Argentin,  episc.  de  conientiouô  sztper  deci- 
mis  ecclesie  SancU  Aurelic,  in  stiburèio  Ar^eiilinensi,  orta 
inter  collcgiatam  S.  Tkome  et  inter  Joliannein  pUbaniim 
S.  Andrée^  statuit  qiiod  décime  inansoitwi  cpii  viilgariter 
Selegute  diauitu}\  ad  ecclesiam  beati  Andrée  totaiiter  per- 
iinerent.  Charta  est  an.  1220.  Patronus  ecclesie  S.  Andrée 
tune  erat  Burchardus  scultetus  de  Ehenheim.  (Ais.  dipL, 

il  P-  2i\l-) 

Duodecim  episcopi  aulas  romande  Axenione  exis- 
tentis  an.    1332    indulgentiis  dita\'erunt  ecclesiam  paro- 


1.  Le  chœur  fut  séparé  de  la  nef  par  une  murail'e,  et  cette  muraille  fut 
conduite  dans  l'endroit  même  où  était  autrefois  Tambon,  et  où  se  faisaient^ 
sur  l'autel   de   Saint-Ortgoire,   les  fonctions  paraisse  aies. 

2.  Voyez  notre  cotte  Kéi.olUts. 


344  PAROISSES    DE    LA    VTLLE    DE   STRASBOURG 

chialem  S.  Andrée  in  Ar^eiUi/ia  et  vicimim  vetîcs  i-echi- 
sorium  valde  ritiiwsiim.  db.,  II,  p.  148.) 

PUbanus  eccUsie  parocliialis  S.  Andrée  Argentin.^ 
in  charta  an.  1425. 

L'église  paroissiale  de  Saint-André  fut  bâtie  et  con- 
sacrée en  1252.  Elle  fut  érigée  en  paroisse  la  même  année. 
Les"fondateurs  et  dotateurs  de  cette  église  furent  les  nobles 
de  Rathsamhausen  et  les  Marxd'Eckwersheim.  La  famille 
de  ces  derniers  s'éteignit  en  1597. 

En  1337  un  juif,  cjui  ne  demeurait  pas  loin  de  cette 
église,  tua  une  petite  fille  nommée  Elisabeth.  Cet  enfant 
fut  enterré  à  Saint-André,  où  le  peuple  accourut  à  son 
tombeau  et  l'honora  comme  une  martyre.  Le  juif  fut 
brûlé. 

Il  y  avait  près  de  l'église  de  S.-André  des  béguines. 
On  trouve  die  Clossnerin  zic  Sant  Andi'cs  clossen  dans 
des  titres  de  14 14  et  1423. 

Cette  église  fut  fermée  en  1526.  Elle  fut  rouverte 
en  I  545  pour  les  calvinistes  réfugiés  français.  Ceux-ci  y 
firent  leur  office  jusqu'au  19  août  1563  qu'elle  fut  refer- 
mée, et:  cela  parce  (jue  Guillaume  Holbracht,  leur  mi- 
nistre, avait  prêché  publiciuement  contre  la  doctrine  des 
StrasboLirgeois. 

Calvin  prêcha  longtemps  dans  cette  église. 

L'église  de  Saint-André  fut  accordée  aux  seigneurs 
de  Rathsamhausen  de  la  Pierre,  descendants  des  fon- 
dateurs. 


V. 

CHAPELLES  DE  STRASBOURG. 


1.  CHAPELLE  DE  SAINTE-CROIX. 

L'ancienne  chapelle  de  Sainte-Croix  était  située  près 
de  la  place  de  Saint-Etienne,  dans  la  rue  qui  porte  encore 
son  nom,  Cyculzgdsslcin.  Elle  passait  pour  la  plus  an- 
cienne église  de  la  ville  et  était  paroissiale  avant  plusieurs 
siècles. 

La  chapelle  fut  démolie  et  rasée  le  2  juin  (d'autres 
lisent  janvier)  1553,  et  ses  pierres  employées  aux  bâti- 
ments hors  la  porte  des  juifs.  L'emplacement  fut  acheté 
quelque  temps  après  par  Thierri  Bockel,  marié  à  une 
Zuckmantel,  f|ui  y  fit  bâtir  un  grand  édifice.  Il  appartient 
aujourd'hui  à  la  noblesse  de  la  Basse-Alsace  et  on  le 
nomme  l'hôtel  du  Directoire. 

L'empereur  Lothaire  confirma  en  S45  hifra  vmros 
Argeiitoyatôiisès  basilicam  S.  Criicis  aim  sihis,  tenuiiiis 
et  decimis.  ' 

L'empereur  Conrad  III  confirma  en  1 144  à  l'hôpital 
des  pauvres  de  Strasbourg  dcciinain  part  cm  oblatiojiis 

1.  Hist.  di  réalise  Ji  Strasbourg,  t.   Il,   p.   CCXXII. 


34^  CHAPELLES    DE   STRASBOURG 

çmie  ad  sanctam  Cniccni  voto  fidelium  ijiferlur,  sicul, 
episcopo  et  tota  civitaU  anuueiile,  ad  idem  xenodockiiim 
concessa  est. 

Jean,  évèque  de  Strasbourg,  unit  en  1310a  l'abbaye 
de  Saint-Etienne  de  Strasbourg,  pour  l'augmentation  des 
prébendes,  les  revenus  de  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Çtienne  aun  cape  lia  S.  Cruels  annexa  icclesiœ  parochiali 
moiiasterii  S.  StephauL 


2.  CHAPELLE  ZUR  ELENDE  CREUTZ. 

Cette  cha{:)elle  était  située  près  de  h  porte  de  Saverne» 
ou  Cronenbourg.  On  y  conduisait  les  criminels  condamnés 
à  mort  :  ils  y  entendaient  la  messe  dite  par  le  chapelain 
de  cette  chapelle,  qui,  cà  l'issue,  leurdonnait  la  bénédiction 
de  Saint-Jean.  Cette  chapelle  fut  fondée  par  la  fabrique 
de  la  cathédrale.  Elle  fut  détruite  en  i  530,  et  le  magistrat 
y  fit  bâtir  à  la  jjlace  une  maison  de  [^éage. 

Elle  existait  dès  l'an  1395,  car  on  trouve  en  cette 
année  Jean  Odeuicald  chapelain  zum  Elcnde  Cretitz. 

Il  est  fait  mention  de  la  chapelle  5.  Cruels  apud 
Cronenbourg  clans  un  acte  de  i-l-Çi. 


3.  CHAPELLE  DE  SAINT-ERHARD. 

La  chapelle  de  Saint-Erhard,  qui  était  celle  de  l'an- 
cien hôpital,  était  située  dans  la  rue  Mercière.  }onas  Sé- 
bastien Hammereret  Herman  Baumgarter  son  beau-frère 
l'achetèrent  en  15^)4,  pour  quelques  mille  florins,  des  ad- 


CHAPELLES    DE   STRASBOURG  347 

ministrateurs  de  rhùpital.  Ils  la  firent  démolir  entièrement 
et  y  bâtirent  unç  maison  dç  j)ierre.  ou  Geivcrbhaus,  qui 
fut  achevée  en  1566.  C'est  aujourd'hui  la  maison  rie  la 
rue  Mercière  cjui  fait  le  coin  du  Spilalgasslcui,  occupée 
en  1747  par  le  quinze  Richshoffer.  ' 


4.  CHAPELLE  DE  S AIKT- JACQUES. 

CapeUania  capelU  Saiicti  Jacobi  site  in  civitale 
-  Argeiitiueiisi  jîib  tccto  et  edificiis  domiis  dicte  zuni  grosseii 
Schîiltheissen  Walther  in  vico  Fladergass,  dans  une  lettre 
de  l'évéque  Guillaume,  de  151  o,  par  laquelle  ledit  évèciue 
accorde  le  patronage  de  ladite  cha|)eilenie  aux  i)osses- 
seurs  de  ladite  maison. 

Voyez  sur  cette  chapelle,  fondée  en  1 1  89,  l'article 
de  l'évéque  Henri.  ^ 


5.   CHAPELLE   DE   SAINT-JACQUES   AU  VIEUX- 
MARCHÉ-AUX-VINS. 

Elle  était  située  \-is-à-vis  le  cabaret  cjne  Von  nomme 
aujourd'hui  la  cave  profonde. 

C'était  un  béguinage  fondé  en  1252  et  com[:)Osé 
surtout  de  demoiselles  nobles.  Les  premières  béguines 
de  cette  maison  furent  en  1252: 


1.  Voyez  les  Essais  Itisloriques  sur  la  c.UhilraU,  p.   359. 

2.  [Henri   de   Hasenbourg.    Oeuvres  incdu:s,  tome  llh] 


348  CHAPELLES    DE   STRASBOURG 

1.  Marguerite  Erbhi,  meisterin. 

2.  Gertrude  Niderlatidcrin. 

3.  Anne  de  Bictenheim. 

4.  Marguerite  de  Gottesheim. 

5.  Barbe  de  Hall. 

6.  Brigitte  de  Haus. 

7.  Barbe  de  Krautenau  et 

8.  Anne  A'eirlin. 


6.  CHAPELLE  DE  SAINT-LUC. 

La  chapelle  de  Saint-Luc,  située  dans  le  Luxhoff, 
fut  entièrement  démolie  le  17  janvier  1559.  On  y  bâtit 
à  la  place  une  maison  et  ca\e  pour  l'usage  des  employés 
du  magistrat,  dits  Lohiiheri'cn.  Elle  était  située  dans  la 
rue  Brûlée,  près  de  la  petite  rue  qui  conduit  au  Marché- 
aux-chevaux. 


7.  CHAPELLE  DE  SAINT-MICHEL. 

La  cha[)elle  de  vSaint-Michel  était  située  près  des 
Augustins  où  saint  Arbogaste  fut  enterré. 

Cette  cha|)elle  devint  bientôt  après  un  fameux  pèle- 
rinage au  corps  de  ce  saint,'  et  fréquenté  surtout  par 
ceux  qui  d'ennemis  voulaient  devenir  amis. 

Cette  église  fut  consacrée  par  le  pape  Léon  IX.* 

L'empereur  Conrad  111  confirma,  en  i  144,  à  rhù{)ital 
de  Strasbourg  duas  curtes  extra  portam  civilatis  versus 
S.  Michaelem. 


1.  [Le  Nnchlass  contient   une  description   de  ce   tombeau  avec  un  dessin.] 

2.  Voyez   la   notice  d'Eschau.  [Oiuvns  inédites^   [,   p.   299.   Mais  il  ne  b'y 
trouve  rien   sur   la  cliapelle  Saint-Michel.^  - 


CHAPELLES    DE   STRASIUU'RG  349 

La  chapellenie  de  Saint-Michel  est  nommée  dans  un 
acte  de  i  396. 

Capellania  capeUae  Saiicti  Michaelis  sita  in  ter  airri- 
fices  intra  novos  fuuros  Argent.,  dans  une  charte  de  1 408. 

Capellania  capdU  S.  Michaelis  in  suôitrôio  tuidcr 
Wagener  en  141  7. 


8.  CHAPELLE  DE  SAINT-NICOLAS  AU  METZGER- 
GIESSEN. 

«  La  chapelle  de  Saint-Xicolas-ini-Giessen  fut  fondée 
au  xiii^  siècle  par  un  noble  de  Strasbourg,  nommé  Rein- 
bold  Stubenweg,  qui  la  bâtit  de  son  propre  fond  et  qui 
y  fonda  une  chapellenie  dont  il  se  réserva  à  lui  et  ses 
successeurs  la  nomination.  Cette  collation  appartenait  vers 
la  fin  du  xv^  siècle  à  Rodolphe  d'Endingen,  bourgeois  de 
Strasbourg.  »  ' 

Cette  chapelle,  qui  était  située  vis-à-vis  de  la  tribu 
des  bouchers,  n'existe  plus.  Son  emplacement  est  occupé 
par  deux  maisons.  On  y  lisait  autrefois  l'inscription  sui- 
vante : 

«  GedenckenTierr  Reinbold  Stubenweg,  eines  Ritters, 
und  aller  seiner  forderen,  und  aller  seiner  nachkommen, 
der  ein  Stifter  ist  gevvesen  disser  capellen,  die  ingeueihet 
ist  in  der  ehr  Sant-Xiclaus  des  heiligen  bischofs,  und 
gemach  disse  Weihung  an  der  IV  Marteler  Tag,  die  da 
heissen  die  gekronten^  in  dem  jar  do  man  zalt  von  Christi 
geburt  M.CC.XCVIII. 


1.  Pétri  Schofti   lucubratiunciilrc,  fol.    148. 

2.  CVst-à-dire  le  8   novembre. 


.35°  CHAPELLES    DE   STRASBOURG 

Près  de  cette  chaj)elle  fjtait  un  béguinage  dont  il 
est  ainsi  parlé  dans  Giiehuiller  :  •  Sunt  etiam  nonnullae 
domiis  a  nobilibus  institiitae,  in  rjuas  virgines  et  honestae 
matronae,  coelibatus  studiosae,  prcebendaricie  assumuntur, 
qualis  domus  S.  Xicolai,  Barbarie  ac  aliae.  »  ' 

On  lit  dans  des  titres  de  141  9,  1460,  1461  et  1466, 
dire  Closneriiin  in  Saut  Niclaiis  capell  in  devi  Giessen. 
Dans  des  actes  de  1463  et  \  \^^,  jîuigfraïc  Gertrnd 
Kybesseriji,  die  nieisteriu  dcr  closnerinn  S.  Nicolai. 

Il  y  avait  encore  dans  ce  reclusoire  en  1535  une 

.meisterin  avec  quelques  recluses.  La  chapelle  fut  vendue 

le  dernier  avril  1597  à  un  menuisiernommé  Conrad Gulli. 


9.  CHAPELLE  DU  SAINT-SÉPULCHBE. 

La  chapelle  de  Saint-Sépulchre  fut  bâtie  dans  le 
jardin  des  Augustins  en  1378  ou  1374,  par  un  religieux 
du  même  ordre  nommé  Jean  de  Schaft'tolsheim  sur  le 
rnodèle  de  celui  de  Jérusalem. 

Cette  chapelle  fut  consacrée  en  1379.* 
Le  magistrat  la  changea  le  3  février  157S  en  un 
magasin  ou  dépôt  de  poudre  à  canon. 


10.  CHAPELLE  DE  SAINT-ULRIC. 

La  chapelle  de  Saint-Ulric,  bâtie  hors  de  la  ville 
près  de  la  Brusch,  à  côté  du  monastère  de  Saint-Arbo- 
igaste,  fut  démolie  en  1534. 


l.   la   l'ane^ryri  Carolina,   p.   35. 
.2.   Voyez   les   Essais  sur  la  cathidrali  Je  Strasbourg. 


CHAPELLES    bE   STRASIJOL'RG  35 1 

En  1474,  le  jour  de  SS.  Pierre  et  Paul,  il  y  eût  un 
si  grand  vent,  que  plusieurs  arijres  furent  déracinés  et 
plusieurs  maisons  abattues.  Il  ahatit  la  chapelle  de  Saint- 
Ulric  :  deux  prêtres  et  trente  personnes  qui  s'y  trouvaient 
-alors  périrent  sous  les  ruines  de  cette  chapelle. 

Il  y  avait  aussi  une  chapelle  de  Saint-Ulric  dans  la 
T^laderçrass.  Il  en  est  fait  mention  dans  des  actes  de 
1359  et  1380. 


11.  CHAPELLE  DE  SAINT-VALENTIN. 

La  chapelle  de  SaintA'alentin  était  située  dans  la 
rue  des  Juifs,  entre  la  rue  des  Faisans  et  la  rue  des  Pu- 
celles.  Elle  fut  changée  en  une  maison  appelée  S.  Veltuis- 
hoff^  occupée  par  divers  particuliers,  et  en  1642  par  le 
stettmeistre  Rœderer  de  Tiersberg,  puis  en  17...  par 
M.  le  préteur  Obrecht  qui  fit  une  salle  de  l'ancienne 
chapelle. 

C'était  là  la  synagogue  des  |uifs.  Leur  boucherie 
était  dans  la  maison  des  Gaylings. 


12.  CHAPELLE  DE  SAINTE-WALBURGE.  ' 

Voyez  la  charte  de  1333. 


I.  [La  table  qui  accompagne  ces  notes  indique  encore  les  chapelles  de 
Saiut-Gali,  de  Sainte-Pétronille,  des  SS.  Jean-Baptiste  et  Evangéliste,  de  Saint- 
Oeorges] 


VI. 

ÉPITAPHES. 


I.  ÉGLISE  DE  SAINT-PIERRE-LE-JEUNE. 


f.  Dans  la  chapelle  des  Zorns. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.XXXIX.  nono  Kalendas 
Octobris,  obiit  Henricus  Zorn,  filins  îohannis  de  Zoni  de 
Eckerich  milites.  Orate  pro  eo. 


Petro  Schotto  Argentinensi,  hujus  divi  junioris  Pétri 
sedis  canonico,  presbytero  innoceiitissimo,  jurisconsulto 
et  oratori,  pœtaeque  clarissimo  ac  graecae  linguae  docto. 
Pétri  Schotti  senatoris  Susannaequefiiio  pientissimo,  amici 
mesti  posuere.  Vixit  annis  XXXIII,  mens.  II,  die.  III,  mor- 
tuus  an.  Christi  M.CCCC.LXXXX.  secundo  ydus  Sep- 
tembris. 

Anno  Dom.  M.CCCC.LXXXX.  tercio  Kal.  jimii, 
obiit  streniuis  miles  Argent.  Johannes  Zorn  nnnciipatus. 
de  Bulach.  Orate  pro  eo. 


ÉPITAPHES    DE    STR A.SI{(_)URG  353 

An.  Dom.  M.CCCC.XIX  uft' saut  Maria  Madalena, 
obiit  strenuLis  necnon  valiclus  Adam  Zorn,  miles  et  capi- 
taneus  civntatis  Argentinensis.  Orate  [)eum  pro  eo. 


t  Anno  Dom.  M.CCC.LXXM  in  die  sancti  Galli 
obiit  dom.  Gotzo  de  Grestein,  prepositus  hujus  ecclesioe. 


2.  Dans  l'église. 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXIII,  XII  Kal.  aprilis,  obiit 
dom.  Conradus  de  Mulnheim,  thesaurarius  et  canoiiicus 
hujus  ecclesie.  Orate  pro  eo. 


t  An.  Dom.  M.CCC.IIII,  idibiis  aprilis,  obiit  Xico- 

laus  filius Zorn,  dictus  junior,  miles  Argentinensis. 

'Orate  pro  eo. 

t  An.  Dom.  M.CCLXXXXII,  V.  idus  Maii.  obiit 
Nicolaus  Zorn,  burgravius  Argent..  Orate  pro  eo. 


t  An.  Dom.  M.GC.LXXXXVIII,  XVII  Kal.  novem- 
bris,  obiit  Xicolaus  Zorn,  dictus  Lappe,  miles,  filius  scul- 


teti  Argentinensis. 


t  An.  Dom.  M.CCC.XV,  X  Kal.  februarii,  obiit 
dom.  Nicolaus  miles,  dictus  Lappe,  filius  sculteti  Argen- 
tinensis. 

An.  Dom.  M.CCC.XXII.  II  non.  augusti,  obiit  dom. 
Johannes,  dictus  Zorn,  custos  et  canonicus  S.  Pétri  Ar- 
gentinensis. 

InGOLD,   GranJiJUr,    V.  23 


354  EPITAPHES 

t  An.  Dom.  M.CCCC.XV,  III  id.  januarii,  obiit 
dom.  Johannes  de  Kageneke,  miles  Argentinensis.  Orate 
pro  eo. 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXXXIIII,  VIII  Kal.  maii,  obiit 
Joh.  Zorn,  nuncupatus  Lappe,  miles  Argentinensis. 


Mille  quater  denos  septem  quoque  viderat  an  nos 
Christus,  Wilhelme,  hoc  du  m  tegerere  solo. 

Argentinensis  fueras  qui  praesul  et  octo 

Fratribus  hanc  edem,  doteque  munieras.  ' 


Qui  v^elatus  erat  Argentinense  thiara 

Dum  studet  hanc  edem  mao;nificare  Del 

Sex  quoque  prebendis  habiit  super  ethera  felix 
Hetzelonis  humo  molliter  ossa  cubant. 


t  Anno  Dom.  M.CCCC.XXX,  VII  id.  novembris, 
obiit  Nicolaus  Eberlini  de  Nuwiller,  decanus  et  canonicus 
hujus  ecclesiae.  Orate  pro  eo. 


Henricus  Kolher  canonum  doctor,  hujus  aedis  cano- 
nicus, vicarius  in  spiritualibus  generalis,  vir  justicia  et 
integritate  preclarus,  cetera  pietatis  liber  vite  habet.  Obiit 
die  14  januarii  an.  1522.  Sepultus  hic  siib  littera  F. 
Orate  pro  eo. 

Hic  jacet  celebris  famé  vir  dominus  Reinbold  \'ener 
de  Gamundia,  juris  peritus,  multorum  principum  et  ma- 

I.  [Kraus  rapports  cette  inscription,  qui  n'existe  plu»,  un  peu  différemment.] 


DE   STRASBOURG  3-^ 

•gnatum  consiliarius,  qui  obiit  anno  Dom.  M.CCCC.VIII, 
XII  Kal.  decenibris.  Orate  ut  ejus  anima  in  Domino  féli- 
citer requiescat. 

t  Anno  Domini  M.CCC.LXII.  die  Georgii,  obiit 
Johannes  Deringen  presbiter,  fundator  unius  prebentle 
hujus  altaris. 


3.  Dans  le  cloître. 

_  D.  O.  M.  Martino  Volmar  Keller  seniori,  peregrino 
Hierosolomitano,  hujus  sanctae  aedis  decano,  ac  Martino 
Volmar  juniori  canonico,  juris  utrius(jue  perito,  in  Galliam 
pro  ingenii  cultu  profecto,  at  isthic  immatura  morte  ex- 
tincto,  Ambrosius  \^olmar  deranus,  pietatis  ergo,  patruo 
bene  merito,  fratrique  heu  optimo  an.  Christi  M.D.XLI. 


Conradc)  Munthart,  hujus  aedis  preposito,  Hberali  et 
liberah"ssimo,  qui  dive  Cohmibe  statuam  et  eucharistie  ad 
egros  deferende  comitatumexornavit,  executores  posuere. 
Vixit  annos  LXXII,  mortuus  an.  saliitis  M.D.IX,  XVII 
marcii. 


An.  Dom.  M.CCCC.LXXXI,  XVIII  marcii,  obiit 
spectabihs  magister  Paukis  Munthart,  decretorum  licen- 
tiatus,  prepositus  et  benefactor,  hujus  et  S.  Thom:E  eccle- 
siarum  canonicus.  Orate  pro  eo. 


D.  O.  M.  an.  Dom.  1590,  prima  die  mensis  martii, 
obiit  venerabiHs  et  reverendus  vir  joannes  Hessler,  juris 
utriuscjue   doctor,   prepositus    hujus    divi    Pétri  junioris 


35^  ÉPITAPHES 

ecclesie,  qui  eamdcin  pre|)ositiiram  possedit  ciim  Jaude- 
ad  XXV'.annos.  Fuit  uovem  annos  oftîcialis  curia;  archi- 
diaconorum  et  consiliarius  illustrium  et  generosorum  dom. 
canonicorum  capituli  summi  templi.  Hic  postea  decem 
annos  vicarius  in  spiritualibus  et  officialis  revereiidissimi 
domini  Erasmi  episcopi  Argentin.,  sue  altatis  66,  cujus 
"anima  requiescat  in  sancta  pace.  Amen. 


Anno  Dom.  M.CCCCCLX' 1 111,  id.  aprilis  obiit  ;  ho- 
norandus  dominus  Fride  |  n'eus  Blocholtz,  presbiter  |  pre- 
positus  et  canonicus  hujus  ecclesie  |  qui  eamdem  prepo- 
situram  XXX|I1II  annis  laudabiliter  |  possedit  et  rexit.  | 
Orate  pro  eo. 

t  Anno  Dom.  M.CCCC.I,  VIII  kal.  januarii,  obiit 
dom.  Heinricus  dictus  Kranich  olim  magister  scabinorum 
civitatis  Argentinensis.  Orate  pro  eo. 


Particeps  omnium  timentium  Dominum  Deum  petit 
sui  memoriam  magister  Christophorus  Molitor  prepositus 
S.  Pétri  junioris.  Argentinae  obiit  i6i6.  Req.  in  pace. 


4.  Dans  la  chapelle  de  Saint-Nicolas. 

t  An.  Dom.  M. CGC  LXIII,  M  idus  februarii,  obiit 
Wilhelmus  de  Margburg,  magister  operis  S.  Martini 
Columbariensis  et  Greda  uxor  ejus. 


t  An.  Dom.  M.GCG.LXIIII,  Vl.  idus  februarii,  obiit 
dom.  I  Nicolaus  de  Kagenecke,  peritus  in  utroque  ■  jurev 


•■  DE   STRASBOURG  357 

hujus  ecclesie  prepositus,  (|ui  ij)sam  ecclesiam  XL  |  annis 
ec  ultra  in  retltlitmini  au-nientacione  |  et  tncwlis  aliis  ho- 
nore dignis  manuteruiit  |  et  piantavit.  Orate  pro  eo. 


j,  5.   Dans  le  chœur, 

t  XotLim  sit  omnibus  presentibus  et  futuris,  quot 
ego  Waltherus  de  Godertheim  et  Wernherus  contulimus 
S.  Petro  VI.  agros  tVugiferos  sitos  in  Kriechesheim,  et  VI. 
agros  in  Belheim  in  remedium  animarum  nostrarum.  Et 
quicumcjue  sacerd'os  tenuerit  prebendarn  j^repositi  hujus 
loci  débet  de  eisdem  agris  duo  kimina  omni  nocte  in 
duobus  lampadibus  cum  oleo  ante  summum  altare  S.  Pétri 
apostoH  ministrare.  Acta  sunt  hec  an.  Dom.  M.CCLXIII. 


6.  Dans  le  temple  luthérien. 

D.  O.  M.  S.  concHta  hoc  tumulo  teta  vitoe  aeternce 
in  spem  requiescit  Francisca  fïHa  PhiHj)pi  Georgii  et 
Annae  Hrbacensis,  comitissa  in  Leiningen,  nata  Dachs- 
burgi  XX  jan.  an.  M.DC.XXIV,  denata  Argentine?  XIX 
augusti  M.DC  ....  XVIII. 


On  voit  dans  l'égh'se  de  Saint-Pierrede-jeune  le  tom- 
beau du  maréchal  du  Bourg  et  de  sa  femme,  érigé  en 
1778  par  le  prince  de  Montbarey.  L'épitaphe  se  trouve 
imprimée  dans  l\-i/w,?//,7r/^  ,/V-JAwt?  de  17S0,  p.  loi  et 
5uiv..  Ce  tombeau  fut  exécuté  sur  les  plans  du  sieur 
-Boudhors,  architecte  de  la  \'ille. 


35*  ÉPITAPHES 

II.  ÉGLISE  DE  SAliMT-PIERRE-LE-VIEUX. 

I.  Dans  le  cloître. 

Pro  divino  cultus  augmente,  perpetuaque  Stephanf 
Dold  cantoris  et  canonici  hiijus  edis  [)nK:ipui  benefactoris 
memoria,  hoc  spectrum  cava  testula  dcarum  rerum  exe- 
cutores  decorari  jusserunt.  Obiit  an.  Dom.  M.D.XIII. 
idus  junii,  Viator  opta  quietem. 


Memoria  Thome  Woif  senioris,  decretorum  doctoris^ 
hujus  ecclesie  prepositi  et  canonici,  qui  obiit  X\'I.  die 
mensis  augusti  anno  salutis  hiiman3e\!X).XI.  ciijus  anima 
in.pace  requiescat. 


Thomas  Wolf  de  Eckboltzheim  hujus  ecclesie  pre- 
positus  pro  se,  Andréa  Wolf  et  Anna  parentibus  ac 
Johanne  Hell  avunculo,  hune  ambitum  fornicibus  quatuor 
decorare  çepit.  M.DA'. 


In  divi  patroni  Michaelis,  Ursulae  virginis  omniumque 
in  Christodefunctorum  honorem,  X'alentinus  Betscholdus, 
hujus  aedispraebendarius,  mesuiserexitimpensisan.  i  50Q. 


2.  Sur  le  cimetière  près  de  la  porte  de  la  sacristie. 

Memoria  domini  Theohaldi  deMulenheim  canonici 
hujus  ecclesie. 


DE   STRASBOURG  359 

3.  A  l'orgue  du  temple. 

Zu  dem  Lob  und  Preize  Gottes,  ward  die  Orgel 
von  dem  lôblichen  Kirchenspiel  diser  pfarr  zum  alten 
S.-Peter  auf  das  neu  uiderumb  zugericht  ini  johr  der 
seligen  geburt  herrn  Jesu  Christi  1590. 


4.  A  la  chaire  du  temple. 

Gott  zu  Lob,  und  dem  heiligen  predigamt  zu  Ehren, 
ward  dièse  Canzel  von  dem  lôblichen  Kirchenspiel  dieser 
pfarr  von  neuem  zugericht.  1599. 


5.  Dans  le  chœur. 

Accipe  sarcophagum,  dévote  viator,  Amandi, 
Urbis  hujus  primi  praesulis  eximii. 


Ib.  au  dessus  de  la  porte  gauche  par  où  on  entre 


dans  l'église: 


Christophori  sancti  speciem  quicumque  tuetur 
lllo  namque  die  nullo  languore  gravetur. 


6.  Au  clocher  où  l'épitaphe  suivante  fut  transférée  en  1607. 

Anno  Dom.  M.CCCC.LV'II,  XII  kal.  octobris,  obiit 
hon.'*  dom.  Johannes  Reiftsteck  decanus  et  canonicus 
hujus  ecclesise. 


360 


EPITAPHES 


7.  Dans  l'église. 


An.  Dom.  M.CCCC.  ohiit  Petriis  de  Hpfich  prepo- 
situs  ecclesie  sanctorurn  Pétri  et  Michaelis  Argentinensis. 


III.  ÉGLISE  DE  SAINT-GUILLAUIVIE. 


I.  Au  cimetière,  à  l'entrée. 

Durch  Erharcl  Steinbach  prior  und  provincial 

Ward  volbracht  dieser  baw  Libéral. 

Und  war  M.D.  und  II  die  jorzal. 

Also  blibt  das  Sprichwort  by  dein  orden 

Wolt  ich  arbeiten,  ich  v\er  ein  wilhelmr  worden. 

Sub  Alexandro  \l  et  Maximiliano  Roman,  re^re.  ' 


2.  Dans  le  cloître. 


Memoria  egregii  dom.  doctoris  Pétri  Herb  physici 

et  sacerdotis,    omniiimciue  [)arentum,    progenitorum   et 
benefartorum  ejiis.  Orate  {)ro  eis.  Obiit  an.  M.D.XV. 


Memoria  Erhardi  Lichtmutter  summissarii  ecclesie 
majoris  Argentinensis,  parentum  omnium,  progenitorum 
et  benefactorum  ejus.  Orate  pro  eis.  Anno  M.D. 


l.   HUBER,    p.    202.     —     [Krauss,     Untiv-Elsais    p.    540,     rapporte     cette 
inscription    un    peu   diiTéremmciit.] 


DE   STRASROIRG  36 l 

Mernoria  honoral)ilis  viri  domini  Johannis  Sprung, 
prebendarii  ecclesie  majoris  Argeiitinensis.  Obiit  in  die 
sanctorLim  Gervasii  et  Prothasii  niartirum.  An.  Dom. 
M.CCCC.X.  Orate  pro  eo. 


An.  Dom.  144S  feria  secunda  pasche  confectum  '  | 
■est  altare  in  honore  beatoruni  j  Wilhclmi,  Benedicti, 
Bern  I  ardi  et  Anthonii,  et  j  tune  hnjus  domus  capituli  | 
cum  ambitu  et  orto  ejus.  ^  Amen. 


An.  Dom.  M.CCC obiit  Caspar  Suesse, 

presbiter,  prebendariiis  chori  ecclesie  Argentinensis.  Orate 
pro  eo. 

An.  Dom.  M.CCCC.L..  feria  quarta  ante  Michaelem, 
obiit  Erhardus  Rudigeri,  prespiter  prebendarius  chori 
ecclesie  Argetitin..  Orate  pro  eo. 


Memoria  johannis  Sesenheim  presbiteri,  capellani 
leprosorum,  johannis  sui  patris,  ac  Margareteomniumque 
parentum.  Cadit  proxima  die  post  Poteiuiane  \-irginis. 
Actum  est  an.  M.CCCC.XL\'. 


Memoria  dom.  Johannis  de  Keifsteck,  decani  ecclesie 
SS.  Pétri  et  Michaelis  Argentinensis,  patris  et  matris, 
Enneline  sororis  sue,  Johannis  Schaften  mariti  ejusdem 


1.  [Consaraeiim^   d'après   Kr.nis.l 

2.  [KraiH  donne  ainsi    les   deux    dernières    liijnes   :  Jiiim.  Jom.  capituli  in 
a  m  bit  II  f  orJ.  ei,/{.\ 


362  ÉPITAPHES 

Enneline que  cadit  proxima  die  post  Titi, 

Actuni  an.  Dom.  M.CCCC.L\'III. 


Memoria  Johannis  Mentelin,  civis  Argentin.,  paren- 
tum  suorum  Xicolai  et  Elysabeth,  Magdalene  prime  uxoris 
et  liberorum,  necnon  Elysabeth  de  Matzenheim  uxoris 
ejus  secunde.  An.  Dom.  M.CCCC.LXXIII.  » 


3.  Au  dessus  de  la  porte,  à  l'entrée. 

Silencium  est  custos  religionis.   Religio  paiipertate 
fundata.  1478.^ 


4.    Près  de  la  chaire. 

D.  O.  M.  Jacobo  \Vim[)helingo,  theologo  et  ora|- 
tori  clarissimo,  quod  ingenio  et  litteratura  |aetatis  nostrae 
gloriam  auxerit  \  Thomas  W'olfius  junior,  decretorum 
doctor  I  in  memoriam  seterni  decoris  |  hoc  vivens  viventi 
statuit  I  anno  M.D.IV,  die  XI  decembris  |  spreta  invidia.3 


5.  Dans  le  chœur. 

Memoria  dom.  Generosi  Leonhardi  Wissebach,  So- 
dayensis  episcoj^i,  ordinis  fratris  predicatorum  conventus 
Argentinensis.-* 


1.  HUBER,    p.    202. 

2.  IK,  p.  202. 

3.  Ib,,  p.   200. 

4.  Ib.,  p.    199. 


DE   STRASBOURG  363 

t  An.  Dom.  M.CCC.XL.llI.,  X\'I  Kal.  octobris, 
obiit  hoiiorabilis  cJoni.  Ulricus  lantgravius  Alsacie.  Orate 
pro  eo. 

Meister  Wœlfelin  von  Rufacli,  ein  burger  zu  Stras- 
burg  (Jer  hat  dis  uerc  gemacht. 

An.  Dom.  M. CGC. XXXII.  Kal.  julii,  obiit  clominus 
Philippus  lantgraviiis  Alsacie,  canonicus  majoris  ecclesie 
Argentinensis.  ' 


Memoria  generosi  domini  Henrici  comitis  in  Henn- 
berg  canonici  ecclesie  Argentinensis.  ^ 


t  Hic  peragitLir  memoria  Friderici  Blocholtz  prepo- 
siti  S.  Pétri  junioris. 


Hic  agitur  memoria  dom.  Arbogasti  de  Kagenecke 


militis.  Orate  pro  eo. 


Memoria  Reinboldi  3  Voltsch  armigeri  et  \'eronice 
de  Kageneck  ejus  uxoris. 


6.  Dans  la  sacristie. 

Anno  Dom.  M.CCC.LXXXIII.  constructa  est  pros 
sens  sacriserva,  quem  inhabitanclo  custociiat  qui  per  in- 
finita  saecula  \ivit  et  régnât.  + 


1.  [Sur  ce  tombeau  des  landj^^raves  de  Werd,  cfr.   KrauS,  p.   542.] 

2.  HUBER.   p.    169,   [qui   aoute  la  date  àe   1498.] 

3.  [£wrt»A//,  d'après   Krans.] 

4.  Hlber,  p.   202. 


364  ÉPITAl'HES 

IV.  TEMPLE  NEUF.  —  ÉGLISE  DES  DOMINICAINS 
DE  STRASBOURG. 


I.  Dans  le  cloître  entre  la  5"  et  la  6"  classes. 

^  t  Anno  Domini  M.CC.Ll  obiit  generosus  dominus 
frater  Fridericus  de  Hanow  quondam  prepositus  majoris 
ecclesie  Argentin.,  fundator  hujus  domus.  Orate  pro  eo. 


t  An.  Domini  NLCC.Lll  obiit  generosus  dominus 
frater  Ulricus  de  Dalmasingen,  quondam  cantor  et  sco- 
lasticus  majoris  ecclesie  Argent,  et  prepositus  S.  Pétri 
junioris,  fundator  hujus  domus. 


Anno  Dom.   M.CC.LIL   obiit  honorabilis  dominus 

frater  Johannes  de  Alben,  fundator  hujus  domus 

,  .  .  per  fundacionem ordinem.  Orate 

pro  eo. 

Dans  le  cloître,  iriter  cnriaiii  priniam  et  aiiditoriuiii  minus. 

Anno  Domini  NLCCC.LXL  X\l  Kal.  julii,  Cirici  et 
Juhte,  obiit  frater  johannes  Tauler.  ^ 

Dans  le  cloître,  inter  curias  2  et  j. 

Anno  Dom.  NLCCCC.LIII.  feria  secunda  ante  .  .  . 
obiit  frater  Erhardus,  judex  quondam  ])rimarius  domini 
Argentinensis.  Orate  pro  eo. 


I.   [On   sait   que  la   dalle  fiiuérdire  de  Tauler    a    échappé    à    l'incendie    du 
.24.  août    1S70.J 


DE    STRASBOURG  365 

Dans  le  cloître,    au  dessus  de  la  porte  de  la  seconde  et  de   la 
troisième  classes. 

Juventuti  religione  christianos  et  disciplinis  liberali- 
bus  instituendae,  Jacobo  Stiirmio,  Xicolao  Kniebsio  et 
Jacobo  Meyero  literatorum  praefectis,  hune  liickim  S.  P. 
q.  Argent.  F.  F.  an.  M.D.XXXVIII,  depositis  armis  et 
placata  inter  Carokini  \'  Rom.  imperator.  et  Franciscuni 
Galliae  regem  gravi  discordia. 

A  la  porte  de  la  grande  salle,  dite  Auditoire  d'^été. 

Auspice  Deo  o[)timo  maximo,  procurantibus  amplis- 
simis  D.I.^.IJ.  Scolarchis,  Joan.  Philippe  a  Kettenheim 
preposito,  Abrahamo  Heldio  consule,  fosia  Rihelio  tre- 
decimviro,  acroarin  hanc  iisui  publico  S.  P.  q.  Argent- 
fieri  fecit  an.  M.D.XC. 


2.  Dans  le  chœur. 

Hic  agitur  memoria  domini  Conradi  de  Busnang 
canonici  ecclesie  Argentinensis. 

Au  milieu  du  chœur. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.XLVII.  die  quinta  mensis 
septembris,  obiit  révérend  us  pater  et  dom.  dom.  Hugo 
episcopus  XicopoHtanus,  sacre  théologie  doctor,  hlius 
hujus  conventus.  Orate  pro  eo. 


An.  Domini  M.D ,  obiit  reverendus  pater  et 

dom.  dom.  Leonhardus  Wissebach,  Sodayensis  episcop.,. 


366  ÉPITAPHES 

sacre  théologie  professor,   hujus  conventiis  filius.  Orate 
pro  eo. 

An.  Dom,  M.CCCC.LXX.  tertia  die  Augusti,'  obiit 
venerabilis  dom.  dom.  Johannes  episc.  Castoriensis,  ordi- 
nis  predicatorum. 

An.  Dom.  M.CCC.XXXIX,  XI  Kal.  octobris,  obiit 
Sophia  venerabilis  domina  nata  de  Geroltzcke,  uxordom. 
Johannis  de  Kirkel. 

_Aîù  fond  diL  chœur. 

t  Frater  Johannes  Dei  gracia  episcopus  et  magister 
ordinis  fratrum  predicatorum.  Obiit  an.  Dom.  M.CC.LIII. 
II  nonas  novembris.  Recjuiescat  in  pace,  amen. 

Ail  chœur. 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXXX  perfecta  est  hecsepul- 
tura  validi  Wendelini  zum  Tribel  armigeri  ac  dom.  Mag- 
dalene  de  Mulnheim  ejus  uxoris. 

An.  Dom.  M. CGC. XXV'  in  die  Barnabe  apostolî, 
obiit  venerabilis  dominus  frater  Wernherus,  dictus  Cogi- 
nariiis,  Argentinensis  suffraganeus,  episcopus  Marmo- 
rensis,  qui  fuit  Prciedicatorum  ordinis,  vir  fraterne  since- 
ritatis,  sanctus  virtute  et  meritis  est  con versus,  Argentinae 
natus  est,  racione  status  Marmorensis  est  vocatus. 


Vos  qui  transitis  nostri  memores,  cjuicumque  sitis, 
quod  sum,  hoc  eritis,  fuimus  quandoque  quod  estis.  An. 

I.  Ai;i  legunt  :  M.CCC.LXX.ll [.  dit  Au-iistinL 


DE    STRASBOURG  367 

Dom.  M.CCCC.XX.II.  ohiit  Otto  Sturm  miles  ac  A[;[)0- 
ionia  Voisin  uxor  ejus  légitima.  Earum  anime  in  eterna 
pace  conquiescant. 

An.  Domini  M.CCC.V.  obiit  reverencius  pater  et 
•dominas  dominus  Iconius  ac  dominus  Misne  episcopus 
-^ardicolanus,  professor  hujus  collegii  Praedicatorum. 


3.  Dans  la  nef. 

An.  l)om.  M.CCC.W'II.  X  Kal.  maii  obiit  domina 
EngLila,  dicta  de  Rodesheim,  quondam  uxor  dom.  Xyco- 
lay  schulteti  Argentin.,  qui  perfecit  columpnam  hanc  totam 
ex  ordinatione  fratris  dicti  Gyps. 


Johannes  Ortwin,  ordinis  Predicatorum,  doctor  théo- 
logie, episc.  Mathonensis  ac  suffraganeus  Argentinensis. 
Obiit  an.  Dom,  i  =^  i  2. 


An.  Dom.  M.CCCC.X.  tertio  idus  novembris,  obiit 
Dietricus  dictus  Burggravius  et  armiger,  gubernator  hujus 
domus.  Orate  pro  eo. 

An.  Dom.  M.CCC.LXXX.  XII  Kal.  decembris  obiit 
•domina  Xesa  Rebestockin,  uxor  Dietterici  dicti  Burggra\'e. 


An.   Dom.   M.CCC.LXVII.   XII   Kalend.  Augusti, 
0.  Brida  Burggravia,  Orate  pro  ea. 


An.  Dom.  M.CCC.LXXIX,  indiejohannis  Baptiste, 
O.  Conradus  dictus  Burggrave  armiger. 


368  ÉPITAPHES 

4.  A  une  cloche. 

An.  1462.  \'ox  ego  sum  \itae,  voco  vos,  orate, 
venite. 

L'église  est  aujourd'hui  séparée  du  chœur  qui  sert 
aux  actes  pubhcs  de  l'université.  La  voûte  est  hartUe, 
haute  et  belle.  Il  s'y  trouvée  une  singularité  remarquée  à 
la  dernière  page  de  \ AlinauacJi  de  Strasbourg  de  rjSo.^ 
Dans  l'ancien  mur  qui  en  séparait  la  nef  se  trouvait  autre- 
fois l'épitaphe  de  Jean  Tauler.  F.lle  est  aujourd'hui  placée 
au  grand  auditoire  de  l'université. 


V.  EGLISE  DE  SAIISIT-THOIVIAS.^ 


I.  Dans  le  cloître. 

Anno  Dom.  M.D.  in   dem jor  uff  .  .  .  dem 

.  .  .  .  starb  der  ersam  Adolff  Schuldheiss,  gênant  Win 
und  Brot,  der  hie  mit  Anna  Htisslerin  sine  elichen  huss- 
frowen,  und  aile  ire  \^oreltern  und  Kindern  begraben 
iigen.  Bitten  Gott  fur  sy  aile.  1522. 


1.  [Cette  singularité,  remarquée  par  Silberm.mn,  c'est  l'existence  «à  côté 
des  voussures  au-dessus  de  la  pointe  de  l'angle  »  de  trous  avec  pots  de  terre 
acoustiques.  Sur  ces  poteries  acoustiques  cfr.  un  article  de  M.  Straub,  dans  le 
liullttin  de  la  Société  des  Monuments  histoTiques.   11,   9,  p.    231.] 

2.  [La  plupart  des  épitaphes  de  S.-Thomas  avant  été  déjà  publiées  par 
Schneegans^  L'église  de  Saint-Thomas  .  .  ,  et  ses  ?nomt4ments,  p.  209-231,  nous 
ne  les  publions  ici  que  pour  donner  le  travail  de  Grandidier  dans  sort- 
ensemble.] 


DE   STRASBOURG  369 

Anno  Domini  M.CCC.XXXII,  XII.  kal.  junii  obiit 
magister  Johannes  Ruwin  canonicus  et  prespiter  hujus 
ecclesie  qui  requiescit  hic  in  sepulcro  Nicolai  Ruwini 
fratris  sui.  Eadem  die  facta  est  cèdes  inter  partes  civit. 
Argent,  scilicet  Zorne  et  Mulnheim. 


Transierant  anni  cum  septem  mille  tricenti 
Quando  non  tardus  in  doctrinis  Eberhardus 
Cecus  multorum  rector  Thome  puerorum, 
Gertrudis  festo  cecidit  ense  molesto. 
Orate  pro  eo. 

En  entrant  dans  le  cloître,  du  côté  du  chœur. 

An.  Dom.  M.CCCC.XX.  ipsa  die  beati  |  Johannis 
evangeliste,  obiit  dom.  |  Jacobus  dictus  Twinger,  fidelis 
ca|nonicus  hujus  ecclesie.  Orate  pro  eo. 

Près  du  précédent. 

t  An.  Dom.  M.CCC.XIII,  VI.  non.  augusti,  obiit 
Ludovicus  prepositus  ecclesie  S.  Thome  Argentinensis, 
qui  requiescit  hic  in  sepulchro  Johannis  decani  dicti  Zorn 
avunculi  sui.  f 


2.  Dans  le  chœur. 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXXXIIIl,  nonas  aprilis,  obiit 
honorandus  dom.  Heinricus  de  Hohenstein,  presbiter, 
prepositus  et  canonicus  hujus  ecclesie,  ac  canonicus  cathe- 
dralis  ecclesie  Bambergensis,  in  qua  sepuitus  requiescit. 
Orate  Deum  pro  eo. 

Ingold,   Grandidier^    V.  \\ 


370  EPITAPHES 


Andelochust  praesul,  ad  Dei  laudes  amplificandas, 
haiic  edem  collapsam  instauravit  D.CCC.XXX. 


3.  Près  du  chœur. 

Anno  Dom.  M.CCCC.XXXVII,  llll.  kal.  juuii,  obiit 
henorandus  dom.  Gosso  de  Kageneck  presbiter,  prepo- 
situs  et  canonicus  hujus  ecclesie,  cujus  anima  requiescat 
in  pace.  Amen. 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXIII.  décima  die  mensîs 
septembris,  obiit  honorandus  dom.  Burkardus  Schon  de 
Rotwil  presbiter,  prepositus  et  canonicus  hujus  ecclesie, 
cujus  anima  requiescat  in  [)ace. 


Anno  Dom.  M.CCC.LXXI,  V\.  idus  julii  obiit  vene- 
rabilis  dom.  Xicolaus  dictus  Spender,  prepositus  hujus 
ecclesie. 

An.  Dom.  M.CCC.XX\',  V.  kal.  aprilis  obiit  dom. 
Johannes  dictus  Zorn,  cantor  hujus  ecclesie. 


t  An.  Dom.  M.CCC.XX,  XIIII.  Kai.junii  obiit  Sige- 
linus  dictus  de  Mulnheim,  prepositus  ecclesie  S.  Thome 
Argentinensis. 

An.  Dom.  M.CCC.LXM,  \'IIII.  kal.  novembris 
obiit  Xicolaus  Wetzelonis  scolasticus  hujus  ecclesie. 


t  An.  Dom.  M.CCCC.XIH,  \'  id.  novembris,  obiit 
dom.  Fridericus  Boharti  prepositus  hujus  ecclesie.  f  An. 


DE   STRASBOURG  37  I 

Dom.  M.CCC.LXXIX,  III  iclus  novemhsis  ol)iit  Reim- 
boldus  Bohart  miles,  pater,  t  An.  Doni.  M.CCC.LXXV'I, 
m  non.  maii  ohiit  Johannes  Bohart  armiger,  frater  pre- 
dicti  prepositi.  Orate  pro  eis. 


t  An.  Dom.  M.CCC.XXX,  II  idus  maii,  obiit  Jo- 
hannes dictiis  Kamerer,  decanus  hujus  ecciesie  Sancti 
Thome.  Orate  pro  eo. 


An.  Dom.  M.CC.LXXXXII,  idihiis  februarii,  obiit 
Henricus  canonicus  hujus  ecciesie  et  prepositus  Hono- 
gensis,  qui  fecit  hanc  capellam  cuin  duabus  prebendis 
suis,  que  dedicata  est  per  episcopum  Tiillensem  in  hono- 
rem  S.  Michahelis  eodem  anno  in  die  S.  Mathei  apostoli- 


An.  Dom.  M.CCC.LXXVIII,  IL  idus  julii,  obiit 
Heinricus  de  Reno  custos  hujus  ecciesie. 

t  An.  Dom.  M.CCC.LX.XII.  kal.  martii  obiit  do- 
mina Clara  deLobegasse,  relicta  Heinrici  de  Reno  militis. 


An.  Dom.  M.CCCC '  obiit  honestus 

ac   providus  vir   Conradus  Ingolt,   civis  Argent.,    filius 
Nicolai  Ingolt,  fundatoris  prébende  hujus  altaris. 


An.  Dom.  M.CCCC  ......=*  XIII.  kal.  julii,  obiit 


I  et  2.  [Ces  deux  dates  sont  incomplètes,  sans  doute  dit  Schnee^ans  (op. 
cit.,  p.  229  et  231),  parce  que  les  pierres  tombales  furent  posées  du  vivant 
de  Conrad  et  Jean  Ingold. 

La  tombe  de  Conrad  existe  encore  à  Saint-Thomas  dans  le  transept  droit, 
Miscdliimn  alsatica^  11,  p.    146,   note  4. 

Sjhneegans  cite  en  outre  l'épitaphe  de  Nicolas  Ingold  (mort  en  1474,  e<: 
ce'.le  de   Henri   Ingold,   mort   en    1523.] 


37*  EPITAPHES 


providus  Johannes  Ingolt  de  Argentina,  hiijus  altaris  fun- 
dator.  Orate  pro  eo. 


t  An.  Dom.  M.CCCCLX,  die  XII  aprilis  obiit 
Jodocus  Albrant  dictus  Gugel,  hiijus  ecclesie  canonicus 
ac  fructuum  Camere  apostolice  collector. 

Nicolaus  Wunnser,  decretorum  doctor,  canonicus 
et  decanus  ecclesie  S.  Thome,  sibi  et  suis  hune  locum 
pro  requie  deputavit.  Natus  estanno  1573  die  22  mensis- 
septembris.  Obiit  anno  1536  die  30  mensis  martii. 

Wurmseri  hic  jacent.  Soli  volunt  esse.  Quisquis 
aspicis  pro  eis  ora  ;  ex  nihilo  facti  in  nihilum  redacti  sunt^ 
Homo  memorare  finem.  Tempus  omnia  auffert. 


An.  Dom.  M.CCC.LXXXI,  Mil.  id.  septembris, 
obiit  Anna  Gersterin  uxor  Heilmanni  Berschin,  civis  Ar- 
gentinensis  et  Nicolaus  Berschin,  filius  prescriptorum, 
decanus  hujus  ecclesie,  qui  obiit  in  die  omnium  sanctorum 
anno  M.CCCC.IIII. 


An.  Dom.  M.CCLXXXXIIII,  XIII.  kal.  maii,  obiit 
Biirchardus  miles,  dictus  Spender. 


Anno  Dom.  M.CCCC.LXXIX,  XVI  kal.  maii,  obiit 
validus  Bechtoldus  Zorn  zum  Ried.  Eodem  anno,  pridie 
kal.  marcii,  obiit  \'erena  Rebstockiii  ejus  uxor  légitima, 

Deo  sospitatori  S.,  pace  post  grave  bellum  restituta, 
ex  authoritate  inclyti  senatus,  annuente  amplissimo  sco- 
larcharum  collegio,  Joanne  Georgio  Zedlitz  prxtore  et 


DE   STRASBOURG  373 

<:ancellario,  joan.  Leonh.  Frereisenio  consiile,  Andréa 
Brackenhoffero  et  hujus  in  scholarchatu  successore  Domi- 
.nico  Dietrico  consulari,  opus  vero  adgubernante  Francis. 
Reisensenio  consulari  et  archipresbytero,  sedes  haec 
ante  mille  annos  D.  Thoniae  mémorise  dicata,  ante 
D.CCC.  annos  a  fimdamentis  restaurata.  hoc  denique 
an.  M.DC.LXXIX  insigni  auditorum  munificentia  reno- 
vata,  podioque  e  sede  sua  submoto  ampliata  est,  praepo- 
sito  capituli  Thomani  D.  Joh.  Rebhanio  jcto,  decano  D. 
Sebastiano  Schmidio  theologo.  Curam  insuper  adhibuere 
loh.  Baltasar  Krauthius  senator  et  jo.  Mappus  eccles. 
presbyteri,  M.  Joh.  Theol.  Heinrici  pastor  et  canonicus, 
M.  loan.  lacobus  Schnitzlerus  et  M.  Joan.  Andréas  Weye- 
Uius  diaconi.  Sera  fruaris  et  felix  posteritas. 


4.  Dans  l'église. 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXXI,  XIX  marcii,  obiit 
spectabilis  magister  Paulus  Munthart,  decretorum  licen- 
tiatus,  prepositus  S.  Pétri  junioris  et  hujus  canonicus,  et 
benefactor  ecclesiarum,  librarieque  hic  noviter  erecte  fun- 
'dator.  Orate  pro  eo. 

An.  Dom XVII,  VI.  id.  maii,  obiit  Eisa 

Wurmsserin  uxor  Bertholdi  de  Colmar. 


t  Anno  Dom.  M.CCC.XLIIl,  III.  non.  maii,  obiit 
'Sigelinusde  Mulnheim,  prepositus  secundus  hujus ecclesie. 
Orate  pro  eo  ad  Deum. 


An.  Dom.  M.CCC.XLVIIII,  kal.  junii,  obiit  Xico- 
laus  dictus  de  Mulnheim  civMS  Argentinensis. 


374  EPITAPHES 

An.  Dom.  M.CCCC  ....  die  XIX  augusti,  obiit 
validus  vir  de  Milhem,  cujus  anima  reqiiiescat  in  pace.- 
An.  Dom.  M.CCCC.XCVIII,  die  XXVI  decemb.  obiit 
domina  Feronica  Hagen,  uxor  validi  viri  Waltheri  de 
Milhem,  cujus  anima  requiescat  in  pace. 


'  t  An.  Com.  M.CCCC.XVIII,  XII  kal.  julii,  obiit 
honorandus  dom.  magister  Johannes  de  Rinstette  decanus. 
et  canonicus  hujus  ecclesie.  Orate  pro  eo. 


t  An.  Dom.  M.CCC.IIII,  XVII.  kal.  augusti,  obiit 
honorandus  dom.  Fridericus  Susse  prepositus  et  canoni- 
cus hujus  ecclesie.  Orate  pro  eo. 


An.  Dom.  M.CCC.XLIII,  III.  kal.  septembris  obiit 
magister  Johannes  Erlini,  scolasticus  hujus  ecclesie  et 
vicarius  dom.  episcopi  Argentinensis. 


Viro  I  qui  Christo  ecclesiaeque  vixit  in  terris  |  vivit- 
que  et  vivet  in  cœlis  |  omnino  magno  j  doct.  Sebastiano- 
Schmidio  |  conventus  ecclesiastici  per  XXIX  an  nos  prae- 
sidi  I  et  hujus  collegii  XIII  annos  decano,  demum  M. 
an.  praeposito  |  undiquaque  meritissimo  |  universitati  pro- 
fessori  per  XLII  annos  |  per  universum  orbem  litterarium 
celeberrimo  j  qui  postcjuam  |  ingenii  magnitudine,  incre- 
dibili  studio  j  stupenda  eruditione,  doctrinaeque  profun- 
ditate  |  religionis  puritate  ac  sermonis  gravitate  |  vitae- 
cjuoque  sanctimonia  morumciue  integritate  |  theologus  1 
ut  AMOMHTOC  ita  forte  AMIMHTOC  [  omnibus  mu- 
neribus  gestis  pr?eclare  defunctus  esset  cum  scriptis  jam 
orbe  onusto  |  ultimam  manum  libro  |  cjui  codicum  apex. 
est  et  terminus  |  S.  S.  Bibliorum  [  versionem  imponeret  j 


DE  STRASBOURG  375 

vitae  terminuni  |  die  X.  mensis  jan.  an  M.DC.XC^M.  | 
apoplexia  tactus  senex  octua^^enarius  attigit.  |  Mémorise 
et  rneritorum,  |  ut  cum  libris  nunquam  interituris  aemulus 
esset  interpres,  |  ad  seram  posteritatem  j  lapis  iste  \  illustre 
colleg.  scolarcharum  |  singulari  gratia  j  ceu  singulari  viri 
exemple  debitum  monumentum  |  jussu  publico  voluit. 


Petrus  Dasypodius  in  hoc  coUegium  coaptatus  id 
sui  monumentum  fieri  tecit  an.  i  544.  Conrad  Dasypodius 
hujus  collegii  canonicus,  custos  et  decanus,  Pétri  Dasy- 
podii  ejusdem  collegii  canonici,  scolastici  et  decani  filius 
mémorise  ergo  hoc  fieri  fecit  an.  1581. 


Wolfgango  Fabricio  Capitoni,  theologo  trium  lingua- 
rum  peritia  claro,  hujus  collegii  praefecto,  cujus  similis 
forte  sperari  et  haberi  facile  non  potest,  collegiae  gratitu- 
dinis  ergo  mœsti  posuere,  postcjuam  pndie  non.  nov,, 
magno  sui  relicto  post  se  desiderio,  migrasset  ad  Chri- 
stum,  an  1541. 


5.  Dans  la  chapelle. 

A  [entrée. 

Deputati  ordinis   hoc   sacrarium  extruxerunt  anno 
salutis  M.C.XXI. 


On  voit  dans  cette  chapelle  trois  cercueils  d'étain. 


l'r  .   I 


savoir 


I,  [Cfr.  Schnees^ans,    p.   252,  dont  l'hypothèse  (empruntée  à  Oberlin)  n'est 
pas  confirmée  par  l'inscription  que  donne  Grandidier.] 


37^  ÉPITAPHES 

I. 

In  dissem  Sarckh  ist  beygelegt  der  zarte  und  grave- 
lische  leichnam  weyland  des  hoch-wolgeborenen  graven. 
und  herrn  herrn  Otto  Wild  und  Reingraven,  gr.  zu 
Salm,  herrn  zu  X'instingen,  obr.  und  ritter  hochlobl.  cron 
Schvved,  rath  Statthaltern  der  rheinischen  Creys,  gene- 
ralen  auch  der  allyrten  evangelischen  Reichstand,  der 
vier  obern  creys  vicedirectorn  im  consilio  formato,  wel- 
cher  auss  angeborner  dapferkeit  v^on  jugent  auff  sic  bey 
verschiedenen  kriegen  und  zugen  in  Ungern,  Niederland 
und  Teutschiand  dergestalt  zu  fekl  und  in  rath  meritiert 
gemacht,  das  er  nit  allein  seine  gefuhrte  hohe  charges 
mit  grossem  ruhm  fleisz  und  eyter  bedient,  sondern  da 
durch  obgesetzten  tittel,  und  den  namen  eines  wolver- 
dienten  gênerai  in  feld  und  bey  den  consiHis  riihenlich 
arbeit,  und  mit  sich  unter  die  erden  gebracht,  starb  seelig 
in  Strasl)urg  den  3.  april  nachmittag  umb  2  uhr,  seines 
akers  ihin  59  jahr,  anno  M.D.CXXXVII.  ward  geboren 
den  9.  augusti  1578. 

Sein  frau  mutter  Ottilia,  geboren  graffin  zu  Nassau- 
Saarbruck,  erste  gemahhn  frau  Claudia  geboren  graffin 
zu  Manderscheidt,  zweyte  gemahlin  frau  philippa  barbara 
geboren  zu  fleckstein,  freyfrau  zu  Dachstal. 

II. 

Generosissimus  dom.  dom.  Johannes  Philippus  Syl- 
vae,  Rheni  et  Salnic-e  cornes,  dom.  in  Finstingen,  coronse 
Suecise  et  confœderatoriim  evangelicorum  in  Germania 
locum  tenens  generalis,  in  prselio  Rheinfeldiano  fortiter 
pugnando  obiit  die  10  febriiarii  an.  163S. 


DE   STRASBOURG  377 

m. 

Otto  Luchvig  Wild  und  Rheingrave,  grave  zii  Salin 
tind  herr  zu  V'instiiigen,  der  kôniglicheri  Kron  Schweden 
■und  der  confœderirten  standen  gênerai  der  cavalerie,  und 
-obrister  zu  ross  und  fuss.  Natus  est  13  oct.  anno  1597. 
Obiit  VI.  octobris  an.  1634. 


6.  A  la  porte  de  l'école. 

Joanne  Sturmio  praeposito,  Cunrado  Dasypodio  de- 
«cano,  Jona  Bitnero  fabricae  prsefecto,  collegium  Thoma- 
num  hune  locutn  pueris  erudiendis  instauravit  an.  Doni. 
JVl.D.LXXXI. 


On  voit  dans  l'église  de  Saint-Thomas  : 

1°  Le  tombeau  de  l'évoque  Adaloch  que  M.  Oberlin 
-3.  fait  graver  et  décrit  dans  V  Almanach  et  Alsace  de  1785, 
p.  294-98.' 

2°  Le  mausolée  du  maréchal  de  Saxe  fait  par  M. 
Pigalle  par  ordre  de  Louis  XV  et  placé  en  1777.  On  en 
.a  deux  gravures,  l'une  fait  à  Paris  par  M.  Cochin,  l'autre 
à  Bàle  par  M.  de  Mechel.  De  plus  un  médaillon  gravé  et 
^oulé  par  le  sieur  Kainm. 

3°  Le  tombeau  de  feu  M.  Schœpffin  fait  par  le  sieur 
Pertois. 

I.  [Cfr.  surtout  Kraus,  Kun:t  tind  AlUrthum^  I,  p.   535-37.] 


37^  ÉPITAPHES 

VI.  ÉGLISE  DE  SAINT-ÉTIENNE. 


I.  Dans  le  cloître. 

t  Anno  Domini  M.CCCXXXIII,  ici.  marcii,  obiit 
dom.  Irmengardis  de  Kirkel,  canonica  hiijus  monasterii. 
Orate  pro  ea.  ^ 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXV,  XII.  kal.  augusti,  obiit 
dom.  Margareta  de  Landsberg  abbatissa  hujus  ecclesie. 
Orate  pro  ea.  ^ 

t  An.  Dom.  M.CCCC.LXX\',  ipsa  die  invencionis 
S.  Stephani  obiit  domina  MargareFa  de  Fledvstein,  cano- 
nica hujus  ecclesie.  Orate  pro  ea. 


t  An.  Dom.  M.CCC.LXXXXVIII,  XIIII.  kal.  janua- 
rii,  o.  Brigida  de  Landsberg,  abatissa  hujus  ecclesie.  "^ 

t  An.  Dom.  M.CCC.XXVIII,  III.  kal.  augusti,  o. 
dom.  Brigida  de  Wangen,  abatissa  monasterii  S.  Ste- 
phani Argentinensis.  5 


1.  [Cfr.  Jung,  BulUtin  des  Mon.  kistor.,  première  série,  II,  p.  286;  au 
sujet  duquel  nous  répétons  l'observation  faite  à  propos  des  inscriptions  de- 
S,-Thomas.] 

2.  HuBER,  p.    182,  legit  XXXIX. 

3.  Id.,  p.    140. 

4.  Id.,   ib. 

5     Id.,   p,    139   maie   legit  A'al.  loco   ///.   A'i/. 


DE   STRASBOURG  3-9 

An.  Dom.  M.CCCC.XXM,  feria  sexta  |)Ost  Asceii- 
sienem  Domini  obiit  domicella  Orsel  de  Rathsamhaiisen. 
Orate  pro  ea. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.XV.XVIII  '  kaL.decembris,. 
o.  Odilia  Murnhartin,  abbatissa  ecclesie  S.  Stephani. 


An.    Dom.   M.CCCC.XXXVIII o.   Ennelin 

Begerin  abbatissa  ecclesie  S.  Stephani.  ^ 


t  An.  Dom.  M.CCC.LMII,  X.  kal.  septembris,  o. 
Agnes  de  Schonnowe,  canonica  hiijus  ecclesie.  Orate 
pro  ea.  3 

t  An.  Dom.  M.CCC.XCA'II.  in  octava*  assumptio- 
nis  béate  Marie,  o.  Katherina  de  Landesberg,  canonica 
hujus  ecclesie.  Orate  pro  ea.  5 


An.  Dom.  M.CCCC.XVII  in  die  S.  Arbogasti  e[)isc.^ 
obiit  Elssa  canonica  de  Rotzamhusen.  Orate  pro  ea.^ 


15 14.  jor  auff  mittwoch  nach  lichtmes  starb  die 
edel  und  ersame  frau  Anna  zum  Weyher,  des  edlen  und 
vesten  junckern  hans  Rœders  von  Thierspurg  ehegemahl^ 
desen  Got  genat. 


1.  HUBKR,  p.    139,  maie  legit    1315. 

2.  Id.,  p.    141. 

3.  Id.,  p.    182, 

4.  [M.   Kraus  lit  id.  oct.^  ce  qui   me  paraît  une  forte  distraction.] 

5.  HUBER,    ib. 

6.  Id.,  p.    183. 


380  ÉPITAPHES 

2.  Dans  le  chœur  près  des  degrés. 

An.   Dom.   M.CCC.VIII.   III.  idus   jalii  obiit   dom. 
"Margaretha  de  Wangen,  uxor  dom.  Egenolfi  de  Laiides- 
Iberg. 


3.  Dans  l'église. 

An.  Dom.  M.D.XI.  die  XXVIII.  octobris,  nobilis 
Dorothea  de  Rathsamhausen,  quasi  ad  quinque  lustra 
abbatissa,  commutata  hac  temporali  vita  cum  sempiterna, 
•corpore  hic  sepulta  est  luctu.  ' 


An.  Dom.  M.CCCC.XXIX,  in  vigilia  beati  Mathie 
apostoli  obiit  Petrus  dictus  Bog,  armiger  Argentinensis. 
Orate  pro  eo. 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXXVI,  VL  kal.  julii,  obiit 
venerabilis  domina  Margareta  de  Rosenberg,  abbatissa 
hujus  ecclesie.  ' 


4.  Au  bas  du  vase  qui  renferme  la  main  de  sainte  Atiale. 

Gothe  frit,  Gothefrit,  cide  1ère  dôda,  c'est-à-dire, 
•comme  l'explique  Schilter  ad  Kœnigshoven'^  :  La  paix  de 
Dieu,  la  bonne  paix,  tue  la  loi  du  siècle. 


1.  HUBER,    p.    146. 

2.  Id.,  p.    143. 

3.  P.  523,  [où  se  trouve  une  reproduction  du  reliquaire.] 


DE   STRASBOURG  38 1 

6.  Au  dessus  du  portail,  à  l'entrée  de  l'église. 

Judaici  Stephanum  viilgi  lapidante  corona 
Stat  Deiis  in  cœlis,  illum  vocat  ad  sua  dona. 

Persequitur  Stephanum  lapidandi  tempore  Saulus: 
Nunc  sequitur  Christum,  mutato  nomine,  Paulus.' 


VII.  EGLISE  DE  SAINT-NICOLAS-IN-UNDIS. 


I.  Dans  le  cloître. 

Aux  fenêtres,  près  de  la  salle  capitulaire,  sont  deux 
belles  peintures  dont  Tune  représente  deux  hommes, 
l'autre  deux  femmes.  A  la  première  on  lit  : 

O  Sant  Peter,  du  heiliger  zwôlfbott, 

Bitt  fur  uns  den  barmherzigen  Gott. 

Doctor  Peter  Schott,  Peter  Schott  ait  ammeister. 

A  la  seconde  : 
'O  sant  Clor,  du  eine  dienerin  Gotts  und  Marien  bist, 
Bitt  fur  uns  zu  aller  Frist. 
Margrede  von  Coin.  Suzanna  von  Coin. 


2.  Dans  le  chœur. 

An.  Dom.  1495  ^^  <^^'^  S.  Nicolai,  obiit  reverendus 
pater,  frater  Jacobus  Sprenger,  sacre  théologie  professor, 

I.    SCHILTFR,    p.    526. 


382  ÉPITAPHES 

inquisitor  atqiie  provincialis  theutonie  ordinis  Predicato- 
rum,  cuJLis  anima  requiescat  m  [jace.  Amen. 

TeologLis  clarus,  Theothoco  ipsi  precarus 
CuJLis  rosarium  totum  vulgavit  in  orhem, 
Jacet  hic  humatus  :  sit  prece  Marie  beatus. 


j,  Burcardus  Jud,  primas  fundator  hiijus  monasterii, 
qui  in  una  die  quatuor  auri  niarcas  et  octingentos  aureos 
Deo  optimo  maximo  obtulit,  tegitur  hoc  lapide. 


An.  Dom.  M.D.LXXVII,  <\q.\-\  sechzehenden  novem- 
bris,  ist  in  Gott  seliglich  v^erscheiden  die  ehnvirdige,  an- 
dechtige  fraue  AppoUonia  Lutzin,  wolwirdige  priorin 
dissen  Gottshusen,  in  dem  LVIII  jar  ires  alters,  irer  regie- 
rung  in  dem  XXV'IIl.  Der  heben  Selen  Gott  gnedig  sey. 


3.  Dans  la  cour. 

O  Sanct  Claus  in  undis 
Libéra  me  ex  profundis. 
O  Sanct  Christoph  schenckel 
Hilft'  mir  von  diesem  Tranckel. 


VIII.    EGLISE  DE  LA  COMMANDERIE  DE  SAINT- 
JEAN  AU  GRUNENWERD. 


5.   Dans  le  chœur. 

Anno  Dornini  NLCCC.LXXXII,  XV.  kal.  augusti, 
obiit  Ruhnannus  Merswin,  civis  Argentinensis,  fundator 
hujus  domus. 


DE    STRASBOURG  383 

An.  iJoin.  M.CCC.LXX,  in  die  beati  Xicolai,  obiit 
•domina  Gertrudis  de  Butcnheim,  lixor  {)rescripti  fun- 
datoris. 


Anno  Dom.  M.CCCC.XXXIX,  IIII.  id.  augusti, 
obiit  venerabilis  pater  dominus  Marcialis  episcop.  Ebroi- 
jcensis,  provincie  Rothomagensis.  ' 


Anno  Dom.  1793,  28  novembris,  obiit  generosus 
dominus  Xicolaus  cornes  de  Mors  et  in  Sarwerden,  sacer- 
dos  et  canonicus  majoris  ecclesie  Argentinensis.  Orate 
pro  eo. 

Joanni  Geiler,  Keisersbergio,  theologo  integerrimo, 
qui  annos  supra  triginta  Christi  legeni  Argentinensibus 
.exemplo  et  sermone  constantissime  patefecit,  ut  immor- 
talis  sit  ejus,  pro  maximis  suis  meritis,  memoria,  liujus 
loci  commendator  et  frater  hoc  saxum  summo  cum  farore 
posuere.  Obiit  décima  marcii  an  Dom.  M.D.X.  ^ 


t  Anno  Dom.  M.CCCC.XXXIX,  VII.  id.  junii  obiit 
frater  Reimboldus  zum  Trubel,  comenclator  domum  in 
Doroltzheim  et  in  Rotwil.  Orate  pro  eo. 


1.  Martial  Fornier  ou  Fournier,  docteur  de  l'un  et  l'autre  droit,  et  auditeur 
■des  causes  du  Sacré  Palais,  fut  nommé  le  i6  juin  1427  évèque  d'Evreui  en 
Normandie.  Etant  allé  à  Bâle  dans  le  temps  de  la  tenue  du  concile,  il  y  tomba 
malade.  S'étant  fait  transporter  à  Strasbourg,  il  y  mourut  le  13  août  1439, 
■dans  la  maison  de  Saint-Jean  et  non  dans  celle  des  Templiers  comme  le  dit 
la  Gallia  christiana,  tome  XI. 

2.  [Cette  inscription  (ainsi  qu'une  autre  composée  par  Seb.  Brant  et  que 
les  mêmes  Johannites  firent  placer  à  la  cathédrale)  s'y  trouve  encore  dans  la 
-base  du  premier  pilier  du  chœur,    vers  l'horloge.    Dachelx,  Geiler,    p    506.] 


384  ÉPITAPHES 


t  SepultLira  fratrum  commenclatorum  ordinis  S.  Jo- 
hannis  hujus  domus.  Orate  pro  eis. 


2.  Dans  le  cloître. 

Hie  liegent  zuo  heilige  jungfrowen  den  XI  tusent 
Megeden.  Ein  ist  gênant  S.  Arthemia,  die  ander  S.  Ysala.. 
-Sint  von  Kollen  harbrocht  dumb  die  Zit  also  man  zalt 
von  der  geburt  Christi  M.CCC.LXXXV  jor. 


Sophia  Bockin  was  min  nain, 
Zwen  graven  ich  zur  Ee  bequamm. 
Erst  Conrad  graf  zu  Tuwingen, 
Dem  Gottes  gnad  nit  abwolsten. 
Der  zweyt  âen  ich  wie  obstat  mein, 
Hess  Ludwig  (?)  graff  zu  Lewenstein, 
Und  her  zu  Scharpfenegk,  den  hat 
Nochmals  ha  lebt  mynen  todt, 
Des  ich  Sontags  Bastiani  bleyb, 
Als  man  tusent  funffhunder  schreyb. 
Dorzu  des  noch  me  zehen  jar 
Bzalt  ich  der  natur  schulden  zwar, 
Und  zwyvel  nit  \vo  man  bedecht, 
Wes  ich  han  bessert  beyde  geschlecht. 
Es  wird  zu  Danckbarkeit  und  Ion, 
Myr  armen  Seel  gute  nach  gethon. 
Uff  hiemit  an  dich  rych  und  arm 
Byt  chch  myrr  armen  Seel  erbarm. 


Memoriajohannis  Horn  presbiteri  prebendariieccle- 
sie  Argentin,  parentum  omnium  progenitorum  et  bene- 
factorum  ejus.  Orate  pro  eis.  1494. 


DE    STRASIKjLRO  385 

Anno  Doniini  M.CCC.LXXXVB,  \III  ici.  marcii, 
obiit  domicellus  Cunradus  zum  Tru!>£L  f  Anno  Domini 
M.CCC.LXXXXV,  \'Il.  i(l.  junii,  obiit  dom.  Anna  de 
Kageneck  uxor  predicti. 


Do  man  zalte  von  der  gebiirt  Giristi  M.C.LX\'I. 
jor,  starp  und  wart  har  begraben  der  edele,  wolgeborne 
herre,  herr  niarschalck  Wernher  von  Huneburg,  der  disse 
Kirch  mit  irem  Kor  zu  allererst  het  gedon  buwen  und 
wihen,  in  ère  der  heiligeii  drivaltekeit,  m  der  zit  alss  man 
zalte  M. CL.  jor.  Bitten  ("lot  fur  in. 


Anno  Domini  M.D.  und  X  jor,  uiFSontag  nach  sant 
Erhartz  tag,  starb  die  edelfrown  SophLi  Bockin.  Der  Got 
genedick  und  barmhertzig  syge. 


An.  Dom.  M.CCCC obiit  Jacobus  de  Mittel- 

husen,   prebendarius  ecclesie   kathedralis  Argentinensis. 
Orate  pro  eo. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.LXX.  jor,  uff  zinstag  noch 
sant  Eltzabete  dag,  starp  die  edele  frowe  Margrede  von 
Ratsamhausen  zum  Stein,  juncker  Hansen  von  l^lecken- 
stein  hussfrowe. 


t  Anno  Domini  M.CCCC.L  ....  obiit  domicellus 
Johannes  de  Berstette,  cujus  anima  recjuiescat. 


t  An.  Dom.  M.CCCC.LXXX.IllI.  terlMo  januarii, 
obiit  Agnes  de  Andelo,  uxor  streniii  viri  Caspari  de 
Bulach. 

Inuold,  GranJi.iUr,    V.  '  2$ 


386  ÉPITAPHES 

In  dem  jorre  als  nian  zalte  von  Christi  geburte 
M.CCCC.LV.  iif  sant  Gcrtruden  tag,  starb  herre  Rudolf 
Zorn  \-on  Bulach,  ritter  sant  ....  Johans  orciens.  Bitten 
Got  fur  in. 


t  An.  Dom.  M.CCCC obiit  Joannes  Jorger, 

siiperior  scultetus  civitatis  Argencinensis. 


t  An.  Dom.  M.CCCC. XXXVII,  secundadieseptem- 
bris,  obiit  Johannes  Gerbot,  olim  magister  scabinorum. 


t  An.   Dom.  M.CCCC. LU,  prima  decembris,  obiit 
Cunelina  Kemmerin  uxor  Heinrici  de  Lantsperg  militis. 


An.  I.)om.  M.CCCC. XXV,  prima  die  augusti,  obiit 
domicellus  Xicolaus  Hacker  de  Landsperg  armiger,  cujus 
relicta  domina  Susanna  de  Schonow  obiit  anno  Domini 
M.CCCC.LIX.XV,  kal.  junii. 

An.  Dom.  M.CCCC.XCVIII,  obiit  jacobus  de  Lands- 
perg senior  armiger.  an.  Dom.  M.CCCC.XCIIl,  o.  dom. 
Anna  de  Ratzemhusen  zum  Stein,  uxor  predicti  Jacobi. 
Orate  pro  eis. 

An.  Dom.  M.CCCC.LW  I\',  id.  aprilis,  obiit  Fride- 
ricus  Blocholtz,  presbiter,  prepositus  et  canonicus  ecclesie 
Sancti  Pétri  junioris  Argent.  Orate  |oro  eo. 


t  An.  Dom.  M.CCCC.XXMIll,  pridie  nonas  julii, 
obiit  dom.  Susaniia  dicta  Merxin,  uxor  dom.  Johaiinis 
Zorn  de  Eckenrich,  strenui  miiitis  Argentinensis. 


DE   STRA"^BOURG  387 

Gedencken  des  strengen  herr  Adam   Zorns  ritter, 
iind  froLi  Martha  Bocklerin  siner  husfrowe. 


t  Anno  Dom.  M.CCCCA'III,  lU  kal.  sept.  o.  dom. 
Johannes  de  Kageneck  miles  tutor  hiijus  domus.  Anno 
Dom.  M.CCC.LXXXXIII,  11.  id.  decembris,  obiit  dom. 
lEnnelin  Rebstockin,  uxor  ])redicti  militis. 


t  Anno  Dom.  M.CCCC.LXXX,  obiit  domina  Ur- 
sula de  Ratsamhusen  relicta  domini  Stefani  de  Vogtsperg 
militis  et  Mergelina  de  \"ogtsperg  ejus  fîlia. 


Memoria  Theobaldi  de  Mulheim  militis  et  domine 
Katherine  uxoris  ejus.  Anno  i  1.99. 


Anno  Dom.  M.CCCCVMIIl,  idus  novembris,  obiit 
dom.  Hanmanus  de  Wikgersheim,  miles  Argentinensis. 
Orate  pro  eo.  An.  Dom.  M.CCCCII,  vigilia  omnium 
sanctorum,  o.  dom.  clara  Zornin  dicta  Leppin,  uxor 
predicti  militis.  Orate  pro  ea. 


An.  Dom.  M.CCC.LXXV,  sepultura  progeniei  Mer- 
schwin  fundatorum  hujus  domus. 


Anno  Dom.  M.CCC.LXXXXil,  XVIII.  kal.   maii, 

obiit  dom.  Dina  Bockin,  relicta Hiltebrant,  armi- 

^eri  Argentinensis. 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXXXXV'II.  kal.  novembris, 
o.   dom.   Heinricus   W'cssel,   miles  Argentinensis,  tutor 


>88  EPITAPHES 


huJLis  (iomus.  An.  Dom.  M.CCC.LXXXIII,  XIII.  kaL 
octobris,  o.  domicelkîs  Johannes  Wessel,  filius  prescripti 
militis. 


voii  Landsberg  war  hern   Clauses 

Lappf^n  frovve  eins  ritters  von  Strosburg,  die  starb  in 
detne  heimonat  an  sant  Apollinaris  dag  in  dem  jor  da 
man  zalt  von  Gottes  geburt  M.CCC.LXXXX.  jor. 


Anne  Dom.  M.CCC.XC.III,  V.  idus  maii,  o.  dom, 
Nicolaiis  Zorn,  dictus  lap,  miles  Argentinensis,  tutor 
hujus  domus. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.VIII,  XIII.  kai.  junii,  o.  Jo- 
hannes Klobeloch,  armiger  Argentinensis.  Anno  Dominr 
M.CCCC  .  .  .  .  o.  dom.  Heilka  Zornin,  relicta  prescripti. 


An.  Dom.  M.CCC.LXXXIX,  VI.  kal.  septembris, 
o.  peritus  vir  magister  Heinricus  de  Haselo,  advocatus 
hujus  civitatis. 

t  An.  Dom.  M.CCCC.XX\',  VL  kal.  mardi,  obiit 
Nicolaijs  Gerbot,  olim  magister  scahinorum. 

An.  Dom.  M.CCCC.LX'III.  jor,  iif  mitwoch  noch 
dem  zwelften  dage,  do  starp  frowe  Gertrut  Limerin,  her 
johans  Heilmans  alten  ameisters  seligen  wittewe.  Bitten 
fur  sie. 

.t  Anno  Dom.  M.CCC.LXXXXH,  kal.  junii,  obiit 
domicella  dicta  Kegerin  de  Hhenlieim  superiori,  consoror 
nostra. 


VE   STRASROUICC  389 

t  An.  Dom.  M.CCC.LXXXI,  \'l  kal.  septembris, 
o.  domina  Margareta,  dicta  Vogtia.  soror  ordinis  nostri. 
Orate  pro  ea. 

t  Anno  Dom.  M.CCCCX,  XV  kal.  marcii,  obiit 
soror  Greta  de  Grostein,  ordinis  St  Johannis. 

Anno  M.CCCC.XVIII,  VI.  kl.  septembris,  obiit 
■soror  Agnes  de  Gensefussin  ordinè  predicti.  ' 


An.  Dom.  M.CCC.XCII,  sectmdo  kal.  maii,  obiit 
Cimradus  zu  der  Megde,  armiger  .Argentinensis,  fundator 
huJLis  hospitalis.  An.  Dom.  M.CCCXCIX,  V.  id.  octobris, 
obiit  domina  Berhta  Wetzelin  uxor  prescripti  fundatoris. 


4.  Dans  la  petite  salle  à  manger, 

^u  dessus  de  l'entrée,  est  le  portrait  de  r«Tipereur  Maximilien  avec 

cette  inscriptioa: 

Hanc  quam  consj)icis  sui  ef%iem  eu  m  augustae  suse 
prosapiae  insignibus,  ipse  Maximiiianus  primus  Austriacus, 
postquam  Argentinse  \"iridis  Insufe  ordinis  S.  |oannis 
Hierosolymitani  discessit  ad  comitîa  im[)erialia  Constan- 
tiam,  inde  D.  Erhardo  Kienig  ejusrlem  domus  tune  com- 
mendatori  quo  intra  octennium  septenis  vicibus  ibidem 
hospiti  percharo  dono  misit  dieXIXjulii  M.D.VII.  relictis 
in  eadem  \'iridi  insuLie  aliis  ccesiïQoe  munificentiae  mo- 
numentis. 

l.   [Cette  inscription   est  dans  Schiller,  p.  112 1  J 


390  ÉPITAPHES 

IX.  ÉGLISE  DE  SAINT-NICOLAS  SUR  LA  BRUSCH. 


Dans  l'église. 

Anno  Dom.  M.CC.LXX.IX,  XIllI.  kal.  maii,  obiit 
Dominus  Burcardus  miles,  dictus  Spendire. 


X.  ÉGLISE  DE  TOUS  LES  SAINTS. 


I.  Au  dessus  de  la  porte  de  l'église. 

Dis  Munster  buwel  ist  wiilemet  fur  fijnf  prister  voti 
her  Heinrich  von  Mulheitn,  ein  burger  zu  vStrasburg^ 
t  An.  Dom.  M.CCC.XXVIII. 


2.  Dans  l'église. 

Anno  Dom.  M.CCC.LXXl,    non obiit 

Burghardus  de  Mulnheim,  miles,  filius  fundatoris.  Eodem 
anno,  XVI.  kal.  septembris,  t  Beta  de  Rechburg,  uxor  ejus. 


An.  Dom.   M.CCCC.LXXXII,  in  die  Sancti 

starb  junfrowe  Susanna  von  Mulnheim,  deren  Got  genad. 


An.  Dom.  M.CCCC.XXXM,  I\'.  idus  aprilis.  obiit 
Heinricus  de  Mulnheim,  fundator  hujus  ecclesie. 


DE    STRASBOURG 


3.  Dans  le  chœur. 


391 


Anno  Dom.  M.CCCC.XXX'I,  in  vigilia  undecim 
milium  Virginiim,  o.  Xesa  Huffleriti  iixor  Bartholomei 
de 


An.  Dom.  M.CCC.XXX.XIIII,  nonas  septembris, 
o.  dom.  Margareta  de  Richenberg,  uxor  domini  Burcardi 
de  Mulnheim  militis. 


4.  Dans  la  nef,  du  côté  de  l'évangile. 

D.  O.  M. 

Nobili  domino 

Henrico  de  Mulnheim  militi, 

Fundatori  hujus  ecclesiae 

Ab  idibus  Aprilis  M.CCC.XX.VIIl. 

•    .         Hic  requiescenti 

Ad  perennem  memoriam 

Erexit 

Oratorium  omnium  Sanctorum. 

Anno  R.  S.  i  78  r. 

R.  I.  P. 


XI.  ANCIENNE  ÉGLISE  DE  LA  CHARTREUSE. 


I.   Dans  la  sacristie. 

An.  Dom.   M. CGC obiit  validus  vir  domi- 
nos I^Videricus  Bock  miles.  Orate  j)ro  eo.  Armo  Domini 


392  EPITAI'HES 


M.CCCC.l.XXXlI,   W  y(Jus  JLinii  ol)iit  lionesta  domina 
Ursula  (ie  Uttenheim,  uxor  j)reclicti  Friderici.  Orate  pro  ea. 


2.  Dans  la  salle  capitulaire. 

>     Memoria  Reinbokli  Voltsch  armigeri  et  V^eronicse 
de  Kagenecke  uxoris  ejus. 


An.  Dom.  M.CCCCXXVIII,  XIII.  kal.  martii,  obiit 
dom.  BrigidazLimTreubel,  filia  quondam  Reinboldi  zum 
Treubel  militis,  uxor  domini  Arbogasti  de  Kagenecke 
militis.  Orate  pro  ea.  An.  Dom.  M.CCCC.LXXI,  XV. 
kal.  maii,  obiit  Arbogastus  de  Kagenecke  miles,  filius 
quondam  Johannis  de  Kagenecke  militis.  Orate  pro  eo. 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXI,  VI  die  martii,  obiit 
Cuno  de  Kagenecke  armiger,  filius  quondam  Johannis 
de  Kagenecke  militis.  Orate  pro  eo.  Anno  Domini 
iM.CCCC.LXIIII,  \'II.  ydus  novembris,  obiit  Agnes  de 
Kagenecke,  filia  predicti  Cunonis,  uxor  quondam  Mel- 
chioris  Beger  armigeri.  Orate  pro  ea. 


3.  Devant  la  salle  capitulaire. 

Memoria  Johannis  Horn  presbiteri  prebendariieccle 
sie  Argentinensis,  parentum  omnium,   progenitorum  et 
benefactorum  ejus  et  {)ro  quibus  desiderat.  1494. 


Anno  Dom.  M.CCCC.LXII,  in  die  S.  Martini  epis- 
copi,  obiit  Clara  Sturmin,  uxor  johannis  Bocklin  militis. 


v 

\ 


DE   STRASP.OIRG  393 

Anno  Domini  M.CCCC.LXXIIII,  obiit  Freclericus 
Bœcklin,  filins  predicti  domituis  Johaniiis  militis.  Orate 
pro  eis. 

An.  Dom.  M.CCCC.  in  die  S.  Michaelis,  obiit  dom. 
Margareta  Bocklerin,  uxor  Johannis  de  Kagenecke  militis. 


An.  Dom.  M.CCCC.  in  vigilia  S.  Luce  evangeliste, 
obiit  providus  dominas  Maternus  Drachenfels  magister 
scabinorum. 

An.  Dom.  M.CCCC,  XVII.  kal.  septembris,  obiit 
-honestus  vir  Georgius  Husener  impressor  librorum,  civis 
Argentinensis. 


4.  Près  de  la  chambre  du  prieur. 

An.  Dom.  M.CCCC.XII,  obiit  strenuus  miles  Petrus 
Vôlsch  CLijus  anima  [)ace  fruatiir.  An.  Dom.  M.CCCC.IIII, 
nobilis  domine  Margarethe  Bocklerin  conjugis  sue  hic 
premit  ossa  lapis. 

An.  Dom.  M.CCCC. XX,  in  vigilia  Michaelis  obiit 
-dom.  Eufemia  Wolschin,  validi  Wolftgangi  de  Lantsj)erg 
uxor  légitima.  Orate  pro  ea. 


5.  Dans  Téglise. 

Ulrico  W'umphelingo,  bono  ac  Deum  timenti  ecclesiœ 
Sulcensis  prope  Niollisheim  pastori,  in  re  ipsa  religiosos 
-benehco,  hic  sepiilto,  Jacobus  \\'Limj)heiingus  Sletstatinus 


394  EPITAPHES 

ex  fratre  nepos,  sacrarum  paginarum  licentiatus,  posuit- 
V'ixit  an.  LXIX,  mens.  II,  dies  VI,  obiit  an.  Christi 
M.CCCC.LXXVIII,  IX.  kal.  julii. 


t  Anno  Dom.  M.D.IIII.  jar,  memoria  cler  vesten 
JLinfker  Luciwig  Zorn  zum  Ryed,  uncl  frow  Agatha  von 
Hoclifelden,  syner  elichen  gemael,  die  gestift  haben  aile 
wochen  des  jars  ewiglichen  ein  gesunng  vel  ampt,  iind 
iere  jargezyt  in  dissem  Gotshus  zu  began. 


An.  Dom.  M.CCC.LVIII,  V.  kal.  aprilis,  obiit  Reim- 
boldus  Wetzel  armiger,  civis  Argentin.  Orate  pro  eo. 

An.  Dom.  M.CCCC obiit  dom.  Anna  de  Bulach, 

uxor  légitima  predicti  Reinboldi  Wetzel.   Orate  pro  ea. 


Anno  Domini  M.CCCC.M,  secunda  die  maii  obiit 
Katherina  Schenckin  dicta  Misbechin,  uxor  Theobaldi  de 
Milheym  militis.  Orate  pro  ea.  f  An.  Dom.  M.CCCC- 

XXX\'I o.  validus  vir  Ludovicus  de  Milheim  filius 

predicte  domine  Katherine  Misbechin.  Orate  pro  eo.  An. 
Dom.  M.CCCC.XCVIII,  III.  id.  februarii,  obiit  honesta 
domina  Katherina  zu  Triljel,  uxor  ejus.  Orate  pro  ea. 


t  An.  Dom.  M.CCCC o.  strenuus  vir  dom. 

Fridericus  [k)ck  miles.  Orate  j)ro  eo.  Anno  Domini 
M.CCCC.LXXXIII,\'.  ydus  junii,  obiit  honesta  domina 
Ursula  de  Uttenheim,  uxor  i)redicti.  Orate  pro  ea. 


Ati.  Dom.  M.CCCC,  XX  nonis  decembris,  obiit 
reverendus  {)ater  dominus  Bertholdus  ejMscopus  Lindi- 
nensis.  Kciiuiescat  in  pace. 


DE    STR.ASROLRO 


39> 

An.  dom.  14 19,  dominica  proxima  post  exaltacionis 
S.  Crucis,  obiit  Nesa  Barj)feniiingin,  uxor  Joliannis  de 
Kageneck  militis.  An.  Dom.  1453,  ^'H-  «d.  junii,  obiit 
Nesa  de  Kageneck  filia  (luondarn  Joliannis  de  Kageneck 
militis.  Orate  pro  eis. 


t  Anno  Domini  1478,  ipso  die  Purification is  béate 
Marie  Virginis,  obiit  strenuus  vir  dom.  Ludovicus  de 
Andela,  miles.  Orate  pvQ)  eo. 


XII.  ÉGLISE  DE  SAINT-ANTOINE. 


I.  A  la  porte  d'entrée. 

Anno  Domini  M.CCCC.XLVI. 


2.  Dans  l'égiise. 

Anno  Domini  M.CCCC.LXX,  die  mercurii  décima 
octobris  obiit  Reverendus  pater  et  dom.  dom.  fohannes 
Bertonelli,  natione  i)ictavus,  magister  in  artibiis  et  decre- 
torum  baccalaureus,  domus  S.  Anthonii  in  Ysenhem  pre- 
ceptor,  necnon  hujus  basilice  coiistructor  et  tocius  curie 
reparator,  cujus  anima  requiescat  in  pace.  Amen.  Sepul- 
tus  in  Herbii)oli. 

Memoria  honoraI)ilis  vir.  dom.  Xicolai  Xussbaum 
prebendarii  chori  inclite  ecclesie  Argentinensis  et  ecclesie 
parochialis  in  X'irdenheim  rectoris,  singnlaris  benetactoris 
tocius  religionis  Sancti  Anthonii  in  Isenheim.  Is  pie  ro'-a- 


396  ÉPITAPHES 

v^it  ut  attentis  beneficiis  ac  obseciuiis  in  hanc  domuin  et 
totiim  ordinem  impensis  apucl  Deuni  optimum  maximum 
ejus  precibus  vestris  meminisse  velitis.  Anno  M.DI. 


XIII.  EGLISE  DE  SAINTE-MARGUERITE. 


Dans  l'égiise. 

"  Sub  anno  Dom.  M.CCCC.LXXXVII,  positus  est 
hic  lapis  in  sepulturam  fratrum  hujus  monasterii  confes- 
sorum. 


An.  Dom.  M.CCC.XLII  ....  obiit  domina  Agnes, 
uxor  dom.  Zornonis,  nata  .... 


Anno  Dom.  M.CCC.XLVIII,  XVIII.  kal.  julii,  obiit 
domina  Margaretha  deOberkirch,  uxorjohannis  majoris 
dicta  Knobelouch. 


An.   Dom.  M.CCC.XX,  IIII.  kal.   decembris,  obiit 
dom.  Katharina  uxor  Heinrici  de  Mulnheim  civis  Argent. 


Anno  Domini  M.CCC.XLIIII,  VII.  kal.  julii  obiit 
Agnes,   filia  Xicholai  dicti  Lappe  militis,   uxor  Heinrici 
-de  Eckerich. 


An.   Dom.   M.CCC.MII,   kal.   aprilis,    obiit   Hesso 
-miles  ad\ocatus  de  W'ascilnheim  et  dom.  sua  de  Etindorf. 


DE    STRASBOURG  397 

An.  Dom.  M.CCC.XX,  \'III.  kal.  septembris,  obiit 
Nicolaus  Zorn  miles  Argentinensis. 


An.  Dom.  M.CCCC.XLV  ....  obiit  domina  Mar- 
garetha  qiiae  fuit  uxor  Johannis  de  Berstet,  armigeri,  feria 
tercia  post  festum  Ambrosii  ei)iscopi.  Orate  pro  ea. 

An.  Dom.  M.CC^LXXXIII,  proximodie  postThome 
apostoli,  obiit  Beatrix  de  Hadestat,  uxor  dom.  Waltheri 
de  Girbaden. 

Sta  viator  et  luge,  sanguine  et  ortu,  scientia  et  marte 
illustrissimum,  qiiem  sternere  non  potuit  Mars  gallicus, 
in  ijDSO  aetatis  flore  stravit  impestiva  mors.  Est  is  illustris- 
simus  d.  d.  Ferdinandus  Carolus  S.  R.  I.  cornes  de  Stèrn- 
berg,  etc.  ...  ex  clarissima,  illustrissima,  excellentissima 
domus  Martinizianae  materna  prosapia,  in  C^esarea  militia 
legionis  pedestris  capitaneus.  Obiit  aetatis  su:e  ....  Ar- 
gentorati,  26  augusti  1675. 


jacet  hic  tumulatus  illustrissimus  S.  R.  I.  cornes  ac 
dom.  dom.  Carohis  Weickardus  cornes  a  Burgkstall,  liber 
baro  ad  Cruppam  et  Treienthurm,  dom.  in  Gratez  et 
Weniz  .  .  .  etc.  ...  S.  G.  M.  comit.  ladronens.  Croatarum 
legionis  colonellus  locum  tenens,  qui  die  7  mensis  oct. 
1677  in  heroica  actione  contra  Gallos  a()ud  Cochers- 
bergium  fornuter  dimicans,  ictu  lethali  sauciatus,  hic  Ar- 
gentor.  S.  ejusdem  piissime  obiit  in  dom.  :etatis  suse  ;^2)' 
cujus  anima,  ut  in  i:)acc  ref|uiescat,  precare  Deum.  Amen. 


398  ÉPITAPHES 

XIV.  ÉGLISE  DE  SAINTE-MADELEINE. 


i.  Dans  l'église. 

j.  An.  Dom.  M.CCCC.LXXX.III.  idibus  marcii,  obiit 
-validus  vir  Bernhardus  W'urmser  armiger.  An.  eodem 
XI.  kal.  octobris,  o.Jacobus  Wurmser  filius  ejus,  quorum 
anime  requiescant  in  pace,  Obiit  strenuusdom.  Nicolaus 
Wurmser  miles,  1490. 


An.  IJom.  1505,  uffSant  Jorgen  des  heiligen  ritters 
dag,  starb  der  strenuus  her  Wilhelm  Bockel,  dem  Got 
genedig  und  barmhertzig  sey. 


An.  Dom.   1487  im  obretten starb   Kunrat 

Riff  ait  ammeister  der  statt  Strasburg. 


Egiingus  ex  Brunsviga  profundissimus  Christine  théo- 
logie licentiatus,  hujus  cœnobii  visitator,  vita  functus  est 
nonas  aprilis  an.  Christi  M.CCCC.LXXXI.  \'ixit  annis 
L\l.  Mortuus  die  qua  natus  Joannes  Simler  Argentin, 
doctissimus  jurisconsultus,  hujus  itidem  monasterii  visita- 
tor.  Diem  obiit  non.  au;.aisti  an.  Christi  M.CCCC.LXXXII. 
V'ixit  annis  LXIII. 


An.  Dom.  1481,  2.  non.  aprilis,  obiit  venerabilis 
vir  magister  Engelinus  de  Brunschwig,  in  sacra  theologia 
licentiatus,  hujus  monasterii  singularis  benefactor  et  plus 
professor.  Reijuiescat  in  pace.  Aip.en. 


DE   STRASBOURG  399 

An.  Dom.  1482,  nonas  auc;usti,  obiit  egregius  vir 
magister  JoliaiinesSyniler  JLiris  utriLiS(|ue  licentiatus,  cujus 
anima  requiescat  in  pace.  Amen. 


An.  I.^om.  1479  Liltima  die  mensis  maii,   obiit  \'ali- 

dus  Johannes  Blenckelin  armiger.  An.  Dom.  M.CCCC 

^obiit  domina  Agnes  Bockin  ejus  uxor.  Orate  pro  eis. 


t  Benedictus  Waltenstein  ertzbischof  zu  Caminen, 
an.  Dom.  M.CCCC.XCVIII,  ligt  hie  begraben.  ' 

An.  Dom.  M.CCCC.LXXXVl,  quinta  idus  a[)rilis, 
■obiit  honesta  dom.  Barbara  de  Mulnheim,  uxor  strenui 
viri  dom.  Johannis  de  Seckingen  militis.  Orate  pro  ea. 


2.  A  un  autel. 

An.  Dom.  1 4S0,  dominica  Reminiscere,  consecratum 
est  hoc  altare  in  honore  sanctorum  [ohannis  Baptiste, 
Evangeliste  ac  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  atque 
Vincentii  martiris. 


3.  Dans  le  cloître,  au-dehors  du  dortoir. 


Memoria  domini  Michaehs  Reinhn,  SS.  théologie 
doctoris  et  decani  SS.  MichacHs  et  Pétri  senioris  Argen., 
huJLis  monasterii  benefactoris.  Obiit  1608.  Aetati  So. 


I.  Benoît  de  WaMenstein,  boliéiiien,    fut  élu   en    14S2   évêque  de  Camin, 
-en   ['oméranie.  Il  résigna  en    1496. 


400  EPITAPHES 

Memoria  reverendissimi  in  Christo  patris  ac  domini 
dom.  Gabriel is  Haiig  episc.  Tripolensis  et  siiffraganei 
Argentin.,  junioris  S.  Pétri  Argentin,  canonici  et  decani 
senioris,  viri  integerrinii,  hujus  cœnobii  ])er  L  annos 
directoris  et  benefactoris  maximi.  Obiit  die  décima  mensis 
januarii  an.  M.DC.XCI.  Orate  pro  eo. 


XV.  ANCIENNE  EGLISE  DES  CARMES. 


L  Dans  le  cloître. 

Memoria  perpétua  Erhardi  Wurmser  armigeri  et 
Agnetis  Merswinen  ejus  uxoris  omnibus  angariis  hoc  in 
altari  peragetur,  ac  suorum  parentum.  Actum  M.CCCC. 
LXXXXV. 


2.  Dans  l'église. 

Dis  grave  ist  der  erbarm  gesellschafit  der  Pfiffer  in 
der  bruderschaft't  mit  dem  Krum  .... 


XVI.  ANCIENNE  EGLISE  DE  SAINT-ANDRE. 


I.  Dans  l'église. 

Gedechtnis  der  festen  Zeysolft*  von  Adeltzheim  und 
Otilie  vSchuttin  sin  husfrow.    1493. 


DE    STRASBOURG  4OI 

Memoria  Martin  Trachenfels  quondam  magistri  sca- 
binoruni  civis  Argentinensis  et  Odilie  de  Kienheirn  ejus 
uxoris,  qui  obiit  an.  Dom.  1484.  die  Mauricii.  Orate 
pro  eo. 

An.  Dom.  1326.  2  non.  oct.  obiit  dom.  Hezelo, 
dictus  Marx,  miles  Argentinensis. 


2.  Dans  le  chœur. 

Memoria  strenui  Kriderici  Bock  militis  et  domine 
Ursule  de  Utenheim  uxoris  sue,  omnium  parentum  et 
progenitorum  eorum.  Orate  pro  eis.  An.  Dom.  1483. 


3.  Hors  de  l'église. 

Hic  agitur  memoria  domini  Johannis  Zorn  militis  et 
Suzann^e  Merxin  uxoris  sue,  ac  omnium  parentum  eorum- 
dem,  omni  dominica  de  sero  et  secunda  feria  de  mane 
cum  psalmo  Miserere  et  pater  noster  cum  collecta  con- 
sueta.  Orate  pro  eis. 


XVII.  INSCRIPTIONS  EN  DIVERS  ENDROITS. 


i.  Au  dessus  de  la  grande  porte  du  doyenné  de  S. -Thomas. 

M.D.XII,  hoc  fieri  fecit  Nicolaus  Wirmser  decanus 
Ecclesie  S.  Thome,  III.  kal.  aprilis.  X'oluit  ut  scires  lector. 
Abi  et  va  le. 

Ingold,   GrandiJier,    f.  «6 


402  EPITAPHES 

A  la  petite  porte  dudit  doyenné  du  coté  de  la  rite. 

Nicolaus   Vurmser   decretorum   doctor  ecclesie   S. 
Thome  decaniis  hoc  fieri  fecit  III  die  martii  an.  M.D.XII. 

Au  même  doyenné. 

Hoc  opus  fieri  fecit  dom.  Johannes  Hell  decanus  et 
canoniciis  ecclesie  S.  Thome.  1480. 


2.  Dans  la  maison  canoniale  de  S.-Thomas  attenante  au  pont.^ 

Bello  civili  patriae,  sumptisque  inter  partes  ob  reli- 
gionem  armis,  Gervasius  et  Prothasius  Sopheri  filius,  hic 
ad  D.  Thomam  collega,  pater  ille  ejusdem  collegii  quae- 
stor,  posteritate  conimodante  sumptibus  immodicis  ex 
ruuiis  partim  resuscitando  aedes  has  undic|ue  instaurarutit. 
Anno  Christo  Dom.  M.D.XLVIIl. 


3.  Dans  la  rue  des  prêtres,  en  la  maison  qui  fait  le  coin 
de  cette  rue  et  de  celle  des  Juifs. 

D.  Maximilianiis  imperator  Friderici  III  imperatoris 
domus  huJLis  semel  hospitis  filius,  atque  Philippi  Hispa- 
niarum  régis  pater,  quod  an.  M.CCCC.LXXXXXII  et 
ab  hoc  VIII. XI  et  XVI.  i~)aterno  hoc  hospitio  acceptus 
esset,  imagines  poni  eu  ravit.  Quas  ob  id  Conrad  us 
Meyerus  renovandas  ducebat  an.  M.D.XXXIX,  Carolo 
V.  Philippi  filio,  Maximiliani  nepote  ac  Friderici  prone- 
pote  imper.  Caes.  P.  F.  augusto. 

I.  [Schneegans  dit  en   note  ignorer  où  se  trouvait  cette  inscription] 


DE    STRASBOURG  4O3 

D.  Carolus  V.  imp.  Aug.  Friclerici  III  pronepos  et 
Maxlmiliani  nepos,  cum  an.  M.D.LII,  XIII,  cal.  octob. 
harum  edium  uti  hospitio  dignatus  fuisset,  motus  prae- 
senti  suorum  majoruni  memoria,  suam  quoque  tum  [^rae- 
sentiam  his  insignibus  et  titulo   notum   fieri   maiidabat. 

1552. 

Mathias  Dei  gratia  arc.hidux  Austriae,  dux  Burgun- 
diae,  Styriae,   Carinthiae,  Carniolae  et  Wirtenbergae  .... 

etc.  .  .  .  ,  coines  Habspurgi  et  Tyrolis  etc regnique 

Hungariae  ac  archiducatus  Austriae  gubernator,  motus 
amore  virtutum  atque  imaginum  augustissimor.  majorum 
hisce  quoque  insignibus  suis  domum  Sebastiani  Miegii  a 
Boffzheim,  {jraetoris  Argentin,  tum  hospitis  sui,  mémorise 
causa  exornare  voluit.  An.  Christi  M.D.XCVI,  die  IV. 
mensis  septembris. 

4.  Au  dessus  de  ia  porte  de  la  salle  du  Herrenstall. 

Anno  Dom.  M.CCCCC. 


5.  Au  Herren-Spiecher. 

Uf  mendag,  Sant  Xiclaus  dag, 
Wart  disser  Spicher  und  disser  Bawe 
Angefangen,  do  man  zalte  furewor 
Von  Christi  geburt  CCCC.XXXXI.  jor. 


6.  A  la  porte  extérieure  des  Juifs,  du  côté  de  l'arbre  vert. 

Henrico   Gallorum    rege,    militem    in    Carolum   V. 
imper.  Augustum  per  hanc  Germanise  {)artem  ducente, 


404  EPITAPHES   DE   STRASBOURG 

S.  P.  que  Argentin,  portam  hanc  aggere  et  fossa  muniri 
fecit.  An.  Dom.  M.D.LII.  mense  maio.  1552.  Hannss- 
Fravveler. 

Praesidio  civibus 

Terrori  hostibus. 


7.  A  la  Porte  blanche,  à  la  porte  extérieure. 

Carolo  quinto  augusto,  copias  Germanise  in  Turcan>- 
Pannonias  invadentem  ducente,  Respublica  Argentin. 
portam  hanc  aggere  et  fossa  muniri  fecit  anno  Dom^ 
M.D.XXXII. 

8.  Entre  les  deux  portes  extérieures  du  Faubourg  blanc,  sur 
une  pierre,  du  côté  droit. 

Gottes  barmhertzigheit 
Der  pfaffen  gûtigkeit  ' 
Und  der  bauren  bossheit, 
durchgrundt  niemand 
Lift'  meinen  eid. 
1418. 


9.  Au  portail  près  de  la  chancellerie. 

Nicolaus  von  Leiden  vigilia  pasche  M.CCC.LXIIU 


I.  Id  «st  avaritia,  quae  antiquitus  git  vel    gitigkzit   vocabatur.     [Sur   cette 
«pitaphe  célèbre,  attribuée  à  Sébastien  Hrant,  cfr.  Kraus,  op.  cit.,  p.   550.J 


VII. 

HÔPITAUX.' 


I.  Hôpital  de  Strasbourg. 

Dans  le  temps  de  la  guerre  de  la  ville  avec  l'évèque 
Frédéric  Thôpital  fut  démoli,  le  jour  de  Saint-Adelphe 
1392.  Les  malades  furent  alors  transférés  près  du  pont 
couv^ert  au  SiaHkoff(.i^uon  nomme  aujourd'hui  le  Herren- 
.stall^  et  placés  sur  les  greniers.  Ils  y  restèrent  jusc^u'en 
1398  que  l'hôpital  fut  bâti  dans  l'emplacement  qu'il 
occupe  aujourd'hui. 

Il  est  un  proverbe  qui  dit  que  l'hôpital  est  moins 
Tiche  de  trois  thalers  que  la  ville. 

Il  y  a  eu  des  temps  où  il  se  trouvait  dans  cet  hôpital 
-20  à  30.000  personnes. 

Il  y  a  à  l'hôpital  des  pfrunde  ou  pensions  perpé- 
•tuelles  dont  les  riches  coûtent  3000  livres,  les  mitoyennes 
2000  et  les  moindres  1000.  Il  y  a  aussi  douze  pf ru fi de 
•gratuites  fondées  pour  douze  pauvres. 


l.  [Le  Ntuhliïss  contient,  outre  les  3  notices  que  nous  publions,  le» 
<]ocuments  suivants  :  Origo  et  incrementa  hospitalis  Ar^entimmit  durch  lie. 
Stafftrn  ....  tiisam.  getragin,  19  ff.  in-f",  annoté  par  Schœpflin;  —  Extract 
~nuss  der  altcn  Qrdnun.^  des  grossen  Spitals  allkier,  d£  anno  1340,  32  ff.  in-f*; 
—  Blatterhauss  ordnting,   7  ff.  in  f".] 


406  HÔPITAUX 

\ 

On  ignore  quelle  est  la  figure  qui  est  sculptée  au 
dessus  de  la  grande  porte  de  l'hùpital.  Les  uns  disent 
que  c'est  une  grosse  araignée,  les  autres  une  hernie  .  .  . 
etc 

En  1669  on  arrangea  la  chapelle  de  S.-Erhard  et 
on  la  changea  en  une  salle  anatomique. 

En  1673  on  éleva  près  de  l'hôpital  une  tour  astro- 
nomique. 

En  1674,  après  la  bataille  d'Ensheim,  on  y  logea 
près  de  20  à  30.000  personnes. 


2.  Hôpital  de  Phynie. 

L'hôpital  de  Phynie  fut  fondé  en  131  2  en  l'honneur 
de  sainte  Barbe  pour  dix  vieilles  gens.  Voyez  la  charte 
de  fondation  dans  Schœpflin.  ' 

On  voit  par  une  acte  du  8  des  ides  de  décembre 
I314  que  domicella  Phyna^  soror  qîiondam  Johaïuiis 
dicti  Kalb^  miliiis  Argentinensis  accorde  Jiospitali  novo 
sito  in  civitate  Argoitineiisi,  in  parochia  S.  Thome  fun- 
dato  per  Phynani  et  quondam  Johannem  ejtis  fratreju 
predicios,  une  maison  e(  cour  situées  dans  la  ville  ///  vico- 
cappiorum^  qui  appartenait  à  qîwndam  dominant  Ger- 
trudem  uxorem  quondam  Erbonis  viatrem  ipsiiis  domi- 
cellœ. 

Dans  un  autre  acte  du  5  des  ides  de  décembre  1 3 1  7 
ladite  demoiselle  Phyna  atteste  que  la  propriété  de  la- 
dite maison  appartenait  hospitali  minori  sito  in  civitate 

I.  Altat.  diplô/n.y  II,  p.  95. 


DE   STRASBOURG  407 

Argentin,  apud  portant  S.  Thoniœ  per  dictos  fwidatores 
fuudato  et  constructo  super  ipsorfim  fundo  et  solo. 

Directeurs  et  administrateurs  de  ^ hôpital  de  Phyna. 

1.  Jacques  de  Hellen  en  1344. 
j,  2,  Conrad^  recteur  de  la  cure  de  Snersheim,  en  1357. 
3.  Rulman  Merswin  en  1367. 
^.  Jean  de  Zeinhehn,  prébendier  du  grand  chœur,  en  1367. 

5.  Rodolphe  de  Rinach,  sigillifer  curiae  Argent.,  en  1403. 

6.  Jean  Knapp,  chanoine  de  Saint-Pierre-le-Jeune  et  sigillifer  curiae 

Argent.,  en  1420  et  1431. 

7.  Wernlin  de  Hii^el,  le  vieux,  son  successeur. 

8.  André  Bœhm  en  1550.  Son  fils  Jean  fut  le  premier  qui,  pendant 
Ylnterim,  se  maria  dans  la  cathédrale  avec  Marie  Klingin,  de 
Fribourg  en  Brisgau,  sous  le  rit  catholique. 

L'hôpital  (le  Phyna  eût  une  église  dédiée  à  sainte 
Barbe.  Les  Carmes  ayant  été  transférés  dans  la  ville,  le 
magistrat  leur  accorda  en  1476  cet  hôpital  et  l'église 
attenante.  Les  sœurs  de  l'hôpital  de  Phyna  furent  alors 
transférées  en  la  cour  et  en  la  chapelle  de  S^^-Wal purge, 
qui  perdit  alors  son  ancien  nom  et  prit  celui  de  S^^-Barbe 
L'évèque  Robert  les  leur  j)rocura  pour  les  indemniser  de 
leur  déplacement  et  y  transféra  l'hôpital  qu'il  reconstruisit 
de  l'argent  qu'il  avait  reçu  de  la  ville. 

La  cha|.^lle  de  Sainte-Walpurge,  près  du  poêle  des 
Kursner,  avait  été  consacrée  en  1053  parlepa[)e  Léon  IX. 

Les  revenus  de  la  chapelle  de  Sainte-Walpurge  furent 
retirés  par  l'université  protestante  de  Strasbourg  jusqu'à 
la  reddition  de  la  ville.  Ils  furent  alors  accortlés  pendant 
quelque  temps  à  M.  J.  B.  de  la  Bastie,  capitaine  des  dra- 
gons au  régiment  de  Tessé  et  chevalier  de  l'ordre  de 
N.-D.  du  Mont-Carmel  et  de  S. -Lazare  de  [érusalem,  fils 


408  HÔPITAUX 

de  M.  de  la  Bastie,  lieutenant  du  roi  à  Strasbourg.  Ces 
revenus  consistaient  alors  en  i  64  sacs  de  différents  grains, 
8  mesures  de  vin,  une  petite  forêt  à  Legelshurst,  255 
livres  deniers,  un  sac  de  noix  et  3  chappons. 

Adélaïde,  veuve  de  Hugues  zudem  Riete,  bourgeois 
de  Strasbourg,  en  sa  c^ualité  d'exécutrice  testamentaire 
de  son  mari,  fonda  en  1333  une  chapellenie  sacerdotale 
sur  l'autel  capelle  S.  Walptirgis  site  in  civitate  Argen- 
tinensi  inter  pellifices  in  ciiria  dicta  zu  Sanie  Walpitrge. 


3.  Hospice  dit  Elendeherberg. 

L'hospice  dit  V Elendeherberg  fut  fondé  en  i  360 
par  Oetelin  d'Uttenheim,  prébendier  de  la  cathédrale,  des 
aumônes  cju'il  avait  recueillies,  dans  la  rue  de  Sainte-Eli- 
sabeth. Il  fut  transféré  en  1361  dans  le  vieux  Marché- 
aux-vins  au  béguinage  de  Saint-Jacques,  où  il  resta  jusqu'au 
1534  qu'on  le  transféra  au  couvent  des  Augustins. 

On  y  entretint  en  1529  dans  le  temps  de  la  grande 
cherté  18.000  personnes,  et  Tannée  suivante,  1530,23.548 
personnes. 

En  1572  il  fut  ordonné  que  tous  les  personnes  et 
garçons  de  métier  qui  passeraient  par  la  ville,  seraient 
hébergés  pendant  la  nuit  dans  X Elendeherberg  ç^t  seraient 
renvoyés  le  lendemain  avec  un  pfenning  de  Strasbourg 
pour  aller  plus  loin. 

En  1582  dans  le  temps  d'une  grande  cherté,  on 
entretint  et  habilla  en  partie  dans  la  dite  maison  iq.653 
personnes;  en  1586,  41.058  personnes,  et  en  1603, 
7906  personnes. 

En  1661  le  23  mars  on  y  établit  \xx\  Zuchthaus. 


DE   STRASBOLRO 


409 


Marguerite,  fille  de  Hugues  Suop,  bourgeois  de 
Strasbourg  et  épouse  de  Heiiand  de  Zorn,  fonda  en  i  362 
in  domo  exiilum,  sur  le  March(''-aux-vins  et  dans  le  district 
de  la  paroisse  de  Saint-Pierre-le-Jeune,  la  chapellenie  de 
Saint-Alexis,  à  la  collation  du  custos  de  S.-Pierre-le-Jeune, 
pour  un  prêtre  c[ui  dirait  tous  les  jours  la  messe  dans  la 
.chapelle  de  Saint-Alexis  dudit  h(:)pital.  Le  titre  de  ce 
bénéfice  est  aujourd'hui  transféré  en  la  collégiale  de  Saint- 
Tierre-le-jeune. 

Villa  épouse  de  Jean  Rusterlin,  marchand  de  Stras- 
bourg, fonda  en  1377  une  seconde  chapellenie  dans  la 
<:hapelle  de  Saint-Alexis,  à  la  collation  du  custos  de  Saint- 
Pierre-le-Jeune,  pour  un  prêtre  qui  y  dirait  tous  les  jours 
la  messe.  Ce  bénéfice,  avec  son  titre,  a  été  également 
transféré  dans  l'église  collégiale  de  S.-Pierre-le-Jeune.  ' 

Christophorus  Bock,  presbite}-^  proairator  hospicil 
.exzilimiy  she  paiiperum  peregriiiorum  Argentiiieusiiimy 
^dans  un  acte  de  1456. 

l.  Voyez  le  carton  des   Dames  de  la  Congrégation  de  S'rasbourg. 


VIII. 

HÔTELS  DANS  STRASBOURG. 


1 .  Hôtel  d' Andlcut.  —  L'abbaye  d'Andlau  a  à  Stras- 
bourg dans  la  Schreiber-Stiibgass^  près  du  collège  royale 
un  hôtel  que  l'abbesse  Marie  Cunégonde  de  Beroldingen 
acheta  en  1673  des  héritiers  Obrecht  pour  la  somme  de 
3275  florins,  monnaie  de  Strasbourg,  et  où  elle  demeura 
pendant  plusieurs  années  dans  le  temps  des  guerres.  Cet 
hôtel  fut  bâti,  comme  il  est  aujourd'hui,  par  l'abbesse 
Marie  Béatrice  Eusébie  de  Breitenlandenberg,   morte  en 

1774- 

2.  Hôtel  des  princes  palatins  de  Birkenfeld  dans  la 
rue  des  Juifs.  Le  prince  palatin  le  vendit  sur  la  fin  du 
xviii'  siècle  à  Jean -Baptiste  Klinglin,  alors  syndic,  puis 
prêteur  de  la  ville.  Il  y  a  un  beau  portail  qui  fut  renou- 
velé en  1 6  [  I . 

C'est  aujourd'hui  un  hôtel  du  grand  chapitre  où 
demeurent  les  comtes  de  Kœnigseck. 

3.  Le  Palais  épiscopal  près  de  la  Brusch.  On  tenait 
autrefois  le  Schivertag  dans  le  jardin  duclit  palais.  Il  fut 


T.  [11  y  a  en  outre  dans  cette  liasse  du  Nachlass^  que'ques  notes,  collec- 
tionnées par  SchœpBin,  intitulées  ;  Domus  illustritim  e.xlerjrum  in  urbt  Argent.. 


HÔTELS    DANCS   STRASBOURG  4tT 

transféré  dans  l'endroit  où  il  est  aujourd'hni,  vis-à-vis  de 
la  cathédrale. 

4.  XJhôUl  dit  grand  doyen  était  situé  à  côté  de  la 
cathédrale  près  de  l'horloge.  V,\\Q  partie  du  collège  fut 
bâti  dans  son  emplacement.  ' 

5.  Le  Briiderîioff'^  ou  l'hùtel  des  frères  attenant  à 
*  la  cathédrale.   Il  fut  bâti  en  1571  et  achevé  en  1575,  et 

orné  de  peintures.   L'architecte  fut  Christophe  Feyertag. 
Il  fut  construit  sur  les  ordres  des  quatre  chanoines  Geb- 
hard  de  Truchsess  doyen,  Christophe  Ladislas  comte  de- 
Tengen,    Georges  comte  de   Wittgenstein,   et   Herman 
Adolphe  comte  de  Solms. 

Cet  hôtel  était  franc  et  servait  d'asile  aux  malfaiteurs. 

Les  peintures  qu'on  y  voyait  encore  avant  le  bâtiment 
du  nouveau  séminaire  étaient  d'un  peintre  de  Strasbourg 
nommée  Wendelin  Dieterling. 

Le  Bruderhoft*  fut  accordé  aux  jésuites  pour  le  sémi- 
naire en  1 6(8.3].  Il  î^v'ait  été,  en  vertu  de  la  paix  de  Munster, 
abandonné  aux  chanoines  de  la  confession  d'Augsbourg^ 
Les  Jésuites  l'achetèrent  pour  y  établir  leur  collège  et 
leur  séminaire.  Le  collège  fut  ouvert  le  7  mars  1684  ^t 
on  y  établit  trois  chaires  :  Tune  de  théologie  scolastique, 
l'autre  de  théologie  morale  et  la  troisième  de  philosophie^ 
En  novembre  1685  °"  >' j^'&n't  ^'^s  chaires  de  théologie 
scolastique  et  polémique,  de  rhétorique,  poésie  et  gram- 
maire et  les  petites  classes.  A  cette  occasion  le  P.  Pierre 
Godinot  jésuite  tint  un  discours  latin  le  26  novembre 
1685  ayant  pour  titre  :  Magnics  ab  Argcnlina  Ludovicus 
et  magna  a  Ijidovico  Argenlina.  Ce  discours  fut  tenu. 


I.  Voyez  mes   Essais  sur  lii  ciilhédraU. 
3.   Ibid. 


412  HOTELS    DANS    STRASBOUtC 

-ZH  ailla  majore  collegii  qui  était  l'aïKienne  salle  capitu- 
laire  du  Bruderhoff.  Quand  on  bâtit  cette  salle,  on  y 
trouva  une  tombe  avec  cette  inscription  :  Leg.  VIII. 
Aîigusta. 

En  1693  le  12  janvier  on  y  jCMgnit  une  chaire  de 
professeur  en  mathématiques. 

6.  \J hôtel  du  7iiar grave  Bade-Dourlach,  situé  sur 
la  Brusch.  Le  feu  du  ciel,  qui  y  tomba  le  20  août  1^29, 
le  réduisit  presqu'entièrement  en  cendres.  La  ville  étant 
tombé  au  (pouvoir  du)  roi  de  France,  on  en  fit  l'hôtel  du 
gouvernement. 

C'est  ce  qu'on  nomme  aujourd'hui  le  vieux  gouver- 
nement, sur  la  Brusch,  près  de  S.-Louis.    La  feue  reine 
.y  a  logé. 

7.  IJ hôtel  de  Fleckensteiii  dans  la  rue  des  prêtres. 
■    8.   V hôtel  de  l\xbbc  d' EberstmiusUr  à  côté  de  l'hôpi- 
tal bourgeois. 

9.   U hôtel  du  Gîirtlerkof  d^iws  la  rue  des  prêtres.  ' 
îo.   VJ hôtel  du  chapitre  de  Hashuh  dans  la  rue  du 
'Coq,  où  l'on  va  au  Pflantzbad. 

1 1 .  \J hôtel  de  Haiiau,  autrefois  d'Ochsenstein,  dans 
la  rue  brûlée,  où  mourut  le  16  mars  1331  Léopold  duc 
d'Autriche.  Aujourd'hui  hôtel  de  Hesse-Darmstadt. 

12.  U hôtel  de   Hœweii ,   autrefois   de   Brandis   ou 
•d'Isenbourg,  dans  la  rue  des  prêtres. 

13.  \J hôtel  de  Moheulolie  sur  le  vieux  Marché-aux- 
vins.  Il  fut  presqu'entièrement  brûlé  ie  3  juillet  1635  ^t 

•ensuite  rebâti  par  des  particuliers  (jui  en  achetèrent  l'em- 


I.  Voyez  mes  Essais  sur  la  cnthidrale.  Puis  le  petit  GurlUrhoff,  autrefois 
-Brackenhoff. 


HÔTELS    DANS    STRASBOURG  4IJ 

placement.   L'ammeistre  Jean  Sébastien  Gambs  l'acheta 
sur  la  fin  du  i  7'  siècle. 

14.  V! hôtel  de  Heujieuber^^  dans  la  rue  des  Juifs.  \2\\ 
chanoine  de  la  cathédrale  le  l)àtit  en  1494.  Une  im[)ri- 
merie  était  sur  la  fin  du  17^  siècle  dans  rem[)lacernent 
de  cet  hôtel.  C'est  aujourd'hui  le  grand  doyenné. 

15.  \J hôtel  de  Holsteiu  vis-à-vis  le  Bruderhoff,  au- 
jourd'hui une  maison  particulière. 

16.  \J hôtel  de  Créhan£e  dans  le  même  canton. 

1  7.  \J hôtel  de  Liiiauge,  vis-à-vis  l'église  S.-Pierre- 
le-Jeune.  Cet  hôtel  fut  abattu  sur  la  fin  du  xvii«  siècle,  et 
en  y  joignant  l'emplacement  de  l'ancien  hôtel  de  M.  d'An- 
cllau,  la  ville  y  fit  bâtir  à  ses  frais  l'hôtel  tle  M.  le  mar(juis 
d'Uxelles.  C'est  aujourd'hui  le  nouveau  gouvernement. 

18.  XJ hôtel  zum  Schild  (jui  a  donné  le  nom  à  la 
Schiidgass,  habité  d'abord  par  les  Brandis,  j  puis  {)ar  les 
Kœnigseck,  les  Oetingen  et  enfin  par  le  maréchal  de 
Rose.  Après  sa  mort  il  fut  occupé  par  Jean  Bœckler,  pro- 
fesseur en  médecine. 

19.  \J hôtel  de  Neiiviller  sur  le  Vieux-marché-aux- 
vins.  Il  fut  bâti  par  le  rheingrave  Otton  Louis  qui  y 
demeura  pendant  la  guerre  de  Suède. 

20.  XJ hôtel  de  Ribeatipierre  de  l'autre  côté  du  pont 
de  Saint-Thomas  près  de  Saint-Louis,  où  demeuraient  les 
comtes  palatins. 

On  l'a  ensuite  appelé  l'hôtel  de  Deux-Ponts;  puis 
(il  a  été)  acheté  par  Cerf  Behr  juif. 

2  I .  V! hôtel  de  Riebeyssen  appartenant  à  l'abbaye 
de  la  Toussaint  au  delà  du  Rhin.  Acheté  sur  la  fin  du 
xvii'  siècle  [)ar  les  Jésuites  qui  employèrent  l'emplacement 
à  bâtir  une  partie  de  leur  collège. 


4Ï4  HÔTELS    DANS    STRASBiH-RG 

2  2.  Vhôlel  deSeebacà  près  de  Saint-Pierre-le-|eLine, 
•  aujourd'hui  le  poêle  des  cliarj>eiitiers  qui  l'achetèrent. 

23.  Vkôiel  du  Rephun  dans  In  rue  des  frères  et 
vis-à-vis  celle  des  faisans.  Brûlé  et  réviuit  en  cendres  en 

1682. 

24.  V  hôtel  du  grand  prévôt  dans  la  rue  des  orfèvres. 
Cet  hùtel  devint  ensuite  une  maison  particulière.   Dans 

-son  emplacement  est  aujourd'hui  le  Marché-neuf  où  l'on 
vQwil  le  beurre  et  les  œufs.  ' 

25.  \J  ko  tel  de  Bade-Bade,  auparavant  de  Nassau, 
"près  du  quai.  C'était  la  demeure  du  fameux  prince  Louis 
de  Bade. 

26.  V  ko  tel  de  Wurtemberg,  dans  la  rue  des  frères, 
puis  habité  par  le  comte  de  Lœwenstein,  grand  doven 
de  Strasbourg. 

27.  \J  ko  tel  de  Marmoutier,  autrefois  situé  vis-à-vis 
le  Pfeunigtlmrm;  il  fut  rebâti  en  1665  par  l'abbé  Wolf- 
gang  Lehner.  Grégoire  Vogel  son  successeur  le  vendit 
et  acheta  en  place,  en  1 696,  de  François  Louis  de  Rathsam- 
hausen  celui  de  la  rue  brûlée,  pour  5150  florins.  C'est 
aujourd'hui  la  maison  de  M.  de  Lœwenhaupt. 

28.  \J  ko  tel  de  Sckwartzack  dans  la  rue  des  v^eaux. 

29.  Ukôtel  de  AI.  de  Belombj'c,  bâti  par  lui  dans  la 
rue  brûlée,  aujourd'hui  l'hôtel  du  duc  de  Deux-Ponts. 


Maurhoff  à  Strasbourg. 

Le  Stadt-Maurkoff,  situé  dans  la  rue  brûlée,  dans 
l'emplacement  de  l'ancien  cimetière  des  juifs,  a  ensuite 
été  transféré  autre  part. 

I.   Voyez  mes  Essais  sur  la  tathidrlc. 


HÔTF.LS    DANS    STRASBOURG  415 

ZimmerhofT  à  Strasbourg. 

Le  Stadtzi7nmerhoff  ^m  le  Marché-aiix-chevaux  fut 
l)àti  en  1555  dans  une  |)artie  de  l'emplacement  de  l'ancien 
■couvent  des  Clarisses.  Il  était  au{)arav-ant  situé  dans  l'en- 
droit où  est  aujourd'hui  le  Kot-iispeicker. 
^  Il  fut  cédé  au  roi,  en  mars  1  703,  pour  y  établir  la 
fonderie  des  canons  attenante  à  l'arsenal.  Le  Zlnuiierhoff 
fut  alors  transféré  où  il  est  aujourd'hui,  tout  près  du 
rempart,  entre  la  porte  des  juifs  et  celle  des  Pécheurs. 

Hôtel  de  la  monnaie. 

La  chronique  d'Ellenhard  fait  voirtju'en  i  298  l'hôtel 
<Ie  la  monnaie  était  situé  j^rès  de  la  cathédrale  entre  le 
fossé  des  Tanneurs  et  la  Spiessgass. 

Luxhoff  à  Strasbourg. 

Le  Luxhoff^  dit  aussi  Lohnherrciihojff,  situé  dans  la 
petite  rue  dite  Rilto'gdsslein  qui  conduit  de  la  rue  brûlée 
à  la  Comédie.  L'empereur  Sigismond  y  logea,  lorsqu'il 
vînt  à  Strasbourg  en  1414  et  1433.  '  On  mit  l'inscription 
-suivante  au-dessus  de  la  porte: 

Sigismiuidiis  D.  gr.  Rom.  imp.  Aug.  Huug.  et 
Bohevi.  7'ex.,  diix  Ltizcnburg.  hoc  nt ébahir  hospitio  an. 
M.CCCC.XXXIII. 

Sigismond  étant  revenu  h.  Strasbourg  le  23  janvier 
141  7  logea  dans  la  rue  des  Dominicains  dans  l'hôtel  de 
-ZoUern,  C'est  aujourd'hui  l'hôtel  canonial  du  prince  de 
Hohenlohe  au  coin  de  la  rue  des  {urètres. 

I.  Voyez  Kœmgshoven,  p.    144.  et   155. 


4l6  HÔTELS    DANS    STRASBOURG 

Sigismond,  de  retour  à  Strasbourg  le  jour  des  SS^ 
Vit  et  Motleste  1418,  logea  dans  l'hùtel  de  Thomas 
d'Endingen,  stettmeistre,  situé  de  l'autre  coté  de  la 
Brusch,  où  il  demeura  pendant  quatre  semaines. 

Il  fut  appelé  Luxhoff  non  à  cause  de  la  procession 
qui  s'y  faisait,  mais  parce  (ju'on  y  distribuait,  le  jour  de 
>Saint-Luc,  à  l'issue  de  ladite  procession,  des  habits  et 
des  grains  aux  pauvres;  ou  peut-être  à  cause  de  la  cha- 
pelle de  S.-Luc  qui  y  était  attenante. 

En  octobre  1706  on  bâtit  au  Luxhoff  une  nouvelle 
maison,  avec  des  appartements  donnant  sur  la  rue.  On 
enleva  alors  les  armes  et  l'inscription  de  Sigismond  qui 
n'y  existent  plus. 

Hôtel  de  Bade. 

L'hôtel  de  Bade,  situé  sur  le  quai  des  pécheurs,  fut 
vendu  en  1638  pour  9000  livres  par  Louis  margrave  de 
Bade  à  )ean  Calmet,  prévôt  général  de  la  maréchaussé 
d'Alsace. 

Jean  Calmet,  chanoine  de  Saint-Pierre-le-jeune,  fils 
du  susdit  Jean  Calmet,  le  revendit  en  1732  pour  15.00a 
livres  à  Jean  Vivant  évéque  de  Paros.  Celui-ci,  par  testa- 
ment du  6  février  1739,  laissa  la  jouissance  de  cet  hôtel 
au  Cardinal  de  Rohan  deux  années  après  sa  mort,  après 
lesquelles  il  pourra  l'acheter  pour  l'évèché  ou  le  vendre^ 
à  condition  {|ue  le  prix  en  [)ro\-enant  serait  converti  au 
profit  des  nouveaux  convertis  de  Strasbourg. 

En  F  741  le  Cardinal  de  Rohan  acheta  cet  hôtel 
pour  appartenir  en  toute  propriété  à  l'évèché  et  comme 
une  dé[)endance  du  palais  épiscopal,  moyennant  une  rente 
de  600  livres  que  le  cardinal  s'oblige  pour  lui  et  pour 


HOTELS    DANS    STRASBOURG  417 

ses  successeurs  à  être  employée  annuelletiietit  au   profit 
ties  nouveaux  convertis  de  la  ville. 

Par  arrêt  du  conseil  d'état  de  l'année  1749  les 
évêques  jouissent  dans  l'hùtel  de  Bade  de  la  même  juri- 
diction qu'ils  jouissent  dans  le  i)alais  épiscopal. 

Hôtel  de  la  noblesse. 

Les  nobles  et  les  gentilshommes  avaient  dans  Stras- 
bourg quatre  poêles  ou  ty'ûnckstiib  dans  lesquels  ils  s'as- 
semblaient. La  i)remière,  dite  ztim  Hohensteg^  était  située 
sur  le  fossé  à  côté  de  la  Tour  aux  pfennings,  où  on  a 
bâti  depuis  le  grand  bâtiment  (]ui  donne  sur  la  place 
d'armes.  Elle  fut  bâtie  en  i  '}^2i^. 

La  seconde,  dite  zum  Mii/sleùi,  fut  cédée  à  la  ville 
en  1641  qui  en  fit  une  Walhaits. 

La  troisième,  dite  zidu  Sckiff^  près  de  la  cave  pro- 
fonde ou  LajigcnkeUer. 

La  quatrième,  dite  ziim  Briff,  près  du  pont  de  Saint- 
Nicolas  où  est  aujourd'hui  le  poêle  des  tonneliers. 

C'est  dans  ces  poêles  (jue  s'assemblaient  non  seule- 
ment les  nobles  de  Strasbourg,  mais  encore  ceux  de  la 
Basse-Alsace,  et  surtout  dans  les  deux  premiers.  On  trouve 
dans  Hertzog  •  la  liste  des  nobles  cjui  en  1497,  '49^  et 
1581  étaient  inscrits  ziini  Mïïlstein  et  ziim  Hohensteg. 

La  noblesse  fit  en  1562  réparer  le  poêle  du  Hohen- 
steg  et  bâtir  derrière,  vis-à-vis  le  Thomasloch,  un  nouvel 
étage.  L'ouvrage  étant  achevé,  les  nobles  s'y  assemblèrent 
le  3  janvier  1563,  ce  qu'ils  n'avaient  pas  fait  depuis  plus 
de  vingt  ans.  Ils  y  établirent  une  hôtellerie  c|ui  fut  fermée 
le    19  juillet   1566  et   rouverte  seulement  en   Pentecôte 


I.   Livre  VI,  p.   310  et   31  i. 

I.NGOLD^  GranJi.iier,    V,  27 


4l8  HÔTELS  DANS  STRASnOLRG 

1572.   Elle  fut  refermée  le  2[  janvier  1575  et  le  resta 
plusieurs  années. 

La  noblesse  vendit  en  1680  !e  poêle  du  Holiensteg 
-et  acheta  sur  la  place  de  Saint- Etienne  l'hôtel  des  Bœckel 
<qui  devint  alors  l'hôtel  du  Directoire. 

^  Hôtel  canonial  des  Kœnigseck,  rue  des  Juifs. 

Cet  hôtel  et  les  maisons  voisines  formaient  autrefois 
le   Juden-Bad,   le  Judeii-Mctzig,  et   le  Juden-SchitL   II 
appartenait  d'abord   à   Conrad  Johans  qui   le  vendit   à 
Sébastien  Muc,^  de  Boftzheim.  Ce  dernier  le  fit  presqu'en- 
tièrement  rebcàtir.  C'est  lui  qui  fit  bâtir  le  portail  qui  s'y 
voit  encore  aujourd'hui.  Il  fit  placer  dans  les  fondements 
dudit  portail  l'inscription  suivante  sur  une  table  de  plomb: 
Christo  auspice 
Porta  e recta 
Primusque  positus  lapis 
Sumptibus 
nobilis 
Sebastiani  Mueg  a  Boftzheim 
et 
SusannDe  Margaretse  a  Boftzheim 
anno 
M.DCXI,  XIII  februarii. 
Cet  hôtel,   occujx-  dans  les  commencements   par  le 
prêteur    royal    de    Klinglin,    appartient   aujourd'hui    au 
■Grand  chapitre. 


IX. 

MOULINS. 


1.  Le  moulins  à  huit  roues,  dit  Achtraedennûkl, 
près  de  la  porte  Blanche,    bâti   en    1439,    incendié  en 

1526  et  rebâti  peu  après.   Depuis  que  la  ville  appartient 
à  la  France,  on  y  a  fait  un  canal  pour  conserver  Teau. 

2.  Le  moulin  dit  Sàgni'ûkl,  situej  hors  de  la  porte 
Blanche,  bâti  en  1560,  enlevé  par  une  inondation  le  11 

juin  1582,  puis  rebâti  à  neuf;  détruit  le  5  juillet  1587 
par  les  soldats  dans  les  guerres,  rétabli  pour  la  troisième 
fois,  puis  détruit  de  nouveau  sur  la  fin  du  xvii«  siècle  pour 
les  fortifications  de  la  ville.   Il  n'a  pas  été  rebâti  depuis. 

3.  Le  moulin  dit  Spilalm'ûkl,  hors  de  la  Porte  des 
juifs,  bâti  en  1571,   incendié  en  1678,   puis  rétabli  quel- 
ques années  ajorès,   réparé  de  nouveau  en  juillet  et  août 
I  7  I  I .  Ce  moulin  appartient  à  la  ville.  Son  nom  fait  croire 

qu'il  appartenait  autrefois  à  l'hôpital. 

4.  Le  moulin  des  épices,  Vùrizm'ùhl^  dans  le  Finck- 
weiler.  11  fut  entièreinent  brûlé  le  9  décembre  1619.  Il 
fut  rebâti  en  1521  et  réparé  pendant  l'automne  île  1708. 

5.  Le  moulin  de  Zorn,  dit  ZorjDiiïïhl,  situé  dans  le 
Finckweiler,  [)rès  du  jirécédent.  C'est  un  fief  de  l'évèché 
•de  Strasbourg,  possédé  [)ar  les  seigneurs  de  Zorn  qui  le 
firent  entièrement  n-parer  en  automne  i  708, 


420  MOULINS   DE   STRASBOURG 

6.   Le  moulin   dit   Spiizmïihl ,   près  du    précédent^- 
appartenant  autrefois  au  chapitre  de  Saint-Thomas. 

7-  Le  moulin  d\t  Difizeimtukl,  attenant  au  précédent^, 
appartenant  aussi  autrefois  au  chapitre  de  Saint-Thomas, 
Il  fut  appelé  Dinzeîimïihl  d'un  riche  meunier  nommé 
Nicolas  Dinzen.  La  ville  acheta  ce  moulin  et  le  rebâtit 
entièrement  le  4  juin  1586.  Ce  moulin  et  le  précédent 
furent  réparés  à  la  fin  de  siècle  dernier. 

8.  Le  moulin  dit  Carthaus  ou  Schnellwgsmtïhly.. 
hors  de  la  ville,  près  de  l'ancienne  Chartreuse.  C'est  un 
fief  du  roi  et  autrefois  des  comtes  d'Eberstein. 

9.  Le  Schachenm'ûhl. 

10.  Le  Illkirchen  ou  Illburç^mïïJiL  C'est  un  fief  de 
la  maison  de  Bade. 

I  \.   Le  Papirmïihi. 
•    12.   L.e  Schluffjmikl. 

13.  \^e  Battireu-ivallmïihl.  Ces  trois  moulins  furent 
détruits  pendant  les  guerres  en  1677  et  167S.  Les  sieurs 
Herst  et  Hosseren,  banquiers  de  Strasbourg,  achetèrent 
l'emplacement  de  ces  moulins  en  i  684  pour  3000  florins 
et  y  établirent  un  moulin  ou  marteau  pour  le  cuivre.  Vis- 
à-vis  ce  moulin  était  le  Pulvc7'muhl  qui  sauta  par  le  feir. 
en  1539. 

14.  Le  Losm'ùhl. 

15.  \^ç,  Haberm'ùhl. 
,  16.   Le  Pulverin'ûhl . 


X. 

MAGISTRATS  DE  STRASBOURG. 


CATALOGUE 
DES  MAÎTRES  DE  LA  VILLE  DE  STRASBOURG 

depuis  le  commencement  du  XII1=  siècle  jusqu'en  1250.  ^ 

1201.  BurcAardlejeuQG,  Frédéric  Spender,  Herbon  et  Wcrnlur^ 
juges  de  la  ville.  ' 

12 12.  Gotzlin  de  Kageneck,  stettmeistre.  * 

12 18.  Erbon  et  Pierre  IVetzel,  juges.  * 

12 19.  Erbon,  juge.  '' 


t.  [En  réalité,  comme  on  va  le  voir,  la  liste  de  Grandidier  va  jusqu'au 
jcnilieu  du  xiv*  siècle.] 

2.  Ils  sont  nommés  témoins  dans  l'acte  de  transaction  que  Conrad,  évêque 
-<le  Strasbourg,  passa  en  1201  avec  Rodolphe,  comte  de  Habsbourg.  ScHŒPFLliï, 

Alsat.  diplom.^  I,  p.  309  qui  place  la  charte  à  lan    lîoo. 

3.  L'empereur  Frédéric  adressa  le  12  juin  1212  strenttit  et  prudintibut 
viris  GoCzlino  di  Kagentg^e  magisiro  et  consulibus  civitntis  Argentinensis  ses 
lettres  en  faveur  d'Egeloiphe  de  Landsberg.  Wkncickr,  in  colUclis  Archivi, 
►P-  353- 

4.  La  charte  de  Henri,  évêque  de  Strasbourg,  pour  le  monastère  de  Saint- 
Arbogaste  fut  donnée  en  1218  presentibus  Erbone  judice,  Petro  U'itiehne  judUe 

5.  Erbo  judex  est  nommé  témoin  d'un  acte  que  le  même  évêque  donna 
«u  commencement  de  l'an  1219  au  sujet  des  fiefs  de  l'advocatie  de  Strasbourg. 
■^Ati.  diplom.   I,  p.   3J8.) 


42  2  MAGISTRATS 

1220.  Erbon  et  P.    Wetzel^  juges.    Erbon  est  nommé  là  mérr.e 
burgermeister.  • 

122 1.  Pierre  We/ze/,  juge.  ^ 

1224.  £râon,  stettmeistre.  ' 

1225.  Albert  Beger^  burgermeister.* 

1226.  Erbon.,  juge.  * 

1228.  Gosselin,  burgermeister;  Erbon,  yxgç.,  et  Lentzcltn,  maître- 
des  échevins.  ® 

1229.  /ean  Kelblin,  burgermeister.'' 

1230.  Jean  Kelblin,  burgermeister;  Hugues  Juldhi,  maître  des- 
échevins.  ' 

1231.  Jean  Kelblin  et  Erbon.,  dit  le  jeune,  magistri  burgensium.  •' 
1233.  Albert  Beger,^^  et  Jean  Sick,  dit  le  vieux,  magistri  civium.*^ 


1 .  Hirbo  judex  et  Wezelo  judex  .  .  .  .,  Hcrbo  judix  ei  ?nûgistir  tum  bur- 
gensium et   IVetzel  judix.   (AU.  diplom.,  I,  343  et  341-) 

2.  Témoin  d'une  charte  de  l'évêque  Henri  pour  le  chapitre  de  Honau,  de- 
\ïl\.\Liber  albus  colle  gin  tit  S.   l'itri  senior  is^   fol.    7!.) 

3.  La  charte  de  Berlhold,  évèque  de  Strasbourg;,  pour  l'attiaye  de  Schwartzach- 
(Apud  GUDENLM  in  sylloge  diplomatiini,  p.  465)  du  mois  de  décembre  1224^ 
fut  donnée  astaniibus  magisiris  civium  Erbone  et  consulibus  Argentine  civitatis.^ 

4.  HbrTZOG,  Elsdssische   Chronik.,  lib.   VI,  p.    15", 

5.  La  charte  de  Hermann  et  Henri,  margraves  de  Bade,  du  2  nov.  1226, 
en  faveur  de  l'évêque  Berthold  (Laguillf,  Hist.  l€ Alsace,  preuves,  p.  33^ 
fut  donnée  présente  Erbone  jiidice.  On  lit  aussi  les  noms  A^ Erbo  judex  et  de- 
Wezilo  Judex  dans  une  charte  de  Berthold  concernant  l'advocatie  du  mona- 
stère de  S.-Léonard  donnée  vers  l'an  1227.  (Liber  salicus  summi  capitult 
Argent.,  fol.  4.) 

6.  GosselinuSj  magi&ter  burgensium,  et  la  ville  de  Strasbourg  passèrent  er»' 
1228  un  traité  d'alliance  avec  celle  de  Sarbourg,  en  présence  de  1  5  conseillers, 
parmi  lesquels  sont  nommés  Erbo  Judex  et  LentzelÏKus  magister  scabinorum. 
{A/s.  dipl.,  I,  p.  363.)  —  Hesso  de  Vegenheini^  magister  civium,  dans  une- 
charte  de  l'abbaye  de  N'eubourg,  de    122S. 

7.  Hkrtzog,  Vlll,  p.  43. 

8.  Johannis  Vitulus  magister  burgensium  et  consules  Argentinenses  don— 
Hèrent  en  1230  un  acte  dans  lequel  on  lit  aussi  le  nom  de  Hugo  juldin- 
schoffenmeister.  (SCHILTER,  Vorrede  ad  Chron.  Kixnigshov)  Le  même  J.  Vitulus 
signa  la  charte  de  l'évêque  Berthold  de  1220  pour  le  monastère  de  S. -Marc 
de  Strasbourg.   (Als.  dif>l.,   1,   365.) 

9.  Hertzoo,   1.  VI,   p,    167   et    iSi,  et  Spital  Buch,  lit.   C,   fol.   30. 

10.  Albertus  dictus  Beger,  magister   civium,  dans  une  charte  de  1233.   i^Lib^ 
salicus  S.    Thomcc,  A.,   toi.    loo) 

11.  Hkrtzog,  VI,  p.  202. 


DE   STRASBOURG  425 

1234.  Frédéric  '  et  Keifibold,  *  ma;^istri  civium. 

1236.  Cunon  Erb,  mai^'i.stcr  burgcnsium.  * 

1237.  Sigelin  et  Cunon  Erù,  magistri  burgensium.  * 

1238.  Cunon  Erb,  magistri  burgensium.  "  -~- 

1 239.  Conrad  Virnecorn.  * 

1240.  Hugues  Ripiin,  magister  burgensium.  ^ 
1243.  Erb,  magister  burgensium.* 

1245  imai).  Rodolphe  de  Vegersheim  et  Erbon,  fils  de  Nicolas, 
magistri  civium.  ^ 

1245  (novembre).  Erbo  tilius  judicis  et  Reinboldus  Stubevwegy 
magistri.  ^^ 

1246  (mars).  Erbo  filius  judicis  et  Reinboldus  Stubenweg,   ma- 
gistri burgensium.  " 

1246.   Conrad  Licbenzcller  et  Sigefroi  Bilt.  '* 

1246 "(décembre.)  Erbo,  magister  civium.  '^ 

X247.  Hetzelon  d' Eckevirdcsheim,  magister  civium.  ** 

1249.  Sigefroi  Bild  et  Reinbold,  magistri  civium.  ^*. 

1250.  Reinbold,  mag.  burgensium.^® 

1252.  ^/^/V(r/;/^^^^r,  dit  le  blanc.  " 

1253.  E.,  magister  civium.  '» 


1.  SCHILTER,    Vorndi  atl  Chron.  A'œnigshoven. 

2.  Hertzog,  VI,  p,   199. 

3.  Id.,  p.   167. 

4.  Sig:eliiius  films  rainibtri  fratrum,  et  Cuno  filius  Eibonis  magistri  burgen- 
^um  et  ci.nsules  Argeniinenies  donnèrent  une  charte  en  1237.  (Schilter, 
Vomde  .  .  .  ) 

5.  Hertzog,  lib.  VIII,  p.  43. 

6.  Cnnradus  Vhntcorn,  magister  biirgen&ium  et  consules  Argentinenses. 
(Wkncker,  in  colUclis  Arc/ihi,  p.   643.) 

7.  W'ENCKER,  in  coiUcC.   Arch.,  p.   644. 

8.  Hertzog.  lib.  VIII,  p.  43. 

9.  VVtNCKER,  in  coUecl.  Aich.^  p.   645. 

10.  Schilter,   Vomdi  ad  K<rni^s/tovium. 

11.  Ibid. 

M.  Hertzog,  I.  VI,  p.   1S7  et  1.  VlII,  p.  43. 

13.  Liber  saliciis   ti.   abbat.  Sthzoariz  ^   p.   84. 

14.  Apud  SchtL-pflin,  p.   396. 

15.  Ib.,  p.  401. 

16.  Hertzog,  lib.  VI,  p.   199. 
17-  Ib.,  lib.  VlII,  p.  43. 

18,   Liber  saliciis  sunt.   cnpit.^   fui.    9. 


4*4  MAGISTRATS 

1255.  Reinbold  IVirnkorn,  dit  Liebenzeller,   mag.  burgensium.  ' 
1357.  Hu^u'.s  Riplin,  mag.  burgensium.  ' 

1258.  Burcard  Reinboltin  et  Henri  de  Wolff'gansheim.  • 

1 259.  Jean  Hetzel.  ♦ 

1260.  Jean  fils  d'Erbon.  * 

1263.  Gasselinus  rc\dL%\%\.ç.x.^ 

1264.  Reinbolt  der  Liebenceller  der  meister.  ' 

1 266.  Rulin  Stypelin  der  meister.  * 

1267.  Reinbold  Liebenzeler.  ^ 

1269.  Burcard  Spender,  dit  le  Jeune.  " 

1271.  Nicolaus  Miirsel,  Sigefroi  de  Vegersheim,  Brant,  Jean  de 
Kageneck.  " 

1372.  Henri  Liebenzeller,  Rulenderin,  Marx,  Jean  de Blumenau.  '* 

1276.  Hartmut  de  Schiltigheim,  Jean  Giensite  Brusche,   Cunon 
Suner  et  Reinbold  de  Fribourg.  '* 

1277.  Nicolas  de  Zorn,  Burcard  Spender,  Reinbold  Liebenzeller^ 
Marx.  '* 

1281.  Hugues  Ripelin,  Jean  Erbon,  Gotz  de  Rumeiheim,  Jean 
de  Kageneck.  ** 

1282.  Nicolas  de  Zorn,    Walter  Spender,  Burcarde  de  Rumel- 
heim,  Hugues  Weyrich.  '* 

1283.  Marx,  Hugues  Dauris,    Hugues  Ripelin,   Reinbold  de 
Rribourg.  ^^ 


1.  Hkrtzog,  1.  VI,  p.  187. 

2.  Id.,  ib. 

3.  Id.,  1.  VI,  p.   199  et  1.  VIII,  p.  43. 

4.  Id.,  1.  VI,  p.   176. 

5.  Id.,  Jb.,  p.   167. 

6.  SCHŒPFLI.V,    p.    447. 

7.  Id.,  p.  450. 

8.  W'ENCKKR,   appar,   ArchÏT.,   p.    1 74. 

9.  Hbrtzog,   lib.  VI,  p.    187. 

10.  Charte  originale  es  archives  de  Saverne. 

11.  SCHiLTER,    Vorrede 

12.  Hkrtzou,  lib.  VIII,   p.  43. 

13.  Apud  BIT5CH,  de  emponeralit  in  jure. 

14.  Hbrtzog,  1.  VIII,  p.  43. 

15.  Ibid.,  p.  44. 

16.  Id.,  ib. 

17.  Id.,    ib. 


DE   STRASBOURG  425 

1284.  Nicolas  de  Kageneck.  ' 
1 284.  Hartmut  de  Schiltenrein.  • 

1284- 1286.   Jean   Pamphilcy    Reinboldin,    Lucas ^   Nicolas    de 
■  Kageneck.  ' 

1287.  Brant,  Gôtz  de  Marsili,  fean  Schildi,  Pierre  Ripelin. 

1 288.  Nicolas  Zorn  le  jeune,  Burcard Reinboldin,  Rulin  Ripelin^ 
£rb  Stubenweg. 

1 289  et  1 290.  Reinboldde  Frihourg,  Gotz  de  Reymuncheim,  Rein- 
■*  -bold  Stubenwegy  Hugues  Ripelin. 

1290.  Reinboldus  miles  dictus  St.  betiiveg  magister.  * 

1291.  Nicolas  Zorn,  dit  le  V'ïQwx^/ean  Spender,  Jean  Pamphile, 
Nicolas  de  Kageneck,  dit  le  Jeuae.  ' 

1 292.  Jean  Hetzel,  Hugues  Ripelin  dit  le  Jeune,  Albrecht  Rulen- 
derlin,  Gosselin  Schaub. 

1293.  Hugues  Dauris,  André  Weyrich,  Pierre  Ripelin,  Pilgrin 
-étEkenheim. 

1294.  Les  mêmes. 

1295.  Reinbold  Durant,  Burcard  Reinboldin,  Reinboli  Stuben- 
tueg  dit  le  Vieux,  Nicolas  de  Zorn  dit  le  Vieux. 

1 296.  Nicolas  Waldner,  Hugues  Weyrich,  Erb  de  Schiltigheim, 
Jean  Pamphile. 

1 297.  Cunon  de  Kageneck,  Nicolas  de  Rimiincheim,  Hetzel  Marx^ 
Hugues  Ripelin  dit  le  Vieux. 

1298.  Jean   Schitt,    Gotz  de   Grostein,  Jean    Vinantz,   Albrecht 
-Rulenderlin. 

1299.  Rulin  Riplin,  Nicolas  Otton  Friderich,  Burcard  Pfiller, 
.Nicolas  Zorn  le  jeune. 

1300.  Reinbold  Reinboldlin,  Jean  Erb  le  jeune,  Reinbold  Lieben- 
•zeller,  Pierre  de  Schoncck. 

1301.  Gross  Erb,    Reinbold  Brandeck,  Jean   de   Mullenheim, 
Hugues  Richter. 

1302.  Jean  Hetzel,  Henri  de   Wolffgangsheim,  Burchard  Pam- 
phile,  Reinbold  Liebenzeller. 

1303.  Henri   Wetzel,  Nicolas  de  Kageneck  le  jeune,   Albrecht 
Rulenderlin,  Pierre  de  Schoneck. 


1.  Lib.  sal.  xurn  eapit.,   fol.   34. 

2.  LUNIG,   Rtichs-Archiii  ,  t.   XllI,   p.    560. 

3.  Hertzog,  I.  VllI,  p.  44. 

4.  SCHŒPLIV,    AU.    dipl. 

5.  Hbrtzog,  1.  Vlll,  p.  44. 


•426  MAGISTRATS 

1304.  Guillaume  Nopp^  Nicolas  Dutschmanny  Hetzel  Marx,  Ni- 
colas de  KyineiiJuiin.  ' 

1305.  Gosjlin  ScJiaub,  Jean  Pamphilc,  Jean  Vineantz,  Burchard 
ScJiaub. 

1306.  Burcard  Reitibolt,  Conrad  Riplin,  Jean  Stubentueg,  Sige- 
froi  de  Fegersheiin. 

1307.  Jean  Hetzel ,  Hugues  Sc/iaub.  Nicelas  Kolin,  Nicolas 
Waldner. 

1308.  Cunon  de  Kageneck,  Hugues  de  Schœneck  et  Reinbold 
Huj^elin,  ^  et  Guni/ier  de  Landsperg.  ^ 

1323.  Her  Weizel  Broger,  her  Lenizelin,  her  Gosse  Engelbreehty 
und  her  FritscJvnan  de  Tuntzetiheim,  die  vier  meister.  * 

1343.  Burckardus  tlicUis  l'ivinger  magi.ster  scabinorum  Argen- 
tinensium. 

i^:^;^.  Beri/ioldui  iWciw^  Sivarbcrg  miles,  magistcr  civit.  Argent. 


AMMEISTERS. 

Le  mot  iVaninicisier  vient  (Wiinmajimeisler  :  l'un  et 
l'autre  mot  se  trouvent  indiftVjremment  dans  les  anciennes- 
chartes. 

La  plus  ancienne  charte  où  se  trouve  le  nom  OCaminan- 
meister  est  celle  de  i  308.5  De[)uis  on  s'est  servi  j)lus  com- 
munément du  \woi  ammeiste}\  comme  étant  pkis  court. 

Dans  les  anciens  temps  il  {wtwoxwï^^^ aiilwergmelster ^ 
c' GSt-d^-d'ive  /iainï:ccrck))icisicr ,  maître  des  métiers.  Kœnigs- 
hoven  lui-même  leur  donne  souvent  le  nom  CtQ  Antzcerg^ 
nieister. 

Charles  1\'  dans  son  diplôme,  daté  de  la  dix-neuvième 
année  de  son  règne,  les  nomme  Ammanmeislcr.  Ils  sont 

1.  Hkrtzog,  I    Vlll,  p.  44. 

2.  SCHŒFKLIV,    Als.    dipl.,    II,    p.    89. 

3.  Hert^oi;,  1.  VIII,  p.  44.. 

4.  SCHfp-PKLiy,     il,    p.      I2.S. 

5.  Wencker,   in    Co'.UcC.    Arch.   et  cantcllaria  juribus^   p.    1  5 1 . 


DE    STR.ASB(R"RG  427" 

appelés  de  même  dans  une  lettre  de  la  justice  aiilicjue  de 
1387.  *  tîléonore,  ('•j)ouse  de  IVédéric  111,  les  nomme  aw/- 
meister.  ^ 

Dans  les  plus  anciens  actes  latins  l'ammeistre  est 
nommé  ntagistcr  scabiiiorinn^  c'est-à-dire  maître  des  éc.'ie- 
vius^  ou  scJidJfcjniieistcr.  C'est  le  nom  (|u'on  trouve  sur 
l'épitaphe  de  Burcarde  Twingers  ou  Zwingers  (jui  devint 
en    1332,   lors  de  la   révolution,  le  {premier  ammeistre^- 

f  Auno  Doiuiui  M.  CGC. XL.  VIIL  X  Vif.  kal.  jwi, 
ob.  BiircJiardus,  dictiis  Tzi'iiige}\  magisler  scaàinorzwi 
civitatls  Argeiitiuciisis. 

Cette  épitaphe,  rap()ortée  par  Schilter,  ^  fut  con- 
servée longtemps  dans  Téglise  cathédrale  où  cet  ammeistre 
avait  été  enterré.  Mais  elle  s'est  perdue  depuis  qu'on  a 
enlevé  de  cette  église  la  jjlupart  des  pierres  sépulchrales. 

Albert  de  Strasbourg, •+  en  parlant  de  Pierre  Schwar- 
ber  qui  fut  successeur  de  Tuinger,  le  nomme  aussi  ma- 
gis  fer  scabiiioruni. 

Ce  maître  des  é'chevins  était  antérieurement  à  la 
tète  des  éche\ins  des  corps  de  métiers. 

Les  chefs  des  magistrats  nol^les  avant  la  ré\'olutioiu, 
portaient  le  nom  tle  uiagisler  biirgeiisium,  ou  civhtin^  ou 
consuliivi. 

Le  pape  Martin  \',  dans  sa  bulle  adressée  au  Magi- 
strat, 5  le  nomme  :  dilaiis  fiUis  iiobilibus  viris  Magistris 
civiîivi^  cojisulibus.  procoiisiilibits^  scabinis,  ac  )iiagistro 


\.  Wkncker,   in   Collcct.  Archivi  il  caïutlLxriut  jiiribus,   p.    38 1   et  39S. 
a.   Id.,   ib  ,   p.    127. 

3.  Ad  A'ani^shoviii/itj  p.    ^73. 

4.  Di  nbus   i^estis  lîirthoili  episc.  apud   L'RSTrSifM,   part.    2,   p.    177. 

5.  .\pud    \\  ENCkBR,   lib.  cit.,   p.   472. 


428  MAGISTRATS 

■officioriim  vulgariler  dicto  ammeister  civitalls  Argen- 
liiieusis. 

Le  mot  à^ ammanmeister  tire  son  nom  de  melster^ 
maître,  et  d'amman.  Les  étymologistes  ne  sont  pas  d'ac- 
<:ord  sur  l'étymologie  de  ce  dernier  mot.  Israël  Murschel  ' 
lui  donne  une  étymologie  hébraïque.  D'autres  la  tirent 
d'timbac/U  qu'on  nomme  aujourd'hui  ambl  ou  amL 

Wencker'  cite  une  charte  de  i  239  dans  laquelle  on 
lit  :  Scabini  et  officiaks^  ce  qu'il  traduit  par  sck'ôffen 
aiftd  amnian. 

Schilter^  dit  que  l'amman  était  le  subprœfecttis  ou 
le  maître  des  métiers,  antwerckmeister ^  qui  avait  le  droit 
de  convoquer  les  échevins  des  différentes  tribus.  Le  bour- 
^rave  est  nommé  dans  quelques  titres  prœfectus  urbis. 

M.  Scherz,  dans  son  glossaire  manuscrit  qui  est  con- 
servé dans  les  archives  de  la  ville, +  dit  que  celui  qui  avait 
le  droit  de  convoquer  les  échevins  de  la  ville,  était  nommé 
unhverckmeister ^  ammanmeisier , 

Jean  Martin  Pastorius  5  dérive  d'abord  le  mot  d^am- 
^acht^  charge  ou  office,  comme  pour  signifier  qu'il  était 
le  maître  de  tous  ceux  qui  possédaient  des  charges  ou 
des  offices  dans  la  ville.  Ensuite  il  prouve  (\\1\17nman 
signifie  la  même  chose  que  haiidwerckman,  c'est-à-dire 
homme  de  métier,  d'où  il  tire  l'étymologie  {Vaî?iman- 
meislre,  c'est-à-dire  maître  des  gens  de  métier. 


1.  FIos  teipublica  Arginiin.,  p.  48  et  49. 

2.  In  collect,  Archivi,   p.  643. 

3.  In  glossario,   p.   39. 

4.  [Et  imprimé,  comme  l'on  sait,   en    1781-86.] 

5.  Kurze  Abhandlnng  von  dtn  AmmtisUm  der  St>idl  Sirassburg,  1761, 
p.  50  et  seq.  .  .  c  Ambacht,  dit  Wachfer,  in  glunario,  belgis  est  opiticium  et 
tribus  opiBcum.  » 


DE   STRASBOURG  429- 

r 

TELONARII 

(Receveurs  de  la  douane.) 

i.  Otton,  trésorier,  est  nommé  entre  les  principaux  officiers  du 
palais  de  l'évèque  dans  la  charte  de  1095.  ' 

2.  Hugues,  paraît  avoir  occupé  cette  place  en  1  1 18.  ' 

3.  Gelfrad,  directeur  de  la  douane,  '  est  nommé  entre  les  officiers 
■*  de  l'évèque  juges  de  la  ville  dans  les  diplômes  des  empereurs  Henri  V 

de  1123  *  et  Lothaire  II  de  1 129.  * 

Burchard,  évêque  de  Strasbourg,  dispensa,  en  1143,  l'abbaye  de 
Schwartzach  du  droit  de  péage  à  payer  à  l'entrée  de  Strasbourg,  con~ 
sensiente  Gelpherado  tune  theloneario. 

4.  Rodolphe,  dont  le  nom  se  trouve  dans  le  Xécrologe  au  24 
de  mai.  ^ 

5.  Sigefroi,  qui  vivait  en  1201.  ^ 

6.  Rudolfus  zolncre,  en  1209. 

7.  Henri.  Heinr t'eus  theloriearius  ultra  Bruscam  en  1244. 

8.  Nicolas  Schultheiss,  Jean  de  IVinterthur,  Burcard  de  Mullen-^ 
heitn  et  Gotzon  de  Voltz  en  1305. 

L'évèque  Bertholde  engagea  en  1343  la  douane  à  la  ville  pour 
vingt  et  un  marcs  d'argent.  ' 


MONETARII. 

1.  Her  Claus  Zorn  der  schultheiss  selige,  der  zu  den  Ziten  miinsze- 
meister  ivâr,  dans  un  acte  de  1323.  Il  était  mort  en  132 1. 

2.  Gotze  von  Grostein,  munssemeister  en  1323. 

1.  Cum   suis  pala/inis  primiitibus  . . .  Othom  thisatirario.  Tif.  511  [Preuves 
de  VHisioirt  if  Alsace.^ 

2.  Hiig  exactor  signa  en    iiiS   une  charte  de  Brunon,    grand    prévôt    de 
la  cathédrale.  Tit.   57S. 

3.  Gelfradus  telonenrtus. 

4.  Apud   Pétri,    Sucvia  cccUsiasticn,    p.    55,   et  Berold,    inUr  documenta 
rtdiviva  rnonasliriorium    IVirtenbeti^,  p.    24S.  —  CtV.  Austria  stura,  II,  p.    267. 

5.  Pièces  justificatives,  nura.   (Titr.   613,   ibid.] 

6.  «  IX.  kal.  junii,  Rudolf  theionearius  obiit  qui  dédit  in  Scherwilre  agrum. 
viniferum  in  usus  fratrum.  > 

7.  Sige/ridus  thilonus  signa  en    1201    une  charte  de   l'évèque   Conrad. 

8.  Lib.  sale,   fol.    lor. 


430  MAGISTRATS 

SCHULTHEISS. 

1.  Cunon  juge  (ie  la  ville  est  nommé  entre  le>.  principaux  officiers 
•  du  palais  de  l'évèque  dans  la  charte  de  1093,  ' 

2.  Hugues,  vivait  vers  l'an  iit2.  - 

3.  Rodolphe  signa  le  diplôme  du  roi  Lothairc   pour  la  ville  de 
-Strasbourg,  de  1 1  2q,  et  la  charte  d''Adeigot  prévôt  de  la  cathédrale, 

<ie*la  même  année.  ' 

4.  Otton,  dans  une  charte  de  1133.  * 

5.  Adelbert,  schulteiss  en  1137,  11 38  et  1139.  ' 

6.  Walther,  en  1 143,  46,  47  et  48.  ^ 

7.  Rodolphe  //schulteiss  en  1154,  56,  83  et  88.'  Il  légua  à  l'ég- 
lise cathédrale  une  maison  et  des  biens  dans  Strasbourg.  Le  Nécro- 
loge place  sa  mort  au-  30  d'avril.  *  Il  fit  bâtir  en  i  i8g  la  chapelle  de 
Saint-Jacques  dans  la  ville  de  Strasbourg.  *  Rodolphe  paraît  avoir 
-été  frère  de  Walther  son  pré^iéccsseur.  ^''. 

On  lit  dans  le  Nécrologe  de  S.  Pierre-le-Jeune  :  XXX  aprilis,  o. 
^udol^us  scultctus  A?-gefiii?iensis. 

8.  M'al/her  //  vivait  en  1194.  Le  Nécrologc  de  la  cathédrale 
,p^ace  sa  mort  au  3=  de  juillet.  ^^  Dans  un  acte  tJc  1201,  il  est  nommé 

Walterus  quondain  scoltetus. 


1.  Cum  suis  paîaiînis  prirnatibus  .  .  ,  Cunom  tirbani  jtiris  villico.  Tit.  51 1. 

2.  Hugo    cattsidicus    fut    présent    à    une    donarion    faite    vers    l'an    II  12, 
-rappelée  dans   une  charte  de  l'évèque   Burchard   de    I142. 

3.  En  1123  témoin  du  diploaae  de  Henri  V  pour  Waldkirch.  (^Austrîa 
jacra,  II,   p.   267.) 

4.  Tit.  627. 

5.  Adelbirtits  causiJictis. 

6.  II  est  nommé    ll'aitherus  qnondam   scknlfeius  dans  une  charte  de  II 56. 

7.  Tantôt  Ku  lolphus  causidicus  en  I164  et  I  tSS,  tantôt  sciiltUus  en 
-J[l83  et    i  188. 

8.  «  2.  kal.  m.xii,  obiit  Rudolf  us  scultitus  qui  dédit  fratribus  domum 
lapideam  inlir  Judjos  et  ad  contcriiin  anali  inter  Kii^'ire,  de  qno  dantur 
^andeli  in  pentecosten  fratribus  et  cUricis  et  pueris  in  choro,  » 

9.  Voyez  ci-dessus,  p.  [347. J 

10.  On  lit  dans  deux  chartes  de  1183  et  I  1S6  :  Ruodolfus  scultitus  et 
■  IValtherus  f  rater  (jus. 

11.  •  V.   non.  juin  obiit   WiiLtherus  scultetns  qui  dédit  octo  agros ftti^iferos 

■  et  curiarn  in   Mazenheim^    de  quibus  dantur   sex    qunrtalia    silifmis    ad   refec- 

■  torium.  » 


DE   STRASBOl  RO  431 

9.  Rodolphe  in  était  schulteiss  en    1196,    1200,    1201,    1202 
■et  1208.  ^ 

10.  Burchard  d'Eheiiheim,  en  1209.  * 

11.  Rodolphe  //'en   1224,  26,  27,  28.  * 

12.  Walthcr  I  de  IlufinenOourg,  schulteiss  et  maréchal  en  1249.* 
Mort  en  1251. 

13.  Walther  II  de  I{u7inel'ourg,  fils  du  précédent  en  1 151,  58  et 
59.  11  épousa  en  1258  Elisabeth  de  Rappolstcin  et  mourut  avant  1265. 

14.  Nicolas  de  Zorn,  en  1294,  65,  88,  93. 

15.  Nicolas  de  Zorn,  senior,  miles,  est  nommé  schulteiss  pour  la 
vie  en  1298.  Nicolaus  dictas  Zorn  en  1303,  1305,  14,  21.  Il  mourut 
en  132  I.  ' 

16.  Claus  Zorn  ein  ritter,  schultheiss  zu  Strasburg  en  1327.  Ni- 
colaus dictus  Zorn  quondam  scultctus  en  1343.  * 

Le  schultetat  était  en  1343  en.y^agé  à  la  ville  pour  700  marcs 
d'argent.  L'évèque  Berthnld  le  racheta  ladite  année.  ^ 

17.  Claus  Zorn  von  Bulach,'*  ritter,  scultetus  a.  1373.^ 

18.  Thomas  zu   der  Megede,    ein   edelknecht,    oberschultheiss. 


a.  1405 


10 


1.  Il  est  nommé  dans  l'acte  de  1201  :  Rudolf  us  cnusidiais  /rater  If'ai- 
.tkeri;  dans  un  acte  de    1202  :   Hudolfus  scuUitus  et  fratit  ejus  Waltlurus. 

2.  Burchardus  de  Ehcnhcim  quond.im  schultctus  dans  un  acte  de  1228. 
Puis  Wdlthirus  schtiUetus  en  1218.  Il  en  est  fait  mention  dans  le  Nécrologe 
au  VIll  des  kal.  de  décembre.  Il  avait  épousé  Hedewige  fille  de  l'avoué  de 
Haguenau,  dont   le  même  Nécrologe  tait   mention   au   8   des   ides   d'août. 

3.  Son  successeur  fut  Albreclit  causidUus^  dans  le  Nécrologe  au  l  de  février. 

4.  IValter  der  rnarschiiUk  und  schuU/u'isse  unser  slelCe  zu  Slrassbur^  dans 
un  acte  de    1249.   (Schu.TER,  ad  Chron.   Kœni'^shov.,  p.    1069. 

5.  Domina  En^ula,  dit  ta  de  Kodcskei/n,  quondam  ttxor  dom.  Nicolai 
sculteti  /ir^entinensis  obiit  10  kal.  maii  IJl'i,  in  epitaphio  Dominicanorutn 
Argentin. 

6.  Nicolas  Z  )rn  mourut  le  4  des  i  Jes  de  novembre  13S9.  Sa  femme  Hei- 
lika  de  Landsberg  en    1353. 

7.  Lib.  sal.,   fol.    100. 

8.  Le  Nicolas  Z->rn  qui  était  scliuliheiss  de  Strasbourg  au  XIII*  siècle, 
-était  un  Zorn-Lapp,   comme   le   prouve  l'épitaphe  de  Nicolas  son   fils,    mort   en 

1298,  et  enterré  dans   l'éi^Iise  de  S.-Pierre-le-Jeune,  où   il  est   nommé  A'/V^An/j 
Zorn,  dictus    Lapp-^^   miles,  Jiliiis  sculteti  Ar^entinensis. 

9.  ScHiLTER,  Gloss.   teuton.,  p.   39. 
10,   Ibid, 


432  MAGISTRATS 

19.  Etienne  de  Bock,  schulteiss  en  1463. 

20.  Jacques  Wetzel  de  Marsilly,  oberschultheiss  de  Strasbourg^^ 
mort  en  1524.  ' 

On  lit  dans  le  Nécrologc  de  Saint-Pierre-le-Jeune  :   XIX  julii, 
o.  Nicolaus  Zorn,  scultetus  Argentinensis. 

XII  Augusti,  annivers.  Johannis  Zorn  militis,  sculteti. 
XXX  Atig.,  antiiv.  Nicolai  Zorn  sculteti. 
j,     XIX  Sept.,  antiiv.  Nicolai  de  Grostein  militis,  sculteti  Argentin^ 
XXVII  Sept.,  Nicolaus  Jung  Zorn,  scultetus  Argentin. 
XVI  Noz'.,  Nicolaus  Zorn,  scultetus  Argentinensis. 


-BOURGGRAVES.^* 

Sigefroi,  1116,  1 1 29. 
Dieteric,  1148,  1156. 
Sigefroi,  1183. 
Pierre,  1191. 
Burcharde,  1196,  1208. 
Dietheric,  12x2,  1224. 
Gunthere,  1226. 
Sigelin,  1226. 
Dietheric,  1231,  1234. 
Henri,  1 244. 


GRANDS  MARECHAUX  DE  L'EVECHÉ.^ 

Simon,  1146. 
Wernher,  11 54,  1188. 
Wernher,  1228. 

Egelolphe  de  Mundingen,  1 234. 
Walther,  1244,  1249. 


l.   BUCHLINUS,   operiim   t.   Il,   p.    290. 

a.   [Cfr.   Alsntia  iacra,   \,   p.  422   et   417.] 


DE   STRASBOURG  435 

VICEDOMNES,' 

Diepolde,  1109,  11 18.     ^ 
Wertiher,  1 1  ig. 
Adelbert,  1 1  29. 
Waifriiie,  11 33,  1143. 
Sigismond,  1 143. 
Burcharde,  1190,  1194- 
Albert,  1201. 
Rodolphe,  1 209. 
Henri,  12 18,  1220. 
Burcharde,  1228. 
Guillaume.  1244,  1249. 


1.   [Cfr.   Alialia  sacra,  I,  433.] 


IngoI-D,   GranJidicr,    V.  3g 


XI. 

TRIBUS  ET  POÊLES  DE  STRASBOURG. 


I. 

Il  y  avait  autrefois,  et  ce  jusqu'en  Tan  1482,  trente- 
deux  tribus.  Depuis  ce  temps  il  n'y  en  a  plus  cjue  20. 
Voici  leurs  noms,  daiis  le  rang  qu'ils  tiennent  dans  le 
magistrat. 

I .  Zuni  Eiicker^  à  l'ancre,  ou  la  tribu  des  bateliers. 
Le  poêle  des  bateliers  est  situé  sur  le  quai,  non  loin  de 
l'auberge  du  corbeau.  Cette  tribu  est  toujours  le  déposi- 
taire d'une  clef  de  la  Tour-aux-phennings  pour  le  dépôt 
des  chartes  et  des  privilèges  de  la  ville.  Le  conseiller  de 
cette  tribu  a  toujours  la  première  })lace  au  Sénat  parmi 
les  conseillers  des  autres  tribus.  Les  j^atrons  des  bateliers 
sont  S.  Nicolas,  vS.  Clément  et  S.  Christophe.  Dans  cette 
même  tribu  sont  inscrits  ceux  qui  font  les  bateaux  ou 
Schiffzuiinicrleuth.  Ils  formaient  autrefois  une  tribu  parti- 
culière, qui  fut  unie  en  1463  à  la  tribu  des  charpentiers, 
puis  en  1482  à  celle  de  l'ancre. 

Les  bateliers  axaient  autrefois  coutume  de  faire  pen- 
dant l'été  des  jeux  sur  la  rivière,  '   consistant  à  couper  à 

I.  €  Ann.  1286,  riiilippi  et  Jacobi,  cives  Argeiitinenses  in  aquis  et  navi- 
bus  ludos  exercueriint.  Ad  spectaculuni  vero  venieiifes  supra  ponteni  se  rece- 
periint,  et   eo  cadeiite   plures   niiserabiliter  perierunt.  »    AntiiiLs  Colniar.,  p.  2  1. 


TRIBLS    ET    POKLES    DE   STRASfUJURO  435 

coups  (le  lance,  en  [)assant  dans  une  nacelle  rapidement 
eniportt/e  par  des  rameurs,  les  cercles  d\\n  tonneau  posés 
sur  un  pivot  ;  à  dccoler  à  coups  de  sabre  plusieurs  figures 
placées  de  distance  en  distance;  à  courir  la  bague,  à 
arracher  le  col  d'une  oie  pendue  à  une  corde;  enfin  en 
des  joutes  qu'ils  faisaient  montés  sur  le  tillac  d'une  nacelle 
en^e  choquant  à  la  rencontre  avec  des  lances  de  15  a 
I  6  pieds  de  long,  dont  le  bout  formait  une  pomme  garnie 
de  cuir.  Ces  jeux  n'eurent  plus  lieu  depuis  1686  jusqu'au 
13  juillet  1700.  Ils  furent  renouvelés  le  22  juin  1707  en 
faveur  de  M.  de  Chamillard,  puis  le  27  juin  1715,  puis 
en  août  1725  pour  le  mariage  de  la  reine  et  pour  la  der- 
nière fois  le  6  octobre  i  744  pendant  le  séjour  de  Louis  XV 
dans  la  ville. 

2.  Ziim  Spiegel,  au  miroir  :  poêle  donnant  dans  la 
rue  des  serruriers  et  dans  la  grand'rue,  rebâti  en  partie 
en  1784  d'après  le  j)lan  de  M.  d'Isnard.  C'est  la  tribu 
des  marchands.  A  cette  tribu  sont  inscrits  non  seulement 
les  marchands  et  négociants,  mais  encore  les  brossetiers, 
les  ceinturon iers,  les  faiseurs  d'agrafes,  les  chapeliers,  les 
les  épingliers  et  aiguiliers,  les  lacetiers,  les  gantiers,  les 
passementiers,  les  faiseurs  de  peignes,  les  taj)issiers  et 
les  a[)Othicaires. 

On  y  tenait  autrefois  principalement  les  repas  de 
noces  et  de  cérémonies,  ainsi  que  les  assemblées  pour 
les  enterrements.  Les  patrons  des  Kauflcutk  (marchands) 
sont  la  Sainte  X'ierge;  des  Kramer  (merciers)  S.  Louis; 
des  6^«/'/Av- (ceinturon iers)  S.  Martin;  des  faiseurs  d'ai- 
guilles sainte  Claire  et  des  faiseurs  d'éj)ingles  S.  Fiacre. 

3.  Ziini  Bidiem,  à  la  Heur,  pojle  près  de  l'hùpital 
boLircreois,  dans  le  JJc/zct^rc-iesse//.  C'est  la  tribu  des 
bouchers.  Cette  tribu  a,  comme  celle  tle  l'ancre,  une  clef 


43^  TRIBUS    ET    POKLF.S 

pour  les  chartes  de  la  Tour-aux-phenm'ngs.  A  cette  tribir 
sont  inscrits  les  charcutiers,  les  échaudeurs  de  cochons  et 
les  vendeurs  de  tripailles,  Briiker  uiid  Kîitller.  Les  bou- 
chers se  sont  mis  sous  la  protection  de  la  Sainte  Croix. 
Ils  avaient  coutume  autrefois  pendant  le  carnaval  de  sortir 
de  la  ville  à  cheval  et  en  gala,  et  de  tirer  dans  ww  entlroit 
destiné  à  la  ville. 

4.  Zum  Freyburger^  près  des  Petits  Capucins  et  de 
la  Vieille  monnaie,  non  loin  de  la  grande  rue.  C'est  la 
tribu  des  cabaretiers,  aubergistes,  traiteurs  et  vendeurs 
de  vin,  ainsi  que  des  cuisiniers.  Leurs  patrons  sont  S.  Job 
et  S.  Laurent. 

5.  La  tribu  des  drapiers^  nommé  autrefois  la  tribu 
des  cardeurs  de  laine,  Vollschldgerziuift.  Cette  tribu  ne 
formait  dans  son  origine  que  les  batteurs  et  carde;urs  de 
laine  auxquels  on  joignit  en  i  363  les  drapiers,  les  tondeurs 
de  drap,  puis  après  les  teinturiers,  les  tricoteurs  de  laine, 
ceux  de  bas  au  métier,  les  fouleurs  de  drap,  les  tisserands, 
les  blanchisseurs  de  toile.  Les  tisserands,  qui  formaient 
autrefois  une  tribu  particulière,  y  furent  unis  en  i  482.  Les 
patrons  sont  :  des  cardeurs  de  laine,  S.  André;  des  mar- 
chands de  drap,  S.S.  Pierre  et  Paul;  des  teinturiers  en 
drap,  S.  Maurice  et  sainte  Hélène;  des  teinturiers  en  toile, 
S.  Cyr;  der  Hosen-  iiiid  Strmnpfstrickery  S.Jacques;  des 
tisserands,  S.  Adrien;  des  drapiers,  S.  Hildebert. 

Ce  poule  est  situé  près  des  Petits  Capucins,  où  est 
la  Comédie  allemande. 

6.  Zum  Luceni,  à  la  lanterne,  dite  aussi  Hcrreusttiby, 
près  des  petites  arcades,  où  était  autrefois  l'assemblée  des 
Meisierseiigers.  A  cette  tribu  sont  les  marchands  graine- 
tiers, les  fariniers,  les  blatiers,  les  mesureurs  de  grains, 
les    porteurs   de   sacs,  auxcjuels  furent  unis  en   1471    les 


DE   STRASBOURG  ,  437 

inïuniers.  et  en  1482  leschirurgienset  les  barbiers.  Avant 
ce  temps  là  les  chirurgiens  et  les  barbiers  faisaient,  avec 
les  baigneurs,  une  tribu  séparée. 

Les    patrons   des   chirurgiens    sont    S. S.   Cùme   et 
Damien. 

7.  Zum  Mohriii^  à  la  moresse,  nommée  autrefois 
'la  SalzzcasserzH//fL  Située  sur  le  Marché-aux-poissons. 
Dans  cette  tribu  sont  les  mesureurs  de  sel,  les  priseurs, 
les  frippiers,  les  graissiers,  les  charcutiers,  les  batteurs  de 
chanvre,  les  vendeurs  de  saline,  les  cochers  auxctuels  on 
unit  en  147  i  les  broueteurs  et  crocheteurs,  les  Juiss-  und 
KarcJielziehers  (qui  avaient  auparavant  une  tribu  séparée), 
•et  en  1482  les  cordiers,  les  graissiers  et  fruitiers  cjui  for- 
maient également  une  tribu  particulière.  Le  patron  des 
mesureurs  de  sel  est  S.  Barthélémy;  des  vendeurs  de 
chanvre,  sainte  Anne. 

Les  armoiries  anciennes  de  cette  tribu  étaient  une 
demi-truie,  d'où  elle  fut  nommée  Zur  M'orin  qu'on  a 
changé  improprement  en  celui  de  Alo/irûi. 

8.  Zuni  Stelz,  aux  échasses,  dans  la  rue  des  prêtres. 
C'est  la  tribu  des  peintres,  vitriers,  '  sculpteurs,  bouton- 
niers  en  bois,  cartiers,  arbalétriers,  auxquels  on  joignit 
en  I  763  les  orfèvres  lesquels  formaient  une  tribu  séparée; 
j)uis  les  metteurs  en  œuvre  d'or  et  d'argent,  les  joailliers. 


I.  Les  fenêtres  de  tous  nos  édifices,  petits  ou  grands,  ont  à  présent 
Tavantage  d'être  garnies  de  vitrajjes.  Cependant  ce  qui  nous  paraît  aujourd'hui 
si  simple  et  si  commun,  était,  il  n'y  a  que  peu  de  siècles,  une  grande  magni- 
ficence. Nos  ancêtres  n'avaient  presqu'aucun  moyen  de  fermer  leU'S  fenêtres 
sans  supprimer  le  jour  :  elles  étaient  seulement  garnies  de  volets  qu'on  fermait 
toutes  \ei  nuits  ou  en  temps  d'orage,  mais  alors  on  ne  voyait  plus  clair  dans 
'es  maisons.  Pour  y  remédier  on  inventa  d'abord  des  châssis  de  toile  claire 
qui  couvra  eut  les  fenêtres,  piur  qu'un  jour  assez  médiocre  put  passer  à  travers 
et  que  cependant   le  grand   froid   et   le  grand   vent  se    trouvassent    coupés.    Oa 


'438  TRIBUS    ET    P(JKLES 

les  graveurs,  imprimeurs,  libraires,  relieurs,  papetiers  .  .  . 
etc.  :  .  . 

Les  patrons  sont  :  S.  L.uc,  pour  les  peintres;  S.  Sé- 
bastien, (les  arbalétiers  ;  les  Trois  Rois,  des  cartiers. 

9.  La  tribîi  des  boitla/zgers,  près  de  la  cathédrale» 
où  sont  inscrits  les  boulangers,  pâtissiers,  les  faiseurs  de 
pain  d'épice,  auxcjuels  furent  unis  en  1471  les  huiliers 
qui  formaient  une  tribu  séparée. 

'S.  Honoré  est  le  patron  des  boulangers. 

îo.  La  tribu  des  pelletiers,  près  de  la  place  d'armes 
et  des  grandes  arcades.  Y  sont  inscrits  les  pelletiers  et 
tons  ceux  qui  vendent  des  fourrures. 

I  I  .•'  La  tribu  des  tonneliers  où  sont  inscrits  les  ton- 
neliers, les  marchands  de  vin,  les  baquetiers  et  les  brasseurs 
de  bière.  Le  docteur  Zanchius  tint  dans  cette  tribu,  située 
sur  le  quai  à  côté  de  l'auberge  de  l'esprit,  le  25  février 
1563,  un  colloque  au  sujet  de  la  religion. 

Les  patrons  sont  la  Sainte  Vierge  pour  les  tonneliers, 
et  S.  Léonard  pour  les  brasseurs  de  bière. 

Les  tonneliers  avaient  coutume  autrefois,  dans  de 
certains  jours,  de  faire  divers  tours  et  des  jeux  avec  des 
cerceaux.  Ils  en  firent  de  publics  en  février  et  mars  1680, 
le  8  avril  1701,  le  22  août  1707,  en  mai  1715  et  notam- 
ment le  6  octobre  i  744. 


garnit  ensuite  les  châssis  de  papier  huilé  pour  le  rendre  plus  transparent. 
Enfin  on  imagina  de  jjarnir  les  fenêtres  de  verre.  Ce  furent  les  églises  dan* 
lesquelles  on   vit   les  premières   fenêtres  garnies  de   vi'rages. 

Ces  vitrages  d'église  furent  peints  et  coloriés  pendant  plusieurs  siècles.. 
Comme  les  morceaux  de  \txxe  étaient  alors  assez  petits,  on  peignait  dans  le 
fourneau  même  chacun  d'eux  de  couleurs  différentes,  et  en  les  rassemblant 
on  en  formait  des  roses  ou  différents  dessins  à  compartiments,  qu'on  réunissait 
au  m<iyen  du  petits  filets  de  plcmb.  Ce  ne  fut  qu'au  XIV  et  au  xv« -siècle 
qu'en   a   commencé   à   peindre  des   figures  sur  les  vitrages. 


IIR   STR.\Slt()UK(J  439 

I  2.  La  tribu  des  laïuiczirs  (près  des  Petits  Capucins, 
à  côté  du  poêle  des  drapiers),  où  sont  les  tanneurs,  les 
mégissiers,  les  selliers,  les  bridiers,  les  parcheminiers,  les 
corroyeurs,  les  coflVetiers  .  .  .  etc.  ...  Le  patron  des  tan- 
neurs est  S.  Martin  Cjui  tombe  en  étir. 

1 3.  La  tribu  des  vignerons  ou  plutôt   Winslicher 
*  (dans  la  rue  de  la  Xue'e  bleue,  près  de  S.-Pierre-le-Jeunej, 

où  sont  inscrits  les  gourmets,  les  mesureurs  de  vin  .  .  . 
etc. . . .  Ces  derniers  formaient  autrefois  une  tribu  séparée, 
unie  en  1471  à  celle  des  vignerons.  Depuis  le  commence- 
ment de  siècle,  on  a  joint  à  cette  trii)u  les  permcjuiers  cjui 
en  font  la  plus  considérable  partie.  Les  patrons  des  gour- 
mets sont  S.  l'Vançois,  S.  lùistache  et  S.  Lubin.  Celui  des 
perruquiers  est  S.  Louis. 

14.  La  tribu  des  tailleurs,  [)rès  du  Broglie  au 
commencement  de  la  rue  Brùlt''e,  à  laquelle  sont  aussi 
inscrits  les  brodeurs  en  soie  et  les  couturiers  et  les  faiseuses 
de  robe. 

Les  patrons  des  tailleurs  sont  S.  Guttmann  et  S. 
Domini(iue. 

15.  La  tribu  des  maréchaux  (dans  la  grand'ruej  où 
sont  les  maréchaux-ferrands,  les  taillandiers,  les  chaudron- 
niers, les  couteliers,  les  serruriers,  les  éperronniers,  les 
fondeurs,  les  fourbisseurs,  les  ferblantiers,  les  fondeurs 
de  cloches,  les  potiers  d'étain,  les  horlogers,  les  armuriers, 
les  polisseurs,  les  remouleurs,  les  faiseurs  de  crics,  de 
limes,  de  peignes,  les  mesureurs  et  les  chargeurs  de 
charbon.  Ces  derniers  faisaient  autrefois,  avec  les  ton- 
deurs de  moutons,  une  tribu  s('*parée  éteinte  en  1482. 

S.  Eloi  est  le  patron  des  mani-chaux,  S.  Andn''  des 
serruriers,  S.  Louis  de  Marseille  des  mesureurs  de  char- 
bon, sainte  Barbe  {\(i>,  armuriers. 


440  TRIBUS    ET    POÊLES 

I  6.  La  tribu  des  cordonniers  où  sont  aussi  inscrits 
les  savetiers.  S.  Crépin  est  le  patron  des  cordonniers,  et 
S.  Amand  celui  des  savetiers. 

Le  poêle  des  cordonniers  est  près  de  la  grand'rue. 

17.  La  Iribu  des pcclieiirs,  où  il  n'y  a  pas  d'autre 
métier,  est  située  sur  le  quai.  Ils  avaient  coutume  autre- 
fois de  faire  sur  l'eau,  entre  le  pont  de  S. -Etienne  et  la 
Clarazuerd.,  les  mêmes  jeux  que  les  bateliers.  Ce  qu'ils 
exécutèrent  encore  le  20  juillet  i  700  et  le. 10  juillet  1715. 

S.  Pierre  est  leur  patron. 

18.  La  iribu  des  cJiarpejitiers.'^  Elle  était  située 
autrefois  dans  la  rue  des  charpentiers.  Elle  fut  transférée 
en  1666  près  de  S.-Pierre-le-Jeune  dans  la  maison  des 
nobles  de  Seebach  qu'ils  achetèrent  à  cet  effet.  On  y 
joignit  en  14S2  les  charrons  et  les  carrossiers,  qui  for- 
maient alors  une  tribu  séparée;  j)uis  les  menuisiers,  les 
tourneurs,  les  faiseurs  de  ()aniers,  les  luthiers,  les 
tablettiers. 

S.  |ose])h  est  le  patron  des  charpentiers,  sainte 
Anne  des  menuisiers. 

La  rue  des  charpentiers,  ou  Zimmerleuthgass^  où 
était  autrefois  la  tribu  des  charpentiers,  se  nommait 
auparavant  die  Pimpenuaiizgass. 


I.  Les  charpentiers  de  Strasbourg  font  remonter  leurs  premiers  statuts  au 
XV*  siècle  :  du  moins  ils  formaient  dès  lors  une  communauté  ou  tribu.  Dans 
ce  temps-là  on  les  onfondait  avec  les  menuisiers,  mais  au  xvi»  siècle  ces 
deux  métiers,  quoique   faisant  partie  de   la   même  tribu,  étaient  déjà  séparés. 

Voyez  sur  les  menuisiers  leur  article  dans  les  Essais  sur  la  calhidraU^ 
article  de  la  chapelle  de  Saint-Laurent. 

A  la  tribu  des  charpeniiers  se  trouvent  aust.i   les   ébénistes 

Ce  n'est  ([ue  depuis  ce  siècle  qu'on  connaît  à  Strasbourg  les  parquets 
dans  les   appartements   et   les  jalousies  aux   fenêtres. 


DE   STRASBOURG  44 1 

19.  La  Iribic  des  jardiniers,  ({iii  est  la  seule  de  son 
métier,  est  si  considérable  qu'elle  forme  trois  poêles  :  le 
premier  dans  le  faubourg  Blanc  près  de  Sainte-Barbe; 
le  second  dans  le  faubourg  de  Pierre  près  de  la  Charrue 
et  le  troisième  dans  la  Krutenau  près  de  S. -Guillaume. 
Les  jardiniers  de  la  Ruprechtsau  font  aussi  partie  de  ce 
troisième  poêle.  Celui  du  faubourg  Blanc  est  le  principal. 

Autrefois  les  Oberherr  de  la  iribu  des  jardiniers 
étaient  eux-mêmes  jardiniers,  ce  (fui  dura  jusqu'au  3 
avril  1706. 

20.  La  tribu  des  maçons^  dite  aussi  des  tailleurs 
de  pierre  (dans  la  rue  des  juifs),  où,  outre  ces  deux 
métiers  sont  inscrits  aussi  les  tuilliers,  les  potiers  de 
terre,  '  les  plâtriers,  les  couvreurs.  SS.  Simon  et  jude 
sont  les  patrons  des  maçons. 

Ce  poêle  servait  autrefois  de  théâtre  à  la  Comédie 
française. 


IL 

CORPS  DE  MÉTIERS 

qui  se  trouvaient  à   Strasbourg  en    1263. 

Riiisii/er  îuid  Kurdeiver,  c'est-à-dire  tanneurs  et 
<:orroyeurs.  Cette  communauté  comprenait  tous  ceux  qui 
travaillaient  sur  le  cuir.  A  cette  communauté  étaient  aussi 
réunis  les  cordonniers. 


I.  Voyez  mes  notes  sur  le  potier  de  Sélestadt. 

Les  potiers  de  terre  se  servent  du  terme  plomber,  parce  que  c'est  ordi- 
nairement U  mine  de  plomb  ou  la  litharge  calcinée  qu'ils  emploient  pour 
vernir  leurs  pots.  Ils  broient  ces  drogues  dans  des  moulins  avec  de  l'eau,  ils 
en  font  une  bouillie  qui  se  vitrifie  au  feu  du  fourneau  et  se  cuit  avec  la 
pièce   même.    Tel   est   le  procédé  avec  lequel  ou  fait  la  poterie  de  terre  vernissée. 


442  TRIBUS    ET    POKLES 

ZymberliUe,  les  charpentiers. 
Kiieffey.  les  tonneliers. 
Oleylule^  les  vendeurs  d'huile. 
Szvestfeger,  les  fourbisseurs. 
Mitlner^  les  meuniers. 
Schmidt^  les  maréchaux. 
Schiller^  les  peintres. 
Satleler^  les  selliers. 

Sous  l'évêque  Erchambaud. 

Kofliiit^  les  marchands. 
K^irse/ier,  les  pelletiers. 
Smid^  les  maréchaux. 
Schicsiiier,  les  cordonniers. 
Heiiisckicher,  les  gantiers. 
Siveslfeger,  les  fourbisseurs. 
Becherer,  les  gobeletiers. 
Koiife}\  les  tonneliers. 
Viuzaphc}\  les  cabaretiers. 
M'ùluer^  les  meuniers. 
Vischer,  les  pécheurs. 
Zimberlkite^  les  charpentiers. 


m. 

ARMOIRIES  DES  TRIBUS  DE  STRASBOURG. 

Tribu  des  ba/cliers  :  de  gueules  à  une  ancre  d'or 
mise  en  |)al. 

Tribu  des  marchands  :  de  gueules  à  Taigle  d'argent 
becquetée  et  membrée  d'tjr. 


DE    STK.ASnoïKO  ^^, 

Tribu  des  ôouc/ters  :  de  gueules  à  la  face  d'argent 
chargé  au  premier  iVune  aigle  d'argent  becquetée  et  fnern- 
brée  d'or  et  au  second  iWm  lion  d'argent  léopardé  de 
même. 

Tyiôzt  des  cabaretlers  :  tranclié  de  gueules  et  d'argent. 

Tribu  des  drapiers  :  de  gueules  à  la  bande  d'argent 
'ayant  au  canton  senestre  une  étoile  d'or  à  six  raies. 

Tribu  de  la  lanterne  :  de  sable  à  l'ours  ravissant 
d'or  accolé  d'argent. 

Tribu  de  la  nwresse  :  d'argent  à  la  barre  tle  gueules 
ayant  au  canton  dextre  un  buste  de  moresse  posé  en  front, 
de  sable,  couverte  et  habillée  d'argent. 

Tribu  des  échasses  :  de  gueules  à  trois  écussons  d'ar- 
gent, deux  et  un. 

Tribu  des  boulangers  :  d'argent  au  lion  contourné 
de  gueules,  ayant  la  queue  fourchue,  nouée  et  passée  en 
sautoir,  tenant  de  la  patte  droite  ww  gcàteau  d'or  et  de  la 
gauche  une  bretschtelle  de  même. 

Tribu  des  pelletiers  :  d'argent  à  (juatre  faces  ondées 
d'azur. 

Tribu  des  tonneliers  :  de  gueules  au  tonneau  d'or 
posé  en  bande. 

Tribu  des  tanneurs  :  jjarti  d'or  et  de  gueules. 

Tribu  des  vignerons  :  tranché  de  sable  et  d'argent,, 
ayant  une  bande  de  gueules  brochant  sur  le  tout. 

Tribu  des  tailleurs  :  de  gueules  bordé  d'or  aux 
ciseaux  ouverts  d'argent  emmanchés  et  joints  d'or  avec 
une  étoile  de  six  rayons  de  même  posée  entre  les  deux 
pointes. 

7>ibu  des  maréchaux  :  de  gueules  à  la  bande  d'ar- 
gent chargée  d'un  dragon  de  sable  et  de  pincettes  de 
même  tenant  un  tison  d'argent. 


444  TRIBUS    ET    POÊLES    DE   STRASBOLRG 

Tribu  des  cordonniers  :  d'argent  à  la  barre  de  gueules 
accostée  en  haut  d'une  bottine  de  saille  doublée  de  pourpre 
tournée  vers  le  canton  senestre,  et  en  bas  d'un  soulier  de 
même  tourné  au  canton  dextre. 

Tribu  des  pêcheurs  :  de  gueules  au  poisson  mis  en 
pal  au  naturel,  entre  deux  châteaux  d'argent  à  trois  toits 
d'azur  fermés  et  hérissés  d'azur. 

Tribti  des  cJuirpentiers  :  écartelé  au  i  et  4  de  gueules 
au  besant  d'or  entouré  d'un  anneau  de  même,  au  2  et  3 
de  gueules  à  la  bande  d'argent  accosté  en  haut  d'une 
roue  d'or  et  en  bas  d'une  double  hache  emmanchée  d'or. 

Tribît  des  jardiniers  :  de  gueules  à  la  barre  d'ar- 
gent, accostée  de  deux  nax^ets  émaillés  et  posés  de  même, 
herbetée  de  sinople. 

Tribu  des  maçons  :  d'or  à  la  bande  d'argent  chargée 
■-de  trois  petits  marteaux  au  naturel  emmanchés  de  pourpre. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Avant-Propos V 

I.  ORDRES  RELIGIEUX  MILITAIRES. 

A.  CHEVALIERS  DE  SAINT-JEAX i 

1.  Colmar y 

2.  Dorlisheim q. 

3.  Friesen n 

4.  Haguenau i^ 

5.  Mulhouse I- 

6.  Rhinau ^  ly 

7.  Sélestadt IQ 

8.  Soultz 21 

Q.  Strasbourg 2- 

10.    Wissembourg 5q, 

B.  TEMPLIERS ^^ 

1.  Andlau -g 

2.  Baumgartcn ijg 

3.  Bergheim ,     .  -ç 

4.  Strasbourg -g 

C.  ORDRE  TEUTOXIQUE 81 

1.  Andlau ,  n- 

9d 

2.  Dahn-ZinswilUr q^ 

3.  Guebiviller 101 

4.  Kaysersberg ^03 

5.  Rixheim- Mulhouse loc 

6.  Rouffach-Sundheim .     .  log 

7.  Strasbourg j ,  -, 

8.  Wissembourg j  j  - 


446  TAlil.E    DES    M  ATI  tR  ES 

Pajjt* 

II.  BÉGHARDS  ET  BÉGUINES 119 

Bcguiaagcs  de  Sî.rasI)Ourg 123 

m.  ANNALES  MURBACENSES ,~:     .     .  131 

IV.  NECROLOQIUSI  S.  ARBOGASTI 167 

V.  MONASTÈRE  D'OBERSTEIGEN  ET  CHAPITRE 

DE  SAVERNE 175 

VI.  ÉLÉMENTS    DU    BLASON   ADAPTES   A   L'AR- 

MORIAL  D'ALSACE 211 

Table  alphabétique  des  noms  des  villes  et  des  familles  d'Alsace 

dont  les  armoiries  sont  blasonnées 285 

VII.  MÉLANGES  HISTORIQUES  SUR  STRASBOURG. 

1.  Topographie 293 

2.  Rivières  et  catniux 322 

3.  Ancien  Strasbourg 324 

4.  Paroisses 327 

5.  Chapelles 345 

6.  Epitaphes    ..,..,, 352 

7.  Hôpitaux .     .     , 405 

8.  Hôtels 410 

■ç.  Moulins 419 

10.  Magistrats 421 

.11.  Tribus  et  poêles 434 


♦  Même  librairie  : 

MOINES  ET  RELIGIEISES  D'ALSACE 

Nouvelle  coliection  de  petits  volume>  in-12,  de  100  à  150  pa^'e<. 
ornes  de  portrait-^  ou  de  gravures. 

Frix  :  2  francs  50. 

I.  Alere   Pacijiquc.    abbesse  d'Alspach.    avec    une    eau-forte  de 
J.  J.  Waltz. 

Pour  paraître  en  1900: 

II.  Bernardin  Buc/iiiiger,  40=  abbé  de  Lucellc,  avec  un  portnir. 

III,  B.  de  Ferreite,   prieur  de  Murbach  .   avec  une  eau-forte   de 
J.  J.  Waltz. 

En  préparation  : 

IV.  Catlicrnie  de  Gueberschni/ir,  prieure  d'Unterlinden. 
\'^.  /A'/v"/  de  l'Escale^  prieur  de  .Mun>ter. 

VI.  Le  P.  Baltliasar  In;^old,  provincial  dvs  -\u<^u>tins. 
\'I1.  Jean  Ilanser,  abbé  de  r.ucello. 

VIII.  François  Ber.  restaurateur  des  Antonites  d'Isenheim  .  .  .  etc. 
.  .  .  etc.  ... 


6280     1