SOMMAIRE
Giulio Panconcelli-Calzia : De la nasalitùcn italien.
METHODE
I. Surdité. — La slkdité et la surui-mutité ne doiveiil plus, dorénavant, être con-
sidérées comme des affections toujours incurables. L'oreille, en effet, est éminemment susceptible
de rééducation et rouie peut être restaurée partiellement, et souvent même complète-
ment, par des exercices acoustiques méthodiques et rationnels. Le champ auditif restant est
d'abord ri^oureusctnent déterminé à l'aide d'une série COMVhtTE de diapauvi s. Puis, les lacunes
bien constatées, on s'applique à les faire disparaître au moyen d'exercices appropriés. On par-
vient ainsi éi restituer aux sourds la possibilité d'entendre des gammes qu'ils avaient perdues et,
par suite, éi améliorer considérablement leur ouïe pour la parole. A côté de résultats excellents,
quelques nu'comptes dus an déjaut de persévérance ou à la perte radicale de l'oreille.
II. Mutité- — Si le muet entend, la parole lui est enseignée plus ou moins rapidement,
— suivant la fidélité de sa mémoire et la vivacité de son intelligence, — nuiis sûrement.
Aucun insuccès.
Si le muet conserve quelques restes auditifs (cas les plus fréquents), on cultive son oreille en
même temps qu'on lui enseigne la parole.
III. Vices de ppononciation. — Résultats rapides. Aucun insucci-s.
Si le vice de prononciation est dû, connue il arrive dans la plupart des cas, et une défectuosité
de l'ou'ie, on commence par découvrir cette dernière que l'on corrige d'abord pour s'attaquer
ensuite à la prononciation. On utilise les procédés et les appareils de la Phonétique expérimen-
tale qui donnent éi renseignement une précision rigoureusement scientifique.
IV. Bégaiement. — On détermine exactement, par la méthode graphique, la puissance
respiratoire du bègue ; on institue une gymnastique appropriée ; on y joint des exercius plx>-
niques. Des tracés pris fréquemment permettent de suivre les progrès de l'amélu
succès est certain. Mais sa rapidité dépend, pour une large part, de la coopèi
taire du malade.
V. Insuffisance respiratoire. Neurasthénie, Anérr^-
des cordes vocales. Nodules des chanteurs, Faux otî
Ozéne, Tics, etc. — Le nombre des affections déterminées par (/<_>
tion est considérable. Les recherches auxquelles on peut se livrer à cet r;
santés. Elles démontrent combien les spécialistes font fausse route, en f
et souvent sans discernement, les opérations les plus variées dan< ' ■ > ■
prouvent encore que pour soigner avec efficacité les troubles de lu
renseigné sur l'état du système respiratoire. La méthode i'
dans les profondeurs de l'organisme et permet de contrôler
précision, la <narche du traitement, assure le succès.
OUTILLAGE
L'IxsiiTUT HK Laryngoi.ogik HT ORTHOPHONIE possèdc, entre autres appareils, pour
rcx.imcn complet et uii'thodique des organes de La Parole, de I'Ouïe et de la Respira-
tion, pour U correction des défauts de prononciation, le rétablissement fonctionnel de
l'audition et la guérison des troubles respiratoires :
A. — Des appareils enregistreurs et iiiscripteurs delà parole, des viouvcments phonateurs et
respiratoires (cylindres enregistreurs, tambours iiiscripteurs, ampoules exploratrices, olives
nasales, capsules laryngiennes, pneumographes, cinématographe, etc.).
B. — Des appareils de démonstration pour la correction des vices de prononciation {tam-
bours indicateurs, explorateurs de la langue, des lèvres, des vibrations nasales, du larynx,
palais artificiels, manomètres, appareil à flammes mauomctriques, etc.)
C. — Des appareils de synthèse pour la reproduction des sons d'après les courbes obtenues
par l'inscription et d après la composition des harmoniques découverts par l'analyse des courbes
(grande sirène à ondes, sirène à disques, etc.)
D. — Des collections de diapasons permettant d'explorer la faculté auditive pour les sons
simples, de vibration à vibration, depuis 32 v. s. jusqu'il 8.192, et suivant les intervalles de la
gamme jusqu'à 180.000.
E. — D:s résonnalcurs pour tous les sons depuis Si-i jusqu ci Ut-. Les diapasons peuvent
être entretenus électriquement devant les résonnateurs.
Tous les appareils acoustiques ont été construits par R. Kœnig ; et l'un d'eux, le
ToNOMÈTRE, est l'œuvre de sa vie. Aucun établissement au monde ne pourrait en mon-
trer un semblable. Resté dans la succession du regretté et savant constructeur, il a dû être
disputé à une très riche université d'Amérique. Nous considérons comme un vrai bonheur
d'avoir pu le conserver à la France.
VIENT DE PARAITRE
Abbé ROUSSELOT
PHONÉTIQUE EXPÉRIMENTALE
ET SURDITÉ
De la détermination exacte du champ auditif au moyen de.s diapasons
(acoumétrie); des conséquences qu'on peut en tirer au point de vue
phonétique et médical et des moyens curatifs qui permettent de combler
les lacunes auditives.
Beau volume in-8 raisin, de 216 pages, avec 131 figures : 7 fr. 50.
Adresser fes commandes accompagnées d'un mandat-poste à
I'Administrateur dh la Parolh
6, quai des Orfèvres, L •"
PARIS
La Parole
' REVUE INTERNATIONALE DE
Rhinologie, Otologie, Laryngologie
et Phonétique expérimentale
MAÇON, riuHAT 1 liiciti; S, iMPHninrus.
N» (70. — l'c A 'c. — T. VI. N(iii\dle >i'ne.
Janvier 1904. N" 1.
La Parole
REVUE INTERNATIONALE DE
Rhinologie, Otologie, Laryngologie
et Phonétique expérimentale
DIRECTEURS :
Marcel NATIHR.
FONDATEUR DU SLRVICE
de Rhinologie, Otologie et Laryngologie
de la POLICLINIQUE DE PARIS
l'abbé ROUSSELOT
PROFESSEUR A l'iNSTITUT CATHOLIQUE
Ilirrclein' du Luiioiiiluirc de l'Iioiicliqiic ciipcrimeiilaie
du COLLÈGF. de FRANCE
ANNEE ^904^
PARIS
INSTITUT DU LARYNGOLOGIE HT ORIHOI'HONIK
6, aUAI DES ORFÈVRES, l'-f
1904
Digitized by the Internet Archive
in 2009 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/parolerevueinter1904pari
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN
INTRODUCTION
CHAPITRE I"
BIBLIOGRAPHIE
PlIONETiaUE EXPERIMENTALE
M. Chlumsky. — Analyse du courant phonateur en tchèque. La
Parole, Paris, 1902 (p. 130 et suiv.).
M. JossELYN. — Études expérimentales de Phonétique italienne.
La Parole, Paris, 1900 (p. 422 et suiv.).
M. Oussor. — Études expérimentales sur utie prononciation russe,
La Parole, Paris, 1899 (p. 676 et 705).
M. RiGAL. — Contribution à l'étude des nasales. La Parole, Paris,
1901 (p. 5)6).
M. l'abbé Rousselot. — Les modifications phonétiques du langage.
Paris, 189 1.
— Principes de Phonétique expérimentale. Paris, I, 1897, II, 1901.
Le second volume contient un chapitre très important et très
intéressant sur la nasalitc (p. 525 et suiv.).
— Recherches de Phonétique expérimentale sur la marche des évolu-
tions phonétiques, d'après quelques dialectes bas-allemands. Lm
Parole, Paris, 1899 (P- 7^9 et suiv.).
— Action du voile du palais dans les nasales françaises. La Parole,
Paris, 1902 (p. 513 et suiv.).
— Précis de prononciation française. Paris, 1902.
DE LA NASALITH I-N ITALIEN
PHYSIOLOGIE
CzERMAK, J. N. — Ueber lias Verhahcn des weichen Gaiimms heim
hervorbriu^cn dcr rcincn Voknlc. Wiener Sit/. — Ber. math.-
naturw. Cl. XXIV (1857), 4-9.
— Ueber le'uic und nasalirte VokaJe. op. cit., XXVIII (1858),
575-578.
M. RosAPELLY. — Inscriptions des mouvements phonétiques (Tra-
vaux du laboratoire de M. Marey, II, p. 109-13 i).
PHONÉTIQUE GÉNÉRALE ET ÉLÉMENTAIRE
M. Bremer, O. — Deutsche Phonctik. Leipzig, 1893.
M. E. A. Meyer. — Beitràge zur deutschen Metrih. Diss. Mar-
burg, 1897.
— Englische Lautdauer. Uppsala, 1903.
M. Passy, p. — Etudes sur les changements phonétiques. Paris,
1891.
M. Sievers, E. — Grundiiige der Phonetik. Leipzig, ' 1876, ^1881,
' 1885, •* 1893, 5 1901 (édition consultée par moi).
M. Techmer, F. — Phonetik, Leipzig, 1880.
M. ViëTOR, W. — Ekmente der Phonetik. LeipyÀs:,, ' 1884, ^ 1886,
'^ 1894, > 1898 (édition consultée par moi).
M. Wagner, Ph. — Ueber die IFerwendung des Griit::jier-Marey-
schen Apparats und des Phonographen ^11 phonelischen Untersu-
chungen. Phonet. Studien, IV, 1890.
PHILOLOGIE
M. Meyer-Lùbke, W. — Italienische Gramniatik. Leipzig, 1890.
M. Petrocchi, P. — Granunatica délia lingua italiana. Milano,
1894.
M. RiGUTiNi, G. — Di:{ionarietto italinno di ortografia c di Pro-
nun^ia. Firenze, 1897.
je ne veux pas terminer cette liste sans mentionner l'excellent
ouvrage de M. II. I5i<i;ymann : Die Phonetische Literatiir vo)i iSy6
bis /c?^/ (Leipzig, 1897), qui m'a rendu de grands services.
DE LA NASALITE KN ITALIEN' 7
CHAPITRE II
CE QUE l'on pense GÉNÉRALEMENT DE LA NASALITE EN ITALIEN
La première fois — septembre 1902 — que je lus dans le
brillant travail de M. Josselyn, qu'en italien il y avait une nasa-
lité notable même pour les voyelles et pour les liquides, j'en fus
très surpris. J'avais une notion bien confuse de la nasalité et
j'avais toujours présentes à l'esprit, comme types de nasales, les
voyelles françaises. Mon oreille n'avait rien perçu d'autre, à
tel point que je fus très étonné, choqué même, et offensé, que
l'on osât dire une chose pareille de l'italien. Plus tard je dus
bien me rendre à l'évidence. Que mon oreille n'ait rien perçu,
il n'y a rien d'étonnant. Il y a des sons qu'une oreille non cul-
tivée est incapable de saisir. Les travaux de M. l'abbé Rousselot
— (spécialement le dernier, qui porte le titre de : « Phonétique
et Surdité » — La Parole — janvier et avril 1903, n°' i et 2
— Paris) — à cet égard donnent toutes les explications possibles.
Le courant d'air nasal qui accompagne toute phonation, frappe
l'ouïe de très peu de personnes. Tous les Italiens avec lesquels
j'ai parlé de mon travail, m'ont dit avec la plus grande convic-
tion qu'en italien la nasalité n'existait pas du tout. Parmi ces
personnes il y avait un philologue, collaborateur d'une des plus
importantes revues linguistiques d'Italie.
CHAPITRE III
CE Q.UE LES SAVANTS PENSENT DE LA NASALITÉ
Ce sont les physiologistes qui ont commencé les premiers à
observer et à étudier les mouvements du voile du palais dans la
phonation. Czermak (v. Bibliographie), déjà en 1857, avait
démontré l'élévation et l'instabilité du voile du palais pour les
8 DK LA NAS ALITÉ HN ITALIEN
voyelles. M. Rosapelly, en 1876, avait trouvé un écoulement
d'air par le nez pour ;;/ et pour l'explosion du p et du /' dans
pni et bm. On n'alla pas plus loin.
M. Sievers nous dit dans ses Grundiiigc ' (page 109), à propos
des voyelles, que, « à la rigueur, toute nuance vocalique peut
être accompagnée d'un son nasal. On observe aussi différents
degrés de nasalisation suivant que le voile du palais s'écarte
plus ou moins de la paroi postérieure de l'arrière-bouche pour se
rapprocher de la langue. Plus l'écartement est grand, plus le
son nasal de la voyelle est fort. » Jusqu'ici M. Sievers a rai-
son. Mais ce n'est pas lui qui parle, c'est ou Czcrmak ou
quelque autre physiologiste. Il se serait encore rapproché de la
vérité, s'il avait dit que, en général, toute phonation est bucco-
nasale. Continuons : « Mais comme, autant que nous le
sachions, aucun dialecte n'a développé plus d'un degré de
nasalisation, ou n'a guère besoin que d'un seul signe pour le
désigner. C'est pourquoi nous ajoutons aux voyelles, le signe ,
{g, f, /, 0, ?(, etc.). Il faudrait préciser pour chaque dialecte
particulier son degré de nasalisation et au besoin l'exprimer
par un signe spécial. » VoiLà une définition complètement
fausse. Nous conseillons à M. Sievers d'observer les tracés donnés
ici et dans d'autres travaux, qui lui prouveront, qu'il existe et
que l'on commît plusieurs degrés de nasalisation. Et en eftet, voici
les conclusions tirées à ce propos, par l'auteur des 'Principes,
à la page 581 du même ouvrage :
« Les diverses formes de la nasalité que nous avons à consi-
dérer sont, on le voit, fort nombreuses, et toutes ont de l'in-
térêt pour l'histoire du langage. Cependant très peu ont une
I. Streng genommcn kann jede Vocalnûance mit dem Nasenton gcbildet werden.
Dabei sind verschiedcnc Stârkegrade der Nasalirung zu beobachteii, je nachdem sich das
Gaumensegcl mchr oder weniger von der liiiitcrcn Rachenwand abhcbt und sich der
Zunge nahert. Je mehr dies geschieht, um so starker wird der nasale Klang des Vocals.
Diaber, soviel wir\vissen, keine Mundart mehr als eine Stufe der Nasalirung cntwic-
kelt hai, so braucht auch nur ein allgemeincs Zeichen fiir ihr Vorhandensein festgesetzt
zu werden ; wir waiilen dazu ein, an dem Vocal {il, f, /, !'- (', u. s. \v.). Die Stufe der
Nasalirung ist fur die lunzchnundart jedesnial genauer zu bestimmen und eventuell
durch ein Hiiltszeichen auszudrùcken.
DR LA XASALlTli F.N ITAI.IKK 9
valeur acoustique suffisante pouY être utilisée dans la parole.
Ainsi s'explique l'indigence de nos alphabets. Les latins
n'avaient que deux caractères : /;/, n. Les Français ont donné
■\ ces deux signes un double emploi : ils s'en servent pour
désigner les consonnes, et pour compléter l'expression figurée
des voyelles nasales (an, am =à;ain, ein, en, in =è, etc.). »
« Il est clair que nous ne pouvons songer à rendre typogra-
phiquemcnt toutes les nuances (les tracés le font à merveille).
Mais des additions s'imposent. Tout en conservant ni et n,
qu'il y aura lieu de préciser à l'aide de signes diacritiques, on
peut prendre comme symbole général de la nasalité, le tilde
espagnol ('), qu'on modifierait dans sa forme ("") pour mar-
quer une teinte variable de nasalité. Léo degrés intermédiaires
seraient notés par des indices. Enfin la nasalisation partielle
serait convenablement indiquée par un double caractère dont
l'un seulement serait affecté du tilde. Ainsi, on aurait un a
nasal (à), un a légèrement nasalisé Ça), un a incomplètement
nasalisé (aà ou âa) : entre a et à, on pourrait avoir a,
a, a , etc. »
2-1
« De même pour les consonnes. »
Passons aux consonnes. M. Sievers admet qu'il y a des / nasa-
lisées' (page 124).
« Les / nasalisées se forment facilement et se rencontrent sou-
vent dans les langues nasalisantes (en sanscrit, à la rencontre
d'une nasale -j- / ). »
En italien 17 est très nasale indépendamment de la nasale.
M. Sievers nie l'existence des r nasalisées^ (p^g^ ^22) : « Les r
nasalisées, notamment les /■ non roulées se forment ficilement
et se présentent souvent chez les individus disposés à la nasali-
sation ; par ailleurs on n'a pas encore démontré dans les langues
1. Nasalirtc/ sinJ Icicht /u bilden und kommen ôfter in nas.-ilirenden Sprachen vor
(im Sanskrit beim Zusamnientrcffen von Nasal -f- ^ •' ynl^lokam, timhâhlHndli fiir yain
lokam, mahàn lum'ili, Hofforv, Kuhn's Zeitschr. XXIII, SSo).
2. Nasalirtc r, namcntlich nicht-gcrollte Arten, sind leicht zu bilden, und kommen
oft bei Individiien vor, wclche die Neigung haben zu nasalircn ; sonst scheinen sic als
besondere Sprachlaute in lebcnden Sprachen wenigstens noch nicht nachgewiescn zu
sein.
10 DH LA NASALITE EX ITALIEN
vivantes leur existence en tant que sons particuliers. » D'après
la méthode expérimentale j'ai trouvé des r qui sont bien loin de
celles connues par M. Sievers. En outre en tchèque, en russe,
en français, en allemand on trouve toujours des r plus ou moins
nasalisées. Ces langues-là sont bien vivantes, il me semble !
M. Techmer, en 1880, parle à la page 42 de « voyelles
nasales », de « voyelles nasalisées » et de « voyelles purement
orales ». Dans la table III il donne pour a (4), u (5), i (6) une
fermeture complète du voile du palais. A la page 51 il men-
tionne : « consonnes nasales », « consonnes nasalisées », « con-
sonnes avec explosion nasale », « consonnes purement orales
(avec fermeture nasale continue) ». A la table III (i, 2, 3) il
donne les figures correspondantes.
M. Victor ' mentionne de vraies nasales dans les patois de
l'Allemagne du centre et du midi. Il parle en outre d'une « nasa-
lisation dépendante (plus faible) » des voyelles devant une
nasale, dans sa prononciation de Nassau et dans l'Allemagne du
sud (page 154). Puis il parle des nasales françaises.
M. Ph. Wagner in Reutlingen, en 1890, ne connaît pas non
plus le rôle du courant d'air phonateur bucco-nasal. Mais il est
très intéressant de lire à la page 71 l'observation suivante ^ :
« Si une consonne se trouve entre deux voyelles nasales, le
voile du palais ne se ferme pas pendant la formation de la con-
sonne. La consonne devient par conséquent mi-nasale. La
courbe pour le mot « anfangen » prononcé en patois « àfài]^ »
1. Als iiniibhângigc Sprachlaute in deutschen Wôrtern kommen Nasalvokale nur in
mittcl- uiid sùddeutschen Dialekten vor, wobei die Nasaliriing dem Grad nach variirt,
aher wolil diircligiingig sclnvacher als im Franzôsischen ist (vgl. Sicvcrs- S. loi). Die
Volksmuiidarten haben aucli nasales i und », wic in hi' fur b'rn (hin), nû' fiir uiru (nun)
sowic 3 fiir die Hndungen. Abhangige(sch\v;iclierc) Nasalirung von Vokalen vor Nasal-
konsonant finde ich in der niir gel.aufigen nassauischcn Aiissprache des Deutschen als
Regel : ■/.. B. 'i-n fiir 'i-n (ihn), kàm fiir kàm (kam) etc. ; sie scheint aber im Siidcn
weit verbreitet. Dieselbe Vorausnahnie der Gaumensegelsenkung vor Nasalkonsonant
(meist n) hat bekanntlich auch sonst die Nasalvokale veranlasst ; der konsonantische
Verscliluss blicb nachher als nun entbehrlich weg. Vgl. hierzu Storm- S. 6i.
2. Stein ein konsonant zwischen /wei nasalen vokalen, so schliesst sich die gau-
menklappe bei der erzeugung der konsonanten nicht, der konsonant wird demnach
jedenfalls ein lialbnasaler ; die kurve fur das dialektisclie « àfàllO » « anfangen » zeigt
so ein/, das ofFenbar bei geôfTneter gaumenklappe ausgesprochen wurde.
DE LA NASAI.lTi; HN 1TAI.II:\' II
montre un j, qui a été prononce pendant que le voile du
palais était baissé. » M.' Wagner a mal compris le phénomène.
L'/et aussi toutes les autres fricatives présentent la même courbe
pour la bouche et — un peu plus faiblement — pour le nez,
quelle que soit leur position. La nasale n'est pas la cause néces-
saire du souffle nasal de Vf. Elle peut être la cause d'un abais-
sement plus ou moins grand du voile du palais.
M. Paul Passy, en 1891, est à peu près de la même opinion
que M. Sievers pour les voyelles. Il ne parle pas d'une nasalité
dans les consonnes. Passons maintenant à M. Bremer, auteur
de la Deutsche Phuiietik, 1893. Malheureusement, je ne con-
nais pas les appareils dont il s'est servi. Dans la préface, M. Bre-
mer dit simplement qu'il a fait des expériences avec un appareil
construit d'après ses indications. Voilà quelques passages de sa
Phonétique ' :
« Mais toutes les autres voyelles ne sont pas des voyelles
purement buccales. Ce n'est pas seulement dans des a, 0, u,
ci, 0, il, i, h, r, /, lu et / nasalisés avec intention, qu'une par-
tie du courant phonateur s'écoule par le nez; mais nous pro-
nonçons communément, sans le savoir, les voyelles un peu
nasalisées. Les cavités nasales sont ouvertes jusqu'à un certain
point pour la plupart des voyelles (page 135). Aussi l'explo-
sion de Z»,^,^ peut-elle être prononcée nasalisée L'explosion
d'un b, d, g ainsi nasalisé ne se distingue pas de celle que nous
notons pour les lettres w, ;/, 71g. Tout au plus peut-il être ques-
tion d'une différence dans le degré de la nasalité (page 136). »
C'est M. Otto Bremer le premier en Allemagne que je sache,
qui en 1893 a observé et étudié si profondément le courant d'air
I Aber aile librigen Vokale sind keineswegs reine Mundvokale. Nicht nur bei
eincm bcabsichtigt genascltcn a, 0, il, â, d, il, i, h, r, I, lu und / pflegt eiii Teil der
Luft aus dcr Nase zu entweichen, sondern wir sprcchen auch, ohiie dass wir uns
dcsseii bewust sind, unsere gewôhiilichen Vokale zum Teil leicht genaselt aus
His zu einem geringen Grade ist die Xasenhôhle bei deii nieisten Vokalen geôffnet
(page 135).
Auch der Filahlaut des stimniliaften /', d,g kanii genaselt gesproehen werden
Die lixplosioii eines solchen genaselten h, d,g unterseheidet sicli iiicht von derjenigen,
wekhe wir mit den Buclistaben m. n, iig bezeichnen. Hijchstens kann eiii Gradun-
terschied der Nasalitiit in Frage komnien (page 136).
12 DE LA NASALITI- H\ ITALIEN
phonateur bucco-nasal. En outre, sa Deutsche Phonetik,
conduite d'après une méthode presque expérhiientale, contient
pour cette époque beaucoup d'intéressantes nouveautés. Tous
ces savants, par suite soit de l'infériorité de leurs connaissances
linguistiques, soit de l'insuffisance de leur oreille, soit du mau-
vais état ou de l'imperfection de leur outillage ont laisse la
question en suspens. C'est seulement par la phonétique expé-
rimentale que l'on a pu obtenir des résultats sûrs et irréfu-
tables ■ .
CHAPITRE IV
HISTOIRE DE MO\ TRAVAIL
C'est en Allemagne, où j'ai fait toutes mes études universi-
taires, que j'ai lu les ouvrages de M. l'abbé Rousselot. Je ne
connaissais jusqu'alors que la phonétique empirique. J'avais des
idées très confuses sur son but et je commençais à en être fati-
gué. Je fis un dernier effort et je me rendis à Paris pour travail-
ler sous la direction de M. l'abbé Rousselot. Je fus sauvé. Le
10 novembre 1902 je commençai mes recherches au Laboratoire
de phonétique expérimentale du Collège de France. Dès le
commencement je me livrai à l'étude de la nasaHté, parce que
je doutais fort de son existence en italien. Les doutes se dissi-
pèrent très rapidement. Après des études plus approfondies je
trouvai la question si intéressante que je la choisis comme sujet
de ma thèse, encouragé surtout par l'opinion de mon maître :
« Les cas de nasalité sont beaucoup plus fréquents que l'on
ne suppose d'ordinaire. On en rencontre dans toutes les
langues, et leur recherche est l'une des tâches les plus faciles
I. Un rédacteur de VArchtvio glotlologico itallaiio iii'.ivait dit que M. Ascoli
av.nit publié un court article sur la nas.ilité en italien. J'aurais été heureux de donner ici
l'opinion du grand savant italien. Mais cela m'est impossible, parce que je n'ai pu trou-
ver dans r « Arcliivio » l'article en question, ni obtenir de renseign'-ments .1 ce propcs
de la Direction de cette revue, à laquelle je m'étais adressé.
DE LA XASALITE EN ITALIEN I3
et les plus intéressantes de la phonétique expérimentale, en
même temps qu'elle est décourageante pour le simple audi-
teur Tout cela se fliit sans peine et avec plaisir, car il y a
bien des surprises agréables autant pour l'expérimentateur
que pour l'historien du langage. »
CHAPITRE V
SUJETS
Connaissant l'influence des dialectes locaux sur la langue lit-
téraire, je me suis appliqué à chercher des sujets des principales
régions d'Italie. J'ai aussi restreint mon travail à la langue litté-
raire telle qu'elle est parlée. Voici la liste des sujets qui se sont
prêtés à mes expérieuces :
A., est né à Codroipo (pr. Udine). Ses parents sont aussi de la même
région. 32 ans. Bachelier moderne. Il a été trois ans en Suisse. Depuis trois
ans en France, où il a été employé comme comptable.
B., est né à Rezzato (pr. Brescia). Ses parents sont Lombards. 24 ans.
Technicien. Il a passé son enfance à Brescia et sa jeunesse à Mantoue. Depuis
un an et demi à Paris. Il a toujours vécu parmi des professeurs et des étudiants.
C, est né à Milan. Son père est de Varese et sa mère de Milan. 24 ans.
Dentiste. Depuis un an à Paris. Élevé dans un milieu bourgeois.
D., est né à Carpignano-Sesia (pr. Novare). 25 ans. Pharmacien. Il est resté
presque toujours à Turin. Depuis un mois à Paris.
E., est né àScortichino (pr. Fcrrare). Ses parents sont de Ferrare. 22 ans.
Employé. Jusqu'à 14 ans dans son pays natal; puis à Ferrare jusqu'à 19 ans.
Ensuite à Rome pendant deux ans. Depuis un mois à Paris.
p., est né à Piacenza, 27 ans. Etudes primaires. Il a passé sa jeunesse à
Piacenza. Depuis cinq mois à Paris.
G., est né à Ancone. 27 ans. Commis voyageur. Il est surtout resté dans
l'Italie du Sud. \ Paris depuis deux mois et demi.
H., est né à Gubbio (pr. Pérouse). Son père de Gubbio. Sa mère de S. Mar-
cello (pr. Ancone). 38 ans. Il a fait les quatre premières classes du lycée. ^
Chapelier. Jusqu'à l'époque de son service militaire il est resté à Gubbio. Puis
pendant trois ans dans l'Apulie. Ensuite de nouveau à Gubbio. A Paris depuis
neuf mois.
I., Je suis né à Rome. Mon père de \'illaviani (prov. Porto-Maurizio). .Ma
mère de Modigliano (pr. Arezzo). 25 ans. Etudes classiques et universitaires.
Jusqu'à 19 ans à Rome; seulement huit mois à Vallombrosa (Florence) et
quelques mois dans l'Italie du Nord. Depuis 1898 dans l'Allemagne du centre
I^ DH LA NASALITÈ HT ITALIEN
et du nord. Élevé dans un milieu bourgeois. Ayant toujours vécu à Rome et
fréquenté surtout des Romains, je parle le patois de Rome. Mais le parler tos-
can m'est facile à cause de ma mère. Dernièrement j'ai commencé à être
influencé par la prononciation allemande.
J., est né à Atina (pr. Cascrte). Ses parents aussi de Atina. 31 ans. Ouvrier.
Il a vécu presque toujours dans sa province. A Paris depuis quelques mois.
K.,est née à Naples. 36 ans. Son père étant préfet, elle a séjourné dans
plusieurs villes de l'Italie du Sud. Son mari appartient à la noblesse romaine.
Elle est donc un bon type d'un parler de la société élevée. Depuis quelques
mois à Paris.
L., est né à Palcrme. 59 ans. Comptable. Il a séjourné surtout dans l'Italie
du centre et du midi. Depuis quatre mois à Paris.
Nous avons donc au point de vue régional : un Vénitien (A),
deux Lombards (B et C), un Piémontais (D), deux Émiliens (E
et F), un Marcliien (G), un Ombrien (H), un Romain (I), deux
Apuliens (J et K) et un Sicilien (L). Cette variété existe aussi au
point de vue de l'instruction et de l'éducation des différents
sujets. A savoir : A, G, L appartiennent au commerce; Bà l'in-
dustrie ; C, D, I ont une instruction scientifique; F, H, J sont
des ouvriers; K représente la haute société et enfin E appartient
à la bureaucratie.
CHAPITRE VI
PLAN DE MON TRAVAIL
Dans le cours de ce travail je passerai du connu à l'inconnu,
de sorte que le lecteur pourra mieux me suivre. Après une
courte introduction sur les procédés d'expérimentation et sur
l'explication physiologique de la nasalité, je commencerai par
étudier les articulations communém.ent connues sous le nom
de nasales (m, n, //, ;/, y,). Puis je traiterai de leur influence
soit sur la voyelle soit sur la consonne. Il s'agit donc jusqu'ici
d'une nasalité normale plus ou moins connue. Dans la deuxième
partie je traiterai de la nasalité des consonnes non nasales, pour
terminer avec la nasalité des voyelles finales. Voilà des phéno-
mènes qui ne sont pas dus à l'influence d'une nasale (w, ;/, //,
DH LA NASALIT^- HN ITAl.lHN IJ
//, ij,) et qui ne manqueront pas d'étonner le lecteur liabituc à
la seule aide de son oreille pour l'observation des faits phoné-
tiques. Dans la troisième partie je traiterai de la chute complète
de la nasale, c'est-à-dire de l'absorption de la consonne nasale
dans la voyelle nasale précédente.
CHAPITRE VII
LES SONS DE l'iTALIEN ET LEUR TRANSCRU'TIOX l'IlONÉTiaUE
Je dirai, avant tout, que je n'attache aucune importance à un
système de transcription plutôt qu'à un autre, parce qu'ils sont tous
impartaits. Seuls les tracés obtenus par la méthode graphique
se rapprochent de l'idéal d'une transcription phonétique. Ils
donnent en effet: le timbre, la durée, l'intensité, la hauteur musi-
cale et l'accent d'une articulation avec toutes les nuances ima-
ginables et pour tous les organes en activité dans cette articulation.
Mais on ne peut pas lire de tels tracés. Au point de vue pratique
il fout donc recourir aux signes de l'alphabet ordinaire modifiés
d'après le goût de l'inventeur du système. J'ai choisi comme
système de transcription, celui de M. l'abbé Rousselot, parce
qu'il me semble répondre le mieux aux exigences scientifiques
et esthétiques. Si l'on veut des explications plus amples sur ce
système de transcription on doit consulter les Principes de
Phonétique et le Précis de prononciation française du même savant.
I. VOYELLES
Fermées Moyennes Ouvertes
/ mni / inn/
é fremen? e frem<'re c frra
A anw a amx
ô popol(' 0 populo à pt'polo
•// /ma 11 r/nuore
Xasales : / (/;/stare) è, à (s^z;zscrito) () (c('//scio) ù (p////si).
l6 DH LA NASALITÏ: H\ ITALlliN
II. CONSONNES
1 , CONSTRICTIVES
a) Soiii-voyelles : y (/eri) lu (g//aio).
b) Fricatives : / (/ui) s (.œi) c (la fera) e (pe^fc) v (yia) ^
(ro5a)/(lo^irô).
c) Vibrantes : / (/ui) r (re)
d) Nasales : ;» (/;/a) ;/ (no) // (ic//ogratia) ;/ (a;zche, pu;/go).
2. MI-OCCLUSIVES
s (^itto) € (cera)
3. OCCLUSIVES
p (pQ.pà) i Q^) /v^ (colla; r/jilo; f/;eto)
b (babbo) d {£) g (gâWo ; ^/;iotto ; ghetto)
4. MOUILLÉES
l((am\glia) 7} (ip\g)ici).
Il me faut ici donner quelques explications.
VOYELLES
Le tableau ci-dessus — les nasales exceptées — a été pris de
la Phonétique italienne de M. Josselyn. M. Josselyn le pre-
mier a révélé et démontré, que « dans les deux séries des voyelles
italiennes, à côté des voyelles fermées et des voyelles ouvertes,
il existe des moyennes, qu'on n'avait pas reconnues jus-
qu'ici » {op. cit., p. 173 ; concl. 3).
SEMI-VOYELLES
C'est aussi à M. Josselyn que l'on doit la démonstration de
l'existence en italien du y et du lu. Voilà de quoi mettre fin à
ces innombrables polémiques d'orthographe entre les grammai-
riens italiens.
DE LA NASALlTi: IN ITALIEN
17
l-KICATIVES
Ler est un c plus intense et plus long dans tous ses éléments.
Le; est la sonore correspondante du c et pas du r, comme l'on
croît encore habituellement. Je l'ai démontré dans mon article
paru dans La Parole, octobre 1903.
MOUILLÉES
La question des mouillées est très intéressante au point de
vue historique, physiologique et dialectal. M. Meyer-Lûbke, dans
sa Graiiiniaire italienne, ^ 223, dit à propos du n : « Enfin
gn devient Fi. Ce développement qui, à l'exception de la Sar-
daigne et des côtes sud-est, appartient à tout le domaine et
aux langues sœurs, la Roumanie exceptée, n'est pas facile à
être expliqué au point de vue physiologique. On pourrait
supposer que gn est devenu en premier lieu l'in; Vn vélaire
aurait alors exigé la voyelle la plus vélaire, n au lieu de 0,
mais il aurait laissé intact IV, parce que 1'/ palatal n'aurait
pas pu s'unir avec la sonore vélaire. Puis le l'iii se serait changé
en nn, n ».
Tout cela me semble compliqué et un peu arbitraire. Sur
quels faits ces assertions se basent-elles ? Je vais essayer de recons-
truire le phénomène par la méthode expérimentale. La figure i,
Fig. I. (I.)
Trace no i. — i ^-: c(<,'« ; 2 = <•>;/ ; 5 = />>/.
Trace no 2. — I = s,n( ; 2 = gt' ; ^ = gi ; 4 = g.
tracé n" 2 nous montre que pour ^5^ isolé, la langue touche seulement
très peu la partie postérieure du palais artificiel. Faisons précéder le
La Farolk. i
l8 DE LA NASALITE EN ITALIEN
S^ respectivement par a,é,i. L'articulation se porte de plus en plus
en avant. La langue touche davantage le palais. Après c et surtout
après/ le o' se mouille. Passons à la seconde expérience. Exami-
nons comment se comporte le groupe gn(g + '0 P'"'^''^'-''-^^ P^'^'' ^^^
voyelles a, c, i. Letracén'^i de la fig. i montreque la palatalisation
arrive à son plus haut degré dans épi, ign. La langue étant déjà
portée à toucher le palaissur une étendue plus vaste, l'influence du^^
(g mouillé) sur 1';/ a été facile. En effet si l'on observe le tracé
on voit que la langue pour n touche entièrement la partie anté-
rieure du palais. Un alors commence déjà à se palataliser ; elle
rappelle le type de n chez le sujet E (v. fig. 2, tracé n'' 3). Le
passage de deux articulations mouillées, qui ont un mécanisme si
strictement semblable, en une est un phénomène tout à f;iit natu-
rel. M. Meyer-Lûbke dit en outre que le n est propre à tout le
domaine italien. Mes expériences me donnent des résultats qui
contredisent cette assertion. Les mouillées n'existent pas chez les
(C.) Fig. 2. (C.) (H.)
Tracé 11° i. = / de C (Milan) dans ah.
Tracé no 2. ^ ij dans auci du même sujet.
Tracé no 3. — i =: / de H (Emilie) dans al(l;
2 =: y dans aija du même sujet.
Italiens du Nord. D'après la fig. 2, tracé n° 2, on pourrait transcrire
le 7j du sujet C (Milan) u -j- /. Chez le sujet E (Emilie) la mouil-
lure est plus accentuée ; mais elle n'a pas la même force que
DR LA NASALITÈ F-;N ITAI.IIN I9
dans le y (tîg. 3, tracé n" i) du sujet I (Komc). Le / n'existe pas
non plus chez C et \L Que l'on compare lafig. 2, tracé n°* i et 3
avec la fîg. 3, tracé n" 2, et l'on s'apercevra que le vrai/ se trouve
Fig. 5.
(I-)
Trace 11° i. = n de I (Rome) dans ûlja.
Tracé M" 2. = /du même sujet dans ahï.
seulement chez I. Quant à la durée, les mouillées se comportent
comme des doubles, c'est-à-dire elles sont plus intenses et plus
ténues. Voici la durée en centièmes de seconde pour n et /,
d'après la prononciation du sujet I (Rome).
n
N
Durcc de 1,1 voyelle
qui précède 1 il
Durée de ]'n
Durée de la voyelle
qui précède b tj
Durée du n
a 20
a 23
n 7
n 6
a I)
a 12
a 13
IJ2 2
U 24
n 24
Note. — Il et IJ se trouvent dans les mots niia et aijii. Le
premier a porte l'accent tonique principal.
20
DE LA KASALITK EN ITALIEN'
/
/
Duré; de la voyelle
qui précède 1'/
Durée du /
Durée de la voyelle
qui précède 1'/
Durée du /
a 21
a 20
a 23
/ 5
/ 5
/ 6
a 13
a 13
a 13
/^3
/ 26
l 24
Note. — l et l se trouvent dans les mots ala et ah. Le pre-
mier a porte l'accent tonique principal.
Ici je me sens obligé de présenter mes plus grands remercie-
ments et de manifester ma vive gratitude à mon maître M. l'abbé
Rousselotqui, non content de m'avoir admis dans son Laboratoire
du Collège de France, a bien voulu m'initier personnellement à
sa méthode et me donner des conseils précieux pour mes études.
Je n'oublierai jamais ce que je lui dois. Je remercie MM. Protat
frères, imprimeurs à Mâcon, pour le grand soin qu'ils ont mis
dans l'exécution typographique de mon ouvrage, M. Montal-
betti, qui a été pour moi un aide précieux et un vrai camarade^
M. George Lote, qui a bien voulu revoir ces épreuves, ainsi
que toutes les personnes qui se sont prêtées à mes expériences.
CHAPITRE VIII
PROCÉDÉ d'expérimentation ET EXPLICATION PHYSIOLOGiaUE DE
LA NASALITÉ
Pour étudier la nasalitc il y a plusieurs moyens. Czcrmak
s'est servi d'un iil de fer introduit dans le nez. En outre il
s'était fait verser de l'eau dans les fosses nasales. Il mettait aussi
une petite glace devant son nez. Il étudiait ainsi l'abaissement
plus ou moins grand du voile du palais.
Passavant, après Czermak, se iît verser du lait dans les fosses
nasales. Il introduisit aussi un fil de ter dans le nez de ses sujets.
Il alla plus loin encore en introduisant un Iil dans leur pharynx
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN' 21
de façon à pouvoir, avec les deux bouts, passant l'un par le nez,
l'autre par la bouche, détacher du point de contact le voile
du palais (Abbé Kousselot, Princ de pbon. cxp., I, p. 267
et suiv.). i^rucke conduisait l'air de sa bouche et de son nez,
au moyen de deux tuyaux, en face de deux bougies, et,
vo3-ant par les oscillations de la flamme, la voie suivie par l'air
expiré, il en concluait quelle était la situation du voile du palais
{op. cit., p. 269). M. Allen avait inventé un explorateur, con-
sistant en une tige qui, pénétrant dans le nez, recevait par un
bout arrondi les impulsions du voile du palais, et les écrivait
par son autre bout pointu, sur un cylindre Vertical {op. cit.,
p. 95). M. Weeks propose l'appareil suivant (lïg. 4) : un tambour
Fis- 4-
Explorateur du voile du palais par M. Weeks.
est tenu verticalement en face de la bouche par une tige soudée
à un cercle de fer. Le levier T porte un style A. lormé de deux
tîls d'aluminium, qui sont d'abord tordus ensemble, puis
22 DE LA NASALITE EN ITALIEN
s'écartent pour renfermer entre eux la langue, et enfin se
rejoignent pour s'attacher à un petit bouton de plâtre qui se
colle au-dessus de la luette PP (c/). cit., p. 94).
Mais ce sont là des instruments de torture. Le plus simple
est de suivre la méthode indirecte inaugurée par M. le D"" Rosa-
pelly et employée aussi par M. l'abbé Rousselot. C'est ce pro-
cédé que j'ai employé. Je me suis donc servi d'olives en verre de
différentes dimensions (op. cit., p. 132). On introduit l'olive
dans une des narines du sujet, après s'être assuré que cette
narine est libre, et en faisant bien attention de diriger l'olive
dans une position horizontale. Le plancher des fosses nasales
est peu incliné d'avant en arrière. Si Lon dirigeait l'olive vers
la partie supérieure de la narine, elle se trouverait contre la
paroi et l'exploration ne donnerait aucun résultat. Le sujet
parle. Si la ligne du nez montre, par exemple, des vibrations
intenses ( ;;/, n, n, h, d, g, l, r, etc.), on en conclut que
le voile du palais s'abaisse tortement pour ces articulations.
Mon outillage en outre se composait : de l'appareil enregistreur
de M. Verdin (op. cit., p. 68 et suiv.), d'une embouchure en
aluminium (op. cit., p. 127, fig. 57), de plusieurs tambours à
levier (op. cit., p. 80 et suiv.), de deux ampoules pour l'explo-
ration des mouvements de la langue (op. cit., p. 86), d'une cap-
sule laryngienne (op. cit., p. 97) et du palais artificiel (op. cit.,
p. 52 et suiv.). Ce dernier m'a rendu de grands services, sur-
tout depuis que M. Montalbetti y a apporté un perfectionnement
considérable. Avec une matière de son invention (La Parole,
octobre 1903), il fait des palais dont l'épaisseur pour les
modèles communs, est réduite cà 2/10 de mm.
Les tracés ont été pris à la vitesse moyenne de l'appareil
enregistreur et, pour tous les sujets, dans les mêmes conditions
d'expérience : c'est-à-dire avec un tambour de 17""" de diamètre
pour la bouche et un tambour de 14""" de diamètre pour le nez.
Le sujet I fait exception. Pour éviter des confusions j'indiquerai
toujours lorsque la clarté l'exigera, sous les tracés de ce dernier sujet,
avec quel tambour les expériences ont été faites. Lorsque je mesuis
servi de la capsule laryngienne, j'ai emplové le tambour du nez
D)-; I.A NASALITH EN ITALIEN 2}
pour le larynx. Seulement pour] j'ai pris les tracés de la bouche,
du nez et du larynx simultanément. Alors pour le larynx j'ai
employé un tambour de 27'"'" de diamètre. Les expériences
ont donc été faites avec de petits tambours, qui sont très sen-
sibles aux vibrations et les rendent très bien, mais qui ne
donnent pas un déplacement aussi grand que les grands tam-
bours. Il est essentiel de se rappeler tout cela dans la lecture de
ce travail et surtout lorsque l'on voudra comparer mes tracés
avec ceux d'autres phonéticiens. Je donne ici (hg. 5) l'agrandis-
AAAA/wwwwywviM/yv^^
0 i lO 20 50 40 M ■ b9
Fig. s. ()Ov. d.)
sèment de l'échelle qui m'a servi pour déterminer la durée. Elle
a été prise au moyen d'un diapason de 50 v. d. à la seconde.
Pour ne pas être prolixe je renvoie le lecteur pour toute
explication sur l'anatomie et la physiologie des organes de la
voix, au premier volume des Principes de Phonétique expéri-
mentale de M. l'abbé Rousselot, où il trouvera tout ce qui
pourra l'intéresser et lui être utile. Dans l'introduction j'ai dit
que généralement on croit, qu'en parlant, le voile du palais
ferme au courant phonateur la voie du nez, à moins qu'il ne
s'agisse de sons nasaux. Toute personne qui s'est occupée
d'études anatomiques et physiologiques, sait que le voile du
palais est extrêmement mobile et qu'il a besoin de l'aide des
parties voisines pour remplir sa tâche, conditions peu avan-
tageuses pour qu'il puisse fonctionner comme on l'a cru jus-
qu'ici. Au contraire, l'occlusion complète de la voie nasale n'a
jamais lieu. L'occlusion incomplète peut varier pour chaque
idiome.
Les articulations peuvent être nasales et bucco-nasales. En
italien elles ne sont jamais buccales seulement. Il peut y avoir
des vibrations laryngiennes dans l'air que renlerment les tosses
24 DE LA NASALlTli EN ITALIEN
nasales et expulsion de cet air. C'est ce que l'on appelle nasalitc.
Mais il peut y avoir aussi des vibrations dans l'air des fosses
nasales sans que l'écoulement ait lieu. Nous avons alors une
résonance. Enfin il peut y avoir l'écoulement d'air nasal sans
vibrations. C'est de la nasalitc sourde.
CHAPITRE IX
RÉPONSE A Q.UELQ.UES OBJECTIONS CONTRE LA
PHONÉTIQ.UE EXPÉRIMENTALE
Avant de traiterla question qui forme lebutdece travail^ je veux
répondre aux objections que M. Sievers, dans l'édition de 1901,
de ses Grundj^iige der Pbonetik fait à la phonétique expérimentale.
Cela en vaut la peine, car M. Sievers jouit en Allemagne de la
plus grande autorité dans le domaine delà phonétique. Ecoutons
ce qu'il dit dans l'introduction ' : « Pendant ces dernières années
le nom de « phonétique expérimentale » est devenu une puis-
sance. D'une façon générale, j'ai conservé dans cette cinquième
édition la position expectante que j'avais prise en flice de cette
I. In den letzteii Jahren ist das Schlagwort Experimentalphonetik zu einer neuen
Macht geworden. Ich habe mich diesem neuen Zweig der phonetischcn Disciplin
gegenûber auch in dieser fiinften Auflage wieder im Wesentlichen abwartend verhalten
miissen, schon aus dem Grunde, weil ich eigene Controlexperimente nicht habe anstel-
len kônnen. Auch bekenne ich, dass ich den Enthusiasmus nicht ganz theile, mit dem
die Experimentalphonetik auch von philologischer Seite begriisst worden ist. Zwar
bezweifle ich nicht, dass die vervollkommneten graphischen Apparate der Neuzeit im
Wesentlichen das richtig wiedergeben was in sic hincingesprochen wird, wohl aber
hezweifle ich auf Grund langj.ïhriger Erfahrung im phonetischcn Unterricht. dass es
ohne schwerste Selbstzucht jemandem gelinge, in einen Apparat dasjenige hincinzus-
prechen oder mit cincm Mcssapparat im Sprachorgan dasjenige hervorzubringerf
was er sonst unter normalen Bcdingungcn spricht. Ich bin also vor der Hand geneigt
zu glauben, dass die Abweichungen von der Sprechnorm die durch dio psychi-
sche Bcfangenheit vor. dem Apparate entstehen im Durchschnitt mindestens ebenso
haufig und cbcnso gross sein werden, als die Fehler die einem gut geschulten Plione-
tikcr bci der Beobachtung naiver Sprecher ohne Apparate mit unterlaufcn, und nicht
minder gross sind die Gef:.hren, welchc falsche Dcutungen odcr faische Gcncralisirungen
an sich richtiger Deutungen der von den Apparatcn aufgezeiclineten Curven mit sich
bringcn. Was jene Untersuchungen bisher an bleibcnd Werthvollem ergobcn haben,
schcint mir ausserdom mehr der streng naturwisscnschaftlichen Scitc der Plionetik
anzugehoren und schoii deshalb niclit in den Bcrcich dicses Werkchcns zu fallcn.
DI-; LA NASALITi: i;\ ITAI.IKN 2]
nouvelle braiiclie de la phonétique, et cela pour la simple raison
que je n'en ai pu contrôler les résultats par des expériences per-
sonnelles. Je dois avouer, d'ailleurs, que je ne partage pas entiè-
rement l'enthousiasme avec lequel certains philologues ont salué
la phonétique exjKrinientale. Je ne doute naturellement pas que
les nouveaux appareils enregistreurs perfectionnés ne rendent,
en général, avec fidélité, les paroles qu'on leur confie ; pourtant,
une longue expérience dans l'enseignement de la phonétique
me tait douter qu'on puisse, sans se j^lier à une discipline des
plus pénibles, émettre dans un appareil ou dire avec un explora-
teur dans la bouche, des paroles que l'on prononce d'ordinaire
dans des conditions normales. Jusqu'à nouvel ordre, je suis
donc porté i\ croire, que les écarts qui se produisent dans la
prononciation par l'appréhension qu'on éprouve devant l'appa-
reil sont, pour le moins, aussi fréquents et aussi grands que les
fautes qui échappent à un phonéticien expérimenté observant
sans appareil des sujets non prévenus ; non moins grand est le
danger que présentent de tausses interprétations ou une fausse
généralisation d'observations justes en elles-mêmes, fournies par
les courbes des appareils. Du reste, les résultats solides et
durables qu'ont pu donner ces recherches jusqu'ici me semblent
foire plutôt partie du domaine purement scientifique de la pho-
nétique et sortir par conséquent du cadre étroit de cet ouvrage. »
A ces affirmations de M. Sievers, je me permettrai de
répondre : La longue expérience dont parle M. Sievers ne
repose que sur des constatations purement empiriques. II y a
entre la méthode de M. Sievers et la méthode expérimentale
la même difierence qu'entre l'alchimie et la chimie. M. Sievers
cache à peine son antipathie pour la phonétique expérimen-
tale. Il avoue lui-même qu'il n'a pas fitit d'expériences
pour contrôler celles déjà faites par les phonéticiens expérimen-
tateurs. M. Sievers ne devrait-il pas prendre complète connais-
sance d'une branche de la science qui lui est imparfaitement
connue et comparer les résultats que donnent les difierentes
méthodes avant de dire son opinion ? Toutefois, M. Sievers
nous fait une concession lorsqu'il admet la perfection de nos
26 DE LA NASALITK EN ITALIEN
nouveaux appareils. Seulement, il montre qu'il ignore entière-
ment le maniement de ces appareils et la manière de choisir et
de traiter les sujets. Aucun appareil d'inscription directe ou d'in-
scription indirecte ne gêne les organes vocaux des sujets. En
outre, on n'a pas besoin d'une discipline inflexible (schwerste
Selbstzucht) pour pouvoir parler avec un explorateur dans la
bouche ou dans un appareil.
J'ai fliit des expériences sur beaucoup de sujets (commerçants,
industriels, étudiants, ouvriers) et j'en ai vu faire. Dans les cas
les plus difficiles, le sujet se pliait sans peine à tous les désirs,
après une ou deux séances, de l'expérimentateur. On ne prend
pas les sujets au hasard, mais on les choisit avec le plus grand
soin. Ceux qui sont inutilisables sont renvoyés. L'appréhension
ps3^chologique (psychische Befangenheit) qui tourmente si fort
M. Sievers, est négligeable. Même chez les sujets les plus mala-
droits, elle disparaît bien vite. Du reste, on la rencontre dans la
vie de chaque jour. Même lorsqu'on fait des expériences en inter-
rogeant quelqu'un sur la prononciation d'une articulation ou
d'un mot, le sujet est toujours troublé les premières fois. J'ai
assisté à des expériences semblables et j'ai toujours observé le
même fait. En outre, des études approfondies démontrent que
les observations faites avec la seule aide de l'oreille, même pour
un phonéticien expérimenté, ne sont pas suffisantes. Le pouvoir
auditif change avec chaque personne. Nous sommes tous plus ou
moins disposés à la surdité. M. Sievers montre que les résultats
des dernières études acoustiques et physiologiques lui sont
inconnues. Cela ne laisse pas de faire tort à un savant qui est le
premier à conseiller aux phonéticiens de se tenir au courant des
recherches physiologiques et acoustiques.
Enfin, je me permettrai de remarquer que la science est une.
L'éminent Pasteur a dit : « Le premier regard de l'homme jeté
sur l'univers n'y découvre que variété, diversité et multiplicité
des phénomènes. Que ce regard soit illuminé par la science et
la simplicité, et l'unité brille de toutes parts. » Pour conclure ce
paragraphe, déjà trop long peut-être, je rapporterai ici des pas-
sages tirés de la conférence faite par l'illustre savant allemand,
DE LA NASALlTl'i E\ ITALIEN' 2"]
M. Koschwitz, sur la Phoncliqite expérimentale et la Philologie
franco-provençale :
« ...Pour être phonétiste, il faut d'abord se faire naturaliste,
physicien et physiologiste
« ...Par lui (M. l'abbé Kousselot), la phonétique est retour-
née à son point de départ; elle est redevenue une science natu-
relle, ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être. Tout bon pho-
nétiste qui veut qu'on le croie se fera donc dorénavant natura-
liste et travaillera d'après la méthode des sciences exactes
« Or, pour étudier la phonétique d'un patois, d'un parler
quelconque, il faut être phonétiste, et pour être phonétiste, il ne
fout pas se contenter de prendre seulement acte des recherches
phonétiques faites par des physiciens et des physiologistes,
comme le dit M. Sievers; non, il fout se faire naturaliste soi-
même. Ainsi, la linguistique moderne, la grammaire de toutes
les langues vivantes, entre dans une nouvelle phase ; après avoir
été une science philosophique et historique, elle sera une science
naturelle
« La physiologie pathologique ne veut ou ne peut pas se pas-
ser de la biologie et de la vivisection; la philologie des langues
modernes exige qu'on observe, même sous le microscope, les
conditions et les évolutions de leur vie actuelle, et qu'on dissèque
leurs membres vivants
« ...Pour bien étudier les patois, il faut être un véritable
phonéticien, c'est-à-dire un phonéticien naturaliste, physicien et
physiologiste. Or, comme la grammaire historique, qui ne peut
se passer de l'étude des patois, forme une partie intégrale de la
philologie, ce ne sera pas seulement la grammaire, ce sera toute
la philologie moderne qui prendra le caractère d'une science
naturelle. On a oublié trop longtemps, et on l'oublie encore tous
les jours, que les langues se composent de sons qui appar-
tiennent par leur effet acoustique à la physique, par leur forma-
tion à la physiologie, et que les lettres de l'alphabet ne sont que
des signes très imparfaits de ces sons vivants du temps présent
et du passé. L'étude de la valeur réelle de ces lettres, passées ou
présentes, ne peut être faite que par un naturaliste qui sache
28 DE LA NASALITÈ EN ITALIEN
reconnaître les émissions de la voie cachée sous les lettres, qui
sache taire revivre le passé en donnant aux lettres mortes une
réalité vivante. » (M. Koschwitz, La Phonétique expérimentale et
la Philologie franco-provençale. — Revue des patois gallo-romans.
Paris, 1891, tome I\'.)
Au dernier moment un doute me tourmente. Est-ce que
M. Sievers, dans sa charge contre la méthode expérimentale, n'au-
rait pas eu comme point de mire le travail de M. Ernst A. Meyer
sur la métrique allemande ? S'il en était ainsi, je serais complè-
tement de l'avis de M. Sievers. M. Meyer a-t-il compris la
technique des appareils employés dans la phonétique expé-
rimentale ? J'en doute. Dans son assertion « aucune courbe
« obtenue par l'appareil ne donne une image vraiment
« fidèle du mouvement qui en est la cause », il y a un cer-
tain fond de vérité. Il s'agit là de faits que dans aucune méthode
expérimentale on ne peut éliminer. En tout cas ce n'est pas
M. Meyer qui nous fait connaître le premier cette vérité. Conti-
nuons- : « Si nous observons la courbe seulement d'après la
durée indiquée par elle dans son parcours, il faut réfléchir
que chaque moment du mouvement d'un organe sera enre-
gistré avec un retard dans sa durée qui dépendra de la con-
struction de l'appareil et de l'énergie du mouvement. Pour
plusieurs appareils et pour des mouvements organiques de dif-
férente énergie on devra donc aussi supposer différente la
1. Keinc durch einen apparat hergestellte kurve gibt cin wirklich getreues
bild von der bewegung, die ihr zu grunde liegt {Op. cit., page 4).
2. Betrachten wir die kurve nur nach der von ihr angezeigten dauer des bewegungs-
verlaufes, so ist mit der thatsache zu rechnen, dass jeder moment der bewegung
eines organs um eine gewisse, in ihrer dauer von dem bau des apparats und der
énergie der bewegung abliangige zeit verzôgert zur registrirung gelangt. Fiir ver-
schiedene apparate und fïir organbewegungen von verschiedener énergie wird also
auch das mass der registrirverzogerung als verscliicden voraugesetzt werden miissen.
Wenn nun so keinc der kurven getreuc auskunft liber den wirkliclien verlauf der
organbewegung gibt, wic soll die richtigUeit der einen kurve durcli die andere kon-
troUirt werden? Bevor eine vergleichung zweier mit verschiedenen apparaten gewon-
nener kurven angestellt werden kann, ist es nôtig, fiir jeden einzelnen apparat die-
registrirvcrzôgerung, auch nach ihrer abhangigkeit von der stiirke der zu registrirenden
bewegung hin, zu bestimmen. Ist dièses aber geschehen, so ist eine kontrolle durch
die kurven anderer apparate iiberfliissig. Eben die untersuchung der registrirverzoge-
rung gibt die einzig môgliche und entsclieidende kontrolle fur die thiitigkeit eines
DE LA NASAI.ITÉ KN ITALIEN 29
mesure du retard. Si aucune courbe ne nous donne de ren-
seignements exacts sur le vrai parcours du mouvement orga-
nique, comment l'exactitude d'une courbe peut-elle être con-
trôlée par l'autre? Avant que l'on puisse comparer deux courbes
obtenues par deux appareils différents, il est nécessaire de
déterminer pour chaque appareil le retard d'enregistrement,
aussi d'après sa dépendance de la force du mouvement à enre-
gistrer. Si on arrive à le faire, alors le contrôle, au moyen des
courbes d'autres appareils, est superflu. C'est justement l'exa-
men du retard d'enregistrement qui est l'unique contrôle possible
et décisif pour le fonctionnement d'un appareil. On aura la
preuve que l'importance donnée ici au retard d'enregistrement
n'est pas exagérée, si l'on étudie les courbes données par
M. Rousselot dans ses Modifications phonétiques. Dans plusieurs
d'entre elles on donne le même mouvement d'un organe au
moyen de plusieurs appareils comme différent d'après sa durée;
on n'a qu'à observer particulièrement les fig, 46, 84, 88, 89,
90. Les contradictions sont quelquefois si claires, que
M. Rousselot est obligé de le confesser : « Toutefois, je dois
« le dire, ces divers moyens ne donnent pas des résultats abso-
« lument identiques. Ainsi nous avons constaté que, pour les
« nasales, les vibrations du nez commencent dans certains cas
« après celle du larynx. D'autre part, les tracés de l'inscripteur
« de la parole s'arrêtent, alors que le larynx vibre encore (Modif.,
« p. 80). » Lorsque les courbes se contredisent, M. Rousselot
apparats ab. Dass die bedeutung, die hier der registrirverzijgerung beigelegt wirJ,
nicht iJbertrieben ist. ergibt ein studium der kurven, die Rousselot in seinen Siodifi-
cations honétiqiics verôfFentlicht hat. Bei vielen derselben wird ein und dieselbe
bewcgung eines organs von verschicdenen apparaten ihrer zeitlichen d.iuer nach ver-
schieden registrirt ; man vergioichc bcsonders die kurven in den fîguren 46, 84, 88,
89, 90. Die widcrspriiche in den einzelnen kurven sind zum teil so offenbar, dass sic
Rousselot zu deni gest.indins zwingen : « Toutefois, je dois le dire, ces divers moyens
« ne donnent pas des résultats absolument identiques. Ainsi nous avons constaté que,
« pour les nasales, les vibrations du nez commencent dans certains cas après celles du
<r larynx. D'autre part, les tracés de l'inscripteur de la parole s'arrêtent, alors que le
a larj-nx vibre encore {Modif., s. 80) ». Rousselot liebt es, in solchen fallen \vo kurven
sich geradezu widersprechen, bei einer derselben einen erreur ^inscription auzuneh.
men, ein ausdruck, der vom standpunkt des experimentators nicht recht begrei-
flich ist; ein apparat irrt sich nicht, sondern der mensch, der die vom apparat gezei-
chneten kurven zu deuten unternimmt {op. cit., pp. 5-6).
30 DE LA NASALITl': E\ ITALIEN
admet dans l'une d'elles une erreur if inscription. Voilà une
expression que l'on comprend à peine dans la bouche d'un
expérimentateur; un appareil ne se trompe pas, mais bien
l'homme qui entreprend la lecture des courbes tracées par
l'appareil. » Tout cela mérite d'être discuté. Si, par exemple,
les vibrations du nez commencent dans certains cas après celles
du larynx, cela ne dépend pas d'une erreiirji' expérience, mais cela
provient de ce que dans certains sons il y a une partie non nasalisée
au début. Si les tracés de l'inscripteur de la parole s'arrêtent,
alors que le larynx vibre encore, c'est que l'appareil n'était pas
bien réglé. En outre, M. Meyer a oublié de citer ce que M. Rous-
selot a cru devoir ajouter au passage ci-dessus cité ;
« ...Userait fiicile, je crois, de tout concilier. Mais sans entrer
dans cette difficulté nouvelle, comme le larynx est la source du
son, je m'en tiens, en cas de conflit, à ses indications, où je
signale les divergences {Mod. Phon., p. 80). » Pourquoi cet
oubli? M. Meyer manquerait-il des connaissances anatomiques
et physiologiques les plus élémentaires ? On serait porté à le
croire, quand on lit ses observations sur des phénomènes tels
que ceux dont nous venons de parler.
M. Rousselot, sans reconnaître d'une fiiçon générale comme
erreur d'inscription le fait que les courbes se contredisent, n'a
pas de difiiculté à démontrer qu'il existe des erreurs d'inscription
et qu'il peut y en avoir pour plusieurs motifs : à cause de la sen-
sibilité plus ou moins grande des tambours employés, par
exemple. Supposons qu'il s'agisse d'une étude sur les nasales.
Pour le nez on a pris un tambour très sensible et pour la bouche
on en a pris un peu sensible. Il arrivera que les dernières vibra-
tions seront prises seulement par le nez et non par la bouche.
Comment appeler ce fait autrement que « erreur d'inscription? »
— Supposons encore que l'on se serve de l'explorateur éhctrique
du larynx qui est très instable. C'est justement à cause de ce
défaut qu'on ne s'en sert plus. S'il se déplace, il peut s'arrêter
comme il l'est dit à la page 115 des Modifications phonétiques.
Dans ce cas il s'agit aussi « d'une erreur d'inscription ». On voit
donc que la « magniloquentia «de Me\'er : «... une erreur d'ins-
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN 3I
cription. Voilà une expression que l'on comprend à peine dans
la bouche d'un expérimentateur; un appareil ne se trompe pas,
mais bien l'homme qui entreprend la lecture des courbes tracées
par l'appareil » n'a aucun point d'appui. En outre, on devrait être
de bonne foi et dire les choses telles qu'elles sont. Je ne sais pas
où M. Meyer voit du désaccord dans la figure 46 des Modifica-
tions phonétiques. La plume qui donne la ligne supérieure était
ou plus courte que la plume d'en bas ou plus en arrière. Dans la
lecture on a dû tenir compte de ce fiiit. Par conséquent c'est une
simple question de réglage. Dans la fig. 84 il ne s'agit pas d'er-
reur d'appareil. L'inscripteur électrique, tel qu'il était réglé n'a
donné que la voyelle. Je renvoie le lecteur à la page 79 du
même ouvrage où M. Rousselot dit : « On peut même, par un
réglage approprié, en écartant plus ou moins les électro-aimants,
faire disparaître telle ou telle consonne dont la place est alors
marquée par un silence. Voye:{ aussi plus haut la fig. 84 (! ! !) etc. . »
Si M. Meyer voit un désaccord de durée dans la fig. 88, c'est qu'il
compare la fin des vibrations du larynx avec le commencement
de la détente. Le tracé, il est vrai, est plutôt mauvais et pas clair.
Si dans la fig. 89 on trouve un désaccord entre l'enregistrement
des vibrations pour l'inscripteur du larynx et celui de la parole,
celui-ci n'est pas réel. Il ne s'agit que du bruit du/^. M. Rousselot,
en effet, nous renseigne là-dessus à la page 81, à la quatrième
ligne. «... La fig. Sç (!!) nous fournit un p dont le bruit a donné
aussi 8/100 de seconde. » Dans la fig. 90, les vibrations que l'on
trouve pour le larynx avant l'explosion du _^sont tout bonnement
les vibrations laryngiennes qui appartiennent à l'explosion du g.
Pourquoi M. Mever n'a-t-il pas tenu compte des explications et
des renseignements donnés déjà par M. Rousselot lui-même,
aux pages 79, 80 et 81 ? Ou M. Meyer n'a rien compris à la
lecture des Modifications phonétiques et des Principes de phonétique
expérimentale ou bien il veut faire dire aux tracés des choses qui
s'accommodent bien avec ses théories, mais qui n'existent pas. On
voit donc que les assertions de M. Meyer ne sont que des arguties.
Au lieu d'agir en expérimentateur, il a voulu agir en philosophe.
Il prétend avoir ainsi résolu la question. Comment ose-t-il cri-
32 DK LA NASALITÉ EN ITALIEN
tiquer par des expériences faites avec un appareil muni lVuii seul
tambour, des résultats obtenus au mo}xu d'appareils perfectionnés
munis de plusieurs tambours? N'ayant qu'un appareil et un seul
tambour, il prétend que cet outillage est suffisant aux besoins du
phonéticien expérimentateur et qu'il est inutile de se servir de
différents appareils et de plusieurs tambours. M. Meyer res-
semble au renard, qui avant la queue coupée, voulait aussi la
aire couper aux autres animaux !
M. Meyer n'a qu'à examiner attentivement les tracés obtenus
par différents expérimentateurs et sur différents sujets pour le
français, l'allemand, le tchèque, le portugais, l'italien et pour
bien d'autres langues encore et à les comparer entre eux. Il s'aper-
cevra alors que la nature et l'expérience sont d'accord. Mais
M. Meyer en se mettant au travail, avait des idées préconçues
et il aurait voulu en trouver la confirmation dans les appareils. Il
ne veut pas se rendre à l'évidence et croire qu'il se trompe. Il
préfère alors inculper les appareils et la méthode employés par
d'autres expérimentateurs. La science expérimentale ne se prête
pas à des tournois philosophiques. Quand on veut critiquer des
expériences, il faut avant tout les comprendre. Ce que M. Meyer
n'a pas du tout fait !
Nota. — J'étais en train de donner la dernière main à ce tra-
vail, lorsque je trouvai dans le dernier envoi de mon libraire le
travail récent de M. Ernest A. Meyer sur la durée en anglais. Je
remarquerai en passant qu'on ne peut pas se servir de ce travail,
parce que l'auteur donne simplement la durée d'un son dans un
mot sans donner la durée des autres sons ou du mot entier. Il
aurait dû, p. ex.^ suivre dans tout son travail, le procédé qu'il
esquissé aux pages 54, 83, 91. Voilà la meilleure preuve de
l'ignorance de M. Meyer en fait de technique expérimentale et
de connaissances mathématiques les plus élémentaires. Mais il y
a un point très intéiessant : M. Meyer, après avoir tellement
critiqué en 1897 l'exploration de deux ou plusieurs organes en
même temps, emploie en 1903 ce même procédé.
DL LA N'ASALITL EX ITALIHN' 33
CHAPITRE X
DÉl-HNSIi D1-; LA TECIiXIQ.UE SUIV1I-:
M. Meycr, dans ses Beitrâge :{ur dciitschcn Metrik, insiste beau-
coup sur ce qu'il appelle « retard d'enrcti;istrement «.Écoutons ce
qu'il dit à ce propos ' : « Aucun appareil enregistreur ne peut
reproduire un mouvement exactement dans le moment où il se
produit. Entre chaque moment du mouvement originaire et le
moment du mouvement enregistreur il y a un certain retard. La
grandeur de ce retard, que nous appellerons « retard d'enregis-
« trement « dépend :
« a) De la perte d'énergie qui est attachée au transport du mou-
vement de la partie de l'appareil qui reçoit à celle qui enregistre.
En d'autres termes, la perte d'énergie dépend de la somme des
obstacles que l'on doit franchir dans l'appareil, avant qu'une
action ait lieu sur la partie qui enregistre.
« h) Du temps dont le mouvement ordinaire a besoin pour
exécuter un certain minimum de travail, c'est-à-dire, pour fran-
chir ces résistances, la grandeur du retard dépend donc de l'éner-
gie du mouvement originaire. »
Tout cela était déjà connu. M. Marey dans la Méthode gra-
phique et M. l'abbé Rousselot en avaient tenu compte. Si
M. Mever dit le contraire, il se pourrait très bien qu'il n'ait pas
compris ce qu'il a lu. Après avoir critiqué M. Marey sur le pro-
I. Kein rcgistrir.ipparat vcrmag einc bewcgung gcn.ui in Jem zcitpuiikt .lufzuzci-
chncn, in dcm sic sich vollzicht ; es vergelit vielmchr zwisclicn jcdcm moment dcr urs-
prunglichcn bewegung uni dcm entsprechenden moment der registrirbewegung eine
gewisse zeit. Die grosse dicscr zeit, wckhe wir als « registrirverzôgcrung » bezeichncn
woUen, h;ingt ab ;
a) Von dem energieverlust, welchcr mit dor ûbcrtragung dcr bewegung vom aufneh-
nienden bis zum registrirenden teil des apparats vcrbunden ist ; mit anderen worten,
von der summe der widerstandc, welche inncrhalb des apparats zu iiberwinden sind,
bevor eine wirkung auf den registrirenden teil ausgciibt wird ;
/') Von derzeit, deren die ursprïmgliche bewegung bedart', uni ein gewisses minimum
von arbeit zu leisten, nàmlich jene widerstandc zu iiberwinden; mittelbar also von
der énergie der ursprïuigliêlien bewegung. (Beitr. :^ur deutsdh-n Metrik, pp. 26-27).
La P.\kole. î
34 J5'- I A N'ASALITÏ; EN ITALIEN
cédé suivi pour mesurer le « retard d'enregistrement » et
M. Rousselot qui a accepté les résultats de M. Marey, M. Meyer
en vient à décrire ses propres procédés « pour déterminer le
temps total qui se trouve entre le commencement d'un déplace-
ment d'air et le moment d'enregistrement par le levier d'un tam-
bour Marey-Hùrthle ». Voici comnient il s'y est pris ' : «... Une
cuvette en métal, couverte d'une membrane en caoutchouc, ser-
vait pour produire le premier déplacement d'air. Le diamètre de
la membrane était de 38, 8""" ; précisément dans son milieu
on avait collé au moyen de syndetikon une plaque métallique de
20, 9""" de diamètre. Sur cette plaque on avait établi une
I. Hin mit einer kLiutscliukmenibran ûberspaniiter metallkessel diente ziir erzeugung
desprimârenluftstosscs. Die krcisttache der kautschukmembran besass eincn durchmesser
von 38,8 mm., genau in ihrer mitte war ihr eine metallplatte von 20,9 mm. durclimes-
ser aufgesetzt und mittels syndetikon befestigt. Auf dieser metallplatte war ein siegel-
lack hùgel von c. lO mm. hôhe errichtet, in dem siegellack mit seineni mittelstûck fest
eingebettet lag ein mit schreibspitze versehener 92 mm. langer strohhalm, wie er bei
der Marey-Hùrthleschen schreibkapsel zur verwendung kommt. Das der schreibspitze
entgegengesetzte ende des strohhalms war um eine feste stahlaxe drehbar, so dass der
halm als einarmiger hebel fungirte. Die schreibspitze berïihrte die berusste papicrum-
klcidung eines drehbaren zylinders. Beginn und verlauf eines luftstosses, wie ihn ein
druck des fingers auf den siegellackhiïgel bewirkte, wurde so ohiie ueriiig aut" denzylinder
registrirt. Aus der ordinaten und abszisscnlringe der kurve, den gegebenen durchmes-
sern der membran und der metallplatte, sowie der lange des schreibhebels war die ge-
schwindigkeit der luftverdrangung aus dem metallkessel, also die stiirke des luftstosses,
genau zu bestimmen. Ein gummischlauch von 4 mm. inneiidurchmesser und bestimm
ter, in verschiedenen versuchsreihen variiender I.ïnge leitete den luftstoss gegen
die oilnuung einer Marey-Hiirtlebcheu schreibkapsel, wie si« auf s. 15 dieser abhand.
lun^ des genaucren beschrieben worden ist. Die spitze des schreibhebels dieser
kapsel war so an den zylindcr gestellt, dass die von ihr beschriebene nuUinie nur c.
1/2 mm. von der nullinie des schreibhebels der primaren lutkapsel entfernt war. Es
geschah dies nach dem vorgange von Helmholtz, um den beginn des kurvenanstiegs
gcnauer bestimmen zu kônnen. Bei einerreihe von versuchen wurde der gummischlauch
lufidicht mit beiden kapseln verbunden, bei einer andern reihe ging der schlauch in eine
32 mm. lange glasrohre von verschiedenen (4, 5 und 3 mm.) innendurchmesser aus,
die der ôffnungder schreibkapselrohre in einer entfernung von 9 mm. achsenparallel
gegeniibergestellt war. Der einfluss der beiden arten der lautstromzufiihrung , der
geschlossenen und der freien, auf die grosse der verzogerung konnte so einer bestim-
mun'' unterzogen wcrden. Die berussung des zylindermantcls wurde môglichst feiii
hergestellt, der druck der schreibhebelspitze gegen den zylinder môglichst gering
bemessen. Um den einfluss des gewichts der die membran belastenden apparatteile
auf die grosse der verzogerung zu erkennen, wurde bei einer reihe von versuchen das
aluminiumpliittchen mit 2 X 10 gr. beschwert. Der zylinder besass einen umfang von
115, S cm. die gcschwindigkeit, mit der die mantelflaclie sich bewcgte, betrug im durch-
schnitt 55 cm. in der sek. Bei jedem einzelversuch diente eine stimmgabel von 100
doppelschwingungcn in der sekunde zur genanen registrirung der zeit. Zwei st.ïrke
"rade kamen bei der erzeugung des primaren luftstosses im allgemeinen zur vcrwcn-
DH l.A NASAl.lli: l.\ ITALIl-.N ^5
petite colline de cire a cacheter de ii) iniii. de hauteur; dans
la cire était luie paille de92 mm. de longueur et munie d'une
plume, comme les tamhoin's Marey-FIurthle. Le bout de la paille
opposé à la plume pouvait tourner autour d'un axe fixe en acier,
de façon que la paille fonctionnait comme un levier avec un seul
bras. La plume écrivait sur le papier noirci. Le commencement
et raccomplissemeiit du déplacement d'air, causé par une pres-
.sion du doigt sur la colline de cire, s'enregistrait sans retard.
Parla longueur des ordonnées et des abci.sses delà courbe, parles
diamètres de la membrane et de la plaque métallique, et aussi par
la longueiu' du le\ier inscripteur, on pouvait préciser la longueur
du déplacement de 1 air de la cuvette et l'on pouvait donc préci-
ser la force du déplacement d'air. Un tube en caoutchouc de
4 mm. de diamètre intérieur et d'une longueur fixée, mais
variable dans les différentes expériences, portait l'air contre
l'ouverture d'un tambour Marey-Hurthle, de la manière décrite
à la page 13. La pointe du levier inscripteur était posée sur le
cxlindre de façon que la ligne zéro inscrite par elle était éloignée
seulement d'un demi-millimètre delà ligne zéro marquée par la
cuvette. Et cela d'après le procédé de Helmhoitz pour pouvoir
préciser le commencement de la montée des courbes. Dans une
série d'expérience.% le tube en caoutchouc fut attaché hermétique-
dunu; : bei dciu st;ïrkcroii stoss bewej^te sich dus ;uii die meinbraii gcklcbtc metallplatt-
clicii mit eincr fast gleiclitôrmigcii geschwindigkeil von 8,7 mm. in ^.i liunderstel
sekunden auf die basis des mctallkessels zu, es wurden aiso in 3,1 luindcrsiel sekun-
den 6272 cbnim. luft aus dem mctallkessel in den schlauch gepresst ; bei dem schwa-
cheren stoss bewegte sich das metaliplattchen mit einer gesclnvindigkeit von 6,4 mm.
in 6,5 hunderstel sekunden, in dieser zeit wurden also 4614 cbmm. luft in den
schlauch gepresst. — Der beginn des kurvenanstiegs wurde unter der lupe
bestimnit. Ein mikroskop wurde deshalb nicht zu diesem zweck verwendet, weil auch
2u den niessungen, uuf denen die spateren angaben iiber die zeitliche dauer der laute
und i.iber die stelle des taktschlags im gesprochenen wort beruhen, nie ein rfiikrosko[ ,
sondern stets eine lupe verwendet worden war. Die ergebnisse der versnche sind in
der tolgenden tabcUc zus.immengestellt. .\us ihrist deutlich zu ersehen, wie die grosse
der markirungsverzogerung abhaiigt von der starke des stosses, derartder luftstromzuliih-
rung, der lange des zulcitungsschlauches, dem inneren durchmesser der den schlauch
endigenden glasrôhre, und schliesslich dem gewicht der auf der kautsciiukmembran
lastendeii apparatteile. Die zahlenanj;aben bezichen sich auf hunderstel sekunden ("). die
in eckigen klammern || eingeschlossenen zahlen geben diezahlder einzelmessungen,
auf denen die vorhergehen.le zeitangabe als durchschniit berulit i^Bfitr. -«r dciitscbcii,
Miti!!-- p. 5 5 et suiv.).
36 DH LA NASALITÉ l-N ITALIEN
ment avec les deux tambours; dans une autre série, le tube entrait
dans un tube en verre long 32 mm., et de diamètres diffé-
rents (4, 3 et 3 mm.), lequel était placé contre l'ouverture du
tube du tambour à une distance de 9 mm. L'influence des deux
façons de conduire le courant — fermée et libre — sur la gran-
deur, pouvait ainsi être soumise à un examen. On avait noirci le
papier le mieux possible et réduit la pression de la plume sur le
cylindre cl son minimum. Pour reconnaître l'influence du poids
des parties d'appareil s'appuyant sur la membrane, sur la grandeur
du retard, on augmenta dans une série d'expériences le poids de
la plaque d'aluminium de 2X20 gr. Le cylindre possédait une
circonférence de 115, 5'-""'; sa vitesse était de 55 cm. par seconde
en moyenne. On employa un diapason de 100 v. d. par seconde.
Dans la génération du premier déplacement d'air, on eut ces deux
résultats : pour le déplacement le plus fort, la plaque collée sur la
membrane se mouvait sur la base de la cuvette avec une vitesse
presque régulière de 8, 7""" en 3, i centièmes de seconde ; donc en.
3, I centièmes deseconde, furent poussés de la cuvette dans le tube
6772 mmc. Dans le déplacement le plus faible, la plaque se mou-
vait avec une vitesse de 6,4™™ mm. en 6, 5"'^"'' de seconde; dans ce
temps donc furent poussés, pour préciser le commencement de la
montée des courbes 4614 mmc d'air dans le tu.be; on a toujours
employé une loupe et jamais un microscope, parce que les autres
indications, que l'on donnera plus tard, ont été faites aussi à l'aide
d'une loupe. Les résultats, on les trouvera dans les tableaux sui-
vant. On peut clairement voir, comment la grandeur du retard
d'enregistrement dépend de la force du coup, de la manière de
conduire le courant, de la longueur des tubes de conduite, du
diamètre intérieur du tube en verre qui terminait et enfin du
poids des parties qui s'appuyaient sur la membrane :
DE LA NASALITI- HN ITALIEN
)/
Conduite d'air fermée.
Longueur du tube de conduite : 20 cm.
Poids des parties d'appareil s'appuyant sur la
membrane
Déplacement fort
Déplacement faible. . . .
0,6424 gr.
o>27" [43]
0,46" (29]
20.6424 gr.
0,50" (17]
Longueur
du tube de conduite
510 cm.
0,6424 gr.
2,20" [51]
2,62" [19]
Conduite d'air libre.
Longueur du tube de conduite : 21 cm.
Diamètre intérieur des tubes en verre placés à la fin
du tube en caoutchouc.
Déplacement fort . .
Déplacement faible.
4,5 mm.
0.96" [37]
1,41" [14J
Largeur
du tube de conduite
510 cm.
3 mm.
0,76" [53]
i>i7" [19]
2J4" [17]
3,66" [16]
Les chiffres représentent des centièmes de seconde ("'), ceux
entre parenthèses [ J donnent le nombre de chaque mesure, sur
laquelle repose l'indication du temps, ci-dessus donnée en
moyenne. »
M. Meyer a oublié une chose qui peut avoir son importance.
Il n'a donné ni le poids de la cire à cacheter, ni celui de la
paille. Détails que l'on ne doit pas négliger dans des opérations
exactes et qui ont la prétention d'épuiser une question. En tout
cas, le procédé ci-dessus exposé est ingénieux. Mais M. Meyer
veut en tirer des conclusions générales. Voilà l'erreur. Toutes
ces opérations sont nécessaires et suffisantes pour ses appareils et
pour les conditions dans lesquelles il a travaillé. Avant tout, il a
un appareil enregistreur bien mauvais et d'un vieux modèle. On
n'a qu'à comparer la description de l'appareil 'enregistreur chez
M. Meyer (p. lo-ii) et dans les Principes de phonétique expéri-
mentale (I, p. 68 et suiv.). En second lieu, M. Meyer avait itn
seul tambour, et quel tambour ! D'un diamètre énorme (59, )""")•
38 DE LA NASALITÉ liN ITALIEN
Je vais essa3^er, en défendant la teclmique suivie dans ce travail,
de démontrer à. M. Meyer que les corrections qu'il dit néces-
saires à foule expérience exacte, ne le sont pas pour les appareils
employés par nous. Les résultats des observations de M. Meyer
serviraient seulement pour les initiales et encore dans le cas où
il pourrait préciser le moment dans lequel les initiales se font
entendre. Est-ce que Vf, par exemple, est perceptible à l'oreille
dès que le premier souffle passe entre les lèvres ? Et s'il n'est pas
perceptible, qui autorise M. Meyer à dire qu'il commence à un
moment donné ? Ce n'est pas comme air qui se déplace, mais
comme air qui vibre, que j'ai dû considérer la question, puisqu'il
s'agit dans mon travail de « sonorité » et de « sourdité ». Et jus-
tement dans ce cas, les expériences de M. Meyer ne disent rien.
Toutes les expériences faites dans ce travail sont concordantes.
J'ai alors le droit de croire que le retard, cause de cauchemars
pour M. Meyer, n'existe pas. Malgré cela, pour savoir si les
vibrations de l'air dans les données de l'appareil éprouvent un
retard, j'ai voulu fliire des expériences de contrôle où l'air était
saisi par deux procédés différents. Voici comment j'ai opéré. La
vitesse de l'appareil enregistreur était la plus grande (v. Princ.
de phon. exp., I, p. 68 et suiv.). Le changement de vitesse a été
contrôlé par un diapason de 200 v. d. à la seconde. En faisant
recouvrir deux lignes des vibrations du diapason, l'une des deux
a subi une accélération d'/m^ vibration sur 170 vibrations. Nous
sommes généreux en disant i vibration sur 100. Les vibrations
étaient recueillies à l'aide de l'inscripteur électrique de la parole
{Vrinc. de phon. exp., I, p. 127 et suiv.) placé au sommet de la
tige du chariot. Il était en communication avec les piles élec-
triques par un fil et avec l'appareil inscripteur {op. cit., p. 128)
par un autre fil. On parlait dans le microphone à l'aide d'une
embouchure en verre (longueur : 70'^'"'; diamètre intérieur :
14,5'""') qui, par un bras, communiquait à l'aide d'un tube en
caoutchouc (longueur : 84"""; diam. int. : 5""") avec un tam-
bour à levier. Pour les diverses expériences on a employé deux
tambours de différent diamètre : 28"'"' et r6"'"\ Je ferai remar-
quer que l'on s'est servi de deux piles électriques. Le réglage était
DE LA NASALITli KN ITALIEN 39
donc plus facile {op. cit., p. 129) et la chance de faire des expé-
riences exactes était plus grande. On ne contestera pas que la
transmission par électricité, fonctionnant dans un circuit ue deux
mètres à peine, soit à peu prés instantanée. Hh bien, les mûmes
vibrations recueillies par un simple tambour correspondaient
parfaitement à celles inscrites par l'appareil électrique. Exami-
nons, par exemple, la voyelle a. Les lignes perpendiculaires tirées
(R.)
Fio. 6.
« fa >i
voix dont les vibrations ont été recueillies par
un tambour ordinaire,
inscripteur électrique de la parole.
Fig- 7-
« da »
V. = voix dont les vibrations ont été recueillies par
un tambour ordinaire.
I. =: inscripteur électrique do la parole.
entre les deux lignes enregistrées par l'appareil montrent que,
entre les périodes de la voyelle il y a accord, soit au commence
ment, soit entre la maxima et la minima des courbes à la tenue
40 DE LA NASALITÉ EK ITALIEN
du son. Pour les fricatives et pour les occlusives, nous retrouvons
le même accord. On n'a qu'à observer les tracés donnés pour fa
(fig. é)et pour iia (fig. 7.) Les résultats obtenus par mes appa-
reils sont bien loin de donner raison aux généralisations de
M. Meyer, Ce dernier aurait donc mieux fait de ne pas aborder
une question si scabreuse, n'étant pas en condition de la résoudre
à cause de son outillage primitif et insuffisant. En effet, il a pu
étudier le phénomène seulement pour le souffle et uniquement
au sujet des initiales. Il ne fait aucune mention de la sonorité.
Ou bien, il aurait dû dire franchement que les corrections
suggérées par lui devaient être appliquées à ses appareils, et sans
attaquer — ne l'ayant pas comprise — la technique suivie par
d'autres expérimentateurs.
PREMIÈRE PARTIE
NASALITj; NORMALH
CHAPITRE PREMIER
ÉTUDE Di;S CONSONNES NASALES
a) Tout le monde connaît m et ». Quant à la nasale n (ji
postpalatal), c'est M. Josselyn qui, le premier, en a démontré
l'existence en italien. J'ai beau chercher, mais je ne trouve pas
ce son, soit dans le Grundriss der romanischen Philologie, dans
l'article de M. Ovidio, soit dans les grammaires de Petrocchi, de
Morandi e Cappuccini, soit dans l'article de M. Lovera sur la
prononciation itahenne dans Die neiiercn Sprachen (V. Band, lo
Heft, 1898). MM. Savj-Lopcz et Bartoli dans V Altitalienische
Chrestomathie , Strassburg, 1903, donnent le n comme une carac-
téristique du Nord : « und zwar, zuniichst als Auslaut,aber auch
sonst am Silbenschluss (op. cit., p. 176, § 3). »
Je donne des tracés pour mieux éclairer le lecteur. Le tracé
a été pris avec l'ampoule exploratrice, placée contre les alvéoles,
point d'articulation de mon ;/. Le tuyau de l'ampoule
passait dans un trou pratique à droite de l'embouchure et allait
se mettre en communication avec un tambour. Je pouvais
ainsi inscrire simultanément le souffle, le larynx et les mouve-
ments de la langue. Le grand déplacement que nous trouvons
sur la ligne supérieure pour n (fig. 8) dans « anno », nous
indique que 1'» est alvéolaire. Passons au tracé du mot « anca »
(fig. 9). Nous étions toujours dans les mêmes conditions d'expé-
rience; malgré cela, il n'y a pas de déplacement. L'« alors n'a pas
été alvéolaire, mais postpalatal. Une seconde expérience. J'ai pro-
42
DM LA NASALITE EN ITALIEN
nn
Fig. 8.
« anno »
(I-)
L. = travail articulatoire de la langue.
B. = vibrations du larvnx recueillies à leur sortie de la bouche.
a ùh a (I-)
Fig. 9.
« anca »
L. =: travail articulatoire de la langue.
B. =: vibrations du larynx recueillies à leur sortie delà bouche.
DK LA NASAI.riE t\ ITALIEN'
43
nonce, en recueillant l'air par la bouche et par le nez.c anche »
(aùke) et « anche >-> (diikc). Le tracé du premier mot (lîg. lo) nous
il k e C-J
Fig. lo.
« anch e »
N. =r nez. B. = bouche.
révèle uneseule explosion, tandis que celui du second(fig. 1 1) nous
en révèle deux ; mais les articulations sont liées par une voyelle
que je transcris e. Parmi mes sujets, seulement E et F présentent
K.
B.
a 71 e k e
Fig. II.
« anche »
N. =r ne/.. B. = bouche.
(!•)
un n alvéolaire devant k ; mais devant g ils ont un ;/, surtout F.
Le phénomène donc n'est pas tout à f^iit accompli. Encore une
expérience et, cette fois, fliite avec le palais artificiel. Si Vn de C
et de E avait été alvéolaire les tracés l'accuseraient (fig. 12).
Quant à moi, d'après mes expériences, je suis disposéd'admettre
encore un ;/, etprécisément un n médio-palatal. Cettedernière arti-
culation se trouve dans les cas où l'explosion du k est absorbée
dans la nasale, par exemple, dans « icnografia » chez L Les tracés
en efi'et, n'accusent ni un 11 alvéolaire, ni un ;; postpalatal, mais
4-1
DH LA XASALITl'i EN ITALIEN
Z
(C.) Fig.i2. (E.)
Tracé n° i. — i =z n -\- g dans auga ; 2 = ;; ^A"^ dans iugi articulé
par le sujet C (Milan).
Tracé n" 2. — i ^ n -\- k dans aiike, 2 = « + â- dans aiili arti-
culé par le sujet E (Emilie).
Si dans les deux groupes d'articulations, Vti n'avait pas été postpalatal (n),
la langue aurait laissé une trace sur les alvéoles des incisives.
un 11 articulé au centre du palais et que j'appelle médio-palatal
(%• 13)-
Cette constatation est déjà difficile à foire, mais il y en a
d'autres qui échapperaient à un phonéticien qui serait réduit à
Fig. 13.
(I-)
Tracé no i . = no.
Tracé n" 2. =z km'). L'explosion du Je a eu lieu dans le nez et
Vil a été articulée plus en arriére que dans le tracé no i.
ses seuls moyens naturels : c'est la détermination de la valeur
nasale de la consonne. Ce qui détermine la nasale comme telle
DE LA NASALITE HN ITALIKN
45
c'est l'intcnsitc des vibrations nasales et la duré-e pendant
laquelle elles se produisent avant l'explosion.
fi) L'intensité nasale de m, n, n, n, y est d'habitude trcs forte.
Observez les tracés des pages 45, 46, etc.
Mais l'on verra dans le cours de ce travail qu'elles se pré-
sentent sous des aspects très différents. Étudions, par exemple,
l'intensité de la nasale après une consonne sourde.
p ^ n
A dans « pneumatico » présente \n suivant :
1" cas : durée totale 5/100; il n'y a qu'une résonance faible.
11*^ cas : durée totale 14/100; au début pendant 10/100 rés.
faible; puis nasalité (fig. 14).
N.
•'^-4(||^^
n e n m a C^-)
Fig. 14.
« pneumatico »
X. -^ nez. B. = bouche.
Le trace représente le deuxième cas.
III"-" cas : durée totale 7/100; au début pendant 3 100 rés. faible;
puis nasalité.
IV= cas : durée totale 7/100 ; au début pendant 5/100 rés. faible;
puis nasalité.
V'^cas : Vn est partout nasal. Remarquez que c'est le dernier
cas. Le voile du palais commence à se fiitiguer.
Dans tous les cas, la nasalité s'est reportée sur les voyelles sui-
vantes, qui sont énormément nasalisées.
46 Dli LA XASALlTi: HN ITALIEN
C dans le même mot a \'n suivant :
l" cas : ;/ nasal .
Il*-' cas : ;/ a une nasalité faible qui s'étend pendant 7 100 aux
voyelles suivantes.
III"' cas : durée totale 6 100; pendant 3/10 résonance laible ;
puis nasalité.
IV*^ cas : durée totale 6 100; pendant 4/100 résonnance fiiible
puis nasalité.
On ne peut pas donner comme fait certain que la nasalité de
Vn s'est reportée sur les voyelles suivantes. Uni pourrait aussi
être cause de la nasalité énorme enregistrée.
k + n
Dans le IP et VP cas de « Cneo ^> C a prononcé un n qui a
une simple résonance nasale très faible. Toute la nasalité s'est
reportée sur la voyelle suivante(fig. 1 5). Ici, nous en sommes sûrs.
Dans le VP cas Yn est même sourd au début pendant 3/100.
n e 0
« Cneo »
N. = nez. B. =: bouche.
'l'oute la nasalité du ;/ s'est reportée sur <'.
C.)
Le même sujet dans « icnografia » a 1'// suivant :
P'' cas : durée totale 10/100; pendant 5/100 au début simple
résonance fiiible; puis nasalité.
IP' cas : durée totale 7/100; pendant 4 100 au début, il est
sourd ; puis il a une faible résonance.
DH LA NASALITE K\ ITALIEN
47
IIP cas : durée totale 9/100; pendant 3/100 au début sourd;
puis nasalité (fig. 16).
i k II 0 !*-•)
Fig. 16.
« icnografia »
N. = nez. B. =: bouche.
La première ligne, à gauche du lecteur, signe la fin de l'explosion du k et la
seconde signe le commencement de la sonorité du n. — Le tracé représente
le troisième cas.
Remarquez que les sujets, qui présentent ces caractéristiques,
sont du Nord. Ils articulent d'habitude très fort. Cela m'amène à
retenir la faiblesse de la nasale comme un tait purement orga-
nique.
y) En étudiant les tracés, quel ne lut pas mon étonnement,
lorsque je trouvai des nasales pour lesquelles le courant d'air
du nez se comportait d'une manière particulière.
Le sujet B présente (fig. 17) dans « Manlio "(dernier cas) un ///
/// a II l y 0 C^-)
i-ig. 17.
« Manlio »
N. r= nez. B. = bouche.
La nasalité propre de Vin commence seulement à partir de la
première ligne et va jusqu'à la deuxième.
48
DE LA NASALITE EN ITALIEN
m
a
H
Fig. 18.
« manritto «
N. = nez. B. ^^ bouche.
A la tenue, pendant 13/100, l'm est sourd
r i l (1^0
I.'
m a
i
n r
Fig. jc;.
« manritto »
N. =: nez. B. = bouche.
1. r;- ler cas.
2. = II'' et IIP cas.
3. =r IV"" cas.
(F-)
DE LA NASALlTli KN ITALIEN 49
dont la durée totale est de 14/100. A partir du commencement il
présente une faible résonance pendant 9/100. Seulement à partir
d'ici, la nasalité propre del'm commence. Lemêmesujet (fig. 18)
dans«manritto»(4^cas)aunwdont la durée totale est de 19/100.
Sur la ligne du nez, au commencement, il y a des vibrations
pendant 3/100. Puis elles s'arrêtent pour donner la place à un
courant d'air sourd et recommencent 3/100 avant l'explosion.
Dans « manritto » F a un w pour lequel la nasalité com-
mence: I" cas 9/100, IP 6/100, IIP 6/100, IV^ 5/100 avant l'ex-
plosion (fig. 19).
Dans (' Manlio » chez G, la nasalité del'w commence : I"cas,
7/100 avant l'explosion, IP cas, 9/roo, IIP et IV*-" cas, 5/100. Pour
le même sujet dans « manritto » la nasalité de Vtn commence :
I" cas, 4/100 avant l'explosion. II" 9/100, IIP 2/100.
On voit, par ces exemples, combien la durée de la nasalité avant
l'explosion de la consonne est variable. Cela n'arrive pas seule-
ment en italien. L'abbé Rousselot a trouvé dans un parler por-
tugais (Ucanha, prov. de la Beira) des cas où Vm initial du mot
« mâe » = « mère » a donné des variantes significatives. Dans un
dialecte autrichien aussi, l'abbé Rousselot a trouvé des types d'tn
et d'nàl'initiale, qui rappellent la forme portugaise. L'explication
donnée pour le portugais et le dialecte autrichien, « dans certains
cas un défaut de coordination se montre entre l'abaissement
du voile du palais et la fermeture de la glotte » est celle qui
convient aux phénomènes que nous venons d'étudier dans les
à'i^érents parler s k3.\[Qns. (Principes lie P bon. Exp., II, p. 559).
CHAPITRE II
INFLUENCE DE LA CONSONNE NASALE SUR LA VOYELLE
Les phonéticiens ne trouveront pasgrand'chose de nouveau dans
ce phénomène. Une nasale nasalise généralement toujours une
voyelle. C'est ce qu'ils appellent sons transitoires, sans les avoir
jamais bien définis. Dans ce chapitre, je me propose de déter-
La Parole. 4
50
DE LA NASALITÊ EN ITALIEN
miner les cas où cette influence ne se montre pas. Ce dernier
phénomène est tout à fait nouveau et montre que l'influence de
la nasale n'est pas nécessaire.
0
voyelle + nasale.
Prenons le mot « maximum ». Le / est fortement nasalisé chez
B etG, moins chez les autres. Dans « ammasso » le a protonique
(fig. 20) est nasalisé. Voilà de la nasalisation normale, mais qui
mm
a
Fig.
Si
(F.)
« ammasso »
N. =r nez. B. =^ bouche.
L'fl protonique et l'a tonique sont fort nasalisés.
généralement est inaperçue. Il faut une oreille bien exercée
pour pouvoir sentir cette nasalisation, sans recourir aux
tracés. La cause de cette nasalisation est due icf à la nasale,
c'est clair. Son explication doit être cherchée dans une loi de
prévoyance. A cause de sa grande mobilité et de son extrême
sensibilité, le voile du palais se baisse pour m déjà quand la
langue articule /, a. L'organe donc prépare dès la première arti-
culation le mouvement de la seconde. Il est prévoyant.
Ve de « iena » et le ai de « guaina » sont nasalisés chez tous
les sujets examinés. Soit dans n -\- h « anche », « incluso »,
DK LA NASALlTli EN ITALIEK 5I
« Ciincro », soit dans n -\- g « vcngo», « ganglio », « congresso »
la voyelle devant le n est nasalisée.
Chez tous les sujets examinés je trouve cette caractéristique : la
voyelle, par exemple, dans « pugni », « pugno ))(flg. 21), « augno »
pu n 0 C'^--'
Fig. 21.
« pugnù »
N. = nez. B. = bouche.
n'est pas si influencée que devant les autres nasales. Le y pré-
sente la même intensité nasale que m, n, «.Comparez ce que j'ai
dit pour le n chez les Italiens du Nord.
voyelle -\~ nasale -\- consonne.
Pour le sujet B je serais disposé à regarder le cas de « ambi »
comme un cas d'absorption de Vni. Mais il ne faut pas trop se
hâter pour conclure, parce que les vibrations que l'on rencontre
a (à) (m) b i (13)
Fig. 22.
cf ambi »
N. = nez. B. — bouche.
sur la ligne de la bouche pour Vin, pourraient être celles de
lèvres. D'autant plus que le /' aussi présente sur la même ligne
des vibrations (flg. 22). Pour A, C, D,F, G,H, f, L l'a est nasalisé
52 DE LA XASALITH E\ ITALIEN
(E, I, K pas de tracés). En tout cas nous nous trouvons en pré-
sence d'un commencement d'évolution qui est déjà aciievée en
français normal. Dans ce dernier 1'/;^ a disparu. Il a été absorbé
dans la voyelle précédente. Mais au commencement du
xvi^ siècle, d'après le témoignage des grammairiens, 1';;; existait.
Dans le midi de la France il existe encore. L'abbé Rousselot
(Action du voile du palais dans les nasales françaises — La
Parole, 1902, p. 513 et suiv.) donne les tracés des mots « pom-
per » « mon pied » prononcés par un Rouergat où la présence
de l'w nous est révélée par l'occlusion sur la ligne de la bouche.
En Provence, Aups (Var), dans toninbo = « tombe » le m existe.
B.
m
P
Fis.
(C.)
« compra »
N. := nez. B. = bouche.
Et aussi dans plusieurs autres parlers de France (Abbé Rousselot,
Principes de Phonétique, \\, p. 536 et suiv.). L'italien se trouve
donc à la même étape que les parlers français du Midi. Etape
bien arriérée si on pense au français. La cause est physiologique
et il faut la rechercher dans la consonne suivante qui est aussi
bilabiale. Elle favorise la fermeture de la bouche et sauvegarde
ainsi la nasale. Pourquoi, par exemple, d'après Gauchie le m se
prononçait n en français au xvi^ siècle dans « renom »,
« faim >-> etc., tandis que « in voce prompt m exauditur, et
aliquo modo p. -» } (Granimatica gallica — 1575, 42). Pour la
même raison que je viens de donner pour« ambi ». Le p servait
d'appuiàl'm.Lcstoniques de « ambra », « amplesso », «compra»
DE LA XASALITÈ EX ITALIEN' 33
(fig. 23) sont nasalisées chez tous les sujets expérimentés. Pour
A, B, F, comparez: Infl. réduite, etc. Dans les exemples donnés
la voyelle est entravée. Klle présente par conséquent une dispo-
sitions kl nasalisation plus forte que lorsqu'elle est libre.
Le premier / de « dlindlin » est nasalisé. Pour le mot
ffinflitti », voir le chapitre suivant. Nasalisés sont aussi 1'^ tonique
N.
11 €
Fig. 24.
« aggancia »
nez. B. = bouche.
a (c.)
;/ d r 0 11
Fig. 25.
«' androne »
N. :=z nez. B. = bouche.
(G.)
de « aggancia » (fig, 24), les protoniques de « andate » et « androne »
et l'o tonique de « bronzo ». Pour le sujet D, consultez «aggan-
cia » dans le chapitre : Influence réduite, etc.
nasale -f" voyelle.
Les toniques de « ammasso » (fig. 20) « maximum » (fig. 63)
« pneumatico»sontfortementnasaliséescheztouslessujets(E,I, K,
54 DH LA NASALITE EN ITALIEN
pas de tracés). Prenons le mot « atmosfera », on trouve partout un
0 nasalisé mais chc/^ A la nasalisation est énorme. Chez F (fig. 26),
t m 0 s } e
Fig. 26.
« atmosfera »
N. = nez. B. := bouche.
Le tracé montre l'absorption de l'explosion du / dans 1'»/
et la nasalisation de l'o.
(F.)
la ligne du nez de l'o présente dans tous les cas un écoulement
d'air fort agité (E, I, K,pas de tracés). Cette fois, c'est à une loi
d'économie que le voiledu palais obéit. Il était déjà baissé pour m,
et a gardé cette position en laissant faire à la langue le travail
nécessaire pour articuler la voyelle.
n
(A.)
0 l
Fig- 27.
« noi »
N. = nez. B. =; bouche.
Remarquez la nasalisation intense de l'o.
Les voyelles qui suivent la nasale dans « Cneo », « nausea »,
« noi » (fig. 27), présentent une nasalisation très intense.
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN
nasale -\- voyelle -j- nasale.
55
La proionique et la tonique de « mnemonico » sont forte-
ment nasalisées chez tous les sujets (R, I, K,pas de tracés). Les
deux voyelles en dans « pneumatico », aussi.
(F-)
ma n l y o
Fig. 28.
« Manlio »
N. ^ nez. B. = bouche.
L'a montre sur le tracé une certaine tendance à absorber 1'»,
Ua de « Manlio » est très bien nasalisé. Chez C, E, F (fig. 28)
et I, j'ai trouvé quelques cas d^absorption dans ce mot. Mais 1';/,
quoique pendant 2/100 ou 3/100, existe toujours dans la plupart
des cas. Va de « manritto » est nasalisé fortement. Chez les mêmes
sujets j'ai aussi trouvé des cas d'absorption. Cette disposition à
absorber serait-elle due au caractère vibratoire de / et de r ? Le f
et le/ de « moine » sont très influencés par la nasale.
«
Dans l'étude des tracés je n'ai pas toujours trouvé que la
nasale influence l'articulation sonore suivante ou précédente. Il
arrive bien souvent que l'influence de la nasale soit réduite en
grande partie ou à la nullité.
56 DE LA NASALITK EN ITALIEN
Influence de la nasale sur Ja voyelle.
Influence réduite.
m
Par exemple, dans « compra » l'influence de 1';;; chez A ne se
fait pas sentir dès le début, mais seulement 5/100 avant l'occlu-
sion deVm. Chez C, cela arrive deux fois sur six (fig. 23). Chez
F, deux fois sur cinq, elle commence aussi, comme pour A,
5/100 avant l'occlusion. La cause peut très bien être la sourde
précédente.
Dans « aggancia » chez D, Va tonique a été influencé seule-
ment 2/100 avant l'occlusion de Vn.
n
Nous avons déjà vu que l'influence du n n'est pas si forte que
celle des autres nasales.
Influence mille.
Dans « maximum » chez A, C, F, J, 1'/ n'est pas influencé du
tout (fig. 63). Dans « punsi » (J), Vu ne présente qu'une faible
résonance. Remarquez la position de la vo3'elle sourde -|-
sourde -|- voy. -|- nas.
DE LA \ASALlTIi l-N ITAI.IhN
57
CHAPITKH III
iN'rLL'HxcE ni: la nasalh sur la consonnf.
nasale -|- consonne
m -j- V
Il est très intéressant d'étudier la nasalisation que m exerce sur
la consonne suivante. Prenons « decemviro » (fig. 29). Le v est
nasalisé chez tous les sujets. La nasalisation est intense. Il faut
N.
e m V
Fig. 29.
« decemviro »
nez. B. =^ bouche.
;■ 0
(f^)
excepter C (Milan) qui articule très fort et par conséquent a une
disposition particulière à assourdir ; il a prononcé presque mf. E,
I^ K pas de tracés.
m -\- b
Le b de « ambi >), « ambra » (fig. 30) est aussi très nasalisé
(C, E, J, K comme pour m -\- v). Les tracés ne laissent pas de
doutes.
Voilà de la nasalisation, qui d'ordinaire, n'est pas du tout
aperçue. On ne la trouvera plus extraordinaire si l'on pense à la
DE LA NASALITE EN ITALIEN
a )n h r a (F-)
Fig. 50.
« ambra >•>
N. ^=. nez. B. = bouche,
relation intime de ;// et b, sur laquelle nous nous sommes déjà
entretenus. Ce sont des cas importants et pleins d'intérêt pour
les philologues. Rien de plus clair et de plus convaincant pour
expliquer l'assimilation et le passage de 111b ^ mm. Par exemple
* « bômbâcem, bambâcem >y (it. « bombace » ) a donné dans le patois
de Lecce ammace. Cette assimilation est très répandue dans l'Ita-
lie du Sud. Que l'on regarde les tracés de ba et de ma et les
explications données à ce proposa la page 69 et suiv. Étant donnée
l'intensité nasale de b et de m, qui est presque la même, l'oreille,
qui se trompe très fréquemment, a dû, surtout dans ce cas, être
facilement induite en erreur. On a entendu à une certaine dis-
tance et surtout s'il s'agit d'un /; prononcé doucement (à vrai
dire, dancce cas, je ne suis pas un bon sujet pour faire la démons-
tration, parce que j'ai une articulation très dure, étant influencé
par l'alleinand), vint au lieu de inb. M. Bremer (^Deutsche Phonetik,
p. 136) donne à ce propos une explication presque pareille. Que
le V soit aussi nasalisé, cela s'explique facilement. Le v est une
spirante labiale qui s'articule les lèvres entr'ouvertes et les dents
supérieures reposant sur la lèvre inférieure. Il y a déjà une toute
petite occlusion, dont la force peut varier. Cela constitue un
obstacle au courant d'air- phonateur buccal, qui alors, en italien
du moins, passe par le nez. J'ai trouvé des v où la bouche ne
présentait pas de vibrations à la tenue. L'abbé Rousselot men-
tionne des V qui, dans le midi de la France et en Allemagne
DE LA NASA LITE EN ITALIEN 51;
aussi, sont bilabiaux {Précis de pron. franc., p. 59). Puis le pas-
sage de V à b est déjà connu. En ancien italien, on trouve (entre
autres chez Brunetto Latini) « boce » (iat. « vocem ») ; en sarde
bo^ei^i en roumain « boce ».* « Vôcitùs » a donné en sarde : boilu,
boidu. « Nérvûs, -um », en italien ^=: « nervo)>et « nerbo ». Dans
l'orthographe commune, on écrit nv et, seulement dans les mots
savants, inv. Nous verrons dans le paragraphe suivant que, en
italien, 1'» devant /'et v n'existe pas. Ou Vn est absorbé, ou dlle
se change en /// labiodental. Conclusion :
1° ou l'organe veut être économe et garde pour le v la même
position que pour Vm. Alors nous avons un b au lieu d'un v.
2" ou l'organe veut être prévoyant et en articulant tn il pré-
pare déjà le mouvement du v. Alors 1';// n'est plus bilabial, mais
labiodental. C'est-à-dire il a tout à fliit la même articulation
que le v.
Dans le premier cas, on n'a qu'à se reporter à ce que nous
venons de dire pour le b. Dans le second cas, on comprend bien
que l'articulation est plus que f;ivorable à l'influence de la nasale.
C'est de cette manière que l'on peut expliquer tnmece,
mmi'y'^u dans le parler de Lecce qui, en italien, ont leur cor-
respondant dans « invece », « invezzo » (verbe de « vitïùm »).
nasale -(- consonne
Si l'on observe les tracés de « Manlio », « manritto », « bronzo »,
«andate», «androne »,on trouvera que/, r,;^,^ sont très nasalisés.
L'influence de la nasale sur la consonne suivante est énorme chez
A, F, G. On ne trou\era rien d'extraordinaire dans cela, si l'on
réfléchit à la résonance nasale propre à /, r, ^,d et à leur position
dans les différents mots ci-dessus mentionnés. Pour l'articulation
suivante et 1'// il n'y a eu qu'une seule occlusion palatale et au
même endroit. Le voile du palais, déjà baissé pour », est entraîné
à garder sa position pour l'articulation suivante ou du moins à
la rectifier très peu.
Ce sont les tracés qui nous amènent à ces conclusions. Et, en
vérité, on serait un peu embarrassé de trouver le d dans les deux
60 DE LA NASALITÙ EN ITALIEN
premiers de « andate », « androne », de A. L'explosion que l'on
voit à la fin ne doit pas étonner. Dans mes expériences, j'ai trouvé
des H qui avaient une explosion bien plus forte que celle-là. D'ici
à l'assimilation, le chemin n'est pas long. Nous nous trouvons
dans le même cas que pour iiib >> mm. Les explications données
sont valables aussi pour nd >> nn. Les parlers de l'Italie centrale
et méridionale ont déjà accompli cette étape depuis longtemps.
M. Meyer-Lûbke dit que... « dieser Wandel ist ait, vielleicht
ebenso ait wie das Lateinische dieser Gegenden » {Ital.Granimatik,
p. 133, Leipzig, 1890). A Rome on dit mannato v. mandato »,
connotto « condotto », venue « vendere, vende ». Dans le français
normal, le ^ a pu se sauver de l'assimilation aux dépens de Vn,
qui, par exemple, dans « vendre » a été absorbé par la voyelle
précédente,
n -f g
A, C, D, E présentent un g avec résonance normale dans
« congresso ». Il ne faut pas oublier que C a une grande disposi-
tion à assourdir. Chez B, F, G, H, J, l'influence s'est fait beaucoup
B.
__4.«««4^
N.
N. =
e ùg Çi'ifi)
Fig. 31.
« vengo »
nez. B. = bouche.
(!■'•)
sentir, surtout chez F et G (fig. 33). On serait porté à croire
que F a prononcé vefifio au lieu de vengo (fig. 31). Pour I, K, L,
les tracés manquent.
DE LA NASALITli KN ITALIKN
6l
;•/ -f- gl
A, C, D, E, comme pour ;"/ -|- g. Seulement, chez C on ne
trouve pas de ^ dans « ganglio ». Les tracés, du moins, ne le
révèlent pas. Une note consignée sur la feuille, tout de suite après
l'expérience, m'indique que l'oreille non plus n'a pas saisi le. i,^ C a
prononcé alors ou gaiilyo ou gaiilo. Je retrouve le même phéno-
;/
y
(F.)
N. =
Fig. 52.
« ganglio »
nez. B. = bouche.
l'ig r t' ss
Fig- 55-
« congresso •>
îs^i =: nez. B. — bouche.
(G.)
mène chez F et J. Comparez les tracés de « Manlio » et
« ganglio». Ce dernier a prononcé ^^^^w'^/A'. Quelessujets n'aient pas
articulé le g se comprend facilement. Remarquez le mot. Il s agit
62 DE LA KASALITÉ EN ITALIEN
de « ganglio ». Nous avons un a moyen devant le groupe ngl et
un / (ou un v) après. Surtout cette dernière voyelle exige une
base d'articulation très en avant. L'organe influencé a voulu se
disposer et ménager ses forces. Le jtr qui s'articule en arrière plus
ou moins vers le palais mou, est tombé et axqc lui ;/. Remarquez
que c'est seulement dans « ganglio » que cela arrive. Pas dans
« congresso » .
il + gr
A, C, D, E dans les mêmes conditions que pour n -f- g- B, F,
G (fig. 33), H, J présentent un g avec résonance nasale intense,
surtout F. Pour I, K, L, pas de tracés. En tout cas, l'influence
de la nasale s'est limitée au s «congresso ».
CHAPITRE IV
ABSORPTION DE l'eXPLOSION DE LA CONSONNE
DANS LA NASALE
consonne -|- m
t + ;//
Observez les tracés de « atmosfera » de F (flg. 26).
L'in.iplosion du t a été forte et il nous est facile de la voir. Mais
il nous est impossible de trouver sur la ligne de la bouche trace
de l'explosion du t. Passons à la ligne du nez. Voilà la résonance
pour a ; puis silence. Avant que les vibrations de Vm com-
mencent nous voyons un petit tressaillement de la plume. Si le
tambour avait eu un diamètre plus grand, il aurait été plus
visible. Ce tressaillement nous indique que l'explosion du / s'est
passée dans le nez. En d'autres termes, c'est la nasale qui a
absorbé l'explosion de la consonne. Quand la langue a abandonné
la position du /, les lèvres étaient déjà fermées pour ni. Le cou-
rant d'air a été obligé de passer par le nez. Chez F, cela arrive
DE LA NASALITE F.M ITALIEN
63
a t
m 0
s f e r
F'g- 54.
" atmosfera «
N. =i nez. B. =: bouche.
L'explosion du / a été absorbée dans la nasale suivante.
a (G.)
dans tous les cas. Chez C, deux fois sur quatre et G (ûg. 34)
trois fois sur six. En suédois, dans « vatten » (eau), i'ahbé Rous-
selot a aussi trouvé un cas analogue {Principes, II, p. 566).
d -j- '"
Prenons encore F, mais pour un autre mot : « cadmio «(tig. 35).
Ici aussi nous voyons dans tous les cas l'implosion du d sur la ligne
d m y
Fig- 55-
K cadniio »
N. = nez. B. =: bouche.
Même phénomène que pour la tig. 34.
(F.)
de la bouche. Si nous voulons trouver l'explosion, c'est sur la ligne
du nez qu'il faut la chercher. Je trouve sur les tracés, qui ont été
64 DE LA NASALITÉ EN ITALIEN
faits le 5 février 1903, la note suivante : « cadmio — mon oreille
saisit avec beaucoup de peine le d. » Voilà un cas d'assimilation.
Les grammairiens et les phonéticiens italiens de la vieille école
expliquent tout phénomène d'assimilation — très répandue en
italien littéraire et dans les patois — par le fait que cela ft pro-
duce maggiore agevolezza nella pronunzia, perché invece di
proferire con la stessa emissione di voce due suoni difterenti, se
ne proferisce uno solo raddoppiato » (G. Rigutini, Di^ionarietto
it. di Ort. e Pron., page XL, Firenze, 1897). C'est vrai que les
organes sont toujours disposés à l'économie, mais j'avoue que
cette explication, du reste très commode, ne me satisfit pas, du
moins, dans mon cas. Il s'agit, par exemple, dans « cadmio, atmos-
fera », qui ordinairement sont prononcés caiiiiiiio, aininosfera, sur-
tout en Toscane, d'intensité, d'absorption et d'effet acoustique.
L'ibbé Rousselot (Précis de pron. fr., p. 92) dit : « la première
consonne d'un groupe tend à s'aifaiblir, mais elle ne doit pas
disparaître (en fr.) On entend uiain-nant pour maintenant
chez les jeunes gens, même à Paris Les méridionaux arti-
culent aussi trop faiblement des mots comme « atmosphère »,
« symptôme » où l'on entend à peine le /ou le /)... C'est à une
tendance analogue qu'est due la transformation de « adcaptare »
en « acheter ». » En italien, dans les sujets expérimentés par
moi, le / ou le ^ a aussi été faiblement articulé. Articulation faible ;
conséquemment, effet acoustique aussi faible ; et enfin absorption
de l'explosion dans la nasale. Voilà des conditions peu favorables
pour notre oreille, qui, justement comme ma note le démontre,
saisit très peu le <i et à sa place un ni plus tenu et plus long,
dans lequel les profanes reconnaissent un m double. Et puis on
le prononce comme tel. L'absorption de l'explosion du d dans
« cadmio » setrouve aussi chez C, deux foissur quatre et chez D,
trois sur cinq.
DE LA NASALITE EN ITALIEN' 6)
consonne + "
k initial -\- n
Dans « Cneo» b' présente (rtg. 36) dans tous les cas l'explosion
du/cdans le nez. Sur la ligne de laboucheil yauneseule explosion
N. —
c 0
Fig. 36.
« Cneo »
nez. B. =: bouche.
(i"0
ï
pour Vn, tandis que sur celle du nez, au moment où les vibra-
tions de Vn commencent, on remarque l'explosion du k. Les
autres sujets ou bien ont prononcé k^nÇûg. 37) ou bien ont fait
suivre l'explosion d'un souffle très fort.
n
G-)
N.
e 0
Hig- 5/.
(' Cneo )'
nez. B = bouche.
Si le sujet (prov. Caserte) n'avait pas prononcé k'^mo, les vibrations
entre la première et la deuxième perpendiculaire sur la ligne de la
bouche n'existeraient pas.
La Parole. <
66
DE LA NASALITE EN ITALIEN
k dans le corps du mot + n
F et C(unefoissur trois), dans «icnografia ))(fig. 38), présentent
les mêmes caractéristiques que l'on trouve pour F dans « Cneo ».
Les autres sujets aussi.
H
r
(F.)
e ^
Fig. 38.
« icnografia »
N. := nez. B. =: bouche.
Il faut remarquer que dans ces combinaisons ïii n'est plus
alvéolaire. Le tracé i, de la figure 13, nous montre l'ar-
ticulation de nô et le tracé 2 celle de knô dans « icnografia ».
On s'aperçoit £icilement que la base d'articulation de l'n n'est
plus la même. C'est le k qui a influencé en partie le ;/, qui alors
devient médiopalatal. Je le transcris ;'/.
Déjà en 1876, M. le docteur Rosapelly (v. Bibliographie) avait
observé que dans le groupe pin et biii il y a un écoulement de
l'air par le nez pour m et pour l'explosion du p et du b. M. Havet
rapprocha ce phénomène du yama des Hindous. Si les compé-
tences propres à chacun des deux collaborateurs, celle du physio-
logiste et du linguiste, s'étaient trouvées réunies dans la même
personne, la Phonétique expérimentale était fondée (M. Tabbé
Rousselot, Principes de Phon. exp., I, p. 130). Cette étude sur
l'absorption me rappelle la note et les exemples de M. Bremer
(Deutsche Phonetik, An m. 2, p. 59).
« On ne peut pas prononcer autrement p, b devant m, t, ci,
devant i.i et k, g devant n sans que l'explosion ait lieu à l'en-
trée des cavités nasales. Elle n'a donc pas lieu ni sur les
DH LA NASALITi: EN ITALIEN' 67
lèvres, ni aux alvéoles, ni au palais. Si la fin de Tocclusion
buccale a lieu avant celle de la nasale, une petife quantité d'air
doit s'échapper par la bouche, avant que l'on entende m, n
OUI]. Par conséquent, devant ces sons, on entend une courte
résonance qui, dans la phonation sonore, ressemble à une
voyelle de timbre incertain et, dans la phonation sourde, à un
souffle. Je remarque que notre écriture n'offre aucun moyen
pour pouvoir distinguer cette dernière prononciation de celle
dont j'ai parlé dans ce paragraphe. Nous écrivons, par
exemple, un d'après^ et g dans « lecken », « sagen », quoique
nous fassions suivre d'habitude l'explosion nasale de l'articula-
tion du k et du g. D'autre part nous écrivons, par exemple,
« knie », « gnade », mais nous prononçons normalement
(dans l'Allemagne du Nord) « chnî » ou « canî » et « gonada »
avec un bruit sourd devant n très court, mais clairement per-
ceptible. Un Allemand du Centre ou du Midi prononce
d'habitude dans ce dernier cas « crjî » et « grjâda »'.
Les mêmes phénomènes se rencontrent chez mes sujets ita-
liens. La note de M. Bremer fait ressortir encore une fois que la
méthode graphique se rapproche plus que toute autre de l'idéal
d'une transcription phonétique.
I. n Mail kanii eiii p, b vor m, ciii /, d vor n, ciii k, g, vor n iiiclit aiiders ausspre-
chen, als dass die Explosion am Eingange zur Nasenhohle erfolgt, und nicht etwa an
den Lippen, Alveolen und am Gaumen. Sobald man don Verschluss im Miinde
friiher lôst als den Nasenverschluss, muss ein geringer Teil der Luft aus dem Munde
entweichen, bevor das tit, n, ij horbar wird ; man hôrt daher vor dicsen l.auten einen
kurzcn Schall, der bei Stimmbildung als ein Vokal von unbestinimter Klangfarbe
crscheint, bei Stimnilosigkeit als ein Hauch. Ich maclie darauf aufmerksam, dass
unsere Schrift keine Mittel bietet dièse letztere Aussprache von der in diesem Paragr,
behandelten zu unterscheiden. Wir schreiben z. B. nach dem k und o" in « lecken »,
« sagen » ein e wievvohl wir auf den k- und g- Einsatz unmittelbar die nasale Explosion
folgen zu lassen pflegen. Andrerseits schreiben wir 2. B. « Knie » n Gnade » und
sprechen doch (in Norddeutschiand) normalerweise C h llî oder f^M/und P'j'/Zrtt/<? mit
einem sehr kurzen, aber doch deutlicli htirbaren geriiuschlosen Schalle vor dem 11 ;
der Mittel =und Obcrdeutsche spricht in letzterem Falle zumeist Cljî und gnâd3 ».
DEUXIEME PARTIE
NASALITÉ ANORMALE
CHAPITRE I-
NASALISATION DES ARTICULATIONS NON NASALES
Ce chapitre énoncerait un paradoxe s'il était certain que le
voile du palais était baissé seulement pour les nasales, ce qui
n'arrive pas chez mes sujets italiens. Examinons, par exemple,
les tracés des voyelles /, e, a, o, n prononcées par le sujet B. (fig.
39, 40 et 41).
Les tracés nous révèlent que chaque émission de voix buccale est
accompagnée par une autre émission nasale. J'ai examiné près de
250 tracés de voyelles prononcées par douze sujets italiens et
tous révèlent que la phonation est bucco-nasale, avec des vibra-
tions plus ou moins amples et extrêmement variables. On peut
expliquer ce phénomène, non seulement par les mouvements du
voile du palais, mais encore par le fait que les fosses nasales offrent à
l'air expiré une entrée plus spacieuse qu'à l'air inspiré. Il s'ensuit
que les cavités annexes reçoivent l'air comprimé dans les fosses
nasales et sont particulièrement disposées pour prendre part à la
production de la parole (op. cit., p. 28e). On rencontre cette
nasalité en bas-allemand, en français et dans plusieurs patois
français, en tchèque, en russe. C'est M. Josselyn, le premier,
qui dans un article paru dans La Parole (Paris, 1899, p. 602
et suiv.), a révélé une nasalité en italien bien plus forte que
dans les autres langues, qu'en anglais par exemple. Mais comme
il s'agissait d'une étude où M. Josselyn abordait le premier et
traitait en général toutes les questions relatives à la phonétique
DE LA NASALITt EN ITALIEN
69
i e
« i » « e »
N. =: nez. B. =r bouclie.
(15.)
a
(!•)
N. =
Fig. 40.
« a )>
nez. B. ^ bouche.
N. =
Fig. 41.
(( O >' « u »
nez. B. = bouclie.
70 DE LA NASALITE EN ITALIEN
italienne d'après la méthode expérimentale, il dut se contenter
d'une simple esquisse à propos de la nasalité. D'après mes expé-
riences, fiiites largement et sur des sujets de provinces et d'édu-
cation différentes, j'ai tiré cette conclusion que : ni le timbre,
ni la quantité, ni l'intensité, ni l'acuité, ni l'accent d'une voyelle
n'ont d'action sur la force ou sur la faiblesse de sa nasalité ; c^est
seulement sa position qui en est la cause. Je vais démontrer :
I" Que les voyelles présentent une nasalité forte devant ou
après /, r et les occlusives, tandis que, ou isolées, ou devant ou
après les autres articulations, elles ont une nasalité faible ;
2° Que cette variabilité dépend justement des articulations qui
précèdent ou suivent la voyelle et qui sont elles-mêmes plus
nasales les unes que les autres,
«)
voyelle -|- p.
voyelle -|- b.
Soient 1'^ tonique de « applica », Vo de « opra », Va de
« appresso », 1'^ de « abside ». Le sujet A (fig. 42) a fait de son
a
s i d e (A.)
Fig. 42.
K abside »
N. ^ nez. B. =: bouche.
L'fl est très nasalisé, quoique l'articulation suivante ne soit pas nasale.
mieux pour garder la sonore /; et la sourde s pures, l'une à côté
de l'autre, mais cet effort a eu pour effet la nasalisation de 1'^.
Le sujet G, que j'examinai après, confirme l'explication du phé-
DE LA NASALITE KN ITALIEN J 1
noniùnc. G était porté à la prononciation vulgaire, c'csi-à-dirc à
l'assimilation. Il prononçait : asside. Je lui dis de me prononcer
le mot tel qu'il était écrit. En faisant cet effort Va s'est nasalisé.
Nous verrons après que le b est aussi cause de cette nasalisation ;
1'^ de « ebbro ».
voyelle -j- /
voyelle -|- d
\Ja protonique de« atlcta » (fig. 43) et de « attrassi », l'a, qui
porte l'accent secondaire, dans «atmosfera», Va protonique de
« addico », 1'/ de « idra ^ indiquent une nasalité.
île t
P>g- 45-
<! atleta »
N. = nez. B. = bouche.
Même phénomène que dans la fig. 42.
(G.
voyelle + ^'
voyelle -\- g
L'ode « ocra », l'a de « accresce », Va protonique de
«aggancia» et de « aggloba » présentent unécoulement d'air nasal.
/ -{- vovclle -\- occlusive
L'/ de « libro » et de « litro » (fig. 44), Vc de « plèbe » et de
« atleta » ont une forte nasalité.
p -\- voyelle -\- I
Le premier u de « puUulô » et Vu de « Puglie» sont nasalisés.
72
DK LA NASALITE HK ITALIEN
/ / / r 0 (B-)
Fig. 44.
« litro 1)
N. = nez. B. rr bouche.
Même phénomène que dans la fig. 42.
b -}- voyelle -|- occlusive.
L'a de « babbo » (fig. 45), 1'/ tonique de « biblico » sont
nasalisés,
/; a hh 0 (A.)
fig. 45-
« babbo )>
N. ^ nez. B. := bouche.
Même phénomène que dans la fig. 42.
■ d -)- voyelle -f,t^'-''^lusive.
L'/ de (' addico » est nasal.
On voit donc que les combinaisons, où la nasalité des voyelles
est plus intense, sont justement celles où figurent les occlusives.
L7 pré;,ente aussi une explosion bien considérable. Etant donné
DF LA NASAI.ITK EN ITALIEN 73
qu'une vc)3xMlc, avant ou aprcs une explosive ou entre deux
explosives, présente une nasalité plus intense que dans les com-
binaisons avec les autres articulations (les nasales exceptées), il
m a ('•)
Fig. 46,
<i ma »
N. =: ntv.. B. ■=: bouche.
faut démontrer que ce sont justement les explosives qui sont la
cause d'une telle nasalité. Il s'agit de reconstruire le phénomène,
de synthétiser.
n a ('•)
F'g- 47-
« na »
N. = nez. B. = bouche
J'ai pris les monosyllabes : ma (fig. 46), na (fig. 47), la (fig.
48), ba (fig. 49), lia (fig. 50), ^i;a et je les ai prononcés —
dans les mêmes conditions - soit isolés, soit mêlés entre
eux, mais toujours l'un après l'autre mécaniquement. J'évitais
ainsi d'être suggestionné. Examinons les tracés. Si la ligne
du nez ne présente pas la même intensité pour ;;/, //, /, b,
74
DE LA NASALITl- EN ITALIEN
/
a
(I-)
Fig. 48.
« la »
N. r= nez. B. = bouche.
h a a-)
Fig. 49.
.. ba ..
N. = nez. B. = bouche.
Remarquer que la nasalisation de Va est plus forte que l'i; dans ma (fig. 46),
d a (I-)
Fig. 50.
« da »
N. := nez. B. = bouche.
La nasalité du (/ est plus intense que celle du 11 (fig. 47).
DK LA NASALITK EN ITALIEN 7)
d, g, peu s'en finit. Mais la nasalitc de la voyelle après chacune
de ces articulations est la même ; après /; elle est même plus
intense qu'après 7iia. Que l'on pense à l'articulation de wrt et de
ba. L'unique différence consiste dans l'abaissement plus ou
moins prononcé du voile du palais. Entre les autres sujets et
moi la différence n'a pas été grande. La même relation existe
entre 7ia, la, da, ga. Les lèvres qui se ferment ou la langue qui
s'appuie contre le palais forment un obstacle au passage du cou-
rant phonateur buccal. Ce dernier s'écoule en abondance par le
nez. C'est si vrai que les tracés ne présentent pas de vibrations
sur la ligne de la bouche pour ces articulations. Celles que l'on
N. = nez. B. =: bouche.
Remarquez la forte nasalisation de la voyelle même après une expl. sourde.
gs
/ 0 h
Fig. 52.
« aggloba »
N. :
= nez. B. = bouche.
(A.)
Influencé par !e g. Va protonique est très nasalisé.
76
DE LA NASALITE EN ITALIEN
S a (I-;
F'g- 5 3-
« sa »
B. = bouche. N. =r nez.
Diamètre du tambour pour la bouche: 17 mm.
Diamètre du tambour pour le nez : 30 mm.
a s a (!•)
Fig- 54-
« asa ))
B. = bouche. N. =: nez.
Même disposition que pour la fig. 53.
a s (!•)
F'g- 55-
« as »
B. =: bouche. N. = nez.
Même disposition que pour la fig. 53
DE LA NASALITÉ EX ITALIEN 77
pourrait trouver appartiennent aux lèvres. \'cut-on encore un
exemple de nasalisation due à l'influence des explosives ? On n'a
qu'à examiner le tracé de « aggloba » du sujet A- Pour le
même mot on trouve que les autres sujets ont aussi une nasalité
intense. Il me semble que le phénomène est expliqué.
Je donne ici l'opinion de M. Bremer à propos de m, n, n et
de b, ci, g. On pourra la comparer avec les explications que je
viens de présenter : « L'explosion deb, d, g, sonores (§ 131),
peut être également nasalisée. Le moyen le plus simple d'obtenir
ce son qui, dans le cas de coryza aigu se produit de lui-même
au lieu de m, n, ng, c'est de prononcer m, n, ng en se pinçant
le nez. L'explosion de ces b, d, g nasalisés ne se distingue pas de
celle que nous désignons par les lettres m, n, g. C'est tout au
plus s'il peut être question d'une différence de degré dans la
nasalité. Dans certaines circonstances, l'explosion peut avoir un
timbre nasal si faible que notre oreille peut à peine distinguer
s'il faut désigner le son ainsi émis par ///, n, ng ou par b, d, g ».
g)
Les voyelles qui se trouvent dans une autre position que celles
que je viens d'indiquer, que l'articulation soit sourde ou sonore,
présentent une nasalité bien plus faible. Pour les explications je
renvoie au chapitre suivant.
y)
Pour les articulations fricatives (tîg. 53, 54 et >)), mi-occlu-
sives (fig. 5 6) et occlusives sourdes (fig. 57), le Qourant d'air nasal
I. Auch der Blahlaut des stimmluiften b. d \xnà g k.inii gciiaselt gesprochcn wcrJen.
Man erhalt diesen Laut, der sich bci Stockschnupfen von selbst st.itt eines m, ;;, «e
eiiistellt, am einlachsten, wenn man ein m, », ng mit zugehaltener Nase spricht. Die
Explosion eines solchen gen.ïselten /', </, g untcrscheidct sich nicht von derjenigcn,
welche wir mit den Buchstaben m, n, iig bczoichnen. Hôchstens kann ein Gradunter-
schied der Nasalitat in Frage komnien. Unter Umstanden kann die Explosion eine
50 geringe nasale Klangfarbe haben, dass unscr Gehôr kaum zu untersclieiden ver-
mag, ob wir das Gerausch mit den Buchstaben m, n. ng oder b, ./, g bezeichnen sol-
len » (Deiilsche Phonetik, page 136).
78
DR LA KASALITE KN ITALIEN!
S a (!•)
Fig. 56.
« za »
B. = bouche. N. = nez.
Même disposition que pour la iig. 53.
a t a a-)
ï-ig. 57.
« ata »
B. = bouche. N. = nez.
Même disposition que pour la fig. 53.
N. =
y «
Fig. 58.
« coiaio »
nez. B. =: bouche.
0 (A.)
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN 79
présente les mêmes caractéristiques que celui de la bouche, seule-
ment plus fiiiblement.
SEMI-VOYELLES
Les tracés de « guaio », « noioso », « coiaio )> (fig. 58),
« baiocco » révèlent un y qui, dans tous les cas, a une bonne nasa-
lité.Le if aussi dans « guaio », « lui » (iîg. 59).
(I-)
N.
w
f'g- 59-
« lui »
nez. B. ^ bouche.
FRICATIVES
Pour ces articulations nous avons de la nasalité qui est réduite
à son minimum chez les sujets du Nord et qui augmente tou-
jours en s'approchant du Sud. Par le tracé de « bevvi » (fig. 60),
N. =
vv i
Fig. 60.
« bevvi »
nez. B. =: bouche.
(A.)
8o DE LA XASALITÈ EN ITALIEN
on peut voir que A présente un v qui, à la tenue, pendant 6/100
n'a pas de nasalité. Cela se passe dans tous les cas. Le v de B
et de C présente de la nasalité dans un seul cas. Chez D, le v se
comporte comme chez A. Maintenant nous commençons à des-
cendre vers le Sud. E^ F ont partout de la nasalité. G, qui est
b e vv i <^^-)
Fig. 61.
« bevvi »
N. =: nez. B. = bouche.
du centre, présente (fig. 61) une nasalité encore mieux mar-
quée. Pour les autres sujets les tracés manquent. Passons au
mot « sorpresa ». Même phénomène pour le :{ que pour le v.
Mais, ici, la nasalité commence à augmenter seulement avec G.
Les autres sujets ont prononcé 1'^ sourde. Cette foiblesse de la
nasalité s'explique par le fait que, dans ces articulations, le cou-
rant phonateur passe sans trouver de gros obstacles, comme il
s'en trouve dans les vibrantes et dans les explosives.
VIBRANTES
Dans tous les exemples que je vais donner, 1'/ présente une
forte nasalité, « libro », « litro », « pullulô », « inflitti »,
(( plèbe », « replica », « bleso », « atleta », « dlindlin »,
« classe », « acclive », « globo », « aggloba >» et enfin aussi
quand elle est mouillée, p. exemple, dans « Puglie ».L'r se com-
porte de la même manière, p. exemple : «replica », « rapsodo »,
« decemviro », « arrota » (fig. 62), « bronzo », « attrassi »,
« idra », « raddrizzo », « croce », « accresce », « aggradi ».
Dli LA NASALITli KN ITAI.IKN
rr 0 t a ''■)
1-ig. 62.
« arrotii »
K. = nez. 13. = bouche.
Ml-OCCLUSlVES
Dans « affliggi », « poggi », la nasalitc se comporte comme
dans les fricatives, toujours plus intense à mesure que l'on se
rapproche du Centre. En tout cas, la nasalitc n'est pas forte. Ces
articulations ressemblent beaucoup, pour le souffle, aux fricatives.
C'est par cette ressemblance que je crois pouvoir expliquer la
faiblesse de leur nasal ité et par conséquent aussi des voyelles
précédentes ou suivantes.
OCCLUSIVES
En parlant des voyelles j'ai déjà démontré la relation intime
qu'il y a entre les occlusives sonores et w, //, //. Malgré cela, j'ai
trouvé chez les sujets A, B, C — tous du Nord — des occlu-
sives sonores absolument sans nasalité. P. ex. « biblico »; chez C,
le h n'a pas de nasalité. Les tracés montrent que le mot « abside »
a été prononcé par A, B, C, D apside, par F al\idc, par G ah'-
side, par ] abside. Le b dans « plèbe »,chez D, et dans « ambra »,
chez C, n'a pas de nasalité. Dans « decemviro », le sujet G pré-
sente un dsans nasalité; C présente le même d dans « addico »;
A, dans c( raddrizzo » (une fois sur six), A (trois fois sur cinq) et
C (deux fois sur quatre), dans « cadmio » ont aussi un d sans
nasalité. Dans « dlindlin » et « idra », C présente le mcme d,
C a un g dans « aggancia », « aggloba », sans nasalitc.
La Paroi. k. "
82 DE LA NASALITÈ EN ITALIEN
OCCLUSIVES FINALES
« rob ». A : la nasal ité du b s'arrête en moyenne 3/100
avant l'explosion. B : ou présente b avec nasalité + e : rob^, ou b
sans nasalité : rob ; C, D, et F ont un b sans nasalité ; chez G
la nasalité s'arrête 10/100 avant l'explosion; chez J, nous avons
b nasal.
« ad ». A : /i nasal; B : d nasal -1- c : ad'' ; C : d sans nasa-
lité ; D : la nasalité s'arrête 6/100 avant l'explosion; F : d sans
nasalité; G : la nasalité s'arrête 8/100 avant l'explosion; J:
la nasalité s'arrête 5/100 avant l'explosion et les vibrations du
larynx aussi.
« efod. » A : dnon nasal ; B : d nasal -{-e; C, D, F : d non
nasal ; chez G, la nasalité s'arrête 14/100 avant l'explosion et
chez J, 8/100. Pour ce dernier, les vibrations du larynx s'arrêtent
aussi au même instant.
<( nord ». A : J pas nasal; B tend vers un d nasal; C, D, F :
d pas nasal; G : ^ nasal + e; J, nasalité s'arrête 6/100 avant
l'explosion et les vibrations du larynx aussi.
CHAPITRE II
NASALISATION DES VOYELLES FINALES
La nasalisation des voyelles finales n'est pas une caractéristique
de l'italien, mais de plusieurs patois français, du tchèque et peut-
être d'autres langues encore. Ce phénomène varie beaucoup. Il
ne présente pas toujours la même intensité chez tous les sujets
expérimentés et chez le même sujet. Je vais donner quelques
DK LA NASALITÉ KX ITALIKN 83
exemples : « acclive », « appresso », « classe », « accresce », « opra »,
« ebbro», « cadmio », « abdome » (B a prononcé une fois sur cinq
un m sourd et è; F a prononcé abdome), « anno », « androne »,
« aggancia », « globo », « babbo » , « atleta », « rapsodo », « psiche »,
« applica », « replica », «abdico », « pneumatico »,« egloga ».
Comment expliquer cette nasalisation finale? M. l'abbé Rousse-
lot l'explique « par la précipitation que l'on a de reprendre la
respiration nasale avant même la fin de la voyelle y>. Principes de
phonétique ex p., II, p. 557 et suiv.).Je m'aperçois malheureuse-
ment trop tard — parce que j'ai perdu de vue mes sujets — que,
pour épuiser cette question, j'aurais dû faire des expériences avec
le pneumographe (^Principes de pbon. cxp., I, p. 89). C'est
M. l'abbé Rousselot qui propose cette expérience, d'après laquelle
on remarque : «... que le surplus de l'air mis en réserve est
normalement expulsé par le ne/ après l'arrêt de la voix et avant
l'inspiration suivante et qu'une légère avance dans ce mouve-
ment lui (lût nasaliser dans certains dialectes les voyelles
finales... »
L'explication précédente est celle aussi que je suppose conve-
nir à mon cas. Je me réserve dans un prochain travail de traiter
spécialement et à fond cette question, en prenant en considéra-
tion aussi la durée, la hauteur musicale, etc. M. l'abbé Rousselot
a trouvé un ^ féminin nasal à Lezay (Deux-Sèvres), dans « tombe ».
Le même savant mentionne des /, qui dans certaines régions
du nord de la France, deviennent è; par exemple « Paris » =^
pare (Princ. de phon. exp., II, p. 557 et suiv.). M. l'abbé Rigal a
trouvé un e posttonique final nasalisé dans un sujet originaire
des environs d'Amiens (La P^ry/é?, n"9, Paris, septembre 1901).
M. Chlumsky mentionne en tchèque des finales nasalisées
(Zfl Parole, n° 2. Paris, mars 1902).
TROISIÈME PARTIE
CHUTE DE LA CONSONNE NASALE
ABSORPTION DE LA CONSONNE NASALE DANS LA VOYELLE PRECEDENTE
Voilà un phénomène auquel on se serait très peu attendu en
italien littéraire. On ne peut pas dire qu'il s'agit d'une particula-
rité personnelle, due à différentes causes, puisqu'on la retrouve
chez 9 sujets sur 12 examinés. A partir du Piémont jusqu'à Rome
on trouve les cinq voyelles fondamentales (/, ^,rt, o,î(), parfaite-
ment nasales (î,c, â, d,fi). Chez les sujets du Midi l'wreste, mais
elle se lie avec l'articulation suivante par un e. Il s'agit dans les
deux cas d'un fait purement physiologique. Examinons les diffé-
rents mots.
m à la fin du mot
voyelle -f- m
Vu de maximum. Le sujet A dans le 3* cas (fig. 63) a
absorbé Ym final dans ïn, justement, parce que Vm manque
d'appui.
voyelle -{- n -\-f
Observez le tracé du mot « tonfo » (fig. 64). C'est du sujet
C. Suivez la ligne de la bouche. Vous trouverez des vibrations
jusqu'à/. Pas de fermeture; pas d';/ .' La ligne du nez révèle une
nasalité uniforme. L'« a été absorbé par Vo. On peut transcrire
le mot tôfo. Chez C on trouve ce phénomène quatre fois sur
cinq. Le sujet D (fig. 65) a aussi articulé /ô/t) cinq fois sur cinq.
Ses tracés présentent un caractère particulier. A partir du com-
mencement, la voyelle est plus faiblement nasale pendant i i/ioo
DK LA KASALITi: HN ITALn:\
I.
m
a k s
2.
S
• •/
m fi
Fig. 63.
maximum
N. =
nez. B. == bouch(
(A.)
Si 1''^/ [n'avait pas absorbé 1'///, les vibrations sur la ligne de la bouche
n'existeraient'pas.
— en moyenne — que dans la partie suivante. L'absorption
alors ne doit pas s'accomplir dans des conditions tout à tait
sûres. E a absorbé six fois sur six. C a articulé nif dans l'autre
cas. A,B, F, G, H, I, J de même. Pour K et L, les tracés manquent.
DR LA KASALlTli EK ITALIKN
Ô f
Fig. 6-,.
« tonfo »
N. = nez. B. =r bouche.
(D-)
\
voyelle -\- n -\- v
Le sujet A présente cinq fois sur cinq, dans « vanvera », un à.
L'n a été absorbé aussi chez B une fois sur cinq, D cinq fois sur
cinq, E (fig. GG) six fois sur six, H deux fois sur quatre. Chez
N. =
V
a
Fig. 66.
« anva »
nez. B. =
bouche,
(E.)
D, la nasalité est faible. Elle s'est reportée toute sur le v sui-
vant. B et H ont prononcé mv dans les autres cas; de même
C, F, G, I, J, Pour K et L, pas de tracés.
voyelle -f" " ~|~ -^
Dans « ponsô », c'est seulement chez B une fois sur six, C
DK LA NASALITE K\ ITALIEN
87
0 sa
Fig. 67.
« ponsô »
N. -j=z nez. B. = bouclie.
(C.)
(fig. 67) cinq fois sur cinq, D une fois sur cinq, E sept fois
sur sept, F trois fois sur cinq que j'ai trouve a. Dans «' punsi »,
seulement chez C (fig. 68) six fois sur six, E sept fois sur
(C.)
Fig. 68.
« punsi ))
N. = nez. B. =: bouche.
N.
B.
—
■Il n s
fig. 69.
« punsi »
N. = nez. B. — bouche
(G.)
88 DE LA NASALITÈ EN ITALIEN
sept, F quatre fois sur quatre, on a /}. B et D, dans les autres
cas, et A ont été sans doute influencés par l'orthographe ; A a
même prononcé pun^si. G (flg. 69), I (de l'Italie centr.), K, L
ont prononcé wi. J donne «''j- (fig. 70). Pour H, pas de tracés.
N. =
ne SI
Fig. 70,
« punsi »
nez. B. = bouche.
(J-)
voyelle -\- n -\- e
Devant e on rencontre l'absorption un peu plus rarement.
Nous avons ô chez C six fois sur six, D cinq fois sur cinq (avec
N.
€ 0
Fig. 71.
« conscio »
nez. B. := bouche.
(G.)
les mêmes caractéristiques que dans « tonto »), E sept fois sur
sept, F cinq fois sur cinq, H trois fois sur quatre, I sept fois
DE LA NASALlTl': i:N ITALIEN 89
sur sept. Chez A on trouve dans deux cas un essai d'absorption ;
dans un cas »V; B a prononcé une fois m\ J a toujours »'<• (J\ii^.
72).
X.
: r - ! ' 1
houe e
Fis- 72-
« conscio »
N, =z nez, B. =:; bouche.
0 (J-)
voyelle -\- n -\- fl
J'ai trouvé l'absorption de Vu par / dans « inflitti « chez A
deux fois sur quatre, Bdeux fois sur six, C quatre fois sur cinq,
D trois fois sur trois, E six fois sur six, F une fois sur six, G cinq
Fig. 7i-
« infliui »
N. = nez.
B.
bouche.
(H.)
fois sur cinq, H deux fois sur quatre. Le tracé donné (fig. 7 3)est de
H (Italie centrale !) ; s'il y avait eu occlusion pour m, les vibrations
sur la ligne de la bouche ne se prolongeraient pas jusqu'à j.
Les sujets A, B, C, F, H ont prononcé /«/ danslesautres cas. let J,
de même. Pour K et L, les tracés manquent.
90
DE LA NASALITE EN ITALIEN
voyelle -j- n -\-fr
Le mot « infrusco » présente aussi absorption de Vn chez A
quatre fois sur cinq, B trois fois sur six, C quatre fois sur cinq,
bouche.
D cinq fois sur cinq, E (fig. 74) sept fois sur sept, F une fois sur
cinq, G cinq fois sur cinq. Dans les autres cas, A, B, C, F ont
prononcé mfr; de même H, I,J. Pas de tracés pour K et L.
Voyelle -\-n -\- sp
C'est dans cette combinaison où l'on voit le plus l'action de
la voyelle sur la nasale. Dans « insperato » nous avons t chezA,
B, C, D, E F, G (fig. 75), H, I dans tous les cas. J a lié Vn à 1'.^
N.
s p e r a
l'ig- 75-
« insperato »
N. =: nez. B. =r bouche.
(G.)
DE LA XASALITE HN ITALIEN
91
par une voyelle, ce qui nous donne la formule in'spÇerato) (fig.
76). Pour K et L je n'ai pas de tracés. En tout cas, on doit
obtenir la même formule que pour J.
(• s p e r i
Fig. 76.
« insperato »
N. = nez. B. = bouclie.
(J-)
Voyelle -\- n-\- si
Dans « instare»chcz A cinq fois sur cinq, Bdeuxfoissur cinq
C cinq fois sur cinq, D cinq fois surcinq, E six fois sur six, F cinq
fois sur cinq, G (fig. 77) six fois sur six, H deux fois sur quatre.
/ a r
I-">g- 77-
« instare »
N. = nez. B := bouclie.
(G.)
Jcinq foissur cinq on trouve /. J, K, L se trouvent dans les mêmes
conditions que dans le mot « insperato ». B et H influencés par
l'orthographe.
92
DK LA NASALIIK ):\ ITALIEN
/
r
a
Fig. 78.
« instare »
N. = nez. B. ^= bouche.
(J-)
voyelle -\-n -\-skr
Lefl de « sanscrite » a absorbé 1';; chez B cinq fois sur cinq, C
trois fois sur cinq, D deux fois sur deux, E six fois sur six, F
six fois sur six, G (fig. 79)cinq fois sur cinq, Hdeuxfois surquatre,
N.
K r i
Fig. 79.
« sanscrite »
nez. B. =:
(G.)
bouche.
J une fois sur quatre,], K, L comme dans le mot « insperato ». A
se trouve dans les mêmes conditions que J(tig. 80), H a prononcé
«^.y dans les deux cas qui restent. C influencé par l'orthographe.
n c s k r i t
Fig. 80.
« sanscrite »
N. =: nez. B. = bouche.
00
DE LA NASALITi: i:X IIALIKS c;3
// à la lin du mut
voyelle -|- }i final
L'absorption de 1'/^ tinal est un cas très rare. Seul-ement chezC
(fig. 8l)on trouve, une lois sur six, un / dans « dlindlin ». Dans
d l
N.
Il d l i
Fig. 8i.
« dlindlin »
: nez. B. :^ bouche.
(C.)
« ipsilon wnousavons à, chezB une fois sur six et G (fig. 82) une
fois sur cinq. Tous les autres sujets ont gardé r;/;de même
C, B etG dans les autres cas.
N.
s i l
Fig. 82.
« ipsilon »
nez. B. rr bouche.
(G.)
Nous avons exposé des faits. Il s'agit maintenant de les étudier
et d'en tirer des conclusions. Remarquons avant tout que dans
94 DE LA XASALITÉ EN ITALIEN
le parler italien de neuf d'entre mes sujets la voyelle peut absor-
ber seulement la nasale n et précisément lorsqu'elle est entravée.
En français littéraire non plus — langue où la nasalité est très
évolutionnée — on trouve absorption de Vn dans des combinai-
sons voyelle -)-»-[- voyelle. Le o dans Sing. Nom. bons (bonus),
Obi. bon (bonu) a facilement pu absorber Vn. Mais au fémi-
nin, quoiqu'en ancien français on prononçât Imie — nasalité,
du reste, dont on ne peut pas juger l'étendue — la dénasali-
sation n'a pas dû se faire attendre longtemps.
La voyelle qui suit Vn le soutient. « C'est seulement dans
plusieurs provinces et dans les classes les plus élevées et, par
conséquent, les plus conservatrices, que l'on trouve encore la
prononciation archaïque âné « année », niàn ami « mon ami »
son âmœ « son âme », malgré la voyelle qui suit Vn. Dans le
français normal la dénasalisation est depuis longtemps un fait
accompli (Abbé Rousselot, Prccis de prononciation française, p.
iio-iii, Paris, 1502).
Dans le développement de la langue, la voyelle a absorbé en
français littéraire Vn et Vni à la fin du mot et, dans le corps du
mot, devant une consonne. Evolution qui est en train de se faire
pour l'nen italien devant/, v, s, £,fl,fr, sp, st, skr, articulations
toutes qui favorisent la chute de la nasale. Mais il y a d'autres
articulations qui sont moins favorables que les précédentes à la
chutede Vn, à savoir : l,r (plus quelessuivantes), s,^,f, j,p, b, t,
d, k, g. Nous trouverons quelques cas isolés d'absorption devant
/ et r, mais jamais devant les autres, parce que, ou l'on a m
(;î -|- p ^ nip '^ n ~\-b =^ nib^ ou n alvéolaire (ns, ti~, ni, nj, nt,nd)
ou n vélaire (« -|- /v = nk; n -{- g= ng). Pourquoi ? A cause de
l'articulation qui, ou transforme Vn (p, b, k, g) ou l'aide à la
résistance (s, ~, ê, j, i, d).
Dans les articulations s, ~, i, J, t, d, k, g (moins pour / et r)
la pointe de la langue ou son dos touche la voûte du palais. Il y
a donc une affinité très rapprochée entre elles et 1';;, qui s'arti-
cule aussi, la pointe de la langue appuyée contre la voûte du
palais.
La voyelle peut donc accomplir son œuvre de destruction,
DE LA NASALITÉ EN ITALIEN 95
lorsque la nasale n'a pas d'appui sur l'articulation suivante et
par conséquent ne peut pas présenter la résistance due à la
voyelle. Alors examinons de près la base d'articulation de/, v',
s, €.
f
Pour /, la langue ne touche pas le palais, seulement, les dents
d'en haut et la lèvre inférieure sont actives. Après avoir articulé
/, il peut arriver les deux foits suivants : ou la langue déjà
influencée par la position de repos, à laquelle l'articulation j
l'oblige, reste pour n dans la même position que pour /, seule-
ment plus en bas et plus en arrière. La luette étant déjà baissée.
bouche.
pour n, nous avons alors un i parfait. Ou, après avoir articulé /,
la langue prend la position de repos, et les dents d'en haut
tombent et reposent sur la partie interne de la lèvre inférieure.
Voilà alors le n transformé en tu labio-dental. J\ii tait des expé-
riences sur moi-même au moyen d'une ampoule exploratrice
(petit format) placée entre la langue et les alvéoles, point d'articula-
tion de mon n. J'ai prononcé //a. Dans le tracé (fig. 83), la ligne
inférieure présente des vibrations, mais pas d'occlusion ; la supé-
rieure n'accuse aucun déplacement. L'» n'a pas été articulé ; 1'/
l'a absorbé. Avec la même somme de travail, la langue n'a pas
pu articuler 1'/ et Vu. C'est à une loi d'économie qu'elle a obéi.
Pour rendre les faits encore plus évidents, je donne un autre
^é DE LA NASALITÈ EN ITALIEN
tracé, pris sur la même feuille d'expérience, et tout à tait ans
les mêmes conditions que le précédent, en prononçant — avec
un véritable effort, — un n devant le/. Le déplacement de la
L. = langue.
plume sur la ligne de la langue (fig. 84) nous démontre
justement la présence de Vn dans ce cas et quel aurait été le
tracé précédent, si je n'avais pas prononcé un /.
Fig. 85. (L)
Tracé no i. = inja (inifa).
Tracé n° 2. =■ ijci.
Le palais artificiel nous montre clairement qu'il n'y a pas trace d'».
L'articulation de l'^f est aussi très favorable à la chute de
'n. La pointe de la langue ne s'appuie pas contre la voûte du
DK LA NASALITÙ EN ITALIEN 97
palais, mais derrière les dents inférieures. Ce ne sont que les
bords qui s'élèvent vers le palais, tandis que, l'articulation d'«
exige que la pointe aussi de la langue s'appuie contre le palais.
Les tracés obtenus par le palais artificiel sont convaincants. Par
Il s a
Fis. 86.
« ensa »
langue. H. = bouche.
(I.)
exemple dans « instare », « ponso », « punsi », la langue, après
avoir articulé la vo3'elle, trouvant un chemin plus aisé pour
accomplir son travail et passer de la voyelle à Ys, a articulé l'^en
gardant la postion de /, o, tt, de sorte que l'air s'est écoulé en
e sa
Fig. 87.
« cnsa »
L. -= langue. B. = bouche.
(!■)
abondance par la bouche et par le nez, et nous avons /, ô, fi. Si
dans la combinaison : voyelle -j- ;/ -|- sp « insperato », nous
trouvons l'absorption dans tons les cas et pour chaque sujet
La Parolk.
98 DE LA XASALITÉ EX ITALIEN
c'est au p que la voyelle doit cet aide. Pour p, la langue est
obligée de garder la position de repos. Les tracés de l'appareil
enregistreur démontrent le travail de la langue pour ensa (fig, 86)
et Isa (fig. 87) chez I et les tracés du palais, celui de asa, ansa
et anspa chez E (fig. 88).
I
Fio. 88.
Tracé no i. = asa.
Tracé no 2.= ausa.
Tracé no 5 . =z anspa .
Un n'existe pas; le palais ne l'accuse pas; comparez avec la fig. 92.
Dans cette articulation, ce qui nous intéresse dans notre cas,
c'est seulement la pointe de la langue qui se soulève légèrement,
un peu plus que pour s. Nous nous trouvons donc à peu près
dans les mêmes conditions que pour s. Les tracés de l'appareil
enregistreur montrent clairement la position pour orna (fig. 89)
et Ôca (fig. 90) chez I, et le tracé du palais artificiel l'articula-
tion de a£a ttan^a chez E (fig. 91).
Je considère les raisons ci-dessus comme suffisant à expliquer
cet intéressant phénomène. Il sera maintenant très facile de com-
prendre pourquoi la nasale n'a nas été absorbée, lorsqu'elle se
trouvait devant une autre articulation que celles qui viennent
d'être mentionnées. J'ai eu déjà occasion d'en parler. Il s'agit,
je le répète, du point d'appui qui vient à manquer à la nasale.
DE LA NASALITli l-N ITALIhN
99
-N. =
Il e a
Fig. 89.
« onscia »
nez. B ^ bouclit:.
(l.J
Ô e a (i)
Fig. 90.
« onscia »
L. = langue. B. = bouche.
Fig. 91. (E.)
Tracé u" i. == ai il.
Tracé n" 2. = cinea.
Comparez avec la lîg. 92. Dans aiu-a il n'y a pas à'ii.
roo
DE LA NASA LITE EK ITALIEN
D'autre part, il est impossible d'articuler naturellement, c'est-
à-dire sans effort voulu ou recherché, un n devant les bilabiales
p, h, les labiales fricatives/, v et les autres fricatives s et €,
bien entendu, en italien.
Fig. 92. (E.)
Tracé no i. = m dans ana.
Voici les lois que j'ai tirées de mes expériences et auxquelles
Vn est soumis :
1° ou la nasale n est absorbée :
anfa = âfa ansa = àsa anm = à^a ;
anva = âva
et les combinaisons de/, v, s -{- cons.
2° ou elle subsiste et doit se lier aux articulations/, v, s, t
par une voyelle :
anja = an'^ja etc..
3'' ou elle subsiste et transforme l'articulation suivante {s, i)
qui, à son tour, peut modifier la base d'articulation de \n :
ansa = ansa anea = anêa.
(Compare/ l'allemand « Mensch » que l'on prononce mène).
4° ou elle se change en m bilabial devant p, h et en m labio-
dental (dents d'en haut reposant sur la lèvre inférieure) devant
/, V. Par exemple J, a prononcé in''sperato, G a prononcé ns
= ns. Dans le parler de Rome aussi, par exemple, dans « penso »,
DK LA NASAI.lTIi EN ITAI.IKN
10 I
on a garde 1'», mais au détriment de Vs suivant. On prononce
peiiso. Un romain, même bien élevé et instruit et qui
n'est pas influencé par l'absurde préoccupation de « bien
parler » ou de « bien prononcer » dira : « E tu che ne pensi ? »
Tracé no i
Tracé no 2. = i = j^ dans usa ; 2 :=- h
dans cinsa.
s dans iiiisii ; 5 = « + î
{pcnsi = pènsi). « ^'ado alla Consulta » (=^ ns). Je donne ici
des expériences faites avec le palais artificiel sur moi-même
(Romain). J'ai prononcé (fig. 93) ana, asa et ansa comme
d'habitude. Les tracés révèlent pour asa et ansa la même base
d'articulation. En outre, j'ai prononcé a^wa en essayant de garder
F'g- 94-
Tracé no i. = asa.
Tracé no 2. := au sa.
Vs pur. Résultat sur le palais : aucune trace de ;/ (fig. 94)- On
n'a qu'à comparer le tracé avec celui de ;/, pour se convaincre
102 DE LA NASALITE EN ITALIEN
que la présence de Vn devrait être révélée par le toucher de la
langue sur les alvéoles des dents supérieuses. A Rome on est
très sensible à la prononciation du Midi : voy. -|- n -\- e -\- s
(quelquefois aussi, voy. -\- n + ;() et à celle du Nord : voy.
nas. -[- s.
Les sujets du Nord, chez lesquels les mi-occlusives s et ;( sont
faibles à un point tel que i = 5 et ~ = ;{, ont absorbé Vn; mais ils
ont prononcé (lorsqu'ils n'ont pas absorbé) ;? -|- ^ = Wf, parce que
le i' leur est flimilier ou;7''^.Moi je prononce quelquefois imflitti
et d'autres fois ///////. Il faut en outre remarquer que« tonfo »,
« inflitti», « infrusco, » « ponsô », "punsi», « insperato», « ins-
tare», « sanscrito », sont des motssavants, qui par conséquent, ne
sont pas employés souvent et seulement par des classes instruites,
élevées, conservatrices. Alors on reste fidèle à l'orthographe, tout
en ne prononçani pas le son que l'on écrit. Les mots, qui sont de
vrais êtres organisés, soumis comme leurs semblables aux lois natu-
relles, s'usent avec l'emploi. Nous en avons un exemple dans les
mots« inspectorcm», « institutum », « instrumentum »^ « cons-
trictum». Des oreilles peu fines n'ont pas entendu l'/devantl'j (c'est
si vrai, qu'aucun de mes Italiens ne se doutait de cela ; moi non
plus je ne m'en serais pas aperçu, si les tracés ne me l'avaient pas
révélé). Lire à la page 539 du t. II des Principes de l'abbé Rous-
selot, l'intéressante expérience faite devant quinze étudiants de
diverses nationalités. Par exemple, dans vin « vin », d'après la
prononciation de la Provence, Aups (Var), tous avaient cru à une
voyelle pure. Après l'expérience, l'oreille ayant été plus atten-
tive, le phénomène ne fit de doute pour personne !
Les mots latins que nous venons de donner, passés en italien,
sont devenus très communs. On les emploie très souvent. N'enten-
dant pas Vn, on a prononcé et écrit « ispettore », « istituto »,
« istrumento », « costretto ». Dans d'autres mots moins employés
par la grande masse, par exemple : « instabile », « insperato », etc.,
Vn est resté et a été absorbé. C'est intéressant de connaître à ce
propos l'opinion d'un des plus grands auteurs de dictionnaires et de
traités deprononciation italiens, de M. Rigutini. A la page xxxv
de son Di-ionaricllo ilaliano di orlografia e di prflnun::^ia, Fircnze,
1897, on lit ce qui suit :
DH LA NASALITH KN ITALIK\ IO3
« § X.' — De /'// dans les particules « cou » et « /// » c/ui
disparaît dansla composition avec d'autres mots.
« Le codex et la plupart des anciens imprimés ^'ardent 1';/ de
ces deux particules, lorsqu'elles entrent en composition avec un
mot, qui commence par s suivi d'une autre consonne, comme r,
p,t, dans « conscienza », <« inspirare », « instaura », « instante »,
« instruire », « instrumente » etc. Seulement l'usai^^e a tellement
radouci cet «, qu'il a disparu dans l'orthographe. Voilà pourquoi la
Nuova Crusca, en insérant dans le Dictionnairecesmots et d'autres
encore, a bien cru se conformer à l'usage commun, en écrivant
« coscienza » « coscienzioso », « coscienziosamente », « costante »,
« costanza », « costantemente », « coscrizione », « coscritto »,
«cospargere », «cosparso»,« costare» (pour «valere »), «costo»,
etc. Voilà la manière dont on doit aujourd'hui écrire tels mots.
Nous écrivons donc aussi « ispirare », « ispirazione », « istare»,
« istanza », « istantaneo », « istigare », « istigazione », « istil-
lare », «istruire »,« istrumento », etc. Mais dans quelques mots
rares qui sont purement latins ou qui appartiennent au langage
poétique ou à certaines écritures — par exemple, ceux qui étant
employés très rarement, n'ont pas été usés — Vu reste, comme,
par exemple, dans « conscio » pour « consapevole » (lat. « cons-
cius »), « constare » pour « essere composto » (Ir. « se compo-
ser »), surtout que le premier pourrait se confondre avec « cos-
I. X. — Della n nelle particclle con e tu che si perde in composizionc con altre parole.
I codici e 1,1 maggior parte délie stampe del tempo passato conservano Vxn di queste
due particelle, allorché entrano in composi/.ione con una parola incominciante pcr s
seguita da altra consonante, corne c,pet; dicendo conscienza, inspirare, instante, ins-
truire, instrumento. ec. Se non che l'uso présente ha quell'» cosi addolcito, da dovcrs
affiitto perdere nella scrittura. Onde la Nuova Crusca, registrando nel Vocabolario queste
e simili voci, ha creduto beiio di contormarsi all'uso corrente, scnvcndocoscienia , coscien-
:j;ojo, coscienziosamente, costante, costania, costantemente, coscrizione, coscritto, cospargere, cos-
parso, costare per valere, costo, ec. H questa c la maniera, con la quale debbonsi oggi
scrivere tali voci : percio scriveremo, oltre aile citate, ispirare, ispirazione, istare, istanza,
istantaneo. istigare, istigazione, istillare , istruire, istrumento, ec. -Ma in alcune poche voci,
che sone prettamentc latine e del linguaggio poetico o di certe scriiture, corne quelle che
l'uso per essere assai raro non le ba per dir cosi ammorbidite, la n si ritiene; corne in
conscio per consapevole, constare per esser composto (tanto più che il primo potrebbc
confondersi con coscio. parle della bestia macellata, e il secondo coi\ costare per valere). .Ma
quando la in è negativa, l'ii si conserva; onde scrivesi in<perato. insperahile, instahite,
insiabilità, inslancabile, ec.
104 ^^ LA NASA LITE EN ITALIEN
cio », partie crunc bête tucc (« gigot »), et le second avec
« costare » (« valoir », « coûter »). Mais quand la particule
« in » est négative, 1';/ reste et on écrit : « insperato », « ins-
perabilc », « instabile », « instabilità », « instancabile », etc.
Ni M. Rigutini, ni les Académiciens de la NuovaCrusca n'ont
aperçu l'absence parfaite de Vn. Ils y sont allés très près. Ils ont
entendu qu'il ne s'agissait pas d'un vrai w, mais d'un n radouci.
Cela démontre que même une bonne oreille ne peut arriver à la
sensibilité d'un appareil. Soit dit en passant je n'accepte pasl'expli-
cation : « quando laine negativa, Vn si conserva. Onde scrivcsi :
« insperato », « instabile », etc. ». Avant tout, Vn n'existe pas,
je l'ai dit. Puis Texplication doit être cherchée dans une cause
physiologique, comme je viens de le démontrer. Et maintenant
tirons la conclusion ! Dans l'italien des sujets A, B, C, D,
E, F, G, H, I, sujets de province, d'éducation et d'instruction
différentes, existent les voyelles fondamentales 1 è à à n devant
nf, ns, ne, nfl, nfr, nsp, nst, nsk, à moins qu'un autre phéno-
mène ait lieu, qui soit ou favorable au maintien de Vn ou
cause de son changement. Le phénomène de l'absorption ne
se rencontre pas dans tous les cas des sujets ci-dessus mention-
nés. Il est donc encore en voie de formation. Il s'arrête à Rome.
Nota. — Dans ce chapitre, j'ai donné autant que possible les
tracés de G, H, I (Italie centrale). On aurait pu m'objecter qu'il
n'y avait rien d'étonnant et de nouveau, si les sujets de l'Italie du
Nord présentaient descas d'absorption, parce que celle-ci est déjà
très développée dans leurs patois.
NASALES DANS LE DISCOURS
Courant phonateur nasal très agité. Nous avons : absorption
complète devant s — « dove non s'è {iiôse) mortali » (fig. 95)
— « dove non scadon » {nd skadon) (fig. 96) — devant / —
« scadon le » (scadô le) » — devant p — « ben pasciuto » (bc pas-
ciulo) (fig. 97); changement de Vs par n en i — « voglion
DI-: LA NASALITIL EN ITALIFA"
lO'
N. ^
à S C (E-)
F'g- 9)-
« non s'c ->
nez B. — bouche.
li 0 S k a dô I c
Fig. 96.
« non scadon le »
N. = nez. 13. =: boiiclie.
h è P ^^ ^^-^
i-'g- 97-
« ben pasciuto »
N. r= nez. B. = bouclie.
io6
DE LA NASALITÉ EX ITALIEN
sempre (vohn sempre) bene » (fig. 98) — « scontar non sanno »
{non sanno) ; nasalisation à la tin de chaque quartine.
/
0 n s e
Fig. 98.
c (vo) glion se (nipre) »
N. = nez. B. =: bouche
(E.)
1
DH LA NASALirt ES ITALIKN' 107
CONCLUSIONS
I. En général, jusqu'à présent on n'a pas approfondi la ques-
tion de la nasalité. D'habitude on retient comme type de voyelles
nasales celui du français et comme type de consonnes nasales :
;;/ et n. On nie encore le ù (« postpalatale par exemple n -\- k,
n -\- g) ou on l'admet seulement pour les Italiens du Nord. On
connaît imparfaitement l'influence qu'une nasale en italien peut
exercer sur la voyelle ou sur une autre consonne. On ignore la
nasalisation des voyelles finales, des consonnes non nasales et la
chute de la consonne nasale.
II. L'étude expérimentale des diff^érents parlers italiens a éclairci
et démontré tous ces phénomènes.
III. La nasalité reste généralement inaperçue à l'oreille; ce
n'est que quand elle atteint une certaine intensité que l'organe
de l'ouïe la saisit.
IV. Il existe des formes très nombreuses de nasalité : nasalisa-
tion delà voyelle par une nasale; nasalisation et même absorp-
tion de la consonne par une nasale; et nasalisation des articula-
tions non nasales; voyelles nasales pures, c'est-à-dire, voyelles
qui ont absorbé la consonne nasale suivante; résonance nasale;
nasalité sourde.
V. La valeur acoustique des différentes formes de la nasalité
est très variable. Souvent elle n'est pas suffisante pour être utili-
sée dans la parole. Notre alphabet ne peut pas rendre toutes les
nuances; seule la méthode graphique en est capable.
VI. Pour chaque articulation en italien le courant d'air pho-
nateur est toujours bucco-nasal.
I08 DE LA NASALITÉ K\ ITALIEN
VII. D'iiprès le degré de nasalité on pourrait en italien faire
la classification suivante :
I
2
3
m n il n n
i e a 0 n
vij
bdg^
yiu
if
llr
VIII. Les sourdes présentent sur la ligne du nez les mêmes
caractéristiques que sur celle de la bouche, seulement un peu
plus faiblement.
IX. La cause de la variabilité de la nasalité dans les voyelles est
seulement leur position ; par exemple : après ou avant les articula-
tions du groupe i — conclusion VII — elles sont plus nasales
que après les articulations du groupe 3 — conclusion VII — .
X. L'influence des articulations communément appelées
nasales, se fait sentir sur les voyelles et sur les consonnes.
XL Beaucoup de phénomènes d'assimilation sont iacilenient
expliqués par l'étude de la nasalité, à savoir les passages iiib >>
fuiii, nd > ;/;/, ini, dm > /;//;/.
XII. Les voyelles finales sont nasalisées, par la précipitation
que l'on a de reprendre la respiration nasale avant même la fin
de la voyelle.
XIII. La durée de la nasalité pour m initial est bien variable.
C'est un défaut de coordination entre l'abaissement du voile du
palais et la fermeture de la glotte.
XIV. La nasale subit l'influence de la sourde; après une arti-
culation sourde elle est plus faible.
XV. Dans le parler des sujets A (Vénitien), B (Lombardie),
C(Lombardie), D (Piémont), E (Emilie), F (Emilie), G (Marche),
H (Ombrie), I (Latium), sujets de province, d'éducation et
d'instruction très différentes, existent les voyelles fondamentales
/, è, à, ô, ft devant /, s, e dans les combinaisons ;//, ns, ne, nfl,
nfr, nsp, nst, nsk à moins qu'un autre phénomène ait lieu
DE LA NASALITl': EN ITALIEN IO9
qui soit ou fiivoniblc au maintien de 1'/; ou cause de son chan-
gement. Le phénomène de l'absorption ne se rencontre pas dans
tous les cas des sujets ci-dessus mentionnés. Il est donc encore
en voie de formation. Il s'arrête à Rome.
XVI. Au point de vue phonético-historique, les parlers italiens
sont bien moins avancés dans leur évolution que le français. Ils
présentent, comme nous croyons l'avoir démontré pour la nasa-
lité, des phénomènes phonétiques qui étaient en train de se
développer mais qui sont restés dans un état emhrvonnaire.
L'étude scientifique et approfondie — négligée jusqu'à présent
et possible seulement d'après la méthode expérimentale — des
parlers vivants italiens fournirait des matériaux importants pour
la grammaire comparée et servirait d'explication à beaucoup de
problèmes phonétiques du français et d'autres langues aussi, qui
n'ont pas encore été résolus.
Par exemple :
a) En latin vulgaire. Vu devant/, v et s était tombé. L'expli-
cation physiologique de ce phénomène peut nous être fournie
par les résultats de mes expériences exposés dans la troisième
partie de ce travail. La chute de la nasale est favorisée par l'arti-
culation suivante, qui ne lui offre aucun point d'appui. Les
voyelles, qui en latin vulgaire se trouvaient devant les groupes
nj, 7iv, ns, par exemple dans « infans », «conventus », « consul »,
« mensis », étaient sans doute nasales. Leur nasalité n'a pas été
entendue, comme du reste on ne l'entend pas encore aujourd'hui,
dans les mots italiens « console », « ponsô », « insperato » où,
chez plusieurs sujets l'on a ô et L
ii) Bien de savants nient l'existence d'un / et d'un /?. En
français par exemple, ils s'appuient sur l'histoire de la langue et
disent que les voyelles extrêmes /, m, //, ne peuvent se nasaliser
sans descendre d'un degré dans l'échelle vocalique et devenir
respectivement é, â, œ. Les voyelles nasales i et îï existent. Pour
les articuler, la langue loin de s'abaisser se soulève en français
plutôt davantage, et en italien elle garde la même position.
La nasalité de l et de ù reste d'habitude inaperçue. L'ouïe,
no DE LA XASALITE EX ITALIEN
après avoir été mise en garde paroles tracés, saisit avec facilité
ces deux sons.
XVII. Beaucoup de phénomènes phonétiques se rencontrent
dans des langues qui, au point de vue linguistique sont bien éloi-
gnées les unes des autres. Par exemple : l'absorption de l'explo-
sion de la consonne dans la nasale en italien « Cneo » et en
suédois « vatten » (eau).
XVIII. De nombreux travaux linguistiques faits, par exemple,
sur les parlers italiens manquent d'indications exactes sur lesquelles
on puisse se baser. Ils sont des questionnaires, où l'on enregistre
des faits plus ou moins certains, basés sur la graphie sans les
expliquer. Les auteurs de tels travaux ne pourraient non plus
expliquer ces faits grâce à leur méthode. Ce sont des travaux à
contrôler ou à refaire. Si l'historien du langage veut explorer
avec succès le vaste domaine soumis à ses recherches il ne
peut se passer de l'aide du phonéticien expérimentateur. Ce
serait encore mieux, s'il devenait lui-même phonéticien expéri-
mentateur.
Giulio Pancoxcelli-Calzia.
NOUVELLES
FRANCE
lionl,\iii\. — Clinique des maladies du larynx, des oreilles et du nez. de
l'Université. — Les docteurs en nicJccinc. fraiii;.us ou étrangers, désireux de suivre les
èours organisés dans les services spéciaux sont tenus de payer un droit de 50 francs par
trimestre.
Le cours de laryngologie, otolologie et rliinologie, placé sous la direction du
D' Moure, a lieu, désormais, les mardis, mercredis, vendredis et samedis matin, de
9 h. à II h., annexe Saint-Raphaël, près l'hôpital Saint-.\ndré.
Les opérations de petite chirurgie sont laites le samedi matin avant la consultation.
Le lundi matin est exclusivement réservé aux opérations chirurgicales exigeant l'anes-
thésie chloroformique. F.Iles sont pratiquées à l'hôpital du Tondu de 8 h. 1/2 à 1 1 h. 1/2.
Le cours comprend :
i" Démonstrations cliniques sur les malades examinés et démonstrations techniques
sur des pièces anatomiques et anatomo-pathologiques ;
2° Indications et manuel opératoire pour interventions de petite et grande chirurgie;
3" Conférences théoriques les lundi et jeudi soir, à 5 h. Elles commenceront le
II avril ;
4° Opérations de petite chirurgie par les docteurs en médecine faisant partie du cours.
Paris. — Société française d Otologie et de Laryngologie. — La prochaine
réunion aura lieu le lundi 2 mai 1904, à 9 h. du matin, à l'Hôtel des Sociétés savantes,
8. rue Danton.
Adresser, avant le i^ avril, le titre des communications au D'' Joal, 17, rue Caniba-
cérès.
Questions a l'ordre du jour. — I. M.NL Lermoyez, Lubet-Barbon et Moure :
Traileiiieiit de l'otite moyenne aiguë.
11. — M. Ruault : Des laryngites chroniques non spécifiques ; joruies cliniques. Trai-
tement.
ALLEMAGNE
Breslau. — UJLW Réunion des médecins et naturalistes [allemands. — Elle
aura lieu du 18 au 24 septembre 1904.
Adresser le titre des communications avant le 15 mai : i" Pour l'otologie, au
D' Hingsberg, Tiergartenstrasse, 55, à Breslau, et 2" pour la lar^-ngologie et la rhino-
logie, au D' Brieger, Allerheiligenhospital, Breslau, i.
ANGLETERRE
Londres. — 1. Central London Throat nud Ear Hospital. — Ont été nommés :
MM. P. H. Abercrombie, et W. J. C. Nourse, chirurgiens.
II. London Throat Hospital— Ont été nommés : MM. D. R. P. Evans, assis-
tant clinique ; W. Stuart Low et A. Wylie, chirurgiens assistants.
112 NOUVHLLKS
ETATS-UNIS
Atlaiitii- Cil\ iV. /. — AssociAiioN ami.kicaink du larvxgoi.ogif.. — L.i prochaine
réunion aura lieu à l'Hôtel Cliclsca, les 2, 3 et 4 juin 1904.
Les membres désireux de faire des communications doivent en adresser le titre au
secrétaire, D"^ J. Newcomb, 118 W. 69"' Street, New-York, avant le 15 avril. Ils sont
priés d'avoir un double qu'ils remettront au secrétaire au moment de la communication.
De même pour les dessins d'instruments.
Candidaturus. — A. Membre roi rc^poudant : ])' B. Fraenkel (Ikriin) présenté par
MM. Mayer et Mac Coy.
B. Membres actifs : MM. T. P. BereilS (New-York), présenté par MM. Swain et
Hardie; — H. P. Mosher (Boston . présenté par MM. Coolidge et Cobb ; — J. M.
IngersoU (Clevelandj, présenté par MM. Lowman et Lincoln.
Moditication aux statuts : Le nombre des membres actifs n'excédera jamais cent. La
limite précédente était soixaiite-quiii:^c.
*
Baltimore. — Le D' Winslow a été nommé professeur de Laryngologie et Otologie.
*
* *
Chicago. — Le D'' Ballinger a été nommé professeur d'Oto-Rhino-Laryngologie.
NECROLOGIE
D' Ladreit de Lachariérre, de Paris, mé.iecin honoraire de l'Institut national des
Sourds-Muets. Oflicier de la Légion d'honneur.
Le Propricla'irc-Gcraiii : Marcel Natikr.
MAÇON, PROlAr rRLRlIS, I.MI'RIMKURS.
OUVRAGES REÇUS
Bourneville ot Ambard. Nouvelle contribution à l'étude de lepilcpsie vertigineuse et à son tr.ii-
tciiiLTit par le bromure de c.iniplirc (Hxtrait Archives de Neurologie, n" 7, 1902).
Claoué (R.)- 0 Valeur et indication des lavages par la trompe d'Hustaclic dans le traitement des
ot/tes suppuré-cs aij^uës, 4 p. fHxtrait Aiiiinlfs des mal. de l'oreille, etc., 19 J3).
B) L'instrument de choix pour la cure des végétations adénoïdes, 12 p. CKxtrait Ib.).
Coën (R.)- Zur Patholo>,Me der Rliinolalia aperta, 4 p. (Extrait Wiener KUit. Rundschau, 11" 26.
1902).
Collet. L'odorat et ses troubles, 95 p. (Baillière et Fils, Paris, 1904).
Delagéniére (H.). J) Hépaticotomie pour calculs, 7 p. (Archiies provinciales de Chirurgie, n' .(,
avril 1905).
H) Statistique des opérations pratiquées au Mans, du i" janvier au 51 déc. 1902, 14 p. (Fxtrait
Ib., n" g, septembre 190}).
Lamarque (H.). A). Du choix d'une station sulfureuse dans les Pyrénées-Orientales, 151 p.
(J.-B. Bailhcre et fils, Paris 1905).
/}) L'avenir de la thérapeutique hydrolo^ique, 51 p. ((extrait G.i;-ltc des Eaux, juillet 1901;.
C) Ui l'utilité de la thérapeutique hydrolo^ique. 22 p. (Hxtrait (jj-ette des Eaux, janv.-fév. 1899).
D) Le climat du Vallespir, 25 p. (Extrait (ia:^ette des Eaux, juin-juillet 1899).
E) Pourquoi et comment agissent les eaux minérales, 51 p. (Extrait Gabelle des Eaux, mai-juin
1905).
F. La cure pratique de la tuberculose ; cure libre et cure de sanatorium, 10 p. (Extrait (iaietle des
Eaux, 27 juin 1901).
G) Le climat de Frats-de-Molo et du Ilaut-Vallespir, i, p. (Grenoble, 1903).
H) Procédés d'introduction directe des eaux minérales dans les voies respiratoires (Ih.).
I) De quelques abus des bains de mer et des cures marines en particulier dans le Sud-Ouest, 7 p.
(Extrait Journal de médecine de Bordeaux, 2 juillet 1905).
7) Comment doit-on comprendre le rôle des sanatorium dans la tuberculose pulmonaire? i } p.
(Bordeaux, 1903).
Laurens (G.). Chirurgie du sphénoïde, 28 p. (F.xtrait .Archives internalionules de Laryngologie,
janv. 1904).
Makuen (G. H.). A) The influence of catarrhal diseases of the nose and throat in producing
speech defects in Children, 4 p. (Extrait lutern. inedic. Magasine, février 1905).
B) A case of defective speech, due to a form of spinal cord disease resembling dinominated scle-
rosis, <^ p. (1903).
C) On the development of the faculty of speech, 5 p. (Extrait Interii. medic. Magasine, juillet
1905)-
Sorel (R.). Statistique des opérations pratiquées au Havre en 1902, 8 p. {.Archives provinciales de
Chirurgie, mars 1903).
AVIS. — Prière d'adresser les échanges, envois divers et toutes communications à
l'Administration, 6, quai des Orfèvres, 1er, Paris.
MM. les Auteurs et Éiiteurs sont informa que seuls les ouvrages envovés en double
seront analysés, s'il \- a lieu. Les autres seront simplement annoncés.
DERNIÈRES PUBLICATIONS
DE
YInstitut de Laryngologie et Orthophonie
Abbé ROUSSELOT
L'Éducation de l'Oreille dans la Surdité
Vices de prononciation et troubles de l'audition
Restauration de l'ouïe par la correction dos vices de prononciation
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PUBLICATIONS DE LA PAROLE
1. — RHINOLOGIE — OTOLOGIE — LARYNGOLOGIE
Abadie (J.). — Bégaiement (.ivsarthrique, 16 p. (avec i fig^ ; mai 1902.
Baudon. — Acné liypeitrophiquc Jii nez, 5 p. {avec 2fig.); juin 1902.
Bern'heim. — L'apiiasie motrice 125 p. {avec IS jig.); avril, mai, juin, juillet 1901.
Blondiau. — Cr? J'épilcpsie réflexe d'abcès pharyngien, 11 p.; août 1902.
Bkonner. — PapiJomes récidivants du larynx chez un adulte, 2 p. ; décembre 1901.
Buys (E.). — Al r •> cérébral d'origine otique, 7 p. ; février 1902.
Chavanne (F.). - Syndrome otique de l'hystérie, 55 p. {avec yô fig.)\ septembre, octobre 1901.
Chavasse. — Difficultés du diagnostic de certaines complications cérébrales d'origine otique, 8 p.
janvier 1902.
Comte (A.). — Paralysie pseudo-bulbaire et phénomènes laryngés, 14 p. ; janvier 1901.
Connal (J. g.) — Furonculose du conduit auditif externe, simulant une périostite mastoïdienne, 4 p.
{avec 2 fi?."); février 1902.
Debrie (E.). — Bec-de-lièvre congénital, compliqué de fissure alvéolo-palatine, 14 p. {avec 12 fig.);
mars 1902.
Desguin (' .). — Acné hypertrophique du nez traitée par la décortication thermique, 3 p. {avec 4fig.) ;
novembre 1902.
DiDE. — Paralysie du larynx d'origine centrale, 4 p. ; avril 1902.
D0WNIE (W.). — .-i). Traitement des néoplasmes du larynx chez les enfants ; décembre 1901.
B). Injection;, sous-cutanées de paraffine pour combattre les déformations du nez; septembre
1902.
Egger.(M.). — Troubles vestibulaires ; étude physiologique et clinique, 23 p. {axsc 2 fg.);
mars 1899.
Ferreri (G.). — yi). La chirurgie intra-tympanique dans les névroses d'origine otique, 12 p.
février 1902.
B). Considérations sur la tuberculose laryngée infantile; juillet 1902.
C). Verrue frangée du ventricule de Morgagni.
Galatti (D.). — Contribution à l'anatomie du larynx chez l'enfant, 22 p. {avec S fl^.); juin 1899.
Gradenigo (G.). — Sur différentes méthodes d'acoumétrie et sur la notation uniforme des résultats
de l'examen auditif fonctionnel, 14 p. ; mars 1900.
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Guye(A. a.). — De l'aprosexie nasale. Aperçu critique, 22 p.; septembre 1900.
Hamon du Fougeray. ■ — Traitement des goitres simples ; juin 1902.
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B). Anomalie du naso-pharynx; juin 1902.
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4 p. ; décembre 1901.
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l'enfant; septembre 1902.
Mackenzie(G. h.). — Traitement des néoplasmes du larynx chez les enfants, 12 p. ; décembre 1901.
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tion, 7 p. ; mars 1899.
Marfan (A. B.). — Paralysie faciale congénitale du côté droit, 9 p. {avec 2 fig.); février 1902.
Mayer (E.). — A). Aff'ection de la bouche et de la gorge associées avec le bacille fusiforme et le spi-
rille de Vincent, 7. p. ; mars 1902.
B). V.ileur thérapeutique de l'adénaline en rhino-laryngologie ; août 1902.
McKOWN' (D.). — Difficulté d'interprétation et insuffisance de la théorie généralement admise au
sujet de la surdité adénoïdique, 8 p. ; mai 1902.
MoNNiER. — A). Un cas de perforation syphilitique du palais.
B). Lupus vulgaire du nez; mai 1902.
Mt;Li.EK (J.). — Usages chirurgicaux et thérapeutiques de l'extrait aqueux de capsules surrénales,
8 p. ; mai 1899.
Natter (M.). — A) La neurasthénie et certaines affections du nez et de la gorge, 16 p. ; avril 1899.
B). Epistaxis spontanées à répétition. Relation de cinq cas, 35 p.; août 1899.
C). La rhinorrhée exclusivement syniptomatique de neurasthénie. Son traitement, 232 p.
{avec 15 fig.')\ juin, juillet, août, septembre, novembre 1900 ; janvier, mars 1901.
D). Svphilis tertiaire du nez chez une jeune fille, 24 p. {avec .j Jig-):, octobre 1600.
E). Faux adénoidisme par insuffisance respiratoire chez des névropathes, 32 p. {avec 4fig.)-^
juin 1901.