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Full text of "Patrologia orientalis"

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PAT1I0L0G1A  ORIENTALIS 


TOMUS    DUODEGIMUS 


R.  r.lUFFIN 


F.  NAH 


PATRÖLOGIA  (MENTALIS 


TOMUS  DUODECIMUS 


I.  —  M.  BR1ERE. 

Les  IIomiliae  cathedrales  de  Severe  d'Antioche,  version 
syriaque  de  Jacques  d'Edesse  [Hom.  LXX  ä  LXXVI). 

II.  _  E.  W.  BROOKS. 

A    COLLECTION     OF     LETTERS    OF    SeVERUS     OF    AnTIOCH,    FROM 

numerous  Svkiac  manuscripts  [Letters  I  to  LXI). 

III.  —  E.   BLOCHET. 

MOUFAZZAL  IßN  AbIL-FaZAIL,  HlSTOIRE  DES  SULTANS  MAM- 
LOUKS. 

IV.  —  S.  UREBAUT. 

Les  miracles  de  Jesus  (Miraeies  fä  X). 

V.  —  H.   L.   BISIIOP    KARAPET  TER   MEKERTTSCHIAN   and 

the  REV.  S.  G.  WILSON. 

S.  IrENAEUS,  Ei?  i-ihi^  toO  iiTOGTaXuMu  *7ipuy|AaTos,  THE  PROOF 
OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  WITH  SEVEN  FRAGMENTS, 
ARMENIAN  VERSION  EDITED  AND  TRANSLATED  WITH  THE 
COOPERATION    OF    IL    R.     II.     PrINCE    MAXE    OF    SAXONY. 

J.  BARTMOULOT. 

Demonstration  de  la  predication  apostolique,  traduite 
de  l'Armenien  et  annotee,  avec  UNE  INTRODUCTION  EI- 
DES   NOTES    DF,    J.    TlXERONT. 


|Uo3J^ 


PARIS 

FIRMIN-D1ÜOT    ET    Cie,    IMPRIMEURS-EDITEURS 
LIBRAIRIE   DE    PARIS,  56,  RUE  JACOB 

1919 


P3^ 


LES  HOMHJAE  CATHEDRALES 


DE 


r  ^. 


SEVERE  D'ANTIOCHE 

TRADUCTION  SYRIAQUE  DE  JACQUES  DEDESSE 


(  HOMELIES  LXX  A  LXXVI 


PATR.    Ofi.   —    T.    XII.    —    F.    1. 


LES  HOMILIAE  CATHEDRALES 


DK 


SEVERE  D'ANTIOGHE 

TRADUCTION  SYRIAQUE  DE  JACQUES  D'EDESSE 

(suite) 


HOMELIES  LXX  A  LXXVI 

EDITEES    ET     TEADUITES     EN    FRANCAIS 


PAR 


MAURICE    BRIERE 


L  =  British  Museum  Adel.  12159. 
V  =  Vatican  n°  141. 


;*!* 


»La»   ~/    Vju-   ^*a   o/    |-fc-»^5   l*>rnq*    I^äa»    |  ■>»  i   V^s'U»   .»^o|U»    ■  I^M*    tx-lpo   .-oio^-/» 


.    -  V  ^j     ooi    p    och    ,J    vm » aolofloot;    ouo.b.    p    oviai.     \-^-      )^-»l-^o    (L^oa..^. 

h^^  3/   .yp.U  Jbö>  ^>oi^^.  p  ^-.oi^-i.  K.»)  n  „\  m  ^">V*   «P  ^0  )«? 

_oicv.|_iio    .Jk^Oo*     )-ioi    IxiJ     ^\    ^Km\>     c*^    ^x^i     -,)jch     *-*/;*    oö« 


v  fol.  99 

V°    H. 


L  fol.  139 

r  a. 


1.  V  l^^^e-  —  2.  L  V  in  marsine  .  Axooaaiv. 


HOMELIE    LXX' 

c'eST    LA  TROISIEME    CATECHESE.    (CETTE    HOMELIE)   FUT   PRONONCEE,    SELON    LA    C0U- 
TUME,    LE    MERCREDI     DE    LA   SEMAINE    DE    LA    PAQl  E    SA1NTE    OL     DE    LA    PASSION. 

Que  personne,  pensant  que.  dans  son  evolution,  le  eycle  de  l'annee  nous  *  v  fol.  09 

5   ramene  le  meme  jour  avec  le  raeme  sujet  (öwööeffis),  alors  que  souvent  celui  qui 

enseigne  est  egalemenl  le  meme,  ne  juge  superflue  la  presente  lecon,  sous 

pretexte  que  l'instruction  va  redire  les  memes  choses  et  quelle  va  rouler 

inutilement  dans  les  memes  termes  sur  ce  qui  est  dejä  connu.  Car  celui  qui 

aurait  de  semblables  (pensees)  oublierait  aussi,  me  semblt'-t-il,  ce  genre  de 

10  discours,  que  sa  seule  designation  revele  et  fait  connaitre.  '  (Ce  discours),  en  *  1  fol.  139 

r'  a. 

1.  Les  homelies  LXX-LXXVI  datent  de,  la  Iroisieme  annee  de  l'episcopat  de  Severe  (nov.  514-515). 


V  fol.  99 

V  b. 


6  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [288] 

:£m^.  »3/  ^Jls|  ^.IVl  s3/  ^Jo»  +3  yjoi  :JovioK.jLio  Jlaisopoo  'JloJLa.s>po 
J_A.s4.i0  K^s  0/  j-^opö;  ■.f.^o'l  )i-U^ö>  Jf^Ji-sj  ^/;  Ul  vj^aio  ^-;  jJ 
}  «  t  »/  .^jjj^oj  vojoio  3/  ^-,;  V-ao  .\oo)^^iojtio_s  ^...jiJ.so  jjj  ^«»2. 
♦ydiAj  yjüiojfcoo;   ^-^.oi  ,_io  .•»ab»;  ^3  ^io  V-^-?   ^/  °l    JJ-^fcf0  ^f*5? 

«01  aüS.  Jjlsoj  ..  pöjj  )i-A_;  -ö)  Jlv—/o  '  Vi0)J?  «01  -01  Jli— /  Jl.a.io,_3 
^6  wöi   .a-^jj     )'t-»^-;   ^.ö^   .-yji^yj    K*o  0/    !  >o>i;   -61   ö*..^/    w.01   p 

.U~A'a—  lo) »  ,wp  yju/  V-^o)-»?  |  n.|o  1-xq.^jsädo  )^>»  V\  Uaa^  "•^*!  ^ 
"^oo  .jj.jj  JiicLso  K-o  Jlaöm  *>  yooi-s  »£  vo0*-2»?  oo*-1/  •'Jo^ool  JJ  .^-»t^o 
il^js  ^00  .^s>  °>  'iv>  |„CSl£^  |^v^  001  v3  001  •.J^i* ipoo  jlot^c/  >s/; 
s^öi  J  fcv^ao(.:xa..s  ^3  .-^iLo^o  ^d-jj-ii  ^»r^J-  \J  bo.~ ^S.\  <h\  ».3  oC^o  -.).jo) 
Jiiöi  ).ia^Vaja_s  v°°*-^  t-D  voo«.^>o  .yOov\  y^^io  j^.jLs  Im.)-3  J-ieuiw»  V-*^-*? 
otLa^iajLio    JJ.js   y^sö^^oo   yoooa^    |^-o/    wJbv-J^oö    ^  -.^..'i^Kao   )V,ojo 

1.  L  V  (;j  margine  :    Hx«iv.  —  2.  L  V  in  margine  :  Karrix^tv.   —  3.  L  V  in  margine  :  l"U^>  <&±v 
v^,1?   l^**"  —  4.  V  in  margine  .  !a  note  2,  p.  [289]. 


effet,  est  appele  catechese  ou  retentissement  et  bourdonnement,  —  je  ne  me 
lasse  pas  de  dire  la  meme  chose  deux  fois,  dix  fois  et  meme  plus  souvent; 
-  parce  qu'il  bourdonne  011  retentit  aux  oreilles  de  ceux  qui  ne  sont  pas 
inities,  et  peut-etre  aussi  de  ceux  qui  sont  inities,  afin  qu'ils  saisissent  dans 
ce  qui  est  dit  beaucoup  011  meme  tres  peu  de  chose.  5 

De  meme,  en  effet,  qu'autre  chose  est  de  se  rejouir  et  autre  chose  est  de  se 
v  fol.  99  rejouir  beaucoup,  et  pareillement  qu'autre  chose  est  *  de  chanter  et  autre 
chose  est  de  chanter  beaucoup,  de  meme  ce  n'est  pas  la  meme  chose  de  bour- 
donner  ou  de  retentir  et  de  retentir  beaucoup.  Car  cela  marquc  l'action  d'un 
fait  ou  d'une  science  qui  a  ete  montree  une  seule  fois,  et  ceci  le  sejour  repete  10 
et  frequent  et,  pour  ainsi  dire,  le  grand  usage  (rco^u^pvisTta).  11  n'est  donc  pas 
etonnant  que  nous  venions  dans  les  memes  pensees  et  les  memes  mots.  Les 
meres  et  les  nourrices,  en  eflet,  versent  aussi  le  meme  lait  ä  leurs  enfants,  et 
ensuite  elles  broient  le  meme  pain  avec  leurs  dents,  ä  l'occasion,  les  habi- 
tuant  peu  ä  peu  ä  une  nourriture  plus  forte.  Elles  se  servent  des  memes  15 
expressions  depourvues  de  sens  et  des  memes  cris,  begayant  avec  eux, 
imitant  l'imperfection  du   mot,  balbutiant  et  prononcant  avec  eux  de   petits 


r  a. 


fol     139 

r    b. 


!89  HOMELIE  LXX  7 

♦yooü^.   ^>;ö^o   Jbo^.,...o   )K  nt,,V)o   ) K ..N ~io  ».v>   JLo  l^s 
lic*    II.Q.AqiNao;    JJOI    L».;/;     ^6/    ,.3       >-»-j/    L*>'     ^-*;    U-*J     ^o    ,_^.\    a\ 
k...»  8    o/     ' >tr> .   in   .  "\ .  ^Lo  t^oU/     )'Ot   "^^io    3/    .•^.vyo    tvi»  «>;  »V  fol.  loci 

5  j_oa*  ^io;  001  *■■»/?  -01  N^^.>»  •  •JjVLs;  jLo  laxL^po  ^-.1  ojoi  .-jl.QJLJ.po 
^*_x^o.jm  vajc*\  K^mJj  J^^vOlVoJI;  jLo  K-o  0/  Yjpo  \.yx^of  .  L>ooi  ^_»s 
^^0     yOOuK-/    *o,_3  K*AL\;    yOJOiS.   p^^i^S.  ^_ie  .yOOtloJLSi^o   Loa\  •  1. 

♦  L\.Loo  ^opö  K.*J  0/   ^oi»po    -'^-'Z   L\'/ 

t-3    :>   L  VI  .6tl/    >°>\ll;    v.611    \*1M    )k>»  VlIiÄO^.;    vQJÖt    "^»JXJt    ^JU>    >s/ 

'°   ^otoN*../   |ooui    oou/  :>  aS>.b  ^i  .  i  n  i'ISoo  ^_ioL  ^0»    |La^>    ^-o   0/   ),^oo>^ 

jKjlso^o   jy.spo.3i    ojx    JLo    lo^Of-2  -.L*J^öot  )  £aq«m    ^e   )L.r)t.v>o  )  n  »<\co 

)  A  •>*/    JK.^~/   ^_^©t     \-J—   ^-.»^opo    JLo   K_o   0/    poio;     ya\    -.jl^ay-w 

I.  l  ;-»U-  —  2.  L  in  margine  :  .■  iiox-h-m;  Mo,  ivn  ^400;  -o,  .  k.u<ojz>  iisi-so  i^oitoo  ilu^od  iloj-^u 

^   L001    Ifüv    -*^cp  oVo   \U»<*    Uä^io   )ooi   )p    1-ua..    1 1  »N  ,->  |yi»t    ot^o^   ^t    ^oo    '*  -  "^  -  ~»  •  -*  •  (J  "    K4j^-    ;je|N^e» 

<HJLX>t  ,coaa.|  ocn  Uo~»!  ^Ofl  .^SJj^Af  |N^_ß  .|1<m  i.po  .  ILoi^opa  .^U^o/  r*^  |LOL£L^po  ^■■'■'a  Ln-o^N  '.[SIC) 
oipo/  N«J  *\>^  ^io»  l^aiei»  LLo  ^-(  '.ov^oo^s  |  i^Nao  V-  »3  '^.t  V3toi  .  ~cio\, /  |  viv>io  ^^äoio  .p.^  -.Ijoi  -i ->;yi 
.ovs  K^/;    r  Uto    */cf  ^^io  —  a.  L  V  Waxtf/rriüii.  —  b.   L  V  H/o;.  —  c.  L  Karoc. 


mots  reduits  en  menus  mörceaux  et  les  conduisant  vers  le  mot  entier,  nei 
et  certain. 

Mais  il  n'est  pas  hors  de  propos  de  dire  que  ce  genre  d'instruction  qui 
se  trouve  place  devant  nous  est  aussi  appele  *  MT/i-jr^n^  ou  catechese,  e'est-  *Vfol.ioo 
ö  ä-dire  retentissement  de  la  voix  qui  parvient  aux  oreilles,  a  cause  de  ceci  que, 
comme  s'il  venait  du  ciel  et  d'une  hauteur,  un  bourdonnement  ou  une  voix 
theologique  (6eoXoyia)  descend  vers  les  auditeurs  selon  leur  iutelligence ;  car 
c'est  d'en  haut  que  (ce  genre  d'instruction)  retentit  ou  bourdonne  et  crie  a 
ceux  qui  sont  quelque  part  en  bas  *  et  qui  viennent  sur  la  terre.  '  Lfol.  139 

i"  Nous  aussi  donc,  a  qui  a  ete  confie  desormais  le  ministen'  de  renseigne- 

ment,  impressionne  dans  notre  cceur  par  le  bourdonnement  ou  la  voix  qui 
emane  de  lä,  s'il  etait  vide  et  pur  des  pensees  materielles,  comme  la  voix  qui 
se  fait  entendre  dans  les  deserts '  et  dans  les  endroits  solitaires,  nous  ferons 
bourdonner  avec  bourdonnement  ou  voix  ce  qui  va  suivre,  de  teile  sorte  donc 

15   que  le  bourdonnement  ou  la  voix  des  dogmes  (&oyu.x7a)  de  la  piete  (eüae'Seta) 

I.  Cf.  Luc,  in,  k. 


1  V  fol.  100 

r  b. 


l-  b. 


10 


8  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [290] 

ta'tj     [^.iof    oötS.     .Uo\    •£>}   \_*»    f-2Ld    .(.^aiofi    otk...^/    JJ/    -.^~.;    ^oicts.../ 

-.^•t^o  .jJLnauw.   v^oo     |.jooi   ^_so  }  n  «°>  nt>  «..oiolx.../    Joou   o£>o  ^s»   a\   v/ 

^-Ä\oM    ^6     y.*l    .'m)!»;         yQjÖt-S    ]LaXJ3L.J=D    J_.oot    ^J^CU*;     OtJ.C>-.OiJ    y-iO    JJ.3/ 

y-*l\l  :Jjl2o.».}0  l^ot^s  ^.;  JfcOioo»  | K^_ti.j>  N-aciio  JJ  )1q^..vJL5  .  ^oolAj 
Jjuooifcoo  oot  Jiojaj;  c*J^./;  Jjäd  :pe*/j  ^iö  Jj/  J.i\  Jla*^po  «oi  J,_'/ 
a\  -.',  »m'..  K^I^^ojl^o;  ')v).Mg°>\  ^-.;  c*\  \j\  Jj.1,  .Jjul^I^oo  Jjcm  La\ 
(.icoo^  oto  »s/j  KaS  ^^io  .•  \t\ .  ..;  (.jp^'po  ocx  )\  •>  ff);  Jj>cl3  .-Jjo«  o£o 
toüaso  .^s  J-^iöi  jk^j;  )  i,  •vraXtoo  JJ  )  mnn\  .•^»oioia-*Na  JLo  Nw^>  o/ 
J_=>J-.Kio   Jjlsoi  -.JLoej    |.j^.Xiö   la\   'JL/   o|^(oo;    |jp!    -t^ö/    ).Jloch   ^   .^o; 

1.  L  V  /n  margine  :  ;  ISI-oajo  U.  —  2.   L  V  ire  margine  :  «^»»o  ►»J^,- 


n'est  pas  de  nous,  mais  se  trouve  l'öcho  de  ce  bourdonnement;  peut-etre 
aussi,  ä  le  bien  considerer,  devons-nous  encore  rapporter  cette  (voix  des 
dogmes)  ä  celui  qui  crie,  parce  que  ce  qui  germe  appartient  egalement  aux 
semences. 

Comment  pensera-t-on  donc  que  la  parole  qui  tieut  du  ciel  ses  raisons.     s 
meme  lorsqu'elle  est  dite  de  nombreuses  fois,  est  digne  de  satiete  et  super- 
flue?  Personne  ne  le  fera,  ä  moins  qu'il  ne  soit  totalement  depourvu  d'intel- 
*  v  fol.  100  ligence    et   de  pensees.    Ainsi   il  ne  resulte  pas  de  satiete  chez  ceux  *  qui 
voient  du  fait  de  la  clarte  du  soleil,  sous  pretexte  qu'il  eclaire  des  objets 
passes  et  anciens  et  toujours  les  memes;  car  il  passe  pour  etre  chaque  jour    in 
rajeuni  par  une  splendeur  inepuisable.  Je  veux  dire  qu'il  y  a  la  meme  relation 
entre   la  parole   divine   et  le   soleil   qu'entre   la  lumiere   intellectuelle   et  la 
(lumiere)  sensible.  Mais  je  vois  que  cette  comparaison  est  completement  en 
defaut,  sinon  que  (dans  les   deux  cas)  la  satiete  deshonorante  est  chassee, 
parce   qu'aussi   par   ce   seul    bourdonnement  ou  voix   un  aiguillon   insaisis-    15 
sable  de  desir  est  depose  en  nous.  David  Tatteste  cn  parlant  en  ces  termes  : 
De   meme  ijxic  le  cerf  soupire  apres  les  sources  d'eau,  de  meine  mon  Arne  soupire 


15 


10 


10(1 


[291]  HOMELIE  LXX.  9 

J^l/o  )!'/    -Äoojl,   .-)— .   Joi^s    lo^   w^lSü    loij  .Joj^  y.l<^  -^~;  KaJ 

.•wJio.   «jläj   JL^'/o  '    l^l'l   y-^KOt   .ysSs   oa-!»   l  vjcu^aa   vA   |oei  •  l  foi.  i«e 
Jk-.,ol,o  Jio'm  jLa^>  •joiSs;  o«J^*j»^  J^o,^  Jot-^oi.  Jj-aJuio;  J^oo^s  V^'l» 

•         •  *  #  * 

oöu^    ...T  *'/;    k-oot    UJi    .joj^JJ    po/    K-ooi    s^'Ji    .Jlioio»!    ^io    ö/ 

«oiots^/  Ja-/»  \A  Jooi  po(;  JJU<l~;  Jaa'o9\  .J.Xiö^  N-ooi  ».^^  JK^aatio 
JL  f,  ^.;  o»Xa^    N-  Oüala  )-q.cp  ool  jls/o  .^flo  jJo  .k-oot  ^o^J*  -.^oC^ 

OJOt     .ts-OOl      Jt-liLiO     Jot-^iol     {jJLluaeLa     t-Ä^'/;     -.K-.OOI     w~*— 'fcoo     J_L.»ot^o~3; 

.•Jj.~fcoo;   j-ioi  J-ic^i^a  J-j.-.fcoo;    -öt    JK-uu^a   J-ioJfcC^   V-=^'/°  J;i'/»   .^-» 

I.    v  »a^ia.  —  2.  L  V  j/i  margine  :  Uov       3.   L  V  in  margine  :  <~~:«^»o  :  U£ßo  l^;   *>•*>  Uo 
low   ,V°'   o'w  T*l   =l--*»l    l>w  "oo^l    :oil.ao—  i  ^»  o(    oiLoi^l   "*£•»  :H-s^>  P>;*    »»•  Ui\^z  b*jLkx, 


apres  ioi,  6  Dieu.  Mon  äme  ä  eu  soif  du  Dieu  vivant  :  quand  irai-je  et  parai- 
trai-je  devant  la  face  (rpoWivov)  de  Dieu?  Mes  larmes  ont  ete  mon  pain  jour  et 
nuit,  pendant  qu'on  me  disait  toujours  :  Oü  est  ton  Dieu?  Je  me  suis  souvenu  de 
ces  clwses  *  et  j'ai  repandu  mon  äme  au  dedans  de  moi-meme.   Car  je  passerai  *  L  fol.  139 

s  dans  le  Heu  du  tabernacle  admirable  jusqu'ä  la  maison  de  Dieu,  au  milieu  de  la 
voix  de  l'allegresse  et  de  l'action  de  gräces  (pareille)  d  un  bruit  de  fete* . 

0  miracle  !  .le  desirais  Dieu,  dit-il,  je  voulais  trouver  celui  que  j'aimais, 
j'avais  soif  *  comme  les  cerfs.  Comme  je  ne  trouvais  pas  l'objet  de  mon  desir,  *  vfoi.  100 
je  i'aisais  une  nourriture  de  mes  larmes.  Je  n'approuvais  aucunement  le  doute 

lo  des  pensees  qui  me  disait  :  Oü  est  ton  Dieu?  Et,  je  n'ai  pas  non  plus  perdu 
espoir.  Mais  j'ai  epuise  toute  la  force  de  mon  äme  ä  l'egard  de  ce  desir.  Apres 
avoir  alors  per<ju  avec  peine  un  bourdonnement,  --  et  ce  bourdonnement  ou 
voix  etait  (un  bourdonnement)  de  fete,  d'hommes  qui  etaient  dans  l'allegresse, 
qui  louaient,  qui  prenaient  un  repas  de  parole  et  qui  se  rejouissaient,  —  je 

15   m'en  servais  comme  de  guide  et  je  me  mettais  ä  passer  dans  un  tabernacle 

1.  Ps.  XLI.  2-5. 


10  SEVERE  D'ANTJOCHE.  [292] 

l«a_io^_s   k-Jv-K-  *t— -^x  ^W»  .^oojl^  jJ;o  J_jüoö|K.:sa-\  .-Jot^i   )K*a 

\l   .«m^    s-OtoK-/     JjLSJjfcoo    jj     ».D    .•'«.k^9    ^-^<M    ^.iOO      Joi^    t^CLl^      JK-..S 

J;ot  ^  c*.A_/  jllo  K*3  o/  J^aiöj  ^.-.^oi  ^.-/j;  J^~.  .J-L^ßk^o  JJ° 
vfoi  ioü.JS  ^a-i^ioo  ^--^o).io  )K.ij;|^;  v^Jot;  .Ji.aJL.lpo  K*3  o/  JleuLiope 
^a-iot  loA  ^  ^*jLOoo  vK-*'K-CLio;o  .-)la.^.>.JO  öi^s  ^-äo  ^n »  ..V;o 
*x^-;  J£w  ^  y »y-M^oo  iiaiöj  yQ-Joi  yOOuK-/  voou^o» 
V-*^  h^^'l  .Joi^jJ  P;Kj;  ~öt  -«  J;Jx»  K*a  ^^^o  ''^-ooi  )K-/ 
+~»l  \.z>l  jou&v  y~^>  ^ju.  ^UL^cuot^ot  J;qj  .'po/>  ©«  pö/  k-f~«o  JoC^jJ 
Ua*/  .Jjo»  ^i«j  U*L\o  .jlo,-,  ,^.j  |^oa3  jbokj  oi!^*-».-»  J*~*oo  -.^.3   io 

♦  o-.fcoj 
fco/   M£o>.  ,j>  .-«.V  Kj/  ^  Jov_S^   ,.-*i  aiiCL.ovia^  pojl  *-"  U^-'/0 

•  •  •  • 

^3;    fco/  ^w^ali    JJ    'J^../   .J...,.-^..   oiV-i.Js   ^s/    aJLia-.oi.iaS.   Jf~^o    «^   poM» 


admirable,  c'est-ä-dire  ä  marcher  et  ä  passer  ä  la  contemplation  (Öewpix) 
naturelle  qui  apparait  dans  ce  monde  visible,  lequel  est  autour  de  nous  comme 
une  tente  merveilleuse,  et  ä  arriver  ainsi  ä  la  maison  de  Dieu,  (aux  etres) 
intellectuels  et  incorporels.  C'est  en  ceux-ci  surtout  que  Dien  habite  comme 
dans  une  maison  et  c'est  par  euxqu'il  est  connu,  alors  que  par  nature  il  est 
vfoi.  loo  incomprehensible  et  inaccessible.  Ce  *  bourdonnement  ou  catechese  est  pour 
nous  la  naissance  de  semblables  bourdonnements  ou  voix  de  ceux  qui  nous 
bourdonnent  ou  fönt  retentir  (des  chants)  de  tete,  lesquels  (bourdonnements) 
sont  eloignes  de  toute  satiete,  nous  attirent  et  nous  entrainent  vers  ceux  de 
qui  ils  viennent  et  enflamment  notre  desir. 

Je  continuerai  donc  :  Parce  que  c'est  une  fete  que  de  se  souvenir  de  Dieu, 

-  Je  me  suis  souvenu  de  Dieu  et  je  me  suis  rejoui',  dit,   en  efl'et,  celui  qui  a 

dit,  ■ —  confessons  que  nous  croyons  en  un  seul  Dieu  le  Pere  tout-puissant; 

et  tout  aussitot  nolrr  bouche  sera  remplie  de  joie  et   notre  langue  d'allegresse*. 

ainsi  qn'il  est  ecrit.  15 

«  Commenl,  diras-tu  peut-etre,  m'ordonnes-tu  de  croire  en  un  seul  Dieu, 
puisque  tu  vas  me  dire  aussitot  de  croire  aussi  en  son  Fils  unique?  »  —  Eh  ipioi 
(st-ra)!   N'enteuds-tu  pas  que,  apres  avoir  dit  «  en  un  seul  Dieu  »,  j'ai  encore 

I.  Ps.  i.xxvi,  1.        2,  IN.  cxx\ .  2 


10 


293]  H0MEL1E  LX\  11 

.o^a*  '  U/  l-»t— /    ^-/   t--^  JW  -J-»/  _^-/   J«*^  *~  'U3«"  &l    V?    f01*120 
jj    JL-JV- —  JJ    t^  -.o«-^  ^-/   U*l    -oioK>/   Joop;  wo)  ÖjAjl^    V-— -^  -oiojq-J^ 

L)|.A »   jl    Jl/    -.-oiok*/  ^i— /   ^tio   ^o   q\j    h^s   ^^dc  .J^s'fcoo 
ot^-iV   Iva  <ä/?   l-io    s"/    -Jooi   -oiok-./;   \.±o    oöi   Jooi   -oicJS«-./   K_.J^oofcooo 

.J»a/   il^-s  y^oo    jJLs>a  ^V— /   °^°  •")»■*  aia'UviN  )  ..i»^o  Ua-'/0 

yooop;    -öl   loA;    \l\   -W-So  yOexA   K_/    )-_;.;    ^-ioo   .y  aft  *.  ft'Aoo   Jju=>>-=> 
)„.  Y  ->;    J^.*ü.   ^a_»t^o   J-*?.'°  *.|o«-ä/   ^-»°öt   )->-=>-»  V"^  *^~  .yoouk-»/ 


Lfol.  139 
v"  b. 


V  fol.  101 

i"  a. 


1.   L  M 


ajoute   consequemment  *  «  le  Pere  »  et  qu'avec  le  mot  de  Pere  est  egalement  »Lfol.  139 
entree  en  meine  temps  l'idee  de  Fils  ?  Car  le  Pere  est  necessairement  le  Pere 
du  Fils,  en  sorte  qu'il  soit  Pere  ä  proprement  parier,  non  pas  en  une  parole 
vaine,  mais  en  fait.  Cependant,  meine  de  cette  f'aeon,  il  reste  un  seul  Dieu  en 

s  tant  que  Pere.  II  n'y  a  pas,  en  eflet,  un  autre  Pere  *  avec  lui;  car  il  possede  ♦  v  fol.  101 
seul  toute  la  qualite  de  Pere  sans  la  partager  avec  un  autre,  parce  qu'il 
n'est  pas  d'autre  chose,  mais  qu'il  etait  ce  qu'il  etait  sans  etre  engendre  et 
eternellement,  de  meme  que  le  Fils  possede  aussi  toute  la  qualite  de  Fils, 
parce  qu'il   vient  du  Pere  par  generation ;  cependant  lui  aussi  existe  inde- 

lo   pendamment  du  temps  et  eternellement. 

«  Et  comment  est-il  possible  de  concevoir  un  Fils  qui  ne  soit  pas  posterieur 
dans  le  temps  et  apres  le  Pere1  »  --  Comment?  En  eloignant  ton  esprit  des 
naissances  corporelies  qui  subsistent  dans  le  temps  et  qui  tiennent  du  cours  du 
temps  leur  passage  ä  l'existence.  Nous,  en  effet,  nous  devenons  peres  dans  le 

15  temps  et  le  cours  du  temps  precede  la  naissance  de  nos  fils,  et  c'est  apres  que 
nous  sommes  devenus  les  fils  de  certains  hommes  que  nous  devenons  ä  notre 
tour  les  peres  d'autres  hommes.   Mais,   quand  tu   entends  dans    les   Livres 


[0 


12  SEVERE  DANTIOCHE.  [294] 

•  jVS.Aoo  J-Oo,o    )K^iO;    :UjÖvs    I^Kjo  &o/   nsäj;    -fcoo/    :J-s/o    )oj^; 

:JKXia^  c*^  ^-  l\±~  jij  V^)-»oo«  .J-^o*ooo  ;>oa^  jl'O  J-*~  JJ? 
»vrol.ioi  ."**^.    JJ;o   JjL.f-.fcoo  JJ   '  och   o£>o   J-ioo«^    oi^jo   .  •  J_o.ioaio>;    Jfcs^JJootfcoo 

r  h. 

jjOOJ,  JK-V^CU^j  y>*\  .JK-si  JK*S.»lj  J-3JL*>  .^*?  J-^/  Ji-^  «*" 
w~a  >  >o  Jk-ajjJ.;  J-~iOj  oiA  ^  o»A  ^-.j  *s  .^  ^  "W^;  oc*  U/o 
Jjp|  .J^aio;  oila^otoa^o  oj1o*jl=>j.  .jL'S  oju-1/  .oüaJtio;  06.  Kj/ 
^.io  )ts„j.>V3too  öu^  V*>/  **-)/  JJ  -JlSwULJtiaA  )loj;o»jLio^o  U *?j^?  V~ ^ 
)l;a— /  -6)  jJL.^-— ^  6u^  ool  JLs/o  :>oi-JLio  0/  «* *>j-*>;  061  JjLia*. 
»Lfol.iwjio»*.;    *>^  JNjöa-s  J^i-sk^o;  JjLioji  ou^-./  V--^  )?°i  :J-ä-*^J!  v°°^»? 

r°  a.  • 

.•J_a/j   Jjjooifcoo   t-^o,  061  Ji-a^  >£»/   Jjlsoi    .ch^j   )^K-^s   Jlaj;ou_io  ^ 
JJo   ou*io,./;    OCH.X    ^oioK_/    Jlo-^ook-ao  ,->    JoJt;    •JjoJ;    |nul    öubwS 

1.  I.  V  in  mar g ine  .  ^U"»-  H. 


sacres  que  le  Fils  de  Dieu  le  Pere  est  proclame  le  Verbe  et  la  spleadeur,  que 
les  expressions  elles-memes  te  soient  une  lecon,  et  par  elles  eleve-toi  et 
envole-toi  vers  la  naissance  impassible,  incorporelle  et  eternelle.  L'intel- 
ligence,  en  effet,  engendre  sans  souffrance,  et  non  pas  comme  les  corps  en 
sont  capables,  la  parole  qui  caracterise  et  signifie  au  fond  la  mobilite  intel-     5 

vfol.  101  lectuelle  et  qui  forme  par  elle-meme  1'intelligence  toute  entiere  *  invisible  et 
inconnue.  C'est  pourquoi  Paul  a  surnomme  le  Fils  l'image  du  Dieu  invisible  '. 
et  Isafe  l'anrje  du  grand  conseil-,  en  taut  que  la  parole  de  l'intelligence  ou  du 
Pere  qui  est  au-dessus  de  tout.  Lorsque  tu  trouves  que  le  meme  est  nommo 
la  splendeur  de  la  r/loirr*,  considere  que  sa  naissance  est  independante  du  10 
temps  et  eternelle.  De  meine,  en  efl'et,  que  personne  ne  dit  que  la  splendeur 
et  la  clarte  du  soleil  peuvent  etre  separees  du  soleil  qui  resplendit  011  eclaire, 

'L  fol.  140  ni  non  plus  que  le  disque  qui  renferme  *  les  rayons,  —  c'est  le  soleil,  --  est 
separe  en  partie  pour  un  temps  de  sa  propre  clarte;  de  meme  il  est  de  toute 
necessite  (ä.väy/.-/i)  que  nous  confessions  aussi  que  le  Fils,  la  splendeur  intel-    ''• 
lectuelle  du  Pere,  est  egal  en  eternite  ä  celui  qui  l'a  fait  resplendir  et  briller 

1   Col.,  1,  15.  -  J.  Cf.  [saie,  ix.  s.  -    t.  Hebr  .  1.  3. 


[295]  HOMÜLIE  LXX.  13 

)K   ^  >       n^^   ^.oia..\ '«»K^qj    ;>o<voj    jJ    ,UJJ    &fa   •«*-rJ?/    k-Jj^*>*oo 

^_io    K_)  i  \<n  3    .  n  >  »V  :oot;    ^J^>oi    Jjoi   <*X_3    :J^Jü/o    J-ot^s    )Attio 

.    nf   ,,  a    ^  ■)    '  ^    -  ^   V    JJ    J-J-DOt    )^ÖiO   y£>    ]il    -.^J^.'/    ^-ous;    ^.*-^oi 

lö   fcs_i/   J-s',   IM-.;»   JJ   •.vOOi-JS^i»  ,_.j.U*ooi   ^-J^c*^  :J;»^~   ^*>  ^-*^-üeo 

la—Vi  a\  .s-Jua>o    J-.^-~  >s/     -»-^  )?°»  ^^^    — «oK*/   ^»j^ixs;   ooi 


v  fol.  loi 

v°  a. 

o 


1,  v  &«Ui=i- 


cTuiie  maniere  ineflable  et  que  par  la  pens^e  nous  n'entendions  pas  non  plus 
le  Pere  le  premier  dans  le  temps  avant  son  Fils  qui  lui  est  egal  en  eternite. 

En  entendant  cela,  oseras-tu  donc  eneore  comparer   la    generation   tres 
sublime  du  Fils  ä  l'une  des  generations  *  qui  sont  entrainees  sur  la  terre  et  *vfol.  101 

5  qui  roulent  vers  la  matiere  (u>.7i)?  Ou  forceras -tu  Dieu  a  engendrer  ä  la 
maniere  des  hommes,  en  sorte  qu'il  soit  compare  a  notre  condition  et  qu'il 
soit  regarde  comme  avant  un  Fils  qui  est  cornme  nous  le  second  dans  le 
temps  et  qui  a  ete  aussi  apres  lui?  Et  ne  distingueras-tu  pas  convenablement 
qu'il  y  a  autant  de  distance  et  de  difference  entre  la  naissance  divine  et  (la 

io  naissance)  humaine  que  la  condition  du  (Pere)  est  completement  differente  de 
celle  dans  laquelle  nous  sommes?  Mais,  puisque  les  naissances  sont  ainsi 
separees  et  eloignees  l'une  de  l'autre  Sans  offrir  un  point  de  cornparaison 
dans  ce  qui  apparait  en  elles,  c'est  par  ignorance  que  tu  veux  introduire  une 
ressemblance.  Le  (Pere)  a  engendre  dune  maniere  incorporelle,  impassible 

's  et  independante  du  temps,  et  par  consequent  il  n'est  pas  etonnant  qu'il  ait 
aussi  (engendrö)  eternellement,  afin  qu'il  soit  en  tout  temps  le  Pere  du  Fils 
qui  est  en  tout  temps.  C'est  pourquoi,  en  elFet,  (le  Fils)  est  eneore  surnomme 
l'unique,  non  seulement  parce  que  seul  il  est  sorti  du  seul,  mais  parce  qu'il  a 


V  fol.  lol 
v«  b. 


14  SEVERE  DANTIOCHE.  [296] 

*~J,\aSO;    jjjo  )jij/    '"^D  ^-io  V^ 

of^  J-3JJ  N.-.J-.a*  s^OtoK-./  U-OO  U_CDo/i  ÖC^w;  ^3  o£s~.i  -.\\-=>  i-^sx  ^° 
otlo-«^ooK-^o  lo-.a-iL^>  o_»_~'l./  •.)— io,  y- .:*>/i  k«_j/  s*,.^  ^  ou\  r^  ^»J 
•.y^  )oou    ».oialjo;   L^ioa*  JbCiooi  oöi  ^.;   L^jojs  .ch.— Ji/o  ou~io,/i  oöi      la\» 

.'J-s/     ^iO     V^iO    JjOOl    ^iOj     vu/     ..V-.^v     J^.JjLlt-«,    JJ   .Jlo,-«^.;    OllaAOJUw,    Jlj 

Lfoi.  iv  j  n„~oi^>  ~rx     •.^^•?   |1aJL3lcb^o;   yK-^iö  JLa^oi  laus*  ^^w*/  ^...oi^o  -.Ao/ 
)a«j;    -6i    ^o   y.  m  ..o  :j^.;oai  *.—  -*.')-£>  t-*^  J""01  <*^-3  .K-J^-N  -vV>o    ^o,_=> 

.-.>»>  nJ   Jt—o/    L=>Jj^   J-S^j    oöt  ^.-/   .-^.JU.»  nv>  ^-->Q>.j    ^3  ^io  t-.K-J 

•:•)>— -J   oiJL^o   )ial*o  J-.,J;   jia-H      |K-,o^^»    U^-/ 

l    L  Y  inmargine  .  llpo»iX8ev.  —  2.  L  IAojoo.  —  :jt.  \'  Ifi^oj^a^»- 


r  b 


ete  egalemenl  (engendre)  d'une  facon  unique  et  diflerente  de  tout  genre  et 
mode  de  naissance. 

Lorsque  tu  entends  «  Fils  »,  conclus  donc  de  ce  nom  qu'il  est  egal  en 
essence  (oicia);  car  tout  fils  est  egal  ä  son  pere  en  essence  (oüai'a)  et  en  nature. 
Lorsque  tu  sais  que  le  meine  est  dit  «  splendeur  »,  considere  L'egalite  en  eternite     '■> 

•  v  iui  101  qu'il  possede  avee  *  celui  qui  l'a  fait  resplendir  et  briller.  Que  l'appellation 

de  Verbe  soit  pour  toi  une  indication  süffisante  de  Fimpassibilite  de  sa  gene- 
ration;  car  c'est  d'une  maniere  impassible  que  le  Verbe  est  engendre  par  le 
Pere,  ainsi  que  par  une  intelligence. 

Pour  parier  simplement,  choisis  dans  chacune  de  ces  expressions  ce  qui    w 
convient  ä  Üieu  et  jette  au  loin  et  ä  distance  tout  ce  qui  le  fait  descendre 

*  L fol.  uo  jusqu'ä  la  ressemblance  de  notre  pauvrete.  *  Car  une  seule  indication  est  si 

eloignee  et  si  incapable  de  montrer  toute  la  realite  que  c'est  a  peine  si,   ä 
l'aide  de  toutes,  nous  reunissons  quelques  signes  et  quelques  points  de  res- 
semblance excessivement  tres  petits,  comme  si  nous  frappions  ensemble  une    ' :> 
pierre  contre  une  autre  pierre,   afin   den  voir  sortir  et  jaillir  une  etincelle 
de  feu. 


fol-  1' 

a. 


3 


[297]  HOMELIE  LXX.  15 

JotAJJ   JLs;  -.ootj  ^au./   i^.Kixiio  JfcCS.io;   oöt  J.*x*   Jbeo  J-äeo    ^,;  yo-+2> 
:JAC^io  ~<xoh^l   Jc*3s;;   ~oto^;l  K-JjK^aaLÄ>  a^>  v/   JJ/  .J.^»«  .-QK>M 
-öt  :jJ;7  '  »Jj-=»o  Jjlu.j£oo  jLoj  J-1^*0/  i-*-»?  «o»K*i  ^^?  ~°t  7-»/  °^° 

Jjo£*  >s/  .JoiiofcoLio  Jfcsjxxau  ^/  )_;KjLio  öuaAio;  ooa^;  K-J  X^^i0? 
.  ^a  \a>o_\oJ_3  );ot  ^£oo  .s>otoN-/  Jjso_a_o  JJ;;  ^.oia^aJu-,1  >xoo*3^3  ^-io 
JK_^io  "  .otogen  U/;  oOoqjlo;  l^a-^-j  -.y^>'°i  )^^**'  J?«"  JlaJVJs..aj.iou^  '  v 
J_joot;  "i'-^  t-^^  jJ-3/o  ■)  La  No  JJ  |iOQ_x_o..^  ^-a—'i;  Jk~oo_a-J  ^*; 
)J^*Jüooitoo  od.o±i~ji.fcoa\  JJ/  -.JJ^ö;  s-.oinqv»  ^  ^^>^  :o«^oaxa^o 
c*ioaJLD;  s-oiolk-./  \-*.X>n i o  Jjloo_  ^.../  -Jo^?  ^»!  JJ^-io  .ou**.»  K*J  o/ 
JjLDOl  .J-sJJ  k-»J— ..O.A.  ^OtoK-./  J.*.flDo/;  öCiv..;  t3  ö^"*??  ^ö*-3  •'^i^-r*?  °öt? 
.JJSJioo  Jooi  ^oioK.-./  V— -^  U-i^  Jou^  ^/  .ouoilso  Ji-s  ^»/  .^.^sot 
*JftC^o  ocn  Jooi  -oiolk.-/  JojSso  JoCSs  la\  Joot  -oioK.*/  JK^Ooo 
.«asü  U>/  ,-io;  oöi  .Joch  ^.otoK*/  J.Ju.,.3  -.JjL-t-O  J-«oi  »s/  Jlaio^»  ou> 
J^*o/;  ooi  ^-./o  :J-a2ü  J,-o/  J— o»  \^-?  -«*  Jk^*>  7^?  t— ^  U)  7-' 
1    V  }|Ho.  —  2.  V  "«"»^aS-  —  i.  L  V  in  margine  ;  !?<»*  k-3  o»13- 


Cependant  de  quelque  maniere  que  l'on  envisage  ce  nom  de  Verbe,  il 
reste  qu'il  convient  ä  Dieu.  Mais,  si  ce  n'est  pas  avec  prudence  que  tu  sais 
que  le  Verbe  fait  partie  de  Dieu,  et  non  pas  de  la  merae  maniere  que  (la  parole) 
qui  est  prononcee  avec  les  organes  (ö'pyavov)  de  la  voix  et  qui  sort  dans  l'air 
fait  partie  de  nous,  laquelle  est  encore  appelee  emise,  parce  qu'elle  cesse 
avec  son  emission,  tu  penseras  necessairement  que  (le  Verbe)  est  egalement 
sans  substance.  Aussi  Paul,  renversant  cette  opiuion  impie,  l'a-t-il  nomme 
l'image  de  la  substance  du  Pere'.  *  La  parole  emise  ne  peut  pas  etre  l'image  *  v fol.  102 
de  la  substance;  car  ce  n'est  pas  par  l'emission  des  paroles  que  nous  con- 
naissons  la  nature  et  la  substance  de  l'intelligence,  mais  (seulement)  sa 
mobilite  intellectuelle  ou  sa  pensee.  Mais  le  Verbe  de  Dieu,  en  tant  qu'il  est 
une  image  (eijmov)  substantielle,  fait  partie  de  la  substance  de  celui  qui  l'a 
engendre,  parce  qu'il  est  ögal  au  Pere  en  la  meme  essence  (oücia).  G'est 
ainsi  donc  que  meme  le  Fils  est  aussi  appele  Dieu  :  Au  commencement,  en 
15   effet,  etait  le  Verbe  et  le  Verbe  6ta.it  en  Dieu  et  le  Verbe  e'fait  Dieu  -. 

De  la  meme  maniere,  le  Saint-Esprit  qui  procede  du  Pere  etait  aussi  au 
commencement.  Car,  de  meme  que  le  souffle  sort  en  meme  temps  que  notre 

1.  Hebr.,  i,  3.  —  2.  Jean,  1,  1. 


16  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [298] 

Jl^JS_io;   odcv^wtA  .-^.jjui^K^o    JJo    t^l-Q..^^;    \i   Jjjoi  -.öiloA    J^  -  3uO 
»3/   •.j-A^ooN.^os    '001  |_i_i|    JJ;    '^-.,-io  .Uom   oilo£a.2ü   3/  Jla^-ioo   )°>  -  0 I 
Jls/j   otK^o  i  a1;   l—ioi  t-3   :t-»-^7*    )-L-=>>-=>    o-^    ')t-a   *-*™^.  v/   •)-jL-'»-0   I— °' 
oJ^  •JK^^oo   )v^>  ^.io  ja.^~;   0/  ^n, .'t *°>  JJ;   061  J— o»   cä/i    Lq-lj/   -.—oiol^-./ 
Vfol.  102  o«      J»>onir>  v/o  .)— s/o  )oC^s    ^io  sXL^aul    fc^lpooKio    JJ  /  -Jl-^J^o  JjlsJ-s     & 
Lfol.  140  JLoj    jlcu  n\pa    ^o-^;    -öt  :-oioK_/   J^--.;    j;oi    y-»/   oJ^o   :  UoC^s       JfcCi^io 
-oiotv_/    joou   '^cocy2>   "^s  ^io  l^aooxo  -.jLa^.'K^o  |^jj    («.—^o   :J-^J>   yS> 
•:)r*)E^ioi    )Loi\  0/    JKjmOS^o  laio^   Ql^o   -.)jl^^o  J_~oi    03/ 
-01   J^cl^;;   ..Jj/  "^«_a/;o  .>n  «Vi;   0.^0  -.i-io/    t03iJ    j^ö/   J_s/   ^io;    JJ  / 
outSs_/    (tvji^.^io  JJ/   ,|^.ot|   oiLa£iQ.aj.-\   öi..k— /1    c*\   (...a^io   J.-^»^    . •  )»oi    m 
^-*Aoi  .')joi  ö/   ^»j.L«Kio  ^Aoi  )^_^_3u^  "''^o  'JK-Vjs  ^i.»   -.j^oj^a^ 
-.j-s/o    r-_.»    jov^jJ    .^^k^^Oo   — ojoK../   joouo  -010K-/0  jooi  -oio!^./;   *»ots; 
.f.^,K~CQ-J     ^o|-oi    -.j    «    VN;    OCX    JjLSJ    »3/;    j-L3-*/    .^»otJ^s-./    .  ViS'n;  ,^*OU^3 
.— OtoK_./     JJ/       „OloN.../     JoOfJ      JJo    -.OwA-»/      J^>)iJ^O    'JOOI     —0|olK_/     "\jJ01     JJo 

1.  L  V  in  mars ine    ß»{- 


parole  comme  s'il  lui  6tait  attache,  de  meme  c'est  sans  distance  et  sans  Se- 
paration t|ue  la  procession  de  l'Esprit  accompagne  aussi  la  generation  du 
Verbe  et  lui  est  unie.  Par  cons^quent  le  Saint-Esprit  est  e^galement  inde- 
pendant  du  temps  et  eternel.  En  eifet,  si  le  Fils  n'a  pas  ete  engendre  dans 
le  temps,  puisqu'il  est  la  splendeur  de  la  gloire  du  Pere,  il  est  necessaire  = 
que  l'Esprit,  qui  n'est  pas  separe  ou  distant  du  Fils  et  Verbe,  ait  procede 
egalement  de  Dieu  le  Pere,  non  pas  dans  le  temps  et  en  dernier  lieu,  mais 
ro  °/  ~  eternellement.  Et  si  *  le  Verbe  *  de  Dieu  est  substantiel,  et  non  pas  comme 
*L/01 • -140  est  notre  (parole)  qui  est  detruite  des  que  cesse  l'emission  de  la  voix,  il  est 

de  toute  necessite   que   le   Saint-Esprit   soit   aussi  substantiel,   et   non   pas    k 
comme  est  un  souifle  ou  une  haieine  qu'on  exhale. 

«  Mais,  dis-tu,  affirmant  qu'il  procede  du  Pere,  et  non  pas  qu'il  a  procede, 
je  crains  que  cela  ne  montre  que  la  procession  de  l'Esprit  soit  celle  dun 
enfant.  »  —  Mais  il  est  facile  de  dire  que  ce  qui  est  distingue  par  (les  mots) 
«  il  etait  »,  «  il  est  »,  «  il  sera  »,  6  un  tel,  apparait  pour  l'etre  cree"  et  fait,  15 
tandis  que  pour  Dieu  le  Pere  tout  est  present,  de  teile  sorte  que  meme  le  temps 
passe  est  regarde  comme  present.  Par  consequeul,  a  proprement  parier,  il 
n'etait  pas  et  il  ne  sera  pas,  mais  il  est  en  toul  lemps.  l^arce  qu'il  s'agit  de 


[299]  IIOMRLIE  LXX.  17 

-Öl    ^iO    ^-K-    yA3Ü;    -6«    .'Jo&t    ^^iOo    y.*\    "^.OOI    )uJ^O    i-K-    .^_3j    ^Ü 

^_»;    i-ioiNu    .«j^j  a^>o   .--\   ^Swl*   jJL^ki    yocx-^o    V>t-o   ^-io»    -öl    .J_a_.£o 

oi^  ^-oi_.^_/j  ^--Jöi  ^  ^>t-io;    JäuJj    Jjl3l.'/       -.K-^d   j—o»   ^SlJ    ')_=>/»  • 
♦  oti  ^.üo   k-JL*»fcooj   a^o   .-Jlv-Ao   joou    )Li ,.  i  oftoo     •)■  -^ 

vs/    ..^A   K-ooi    p&/    .Jlooo  Q>,|;    o/     Jk-ouSs    JJLo,.^-;    Jjj    ooi    Jju'/j 
JJ    c*^.  K-/   I-jljoij   -öi  JlaJ^AK^    (j/   sajLiö    JJ/   .^J^oi,   J  Q»\  --^»\ 


Dieu,  «  il  procede  »  est  donc  plus  propre  que  le  mot  «  il  a  procede  ».  De  meme, 
il  est  ecrit  au  nora  de  la  Sagesse  de  Dieu  qui  est  le  Chris!  :  //  m'engendre 
avant  toutes  les  collines',  et  non  pas  :  «  II  m'a  engendre  »;  et  cela  etonnera 
fort  tous  ceux  qui  sont  environnes  de  tenebres  sur  ces  questions.  Si,  en  effet, 
le  Saint-Esprit  procede  de  l'essence  (ou&i'a)  du  Pere,  *  comment  se  fait-il 
qu'une  des  proprietes  qui  se  trouvent  en  lui  par  natui-e,  devienne  acquise 
ei  soit  en  dernier  lieu,  et  non  pas  qu'elle  existe  en  lui  eternellement? 

Mais  tu   nous   attaqueras   et  tu    nous   diras  ä  cela  :   «   Si  L' Esprit  est   de 
l'essence  (oWot)  du  Pere  et  s'il  Test  eternellement  comme  le  Pils,  pourquoi 

io  ne  lui  donnons-nous  pas  aussi  le  nom  de  Pils  ?  »  —  Mais  nous  disons  :  Parce 
que  les  revelations  des  paroles  sacrees  affirment,  non  pas  qu'il  est  engendre, 
mais  qu'il  procede. 

Et  si  tu  nous   repliques  encore  :  «   En  quoi  la   generation   differe-t-elle 
donc  de  la  procession?  »  je  te  dirai  d'une  facon  ä  la  fois  pure  et  vraie  :  Si 

L5  je  savais,  öexcellent,  quel  est  le  mode  de  la  generation  divine  ou  de  la  pro- 
cession, je  te  dirais  aussi  leur  differehee.  Mais  je  laisse  ä  la  Trinke  ce  qu'elle 
possede  ainsi  d'une  maniere  ineffable,  ä  savoir  de    se   connaitre    elle-möme 


v  fol    102 

v"  a. 


V  fol.  102 


1.  Gf.  Prov.,  viii.  25. 

PATR.    OR.   —  T.    XII.   —   F.    1. 


•  L  fol.  I 

V  li. 


•  V  fol.  10 
V  b 


18  SEVERE  D'ANTIOCHK.  [300] 

Jj/  ^.-.'/o  "M  -•  ^'*  ^"  •  .ouN-/;  *»•/  ^;i  CH-^  -Ol»  -öl  : K.-)-JL^^ioKio 
,ii  ^io  öS.  )_s/;  .-v2lSx*j  -öi_\  Jj/  ___!_.  JK__.»o  -.vlaS.  k«-.Jt  J^o  oö»_>.  '-to_\ 
K-j^V.  ]J?  w.cx  okv  K-./  j-^»Mo  Jl—l^-?  ;><V*>  JW  .--oioK-./  ^-V—/  ^t-*» 
L^ioo-».  +s  . •  K.-.J-aoa.j  rr*!  ^**°'  -'J^  r^0  k-»)»-«^-»  It-2»?0  .'«oioK-»/  Joovj 
ochA  ji.ot._-_>-.  ^--ö  oäu^  .jla_i_-.;;  oi_x  ix-/  J-£-_V  jJo  Jjls_.j1.Aoo  jj 
2^Aoi  JK-_S_v?  ,_.so  JA><W,vx>  )1mVn^  }&-*_-->.,->  JJ?  Jjlsl./  .Jlo_oa_u  ,_-; 
ycuöi;   .•Jboolfl  yooüfc--*!}   JK_„,~.  V^J.Ü  •yA«^»  yOOUL-O  ,__._*_>  "^i-M 

•Jl«i,  ^VNrtn    JJLO|0    JJ\w__J__1.0    J1oJ__000  .--Ol   J,.-.    Jloo£_fc.   ^-*J    OJOt    )._..COo/l 

.Jv_>  )oC^  -U/  V-n^  )°^  •)<*M'  ^'J-3?  ^--'öl  ••|^*JV—  /  ^-^oi  ,-_o£_oo 
las.  ..J__.o»o  )i^>;  -öu_  JöiSis  k_J.^_2L_o  JIxoJ.  __v  JJ/  .Jj-.t-o  J--©'  J<*^ 
r%|  l  vs  ,t__^v£>/  .J_s/  ia_„  ^_._SO'ISOO  J_JL-_J  JJ;  J!x__v.S>  ^._/  JIojljl-.;  J,__ 
__.__%.  .oijIx_a  ^so  a__  ^.3/  -.vOOi-k-./  ^ooou*  —öl  J__oi__vo  jj  -\\  öu»k—/ 
&_,JK__sJ.  _>/  •  .Ji_,_I\«_M  -01  »_>  -01;  Jjl__/  .yOCH-K-/  V-^  Jio_oooAo__> 
N.  rJ  ir.wokv    JJ0   .jl.ooiAJ._3   •*.»— JJ.   Jl_._ia___\o  •  Jlc_-_-\-.V-->  ^_iIx~_oi 

•^-voj'UL  N_,JJ_o^_.  JJo  -.jlv-^'U 


10 


1.  L  V  in  margine  :  LasLLL 


■  teile  qu'elle  est.  Je  crois  et  je  garde  en  moi  ce  qui  nous  en  est  descendu,  et 
Livii.  140  j'estime  que  c'est  beaucoup  *  d'enseigner  que  le  Pere  n'est  pas  d'autre  chose, 
mais  qu'il  a  de  particulier  et  de  special  de  ne  pas  exister  par  generation,  et 
que  le  Fils  vient  du  Pere  par  generation  et  l'Esprit  par  procession,  attendu 
qu'ils  possedent  uue  marque  particuliere  fixe  et  distincte,  celui-lä  la  gönera-  -, 
v  fol.  102  tion,  et  celui-ci  *  la  procession.  De  la  sorte  c'est  d'une  maniere  inconfuse, 
claire  et  nette  que,  par  les  particnlarites  qui  apparaissent  en  chacune  d'elles, 
peut  se  garder  la  connaissance  des  trois  hypostases,  dont  l'essence  (oüsta), 
c'est-ä-dire  la  divinite,  est  une,  ainsi  que  la  royaute,  la  louange,  la  volonte. 
I' Operation  et  tous  les  autres  altribuls  qui  conviennent  ä  Dieu.  Car  le  Pere  est  [0 
Dieu,  le  Fils  est  Dieu,  le  Saint-Esprit  est  Dien,  mais  ils  ne  sont  pas  trois 
dieux  separement,  parce  que  le  Fils  et  l'Esprit  rcinonlent,  independammenl  du 
temps,  a  un  seul  principe  ainsi  qu'ä  une  cause,  au  Pere;  c'est  de  lui,  en  effet,  que 
le  Fils  et  l'Esprit  possedent  leur  cxistence,  liien  qu'ils  ne  soient  pas  apres  lui, 
rar  ils  sont  egaux  en  eternite.  De  la  sorte,  la  memeTrinite  sera  concue  d'une  Vi> 
triple  facon  ä  cause  des  pari  iculari  les,  tandis  que  Funite  sera  reconnue  ä 
cause  de  la  divinite,  et  eile  sera  separ6e  sans  division  et  reunie  saus  confusion. 


Mol.  141 
i"'  a. 


[301]  HOMELIE  FAX.  I!» 

,_«o  )_3o,V-3  ,     ^t   :^K>Viwl    'vaPO^JS,  »..sj-flOio   J^-joow.   JtaJLiÄLio  ^^ioo 
•  o 

;o_a_al     .)   -   eoo/;    -01   p   -ot;    v-c*^o    ,—   oö«-so   .JlooC^JJ    J.msi.'o   J_ioa.J.o 

*.~  loA  oolo   .J— kiofcoo   ja— ^.s       jkM   loJ^  ^  <r-*>?   -o»™»  •Jot.ooi  »Vfol.  103 
i  '  •        ^  i"  a. 

oöt  )  t  .  iv<  ;  JL_^j_ao  JJ  ^-boo  K^);o^.\  '^.-it  '♦",^>  *^"a  V*0  •)-*-^>^i0 
)laj.:xwP>too  JJo  Jiaslojuio  JJ  3_y»»JUl  .J>c*a  c2>/?  k^a  Jjlsu./  Jl'/  JJ\Mi 
•)lo-.;o— « V~=>  ..^oq_jl^^  JJ 9  V-^^  ^°  yQ-ioi  ^0  .)K-,V^>  loA*  JoiSm 
^ot  )K-^-;  -.^-;  J-iajua.^  .ou*>  v£-»  ^>^-  )Or*>  JJo  JJ.a-.K^k-so 
fcs^/   J_3l-s'o;   JJ..3/   JJ/    .^.-vi  ^n^o    Jj^/o   JJoot  ^_io;    k-^-3   yOJÖi  .Jlo-l».»l 

J-3L3P0    )1°    -JJ-OOt-SX     Öuk-/     J^*°»     ^O^iO    V^    «3/     .JoOtl    JJ    JJ^.k^K^ 

*JL.£OoJ_3 
:JoCSs    K^~,\     ^-AlA    J^JV*    J.-AOM     vQ-JÖl    ^     JL)/    ^Jju     ^    JJ/ 
*JV^   J-l1o        JoiS^  ^.oot   U>\   pj    ..vOO«A   J^-./    J^_JJL.V-!    vOJOI   ^JbO   v3/    0/ 
♦  J_s  ,  JJ   »3  0/   ..Jj—.kj   jlaJ^-^l^-s»  J-!l3l^/    :Jjl-^d  J.~o»o 

l.  v  Kxtt^a^'o-  —  i.   L   V  /»  margine  .  J^^  U1--*1-^  ^-5  »1   ao£..*&»iN  lt«s»  M  k^pt^-»  U 
■  i£*   o'oio     11  o'w  1^1=  —  :{.  L  V  in  margine  .  «»»Il- 


Tu  eviteras  (ainsi)  la  pauyrete  des  Juifs  et  de  Sabellius,  qui  rcstreint  In 

divinite  ä  une  seule  personne  (•rcpÖGwirovj    et  ä  une  seule  hvpostase;  par  cette 

une  et  meine  essence  (oüaia),  tu  renonceras  au   polytbeisme  (iroMief«)  d'Arius 

et  des  pai'ens,  qui  multiplie  taut  en  gardant  l'unite,     -  chose  encorc  cton- 

5   nante,  —  en  ce  qu'il  s'etond  *  seulement  dun  ä  trois   et  que  de   nouveau  il  "Vfol.  u  1 

.  1"  ■'■ 

remonte  ä  im.  Apres  deux,  en  effet,  il  vient  uniqueinent  et  parmi  les  nombres 

impairs  le  nombre  trois,   en    sorte   que   meme   par   la  on   comprend   quo  la 

divinite  n'a  rien  de  commun  et  de  comparable  avec  la  creature.  Car  parmi  les 

etres  incorporels  nous  n'en  voyons  aucun  en  dehors  de  (Dien)  qui  ait  l'unite 

10   et   la   trinite,   tandis  que   la  dualite   est  le   propre   des    etres   corporels  qui 

consistent   en  la  matiere  (uayi)  et  la  forme  (elSo;).   Mais  il  n'y  a  aucune  eom- 

position  dans  la  Trinite,  loin  de  lä!  parce  que  la  divinite  est  quelque  chose 

qui  est  simple  et  qui  n'est  pas  compose  au  point  de  vue  de  l'essence   (oüci'a). 

Mais   Tun   de  ceux  qui  entrent  maintenant  recemment   dans   la  religion 

1?,   ou  encore  de   ceux  qui  discutent,  posera  peut-etre  cette  question  :  «   Selon 

qu'il  le  veut  ou  qu'il  ne  le  veut  pas,  Dieu  *  acquiert-il   donc  1111   Fils  et  1111  •  Lfol.  141 

.  |   '    ;i. 

Saint-Esprit.  aün  d'apparaitre  dans  la  Trinite?  » 


r  b. 


10 


20  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [3021 

jJ   N-Ji^i  ).i^iio   .-j-jo«  JJJo.-*.  ^.o\oK*l  |a«..\>  JJo  ^^cd  )_»,$  jj   l±o 

><^-3'?  i-*-^n.  t-3  'l-5^  JJ  °/  J-^H?  -ot^  )'i/  °£^  J^-*/  ••«  v>'»  m  Jjl^Xqjlso 
x-^o;  ^-»;  y-^c»  ..  i ..  >  » ilo  JJ  o/  ,'a.  ^m'io  >  i ..  ^..  i'n  yoy.bo  Jjoi  ^ju 
v fol.  103  V*^  «oi  •1~3?J?  -°*  fs^s.— i.  y\.qt)  jJ  -.^a  ^-jlüö  JuLaoJoo  fX_U^3  i^o* 
•fk—l  ta/    JLs'.   ^j    .-^j.jj.;    ^.Öl    .'jl^aut   Mf^    ^°t^°  JJ°   '.OlJL./    w.O|   ^ 

J-1^5,1  o\o  ,^>OuJ^*/  l~L>Ol  V^x  ^Ad  .K_)/  J_s\  JJ  v3  o/  JL-^OO  K-l/ 
.Jo\  JJ  »J  o/  .JoC^  -OloJ^-./  JojSs  J-s',  ^3j  .-^JJLbO;  J^-/  Ju/  JJ;  Jjp/ 
JOOI    )Q  ..^0    ,_3     -J_s/     vS/      !\..^_3    JjLDOt      ,_J5).X_D...=>     JoC^S.      ^  ^    JoOt    s^OtoJ^-./ 

jooi   vfi°>'i;     |_^,o^\o    .J_A^ja    J-~- io,     ^.-/    •  •  tS^J-J—ii     JJ    CH_Lio    iou^cm    Ji-^«-^ 
)lo_j»oiJLio;   JJL3-./   :ouLio  ^J^koi    yoot-j^-./   j^^v     J-JJ^J^-io  jJ    .J^.)^oofcoo 

^Ö     Jio_l    JK  ..o"»!;,    JJLo    »    V>;    >^s_3    ^O     *X>^    ^.3/       .  JiO—J     ^SO    J  J.CH .»  ,. ., »  O 

jlo-iio)   I  V>    tS^^.o    J_i/    ^_>ö/      \-~.-^oi   ^»   V~^^    öl— ^»— /    _)o»-i>o    JJo     •V-^ss. 
JiK-jLiO    ~.3oi    J.-^ov_\o    JV-^-^    o-^>     .  J— ^/     JoCSXl    ^.»     Ol  WH  f)    .)lf>l  «,..>o 


Combien  cette  question  est  tres  denuee  de  science  et  de  sagesse  et  comrae 
eile  releve  d'une  Arne  qui  n'est  vraiment  pas  initiee!  Dans  ce  qui  peut  etre 
acquis.  qui  est  recu  de  l'exterieur  et  qui  est  soumis  au  choix  et  ä  la  puis- 
sance,  il  y  a  place  pour  notre  vouloir   ou   pour   notre  non-vouloir;  car  c'est 
lorsque  nous  voulons  que  nous  l'acquerons  et  que  nous  le  recevons,   ou  que     5 
nous  ne  l'acquerons  pas.  Mais  ce  qui  des  le  commencement  existe  en  nous 
vfoi.  io3  *  par  nature  et  par  essence  (ouoia),  ne  tombe  pas  sous  notre  vouloir.  C'est,  en 
effet,  la  meme  chose,  et  non  moins  insensee,  que  si  tu  posais  cette  question  : 
«  Es- tu  doue  de  la  raison,  selon  que  tu  le  veux  ou  selon  que  tu  ne  le  veux 
pas?  »  Car  cela  releve  de  la  nature  et  non  de  la  volonte.  De  meme  qu'il  n'v   10 
a  personne  qui  pose  la  question  :  «  Dieu  est-il  Dieu,  selon  qu'il  le  veut  ou 
qu'il  ne  le  veut  pas?  »  car  il  etait  Dieu  loujours;  de  meine  aussi  le  Pere, 
quand  il  montrait  que  le  Fils  brille   par  lui  independamment  du  temps,  en 
tant  que  sa  propre  splendeur,  et  que    l'Esprit   proccdail  eternellement.  Ces 
derniers,  en  effet,  nepeuvent  etre  separös  du  (Pere),  de  meme  que  la  clarte  et  la    15 
chaleur  ne  peuvent  l'etre  du   feu,  quoiqu'il  echappe  ä  toute  ressemblance 
avec  les  exemples.  Car  le  feu  n'existe  pas  du  tout  en  dehors  de  cela,  je  veux 
dire  en  debors  de   la  clarte"   et  de   la  chaleur;  mais  l'hypostase  de  Dieu  le 
Pere  n'est  pas  detruite  par  le  Fils  et  l'Esprit,  loin  de  lä !  bien  qu'il  appa- 


:m  HOMELIF,  LXX.  21 

•t  ^N.   q__\»    :«»_v  K_j/    ^sK  mY;    a^oi;    och   '^-— ^01    lo__\   3/    \.±o\.i    )J/ 
^_.;  '  Jj/   «j^JS*jl_o  -.Kj/  '^-xx-o  jlooi-^   "^oo;   JK_oo_s   J^-Voj   *.6|  ,--0 
J-a-H-.;    ,-io   jj/   >«»i«v»    j»°t-=    JJ°   •')-»/   )»-^>  l^öC^   )— sNjl^v  p    .-Jj/    ^e>-,_=> 
i   ^*K.-'/   jjoJLSfcooo  -JoCSs   ^o  J_*o«^  t—  JJ/  .•jlo-.K^l  j^^too;   l^n^to. 

loot    ^oo-io    Uouio    ,.___■    ,.0     :ot\    jooi    K«./    )lc_3u.w    'w-_0    *K..I/,-J^*    JJ/ 

oiX-s^i  o_~o  . Jo£_N  f_M  La\  io—Ji  ^o)cu.iK-!xjo  .  |Loc*_is  JLo) .  ^co  ^_o  jooi 
10  NS.10J  .•)v^-acC-\  ^....  ■-■  3L-O0  jJo  >  »  «  Ij'  •>  >;  vo.Jou\i  ^6t.-V  .'CH.-I;  OI~Jk-«/ 
ooi  JJ;  |—L  1  ./  ..j_ttä_i_ct  )K-_vN-__-o  )Loch.-_^  )*->*->;  -ot  .-jK-iol  fcv_.Jv-.otJ 
ot-c-o  |^_s..£>  __io  JJ/  .yo\  ^yj  V-^ö/?  yo»  1  m  1  IL^eo  |ch__^m  _6i  La_\ 
)»-»'/  -*../  :»^i m v>\  v_Mj  Jc+_N  ,.._.\i  ^__c  _.6C_v  f_>  Jlcu.aV.-ctN  vooi.~_o,_o 
LA.^001  *-»  J-moc-_\  -.öi'po/   l^j^-^v    )c4-^    lo) « .frffl;    jl  -vi  n\»  cH_>ts_>/j 

I.  L  V  in  margina  :  k»U»_.ß-  —  2.  L  V  in  margine  :  U-_i- 


\'  l'..l.  103 
V  il. 


Lfol.  i.i 
r  b. 


raisse  en  eux,  parce  qu'il  n'y  a  qu'un  seul  et  meme  honneur  de  la  divinite. 
Mais  I'auditeur  dira  cncore  ä  cela  :  «  Tu  ne  me  sembles  pas  parier  en 
dehors  de  ce  qui  convient  ä  la  notion  de  la  divinite.  Pour  moi,  '  cependant,  »vfoi.  103 
je  suis  trouble  en  lisant  les  Livres  divins  et  en  ne  tronvant  nulle  part  dans 

5  l'Ancien  Testament  (5ia0v)Vc,)  l'enseignement  de  la  Trinite,  mais  (seulementi 
d'une  seule  personne  (irpocwirov)  et  d'un  seul  Dieu,  et  des  lors  j'liesite  ä  con- 
fesser  un  celui  qni  a  parle  dans  la  Loi  (vopc),  dans  les  proplietes  et  dans  les 
Evangiles  (E'j*yyg"X[ov).  » 

Mais,    d'abord,   quand  le  Dieu  de  l'univers   parlait  par    Moi'se,   il  avait 

i"   soin    d'eloigner   '   du  polytheisme  (izokuQtia.)  Israel  qui  avait  grandi  dans  le  *Lfol.  141 
culte  egyptien  des  demons  et  de  lui  faire  voir  un  seul  Dieu.   II  jugea  que  le 
temps  n'etait  pas  venu  d'enseigner  clairement  ä  ces  (Israelites),  enfanls   el 
incapables  de  saisir,   la  foi  en  une  seule  divinite  et  en  trois  hypostases,  de 
peur  qu'ils  ne  fussent  de  nouveau   portes  ä  penser  qu'il  avait  parle  de  plu- 

15  sieurs  dieux.  Mais  e'est  par  partie  qu'il  leur  a  servi  cet  enseignement,  lors- 
qu'il  a  dit  clairement  qu'il  laut  adorer  un  seul  Dien,  ce  qui  est  le  contraire  du 
polytheisme  (uo^uOeio.),  et  qu'il  a  use  de  sagesse  pour  cac'her  la  notion  claire 


V  t'ul.    103 

v  b. 


lo 


11  SEVERE  D'ANTIOCUE.  [3041 

'Jjjbö;      jiojajti.o  ')Kr.,^a\  -.oKj/   Uaioi   ^.6|\   :)ooi  ^aisjLiö  j^o^O>  jjoij 

JV-SO    J.-OGA     »jJLiO;     -y^-?     )o£^     J-t^O    )Ll/    .jjLSOt    ;^Ö\     J^JÜ     ^>OOtJ5     JiC*\o 

^>   \Qj/    k-a.'~   jJo   ..j^io».;    )io.-J^3    c*\ji\    «^>  \^s_.»   J-^/;   oöt   .J^.»/ 
.>*.jl  jJ  v^iio  i-^.Ä>  JoCSso  ..^ipo;  J^»/  ^o  ^Kaä'I  Jj/o  .yooi;)^  "^;)1» 

la\  .ylaio^o  .^-;  J•ia■^^::,  J-*-^  ^  tr>>'1    Joöfc.  v*?/o  — 6«  Jk\_»;o 


et  nette  des  tiois  hypostases.  C'est  pourquoi,  quand  il  enseignait  la  forma- 
tiön  de  ce  monde  dont  Moi'se  a  donne  le  recit,  il  a  passe  sous  silence  la  crea- 
*  v  toi.  103  tion  et  la  formation  *  des  anges  ä  cause  de  la  chute  dans  le  polytheisme 
(■KoluHdx)  et  dans  Fadoration  des  creatures.  II  le  declare  dans  le  prophete  Osee 
en  ces  termes  :  Je  suis  le  Seigneur  ton  Dieu,  qui  affermis  le  ciel  et  cree  la  terre, 
dont  les  mains  ont  cree  tonte  la  milice  Celeste';  je  ne  t'ai  pas  montre  ces 
(etres),  afin  que  tu  n'ailles  pas  apres  eux  ;  je  t'ai  fait  monter  du  pays  d'Egypte. 
Tu  ne  connaitras  pas  de  Dien  en  dehors  de  moi,  et  il  n'y  a  pas  de  Sauveur  en  dehors 
de  moi-. 

Ensuite,  il  se  trouve  aussi  diverses  paroles  qui  sont  citees  dans  les  livres  io 
de  Moise,  contre  lesquelles  il  n'y  a  rien  ä  dire  et  qui  couvrent  les  Juifs  de 
confusion.  Tantöt  elles  laissent  entrevoir  le  Fils  et  Verbe ;  tantöt  elles  fönt 
egalement  connaitre  le  Saint-Espril  en  meine  temps,  et  elles  fournissent 
par  le  pluriel  une  indication  des  trois  hypostases  dans  un  honnenr  egal  et 
une  gloirc  unique.  ij 

En  voici  une  pour  le  moment  :  Et  Dieu  dii  :  Faisons  l'homme  ä  notre  image 
et  ä  notre  ressemblance* .  Vers  qui  ces  paroles  inspirees  par  Dien  conduisent- 
elles  donc  le  Dieu  qui  parle?  Les  Juifs  aveugles  disent  :  «  Vers  les  anges.  » 

I.  i  :r.  [sa'ie,  su .  18,  12.  —  -i.  Cf.  '  >s6e,  xni.  <\.  —  3.  ( len.,  i.  26. 


•  Vfol.  lu'i 
i'"  a. 


305]  HOMELIE  LXX.  23 

)Lo_^~.-5       As_»j^£s»0       .     \r~.  O/       Oi-ia.X         yOä.jL.^jO       JloiCLJl.^.5       c*S.       y03l.ok.jLJj 

•:-_0(oio— \   )o£$M   woi 
jlo  i\-^a-so   )  m  cooj-a    ch..\       s21oKjl-^o;   och   La.\i   -.J-X-.»...   ^.ai   )J  / 

i       .1. 

5     VQ-JÖU^    •  'S^OOi     O^I^S     )-*--»»-ß  L  ^oi     LoJ^o    •  .OlK2S._iOO    0|^_3     'JLm-SOJOO  *  L  fol.  141 

1— o'fio  •.J-ocla  oi'tV-»./  )->V^o;  V-*-^  otK^ia.3  .yO^Suij  —öt  vooC^  Ut-^o-J  jJ; 
:JLiüf-3  1 1,\)  Joch  V-^ö/?  °öi  \/  -.k-O  N-^Uj^/o  .yOOf.N,.«,«  oubo  o».ioa2i 
N^io.io  vooita\»  vOJÖ«  :)ooi  ^otok,./  vo.jch.\  j-»J3PO(  ^ot  t-D  -oto  )v^i  a\ 
Joo»_J   J,  .ao..\  i    y.~    J^.cdo|o    .   «°i\  ..*V);   yQ-JÖo;    .Loch    ),.,.,.  ,3lOo   J-LSl.'/      Joch 

10  ♦JjÜ^S 

:c*\    ^ju,  ^»  im'i    li-^>?    J^ulco/   ^_./    e\  :Lia\,_2,j    ^>otA   ss/    'w-j    v/ 
jls/o     :)otSs     ^otoK.../     L^iu/     jji.oau>..3    t-*-^.     °-^    :|l-i— i-A     öuK-./;     K^J    ^.ch 
Iochji   J-La-./  :)..,Lt  ö   oöi   Lb.ioa_iu=>   jJ/  :>ooj^v    jJ;o  ^a»"»«/   JJ>  oöt    Jvnroj.^ 

I.  L  in  margine  :  vpjaJio-  v  //i  margine  .  no;=jv  —  j.  V  in  margine  .  Ra»oiA«w- 


Et  comment  le  Seigneuret  le  Cfeateur  de  l'univers  invitait-il  les  serviteurs 
et  les  creatures  ä  se  joindre  ä  lui  dans  la  ereation  et  ä  creer  avec  lui,  et  en 
particulier  lorsqu'il  s'agissait  de  l'animal  raisonnable  qu'est  l'homme?  Gar 
le  fait  de  creer  est  le  propre  de  Dieu  seul. 

5         Mais  il  est  bien  certain  que  d'apres  l'Ecriture  il  a  parle  ä  celui  qui  parli- 

cipe  *  a  son  essence  (oücta),  ä  sa  royaute  et  a  sa  gloire,  son  Pils  et  Verbe,  et  *  Vfol.  lo« 
au*  Saint-Esprit,  auxquels  il  n'est  pas  etranger  de  creer;  Par  la  Parole  du  »Liol.i'ii 
Seigneur,  en  eilet,  les  cieux  ont  ete  affermis,  et  par  le  Souffle  d<-  s<i  bouche  toute  leur 
armee  subsiste* .  Autrement,  si  celui  qui  disail  :  Faisons  l'homme,   n'etait  pas 

io  d'une  seule  et  meme  essence  (oüeria)  avec  ceux  auxquels  il  parlait,  comment 
etait-il  possible  que  l'homme  füt  une  seule  image  de  ceux  qui  differaient  par 
l'essence  (oüci'a)  ? 

Si  nous   prenons  eucore  ce   mot   :    A    V image,  nun  jias  pour    l'exterieur 
(-7/r,y.a)  du  corps,     -  et  c'est  lä  la  verite,  car  Dieu  n'est  ni  dans   une  image 

lä  (eixwv)  humaiiic  ui  dans  un  exterieur  (cyr,y.a),  puisqu'il  est  sans  exterieur  {lyr^a) 
et  saus  corps;  —  mais  pour  une  marque  de  superiorite,  alin  qu'il  soit  le  cliel' 
et  qu'il  regne  sur  la  terre,  —  lorsqu'il  eut  dit  :  ,1  notre  image  et  d  untre  ressem- 


v    a. 


1.  Ps.  X.X.XII,  li. 


SEVERE  D'ANTIOCHE.  [306J 

^^o  JV-^s  "^o  :J.*iojL»  JK— ^3  "^o  Jj*»-.;  JjÖj  ^^  va£Xk.jLio  cxiK-s 
•.joot-ij  jJLJi-s  Joch  ^.Kiw  c*iaA>-3;  oöi  JjjlsJ.1  ),f>ii/  öuS_a  -.J-i»>/  ot-Xo 
)1q-.K»\I.  ^.oioK-./»  KjwO  oöi  .-)oo(  «oioK_./  joop  jLouS "^  )-'»'-$  jj_o» 
*Jlojj>o  K^-JUo  ),  « «>  \  yo+so  \j\-~ /;  o/  J-^jl^o  oöt  Jjl-oj  0X0  JKjl^o 
^Sj?  V*^°^  ^"^  ''v^0^?  ^-*^oi  Jjju.Vo  Jj^iS  iaio^sj  •.V^ji.  jJ/ 
"och  J-3ojV-3   «oiok-./   ^  ^  J;oto  .  ^jL.^^_a^  o/   |_£Ocuiaj   ^ju.  ^aa.Jip 

k— J-it~~  JW  ."^soö-io  J..juaoi  y*  IjOls^  otA  ooi  Jcü^ioj  Jj_J*oo  ^ookio 
i^oo  ^fc^»  |_j/o  J-Lbo»jj  jj/  .yju'/  ^.-/?  .M_jJ^co  o_Xo  >r_s>^a^> 
Jju^o  'JL^j/  I^aIn  Jj/  :J»oito_i  kjL_o'J.,  och  Jj/  :oolo  :JouX  K-JS.  '. *.i .*> 
°/   x^*  \^'A  °/     V^-   P?/   JJ°   -.)-^>OJi   liv^  «X.,    )^J»i   Jj/    :öu^^ 


10 


blance,  ila  ajoute,  en  effet,  apres  oela  :  ()»  ils  dominent  sur  les  poissons  de  la 
incr,  sur  les  oiseaux  du  ciel,  sur  les  animaux  et  sur  toute  la  terre*;  —  il  est  de 
toute  necessite  (iväyy.-/i)  que  le  modele  ä  l'image  duquel  l'homme  devait  etre 
fait,  füt  d'une  nature  superieure  et  royale,  laquelle  est  la  Sainte  Trinite,  et 
non  pas  d'une  nature  angelique  ou  d'une  autre  (nature)  creee  et  soumise  ä  la  5 
domination. 

Mais  tu  diras   :   «  C'est  comme  les  rois   et  les   chefs  qui  sont  pres  de 
viol.  104  nous,  lesquels  disent  :  Nous  im  tel,  *  nous  legiferons  ou  nous  ordonnons,  et 
ceci  quand  une  est   la  personne  (irp6(7»7rov)    en   question,    que   Dieu  a  dit  : 
Faisons  l'homme  ä  notre  image,   et  que  ce  n'est  pas  pour  indiquer  la  Sainte   lo 
Trinite.  » 

Mais  Dieu  est  eloigne  de  cette  maniere  de  faire  et  de  cette  gloriole  qui  se 
rencontre  parmi  nous,  et  il  ne  semble  jamais  se  montrer  createur  en  parlant 
ainsi;  mais  (il  parle)  toujours  au  singulier  et  non  au  pluriel.  Par  exemple  : 
Je  suis  le  premier  et  le  dernier,  et  en  dehors  de  moi  il  n'y  a  pas  de  Dien-.  Et  15 
encore  :  C'est  moi  qui  ai  cree  la  lumiere*;  j'ai  fait  la  terre  et  (j'ai  place)  l'homme 
sur  eile,  pur  ma  main  j'ai  affermi  les  cieu.i-'.  Il  n'a  pas  dit  :  «  Nous  avons 
fait  »  ou  «  nous  avons  cree  »  ou  «   nous  avons  affermi    ».    En  effet,  si  Dieu 

1.  Gen.,  1.  26.        2.  [saie,  \i,iv,  6.  —  3.  Isa'ie,  xl\.  :.       5t,  Isaie,  \i  v.  12. 


v  b. 


[307]  HOMELIE  LXX.  25 

-.^-•J   j-*oi   -oooi   ^-^.Vboaia   K-.)j)  »  ^  et»     .cxla\     o»^_.i    ) » ;:  »  i  Vi  «s/o   '^aoo^s 

JLumO  K  JL  J  S>.j    fco/    .^A^s^iöioo    ^060   *   tt  *>\;         .•>   »J  »fcoo    JJLaOjikj  *  L  fol.  141 

^■■^•j    jL»f£/)    li~ä^o    -.ts.i»)J^ji  J^jJJ    j-v^0   ^»/    J-»'Q-»  ^ioo  .j.bo^J^    /^-? 

)J.q-KjJS.Ij   ~öi    '^^bo  JJ/    .-)^j)  »,»«>    )bw»oQJLa    J_a..fco;    ^^fcCcoj  Jjv— / 

:fc>».J_jpoio   K~.) .  m  ->  :ool    ^aifcos;    ^J^oj.^    'Jjoj^^io    .)lo<x^j   fcs^a  o/ 
§   j3o,V3  JJ/  -.^-  a\  ^-o  JJ/  .Jla-k-Mj  I^jooji  ^>o/  fc>^)  .\  vi  i >n  q^.  ^3/ 

j^oAj-3      .)    »    l»^\     )oU^»     Oo/      i-^   ♦~3uX    .JV-3?     OO«?     Je^-OO    vSL^pÖ    jjL.»l 

vö';;    'fc^a  ^»-^  +o  .JouS^j   JLioAp  ^^_i.   |oC^>?    JW    >50oIa  .oi,_i.^   jou^s; 
-)— ,1/    .J_i.j-.fcoo;    J)  „,..  iA^K    K-/    Ji^—Z    jfcoo^js   sä/    ];ot   «Ol    ^3   --.;    v.0) 


V.fol.104 

v  a. 


aifectionnait  un  honneur  et  une  gloire  de  ce  genre,  necessairement  ses  servi- 
teurs  lui  parleraient  egalement  au  pluriel.  Et  maintenant  ils  semblent  *  agir  *Lfol.  141 
d'une   maniere  opposec   dans   tout  ce  qu'ils   fönt  et  disent.  (Vest   toi  qui   as 
affermi   la  mer  par  ta  puissance1.  Et  :  Au  commencement,  Seigneur,  tu  as  donne 

5   ä  la  terra  son  fondement,  et  les  cieux  sunt  l'ouvrage  de  tes  mainsi. 

II  reste  done  que  Ton  ne  cömpfend  pas  que  cette  (phrase)  :  Faisons  liminair 
ä  notre  Image,  soit  ecrite  avec  la  marque  du  pluriel  dans  un  but  autre  que  le 
suivant,  ä  savoir  que  Ton  sache  que  la  Sainte  Trinke  cree  en  tant  qu'elle  est 
un  seul  Dieu,  paree  qu'il  n'v  a  "  qu'une  seule  et  meme  essence  (qü<jmc)  ou  divi-  *  viv,i.  104 

io  nite.  C'est  pourquoi  dans  la  suite  (Moi'se)  a  eneore  affirme  la  notion  de  la  Tri- 
nite  d'une  facon  cachee  et  enigmatique,  quoique  imparfaite;  mais  il  laisse 
entrevoir  que  celui  qui  cree  est  non  pas  une  seule  personne  (ircouwTCov),  mais 
une  deuxieme  (personne).  Dieu,  dit-il,  en  ell'et,  crea  l' komme,  il  le  crea  ä  l'image 
de  Dien3.  Tu  entends  que  Dieu   a  cree   ä   Fimage   de  Dieu.   bien  qu'il  fallüt 

iö   <lire  :  «  A  sa  propre  image  ». 

On  peut  voir  que  cette  meme  chose  est  eneore  enseignee  dans  un  autre  pas- 
sage.  (Moise)  dit,  en  eilet,  que  Dieu  apparut  ä  Abraham,  et  il  nous  a  explique 

I.  Ps.  LXX1I1,   13.  —  2.  Ps.  Gl,  2H.  —  3.  Gen.,  i.  ■:",. 


V°  il. 


Vi'ol.  104 
vb. 


Ll'ol. 
r  a. 


10 


26  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [308] 

JkM;  t~^v  ocu  .Joös,  -otok-./  )lcu.;a^oo  .v*^  JlaA-^N-s  .pö/  ^/ 
)ooi  ,»»^,  JkM  yo-io«  tcu\  ,—  io-X,  ^-./  -.J^;/  "^SO.  f^JOO  )>--  Jt^-^ 
JJ  .^.io^-o  Jlo_au*-4  K-,..  tVf  )»/  vi  J-V*o  '/*■»/  ^  .jboA  ^ou^ 
JLc^»  ^./  ool  •JKi^ö;  JvnmJJ  J,— .*>  c*3^~t*  ».so  .^.3l\\  v-oto-.io.-iJ 
,^\  -t   *   JJ^vV   yCi^.  fclio  :J_iio  ^^aot   vQ_a.iöjKj   .Joch  >^iö-io  JKoJ. 

IL'^eo  .•— V*äo/j  J~^öo  )LüKjl^  ool  ^ialii  p  jü/  V-*°)-j  v'  ^"A^° 
.J-oan  ,_io  JL-po  lo-o.  ^-io  jicuo  JK-jo3   J»a*»^  "^o  ^co^ä>   ^iw  V^?/ 
^o^io  0/  Jjjbo  .-J-V*  t~?    lV*»H  V*^  Jl    J-V*>  U-'/  lo^  ^°  M*  M 
JchAJJ   -.J—V-io  Jjäa  V*^  °°l    -l001  -o«ol^_/   )i»vUio  vO-JÖ«  )in\>  «.  ^io 
142^-ja-^.a  fco/   .-j.-t.io  y^  JiiaA;  ya^oo  .olJo»   Jjä-/     J|3     ^otoja-^o 

♦J^»/  660  "*üo.  J^o-Vio 
1.  L  V  ('/)  marsine  :  &>l  "Ml- 


de  quelle  maniere  il  apparut  :  //  leva  les  yeux  et  regarda,   et  uoici  trois  hommes 
sc  tenaient  au-dessus  de  hu'. 

«  Dis-moi  donc  ceci  :  Le  Dieu  qui  apparut,  est-il  ce  groupe  de  trois 
hommes?  »  —  Oui,  dis-je;  car  Dieu  est  dans  la  Trinite  et  dans  l'unite. 
Celui  qui  vit  trois  hommes  et  qui  se  prosterna  jusquä  terpe,  tenait  eonver- 
sation,  en  eiret,  avec  ces  trois  hommes  comme  avec  im  seul,  en  disaut  : 
Seigneur,  si  j'ai  trouve  gräce  devant  toi,  ne  passe  pas  [hin)  de  ton  serviteur*.  Et, 
apres  avoir  change  aussitot  la  forme  (opi**)  de  sa  parole,  il  parlait  de  nou- 
veau  ainsi  qu'ä  trois   :  Qu'on  apporte  donc  de  l'eau,  et  qu'on   luve   vos  pieds, 

♦  Vfol.  104  '  et  reposez-vous  sous  cet  arbre*. 

v"  '''  Oue  dira-t-on,  en  entendant  encorc  les  Livres  sacrös  dire  :  Et  le  Seigneur 

ßtpleuvoir  Sur  Sodome  et  sur  Gomofrhe  du  soufre  et  du  feu  de  par  le  Seit/nein-  du 

haut  du  ciel\  Ouel  Seigneur?  De  par  quel  Seigneur:'  Ne   dis  pas,   en  eilet, 

qu'un  ange  ou  im  des  esprits  au  service  (de  Dieu)  ctait  un  Seigneur;  rar  le 

»  Mbi.  142  nom  de  Seigneur  convient  ä  Dieu  seul,  '  aiusi  quil  est  ecrit  :  Et  qu'ils  suchen!   i" 
que  ton  nom  est  le  Seigneur  et  que  seul  tu  es  le  Tres-Haut  sur  toute  la  lern'  '. 

I.  Gen.,  xviii,  2.  —  2.  Gen..  xviii,  3.     ■  3.  Gen.,  xvm,  4,        i.  Gen.,   xix,  24.  —  5.  Ps.  lxxxii,   19. 


13 


10 


[309]  HOMELIE  LXX.  27 

J^aio  laS.  J_"po  '^bJboo  :^-\oi  oiKb^oo  oot  'oK.J  j-ncüo  yS>  *s/  "J-iaot 
p  )oiS\  ^So  jooi  |^li  ..otaa-o»')  la^  ^S^iäj  Ju/  yj;  ^.-/  :^_iLs).^  x^3/ 
"^iäio  "(.ia— 'i  la^o^  ^_i3j._s  ^s/;  oo»._i/  jJ/  .^.^j»a.ji  «J^  ja—  -.'pö/ 
J^*-.,-.  o'/  .jj~J  )<hSs;  jL^aiL\;  ool  )ooi  v^  ^^Kio  J-ia.*'/  -JoCSjJ  c*\  )och 
. •  | fcsJ^-iaJS  . -U».-— .^-V  .  oiA  |a_~ K-ji  joot  pkla  otl^—a-a..*.!}  |.^io>_\i 
•:•)».— b^ji  )oot  ^bo^  ^oljlo  U^—/  j^^öa^si  oöCS.  -'J-^/;  oi^oaJLfl;  )  i  ort  »\. 
jca^as  .  j^an  "^»s».  ^oäuolo  ,— laS.  jÄoo»  Jot  ..joot  >&^ajk  »s/  ')ioC^^.io 
Jjot    *-»/;   -.v_iö/;  ^-.i    -öi  .Jooi  -otoK_./  )  ^.^.-jl.^o   ,)»\ai  oot«  «.p*/  ^-»? 

N-./  Jjjo  )tooi    )»—  •.wyJjJ.;   Kj/  w'J»j  -öi '-^.;   )^oat;      U)—??  .OuK*/  »vroi.  ioj 
•  ^  r"  a. 

""^i*;     ip6/     y.3    OliöKlAJ    J-SJl3     ÖlkJ^OOj     -Öl    JKiOOj     OtlaJ^aO-stoo     .-«^ 

on  .*v~>  y.s  '\  ea  a  a;  —  öi  )  Lar^^i  joou  JjL.j.-,tooo  :^.1^\  öt.»  !.,•>/   (.sj-s  J;oi 
vO-iö»    K^s    )■  i ~> . /    .|LsJJ     ().—    .— -Jf—j    oön    'po)~>o    •.—  oio)^—/    Jjl.j— Aoo    ]J 

-)Ls/     ^.^01     jl-t— »—~— .;      ~-./    J.-^=>Q._fc        .OI.--.iaA      *-*"•)■;"     •  .\°y^>\~ I     -OU«..JO>.~Ji 

)~i;  j-ioi-a  -.-^-.j   i«ia»    K_i/   J»s\  jj-J.   '^.ooi  y/   .J«V*o  )la  a  «  ^  jiiö; 

1.  L  V  m  margine  :  Pls. 


De  memo,  quand  Moise  a  ecrit  ceci  ä  son  propre  sujet  :  Et  le  Seigneur  parla 
ä  Moise  face  ä  face,  comme  si  un  komme  parlait  ä  son  ami\  il  faisait  aussi  a  Dien 
la  demande  suivante  :  Montre-moi  ta  gloire2.  Mais  s'il  parlait  ä  Üieu  face  ä  face 
comme  ä  un  ami,  comment  desirait-il  encore  voir  la  gloire  de  Dieu?  N'est-il 

5  pas  certain  qu'il  demandait  qu'il  lui  füt  montre  la  splendeur  de  sa  gloire,  le 
(Fils)  unique,  le  Verbe,  l'image  (e£x<ov)  de  la  substance  du  Pere,  celui  qui 
devait  apparaitre  les  derniers  jours  dans  la  chair? 

C'est  pounjuoi  il  entendait  aussi  :  Voici  un  Heu  pres  de  moi,  tu  te  tiendras 
sur  le  rocher*.  Et  Paul  dit  :  Ce  rocher  etait  le  Christ*.  Ce  qu'il  dit  signifie  ceci  : 

o   «  Pour  l'aspect  *  de  ma  gloire  que  tu  desires  trouver,  je  n'ai  qu'un   Heu   et  *VI"'  '"' 
qu'une  maniere,  a  savoir  l'incarnation  du  Verbe.  C'est  ä   cause  de  celle-ci 
qu'il  se  donnera  le  nom  de  pierre,  en  disant  :  Sur  cette  pierre  je  bätirai  mon 
Egliseh,  qu'il  sera  visible  par  l'economie  selon  la  chair,  tandis  que  par  nature 
il  est  invisible,  et  qu'il  dira  :   Celui  qui  nie  voit,   voit  le  Pere*,    en  sorte   que 

i>  ceux  qui  le  verront  diront  :  Nous  avons  vu  sa  gloire,  gloire  comme  celle  <lu  (Fils) 
uniquequi  vient  du  Pere,  plein  de  gräce  et  de  verite7.  Si  donc  tu  veux  voir  ma 


r  a. 


1.  Ex..  xxxiii,  11.  —  2.   Ex..   xxxiii.    LS.  —  3.  Kx.,  xxxm.  21.  —  'i.  1  Cor.,   s.   i.  —  •">.   Mallli..  xvi. 
18.  — 0.  Jean,  xiv,  '.'.  —  ',.  Jean,  i,  14. 


28  SEVERE  D  ANTIOCHR.  [310] 

•y-^  Loch  LoiiL'tSo>ei  ^.ot  LoJ\  «3/  \.-ioUo  V-ßU  yaio  ^.x^i  ~.oto 
j^o^  • . ^.^..N,  o^_i  ),_./  Lrab/o  .L^o_»i  )ioV—.-3  ",.ie>/  >--^v  y-Xi«-»'/ 
]l     wJ^..;    ^_.i    Lso,^   .'^.iKra^;    .   » \oi    Jj—L   ^...,...010  .'«-<-•/    _)Q~.i  (o   j_a^ '/; 

J^Kj.^0   ) l..\ ^v    y/    JJ/    .Jj*,— /    U^0   •J«tW>V>)   )t-»./    vä/o   '^j    JioV—   »3/ 
)io^M  t— •— 3*    l^°   °o<   w.otoN~./    »-^\v    I-Jot    ^-/i   .-^tal^oo     )  1  ro'o-»    Vl^io 
-  ^-^cn    )oi5ki   jjkm  5;  yJ^ot  ~»>l«Kio  _oio,j;)_^  061  .-Li^  K^.^.1      ~%-2>.'j 

\~>°)     L-XÜ)--S<     _CH     ,'L^mu)     "t  ffl  1  ->j     odo  I  >  \  ^^^0     -.V.OCH     ^-.OI-.K-./     '^-*1 

_)cyi»   (~.^o  't  ->  \o   -.L<t.io.\  jbcuua    \y-ao  -.^al  oda\    vloo   )ii\i    )-.,.:*>   ^so/ 
1.  L  V  in  margine  :  ll-aiks"«—  —  2.  L  V  <n  margine  :  \^a^-  —  :j.  L  V  in  margine  :  ^j^3  «j»j- 


»Lfol.  U 
r  b 

»V'Tol.  105  3 


gloire,  c'est  de  cette  maniere  que  je  te  la  montrerai  ä  l'avance,  et  ceci  comme 
en  enigme  et  dans  la  mesure  oü  il  est  possible  que  tu  voies  l'avenir,  en  le 
voyant  ä  l'avance  ä  distance,  tandis  que  la  plupart  (des  evenements)  te  reste- 
ront  caches,  de  peur  que  tu  ne  sois  glace  d'etl'roi  par  ce  qui  est  au-dessus  de 
toi  et  que  tu  ne  sois  aussi  paralyse  par  ce  qui  sera  saisi  par  toi.  Je  te  mettrai, 
dit-il,  en  effet,  dans  le  ereu.v  du  rocher,  je  te  cacherai  de  ma  main,  jusqu'ä  ce 
quej'aie  passe,  et  j'enleverai  ma  main,  et  alors  tu  verras  ce  qui  se  trouve  derrihre 
moi,  mais  tu  ne  verras  pas  ma  face  (lupocuicov) '.  » 

Ce  creux  et  cette  main  qui  cache,  que  montrent-ils  autre  chose  sinon  une 
♦Lfol.  U2  revelation  partielle  et  faite  avec  parcimonie?  Car  tel  est  ce  qui  tombe  *  sous  I 

rD  b.         .  -  .  .  .        .  . 

les  yeux  par  le  trou  par  lequel  on  peul  von  ce  qui  se  trouve  dernere  Dieu; 

»Vfol.  105  et  *  c'etait  lä  la  manifestation  du   Fils   unique  «lans  la  chair,   qui  a  eu  lieu 
•'0  b.  .  '  M 

dans  les  temps  qui  se  trouvent  par  dernere,  pour  parier  d'une  maniere  poe- 

tique  (wotYiTutw?),  et  qui  sont  ä  venir. 

Ce  qui  suit  fera  connattre  qnil  en  est  ainsi.  I.e  Seigneur,  dit-il,  en  eilet,    1 

descendit  dans  la  nuee,  se  tint  In  pres  de  (Moise)  et  invoqua  le  nom  du  Seigneur, 

et  le  Seigneur  passa  äevant  la  face  de  (Moise)2.  Tu  vois  que  le  Seigneur  a  invoque 

1.  Ex.,  xxxiii,  22-23.  —2.  Ex..  xxxiv,  5-6. 


[311  H0MEL1E  LXX.  29 

3/;    Ka3  ^00  :c**xa;    Udo-*  :  f — 1  i— *-  /    J-'t-ioA   Jv-O   )-.»po;    Kj  /    |>1~  .^oiäs/ 
Lxt.»  ->  |t^/o  .|_».aia\  <x^   po/   J001    ^o»-?  >s/   .*-""^.  ^JL3°'  'J^^yo  j-*-00^/? 

•:-)'t.-oo  .K-o-S  3/  .  ^.j^jo^d  j_^ia\ 
a2$S  '.Jod  fiel  L.ioöt-  lo_\  'J-Ji^JoLi  (oCSsi  O|^^io  o«  J»o£s^io 
s  oöt  »■— ^  ^.tO^^vio  .v*\  yO^ooi  ^. »  1  v>  .oi^o  (.>a^a\  vofs^.ooi  .  «  ivi.öoo 
^»oj>o  'L^oöjlo  JK^K_i<  )oi^s  f*+  oc*\  p  -.l-cpg^aj  ^.^jts^s  3/,  001  .oJ^ 
•  ,*po/  '>>  1,..  jKx^—^v  ^o»_io  jfcO^io  Loiai.).o  )j-,  \o  m  oj-Xt\  fä  . )ocx 
*^*ojofc^./  ,—  J~»t^°  \~>>-?  Jo£§S  )-»po  .V.|i.iß-.|  <&^a* 
j-»pCLA.  ^00  L»«öo<_>  ^o;   vq.jc*\  3/»   Lli>/  ;)J^O0-a  Kn^li  ^_.»   »  »Not 

',, ..\i\   t-*-<x    <&l    :)K«  i\  i"f>ts^o  JJo  oC^d    ~^sj   JK «  irnif    a\o   rypojk-^o» 

V"    ii. 

.-)K_o-.K_^    Lo.,.LL.n    i-Ov-Ai    Lato   ^.ioo    l^o  \->JLj   ^o;    ji.o;ötflO»    ))  ».>» 

jaVi;;   ^-.oöt   .)K.jl^^o    ji.o_A..*-Nl   ^^ioi    )£Os^a_\   oi\   )a...'v>o  yeuJLaie 

5  ♦v't  .'t'f>;   )joi   Li~sji   a\o   •.Oi**k—l   JNju.i/   '^..ouTS^ 


im  autre  Seigneur,  qui  partage  son  110m,  parce  qu'il  partage  aussi  son 
essence  (ouwia)  et  sa  gloire.  II  l'avait  aussi  predit  ainsi  ä  Moise  :  J'invoquerai 
le  Seigneur  devant  toi' .  Et  en  verite  il  l'invoqua. 

C'est  pourquoi  le  Verbe  de  Dieu  disait  lui-meme  aux  Juifs  dans  les  Evan- 
gdes  (EüayysXtov)  :  Si  vous  croyiez  Moise,  vous  me  croiriez  aussi,  cur  celui-ci  a 
ecrit  de  moi2.  Le  meme  encore,  dans  le  Deuteronome  ( Aeimpovo'fuov) ,  lorsqu'il 
faisait  connaitre  le  Dieu  unique  qui  est  en  trois  hypostases,  renfermant  ce 
l'ait  tout  entier  dans  une  phrase  breve  et  nette,  a  dit  :  Ecoute,  Israel,  le 
Seigneur  untre  Dieu  est  un  Seigneur  un3. 

Jai  developpe  (ces  passages)  dans  le  discours,  afin  que  ce  qui  est  dit  con- 
vienne  egalement  ä  ceux  qui  parnii  les  Juifs  et  les  Samaritains  sont  instruits 
de  la  parole  de  la  piete  (eüereSsioc),  et  que  cela  ne  leur  soit  pas  completement 
etranger  et  inacceptable ;  car  l'instruction  saisit  et  approehe  chacun  d'apres 
ses  propres  pensees.  '  II  y  a,  en  effet,  un  grand  nombre  de  temoignages  •  vibi.  105 
(tires)  des  prophetes  et  des  autres  livres  de  l'Ancien  Testament  (£hx9t)>«))  qui 
etablissent  et  montrent  la  notion  de  la  Sainte  Trinite.  II  est  long  de  les 
passer  en  revue  et  ce  n'est  pas  l'affaire  du  moment  present. 

1.  Ex..  xxxiii,  19.  —  2.  Jean,  v.  itj.  —  3.  [)eul..  vi,  i. 


V  l'ul.  li 
v°  b. 


30  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [312] 

K_.J_*^OaXio   JJ    lv^°  /?    7-/    |»JLL8JLa   p   /Uaio;    )-i-=>)-^    \/    Jot^-ioL    JjLioo 

JKvt  «T ..  Iloj'^^o  yo..^  JV—  pi^ljL^  3/1  mLm|  .»001  ^.viS"»  IN^o 
U-^jl^o  )oc»  vl^jl^ö  ,_so  .'!}»  );oi  7-»/;  )&0^io  )»-..)-=>  li-J-^o  ^^•0D 
*  Lfol.  ivj  .-^a^oi  ]J,  ),v>yn\  pojL/  *  .joot  pö/  J-^^W  )j».llx>a3}  ' ) In  .\  v> > >ci\  I 
)  1  .'..v>  ..  n  ./  ^.oiQ—/  ^o>  Ks''?  r--^  ^°?  -'yfl  iN  )— 1/  t-^ö/  ^*;  M 
-öus  ■..»..-'J./  p  JJ/  .  J.^iö^ji_\  JoCSx  t-*?/?  V^?/  JJo  .-Jjl..^  — o«oK_./  joog 
öijK-s  -fc—/  I-jl-ocmo  .-JLäo^s  ^0  v~  JLs/  Loot  Li-io^o  JJ;  'v^olU  )^^o 
J^k^-s  )^o,V3»  J<*\JJ  JJls  Jjl^^oao  Ji-o-«/  &l  \aA  )j/  pö/  ^»»  Mj  <-« 
^^uOOlS  'JS^Ji  innm  )  «k>v>j  yo'\joi  ^.K.cqj*  ^,61  ^o  d>^o  .•N^b.  /  oi^<*  10 
'  )och  ^.oioK^/  001  ^■■^soiS.  oä/i  vx>a^.*  .Jfloo^o,)  Vlö»  jK-^cyo  ^«wKOli  ocx 
.  Loi^-o  voj6u^  )_i('  ^^io  )UhAtao  Jmovn  ■>  t-«-^  -oio^J-s  .  ■  ya-co-  061 
^.,.  *so'»,>o  yoA^o/;  |£0ioc.\  p  ) ..  .N."»  .-jlajj^^oi  J-^aao  iK.^>  ^o  JJ/ 
«3/   ooo»   w^j^io  ^^LAio   ').«  m  .m!^3    ^Q-^  .'oom  ^.iyit^o   )töL).o   J>o£\o  0001 

I.  L  V  1/1  margine  :  ^^o  Vioa.  —  2.  v  Uajs&»-»N.  —  ;i.  j^  jn  margine  :  Eixt|.  V  in  margine  :  Hx»i. 
—  4.  L  V  in  margine  :  Eppniürj.  —  5.  V  k-U^a<""*»-  —  6.  V  1-m.iia. 


Qu'v  a-t-il  d'etonnant,  si,  ä  l'epoque  de  Mo'ise,  oü  les  hommes  avaient  des 
dispositions  imparfaites,  comme  je  Tai  dit,  ce  qui  concerne  la  theologie 
(ÖsoXoyia)  etait  enseigne  d'une  maniere  tres  derobee,  alors  quo  mßme  dans  le 
Nouveau  Testament  (Äiaö-fcoi)  une  teile  notion  a  coule  avec  une  economie  tres 
sage  et  peu  ä  peu?  Quand  le  Christ  enseignait  la  perfection  des  commande-     5 

Lfol.  142  ments  evangeliques,  il  disait  :  '  II  a  etd  dit  mix  andern:  Tu  ne  tueras  point. 
Et  nun,  je  vous  dis  :  Quiconquese  nieten  rolere  contre  son  frere  au  hasard,  sera 
coupable  de  jugement' .  II  n'a  pas  dit  :  «  Dieu  a  dit  aux  anciens  »;  mais  en  so 
servant  de  cette  expression  :  //  a  (He  dit,  qui  n'indiquait  aueune  des  personnes 
(-aoccüTuov),  et  en  ajoutant  ensuite  cette  autre  :  Et  moi,  je  vous  dis,  il  a  mis  en 
avant  l'honneur  et  la  puissance  digne  de  Dien  (GeorpeTr/f?)  de  sa  propre  per- 
sonne (rcpdowitov),  et  il  a  evite  de  passer  pour   poser  des  lois  opposees  ä  celni 

vrol.insqui  avait  pose  les  premieres,  '    quoiqu'il  Int  lui-meme  celui   qni    les  avait 
posees;  car  c'est  par  Ini  que  Dien  a  parle  ä  ces  anciens  dans  la  Loi  (vöjjlo?)  et 
dans  les  prophetes.  Mais  apres  l'accomplissement  de  l'economie,  qnand  les    15 
apötres  vaquaient  au  service  de  la  parole  de  l'Evangile  (Ev«yyeXtov)  et  qnils  la 

1.  Cf.  Mallli..  v,  21-22. 


313]  HOMELIE  LXX.  31 

■    n\"1t    ooot    >   .,  v>/    ^3  -'Ji-so   J-s/    l<^?    oii>o-,/    Lo.-.a.jL-\o    J_ Ott    Oi_L^Cixa»iy 

y  -sVS.     JjL^-flO    )LiO    J  IV    ^^^iO  ■)  .  II  ..    io\    v£DO-,^3    k3/    .-yoKj/    q— fcSCUfclfl 
♦  JoiV|_2>    jJ/    J.tl«l  a_a    J^.V.^x   ;    jj     .-JJL^-O    J—Oj-S    "^^ »1» 
.  JKju.,-0    jla.A^J^J.    CH...K-./     )JL;Q—2l-S>;    •.K'»CI«(jl/    ^s^JOi    ^-.OU^O    ^».3 
.  )la.«-ioofcooo    )L>..~o    )lm\  v>o    |K— a^jilo    L«..floo/    j^^i    öi.^s_.i    ,j>    oC^_.<o 

yoooij;   ^o».."^   'yoouk.../    JJ»   ^.öi  ^io   .•)>.>  -Kap  jjot  I.M.XnJ^o  .Jjjoöifcooo 

•:-)K.».,.t-o  )l,Q_.K.*.\ii   jlojf.^.x^o  CH...K»./  V-o-ss.  Jt-**  •J-*-,t-D  |—oi 

U'olt  :poJj  ju/;  Lo.,/  "o&.  joot  K_/  *»-»-»v   jja^io  .Jootl  JJ  -JoiS^  joot  v^oioK..»/ 
~.cxo    -  .looi    |-i.h.^!^io    ^otoia.-^-^i    ot..\^o       öt-J^_»/    j  3  CO    [In    ^.ot    ot-.^-i  '  i  M 

V  b. 


Vfol.  IOC 

r°  a. 


confirmaient  par  des  miracles,  ils  proclamaient  des  lors  avec  liberte  (irappiffia) 
la  meine  puissance  et  l'honneur  egal  que  I'Esprii  fpartage)  aussi  avec  le  Pere  et 
le  Fils,  en  disant  :  Lp  Saint-Esprit  dit  ceci{ ;  il  a  plu  au  Saint-Esprit2 ;  l'Esprit- 
Saint  ii  dit3 ;  Ze  Seigneur,  c'estl'Esprit '.  Etienne  ditauxJuifs:  Vom  resistez toujours 

•'  aw  Saint-Esprit5;  et  Pierre  ä  Ananie  :  Pourquoi  Satan  a-l-il  rempli  ton  cosur, 
au  point  que  tu  mentes  au  Saint-Esprit?  Tu  n'as  pas  menti  aux  hommes, 
mais  d  Dieu ''. 

Tout  cela  donc  a  montre  que  la  Sainte  Trinite  est  creatrice  et  quelle  est 
.  une  seule  et  meine  essence  (owi'a),  gloire,    royautö,  force  et   eternite.  C'est 

m  celle-ci  qui  a  fait  passer  du  neant  ä  l'etre  le  monde  invisible.  je  veux  dire 
les  puissances  superieures  et  intellectuelles,  et  ce  monde  visible.  Le  Pere  a 
tout  cree  par  le  Fils,  tandis  que  le  Saint-Esprit  creait  aussi  avec  lui;  car  il 
n'v  a  qu'une  seule  Operation  de  la  Sainte  Trinite. 

Oue  dit-on  donc?  Avant  *  qu'il  y  eüt  quelque  chose,  dira-t-on  que  Dieu  * V fol.  106 

15  6tait  oisif  et  inactif  ?  Nullement.   II  avait,  en  efl'et,  pour  plenitude,  pour  ainsi 

parier,  sa  propre  contemplation  (Sewpta)  qui  est  infinie  *  et  qui   etait  connue  ¥Lfol.  142 

V  b. 

1.  Act.,  xxi,  II.  —  2.  Act.,  xv,  2«.  —  3.  Act.,  \.  19:  xi,   12:  xm,  2.  —  ',.  II  Cor.,  in.  17.  —  :..  Act., 
vn,  51.  —  «.  Cf.  Act.,  v.  s-k. 


Vfol 
r  b. 


32  SEVERE  D'ANTIOCHE.  314 

öi-_.K-./»  Jn>~«j  — öi  .•  yn  m.Vkj   K_.J_j^_floo/    o»-s  loot  ö|.J^../j  — öi  )Nv>i..^; 
,_*>  .'Jp&l   p    JL.K-l.k-io   JK— iöus  jlicLs    ^/;    -öi    .JKJ^ioo  J-,-*—   Jj-a 

.JoOl     )^1«      ÖtJLaJS,)     -Öl      K-OOI      -K-'/      Jj/o      .o^    ^1.      JLlM     vOo£^3       V»^ß 

:o£S>-;  JK-K.^3  JK-V-s  ^^  )°°«  '"■""!  °fc>  ^-t—  ^■•»-^ö/  vj  '.JJ  r^r1!0 
^io  y_a.^>  otA  ^SsAJ  -.oü^-.;  JK-K*i  )loJt  i\V)  Joot  Ja— j  ^*«-3?  )->^-»/ 
.«jS.  «\\  JJ|  .^o^io  "^o»  >n » ifp  JJ  .t»«"^  ©Ol  .J-o-jlco  jl  -otoK-/  Joog;  -6t 
p  .-^t-L,  ooi;  ^*-^ot  jLiä_i  .öj_.K_/»  )<o»..\  öu»  ).*.^oj»  -K^o/  -.»-a^ 
yo-jöi  K-/  Jooi-J;  .•)_ »\  VA  J't-^<  «öl  öu;a_- ^^-s  otio..^-^  ^^-io 
y-/  JJ  ^-.j  v/o  .oi— so.  Juso  oCS-;  Jfco.,-us  ^»vicn^tooo  K.*3  ^-^sloKjLio; 
^_./o  JIJ  >  ^op  JKjJio  ^io  J^oi  .s/o  -.yQ-JÖi;  *J_Jooi  jJ;o  JK^ji^  JK^io 
^ouK-/  v— >^  JK-Vaa»j  .jioio^flo  JJjo  -otoK-/  \L-£^=>  .\3  ^o  '^soj-aa^i 
106  j^aj;  ,-_,.  otK^io  ~-/  .jjLflo  JJ;  oiJLoj,  ^\vio  o6s~~-  2la3^  .-^-o&o  oüS. 
Jl)  m  \v  JJ>_i  _y—/o  -.J^co,-0  ^bo   JK„3a-^  ^./    J.ao  vi  \  yotnXa  -.J..^j 

J.+  1     O    5   >     -I  /    ^Of-^O    JJJS.O    ..VOOU.K-/    ^o»^o    ji-^    "vOoJSjo    .o£>    O  ^i*   ..1/ 

1.  L  V  in  margine     l>»v-  —  2.  L  V  in  margine  :  i^^-- 


de  lui  seul  et  la  possibilite  de  se  rejouir  dans  la  Sagesse  qui  etait  en  lui  par 
essence  (oücia),  ä  savoir  le  Fils  unique  et  Verbe,  qui  est  egalement  citee  dans 
les  paroles  sacrees,  lorsquVlle  dit  :  //  m'engendre  avant  toutes  les  collines,  et 
j'etais  celle  aupres  de  laquelle  il  se  rejouissait ' .  Autrement,  si  nous  disons  qu'il 
avait  besoin  de  ses  propres  creatures,  afin  de  montrer  par  elles  sa  propre  ä 
Operation,  il  a  cesse  d'etre  sans  besoin.  Car  il  n'a  lui-meme  besoin  de  rien. 
Mais  il  a  cree  tout,  quand  il  a  juge  que  c'etait  convenable  pour  des  raisons 
que  lui-meme  corinait,  en  voulant  ä  cause  de  sa  seule  bonte  qui  surpasse  tout 
l'existencc  de  ceux  qui  partieipent  ä  sa  connaissance  et  ä  sa  gloire  et  qui 
s'en  rejouissent.  Sinon,  selon  l'opinion  tolle  et  insensee  de  ces  (memes  iq 
bommes),  meme  maintenant  il  est  oisif  et  inactif  en  grande  partie  et  pour 
ainsi  dire  en  tout.  Car  tout  est  pour  lui  peu  de  chose  en  eotnparaison  de  sa 
Vfol.io6  puis.sance  et  de  son  Operation  infinie.  Selon  Fexpression  '  du  prophete  Isaie, 
en  eilet,  toutes  les  nations  sont  ä  ses  yeuao  comme  la  goutte  suspendue  ä  un  seau 
et  comme  l'inclinaison  de  In  balance;  toutes  sunt  comme  neu  et  sont  comptees  pour  15 
r/V// '"'.    Et  selon  la  parole  du  sage  Paul,  /'/  mene  tout  par  In  parole  di-  sa  puis- 

1.  Cf.  l'i'ov..  v.iii,  25.—  'J.  Isaie,  xi.,  15  el  17, 


31S  HOMELIE  IA\.  33 

v/  .o£s.^-~ i  jlS^iaj»  —.oi^-ilS.  '  JK...J.JÖ  •.v£oa..\a3  (.ia^a^  ,_..;  oitO^io 
loa  IS.  '^ou^so  i^o*..»  Jt-*.)^!  I>  m  °ia..o  y^\  '^.oi^3lS.  JN^iö  ^.oot 
•     f  v^.^Nrt  Ji)»ÄLioj    JJ(..x\o   *JI^3a£JS.    ly-^a-^sboo     ^    oC^L~^    )lo_^Ji^o 

5   yOOifcC^io  y^\   r^ola  Jloiais^D  |J*  .JK-i-s  j^-s»    »Kjs  ^>o  *s/   ..).i^-.slN.io 

Jj/   .-Jpö/;   oC^->;   jtoaa^N  i««-^  ^ia*.  .oC^-i   jL-^oji.  -.o&.   K-./   ),~^   )joio 
^otoK-./    Jt.-a.ls>  'JlSoaOL*,;    ^_>*    öC^->;    3/   Jocx   J,.-—    ida^o   ^61    ^001    ^N...*/ 
0   K^oot  J-.,J~   ^.;     >oa_.   \j_i   •/^_^^v     )»-iö/    .l~s)_»    loot    \+~U    ~°l    -.J00» 
■*>,!.  ju/   JJo  .-pö/  J.-JS.^JoJ..s   vs/;    iü-/   -,|j_sj    ^no  ou^>«  J^oiva^s 
•^oo-  n^-j>!  v—- ^~<*  .J-^  v/  jJ/   ^  Ju/  WJ   Jia/o  .-Jj»f  v/  jJ/  Jv^ 

l.  V  l^i-M-  —  2.  L  V  in  margine     KuSo;. 


[,1dl.  [43 
!"■  a. 


sance1.  Si  donc  il  mene  tout  comme  un  Je  place  Jans  la  main,  et  si  tout,  com- 
pare  a  la  sublimite  de  sa  puissance,  ressemble  ä  la  goutte  et  a  l'inclinaison 
de  la  balanee  ä  cause  de  la  sublimite  de  son  Operation  qui  surpasse  toul  et 
deborde  comme  une  mer   immense,   1 1 1  < ■  1  n < *  apres  avoir  cree  le   monde,   il   est 

5  demeure  inactif,  suivant    l'opinion  de   oeux  qui   le  jugent  et  le   considerent 
dune  maniere  humaine. 

Mais,  avant  la  creation  comme  apres  la  creation,  il  est  lui-meme  celui 
qui  se  suffit  ä  lui-meme.  Son  occupation  est  sa  propre  contemplation  (öewpta); 
ecoute,  en  eilet,  sa  Sagesse  qui  dit  :  J'etais  Celle  aupres  de  laquelle  il  serejouis- 

10  sait.   Et  l'occupation  de   la  Sagesse   etait  egalemenl   de   se  röjouir   dans  lo 

Pere;   car  eile  dit  :  Chaquejour  je  me  rejonissais  *  dans  sa  personne  (irpoGUTCov)  »Lfol.143 
en  tout  temps2.  De  nieme  (Jesus)  dit  aussi  dans  les  Evangiles  (Eüayy&iov)  :  Per- 
sonne ne  connatt  le  Fils,   si  ce  n'est  le  Pere,  et  personne  ne  connait  le  Pere,  si  ce 
n'esl  le  Fils3.  En  eilet,  ces  mots  «  chaque  jour  9  et  «  en  tout  temps    »  ne 

15  troubleront  personne,  sous  pretexte  qu'ils  renferment  la  marque  du  temps; 
car  il  ne  nous  est  pas  possible  de  ne  pas  parier  de  la  superiorite  divine  dune 

1.  Hehr.,  i.  3.  —  2.  Pi'ov..  VIII,  30.  —  3.  Matth  .   XI,  27. 

PATR.    OH.   —  T.    XII.   —    F.    1.  3 


Vfol.  101 
v  a. 


o   u 


34  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [316] 

\ ..  .*.:*>;  .)-»..,  >^o  öt_.k.../*  -.61  .•)K»V>oi  no  J!^..,.^^..  JotS^  )J.*.— o  )K>oi,.> 
v*ö(  .JV^^ö?  vfiPQ^oaS.  otA  .  i»\>p'jl  .-)ou^;  jk.iaa.~o  jo£^>.;  ji*—  t-»-^ 
w.01  )v.i6/  -.«^  ^XL.  JllM  vOOiXa  ^o^o»  :J.^/o  JouSx  \^io  'l'\x>l  ^ 
OÖ|  Jt-J^-  y/  .J-VrS  ^-OOI  JjL3l.'/  •«■J't~>  J-— V2*!  -01  ^Z  *.OUl2lJ  "^^OiO 
.jlo*a.2^>  ^-io  ..^.i_s.i/?   ^-»?    061  .^otoh^l  J.JLO   ^^io    -.^JL/;    r-»-^  ^°   J^o 

•  .voo.j.'j  öCs.^i  |i^>ä.\  ..ö»-.K-./  Jootl  jf-^o  jt^iw  —01  P  «o»;  :J-«p?  Jjlsu'/o 
v*\   ^1.  jj.1^1  voofc^s  ^o»-o;  -öt  v-^.  ^ö  t3  •^0O-aJ  J-11*0-3  r^°  )»— ^°' 

•  .^d^x^;  |Vo_^  ^.io  K-)ou.iol  'Kj/  »ouio;  iji-^o/;  -öl  ^-/  :jjuoö|kioo 
j._iäX_^    ^o^-o»    -öl  Jlo^^X-.;   JKX^   V^-«^  lt-7   -^iOL^o   JK^O.  ),—    jJo 

1.  Vadd  M- 


V  (bl.  10c  maniere  liumaine  *   et  defectueuse,   quelquc   grande    contrainte  'et    quelque 
violence  que  nous  employions. 

Par  ce  qui  est  dit  aussi  du  Saint-Esprit,  tu  peux  entendre  cette  Sagesse 
et  cette  Force  de  Dieu  unique  et  hypostatique,  qui  est  le  Christ ;  car  nous 
enteudons  Paul  proclamer  le  Christ  la    Force  de  Dien  et  la  Sagesse  de  Dien'.     ! 
Apres  avoir  dit  de  Dieu  le  Pere  :  //  m'engendre  avant  toutes  les  collines2,  [la 
Sagesse]  dit  aussi  d'elle-meme  :  LeSeigneur  m'a  creee3.  Comment  donc  est-elle 
creee,  si  eile  est  engendree?  Car  ce  qui  a  ete  engendre  fait  partie  de  la  nature, 
et  ce  qui  a  ete   cree  fait  partie  de  la  creation;  et  comment  est-il  possible 
qu'une    meine  chose  soit   une    generation  et    une    creation?    Ecoutohs    ses   i 
propres  paroles  et   aussitöt  nous   serons   delivres   de    cette   iucertitude.   En 
effet,  apres  avoir  dit   :   11  m'engendre  avant  toutes  les  collines,  - —  et  le  Livre 
divin  se  plait  ä  donner  le  nom  de  collines  aux  armees  angäliques  et  intel- 
lectuelles,  selon  ce   qui   est  ecrit  :    Tu   eclaires  d'une   maniere  etonnante  du 
milieu  des  montagnes  eternelles*,  —  eile  n'a  donne  aucune  cause.  Quelle  est,    i| 
en  effet,  la  cause  de  la  generation  avant  les  siecles  de  la  Sagesse,  qui  a  res- 

l    [  Cor.,   1.  24.  —  2.  Prov.,  vni,  25.  —  3.  Eccli.,  xxiv,  12,  et  Prov.,   vm,   22.  —  1.  Ps.  ia.w.  5. 


v  a. 


317  H0MEL1E  LXX.  35 

^io  ))^X^oo   :)oC5üv  ^-*>  ) «... »  c>;    V-^  )^-^.^  -l^-^oo  JJüsJ^  ^o  ,_*> 

♦  O  ..TtVlN.       KJS.    -JfcC^iO  •  V  I  il    106 

v  b. 

5    K^^  -.^-»;  ^'y-^Xl  •]jL,V-:s  )°?t!  — OW>  -'v^^-^0  >-m-:>.'-/  -.I^/?  IL«— o  J^-^a-^- 
)^o^   w^->    Jjs/o   .J-~>o/   J^-7   M    •*l-^s^io^   i-iö/   ^D   .-JlVN-OO;    U>->i 

..6iJ^-./   v*^  1—'°/   Jt-^  y°y-°  ^*^n  »;flpU/  y^io^lo   JK— Vo/;   «-ex  .-OJ>*V() 
wöi   y-./     -.1  n*  ..•V)  /«  ^u  ^-oi-'l/  k-^  »  >  i  °>,oi  .^-1—  ^-»;   a-iot   )^ü^ 


\"  ii. 


plendi  et  brille  du  Pere  eternellement  au-dessus  de  toute  cause  et  de  tout 
motif?  Car  on  ne  peut   '   trouver  une  cause  pour  qu'elle  soit  plus  ancienne  * vfol.ioi 
que  Dieu  et  un  motif  pour  qu'il  soit  plus  aucien  que  le  Verbe. 

Mais  au  sujet  de  la  parole  :  Le  Seigneur  m'a  creee,  eile  a  donne  en  outre 

5  une  cause;  car  eile  a  dit  :  //  m'a  creee  le  commencement  de  ses  voies  paar  ses 
oeuvres1.  En  eilet,  quand  le  Verbe,  la  Sagesse  uuique  et  la  Force  du  Pere, 
s'est  incarne,  c'est  pour  nous  qu'il  a  ete  cree,  en  ce  qu'il  s'est  i'ait  komme. 
Mais  il  a  ete  cree  pour  le  commencement  de  ses  voies,  afin  de  nous  faire 
remonter,  nous  qui  etions  dans  l'erreur,  vors  le  Pere  et  vers  la  voie  droite 

lo  des  vertus,  puisqu'il  dit  dans  les  Evangiles  (EüayYe'Xtov)  :  Je  -suis  la  voie2;  et  : 
Moii  Pere  agil  jusquä  present,  et  moiaussij'agis3.  11  est  certain  encore  qu'il  nous 
a  ri'dresses,  meine  apres  *  l'accomplissement  de  l'econoiuie  pour  laquelle  il  a 
ete  cree,  attendu  qu'il  s'ecrie  :  J'ai  acheve  l'oeuvre  que  tu  m'as  donne  ä  faire  '. 
Ceci,  ä  savoir  que  les  voies  ont  ete  preetablies  avant  les  ceuvres,  ainsi  que  le 

15  reste,  ferrne  la  bouclie  insolente  des  Ariens;  car  la  voie,  c'est  la  direction  et 
l'enseig-nement  de  la  science  et  de  la  vertu,  par  lesquelles  les  ceuvres,  c'est- 
ä-dire  nous-memes,  ont  ete  de  nouveau  formees  et  adaptees  au  bien,  selon 
ces  paroles  :  //  a  trouve  toute  la  voie  de  la  science  et  il  l'a  donnee  a  Jacob,  son 

1.  Prov..  viii.  22.  —  2.  Jean,  xiv,  6.  —3.  Jean,  v.  17.  —  4.  Jean,  xvil,  i. 


I.  l'ol.  143 

i"  b. 


10 


36  SKYKKK  D'ANTIOCHE.  318J 

\  ioi.  in:  ^-*J^oi;    :|K^.*>   ch.2^    K*(    jia... /o    :wUljd)K.-jl  J_ia2$L^.        ^t-0?   J^Q-a— 
r°  a. 

v-6i   )N^>o.a~i   JK-cdJK_i  .-jfco^  lovi  .t'o;    Jb>ä^>   j_oo<   loot  |^o_«tioo     .^^ 
-6{  ^.io  j  --N-    vmfivN  >..i»^o  vJlj/   JJo  -.'pö/   JU—/   V-«-^J  k-*»)  ^-*  •*<  ml-»; 

oiIq-2la^3o  ot^-i    )„i.»  ^<-s   .  )oot  oüö  >j»o)  la.ic_*_^0^  vj»a\aa\  ss.ia.Ao 

•  • 

1.  L  V  in  margine    Tou  itpoupiaöat. 


servilem'1;  et  :  /-e  commencemenl  de  In  limine  voie,  c'est  de  pratiquer  la  justice2; 
et  :  Fais-möi  connaitre  tes  voies,  Seigneur,  et  enseigne-moi  tes  sentiers3. 

Si  les  heritiers  de  la  folie  d'Arius  objeetent  ä  cela  que  la  Sagesse  a  dit : 
vfoi.  107//  m'a  furnier  avant  '   les  siecles*,  et  (s'ils  demandent)  quelmotif  nous  avons 

d'entendre  cette  parole  de  leconomie  qui  a  eu  lieu  dans  les  derniers  jours,  0 
qu'ils  sachent  qu'ils  sont  des  ignorants  sous  le  rapport  de  l'intelligence  des 
Livres  sacres.  En  effet,  le  fondement  de  la  Sagesse  qui  est  dans  la  chair  etait 
deeide  d'avance  den  haut  et  etait  pose  d'avance  par  les  paroles  de  la  pre- 
science.  C«r  personne,  dit,  (l'Apötre),  ne  peut  poser  un  untre  fondement  que  celui 
qui  est  pose,  lequelest  Jesus-Christ*.  in 

Ecoute  Paul  qui  ecrivait  ä  Timothöe  :  Selon  son  propre  dessein  et  selbn  sa 
gräce  qui  nous  n  ete  donnee  en  Jesus-Christ  avant  les  siecles  des  siecles6. 

Et  si  eile  nous  a  ete  donnee  en  Jesus-Christ,  comment  est-ce  avant,  les 
siecles  des  siecles?  Mais  il  est  bien  certain  que  ceci  releve  de  ce  qui  a  ete 
deeide  d'avance  et  de  la  prescience,  et  que  cela  releve  de  la  röalisation  des    ts 
l'aits.  Par  consequent,  cette  Sagesse  essentielle    (oüeta),  le  Verbe  unique,  le 

1.  Bar.,  in,  37.  —  2.  I'rov.,  xvi,  5.   —3.  Ps.  xxiv,  4.  —4.  Prov.,  vin.  23.        5.    1  ( ior.,  in.   II.  — 
6.  II  Tim.,  1.  9. 


Vfol.  107 
r°  b. 
Uni.  143 


319  HOMELIE  I.XX.  37 

— jojt.  JJ;  a^iaid\  >.o\j  ^-^v_i  3/  •  Jjoi.qj  ^o;  (ioiax^  :|^aS^  )o^£>i  )j  -sN, 
3/  )^-*Jj»^  )t-7=>?°  •.)—=>/  ^o  K_.)_x_iajiQ.^  jJo  h^.[  tn  t  ..  JJo  :JLls|  jJ;o 
^o(..\ji.j  K_^oN^»o  )o»..^  l',-^!«  )  ^.x.^jd  ^.ioo  i-_.t.£)  L~  oi  .  v»  ^ra^.^> 
)  A  »  "*  •>;  -öuS.  .'..j  •»!/»  -01  ^^io  ^a_i;  0/  otJLio  j^ji  JJ  p  . •  vt-j^o 
5  LaA»  J— 2t3o»  »j^)  ^^— •;  J-fcÄJ  t—^.  vj  .j^oJi»Ix  ^o»-o;o  J-t™1  fl  -010K../ 
|j/  pö/  Jla_^_Ji^-iaA  :^_3u '/  ^-/»  :ö|K*^_^.\  öuuio  JL.,Ji  JJ  ')t^ 
liü/  »-S  jJLaub.^  )v—  'U.*.iii  -61  jlot  « L3  ->  JJ/  :)K-^^i  JloiX.  ^'^no  \^ 
^^1.  JJ;  061  jÄsJb^io  )ou^  J.-JLJL-.'/  •.j^ooJLO  t— o  \00uVl  ^-io  |_A^s.^ajL^o 
).2oom  -oiolk-/    001    \j'i~*,l    ^.*J^o«^;o   .--oioK../   ^s).^jl_3i   JJ/    .•j.a^^a*. 

In     ,.3    .-joOt    —  OtoK_./l     J^O     OOI     ^-iO     ^-3ÜJ     joOl     ,— ÄOv    .-yOOl—A-«/    yOOOt-J»    —Öl» 
-Öl    0/    .'JJ^JLJOOtl^O    <H.\    K../     )■  >    °>  ,1;    ')y^°>\    K-)-V>a-JL.i>     jooi    ,_^*.'KiO 

-oia_*^ijo   .-^l^^IjuI    ^a-po  ^-io   o»A    ^.— 1/j   oöi   )rm  i\;    .-).•>  °> oo; 

♦  Ji.OO»\$X;     |_fc£0ojj 


Fils  qui  est  avant  les  siecles,  la  lumiere  de  la  lumiere,  il  faut  confesser,  et 

qu'il  a  ete"  engendre  par  le  Pen'  saus  commencement  et  d'une  maniere  inde- 

pendante  du  temps,  impassible  et  incorporelle,  et  qu'il  a  ete  anssi  cree  avec 

uu  corps  selon  la  chair  par  l'operation  du  Saint-Esprit  et  de  Marie,   sainte 

Mere  de  Dieu  et  toujours  Vierge,  sans  qu'il  ait  chasse  011  rejete  loin  de  lui, 

par  suite  de  sa  creation,  d'etre  incree  par  nature  et  d'etre  avant  *  les  siecles.  *Vfol.  107 

r°  b. 
Si,  en  eilet,  notre  äme,  par  suite  de  sa  reunion  avec  *  le  corps,  ne  chasse  |>as  •  i.r,,i.  143 

loin  d'elle  sa  propriete,  —  laquelle?  je  veux  parier  de  son  caractere  raison- 

nable  eh  de  sa  faculte  de  connaitre ;  —  mais  que,  par  le  fait  de  cette  reunion 

naturelle,  des  deux  il  resulte  un  seul  animal  qui  est  un  homme  complet  et 

unc  seule  hvpostasc,  comment  Dieu  le  Verbe,  qui  ne  connait  pas  le  chan- 

genient,  mais  qui  est  en  tont  temps  et  qui  lui-meme  donne  aux  autres  l'exis- 

tence,  devait-il  dechoir  de  ce  qu'il  etait,  en  s'unissant  hvpostatiquenu'iit  a  un 

corps   anime   par  une    äme    intelligente,  011  bien,   au  contraire,   changer   et 

elever  jusqu'ä  l'essence  (oi<ria)  de  la  divinite  la  chair  ä  laquelle  il  s'etait  uni 

(en  la  prenant)  de  Mari«1 

iNous   confessons   donc  que  l'Emmanuel  est  un  sans   confusion  de   deux 

natures,  ä  savoir  de  la  divinite  et  de  l'humanite,  qui  sont  entieres  selon  leur 


38  SEVERE  DANTIOCHE.       '  [320] 

J^üdoJ.:»   Joj.    oj\    +3  o£»   Jla^-    »K_3    ^*o    JjüLa  ^.»JL  o^o     ,^-)ft'vA 

.'öw^sKlcaj;    vä';;     )  .  1  ">j     J.*ia£>   la^   a^     .  (La-,..«    jl^o    ^.iO;    ^j    w.6) 
oilaJUL^io  ^»ja  JJ^oKj^»  jJa^  ^eu^ol/  ^o^d  JJ  v-^  >s/   .Jjot  oju^'Kj; 

Vfol.107    )K  .  ISO  ■■■.';    ^CyiO    )IaJ-.K^a.iOJ»        p    .'wil    vQ^O.KäJJ    ^3/j    )iv|     .Jfc^iO; 

•.JJ^oJkja_s   ^._^J    JK^iO»    ^.Ölj   ÖiiCLi.  JJ/  .^_sl/;   OCH   ^-JLio  Jooi   t^^too 

)t^  .oiIqJS.;   JJ.a-,~~j»   K-)jL^Xiotoo    ')Jj    J,—^   Jj^j    J;ai>j    JäSV-*  ou> 

Jooum   -613    U'Q-ao   .  Jfc^juooifcoo   J»jl.9jls   Jooi    vASj'K^o  p    .-Joot  Vl^o'Äoo    in 

001»   y.*l  -.'j-^oa-»  n  b>  ^.01   JLa_,.~   ö)~-ts-./    V-^x    J;ot   Joo»   o-caj  ^oioK»./ 

^S&^io  .-^..fcoojo  k-.)jÄ^-*KjLio  JJ   JJa.*.   Jooto  ^£_sl/;  ^a.K^oj  JfcC^io 

•>^J^U;o    ^^_sK.J?    jooi    .  ^Vi;    Jt-^^    Jooi   »Ji^-SO»    ^ö| 

1  l"1  |,;i  JJ    Jt^rS  Joot  Vi  .'nvi  ^3  out    oöt   :Jj-sj*    Jio^i    J-^3»    "^w^oi  «^.   Ja-, 
V  b.  ^  '       '  ' 

l.  V  H-  —  2.  L  V  in  margine  :  l^^eau» 


notion  parliculiöre,  et  non  qu'il  est  deux  natures  apres  l'union,  (et)  que  le 
meme  est  de  la  meme  essence  (oüct'a)  que  le  Pere,  parce  qu'il  est  Üieu,  et  que 
le  meme  est  de  la  meme  essence  (oü<7ia)  que  nous,  parce  qu'il  s'est  fait  homme 


sans  changement. 


Quant  ä  ceci  :  «  apres  l'union  »,  nous  ne  devons  pas  l'entendre  d'une  sepa-     5 
ration  faite  dans  le  temps,  comme  si  les  deux  natures  existaient  avant  l'union, 
et  c'est  ridicule  de  le  penser.  Car  l'enfant  n'a  pas  non  plus  preexiste  dans 
la  Vierge  avant  l'habitation  du  Verbe,  en  Sorte  qu'ils  soienl  connus  deux, 

vi'ol.  107  et  que  *  celui  qui  a  ete  concu  ait  ete  uni  ensuite  par  une  fainiliarite  d'arnour; 

mais  (il  a  ete  uni)  au  moment  meme  oü  le  Verbe  a  habite  dans  la  Vierge,  10 
dans  ce  court  instant  de  temps,  des  que  le  corps  anime  par  une  äme  intelli- 
gente eut  existe  en  union  avec  lui  d'une  maniere  ineHable  e1  qu'il  eut  recu 
le  commencement  de  son  existence.  L'union  hypostatique,  en  effet,  consisle 
en  ce  que  l'on  reconnaisse  que  le  Verbe  a  ete  conou,  qu'il  s'est  fait  enfant 
sans  changement  et  qu'il  est  ne,  parce  qu'il  etail  uni  ä  1111  corps  capable  d'ötre  is 
concu  et  de  naitre. 

L/°1-143  Montre-rnoi   donc  im  couri   instant  de  temps,  oü,  pendanf  qu'ils  exis- 


321  HOMELIE  IAX.  39 

w_.t-.oio  -,o(\   f^LL*j    oöi    )■-»■-*->/    |jlo   ts_o    o/   :|K^o;    oü^.«    jooi   — otok-./ 

—p°^  JJ   •.>Q"^0i/  k-U^^aÄoo,  JJ    w-.;    y/  .)'i'.^\  w.*;l  vootS.  Jj/  -pö/ 

.%)wm  r.  -n.    )Kunm°)toa   JJ    )lo_,..J^   .   )Lqjl.<K_s   )•,.«  va\ 

.oi^K^l    Jioi     Jio_.ww   »K.^>    w^o    Jjl^s   wiil    i-^dj;    ^!J    JJ?    >^ooi    s^öi 

5  w~  :ot-.K-./  ))  »<x«>  ^o  o/  j— iy  \n  m  w-.il  w^o  :jlo_.w~  w.oi;  K-..3  ""^.^^o 
jjO-^o»  iJ^s  w^o  -.Ol— ^  oot  ^*-'Kj»;  V-^oJ-J?  -oi  jlg^JL»;  :  J_^-jl£>o  i->-^x 
^oi  ioot  w-.O|_J_i0;  ^.^.\oiA  w~.OJ_\  K_i/  )\lx  *3  ooL  JJ  Jlo_.w~  tu/ 
•>^a_wO*l/  w-.il  w^io  JK-.JLa^w5J^Oo  JJ;  w«  oc*\  J't-fci-0  .'w-.il  i-ojl  )lo-w- 
.-wjuv^ö/     Jjuld  w-.il  w^io  p  JjLio  '"^s^ioj   -.iopll;    '^"jj;  '^-»;  -oi  »s/ 

i  .yoou*^^.;  -6i  )K>>\..;  (KXio  y-.\  vooü^.  N-./  J^.j-wV^ojw«;  wL«  y^3-CDo,N? 
K-./  J^j-wOCL^v  *o  o»-.K-/  )-J^,^o.jl^o  ysy^o  -.)-Il2lJ*  «6u>  ')K.N.^X.>o  Jjl9li 
^^wtf  .)i^wSw\  ov\  Jim'j  JLasu  ouk--/  Jootl»  -.it»  JLhwx'q^CwV  ^-w^  0w\  oi\ 
vcoa^as  t.D   .cx-^o   ot.jLio    N...|jlX_.i   -oi   Jbeuwfl^o    -.Jjoi  w^  (j^stoo   p  >s/; 

1.  V  «■»!•  —  2.  V  ^'••">- 


\   lul    10 

v  b. 


v  b. 


in 


taient,  le  corps  ou  bien  la  naturo  humaine  qu'il  s'est  unie  ne  faisaient  pas 
partie  du  Verbe,  et  alnrs  je  dis  qu'il  y  a  deux  uatures.  Mais  s'ils  ont  existe 
dune  maniere  inscparable,  n'aie  pas  l'audace  de  briser  par  la  dualite  l'union 
liypostatique  qu'on  ne  peut  scinder. 

Cela  signifie  dcmc  que  nous  ne  devons  pas  dire  deux  natures  apres  l'union. 
Car,  de  ce  que  l'union  resulte  de  deux  ou  plusieurs  objets,  est-ce  de  la  folie 
de  dire  un  et  simple  celui  qui  s'est  uni  Iui-meme  ?  Apres  que  tu   confesses 
l'union,   ne  dis  plus  deux  en  brisant  les  elements  dont  l'union  a  eu  licu,  *  et  *  Yfni.io: 
ne  brise  pas  le  seul  qui  d'une  maniere  indivisible  a  existe  de  deux. 

II  faut  aussi  expliquer  pourquoi,  quand  nous  parlons  des  deux  natures, 
nous  ajoutons  ä  leur  sujet  :  «  qui  sont  entieres  selon  leur  notion  particulierc  ». 
\j  äme  raisonnable,  parce  quelle  est  Arne,  est  quelque  chose  d'entier  et  de 
parfait.  Ce  n'est  pas,  en  effel,  pour  le  complement  de  son  existence  que 
l'äme  recoit  le  corps,  parce  que,  meme  separee  de  eelui-ci,  eile  existe  iso- 
lement  par  elle-meme,  par  exemple,  quand  Paul  dii  :  II  y  a  les  esprits  des  justes 
parvenus   ä   la  perfection1,    el    quand  Pierre  ecrit   au    sujet   des    pecbeurs    : 

I.  Hebr.,  xn.  -Li. 


'.(i  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [322: 

)-Jl2lj    ,11/    .;*p./    ^J./    t^Aa-i.—    tSv-^oi    w-Ocx    \K~ o^\    o/    OJ..3;    061    -.otO> 

JjLOOt   .J.iia...oiK.:>o   Jj^V^J    öt-^-/    J^J^o;    '-IV^    )a*>   U^'r^o    **   -.J-J— Äoo 
CH.2^    K.*l    y.SO    JJjO    -.^>0|oK_./     )_^S— *l_iL.bO    ^CyiO    -JV^'     -<*-=>     Jv<^    &1 


ca 


*  Vful.  ins  ji.o.ANs_SQ.jL;>0»    JNJ^ia^.         l-^OI    ..J_iOQULD    y~)    JjJ^iOQJl    laS.    :  ^-^.iäio 
r  a.  X  .     *  X 

**»»'»'  ■»!(    K^j^.^3    jJo    f^^Ji^-^    JJi  ^01  ^^Jbo   .  •  >  y »  m  '^.   JJ    ,_.o£^_.i  ^.01 

jJJ^t  yoo^o  ^o»-0?  °<w©  .J»o»a.co  ^»01  J»oto  -.üiCS^Oo   ot,.^.^  )K-^jl^.=m  V^^ 
^.ölS.   .-jjtcLaL^v  ^o  ^cyia\i    y.*l   ~^S..x   ,.:>  o.\  -.^o^j/    w^V-s  |~»V^°   :^-*W 
l.  LV  in  margine  :  *^=^- 


(L'esprit)  dans  lequel  il  est  alle  pröcher  aux  esprits  en  prison  '.  Mais  l'Ame  qui 
est  entiere  selon  sa  notion  particuliere  et  vue  en  elle-meme,  lorsqu'elle  est 
unie  au.  eorps,  passe  pour  etre  une  partie  de  riiomme.  De  meme  le  corps, 
parce  qu'il  est  corps,  est  aussi  quelque  chose  d'entier  et  qui  ne  manque  abso- 
lument  de  rien  selon  la  definition  du  corps  et  sa  notion  particuliere.  Mais 
cependanl  il  est  une  partie  de  tout  l'etre  vivant.  Nous  disons  aussi  au  sujet 
de  l1  Emmanuel  que  c'est  de  cette  maniere  que  l'union  a  ete  faite,  ä  savoir 
de  la  diviuite  et  de  l'humanite  qui  sont  entieres  selon  leur  notion  particu- 
Li'oi.  144  Höre.  Car  les  elements  qui  dans  l'union  tiennenl  la  place  (t^i?)  *  d'une  partie 
Vfoi.108  pour  furnier  une  seule  hypostase,  ne  perdent  pas  *  leur  notinu  d'integrite, 
parce  qu'elles  ont  ete  unies  saus  confusion  et  saus  diminution. 

«  Nous  avons  aussi  l'audace,  dis-tu,  de  definir  que  le  Verbe  de  Dien  qui  esl 
parfait  en  tout,  tient  la  place  («&?)  d'une  partie.  »  —  Oui,  dis-je,  et  avec  beau- 
coup  de  confiance.  Car  c'est  volontairement  qu'il  a  fail  cela  pour  toi,  et  c'esl 
lä  l'aneantissement.  Celui  qui  a  ete  engendre  avant  toutes  les  collines2,  s'esl 
ecrir,  :  Le  Seigneur  m'a  cree3,  saus  se  depouiller  comme  d'un  vetement  de  sa 

l.  I  Pierre,  in.  19.  —  i.  CT.  Prov.,  vm.  25.  —  3.  Eccli.,  wiv,  12;  Prov.,  vm,  22. 


323  HOMELIE  L.W.  '.1 

j^ji.^    3/    •. );<*-=>    ^-^3    °«"=>    . (.-^sajLioo    \->'y-^,    ß     ^otobs^l    Joou    ).^coo|_s< 
r.^~/o   1^3    nJ^coo    Joow;    wöi   ^-*>  sixaij   JJ    JJ/   .)V:-°  <*^   °?«  JjL».ia.jLioo 

)J»    \QJÖo    yOottO^io  j-4   .>!«.  ^-.pö/   ^»»1  Q-^   -.^  J-«-flOoJ..s    )o|*o  'J.-=>JI 

^.iä    J  t  °>  '   •*<•>   :öuK_./    )  1  «to   j.iooJL£>   t-«*^;    :jlla_^ioo   ^oioK^/    jt^^^^o 

>S/     ^.J     i^.0DoJ.-5    Jol«.    .-JOOI    ^OtoK-./     JoC^Sj     -ÖU>    J..SJJ    v-.OIoK~./     ^.iÖ    )^-fiDo|.^ 

0  .vJ^a_io      j»ot  ^io  o\o  •  J-juV--2  joot  N-.J.ia^-«KjLio  jJi  ^.öt-i  00t  ,.3  00t  ^.  *vfol.  tos 
Jv/vy  n  ^  ^^joji^&x«  ^iö  ) t — ^1*..^    (la..,— <  :(.S»oa.ji  öi-tV./    K~.Ji-.K_    )iO|0 
K_j,-Ss   ^juAjkm>o;    ^öt  -JKJ^io;    cnX.;   v.m._3L.ioj    J..X.O  ,_o   :^otoK.../ 
^.iö    ,\  °>j    -^     . \-»-~    ^-»'t-iö/o     )~iCL*.'ol    K..O    0/     vJDO ..v> m J5Q-.t^ooy3   ^N 


propriete  d'etre  incree  et  entier  par  essence  (oücsa).  De  la  meme  maniere  il 
s'est  aussi  appele  lui-meme  serviteur  et  ministre,  mais  il  na  pas  cesse  d'etre 
roi  et  tout-puissant.  II  a  souffert  dans  la  chair,  ei  il  est  demeure  impassible. 
Et  quand  nous  disons  que  le  meme  est  de  la  meme  essence  (ovgiol)  que  le  Pere 

5  et  de  la  meme  essence  (oüaia.)  que  nous,  nous  ne  disons  pas  deux,  selon  I  ex- 
pression  de  ceux  ([iii  proiessenl  des  opinions  denuees  de  science.  De  meme, 
en  eilet,  ([uc  notre  homme,  qui  est  forme  de  deux  (elements),  esl  un  etre  vivant 
raisonnable  et  mortel,  qui  na  qu'une  seule  hypostase  et  une  seule  nature, 
qui  par  l'anie  est  raisonnable  el  par  le  corps  est  mortel,  qui  pour  cela  n'est  pas 

10  divise  en  deux,  et  cependanl  esl  appele  toul  entier  raisonnable  el  toul  entier 
mortel;  de  meme  aussi  le  Christ  esl  de  la  meme  essence  (oüc-ia)  que  le  Pere, 
parce  qu'il  etait  Dien,  ei   le  meme  est   egalement  de  la  meine  essence  (oOcia.) 
que  nous,  parce  qu'il  s'est  fait  homme  sans  changement,  el  '  il  n'est  pas  divise  »vroi.  los 
pour  cela.  El  la  marque  de  cette  union  excellente  e1  de  ce  fait  que  l'Emma- 

15  nuel  est  la  seule  hypQstase  e1  la  seule  nature  incarnee  du  Verbe  consiste  sur- 
toul  en  ce  que  nous  avons  forcemenl  besoin  d'un  Trpo;S'.opi(7[AÖi;  ou  d'une 
delimitation  el  que  nous  disons  qu'en  ceci  il  esl  de  la  meme  essence  (oücia) 
que  le  Pere  et  qu'en  cela  il  esl  (de  la  meme  essence)  que  nous  autres  liom- 
mes.  Car  quand  il  s'agil  des  etres  qui  sont  divises  et  separes  par  la  dualiti  . 


42  SEVERE  D'ANTIOCHE.  F324] 

1  ■sDa.±a.a±*icL*r£OorS  ocx  N^.^  JjLQja..oo  K.^>  -.^jl^^o  ^.JN.a.^0  jl.aJL.iK_s; 
Jot-Ss;  ^.oio^l  Jv~3  v3/  -Joch  J-u/;  o«V-=>  &l  j;oi_s^_o  .I-^q-^'o!  K*j  o/ 
L-ö._>  ^sil   «-»   oov\    )ich   ^_io   q.\o     Joe»   oOO_Il_ö   ~.oi   »_>/    'K^wS    );oi    oC\   ooio 

•  m,.i.  iv. .  ^oioK^/    JS,    J._*_cooJ.._    Jal*»    .-J_*joo       061    J_sÄo   -pö/    P0/    JJ    .JJ/ 

i"'  b.  ^  *   *  ' 

Loio  .Jpojfcoo»  s^öi  looi  Ö1-.K-./  jla^t-iw,  ,)J;  '0/  .-jK^^iii  )^>-^?  «^ 
fO+s>  Ixx^.jXi  :)Loc*\Ls  LsJJ  ^otoN-./  L^jx>oL=>  )a!*  Jv-i?  -.61  :^-\  '».ic/  *"fc^k 
^6t  0/  :JK_iu,,_o  ^.öt  J6C_solk_»  Jt-ß.U.  Joi^  i'*^-*)  -öl  °/  :J-»oÖS  Likoo 
^io  >o,._>  jJo  -.ItC-oa-s  ö»-s  i-*.^  ^.J^oi  -.juv^I/;  s*öj  0/  :))S^io  •^fiQ-=i/;  1 
)Liö  .v*  y0'1^  •^iCL*7fl0?  o«»^«v>N,  k_/  )oiS^  ^-io  m^Lj>AJ  f-äto»  jLxJ 
Jl^t    JjJV    v*.-K^ia.\    v^io/    ■■)  l  »j  ..    jJ;     JJ.Da.CDo    Jooc.*    ^.ioo    •  ..  1»  ."V>> 

►Vfol.  108  :««oK-./j  001  wJ^..'/    Jj/   :po/    Kcxio  ,_^s;  J-s/o  Joi^jJ   o_oa*     v*^  P 

1.  v  *«tt-»aft»ia«»*oo;S-  _  2.  L  V  in  margine  :  o^o- 


v°  a. 


point  n'est  besoin  de  ce  7tpos£iopi<j[/.ös  ou  de  cette  delimitatiön.  G'est  pourquoi 
il  est  devenu  le  Fils  de  I'homme,  et  il  est  le  Fils  de  Dieu,  et  il  s'appelait  lui- 
meme  celui-ci  et  celui-lä;  et  ce  n'est  pas  pour  cela  que  nous  estimerons  ce 
seid  deux  fds. 

Lfol.  144  a  Mais,  dis-tu,  le  Livre  '  divin  n'a  pas  dit  qu'il  est  de  la  meme  essence 
(oüffia)  que  nous,  et  je  crains  de  dire  une  parole  qui  n'est  pas  ecrite.  »  —  Je  te 
louerais  de  cette  crainte,  si  ce  que  tu  dis  n'etait  pas  le  f'ait  d'une  cause  mau- 
vaise  ou  de  l'ignorance.  (Hie  nie  dis-tu,  en  effet?  Y  a-t-il  quelque  part  dans 
le  Livre  divin  :  «  Le  Fils  est  de  la  meine  essence  (oüsta)  que  le  Pere  sous  le 
rapport  de  la  divinite  »  ;  ou  :  «  La  Sainte  Vierge  sera  appelee  Mere  de  Dieu  »  ;  1 
ou  :  «  Le  Verbe  s'est  inearne  »;  ou  :  «  II  s'esl  fait  homme  »?  Nulle  part,  en 
effet,  dans  los  paroles  des  Livres  inspires  par  Dieu,  on  ne  peut  trouver  que 
ces  phrases  soient  dans  ces  memes  termes.  Cependant  c'est  ä  l'aide  de 
paroles  du  meme  genre,  d'expressions  et  de  pensees  incontestables  que  les 
interpretes  des  mysteres  de  l'Eglise  apostolique  les  disent.  i 

\  fol.  108        Eii  effet,  quand  '  ils  ont  appris  que  Dieu  le  Pere  dit  par  Moise  :  Je  suis 
lux  qui  suis',  et  que  Jean  ücrit  au  sujet  du  Fils  :  Au  commencemeni  etait  le 


v°  a. 

Ct 


l    Ex..  in,  14. 


[325]  HOMELIE  L.W.  43 

:^oioK.*/;  oöto  :)NJ^io  Joot  -otoK»./  \-*->±*  :ofcO>  \^  "^^»oj  ^-a^o 
%— i  vOJÖ«??  •.K-JL— S^J  JJ  *aJ?o  'o_*ooK.a/  -Ji.'/?  °ö<  :J°°«  -otobs_/i  ocu 
'J^w_a>o/  v3/  )  a " /  ,-io  V^ou  -.vp«-»^-/j  -6i  yooiS.  öw.N_/  ^oi  p  -oto 
oi_o  ,jo  .)v-3  -oioK_/;  aaflLä  J-sjJ  J-^CDoJ-3  Jcuao  -.-Ol  J*-»  'JM.  »s/ 
^_ä/j  -6i  vS/  a^iaA  oSläo/  ^j  p —oiot-io/  ^JSJ-s'l./;  Jooi  JVÄ.-3  JtOiOOj 
))<■>„  m.  'J£oCSs  Jju^Xj^s  »Jo  .o-;o/  sJLJt-sl/;  ..J-^-jl^o  >*>.aj^  JjJV-ao  :^a 
otioi  vo^.lo  :Jva  ^Jlo  ^~3.1  l^ofco  Joi*  :^.*.ix.i.poj  o-o-.;/  J-^W? 
^^i.  loot  oiIojlju.;;  oöi  :^  oc*J./  J^o  ^  ^JL/  U^?°  :N^.)ooia^ 
JoCSs   :Jov-^ol  JjoXiö  :)K^>i    JK^jl;   Jjjbo  oCscla    '  J^.K^oo   :oj^-;    )^>fco 

J^    w^o'jl/     N3po^JiJ»;o    :ouö-J    ^oo»^=>/;    o^'if     ^io;    a3^_.    ,Jo    *)-L30i 
:J^auoo  j^o^  sSloKxl  \^L^y  jloio,^  öi-so  rjk^^.  ,_*>  ^oo  ~oiai.JJ 

1.  v  l»ofcoe»o- 


Fer6e',  et  :  Celui  qui  est,  celui  qui  etait  et  celui  qui  vient2,  ils  ont  compris  et 
juge  sans  erreur  que  de  ceux  qui  possedent  une  seule  et  memo  existence, 
de  ceux-lä  une  est  necessairement  l'essenoe  (oüci'a)  et  l'etre,  et  ils  ont  regle 
que  le  Fils  est  de  la  meine  essence  (oi<ria)  que  le  Pere.  Quand  ils  ont  In  :  Le 
Verbe  s'est  fait  chair3,  ils  ont  dit  qu'il  s'est  incarne.  Quand  ils  ont  encore 
entendu  :  //  a  habite  parmi  nous\  et  :  Jesus-Christ  komme*,  ils  ont  professe 
qu'il  s'est  fait  homme.  Quand  ils  ont  regarde  attentivement  les  revelations 
divines  de  la  prophetie  d'lsai'e,  qui  crienl  :  Voici,  une  Vierge  concevra  et  en- 
fantera  un  Fils,  et  uous  lui  donnerez  le  nom  d' Emmanuel 6 ;  et  :  Vn  enfant  nous 
est  ne.  et  un  Fils  nous  a  ete  donne;  le  commandement  a  ete  place  sur  son  epaule, 
et  son  nom  sein  l'ange  du  grand  nutseil,  le  conseiller  admirable,  le  Dien  fort7, 
ils  ont  proclame  Mere  de  Dieu  celle  qui  a  enfante  1.' enfant,  le  Dien  fort. 

De  meine,  quand  ils  ont  appris  :  //  a  eupart  ä  la  race  d' Abraham*;  et  :  En 
tout  H  a  ete  fait  semblable  ä  nous  ses  freres9,  ä  l'exception  du  peche ;  et  :  C'est 
de  In  meine  maniere  que  les  enfants  qu'il  a  partieipe  au  sang  et  d  la  chair'";  et  : 
Nous  sommes  les  membres  de  son  corps,  (formes)  de  sa  chair  et  de  ses  os  ",  selon  la 
chair,  *  ils  ont  enseigne  qu'il  est  de  la  meme  essence  (ou<ri«)  que  nous.    Par 


Ins 


V  fol.  108 

v  b. 


I.  .lean,  i,  1.  —  2.  Apoc,  i.  i.  -  3.  Jean,  i,  14.       i.  Jean.  i.  lt.  —  5.   I  Tim.,  n.  5.  —  6.  [sali 
14.—  7.  Isaie,  i\.  fi.  -  8.  Hebr.,  n.  16.  -  9.  Hehr.,  n,  17.  —  10.  Hebr.,  n,  14.  -  11.  Eph.,  \,  30. 


44  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [326] 

,JJ    :\.->'r-"l    Jot-ieLii    y-^ot-i    v3/     io,..ftfl  4>^oot    o'/   .oia^*,/    ^.010)^-./    ^i» 


im  wA    Joe*.'»    JLl3_./    :^s»>*    )aocLJl    *»_./        yQ-JÖi    ^3/    voot-A--»/    <-*"^.  J-^^-s 


»Lfol.  U 

\ •  a. 


♦^^iö  yoous;   oöi   j— ojj  •.^■■»?    vaS^J^o   .^otoK-/   JjlSl^Öj    yOoC^-»»   ^   t~»-^ 

)J.o-.)k-«^>fcOVv  'lla-K^lo  r^^vJ^Äiio  J.^,o»o  J..s/   >ab.o  :jjaala.io  p  >s/  ^.oioK-»/ 
o(..ia.N   ^S.  ^cuflj,  .-jtajü/    Aoa_«i;   öila^V^   t-^0?^/    ^oDOL^aS    >ai»o   -.V^J   I 

^i'jo-Kj/    »V/  .-ts.il    ls>±x>  J-^jchd   JJifco   ^io  jjotKjaico   J^k-*5;  -öi^o 


consequent,  ou  Kien  renie  egalement  les  autres  expressions,  rar  elles  aussi 
Lfoi.i44ne  sont  pas  ecrites  '  selon  tes  definitions,  alin  que  ta  malice  soit  complete; 
ou  bien,  si  tu  admets  celles-ci',  admets  encore  celle-lä,  rar  eile  est  des  memes 
maitres,  ou  plutöt  (pZklov  Si)  de  l'Esprit  qui  a  parle  par  eux. 

«  Quoi  doncPTu  me  commandes,  dis-tu,  de  glorifier  une  ereaturc  qui  esl  s 
montee  jusqu'an  tröne  (Öpdvoc)  sublime  et  royal,  (ä  savoir)  la  eliair  qui  vient 
de  nous?  »  —  Si  eile  esl  separee  du  Dieu  incree  et  Verbe,  fuis  cette  impiete; 
car  cette  actio«  serait  le  culte  de  riiomme,  c'est  evident.  Mais  si  eile  est  unie 
hypostatiquemenl  au  (Verbe)  incree  e1  adorable  par  nature,  adore-la,  parce 
que  meme  apres  son  incarnation  il  esl  un  ei  qu'il  est  adore  avec  le  Pere  et  io 
l'Esprit,  et  conserve  trinite  la  Trinite.  Avec  Paul  sois  ravi  en  admiration  par 
sii  grande  charite  i oO.avöpwiu?. i ;  il  nmi.su  ressuscites  avec  lui  etil  nous  a  fait 
asseoir  avec  lui  au-dessus  des  cieux  en  Jesus-Christ*.  II  a  dit  que  nous  sommes 
ressuscites  avec  lui  et  que  nous  sommes  assis  avec  lui,  nous  qui  avons  6te 
sauves  par  sa  gräce,  parce  que  le  Chrisl  a  participe  ä  notre  nature.  Pourquoi    is 

'I '•  lorsque  tu  abandonnes  ce  qui  esl  vrai  e1  ce  qui  esl  proclame  e1  attest6 

par  les  Livres  sacres,  te  contrains-tu  el  le  fais-tu  violence,  pour  laire  monier 

I.  Eph.,  ii,  i  el  6 


[327  HOMELIE  LXX. 

• . )  !Sv.o.^.oa.£X-s  ^i ..  t  ..'1/  looi   (.^ixioi    y_./    ,.3  •  Jlojulp0!  JLiäA  — ooi  ^ia^l\ 

♦  Jliö'/    Jilaioo    JL^jlL,    ^.^^iaiAi    yQ.JÖiik;    «-.öl»    J.X3-./    JJ/    • .  J  fco*  ,.:xiS. 
voK-j/   ^.«-.I^Xo   :vO^_.»—dI./    v©^-j/    )K-»;ol  ^.«.soi    J»oi    y-./;    lalS.   ^ 
j^»i    )jli--^   o.\3tv.jo|    Ji-^ä--^'    ouis   -.o^ia^l   jju.^     J.~o^so   ji-üo   J.-=>1~=>< 

).-^.^_»..i>oi        )la.ia.j5   'vma^a^;    oif^Oioo    y.*\    >  ., vi ls>;    ^»j   yOJÖi   :öuK„./ 

)J.a_.K._^>.Kij   JLjl3l-/    .•V.-fiQ.Ji-s   jlaio  ^Q-\4°  JLJV^/?    °öl   jk-^>o   .--otolK.../ 
-ojo^/    Joolj»    )ooi    ^o';j    t-"-^  i-101    >■•/?   ■Ra^.op   a\o   jt-xu*.    jiio^.L»Lj 

1.  L  hui  l-ol-=o- 


V  l'ol.  10U 

I       ,c 


I,  fol. 
v  b. 


jusqu'au  ciel  une  fausse  Imagination?  Ou  bien  Dieu  trompe,  parce  '  qu'il  est  *v fol. tos 
cense  operer  faussemeut  notre  salut. 

Nous  avons  expose  devant  vous  ces  (doctrines)  qui  ont  ete  mises  en  doute 
par  quelques  hommes  11011  encore  inities,  et  meme  par  quelques  hommes  qui 
n'ont  pas  ete  inities  exacteinent,  —  il  est  bon  de  dire  qu'ils  se  sont  inities 
eux-memes;  —  parce  qu'elles  s'adaptaieal  necessairement  (zva'yy.v))  aux  paroles 
de  la  catechese,  et  nous  avons  use  de  brievete  autanl  qu'il  etait  possible.  Car 
je  ne  nie  suis  pas  avance  en  public  pour  dire  ce  qui  Qie  parait  bon,  mais 
pour  accomplir  ce  qui  est  utile  et  avantageux  pour  les  auditeürs. 

Lorsque  vous  avez  ete  appeles  ä  une  pareille  foi  et  que  vous  etes  sur  le 
point  d'etre  baptises  (au  nom)  du  Pere,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  comprenez 
donc  par  le  bapteme  le  grand  mystere  de  la  piete  (eüssSsia).  Car,  si  le 
bapteme1  a  lieu  au  nom  de  la  saiate  Trinite  ei  si  ceux  qui  sont  baptises  sont 
baptises  dans  la  mort  '  du  Christ',  selon  la  parole  de  Paul,  quelle  autre  chose  •  L fol.  m 
est  montree  par  la,  sinon  que  le  Christ  esl  un  de  la  Trinite,  le  Verbe  qui  s'est 
fait  homme  et  qui  a  goüte  la  mort  selon  la  ehair,  aün  que   le  bapteme  ait  lieu 

1.  Litt  :  0  le  bain  ».  —  2.  Rom.,  vi.  -i. 


V  In!.   [09 

1"  ll. 


10 


46  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [328] 

),— ~ o/  J.ao.jl~  oot  ,.3  ooi  Jooi  ^  i'nvi  jloJ^oto  )jl^  )  i  .  im  i\;  ooi  .-)ooi 
■J;mi  ->;  ^_.j  (--^»r-  :>jl...  >r>.\  )ooi  ^-3-^ot  ^ö  oöt^  Uo-/  .|.»a-iu~  JJo 
vj^soi/  ^-oj  ),.-,  ,_..*  fS  ,j»^<^3  Vl^.  ^jp.tSoo  .(-s,.-0^  i^ot-1  U^'t-o'f^o 
öilojia*.»  JL=>  v-oio_.K_«.iajo  ■  ,~.oio_.oi-a..jo  \>oio<.n;ijj  -,oila.\  o'j-oj?  <x\ 
\i  )JUa  -vn.3  Jooi  '^-^oj^s-io  ..Jy -^  n  ->;  oöj  ^_iö  jLa.L~  j^joi  ^io  JlooC^ 
j^oa^   iK^s  ^io^   ^.ch  )K  Vi  »  n  ->o  :\a*Ai  «öi  ^»;  jlÄs...  vi  ■>  .)&>  ,  i\  ^  ..too 

.oJ^Oo    ^.oio)).—  p   s^_.K_3»    jJLau/   ^a_fcji;    t-«-^     J-s»V'l  .^a_«._*.j  ^_*.\oi 

vo  .oooi  ^bs.^  )!Sol..,-o  jlxjupo*  J-^VtS^so  ■  .oooi  y,  nVj  \'^ß  .  SO  jK^^öo 
^/;   -.oooi   ^-»jylfc v>   ^.oot   y_.^K.ioi    ^-«Xot   ,_«..s    ^X  jwdfrCca^o;    061  ])  a bqlS 

N^s-i«_^;    ^.cx    jts  «JL.Nä.»     Vu^vfcjo/    »Jy  i,  o    ^So;     )K^a— >-0     »bs 3    ^io   '^ 

*J^.  Jl  Vnbo 

V-^oKj   jj    o_i_io   .)lola_-w.io    jJi    J.9I.QJ1    joou;    U^— /    .JKjl^^o    (^iQ^a^io 
1.  V  uwa.:op.  —  2.  L  V  in  margine  .  Tu  ßaciXeia.  —  -i.  L  V  in  margine  :  n-jtaipot.  —  4.  V  *j^-U- 


dans  la  Trinke  et  11011  Jans  la  quaternite?  II  fallait,  en  effet,  qu'il  füt  tel,  celui 
qui  recevait  l'epreuve  de  la  soutl'ranee  et  de  la  mort ;  le  meme  (devait  etre)  ä 
la  l'ois  passible  et  impassible,  de  teile  sorte  que  dans  l'element  qui  etait  ca- 
pable  de  souflrir,  —  et  il  est  certain  que  e'est  dans  la  chair,  -  il  tut  aecessible 
au  combat  et  qu'il  füt  aux  prises  avec  l'ennemi,  et  que,  une  fois  apres  avoir  5 
viui.  109  forme  le  dessein  *  de  le  combattre,  il  le  rejetat,  le  repoussät  et  le  mit  a  mort 
par  rimpassiliilite  de  la  divinite.  Par  la,  la  corruption  des  tombeaux  etait  tuee 
par  la  sepulture  incorruptible,  et,  par  la  descente  au  Scheol  et  par  la  resurrec- 
tion  qui  a  eu  Heu  au  bout  du  troisieme  jour,  la  tyrannie  de  la  morl  etail 
eompletement  brisee,  ainsi  que  le  royaume  du  Scheol.  Les  portiers  du  Scheol,  10 
comme  il  est  ecrit,  fureni  saisis  de  terreur,  en  le  voyant  ' ;  et  :  Les  morts  sortaient 
ili-s  tombeaux  vi  entraieni  /mr  les  portes  de  la  rille  sainte2,  affirmant,  par  ce  qui 
apparaissait,  l'espoirattendu  par  nous,  ä  savoir  que  nous  aussi,  apres  la  resur- 
rection  des  tombeaux,  nous  scrons  recus  par  la  Jerusalem  Celeste  d'en  haut. 

Qui  donc  ne  courrail  pas  vers  la  ressemblance  de  In  mort*  de  ce  »-eure  qui   ij 
a  Heu  parlesainl  bapteme,  afin  de  partieiper  ä  l'immortalit^?  Qui  ae  9erai1 

1.  1:1.  Is;.ii-.  xiv,  9.       2.  er.  Matth.,  xxvii,  53.       ;:.  Rom.,  vi,  j. 


6 


[329  H0MEL1E  LXX.  '.7 

)L^1    y^l     jK^Ö*     ^JQ"SS.    '»  »  ">^>    t  **.NI    OV^J^>    <H\     ÖOt    o\    OJL^O   -)t— ^/    OpO\ 

.JL^^jl^o   yo.^   ^js"\Jjl.j    )t— d/i   _ch...\o   .-)Kv>  .  r>\    Jot',    +$    .-Jlox^SL^too 

ojaaa  >.oV^j  Ja  vi*   lo_^.    l^.J^o,_o   voK~i/  .  »  i  i.Kie   ^o  .o-ao"*-3  U*..\.^ 
"^fc^io  ..och;   JVoj»'   ,_io  <v>  ^io  ^^  yCo\  yoK^'^*/  .U:*-^;   Jlot-a.^     *Vfol.io9 
^«^.     jJLbÖ    .yjliojKj;    v^tCiwj    ^-^.oi    Jiiöj    JL>.-^V         »  .."\*^Q    V>*JcO,Jm    JLö/j  *Lfol.l45 

.  i»  N.^   «j'jj    |.i,vii    La\    y.2    'ool    ^.d'Jn^    ^.ioo  .(.jso'^o    l-j^J^^f 
'r_iO_.ö|fcoo   V- •— sv  J^a-^-s   -o;o/    jla  uact— »O»;    JK  ,»    00+ä   )K_.;oK_X    -.yoKj/ 

•:-)jLoia°i\    (loltv-io    ^.;    )v>o°>  ">   -.))""  -«j\ 
jlf-t'f^0  —öi    Ucv^CLi   yol^SuS  ^otc>..J_3;    00t   J-»'q.2l3*    :n^adoi   ^0    (.x«oqjl\ 
volS^.^oot    >   »   ..  \.'°>    f3    yoK.-tOOi   >   .,  1  \  %  \>    öt-o*    _öt    :J*J-11a.90     J,",_a^o/i 
ta.\   -.votoo_«..o  /»   yO-iöi    I^clXjO;    J...ca..3iä.£^o   :  )\  m  1;    JK^.^^.^    Il-o^.v 


pas  enseveli  avec  lui?  Qui  ne  se  revetirait  pas  lui-mßme  completement  de 
I'apparence  des  morts,  ainsi  que  de  l'incorruptibilite,  consume  par  le  desir  de 

ressusciter  et  d'etre  glorifie  avecle  Christ? Je  sais  qu'enentendant  ces  (paroles) 
vous  etes  devores  en  vous-memes  et  que  vous  brülez  (d'amour)  pour  celui 
qui  est  aime.  Manitestez  donc  par  la  langue  le  desir  dorit  vous  etes  animes. 
Vous  tournant  d'abord  vers  le  soleil  couchant,   reuoncez  '  ä  l'esclavaare  du*vfo1-108 

°  V  a. 

Malin;  en  eilet,  vous  vous  etes  dejä  delivres  de  ses  liens,  parce  quil  ne  peut 

pas  supporter*  la  force  des  paroles  que  vous  allez  dire,  ear  ces  paroles  sont  "Lfol.  145 

puissantes  et  etlicaces  et,  commc  des  fouets,  elles  chassent  les  demons,  ainsi 

que  ceux  qui  sont   fouettes   et  s'enfuient.   Et  vous  tournant  ensuite  vers  le 

soleil  levant,  faites  de  nouveau  la  profession  salutaire  de  la  foi ;  c'est  par  le 

in'iir,  eneffet,   que  Fun  croii  la  justier,  et  c'est  par  In  bouche  que  Von  confesse  le 

salut'. 

Vous  vous  etes  donc  aequittes  envers  le  Christ  des  signes  du  renoncement 
par  lequel  vous  avez  renonce  a  la  domination  cruelle  du  Calomniateur  et  des 
demons  ä  laquelle  vous  etiez  souuiis,  lorsque  vous  serviez  les  desirs  de  la 
cliair,  et  des  symboles  itutco;)  des  tiailes  que  vous  avez  conclus.   Mais  il  faut 

1.  Rom.,  \,  10. 


'  V  l'ol. 
V  b. 


W  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [330] 

♦yO^  jLs^J  ^oi;   JK^oa^    ä/j     .^?    ^?J    -y^l    Volr=^   J-~~*-* 
JLaa-Äj  ~ai^o  Ivo^-^jl^  J_J.~*x-;   j,-JJ   ..Jjpjo  laA  voK^J-si/   p 

ojoi  rjbeu»;   — i  -ofc  .ya^  loc*  6uM   Jl»o^»  |lo   Jl^so  ..jk*i**uo     5 
)»P".      io  V-Jl^;   ^--^oi    'JIqjl^^;   JloVo-K  ffl\;   -öi  JNj-^-=>  JK-^l  ^-? 
109^^00^  K-)Liov^  looi  )^o-.UKio;o..vaa^  '-'looi  "  k-/  JI>oa^~  -.looi  \\zJjb 

J^o^   j,Jji  "^-aL-oa.^  .J;ou^   öuo_JL.jl>    J_ia-*^>  yok-ia^o/  pi.^  Jt-*^ 

i-^P  .looi  J^JSoo  U-^Z^o  Ui»äiaJ   yQJÖi   J.Ä..3ä^s  «s/   ..v*^J;« 
rj^ju^-ia-;    ©U»/;    M>v4   — V0*0?    Jooi   K>/    Jxdo^&j    -.Uv^   )°°«    P?too 
:w-J3l-jü    >*^o_JuJ;    »s/;    J-Jl3u./      Ji.,.v>.?    o£^i    a_Jo    'U-.50-.;    odp    »*-»° 
lV*Ä*  looi   öjJM?    -öl   J-»?/  :J>°-^D  rr*°  °^  io01  ö|-tv-/   jla*.*-aJ»   Ut-^»? 


V  I 
v  I 


I.   v  |6»»2a.  —  •_'.  V  low- 


que  nous  vons  l'assions  connaitre  egalement  la  raison  de  ces  (ceremomes). 

Quand  vous  vous  etes  tournes  vers  l'occident,  vous  avez  etendu  la  main 
droite  et  vous  avez  retire  la  main  gauche,  ei  ainsi  vous  vous  etes  servis  de 
paroles  qui  von)  contre  le  Calomniateur.  Vous  avez  montre  que  jusqu'ä  ce  jour 
la  main  qui  fait  les  actions  qui  sont  dans  la  uature  et  sont  droites  etait  pour  j 
vous  morte  et  inactive,  tandis  que  la  (main)  gauche,  c'est-ä-dire  l'esprit 
mauvais,  qui  faisail  les  actions  de  la  möchancete  qui  sont  en  dehors  de  la 
oi. 109  nature,  £tail  '  pour  vous  bien  portante  el  qu'elle  s'elevait  d'une  fagon  tyran- 
nique  contre  les  lois  (vdp?)  de  la  justice.  Mais  ä  ['instant  vous  avez  abaisse 
celle-ci,  et  vous  avez  porte"  la  (main)  droite  en  haut,  concluant  ainsi  avec  les  io 
bonnes  oeuvres  le  traite  de  l'armer  contre  le  demon  maudit  et  insolent. 

On  connaissait  eela  aussi  dans  les  figures  (tOto?)  legales  et,  symboliques. 
Eneffet,  quand  un  lepreux  se  purifiait,  la  loi  (vojwc)  etail   qu'on  oignit  le  lobe 
de  son  oreille  droite,  l'extremite"   de  son   pouce  droit  et    l'extrömite  de  son 
pied  droit1,  afin  qu'il  püt  entendre,  parce  que  son  oreille  qui  entendail   faci-    iä 
[e ni  les  bonnes  oeuvres  etail  autrefois  pour  lui  dcformee   par   suite  de  la 

i    Cf.  Lev.,  xiv,  17. 


[331 1  HOMELIE  LXX.  49 

.J^UL^ä-o  )  !»•>->;   yQJCH   IfJ&t;    J»a-ü>  ^.otol^-./    )oow;o  -.J-ä^  K  V\\    l^Q-.-» 
Jv^ufcoo  Üöi3   «Ju»   joot  j^.^*>  JIojl-^d  la\o  )ooi  jboKJiio  ».3  ■£>!   -.jio« 

.•)t .  in.  )  CO  -  So  """^  -  S    K\oiciia\j   w.6«  ^/       •.)»-»-"    JK**»1    J;ot    la^ 


Mol.  I'i 
r  b. 


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..vo£oa..i/   jL^co'^  ya^n/   ^-.ouiVl  p  -.^-jpo   lo^  yoK-ULSl/   ^-.j   ^d 
>-6i  .-ot-^  )1o_3l_».^  J;oiA  .J-oiSx    Jt^ö^j   oi^*-,  voak.  jioKjLio  ,_^ot 


ol.  uii 
i">  a. 


I.  V 


mechancete,  et  afin  qu'il  füt  l'auteur  des  oeuvres  qui  sont  dans  la  nature  et 
sont  droites.  On  observait  encore  cela.  quand  on  consacrait  Ie  grand  pretre  et 
qu'on  le  mettait  ä  part  pourla  saintete,  et  on  oignait  ses  membres  droits  avec 
le  sang  de  la  purification'. 

5         C'est  ä  cette  pensee  que  se  rapporte  *  egalement  la  reflexion  ('y.lomytGic)  »Lfol.  145 
de  l'Ecclösiaste,  qui  explique  singulierement  ce  que  j'ai  dit.  II   a  ecrit,  en     '"    '' 
effet,  en  ces  termes  :  Le  coeur  du  sage  est  ä  sa  droite,  et  le  cceur  de  l'insense  ä  sa 
gauche.  Meine  quand  l'insense  marehe  dans  uu  chemin,   son  caeur  s'attardera,  et 
toul  ce  qu'il  meditera  est  de  la  folie2. 

io  Quand  vous  vous    etes  tournes  vers   l'orient  et  que  vous  avez  porte  vos 

deux  mains  en  haut,  vous  avez  conclu  untraite  avec  le  Christ;  vous  avez  fait 
connaitre  *  que,  lorsque  vous  regarderez  la  hindere  irjtellectuelle  de  la  con- »vfol.no 
naissance  de  Dieu,  vous  serez  droitiers  de  vos  deux  (mains),  sans  qu'il  y  ait  en 
vous  rien  de  gauche;  mais  tous  vous  paraitrez  droitiers  en  tont. 

\b  C'est  ce  que  vous  proniet  la  vertu  de  ce  divin  bapteine.  Gardez  cette  gräce 

qui  vous  transfonne  d'une  facon  merveilleuse  et  vous  fait  enfants  de  hindere. 

1.  Gl'.   Lew,  viii,  23-24.  —  2.  Eccl.,  x,  2-3. 

PATR.   OR.  —   T.   XII.   —   F.   1.  4 


♦  Vl'ol.  110 
I  '  b. 


50  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [332, 

yOOCHJ     ool    jJo   .Jfcs-Ot,    )_^;)_^    jkJLfcoo»    )■-.■■.  ,lt     Jiop    y^\    -.J-*.^*/     V^/ 

♦  Jjjl-j   jooiJ;   J^^Jl^  v°*-:!,0Jj   JJ°  '°°^  ^°  -U-** 
jlj/    v*^x    U*-*'l   tvQJL^-alaj   J— ^3l;*  )*ow   Jjot;   ),— *>  ,s^:>oi  yofco/   3>\ 
^-S*o  :«J-J./    jl*N   yo^oi^j    J-i—o»  )joi  Jl/   :J~^*-a-*   Jjop  >*-io.*  o/    )>.-* 

joot    <x-p    >Q-»»-o  ^°?    oöl  'vQ~a^.j    J^^o  .^iajL.ioJ^    )J.a^3J    y-*\   yOlX»; 
yQJÖi    'i^  *N.  ..    |JLj^o  .a^dKlcQ^a^    loo    ■.).—  o^>   yöS~~  ,Kj    »j  •  .^~«.^. ^oo    i( 

oiV-3.1/    U*>t-0;    oc*   .s-otoK-/    U£.ä>  ,^.;    J-^A   .J-L*-.»    joop»   J-^*-^   o6> 


1.  V  in  mureine     \>o&- 


Vous  apparaitrez  dans  Sion,  dit  Isafe,  comme  im  fleuve  remarquable  qui  s'avanee 
dans  mir  terre  aride.  Ils  ne  mettront  plus  leur  confiance  dans  les  hommes.  Mais  ils 
emploieront  leurs  oreilles  d  entendre;  le  cccur  des  faibles  s'appliquera  d  compren- 
dre;  les  langues  qui  begaient  apprendront  rapidement  ä  parier  la  paix,  et  eile s  ne 
diront  plus  que  le  fou  est  le  premier ' . 

Vous  aussi,  des  que  ce  fleuve  remarquable  vous  recevra,  —  car  comment 
quelqu'un  a-t-il  vu  ou  entendu  un  lleuve  remarquable,  sinou  ce  (fleuve)  spiri- 
tuel  qui  est  apparu  dans  Sion,  FEglise,  qui  s'est  repandu  universellement 
sur  tout  ce  qui  est  sous  le  soleil  et  qui  abonde  en  louange  divine  et  en  dons 
Celestes?  —  vous  passerez  donc  ä  une  condition  (y.xTx>7i:<xGiz)  nouvelle;  vous 
emploierez  vos  oreilles,  selon  la  prophetie,  ä  entendre;  votre  coeur  qui  au- 
trefois  etait  malade  et  faible,  une  Ibis  gueri  par  l'Esprit,  s'appliquera  ä  com- 
prendre  ;  vos  langues  qui  balbutiaieut  dans  l'ignorance  de  la  science  de  Dieu, 
Vfoi.  ho  apprendronl  '  ä  parier  la  paix,  et  notre  paix  c 'est  le  Christ'-,  comme  dit  Paul, 
et  elles  ne  diroivt  plus  que  le  Ion  est  le  premier,  et  le  fou  c'est  Satan  qui  le 
premier  a  6te  malade  du  manque  d'esprit  et  de  la  privation  de  Dieu;  car  e'esl 
en  cela  que  consiste  le  manque  d'esprit. 

i,  er.  [sa'ie   xxxn,  ■■!■'•>■  --  '-'.  Rph.,  n,  14. 


10 


[333  HOMELIE  LX\.  51 

.ya^jjl  JlajL-_i    laV  vaaüL^i,  ,<_*>  yokj/   jJo  -.ojkj  ^^soi  ^-.Vota   '        *[;,1"1  '" 
ö^.,  V\\   .Jl  n  a    J»a~.a   *J_io_aLfloJ.a  .yO.aU.3/    voISjlSo»/    Jjlo»  i-«^  J?°«   ^*> 

*.Ö|    .-J-St-A»     ~°1     |j°P;     JK-^J;j_».     JJ.0^30      .1)ts.ij'j     Ji'^_i0jO    'JJjjO     J-»"/ 

.  v_a\;  JL±^C^ä_».o  .•[■ij.^iKao  ji.j-^3  jK^^vV;  v*»'/  J-"0«?  JIojl— J*  öu^J-a» 
)  I»«  Av  JJo  J-üläbAoo  ,jJ  *^«^c*S.  .Jjl-jl\  ^.^^.^  JJ»  .-)_flOQ.iaJ  ^_io 
:vokj/  ^.»..a.  V\  )K-.;aio^io  ,.^s  ).....  i  v>\  ^>  J-Ul./  .yQJt^  voKj/  o'^ 
J_al^.3_io   jl^lai   \0^-i/    ^.-.iöi    I— $.'~l   Jt-ä^-    ♦■■•■■i   \QJl^-;    oö»  J.*.a^x.\  ^^o 

\sajL-.   ^po».3o    J_ai    (oCSs*    P-Q-«lj/    N^cu-i-ao  jlo  a  »^»-a   -.JoK_jlj    ^^'    joo«*-» 

|.    V   \^->\f- 


'  Restez  donc  dans  ces  (dispositions)  et  n'allez  pas  de  votre   gre  ä  la*Lfoi.  145 
mechancete.  C'est  de  celle-ci,  en  elTet,  que  vous  vous  etes  detournes  main- 
tenant;  par  l'exterieur  (s^p),  parle  regard,  par  la  voix,  vous  avez  meprise 
hautement  ses  ceuvres,  sa  pompe,  son  erreur  :  a  savoir  les  flütes,  les  cymba- 

5  les,  les  chansons  adulteres,  le  reste  de  la  folie  diabolique  des  spectacles  qui 
embrase,  pour  ainsi  dire,  la  rage  des  mauvais  desirs,  les  unions  illegales 
que  ne  connait  pas  la  nature.  Ne  vous  laissez  pas  subjuguer  et  toucher  par 
(tout)  cela,  afin  que,  revetant  le  Christ  par  le  bapteme,  jetaut  sur  votre 
vetement  par  les  bonnes  ceuvres  les  ornements  varies  de  la  vertu  et  vous 

10  habillant  d'uue  maniere  brdlaute,  vous  soyez  dignes  des  noces  divines  et  du 
banquet  spirituel  prepare  daus  le  royaume  des  cieux.  Puissions-nous  obtenir 
Ions  qu'il  en  soit  ainsi  par  la  giäce  et  la  charite  (<p$.av9pu7cia)  du  üieu  grand 
et  notre  Sauveur  Jesus-Christ,  auquel  convient  la  louange  dans  les  sieeles. 
Ainsi  soit-il  ! 

FIN     DE    (l'hOMELIE)    LXX. 


Vfol.110  fc^^O        *A 


)'#>]* 


:-J-*^xio    wojl.    ^oojäo    (-ai    |ov^»    oinNoro    N^ 


jjojA;   vOJÖt»   ^*JÖi   .J— JSL^;   ) J.ai.^v.XJL^a^>   jj/   <.m\n>o  —    rS»^. 
^\ot\o   . -^*j/  o^jalo  -ota^/   ^io    )v~s  y**\    *3  iVoouio  ».-JSjo   .<üo  )l^ 

jlolv-   ^— ./    yloA    .\-*W    «V^-r1   J^-^?-^    ^io-^'t-s0  ■>'OJ   t^*/?    <-°i   J-3^? 

va.^^D    *-A>    .  La^pö    J.jp.a.001    ot^.t   ^oio^'j-s  +3   . -Jia.^;    )K.£ui^£)  J>ou^. 

•:-ot\   Jcoi   JJo  Ju.^axS>  ns.oju. 
jjj'Kio  yJS  a\o  'J-üaJ^.   Ji^laioo  Jooi  j.o',^0    »3   ificuN   ^;     ^""^  Ui-0l 


•  vfoi.no  '  HOMELIE  LXX1 

V"  u. 

SUR    L'ASCENSION     DU     DIEL'    GRAND    ET    KOTRE    SALVELR    JESUS-CHRIST. 

Je  celebre  les  tradilions  des  apötres,  que  les  pasteurs  de  cette  Eglise  nous 
ont  leguees  comme  im  heritage  paternel,  apres  les  avoir  regues  ä  tour  de 
röle,  ainsi  qu'un  fds  (regoit)  de  son  pere,  apres  les  avoir  etendues  par  des 
developpements  successifs,  lorsque  la  connaissance  du  mystere  s'elargiss'ait 
avec  les  muntres  du  co&ur\  comme  dit  David,  et  apres  les  avoir  gardees  avec 
soin.  C'est  aussi  l'une  de  ces  (traditions),  que  l'Eglise  puisse  aujourd'hui 
monter  sur  ce  sominct  de  la  montagne,  en  proclamaiit  par  lä  que  c'est  pour 
nous  el  non  pas  pour  lui-meme  que  Jesus  est  moute  aux  cieux. 

De  nieme,  eu  eilet,  que  c'est  pour  nous  qu'il  aetebaptise,  lorsqu'il  purifiait 

1.  Cf.  Ps.  LXXXI1I,  6. 


1   ll 


Vlbl.  I  in 
v°  b. 


[335]  HOMELIE  LXXI.  >3 

:)K    >   &■■_"    **•*-•    jJo    '-.Oiofcs-./     )iO|Qu_J  ,__Ol     )io».aJ^      OO)    ^w^v     )  JL  •>»'/     :Jo«  *  Lfol.  14» 

oot  : ).-». .:-5  )ooi  JboNj.20  ']__»_N_3}  -ö»  ^.-/o  :jooi  si  \  .^  po  ^X;  |j>s/o 
,^_=>  oto  oot  |L<JS,ao'il,\^  LI  vaJoi  ^_*  ,J  :\ls  v-.-^OeuL_o  >-oioK~./  ),l« 1  -m 
Jlcoo  ^aiw  ^so  tj^X-xiii^o  Joch  ,__»_-».  J  N^J^oclil-o  )lg...a>/o  ).---V2ö  Jjlojo.3 
jj  p  JJL-Sot  -.joot  ^o'J_oo  oi..V.J.i  J_j^^o]J  Joch  JvJto  Joot  ^j^ix'Nio  im  •>.-> 
.•JN_o_.j_;._.ÄOo   jJo  JN_.jl.jJL-K.2c  ,-ot20u\o   Joot   jlic  J-\iJJo  J-»-*t*_v.   fc^Jj^^ 

.•OU3    JOOI     'j-V^J^C    -J_\     yJä    .  ■  )-■ >--0-A     yOOU-N-3    »-20     ^-isA     vo\   AP     K_)jV^ 

bo/?    c**C-0>.    s_)/«    ^.;    yCL^C-xl^o    .-(.A^cui;     )  .  1  rrn/    ^-.ooi    ^A_.'/j    \Q.Jov^ 

•:-w-_ooi  >  .«■> .';  K_.Uo.i*  JJ 
*___».  .  «o'-,. -oo  :«^J-~>  ^-»Jt-üö  ' )ftoa--.;-9;  JLoia.^.ao  Lo^a.a.\  p;  ')j>s|o 
L.ioo_-.„v  j-^Ct-N  :  .t.  >n  „o  IN-^-.«  |La.Aa  |K\a°iVi  *_ie  öu^j-s; 
,.3  at_\o  |Lä..\,  ^x^wjxiN  ^jlocuwLo  p  :w^Jüa«;  ,_»;  cuot  °)-ft,  con  n  .  ftjLS? 
Ljl^o  too«  «_*_i._si/;  |joi  )L-ocv<-a  L_j)._s  <*_>  »j  oi__>  Lsia-s  ^jl*.  >  *sa..»'eo 
+3   . '  *_i^.j_.-\.".co   |ia.^    Louis    )k^iö    K_»„d   *__«<    ^_ooV_3;    )K-_c-..,oi    Jjlsj    ^.c 

1.    v  \b~^x-  —  L  V  in  margine  :  ^b-  —  2.  V  Ikia^j.  —  3.  V  in  margine  :  t£j»aßl£il3. 


et  sanctifiait  les  eaux  et  non  pas  lorsqu'il  ötait  purine  (par  ellesj,  —  car  com- 

ment  (l'aurait-il  ete)  celui  qui  est  la  lumiere  de  '  la  lumiere  et  qui  ne  connait  *Lf°l- 14h 

pas   de  peche  ?  —  et  de   meme  que  c'est  pour  nous  qu'il  etait  crucifie   et, 

comme  il  est  ecrit,  qu'il  etait  eleve  ä  la  perfection  par  les  souffrances1 ,  lui  qui 

par  nature  est  parfait  en  tout,  lorsqu'il  nous  rendait  en  lui-meme  parfaits, 

nous  qui  etions  imparfaits.  par  im  salut  entier  et  par  une  guerison  complete, 

et  lorsqu'il  etait  aux  prises  dans  la  chair  avee  la  mort  dont  il  brisait  la  puis- 

sance  et  qu'il   ressuscitait ;  de  meme  lorsqu'il   remplissait  incorporellement 

le  ciel  et  la  terre  et  toutes  les  choses  visibles  et  invisibles,  il  est  monte  cor- 

io     porellement  au-dessus  de  tous  les  cieux,  lorsqu'il  nous  portait  '  en  lui,  nous  *vioi.  uo 
qui  etions  les  exiles  du  ciel,  ou  plutöt  (jm&^ov  &s)  qui  foulions  meme  la  terre 
indignement. 

Et  de  meme  que,  lorsque  nous  prechons  le  bienfait  (eüspy61*)  de  ^a  resur- 
rection  et  que  nous  montrons  que  c'est  par  eile  que  nous  nous  sommes  releves 

15  de  la  chute  ancienne  du  peche,  jusqu'au  jour  de  la  Pentecöte  (TIsv7t,xo<tt7)), 
c'est-ä-dire  au  cinquautieme  (jour),  nous  faisons  nos  prieres  en  nous  tenant 
debout  et  non  pas  en  nous  mettant  ä  genoux;  de  meine  dans  ce  quarantieme 

1.  Cf.  Hebr.,  v,  8-9. 


SEVERE  D'ANTIOCHE.  336 

jJS^jt^.;  +3  . •  J.x1ociao  ^J-ocn    yo^  \J^.\ vrö  .-^liov^oU/    ^l*»;  ^J—>>»aio 
oöt     •' )  ■  «^  \  >A<n   \.^jxlx    ^>o    ^.iJ^»   ^coajoiJ.   loJS  fcOoJ^-flo   x^-?   ^CQ"L^5 

öwso  ■.)  coaao  i   k.^1  Joot   ,jj  :JJJ^_i/    ^-io   Joe*   ^  :JoCSm   jfcO^-io  oäj 

J^ooj    JjOi_\  .  v\    .;    ^CD_JL^;    JN-JL-»    .^)ajLiai>;    oow/    pojll   jJ    .))  / 

o^.    «;   qjo»    -JoiAJI    Jcü*  Joow»   -öu^  ch^ji  -  )-^3a^-  V*^    °^  .0^7» 

■•)',.  jsn^>  v-s.j  "^   ou^  J-o;*j    '^ot^cus  JJ»    JLoauViCL^  .U>i4  ^l  y-A 

o»A  001  i-a-flo./o  fco*-3  o.-Jl-~  p  .-a£~~  i-Q-i*?  »-«   ^-io  V-3-^  J-slcoa^o   10 

*Vfol.inK*3  -6i   :-«oN—/   Jch^Sx»    )lo-io^>   +*i     .JLao  n.\;       -61  jJ/.  .jot-^jJ   Jcü*» 

r  a.  '  •        •   '  t 

♦Lfol.146  J|0    .-oläJ    ),    ^;    )io-^9?    *■»    -.^i^O    Oi-^    OOt    *    -JouSs?     J^flDoJ.S      ÖuK-./* 


I.  L  V  in  mavgine  :  f*- 


jour  compte'  depuis  l'epoque  de  la  resurrection  d'entre  les  raorts  de  notre 

Sauveur,   nous  montons  sur  la  montagne  en  faisant  savoir  que  nous  avons 

ete  eleves  et  que  nous  sommes  devenus  en  quelque  sorte  sublimes  et  Celestes, 

lorsque  celui  qui  est  au-dessus  de  tonte  principaute,   autorite  et  puissance1,   les 

premices  de  notre  race  (ys'vo;)2,  est  monte  sur  un  tröne  (Öpövo?)  place  au-dessus     5 

du  ciel  et  royal.  Le  Verbe  de  Dieu,  en  effet,  a  pris  la  semence  d 'Abraham3, 

quand  «7  a  ete  de  la  femme,  quand  il  a  ete  sous  la  loi  (vop«)*,  quand  il  a  par- 

ticipe  de  la  nieme  maniere  que  nous  au  sang  et  ä  la  chair*  douee   d'une  äme 

intelligente,  quand  en  toutes  choses  il  nous  a  ete  semblable  d   nous  ses  freres  ", 

hormis  le  peche.  10 

Mais  ne  t'etonne  pas  si  l'Emmanuel,  les  premices  de  notre  race  (ys'vo?), 

est  monte  jusqu'ä  cette  hauteur.  En  effet  il  n'a  pas  regarde  comme  une  Kßpine 

d'itre  egal  ä  Dieu;  c'est-ä-dire  ce  n'est  pas  comme  un  tyran  (xiipawo?)  qu'il 

est  entre  prendre  par  la  force  le  royaume  qui  ne  lui  convenait  nullement  et 

qu'il  a  enleve  le  siege  en  dehors  de  toute  justice,  lorsqu'il  s'est  lui-meme    15 

♦vfol.  111  estime  et  juge  l'egal  de  Dieu.  Mais  *  au  contraire,  bien  qu'il  etait  dans  la  forme 

•  [',  in'i.  146  de  Dieu,  laquelle  est  dans  Tessence  (oucia)  de  Dieu,  *  il  s'est  aheanti  lui-meme, 
r°  a. 

I.  Cf.  Uph..  1,  21.  —  -J.  Cf.  1  Cor.,  xv,  20  el  -Jf.  —  ;;.  H6br.,  n.  16.  —  1.  Gal.,  iv.  \.  —  5.  H6bi\,  11. 
14.  —  B.  llebr.,  11,  17. 


IS 


3.37  HOMELIE  IANI. 

J-jül-ulIs;  jlaio^  ,jo  .j-ui-s  Joe*  jlajv^.äi.^a.2  °^°  J^äoJ..2>o  fc^JjLa^w-kjLio 
.J^jcho  ).J»to  po/i  J.ia-/  .)jlJ,-s  y~>\  ~^~x\  \xxuo\.z  po  -.)oo«  *U>'iAoo 
iJK^j^jl^  )K-~a*,:>fl\  -^-floj  o/  ^_a  ^o»^a_»  JJ.3/  p»  J001  pöf;  oöi  ^-/ 
)a_i.    Jjüi-s   *»./    -.^.otaX-iw  ^  a'n  K-)>— »V-*-  U-<t-=  J°°«-»?   \^>j   Ji-~  t^  JJ  / 

yo^x>  \'i\  -oiotsw/i  *vju/  JJo  .JKaJ^ou^o  j.ia.ajiDJJ  ou^  l-io,-^  ^/o  -.~a~ 
y^\  V*-^  otA  jooi  K+l  :\l^x^>  ,-^ot  jla.iö;  lo-io».i  :->— ,1/  )liaio;lo 
oot-iök-iaA  .J_i_o*£^>ö  ^./  ool'Jls/o  -.Jjl*Jl.3;  .-.öi  jla^üwl^io  JoCSs 
JK-fcXj/  JtooaÄ  "^juoaS.  K_.J^CLa£aio  jJ/  .Joot  »Su.».!.  oooi  .  tj*»;  ycuöt^. 
.•yicuS.»    jlajub^ao    jK-ia-a— _s   ,J   -Ja  '..,. v?o    Joot    JLl,^   oC^-5    Jloov^jJ 

"^£*i0  JoOt  J^>>  J-r^wiOJLiO  OÖI  OÖI»  ..V-sJ^CO-M  JJL3L./  .Joot  ^Ä>  JlajV-Sf*^ 
v3/     ..)o|,    «ä/     '.  3,,3    vfi/    .k-O     JJ/     .)lo_Jt-*_^i    »3/     JJ^OOJl-^     ^/     .JfcO00_0 

^    -)   '    -   ->,     JK-*J^,/    ^_\o»A    «s/    ."^a-co    J— io/;    JN_;V-^o    ^*?    JloJJA 

*J.^JJ   Joot  |.i\io!vx^ 


Vfol.  III 
r  b. 


en  prenant  um  forme  de  serviteur,  et  sans  changement  il  s'est  t'ait  homme  en 
essence  (oüata)  et  non  pas  en  apparence.  //  vivait  dans  la  forme  des  hommes,  et 
ä  l'exterieur  (sy/jao.)  il  est  apparu  comme  homme',  ainsi  que  dit  le  Livre  sacre  : 
comme  s'il  disait  que,  quand  en  rien  il  n'a  meprise  ou  repousse  le  rang  de 

•>  serviteur,  mais  quand  une  fois  il  a  pris  sur  lui  d'etre  homme  veritablement, 
il  a  vecu  comme  homme  avec  les  hommes,  en  montrant  la  ressemblance  avec 
nous  en  tout  hormis  le  peche  et  meme  jusqu'ä  1'exterieur  {rr/r^i)  et  aux 
manieres.  II  n'a  pas  paru  im  homme  qui  est  un  prodige  et  une  merveille, 
comme  les  formes  des  geants ;  car  il  possedait  comme  Dieu  la  superiorite  de  la 

10  nature,  et  il  n'avait  pas  nou  plus  comme  les  seducteurs  la  preoccupation 
d'etonner  ceux  qui  le  voyaient.  Mais,  progressivement,  il  manifestait  et 
montrait  sa  divinite  en  proportion  de  Tage  humain,  quand  il  operait  l'economie 
avec  sagesse  et  avec  gräce  ä  notre  egard,  en  sorte  que  lui  le  parfait  passät 
pour  grandir  avec  Tage  dans  la  sagesse  et  dans  la  gräce  ■.  Mais  il  a  eu  faim, 

iä   il  a  eu  soif,  il  a  endure  la  l'atigue  de  la  route,  et  il  se  soumettait  volontai- 

rement  aux  autres  (souffrances),  *  je  veux  dire  aux  souffrances  exemptes  du  "Vfol.  111 
peche,  quand  il  s'est  fait  obeissant  au  Pere. 

1.  Cf.  Philipp.,  n.6-7.  —  -J.  CT.  Luc.  (i,  •">-'. 


r  b. 


56  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [338] 

JloJL^ioKjLio   JJ  -.Jjl«.*»   looi  öuN-./  ^o;/;  JK— ^-— ;  .);oi  öt-A.../  ^;  Jj.io 
.)._co)_ico   |oot  JLaa-ao  +s  :jüu»l   ndi/   oöi   L... ,,.  >.ao    JioC^  .Jj^oaäi   U'Q~3l5.o 

jK^L^ö  )t  V\\  ,J»  ocm\  .y\  .1  )  ,i*ol  .(-»/  ^o  vi  m  l;  )ocn  j^ö/  J-i,-oa2 
U.\>.^.^ö  )_i_^  UiSa^  Joch  \\jo kotio  (_»^o£l\  ojooi^i  oöt\  'j;oudo  :ch\  Jooi 
)KJL«.pt  J-i-i  Loom  w.ch  JIqjl^oKjl^o  JUS.  )laJ.^^oKjLM.2o  .,_\  )ooi  oojl. 
Lou/  J-^-Jk^  oiboL-  jlcoco  .•!»,;  jK.*^»»*  )t0^^  öui^o;  -6t  .  |ooi  Lao).ib 
OCH  )  ..  «>Y;  -.^v*  ^  V>  ouk*../  jootl  JK..wSX;  K^S  U^-l  .sJboo/o  ^l\ 
UaJL^^oKjL^o  jJ  ,~^5i  oot.-^ocisu  jlcoaS.  Lio,^.  «s/  •J1oi\ViKjl^o\  oC^v  jLiäio; 
L foi.  146  «-»&— »/  Jioi  .jfcoa^o  t.j>_3  )lolo->^o  )J»  |La.jx^  Jjch-=>  oogo  -.o..-  oöi 
.  (Lcoa^  J-äo^i»  (.xiOol^jLio  Joch  p  ch.\  ooj  ^3^6;  )cot  pö/  ^oa\a3i  ^6t  iooi 
L-ia*   o£S.  y-i^o   .-opOf^o;    ^^.j»/    )ot^    sS/    jiot^oo  .•)  ■>  .\.;   ^.;    )laio 

LjLX^CLft.«    .^iDl    U'tCU»  >^9    s^OJ^     CH.iO.XJSi     U^-'l      '  Uaj.  >^0    ^O    '^s^X;    OCH 

-*.ojl^    och    i-»V^°;    J?°~>    }.  i*.X  "^Do    .*J^»/    ^o    ts^~ls^i    vojömo    j_ULi.V/;o 
1.  v  l£>-^>- 


Que  signifie  cela?  La  faute  du  peche  d'Adam  etait  la  desobeissance  et  la 
violation  du  commandemeut.  Quand  le  Christ,  le  second  Adam,  la  suppleait 
et  la  guerissait,  il  disait  que  le  commandement  qu'il  avait  recu  flu  Pere  etait 
notre  correction.  En  le  mettant  ä  execution  et  par  lä  en  obcissant  ä  Celui 
qui  avait  donne  cet  ordre,  il  nous  ofTrait  l'exemple  (tutto;)  dune  vie  superieure. 
Par  l'obeissance  il  guerissait  la  desobeissance;  c'est  eile  qui  a  ete  la  sourcc 
des  maux,  et  c'est  d'elle  qu'est  sorti  le  torrent  du  peche,  et  c'est  (par  eile)  que 
la  mort  est  entree  dans  la  race  (y&o?)  humaine  tout  entiere  et  y  a  regne. 
Ainsi  il  etait  des  lors  devenu  necessaire  que  le  Christ,  qui  suppleait  l'obeis- 
sance,  allat  meme  jusqu'ä  la  mort  qu'(Adam)  avait  encourue  par  la  desobeis-  k 
sance,  et  que  par  celle-ci  il  plantät  la  gräce  de  l'immortalite  par  la  resurrec- 
Lfol.  146  tion.  C'etait  lä,  en  eff'et,  *  ce  que  Paul  disait  :  //  s'est  humilie,  quand  il  s'est 
fait  obeissant  jusqu'ä  In  mort,  et  la  mort  de  la  croix.  C'est  pourquoi  aussi  Dien  l'a 
souverainement  eleve  et  lui  a  donne  comme  nom  :  Celui  qui  est  au-dessus  de  foul 
nom,  u/in  qu'au  nom  de  Jesus  foul,  genou  flechisse  chez  ceux  qui  sont  dans  les  i; 
cieux,  sur  la  terre  et  sous  lu  terre,  ei  que  toute  langue  confesse  que  Jesus-Christ 
est  le  Seigneur  ä  la  gloirede  Dieu  le  Pere'. 

i.  Philipp.,  ii,  8-U. 


[339]  HOMELIE  LXXI.  57 

^oio^/    Uco   5/    .joCSx»    oibo^^io    oiK.  Vi  •),..;    (_o.ioo.iv    -^oio!^.-./    Jjsoa   ö/  »vfol  111 

.'JL^SJ^^oo  J^ojo  |ot_\JJ  )LJ.2i  ^öt  Jjl3_'/  .'ylS^.^001  ~.öi  |lo.j,.^v.ioi  jilo.^ 
I— J-a.'/  . -JK^j^^io  ^.j  vQ^Oi.Lio  .•JtoSiVio  )KaJü/  ^.-.\oio  ^-.ot-s  Äs-»/ 
'jioj^^io  .|^.^a  'fi&l  »-^.    JLtio  .^•omIVI  loi  .  ii\  p°7  W    »«'rt>v>  *3; 

♦  |  '»»N^  ^_.j  jla^o  .(Lo^ois  Lio^  )oot  ).J.XioK.XiO^  v.CX  ^^io  Jt-*'/  J?01 
•.^X.^'l/    J-.o».^x    Liooi   lo\   :v-.\  ,-io/  "^jjo   ).^.^\,  ++^l    )la.-*M  oöo 

ooi    vjov.ii»   -.s-.oioISv>/    JotSx«    Jiaio^^  rs   :\.m   z..s>  Jt^o  o.2^  Ji   Jjoi;   :^o)i./ 

'■'   )— «^:^e  ^3o  .Jt  t>;\>   jla^ot    o.jq,j;  ^öt    t-^\v  "-»oi   )id    •.U.J'*.=>   jooi;   —öo  ovS 

U'i-*l  ysy^o  a^  ^>.«x   vd/  .v^juaeJL/  )».~o/  )  o ,;• t cd  ^a>  .-JoCSs  ^/  ^otoK»./ 

oöi   .-o-J^o  )-^eu  ^3  ,_io  "^.i^}  oöi  \  acn   ot^.  ^skJ&/;o  -.J;oi  "^^io 
•Vi;    )~»t--^o    ^otofrs_/;o    L-slJ     L-jaooL-s     Ja.!*    y^\       oC±.    )ooi    K«/    1 1  « 1 r>i 


Oh!  quelle  est  la  profondeur  de  la  sagesse  et  de  la  science  de  Dieu!  «vfoi.in 
Oh!  quelle  est  la  richesse  de  l'economie  pour  nous!  Comme  ce  qui  est  digne 
de  Dieu  (öeorcpem-'s),  haut  et  sublime  se  retrouve  dans  les  choses  humaines  et 
humbles,  ou  plutöt  ([/.ä^Xov  Se)  conlbrmes  ä  l'economie,  afin  de  dire  les  deux 
5  ensemble  d'un  seul  coup!  Que  dit  l'Apötre  en  eilet?  C'est  pourquoi  Dieu  l'a 
souverainement  eleve  et  lui  a  donne  comme  nom  :  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout 
nom.  Que  signifie  ce  (mot)  :  C'est  pourquoi?  —  Parce  qu'il  s'est  fait  obeissant 
jusquä  la  mort,  et  la  mort  de  la  croix. 

«  Et  celui  qui  a  endure  la  mort  de  la  croix,  dis-moi,  a  ete  eleve  jusqu'ä  la 
10  hauteur  divine?  Et  comment  cela  n'est-il  pas  unerapine?»  —  Eh  quoi  (elrot.)? 
Oublies-tu  ce  qui  a  ete  dit  auparavant  :  que  celui  qui  a  ete  crucifie  et  a  souf- 
fert  seloa  la  chair,  bien  qu'il  füt  dans  la  forme  de  Dieu,  s'est  aneanti  lui-meme  ', 
en  ce  qu'il  s'est  fait  homme?  C'est  lä,  en  effet,  la  signification  de  cette  parole  : 
//  a  pris  une  forme  de  serviteur.  Et  quoiqu'il  soit  parfait  comme  Dieu,  il  a  ete 
is  compte  avec  nous  qui  sommes  sujets  au  besoin,  et,  en  effet,  cette  parole  :  // 
s'est  aneanti,  ne  signifie  pas  autre  chose  que  cela. 

C'est  pourquoi  il  est  encore  ecrit  :  //  lui  a  ete  donne  comme  nom  :  Celui  qui  est 
au-dessus  de  tout  nom,  (nom)  qu'il  avait  par  nature,  en  tant  qu'il  est  de  la  meme 
l.  Gf.  Philipp.,  n,  6-7. 


Vfol.  111 
\    b. 


Lfol.  liti 
v"  a. 


58  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [340] 

Jt-^ö.   '  )lo-a*^      ~oi   yOodoiM    vQJch   v^\^io   -.Jv-^o/    ^-?    <*^  ^k^/? 
J-^-öjoJ.^    o^    aS>v     V-^v    <&!     J001    l°y    t(VI  ao    )^**-.'    Ä/j    \QJÖ«?    •'i°0' 
)ooi    v-otoK-./    )-j-^-3    ^oK_s    JJ/    :JoC$Xo    Jjuj..s     ocn    ,.3    oot     Joot    ^.otoK-./ 
Ioch  «duK-/    J ts^j^. poKio,    JJ   -.).*i'»   aj)-Va^flQJ;    )lo»o^oi;    U^-l    :)^^xäo 
~..J   .  • 2  k-J^^-a-^o  yx^^a^o  o»Ao   ouio   fc^.).!^,.;;   Jjuv-2^?   .k^.Jju;olfcoo     • 
^iö  ooi  ,..v>\t  .J^a*.  '^d  ^_io  "^s>^\;  ooi  j^a*      oouKj   Jlo_i*^;   )k,JÜaci.a; 
0|.J^;    ^..^.ot   -.^-»;    J-»>  -l-^'-i  &b,    y-^Oi   ^oC^o   -JoC^      OOI   ,..1>V>   V--^ 
^..Aoi  ^i.j    i-^   ooi   .^Vio   jJo    \co\l  JJ;   ^-.^ot   ^-äo   *,_..;    06.   JJ^    .^i\s> 
.jooi  J^vJ  \ca-\  l  JJ;  ^yio  c*xaj  "^fc^:*  001  )Lta-'/   -.)rm  ^  )ol£D  ^oi_.K^/; 
.c*S>  ^a—  ^»t-*}/   j;o£^^io    v=>^J;     ..a».>o  ^>o,^o  "^j  ^£^0  o^.  »-^^  »s/    i| 
och    »i;vi»    0/   ->2l>.>o\    s^u^o    oilas/   .J^^..    JJ    )-»/    jov^.    J.Jt—  /   »s/; 
.^a^S^;o  J-^iootoo   ^.oiolk../    JJ 9    0/    .-)Uu.;    JJ;   «otok.../    JJ;    0/    .Jlcw^äo  ot\ 
[.ffllj  001  >s/   Jjooi  -.JL«-~  ooi    ^*;   voS^l^o   :JjIX^^,  «oioK-,/;    t-^  J-»P/ 
Jla.^.N  ,»,,.?>»;   .-looi   CH-.K-/    ^-.j    oi^    J-|ä   JJ;  .^3;    JlcuiCw-^ioo   -otoK-/ 

l.  LV  in  margine  :  Usa*  o.ov  —  2.  V  t-l^a^oo  —3.  V  low 


essence  (oüsta)  que  le  Pere  et  qu'il  est  le  maitre  de  l'univers.  Mais  il  est  dit  :  // 
v  toi.  1 1 1  lui  a  ete  donne,  ä  cause  de  nous,  auxquels  passait  ce  *  don  (et)  desquels  il  s'etait 
egalement  fait  les  premices  selon  la  chair.  Cai\  si  ce  n'est  pas  en  essence 
(oufftoc)  que  le  meme  etait  homme  et  üieu,  raais  si  le  Christ  etait  en  deux 
natures,  ainsi  que  le  veut  la  stupidite  des  Nestoriens,  il  etait  egalement 
manii'estement  impossible  que  le  nom  «  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout  110m  » 
tut  donne  par  gräce  ä  un  homme  qui  existe  d'une  facon  particuliere  ä  pari 
•  Lioi.  146  isolement.  *  Dieu  peut,  en  effct,  (Dieu)  peut  tout  ce  qu'il  veut.  Mais  il  (ne) 
veut  (que)  ce  qui  est  digne  de  lui,  et  rien  n'est  digne  de  lui  de  ce  qui  est  sans 
ordre  (rdc&s).  Car,  celui  qui  a  mis  de  l'ordre  (t^i?)  dans  ce  qui  existe,  comment 
aurait-il  voulu  en  lui-meme  quelque  chose  de  desordonne?  Ce  n'est  pas,  en 
effet,  parce  qu'il  peut  tout  faire,  ce  n'est  pas  pour  cette  raison  que  nous  disons 
encore  qu'il  peut  faire  aussi  un  autre  Dieu  le  Pere  11011  engendre  comme 
lui,  011  faire  que  lui-meme  soit  mortel  ou  qu'il  ne  soit  pas  sans  commence- 
ment  ou  qu'il  ne  soit  pas  eternel  et  seculaire.  Car,  de  meme  qu'il  est  puissant, 
ou  plutöt  (p.aüov  §s)  la  puissance  ineme,  de  meine  il  est  aussi  l'ordre  (tü&s) 
meme  et  l'harmonie  de  l'univers;  et  il  n'elait  pas  convenable  pour  lui  de  faire  la 


10 


10 


341  HOMELIE  LXXI.  59 

)_l_aottoo    IS^Jjl^..»    jjcuJ.o^o    oiJ^o    ouio;    JjJV-5   i-3  .  •  J  la-k^K^  öu^XJ 
JfcC^io  woiok-/   ,—  ,J  yO^J^o  a^o  . ■    K-J^-j^o  k*3    '  K-^a  ch.*).^ 
j^lj    )-w.ajLio;o  .J»~~o/  W^!    -ot   «s/    <*^   ^-/   V-^  J?<*^  .i<n>v»  t3  ^ 

jj/   ,|-JL*3  ,-io  ^_iJ^;o  yo+X)  ^io    jl't^otl   t-^»?   >-»fcoo/    ^-;    och   k-./ 
«jlj^   ,_*>;    Vio/;   oöi  ^-jch  J-xa-7  .ou^-»    \kä  ^>a_>>  ^_.Jj»    a\   -.^o^ 

. -N.  f.     )   ..  -s»>.     \jy^.l     \  r  ■>  ■  -^        ■  --  ->«N*     w^.*     J^lCLA    ^.Ota^pOa\     )^lOf^     JjLiCLJl 

)JV-/    au/    )JJV^    o.«-    \^x    ^o   ^o    ^x\,   OÖI    j^cn.   .-^1/   JJ    )ji-jJ 

w.OloK-/     K^J^flOo/     CH.iOA»0      OlK— Q_3u*l*      »s/;       OÖI     .JK^iO     Jc*^      ^iO     ^^ 

)V-K^  -oiok-./  ».3;   K-J  ^^o  :<*^  o«  ^-»  P»    t~^  J-'W  -W©-*  <*^ 

)^_/;    J^o   oöi  lytsT^^äo  ^Jimiöl/   J-JlJV^  )oog;  -öi    :Joü^>.   y~»l   \.a.+.LfO   jJo 

)-,    r  v/    K.-Jjlj/   snNtCflp/;    ^/    JjlSOI   ..K-)jVo^)0   ^ajl   fcs^JjLO  ou^   )ooi 

ok-3   oiKX^oo;    oöi    W*-^    vÄK^as    .J_sJ*o    sö^-cd     k-.JoiSs?    «s/    ,y3\.z> 

1.  L  V  in  margine  :  M;*k-  nepiTTw«.  —  2.  V  k.U~»jo- 


Vfol.  112 

!■■  a. 


Trinite  quaternite,  quand  l'homme  qui  existe  dune  facon  particuliere  ä  part 

est  compte  avec  lui  d'une  maniere  superflue  *  et   impie,  et  non  pas  plutöt  *  v  fol.  112 

(pänov)  quand  le  Verbe  meme  incarne  est  un ;  car  cette  (theorie)  possede  ce 

qui  est  convenable  en  meme  temps  qu'elle  peut  conserver  la  Trinite  trinite. 

i  II  est  des  cas  oü  (Dieu)  fait  des  miracles  varies  et  au-dessus  de  la 
nature,  mais  qui  cependant  ne  vont  pas  contre  ses  propres  paroles.  Comment 
donc  celui  qui  dit  :  Du  leoer  du  soleil  jusqu' ä  son  couchant  mon  nom  est  glorifie', 
et  dans  un  autre  prophete  :  Je  ne  donnerai  pas  ma  gloire  ä  un  autre",  a-t-il 
donne  comme  nom  «  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout  nom  »  ä  un  homme  autre 

10  que  Dieu  le  Verbe,  qui  participe  essentiellement  (oüsia)  et  ä  sa  gloire  et  ä  son 
nom?  De  meme,  en  effet,  que,  quand  il  s'est  aneanti  lui-meme,  —  car,  tandis 
qu'il  est  riche  et  sans  besoin  en  tant  que  Dieu,  il  s'est  fait  pauvre  pour  nous 
en  devenant  homme.  —  il  a  pris  selon  l'economie  ce  qu'il  possedait  (dejä)  par 
nature;  de   meme  il  est   dit  qu'il  a  ete  eleve  humainement;  cependant  il  est 

15   aussi  ecrit  qu'il  est  monte  divinement.  Paul,  en  effet,  qui  a  ecrit  de  lui  :  //  a 

1.  Ps.  cxii,  3.  —2.  Isaie.  xi.n.  8;  xlviii,  11. 


60  SEVERE  D  ANTIOCHE.  \\Wi 

soJ^co*   061    &}   mO|oK^/   001   '.Lil;    oöt;    00L  ol^9  •  .)...- -igt  •>  sIx.\K1ä>|i 

"Lfol.146  .>^JlS.    JliOLH    JjLSu,/    .-j^ai        vOC*^3    ^\i\ 

v"  b.  '    *  ^  ^ 

'  Vlol.  ii- '^ocoK-./       001   ,-3  ocn   rK-jj^^  jl    k>-*.jj   oöt  V— ^  \/   •)■-«.«■*  V  "Ö.OJU.  joj^o 

voot-^o  ^_io  s?is^.\  sä/  :V-caia.io  ^-J-io»  061  ("t-ca-o  p  'J;oio  :>ol\,  ,«>;  061  «3/  - 
.^a^ötKj  y^  a\o  ^il  Usl^7  Joi^jJ  |).3io  jL^^^o  061  Iv-Q--/  iciS.  iJ^SOi 
oj/  JJ;  -.|coi  \zb\  vffluojjaxuj  laü^  'U^^iJo).^  001  -£>}  \*ooi  J»o£^.£oö 
.)  »Vt*  ,^>  w.cnoK.^/?  061  • 'J.JL.I/»  Ott-3  •'^— :J  )»«^ci.a  ^äo;  061  JJ/  ■  •  ).*xi\  >n\  «> 
ya..>^o  )ov^  l'^J..  vioi  JlaJV-cco!k.io  jj^  ^io;  061  *.^pej  l^-o  JjlSl./ 
JouSs.»  jKXio  jooi  ^.otoJk../  001  ^s  001  -.loot  Jjlj/j  cxV-s  'K-J.13^— K*.io  JJ  10 
Jlcuxu^too  iK_s  ^.io  s2>/o  Jlcui-mol^oo  yo^o  ä/i  001  ■  Ua-^:s  ^Ot-ß;  oöt 
J-jli/;  ot'^;  loci  ^6/  K-.),^jy^/  ♦■■••■^  °~^  -^ö  ^-y^'o  .-^otoK*}  ILo^cuLSto 
06t  1-^a.jl.^o  ^oj^.;  . -usoJ^aS;  oitOioo  ^/  v/  JJ/  .•JLaaJi  ^-io  N-— .j 
•:-s»oto^/    looiJo  .'^a^cl^^o  Joot  _otots..,/   001  y.0  001   .J.xioo_#o  "^Ool/; 


e'£e  eiere  dans  la  gloire  ' ,  a  encore  ecrit  :  Celui  qui  est  descendu,   c'est  aussi  le 
*  Lfol.  146  meme  qui  est  monte  au-dessus  de  tous  "  les  cieux,  afin  de  tont  remplir  ~. 

En  entendant  ces  (paroles),  qui  osera  encore  diviser  le  seul  Seigneur  et 
Dieu  Jesus-Christ?  Si,  en  efl'et,  celui  qui  est  descendu  sans  corps  est  aussi  le 
»Vfol.113  meme  *  qui  est  monte,  —  et  ceci  quand  il  est  incarne  en  notre  chair,  —  au- 
dessus  de  tous  les  cieux  jusqu'ä  l'honneur  sublime  et  digne  de  Dieu  (Geoirpeir/fc), 
comment  croira-t-on  qu'il  est  deux  et  non  pas  un?  C'est  pour  cette  raison 
donc  que  dans  les  Evangiles  (Eüayye^ov)  il  disait  lui-meme  ä  Nicodeme  : 
Personne  n'est  monte  au  ciel,  si  ce  n'est  celui  qui  est  descendu  du  ciel,  le  Fils  de 
l'homme  qui  est  dans  le  cieP.  Et  ainsi  donc  celui  qui  apres  rincarnation  m 
de  la  Mere  de  Dieu  Marie  s'est  fait  le  Fils  de  l'homme  sans  changement, 
le  meme  etait  le  Verbe  de  Dieu  qui  est  avant  tous  les  siecles,  qui  est  avant 
de  s'etre  fait  chair  et  apres  s'etre  fait  homine,  qui  est  dans  les  cieux  et  qui 
reniplit  tont.  Car  ce  n'est  pas  autrement  qu'il  disait  :  Le  Fils  de  l'homme 
est  descendu  du  ciel,  que  selon  la  parole  de  Paul  :  Jesus-Christ,  qui  est  15 
hier  ei  aujourd'hui,  le  meine  etait  et  sera  eternellement '. 

1.  I  Tim.,  in,  Iß.  —  2.   Eph.,  iv,  10.  —  3.  Jean,  in,  13.  —  4.  Hebr.,  xm, 


\   fol.  I  I! 
v  a. 


10 


L  fol.  14  7 
r°  a. 


[343]  HOMRLIE  LXXI.  61 

•  J.jL.ia.^_ccLj  oöt  L^-fco^  ^jcmJ^  ^.A^.i'K_^o  JLä~  /  ^  J)0'»-3  \--:  I— »jöoi-» 
nnqjl-.  ^  .jlai-JLj^-a^oo;  cnta-L-^w^afSoo  JJ  lo_\  .  -v>.'ffl>oo  ^..^.tOiKio 
'oC^^Q_a\  cocx  ^a^Io  -.LK_~Jj  L*.^aii  ^o;  och  |.ia-*_\  ^.K_'/  Jj/i  Jocx  vii^pö 
^-Jl— i  ootj  :-°>ft>n »;  cx^-s  waiu.  ^.cxok.../  JLloi  a\  -.occx  ,_..^>6/o  l^jjLäf.^o 
. IK^'.i  \..^.bo.x  <<-^°'!  lJO'  t~W  ^.^doi  J.xa_7  •.Qt.V>Jlo  -.cxo.^jJ  ^.-Jl-^-VL. 
ooio  ,.— i  :ot\  ocx  "*>t^->  ai*Va^flQJ  >  aco  Looöu  ^°  V-«^-«  ».3  ^-?  }■«■■■■«  » v> 
^.ÜujJ  ^s/  rJLa.-.,—  iK.^  ^_ioi  (.jj^.31  (Loj-^ilS^,  v^oi.io  Jio  \-oioK-/  ocx  t^ 
j^euJS,  ^^.ioi  ^.cx  )J^\xlb;  :cx.\  oocx  ^.  n  » V;;  va.Jcx  ^io  Jocx  Jjl»  ^-.j 
'JK_.-iöl;  cx-N-»;   +3  ouis—i    )ocx    3_.v_    ,j   tyocx  I  »-^y.5    oV-^«/o    o •> % '.°>l / 

slX^Lcß*    J.Xj/i     CX^Ji_\    ^Ot^JOf—l    ^jOCX    v/        .yCO.\     jijL3_iC     )  lCX      Jocx    \^ö( 

•:•  ys.-'r-o  »  >o  Jooi  ^otol^_./j   J-3l»JJ 

J.iOJL^_äO     ^CL^.j»     ^.*™^^oK\    .)CH..\JJ     Jol*    ^.OtoK^/     JoOUj     -OtA     Oi-iiA..— 

-oiok_/;   J^-jJ    ..^;   yO^S.Jjbo  .K-jJLiOAa^  JJ    Vl-,_o  ^io  Jooi  -oiol>s-./;  J^-JJ 

l.  v  v^a.cs» 


Cependant  les  Juifs,  quand  ils  prof'essent  des  opinions  soeurs  de  Celles  de 
Fimpiete  nestorienne  et  qu'ils  sont  les  adversaires  aveugles  de  Findivisibilite 
de  rincarnation,  comme  Jesus  s'ecriait  :  Je  suis  le  pain  descendu  du  ciel', 
poussaient  contre  lui  des  cris  de  blaspheme  et  disaient  :  *  Celui-ci  n'est-il  pas  »vfoi.  nj 

:.  Jesus,  le  ßls  de  Joseph,  dont  nous  connaissons  le  pere  et  la  mere?  Comment  donc 
celui-ci  dit-il  :  Je  suis  descendu  du  ciel'2?  Et  le  Christ,  qui  sait  mieux  que 
les  Juifs  et  les  Nestoriens  qu'il  est  un  et  le  meme  et  qu'il  n'est  pas  divise 
par  la  dualite  des  natures  apres  l'union,  et  qui  voyait  de  plus  que  meme 
quelques-uns  de  ceux  qui  lui  etaient  attaches  doutaient  de  la  parole  relalive 

io  au  pain  et  chancelaient  dans  leur  esprit,  disait  eti  se  preoccupant  de  sa  propre 
pensee  :  Cela  vous  scandalise?  Et  si  vous  voyez  le  Fils  de  l'homme  munter  lä  oü 
il  etait  auparavant3?... 

Paul,  dans  des  paroles  cont'ormes  ä  celles-ci,  *  a  dit  justement  :  //  n'a  pas  »Lfoi.  n: 
regarde  comme  une  rapine  d'etre  egal  ä  Dien  \  En  efTet,  il  est  monte  avec  un     r  a' 

15  corps  lä  oü  il  etait  autrefois  sans  corps,  ou  plutöt  (jaöTa^ov  %£)  lä  oü  il  etait 
toujours  diviuement  et  infinimenl.  Si  donc  il  remplissait  tout,  comment  dit-il  : 

1.  Jean,  vi,  41.  —  2.  Jean,  vi,  42.  —  3.  Jean,  vi,  62-63.  -  •  4.  Philipp.,  II,  6. 


V  toi.  11 

v°  b. 


62  SKVKRE  D'ANTIOCHE.  344 

.."^Jl^S.    JoO»    jLiO    '"^OCH    y/     .^_3j     ^^ÄZ»     K-jjL3-.l^_flQ_iO      JJo     k_jou^     )ooi 

^*>    K~J^;    vQJÖ«   la\    ^j./    .\.^\    ^M    vQ-JÖi^   ->— 1/    -.V-äl-js'!/    p   .Jj/ 

+s  .J.-3>ot  rr^0?  w»°'  Jio'Q^-00  1o^-.2la  ^io  jooi    Jboj   "^aAj    J-ia.../   •  '»  mSv>     I 
yQ-JotA     JloJio;    JVo-flo/    ,_*>   :)J^^.^;    jk-^o-^    ^*>   Jo<*   jt^±  ^^   vOJOU^ 
^-\ot   Jlo^i—   V--^  &b.    Jo«   ]J-U^  ou^-;    )K,^o,3l-.;    )    n  Vv>  \^    ,.3   -.^*? 

^i»   oooi   ^-.v^0?^00?    ^-"^©t  ^°  -.J-^t-»   ^ö  K^J^e^o   •JK^oj&s   jKioau«; 
J_^»/    "^-5»    .-j^oo'^eLS    |o».-\|J    jL^oJi    .-oooi    ^-Viö/    ^   ^lat^N;    oi,  \>t    io 

^.\ou>  Jjl^-xöjC^o  )J.aJLiL.y,\   J-fco«  <».MUt   Jjlo*/  .Jjlsoi  )  .  m°»JJ   vfioo^as  )ooi 

.OtloViOL^    OSooKa/    ,^.J    QJOI    .J^.»/    ^.iO    K-J^>    yOJÖjJO    J^JL^V/'0    'JjL'-^oaj     I 


//  est  monte  au-dessus  de  tous  les  cieux,  afin  de  tout  remplir*  ?  Et  moi  je  dis  : 
Quand  il  s'est  incarne,  il  est  apparu  a  ceux  qui  sont  sur  la  terre;  il  est  alle 
chez  ceux  qui  sont  sous  la  terre,  quand  il  est  descendu  au  Scheol;  il  restait 
V fol. H2  qu'il  allät  aussi  chez  *  ceux  qui  sont  au  cid,  une  fois  incarne,  afin  de  tont 
remplir  par  le  bienfait  (eus'pysia)  qui  decoule  de  (Fincarnation),  en  delivrant 
les  uns  de  la  malediction  du  peche  (et)  des  liens  de  la  mort,  et  en  revelant 
aux  autres  les  profondeurs  de  sa  sagesse.  En  effet,  que  les  puissances  Celestes 
aient  cgalement  connu  dans  (toute)  son  abondance  la  richesse  cachee  de  la 
sagesse  divine  par  suite  de  Feconomie  pour  nous,  c'est  certain  d'abord  par 
ce  que  disaient  ceux  que  jetait  dans  Fetonnement  la  naissancc  de  FEmmatpiel  :  ifl 
Gloire  a  Dien  dans  les  hauteurs,  (et)  sur  la  terre  paix  (et)  bienveillance  (sti&oxia) 
pour  les  hommes2;  et  de  facon  tres  claire  aussi  par  ce  que  Paul  ecrivait  aux 
Ephesiens  en  ces  lermes  :  Afin  que  les  principautes  et  les  autorites  dans  les 
cieux  connaissent  maintenant  pur  l'Eglise  la  sagesse  infiniment  variee  de  Dieu*. 

Par  conscqueiit,  puisque  cela  osl  ainsi  dispose,  devant  lui  meme  incarne   15 
((  flechi  tout  genou  de  ceux  qui  sunt  dans  les  cieux,  sur  la  terre  et  sous  la  terre*, 

I ,  K|,|i  .  i\ .  10.        '    1  ,uc,  ii.  14.  —  ■'!.  Eph.,  in.  10.  —  \.  Philipp.,  n.  lu. 


Lfol.  1« 
b. 
fol.  Hü 


[345]  linMELIE  LXXI.  63 

oot  J-Vio;  ~;o/  .U-»-^.  V)o  .).-L_ia.Ji«ä_^  jJ;  ju/  ^aäü  J^Jio-i  V-^  Jt--* / 
))»\   jLs/o    -.j^o^  ^~    j-.^  ]Ls>lo  .J_a/   JoCSs*    JK~ a.ajJ^    .J-^jLio  ^ox. 

)lCLLiO_01    0_.»o/l     v£OOt-3    ^O    ,-iO     ^*JL»/    OJ.JL.iO     K-A;    oöt     .-^-./     ^-*JtiO 

Jfcs_./,_3»      vQ..JOt       ".    a    '»'-        ^DO_^_iOQ_Jo/jO     sCDQ-.»/;     JJ.Q,.  I  I  S     s3  /      ^„«JxOI 
^iO  N!b^\;    OCH    JjKXA;    V— ^    -°l    -W    J-^Ö?    JJ?°    -Jo^M    «V^    -OtoK-./;    ^.-^0/ 
^opci\    o/    .'Jjjjj;    looi  c*A-/    jJ    -Jk-iV=>    \^°    ^PQ^  oot-Kj    :J^cl*    ^5so 
Jooi  ^.oioK-/    l^-.».^   r-^    ouS^   .J-s/o  jou^jJ    J^cooJ^    ^»ö»    ]l?    vOJÖi  ^f*> 
,,   ^cl*  *)v~»?    -öta   öu>    oot    >3/   ^>   :)ooi    -oiok.../    ^ou^s    ^.io    ,.~o    :}\^>    oot 

ch.^  joot  ji'|^  .Jjoi  ^.-/;  j^>a*  c*^  ooul/o  :^J^_3*po  J-i^oiA;  vOJÖt 
»s/o   V--— >n.     'J*~  .i-io~*   ^-3  ^-*>    "^-X^    )ooi    «oioJ^-./    joow;    -öl    ^^ 

l.  L  in  margine  :  Ev.  -L  V  m  margine  :  ^*>  -m  -s/°    ^   lr~  :^'*    l|'lNy'  W°l!   1!="!   ^r»^  -ß'!i 

OJO,  .1^0  o'Oi  U-'^co  I  "N  ^  yy)vA  ^x~  ^^^^o»  — ÖC^  *9|o  \vy}o'/  ov^>  '^oLo  .  |oiSn>\  3/o  JN-.*^.  *3(o  \[^jä- 
■|,_  ~"ot\  ••!-=>-'  yl>  l-ü-I  -^V»  j-  ^i-yio';;  «'oA  -9f  ,~iOl.o  .|ooi>  )^o  o'O]  ol  ,'ju.j  |^o  o'Oi  o|  ^3  ,iii  |.m  o>  -.^> 
1^.;    .^l_    ^j',    v|o    -.öCv   k' -"■"■  ^i_  ^>ls   v|   V— UL*>\    >aov.l|;    o'Oi    ^M.«    s4j.    -.oo,    l-m-K^    |i°>\in    ^o^ü;      -0I>    -OÄ0 


c'est-ä-dire  ils  ont  reconnu  sa  domination:  car  quel  genou  imaginerait-on 
chez  des  etres  incorporels?  Et  tonte  langue  a  confessi  que  Jesus-Christ  est  le 
Seigneur  ä  la  gloire  de  Dien  le  Pere\  En  effet,  il  n'y  a  desormais  aucune 
nation  et  aucune  langue,  dont  ne  fönt  pas  partie  necessairement  quelques 
■  liummes  qui  ont  confesse  la  foi  '  dans  le  Christ,  et  qui  par  lui  et  eu  lui  con-  *Lfol.  ir 
naissent  '  le  Pere ;  car  celui  qui  a  vu  le  Fils  a  vu  le  Pere2,  et  la  gloire  du  Fils  *  yfol  n 
est  la  gloire  du  Pere. 

Ces  (paroles)  touchent  egalement  la  folie  d'Arius  el  d'Eunomius,  qui  disent 
que  le  Fils  de  Dieu  est  une  creature  et  qu'il  ne  ressemble  pas  au  Pere.  En 
eilet,  ce  n'etait  pas  de  la  justice  que  le  nom  «  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout 
nom  »  füt  donne  ä  l'une  des  creatures  ou  ä  Tun  de  ceux  qui  ne  ressemblent 
pas  ä  Dieu  le  Pere  par  l'esseiice  (oüm'a).  Car  si  le  Fils  etail  une  creature  et  l'une 
de  toutes  (les  creatures),  lorsque  lui  aussi  etait  compte  avec  les  autres  creatures, 
par  cela  meine  qu'il  est  cree,  quoiqu'il  ait  ete  cree  le  premier,  —  c'est  ce  que 

1.  Philipp.,  ii.  11.    -  ■-'.  Cf.  Jena,  xiv.  9. 


10 


r  b 


Lfol.  1 
v*  a. 


t>4  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [346] 

5K-./  J '  -  •>  -»;  061  oJ\o  ^-«ot^o  ^.io  *.«,  K-.J  yj  .-Jocx  ^.^otJ^D  ^o  w.ot 
:v£DQ\a3  ocu  V-*^  l?0^^»0  .^— J-»t-3poo  K-Jjj/  "^o-*  .Jch^  y>\  otA 
^iö/»  wöu>  :JjL3.Juio  ^_\  »3/  }^^  J»ot  :)oC^  Jt^.kj;  4<*S.  ^*;  V*l  V 
\  toi.  ii3  JJJxj  )-cu«o,\j  J-ia-./  Jl/  -.voaS.3  Jjieu.vio;  j-JLao  'ycoj^./  jöi^;  L\-±°'l  Uli 
öt-A^öw  p  ..ylos/jo  J^  •>  -  a  ao  )la*^0;  ^io  ^.^^io.:*»  vp-1^?  )K*Ä»^k 
^io  "^X;  001  .c*aal*  -.jj^ajo;  Ji*A  ya^s.  )^-j/  "^i^  c+icu.j/o  JJ^-äek. 
.•)K-.;^s  ö£^o   ^io  '^i^;    oö&>  ..0JiokJ.flQ.iaS.    j;oi_3  00C   o   .J^a*.  ^o 

)..«,    Vy  f>     yQ-JOI     >S/     jjOi^^^O    .CHA    ^)CUwJ3K^>0    j^tÜL^     ^io    jlj/    jj;     061 

Jrx_.öu^    JLäS    yoout-i L^i    vp_JÖi   :)  ,.y  a  \    ^-iO}    |—  öu^    V— ^— •<=    J-cL.&OwO 
jj    J—iou^   ..y^KJ^j    .     «Not;    )k.\    '«v»    JJ    JLiö    la_ia_-.,.Loo    :^  «\:!^1/    1 

"^-iJS  Jl^'KiOO     JLSlI^O    vß^>    -Ö&.     Öu^    O     .OOOI    ^-»Ot.afl'tV)      'JjO|.ioN.JLiO, 

'"^os  ^io  ^iCS;  ..scoo^CiS  v3/  '^s-joi  JjovS.  .6taio..flD  j^o*  -.J^cl*  ^^  ^o 

,-.   •-  Ki~r±c  l     ^—   v^^J    V?°   •"°1  "'°A°    It—  — 'oA   Ol^   vlAn't    |ooi»  |.io    o>    ^i-   -.^J—   v^J   "joL    \'°    •  V1  «^ n  *    J0<?*   IN-i-3 
.)OOl»    >3t^O    O'O)   "^   .1W    '.    -»miLL   ^.U»    ^   Q^   •-—CM   — 'OjO    '|j—   ^10    w'Oj»    (JLi./    .  OOi   vO|^3    ^iO     pOj   OOl    .3^0   '.  JOO|  ^OriO    J-^ 

«'Ml  )— >j_jo>  woi<ü^  '.looii  ^.;  w*oi  —  a.  O'josTcpo);.  —  b.  V  -01.  —  1.  L  in  m argine  ."  Auto.  —  2.  L  in  mar- 
gine  :  Et;.  —  3.  L  in  margine  :  Ex<ov.  —  4.  V  add  -*.  —  5.  V  <n  margine  :  H*m  (si'c).  Hsns.  —  6.  L  oin 


disent  ceux  qui  s'affublent  de  cette  impiete;  —  et  quoiqu'il  lui  ait  etö  donnö 
un  tel  nom,  il  cessait  d'etre  au-dessus  de  tout  nom ;  car  il  s'est  fait  une  (crea- 
ture)  et  l'une  de  toutes  (les  creatures),  si  en  veritö  il  a  regu  d'une  maniere 
humaine  et  conforme  ä  l'economie  un  (nom)  d'entre  tous  (les  noms),  et  non 
celui  qu'il  a  par  nature  en  tant  que  Dieu.  C'est  pourquoi,  en  efTet,  Paul  n'a 
pas  dit  :  «  II  lui  a  donne  de  s'appeler  Dieu  » ;  car  cela  nous  est  aussi  donne 

Vfol.  ii3  par  sa  parole  :  J'aidit  :  Vous  etes  des  dieux  *  et  (vous  etes)  tous  les  ßls  du  Tres- 
Haut'.  Mais  afin  de  detourner  les  esprits  des  auditeurs  d'une  comparaison 
basse  et  ä  notre  portee,  quand  il  a  eleve  la  parole  et  l'a  portee  en  haut  avec 
la  verite  du  fait,  il  a  nomine  (le  Fils)  «  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout  nom  »,  1 
en  faisant  entendre  par  lä  qu'il  est  au-dessus  de  toute  creature  et  qu'aucun 
des  ötres  crees  ne  lui  est  compare.  C'est  pourquoi  les  premiers,  les  anciens 
et  les  plus  divins  des  Hebreux,  par  lesquels  ont  äte  rövelees  les  paroles 
divines  et  les  proplielies  exemptes  d'erreur  des  choses  futures,  nommaient 
aussi  ce  (Fils)  «  Celui  qui  ne  peut  etre  nomine2   »,  en  (lui)  donnant  comme   i 

Lfol.  147  nom  jfi  fujr    cie  Jepasser  et  d'ötre  elevö  *  au-dessus  de  tout  nom;  et,  de  son 

V"    il.  ' 

cöte,  Paul   l'a  donc  surnonime  «  Celui  qui  est  au-dessus  de  tout  nom  ».  Mais 
I.  Ps.  lxxxi,  ö.  —  2.  Cf.  J6i\,  x.\,  y. 


10 


[347]  HOMELIE  LXXI.  65 

^6i  JKAjo^v  ;o  JN_^>oi^A;   )to»pa.i  J-t-iois   ooot    ^ V»v>?   )-^s^  j^i 

Jk—.V-i  6uS  ->\o  )lo-\..  "...\o  UjUöAo  .loot  jl— .?   ^o  K*>  t-k-> 

~6i  Jja^s  vooiia.^  ^Aaio  ooot   ^V^';   '   .JK-uuu^jK-ioo  )K*uooifcs_io  >vtol.  us 

♦  OOO) 

otla_jL_i/    fcocu.»;    )lo-s'»o   Jla^^ajL^   .•^jlJü    JoJa»    y~\   ^^-Joi  axio 
u^jl^ä;    jia^    la\   >a-t-°   ^    J-*0-*»     J-"0    !•?    odajK-«jAoo»o    )„.  »»>"; 
..Uiö;o  )vi..\;   J^eu'«o-Jooi  )ooi  U*»»ol  JJj   Jtoöa-  ^.si/o  :)oo(  vä^Jä) 

oöt  Jjoioj   :joC^j   jKivio  ^_.»   )-.-Juio  .Jjjk..so   Jl3V^>  ^V!   .J...>-A^° 

. -^  väÄ./o  jU  ^ol  ^o  ..j^i/?  M^si  )Ao»iJ-3  <-?  v?^-*  '-Ml  iwxioai. 


cette  (parole)  :  11  a  ete  souverainement  eleve,  montre  encore  que  l'Emmanuel 
est  au-dessus  de  toute  creature  en  taut  que  Dieu  par  nature.  Prends-moi,  en 
effet,  les  trois  enfants  qui  glorifiaient  le  Seigneur  au  milieu  de  la  flamme  et 
d  un  feu  excessivement  terrible ;  *  ils  prenaient  et  acceptaient  avec  eux  dans  v  v  toi. 

s  ce  chceur  spirituel  les  anges,  les  puissances  et  toute  la  creation  spirituelle 
et  sensible,  et  ils  attribuaient  seulement  au  Seigneur  de  l'univers  d'etre  loue 
et  souverainement  eleve. 

Qui  donc  louera  dignement  la  generosite  et  la  grandeur  de  la  charite  (<p>Aav- 
öpuiri'a)  du  Christ  et  de  sa  condescendance  infinie?  Moi'se  autrefois  montait  sur 

io  la  montagne  du  Sinai,  et  il  restait  quarante  jours  en  ne  prenant  aucune  nour- 
riture  et  en  s'abstenant  de  pain  et  d'eau,  pour  voir  seulement  l'apparence  de 
la  gloire  de  Dieu,  et  celle-ci  (lui)  apparaissait  comme  sous  l'aspect  du  feu 
melange  aux  tenebres  et  ä  la  fumee.  Mais  le  Christ,  le  Verbe  de  Dieu,  la 
lumiere  veritable  et  sans  melange,  s'est  elance  de  la  hauteur  ainsi  que  dans 

15  une  profondeur,  s'est  glisse  et  s'est  enfonce  dans  la  profondeur  de  la  terre, 
ou  plutöt  (jtaXXov  U)  dans  les  regious  inferieures  de  la  terre ;  il  nous  a  tires 
de  la  et  nous  a  fait  monter,  nous  qui  etions  submerges  par  le  peche  et  par  la 

PATR.    Uli.    —  T.    XII.    —   F.    1. 


113 


66  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [348] 

^3  .Joot  ^sötfcoo  vJ^oo/  K-./  \tsJixo  Jooi  N!^a'/  p  Jt^iö-M  ^oA  ^-*^ii/ 
J_Jl_ooio  .öt-K_./  J^..ooJ.„£uJ^  ^io  V-a^j  jooi  »V^0  Vm  ^->?  -öl  Ji-O-i't-V*^ 
Jooi  ^jola.^0;  ^Ä^io  .-ot-s   Jooi  ^->-^4  v^5^   ^  *3  ••)°°l  ^^fl0  )•■* ** >N>> 

JK  vi..  n\   fco/   ^^cuouo  JJo    Kj/   ^Aa'too   Jjli»-»  ö/  ^*_3oi  JjLieu^ 
oöi  jLuJL^o  .  ,_Aoi?   jjLaÜJuio  y^  K_/  ,j>  .J-^a»;   JlojL^ia\o  ^«?   )'tm.^? 
i .J.« v>«N  \Qj/  j-a^o  vu^_coo    )K.-^ö  ^io  ^o_oo  .-^ccus'l/  y^~»;  )  M  i  ^  ^^o; 

^.oi  »J  —oio  -.^..ouN-../   Jjl».o3;o    J;a3    K-^iö  V»fcoo    jyi.co»    ^.\oto   -.oCS. 
L  fol.  147*/     l-SOIj;     J  ♦-•**■    1^!    vSl^w«;  .•Q.*^H/;    J.J.3jäiO    ^io;    vOJoÜS.        x^:—    Ifl 

K— fcCS.     ^iO     JjL-J»     yOO|_fc«-/o     JlSOJM     ^,^,fcvm.iO;     JjL3.jLiÖ    .-J^OJJOJO    vAf;^. 

•>a\a..i   ^\  »_:*>  J-soi»   ^jl-.^o 
^oaAo-sJ^   -..  i   ,»>ö/     o,..-.  '.^J\oi   y^\i    jJK^äAo    Jk_^ä-jJS>    p    JJ  / 


V  fol.   11 

V  1) 


\     li 


mort.  Apres  etre  ressuscite  d'entre  les  morts,  il  a  vecu  quarante  jours  avec 
les  disciples,  en  mangeant  et  buvant  ä  plusieurs  reprises  et.  en  confirniant 
(par  lä)  que  l'economie  selon  la  chair  est  en  dehors  de  l'imagination  («pavTaci'a). 
Et  ainsi  il  est  inonte  au  ciel,  lorsqu'il  nous  portait  tous  en  lui-meme,  parce 
quil  s'etait  incarne  dans  notre  (condition). 

Pourquoi  donc,  6  liomme,  es-tu  dans  le  doute  et  ne  crois-tu  pas  la  resur- 
rection  de  notre  chair  et  le  royaume  des  cieux,  quand  tu  en  as  pour  gage 
le  Christ,  qui  s'esl  incarne  de  ta  race  (ye'vo;),  est  ressuscite  d'entre  les  morts, 

vfol.113*  est  monte   aux  cieux  et  y  a  penetre?  Si,  en  etfet,   il   ne  s'est  pas  incarne 

notre  chair,  selon  la  vanite  d'Eutyehes,  il  a  rendu  faux  notre  gage  et  l'objet   io 
de  l'esperance  l'uture   est   plein  d'erreur   et  sujet   au  doute;  et   nous   avons 

L  fol.  147  eprouve  la  meine  souffrance  que  ceux  qui  ont  6te  trompös  par  des  usuriers  *  (et) 
qui,  pour  de  veritables  deniers  d'or,  s'il  se  trouve,  et  d'argent,  ont  recu  des 
gages  lesquels  passent  pour  etre  en  or  et  (en  realite)  sont  en  cuivre  interieure- 
inent  et  recouverts  d'or  exterieurement.  li 

Mais,  disant  adieu  aux  histoires  et  aux  l'ables  de  ce  genre,  donnons 
notre  assentiment  ä  Paul  qui  dit  :  Puisque  pur  un  liomme  (est  vemie) 
In  mort,  c'est  pur  un  homme  aussi  que  (vienl)  la  rfourrection  des  morts;  et  de 


Vfol.  II'. 
[•"  a. 


[349]  HOMELIE  LXXI.  «7 

•:•' yO—Jj  yooj^s  ju^jJLa&a  >s/  J-iso»  .w-A_«.iö  vooj^o  ^ojLs;  Jjp|o  .JK^iö; 
*)^w>.^ä_\l  oooi  ^o.a'too  'J,AV\i  laS.  jooi  vja^Lco  p  kS/  '"^ooi  (.jch-s 
.q.\  1  yooi^-o  )Es...!S^_s  jAJiajL^  oousi  jia~o  )U^-s  p  -.oio  ooot  ^ot-^-iblo 
..L«^.^k.~  J*-31-^  -.ooot  «  *NVilt  yOOila\  oooi  .  »vi^Lo;  yQ-1«!  IpjLäö  ^J*>o 
5  yOSLOo  yß^Jx^Lco/j  ^.uu.  \.ioi  .vofso/  .  -\  -'--  j^aio  ^3  v°^-j/  ^^a^lo  Loo 
jj  . ]io(^^v.io  .)^yyji\  "%./'/?  fOUJO^}-!  U)  oop  -Ji-Jj  Lux*  ..LooJl^ 
Lo_is   JÜL30IO   .  ooot    *>  .y  ViK.lio   jjLSoio   .-oooi  i    -|  -'--   oöi    La\i    o.jl.9   jJo    a\.» 

-.yO-iöi    t— *-^     Wl    •.?o— ^-=    -ooi   ypojK^o    vo_)6f     La\    ol^    m;    ^--«.\öt 
to    '.in    ..  i    oot    !-Q.\    '.  i  ..    v3/j     Luv*/    .»   .  i  v>  »opo;    \Q-iö(    yoo^io    La\    3/ 
Jla.i_ju>i  ^^o   ^io  "^iJS.  JIx-ol.^  ta<ta3  p  .•taJi-ß-«'£/;  oö»  j't-°-»JJ   oju-'Kjo 
■.■^..\  fx.,/   K_.JLijl^v  po  JJ   jboi   )'H3.*L3  "ta.-j   Kj/  .taLu  ta^~=>Kl>   U^O^ojlo 
>»»ä.»   jjuüü Jta\o  -.Kj/  ^6ii    Ua    la^.— 1   L*»o;   K-*..i  K..O  0/  va^|.^a»  la\o 
^^.-iKj'K^oo    .w-^jt^l^oo  ^^.n bo'kvio    ,_^.\oi  ya.^i    .-Kj/    )>!*•    y  rnl^,'> 

1.  \'  V&— j-  —  l'.  L  /;/  margine  .  rj;--  V  in  margine  :  ^1— 


/«eme  ^ue  iot«  meurent  en  Adam,  de   meine  aussi  tous  vivront  dans  le  Christ'. 

Et  tandis  que  celui-ci  s'elevait  au  ciel,  les  apötres  le  consideraient  et  ils 

etaient  dans  l'etonnement  ä  son  sujet,  quand  ils  tenaient  leurs  propres  ämes 

en  suspens  en  fixant  sur  lui  leurs  yeux  et  leurs  regards,  et  ils  entendaient  (dire) 

j  aux  anges  qui  se  tenaient  ä  leurs  cötes  :  Hommes  de  Galilee,  pourquoi  vous 
arrötez-vous  u  regarder  au  ciel?  Ce  Jesus  qui  u  ete  eleve  au  cid  du  milieu  de 
raus,  viendra  de  lu  meine  facon  que  vous  l'arez  vu  aller  au  cid-.  C'est  pourquoi 
ils  ne  cessereut  pas  et  ne  s'arreterent  pas  de  le  regarder,  et  c'est  ainsi  qu'ils 
vivaient  et  c'est  ainsi  qu'ils  se  preparaient  au  spectacle  futur. 

in  Or  ces  (paroles)  n'etaient  pas  adressees  ä  eux  seulement,  mais  par  eux 

ä  tous  les  croyants,  afin  que  nous   aussi  nous  le  regardions  et  que  nous  'Vfol.  11' 
pensions  ä  l'honneur  qui  nous  a  ete  fait,  lorsque  nous  nous  asseyons  par  ces 
premices  au-dessus  de  toute   principaute  et    autorite.  Et  toi,  tu  es  insen- 
sible a  cet   honneur  et   tu  cours   au   gtxo\ov,  ou   lieu  d'exercices  des  betes 

15  sauvages;  (lä)  tu  vois  que  des  hommes  de  la  meine  race  (ysvo?J  que  toi  com- 
battent  et  sont  aux  prises  avec  elles  et  qu'ils  sont  dechires  et  rnis  en  pieces 

1.  I  Cur.,  xv,  -H--1-:.  —  -1.  Act..  1.  II. 


68  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [350] 

■  •'  )tA.  \,x  ;o  K*s  Jüu^;  c*^-;  +s  ot^-*»   \QJoi  -J-0-/  ^»  m *> m  VAooo 

♦)K_«j^öot  jJo  JK-o-ioöifcoo 

,_3  .JK*^.-.;    ötlai^    ^    )«^-'/    U*-7    ^*>7    )^^o?    JJ?   U^-*/   ,5/ 
)^ii   )1q,iil.»V-s    -..  JL..KJJ./  ^--K-7   Joou;   ~ö&  '^-.001  ^A-.'/  JJ»  ~öt  ^io 
JJU*io'/     „_-.\oi  J^    -00t  ^oi_.K-/o  .^j»-ä_.'1/   J.i>»/    o^ojo  JJ.ai~;o   jK— VL3;o 

r'a.  •  • 

^.o£>o  .'^-^V;   jlai— ;   Jj^oj   lojio^   p  -.^.i  rnxVio  .JjL-Jxioo  JjlT,-3^  ')oot 

)oi^ä*   ^c*\   J001  ^o'J-flO  K^.j^o.^.:\   +3  -'^o?/   iaS.  -00t  ^jJbK^o  jjji  loJL« 

•>.loot  vAV'2l^o  oi2>ai.j5   L*i/    ».—  ^a^o 

|jja\,;  J-O;   Jjlo<i-.\o  :Asj   JK*^_—  "^^o    j;°I  Jla-i**>       ^io  *3  JJ/ 

1.   y  l^a^.  —  2.  V  ,*&>--» 


Vfol.  114 
r  ]j. 


In 


inutilement  (eixTj),  eux  qui  sont  de  la  meine  boue  et  de  la  meme  cröation,  de 
la  meme  image  raisonnable  et  divine,  de  la  meme  adoption  et  de  la  meme 
seconde  creation,  et  qui  fönt  partie  des  uniques  premices,  lesquelles  sont 
montees  au-dessus  des  cieux  et  regnent  sur  les  esprits  d'en  haut  spirituels 
et  immaleriels.  s 

Oh!  comment  parlerai-je  sans  larmes?  Comment  te  montrerai-je  la  gran- 
deur  du  peche?  Apres  avoir  ete  amenes  du  neant  ä  l'existence,  nous  avons 
ete  honores  de  l'autorite  sur  les  betes,  les  oiseaux,  les  animaux  et  (sur)  toute 
la  terre.  Les  (betes  sauvages)  etaient  pour  nous  des  servantes  et  nous  etaient 

Lfol.  148  soumises,  *  et  Tours  et  le  loup  etaient  remplis  de  douceur  et  de  paix  pour    10 
l'homme  comme  pour  la  brebis.  Que  les  betes  sauvages  te  persuadent  (elles- 
memes),  puisque,  comme  1111  troupeau  d'animaux  au  paturage,  elles  s'assem- 
blaient  toutes  aupres  d'Adam,  lorsqu'il  leur  donnait  des  noms  d'une  maniere 
appropriee  et  qu'il  distinguait  cliaque  cspece  par  son  nom. 

Vfol.  114        Mais,  maintcnant  que  nous  sommes  dechus  de  *  cette  autorite  parle  fait    1:. 
du  peche  et  que  nous  ne  portons  plus  en  nous-memes  la  marque  (eikcov)  pure 
de  Finnige  divine,  nous  craignons  drsoiinais  la  cruautö  des  betes  sauvagcs; 


351J  HfOMELIE  LXXI.  69 

Ji.a_.•t-»♦■-i^■3>-,^•    »ot>c*ioo    Kj/   v^W^o  :^-.ot\  Kj/    jl^Lw.   ,.3  <N;^3ot   Kj/ 

'U.i/  ^^!  -*öi  jJ-Q-l"*-»'  >°»V..~;  och  .'wooi  ia^.j  jlfr"  °°l  It-0-»/  Lais*  Joch 
v^'tjo  (och  Jalkj  ~_/  cCS^i  'och  .^.\  t~a^/  ^xln  |_oa*t  ^ch  ) In *>\ v>  la\ 
^-.fcv-.'/  I4jL\  3/  jJ/  :taA^>  Ixx  La.^~-\  a\  -.^och  ^^'ttoo  ch.\  Joch 
Ua^s  ^1  och  "^»I_iU»  .)<CH  -^aioo  .|b|i.iä.\  ),  '.•,.,.,o  3/0  •  .JL**»,*  ^-..ooi 
10  ]La."^o^.^>..^i  -»ch  jl— oL  »3/  );v.'>.io  )ich.\  .jloJil  ou^o  oloio  .Joot  >j^..a-^ 
)— jl-ij  3/0  •  JKjjj  1.  mvi  v^-*0  Ut «  «>t*»  i—!^...  Loch  öuK.../  JLo_Lia_.ot.so 
^-3  w^o  V-*^-*!0  )Kv>»^  )loj  n  q  \  a.ia\oi  yOJÖt  .  Jiöi-flO*  )  i,<i,yiK^o  jJ 
L-cax,.  1  I  K-^jl.-.;  j^ww  *-jl-^CuS>;  ^jch  ,.-*-.=>  .-  JLI-.^—.ab  Jjl».  La^—i  L^>..r> 
.•ooot    ^.boi'koo    ItV-^oi.^    JLa_«..io;    -öt    Ia.\o   . -ooot 

1.  V  add  W^    ///////  l-»*V  ^«"  r3' 


et  ccla,  quand  elles   se  souviennent  de  (notre)  ancienne  autorite  et  qu'elles 
ne  viennent  plus  vers  nous,  mais  s'enfuient  aux  deserts. 

Toi  donc,  en  les  enfermant,  en  excitant  et  en  combattant  leur  brutalite 
et  en  les  poussant  ä  se  ruer  sur  les  hommes,  tu  decouvres  et  manifestes  le 
5  peche  de  notre  race  (ya'vo;),  et  tu  rappelles  l'autorite  dont  nous  sommes  dechus. 
II  nous  fallait  (au  contraire)  regarder  l'honneur  nouveau,  qui,  au  Heu  de 
l'autorite  sur  la  terre.  nous  a  fait  repasser  dans  le  royaume  des  cieux  (et)  qui, 
si  nous  vivions  corarae  il  convient  et  eomme  il  faut,  nous  rendrait  terribles 
non  seulement  pour  les  betes  sauvages,  mais  encore  pour  les  demons,  et  aussi 

10  respeetables  pour  les  anges.  C'est  ce  que  fait  connaitre  Daniel,  devant  lequel 
les  lions  011t  ete  couverts  de  confusion,  lorsqu'il  etait  enferme  dans  la  fosse. 
C'est  aussi  ce  que  confirme  Thecle,  qui  etait  tres  eprouvee  et  tres  patiente 
dans  la  virginite  et  dans  la  foi,  aiusi  que  la  foule  innombrable  des  martyrs 
qui  ont  arrete  la  fureur  terrible  et  redoutable  par-dessus  tout  de  nombreuses 

15  betes  sauvages,  parce  qu'ils  tenaient  la  place  du  Christ,  les  premices  de  notre 
race  (yevo?),  et  qu'ils  etaient  assimiles  ä  cette  ressemblance  divine,  comme 


Vfol.  II 
v*  a. 


V  fol.  I 
r  b. 


70  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [352] 

'«  ♦)^*jLio;   Jj/    sS/?   |.io  ^-/    .0001   J^-;  )ju^ö».io       .Joe»  +X>li   ocx  taio^ 
wPQ  ^  ■=>'/    -.^.-cLa    Jk*AöjJ;o   :ool   V*>'/?    «^    )°°»   ^-/    JU-"^»   P   fll 

•>^e|  .^.oe^OK  ^o^i^o 

1.  L  in  margine  .  w»ä)  ^&» 


*  vioi.  n'i  celui  qui  disait  :  '  Soyez  mes  imitateurs,  comme  je  le  suis  moi-meme  du  Christ '. 

Mais,  bien   que  j'aie  encore  ä  dire   de   nombreuses  choses   touchantes, 

j'arreterai    et  je  terminerai  Thomelie,  par  respect  pour  cette  f'ete  grandiose 

et  adorable,  en  priant  le  Christ  qui  a  ete  eleve  pour  nous  et  s'est  eleve  pour 

♦Lfoi.  US  lui-meme,  qu'il  fasse  monter  *  au  ciel  nos  esprits  entraines  vers  le  bas  par 
sa  gräce,  sa  charite  (<pi7.ocv6p<oTti(x)  et  sa  misericorde;  c'est  ä  lui  que  convient 
aussi  la  gloire  avec  le  Pere  et  le  Saint- Esprit,  maintenant  et  toujours  et 
dans  les  siecles  des  siecles.  Ainsi  soit-il! 

FIIS     DE     (l'hOMELIE)    LXXI. 
1.  I  Cor.,  iv,  16;  XI,   1. 


^*Lo  xf^*"?  \*x\s* 


.  -  la&Bo      w£oo*3oäov3    U^'*^>    l*öu»J    U-iova    U»;oij    .-^.Va-kioi    Iv-ß^io»    001    |N^.a^    looit    001    |  ^  -'■"■»    V 


O&JjO     ).^O^s    OUJjjO    (.^.^Jl^o»     j.ÄLJi.jsi    0)K_lJ^O;    jL..,-    oot   oi  »3.V 

yOCH.-i.iOi     )    t   •)    ./     -.^.Cu~     I    l   »    ttt-J    OOI     :  OtLo^r-AO     Otla_l  KJ^.-*     OU-k—/     (jCX 

)k.^„x.xk.=>i    y.*\   v^|i    ^jJ^OI   ^0    :ju/   s ««•>«)     ).^och.*\o   ^.^.    ^/ 

^ey_o;   -.NSf^K-io   ^_»;    jj    Ji-Ä.^io   ^_iö  yooiLaA   »3/;    001   :J-ou$x    )^Kajs 

A^.0  :q_^».       IptvS  v<M..\o3   la\    K-.)  m  .  i  eo   :J.ia^xa   \  ...tY  _-j,_m  »vfol  ir, 

X  *   *      vb. 

1.  V  in  margine  :  npoxomoc.  —  2.  V  in  margine  :  4>uza;. 


HOMELIE  LXXII 

SUR    LA    DEPOSITION     DES    CORPS    SACRES    DES    SAINTS    MARTYRS    PHOCOPE 
ET    PHOCAS    DANS    l'eGLISE    DITE    DE    MICHEL. 

Grande  est  la  vertu  de  la  venue  du  Christ  dans  la  chair  et  de  son  appa- 

5   rition  divine,  et  l'experience   elle-meme  a  montre  qu'elle  est  si  puissante  et 

si  vraie  que,  par  suite  des  faits,  meme  ceux  qui  sont  etrangers  ä  la  foi  s'ecrient 

avec  Paul  :  Sans  contredit  le  mystere  de  la  piele  (süseSeio.)  est  grand  ' . 

On  trouvera,   en  efl'et,  a   l'aide  de   ce  qui  est  dit  par  manierc  d'histoire 

dans  le  Livre  divin,    qui   est  encore  lu  parmi  les  Juifs,  mais  qui   n'est  pas 

10  compris,  que  meme  ces  derniers,  avant  l'apparition  du  Christ  dans  le  monde, 

tomberent  frequemment  dans  l'idolatrie  *  et  choisirent,  ä  la  place  de  Thonneur  *  vfol.  IM 

v"  b\ 

I.  I  Tim.,  in.  ifi. 


L  fol.  148 
v  a. 


72  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [354] 

L_>J__,_>  <_-_m1/  JlJ_-^ib  JKjl_j;o  -.a.__~  j;L__;  oc*_*  Jo£_N»  0U-.-J0  otj..o_»/ 
o/  o°ii\_A-_/  jJ;o  -.vcoi.-_öa_,l  ^io  V_--o  J-.^^;©  .-yOou.ut.aaj  J__u..^o 
:|i-_o;  LV-- *./°  k-—^0?  JLaJL_^_Q._i._j  ^_>  ik-~-  ^.-o  .vooiLa^x^  ^..-o  _..__:_ 
J_So.__a_3t_>;  -JoCSx  i^__-.-_;  öu_%._/  ^J-t-i-io  J\_.Jjj._o;  :)Swj___ »*J  K_,a_*-/o 
.-^_„^öt»  ooi  o«JL3>^  oJ^  (.-.jcoa-ia-j  J-->k»3  La_S.»o  -.^--Loü-  yLa__o  oöt  > 
jlQ__ta_-__-s.._>*  .  ou_s  jaL^o  L_coa._ia._M  L_,°'°  lioon  oöi  .-Joi__N  ,-_.  La\o 
L_''a_v_j  ^.j  )<ch  .  L*-coo/i  )La_.otf_i_ov-a  w_ö  J»ot  .->_,._K_o  )!._.-_  k_.__xk-._o 
^_l_>a\i  ..J___ÄO;    wÖI   ^~>/    *^_>>_0__  yOQ__Kj;    U_._/  .j-rtQJLO;    )lq_N-ClK-»  jJo 

•.•k._LL_.a___o  ^_._a*.loo  ^__-j  n  v»   L_->fO  L~°' 
t->K._;   yOJÖi    yooü-s.-;    L2o._oä_X _.__>.    |j.„___\   )____■_>   :^_;      J-oä-    ^-._o    _j/  10 

:_._t._'L/    ^.-jOlA-X    t-»As->*    yOJÖ«    )j_ä>-9f    ^-Ö    yOJÖl-\    •,^-»y-t-     y00t_0    ^._0 

^._oi.__*-_o    :a_OtJ    )!S-_.j„\t^_öo   )Lv-~a_    JK-_._a._io  J.jl_J-\c_-  L---^.-^  JL*-*V_>) 
vo.JCi_^    ..L~u._Sl^ j    l^-t^00    lo_»o   ^-_tS^_,_ö    |öC_x    Lol__^co    la.\i       ^-^»/ 

1.  L  V  in  marsine  :  l-_-'_ 


et  du  plaisir  de  Dieu,  ceux  des  demons  et  qu'ils  furent  souvent  punis  par  les 
attaques  et  les  pillages  de  leurs  vöisins  et  des  barbares  qui  se  trouvaienl  en 
dehors  de  leurs  frontieres,  sans  se  convertir  ou  revenir  de  leur  erreur.  Et, 
apres  que  le  christianisme  s'est  leve,  qu'il  a  pris  vie  et  qu'il  s'est  donne 
dune  maniere  eclatante  pour  la  religion  ä  proprement  parier  et  ä  vrai  dire,  S 
(on  trouvera)  qu'ils  sont  couverts  de  honte  lorsqu'ils  sont  rais  en  comparai- 
son  avec  nous  et  qu'ils  courent  encore,  de  maniere  intempestive,  vers  le  Livre 
de  la  Loi  (vo'f/.oe)  et  vers  le  Dieu  un,  —  lorsque  1'intelligence  et  l'esprit  de 
la  Loi  (vd|_oe)  montre  qu'il  est  connu  dans  l'unite  et  dans  la  trinke,  celle-lä  ä 
cause  de  l'identite  d'essence  (oüct'a)  et  celle-ci  ä  cause  de  la  distinction  et  de  io 
l'inconfusion  des  hypostases;  —  de  teile  sorte  qu'ils  fönt  toujours  profession, 
selon  ce  qui  est  ecrit,  tlr  combattre  le  Saint-Esprit  et  de  lui  resister  '. 

Chez  les  Grecs2  egalement,  il  est  facile  de  voir  que  parmi  les  plus  sages 

de  tous  leurs  philosophes  (<pt>.tf<i-ocpoc),  ceux  qui  ont  brille  dans  les  temps  tres 

anciens,  introduisirent  ouvertement  des  cultes  et  des  ceremonies  insensees   15 

Lfoi.  U8  et  allegoriques  ainsi  que  tout  ce  *  qui  conduisait  au   polytheisme  (rco^uöefa) 

et  ä  radoration  des  idoles,  et  que  ceux  qui  parurent  apres  que  la  religion 

1.  Act.,  vn,  51. —  .».  «  Cl.oz  les  paiens  »,  d'apres  la  note. 


[3551  HOMELIE  LXXII.  7:; 

)la-^»o    ^-iO*      .OX-.    N~~  Q..AO    Klxiot    JjL^-CO-pl    )fOis..~^    »Ko    ^ioi    '^j 

Jlot..lt  \»    . -Q.3*-.    J  nun0!   la~o*~ J^so    ),JL«.\,iL>o  )j>asä^.sio       •  »  t^ts-caiöo  *  v  t'.ii .11:. 

■  '  yo\.s>  ^.»   a^pol/  JJ »    ^aal^j   voot„Oo»..o   ^ioi    vqjch\   -och  »  ^L^io/i   y*-JÖn 

voo£s^   JL»K^_3    t-ia»;    l^i^aA   .-yO  1  mj    yo^o  )  1  tv> .   yia\;    \i\.x   ^-io* 

)laXi.—   :k-/;    \-^>l   jbjLiö  >.»  jl„.Vo  JLjjLiö  'J_ouStx  J_i>fc>*_a  ^5  v?^»-3 
^ö   Uon    :Jjuoö»too    )mi  ^»   jooeL».   jj'^/o  :)lo'poo   N-^o    Jolä:>o  :Jjl^C^ö*o 
10   i-aJ  vOO«_iots_jL_jj  ^.»-.K.^  &l  ,-to.j    06t  y-.;    jj>CL^i^3  :^.o«,aoj.v>    JJ   '^.\ 

)iiö..Xi    +3    :J-0<mo    ).j»_.a_^   y_io    V— ^-3-^    ^~»/?    j-^o    061    Laa.\   :vo.i.^Lo 

■  •f>    ..    T    >/      jloV^J-U»»     yOOjJS.     OJ..3J»/     •.«■3'jJL/      ^0*4°      U'^-*^«?      J-3'0«     \-^°? 

)»>^ao    :^>loi^o  y, *.  ,&„— 'k>So    )öt.^.    o^.jx^  \  %   u  l.  .5   y_io>    vaJÖt    ^o^o 


des  chretiens  eut  respleiidi  et  brille,    furent  couverts  de  honte  du  fait  de 
notre    eclat    et    de   notre    purete   par  l'horreur   de    ce    qui    etait  celebre   et 
adore  parmi  eux  *  et  que,  par  des  sophismes  ridicules  et  des  explications  *  Vfol.ns 
diverses,  ils  eurent  sohl  de  dissimilier  la  folie  de  ce  qu'avaient  dit  leurs  pre- 

5  decesseurs,  sans  pouvoir  cependant  cacher  la  grandeur  de  cette  folie,  menie 
d'une  facon  moderee  par  la  persuasion.  Ils  essayaient,  en  effet,  d'emprunter 
quelques  images  (etxwv)  ä  la  verite  qui  se  trouve  chez  nous.  afin  de  consolider 
leur  propre  opinion  vaine  et  instable  et  leur  erreur. 

C'est  pourquoi,   quand  le  Livre  divin  dit  qu'il  y  a  des  anges  et  des  ar- 

10  changes,  des  vertus  et  des  puissances,  des  irönes  et  des  dominations  et  les 
autres  appellations  des  ordres  (rac;is)  intellectuels,  qui  ne  sont  pas  nommes 
par  nous  maintenant,  mais  qui  doivent  peut-etre  etre  aussi  nommes  et 
eonnus  dans  le  siecle  ä  venir1,  selon  I'etat  de  preparation  et  de  purifi- 
cation  de  chacun,   purifie  qu'il  est  d'avance  par  les  travaux  de  vertus  d'ici- 

[5  bas,  ils  se  sont  imagine  avoir  trouve  une  defense  (suvYiyop£a)  du  polytheisme 
(iroXuögfe)  professe  parmi  eux.  Couverts  de  honte  et  de  confusion  par  res 
allegories  et  par  ceux  d'entre  les  hommes  qu'ils  ont  faits  dieux,  ils  possedenl 
une  impiete  cachee  et  ils  portent  en  eux-memes  l'enfant  qui  les  devorera,  ainsi 

I.  Cf.  Eph.,  1.  21. 


7',  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [356] 

^^j/  a/;    ocx   :'JIjji.-J^    ojA    ^--ul^-s   yOCXJLaj-so    :j_^*OJ   yOO(A  -cxo^../ 

vfoi.  us  )k  ■..ft-J.  voot^  K*l  jkS±>^,  *  lo^am  J_v^>  ):v>i«>)Jo  ■-...,  n°>J  t*Äcoäj 

l"  b.  ^ 

r^1.;>  jJo   .-^.*3lL-^o  ILaJLw   J.jochA  )»=t-:^;   U-^ .» s>  t^  ••^--oi.-vs  yoouK-/ 
♦JS*..;   )j)i;   Jtoöi  cxla^X'>>s>a\o  ko  oilo-.)^  lo^'^  öC^ 
Ji-a-/o  :JjJLiö\   ;a.,s   m.j;   -ex   ^:>o   '^.jl—  ^- » Q-.  «S   Jjot   ou^a»      vo.jcx 
|Lo_i>U   JJ;    J^^o  ^/»    -.yoow^  Aaj    ^.(.3  s^öio;o  ,.\  •>  JouVJJ;    -ex     )K^M;o 

Ll'ol.  148  Jo«    -CXoN— -\^    —  too/    JjLSJ    )ocx    K~./l    ^.^iö/i    .   cuJ-V/    la^.    ^        ^U^x 

v"  b. 

IcxJSso    .  ^<xoK*l    )cx.3\    La.\o   .'K_»..jl-.V~3  -exok^/j   oex   .-)oC^.j   Jk.^*io 
J~s/    >N.~3    ^.ioi    .  Jjl^oo   J-^iooKio    ^oi-\   v3/    ^»j    (lo-jOt-s   cx-i    . --cxoK-/ 

l^-'^o  ^..\cx   )o»~o  ^s/   -.ooi   JoCSs    o-^   *Jl_jcx   -.^cxoN-./   )._-_üdo/    K*o  o/ 
1.  L  V  in  margine  .  Ua-^-  —2.  L  in  margine  .  E^iövat.  —  3.  V  **»•  —  4.  I.  V  in  margine  :  Hn^°o 


que  les  ventres  des  viperes,  qui  se  detruisent  en  mettant  leurs  petits  au 
monde.  Ils  adorent  les  anges,  en  efTet,  comme  des  dieux;  par  un  manque 
de  mesure  ils   sortent  encore  des  limites  legitimes  et  ils  prennent  le  voile 

vfoi. m  de    TidolAtrie   pour   Taspect  (sy;?ijjt-a)    exterieur  de  la  piete   (eü<te£eix).  *  C'est 

de  cela  que  sont  malades  meme  beaueoup  de  ceux  qui  fönt  profession  pour     5 
eux-memes  d'etre  chretiens,   lorsqu'ils  cachent  sous    la  peau  de  la  brebis 
l'esprit  paien    et  qu'ils   ignorent  la   magnificence  ([AeyaXo-peiratx)  et  la  haute 
superiorite  de  notre  mystere. 

Nous  sommes  tellement  eloignes  d'adorer  les  anges  et  de  leur  attribuer 
un  honneur  et  un  eulte  qui  ne  conviennent  qu  ä  Dieu  seul,  que  nous  avons  meine    10 

1,  fol.  148  prefere  pour  nous  une  lutte  irreconciliable  *  avec  les  Ariens,  qui  disent  :  «  II  y 
avait  un  temps  oü  le  Verbe  de  Dieu  n'etait  pas  '  »,  luiqui  est  au  commencement, 
qui  est  en  Dieu  et  qui  est  Dieu  " ;  et  de  meine  ils  professent  que  l'Esprit  eternel 
et  saint  a  aussi  existe  au  point  de  vue  du  temps  apres  le  Pere  et  le  Fils.  Car 
tout  ce  qui  n'appartient  pas  ä  la  nature  increee  ou  ä  l'essence  (ousta),  cela  is 
n'est  pas  Dieu,  eüt-il  Texistence  avant  les  autres  creatures.  Xous  entendons, 

1.  C'esl  la  phrase  eßlebre  :  ••    Hv  7tot-  ot:  oOx  rjv.  ».  —  2.  Cf.  Jean,  1,  l. 


357  HOMELIE  LXXII.  75 

JJ   -.i-iö/j   J  -   ^  |S-   o«-^  ^1-^.iO.Jl  W-^x    ^/    Joou»   -öi    o»J^  K*l    \K*J'^l 
J_io  ocx   K-;   001   JA,--.  -U-scu   Jot-\JJ    jo^col  jLs/o    Jl^--  J«H^s  y^>  Joovj 

y^/   ]J/  .Joot  s-oiots^/  ^)J^jo  cu^.  Jjl3u'/        J^aS.^  vooiis.3;   ^--j   JjauaS^Vfo 

♦  Joot  Vfio  3J^o^i»;  J£s>v>-i  .Joot  v^oioK-./  JJ  ^-aj»=>;  U-/ 
..a*JUiol/»  ^-J^ot  J-OOJus;  JJ.oJSw.JL-  yOOj.^.Ju^o  ,N^OOt  Jj>jl.  ^ö\  ä/ 
J«*-*v  +~  >*^  ^  :)öös  ^ooiJM  •_->  JJ;  -.^^A  )«*^  ^0  Vt-^— 
10  ^^3;  ),■-..  *  %  V>  ^ax-  J_ .j_io  ,— o  -.J^-/  OU»  yl.^  '^.-3  Ot_I_iO;  061  J-s/ 
po/  *3  *J-»JsiJLa  J-c*$s  oöt  ^*o;  >s/  *^.;  V-M'>^o  .^.ojo^J-i  ^jl-*o  -oto^;J-=> 
J»qj  ot^.;   JjljuScüLxxS.0  .-JLmoV   o»..V,i   LoJLiäA   f=^>?   °<ä  -.^3?   J<*^  J-©-^ 

1.  L  V  in  margine  :  Aiuvo;.  —  2.  L  V  in  margine  :  Atuva;.  —  3.  L  V  in  margine  :  U3!«-  —  '1.  V 


l'ol.  115 


v"  a. 


en  effet,  le  prophete  aussi  dire  :  Qu'il  n'y  ait  pas  en  toi  de  dieu  nouveau,  et 
n'adorep'as  non  plus  un  dieu  etranger  '.  Et  nouveau  est  ce  qui  n'est  pas  en  tout 
temps,  mais  ce  qui  a  ete  fait  dans  le  temps,  011  dans  une  partie  d'un  siecle  et 
dans  une  duree  plus  ou  moins  courte,  de  mertie  que  ce  qui  est  sujet  au  temps  : 

5  car  Paul  crie  :  ort».«;  les  derniers  jours,  le  Pere  nous  a  parle  par  le  Fils,  par 
lequel  il  a  aussi  cree  les  siecles'-.  Et  comment  le  createur  de  tous  les  siecles 
*  n'etait-il  pas  en  tout  temps?  Mais,  comme  celui  qui  n'etait  pas  dans  le  temps,  *  vfol.  115 
il  a  6te  dans  une  partie  du  temps. 

Nous  reconnaissons  donc  que  les  anges  et  tous  les  ordres  Celestes  qui  ont 

10  ete  enumeres,  ont  ete  aussi  crees  par  Dieu,  et  ne  sont  pas  des  dieux;  car 
pour  nous  il  n'y  a  qu'un  seid  Dieu  le  Pere,  de  qui  viennent  toutes  choses  et  pour 
qui  nous  sommes,  et  un  seul  Seigneur  Jesus-Christ,  par  qui  sont  toutes  choses  et 
par  qui  nous  sommes3.  De  son  cöte,  David,  le  plus  divin  des  prophetes,  chante 
en  s'adressant  au  Dieu  de  l'univers  :  Celui  qui  fait  des  vents  ses  anges,  et  des 

is  flammes  de  feu  ses  ministres  ' .  Dans  un   autre  passage  il  dit  encore  :  Benisses 
le  Seigneur,  (vous)  tous  ses  anges,  qui  etes  puissants  en  force  (et)  qui  executez  sa 

1.  Pf.  lxxx,  10.  —  ■_».  Hebr.,  1,  2.  —  :>.  1  Gor.,  vni.  fi.  —  4.  ps.  cm.  4. 


L  i'ol.  149 
r°  a. 

'Vfol.  11 

vb. 


76  SEVERE  M'ANTTOCHE.  [358] 

aavl»  .oi-V.»    jliöj   JLj  n-ocul^-oA  .oifcC^io  >  .»  a\;    )L«.~:5  x^jr40!    .oCb—; 
♦ou*ii  ^.,_^   «\^i   jjuuiöJLio  .oila^i—  vOC*Sj>  J-V^c^ 

>^.^io  yVjKjiäe  jkxiaAkJ^;   tjK.-UDVÖtv»  j-~ oV  yOoi-A-./  vooi^-3  jooj  jJ 

Jfcw^-SO     -.Jl,_X_ii«.    vOO»-.K-/    "^.OOI    J— oV    -.|jLD»a3     1-jJjÄ^     ^.^^»    ^^--»Z 

J^-2lÜJ;o  JoC^jJ  ^JJU;  «Ol  '^.-oü^  k-/  Jt»^;  •^oajL^>  ^5°  l^-*^0^^00 
^ot\  K-./  .J,:i>'a2L.\  yo-j/  ^V^aJLi  )L>— o  Jla^^ö  ^aiwjo  -.J-ö»^«.  Jj^Jloo.3 
^.so  'yjL-auiu  „_.^ot  *-./•»  -öi  p  .^».iisKio;  ^.\oi^  jn.,,'\i  Jl*.~  t"*->^ 
5^SO  -.vVjkjuio  ^.;  JjloioS;  JKjLiojJ  lo\  fS  »s/  ^oü^  J_soufcoo  '^^ 
Jj—.ÄOo   jÄo^-o   )lo— K.^^kKj>;   och  )-^>.flao/o  j-.Vr=>  JJo  J~».io»-o  och   Jjoiojls 

V-^oot  .\ooi-.J^./  ^-^ot   *-/;;  J^oJLcoJ-s  ^s  a^  .-^.^iäio  jjLipoo  J^>iJ 
J-iaaco/    jjj  >s/    *>o^s  >xooV3  "^o  ^-io  .--oioK_/   )t^:   )ln  .  ->  \   ^-io  V^; 


pawle,  afin  d'obeir  ä  la  voix  de  ses  paroles .  Benissez  le  Seigneur,  (vous)  tontps  ses 
armees,  qui  etes  ses  ministres  et  qui  executez  sa  volonte'. 

A  cela  il  est  bon  d'ajouter  aussi  ce  que  dit  l'Apötre  ä  leur  sujet  :  Ne 
sont-ilspas  tous  des  esprits  au  Service  (de  Dien),  envoyes  pour  exercer  un  minist'ere 
en  faveur  de  ceux  qui  doivent  heriter  du  salut"?  Ce  sont  donc  des  esprits  faits 
et  des  creatures  intellectuelles  et  incorporelles,  dont  l'occupation  est  de  louer 
Dieu,  de  recevoir  des  ordres  divins  et  de  les  executer  avec  rapidite  et  force. 

Lfol.  149  Ils  possedent,  en  efTet,  une  force  qui  convient  *  ä  ce  qui  leur  est  commande, 
lorsqu'il  leur  est  donne  d'en  haut  de  faire   de  telles  choses,  lorsqu'ils  sont 

Vfol.  ils  envoyes  pour  le  ministere  *  de  notre  salut  et  lorsqu'ils  participent  ä  la  lumiere   1 
premiere,  increee  et  essentielle  (oüaia)  qui  apparait  dans  la  Sainte  Trinite  et 
qu'ils  sont  eclaires  par  lä. 

A  cause  de  cela  ceux  qui  remplissent  la  fonction  (tö&j)  d'ecuyers(<jiraöy.p'.oi), 
qui  portent  la  lance  et  qui  sont  armes,  sont  egalement  appeles  des  anges  de 
lumiere,  non  pas  parce  qu'ils  se  trouvent  sous  des  apparences  (ayr^.'x)  sembla-   l 
bles,  —  ce  qui  est  en  dehors  de  la  grossierete  du  corps,  en  effet,  est  neces- 
sairement  aussi  sans   apparence   (rsyr^a) ;   —  mais  parce  qu'ils   sont  vus  et 

l.  Ps.  cn,  20-21.  —2.  Hebi..  i,   14. 


•  Vlul    I  I, 
r»  a. 


[359]  HOMELIE  LXXII.  77 

joOÖA.  ^*a  .•^•^oK.aoioo  ^.)_~  too  )K.^.il..;>o;  \ts.  ."m«  j>  Loom  )J/  .-^o«oK»./ 

I0L0,    )— »yj»    v3/     Jln\  »  ..;    U'r*°    ^/?     ^-*^   OÖ»    .'\OQ-mJ    ^--^A»    oö»j  ^D 
,   Jo^JJ     J..-*ia_*    >.V-*o/»    Jlo-i^    ->— 1/    )K^A*iö.Ji    )la....,\  °>;     'j^o-oo; 
.•q-.>-1/  ^J   ^j-a  JjL-iLo  JV-=s^  ^°«»3?      v^o«  U>^~  ^°  V-^  <**/   ^ 

JLlj— /     J-JL3J-3JO    V^CX     ^-.C*J^.../     t-«-^     jtOt^w^iLiO    .yOO».^^*     ^-^Ot    yOjJ 

u  ♦J_jL.>l~Kio  ooot  yoo»..^/   )  Li^vpo;   Jjl^.  ^.\   »3/;   ^-^01  ..jvnm/  ^--.\oi 
ot.-\    K^io    Jj^ajx^    oiXioo    :ot,«°>i  3  )ooi    ^^bsJjs   (.icn.-"^    )o^.'.'.^.i   jjuootfcoo 

Jla  nm\o  llasKaiio  N!*>»£.io  .0001  ^.>~J^oo  j^aifloj-s  ^--V—/  ^J-^  J^ü--/0 

1.  L  V  in  margine  :  Uo^U-is.  _  2.  V  ^'w    —  3.  V  flfio    —  4.   L  V  in  margine  :  ^»  .^*-'i 


compris  dans  les  inveutions  de  l'esprit  de  cette  maniere,  ä  savoir  par  ces 
appellations  et  ces  actions  connues  parmi  nous,  afin  qu'ils  montrent  la 
royaute  et  la  puissance  universelle  de  celui  qui  a  le  pouvoir,  lequel  est  appele 
tantöt  le  Seigneur  des  armees,  tantöt  le  Seio'iieur  Sabaoth;  car  «  Sabaoth  » 
se  traduit  par  «  des  milices  ».  C'est  pourquoi  Luc  aussi  dit  :  Une  t raupe  de 
la  milice  Celeste  apparut  aux  bergers,  disant  :  Gloire  ä  Dieu  dans  les  hauteurs 
et  sur  la  terre  paix,  parmi  les  hommes  bonne  volonte  (eu&oxt'a) '. 

Personne,  en  effet,  ne  jugera  ce  qui  a  rapport  (aux  anges)  par  les  aspects 
sous  lesquels  ils  sont  apparus  parfois  ä  des  hommes  saints ;  car  ces  (aspects) 
0  sont  varies,  et  ils  ont  paru  ditferemment  suivant  le  temps,  selon  I'oppor- 
tunite  du  besoin  qui  se  trouvait,  et  dans  des  appareuces  [yyj.y.)  telles  que 
pouvaient  les  apercevoir  les  yeux  d'etres  sensibles. 

C'est  pourquoi   Daniel,    qui   etait   devore  en   lui-meme  pour   les  profon- 

deurs  *  de  la  sasesse   et  pour  la  beaute  intellectuelle  des  visions  divines,   et  *  v  iui.  111; 

r°  a. 
auquel  il  arriva  en  fait,  —  et  tres  justement,  -  -  d'etre  appele  un  komme  de 

desirs2,  voyait  des  hommes  divers,  varies  et  differents  suivant  le   temps  au 

1    Luc,  II,   13-14.   -  2.  Dan.,   ix,  23;  x.   11  el  19. 


78  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [360J 

jof«.  ^/  ■v-.oia^s.^.  Vo  ch.2^.^1  J.-iö';o  .JJQJ;  )t-»w2i.^öJJ  ^/  -oiai^o  •  J-o't--^; 
■.„-..ot.-'bo  ^»;  ^-.Aot  .U^^üd  (..ia.ivi  jJLo  ^/  oiJb^.1  jLoo  .^>'t  iV>;  }.*.~.u 
■  .^oot  ^...q^"  .  ^o  jojJL*.?  yooh^o  ji.cn  S;K^o  lo  Q  CO  ^o  (.*i  as  Iq  q  eco2^ 
) !.a.a-\..iö  Iq_^  v^JSl^o  ,~.^o>;  J-Jl^j»  |j»-^  >ä/;  .•J_JLÜ_aio;  )..2..\-ai\o 
jjo  JI  i\  ^i^o  oöi  jJLoo  .  «xa\oö(»  -6i  )iaoK.2.io  JLaL*^o  t.-.^^  )icx  .)l).^co 
^*Aoi   la\   )ooi  »rt .  i  tt>  JLs'oj»  ^X  c£>/    -J;oi  NV^io   .)J^.^co  Ua^i  i^-,... 

♦  ^la\ 

vr.>i.  lies/   6j.>^/<  -t  im.i      ryoot-^^  -ooi  ^»>Ilw.too»   v-.^oi  )i>~~  Laa^  ►..»   v/ 
I.  L  V  in  margine  :  Q$aZ. 


point  de  vue  des  apparences  (u^riaa),  ä  cause  de  la  variete  et  de  la  diificulte 
d'iuterpretation  des  revelations.  Tantöt  il  vit  Gabriel  comme  un  homme  qui 
vole,  et  (celui-ci)  lui  faisait  coimaitre  par  ses  paroles  que  l'apparence  (<7£r,tta) 
de  l'oiseau  est  la  marque  de  la  rapidite.  Au  commencement  de  ta  friere,  dit-il, 
en  eilet,  une  parole  est  sortis,  et  je  suis  venu  pour  te  la  faire  connattre'.  Tantöt 

Lfol.  iw(ilvil)  encore  un  homme  vötu  de  Im,  '  dont  les  reins  etaienl  ceints  d'or  d'Uphaz; 
son  corps  etait  comme  la  Chrysolithe,  son  visaye  (xpo'jwirov)  comme  l'aspcct  de 
l'eclair,  ses  yeux  comme  des  lampes  {ly.o.-a;)  de  feu,  ses  bras  et  ses  pieds  comme 
l'aspect  de  Vairain  elincelant  et  sa  voix  comme  la  voix  d'une  multitude2.  Tout 
cela  montrait  la  dillieulte  d'interpreter  et  de  comprendre  les  visions,  et 
(indiquait)  que  la  variete  des  evenements  divise  les  moments  de  l'avenir  entre 
beaucoup  de  royaumes  :  car  c'est  ce  que  inoutrent  la  diversite  des  matieres 
(GTon)  et  la  voix  confuse  et  incertaine  de  la  multitude.  C'est  pourquoi  il  avail 
encore  besoiu  d'une  explication  au  sujet  de  ce  qui  etait  dit,  et  il  entendait  : 
Comprends  les  paroles  que  je  te  dis'J. 

Mais  si  nous  pensons  que  l'essence  (oüciac)  (des  anges)  est  aussi  selon  les 

V  r..l.  im  aspects  <|iii  apparaissuient  en  eu\,  '  il  est  ögalement  necessaire  de  croire  qu'ils 

i    Dar     i\.  -■:{.  —  2.  Dan.,  \,  ä-ü.  —    :    Dan.,  \.  11. 


[361]  1IOMKLIE  LXXII.  7!) 

j   ^io,  |_jL_o»a-3;o  .J.^*jLio;  ^-.j    jloJLv—  «JLa  Jou^>    ^o  JI*-  J°<*j?   ^-001 

jkia^-ix^o   a*>~.J./   .J-»-JL^   >-o|3s   )i-=Lü   loA,    yoi«   o/   .jla^io^  öws 
^  .-^zoj    'jowSs»   |Ao>f*)    J»««ai.\   K-J.*»--'-^   ^J?    v«"«    •*°JVa./    Q^o^o 

Jba.9  ..Jjoi   oiSj  'k*JJ  vClj/   ^alüo  >Ul    ^*3l   ^^-®  t3   ^/?   "^^o    -W 

1.  V  add  ,?*ki>  ^»i  ow-  Gette  lecture  esl  un  peu  incertaine  ä  cause  du  mauvais  etat  du  ms. 


sont  varies  et  materiels,  et  ceci,  lorsqu'ils  sont  immateriels  et  simples  en  tant 
qu'ils  sont  iucorporels.  Ne  sont-üs  pas  lous,  en  effet,  des  esprits  au  servier  (de 
Dien),  envoyes  pour  exercer  un  ministere  en  faveur  de  ceux  qui  doivent  heriter  du 
salut*?  Est-ee  que  tel  n'etait  pas  Gabriel  qui  pour  nous,  qui  devions  devenir 

>  les  heritiers  de  Dien  et  les  coheritiers  du  Christ2  et  elre  sauves  par  le  salut  qui 
en  vient,  etait  envoye  pour  l'annonciation  de  la  Mere  de  Dieu  Marie  ?  Pourquoi 
n'est-ce  pas  de  la  meine  maniere  que  (se  prpseuterent)  aussi  ceux  qui  appa- 
rurent  aux  femmes  aupres  du  divin  tombeau  et  annoncerent  les  premiers  la 
resurreetion,  eux  qui,  d'une  maniere  egalement  appropriee  ä  la  luniiere  de  la 

i  connaissance  de  Dieu  qui  resplendit  dans  la  auite3,  apparurent  revetus  de 
robes  (aiokri)  blanches  et  etincelantes? 

N'estimerons-nous  donc  pas  bienheureux  ceux  qui  sont  dans  cet  etat,  qui 
se  delectent  et  se  rejouissent  de  l'illumination  den  haut  et  executent  les 
ordres  divins?  Oui,  dis-je,  et  avec  une  grande  conliance.  Honorons-les  d'au- 
tant  plus  que  nous  savons  seulement  qu'ils  sont  de  vrais  ministres  du  bon 
Dieu  et  du  Seigneur  et  de  bons  serviteurs,  et  qu'ils  sont  dans  une  grande 

l.  Ilebr..  i.   14.  —  2.   Rom.,  vm,  17.  —  3.  Nous  suivons  le  texte  de  V. 


v"  a. 

Vful.  116 
v"  a. 


80  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [362] 

|x^M  ,>nm  °>  (tOs-ioo  JoC^s  )  «■ « **>  -.o'jl;  U>*£*~  *—  ^-^  'Juaeuo  J~.oot 
Uni.  iv.i  V-A-»  •  Jt0^ia_\  ch.\  3'J.x  t-«-^  t-3  y  *i"  )"L-A^L&  H«^-*—  t-3?  '."^-Joi 
^^  )o£^i  J^jJLiö  ^)o,_o  J...0Ö1  Jlo,.-.;  -.vOJ^  Jj/  *^äö/  *  .Jjldch  ;po/  K-.)^OW 
)j/  ,-id/  .^\oi  jVa^j  ^o  ,.~  "^vi.  yo^o.^1  jj  ,o>j-.  .oo l-o  .o'jl*  )— ^—  t~ 
ocx   uo/;    oi3o«_3   ^-»>—    ^.aj^aa   -.J-A^euti   yOOt^.-»*    J-oJLöi    ••t-»--^   \&3^ 

JJ     ^^_^0     .    yOO(..\_.l      |_30«_2     ^_£L~.iO      )_3,:ä)i      Cu.kj     ooio     .U-iOJO; 

•:J^oCSx    J—  ^>a*i    )laj...>.~too 

2>5^o  :^_ic  JLs^o  '^yo  .)JLni°i\>o>  )KS.io^  o&  ^qjijq^o  .J-chSs  J_süo 
:J._ioVo  L-^üioo  ^*aJh-o  ^*>-*'J  ^9  \-^o  \.*K*io  JL^sJLo  vQJÖt  )La\.i— 
JJ.2^o  Jlo_L.oV-oK~io  JL^.   -.M*-^?   vootloj^^o  K^J_/JS^>    |...Q.:^bo  v*^x)?o» 

"^a-s;    yOüöi   :^tio_^.j    t-»^-»!    ^  ^V-s.^  ff) v>;   \OJOi;    jljajjvu     ^_^jL^o.^oiie» 

1.  L  V  in  margine     ^o   -2.  LV  in  margine  :  >=o-  —  3.  L  V  in  margine  :  °- 


allegresse  et  dans  une  grande  joie  ä  cause  de  notre  salut.  //  y  a,  en  effet,  de 
la  joie  dans  le  cielpour  un  seul  pecheur  qui  se  repent*,  a  declare  le  Christ  Dieu  le 

♦  Lfoi.  149  Verbe.  II  estdonc  certain  que  les  armöes  Celestes  se  rejouissent.  *  Car,  repre- 

•  vj'oi.  im  nant  cette  parole,  il  s'est  exprime  tres  clairement  en  ces  termes  :  *  Je  uous  le 

di.s,  il  y  a  de  la  joie  devant  les  anges  de  Dien  pour  un  seul  pecheur  qui  se  fepent2. 
Et  encore  :  Voyez  ä  ne  mepriser  aucun  de  ces  petits;  car  je  vous  dis  que  leurs  anges 
dans  le  ciel  roienl  saus  cesse  la  face  (TCpocwirov)  de  man  Pen  qui  est  dans  les  cieux3.- 
II  est  encore  ecrit  :  Les  Seraphim  se  cachent  la  face  (irpduuirov)  \  parce  qu'ils 
ne  peuvent  voir  la  gloire  de  Dien. 

Mais  il  est  certain  par  la  que  c'est  d'apres  les  sens  qui  s'y  trouvent  renfer- 
mes  que  le  Livre  divin,  se  servant  de  l'habitude  en  usage  chez  nous,  varie  la 
parole  de  l'enseignement.  Par  les  Seraphins  et  par  les  armees  rapides,  exces- 
sivement  courageux,  prompts,  sublimes  et  eleves,  —  c'est,  en  effet,  ce  que 
muntre  clairement  lenr  grand  nombre  d'ailes,  —  il  fait  connaitre  que  cette 
gloire  sublime  est  absolument  inaeeessible  et  invisible.  Par  les  anges,  auxquels  i 
;i  ete  confiee  la  garde  de  ceux  qui  passent  pour  etre  les  plus  petits  parmi 
nous,  eux  qui  voient  sans  cesse  la  face  (Tzpowizov)  du  Pere  Celeste,  il  indique 

I    Luc,  xv,  7.       2.  I.ur.  xv,  10.  —  3.  Matth..  xvin.  lo.  —  1,  Cf.  Isaie,  vi,  2. 


[3631  HOMELIE  LXXII.  81 

.^..^SJsoo  ^x^»'   \OJÖ«  J-l»_V  ya-±  ^.  i  \ J^oo   N.>|^0|V^;   \Q.jöü^  k~»/;   *»öt 

Jj/    J^Jk_io*  ^^»io  •>t-^>  ^-*o    *-^;   |-3o,-^3   >-3.otl   |Jo  -V!  •«■  v       '^».»Vlbl  in 

♦  m»  I  «  IN    "^sta^S 

11    J-äULiÖ     J-JL-SOI     .Öi_.K_/     JK^JOJ     .j-fc^Oo/     K^O    o/     ^)0QJL_^    jj ;     JjLOii     K-O 


fol.  149 


la  grandeur  de  leur  charite  (<pi>.xv9pwiria)  et  de  leur  paix,  gräce  ä  laquelle 
les  anges  sonl  censes  avoir  toute  la  liberte  (irappYiffia)  de  ceux  qai  s'entre- 
tiennent  personnellement  avec  des  priaces  tres  eleves.  Quand  il  s'agit  de 
nous,  011  peut  trouver  aussi  que  la  parole  varie  de  la  meme  maniere.  En 
5  effet,  tantöt,  craignant  la  visite  terrible  de  Dieu,  le  prophete  s'ecrie  :  Detourne 
In  face  (7Tpo<rtoxov)  de  nies  peches' ;  tantöt,  atliranl  la  paix  sur  Iui,  il  dit  :  Fais 
briller  tu  face  (-pocco-ov)  sur  '  ton  serviteur  ei  ne  detourne  pas  In  füre  (■repoGoiirov)  *  v fol.  116 
de  ton  serviteur ;  parce  que  je  suis  dans  la  detresse,  exauce-moi  vite2. 

C'est  d'apres  des  seus  de  ce  genre  qu'il  laut  prendre  diversement  les  faces 
I)  icdpsuirov)  de  Dieu,  et  non  d'apres  un  type  (tuxo?)  et  une  image  (eixeav)  cor- 
porelle  et  d'apres  une  forme  humaiue;  ce  qui  est  etranger  ä  une  nature  011  ä 
une  essence  (oücia)  incorporelle.  C'est  ainsi  que  les  anges  sont  dits  voir  sans 
cesse  la  face  (xpöswTCoy)  de  Dieu,  lorsqu'ils  s'oceupent  avec  zele  de  notre  garde 
et  peut-etre  aussi  lorsqu'ils  fönt  quelques  supplications  pour  nous.  Quelque 
chose  de  ce  genre  est  indique  egalement  par  lange  qui  parlait  *  a  Daniel,  »Lfol.  iv> 
quand,  par  une  sorte  de  prosopopee  (icpocwiroirotK)  et  par  une  indication,  il  pre- 
disait  la  fin  de  la  captivite  d'Israel,  en  s'expriniant  en  ces  terraes  :  11  n'y  en  a 


1.  PS.    L,   11.  —  2.   PS.  LXVIII.    18. 
PATR.    OR     —  T.    XII.   —  F.    1. 


V  fol.  117 


Vidi.  II 


82  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [364] 

^  .[yx.  ./  jj/  ..^.\ot  '^ü^^oxs  \*_äo.->k  »..'mv;  t-  k-i  Jl°  'V*l  Ua* 
:Y~J±3i  vOJÖt  JjüüÜu^Ao  ')KjL.pa.^o  J_ioiÄ^o  V-*^  &l  v*^?  U**» 
|jtio-.öcio   )™"*\£  ****»  io^ot"3   J^JJ^  -.J-'t-*»-^   ^-^— 'jj   vQJc*^  K-)t-K~.o 

..'j-^o-*»    JiJU;  V*n^  -«  -v^-j/    Jj"2uo  •ot-^  ^*^-*'??   v?J°'  "V*  ^°? 
4>~»/   JLsV-O;   J»f-»!<>  c*X-D  )K-V**>?  JJ—  -.W^»   *~!    i^?0-5*! 

och*  J—^oa  ^  -*™X  ^a-.;ltoo;  J^o  oot  "^o  .-yCuouS.  V*n^  °°<  l'r^j  -v?-1/ 
..Joot  pö/  Joe*  ^iäio  w-axio  la^k»  oöt  Jjjbo  Jjloch  .jou&»  **oio;a-J^j 
)y-s  s.    3/    -.ooot  ^.»a'n    );oi  .^oio, »  n  cot   Uv^cu^    -.t-^i   k*^;*  )t-°r«  \J° 

Jj^a^   Jv^sl^v   -.V^^v    o°°«   ^-^o  .)-Jo)jiaio;   JvJj^  v*-^3   ycuoi   .-Jö^JJ; 
_.K_/   voj^  )..jl.."  ,?>    ».   .o>   Jjjl;UL3  ir_i_~   3/   .vok_i/    V!~^  ^°t 

1    V  VviO»xj. 


/m.\  u«  qrwi  me  vienne  en  aide  contre  ceux-lä,  sinon   Michel  nitre  chef.  11  est 

donne,  en  efl'et,  pour  gardiens,  meme  auxnatiöns,  aux  villes,  ä  chaque  homme 

et  surtout  ä  ceux  qui  craignent  le  Seigneur,  des  anges  ainsi  que  des  oflicicrs 

(Tx^iapxoc)  fideles  et  des  soldats  qui  viennent  de  la  part  du  grand  roi.  L'ange 

du  Seigneur,  est-il  dit,  en  efTet,  iampera  autour  de  ceux  qni  le  craignent,  et  il 

les  sauvera2.  Car  ce  mot  «  il  campera  »  indique  que  le  secours  d'un  seul 

ange  possede  la  force  de  tont  un  camp  et  d'une  troupe  rangee  en  bataille. 

Mais,  oubliani  leur  condition  de  soldats  et  de  serviteurs,  ne  les  deshono- 

rons  pas  ä  cause  de  cela,  en  vertu  dune  erreur  paienne,  par  des  honneurs  qui 

7  sont  au  dein  des  limites.  *  Car  tout  ce  qui  est  enleve  ä  la  gloire  de  celui  qui 

seid  est  Dieu  est  un  deshonneur  pour  eux.  C'est  ainsi  que  Fange  qui  parlait 

a  Manue,  disait  :  Et  si  tu  [als  un  holocauste,  offre-le  au  Seigneur3 .  C'est  ce  que 

faisaient  aussi  Barnabe  et  Paul,  ces  serviteurs   aussi  fideles  que  les  anges, 

quand  les  adorateurs  de  demons   de  Lycaonie  entreprirent  de  leur  oil'rir  un 

sacrifice  corame  ä  des  dieux.  Ils  criaient,  en  eflfel  :  0  hommes,  pourquoi  faites- 

vous  (flu?  Nous  aussi,  nous  sommes  des  hommes  sujets  aux  meines  passio?is  que] 

1.  Dan.,  \.  21.  —  2.  Ps.  xxxiii,  8.  —  i.  Jugcs,  xni,  16. 


[365]  HOMELIE  LXXII.  83 

|oiA   loJS  yQ.  i  °>,Uo    .voasod   )KaSy£D  ^^»>ot  v_*m    vqjA  ^-L/t  VmvM 

♦yoot-a  k-»/;   ^so  J^cl»o  J^i/°  )--^*   t-3^^?  °öt  .'JLw* 

U>U   ^So    :oooi    yuJu.Kjs    ^coVais    O-a/t-a   :  JI.  "ici  r>  \ ;    ^.cx   \-.i    1.9U 

yOOt-K-./»  o^sK-flo/  )LiüLXJLS  w^o  K_J1^»;  . •  yOOU^Of-O  ^poi  vajöt^  &}  0001 
)k  .   n  vi  >V)    J— o»    ^.-^xot    .-^-.ou-l^— ./    ^--JS.o«    ^-./;    a^    ßl    JöCSs. 

v  ,-.0»^.  .^NnV  oC^_;    )LJ—  j    JLou-^ooo   ^00  ••Jov^JJ    ^Jl^^ä»   pa3  -.)l>-.>-iw 

^ot'O  .-oiio,  Vu»/  ^3  »-•—*/  J-»t^°  ^-3lCQlS,  o_Aj;  7.-/0  .-Jooi  ^.oioK_/ 
J  i*»'«v»  ^3  ..Ö(JlSü  ts  .  fflOVlIO  J'i^'il  jK-^po  —öl  Jt->./  JJ/  •Jp»?-3  o»N  >ct  rt\ 
^..ot^-30   *.    -|  -*--   Jpk*-3    fcv.2^.;    lo_\io   'I^SuLm      L.<wS;iu^   0/    (.^.Xä^L.w^ 


r"  a. 

V  lul.  117 
1     b. 


1.  L  V  in  margine  :  ""■   —  2.  V  add  v«""« 


vous;  iwus  vous  annoncons  qu'il  faut  quitter  res  vanites  et  vous  tourner  vers  le 
Uieu  vivant  f/tti  a  fait  le  ciel,  la  terre,  la  mer,  et  tout  ce  t/ui.  s'y  trouve*. 

Les  paiens,  au  contraire,  se  servaient  dune  foule  de  ruses  (TCopo?)  et  met- 
taient  toute  pierre  en  branle,  afin  d'obtenir  im  holocauste  et  d'etre  regardes 
comme  des  dieux,  parce  qu'ils  avaient  rendu  dans  uue  villi-  un  service  ou  un 
bienfait(sܣ'pyet*)  humain.  Tels,  en  effet,  ils  voyaient  aussi  leurs  predecesseurs 
qui  ont  passe  ä  tort  aux  yeux  des  hommes  pdur  etre  des  dieux.  Mais  tels  ne 
sont  pas  les  esprits  administrateurs,  intelleeluels  et  Celestes.  Car  il  y  a  en 
eux-memes  une  crainte  d'autant  plus  vive  qu'ils  sont  plus  pres  de  Üieu,  et  ils 
sont  saisis  d'effroi  par  suite  de  sa  terrible  superiorite.  Ils  se  souviennent,  en 
eilet,  de  lachute  *  du  Calomniateur  qui  autrefojs  appartenait  ä  leur  ordre  (xa^.c)  *  Lfoi.  150 
et  qui,  comme  il  est  ecrit,  <t  eleve  son  cou  contte  *  le  Seigneur  tout-puissant  et  n  .  v f.'.i.  u: 
coiini  sur  lui  avec  deshonneur2.  Mais  la  main  des  peintres  qui  est  insolente  et 
qui  est  a  elle-meme  sa  loi  (ai»To'vofjt.o?),  favorisant  les  inventions  ou  les  imagina- 
tions  pa'iennes  et  relatives  ä  l'idolatrie  et  disposant  tout  pour  son  avantage, 
revet  Michel  et  Gabriel,  ainsi  que  des  princes  r-rupawo«)  ou  des  rois,  d'une  robe 

I.  Art.,  xiv,  14.  —  2.  Job,  xv.  26. 


r  h. 


V  fol.ll 

v  a. 


84  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [366] 

.vOchA  JK^>\.io  JL^xso  .)Ä^J^io  jK^a^vx)  J.Jo-^»/?  JJ^»l-=>  -.J-aS^ö 
"^00  .(.io.^J»  ^3  "^.^j  och  (j^.o|o  jjL^CS.0*»  j^tlOOJl  yOOi^.;  )jl^cu^3o 
Jl^o  ;y,fl'«v  ^jlicL^  K.\^.^x  )jl3oi;  ycuö«-^  -.^-^°i  7-/??°  V^o« 
-.coa-coo  a.ccoü2  )-*-'Y-°  )-JO  '  n -^?   v°— '*i   *»yi  ^*N   h01?    )-»coä.j.^o  ^»  n  V« 

J  i  \  v.  v^  N.«   :>  » ..    ^_^3uäJ    vQJoi;      jloKJk->A    ,.3  ^^-J^o   ^_l~    »s/o 

-X_^JS>_^    061     J— ^-fi    0/    •.Jju.'^o    Jjöwo;     j~^Jc*3     Jj*J;o»o    i^o;^.js     ..o_«jls,1/ 
ous    p    .^JLw-  v^jL».:ü..io   .•)— ^s;    Jooio    ou^-3    t-cu-    k-.j.-^-^Sl/;o   )lo_Dj. 

^_ioo  .**-»i_*_ eo\    Iv-cQ-^-s   ».3  );oio   .-oii^s»  »  »t  VN;   ^.oto  1 1  vi  t  vio  .ojKJ^io 

)l,LiO;lo     .-OV^'ji./     k-)jV-^3      |lo     -J-V20-J      ^*5;     y>*\     yOCH-i-S)/     OJLS.Ol/     Jjoi 

1.  v  U^tt»o-  —  ■_>.  1,  (sie)  Ha^te-J».. 


((7ToV/i)  de  pourpre  et  royale,  les  orne  d'une  couronne  et  met  dans  leur  main 
droite  la  marque  de  l'autorite  et  du  pouvoir  universel.  C'est  pour  ces  raisons 
et  d'autres  semblables  que  ceux  qui  honorent  les  anges  dans  irae  teile  folie, 
abandonnent  l'Eglise  et  transgressent  ses  lois  (v6(*o?),  011t  ete  anathematises 
pai'  ceux  qui  ont  ordonne  et  pose  los  saints  canons  (y.aväv). 

Nous  aussi,  suivant  ceux-ci  dans  leur  integrite  et  fermant  les  entrees 
seeretes  de  l'idolätrie,  nous  sanetifions  donc  les  temples  construits  sous  le 
vocable  des  anges  par  les  os  et  les  membres  sacres  des  saints  martyrs,  ou  par 
leur  cendre  victorieuse  (vw/iepopoe;)  qui  a  ete  entierement  consumee  d'une  niajuiere 
heroique  et  qui  est  devenue  im  sacrifice,  en  nous  ecriant  par  le  fait  meme  10 
que  ceux-ci  sont  egalement  des  puissances  eomme  les  anges.  Ils  sont  devenus 
eux  aussi,  en  effet,  de  meme  que  David  le  chante  des  anges,  puissants  en  force 
ei  ils  executent  In  parole  [du  Seigneur),  ils  sont  devenus  ses  ministres  et  ils  execu- 
tent  sa  volonte1,  et  ceci,  lorsqu'ils  etaient  lies  ä  la  chair.  Ils  se  sont  detournes 
de  celle-ci  comme  d'nn  etranger,  ils  se  sont  conduits  d'une  maniere  incorpo-  15 
Vfol.117  relle    et  ils  operent    de   nombreux  *   miraelcs.  Cependant  meme  ä  cause  de 


v°  a. 


1.  Ps.  1:11,  20-21. 


Lfol   150 
r  b. 


[367]  HOMELIE  LXXII.  85 

)ooi  -^  •>'*  p  .-ooot  ^_«.-\  |  jpto  k^-*,;  Ia^>;  ^^Ji^Q»«/  «.JLa^  joot  ^-aJi. 
)  m o. ä  £  ^o  ■  •  ^oto^o^-V-a  ou^.  yj  JJ/  •  *Jj*t-" jJ  oA  JJ/  .•vft».a'tJ;  vOojJS. 
^0,^0   jooi  '"  auto     ')  -■  ^  *»  jooi  ,£^J-*    JKjJ^_^_io/o  )tC^.üoo  jKjL^aal; 

vQJCX-\     OQ-X^wlO     .-)oO»     »^j     Jjj.*    lO-^J      J-L^*/     .-JjJ-ifcs^.    J,-0»        ^-iO     N55ssj^O   ' 

.>e^o  )j>-3  CH.A.S.J    "^O»  ^--M    Jt-fc-iJ^    oiJ^o    .'jt^bkj   v*öi    vooj^.  KJh-sKj./* 

..yOJCH^O    K^S    ^jAot^    vOOJ^   K-/    J,_=L^  t—    ^D  .)K*i^    'jfcs^^iJ.    ^iO    ^£W,J! 

.  •*  An.    yQjöt    Jpa-si    JJ-t-^^    la^iö    ••\a-iöi;    J^-^o  JjJJ_iö;    Jla_3^; 

I.  I-  \'  in  marsine  .  IIoj^j»». 


cela  ils  n'ont  pas  oublie  lcur  condition  de  serviteurs.  Ne  croyons  donc  pas 
que  les  anges  eux-mßmes  soient  autre  cliose  que  des  ministres  et  des 
serviteurs. 

G'est,  en  eilet,  ce  que  nous  apprend  et  nous  enseigne  ceci,  que  les  mar- 

5  tyrs  se  trouvent  melanges  aux  (anges).  C'est  ainsi  que  Dieu  agissait  egalement 
ä  l'egard  des  enfauts  d'Israel  qui  penchaient  vers  l'idolätrie;  il  les  laissait 
sacrifier,  mais  ä  aucun  autre  sinon  ä  lui  seul,  et,  dans  les  sacrifices,  il  melait 
des  figures  (tütoj)  du  service  spirituel  et  evangelique ;  il  tolerait  quelque  petite 
chose  de  *  l'habitude  ancienne,  afin  d'attirer  vers  la  verite  et  de  ravir  ceux  *  Lfoi.iso 

io  auxquels  avait  ete  laisse  ce  (reste)  d'habitude  et,  d'une  certaine  maniere,  de  se 
faire  lui-meme  une  arme  de  cette  habitude.  C'est  pourquoi  les  martyrs  melan- 
ges avec  les  anges  nous  apprennent  et  nous  eoseignent  ä  nous  eloigner  d'une 
pensee  trompeuse,  puisque  les  uns  et  les  autres  n'ont  qu'une  seule  occu- 
pation,  (ä  savoir)  louer  Dieu  et  le  servir  en  vuo  de  notre  salut. 

15  Dans  le  ciel  aussi,  en  eilet  (comme  dans  cette  eglise),  ils  habitent  ensemble. 
Paul  l'atteste,  en  reunissant  aux  myriades  des  ank/es  et  d  leur  assemblee  l'eglise  des 
premiers-nes  inscrits  dans  les  cieux'.  Ces  derniers  sonl  ceux  qui,  parla  foi  etle 
bain  de  la  regeneration,  ont  ete  enrichis  de  l'adoption  et  ont  eu  part  ä  la  nais- 

1.  H6bi\,   XII,  22-23. 


V  I) 


86  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [368] 

*\  «  v<-    oöt  .-asloK*./   Li—oi    JJ,~>  ..~>o  .-o»t»-i.   J-ti-ä  lo^oo  .  m\   >*_.»;   ^io» 
Vfol.ll?^    "^£^0    .yOOuK-/    Jpao   vOoC^-3    JJ/    .J,-~V_^    oUL.il»    k-./    aj/      Jlo 
^&oÄio  oo»  scoa-»o^.^v    vfi/  ,pö/   Jose*  .),ja-./    1q-.o.ao   )1q^»^;   )Io-1\^o 
■  ).^jl\V/;o  tJjL_^iöJi  Jlo^JL«}    J-^0^  k^~    J00*^     Jv*>J-*>  ^o  *—■=>  J^-ou^ 

^^~-iO     J,— ~j/o     •.^CL-S*    ^fO'l     J^-j/     vQJCH    vS/j     V*^     J-»/     v£Q_^3lK_iO 

^*i>^./jj  ^-./  jJL.^o  .0060*»   J^öjoi  ,^=>   .'JLsuu*;   jlo-^4  7"*/?  U*-l  i— ^ 
la^  clL\  ..);o(  looi  öuk*/  V-^  <^    .JLs|bcLL\  jov^J   .ok^-io  M't-^»! 

^-»^    ol\^  Jj   ocn   J-.»*J    >*.cl»_1\»   .oooj  ^-*Viö/    )JU_\o  .j-T's'V)   K*_s  lalV. 


vQJoi 


^io  .-)jL«\i  ^y.m ..  0/  J-La-.'/  -.ov-a-»  o_V^,Jj  oö«\j  '^^-oo«  yOJÖt 


1.  v  ,-1^.--« 


*  v  foi.  11-  sance  spirituelle  en  vertu  de  laquelle  personne  *  n'est  cadet,  mais  tous  sont  pre-  • 
miers-nes  ä  cause  de  la  meine  plenitude  de  gräce  et  du  raöme  honneur.  C'est 
ainsi  que  parle  aussi  Gregoire  le  Theologien  dans  un  de  ses  discours  :  «  II  y 
aura  une  assemblee  generale  des  armees  Celestes  et  terrestres;  car  je  suis  per- 
suade  que  celles-ci  sont  aussi  dans  l'allegresse  et  dans  la  fete  avec  nous  en 
ce  jour,  si  vraiment  elles  aiment  les  hommes  et  si  elles  aiment  Dieu'.  » 
C'est  dans  cettepensee  que  nous  mettons  ensemble  les  martyrs  et  les  anges, 
comme  etant  les  serviteurs  fideles  d'un  seid  maitre  et  etant  une  seule  assem- 
blee qui  aime  les  hommes  et  qui  airne  Dieu.  Ce  n'est  pas,  en  eilet,  ahn  de 
chasser  les  anges,  selon  une  erreur  des  pai'ens,  par  les  membres  saints  (des  10 
martyrs),  sous  le  pretexte  qu'iis  ont  eu  une  mort  violente.  Car,  s'il  en  etait 
ainsi,  les  anges  n'habiteraient  pas  et  ne  sejourneraient  pas  aupres  du  tombeau 
du  Crucifie,  ä  l'exemple  deceux  qui  portent  la  lance  (xovr&ptov)  aupres  du  palais 
des  rois,  et  ils  ne  diraient  pae  aux  femmes  :  Vous  cherches  Jesus  de  Nazareth 
qui  a  6te  crucifie;  il  n'est  pas  icl;  il  est  ressuscite,  en  ('//'>/,  comme  il  l'avait  dit- .  15 
Ceux  qui  ont  honore"  celui  ;pji  a  ete  crucifie,  6  insenses,  comment  auront- 

1.  Gregoire  de   Nazianze,.P.  <!  .   t.  IXXVI,  col.  332.  --  2.  Mattb..  xxvm,  :>n. 


I"  .1 

o» 


10 


[369]  HOMELIE  LXXII.  87 

yOSiSOl-l     L— -~i     ,_iOO     .'yOOU^        »j)l    |_IO^J-3     OJiNol/o    OJL—     OCH     >^  X  ~; 

och   ."Oyja'jl/    )loiK-*^o    'Vt.^o   jlo°»  *\io  )Lq-^oi    )a^i    yOJoi    LvJich*    .-yOotJLs/ 

^^ch   .);)'«  \       »ÖJ*»J   °öi   •  '^cqjl>n.    ^^;   )ln  •»  m/;    );tt„^\  w.otoK_./    >on  «Ntm  *  Lfol.  151 

■  •y(T>n  »<V>  OOjä     K^)oiA-^ol    i-^-iiEX     ))— ^io\    fS^.  /      L.i  Lcol~CU=>    OU  .)  '  -  ft-  «*>N,f  o»  ~>  '  Vl" 

5     ^*i)^  KjiO     J^CL>~3*     vQ.JCH^v     <S(      ^\.^s..^<,      OCH     .    J-Oa3^.      >XOa_£vJ  a£Li     .    «\ 

ypv  *»^'^J;   ^-.»-.to«.  ^-Xjj  t-v^j   vOJÖi^jo  .yocH-io-^  &'\-l  J»-~3/o  jj—koo 

•:-K_.)  i,  »l»^oo   J^.j„.>^.j   Jo^iö  JJo*  ."vi  t> 
■y.  3  V..  Vto  .LojLbö  y.  i  »t'o  -.aba^jsoU/    J.AOI  (ich  j£oo,_3*    v^01'    J-^öjo»^ 
K_)_r,_^3  JJi    vqjchX    y^^v   .   »t  n  .  Vi  ..  .  ,..,Vt  v>   )t— o/     ^-^chi    )K^oV  ^co. 
■.ftjyi  )J.oiK  »Vt^>  \<3->öt;   )loN~^.io  ^oo    .  )i-^2L^>  aü>cnt/  vochX  Jla_io,_5  öv^o 

. -ooch  ^«_30(^cq.'^o  \  i  •>\a^o;  L>o/  ia\  ^-*'p°  v  ^  i-3  "^  -Ji  M  -/;  J  *  '*'  a^i ; 
\j\  »»  «V  )o«  ••)oOI  P°/  )o«-^  .-^L-flOQ-.;  Ot^^JS.  OOO!  ^X-»  n  t  JK*_ioo 
Joot   ^;'/    oot    >&\    ~.;    va.X.\bo    .L~ioJ.j>   y^jji     >So?VÄ  j)0»-0    y-ojiio 

1-  V  *L-  —  2.   V  add  ov^s 


ils  donc  en  horreur  ceux  qui  ont  souffert  et  combattu  le  combat  (äywv)  pour 
lui,  et  comment  se  detourneront-ils  de  la  poussiere  de  ces  membres  qui  ont 
vecu  avec  purete  et  chastete  et  avec  vertu,  (poussiere)  qui  opere  toujours  des 
guerisons  de  tout  genre  (ye'voc),  qui  chasse  '  les  demons.  On  peut  voir  que  ces  *  Lfol.  i  .<> 

5  merveilles  sont  faites  enPalestine,  *  äCesaree  meme,  par  Procope,  et  dans  le  *  vfol.  ns 
Pont  par  Pbocas,  qui  apparait  clairement  ä  ceux  qui  sont  adliges  sur  mer, 
qui  navigue  avec  eux  et  qui  accompagne  doucement  et  paisiblement  ceux  qui 
sont  sur  le  point  d'etre  submerges  par  les  Hots. 

Les  anges  sont  aupres  des  membres  de  ces  (martyrs)  deposes  maintenant 

i"  dans  ce  lieu;  ils  les  aiment  et  ils  les  louent  ainsi  que  leurs  esprits.  Ils  hono- 
rent,  en  effet,  ceux  qui  avec  le  corps  se  sont  conduits  d'une  maniere  incorpo- 
relle  et  de  la  meme  maniere  queux-memes  et  ils  ne  se  detournent  aucunement 
de  la  mortalite  de  ceux  qui  ont  vecu  dans  la  -vertu.  Et  qu'y  a-t-il  d'etonnant 
s'il  en  est  ainsi  des  martyrs,  lorsque  Dieu  dis^it  aux  enfants  d'Israel  qui  se 

ir>  rendaient  en  toute  häte  d'Egypte  dans  la  Terre  Promise  et  qui  emportaient 
inort  le  corps  de  Joseph  :  Voici  j'envoie  mon  ante  devant  ta  face  (irpocwicov),  pour 
qu'il   te  garde  dans  le  chemin  '?  Ou  plutöt  (  aal^ov  8i)  il  allait  aussi  lui-meme 

1.  Ex.,  XXIII,  2Ü. 


SS  SEVERE  D'ANTIOCIIE.  [370] 

*-*»•     Kj/   ^j'l     JJ      pZOa±£>    IS^-i/     vj»     .)oOt    pö/     L*OO>0    +3      .Jt-^/     yOOliQ^ 

.>*„  JL^-a^x;  ,_*>  V-K-  y^.    Li/   >ö.^o  .-«.*v°    jln'.,^  '»--"^  k— ^*/   -^ 

.•J.OOI     )i.2.K.£Q^O    )loMtJ     Jfcs^.iCLS    Ju/     vSOJl^J*     -Öt»     -bo|     -.^»»-Ol    ^-^OtO 

k_J_L.*vx.i>K-ao»    ^  ^9l^oo    ooot  ^.j*>»   .Lcoo.ia.1;    J-.^  Jj^Öo.3  y-\ 

•:-Joi^v_^-5i   JK^iö   )t-3Lbw  ^_io  vfi—  j'to 

8  p  ,-jüfl'i   )-aq^o;  °it-<*3?   U'O-V^  •  .^4^ » "*>       ooi  ^/?   ^*?  It-*5)*^0 
^«_3  jo— J;    Jooi   J-Sjo  .Joe*  vä^lÄ   JojSs   p  .k-.JLao_CLÄ>   Jooi   ^o'Jjj  Jji-o^3/ 
■  r^  -  ™  K4..,^\  M^-°  00°«  v>-"  Jk-Vco*;  ^*t-oi;  \äjö&.  iooi  J-.j-~£oo»  ~6i 
K-JL»xcu»  ^acuJn  .J^ioi  ^oi    JJ^-o«-^  >k-=>  ^°?  -ioo«  |_.>.~fcoo  JJ;  «-cn  .oooi    10 

i   f.,l    ir,n  JU     i   v     .    ^    V»         tJ^9    .,^.^3,^.^0     v^»     ).Ü-»»J     ^>0    .v..  im'..    JK »«■■•>    Q.~X.3i 

.J_*oJLiö  \^J^>o   jlo-dJLi^»    J_s»   oot  ^DQ_oa^j/   3/     .)>-«   J;c*\o  .Jfc^ojlio 

I.  V 


V  fol.  1 1 

r  1. 


aveceüx;  car  Moi'se  disait  :  Si  toiwiime  tu  ne  vas  pas  avec  nous,  ne  nous  fais 
point  partir  d'ici* ;  et  (Dieu)  repondait  :  Je  te  ferai  la  parole  que  tu  as  dite,  car 
tu  as  trouve  gräce  d  mes  yeux  et  je  m  connais  mieux  que  toui  le  monde*.  Et  cela 
avait  Heu,  lorsque  le  fait  de  toucher  1111  mort  passait  pour  une  action  deshono- 
rante  selon  les  commandements  puerils  de  la  Loi  (vop;),  qui  nous  apprenaient  5 
et  nous  enseignaient  d'une  facon  allegorique  ä  nous  eloigner  des  oeuvres 
mortes  des  peches. 

.  V|,,|  |18        II  est  dit  que  *  Michel  lui-meme  veilla  aussi  sur  le  tombeau  du  corps  de 
1    ''        Moi'se,  quand  le  Calomniateur  lui  resistait,  lorsque  Dieu  le  permettait  et  vou- 

lait,  par  ce  qui  paraissait,  montrer  ä  ceux  qui  alors  voyaieiit  peu  de  choses  et  10 
avaient  des  dispositions  tres  grossieres,  ce  qui  ne  paraissait  pas,  ä  savoir  que, 
apres  que  nous  sommes  delivres  de  la  condition  d'ici-bas,  le  Calomniateur  et 
les  armees  mauvaises  quisont  avec  lui  combattent  nosames,  quand  elles  fönt 
route  vers  les  (regions)  superieures,  e1  veulent  arröter  leur  marche:  ils  triom- 
phent  de  ceux  qui  ont  fait  le  mal,  mais  ils  sont  vaincus  par  les  justes  gräce    is 

*  Lfol.  lao  '  au  secours  des  anges  :  c'est  ce  qu'a  vu  aussi  Antoine,  qui  est  grand  dans 
la  vie  ascetique  et  dans  la  Vie  angölique.  Le  Livre  sacre  a  ces  mots  :  Or 

1.  Ex.,  XXXIII,  15.  —  2.  Ex.,  XXXIII,  17 


[3711  HOMELIE  FAX II.  89 

«lkie|   rjjjliö  jl-.»   oöi  ^.;  "^..JL^io  .Jjldo»   J-JOp  oöt   J-sKji\   ^-.j   o£!k    fc^-./ 

-■   •>  >'<   -.^Xot   ^-/;;    JKJl_£J^o  :^jl.oK_jl/   JjJV    "^.och    ^-.Vo»..\   ,.3 
'^.i»,   .ch.-^    ^jl~   ^x^-   )ln   '»»^    +s    .);CH-flO»o    (.jJLiö;    yootou^    )^..^j.^aJS. 
L-oio   j_s/   yas.  -.jj,_«*o/o  ')v-°-*/0  ')^-.««o *> *l  >^>  J-»J-3   ou^»;  oöt  .^»ou^s 

♦^.-^o/  .^.-^cu^s  >ctS^^o   ^sj^aoo  j-koi  .)L»».t_o 


l'archange  Michel,  lorsqu'il  parlait  au  Calomniateur  dans  In  dispute  relative  au 
corps  de  Mo'ise,  n'osa  pas  porter  contre  lui  une  sentence  d'execration;  mais  il  dil  : 
Que  le  Seigneur  te  reprime ' . 

Puisque  nous  avons  ete  juges  dignes  de  ces  mysteres  et  de  pareils  biens, 

5    louons  donc  le  Christ,  le  Dieu  des  anges  et  des  martyrs,  en  lui  sachant  gre 

de  tous  ces  (bienfaits).  C'est  ä  lui  queconvient  toute  louange,  (tout)  honneur  et 

(toute)  puissance,  ainsi  qu'au  Pere  et  au  Saint-Esprit,  maintenant  et  toujourä 

et  dans  les  siecles  des  siecles.  Ainsi  soit-il ! 

I1N     DE     l'hOMELIE     LXXII. 
I.  Jude,  9. 


|k\U  t^^f  |;*>1* 


:•  Jot^-V-»    Ijoi^o     l-J^*-ß    ^^ 


v"  a. 

Iq\   J_sJ_ä    o  ™n*  K../    jJ;   :Viö/o   JjliLio;    J-~JSji  m»q\o2l\  :Jjot  ö/    Kj/ 

JK^jä^Io^o   jl^io    J^~   jJ^/    p    .-Ol    fcCM;    jkjL*.    J;Ot   .I^iocx/    «^.5 
.JloiK^  ^o.  L^/  -^-;  J-»ö^/  ^o  Jjl*l.Öi^o  ^  ju]J   JLa/  .  «^  Kjlaa 


H0MEL1E  LXX1II 

Sl  11    LE    SAINT    MARTYIt     BAKLAHa'. 

*  vfoi.H8  *  II  me  semble  que  je  vois  le  sacre  vieillard  et  inartvr  ßarlaha  jeter  sur 
moi  un  regard  penetrant  et  accuser  mon  silence  avec  ardeur,  et  non  seulement 
avec  ardeur,  mais  encore  avec  juste  raison.  11  m'accuse  ainsi  et  dit  :  «  N'en- 
tends-tu  pas,  o  toi,  l'Apotre  Paul  allinner  et  dire  :  //  n'y  a  point  d'acceplim  de 
personnes  en  Dieu*  ?  Comment  (se  fait-il)  donc  que  deux  fois  dejä  tu  aies  l'ait 
un  si  riche  eloge  des  Quarante  Martyrs,  auxquels  ce  temple  saint  est  donne 
(en  partage)  en  meme  temps  qu'ä  moi,  et  que  tu  ne  te  sois  pas  preoccupe  de 
mes  lüttes  ?  Voici  cette  annee  est  la  troisieme,  sans  que  tu  m'aies  decerne  une 
seule  parole  elogieuse  et  sans  que  tu  aies  exhorte  ä  la  vertu  un  seul  fidele  par 

l.  Cf.  S.  Basile,  Hom.,  XVII,  sur  \c  martyr  Barlaam,  I'  G.,  I.  XXXI,  col.  484;  et  S.  Jean  Chryso- 
stome,  /'.  <;.,  I.  L,  col,  675.  —2.  Rom.,  n,  11 ;  Col.,  in,  25. 


v"  a. 


[373]  HOMELIE  LXXIII.  91 

-oioK-/  _yla^  ^*>?  -.i-°!  ]-^  ^  JjÖ-nJ  X'-flD  oi|  ^0i"Ss  ia-^  P°y/? 
-^  ■  n/-  oi;  K-./  J)o^io  JJjo  :jk-3»  ^*;  )t^  JK-s»  U^»  >-^-!  J-co^a-o 
JiObw^io  JK-.W5  ö£>o;  ^.N^o/  .-ö^h^l  U-,j;  OÖI  J^oo-..=>  jülöU»  1,-.^»  -Öl 
5  laio^s  ^»  ;^-.too;  .-Jju»  )°if  yoo^l  JtC^~;  )a±  Jt~a/  N-U*^» 
)  ^-»  ^  ^j  ^-*>o  Jjjhö  wOu.Vo  J-aJLiö  ,_*>  .Jj)JU  s^^Jüi  ,-io  J-a.'^io 
*■>  f,'e>  ™\  J^;)Jo  ^^O^  "  )  .  Vi  t\  oJSo,  y~\  o«l.a\  ^-.;  J^  .JjJootfcoo 
^io  .-oi-ä^-fio  )K^uuacu  ^*JÖij  vQjit-^»  ü^ai^o;  ^*!  cu°t  •  'oi^-j  ),.yi\\ 
.•^j^j  oöi  )»-o;o  )... .')  oovl.  ^6  vOJidC^o  .o-y2^_9  jk-^iiö/  ^J«;  vQJÖi 

oJ_flD;    oo»_\    :J— oi    vOO-S*/0    ^oo_o'/     -.Jj/     •^.^eün    ^>  \oi    p     ,_*;    Jj( 
:j^£*   JLi— ;    yQJÖi    ^-ioo    Jloifc^io-S}    vOJÖi    jfcCioa-.    ^io    l^^-^o   v-otok-./o 
:)_3LflD;   l^io^s    yoy&   ^    vi  nvi\    «^  ».joJs  )-..a>gyi  i   oöt    (.^ts-oo   V-~^  ^/ 


Lfol.  151 
i"'  a. 


Vfol.  118 

V"  b. 


(la  consideration)  de  mes  combats  (äycov)  :  car  je  desire  non  pas  les  eloges 
(x*lo;),  mais  l'interet  de  mes  freres.  Pour  moi,  en  eflet,  j'ai  appris  ä  chanter  au- 
pres-du  Dieu  qui  a  institue  les  combats  (äycov)  avec  le  prophete  David  :  (Test  de 
ta  part  que  vient  mon  eloge  (jüe'o;)  dans  la  grande  Eglise'.  Cette  grande  Eglise, 

5  que  rien  ne  doit  surpasser  en  grandeur,  est  celle  qui  se  reunira  au  jour  du  ju- 
gement,  lorsque  toute  la  creation  douee  de  raison  dans  une  seule  assem- 
blee  se  tiendra  avec  frayeur  devant  le  juge,  qui,  comme  im  roi,  sera  entoure 
de  lanciers,  d'anges,  d'archanges  et  de  toute  l'armee  (tx?i;)  intellectuelle. 
Ainsi  qu'il  est  ecrit,  il  convoque  aupres  de  lui  le  ciel  *  en  haut  et  la  terre,  afin  d'ope-  *.L  fol.  151 

o  rer  une  Separation  dans  son  peaple2 ;  c'est-ä-dire,  il  separe  ceux  qui  ont  accompli 
les  choses  Celestes  d'avec  *  ceux  qui  ont  pratique  les  choses  terrestres  ;  ä  ceux-  *  v  fol.  i  L8 
lä  il  donne  le  repos  et  le  sejour  d'en  haut,  et  ceux-ci  il  les  laisse,  comme  la 
terre,  s'incliner  vers  le  bas  et,   une  fois  entraines,  se  plonger  dans  le  feu  de 
la  geheime.  » 

>■">         Pour  moi,  je  me  leverai,  en  entendant  ces 
devant  celui  qui  a  vieilli  et  qui  est  rempli  de 


(paroles),  et  je  me  defendrai 
jours  passes  dans  la  vertu  et 


de  (jours)  appartenant  ä  la  vraie  vie  ;  —  le  Livre  de  la  Loi  (vo'jao?)  lui-meme,  en 

1.  Ps.  xxi,  26.  —  2.  Ps.  xi.ix.  4. 


-)2  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [374] 

»fl°i»\  j».-*»/   -oia-^3L^'/   vS/  -.po'/o  k_o  ^/  -.Jjl-JU>;    J^OjV^  oj  n'.>n\o 

)1>>;j    ji.o_~_.o_~   K—a--   )..'»«>   )v-^-a-s*    :\0-_.J    5/    ooi    J_j/    >*>♦_. 

UjlV\?  ^.ä  Jj/  s~_u__>  jJo  .-JLi/  f^l'tooo  M  J_)u-  JK__<po  ojst-=?  -W    m 

J_ia_\;;  .j_l/  ^_,';  -»/  .JK--JÖV-3  ^.*__o»__>  _otc___\l.* /o  JU>-,_>/  '-»-^  »? 
,__\oi  J,VoK_,  Jj/  ''^jl__o;  o^o  .-j-skj»'/  M  'J-3^?  K-Ji-k.-  )?oi^-^o 
..y^.;  ^*.\oi  jlnrrt.M./;  jlo_|_  i,o_s'»;  'ooi  'Jj/  v___-_3>  k*_  "^oo  .y^>» 
yOJc*^»  -oi  Ua'to;  )J/  .)__,i->  jbö;  J^o  ^*_bö-*>  jJ_^_*L-_o  ^^i.  ]L_/ 
^__ö  ^.-.\oi  .öu;q,..\  >  jk-_~_l;  c*X-.?  öt__o  _*/  -.Ji-*l  j-Oo.*\  '^^'t; 
^io»    l^___.'o_~>o  );l'a.iw   Jjüßjo  j-iKNonto  y~.\   :\Zo\l\   y^   jooi  ^>JJ?   V— ^ 

Vfol.119  JJ.O-_-^J    jk_£_>..0      -OOI    ^OJ-A-/»    __.)    ^_«_\OI     .J»>0__    JJ  ?         .^W*?/       Ji-O--*-» 

1"  ii.  J 

)K_.y_3a.j    K->)°>  n  io    :-oot    rJ.__o._;oik__o    ]i     .___, ,JU    ^°i-o?    :_y~^-»?    °~-v° 


i   CO; 


1.  L  V  in  margine  :  ^.L  —  2.  I,  V  <>/  margine     u»Va.»i. 


effet,  m'ordonne  rfe  me  tenir  debout  en  prdsence  (irpooiDTCov)  </»  vieillard  et  d'honorer 
la/personne  iTcp<fcw-ov)  dz<  vieillard' ;  —  je  parlerai  et  de  ina  defense  je  ferai  en 
meine  tempsun  eloge  (-/As'o?). 

Je  sais,  6  notre  pere,  que  dans  un  corps  decrepit  tu  as  montre  une  ardeur 
vaillante  et  juvenile  et  que  parta  patience  tu  as  eleve  tres  haut  (cette  ardeur). 
.Mais  queferai-je,  moi  que  des  milliers  de  soucis  occupent  et  importunent  ?  Je 
suis  absolumcnt  incapable  d'appliquer  ma  langue  ä  ces  (questions)  sacrees 
d'une  maniere  distinguee,  et  je  crains  pour  cette  raison  de  passer  (plutot)  pour 
diminuer  et  non  pas  pour  exalter  tes  qualites.  Car  je  suis  convaineu  <[ue  la 
magnificence  ([/.eyaXoirpeTCsia)  de  tes  actions  heroi'ques  (aö^viui?)  n'a  nul  besoin  de  j 
l'expression  elevee  et  sublime  des  paroles,  mais  qu'elle  suffit  ä  elever  jusqu'au 
ciel  les  auditeurs,  meme  par  le  fait  du  seul  recit.  En  effet,  ce  qu'il  te  fallait 
diie,  parce  que  tu  avais  La  sagesse  et  que  tu  y  etais  dispose  et  prepare  par  ton 
v  fol.  iiö  grand  äge,  tu  l'as  dit  *  saus  diminution;  et  ce  qui  etait  le  propre  de  la  jeunesse 
et  non  pas  de  ton  (äge),  ce  que  Tonne  croyait  pas  avant  que  tu  l'eusses  souf- 
fert  et  ce  que  par  conseqüent  on  regardait  comrne  etranger  au  vieillard,  tu  l'as 

t.  er.  I/v..  xix,  32. 


[375]  HOMELIR  LXXIII.  93 

&l    JJ/   -.vQ-jöi  ),.i  ii\   vQ-»/   »___.-»!  JJ *   :loot  c*_A_./   io-Xj  JJ.a____.^; 

*jt',__-oo  J-io__>_~  V-JV-.;   )li—  /    ^>Ot-*>  Jiooi;   o/    -dcooJj/i 

och  • .  jla-JU-..^._co— V-0  CH-.K-./   U-o»    :J--*';   001  yo\s  Joot   ^J/jl-o  ^-;   ,_> 

J*J.*a_\o  J_^oä^o;;   J»V*     J00<  J.A—-*    JlcufrO^mm  ~>  J„_»o    J—o,.-»  J.yi-./v.,. 

•JoC-N   -otoK»./   J«L_o;   :j_^J_>oi\   )ooi  )_•',       00J.0  :c*_ol.  oöi   po    J--«fi   I»«-— ! 

)_«/   Jot-VJJ    ,  -  cft-Q  \   -.'r^ol   •.)■  i   »  ^»  m  .',  ■>  JjoKjuio  o»__  o  i  vi  .öt-CL-x*  oot 

y_co  JJ    •.^.;    jK-.j'.iN   .Jj-m-o  J—ov_\o  -.),..  »>v>  •*><__-.  yV^o  J-t--~»«  o«,__\o 

♦__._«>/   Jju'i  oöt   ..i'VioJi./    )?ot   *s°   Jk-~a-U.   Jio-OL-  ^./  .>^_oa\  J^oito 

_.6t  Jfcs_A--._  )J.a-.,.N  ^;    •'J-°-?J?   -oi  J-*^--^0^  öl~- ^-/    UoV^JjLflO;   •.   Joot 

>>o  )V-=^J   V__^-W   .f^j/    -AJa  JJS*_./,__\    Kj/    Joi  -V-o/   .7---^  t-00  -°^! 

_.t-*.l/;o  ..v-ooj-S  ^so  ,_*>  -oioK—/   J-t— /?   -.kv-jo/   K-j/  t-^»  J__/   >K__> 

JJ.a_.ö;»_s}   061;   ogL.--.xi   lov-.--—;   J--Ö-.-3  "t-uc0  ^   V-   0(*  •0,■-^•!    W    ^° 

:Joch   ,^-o  o»_*J./   l^bw_JL_o  JjlS)-*>    Jc*-Xo  J.-X-    JJ_^s__s  :J;Ji-_v   K->~,'? 

Jjl_j    JJ*   -Jou-N;   fiel   )J.o»-~-w  -.^*--'j    JJ^oö?    J._aa  ryoca—o  ___\oi_\o 


I,  I, .1.  151 

i"  I). 


VImI.  II'. 
r°  b. 


1.  V  add  ot-^- 


montre  tien  par  ta  patience.  Car  il  appartenait  non  seulement  ä  la  jeunesse, 
mais  encore  au  diamant  (oc&z(/.*c)  ou  ä  toute  autre  matiere  (SXm)  plus  saine  et 
plus  forme,  de  ne  pas  (pouvoir)  endurer  ces  supplices. 

Toutefois,  quand  le  juge  (lui)  posait  la  question  :  «  Qu'est-ce  que  le  Chris- 
tianisme?  »  ce  sage  par  l'esprit  et  ce  vieillard  par  l'intelligence  repondait  : 
«  C'est  la  verite  des  dogmes  (ÄdyfiaToc)  et  la  preparation  d'une  vie  glorieuse.  » 
Comme  celui-ei,  etonne,  *  voulait  encore  apprendre  :  «  Qu'est-ce  que  Dieu,  •  Lfol.151 
eu  qui  le  chretien  promet  de  croire?  »  il  lui  dit  :  «  (II  s'engage)  ä  ado- 
rer  Dieu  le  Pere  et  son  Fils  unique  Notre-Seigneür  Jesus-Christ  et  l'Esprit- 
Saint ;  mais  il  ne  consentira  nullement  ä  adorer  les  creatures,  comme  (le  fait) 
la  l'olie  pai'enne.  »  A  cette  parole,  le  juge  s'etait  imagine  que  la  theologie 
(ÖcOAoyia)  du  juste  etait  une  defense  ((7uvr,yopia)  de  sa  propre  erreur  et,  en 
riant,  il  dit  :  «  Voici,  toi-meme  tu  sers  la  creature,  car  tu  as  confesse 
aussi  qu'apres  le  Pere  tu  adores  le  Fils,  qui  est  necessairement  posterieur 
et  qui  a  ete  cree  par  son  propre  Pere.  »  Et  celui-ci,  fermant  la  bouche 
insensee  de  celui  qui,  dans  une  ebriete  idolätre,  adorait  de  nombreux  fds  et 

dieux  nes  ä  des  epoques  diverses  *  et  en  aussi  grand  nombre  que  le  veulent  *  Vfol.119 

r    ^  r"  b. 


04  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [376] 

'cüu. ,loo  jJ;   •.)— .ioio  '^.oioK-/   »-<^  Jk-^-io   .Jju'j    ö/    ojl—1/   -ja*.  JJ»o 

♦  ^-^rtoo  Jjchxd;  Jln»Vt.o&.  JK-.'pQJ?  v^^o  -.QJJ-.V/   yOji.Kj   \_*!S>ous 
po  .Jooi    y.3o(K.io  Jt-Lin   loi^  -.Joo«   yj»   ^-*fOi;   001   ^3;.j/   p»    ^—^ow^ 

Jfcoöcoo»  JlaXio-.oi  ^eo.  ot-L.V)  Jooi  >*wioJi  -.Jjs_.;).X  )ooi  V^J  ^-)t-V^° 
^  'J»oi  jk_s  ^00  .olcqj  JIqjljl^V^0  )t—  JW°  '.y  Noi  JK-»_x_äJj^o  ^io; 
^.ia:*  )loV^-JLs^;  jbö  ^--Jcn  +3  ^-^>oi  :jiKj*Kj;  »ja-3  ) k> ...x  n, i 1  x>  J*sJ^=> 
po  .Joch  ,  oJs  ool  )-ccl*ä  "^^  JjK^^»«  oöt  JJIKjjo  -Jooi  Jv-£.>-ioo  *Jooi 
^io  J-*>*-^?   )-3't-»o  :°P  <^*>  Jo°l  V-^.ü/   )V-*-^-o   ^  ot-3^-a?   J^^-o 

001  ou^w   Jooi    J-i^lo  jöt^JJ   -- ~sj    -.oooi   o_V.£l.j   ))Ljl«J  -01  vootla  ao \v> 

Joch  «a'J—  JJ;   -Jiaio^  öt-s  -Jooi  a^pö  JJ;  -öio  'Joot  jlL~;  oojo  .)ooi  wUla; 

♦  Jooi   iy'»,>fl 
.Jjooi  JJ»  Jjyjaaaus  j..ax-ia^  )\m  i  Jjlo;  J^oä—J,  3/  -.J-iJ.  p  oöj;  J.ia_./ 

•  Jooi  ,  n'o,  joo,  JJ'JL  "^s^  p  »3/  oi,-.,/;  JKmqX  ögo-Lofco  t-^v    Jk  n  .v»\; 

1.  V  >»a.«»ß>J0-  — 2.  V  w»,^;' 


les  fables,  dit  :  «  Considere,  6  jage,  que  Dieu  est  engendre  independamment 
du  temps  et  sans  commencement ;  car  il  est  le  Verbe  et  la  splendeur,  et  il  ne 
peut  pas  etre  compte  avec  les  creatures,  parce  que  la  creature  n'est  pas  une 
progeniture.  » 

Que  les  Ariens  soient  repris  par  ces  (paroles),  et  qu'ils  sachent  que  leurs 
pensees  sont  etrangeres  ä  la  foi  des  martyrs. 

Vaincu  sur  ce  point,  celui  qui  jugeait  alors  se  tournait  vers  les  supplices. 
Apres  avoir  cruellement  llagelle  le  juste,  il  entendait  celui-ci  dire  sous  la  foi 
des  serments  qu'il  u'eprouvait  aucune  Sensation  par  suite  de  ces  mauvais 
traitements.  Ensuite,  lorsqu'il  eut  ordonne  de  le  dechirer  au  moyen  d'ongles 
de  torture,  il  entendait  les  memes  paroles  heroi'ques,  et  (cependant  le  martyr) 
etait  tout  ecorche.  (Le  juge)  donnait  encore  l'ordre  de  pendre  ce  vaillant  ä  la 
potence ;  et  comme  la  clavicule  (xtoie)  avait  ete  dejä  brisee  par  la  violence 
ei  que  les  autres  os  etaient  tombes  de  leur  jointure  naturelle,  «  Sacrifie  aux 
dieux  »,  lui  disait  celui  qui  avait  perdu  la  raison;  et  celui  qui  souffrait,  parce 
qu'il  ne  sentait  rien,  ailirmait  de  la  meine  facon  qu'il  ne  souffrait  pas. 

De  la  sorte,  dans  sa  folie,  le  (juge)  osait  par  des  ordres  insenses  depasser 
les  limites  de  la  nature.  II  ordonnait,  en  efl'ct,  que.  tandis  <jue  (le  juste)  etait 


V  Ibl.  [19 
v°  a. 
Lfol.  151 

\"  a. 


[377]  HOMELIE  LXXII1.  95 

öoa_i>  v^°J-^°  P  .-^soi^k-JLaoj  )»  vw  ^  ^-io  J»—  J»ov_3  ö*_s  yO-^V-J?0 
-.oi,_ JJ  oi>.a3o<_i  v/i  )  U  -/  .JtCS.li»  tv^,tO^  ^io  )v>  «tD  Joot-iio  •.vo>S  «\ 
V-SoJ-ao \  looi  öi-K— /  JK-a^oo  ]J/  .v^s.I^älj  J;JJ»A  )v>"m  ->  yo'Uoi 
V-^v  oSs  ),  co-a;  ^*^oi  sJl-*_i  Jl  )t-^s?  •')"  »i  «>  °/  )  ..tv>  U^-'/o  -.oiIclS. 
5  "^o>  'jlojV^^jo  looi  |_N^o  Jjot  .cHm°>  o  o/  ö&.j  :«,-{  looi  )y~aL,  p 
|^oj;  K*a  "^^o  .oiA  jooi  -f^cl  );)JL\  «^iJji  vju/  JJ»  J-jul./  .)  i»o .. 
•.t-*^  jio;OW»  JK-^Jiw  >5^  Jooi  Ä-£-J  k-JjL*ij  ]i  .jooi  );'»  p  dV^? 
.JV^r»;  jloAa  *,  m  )J  o_\o  ..J_.;oNjLio  )-jl.Slj;  J)-.»jo  JüuJ^_ipo.  J  J^oo„o 
^X-./   ^-io  yoS—,;!  JJ  -Jooi  pö/   ^lä>  JL^iSta  ^^ot  Jjö-sJ?   °°»    l?0^^^0 

in     +3    );OM»    OOI     ^0»-=    .^£_D_iCL^    y.«  ..•>»>»    )J     ^.J     Jj^LL^    .J^^S.    ^.^^jj» 

))<t  ■■,  >.mv.  J^oo~JL  -.^Ksto   j.an  .  n\    VLi.   (ifSv^ic»  w.ö(  1q^»  Jooi  >3l»^w 
^  -\  <-  -s  +s  •JK.o.x^.V.^  po   jJ   öiV-^-J  oi^JJo    .JjtJjaa»   oday>r>\v>\  öi^a-i. 
♦  jJUaiCL^  s-öws  Jlooi  )-o;po  JJo  -.looi  )  n\ ^'Eoo  "^-^.o 
JIcücl-^--     Jfcs«^_L.aL^,oi^_io,    JJ    }y^J  | »oj    ,_*>    ^ju*  ^-^joi    jjitO 

i.  v  i'-o'^Le*' 


suspendu  en  l'air,  on  lui  ouvrit  la  paume  de  la  main,  qu'on  y  mit  un  charbon 
enflamme  auquel  on  avait  ajoute  de  l'encens  (XtSavo?),  et  qu'on  dressät  un  autel 
au-dessous  (de  lui),  aiin  que,  s'il  retournait  la  main,  il  passät  pour  avoir  offert 
de  l'encens  *  aux  demons.  Mais  *   il  etait  aise  de  lui  dire    :  «   Comment  se     v.  a.' 

:,   peut-il,   6  vain,   que  la  chair  n'eprouve  pas  les   souffrances  d<^  la  chair?  A     v„°' 
supposer,   en  effet,  que,   quand  sa  main  brülait,   il  1'eüt  penchee  ou  retiree, 
ce  fait  n'offrait  pas  une  accusation  (jtstT/iyopwc)  contre  sa  pensee,  de  meme  que 
personne  ne  disait  qu'il  avait  fait  des  libations  aux  demons,  par  la  raison  que 
le  sang  de  son  corps  qui  coulait,  etait  tombe  sur  l'autel  sans  sa  volonte.  Lr 

io  martyre,  en  effet,  promet  l'attitude  inflexible  et  yaillante  de  Tarne,  et  non  pas 
l'impassibilite  de  la  chair ;  c'est  pourquoi,  celui  qui  a  institue  ces  combats 
(iyüv)  sacres,  disait  :  Ne  craignez  pas  ceux  qui  turnt  le  corps,  et  ne  peuvent  tuer 
l'ame1.  »  Cependant,  comme  le  martvr  etait  instruit  sur  cette  question  que 
le  bien  sera  corrompu  avec  le  mal,  il  fit  de  la  perversite  de  ce  commandement 

15  la  limite  de  la  patience  et  il  maintint  sa  main  dans  une  position  inflexible,  el 
(ainsi)  eile  etait  detruite  peu  ä  peu,  sans  etre  vaincue  par  le  charbon. 

Apprenons  donc  nous-memes  de  cette  main  immuable  (ä  avoir)  un  esprit 

1.  Matth.,  x,  28. 


Il'.i 


vb 


10 


96  SEVERE  DANTIOCHE.  [378] 

..^a^aij   J;ou»,   jA^iS^a^o    )^,/   )?oj^  J^./    o^ioj/   Uä'^o  |^.io^ö^o 

ot-Va,  Jj^j.  ,_*>   t-^-xo  .-h^xh^SLl  Jk^iN.»   )lo»oi_flO;   ^>    J^-ä^  «.» 

.^\  ^ui.  JEs-o-Vm0»-»  j^-^o»   Jio^J   jjoi  )—^-^  .\"|  ö/   Jv^oJL*>  Jjo6> 
)lo^JS»>n  ^»;   ooC*  -.-o»oK_./   J_oK-flD;     JjlVo    );ÖM»   ^-— i^»»/?   i— ^  °°« 
.J-poJ_ia^  yQj/   s—ofcoeu   JL^iaio  loa-.*/   la\o  .-Jjö^s  ^CLca^Kj   JIU^ä» 
Jl^iaicu./  )lojuäfflo  :^  2^>.J'l.  )^j^o^  ^~;    JKajlsI  ^  '^j/ 

1.  v  H—  2.  V  ^-o.l--  —  3.  V  add  ^=- 


sain,  ferme  et  inebranlable.  Oue  lui  diront,  au  jour  du  jugement,  ceux  qui 
non  seulement  par  l'esprit,  mais  encore  par  la  main,  ont  renie  la  piete 
(eÜGeSetoc)  et  ont  souscrit  des  dogmes  (£dy[JUiTa)  blasphematoires  ?  Prions  cette 
Vfol. na  main  du  martyr,  (main)  qui  couronne,  *  de  donner  ä  FEglise  d'une  maniere 
v ''  invisilile  toute  benediction  spirituelle;  eile  est,  en  efTet,  pleine  de  milliers  5 
de  biens,  parce  qu'elle  a  remporte  son  martyre  particulier  en  dehors  de  tout 
le  reste  du  corps. 

Cette  courte  nuit  d'ete,  6  notre  pere,  t'a  l'ait  cette  homelie  en  abrege ;  ear 
(la  nuit)  d'hiver  des  saints  Quarante  Martyrs  nous  accorde  de  prendre  plaisir 
aux  combats  (iyuv)  en  toute  liberte  et  de  donner  anx  homelies  un  long  develop-  10 
pement.  Si  par  tes  priores  tu  alleges  nos  soucis  et  si  tu  nous  procures  un 
repos  journalier,  peut-etre  serons-nous  egalement  apte  ä  des  commentaires 
solennels  et  spirituels  plus  longs  et  plus  agreables  a  toi,  pour  la  gloire  du 
Christ  le  Dieu  Sauveur.  C'est  ä  lui  que  convient  la  louange,  l'honneur  el 
la  puissance  dans  les  siecles.  Ainsi  soit-il !  ls 

FIN    DE    l'hOMELIE    LXXIII. 


.£Bp    ~äo    l^—i    jj/    lt-=Sx°      ""»';    wOj     lL&\]!    |N^*^    |li-o^    0001    ^nVtm    -.^l-q-o    "^.»     jso^    .  |jl30j      o\^    N*/j 


Lfol.  IM 

V»  lj. 


J*  >.  x  r„  .,_ 

)K_i«_*;;    061    .-JotAjJ    w>»Vt  V)o    \  .'nvi    JK^io   ya.±i   061     l»-«-^-*   ."JK^io 

.    looi    ^J^OO    Uy~ l    ^OO    . -JoCX      ,..3l».N3    jJ     OJl\oUC^    ^OtO^^Y    ^>0|^i.VK_3 

1.  V  L£«,an£.i3. 


*  HOMELIE  LXXIV  »Lfd.  151 

vb. 

(CETTE  HOMELIE)  FLT  PR0N0NCEE  LE  VENDREDI  DE  LA.  SEMAINE  QUI  SUIT  LA  PEN- 
TECOTE  (rWvT7);'.0'7T7]),  Oü  IL  Y  AVAIT  JEUNE  SELON  LA  COUTUME,  SLR  LA  LEC- 
TURE  DES  ACTES  (Iloa^E!;)  DANS  LAQUELLE  IL  EST  DIT  :  PIERRE  ET  JEAN 
MONTA1ENT  AU  TEMPLE  A  l'hEL'RE  DE  LA  PRIERE  DE  LA  NEUVIEME  (HEURE), 
ET  IN  HOMME  BOITEUX  DEPUIS  LE  SEIN  DE  SA  MERE  ETAIT  PORTE  '  ;  ET  SLR 
LE    RESTE. 


r  a. 


Apres  etre  monte  au  temple  avec  Pierre  et  Jean  a  l'heure  *  de  la  priere  de  *  Vfoi.  120 
la  neuvieme  (heure),  dis-moi,  nous  tairons-nous?  Et  comment  ne  blamerait-il 
pas  notre  silence  sans  parole,  le  boiteux  qui  saute  par  la  parole  et  loue  üieu? 
II  ne  pouvait  pas  pour  un  temps  marcher  avec  ses  deux  pieds,  et  il  etait  porte 
par  d'autres  (hommes)  et  place  aupres  de  la  Beile-Porte.  II  la  rendait  belle 
vraiment,  quand,  pour  ainsi  dire,  par  ce  qui  paraissait,  il  criait  que  la  priere 


I.  Act.,  in.  1--2. 

PATR.    OR.   —  T.   XII.   —  F.    1. 


*  Vfol.  I 

r  b. 


*  Lfol.15 
i"  a 


98  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [380 J 

jtC^ioo  )ia\,j  .-jooi  [ila  looi  L>~KiO;  -ö»  ,-^  poJ^>a^»  J--1  t5  •'°*^  \°°* 
jÄoa-^io  jojSs»  Jjlü^  Uv*2Ji  •*)^S-D.!J!  -«  JJ^-soiabo  ,.^s  .-L-Jc*3  jk-äJ^; 
l-x-a-./  ,_-.\).:>>i  vo.j6u^  Loch  )  KaJJl^oiÄooo  L^li  oub>  w.oio  .-Lj-JSoo 
)iK.:x_bo  :)i,.«. flola^o  )_J_£oai^»  ooi  y.t\  •JloJL^o^.po  ^o  jJbov^0?  -°i?  k—3 
>.^sV;  j^o^L^o  o-\o  '  JK^iVt^K^o  ySo  -.^.fcoUo  K-.)  n  »y  co;  ll-^ö^  ^06.  s 
jlo^oJSs^;  L^a.^cC^.5  0/  .  Lv*»  I^-*-**—/  jlVK^o  ^^ous  .-^^oi^o»  061  ^s/ 
.r»-t  ^.>At  ^6  IvaajL^M  .-"j^JLfiD  )tS^_vötSv^  jLiä—  y^oi  -J;oi  ^ölioo  .iicxfxj 
V^oj^a^.*  y-l  -oo\  ^ä^;  Jlaiaou«yao;  ^.;  'jlaa^i«.^  .-^.001  yVoy^so  )1o^sm 
^.otisL^  ^.*j  jooi  ^lioo  .-)jK-«  )a_i>  ^sö  w.oot  '^^kJä.  JJo  .•  ^Q_iä_i.O 
3/    -.JV*^—  06t    U^ö;j  y~*\   'jjoi  ^^io   .JjuooiKio  oöt   l-ioj^v     J^-s»   J_^»l   10 

JlaAJS.  ^j>  .JJ.oiK^ia.3  voou^-/    \OJOt    *»•/;»   ^-^~JJ    &b.   -.looi   )o.'.,..v> 
♦JLoJLL»  ^^i   w.5t  )lniv>«y^oo  jlojtvcoo^.^.  öt_J^»/   )K^^Sx  ...  ^*^ls> 

'.'  vQjÖj^.0      :(L3ioi\    yoK-1/    J-a-o-^  JJOI   y*+ll  ^ON»    00(j/    :^w*SO|   yoKj/    &l 


1.  L  V  in  margine  :  *~»o  M-*»^»  a\o  g>«|jji»9&-m    —  2.  L  V  in  margine  :  |fr."»>.  —  3.  L  V  in 
margine  :  Hoia».t3.  _  4.  v  ,-ßcvii.o-  —  5.  V  ^£-*-  —  6.  V  <^*- 


(jointe  ä)  l'entree  dans  les  temples  semble  belle  et  chere  aux  yeux  de  Dieu 
par  le  don  de  l'aumöne,  et  quelle  se  met  en  evidence  et  sert  de  chemin 
pour  ceux  qui  entrent,  de  meme  que  celle  qui  manque  de  charite,  comme 
cachee  par  les  tenehres,  l'ait  que  les  pieds  sont  portes  inutilement  et  qu'ils 
fönt  des  pas  incertains  et  indecis,  memc  si  celui  qui  marche  est  orne  de  5 
toutes  les  autres  vertus  ou  du  flambeau  CXa^zc)  de  la  virginite.  C'est  ce 
que  signifient  les  cinq  vierges  folles,  qui  etaient  eelairees  par  la  beaute 
resplendissante  de  la  purete,  mais  qui  etaient  pour  ainsi  dire  eteintes  et 
obscures  par  suite  du  manque  de  charite;  elles  n'entraient  pas  avec  l'epoux, 
mais  la  porte  de  la  chambre  spirituelle  etait  fermee  devant  elles.  C'est  pour 
quoi,  semble-t-il,  ce  boiteux  demandait  ögalement  ä  Pierre  et  ä  Jean  de  lui 

*  Vfol.  120  offrir  un  secours  *  de  ce  genre,  en  montrant  que  la  pitie  et  la  charite  envers 

les  necessiteux  est  necessaire  meme  ä  ceux  qui  leur  ressemblent  au  point  de 
vue  de  la  vertu,  lorsqu'ils  entrent  en  priere. 

*  i.iui  152        N'oiis  aussi  donc,  si  vous  etes  venus  ici  avec  une  pareille  disposition  *  et  si  1 


10 


5 


[3811  HOMELIE  LXXIV.  99 

Joo«   ^.*^i   ^oo^.^£l\   jls/   V— ^  **/   JK  r>  maa^x  öuoJx^^vj    JJo  -.yoJ^jaüx^o 

U3QJJ.JO       JOO)      U3QL— ,J       OffrsXjjL^O      .'wJ^       JK.../       jj       Jb^OlJO      J.2LCQ.3»      . "  pojbo^.      0(l\ 

)  Vi,  \»    ^.^\oio       oi..\    >*ooi    N.«/t    ^_^.\ch.\    joot    «Ai    y0*--^    JJ    t-D    ■'oHbo 
Joot    ^o/o    -  •— ooi   ^_seL««lIS«io  jL»'f«'«  J . Y n\o   JJUaN;    |ILjoia^j.\o   Jl^paix 

.'Oi^*;    JKJ^s-r^s    )K.^a  ».Vi    u|;    „oiof\_/    )L. a.*.L>«   -.ia^|    «.^ißi    ).io    061 

ji   ^J^_<    )  i,  n  in . m ,\    l^w^o.^  H3*'/0    ?°^ 7?   •*m^  Po)j   »— -n^    <*-W   JJ 

öi—K.../    jj^u^o;    -J^ai    i-*.?A    V9/?      .'h^    ^ö    N-^(.^o^o   .\j\    ...tljlSo 

•(.joch    oi.\   K»./    >x^äio  JJ/   .iaVflol   Jjocx    U'    Vt-io   JJo   -.JU^a**    JlaaJboo 

^o'J-flO  061   3/    ,_.;   ^oikjs   .  £0/    ^p'j    jüot  y-»\\\  JjuaolS,    . -j^^o  ^«X  n ->; 

^otas^u»       ^  »TV»   ^i-!3o     ,|^^ja.\   cnüs   Jj.L*  -.Jjoi    y»»/;    J^^oi    j-flpcooj  »  V 

v* 

a\  ,-oi(i2\«  y^  oow-  ^W3  •'    J— »JJ-  y.»°>»;  <-»6i;   Jl',L.£o»  JtOsTS^o   •  JUa.5 


I.  V   \-L 


vous  avez  tendu  une  main  charitable  aux  pauvres,  vous  etes  montes  veritable- 
mentä  la  Beile-Porte  et  vous  n'avez  pas  fait  mentir  cette  montee.  Car  meme 
Pierre  n'avait  pas  la  faculte  de  dire  :  Je  n'ai  ni  urgent  ni  or',  et  de  repousser 
et  de  rejeter  loin  de  lui  la  demande  (du  boiteux),  saus  s'etre  depouille  aupara- 
5  vant  de  ce  qu'il  avait,  ce  qui  se  limitait  ä  des  fdets,  ä  une  toute  petite  barque 
et  ä  des  cannes  ä  peche;  il  disait  ä  Jesus  :  Voici  nous  avons  tout  quitte  et  nous 
t'avons  suivi-.  Car  celui  qui  n'a  que  tres  peu  de  chose  est  encore  tenu  de 
tendre  la  main  au  pauvre  selon  son  pouvoir. 

Que  personne,  en  etfet,  ne  nie  dise  :  «  Je  ne  peux  pas  reprimer  mon  besoin 

10  et  le  traiter  avec  violence.  »  D'abord,  meme  lorsque  tu  le  traiteras  avec  vio- 
lence,  —  c'est  aux  violents  qu'appartient  le  royaume  des  cieu.r3 ,  —  tu  ne  feras 
rien  qui  manque  d'intelligence ;  mais  tu  auras  beaucoup  d'intelligence,  en 
achetant  au  prix  d'un  peu  de  violence  une  propriete  de  ce  genre.  Ensuite 
celui  qui  impose  une  semblable  violence  prendra  aussi  la  violence  en  consi- 

15   deration,  dans  la  suite  il  t'accordera  *   en  echange  la  consolation,   et  ä  sa  • 
place  il  te  donnera  en  retour  de  riches  occasions   de  bien  vivre;  car  Dien 

1.  Art.,  in,  6.  —  2.  Matth..  xix,  27  ;  Marc,  x,  28;  Luc.  xvm.  28.  —  3.  Cf.  Matth.,  XI,  12. 


fol.  L20 


Vfol.120 
v"  a. 


100  SEVERE  DANT10CHE.  [382] 

voK^CL—  1      OÖ»     yf>^->0  ..O     yOjJ^t       IfÜ-^.      |_X^_J  J      .'Jot^O     V-.OI0K-.  /      jjoi.     t-^X 

A*i  \  ->N.  '  io  Kj/  o'l  .oK!d  »»'«'/  Lo~\  ^  vma\as  oa^pö  .-otvi»  -> 
.*).«jpo  Jj,Jia3  jL^o-i*  w.öi  "^^io  w»fcoo£o>o  oC^<^<  ^o  t-a^k}  -oio_j— 1  v/ 
^,»  JouSx  "^.  .^ioJs»;  JjL.jJ;  y-.\  c*A  fco/  -^£>o  Kj/  ^D^KiO  J— -JJ 
)    mn   N/M     ^    "^^.iOj     .-Ot^-;     )K-K*_3    JK^Jl^S    J^OOOO»     fco  /    JACO^O 

.•c*X..;  JK^.1^.;  -chA  J0"^?  f*^-!  ^ö*^»  •'ÖU*^P  -oi  J^>»';po  oi\^ 
Jo£$Si  oiiaJ^Oe  ^o,-dq^  ^#j  o^s  .'*t-ä°/?  ©«  -'<H^  k~/  k-)  n  .  i  «>;  oöi  Iol^. 
j  i  -sA*  oöi  vo.oojs/  001  -*.^i>;o  .  vo_i\  ^SijpöIKj  ^ch^o  ^Xoio  odous_o)o 
•:•« ot^Jo^j-nl  yotsj/;  yo^a  .-yoKj/  >  .  n  « i  m  ^.-^-/  ^i.» 
«^^-A  :»-iö/»  oöt  | ■  >  -» t -\  vai-.3lfcsj  JJo  :jü/  voa-aju  ^_*.\oCs.  p  V^-nN.  vj 
ot_^;  )  ■  ■>  -/  ^-Jui  o£*_.i  oöi  |_ux>a..aa\  .  -^joilSo  ooto  J-P°  ^^^  /^J 
Livi  i.vj^ot-N.-/;  w-^ot\  JK-Vai.j  .JKäSlm  JlJ^^cö  JkXSLiw  ^oj-co  p  -.vaA 
.JjL3Lia.io  wio   Uoouo   -.^ot^fcw/   )ij   ^-\om    U^j..o.\   VvV^xjk-Jo  :oni..  i  oj\ 

\     n'.  I      V>,'«  '«     JS.     kß'jj     ^-^v>i  llfllfllC    ^»T0?     *.V-*Ä*    N^^ioS.  ^ä30(    kO*»J 

|.   V  ,^>o    —  2.  V  V»>*». 


r-  1; 


Vfol.  12C 
v°  b. 


n'est  pas  injuste  pour  oublier  vos  ceuvres  et  l'amour  </ite  vous  avez  porte  pour  son 

nom',  s'ecrie  Paul  en  ecrivant  a  certains.  Est-ce  que  toi-meme,  lorsque  tu 

vois  tou  domestique  s'appliquer  au  delä  de  ses  forces  ä  accoraplir  les  ordres 

de   son   niaitre,  tu  ne   cherches   pas  ä  lui  donner  du   repos  comme  ä  uue 

personue  fatigue>?  Et,  quaud  il  s'agit  de  Dieu,  penses-tu  qu'il  negligera  sa 

propre  creature  dont   la  volonte  se  trouve   dans  l'embarras   ä  cause   de  sa 

legislation,  parce  qu'elle  aura  mis  en  comniun  sa  propriete  personnelle  avee 

celui  qui  est  dans  le  besoin?  II  dit  :  Cherchez  d'abord  le   royaume  de  Dieu  et 

sa  justice,  et  tout  (le  reste)  vous  sera  ajoute3;  et  :  Votre  Pere  Celeste  sait  ce  dont 

vous  avez  besoin  ava7it  que  raus  le  lui  demandiez3. 

En  eilet,  si  quelquun,  oubliant  ees  (paroles)  et  ne  se  laissant  pas  con- 

vaincre  par  le  prophete  qui  dit  :    Remets  ton  inquietude  au  Seigneur,   et  lui- 

Lfoi.i52  mime  te  nourrira*,  mesure  son  besoin  comme  il  lui  plait,  en  '  posant  de  nom- 

breux  inotifs  d(>  depenses,  il  estimera  peu  ce  qui  lui  appartient  et  il  desirera 

la  propriete  de  ce  qui  ne  lui  appartient  pas,  et  il  nögligera  le  pauvre.  II  taut 

vfol.  120  donc  bifii  savoir  que  nous  devons  avant  notre  '  besoin  honorer  d'abord  la 
v°b. 

[,  1  U-In  .  vi,  10.  —  'J.  Matth.,  vi.  33:  Luc.  xn,  31.  —  -i.  Matth.,  vi,  8.  —  i.  IV.  i.iv,  23. 


383  HOMELIE  LXXIV.  LOJ 

j;«  "^^o  .-[  yas.~Kj  JJ  J_.ou^s  j-.coa^ajL.'S.  Lldoio  .Inrnvi  )  La-a^-co^ 
^v^io  •  JfcC^.io»/  >*»öi;  jjg^äji  ^-.il»  oöi  Jj^oxj  j_skoao/  J-s»  ^o^o  :t-*->x 
w^ot-s;   .  K^soi».   öu-X-w  t-*™v\.    yOQlN*^   •'3-*-:-vx    k---=>.oi-.i    ^»öi»   ön  f>  mm  ->; 

•:-ooo(    ^a£l3Ö|£oo   yOOU;a..\  5    pttsän   »— -U 
.wJS.  K.^\  Jooi»o  Hmi  t^o)j«  wöi  .  oC^  Klaa -flQ  vcoo't^a^  o£S.  jW°  .^o'«-3 

^iO    kO*»JJ     '.°>\\>     ^       ^     jj/     OOtL»    )jO(       ,A     k^/l     ^-.1     iiO    OÖI   -.v^LCDo/     JJ  / 

;^CuJLflP;    vQJoi\    ^iVi    Lioi   ^o   -.vJüJJ    oi.\    IS^./<    Uo    oöi   ^o;    -.^o^  "^s-D 

J^JaJ,x       )J/     -.Ot-X-i     )-OU^.O      o\o    -Jt  V\,r>     y/o    \«0|oK_./      Jts^iCLS    fcs-^S    y/ 

I — L_io  -.^>o).jo  j.a.J^j  ot  >°y  i\o  olJum'Kj  ooC.»  oöio  ,)hA  ^ota^aJu*>J 
'^coo^^o  oot  ooL  )l\..o>ol.  jjous  .wowk.  im  i  vi  nn  iv>  oX*  oöt  -'y^  ^s-«/  *"*~^. 
votü  vpKj/  vd  Looji  vi  Cft-J;  {jl3l>/  t....N3i  Joot  )liLio  oKJs  y.Jü)J  ►:> 
jtoKauio  otlo  i .  fr  JJLl^  JK_S  w^aV  v«/  -.o«^  vofco|  ^.A.aci'ii.^0  yoauJ^o 
^ioj  y**\   -.jLiaJLio   y*j/  y/    (otSxi    JL*i.\»    ~„./   ..""^iCLio  jlj/   y/  .JoüSx? 

•:-)ov^s   ooil.;  oöi    IL— 
1.  L  V  m  m  argine  :  "^^bf-  —  '-'.  V  UJ-^jo- 


necessite  du  pauvre  et  ainsi  nc  pas  user  de  fraude  envers  Ia  loi  (vd[/.os)  divine. 
Car  c'est  pour  cette  raison  quo  l'offrande  des  deux  quadrants  de  la  veuve  a 
passe  pour  grande,  parce  qu'elle  a  touche  au  besoin  de  celle  qui  (les)  avait 
donnes;  eile  avait  donne,  en  efFet,  toute  sa  vie  qui  consistait  en  ces  deux 

5     seuls  quadrants. 

Cependant  meme  ä  Pierre  il  n'a  pas  sulfi  de  dire  :  Je  n'ai  ni  urgent  ni  or; 
mais  il  a  ajoute  :  Mais  ce  que  j'ai  je  te  le  donne',  apprenant  qu'il  laut  absolu- 
ment  donner  aux  necessiteux  sur  ce  qu'on  a,  que  ce  soit  en  parole  ou  que  ce 
soit  en  fait,  et  regarder  la  propriete  non  pas  comme  personnelle,  mais  comme 

in  commune,  et  que  celui  qui  donne  doit  penser  et  se  chuchoter  et  se  dire  ä  lui- 
meme  :  Qu'as-tu,  en  effet,  que  tu  n.'aies  pas  reeu-'}  C'est  encore  dans  cette 
pensee  que  Pierre  lui-memc  donnait  cet  avertissement  en  ecrivant  ä  quelques- 
uns  :  Mettez  chacun  au  Service  les  uns  des  untres  le  don  que  raus  avez  recu 
comme  de  bons  dispensateurs  de  la  gräce  variee  de  Dien.  Si  quelqu'un  parle,  {que 

L5  ce  soit)  selon  les paroles  de  Dien;  si  quelqu'un  ecoerce  un  ministere,  (que  ce  soit)  pur 
la  foree  que  Dieu  donne3. 

L.Act.,  in.  6.—  2.  I  Cor.,  iv,  7.  —  3.  I  Pierre,  iv.  [0-11. 


102  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [384] 

:^\oi  ^A  ^aSum..*J  .^.ooi   Liio  .K-.Li~oj    )ooi  Juiu^Oo   JJo   :)oot   ^otK..*.io 

Vfol.121^3    .-jL*.'/     OoJL    uJS.    sfljjl    JJ    JJ/    -.O-OliO»     kß*»J     )i-K-    Jj't— /     ^Of^0         |l° 

r  a.  * 

^3  ^  .-j^^J^io  )-»vio;   y-»/   *»  Jjoot  ^»  ^«  ^iJS.  Jt-a^'   -öi  JN.aaaun; 

l^__o  o/   .»->—/   JIojlj/    öOio;    J-msa^j    •  \to\   )♦■- ^~   V-^   V-aK.cciso 
Klo^sl/o  J^JULD.l/   ycnxS.  K-^   )t-2LÄ;o  o£S^  JJ;   vOJ«   Liaiö^.   ^io;   ,-ch   jl,^; 
Llol.  1.V2  .•)—■-.*  *   V)    Öl—./    looi    outSw/    ^io    Ji.Kv>..ia    ,.3;    JM'/    ^.ÖÜS.    .O_.to»    ^„»/ 

.-jla^o;   Jjt— o/   öu.'S.^   oubk  jooi   JS^./i   oc*.^,   JV:*  c*2^»    (.-K*.^  Jlcoo.»  p 

Laio^so    .'jf^^ao/o    looi    )  lVmV>    J-ö+js/    J^^fc^o    )?L-*    Ji^— »_s    JJ  /       Loch 

*  •  •  * 

)l"'»\^;  J ,..../  ^d  .'\*+.JS'\  otaacu-o/  looi  L^cu*_cd  JJ^uoi  ^o  w^  )K  •>  »mao 


v°  a 


10 


Vous  voyez  de  quelles  (lecons)  ce  boiteux  devait  nous  priver,  s'il  avait  ete 
passe  sous  silence  et  s'il  n'avait  pas  ete  touche  spirituellement.  Quoi  donc  ? 

vfoi.  121  Cela  nous  sufhra-t-il  et  *  ne  nous  fant-il  examiner  rien  de  plus?  Mais  (le  boi- 
teux) ne  me  laisse  pas  encore  me  taire,  quand  il  entra  dans  le  temple  en 
courant  et  en  sautant ;  et  il  attire  ma  pensee  vers  la  contemplation  (Öewpi'a)  0 
profonde  de  l'esprit.  Car  (les  faits)  qui  ont  eu  lieu  d'une  maniere  historique, 
renferment  en  eux-memes  une  richesse  cachee  de  la  sagesse  qui  surpasse 
toute  intelligence,  (et)  qui,  sondee  autant  qu'il  est  possible,  amene  toute 
pensee  captive  ä  (l'obeissance)  du  Christ',  comme  dit  Paul. 

Ce  boiteux,  en  effet,  passe  pour  etre  la  figure  (tutco?)  de  toute  l'humanite,    10 
c'est-ä-dire  de  I'Eglise  qui  a  ete  reunie  et  separee  du  milieu  des  gentils  qui 

i.tv,i  i.,2  sont  sans  Dieu  et  qui  riont  pas  d'espoir",  *  ainsi  qu'il  est  ecrit.  Lorsqu'elle 
etait  morte,  le  Christ  l'a  fait  vivrc,  en  brisanl  par  sa  mort  personnelle  celui 
qui  avait  sur  eile  la  puissance  de  la  mort;  et  lorsqu'elle  etait  paralysee  au 
point  de  vue  des  ceuvres  de  la  justice  et  qu'elle  etait  absolument  incapable  de  15 
marcher,  mais  qu'elle  etait  cloueeet  enchainee  par  l'idolätrie  et  les  coutumes 
des  ancetres  et  que  comme  une  (femme)  impure  eile  se  tenait  en  dehors  du 

1.  II  Cor.,  x,  ä.  —  2.1  TIipss..  iv,  12. 


III 


[385]  HOMELIE  LXXIV.  103 

)).-S>o   w.io    'f»'°<;    °öt      v^a*.-    ^.cmoK_./i    ILj    ocx   .'ötJS.    a.~k..3   oubo  )<■■«■&,* 
^*jl^.o^o;   vQJcx^  ^.;  >*ü>^ö  --^ol   )-^.j;   Jjlx./  ),jljl,;m->  ^äo  v-k-  li-3aJ^> 

\j\     .'sA-^pÖ    J.^^lö|..S     v2>/      ,.3    .«0iO..s/;O     CH.X-1     )£o>t-     Iol^.     U^U     lo.^Ot-3 

•••  -«**  ■   JjwS»,io  ^oosjo  ^aiJo  .-o'^Kj  "^aia   ju/   yj   -r^\->   .-J^U  ^.h^.'l 

,  v    |oCSs«     ItS^.i.^     la_\    (Leo?,..»   op  p   .-),  i)»,ti    vQJcn   ).^^ %o   .,^lua*o 
^_^_*>  .looi    (-.i-JLio   |L^up   o«^o/?    J~»'p  x^°°  •  '^oot   1*-^*?°  y)°-,»-D 

..Ju»»;   ^io»    Liok.\o  ');oi  ^io;   )j^a\aAo   JlaAS^ia^   —pö/  v-J^  vä2l.ä*1 

1.  v  e^-^al    —  2.  V  toi.-  —3.  V  um  »;-=• 


Vfol.  121 

r  b. 


temple,  les  apötres  Tont  fait  lever,  en  lui  tendant  la  main  de  la  doctrine.  Tis 
ne  lui  donnerent  ni  argent  ni  or,  quoique  sa  bouche  füt  ouverte  pour  rela  et 
qu'elle  füt  remplie  d'admiration  sous  le  rapport  de  l'imagination  (<pavTasta) 
materielle;  mais  *  ils  lui  ouvrirent  toute  grande  la  Beile-Porte,  qui  est  Jesus,  »vfol.  121 

b  lequel  est  orne  et  l'emporte  en  beaute  sur  les  hommes*,  comme  dit  le  prophete, 
et  fait  entrer  les  fideles,  ainsi  qu'une  porte,  jusqu'ä  sa  propre  connaissance 
et  celle  de  sou  Pere,  en  s'ecriant  aussi  dans  les  Evangiles  (EuayyAiov)  :  Je  suis 
la  porte;  si  quelqu'un  entrepar  moi,  il  sein  saure,  il  entrera  et  so  rt  im  et  il  trou- 
vera  un päturage2 . 

10  Mais  voyons  comment  Pierre,   Jean  et  les  autres  apötres  ont  fait  lever 

l'Eglise  sous  la  figure  (tutco«)  de  ce  boiteux;  autrefois  eile  boitait  de  la  meme 
maniere  sous  le  rapport  de  la  connaissance  de  Dieu  ef  depuis  le  sein  de  sa 
mere  eile  etait  paralysee  par  le  peche  ä  cause  de  la  transgression  d'Adam  et 
d'Eve,  et  eile  disait  :  Car  voici  j'ai  ete  concue  dans  l'iniquite,   et  ma  mere  m'a 

15  concue  dans  les  pechcs'\  Oue  lui  dirent  donc  Pierre  et  Jean,  lorsqu'elle  boitait, 
et  que  cependant  eile  demandait  ä  recevoir  la  charite? —  «  Regarde-nous* .  Pour 
la  doctrine  et  la  sante  qui  en  decoule  et  pour  la  nouvelle  rectitude,  disent-ils, 

1.  Ps.  xliv,  3.  —2.  Jean,  \.  9.  —  3.  Ps.  l.  7.  —  i.  Act.,  m.  i. 


104  SBVERR  DANTIOCHE. 


.»    » 


.  i°>  n  i 


v'b. 


^s^  )Ki  %  ~>  y.s  ^_\  vs/«  ocx  .-(.^.«.jl^o  J-cogacu    >oJm\ 
•\  fol.121  Joot  ^n.ü   J^oOfd  oöi       Jj_~   Icl^»   vJ^io/   .-joot  ^/   K_)ov^   JLo-.Jä  ^JLrf» 

v  a.  *  * 

),.— o/    ch^cl^    .*   i\  n\»     t-""<x    )°°*    ^»~*     J^'°<    ^2e   ^jJLi    nvwn       l-2>J.-~      - 

»Vfol.  152  >o^ao»,l7  y/   Jj/   ^/     Joe*  *pö/   »ä/    )?o^-^°    J-^io»»^  >nm'i;       Joot  »-.Ki. 

lo,— ^s>,>    JLcl^    jl».^....    ö/    "^-ooi    «.3»'/   .«-io^.    ^^/    >,tJL\a\  -.\^il    ^^o 

:),  rv\  vi  \;    )NJSl->^o    J..ai^^A   ^6   K_»j^ot_o   :  J-io^o    )  Vt),m\    J£0is..~* 

)  n./;   K^a  ^.^oi  :JJU/j   J-*i'/;    J»-^  :J-schjo   )v))«>   lpaaeb>;   w-^v     JpfN-s 

Jla-.y.'»  sc\.\  >»Ti  iv>   r--».*.'.   )»■— -ioo  -.^.^Nöt^o  jJo  voov^  K*l   Jl^V  *«J^-i/i    io 

.J_-£*_iOO     ), JL  aJijlKaO      JJ      yOJÖl     )^f^3     Vib.     .•jloJLX-ji.KiO     JL\o      ^.3^51     ^.Öt 

J_jl_doio  JKju*-a  "^O;   jjJxiw   c*J^./;   k~o  -ex    J°lcco   tocu«^     -rr*?   v^"'^ 

♦>»i\oio  ;.vm  r>    |_.i  vj   o6i  JLxbjJiao  ^.a_»_.>  otvita 
V^^x    JJ  .otaaa^p./   Jjlocl.;  -ex   ö£^-.>  J^JJ  cn^N  p  -.ow^o/  ^«Xot  ^>o 


qu'il  te  suffise  seulement  de  nous  regarder,  nous  en  verite  qui,  apres  avoir 
tont  abandonne  et  avoir  porte  la  croix,  avons  snivi  le  legislateur,  Je  Christ, 
qui  d'une  maniere  tres  sublime  et  tres  digne  de  Dieu  (ÖeoxpexüS?)  nous  disait, 
alors  qui-  nous  etions  appesantis  par  le  sommeil,  que  nous  y  etions 
plonges  et  que  nous  etions  jusque-lä  penches  vers  la  terre,  ä  l'heure  5 
*  vfoi.  121  ou  ;j  ge  diSp0Sait  ä  la  passion  '  salutaire  :  Levez-vous  et  partons  d'ici'.  11 
♦Lfol.  152  savait,   en  effet,  qu'il  devait  *   faire  monter  tous   les  hommes   au  ciel  avec 

Vb.  .        '  M  . 

lui;  c'est  pourquoi   u  rlisait  encore  :  Moi  aussi,   quand  je  serai  eleve  de  terre, 

j'attirerai  tous  les  hommes  ä  moi".  Abandonne  donc,  ö  boiteuse,  aupres  de  la 

piete  (eüu£§eix),  l'argent  et  Tor  :  en  premier  Heu  les  idoles  et  les  cultes  des   10 

gentils,  car  les  idoles  des  gentils  sont  de  l'argent  et  de  Vor,  osuvres  des  mains  des 

hommes,  qui  comme  toi  ont  des  pieds  et  ne  marchent  pas*,  et  aussitöt  tu  chas- 

seras  loin  de  toi  la  paralvsie  et  l'immobilite  qui  sont  en  toi  en  meine  temps 

que  ces  idoles  immobiles  et  paralysees ;  et  en  second  Heu  l'avarice  (<pt\apyupia) 

qui  est  en  verite  la  rarine  de  tout  mnl'.  Et  ainsi  au  nom  de  Jesus  de  Nazareth,    15 

leve-toi  et  marche :i .  » 

Apres  ces  paroles,  lui  prenant  la  main  droite,  ils  la  prent  lerer*.  En  eJTet, 

1.  Jean,   xiv,   31.  —  2.  Jean,  xn,  32.  —3.  Cf.  Ps.  CXIII,  4  el  7.  —  4.  Cf.  I.Tim.,  VI,  10.  —  5.  Act., 
III,  6.    —  H.  Cf.    Act.,    III,   7. 


f387]  HOMELIE  LXXIV.  105 

.locx  ,-auiJL  J-K-Oo  JioiK^io  lo^jo  )K.*j.*io-.  j)o^o  JJLoio^sD}  tooi  i-..^»^ 
gjflS  nj/^    ct\  ••-   jlöi  °i\vi->  J-^jloo  öC^».;    U***>-'   oö«  Ji--~->>>?   ]Ja^ 

Jtsjx^öt  ^jJJ.JLo  .JJLaiacuot»  J^o*  "^  ot-^V  t-^  K^o*-o/  .ou^jVoao 

5   ..loot  JiaJLio  ä/   jJ/  ..oiNjiS.ö^  fcÖLO.l  ;a-^.=>  '  a\o  .^.oj   V-^/?  -°<  .o^*;  *  VM.1M 

>o_^   'jLa-ou^o  -.f—öt-Ss  jLscLco^  loot   Jj-.-;    ^>  ioot  j-Ju-too    Jj-aiLso 

,0.«  Av   jJ    ))•-•     ^\;~   JK^öp  ^»JuVojl;    )nvv>\-.   p  .loot  |l^  J.~^lk 

•)     -\   «\    voou^    )jl.  ->>    ']L>o_o.\;  -öi    ^^io   -oto   .Uiojfcooo   JitOüo 

^.ot  p  oAo  ..vootla.^  c*^   M   K-J~ju*V-S^°   JJ©    ^UsKjfcoo  lonmNo 

,0   Jooi  Jjo^»   ooi    ly  .  ^ ..  M^  ^°^   J"5*0  ^  ^    .yoouio  ^\fcoo 

^ooy-^  q\    Joot   ,-^./   ^.-;    ^  .)jl-30|  J^o-sn.*   ^so;    -oi    Jl^-^    väSl^oo 

JoCH    Ji-O.l^OO;     ')o_^_fl0)l    :Jj*X^    <*^>    )^-o/    vOOlloA    Joot    ^oi>    -.y^Ao 

*^*V»otl>   P  • .  vaiooiS»*.; 
|_oo»    *u»-jo  ^o;   «-oi»     'iooi  omK-/    )ouiol;o  jpoo*»   o^,  ^-^  U^-'l 

1.  L  V  in  margine:  ^r*  Ifcwocai».»    ;.:.»/   Nov^>e    -ewa»  U>ofi  **\"^  Ua.o£>-  —  -2.    V  add   o'w- 


eile  n'aurait  pas  pu  faire  une  action  qui  füt  droite  et  qiii  menät  ä  la  vertu,  si 
par  leurs  doctrines  les  apötres  n'eussent  pas  fortifie  et  repare  sa  force  droite 
et  naturelle,  en  lui  donnant  la  main.  Et  au  meine  instant  les  plantes  de  ses  pieds 
et  ses  talons  devinrent  fermes  ';  car  eile  a  dresse  ses  pieds  sur  le  roc  de  la  foi  et 

5  ses  pas  ont  ete  affermis2,  selon  ce  que  dit  David.  Non  *  seulement  eile  a  ete  »  vfoLiai 
airermie  dans  ses  pas,  mais  encore  eile  sautait  et  bondissait,  en  se  rejouis- 
sant  dans  les  pensees  divines;  et  avec  les  apötres  eile  entrait  dans  le  temple, 
lorsqu'elle  restait  et  perseverait   dans  les   profondeurs  des  contemplations 
(eewpi'a)  sacrees  que  beaucoup  ne  considerent  pas.   Desormais,  au  contraire, 

lo  c'est  eile  qui  retient  les  apötres  dont  il  lui  est  difficile  de  s'eloigner  et  de  se 
sep'arer,  au  lieu  d'etre  elle-meme  retenue  par  eux ;  en  effet,  au  sujet  du  boi- 
teux  qui  figurait  d'avance  l'Eglise  (separee)  du  milieu  des  gentils,  le  Livre 
sacre  parle  en  ces  termes  :  Comme  il  ne  quittait  pas  Pierre  et  Jean,  tout  le  peuple 
etonne  accourut  vers  eux  au  portique  (<jtosc)  dit  de  Salomon3. 

15         Comment,  en  effet,  n'etait-il  pas  etonnant  et  prodigieux  que  celle  qui  au- 

I.  Cf.  Act.,   in,  7.  —  2.  Cf.  Ps.  xxxix,  ■'(.  —  3.  Art..  m,  11. 


106  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [388] 

t        i     Ja_£s.aDL=.   ^-.^.Ia  yoL±      .  locx  |juia  ö>»  vi »  ni;   jooi  »-.Kio    oöt  ^o  loot 


i"  a. 


in 


t— -^  U<*  -'jKd'U  )-io)Lio  )Aocl3u*;  )ilaxi«  ^-.j  qjoi  .  ^J^cxi  vo>ioo\>; 
U»\^o  ooi^o    .  o.>No   cxfcOs>--£ooi    och   .  vQ.iooJ^Ai   ocx  Jo_£vtf>/   <fe.;a^o   JLaaxo 

OÖt      JlLs.     ^./      L^u*>*         )Io,_«.a/o        •^.^»     )lt>^flP     JAOttJUtO      yaiOCL^sJt^s      jl^Owf 

voou^s;  )Äsvn,..  ^.io  ;_.K»,  .•vaaoo.\  >■;  otkvt  a  ..   M>^-.ico  .*)^eu  "^»M 

Vfol.122  wOloK»/     ^-.J    ILt^jL^O  .'»OAfl'AoO    )L>JUJ        t"""^    vQ^OObtJl    '»']•   (oCX    ^Of^O    l't-»V*- 

)K..,..„cdo/  )Nvn«  ^w^.|i  ocx  ocx  -'r-söl  v^onNo  °>;  JLlsu/  ■•>  \ .;  U*.* 
)K .  »^s-bSo  ;JKaa3u»i  )J^vi »  nr>  ^.cx^s  ^.ou^w/  cx.^><   ocx  .Ls/   )oC5s<    Ji— o 

OJÜL'/   yi.a\;  w.öi  JK^t-.; 

Uoyx,  yocx-N—/  y_-Xcx  .tOi\cx  )»— j/  U-^s_jl  ^a^  ».s  vs/  .Locx  J..,.,r\>v> 
)a^flo/  ^^^io  fflaa  :Jjoi  o£bo?  o/  Jjlsoi  ^-./;  *)opo  Lial^i  -^~»?  )*£-<»/; 
IV-*h^>*    )-S0l^>»    •,>ff)l.vl)-3    oocx    ^t-i.^    \m  •ftnm"\    -  S    yOOi^t;    ocx   )*> »  LS 

I.  L  V  in  margine     |la*"oio. 


Lfoi.  153  trefois  etait  etendue  et  avait  besoin  de  quelqu'un  pnur  la  relever  *  marchät 
avec  les  apötres  sous  le  portique  (tto*)  de  Salomon,  c'est-ä-dire  quelle  füt 
comblee  de  la  richesse  de  la  sagesse  et  de  la  contemplation  (Öeupta).  Car  c'est 
cette  pensee  que  signifie  le  portique  (<jtok)  de  Salomon,  dont  il  est  ecrit  :  Et  le 
Seigneur  donna  d  Salomon  de  la  science,  uns  tres  grande  sagesse  et  im  esprit  etendu  5 
comme  le  sable  qui  est  au  bord  de  la  mer.  Et  la  sagesse  de  Salomon  fut  plus  grande 
que  celle  de  tous  les  anciens  hommes'.  De  plus  ce  Salomon  symbolique  figurait 

■  vfni.  i22  d'avance  le  Christ,  le  vrai  Salomon;  car  Salomon  *  est  interprete  «  pacifique  », 
et  le  Christ  est  notrepaix2,  comme  dit  Paul;  c'est  lui  qui  est  la  Sagesse  essentielle 
(oüst'a)  et  la  Force  de  Dien  le  Pere3,  et  c'est  en  lui  que  sont  tous  les  tresors  de  la   in 
sn i/esse  et  les  secrets  de  la  science  '  qui  parvient  jusqu'ä  nous. 

Tandis  quelle  etait  autrefois  incapable  demarcher,  l'Eglise  s'est  enrichie 
et  rejouie    de  ces  (biens),  en  marchant  avec  les  apötres.   C'est   la  ce  qu'on 
peut   voir    dans    notre  portique   (ttox).    Les    pai'ens   faisaient-ils    dans    leur 
philosophie  (i<pi^o<7Ö<pviGxv)  quelque  chose  de  semblable  et  d'aussi  grand  avec   15 
leur  venerable  portique  (stox)  ä  Athenes?  Ont-ils  fait  lever  un  pareil  boiteux, 

1.  III  RoU.  iv,  20-30.  —2.  Cf.  Eph..  II,  l't.  —  3.  Cf.  I  Cor.,  i.  24.  —  4.  Cf.  Col.,  u,  3. 


[389]  HOMELIE  LXXIV.  107 

^.A_io  ,f.£0   jJo    ■,^^|i'V;   o/    Jj.«*.Aoo*   o/    :o,  v>,  *   n  /    Jjot    ^.-/;    Jü/ 
Joe*  k—/    Jis/    -.vOO(.i   joot    'K-./    JV-t-AO  -oio;a-J^;o  ,-«  oö|    'Joj^.    ]J;   K*3 

oj^ojus»  -6«  ••^a-/  y**l\  -J-»«  y-U  >V*>  P0)-*1^  jl— o  k>o    ^Q^  v00^ 

•:-y^sO(o  yo^a  \.*i  o   oöi   ),..  >*V>  ^oju>; 

.^oulijl  J;<a  )-a*5>-ioo  .).ioo^  oik^l^oö  Jj/  pö/j  -ö»  t->-=?  >^*^0  .yoKj/ 
oot  Jl/  .uJ^  ),.',.,.  v>;  oöi  -otoK_/  o  i  v>o  -.V-^o'/  <ä>o-^o-3  ^—/  "^-;  Jj/ 
wmK_^oK-J»  -öl  'J— »/  ^co^3'K.io;  öt-.K_./  Jjoi  t-»-^  -Ol  .>,«  I,  V>  »n  .  \lftoo; 
.-Viö/;  "  j-sK-a^s  -ota*X^»'/  JJo  -.i-a^  J^oo-.»  oiJ^ol»;  Ua-/  : Jv*4*o * v foi.  122 
.y^liJU  -01  )La\.i  )£vx.*  La_^  .-JJjl>oÜ^  0001  >  .  oSJjp  ^-a—o-o  ^.j  scdo^o 
)^--n  fj^l  \—,i  fco/  -.oooi  ^.K-Jj;  V*^  )  -^A  -JW  ■».seil*  0001  ^..a^-flo. 
.  V  ->£  n  cci.  ^J^oijo  -.iaiuXLi;    ^-.j   ''Jk-j^/   :)t-o-Jo  JtAJ!   ^  ^j\   \*** 

.jJ'iJo    ^000;   -öl   .);oK_l_io   J;0|   J-lioa-.;    Jjoi   J-ioo-.»    K*l   ^,J-       jl    °l 

1.  v  ö-|^^o-  -  2.  L  V  in  margine  :  UL'c*.  —  3.  V  Uj^/o 


L  fol.  15» 
r°b. 


qu'il  soit  vu  011  connu  ?  Nullement ;  parce  qu'il  n'y  avait  pas  parmi  eux  l'uni- 
que,  seul  et  vrai  üieu,  et  qu'ils  n'avaient  pas  non  plus  la  preparation  et  la 
force  de  dire  une  (parole)  teile  que  celle-ci :  Au  nom  de  Jesus-Christ  de  Nazareth, 
leve-toi  et  mar  che' . 

Apres  avoir  entendu  cette  (Instruction),  vous  ne  me  semblez  nullement 
vous  ennuyer.  Cependant  cela  en  chagrine  quelques-uns,  que  par  mes  paroles 
j'aie  fait  durer  le  jeune  plus  longtemps.  Pour  moi  je  dirai  comme  Paul  :  Qui 
est  cehii  qui  me  rejouit,  sinon  celui  qui  est  attriste  par  moi2?  Car  ce  que  je  me 
propose,  c'estprecisemenf  de  prolonger  l'homelie,  en  sorte  que  la  plus  grande 
partie  du  jour  se  passe  et  que  je  ne  fasse  pas  mentir  l'Ecriture  *  qui  clit  :  *vfol.i22 
Pierre  et  Jean  montaient  au  temple  ä  l'heure  de  Ja  priere  de  la  neuvieme  (heitre)3. 
Ils  montaient,  entends-tu  ?  Descendaient-ils,  en  effet  ?  Mais  toi,  tu  nous  deman- 
des  de  precher  et  d'annoncer  le  contraire  de  ce  que  nous  faisons  et  de  montrer 
ce  qui  vaä  l'encontre  des  faits. 

Ne  *  sais-tu  pas  que  le  jour  present  nous  fait  promettre  de   jeüner  et  de  »Ltoi.  153 

r"  b. 
1.  Act.,  III,  6.  —2.  II  Cor  ,  II,  2.  —3.  Act..  III,  1. 


HO     li.l 


V  fol.  1 

v"  a. 


108  SEVERE  D'ANTIOCHE.  i<m 

O     "^OOI     ),lNv\     .^iojK^O     ).*JÖV3    J.b/l'1     lo^J     .-J-flOi'Kj     ^9lOJ     J— .-JLiO^lO 

\jf±.  .JjouX  ^-.•^OQJ;  ^-»^ot  kj/  J^;'K.io  .-I>u/  väJlIa.  J.ioo_.}  o£^_.;  ^Xoi 
J^oiaJ.  Jooti.  ~.»  «Kio'/  ,)J^3  jj  J^ooC^jo  .•Jju.ava  );oK-3o  jlUcLse  .-JL^o 
i'J—  JkikoJ^o  la\  ^.iö  );ixüj  ^^  °9iJ/  •^-»  Jk*>;  Jjj/  >s— '»o  )i  .'*v 
Jt— .io  :Kj/  |1'/  (Lp.  La\i  «öi;  ot.iai>  j^^oo  :)Ao  v.»  )«>-,  3  loXo  KiJ 
:)fcoo3o/  )l-t~i°  y-«^>  J^et*lo  '^j  )^öo^s  :Nj/  oort m  v>  vA^X  yactaei^ 
wtoo'JJ  o/  -.«^  v^o/   V^  ^^o*/   «fcoo'JJ    .).v>q^\  ot^  fco/   ^Lco  JKjl*  ,j> 

.Jj^QJ»    "^J^      K-./     J-L.3J»     -.KROKUS»     Otfcs-Xi©    ^./      Jj/     ^,1.    ^.;     Jj/    .Kj/ 

oC^  JJ'o  ')  ,i  -\  .'/;   ..yfloo-^3  ^o  ^io  ^&oo'/?  —^   ^>'?J    V*»-^«-^?  oöu^.» 
-'-  JbÄ^o  :otJ»  rf-00./?   °^  -o»ofK_./   Joou    'JjJ^;  owsv*      ooi  ^3;  ).ia»/    .^^< 

)oi^|J    joV-i   i-*^^  JL^.t-s;   .)  "\  »  i  D  JJ   J^— o^v    lo^wo  .-)la-o;o   Ji-l^oj   IoA 

^iOO     Of!SvX..~1     ^.iO        )    f>,»°>   flp;      I.A.2U     ^     IS^>/      joOiJ     ^Ooboo     JJ  10     •.^i.^Aä 

l.  V  UMo  -■  2.  L  V  in  margine  :  U-&=v 


prier  et  de  nourrir  le  Christ  affame  qui  se  tient  continuellement  aupres  des 
portes  sacrees?  Pourquoi  donc  laisses-tu  de  cöte  l'esprit  de  ce  jour  et  consi- 
deres-tu  ce  qui  lui  est  etranger,  (ä  savoir)  des  instants  fugitifs,  des  mets, 
une  table  chargee  de  graisse  et  indigne  du  jeüne?  Quand  seras-tu  un  auditeur 
pacifique  et  charitable  de  mes  paroles?  Car  si  les  jours  de  fete  tu  fais  attention  9 
aux  alimentset  ä  la  gourmandise  du  venire  et  si,  en  memetemps  que  tu  viens 
ä  l'eglise,  tu  t'empresses  de  retourneraussitöt  chez  toi,  et  si  les  jours  de  jeüne 
une  noire  amertume  pese  sur  toi,  lorsque  tu  regardes  ce  jour  comme  une 
annee,  quand  te  parlerai-je,  dis-moi,  ou  quand  nourriras-tu  ton  äme  affamee, 
puisque  tu  murmures  toujours  et  que  tu  blämes  tout  ?  Pour  moi,  je  sais,  selon 
la  parole  del'Ecclesiaste,  qu'ily  a  un  tempspour  chaque  action  ',  et  quil  nie  faut 
vfol.  122  absolument  dire  ä  celui  qui  est  en  fete  comment  '  il  lui  convient  d'etre  en  fete, 
afin  que,  en  ayant  Tobjet  de  la  fete  pour  s'y  cacher  et  en  discutant  les  paroles 
qui  s'y  rapportent  meme  sur  la  table  et  avec  le  plaisir  quelle  proeure,  il  ne  se 
laisse  pas  aller  aux  chants,  ä  l'ivresse  et  au  rire  deshonnefe;  nous  avons,  en  i 
eilet,  recu  de  Dieu  Tordre  de  fressailli7-  de  joie  avec  tremblement2  et  de  n'avoir 
jamais  läme  vide  de  sa  craintc  et  de  son  Souvenir,  mais  de  retenir  par  ces 

1.  Eccl.,  in,  i.    -  2.  Cf.  Ps.  n,1l. 


10 


[391]  IIO.MEIJE  LXXIV.  109 

)■».'/   .JJ^^w»  loA;  oöi  )-3)-^..\   ^cooaKj   -.^J^oij   ^.oppj^  JJ/   .ouiCHOi. 

1^  t  -n'n.  )  ea  - °f  coc^^a  J-sv-°?  J't-00  »k-*  \^°!  -'.JJ»— *  °i^  ^-»>--  V-*-^ 
yOJjj-i;  ^e*-o?  ot^   ko'jj    »J  •)  m  \fo   ^*^ot   )  i  °»\ö^  sü!x_^_bo  J-^-3 

o6i  .)»J^  iko  );U?   J'f*>J-*>  Ms   o/  -J-*'0!   ^^  Ji-^s  ^  J^-M/   »'Ja; 
jisöm^o  JLaö  a;o    •voomaj  >oo^n  i  j.v>mS  ^io»  oöi  Jjl3l^o«>\;  3»l.j   N.*a 

•:-öt_o',J  ^CV-CLJO  )>°u\  6»,.  IM  J-ÖtSs 
•  r  »\^v»  JKju*  JJ;  )löX>..\o  .ibctäw  oC^>  >A.  ~oioK_/  J;o6^0>o 
..^.mNöLaA  Ul  V^')»>  V^>  M  V^>  *K-j/o  .J-i-jk^o  )v^>  )&±  Jjläjo 
io  laS.  (bo^i  )y~  Kt\  »Kj^oo  Kj/  ^fnyi'..v>?  .^  Jj/  <ä-^-  Jlci  i«^? 
v/  .  ^J^o<  y^U<>  J-cq^Öä;  Jj/  ,.^  JkV^o  J,.-.  jLs/o  .^}  Jj/  .J-i^OA 
.»t-xl/;  J-^cl*>ji  );qj,  Jjji-/  .ypojfcoo»  ^.Aoi  ^*5  Jj/  ;l<Xi6  JJ  )j^A 
v3/  .k-/  Joop  >*OAJM  oöi  üü/  JJ  ,^2./  -.Jj/  y^^  «^-?  -ö)  'Jj/  |;oiX^Oo 
JS^io  -.Jj/   jböio  Jk.ia—  JJ  /  :^oa\o3  \^ö\   J;oi  Jj/   v^-'ä  MdL*aJ,JS  °^  t— ^ 


»O  *  Ll'ol.  153 
v  a. 


Vidi.  123 
v°   ll. 


(sentiments)  l'impötuositequi  (mene)  au  peche.  Oü  as-tu  vu  un  general,  apres 
l'ordre  de  bataille,  philosopher  ((pilocooeiv)  devant  les  soldats  sur  les  theories 
des  dispositions  (t&^i?)  (militaires),  puisqu'il  doit  parier  avant  que  ceux-ei 
soient  vaincus  et  defaits ;  ou  un  pedagogue,  apres  les  combats  (äywv)  et  apres 

5  ipie  l'athlete  {«.Vkr-iz)  a  perdu  la  couronne,  enseigner  la  palestre ;  ou  (oü  as- 
tu  vu)  qu'il  fasse  un  discours  sur  une  fete  apres  la  f'ete,  celui  qui  a  la  charge 
de  supprimer  d'avance  le  danger  qui  vient  du  plaisir  et  d'appliquer  l'äme  aux 
paroles  et  aux  pensees  divines  pour  la  purilier  ä  l'avance  ? 

C'est  pourquoi  j'ai  tant  de  travail,  que  mes  nuits  s'ecoulent  sans  sommeil 

io   et  que  mon  äme  fond  en  memo  temps  que  mon  corps.  Toi,  tu  penses  peut-etre 
que  je    recherche  tes    louanges  (-/.Hos),    et  que  je  te  dois  de  la   reconnais- 
sance,   parce  que  tu   montres  de  la  patience  '    et  que   tu  restes  une  heure  *  Uui  i.v. 
pour  m'entendre!   Et  moi  je  ne  l'ais  aucun  eas  de  pareilles  louanges   (x>.eo?), 
si  mes  paroles  ne  tournent  pas  au  profit  de  l'äme,  '  en  sorte  que  l'auditeur  *  \J0*- 122 

15  reconnaisse  qu'il  en  a  recu  un  secours.  C'est  pourquoi  je  fais  mon  devoir, 
meme  s'il  n'v  a  personne  pour  m'entendre;  car  je  ne  fais  pas  cela  de  mon 
propre  gre,   dit   Paul,    mais  je  remplis  une  Obligation,    et  c'est  une  charge  qui 


•  Vfol.  123 

r  a. 


110  SEVERE  DANTIOCHE.  [392] 

JK-u^j^jokio  JJ  Jljjlj  w.«  .vA.  K-./  Ji^/  ^i&^soi  JJ-.'/  .Jj/  *icuou>o  jlol^a 
wöi  .-«J^»'/  )  ■■■.„>-.  JJ  Jt-i-i»  .)j/  t-"^3?  7"*/  r^'h  -*)?0«-3  «^  ^-»/  1°°^ 
V-«^v    -öl  .'J^a^t    t-a^'/!    <-^-.j    Jla^w^io    ^..#/    loot    o».A-./    )!X.«.»..itSo; 

)l|»^rö  ^io  Jlias^    ),—  JlSuuio   jls/»     .J.j/  \*,J-  ^>,°>i\  '^.;  Jj/  ,).*\...'\ 

:jooil  JJ  y»  ni\  Jj/  ^>^  )lcu  i)>n^;  ^-iö  ^./  olS.  -.Ipo'/  ^-.;  ^^oi 
^-«.\oi  yooi^so  -Ul  r^l  ft^JuV)/  öikj  «^  \oto/  ^«.\^  «s/j  J^*s  yajot 
)UvO_co  la\  ^oba\i  y.*\  >fl^m  i  w2S^j  JLo  JJ^/;  ^./  :vo^j/  ^xx^fSoo 
loA  J^Jx^^'J^OO;  .J^-si/  o/  y».J /  Jk^J.  ^£oo  JJ/  ..^^aeiln;  \OJÖi; 
)tO^— f^s  J-.;'io  J^ul^Aoo*  Jl^  ^^»-^o  v'^.p00  \I^','B  y°+*°  ^° 
vO-JÖi  .o-Kj»  >  i>.  ^«ylo;  J.l-'w/  .-J  >  .»r>  j^oi;  )J-.q_2l^>  J-. x^Oo  . -j_.*po* 
la\j  .  vaa^-t^ju      +s  ^ju.  ^.s/  •.  ^poJJL/j  ^\ot   J  n  in  >N  vocx.\  yn^'m; 

1.  L  V  in  margine  :  rjow  v.i.,.v  —  2.  L  V  in  margine  :  Eiprineva.  —  L  V  in  margine  :  ^w^oov  — 
L  V  in  margine  :  Opufisva. 


lo 


m'est  conßee.  Quelle  reeompense  ai-je  donc'?  Celle-ci  :  que  ma  conscience  ne 
m'accusera  pas  sur  ce  point;  et  je  dirai,  comme  j'en  ai  recu  l'ordre  :  Je 
suis  un  serviteur  inutile,  ce  que  selon  ma  faiblesse  il  m'etait  possible  de 
faire,  je  Tai  fait.  Car  c'est  aux  hommes  de  la  taille  des  apötres  qu'il  con- 
vient  de  dire  :  Ce  que  nous  devions  faire,  nous  l'avons  fait2.  Mais  je  sais  que  s 
moi-meme  je  n'ai  pas  rejete  la  plus  petite  partie  de  mes  nombreuses  obli- 
■    gations. 

J'ai  dit  cela,  non  pas  pour  vous  accuser  de  negligence .  loin  de  moi! 
En  verite  vous  m'accusez  aussi  de  ne  pas  parier  avec  regularite,  et  vous 
etes  tous  daccord  pour  affirmer  que  ma  voix  ne  suffit  pas,  pour  ainsi  dire,  10 
en  comparaison  du  grand  nombre  des  auditeurs.  Mais  (j'ai  dit  cela)  ä 
cause  de  trois  ou  quatre  individus  qui  sont  prets  a  tout  blämer  et  qui 
eclatent  de  Jalousie,  parce  que  l'Eglise  se  developpe  et  progresse  dans  la 
crainte  du  Seigneur  et  quelle  se  multiplie  avec  l'assistanee  de  V Esprit- Saint 8 , 
comme  nous  lisons  dans  l'Ecriture.  Ce  que  nous  avons  dit  suffira  pour  leur  15 
vfüi.i23  tourment;  nous-meme  cependant  *  nous  changeons  nos  sentimeuts  et  nous 

r  a. 

1.  Cf.  I  Cor.,  ix.  17-18.  —  2.  Luc,  xvn,  10.  —  3.  Act.,  ix.  31. 


[393]  HOMELIE  LXXIV.  111 

)1q_jü/    Äoa-.i-=>o   )lo  '»«^-s     \-^~   ^-*Vpo   ^-«^.of   v°oi-\   ^-.oöu   jjjlo^ 


s-|->oi/o     ^.vil;     UjoI-JO    _^iX» 


piions  que  cela  tourne  ä  leur  avantage,  par  la  gräce  et  la  charite  (<pi>.av9pa>it{a) 

de  Jesus-Christ  le  Dieu  grand  et  notre  Sauveur,  auquel  convient  la  louange 

ainsi  qu'au    Pere  et   au   Saint-Esprit,  maintenant   et    toujours  et  dans  les 
siecles  des  siecles.  Ainsi  soit-il! 


FIN     DE     L  HOMELIE    LXXIV. 


^*>a~o    ^\^»»    \\^o 


,  .aicu^^     |»ov=o    l~L~*-0     ^Ä 


Lfol.  1 
v"b. 


^.cnob^-./i    )>—  fSoo  ^opo   JJo  -.vca^-o'/    liöunXi    _6i  ^o  o^   '«^,  —  0O.1. 
(_)iLo_   -Jiöt.  m  \    iot.-^ISoi    ia-J^o  v.61  woi   3/    '^»»   yO^l^o  .  Jjilaio   ,_IS^. 
53  j_^U;    \  V>)vi2S,    N~./    Jls/io    -.JJ^^o*    Jj/    Vi«'..    O»        ^^O    y-iO    ^K..»    OCX 

)K  .  i  ..y.a  aeuao    :ot.-\    ^..K— j\J-*io   JN^Jls;    ^io   )Jk^.^s   ^   :)K*b.U 
^-.^cx  ^»j    Jk-ä^  ^o  :ch.\  ^jl^o  Jjoi   j^o^o  vf3^'   ^---^^   )K*u-j*Saoo 


IIOMELIE    LXXV 


SLR    LE     SAINT     MARTYR    JULIEN. 


II  mo  semble  que  rien  n'est  plus  avantageux  que  de  faire  l'eloge  des 
martyrs,  ou  plutöt  (p.S.'k'kov  Si)  je  pense  que  meine  le  seul  l'ait  de  rappeler  le 
Lfol.  153  souvenir  des  martyrs  procure  un  avantage  tres  '  grand  dont  on  ne  peut  s 
dire  l'excellence.  En  eilet,  lorsque  les  pensees  de  l'incredulite  submergent 
l'esprit,  d'une  part  en  l'attirant  par  les  desirs  temporaires  et  en  l'occupant 
par  les  amusements  et  les  agrements  passagers  de  ce  monde,  et  d'autre  part 
en  l'eloignant  des  biens  futurs  durables  et  inöbranlables,  en  y  produisant 
l'incertitude  et  en  le  faisant  douter  et  boiter,  —  en  verite\  en  effet,  l'ceil  n'a   io 


[395]  IIO.MKUE  LXXV.  113 

Jj>/  JJo    :^WS.  ^*W    1>—  Jju.i>  jis/;   J^a  S5!^^o  :c*^  ,-»;ÄÖJ*>  ;^J.o 

)lo_3j    «~»j<*3  J^-X^i/   ^-*^°*?    )■=>*"  —   :).JLiajij  )•—•  >J   ^Ofi«o  )n  »\j    iaio^i 

s    J^po_s»    y^l   -.otjto*  JL*. .vjo       J_o»   ')-^>aii    )lo.2L^io»o  )toa*.r>j    (v-^-ao^o  • 

)^iOO)     -.)oO(     'yicl     'JoOt     JlKblS^iO     (.^JOO    JjOI    jjQ^vJJ     +3    'iCOa^Q.3     jjOl^^OO 

»JJJ;   oöt   ^./    öS.   -.Jj/   JiJ^bfcoo   Jjlsoi   .K-Jb^.M   jJ    a^;    )-u/    y.+\    •  \i\    ^ö» 

^js^j    JJ^lo*   JL*Xs    lo^  -.Jj/    v^öt»   Jjl-j  ^  ->tv>\    'oolo  .Jj/   J— *iö 

)y.a.;jop  loJS.  otJL°>x.j>  »»NJjljo  '.(sie)      l\^!,hJ.^.  ~%*o  ^o  i-A~.»  J—Loa..  Jj.**:xxS. 
Jl;   •>  J.  >v     otlo  ca*.^s.ll    ^io    o.^    iK-Äio*    ...iti    Jj,.—  /    a.\    -.»-.ISoo    ooi 

1.  Dan-  V  ce  mot  et  se*  composes  sont  luujours  ecrits  avec  un  seul  L, 


V  M .  fl-', 
r  1j. 


10 


r"  b. 


jins  ru  ces  (Mens),  l'oreille  ne  les  a  pas  entendus,  et  ils  ne  soni  pas  montes  au 
cceur  de  l 'komme  * ;  —  alors,  en  tombant  seulement  sur  lui  et  en  brillant 
comme  un  eclatant  rayon  de  soleil,  alors  la  pensee  de  ces  athletes  (a8X7)Tvfe) 
vainqueurs  dans  les   (combats)  sacres   (Upovunfc)  a   aussitöt  chasse  et  dissipe 

ö  l'incertitude  ainsi  que  les  tenebres  et  eile  a  rendu  elair  *  et  resplendissant  *  vfoi.  123 
comme  en  plein  midi  l'espoir  de  la  resurrection  et  du  royaume  des  cieux. 
Car  celui  qni  bitte  completement  ne  lutte  pas  pour   l'incertain,  et  surtout 
dans  les  lüttes  de  ce  genre  qui  vont  jusqu'au   sang.   C'est  pourquoi  Paul, 
livrant    ce    saint  combat  (äyt&v),   disait   :  Je  cours  ainsi,  non  pas  comme  si  je 

iü  (courais)  d'une  fagon  incertaine;  je  lutte  ainsi,  non  pas  comme  si  je  frappais 
lair-\  et  encore  :  Je  cours  vers  le  but  pour  la  couronne  de  la  vocation  Celeste 
de  Dieu  dans  le  Christ  Jesus*. 

Si  quelqu'un  veut  voir  dans  les  faits  eux-memes  une  image  (ei/.wv)  tres 
exacte  de  ces  paroles  et  d'autres  semblables  et  s'affermir  en  lui-meme  par 

|s  rapport  ä  l'esperance  future,  il  n'en  trouvera  pas  une  -autre  qui  soit  meilleure 
que  le  combat  courageux  et  fort  de  Julien.  Gräce  ä  lui  il  pourra  apprendre 

l.  I  Cor.,  11.  9.  —2.  I  Cor.,  ix.  i'i;.  —  3.  Philipp.,  m.  14. 

PATR.   OR.  —  T.    XII.  —    F.    1.  .S 


*  Lfol.  1 

r  ;i. 

*  Vfol.  123 
v"  a. 


114  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [396] 

JjlSl»'/;  -'Jt— 3/  «s^J-ioSo  Oitil^o\  K_./  öuiO}  ^öt  . •  sfiocuj-«^a..*  JLijKVu.o 
J-^>-ffl  »  )Q— >v/  sJl^^cCS.  vi>';j  ool  ^*)  JjLio  .'V^o)j  ^i  j..üo  ,'^oanj  ,-io 
.  -"^s-^-^o;  )->...^i.,  ^g\  v.oia>>^J  l^üJ^s  yooi.^  !S^.)'t_oiJo  .)lW~i  LoV-.3l±i 
.'vOlS^^öI   Uio   o/    J-L3-.  /?    vajii   JJ;   t-io/}   oö&.  .'O.')lm0  jj-i^^O  j«OUXL.2  C*.S    ,.3 

oJ^;    :    vxoajj^o-o'P0    l°°*   ouiaAj    )ooi  yj>   ^^cx»    oöi    Joot  ofcO   V-*-^  t-3 
cxx^o\  )  t^rxJLii    J^ao  :a\— V^a^o   ^o).^^  [^.^.j  ,   Joot  ^otoN-./   Jjoi  oj^s 
Jooi   v^ojo^/    t-"-^   l~io~^^-^    .t-a..3    J..io_^_s^    ^.ot_oo».iu;    -.a-fci^iOL^i 

^-(.Jl^o  ^-»;  v^pl/  y.3  .|^.oi;  -^ov-so  Jv.^pi  >-»ö»  ^^.3  J£ooa.a..i  ,^*oul.VN^ 
Joch  J.-jl!2l^o  ^-.j   och  .Jjooi   JJ>   vOJÖt    (.i^^väl^^s.^  ^.-N—/    )~JLioj   -.oi^  jooi 

)la.*.^.A    jtoas.^    )«■"'-»  la\  l'^l^o;    -cxi   V-*--<x    J-JP/   -J-Joot    Lo^ 


O     10 


"" 


1.  I.  \'  in  margine  :  Mapxiavo?. 


pour  sun  compte  el  enseigner  (aux  autres)  en  meme  temps,  d'une  part 
comment  il  se  tiendra  et  ce  qu'il  dira,  et  d'autre  part  ce  que  doit  encore 
souffrir  le  defenseur  («ywvwTvf?)  de  la  piete  (svGeSsia.),  et  il  verra  clairement 
par  les  faits  eux-memes  que  le  Christ  parle,  tandis  qu'il  reiste  et  soulTre 
dans  ce  martyr,  lui  qui  a  dit  :  Ne  pensez  ni  d  la  maniere  doht  vous  parlerez  j 
ni  a  ce  que  vous  direz;  cur  ce  que  vous  aurez  ä  dire  vous  sera  donne  ä  l'heure 
meine'.  11  me  semble,  en  ell'et,  que  le  martyre  de  (Julien)  releve  surtout  de 

i   a.       l'äme,  '  et  non  pas  du  corps,  parce  qu'il  a  bien  fait  *  preuve  aussi  de  la 

\  a.       sagesse  qui  (se  revele)  par  les  paroles. 

Comme  le  juge  d'alors,  nomme  Marcien,  qui  n'etait  pas  aussi  habile  '< 
pour  menacer  et  terrilier  que  pour  tromper  et  induire  en  erreur  par  (ses) 
inventions,  etait  ä  son  siege,  il  ordonna  d'appeler  l'adolescent;  cur  il  etait 
doublement  enfant  par  la  taille  ilu  corps  et  par  celle  de  l'esprit.  Apres 
l'avoir  appele,  il  lui  demandait  :  «  Qu'es-tu  parmi  les  ehretiens  depourvus 
d'intelligence  ?  »  (Julien)  repondait  :  «  Chretien  (^piffriavoc) ;  car  ce  que  tu  Li 
as  appele  manque  d'intelligence  est  pour  moi  sagesse  et  science:  de  nirme, 
en  effet,  que  ce  qui  passe  pour  sagesse  aupres  des  liommes  est  folie  aupres 

I.  Matth..  \.  19. 


[397]  HOMELIE  LXXV.  L15 

ya-ola-x  j;..3  JSs^avs   Jla*^*  .-JoCS^i   ^61  JlSoaa.-«  J-ooi  -JoiüSs   lo2^.  öuK../ 

♦  JjOOl     JJ}     yQjL^j/;     yO-O^v-l 

Ia^>   JjLio  .^.\   Jj/  ^JLliLio    J;oi  -.po/   *ooi    ioü   oi^~.i    JJ)o.jl\    ,j  'oöto 
'J-V-^a—s  |bo_k3L^   oöt  'oolo  .Iul^u-V)    0/   j-jL^t.^)  .Kj/    J-^ISoo   ja^^m_.p 
^).JL_io;   061»    oi^^jJ.»    cxla^jLjlJo   ö|l.o_K->,tocLS.   ,.3   :Jooi   (.jljDl^o   tS^.J^a., 


Vfol.  L23 
v°  b. 


10 


ö/  i— Tt-ml  JJ  •JK^JLa^cljlo  JÄOÖ»  )lo-).-»^o  ^*i  :0?0|fK~iCL^  J001  J_=>\  Jooi 
JJ/  .J.-Q-^-2LflO  yOO».-K-./  ts—JL^V— /  )oj^ä*j  .•jL-J-ii^Q.iL^C^  0/  ).jl^jl£l\  .-'Jjoi 
yOJÖt  ^^  \L'l  ~%^*>   ^boj    . -J.-J.— o*    |~x^.\a*o    |hü,|o   ..yoS^J-io    (jp.a.cD 

^«•j  «^  .Jow^»   Jj™.»   »3/0  -.Jm  »Y*>)   K~o   JJ.o?ou»  -.vooi^  ijjJLo  u3om,al 

♦^^v  *'/    JJ    U-^-jxl..^    J.rfjQL3L^j   ^öt   •.v-o»   J^>»     ^V-2» 
^o^io  JJo  c*\  Jooi  K+l  'aa.3ot-ia\  JlajK^ojxas»   jJLiö  ^\oi  ^üi^-oa^  po 
JJ    la.\  ^^ooi    Uio  .K.-ji*^.io    JJ    Jooi    J^Jä    Jö^JJ    w-J^j    ..Jjuaj»;o   Jjoot» 
J,—   J.-1— _£v.£Cl^o    »>3  •J-^^'J./o   Jk^io»    Jj.~..*_l^o  001    Jooi   Jj^&io   (ta^^io 

l.  V  ('//  marsine  :  &"(• 


de  Dieu',  de    meine  aussi  la  sagesse  de  Dieu   passe   pour  folie  aupres  de 
vous  lautres)  depourvus  d'intelligence.  » 

Le  (juge),  expliquant  encore  sa  demande,  dit  :  «  Je  te  demande  ceci  : 
Comment  t'appelles-tu  chez  les  chretiens?  Pretre  ou  diacre?  »  Ce  sage  dans 
5  le  Seigneur,  voulant  par  une  humilite  haute  et  Celeste  frapper  d'etonne- 
ment  l'esprit  bas  et  huinain  de  celui  qui  l'interrogeait,  repondait  eucore 
avec  sagesse  :  «  Ne  crois  pas,  ö  toi,  que  «  pretre  »  ou  «  diacre  »  soient  de 
vains  mots ;  mais  au  contraire  ce  sont  plutöt  (ji.aMi.ov)  des  realites  et  un 
honneur    et   un    pouvoir    spirituel   qui   vient  d'en   haut    sur   ceux   qui   sont 

iu   *  eprouves  et  experimentes  dans  la  perfeetion,  ä  savoir  ceux  que  l'experience  *  vfol.  123 
et  l'epreuve  prescrira  et  fixera,  je  veux  dire  le  temoignage  des  hommes  et 
aussi  le  jugement  de  Dieu;  mais  pour  moi,  c'est  dejä  une  grande  chose  de 
ne  pas  faire  mentir  le  nom  de  chretien.  » 

Parce   que   (le  juge)  ne    possedait  aucune    (trace)  d'intelligence    et   de 

15  jugement  pour  repondre  ä  ces  paroles  pleines  de  sagesse,  «  Sacrifie  aux 
dieux,  »  criait-il  d'une  maniere  irraisonnable.  Que  repondait  donc  ä  ce 
manque    de    raison    ce    serviteur    de   la    raison    et    (cet)    athlete   (äOXTmfe)  ? 

1.  Cr.  I  Cur.,  tu,   19. 


♦   Ll'ul.  15 

i    b. 


\  fol    l 

i     .i 


Mi;  SKVÜRE  D'ANTIOCHE.  [398] 

vOO(.^^/»     yOO(.Ai>     t'l«!^)     jjj     ~^XO(    .    vaJOi\     wu^^'fj     jjLSl..'/     •  .-.ötot^../      )<on 

>ä/    JöC^s    loj»«^»;        -oiol^/    jl.30_0-\i    •  .U^^m..,^*    Jjscl».    V^x    °oi   JöC^ 
1  J..m._*_.ooJ^a_co  .-)K*^»K^    jJ  /   •  .vc^^J^o    )_l»X_s    ql^j   •  .y^».;    ^.-;    ^S. 

yO.^O,l   JLjOI  ^550.0  •'t-^-^-    J-L.>-.to>0    )joi    J.iO^Ü>>    >ä/;    oöi  .--oioK.../    ,—    Jv-V* 

♦  }>  ij  i\  jjL^iö  laic»^ 
jJ  JK.io.2L_~  ^o_vo  'J^-o/  jo;,  ^a_x>  -öl  Jl_JL____a\  ,_>  oöi  \_3iK-3 
.oi__  )ooi  jjojJ^v  ,<__ol  ,__o;  -öl  )  n  njJo  j..a_^.iöi  ).J^aä\  -Jooi  \  n  .'mv> 
)  ■»  -  -sN.  oöi  )  v»o  ci\o  oi\  jooi  }+.'.£>  jJLo_ ->*t~~  .^A— '°  .}■■*■»'»■-■.  .-»—-s  vA-i/o  U 
la_„  ^.»  ,_>  .o».^  jooi  oi^ai__o  jtv____o  (la^jLji  -.)K^-> #j  loi.__v_  ^\-t 
24  :_.oioK_7  Jo£Ss>  ,_-  j-t-jo  j-coa-aj,  >o'J__>o  'J_£v._ö  >__\;  :)ooi  ^.io.!*  \^\oi 
:J_3j_»;  yOJÖ«  jöu^JJo  :*-^  ^--^ö??  v^Jo«  ) ^ N vi \o  :oi_ö_...  ",-s?  J-L»?  7^? 
j.___5oi    tJo   -.jooi    ,.___•    '  K-j-b^-si   wJS^ioNj;    ..'am  MtK_a_\    ^xo   __._ji   Ji 

1.    L  V    in    margine  :  Sol.oixioat.    —    2.    L    in    margine   :  Aoyi-.^'Joa.   —  :i.    I-    V    in     margine  : 


«    En   confessant  une   fois    que   je    suis    chretien,    dit-il,    d'avance   je    t'ai 
donne   reponse.   Comment,   en   eilet,  celui  qui  est  tel  sacriiierait-il  ä  ceux 

Lfol.154  qu'il  ne   croit  pas   dieux    :   car   le   nora  de   chretien  est   oppose   *  au   poly- 
theisme    (TroToiGeia).   De  plus  je  deelare    et   j'affirme    que  toi-meme    tu   l'ais 
une  faute,    non    pas   par  la   langue,   mais    plutöt   (^äHw)  par  l'esprit,    en     5 
nommant  plusieurs  dieux,    tandis  qu'un  est  le  vrai   Dien,   qui  a  cree  aussi 
ce  monde  visible  et  qui  a  mis  ä  sa  tete  l'homme  comine  un  roi.  » 

Puis,    comme  le   (juge)   nc   suppoiiait  pas  ce  reproche  (mele)   ä   la  fois 
de  moquerie  et  de  sagesse,  il  le  menacait  du  commandement  des  empereurs 
et    de  la  necessite"  (äva-y;«))  qui  en  resulte;    il  l'appelait  homme    disputeur   10 
et  querelleur  et  il  qualifiait  d'insigne  l'olie   son    attitude  courageuse    pour 
la   piete    (eüffs'ßsia).    Mais,   lorsqu'il    l'entendait   (repondre)    ä   ces   (paroles)   : 

v fol.  124  «  *  Pour  moi,  l'empereur,  le  legislateur  et  le  juge,  c'est  le  seul  Dieu,  qui 
ne  laisse nullement  raisonner  ni  toi,  juge  Ephemere,  niles  empereurs  tes  sem- 
blables,  ni   les  dieux    de  pierre  »,  il  donnait  l'ordre  de    l'ecarteler.   Apres   w 
avoir  fait  aiusi  une  enquete  sur  la  Familie   (vsvo;)  du  juste  e1  l'avoir  trouve 


i'°  a 


[390  HOMELIE  LXXV.  117 

J.jl*— tooo    .J.^**lKio;     J^oota^    lo^^an    ^.io    otlix    Jooi      JliJ.i6    ,^-ökj; 

*JPm?   Jt-ai^o   .-J^joi  ^_ioj   JIo-^s^ao   )t^J 
'^iö  yOJÖt  .|.-jl1»_»   Jjl£.\o_».;   v^JÖi   J-^:9  x^o  ^*-*-1/   ^/   .^*?   ooc*  ^-«/ 

.,     ■    -  ™  -'--    Otl^iOQ-O   ^^    vS/}    -,^»J     yOJOI     -.OOOJ    ^lO^JX)    OWSUL^»     jla— ...  O   ^^5 

^_JUJ^öo  <^.\  oooi  ^.m..,0! Ni  )i  n  i   omlSJ  ^^  y)o^io   JloJ^-^oa-n—jo  .-oooi 

j^i/    ^.io  "^O^    ^>ö  "^fc^^o  f3   :);<H£D  ^.-;    oot   .wk^l'!/»    J-*-«jJ?    fl   •  •oooi 

■    -«1  '  v  J,.^»   ^Jixoi   :jooi  'ä^Is  jlSs^JL^iejÄOo   jJ    ) lo.~JaA.3o  :)ooi    ^.-K.io 

)  -•  '<l  ^--iu/   ^io  JjoJU   t-*->^  )jp|    :jloio  a..!S^:>a\   JLoot  )  nVm   öt-;Q-w^s 

to   -.Joe*  ofcO  "*5^^\   J-Üb»  "*^;   oöi    v>.-/   '^-.j   oiK^jKi   :)oo)  J_—iotoo   J.i30t 

~.--7  :voov^->;    U^-^-=>   jw^aa^C^  va^toJ^jj^o  tyOj/  J>a^_s  +3  yooiüx   )ooi  ^xl!^ 

J,.~1      '.t-^o/      J~JU?      ^-■*?     iO-^     ',)    U  »V     Q-^O     'yOO^K-./      JjL^i       '  N_«—  U     ^.^s-.l 

ot».K-/  ^-s)  "^Jl^;    ^öi   .-JoiSx   IolS.;   )la..£v^.s  -.)j/   ^^         J.^oota^  loj»«A*  ^  v° a- 


L  l'ol.  154 


i"  b 


1.  V  IM--»-  —  2.  V  ^L;.:.»o-  —  .i.  v  &—»!.<».  —  4.  L  V  i'n  marsine  :  !&■••— 


inscrit  au  nombre  du  Senat  (ßoiA-fl),  il  L'avertissail  de  rougir  de  sa  noblesse 
(eüyeveta)  (maintenant)  avilie  et  condamnee  aux  supplices  et  au  raepris  qui  en 
decoule  et  ä  la  lionte  du  deshonneur. 

Parmi  les  soldats  du  pouvoir  superieur  il  s'eu  trouvait  aussi  plusieurs, 

5  dont  les  uns  attestaient  la  noblesse  de  sa  famille  (ysvos)  et  les  autres  avaient 
pitie  de  son  äge  et  le  priaient  et  l'avertissaient  d'avoir  pitie  de  lui-meme, 
comme  s'il  se  lVit  trompe.  Et  le  martyr,  tire  im  peu  au-dessus  de  terre  et 
atteint  de  blessures  incurables,  dont  une  seule  pouvait  amener  la  mort, 
—  car  il  etait  frappe  de  la  meme  facon  qu'un  taureau  Test  par  des  bou- 

io  chers;  -  -  mais  sc  tenant  par  son  esprit  au-dessus  des  nues,  meprisait 
ces  (soldats)  ainsi  que  de  vains  parleurs  et  des  bavards  et,  apres  leur 
avoir  ferme  (la  bouche),  il  leur  ordonnait  de  se  taire,  et  de  reconnaitre 
leur  propre  condition  (t<x£i?),  ä  savoir  celle  d'etre  sous  une  autorite  et  de 
ne  pas  etre   chefs.   Puis   il   dit   au  juge    :   «   Je   ne  connais  qu'une  noblesse  ,  L|nl  1V| 

15  (eüyevata),  *  *  la  l'amiliarite  avec  Dieu;  eile  est  touiours  vivante,  parce  qu'elle     v  H 

l  j  •.  .        •  »Vfol.  124 

clescend    au  point  de  vue  genealogique  du  Christ   vivant,    qui  est  devenu      r°  b. 


O      10 


Vfol.  1 

v"  a. 


\M  SEVERE  D'ANTIOCIIE.  '.n<i 

.-«3U^    |._iaÄ£L.io    JL^jlo    (sie)    JIXJLK«.    M^->?     — Öi^   .')).A.^iio    )-i)-3    JV30--3 

i-*-^x      jlojj—     JjK-OO;     «Ö|     lo^l     jJLojLOOt^OO    .-)lVK*iO;     «Öl      JloJL.CUL^fcoo 

.J..iooia.-^    lc>i-ik_SL_jL    ot.A«/    K«jj',.^o   •  J^vio    V-^-»0   J»«-i*   \QJCH  jJL«  ^io; 

«öi  .-«oi  )la..^JLA  a..!^  t-»-^  °'l  •" ^  ^°/  ^-2t--wio  jl^^pv  jla^JUL  laü^. 
^j  «JS.  VQ.-JLJXAJ  o»  i-A-»;  J— Lio;  vOJÖi  .-L^öjo  |„oä..ao  J^l£^J\  «*^\jt 
«Ol    )^s^M   -.yOOuS.    J-io'jl'/    ^-»;    yj   .yoou^*;    jlo.--io;    ^io   o_^   .'vOV-O^Kj 

.•Ö|_.J^~./    )Kvn.Mj    .^.»-iO   -y^-»?    ^-^Ol    jbö    ^_./   •.  ]«.!*.     '  y~.\    \j\    joöt;    'k^J3 

vooiLa.JL--iL.iO}    yQjöi     '\aJ^    OQjL-~J    )~i-ä^^~3    ^~>oi    y-*\\   vO.JÖi   )öt.-\jJi    «öl 

;   ^J^oi   ^io  '^»j   -;»U   .J~»oöi   )la_JL_»L^vpo  JJ;    )K«,ul^o>^o  .-yooila^ii 

;    )La.x.^a>oi    j  Lai^^s-ca-.^    •  .*coa\a£>    |.^«^.a.;    Lüsa^L   y>+\   :kj/    )).L. 

')K««w>.S5po  ]J    )toa—,io  y0y.±o  J-sa.—;    V-~^  )J  eSs  .öuK-»/    J,..asJU&Oo  )^cu 

JJLqjlsJj^clS.  ^.ooi  ^^Am^o  JJ  •  .^pcuoi  oioi   Ja../   oöi   :^>  Jooi  K«/   oöi  iab. 

24  '»~3.K«flol;    )..JL.a^/   .\yli\    yOOila-jL.Do       vOOtla^A^CL^o  .-öiJ^/    Jjlsom    «ex 

1.  V  oni  ^W- 


selon  l'economie  Ze  premier-ne  nitre  beaueoup  de  freies*;  ce  qui  rend  cette 
(noblesse)  tres  juste  et  tres  vraie,  c'est  la  pratique  des  vertus  et  la 
ressemblance  avec  le  bien;  cur  c'est  dans  l'exemption  des  passions  hon- 
teuses  et  tres  meprisables  que  consiste  principalement  la  noblesse  (euyeveia). 
Comment  appelles-tu  encore  folie  ma  crainte  pieuse  (tfat£-i\q),  alors  que  5 
tu  nie  pousses  ä  une  folie  evidente?  N'est-ce  pas,  en  eilet,  de  la  folie 
de  sacrifier  ä  des  idoles  aveugles  et  sourdes  ?  Une  fois  honorees,  que 
me  procureront-elles  de  plus  grand  que  leur  ressemblance?  Et  si  je  leur 
ressemble,  il  est  bien  certain  que  je  serai  fou  selon  tes  propres  paroles. 
C'est  donc  de  la  sagesse  de  regarder  comme  des  ennemis  des  dieux  de  ce  io 
genre,  dont  le  caractere  paeifique  et  paisible  est  la  cause  de  leur  inintel- 
ligence.  Apprends  par  ce  que  tu  vois  en  moi,  selon  la  deiinition  de  l'Apötre 
Paul,  que  le  Christianisme  est  la  foi  qui  est  agissante  pur  la  charite2;  car 
s'il  n'y  avait  pas  en  nous  une  charite  et  im  amour  invincibles  pour  celui  en 
qui  nous  croyons,  nous  ne  supporterions  pas  une  pareille  douleur  et  de  (si)    is 

vfol.  124  penibles  *  et  de  (si)  durs  supplices;  de  la  sorte  on  pense  que  ce  qui  combat 

\-  a. 

i.  Rom.,  vm.  29.  —  2   Gal.,  v,  6. 


Lfol.  15* 
v  b. 


10 


[401  j  HOMELIE  LXXV.  [19 

ojü»ll  Jl»ai>jo  -.Iv^3?  otl.QLS_«— -äo  jooi  JJo  i^tKloKio;  -oiok../  Juso.*,  ooij 
oöu^j  -6t  la^  -j-LJ?/  JJLäo»  ^.-^o«  JjL»,  vs/o  ^fco  J.iabo.  Jjoi  oj^o«  -öt 
)lp^  ^  +3  :JK~JkjJL  K.-m^3laJ^>;  -öt  JJ^a  jjoCi^io  .)oK_jlJ  )o—>,£ooi 
jj  JJ-^-^-io  \JJM  .-K-'/  J^o-^s  fco*-^..=>  ..loot  Jpö/  )mq:^o  loci  jbot.Lo 
5  I^jl^^Kj  yj  .-ot^jas^^-j  JJ  JloVouo  .JLsowJS.  — oi^Joau^V?  v0?-*?^0 
ajs.~  /  aiöf^o;  V-»™^.  yOJÖt  .  -o»-jqlS.äi.j  Q...N  m  ^o  .(ja-wO  ou^x.o  oibo 
,'OuS.  ^*-X*';  *>**>  JJ  *~»/o  ,^..\  m  soo  ^.£^1*  -.)-=>Q—  vOoUS.  ^a*^..^o 
yo^j»  -.oiA  >a.o^  JJ;  ^.,x  oöt  .yQJuuU  ^o»^o  ^s  oöi  >3^«.;  -öt_\  ' 
,_!-,  y^^;  jLAia-ötio  JJ  yaa^.  y/  .-Joi^ol  ^^-joi  Jaio  .w^utio  JJ  ^^c+S. 
.•^JU*  ^m-m    JK-c+ISs    -öl    )laj^,lK..ia.jsi    vo.jöi    ^.jl—   •'^jl~  ^^.N-ca-io 

v).ii.i   JJj    Jiaxjio   .'J-SQ-m;   !%,.«•>  r-J-~   ^»Jl».J3l^o 
-K_.,/    It-s^p    Oi^O  ^^^J    oöi    ..);ot_co    ooi    )ooi  >^oäio  *^;    ^.^oi    ^s 
jj.L*   ia.J^ji  t-»-^  ^-^oi.\  .>*^jU}   jooi  »..als  — oiaS^V;   J.äi3  "^i*  -Jla-^io 
ql^o   .-JJ.,vaxa.i;    <~.*l   -ooi  ^OLT^k.io  \^'i\   la\;   -öi-s  .'IfÄ*.  ^-io  t-a^>  )ooi 

l.  L  V  in  margine  :  »««^"  ^oo»^.  —  ■_>.  V  uoiaXou. 


c'est  la  charite  et  uun  la  faiblesse  du  corps,  et  on  estime  peu  tout  ce  que 
le  monde  peut  donner,  fut-ce  meme  cette  vie  temporelle,  ä  cöte  de  (la  certi- 
tude)  d'obtenir  celui  qui  est  aime.  C'est  pourquoi  l'epouse  du  Cantique 
des  Cantiques,  nous  figurant  d'avance   lEglise,  disait  :   Je  .suis  devoree  par 

5  Vamour{.  Les  grandes  eaux  ne  pourront  eteindre  l'amour,  et  les  fleuves  ne  le 
submergeraient  pas.  Si  un  komme  donnait  tout  son  avoir  pour  l'amour,  il  n'atti- 
rerait  que  le  mepris2.  Car  ceux  qui  ont  commence  par  aimer  et  qui  ont 
goüte  l'amour  regardent  avec  mepris  et  dedain  et  tiennent  pour  rieu  le 
fait  *  de  tout  souil'rir  pour  lui,  et   celui  qui  ne  l'a  pas  goüte  ne  peut  pas»  Lfol.  is 

10  juger  de  cette  facon.  Qu'y  a-t-il  donc  d'etonnant  si  ä  vous  autres  incroyants 
nous  vous  semblous  nous  tromper,  nous  qui  sommes  pris  dans  ce  piege 
divin  et  qui  sommes  säisis  par  la  passion  de  l'amour  et  par  ce  feu  inextin- 
guible?  » 

Pendant  que  le  martyr  parlait  ainsi,  celui  qui  avait  porte  des  blessures  sur 

is  tout  (son)  corps,  ordonnait  de  le  frapper  sur  la  plante  des  pieds ;  car  il 
voyait  qu'ils    avaient   seuls    echappe    aux  tourments,  parce   que   generale- 

l.  Cf.  Cant.,  ir.  5;  V,  8.  —  ■-'.  Canl.,  vm,  7. 


120  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [402 

Lcoio_i>  oü_\  jooi  K*.\o  \s>  ^_iol  ^io  jso  -Jv<*p?  ^-.cvA-./  JK-^s-^v  jKjLiO 
"  V fol.  124  jooi  o.I>o*I>oo>  ocx  Ji.^a\o  ; > « l,*t ;  oöi  Laio^  )ooi  ^.otok.../o  :  t  t\  i  J  '^t 
|icx.-.aoi  oi— a-Aa  __\»  ,'t~~-ix  J°oi  J-^'?  .J-si-Q-^  °l-^  V-»-Oo  )  »°>i  lcC_\  -.*-*.*/ 
■  J,.-.wpi  yo+so  J—Viioi  JLa^Of-s  : ^ota-.-^^a.ja.j  oi^).^  V^l—x^?  >-»/°  .*c__1\j 
. •  K^J-x^^u*  llo^^i  ).iv£L.i.  ooot  ^'jj  ch-Jl^oi  ^.ck  . -Ljl~.^o.\  JL-Uo  ^OSlCQJO 
oi.aoa-3  u.kayi,\  ),,,n..vi,.».^o.\  jooi  t  n'°>o  .Jv^Q-^'  (..üj.3  ^xi  JJ.aJV-_c___ioo 
,.-..k^   vo.Jot   J-Ä-oo-io  JLw-i»(;   ^.io  J^-O-oo  Jpo~~   ot^>  a^^o^^aJ^o   -.K_.)i.*^a 

jj    oöi    J_£»-.~_\!.JJ    ^»op_3j;     o*-^>    Jooi    ^.co    J..^.jljl    ooio    :1ooi    J;oi    po 

'^»-M    ^.     l*.^'~l    -P0/      OUOOI     lo",^__w>    V^^.      La~.1)      OÖI     >-~;-^    t^    ' .  J™»-»-3;)-^ 

JJ  'wJSw.j  ^»;  J.jl_u_n  .KjI  oj-coo  J^3  ya±  ^^-op»  -.Kj/  Jvod  jJw____io 
..o»JX~./  Jjot  J-~-U;  »-»-^  JJ.ax*.3;po  .^ootoo  ^Cua^l  ool  JLö/o  -.I>0  i\ 
a\  • . J JX.jJl._s i  JJ  _ot?  K.,*_»  J-L2-./  .Lcococu  ^..o  V-9^?  y°*^°  'Q-x_ol?  J~s«l;  ~öt 
Jjp/o  .J-d^-vo  J^00-^  Jt-1^*?  )k— Jl*.  ^^3  ~-io  "^.i^S.  JJ/  -.v^oi  JK-JL__i-3l^io 
J);  Jj>_»  ©»._>  yJS  Oi_s  -.JLooiJuZ)   ^CoM  Kj/  ^e'J-o  J.^j/  "^Ss*.  »_»;  :^J_\  J-->^-o  JJ; 


v  b. 


10 


ment    ils  etaient  caclies   pres   de    terre   et    qu'ils   ne   soiit   pas   une    partie 

apparente    du    corps.  Ayant    abandonne    ce    (supplice)   et   n'ayant   plus  la 

possibilite  de  faire  (autre)  chose,  il  etait  comme  un  fou;  il  laissa  le  corps 

*vfoi.i24  *  qui  avait  combattu,  et  il  porta  la  lutte  sur  Tarne.  II  voulait,  en  effet,  prea- 

dre  la  pensee  du  martyr,  la  saisir  par  la  main  pour  ainsi  dire,  comme  un     5 
membre  du  corps,  et  boucher  et  arreter  cette  source,  d'oü  coulaient  abon- 
damment   des    flots  de  vaillance   et  de   mepris   pour   les    soufTrances    de  la 
chair,  et  il  commandait  aux  serviteurs  de  lui  ouvrir  la  bouclie  de  vive  force 
e1  d'y  verser  du  vin  et  de  la  viande  des  sacrifices  et  des  libations  tres  impurs. 

Apres  cela,  ce  fou  erovait  avoir  vaincu  Tathlete  („G^Yi-nfo)  inviucible.  io 
Le  juste,  se  moquant  de  sou  manque  d'intelligence,  dit  :  «  Tu  oublies 
que  tu  attaques  des  faibles;  jusqu'ä  present  tu  lüttes  avec  raon  corps;  mais 
mon  äme  tu  ne  Tas  pas  prise  e1  meme  tu  ne  la  prendras  jamais.  La  defaite  de 
Tarne,  en  effet,  consiste  pour  eile  ä  vouloir  faire  quelque  chose  de  contraire 
ä  la  loi  (vöao;),  de  teile  Sorte  que  ce  qiTelle  ne  veut  pas  est  imprenable  et  15 
s'echappe  en  planant  au-dessus  de  toute  invention  de  tourments.  De  meme 
qu'il  t'est  impossiblc  de  saisir  les  cieux,  lorsque  tu  te  tiens  sur  la  terre,  de 


[403]  HpMELIE  LXXV.  121 

^.j  yc^io  .jl^-s  lo^Ntvi^   ^cuxM  fc^U^j   JJi   -«  .*äuk-l   Ußia.3 

p  :JL_ä-*o_~  V-^v    ^-iö   a^  .JIoJl*.^;   «s/o  .f-HsH       v0*-**^   JJ-ojK-Oo;  '  )'  '  ' 

)  ^.^  ..  yas.  j,—^/  ^3;j /o  Jfcoai^  -oi  iooi  J-oöi  )i.o»  «,->i  )K-UJ^axio 
^/  *^po  M.a_o  ..Jt^xU  ,-ot  'i^o-ü  JK*jL^^jio  jJ  ,_-;  v/  Jlaaiö  ,3/ 
^s/   ..JK^ul^j   jJ   -6«   yie  JJo  V-^  <*^  J^l-Jä.:»  .U-^Q^o  jJ   ^  JAoaa>4 

.o   ju/   JJo  ..Uj;   ^*;  -öt;  -.^».j  JJ?   J-*»-3  -Ji-^T^  v'^Ht3  ^   'JläAje 

:Ji^o  ool  ^J^oi-a  ^oo  .)N-^j^k_io^jLio  JJo  Jjuj  ö/   kj/   .J^l  Jk.-Vaxco 

^a>a~   JJ;o   MjL*i»jfcoo   jJ    )-Jjuöo  J^3   ^r^f  '-^H?'    iot^  ^^^f    o6« 

♦  J-^iokj;   )ooi  ,-aJa 


meme  tu  n'as  pas  la  faculte  de   saisir  Sans    la  volonte  la  liberte,  ou  plu- 
tot    ([aSXXov)     l'esprit     Celeste.    Mais    mes   levres    n'ont    pas   ete    souillees, 
comme  tu  le  crois,  ö  infame  et  aveugle  en  esprit ;  *  car  elles   sont  seule-  *  Lfol  '" 
ment  des  intermediaires,  et  elles  sont  *  les  instruments  (6'pyavov)  de  la  vertu  *v  toi.  120 

5  aussi  bien  que  du  mal.  En  eilet,  si  la  pensee,  vaincue  par  la  crainte  des 
tourments,  a  accepte  volontairement  de  manger  ces  (mets)  impurs,  le  gotit 
est  devenu  le  serviteur  du  mal  et  les  levres  ont  ete  egalement  vaincues  en 
meme  temps  que  la  pensee.  Mais  si  l'esprit  est  demeure  ferme,  le  goüt 
1 11  i  aussi   est  donc  demeure    sans  souillure;  car  ce  qu'un  etre  ne  veut  pas 

1"  ue  peut  nullement  le  souiller,  meme  si  on  lui  frottait  les  levres  de  force 
avec  du  sang  et  de  la  chair;  et,  encore  lorsque  les  levres  ont  touche  la  chair, 
elles  ne  Font  pas  touchee  dans  la  mesure  oü  elles  ne  l'ont  pas  voulu;  et 
parmi  les  hommes  personne  n'est  maitre  de  notre  volonte  en  dehors  de 
notre  pensee.  Pourquoi  donc  te  fatigues-tu,  6  juge,  (ä  obtenir)  ce  qu'on  ne 

15  peut  ni  faire  ni  accomplir?  »  Celui-ci,  encore  excite  ä  la  colere  par  ces 
paroles.  ordonnait  de  lui  faire  sans  pitie,  avec  de  dures  lanieres  de  cuir. 
des  blessures  incurables. 


V  l'ol.  1 

T°  b. 


10 


122  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [404] 

++-*     .  J.-.a.-..i-co    )..^.iaai    ),.jx.x..\«     f-'h.     )00<   V-a,^a  ^o    y£  Joot  V-^^   U'*-*l 

|oo)  fS»/  oiK.^xU  öC^StS.  f.3  '^*j  ooi  .)lJL.^lao.j>  JJ/  •,;a^X.s  |,-~^=>  a_\o 
ö/   po/    Kj}   s^^.  JJ    p  «s/o  oJ\  lk_.oot  (.ji^io«  •  J.^.^jl^o   la^  ).x^a,.o;   oüS. 

v£doV_3  ^o  ^io  ^a_i>70  -.)-"-^  y-A  k—oöto  'K_jI^io/  /-^>— ?  y-ZLio^i 
v /;  .-ycta^  Jj/  pö/  ^-0,°/?  -'P?/?  °°i  t-~^-»x  001  li-»V*  •JL*aa».j  jlajL^ia^. 
jcx^'l/  K.^3  »s/  .J-^-^oa?  Haa^oa^  vQ^i.1  JJ  J~^^  ^-/  yo««^  voaS.oiU  )J 
)V)j  loJ^  »s/o  •.  J-floa^usj  Jjp/  ;.  .fc^oi  Jla-^üo    !^io  )K*JÖt_3   JJ^aLi'KaJS. 

♦Jj/  va*£Aoo  W-^J?   p^»   ^\oi 
l.  L  V  in  margine  :  &^o-  —  i,  LV  in  margine  :  M«pxiav£.  — 3.  V  »»* — h.  V  in  margine  :  P^-t'- 


Lorsque,  en  resume,  tous  ces  genres  de  miaute  l'urent  epuises,  (le  juge) 
passait  ä  une  autre  ruse  (itdpo?).  11  pensait  surprendre  (le  martyr)  comme  un 
serviteur  de  la  vaine  gloire  par  une.  invention  de  pensee  tres  vile  et  (tres) 
meprisable  et  par  des  (procödes)  capables  de  faire  rougir.  En  eilet,  il 
donnait  ä  ses  serviteurs  l'ordre  de  le  porter  sur  leurs  epaules  comme  un  .> 
petit  enfant  qui  va  ä  l'ecole,  de  mettre  l'athlete  (aöXjiTife)  tout  nu  et  de 
*  vidi.  12;,  le  frapper  avec  une  ceinture  plus  propre  ([/.xXXov  r,)  ä  causer  la  mort  *  qua 
punir  un  enfant,  et  non  seulement  avec  une  seule,  mais  encore  avec 
plusieurs.  Mais  celui-ci  dont  l'esprit  etait  tout  entier  attache  au  Christ  : 
«  Tu  m'as  aide,  sans  le  savoir,  dit-il,  ö  Marcien,  ä  accomplir  le  commande-  io 
ment  du  Seigneur.  Par  I'invention  de  ta  pensee,  en  effet,  j'ai  ete  converti 
selon  l'Evangile  et  je  suis  devenu  comme  les  petits  enfants,  et  j'entreräi 
necessairement  dans  le  royaume  des  cieux  :  car  il  est  sincere  celui  qui  a 
dit  :  En  verite  je  vous  le  <lis,  si  vous  ne  vous  convertissez  et  si  vom  ne  devenez 
commede  petits  enfants,  vous  n'entrerez  pas  dans  le  royaume  des  cieux*.  Je  me  15 
souviendrai  des  Ecritures  sacrees  plus  encore  que  de  ces  blessures  comme  un 
tout  jeune  enfant,  et  je  suis  pret  pour  les  autres  assauts  du  combat  (aycov).  » 

1.  Matth.,  xvm,  3. 


[405]  HOMELIE  LXXV.  L23 

JjK^_k—  001  jl_«o  v^o/   '^-.^ot      ^io  vVK-fcio   w..^i»^^o  *^_*J^otA  p 

]*CX    Öi-A-./     )ÄOL-,.iO    ~.J     )»_«    .•'sToJ^.i.JlaLiJ     OCX    j**-W     K-«.J^    -.vißajJ^.Q.* 

jtüL.,^0  lo^  vö/;  ^o>r^  U-«*?   oot  +*  -"Joot   ijkjLio    L^a-^ifl;      ).*Ji)^/   ^ 

jJ^-»;    )t-^?   UQ-«-»a—^>a-io  .jj-O.*.   J.~jo_3l.3;   ^_./   .c*\    'JK-Lio    JK^j^/ 

5    Jjoi   ^3/1    -.ts-.)^.VAo    po/    £s-.J_*i.«^^   )icx-co    oot;   'oöi   lct\   .^_*'MV^°   ^3   ^J)0 

J-io»^/    y»')-flO  ocx  J— ^JLia.\o  ..^a--ol   Jj^ij    u^S*;    Li—>J;   )Kju.£o  JKicuJ.0 

oolo  -.ooot  .  »y  ils>  ^^xIjl.^0  L^oVJjJj/?  ^.öi  la^  ./po)!/  ,_^>cx  ^Do 
lo  JJ«<x*-s  \coo_jj_.».^au_.  oolo  .joot  yjj;  oöi  Jooi  wy>.*.-«'K.io  ,__cx.-.=>  p  ^-cx~s 
o^-coo  jJf-^o  la^So  y-. ./  ,^-iö  oöto  .Joot  v^öö  jlQJJLea^ew^e»  l-^cx^  jU^ 
Joot  ^.oioK-./  j..JL.^4-^;po  JJo  Ucl^^^o  ji^x^o  ^K-.  *^;  oöt  .J..aoVoJ3  )ooi 
•.^•5  oöt  .of\  )ooi  sm  ->m'*>v>  ^_«.\oi  ^_io;  )lcw^a^  J«-^  Jj-» '»  )°°l  y°'~sv 
^_io  .Jocx   ^a_i>>.iö   ).£L*a3     vs/o   jja-J    v3/o  )Vo~a>/   o/  K._i/  J.~i\  yj   »a  aoo/ 

I.  LV  in  margine  :  "I>),a6ia;.  —  2.  L  V  (fl  margine  .  Knif/ix.  —  :i.  V  !&»'-»•  —  i.  V  "^l- 


L  l'nl.  [55 

i    b. 


Vfol.  125 


Lorsque    le    courageux   Julien    eut    prononce    ces    paroles  et   d'(autres) 
beaucoup   plus   excellentes  encore,  *   et  qu'il   eut  souffert,  il  etait  envoye  *  L  fol.  155 
dans   la  prison    de    Flabias,    —   c'est  une  ville   de    l'eparchie    de    Cilicie ; 
—  apres  quo  le  juge  l'eut  menace  de  le  raener  aussi  dans  d'autres  villes, 

5  alin  de  le  tourner  sottement  en  derision  et  de  montrer  des  supplices  tres 
cruels.  Le  martyr  lui  dit  d'un  ton  resolu  et  ferme  :  «  Ce  genre  de  ton  inven- 
tion  perfide  se  retournera  aussi  eontre  toi ;  car  dans  ohaque  ville  il  s'elevera 
im  nionument  ecrit  de  mon  valeureux  triomphe  et  il  proclamera  d'une  l'aron 
eclatante  que  c'est  le  Christ  qui  livre  mon  combat  (aytuv).   » 

io         Apres  ces  paroles,  ils  repartaient  de  nouveau  pour  la  (ville)  d'Anazarbe. 

'  Le  juge  faisait  encore  usage  des  memes    (procedes),    et  Julien  parcourait  ¥  vtoi.  125 
encore  avec  des  pieds  nouveaux  la  course  de  la  patience.  L'un  approchait 
ses  ruses  ainsi  qu'aupres  d'une  lour,  et  Lautre  etait  tres  ferme,  fort  et  ine- 
branlable.  Le  juge  le  menacait  des  supplices  par  les  blessures  par  lesquelles 

15  il  le  dechirait,  et  le  (juste)  s'ecriait  :  «  Ajoute,  si  tu  le  veux,  et  les  liens  et  le 
feu  et  le  glaive;  remplis-toi  le  ventre  de  ma  chair  et  rassasie-toi,   car  tes 


In 


124  SEVERE  D'ANTIOCHE.  406 

^.A.»   ^w-\oi   .J_ioiA   V*^  U*o+±.  .^-^-ooo   ,^    ww^io   '«.A.»    Jvä^ 

yO-l/    "*>-»M?    )001    ^  \   )?°>-CO}    ouläj    ^  ino\   ..owooua    Joot   \o'i    +do 

.\^^X\  001  ool  oila^;  -6j  JJl^cl^  U*. -j>;o  scoaicu  JJ;  J^ooj  K_JV-^Ä 
V*^  J^—ä*;  -.Jjooi  JJ 9  ö/  'Kj/  p^»?  -öl  :J»0»^  V*>/  öi^  ^-"/  ^f-  J'f 
j-«^v  ^iö  oou/  .Kj/  o-»—'Kio  Jla.Aa.Ji  -.fco/  ,Aio  ^.-Aoi  ,_«_3  : /-^*? 
»a-*Jl  K-.)».*.^~o  ^J  )t— ?  -öi  :«.A.»  JJ.aA_-ajj.-io  laA  ^A  fcOa-v-co} 
^~_Jl-.->j  ^JLVl  J-jl--cJ_\o  -.looi  j3j-A.io»  -.6t  ^A  K-/  ..).^oaj  v-,_oa2o 
JJ;  Jl>s»o_y.o  -6i  ,--->j/  .&o/  ^ia-v.  J^.JL-__V»  ^-.otfcC_\^io  p  ,__Ot]^-V_£«._* 
. /r_.^  Jj-SU-\  —oi  J-coiajS  JJ;  ts_»oV3  N!üo  ^io  ^_J,Vi;  -öi  v3/   :looi  Jloja-N-co 

»vfol  ■•»--  )  '1  -/    .öu^o  J,_ao  süj'j        j  Ioj^-ccoc  ^^A.^»    ■ . )  f  a.*.x.^> ,  )J   -.01  öuK.../   Jja*. 

♦  Lfol.issjj/  ^*.A  »£>/  -.J-i/  J-_=>\  y/;  •.K—J—Ji^.^  K-W  ^-  K-i/  -2>/;  k~»-> 
'«xoa-jJJJ-aA  t-*-^^/  -^^7  ^ooK._o  JJ  -.)l_i/  J_=>j  JJ  ,-..;  *->  .o^>  ^_* 
lt-_o>.  \ja.*&   JjJL-A  a_*.-»V>-C_\  -.A  n«i.all|;  U-^/?  n^JÖi  \-oa-u.ja£uJJo 

l.  L  V  in  margine  :  n«XX«8io;.  —  2.  L  <-o-*j-£'Wo-  —  L  V  in  margine  :  Avtcovivo;. 


(traitements)  s'arreteront  ä  celle-ci  et  ils  ne  passeront  pas  jusqu'ä  mon  äme.  » 
Par  ces  paroles  il  enflamma  encore  sa  colere. 

Devenu  ivre  dans  son  intelligence,  (Marcien)  voulait  brandir  les  armes 
contre  l'äme  du  martyr;  il  ordonnait,  en  eilet,  que  de  ses  propres  mains  on 
lui  versät  de  force  dans  la  bouche  comme  precedemment  la  libation  inique     •"> 
et,  la  victime  impure.  A  quoi  l'athlete  (affk-nrnt)  dit  encore  :  «  Est-ce  (apa)  que 
tu  sais  ce  que  tu  fais,  ö  inintelligent?  Car  par  ce  que  tu  fais  tu  reconnais  le 
defaut  de  la  faiblesse  de  tes  inventions.  En  eflet,  s'il  t'a  suffi  pour  ma  de- 
faite  de  nie  verser  de  force  une  libation  dans  la  bouclie  une  fois,  tu  as  ce  que 
tu  recherchais;  et  pourquoi  prends-tu  une  peine  inutile  pour  le  meme  (but)    "' 
ä  deux  reprises  differentes?  Et  si  la  premiere  (tentative)  a  ete  sans  eflet,  la 
seconde  est  de  meine  completement  sans  resultat.  Car  pour  l'äme  le  refus  de 
vfol.  125  la  volonte  est  un  rempart  qui  *  repousse  et  chasse  loin  d'elle  toute  souillure, 
Lfoi  iss  de  teile  sorte  que  toi-meme  '  tu  sais  clairement  que,  si  je  veux,  je  suis  dejä 
v  ;'        saisi  et  que  par  contre,  si  je  ne  veux  pas,  jamais  je  ne  serai  pris.  Quand  tu    15 
dis  que  Pallade  et  Antonin  t'ont  obei,  c'est  que  tu  les  as  persuades  de  sacri- 


10 


[407]  HOMÜLIE  LXXV.  125 

K-J_iO-~J.X    °^>pO    .1»-^     'j^0^3     jj     .^-.J     w*\     .yQ-j/      K^.3J      ^-t-OtO    -.vQj/ 
^OjA    jJo    -.J.*ÄJ    yCL^   Q..S-,  ftV>\»    ^_iO    ^-wOOl    y»QJ    .k-oj    JJ.3/    -.Jj/    v^ö/ 

.-va^>po  otla\  ^.=>*Loi  \QJÖC^  o«.iOJi;  ouiojo  .-jj^/»   J^cla  ^^o  J<*.^  \\L~ 
o«   )ooi   3»iÄOo   Ja_.;    ^bo»  -Jooi   ]j.^>*  otlox.p^ia^o    o».ioa..a\   ^   *^;   oöt 

oöt    jooi    )  »..so    JJ    %AnJ    vQ~JÖt    jöC$M    %  vi   .  i  ..    J._iot    )_»)„.i\    po 

jKj_po  po  owooiS.  -Jooi  jÄvJLfcoo  |K.a^ijLio  jl^.oöp>  p  \_.;   ^coajj^.\a- 

1.  L  V  in  margine  :  \H11acu.  —  i.  L  in  margine  :  Ayvosi.  —  'S.  L  in  margine  :  Aito>.>.<i>y.  —  V  in 
margine  :  ArcoXwv.  —  L  V  in  margine  :  j30—*»  °'wo  :  U10^  Ll^?  -sa,'°>  l»^  <*>  j-  l^>,^»  vj^o9( 


fier  aux  demons,  et  alors  tu  les  as  vaincus;  pour  moi  tu  ne  m'as  pas  persuade 
et  c'est  avec  raison  que  je  dis  :  Tu  ne  m'as  pas  vaincu.  Cesse  donc  de  com- 
battre  avec  raon  äme ;  ne  va  pas  au  delä  des  limites  de  ta  faiblesse  et  ne  te 
trompe  pas  toi-meme.  Examine  au  prealable  ce  que  tu  vas  dire  et  ne  dis  pas 

5  precipitamment  et  ä  la  bäte  ce  qui  se  presente.  Qui  ne  rirait  pas,  en  effet, 
en  t'entendant  Commander  de  sacritier  ä  Apollon',  lorsque  ce  dieu  porte  le 
nom  de  perte  et  qu'il  crie  par  son  nom  meme  ä  ceux  qui  l'approchent  : 
Fuyez  la  perte?  Car  Apollon,  c'est-ä-dire  l'auteur  de  la  perte,  ne  peut  pas 
sauver,  sans  faire  mentir  son  nom.  » 

10         Mais  le  (juge),  voyant  sa  l'ermete  et  sa  constance,  disait  que  le  juste  etait 

persecute  par  un  demon.  II  s'entendait  (dire)ä  cela  :  «  Puisque  je  suis  chretien, 

je  n'ai  point  de  demons,  et  au  contraire  je  suis  l'adversaire  des  demons.  » 

Comme  (Marcien)  ne  pouvait  supporter  ce  sage  mepris  des  faux  dieux,  il 

partait  pour  Egee;  —  c'est  egalement  une  ville  de  Cilicie.  —  Quant  ä  Julien, 

I5   pendant  qu'il  etait  conduit  dans  ces  differents  lieux,  il  ne  detournait  pas  son 

1.  Le  fragmeiil  grec  i-etruuve  en  1886  correspond  u  ce  passage;  cf.  Analccta  Bollandiana,  l.  XV, 
[1896),  p.  73. 


Vfol.  126 

r  a. 


126  SEVERE  D'ANTIOCIIE.  [408] 

.1-«-^  «"\1/  j.£OO.^ä.i  ^/  ^ö  y^  Jooi  »ä'jJJ  Jooi  »..alä;  oöi  to\  V-^/  ;o.~.\._3 
^o't-3  •te.fi  oöiS.  JL^s  ^^i>o  oaulo  •  Jlo_L-J;po  J;ol  :  JjL.il  J»J»  iK^>  ^io» 
s3/  .)K.j-.^jQ  jlo_K_^S.lj  JV-Q-JJ  •jK^l;  oöi  Ji);  ^_io  jLs/  .vßoviw*/  jJ  '^.j 
.Jjä^Li  Jj/  yfnvi  ..'.>o  )oi§\i  oifcs^^io  ,J>  otfcC^^io;  -Jooi'/  ooi  ,J  ocn  V-"^ 
*Jl9;,)J  jJ  .JfcC^li  oöt-=>  v3/  ^~>t-^o  .|aj  JV);  ^-»»1  ^-\o^  v-.j>  r-*-^  ooi 
Jiok.  >  V>  o»js  vX1jx>  ) K__«„l„^iÖ) too  jJ;  Jooi  oioiN-io  j^öj.,^3  oöi  voo 
JV-Jt  |K-*.>>a.Ju^^>  io-iOf-s  oil^o»»  )lo— _^£l.x.\  ,.3  ool  JjK-^iw»  oöio  Jooi 
L  fol.  155  j— 3_*_flD    Jk-JLoi     J_ L->_£Q.-U^;    oöi    .otlo^    JK^L^-Ji    yäo}    -.joj^Äioo    'Jooi 

..J^ö>^>  ^oKjJo  .«-»aal/o  '^eujJJL/  jo^     .^—».j  J-^öj-^  ^°  :«^  V*°l   1 
^>j»_^'N_j   y.yo  .yS»  '"'Jjltgl^o   ^coajj-^o-.   K— K_^    .«.^So  JK-.1I/   »)/    la\o 

$A<;    J^öj.^  ^io  cl^  ya'i   V-.J^jo  ..v^oioK-/ 
:).j^ai»   JJ/    'Jja.ia.,vOi  001  ^..ow.K../i    y~^co,l    Ji-io    o.\   :Jliö  ^_^\ot^  t-30 

1.  L  0111  o'w-  —  2.  L  0111  o'cte.  U^s-  —  3.  L  V  in  margine  :  i^-»- 


Vi) 


0 


iutelligence  de  la  Celeste  cite  de  Jerusalem.  Mais,  ayant  recu  l'ordre  de  sacri- 

v toi.  126  fier,  il  ne  dit  *  ä  celui  qui  le  lui  donnait  que  cette  parole  :  «  Ne  te  fallait-il 

pas,  selon  les  lois  (vdp.o;)  en  usage  parmi  les  athletes  («O^vittis),  avouer  (ta) 

defaite  apres  le  second  assaut  et  accorder  la  courunne  au  vainqueur?  Cepen- 

dant  je  ne  fuirai  pas  davantage  ce  troisieme  assaut  en  l'honneur  de  la  sainte     5 

Trinke.  En  effet,  je  serai  le  meine  qui  se  montre  fort  dans  les  combats  (äywv) 

ä  cause  du  m£me  Dieu;  car  c'est  lui  qui  a  vaincu  en  moi  dans  ces  deux 

assauts,   et  par  consequent  dans  le  troisieme  aussi  il  ne  sera  pas  vaincu.  » 

Le  (juge)  devenu  arrogant  dans  ses  menaces  promettait  de  faire  en  lui 

Lfoi.  ir,ü  des  (blessures)  incurables.  Et  ce  fort,  brisant  *  et  dissipant  l'orgueil  de  sa    10 

colere  comme  une  goutte  (d'eaui,  lui  dit  encore  tranquillement  :  «  Celui  qui  a 

supporte  l'epreuve  de  ces  durs  (trailements)  m'a  dit  :  II  inspirera  de  la  terreur 

par  les  menaces;  cependant  eleve-toi,  sois  porte  par  le  vent,  suis  eleve  par 

les  menaces,  sois  conduit  en  Fair  et  vole.  Julien  t'attend  en  bas,  et,  quand 

il  sera  engage  dans  les  assauts,  il  le  muntrem  que  tu  es  place  en  bas;  car   15 

celui  qui  couronnc  la  vietoire  est  au  ciel  el  il  est  plus  haut  que  Los  menaces.  » 

Parce  que  le  clief  (•Äyeftcbv)  crut  que  ces  paroles  etaient  nun  pas  des  pa- 


Vfol.  126 
r°  b. 


,u  i  HOMELIE  LXXV.  127 

jAoK»LbK».a  t^Jx-co  ^.ooi  ^cL^Lct  ^_*.\ot  ^io  '|K...a~l  i-«->^  o«^  joot  K»,/ 
^a^l/  )!»-*♦/  )laJLfl0^3'K^oo  -.JJ::>o)_^-\  vO-j/  Jjx.^  oik.\j^a  J,-~ io  •  .U'+~l 
.  v^oaiojj/j  )  * °\i\  o/  a^>\pa\o  aaspci^  ..JK.jL-.io  JK^-j.  v-K.>  ~.*\ 
^>öiS.   öiS.   jooi     ,-0.13   öif-a>-^   vai^.3l;    -.JK^^ialv   v^K.„./    JLa*;j;    0O0JJ    ^*^  ^ 

-^otQ—3  ).j    U-3    J.jou1\   ..Jfjlü;    J-j^o/    oi.-Xi.JD     JJi    oöi\j    Lld.*/    -\-*-i\    l\.* 

•:o£s.    vB'J.d   iaQ-j.^  la>a.A«    J.iro'a>-    falv    *s 
JLt-'j;  oi.j^_oq_2l.\  3/     Jiof..ccn    000/    )»fJU390    'JK.-jKX-^,   v^öi   JLKj/    Jj  / 
Jui   ^-»/    KJ-lJul.,1/    J K_^j K.\a3a»    Ji^ii  ,.so  .K^.j_i^;po  Jt^uX;   looi  J-oJ-^o 

10  .y^  Kj/  -^o  ,l^j\  ^ra-sU./  .^K^loJi  JK^jöp  JK.iLi'to;  Jtojt^ai  -.JjJ-^l\a- 
^oita^X.^^  .^oiloioj>.).\  0/  .^»oiJLoJ.— ^mS.  ,str>\  n'/  jL'Jso  ^_-\o(  ^_io  Uio 
)lQJL2LXiO  ..;a— Jiv_2>  i';ot.iJ./  JK^JC*3  jK-i^K^i*.  +0  .^.Olla^.^  JL\  0/ 
loui'l  JJ  -.looi  JV^ö/  i..ioJ..ia_\»  «_/  ^3  .^.oiQ..ioh_Ä  K.!ia.iXi  J._- ^_-oi  o..^; 
)K.ij;K-3Ll\   );oi-l^-^io   -.Kj/   JtKo'J^OO    J-OOO    Jjq.^/   .K~.; »,l/;   w.5»    JIo;V^l\ 

15     ^--\ot     ~-jVLaJ    ^  »T>0     J.li0.i     -.Uoi     w-Jlm'U     JJ     y/     '^ \oii    .  ^tlOVi.     JK.— JOO 

1.  L  V  m  margine  :  Aoauac.  —  2.  L  V  in  margine  :  »*«a»äS-»»^j. 


roles,  mais  des  faits,  —  car  il  en  avait  un  exemple  dans  ce  qui  s'etait  passe 
auparavant  dans  les  autres  combats  (de  Julien),  -  -  il  oublia  les  menaces  tout 
aussitöt  et  il  imagina  une  autre  invention  coraine  plus  perfide  et  plus  mechante, 
(capable)  d'amollir  et  d'ebranler  meme  une  äme  de  diamant.  En  effet,  apres 

5   avoir  fait  comparaitre  la  mere   du  juste,  il  commandait  *  ä  eette  creature  * v foi.  126 
humaine  de  persuader  son  fils,  afin  que  la  nature  vainquit  celui  que  la  douleur 
des  tourments  n'avait  pas  vaincu,  en  le  faisant  llecbir  devant  la  pitie  de  ses 
parents. 

Mais  la  femme   forte,   qui  etait   vraiment  la  mere   du  martyr,   montrait 

10  aussi  qu'elle  se  moquait  de  l'ordre  du  juge.  En  se  servant  de  paroles  sages, 
comme  un  bon  general,  eile  excita  surtout  son  fils  au  courage ;  eile  lui  dit,  en 
elTet  :  «  Mou  fils  Julien,  je  t'ai  fait  participer  ä  la  connaissance  des  Eeritures 
sacrees;  obeis-moi  et  sauve-toi.  »  Que  louerai-je  dans  ces  paroles?  Leur 
grand  ou  leur  petit  nombre?  Leur  clarte  ou   leur  obscurite?  En    rappelant 

15  seulement  les  Eeritures,  sacrees,  eile  lui  servit  une  Instruction  tres  etendue; 
eile  parlait  ä  peu  pres  en  ces  termes  :  «  Ne  rougis  pas  de  l'instruction  que 
tu  as  recue.  Tu  combats  le  sainl  combat  (äyüv).  C'est  pourquoi  je  t'ai  rappele 


128  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [410] 

)pö/;    ,-^ot    ^^stC»/   .^.1;    U-Z-'l    .V-"»^  k-»!».J-/    » j  * »"  *>»    °o<    ^   V?-"*? 

wJS-.*  JlcujoiiwiCL^.  .^oa^as  ^iö/  .-^.«xi^Jus  Jloaxo  J^o  '^S.  ^.Nj  .Jj/ 
*  v toi.  126  .~^,,A  a-^  .rl  l^o'l  p±  Kj\  '  .p±  Kj/  \^o  ..2wo*»  ^.j»  k-i/  Jlia^J 
♦Ltoi.i56.^— ;  jJ./  -.x^1—  Q^    ^»?  )V^  .J-iooto  ,Jjl2l»   ..K^Jb^io      ^-*k.-7    V*^  ^J1— 

i"  a. 

oOvioji  K-Isl^^  JJo  K^j^_i.iv  j-K..  ».s  -y^  Kj/   ^;  V*^  ~°^  :Jjaia.^ot; 
^o  l-x-'.x  JJ/   :)tJLA_a   ^JS.    K._i/    ,-aol   JJ;   :I'po/;    6i^X_^    Jooi   ^.jxlflo  :oöi 

j.^6/    5/     \_;o.:^.cd    >...•> X.»;   ~ö|   ^  .öila^S.    Uia.^JS^  )oot   )  t'°>V>  jK_.jjK^o.axo 
V-^vv     ^C^oi;   .  vi »  «>  — lisj/    ).vwjs',i    vk«/   •  .»»t\..;    oöi    )— cy.s  >n°>Vi^o  -.i-^o/ 

1.  V  add  ^   —  2.  L  V  in  margine  :  l^9-  —  3.  V  }»-•>»■ 


10 


los  Ecritures  sacrees;  si  tu  ne  t'en  sers  pas  maintenant,  quol  profit  retireras- 
iu  ensuite  de  ce  que  tu  as  appris?  Porte  tes  regards  sur  les  saints  cites  dans 
les  Ecritures  sacrees,  et  brüle  d'envie  pour  l'epreuve  qu'ils  ont  subie  dans 
les  soufl'rances ;  en  effet,  tu  as  ete  instruit,  afin  de  brüler  d'envie  (pour  eile). 

vfol.  126  Reßechis  ä  ce  que  je  dis;  car,  le  Seigneur  te  donneret  '  de  l'intelligence  en  toutes    5 
choses',  dit  Paul.  Developpe  en  toi-meme  mon  petit  avertisseraent,  et  sauve-toi 
toi-meme.  Sauve-toi  toi-meme,  ai-je  dit,  et  non  pas  (sauve)  ce  qui  est  ä  toi ; 

Lfol.  156  nous  sommes,  en  eilet,  *  ä  proprement  parier  äme  et  intelligence,  et  au  con- 
traire  le  corps  n'est  pas  nous,  mais  il  est  nötre.  Garde  donc  Tarne  sans 
blessure  et  meprise  le  corps.  »  Apres  que  le  sage  fds  eut  connu  l'avertisse-  10 
ment  de  sa  sage  mere,  qui  avait  trompe  le  manque  d'esprit  du  chef  (•/lyejy.wv), 
—  car  celui-ci,  ayant  compris  d'une  maniere  grossiere  et  ignorante  cette 
parole  :  «  Sauve-toi  toi-meme  »,  s'imaginait  que  (cette  femme)  avait  dit  : 
«  Ne  peris  pas  dans  les  tourments,  mais  quitte  le  combat  (dcyciv)  »  ;  -  -  il 
faisait  lui  aussi  semblant  (cy-Tjaa)  d'une  maniere  ironique,  et  lui  repondait  avec  15 
gravite  et  sagesse  :  «  O  mere,  dit-il,  oecupe-toi  de  les  affaires,  et  defends- 
toi  comme  tu  voudras;  car  moi,  je  m'oecuperai  de  mes  affaires.  » 


l.  II  Tim.,  ii.  7. 


10 


v    Ij. 


[411]  HOMELIE  I.XXV.  L29 

lo.^  p  :JU'/  jJ   'o&  M  \.x>(  i-*^  )N.io*a-.i  JK-io.*-a~  «oi  ^aiK-s 
Jjj_s   J.^.m^o   '^oiok~./    )jL£Q.*.3l.Kio  jJ»    Kj/    )>1«  :loot    Jyiö/    K'-«JL3,1./    )jl.'j 

.jouSs        J^Jia—'io   jk^~.»    J.^*3_a   ^.ch   j-io/   J~L3u/    J_a.=>'kJj    ß  l  .),_   ol^o  *  Vfol.126 
)  ■  «  a  v»  001;    y.-/   -.J— L_a^'/   .)iaJL.l^iajs  KL«Ju»l7   ]l^iö<x.   JIS^Jl  ,_.».\c*-5 
.  N.'irr.s^  ..  jjjJLa  Jjoi  oiVao  .Jjq^v  jJ   o»K*.K-sl/   l^—a/  *»""^  °1»"3  )°^  •-*—• 

IJ-^^^is    vQJot    )~oop    }K_s    ^2o  .'Ja-.;     *Kj.     vQCim'M    U*    to.*.^o    ,).Aa 
l.  L  V  in  margine  :  >-^=j  >3aoM».  —  2.  V  ^a*- 


Ensuite  cette  sage, —  jene  cesserai  pas,  en  effet,  de  l'appeler  sage,  — '■ 
repondait  au  juge  en  disant  :  «  Tu  vois  que  l'enfant  est  obstine  et  tres 
difficile;  aussi  trois  jours  me  sont  necessaires,  pour  nie  le  gagner  par  des 
avertissements.  »  Et  eelui-ci  lui  accordait  avecjoie  ce  qu'elle  avait  demande. 

5         O  sainte  education!  0  parente  spirituelle  !  0  formation  pieuse  (sua-eSri?) !  Qui 
dira   qu'il  n'v   a   pas  lä  pour  ees  äines  courageuses'  plusieurs    martvres    et 
non  pas  un  seul?  Mais  examinons  ('(11111116111  cette  mere  pieuse  (eÜGeS-fo)  et  rem- 
plie  de  l'amour  *  de  Dieu  s'est  servie  des  avertissements  pendant  ces  trois  *  v fol.  123 
jours.  Comment?    Comme    la    realite   l'a  montre.    Car  eile    a  combattu    le 

10  combat  (äywv)  en  meine  tenips  que  son  fils,  et  eile  s'est  montree  si  forte  dans 
les  supplices  que  le  juge  perdit  tout  espoir,  qu'il  la  laissa  et  qu'il  condamna 
Julien  au  sac  et  aux  betes  sauvages,  apres  ces  nombreuses  allees  et  venues 
aggravees  par  les  tourments  qu'il  avait  parcourues  ä  trois  reprises  sans  se 
fatiguer.  Ce  (juge)  tres  impur  donna,  en  effet,  l'ordre  de  l'enfermer  dans  un 

15  sac  avec  des  betes  sauvages  et  de  les  jeter  ensemble  dans  la  mer.  Apres  avoir 
recu  ce  saere  fardeau  d'un  nouveau  genre,  la  mer  envoya  en  Cilicie  le  corps 

PATR.    (Hl.    —  T.    XII.   —    F.    1.  9 


130  SEVERK  DANTIOCHE.  [412] 

Ottqi\   .Ot^tCLH    j— JL^S  ,  fl\    „-.\ot   «u|)|    JjLJS.    OS.2L.i3Dl     ocx      vtoqjJlw^o^;    ^ö 

"^^^sp.   JJ     Jo»Ss;   jJ^t-»;   ,_^oi;   -too/    :J-a.i"tOw   yOJÖt  j_^  ^>ö  Jjls>-s 

'  |   J1  1';  j^iX  <uo,JLi-o  to.00  ,^0       j-V-io   )oot  ^at^l-  -JN^I^äLio  -oot  ^-.ouk-./ 

(.-^    JKS.1   vQJc*\o  .-Jla-V/j    OCH    j-SQ-^  ^>0  N5i—)-O^J    ^_/  .oj^.;    J-*KjL3      5 

m-i^w-x»   JäüLsj»   :^-o   ^io  ly+ij    — öt    ji-ol;  j-i)-s/  ;<v>/.«  o-Johi«.,n-^>  ^.iö 
jJJL^uo   )IaJL.p.io   »t^s  ^.io  ..^*;    l^«-^"  ••^»^   V*  ^*.V2,U    JJ°  i'^— ,io 
*  V fol.  vi:  ^61   )^  n*   -  «\    yoVtJiJ;  ^iss^io   .-o~*jl*    ^oij       001   Jv-»o;    io-^>   .•Jlcn-iwiolo   10 

1"    iL  * 

*s/o  .a..a.L.    )♦— 2/   ^.oj.J.Vl  ^3  -.yCLiL— jj   o^j^jo   öi^sCb^i    ^.01   .-It^'KmVi; 

■£>}      N-  -)    »    ■    *    <=»    Ka3    )ooi     OOi!^    tOOU    )_L.O    viO    ^^O*^     ^a_iwi.CCt_H     ^.Öti      OCX' 

^^to'JS^o  ^*,_Ki.;  ycuoi  JJU-  ^^s^io;  v3/o    Jlaio  ^ioj  Jk^^oaxio  JN—öt.^ 

•:-oooi  ^^^oiv'mv»  ycuöi   La\o   .'ooot 


de  Julien  qui  avait  supporte  de  pareilles  douleurs  et  eile  iit  monter  son  ame 
jusqu'au  eiel. 

Aux  epoques  anciennes,  en  eilet,  lorsque  ce  qui  concerue  la  connaissance 

*  i.r(ii.i56  de  Dieu  n'etait  pas  encore  etendu,  le  Seigneur  enlevait  *  ses  propres  servi- 

teurs  du  milieu  des  dangers  (zivcW:),  comme  Daniel  de  la  fosse  aux  lions  et 
les  trois  enfants  du  feu  tres  grand  et  tres  fort.  Mais  depuis  son  avenement 
dans  la  chair  qui  a  eelaire  toute  la  terre  de  rayons  divins,  beaucoup  ont  vecu 
dans  les  dangers  (»(v&uvoc),  par  exemple  la  tres  vaillante  Thecle  qui  mourut 
plusieurs  fois  sans  etre  separee  de  son  corps,  et  beaucoup  sont  partis,  apres 

*  vfol.  127  une  grande  et  admirable  palience,  pour  la  demeure  *  de  lä-bas,  afin  d'allirmer 

la  resurrection  annoncee  pour  laquelle  ils  ont  accepte  de  souffrir,  et  (par  lä) 
ils  ont  muntre  deux  choses  en  meine  temps,  d'une  part  que  celui  qui  a  donne 
de  faire  preuve  d'une  patience  au-dessus  de  la  nature,  donnait  facilement 
meme  la  delivrance  complete  de  la  mort,  et  d'autre  part  qu'ils  combattaient 
pour  la  vie  future  et  qu'ils  y  couraient  en  toute  bäte. 

C'esl  ce  sorl  qui  echul  egalement  ä  l'illustre  defenseur  de  la  piete  uüssSeio) 


In 


15 


[413]  HOMELIE  LXXV.  L31 

.t-JD)..iO    ^,OJ_.V3*     yQjÖU^    t5    .J?Q-A;     J^Vlj     vOOi*iO^J3    3/     U^IlNO     j-S»    ^Ot^O 

•.^•J    k—JV-K...  ,))-«^2uio  ^.o^ioi    yOJÖC^   ^3  .V^Ixio  ^^äa^S.^.1   yOJÖt^.  »J 
5     "^.i.  )•,  a-jo  voch.-\  '<•»  -  aa  So  ..<-«.-■  »^  ^^s^^io  JjL.i>  K-«..2u3;  vaj6C\  p 

)',    f>    i/o    .jt-^^.SO     J1a— .1     |JL.*^0     U_lL^,l.\     ^0|oK_./o    .-j^JXiOO     vSvl.    yOOiJLaLj 

JLu';;    jlj-^Ä>   ').-^iö)-i  J>Ot-o;  '^is^.io  .-JouSx  ^>o  jjojA  öt-2uco.J   j-iaano 
vQJÖC^  ^»^ö«;  y^ot  ) 1  ."  \  »3/  .  Jioiü^io  .)Loich.cq.^  J001  jiKlotoo  +o  .-^clo 

•:-|.ia~ V    Q^iOxi\    (.0',   oC^_>< 
i"   V— *^J    U>— •    la.\i    yOJÖi    -.yOj-icuJSö    )._aflD  ^00  'Jjotj   Jjla   laJU*  ^o 
^«.iKjJ^o;    )   m   l^*>  u^a.i    li^co—s  ^.ivo    .  ^-.^Vj/    Jjla   laJL«}    i^ea^o-j    ^_io 
y»  »  °>>;   ^..^oto       :)lot.^ö/   v  »c*i.Kj    ');oußi    JK.ajK^».-*  JboJJ    .^.^^^'k^o  ' 

1.  L  V  in  margine  :  \ir,\j.x-x. 


Vfol.  127 
r°  b. 


Julien.  Apres  avoir  sanctifie  ce  temple  par  un  membre  de  son  propre  corps, 
il  regarde  et  considere  aussi  notre  ville  avec  misericorde  et  joie,  lorsqu'il  est 
place  comme  un  grand  et  puissant  rocher  devant  les  portes  de  ses  murs. 
II   guerit  les  malades,   il  garde  ceux  qui  sont  bien  portants,  il  console  les 

5  affliges,  et  surtout  il  a  soin  de  secourir  ceux  qui  sont  dans  l'embarras  et  la 
peine  devant  les  tribunaux  et  qui  ont  perdu  tout  espoir  pour  eux-memes;  il 
inspire  aux  presidents  et  aux  juges  de  la  terreur  et  du  respect;  il  a  recu  de 
Dieu  cette  (prerogative)  comme  un  honneur  et  un  privilege,  parce  qu'il  a 
comparu  devant  de  nombreux  tribunaux  de  juges,  en  combattant  pour  le 

lo  martyre;  c'est  pourquoi  il  se  plait  aussi  ä  avoir  de  la  compassion  pour  les 
souffrances  semblables  aux  siennes. 

Qu'ils  soient  couverts  de  confusion  par  les  betes  sauvages  et  le  sac  (de 
Julien),  ceux  qui  vont  au  spectacle  des  bötes  sauvages  contraire  ä  la  Loi  (vojaos) 
et   qui  prennent  plaisir  au    dechirement  de  la   chair  de   leurs   congeneres 

15   (iu.0y£v-/i;).  Que  les  meres  se  souviennent  de  la  forte  mere  du  martyr,  *   et*Vfoi.i2 
qu'elles  apprennent  ä  leurs  enfants  ce  qui  est  beau  et  agreable  ä  Dieu,  afin 
de  ne  pas  etre  responsables   de    leur  peche.  Oue   tous  les  hommes  se  pre- 


r  b. 


Lfol.156 

v°  a 


132  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [414] 

*^*io/   .^io^iw  ^a^b^o  .^J^Jlso   Jjiot  .Jju.,-d  j—oio  \.s} 


■  Mkio— o    ^»a.aa;     ll'tnlvt    y£>-* 


L  fol.  156  occupent  de  leur  salut.  Car  c'est  pour  *  cela  que  nous  renouvelons  en  nous- 
memes  les  Souvenirs  des  martyrs  dans  leurs  fetes,  pour  la  gloire  du  Christ. 
C'est  ä  lui  que  convient  la  gloire  et  la  puissance  avec  le  Pere  et  l'Esprit- 
Saint,  maintenant  et  toujours  et  dans  les  siecles  des  siecles.  Ainsi  soit-il ! 


FIN    LIE    L  HOMELIE    LXXV. 


\bsJ^O     ^^M>)     [&>[*> 


öi^jo   :Jl.jl2lji    jlaai^tl»  ^~.;    )  .m..s>  :Jt-^3i    JloJ..«_Joi  ^_x>  ^.3  ».iKio »   ^.oo 

J™Sa_3;    -öi  "^^io  .sÄ^Lflo  )J_*_^o  Jjl*Ao3  ^i.   +s  .-Jjoc*\   ^»ota^JLS'/ 
Jv^o'of^o  )iot.*_3o  )^>oo^  .^)oq_^.3ljs  yaA.£i^K.J;  .   «  ft.»xm;     )^t>3   )JL.^m 


1.  L  V  in  margine  :  Havcexxa;.  —  2.  V  l^^-»- 


UOMELIE  LXXV1 

QUAND     ON     CELEBRAIT,     SELON     LA     COUTUME,     LA     COMMEMORAISON      ET     LA     SUPPLI- 
CATION     POUR      TOUS      LES      PAUVRES      ET      ETRANGERS      QUI     ONT      ETE      ENTERRES 
DANS      LES      (LIEl'x)      DITS      7Cy.vSeV.Ty-;,     c'EST-A-DIRE     QUI     RECOIYENT    TOUT1,    ET 
5  QUI     MENIE     MAINTENANT     Y     SONT     ENCORE      ENTERRES.     COMME      UN      TRES    GRAND 

NOMBRE     DE    (FIDELES)    n'eTAIENT    PAS    VENUS,    l'hOMELIE    FIT     PHONONCEE   PLl  S 
TARD. 

En  regardant  Ia  mechancete  du  temps  present  et  le  progres  des  peches, 
paree  qu'on  se  preoccupe  des  plaisirs  du  corps  et  qu'on  meprise  le  soin  de 
io  1'äme  et,  pour  parier  brievement,  tout  le  cliemin  de  la  piete  (eüasSeta),  j'ai 
pris  la  resolution  de  me  taire  et  de  rappeler  (raon)  esprit  en  moi-meme.  II  a 
bien  besoin  de  culture,  en  eilet,  parce  qu'il  produit  beaucoup  d'epines  qui 
demandent  ä  etre  coupees  tous  les  jours  par  le  jeüne,  par  les  veilles,  par  le 

1.  Cf.  P.  0..  I.  X.  p.  W.  au  -21  juillet. 


L34  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [416] 

Vfol.  127  .)Iau_.a_Ow»   JJüW°       .'jloji-li   Ji*iä.b>o    l-Oy-xi    vQJÖi   )  iv>  vi  m.ao  .'JJ.a\i..ao 

v  a.  '  ^> 

^_*j    Uv~\  -Ji-o^V  ^* *»*>  J— a'^-^  J°°i  JJ   -.voot»^   v^-"?  Jla^V  ^-■<^'   l^o^; 
■  •)«  l  V  l  -t\  ^^.lo;  Jjl./   ^/  ■.u'i^loie   )jö».3i    J.n!S^:x\  -.U-S.J   ooj  o/o    ju/ 

^.../j   .Of.A^   )i.o-»~flpa.aa.J    jJ;   ^^io  ..^o*3lx.\    aü^-o  .J^,jo/    Jjöta    «a**-^ 
cxV^o-;^  ÄÖLia..otJ./;  ^6t-\    c*-\o  . -Jv-as  v>öi  ^a*6il./t    oöt  l^x  ^oioK-./    (.joi   10 
Kotaus/  I^jl«  jJ  oöi  J^-a-iC^;  •'V*°ll  J^*-**.?  ^  J-V?  '^^^  J001  ""fc«^-*0  -"J^'l-a 
Lfol.156  -:-Uii      U>ia~ o  L^a.^  jooiJ   ,^:*>1.     ')-»>^=>     ).3a.»....\ 

.•  >oj.L^  J.JO»  ^.../j   J-okji  )>^>»;  J-*'}»a;  y-»\   &l   -.j-o-aJ  oöt  *^-j   vroaieL^ 


vb 


1.  V  add  ow- 


Vfol. 127  chant,  par  la  priere  et  par  les  autres  penibles  remedes  de  la  penitence  *  et 
exercices  de  la  vie  ascetique;  car  cest  ä  grand'peine  qu'on  peut  ainsi 
refrener  la  violence  de  la  chair. 

Mais,  en  produisant  ces  considerations,  en  me  regardant  moi-meme,  ainsi 
quo  je  Tai  dit,  et  en  faisant  reflexion  (<pi>.ocro<p7i<ia<;)  snr  ce  (mot)  :■  Garde  ton 
cceur  avec  beaucoup  de  soin',  comme  il  est  ecrit,  la  parole  d'nn  prophete  me 
fait  entendre  un  cri  de  bläme  :  Malheur  aux  pasteurs  d'Israel!  Les  pasteurs  ne  se 
paissent-ils  pas  eux-mimes?  Ce  n'est  pas  les  brebis  que  paissent  les  pasteurs'-.  Un 
autre  personnage,  prophete  lui  anssi,  accuse  le  silence  des  pretres  de  tuer  les 
hommes  et,  parce  qu'il  n'instruit  pas,  de  caclier  le  cheinin  de  ce  (ju'il  faut  faire ; 
il  dit,  en  eilet  :  Les  pretres  ont  Cache  le  chemin,  ils  mit  tue  Sichern,  parce  qu'ils  o'frt 
fait  l'iniquite*.  Tel  est  le  serviteur  qui  a  reeu  la  garde  du  talent  et  qui  a 
enfoui  en  terre  la  (piece)  qui  lui  etait  confiee;  il  entendait  la  terrible  sentence 
qui  dit  :   Jetez  ce  serviteur  inutile  dans  les  tenebres  exterieures  :  c'est  la  qu'il 

* Lfoi.i56?/  aura  despleurs  et  des  grincements  '  dedents*.  15 

Et  le  prophete  Arnos,  comme    dans    une  espece   de  colere,    reprend  un 

1.  Prov.,  iv,  23.  —  2.  li/crh.,  xxxiv.  2  et  8.  —  l.  Cf.  Os6e,  vr,  9.  —  i.  Matth.,  xxv.  30. 


10 


[417]  HOMELIE  LXXVI.  L35 

oAo  *^jl~  ,-^-io  ^  ^i~;   ^K..mj  )J?   Jjljui/   :c*JW   ^^-oot  W-W 
i   .   ^   .H:«n    :^^üsj    ^2S.oi;    )K*jL3u^io  J—  ioJJ    ^jl-»  ^_*j_£oö»o   lyCiaS. 

5  .-)N_ä^  wo  *-f*^/?  ^T^01  ^J  '.JJ^0!0  J^0-2^?  Jjuaopo  )_dK..a 
J_^^j  vls.  k_)^»JL«>  V*>Y/?  J-^-/  .«och  ^.xX-a^>  «^-.i  JLj  1^\;  ^-\oio 
.ly.~'Ll  «Jb«.-;  JLsj-So  .Jk-ä^  ,-2>o  k»o!^Ao  K->  TVil/o  fco^-*?  -CH  ,*t-OJ 
'Jjl*  J.a*Ä;o  JjlaVi  -6i  )t>-o  jlo^o'f  ,.3;  -K^o/  •■^Jj  <■*■'/  t-^  U*> 
'Vj/j   J.3LCO  jJ?o   JJ-^ao  |juua^    ^Jis^SLliLio  )jow*  I".;.»    la^o^o  .-^-.öv-J 

10  k*3  ilkj  J.ÄJsot  lo-io^s  "^*^uO  "^fc^-CLi;  )lA;  JjlAJX-\  Jj.1~  .'^cxlcuV 
>5^JJ^o  ^cv-o»  jliCioa.-..  ).jLicu-  ^J^oi  ^äj  U=^/  •  ,J-»ot  «^J3  .t^cu-o 
loi—^a.*.;  -oiok_/  ^^•■0D?  °<ä  J-1»-30!0  U«-^-=>  iooi  )-J^-ioKjLio  ^  .-oV-a.^ 
jls/    .-c».JLjJ3fcoa^o    J^—s/    ^otpoLS.    Jooi  »i>';j    Jü/  ^o   otlo^;    och    .JKS*~» 


Vfol.  127 
v«  b. 


I.  V  U*l.tt^»«io- 


silence  de  ce  genre  qui  est  tres  mortel,  en  disant  :  En  ce  jour-lä,  dit  le  Sei- 

gneur,   il  en   tombera    un    grand  nombre;en  tont  Heu  je  repandrai  le  silence'. 

II  m'est  donc  necessaire,  de  peur  de  passer  pour  me  paitre  moi-meme,  au 

lieu  de  vous  (paitre),  de  cacher  le  chemin  doctrinal  de  ce  qui  est  utile  et  de 

s   garder  un  silence  qui  cause  la  ruine  et  la  mort,  de  dire  ce  qui  m'a  fait  de  la 
peine  et  ce  qui  retenait  ma  voix,  en  sorte  que  je  peux  chanter  en  gemissant 
avec  le  prophete  David  :  *  Je  suis  reste  muet  et  j'ai  ete  humilie,  je  nie  suis  tu  {en  *vfoi.  127 
m'abstenant)  de  bonnes  paroles  et  ma  douleur  s'est  renouvelee* .  Que  dirait-on,  en 
efl'et,  quand,  tandis  que  la   danse  et  le  spectacle  des  chevaux  et  des  betes 

in  sauvages  sont  prosperes  et  que,  comme  le  cours  d'un  fleuve,  ils  recoivent  la 
foule  nombreuse  et  infinie  qui  se  rend  vers  eux,  011  voit  que  la  foule  de  l'eglise 
tombe  et  se  fane  peu  ä  peu  comme  la  fleur?  Et  c'est  ä  ce  point  qu'avant  les 
cinq  jours  qui  viennent  de  s'ecouler,  lorsqu'on  celebrait  la  supplication  et  la 
commemoraison  la   plus  importante   de  la  piete  (eüue'&ia),  ä  laquelle  tout  le 

15  monde  aurait  du  accourir  et  atfluer,  nous  ne  voyions,  pour  ainsi  dire,  pas  un 
des  (fideles)  qui  fönt  partie  du  peuple,  mais  qu'il  n'y  avait  que  nous  seuls  ä 


1.  Cf.  Arnos,  vm,  3.  —  2.  Ps.  xxxvnr,  3. 


L36  SEVERE  D'ANTIOCHE.  418] 

).jL*oa«^  J-io,.-^  V~=>^?    °°t  JJ-»^0  J-^J-*!    v^öi  ) » » "mi|o    Uaiiö-io  J'^=>^ 
000t  ^A-a>^  ,.3  •.jl-iolS^-ju-J;   J.£0a:>aj   a.ia.io    \.*ia.x  ,-io;   V-*-Ss.  \^J°'  .y«..S,« 


Lfol.  157 
r"  a. 


10 


etrc  comptes  dans  les  offices  divins,  que  nous  eelebrions  et  que  nous  etions 
eelebres,  quo  nous  nous  menions.  nous-memes  plutöt  que  fp.iWov  vi)  nous 
n'allions  ä  la  tete  des  autres,  que  nous  entonnions  les  priores  des  suppli- 
cations  et  que  de  plus  nous  y  repondions  et  que  nous  remplissions  chaque 
fonction  (tz?:;)  sans  aucun  ornement  et  dans  un  exterieur  (t/^u.v.)  ridicule. 

Mais  voyons  egalement  quelle  etait  la  cause  de  cettc  supplication  et  de 
cette  solennite.  C/est  la  commemoraison  des  hommes  pauvres  ei  des  etran- 
gers  qui,  pendant  le  long  laps  de  temps  qui  s'est  ecoule  jusqu'ä  ce  jour,  ont 
termine  leur  vie,  ont  dormi  1c  dernier  soinmeil  auquel  011  ne  peut  pas  s'op- 
poser,  ont  repose  dans  un  tombeau  unique  ei  commun  ainsi  que  dans  um' 
hotellerie   (iravctaysTov)  et  ont  rendu  ä  la  terre  la  chair  qui  a  ete  forniee  avec 

vfoi.i28de  la  liouc  et  qui  a  ete  unie  a  une  Arne  *  raisonnable  et  creee  ä  I'image  de 
Dien.  Ne  voyons  pas  seulement  l'exterieur  (cy;?,pz)  de  cette  commemoraison, 

Lfol.  157*  mais  examinons  (encore)  l'espril  qui  s'y  trouve.  En  effet,   ccux  qui  des  le 

commencement  iirent    de   sa    celebration   l'objet    dune    loi    (vd^o?)    savaient    10 
clairement  que  toute  commemoraison  de  ceux  qui  se  sont  endormis  dans  le 
Christ  monte  jusqu'ä  la  resurrection  et  ä  la  vie   qui   esl   attendue,  et  que  le 


10 


419  HOMELIE  LXXVI.  117 

+s  y&-o  yocH^a^o  :K*_io  1 1 1  •;  1 1  yooj^o  «a^u  jJ/  '^.^oi  »a\*<5  ^**J( 
yOoC^..»;  i^Lo  )t-ia-.\  xra"°--J?  ^*-^°<  t-3  -.^^O»  );oa^  j~*\  .3.1.  yCxx^.3; 
J.j^o_flOj  ypo^-o  vOOU'^J-3  :UoC^n  jjj;a\»  J.-jq1^  J.j»1q_^o  :oooi  >  -».^i'iSoo 
)1q-.K-«.^o  )miA  io-io-ii  oi^s.o  ^io;  vcuo(  JS*..)jl*-jlo  vooü^a»  -.ooot  ^-.j'^ai^o 
5  oöt  lalS.  ^s  -.J_Jf-30)  )LioKJL_ij  oia-*'lo  om'i'j  .-o^^^J./  \K^i\.sxlz>  ^öj 
K^.\i  )i.|  .'jooi  'y^ö\  >ioa\a3  Jod  i l~~  oiLa\  ,.:>»  ocx  .-ooot  ^.jJ.«  ).»mn 
)J/  .•)'»)_  j_s  .)t_a..is   .J~JLa.CL.ac>  .  •  (^V-^t--=>  .•)lot^ia^o  jlioj™^  .-j_«;oouo   |~«.j©~. 

♦},-.■■»  "^   voojüsJuso  vooj^a 

lo  s^öt   :a^j/    a_icy;.ci   vcuöi;   )^mM   JLia.-_a..a.\   ^_^li    )la_^*.^  Jjoio  :|,--W 

vJÜL^wS    v^.^;    och   j..u^.jL^Ol    |bi)^    v_ioo    .-^...OOt    ^o'Kj    Jlp>;    jjJV     v«;^^i01 
^.OIoK^/     ool     )^^1.>0    OOP      • .  k-JpCUuJlS.     s^Öt     v3/      OJl->'Kjo    .-VLOO         K*_SO  *  Vfol.128 

1.  L  V  in  mnrffinr  :  i-x^-»/-  _  2.  V  l?U»f3- 


r°  b. 


Christ  est  mort  non  pas  pour  ceux-ci  et  pour  ceux-lä,  mais  pour  tous  les 
hommes,  et  qu'il  est  ressuscite  pour  tous,  puisqu'il  etend  ä  tous  sa  sollici- 
tude  en  sa  qualite  de  Createur  de  l'univers.  Eu  ayant  (eux-memes)  les  pen- 
sees  qui  convieuuent  ä   leur  propre  Seigneur  et  eu  proclamant  par  les  faits 

5  memes  le  profit  commun  du  secours  divin,  ils  signifierent  et  decreterent 
qu'on  celebrerait  en  une  seule  fois  la  commemoraison  de  tous  ceux  qui  onl 
ete  prives  de  toute  parente  (ojioysvsia)  et  de  toute  amitie  selou  la  chair,  quand 
ils  avaient  eu  vue  cette  reunion  quo  Paul  regardait  eu  disaut  :  Oü  il  n'y  a 
ni  Grec  ou  Juif,  (ni)  circoncis  ou  incirconcis,  (ni)  barbare  (ou)  Scythe,  (ni)  esclave 

10   (ou)  komme  Jibre;  mais  le  Christ  est  tous  et  en  t<ms{. 

11  nous  fallait  donc  d'abord  venir  en  foule  (ä  cette  ceremonie)  ä  cause  de 
la  communaute  de  nature  et  faire  a  la  sepulture  sainte  de  ceux  qui  sont  partis 
les  premiers  la  gräce  que  d'autres  nous  feronf  egalement  plus  tard;  en  second 
lieu  (nous  devrions)  etre  couverts  de  confusion  par  la.  loi  (vojao?)  des  inter- 

15   pretes  des  mysteres  des  Eglises  et  par  le  secours  du  Christ  qui  est  mort  *  et  *  vfol.  128 
est  ressuscite  pour  tous  et  reflechir  aussi,  comme  il  faut,  que  celui  qui  est 

I.  Col..  in,  11. 


138  SEVfeRE  D'ANTIOCIIK.  [4201 

J^o»   V-k-?  -öl  V-j   JN_».iöl  JLoAo  .vol^-i.    «^  •  •JVai.j   «^.-j   l-X./   ^*Aot 

061   :)ouSs»;    )K\jo   oöt  V-^  J—^xäo  .^.^ol-Jjo  J—ot^Ss    )^-/o  J.ioJS.j-3» 
~öi  otK-lJ-io  t-^s  UaLCdioo  )  .iffW    tcuiOt-s  -.^so*    Jv*>o  ^3  J-iot;    J;o-ü. 

JJ.^fcC^;  »Ä^fJ»   f  "»•/  -.v  ,Nff"NAl  l   U°*  ot^so  .iK^j   oöi»  odai.Tmv^  ^_jl-,j 
•Lfol.l57K-JS,  Jjlj/,    ^,   oi^aJ^   :)L^O*>   Loa*;    *    Jk-^o    .^00»^    &«-/   J^ü-J 
;J^>  ^io;    )-V—/   °ö*  ot.m.^0-^    ..Jou^iol;   -öio  .ogui   ^oiamjj   Ja../   oCi. 
aoo,  JJ/   ..^cu^coU/    ot^.;   l^aa^Q^   .J,»2uaja;   Jj/   V*>/   °®l  -'J-^-^j 


r  b. 


I 


OOt 


)_^^  ^do   .c*VäLo  J.*Jlco.dJJ>    ^-/    ot^-;   J..A*.a    l».^a_3    Jfcoö»    ^.io; 
Jjlooi;  -6i   Jl^o-^a^  ou>a-V.*/o  -.ot-S^b  J-jk-O;  ))^äioK.j»  -.Iooi  -ojoK-./ 


1.  L  add  oov 


10 


honore  dans  les  pauvres  et  les  etrangers  est  encore  le  Christ  qui  dit  :  Toutes 
les  fois  que  vous  avez  fait  (cela)  ä  l'un  de  ces  plus  petits  de  nies  freies,  c'est  ä  moi 
que  vous  l'avez  fait';  et  (nous  devrions  ainsi)  nous  elever  et  monter  jusqu'ä 
cette  pensee  tres  haute  et  trouver  que  ces  morts  qui  passent  pour  meprises 
sont  honorables  par  l'image  et  l'honneur  divins.  Le  Christ,  en  effet,  le  Verbe  5 
de  Dieu,  le  Createur  de  cet  univers  et  le  Seigneur  de  l'linivers,  est  venu  chez 
nous  par  son  avenement  dans  la  chair  comme  un  etranger  et  uu  pauvre, 
parce  qu'il  est  venu  ehe:  les  siens  et  que  les  siens  ne  l'ontpas  renr,  selon  ce  que 
dit  le  Livre  sacre.  C'est  pour  nous  qu'il  s'est  fait  pauvre,  alors  qu'il  est 
riche,  ahn  que  nous  devenions  riches  par  sa  pauvrete;  et  il  s'est  fait  tellement  10 
Lfol.157  pauvre,  qu'il  s'est  ecrie  :  Les  renards  ont  des  tanieres  et  les  oiseaux  *  du  eiel  des 
nids,  mais  le  Fils  de  l'homme  na  pas  oit  reposer  sa  tele',  —  chose  etonnante, 
—  (ni  meme)  le  dernier  repos  qui  suivit  la  croix,  je  veux  parier  (du  repos) 
dans  le  tombeau.  Car  ee  n'est  pas  dans  son  tomheau  qu'il  a  ete  depose;  mais 
Joseph  d'Arimathie  le  recut  dans  son  propre  sepulcre  ainsi  qu'un  etranger;  1;, 
et,  comme  il  etait  im,  il  l'enveloppa  dans  un  linceul  de  lin,  et  il  le  confia  ä  la 
sepulture  qui  a  ete  ainsi  ordonnee  et  qui  a  atteint  ce  degre  d'humilite. 

1.  Matlli..  xxv,  i".  —  2.  Jean]  1.  11.  —  3.  Matth.,  vm,  20;  Luc,  ix,  58. 


10 


[421]  HOMELIE  LXXVI.  139 

5   )  t  -o    .^   JJLjl—  Icu^o  .-4)jla   la-S—  loAo  JjloV  3Aa^  .'vol^o/   ^.^ia-V^ 
yLs^»    ■    -   ■  ^j;     ^--Jot    .-•'yofco/    ^-V-^-So    'voK-ooi    ^jofcoo    Jlcu^o 

^    1JVpc^   )V-^jJ    v^JÖ«   U-^»   |jä-J^?o   :|ou^)J    vU"0o    K*AÜrVi.i; 

vQAojl;  -cd  v3/  'JN-a—^o  ,_.»  )1^;  .vCyS.1  Jjt-saio  oöi  j.*^ja3!  )-'<^;  ^ 
tocwio  U_^^>  JLdJoi  ^*>  .voM  ^j'*  J^*>  ..^*3l>o  öttoa-a-W 
^.*^.cho    .JK_Ö£iü;    Jlcv^co~o    .')K*J^/    Jloj-ijo«  ^-*^ot;    Jla.~*V*o  .-\jo+3 

1.  v  add  B.  —  2.  V  *>•  —  3.  V  t^c  —  4.  V   |j*toÄ..  _  ;,.  y  ^o«.  —  6.  V  <*>  W>.  —  7.  V 


En  entendant  ces  (paroles),  considerez  que  vous  avez  meprise  non  pas 
des  morts  quelconques,  mais  le  Dien  qui  *  a  souffert  dans  la  chair  et  est  *  vrol.  128 
mort  volontairement  pour  nous.  Parmi  ceux  qui  ne  sont  pas  par  trop  insen- 
sibles, qui  donc  ne  pleurcrait  pas,  pa'rce  que,  tatulis  que  vous  vous  etes 
prives  de  biens  de  ce  genre  et  que  vous  avez  dit  adieu  aux  reunions  divineSj 
vous  etiez  ravis  et  ebaliis  ä  l'egard  des  chevaux  et  des  betes  sauvages  et  ä 
l'egard  du  spectacle  du  rire  et  de  la  mollesse?  Souvent  je  vous  ai  parle  de 
ces  (amusements),  j'ai  montre  longuement  comment  ils  sont  excessivement 
opposes  et  odieux  ä  Dien  et  qu'ils  plongent  1'äme  dans  les  passions  hon- 
teuses,  et  j'ai  encore  confirme  (mon  enseignement)  par  des  exemples  tires 
des  paroles  divines;  et  je  n'ai  obtenu  aucun  avantage  serieux.  Mais  on  court 
beaucoup  ä  ces  spectacles  et  (on  a  pour  eux)  uii  empressement  fort  (qui  va) 
jusqu'ä  la  sueur  et  ä  la  contrainte,  afin  de  ne  pas  perdre  la  plus  petite  partie 
de  ce  divertissement  pernicieux,  tandis  que  vous  estimez  bagatelles  meme 
is  le  fait  de  fouler  desormais  le  seuil  de  l'eglise  sainte.  Je  tais  ensuite  l'oisi- 
vete,  la  gourmandise,  la  luxure  des  autres  plaisirs,  l'avarice  et  le  reste.  de 


10 


v°  a. 


140  SEVERE  D'ANTIOCHE.  [422] 

. .y. ^i'Kiw;  ^.ooi  ^iö  y^ot^.  .Jjj-slJS.  mV)  s*oioK_,/;  ^jl~  »  ■»  ill«.  ^ou^^clji 
*\  iii  128  ooi    yoK_j/    ^.^^fJL*  .var>ioi.x_i    ^x.«    .  ty>  \»       ^»;   ^.äj6C^  .^cDaoK.j    Joös 
N^\  oooi  ^Vl  jlo-Oio  y--^-/    *■■•/;}  J-^o>>^  .-JoKxoj  V-^!  °«  U^>^>j  5 

.•'öj-Oovj  öt-.jLa.^v  ^Q-^;o  )KjL.poL^  ou».a..Mo  6u^^»J;  J001  ^oäLco;  .-m*^» 
"•^j^;  •')?l^*?  -öl  )loV-a3o  Jla-JL.*  .-looi  >*.^.U  ^oolSoo  oC^  Jo.öt;  jls/;  y-*\ 
looi  J  fl  >  vi  ->;    ^./    ')laJU;^>a-»  ^-.j    ^---*-j/    ^o  .'loot   |-^'i  ^-iö  JKioa_o 

♦JJ.LÜ;    |^*aS^}  y^\    Jts-^aJ»    ^3a.^v_~io 

JKjL^pS;     ^>Ol.\«1     JjL^jXLJ.^     JJ     .y^J&C^J     ^_*.\ot    ^0,-ä  "^J    yOOy.£Li    ^JS.^ 

^J^.*.  vS/    J_ia^>;    -.J-xj/    ^a.~'i    oöi   ou*>  ^  >£^2o  «S.^-«;   oö>   .iKJu 

1.  L  in  margine  .  ÖA&*". 


v*  a. 


crainte  de  passer  pour  etre  un  prophete  de  malheurs.  Nous  oublions,  en 
effet,  que,  par  les  (actes)  que  nous  uous  sommes  remis  ä  faire,  nous  jetons 
les  semences  des  (maux)  dont  il  est  meme  intolerable  selon  nous  d'enten- 
dre  parier.  Que   Dieu  ecarte  donc  ces  (chätiments)   de  l'avenir;  mais  nous, 

*vfol.i28  nous  vous  rappellerons  ceux  *  du  passe.  Vous  savez  qu'au  raoraent  de  l'hiver    5 
dernier  des  menaces  de  calamites  de  ce  genre  etaient  suspendues  au-dessus 

"  Lfoi.  I..:  *  de  nous,  Tarret  des  pluies,  la  secheresse,  le  tremblement  demesure  de  la 
terre,  non  pas  une  seule,  mais  de  nombreuses  fois,  capable  d'ebranler  et  de 
renverser  la  ville  et  de  l'aneantir  avec  ses  babitants,  tel  qu'il  n'y  en  eut 
Jamals  ä  la  connaissance  (des  hommes),  la  folie  et  la  füreur  des  demons  qui  10 
conduisait  tout  äge  et  qui  (pourtant)  fut  un  objet  d'amusement  pour  quelques- 
uns  par  tromperie  comme  par  gage,  afin  d'en  tirer  un  avantage  impur  et  de 
travailler  ä  la  guerre  civile,  au  trouble  et  ä  la  spoliation  des  biens  d'autrui 
comme  dans  un  partage  de  butins. 

Souvenez-vous    des    supplications  publiques,  des  pleurs  et  des  priores,    is 
Emplovons  d'avance  ces  (moyens)  avant  les  (malheurs)  futurs  (et)  n'atten- 
dons  pas  l'epreuve  des  maux  dont  nous  a  arraches  et  delivres  celui  qui  aime 


5 


10 


[423]  IIOMELIE  LXXVI.  141 

oooi  ^_*,^is  voojü^  Joot   ^^lo;    vJSs_io/»   .Jviö/i   -ex   IN—ouSs  JfcC^iO  JliÖU 
)  i  f.-,  .  -srt  |^sqj_3  yoakw^^ö  .  •  L'v-^oJ i- /  J~>t>-~/   I  »  ">  '   t-^3?   — öt  ool  )l^—/o  .-oC^. 

,_•»      Isl-l  .J--»i^>o   ^iö/   ^la^>  yoJ^ULS.I./   Usoi  jJLs/o  .*u^>;    Jj.,vo;.i  vo.a^-.i 

JSx»    .'jL^s^dj   ).  m ,  ^>   J^J—   »s/    -.^  ^-■*^°h^'/!    JAoL»_s  ^«J^oi   ya±. 

J.  *  i  ;  I  Mo     -Jlr»  ->  .  «•>.»    N_JL^_^..».    (La-J^^i    JJ-£*-°   r-a^o   .-.  >  i  S>;    Jl.oVJ.jJ 

^.\   fX-./     Joot-Ji    -.yOOt-^iwi     vQJOt   .  )f\.^50    -iO     V-^     OOOI    .  « ....\  '°>     J.5»iJ-Sl     yO-IOi 

vo_jom    :so)So/    ^-.i-.a.LflO    .Jjlooi    J_^C^.joJ_3  i-iö/;    V*""10'   jJL-iä^  -'^JJ    ^Joots 
- >  i  .'l    JJ    v/     JJ  /    .vOSl^    J-j/    pö/      JJ    ■ . J-*-t-i-i    vOOi^3    ^O   \.*K.*    OOOI    ►■«  I.'« 

i-yoJVo/  .  .» V/   Jla^OtO  öj.^  >vaa^s  ..yoKj/ 
jlj/;  Jjlsl./   poJA  Jls/    •JK*o&>  Jloyi»mi;   J»lco>  "^^  v^^  t-^x   JJ 
v-v^J    i—-^    J-»P°  -'«^    Joch  J-lioo   fX*£—~       .  ofx.0   J  fK-.öi.^J-=>?   J.vi  V^ ..  ^o  * 
1.  L  V  in  margine  :  Tax*- 


Vfol.  L29 

i"  a. 


L  fol.  157 

Vb. 


les  hommes,  de  peur  que  sur  nous  aussi  ne  s'accomplisse  la  parole  diviae  qui 
dit  :  Quand  il  les  tuait,  ils  le  cherchaient* ;  et  cette  autre  encore  dite  par  un 
autre  prophete  :  Je  vous  ai  frappes  pur  In  chaleur  et  par  In  rouille,  et  vous  avez 
conti/lue  ä  commettre  Viniquite2 ;  et  encore  :  J'ai  envoye  parmi  vous  la  peste  dans 

5  le  chemin  d'Egypte,  j'ai  tue  vos  jeunes  gens  par  Vepee,  tandis  qu'on  capturait 
vos  chevaux,  j'ai  mis  le  feu  ä  vos  camps  dans  ma  colere,   et  meine  ainsi   vous 
n'etes  pas  revenus  d  moi,  dit  le  Seigneur3.  Peut-etre  *  avons-nous  rappele  ces  *Vfol.  129 
paroles  en  leur  temps?  Mais,  en  plus  de  ces  malheurs  dont  nous  avions  ete 
menaces,  (Dieu)  a  encore  mis  sur  nous  l'attaque  et  la  horde  des  barbares  qui  a 

lo  harcele  les  territoires  de  nos  voisins  et  qui  a  fait  un  raassacre  indicible  ä  la 
fois  de  la  jeunesse  et  de  la  vieillesse  et  des  hommes  qui  cultivaient  la  terre. 
C'est  ä  cause  de  ces  (morts)  qu'il  taut  que  j'aie  ä  l'esprit  les  paroles  de  Notre- 
Seigneur,  qui  s'exprime  ainsi  dans  les  Evangiles  (EüayyeXiov)  :  Pensez-vous 
qu'ils  fussent  plus  coupables   que  tous  les  [autres)  hommes?  Non,  je  vous  le  dis; 

15  mais  si  raus  ne  vous  repentez pas,  raus  perirez  tous  de  In  meine  facon  ''. 

Ne  meprise   pas,  en  etl'et,  la  richesse  de  la  bonte  divine  et  ne  dis  pas 
comme  Tun  des  sages  qui  a  ecrit  dans  les  questions  divines  :  "  J'ai peche,  et  fLfol.i57 

v°  b. 
1.  Ps.  iawii.   'A.  —  2.  C(.  Arnos,  iv.  9;  Aggöe,  n.   is.  —  :{.  Auius.  iv,   10.  —  ',.  Luc,  \in.  i-5. 


142  SEVERE  D'ANTIOCHE.  424] 

)K*.^—   a-axoa.ia.\    .-jood   (tO^,,    JJ»   JJ    J^-coo—   ^^io   .-w.oioJ^./    J~~o> 

i»*'"  '  wJ^-i  joi^L»*   D.^vQ.^CLbs  .JJJL^-CO  -oiaia-.V;  P°U  W°  J^-^t»*  ^^ 

n  .  io»N^srt\.  jtsJisl  Jl  .o)K.^a—  v^.^jlj   J..^£C~  ^^so  -.oila-^  jj^vojo  i-»-^  J.io.-»V 

^rfJLsjj  ^-^scx  )tvtX.->  ^_ioo  :J^_»t_>  JJ;  ^.ot  ^-io  N^s_— ,..:>a.-\  ^iö  ^>';j;o 
viui.i-j'.i  >^_vt_ia-\o  o;»Klcaicu^  -s>Xli;o  :|joi  J_iou^-^_3  ,_*tollSo>o  yj-i^o 
JJ  Jl»— /  io.^  -.^jooi  «X  NkSoit/  ^-»j  >-^.  .J-^->t-*  J-id^iJ  -.o  i  «^'twiNo 
^^.  v  *,  in  Jlo,_o'i  lo..\»  vq.jch  yOf-^L^J  t— »-^  L-Aio  .JJ-»~~*  V-«k--«j  jlo^.,-. 
.-voo).--.^^  JIJj  jloLio;  ^.Kio/  .-J.1ÄI  a.^-o..*  JjL~»  J^ocL-1  ,.3  .-^»V-^60/0  lü 
j.JLoa_*  oto  jJL*..o..*.o  (..^yio  (_*..sj  ,.:>  .  va^^.oLN.j  o>—  cl^o^-o  )J  ,-Do 
yoot^^  ^o..»,.,^V  x^°*!  vp-'oi  ^°  J?J-*  ^°°  •  'JU-i*  j£oa~~*;  «£0-»„cßJ^ÜL3o 
)Jl_oq-.j  yoouia^  ji^jftooo  .-JuoJLo  J_>~cu»  ^>o  ^-.;  jj-«^^  .jjuü^ioo 
JJ    V-^>      Jk~~J    io^9»-=    -J-1-??    jk~»JL*i^Xio    JJ    w.6i    J_io).jJ^     .J-^öto 


r  b 


<///r  m'est-il  arrive?  Cur  le  Seigneur  est  patient,  Ne  sois  pas  saus  crainte  au  sujet 
de  l'expiation,  paar  ajouter  piche  sur  peche.  Ne  dis  point  :  Sa  misericorde  est 
grande,  eile  pardonnera  la  multitude  de  mes  peches;  rar  la  misericorde  et  la 
edlere  sunt  <jn  \ui,  et  son  courrouoc  tombera  sur  lespeeheurs.  Ne  tarde pas  ä  te  con- 
vertir  au  Seigneur  et  ne  difßre  pas  de  jour  en  jour;  rar  la  colere  du  Seigneur  s 
erlatera  tout  ä  coup,  et  au  temps  de  la  vengeance  tu periras ' . 

II  est  connu  par  avance  qu'il  faul  craindre  L'incertain  et  les  malheurs  qui 
Vfoi.i29  arrivent  souvent  dans  ce  moude,  et  toujours  *  etre  dans  TellVoi  et  la  terreur 
et  se  preparer.  Mais  pour  moi,  mon  intelligence  s'est  touroee  vers  uue  autre 
incertitude  plus  terrible.  Que  feroul,  eu  effet,  ceux  qui  soiit  attaches  et  lies  10 
ä  la  dause,  apres  que  les  limites  de  la  vie  auront  pris  fiu,  quaud  la  mort 
tombera  sur  eux  et  que,  sans  avoir  prevu,  ils  seront  couduits  au  tritmnal 
(ßvju.a)  iufaillible  du  juge,  alors  que  leur  äme  sera  dans  la  mollesse,  portera 
en  eile  les  Images  (eincov)  et  les  imaginations  («pavTacta)  de  l'amour  honteux, 
sera  saisie  par  les  demous  auxquels  ces  (representations)  sont  agreables  et  is 
privee  du  secours  des  anges  et  restera  avec  ces  images  (sixwv)  et  res  imagi- 
nations? Car  c'est  d'une  facon  immuable  pour  ainsi  dire  que  les  ämes  sont 

i    Eccli.,  V,  4-9. 


[425]  HOMELIE  LXXVI.  L43 

jK^VJ^S.  K-»J  o/  jJLa^JLQ.\  jNjLaj  ^a^.üio  ."pojLi  ju/;  Jj-a-/  k-^JiN^oK^o 
^3/  -.^iä.-iLj  ^.*.\oj^  Jk-ä-^  ^«.^otJS.  ^3/;  ^.o  J-xa-»/  •Jl^.iL-.-s  ^_\oi 
yO^JK^j  ^\oi  ^ii-io  . ^ab^cö  \io~l  l-oXio  ylöo  jJ;  ^JÖt  ^.ov^.3  pu  ^ö 
^  vs/  y/  -J1.Q-S,  ch-N-./  jla^i\  K.L.alko  '  V-*-^.  ~°i  l-a-»-^--»  .^-.^ioKjuio 
s  -.|1Kj/  Jood.  JI^sljj  .KJ^^j  )jo»  ss/o  .JJ';/  Jlt^  f30  J-J^-i--  )K^ä^ 
•  Joch  \^6l  tviscxaß  j»oi  ^^.io  .^.coa^äj  jj;  ^.-Xoi  )_>1-  ^  K«*J  ^cuxn 
j-i-ooi  .^-.aji'/  jj  ,^-^01  yoouio..:)  JJ.Ä0/0  ..JL~.a*7  J^Ss  ^jso  ,..».  Jjujjo 
yO-ioi  3/0  .o^_a..3o  ojljl   )K.jL.vio.j5  öks   ^-.^.^aJ^i    yaJot  yOOilSo  -.w^a.  ^äo 

•JKjJ'jO     JK_^JiJ.Ä      (l^-^Oj      ^y^o'l  JtAOt    ..|j)CJL3    OOOf    ^~>P°  J    ^-«t-0    ^i0?   *   Vfol-129 

1"    ^Aop    O^O    •Jik-CO-S»    w^OI.^    OOOIO    -.(.Jl^-JS       voo»_a^>    )hs  ii>  ..v>  •>   a\|f/o  *  Lfol.158 

*J^io»/  v-iö/  .  • )  v>y  n\; 

)— «^ooy^,  p  'Ijoi^^io  .K-Jv-^a^v    yUJül  \pkj/  1»^^  JV^?  J~^äia 
.vQJV^t3?  jlc^wy^äo  ^£^0   Jj/  pö/   K-^),jlj/  -.)ooi  po/  \£oa^o-3  jocn  0U0 

1.  V  um  >-»--^; 


revetues,  ainsi  que  d'un  vetement,  des  qualites  ou  des  pensees  niauvaises 
comme  aussi  des  bonnes.  Qu'elles  ecoutent  cela  egalement,  toutes  ces  femmes 
qui  ne  rougissent  pas  de  gravir  la  montagne  et  de  regarder  ce  qui  se  passe 
au  theätre  (Ösarpov)  ;  car  c'est  une  chose  qui  est  chere   et  qui   est  digne   de 

5  priere,  qu'une  l'ennne  soit  chaste,  et  encore  en  prenant  des  precautions, 
lorsqu'elle  s'enl'erme  dans  sa  maison  et  qu'elle  va  ä  l'eglise,  a  plus  forte 
raison  lorsqu'elle  voit  ces  (representations)  iniques.  C'est  pourquoi  l'Eccle- 
siaste  disait  :  J'ai  trouve  un  komme  nitre  müh,  et  je  n'ai  pas  trouve  une  femme 
dans  le  meine  nombre  '.  (Test  ainsi  que  tout  a  coup  tous  les  habitants  de  cette 

iu  villc  sont  devenus  i'ous  et  furieux;  nieine  ceux  qui  autrefois  chautaient  sur 

la  place  chantent  maintenant  *  des  chansons  diaboliques  et  impures;  ils  <ml  *vfol.i29 

...,.,  v"  a. 

ina rehe  selon  lespensees  de  leur  cceur  *  mauvais,  et  ils  ont  ete  en  arriere  et  mm  pas  •  i.i,,i  158 
en  avant  ~,  dit  Jeremie. 

Admettons  que  vous  ayez  voulu  et  qu'il  vous  ait  plu  d'aller  aux  spectacles ; 
i"'   pourquoi  vous  detournez-vous  completement  des  reunions  des  eglises?  C'est 
pourquoi,   ecrivant    aux    Romains,    Paul   disait   :  Je  parle  ä   la   maniere  des 


1.  Eccl.,  VII,  29.   —  2.  Jl-i-..  VII,  2'i. 


*  V  l'ol.  1 
v"b. 


IV.  SKVKIIK  D'ANTIOCHE.  426] 

-.'  jlg^^pg^o-J  jJ.^o  )lo)^>a^C^  ),.Ji-i»  vaa^-;  JL^>o;oi  yotoa-^-o /i  V*-^  J-'P/ 
jooi  *o'i)  .Jlo.j_.,-o  lai>>  .•Jia_a_.;p*  Jt-ä-i»  vOJ^.;  piojot  aia-.o  /  J.*.ot  Jjlsoi 
jloits^oo,  Jim  .fUvISocL.ao  JI0-O-..1  >..=>»  -61  Joj^j  )lo»  i\\;  -.'t^ö/  *"*^  r;^ 
voKjJ  ^ia^.i»  Joou  k-.Jjk.,vO_.jo  ..yCLA.^1  )k-^:*vo  JbCioa_=>  ö^s  •  .j,ilk.io 
voKj/  ^^»...^o  ryo^N— 11/  Ji-co-3»  )-JÜ-«  lo^  P;  ^-;  ^^^^ö  J^--3^  ^^  5 
a\  ••v*?  QJ°I  "^  '"^  K-.)Laj/  J>eyio  .-voJl^  ) ..  cvF>;  " -öt  jK-^a.-^  iaV 
.^'J^.  j-^Ju/  jj;^us  ^o?o  Jla^io  )._^*q—  JJ/  -.Jl..ou$X  Jjl-;;  J_o.aa.l3 
JojSs.  la__\  ..JK.-.^_~  ""^-^^o  yp^-j/  xr,CL''"^0?  -öi  jla_3_.,_.^_\o  JÄocl*.^ 
29  JooiJ  .Jju»  voKj/  wOÖi  *->  'va3loi\  .6(0^^/  all»  jlaa_.*j?  ii^\a£>  la_\o 
o£s._C_\  Jls/   -.öuLSo  o_K^,fco   JJo  .)t^*^.^  la_s  *-ä_*.»   *~^-\ot  jo£_\)J    oC_\  h>—l    i' 

»..DJ    K*_>     )    l"\.l    .]k»3_3    )r~    -,6t    lo2_v    «OUJa.a30llo     yQ^il    .JlJ-caio»    °jJ>J 

y^;a^o  -.yoKj/  ^.fcs_l.*fcoo  JK^_^-~   ia_*  jk— axio  jJjo  :yokj/   ^..»s  j;o« 
)  ,y  v<  y-.i^X  >..i  >  v>  ju/  jJj  .,^0^,00/1  JliC_oo  y~.\  K-J-iJ^v  yoKj / 

1.  V  add  Itfuaoitoaj  U  laV  —  -i.  v  u'oiv  —  3.  L  V  in  margine  :  W&»- 


hommes  ä  cause  de  la  faiblesse  de  votre  chair.  De  meine,  en  effet,  que  vous  avez 
livre  vos  membres  comme  esclaves  ä  l'impurete  <i  n  l'injustice  ',  de  meine  livrez 
maintenant  vos  membres  comme  esclaves  d  In  justice  pour  (arriver)  ä  la  saintete'2. 
Car  il  fallait,  dis-je,  qu'ä  ma  premiere  parole  vous  choisissiez  l'esclavage 
de  Dieu  qui  consiste  dans  la  justice  et  la  pratique  de  la  vertu  et  que  vous  5 
desiriez  le  bien ;  mais  parce  que,  apres  vous  etre  abaisses  aux  passions  de 
la  chair,  vous  etes  faibles  pour  ce  choix  qui  vous  convieut,  je  parle  en 
quelque  Sorte -ä  la  manier-e  des  hommes;  —  c'est-ä-dire  (je  nc  vous  soumets 
pas)  une  decision  du  jugement  de  Dieu,  mais  une  pensee  mortelle  et  issue 
des  actions  humaines;  —  l'amour  et  l'empressement  que  vous  montrez  pour  1» 
le  peche,  transportez-les  ä  Dieu  et  ä  la  pratique  de  la  justice,  ä  vous-memes 
Vfol.  129  si  vous  etes  *  juges.  Que  Dieu  ait  ce  qui  convieut  de  preference  au  peche; 
qu'il  nc  soit  pas  contrebalance  par  ce  dernier  et  ne  faites  pas  pencher  et 
tourner  l'inclinaison  de  la  balance  vers  ce  seul  plateau.  (Car)  de  cette  ma- 
niere.  en  l'aisant  cela  et  en  vous  laissant  aller  au  peche  saus  mesure,  vous  | 
faites  connaitre  clairement  selon  la  parole  de  l'Evangile  (Eüayya^tov)  que 
personne   ne  peut  servir  deux  maftres  :  cur  ou   il  haira  l'un  et  aimera  l'autre, 

1    V  ajoule     pour  arriver  ä  l'injustice.  —  2.  Rom.,  vi,  19. 


10 


427  HQMELIE  LXXVI.  145 

^^,   |  m   •%  io  -.^o'i)    Jou^d._s   ia*<).Jo   ■y.n.'^u   \~»r^°  .J-oo-aJ    J-J't-» /    oöt  "^^o 
^o-üi  •.— ot   U3;o^  öu,t^o|-'?    ^/    -J  ml  ^CS.   w.oio_^3.3oij;    t-<^x     -öt  .Jjl^od 

vaua^.   ^JLboo   ^*.^^ioo   ^_a..ijJiooj   \-*-^°<?   ,.a-5k!  y^aut    Jj/   3/   k..oot 
:yoKj/  ^-J^j/   jloj.-Jöt  la^   yoajtSLj   ^io  yoto/  ,j>;   oo*j/   JJ/  .voalaV  po'/ 
«6i  vio   Jj/       ^—';   -.'JV^/   k~o  o/   w-ajLio'/   yoKj/    ,—O^.s  )>"*  -  -^  -    po  * 
J-iO-iJ^    a*i^/    -U**    =*-k~/?    •^"-^?    ^■=tJL^    ^-^.J-^/     ^J-uD>~    ^JS, 
vOJOiO       Jk_fl0/     J^3     OOIO    .J.JLOL    JoO|    K-^O    JjL*A    J-JL^A    — V*»/     t^    .w^-J 

.^-s"l  "^-a-io;    ..ÖU^  ^w^Ji;   vqjöi   ioA  po/  .^sl  4yj   ..öu^   v.\.> 

•  vpJ^-auo   iVoou^-.j    )i^»JL-i  J-^än   l^ooV       JJlsJ.3  ^si/o    ^'Ax?   Ji-£oo  Joojjo  ' 
rvculo^  vopo)j  JJ   J;/o  .JKa>/   KL^au  Joio    ..^llo  "jljl    'Jlx^,    Uio 

1.  L  V  in  margim  :  ?&~|j  ;aj.  _  2.  V  |k.a»a-xu.  —  3.  l  ,,,  margine  :  *■<*»•/•  —4.  L  V  in  margine  : 

U*   *a\-  :^31.    ^,    u-oi  ^,.v3      |oov>    IU    -w    >a^-  :   ^-9|    loow    v_N    :vo;-Mp»    }*T-a*.'    |.^ae>a>>.    \>m    001   \,*± 
Ua..»  ^9L   _  5.  V   UXs.v  —   6.  V  0111  Uli.. 


II',,  I    158 
1  -  b. 


V  fol.  130 

r  a. 


od  il  s'occupera  de  l'un  et  meprisera  Vautre'.  II  laut  donc  que  nous  honorions 
et  servions  Dieu,  et  que  nous  meprisions  Satan.  G'est,  en  efi'et,  un  blaspheme 
de  dire  qu'on  va  renverser  l'ordre  (7%),  et  ä  plus  forte  raison  c'est  une  ini- 
quite  de  le  faire. 

Je  sais  clairement  qu'en  disant  cela  j'en  attriste  beaucoup  parmi  vous;  je 
voudrais  moi  aussi,  sachez-le  bien,  vous  adresser  des  (paroles)  qui  vous 
encouragent,  vous  charment  et  vous  conviennent.  .Mais  si,  quand  vous  allez 
de  vous-memes  aux  plaisirs  et  quand  vous  recherchez  le  mal,  j'enduis  et  je 
couvre  de  plätre,  *  je  crains  d'encourir  la  menace  portee  par  Ezechiel  contre  *  L  r..i.  i.-,s 
les  l'aux  proplietes,  qui  est  la  suivante  :  Ils  ont  egare  mon  peuple,  en  disant: 
Pau!  Paioo!  Et  il  n'y  avait  pas  de  pale.  (Mon  peuple)  bätit  un  mur,  et  eux  le 
couvrent  de  plätre.  Sc  tombera-t-il  pas?  Dis  ä  ceux  qui  le  couvrent  de  plätre: 
11  tombera.  La  pluie  viendra  qui  (le)  balaiera;  j'enverrai  des  pierres  '  et  des  *  v fol  iso 
rochers2  dans  leurs  charpentes,  et  elles  tomberont;  le  vent  de  la  tempite 
15  arrivera,  et  il  (le)  renversera.  Voici,  le  mar  est  tombi.  Ne  vous  dira-t-on  pas  .  Ott 

1.  Matth.,  vi.  '-"i.  —  i'.  Litt.  Je  donnerai  des  pierres  lancanl  des  rochers. 

PATH.    Uli.    —  T.   XII.    —    r.    1.  Il, 


10 


146  SKYKRK  D'ANTIOCHE.  [M8 

^.^.Ifcooo  ^jjfcoo   voouio^a^  ^o     .^V^    voc*-^   JUa-io;    -ö.    ^.äo 
.JloUio,  ^o  a-xJU{»  vcuoi  ^ol.l^o  .^^^  1^  )^  ^o  .^^fcooo 

Joou    );oi  ^*   K*s  v/   .vA-^J    &l  -.Uh  ^-^t    V^01?  ,s^*3«  vß;j 

)J   ..^ocuJo,   ,QJ^  o/     Jla^  ^  J^JLÄio  a^?   vqj6^  o/o  .U*iaS^ 

^.iJ^J   3 )  ™  -  °>  V-**^*»   vOJÖC^;    ^--;   ~öi  .c*-K-/    »Ol^'jo  s2^"/?   -öt  ,V~^   jl 

♦-oo/  .^»*&o>  ^i^o  >s_.s>Vauso  'Ja«  .Ja^ij  U'o  W   >* 


1_  v  ot&>->-»Po.  —  -2.  V  e^w?'  —  :i-  L  V  /»  margine  :  neiaai. 


esj  n,/rc  ,,/«/,■?  </<m/  wn«  raine*  cowfirt <?  Tels  sont  les  artisans  du  mal.  Ceux 
qui  pour  un  plaisir  et  une  gräce  d'un  moment  et  dun  instant  s'eloignent 
de  ce  qui  leur  est  avantageux,  sont  saisis,  pris  et  repris  par  leur  iin.  Et  quand 
alors  viendra  la  colere,  ceux  que  le  plaisir  a  trompes,  se  repentiront  et  ils 
fuiront,  ainsi  qu'un  corrupteur,  celui  qui  les  aura  appliques  au  plaisir. 

II  faut  donc  que  nous  donnions  ees  avertissements  utiles,  et  meme  que 
nous  causions  du  chagrin,  s'il  en  est  vraimenl  besoin.  Carle  chagrin  qui  est 
en  Dieu  opere  pour  le  salut  un  repentir  dont  on  n'a  pas  ä  se  repentir  :  ou 
bien  il  ramene  de  l'erreur  ceux  qui  se  sont  trompes,  ou  bien  il  rend  inebran- 
lables  ceux  qui  se  tiennent  fermes.  G'est  pour  cela  que  j'ai  tenu  cette  home- 
lie  Gar  il  m'appartient  d'instruire  et  de  rappeler;  mais  c'est  au  Christ  qu  il 
appartient  de  persuader  les  auditeurs,  de  les  fortificr  et  de  les  conürmer. 
C'est  ä  lui  que  convient  la  louange,  la  gloire  et  la  puissance,  ainsi  qu'au  Pere 
et  au  Saint-Esprit,  maintenant  et  loujours  et  dans  les  siecles  des  siecles. 
Ainsi  soit-il! 


I  IN     DE     l'hOMELIE    LXXVI. 
i     ßzech.  (LXX  ,  xm,  10-12. 


1.'. 


TABLE  DES  NOMS  PROPRES  SYRTAOl  ES 

(Cette  table  et  les  suivantes  se  rapportent  aux  humelies  LII-LXXVI  gditees  dans  P.O.,  I.  IV, 
fasc.  I.  I.  VIII,  fasc.  2,  et  dans  le  präsent  fascicule;  —  elles  renvoienl  ä  la  paginaiion  placee  entre 
i  rochets. 


i 


W  «1,  ^  72,0  74,0  79wo  80„  94,  102^ 


217,0  -1'':,  **»  227^  228^  232, 
2390  S!,;  s;,  a;i7  ^  293,.^^ 
MO294«  -■'■"•,-,,  ■-"•";t  -■l7,-.-„,,: 


8710  375u.u  382g  385,.  ::o:;,  S143  S23^. 
Cf.  239. 

b 

|ovS\o  (j(   I50UJ 
^^1  ■"*:, 
7*»->*l     33,U     ^     1137-10      1835     '"5     ^'io 

-:w2-u-ir.  2812  ;1;l"i  325ll  3S63 

-~^V    '"'",;. 

.m^f   'II, 

~uo;|  210, 

>>!'  »2^113,0  124,,  125,126,127,128^  187, 
188^  189,231^,3  232,g  262a838,  349,  350,, 
385,0.  Cf.2ül,02084260M026l3  264e 
-  |jl.U  jb,J  78,  184,0  1892  3882 

^ie,(  394  41u_„  197W6  !;«,,„  224, :  247,, 

■ —  Ujoio,)  226, 

Mxi^o!  809  113,  U73149„  1843  3483 

—  wjato|  117  11.  2. 

*£oo_3a^o|  266  , 

.oia.ooajol  345. 

|£>o(  360- 
|.m.f,|;3o|  90- 


^io'   2L',-„  «5*  38,  39361a   I515  155, 
156,   1669  168M  328,,   i08,.    Cf. 

-a^t^-/  2073  213,3  2143.,3  215, 
oa.|   59,0  184,  101.  258^^  260, 

\^.;^/  26„ 

v*M  »36,0 

1  l:«, 
I; m .)■'''   H     ',;  53         67  79 

"^'  ""8      1"       ;!     Vl:l-n     's -'.i  II  13      8 
118,     133g     136,3     ""il     ";i,7     ""!'■     I77l,. 

I7V,.,:,  ™s  ''■'•"':■  202g  210,  221,-0  2253 
2265  237,   2524   267,4   2789_,2  303g  811, 
363,,,  3673  369u  4165 
—  \^^m-|  I7sn.   1. 

—  l^y;°°-(  I962  2263 

—  |t^im*|  L95„ 
-M  l77:,  248„  2492 

|j^,|    352   19,   57,5  72„    82,    87-8.15_88, 

124      231  233       234        329     330 

-  II         i;-»-l2  "     i'-li      "s-l'i         i:i         3 

365,,,  370,,  ,,  371,.  Cf.  27.  63.  329 
IjS,  ioo8 
©vsx  (dans  l'expression  ^  ji,) 

808  88e  117.,  IIS.,  3840 
l^9612I6134-I0141515,22u230.,243^7.,5 

«12    «WM    BtH.  522-7-9  53,-7^  «M 
"         ';,  :'!\  592-10-16  «^   «MI  628-ll 


no4.s  in.  U52   Hu.   117,.   1183    ii'.i, 

i21n  '224.6  I238  1248  125,^  126^ 
|:1".  131M2  13!W|4  133MH2  ':1<:.  13B, 
%,l;\1.»  I398  141,,  142,  14321503.6 


1910.192g  111:1  1968  197,  199, 2002  202^ 
203B208,32102.4.u2122214a2152.8.,2216a 
217o  218|5  220^  221H.„  220^,,  2274 
■m*    2*Wum5    231,    «^    2338„„ 

-!-V.2  -:,;:h,  «,  23952412246,42474 


8-12   2644-,o-12    -Sw-,,,,    -,;;,7   -7"s„ 
277,,    278^    291r.2.^^9    292iMHHM2 

293,.4   2948  2955  297,^  299,.2  300g.,0 


:*"7-,:,    *2h-ii     ■i":l:,- 


304, 


309^310,311^312,313^,3  316^317, 


340^,  341u  3424  343,3  34410_,3  3462 


379,    3802    382,  ,_,    38313_,4    385 
390,3  3932  395,,  897,.,0  88^,     09,44O8. 
«*.    «87-13   «»,„   «212.8   S224    }26M.,0 
427.,  428, 
)j|    |ov^  220.  202,,  302,4  338,4   340,,  3452 
375,.  388„ 


Mo    l»C^ 


SO..     I2M      170.    200,.    201 


..„  316e  324,4  345a.  Cf.    29i._M 
INi^oo    |oiS\   448   105a   120.    17'.,.   216g. 


185,_31870  216,243^,246^,3  297,3193 

3«9 
U^ioi.  I32„   I34u    I 


148 


TABLE  DES  NOMS  PROPRES  SYRIAQUES. 


[430] 


>^*>  8.2  910  «6-14    124 

^v»^  Tille  d'Aminadab,  197,,,., 

198, 

^.-...-t.,  mere  de  Jean-Bapliste. 
im«  l958  '»W«197»  i98i. 

m^'i  '  ^-■^N-\  UM. 
K'.'iti-.^,  230  157  11.  2. 

^.Vyjlml^      157g 

|o^o   |po|  275, 
^•'liPl    S05„ 

o^u/  2717.(w2  370,, 

-  jscujo^jI  406  11.  '2. 
-toojci^Jl    l'Oi.    10a   12,  90,  ,, 

l^o^ol   1216   15, 

^oso^^ji  ville  de  Syrie,  776  „  .>., 

J-*^Q.-^J|       155g 

pjtu^i  ville  de  Pisidie,  loo, 
sQi.os/  '  (07M  n.  3. 

uuo-i^os;  11-1.,  _„    117,  149,, 
UÄ3|  119,2844,, 
|»övco   v*vsV/  372,  378. 
-m.in.t,i|  48„ 
wjoa.il  3013  3183  345e 
-  dj^V)  317,,  35610  3763 

U*>ü   37,    16,.,2  615  82,    1558   166,,   I68,3 

177,178,  179MO  20b9  425,, 
|n\nw  ^1/  136ia  1:17,  369^ 
U~>/  24,   33e  38.  53,  780  1515   156,0  I67„ 
200,    2178  249,    252,,    2653    277,,  280„ 
294,  314u  325,  332, 
MW  2718 

n.mi|l.|  271  11.    1. 
;L(  388, 


I^H    ^>892 
-  1^-    IV=  898 

t^aii    ;j  1078  11.   1 

|^>  72,0  74.  79,  I02fl  I075  III,,  117. 
118,  I208  I25s  127,.  I305  I«;,,  200,  2i:i, 
22i;„,  2277.„  228,,.,,  229,  232,  239„ 
2536     2562     280,3     292J8    29:<,T;  ,„,, 


357.  375.„, 
l^llV-77^,,  79s  ,  1S06  232,  239.J  324, 
Ms.    0,^77,^  ?8,.279,2  209,   2700  272,, 

345- 
Mu/.  o,^  3242  34210.,2  343,0  4208 
|&ijoo  |p>  182,  298.  304,0  3055  3142 
IwV^  3722_., 
M"^>  6718  100,  268g.u 
—  MuiU  364^ 
It^oCvj  562  892  102,,   1055  1065  107,5  108,, 

11010  1I34-9  1832-14  l8613  1895  l92ll  l94H 
1958  196,.,,  1982  218,.,0  235,0  „  239, 
240,  212,,,  243,  21V,  2512  252,3  319., 
:2ii,  m  3249.  Cf.  89„  I112,,  183,  185, 
2:17   325, 


^ 


^(^  136,0 

^4.^  I'.H,,  195,,  3602  361,  365,, 

>°-W>  -'-■■ 

H^,  87.o 

M^,*';1  l88„ 

—  P^k  107, 

t^Sis^349, 

jc^ia^.^    HI9-    2072    2111,    209e    2IL 


.mM[j  833  85, , 

—  .matu  85,.  86.  911,,,  91, 

^oj  22g  I985 

—  ).\v^  :«,  1.77,  19a, 

y°^  f^  1848  2003-11-13 

^.|l^  67,(, 
~^  -\  .  ™  -.  207.,  2038 

—  j«u\.roM  208,  2(19,,  212,,  211,,  21,".,, 
U^lSl^   .::-„,,  134, 

-ja^£j^>  73.. 


I5-:.  l622  l77:,-«,;,   [M ;   ,:'''„  l967-9  ^ 
248,5  261g  277:,   278,,   290,5   334,  357,, 


—  j_.o(;  13513 
^oo»o»a_»  lns?  110- 


^.l^j;  22,  12-,  213,0  II.  1  2111,,  361  ,359,, 

363,3  11:', 
Mi3.  192 


Ol 


vuooi  304  , 

.rn^.oio,  r.2.,  1648  1997_„  2018 


.  mm  .fr  i\)o   112,. 


^atOj  813,. 

I-Pi  prophete,  1803  181, 

l-Pi    pere    de  Jean-Baptiste, 


|a_  124,,  218,  385,0 

.i.ia~   III,  202g  2117,, 

l*^>>-    177,, 

^^^_  21,.  27ia  392  53,2  Hi7.,  127,, 


4, 


j»o|LOia*^  318,. 


00p  26,, 

|.oop   fils    de  Jacob,   538    1 77,, p  178g. 


»ooy.   222, 

l.oov.  Iscariote,  147, 

^Voov  22,.  88e  89,  1002  12.7,  1376  195,B 
196,  I98a  304g.,,  811,.B  313a  HS,., 
353 


1.  Tut;.'  407,  note  2.  'A7tö)>i.)v  esl  I'1  nom  de  I  im  des  dieux  (honores)  chez  les  Grecs,  el  inoXwv  signilie 
encore  en  grec  «  celui  qui  fera  p^rir  ». 


r43ii 


TABLE  DES  NOMS  PROPRES  SYRIAQUES. 


149 


pioovi,   ll^.oov,  80,0   117.  301,  410, 
N-|;oov-  205,. 


^|o-  156 


!'■ 


,x_o-  d'Egee,  in,, 

,j-o-  BaptistC,  22,  1403  1538  I815219s 
226,3  Cf.   197,,  2l9a. 

^.d-  Evangeliste,  1078  n.  1  im,, 


389,0 
jnoj^i.0.  3942  396,    1052_„    (07,4    i08„ 

<12l-iB 

—  LiL^o.   W9„  tll,, 

•  '->'■*  l  -\  rt  .    112   n.    1 

—  U-xo.  in  n.  2 

I^jü,  ioo  n.  1  213  n.   1  2W  n.  1. 

275  n.  2  345   11.    1    354,,  S07  II.  3 

—  Ujo-nan.  4i7972i3n.  i  22011.  J 

289  II.  2  345  11.   1  410. 

—  l^po^  280  n.  2  387  n.  1. 

.ama.  fils  de  Jacob,  369ia 
aso.  epoux  de  Marie,  iod.  iuo. 

343, 

^ioq-  d'Arimathie,  S20,„ 


l^jux.  177,.,  178,, 

L^joi.  178,  , 

lovSK    l'jXL  10t,,  105,  U0M  183,  I895  192, 


2510_,3  3193  324Q  325,0  312,  381,..   Cf. 


puo^o^io    li  »iL  . 

^-»vi  138  11.   1 
~,|oj>o  202,3 

L^^x>]o  rn  ^uoaM   136, 

L»ooo  13,  29„  30,  31,  34,    iL 


243  I3813   ls:V,:,  l84a   186io  200,2 
2373  318, 

ul.  fils  de  Nun,  1868  137,  142,  2265 
Li-  le  Christ,  389  101.  136,0  i37.,_s 

150,    179,0    107,   225^  28.^    264,,  334, 


240,,   318,  3256    333u.^    33  t.,    338^.^ 
3124_,3  3452  857,,  375,  386,3  3894  393, 


r* 


LsL,  147,, 
Moi.nS-i  Hu.  III, 
—   Lop,  .  nNi  77 
So  82., 


^ 


r^  "'„ 

-oi.  197a 

—  L,äi.  194,3  108,.  247,3 

(jsoi.  7:1,.,  198,,  359, 

l^jo^alV  364,y 

iiii.  le  pauvrc,  38E 
ip\  de  Bethanie,  i 


» 


BS«  >■: 


■'■,,•,    ■-'„   87,3    99,    136 


1372  1404.,  152,    195g  202, 


304 


•:,  12 

2l2,-7  224„- 
226,  2393  264,  2678  278,  303, 

ini.s  309,  311,_5  312,  324,,  347,  370,., 

371., 
Li*io  156,3 

^.-l^io  8532  364,  365,,  370,  371, 
|£>ijo  79a  8(1,    80,,   102,,  1036_,   104,,    l< '">,.. 

'OVo108^«10^1^^113«    "  Wl3 

117.    121.  ,     122,.   134,   150,    180,  200» 

22714  228M239M  240,2  244,  245,  272,, 

2941-,2969^297,.„^29813095.,03172.< 

818       320  321     323      324      325 

1  u    """7-8-12    -     (  (2         in         i-r. 

327,,  341,  376,.   Cf.  305„ 

13         2.         1  0 

La/;    |tO>oo  219,, 

|oVS\.    |CCsJo    104,  107,.    18112.13  205a   215, 

'17     245  °07    3L>)     336     342     347 

"'    '.'   -'' 6-7-12  -a'u°— II  ,         -In      "iL' 


356,, 


12(1,,.  Cf.  2986. 


I^o  |ISXio  74, 

lovSs.;    oiISXlo  555  56,,  21B8  311 

|;aaso  83,0 

„txiM  364,n 

Uiviio  22,  118,  186, 

—  [t.i.cm  117, 

^.VOVJ     ^^J^°  90, 

Uspo  67, , 

^ij«  1365  202,,  3046  369B  {23, 

—  L.Vj.>o   14g  13622032 

—  L,»jJo.   )*~<jx=  203,  237,.  3038 
U^-7,.32210 

|po,  L,po34328,  29u    0,    11,    8M   10, 


»13    «u    «Wl«    17(„r,    WWMB»4 
ßJß-M    B20    ,;;,   6713   8%    7"u    ■ 
84,  .    88     103.  H»;  ,  III,,  116,  117     119 
124,  131,.,,  132,  I33M,  136,   131  ,..139, 
140a  Hl,  Ml,  146, 15L  I56,g  l57l  I  16012 

166M    'S-,'.    l77x„     »'o-MMO    l»30    l8Bu 

195,    107,   201,  ., ,  2ii2,.  205,    210,    21,,, 
221,    22i2   225,    2354  , 
241g.,  2534    254,    «35,.,,  268,  s  ,;|  27.,;1 
2782.u280M03044.M305a3074  Vl„ 

„-,2-13-14  809,  BIO,,  3",  3-8  3»32  316, 
3173    3182    322,,    333,,  339,4   342,   345, 

Hl     5710-13      ,82    :;-,!,i  :;"l,:i:i,;i,.,i. 

365,,  868,   371.,  375,   382',,   3883     192,, 

397,  4103    112.   117,    110,    '.2H,    «'-,.,„.,,, 

121,  _ 
LoL=,j    L.po  53,221,,  359., 
_jo-po  110,   181.  184,  195,  I96a  197,,  235,, 

251,  283,  3194  ,.,  712.,  361, 
^oajLfc^^io  396. 
-  1jU*po  t04, 
U—  203  21M„  22„.„  23,32,4    13      I 

■"'2.,  ■«,l*,llVlli::i(i  7i:.  7I1777,-,;, 
'%.:  i,,71',!  8V,,  88,,  89,  912.M92„ 
93m5992  101,,  102,   Ki:v,;,  110,  11^ 

116.  121,  125,3  l294-9  l:;:ii:,  l;11in  l350 
138u14171439146^9150„1545170„1741, 

l77,2  l7,V„  l7'L.-»  K'.;  l84i-5  18812  IM''2 
192U196M41976198,2.,4199,120222059 

2«0    209,^,3    214,    216,    227^    2294., 

2303  23L„.,4  232,  233,.,,   234,^242, 

243,  ,.,-"(!,,,:,  '-'•.('.,  ,V-'WS.,,  2tsl42to, 
269u274927592762.5.u27810279,42992 
3098  812,  OKI.  3238  326„  327u.12  820,. 
330,  331,,  332,2  888.  338,..  340,  343, 
345^,347^348,349,351,3  352,  ,  5^  , 
361.  362,  77l;,  378B  884,_„  386 
800,  300.,  800i:,  i048  (05,  (142  il813.„ 
":,  *28„ 

^.oju    L^^o  14„  318u.u326„  395,, 

-iXio  73„,  205, 


V 


».Jv^a^j    13, 
—qj  34, 


197,, 

^po  vi  .ifin.l  312. 

uLoa-ici^aij    1118.     in,,,,    117.    138  II.    1 
205,  227., 


.0 


TABLE  DES  NOMS  PROPRES  SYRIAOUES. 


432 


M.iQ^mi   Ins   n.     1. 

.ma.ia^cD^  136. 

-  ajJ-Va.£.mj  340, 

ai/ia^mj   343., 

LjL.ia£vmj,     ]\.i.infcn~,      Sil  [99 

215  n.   1  313, 
-■    |IS-na-.ta^rDaj  215. 
I^ijj  368ß  38613  389, 


^iPQ>\o|m  301. 
—  -ioa«io|jo  öiil   11.    1 
|>U»  84, 
)oo»£o  342  63,  ß  308,, 

>M><"»26 

Puiaio  345  II.  1  220  11.  1  289  11.   2  359 

n.  '» 

—  u-McLiD  289  n.  2 

U^    M1n    "■',    mn    ^b-,,    313,    332,a 

,COOjL£L^£D   313« 
|N*x*jajo.>.rci    215 


I-Lq-cicd   419- 

.cn-^va»  inariyr,  832  853  865  oh,,, 

^cdcia^^s  fll(. 

.ca^^vco  eveque,  liö  n.  2 


w 


Lv^a»  41g  l"7,.,  S46g  427  n.  4 

-  p;^  20e 

-  Mi-=>»  213  n.  1 

lip.  107.,  1985 
jooiai  242  137,5  416, 
|ia^  534.6308(1 
^;U*^  [97W0-12 

^^lojLÄi  77,,    104,,   105,,    109g  138s  186,. 
222,   242„  245,0   2463    320,   3226  323, 


t£ 


.*jl*^j»P1.9  1552 
—  . .,i,.,/>ra\l3  158,, 
-  )i.^m\^:;iv,i 


.coa\as  202  21„   L'ir,   25 

■17.n  •'",■, -V,111»1-,,  'V.';V:;'..  «V„ 
81„  92„  99,  in",  103I3  106,  107M  108„ 
Hl,,  H712  I302  17'.is  186g  I882  195,,  197, 
^  209^  212u  229,  2383  245,,  247fl 
248,24972505256i:u264„266,.,3268u 
269g  2946  297  n.  2  309,  315,  316B 
318,„  321, 
342,,  348, 

364,2   367,,   372,,   3822  384,  3888    389, 
391,4  3958  400,,   ini,  419„  (25,, 

—    .coa\olo   297c 
.coo^oas  3695 
.xoo^LU«)    ofia^jcis  204,, 
yOvJ^DdS    48(0 

|j>q3  3532  3695 

^.oV^  39,  62,  77„   79s   121,  137.    Uli, 

313ä  :i-'ii  ;i7'';.-:,  380n  38l2  .m..,,,  :»<.-,__ 

„  387«  389io 
^ooimidioLS  138  n.   1 


379, 


^man^^aa  335 
—  1^£doä^j(3  335  11.  .': 

(^£00.0^X9   370    II.     1 

^cDQ_fc9o.ooV£)  353„  369. 
va^  71,  212. 


J 


vO-oij 


Bl„   332,. 


UÖ 


^J^o  369„ 
o»a_o  9! 

^dq.V.»q-d  2062 

I^Va*  2'.,,  32,;,  S7„508  1798    698 


'!3   ""s 
,-u    228^0    -'.i    -:,H:,-«    289)    ^'i, 


313a  3264_g  332,0.   Gf.  3050 


t-OlSV  L_0i  22lg 

loi^v;     U°i  73„ 


227,.,,  228.,„   230,,  23;,.,    2137  2H:1  2.33, 


3279  332,.  354g  356u  371g.,  375,   392,, 
3932.3  111,  428u 

L^eV  32,  19514  214,.^,  n.    1    f25J3 

^~;  -""Vi,-,, 

iü^jo»  Ramatha,  ht.  ,, 

icoo;  Arimathie,  120,, 

^Ji92,5 


^oU  268g 

yi  .1«     416g 


81, 


Lvpo»  311g 
—  |L\-^oa  254, 


231, 


L 


,cDO>oio|L  JUS.   Uli.  13Ö 

—  ^d»o;o|L  108  n.  1  135  n.  6 
.CDQ^io;o|L  1088  im,    III.    IUI,,  12L  12S,„ 

13fi2  199a  206, 
|.n-.in\ixi|l  03. 

—  ^i\|^a>|L  68  11.    1 

ILo-ü^M  72,,,  III.  130.  213,  299,,  300,a 
»Wl«  :fl,:,3  :,""V>  307,.,„  308,^311,, 
■""Vi.  3269  327]0.,2.13  341,  ,  354,  358,fl 

iHS, 

UV^,   IISAL  22,  317,,  112. 

LLoL  Xil,,,    H ". 

I^a*    od,   L>iL  3790 

—  |;.qi   lj.ii  381 
I  .Ml  131. 


II 


TABLE  E)ES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS 
Olf  REMAROUABLES 


/ 


l|(     10„    662     159,    175,   211,    21:,,    25710 
291  II.  3  2973  n.   1  395„  S08„ 

M<W  %  K  '9,-s-i,  2>2  22,3  487  *7  87,5 
912921512551263  ^  20314204,o215] 

232,  369,  372,0  373.,  37?0  378g  39  \  3958 
404,„  405,  408-  40'J,,    '.In,     ',11,, 

14  7  o  14  Hl  9 

—  INxti^a^/  20s  396., 
M=k^/  66M 
^o^>l!(  3752  4093 

M   812315B7,4    ir'7,.    lli('l-    mi     mt   2i''s 
22'1.2s7s2S'.l.,2'.li;._,:(ii|.,:r,ii|L,',n,-,i.'1|i;|  _,g 

100,  118,  1607  179,  203,s  2213  224  11.    1 
2252  2262  238,  237.  269,5  312J3  126,., 

—  ü^-io^^l,,^  2048233,  254,264g 
303„  311,  312.  315,,  317.  312,  385.  J23,0 

—  I-^jo/,  lü^^io/  75„  816211I52242 
248,  264  11.    1  278,,  367. 

—  N.H^joI   i04,0 

—  I^ai^jol  1218 


I— c|7313  83g  103,.2  lnl,,,  1079  1099.„ 
120^  174,,  184,  18613  227e  22s,,  g7. 
239,2  2563296,  297,,,  299,,  3008  3012_u 

3025  3054-8-9  «"a  m2m-  :^      : 
325g    33612   337,    310,    31.,,  :i.,i.   356,, 

361    36310 

—  U-j»o(,  |S^*coo(  318,,  358,0338 

—  t^Umo/   102,  314,  3410 

-M^iol  10,517„  87g2973  103, 
|La^.m.iio|  54J2 

h^      -V*-|       15g 

(jiz»o3  lo^j^/  355 
1-mJ^  w^j-^_(  40,0 

T^S-t   a452  n-    ! 
Ij^l  2178 

^1    B10  :'r's  2';;i-  29213  :i;::ls 

j»oi,|  2«i  n.  2 

vi  167,0 

\^1  12.    350, 
-  -^(  312a 
Mp(  3562 
Uinrn-if   177,  2111,, 

^1.    I^-^I  77  IS,5  2^,  «■',„   *'\  «,, 

83,  Uli,,    153g   157,  161,   L833  181,, ,  257 


n.  i  2765311u3358  MI,.  IIa.  !18?  il'.i, , 
420 

4-11 

—  v.  .  i  rm  /  257  , 

-  H-Ilml   25810 

—  |i  ft  .  n^if  261. 

si   i27„3 

t^V<    2717 

^Jl«3-o573'i"I3G!'n7l-2l,-',^'ln2;1si 

3062  32;,.,  327.  361,  398g  117., 
|aJ>a,/  2522  387ß  388,_3„13 
Imoi^cDl  257,,, 

—  |.imiöj>£D|  224,2  n.   I1 
\L^,l  1486  3610  366, 
y-\rc<l  305ig 

—  pa^l  12,  14,  62g  B42  87„,  lln„,  111, 

133,3  13.1U  1568  3c'5n-i;i  3087  :ö32  :n7i'-„ 
356,  358,3.,,  359„M,  3602  410,0  4186.„ 

—  ^umu  3629 

—  |jtt3Buxue  S633 
U^U>(  4053 

)^iL  ^3/  2418 _„  251  II .  3 
jännm.ll  115  11.  2  2718 

^  .  tv*e*  .\  n\     137 


1333   158,,,  1843  205,0   212,3  2285  238,, 
255B  270,  295g  308e   1068  121 ,    !27,g 


1.  Page  115,  notr  2.  II  faut  savoir  que,  parmi  les  manuscrits,  dans  les  uns  il  v  a  sJ,  c'est-a-dire 
«  bien  »,  et  dans  les  autres  il  y  a  w,  c'est-ä-dire  la  particule  du  vocatif. 

2.  Page  214,  nole  1.  Ici  aussi  il  faut  savoir  que  les  Romains  appellent  ignemnon  pas  „  lefeu  »simple- 
nienl.  mais«les  feux»allumes  sur  les  lieux  elevös,  qui  indiquent  im  signe  (m)(istov)  non  encore  present, 
tels  que  res  (feux)  qu'ils  allumenl  sur  les  collines  et  sur  les  hauteurs  et  qui,  par  leur  eclat,  annoncent 
I'arrivee  des  ennemis,  d'apres  une  Convention  et  une  indicaüon  l'aites  ä  l'avance.  C'est  ce  qu,  les 
Grecs appellent  itupaö?.  G'esl  pour  cetle  raison  que  le  maitre  a  dil.  :  Parce  qu'il  connait  il'avancel'avenir. 

3.  Page  427,  nolc  4.  Les  Livres  des  Hebreux  onl  coutume  de  dire  :  «  Si  teile  chose  a  lieu  »  ä  la 
place  de  »  Elle  n'aura  pas  lieu  ».  Par  consequenl  c,  Si  le  mur  tombe  »  est  mis  pour«  II  ne  tombera  pas  ». 

4.  Page  224.  note  2.  (Le  maitre)  donne  aux  coramandements  de  Moise  l'appellation  de  a-zoi.xzwmY.6z. 
c'est-a-dire  elemenlaires,  pari-,'  que.  compares  a  la  doctrine  de  l'Evangile,  ils  ont  ete  pour  nou    i 
que  les  premieres  lettres  sont  pour  les  enfants. 


152    TABLE  DES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS  OU  REMARQUABLES.  [434] 


M=^i|  14^  366, 

OJ^'il    139, 

|l^a*i*l   I51,2 
|LV*iv>  Lü.S|  3780 

cui^^^iot^v;  301  n.  2 

«wÄ.L|  i'.l„,  88,     I915    «63.397,,  '.02g  »04, 

^iM|      '"\; 

-      k.«~M|     Ig 

-      |LO^M|     9g    88g 

|m.\L|  19,. 

|LnmAl|  17,  85g  3~i  i  .    I95„ 


(.^  92,0  I57g  »24„ 
-  LfcoiM.  113, 
pcu  399, 
Vx.V-  ^  398,0 

|öva|  I^>  20J,0 
l-^rol  ^  81,3  189,, 
^a^I^a/  t^fcJ  67, 
Vjoj^,  N-j  380,0 
Uio.  N~i  34913 
\±.,  t^s,  588  ir.„  169,5  189,2 
|     »«  N  ■  ■>  172., 
«^3|o  .L»  N^^  59 


!  : 


322. 


iv^>  90|  i 
pöv-  ts-^o  »52  54y_,n 
|^-  ü^o  17^ 


IV. 


t^  60, 


|E^io  Hv^a  244,2  246,,  ,5  335,2  ::':i.. 

pc^o  t^j  643  368,2 

ILaÄ.»  t^>  2752  328, 

|^m.in\^  &~^a  2745  |; 

I^jä^oo  1^0  64,, 

^»  ^ci^o  fr*.  ->  39, 

Ivam  n^  »045 

M^  *^>  Mr.  7Ji 
|Lai.j  6-0  93,0  214, 

jia^-O    I^J^S    I66j2 


Kl-2 


li;cyo  ao^o  ly«^  241&_e  242,, 

.~»c^o  N*J    1! '  , 

H  :.-.°i  n  l^j  60„ 
|jaV.  Ho,i  N^s  47,  200,g 
-^|i.y.;  |t^j  3532 
|il.|  -O^  90, 

|LoL^.  .  .  iS  361g 

|N_3^  —j2i  52^ 

l&s^aio  NXs  202 

^i  Laio^mj  426  185,  242,1 

p>cui  \v^>  1842  275]2.,g  <S07e 

|i,i^.  328g 

M  ^  1193.9  n.  4< 

Ma^  ja,  tmx^L^  34,.  37g  163g  1569  184 

'«Wl.  186M  197,,  261, 
^o,  ^,  l^oi  L^  1498  l'.H.., 
|VI—   ^  «5,1-11,277,    »19, 

l^_  vj  119  n.  3-4' 

IUi,..^  Vj>  85,g 


—  l^-is~>  199  n. 

tLkffloja.'  56, 

^.•^iD|.jx.;    145   1)  . 
Jlru;  117,  174B 
Im*,  c^-'   138B  16 
|-pka  lSi—>  lil,.,  : 
_»  &x_.    I182  : 
366,  384.,.  Cf. 


301,„  354, 


367„ 


01 


|U>  LVa  3Ö„ 


110..    115 


n. 


[26u  127,  129,2  "•    5   m* 
289,  .,  »17- 


'■',. 


280 


^ 


■,.    ^.„,34,  1634373,„ 


l^  148  n.  2 

*~Ns  lnir.  finn  -un  '-■'■'':.  3Isn  ;!,;il:i 
-   U~^  55,3   ''■■':■  7S7    l22w    l25ü 
128,    147,    18'.,,    195,-    197.    198, 


pcoa^o,  908  928  los,,  4108 

(4,0.-0,  2115 

lloo,  146,  252.    !955  301g    I752 

—  .ä&ooj  360,0 

—  pji.oo,,  II^üvoo,  33,3  S55  ",7i  ',fi2n 

•>i;i    279    289  ,  361.  385„ 
6        j        ii       i       j 

U^O«»    Pl    It^J^OOl    V     '<\,    |:11|.    '-Wll 

i3g 256, 258i5  2632_,  2665  272,, :Ui.t  3612 

ILc^ai.00,  )J  72s 
iLa^ooj  17:1,.,  [748  287, 
[Lo  ^JO)  2792 
)jt-  LoI-jo,  192,  2243 

—   |^3 1    LdiSovio  53, 
|C^a^k>oi  82, 

'01  101,3  I998212g 


126, 


M81S, 

348,  .^l;,.r;  399, 

-  ^|ami^2:«„, 

-  N^.1  imi^  31, 


|y..  \>^;   18g  86,g  l:,'i 
l.aaMD|   -^'   I46^.,3 
l^Ä^OJ  110,3  "7l  1312  l3410 
!03M222g290,  375,  378a 

V^ll-'!  ,:|,|i    "^    ;,1i:i  :,l'-':l 


345  n.  1 


.moi^lto  345  11.    1 


[e\rr\i    jULj!. 

i,  84, 

iw») 

—   k^öpo 

|l  301 

k£HjÖj        87g 

IJPI  l7;i7 

(>-.) 

^Äio, 

291,0 

e  la  —  •  ■  ■  11 1 "  ». 


1.  Page  119,  nole  i.  Engrec  le  möme  mol  signifie  -  le  Als  du  fröre  -  el  »  le  lils  d 

■    Page  301,  note  2.  Les  iptBiAvjxtxoi,  c'est-ä-dire  ceux  qui  s'oceupent  de  la  science  des  nombres,  onl 

coul e  d'appeler  l^o>-»  H  les  norabres  qui  ne  sonl  pas  pairs;  le  premier  de  ces  (nombres)  est  le 

nombre  3;  puis  vienl  le  (nombre)  5,  el  successivement  le  (nombre)  7,  le  (nombre)  9. 

3.  Page  291,  note  3.  Ce  bourdonnemenl   esl  une  voix  douoe  et  l'aible,  que  les  oreilles  per§oivent  a 
p, me,  meme  au  niilieu  d'un  part'ait  silence,  parce  qu'elle  esl  faible  ou  parce  qu'elle  est  eloignee;  c'est 

me  le  murmure  de  l'air,  lorsqti'il  passe  ä  travers  le-  branches  des  arbres  ou  ä  travers  les  objets. 

1  in  1  appelle  encore  bruissement. 


[435]  TABLE  DES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS  OU  REMARQUABLES.    153 


y>yj  288, 

|^}c  Loia^l  311, 

w 

—  |Lo  Lani|.io  2895 


r,  lr  34513  346/ 
Uur  275u  11.  2;i 


IL^j-  77,.    103g   104ia    1062    I07„    1084.,0 
1092.0  110,111^  U75118UI192133U1342 


138, 

"'■V, 

[  o    202, 

22s 

32*V.0320 

-4-5- 

DU 

3213. 

.-5-7-8     '— 

7-8 

"ü    3437- 

Cf. 

108, 

6   '" 

7  320, 

— j  r 

^^o  103 

24 

B245,4321, 

—  .....v»  1043  1059  245,  320,g  326g 

—  j~.ll,  .^.I^o  ml,,,,  Ki7.,  111,  ,  123, 

ix.  l=l~.  43,  913  92,..-  1658  191,,  237,3277,4 


—  \^±±  La*-,  |^~u.»  La*»  368  237^  280, 
^u  (ou.  197,g 

|S...  2fil,  :iol,  Xil  11.    1  ::r,:,,    ;r,s,,  :»,.. 

—  |.«ii-,  IN.^i-  U8  137,13648365B3758 
pooi  ; . m.,  Lf0„ 

—  |_io°i  '"1  -""■■  10,  1173  149,,  332  n.  1 

396«   '02,0 
Lxoi  j.m..  368,, 

—  pu^l  Lo;.m„  332,,  375,2  110, 
L*£ßioL  Lo; .  m  ..  29- 

|LooC*>   Lax-  123,..  2155 


IS68137,  l41g16731688208„.,B2264  32„ 
«310  2453  246,.,,,  BBH  80„  88,  363„ 
367,  384.  385, 

-  L^xmso^,  |N*imaa^224u! 24213 8886 

jttil,    unOAjo.    |  mCtfr  *•"    68.,    ll'.L 

I3610_„  141,  166,0  387,,   101,  il96 

^oiniM   '277,, 

Lä*4  1468  170„ 

^,1),  ,x^lNoo  80,  1092 

N4  ll8  16,41.,  61^69,,  83,86,90g  132fl 

ISSj-ra  189      St,    238    822^     40,  .,  ,  , 

355.  358,,,  365,    373.  391,  399,,  418.  127., 
;i       u       in       i,      .{       \i       'i       >i 

-     ,m^,   ,  m  i^oj  53^  366, 

-  .coa4l|  2s,,, 

|Loj|  ^»xj,  366g.,, 
IJ30X  ,^  KL. 

Lsl^ui  .  .1.-4  358,2.,3 
lioioj  N-Iav.^  -'~,'i:. 

P°4  106  "„    168.196206  85,g.,4   88„  904 
2212  336g  365,4 

-  IS^Uo^  330, 
—  IIojo^,  217.,  328, 


r* 


|L03j 

Lx.j  Lox^oj  2088  | 

Lxx=  ^o.  472  I57,42735.0  122,, 

Lx.Loj   W8   87588,.,0   142g  20782084  262„ 

|^>7888  12,  I3„.,0   164    I9855,3693     ... 


4> 


W4  '2% 


k"^9ii29«S6io7751028121iM7220VlS 


350,,  355,  363„  395,,  12;,, 


7:.,,  79^80,  87,4  103^104 
107,,    los.  1095  II"-,  111^. 


112.  113,, 


130. 


134,.2  138,  150^  16210.,4  1632 
18510  204,..  2n7„,  217,,  2182.5.,2 
219,.,,    2206  227.   228g  2:»;,   243,,  244, 

«5j.M  »78  2B64  -'7,  »'s262»-!,  '  ' 
272,^2923  296,  297, 2996302,  306.,., 
309„31683194.,.,4820W3211.2.^3236_B 
3268.,3  330^331,  333„  335g  3378  339,4 
3403  3415  346,  3472  356,3  363,0  376,8 
409s  412,2  419„ 

p,-;.  ILn^.^s  80„   2112,, 

—  Lx^>.  ILox.il  77,,    U75133,4   11",,    143 

—  L^juo.  |lx~x^  8g  30,  151,,    162,3  2643 
■-"■",,  376,03872 

—  IS-Lxo  7H  ,  80,  302.  :'.il,., 
Looya  2495250, 

|..  \~.;^  86,  148-   355,   3565  375s   396,, 

'»»«  3983    <0710 

—  ^ooj|  .ft.rn.yj  396, . 

—  ILai.frrn.p  3543  3753  i00„ 
(olxs) 

—  IIVjv»  Lojto^o  1955 


^ 


|.*&io|l   1398  214e  360g 

—  |,>«ian\  139  11.  1  211  11.   2  380. 


1.  Page  288,  note  3.  Faire  retentir  dans  lrs  oreilles,  de  teile  sorte  qu'elles  tintent. 

2.  Pages  345-346,  note  1.  II  faut  savoir  que  ce  que  Ie  maitre  a  dit  ici  :  lo.w  ^«^  ,*>  ^.w  &lo  u^  I»- 
n'i-sl  en  grec  ni  du  genre  masculin  ni  du  genre  feminin,  mais  du  genre  appele  oüoErspto;  par  lequel  les 
Grecs  appellent  les  cröatures  et  les  noms.  C'est  encore  par  ce  (genre)  qu'ils  disent,  soit  ce  qu'en 
syriaque  nous  avons  couturae  de  dire  l»  o-w.  ce  que  »,  c'est-n-dire  ce  qifun  tel  a  l'ail,  011  ce  qu'il 
a  subi,  011  ce  qu'il  esl  devenu,  soil  encore  ce  que  nous  dison-  ^f  »-,  «  une  chose  ».  Ainsi,  si  nous 
voulons,  ce  1h»  et  ce  «,w  que  le  maiirr  a  uns  ä  ce  genre.  nous  sommes  libres  de  l'entendre  du  nom 

donne  au  Christ;  et  si  nous  voulons.  1 s  prenons  :  II  est  devenu  une  creature.  Mais  si  nous  voulons, 

nous  prenons  ce  I»-  et  ce  ".w  ä  la  place  de  :  lo.mj  l»  o'w.  «  ce  qu'il  est  devenu  » ;  et,  si  nous  voulons, 
nous  disons  :  En  efl'et  il  est  devenu  une  (creature),  et  ce  qu'il  est  devenu  est  aussi  une  d'entre  toutes 
les  creatures.  De  cette  maniere,  ce  I.-  et  ce  ".»  d'une  part  sont  enlendus  non  pas  du  Chri-t.  mai- 
de  :  «  Ce  qu'il  est  devenu  »,  et  «  II  est  devenu  »  se  rapporte  au  Christ. 

:i.  Page  275.  note  2.  Les  Grecs  qualifienl  le  premier  jour  de  la  semaine  de  «  jour  du  Seigneur  ». 


154  TABLE  DES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS  Oll  REMARQÜABLES.   [436] 


lov^P  juci  2073  218,, 
^ö^k  205, 
ll^oai.  2762 
pl  l.a,;a..A  296 

■  n  1 1  .\  377., 


.m.itiA  69., 


33 


x> 


„a^so  16,  28,  35,  162  54e  64„  im,,  111, 
138,.,  2622  :iH.,  8978  898,  418, 

—  vn\\v>  1753 

o!v?^^8i3  lVio  l006  404e 

*!  v<*^  ^  Ml2  ;,77-,:<  «6  «Vu  694 
818  83,  85,  1066  109,,  111,.,  III,  I51„ 
1863  202,  209,0  218,..,  270,  326,  3358 
3393  340,3  343,,  347„  369,,  894, 

—  *■!  v=^>80„,  403, 
1-a^  001  l^jj^o  271,0 
voi.^io  194, 

UÄ  22(1, ,  ' 

rn.,fr.,\<i3o;^oo   138  II.    1 
^m  .Noao^v.  -m  188,- 
|U=*>  91,, 
|m^,-'v'  55, 
|j|V  La^l^so  145,, _,, 

—  llIV  -^^*io  1098  324u  119,., 
|i|3  P^t^oo  I560 

|t^i  Itw^ji]  U(L>o  294,  325, 

U^oa*  C^^io  237,., 

\,aa  t^\ib  3480 

|tO'o>Ss  Nkvivi  895  I078   n.    i    109    121, 

II 18 .  | 
|Loo^  loWln.ln  312, 
Vtdo  LaS.Viaio  112,, 

M  L"'r',-7_,, 
IISvüs/  La-fcij-»  118, 


^ 


—  |_oi  i^^j   WS,, 

—  t-o>  Lj^so   !3,0 


u»aiaj  52,  406, 
—  t-ponyi  1  3     9, 
15,   25.    29,, 

■"".. 
73,.., 


12, 


18., 


31,    (5,    58, 


85« 


99,     100, 


I03„  1076109,  U3,01404141B142,01433 

,-7  «^ ... 
193.   195,  19 


2166  22 
249,   261,, 


2-1:1 


366, 

402,3  4082  413,,  M8,2  «9„ 

[  ,fno  vu,    jCmflOovii  14, 

32,    .Mi  .'i.V.  68,  194„208,„ 


24a, 

303. 


16    22-  24 

„  221,,    225, 


Ij  l„ 

—  ov*aj  IWßaa&j  86512 

—  »v.ltoajoj    11,  48,,  85« 

—  |La*roa^aj  II  288  68,  385,0   416,  426, 

n.  i  '.27, 

—  P^oqjjoj    p,   |k-»xoaxu  p  89g  .   425, 

127  n.  2 


|jjp,  amx  2083  3728 


KxOO^s  &.miio   II  210 

(.  r.CHi  1 

—  (— o!  ,nii  873|2 

—  L~olj>  .n^s?  57,  76.  874,  , 

7        o  1-2 

—  P6^4  .nqiyi  391. 


igQS 


Jlaiö»   ,  *^.  (T>  36,, 

|l^j-po  w^iß  250,., 

U^>vi»  -~s^o  220, 

IwSs  LoU^cd  303,4  304.,  354j3  355t 

ItoovSv  loU^m  301 ,  303, 

t_ia-  LoU^m  288,, 

|LajN3Läo  Lop^co  256,, 

l^ßjJ»  top^oo  22(i|;| 

Mi;/  -U^£D  19, 


198 


iM^i  -P^^=  274, 
pLLs  ip-jsoo  9,2 
llQ-3^5  L|  .  ^nr*  412, 
liaj^SLio  Lp^jOD  250,_5 
|  m  .  (iQ^nm    398, 
.cooiogacc  111    II,     1 

.motaiam  1 1 1, 

.goo  n  .  ^3^.j(irp  66, 

^,^c  10,  17,    !213349, 
^a^l^o  2762 
|_iai„^  187, 
vn  .  an  .  rr.  25,  211   11.    I 
l^.m  18,  105,, 
tt\n«ro  107,, 


—  Püld  Laioa^D  325  33,  78, 161,,  2272_,_0 
238.  „  239.  ,„  350,  368, 

d-12  4-10  3  1 

-  ^  -^ax^  II,   16,  18,  27„  31,.  32, 
33,  36„  53,  56a  161,,  169-170,  261. 

l¥^U»  2164 

-  ILo^Jjltd  1265  2I53  2165  355^  375g 
)tr-»i->  Lp-»  L6310 

Laj-i:^i^.  ISv*^i£D  273a 


|VL(3xo  358  ., 

Jjooj  .n,^m  191Q  Cf.   2907 

— —  Jjooj  La-a^^co  132,, 

|iib    1  f\  -N.  ->ft  ft  m    206. 

|o>"»n*  i  -\  -ä  ^  f»  212  11.    2 

|I\.*.i.iL  .  c\  .^er*   Ü4„ 

is^  362,  , 


>\ 


—  |  ."I  ^  Lojoää  55,.,   113,. 

—  HV^°!L  Lo!*J^  71, 

-  MsojVS  Lo^^i.  363,, 

—  Ux.tjjoe,U^l.  -.■»y'l'i    115,217.  275 


—   |.JOiVcu  L,  -wm  264„ 
V^  213,,   II.    I2 


1.  Page  220,  nolr  l.  Ici  Ie  syriaque  a  öle  embarrassfi  pour  rendre  la  parole  et,  la  pensee  du  maitre 
qu'exprime  le  grec.  En  syriaque,  en  effet,  il  est  Lmpossible  de  dire  o  eaux  n  au  singulier,  mais  seule- 
merit  au  pluriel.  Cependant,  comme  le  maitre  cherchait  ä  montrer  que  c'esl  ä  cause  de  la  multiplicile' 
et  de  la  variete  des  passions  qu'a  ete  dite  la  parole  (de  David  Les  ran.,  t'ont  vu,  6  Dieu!  .  il  a  dil  : 
Le  prophete  n'a  pas  dit  :  «  Les  eaux  t'ont  vu  »  au  singulier,  mais  :  «  Les  eaux  t'onl  vu  »  au  pluriel. 

2.  Page  213,  note  1.  II  faut  savoir  que  ilans  les  Livres  des  Grecs  de  Daniel,  ce  mot  «  vigilanl  »  n'est 
pas  ecrit  en  grec,  mais  il  y  a  en  hebreu  Tiy.  C'est  pourquoi  le  maitre  a  ete  embarrasse'  pour  dire  :  Tij?, 
c'esl  ä-dire  «  vigilant  »,  ne  peut  6tre  traduit  autremenl  que  par  o  vigilant  ». 


[437]   TABLE  DES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS  OU  REMARQUABLES.   155 


JLQ-L3»»I^OO    '*•>  <•"•"■•■    360g 

|_»ios  lao«i>  360U 


iä 


|o*p  IM»,  IwMH-M»  "'';:  106,  I28u  I2913135„ 
172,  I777  185„.,5  I96]0  282,  247,  296, 
297,  : „  308^  31^  3392  342,  3569 

—  M«**  lo-M  104^122^228,3236,,, 386, 
joI^d^M»  4153 

(Jkau>M>248582  l:-r,  183g 215j 312 11.6363, 

—  M^tt.''M>  27i„ 

—  Mjd>M>  488  86,., 

—  Um.i;M>  312,. 
(w|^.|a3  310,, 

t""'"^  214  n.  1 

^3ocdqX*3  260-  354,Q 

[l.l£>nmo\  »■=,  575 

—  [  .a~~^\.a  [5e  142,,  117.,  266,, 

_ü    |m.'=wmn\.3     191.    251g    331, 

388,,  391j  416, 

—  |i  n  -anmnK.o  176  270„ 
—  tvj^somi.-^s  59„  612 

—  k-lanmNq  699 

M^-3   348   124„    101..,.     '„«;,_   (07,  428,0 

595-H    %     7"S    l059    (239    '-S. 


3783385a399e  Infi, 
—  Ilnim.^v,  Ist. 222,.  355, 


—  |-pCo  ^Aoa  3530 
ILa^ä  168,, 

p^m^is  U2„  135  n.  'i  184  n.    I 

—  Mjd^as  186g  181  ,    ! 

^  .  nrt}  fr  i-g,   424^ 

-  U^>  ^jM>  1358149,0  182g  184,  [8611.  1 
187  n.   1  3482  3852 

Um^j|s  182  n.   1 
|N  .ni°<  192, 
\-~>g  44,  124e 

—  ^jäm  58,  | 

-  JJ^SqS  87,3  163,, 

l^-vs    L44,0   177,  187^201,  208,.e  231,0 

259,,  262,  263,  2646  266,  2795 
jdo^>  8,  46,3  489  5L  70,3  111,  171g  176, 

19110  19*7-14  «ShO  WI  «\.  M 

298,   3072  3453  358,,   375,,    383      B0,0 
395e  «M,0   (06„ 

—  |^o)os  12,.,  52,    103,    168,   231u  36ög 
402,  403,  404,  405u   406,, 

^DVSL|    '.'!., 

—  ^jatoo  58„  365u  382,  3898 

—  ^«u^,   ^u^Äio  197,3  2183811',, 

jhjVSLI,    .ÄJJSNio    22,.     184,,     197, 

287,,  344,,  420,3 

f^^y^  m  .in  .,fQB^)   ''-''Vi    '!"'l 
'■"V  nfs  .;<->  Mr^ft^Q    324    II.      1 

M-V3  78s 

■  nn  •  imya  62,  67  „ 


loUj   53,  221,„    59g., 
^■si/t  Mu^  Mooj  253,c 


J 


OS 


H,|-o  289  n.  2 
an^L^^M»  251,  264, 

—  ja^^ml^uitM,  251  11.   1 
^M>  U,M>  1998 

j&~m*3~4U>  289.    II.    2  ' 


'IL/. 


Ltoo  14,  65,.  165-  184 


348,,  368ä  382,0  406, :.   S09,0 

—  |im.°,lCoo  ;.i«  238g  2598 

—  Ijxou^slüoo  g  59,,  411,, 
U*-^3   41„  241, 

—  M-i/  ,  .,;;N9  162,. 

—  fi\j\  .  ,".\q  364 


—  m.milya  268g  3792 

M>o,-,a  l'y,r'52-3-s  62,.8.9.„M,.„  68g  69 

'U3748796-»803,03«10471,%.  '"'■'■ 

HI3-7.8    1178    1207    129.0    13510    W°6  ,B0, 

225,  228,   234,,  2658.1£,  271,  291,  2992 
01,30353068307,031053128^315„3605 

«<Ww  «»«hui    369«    :,7;,u   :i7i, 
-    tw^soj^s  8(5:1, 

—  paQOjVÄ  I65s 

M^l^38,0  43,  (8861873,0846  103, ,  1  !25 

178,  898,  410,, 


|l„°i|"r>  148, 

—  |l.S«  608 

—  t^.|l.°if,  203„ 

lloao  24^  2444  345b  346^247^,3  349^, 

JovSx  N^nV>  24lj    , 

)Lo->»o  243  n.   1 
^iob  aoro  I4a  24L  Q  242M  2öi|:, 
Jja^f  Icccl.^  231,, 

|  (T"^"^,    Lo^q-t-o    249,g 

|IS>oo  Loia-j^  30g  I24a  22i,4  278g  346w 
|Lo;po  Lcxm-.^d  238fl 

|L»Q-go    L0JMu,-0  6lg 

(»Los.  Lo-io-^o  271. 
|_äCL»o»   Lcocu,-o  257 

\*>T°  18-'..:i'',i:, 

W.oiaü  162,  176,  331,  3909  (256 

tioi.Qjj  73  9a.,  157,3  2074-6  ffi82  ^°imi-^ 
37',,  3919_„ 

^\  ^  ,  ^oXo-io,  |rj.m\n  v,76  156 

280,,  3246  3343  372,  374  n.  2  39', .  !09„ 

-  |t^im\nv,  372g 

wicüßDoo  58,,  2168 

It^JLaaXoNio  211, 

|V$uao  368,, 


l.  Pagf  289.  nole  2.  On  se  trouve  dans  un  grand  embarras  pour  rendre  en  syriaque  le  mol 
m^ku^Ixi.  ä  cause  du  nom  li-sa^Lnso  qUi  se  dit  xx-rrjxiai;  en  grec,  parc  qu'ici  1'  m.iitre  faisait  portei 
ses  efforts  sur  1'etymologie  de  ce  nom  en  grec;  et  il  n'y  avait  pas  an  aussi  grand  embarras  ä  cause  des 
mots  qiül  a  dits  ä  ce  sujet,  parce  qu'ils  sont  du  ressort  du  syriaque.  Gar,  tout  en  employant  beaueoup 
de  locutions,  nous  sommes  loin  de  traduire  ce  mot  ^xd\yy\an)  d'une  maniere  exacte.  Nous  disons,  en 
eilet,  «  retentissement  »,  «  bourdonnement  »,  «  bruit  »,  «  cri  produit  dans  Ies  oreilles  »,  parce  que  Le 
nom  f,yai  dont  il  est  forme,  signifie  0  voix  »,  «  bruit  »,  «  bourdonnement  ».  Mais,  comme  ici  le  maitn 
avait  en  vue  la  composition  de  ce  mot,  il  a  dit  «  comme  une  voix  qui  vient  d'en  baut  »  ä  cause  de 
xari  qui  entre  dans  ce  nom. 


156  TABLE  DES  MOTS  SYRIAQUES  ETRANGERS  OU  REMARQUABLES.   [438 


(16, 


Lxoao-ß  815« 

puajVdß  30- 

ja-'icm  fii;tl  H  198g 

(oti».  ~^£^>  215g 

l^V;;,  -^^>  2018 

^V^>,  -^&^>°  47,  8610  372, 

—  kv^0"00  156, 

-  IC^X^^In.:*  (I  IUI-', 

—  ^4,a^>  536 

-  |Laj^^377n.    1 

-  |Laj;ss^,  :.:;,„  377. 

ajo,  i  V f>  (12,  s 

—  >majOi )  ■  n  23,  J 
LsUi  luoOjlA  164, 
l^i-ß  148,  371!,, 
l_»a_i-o  76,  79„  83,,  87,  1(12,.  11.  1  I03e  in, 

107  n.  2  ihn.  109^  110„  Ul3.r,.7  1178 
I18u  149,0  1506  207.  2396  245^  2562 
29V,.S-9  300,  801230214   303,,  304,.u 


|La~;_  _ja_i  398,0 
|ilcLi  ,  ,.in..V   145 

|LoL-uoi  too— »  93, 

|a™^  toa_i  II.".., .,  190,  284^  S86,2 

(xop  isoa-i  234,,  2552.3  42I,.H) 

ILxjj.  Mtui  40M  42ffi  61,   213,  248,0  384, 

|~.™-,  | ,;  135    am    246 


309„31163198  320,,  321g  3229  323, 


'(Ml35^ 

•  |.wiin,  |C .  vin  i  n  89,0  2979  298^,  3164 
—  I^|joaj^>  im,  I07,0176B 218,3 319,, 3268 
paiß  366, 
vo^u=  21,5 
llläß  206, 

IC^^JOiCLD^O    381- 

Vai.  In.  in  53,, 
(ji.  wmuIj  53., 


(1—  -=>  391., 

(1*>  ^(,  (Lo  l^i  27„  222, 

)l\  V»V»     iQji    175, 

LLo  toj»  fil8  133, 
L^ajD  Lao»  52, 

ILa^Ls  Leu,  35673748 

llQlS  «  ->    ICLoi     U5,0 

INJ»  ^Si  883, , 

—  |Loü— j  N^i  391,4-392, 
1  « i  rni/  ^a-i  84, 

lov*.  _jo_i,  lotSs.  toa_>  684  76,.,  1313  159, 
172,,  lim, _.,  2163  368^3  Sil, 

—  Mo<*.  Cyi..i  91 

LjljJ  ;*>•->,  !-»->(  l^»-i  3913  "':'i  ";,,'i  -  '  ■  '■ 
1908  UM,,,  240,,  2610  368M  390,    122,, 
—  C^)jlj|  Coa-i  353  217,, 

—  Ilaxj/   L\*u.i  23,  384  U8g   139g  160;, 

171,  229,  2öl„.u  326,„  333,,  317,   352, 

362,.  381,  393, 
1 1       i        i 


|Löul  •*•*  183,  184g  229,, 

|u~  *».;  19., 


—  Ilv^jcoo  —oi  |Lax*.i  25g 

—  )Lajo>3  La*-.»  14 
|Lp  j-i  330,3 

L^Ltio  J->  35öR  371,  3736 
p,Laio  jL-i  136, 
IV^i  ^i  116, 
LL^i  o-i  330,g 
l^au  *^x*'i  1011., 

\l-y^O     N-OOt      153, 

Li.äi  l^ooV  42712 


|N^  ^~\*  2599 

—  |t^>  La^Sj,  233,,.  2HO, 

—  |t^j  La^ijLio  «33, 
)t\-iOja.*>  w .  ^  t  252, 

|£0s-.>  ;.,°it,  |isi »  L;.ii  22j  2808  4004 

|toasu  ;  .qi  27 


[ «    «  o/  La-.»-ö  Lijcast  |ü^jl*  287, 
1_^ooLj  |oju  UmoLj  N^a»  748  80, I02g 


113,,  118, 


,  <Ht,„  227«  230,  243,,  244 


"8  "°12 

'?9fi  320     323  324      325       339 

~OT3^Ul-2°     3-4-8-9-li  '     ..  K         ',-13        14 


)-^l    La„a*  108.    303,    304,, 

Cf.  Ul„ 
|~"^  Lt^oji  183B  !09e   ilo, 

|1S  .miv  La.ai  250,3 
|;  vin  vi  La-CL»  148,, 
ILcu^ooDoo  la.0-1  296- 

|.VH    LO-OA    108- 

|D-^U  LQ_.a*   17 


313,   368, 


378,  386_.8  3963398u  -112,-  415fl  117u  , . 
Lioo,^  Lo,^.  80,3  ir,l,_8 162,,,  3992.,4  4003 
p^  to^a*  172,0 
|n\  ko^a*  207g 
Lxpn  vti  Lo;  .n  50, 
|Loia>jD  lov^a*  153,3  335,0  3445  365- 
ILa^Ls  io-, .  q »  8.  800  15i,0 
|i. -ij  lo;.^>  51,,  76,4  344„  3590 

]iCil  .  ~.^,j-^°  Loi'^»   2ÖI., 

Li*3  L^a»  164 
Lsoj^  tv^a*  58, 
Isvii  L}-A»  33014-331, 


l-^-><" 


368,, 


L 


10 


-öa  364 


11 


lpai^a-3  w— a-i  1(3 
]Lo  .NnoNjaa^  ,A,aj  300 
Li-a^  D—aA  152, 
|v-..m\  t-oj  2'.ln,, 


12-13 


LjjsV  ^at  I  (9, 

^a.ut  38u  59,  902  L155  148,  '-".!,„,, 

2773328M3444 
liaauui  27„  237. 


joa^ai.o|L  119,.  211-, 
L^a\0|L  904  2188  2898  375„ 
pio|L  136  272  141g  179,  2133  236.  210,  2"^,, 
261u  267g  271,  291M  313,3  315„  3H1.  388s 

—  jc^Voll  174,  230.  246,  387, 

IvAlli  153  n.  ü2 

-  IV^JL  549  608  63,  7I,„  153g 

—  <=^  ''\  «12  i253 
Lia^L  86g  170, 

L^oo,!  2>20,H3  221,,  225,g 
Libi,  -In^L  90, 
Lmuu  ^JL  202,.  311,. 
Lü9L  8,  306, 

—  (ja^iol.  L31s  378„ 

-  ^^a^il^o  1379 
jcajoiL  326,  336, 
|,\.-<  -J-iL  368a 
lnx°>»  ISJ-VL  212g 

|  .  1  -.n  t   LOjjiL   139-  s 
jk^jiL  360. 


III 


TABLE  DES  MOTS  GRECS  CITES  DANS  LES  MSS. 


H 


ayvOEi  407n.2 
doxpiai;  409n., 
äos)/ii«  119,1.,, 
«löivo;  357n.| 
atwva;  357n.2 
axpöaffiv  287,,., 
'AvilOVtVOS  406n.? 
'AitdXXwv  407n.s 
ä7roXaiv  407n.3 
'Auor,  I36n.2 
aitd  346n., 


B 


t«  ßaaiXsia  328,,.. 


I 


YEvEaeo)^  223n., 
TepsaiJ.  221n., 

Aacpvr,  192n.3 
öixsXa  174n., 
SixEXXa  117n., 


E 


EiXK]  312n.3 

efv  igt,,., 
Eip  213n., 
Eipvipisva  392,,., 
ei?  346n-2 
ev  :«-,„., 
STC»p/_£a  405,,.., 
ip^flKi  312n.,_ 
EU  Hän.o 
Ey_l8vai  356,,.., 
s'/wv  34Gn.3 


Hsv]E  34G,,.- 
'W  312,,.., 
rt-/M  288n., 
r)/.°?  289n.2 


I 


iyveu.  (ignem)  2i4n-1 

'nr7roopöpiov  200n., 


xaia  289,,.., 
xatä  xaivv^v  199,,., 
xaTaataai;  2514 
xax»i/Eiv  288n.2 
xocrri/rjais  289n.2 
xiöapi;  14,., 
xußoi;  315n. , 


XaYOdi  1 1  ln, , 
Xe';k  2338 
XoYi^EdOai  398n,2 
XctySta  121),,., 


AI 


Mapxiave'  404n,2 
Mapxiavd?  396n., 

o 

6p(0(AEva  392n,2 
ouSeteoco?  34j-346n.| 


n 


üaXXasio;  -InG,,., 
iravos'xTa;  415,,., 


TIEllai  124,,.,   407,,.,  428,,. ., 
nEVTY]X0<7T71  335,., 
TTEpiTTW;  341n. , 
irporjXSEV  29G„.| 
[TpoxoTtio;  353n., 
7Tpo?Stopi<J(xdi;  32313  324, 
tou  Triowpiuöai  318,,., 
tcuXioooi  328n.3 
Ttupudi;  214,, 


pV]TOpE?  191,,., 


17/jU.EtOV  25„ 

coXoi'xtoai  398n., 
aiaoiov  349. , 
ouvxaxTt/.d;  66 


ta/a  423,,., 


uowp,   uoara  21m,,, 
utoOeUI?  173,,., 

BiXooo<po8?jvat  176n.. 
<[>XaSiai;  405n., 
<f>wxS?  353,,.., 


12 


11  U5n.2 
'ßsoc?  360,,., 


IV 


TABLE  DES  CITATIONS  DE  LA  BIBLE 


ANCIEN  TESTAMENT 

I  .1   JJESE 

I,  9   257 

—  20   304,  306 

—  27   307 

m,  5   124,  232,  263 

—  15    93 

—  IC    218 

—  18-19   260 

VI,  3   79 

XII,  1    231 

—  3   22!) 

XIII,  16    229 

XIV,  l'i   8'i 

XV,  5-6  230 

—  6   229 

XVII,  5-6   229 

xvm.  1   83 

—  2    Hü.  308 

—  3,  4   308 

—  20   53 

—  27    76 

XIX.  24    3n8 

XXVIII.   17    237 

xxxv.  19   200 

XLIX,  9    183 

EXODE 

II,  10,  22   212 

III,  5   236 

—  14    324 

IV,  22    7!) 

VI,  23   197 

VIII,  18,  19   74 

XIX,  13    237 

XXIII,  20   369 

XXIV,  12   75 

-17    2:S7 

xw.  11    243 

—  40   141 

XXXI,  18   73,  141 

XXXII,  17,  18   142 

xxxii    75 


XXXIII,   II    309 

-  15,  17    370 

—  18   309 

-19   311 

—  21    309 

—  22-23   310 

xxxiv.  1    75 

—  5-6  310 

x.xxvii.  1-2   243 

Le  \  i  riQi  i. 

VIII,  23-24   331 

x.  3   39 

xiv,  17   330 

XVI,  12-13    241 

—  29-3 1    264 

-31    205 

xix.  32    374 

NOMBBES 

xvi,  24  et  ss 59 

—  46-48   41 

xvil.  8   247 

xxv,  7-8   58 

—  o   32 

xxxvi,  7-8   195 

Deut£ronomi 

i.  II   253 

V,  16   193 

VI,  4   311 

i\,  10    73 

XXII,  5   87 

XXVIII,  28   29 

—  59  30 

-61    31 

XXX,  39   210 

\\xi\,  10   140 

.losuii 

IV,  1-25    220 

X,  12    136 

JUGJ'.S 

XIII,   16   304 


I  Rois 

11,5    9 

VII.  15-17    67 

II  ROIS 

XIII,  34   26 

XVIII,  24    26 

III  ROIS 

iv,  29-30   388 

XVIII,  21-40   131 

xix.   10,  14    131 

IV  Hins 

IX,  17    20 

.1(11! 

XV,  20  260 

—  26   365 

xxvi,  14   194 

XXXIII,  6   184 

xxxvill.  1    49 

7-8.  14   258 

xxxix,   19-25   49 

Psaumes 

II,  11    390 

IX.  30  36 

XVII,  27    87 

XVIII,  2    261 

XXI,  2     126 

20   9,  373 

XXIII,  2    257 

XXIV.  i   318 

xxvi.  9  02 

\xx.  17   62 

xxxii,  6   305 

XXXIII,  8  Ol.  364 

xxxvi.  35   10 

x.xxviii.  3  M7 

xxxix.  3  66,  387 


[441] 


TABLE  DES  CITATIONS  DE  LA  BIBLE. 


i  ■" 


\  i  i ".     ! 
XLVIII.  <1 

-  13,  21 

XL IX,    'l     . 


291 

L52 

385 

92 

35 

373 


i.. 


—  11    .  . 
I.IV.  23 

LXVII,    5 

-12   .. 


LXVIII.    IS    .  . 

I.xx,  23   .... 
i.xxm.  13   - . 
i.wv,  5 
i.xxvi,  4  . . . 

—  17-21  . . . 
i.xxvii.  34  . 

A\\  10  ... 
LXXXI,  6    ... 

i.xxxii.  19  . 

LAXXIII.  6  . 
LXXXVII.  6  . 
i.xxxvili.  7 

—  8    

xcm,  19  . . . 
XCIV,   1-2    .  . 

xcvm,  6  . . . 

CI,  10   

—  26   

CII,  20  

—  20-17  ... 
cm,  2  

—  3   


CIX,  3   

CXII,  3   

CXlil,  4,  7    . . . 

—    17-21 

CXVI1I.    12U    .  . 

cxxv,  2  

CXXXIV,    10-17 
cxxxvm.  5-6 

CXLI1I.  5    

CXL1V,    16    ...  . 


l'RÜVERBES 


iv.  16 

—  17 


VIII,  22    

—  23   

—  30   

xii.  10  

xiu.  25 

xv.  13,  30    .. 

x  \  l .  5  

XVII,   12    

Xl\.   17   

XX.  0    


...     316,317, 
290.  314,  316, 


385 
163 
382 

1S1 
174 
27S 
363 
254 
307 
316 
202 
220 
423 
357 
346 
308 
334 
277 
221 

39 
27(i 
256 
26S 
L59 
307 
235 
,  366 
135 
210 
357 
120 
341 
386 
277 
162 
292 

87 
261 
106 

51 


48 
416 

58 
322 
318 
322 
315 

50 
262 
271 
31S 
260 
171 
169 


XXI,  31 

XXIX,   2 


ECCLESI  \S'I  l" 


III.  I  . 

vii,  24-: 
—  20  . 
x,  2-  :  . 
XII.   11 


49 

216 


390 
176 
425 
331 
162 


II,  •■   . 
V,  8   . 
-  10 
VIII,  7 


CaNTIQUE    DES   CANTIQI  I  - 

401 

401 

119 

68  101 


S AG]  SSI 


i.  13  . 
IX.  15 
xi.  24. 


ECCLESI  \-l  [Ql 


26ii 

259 

51 


\  .  4-9    ''2'i 

xviii.  13   ■• 51 

xxiv,  12   316,  322 

xxxi  (XXXIV),  27-31    47 

ISAIE 

V,  6-7    221 

-  "    53 

VI,  2    362 

VII,  14     325 

IX.  6    200.  294,  325 

XI,   1    240 

xiv.  9 328 

xx,  2-4   168 

xxvi.  2-3.  7 2SO 

XXVIII,    16    117 

xxxn,  2-: 132 

xxxiii,  14   ■'<■'• 

XXXV,   i    217 

-  6-10   278 

XL,   I    38 

-  1-2 24 

_  15   .' 182,  314 

-17   314 

xlii.  S  341 

xliv.  6  306 


v,  1   169 

—  8   ::: 

VI,  8   61 

vii.  24   425 

xv.  5   |56 

xix.  1-2,  10-12 167 

XX,  8,9 46,  346 

XXII,  28   17s 

XXIII,  5-6   177 

xxxi.   15  200 

—  16-17.    17   201 

Bari  cd 

in,  37  :tis 

I  HIEL 

III,  7   53 

IV,  9-13   167 

IX,  5-6  39 

xiu,  10-12   428 


xviii,  23,  .11-32 

xxxiii.  1-7  

—  11    

xxxn  .  2.  s  


21o 

27 
210 

'.16 


D  WH    I 


II,  34 

IV,  20 

213 

—  24 

43 

—  29 

37 

IX.  23 
\.  5-6, 

11    

35'.i.  360 

360 

—  11» 

—  21 

XLV, 


306 


_  (2   304,  306 

-  18   '■>»'' 

XLVIII,    11    !''l 

XLIV    6    222 

—  16   151 

Lin.  9   127.  235,  »44 

I.IV.   2-:I    252 

I.V1II.  5    156,  265 

LXI,  1    78 

LXVI.  24    33 


JEREMIE 


I.  18    . 

II,  11 


82 
141 


I  »SEE 


VI.  0    .  . 
XIII.  2 
—  4   .. 


.In  1:1, 


II,  12-13 


416 
37 
104 


157 


A.MOS 


III,  13   24 

IV,  9.  10   423 

VIII,  3   417 

-  '.1   138 

\1  [1  111  1 


1     [0 

157 

Aggee 

. .      1 70 

Zach  uue 

...     18o 

XII.  10   .. 

..      24  7 

100 


TABLE  DES  CITATIONS  DE  LA  BIBLE. 


[442] 


Malachie 

in.   14,   18  

iv,  1-2  

11  MaCCH  uiei  s 

iv.  18  et  ss 

NOUVEATJ  TESTAMENT 
Matthieu 

[,20   

in,  3   153> 

-  i: >il8. 

IV.  3    

—  .4.   X    

_  j,         205, 

V,  IT    

. 21-22    


III.    17    107,  22 


.,.,.> 


VCTES  Hl  s  Apotri  s 


—  31 


—  48 

VI,  8  ... 

—  17    ... 

—  24   .  -  ■ 

—  33 
VIII,  17    • 

—  20   . .  . 
X,  19   . .  . 

—  28 
—41    ... 
xi,  12  .. 

—  25-26 

—  27 
Mi.  28   . 

—  33 

—  34   . . . 
XVI,  16 

—  17    ... 

—  18    ... 


VIII,  34 
iv.  28  . 
x,28   .  . 


',: 


vin,  31 
XV,  34    . 


1211 


125 
273 
381 
239 

Hin 
134 


[,  5   .  . 
-   II    . 

II,  31   . 

III,  I    . 

—    1-2 


270. 


77 


147, 


XVII,  4 
xvm.  3  

—  10   

xix,  14   .... 

—  27    

xx.  28   

XXII,  30   ..  . 
xxiv,  35   . . 

—  is-r.  i . . . . 

XXV,  21,  23 

—  30    

—  40   

—  4  1    

XXVI,  38    ... 

—  39   

—  53-54    .  .  . 

XXVII,  45    .  . 

—  40   

—  53    

XX VI II,  5-6 


62 


124 


126 


196 

181 
219 
232 
23:'. 
235 
24  s 
312 
14S 
154 
382 

265 

427 

382 

206 

420 

396 

377 

81 

381 

183 

3 1 5 

73 

52 

255 

.  79 

T'.l 

309 

124 

146 

404 

362 

193 

381 

239 

144 

160 

li;l 

115 

416 

4  211 

35 

12:. 

125 

205 

138 

134 

328 

368 


Luc 

[ ,  5    

—  36   

II,  6  

—  13-14    

-14    251 

—  52 

III,  4   153,  181 

22    

VI,  36   

-  45    

IX.   .48    

XI,  2n   

XII,  31    

-  49    .• 

XIII,  4-.' 

XV,  7.  in    

xvi.  25   

xvn,  10  

XVIII,  28    

xix.  22   

XXI,  33   

xxii.  15   

43,  44   


1118 
194 
187 
359 
34  4 
337 
289 
227 

52 
255 
420 

74 
382 

68 
423 
362 

38 
392 
381 

30 
160 
124 
204 


Maiii: 


1,  3 


153.   181 


11 


Jean 

1,1    121,  297,  325,  356 

-3   150 

_9   119,  180 

_  n    420 

-13   213 

—  14    ....      107,   121,  239,  309,  325 

—  18   122 

_  23   153,  181 

in,  :■  137,  218 

—  13   

IV,  34    •    13! 

V,  17    

—  46   

VI,  41,  42.  02-03    

v.  9   13 

—  10   

—  II    

XI,  41-42    

xii,  32   

xiv.  3   

—  6    

—  9   


—  (1   381.  383,  386, 

—  7    3311. 

—  II    387 

iv.  In.  12   

v.  3-4   

VII,  51    313 

IX.  31    

X,  19    

xi.  12   


XII 

XII 1.   2 


-   15   .. 
xiv,  14 


XV,  28    . 

-     36   . 

XX,  1-2 

—  6-12 

—  10    . 

XXI.  11 


Romains 


j,  i  ■• 

ii.  ii 

-  15 


V,  211 

VI.  3 


—31    ... 

XVI,  32  . 
xvn, 4  . 
xx,  22   .. 


342 

254 

317 

31  I 

343 

385 

...      180 

...       114 

....      127 

. . .      386 

. . .      345 

...      317 

309    345 

.  .  . .       81 

I',  ;.  386 

.  .  .  .       I 20 

...     317 

.1.,     T'i 


-8    

-13    ... 

—  19   . . . 
VI  II,    1.4, 

—  17    ... 

—  29    .  .  . 

IX.  3-4    . 

X.  Hl    ... 
XIV,   8    .. 


32, 

119, 

1112. 


220 
149 
2  4  4 
389 
379 
385 
3S9 
337 
389 
137 
313 
354 
3,92 
313 
313 

62 
313 
208 
100 
30.4 
208 
313 

67 
Um 
266 
207 
313 


264 

372 
2(13 
249 
239 
327 
328 
00 
21  LS 
420 
238 
30 1 
400 

190 

329 

66 


I   COIUNTHIENS 

,,  24    102,  316, 

-30    179, 

II,  9    

in,  10-12  

_  II    116,  240,    :ls. 

—   10    

V.  8 

VI.  19-20   

20   

VII.  20.  24    


3X8 
227 
19.4 
Inl 
352 
397 
383 


VIII.  0 


27.4 
140 
70 
2.4  1 
1411 
3.47 


443 


TABLE  DES  CTTATIONS  DE  LA 


i\.  7-9,  3   

—  10  

Ii   

17- IS   


211 


—  27   

X.  'i    

—  8-11    ... 

—  21    

XI,  1    

—  S,   11-12 

—  29   

xiv.  19 


xv.  20   . 

—  21-22 

—  23 


Ml 

51 

.".ii 

392 

395 

269 

109 

32 

47 

352 

ISS 

63 

24 

336 

349 


II    CORINTHIENS 


II.  2    .  . 

III.  17 

IV.  18  . 
v.   14   . 

—  16   . 

—  17   . 

—  19  . 
vi,  14  . 
x,  5  .. 
xm.  3 


IM. 


389 
313 
21 
267 
247 
275 
229 
1 53 
384 
209 


Galates 


i,  I    264 

II,  20   209,  27m 

IV,  '(   107,   186,  336 

—  14    81 

—  19    20 

V,  6   400 

VI,  3   l>|m 

IM (U 

—  I'i  209 

EPHESIENS 

I,  21    170.  H I     ; 

II.  4,  0   326 

—  14    IIS.  332,  388 

in,   10   2.40,  256,  344 

iv.   lo  342,  344 

-13 154,  200 

210 


—  29_9i 


—  30-3 1    .  .  . 


V,  2   

200 

-    30  

119 

PhILIPPI]   ÜS 


II.  0    

—  6-7     .  . 

—  S-Il    .. 

—  9  

—  10   .... 
—II    .... 

—  12    .... 
im.    13-14 

—  14    ... 


336. 


144 


19, 


246 

Sil 

325 
91 


143 
339 
338 
346 

:;v, 

345 

7m 

25 

195 


COLOSSIENS 


20. 

99 

III 

,  9- 

11 

10 

THESS  ILONICIENS 


II,  17   .. 
IV.    12    . . 


II.  7 
IV.  2 


I,    2 


294 
l  17 
388 
210 
i  19 
372 


212 


I    TlMOTHEE 

II.  •">    IIS.   325 

III,  16   342,  353 

vi.  10   145,  386 

-13   204 

-  15   196,  256 

-  16   170.   180 

II    TlMOTHEE 


318 

410 


TlTE 


IImiiiki  \ 


102.  294    297 


357 

11  , 


BIRLE.  L61 

-  14    358,  361 

ii.  14   103,  107,  244,  245 

325,  336 

-14-15   114 

-  10   325     :  16 

-  10-17    II  : 

-  17    12 

III,   I    197 

V,  7   127.   128,   134 

—  7-8  130 

-  s   [28 

—  8-9   135 

—  9   128 

VI,  10   382 

IX,  28   -2Y.I 

XI,  10   2'2 

XII,  II    248 

—  22-2:!   367 

—  23    321 

—  20    l;|<, 

XIII,  8    I.Mi,  ;{'i2 

—  14    II,:; 

-15   ',1 

16   43 

.1  \i;nl    I   - 

III.  6   223 

IV.  17   191 

I    l'll     :i: 

II.  22    127,  235,   244 

in.   19   122 

i\\  10-11   383 

—  17   19 

I  JEA.N 

i.   1    122 

II.   22    249 

.Irin 

U      171 

2."i    'i'i.    72,   82,  94 

\  POC  W.v  PSE 
I.  'i    325 

111    EsDRAS 
IV,  35-36   107 


TATR     OR.   —  T.    XII.    —    F.    1. 


11 


V 
TABLE  DES  CITATIONS  DES  PERES  DE  L'EGLISE 


Pages. 

Saint  Ignace  d'Antiöche P.  G.,  t.  V,  col.  692,  693 214 

t.  V,  col.    693 215 

Saint  Athanase P.  G.,  t.  XXVI,  col.  864-865 271 

Saint  Basile P.  G.,  t.  XXXII,  col.  100 215 

Saint  Gregoire  de  Nazianze  .  .  .  .   P.  G.,  t.  XXXV,  col.  424 211 

t.  XXXVI,  col.   332 368 

—  t.  XXXVI,  col.  548 211 

—  t.  XXXVII,  col.   177 HO 

t.  XXXVII,  col.   180 109,  215 

Theodoret P.  G.,  t.  LXXVI,  col.  392 121 

t,  LXXVI,  col.  409 206 

t.  LXXVI,  col.  436 129 


TAKLE  I)ES  MATIERES 


es. 

Homelie  LXX.  —  Troisieme  catöchese 281 

Homelie  LXXI.  —  Sur  l'Ascension  de  Jesus-Christ 334 

Homelie  LXX1I.  —  Sur  la  deposition  des  Corps  des  martyrs  Procope  et  Phocas  dans 

l'eglise  Saint-Michel 353 

Homelie  LXXIII.  —  Sur  le  martyr  Barlaha 372 

Homelie  LXXIV.  —  Sur  Act.  in,  1-11 379 

Homelie  LXXV.  —  Sur  le  martyr  Julien 394 

Homelie  LXXVI.  —  Sur  la  commemoraison  et  la  supplication  pour  tous  les  pauvres 

et  etrangers  enterres  dans  les  lieux  dits  navos'xxa:;,  c'est-ä-dire  qui  recoivent  tout.  415 

TABLES 

I.  —  Table  des  noms  propres  syriaques 429 

II.  —  Table  des  mots  syriaques  etrangers  ou  remarquables 433 

HI, — Table  des  mots  grecs  cites  dans  les  manuscrits 439 

IV.  —  Table  des  citations.de  la  Bible 440 

V.  —  Table  des  citations  des  Peres  de  l'Eglise 444 


c>o^oooo- 


A  COLLECTION  OF  LETTERS 

OF  SEVERUS  OF  ANTIOCH 

FROM  NUMEROUS  SYRIAC  MANUSCRIPTS 

EDITED     AND     TRAN8LATED 
BT 

E.  W.  BROOKS 


PATIi.    OH.   —   T.   XII.    —    F.    2. 


12 


Nihil  obstat, 
R.  GRAFF1N. 


PERMIS    D'IMPMMER 


Paris,  le  14  Juin  1915. 


P.  FAGES, 

Vic.  gen. 


Tous  droits  röserväs. 


jymohiiCTio.N 


The  letters  of  the  great  Monophysite  patriarch  Severus,  who  held 
the  see  of  Antioch  from  512  to  518  and  died  in  exile  in  Egypt  in  538, 
like  the  rest  of  his  works,  and  indeed  nearly  all  Greek  Monophysite 
literature,  have  been  lost  in  the  original,  except  in  so  far  as  a  large 
number  of  citations  are  preserved  in  catenae  and  a  few  in  Acts  of 
Councils;  and  of  Syriac  versions  only  one  exists  in  a  continuous  form, 
the  collection  of  123  letters  entitled  «  The  Sixth  Book  of  Select  Letters 
(sxloyaO  »,  translated  by  Athanasius  of  Nisibis,  which  I  edited  with 
an  English  translation  for  the  Text  and  Translation  Society  in  1902-4. 
Of  the  existence  of  other  Syriac  versions,  either  of  all  the  letters  or 
of  selections,  we  have  no  direct  evidence;  but  it  may  be  inferred  from 
the  fact  that  citations  in  MSS.  of  different  contents  often  aaree  ver- 
bally,  and  that,  where  the  letter  in  question  is  included  in  the  Atha- 
nasian  collection,  the  text  in  the  other  MSS.  differs  from  that  of  Atha- 
nasius. On  the  other  hand  the  existence  of  different  versions  of 
particular  passages  (in  one  part  of  ep.  99  of  the  present  edition  there 
are  four)  does  not  pjove  the  existence  of  different  continuous  transla- 
tions,  since  the  Compilers  of  the  catenae  or  other  documents  in  which 
the  citations  are  found  may  have  translated  the  passages  for  themselves, 
and  in  many  cases  the  citations  are  found  in  translations  of  Greek 
works  such  as  those  of  Peter  the  patriarch  and  those  against  Probus 
and  Paul  of  Beth  Ukhame',  where  the  translator  naturally  rendered 
tliom  from  the  original. 

The  object  of  the  present  edition  is  to  collect  the  letters  and  frag- 

1.  Riss.  G  L  M  X  Y  Z  ?. 


166  INTRODUCTION.  [iv] 

ments  of  letters  outside  the  Athanasian  collection  which  are  found 
scattered  in  various  MSS ;  but,  in  order  to  keep  the  edition  within 
reasonable  limits,  I  have  excluded  the  great  dogmatic  letters  «  To  Ser- 
gius  the  grammarian  »,  «  Against  John  the  grammarian  »,  and  «  Against 
Julian  of  Halicarnassus,  »  which  rather  require  separate  publication,  as 
well  as  letters  already  published  in  the  work  of  the  so-called  Zacha- 
rias  Rhetor,  and  other  versions  of  letters  contained  in  the  Athanasian 
collection.  The  heavy  task  of  collecting  the  Greek  fragments  also 
seemed  to  lie  outside  the  scope  of  the  present  work,  and  I  have  con- 
tented  myself  with  referring  to  published  extracts  from  letters  to  the 
same  addressees  as  those  of  the  present  collection.  Coptic  and  Arabic 
versions  are  also  excluded. 

The  total  number  of  manuscripts  used  is  28,  of  which  20  are  in 
the  British  Museum,  6  in  the  Vatican,  one  at  Paris,  and  one  at  Berlin. 
Of  the  Berlin  extract  M.  Kugener  kindly  lent  me  a  photograph  which 
he  had  obtained  for  another  purpose ;  for  the  Paris  extract  and  most  of 
the  Vatican  extracts  I  have,  as  usual,  to  thank  the  indefatigable  Pho- 
tographie labours  of  M8r  Graffin;  of  some  of  the  Vatican  extracts 
I  have  copies  which  I  took  in  1901;  and  for  the  few  which  remain 
I  am  indebted  to  the  kindness  of  M.  Tisserant,  who  verified  the 
references  and  had  the  required  photographs  taken  for  me.  A  list 
of  MSS.  is  given  after  the  Introduction;  but  for  a  füll  description  of  each 
I  must  refer  to  the  catalogues  of  Wright,  Assemani,  Zotenberg,  and 
Sachau,  only  noting  that  I  seems  to  be  a  copy  of  V  and  is  only  useful 
where  the  photographs  of  V  are  defective  or  indistinet  or  the  aecuraey 
of  my  copy  doubtful,  and  that,  as  part  of  F  is  identical  with  part  of  L 
(Wright  p.  1007),  and  apparently  a  copy  of  it,  I.  have  not  thought  it 
necessary  to  collate  this  portion  except  where  L  is  defective  or  ille- 
gible.  Where  more  than  one  Version  of  a  passage  exists,  I  have  given 
the  text  of  all,  but  in  the  translation  I  have  tried  to  reproduce  the 
original  from  the  different  versions,  placing  such  variants  as  seemed 
worth  preserving  in  the  notes.  Of  the  usual  varieties  of  spelling  in 
such  words  as  ^o  ^^io  [xj\^>  and  vL.'tvi/  I  have  taken  no  aecount 
in  the  apparatus,  and  I  have  in  such  cases  generally  placed  the  shorter 
spelling  in  the  text,  whatever  the  MS.  reading  may  be.  Words  or 
letters  inserted  to  Uli  illegible  or  defective  places  in  the  MSS.  are  en- 


[v]  INTRODUCTION.  167 

closed  in  Square  brackets  in  the  text  and  words  depending  on  such 
Supplements  in  tlie  translation. 

The  letters  in  the  original  Greek  existed  in  a  collection  divided  into 
23  books,  of  which  4  contained  those  written  before  episcopacy, 
10  those  written  during  episcopacy,  and  9  those  written  after  exile, 
and  there  were  also  some  letters  described  as  outside  the  23  books' 
(S.  L.,  iv,  7,  10).  Of  these  the  books  which  contain  those  written 
during  episcopacy  seem  from  the  numerals  of  the  letters  preserved 
to  have  been  much  longer  than  the  other  books.  In  the  Select  Let- 
ters the  place  of  each  letter  in  the  original  collection  is  stated;  but 
among  the  scattered  letters  contained  in  the  present  edition  it  is  only 
in  26  cases  that  any  such  information  is  given,  and  there  is  still  no- 
thing to  show  on  what  principle  the  letters  were  arranged.  That  the 
order  is  not  chronological  I  showed  in  the  Introduction  to  the  trans- 
lation of  the  Select  Letters  (p.  x).  As  however  a  list  of  the  contents 
of  the  original  collection,  so  far  as  they  can  be  ascertained,  may  be 
useful  for  easy  reference,  I  subjoin  a  catalogue  of  letters  in  the  order 
of  that  collection  with  the  names  of  the  addressees  and  references 
to  the  Select  Letters  or  to  the  present  edition,  the  former  being  dis- 
tinguished  by  the  letters  S.  L. 

Before  episcopacy  : 

i,         7         About  the  Anthropomorphists 28 

—  250        Theognostus 109 

—  272        A  woman S.  L.,  x,  2 

ii,       10         Phocas  and  Eupraxius 68 

—  12         Constantine  of  Seleucia S..L.,  i,  1 

—  63        Antoninus  of  Berrhcea 29 

in,       5        The  patricians S.  L.,  n,  1 

—  227         Conon  silentiarius —     x,  k 

257         Alypius x,   1 

iv,       2  John  the  tribune v,  1 

—  18        Theodore  the  monk x,  5 

89  —     notary x,  3 

—  104,  106     Solon  of  Seleucia i,  2 

—  118,  121     Jannia  the  archimandritess —  vn,  2 

YYithout  number  of  book  or  letter  :  CEcumenius  comes "  .   .   .   .  1 

Entrechius  of  Anazarba IQ 

During  episcopacy  : 

i,        10        Peter,  Ammonius,  and  Olympiodorus 38 

—  22        Ammonius  the  Alexandrine S.  L.,iv,  2 


168  1NTRODUCTI0N.  [vi] 

i.   115    Dioscorus  of  Alexandria S.  L., 

—  121         Eleusinius  of  Sasima 

141         Archelaus  the  reader 

—  208,209     Zacharias  of  Pelusium 


ii 


Dionysius  of  Tarsus. 


—  1(3         Cosmas  of  the  monastery  of  Cyrus 

22        Solon  of  Seleucia 

—  24  do.  S.  L. 

—  42,  50  do.  — 

—  55         Conon  silentiarius 

m,       5         Peter  of  Apamea S.  L. 

—  10,  15      Valeriana  the  archimandritess 

—  35         Simeon  of  the  great  monastery 

—  171         Nicias  of  Laodicea 

—  232         Castor  of  Perga 

—  256,  258     Timostratus  du.r 

—  323         Nicias  of  Laodicea 

345         Archimandrite  of  monastery  of  Bassus 

—  354         Cosmas,  Polyeuct.us,  and  Zeno 

—  390        John    comes 

—  397,  398     Entrechius  of  Anazarba 

iv,     (>4         The  fathers 

65         Antoninus  of  Berrhoea 

—  72  do.  

—  100         Misael  the  chamberlain 

—  101         Antoninus  of  Berrhoea 

—  103         Misael  the  chamberlain 

—  123         Entrechius  of  Anazarba 

149         Solon  of   Seleucia 

156         Victor  of  Philadelphia 

187         Suifragans  of  Apamea 

189        The  magister  ofjßciorum 

—  231         The  fathers 

—  248        Monks  of  Tagais 

—  270        Solon  of  Seleucia 

—  293         Theotecnus  archiater 

331         Dionysius  of  Tarsus 

—  338         Solon  of  Seleucia 

v,      66         Philoxenus  of  Doliche 

—  74         Musonius  and  Alexander 

—  97        Monastery  of  Isaac 

—  135         Clergy  of  Apamea 

—  236,  237        Bishops  of  Phoenice 

vi,       I  The  fathers 

154         John  of  Alexandria  Minor 

—  161         Theotecnus  archiater 

178        Dionysius  of  Tarsus 

—  186  do.  


iv, 

3 

VI 

1 

VI 

2 

IV 

1 

IV 

4 

IV 

5 

96 

)    * 

3 

I 

4 

78 

* 

5 

VII 

1 

1  II 

3 

I 

6 

I 

,  7 

I 

,  8 

V 

2 

', 

11 

I, 

12 

IV 

,  6 

I, 

13 

', 

42 

I, 

14 

I, 

15 

XI 

,   1 

I, 

16 

1, 

17 

1, 

IS 

'  > 

19 

\  II 

,  5 

M 

20 

I. 

21 

I, 

22 

V 

,  3 

I, 

23 

I, 

24 

1, 

25 

') 

26 

M 

28 

I. 

27 

I, 

29 

I, 

30 

I» 

31 

IX 

,    1 

1. 

32 

\ 

,  4 

\ 

,   5 

«, 

33 

fvil|                                               INTRODUCTION.  I(i'' 

vii,  42,  51         Solon  of  Seleucia S.  L.,  t,  4  I 

—  106        Stephen  of  Apamea v"'  () 

127                        do.               '■    ''' 

140        Eustace  the  presbyter '•  ■'■' 

218        Eüsebius  the  deacon i,  36 

238,  240         Simeon  of  Chalcis i,  37 

—  267,  269                      do. '>  38 

289         Clergy  of  Apamea i,  39 

—  354        Monastery  of  Bassus ~     x>  6 

—  372         Cassian  of  Bostra VIIIi  - 

376,378      Aurelius  scholasticus --vm,   .i 

—  392         Stephen  the  reader vni>   * 

406        Anastasius  co/nes in,   1 

—  458,  465         Hypatius  mag.  militum '»  40 

vm,  20        Monastery   of   Isaac 84 

134        Archim.  of  monastery  of  Simeon S.  L.,  i,  43 

—  157         Wife  of  Calliopius ' VII>  " 

_     190      •  Eutychian,  governor  of  Apamea i.   44 

7          Conon  X-^stoSuoxtyii; i,    45 


2 


—  264,265        Clergy  of  Antaradus '.  46 

—  276, 277         Stephen   of  Tripolis »■     9 

—  288        Cassian  of  Bostra —      •>   47 

ix,       1          Against  Re-anointers v,     6 

5        Archelaus  the  reader 93 

_        8        Theodore  of  Olbe S.  L.,  ix,  2 

x,      61         Dionysius  of  Tarsus v*  7 

295         Philoxenus  of  Ilierapolis «i  48 

—  384,  385         Nunna  of  Seleucia VIIi   '' 

W'ithout  number  of  book  : 

142,  143         Eucherius  of  Paltus —       [i  10 

Without  number  of  book  or  letter  :  CEcumenius  comes 2 

After  exile  : 

It          6        John  and  John S.  L.,  n,  2 

—  11         Scholasticus 82 

16        John  and  John S.  L.,  i,  50 

-53,55                do '•   •  '•  49 

ii.        8        Anastasia  the  deaconess 71 

9         Believers  at  Antioch S.  L.,  iv,  8 

—  24        Orthodox  at  Antioch —        v>  8 

27         Sergius  comes  archiater 

28         Simeon,  archim.  of  Teleda S.   L.,   v,  9 

—  29        Monastery  of  Isaac v,  10 

—  40        Philip  the  presbyter ''  51 

—  42        John  and  John '-  °2 

—  64         Bishops  at  Alexandria •>  53 

—  71         John  and  John v,    11 

_      72                  do           v>   12 

—  93        Orthodox  at  Emesa "»  3 


170  INTRODUCTI0N.  vm] 

in,  32  Theodore  of  monastery  of  Romanus S.  L.,    i,  55 

—  35  Proclus  and  Eusebonas v,    13 

—  36  Proclus  of  Colonia '    r,0 

—  46  Caesaria  hypatissa —       x,  7 

—  50  Didymus  the  bisliop —      i,  57 

—  53  Thecla  comilissa ix,  3 

—  74  Caesaria  hypatissa 97 

—  90  Thecla  comitissa S.   L.,  i,  58 

iv,  5  Caesaria  hypatissa 98 

—  21  John,  Philoxenus,  and  John S.  L.,  v,  14 

—  57.  Caesaria  hypatissa 99 

—  69  Sergius  of  Cyrrhus 88 

—  81  Sergius  and  Marion S.  L.,  v,   15 

v,  1  Anastasia  the  deaconess 69 

—  15  Constantine  of  Laodicea 91 

—  22  Georgia S.  L.,  x,  8 

—  38         Eustace  the  monk —     vn,  8 

39         John  of  Bostra ■      —    vin,  4 

—  52         Julian  of  monastery  ofBassus i,  59 

vi,         3         Caesaria  hypatissa 100 

4  Probus  mag.  mililum 79 

—  70  Sergius  comes  archialer 86 

vn,  15  Photius  and  Andrew 59;  S.  L.,  i,60 

—  29  Ammonius  and  Epagathus S.  L.,  in,  2 

—  30  Misael  the  deacon —      m,  3 

vin,  54  Caesaria  hypatissa —      ni,  4 

ix,  13  Isidora —     vn,  9 

27         Thomas  of  Germanicea 108 

—  43        Misael  the  deacon S.  L..  i,  63 

-  51,  61      Andrew  the  reader —    vin,  5 

—  62  do.  iv,  9 

Outside  the  23  books  : 

4        John  Canopites S.  L.,  iv,  7 

15        Caesaria  hypatissa — ■       iv,10 

Without  number  of  book  or  series  : 

60       Leontius  the  presbyter 87 

If  we  take  the  highest  number  in  each  book  and  in  the  extra  letters  and  add  them 
up,  we  shall  find  that  the  smallest  number  of  letters  that  the  collection  can  have  con- 
tained  is  3824.  There  are  indeed  19  cases  in  which  the  same  letter  occurred  twice, 
and  in  the  whole  collection  there  were  no  doubt  many  more;  but,  as  it  is  very  unlikely 
that  the  last  letter  in  each  book  has  been  preserved,  we  may  be  sure  that  the  whole 
number  of  letters  did  not  fall  short  of  that  given  above.  The  letters  according  to  the 
subjects  with  which  they  deal  fall  naturally  into  three  classes  :  1)  theological,  2)  eccle- 
siastical,  3)  epexegetical  :  of  which  only  the  second  class  are  preserved  in  the  Select 
Letters,  while  the  present  collection  comprises  letters  and  fragments  of  all  three.  In 
lixing  the  order  of  the  letters  therefore  it  has  been  my  object  to  arrange  them  accor- 
ding to  these  three  classes,  and  in  each  class  to  place  letters  dealing  with  one  subjeet 


[ix]  [NTRODUCTION.  171 

together.  Tlüs  system  however  it  was  impossible  to  carry  out  completely,  since  (1)  it 
ölten  happens  that  one  letter  deals  not  merely  with  dilTerent  subjects  but  with  subjects 
of  different  classes ;  (2)  there  are  some  letters  which  it  is  dillicult  to  assign  definitely 
to  one  class  more  than  anotber;  (3)  some  letters  which  should  from  their  subject  have 
been  included  in  the  present  fascicule  were  not  known  to  me  tili  it  had  gone  to  press. 
The  division  is  therefore  only  a  rough  one;  and  1  have  not  separated  the  letters 
into  classes,  but  numbered  them  continuously.  Of  whole  letters  the  number  con- 
tained  in  the  present  edition  is  7  or  8  only,  the  first  two  to  Oecumenius  (1,  2),  that  to  the 
Emesenes  (25),  that  to  Elisha  the  presbyter,  which  is  attached  to  the  work  against 
John  the  Grammarian  (34),  that  to  the  monks  of  the  East,  which  is  attached  to  the 
correspondence  with  Julian  of  Ilalicarnassus  (35),  that  to  the  convents  of  virgins  (61), 
the  first  to  Anastasia  the  deaconess  (69),  and  perhaps  that  to  the  presbyters  at  Alexan- 
dria (39),  which,  though  described  as  an  exbract,  appears  to  be  a  whole  letter  :  but  the 
Answers  to  the  Questions  of  Eupraxius  (65)  must  be  nearly  complete,  and  there  are 
many  long  extracts,  especially  in  the  epexegetical  portion,  which  exhaust  the  subject 
with  which  they  deal.  As  the  distinction  between  whole  letters  and  fragments  is 
therefore  of  no  practical  importance,  1  have  made  no  Separation  between  them,  but 
arranged  them  all  indiscriminately  according  to  the  subject  matter.  It  has  been  my 
object  to  include  all  accessible  letters  and  fragments  of  letters  of  Severus  existing 
in  Syriac  with  the  exceptions  mentioned  above ;  but,  as  these  are  distributed  over  a 
vast  number  of  MSS.,  of  which  some  are  imperfectly  catalogued,  there  are  no  doubt 
many  which  have  escaped  me.  The  document  contained  in  Brit.  Mus.  Add.  14668 
f.  44  v°  which  Wright  (p.  788)  calls  a  letter  is  however  a  prayer,  and  the  letter  in 
Y  p.  117  (Assemani's  notation)  addressed  to  the  patriarch  Peter  the  younger,  which 
Assemani  (III.  p.  63)  with  stränge  chronological  confusion  ascribes  to  Severus,  is  a 
letter  of  Damian.  Wherever  possible,  I  have  placed  a  date  in  the  margin  of  the 
translation  of  each  letter;  but  the  cases  in  which  the  date  can  be  fixed  within  narrow 
limits  are  few.  In  an  appendix  I  have  added  a  short  collection  of  hymns  composed 
for  use  at  the  commemoration  of  Severus. 

Abbheviations. 

A.  v.  Alia  versio. 

C.  B.  M.  Wright,  Catalogue  of  Syriac  MSS.  in  the  British  Museum. 

P.  G.  Patrologia  Graeca. 

P.  L.  —  Latina. 

P.  0.  —        Orientalis. 

R.  0.  C.  Revue  de  l'Orient  chretien. 

S.  L.  Select  Letters  of  Severus,  ed.  Brooks. 

S.  V.  N.  C.  Mai,  Scriptorum  Veterum  Nova  Collectio. 


MANUSCR1PTS 


A  ==  Brit.  Mus.  Add.  14601  (9lh  cent.). 

g  _  12157  (7"'  or  8lh  cent.). 

c  _  _   _   —   17149  (6lh  cent.). 

D  _  -   14531  (7l"  or  8"'  cent.). 

E  __  17214  (7"'  cent.). 

p  _  _           14538  (10""  cent.). 

G  _  12155  (8l"  cent.). 

H  _  17193  (874). 

!  12144  (1081). 

j  _   _   12168  (8'"  or  9th  cent.). 

K  17191  (9"'  or  10lh  cent.). 

L  —  14532  (8th  cent.). 

M  .  14533  (8lh  or  9lh  cent.). 

N  _  _   —   14613  (9'"  or  10,h  cent.) 

O  =  _   —   —   17134  (end  of  7lh  cent.) 

P  =  Par.  Syr.  62  (9'"  cent.). 

Q  =  Brit.  Mus.  Add.  12154  (circ.  800). 

R  Vat.  Syr.  140  (Ul"  or  7"'  cent.). 

0  :  255  (6lh  or  7'"  cent.). 

S  Berlin  Sachau  321  (8ÜI  cent.). 

T  -  Brit.  Mus.  Add.  14612  (6*  or  7'"  cent. 

U  _  —   12153  (845). 

V  =  Vat.  Syr.  103  (841). 

yj  ._.  _                 100  (9"'   or  10th  cent.). 

X  :  —     107  (7lh  cent.). 

Y  =_  —                108  (7'"  cent.). 

Z  =  Brit.  Mus.  Add.  7191  (7"'  cent.). 
;.___       —       7192  (7th  cent.). 

For  The  Appendix. 

Brit.  Mus.  Add.  14504  (9"'  cent.). 


A  COLLECTION  OF  LETTERS 

OF  SEVERUS  OF  ANTIOCH 


V    ll'i  I     b 


•  fp»vr»<t  p    OOCUJC\_>3a.-J3-*T^    &Cv1t\    t^m"\^*T^    oal»7l    ^A    CuLi?»  a  119 

001    y/    :J^i/    V-^  v/    «^  yV«™ ..    jJ    .^'»Voo    LoN-a    Iq^o    ^-.K—  fcoö; 

^jöi  ^om   jbeLs  >~JuJJ.j   Kj/   JoA-ioo  :Kj/   p»/   J^^o   P  :***  7-/? 
y/    ;ojall   J~po>S.  ^oJ-*>    otl}_i\;   :o&.   0001   ,<_^2Ü~^o;    yOJoi    lais   V^IJ 

,  ^  v'f    y^joji   lo^;   )j/    s^lJ^io   »j  ..Jbö   ^-^ou»   )j/   &l  Ul  «— *~*OÖ 
.JoiSis;    )lajsj.>j     J^*7?    W    \°±    »-^  ^  -V^7    )»°»    «^    M    J1?    °9U^ 


I.    Ol'    THE    SAME1     A    LETTER    TO    OeCUMENIUS2   THE   COUNT3,    ABOUT 

PROPERTIES    AND     OPERATIONS,     WHICH    IS    OF     THOSE    WRITTEN     BEFORE    EPISCOPACY. 

We  also  have  in  the  God-inspired  Scripture  supplies  of  humility,  and  508-12. 
no  lack  of  argumenta  to  bring  us  down  and  help  us  to  keep  silence.  II' 
you,  as  if  you  were  about  to  go  up  to  Mt.  Sinai,  shrink  from  writing  l  to 
such  a  man  '  (referring  to  me),  and  tliink  fit  to  use  David's  words  which 
he  says  to  those  who  were  urging  him  to  take  Saul's  daughter  in  mar- 
riage,  «  Is  it  a  small  thing  in  your  eyes  that  1  should  be  son-in-law  to 
the  king?  »4,  while  I  am  a  poor  man  and  inglorious,  I  also,  when  required 
to  make  answer  to  your  question,  make  use  of  these  words  :  «  I  am 
not  a  prophet,  nor  the  son  of  prophets,  but  I  am  a  shepherd,  and  a  scraper 
of  sycamore  fruit  »  \  if  it  is  not  too  much  for  me  to  say  even  this  :  for  I  am 
not  worthy  to  teil  the  righteousnesses  of  God,  and  to  take  his  covenant  in 

1.  The  letter  tu  Anastasia  (ep.  69)  precedes  in  the  ms.  —  2.  Text  'Oecumunius',  and  so  in  the  sub- 
scription,  and  in  the  title  of  ep.  2.  -  3.  S.  L..  p.  12,  38,  92.  —  4.  I  Reg.,  xvm,  18.  -  5.  Arnos,  vir,  14. 


Hu  v 


176  LETTERS  OF  SEVERUS.  [4] 

■m  a po  JJ  ;^*aal>j>  Lio^'l»  U^i«  ^^^o  yo'^  .opeua>  ^^oaao  ojod'/o 
jjot^o  .  UoU  la\  jj/  )jl°>V»o  .Ji^flLi  jlojLOjpo  jUl^o  Li  /  to«po  -.J_oK-> 
■  )Ln->  „ivi  y_-.\oi  £0/  t  V\  )  m  .  ■=*•>  m\  .  3  a\i  ..Jj/  (o-^io  p  ^\  Jj/  L>  / 
JJLq  aa  -  so  -  K-oo/  )icu  J-^flootya.N  Jjl^^IId  ULco«  :i.V-^o/;  -öi  ^>;  ^^^o 
K../  JJ/  .wwJtL-Kjj  vß';j  JKS^o  jjou»  U»a9  JJ«  a^j  .)j/  po/  J»oi  -.o'^o 
'^i^.io;  .JljL^cö  JJ.JJ.9Ü  J-X^iöJ-s  vVio  V-^.  *3ioö  .^-^-./  "^o  ~fcoo/; 
^   J_«i     t-**^-1   1  t"  ->K->^o  jpsa^o      )-^*    JJ»   jloaj   JN_*jl~oV      )£C\)..». 

^  -^N*  J^cl^O  v*ja2  r-»-^  i°^  -.Jjk^»—  o/  "^ii^DOi  •*.;  .iLa^-^^o  ) ,.,.  ->o I 
jlooCSs  :J-«-^3?    JK-^£;  ^V^ö/?   x^°*^  ^»r— '?    ^ö1?   •J^^o^   W    >.9c*io 

V2Ü3    Ji  CQ  S     (-- sjv    W    .JLfcJQ^M     JJ      -.)  ..■»Jl^O    ,.—     ocx     ^--.OVJJJOI     JlajLj/o     Jj  /    pö  / 

^o_-i/  )KS.^o  ooi  jJo  Joi-Ssi  Jt-.m-3  Joe»  ^.9/  :)'?m  3  ^.o\oK*{  joou;  ~.'c*j> 
Jfcs_^_*^.io    o»A    K+l    Jjl9j;    . •  K-Jj>ocxjld    )v£Q.js\    f~-1.7    r-3/     -OU-*3    ^-io 

i.  Ms.  Rt:=». 


my  mouth1.  However,  since  the  time  of  the  present  struggles  does  not 
allow  silence,  I  accept  an  honourable  defeat  from  you,  and  turn  to  the 
question.  And  in  tliis  I  defeat  you,  since  I  show  that  you  do  not  prac- 
tise  humility  in  a  pliilosophie  spirit ".  As  to  your  Statement  that  the  holy 
old  men  called  rhold  speech 3  fire  or  warmth,  I  say  this,  that  we  must  not 
use  this  method  of  speaking  without  discrimination,  but  there  are  occasions 
for  using  it  and  circumstanees  to  which  to  apply  it.  Our  Lord  in  the  Gos- 
pels  in  many  parables  teaches  us  in  the  case  of  spiritual  petitions  to  knock 
without  ceasing  and  display  a  praisewortliy  audacity.  And  the  saying  of 
the  Proverbs  also  instructs  us  that  'there  is  shame  which  brings  sin,  and 
there  is  shame  which  brings  glory  and  grace"'.  Know  then,  mighty  man, 
(for  I  now  return  to  make  answer)  that  for  us  to  anathematize  those  who 
speak  of  properties  of  natures  (I  mean  the  Godhead  and  the  manhood  of 
which  the  one  Christ  consists)  is  not  permissible.  Flesh  does  not  renounce 
its  existence  as  flesh,  even  if  it  has  become  God's  flesh,  nor  has  the  Word 
departed  from  his  nature,  even  if  he  has  been  hypostatically  united  to  flesh 
which  possesses  a  rational  and  intelligent  soul  :  but  the  dill'erence  also  is 

1.  Ps.  xlix,  IG.  —  2.  The  Word  piXo<xo<pT)<rai  is  here  transliterated.  —  3.  mxppriaia.  —  4.  Pr.,  xxvi,  11*. 


0 


[5]  I.  —  TO  OECmiENIUS.  177 

JAs^juo  )la^ifi>.Yiot  y—h.  \iaJ^*\Q  J°i\  ..n»o  ^_.»  j^jjbo  .)K_^jK.^o,_.o 
oot  Jlo  -JiO^io;  Jjl^äS.  y&o\l\  Ji-co-s  JJ  *3  •,V.)niViV  ooi  yoouio;  JjlXs; 
q_\o  -.^ju'pö/  )JL>U3  ^-.;  )io^;QjL^O-a>  ^_./  . ) j. m  i\  ,°>\  ..tsji/  jK-xio 
.   »\oi    yp  ^N  q'Äoo    .J;,-2.    ^io    yo  n  ,.\j    yoo^o    yoouioo    K~.)io~X.i    ^.o» 

^»  n  ojK^o  \*iio  JJ  -.J-.ioi.'fcoo  )  V>Q  I  n  *>;  Jlo...,—  t-»->v  P  .oul^-./  )  ...  »Vi 
jou^;  o^X_.»  |jlo  f_o  ..«otolK-./  )i.js  ^  JJ  /  .o^^— 'i/?  ^-\ch  );*!*•  .  ^ 
v£Doio;o_;  ^ioci\;  _>.\oi.js  J»a\>iaj3  j-*-^o  ^/;  U^~»/  t  *"  ^^t  Jk^^o 
ooi  ^3  ooi  ^.oiofrs-./  JJ  yj  «a/  :^aA  ^*i  ^»1/»  J*-^?  >^-00l  "*»♦"•  ♦Vi°/ 
ouS_j  ^o^  JJ/  :J"»/o  )ojS^  ^Jso;  )K^ict\  :)K^jlo  Jj/  pö/  )lo^;c»»>n -> 
L-w^jl^Oo  J^a  f.»  ^»i  SN^t^io  .J^_3;  ^.io  i-^-oo  y»V «»/  <■*-)/;  a\o  Joe* 
JlS^viO  JoiSXi  JjLO  Y~  ^_.lOJ>Ö*  '^OOt  ^.^O)  .N^rft  <\\.  oÖ|  )K^iOO  J-.pO 
)lo...*..\-^,o  >  .\'p  ..^.oioJk^/  ^.OUL^O;  ^_^JÖ»\  ,  -N.  -«X  -s nA  JJo  j  m  -.  v<. 
)-°l\  ..Ö  M  L^;OQ  I  ->;  >■*/?  -°i  ,^»J  JJ^~*^~>;  .|la>^—\  o«  l.o'l/i  ^\oi; 
l.  Ms.  wilh  *tn|>  l'ollowing. 


preserved,  and  the  propriety  in  the  form  of  natural  characteristics  ot  the 
natures  of  whicli  Emmanuel  consists,  since  the  flesh  was  not  converted 
into  the  nature  of  the  Word,  nor  was  the  Word  changed  into  flesh.  We 
mean  in  the  matter  of  natural  characteristics,  and  not  that  those  which  were 
naturally  united  are  singly  and  individually  separated  and  divided  from  one 
another  :  this  is  the  assertion  of  those  who  cleave  our  one  Lord  Jesus 
Christ  into  two  natures.  For,  since  the  union  in  hypostasis  is  acknowledged, 
it  follows  that  those  which  were  united  are  not  separated  from  one  another; 
Imt  there  is  one  Son,  and  one  nature  of  God  the  Word  incarnate  himself, 
as  the  holy  Cyril  also  says  in  the  work  against  Diodorus  :  «  Let  him  know 
therefore  that  the  body  which  was  born  at  Bethlehem,  even  if  it  is  not  the 
same  as  the  Word  from  God  and  the  Father  (I  mean  in  natural  characteristics), 
yet  nevertheless  became  his,  not  anyone  eise's  separate  from  the  Son  :  and 
there  is  recognised  to  be  one  Son  and  Christ  and  Lord  and  Word  who  took 
flesh  »'.  Those  therefore  who  confess  one  incarnate  nature  of  God  the 
Word,  and  do  not  confuse  the  elements  of  which  he  consists,  recognise  also 
tlie  propriety  of  those  that  were  joined  in  union  (and  a  propertv  is  that  which 

l.  Contr.  Diod.,  fr.  17  (Cyr.  in  Jo.  Ev.,  ed.  Pusey,  III,  p.  499). 


178  LETTERS  OF  SEVERUS.  [6] 

119 v° b.  ^Aoi  oolo  .-ooKaj   JLju/   |t  »t\   K-)jq— \  JIoju)/;  ^-"^°tt   a^o  .J_^jlXJ5 

^j.— K^ö  t-^^  J^-.j^—  /  .)lon .  ..?o  «oioK-./  ))«^<t>  J^mAI;  -.Jj/  ^/ 
^---^oj  ^opeL=>  Jls/io  •  ,y-.ouK^l  ^^l  >-/;;  -oi  )K\\i  •>  oi^oKa.'/?  \-^°< 
JLi^'  jj   jlo-.»— ;    Jfc^oo  .JL^JOCLa;  JjJ»  jl^^io.\  ^.j   ^  Jl/  p    );»-^> 

Jt-S    JLjLOOt     »3/    ool    ,—    •JojSs»    j^wiO    vSloK**/     L*J;0    )',  CO  ^     ^;     JJ/    .JjLi3 

•.JLa\a-3  JJi  )K»Vic>i,f>  )la^^<o  :^oi^>t  JK^oo  ^_./  ^.oi\  K«,/  k-.).»\>o>  v>; 
).  n  °>\i>  • . j K^>j^a»^6  jla.,.^.=>  ,.^\  o  1 1  •>!'/?  >  .»Not»  |°ii\.Ma»\  ^.^6  J_.a— iö 


exists  in  the  form  of  a  raanifestation  of  natural  differences),  and  not  that  \ve 
should  ascribe  the  acts  of  the  manhood  only  to  the  human  nature,  and  impute 
again  those  of  the  Godhead  separately  to  God  the  Word,  but  thev  recognise 
the  difference  only,  not  admitting  a  division  :  for  the  principle  of  union  does 
not  admit  of  division.  Hear  what  the  holy  and  wise  doetor  Cyril  says  in  the 
second  volume '  of  the  work  against  the  blasphemies  of  Nestorius  :  «  For 
between  Godhead  and  manhood  I  also  allow  that  there  is  great  distinction 
and  distance.  For  the  things. which  have  been  named  on  the  principle  of 
manner  of  existence  are  clearly  different,  and  in  no  point  like  one  another. 
Hut,  when  the  mystery  in  Christ  is  introduced  among  us,  the  principle  of 
union  is  not  oblivious  of  difference,  but  rejects  division,  not  by  mixing  or 
commingling  the  natures  with  one  another,  but  that,  after  the  Word  of  God 
has  partaken  of  flesh  and  blond,  he  is  even  so  understood  and  named  as  one 
Son  »2.  But,  if  Emmanuel  is  one,  consisting  of  Godhead  and  manhood  which 
have  a  perfcct  existence  according  to  their  own  principle,  and  the  hypostatic 
union  without  confusion  shows  the  difference  of  those  which  have  been 
joined  in  one  in  dispensatory  union,  but  rejects  division,  both  the  elements 

1.  uS(u>«.  —  2-  Adv.  Nest.,  ii,  6  (ed.  Pusey,  VI,  p.   1 13  . 


[7]  I.  —  TO  OECUMENIUS.  179 

^^iis^soi  [im./  .scoawOio»oJl  J-i\:ö  Jch^JJ  s^~. j  laü^j  '^011*^003000^  Jjlso» 
.JK*j,_st^6  jla-^-xi  )K^.iQ^  It^w-l/j  ^^o  -U^»-^y  -®t  U0-^/?  i.°°«? 
*JV£Q-a  la\»   jlo-.,-».  N!5s^-io  .JJ^^cö  JJl«j-=>  Jpa-s»   -'01  jtC^io;  loot  Jjlsoj 

JkJ^_ia„s   )»^-^>    ^"1°  .JK-yloo    Jjldoi  ..^-^^poNjxi    Jjl*3;   Jxi-/   ♦Jjlooi 

t-*-^v  |_3l./  JK^Ju.*  Jla^-,  )a^j  J^.Ls  t-3  •.  'vJOQ,i.<ti»..o  jJ;o  JS*_Jt_oiJ 
4.J>^*  jaio;   v£dojl.,.jlo    >°t--=>  k— ^  •.jL.o'oi    J-*3-*0"^  i°^  ^""-^  ^!   Jla-^-» » 

^jo^oj  vqjch^  aS.  -.^Aacx  yi » v>yI*^o  .yoa-aj  voou-o  ,_io  j^cJ^aiM  y^l° 

1.  In  smaller  letters  over  an  erasure.  —  2.  Ms.  ^oo^axiaflooja^-  —  3.  Ms.  -»^^-  —  4.  Ms.  om. 
slop. 


which  naturallv  belong  to  the  manhood  have  come  to  belong  to  the  very 
Godhead  of  the  Word,  and  those  which  belong  to  the  Word  himself  have 
come  to  belong  to  the  very  manhood  which  he  hypostatically  united  to  him. 
On  this  subject  we  will  again  adduce  the  sacred  words  of  Cyril.  In  the 
prosphonetikon  to  the  religious  king  Theodosius  he  spoke  as  follows  :  «  As 
thereiore  it  came  to  belong  to  the  humanity  to  be  the  Only  one,  because  it,  had 
been  united  to  the  Word  in  a  dispensatory  union,  so  it  came  to  belong  to  the 
Word  to  be  'the  first-born  among  many  brethren'1,  because  of  the  union  witli 
flesh  »2.  Gregory  the  Theologian3  also  in  the  letter  to  Cledonius  wrote 
words  which  as:ree  with  him  as  follows  :  «  As  the  natures  are  mingled,  so 
also  are  the  appellations ;  and  they  ran  into  one  another  on  the  principle  of 
coalescence  »  '.  Do  not  let  the  term  '  mingle  '  disturh  you  :  for  he  used  it 
very  clearly  and  without  danger5  with  the  intention  of  denoting  the  primär  v 
uniun  :  for,  where  there  is  a  union  of  something  incorporeal  with  a  body, 
no  danger5  anywhere  arises  from  mingling.  For  this  is  manifestly  a 
quality  of  fluid  bodies,  to  be  confounded  together  by  intertwining,  and, 
so  to   speak,   come    out   of  their   nature.      We   thereiore  anathematize  not 

1.  Rom.,  viii,  29.  —  2.  De  rcct.  fide  ad  Theod.  imp.,  30  (ed.  Pusey,  VII,  p.  97).  —  3.  öcoMyo;.  — 
4.  Ep.  51  [P.  G,,  XXXVII,  181).  —  5.  xi'vSuvo?. 

PATH.   OR.    —  T.    XII.   —    F.    2.  13 


ISO  •  LETTERS  OF  SEVERUS.  [8J 

tJLfc^JuaO  y.~  V^OJL'/  ^--SJ  J^  t-*"SN.  Yä  •JJLJLS  ^O  t—.N  VS.  y...O|\  ^^w2l^0O 
(jLJLO     ^)Q..^      \-^J  /      -.Ho-M—      i^-2      JLl^S     ^-»»X      .    »'t^/;      -OW5      ^»J      ^^2>k^Ö 

)tS^s.Nviio    )lojt  i  \>ö     JKAj\^     JIcl-j^JJ    ojt-^s.l/o  :oajttfl,J  f    JIoju}£s\; 

■Jl-V— /  v»6i;  jloslcuus  jlö^o;  ^  Jt—^s  '"""N^  )t  ^v  •'♦p0/?  ^-^°l~=>  \°JJ? 
.Jl^JiOO;  ÖuK-./;  -ot  -.f^lfO  jJS^viO  ^_iö  ocx  ^  .ÖÜ^.;  »OloKij;  ^V^o  °öl 
jy  »  °>t  ,_^oi  N^ji.x)Q^  -:>)'f>*3;  ^-c*^K-/j  >  «\oi  ,J1^clOÖ  Jv^3  ^»»  °°< 
JV-Ol-./      1)— i^N-  flo    \con\  ..ja-o     {.-»   »t  0;    jllo   Kjlü    -.  Vl»  mi   ts~»Jl  io  n  CO; 

^*;  JJ  JKisvio  joiSs  jlaxjjj  y.*^.  1'/?  '.Jinf>i»*>»  *-/  Jliaia^s  J>--..iaS.  K.../ 
vi  m  jI(»     ooi.\    voJbvio    ^i     ^2l1\.^;a    .— ok>^-./i     ^Of^o    oö»  joow*    — 6i    J^jl 

120  r°  h.  |  m  .  n  ■>    )  ^^  /     ^D    (iClJi    p^  )jp|    .Q|lo_lt  1\V>\o    O» ">Q  >\    .,.*—'!./        K^-Dof 

Joog»  -oi  w^o  ^6  ou^   J— o-Sl-^ö  JJo  ^o  o».j=   J-^-\KjLiö  :oi-3   Jlüo»Kiöo 


1.  Ms.  pl.  —  2.  Ms.  with  slop  following.  —  3.  Ms.  sing. 


lliose  who  confess  the  properties  of  the  natures  of  which  the  one  Christ 
consists,  but  those  who  separate  the  properties,  and  apportion  them  to  each 
nature  apart.  When  the  one  Christ  has  once  been  divided  (and  he  is  divided 
by  the  f'act  that  thev  speak  of  two  natures  after  the  union),  with  the  natures 
which  have  been  cut  asunder  into  a  duality  and  separated  inlo  a  distinct  diver- 
sity  go  the  Operations  and  properties  which  are  the  olFspring  of  this  division, 
as  the  words  of  Leo's  irapious  letter  State  in  what  he  said  :  «  For  each  of  the 
forms  effecls  in  partnership  with  the  other  that  which  belongs  to  itself,  the 
Word  doing  that  which  belongs  to  the  Word,  and  the  body  performing  the 
things  which  belong  to  the  body  »  '.  Against  these  things  it  is  well  tu  set 
the  much-honoured  words  of  the  holy  Cyril  which  refutc  impiety.  In  the 
Scholion  about  tlie  coal  he  speaks  as  follows  :  «  Nevertheless  we  may  sce 
in  the  coal  as  in  a  figure  that  God  the  Word  was  united  to  the  inanhood, 
but  has  not  cast  off  being  that  which  Iie  is,  but  rather  changed  what  had 
been  assumed  or  united  into  liis  glory  and  Operation.  For,  as  fire  when 
it  takes  hold  of  wood  and  is  introduced  into  it,  prevails  over  it,  and  does 

1.  Ep.  28,  4  {]'.  /..,  LIV,  768). 


[9]  I.  -   TO  OECUMENIUS.  181 

■^v.D^.'j3d/     JJLSOI     -.OCö.>.     )  1«  «  ..    op    ^_iO    v^     ffo    :0(0    Jr  >\Vt    Ol^_.1     y»\ot 

^_>i    y-D     |oo)    ^otok.../;    |_io    oö»   ocu    ^3/    ^»1    i'Äo    -.oi-.ks../;    ^.x-^o/i    j^o   ocx 

o£s.-i    ^^Ol       ^.iÖ    C+\     jNw.^.^0    ^    .o«.^cCs    CuJu.    t-»*5/    ■.♦««—  i 7     ^-3/     )l— 

JJLoJlJJJ     jK^iO    >°l\,..'t    ^aOO»    yj    *OULn3?    jloj,  1W?    Öü    0«    >S/    ^-il    t-=^/ 

:)oOt    ^.OIO^/i     ^Of^O    OCH    t^--x     ~A£)    : O)  I  .  T  "^     0_\     :N_j^OQJL0    Oi^    ,-*--!    ^'ot 

oi^*;  ^.öch  :)'t  m  -m  ^.ouK-./  I^.J^-,—1  ^.\cno  :odaur_i^ia\o  ou*jso_»X  JJ/ 
a^oy...  v>\  .6£>wi  ^..«Noi  j^v*»»  ^jl»_2Öu  llol.ioi  ^o  ),~Jbo  JLlx»'/  -.jtO^ioj 
^o  f.—  ^s;o  .-JL.. .  ivi  t \   ^oa~!\»i>b  JjlXs   y_.'i'N»^i    ^^soi\   -.v£>S;  ^»j 

bw»/   ^Ow  1\-Jjv^;    -'01  .^u/  j-»\*  .jK-ou/    «»   ^.ou^o  .ji.oo&dJ    x—-)-3? 

1.  Ms.  ^0;  Oyr.  ph.  —  2.  Ms.  p4--*'- 


not  make  it  cease  being  wood,  but  rather  changes  it  into  the  appearance 
and  force  of  fire,  and  performs  all  its  own  acts  in  it,  and  is  already  reckoned 
as  one  with  it,  so  understand  in  the  case  of  Christ  also.  For,  since  God 
was  ineifably  united  with  manhood,  he  has  preserved  it  as  what  we  say  it 
is,  and  he  hiraself  also  has  remained  what  he  was.  But,  after  he  lias  once 
been  united,  he  is  reckoned  as  one  with  it,  appropriating  its  qualities  to 
liimself,  but  he  himself  also  carried  on  the  Operation  of  Ins  nature  in  it  »'. 
II'-'  then  the  Word  changed  the  manhood  which  he  had  hypostatically  united 
to  him,  not  into  bis  nature,  for  ho  remained  that  which  he  was,  but  into  his 
glory  and  Operation,  and  things  which  manifestly  belong  to  the  flesh  have 
come  to  belong  to  the  Word  himself,  how  shall  we  allow  that  eacli  of  the 
forma  performs  its  own  acts?  But  we  must  anathematize  those  who  confine 
the  one  Christ  in  two  natures  and  say  that  each  of  the  natures  performs  its 
own  acts.  Between  the  things  porformed  and  done  by  the  one  Christ  the 
diiference  is  great.  Some  of  them  are  acts  befitting  the  divinity,  while 
others  are  human.      For  example,  to  walk  and  travel  in  bodily  form  upon 

1.  Schol.  de  Inc.  Unig.,  9  (ed.  Pusey,  VI,  p.  516).  —  2.  This  passage  as  far  as  '  operating  '  (p.  10,  1.  6) 
is  cited  in  Mansi,  XI,  444,  where  the  letter  is  described  as  die  2"'1  to  Oecumenius. 


*  120  v°  a 


182  LETTERS  OF  SEVERUS.  [10] 

^*aA^m;  >  .  \otJS.;  ^_.;  s^öt  .~.oi  )K.»«„)(  J  I  ,\  ..  JJ»  -,^o)^jo  ^.2xoiJ 
J\w.J^cl«^*.  voo\o;ji  :.  «  ..ltv>  JJ  ^..co  J-i»»/  ^-i.  vai\6t-Mo  lyoouisv^s 
w^ö  Jjot  o\o  -t-^w/  -oio  )<oi  ',  m  ■> \->;  )KS^o  ,_>  JJ  /  Jov^JJ  Ix—J-S  ,  all ' 
"^i^^io  .-^iJ,/;  ^So»  ^Sl^Jl^o«  ^Oo  ^-*;  JJo  .oo)  J.JLO  ^-.j  J;oi  .-ooi 
u)  ool  ..  1 »Vi  ..toö  JS^J^.^.Slji  Jla.iö»  toJo/  r_..,.-i.iO>0<  U^3  ^-.Vl  Jjot 
—ii  J!\»^o  J^_»J»«_2Lio  |J  JjüLs  ^_^o  ,..Jbo  »— -^.  V-^S-J  -t^öl  ,v°|J?  oimviaj 
JjlXs  ^.Vl^\?  oöi  ^.-/  JK-^^i»  a.^a^6  Ix^L^J^ibo  Jj_is  ^VfcC^  ^  *-.o£^_.; 
vootJLbo<  )  i  V •>>  t-^s^  ^ö  JK_»J^.i  .J^wwsJl^o  ^.oiotcuuJS^o  ».—  och  .-u  \°>  vj 
.t^.)i.K  tn  vio  N-.J.  i  «\  ^  po  JJ  )^eufcfl  -.J-ulo  J-X*ooju=»  «6|  .Vi)fii>n\ 
JJ/  *'f^ö/  '  sioo  m  i  nn  tp  loJ^t  \--»^'-?  Ut-^J-*  ^a\^ian  J.»-»<-p  <s>l*  )  )■">  <-  / 
^_./    :\3K.m\w    ),..~   ^-/    ;£o^6   vootJJ>o    ».-Ji^o   jjuaa;    ^6|  jfk^S.^^  p 

,_  ..JJS^_«JL3»jfcO0    JJo   JK-*J^s^iotoo    jJ     JJ.O-.,—    ..'£s-30|-J./     ^JLiO    J.ACH;     JfcO^iO 

t-£u,JJL    tS,^J;^io   JJ;    JjlSl./    .  c*X..i    ^Vot   >*.<>»»    oiV-co.Ji.\    Jch^n    JtOiOo    Joch 

1.  Ms.  ^»1»«ä».  ;  Gr.  äizaiw:.  —  2.   Ms.  >£>;'  :  cf.  [>.   12,  I.  3;  Gr.  awSopivYic.  —  3.   Ms.  ins.  ^»l»i». 


the  earth  is  withöut  contention  human;  bot  to  bestow  011  those  wlio  are 
maimed  in  the  feet  and  cannot  walk  upon  the  ground  at  all  the  power  of 
Walking  like  sound  persons  is  God-befitting.  Yet  the  one  Word  incarnate 
performed  the  latter  and  the  former,  and  the  one  nature  did  not  perform  the 
one,  and  the  other  the  other;  nor,  becausc  the  things  performed  are  different, 
shall  we  on  this  account  rightly  dehne  two  natures  or  forms  as  operating. 
Again  the  Tome  of  Leo  says  :  «  For  eaeh  of  the  natures  preserves  its  own 
property  without  diminution  »  ',  distributing  the  properties  to  the  two 
natures  severally,  as  one  who  divides  the  one  and  only  Christ  into  two  na- 
tures. For  the  property  of  the  natures  of  which  Emmanuel  consists,  which 
is  shown  in  the  natural  characteristics,  continues  constant  and  fixed,  as 
the  holy  Gyril  also  says  in  the  second  letter  to  Succensus  :  «  But,  while  each 
of  them  both  remains  and  is  perceived  in  the  property  which  is  by  nature, 
according  to  the  principle  which  has  just  been  enunciated  by  us,  the  inelfable 
and  incomprehensible  union  has  shown  us  one  nature  of  the  So»,  yet,  as 
I  have  said,  an  incarnate  nature  ».*.  But  God  the  Word  did  not  permit 
his  flesh  in  all  things  to  uudergo  the  passions  proper  to  if ,  in  order  thal  its 

1.  Ep.  28,  3  (P.  L.,  LIV,  TliGj.  —  2.  Ep.  46,  2  {P.  6'.,  LXXVII,  241). 


[11]  I.  —  TO  OECUMENIUS.  183 

)iq\v>  ooi  -'pö/  J-Lio  t-«^x  J-^=>i/  .J^*a»  )-ao»j  "p?/?  y-*l  -'oits— ^^-«; 
L^oi— <  jL.oi_3  >n°>vi  a  .  i.^ioiojt  ^_io»  jJiä-\  Lo..\  .•^coo_^_.ja_o  j^cu^a.^ 
K»J_sio»  "y^öill  -.Loia-flo  vio<  JIo^aJl  )■«■»  ni  ^.\  JL>.»AoÖ9  vJ^oo/  *Jjjao.^i 
K~»)-U-Si    v»)S^^io  J;ot  -.U»QlN)i  ISu/  \^cl  Äo/j  t»«-^  — oi  •vfQ^?   I't-^?  jao^.T 

jJ  o.^  •,oC^->;  ,_«^ot  ^.K^o/  N-./  >JI-,-"J?  cn» m  ^\  Jooi  sQ  3u»  K_.)j^po 
.  « Not  a.-^,  JJi  •.)!)  .  >x  rn_s  t-->-^x  ))— »,koo  .oiK..«_^.}  Joch  i-^O  K.J»v^s_iö 
Jts^iO  .JjLO»  );fl'l\  JK^ClS.  i.*-  |ooi  ,-«.^.^0  .OU-O;  ^.0|..A-./  LU>fJi 
^-bo  j^eoi;  )t-°^  oilcoo  jK^o  .Jooi  y^oOÖ  J^o_.  ^i.  \m  a'lf;  ^.ocx 
U.VL  ^^^—  /  ,-D  •.l^».yufcfl  »K-s  ool  Jooi  j;V-^o  j.JLOJa-3*  jL_L^x^o  ■  .ou.£>< 
oou  ^.oi^jajL.^j  vs/j  ^^\o(.\  .jooi  Jj-^fcoo  ),_^>ö.^fes\  JK-^ao  Jooi  ^j.!^ 
v3/o  ,J„»_fl0oj-3  „_\  )a..**o   .oiv~ca-s  v^oto^/   j^.Ju£o  Jaia^OÖ;   JctL^bo  ^3  Jooi 


property  might  be  preservcd  undiminished,  as  the  impious  disputer  said. 
For  observe  what  the  wise  doctor  Cyril  says,  in  answer  to  the  objections 
made  by  Theodoret,  in  the  defence  of  the  tenth  anathema  :  «  When  the 
lowness  arising  from  the  exinanition  seems  hard  to  yon,  wonder  greatly 
at  the  love  of  the  Son  toward  us.  For,  what  you  say  is  a  mean  thing,  this 
he  did  voluntarily  for  your  sake.  He  wept  in  human  fashion,  that  he  might 
take  away  your  weeping.  He  feared  by  dispensation,  inasmuch  as  he 
sometimes  permitted  his  flesh  to  undergo  the  passions  proper  to  it,  that  he 
might  make  us  valiant  »'.  If  lic  sometimes  permitted  his  flesh  by  dispen- 
sation to  undergo  the  passions  proper  to  it,  he  did  not  preserve  its  property 
undiminished  :  for  in  many  instances  it  is  seen  not  to  have  undcrgone  the 
things  which  manifestly  belong  to  its  nature;  for  it  was  united  to  the  Word, 
the  Maker  of  nature.  The  Word  therefore  wlio  had  become  incarnate 
walked  upon  the  sea,  and  after  his  death  undcr  the  wound  of  the  lance 
caused  a  stream  of  salvation  to  well  forth  from  his  side  :  again,  after  the 
Resurrection,  he  came  in  while  the  doors  were  shut,  and  appeared  to  the 
disciples  in  the  house;  whom  he  also  allowed  to  toueh  him,  showing  that 
his  flesh  was  tangible  and  solid,  and  of  one  essence  ~  with  us,  and  was  also 

1.  Cyr.,  ed.  Pusey,  VI,  p.  476.  —  2.  o-J<ria. 


120  v  b. 


184  LETTERS  OF  SEVERUS.  [12] 

^J^o»  Jooi  v^o-^  H"4^^?  l^'t  ">mV)  )»°l  *-^°  Jl  V..  ^*°  )00)  ^*^^-^ 
«öi  ö»»A-./   jlo-.,.^  ^-.ylao  .•)— Jtio  ,— ^  ^*icutoö  Jjüia  ^-.»J^-a;  ^»ocx 

)»o»>  o»\  K-/;  •),  ca  -^  jJSC^io  jojSs  ,.*-J./'  fcs^iOaJLO  ,.3;  ^■«■JLSCL.'oiSO; 
.Jood  JJ  ovx^ji\  a\  oia^—Ao  :ot^  t-3^/  oi^.;  ^-^.ot  ^_.ot^o  :JK.«jK>.cv. 
JJ  Jj  <■"  •*;  ^.oub-*/  N.^l.i^.^1  ^-^ot  ^.ono  JJ  >.otloJt  inv»\o  ou>aQj^>  JJ/ 
ts  ,)  |  -  p  K_J^.,_.>  ^-^oi  .'JJ.o«t_M  ^^^io  w.,oöi  o£s—m  o'oi  .•»  ^V*,1>  K-.Ji,^Li6 
v*ö|^  :JoC$S  jkJ^io  ^^  Jjooi  Ji;  «-ov-ja^^aü  ^-.»-i/  .JloouSs;  ^*Oi-K_/ 
<_*.2^ou>  ^..  3  v>  otJu/iX  31oj  p  -.JIq-.,-».  »K..=>  ^-io  JjLÜ  ^*Vl  yn»VV>'/l 
Jjlsoi  aV  JJ/  .otK^wi-j  I^w^aVj  JfcCS^o  y~.\  ^ö  ^»j-auiö  jJo  ..)*;i  O)^.* 
)n°>^ö  j-^  Jla-»—  .vrXJiiö  «w^aoo  JJ/  .Jjl,'/  ^J»  ^oOs.  K-/  ^.\oi\ 
:«oi,o  ^a-3;  •pol^o  ^^s  V3^  ♦sfloo^-joÄ  J.a-,..o  po/;  Jjlsl./  •  .J.^Naft'X  oC^ 
J-.CSx"  ).^ocL~l  y_./    fS^.(_L*j5,   JJ   aüS.  -.^.-»jo  J-3-so   :).— io/    ^io   v*JJo   *^?;o 

l.  Ms.  sing.  —  2.  Ms.  witli  stop  following.  —  3.  Ms.  oni. 


superior  to  corruption;  and  tliereby  lie  subverted  the  theory  of  phantasy. 
It  belongs  therefore  to  those  who  part  thc  one  Christ  into  hvo  natures  and 
dissolve  the  unity  to  say,  «  For  each  of  the  natures  preserves  its  property 
unimpaired  ».  Butthose  who  believe  that,  after  God  the  Word  had  been 
hypostatically  unitcd  to  flesh  that  possessed  an  intelligent  soul,  he  performed 
all  his  own  acts  in  it,  and  changed  it  not  into  Ins  nature  (färbe  it !),  but  into 
his  glory  and  Operation,  no  longer  seek  the  things  that  manifestly  belong 
to  the  flesh  without  diminution,  to  which  flesh  the  things  that  manifestly 
belong  by  nature  to  the  Godbead  have  come  to  belong  by  reason  of  the  union. 
But,  if  they  senselessly  divido  it  from  God  the  Word  by  speaking  of  two 
natures  after  the  union,  it  then  walks  in  its  own  ways  following  its  nature, 
and  preserves  its  properties  undiminished  on  the  principle  of  the  impious 
men.  But  these  things  are  not  so  (how  couhl  they  he?),  but  indeed  very 
different  :  for  union  rejects  division,  as  the  holy  Gyril  said  :  «  For,  though 
it  is  said  that  he  hungered  and  thirsted,  and  slept  and  grew  weary  after  a 
journey,  and  wept  and  feared,  these  things  did  not  happen  to  him  just  as 
they  do  to  us  in  aecordance  with  compulsory  ordinances  of  nature;  but  he 


[13]  I.  —  TO  OECUMENIUS.  L85 

o.-wJ;o  ..^fcoo/    K-/    V--^  °^    J°°l    ^P?   •)?VJ    U-*3?    )«>oxvi3;    oiv.ool3l\ 

jj  J..OOO  U-_Oo/  ^iO»  y^\  ^OQ^-iQ-OI  V*~^  J^0  ^^*  ^^°  •^O^-*?  ^-*^0« 
•.OJJL.Jj/j    OOt     v£OQ_^<l^.o)l         >Xpg^^  ."»■  ^>    -.'f-äö/     )?°«    ^-»?    — ,°«    •)-»/     *■"  «»'t>Ö    "121   r" 

■  ^  -  '"»  jJo  .wOioK-./  )1oa^;  w.oi  .i>-^  ^6  oöi  *jK-.»oioi*io  '^O»;  o6(  Jv^oJ^oj» 
^o\oK*\  +s  .ji-co-s  ^*r^  ^>  *s/?  J-*3  /■-/  .|j;^>ö  ^  JJ/  .J-Oo;  ^N.  jooi 
.Jooi  joifcoö  |K*»aaa>^e^>.  ~ '  +d  ^V^o  >xoojot  i .  o  o£S.  jooi  N_/  JJo  .)',  m  •»>  JJ; 
^SlJlM  ^.'oi;o  •.)»/  ^^.io  :-|;a_^.j  ou^SuL^.  )oo«  v>otoK../  .«.^l;  ^.'oiio  r-«-^  °<?« 
.'JLJu/   jjfLu /  JA-*  ^C\otio  .Jja^J  on.Pij\   jooi  -ojoK../   Jl~»o/  ^-io  ^io-iuo 

K..J-=>.^  JAs^S^Vo  )1cu^^l^^ö  ^^2l^6   JjlX3.\   ^I^clAo  .  -|La_,.~   jts»=>   ^50 

1.  Ms.  ueaiofio-  —  2.  Tili'  words  p  —  "V^  al'°  wrillen  in  an  erasure  in  smaller  k'tters.  —  3.  This 
is  probably  corrupt. 


liimself  voluntarily  permitted  his  flesh  to  walk  according  to  the  laws  of 
nature,  for  he  sometimes  allowed  it  even  to  undergo  its  own  passions  »  '. 
For  from  Cyril's  words,  as  from  a  sacred  anchor,  I  do  not  dopart.  And  the 
same  Statement  is  made  by  Gregory  the  Theologian2  of  Nazianzus  also  in 
the  sermon  on  baptism.  :  «  For  lieis  purity  itself,  and  did  not  need  puriiication ; 
but  he  is  purified  foryou;  just  as  for  you  he  put  on  a  garb  of  flesh,  while 
he  is  fleshless  :  and  he  would  have  run  no  (langer  at  all  from  putting  ofT 
baptism  ;  for  he  liimself  was  a  warden  of  passion  to  himself  »  :!.  Accordingly 
then  '  he  was  a  warden  to  liimself  of  hungering  as  well  as  of  being  tired  aller 
a  journev,  and  of  accepting  tlic  other  human  passions,  such  as  do  not  fall 
under  sin,  in  Order  to  display  the  Ilumanization  truly  and  without  phantasy5. 
Ofwhat  we  have  said  this  is  the  sum;  that  we  must  anathematize  those  who 
divide  the  one  Christ  :  andthey  divide  him  by  speaking  of  two  natures  after 
the  union,  and  consequently  apportioning  the  Operations  and  properties 
bctween  the  natures.  Accordingly  good  doctrine  is  contained  in  the1-'  —  of  the 
serene  king  :  for  it  anathematizes  those  who  divide  the  one  Son  who  was 

1.  I  cannot  find  the  source  of  this  citation.  —  2.  OeoMyo;.  —  3.  Or.  XL,  29.  —  4.  äpcc.  —  5.  (pavranfa. 
—  6.  I  do  not  know  what  is  hidden  under  f  \v  n  t  w  s  :  possibly  it  is  a  corruptior  of  TÜ7to;,  sinee  the 
only  theological  edict  ot  Anastasius  known  is  the  tutio;  or  jrtripoqiopta  of  S.  L.,  p.  3.  The  word  however 
rather  suggests  7tpoo<pü>vr)Tix6?. 


ISO  LETTERS  OF  SEVERUS.  [14] 

*pö/    J_£— »ojojl    (.iv^jiio    t->^x    J-L301    .K-J^oqjüd    jym  i\    ,-^J.'/;    oöj    jj_3 
^cyo;  oöi  JoCSxi  .  (jL^ni  )K_^^>  ,^^s.a^6i  vOJÖCS.  yo\leo  \^xoi  K~*l  J_i.a-/ 

J   ncrtVt    ^D   ..KLsÄo    ^-vJ^Ot    »o  m  jl/    j£oÖa-9    fJ^^^SJ    OÖ|    (.JlJ^-SiO    .-JbiaS^. 
t-DjO   .Ju/    >«.  1   *   Vi    )ou\JJ     K^Ö—j    ^loj  bs\o3LflD;    JlajS^O   JK-.S»»K.S   s*K-' / 

säq-^l-a  .^o'Kxol  >  vi  .^ ..  t-»^-»?   w^oi;  -.))^^   Ul   oöi-   Kj /   JL^autä-, 
K-jj  ..a  %  v>    .  »  vi.»  «>;    ^.^\ch    J-jo.,.  7   ^°J    (laix^aiX)  jj  ^^io;   ,_.i    — .\ 

-Ol    )J^9lajl    JOÜSX*    )j^.<XCQ.^;    -Ö|  •>^,J    i*»-3  jlt-.O-.i0j    ).iOL^Jl  ^.J-j*    .Ki*to 

oocujcOicwPar^'n   cniia.1   ^»&H&:\    rs^T-^r^   caLn   aa   caL:\ 


'K-iö-*;    ^»lo-j^  la^»    'k^.-aA  JL-ia*    ^io  ool  J  i  ->./    J._i/    i-iojfcoö 


*  121  i"   b 

1.   MS.  fcoc-v 


hypostatically  united  to  flesli  into  two  nalures,  and  tlic  Operations  and 
properties  of  the  same  two  natnres  :  for  tlius  also  says  the  impions  Theo- 
doret  :  «  How  does  lie  ränge  under  impiety  (hose  who  divido  tlie  properties 
ol'  the  natnres  of  God  who  is  liefore  llie  ages  and  of  the  man  who  was 
assumed  in  the  last  days?  » '  I  have  written  these  things  though  1  am  poor 
in  intellect  and  praise  the  greatness  of  your  God-loving  understanding ;  and 
because,  as  you  are  wise,  I  give  you  an  opportunity  to  attain  wiser  results. 
Forgive  nie  tlial  on  aecount  of  the  lack  of  leisure  caused  by  the  present 
struggles  I  have  been  late  in  writing.  Greet  your  lonoured  consort,  who  is 
a  partner  and  a  helper  in  the  affairs  of  God. 

The  end  af  the  fast  Jetter  to  Oecumenius  the  count. 

11.     Of      TUE      SAME      THE      SECOND        LETTER     TO      THE     SAME      OeCUMEMUS      TUE 

COUNT    UPON      THE      SAME     MATTER,     AND    IT    IS     AMONG    THOSE      WRITTEN     DURING 

EPISCOPACY. 

r.13-8.  I    wonder   how    it   is   that   your   God-loving    magnificenee     has    picked 

1.  Cyr.,  ed.  Pusey,  VI,  p.  'ilO. 


o 


[15]  II.  —  TO  OECUMENIUS.  187 

^».I-./j  )m*i*  ^  t  im  i  ^oioK^l  ^.ouLäo;    ^-^oj^  :"^.joivi\\   o^  ^ju^q^ö 

.o  i ^too  K-JL^j  ^JbvX  JliwwJiV  ^io;  oöt  JLi^  yj^Jtio;©  .-ot-K../  yVo^Jn 
•vOJot;  jK^io  v^./  jlo...^  ye^o  ^x^koa^ot  .  l...  ..^Ka^o  JjJLa  V*^  ^•'♦i 
^o^_o  ^Jboo  .jlooi^so  t^-.»  ^.o«  j,^,.,.-.  .JIqjü/  cxJS_a  t— *^^  loo«  J^~»/ 
^r>  « i  to  ool  Jjl*\  ^_io;  JL^M-So  "^i.  .  >ö  ^-C^oto  .JK^ioj  Pilo  1 1  ly-stoo 
loiai.>_\  1^  •<  \  i^ö;  «öl  .-Jlv^./  +^2,  JK.JL-.K.3  ]Lo  ly^s  *%>$.  o_\o  -.^.öoi 
JJ;  joiicL».  ^io  yo^JMi  ^.too/  .-ol^j  och^S.  JLJ^«.i6  v£Oqjo,  i .  no  .•JfcOioo 
j__^    oot   K.j/     <*^   JK-a-A"  •>,:>    ^0-_flolfco0    ...... « \3   jJ;    jbö    o/   ^.Ot^Ö 

+3  .K_oo»  ofcOs  JLnoi  p  .-K. .t.Mii|    |q>«  qji  N5sok  ,_.K*iä»    jJL^ö  ^_^.J._a 

^_io;  ^  )J/  .i.,-^  ^,;  ^o^  .Nj/  ^n  J,oi,  Kj/  jjoiö  ^6  )l,OI°»»>0-> 
JK— q_3laI  J-K—iö  jj  -.^-J.,/  J-^jop  JLcqjl^  )joi  lo^  :J^eu~Vo  '^X;  Jpoi 
•.V-^  <*=l-Kj>   .J_sKj^  j>cu^jljo    JKLu    .  Vjq°i,3   ^Aot  ^_»/>   jllo  Iqju^s; 

1.  Ms.  fc-t-^». 


up  again  from  the  beginning  the  contention  tliat  had  been  put  to  silence. 
While  confessing  Emmanuel  to  be  of  two  natures,  to  suppose  the 
elements  of  which  he  consists  to  be  generalities  covering  many  hypostases 
(Ibis  is  what  is  meant  by  the  property  of  a  generality)  is  a  thing  that 
is  very  abominable  and  inept,  and  one  that  confirms  the  charge  falsely 
disseminated  against  us  by  the  impious  :  for  we  are  found  to  be  imagining 
two  natures  before  the  union  aecording  to  tlieir  aecount ;  for  there  would 
be  the  whole  of  humanity  and  of  course  the  Godhead  also,  even  before 
the  Humanization  of  the  Word.  And  these  matters  would  need  further 
conversation  by  word  of  mouth,  not  written  words  in  a  letter,  which  are 
subjeet  to  considerations  of  brevity,  and  bring  danger1  to  the  writer, 
wherever  any  unusual  name  or  unelaborated  phrase  is  inserted  in  the 
document.  You  know  what  words  that  lead  to  rocks  you  have  used  in  your 
recent  composition,  and,  though  admitting  that  you  do  this  as  a  concession, 
you  have  still  done  it.  But  to  us,  who  by  ordinance  from  above  and  merey 
have  attained  to  this  priestly  oflice,  it  does  not  bring  honour  to  take  such  ill 
expressions   in  our  mouth  and  consign  them  to  writing   :  for  it  is  written, 

1.  xlvSuvoc. 


188  LETTERS  OF  SEVEHUS.  [16] 

jj_0O|  ^^^0  .Oi-*)0_3  ^__o  ^-^U  1-coaiaJo  - )  US — ^t—  v*-^-J  .)-joI-9?  <mL<z£ux>i 
^  :J>-C>-O>o-V__io  jJj  jLö  ^±o.xo  :v^O.'i/  JlOiJ.;  J-^ia*  lo_\;  oöi  :s_»a_b.a3o 
JK^.._.2l_.  JLo_\,i  Joch  vtrt  .°>.-*>  J.JL_o...6t.:>a_\  -.^soi  *-./»;  JJbö»  odonrnN  ^^ 
"^.ooi  ^.^d  p  .otiootS  ^Ka_<s__>  jJSO-Oo  oü>*  oou.U;  .-yo»  i\i  JJSol_>__ö/o 
^o  j.x>i-V  JJ  ))^n  m  ■>;  >■»/?  -»öl  •  •^-W*'  JJ--*  lo)^».^m\o  :,_.oi\  K^l  jj__ot 
121  v°  ;i  ^Looo  .y*o.,_.o  yk^ajx~  lai_\  Jj/  y^u. toö  Jlico»j  \k^&o  *  •  J_^-.JLj  w.©t 
och  :jJS^»j-\_Vc>->  ).jl£l.j.js  vJl2uX^0;  oot  JV---i__\  .^. » >q  ^^£°?  .11)°-*  /-^-  jLl/ 
Jjl;/  ..J-^—c-Jl  "^3  ^io  V^flD  K_.Jboo.JLO  o£_>.  ^_«.-_  JJSC_n._x>  jo£-*\  K-.)Ll_«-afl 
•J-oj/  )«ik  otbo  o/  •,>tqi>o;  Jvtoi  f>  ,.._.  ^_.*cuot  ,)mu  o/  K-j  /  j_i6/ 
po/   JLSJLio;  j^a*a^  *.-.  •  .Jjl-VI}   Kj/   J__>.   j£\___\U  Io^SlIls;   ooij/;   J.x-^o 

JJ     jl.Q_.t-~     LoCHi     ^i_Vr__io/     JbOlOi©    Joi.3^1    )— -OCI    1    O    V_V50    Ot    I    V?     r--».-*'     ■  ^U  / 
.-)K,  -v,  l\cO    JLo.iu/o    .-jl.OOU-fcs     0i-)0     K-.jjL.-UL^  V-*-^   °-^    .Jts^J--C>JOofcoo 

•  .tv.-L^^    ^J_\    1CH.-200   .) ,.  i  \  .;    J.  v>o».ö    JJ/   -JK  «jL,n  Jlo~.,.__   La\    julo'1./ 

,V~-o/         J-^OV--,      K.O    o/      jl^sJ-\JU    yojl   °>    O    ->     t-3       .-/v>\.     An    n      J.ic^_a_.0     l-lLf-O 

^  *  ♦ 

1.  Ms.  pl. 


«  Tlio  Ups  of  a  priest  will  guard  knowledge,  and  they  will  ask  law  from  his 
mouth  »'.  Wherefore  Paul  also,  who  was  taken  up  1o  the  third  heaven, 
and  heard  ineffable  words2,  knowing  the  difficulty  of  words  of  this  kind, 
urged  the  believers  to  make  earnest  and  constant  prayer  that  speech  might 
be  granted  hira  witli  eloquence3.  Since  then  these  things  are  so,  and  wo 
decline  to  employ  a  multitudc  of  words,  which  as  a  rule  do  not  escape  sin', 
I  will  use  sliortness  of  speech  to  your  wisdom  and  knowledge,  and  ask  you 
a  very  easy  question.  Do  you  call  the  flesh  possessing  an  intelligent  soul, 
which  God  the  Word  voluntarily  united  to  himself  hypostatically  without 
any  cliange,  a  specimen  or  a  generality,  that  is  one  soul-possessing 
hypostasis,  or  the  whole  human  generality?  It  is  manifest  that,  if  you  wish 
to  give  a  right-minded  answcr,  you  will  say  one  soul-possessing  body. 
Accordingly  we  say  that  from  it  and  the  hypostasis  of  God  the  Word  the 
ineffable  union  was  made  :  for  the  whole  of  the  Godhead  and  tlie  whole 
of  humanity  in  general  were  not  joined  in  a  natural  union,  but  special 
hypostases.     And  the  holy  and  wise  Cyril  pläinly  witnesses  to  us  in  that  in 

l.  Mal.,  ii,  7.  —  2.  II  Gor.,  xn,  2-4.  —  3.  E[ih.,  vi,  19.  —  4.  Tliis  perh.  represents  ifiaptetv  (to  err)  : 

see  p.  7",  n.  3. 


[17]  II.  —  TO  OECUMENIUS.  189 

;g^..\  a  ,.3  •  JIa_*,_~  >K_s  J^on  Y  n  \  v^^iö  )  «-■«.,*,  v>  »_^_\»  cia  v>  *Jjl3oi 
J^ji-J^-.  ^»*  Joe»  JJo  tyOOuS,  «Slcl^ö  j — 1 — ^v  \o  »;  o/  ),_ja._./i  )lo,°i  .nn 
■:-i-io/  ooi  ».3  oot  J  »^oaJQ  a  oolo  v^cy.~  )oou  |!S^.j.>o  |La_.,_~i  J.^xqjlü 
jj/  .JmiV |  o^  ^.po  ♦.  i.«.3l^.'  Ipioj  ^io  •.J.ioaiß  o»Kö  ^-.;  JLa\a^.  JJ*; 
.  v—x-cd  L   JJo  .)K^ju>.3  Jla..,.~   JLooi  .->^w.)o  i  v>  ^   yoouioj    ^«.^.oi   J^oaloi 

i  .vs  .'n  K..JI  ^io  n  wo  .-j^o<^;  )la.t...«  .  i  ..  .  .jV»/;  .  •  v£DO_öa^coj  l^^it 
JL^^v  J»ii  och  .^cooJS^ja-o  (ju»t-°!  JoCS^s  ^o  ILJLSJ  JLo"  JSÜLi  ^.mw\ 
y-^t  x^°  t-— -^  JJ°  .^-»?  Jitaio  :-Uooi  pö/  ^coa_öa_£._flQ..j;  oilaX*  wlVlt 
JJ.a.-..,—   yj    c=s/    -.ot-\    J^-./    jooi.J    J.J.DOM    w.6|    .')lo  l  Vi   .Ol;    Jl>-»U    )l^-X.iaX 

<*.\  **-'  U-it-s?  M>oj^,  J^Uo  po/  i-^  JJ  .^^jlj/  *  ^ii^oo  jLdojP;  *  '-lv  b 
JbaVo-o  Lo.iJ^.^1    ^.ISoo/   1-*-^.  I"-^0-^-0   *jooi  )f„ca_29  JJ  /     JKXio   joCSx 
)ta-^— .^a<   J.i^.\aii   ,    .\,<^\    :>ma\c>o>;o  vxd©V-^3i   :^_och    y-»/j   :>  » vi  »In^o 
)JLat  » l">  a\o  •  Jooil  jkuju^l   Jloq  .  n  lo  J.3o,£3?  ji.a-.,_«  ^-»«-»ot    Joch  ^^v> 


the  third  chapter '  or  anathema  he  spoke  thus  :  «  Whoever  divides  the  one 
Christ  into  hvpostases  after  the  union,  associating  them  in  association  ol' 
honour  or  of  authority  onlv,  and  not  rather  in  junction  of  natural  union,  let 
liim  be  anathema  »2.  And  again  in  the  Scholia  the  same  says  :  «  Hence 
we  shall  learn  that  the  hypostases  have  remained  without  confusion  m3. 
Accordingly  the  natural  union  was  not  of  generalities,  but  of  hypostases  of 
which  Emmanuel  was  composed.  And  do  not  think  that  hypostases  in  all 
cases  have  a  distinct  person  assigned  to  them,  so  that  we  should  be  thought, 
like  the  impious  Nestorius,  to  speak  of  a  union  of  persons,  and  to  run 
eounter  to  the  God-inspired  words  of  the  holy  Cyril,  who  in  the  second 
letter  to  the  same  Nestorius  speaks  thus  :  «  But  that  it  should  be  so  ''  will  in 
no  way  help  the  right  principle  of  faith,  even  if  some  men  spread  about  a 
union  of  persons.  For  the  Scripture  did  not  say  that  God  the  Word  united 
to  himself  the  person  of  a  man,  but  that  he  became  flesh  »\  YVhen 
hvpostases  subsist  by  individual  subsistence,  as  for  instance,  those  of  Peter 
and  of  Paul,  whom  the  authority  of  the  apostleship  united,  then  there  will 
be  a  union  of  persons  and  a   brotherly  association,   not  a  natural  junction 

1.  xe^aXatov.  —  2.  Mansi,  IV,  1081.  —  3.  Schul,  de  Inc.  Unig.,   11   (ed.  Pusey,  VI,  p.  520).  —  i.  Gr. 
ei?  ™  oütw;  ex^iv.  —  5.  Cyr.,  ed.  Pusey,  VI,  p.  8. 


*  122  r 


190  LETTERS  OF  SEVERUS.  [18] 

)LajL^"  )jl9\cLa.\  ^«^ .  n'ii  yttjöi  .•^..,,  v>/;  .  .t,,»lftoo  )K-.ojS^  JIculu^Äoo 
-.Mjt^aio  otJ\o  cHJLbo  JJ  aA.\  .  » vi »  n v>  t-»-^  .  «  v>t  r>'v>  .^cdo..oql^.£Qj* 
|o»_\JJ  oi.-^  .  .« a„a.^ö  ,.0  Lxooio  .^otabOs  ofcoNj  L^X^-.;  i^o,^  &1*  1-i.a.«/ 
^xxs.-.io^w.^.    ^£>/i  v^ö«  .» ^O^^o  Uo,J.3i   jLa_.»_~    £n—)^_*.ai  ) laJLia^oC^   .  JtO^io 

)  Lcy-....^...    *-*"^  a"^   •°°'   °  »  ".V    .*Jot^\    ^s,^    ^-Dits-SO    :)..jL_)i_^    ^Ji^vi./; 

p  :^*^.£oö  L^l3o,_so  )1q-.^-^  K-jL-aJib^tio  JJ  JJ  /  :)'t^°  Ul  P°/  U-*-* 
y—h  J  la.>t^.\  •  .  -"  -^  wVl  .  v>  J^oaJUQ  ,.— o  ^«.ajäJSoö  iaJio  Jjoot^> 
)K-^_io  jouSX;  |  V)o  i  o  V--^  ^r3/  Jt-Q-J  ^-)-»J'  JJ  **-■!  J3o,^j  oA.  -J;oi 
,.d  j-LÜjo  Jj*L^^  "^o  yo^a  Jooi  ^oioh^»l  ^_.;  »OL^io  :^o  »  n ,v>  )ooi  >et  n  v> 
y-J.~i  oöi  )» rn>  yo'^  JJ/  -.Jju.,-o  )—oio  J-s/o  )ot^x  ya^  ^.otolx»../  K_.J_iooK.io 
Jooi  yofc\^o  JJ        otloA;   jla-.,..^.    ^o»-o  .JK__v_iJ^-S>o,...  )>°in  >>31V>;   c*_\ 


of  one  hypostasis  made  up  out  of  two  that  is  free  from  confusion.  For  tliis 
is  what  those  who  adhere  to  the  foul  doctrines  of  Nestorius  are  convicted  of 
saying  with  regard  to  the  divine  Humanization  also.  They  first  makc  tlie 
halic  cxist  by  himself  separately,  so  that  a  distinct  person  is  even  assigned 
to  him,  and  then  by  attaching  Godthe  Word  to  him  impiously  introduce  a 
union  of  persons  into  the  faith.  This  Gregory  the  Theologian1  also  rejected 
by  saying  in  the  great  letter  to  Cledonius  :  «  Whoever  says  that  the  man 
was  formed,  and  God  afterwards  crept  in  is  condemned  :  for  this  is  not  a 
birth  of  God,  but  an  escape  from  birth  »-.  But,  wlien  hypostases  do  not 
subsist  in  individual  subsistence,  as  also  in  the  case  of  the  man  among  us, 
I  mean  him  who  is  composed  of  soul  and  body,  but  are  without  confusion 
recognised  in  union  and  composition,  being  distinguished  by  the  intellect 
only  and  displaying  one  hypostasis  made  out  of  two,  such  a  union  none 
will  be  so  uninstructed  as  to  call  one  of  persons.  Though  the  hypostasis  of 
God  the  Word  existed  before,  or  rather3  was  before  all  ages  and  times, 
being  eternally  with  God  both  the  Father  and  the  Holy  Spirit,  yet  still  the 
llesli  possessing  an  intelligent   soul  which  he  united  to  him  did  not  exist 

1.  0eo)i6yo?.  —  2.  Ep.  Hil  (P.  G.,  XXXVII,  177).  —  3.  (löXXov. 


[19]  II.  —  TO  OECUMENIUS.  191 

Jt— *^o  -Jtm  ->;    »-^"^    )t-— ^°     't-^o/   )l\  v>  vOO i » 1 «. ao  .   la^<    ^cx   )Li^_.L=>i 

<x>n.',.ao;    N^so/   ou^slId;    ^iajL^.  ous  ^0t-=>  JJ/   •j-»-.t-o  o6(   j't-^  ,*»-.i.io   ^io 

yJ^Ot^v     )<^V0    1^°/?     j-11^"*/     ytt\iO    ^.J   j^CUnwkJ,   .'jooi    ^OHO^/     jj     Ot^-.l     ^_io 

)lot  .  n->o  .V.loi  v>\    yoot  i  ,v>»   ^.^Xoi  .-),f>  Vi./    )  .  i  \  •;»   )v>mn^  voou» 
JK   .  i  \o_3    (Loou^s,   .•^ca^^öo/o    | m i ^  laJS.  >n  ml   JJo   .^^.oi;   )K^jlo 


before  the  union  with  him,  nor  was  a  distinct  person  assigned  to  it1.  And 
the  great  Athanasius  bears  witness,  who  in  tbe  lelter  to  Jovinian  tbe  king 
says  :  «  As  soon  as  there  is  flesb,  there  is  at  once  flesh  of  God  the  Word; 
rand,  as  soon  as  there  is  soul-possessing  and  rational  flesh2,  there  is  at  once 
soul-possessing  rational  flesh  rof  God  the  Word"  :  for  in  him  also  it  acquired 
subsistence  »:i.  And  the  holy  Cyril  also  testifies,  addressing  the  impious 
Diodorus  as  follows  :  «  My  excellent  man,  I  say  that  you  are  shooting 
forth  unlearned  words  much  affected  with  what  is  abhorrent.  For  tbe  holy 
body  was  from  Mary,  but  still  at  the  very  beginning  of  its  concretion  or 
subsistence  in  the  womb  it  was  made  holy,  as  the  body  of  Christ,  and  no  one 
can  see  any  time  at  which  it  was  not  Ins,  but  rather  simple  as  you  say  and 
the  same  as  this  flesh  of  other  men  »''.  Following  these  God-inspired  words 
of  the  holy  fathers,  and  confessing  our  Lord  Jesus  Christ  to  be  of  two 
natures,  regard  the  distinct  hypostases  themselves  of  which  Emmanuel  was 
composed,  and  the  natural  junction  of  these,  and  do  not  go  up  to 
generalities  and  essences5,  of  the  whole  of  the  Godhead  and  humanity  in 

1.  This  mustbe  the  meaning,  though  the  grammar  is  awkward.  Ct.  p.  17,  1.  6  (text).  —  2.  Omitted  in 
the  printed  Greek  text.  —  3.  P.  G.,  XXVIII,  531  (not  in  the  genuine  letter  to  Jovian).  —  4.  Contr. 
Diod.,  fr.  15  (Gyr.,  in  Jo.  Ev.,  ed.  Pusey,  III,  p.  4U8).  —  5.  owiz;. 


'  122  i"  b 


192  LETTERS  OF  SEVERUS.  [20] 

.}_.>-.fcoo  jlcwk^K-s}  -ot  ^^.JK^j^aa  v-^JWSs  .jk  .imi  ^  JWi/o 
Jjla..'/  .jk-^jKA  U'üoo   \^sjI   Jjxlx^  ouVo  1q-\   .Jk-uuax^  JIoaj/o 

ocn  .J^octlo  )K\1  ^io  »—  och;  ^-;  -ot  J^.,-.  .-^>  ,-^Jo  joot  (i^a  JK^io» 
.  i  -.  )Jo  ,^--j  -oiJs  .K-.)_iocujD  JK^w^io  )  ,*°>i^  sJLajLio;  )»m^  t-*-*i7? 
^-ulÜJ    J^ooJlo;   .-„J-sfco    M^\...*v>    jk-uf~/    U*^3  ^J   ^^   Vm"»^ 

la\;  Jlf^J-*  -OP"*  UxooJ-s;  ..)K*^oojlo  JJLo^-A  JfcOoiSs  ^^iöio  ^>ö 
y_./;  v^ö/?  ^iö  *Jjuoi  /,.*>/  ^>  .^Jt-auät  «ägioiQ.^  )-*otj  s-oi  .•^cooaJo^-o 
Joou  ..^au^./  ouai>o  t^-'l/  J^e-op»;  oix  JJ/  -.^/  )l«ajL*^-3  W^? 
*JL»cua\;  «öt  ,_*>  ,]Liö  jooy  ^-.j  yO^io  .JJUJ^io  )lcu,  -»VV^  ^io  »ä^Slüd 
J1q_jl_iJJ   -.pppffft  «  nn  ffft   lo.^;    ^JLVJU    )iy  ^*j— 3    :)vt  .1.»   ^»;    s£DO_S_.jo-o 

1.  Ms.  om.  —  2.  Ms.  pl.;  Greg.  7tpo;pr|™i- 


general  :  for  it  is  manifest  that  the  whole  of  the  Godhead  is  scen  in  the 
Trinity,  and  hnmanity  in  general  draws  the  mind  to  ihe  whole  human  raee. 
How  therefore  is  it  anything  hut  ridiculous  and  impious  for  us  to  say  that 
the  Trinity  was  united  in  hypostasis  to  the  race  of  mankind,  when  the  holy 
Scriptures  say  more  plainly  than  a  trumpet,  «  The  Word  became  flesh  and 
dwelt  in  us  »',  that  is  that  one  of  the  three  hypostases  who  was  rationally 
and  hypostatically  united  to  soul-possessing  flesh?  But  neither  do  we  deny, 
as  we  have  also  written  in  other  letters  on  different  occasions,  that  we  often 
find  men  designating  hypostases  by  the  name  of  essence2.  Ilence  Gregory 
the  Theologian  named  hypostatic  union  union  in  essence2  in  the  letter  to 
Cledonius  which  we  have  just  mentioned,  speaking  thus  :  «  Whoever  says 
that  he  worked  by  grace  as  in  a  prophet,  but  not  that  he  was  united  and 
fashioned  together  with  him  in  essence,  may  he  be  bereft  of  the  excellent 
Operation,  or  rather  may  he  be  füll  of  the  contrary  »3.  And  the  wise  Cyril 
in  the  second  letter  to  Suecensus  calls  the  manhood  which  was  hypostatically 
united  to  God  the  Word  essence2,  saying  :  «  For,  if  aftcr  saying  one  nature 

1.  John,  I,  14.  —  -2.  oOui«.  —  3.  Kp.  101  (P.  G„  XXXVII.  180). 


[21]  II.  —  TO  OECUMENIUS.  193 

Jjmoo-io   (LajuLsi    (io^boaxioi  ^_,j    ^s^io  .yla^;    J_^i»o/    Kia--ol/    U^.-/ 

^-JL.;a_io  |  I  «  1  ^-.Vt  vioi  )!•>./;  ^»s  ^.ch  '^.io  :vootJ^  n  3  vi  <v> 
vm .  (Yio'JJ  j-boaJLo  a.j/  ^_£>/  :>m .  mö/  ^JLVl  —ico  poju  -^  -j^i  n*  v  N. 
JchAJJ   >.  i  ;•  ->V   ^io  jujJ    'jJo  •.|_*;^_io  JJ;  ^_iö  y.../    ^.i^oy^,'  V)kmJ 

tnivia  Jji_io>_io  )  .  s  i  jja-^o  -.'JoCSx  N^^j  o^X  K_/  ^3/  ..voopu 
lo  .\  >o  n  rm  ^ioo  -.^^  ^io;  jla^u^  ,-^.s  J-.aa3k.J0  ..v^j.JSo  JIo^oijj 
ws^m->'o  :^.k.../  )i-^»  j-^AQ^ÜLs  ,jo  «Jl^^-si  y.*\  „-^01  ♦JjJiU^*   JK^io 

|ou$S.      toa— »O     J»jji     AoCUnj     ^O     y   JuS   J)     .^-XJs^.-O    JK^upo»      J-»V/;     yQ-iV 

^-^chi   oou/o  .(iL»ia3   ^.io   ^.Jl3'    oow/  ^   "*.;ol   )  N-^...ko_=.i      w.6t   -.ouK-,/ * 

1.  Here  begins  an  extract  in  G  99  v  b.  —  2.  G  ^*-s-  —  :!.  G  U3/-  —  4.  G  lo^U  ».»."r^   Kw^=/-  — 
5.  G  M'o.  —  6.  A  »j°v  —  7.  Here  the  extract  ends. 

of  the  Word'  \ve  had  stopped  and  not  added  'incarnate',  but  set  the 
dispensation  as  it  wereoutside,  they  would  perhaps  in  a  way  have  a  plausible 
argument  when  they  pretend  to  ask,  'Where  is  the  perfection  in  manhood? 
or  how  was  the  essence  after  our  model  made  up  ?'  But,  since  the  perfection 
in  manhood  and  the  characteristic  of  our  essence  has  been  introduced  by  the 
fact  that  we  said  incarnate',  let  them  be  silent,  since  they  have  leaned  upon 
the  stall'  of  a  reed  »  ' .  But  saying  that  Emmanuel  is  from  two  essences2  also, 
as  we  confess  him  to  be  from  two  natures,  even  if  one  understand  the 
essences2  as  hypostases,  we  avoid,  as  a  thing  that  is  unscientific,  and  has  not 
been  stated  in  so  many  words  by  any  of  the  God-clad  fatliers  :  for  in  such 
matters  we  must  avoid  novelty,  even  if  it  has  some  religiousness  about  it, 
and  with  the  psalmist-prophet  be  preserved  in  the  tent  of  caution,  and  be 
hidden  by  grace  from  on  high,  even  from  the  contention  of  tongues3. 

These  things  we  have  written  in  epistolary  style,  though  we  are  in  the 
midst  of  many  troubles,  and  of  many  tens  of  thousands  of  kinds  of  cares. 
But  it  rests  with  your  truth-loving  and  God-loving  soul  to  inform  us  by 
letter  if  you  have  given  up  the  doubts,  and  if  what  we  have  written  appeared 

1.  Ep.  46,  3  (P.  G.,  LXXVII,  244).  —  2.  oOoc'a?.  —  3.  Ps.  XXX,  21. 


122  v°  a. 


III 

L  6  r  b. 
M21  V  b 


194  LETTERS  OF  SEVEHUS.  [22] 

♦  )la.^,.^  ^  «;o/   jojjz  .^J»  .Mt— QjLioo  .V-=Li>.  ,)W,  -mtiV^  J,oi  ^.io 

•tcaxAn  .^cuiincvjajrcr  iioi-n  j£miT\  r^^\:\\jr^  ^73  aal»1* 

♦ ' )  *  .  *£>  scooV^S   )e*S>»  ^a—'»   JLaS>;    -61  Ut-^J   K_V*'  *■» 


IV 
G  25  v" 
L  Hl  v 


vb.    '  x 

•:-^lo— o;   «^  Joo«  K-./   lU-^cc  ^t^o  JLsa-»  Jl  a^ 

•:-JjLDot   i-io/  ..|_»jaoo/i   ql^o   |jxioq.x  .-otoK../ 

1.  M  om.  —  2.  Mss.  IU. 


to  have  been  well  stated.  Know  that  the  religious  deacon  Anatolius'  lias 
abandoned  tliis  opinion,  and,  though  late,  lias  thanked  us. 

III.     Ol-     THE     SAME     FROM     TUE    5"'     LETTER      TO     OeCUMENIUS,     WHICH     BEGINS, 

«   When  I  read  the  letter  addressed   to  the  God-loving  Peter  the 

presbyter  2  »• 

513-8.  It    is    not    confessing    the    particularity     of    the     natures    from    which 

Emmanuel  comes  that  we  avoid,  so  long  as  \ve  maintain  the  unity  without 
confusion  (the  particularity  is  that  which  is  expressed  in  natural  characte- 
ristics),  but  distributing  and  dividing  the  properties  to  each  of  the 
natures 3 . 

IV.    Ol'     THE    SAME    FROM     THE    LETTER    TO    SlMUS    THE     SC  HIN  I  Aldis,    WHICH 

begins,   «  Unless  I  had   some   great  affection  for   vorn-  illustriousness  ». 

513-8T).         [After  first    citing  the  passage   of  Basil  which  says,  «  'Unbegotten'  is 
a    characteristic    of   a  form   of  being,    not   of  essence4    »',    he  speaks    as 

1.  S.  L.,  p.  38(?).  —2.  S.  L.,  p.lljperhaps  Severus'  brother (id.,  p.  150).—  :t.  A  Greek  fragment  of 
a  letler  to  Oecumeniusis  preserved  in  Mansi,  X,  1116.  —  i.  oiaiat.  —  '■>.  P.  G.,  XXIX,  680. 


[231  v-  —  T0  EUSEBIUS.  L95 

Jfcou^>  jlaJ^^l;   -.)i.Oii5/   v-^    op?/    -V*°l   W?    'l-^-f  J^ooJLfl^     .Jjjoi 
voouio;      jfcOiJ.   ),v>cui>    ,öj-K-/;   «6«  -r-^3?    Jk— ^o   J-^üoo/   |t-*io  c*..k-./  »G24fa. 


^*>«  \  ♦  G  30  r  b. 

♦yWJ    *-^=>   «^    Käs«/    p   cax*n^    \  rdjx.&jaalciAJOo 

Ns^io   JIcuULcojl^  J-_coo/;  -.pojj    oolo   .Jj^i^OO}    -öl  laS>  JIJLl  ,J.*oto    jj/ 
|.A)oa.i    wie  ^>-^>  -.).  i,  »  io  w-;    JKI-  .JIo^jKjl^o   >r_»;    )~^oo.jlo  .L^aJuio 

I.  G  sine.  —  2.  f.  sing.  —  3.  T.c-.=.  —  i.  ( ;  U*>>  —  5.  Here  begins  an  exlrael  in  1 1  23  \    b  and  I.  106  v"  1). 


follows]'.  But,  ii'  we  interpret  the  saying  rightly  from  the  clear  teachings 
ofthe  saints  and  of  the  other  fathers,  the  meaning  hecomes  piain,  and  tliere 
is  nothing  contradictory  or  dillicalt  in  it  :  for  'being'  liere  expresses  the 
(listinet  hypostasis  of  the  Father.  For  the  fathers  said  that  the  Holy 
Trinity  exists  both  in  one  essence2,  and  in  the  being  of  each,  that  is,  three 
hypostases,  existing  severally,  of  the  Father,  the  Son,  and  the  Holy  Spirit. 

V.  —  Of  tue  holy  Severus,  from  tue  letter  to  Eusebitjs  tue  sciiolastic, 
\v i i i c i i  begins,   «   Sincc  you  have  raised  objeetion  against  me  through 

your  letter  ». 

But  now  also  we  will  come  to  what  is  required,  and,  we  will  again  say,  513-8 (V 
that  'essence'2  signifies  a  generality,  and  'hypostasis'  a  particularity,  but 
'being'  and  'nature'  introduce  sometimes  a  general  signification,  soinetiraes 
a  partial  or  particular  one.  This  is  staled  on  aeconnt  ofthe  varying  use  that 
is  found  in  the  holy  fathers  :  for  you  knew  both  that  essence'2  is  sometimes 
employed  in  the  particular  signification  of  '  hypostasis  ',  and  occasionally  also 


1.  I  place  this  and  the  two  following  letters  during  episcopaey,  because  thej  <leal  willi  the  deflnition 
ol  'essence',  \\  liicli  is  also  diseussed  in  ep.  2.  Epp.  7-9  naturalis  go  with  ep.  6.        2.  oOffia. 

patr.  or.  —  t.  xn.  —  f.  2.  14 


VI 

(',11   v 


196  LETTERS  OF  SEVERUS.  [24J 

d-JO)      ^-./i     jb.tOOJL.2     )iOi-"S.^iC>      "^.oJ^.jLiO;     »..»•>    |     l^£Oo{     tSL^t,    )  Nrtf>  I  nn 
•:J_^.iQ_CD    OCX    ^-iONJ     t-3     COjTCVXjT» 

.Jooqjloo  \^£ßol   ^A,io  .-•poji/   K^j-aa^o  ..Jj/  \  im^o;  y.^/  ^.^ö  ^.^oi 

OiX^  ^.J  ^-5>~3  .^.oKjLiO  (.-»..£00  /  >2L?Swk.  ,^_iÖ  ^^  '.K*3j  ^-.;  JjsOJi 
os/i  J.JL3-./  Jlaju/  Oi-\.-3..\  v$/  fS^)*Q.~|  ^.-^-.O  (.x^s  »"^nv  <"-  1^"' ft 
•.jLn.vi  ->;  ^_^\^-/io  |.jL^iio  :JK-~ "^o  jloJLut  Jjli3  V*^  yOOl-^3  .Ol-Ko 
.Jlj/     ^-£>?     '.y,!  ^f>*    jj-*-3     t-~     Oolo    .J-o-fc-l/     jjLkSL^    ^^-Sl^KI«  V>Q    ,     .,  ->S.  »'s« 

1 1  »3  ^mj    ^j-soi   ^.io   Jjl./   .oo  n\<;    K.^3   o/    .>xoo^.3i    o/    jK-.'/   v£oa\a3; 

L-^-JDo/     ^.2^.^     .'jjLOj    |.V>    I    ->    Mlm    »  «X    -J^Q.-*— »/     CX-^Sl^    ^-UOtVl'tV) 

) aooJL o  s^lS.^  •  ..  i  .»•*>/  ^cdq.\q3^  ^.o\oK*l  U^-3  »—}  ^»t  ii-/  .  i  .  -■  *  .An« 
jLa.-.K.^.^K..^    ^JL>'^/     |_jlo    ,.— o     J..JLOOI    .JJLO;     J^cljl    o^QjAoo    J..-—J-^-< 

1.  Ms.  plur.  ;  cf.  p.  21.  I.  8. 


'hypostasis'  is  found  employed  in  place  of  'essence'1.     For  tliis  reason  we 
decline  to  use  such  a  signification  as  being  unscientiric. 

VI.    Or    TUE    IIOLY     SeVERUS,     FROM     THE    LETTER    TO    M.VR0N,     OF    WHICH 

tue  bkginning  is,  «  When  Naaraan  the  Syrian  ». 

.13-8 (?).  Enough  has,  I  think,  been  said  about  essence1  and  hypostasis.     ßut  the 

name  'nature'  is  sometimes  taken  in  place  of  essence',  sometimes  in  place  of 
hypostasis.  For  even  the  whole  of  mankind  we  call  comprehensively 
nature',  as  it  is  iudeed  written  :  «  For  all  natures  of  beasts  and  of  birds,  and 
of  reptiles  and  of  things  that  are  in  the  water  are  subjeeted  and  are  made 
subjeet  to  human  nature  »2  :  and  again  we  speak  of  one  nature  in  reference 
to  a  single  man,  Paul  for  example  or  Peter,  or  maybe  James.  Ediere 
therefore  we  name  all  mankind  one  nature,  we  use  the  name  nature'  gene- 
rically  in  place  of  'essence'1;  but,  where  we  say  that  liiere  is  one  nature  of 
Paul,  the  name  'nature'  is  employed  in  place  of  'individual  hypostasis'.      So 

1.  oÜTi'a.  —  2.  James,  m,  7. 


[25]  VI.   -  TO  MARON.  197 

Jjo-./  -.VX>U    tjeouaao;    JoCSs  )K.^_ioj   JjL*a  ,—;  ^-.;  ,-fcoo/  ,yca\  "VJlu 

t    CO    *>>/;     JXO     f_«j     ^O    Jj<H.^-^-2>0    .t,..\*>j    ^-..J^— »/     ^0    yj4  ,../     jl.j/^     o/ 

ow^~«;    jju^s    v—    ^i   .  °>  fori  v>   p    jJ  /   .^-X_.-,_3ö/    ft^acu^dl    o..\    •.r_j_.^_io/ 

)^0»  ->    ^ai  mK^O    J_>U^wt     j^fOQJl     >°>\.^     -.JL^aJ^O     ,-J^     wj^I      jjL^lS     mVI 

vQJCi    *-•/>    oo*^   .x-*?    Lj»— >/    JofSxi    IbCboaV   ,^pö/    U-^>  ^ö  ,—   ,-3   -Jj-«J; 
)  i  a  ./    ^-^öti    Jlo^   j;ot   6vXn-\   V*^d\   .^o—V-^o  ^°?    I^J*»-=   ^»P°/ 

l.  Ms.  <^wv 


also  we  call  the  Holy  Trinity  one  nature,  cmploying  the  terni  'nature'  in 
place  of  the  general  designation  'essence'1;  as  Gregory  the  Theologian  the 
bishop  of  Nazianzus  also  said  in  the  sermon  on  the  Holy  Pentecost  :  «  Confess 
the  Trinity  to  he  of  one  Godhead,  my  friends ;  or,  if  von  like,  <>f  <>ne  nature; 
and  we  will  ask  for  you  from  the  Spirit  the  expression  'God'  »2.  But,  when 
we  say  'one  incarnate  nature  of  God  the  Word',  as  Athanasius  the  prop 
of  the  truth  and  the  apostolic  faith  said  in  the  books  on  the  Incarnation 
of  the  Word3,  we  use  nature'  in  place  of  'individual  designation',  denoting 
the  one  hypostasis  of  the  Word  himself,  like  that  of  Peter  also  or  of  Paul. 
orof  anyother  single  man.  Wherefore  also,  when  we  say  one  nature  whi  h 
became  incarnate',  we  do  not  say  it  absolutely,  but  bv  adding  'one  nature  of 
the  Word  himself  clearly  denote  the  one  hypostasis.  But  the  very  raen 
who  blasphemously  call  the  one  Christ  two  natures  use  the  name  nature'  in 
place  of  'individual  designation',  saying  that  the  Word  of  God  is  one  nature, 
and  the  man  as  they  say  from  Mary  another.  For  they  do  not  reach  such 
a  height  of  fatuity  as  to  say  that  they  are  using  llie  name    natures'  in  place 

1.  oüoia.  —  2.  Or.  \i.i.  B.  —  3.  P.  (,..  XXVIII,  28. 


II    >  ■  I. 


198  LETTERS  OF  SEVERUS.  [201 

)Lo-.k^\l  )juj  ^iö  ,.—  :)a^.K^o  j^ioi  ^.io;  yo+^o   y—l  t^^.  vj  ,y»,..t,.itOfl 


c.  15  r»  b 

*  v°  a. 

LlOlra 

Z130  rl)i 


)'(m  -i  i— ^.     jACS^o  .  vJlj^jsL/o  t«Vl|   I^oöjlo   )N»\l    ^io   ;ct^..bs^5  ,—   Jch^n 

M25ra.  •:'J_^.»OjCo  oot    ^io.N.j   ^s    öu-o;   -Uoi-o    yoV^0  io^;   ^*"W    ^°  9^*! 

ILsl^^q.»  V^°)^?  ^  J°°<  *°'V  JJ?  -.i--^3  ^W  *^°l  -.^>l  -^äx  ^^o)  p  jj/ 
,_^\om    JK^io    ^.ch    ^    ^chj    . '^jl—   *-oKjlJ   JJ;    ■.'V.loiViV    yOOUioj    j-l^S; 

1.  Also  in  Y  (p.  172   in  Assemani's  nolalion).  I  have  no  photograph   of  Ulis   page,  but  Y's  (ext  is 
almost  identical  with  Z.  —  2.  Here  thc  extracls  in  G  and  L  end. 


of  'general  designation',  I  mean  in  the  samc  sense  as  essence1  :  i'or,  if  the 
IIolv  Trinity  is  one  nature,  and  all  mankind  one  nature,  in  the  same  sense 
as  anything  which  is  shown  to  be  so  on  this  principle,  the  Hol  v  Trinity  will 
he  l'ound  (to  say  averv  absurd  thing)  to  have  become  incarnate  in  all  mankind, 
that  is  the  human  race. 

Of  the  same,  from  the   letter  to  Mannt,  which  begins,   «   When  Naaman 

the  Syrian  ». 

But  the  Holy  Scriptures  instruct2  us  otherwise,  teaching  us  lhat  God  the 
Word  one  only  of  the  three  hypostases  became  incarnate  and  humanized. 
For  'the  Word  became  flesh,  and  dwelt  in  us'8. 

Of  the  sinne,   from  the  letter  to  Maron   the  rentier,   which  begins, 
k   When  Naaman  the  Syrian   ». 

But,  when  you  hear  these  things,  you  will  perhaps  say  that  we  oughl 
not  to  have  spoken  of  difference  between  the  natures  from  which  Emmanuel 
is,  lest  we  ourselves  be  found  tobe  repeatingandusing  the  same  expression  as 
these  proud  men.     Accordingly,  let  us  also  refrain  from  confessing  the  union, 

I.  oi«7ia.  —  2.  Lit.  'initiate',  rendering  tuiovai  or  |U)oraY<">Y0ü<rt.  —  :;.  John,  i,  14. 


[27]  VI.  —  TO  MARON.  199 

f  -^  v    loAo    .-^J^^i    \y\-x    *-äoi    f-*\    .-^-.-ia-auJ^-ioo    ^Jb^L-^JSvioj 


r  b. 


^JKjüjo   : l^yjJiao  ,—   yoouio;    (jLiLD;   J.2l\^o.jl   j;o-M    ^'»J    *s/;  Kj/    |>— ' 

1.  Ms.  Im/-  —  2.  G  oin.  —  3.  G  loi^r 


G  139  i ■"  b. 

*  v"  a. 

L2  v"  a. 

M  2i)i"  ,i. 


because  they  also  profess  tu  speak  of  a  union  which  consists  in  an 
associatiou  of  honour ;  and,  because  they  speak  of  two  natures  after 
the  union,  let  us  also  not  say  that  the  union  was  made  from  two  natures, 
rejecting  even  the  very  mention  of  natures,  like  silly  children,  who  tremble 
at  terrifying  alarms  that  are  fictitious  and  invented,  as  if  they  wrere  trutli,  and 
flee  to  their  mothers'  bosoms.  If  on  account  of  the  blasphemies  contained  in 
the  opinions  of  those  meii  we  yield  t<>  theni  words  and  names  which 
establisli  the  Iruth,  together  with  the  sound  of  the  words  the  great  mystery 
of  religion'  goes  from  us.  But,  if  we  be  right-minded,  we  shall  both 
religiously  hohl  to  the  words  and  east  out  the  foul  opinions  as  evil  speaking. 

Of  the  same,  from  the  Ictler  to  Maron,   which  begi?is,  «   When 
Naaman  the  Syrian   ». 

You  see  that  we  rnust  also  confess  tlic  difference  between  the  natures 
from  which  the  one  Christ  is,  and  avoid  the  cuttinej  into  two,  and  extol 
one  Son  and  Christ,   and  one  incarnate  nature  of  God  the  Word. 

1.  I  Tim.,  in,  16. 


VII 
M  26  i-  a. 

Q    IS  I". 


VIII 
N  203  v 


IX 

(;  142  r  l) 


200  LETTERS  OF  SEVERUS.  [28] 

miiin  ,*a\Zn  hol-*  rsf&'i^rsf  ^  .rs^ardco-n 

v^cn^a  hol"* 

^.-^oi^  i-^o   JjL-a..£>öifcoo  JJ    JK^_jl-;o  )KJ^jx^_3L.io   JJ   )la^-j  Ji*~  JJ/ 
)Jk2^io;    J_ U*3  ^o   .-J^o«.9  t—o    I^oojlä    ,—^s    yoojj^../    vooopjo   -.o,-^«!/; 

•>»JSo»'  i  ffl  i  v>; 

|     Q   Cs.ia.~ii. 


VII.     OF     SeVERUS,     FROM     TIIK     LETTER     TO     M\RON,     WIIIC1I      BEGINS,     «     Wlldl 

somc  time  ago   I  received  the  Ietter  of  your  religiousness  ». 

Accordingly  it  is  the  same  thing  to  say  that  God  tlic  Word  was  united  to 
flesh  possessing  an  intellectual  soul  in  nature  and  in  hypostasis  and  in 
essence'. 

VIII.  —  To   Maron. 
5i3-8(?).         Perfection  is  not  found  in  anything  by  nature,  except  in  (lud  only. 

IX.     —    Ol     »III    FATHER  SeVERUS,     FROM     THE    LETTER    To    MaRON. 

5i3-8(?).  But  the  power  of  the  unconfused  and  initial  union  preserved  those  that  wn-e 
unitod  beyond  the  reach  of  disturbance,  and  caused  tlic  two  of  them  to  cxist 
in  one  hypostasis  and  onc  person,  and  one  incarnate  nature  of  the  Word.2 

1.  oüo-i'a.  —  2.  Greek  extracts  from  letters  to  Maron  are  published  in  Cramer,  Cat.  in  Act.  Apost., 
p.  223,  and  S.  V.  N.  C,  I,  n,  186. 


>13-8  (?) 


[29]  X.  —  TO  ELEUSINIUS.  201 

\  (l  139  i    ... 

'♦Jbi  Uaio  ^J./,  Jjtau/  L7^b. 

t^-o  :^juio^o  )^^aJu^oo  Jj^o  J-»t-io  :^_.Vt  ^°?  °'°«  ,.-J\i  '^ooi  Jjl./ 
)Kjül*3  )iaa>)QJLacLai  >»■*/;  o'oi  )  aX^oa  ..V£Q.^.io»  jK^o»  ou^»*  Luo 
)..i.<.  D  y.VL  ^»1  y/  '..  i  «XaK.'m>o  ^.oioN->/  L^^jl^o  o.oi  yoouioi  J  i " rn 
o*Ot  y-*\  -.y-^.xx^&.ys  h^.[x\St^>Oo  )iQ-.^Q-J^.^  K..J  ^;  :  1  La.-,..*.  >K.S  ^jupo/ 
ILa^,.—  i  oou/  :)loi  »  ../;  Jlo^ .  n  La  ^_»;  y.,.^^^0  :^_ÄSJbv3C»  )Iqjl.;K.^ 
o^o  .).-^^Q^   la^>o  .L^öt»   Ja^—qa;   JK^io  •.J^-Q-J!   ^>'?J    ^**   y-*b,   |;<x\ 

,6m»;     .JLSQJLfla  »<=>/     >XDa-UL0Oa$S    JL<a\;    Ut»^/     x  SO   J»o)^0    J-»-»t"ß'  L2v°a. 

*J»»»    Ljlo^o  ->—!/;   \-M-*\  *  2  v  b. 

1.  In  G  the  heading  is  :  "i~Wi   Ua»{  :  (sie]  ov»»}   ^wo^Wi  :  (sie)    "»a-jafioaS»,  loXi   |i.^|=o   isot 
isMs  ^\w  \si  Ua»-  —  2.  L  M  om.  —  3.  Hure  the  extraot  in  G  ends. 


X.     — -    Of    TIIK     HOLY    SeVERUS,     FROM     TIIK     LETTER    TO     ELEUSINIUS  ', 

wiiicii  begins,   «  As  the  great  Moses  appeared  ». 

Where  then  \xe  confess  the  one  out  of  two,  Lord  and  Son  and  Christ,  and  516-&. 
one  incarnate  nature  of  the  Word  himself,  \ve  understand  the  difference  as  it 
were  in  the  natural  characteristics  of  the  natures  from  which  Christ  is.  But, 
if  we  speak  of  two  natures  after  the  union,  which  necessarily  exist  in 
singleness  and  separately,  as  if  divided  into  a  dualitv,  but  united  by  a 
conjunetion  of  brotherhood  (if  \ve  ought  to  call  such  a  thing  unitv),  the 
notion  of  difference  reaches  to  the  extent  of  division,  and  does  not  stop  at 
natural  characteristics.  ,-> 

Of  the  holy  Severus,   [nun   the  letter  to  Eleusinius  the  bishop, 
which  begins,  .«  As  the  great  Moses  appeared  9. 

But,  since  it  is  a  habit  of  the  enemies  of  the  truth  to  hurl  aecusations  at 

1.  See  ep.  46,  IV0111  which  itwoukl  seem  that  communication  wilh  the  Cappadocian  bishops  did  not 
begm  mueh  before  Ihe  accession  of  Dioscorus. 


202  LETTERS  0F  SEVERUS.  [30] 

JJo    )N._oi..Ss     )la.JL.jL.Ji„iK_io  V\    ^_x*^jK.'io    jla^oi    o/    jLa^Q.^    o\ 
..J_ioa-J.  JJ»  yoa.'S.  Jv-.io/;  ~"oi;  -.^jl-*.^  K_Jja^  ,j>  ^jj  • . J K_^iS^ioKio 

j.-2^.~a._*   yxJi   +3   .\laJZi.+i    y-*i    JJo   -.Jjii3;    J.akw-aji    \oKj/    ^■*^V»   JJ? 

^J^Ot     ts-.).-^.^     JjQJLOJ»}      V"/o     7-3JOI     x^°     •)^kCl30     V?^°/     ^-JJOOtfcoo 

y..-/    K^JL^cu«.3l«o    K.-)v*Sl1i     '^b.01    ..  » .,  iV    )„J^a3o    J.nmSo  -.^.^o«» 

|_JL_*.-^jKiO     k_0     o/     :Ji-2^iO     JJo     jLJ^iOj     J^OO/}    .yOÄJLiO    y.X>)ll     J-^ÄJLiO; 

L3r°a.  :jK.3Lio    ou^o    o».iio    yOOULbo    ,-~        ^o    :|p^.    JJo    )«-^.:s    o/    :J.lN*-.fcooo 

^*  •  •  •  • 

J.-2JS.-.OA   s-io   oolo   :JL^a3o   ^jooiK^o    J.a^>.-.aA  ^aiw  ^^  Jjtfot  :^o_^o.io 

1.  Ms.  i?>l-  —2.  In  thicker  irregulär  letters  after  a  blank  space.  —  3.  Here  begins  an  extraet  in  G 
146  r0  b,   headed      >»o   •«:»»»   oCv»N  "-w  (sie)  >noa»)&«»^   La\,  lU^Vao   .^\ico   ^j»  ,3  ^>w  —  4.  G 


•i;  146 V 


us  of  things  whieb  are  the  opposite  of  their  evil  opinions,  and  to  Charge  us 
with  holding  some  mixture  or  blending  or  confusion  or  phantasy  in  the 
divine  and  ineffable  Ilumanization,  after  common  deliberation  we  have  deeided 
to  make  clcar  by  a  limitation  and  distinetion  what  was  stated  by  you  without 
limitation.  You  say  of  the  mystery  of  Christ  lli.it  yon  do  not  reoognise  the 
difference  of  the  natures,  nor  yet  their  individualitv,  since  with  'difference' 
you  understand  also  'division'.  Ilence  also  you  clearly  laid  down  the 
following  by  way  of  a  canon  :  «  When  therefore  we  seek  to  separate 
and  distinguish  rational  nature  from  irrational,  and  suprasensual  from 
perceptible,  and  created  from  uncreated,  together  with  the  differtsnee 
between  these  things  we  also  make  a  Separation  and  division  ».  These 
Statements  have  been  made  by  you  as  well  and  wisely  as  possible,  that, 
where  there  is  rational  and  irrational,  or  perceptible  and  suprasensual,  or 
created  and  uncreated,  eaeh  of  them  remains  by  itself,  and  appears  in  its 
own  hypostasis,  that  is,  has  an  individual  and  separate  and  distinet  existence; 
Cor  here  with  difference  is  understood  also  division,  and  again  from  the 
difference  of  the  qualities  vvhich  uaturally  belong  to  eaeh  singly  we  recognise 


XI 
LI  V  b. 
M  19  v°  b. 


[31]  XI.  —  TO  ELEUS1NIUS.  203 

Jb/  ix>l  )_u^^.too  :L^oooJL=>  J;,-^  s— . ÖJi  JJo  Ja;J-:s  «^J^/  Jj^cu»  ^io; 
:jlo_^  )»_;  J^a-o-o  ica\  :Jooil  )J^jL*a  jla_,—  K-J  o/  J.*jlq.jl3  :JajL^ifcooo 
JKJ^-io  ^*^  Jjou^.  .^Vt^;  J-^a3  .^°  ^^-^  •Jj>-'t-^>  ^JL,>-*'!  U3-/ 
)lai.;ajLiQ_s;  ~_./;  «Ol  Jla^-;o  J.9^w«cui  ^-.;  ^-J^-*»  .jJ-a^a-io  jJ  Jia*^*; 
«Ofol^../  joOM}  «*Ot=>  ^3-3  Ji-^  jJ  t-3  -oi./  Ji— 3/  t— ■->>?  ^*-^°'?  j^-»-»-»-3 
^^-^o    .J»oi    ^io    N!^i^o    )>oi    «oi     jt-^;    Jj-*Jl\    t't-3^    M    JJ©      -J^3 

♦  JjUOOlJ^iO  "^.JoJLVlN 

♦Jj/  )-caa^6  JJo    K^i^v  Jj/  »ajASo  O^Jo-L*^  yOogLio;   Jjlü»  Jj/ 

1.  Here  llie  extract  in  L  ends,  and  Ihe  rest  is  contained  in  an  extract  at  L  3v°  a  and  M2U  v°  a,  and 
in  (',  l./j'Jv"  a,  where  it  follows  that  given  on  p.  29  and  is  headed  ooto. 


division.  When  therefore  mit  of  things  that  differ  in  kind  and  are  not  of 
onc  essence1  with  one  another,  the  suprasensual  I  mean  and  the  perceptible, 
a  combination  or  natural  union  takes  place  in  order  to  makc  np  one  animal, 
as  we  see  in  the  case  of  a  man,  the  division  into  two  ceases,  for  of  this  the 
notion  of  unity  does  not  adinit,  but  the  difference  and  individuality  as  it  were 
in  the  natural  characteristics  of  tlie  Clements  which  have  come  together 
into  one  is  preserved,  since  the  body  has  not  refused  to  be  body,  nor  has 
the  soul  passed  into  the  nature  of  the  body.  The  satne  thing,  and  something 
higher,  is  understood  with  regard  to  Emmanuel  also.2 

XI.     -    -    Ol'     THE    SAME    FROS?    THE    LETTER    TO     ElEUSINIUS    TUE     lUSHOP, 

which  begins,    et    In  wrestling-contests   ». 

But,  since  you   have   thought  lit   to  ask  mc  what  is  the  difference  that     516-8. 
appears  in  natural  characteristics,  I  mean  of  the  natures  from  which  Emma- 
nuel is,  1  will  explain  clearly  and  not  conceal.  (And  a  Utile  farther  on.)  For 

I.  o-jo-ia.  —  2.  A  Greek  Fragment  of  a  letter  to  Eleusinins,  probably  either  this  ur  ep.  11.  is  preserved 
in  Mansi,  X,  1116. 


204  LETTERS  OF  SEVERUS.  [32] 

L_i.ioo_jL_.3i     j.*\     )1o_jl-j/o     jl,oot_-Sx        ö|._.IS*_./    _.oi    ,_>     -.01  o__m    :,___./ 
.     vcoa->ia_^j-OJ}    ^.oiQ_Siä^  \aoq.\;    xf^]    )  m  va.^.5  ob^lo    J-JL-SOt   •  J^i-o 

vS/     jj/    OOW.    -JIqJlj/jO     V-*"^  ^Ö    jloOiSXj    .v-_Jl-.->Ö  JfcCioo»    |L._J\i    o'oi    j.+  \ 

^_^oi  ^-4-~  tCio    t-»~^  J^— -J'^-/  Jlon  »^io  ^.cxoK^/    )) .  ,*tr>    |_x^~a._i    -.Jj/ 

0*0|    L._.„^_~O.A    N^.^..3Q|        Q..JCH    »)>t  ."\     «^^1     )"^.i    jj     v£l|iO    -.oOoN.Ia/; 

.)la*j/o  JlooCS^   ^...oi-A-»/  ^■-/?   -ot?   J  K£_>w«jl_9  JlM^io  -.J...ULO  J^ioai-3* 

);oi   .)K-«jl».Ju^1Soo    Jio     Vjcxjl^    ]J;o  .jlj.»  i  \    jJo    utai   JJ;   -.V_«_^v    ^iö  Jjot 

M20r°a.     .J^jlOo   Ji~c_.,3    ^-»/    •■j^-«-'  >  I  ^K.boo  jl>^_L_>jo        U'O-a  K*.—1o    )lt  «  '»N    ^*j 

■:\Icl*^    K._a..i/i    y-j-^+^ol    y.£ö   jj    ).a^„^a.ji    boi.\ 

L  -  r°  a-  *J>??   )Ja^'i^a  .ö*-*-*'?   •v^oa-JLCOOLSx    lo_\;   U'»-^./    ^°  oi^-»J 

k-  -)    -\    *    o~\»    s^'oi       ^>a.~iL    )l^-.)-S    JJ    llojy^.m^o   Jjoi;    ^^  looi   J>r>°>  tp 

1.  M  |a.j«»=».  —  2.  ji  i__ia£_m.  _  3.  Here  begins  an  extract  in  G  139  r°  b.  —  4.  Ilere  the  extracl  in 
L  and  M  ends. 

Cyril  the  truly  holy  and  wise  after  writing  in  the  letter  to  Acacius,  «  Godhead 
and  manhood  are  not  the  same  thing  in  respect  of  natural  characteristics  »  ', 
in  the  second  volume2  against  the  blasphemies  of  Nestorius  writes  as 
follows,  as  if  explaining  the  meaning  of  the  expression  :  «  F<»r  between 
Godhead  and  manhood  I  also  allow  that  there  is  great  distinction  and  distance  : 
l'or  the  things  which  have  been  named  are  clearly  different,  and  in  no  point 
like  one  another  »:l.  Tliis  then  is  the  difference  that  appears  in  natural 
characteristics,  the  different  principle  underlying  tlie  existence  of  Godhead 
and  manhood''  :  for  the  one  is  without  Iieginning  and  uncreated,  and  bodi- 
less,  and  intangible,  while  the  other  is  created,  and  subject  to  beginning, 
and  temporai'v  and  tangible,  as  being  llesh  and  solid.  Tliis  difference  \ve 
in  no  wise  assert  to  have  been  removed  by  the  Union. 

Of  the  same  from  the  letter  In  Eleusinius  which  begins, 
«  In  wrestling-contcsts  ». 

It  was  sufficient  to  banish    tliis  unseemly  supposition,  that  'difference 

1.  Ep.  40  (/>.  <;..  LXXVII,  193).  —2.  16(105.  —  3.  Ailv.  Nest.,  n,  6  [ed.  Pusey,  VI,  p.  113).  —  k.  Cyr. 
xara  yi  tot  toü  itüi;  eivxi  Xöfov,  which  clause  the  translator  has  um iiit-d  above,  Ums  losing  the  point 
i'l  Ihc  citation  :  cf.  p.  6. 


[33]  XI.  —  TO  ELEUSINIUS.  205 

^.oioK-/    ,_«;   K-.)^«.^  ^i>;aioo  .|^oojlx>  ,.—  q^oclao  .)I.a-.,_J^  auj'l|; 
i»io/?    Jjls-/    .JIojlj/o    Jj/    pö/    JWSs   .jLsoja^;    ^J.Vi    ^ao  ^Ja-Lia^ 


i -  i). 


I,  3  r  .i. 


♦JVjj   )jaJ')j   .<X»-ö;   .»xdo  » i  oon^;    oda\'    Jl}-~/    J^i-^J    V*3  °^-*? 

.-^J^a^o  ^jooiJ^io  J.3^~ojl  ya±.  — ^«j  .'pojl/  vioaL^.ia_o  J..,xi^3l^  ^_io; 
^too/  aA  .y..vi,.  r>v>  N_Jj^_»;  ).^.9Liö  JLioäjLß  k-O  o/  [x£D;  -k^>o/ 
JfcC^iO;  Lioa^D  K_o  o/  J_L*J  »-«o  jiiotsjLio  J^o«^  ,.—  ^.Vi.  ^io;  \-fai  ^s; 
J-Su!^.— QJl^    ^l*.hj;    pö/    '^Mot   :    vcoaS.>iax>    V-^x    '  J-*-»t-ß;   -i  m  ->ao;    Joi^ 

1.    \J    iccL^ss\l.  —  2.    L   ^»  w,wi-  —  .!.   Here   begins  an  extract    in  G   14  v°  1).  G  om.  »•  —  4.   G 


in  characteristics'  was  not  stated  absolutely,  but  the  word  'natural'  was 
added,  which  declares  the  fact  that  it  is  only  by  the  intellect  and  by  subtle 
investigation  (hat  we  can  know  of  what  kind  cacli  of  the  natures  is  which  have 
combined  in  the  unity  and  made  np  one  hypostasis  and  manifestly  declare 
that  Emmanuel  is  one  out  of  two  opposite  things,  Godhead  I  mean  and  man- 
hood,  as  Gregory  the  Theologian '  said,  «  Let  distinctness  be  maintained  in 
the  unity  » \ 

Of  the  same  [nun  another3  letter  /"  //"■  same  Eleusinius, 
which  begins,  «  In  wrestling-eontests  ». 

lluw  then,  after  these  things  have  been  written  by  me,  is  il  not  piain  to 
everyone  from  the  words  used  by  the  wise  Cyril  that  division  also  is  then 
understood  to  accompanv  difference,  when  ihe  separate  natures  or  hypostases 
exist  individuallv,  not  when  one  person  and  one  incarnate  nature  or  hypo- 
stasis of  God  tlie  Word  is  made  up  by  coalescence  from  two?  That  the 
liolv  Cyril  says  that  Separation  or  division  is  then  joined  with   difference 

1.  eei'/ofo;.  —  2.  I  cannol  Und  the  source  of  Uns  citation.  —  3.  Preceded  in  the  mss.  by  frag  in.  J  of 
ep.  lo. 


L  3  r*  b 


11  25  r   I. 


25  v°  .i. 


20(>  LETTERS  OF  SEVERUS.  [34] 

'^o*i»U/    ^ü&w^^o    *>*-ß;    ^-«.^ot    Jhö   "^i.    ^lodoU/;    ^-*JÖ1    .vjöw»    -.J-IlXJ 

jK^^^^ji  )Lo.iia>ot  ^>o  v-x^  o^i  ..JK.*^Ui  jJLaacuC^^a  Lal^L/  JJ  /  ■wJlmX/ 

•  JJ^io  joCSs»  )lajt  m  aftoo  "^Jx  J.:x>ara~=>;  jlo-.,.-,  *s/  'clSXo  .^jp0/  *i^lo 
JJ/  .^io/  JLscL»  ,-^ou»  ^oto^o^o  ^o;  joC^jJ  ^-JL-^-a^  Jlöt»a/  ^*>  *»j/  jl 
jl.Q_.j-3  lo__5ii  v_.'ot__>  -.a-^-alo  jlvol  JloJL>a_.o)  ... >ö ...V  *_.«--voi  yooj-^s  ^©t-^ 
.Jl»-V;  )jL9i\ V3;  jK-^K-X  J-2lüJ;o  .-JK^oÜSs.  JIqJLJüV-3^0?  1-°— ^°  ).))'? 
JJ;a_-^=>  ^6/  JjLSO«  ..L£^;o;Jl  Mto  jJS^jjl  jl-^>  o'oi  v3/  );oi  ^-^2ö 
)K_.poJo  )A»  - '  caa/   y-./  .«i  «Nt-.   |J  .^.£0  )  v>r> i  n  ->;  »_.;   )lo-.,.~  •^*?Ij   l-^'t-»*; 

1.  Q  co**nLLl,  —  2.  G  <uu^i^so^  L  vpo-wg-jaaoo^  M  vno.fe.i^n»o3.  —  :!.  Ms.   H/o-  —  'i.  11s.  llWj 


when  the  natures  exist  apart  and  by  themselves  is  testified  by  the  addition 
made  to  the  words  cited  above  from  the  prosphonetikon  oration. 

0/  the  same  from  the  Jetter  to  Eleusinius,  which  bei/ins, 
«  In  wrestling-contests  ». 

And  do  not  teil  nie  that  the  holy  Gyril  ahme  used  the  expression  in  tliis 
sense;  but  observe  with  sound  intelligence  that  he  does  not  step  outside 
the  apostolic  faith;  for  Gregory  the  Theologian  also  spoke  words  that  are 
in  aecord  with  him  in  the  passage  which  we  have  just  cited  above.  And, 
if  none  of  the  God-clad  fathers  before  him  in  fact  spoke  in  so  many  words 
of  unity  in  hypostasis  with  reference  to  the  Incarnation  of  God  the  Mord, 
yet  still  all  the  lovers  of  the  right  faith  aeeepted  it,  inasmucli  as  it  sets 
forth  the  splendour  of  the  mystery  of  the  divine  Ilumanization,  and  it  agrees 
with  the  opinion  of  the  doctors  of  the  church.  Tlierefore  also  that  wretched 
and  impious  Theodoret  speaks  thus  in  the  objeetion  to  the  2'"'  anathema  : 
«  Unity  in  hypostasis  we  do  not  recognise  at  all,  as  being  stränge  and 
alien  to  tlie  divine  Scriptures,  and  to  the  doctors  who  expounded  thesc  »'. 

1.  Cyr.,  ed.  Pusey,  VI,  p.  Vi:'. 


[35]  XII.  —  TO  ELEUSINIUS.  207 

■  Jlcu^t^o  ^o;  \ln  -\».l  :vtf>o-^  «  m  a  )  vi  .1 ..  po/  ,j;  -.ju/  v-*»/  t-^>  jJ  / 

OJ.-3    .^JLOiaSO     >    ■  »  ■■     JOOI     tl->»V)     Jx^.)  I  »Vi/     -.^_*!iOs.     MteJfJ     ^jjLiCLJL^lSoOj 

)JLo  i,  i  ij-stoo;    )lo  i » ftCS.  t.-.,v    Qt^>  .^jlA-./o    >  i  »^jllxoioo  .   i  -  »  m  t-*-^ 
/xoa^^ojl  «XDO^V^t-^  ••i?0'?  )?°l-flOo  .^ft.«.oo  ia..Jb^s  JLaJto^ioi  J-io».  .-ylo^j 


XII 

G  4  1-. 
marsr. 


r^acn^  rdx-n'n'n   rdll!?i>i  *lL!n  «.rsfanur^n  rdScusjaiiSrsf 

vQßnJa£Lu.LL!Ln3aj37i 

jJ    ')... «  iuM.\   i-^o/    joC^jJ    jl^^l\   1-4-j^   a\   •.tii   ^coo  »\ .  m .3;   ^_»;   ■*>» 


XIII 
i  131  v°b. 


1.  Erased. 


XII.    Of    THE    HOLY    SeYEHUS,     FROM    THE    LETTER    TO     ELEUSINIUS. 

But  perhaps  someone  will  say  tliat,  when  tlio  wise  Basil  said,  «  Grace  513-8. 
arising  from  tlie  dispensation  »  ',  he  referred  to  tlie  Coming  in  the 
ilesh.  But  let  us  know  clearl)'  tliat  tlie  Word  of  God,  even  before  he 
rose  upon  us  in  fleshly  form,  constantly  controlled2  our  life  and  our  salvation; 
for  'in  him  we  live  and  move  and  exist'3  :  for  the  name  'dispensation' 
is  not  applied  to  tlie  grace  of  the  Humanization  among  us  only.  And 
Gregory  the  Theologian ''  is  a  witness  of  this  when  he  says,  «  The  other 
appellations  etc.  »  ' . 

XIII.    Of    THE     HOLY    SEVEIUS    FROM    THE    LETTE«   TO    EsTORECHIUS  (?)    ''     RISHOl' 

OF    ANA.ZA.RBA,    ABOUT    THE    DISPUTATION   T11AT    TOOK     PLACE    IN    TUE     ROYAL    CITY, 
FROM     THOSE     BEFORE     EPISCOPACY,     WHEN     HE      WAS     SPEAKING     AGAINST     MaCE- 
1IO.MUS     BISHOP    OF    CoNSTANTINOPLE. 

But  know  tliat  the  great  Basil  did  not  call  Christ  a  God-clad  man  (far    508-11. 

1.  I  cannot  lind  Ihe  source  of  this  citation.  —  i.  Or  '  dispensed  '.  —  3.  Acts,  xvn,  28.  —  4.  8eoXöyo;.  — 
5.  Enlrechius  is  meanl  (S.  L.,  1,  13;  vi.    1;  p.  'i07,  408). 


208  LETTERS  OF  SEVERUS.  [36] 

^D    C*\     Jf~iO    O.OI     ,J>    ^-J     O.Ol    .J.~***>?     °'«*^     Joi^JJ     Jt-^a^     J,-CQ-3     JJ  /     JoOtl 

>*.,*  „t>A;    -'01    :c*J^-./    s>#oi    p    -01    ^-.;    ^/    .Jf-o    J— «.JLioJS.    >> ,  ^\o    -.oC^ 

)n-«^  j}~.fJt  001  Joi$M  ..ö^k-/    )»oi  JjtJjkioj  -'01  -.J-u^jl^o  >Ju^a\o   Joi^jJ 

♦  joi\JJ   jl*jl\  Jjlj*^  o-^o  -.JU^al/o  i^o-sM/   ytC^-^io;  o'oi  jlS^io 

xiv     r<fA\\-\Mr\  rduaan  irq*"  ^ua  c\t^  t^tjl  ^1t3  coLt\  oä  caL'n 

v  caL'n  rdljajcuoo 

:K3j-l/    )»V*   "^>  ^  tw\  qjlOJS'I/    J.JOtA^a^s;    vQJÖi^.;    -öl  ^^-Ooi  ^ju« 
^_Vk-=>;   -öi   ö|.°>V~  ^-,;  vQ^XJ    :JüLio  ^-.Vl  ^io;   -öi   J^jolL  ^iö   yon'^j; 
JK-^caio  -.J^^too   vÄ>a-.^vjQJ»   )K  \  ..m\;    J-ta.*/    :)■»..  »v>   >4>,-kj   JjLio 
)■•>-/;   •..  i  .K^-^o   ou^  p  c*^    ^»Aou^  ^ook-io  jJo  ..öuk—/?   ^-l^Jl-.'? 

Iura.       -Jl     -Nr>    r.\.     ^.öl^    .     i  - -n        JjLOOl    -.yO^Ksü     J^Vl    s£0-.,t^CQJj      jjL3.\Ö_^} 

y.*l    U>a3i.O   t-*V^    ^INjJj   ^-.j   -öi^   .K_J^^  ipi-i-j    ^^s'J.  ^>0  >^Öi\ 


1.  Some  words  musl  have  fallen  oul. 


be  it!),  but  called  Christ's  flesh  God-clad  flesli.  But  the  same  immediately 
afterwards  termed  the  same  flesli  Ghrist-clad  '.  But  if  the  expression  '  God- 
clad  '  and  '  Ghrist-clad  '  is  the  same,  the  conclusion  is  that  Christ  the  Word 
who  became  incarnate  and  was  humanized  for  our  sakes  is  true  God,  not 
a  God-clad  man. 

XIV.    Ol     TUE    SAME     FROM    TUE     SOLUTION     <>U     DEFENCE     IN    ANSWElt    TO    THE 

15""  QUESTION    OF    THOSE    THAT    WERE    SENT    TO    IHM     HY    TllOMAS     IIIS    S  YNCET.1A  S  J . 

513-8.  We  therefore  judge  that  which  was  desired  by  those  who  assembled  at 

Chalcedon  against  the  truth,  to  banish  the  conl'ession  that  Christ  is  to  be 
recognised  as  from  two  natures,  and  to  introduce  instead  the  confesaion 
that  he  is  to  be  recognised  as  in  two  natures,  as  the  Company  of  Nestorius 
desire,  to  be  abominable  and  also  impious,  and  we  will  never  propound  the 
same  teaching  (?)  as  those  who,  in  order  to  open  the  gates  to  the  doctrines  of 

Nestorius 3   so  we    also  require   the  opposite,  that  the  one    be   openlv 

proclaimed,  and  the  other  completely  suppressed  and  banished  in  accordance 

1.  Ep.  261,  2.  Migne's  text  has  8eo<p6pos  in  both  places,  witli  xpxrtoqxSpo«  as  a  variant  in  the  second.  — 
•j.  Perh.  llie  presbyter  of  S.  !>..  p.  37,  166,  182,  38:i;  see  ep.  17.  —;s.  Sonic  words  have  falle it. 


[37]  XIV.  --  TO  THOMAS  TUR  SYNCELLUS.  209 

Uooti     ^.\o).\     ^Jl^S,.^     +S     JJo    •^^~<     )ia-.£0/i     v^\cH    ^«.^OV     )v-Q-^^     vOOiJ5 

>o,..=>i  oc+.j/   )  \  i  io    -j^  ->*■    ).» i  cLa>    *.»/   o/  .-^>  n'N.jo   y+sKj    •,   -^  - 
w.6i  t-o^v  Joi  .ji-jjio/i   ^jL^<-.a*.io    K^j,_»^J    JJo   ftv...)  >»°>v>   ]J   .-^Vl  ^-io;    o/ 

.01^0/ »  oöt  >^^»ioj  —610  .*|^->  "^«^bo;  Jfco>,_«^.  .-viaoVÄ^a  ^00  "^jls 
J-^^oä  JJjo  jfcJ^io  }'r  ,\  t  ,_.;  yj  .Jl'.onX;  ^.öt  vs/  It-i-A?  ^^oo»  Ua-/ 
l^-^a/o  >^>aJ^ca-ao  ),— js/  :J-=>|-=>  ool  ^.j  jy^  :)t--^-s  ^ö  J_s/i  rJLxoÄoo 
x-*-iu/  ^-./  .■)1,.,i\  J-La-./'  -.voouio  ^  ^oj  J£o>»-.  :vOC*-VK-3  J^otio  i^JA 
J»jy^a_floo  )bai  v^oioK-./  001  ^>  00t  1  :»-^6/  Jlj/  ]1j  J-L3-./  .j*,_3  _oioK-../  fx^Vi 
*oyio/  ^}  ^>ch\  .-a^K*  ^6  _.c*\  vojom  ^.oot  (jl3l./  (la-^— \o  |a«iA 
1.  Ms.  U**i. 


witli  the  laws  of  the  holy  church.  For  let  the  means  of  remedy  be  intro- 
duced  by  the  same  similar  drugs  as  those  by  which  it  was  desired  to  pro- 
duce  the  sickness ;  and  let  us  not  negleet  things  that  are  so  manifest,  and 
go  about  and  pick  out,  or  search  as  among  reeds,  and  seek  if  anywhere  in 
the  writings  of  the  holy  fathers  of  the  orthodox  '  we  occasionally  find  'diffe- 
rence'  or  'in  two'  or  'from  two'  indiscriminately  and  incautiously  stated. 
Indced  in  the  11"'  book  of  the  interpretative  narrative  of  the  Gospel  of  John 
the  holy  Gyril  used  the  expression  'in  two'  of  the  separate  hypostases  as 
follows  :  «  Everywhere  and  under  all  circumstances  there  will  follow  and 
coincide  with  the  knowledge  concerning  the  offspring  the  knowledge  also 
concerning  him  who  begot  himj^as  indeed  the  converse  also  is  true.  But, 
if  the  Statement  is  true  and  is  unhesitatingly  received,  that  the  Father  is 
understood  together  with  and  enters  together  with  the  Son,  and  the  Son 
also  with  the  Father,  and  the  knowledge  of  each  of  them  runs  in  the  two, 
how  can  the  Son  be  a  creature,  as  some  impious  men  sav?  »2;  even  as 
110  one  says  that  the  name  and  fact  of  division  and  union  are  the  same, 
as  they  themselves  indeed  suppressed  the  one  and  stated  the  other. 

l.  öp8ö8o5oi.  —  2.  In  Jo.  Ev.,  ed.  Pusey,  III,  p.  13,  14. 


19  r°  b. 


210  LEITERS  OF  SEYERUS.  38 

xv     com  \cai*T\  rdlmojQo  rs^oar^ii  hol"*  r£f&"\^»rsf  ^ln  ctiLt\ 
m  33  r  b:  rduxx>3  dx*n  rsf  ^icvi^ui  ■i^ardsn  .»cn  tvä  .»od  jco-n  T^cui^a 

•'.♦rslinäjja  ^Ah  ^na  rS^Va  ^.n&  J^a 

O^O    -.)-2l3oV^   yOOt-A-./    K-)UoLiO    jj     ,J5    JjL^S   K*s    o/    j'NOÖlO    j..^  VOJO| 

•     *     ^  o  •  ^  * 

s^oi     JK*JL*3   Jla„.».-.j    )K»^X^;;     .).l°i\^o   )j»    i-b°U/?    vf?   V"^01  V*5 


xv.    ol'    the    same,    from    the    letter    to    thomas    iiis    synceleis,    in 

which    he    shows  that   it    is  the    same   thing   to   speak  ol"  tue   union   in 
Christ  as  from   two  natures  and  fro.m   two  hypostases. 

For  those  hypostases  or  natures,  being  in  composition  without  diminu- 
tion,  and  not  existing  separately  and  in  individual  existence,  make  up  one 
person  of  one  Lord  and  Christ  and  Son,  and  one  incarnate  iiature  and  bypo- 
slasis  of  the  Word. 

From  the  same  letter  after  u  citation  '  from  Cyril. 

From  what  has  been  stated  the  doctor  teaches  that  the  peculiarity  of  the 
natural  union  is  that  the  hypostases  are  in  composition  and  are  perfect 
without  diminution,  but  refuse  to  continue  an  individual  existence  so  as  to 
be  numbered  as  two,  and  to  have  its  own  person  impressed  npon  each  of 
them,  whicli  a  conjunction  in  honour  cannot  possibly  do. 

1.    xpr^l?. 


513-8. 


[39]  XVI.  —  TO  THOMAS  Till'.  SYNCELLUS.  211 


;  jnoXJiß;     |fV,a*.t.     iN_a    lLi-*x/!        cnx^o 


Jld...,--^    v^..\    y-A«    1  1.^0    jj    r2    •.J-iCcL-L-.O    l^*J    o/     Lj.JU>9     ^*^01    J-S^t- 


XVI 

L  17  V  ... 
Q  25  V. 


öi_.)X_./    jK-Vt-JQ-j;    «.K-^-J./  K^o^-o'  -.»oi-j'JL/    Luot     ""^-«jot  ^_^>oi  p 
JJ  ^   y-^.^oi   )  i  •;  i\  ^.j    ajot  )  viö  i  n\;    .  • )  j\. » vic>  i  o    |La^^->    ^«coo*   ^JS..*jJ 
.-yopoLj      Jäo«&   ■•>\J)aJL.yLN    och   yocH.-x.ioj   .  v-^   °-^ot»    KjLiSlS^oKio 

yOJÖi;   t-*-<^  )j°t  Jlcu.»-^   öuov.iojjo  vOiöfJ   |^o,',:3  ^_»Vl  ^io     j;oi  >^^ioo  »Q26 
yoou^o    yOQUVM    ya.Joi   .^.io|_^a^   i**K.*l   ^..10.-^0    t>.,v>.t    K^^j    )Lo_.,.^.i 
Jjl-^.\o  *    ^.io«    _oi    (iaa-.xi.jo  .-JouSs.o   tu^  ^..oo...  n'vi  )  vi  «o  n   la^s.^^ 

•:-vooi\   °  V""  "\  *  'v>   J^a*.  la^QJio 

1.  Ms.  o^1»-  —  2.  L  otn.  —  3.  L  sing.  —  i.  wi  over  orasure  in  L.  —  5.  L  ^n» '-*>  with  erasure 
after  '. 


From  thc  same  letler  after  n   Quotation  from  Cyril. 

It  is  piain  therefore  that  the  natures  or  hypostases,  if  lliev  are  not 
combined  in  one  in  hypostatic  union  without  confasion,  do  not  make  up  one 
Christ  and  Son  and  Lord,  and  one  incarnate  nature  of  the  Word  and  one 
person. 

XVI.     Ol      SeVERUS    FROM    TUE    LETTElt    TO    TlIOM.VS    THE    SYNCELLUS. 

Since  therefore  these  things  have  thus  been  made  clear,  it  has  already  513-8. 
been  recognised  that  it  is  alien  to  those  who  confess  a  hypostatic  union  to  call 
the  hypostases,  that  is  the  natures  which  in  an  ineffable  manner  coalesced  in 
one,  from  whieh  Emmanuel  is,  persons,  and  therefore  to  think  and  say  that 
the  union  is  from  two  persons.  To  say  this  belongs  to  those  who  confess 
a  falsely-named  union,  who  make  the  man  and  God  exist  apart  in  individual 
existence,  and  devise  for  themselves  a  conjunction  founded  upon  authority 
and  identity  of  name. 

PATR.   OR.  —  T.   Sil.   —    F.    1.  15 


XVII 

N  203  v" 


XVIII 


2\l  LETTERS  OF  SEVERUS.  (40] 

♦ItC^titp  r£na&\  hol-* 


♦K*V*  voa^.;  JofSx  K.io~i; 


G  Vi  v  b. 


JJ  ».3  .Jjlj'^so  JojSx   K^jL^j»    JJo  K^JjLa^—Kxio  JJ   ooi  ,J  ooio  ,—  .jloju/o 


1.  g  ^»='-iv 


XVII.   —  To  Thomas  tue  Presbyter. 

For  the  true  fast  is  a  life  pure  from  every  evil  act,  and  that  \ve  should 
break  bread  for  those  who  are  hungry. 

XVIII.     Of     THE     SAME     FROM     TUE     LETTER     TO     THE     MONKS     AT     TlFA,     WHICH 

begins,   «  When  1  read  ihe  letter  of  your  love  of  God  ». 

5i3-8(?).  For  we  must  confess  tlie  one  our  Lord  Jesus  Christ,  out  of  two  natures  the 

Godhead  and  the  manhood,  to  be  one  and  the  same  invariably  and  uncon- 
fusedly  God  and  man,  since  not  being  again  divided  aflert  he  union;  for 
duality  is  a  dissolver  of  unity,  although  it  is  obscured  by  countless  devices. 
For  he  who  has  been  united  is  fixedly  one,  and  does  not  become  again 
two.  For  Christ  is  not  divided,  but  is  one  person,  one  hypostasis,  one 
incarnate  nature  of  God  the  Word. 


\l\ 

I,  202  i"  a. 

♦   li   r 


27  v"  a. 
L  llii  v"  b. 


[41]  XIX.  —  TO  ISIDORE.  213 

^öto  )L_^_coo,'j  t_~i  v^öio  • .  K.«jL«J^JS»^o  ^*.a)'o  K.^)Mt^v  ^„atD^io  |.L3ot< 
),.-=>  .(tO^so  lf^.2  iVo»_ioJ._i  J.-*.ia.£>o  Jt-a—  o  6u>  t-3  ot-s  •.J.SöQJLß;  LAaD; 
s3i.ax.io»    Ja— io    • . i-io) tv.io    U-s— aooL-.s    Ja...*.    ^   )-*-**--0   U-oio    L^>/    Lo_\   t-"--sv 

otJSs.../j  -ex  J..«~fi0o/  ^ö   ft—o»    JK..K~    )  i  gyX  vi  \  ^i  «  ..-h'vj  }io\  ^£00 

J;oi     J..ia„«.ja..iO}    _*ia>3i    ,^»j   '  K„.J.3.ai    .»■«,..»,,•>  t'ltt)    )la^t-*.\^.\    .-JLooCSs 

♦  )>oäj.f>    Jfcs^sk-3 

1.  Ms.  '■a;-a*;  tut  the  2'"'  o   is  perh.  meanl    to  bo  cancelled.   —  2.  G  liio»W,  L   io.»*o|.   —  :?.  (1 
^»l^«ni  (in  crasure).  —  'i.  L  um. 


XIX.   Of  THE  HOLY  SeVERUS,  FROM  THE  LETTE«  TO  IsiDOHE,  THE  BEGIN- 

ning   of    which    is,   «   I  rejoiced   grcatly  when  I  received  the   letter  of 
[yourl  Christ  loving  illustriousnoss  ». 

The  doctors  called  the  Holy  Trinity  co-essential,  that  through  this  word,  sos-iu?). 
composed  in  so  polislied  and  very  sublime  a  way,  theymight  express  both  the 
fact  of  the  oneness  of  essence1  and  that  of  the  division  of  hypostases,  by  the 
same  expression  both  union  and  division,  in  one  word.  For,  when  the  Son  is 
said  to  be  co-essential  wilh  the  Father  and  the  Holy  Spirit,  he  claims  to 
share  in  essence '  with  those  who  are  recounted,  but  to  differs  in  hypostasis. ~ 

XX.  —   Of    tue    holy   Severus,   from    tue    letter   to    Isidore    the   count. 

On  this  point  we  lind  that  the  aceurate  doctors  celebrate  the  Trinity  in  508-ii(?). 
one  essence'  which  is  the  Godhead,  butconsequentially  confess  that  this  con- 
sists  of  three  hypostases. 

1.  mnix.  —  2.  Since  Ihc  above  was  in  [u  int.  I  have  found  a  longer  extracl  from  this  letter  in  anulhei 
Version,  which  contains  this  fragment.  This  will  be  given  in  the  iollowing  fascicule  (ep.  62). 


214  LETTERS  OF  SEVERUS.  [42] 


XXI 

G  i 

L  '.17  r  I) 
*  \"  a. 


'ii"  n.      •  ^  \ 

♦J.i2^a_.  Kiolw.io  joj\JJ    ]  kV-L,;   -.yilajäi   la^;   )K^.ito  ^io 

j._^_i;   jl/o  :^S.  »-^r1?   Vm  a  5?   )^-*i)-io  f-"-^?   °°i  :   ^'J?   J-»P°   ^»J   °o« 
JL~o»o  J_s/    yn^i    oot    :)fcvju.»-D   )lo^)^.\l  ^_io   r~  och  :J^i/    ^^   j»^*  j-^ij 
yO^io   :)loot2^    ^V.  f^N.  v  *  ^"f*   :>— -s^Jt^oo    N._jo»3s    "^V^oKio  )  t ..», o 
K-)^.K^    JotSx    KV-«;;    Jb^J    ^    WiS1J    )^^*     '^J^-2»   -JAooCSs.    ^-Voi    ^.; 


:xI'     ^jjjcu  <hc\ln   rsf^-i^rda  Irsfn-ix^  rdial>3  aap  dxa.cn  -^rsf 


G32r°b(i) 


1.  L  k^o-v  —  2.  L  sing.  —  3.  L  (S^k3- 


XXI.     Ol-'     THE      SAME,      I  HOM      THE      LETTER     TO      IsiDORE      THE     COUNT,      AVIIICI1 

dkcjins,    (c    From    the    letter   of  your    religious    and    learning-loving 

mag-nificence  ». 

508-ii(?).  Bot  may  tho  Lord  of  the  seeds,  wlio  by  Coming  in  the  flesh  shone  lipon  us, 
and  came  to  cast  good  seed  upon  the  eartli,  tlie  one  of  the  Holy  Trinity,  who 
together  with  the  Fat  her  and  the  Holy  Spirit  is  theologically  deiined'  and 
glorified  (für  in  these  things  Godhead  consists  to  ns,  or  rather2  these  things 
are  Godhead)  multiply  in  you  many  times  the  seed  of  religion,  especially 
because  you  are  inflamed  with  watchfulness,  burning  with  divine  zeal,  against 
the  seed  of  hcretical  tares. 

XXII.  —   Tue    teacher   of   tue    tri  tu    said    therefore    in    tue    fetter    to 
•Ihiin     and     John     Presbyters    and    archimandrites 3    and    tue    rest,    the 

1.  This  represenls  ÖEo^oyeTTort.  —  2.  (iäXXov.  —  3.  S.  L.,  i,  'i9,50;  n,  2;  v,  11,12;  p.  395.  Thetwo  Johns 

se lo  have  beon  Severus'  representatives  in  Syria  aller  tiis  expulsion  (id.,  p.   148).  II  however  Ulis 

letter  \\a^  wrilten  aller  expulsion,  ii  rousl  have  been  written  von  soon  aller. 


[43]  XXII.  —  TO  JOHN  AM)  JOHN.  215 

^.io     ..na  */    yo^i  ^*-^qi   i<^   K^Kö;    iN.^   ^>o   ♦,  .»enadura 

)1q-.K-^J^J^    Jjl*üo    K-w>l    J.io,j    jJ*   "^^io    -.i-in-aLi    ^*A^~  jl--;   ooCis 
,^-/}   .«3V-.N-/   jt^Ao  -.J-^O*  J^.*o;o  )1q°l«^-  JJ  ö£>o   ^--;   J;ot  .J^jl^u 


L  196ra 


•>|IV»»a*j         ifc^>    ^aoLo  *G32v"a. 


1.  Here  begins  an  extract  in  G  14  v  a  (2)  and  L  99  r°  a  (1)  and  195  V  b  (2).  —  2.  L  (2)  om.  —  3.  L  (2) 
,.,  |j-.  _  k.  L  (2)  Ja^o.  —  5.  Here  the  extract  in  L  (2)  ends.  —  6.  G  (I)  v-^w- 


beginning  oi-  which  is,  «  After  I  had  written  in  answer  to  the  previous 
communication  of  your  holinesses  as  follows  ». 

But  I  hear  that  the  Romans  say,  «  We  are  afraidto  call  him  who  suffered  519-20. 
for  us  in  the  flesh  one  of  the  Trinity,  lest  we  subjeet  the  Holy  Trinity  to 
numeration  ».  But  this  is  füll  of  utter  ignorance  and  impiety,  and  is  a 
pretext  of  men  who  seize  pretexts  for  sins,  or  of  those  who  knovv  not  what 
they  say  and  about  what  they  allirm1,  as  Paul  the  apostle  somewliere  says 
about  certain  persons.  The  Holy  Trinity  is  capable  of  numeration  in  respect 
of  hypostases;  but,  in  that  it  is  one  and  of  the  same  essence2,  it  Stands  outside 
number. 

(Andagain  a  Utile  lo wer  down.)  Accordingly  therefore  the  Romans,  who 
are  very  wise,  are  infected  with  profound  error,  not  knowing  that  in 
essence2  the  Trinity  is  incapable  eitlier  of  numeration  or  of  division,  but  in 
respect  of  hypostases  it  is  both  divided  and  separated,  in  order  that 
distinetness  may  be  maintained  in  the  individual  likenesses  of  the  Father  and 

1.  I  Tim.,  1,  7.  —  2.  oOcrt'a. 


•Lh 


XXIII 
L  196  r  a. 


216  LETTERS  OF  SEVERUS.  [44] 

^OÖ»    ^_»i    ^.-^.O).^.    K+frjLl    JIol^Xjs    JJ    Jju.»-0    J— o>;o    )t-S;o   U*ll    J-*-"^? 

)1q_.K~^^K^    .  (.iodjLo   Jla-fcv»^sl    odao.1».   J.^l.\  «.^»'»o   Jl»—  jLo  Z/f2^0 

,6v"b-o6k»   ^-'iö   ^>^   .•Ä^— ^JLioo    VLsKlflOio  K-)K_^l;    ,_       JJ/    •  / ^-^-^aJtio; 
,^-iö  »~~;o    '.-J— lu-^-o  )Moii    ).ioo.ija.\   ^-.sj-.=>  -Jt-3»   oö^    ^-.;   V3*"5   "'J"3«! 

^-iO}     y^\     y^X)    ^»>_SO    .-ya^w^JuiO    yOV-^)^— ^!     >•/     *r»?     J"30 M-3    • '  —OloK.» / 

^_i>^    .')i-sj    J-SojV3  ^-io;     v»-./    ^--;   ^J»=  .'t-»^0    o/   "^iaiö   J.^/;   J-£>OjV3 
Jjooi  y.>.m.^-\  v3^*  J-ioJ^-Jj    I— L-3l-»/   .-U~.^jo  J— « oj;   J..30«-3  ^-io;    y—l   ^*j 

I.  Here  the  extracl  in  G  (2)  and  L  (1)  ends.  Whatfollows  Ls  in  G  23V>b(3)and  L  106  v°a.—  2.  Mss. 
om.  »■  —  3.  Here  Lhe  extracts  in  G  (3)  and  L  end.  —  4.  Ms.  u»o^.a». 


the  Son  and  lhe  Holy  Spirit.  But  at  those  who  resemble  the  Romans  both  in 
impiety  and  in  ignorance,  the  Jebusites ' ,  I  am  greatly  surprised,  since  they 
have  in  clumsy  fashion  and  by  a  new  and  very  crass  expression  named  the 
lloly  Trinity  a  Trinity  of  hypostases'2.  Aword  componnded  in  this  way 
I  have  never  tili  this  day  heard;  i'or  iL  leads  us  to  understand  that  threc 
glorified  hypostases  do  not  exist  apart,  but  one  that  takes  three  forms  and 
changes  now  into  lhe  hypostasis  of  the  Father,  now  into  that  of  the  Son, 
now  into  the  hypostasis  of  the  lloly  Spirit,  and  that  it  is  one,  but  changes 
person3  as  in  a  theatre4,  and  speaks  or  acts  now  as  l'rom  the  person3  of  the 
Father,  now  as  from  the  person"  of  the  Son,  now  as  IVoin  the  person3  of  the 
lloly  Spirit,  as  the  witless  Sabellius  the  Libyan  was  pleased  to  hold. 

XXIII.      Ag.MN     OF      THE      SAME,     FROM      TUE      LETTER    TO    T1IK     PRESBVTERS     AND 

ARCHIMANDR1TES,     JONATHAN     AND     SAMUEL     AND     JOHN,      WHO     WERE    STANDING 

i.  [.  e.  the  inhabitants  of  Jerusalem    —  2.  The  word  is  perh.  rpiun6<jT<xTo;.  --  3.  Or  'raask'  or 

'character'  (7i(X5crw7tov).  —  QcaTpov. 


[45]  XXIII.  -  TO  JONATHAN,  SAMUEL,  AXD  JOHN.  217 

•:«^im^  rsf&"wm  r^ioijaa  /rsfivuTvln  'njajr^n 

•  .^ooi^  \okj/    .  .,  vi  \Y    +o  .1-icbo.is  yOoi^jL^   ,o^iö.\l  °\l?   ••1-'"^.  V^?/ 

•  JK.jL.,.^fl  )lo_K-«-^l  öt-K-./  Jooil;  y~*\  l-»-.^  J— ojo  Jv^o  J~^/  ^axi 
)„-._flOo/  Jt— s  .^-*;  JKj^»  jJ  .''IK-^^a  JJo  JKj^aiö  ^J»  )  v»ci  i  n  -» 
K_)  i .  i;  JK^u^/  ^j^oic  '  )La^.ioolSooo  )K^.a^.&lo  |  Lo.a.\.^oo  .  JLooCSno 
w.otoK_./;  w.'o»o  Jloo».^/  .J-sjJ  oCS.  ^s^/  K^ioaJLO  t^^x  I»—*  -Joi^jJ  oC^  ^—l 
It—o  .J_s/  ^o  »."bwl/i  v^'oto  .jlo'f-s  .1,-^-^  K..J_iOQ_j_o  ool  J^o  J,-»^»..  (J 
^io  K-.)^ooKio  J-ia*.  'jjj  >r>  Vi  JJ/'  ..,^_J^  JJ»  ^'oi  -.JL*_.,..o  J~«o^  ool 
qjoi  .Lso,i-3;  Jla^.«^=>  JJ   yoou^o   t—  ^-*  ^aS.  fk_./  *~^.  V"""^01  f"*"3  'J*^ 

^*OuK_/  -,^.0(\.D     |  £^ 1 V——  /     x--»?     vf^Oi    .(.i^fcooo    J^CLft.*AO0    J  VlO  l  fl\    ^.4 

^^eu'oi   JoC^s    ,.— ii   ^a~ iöjo  .^.i^io  JJ jo   )w^^l^   ^ö.*'     'aN\?   M^ll    T^ 

l.  Ms.   ;=-»/<.  —  2.  Marg.   Uo   L»<ua:^>   U.3-»;    |LooM=o   U*oo^>   U3^-».   —  ;!.  Ms.  I^o^mo.  — 
1.  In  erasure. 


♦  l'.Mi  r  b. 


ON      PILLARS,     AND     ALL     THE      REST     OK     THE      ORTHODOX  '     WHO      ASSEMBLED     IN     THE 
CHURCH    OF    THE    CITY    OF   AnBAR,    AND    IN    THE    CHURCH    OF     HlRTHA    dNü'mAN. 

For  he  said,  «  Go  make  disciples  of  all  uations,  baptizing  them  in  tho  519-38 (?) 
nanie  of  the  Father  and  tho  Son,  and  the  Holy  Spirit  »2;  so  that  there  is  a 
Holy  Trinity,  divided  and  distinct  in  hypostases,  bnt  not  divided  in  one 
essence3  and  Godhead,  and  kingship  and  glory  and  eternity  and  the  other 
attribntes  which  God  has  by  nature.  For  the  Father  has  one  thing  livpo- 
statically,  fatherhood,  and  the  fact  that  he  is  nnbegotten;  and  the  Son  again 
has  one  thing  hypostatically,  sonship,  and  the  fact  that  he  was  begotten 
by  the  Father;  and  the  Holy  Spirit  again  has  one  thing,  the  fact  that  he 
was  not  begotten,  but  proceeds  eternally  without  beginning  from  the  Fatlier  : 
for  in  virtue  of  these  things  distinctness  of  person  belongs  to  each  one  of  them, 
that  is,  is  marked  out  and  defined  for  the  hypostases,  but  all  the  other 
attributes  are,  as  I  have  said,  common,  equal  in  honour  and  undivided,  and 
such  as  show  that  we  for  our  part    have  believed  in  one  God,  and  in  one 

1.  öpOdooEoi.  —  2.  Matth.,  xxviii.  19.  —  :i.  oCaia. 


218  LETTERS  OF  SEVERUS.  [46] 

^_io  ^3/   >voou.k-./  ouioo  L^ni^oo   N>»J>o  Jr-o^.  lo^j   ^-./   •JKnmV)  vooi^ 

JIqjlaV   kM  <a^  -.^J-.;aiö  Jj*5Ö.lo  JkM  p  )>oi  ^.^.ioo  .vOOiA-/   jJ    OhK_=> 

.^j_oi;/    ^-3    ^.-^oj^    jLio,.*»    .^JL».JLia-ci.io    JIoJL^io    )»— o    JIoJAi    ),_«    JJ  / 

JjLio  0/   .'J-s/;   jl<v^.  JJ   ot-JS*-./  J-Lio   .-yi  .  ->n\v»  JJo   ;oAa   ^1  .  ..  V*v» 

ioJ^o    ^.Aoi;    .Jjl^o    J— OJl    OtK_Q.aiiO    Ot,A_/    JjLiO    0/    .'JV^J    jio^S-»  -Ol 

J^  .»n  °i'j    J-j»/    ^-io»   001   J-Jl^o  J—ojo  ,,^-JL/»   JV-=>o  *^>°/?  °'°i  )-=/   '.^t-* 
^  x    *  •  •  •  • 

.•Jioo»3so    t-^-flPo/   Jt— .i  .-)joj   )oi^   ,.—;   -'01  -.>*>,-»;   J^ii    ^->.\oi  ,^5  ^-.j 

♦^,-lJoo    ^^-^S    JJl    j-iOCULO    Jts^I^-SJ 


XXIV 
H  12  i".     \~ 


j-uo.«.   &\<*1   «niva.:\   r£&\\\jr£  ^to   '.rsfncuao   j'iln  rslx-oja^ 


rsliin^   ',aaii  r£?cuj^na   .rsfo^ixl    r&jjj:^   rs^&rsf   ^jIx, 

essence3,  and  he  exists  and  is  made  known  in  ihrce  hypostases.     For  the  Son 
was   begotten  by   the   Father,    and  the    Spirit   proceeds   from   the    Father, 
although   eternally  and  without  time,   and  their  ascent  is  to  him,  as  to   a 
root  and  sonrce,    and   from  him  they  are,  though  they  are  not  aftcr  him. 
And  for  this  reason,  while  we  confess  tliree  hypostases,  we  do  not  believe 
in  three  first  eauses,  but  one  first  cause,  and  one  kingship.      After  pursuing 
the  matter  so  far  we  praisc  only  and  do  not  investigate  what  the  unbegot- 
tenness  of  the   Father  is,  or  what  the  generation   of  the  Son   is,  or  what 
the  procession  of  the   lloly  Spirit  is;    for  tliesc  things  are  known  only   by 
the  Father  who  begot  and  the  Son  who  was  begotten,  and  the  Holy  Spirit 
who  proceeds  from  the  Father  :  but  he  requires  us  to  know  ihrongli  these 
things  that  we   are  to  confess  one  essence  '  and  Godhead,    made  known   in 
three  distinct  hypostases. 

WlV.   —    Of   the    holt    Mau    Severus,    from   tue  letteh   w 1   he   wrote 

TO  JoiIX  THE  GhHIST-LOVING  ROMAN  2,  SHOWING  WHAT  IS  SIGNIFIED  1:1  \ 
PERSON  BEING  DIPPED  THREE  TIMES,  AND  WI1Y  CHRIST  CAME  TO  BAPTISM 
WHEN    Uli    WAS   150    YEARS    OI.H  ;    AND     HE    SHOWS     FURTHER   WHAT    IS    Tllli    NATURE 

l.  m<7:.%.  —  •-'.  I.  e.  soldier,  in  Greek  (rrpaTiwniv  p.  50,  n.  1). 


47]  XXIV.  —  TO  JOHN  THE  ROMAN.  219 

n_h-3   ^73  ^^n^^Qj   cn_a:\    ^cncCria^   r__i___L,    jcnc\_tur_f 

♦>citv_7ix:\  ^cucn  r_f:v_nx 

^m^jo   :Jh>o-\j__o  JKjl.j-o  )lo-.K-^.l;    J______»o  :j,-ia_\  oot  ,.3  V--~^  'o.ot 

•:>id^i   ooi  1^«»,V>  >a_»   V-3^0.^©?      ]_\»_.K__o  ooi  ^■■«■1->J    K_\I»   ^_>j 


F  42  r 
Oi_SO 


JJ-_oKj__o  |Io__\»__\l.;  |_*_jl_>  Jjl-^  Jt^CL^;   w.'oi  ^s.  yOooi  ^i-».a_  JLa_\  oi^-; 

)0__v    j___oK__S1     _.OI     JLi.Y_.KiO     J__,_Ö    0_^=>    -*w_CL,JSO0    ^-aJL-SJ     K_vU    _.*< 

♦J,_*__-_n   U.^jl_o  \l\  ^-— t*  ^.-l*C_\"l  i__»  j-oo  ''^oo   'J.__*__.io 

U It^o-^  ^M  ^-[t-]-0  J—  [°']°  Ji-30  W  <H-ctsj_);  }___^_.oi 

jt— ^ •QJuij.l.sJL/o    jJo    jj_cc____>    q_.1oK.jl/     jJ;    yaj'ot  V-»--^  U-ü»/ 1/ 

^■-J-OÖKjLiO;    JlJL__^co   _}/    v-.^  k~/    -*-^-/    W    ^*>?    ooi    )-t-~—-    JK^ooo 
J^__.j_^.p   jJ/   .yi-«_-.    JK_o.;    ö|la_\   p   ö|ia_\.\...^__o,___^^..oi_\ ioo 

1.  Ms.  ooi-  —  2.  Ms.   ooi  P^^^».  with  lasl   two  letters  of  former  wind   deleted. 


OF  THE  CONFIRMATION  BY  OINTMENT    WITH  WHICH  THOSE  WHO  HAVE  BEEN 
BAPTIZED  ARE  CONFIRMED  AFTER  BAPTISM. 

For  the  same  baptism  is  both  performed  in  the  name  of  the  Iloly  Trinity, 
and  by  the  triple  dipping  it  is  further  signified  that  the  man  who  is  baptized 
is  biiried  with  Christ. 

Of  the  same  to  John  the  Roman  on   the  fad  that  holy   baptism    is  performed 
in   the   name   of  the   Trinity,  und    by   flu-  person   being   immersed    three   times 
within  the  water  it  is  signified  thabhe  is  buried  with  Christ,  and  why  Christ  nunc 
came  to  baptism  when  he  was  30  years  old. 

Für  that  the  Father  and  the  Son  and  the  Holy  Spirit  should  be  named 

on  the  occasion  of  baptism For  liow  [can]  they   who  liave 

not  participated  in  flesh  nor  been  humanized the  only  Son 

and  \,Yord  who  was  begotten  by  the  Father?      For  tliere  are  indeed  manv 
rites   that    are    performed,   and look    to   the   same   origin. 

1.  (lüpov. 


220                                             LETTERS  OF  SEVERUS.  [48] 

.JiacLco    y[o]Va^Ji>Kj    ^/;   )n»/./ )    )  ..sJ^-io.....^. o». J*~^ 

od  i_co..2L.3   |bo>oo_a..i   ..otoK»./    ^Ia   ^ts^xL    ^3   p    |.iio  ^^ios    k  ->n\   ^ 

.^.oilk^  v^°?  ^--^-°io  '•]■  i»  *?t-3?  oiJUo_£u}0  ogu2^a3)  'otlai  m^^o  Jooi 
^...fcCVJL;  ''jlaJL^OeuOo;  : ')loy»m\  J^Kjsj  •y~''*j"1  fc^l  ,_*js;  ^-.;  ^»f-= 
L^^Öjl^o  jvinio  )fc^K_sj  .jooi  JL,vk.io  ^Jjio».  "^So  )ooi  NMOio  jjj£>.  ^Jl». 
F'i2v°.  J— sj-s;  J_*-.,-.o  Jt^a^  .-JLböK-iLJj  jooi  ^to.  öt-i;  :J^.fcoo  JloovSs»  J,— 
sTDOw^^^V^ -.^v^-^ö  JJ.„=l.\o_=  r^.  JJo  V-»»-,^  ^»\oi»  .)-»->f_o  j^o^o  Jr-^-^o 
J_.y..v>;  \  x~  .J-i-sot  pö/  J—>3  ^»^ioj  o'oi  l'pojbicta  JN-.ötS5\  ^Ssoidio  o'oi 
\j\    -*>yL*    oJ    ro  ♦  JK.*_.t^>    Jla-.K_«^JU    Ji-°-»JJ   .J.*-~>    )-»/    V^o/    oolo    .-J.JU«, 

I.  ili-ii:  begins  another  extract  in  II  12  r°,  headed  low  »o\ots.l   Uiz*  ^cäil  ^  ,:>  U-*>  ^&»?  ooL 

l^ia.-ava^  \Ll  :  U~»-x>  —  2.  II   ^^o-  —  3.    II   |taioo3.».  —  4.   H  om.  —  5.  F  v--i"i|  C^.&-=i   |LoV-^>»i.,  II 
|c^.V^»i.  for  |toV-Äv-  —  6.  II  Kol-äX«.»».  —  7.  Here  the  cxtracl  ends. 


But  each ,  so  that  even  the  uuderstandings  are  confused. 

Of  this  I in  one  of  my  treatises  which  I  wrote  .  .  .  about  interpre- 

tations.  There  aftcr  examining  the  question  why  the  Lord  came  to  baptism 
wlicn  he  was  30  years  of  age  in  the  flesh  I  said  at  one  time  that  it  was  in 
order  to  show  that  the  new  hirth  begets  men  full-grown  in  reasonable  age,  for 
so  also  the  first  man  was  created  full-grown,  and  immediately  as  full-grown 
received  a  eommandment  and  a  law,  and  was  given  pcrmission  to  tili  and 
keep  Paradise,  and  the  words  which  follow  ' ;  and  at  another  that  by  means 
of  three  periods  comprised  in  three  decads  which  make  30  years  he  signi- 
fied  the  mystery  that  was  revealed  on  the  Jordan,  that  one  Godhead  is  made 
known  in  three  complete  hypostases,  by  which  holy  baptism  in  the  Fathcr 
and  the  Son  and  the  Hol}'  Spirit  was  to  be  performed.  That  these  things 
introduce  no  confusion  Gregory  the  Theologian  in  the  sermon  on  the  Passover 
states  as  follows  :  «  The  Lord's  passion  -,  the  passion2,  and  again  I  say  the 
passion2,   in   honour  of  the   Holy  Trinity  » 3 ;  tliough   I   know  that  no  olhcr 

i.   Mai,  Class.  Ami.,  X,  H5.    The  2nd  reason  is  not  in  the  i>iinled  text.  —  2.  Greg,  mitsxx,  which 
the  translator  lins  misunderstood.  —  3.  Or.  \i.v,  2. 


[49]  XXIV.  —  TO  .IOIIN  Till.  ROMAN.  221 

JlaJSs^fcCix  -.^.-^ot  ^5o  )»—  ^^Jli»  v*-^.  ^l  -HJ"«-^^   )i.Q-JL*Jt-i^-ia\   fco/ 
)  i  » \  i;    jLioM«  ..'  ^*.9o£9  ^i.  "^jlo^o.:jo   p  .»  i  »\^i       ~  ^JLtjol^iLio  *  n  12  v° 
o^^oKImi  "^«Jot  ^fcoo/o    .JESvJl.^s  ILoj^^o  ö£s.3i  l*\-*  ^.o\oK*li  .  )i.XL^io 
jfco>r->    ^-JL^iß     'jL^L^<    r*^l    ^Xso^^bo    .,_jL«.iök^    |fcöl2>;     K^Jl    •..  n<M 

.JN  ■»    1  ..OJO1     jK^sj^iO     )K— 3j;     '  JjOlOi^O    -.(-^iO;      JJ.JOJQ..SO     •JK^;<X^CL^^O; 

jKju.f.A  JAol^o.*.)^?      ^\ot»  .Jlcuopi    J_LS^iö&oo  jJo  \~*J)\'i  \~-^\  y* ' -  m  •*"■ 

I.  II.  iv  begins  another  extrael  in  II  12  r"  headed  :  ^^o  i^=o.  —  2.  F  vxo  &>*.».  but  o  was  originally 
written  aflcr  *■■  —  3.  II  ^-u^-ja»»-  —  \.  I)  <?°j;9  —  5.  II  i»^  t^j  ^-=  6.  II  U«ß>*°v:>.  —  7.  11  "*.». 
^wa2  ^>.o  •.  U»V  \*.?ClD  Vo  |l^.iO<ii.»-   _  s.   II  ^01  >a-i..  —  9,   p  ,^~co[.£s».  _  |(i.    ||   ^w  ^ovvaa. 


undertook  the  saving  passion  on  our  behalf  in  tlie  ilesh  except  God  tlie  Word, 
who  became  incarnate  for  our  race.  For  tlie  whole  of  the  saving  Huma- 
nization  has  this  effect,  that  the  mystety  of  the  Holy  Trinity  is  revealed  to 
ns,  althöugh  you  speak  of  the  birth  in  flesh,  or  of  the  Gross  or  of  the  hurial, 
or  of  the  Resurrection  from  among  the  dead,  dividing  the  Ilumanization 
into  many  elements.  For  indeed  in  each  of  these  we  confess  that  \ve  know 
the  Trinity,  in  that  we  indicate  upon  our  faces  that  the  sign  of  the  revered 
Cross  is  a  dissolver  of  every  evil  iniluence;  and,  when  therefore  we  sign 
ourselves,  we  sign  three  times?  and  we  show  that  it  is  through  the  Cross 
that  we  have  obtained  knowledge  in  the  Trinity.  And  this  sign  is  a  thing 
v\  hich  makes  known  and  completes  all  things  that  are  donc  among  Christians; 
and  it  is  everywhere  adopted,  at  the  Performance  of  baptism,  at  tlie  conse- 
cration  of  water,  at  the  celebration  of  the  rational,  spiritual  sacrifice,  and 
at  the  symbolic  and  ineffable  ordinations  to  tlie  priesthood  of  those  who 
are  duly  appointed  to  the  sacred  ministry,  though  in  all  these  things  we 
do  not  call  upon  one  of  the  hypostases  only,  that  is  God  the  Word  who 


9 


XXV 

G  64  r  b 


'  64  v"  a 


222  LETTERS  OF  SEVERUS.  [50] 

^jlsIoKa/    J-i-~^M»    c*^~.s;    '^-X^a*.   p  .Jjl-^>   U-^°   )i-=^#   Ujl 

*,_.ot_s;  Jk-^t-»  yi*i;f>o  ••^-•oC^o  y\c»\ 

cai^o  cknckachr^  rsfch'i^rS?  r£\ar£säo  rdx*aj3T\ 

J._io^.  oC^wa^o  :))Sou^o;  JjlaV  \~.* » vi^>  «ocl-Vo  )Jto  ^  :>  w^JA^o  :sflDO'f^o; 
:vooik^^K^  v.v>,.T..  JJ;  vQJoC^  *}d±X  .vpo-»  J'°J-<»  -Jkj-t-0  Ua> 
J_2.to  ■  .  -,  -  co  -  \l^x  |lo;*po  ^oo  :)jooi  JJ;  vOCH-k-./  K-L^j^/  o/ 
..yooilo;^  JJ°  vooyoot  Ioää2lcoj  Jjl3-./  .och-  ]^>;j;  Jtoojo  J-ßia^  -.)-*-^i> 
a^JJLia^o  ÄS.I^a^o  ..ycu/  ^o»  ^,/j»  ^-^-JJ  i-^^/  J^  )k.*n»\ 
JU^X  ..JJfcoö;    JjL-t-o   j_sfco    y>o^   ^^po/  .c*Sj  ^^3   ^ok,i.>n\    o/  -.^H2> 


was  humanized,  bat  on  the  three  together,  the  Fathcr,  the  Son,  and  the 
Holy  Spirit,  indicating  that  it  is  by  the  power  of  the  Cross  that  we  have 
partaken  of  all  these  things  and  have  obtained  knowledge  in  them'. 

XXV.  —  Of  tue  holy  Severus,  the  letter  that  was  written    by   hi.m 

TO    THE    EMESENES. 

512-8.  To  the  devout  presbyters  and  orthodox2  deacons,  and  to  the  rest  who 

compose  the  holy  order3  of  the  clergy*,  and  to  the  magnificent  and  Christ- 
loving  magistrates  of  the  city,  and  to  all  the  people  of  the  holy  church, 
Severus  greeting  in  our  Lord. 

To  those  who  are  not  wise  in  their  mind  or  are  otherwise  without 
intelligence,  and  are  lacking  in  true  Instruction,  the  holy  Scripture  gives  the 
proper  rule  and  place,  in  order  that  their  emptiness  of  mind  and  lack  of 
Instruction  may  bc  turned  to  wisdom  :  Cor  indeed  it  commands  those  who 
are  such  both  to  learn  and  to  ask,  or  to  be  silent  altogether;  forthe  holy  book 

l.   \  Greek  extracl  from  a  letter  Lo  John  the  soldier  is  published  in  Cramer,  Cat.  in  Act.  Apost., 
p.  136,  which  from  the  subjecl  seems  to  belong  to  this  letter.  —2.  öp868o!joi.  —  3.  liiv-a.  —  \.  xXfjpo?. 


[51]  XXV.  —  T(>  THE  EMESENES.  223 

,^.mV     -O»^     OOI     Ju/     t)l\     ^_.»     |_Q_I^Jl     +.5    .OJ.....11     jtvvn ..      ^LllLiO» 

^.oio .v>t  n\o  o&.  Jl'xv»  -.t^^J  J>£Q-a^  Liot;  vr*?  °ö&.  v_oio!\^./  )vi  »i-.» 
ooi  .po/o  c*\  s^Sl^.^0  ^-*.Ü3o  vV^oo;  „_.«.\.../i  Jj-a\a^o  .oj\  opio 
.•>^-joi  Jj/  P0!^00  •U^j^vVioj  jLaa X  ^>-*4  •^*!  T"*"1^  •)k,*ia,-..\  y  i\ 
^^j    t-»-^  jLLfloa^i  .-yolpo/i    oöi   JL./    oi^-i    ) K-.o.iLy   ^^   ]J   p  U^-»\\ 

^*^-jJj  o£x  jooi  'vö;j  po  .^.a  JjUq^oo  JL*_cca^aj  Liot  )  tm^CS,  .-jooi  "^oaio 
jÄO»^  jLX;  -Jooi  ^o>^  JLsqjQ^^  -JIqjlil^^0?  Uli  flp>  <*•»■*>  >^a..">.»; 
jjo  LiKo^-o  a.j/  iaiOf-s  .^^qj  JKjl.^0  )L..;rim->\JJ  oto  k.-/;  ..öt 
^■opo  JK^J  jL-aAQ  .->Ar>  i^i;  )  po  o»»3  ^«.X^S»  ^^>/  yOPtNliN;  .-JjLOjpo 
:o-J,  'li.J^.jsooo  l^wulp.  :|Lv^oo;  yOJiX^»  ^^ooi  JAooa-JS.  -J-^'??  U*-*l 
jLx^o    )m\cLo;    j.n  m°>  ->o    ISCS'ino    -.jjLJ>^,floy,)\    )_).£)»    ^ai^oi    IoV-«^jo 


of  Proverbs  somewhere  Said  :  «  To  the  fool  who  asketh  wisdom  shall  be 
reckoned  :  but,  wben  a  man  maketh  himself  silent,  he  is  thought  to  be  wise  » '. 
But  the  man  who  keeps  this  rule  it  raises  and  advances,  and  incites  to  learn 
ihings  that  are  of  nse  and  profit,  and  it  says,  «  Give  thine  heart  to  wisdom, 
and  prepare  thine  ears  for  words  of  understanding  »'-.  1  am  surprised 
therefore  that  the  brother  whom  you  mention  (out  of  tenderness  for  bis  soul  I 
do  not  mention  bis  name)  did  not  know  liis  own  measure,  and,  besides  nol 
knowing  originally  the  subject  on  which  lie  was  talking,  neglected  this 
legallyestablisbed  and  salutary  rule;  and,  when  he  ought  to  have  bent  a 
ear  of  understanding  to  those  who  are  wiser  than  he  is,  he  on  the  contrary 
threatened  to  takc  the  ignoranqp  that  is  in  bim  to  the  city  of  Alexandria, 
like  an  invincible  warrior,  who  is  aide  to  overcome  and  take  captive  all  that 
meet  him,  and  seil  them  where  he  likes.  Therefore  I  have  both  accepted  your 
wisdom  in  the  Lord,  which  is  worthy  of  the  church  and  very  honourable, 
and  your  patience,  which  is  such  as  belits  Christians,  and  have  crowned 
them  also  with  a  decree  of  many  praises,  since  in  accordance  with  the 
apostolic  model  you  both  received  and  admonished  him  as  your  member 
and  brother3,  and  brought  forward  the  teachings  of  the  holy  fathers.     And, 

1.  Prov.,  xvn,  28.  —2.  Id.,  xxin,  12.  —  3.  II  Th-,  m,  15. 


»  64  \    b 


LETTERS  OF  SEVERUS.  52 

^_sj  \^~>  s5Ss^2oo  >voJ^3yIa  J  i >t-o  JLö»-s/«  |Löjl^oo.\o  •  .«ot^uok-.Li/o 
^-Wl*    :'>n^.     JJ«    Joot    Wiö/    ^-.ot-«^N«    ^-^o(    :6^-.U^^o    ^_U-oco    :^,ULo 

^•i^vLN^o  ou-o«<^3   yo«  ^^3  ^o  :voK_ooi     ^ü>o(too   ^-(jI^o   bs_)aa^ioo 

■      .t  .   -■      (  .,  .,.,  .V*      CO!      LlfOa^      L<1.\«      lyobl      .     .0>  ..V»      ),   S\S      yOOlOO      :yofco/ 

^_.«   oot  -.|c>ou    I  iTi "\  jS^50   l»-»-S>»    jNi*>re>J-s>   ^*«    yz+sa  "^fco«   »_al3«   oöt    lyobo/ 

oC^    coi    -"^^  n    JJo    :owl£u   ^Ok    >tr> ..    J)    :^.otsji/    )Lo3-*»_.       J«o<    öj^a\    P 

*  o  • 

VJ^is  .)j/   joU   >^/     tCflo— o  '!♦— ^s/    N^.^  -Jim  .ivo   )la..»  wvi   Lo\ 

J     -^    1    nA     .>Sw»J-.      JJ «     '^i.      L«.»^_iO     JLj/      '»—-^    $     •'  U3DQJO,  1  .  O      JJ  ^      )N^t-      |lj 

,_-^-.JJ  sta  »A^too  JJ«  .-Uu-^aJuS  Ua^  JJ«  |fc^£>..JS.  «otauSA  a^ciio.\ 
JJ«  |Lo_^flsJJ  .-^,. ni  .*\«.  i-J^»i  ,_^^*/  ^-bo  l^ls  0/  -L^l-s  ^.»..yiXi..; 
t^J.U   Jl  -.^in^  v   JJc  i^**»  JJ«    l«<--^4)    JJ/   .^)j<   -ex«    )k-^»-=>  otto^ 

IJ.    po/i    l^-JV-/    ^.ie   ^AotA    JJ/  .|j*u^-,  ;>e^o   po{    JJ   ^>  pö/  ;><?♦.*>« 

I.  Ms.  ^Sc»^-        2    Ms    vÄiwac.  —  S.   Ms    <^-U    —  '.    Ms    ^"U.. 


wliereas  youonce  and  twice  secretly  and  openly  refuted  and  eorrected  liim 
011  the  points  on  whieb  he  spoke  withonf  knowledge,  and  he  was  again 
involved  in  the  same  error-,  and  von  behaved  like  doctors  and  churchmen, 
and  on  all  sides  seek  to  gain  Ins  salvation,  and  bv  actual  deeds  shpw  thal 
you  look  to  the  apostolic  commandment  which  commands,  Let  everything 
be  done  decently  and  in  Order  »',  but  he,  though  he  was  thoughl  worthy  to 
reeeive  so  much  attention,  had  m>  merey  on  his  soul,  and  did  not  restrain 
hiinself  so  as  to  show  moderation  and  huiuility,  1  expressed  blame  and  a1  the 
same  time  sliowed  merey  and  still  show  merev.  sinee  ignorance  is  free  froin  dan- 
ger*, for  a  man  is  not  Llamed  because  he  does  not  know.  He  is  trying  tobring 
npon  himself  the  sin  that  does  not  deserve  forgiveness,  in  that  he  does  not 
vield  to  those  who  are  wise  among  the  brethren,  or  seek  t'rom  wiser  men  ä 
eure  for  Ins  ignorance  by  desire  to  learn.  but  pettily  searehes  into  thiags 
that  are  nnknown  and  uncertain,  and  does  lii-  best  to  find  men  to  share  Ins 
opinions,  in  order  thal  he  mav  seem  to  he  saying  something  when  he  is 
-     ing  nothing  that  is  sound.     But  the  other  tbings  which  he  said  without 

- 


XXV.  -  TO   IHK  EMESI  NES 


Q.\p        —OloK^./ 


**-^ 


»_*.    . ov^o K'i  Vi 


. -oioK_/    {  vi;o     ) » „  ra  a    ^.V)    }  ->  \ 

^.»-^>.0l;  ^—Q<  i  ,Vi;  ■^-N\  voU_io/ 
•  .W^ö/o  a.KJslSoo  :)  i^\.Vi\  v;.^,>ff/i 
oi1o_.io^Il\  \£»j  jloj;  OD  »BOfl  iK-s^xs* 

00X    OU- ^l<    001    f-'l   .-oioK^./    J^o^o 

-.Ol     ,K_l.iC0_l_D     01^-      *— 1/      -J^Q-3      )Jn 

JK-^,'o    jJo    l_^o>    01X3    ^V;    ^ot^o 
1.  M-.  [-..  —  2.  M-.  ,»■ 


U_i»^>  Jo-oio  .J_s/  JoC^n  y-^S?  jhX^c 
) B  »  B \  jtX-i.  )?oi  Lo\^ie  -\loJäl 
a\o  «*otoK_/  i-^v  v*..oocKjj  ^^Jxa 
01X0  1 1  .  i  -.;  ocx  ,'jfXa  -.  y-^0  U^-co 
vD  .  .»otok-./  Jj>so  );■•»•!  ^-ic  i  i\ 
1 1  ^Xaa.\ ;    y_^oi    ot\    voiv^s/    *-«-^ 

y_iC;  -V^c/o  JoCI  ^<:|_0  ..v^_i«5/ 
Jv-SO-i  y_^S  >-^JX>l  JovX  Jts^iO^ 
V— 1/      K-)j>C0_l_oij.AiO_S  jJlO    l^^v  „«0.1     • 

i^Ao»  N^o\   J,-^>-5    ouK-l;    -01    ot\ 


knowledge   he  bas   with    difficulty   come  to  honour  by  süenee,  in    that  he 

the  pas«   _■•-  from   the  holy  fathers  [  that  were  brought 
him;  and  he  was  reduced  to  one  [         .      the  words  the  holyCyril 

in  the  .   inst  the  blasph 

follo  l  I  who  i»  from  God  the  Pather  took  :' 

and  came  forth  as  ;i  man  lil  .uld  not  for  thi- 

■>  double  tliin;.'.     Kor  he  ia  one,  an<J  not  withont  Qesh,  who  in  hü  own  nal 
itli'.ut  Qesh  and  l>l  on  had  anoted  to  him  thes  wo: 

he  "[.•-•:  that  after  Tua         i  Rest 

rnii-  God  the  Word  is  withont  des)  -   mch  as  he  put  off 

that  which  was  withont  ^Variation    and  withont1  statically 

anited  to  bim,   a  tbing   that   is  beyond  all  impiety  and  profanil  'hat 

.     j  sai'J  ttwUronj  tti- 
— '..  A.  .     C]  *c<ml  -  tbe  Incaroalio  .vi  bluod'. 

—  T.  .\  00. 


*  65  va. 


226  LETTERS  OF  SEVERUS.  [54] 

1S*_/j  xiöN!io  oHöKj»  Jjls^./  -.i**K*l  K*l,  ^3  pojKj;  )  Uu/  .)loy>.,ouo 
)j/   }^ö/    jj  JJ^jlo   JlaJLiL^po  o&       jj/   v^o/    jJ   :)K-ul^3  )Iau..po  o£s> 

J-lolÄOO  JJLDOJ;   J;Ot^-C0  y/ .-JK-UU. O»         J.-JL30J;     J;Ot    ^flO;     '  OCX    yj    .Jk**JL~OJ 

J^oa3   ^-_s  k.  n°»io  .-k^-au   Jjl.J— .i       J^oo.3  ^.ao.-K^aj  j»,.^..,,-»  .-N-ooH/ 

^^^io  ..JLoC^  )i  °>\r> .  •>  sjL»po  Joch  s-oioK-,/  qSx    V-^-^  oC^  j°°«  «-o»; 
jts^öC^s    ^S^idio    oöt    str>  .j  ^  ,'y   ^v  ;    J^L~Xt    -.^oa-üt/    )KaJ'^/        ^.oi^j\? 

y/  *ch»=>  ^a_~£oo  ^J-^oi-j  >^-^ot  -.|jo)  J  nm«5»  toi,.—  ^ot  Jj^o;  |j/  j^ojk-^© 
:Jloo£^s  c*..K../  Jt«^  ^>°  ^.-^JLioo  :\\  m  5  [±o\  oiS.  VJ^coll/;  i-iö/  >ju/ 
a.3^7  .o(ts^.lLboi  L^jsa*.  J>— j  JJ  Jl/o  ^.cnoL|o  )>" "  -  «•>  ■;  c^a^i  )iaio  Jjo 
j-JLixio;    jloja_£_A   ^-./   V*^  a-^  .00  mi;   061   )a_^.  JJ/   .Jkot  Jv^  V*^ 


1.  Ms.  oai. 


everyone  who  Las  natural  (I  will  not  say,  spiritual)  intelligence  must  wunder 
if  a  fact  which  is  so  universally  admitted  has  ever  been  made  a  subject  of 
contention,  and  has  '  passed  the  lips  of  anyone  who  has  duly  believed  in  our 
one  Lord  and  God  rand  Saviour2  Jesus  Christ.  If  he  were  skilled  in  divine 
doctrine,  he  should  have  (to  omit  everything  eise)  considered  the  anathemas 
of  Gregory  the  Theologian,  who  in  the  great  letter  to  Cledohius  which  beging, 
1  wonder  what  this  innovation  is',  clearly  lays  down  these  principles  in  it, 
«  If  anyone  says  that  the  flesh3  was  now  laid  down  by  him,  and  the  Godhead 
is  stripped  of  a  body,  and  does  not  confess  that  he  botli  is  and  will  come  with 
the  thing  assumed  itself,  may  he  not  see  the  glory  of  bis  coming.  For  where 
is  the  body  now  except  with  him  who  assumed  it?  For  it  has  not  been  laid 
np  in  the  snn,  as  the  silly  tale  of  the  Manichees  goes,  in  order  that  lie  may  be 
honoured  tlirougli  the  object  of  contempt,  or  diffused  and  dissolved  in  the 
air,  like  the  nature  of  a  voice  and  the  wafting  of  a  smell,  and  llie  course  of 
lii>lilnin<T  that  does  not  stand  still.  But  what  becomes  of  the  fact  thal  lie 
was  actually  touched  after  the  Kesurrcction,  or  that  he  will  again  some  time 

I.  Sic.  —  '2.  A.  v.  (C)  um.  —  ü.  Sev.  Iherel'oretlid  nol  read  iyiav  :  see  Migne,  n.  40. 


[55]  XXV.  —  TO  TUE  EMESENES.  227 

)juj  y^l  .•-»Kilo  *■*)!./  ijJ-3  °l  -"Uo-^**  t—-3  t-Q~»k-i;  ya^calll  )*v>t  -^ 
,  na  jj  ^./io  w.6»  ^-»;  «01  j^,/  .^oj-o  )i;  I^V-3?  1-^oijo  •')— — »>  J-J'o  1^» 
t«««^  JloouSx  •°V-D.??  \0_jöi  ^.io   ^>>»s  ool  )f..^!k..io^   o/    .JKvi »  n  »K_=> 

)KJbKJ>3    y^\    Ji-^3   )0_i>    ^_iÖ    \L'l    jJ/    .Ol— K_*/    )Kw*J_j.~,&O0    JJ     .oCivO    ÖUL» 

p  .-^o^J./  o/  -J»a^>  )^_^.iä.\K.^  »-,)_« 1/j  U^-»/  w»  J-»oi  ^>-»/?  .^S>*; 
JK.*jVouio  ^-.\oi  'jLlo  Ki  S\  J^d'j  oöt  ojl^o  ♦)ytv>  aZS.  jlooCSx  >*«^fio'  J---3J 
.-jouSs.«  o|ÄsJS.ioj  poj.^a.2^  v-~>t^>eLbo  .-Jjl^_o  JLtO»;  J»oij..3  ^-ö^-ücmo  .'jj'tJL.3 
«oioK-./  li-jao-i  jJ;  •  .J.wuaa.^.13  öC^o  ^io  +£>joo  N.-.JÜLOL.^KjLio  jl  jlj».»!/;  och 
^io  ^a..x  öS.  .%vQ.^p  .3)1^»jl*j*Aoo  jJo  )K  » i  n>°>Aoio  JJ  JIq^~  >K^>  ^io 
fla^X^  ^_=L.J3a^  +3  .-yol^j/o  yol^-j».^;  yoK-j/  ^-.)-~  ÄOo  j..^a..~^t  «6i 
oi.^  \oK— </  >  .  n  ..»— ^o  )<oi  ^o  J_o— .ov-^  <Jo  . -yo^i/  U-JV-s  oot?  )°» »  n  i; 
c£s~.»  )«*T>;  -öl  .•Jt,q\vt\  )v-.io/  JoiSx»  oifcC^io  "\^o;  «6i  .-yolpo/ 
.JLj^s.too  jloJLiLj^too  ^o,-o;  JjL3j  loJS.  •  •J.iojo  Jj..ca;a  ^>o  j-aA  ^.oioN-/ 
i_s.\  oX  {iä-,1  •  .\\.£0.^>  *-Zo  i.js.\  a^o  ^.oioKx/  ,-«;  :V^9/  °°i  i-3  i"^s  ^ 
^.i.ßa.X   t-^>)— i;       -oi   .');ia-co  JJ »o  Jla~  V-io;o  .*6i.A«/   )  mo  ..   ou^so  ^bo 

1.  Here  begins  an  extract  in  M  32  v°  b,  headed  :  >K  v5ucm^  .wl»*»}  ■  \~J^~  ^^j  \L'*<^  *J°  l'ol*»  \nf< 
^pmüvo.iiSo  ^.vi^l-.  —  2.  C  sing.  —  3.  Here  the  cxtraol  ends. 


be  Seen  by  those  who  pierced  him?  For  the  Godhead  by  itself  is  invisible. 
But  he  will  comc  with  the  body,  according  to  my  account,  and  such  as  he  was 
seen  by,  or  was  shown  to,  the  disciples  on  the  mount,  inasmuch  as  the  Godhead 
easily  overcomes  the  flesh  »  '.  Who  that  reads  these  words  resplendent  with 
truth,  and  flashing  with  the  rays  of  the  Holy  Spirit,  will  dare  to  say  that 
the  Word  of  God,  who  was  humanized  immutably  and  without  any  phantasy2, 
is  without  flesh  after  the  inexpJicable  and  incomprehensible  union?  Ac- 
cordingly  it  is  clear  that  you  also  liave  not  gone  beyond  what  is  fitting  in 
opposing  the  precipitous  error  of  that  man  and  saying  in  order  to  remove 
him  from  this  error,  «  The  words  used  by  the  doctor  about  the  Word  of  God, 
'In  liis  ownnature  he  is  without  flesli  and  blood1,  refer  to  the  time  before  the 
Hunianization  ».  Indeed,  since  he  himself  said  that  'he  is  one,  and  not 
without  flesh',  how  can  it  be  anything  but  wliollv  unreasonable,  and  presump- 
tuous  and  irreverent,  for  us  to  gainsay  this,  and  contend  that  he  is  without 

1.  Ep.  101  (/>.   <;..  XXXVII.  181).  —  2.  MvTMia. 

PATB.   OR.   —  T.    XII.   —  F.    2.  l(i 


G5  V"  I). 


'  Cß  r  a. 


228 


LKTTK.11S  OK  SEVERUS. 


[5(il 


»  K  66  v 


•r^i-^o  '  il^o 


oö)  :^K^/o  d.coo/i  ^i  ^»öi  .^.oioN.../ 
-.J.io<o  )i  mj  ^-io  V-^  oü^i  )ju^2? 
•  4JLiv-io  K-J-^-^v  JK^^il  ~.ot.-\ 
JJ;  • . )  ).ooi\)l.s  u)    qjoi   ot^i  )jl»^  ->> 

Q)imi   jL>o£3s   oCi^i   |.U3;    J-^aio^ 

OU^L-^6      JJ     >3/    .-Ot^S^MO     )i-£CLJa..\ 

)lo-a.^.mi  -m    JJ/    ..ou^_o     jloou^jLs 

K^jot-^^ol  o-ny^o;   JIoju/o  JtooCSs 
)lo-^.,\^^o  jJ  .^^.JoJLiaiw  ^oioK_/o 

.^_J    JjLSOI    v3/   ..JN-.OÜ5S   J__COo/j   ^.J 
i-^üDoU   If.  ff)    ~»;   Ol    l,t\    3^^jl    JJo 


IhXlo   JJ;    oCx.,1    JjL^.^-S;     ^-..;      ^öl 
J;ot     Jk-^-ioKlS.      -.v-oioK_*/     )-i0;o 

«Ö«   .(sie)  s£DQL^.VJ^ß    '^^O    K_.)_«^v^ 

JJ     . Jloot\J_5  ^_.;    ajoi   ou^>;    fjUJLS) 

J...O»^\     Oi.^v-1    JjL^Sl    J.a^^OOJlS.    »~«^x 

Kiojw.3  o».^v.^s..^o  -l^fti  -i  \  cx.ro.-j 
JjLi../    JJ/    .c*^..;    JJ.ooCS.J_s    ou^poo 

)J^_JV- ->f-^°       >    ,,>Ö       JJ.O _Wa__0_JL__>; 

•  )t  t»  "■  xr^°  t-^"-03  <-^  -.oia.«^_otv.._ß.j 
Jla_u/o  £v__d  Jloov-fc»  .^JU'l  ^io  p 
■^i)ni,>n\  -.oioK_»/o  o_3j_ie>  Jbs_Joi_OoJl 

•  JJ^-ojSs.  J---000/;  ^.;  J.jl£CSo--.  JJJ_\ 
)t«i  ->;  c*j_jJ_.\   -_>K—/    JJo   -V:^-J    Jjlsoio 

*jloo£-?S;   J_*__ooJJ 


I.  Ms.  ifcooo.  —  2.  Ms.  "01.  —  3.  Ms.  |&-lö1..  —  4.  Ms.  U^». 


flesli?  But  llio  wörds  whicli  he  went  011  to  add,  'who  in  liis  own  nature  is 
without  flesh  andblood',plainlyintroduce  thisthought,  that  in  liis  own  nature, 
that  is  in  tlie  Godhead,  lie  lias  no  association  with  flesli  and  blood.  He  did 
not  t'ake  the  flesli  into  the  fulness  of  liis  own  divine  nature  and  mix  it  with  it, 
nor  did  he  mingle  it  with  his  own  Godhead,  but  that  in  the  dispensatory  as- 
sumption  we  might  understand  him  to  be  not  without  flesli,  Emmanuel  being 
wonderfuliy  composed  und  cönsisting  of  two  Clements,  the  Godhead  and 
the  manhood  :  but  even  so  he  preserved  tlie  absence  of  mixture  in  the  divine 
essence',  aud  did  not  change  the  essence'  of  the  Godhead  into  the  nature 
of  flesh.  And  that  this  is  so  I  bring  as  a  witness  to  the  aecuraey  of  bis 
doctrines  the  doctor  himself,  who  by  the  Operation  of  the  lloly  Spirit  is  an 
aecurate  doctor.  In  the  first  tetter  to  Succensus,  when  certain  inen  had 
advanced  a  similar  objeetion,  he  expressed  himself  t litis  :  «  Since  1  found  in 


1.  oücjia. 


[57]  XXV.  —  TO  TUE  EMESENES.  22!) 

Jlok_.lk.~;    J;CH..flO    Jj/    jl^s^io    Jjl3^O0lS.    C*\    -.Öi-K-./  JJL3CH    )  ;0);0    .Jloot^j 
JI^nJ-^   JK-k—  jJLaüoo  «otoK_/   jLiu.t.Ä  J— ol;    )Iqj,^l\^o  ^io*   .^oiaj.°i\ö-.; 

7-./;;  jK^ioj  JL^a.  yo  a  fc^aajLaafloota  K  ..•>'>/»  ^_,;  "^^io  *Jjlsoi  "p?/ 
jlooCSs;  Jjlo\  :J^>fcjuOo  J^oi  (_doV3<  Ljl^.o  or,.^  jboa..«_o  ik^s  ^-2>o;  :J;oi 
La.\  vä/»   -.^.\   K.^.jl.^1/    }..o;j;    -.;cw ^=>   Jlooi^S.   o£io  joog;   Ua->/   :w>jla. 

;ts-3    ^jl.N-^0    JJ  /o    .JL^j/    ^io;    J'*^   ^o-imi;   J-.po    JJ    ..J...otSx    U-»^? 
^ojol^./    JJ;   och   .-^eyio    ch-s   K.2l.cq..m    )».../    y-»/o   )1».^-^N    y.../;    s-6t    jloou^ 

no  v~i  cOljI/;    ^.jl.icOö   o^  +s  .jjL*.3Ld   ö£s...i    ^Oiok~»l    JJ;    oöt  .-öÜS...;    j^.cooL-=> 

^30     y-»/     .oC^.^1     J^oCSn     (.^.COoJJ      ^Of^O    »SLflDolKj;     y.../        Q.\     JJ/     .K~»j^OQ.JL0    "CG 

(La..*,—  ^io;  JJ/   , ts-.Ji_.^A   ^otoK.../  V-^x    ^a.->   A»iio  .öi~»K~./   )L^ 


66  i"  b. 


..ca. 


the  memorial  an  assertion  of  litis  kind  stated,  that  sincethe  Resurrection  the 
holy  body  of  Christ  tlie  Saviour  of  us  all  lias  passed  into  the  nature  of  the 
Godhcad,  so  as  to  be  all  Godhead  only,  I  thought  it  right  to  speak  againsl 
tliis  also  ».  And  thereupon,  aflcr  he  has  above  in  a  brief  compass  gone 
througb  all  the  statement  ol"  the  dispensation  of  the  Humanization,  he  brings 
against  it  this  argument  :  «  It  is  impossible  for  a  body  taken  from  earth  to 
endure  the  change  into  ihe  divine  nature.  And,  if  not,  \ve  bring  against  the 
Godhead  the  charge  that  it  is  as^t  thing  that  is  made  and  as  a  thing  that  has 
taken  into  it  something  that  is  not  its  by  nature  » ' .  See !  höw  plainly  he  denies 
that  the  divinity  of  the  Word  has  taken  anything  into  its  essence2  which 
is  not  its  by  nature,  though  \vc  confess  thal  flosh  possessing  an  intelligent 
soul  was  taken  by  God  the  Word,  and  he  united  this  to  hini  hypostatically, 
but  not  so  that  anything  shoüld  be  added  to  his  divine  essence2,  as  if  it  were 
deficient  (for  he  is  truly  complete  in  every thing),  but  that  from  the  unmixed 
union  of  the  Incarnation,  and  the  composition  out  of  two  elements,  the  Godhead 

1.  Ep.  45  (P.  0.,  LXXVII,  233,  230).  —  2.  oüffio. 


G6  v°  1> 


230  LETTERS  OF  SEVERUS.  [581 

)-3l3V^O    ,JJ/     %^Jl2>    O^    . '  J^JjlS^S.2>oK.:>0     JJ       O  T,.V)     J^OOJLO     ,-^.S;     .JLioKjLj 

I,V^2l-=>i  .-jl^C^^ioo  öwJ^.»/  ^oqjl^v    JJ;   jjLkJL^;  — ot  -*^Jlj/    ^;    onajj    Jn./ 
^.;  ^^io   .^oojl^v     JJio    Jjl^^JX^o    6u*aa   ^6   J-onv»   .-JJjj^io   K-Ljl^3 
^-.^v>  .).,.«..V.^fl.a,v>  bu/    i-.^L.\   jJ^x-opö   JLa.^,   J^M     Jv-^-3   la_\i    \.^soi 
,JJ  /    ,-J.  *..s»  i;    L^aooJJ    I^lcdo^o    ^o^    JKslcooJ.   q_\     . li-^s?   -ex    j)r»  *> .  «m 
N!^.Jc>l  V>  \;    J-tojl   "^O»   vS/j    -öl   JK^opö    Jla*~;    öuJ^./    J J^JL*.^iajLio 
JouSs    -oioK-/    JoofJ;   — öp    L^^aia-\   V-«-^  °-^   .QL^oKm>n\    L^lxlji    o»^^/ 
-ch\    JJ/    ..JJ^^io   o.mi    JK_J.jIio.c>..    O-SuL^O*    oöi    )hXl.^\    .  ^_jpo/;    J-L3^/ 
^JL.p>o/  JloojS^  .-w-lVl  ^-io  Jjksojlo  ,—  JJ^oKjlj  K..Jju.jl>vK.>v>  Jlo  K-Joi^^oJU 
t-o-^x    yi.coey.a  .J^o,^  t— »>o  ,y.ca  i^o;    IJS^io;   oi^~.i    oot   Jj_^o  t—}©  •  Jia.jü/o 
Ji-ffl  ->.so    Lio<_=    JoiSs»    otEO^io   £>loK*l    .  t— k\.it   v£oa\a£>i    cn^n    l^    s^/ 
Jjl-^o   La-\i   jlv-^l— =>  v£oa2^.jo_o  j^-~-2    jcu-^o    ool  -.c*..JK-./    Jjlooi   J;ot;o 
o^-_o'l/    yä  .-.  »»V*/;    U^-»/    V-*"«^.    °"^   •*'^-*-^01    .^»k-3?    lyQjJaj/;    J.3..q..ccl3/ 
p  <.lpö/   op   ^io;   J-ta-./    JJ/   .J— -«.JLio  ,.—    a^X^a*    JL»j/  v_so  jojJSx   )»— j/ 
I.  l""1  ^  erased 


and  the  manliood,  Emmanuel  should  bc  made  up,  who  in  onc  hypostasis 
is  ineffably  composite;  not  simple,  but  composite  :  as  the  soul  of  a  man  likc 
ns,  which  by  naturc  is  bodiless  and  rational,  which  is  naturally  intertwined 
with  the  body,  remains  in  its  suprasensual  and  bodiless  nature,  but  by  reason 
of  the  composition  with  the  body  makes  up  one  composite  animal,  man. 
Aceonliii^ly  the  assumption  of  the  body  makes  no  addition  to  the  essenee' 
of  the  soul,  but  makes  up  the  composite  animal,  as  it  is  reasonable  to 
understand  with  regard  to  the  theory2  of  Emmanuel  also.  The  Word  did 
not  take  the  flesh  intelligently  possessed  of  a  soul  in  order  to  complete  bis 
beiug  God,  as  we  havc  said,  butthat  one  hypostasis  might  be  wonderfully  and 
imniutalily  made  up  out  of  two  Clements,  the  Godhead  we  mean  and  the 
manhood,  and  the  one  incarnate  nature  of  the  Word  himself,  and  one  person  : 
for  the  Word  of  God,  according  to  the  saying  of  Paul  the  apostlc,  partook 
of  blood  and  flesh  after  our  pattern*.  And  that  this  is  so  the  approved  Cyril 
l'urther  shows  in  the  letter  to  Valerian  bishop  of  Iconium;  who  wrote  as 
follows  :  «  For  God  and  man  did  not  come  together,  as  thcy  say,  and  make  u)> 

I.  oioia.  —  i.  Gstöp'a.  —  3.  Hehr..  II,    14. 


[59]  XXV.  —  TO  TIIK  EMESENES.  231 

^^io  -Jj  ca  a  so  J-^o«.^  vslol^*./  ^.*i  jlo^o^  -JtC^io  ocu  jojSx  v.o»oK-/ 
N^-^.ic  .o)^^.^  ot^~o  Jjo£^o  .'Ol^oj  <^-»?  )i-£D_sio  M-^bv-J  ju^l/j  Jo£>\i 
»3/    Lxoot   ..^otoK_./       ,_«;    >o_«_ol/    )t^^°  J^3-1    ^»o?   J-*-JV-s    ■^-•J^oj    Jju2.-.|i 

f    *    'i     "V     j.  VO    I    DO    JjLO    t-o-A      1—    .|_.,P°0    Ji-S    —  OloJX..../j     j;oJ.J*00     ^     -.j-fcOt 

..^Otots-./  6CS.-.1  JJ/  J't-^  —OloJX_./  J.X3J  la^>J  y-*\  JX^j^Jt  *t~<^x  ^0  J.JL^a.5 
\.OLp     JJ     ..J_»ojJ^O     ^.iÖ     I.JOOVJ50     .J-JLj/     J.S     ,_*.;     CH.iOO_L.Ol     ÖOOi.    |jL^Jb^CLSL^OO 

o|\  K.^S.;  U.'i-~  )aik?  J-i^t-^0  rr-*?  jio-»-«JLaL3  .ooi^ioJXJji/«  ^_«.\oi<  j.s\wOi 
•  Joj^;  o^+*.~-t   ^'^oot   jJS^io   .JLojlM  Jju/  ^s  Jia*.—  J,—   •  .JloJLO.ÄL-tlS.io 

odo,.-^..  J^s/  ^O  Öt»A_./  O.^  y.ä  JJ  /  .J.JLl/  j_3  tO£LJ  j.JLl/  V"=>  O.-CQJ  t-0  aS> 
i-,3    o£S.    "^^..^v      CH~^_.1      \^XOol     }-2>0    J-jL^h£>    J^-O»     ,_«_3     ^    .JlK.jUL^^iolX.iO    JJ 

w>.JV— /  JJ^_oo  >..•/;  s-öt  J-.joJJX_3  ^3/  ^^-J^OO  ».~  yQ^p  U-Jt-^>  joot  Jjli/ 
)jl2lj  JJ»  a^j  ^oj  "^ü  ^-.1  jjoU.  .ouS^j  Jt-«^  ^.otoJX.^/  .-OiJLiO  Jjl.o.-> 
^-■•Vli    J.m.^oa^so  JjLSOt  •>)KAjK^ot-.  ),jl2»,jl.-i   Jooi    >«°>  iv>;    JJ  /    .Jooi    _oio!k.../ 


one  Clirist;  but,  as  I  liave  alrcady  said,  the  Word,  being  God,  partook  of 
blood  and  flesh  like  us,  in  order  that  he  may  be  known  to  be  God  who  was 
humanized,  and  who  took  onr  üesh,  and  made  this  his,  because,  as  tlie  man 
who  was  composed  of  soul  and  body  is  known  to  be  one,  so  also  now '  he 
is  acknowledged  to  be  one  Son  and  Lord.  For  one  nature  and  hypostasis 
of  a  man  is  acknowledged,  though  he  is  known  to  be  made  of  diverse  and 
heterogeneous  elements  :  for  the  body  is  truly  dilTerent  in  nature  from  the 
soul;  but  it  belongs  to  it,  and  with  it  makes  up  the  hypostasis  of  the  one 
man.  And  in  mental  conception  and  in  theory  the  differenee  of  the  things 
that  have  been  named  is  not  obscure,  but  by  combination  and  concurrence 
that  cannot  be  cut  asunder  one  anttnal,  man,  is  made  up.  The  Word  thercfore, 
the  Only  one  of  God,  did  not  come  forth  as  man  by  taking  a  man,  but,  though 
his  birth  from  the  Father  is  inelfable,  he  became  man  by  forming  a  man-  for 
himself  through  the  Holy  Spirit  which  is  of  one  essence  with  him.  Accord- 
ingly  he  is  known  to  be  one,  though  in  the  theory  which  is  according  to 
reason  his  own  body  is  diffcrent  in  nature  from  himself.  Let  it  therefore 
be  everywhere  acknowledged  that  he  was  not  without  soul,  but  that  he 
was  possessed  of  an  intelligent  soul  »  3 .     Similarly  also  in  the  second  volume  '' 


67  i"a. 


67  r°b. 


1.  Cyr.  «vtö;.  —  2.  Cyr.  vstdv.  —  :!.  Ep.  .vi  (/'.  <;..  LXXVII,  257). 


1.  xo[J.o;. 


G7  va. 


232  LETTERS  OF  SEVERUS.  [60] 

jj  •J^m-si  Pilo  >«.Kii;  .^)i_.oiJ  ,.9>\>ff  s£Q..oa^.CQJ;  -Oto3;cL^  ^iüa.^; 
^io  V-3^o  -.ofS...;  Li*ü  jojSX;  oik^io  -o_oi  JJ/  .jk^o»  otlooC^JJ  K^_XJi 
"^^^^o  k-Lia.»ju-  •)'»-«»-=  ta^*  JK-JL^JL^Ouio  JJ  ^-.;  )lo»  .  m^  .^.iö  J^co-s 
V^6/    .L^*A-^0    ,—    ^-.)o«-»^ol    JLbokjuJ;    -,6t    U~»;'i-/    -.Jjooio    J£Ci>^0    ^3   ^io 

Isj/  '^^  -6i  ^aiw  .JjLis  ts.il  ^-^  )l  P  t-  1?°/  xr*»^0  *JJLSO'  >V- 
c*\;  -öi  ^--j  ]lootSs;o  .\iyM\  -oi  JkJ^io  ^.iö  )v^^??  .'Ki\  ^3tCcQ.ioo 
^.j  j-oC^s  .JKS.*>;  oiVä.^  Joot   JloojSs»   .-^JL»p°/   V*^  ^   -W3  o»-;o— ^-i 

jj;    OJL>6    ..^iojKiO    (H-\^     j-*J't--=>?     0|j..ßa.3j     ^^  Lt3L./    .Ot^_»1     y.*\     ,K_*j ',-£<-* 

Joot  so'jj  ♦))^*J^/  >k~3  oolo  *JfcCiOo;  oö&  -oia-.y^oLj  J-oi^;  ool  jJ'o 
j^ojj  .  x>  )t-^3;  -.Ljooi  Jjlo;o  Ixi-^a^  ju/  v^co  -otoK_./  a^j  ..^^-ooi 
ya.^  sJUlo!/  )K*^oojld  Jla^—js  *S;  -J;ot  ^ecs.  ^-.;  );oj  JIKj/  ^>o  -otok_./j 
Jo£$5\  — oioK../  ooi  p  och;  .»j^ia*  J.-V-.V3  v^o  Jj-3  ,»-o  ).-«.^.xio  ,_  -JtC^io 
j^v  t-~j  -oi  .|J^-.K—  o^o  Jv*— =i  -.J-JQ«  J— =>Ji  ,1't-^o/?  ^*3oi  -ch  .Jjl»/  V-30 
J.io;o    Jc-oa-s   ^-io   "t  ^.\.    oub*...;    Li,  «•>->;   oöio   J^^Q..^    ^io   V^00   °-^°   .***01oK-./ 


against  the  blasphemies  of  Nestorius  he  clearly  teaches  that  the  assumption 

of  flesh  diel  not  pass  into  the  Godhead  of  the  Word,  but  that  the  Word  of 

God  remained  in  his  own  nature,  and  apart  from  flesh,  but  by  the  immutablc 

combination  with  flesh  it  was  wisely  and  beyond  all  reason  and  understanding 

brought  about  that   one  Christ   should  be   marvellously   made   up;   for    he 

speaks  tlius   :  «  Accordingly  confess   one,   not  dividing  the  natures,   whilc 

yon  knowand  understand  that  to  flesh  belongs  one  principle,  and  to  Godhead 

that  which  befits  it  only.     For  we  do  not  say  that  the  flesh  of  the  Word 

became  Godhead,  but  rather  that  it  is  divine   as  being   Ins.     For,  as  the 

flesh  of  a  man  is  called  his,  on  what  ground  is  it  not  right  for  us  also  to 

call  that  of  the  Word  divine?  »     And  again  farther  on  :   «  If  therefore  he 

were  a  wise  and  intelligent  man  at  all,  he  should  say  that  the  body  is  from 

a  woman,  but  confess  besides  that  by  being  combinedin  hypostatic  imion  with 

the  Word  it  has  made  up  one  Christ  and  one  Son,  and  one  Lord,  who  being 

the  same  is  God  and  man  »  '.     The  expressions  therefore  that  are  used  by 

this  genuine  and  very  aecurate  father,  '  for  he  is  one,  and  not  without  llesh', 

and,  '  he  who  in  his  own  nature  is  apart  from  llesh  and  blood  ',  demonstrate 

i     \<\\.  Nest.,  ii.  8,  13   ed.  Pusey,  VI,  p.   120,  130  , 


>7  v°b. 


[61]  XXV.  —  TO  THE  EMESENES.  233 

Jlaa^aJ^;  .JK-^^  ÖuM    ^  -Oi.1/;    ^-/    ^?   U*"l     /i-O-^O   J,ot 

6iv^u  JK.£^~*>  jJo  jK^ajo  jK-^b^o;  JJ/  .)vi&^  <*^pö  Uäk>U  p  o/     ■  6 

Jla^axia^  V^  K-Jj^t^-^Aio  JJo  JJ.*V~*  JJ/  .vS^w-jl  JJ  J^^ojld  ok 
,_.^;fco>o  JM?°<*-   <h^-j    v^o«?  ^*^-JJ°   vßu^iaAo  vJH^t"3  -ö*-^-? 

J^~aV;o  . • ) N-*.iOQJLO  IIa-.»—;  J.2^-*oa  JJJb»  .sA^iCL^  *^*-sJ?  Jj—^0^  ^-/ 
J^uaooJJ;  -öt  .^.ojl^'  J^-fcC^o  "^fco^  |;oi  p  .-JjLXL.oi.ttt  JJ^-Uvlk-s  vattJJ 
JfcC^tt  JojSst  Jjlo  ,—  ^.JL^tktt  Jtouso  .J^  *2l^w»KjW?  ^-J-tatt  jK-oj^. 
)i^s-Jis.-  JJ  v--t^J  .J-ofcoöo  J-öt  voouja-.^  v^Joi?  .^VW0  -t m  '|V>; 
>eu.p°  s-2»0?  °«  Uj»--3?  \^*!Q-i0?  -«-*  •'jkj^ö  JlaA-Mt  Jl.ooCS.JJ  JK-Oto 
yslofcoutto  *   JKu>.tt  Joi^JJ  »slojI*/   JK-*J-sa~  Jlatt— ;j»  .'x^P0/  v°-"?«?  y-'l    *'S| 

1.  Ms.  !&*»»■  —  2.  Ms.   |lo»i^- 


this,  as  is  plain  from  what  we  have  demonstrated,  that  in  the  dispen- 
satory  conjunction  he  is  not  withont  ilesh  :  for  he  is  one  composed  of  two 
elements,  the  Godhead  and  the  manhood,  which  have  a  perfect  existence  in 
their  own  sphere ;  but  in  his  own  nature  he  is  known  to  be  apart  from  ilesh 
and  blood,  and  withont  a  body ;  not  that  he  mingled  fiesh  witli  the  nature  or 
with  the  essenee  '  of  the  Godhead,  but  that  he  kept  the  Godhead  sublime 
and  pure  and  unmixed,  in  the  characteristics  of  its  own  incorporeal  character, 
as  also  he  did  not  change  the  manhood  which  was  hypostatically  united  to 
him,  but  kept  it  free  and  withont  change  in  its  own  characteristics.  \\  herc- 
fore  also  one  may  see  that  Nestorius  and  those  who  like  Jews  hold  his 
opinions  wisli  to  reject  the  absence  of  change  of  the  hypostatic  union,  and 
to  put  confusion  into  the  minds  of  the  believers,  while  they  are  everywhcre 
making  this  charge,  that  we  confess  that  the  body  was  changed  into  the 
divine  essenee',  and  thereby  hold  one  incarnate  nature  of  God  the  Word, 
and  they  say  that  they  themselves  only,  the  wretched,  unhappy  men,  keep 
the  Godhead  of  the  holy  Trinily  unmixed  and  pure,  by  confessing  that  the 
man  from  Mary,   as  they  themselves  say,  in  loving  merey  was  conjoined  to 

1.  oÜTia. 


CS  r"b. 


234  LETTERS  OF  SEVERUS.  [62] 

ÖU^,  ,_2>o;  j;ot  )KJ^-.^s  Jlo_K-^J^o  .(-lOiSss  U^Oxax^o  Jio,-30  oi\ 
J;Ot*     J-A»     yOOiA    JOOIJ     OOI     v£0-J0_£s_CQJL^0     J»oi     ^^^ioo    ^t-^    Uo-^-^si 

JfcOioo  JL^jl^oo  )joi  ^^00  *J-L3ot  .po/j  ^CL^-io-o  Jl*x*Jl~  ja-oo  -Jloja^A 
loJ^»  -61  .-*uiwiJS.j  v*oi  )i,Q,°>.  m  oub.  k~./i  N!^^o  -.oi^oKjLio  JoCSs 
V.-^x  c*^  *^,-.  JIcxjü/  oC^-s  ^©t^o  »\mM\  Jfcooo  jov^jJ  k*\o  ,).-^OLio 
,_.»  01^  ♦J.iaN.ao;   Jlp.  |^ö*a-  ^.-/  JloojSs  lo^  o^  .Jj.aP»«nt\  k^jl^A.- 

:ÖVJ^0.    VL*Ji»J    >».Öl    jlo_U»fcOLäCLSO  -.JjOOt   j  »  tt>  ..    OOI    OOt    V^°J    J-fcfiOJLS^  oj^    +3 

.j.:»/  J^o_,JS*3  «jo3o  JJJojlj»;    j.+  \    ot-iCL«;   :J..^V»a..o  o/   Jloo»^  ^xJXSo   laS. 

♦Jjlooi 
vojöi   .jlowULO   'v—Vi?    jojoi   U»K_j   ^a-  U*-/°   •:>*©/  jloojSs    j.— io 

<.J-tjQ_2Läo    JotSs»    j-w-jLiaS  oi\    ~^-JL.^io/    JjL^S    ,— ; 
..oot   J-xOj-a  .p>o>N«t    fco/   \  Vnr>;    y^~*)    )1ojlcqüo    «01        *P°/   ,Jja3o»l»o/ 
Jlajj.^  Ji   ^o  .).^.-j.^\  o&  »fco.ts.io  jJL^a  ,— ;  •.V-«-^  ^-?°/    J  n>n»  -ot 
^0ioK*l    JLa^>aa  ,^.;    )üoi   .JlooiSs   lopo^j   ouujls  ^iaA  j^oaJLßo  Jt^° 

1.  Ms.  «*»t» — 2.  Ms.    *►«{• 


God  thc  Word  and  shares  with  htm  in  sonship  and  diyine  authority,  and 
by  this  rself-created  scruple '  they  make  thc  Trinity  a  quaternity.  And  for 
this  reason  thc  wise  Cyril  shows  Nestorius  also,  who  was  their  leäder  in 
this  fatuity,  speaking  thus  :  «  Therefore  God  thc  Word  is  named  Christ  also, 
because  he  has  the  eternal  conjnnction  with  Christ,  and  God  thc  Word 
cannot  do  anything  withput  the  manhood  :  rfor  he  knows  the  coalescence 
exactly2,  not  with  the  Godhead,  as  the  new  wise  men  amoug  the  doctors 
say  »3.  And  the  same  man  of  small  intellect  weaves  the  same  charge,  and 
in  the  treatise  entitled  'Against  the  Theopaschites  or  Cyrillians',  whi'ch  he 
composcd  in  thc  form  of  qncstion  and  answcr,  spcaks  thus  : 

«  The  Theopaschite  says  :  'And '  how  can  wc  be  accused  of  the  compo- 
situm of  the  Diphysites,  we  who  call  Christ  one  incarnate  nature  of  God;1' 

The  orthodox''  says  :  'Your  own  refutation,  whichyou  think  isadefence, 
itself  refutes.  For  you  have  confessed  fchat  one  nature  is  prepared  for 
Christ,  from  incorporeality  and  a  body,  and  a  hypostasis  with  one  nature 

l.  This  represents  eeeioepvioxeia  (Col..  11,  2:!).  —  2.  Cyr.  iirt\%piSu>tai  yäp  et«  äxpav  auvicpeiav.  —3.  Ibid., 
7  (od.  l'uscy,   VI,  p.    116).  —  4.  öp96oo«o;. 


[63]  XXV.  -  TO  TUE  EMESEXES.  235 

N.^)ia— \  y^-x.-Q?  Jböaxo  ^io  ^--.y,« m^  Jjüls  vQJom  —ot  .vooi^JLO    «.-.Vi;  yQJÖtj 

jj— JLJL    i~^v    JJ    .Jym  i\o  .«a,..^  Jjlsoi    ^-»/;;    ^o*-2»0  *pö/    jloojSx    jl~. io 

♦JK^aj   JloL^^a^j    vu|   )t-aa-3  ba^.  Jwia*  ^-io  )t-»v=>?   .-)looi^  y^v 
o/        .JloJ^_-^20    Nj/     i.iö/   ^0^    llax^euwotoo    JJ    ♦po/    J.£Cl3o;1>o/  *68v°a. 

♦  otiC^oi    ocn.\<   -*X.oUi   oöti    La^»a*. 
♦jy.,^;   J-«_flOo/;   jloo^jJj    J.a^.0.*  *po/   )loc*5\   jl^^o 

1.  M-.  «öl». 


of  the  incarnation  of  the  Godhead.  But  this  is  the  confusion  of  those  who 
have  two  natures,  that  the  natures  themselves  are  deprived  of  the  hypostases 
which  they  severally  possess,  that    are   confounded  with  one  another'  »'. 

And  again  farther  on  in  the  same  treatise  : 

«  The  Theopaschite  says  :  'What  do  you  think  of  an  eggshell  (?)  of  water 
that  has  been  poured  into  the  sea?  '  The  orthodox2  says  :  'What  eise 
except  that  the  unstable  addition  of  the  water  has  disappeared  in  the  great 
volume  oi'  the  sea? ' 

The  Theopaschite  says  :  '  Something  similar  happened  also  to  the  flesh  : 
for  do  not  think  that  the  Godhead  is  smaller  tlian  the  sea  in  relation  to  the 
flesh  as  compared  with  the  shifting  character  of  the  eggshell'. 

The  orthodox2  says  :  '  By  «  shifting  character  »  do  you  raean  a  kind  of 
instability,  or  the  change  of  that  which  was  swallowed  up  into  that  which 
swallowed  it  up  ?' 

The  Theopaschite  says  :  '  The  change  of  the  essence3  of  the  body  into 
the  Godhead  '. 

The  orthodox2  says  :  '  The  nature  of  the  body  remaining,  or  heilig  dis- 
solved  into  non-existence?  ' 

1.  Kampffmeyer,  ap.  Loofs,  Nestoriana,  p.  369,  from  Add.  172 in  f.  57  r°  (another  version).  Cur  ms. 
was  uiiknown  lo  Kampffmeyer.  —  2.  &p668oäjos.  —  3.  wsta. 


236  LETTERS  OF  SRVE11US.  [64] 

yxj*.  rs^^cxu    Jjlj/    j-s»  ^*po/o  dl^ol    K-iöt-o;   joa-./   :)laixJV^I^ioj  Jlj-.il 

-6i  .jla^J^  oO>.  ^-po/  j^airo  ..]k.*jfco><v.  Jjl2u  ow>.  K.-/j  Jv^-a^ 
saoliojo  jjoj^^o  .jlv-oiio  ji^JL^Uj^Kjtio  JJo  Jjl->J3  ^  "^^s  öuN-/  Uooi; 
s  v  b  )k-;oo»-.  Jfco^-coo  )lav.  n»  öuio  p  ögLioo  Jooi  smAaat.  f»V^o;  ~)°>,n  «><=>/; 
..o'^lß  jla^a  otlaa^vio;  j_öax.»  o»-a  :v£oai.»  <V>o;  oi^>;  otla^  -.looi  -oto^../ 
.JkiL.,^5  Jlpo  jfcoa.^-,  JK^jK^o  .-Mmsf;  vxa*üa^.ÄL^a^  )ooi  J-«poo 
^_,j     cuot    J_a-.a^?     ^-\ot    ^-/;     vOOt^^VK-a    ^*3ot    p    <«po/     t-l^oio 


I.  Ms.  sing.  —  2.  Ms.  om.  '■ 


The  Theopaschite  says  :  '  The  ilesh  passing  into  the  nature  of  the  Godhead 
instead  of  the  essence1  of  fiesh'  »-. 

While  very  vainly  putting  together  such  reasons  against  the  right  con- 
fession  of  the  Humanization,  as  I  said  before,  reasons  which  contend 
against  God,  and  saying  that  a  man  should  be  wörshipped  with  the  Trinity, 
Nestorius  and  those  who  thirik  with  him  State  of  themselves  that  they 
preserve  the  unity  of  nature  of  the  three  hypostases  unmixed,  in  that  they 
do  not  confess  that  God  the  Word  was  hypostatically  united  to  ilesh  pos- 
sessing  an  intelligent  soul,  and  call  the  union  that  is  so  far  above  nature 
and  immutable  and  wonderful  mingling.  Wherefore  also  Dorotheus,  who 
became  bishop  of  Marcianopolis',  and  belonged  to  the  samc  Jewish  Com- 
pany and  party,  presented  a  petition  to  Marcian's  own  seif  at  the  very 
beginning  of  his  reign,  and  found  fault  with  the  position"  held  by  the 
bishops,  and  the  sound  opinio'n  of  the  holy  ehurches;  and  he  speaks 
thus  :  «  Therefore,  merciful  kings,  in  consideration  of  their  so  ridiculous, 
that  is  lamentable,  opinions,  renew  the  firm  maintenance  of  the  con- 
naturality  while  it  is  possible,  while  there  is  time,  by  recalling  Nestorius 
from  exile:\  and  join  together  the  people  of  Christ  who  are  divided,  lest, 

1.  ofot'a.  -  2.  No'l  otherwise  known.  -  3.  Zach.  Rh.,  m.  I:  P.  <>■■  VIII.  83  L;  C.  B.  M.,  p.  553,  927, 
956,  967;  Le  Quien,  I.  1218.  —  i.  xaxäffraoi?.  —  5.  i|opia. 


[65]  XXV.  —  TO  THE  EMESENES.  237 

JJ.o*juj>  la-o.*»  )i.o»^iLio^  ■ , ) ji^t^^o  Jj^iö  v°JW  ^oaJSoo  JK-«jJ^aLs£o>o 
.ol»_~  .«jßo-.ia.^au  j-»iom->/  ^io  ^iö   l/^Jkio  ,.0  .J-t-^l    1^-»/   *^>  :>^-^A  t^ 

•,_3^J    ^.-^Ol    .'Jl^J.    JJ;     -Ö|     JJl    •|«~^s/     QJlIjlO    ..V^^SuiO;     'JL«».»Jl2>0;    otio^o 

JJ.»^  |^.]^Ot     *-./}»      JK-JÖCH-     JK-OwCU.O     J_^Ü_CD    )Jf>OCuS.  ^.OOt    f3    .\ly~~ Kj 

la."\<  |N^y?t-°  JJ-'f^J-^0  :otlaJLsKjLio;  „_iö  Jbo;  ^Sl-s  ^ool^.?<xd  \.x.^ß 
oöt  ^.j  (.ai^-a*  ,'f^ol  y^oi  ot.Jioia>.  I^Ijx^  "^iCS.  ^.io;  — öt  :  ^£oa.cQJ..oo_co 
•t-«-^  -oi  J^oias  jJ»  .J^j/  ^_ioj  Ji-^?  ^n  imj;  J-p5  JJ  •.J-.oü^  J-t*^? 
JJ «  oöt  ^o^io  öt-=>  K.imi;  J^./'  ^-./o  -Jlt-iwa.^  ^/  jlook.JJ  öt\  yi»t>o/  JJ /° 
V~ioJ..M  —ö|  JfK_^o*  JJ;  jACiocuS.  t-*-^.  **°1  J^«0^*  •Jj-*-^~3  öj^-.j  — otoK../ 
)i  »n\  Jfc^oo  ^^.Kjl/;  Jiv—/  -öto  ooio  .JiooCSx;  Jju^k.  Jv>*3  ^l^— ü^l; 
JLjL*i^N-jLio  JJo  v-^  JjLa!^-,lKjLio  JJ  -.JL.OO  ]J  Jjotj  v»^^v  U^*l  -Jt-20-2»! 
J-iuaooJJ;    .-^-.po;     ^_-.\ot     ^_io    OJ...K../     t-*->N.   fl    'Ut"**/    ^°l°    U001    -.^•otoK-/ 

&l     >r_*;     OOt    Jl^-i-S    .jK-'f3    ^iO    ^0^0    J.JLJLJ*     w^lXiO    JiooÜ^S;     U^2l\     IS^So/ 

)V^    vä/;    '^^io    .J^^jLioj    °l*t-<^   -OtoK-/j    ^-p°/    Sr*®    J.-OJSS    ^»t^O   JV^ 

(.Jjui^o)  .jjL^su-frsio  JJ  .s-^iopö  JjJSioofcoo  JJ    ),..jxi»,->o  — oiol^./    JoiS^o 

1.  Ms.    wCLtoiasiaai.  _  2,  Ms.  Olli.,  Cyr.  ayiov ;  See   p.  66,   I.   \. 


as  I  pray  may  not  happen,  the  past  be  repeated  »'.  The  holy  Cyril  there- 
fore,  having  exposed  such  old  people's  fables  and  Jewish  tales 2  in  evory 
part  of  his  writings,  in  the  first  letter  to  Succensus  also,  which  I  mentioned 
above,  said  thus  :  c<  But  it  is  impossible  for  a  body  taken  from  earth  to 
endure  the  change  into  the  divine  nature;  i'or  it  cannot  be  done.  And,  if 
not,  \ve  speak  of  the  Godhead  as  a  thing  that  is  made,  and  as  a  thing  that 
has  taken  into  it  something  that  is  not  its  by  nature.  For  on  the  score  of 
impropriety  it  is  equal  for  us/*to  say  that  the  body  was  changed  into  the 
nature  oi'  Godhead,  and  also  the  other  thing  too  that  the  Word  was  changed 
into  the  nature  of  flesh.  For,  as  this  is  impossible  (for  he  is  invariable  and 
immutable),  so  also  is  the  other.  For  it  is  not  among  possibilities  that  any 
created  thing  can  pass  into  the  essence  or  nature  of  Godhead.  But  the 
body  too  is  a  created  thing.  Accordingly  we  say  that  Christ's  body  is 
divine,  because  it  is  also  God's  body,  and  resplendent  with  ineffable  glory, 
incorruptible,   holy,   life-giving  :   but,  that  it  was  changed  into  the  nature 

I.  Not  otherwise  kncwn.   Citations  from  the   tetter  are  found  in  G  53  r     li   and   L  -i\   r°  b.  - 
2'.  I  Tim.,  iv,  7:  Tit.,  i.  14. 


69  i"  b. 


238  LETTERS  OF  SEVERUS.  [66] 

Jül_,_o  Jlöu/    ^io  »ju/    JJo  ..^l^-K.1a|  JlooiSx»  ^.-;   Jj^a^;    J-^~  ^>^>o 
oC^o  li-s  y~.\  N*5>-ooi  J?ot  *^l*++-~\   "  Jjlsoi  ^jl-  JJ   .£>/  -.po/  o/  v^U/  o/ 

(i^^^tO)0   JJ    :jJ&täOf    OIV^>    w-iOjiO    Jj^iofcoo    JJ     J-^OJl^    -Ol    tLlÄ^iO, 

J-oiSs  ^j  J^-sojlso  .Jlq^oibo  Jo&>JJ  ;fc^s  ^ioo  iKs  )'t-flQ-s  jj.m-3  ^t-^0 
|JLVl^>o  ^oi^üo  .Jj^^iotoo  JJo  .J.-o^a_<»°  joiAJJ  K-J-2»  jl^^a^o 
J-.ojS^  ~otok-/o..v^a^>6  JoC^]J^)l3j  .J^oiS^o  Jjk^iofcoo  JJ  ^j  J^-saius 
JJo  .JoiS^j  oih^p  -oiofcs-/;  Jjl./  ^./  .»»«M  Jot^JJ  ^J-3*?  )KÄs-^0  ^.Ot^O^O 
-öi  la^  JlooCSsj  )-^.cdoJJ  3^~ h^xl  )y  «,.,?>»  ^iö  ^-/  -.J-.oi^  -010K../0 
y*~*~toi  )t°i\v;  Jjoi  IpcL^Ks  .s/»  J_.«_flOoJJ  >->,.i.'>  JJo  .-oioN-,/  Jou^; 
«oioJ^— ./»    JjjJS^j    k*)«U   -.^-oo^o  *Jiooi^j 

.•)K— ioaJLO  Jlo-.,.,^  V*^v  °°l  t  ffl">V  -Jt-fiQ-^  ^o  ^-=^  aü^.0  .•   (»—j  jtC^io  Joi^ 
JLiojo  Ji-ca.3  ^>o  V^^  -.oC^-j   ^-.;   )ju.aa  .jk^to^o,-.  JjlSj   oj^  k.-/;   It-0" 


1.  Ms.  om. ;  see  p.  60,  1.13. 


of  Godhead,  none  of  the  holy  iat  liers  has  eitlicr  thought  or  said,  nor  do  we 
ourselves  so  hold  »'.  Tliis  fact  tlicreforc  according  to  tlic  exprcssion 
of  the  doctor,  that  ihe  body  of  the  Word  is  resplendent  with  ineffable  glory, 
incorruptible  and  holy  and  life-giving,  Gregory  the  Theologian  also  in  the 
demonstration  contained  in  the  letter  to  Gledonius  demonstrated  by  saying 
that  the  Godhead  overcame  the  incarnation2.  Accordingly  the  ilesh  remained 
flesh,  even  after  the  God-befitting  Resurrection  and  Ascension,  but  adorned 
with  divine  and  ineffable  glory,  and  with  all  the  excellencies  that  beut 
God;  and  it  is  divine  as  something  that  is  the  body  of  God,  and  it  was  not 
changed  into  the  essence  3  of  the  Godhead.  It  is  in  this  meaning  that  the 
expression  of  the  doctor  with  which  wearenow  concerned  also  should  rightly 
be  understood  that  God  the  Word  is  one  and  mit  withont  llesh  :  for  he  is 
incarnate  by  hypostatic  union  in  llesh  possessin^-  an  intelligent  sonl  (but  in 
his   own  nature  he  is  withont  ilesh  and  blood),    that  is,    without   mixture 

I.  Ep.  15  (/'.  C,  LXXVII,  236).  —  2.  Ep.   KU  (/'.  (,..  XXXVII.  181).  —  :i.  oiui'a. 


60  V  .'i 


C  GSlvb. 


[67]  XXV.  —  TO  THE  EMESENBS.  239 

)i  «t.30   L^floo).^   ot\    K*(i   ^.\oi   yo.±         K.^J-^,\  ^.,^o   jJ    ,^»j   ajoi  .«*choK_./ 

'  JL^jw^Öi  la^  N^J^<  och  -'t-^o/  woLi/;  ).a.^v.io  ^io*  :Ji^.X  vo'-i.io/i  ^.j  ^ö» 
ji.oi->.k..ca.so  jLs  )ot^;  jfrC^ia^  J-mKjj  ^>'»j;  —  6«  :«^-^  »s^»*.Kjli;  ^.ch..\o 
y3/  .o»_A_./  Jjoch  jJ*o  Jlirn  o.^  •J^xo.^  ^io  V-3^  J^.- oi^  ou^-»j  j-«-flOo/; 
o.m_il/;  oöi  )»rr>  i\  v---*.L/  oi.\.D  JovS^i  oibO^io  och  j.ia..A..£a.^o  jJ  ^  '--"-ns. 
otVKUo  ocho  .>a_.po  ^pj  ^^jls   K\o)S^o   JoC^n   i,^...  )K^.oK.^   JK-jl^,_o  ^2>o 

J-Li../   JKJS>«LiO  jlojf-^L^^O  JJo  jfcC^iO»  »ovjlso  K  66 V 

Jju«Q^v  ;     öS.  "^OCH    f-LO-./    .JL..ÜJLS;  JL-S-m Q-^xJ    Q-^    ^^-«-OCH    J_JLa_.'/o 

t>ot^s  )^oo  t  f>  5  oci  ot^oi  oöj^o  .-*»oi        j.-^oa_L_a.2>    oi.3    o£üo;   ooC^   . "  öuk—/ 

•  •  •  • 

"^oXo  -.t-*o;  t-^?/?  I~L2''/  J">.ciflQ  cnLa.jsv^s  .J.xco  JJi  cntooCSsi  jla^'f-s 
)Jo   .«choK-./   >^_3   ^io  ^iJ^o   ,JiiO        S!^Do.^.o;  V-io/;  U^-»/  J-^-flO  K-^  **~^ 

1.  Ms.  with  slop  following.  —  2.  Ms.  I&m^^i.  —  3.  Ms.  ovM- 


with  what  he  possesses  in  his  essence  '  and  nature,  that  is  thc  bodiless  and 
immutable  and  incomprehensible  Godhead. 

As  for  what  you  say  at  the  end  that  the  man  who  casily  f< »llows  illnsions(?) 2 
aud  shifts  his  ground  widely  said  on  the  advice  of  certain  persons,  that 
we  musl  think  of  the  Word  of  God  in  the  iuiinity  of  his  divine  essence' 
without  fiesh,  is  very  foolish  and  senseless.  Even  though  the  Word  of  God 
is  infinite,  the  whole  of  him  was  united  to  the  flcsh  that  was  received  from  the 
Iioly  Virgin,  tlie  God-bearer  and  ever-virgin  Mary,  even  the  very  person  of 
the  Word  and  not  a  partial  Operation  as  in  the  prophets.  flow  tlien  is  it 
anything  but  ridiculous  for  us  to  say  that  he  who  was  in  the  actual  divine 
hypostasis  wholly  united  to  a  body  naturally  as  well  as  miraculonsly  is 
without  ilesh,  even  in  rthe  greatness  of  his  infinite  Godhead3?  For  'there  is 
no  limit  to  his  greatness"',  as  David  said,  and  he  iills  everything,  and  is 
above  everything,  and  cannot  be  comprised  by  anyone.     And  the  subtlety  of 

1.  oitsia.  —  2.  Tlie  best  emendation  of  an  impossible  text  that  I  can  make.  —  3.  A.  v,  (C)  'infiuil y *.  — 
i.    Ps.  CXLIV,  3. 


70  ]"  a. 


240  LETTERS  OF  SEVERUS.  [68] 

OtJLaJL^.OO  .^iS.  ^.Otol^-./    JjL.j.^KiO         .-^OloK-/    ^-3      ^^O     N;5ivi^O     .-jliö 

.^o  t--^—/  )**  *" ""  l^"3  0°l°  ^^  vr2*0  f«^-  oüboo  JJoü  otboo  .•)jm>i  )ooi 
^io<  jlojL^a^jLbo  y.*\   :\m  -JL/»  ^i « i  vi  .opo  -.Jk^-io  jojSx;   otvmi  n  ^-*;  oon 

^io/  J.^cq^^jo/  ^.io  j_N...  jiiä_->  L.o£>s  ^-JL^a-o  ).3u./  Ja^j  Jlöiot-co  »-»-3; 
^5s^;o  :(.2L*a2  CH.^i>  ^-»/?  -Ol  >^«^>0  yo\S  -\~>  *-<d°  J001  J'»-01-5  J^-^0? 
oC^-»  OJS.J3  KJLi  -Jjot  ^iw  sS/  j^paS.  ^  -'jlJLi  .J)Q.*äj  J^Vl  )-t-»t-~  o£io 
^-.Vl;    voJi-2L^>;    J-~oV-s    «^.SLba^    ol^pi    .v£a^..»a_o    )>-.». o    ,^_.;    Jj/    j.^0/    J-2/' 

j...s;  V^o/o  :^S.  ^^.io  U^\a*i  JLa..,.~  ;a«\20  :j.m  i->;  J^-*-^-  >°; 
"ViJxA  ^  ^jjSsvl/  ..^ia.*.io  jloV^;  J-ia*.  Icu.o_ils;  -JoC^jJ  v3LaJl/  Jjj/ 
JN~.-ioa.JLo   ^ot    «.3  .Iochj    l:>o|j    JN^ioaJLO   )lo.>^^;   •..>.« »ftoftoo  och;   ^-Voi 


1.  Ms.  Ii"-  —  2.  sii'  ms. 


thc  mystery  cannot  be  exploreil  by  reasou  and  intellect ,  how  the  whole  of 
him  was  in  flesh,  and  the  whole  of  him  is  in  all  things  and  thewholc  of  him 
is  süperior  tu  all  things  and  he  himself  is  Ruler  of  all  in  infinity.  Büt,  that  we 
belicve  that  the  very  hypostasis  of  God  the  Word  became  incarnate,  accor- 
ding  to  the  apostolic  tradition  of  the  church  that  has  been  handed  down  from 
ol'ohl,  it  is  superfluous  for  ns  to  demonstrate  by  testimonies  to  those  who  havc 
once  believed  in  the  Gospel,  when  John  who  was  divine  in  words  beyond  the 
evangelists  said,  «  Tlie  Word  became  flesh  and  came  to  dwell  in  us  »  '.  IIow 
ever,  since  there  is  a  doubt  about  it,  and  in  order  that  we  may  close  thc  doors 
against  all  contention,  on  this  point  too  let  the  words  of  the  father  himself, 
1  mean  the  holy  Cyril,  come  to  our  assistance,  who  in  tlie  defenceof  the  second 
chapter2  addressed  to  Theodoret  the  deceiver  wrote  thus  :  «  Since  Nestorius 
therefore  everywhere  eliminates  the  birtli  in  ilcsli,  and  introduces  among  us  a 
union  of  authority  only,  and  says  that  a  man  was  conjoined  to  God,  who  is  lion 
ou  redby  identity  of  name  of  sonship,  in  contending  against  his  propositions  we 
were  compelledtosay  that  the  hypostatic  union  took  place,  in  which  expression 

1.  John,  i.  14.  —  2  xeqpäXotiov. 


[69]  XXV.  -  TO  THE  EMESENES.  241 

jLä.^..~a-jl      ^iO      i-^-Ä)      y.+-~l\      t*.A.j/       LjL»J_\      »J     -J_C_O>0     OOI      >-.C«oK_./}      OCX 

^,-JXjso  L-_.^ju_o  ,-L.l  -.,--u~  yV^0/  J^""*-^!  ^l  i^^i!  U^A  l\  -.JJ-^o-ao 
,__>  ^_.o»__5  •.)^«-^.Q,>m^o  )la_<y_>  ot_5  .J..u^o  JoC_N  oot  ^  001  .^oioK../  o 
.K-.Jjlsoaci^v  JioojSx»  (~*.\a_o  o£_o  t-*-^  c*-2*  r^°-^  *JLjl_oi  Jl*/  jJ._o._i  ^_.ch.^> 
öiIc_jl.«.___m  JioJ  o/  .  iot.._._o<  jjotoj  s-_  /  . 'vxdcu^s/  ) la ___._<_._-_  a\  -_»j  ajoi 
JJo  |_.oi^s  )  JLO  oor  •.V-«JLi  )--0oi;  JJ  /  .(._a.-i._o  öi__\  ^-.'»Loi  r_.~is..»i '  js  ; 
j  la_,^_.._.  ipö/;  y-t\  cx,..__„  J,._o.:>._ö  -._.oio-n«-/;  ss^^ooi  VV-«  oöt_\  -.jjua^oo 
)  ....  »NS  JjLSOI  v-OtolS*../»  Xs,...!k._o  t-«.-v  r- •  .jk^_sO-s._>  ~__ö;  JJjX>CX.\  . -Jt^-.^ 
'^a»  :c*\  joot  ,.>_-_._o  k-_)._oa.i.oo  :Jv_^2~->  )ooi  -.otoK»,/  -__;  oi-O;  *>*>c__«. 
vq-^^oJ-s  t--*-^.  &\  •v&—\  JJ»°  Xt-at-=s  »t-J-^o  oot  •.K-.jojSx  ou-o  Joot  JLio 
oöi  JJ  /  .  • ) » Na  *\  -a^-ö  -jlj/  JJ  . .  s£oo.±Oy-CL.*J  laü_\  j»»/j  ..v_i_.£v_-  .  i  ..a»i 
jootj  v_ok_>  c__\  o.^  ,.3  .J-oa-ua  _»oiol^_./}  oöi  Lju/?  of,.-»  .'J-..-«--  ^__o  ^„-.ji 
,_._o   "i  a  CO  '    JJ/    .)',  m  •>    &*._>/    J~»._o._.   ^__o   i._.-v    a\   .J^._o.jl   -__o   kw_J   j-JU^ 

1.  Ms.  w~-  Pv  —  2.   Ms.  !■;=• 


the  word  hypostatic'  dcnotes  nothing  eise  except  this  only,  that  the  nature 
itself  or  bis  hypostasis,  which  is  the  Word  himself,  aftcr  it  has  been  united 
lo  human  nature  without  Variation  and  conl'usion,  as  we  have  often  said,  is 
recognised  as  one  Christ  [and]  is  so,  the  same  God  and  man  »'.  After  the 
same  i'asliion  in  the  Scholia  also  he  comes  forward  with  the  same  wo-rds  as 
follows  :  «  'For  in  him  dwelt  all  the  fulness  of  the  Godhead  bodily',  that 
is  not  by  assumption  simply2,  like  light  that  shines,  or  fire  tlial  imparts  its 
heat  [to]  the  objects  near  it,  but,  if  we  may  so  say,  that  the  divine  and 
incontaminable  nature  itself  by  a  true  union  as  I  have  said  made  thc  temple 
from  the  Virgin  a  dwelling-plstee  for  that  which  he  is  recognised  to  be. 
For  thus  Christ  Jesus  is  recognised  to  be  one  »!.  But,  that  the  whole  of 
him  was  in  a  body,  and  was  hypostatically  united  to  it,  him  ofwhom  all 
tliings  were  divinely  füll,  he  himself  confirms  by  bis  own  words.  For  it  is 
written  in  the  Gospel  of  John  also  that  he  said  to  Nicodemus,  «  No  man 
hath  gonc  up  to  heaven,  except  him  wlio  came  down  from  heaven,  the 
Son  of  man  who  is  in  heaven  »  ' ;  though  he  did  not  come  down  from 
heaven  in  that  he  became  man,   for  he  did  not  bring  the  flesh   down  from 

1.  Gyr.,  ed.  Pusey,  VI,  p.  404.  —  2.  ircXü>«.  —  3.  Schol.  de  Inc.  Unig.,  27  (ed.  Pusey,  VI,  p.  550);  in 
Latin  only.  —  4.  John,  in,  13. 


70  i'°  b. 


*  70  v"  a. 


70  v"  b. 


242  LETTERS  OF  SEVERUS.  [70] 

JLa^    ,.3    ool    ]i    &l     i  '  -«    V-=°    •XÄ1JU^  ^    «oioK.-/j    .JKjl«^    |K^oK.s 

"•^js^o  .J.^'/°  .J-*-*5-*    K-.J.JLO0/    otiv>   000t  -Aio  -Jo»^   ^.cxoK-,/;   <-öt-a 

•  .OU^    ^o^   J_JL«^_flDp;    JovSs    fcC^->;    >°l^^>;    O?)-^*    K^.->^>    ~-^>J=0   °°* 

.v>^io    jJo    .K-.Ui^-.too   ojiio   ^*;    aa-j^Äi»   .ouioj    )lo^»mia      jLio  \ll 

)lj.fl>v>;   jL~  ^-./o  .'j^D^o  ^  j^a^QJ   ^-/    J^äiai.  yoot^a  .-J.-^*/;   oC^-o 

1.  Ms.  s^'w  (sie)-  —  -■  Ms.  fc»-  —  3.  Ms.  wtoajj. 


heaven,  but  he  reeeived  it  from  the  holy  Virgin,  flesh  that  is  of  our  race, 
and  of  our  nature.  Nor  again,  when  he  was  speaking  to  Nicodemus,  was 
he  corporeally  in  heaven;  but  inoorporeally,  in  that  he  is  God,  heaven 
and  earth  and  what  is  above  heaven  were  perpetually  füll  of  him.  And  in 
the  eiglilh  section  of  the  second  of  the  books  against'  Julian  the  great  in 
demon-worship,  which  were  written  by  him  in  defence  of  the  Christian 
religion,  the  doctor  shows  how  the  Word  of  God,  while  he  is  all  in  all,  was 
hypostatically  united  to  the  flesh  derived  from- the  holy  Mary,  and,  beyond 
every  creature,  filled  all  thingsby  reeeption  from  him  (in  a  suprasensual 
sense  nothing  is  empty  of  him),  though  the  infinity  of  bis  greatness  surpasses 
and  soars  above  all  things  that  exist  with  a  great  space  between  (how 
great  it  is  impossible  to  say)  :  by  whom  aecording  to  the  words  of  Isaiah 
«  all  the  nations  have  been  reckoned  as  a  drop  from  a  pot,  and  as  the  sand 
of  a  balance  »2.  But  the  holy  Cyril  again  speaks  ihus  :  «  He  has  become,  as 
I  said,  in  the  likeness  of  men,  as  it  is  written,  and  in  our  human  appearance 
truly.     Nevertheless  we  did  not  say  that  he  who  cannot  be  comprised  was 

1.  The  Syriac  is  corriij)!  and  the  emendation  doubtful.  —  ■>.  Is.,  xl,  15. 


[711  XXV.  —  TO  THE  EMESENES.  243 

.-JojSs  ""^V.  J-boJ-J  J.JLDO»  ^-./m    y3*-*».    l^xm*   JIso-jOD  jJ;o    K.^J.^io  t-«->^  -<M 

J.J;  )v^3  ^»j  [ojcx-=>  .JoCSs  y**\  ^o~so  -.)jlo^>  ^&o  ^io  |  ^.o*.  ]-\,  JJ/ 
\y-\l  ^\.i^clxq^.  [J|JLooiSs;  J-AaiO  ou^o  [^_  |io  V^o.^  ..Jjl^oo  ^SiO-S 
<*_L_io    [jlooi    jLio    VJV-3    "  [•0♦•j^-,?    It-00--"?    y-'l    [)]°°*    ~otok-./o    .v^.to; 

•  .ov-ioA  ^.ojoÄs^/;    [ojöi   :JK:L^so    la\;    [061]    ^-»*    Jv^oJ-so-s   -r'^as  .Jjldcxo 

)  -  '«  »  s;  y_./  o^  .|V-2Q.-3  jfcC^äo  Joot»  ^-.;  ^.i^jLia-.cH.ioi  ♦Jjldoi  ^ca^aSÜS. 
)»Vjl3;  oöi  It-«^^  ott"3»^  oiS.-;  jla-.oio  .^=.  V^a.^;  .K_.J*^.K^  JJ  /  .J.2\^.o.jl  o/ 
Licoa.:^    v3o    .-,.ioJ.icC^    jv»»l    JK-<jfco»o,.[..]    c*\     K+l    JjlSlj*     .c*\    f.A.^1/ 

•  .|~.oi^-  ^coa\a.£>  (och  ssiaio  \l\~*f*  )la^^^-x  K^.3  o/  rf-j-j^  )j.m  i  ->;    JtC^wio» 


*  71  ru. 


1.  Gyr.  toi;  xaO'  iva.  —  2.  Cyr.  ioia. 


confined,  nor  that  he  was  inclosed  in  tlie  limits  of  the  body.  For  it  is 
utterly  silly  and  complete  follv  to  say  anything  of  tlie  kind  of  hiin  who  is 
by  nature  and  in  truth  God.  For,  while  he  is  one  and  the  only  Son,  and 
conipletely  above  all  human  plianlasv,  the  whole  of  bim  is  in  virtue  of 
a  gil't  in  every  man,  and  in  each  [one]  by  presence,  not  being  divided 
nor  cleft  asunder,  but  [above]  everything  by  nature,  and  in  everything  as 
God.  But  in  that  all-pure  and  fyply  body  'all  tlie  fulness  of  the  Godhead 
bodily  has  come  to  dwell',  as  it  is  written.  And  he  was  as  in  bis  own  flesh, 
but  still  even  so  he  filled  all  thinars  from  hiin  »'.  And  in  the  trealise 
addressed  to  the  queens  the  opening  words  of  which  are,  Those  who  admi- 
nister  the  divine  and  heavenly  preaching',  he  explains  the  meaning  of  the 
Statement  that  the  Word  of  God  and  all  the  fulness  of  the  Godhead  came  to 
dwell  in  flesh  as  written  by  Paul  in  this  way  :  «  But  we  believe  that  the  Word 
became  flesh,  not  by  way  of  removal  or  change,  but  rather  that  he  came  to 
dwell  in  us,  and,  to  speak  correctly,  made  the  body  that  was  in  truth  united 

1.  p.  G.,  LXXVI,  MO. 

PATR.   OR.   —  T.    XII.    —   F.   2.  17 


244  LETTERS  OF  SEVERUS.  [72] 

«öi  .K-|™L.iajia^v  JJ/  .Jla.au. .^  J  Kjscxaicus;  «.*/  JS — »_( o  I  o/  •))« -s.t  r.  •. 
,.3  .-ou* o>  ou>  )v^a^[;J  ji-iojtoo  Jjj/  *^ü  ^/;  J-L3-./  .K-j^^roo/  övJ^«/» 
-oioK.../  ^a^  o£>oi  °o«[;J  •'r^ol-'  ^.ooi  Jjul./  *ouio  v_\S.  öuK-/  \L\~~l  a-\ 
ouu^o  o-!.caj  V-"-^.  y0^  N^3  •  •k—J»="t_o  t—  "^üo  .-)N«soiaia-3;  y^\ 
.•^^£06  o/  ^cy.:>  ax.ca..2lSo>o  JJo  «otoK_/  ^a_i;o  oolo  .-^*Xl  oila^.*rjQ.^o 
•  ot\  Y*s.±o  jjLSoio  .  -"^Ol-s  vA^-o  och  lym  i  •>  K^j «  .  mo /  «otoK«/  oCio  oolo 
t  ">N  -OtoK^I;  i.ioJ.J  .-^JlJJ..S}  OVJlSü  Ö|-^.o  jj.^L.\.  j^^^io;  oö|  J_C02a^.=> 
jJ;  .  ^_..ot..\  jLx>  otKootaio  ^.io  ^_.ou^o  ^.^ot*  ^^io  .-oi-^*j  J't-co-s  ^-io 
^-*/;;  jtOS*ioS>  ^.;  J.^_\icu\  .«oioK_./  ^ü  oj^oo  .-«oioK^/  )■•>  A  <v>n* 
»fi  ..\  •>  J to..xia.J.oi.J5  .V-»-^  jk-S-«-aA  .ks-.J„^io  «oi  jla^^S»  Jjoti  )-joi 
^-^oi  JKä^io  Jot\JJ  K£.~;  la^w;  ooi  :Jj't.-*/  jt-^oj-^o  ^-;  oöu>  .^K— Äoo 
-.JL^4:»l  ^iö  Jioi^aji.  .-^ oixi  -oiolSs../;  oöi  -.2  Jjl.»J.*>o  j.*r-oj/  :|K^öK.js 
1  °v  n  ms/    Jooi;    oöi  ^Jua<    t-J^t-o?    )K.-.a.—l  ^cabs..^a.o   (.^a^a—  oöi  ooi   ycLCO 

1.  Ms.  sing.  —  2.  Ms.  um.  o-  —  :i.   Ms.  oi:*v  —  4.  Ms.  ^° 


to  him,  possessing  an  intelligent  soul,  his  own  temple.  And  tlie  divine  Paul, 
declaring  the  indwelling  of  the  Word  in  the  lioly  flesh,  or  the  true  union, 
said  that  in  liim  all  the  fulness  of  the  Godhead  came  to  dwell,  not  so  much 
by  way  of  assumption  or  presence,  or  by  way  of  a  gift  of  grace,  but 
bodily,  that  is  in  essence;  as  in  the  case  of  a  man  also  it  is  said  [that]  his 
spirit  dwells  in  him,  though  it  is  not  something  different  from  him  »'. 
IIow  then  shall  \ve  say  [that]  he  who  is  wholly  in  everything  by  way  of  gift, 
and  in  each  man  in  presence  (for  he  receives  all  things  from  him  and  they 
depend  ujjoii  bis  presence),  and  who  further  also  is  in  everything  and  is 
nowhere  cleft  asunder  or  divided,  and  further  is  wholly  in  the  all-holy  flesh 
in  essence,  and  so  is  united  to  it,  after  the  fashion  in  which  the  soul  of  a 
man  like  us  is  united  to  its  own  body,  how  shall  \ve  say  thal  lie  is  without  his 
own  llesh,  because  he  filled  all  these  things  with  the  gift  of  himself,  he  who  is 
infinite,  and  is  wholly  in  everything?  But  to  inquire  into  such  a  marvellous 
subject  is  a  piece  of  utter  foolishness  :  for  glorious  things  are  sealed  by  faitli 
only.  In  the  other  treatise  addressed  to  the  religious  virgin  queens,  Arcadia 
and    Marina,   which    begins,     The    world's   boast',    the    same     wise    Cvril 

l.  A4  regit». ,  l'i  [ed.  Pusey,  VII,  p.  285  . 


[73  XXV.  —  TO  THE  EMESENES.  245 

Ollo»™«»^-.     "^-^iOO      :)CL*+±0     joU^N      1^.1-    ^.£»iO;     •  .vfiQ^S.  ai.».^UL^>iPQ-0; 

(Sv-l-DL^jXLio  ]i  \la.£L*')<  lxy\±\  j« via  ^.j  3.^^  *Lxoot  j.io/  -Jo^  JfcC^io; 
J~>,  .Jjudj  J-CQ^  J.:>;po  ..|^j  joC^;  V-^  1^-/  -J-^-/?  JL-^»1  jJo  .1^ 
^.oioK.^/;  oöi  (.JUioa..  Jov\JJ  ^oiV  Jr-^s/  ^-»o£^3  ,^o'^S>o  .fc^-wJ  .^pol/  .V-«-^ 
't— «.^  v-.0|oKu»/  +s  .jooi  s^otoK../  jb  ^Op°  °öl  )°°l  •.«oiok-./j  oöio  .^l.K.io 
i— *-^  öS.  JoCSx  v^otoK../  Joovj;  «Ol  ^.io  mJLJl  »o  aS.  .Jjlj/  V~s  Jooi  Jov^» 
.'(jojSs)  Jooi  JLjli/  r-3  ^o  JI^-siN-s  JJ  »3/  .J.*j/  V-i  Jooi  JiooC^;  j^jQJt^ 
^a_o  jia\^ K.jLio  JJ  ^  .Joe*  )yma  .Jjl—  ^^io  ..JfcC^.io  _oiok.../  vs  Jl/ 
U'oi-^»  -.otC  J.iö»o  J.^^  vtoqjjI  ^iwj  oöt  *^--Xoi  ^s.  vaLfloaioo  vou^u 
,*jAILio  JKjlxj/  J-^J..=>  >^  jJjo  ).^*jl3o  UxiL^K-io  \i  061  .^a-ioll^io 
001  t^£Q—  ^.1  v£DQl^.aV^°  •:•  V»-3^~.io  JioV^-s  JK*^,-;  )Va.j2o/  sa.(in°iv>;  oöt 
Jl^..s  'p?/?  °öi  )~^a^jol^i  Jbo..»po*  öC^.;  *£  oiS->;  J^lo..cq.3/  Jooi; 
Jo£^\;    i^io.*   aajspo  *Jjlsoi  /^io/    |Laio^  öto  -JK^cu^o;   J?J^-=>  :  \coaioKj/; 

1.  Ms.  <j-»-  —  -•  1Is-  om-  —'3-  Ms.  """«M:- 


"I  \    .1. 


inserted  a  demonstration  from  the  holy  .lohn  who  became  bishop  of  Con- 
stantinople,  who  spoke  about  the  God-bearer  Mary,  and  about  the  birth  of 
God  the  Word,  as  follows  :  «  And  instead  of  a  snn  she  contained  without 
confining  the  Sun  of  nghleonsness.  And  do  not  ask  how  :  for,  where 
God  wills,  the  order  of  nature  is  defeated.  For  he  willed,  he  was  able, 
he  came  down,  and  he  saved.  All  things  run  into  one  for  God.  To-day 
he  who  is  is  born,  and  he  who  is  became  that  wliieh  he  was  not.  For, 
being  God,  he  became  man,  not  by  departiag  from  being  God;  for  he  did 
not  became  man  by  departure  from  Godhead,  nor  did  he  become  God  by 
growth  from  man  :  but,  being  the  Word,  he  became  flesh  on  account 
of  suffering',  while  he  remained  invariable  in  bis  nature'.  And  he  adds 
to  these  things  :  die  who  sits  lipon  a  lofty  and  high  throne  is  laid  in  a 
manger.  lle  who  is  intangible  and  simple  and  bodiless  is  grasped  by 
human  hands.  He  who  cuts  asunder  the  bonds  of  sin  is  wrapped  in  swad- 
dling-clothes'  »2.  And  the  saintly  Proclus  who  became  bishop  of  the  same 
city  in  the  exposition  which  he  delivered  in  the  chnrch  of  Anthimus  on  the 
feast  of  the  Resurrection  spoke  to  the  same  effect  as  follows  :  «  The  heaven 

1.  Gr.  &ia -rö  äitaöi;.  —  2.  Ju.  Chrys.,  ed.  Par.  J'.  VI,  159;  G\i\,  cd.  Pusey,  VII,  p.  165. 


71V  b. 


246  LETTERS  OF  SKYKIÜJS.  [74] 

.K.^jo   Joi^s    y.*l   ^l   \^^.\j\   .^s.^J    ^.m  -^ ~»;    oöi   ,\%t\  "illi   °^   "-»OtO^--»/ 

sJl.^.*  oöi  ^.otoJ^/    jia^i   -.J^/o   ).xj.i.).io  .... n  <l\)    N-  rr>o.'r>  .  JJLoojS^i    Jictoj 

JjLXO_x\    JJ/     • .  K.Q.3l^    O1V.0Q  ,l\    J.-ÖOJ..3    t-^X    *r3/     ,0-^4?/    Vm  •>  *>;     OO)    -'JV^ 

^.^I\oi.\  ^>-^Öm  ^*^-*/  a.a_floa.iaS,  )K_oV^*/o  ^.t  Jooi  K../  .JSo_*lflD  JJ  oilooC^si 
.  v£LJX)aj  yjUOo/  K^.J.^q.^.Xm  Jjjoi«  w-Xot  ^^i  ~.oi  )1^!S^.  JJ/  .^.'^o 
jl^o  J-Jl-,.^  vaa*iaia\  ,_»j  )j/  vm„*£^o  .Jp©J.i©  "^.^  J..*.iJ  Jtot^^coo 
ou^  ,.0  oj..i.o  ,)-^Ai  i-^0/?  >-•/  .  »NjJSoö  yOooiL  ^ot  ».0  w.oi;  • .  J  K-^jaoa^o-j 
i.  JüTo^  I  ..>4<1äj  JISo^j»  w.ota.1  ^sJ  ^-*/j  ^o*^°J  °oi  v/o  >vaiCL^al  Ljqj_q.\ 
J^~»jjL30-~  JJ/  >v»lo_  JJ j  JaoJ^HsJUo  .•Jla^Ss^jo  ).l./.. >■;  jJSC^IVJ  ^.oi.*jo^j1^1  JJ 
j^-Jtio  )jl*^;  ^ai.  -JJ^io  oiS.  J^./  yO-^J^0  «-*-1/  ^*?  vj  J?t-^  )*^  vQ^.^1 
.JLa_^S.jLt  )~«-3^x  oöi  jdoV^S  ^*i'/?  JjJt-/  -Jo^?  JJ^ö  ^.../  ."^«.iaio  joop 
JJ/  .a^oiiKjict^  JJo  •.as'jj  iatvi\  JJ  -.^i^jl^d  J ^ — »IS — _»  J-/.J*  ^^^o  Vy^0  \/ 
vOOUL^o;   jlcuooojjo   -.oilo.^i^a.^a^   J.aü.£d3/   J «  m <:\o  ».t0»j;   )«»-=>£>>   oiKiv.\ 


cries,  'He  who  became  man,  wlio  was  crucified  in  flesh,  is  God  :  for  as  God 
he  cansed  nie  to  ineline  and  carne  down'.  The  sun  also  cries,  He  who  was 
crucified  in  flesh  is  my  Lord  :  for  I  in  fear  of  the  light  of  the  Godhead 
hehl  hack  my  rays'.  The  earth  also  cries,  die  who  clothed  himself  in  a 
body,  who  was  crucilied  in  flesli,  is  the  Maker  :  for,  though  I  embraced  his 
llesh  in  a  manger,  yet  I  did  not  conhne  the  might  of  his  Godhead'  »'.  It 
would  have  been  possible  to  add  otlier  ihings  also  which  are  like  these  and 
resemble  them,  hui  it  is  superfluous  to  add  to  what  has  been  so  wisely  said, 
and  make  the  discussion  inordinately  long.  But  I  pray  your  holy  assembbj 
and  lawful  church  to  be  of  the  same  mind,  as  the  apostle  said2,  and  conform 
to  llie  same  rule3,  and,  if  anv  disputed  point  arises,  not  make  this  a  cause  of 
strife  and  division,  and  of  uselcss  contentions,  but  lovingly  join  with  one 
another  in  the  inquiry.  But,  if  anv  of  you  has  anythiag  to  say,  let  him 
speak  with  humble  mind,  as  the  words  of  God,  as  Peter  the  chosen  apostle 
gave  admonition  '.  If  anything  also  needs  further  explanation,  you  must  not 
act  hastilv,  nur  be  in  a  hurry,  but  await  the  proper  time,  and  bring  it  before 
the  saintly  bishops,  and  accepl  the  healing  that  they  shall  apply.     As  for 

l.  Or.  \iii.  i  7'.  G.,  LXV,  793  .  —  2.  II  Cor.,  xm.  11.  —  3.  xaviiv.  —  4.  I  Pet..  iv,  11. 


[75]  XXV.  --  TO  Till'.  EMESENES.  247 

JK-Vai.;  ^.\oi?  -61  ^^>o  :J«5l/  oou  j;oi  jÄo^A,  oöt  ^»  J— jJo  .aVa.Äio^ 
.^»oiQj^jofc»Ji|  1 1  yQJL^-.j  )-ioioi\i  ^*/o  .«otoi^no  >.oia^>t_o  £v..J.JLia~  -.^jljsKs 
jto.^.  jLi  o/  jioi  Jts^ü;  yojöi  :)JL.^ibj  ooi  y/o  -.«oioK-/  ^j  oc*  v/o 
^---^oi  fl»  ^*^-*/  i"*^^^0  .vooilo^  oiaSv-oo  Jjoi  «oi  -.ovS.  asloK-»./ 
jlai^u.oi..s  oup>  JjujJ  ..^ö  ^>^  -'po/o  (JL*Aji  ^  ^La3  ..voot^K^/ 
olil    jJ/    .yQ.j/   vn-»>»l.    |_3lÜ^J>^>   y^\    JJo     ^>    ^>^>    .voola^    ^oiq-s^ 

..olSol/    ^JLiO    ,<_Aot    to   ^o^s    .a^j    ^--^./    ^i.    yokoLukj;    vQj/     AOso 

••\a-a-s  ~<mq_;^j    sali  oc*.\  .)ö»^.;  ))~^q.ä>  \jxin6  ..oJfco»  Jjl3l./  v-^ 
voKj/   ^a^-*  ^3  •:•),.-./   «.io»/  ♦jLw^jLio  j^caicu  ^oj..coo  JLso.^;   oöi  joCSs. 


1.  Ms.   'actsL^LU.  _  2.  Ms.  cim.  *= 


the  brothcr  who  gave  occasion  for  this  dispute,  since  we  have  written  these 
few  words,  receive  liini  lovingly,  and  strengthen  him,  and  acknowledge  him 
as  vour  member.  And,  whether  he  is  one  man,  or  many  who  were  associated 
with  him  in  this  dispute  or  ignorance,  act  in  the  same  way  towards  them  : 
for  concerning  those  who  are  such  the  apostle  commands  us  and  says,  at  one 
time,  «  Him  (hat  is  weak  in  the  faith  bring  near  to  you  »',  and  at  another, 
«  And  reckon  them  not  as  enemies,  but  admonish  them  as  brothers  »-.  It  is 
not  because  they  made  inquiries?  or  because  they  were  ignorant  that  they 
are  blameworthy;  on  the  contrary  they  would  actually  have  been  praised,  if 
they  had  discussed  the  point  with  humility,  and  not  with  haste  and  confusion, 
and  with  a  desire  to  add  to  ignorance;  for  this  is  wliat  prevented  them  from 
being  received  in  regard  to  the  discussion  which  they  raised.  However, 
now  that  we  have  written  so  mach,  let  luve  vanquish  e'verything,  and  let  not 
these  distressing  matters  come  even  into  remembrance  :  for  'love'  also,  as  it 
is  written,  Covers  a  multitude  of  sins'3;  which  love  mav  the  God  of  love  and 
the  lawgiver  Christ  also  strengthen  in  you. 


-2  r°  ii. 


1.  Rom.,  xiv,  1.  —  2.  II  Th..  in.  5.  —  3.  I  Pet,  iv, 


XXVI 

(i  27  v  a. 


XXVII 
F  148  r. 


248  LETTERS  OF  SEVERUS.  [76] 

Joi^jJ     Wh^k*»;     w^S.     yoKj/     ,_*;OÖ>0    .v—O^    voaL^l^/o    iVOiO^KjJ.     )-*V^o-s 

.•.)n«  .  ft  v<   JjsoojLo  JIS^K^  JlooCSx  «Ol   N_.J.i0oko>0O   M->x   J.ia$^  ^«V-o  -io 

rsfncvnr^ia  ^jlucv*   hol-*    rsf^'i.^r^    ^2n    rsf^ardßo  rdx*aj3T\ 

1.   M>.   om.;  scc  p.  77.  1.  7. 


77(e  Signatare.  May  you  be  raade  perfect  in  the  Lord,  being  sound,  and 
living  in  tlic  Spirit,  and  remembering  mc,  our  religious  and  Christ-loving 
brothers. 

The  end. 

XXVI.  -  -  Of  THE  SAME,  FROM  THE  LETTEI!  TO  JoHN  AND  JOHN  AND 

Theodore  '   tue  archimandrites. 
519-;«.  For  the  Godhead  exists  before  the  worlds  and  eternally  in  threehypostascs. 

XXVII.    Of    THE     HOLY    SEVERUS    FROM    THE    LETTER    TO    JoHN    AND    THEODORE 

and   John   the  God-loving  presryters  and    archimandrites,  against  the 

CODICILS2   OF    THE    AlEXANDRINE. 

519-38,  Alexander  is  manifestly  found  to  say  tliat  [man]  is  in  the  form  of  angels, 

in  that  he  contends  that  the  holy  bodies  becomc  spiritualbodies,  denying  the 
resurrection  of  the  llesli  and  bones;  if  'a  spiril    hath]  not  flesh  and  bones'3, 

1.  l'ri'li.  iho  archiraandrite  of  Lhe  nasterj  of  Romanus  (S.  I..,  i.  55),  who  maj  have  I n  Severus' 

representative  in  Palestine,  wherc  Ihere  was  no  monophysile  patriarch  (cf.  S.  L.,  p.  148).  For  John  and 
.lohn  see  ep.  'J'J.  --  2.  xwoixuia.  In  Greek  extracts  this  letter  is  called  -/.ata  ÄleEdevSpovi  or  xari  rräv  xtoSixiXi'wv 
'AXeSavSpeta;;  but  U»t»«a^>  occurs  in  our  text  (p.  85,  1.  9)  vvhere  iL  ran  onlj  be  rendered  'the  Alexan- 
drine'.  —  3.  Luke,  xxiv,  39. 


[77]  XXVII.  --  TO  JOHN,  THEODORE,  AND  JOHN.  249 

.'jlt^J     U-^t-O    J-La^OÖlO    i^AltO    L^JÜ»     |I.J5Q.£l\i     L,J.^f\.iO    k^.L«^,v      v-»-^ 

^_io  >,....- y°»i   LüKjl^.  o_ojl3o   ..o3l^  )lo.JLia>otj   )KJ^.ia^   K-.JLjjv2*5!   ^-«^°i 
,^JL«Q-.o    j*o»Jlo  vjl^o.^   io^;    UV^J    ^°   )-»^Q-^-J/?    J^'f-t-^3   Jio-flD   J.*-.«~0;    '    's  v    ' 


,yo^   L^~J    )J»      —ob  -.^.j-io/j  ^_=l\i     J^aia-J^o  soaaj»    *--<^x    ^o   K-./ 
^^^io  pe/j  J_.oCSx  loKa\o  ^»  VJ^»)—  .ölVo    V>t^°  '^J^jo  .  öuk-./  JotSs; 
.^ai«    |iotax.\   )oC$5s    ))— -o  JiotQJ   )ooto   Jiotcu    )ooij»  - Jt  -  3v    ^.io   ^  v^3 
pcjba\*    ~../  ^-^oi^s-o  ^x  )r— d/o  .^Slh«  joü^X   ))--~ o  Jooio  ^*3j    |oo*j  oolo 
^s^soi    ^_^.\cn   .^Sl*  cl^    )oto  »,a;\i    *^o  JouSx   )>-*;    .J^a^Ks  «.iSo   Ji_ßj 

I.  E  KoV*.»»io.  —  2.  E  sing.  —  ■'{.  K  ©v»M- 


according  to  the  unerring  saying  of  the  Lord.  Accordingly  it  manifest  Iy 
appears  that  lie  preaches  contrary  t<>  the  prophets  and  apostles  and  holy 
doctors  of  tlic  church,  who  in  revealing  fashion  taught  the  words  of  faith 
and  expounded  the  God-inspired  Scriptures,  and  outside  what  vve  receive, 
according  to  the  apostle's  ordinance  ' ;  and  he  is  under  anathema,  even  if 
\ve  keep  silence. 

()/'  the  holy  Severus  patriarch  of  Antioch  [nun   the  letter  to  John  und  Theo- 
dore and  John,  the  God-loving  preskyters  and  archimandrites,  which  was  written 
in  answer  to  the  Codicils2  of  Ihr  Alexandrine. 

For  \ve  may  hear  wise  men  outside  also  saying,  <c  Not  to  sin3  at  all, 
and  to  do  everything  rightly  is  of  God  »  i .  And  \ve  see  the  divine  Scripture 
also  saying  of  each  created  thing,  «  Let  there  be  Light ,  and  there  was  light; 
and  God  saw  the  light  that  it  was  good  »;  and  again,  «  Let  there  be  so- 
and-so  and  there  was;  and  God  saw  that  it  was  good  »;  and  after  everything 
together  so  to  spcak  which  he  called  forth  and   which  answcred,  «  God  saw 

1.  Gal.,  i.  9.  —  2.  xwSwiXtoc.  — 3.  Throughout  this  passage  the  translator  seens  Iü  liavc  misunder- 
stood  iiMtpteTv  ferr'  ur  ' fall ').  —  4.  I  do  not  knovv  tho  source  of  this  cit  ition. 


E  08  v" 


250  LETTERS  OF  SEVERUS.  [78] 

J_*£_0»  ,._> o  jj^i.  ya.*.  ^_o.___o>ö»  ^.61  ^_oo  :  ^._oi_<~---.o  y_-.otJ.io  ^«jöto  yj:.i__._,j 
^_6  001  y/  .^_oi_tv._/  )ou_Nj  ))\.>,^-_»  vJlj/  t--ojL.J  ^-.-oi  J.J.a-7  -.ypa^ 
)t^>,^__  a2_N  .^-*-»/'  )1^-.3j-  ^--;  vj  .yV^ajt  JJ  ..^-.ow.^-.-/  j_v__£._.»  t-*-^. 
'JJ/  .)K._.£o_  );Oi  ^^-_o  .,_—</*'  Jk.___>J_---O0;  ^üO»  j)Q__\  v/  .^_Oi_K-_/ 
.^-OloK../  jootJ»  ^3  )ot__N  )$__>;  -.t-iö/  )-*>■■«■:-■-.  sJlj/;  ^__/  ^__Ö  K._J  i_.j\._ 
»  E69r°a.  )lc___)._o  jJo  .|i.-_-_i  J._cl_o  r-_ot_>  _s___so  ..J._a_0»;  oiK_>V_.  ^-.oi_K_/  )K_»__o^2o 
,..__>  ^v*.  fl°  :J-Ji~oc__  ).._.--,.->  J._cJV-->  *»-£>-  ot_^  -.^--5  vsol  .J~m/  ^--»  ^o____\ 
ou_.__.f_>   t->       :^°/    "Jlola*._o  JJ>   Jla_x__£C_xo  :)_<,._.£.._.  lo_\    J_a__»    jlo__s_^ 

'ÖU-X-.}     Öi-x    ,._    )K_V->     -.Ol    -ä/o  ^--301    1.00t    J>l\___0     • .  _.OK_-_s_X    v_>K.J     )!._.___>. 

J_^_j  s_o..__a£_c_.£_o  t-»-^  lc___v.  .)oj_5x  ,_.__  loot  jj-O.  jloJ.a___o  )J;  )Ia__-_^s_s 
'oOf   t_5    ^.OOt    J}Ot    ^S&^iO    .^JLJL-O    _»Öt}     ,___vO|0    -.looi    vo°''^^_N-i0!    \0-ot 

•  .l^a_xfcoi/  )la-_-V-a\o  iV___s»3  Ji__J-_-__x   _.oi   __/o  •Jla_c__S  o___J./  )_%_»-_• 
.JjloJL'    )_.i___   ^_o»    s-ou-k    ^-o~m    vsol    ^-_;    J__DK.i_s._o  .',_»/    )._-_-_-_.;    )----/ 

1.  Here  begins  an  extracl  in  F  31  V.  —  2.  K  |l  !•-»-•  —  3.  E  w-_».  —  '1.  E  o«. 


*  F  32  r" 


all  that  he  had  made  and  lo!  it  was  very  good  »'.  How  thencan  anyone 
sav  that  things  which  are  good  both  in  themselves  severally,  and  because 
they  fit  together  with  one  another  and  inake  up  one  world,  arc  a  sin  011 
God's  part  ?  If  so  be  they  are  a  sin,  they  are  not  good  :  but,  if  they  are  good, 
they  are  not  a  sin.  But,  if  by  reason  that  they  are  corrnptible,  therefore 
they  are  a  sin,  yet  rather,  as  a  certain  wise  man  says,  «  God  created  every- 
thing  that  it  might  come  into  being,  and  salutary  are  the  creations  of  the 
world,  and  there  is  110  poison  of  corrüption  in  them;  and  Sheol  hath  no 
kingdom  upon  earth  »2.  Again,  if  the  iirst  man  had  kept  the  command- 
ment,  and  not  gone  astray  alter  sin  tlirough  the  serpent's  deceitfulness, 
and  lost  the  grace  of  immortality,  having  voluntarily  drawn  death  upon 
himself,  then  creation  itself  also  wouhl  have  eontinued,  acquiring  for  its 
own  seif  the  grace  of  immortality  from  God  :  for  in  accordance  with  the 
condition3  in  which  we  are  for  whose  sake  it  came  inlo  being  its  parts  also 
pass  away.  For  this  reason  then,  when  man  himself  was  condemned  to 
death,  it  itself  also  served  corrüption  and  'was  made  suhject  to  vanity'  \ 
as  the  apostle  says;  but  it  hopes  further  to  gain  with  us  what  it  had  from 

1.  Gen.,  1.  3,  't.  6,  9-12,  14-16,  24,  25,  31.  —  2.  Sap.,  I,  11.  —  3.  x_x_GTa<ji;.  —  4.  Rom.,  VIII,  20. 


[791  XXVII.  —  TO  JOHN,  THEODORE,  AND  JOHN.  251 

«Ol  vs/i   -.viBa^as   o^  )cu3u<    'oc*  .3/0   t~«-^  aa.i>po  .L-.ba.Aj    jLaau^ia^o 

♦  jot^s»    ^.otaLs;    JK— q.jlJiI;    Jio^:»   ..JL^L.;        )^a*   ^*>     »V— AI    J^-m-s    '  i     '  ' 

..^oioN_/  J^*/  Jj-^;  ^  ^  JJ/  .LicuS^;  oil^,,:-3  ''Kloa**  ^-/  K^^ 
s-oioK.-/  joou;  ^ö|A  .JlaxISoL— fcoo  JLs  >°>LoK.JlJ;  "-öl  N^»^io  jL^aja^^» 
jK^a-xil*  )io^^>  Jl  V.«;  jlo^^iw  ^2o  j^-**  LI  •  Jl^.j.s  ^01  t-*-^  ^/o  •  ou^—/ 
^./  JL^io  JjlJ^j  .«^  po/  od.  k../  )K>.X>  t.*.^  )t-7  .jojSs»  ^.oiqjls; 
JKjLSULio  JJ  ^.;  JJ^-i-»  .•jla.i^SL-, fcoo  JJJi.  JLiwKj  J.£— "  o«-1^?"3?  ^k^*> 
pa^^j  ^iö  J-^.^2^  .jLa.a...^caA  1»_üwK.ji/  oiKü^io;  -c*  )Kjta^»  JJo 
\QJÖo    ^6t    )K^a-T»  tK.ao    )Iqjl^jl— Kio    JL>    SvSloK*l    ^j    jJ    .•^a.^tsJil 

I.  E  o^>-   —  2.  EK  v'ot*-».  —  :;.  FK  om.  —  i.  K  »»U.  —  5.  F  sing.,  E  ins.  *s^-  —  6.  E  kxsa^j. 

7.  e  oC*b*l  —  8.  F  «3oß*l- 


the  beginning  :  and  it  will  liave  continuanco  without  eorruptibility  when 
we  are  admitted  to  the  resurrection  and  tlie  kingdom  of  heaven  :  für  the  most 
wise  Paul  himself  also  cries,  «  Creation  itself  also  shall  he  freed  from  the 
bondage  of  corruption,   intö  the  freedoin    of  the  glory  of  the   children   of 

God  »'. 

(And  öfter  other  things). 

But,  my  good  friend,  neither  indeed  did  God  inake  the  world  in  order 
Ihal  it  might  be  corrupted,  for  '  salutary  are  the  creations  of  the  world', 
as  you  have  lieard;  but,  sincs  it  is  of  a  very  fluid  nature,  he  on  the 
contrary  brought  it  inlo  heiug  in  order  that  it  might  partake  of  incor- 
ruption;  for  indeed  '  even  creation  itself  shall  he  freed  from  the  bondage 
of  corruption  into  the  freedom  of  the  glory  of  the  children  of  God'.  For 
what  logic  is  it,  teil  nie,  I hat  rational  man  who  sinned  of  his  own  aceord 
should  according  to  your  argument  be  raised  to  incorruption,  while  creation 
which  is  inanimate  and  without  perception,  which  for  his  sake  was  made 
subject  to  vanity,  should  be  delivered  to  final  destruction,  and  not  partake 
of  the  incorruptibility  and  the  glory   ofthose   for  whose   sake  it  was  made 

1.  Rom  ,  viii..  21. 


252  LETTERS  OF  SEVRRUS.  [80] 

'  E69v°a.  pö-*^    sOO).^K~./       yOOOJJ  jjj   ^.Ö|\    t"*-^   °^?   •**°<    l~*-^->^  \JK-,öCSx    JKjiitoi 

^.J     J-^>CHl\    .yoN-D.-jLj     ^^,'     yji     ^-.J      im.Dä^Ä>/     .yüikoLJ      ,-^^.LiK.iO     ,J 

Jt^ax    voch..s    )la..o...i|i    vqjoi    .  >  .  tmvi     ^oio-oöa.*    ^\     1 1, — —    J-^iJlo    JJ.'^» 

Ij-iJS.     \j\     jÄO.iO    .J»»JL=>J     Jj/     JoÖt    (jLiCL^.    •)il-3^D    "^s^iO     ^Jl2J     Jp»J     ).CCL^ 

ota^a— \  .L^o-ii   öt^a^fio/    A\*.aA   .(bs.-^/    J-Jt-Q-"^»    .U>).l^oo   Jujj  o£^.o 
*E69vb  ■.)(-—/  vxoo-.y(Tn  n\  ^*^ot     .(.iabs.x  o£^3;  )Lia~.\  .  J..ca.:>a.^ib  /i    |iotU>.^  .(.xi/i 

1.  K  «»•  —  2.  F  sing.  —  :s.  FK  om.  —4.  F  ^i»»-  —  r,.  F  """^n^ns^,  K  "»^i^K^- 


subject  to  corruption?  For  tliat  thc  world  shall  bc  consummated  is  ma- 
nifest according  to  the  failli  in  tlie  divine  Scriptures  :  for  that  tlie  rudiments 
which  compose  this  visible  creation  will  not  pass  into  absolute  non-exis- 
tence,  but  will  be  changed  into  something  better,  Paul  testifies  wben  he 
says,  «  The  form  of  the  world  passeth  away  »  ',  and  not  'this  world',  and  Peter 
also  testifies  when  he  writes,  «  The  heavens  shall  be  dissolved  with  fervent 
heat,  and  the  elements  shall  burn  and  collapse  »  2.  (But  those  in  whom 
righteousness  dwells  look  for  new  heavens  and  a  new  earth  according  to 
liis  promises.)  And  before  him  David  sings  about  the  heavens  the  passage 
also,  «  They  all  shall  grow  old  as  a  garment,  and  as  a  vesture  shalt  thou  fold 
them  up,  and  they  shall  be  changed  »\  Words  agreeing  with  these  were 
written  by  the  Theologian  Gregory  also,  in  the  sermon  on  the  funeral  of  his 
brother  Caesarius,  as  follows  :  «  But  why  am  I  l'aint-hearted  about  the  hopes? 
Why  do  I  become  a  man  of  time?  I  await  the  voice  of  the  archangel,  the 
last  trump,  the  transformation  of  heaven,  thc  changing  of  the  earth,  tlie 
emancipation  of  the  elements,  l he  renovation  of  the  whole  world.  Then 
shall   I   see  Caesarius,  no  longer  departing,  no  longer   carried,   no  longer 

I.  I  Cor.,  vii,  3t.  —  2.  II  l'el.,  m,  12.  —  3.  Ps.  -  I,  27. 


[81]  XXVII.  -  T<>  JOHN,  THEODORE,  AM)  JOHN.  253 

y^\  o\  .\j±\  yaL*\  o-^o  -X'-~\i  >>»'-'  ^  o/  .v-C^  k-j~J./  yU^fO  ^*J-S/ 
JoIa;  JLii— /  ^°f*»°  )?o«  )°^°  *Jp°/  P^oi  J-£.=^  la-V  JU-^J?  J-a-*a3^s 
»s/j  s*ö(  .vOS^— Kjo  ,yQj/   *opl  Jl^-aul.   y~»/o  .yaal^j    J-jJ-io    *-•/?    -.V^ö/ 

oi^~. ai\  ^»  yj  .»qi\^'jo  .voVaj  Jjldci  •.  s.o^.xi  ju/  jl^-cooli  J-Li.«/»  ..^aLfloo/ 
"*^  :  'i^-ÄJ  IS^>)n.iL3  Jjldoi  :|.*^i«.ioo  jjk^ioj   ~6t    la^v;  Jla-.oV.so      )^<uxb|  *E7ora. 
^_.pa-,K-io  jj   ^*K.^ojJ  J-äOt-i»  -.Joo(  vn.*JLCD    JLjv-»/   ^^   l't-*^?   -»öl?   JJ.a-.oi_s 
JlS-ioo    J^J.__b.iajL_o    ^s.^    -.J-i-icooiV     J.o2_\;    JJ-'t-^/;    ^*?    J-oj-o-I-so1    *voK_j/ 
j-x.^^^v    \^6l    JK-",.^?    V--ss.    J-"-30"00     *Jj__OI  ok'j   ,J  -.oilüLj   Jiot  "^.^oo; 

I.  F  ins.  l'/v  —  2.  l'K  1-a^-  —  3.  K  ;->.:_»•  —  ',.  FK  om. 


being  mourned  for,  110  longer  being  pitieil,  bright,  glorious,  exalted,  even 
as  you  have  often  appeared  to  nie  in  a  dream,  O  most  brother-loving',  and 
most  brother-loving;  either  as  I  have  wished  to  depiet  thee,  or  in  reality  » ~. 
And  the  most  wise  John,  the  expounder  of  the  divine  words,  in  the  com- 
mentary  on  the  epistle  to  the  Hebrews  speaks  as  follows  :  «  And  besides 
tliis  Iie  demonstrated  anofher  thing  also  rworth  attention3  in  parabolic  form  : 
for  he  also  denoted  the  transformation  of  the  world  by  saying,  '  As  a  gar- 
ment  shall  they  grow  old;  and  as  a  vesture  thou  shalt  fold  them  up,  and 
they  shall  be  changed  ';  a  thing  which  he  also  states  in  the  epistle  to  the 
Romans,  that  he  shall  transform  the  world  :  and  setting  forth  the  easiness 
he  added  that,  as  a  man  may  fold  up  a  vesture,  so  shall  he  fohl  them  up 
and  change  them.  But,  if  he  effected  the  transformation  and  Ihe  creation 
into  something  better  and  higher  so  easily,  for  the  creation  of  something 
worse  he  needed  another;  how  long  will  you  not  be  ashamed?  »  '.  And 
in  the  commentary  on  the  epistle  to  the  Romans  he  gives  an  accounl  of 
tliis  matter  in  very  complete  form,  writing  as  follows  :  «  'For  the  expecta- 
tion    of  creation1,  he  says,    'looks   for  the   revelation  of  the  sons    of  God. 

1.   to  ifiX-rats  äSeXomv  e[k>£.  —  1.  Or.  VII,  21.  The   last  clause  runs  eite  toü  ßciüXe<r8oi  toüto  ävaxuiio'jvTo; 
eres  T»fc  a)T,6e:'a;.  —  3.  Jo.  Chrys.  7iapEpyt,v.  —  i.  In  Ep.  ad  Ilebr.  Ilom.  III,  5,  ö  (ed.  Field 


*E  70  rb. 


254  LETTERS  OF  SEVERUS.  [82] 

jj|   .öu^^p  Q^  -.I^jl^Kji/   Jioja.ytJCLiK  V*^  l^—V-3  -J-a-ßO-*>  j«*^?   -oiaX=>; 

.^ipo/   Jnot;    ^.-J^oi   )KJi.£J^  )j»=lco.2>oo   ^imao   ».3    'ch-\    ojj   o^  jk-i-=. 

J^JS^';    JJ^2l^sO    ^.^>Q    ^>   .^-.»-a.-^   vl^^10    ^*"'    .^-O-^^^;    ^-*Aoi 

)Ki*^;  )la^\  ool  Jj>ioi  ^-io;  .^St^i  JIs^oi»  JLIS^K^o  jVa^C^o  JV^cuAo 

1.  k  ;-»/»■  —  2.  K  o»M-  —  3.  E  oV  —  4.  EK  llaaiis«».  _  :,.  E  «w- 


For  creation  was  made  subject  to  vanity,  not  of  its  own  accord,  but  beeause 
of  him  who  subjeeted  it  in  hope'.  For  what  he  says  is  something  like 
this.  'This  same  creation  suffers  great  pain  expecting  and  hoping  for  the 
good  things  which  we  have  just  mentioned.  But  expectation  is  earnest 
looking'.  But,  in  order  that  tlie  account  may  be  clearer,  he  also  personines 
the  whole  of  this  world,  as  the  prophets  too  do,  when  they  introduce  rivers 
clapping  hands,  and  high  places  leaping,  and  the  mountains  dancing;,  not 
that  wc  may  understand  these  to  be  animate,  nor  that  \vc  may  assign  any 
reason  to  them;  but  that  we  may  learn  the  abundance  of  the  good  things, 
so  that  it  reaches  even  to  things  without  perception.  And  they  often  do 
this  same  thing  in  the  case  of  distressing  things  also,  introducing  a  vine 
lamenting  and  wine  and  mountains,  and  the  roofs  of  the  temple  crying,  that 
from  this  again  we  may  understand  the  greatness  of  the  evil  things.  But, 
imitating  these,  the  apostle  personines  '  creation  and  says  Mint  it  groans  and 
suffers  pain;  not  beeause  he  had  heard  any  groan  come  from  earth  and 
sky;  bul  that  he  may  show  the  abundance  of  the  future  good  things,  and 
the   desire  of  escape   from  the  prevailing  evil  things.      'For  creation  was 

l.  A  similar  passage  is  cited  from  Sev.  in  Cramer,  Cat.  in  Ep.  ad  Rom.,  p.  U7. 


[83]  XXVII.  --  TO  JOHN,  THEODORR,  AND  JOHN.  255 

jla^ioj   J»-^?   V*^  ^£-*>  •)>*-»'»■■»  jik^^io  .J.iio  s*iOso  ,),-./    "^Oo  .looi 

w^Q->  -.s-.  luv  Hv-*^  Jloil^-ooj  JLia^a.A  ia^  ^..oÄoiio  +s  J^»/  )a5w  ^.j 
y^y^ll  )»^>^o  .J.io/}  °Öv-JÖ)Kji  fcoa-flo  Kj/  ,j-'po  K*J^-i  .pö/»  )..m\ 
jjj^e  y^\  yoouboo  .Nj/  jolabo  ^...j  kj/  -.yo^jj  vqjoi  .Loa*  yooi.-^/ 
^\ot\  ^D  ^_»J  Uiwijo  .yCiqi\  ..Kjo  -Vo_i/  y-o'yiL  JK_^i3Q.sl  ^*/o  .yCiuKxj 
^^io  .k-J^\  ,_äo  J^jJ-so  .'v^>k.\  ^io  J^iajLjs  aixsl/j  -.joot  po/  ja^bo 
^,-iai.i  ^_»;  ^_^oi  .^otoJL  JjJ^o  p-.\  „_,i  J^»/  .4;;Ka/  Lul  ^-/  J..OO.A; 
Uau./  :)lon.ym\  l^iA.*/  jl^-t-s  U^l./  K...).-.  .yO^Jj  .\OJÖi;  Jjp/  öus 
iVcu/     yopl    L-iJLio    ^._./;    V-^?/    V-* -^    %»*6    061    .JLäk**    ^io    );i_^fcooo 

1.  K  ov^W-  —  2.  K  lj»J-  —  :j.  K  ov»^»l^*-  —  4.  F   «ök»/  (LAW  ecrcspswe/))-  —  5.  E  <J° 


made  subject  to  vanity,  not  of  its  own  accord,  but  because  of  Iura  who  subjec- 
ted  it'.  What  is  'Creation  was  made  subject  to  vanity'?  It  was  made 
corruptible.  Why  and  wherefore?  On  account  of  you  the  man.  For, 
since  von  received  a  body  tbat  is  mortal  and  passible,  the  earth  also  received 
a  curse,  and  produced  briars  and  tborns.  But,  that  heaven  together  witb 
the  eartb  will  grow  old  and  eventually  pass  to  the  bettcr  ending,  liear  the 
prophet  saying,  'In  the  beginning,  Lord,  thou  Iaidst  the  foundations  of 
the  earth,  and  the  heavens  are  the  work  of  tliine  hands.  They  shall  perish, 
but  thou  endurest;  and  they  all  shall  grow  old  as  a  garment;  and  as  a  vesture 
sbalt  thöu  fohl  tliem  up,  and  they  shall  be  changed'.  And  Isaiah,  demon- 
strating  these  things,  said,  'Observe  heaven  above  and  the  earth  beneath; 
because  heaven  hath  been  solidified  as  smoke,  and  the  earth  shall  grow 
old  as  a  garment;  and  they  that  dwell  Hierein  shall  perish  like  them'. 
You  have  seen  how  'creation  was  made  subject  to  vanity',  bow  also  it  shall 
be  freed  from  corruption;  for  the  former  said  '  As  a  vesture  shalt  thou 
fohl  them  up,  and  they  shall  be  changed  ',  and  Isaiah  said  'They  that  dwell 
Hierein  shall  perish  like  them  ',  not '  speaking  of  utter  destruction,  for 
neither  shall  the  inen  who  dwell  in  it  undergo  such  as  this,  but  the 
temporary  destruction,  and   through   that  very  thing  they  shall  pass  to  in- 

1.  Tliis  passage  to  '  universe  '  (p.  84,   1.   2)    is  cited  in   Greek  from   this   letter  in    S.  V.    N.    C, 
IX,   745.    The  author   of  this  Catena  seems  not  to   have  noticed  that   it   occurs   in  a   citation  from 

Jo.  Ghrys. 


E  70v°  a. 


K  .-,7  i". 


71  r°  a, 


256  LETTERS  OF  SEVERUS.  [84 1 

E70vb.  Jjoi    flr^>.  oto  ^V^ö^;   ^*-\oi   JjlJlJl^        t"""^   IW°  •*■*>/    V**^*?   J-»t-*/ 
i)p/   ■>  » i  tbo   1ojuS*^~Aoo    JJ    la^s   ouS..»*   ^oo   .)---JL-=)    oöi   JJ  /   .^-.«.X.siflO 

^.^sio  .Jto^A»  ^;  yo'^  .\£bl  ^otQ^o^-c^  oV-o*  p  vxoo^o.3  »s/;  ^.ooi  J-L3-./ 
NsJ.i»  JJ^C^o  .looi  );o»  ^-./j  JjLio  ^^s^ioj  Ja~ioo  .s*$fc*iaio  öj^-o  jpMU 
JJo  -.K.^^.jo  ^.^Xoi  J~JV~/  "^.^ooi  :lj...3jl/  JV-o-^a-^  '.^^soi  JjLio  .^S. 
^.äSoi  Jjlsu/  -.looi  s-tC^^iO»  "^«.301  w.Ö|  .looi  ^fcC^w^.iO  V-«^  ^/  .j^o,^. 
jlajjjj  )J^^.io  ^_..>  K_.)^.Ji-*/  .'JL=lxd  ^.^oi  A,i  Ljol  ^Si^ioj  J^^too 
^coa\a.3  JJ/  .JJö  JjKaql^V  JJo  JjlSj  JJ 9  ^-.^01  ^i«  ^->J;  JJ  &fa  ''JJa^jo 
jJ^wia^  JJ/  .**. ju~ Kio  Ipo/;  ^-^01  '^o  vy>ftj>  JJo  o£S.  ,^2^  J^o,vs;  ^^o 
)aS.  JjLio  .looi  CH.-N.-/  y~.i  jM/  .))-*.^.ji  >^a— K.io  J.^q.:mlxS.  o-,-.K».  ^-io  Uv—  / 
^y*>  JJo  JJ/  .looi  JK-^jl^_2l~ fcoco  .sJ^X^io  tOs^s.^  JKJL^s  .fco/  v^«/ 
^.öi  01..A-/  *t-«-^  );oi  •  >J^.£wio  J-»ooi  ool  J£v_*_l^^~£oo  JJ  V*-^  &l  -it-aa— 
)lpo;    )o— jj    cl^    ..l^-a^K*/    owl^s^s    o\j    p°/?   v~*?    v-^°0/    -It-31-00  N^^? 

1.  FIv  ^v  —  2.  FK  (im.  —  3.  Uere  the  extracts  in  F  and  K  end.  —  4.  Ms.  0111.  stop,  —  5.  Ms.  «.•Ns~"" 
—  C.  Ms.  willi  stop  following.  —  7.  Ms.  ^m- 


corruption,  rjust  indeed  as  by  saying  '  like  these  things'  he  poiuted 
to  creation  itself,  that  is  the  universe',  just  indeed  as  Paul  also  says 
farther  011.  However  for  the  presenl  he  is  speaking  about  its  subjection 
aud  showing  why  it  was  made  of  this  kind,  and  assigning  us  as  the 
reason.  What  ihen?  Was  violence  done  lo  it  in  that  it  underwenl 
these  things  for  another?  Not  at  all;  for  it  was  indeed  made  for  nie. 
llow  then  is  a  thing  which  was  made  for  me  injured  when  it  undergoes 
these  things  for  my  reformation  ?  Bot,  to  look  at  it  in  another  way,  we 
ought  not  even  to  raise  the  question  of  justice  and  injustice  with  respect 
to  things  without  life  and  perception.  But  Paul  because  lie  personiüed  il 
uses  none  of  the  argumenta  that  1  have  stated,  but  by  another  method  of 
reasoning  sets  himself  superfluously  to  comfort  the  hearer.  But  what 
was  it?  'What  say  you?  It  underwent  evil  things  for  von  and  has  become 
corrüptible.  But  it  lost  nothing;  for  it  shall  also  become  incorruptible 
again  through  you'  :  for  this  is  the  meaning  of  'in  hope'.  But,  when  he 
says,  'It  was  not  made  subjecl  of  its  own  will',  he  does  not  say  this  to 
show  that  il  is  possessed  of  thought,  but  that  you  may  learn  that  every- 

1.  Gr.  woTief  ouv  xai  r>  xtfoi;'  (Susp  änavTa  6ia  toüto  eiiisv  [Jo.  Ghrvs.  oiäioü  elitelv]  w?  taüta  napior^taaiv. 


[85]  XXVII.  -  TO  JOHN,  THEODORE,  AM)  JOHN.  257 

3/;  ^£^0  .J'qcp   Jjl./   ^^o   ^.;    V^?/    •)?°'    o»-^-»/   ~°t?    J,  °^  °^°     -J001 
«o.^;   -oto  2w.oio  JJ/    Kj/    a\j    ..^01   ^/;    -öl    out«*../      JjLSO   .i^-.U   |K.-V_s    «ot 

öu-I^_*/    jooii  ^-»aiö  JJ    ^-,1    ojo<    .jl^— ;    )lo,_-2iJ^   ^20    ,vio/    ^^   >t-JI 

JOO»  p?  }»*-  Jj-*--/  -T-^?  It-^3!  3)i-3<i-A-^  ^l  JW  JJk-uiou-fcoe  '  E 
»3/0  . -,-oiioo  J-L^i—K^o  jJ  t-0  Jj^o»  . Jjoi  ^-/;  4-ot  ^/  I001  :Jj^.a.~fcoo 
tnjni  y  -s.  Jl^a^Lkl;  Jio'^o  .v^Lflao/  övS.  ^axio  ^5  "^.ooi  ^.01  .v3loI  ool  ^ot 
JJo  :J-ojSs  J^sto^  ^.»»JLmjSs  J-^V-30  -oiofcs-./  J^j^coo/j  ^.o«.^>  JJ  /  *JojSs; 
)J^.£^o  .JojSx  ^.oiok../;  j  -irn'>o  jLx-.;  J-*o»-.3  -.J-io»;  ^oini ^\ö-«^>  |^-^io 
JJ;    ~_.;    ) 1 .0  a  -  ^ >  :^.ot<A-/    Jj,jlJI*Oo   oU-Oj   ^^6   oc*\  .J.:x&0^  Jilo  o£^o 

)K_^_-  ^/    t-^v  °^     )°°«    Ott^^O  v3/l    OCH  .JjÜ'f.S  ^Oi.  -^0-*^°  JldJ^Ji— kio 

1.  Ilere  begins  an  extract  in  F  32  v"  and  K  57  r,  headed  :  ^a  >&=■  —  2.  E  -'wo.  —  3.  E  l£a*>>o-  — 
4.  E  >»-oi-  —  ;>.  Here  the  extracts  in  F  and  K  end. 


thing  was  brought  about  by  the  will  of  Christ,  and  the  one  is  not  a  reforma- 
tion  of  the  other.  But  he  stated  also  in'  what  hope.  '  Because  creation 
itself  also  shall  be  freed'.  What  is  '  itself  also'?  That  not  you,  but  it 
also,  even  a  thing  that  is  far  inferior  to  you,  and  that  does  not  partake  of 
reason  and  perceptiön,  this  also  shall  partake  witli  you  in  the  good  things. 
For  it  'shall  he  delivered',  he  says,  '  from  the  bondage  of  corruption'; 
that  is,  it  shall  be  no  longer  corruptible;  but  it  shall  fullow  the  beauty 
of  your  body.  For,  as,  when  it  became  corruptible,  creation  also  became 
the  same,  so,  when  it  is  rendered  incorruptible,  creation  also  as  well  shall 
again  follow;  to  denote  wliich  tndeed  he  added,  'into  I he  freedom  of  the 
glory  of  the  children  of  God     »  ' . 

But,  inasmuch  as  the  Alexandrine  is  a  stranger  and  a  barbarian  to 
the  divine  Scripture,  and  is  not  accustomed  to  the  teachings  of  this 
Scripture,  he  thinks  that  (Jod  is  a  Creator  of  corruption,  and  he  calls  the 
world  bis  sin;  a  thing  that  is  of  fluid  nature,  but  is  honoured  by  the 
grace  of  incorruptibility  together  with  man  for  whose  sake  also  it  was 
made.  It  was  not  as  a  sin  of  God  that  Christ  reformed  the  world's  sub- 
jection  also  that  was  for  man's   sake,  that  he  might  bring   in  one  set   of 

1.  In  Ep.  ad  Rom.  Ilum.  xv,  16-19  (ed.  Field). 


11  r  l> 


71  V 


258  LETTERS  QF  SEVERUS.  [86] 

)lai^^L-*K.io  JJ  .J^aN-M  JLi.«  ^-.;  -üN—  *  .-JK.-.OV;  Jloj.o-.io  JJ  qjso^Ka/ 
J.JLX./  'JJ/  .jiVoi;  jlc^-^aL.»  Jöt-^— .»  jlo.->w*-2uJi  ^.-;  ^lX^  . -^oX-iJ^; 
JJ  ou^>  )ooi  JSw/  ojNj;  t-*-2?  -°\  JoC^j  Jla-i  .  ^  ^.ioo  :^-V-.Jl?  J-*-ii-a^; 
Ji^rp'  jN^a^o  ^  .Ji^j  J.-ÖQ.A  w^oi  w.6(  la\  :uAKjij  )la^^^2  :Jlolo~Oo 
■JN«— aj3.*.K.^o   J»o^.=>   <£>loKxi  Jjoi  (.^o-^s.^  sä/  ö»^>;  -6|  : ) Lax:s..ä-~k.:>o  JL\i 

IS. »J.  »  \-<v    ^"-l— ^M?    v-*'    v    »Not    ^-io    »)t^jf>|  iiv^o    ♦   xr-^    J.-a-«t>.J5i    ^»öl    y~. •( 

jL^-iciia-s  .  J  Laxia-oi  ^^io;  od-o^-^  JJo  -. yo+So  "^Jls;  oi\-J5Q—  yoKi.^ 
v£Da^.\_i.flDi  jloou^s  ji-\  ,.3  .J>  v»ö  i  r>;  JjLSaoi^  )v-^o  J_s/  ^.^.ioi  J~.oC§n 
•J^N    -.r»  »^    (la-j^^L.xaio    l^r^.^.^i    )ta_ct-.£Q.iLiajs  .vAJj    oi»JS^.co_a^.   ).*.j5a\ 

*7lvb.  Jl.o-.oV— a._s  *.)V^S;  JlSoa_»_jO;  J-.jq.9l3o   -.Jv^-00?    \j\  COQ  ..  JJSoa.»Ji_i  .^s'fa.io 
^  i  ooJ^  .•Jla.ioa-*.;}  J_ia.iÄ)^  ^»;po;  J-l3»-^-i0  U*-^  -J>-A^o»  J^*C^; 

f-^S-A      vQ_-._D"f.^0lO     [■■     I»     MkJLiOt     — -».\o|1     )lä—/lO      .-J.^O.a3.^     JlOJ5.i.O     L.Cy.3 

1.  Here  begins  an  extract  in  F  32  v°,  headed  :  «aol-.  and  in  K  57  r°,  headed  :  ©v*>-  —  2.  K  eis*».  — 
3.  F  um.  Here  the  extracts  in  F  and  K  end. 


things  in  place  of  another,  as  this  wicked  and  deceiving  man  says;  in 
place  öl'  bodies  that  had  been  delivered  to  death  the  immortality  of  spirits, 
and  in  place  of  the  corruption  of  llie  world  eternal  incorruptibility,  and 
in  place  of  abnndance  of  sins  abundance  of  right  acts;  bnt  in  order  that 
he  might  raise  man,  who  had  fallen,  and  by  erring  been  stripped  of  the 
grace  of  God  through  which  he  had  immortality,  to  the  original  State, 
through  the  resurrection  of  the  bodies  into  incorruption,  by  which  this 
world  also  shall  partake  of  the  freedom  and  the  glory,  as  \vc  have  written. 

{And  after  other  things.) 

Bnt  l'rom  the  investigation  von  have  plainly  recognised  bis  corruption 
on  every  point,  and  his  spuriousness  in  the  matter  of  faith;  in  the  theology 
which  concerns  the  Father  and  llie  Son  mingling  of  hypostases  (since  he 
has  cast  behind  him  the  godlessness  of  Sabellius  the  Libyan);  in  the 
Incarnation  of  the  Önlv  one  phantasy  and  change,  and  the  other  things 
that  do  away  the  true  Humanization  and  figlit  against  our  salvation;  in  the 
Resurrection  lessening  of  hope,  and  denial  of  the  resurrection  of  bodies; 
in  the  creation  of  the  visible  world,  a  blaspheming  tongue  that  under  the 
appearance  of  good   will  arms  itself  against  the   wise  Creator  and  Maker, 


xxvni 

E  93  i •■  b. 


[87]  XXVIII.  —  ABOUT  TUR  ANTHROPOMORPHISTS.  259 

«otoK-./»    och   .u*_ul./    |1q  »    I   »    ^-*>   ^-.J    OJOt  .-)-OL.V>  ^iO   ^ÜO  »-«^  k-J-^4 

-.v  »Ol  -  '  *'*'  oooi;  yo—iöio  :^o',L^-^oo  N-^3  ^n  °>  vi  )K„ju-.^o  Jlf-^  ^2>o 
■■wn;timA.  ^.oi  J-^~^  "^-»aoi  ^t-^o  .j;aäo  jj;  h^(  Jjl^ä>£>  ^io  «jl»/  jJo 

.^\^Ai*Tt  co&c\Ar£f:\  r^yiixxi  caa  tar^n  ♦<r^iailcvj3»ß<nSr^ 
jcoaiv*r£r"n    ^A->ar^   rsfxj"va   &c\^3:v3Tt    ^cuaa    ^aruix-ra*      *E93va. 

vrtfcalrsf 

JUi  .  »v,  N,      .   ^jL^^ioji     ool     Jj}/      ,-SO     .JjL-X^.     ».*.=>     L^^too,     .•^lJ.\iLiß.iO 
1.  Ms.  sing.  —  2.  K  oin. 

and  that  utters  follies  akin  to  tliose  of  Mani  tlie  madman  and  Marcion  (for 
well  was  he  named  Mani  from  rnania,  that  is,  from  madness,  who  is  the 
founder  of  the  Manichces,  who  are  most  exceedingly  foul).  Bul  that 
these  confused  opinions  are  rejected  and  analhematized  by  the  holy 
Ghurch,  and  those  who  were  the  originators  of  thein,  there  is  none 
among  Christians  who  does  not  confess.  Accordingly  therefore  it  is 
manifest  that  Alexander,  inasmuch  as  he  has  agreed  with  all  these  opinions, 
shares  the  anathema  of  each  one,  being  subject  to  many  sentences  or 
punishments  '. 

XXVIII.    Ol'      TUE     SAME     FROM  1THE     7"'    LETTER    OF     TUE     Isl     ROOK     OF     THOSE 

BEFORE      EPISCOPA.CY,     IN      WHICH      IS     CONTAINED      A      PBINCIPLE     ACCORDING     TO 
WHICH    THOSE    WHO     SAY    THAT     GoD     EXISTS     IN     HUMAN     FORM     ARE     APPROVED    IN 

THEIR   ACTION    (?). 

But,   if    we   in   some  place    hear   Scripture   say  '  the  Lord's   eyes  ',  we    490-512 

iinderstand  God's  activity,  which  is  signified  through  the  terra  'eyes'.     And, 

when  again  we  hear  of  ears,  we  understand  the  propensitv   and  inclination 

that  he  has  toward  us,  and  that  he  has  the  attribute  of  mercifulness,  and  that 

1.  Greek  fragments  of  Ih is  letler  are  published  in  Cramer,  Gat.  in  Act.  Apost.,  p.  296,  379,  390;  in 
Epp.  Calh.,  p.  73,  102;  S.  V.  N.  C,  I,  n,  20'»,  220;  IX,  739;  and  a  ms.  extracl  exists  in  Add.  35123 
f.  383  r°. 

PATR.    OR.    —  T.    XII.   —   F.    2.  18 


XXIX 
E36v°b. 


113  8. 


260  LETTERS  OF  SEVERUS.  [88] 

.v^-.&v.iO    ^^Oi    ^j_S    J_»j.£_LiO    oC^— ~i    JJ/   .^JoXsk-COiO    J-^l^  oj\   J^_/;     a\ 

kj^xj   ^)Q^  JJ;     J;oi    »£»/o  V^»/?    :V-^°/?   ©°l    li-*5    ^^-^  ^-?    ^l»^« 

•  .J-^i»*/  ) ,« ■-> V.s  Jla.s  oj  oöi  ^x  Jo-^io  .J)o'|-d  "^iol/  ou^o;  ^-^o»  J-sJ^Hs 
K^J-juS^ofco*»  JJ  .öixj^co  JJ  po  .^.aj  JlcC^oki;  J>o-co/  ^io  ^Of*>;  j->p/? 
■  JJ  V»;    -61    ^Jlj     )o+£>    .).JL3oi    •,.*>/    ^    JoCSs    l^w.    J>cupo    ^io    .-^-U 

1.  MSS.  <3No-  —  2.  K  ^jV-om-  —  3.   E  om. 


he  brings  our  service  to  completion;  for  Scripture  speaks  to  our  weakness  in 
human  and  condescending  fashion.  And,  because  it  is  said  that  God  has 
wings  also,  yet  we  do  not  understand that  he  has  wings,  butthat  his  shelter- 
ing  power  is  signified  through  these ;  for,  siuce  we  are  Christians,  we 
must  understand  tlie  divine  Scriptures  spiritually,  not  according  to  the  lettcr. 

XXIX.     Of     TUE     IIOLY     SeVERUS     FROM      TUE     G:5nl    LETTER     OF     TUE      2"'1     BOOK 

OF   TIIOSE    WRITTEN    DURING    EPISCOPACY,    TO    AnTONINUS    BISHOP   OF    BeRRHOEA  ' . 

But  we  hear  of  the  said  Mara  that  he  said  this  also  as  well,  that  the  holy 
Virgin  did  not  fcel  the  birtli,  in  manifest  Opposition  to  the  Holy  Spirit  and  to 
the  Scriptures  whicli  were  spoken  by  liim.  Tlie  loud-voiced  among 
prophets,  Isaiah,  shows  that  he  came  forth  from  the  bond  of  virginity  like 
anything  eise,  and  he  was  ineffably  born  without  rending  her  from  Mary  the 
(iod-bearer,   saying  thus,   «  Before  she  that  travailed  bare,   and  before  tlie 

1.  s.  L.,  i,  14-16;  p.  167;  Zach.  Rh.,  VIII,  5;  C.  Li.  M..  p.  950. 


[89]  XXIX.  —  TO  ANTONINUS.  2G1 

■ , '  t-.a.....y>  K-£«_v.3;  ,_.;  -6|  -Jp;  l^-^o  K^^3  •  .jJLiL-**  J.->J_5  jljj;  ^OfOO 
V-o^v  \-Lzoi  .J,_\a__o  oo»  joot  i,>m^.i°>  •>  Q-^O  :  1^,^-jI  -.6)1  JIo-jl-jl^V-^0"3; 
^-^io  :}'i^£<S>   >^^ioj    oo»  )i__x>j.__«L-_s    jfcsJtoCiV.   >5^-_oa_io    ^oo_.ia^.^o 

J_iJ-*.öN__<    ]Va-fl0/;    |jAo|    ,_->0    K-i^-OO     jJ/    .^6/     ,._^-..ÄO0    yS    j',-2~M    oi,J_v.. 

j.io  ^_/  .]K..w_sj  *__o  JV3;  ^.1/  P  .))  .^m  Jjl^Aojl  Ja*.  ..]-»ö«-X5/o  K..O 
JJ;  )i">./  -.Kss^eo  jJ  )ia^oK_s;  J><i_coJJo  £o>-o  JjJ_\oJL_>;  ^.öt  .j  ->iy>  Y>  J—-^*/? 
JJ  »_*-\oio  .loot  i^.j  ~~6t;  .-);oi  ^.-/;  JlJ-i^^flO  JKjl^V^  o__\o  .-JfcsJt-^ 
^..»oi\aj>  K-J^v*?  t-"-^.  °°*  -^oöt  *_.oöi  ^©,-20  "^s  ,__o  ^s^S.o  K_)_LS^ioKio 
^o  ,_:_©  "•JK_»-^--  -_io  V^00  *-oia_2.JJ  ^  J»io;k»j;o  :JlJj;  J-s  i  »^.j  »_---\Ot 
:Jt^->;  -ö&>  ♦.-*--*.  JAsjjl-xS  ,.3  .^J./  K_.)üi.£aii  Jv-*V-*-°  l-^^v  li^0^0"3  ^ooV3 
.i^_s_.»  J—^aj  JV3^0  i^—?  \-=>\3  JUj?  V*^  y°r°  •)■*"*» °  W°  ^^  rr*0  J-°ü 
J^-aso»  -»öi_\  K-^^-s;  -6i  .-o-ool  JKxlSoo  J-Üj-3»  |i »  mi;  J,-»K-s.  *--.»  J-L-u./ 
»-»-a    )oi    .JjjlJL.Jl._s;    )iyi!a     cj.-_^-au_\   jlcv»   ü.,.--^..;    w*6(   ,..»-_>    .•(.__!._>  yCy-s.-.lXj 


1    Ms.  Ia»**>.  —  2.  Ms.  "'«. 


jiain  of  the  travail  came,  she  escaped  and  bare  a  male  child  »'.  The  fact 
that  she  escaped  shows  that  the  birtli  took  place  with  pereeption  on  the  part 
of  her  who  gave  birth,  and  not  in  phantasy".  So  Gregory  the  Theoogian 
also  in  the  sermon  abont  Easter  says  of  the  birth  of  the  babe  vvhen  it  is 
born  :  «  But  she  also  cried3  frora  the  compulsion  of  the  virgin  and  maternal 
bonds,  with  great  power,  when  a  male  child  was  born  froni  the  prophetess,  as 
Isaiah  announces  »  '.  How  could  the  fact  that  she  cried  l'rom  the  compulsion 
and  did  not  rend  the  bond  of  virginity  happen  without  pereeption,  and  not  with 
such  great  pereeption  as  this  on  tlife  part  of  her  who  bare  ?  And  these  things 
took  place  ineffably  and  beyond  everything.  He  who  wished  to  come  truly 
in  all  nur  attributes,  and  to  be  made  like  to  us  his  brethren  without  sin,  was 
certainly  born  in  fleshly  fashion  by  a  manifest  and  true  birth,  causing 
pereeption  in  her  who  bare,  free  from  all  pain  and  suffering;  for  the  prophet 
proclaims  that  she  gave  birth  before  the  pain  of  the  travail  came.  For  how 
was  she  to  be  subjeeted  to  the  trial  of  pains  and  anguish,  who  put  an  end 
to  the  bearing  of  children  in  anguish  through  the  fact  that  joy  was  born  for 
the  whole  race  of  men?     For,  «  Lo !  »,  he  says,  «  I  announce  unto  you  great 

I.  Is..  i.xvi,  7.  —  2.  yaviaGix.  —  3.  Greg,  äxpavev,  Crom  lxpT,Yvjat,  whieh  the  translator  has  taken   for 
an  aor.  ind.  from  zpdc<u.  —  4.  Oc.  xlv,  13. 


::7  r  b. 


XXX 

G  76  v°  b 


262  LETTERS  OF  SEVERUS.  [90] 

yciaü^  ^«l/;  .|^ci^  o£sjl^  c*JL*/;  ^.öi  JK.^;  Ho»-«  yOJÜS.  Jj/  \  sen\*  ^^o/ 

rdn^VÄ.3  na.-Lji-i-.n'n  cain_x  r^aan  rsfnjj  aa  ji^  ■^Vrv> 

rd.la   jcoaiv^rsf  rd.x.c\_xjj   rdJ*   /JL.r^a-i.ia-vn   cot^-S 
rdlTi   rdnaca*    jcnctiursf   cal   .ntwn  ^Lrdla   .'rsf^cuin 

ooi   ..jlioKjLio      1^.JLijJ»o    yOpbsJiO   jjLi',-0   JVoK-3   ^iwj   OÖI   V-»->x  j^o-A 

K-.JU--3 1>    OCH»   ^-.1   QJÖt   .•w^OoJ^it/     Oi^pQjL^    v3/l     OCH»    ..'K-Jf^fc    j'ffeS    —OloK_/ 

1.  Ms.  ^'llio- 


joy,  that  is  to  all  the  people,   llial    liiere  hath  been  born   to  vou   to-day   a 
Saviour,  who  is  the  Lord  Christ  »  ' . 

XXX.     ÜF      THE      HOLY     SeVERUS,      FROM      THE      LETTER      TO       THE       PRESBYTER 

Victor2,  because  someone  when  reading  with  the  same  Victor  in  tue  book 
of  the  same  patriarch  said  to  ihm  that  it  is  not  proper  to  say  that  the 
breaii  which  is  consecbated  upon  the  holy  altars,  which  is  the  body 
OF   Emmanuel,    is   impassible    and    immortal,    and   is    a    giver    of  impassi- 

BIL1TY    AND    IMMORTAL1TY     TO     THOSE     WHO     PAKTAKE     OF    IT,     THOUGH      EVEN     HE 
HIMSELF    SAID    AND    CONFESSED    THAT  THE     BREAD    WHICH     II  \S    BEEN   TRANSMUTED 
IS    THE     BODY,     BUT    NOT    IMPASSIBLE,    BECAUSE     IT     IS    BliOKEN    AND     DIYIDED;    IN 
ANSWER    TO     WHICH     THE     HOLY    MAN     HIMSELF    SPEAKS    AS    FOLLOWS. 

519-21  (?).         For  the  bread   that  is   consecrated  ou   the    holy   tables   and    mystically 
transmuted  is  itself  truly  the  body,  the  body  of  liiin  in  whose  aame  il  was  in 

1.  Luke,  n,  10,11.  —  2.  S  .L.,  p.  154,  474.  These  references  make  il  probable  that  the  letters  to  Victor 
were  writleu  soun  aller  episcopacy.     See  also  below,  p.  103,  106. 


[91]  XXX.  —  TO  VICTOR. 

JjlOJu*  jJ»  j^.-»--  *-)V^  -oiok-./  ^<a-o;  oöi»  ^-.;  yj  .,_. 
la^  JJ/  •.  '  ••,  -  -  K~.J-ijj»  jböK-iLio»  oöt  lou^  o^v  v^^  vj  -Uo-^ö  JJo  .«okA../ 
o&.  ^-ju^aio  jJ  :J._oÄoo;  o£*.  *-Jl>)1»  t-3o  :  j  JS*_*ao_^V  J.jlX^  K.Ä-J.  ^Islm  oöi 
.^.oiok-./  jojS^j  Ji-^3  jls/;  ..j.io|^a^  '^  00t  JLlsj  -.^.oioK_/  jla^io  '  jJ  v3/; 
■  }  rN^K.'<y»v>.  ^^ooi  )ia.JUia_.ot  *»öw5  .)>— fcoo;  001  '001  ).ia^.\  ^.«^vs/ 
JJ  ^3l^.~  ^.m_^l/;  oöi  JoCSx;  «oioK>/  )j_^3»  -.yi  »  juacu«ot-aoo  o»J^ 
^i^sKJm^o  (laxic^ot-s  ovo  ,.3  öu»  -.^a-oo  au~  K^Jjl»^s,o  :  fcv»J_ta^Ajcio 
JJo  )la_na_»—  jJ  ^__\o  . •  Ijiqj^m  JJo  s^otoJS*../  )la*..iö  jJ  vs/j1  .-^JL.;aioo 
looi  J-po  JW;  ^^io  :1K.sKjo  J  «^üKj;  ^«xa;  t-"-^,  °°«  •^*-*>  Jlola.00 
.•|j_Aj  j^cuJ^io  vA^lIh  liax^cupa^  ovjs  r3  öi^>  • . ^.oia*.ji.rQ.j  !^,L.j^..~/i 
^^^./i  JüdA;  y.-/  jU-^ioJ^  Jjoio  .JoüSs;  ^t-^p  «^.äo^-*/  op  ^>o;  oöi 
>^»..3j  oj—  )»m^io  -.^.j-wJ.J  )K_oiQ-^V  yOOi-fcJLo^LS  ^01.^0  ..^.jJ^ioKjiLie; 
•:•  L~.=>,.:>o  ^i»    Na..Ä£0»   oöi   J.:>a~._.   a^o  • . )  ^o  K.io;   J-^t-s 

1.  Ms.  US/»-  —  2.  Added  in  mare.  —  3.  Ms.  ow- 


fact  transmuted,  that  is  of  him  who  voluntarily  died  and  rose  for  our  sakes. 
Bat,  if  it  is  tlie  body  of  him  who  rose,  it  is  piain  that  it  is  impassible  and 
immortal.  Ifwe  do  not  look  at  the  bread  that  is  mystically  transmuted,  but 
at  that  which  comes  under  the  eyes  of  the  senses,  and,  seeing  it  broken,  do 
not  confess  it  to  be  indeed  immortal,  it  is  time  for  us  to  say  that  neither 
is  it  God's  body  :  for  what  is  seen  is  indeed  bread.  By  the  faith  therefore 
bv  which  we  understand  and  believe  it  to  be  the  body  of  God  who  became 
incarnate  withont  Variation  for  our  sakes,  and  voluntarily  suffered  and  rose, 
by  the  same  faith  we  understand  and  confess  that  it  is  also  immortal  and 
impassible,  and  bestows  impassibility  and  immortality  on  us.  For  he  who 
allowed  it  to  be  cut  and  divided,  because  indeed  it  was  otherwise  impossible 
for  us  to  partake  of  it,  in  the  same  mercifulness  also  allows  God's  body 
which  has  been  already  transmuted  to  appear  as  bread.  And  for  a 
confirmation  of  the  transmutation  that  is  accomplished  this  has  been  seen  bv 
many  even  with  the  eyes  of  their  senses  themselves,  and  they  have  seen 
bloodstained  llesh  being  broken,  not  the  bread  that  is  laid  upon  the  altar. 


XXXI 
I.  24v°  a 

F   '.l'l  V). ' 


264  LETTERS  OF  SEVERUS.  L'-^1 

*r£Lfio*£cLfio 


JK_oö  J_*jo_x>  ».-»  JJ  >_>/;o  :Jooi  K_Jjojlo;  J_u«_£o/;  ot_^._a£>  ^_;  ^£^>o 
la_\  ..KjüldI/  v_cl_cl2>)._>  op>a>.i  ^öt  s_oo;o(.jo_co  ^i.o  :  Jio.._._oo~.i  J»*-,.-«  ^^ 
J>i__^  ^a—^j  ^.-/o  .|;ot  "^^-O;  ,__^/  K_s'K_  Jjl_j  ^v>  ,__o  ^*Jlj/ 
L24v  i)  ^.ooa-^3;  J3s°  It--31*?  ••**-*  K_>.j-J./o  .k__öu  )l^JbOOA_0  JIX^_oo 
:*o— __*._>  vm.».\^lnfi  «>  ^_o;  J-.Ö;  oöt  t-*-^  °^  .^loL^_oa_\  >,_*./'  )V^soii 
Ji^____-  yoot-s  t5  »ooi_>  -.oi»K_»  ^_oo  -ojaio^o  ^_o;  ^"^>  J^'t"**/  ^  M 
JJo__oo  Jjooi  Inn.qmN  jJ  /  .^-*>/  U*>  ^---N,-,  jJ  ,->  -.a— *— '*/  J-Ä3^0 
>q_m  :3vm  mä).^  jKju.,_o  — öi  V-"-^  'vcoojogaa  .o,-_i.  Jo»__N  ^i.;  J_5;a_^; 
JJ  Jlo_L.ia.-oi  ^.£_*>  Jl,-v.  *>t-^o  -.K-JL;»!/  J»a___oa_»  Jjjj«  J>ok»  !■»  <m  ■» 
v_oa..jo_^-Q..M  J-ooot...  Jjl9l,vO____>  oorpl/;  yOJÖM   ;cu-L\i  JJ  /  .K_u_N  Oi_s_>  "^3 

1.  As  Ibis  leaf  oi'  L  is  lorn,  I  supply  the  gaps  l'rom  F  (see  p.  iv).  —  2.  F   wos***,  L  def.  —  3.  F 
tooomSIsj,  L  def. 


XXXI.    Of    TUE     HOLY     SEVERUS    FROM     TUE    LETTER    TO     SeBGIUS 

TUE     PHYSICIAN     \ND     SOPHIST. 

515-8.  But  with  regard  to  the   reception  of   Eutyches  that  it    was   done  in  a 

canonical  way,  and  that  it  casts  no  slur  on  the  holy  Dioscorus,  and  on  the 
synod  which  assembled  with  liim  at  Ephesus,  I  addressed  the  arguments  on 
this  head  to  certain  persons  some  time  ago,  and  I  also  dealt  completely  with 
it  as  the  truth  demands ;  and  1  have  thought  it  good  and  urgent  to  send  a 
copy  of  these  things  to  your  learning.  Not  only  the  wretched  man  l'rom 
Scythopolis ' ,  but  many  others  besides  beforc  bim  and  after  him,  employed 
the  same  blasphemous  absurdities,  not  knowing  what  they  are  saying-,  hnt 
made  empty-mindedness  fulness  of  blasphemy  against  God.  The  holy  synod 
which  assembled  at  Ephesus  with  the  saintly  witness  of  the  truth  Dioscorus 
taught  nothing  new  whatever  with  regard  to  the  faith,  but  only  effected 
the  deprivation3   of  those    who  were  infected  with   the  Jewish  poison  of 

l.  John  the  scholastic  :  sc.'  Loofs,  Leontius  v.  Byzanz,  p.  269  Texte  u.  Untersuchungen,  Bd.  III); 
Lebon,  Le  Monophysisme  Severien,  p.  149,  153,  162.  —  2.  I  Tim.,  i,  7.  —  ■>.  xaüai'peoi;. 


[93]  XXXI.  -  TO  SERGTUS  THE  PIIYSICTAN.  265 

J^;oKa/  |J  p  .k\  -\r>  Jjl.oS.3  ^Ot-o  a-skol/  ^Q^\aaüL*^JL^coaiu»?  ^-\oi 
)^— a.jL.io  y.-/  ./aju-jL^K-ioA  vQ.  ,.  ffl  ^  Jjoijaso  .<h_^l^js;  )  i  °>  ^jo 
Lju^?  »s^ö  K^j^is.^  )-.oiSs  v^M^>  -ot-JLio  ^.äj!/  Mj|j  JK~jj{ 
^J^o«  v\^o«  V-*>Lj  ^T  r^?  La*>  •J-*^»a  IA»  r^!  J0*"^  '1*1-*  )>-*L25r 
)l).iQ^  ^ai*i»;oi^»  .-o^oilo  4j_a-ot^o  J.^io;))^;  .•qjlJld'I/  |jo^-q^üj 
p   .a-.a~    J-^-^  isojVÄ*0  JW     ,aW  t0-^5    J-3^»  °^    .■',^a*ia^mj; 

woi  :Ioo»    L>^_>>o  JJ-^»    J-3?«*--«^?  :Uä».3    -,.*>  laA»    -öi  otlv^/o   :J-^-°<? 

a_j   *  loa»  oöi  :voJJ»  Cotkoo>   oooi1  »_-^ia.io»  vaj6t  -.vO-a^  l»**  e**x—3  ^/?  *Mi78v 

l.  Ms.  a*^-«^-  —  '2.  Heiv  begins  an  extracl  in  M  i:s  v  a.  -  3.  F  Pojö^as,  s?1'».  L  def.  —  v  l 
^«^.o,  L  def.  —  5.  M  •moo£mjv  !•'  <a£m>?.  L  def.  —  6.  M  l^ov  —  7.  M  pl.  —  8.  M  Pcuima;  (sie). 
_  9.  M    voom^Siüso 


Nestorius  and  cast  them  off  :  bu1  Eutyches,  wlio  presented  a  petition  and 
anathematized  his  heresy,  on  aecount  of  which  he  was  aecused,  il  aeeepted  on 
the  ground  of  the  actual  petition  itself  and  on  the  ground  of  the  minntes'  that 
were  written  at  Gonstantinople  before  Flavian,  since  it  did  not  recognise 
the  poison  that  was  in  his  heart,  and  the  disease  hard  to  be  discovered  was 
in  aecordance  with  the  human  Standard  properly  hidden  from  it ;  for  the 
divine  Scripture  plainly  teaclies  that  'man  looks  on  the  face,  bu1  God  looks 
on  the  heart'2.  Bat  what  will  \nyone  say  about  those  who  assembled  at 
Chalcedon,  who  reeeived  Theodoret  and  Hiba,  who  not  merely  liid  the  foul 
heresy  of  Nestorius  in  the  heart,  but  actually  displayed  it  with  open  face. 
W'hen  the  contents  of  the  minntes'  on  accounl  of  which  Iliha's  deprivation3 
took  place  had  been  read,  and  his  Ietter  to  Mari  the  Persian,  which  was 
füll  of  many  blasphemies  (a  copy  of  which  I  liave  also  sent  to  you),  the 
representatives  of  Leo,  who  had  become  prelate  of  the  church  of  the  Romans, 
pronounced  him  blameless,  making  the  following  declaration '  :  «  Pascasinus 
and  Lucentius  the  reverend  bishops  and  Boniface  the  presbyter  representing 

1.  0«o(ivr,(i.aT«.  —  2.  I   Reg.,  xvi,   7    —  :J.  xa6a:'f,E(5t;.  —  4.  SiaXaii'a. 


XXXII 

M  178  v"  b. 


266  LETTERS  OF  SEVERUS.  [94] 

^.io  .o^^o/  rm)  r  oa  -  o  fff>°>  t--^-3  )-^"->^-*  scoo-ioili  |K.jo)  jliaioj  )jl*Jlo 
)  °»  b  i«  . .  !J^a..a_flo.;L2/  J^lÜlJ;  'vtrt » rn°>o.3/  ^oo  :^jl^m  )  m  . ^'p;  yoouuv-0 
v^oioJ^-./;  ^-I^joKjl/  •  .oii^ — ^/  K^VrolJ  ^-«^  ^>  .~a— .1/  Jb^—  JJ  J-=u.oi 
-6i  jl^o  jla.a_.a_.co.-3/;  )\  "■  -/  -j/j  ..^JL_,a___>  jjoi  ^^ioo  .  j._a_o;lio/ 
^ffiotouajD  öw_o  .  ,>  \ot-_>o  '♦voL^_«k_J  .öu-o  __.3_j  _!___«>  ^_o  K-dJab.? 
vOJoi  __2__«;  ''^---voi  "^fc-oot  )._-.../  .^-Q^/  J-a-CtaA  ot_->  ,->  oi\o  ,1^3-aj 
JIa_ij^J.£.--_-x     Joe*    Jjala  ^_/j    J-_-^°/?    oi_V._*a___s   .•  jlaj,.^J.__o  ^*--^ 

oocr\cvl__yn  cu_a_vcn-iHc\T^  r_jir_*  -ic_ta   r_*_"in\-r_'  ^_n  cn.Ln 

:J__~^o/  ^o^-Kio  Jk->s_v  J^l,/  ^^oo;  :^  vOl-4-1»   yoK^jL^l/;  ^^io 
ch-jv-doji    °o<   kWVV<  "  m  •;    ^>°  ^  ,a,ol/    Jjl__./;o    :|.x_._io    J.ia_   »  «it    oöi 

1.  ji  ^o.  _  2.  M  »-»»«>  *tö{,  L  illeg.  —  :s.  M   l3ao^m9(.  —  ',.   |,  |_x2o»U(-  —  5.  Herp  the  extracl  in 
L  eiuls.  —  6.  M*.^w  with  erasure  following. 


the  apostolic  throne'  said  by  the  mouth  of  Pascasinus,  'From  the  reading 
of  the  documents2,  and  from  the  Statement3  of  the  reverend  bishops  we  know 
that  the  reverend  Hiba  has  been  shown  to  be  innocent.  Für,  when  his  letter 
was  read,  we  recognised  that  it  is  orthodox'' ;  and  therefore  our  decision  is 
that  the  episcopal  rank  also  and  the  church  from  which  he  was  wrongfully 
ejected  in  his  absence  be  restored'  »:i.  And  to  tliese  tliings  the  whole 
synod  assented ;  and  they  promulgated  the  same  decision.  How  then  can 
those  who  defend  those  men  dare  to  make  the  reception  of  Eutyches, 
which  took  place  according  to  the  canons,  a  charge  against  the  holy  Dioscorus 
and  the  synod  which  assembled  with  him? 

XXXII.     Of    THE     SAME     FROM     THE     LETTER    TO    TUE    ORTHODOX   " 

BROTHERS    IN    THE     CITY    OF    TvHE,     WHICH     IS     SuR. 

513-8.  Siiice   yon    have    thought    lit  to    ask    nie  for   wlial   reason  Eutyches   is 

anathematized,  the  man  of  ill  name'  and  impions,  and  how  it  is  that  he  was 
received  bv  Dioscorus  of  saintly  meinory,  we  say  in  a  few  words  that  he  was 

1.  6p6vo?.  —  2.  yüprtK.  —  3.  öno^aoic  -     4.  öp6iS8o£oq.  —  5.  Mansi,  VII,  261.  —  6.  6p6<58o5oi.  —  7.  This 
represents  Svctiävuiios  and  perh.  means  thal  he  was  falsely  Damed  Eutyches  (fortunate 


XXXIII 
M  178 r  b. 


[95]  XX XIII.     -  TO  NEON.  267 

k_/j    -'y/aN  r  "  -^   ^°»-  t-3  .rr*  S^-a-°U?   •\i-'y-^0l   Jk-Vo_i./    ^«..s  :)JLo  >  m  ..; 

J.rr   r  »V       ^OJu.      yC*^0      V"^?       °<i-CD-S      ^-^       )-""***       ^^°?       ^"P0  /?      ^-^-jJo 

w.oio_a..ai3  Jljo^^o^xs  qjulo'1/;  vOJÖi  ,-3/  ..v2lcdo/  ^-änj;  y*^-./  »s/j  oö»..=> 
1  chV  \  ,N SQ>  sxdjbjaayaua  >mn  tTn°>l~s;  ^.^^s.^/  — oöi  ^>ö  .  mlÄoo  ^3  .Jjl.,..o.\ 
ooi  ool    ^-.i   ~>~i/   —otCL^iw   vftJJ?    ooo«  ^*^>J?    ^*^°<  l-^oäxb»»    .-oK.pt/ 

~^-»j   s-*otjo  .  y-:$°i  oj^-.;   (.jsa^t   lol^j   -.J^oji  V*^* 

•'■^■^^  cnlncwp  «l^n  rsf-v^x^a 

3.X~    vOO».i     K-/j    ^--^-/     vA*Jok£.r>    ^.iOO    .JloJL-V^O    J^JU^iCUS    O^stol/» 

I.  Ms.  om.  i-  —  i.  Lacuna  in  ms. 


received  on  presenting  a  document'  which  contained  a  right  confession  of 
faith  and  anathematized  Mani  and  Valentine,  and  Apollinaris,  and  those  who 
say  thatthe  flesh  ofourLord  and  God  Jesus  Christ  came  down  from  heaven; 
to  which  he  further  added  the  words  that  follow  (though  those  who  assembled 
at  (lhaicedon  interrupted  the  reading,  when  the  things  that  werc  written  at 
Ephesus  in  the  transactions 2  concerning  him  were  put  in),  that  the  things 
which  they  wished  to  impule  to  him  wert-  slanders3.  But  the  man  of  ill 
name  seems  ayain  to  have  'returneü  to  his  vomit' ' .     And  that ' 

XXXIII.   —  Of  the   iioi.i    Severtjs,   from   the  letteh  to   Neois 

THE    PRESBYTER    AND    ARCHIMANDRITE  6,     AB0UT    THE     RSCEPTION    OF    EüTYCHES. 

And,   in  Order    not  to  extend  the  letter  to  a  great  length,    from   these     513- 
declarations '  it  has  been  clearly  made  known  that,  as  we  said,  in  consequence 
of  the  document'  and  of  the  minutes8  written  in  the  royal  city,  and  of  the 
depositions9  on  behalf  of  Eutyches  that  are  contained  in  them  the  holy  synod 

1.  /.iScXXov.  —  -2.  npä$t;.  —  3.  Mansi,  VI,  633,  639-643.  —  i.  II  Pet.,  ii,  22.  —  5.  tlere  the  ms.  breaks 
u/1'.  —  6.  Of  Tagais  (S.  L.,  p.  318,  320).  —  7.  6iaXaXi<x?.  —  8.  ino[;.vr,[ia7oc.  —  9.  /.OTOcOeuei«. 


268  LETTERS  OF  SEVERUS.  [96] 

^i-^-ollj  J-*>-^o  >ooKio  JJ  ^o  .Jumls/j  JKju^.iai>  KjL-tal/  ^--^.oij  «6i 
J_.aaJ.  laS.  -'^ot'  °°^  l-^Q^o/  oot  i-3  °°t  ••^-^ot  »k-=>  r^o?  -°i  ^^-^o 
.|_3jo_^  JXsJ^./  }  ,»::^o  )löu>/  ^^  JW  V— ^  J?°«  -ot^-»;  jk-^söl.  Iqju*^; 
i78vn.  yooi^jioi  loS.  oolo  .'JjLaj;  J^J_f>  o  mvi\  o-OoSi./  JJ^Z^co  o_a„^Voh  ^^i. 
■.<*>  .  ^«v^|  ..•^oo.i.Ikxiolo  jJ^oKiJ.  JjlV^  Jlö»_s/  ^*-\oi  ^a^  >s/;  "^^o  .aasot 
.^isoi  >ai>o  Jooi  «oioK_/  voou^JL^o  v^»0  >voot»3laio  ",-io  .•vfiDGL^^^LiaSj  ooi 
^^.jAoo    )lv.Vl;     ^S.oi    ^^jlUQl^o    Jooi    jiI>o'K.io    va^»/;    odo',_a3    s^V~ 

♦  jooi  w;po 

J.2u^o/   ^»;   v  /   *'t-io/   );oi   (.jc^-q^ol^   s-'oi  ^Do;ouo_cai  ^— .;    vcooj  n  m  .; 
vSi/   JJ/   -Jcljl   Jju.V-3  ^amYi\   »a-J^i  a\  -.J^mI}oo   \l^    Jjls^cL.  ^-*>  i_a^ 
a^o      Jlo  °>.v..    Uy^>>    )K**~J^xo    Jlq.^oISo3    Jlaxia-oi;    ^.-j    Jj/     .(iaj..^ 
^^.JojlvinN  :)ln.m  ..;   Jjpo^  ja*  oö»  J^oa—  ^.i   J»-*-^!  •°91?   J"^   l^t-3? 

1.  Ms.  ©ifc-ö-. 


which  ihen  assembled  in  the  city  of  the  Ephesians  gave  a  decision  by  which 
it  declared  this  man  innocent;  and  it  can  never  be  accused  on  account  of  the 
fact  that  after  these  things  the  same  Eutyches  ran  back  to  the  vomit'  of  his 
own  evil  opinion.  For  neither  against  the  holy  fathers  did  this  bring  a 
reproach,  because  many  heretics  consented  to  a  temporary  hypocrisy,  and 
again  returned  to  their  impiety;  since  even  with  the  318  holy  fathers 
Eusebius  Pamphili  both  sat  in  concourse  with  Ihem  and  was  one  of  their 
nnmber;  and  he  contended  with  these  on  behalf  of  the  madness  of  Arius,  and 
armed  himself  against  those  who  held  the  right  opinions. 

(And  (i  Utile  farther  on.  i 

Bnt  in  the  synod  at  Chalcedon  Dioscorus  said  this  :  «  But,  if  Eutyches 
holds  anything  outside  the  doctrines  of  the  church,  he  deserves  not  merely 
punisliment,  but  even  iire.  But  1  concern  myself  Cor  the  catholic  and 
apostolic  faith,  not  for  any  man  soever  y>".  But  that  the  saintly  man  of 
saintly  memory  acknowledged  Emmanuel  who  is  of  the  Father's  nature  in 

1.  II  Pet.,  ii,  22.  —  2.  Mansi,  VI,  033. 


XXXIV 

l:  217  r  b. 


[97]  XXXIV  -  TO  ELISHA.  269 

■£>l    Jo.oi;    :)ooi    ^jofcotio  o£^  ,j>  oi^>    :Jloot^J..s    Jl^/;    Jjl^s    ,-3   ~oioK^/;   ocn 

•:-r-i.o<£s.*;   4oVio/   vQ.Joto  -^^  ^J-~o 

Ijkjo-A   ^.Vwy   ,js   .-o*^;!/    U^ot?   v^jot   ^--V^1   o*-3!  >^oC^;    J.^.1^0 
\äbl   yo^»    JLla../   .voViCL>vK.j    ^.».x^s   JJ;o  .J-^ioo   j^.iaxio   |.ia^abo, 

.V_i0'J»O     *£»)      JjLiO     -.wwJlSlA      'ÄOw.p^      JK^JlOO      JfcsAV,.~      )Kä>»      ^-.J       1^*1 

1.  Ms.  oeoL|.  —  2.  Ailded  in  marg.  in  smaller  letters.  —  ■$.  Ms.  e^P^v  —  4.  Ms.  vf>;-x>b- 


llie  Godhead  himself  to  have  become  also  of  our  nature  in  the  manhood, 
how  do  \ve  need  any  other  Eestimony,  since  the  minutes'  that  were  written 
in  Constantinople  before  Flavian,  and  brouglit  in  again  at  Ephesus,  plainly 
contain  this  expression,  which  was  confessed  by  Eutyches,  and  confirmed 
by  him,  in  that  he  asked  that  synod,  «  Do  we  all  also  agree  to  these 
things?  »  and  they  said,  «  We  agrife  »  -  ? 

XXXIV.  —  Of  tue   iioly  Sevehus,   a  letter  to   Elishä 

THE     PRESBYTER     AND    A.RCHIMANDRITE,     AND    THE     REST  :l . 

The  saintly  presbyter  John  lias  removed  and  gone  to  the  place  of  light  of  519-21  (?) 
the  righteous,  and  to  the  rest  above  in  which  those  who  have  so  lived  abide, 
expecting  the  day  of  the  perfecl  and  füll  promise,  and  not  without  ns  to  be 
made  perfect,  as  Paul  who  was  initiated  into  the  deep  and  inelTable  things  of 
the  foreknowledge  of  God  somewhere  says  '.     What  need  is  there  even  to  say 

1.  Ü7to(j.vr,!J.o!7a.  —  2.  Ibid.,  744-  —  :i.  Appended   in  the  ms.  lo  bk.  m  of  the  work  against  John  the 
grammarian  of  Caesarea  (Joh.,  Vit.  Sev.,  in  /'.  0.,  II,  278),  a  work  which  exisls  onl>   in  fragtuents 
see  G.  B.  M.,  p.  1323;  Lebon,  Le  Monophysisme  Suvorien.  p.  147.  —  4.  Hebr.,  xi,  40. 


217  v°  a. 


270.  LETTERS  OF  SEVERUS.  [98] 

Jjlj/   p  .  -,-jlilS  ^.jl«  oj..s;   f-Li>j}   J-'o;   Jj.^1  Jjoij   ~'o.  .L^i   V*-«^  °°»  J-»»«000— 

jfc^OCL^    Ooto/?    -^    )°°«    k*-l    JU-^<»     f3?     °«  ^^^  -^^*J    Väo).iOL^J     ^./ 

K-A^j  ^S.oü^.  po  .Jy-*o  ^>^-flD  t-a^;  ^*Xot  ^...ot^o  •.jläA  Jt-=>.!  Jv3-3' 
Jioi  ^^io  .^jüa  ^-Jiio  A^.J..o*jl3;  ^_*!b.oi  laS.  .yal*2±  ^^;  ^«^oiS. 
«OtoJLi';;  Jjjjjs  jJJlofcsJäOL^  yio,  ^p?  Jl'°?  ^?  ^^^  -Ut-*3^  JA—a—Ao  :„pot 
^.^\cm   .ot^oo-xi^.   po/j    a-iio  >.j^oi    yj    ooio   ^j/  -.oa../    J>-»Jo   J.io*a-« 


1.  Ms.  is»:» 


what  poignant  and  heavy  sorrow  has  shaken  my  soul?  For  it  is  a  great  loss 
1  hat  this  wretched  turbidity  of  times  in  which  we  ourselves  have  been  leftalive 
should  by  such  men  being  snatched  away  be  gradually  laid  bare  and  reduced 
so  to  speak  to  the  last  dregs.  About  liim  there  is  much  that  I  might  write 
oii  the  laudatory  side,  but,  overcome  by  the  multitude  of  subjects,  I  say  this 
briefly,  that  he  alone  taught  us  and  caused  us  to  see  before  our  eyes,  what 
is  the  kingdom  of  heaven  that  is  spoiled,  which  spoilers  seize1.  In  such  a 
a  way,  clad  in  the  feeble  body  as  in  a  cliain  of  lead,  he  parted  and  dispersed 
all  things  outside,  and  by  taking  little  thought  for  things  that  draw 
downwards,  and  receiving  strength  through  desire  of  heavenly  things,  he 
iitted  himself  wholly  for  things  above,  to  which  he  has  now  easily  departed. 
Therefore  we  must  both  weep  and  groan  for  our  solitude,  which  has  been 
deprived  entirely  of  such  a  pattern  and  honourable  example.  But,  since  we 
ought  to  bow  our  neck  before  the  just  scales  of  the  judgments  of  God,  we 
praise  him  who  so  Orders  these  things  andbrings  them  to  pass  :  for  the  wise 
and  strenuous  Job  somewhere  says,  et  But  if  he  too  liath  sojudged,  who  is  he 
that  gainsaith  him?     For  what  he  himself  vvished  he  also  did  »-.     And  for 

1.  Mallh.,  xi,  12.  —  2.  Job,  xxiii.  13. 


[99]  XXXIV.  —  TO  ELISHA.  27J 

ycuöi;    )k..  m ..    )1q\j.ü;   ..^.Ji^pö    j^-V*!    -°<°   -t-3^    ^   ■^=>-\  00|5    ♦""""^ 

J_ljoi     wiö    ^«^oto    .jL^'kj     vooilo^    .jjjotaioxD  .»_aj   JJ    ^.«^oij   )i.oiv>  .ot 
J_^o>;ol.  "^^.io  vQJt^-»   jojSx   'fcs^icu«;   ^.io  otol/;   ^^oi  ^_»;   IqlS.  o^öou 

:,_*.£/;   JJ-.Q-3   ^.;   la^  .jj/   V^Jo  >*jl3j   yO^  l^£o  Ji-oo-  )J;   ^v*j2>jo; 

.pa_^/o     vaJlSü     ^coo'^7    "-rrT*"^     ^*"**    V ")'*-Sl^?°    U?^)-5    rr*01"15?    \°-<öi 
La_\o        3_^w-'/o  ^'J-fc'/o    -.«X    Jood    )   .  m  .i).3    K_J.i»a^oj    ^-.;    vO^io  »217 

1    Ms.  ^ökuhjo  2.  M>.  .oSLoo^*.!--         .;.  Jls.  B  1 1 i •  stop  following.  —  4.  Ms.  ^oo 


the  rest  \ve  pray  that  by  tlie  saintly  prayers  of  those  who  have  made  a 
good  deparlure  hence  we  may  be  saved,  and  as  far  as  possible  be  kept 
miliarmed,  and  not  wander  irom  the  l'ailli  of  these  men,  and  may  be  raised 
to  them  in  memory. 

May  these  things  be  so.  But  in  respect  of  wliat  has  been  written  by 
your  lovc  of  God  about  the  sustenance  of  the  poor,  and  our  necessity  or 
refreshment,  and  that  you  wish  to  share  witb  ns  in  everything,  and  give 
readily,  know  this,  that  we  accept  the  füll  pnrpose  of  your  mind,  but,  being 
small  and  weak,  we  look  tu  Paul  the  doctor  of  the  church,  and  as  regards 
our  needs  set  ourselves  to  feel  shame  and  refrain,  and  look  at  him  who  says, 
«  In  all  things  I  have  kept  myself  wilhout  being  burdensome  to  you  and  will 
keep  myself  »'.  But  with  respect  to  the  relief  of  our  brethren  who  are 
labouring  under  the  same  dislresses,  by  which  life  is  oppressed,  I  will  exerl 
myself,  and  will  be  importnnate,  or  rather2  will  use  lawful  rboldness  of 
speech3,  and  will  beg,  and  grasp4,  and  incite  to  liberal  giving;  and  I  will  again 
use  his  words  and  say,  «  He  that  soweth  sparingly  shall  reap  sparingly;  and 
he  that  soweth  bountifully  shall  reap  bountifully  »  :  and  this  he  seals  by  the 

1.  II  Gor.,  xi.  9.  —  2.  [iä»,ov.  —  3.  rtappjioia.  —  i    Peili.  read  *§■$'— 1°  'and  urge'. 


V  I). 


272  -LEITERS  OF  SEVERUS.  [100] 

yx.~ i     )-.+""    t""^,  jLsOOU^»    J-XLJL)/     ^.V?    OÜS.O    )K_Q^    ^.iO    o\    .C*.a\    J-S'.J      ~T"l 

)~A-a~«_^oi     jLa.ca.£>    ^^äoS.     :^i^o     ^ia-iJ./;     061     ^-.;     JjsKd     ♦Jch.Ss 
JJsbo;     ))  >,frff>    );i.Q^»  "^^.o    )oot    ^ojol^./    )n,m\    w^.00    p    .5;Kjl/     -.leot 

)^d^lo     ^.iQ.-J.\l       Jlo<Öt.flO       x.O^a.S     ^«.\      .    rr'-'**      jJo      .')KsOf      ^-iO      JK.30J 

^.\oii    )»xiom    jia-o;    oü^s    ^_.»    JLauS.     .^^s/    >joo  n « ^oy^i    )lk^.j)K.\ 
^olt    -.61    ^coOfjQ-üD    ,-io    .-jjot-0-.^.aL^    j^k-W     )n'«it)    LoL,.~_so    )a*.'LL/> 


very  wise  and  understanding  addition,  «  Every  man  as  Ins  heart  willeth,  not 
grudgingly  nor  ot'  necessity  :  for  God  loveth  a  cheerful  giver  »  ' . 

As  to  the  book  that  I  have  composed  against  the  heretical  fatuity  of  the 
wicked  grammarian,  by  often  writing  and  asking  for  it  lo  be  sent  to  von 
before  it  was  completely  finished  you  were  acting  like  men  who  urge  a  boj 
who  is  healthy  and  well-prepared,  and  instructed  in  military  affairs,  to  appear 
in  the  line  of  battle  when  he  has  not  yet  pnt  011  bis  armour.  But,  now  that 
by  God's  help  it  has  been  finislied,  as  far  as  our  little  power  goes,  and  has 
been  duly  written,  and  duly  collated  as  far  as  was  possible,  it  has  been  sent. 
It  was  a  very  difficult  task  and  ueeded  a  great  störe  of  books,  and  it  was  so 
to  speak  difficult  for  nie  to  correct,  because  I  am  moving  from  place  to  place, 
and  I  have  not  everywhere  at  hand  fitting  testimonies  and  demonstrations 
from tHe  Scriptures.  For  I  thought  it  right  to  meet  no1  only  the  lamentable 
babblings  of  the  grammarian,  but  also  the  whole  web  of  impiety  contained  in 
wha!  was  defined  and  done  by  way  of  innovation  at  Chalcedon  by  llie  synod 
which  met  there,  and  theimpious  Tome  of  Leo,  taking  occasion  from  the  very 

1.  H  Cur.,  ix,  6,  7. 


[101)  XXXIV.  —  TO  ELISHA.  273 

'-'oötA   '   yj^io/;    ^-^ot;    ^-»ouüa    ^J    •'\°fl'.    K^*'     '  j..caioa.£o    .-'ISjuloJL/ 

■  •Ja..*./    y^tu    J_2_/    ^o;o   .-vßa-m.3/    )lo^,.ioi    po)ba\;    ^-./    )t  n\\    c*\o 

.  'Uicil     Jfco^_C0     ^_i0     JjL3J     ^-5)0    ,_.}     w^vOtl"/    .'y-*Xo»    ^_.Ot_K»./     JUV—    Ql^;0 

■  y  -nN.  m  vi  ^_.oj^£v_./  Jl^o  f>\;i  \-~\ooo  .  o  m-tili/i  Jo£^OÖ*  Jioia^* 
vioo  .  Jjl*_M  odo-v  t-3  otla\  v'»l*-~o  .-)Löi^  ).l?il\cL«~3  ^vis  jJi  vqjc+\ 
^  ^.oot  ),.*. .io  .»otjj/  J-00?  *-»/  ^-i-a.^  v^o  ^.io;  JJ^ä  La^^so-ai» 
V-^oJ-^cuX;  y.*\  vooC^Do  :  J  IS^.öCSx  "^oaio  ^oa-ia^^o  vCDaLS_.io_o  U-«t-o 
.  »\o<  )jüL3;  '  J_*iaa_>  J.a_3K.j»  usjj»  opo/o  :aa^>  «r^r101  i-3  V*"*?1?  vaJl^ 
1^  -  ■  ,  -■/  J^,_fcoo  yoou^o;  :j.^.Jta^jdo  JLioJK.,3;  oöi  z^^jo  iv>b>  vocx.xio> 
(.^£0—  Jjiota.i^  oöi  J^ojjl  Jlo^^-w.--.  n<  iVl/<  y^otj  U^sool  lo^oa.  JJo  J.*.»/ 
"^  a  c>v»  ]J;o  •  .i„3N.fflV>  );<H-^  i-3.bi  -J^^C^^s»  ^öi  Jio..oj/;>  ).9<i  r>  m  » 3  / 
^N.*io»   oöi    ^--./  -.amaoilV/   ^o  JJ-i^wflD  ^s/    Jiot  \^o  .j_2L*.a~^34   j^J\o°i 

1,  Ms.  W3<4,o-  —  2.  Ms.  oovi.    —  3.  Ms.  um.  v  —  4.  Ms.  voov.fcv»/-  —  :,.  Ms.  pl. 


things  stated  by  him  (I  mean  that  grammarian)  to  expose  the  dishonesty  oi' 
the  adversaries,  and  cut  the  very  root  so  to  speak  oi'  bitterness',  and  to  show 
wiience  it  sprang,  and  that  these  things  arc  not  nevv,  but  were  evolved  long 
ago  by  the  impious  Company  of  those  wlio  unlearnedly  held  this  evil  opinion; 
and  not  only  so,  but  also  to  show -»the  agreement  of  the  doctors  of  tlie 
orthodox2,  and  of  things  whieh  to  men  wlio  are  not  practised  in  divine 
doctrines  seem  to  be  contrary,  and  have  the  satne  purpose  beforc  them,  and  to 
guard  myself  as  far  as  possible  against  contention  from  all  sides.  Imme- 
diately  therefore  after  the  holy  Cyril  and  Gregory  the  Theologian,  and  all 
who  so  to  speak  taught  the  same  things,  had  also  said  that  we  must  note  the 
distinction  in  theory3  and  in  thought  of  the  natures  of  whieh  Emmanuel  is 
composed,  from  whieh  natures  the  different  character  and  diverse  essence  '  of 
the  elements  that  were  joined  in  union  is  recognised,  Theodotus  of  saintly 
memory,  bishop  of  Ancyra  in  Galatia,  seems  to  deny  this  and  not  to  accept 
the  division  in  thought5.  On  this  account  many  of  the  orthodox"  also  were 
confounded  by    the  heretics  as    if  they  were    adducing    fathe/s  who  said 

1.  Ilebr.,  xil,  15.  —  2.  öp9doo?oi.  —  3.  Bewpio.  —  i.  oütn'oc.  —  .",.  Exp.  Syn.  Nie,  10  (/J.  (j.,  LXXVII,  1328). 


218  r*  a. 


i is  r  li 


274  LETTERS  <>F  SEVERUS.  [1021 

jl    p    .oooj    ^-^jl^J^,  J...N1)    ajx-^Voi    ^20    -.,_, .'pö/    Jl  ->o  r>\;    ^^oi;    Jlöt..sJJ 

+s  :^.soi  s»~»/;  ^--^oi  ^-.oü^oo  "^^joi  J;oi  .jliö  yj^io/;  ^.../  QtS.o  •  .  ••,'<■» 
L^Xi»  •  .  .-JL.Q.A.3  J^/  ^-*o/  JoCSs  «.so  :^JUJSw/  c*\  ,.0  c*\  vo^.3  ^.io 
cl^No  J^jaJi  ,_:*>  ^K^.^6«  wAoi  t--*-^x  )^-»ä— •!-  .^-X-~  ^--.o.^  )La.^'1LaD  L^-^aVi 
J—coVaia  q,  vy  "io  JJisJ'j  Jjsa*oy_3o  J-^aiL^so  :^-3cx  yo^D  ^.ioo  ^iot/  ^io 
'.yoo—j  Jk^_«.£^=>  I^jlom  )la»miiV>\;  '•^-■*-:s'?  ^H*"^,^3  V^0  ^  :QJ-Xl'^l 
JLj^jo  .-.  ..^  « i  ^nXoii  ^.öj  looi  U^io  JlL^wjao  jlo  nm^o  -J;oi  "^s^io 
^oio  •.)-ao.'^.\;  ^-\oi  la\  .^.oilaA^^v  ).«>y°>,'io  ^oita.*.^^  J.o;oNm\ 
uJ)^  .-JotSS;  J-3o>V^  ^-*>  "^.J'^flO-»/  ^o»  \Q-»6t  la^  Ipojl/;  .'\ » il  p?/? 
y-cxo  t^;    bv^lv-«'^—  .);oou;o  ^j)väi.-/j    JI^..~i  I^jlo^o    .-^av^/    Jla^v  ,..3 

•  ,L  ^  t  yv,->    ail^o    £v_.J.x^a_D    -.Kv^lo    looi    j~*p?;    y-»/    j-^Kä   "^.ooi    yoo^s 

■    k  ^'"^    yOOU-iO    ,.~-->00  ..K_*.2>ä-».    JU-^wCD    ^  .K-V^3   yOOtlfl   ■  «  ->    LoiaX.CQ.__ 

1.  Ms.  -.  vpa-J. 


contradictory  things,  though  the  objectors  could  not  discern  even  tlie  reading 
of  the  words  of  Theodotus,  but  read  them  differently,  not  as  the  words  stand. 
This  therefore  and  all  such  points  we  liave  brought  together  froni  all  quarters, 
and,  God  stretching  forth  bis  band,  bave  explained  tbem,  and  so  have 
shown  the  objections  of  the  impious  to  be  vain.  Tlie  demonstrations  which 
ihey  adduce  are  of  ancient  date  and  not  of  yesterday  and  the  day  before,  and 
they  have  been  worked  up  by  means  of  inventions  and  false  attributions  and 
tens  of  thousands  <>f  contrivances,  since  they  wish  on  all  sides  to  show  the 
refutation  of  the  impiety  to  he  futile.  Therefore  it  was  indeed  atask  replete 
with  great  difficulties  to  lind  tbese  passages,  and  lay  bare  tlie  evil  dealing 
and  expose  the  deceit  contained  in  them.  These  things  the  prophet's  words 
fit,  which  were  spoken  in  the  name  ol'God  to  lliose  of  Israel,  «  Ephraim  halh 
surrounded  me  with  falsehood,  and  the  house  of  Israel  and  of  Judah  witb 
impiety  »'  :  and  still  better  that  also  which  is  written  in  Daniel,  «  They 
worked  zealously  to  strengthen  their  deceit  which  consisted  in  transgres- 
sions  »2.  Having  therefore  as  far  as  possible  read  all  the  books,  thoroughly 
and  not  negligently,  1  madc  myself  acquainted  with  their  evil  purpose  after 

l.  lld>.,  xi,  I-.  —  -■  Nut  in  um'  lexts  <>(  Dan. 


in:;  XXXIV.  —  TO  ELISHA.  275 

.Jj/    ojol^JLio   ))^*J-f-/o    )K_oJL»/    )K^3Ö^\   J_ia^s;    J-o-^'^ß}   Jjp/o  .-^Kl./ 

•\  n  .  K  «tN.rtinn  J_,^;    )...,.,  > Jl^lI^    V>.',..io  )^Q-i>J  ..;   ^.Ot   .'looi  )J-»-JO)  ^.i       vj^  *2>\   ' 

>->  rn,   JoCSs  ^ioo  .-Jooi  ^iai*   JloK..k.~  ö£so  yas.  K...J^u. «_.  ,j>  ."w^iäiw  o£\ 

^io»    (la^io    )'-"■"    lo) .  ^m  "^^io   .-v£>i_^    JJ    )ot»«^ol    Jja^io    JocxJ;    ^_.; 
s-,01   ■.iajuta    )t.tfl    JoC^kJJ  ^L-j    ^-»;    ^..^.^o   .JJUoo    J_sKä..=>;    cxla-^s.^ 

J-.1/    |.^ioaj.\    K^Ji~.As~.  ^.1   oolo   .-'KjOio  ,—.*   v£0oV3  ^^  ^_io   .  •  'K-sou»! / 
y£a,+  °\y*  Jot^is   ^io  K_V-°.^/?   oöCS.  J_^jc*s  j^laioo  .-)lon  .  1  n;  )m^^  ^^£0*5 


much  labour  and  after  searcliing  for  each  one  of  them  (often  it  could  not  be 
found  at  all),  and  this  though  I  am  in  a  condition '  of  exile,  and  flee  from 
one  place  to  another  for  refuge  like  boats2  npon  the  sea.  To  me  also  it 
was  gratifying  that  the  wise  and  Ghrist-loving  Zacharias  the  scholastie11 
slionld  read  the  dissertation  mentioned  :  for  in  the  royal  city  also  I  used  to 
bring  mv  works  to  him,  when  he  wonld  listen  attentively  with  all  care 
fulness,  and  received  from  God  the  privilege  of  being  a  wise  hearer  of  .lern- 
salem,  I  mean  of  the  church  of  God.  and  did  not  shrink  from  being  an 
admirable  adviser,  on  account  of  the  great  experience  and  Instruction  in  the 
sacred  books  which  he  lias  enjoyed  from  his  boyhood.  And  \ve  believe 
that  upon  you  the  religions  presbyter  Victor'1  the  same  grace  blooms,  and 
that  it  in  no  way  falls  shorl  of  that  which  was  given  to  him,  or  certainly 
it  was  even  ereater,  and  reaches  a  still  hierher  Standard  on  account  of  the 
order  of  the  presbyterate,  and  the  priestly  seat  to  which  you  have  been 
called  by  God.  I  therefore  beg  von  all  to  read  the  composition  diligently 
and  with  attentive  thoughts  and,  as  your  habit  is,  wisely,  and  if  as  weak 
men  we  have  anywhere  gone  wrong  to  point  it  out.  «  That  a  brother 
should  be  helped  by  a  brother,   this   also  is  the  firm  strength  of  a  fortified 

1.  ayf^ix.  —  2.  xapöSia.  —  :*.  The  biographer  vi  Severüs  '/'.  0.,  II.  7).  —  4.  See  above,  ep.  :J>0. 

PATR.    OR.   —   T.    XII.   —   F.    2.  19 


218  v  a. 


*  218  V"  I 


276  LETTERS  OF  SEVERUS.  [IO'i] 

.  JK  im..^     )KjL.,.iOl      L-Lol     JLlI»     j*OIO     li^lSu      ^OtO.~/     ^_b0    J-«/}     V---SS.     ^ 

•  .Jm.^09  y_./  ^jLSwiO  V-*^  Jjoi  ^^io  ..  qi\v>  JoC^  ^*>  K  ..y.su  jJbö 
oöv^o  J_.o£3s  )  icXft  .  -.  J^läjLio  jJ  v°ouK-./  JJjo  :)L2^öo  JjK^öju»  )LsüJJo 
.)_a_.t._D  )Lnm  •>»  y-*\  ^JLjJ^lJL^  p  .Jloai..^.  );oi  Jt-OJo  ojJLaJ  -.t^s^; 
|>oij  ^_.;  j^jo-jL^o  .>»'j-D;  U-=>j  ^%^äO  .-^-.oca  ^--V^i»  jjoi  K».J__jl^ooo 
J—oo^^uJ-s;    oöi    J-üJ-s;    ^sts^o/;    -.1,1^    Jjoi    ^-/i    j.vn«>/    jlajLsKaLio 

*»»»/    p    ,=>/    -J^^o    la^.^>o£,£0;    j)o\^L2   IS^V-*    -M    v-^    i-3    ^-»» 
jo£Ss  yaL^'i    Kil    J^)ji  yj-is^O  ^-Xsjj    ^-.;  ^^Oo  *»^s  ^.^cn^    .J-».3o;j 

K-.J^0^O    yKb.).Ji;    .   1  »^^v»    P    JJ/    •>-=>^J?    \^JL—   yt— oKa/    );0|    JjV— /   )°t*° 
.Joch  J.£l.:x  -_jooi  oi^o  .- )•,.-.:*> /1  v_»6i  JIculsKa^o  lo^  p  •  .)  ivki  »\  Jbo^  io^ocu» 


city  »',  tlie  God-inspired  words  teacli.  Tlierefore  also  we  made  it  our 
Business,  as  far  as  possible,  to  bring  this  dissertation  also  to  certain  men 
of  intelligence  and  skilled  in  argument,  who  are  not  without  a  share  in 
divine  and  profane  learning,  and  read  it  to  them,  generally  stealing  an 
opportunity  for  reading,  and  doing  this  in  secret,  on  account  of  the  present 
tiine.  The  beginning  of  this  treatise  I  have  put  in  such  a  form2,  in  order 
that  I  may  seem  to  have  prepared  this  while  I  was  living  in  Antioeh,  lest 
perhaps  these  adversaries  might  kindle  a  greater  Harne  of  prejudice  against 
me,  if  they  perceived  that  this  had  been  composed  by  nie  in  exile*:  and  in 
truth  when  I  was  there  I  began  to  prepare  material  for  an  auswer,  though, 
when  tlie  persecution  came,  it  scaltered  these  things. 

Since  you,  the  Goddoving  presbyter  Philip ',  have  often  asked  for  the 
Book  of  Dispensation  as  you  say  to  bo  sent  you,  the  only  reason  for  which 
we  have  put  olf  doing  this  is  that  we  are  desirous  of  lirsl  carrying  out  your 
request,  and  casting  an  eye  of  criticism  on  what  is  written  in  it;  which 
down  to  this  day  we  have  been  confident  of  beingable  to  do,  though  all  our 
attention  was  occupied  with  the  said  composition.  Tlierefore,  when  we 
have  read  your  book  also  hastily,  we  will  send  it  as  soon  as  possible. 

1.  l'r..  xviii.  19.  —  2.  <sy;i\\i.a..  —  3.  S.  L..  i.  51 ;  i>.  181,  :(8'i ;  see  below,  ep.  .">:>. 


[105]  XXXIV.  —  TO  ELISHA.  277 

.^_l_V-_ö/  U°i  ov-_v__<  -.o-a-soi   L^oiJU    )lo-_-.^  ^-io;  ^---Voi  ^-.j   "^_.£__o 

"^-^.io    :),__/    ya^co     o_\.__..o    j__*o}JI.;    o»jl_oj     •.^.-.iu/     K_/;     _--ö    oou/j 

y    o>^>  /      '  ^_>)      ^      ik-_5      •...-,  nr.\rt      ^J_flDCli3.Jl      OCX      |oOI      ^.OtoK_/      )-3l  fl  ffl  .^/l 

-.o_.itj.io«  L»_coa_o_i  JJ  j__w*.>6;  :Jj/  j^ö/  jk~~JL«._s,  JfcC_^._,i;  j_-.s-ta._o  Jjooü-x  *  21«  n. 
:)___-jl_o  -*>oj_.  voi-SSo  v^-°_s  );cu  JJj  J-L-u./  :JIcul_o...oi  lo_s;  J.£C_^_,ojl_\o 
jjj  J_-_»oJ__>  Jon  ^  sS/  )ooi  oc!  »_>  oot;  :]loo£_\J__.  J--.JJ  J__-_ooJ__>  J0.J.1 
K_wJL  ^_vc»  -.vi  mi  ^-;  )i.o_cj  »o_J_s._>  )K__-$v__>  w__o  ^-00  :  ].|  9lV.-_.Joa 
_»_.»  _oo)K_<uj  )lo .  m ..;  jjtoto-\?  00t  j)o_-_'Li  yOJot  •.vvq_k2lj  Jlo___.li  Jjl_>j 
*--,j/  .Li___>  _wVl;  vro  .  <mVoi  ^_o  v.___9öi;  yOJot  '^»-x  .•j-.i^JLCCJL-Nj  )°inm  .°>/ 
__J_\oi  :\j±~l  ^io  0/  'pojAoo;  001  -»o-oo,^.*,.^  w__o»  :Jj*^-«/  x^-»-»/  k«-»/ 
yOQl-_JS,.\  __-____»_JK__ö;  _-~_Voi  Ur^l  y)°~*-c3?  :»oo».*K-./  J_5Ö_xx____i /  JJ  vS/j 
0/  )K  >  Vi  >1»  J-äa  yO^vöil^J  JJo  •  .vo__Jl_A.j  J^^ö2_0__>  .^-^-vot  .•___>S^J 
)V--5or-->      ^öl^-00-1    \00|..JL-o   w_-Ju/j    oow/    Jjlsj    iK_>    ^._;    Jl^-_,\   .JloJOi-t; 


1.  Ms.  ins.  .=  •  —  2.  Ms.  ins.  xoou* 


As  to  those  who  have  been  converted  from  tlie  error  of  Theodotus ' ,  we 
say  this  much,  that,  it'  there  are  some  who  received  Ordination  from  Theodotus 
liiinself,  since  he  was  a  bishop  legally  appointed,  but  was  al'terwards 
perverted  to  the  abominable  tenet  of  a  self-created  observance2,  I  mean  that 
of  the  illegal  re-anointing,  and  to  a -«hange  as  to  the  faith,  so  that  he  does 
not  confess  that  our  Lord  and  God  Jesus  Christ,  who  is  of  one  essence3  witli 
the  Father  in  the  Godhead,  himself  became  also  of  one  essence''  with  11s 
without  Variation,  and  took  our  likeness  except  sin  only,  let  these  he 
subject  to  the  periods  of  penance  which  Timothy  of  saintly  meinory,  arcli- 
bisliop  of  Alexandria,  laid  down  with  regard  to  those  who  are  converted  from 
tlie  heresy  of  the  Diphysites'.  But,  if  there  are  some  others  who  derive  the 
ordinations  alleged  to  have  been  performed  over  them  from  the  man  called 
Gregory5  or  from  others,  who  are  not  even  bisliops,  let  these  be  reckoned  as 
lavmen,  and  not  dream  of  the  name  of  service  or  priesthood;  but  eventually 
aftcr  some  time,  if  some  of  them  receive  a  report  for  good  works,  let  these 

l.  Bp.  of  Joppa  (op.  cit.,  p.  207,  356,392,  472;  Zach.  Rh.,  v,4;  Evagr.,  in,  6).  —  2.  This  represenls 
ieeioöpyiuxei«  (Col.,  II,  23).  —  3.  ovoi*.  —  4.  8.  r...  p.  201.  368,  382;  Zach.  Rh.,  IV,  12  Land,  p.  162);  C. 
B.  M..  p.   643.  —  5.  S.  L.,  p.  232,  472. 


278  LETTERS  OF  SEVERUS.  [106] 

)  >■/■>)  ^\    .).ivi.\^  JjL~  ^iO;   OOI  y-*\   ..^-^01  N^.  ),._./  yoL^sol'l  -JiUÄJl 
yolot-ieui  ^iö    J-^viXsw   .•va3KiL.)^ü   J-tau./    ^-.;    i.p°?'^/   'O^oll    Jl^uou 

.^ooKio   J;oi   0001    <p.£D  jJj    ^cijch   .-yOOt-A-»/   axiV^Li^o;    061   y*+\    .-^^01  ^i. 

*  2i!i  r  b.  :_ju,q_.  jlnaj   yitUi»;   001      UchSx    J-s£o;   w»   ^m^^OfJLa^  *  Äs~-*..=lJi   .^-^-c». 
)loji-.^2>  V-<^  v^  '*■*■'■>)    ,%raJ   JLiaiäaoj    J1"|.*^d  jKjoop»   w*.ajL^o*  061 

JJ;     06JS    .ool    .»..-»*     .3/     J;oi   ^^^»o    .^    ^Jl.Aou     )t-s>    t-^^  jlcLww. 


«Jt^rJufO    1 1  >»  r>    *^i  »\\    Lo^»     '-l1-^/    *IS~»Va 


be  ordained,  as  if  they  liad  been  advanced  from  the  lay  standing  to  the 
prieslly  cliancel1.  But  I  was  surprised  to  see  that  in  your  letter,  though 
you  termed  them  laymen,  you  afterwards  asked  the  question  «  I low  long  a 
period  ought  to  be  appointed  for  these  mcn  »,  as  if  they  were  clergymen2, 
men  who  never  became  such  at  all.  Therefore  also  I  praised  the  ignorance 
of  the  religious  presbyter  Victor  about  these  men. 

As  to  the  rcomplete  manuscript3  of  the  divine  Scriptures  which  belonged 
to  John  whose  soul  is  at  rest,  which  may  fill  many  bellics  of  poor  men,  seil 
it  :  for  we  by  God's  grace  have  books ',  and  would  wo  liad  also  perfect 
knowledge  of  these,  which  we  pray  may  be  given  to  us  by  God. 

We  were  not  surprised  to  liear  that  those  witliout  are  at  peace  with  you, 
since  we  recalled  to  mind  the  divine  declaration  which  says  to  the  righteous 
man,  et  For  the  beasts  of  the  field  shall  be  at  peace  with  thee  »5.  Therefore 
also  we  again  praised  hiin  who  confessed  these   things  without   falsehaod. 

The  end  of  the  letter  tu  Elisha  the  presbyter  and  archimandrite. 

I.  \:,.\>.i.  —  '2.  ■Arloi*.oL  —  :>.  7rxv8sxTYn.  —  '/.  Or  'the  Scriplures '.  —  S.Job,  \,  23. 


[107]  XXXV.  —  TO  THE  MONKS  OF  TUR  KÄST.  :>7<> 

)  1 1  v>'«v<\n  j.i. V  |  n\o  ^J^^o-s;   U-.,_o  Jpoa^M  jl'fL.1   ^.Ju^Vo  jju'^  )lovo|l 

a^~ il/    i--^^-0   ^^°  )j°^  oi^;o  .qjl*.  ^»y n  .  V)   )  lax— *..a_so  jlQ.-aj.Ni    JV--3Q?; 
.K^J-sioi    K**jU/o  .«ju/  "^^o  >?^  4vOoUV»/   r*^*0^1    JL-?   JJ?»    'vQJoi  ^» 

)  13  -/       •)"«  ^vX     ool     Jl—    uO    ',_~Ix,JlJ     JJ?     J-^-jJ     J-^O^N     •-)^*li  oj^O     l-JCHO 

jj    a3x   .jiao  w.6t  oj-Xd  "^o*  v^?  /    k~«JjULD;o  iS;,.y,y>\  yoc*^    )<x5s    K^— ^j 

jlxNo.q^N;    (._=>i     jk~«-=>»    (iÖxxn     ^.-/    .■volx-.ooi    .  .'),,.lNj^a    ^cooys    ^o 
1.  Ins.  above  line  in  R.  —  2.  R.  sing.  —  3.  R  >a>w.  —  '..  p  ^»o»  ^poC-^J.  —  5.  p  11=11 


XXXV.    Of   THE    PATRIARCH    SeVERI  S   TO   THE    MONKS   OF   THE    E  AST  '. 

To  the  holv  fathers  and  archimandrites  of  the  holy  cloisters  in  the  East 
and  the  presbvters  and  deacons,  and  all  the  brothers  who  are  practising 
the  God-loved  life  of  monasticism  Seferus  greeting  in  our  Lord. 

I  have  heard  that  the  great  convents  of  the  holy  monasteries  in  the  East, 
who  are  honoured  for  eminence  in  life  and  in  asceticism  and  for  age,  have 
withdrawn,  and  that  to  this  same  thing  they  have  been  driven  by  compul- 
sion,  by  those  who  without  fear  stretch  out  their  hands  against  every  man  : 
and  I  groaned  deeply;  and  1  continued  weeping  tili  there  was  no  strength 
lcft  in  nie  to  weep  more,  as  the  Holy  Scripture  somewhere  says 2.  For 
I  sorrowed  not  for  you  (no  tears  are  needed  for  you)  but  for  the  countries 
wliich  have  been  deprived  of  you,  and  for  those  who  live  a  religious  life  in 
thera,  and  to  speak  generally  for  all  tliat  district\  If  there  were  not  uni- 
versal wrath,   and  the  face  of  God   were  not   averted,  you  at  leasl    would 

1  Tliis  letter  is  preflxed  lo  the  correspondence  with  Julian  of  Halicarnassus  in  the  Roman  mss., 
bul  is  absenl  in  Add.  17000,  whieh  contains  that  correspondence.  Itwas  clearly  written  at  the  Urne  of 
the  expnlsion  of  the  monks   Land.  Anecd.  Syr.,  II,  289;  Zach.  Rh.,  VIII,  5).  —  2.  I  Reg.,  xxx,  4.  —  3.  X"Pa- 


XXXV 
I!  66  r  c. 
p  260  I". 


p  260  V. 


R  66 v  a. 


520-5. 


i;i;  \"  li 


280  LETTERS  ÖF  SEVERUS.  [108 

ou^.  ^n.-  p  ooJL  .looi  I^cl^Kjo«  JK&^jlSo  Jlojpa^o  ..ow.<*^~  "'^-^o 
.J_ötSs  J-stCb  o£^  ^oi-iajLio  v-^^  J-"°l  •)-"— ^>?  U*-3^?-*5  °°«  '.J-ieLM V»  Jo£^> 
'Jj—fcoo  .\K*j  )v*^o^  U^Ow;  jooi  J3,  jJ^  •.oilaxia-v^'  i°U^»  N?!^^o 
,_^oi  —ooi  ^--1/j  )lo;po  ,-Ad  ^-Jt^>  ooo«  ^asoa:»;  \oj6i  »...,  .+x>li 
c*_.Va_»A  ein  cd  r-U-^J  JLjo«.js  )la.«  1 1;  JJLojjl^V^-^  >*»io.*o  \h~  \-^x>ib. 
.^~+jI  l-'f^??  ^£^0  otju»)ÄC*  aisa^A  .yo^s^l  JJ  ^-.;  J-iaia.,^  .oiaüi.0 
jot  .J-ia_io.^  ^.^^Lio;  J.-^;  JLioJKji  vOJl-K../;  voKj/  N^*aoi  v/ 
JoiSs  ►*>>  )K-JLd  Jlä~io  JJ/  .a^auxiia^  K-/  J.jl*>  .^JS^jU/o  yoto.p.,;/ 

C5UL.I^*iO;     OC*A    .^JfcOö;       J>^°>°     ^*j/      Q.^.p>°^     k-^J       JK«i»oV    J  fcÜL^SO 

J^jKio  -fcoa~o  -J-^o»  )«•  o&>  ^;o^o  ^--^ot  j.*\i  Jliäi  .JjJjs  j-U^s; 
^s>o  .JLä^^   ^-/  ^o  ^0.0  )v-^s  ^o  J^j/  s-ÜLs  ^^o  Jjo»  |U/  "^ 

♦yp  i  n^j    JJo    ya^ja^Kjo    ,1a»/;    ot-Vj^    vooi^o 


I    i!  >o-i,j.i/-  —  2.  Here  p  breaks  off.  —  3.  Ms.  s?'w. 


liave  remained,  as  pillars  of  the  great  house  who  would  have  prevented  the 
ruin  that  was  threatening  it.  So  also,  when  Jerusalem  was  being  chastised 
for  her  sins,  and  was  being  delivered  to  various  chastisements,  the  God  of 
merey,  'he  that  taketh  pleasure  in  merey1'  (for  so  the  divine  Scriptures 
term  him),  again  spared  her  on  aeeount  of  his  great  mereifulness,  and, 
because  he  did  not  wish  to  bring  a  complete  destruetion,  is  seento  address, 
those  who  administered  such  chastisements  as  were  to  come,  things  which 
Jeremiah  saw  and  heard  by  prophetic  pereeption,  in  this  way  :  «  Go  up 
to  lier  walls  and  pull  down;  but  make  not  a  füll  end.  Leave  her  foun- 
dations  because  they  are  of  the  Lord  »2.  If  then  you,  who  are  the  foun- 
dations  of  the  Lord  which  stave  off  destruetion,  have  now  been  disturbed 
and  shaken,  what  is  there  to  expect,  save  sore  stripes  from  God,  and  great 
evils  that  cannot  be  assuaged  and  wrath  that  is  poured  out,  which  he  who 
in  just  judgment  brings  it  declares  in  such  words  as  these  :  «  Behold!  inv 
wrath  and  mine  anger  is  pound  out  lipon  this  country  and  lipon  men  and 
upon  cattle  and  lipon  all  things  that  are  in  the  field,  and  upon  all  the  fruits 
of  the  earth,  and  they  shall  be  burnt  up  and  shall  not  be  extinguished  »  3? 

].  Midi.,  vii,  is.  —  2.  Jer.,  v,  10.—  :i.  Id.,  VII,  20. 


[109]  XXXV.  -     TO  THE  MONKS  OF  THE  EAST.  281 

>ö>;otsjLio  JJ  '  -K-£jJU  JK*.o.jooo  .K-ooi  ^.sJKio  N*>-oo(  ^-^oi  \>^io 
.vax.poai»  ,_,  -oot  ^-.K*^o»  ~ \_«^oi  )J^.Vo/;  U?  >-=>  hl  J-o-stoo  ^a  .N_oot 
vootKJLaj  vO,-wJ;  .0001  ».-Jus  J_Li^  ^s-oj.;  \qjö^  voalo^  -oot  yV,JOoo 
JV^oojo  )}f  m  ^  -  ^  J-ioo_o  vooi-^  Joot  -ojoN.../  JiJao  .Jl^.öC^;  Jjjotoi^s 
)KJLaL_L_\  ^_»;oi-X-io>  \aj6t  .4^<^jioK.jLio  ^^^5  \q.jöi  J_£—o  J-ojh>o 
;lki  ^.io  Joot  JJ/  J.*2>o;/o  v^-^  ^JLS°I  -J<*^)^!  jto-L^io^o  "^  JlS^^iö 
w^-3  ^o  ^*Sfc>  \0-ot»;  ötJ^— Vo/  ♦jooi  v^ö/    Jj'J-»?   ^--»/o  .)a^*io/»  ot-sio— 

,J  J^juJls   vQ^vlJj    Ö1.-JÖU;   -6|   .^_»0|J^-./;    Jooi   i-iö/    K^Jv--OU»    ooi   JJLso— ; 

;Jk  „\n'->  jJ;;  ,..*>  IT)  I  Jü/  JJ;  V-^x  >^-£»i0  -^  t-t-20  ^»^°l  N^  l^-Q-sNji/ 
a^J^m/  J^;J_s;  J-sioV  JjU.jl.30  J-äJ^ao  (.mJLo  ^.^io  .loot;  JK..^o/  öu^| 
ÖUJÖW..    t-iö/o  Joot  )fH>o  Jju-;   otlo-si  jl^via^  ^cu*po  K^^v    p  .JjA^.io 

1.  Ms.  "C^-ji —  2.  Ms.  with  slop  following.  —  3.  Ms.  w  for  «•  —  i.  Ms.  ^6*a»»;  um.  stop.  —  5.  Ms. 
oiii.  >lop.  —  li.  »  ins.  laier  above.  —  7.  Ms.  I&^aa- 


For  these  reasons  I  sorrowed,  and  I  perceived  not  the  number  of  my 
groans,  while  I  contemplated  the  desolation  of  the  ways  that  led  to  your 
convents  and  sent  to  you  those  who  had  a  zealous  desire  to  delight  their 
souls  by  the  remembrance  of  divine  Hangs,  and  to  whom  constant  stariding 
and  angebe  singing  were  a  festival,  and  the  upward-pressing  life,  which 
reminds  rational  sonls  of  the  imitation  of  God.  For  thus  Jeremiah  also  made 
lament  after  the  destruetion  of  Jerusalem,  and  said  as  in  a  figure  :  «  The  ways 
of  Zion  mourn  because  there  is  none  to  come  to  the  feast.  All  the  gates  in 
her  are  desolate  »  '.  (And  he  hiinself  clearly  said  tliat  her  produce  is  given 
to  destruetion).  «  Whose  priests  shall  go  into  captivity  groaning,  and  tliey 
that  have  taken  upon  them  the  virgin  life  shall  be  led  away.  And  slie  that 
was  abandoned  by  them  hath  bitterness  for  these  things  ».  For,  in  order  that 
none  might  think  that  the  larnentation  that  was  made  was  not  right,  on 
aecount  of  beams  and  stones  and  great  buildings  that  were  razed  to  the 
earth  and  the  dust,  exalting  plainly  by  words  the  greatness  of  the  disaster, 
lie   made   proclamation   and   said   :    «   Her    priests    groan    and    her   virgins 

1.  Lam.,  I    i. 


282  LETTERS  OF  SEVERUS.  [110] 

VV-O-iO      ,.3    .)ipO;K-SO    JjÖJ.^.3    ^o-^D    OÖ»  .^^-QJl    j_2L-i.jLi>     J.J^|.JM     |^*O^J     OOt 

Joe*  ,-Kn  J^-jl^s  J.*xö;o  .J-a^i-D»  w.ö«A;  y^\  looi  Jt-fco.»  ^öjA  )\L*  Jooi 
^J)--  J^i-Q^.  ^.oia^i.  JIJ-M  Jooi  ^-^io  ^  ^>-\\^-»b.  J-*»-^  "^a-a^au; 
^-.1/»  JKjlXjs;  jla^jo/  JLs  Jooi  »J.L-  »3  .Jooi  Jji-s  k...Jj_•,.:,0  •>-»<"»>  JjL^io 
c^  t.3  .Jjudo_~  JJio  .JooiJ  )^>öi  jJ»;o  .^.ao.ia^.j  ^_*^ov^>;  Jooi  )  po  jJo  .-ooi 
y^/o  .a^po  JLoipo  y-^o)  ypiS  ->mi  yai;  y~»h.  •  \OJÖi  oooi  ^^^ 
Jj/  ^LJLoKioo  Ju/  j^.:^  ]J/  .JojSs.;  li-3^  \-*-*°  •J-oCSV  ).j>fco  V*>/  Jt*00^? 
>ai»  yoKj/  ^-^jl—io  .*#fcoa_~»  yaaJ^-./  oöi  ^io  i-»-i  V-""^,  °^  .vooio^co-«  ^io 
'.)laji*^;o  ja^ot;  J^a~V  ycu^  k-./  .v^oJ-^aS,  [  JL-]j>[-«.].«^».»o  .vOAisul^ 
JK^m  ..  yOJü;^./  vOio_.;JU  ^io  yO^jil  jJo  .)>^o^  c\so  J-s^  ^^oo  ai^s 
J-sp.  ^-^oi   .J-ö£S\    JJ>Kj>  ^io  otla\   yofcvj/    ^-*po|    t^5  .va2ti«;   wai.  la^ 

^p3    .|^£CL^X     v»lol^     ^U    JJo     .^iOS»    ^^JS.    J-^SO    v£DO_*.     ~.0,-2^    )   1.30 

Uv^>a\  ).*£OJo  JK— ..=>;  .Jfco>a_s  oi»l)_i  ^.iö  oaJ^Jio  .JolKioo  ^..«^oj^  ^-Ditoo 

1.  Ms.  v^w-  —  2.  Ms.  oni.  stop. 


are  carried  away,  and  she  herseif  within  lierself  hatli  bitterness  »\  And 
Elisha  the  great,  who  received  a  double  portion  tif  the  spirit  that  was  in 
Elijah,  the  man  of  manv  visions  and  miracles,  foreseeing  that  which  was 
future  like  the  present,  and  how  many  evils  the  people  of  Israel  was  to 
endure,  inasmuch  as  Hazael,  King  (»f  Syria,  was  to  come  against  theni  to 
war,  wept  bitterly  when  he  considered  the  incurability  of  the  evils  that  were 
coming,  and  under  stress  of  these  things  he  could  nol  refrain,  and  abstain 
from  tears,  and  l'rom  pitv,  though  they  were  about  to  endure  these  chastise- 
ments  as  they  deserved.  And  therefore  also  the  divine  Scripture  says  as  in 
wunder  :  «  And  the  man  of  God  wept  »  J.  Bat  I  heg  and  entreat  your  sanctities 
(for  you  are  my  affection  no  less  than  he5),  you  who  also  suirer  with  your 
kindred,  and,  to  speak  in  the  words  of  the  apostle,  «  liave  a  liearl  of  mercy 
and  of  grace  »  ',  pray  for  the  sheep  and  avert  the  wrath,  and  cease  not 
holding  up  your  saintly  hands  to  your  Jesus,  saying  to  him  from  the  divine 
Scriptures,  «  These  sheep  wliat  have  they  done?  Have  pity,  Lord,  uppn 
thy  people,  and  give  not  thine  inheritanee  to  shame  » ".  Perhaps  he  will  be 
turned  by  these  prayers  and  repent,  and  will  leave  in  his  country  a  blessing, 

I.   Lam.,  i,  i.       ;.  I\'  Reg.,  vm,  1 1.  —  3.  sie  Syr.  —  i.  Gol.,  in.  12.  —  5.  II  He?-'.,  \.\i\.  17:  .lud.  n.  17. 


-,,,  XXXV.  -  TO  THE  MONKS  OF  THE  KÄST.  283 

•^»^,  JLsläO  1o>^-^-o  .^K-wJo  ^VJaJ  Jb>ki.*>  JJ  J.aVaJ^o  ^.o»K.iS.ö»Js; 
)^a-o  2.jk-*l  Jj^-JJ  ä/j  Jjjl./  .)1a-J*joo  «Sa;  *  oot  JJä-V^o  .nOA-j~ 
JLl3_./  .vaai;  jl.QJLiQ-.oi;  Jto^ioo  )1o^*^ä;  oC^...-  ooi  \i\  .yQA-^j.^; 
J^iaAo  UW  vOJ^  ,-.•  jbo»l  .'yoSaJ  jJo  ^a*LCDJ  ^p^poj  ^o&t  «ä/j 
.^^.^oi-.  c*-jl-2j  ^io;o  K-Jä^~*.-*>  Jl^coioI  ^casa^io  /  vooi^a.3o  .jj/o 
[|.]ieuJSo  ^ri-so  JJ/  .UW  M>  J-'—  ja«-Sa  JL^eL^s  aV  ,JU^£-*  ^-aioo 

>ajaSa3   -Y>o\   K*   JLsJj  .vQ.3t*io^i   JJj/;   Jfcs.-.l~oJ   JjäJ.3  vaaS   K.-/-  ^£00? 

1.  Ms.  o».  —  2.  Ms.  om.  stop.  —3.  Ms.  °w.  —  \.  Writtcn  in  erasure.  Ms.   stop  following.  — 

5.  Ms.  »»«.  —  6.  •  added  over  marg.  in  cursive  liand. 


a  sacrifice  and  a  libation  tu  the  Lord  our  God.  For  011  your  account  I  have 
no  weighi  of  care  and  no  anxiety  :  for  well  I  know  that  everythmg  is  easy 
to  vou,  and  there  is  no  impediment  or  difficulty  of  Walking  for  your  feet, 
which  are  adorned  in  apostolic  fashion  with  bareness,  and  by  their  steps 
are  able  to  bless  even  the  uninhabiied  deserts  and  make  them  habitable; 
and  that  the  lack  of  money  in  your  girdles  is  a  fulness  of  all  abundance,  so 
that  it  provides  a  superfluity  for  others  also,  and  the  stall'  in  your  hands  is 
a  symbol  of  the  very  hxity  and  firmness  of  the  faith  that  is  in  you,  so  that 
it  Supports  Ihose  who  are  shaki  n  also  and  Ihey  do  not  fall;  but  the  earth 
and  the  heaven  and  the  air'  are  your  purse,  and  all  the  elements  supply  food 
in  diverse  forms  and  Coming  of  itself,  and  make  it  known  to  everyone  that 
«  man  liveth  not  by  bread  alone,  but  also  by  every  word  that  proceedeth  out 
of  the  mouth  of  God  »2  :  I  forbear  to  say,  wliaf  is  a  great  thing  and  very  true, 
that,  since  you  have  a  spiritual  rock  going  before  you  (and  Paul  said  that 
Christ  is  a  rock3),  that  is  to  you  food  and  drink;  for  you  were  persecuted 
with  this  same  rock  when  it  was  persecuted.  For  in  the  case  of  the  sons 
of  Israel  of  old,  who    saw  little,   and   had   their  eye   blinded   by   Egyptian 


1.  irjp.  —  -.  Mallli..  iv.  i.  —  3    I  Cor.,  X,  i. 


284  LETTERS  OF  SEVERUS.  [112 

oooi    ^»>^o    ^jCQ..^..^a^o    <voo(JU^,    iooi    L^arxxi,    jK»opo    Jls^    ^.ioo    .0001 
von  ->Kj;    0001   ^-»p°   J-»-*-^-^  JjV/i    (Ln-ioa^jsi   a\o  )_^i»a^cu   j-sÄo  vOj-~J; 

^3iK-so    Jmnvii  ■>    yOAjjKj    yaio^jij;    .JL^OÖjl^o    jj    0001    yoouk-/    Jjlsoij 
.0001  ^^v-^'^o   )vm  ^   *-3°  'J00!   —*-pö   J't"00»3'    JL*0|  JSk  ^3  .J_üo  vooü^s   J001 

J^o«^-»;  |-^ajLio;  yaai^wi  yasla^^ajL^o  ^;  yo^  .^o^s  ^_»i»oo  ^_^oi^ 
J~--io^o  .po/   jca\a3  ocx;   ool    Jjlo.../    -J-m-^0?    «-««»ojls    010  j.^11  J^*^ 

.^JL~    ^-»K^^O    ^Oa-^.3     ^»£C^£*iOj     .Ol*Kd»     Jjl2l../     (-2L*Ä)    0/     ~t£OOJUtJLO    0/ 
^-^Ö     ^i     ,_JL~      v-^-^SJ      ^-.Otbo     ^_*.\oi.^      JJ/     .)K.£Onj^     J.,3^     y^\      .11  ..1/ 

ot_3j   -^oj-o?    ).Jt--s  )joi  ).^a\^.^   ia~^s..=>  o^>  '^yaslaajj   V-»--«^  w^«    .    ->  --/; 

1.  Ms.  w  for  w.  —  2.  Ms.  lÄOUfjao.  _  3.  *  added  over  marg.  in  cursive  hand. 


darkness,  and  could  scarcely  see  ihe  writing  of  tlie  law  and  could  not  con- 
tfinplate  the  depth  of  hidden  mysteries,  the  apostle  justly  wrote  tliat  «  that 
rock  followed  tliem  »  '  :  for  it  was  right  that  they  who  were  so  imperfecl 
sliould  be  first  excrcised  in  the  law,  and  afterwards  see  Christ  following 
them.  Wherefore  also  in  waterless  countries  he  gave  them  water  in  tan- 
gible  form,  assuaging  the  thirst  of  the  ilesh;  and,  whenever  they  desired 
flesh,  he  invisibly  brought  birds  like  rain  from  the  air2,  and  other  things 
like  these  and  resembling  them.  Bnt  before  your  own  perfections,  who 
can  contemplate  the  very  glory  of  the  Lord  'with  open  face',  as  again  Paul 
said  ',  that  rock  continually  goes  in  front,  giving  snprasensnal  food  and 
diink,  and  showing  everyone  that  through  Ihe  things  which  you  have  endured 
you  cry  and  say,  «  Who  shall  separate  me  from  the  love  of  Christ?  Tribu- 
lation,  or  distress,  or  persecution,  or  Inniger  or  nakedness  or  (langer  or 
the  sword,  as  il  is  written,  'For  thy  sake  we  die  every  dayj  we  liave  been 
reckoned  as  sheep  for  slaughter';  but  in  all  these  things  we  are  victorious 
through  him  who  loved  us  »'.     For  the  results  of  your  victory  are  not  only 

1.  I  Gor.,  \,  4.  —  2.  ar,p.  —  ;i.  II  Cor.,  in,  IS.   —  4.  Rom.,  VIII,  :J.">-37. 


li;>-  XXXV.  —  TO  THE  MONKS  OF  THE  RAST.  285 

)  V   --  ^^  oV-a^J./o  .oAijl/   Jla^oK-s;    J-~^>   ^-^-/   vooC^a  V-^  v,t~,°' 

Jfc^ök-S    yt-J    VMOt  ->p0/    JjLSOt    J-^J     J^O>/    ^.Ol^    5'jj    ^^0     p?     ^-^Ol 

^aj/    t-3-i./o    .Jlo,—^    yooj^o/    yJ°>o*lo   >vo,..~j    J-iLfloo    Ux**^»    U*ola^ 
.vo^ioKj   -K-ä^  ^-io  w^iai.o  —o^  v*Is  Jj<*a>   ).jl2lx\  Joi/o  oio/o  .ycy-A-i; 

M^o  ool  M   ^;  v/  .J^^ao^  Jjö/o  Jl-^oä  .^-\ot  loao^s  .y_-^o*> 

JJ-o_a-30  .oftäJ  )Njo-s  poJ-»°  °*'>^  ^'!  ^'  'W  -oio^^sJJo  .^.oto^J^J 
♦yO-b^J    ool    jJo   Jlj-jl   J~io)^>   JLaoV    l^si.  "^A  yoj/    Jv*/o  .ycu/    JM 


1.  Ms.  J. 


in  this  evil  present  worlcl,  in  which  you  showed  invincibility,  but  all  of  them 
are  more  trulv  in  the  future  world.  Then  all  who  have  been  exercised  in 
the  life  of  virginity,  and  have  prevailed  over  shameful  passions  and  are 
honoured  for  white-haired  old  age  of  the  intellect,  and  for  the  holv  order, 
and  receive  the  accompanying  honour,  shall  be  gratified  with  such  joy  tliat 
their  soul  shall  be  made  drnnk  with  good  things,  as  to  which  Jeremiah  the 
prophet,  depicting  them  beforehand,  spoke  tlius  :  «  Then  shall  virgins 
rejoice  in  gatherings  of  young  men  and  old  men  shall  rejoice  :  and  I  will  tarn 
their  mourning  into  joy,  and  I  will  make  them  rejoice  :  and  I  will  make 
oreat  and  make  drnnken  the  soul  of  the  priests  the  sons  of  Levi,  and  my 
people  shall  be  filled  with  my  good  things  »  ';  and  these  things  that  l'ail  not 
and  are  as  they  are,  and  are  never  destroyed.  Such  as  these  are  the  blessed 
homes  and  mansions.  But,  if  there  is  yet  an  extension  and  we  have  not 
been  brought  to  the  end  of  time,  assuredly  'he  who  scattered  Israel  he  will 
gather  him,  and  he  will  keep  him  as  a  shepherd  who  feedeth  his  flock'  and 
will  say,  «  With  weeping  went  they  out,  and  with  consolation  will  I  bring 
them  :  and  I  will  make  them  to  dwell  by  streams  of  waters  in  ä  right  way 
and  they  shall  not  again  go  astray  » '  ■ 

\.  Jer.,  xxxvni,  13,  14.  —  2.  Ibid.,  9,  10. 


*  67  V  li 


286  LETTERS  OF  SEVERUS.  114] 

^^»     y&OV     JJo    .uu^d^    JJlO    )iw.»l    J.—  ioJJ     lO—JLl      ,-L— l/    v3/»     ,— •>     Q^ » 

vofco/    ^A^ioi    ^_iö    f*l   r-*-^.   \ohal    ^.flaa.^0   .JlK^oo;    ).ijl^öjl^oo    J-j-S 

Jjtto^o  .a^ufliJ;  ^i.  ^  .^J^s.  ^-Jlj/  t--»-^  Q^^  .jJ^otS^io  JJ  K„.J..flDaicu 
sk-./    JL^_oo    |iöux>     v>,-o   ^-J-oo/j    -öu»o    ^.ju'^d!/;    _öt\    -Jk-^    JK-.;oK^s 

volNu/  >2>l  .'jb^JJ  ^iaio;  jo*^»  ^Q-o;  ^-^~»/  P--^  JJ?  -U-^i  >^cua^ 
JJ  ^ucoai^o  JJ  P^x  P  -\Oj/  \o^-W  x-*'^0'  P*^  J"*-*'  •v?^sj/  ^-jceuSLäo 
joiS^j  Jt-V*  oiVoojx\  >  '.y..too  ^-otiS^^o;  ^-/^-J-s  JJo  >  »yv)j»  ^_-^ot-i 
^.ioo  ^a_»po  ^--=)  "^>Jls  k.\otS*.=>o  joC^  lp—o  JK*^o  ,-io;  oöt  JAO^ioo 
y^\  .  V>\  Joot;  -öl  ,-io;  Ua.-»/  .oCis  t-^— 1/  JL.J  Vtr>  I  o;  oöi  .J-iL-t-O  P» °» 
„_*>  t-^-co  ^  «^o;l/  ^opo  ^^a^jo  .oj.iofcsji/  ^..JoJLiai.  ju^ol/;  JojSs. 
JJ/   .^-.ioVtoo   JJ    JLp*    JJ    JJL»;    ).x\  in>no   via»/   >*JP.   -chq-.;clj;    .jk^£«, 

1.    MS.    N&JOV 


But  praythat  we  also  may  hold  to  the  right  and  unerring  way,  and  mir 
l'oot  may  not  turn  aside  to  the  right  hand  or  to  the  left  from  the  king's 
highway'  which  was  righlly  traversed  by  those  seers  and  ministers  of  the 
*  word.  For,  inasmuch  as  you  exercise  yourselves  in  the  law  of  the  Lord  by 
night  as  well  as  by  day,  you  know  well  that,  even  if  a  man  eontend,  he  is 
not  crowned  unless  he  contends  lawfully.  For  certain  tnen  have  come  in 
upon  us,  wishing  to  put  a  blemish  on  the  'good  eonfession'  to  which  we 
were  called  and  which  we  confessed  'before  many  witnesses'2  as  the  apostle 
said,  that  is,  before  the  whole  church  and  'the  elect  angels'3,  nevcr  having 
yielded  to  remissness.  For  that  'we  are  not  of  remissness  which  leads  to 
perdition' ''  you  also  well  know  :  for  you  are  the  first  who  testify.  For,  'having 
no  sound  knowledge  of  what  they  say  or  the  things  about  which  tliey 
strive'1',  they  do  uol  consent  to  confess  that  the  true  llesh  of  God  and  the 
Word  which  is  from  the  holy  God-bearer  and  ever-virgin  Mary  and  from 
the  IIolv  Spirit,  which  was  hypostatically  united  to  him,  so  that  from  the 
fact  that  he  came  to  be  with  us  as  God  who  became  man  he  was  named 
Emmanuel,  and  that  he  was  made  like  unto  us  in  all  things  except  sin,  suffers 

1.  Nuin.,  xx,  17.  —  2.  I  Tim.,  vi,  12.  —  3.  Id.,  v,  21.  —  i.  Hebr.,  x,  3'J.  —  5.  1  Tim.,  i.  7. 


[115]  XXXV.  —  TO  THE  MONKS  OF  TMP.  EAST.  287 

)',     rn    -s     '  )oO|      ^.OtoN.-/      )  lo-^-bO      jj  JO      j^OJLu     JJ  »O     .^.'^o/      OL-*      )laj,  -iITIVISi 

jL-^V  )  »  mO  JK-[i|-potoo  JJ  Jl^J^/o  .JjLOJa3»o  J-^JL^s,  J-a— oj;  JjusJ-=> 
]L_so  .  -^  v«  >  na  JIchV^.^K.nq  JJ  J.^m^>  i  «\  \  jKSL^v  ;  jiiä_3o  .J-.Ö;  ^-*-=> 
o£^  r*^*  öu>;  )laJV-3^;  öifcoaa—  yooi^  JLo^o  .^20  JJ.VV*  JlaA^x-K^o 
K*-,l  ^jJ^su  JJ;  \ajöi  .^-;  JLjL*  ju-*j;  ^aioi  Jt-oa-=>  .Jj.a-»_~  JJ  JoiSs 
)i_jL»o  .K-JjL^j»,  ^-»?  Jlaio  ^)ai^J  ous;  J-.s,  ».3  .JJ^£—;  JJ.ajLsKjüo 
jLs  ^.-;   a-joi  .)lcuJis.Ä—K^o    JL=>  ^k   J-jJlj    JK.:*u^o   t^so  .^^i.»   oy^-ojJ 

ojK^.iaA   )la2u.w  ot\   Jooi   h*.*l    Jlo-^io   JJo  J.AQJL-.  JJ    )'t  m  •>  •>  V-«-^  \J 
loot  K-/    jiaiyja-aAoo  o^  ^.oi  JJ.j-.K-  Jlaioo  JiL-  Jo-~j  K-.JL.Jjl?  Jo«^» 
JUi-  ^^v.  ^,.    „_/,    Jooi    J  vioo  JK..otSfc>    (lola^io    JJo    JJ.qj.oj-~   JJ    r-»-^  o^ 

_f..~  L/      Jjj/      i-3      ^.../i      Ui-./      .Jq-wJ^J         J-00',10      joJ-X.      i.O_i0,_S1O      ,JL-J      JjLSOtO 

(..jw.üj  ,..«-3  IS-.J^w-jLioo  .yoo\\.2>l  K-..S  ^nv^^dI/o  oon\ .  yas.  JV*  »■-=>•;>•} 
looi  öw.K_./   J;oi  (x^n  JJ/  .ooi  V^o/;  Jj— Kio   J— ij  nvjlooi^  t-«-^  l?01  •«■s«;i/ 

1.  Ms.  willi  stop  following.  —  2.  Ms.  sing..  —  3-  Ms.  .&■». 


like  us  and  is  susceptible  of  innocent  passions,  but  say  that  he  suffered  in 
semblance,  and  that  the  flesh  was  impassible  and  immortal  at  the  time  of 
the  voluntary  and  saving  Cross;  and  besides  other  impossible  things  the 
wretched  men  foolishly  speak  of  false  passions,  and  in  false  words  they 
name  phantasv '  incorruptibility,  anchdeny  the  true  incorruptibility,  and  they 
lail  to  notice  ihe  wisdom  of  the  dispensation  whereby  the  impassible  God 
united  to  himself  tbose  of  our  passions  which  do  not  fall  under  the  description 
of  sin,  wishing  in  it  to  taste  our  death  voluntarily,  destroy  its  dominion 
over  us,  and  bv  means  of  the  Resurrection  to  set  us  free  in  incorruptibility, 
Ihal  is  in  impassibility  and  immortality,  and  raise  us  to  our  lirst  state  in 
which  also  we  were  created.  If  I he  Word  of  God  desired  to  display  passions 
and  death  in  unreal  form,  the  Incarnation  is  quite  superlluous.  Ue  had 
the  divine  impassibility  and  immortality,  and  so  also  he  might  have  suffered 
as  in  semblance  and  shown  himself  after  the  fashion  of  former  appearances, 
as  he  appeared  as  a  man  who  wrestled  with  Jacob  and  was  reeeived  in  Abra- 
ham's  house,  and  was  represented  in  many  forms  through  the  prophets  :  for 
this  he  himself  is  seen  to  have  said  in  Hosea  the  prophet L>.      But  this  was  not 

1.  qpavTaota.  —  2.  IIus. ,  XII,  10. 


67  v"  f. 


GS  r 


288  LETTERS  OF  SEVERUS.  [116 

■jua«;  jlaJL^^^o  ^i  K.^.^0«  J.u/  ',..=>  ooC^;  >-öt  JJ  /  .Hoch  j.s*_.Aoot  ^.61  o£S. 
^,;  J..OOS*  U-io/o  j.Sol  ^jlXj  oC^.0  )Aoa.*..a^)o  .yoo'fSJ  JV-m-*  Jtaio  ^.s 
^-io  N^S.  j-^io  vÄ>oJ^a.3o  .JfcOi^  t-^  ij01  S;:i,>■^■i,0  •  J-Aio^k-ä^o  jj  JJL^ 
J001  J_*_j/  i-s  ^^=>;  ♦"•"^  ^•^i0  ♦Ui^ioKjtio  JJ;  Jj;j-3  '  ^VaÄ*jk  ^o 
voou^o   joi\—=n    t-*-^  )-■ L3l-*/    .JKjl^o*    JAoa..*_o    J_.ocx    j_»j/    ^a   »..«-so   JLaio 

jKü_.k*3  01  ..  ^Q~>»    ^-.j    *—*J-~    \OOU^-3  J^..i>„».w?>o    Jjlooi   |-.o|N-»^o 

•'■    |_stCo  '^so»  voV^oJlj  K^jjLS^^ioj   o^v^0/   )-«poo   '  jLsoty ffl V)  ^-^Ol     .01  ..  i/o 
JL^J^.\l    yQ-JÖl    .yOj/    Q_.QJl3    K_.j^«..~..3;    \Q-IÖ|    J-Ju»y°    Jlöu^/    '^-^O    ^ÖC^S 

jlaA^^o  jL-^as;   K^Jv-.ojj   yoK-i/   ^-»>-—   ^01x^0;   .^J    <-- »i-s  a-iö  )KjL.^jO 

JJo  ,vooiÄw>oJ..i  li'+x  «.3o/;o  jJa.i.i  "  jL_iö  yoota^«  )K_0»il  ,_io  o.  ->»,.J./;o 
■  a^ot^m  >o\i   ^61  ,_io  yoexK.K.^.U  o  n  «■?/•   vsjo  voi„j  )  ^iti  ^*oi»3;   0001  *^->po 

*|.».n  1    ).^.iv*./    vaj/    uüio^3    y»-o   )»oi  1-0-3  t-*-^  '<-» °> * 

1    Ms.  ^V-9a*-  —  2.  Ms.  sing. 


\\  hat  he  desired,  but  that  by  means  of  a  real  deatli  he  might  save  the  manwho 
had  died  through  the  deceit  of  the  serpent,  and  make  bis  own  Resurrection 
the  gate  and  way  of  return  to  everlasting  life.  For  this  reason  Paul  cries 
louder  than  all  trumpets  in  the  ears  of  men  who  will  not  hear  :  «  For,  since 
by  man  came  death,  by  man  also  cometh  the  resurrection  of  tlie  dead.  For, 
as  in  Adam  all  died,  so  also  in  Christ  shall  all  live  »  '.  But...  with...  the 
Scriptures  and...  these  hasty  and  presumptuous  men  presumed  blasphc- 
inously  to  say  against  the  divine  Scriptures  and  against  the  holy  fathers 
who  interpreted  tliem  in  approved  fashiou,  who  at  various  times  fed  the  hol)' 
churches.  From  Lhese  things  you  see  clearly  how  much  difference  aud 
distinction  tliere  is  between  truth  and  error  even  as  the  heaven  is  far  from 
the  earth,  and  that  out  of  the  thought  of  their  beart  they  have  'devised 
words  of  iniquity'  and  that  'truth  has  perished  in  their  ways,  and  they 
could  not  walk  in  the  right  way'  and  also  that  'they  have  removed  their 
thoughts  from  understanding ' 2.  For  well  did  Isaiah  the  prophet  expose 
lliem  beforehand  by  tliese  words. 

1.  1  Cor.,  sv,  21,  22.       -i.  K,  i.i\.  L3-15. 


[117]  XXXV.  —  TO  TUE  MONKS  OF  THE  KÄST.  289 

•  l-JO    \    l.flkj;     y.+\     L*^.~1    Oito-ia  "\      J_S«     JJl    OCH    ,...,    -  .    1  .,    »   »V»  «»    V-^x 

y^j^bo  \jx~o\^>  +3  .oks|  )i-Q~2)  JfOt;  ÖtA^i.  ts..»J^L.«.°>a)0  K^j.\p.>^0;  OCX  ^-iO 
.J_jLiy_o  )1ch.-sJ.-^;  oiK_^.a-*o  ijot^o  J^sKo  ^..Jjl^./  jj/  Jjl^Äooo  )j/ 
K.»JV_>^3  j;ot  *,..,   3>lo  .,iKj  oulSüo  .v2uojKj  yooi^o   ia—J    J^^.=»  j-LS^icLso 

JOOI    ^-^_2l-^0O    .^.io^v^   ^i>  ^    n  «     )K^lLJ3    jJS^CUu    jlct-*.^.    ^3     —  bO    ^k^O 

.j— »f.^0?    oiioas    ^.io    a\o    oÄol/    ou^    ,£0;    ^«.\oj    \^?;o    Joot    i^Aio    Jooi 

1.  Ms.  <^«-  —  1.  Ms.  with  stop  follcwing.  —  :;.  Ms.  vj"»?-  —  ''•  Ms.  P^ov  —  :,.  Ms.  oin.  slop.  — 
G.   »  added  n\er  line  in  cuisive  liand.  —   7.  This  wuid  is  nul  nthnwisr  known. 


Pray  therefore,  saintly  ones  (for  indeed  I  say  the  same  thiag  many 
times)  that  we  may  be  delivered  from  evil  and  unjust  men.  For  tln\ 
liave  been  unable  not  only  to  endure  reproof  on  account  <>t'  their  wicked- 
ness,  but  even  to  give  drink  to  tliem  that  thirst  :  for,  besides  their  tliouglits 
that  blaspheme  against  God,  'their  cotmsels'  also  'are  counsels  of  murder'. 
For  this  very  thing  Isaiah  says  with  me  concerning  them.  But  that  these 
same  men  may  be  changed  to  what  is  right  make  the  subject  of  your  own 
prayers.  For  we  on  our  part  look  to  him  who  willeth  not  tlie  death  of  a 
sinner  so  much  as  that  he  be  converted  and  live".  Indeed  at  first  on  the 
entreaty  (and  to  speak  the  trutli  on  the  compulsion)  of  him  who  wrote  uu- 
soundly  and  rashly  lipon  this  same  matter',  while  far  away  and  in  hiding  i 
wrote  and  admonished  him  in  a  brotherly  maaner  and  urged  him  to  have 
regard  to  the  holy  fathers  and  to  the  approved  doctors  and  follow  lliem,  and 
correct  himself.  And  even  upon  tliis  he  attacked  my  meanness  in  a  ferocious 
manner,  worse  than  any  raging  savage  beast,  and  kept  bitterly  complaining 
because  he  did  not  find  me  a  partner  of  his  error,  and  over  the  whole 
world,   as  far  as  he  could,   he  sent  out  and  scattered  abroad  what  he   had 

I.  Is.,  lix.  7.  —  2.  E/..,  xxxiii,  11.  —  3.  Julian  :  =ei?  the  correspondence  in  Zach.  Uli.,  ix,  10-13. 


68  r  li 


290  LETTERS  OF  SEVERUS.  [118] 

.0001  ^..opkoo  :)K^j^/  Ȋj_o^ou>o  ,Ksl^.i  y_./  Jjl*.^..cqJSi2oo  .y-^OCM 
va.jöii  .,_./,Lio/o  0001  ,,_>.-,  r.^3  ^^»  jLKs  yoot-^oaa  K—ÄC^o  ^>x^o 
^..«.-a». »._.}  a>>^-l/  K^JLi«.^  )oi  j_co.3»J.y/  yoouK-./»  vOoulSl-i  ^.«^ajopo» 
^bo  ^  ^t-*°l  ^~°  ^■*°<  •  «•4i0  k-«-3;  jlo»».^  ouK../»  .J^o/;  JlaJj^ca^oj 
JJ^s  'K...001  ..  K  .  io  «jlSljlso1  K-.ooi  '»-ßjÄoo  J.ia_oais  laio,.^  Joj^s.;  _oiäj...i 
oda~«.^*    ^.öi\o  Lvi..',.:*»   ot.-^^aA  "^.io  J.Sia,J\o  )_^oo.jl^  ^^jx>/?   K^jxsl/ 

oila^    yjä   .  Jfco^M/o    )^o.;QJtio    ^.oi...K../    ^aa^    3/»    w-J^ot    .siu/  "^a^ 

•:<)KjLca^  ""yQiolä^so  vo.3lä.\,  ^j^>  .^jlx>/ 

l.  Ms.  w  im-  w.  —  2.  Ms.  tio^Vi.  _  3.  [nserled  above  line  in  small  letters.  —  '1.  Ms.  with  stop 
following.  —  5.  Ms.  sing. 


written,  which  came  from  his  heart  'not  from  the  moutli  of  the  Lord'1  :  and 
\ve  were  sei  forth  as  a  laughing-stock  to  tliose  who  contend  for  the  Chalce- 
donian  impiety;  and  in  Palestine,  as  I  liave  learned,  and  in  other  provinces2 
tliey  were  going  about,  and  everywhere  opening  and  extending  their 
capacious  moutli  and  saying  :  «  See!  Those  who  pride  tlieniselves  011 
heilig  orthodox3  liave  been  manifestly  scen  to  he  zealous  for  the  semblancc 
i)l'  Eutyches,  which  is  the  error  of  the  followers  of  Mani  ».  Tlien  indeed, 
being  pierced  by  the  judgments  of  God  after  the  manner  of  goads  and  heilig... 
in  my  soul  because  I  could  not  endure  the  slander  and  the  blasphemy  agaiusl 
the  glory  of  ihe  Most  High  and  the  fact  that  one  man's  error  should  he  a 
stain  lipon  the  whole  body  of  the  cliurch,  I  made  the  true  facts  known  In 
everyone,  facts  which  are  known  and  familiär  to  yon  also,  saying  willi 
courage  as  well  as  faith  in  accordancc  with  the  truth  (for  Jesus  is  vefy 
God  and  Saviour),  «  If  it  be  my  lot  to  die  with  thee  I  will  not  deny  thee  »  ', 
but,  «  I  will  go  up  upon  the  mountains,  and  will  preach  to  Jerusalem  »  '.  May 
I  gain  his  Hxddness  of  speechc,  and  may  I  receive  help  from  bim,  through 
your  saintly  prayers  and  entreaties. 

1.  .Icr.,  XXIII,  1 ' j .  —  '1.  irca^/tot;.  —  3.  ö^Qöäoäjo;.  —  'i.  Mallh.,  XXVI,  35.  —  .">.   [s.,XL,  '.l.  — ü.  ratfpricjta. 


M  36  i"  b. 


[119]  XXXVI.  —  TO  ISAAC.  2\)\ 

^rfOr»    «  .t  f>\.    +£j-l    yOlSs     *-"--^    aJO*    •Jk-JL»*-°     Jlo_.K^K.i»     ji.a^_«.*^»/ 

♦yCiüa.^   )lni»^  JNjl^o   )N..a.ia.i_s   ,— ;    ,.—  J-ia^Jus  a^ja.  .^2^.; 

Ji-o;   K.i-w-17  -<*^:L-  ^.^-io  p  |_j/   ♦.caxyYn  ,r£ji*ivßalc\Ajao 

•:•  j  laaboo  Kjupcu»  )U.,^£D  Jxs/i 

~,J30    .-j_«oi    "^^.io;    j^s^oji  K-J^l3;  .'j^oöl  U^t-i-    K_^-«i.    -..    »>V>.^o    )J.iOj 
v-Öl     Ka_flDo/     ."i-Äl-il/     vN-\.^iO,     OOl     )fJ3    j^py^    ^s.^O      'j.vi    .  m     JK—ioJ. 

1.  Ms.  <»M»^-  —  -2.  Mi<.  ?•  —  :S.  M    Ija-'-oo- 

TAe  handwriting  <>/'  the  patriarch  himself. 

May  the  hol v  Unity  in  Trinity  (for  this  is  our  God)  keep  vour  holines- 
ses,  and  all  the  brotherhood  that  is  with  you,  illustrious  in  divine  contests, 
in  perfect  concord  and  endurance  and  praying  for  our  meanness.  My  spirit 
greets  you.     «  Greet  one  another  with  a  holy  kiss  »'.     Grace  he  with  von. 

Blessed  be  God  for  ever,  and  praised  be  his  name  to  all  generations. 

XXXVI.  —  Oi    tue  iioly  Seyeiujs  from  tue  lettek  to  Isaac  tue  scholastic, 
wiiich  begins,  «  I,  sinee  on  account  of  my  sins  I  have  been  condemned  to 
live  for  a  long  space  of  time  in  the  royal  city  ». 


For  it  is  not  saying  what  agrees  with  the  318  fathers  that  is  prohibited 
to  us,  but  adding  anything  to  or  detracting  anything  from  the  eorrectness  of  the 
doctrines2.  If  not,  thesynod  of  the  150  also  incurs  blame,  because  it  widened 
tlie  theologv3  relating  to  the  Spirit,  and,  wlien  the  confession  Iiad  been  laid 
down  with  regard  to  the  only  Son  who  became  incarnate  for  us,  it  added  the 

1.   I  Cm..  \vi.  20;  II  Gor.,  xin,   12.  —  l'.  S6f}iaxa.  —  i.  (Jeoioyt'a. 

PATB.    OR.   —  T.    XII.   —    F.    2.  21) 


509-11. 


292  LETTERS  OF  SEVERUS.  [120] 

smoA^oa  ij^aooSLa    <o^S.^,J;  »6to  .'JlS^oK-s    vtvpo  ^00  J-jl-^-o  J_~oi  .  ^ 


2i 


JL^oK^J.;    »6t    jlaxacuoi    •  .~Jjot..»,ni\T>;    \xoo;0|JO-flD    vS/;   -.Kj/   V^o/   JJ  / 
JV^j^Of^o  .)  n'm°>  toi.,—  »01  L«^->x  -öt;  JJ/  .K.icu»  öooa— 1.  ^o^o  ^bl^Kj^oIo 
.'!jpö/  j^cutK^o  w.01»   '.^oJlsj   J^io  ^-.iVlo   :)Kw^>«j   JLo  l^aus  *.r-^x  ^6 
■  .K\li  .^^froo;  l'y^ol  ^<Jlo  ^VKo    .)-..,..-»  ^o  n^ojl-.  i|^o  ^**j  -.^-»;  ^lVl) 
j^Va-^v       ^io  )— fc^-^e;  voJJj   oiL»^vJJ;    ».^oa  i.»/  )K„«.  jy_ ~l  ^.*~\oh  Jjls-»/ 


XXXV 

L  153  r  b 


11  ,rCLA-.7\  Qoo  1  mn-A  &a_ln  rtf^i-iA  rcf  ^  coJL»t>  ;\.-ä  cn  1  ■* 

i,     .  x 

*^->;  jlojai.)^  iooi  \-*±*£  JJ  «.daxn   .»cnc\iur^7\ 

fcC^ii    o^ouä-co   ^-.ov^o   ya.^i    .-vrn  .q^Kj;    )ooi   )  po  aXOJJlolV/    ^O   Q.1^0 

1.   G    >*o»©na*o-  —  2.  M   l'O.fNti» 3.M  l-'t^l-  —  'i.  M  v-*>-  —  5.  M  u»*»o£>aaJv  _  6.  0     UaaSioÜ/v 


words  'from  the  Holy  Spirit  and  from  Mary  the  Virgin',  and  'he  was  crucified 
in  the  days  bf  Pontius  Pilate';  for  these  tliings  were  not  stated  by  the  '-i\H. 

And  (i  little  farther  on  in  the  same  letter. 

But you  say  that  the  synod  at  Chalcedon  also  placed  the  faith  of  the  318 
before  its  definition.  But  in  that  case  the  innovation  is  obvious.  First  it 
says  in  piain  words,  and  that  twice  and  three  times,  that  it  is  itself  making 
a  definition;  secondly,  because  it  said  that  our  one  Lord  Jesus  Christ  is 
made  known  in  two  natures;  thirdly,  to  omil  Ihc  other  points,  because  it 
called  Leo's  letter,  which  is  füll  of  the  blaspheinies  of  Nestorius,  'a  pillar  of 
orthodoxy  ''. 

XXXVII.    Ol'     THE    SAME     FROM     THE     LETTER     TO     ClI.WUSIlS     THE     MONK,     THE 

beginning   of   willen    is,    •■    II   did   not    escape  Oll I-   Sllialllll'SS  ». 
>i3-8.  Who  among  the  orthodox  -  would   agree  that  the   synod  a1  Chalcedon 

1.  Äp6oSo£ia.  Vide  Mansi,  VII,  113.  —  2.  öp0ö5o$oi. 


153  v°  a. 


[121]  XXXVII.  -  TO  CHARISIUS.  293 

^6    >  ,.,,\ot}o    .öt_s   ^»pu.|;    yQ-ioi  lo_^>  yOOiJLs/    ^OlSou^o  öiXio;    ,-^J^ot 
•:-|--.Aa.s^io   Jlopo  ooto   JKaJ'^/   oiöua..co   ^.^oi  ya.^. 

:).-oai   JL»_.U   JK-»;ol   v—vJo   :^C0;oj-JQ-fl0  v^lKjJU    a>;j;    :'t-^o)j?    t-o-^v    >-öt 
JJo    •.öi.-^ts^l    )K^£oo.yxi    jJo   -.JLjcLso   J^oj^Sus  vOOU>    i-.Siä^J^  >n^J    ,_.;   jj 
)  *  Y  *>   ^.io   vju/   JJo  -.^.-UL-JL-i,    |^cüü;    J-^fH   ^»J   y'--  ^/    -U^ji;   jJUn  i\ 
jlo_.,_JS.  Joch  ^.^a^too  .•Ji.aJLi^./ifcoo  öi^a  J;oi  jK-s  K-Jv-k-o  .•am^jolV/j 
•,-a^  yoa^  yVfflVi  s*j/  yj   .'po/  k-d-^^v    JL*a^ji  »o  .j;oi  ^-./j  )Kx*^ 

•  •J-Sl^  yOCH~»Vi  '^X  yo^j   ^.^_«/;   .   »\om   —6t  •.v-choK-./  jjot   ..)^jia^A_3 


should  be  suppressed  in  conjunction  with  all  the  religious  synods,  so  that 
from  the  silence  it  might  be  inferred  that  it  too  enjoys  equal  honour?  Assur- 
edly  those  who  turn  away  their  faces  from  it  would  raise  arguments  against 
those  who  hold  to  it,  and  the  one  would  say,  «  It  is  suppressed  as  impious  », 
while  ihe  others  would  say.  «  It  has  met  with  the  same  suppression  as  the 
other  synods  »,  and  again  there  would  be  contentions  and  disturbances. 

And  again  before  these  things  he  saijs. 

For  for  us  to  say  that  the  synod  must  be  suppressed,  and  forraulate  an  ortho- 
dox confession,  but  not  reject  the  blasphemies  with  the  persons  themselves 
and  the  words,  is  neither  lawful  nor  conducive  to  peace.  But,  even  ifwe  be 
willing  to  shut  our  eyes,  no  one  among  the  eongregations  of  the  orthodox  ', 
especially  after  so  much  agitation,  would  agree  tu  such  a  spurious  union, 
sinee  the  apostle  plainly  says,  «  If  anyone  preacheth  to  you  outside  whatye 
have  received,  let  him  be  analhema  »  =  .  What  has  thrown  the  churches  into 
confusion  down  to  the  present  day  is  this,  the  fact  that  those  who  are  in 
power  halt  between  the  two  sides,  and  wish  always  to  please  both  sides. 

1,  öpOooo^oi.  —  2.  Gal.,  I,  9. 


XXXVIII 

S  1H8  v°  b, 


in!)   r 


2!i/,  LETTERS  OF  SEVERUS.  [122] 

JLjujl^cl^    wJ^^.^1   va.jöi  »  »«■;   •.tSiS.jj   jjy  \o tr>?    yooux^o;    '»-^Ns.  ^N-*-^* 

)  .«  x  */;   odo » ->  i  y—li  ^--~\oi   ^jl«  .  ^j_^.io  ,-jlccudI.     Jl,:^  looi  J..»^ 

icoo't^S  -.0001  yocfl-lx.../    j^ij<   j't-^Q-i  L10!  ^°?  .LsL^a—  o/   J^s»/  o/  .J-DÖ-ßO; 
)lxuL-.».io    V>\  tio/;    ^.;    JKjl>,^o    f-3   .)ocn    ^.ojoK-/    J_»^L2u./j    )»!/    ^.io;    ocx 
^■v^-oo  oo\   J_»^a/o   .'Kl^i    oJj-^^j/»    vxoajoilx^i      ooi    v£oa^jx»oiojlo    -.^x^» 

1.  Ms.  k.U-»»-»-  —  2.  Written  over  marg.  in  smaller  liand. 


XXXVIII.    Ol'    THE    HOLY    MAR    SeVERUS    THE    PATRIARCH    FROM    THE    LETTER   To 

Peter    and    Ammonius  '   and  Olympiodorus,   abotjt  tue   naming   of  Peter 
bishop    of    Alexandria;    which    is     tue    10'"     of   the    1sI     rook    of    tue 
letters   dritten    during   TENTJRE    OF    THE    SEE. 

513-6.  For  we  may  learn  from  the  facts  theraselves,  that  we,  the  few  in  number 

and  small,  by  God's  help  completely  checked  the  synod  of  Chalcedoa  tlial  was 
already  acting  as  absolute  shepherd  of  the  churches,  we  who  as  in  Isaiah's 
prophecy  were  left  like  a  bunch  al'ter  the  olives  have  been  gathered,  'two  or 
three  on  the  high  ends  of  the  branches,  or  four  or  five,  who  were  from  this 
bunch  of  olives'2,  Peter  who  was  from  the  country  of  the  Iberians,  but  was 
a  citizen  of  Jerusalem  the  city  above,  and  Theodosius3  who  adorned  the 
throne''  of  Antinou',  and  Isaiah''  the  very  famous,  the  statue '  of  philosoptiy 
and  of  life  in  God,  like  a  column  and  pattern;  men  who  even  in  this  worhl 
reaped  the  honour  due  to  their  lahours,  prophesyings  and  gifts  of  healings, 

1.  Presb.  ol  Alexandria,  addressed  also  in  S.  I..,  i\,  -  un  Ihr  smie  subjerl,  irom  wliicli  I  infer  the 
date.  —  2.  Is.,  xvn,  6  (differing  widelj  from  lxx).  — 3.  Theodore  is  meant  (Zach.  Uli.,  vi,  1.  2;  Vit. 
Monoph.  (ed.  BrooksV  p.  :( :  P.  0-,  II,  78).  —  'i.  Opovo;.  —  5.  Misrendering  of  Tij;  'Avrivdou.  —  6.  Zach. 
Rh.,  vi.  3;  Vit.  Monoph.,  p.  3-16.  —  7.  ivSpiivTa. 


[123  XXXIX.  —  TO  THE  PRESBYTERS  AT  ALEXANDRIA.  295 

.Jjloi  -v^*?   )i.oiv»o»;  J't-00/0    ••JJl-j.o  )lo-.o/   J;oti  ^V— °  •.^^>cu-.äj   JJÖ-^/ 
.JloKJL»*   J-Usj    oo»    |_L-./i    -JK-u^/     )^^   ^-«^Ol   ^   t-^^   °°°»   ^>>t- 

J 1^1 »i /io  vfflO*jaj|l|;o  vojqj^^o  ^30a^v«-ca^;    )  K. v> ;  i  . .   JJLojy_3pa,\o 


♦•.♦rdi-r^m^rdm  -      cuoa 


XXXIX 
22'Jv"  b- 


*  230 V  a. 


-ota_s/}   (.-2o,v.-2  jj-.~-J   Ji— s;   oouj/;   och    y.-/   -.^ou»  AoJ^  K^J^joi  jjisoi 

.JK-öi^/    JIqa'^o     JiVJL^j    p-l   ö&o    j^Qo;   Ut-^JJ    V-«-^    k~~a*/    .KJi.^. 

I    Ms.  ■«i.'\vi.  _  2.  Erased.  —  3.  Ms.  &aj>U». 


and  were  illustrious  in  other  spiritual  excellencies,  whose  spirits  also,  I  am 
convinced,  are  offering  prayersonour  behalt',  and  are  close  by  ns  in  these 
present  struggles,  and  rejoice  in  this  union  and  peace,  and  bond  of  faith, 
which  has  now  begun.  For  besides  the  other  good  things  they  know  what 
is  Ihe  time  of  strietness,  and  what  that  of  lawful  concession,  and  they  used 
to  learn  the  dispensations  of  the  Spirit,  and  followed  the  wise  dispensations 
of  Basil  and  Gregory  and  Athanasius  and  other  God-clad  fathers  :  whom  let 
us  also  follow,  though  \ve  are  small  raen,  whose  judgment  is  a  suhject  of 
prayer. 

XXXIX.  —  Of  tue  iiolv  Severus  from  the  letter  that  was  written 

TO    THE     PRESBYTERS    AT    ALEXANDRIA. 

When  I  took  in  my  hands  the  letter  that  has  now  been  addressed  to  me  by     516-8 
your  holinesses,  I  began  to  read  it  with  such  pleasure  as  if  a  son  were  seeing 
Ins  father's  face  after  the  lapse  of  a  long  time.     But  after  reading  it  I  knew you 
better  from  the  Contents;  for  1  found  the  letter  to  be  in  reality  wholly  occupied 
with  fatherly  reproofs;  for  it  is  often  a  habit  of  fathers  also  to  apply  unfounded 


296  LETTERS  OF  SEVERUS.  [124] 

^i»  ^_»oi-iKi7   jj;    y.-.Aoi  jlojt^^o;   -.yj-fc^ö  ^.jL»;    JöusJJo  V-»-^   001  J»-»-^ 

:yOOÜS.    »»)'»■;     ^-»?      l^°    -\?->l     yp^^J     yQ^iO     Ji^-No      ki^l      -.yoK-O     ) « '«S 

^3  ^-i-ot  •.r-*VJi  )lo-*y.-^oo  j—ot-a  ■.n°>>o  y-^-^>-  jL^v^0-0  AoA  K-)^CL*au*; 
^Abotoo    ).xib'i   ^_soo  :|^ulo   Joa~  K^a«^    j-^^x   K.ba->^   ^.-.2L^.--.jLio 

•  ,yOOJ\    JL^Q-^fiD    jla^^S    W,^0D?     ^    )AQJL*3;po    ^*3jp0    '.^-.joi     Jlo,.~    wiOO 

J— oV-=>  v£L2Lia\  K-joi-i/  axiaji  v-,^>o  .^.jjjLio  )K-.J^.i  y^\  J_Jl3;  Jla3j\o 
JloK^K^^»  Jj'^oj»  -JKraioi  l0*^-»»  y-A°  •)  >-»>i  J->-?  Q.J050  -.yOlN  »;  )v-^? 
■VJ »■-•■— U  J~.Vo.ro...  JJ  JloJ^K^  ^0  V^\;  -JKJi.^K.ü  V-*-^  v°^V^°/  .OJL-__s 
JJ?  ;öt._»/  yau^o_.MjJo  -.oJS^.3  yooda^v  j-*»t—->  t-3  yjoo  >  ffl ^N^.3;  ^^s-^oo 
Jov-äao  >.jL.)t,*«Ti3s>;  j^lo^o  Jb^.  \±t>\  olotvi-lioio  -,ou»  ^-/  'H  -)•,  -  «•>  -- 
_J^Oo/   .-j-J^_<o  J— Vo m  »)J   Jjo«  u^,   j_io/   jlaAV-o   J,l»/o  . '-otO*  JJ    nn. ft>'oj; 

.  'yOodojO^I     OJ..O    )LbOoi     loJ-s    J!^__v_.!So     ^.S;     >  jj^too     y__<>    ><wm  /y.~X  .  o>\. 
Jl>V-~>/     yQ-JÖ!     ^0.-^>    -JoOiJ     )loK>J^.tO    .'sfl   (T>l     yOOtla^s    ^-...»...Oi     J-:-=M     JJ     w<     t-3 

1.  Ms.  ifioaioin^a,.  _  2.  Ms.  H»v  —  3.  The  adverb  is  unknown  to   llie  lexicons.  —  '1.  Ms.  occ^-. 


roproofs  tu  sons  in  order  to  make  tliem  more '  industrious  and  vigilant; 
but,  when  they  see  them  making  a  wise  defence  to  the  accusation  and 
dissipating  the  reproofs,  tlien  they  exchange  the  desire  of  fault-finding  for 
the  desire  of  natural  affection,  and  are  fdled  with  tears  and  exult  from  joy,  and 
submit  to  a  defcat  that  they  have  made  an  object  of  much  prayer,  and  proclaim 
the  sons'  victory  as  their  own.  Aceordinglv  listen  like  fathers  to  vour  sons 
defence,  and  judge  upright  judgment,  and  test  the  matter  carefully  as  in  the 
seales  of  a  balance.  You  say  in  the  letter  that  we  departed  from  the  strict 
rule  in  making  union  with  the  Isaurians,  because  Philoxenus,  when  he  wrote 
to  them  in  the  course  of  the  controversy,  testified  that  there  is  nothing  wan- 
ting  in  the  edict",  and  said  that  he  was  in  communioii  with  the  prelate  of 
Alexandria',  and  did  not  omit  the  names  of  the  heretics.  Teil  nie  what  blame 
this  casts  upon  the  Isaurians,  since  they  are  shown  to  have  summoned  Phi- 
loxenus by  letter  to  the  high  Standard  of  their  profession,  and,  when  he  would 
not  at  that  time  rise  to  their  height  and  ränge  himself  011  the  side  of  strict- 
ness,  together  with  the  others  to  have  left  those  who  were  in  cominunion  with 

1.  (iäX)ov.  —  2.  -^oi/.tov,  i.  0.   the  Ilcnulikon.  and   so  wlierever  'edk-l'  occurs  in  the  li'anslaliun.  — 
3.  CT.  S.  L.,  p.  20. 


[125]  XXXIX.  —  TO  TUE  PRESBYTERS  AT  ALEXANDRIA.  207 

•)  n>*i  n^.  i)-n  o-.K-    Vl^oi    oot  J.jl.0^3^,  ooot  ^.sIoKjl^o*   ^_^cx     on^t 

).io^  ••o-»;o/  JLV^jläjjSs;  J-J'^t^o  la^  jlaslojt  yooi^  J~.o6t  K-.J_^j^./  jls/jo 

•  •  ♦ 

Vs_po  J^-^f-io   ,-ioo  .'J-MOj-a  »niv  ^2«^  a_co_3o;l.VJJ   K-Jjo^  K-J^o^ä» 
^Ao«_=)  a*ioöi/j   061  ^.-/       ^-oot  Jjl3lL./   .oux.io  ^  v^-*»-3?  v^®1  J^  *  2 
-01   V*^  \/   -%-^  ^-)i-«J    ^^J  sö/j  ^-*jöi  .-yoou^   yot^j/  ^-A^ 
Julsj    ..001    jL»^,^.   JL^iOJLiO;    «öC^     '-01-.JOVJ3JO    : >joo  I  ffl l!\  . °>N    vOJsl^aj; 
[loAi]   ^  a£.2u'~  jlojL^io  Kjupcus;  ^o^^J  yaaJLio  ^JüjJ   vs/;   [o]oi 

yS^ö  p  .-oto  o^v~?   Lslaio  [*]*»  °oi  ^"/   J.«^?  >^^i0  -'jL^Ot-«    |  JL  ]-»5oV 
VaJKA)   Jj>j.aj   jlojLsfcö^o   |^uö»]o   JJJäü   jm^Vki  iaaaj;  01A  [joot] 

^Ao»^;  -6t  jJ/  -.«xA-./  «\^  K~J.  ^ieu^aj  K_jJ^iavio  jJ  K-Uj;—/  0/ 
Jfcoiiö  ^.1   «öi^o   .JjjJ    [jJLaja^»    -öu>  ai>o   .vÄ-QJ    4oK..sl/    [v*J«J   ^-bo» 

1.  Ms.  with  point  following  (perh.  later  Insertion).  —  2.  Ms.  «JP^-  —  3.  Over  this  is  wind  appears 
to  be  an  estrangelo  »  inverted,  or  a  mark  of  citation.  —  4.  Ms.  aak.3l.i- 


3n  1    \i 


Flavian  who  previously  held  the  see  of  Antioch,  and  united  with  us  only, 
and  exposed  in  writing  the  imperfection  of  the  edict,  and  professed  that  they 
would  not  otherwise  enter  into  communion  with  the  chief  of  the  Alexandrines 
until  he  first  madte  a  defence  to  the  orthodox'  in  common  and  removed  from 
the  midst  the  scandals  which  separate  us  from  him.  How  then  do  you 
find  fault  with  them  as  if  they  had  neglected  these  things,  things  which  they 
were  in  fact  careful  to  put  in  writing?  If  to  write  to  Philoxenus  and  summon 
him  to  the  perfect  Standard  is  a  cause  of  hlame  in  them,  it  is  time  for  us  to 
hlame  some  of  you  also  who  in  the  royal  city  urged  us  to  go  [to]  Philoxenus 
and  examine  him,  and  to  bring  serious  accusations  against  the  [holy]  Cyril 
because  he  wrote  to  Acacius  the  prelate  of  Berrhoea,  when  he  advised  him 
to  disavowthe  12  chapters-  and  the  other  works  against  Nestorius.  But  it 
is  not  receiving  a  letter  from  men  who  are  involved  in  heresies,  or  otherwise 
not  of  a  perfect  mind,  which  subjeets  us  to  blame,  but  adhering  to  the  things 
written   by  [them],  and  not  Walking  in  a   contrary  direction.      I   am   much 

1.  öp06?o<;oi.  —  ~.  xscpä).aia. 


298  LETTERS  OF  SEVERUS.  [126J 

JujJ^»  ^.X^ao/;  [jLj^allo  ^J^o^»  -.ou^  ^ /  jio.tia-.oi;  [)iw.i  ]l  )K_»ol 
^K^oot  Ua-.'/  |.J»|iJL3  JJo  Jioi  ^Jp°/  llAJÄAiaa  .•  ya^x'i^  \OJÖi>  Lsia^o 
K.../  YjJU—jl)  j[K-j]ol  JJo  )ij  >  ->»  7~- /?  °°i-J/  .-)l[*].Naotv>  JJ  «oioJfcs»./ 
[K-.]/    [J_*  ]XsojLio  JJ;   V-^x    ©Ol  -vÄ^iö  JJ^[*.*]io  ^so  JJ  ü ii\   ^*;   JJo  .ou^ 

|^.Ö|    Vy  )a.oUt     J-L3--/     .J-^OGJLiO     OOI      [y-./     JOy.  jiO     JKjLiÖ    vTDOV^O     ^O    OlS. 

•  .oC^v  N-|-/  J^>cl.^m;  -61  )!^.JLiä_s  JJ  «s/»l  ^_»;  oöi  . ) Lo_^oa.i.:*L^  \\  .  eo  ..; 
[^•♦1  JLlVIaL./  .-oioK^.^;  oöu\  'ooi  jo-Jio  ...ts~.)t.*ict^  JJ/  J-^oajLio  JJ  o\ 
^-.lifco  J-.»|a|jo_./  JjLa^aj/  Jo/  JoCSs.  [  J^CS. ]—?[?]  JL»;oiaiw;  oöiS.  p  \oKj/ 
ya^ja.-^./;  .-yolvio/o  >voKx^  looi  )i~oo/  )J.ax3,x^a^  j  ^s^pf;]  w.ot..3  .-yoto/ 
s£oo_^.-2o_^L.2>;  va.jci  li.'JL^l  [o]/  .oi~^  JK._,/  )la.i-^a-.oi;  )1>->U  [  )K.]-jol 
./■■•./  \ooi~^  vJl.Si  j^JSo..^;  J— «o*^  ■»aa.ioi  ).n^<  .  ■  J  löus  /  )oi..\JJ  I  ^  |aeu.V 
•  .^nqiV)  )°>nm  ».a/o    )y— .»  t  ö  »  jl~q— .  |.j>/    U~*'^x>  K*.^i  ooi   ^.io  .  .'tv>/; 

230  v°  a.  JJ-^Ö    ^■"■J?l    &h    V*'     V^-^^0    •OJP°    V*^-a-,t-«/!    JfcsJiJLau.    JJ^Ö;    ^.OULio[»j 

I.  Ms.  um.  —  2.  I  cannot  reslore  otherwise;  but  Iho  form  is  elsewhere  «^l-l..  —  ::.  Ms.  ooi- 


aslonished  at  tliat  part  of  your  [letter  in  wliicli  after]  saying  that  the  cdict 
is  imperfect  you  write  lower  down,  «  We,  [when]  in  thechapters  '  which  wc 
presented  to  tlie  prelate  of  the  men  of  Jerusalem  we  said  that  the  edict  contains 
a  [right]  profession  of  faitli,  said  so  as  a  concession,  not  as  the  truth  ». 
Ilow  then  is  it  imperfect,  if  in  truth  it  does  not  contain  a  right  profession, 
and  does  not  rcmove  the  scandals  from  the  midst?  That  which  is  imperfect 
contains  at  any  rate  some  part  [agreeing  with]  that  which  is  perfect,  so  lhat 
[that]  which  is  wanling  for  perfection  may  be  restored  :  but  that  [which] 
contains  nothing  sound  [even]  in  part  is  not  imperfect  but  entirely  [false ' - 
and  is  the  same  as  that  which  does  not  exist.  [But]  howis  it  that  you,  when 
writing  to  fatlier  Stephen  the  Isaurian  of  religious  memory,  imitated  wliat 
was  [formerly]  said  as  a  concession,  and  said,  «  The  edict  contains  a  right 
profession  of  faith  »?  Or  liow  is  it  that  the  God-loving  fathers  in  Egypl 
reject  the  written  testament:'  of  defence  which  remained  with  them  as  they 
sav  from  fatlier  .lohn  the  archimandrite  and  bisliop  who  is  among  the  saints, 
[which]  is  composed  of  the  actual  bare  words  of  the  edict?     Or  radier'',  to 

1.  xE(pä).aia.  —  2.  Tlii-  i-  Ihe  sense  required.  —  ■'<.  Slpc'i^xtj.  —  '1.  |iäX),ov. 


[127]  \X\I\.        TO  THE  PRESBYTERS  AT  ALEXANDRIA.  '>'.)0 

y^.i  ^in)Ui    ^.ch  -.jb^io  ua^jaioi  J*l»/;   P°l-<0  JU/  i  im     JK^poo  ycuJ.£ol 

K^Jjl«^«;  ^-^ot  .J.ä_»>o  )L;^oiLo  ^.o^A-»/;  .  i»i.vt|   JoC^s»   )'t--s  JL^ V-^n. 

1,-^xl.  ^io»  <H^—  JJ?°   Ur-«V*   ),l,o \\ m ->fcoo;  '^«^io   .-oolo  ,»mii  >^73l£d 

^_.j  .  n  °v  tif>  JJ  .f^-0]  ^S-JL-=L^>>  ^*°«-^  ^~»/  w^t-i.  jJjo  |  ^-*>]  ts— .)»-.U; 
yOJÖi  vs/o  [  ^.Jok*  v-*?0-^  •.^•°^k  ^-»/  ^—J^po  t-<^^  f3  •ji-*-3;  L-3o.3o£S> 
-cno  Uo.*  Iq^ojls  . -Jv-Q.-/  la_.a.Jus  +s  .-) .. « »  v>  ,_~  .\  ^-»V^ö/  JjlXs  ^...VLi 
b<a— ^-3— ao/  ^..ta^  001  t-3  ooto  r^.  .•Jjl^.No  t  .3  . -J.  ^_aoo/  |j  M Ol  ^  —  01; 
I La.-_N  j_ia.\  ^  .-^j'f^ol   JN-^-jy^Us  ^-i— i  J-lsl»/  .y-co— si/j  Jy  i\  »  .y\j/; 

^Ols  i[H~i  JLjloq..»  qjöi  .y)K  m  -o  JL^V  ^*oi_.IVl^i;  la^?  JLjoJ-öö  —oioK../ 
Jla_»^po»  -fcoo/  ^.o«\-  K../  ^.»-oi  ^\c*\  JJ/  [.Jjj  ^«V^oj  ^«Jl^;  JL.»j  .'t-a^'» 

1.  Ms.  oaGätlv 


che  the  very  words  themselves,  let  someone  proeeed  to  say  what  heresy  it 
introduces  "when  it  is  said,  «  For  we  say  that  both  the  miracles  and  the 
passions,  which  he  underwent  voluntarily  in  the  flesh,  belong  to  one  only 
Son  of  God  »,  and  again,  «  Because  the  trae  and  sinless  Incarnation  from  the 
God-bearer  did  not  bring  about  an  addition  ol'  a  Lord ;  for  the  Trinity  remained 
a  Trinity  even  when  one  of  the  Trinity,  God  the  Word,  became  incar- 
nate  »'.  Bat  perhaps  you  will  say  that  the  words  are  rightly  expressed 
and  free  from  blame,  but  are  not  sufficient  to  demolish  the  scandals;  for, 
inasmuch  as  they  are  ambiguously  expressed,  even  those  also  who  call  the 
one  Christ  two  natures  profess  them,  since  [they  confess]  the  form 2  which  they 
call  the  Son  who  became  incarnate  to  be  one  and  the  same  in  identity  of 
hononr,  in  identity  of  name  in  that  he  is  of  the  same  [essence],  inauthority,  as 
weourselves  elsewhere  stated,when  convicting the  edict  of  ambiguity;  but  we 
ought  not  to  open  a  door  to  impiety  by  ambiguity  in  what  we  write,  according 
to  the  words  of  Gregory  the  Theologian,  «  For  this  is  a  common  sandal 
which  is  put  onboth  feet;thisis  an  image  which  looksat  everyone  who  passes; 
a  sifting  which  [sifts  out]  everything  »  3.     But  this  argument  is  then  [sound]  ' 

l    Gvagr.,  in.  14.  —  2.  ayf^a.  —  :f.  I  cannol  lind  Ihe  source  of  Lhis  citation.  —  4.  This  is  Lhe  sense 
required. 


rTERS  OF  SEVKR1  - 

L  .  ,*c\  i  a   ^  ■*»  -  i>  ' !  '      Ix.  ,r.ot    ~o<    ^Dc«oiJ<i_a3    L^_iN  g    ^.cm    *»•(      .  L«&sjl3co 
.J^JSo|     li_,ai    •    kaOI       ^w«     fe^AhftJ     -bc<<     >*0|    ^J       £0^-N,'     ,J       .   OC«JJ    Lsl-JjB« 

•.*—>«    aajil't'l   .j>  ot -i.v.lsc«   '.bc««   »oh-!^    yO^ob^    jäj    ,_3c     ojl>V'<    Ll3-.' 

P   ,_,.    oJS><>    .kV.   \jl3c       U     waX^'i     ~oi<o    .Ljdo'   •    w«      *3   .-CO    w.cx 
LwsajL3>  .,LsU    j^XDQ  La     |oa,  ^-.«    ojoh    :KaiflDoJ    .-L»U      Iva     bc«.    bs^a—wL 


!.0>OH     l,_3_NO     .Loci     )  t  ,^A  V»  I  K.Ai3gcl     t— ^-3       .LiO««      wil«      I     O^v         yOCU-'N^Ns, 

A^nV  ^1^^,';  (  L  — .i  L  |k*}Qll  001  AJ  L-30H  .ILcl^-S.^0  ^-30.  —N^ 
[k  -  «NO  -»\«i».  |LN^,N_~  |il3  bs_L3  ^ÜS.M  >£i_a>a..3C  Uo  :3ci\  l  A--\.>t>  ^30  v' 
^sJÜLJO  -.^.3i_^l3«  ^_-j3»->«  llo^>...3C  ^_3  *|v  t*t|  ^  -^i  bil  -.^S-wJSi^« 
N2JS«  ~.«  QQUJ  .«ÜL^w-Ji-iO  f$j.*\  |£  •  .  vaBAV^_^.W-^  L_JL_.,_3<  boO_~L  N^^—L 
^_,'OC,'«     yCUJtJ^     V„.»300    :I«0l3C     ^33_3^0«    I  XXiO     I  OtSV .     L^O     ,—3     tyO^fl«»»! 

Li^oi   ct.23oc   :^J3^.    |JL*^m>»q    |lAJtJ&aao    :|lf>  n»,    ;N»_3   ,-33   U-^3  ,_/•'!. 


-  -         . 


wheu  the  ambignity  i>  introdneed   und  tho]  trnth  eondemned, 
iü  then  expeUed  and  banished,  like  that  whioh  was  done  bj  th    sj      i  whioh 
the  holv  [Äthan  -    -    termed  "an  assembl  taiaphas'",  [vrhen  it  inti  - 

dnced]  tho     xpi  ssion  "like"  and  removed   that  of  eo-essentialitj  rder 

(hat  Ine    \     ins       _  rstand  the  word       %  semhling 

ho  orth    :.  \     '.     '  whioh  is  s         «ssenee' '  and  'thal  whioh  does  aol 

Bnt,  if,  vrhen  it  pronouneed  thal  [the  S         -  the 

Father.  it  had  added,  'that  is   identieal  —  with  the  Father*,  it 

wonld  r  .  Idition  have  limited  the    \      —       of  likeness  whioh  i>  [com- 

mon] to  both  and  eradieated  the  erro»       s    g  from  the  ambigoity.     So  also 
a  man  who         pts  1      right  ssion  ol  the  ediet,  it"  it  i>  enongh  for  him, 

and  he  de  -  idd  tho     s  -  whioh  remove  the  I       -      apens  a 

r  to  impiety  throngh  th  $  ••.  \\   rds»  and  falb  nnder 

n  that  he  i<  doing  detriment  to  the  trath. 
Bnt,  if  beides  the  ediel  he  both        fesses  natnre  ofGod  the 

\\  ithematu  s  speak     I  two  natnres  after  the  onion, 

-        I  properlies  of  these,  and  all  the  impiety  that 

\  ulim>j>K>  in    -  lullho 

-     -         .    .  --  -  --..'.      -• 

- 


i'j'i  XXXIX.        TO  THE  PRESBYTERS  AI    \I.K\.\\l)lil.\.  30J 

.•^^..£0.^0  Jlo-^.-io  >  v>;  061  ^coojot  i  »  n\  oi^o.^1  -.»jKa./  j-io,..  n\*>.a;  oöi 
J^oo_ia.j^.  ool  ■""""  -v*-3  *"*"  '\v  f '^!  0°*  jJ-3Q-CQ-^  Ji-oK— K-~ *  J*—-J  N-»— »lo 
lo_\»    K-M;    Jl^J-3    .'1-1301   olSo;    JN—öCSx    ^^-^  V>  V)    ^Do—i-^-V-^? 

',  r  °> » ;   ^-äÖ  -K-*>/     JJJLo    tol'^  ^-^JO|    *3    ^^O);    ^.OOt    ^x-^iO    .r-^coa— Jo^is-o 

.  i  --  -.mn  .  Vft.  -«.  JJjy?  »s/»  ooui/  .-Jlio_io;l  -Ol  J-Lio  -.^-.oC^  k— /  )..Jl-..=> 
•  |or.  .oiv>  i  .1 '^.  ^.o,  ).idoij  .-^JL^jaJo  Jou^S  k-^~?  '♦"•^-■•?  -•Ö'  J-o\  ^.iö 
J.*Vaa\  ^^^jot  >m  .°»l^k-»  »  ■  «,i/»<j\  i  ^-a^I^o»  ^^ot;  )jooi  la\  ^_-»  Jj**~/ 
Ji.a__i.fio  .  SO  vooy,^  <  ^-,— oto  •  JK_oC2_s  "^^V___0  sCDO_.^^-«Wnv  ?  J._-__oV 
^_.»  ,_i  ,)ii »  N.  |Lb-— 00  jisölns»  jla.-.,,...  °>  \  ^o  -.J_ia_.;.o  öi-;a.___s_i»  -fcoo/ 
-Ol  ^  "»'■  ,^--->  :*>  ü  V>  V-K-»  ^---*ot;  JK___oL  »__3  :JloK-K— \  J,__X__o 
.-v__oö  oi\  N— /  vmn  .tN_.^v ;  |.._oi  oot  »_<  oot»  oöi  -oa .\  .  m  _ «o  J»ot  V-~^v 
,*o'»J  ~.»  Jj/  *\P°/  J-isoi  P  • .  J.3a__.^>*_._  J.ia*.£Q.aubO  lo_v  um -V-*»  *___tOt_ 
-öt   j-a.coa.io?    ö»_».   IS^./    ^.iö  y/   ..J— _cdo)_2   j^öij   —öi  .pö/   -_>^;    vr>i\  .»  — öm 


i-  Ms.  *»»;—'• 


confirmed  a1  Chalcedon,  he  has  removed  the  danger '  thal  is  expected  Crom 
tlic  ambiguity,  and  lias  bound  the  understanding  of  both  parties  under  the 
yoke  of  exactitude,  and  has  also  followed  the  law  of  Gregory  the  Theologian 
wlii.  In  the  3rd  letter  to  Cledonius  v**rote  thus  :  «  Since  therefore  the  same 
expressions  when  rightly  understood  are  consistent  with  religion,  but  when 
badly  interpreted  contain  foul  impiety,  what  wonder  is  it  Lfwe  apcepted  the 
whi'iIs  of  Vitalis  also  in  a  more  religious  sense,  for  30  our  objecl  arges,  w  hile 
others  are  furious  againsl  the  sense  of  the  things  written?  » l  Lct  us  there- 
fore acquiesce  in  the  Spiritual  distinctions  of  Gregory  the  Theologian,  and 
slnin  ambiguity  only  when  it  Stands  alone,  and  In  the  double  meaning  inflicts 
injury  on  the  truth;  but,  when  ii  is  made  subservienl  to  accuracj  by  the 
addition  of  more  perfecl  Statements,  le1  us  accepl  it.  This  same  teaching 
is  given  bj  Basil  also  who  has  the  same  spiril  as  Gregory  in  the  epistle 
wliicli  he  w ioh-  to  Maximus  the  philosopher,  the  words  being  as  follows  : 
a  Hui  Cor  my  part  I  musl  call  whal  is  yours  mine  :.  As  to  the  term  'Iike  in 
essenfH;',  il'  it  lias  added   'withoul   Variation',   I  accept   the   expression,   as 

I.  xiv3uvo(.  —  -1.  Ep.  103    /'.  '<..  XXXVII,   199  .  —  3.   Bas  I        ,/yr,  -.:.■}.-,,  iSiov 


.'502  LETTERS  OF  SEVERUS.  L30 

la*a*9   ^.o(\   cx\  +3   0^1    L*o   f\    -.jLo   Ij.-^  U\   ^  ^n>»  •  .J.ai-vw-a*  J]*t 
231  ra.  .JL^so/    to_o_ii   «011    JN»ia^^^    )K.^.^il    y—\i   ,^»;   Lv>^  .(.-.^^io  J..*j20o/ 

„_io   )\~>\.%.   jouSxo   .JiotaJ    ^-io    jjotQJ    ^3   .alDLrol   J.^.a.»JL_^   vaj6i   ^/;    -w.cn 

la\  jioiaj;  JJo  -.yoyäo  ).a\-ai  ^joöiKj;  J.^_\jl-o  >ooN.io  ^-.^  )J  .L>..ooo/ 
"^oot  och.j/  .j--*/;  «öl  laS.  JL^^mm;  J^^^cdo/;  JJo  •.)'♦-*■  la\  J»V»!  JJ°  '.J»°iaj 
w.61  ^io  ^-.;   yj   .JLo  li-__J_\  Jj/   ^-».la^o  ..sa.m.j   li-iö/;   J^*/   ^W    U^oi? 

_6|  . 'j-UisL  sj»JL«V  ^O  .^O  w>.^lcDO  .yOt-JL  XI  Vi  ) )Sv_.Vaiv)._5;  ^.^.\oio  V-»--^ 
I— coö  vi  1  ya+jo  ^J&^locm  ^_J_\oi  y.-/  *'t^©J.J;  xrW-Xi0  \J-**^°  ^"-^i  ^V. 
.yQ^a..^/;  LiichcO.  :  l-.Va.ca...  / »  J.-, o^_s  -Q.2Lio.Js  Vj.^xöU/  ^.jsj  J,_~  p  :)loiJ»/; 
'K-«utU/   JjLi^K^o  Jla*_s,.io  ^o;    )lajL*._>  loiaivco  oC-n-5  +3  .^-JL-^Lo 


,_»-_>0 


JJJ_x;   .-ylal-v  J001   L.x_ .,...    I— o^  vja2uioo    .\;^ja.^i    ^--^01    v3lcooU7j   «01 

1.  Ms.  &">»Uf. 


Coming  to  tlie  same  thing  as  co-essentiality,  that  is,  according  to  the  sound 
meaning  of  the  expression  'co-essentiality',  which  tliose  at  Nicaea  also 
understood,  when  they  called  the  Only  one  'Light  of  Light',  'true  God  nf  true 
God',  and  similar  things,  and  consequently  introduced  the  expression  'co- 
essentiality'.  But  it  is  never  possible  for  us  to  imagine  any  difference 
between  light  and  light,  or  between  truth  and  truth,  or  between  the  essence 
of  the  Only  one  and  that  of  the  Father.  11'  anyone  therefore  takes  it  as  I  have 
said,  I  accept  the  expression.  But,  if  anyone  severs  'without  Variation' 
from  'like',  as  tliose  at  Gonstantinople  '  did,  1  am  suspicious  of  the  phrase, 
as  diminishing  the  glory  of  the  Only  one.  For  even  in  the  case  of  things 
that  resemble  in  a  few  points  also,  and  are  very  much  inferior  to  the 
Originals,  \ve  are  accustomed  often  to  use  the  expression  'like'  »  ~.  In 
accordance  therefore  with  these  enactments  of  the  fathers,  sinee  a  mention 
of  the  edict  was  once  inserted  in  the  defencc  of  the  Isaurians,  we  have 
accepted  it,  because  the  whole  evil-doing  lhal  is  contrived  by  the  ambiguity 
was  removed  by  the  very  fact  that  the  things  that  are  lacking  were  added, 

1.  In  360  :  see  p.  128,  a.  1.  —  2.  Ep.  9,3  (/>.  G.,  XXXII,  269). 


[131]  XXXIX.  —  TO  TUE  PRESBYTERS  AT  ALEXANDRIA.  303 

oiSlIä)  J^^ajLio  J.-o,_3  'vnaiOL^;;  vOJÖ«  .-Jl^J-s  K^cüao  «2S.  ^öot  Jjo^J-^j 
>  JL.,..../;  J_io  y^\  \>  m\  Jl-j/;  y**\  \-*-^  oA  -°°°t  ^*»t-*-*ö  v°-^-°-^/ 
^./  ^.j  ]io  .^.x-j.^|K>c  Jljj  Jjlooi  ^.-/;  Jliö  lab,  .^a^^l;  Jj»oiai^> 
^„.c*Ai.  "^^oo;  «6t  ^£^»0  jJ/  .^oa_a_i  yOi^.;  JJoa-aAj;  yi,»N^>;  oöt 
vÄja^aS  J^a*A-.j  y-*\  l*,i.iH.\o  JlaJbaJ^o  .J.ia^.\  ^jl«  ^oot  v^J*- 
I^.J-.aA  Jj'^J  ^-^ol?  »ö»J  •.^-J^*»,*.ap  "^»A-io  jll^S;  JjOi>  K^-J.0  :Viö/ 
.  .  »o»i  ,-^.J  *V-oJ  v»©t-^3  ^oo  JLJb.^  ^-ioo  .Viotu  jaJSo  laA 
) ) n  i  qi  \  ^  -M7.  \jh2><L^^>  '.äiS.  K-./  i-^a-Jt;  v*oi;  JIqjujoOo  laJb.  ...,»'..  ftoo 
JjLicu^JLio  JjU^jo  Jju»a-^  oo-wJ  JJo  .JJl_*^d  Jlou»/j  Jou^  ^_io  K^^°>  i 
.»QJtJ  J>;  K*_s  ^io  ^oC^o^^Kj  |i.ais^s.io  JK„>  Jjo  .jt^-coaiQJ  Jlok-A— ; 

Jv-^JL-io   U-^-o  ^-^o  »  Jjt«»t-o  ,.3   Jioio   -.^  K*\   K4.  V  .  ft^o  JLao»  3/ 


1   Ms.  ^a-»^,. 


and  a  clear  defence  was  made  to  us  that  cxposed  the  imperfection  of  tlio 
edict.  These  things  I  was  desirous  to  write,  not  out  of  self-seeking ',  bul 
because  I  liave  inserted  in  the  letter  a  portion  of  what  has  often  been 
addressed  by  me  in  laborious  arguments  to  niany  who  maintained  that 
the  edict  sufficed  for  a  defence.  Itns  not  as  one  might  think  because  we 
cling  to  the  memory  of  the  edict  that  we  are  compelled  to  employ  words 
of  this  kind,  nor  because  we  wish  to  oppose  you ;  but,  since  by  reason 
of  our  sins  'we  have  been  made  a  spectacle  to  the  world,  and  to 
angels  and  to  inen',  as  the  wise  Paul  says2,  and  we  are  henceforth  set 
under  the  eyes  of  everyone,  we  must  speak  the  words  of  truth  to  everyone 
alike,  and  guard  ourselves  beforehand  against  causes  of  blame  even  from 
all  quarters,  and  use  the  examples  and  God-inspired  teachings  of  the  holy 
fathers  to  guide  us  in  wliat  is  right,  and  not  love  laughter  and  show 
ourselves  betrayers  of  lawful  accuracy,  nor  yet  incur  blame  for  lack  of 
learning  and  spring  beyond  the  bounds  of  the  wrestling-space,  but  wisely 
consider  the  saying  of  Koheleth,  «  There  is  a  righteous  man  who  perisheth 
in  bis  righteousness  »3.      Even  now  we  are  ready,  and  that  since  the  holy 

1.  Representing  ipiXotiiiia.  —  -■  I  Cor..  IV,  9.  —  3.  Eccl.,  vn,  15. 


!31  r°  b 


304  LETTERS  OF  SEVERUS.  [132] 

Liu^-J  JK-Oo;;  oou/  ;o_— ^v_3  .J^OOJ  vjooa^So^/  la_^.i  -.^  oKp  ..  ^. 
^<X^i  -,-äLi.  Jjü/   ^-*>   ]l?    [U]a-/    \^  ^V**»!   s~^°£*  J^aLAo  J-^a» 

voot-j-io  1j-Sft.>J./    ^Ot^0?    ^-»öuS.   ^ai;   *3  .-|^»a_floJ_s;   |_£Q_3o;JlV/   yQJÖi 

twMf^oU/;  ooi  ^-.;  3ooio  :,A  oK-3  J^oio  .a../t'rt>/  JM  mo  v>  t  )  m  *>oil;/ 
^_^ot  .-QjLiäA.  oiloi  »jm>n\i  vQJoi  tsanm;°i|  jot^JJ  w»^cu»V;  [\oouioo] 
.^.äi  "^fl0?  )^^°  .Jlaau^.^o  Kju^iCLS  yi.o-f-.j.-aA  oooi  ^_N._..M  vs/; 
[^Ü^OO   pj    -.x^.»    )ÖU)Ji  vQj\  „-L^   v3/;    ^joi   .J-uloö-   )V-=lä>  „_^iöo 

\o»j    j);    [-po|]i./j   ^*Aoi   ^x>   V-^-^   yoK-j/  y.1,.  ->»'..too    jjlaio;   «6« 

)k.-^-.  i>  °>   ).|^iö    ^]-»  4vaX_io    jLsoua^;   ^j   -6i  )K^  );«  o£sJ; 

^lo/    K-oöt  J-^^»    [.-yaaljn  .  m  .»   %m  .  °>  ^U;   Jj/    Jlij —   ^--»  jjoi   .^^-aloj 

1.  Mg.  oJ-^U- 2.  Ms.  to>ajoii-*ß.  —  3.  Ms.  ooiO'  —  4.  Ms.  with  stop  following. 


John   the    presbyter    and  archimandrite    wrote  to    us,  to    proceed  to 

Egypt,  only  provided  that  he  will  choose  für  us  a  quiet  spot  suited  for  our 
purpose,  so  that  we  may  not  be  annoyed  by  turbulent  men,  nor  yet  suffer 
iiijury  from  our  opponents.  For  tlirough  your  saintly  prayers  those  orthodi  >x  ' 
in  Isauria,  forrning  a  determination  worthy  of  their  previous  life,  and  being 
tlic  first  to  incur  danger2  on  behau'  of  the  common  hope,  have  lawfully 
instituted  an  orthodox  archbishop :!  :  and  now  both  the  man  himself  who  has 
been  instituted  [and  some  of]  the  God-loving  bishops  who  performed  liis 
institution,  men  who  were  indeed  known  to  our  meanness  in  the  royal  city, 
have  written  us  letters  that  are  very  excellent  and  füll  of  propitious  hopes, 
which  we  will  also  read  to  you  our  fathers,  [when]  we  deliberate  [lipon] 
what  is  ben'eficial.  For  you  [will  see] ''  from  what  has  been  [said]  that  We 
should  not  [reject]"  so  mueh  good,  and  accept  the  contrary,  or  rather1' 
simple  [words].  And  this  I  [Iieartily] ''  wish  [your]  sanctities  to  believe, 
that  1  would  have  chosen  to  l>e   burned   with  fire,   [in   order]  that  what  is 

1.  öp965o?o?.  —  2.  The  word  xivSuvcüaai  is  here  preserved.  —  3.  As  Solon  was  appointed  before  Scv. 
became  bp.  (S.  L.,  i,  2),  this  nmst  be  his  successor,  probably  Stephen  (id.,  p.  160),  who,  as  no  bp.  of 
Seleucia  occurs  among  the  exiles  (Mich.,  p.  266),  may  have  conformed  on  Justin's  accession.  Solon 
sein.-  to  have  been  alive  in  516  (S.  L.,  i,  22).  —  4.  This  is  the  sense  required.  —  5.  näXXov. 


[133]  XL.  -  TO  TUE  MONASTERY  OF  BASSUS.  305 

1^1  J^J_k-9  -,^1—V  oiA  [*a]  <ä^;  Jk_ao/  -Jt-a-»  1<*^|I   [\{]  ^? 

«ULm iO 


XL 
•b. 

n. 


^*Äj/  JJo  -.Um»  >■»  *  .V  JJo  \*'i%n  jJo  .JloN-K—  ^.ikj;  ^ju^A*.  :^_*ooi 
.^.ouoKliLio;  ^.x-.y-A^m.^o  'jjo^^u^;  3  sfloojouojco.^  osloKji/j  -)-i'f—  / 
JJ^^cd  jloVl/;  -61  :)Kjl^^d  Jlp.»  JK^Aoa  Jlo_,_~o  )ln°>,m  iab>  ,_»;  vj 
.J-0-.X3  jj  ,-^.jl  ,_2>o  JjjfcO  0/  vAJ  JJL3°'  y**U  y°y^°y.  ••'Q--J  )">»  ^  J^° 
.^x^jl^l  .^eyiobo^o  ■  •^i„.>\'0n  J-iUq-  JJ»  Jlorv.oii-a  +s  -.^»aj  ^-^   JW° 

1.  L  "O.  -1.   G  «Bloß*»./».    —  3.  G  u»>oOä=>-  ._  ',.  I,  poiß^ii. 


gratifying  to  you  may  be  done,  and  especially  where  with  the  gratification 
tliere  is  combined  lawfuluess  and  reasonableness.  Bnt  tbese  tliings,  [if] 
God  pleases,  we  will  [consider] '  at  lengtli  together  when  we  med. 

XL.    Of   THE    SAME  FROM    THE    LETTER  TO    TUE    [NMATES   OF    TUE   CONVENT   OF   THE 

HOUSE    OF  MAR   BASSUS,  WHIG!!   WAS  WRITTEN    ON    THE    SUBJECT   OF   NAMES2. 

For,  if  we  are  about  to  require  strictness  like  our  strictness  which  we  516-7 
observed  when  we  were  living  in  seclusion  in  raonasteries,  we  sball  not  suffer 
presbyters  or  archimandrites,  or  anyone  eise  who  took  part  in  the  synod 
of  Chalcedon,  to  be  named.  But,  if  we  have  regard  to  the  complete  conjunc- 
tion  and  unity  of  the  holy  churches,  which  extends  to  many  countries  and 
churches,  it  is  not  easy  suddenly  to  observe  or  think  of  any  such  rule  : 
and,  if  we  do,  we  shall  unwittingly  fall  iiito  useless  confusion,  and  upset 
everything,  since  such  tliings  are  not  of  a  kind  to  stand  at  all  in  the  way  of 
the  general  beneiit  of  peace. 

1.  This  is  the  sense  required.  —  2.  The  letters  on  this  subject  may  be  presumed  to  have  been 
written  about  the  same  time,  and  the  dalu  is  fixed  by  ep.  'i5  and  16,  which  were  «rillen  white  Dios- 
corus  was  patriarch  of  Alexandria. 


XU 
G  47  V  b. 

L  34  v  b. 


306  LETTERS  OF  SEVERUS.  [134] 

^^io  yQ-xaiJjj   jlok-K—  -JKjüq^  JlcL,»—  X^N   Jlöi^/t  .^*   ,,_.;    J;oio 

:J~oil;     )  -  o  -  Lso    Jla.io,_s  ^-*;    c*i    .JiN-bl/     )oi.iQJi   ^^^o    ju/    jJ     -.-öc* 
K-JjJjs  •.too.-JL  ).*ä>o)-3   Jq-a  a\o  J-sjJ    )v^>    j-^oj;    )  ^nräs/;   4^£oo;ouai» 


9 


<;.  i,  ai,|tü.  —  7.   L  vooiowttÄ).  —  8.  i;  ^otfc^Jio-  —  9.  G  om. 


XLI.    FliOM     THE     LETTER     TO    MlJSONIUS    BISIIOI'     OF    MeLOE    I.N     IsAURIA.',     THE 

bkginning  of  wiiicii  is,  «  When  1  came  to  the  high-priestly  throne2  ». 

516-7.  And  know  this,  that,  where  general  nnions  were  concerned,  the  fathers 

did  not  wish  to  inquire  into  the  ohservance  of  tlie  strict  rule  with  regard  to 
names.  Many  of  the  318  who  assembled  at  Nicaea,  as  ecclesiastical  histories 
relate,  were  present  at  the  synod  at  Ariminns  [sie]  and  at  Sardica:! ;  and  still, 
thouffh  the  doctrines  there  laid  down'1  were  not  approved,  no  one  contended 
about  names.  And  in  the  same  way  at  Nicaea5  in  Thrace  also  the  synod  of 
bishops  which  pronounced  that  the  Fatlier  is  like  the  Son,  not  co-essential, 
was  rightly  rejeeted;  and  yet  there  was  no  question  about  names  atthat  time. 
It  is  a  long  matter  to  recounl  Ihe  other  rejeeted  synods,  that  at  Sirmium, 
that  at  Lampsacus,  that  at  Rome,  that  at  Zelo6,  that  at  your  Seleucia,  all  ol 
which  the  synod  of  the  150  caused  to  be  passed  over  in  silence  as  if  it  liad 

1.  S.  L.   i.  3,  4,  22,  2:i.  It  is  clear  that  this  lelter  was  «rillen  before  the  last  :i  of  Hirse.  —  2.  6p6vo;. 

3    Xhe  synod  of  Philippopolis  is  meant.  —  4.  The  word  8oYnacTi<j6j)vai  is  höre  presen-ed.  —  ;">.  Nico 

is  meant,  and  Sev.  intends  to  say  lhat  llie  s\nod  of  Nice  was  rejeeted.  —  <i.  Zela  is  meanl. 


[135]  XLI.  —  TO  MUSONIUS.  307 

ya*.  -.Ja-^  J— o^      ;o-J^s  JJ/  .^S.   K.iJi»/    )<Hiöji*   )i't-l^-   jÄOsls  o/   jj^o»  '  L 

^Dobs-ioLU  po  .Uou  '^a^Kx^olo  )).iobOi.Li  (jooio  -.It-s^  Lm..^\o)l  Jv-so  j„s/ 

.iv*  .  m'.K  n  jt  ->.\  :vCOa.£Q..£5).Z>«  )K.  <  l(o  *£Oojoi_»a_flD  VLi*  )  %  .,  f>  ^_o 
J— s/;    ooi;  >äU.JDilLa^    ^-=>-^    ^-*)'»— ' axio   -.oooi   »  .»  tÄsjfX^o   oöi;    L.^.ca:*5 

"^JO    ^)Ot^O    jIX^OO     >Oof>00    JJo    .O^CL^A    j-JLfiD     L^iO^Ö»}       '  ) loJL^^CQ.^o\o 

^.AK.s!^.!ioi  .  Of-jL-b.  JJ^Owpeui*  )->-3>j»f  .-Kj/  ;im\)  J^co  a^  ^oo  .Loci  joUQJ 
ji  Jjl/  JIS^aJcL^  Jlo-.^  J-i-W?  >■•/  .  «\oi;  .v£Q_.ia^..cQJi  )lcuu>-3  ^\.-» 
.^.^.iv-^Lv.io    L\,io|.D  )  «ton~>   JL^^cd    p  .ji  ,.n  ->    JJ»    'jui   JJ/   .^_..c*\   ^-/ 

'%,-«■  JOl    ^>^iO     .OOOI     ^^*-^/      y)  « ^rt>     «    «V^J      JÜOs^JlV      )t>s^Jj.Alk_3     ^3/o 

lo  l  «ßs-Q  laS.  JJ  •.)lt^iS  UaKffiVi  )Lüo^  )Of^>o  Jlaic^.*.  :Jjio»j  jj_2)_2* 
..väoKjlJj  JjLijo  ^&ocu;  j-Lsjj  V-*-^  J-JP/  .^K*ik»i,  K-j'1  Jjls;  JJ;>  JtOivio 
o'ffii  ^.Joo«.^  p  ^_»;  ^..»^ot  .L.i>.jj  JJ10  J_i^sj  ^dci  Nfc-/;;  ^.ömo  'Jjlsj  J.i3oj 
^O^AiO  -'y  ">»»  <V>   Lo^-CO..^       )  fcJUJLsLs   '  ?o_~L   jJo  .^OOI   jiK.00    U-^)?    -.^j/  * 

1,  G  u»^oaio.  _  2.  1;  iqonn"^;.   _  3.  g  pl.  —  St.  Mss.  v^w    —  •"••  G  "">•  —  6.  L  l»*lo.  —  7.  L  J-ot. 


forgotten  them,  not  introducing  among  us  any  vain  talk  or  superfluous 
inquiry  about  names,  but  only  asserting  the  divinity'  of  the  Holy  Spirit 
together  with  the  Father  and  the  Son,  and  explaining  the  Intention  of  the  318. 
And,  when  the  holy  Cyril  ^Yith  the  holy  synod  at  Ephesus  accomplished 
the  deprivation2  of  the  evil  Nestorius,  the  bishops  of  the  East,  though  they 
contended  for  bis  rejected  tenets3,  afterwards  agreed  to  the  deprivation2  of 
that  wolf  and  the  rejections  of  the  hateful  tenets3;  and  there  was  never 
any  discnssion  about  names,  althuugh  how  many  do  you  think  had  died 
in  the  meanwhile,  who  contended  for  the  wickedness  of  Nestorius?  For 
these  things,  as  I  have  said,  general  unions  have  no  room;  but  they  remained 
without  examination;  since  manyare  in  faet  passed  over  at  Councils,  although 
they  have  often  been  involved  in  impious  opinions.  Since  thcn  at  the  present 
time  some  common  agreement  among  the  ehurches  is  hoped  for,  do  not 
lower  your  mind  to  untimely  hair-splitting.  As  there  is  a  time  to  speak  and 
a  time  to  be  silent',  so  there  is  a  time  both  to  inquire  into  a  matter  of  this 
kind  and  not  to  inquire.  Bear  these  things  in  mind  and  be  rightly  disposed, 

1.  The  word  BeoXoYSjam  is  liere  preserved.  —  2.  xa6aipE<ji;.  —  -i.  56-(\i.oLta.  —  \.  Eccl.,  in,  7. 

PATR.  OB.   —  T.   XII.   —   F.    ■!.  21 


35  i"'  n . 


G  18  i".i. 


308  LETTERS  OF  SEVERUS.  [136] 

,  35  r.  b.'  JÜUJLf   |.Jxs^^io     Jt-lo       ).-.J<xd   [jsKs  JVok-co   vOOt^J   .,—A,^   Jlaieyja   öu> 


L35 


<;  'iiiv"  b, 
L  32  v"  b. 


516-7. 


l$i.£  y.*\  Jlaj^t^o  yOOiiK  K-X;  ^J^-»/  *JLldoi  Jv-*>/?    jJk-*>;  |lOoo  ool 

'jclAjq-jJJc  -.)  j.?o„n_N  i/i  ^Do^.^a\o  ^oatYi^/%  JJq,Si\  vsIo'Ka/  .'yfi  .\fmfii|; 
•Joe*    ;a,.,\^    ),— ;    jJ/    .>*_i!    Joiiäji;    )K-a3iio    J,—  'jW?©    <vo  »\  f»n  n.i/; 

1.  G  •Joa^iSol'-.  2.  G   t«uev«»\ttii».  —  ;;.  Q  um.  —  4.  (1   iaam9|V.  —  5,  L  uMa£>«"Uo'  —  6.   L  U3i  p. 


and  havc  no  regard  to  men  who  cleave  to  division,  and  find  fault  with 
everything  in  the  same  way,  whom  the  sacred  Scripture  calls  backbiters  and 
enemies  of  the  common  peace,  and  Christ  the  God  of  peace  '. 

XL1I.  Ol'    THE  SAME   PROM  THE  LETTER   TO  T/HEOPHA.NES    TUE    SCIIOLASTIC. 

For  that  to  be  devoid  of  dispensation  is  a  subversal  of  every  action  is 
testified  also  by  the  text  of  Proverbs  which  says  thus  :  «  They  that  liave 
not  dispensation  fall  like  leaves  »2. 

Of  flu'  same,  from  lln1  same  letter. 

We  see  that  the  champion  :1  of  the  truth  also,  tlie  man  of  blessed  and  very 
beloved  memory,  Timothy  arclibishop  of  Alexandria,  walks  in  the  same 
paths,  and  through  the  Encyclical  letter  communicated  with  Paul  of  Ephesus 
and  Peter  of  Antioch,  and  Anastasius  of  Jerusalem,  and,  to  put  it  simply, 
with  all  who  signed  the  Encyclical  letter,  and  that  lie  did  not  demand  any 

1.   Rom.,   i,  30.  —  2.  Prov.,  XI,  14.  — 3.  aytüvidtr,!;. 


[137]  XI. III.  —  TO  TIIROPHANES.  309 

»V«*J;o  .)  n<r>'°>  '^xa  ^jt*.L.i/j  öua-*J;o  .  jnn\i  JLfloj'Kjv  >  n*  vm_»_flDioi; 
•*^oi-  \^°?  M3^  ^°°  .-vas-fcÄioi;  ) *  . ,a  Jj;  >^a  ^_io  Jl,_;l  Jk^otO^ 
yooj«^/  JjLia-.ötio  Jjl^jl^o  Jjiaio  *^./j  «ö»-3  yQJÖ»  yoo^s  i«^*oooi  2^»;i 
Jl»»>    K_.J_ia*:iw«;    «öi    JJtoö»    jts.^joi.3    JK^io     JoiS^j    \h<^s>    ot^yjs    oooi 

*JL.oY  Ij-.  »...°>ii   oiK—s  V-^t^o  JJ;   och;    .-JV^o/o 

.3^0;     y>*\     ..^JL-      JL^     jj    '''\J^l     JjXLSÖ^     ^     K-/;      V-*^     ^-^<H^ 

♦  ^i^   ^io  j^cu^flo;    «öl   :sm .  i°io)i.  la\;   Ji't-xJ-=>  J»oJ-ä>  Jjt^t-o 

'.t-^   K-J-flOCOCUO    K^Jjcllo    )joi   .Jocu   jlöu»/    ^-io;   yo^o   V^ä>?    ^-«?    oöi 
'"^^S.  ^io»    «öl    ^Q.^X3o)i   la^;    jlj^v  J_s  .»3Ü^.iO    Jioja»    Jju.,-0    och    vS/;    Jj-3-./ 

»Jbcu^p 

R»ia  ^v  —  3.  Ms.  sin:;. 


rejection  of  names,  but  set  one  purpose  only  before  himself,  to  root  out  the 
Iieresy  frora  the  foundations,  and  to  show  that  it  had  been  unanimously 
condemned,  and  to  free  the  right  confession  from  every  evil  species  of  heresy, 
and  from  the  mist  that  arises  therefrom.  For  all  those,  inasmuch  as  thev 
were  like  Moses  faithful  servants  in  all  God's  house',  were  instructed  in  the 
sacred  text  of  Proverbs  which  wisely  teaches  and  says,  «  He  that  dispenseth 
not  his  house  aright  inheriteth  winds^2. 

XLIII. 

For  in  matters  in  which  we  have  patristic  examples  we  are  not  to 
blame,  as  the  holy  Severus  teaches  in  the  letter  to  Theophanes  cited 
above3. 

But  he  who  does  a  thing  which  was  done  by  the  fathers,  he  aets  canoni- 
eally  and  lawfullv,  as  (he  holy  Severus  also  teaches,  in  the  letter  to  Theo- 
phanes cited  above  3. 

1.  Ilebr..  in,  ."..  Mary.  «  For  all  who  like  Moses  are  faithful  in  all  God's  house  :  l>nl  he  means  one 
i.i  anderstand  the  church  ».  —  J.  Prov.,  xi.  29.  —  3.  There  is  no  previous  citation  of  Hie  letter  in  this 
doeument  (a  defence  of  the  deposition  of  Lhe  palriarch  Paul  ofAnliooh). 


L  3:1  r  a. 


\  I.I  11 

M  173V"  I 


M  175  v"  a. 


16- 


310  LETTERS  OF  SEVERUS.  [138] 

G^sjya.       ♦*'  oocu3.tly*73,:i\M  oocurr\c\r£?    &cd*   r^-k^rcf  ^2n   caL^ 

)L-ia^  JjJ.:so  "\xi  \oKj/  ^-K-ai  )LA  >  vi  \oo  .JLoC^S  j.^oi;  j^oa^cu  Jjlsoi 
)  i,  .  \  vi  yo'^  .v»oioK^/  jjjxi^  -.-oiaiOs  JK^o  ^o  ^^aüi;  J.is  ^oo  Joou 
J  Vi»  (Y>;  _ch  V»o  ,^^001  J;<M  .yOocH-J  JjLO;  -.J^O;  jK-.~-i.oo  J-jsä^o  j-».^ö; 
:^aJa»»oi^  ^ot-P;  ^6  y^\  :\\-^ä>  ^o'"-Xy°>  ju/  j^^  ^6  y/  .^Ji   jJo 

p  JJ;  ,JV<^a  |Jo  J-^ULO  K^J.»  ^^\oii  .  c*\  joou  Lmoio.^  ^*j>  J^a*.  jis/o 
from  £*'£ 


XLIV.    Of    THE     SAME    FROM     TUE     LETTER    TO    UrBAN     TUE     GRAMMARIAN, 

which  begins,  «  When  I  read  the  letter  of  your  learning  ». 

516-7.  In  dealing  with  abstentions  with  regard  to  names  preserved  in  the  sacred 

tablets  we  must  in  fitness  duly  compare  the  things  of  which  the  sacred  Scrip- 
lure  said  that,  when  they  fall  into  water  that  is  contained  in  small  vessels, 
they  pollute  it,  but,  when  into  pools  or  wells  or  cisterns  containing  many 
streams,  they  cause  no  stain  or  pollution.  For  the  law  of  the  divine  Spirit 
said  thus  :  «  And  every  drink  that  ye  shall  drink  in  any  vessel  shall  be  polluted; 
and  everything  on  which  anything  from  a  dead  body  falls  is  polluted.  Howe- 
ver  fountains  of  water  and  pools  and  cisterns  of  water  shall  be  pure  »'.  This 
principle  then  ought  to  be  observed  in  the  present  case  also.  If  a  man  sepa- 
rates from  many  on  the  ground  that  they  are  infected  with  heresy,  or  that 
they  communicate  with  those  who  are  infected,  let  him  with  all  bis  power 
maintain  abstention  from  the  doad  body,  and  not  mention  even  the  name  of 
those  who  are  under  suspicion   and  not  genuine,   lest  iL  fall  and  pollute  the 

1.  Lev.,  XI,  25,  26 


[139]  XI. IV.  -  TO  URBAN.  311 

^ts,,m\>;  ^Ao»  JoU>cU  %-^-oi  ..JLajj  JJ »  ^»ö^o  Jk~.;ol  ),—  J.ia^  4*^» 
j.-3?>-*>  .JKJJ&Obo;  joouo  )»/  ^--i  v/  •  J^-* *  V*>  )°+*  Jk-ÜO  J-^o» 
Ja..*-  .oVl=)j  ]-»J  Jjou»  ^JuJ-AJ^o  .)iw.;l  jtOss^o;  J^ocL^d  0001  ^sj-s»  yQJoi 
^oi;  jotiäjL  >5^io  j)opo  JtOsvio  .-fcoa£j  v^k-^oA=>  JJLsoKäIj  jioxia^o^ 

kq..+.^-&o.£u\^  '^— 1/»  :y.a...  m  J-Lsj  lUs^»  vXö..öa.Äo/;  066»  ^coojßoa.^ 
)ot-^Ö-J    p    .-).,. »vi \    ioAocl-.»o   JK^;   )Kjurio  9)-oau^vj/    Jjot?    J-slaio 

1.  L  >mo»3V3owo.  —  2.  L  r?»  ^w-  —  3.  L  pl.  —  'i.  G  **oa»i3e;V=.  —  .,.  (i  corr.  I'rom  |k.^&3.  _ 
6.  G  <*— 5»  (.?  corr.  from  Raipäsas)  |Loip>«oa.  _  7.  Mss.  r-t;o.  —  8.  L  l^nm*!-  _  9.  LUa^J-  - 
10.  G  ß^>a-" 'O. 


purity  of  the  communion.  But,  if  the  holding  of  the  orthodox  faith,  and  an 
anathema  of  every  heresy  reigns  in  the  churches,  and  whole  countries  and 
provinces',  and  populous  churches,  confess  one  uncorrupted  confession,  then 
names  which  are  thought  to  pollute  are  inundated  by  the  multitude  of  streams. 
It  is  good  thal  no  particle  of  a  dead  body  should  be  introduced  even  into  a 
large  quantity  of  water;  but  if  perchance"  it  in  fact  happen  to  be  introduced, 
it  is  cleansed  by  the  quantity  of  streams,  and  swamped  by  the  quantity  of 
cleansinff3.  We  find  that  in  fact  the  holy  fathers  also  who  were  in  former 
times  upholders  of  the  righl  word  managed  these  things  in  this  way.  Show 
us  from  the  compositions  of  the  doctors  of  the  church  that,  after  so  large  a 
number  had  found  fault  with  the  faith  of  the  318  at  Ariminus  [sie],  any  question 
was  raised  about  the  names  of  those  who  had  died.  And,  not  to  make  the 
letter  tedious  by  using  many  words,  let  us  pass  on  in  mind  to  times  that  are 
near  and  not  far  removed.  We  find  that  the  holy  Timothy,  he  who  underwent 
long  exiles  \  united  with  everyone  in  the  Encyclical,  and  communicated  with 
Paul  bishop  of  the  city  of  the  Ephesians,  and  Peter  who  had  become  prelate  oi 


1.  inrapxias  (for  inap-/ia{).  —  2.  äpa.  — 3.  Cf.  S.  L.,  p.  "289.  —  4.  eijopia;. 


312  LETTERS  OF  SEVERUS.  140 

L35v°b.  :v,(Do^d.JaÄ  ^-o  |.jl-^x>o  .)K_oöu  )K..  niaia  oooi      ^t^lKjio  J.£uuo  K^^l« 

^./;;  Je*iÄJi  "^^o  jl.ok~.k-,;  )K_Oo  *-*,.-^  S*^Ä)?   V?""*  S55^3°»  vj  •**£•■ 

)•,  p  ^  ^.io;  y^l  ---ol  *-ioo  .c*\  K-/  );oi  ^-|»;  Jl.a3l.aJi  ~--o  J.*l,q-oo 
.•~_*Aoi  ^-./j;  Jc*--äji  ^a_\  ..^_jp°/?  7-/  J--Ä»—  t-*-^  v£Do)K^a-4  J^-J 
^S.01  •)  - '  •>  >*JL_>  vOOt-K-/  o»_v-;;  .  •  |jl»-\  ;_>  smcLi  la_\  Jla3la-C_\  -«.-ojl/ 
)  '  -  ^  ^  y&J^  .-*»&-*/  J-O;»  vA  oV-oll  jJ;  ^*JV^>°  )k"=>'  JLa  lv*  Jj.ot; 
:'%2>ä._a_m_*2>/   ^io1    ^*äj/?  -^V*»/    o^*K-  -^*>  .^;  jjoto  .Jj»owaJi  ^0^0 

"^£-*j  a-\o  .yooCS,  iooi  k-JjL. pofcoo  JJ  ..yOij'Kj  );oi  w>oi;  V*^  Ut~l 
J_iaJM    J-sJ—    la_\o    .yO^ji-^J    )m*>vi.^oj;    )ooi    ^';j    ^001    7.-/;;    J£C^ 

l    l  )****>^l  —  2.  (i  um.  —  3.  G  Pa^oxoS;  <^>o  _ ',.  <;  marg.  l~»j*w»v  -  5.  G  |fe>W--»o,  L  |m-.»i  • 
—  6.  L  k^ooi- 

this  great  Christ-loving  city  of  Antioch,  while  names  under  suspicion  were 
preserved  in  the  sacred  tablets  ;  and  the  holy  Cyril,  when  he  united  with  the 
Easterns  after  the  deprivation  '  of  Nestorius,  when  many  bishops  had  died, 
und  had  departed  under  the  stain  of  the  Nestorian  heresy,  made  no  inquiry 
about  names.  lf  therefore  those  who  set  great  störe  by  strictness  in  respect 
of  such  names  say  that  the  oblation  is  not  pure,  let  them  know  tliat  their 
strictness  also  draws  its  origin  and  existence  from  such  communion,  and 
descends  from  that  source  as  from  a  root.  For  the  saintly  Timothy,  as  we 
have  said,  consented  to  hold  communion  with  those  of  like  opinions  in 
Company  with  such  names,  he  whose  grandsons  they  are  who  now  with  a 
boastful  front  loudly  proclaim,  «  You  shall  not  approach  nie  because  I  am 
pure  ».  And  this  we  say  superfluously,  that  some  of  the  bishops  in  the 
cities  of  the  Easterns  set  even  this  also  straight,  and  ceased  to  mention 
all  such  names  :  for  others  found  it  impossible  to  set  this  same  thing 
straight;  and  it  was  not  right  for  such  a  reason  for  them  to  enter  011  wran- 
gles2,  and  set  themselves  in  array  against  the  enthusiasm  of  the  people  of  the 
cities,  in  order  that  they  might  suffer  shipwreck  in  llie  most  essential  things. 

I.  xaöaipeoi;.  —  2.  ^-jyo\i.6.yas. 


[141]  XI.V.  -  T(>  SOTERIC.  313 


CLV 
r°b. 
L  :i'i  r°  a. 


47  v° a . 


r,  34  r  b . 


6aaeu».U/  JJo  .-ciSAJ  ).n,.ftoi  ^j^a^yato  *  .<yO>  op  ^oj  vojch»  Joi^Öa  •<; 
)  ■   ajo  o   5    JLs/o    -.^301    '  y.*\v.    V^0*'   N5ik^i0    -J^«*3    JK-^Ö-LS    ^o 

yS    -^^  vÄja2b«;a_o  Jju.t"°?   Jji-.]J   J^o^  ..ooo»  ^.ou^Ül-^)   o».*Ja3   J-j-00-0? 
V*joi   Jjl*>   .^euilLj   J_joi;    »fcö>o  .-)ooi      ^«»    J^_äi_9/;   jk  i  m^0  i^ 

^dq^.äoV3  )  *  -\  ftNv  oJio  :v£dqlS-.»q-d  Jjl^^d   (.j loiax^  |.*mr  oot  ^3  oot  ool; 

I    ( ;   u»a»^.i &£*»(■  2.  L  ö»*«i   "Oio^»N  -|*o3ß-  —  :i.  ( 1   ISaomSf.  —  ',.  Mss.  ^2iwv  —  ö.  I  ■  um.  v 

(5.  Q  »>U.W-  7.   L  rWv  —  8.  L  UmS^V/v  —  9.    G   unaJ^nuSi   :  corr.  marg.   in  another  hanil.  — 

10.  L.  pl.  —  11.  Mss.  (im.  —  12.  L  <i»v  —  13.  L  with  point  :  following. 


XLV.     Of     THE     HOLY     SeVERIS,     FROM     THE    LETTER    TO     SeTORIC  '     BISHOP      OF 

Caesarea  in  Cappapocia,  which  begins,  et  The  God-loving  hishop  ofthe  city 

of  the  Nyssencs  ». 

They  are  not  acting  rightly  who  think  llial  our  oblation  is  not  pure  ou  516. 
account  of  the  names  of  those  who  liave  already  died,  and  who  liave  fallen 
into  heretical  tenets2,  and  havc  not  been  removed  from  the  sacred  tablets; 
because  in  fact  such  matters  did  not  affect  the  oblation  of  orthodoxy'  ofthe 
holy  fathers  also.  Though  Eusebius  Pamphili  contended  for  ihe  disease  of 
Arius,  both  in  speech  and  in  act,  the  members  of  the  church  of  Caesarea 
mentioned  bis  name,  until  the  holy  Cyril  passed  by,  when  he  was  hastening 
to  the  city  of  the  Ephesians,  and  had  this  name  removed.  What  shall  \ve  then 
say?  That  throughout  the  time  during  which  the  name  of  Eusebius  stood  in 
the  sacred  tablets  it  perturbed  the  oblation  of  men  who  held  right  opinions2? 
What?  When  again  the  same  holy  Cyril  of  saintly  memory  wrote  to  the  holy 

1.   Soteric  is  nseant :  see  S.  L..   p.  61,  291,  387,   407;   Evagr.,   in,  44;  Cyr.  Scyth.,  Vit.  Sab.,  56; 
Theoph.,  A.  M.  6003.  —  i.  oö^fiara.  —  3.  Öp0ooo5ia. 


L  34  V  a 


314  LETTERS  OF  SEVERUS.  [1421 

sCDomoJI;  ).jjao  "^n  ^isa«J;  :ooi  U^»-s  vm  «No,0!  i  «^a^jpoja;  )-So  n  m  ^3  / 
J^jLcoo  |.jJLcd  L^io-^cJij  J-'t-.co  )-^o-=l^o  jooi  ^.oioK../}  oöt  :  j^m .  ffi2u^a^o? 
:Jl^  yOJL^Ji  rr^^J?  ^■-^ot.^  )K^..b.  ^Kj  jj»  ^£*io  :vflüo-.io^oQJi 
:7o_ÄX_3o;lV/;  J-L-=>io  n  ■>  K.A^U/  ^o»— io  °jlojLäeu^  J_Djoi  ,_i0;  V-aL~CQ-J 
Jjlsj  »—^  JJo  -.O-l-Q-^-J  J;oi  ^-.j  y/  .ot.2^-3  ^^so  JJo  •  .(xo-.io»otj  J.ioaioo 
).^Q.ia\  -.^-3oi  j+\\\  «  » Not»  •,j^*t_>  W^s^  J-^a-.T-°  •j--«-3?»  |l^x.\  ^Jl->J-^~ 
vS/  .  ■)ooK.^o  ^fcv-oo  JJo  .-.k-i'/  U2l^o_cd  ,.-,  JJo  •.J^m.aJl^o;  i^oia^i  oi^O 
^^oo  valcaj;  Jju./  .-o_.J^oj  >  u»a>aa  ^sot  *-»/;  )e^  .J~.ö..\i  oov^  t-*-^ 
tyo^ojlj  w.öi  JJ^J^aoJ-io  "\so  oJjlsoi  .^opo-X  JK^io  ^io  J_ .oöt;  JloJ^a^ 
.ot-J^-./    JloJ-scu^  -JJ^iö  ^.^Not  ^»o       öi^.N.^   "^a-io   :\^üä  ö|.^N.^  \olJ-i; 

LXiOl     J^ä_2k^0*      )0'*-3    •«■»OtoJSs-./     IJ-^0^     i"1)^0    ^3^     voJ^jJlj    OOI     J^J^SLbO    ^30 

•*.,-.J^Oo  jjiot  ^.ioj  oöi  ^.oot    'axio  .^-J;   yooöw   ,)~oöi   )K.  Ho;o  J^scL^o 

)Kl^^L5    o/     J^^oJj    \lf^-=>  .'vOoC^O    yOOgLiO    vOOOU     ^Jj/j     ^>Ö    *J^Oo/>     .^N, 

I     1,   |3oüoS/.  _  •>.  L  ioo»o»|l.v  —  3.  G  fe»Ji*«v  —  4.  L  ft«uv  —  5.  L  Hol-»iv  —  (j.  L  ^^,W- 
_  7,  L  IäSoi^N-  —  g.  <;.-•  —  9.  L  ooi  Um- 


Proclus  bishop  of  Constantinoph'  at  that  lime  to  spare  the  namc  of  Theodore 
of  Mopsuestia,  who  was  the  putrid  source  of  the  hateful  and  putrid  tenets '  of 
Nestorius,  in  order  not  to  give  an  opportunity  to  those  who  wished  to  disturb 
the  church-,  shall  we  think  that  thereby  some  pollution  and  stain  of  heresy 
was  inflicted  on  the  oblation  of  the  orthodox3?  By  no  means.  If  we  searcli 
into  this,  there  is  no  time  at  which  we  shall  see  the  church  to  be  pure.  If 
is  already  well-known  that  such  things  have  not  and  never  will  cause  any 
injury  to  the  whole  fulness  of  the  body  of  Christ.  In  fact  in  Leviticus  we 
find  something  like  this  written,  where  it  is  dealing  with  the  pollution  that 
is  caused  to  anything  by  a  dead  body,  as  follows  :  «  And  all  food  that  ye 
shall  eat  on  which  water  shall  come,  and  there  fall  upon  it  any  of  these  dead 
things,  it  is  pollution;  and  every  drink  that  ye  shall  drink  in  any  vessel  is 
polluted.  However  of4  Springs  of  water  and  of  pools  and  of  cisterns  of  water 
they  shall  be  pure  »5.  What  then  is  it  that  is  made  known  to  us  by  this? 
That,  when  certain  men  are  by  themselves,  in  a  church  for  instance  or  in  one 

1.  S6yv-axa.  —  2.  Ep.    72  (P.C..  LXXVTI,  315).   —  :i.  öpBöooHot    ■-    V    Thus    meaninglessl>    has  the 
translator  rendered  the  genitive  aller  n>,r|v.  —  5.  Luv.,  xi,  24-26. 


[143]  XIV.  -  TO  SOTERIC. 

).^jl..o    K^—JU    ^*-\o(j    yo,  i  \   i    )o».JsaJIL;    )_IJOtQ_^    ,-^3   -.)ly- 

^,~^—  /   J-jJ-io_s;    jVo-^j    ^-Doi    ^./;;    ^J^oi  J_*-iäj    )_ij    y*-*\    :JK—iö;o 

^ai^s^3ooij   ^-*;   )1^  ^  t^^Jaü   Jfc^.00  ^«vio;   oö»  ^-/   :J.j;otai^  ^aa^ftoo 

I-Lf^s. v> a  '.   fV;K-vi«  tjloiaeuot;   \\jo\   +~-=>    yimitv.^o  :JjajVo3*o  )l)"»^ap 

^^ot  .J.2u~fcoo  D-^^-äö  J-?V;  )lo)  .  ^m  so  -.V*^  ')  N  °i»-3  .a^aJ;  \^>o 
'JLsq-öjsi^s/  ^oo  .JotSs  ^  ^*su  J_ak-a  ^  Jj/  )o-^io  »_d  ..Ipo/  ^-; 
JJ;,    ^doj  ^-/;?   ^-J^ousj    >^ou>?    'J1;o£j.\   .-|lj-»I    JKb>wio;   J^ocL^  Jloi>V 

&l    9-.^J?    Uf^S.    v-^e    X*5    t"3    "^J_i'?QJl      ^^-"W    t*"3    *-^a*J0  ^t-0' 

♦  OOjJ     )Lo.iOu^jL^ 

1.  l   ■^"■N~  —  2.  L  ^»»Cmo'jo-  —  .!.  L  pl.  —  'i.  L  l2Laoa^.9(.  _ :,.  i ;  p|.,  imt  one  poinl  perh.  erased. 
—  (',.  Appaivnllv  something  has  lallen  oul.  —  7.  Mss.  ^»U    _  s.  L  l^oiaS/.  _  9.  i,  ,.? 


city,  or  in  monasteries  perhaps  make  mention  of  the  names  of  those  who  are 
under  suspicion  and  of  dead  nien,  like  the  similarly  small  amount  of  water 
contained  in  a  vessel  they  are  polluted  by  the  mention,  as  if  something  dead 
were  falling ;  but,  when  churches  of  many  provinces '  and  of  dioceses  are 
held  in  one  bond  of  faith,  and  resemble  fair  fountains  and  pools  and  cisterns 
of  water,  the  dead  thing  which  has  the  property  of  polluting  if  it  fall  cannot 
injure;  for  it  is  swamped  by  the  flow,  and  by  the  abundance  of  many  streams. 
I  have  said  these  things  in  order  to  show  from  the  God-inspired  Scripture, 
and  from  the  bishops,  the  pastors,  the  upholders  of  right  reason,  t  hat  in  such 
matters  observance  of  every  point  is  endless,  and  that  mention  of  this  kindJ 
does  no  injury  to  the  fair  body  of  the  church.  ßut  your  sanctity  should 
know  that  we  have  by  a  letter  made  the  above  project  known  to  the  saintly 
Dioscorus  also,  bishop  of  Alexandria  \  since  we  considered  liis  assent  also 
most  neccssary. 

1.  üicopxi'a?  (for  eicap/.fcec).  —  2.  This  is  the  sense  required.  —  3.  Preserved  in  S.  L.,  iv,  3.  The  date  is 
Iherefore  516 


316  LETTERS  OF  SEVERUS.  [144] 


*Ka_n1.  JK_.ot.lSx  ^_*-\ou=>  b*'K_*/ 

)  l°>  \  "ö    )ioia_.io     '  (ioiojl    \_uxi_\    f.)   :^£DO__K-.«o_o  j-t_t_o  t-*~>x  ^/ 
rpo/o    wJ^.-o    vooiloj-xo    :b_~.j.___o    Lsfco    otsJa/     :  's-no-oo  ft>  mi;     J.:*._.oi? 
)ln\  n>v>;    Ls»*oV   vOOl—A-/    >>t-->o  jJ;   :L__JL_,;   J_x>a3  JLoV-0_-C_\     yoK-^Sj 

*  L32Va.   *lo,nn    er,     .    Ol}     JL~.__Q._-*    J_J»0|0__M    OOI    v__>Q__^-_>OV-a_-\    -.yolL*!-,  JN_;OOJ_. 

•  .jjisoi    v__7»   ^-~^°i;    I-äjlj   -Jod   wm-VJjl    jlr-v/   »■■«-»  s_c_-»\c__jl_^j_£»coc_o; 
^*»-~--/  ..J—_ipoj   v^JÖi?  -oi  "^^o  .  Vuucbj   JJ   J-oöo      |_)ö_^__.;    ^__o  j__\ 

♦  Loh  JLmoico»-»  oooi 

GWva    13 


L  32  v"  ii 


o__\;    ».OUu»;    K'-.ö|   .•11vgi._^V.->C-a./    JLo_-V;    Uv^/    *^°    •J»o)-»  J-*-.,_o; 

♦J_\K._»./  )L-3jL-a-s>  y~»\ 

L32v -b  Jt-a-^-S;   -.610  •.-^  jL.K_-._c*   Jj/    yVv.ot-o        (__-___.   y_^  v-ocuotO-wO; 

I.  Erased  in  G.  —  2.  L  >*~-£;o^/-  —  :;.  i;  LcuiW^aa-o-  —  ',.  G  marg.  |a3--*>  (aiw  |;a>  ^o^oleo*.  — 
5.  G  ImoU-  —  c.  L  u_^a£_iiv  —  7.  G  vp&^l-  —  8.  L  laaai3(.  _  9.  L  sing.  —  10.  G  ^^^V  L 
L.3a££uV._  U.  G   w^,&a2>l  —  12.  G  am.  —  13.  G.  <-^ 

XLVI.    Ol'    THE    HOLY   SeYERUS,    FROM    THE    LETTER    TO    HlPPOCRATES    THE    SCHO- 

lastic1,  whicii  regins,  «  I  have  not  learned  to  jest  at  divine  things 

as  011  a  stage 2  » . 

516-7.  For  the  lioly  Cyril  also,  alter  he   1 1 ad  written  a  derisive  book  against 

Theodore  and  Diodorus,  the  teaeliers  of  the  impiety  of  Nestorius  (and  he 
contends  against  them  and  says,  «  You  have  surpassed  the  open-mouthedness 
of  the  heatlien,  you  have  shown  the  impieties  of  Jewish  pride  to  be  no- 
thing»3), sent  a  message  by  letter  to  Proclus  of  sainllv  memory  bishop  of 
Constantinople  not  to  remove  the  name  of  such  men  Crom  the  sacred  diptychs, 
because  those  of  the  East  clung  to  the  memory  of  this  man4. 

Of  the  holt]  Severus,  from  the  letter  l<>  Hippocrates,   ich  ich  bei/ Ins, 
«  Not  to  jest  as  on  a  stage  ». 

For  I  believc  that   we  ineur   etjual  danger5  if  we  abate   anything  from 

1.  8.  I,..  p.  147.—  2.  Mai;,'.  «  He  here  calls  a  theatre  (OeceTpovj  a  stage  (tenl)  ».  —  3.  Mansi.  IX,  2:!.'.. 
—  'i.  Theodore,  to  whom  alonc  Ihe  letter  (ep.  72.  in  /'.  C,  LXXVII,  345)  refers.  —  5.  xivSuvo?. 


*  L33\    .1 


[145J  XL  VI.  —  TO  HIPPOCRA.TES.  317 

.Ja~j   JjlsJ-s  jJ*   jloISwK—  .jN^xoQ-iCLJ    JJ.qjISw~-j£oöo  Jlo_iV-=>*-*>  ^*> 

:Jj/    ts_o*j_io   |mnn\ü;    oo«  ^-/   -.J—.öCSis   J^ibaieuo  JJLiö  ,_^o».-^     (^>j 
yOi^-Ajj   ,_»-i 'i;     'J-^oo^SlO  ^o>    ,-^ot    "^.^o  -M    ^*^»o  J-»/  N5fc— ;o 

^.io  w^.«  ^«Xoi  ^...oi^o   y.o  . yla^J^io  yei^o  Jji^ia-i   KsIo'Kji/o  -.1».^^ 

yJD    J.JLÄ-/     Jj/     <**!«    JJo    A-JU^    Ol^-S    ^5SJJ    )0+X>    JJo    .-^QJ&y     Jk_^X^    j-»OJl 

J_öC^   )   mö  vi  US  Vä-^J?    JJ/    ••J-=>V—   l'J-/    'J^oo^2ld    ^>o;    ^-.\oi   Ss&^:*> 
JjlSJ    J,—;     JfcC^io    öuJ^-/    -Ol   p    -Ol    ,^-iÖ  K-Jv-J^-o   .Ij'OtiJ./    JjiOI»    ^--\oi 

[.   Q  w-biat&l-    —  2.   G  le»fc>Aa^aaao.   —  3.   L  m**i   uoio^-N-  —  i.    Mss.   0111.  —  5.    L  l-Oo»a3o- 
ti,  l  tSnm.'W.  _  7.  L  Ußiaas 


strictness  in  the  case  of  strict  and  perfect  men,  and  if  we  show  untimely 
strictness  in  the  case  of  men  who  need  a  dispensation  and  lawful  concession, 
and  give  our  neiglibonr,  as  it  is  written,  turbid  dregs  to  drink1. 

Of  the  samt'  from  the  Vetter  to  Hippocrates  the  scholastic,  which  begins,  «  I  have 
not  learned  to  jest  at  divine  things  as  on  a  stage  ». 

Being  pricked  by  these  words  and  divine  laws  as  by  goads,  and  fearing 
and  trembling,  I  mentioned  the  matter  of  those  from  Gappadocia  who  wish  to 
be  united  to  us  to  the  saintly  Dioscorus  bishop  of  Alexandria  and  our  fellow- 
minister,  and  1  eonsulted  with  your  learning  also,  revealing  to  von  all  my 
affairs  from  the  beginning,  and  hiding  nothing  whatever;  and  I  do  not  know 
huw  it  is  that  you  have  thrown  over  the  letters  and  consultations  that  have 
passed  since  that  time,  and  teil  us  to  take  no  account  ofthose  from  Gappadocia 
the  waste  country,  but  to  treat  the  divine  laws  that  I  have  just  mentioned 
with  contempt.      In  the  first  place  the  same   account  is  due  to   one  soul 

1.   Is..   LI.    17   (?). 


318  LETTERS  OF  SEVERUS.  [14(i] 

o2s>o  -.V-iö/  )min>  y0-^.  V-*^  v*-^  °°*  •\a^.-io  Jil/  ^.xü  Y— •/  J?01 
vo,).imi;  ')— »'iV-'  m  *>\JJ  *t-*->,v  0°i  Jt-*-^  .kJ^Sw.2c  o/  K._3lJl.— 1/  Es,..),...,.». 
>s/j  J  i  ->  ../  ,^j"*  »>ftl^»  ja-*2i^s  vooilou^o  -,)jL^ajt  s-*J»  ;a**.2^i  yOoC^.» 
oou/  I »— »VL  t-^x  U-?'i  lo-^  .vai.aj  J^**  JJ?  '  •  k—J— *-•  >3  t--3^?  )&■'■«>)>■*'> 
JJ,)JL>  ^-.*vs)^.io;   ^.^..^o)  J'^oauJ^i   Jj>s/    :  ^>a.olS^_j   J^a\   lo|^.,^Q^i    k-/» 

L33v°b.   ^  ^  ^  ^  o       s    . 

^-jJ^IJa  |lw.VJl;  vQjow;  -.^>'jj;  k~i/  t-W  JJ/  .|^»V»JLca»Sts;  'JKju^o  öw^a 
^io;  ^\oi  ^icsj  ^.-/  .^-V  K-,/  7Jv-K._i»  «-6t  J;ou>  &1  JJ/  .^ooijs  ia^J 
^IsKs;   jK-o^w./    JJL..O  fcoLs  a.sVo  ,J^  J^./   p  .^JuaL-  v^V-**5/  >^»-^«~o  )*>+*> 

^J^oio  .Jj^~/j  -c*^   JJ/   .»Q— J    yN>»>  ^-^oiu>  JJ;o   .-vOJ-^^o  ^-^.a-A» 

I.  l  1-ma-äo-  —  2.  G  um.  —  3.   L  .aM-»-  —  V   L  J  l'or^-  -  •",.   L  sing.   —  6.  G  |G^>»  ^m^s    - 

7    Q  &..|;>£^,. 


and  tomany;  and  next   how  cau  we  call   the  two  Cappadocias  and  Arme- 

nia  waste  places?  But  in  this  you  thought  or  spoke  rather1  like  the  natives 

of  the  country   (allow  me   with  your  pardon   to   say),   and  not  truly.     For 

it  is  the  habit  of  the  Alexandrines   to  think  that  the    sun  rises  for   them 

only,  and  towards  them  only  the  lamp  bums,  so  that  they  even  jestingly 

term    outside    cities    'lampless'.      If  for  the  purpose  of  right  judgments  it 

is  possible  to  weigh  the  numbers  of  a  people,  like  weights  that  are  distiu- 

ouished  by  the  inclinations  of  the  scale  of  a  balance,  the  inhabitants  of  all 

Ihese  countries  will  produce  no  less  than the  whole  city  ofthe  Alexandrines. 

But  you  say  that  in  the  case  of  men  who  make  right  requests  we  shonld 

liave  regard  to  our  understanding.      But  in  this  also  we  liave  a  better  prin- 

ciple,  as  we  showed  in  what  we  said  a  liltle  before,  having  countless  other 

texts  ofthe  God-inspired  Scriptures  also  which  command  us  that  those  that 

are  strong  should  bear  the  infirmities  of  those  that  are   weak2,   and  that 

we  should  not  liave  regard  to  our  own  affairs  but  to  the  interest  of  others ', 

and  texts  that  agree  with  those.     And,  while  was  writing  and  speaking 


1.  [löaXov.  -  2.  Rom.,  XV,  1.  —  3.  Philipp.,  II,  4. 


[147]  XLVI.  —  TO  HIPPOCRATES.  319 

.k_oöi  ^epo\is  )loi-.oij»  -.|j/  i-»/0  M  oKb  p  ^A.010  .^üj  ^jöC^i 
^  -'  );onflQQ-.;  J_^cq..~;  jioia^J^  ^;  lih^s  .y*%<M,\  ^_.oCiJ  'j^oas/'  jJo 
)oi5x  ^oeu^V  ^ma^ooV£~^o  '  »CDQ^JUJDa^Jlo  .JJ^^jJLs  )a.*o  yK  >  vijJ. 
.-|La3l.QjL  wJLs  Jb/  l±lao  fesjJLlo  L.ia.1  '^>o  .-  ')_fcjjor2LD  ^o;  ,|3aÄm.*£i| 
JJ;  )m V)'q_^-s  JLi^co  yoo»-.^'/  o^o»/  »-^s  'Jjo^-.x»_^-3;  S>Ä>o;otJaÄ>  ^D 
Jooi  y^jia^ö   )Laü_^xuo    )to_.r^i       peu^f   ,w-»j  UDOS  .j-^co^,   .om^|     ia^j 

^_iö  -ota-./  jo£^  J>aL»»  ^fioa-v^co/o  J?o»^-£oo  >\~-.£o\  JJ  )lo.3lo».s;  oöjü*. 
.^_jl~  (.loci  .s^oolIü  j^la^cub.;  O.a^^0  •.J.JOQJi  ^»J  J  °>r>  »  m  .  <*/  :o<^, 
.JtC^ool;    JAsXn.    po'/    JX_J-au..£o;    jujj    ^-J-=>ot-.   JJo  -*-JiJ^3  ^~?      ^«.^ou 

);o«i  «^  ^ajil  o£^s  ^=50  JJ»  -.^iQ^wJ^ia^  Jj/  ^n*°>^oo  .^*  JJ  Jc*\jJ; 
.J-^io   x/    ^-j"/    «^-^  JJ/  .oKj!/    «j^o;    ^>oi    JLjl^Io  .JIjqjlS   l4)lo^>^ 

|aüm.us;.  —  6.  i,  UoiaSo-  —  7.  g  *jo»  (*  over  marg.).  —  8.  G    «kmovloo-  —  9.    L  Ijco^Sv  in.  <; 

Ivra^ißi   v«i    ^o^3ciigM»i.  .»;-/.  _   11.    L   US/-  —  12.  I,   .m>;§ioio-  —  13.  (I  |£ooi3|.  ._   [4.    1,  |tti  |'  "-■[, 


these  things,  I  showed  cautioa  in  every  point,  and  did  not  trust  to 
myself  in  everything,  but  awaited  the  assent  of  the  saintly  Dioscorus  my 
fellow-minister  who  shares  my  opinions,  and  Eleusinius '  and  Proclus- 
the  God-loving  bishops  from  Cappadocia  I  took  from  the  beginning  as  my 
fellow-communicants  and  now  hold  them  as  such,  since  they  have  anathe- 
matized  the  synod  of  Chalcedon  by  many  signatures  in  no  small  number 
of  tonies  :  but  Soteric3  who  offered  us  a  covenant  of  Union  and  conjunction  I 
passed  over,  for  I  did  not  wish  to  term  him  our  fellow-communicant  by  letter 
iliow  eould  I  so  term  one  wlio  is  not  bound  in  communion?)  Wherefore 
also  Asterius,  his  God-loving  brother,  and  bishop  of  Nvssa,  is  ready  to 
leave  the  see.  So  for  our  part  we  lield  to  our  own  principles  and  did  not 
give  any  man,  to  speak  in  tlie  words  of  Scriptlire,  cause  of  offence*.  For 
we  know  positively  and  we  say  openly s  that  you  have  formed  an  exe- 
crable  purpose  that  is  not  pleasing  to  God.  And  I  beg  your  learning  not 
to  bestow  this  foolish  favour  on  me  at  all,  and  hide  wliat  was  written  bv 
me,  but  make  it  known,  if  possible,  to  everyone.      What  sense  is  there  in 

1.  Bp.  of  Sasima(8.  L.,  vi,  1;  p.  93,  321;  Theoph.,  A.  M.  5999;  above,  ep.  10-12  .  --  2.  Bp.  of  Colonia 
(8.  L.,  1,  56;  v,  13;  p.  93;  Mich.,  p.  26G).  —  3.  Bp.  Ol'  Caesarea;  see  ep.  45.  —  4.  1  Cor.,  x,  :i2  (?  .  — 
5.  \\  ith  napp/,ata. 


I,  ::',r"  a. 


I,  151  v"  li 


152  r"  a 


320  LETTERS  OF  SEVERUS.  L48] 

J;ok-JL_J    )lio^f    )K^-J   ^^°!    .'jb»-»  o»^    k—l    V— ^    'J-1^/    .^J^J^ 

)  .;t  iflf.«r^v   }  n  -  £■  "^  a  cd  ^o^t-oaa/    lo^;   H't-^/    \^°   <*^-«?    t^  o£S>.» 

♦  KaSl.  jk^öiSs   ^-^o^i  J^A^'f   UaJLia^;  ^./  JJo  -.öiJk_.i  .-otoK^/; 

V-^v   «^  .Viö>J  J-o-./  ^otk^.£o*>  ^3  ^cxfcC^^o»  Jy.sK  mv>  )la^o  n\^;o  .«X 
i-^^  fS  — «oK_/   J.-a.Ji  )  m  ->  ^-s  • .  «*-i>K_:>o  jJ/o  2(kj/)   »ot-^Kio  yjo 

J^ojlj»  Lo<u  1  ^ .»JL  JJ.aJLio-.oi  >^=Lixi^  :)jo^o^ü  J^.jJa\  »^.Kj»/}  <— ^« 

lo^    vaj^.ii-.;/;    J-*-*j?    .->*im^l;   J-JUtio  JfcC^io  J*~    JJo    ..^of-^o  JJ 
♦^jjfcCflo'/   k^Jv^^oo  .vixiL3'|   J^a$L~  -^3^  Jk-*i»aioj  JJ   «^-^o»;   Jk-aSLio 

Jlo^co/    ^-io;  ooi  ^3/  .;OwJs..3  ot^  K-./   Jloivwoi;    JAf-'J-   t-"^  JK-10I 

•:•  ^,io^.io  <x\o   ogLio  .  .» \  "»top;   ^.Noi; 

1.  L  \^i  —  2.  Ms.  om. 


our  promising  something  diflicult  on  account  of  an  insignificant   cause    ot 
fear,  aiul  in  fact  taking  the  opposite  course? 

Of  the  same  from    the    fetter  tu   Hippocrates    the   Alexandrine   scholastic,    the 
beginning  of  which  is,  «  And  I  have  not  learned  to  jest  at  divine  things  as 

on  a  stage  ». 

But  as  to  the  edict  I  liave  often  said  to  your  wisdom  what  my  position  is, 
and  it  seems  a  piece  of  perversity  that  we  should  sing'  to  110  purpose 
about  the  same  things ;  for  whcther  you  remember  or  do  not  remeraber  is  the 
same  to  me.  Wliile  llie  things  wickedly  done  at  Ghalcedon  against  the 
orthodox  faith  are  not  anathematized  by  name,  no  argument  can  persuade  me 
like  an  interpreter  of  dreams  to  expound  and  forcibly  underständ  the  text 
of  the  edict  as  a  rejection  of  the  unlawful  things.  (And  again  he  says  of  the 
Henotikon.)  For  it  contains  a  right  confession  of  faith  only,  though  by  itsclf 
it  be  destitute  of  healing  for  what  is  required. 

1.  l'i.'ili.  read  ;-*>!'  (speak). 


L49J  XLVI.  —  TO  HIPPOCRATES.  321 


:-|L^./>    OOJO    oii-t 


)1qjiX>o  kjup©;  J_sl.o_io  jl.?  vjsjoJNjscu^  ^.;  loA  :<üo,.-/  J-*k>3Ja  ,_*> 
^^<v%\  Jjo^Ä^i^s  -^K^l,  ,^-^otA  ■,vJUi,ll|  Jk-^JX-jowaJD  UhJ"* 
^•V-*»/?  ^-*^ot-^o  :vo)Jj  j—»oot_.  )  m  v>o>  ^-^°  :)"  "^  '  ^f»»A  U^ivi.oi 
Jts^jL^iiRoo  jJ  )1q-.».-»  »K-i  ^bo  ^Us  ^.Vl  :  ),....■..  *  v>  ^ojl*  yojSso  ypo  »— ^ 
)  ^  «  v  vs/;  )  ■  a  -/  :>  .V)ö  n  o-s^  '  k,  »m  i'l/  p  ^»N—so  .^JLiov— / 
l-ft^^  o£S.  Joe*  K_/;  :>;&sjlj  ^>k.s  )Kjl.^oj  yOSV3«*  as|  oöi  :  ^vaso-V^-co/ 
.-jjLSf^  JSs3,'n /  jJo  ..k^J-,;  JJo  -.Hol*  y^a^  jJo  ..^m^^v-0-00/  J't-0^-^0?  °ö« 
LjLX\  .öuk—/   Jjqvi  »i^  )>ot  ^^io  J^ioootV;      )lm\v>  w>ei;  :ocx  i-iö/  *s  ■> 

)_q-,,Öuo_cd  jixi-s  Loa*  ^io  vjJS.  ^lJ^Cs;  ^.^oi  ^>o  .->*.j.^j/  i^'t^00  t—  °( 
..Jj^io  Jo^JJ   ^~;   lo^o   JJ/  -.1^6/   J^to  jJ;   oi.  J,o«o  .väoJAocu^  laiw 

0/  </(e  «ime  /'/>;/?(  the  sinne  letter. 

And,  when  all  the  bishops  of  the  East  were  present  at  Aiitioch',  and 
anathematized  the  synod  in  writing,  and  we  addressed  a  synodical  letter  to 
Timothy  the  prelate  of  the  royal  city,  we  anathematized  what  was  done  at 
Chalcedon  against  the  orthodox  faitli,  ahd  the  Jewish  Tome  of  Leo,  and  those 
who  call  our  one  Lord  and  God  Jesus  Christ  two  natures  after  the  incom- 
prehensible  union.  And  afterwards,  when  innumerable  attacks  were  made 
upon  me,  insomuch  that  the  glorious  Asterius,  the  ex-prefect"  of  the  city,  who 
held  the  ollice  called  a  secretis*,  was  sent  after  me,  J  was  not  in  the  least 
frightened,  nor  did  I  fear,  aor  yield  to  the.  time,  though  he  said,  «  The 
kingdom  of  the  Romans  is  in  a  turmoil''  on  aecount  of  this  »,  but  I  plainly 
said,  «  I  am  ready  to  leave  the  city  and  resign  the  see,  rather  than  upset  one 
stroke  of  what  I  wrote  from  the  beginning  in  the  synodical  words  addressed 
to  Timothy  »  :  and  this  I  did  not  say  without  writing  it  down,  but  I  expressed 
myself  with  freedom5  in  writing  to  the  religious  king  also. 

1.  In  512  (Zach.  Rh.,  VII,  10).  —  2.  änb  =7iapxwv.  —  3.  As  an  ex-prefect  could  not  hold  this  inferior 
office,  the  meaning  tnust  be  that  he  was  an  ex-prel'ecl  at  Ihc  time  of  writing,  and  his  prefeclure  must 
therefore  he  dated  between  51ü  and  öltj.  —  4.  xe'H«"''.  —  ä.  irap(i/;<jia. 


152  r  b. 


XI, VII 
[,  152  r  b. 


322  LETTERS  OF  SEVERUS.  [150] 

,  «to-jJLxjacv-Srtf -n   cn^ioJ-s   r^iiTjjr^  r£&\\\j^  ^  coL"n 


l 


*  1, I52v°a 


Jü/     JJo    ^A;     ..^.^j,     ~A     K.-/     joOll    K-)lKjQOiOO    ts~.).N  »  3  O       ^-.»    -Öl1 

^ojoucuß^;  ooi»  .J-io^J.  ^4;*J?  ^A-«"^  JJ-HJ-s  JJo  -.^  Jooi  Jkxia*l  i-s 
Laa_boo-£J^.o  -'^  ^»nA»  J^l  vajoioj  ^io  V-3^  .  •  Jjcv*i^a-=>;  -öj  JKS.oJi> 
^.io  a^  -.)Oy^e  JlojK^too  "^o.  Jood  J-q-li/  ,_*;  !v/  -^V- ^°  JJ  v°JJ? 
)a^t  J-iila-  Jj/  väjlL-Kj»  rs  .-^oalo/  vjpo) K-^a-^., ^  )  »  .»  o;  J-ioä—l 
^.aj>a\  Jjo^cl^ü1  V^^Ä/'  v--^ot»o  Joj^v;  )Kjui,.Ä  ]lp>;  'Jla_,-~; 
^.Vi.  ,— .V-*5/?    'vqJoijo  .vo]J»   JJoJ>*  J_cQ._ioa_£;o  :6JL ^a_n   K*»I   JlajLSa-ai 

^  ^m.*«Lio  l_ij  JJo  -.je*-*  \k^-x>  JJo  -.^M-^?)-^  ^^.01  ^;  ^  .Jj/ 
V^6/  vaa^aä  vi-/  :toaiaA  J^-JjJ^.  v-^  «^  °°*  °4  •  JJ«1:^  )<^*l' 
.Jiot^oA  wJ^   K.-^  ,t~3L^o/  Jjlsoi  v-^  v/  .yu>v-caJ  -;ou>a*  a-j/;  JJo  -.Jj/ 

1.  Ms.  ^fw-  —  2.  Ms.  kj&*  (sie).  —  3.  Ilere,  begins  an  extract  in  M  175  v"  b.  For  <•?  s|  M  has 
,  (sie)  owi  —  4.  M  sing.  —  5.  M  oni.  —  6.  M  IJO.-nVii.  _  7.  M  ^wjc  —  8.  M  ^»oi-V  Ilere  the 
extract  ends.  —  '.1.  ^^  -  in  another  hand  over  erasure. 


51fi-7.        XLVII.    Of   THE    SAME    FROM   ANOTHER    LETTER    TO   THE    SAME     Hll'POCRATES,    THE 

BEGiNNiNc  of  wiiicH  is,  «  That  which  brings  your  wisdom  ». 

But  this  you  may  keep  firmly  and  fixedly  in  your  mind,  that  no  one  shall 
be  our  fellow-communicant,  nor  will  vve  consent  to  greet  by  letter  any  man 
who  at  the  sarae  time  reeeives  the  wicked  synod  at  Chalcedon  contrary  to  the 
law,  and  does  not  anathematize  the  Tome  of  Leo.  But,  if  any  concession  is 
necessary',  I  will  stand  within  the  ordinances  of  the  holv  Timothy-,  consi- 
derinff  the  s-eneral  benefit  ol'a  uniou  of  the  holy  churebes,  and  demanding  an 
open  anathema  of  the  things  done  at  Chalcedon  against  the  orthodox  faith, 
and  of  the  wicked  Tome  of  Leo,  and  of  those  who  speak  of  two  natures  after 
the  union,  and  the  Operations  of  these  and  their  properties.  But,  if  tbese 
things  are  upset,  no  argument  nor  iiiducement  shall  persuade  nie  to  assent 
to  the  wickedness.  P^or  I  say  like  Paul,  «  It  is  better  for  me  to  die,  than 
that  anyone  sbould  make  my  boasting  vain  :   for,  if  I  so  preach,  I  have  110 

1.  avi^x-l-  —   -■  See  p.    105. 


L51  XI.VII1.  —  TO  IIIPPOCRATES.  323 


&cvl:\   r£&\\\rdn  tffnartJCto  rdx^aja   tA,  -i^prcT 


M  172  \    b. 

sie)  ocul/vpcvSarsf 


XI.IX 

L  151  r  b, 

*  v°  a. 


Ul  v>JLoo  J^ocu>;  ts  i  vi  .01  Uoi  >a/o  j~Otpo  J.j/i  totloiNvi  ->o  ouA^> 
) '  *$a  -  |_i/  y  »  3lS  «-o  .•^£oaao_«^j/;o  vfloo?»  i«n\;  JAaupo;  JKjl^o  )U^' 
4^^^ö)l/    ^-.ouLVl;   ^-\oiJ5  .L,,ocL»_s  ;Q»«/  £s-.J-a_.»..flD  jJo  -.^ou^o   jt—  ^^3; 

^a-vpj^un   heil"*  rsü^\:\\jr€  ^  coL-n  tva  *  caL-n 


cause  of  boasting;  for  necessity  is  laid  upon  me,  and  woe  to  nie  unless  I 
so  preach,  since  so  I  have  reeeived  »'. 

XLVI1I.  — For  the  holy  Severus  said  in  a  letter  to  Hippocrates. 

This  therefore  1  testify  to  all  who  confess  the  right  faith  aecording  to  516-7. 
the  apostolic  command,  before  God  and  Christ  the  Son,  who  shall  judge  living 
and  dead  at  his  appearance  and  in  his  kingdom,  that  for  my  partl  even  now 
also  have  believed  that  I  have  stood  and  stand  as  a  mediator  between  the  holy 
church  of  Alexander's  city  and  thatof  the  city  of  Antiochus,  liolding  the  right 
hand  of  each  of  them,  and  I  will  hold  inseparably  to  the  confessions  in  which 
both  have  been  united,  although  I  pass  beyond  the  bounds  of  Gades  or  ofthe 
end  of  the  inhabited  earth. 

XLIX.  —  Of  tue  same  from  the  letter  to  Dioscorus  Patriarch  of  Alexandria. 

But  perhaps  it  is  good  to  say,  both  to  our  people  and  to  all  strangers,     511;--. 
1.  I  Cor.,  ix,  15,  16. 

TATR.   OR.   —  T.   XII.   —   F.    2.  22 


l.M   V 


324  LETTERS  OF  SEVERUS.  [152] 

■Jj/    ya.^.ts.'^o   _c*     ,  ~.oto  «  -.  m  10    >n  .,  CO;    oöu^   »  v^a\   :JJ.ojK**jAoo*    Ll^/ 

^.j^_/    VjuOo.\o    ••) ..  ->o>    l»-il   |  laxia-ot  "^^..oa\    Ijo^jx^ü    pJ^_co/» 
*.öi}    JU-^i     U_ö    Jooii   oöi  -'vojJ;  jJal^  )  m  w>  ^J^o  oaKIsJL/    J;ot  .<=> \ .«,< 

JJ    ^-.i   y/   .)jo,  nNi^;    )K.\alN    ^coic*Ja.oc>i    JK^iSl^cl^    .^aJ)    JoC^jJ    ^i— ;; 
:<xoio»Ja_flO    ^öus    tv~.J.i£y^_so   ^oaiaj    jJi    p>Kiß/;   >  ^J\oi  :J^qjl3  ^o'^*Kj 

.  »Not;    )kn°> v>\    t.0    •.yOA.A^uoi    K_o   o/    vO^JUp|    •.)  ...«».so    ^_-! \    ch\ 
>m  .   m-3^-3o  .ISo^o/;    y-*\   ■)  rn  *°\  );oi  )  n  <=>'«>;   b/    ojl!~   JJ    -.^Ktv 

♦ioot  vaoLa\i 
l.  Ms.  ^«j  Ry-vj- 


that,  if  the  timc  of  concession  call,  to  catch  one  who  is  separated  and  to  gain 
him,  I  prescribe  a  formula  that  does  not  exceed  what  is  right,  but  goes  in 
the  middle  of  the  king's  highway1,  a  formula  which  anathematizes  by  name 
the  things  done  at  Chalcedon  against  the  orthodox  faith,  and  against  those 
who  contended  on  behalf  of  this,  and  the  wicked  Tome  of  Leo,  who  became 
chief  of  the  church  of  the  Romans,  and  those  who  call  our  one  Lord  and  God 
Jesus  Christ  two  natures  after  the  divine  and  ineffable  union,  there  beingalso 
expressiv  joined  with  these  things  the  right  confession  contained  in  the  edict 
of  Zeno  of  pious  ending,  for  the  rejection  of  the  wicked  synod  at  Chalcedon. 
]f  the  things  blasphemously  and  unlawfully  done  at  that  synod,  and  the 
polluted  Tome  of  Leo,  and  those  who  after  the  union  divide  the  one  Christ 
into  a  duality  of  natures,  are  not  anathematized,  though  the  edict  or  Henotikon 
is  taken  as  a  rejection  of  these  things,  I  do  not  consider  this  sufficient  for 
persuasion,  as  was  also  declared  in  the  proceedings2  held  among  you. 

1.  Num.,  xx,  17;  xxi,  22.  —  2.  itpälji?. 


[153]  L  —  TO  DIOSCORUS.  325 

]Jo    ..Jj/    ^ajLio  ^ol^ji/j   :^«;    joiS^    k-V.~ ;   ^_>oj    ^-AoC^    ,_*;    jJo 

*o;,JLyi\  Jb/   ...t.n*    .'^-jL.n...-;   ,j>  :Jjl-.q.^  jJ;o   J;<*ä>  jJ*   i-->~ 

♦trdiAcn  tj^   ^rsf  .jjj^flo;  jK-^Vl  ....vm  ^  jlp.  ^,Kj»1  JJ, 

1.  Ms.  ^C***v 


L 

P  245  1". 


LI 

M  176  r°  a. 

*  176  r  b. 


L.     Ol'    TUE     SAME     FROM    TUE    LETTER    TO     DlOSCORUS     BISHOP     OF     AlEXANDRIA. 

But  neither  can  I  consent  to  the  prdposals  that  come  from  yonr  religions-     516- 
ness,  nor  is  it  reasonable  for  nie  to  form  a  jndgment  upon  the  things  written 
by  the  other  party  as  if  something  certain  were  in  question,  even  if  it  were  an 
angel  who  says  these  things  :  for  can  I  ratify  words  without  witnesses  and 
without  verification  while  \ve  are  at  a  distance? 


LI.    AnD   THIS    AGAIN    THE    HOLY    SeVERUS    STATES    IN"    THE   LETTER   TO    AmANTIUS 

THE    CHAMBERLAIN,     IN     REFERENCE     TO     EpiPHANIUS     METROPOLITAN    OF    TyRE  ' , 

«  Even  if  he  repents,  I  cannot  receive  him,  lest  the  church  be  rent  asun- 
der  in  that  he  has  wounded  the  feelings  of  many  »;   for  he  said  thus  : 

Now  therefore  I  have  thonght  it  necessary  to  write  this  present  short     513-8. 
letter  and   inform   von    that   the    good   and   gentle    Epiphanius    of  the  city 

1.  S.  L.,  I,  31  ;  vi,  2;  P.  ().,  II,  30;  Evagr..  m,  33;  Mansi,  VIII,  1074. 


lii 

G  227  v  b. 


519-20. 


326  LETTERS  OF  SEVERUS.  [154j 

yOOt^O;    )Li^\o  jJ  /    .vQJLJlI;    v^öi    loX   jj^jJ    Jocx    L.m.£>a^o   .JLVo«;    )tvj_.t.icn 

^.ü.a.1  j— \\  )t-*-bc  .-)L._öL  JIojl^cuoi  jto^ot  oöi  UU  ooi   /■■•/  .v--~.iö  jUacuouo 
.JolK_io  ^3/   ^oto^J^auo/   JJ.o3l.cuus  Va^  ^  *£— ^-*  JJ   Jj/   J^ls  »/; 

cdoB.j.L.971  cncVicil-n  r^cViTjjrsf  r^tVin^r^  ^n  oaLn  ;\a  aaL-n 

^_so  ju/j   .Jv*io/   y^<;    joCSx   J^_— ;   ^ioj  .-)j/   >»s^3  «-61  lo^   Jfco^Ajo 
yOt-OJ?   )  .  i  ^oj    «  l\  o^o'l/o    j  1/    rs  : L>.3.,flDoJSw>.3  Ji^ax^  .  .m,'\;   ^.^cx 
oCi^i^o  loila^J^^^    )-^-— •?   ^--»^otio  :— cxo'^oii   jjtotax^  )  1/    ^djK^o    :)c*\)J 
^o  j  i\»    L.^.-s    -.s^^l  >«\t\     JJi    v.61    )— 10  1  O;    3~\:Jo   :|~»W—  /    Ll-s)    oöi 


of  the  Tyrians  exalted  liimself  against  my  groat  weakness,  and  he  became 
an  cxample  to  others  to  secede;  but  lie  has  also  wounded  the  hearts  of  all 
the  believers,  as  if  I,  who  confess  the  right  faith,  were  hurling  myself 
against  that  impious  man,  who  exalts  himself  both  against  the  divine 
commands  and  against  church  Order ;  so  that,  if  I  wish,  it  is  110  Ionger 
permissible  for  me  to  receive  him  in  communion,  even  if  he  repents,  since 
every  man's  conscience  has  already  been  wounded  because  of  him. 

LII.    Of    TUE    SAME    FROM   TUE    2'"'    LETTER    TO   TUE    SAME    PillLIP    TUE    PRESBYTER 

AND    MONK  '    ABOUT     THE     FORMATION    OF     MAN,     AND     THAT     THE     MONASTIC    HABIT 
FREES   FROM  PREVIOUS    SINS. 

And  now  I  turn  to  the  Statement  made  by  your  religiousness,  that  one 
of  those  who  live  an  ascetic  life  of  philosophic  labour,  after  he  had  come  and 
presented  himself  for  Ordination-  in  order  that  he  might  ofliciate  as  a  priest 
to  God,  having  aftenvards  come  to  remember  his  life,  and  the  sins  that  he 
had  committed  in  his  boyhood,  and  all  the  rest  of  his  life,  and  having  learned 

1.  S.  L.,  1,  51  (which  precedes  in  nur  ms.);  p.  181,  364;  above,  p.  104.  II  is  most  natural  to  suppose 
that  tliis  correspondence  preceded  ep.  34  and  S.  L.,  v,  8.  —  2.  /"potovia. 


[155]  LH.  -  TO  PHILIP.  327 

»_isoo  -.ioaaj  L^jo^ov-^a-s  '  yoy^o  jjpo  -.oulSj  )ol.*jxu  jts^joia   JNj^oaI  *  228  r»a. 
^.i   Ual./   .«^  \~*l  övJ^/   JK-^V-aJ^aüo  J»oi  J-ial*/o  ,)jn  i  n\   Ji^*;  wöt 
^./o     .M-ft.  .  °v..o  Jbot,   ..^üolio  .Jl,^-^>   Jl   öiA   k-l   )la£L3J  o2^ 

oöt;  w^Xoi  JJ.o-.t-;;  J-wS;  L*;oa*  jk-s;  oou/  JlaAaj;  ^chA  JfcO^io  Joot 
2Jj^/  -ft^o  )K,jL*ial  ^_io  K*3  o/  JIojoo  ^*>;  oöt  .-öo»  )U-^<»  jov^-* 
'jUa^^N.  o.  -n  oJ*s_»kj;  ~.;  «öl  :-oöi  "  ^Ot-Lo  )oi  ft.  ..;  ^_iö  ^.«-Voi;  ^-.; 
V-^v  ,  ■  ..v.^v  )rxV^.  k^x,  L^./  jkX-.;  x^— ,j;  v*Mj  Ual./  .J^aja-j 
)<H^L«;  )m  1QA  ..Jlo-4-.;;  J-i-*;  J-iu.,-o  )>oico/;  -.J.-oC^  J—oj  ^  i_^  °^> 
.  .^vr,^    JK^^vVJL.3  ^  V..ftoo;    oöt   j-a_!*0>  JjLJi-a\  ^S.Jl>oo    -.Oi\    K-./ 

JjLSu./    6J»V*!     )'"  fcJO^LBO     JiojJjLi    .--VT^i/    Jot-^)--3?     °°«     Ut—    °«    ^*-*^*>° 

Jt-2^x     oöi    )>.-.;    ~öi   Ji.J_~  •  .li-ioJZ/j    -«;    jiiojJ^   :JKXio    öu.1^/    V^f*? 

I.  Ms.  «v-  —  2-  Here  begins  an  extract  in  II  32  r.  —  3.  II  ».'-ni  lov^-v  —  i.  II  |LaWs~a=.  —  :,.  n 
ta»{.  —  6.  üere  1  he  extract  ends. 


that  the  canon  requires  blamelessness,  sought  to  ränge  himself  outside  the 
priestly  ministry,  and  in  a  way  renounce  Ordination',  and  satisfy  the  canon. 
Flow  is  this  endurable?  teil  me;  and  how  is  it  anything  but  a  result  of  false 
modesty?  You  write  that  this  man  has  lived  both  with  earnestness  and  accor- 
ding  to  the  ordinances  of  philosophy2,  and,  to  speak  in  the  language  of  Scrip- 
ture,  looks  to  himself3.  If  the  facts  of  that  great  sin  which  cuts  off  from  the 
priesthood  or  from  the  ministry  had  happened  after  the  profession  of  monastic 
life,  then  there  would  have  been  reason  for  modesty  to  play  its  part.  But, 
where  the  facts  of  the  sin  happened  first,  and  the  enxolling  in  pliilosophy  fol- 
lowed,  how  is  it  right  to  feel  fear  where  no  fear  is4?  We  believe,  not  without 
the  divine  Spirit,  that  the  holy  habit  of  the  monastic  life  carries  forgiveness  of 
sins,  and  strips  off  the  old  man  'who  is  corrupted  in  the  lusts  of  error',  and 
puts  on  'the  new  man  who  was  created  in  God,  in  righteousness  and  sanctity 
of  truth'%  as  the  wise  Paul  somewhere  said  in  writing.  I  adduce,  although 
I  am  addressing  those  who  know,  in  confirmation  of  what  has  been  stated, 

1.  xsipoTovto.  —  •!.  cpi)io<jo?ia.  —3.  II  John,  8(?).  —  'i.  Ps.  LH,  6.  —  5.  Eph..  IV,  22,  24. 


*  228  r"  b. 


328  LETTERS  OF  SEVERUS.  [156] 

s**_l>s;  oöi  .-«kSJLl*./  °<V-30;t  oöi  p°/°  t-*-^,  ^°  'J-3'  "*Pa-«-»a^j/  )l«V\'a 
«*jJL;  Jj^xjs  Jkj»  ye^ao  :^aajj»  Jooi  ,-fco>  ,j>  ♦J-.oCSs»  vjpo  »  cbjI/  Jjöu 
-.oulSJ  )ooi  \)L~  ^o')-o  ^oj  .Jl;oio;l;  -öio  .cx^po  «i^äJ./;  ,»*^j/  -.^*^I* 
^_3iIS^o  •,.  <J.)|  ^io  )»6iK..io  ,»JJ_3;  oöi  y-»/o  .Jooi  oul^o  V-  ->\;  oöi  y.-/ 
^••;  i-3  .'t  \N|?  ^oi^joJ^jü;  ^.jJ^ao  ,»))__ s  ^»v>  »  r>;  )-.,», f>o  )V-i-^o  ^i-j/ 
y/j  .|£0iOö  y.\oi  ooot  ^a^-^1  -.K-.J1  ->onnr>  oooi  ^*yuo  ^-.tooot  vqj6i 
^iO  JfS^SO  yOi-ÜUj  ^»_001  OOOI  ^tpja  p  .w.O|oK-./  yOOj  1 .0 ..  K^Jl  a\ 
^aJÖi;  -.y^oi\  »  »'»Vi/  +$  vcoa^oa^jll  ^.joi^Ot  yOJÖ)  0001  ^.\b  -.otlo^^-. 
Joi^jJ  «;oKä|o  .l-«V-?  )°oi  ^-j  p  yio  .J-V-io  K^l  i— ^  oilo»..^-.  ^>oi  Jub 
o£\  looi  fliv_~^o  '...miy  JJo  0001  ysxV^a^  p  ^-»»— 01   o  >nv^\  ^*\» 

.OUlSJ  IolS.  )41/;  OÖI  y-\  .'  VJ^OJ  OMlSJ  ))--,  )y~2&3  .)J^*JL-^stoo  JJo  J—  jo/ 
)—.o£$s.  Ljj.oas  ^^Dot  Jjoi  ^o  p  -:-^coa^.ja^j/  otbs.:»  jooi  -oioK.../,  oolo 
^3  )-j/  iiJL^o  .J-ia^J^B  uJaS  L^sJ^  ^eu^CO;  JJJaji  jjoi  La\  -.Lj/  J;ö|K_iO 
OWbOA   +3   .)L3l3lJ    JV-^^x      OÖI    ?Q-~Jj    JK^JOO    JK.>Vl>JU    «*'»jj      .  lJ  l   f^>l    k-jLolo 


the  vision  which  that  heavenly  man  the  great  Antony  saw.  What  in  i'act 
does  the  man  who  told  the  story  of  Ins  life  say,  the  divine  Athanasius  who  is 
among  the  high-priests?  «  When  he  was  about  to  eat,  and  had  risen  to  pray 
at  the  9"'  hour,  he  feit  his  consciousness  lifted  up,  and  (wonderful  to  relate!) 
he  feit  himself  standing  and  seeing  himself,  as  if  he  had  been  taken  outside 
him,  and  as  if  he  were  being  led  into  the  air  by  some  men,  and  afterwards 
some  grievous  and  cruel  men  standing  in  the  air  and  seeking  to  prevent  him 
from  passing.  And,  when  the  conductors  opposed,  tliese  required  an  account 
to  know  if  he  were  not  liable  to  them ;  but,  when  they  sought  to  make  an 
account  from  his  birth,  those  who  were  leading  Antony  prevented  it,  saying 
to  these  :  'What  happened  from  his  birth  the  Lord  has  wiped  out;  but  you 
may  inquire  into  the  time  since  he  became  a  monk  and  made  profession  to 
God'.  Then  upon  their  making  charges  and  failing  to  convict,  the  road 
was  made  free  and  unimpeded  before  him.  And  immediately  he  saw  liimself 
standing,  as  if  he  had  come  to  himself,  and  that  he  was  again  whollv 
Antony  »'.  Guided  therefore  by  this  divine  command,  I  have  answered  the 
present  question ;  and  I  alfirm  and  say  with  coniidence  that  that  modest  man 

1.  Vit.  Aul..  C5. 


£157]  LIII.  —  TO  CAESARIA.  329 

J^a*a-,  JJ)qa  ,-^so  ..^.   ilo/  ^..aVo»   v--^»?    ^-^oi    ..JUo_^_jo  jlov-og; 

'j-J-j    yo^s   l  . nV  •'">  JJo  .-Jj»o«;   ^-\ot;  J-aa^U-s  o/   Jla-_*3JLS    y.T.'/ffl; 


4«6i  ouM  ;a-^s  v*^  J*~  x^M  Hj^a-l  jJ;  ^^  "^o?    '-ous  .-fco/ 


LID 
i  219  r"  a. 

P  248  V°. 


1.  Ms.  U^»".  —  2.  Erased  in  G.  —  3.  Mss.  ^o\-  —  4.  G  om. 


must  retain  the  priestly  ministry,  since  with  Ins  very  scrupulousness  and 
carefulness  he  has  conferred  a  great  benefit  upon  us,  and  by  the  wise  and 
modest  question  has  astringed  with  apostolie  salt  those  who  gape  for  priestly 
Offices,  and  run  after  ordinations',  like  the  pomp2  and  honours  of  the 
world,  and  those  whose  minds  are  fiked  on  pride  or  on  visions  of  things 
here,  and  who  treat  as  of  no  account  the  judgments  which  we  shall  receive 
for  these  things,  when  the  day  of  judgment  arrives,  which  will  assuredly 
come,  and  is  spoken  of  by  every  one's  mouth,  but  is  looked  for  by  few  as 
it  should  be  looked  for. 

LIII.  —  Of  tue  iioly  Severus  from  the  letter  to  Caesaria  tue  iiypatissa  \ 
which  begins,  «  Again  of  this  letter  also  let  God  be  the  beginning  ». 

You  are  acting  rightly  and  as  beiits  women  who  profess  religion  in  asking    519-38. 
everything  without  shame;  for  there  is  one  thing  only  that  brings  shame, 
if  through    sin   we   come  in  conflict  with    God's  laws,  and    fall  under    the 

1.  XEipoTovi'a;.  —2.  tavTaota.  —  3.  S.  L.,  in,  4;  IV,  10;  x,  7;  Anecd.  Syr.,  II,  26  ff.  See  ROC...  VI.  470. 
Greek  extracts  from  letters  to  Caes.  are  published  i»  Gramer,  Gat.  in  Matth.  et  Marc,  p.  HS,  and 
S.  V.  N.  C,  IX,  731 


330  LETTERS  OF  SEVERUS.  [158] 

♦  J^o;j  j-lj-io  >OQjaJ;    j^op.  .•jK-.oCSSs  JIosIqjljs   vSloKilj   Ö&.   «x>';j    j)   -.JLiO;» 

►G219r°b.  JLiOO-J     'J£o^oi\>    .-joiSs    k^-*»;       ÖuK-»/    JJ  -.JJL^C^CU«;    Olil^-i   ■J-^pg^OJ 
'  JK.-.o£$S    JlS^—l     lo\    'f^  X^OI  •«JjJ»   ^3  ^°   V-^-- >   °Ö«  ).- IJDioL  ^o  o-coL 

.o_.to  ^3oi  ^.../;  ^o^io  -Jlpt-3  J^cu^.okJio;  -öt  jfcC^ioj/  ^^Oc  J.j^L*^*. 
N*fc^O0     JL^—ajLio   JooiljJ/    .yo+XLZ   Jjjl  JJ    .ipojl/;    ^./      J-.0Ö1;    ~o    »k-s 

.j-aojLJs;  \.2>y*  Jö»^;  joü^s  JJ/  -.k»s,j  JJ  .V*-^  J-»'t~ J-^  .öu^-/  Jlcv-cuiio 
. J  mcs-s  jooil  v/  .|-vi>vj5o  jL^^Jd  .ot^o  ÖU^O  ~~.2l1aI  -.)<¥>•> ^o  ^.;  U-=)"=> 
^-^-io   JJ/    .JJJLaaJ    <*-M?    a\   .o-^U   JJ    '.^.j   j-^,^^   .ja-ol    Jlpo 

1.  (i  oiii.  —  2.  P  om.  —  3.  P  wksSo^v  —  4£G  lo^   k^-v  —  5.  G   o'»v  —  6.  P  l^o^a«».  _  -.  p 


judgment  of  divine  wrath.     I.  Rnow  thercfore  that  a  woman  whö  has  the 

usual  flow  of  blood  ought  not  to  communicate  in  tho  divine  commnnion  tili  the 
blood  ceases  to  come.  II.  On  the  same  principle,  in  the  case  of  one  also 
who  has  held  the  chaste  intercourse  of  the  conch  with  a  lawful  husband,  after 
the  same  intercourse,  it  is  not  in  accordance  with  religion  that  slie  should 
for  the  space  of  a  day  receive  the  most  mysterious  food  :  for  these  things 
increase  men's  awe  and  clearness  of  vision  as  regards  the  practice  of  religion 
and  the  worship  of  God. 

In  the  apostolic  injunctions  something  like  this  is  written  about  a  widow 
who  is  appointed  in  the  churches  :  «  But,  after  she  enters  lipon  her  func- 
tions,  as  has  been  said,  let  her  not  be  concerned  with  anything,  but  be 
ahme,  for  the  pnrpose  of  undisturbed  prayers;  for  to  such  a  widow  solitude 
is  a  foundation  of  holiness  and  of  life  :  for  she  has  had  no  pleasure  in  anyone 
eise  but  the  God  of  gods,  the  Falber  in  heaven.  But  at  stated  times  let 
her  give  praise  apart,  at  night  and  in  the  morning.  If  she  have  a  mens- 
truation,  let  her  remain  in  the  church,  but  not  approach  the  altar;  not  that 
she  is  polluted,  but  because  honour  is  due  to  the  altar  »'.     For  the  sake 

1.  Test.  Dom.,  i.  42. 


[159]  Uli.  -  TO  CAESARIA.  331 

oöi  •)  -;,.^-n^v.  '  |Ainm,^|  J-s»  oöi  : '  va»o)l!oct*4  L****» °  JjK^o^!1  *  p  249 
K...)  v^\»,  .joot  ^otok-./  |3oAO^|  ^*t^  «o  JJ^o>  \flD;o«JO-flO>  jj-aj-s; 
);o«  "^_^.^oo  .-^  ^s'fco  J^JSu  y^\  ^-oot  y~-U  r^04-3?  U0!**0-3 
^  jootl  Jlkj/j  oou/  .')jl-V\  ;•■;  jJjoA1  3.j.^Laa  ^jxh  ..J^cu^co  J^x-^o; 
yO^a-mJ;  o>';j  jJ  ,4J^CL^yfl  «JOS1  .jJ  o/  Outtl;  ^o*;j  vj  -.J-^s^s  öft-a.^ 
jLio  J1o*^jl^  v/  jJ/  .)V^A  vo>^i  jJ  .vn^po  ]~*V».  ^  .Jr^o 
p  ötioi.  oolo  .Jla^^  vonaj^flol;  .JIosIqjus;  ooi  pö\  ^.;  \±^)  .J-U>; 
ooioi  .va3i.niimvi..V)  JJ;  JJ^j  "'^^e  U^co  vOT.mii  JJ;  -.voljl  ötlo^ 
v/  ..JJü;  f^]o&-j  |^?  -6i  J>-~1  JKxicu.oUo  JIM?  oou/  *'lpJxA;  JJJoa 
♦Jj>;J1;  Jiio,^  ^o';j  jJ  .4|^a^fco  ^jos1  .JJ  o/  ,J^oa^>  ojjs  j/J^  ovaUj  ^>';J 
.Jt^oCSss  jlosloA  ,-äo  o-xol;  Jr*Oo  )oC5s  tCSI«;  jlNjjJ  ^^^^-Jot  ö&  u>»; 
Ji^k-JJ    ..n'..U  [ju.]«aieu   J*n  »v>  ^ioo  .J^oo-.  oöi  ^)o,-o  ^-io  ^-»^U  ;><V*>J-; 

♦  Jo£m   lpo;o  )v^j 

I.  p  iÄ>o|I.a.»4,  t»a»-o   I-lso^,?.  _  2.  I'  u»oioiafiov  _  3.  Instead  of  the  following  P  has  o'w  U|a» 
omoll.a.io-4,»  U=*i  0010  p(*-vi~v  —  \.  In  red. 


of  coiifirmatiun  \ve  have  also  adduced  the  answers  of  the  blessed  and  saintly 
Timothy,  the  great  bishop  of  Alexandria,  who  was  at  the  time  of  the  synod 
of  the  150  bishops,  which  in  giviug  instruction  011  such  matters  write  for 
us  in  agreemeut  with  the  apostles,  and  on  the  present  point  enjoin  as  fol- 
lows  :  Question  V;  if  a  woman  be  with  her  husband  at  night,  whether  she 
ought  to  receive  or  not.  Answer.  «  They  ought  not  to  receive  immediately, 
since  the  apostle  cries  :  'Deprive  not  one  another,  unless  it  be  by  consent 
for  a  time'  (by  time'  he  means  that  which  is  occupied  with  communion), 
'that  ye  may  devote  yourselves  to  prayer,  and  come  together  again,  lest 
Satan  tempt  von  concerning  the  lust  of  incontinence '  »  :  and  again  :  Ques- 
tion  VII;  if  a  believing  woman  see  that  which  is  customary  among  wo- 
men,  whether  she  ought  to  approach  the  mysteries  on  the  same  day,  or 
not.  Answer.  «  A  religious  woman  therefore  who  is  about  to  receive 
of  the  divine  communion  ought  to  prepare  herseif  beforehand  before  that 
day,  and  abstain  from  the  lawful  couch,  in  honour  of  the  body  and  blood 
of  God  »  ' . 

1.  P.  G.,  XXXIII,  1300. 


LIV 

0  82  v\ 


332  LETTERS  OF  SEVERUS.  [160] 

■•.•2  Hoijj| 


^  «*> 


1.  Ms.  t^vi^i».  _  2.  Ms.   U^.oo/-  —  3.  Ms.  &»(•  —  4.  Ms.  *»•  —  5.   Here  tlie  text  breaks  ofT  in 
consequence  of  the  loss  of  a  leaf  or  moie. 


LIV.    FROM    THE     LETTER    OF    THE    HOLY    SeVERUS,     PATRIARCH    OF    AnTIOCH,    TO 

Caesaria  the  hypatissa,  the  beginning  of  which  is  «  The  words  that  were 
uddressed  to  me  by  your  God-loving  highness  ». 

[The  order  of  Service  of  me,  Severus,  in  Palestine  and  in  Antioch  they 
continue  to  sing  even  down  to  this  day. 

The  officc{. 

519-38.  The  service  of  night  and  evening]2.  But  I  wish  your  God-loving  highness 
to  know  that  the  order  of  hymns  and  ödes  has  been  preserved  in  one  form 
among  the  Egyptians,  in  another  among  the  Palestinians  and  Phoenicians, 
and  in  another  among  the  Syrians,  according  to  the  custom  that  has  been 
lianded  down  l'rom  the  beginning  in  each  of  the  regions 8 

1.  äxoXo-jOia.  —  2.  The  fragment  down  to  this  point  can  hardly  belong  to  a  letter  of  Sev.,  and  is 
probably  a  gloss.  —  Ar  x>t'[j.a.  Here  the  ms.  breaks  otf. 


[161] 


LV.  -  TO  CAESARIA.  333 


:vjjc\  ^.Hjäx^  (sie)   %^nil>fYi*7iflocn  ^   ♦.rsTnardfio   rtiiWti    ^lv 

vla^o    3^1|?    Jjl-^    JJIä;    JNisJbo    '«^a*    -.J^*    ^j  ^^o 
J^uas  ju/    i+x    Joi^jJ  ^1«?    Jj^oo  ^o^ojo)!;  ..v-^opo/  .K^ooJ./ 

.  Jv-=^  oöi  J^;J^>  juoj  ^o  •<5:^^  k-^-  0/  x^&  ^°t°  ^°     °*  iaiaJ? 

V-*>|    .01A    }-io/    ^A    oot    po  .Juojj    001  "^f    ojt^ia^tO^    po/o    .jl^>« 

.vkO-^sJL    ^co-öa^mj;    od.ajLtt-.oto  .tSuj/l*    )1oiv>  .01   )t-»(o»  ..^laiNv>  V-^^ 
U^Jsa^J    ^.otiCLiio   ^.j    !^oJho  JKjL*i  Jood  ^ij    ».^s*   JoiSs  Jlij  JJo 


18't  V  a. 


1.  Ms.  v».-vi-*.  _  2.  Ms.  C^a^/v  —  :i.  Ms.  *jßM*>;  see  above. 


LV.    Of    THE    HOLY   SeVERUS   FROM    THE    21st   HYPOMNESTIKON*    TO    CaESARIA 

THE    HYPATISSA. 

But,  as  to  the  kings,  hear  a  story  of  the  holy  old  meii  tliat  has  been  519-38. 
transmitted  and  has  come  down  to  us.  They  said  that  the  religious  king 
Theodosius  sent  someone  secretly  to  father  Nisthora'  the  God-clad  old  man, 
begging  of  him  to  pray  that  a  male  child  might  be  given  him  :  and,  011  the 
day  on  which  the  messenger  reached  his  cell  in  the  desert,  it  happened  that 
that  old  man  died  two  or  three  hours  before;  and,  when  that  man  knocked 
at  the  door,  immediately  the  old  man  rose  up  and  sat  down  aecording  to  his 
custom  to  make  a  rope2  of  palm-leaves;  and  he  said  to  his  disciple,  «  Bring 
in  the  man  who  knocked  »  :  and  when  he  came  in  he  said  to  him,  «  Say  to 
Theodosius,  'Because  God  loves  you,  he  will  not  give  you  a  malakion;  for 
after  your  reign  the  faith  shall  be  corrupted,  and  the  faith  of  Nestorius 
shall  prevail,  and  God  does  not  wish  the  evil  to  be  done  through  your  seed'  » 
(The  Egyptians  call  a  male  infant  malakion,  as  the  Byzantines  call  it  philika- 

1.  P.  G.,  LX\\  305;  Jo.  Cass.,  Conl.  xiv.  xv.  —  2.  <j£ipi. 


LVI 

F  54  v". 


334  LETTERS  OF  SEVERUS.  [162] 

ool  •J^a^v  oöt  ^.^lj  ^o  .yO^.',  n  «\ B  L^jjä.=>i  )jp|  -J't-3?  ).joou^S.^CS. 
1 1 » ^l  JioK.ÄLj  Ls/  — ..i  )joi  JoC^s  ta\  w>il»o  ,v^l3l.jlo  )  ^tr>  oöi  -c&»sx/ 
jjjoiai»  K../  U_-,-o  (.JLcDi  JKj^jJU  Lifo  ^o  Jj^Aj^a;  J.ia~./  -Jooi  ^.oiofcv-./ 
t_^OJ;  L.po  jJ  •  Jt-«—/  J-»Qf»  n\>  v£oo;ouo_CD;  ,\*3<3|  LiOD  v^3  tOK> \ ^; 
t-xi^ü  Jjlj/  vOJÖi  v£>/  Jioio  .oiV-a^  Jboa^io  liaj  ^\qj  ,.o  o/  .-J  Jb  j^L^o 
oöi  r--«--^  Jßo-.'^a\  .^.o_«  )i.mi  ooi  ,)jl^^6  \o|J;  otK^ocL^so  .opo/  aio,ja 
K-»|~n  .» <y>   .K^.^o   oulX|_3   JJ  *    ,^.oio^/    >o,-o   ^_i>oo  .«— ^coLl/    ,  <n  n  vs/    J'O-^j 

duTun  (sie)   jwna   .coLt\    rsfLvpa  r^ivUin    *1\.t\   r^ua-in 
r^3\  i  u  *73\J>3    \^»lx    ^i^aujb    t^irtVf^m    r^aen*    .»Jvinr^ 

y-K.'Xyi    \ %  i  « iS    yOoC^J>    ^o*    oöi    :)»mo    )oi\JJ    J)a—  io    IdlV^ö    oöi    t-»o; 
JLi_.pö*    JJ-*^00    L^-^    yo^    :.  ,»i,r>j    ^_»lVl    _oia^i.    ^*;j/   ^ol*.    ^    :)ooi 


r/o//)  :  and,  wlion  that  man  liad  gone  out,  that  old  man  again  lay  down  and 
feil  asleep  and  departed  to  God.  This  father  Nisthora  was  a  celebrated  man, 
so  that  his  words  are  recorded  in  several  of  the  books  which  contain  tales  of 
the  holy  old  meii.  So  long  therefore  as  the  synod  of  Chalcedon  is  in  force, 
it  is  impossible  for  a  hing  to  heget  sons',  or,  if  he  heget  one,  to  leave  the 
kingdom  to  his  son.  And  this  was  both  foretold  bv  those  holy  men,  and  in  the 
days  of  Leo  the  king  proved  by  experience  :  for  Leontarius  the  younger 
was  actually  created  Caesar,  and  died  an  untimely  death  before  his  father2. 
Vainly  therefore  does  he  err  who  deeeives  himself. 

LVI.  —  Of  Mar  Severus  to  Caesaria  the  hypatissa,  bv  way  or  defence  for 

HIS     OWN    FEAR     AND     TIMIDITY,     AND      THAT    TO      FEAR     YVHEN'    IT     HAS      HAPPENED 
THAT     TRIALS    BESET    US    WORKS    A    REWARD    AND    IS    A    MARK    OF    LOYE    OF    GoD. 

5io(?).  David  that  king  and  lover  of  God  and  prophet,  who   was  more  humble 

than  all  men,  when  Saul  had  twice  armed  himself  against  him,  with  niany 

1.  This  passago  is  quoted  by  John  of  Nikiu,  Noliccs  et  extraits  des  mss.,  XXIY,  i.  564,  581.  The 
words  which  l'ollow  on  p.  581  are  quile  different  l'rom  our  text,  and  are  perh.  not  pari  of  Ihe  citation. 
I  owe  the  ref.  to  M.  Nau.    Cf.  also  ibid.,  p.  502.  —  2.  If  Leo's  grandson  is  meant,  Ulis  is  false. 


[163]  I.V1.  —  TO  CAESARIA.  335 

M<H-^ol  ojoKa/  ;o  ..\  ->  a^  -.yo^  Jj>-=>  +*^l  ^so  :Jl*fcofcoo  J-J*_3o 
JL^I-s  ^oiq^Ow  ^-;j/j  ook»  »3/  jl/  :o£^  Joe*  V-t-*!  061  v£Dojo,jl^>  ^io 
^.cxobsJs  sca—  JS^.)Ljlj/   feoa.~i    Joot  -otok-./   j^io  -ota-^^oj;   -cx»o  :wjlJl3 

Jloia^Jjo  )i.oi\  « mv>;  -."^-qji  J_iot  ^~./>   J.[jlJ*jq.[j   *o]  ^[t-]-30  -o«^  ^"  "^ 

jus/    JLa\  *Vj/o  .oi^m   <--\oi   ^-'^=^  IJ^Cao  »-.o;  ^euoo  .~  «[*-/]   ^*> 

)lo_JL_ia-oi_s  vju^o  ^.io  ts^jl^ww«  [s*6(  ^»],J*oi  JL001  öv..K_./  "^.«joi  Jjl-./ 
pojl  ^aiw'o  Joot   [oJL-A.]äo  ^-Aoi  ^-./;j    oö«    ^.o;    la£>>    >s/;   JjJ^/    :)-t-Ä>)-o 

1.  jis.  ■*;*>».  —  2.  The  space  seems  to  need  a  longer  word.  LXX  £x  x^f'Z  a-Jzm.  —  3.  Ms.  <^>:i- 


thousands  of  armed  men  and  warlike  sohliers,  and,  after  being  in  a  way 
caught,  he  not  only  escaped  in  a  marvellous  manner  from  the  danger '  which 
surrounded  him,  but  even  captured  with  bis  hands  the  man  who  bad  armed 
himself  against  him,  and  he  had  it  in  his  power  to  kill  him,  mercifully  spared 
him  twice,  that  enemy  and  murderer  who  was  so-  ferociously  set  against 
him.  And  yet,  [after]  he  had  received  such  an  experience  of  God's  Support 
and  protection,  hear  what  kind  of  things  he  meditates  and  says  [in]  his  mind 
when  he  is  debating  with  himself.  «  And  David  said  in  his  heart,  '  Now 
shall  I  [be  delivered]  one  day  into  Saubs  hands  and  there  is  nothing  good 
for  me,  unless  I  escape  to  the  land  of  aliens,  and  Saul  cease  searching  for 
me  through  the  whole  border  of  Israel,  and  I  escape  from  his  [hand] '. 
And  David  arose  and  the  600  men  who  were  with  him;  and  he  went  to  Achish 
son  of  Maacah,  [King  of  Gath];  and  David  settled  with  Achish  in  Gath  he 
and  his  men  »2.  Where  therefore  was  then  Caesaria  the  strongest  of  all 
persons  in  faith,  in  order  that  she  might  have  said  to  David  also  who  was 
[meditating]  and  doing  such  things,  «  Whither  flee  you,  0  prophet?     Rather  3 

1.  xivSuvo«.  —  2.  I  Reg.,  XXVII,  1-3.  —  3.  [iäXXov. 


336  LETTERS  OF  SEVERUS.  [164] 

oc*2\    .y,  \   .;    J~.^.J-s    ^\»|o    ^K-sjoa;    «ö|    .jouSSj     )J^nm..[aoo| 

J-o-A    i~.rN-.io   .*>-s     qh'nI/    )l[ojacu]et    JJ;    j.Hxv»    •)[  ■  -^  |.aaoo   J;o..q..cd 

)— o^  KjJ ..../;  ^.-^»ot  jhä  y^  vt^^!  ^  ^j/  i-a^xo-io  *JLf^a  >*^.s/; 
yoot^ii^ö/  ^.) , ^co;  ..^^.io/;  Jj/  JLlLia_.oOo  Jj/;  ^Aoo,  .-Kj/  Vio>io  j.Ju.«.A 
..vooi^.;  J^o*>^  yOOiXnN  J-.p°  V^-J  -J-'po  yOj|  x>o*,_Sü  vOOl^O  ^ioo  .-JiASlJ; 
.    >\ot    l0L^    vOt^l    ))  H\;    JKjLäJ    |~>V^°    «xtovsu    ooLo    .^LKj     JJ     yOOULiO    ^o 

)K;: axl;  Jl. « «,.\  J.j/  ^»~«  >^*3j;/  u\<o  >»l'»-a  w^-aa*  .»~.o»  )ooi  *pö/  ^s^soi 
oöt  .-^40»  joj^JJ  Ul  ^t—°  JJ/  .>.^i\i  j-»k-«  .-'t^ö?;/  ^üo»  Jfts-JU»oV  ^^oi 

J_JL_.(.iJO     •  .yQuyjULl       J^-ij/      JlcQJ»    ^iOJ      J  1  fccL*  T>;     :  yOO!.\     >fl  V«Q    Jl^iO    ,.3 

JJ  JojAJJo  -.OL^ia.\  yO-a^  ^0,^0^30  vo.jop>J  »s/;  1^*3  y^\  -.JÜuJ  ^-bo; 
^^^    P    ^"^  vj    -v?»  ">.N|1    °^>     «  n  i\M;     ^.-.\oi    ^_io   yo+Sßo    .-vn>o\».'i 

1.  Ms.  ^vt/.  _  2.  Ms.  om. 


you  are  forgetting  God's  [high  and]  constant  right  band,  which  saved  you 
and  delivered  that  adversary  and  foeman  into  your  hands,  faithless  thoughts 
have  gained  control  of  you  »;  and,  «  The  land  ot'  the  mightiness  of  that 
Exalted  one  is  more  worthy  of  confidence  for  your  protection  than  that  of 
Achish  the  barbarian.  It  seems  to  nie  that  the  words  escape  your  memory 
which  you  yourself  ...  sing  by  the  Holy  Spirit,  which,  I  believe,  run  :  'Many 
are  the  tribulations  of  tlie  righteous,  and  the  Lord  will  deliver  them  out  of 
tliem  all.  Tlie  Lord  preserveth  all  their  bones,  and  not  one  of  them  shall  be 
broken' ;  and  again,  'The  Lord  will  deliver  the  souls  of  his  own  bondmen' '  » ? 
In  answer  to  these  things  David  would  say,  «  Listen,  my  daughter,  and 
incline  tliine  ear'2.  1  know  the  purport  of  the  Spiritual  songs  that  were 
sung  by  me  better  than  you  :  but  1  also  know  the  God  of  all,  who  beyond 
all  hope  snatches  his  own  peculiar  bondmen  out  of  all  dangers3,  and  again, 
exercising  them,  also  leaves  them  to  adopt  plans  derived  from  human  thoughts, 
and  weapons  drawn  from  nature,  in  order  that  they  may  also  flee  and  choose 
to  suffer  everything,  and  not  betray  God,  and  do  aught  that  distresses  him. 
lf  we  trusted  to  his  lielp  and  were  incapable  of  falling,  not  weakening  in 

1.  Ps.  XXXIII,  20,  21,  23.  —  2-  Id.,  XLIV,  11.  —  3.  xivSuvoi. 


[165]  I.VI.  —  TO  CA.ESARIA.  337 

'^juaj  ^io  ye^o  JW  *3  :^-.oöi  Jj^iufcoo  JJ  :^.ooi  ^^sl  o^;  jj'jo-^ 
wO|  looi  ot-k-W  Ji^J  JJ>  ..^ooi  ^_^-*o>o  Jt^s/  o/  ^-,001  ^av^JJoo 
.Njt^o  )Jo  ou^J  ^  ^2^aaa.,\  jooi  k-/  J»l/  JW  ^.j  va^j-*>  .JlojN-^o 
J_js>  oöt  Jjlo^o  "^fc^oi  J;ot  ^£**>  ♦a-oJ~*iG^  JjL-jJ  ,-*>  001»  voio  0/ 
^i^»V/  ^.^io;  j^»J»s  Jooi  Jololo  ..u>^o  ^»j^o?  J^A-iö  ^  ,_*>  jooi  N^! 
.J_3l^_sö  IqJ^  )Ki>^^s  c*\  -t  ->^^6  jjjLiöo  ,^»jiö^  ^3oi  oolo  .-^-Jla. 
.)]t^jpo;[Kio|\^oi  Jlöi./  ^.a  Jim. .°>^*>  JJ°  J-*-?^  °°^  J001  h'  J?^30 
:a>-^j  001  ot-aJo'P'.;  [s*6i]  1^—»-  .-Jjiaio;  otloiJ^io;  looi  o^A-./  ^_io  [-010 
,_.;  );o|  .JjJj>  j.J»;ON  "^ioJj  :oooi  ^-^a^too;  yOJÖi  ojl^V*  «ä.-^»  "^^o 
*)J^>Vot  ^.\c»  jJL't-^Ofl.)  J1ojl.o_-.I}oo  :joCSxj  oilaj-v-»-»-*,}  -.loot  cn-ts-./ 
J_-Jo_co/  ooij  jiAj/  "^oj-./;  j-xx~o!-\  ,--«  ^w- ;  p  :J-w_jj  001  ^*;  J_*_^o 
.)-^1L.  JK_»o  >  *1»  KVl  t-as  )_iäx\i  oöt  .-jooi  ^oioK-./  Uo^  -.tx-j^o 
s3/  JJ/  *Ji_j)s__o  jooi  K— /  JkJ_oa_>  oolo  .'J-\»JI  jooi  .»  V.vs  Jjia_-_>o 
dJ-*v=>;  yOJÖi  jf^o.^1  00  ..jipc;K-3o  Jlölj.j»  j)-^^&  061  vjooa^as 


1.  Ms.  ins.  f3- 


anything  of  ourselves  or  contributing  anything,  the  virtue  would  In-  without 
reward;  or  rather'  there  would  be  110  room  at  all  to  perform  anything  what- 
ever,  or  to  show  any  kind  of  success  ». 

For  this  reason  therefore  Moses  She  great  was  afraid  of  the  king  of 
Egypt  and  fled,  and  became  a  sojourner  in  the  land  of  Midian  for  40  years,. 
and  again  he  returned  to  Egypt,  and  transfers  the  fear  to  the  king,  and  he 
chastised  that  obstinate  and  disobedient  man  with  plagues  by  means  of  the 
marvellous  signs.  [And  the  one]  was  the  effect  of  the  virtue  of  Moses, 
that  is  [the  affair]  of  the  flight  by  which  he  fled,  in  order  to  bring  jnst 
help  to  his  countrymen  who  were  being  oppressed,  while  the  other  was 
the  effect  of  the  mightiness  of  God,  the  display  of  the  great  wonders. 

And  Elijah  the  prophet,  fearing  the  threat  of  Jezebel,  the  wife  of  that 
prodigal2  and  impious  man,  was  a  fugitive,  he  who  bound  the  clouds  for 
three  years  and  six  months,  and  dried  up  the  land  with  drought,  and  again 
by  a  word  brought  down  rain.  But  Paul  also,  the  great  in  signs  and  won- 
ders, was  let  down  from  the  wall  in  a  basket3  by  the  disciples  in  Damascus 

1.   [iöc),Xov.  —  "2.  auiüio;.  —  3.   snupioa. 


LVII 
H  32  r°. 


338  LETTERS  OF  SEVERUS.  [166] 

.^.ot^Job^-^üj*  j_*cL>  oooi  ^.i'.;  s-Kio/  .-to'^o  pöN^/  )iajL  ^O  j^yflLflpJ^S 
vLo.^.  ;£oj  .  oiA~.i  )laJLcCS,^o\  oooi  ^OLaoL*  K-^jchi  vQJoi  opo(  JJo 
lo^o^  ^ov^^ö  «oto^J-s;  .-'ö^cl.jlj  jJ~^iot  ^^-oo  ooi  j.io~io!^j  Ua../  J-is^io 
JAoclcq.»  ^*.\oi   JlSJL*..a  J^oyAo   Ul    r*>l    )?U^   .-jLpo   w>^aoV    i-jL— V-^    M-W 


:-JN-uy~  l    »t^D 


.•jooi  «otol^-./   )1ojK^ci^m   jjLäS^o  +d  a\  :JLL»;    J-JULaxio  ooi   U»-:*>  ^/° 
|L»\   ,.0  .)!'»— jJ    vaa\   q-do,.^    J,oi    jKx^^a^  vaa\   ^^?'!   v-Kio/»    )oo«  v*>/ 
^.K.io/o   ."^-3oi;    ^.«^ou»  wü^li;   ^-«j   ya^l^o   •  •^^■•j    JL«—  "%^  "^oiJ^j    JJ 9 
K^jfOJL^  vJiKJbKj;  ^^o   "  ^->t-^ot  ,3JLio   ooi  fJ  jjn  »ml;   »  »Not  ^booJiJi 

)lo»— «-^/     JJ/    -.öu^-./     loLa-ioi     w6t    a\    .Jiv-V*     L^J  0.^0^31     jj»o_«l 

1.  Ms.  |^iov-v»o.  —  2.  Ms.  «^  »•«• 


and  fled,  when  the  Jews  wanted  to  kill  hiin;  and  tliose  who  took  pleasure  in 
hearing  his  teaching  did  not  say,  «  Let  the  teacher  stay  with  us  that  avc 
may  hear  his  very  pleasant  exposition,  by  means  of  which  he  causes  the 
venomous  reptiles  to  flee  like  a  stag  »  (I  mean  the  dcmons  and  evil  spirits 
that  are  envious  and  hostile  against  the  salvation  of  raen). 

(After  other  things).  And  the  Lord  also,  the  Giver  of  powers,  not  being 
a  teacher  of  timidity,  said,  «  When  they  persecute  you  in  this  city,  flee  ye 
to  another  »  ',  wishing  us  not  to  trust  in  our  own  strength,  but  ratlier2  be 
anxious  about  such  things,  and,  when  at  his  permission  conditions  of  trial 
beset  us,  then  indeed  \ve  must  fight  bravely. 

LVII.  —  Or  tue  blessed  Mar  Severus,  concerning  Ordination3. 

The  test  of  true  Ordination1  is  not  the  matter  of  the  see,  but  holding  the 
right  faith  in  God. 

1.  Matth.,  x,  23.  —  2.  (läXXov.  —  3.  yeipotovta. 


LIX 
N  203  v° 


p167]  LIX.     -  TO  ANDREW  TUE  PRESBYTER.  339 

1  vrdxjxo   rsfrsfn-xirsf   &c\1t\   ^ 

oil^J    ^    ,^.;    )jojo   .JL-V^»    JLi^OA    ^io    ^_ie>    j;ot    ..3Jjl*ä-j^>    Jv-»    >*-> 


I.X 
F  24  V. 


1.  Four  extracts  follow,  of  which  the  first  3  can  be  identiiied  in  the  letter  to  Photius  and  Andrew 
(S.  L.,  i,  60).    The  last,  here  given,  must  belong  to  the  lacuna  (p.  210)  or  the  lost  end  of  the  letter. 


_  2.  Ms.  "»o»  (so  abbr.).  —  3.  Ms.  U*^  ;=■ 


LVIII.  —  To  Zenobius'. 

But  he  who  is  lacking  in  wisdom  and  virtue  is  under  blame;  and  he  who     r,i3-s. 
is  under  blame  is  under  sin. 

LIX.    FrOM   THE    LETTER  TO    ANDREW   THE    PRESBYTER". 

For  the  mind  that  is  burdened  by  the  dull  weight  of  demons  does  not    5,19-38. 
receive  the  spiritual  first  word. 

LX.  —  Of  Mar  Severus  from  the  letter  to  John  archimandrite 
of  the  house  of  Mar  Hananya. 

When  I  learned  that  the  presbyter  and  archimandrite  Beronician  (?) 3  of 
saintly  memory  had  departed  and  migrated  to  the  heavenly  mansions,  partly 
from  outside  report,  and  partly  from  bis  revered  letter,  which  at  bis  decease 

1.  S.  L.,  p.  '.7'..  —  -2.  Id.,  1,  60  :  see  note  on  (ext.  —  3.  Cf.   S.  V.  N.  C,  IX,  738,  where  a  Greek 
fragment  of  a  letter  to  Beronician  is  published.    The  ms.  here  has  'Bar  Nikiya'. 

patr.  or.  —  T.  XII.  —  f.  ■>.  23 


340  LETTERS  OF  SEVERUS.  [168] 

ftoÖ,  o/o    .jL^OOt-äCL^.     )'f^    y°-^     -k-«-^U    «J-X.>»     KjiÖ-.;/o     JJ/     -.OULOaLiO  S*SOw 

♦   y-oiQJi^o  ^..J^-co/;   01N.  i  *>y>o  \*_i/    \j>..s/ 


LXI 

I)  in;  v-  b. 


r^ölnax  b\ol  rsf^-i^r^  «.r^Ä-iALa  rsfnardas  rdx/\j37\ 


117  p 


lyOOUL^o  ,.—  ^^o^   vam.-/    ooi  ^  ooi 
)jl^  tay\ ->;   ^^cx   ^.io    jlj/    JJ    •  ,6\.*K*l    )iwU    Jlo_iicL.oii    JK-<ol    jlpw; 

loJ^»     J.wJS^ÖJ.3      K^JL-^^v       J_.V*3      ,.3      .-^jLSKiO     JJOOI      OI_i      tv»./o     JjLioK^O 

|...    »  t^o    ooi    Kj/j     v>ö|    «;o/    p      'V^?/     J.-^-^.*»     L^io^o     Lo(.^s    y£Oov^-3 
■  '   J^Vlo    .-w.!».^    öl-^JLs/    J^J.S    );oi   ^i.o   .J^jjs    ooi    Kj/;    .•J-fc—    )oi^X;    oi}^» 


1.  Ms.  «wa»»V-3- 


he  left  for  me  as  a  Messing1,  which  is  truly  füll  of  all  spiritual  blessing, 
then  I  was  distressed  and  my  heart  gave  me  bitter  pain;  and  not  only  did 
I  lament  for  Ins  decease,  but  I  also  lifted  the  eyes  of  my  mind  together 
with  my  body  upwards,  and  lifted  np  my  voice  to  him,  as  to  one  who  hears 
and  perceives;  for  indeed  he  does  even  perceive  the  truth,  «  My  father, 
my  father,  the  chariots  of  Israel  and  the  horsemen  thereof  »  2. 


LXI.    Ol    THE    II0LY   SeVEHUS   THE   PATRIARCH,    A   LETTER   TO   THE 

HOLY    CONVENTS   OF   VIRGINS   OF    CHRIST. 

An  identical  copy  '  to  each  one  of  them. 
519-25.  That  a  church  is  a  confession  of  right  faith  no  one  who  is  reckoned  among 

Christians  and  has  understanding  doubts,  since  the  Lord  plainly  said  in  the 
Gospels  to  the  divine  Peter,  the  first  of  the  apostles,  when  he  made  the  con- 
fession, «  Thou  art  Christ,  the  Son  of  the  living  God  »,  «  Thon  art  Ccplias, 
and  lipon  this  rock  will  I  build  my  church,  and  the  gates  of  Sheol  shall  not 

1.  I.  f.,  a  present  (representing  eOWyia).  —  2.  IV  lies;.,  n,  12;  xm,  14.  —  :!.  üaov. 


[169]  LXI.  —  TO  TUR  CONVENTS  OF  VIRGINS.  34i 

Y—l»  Jk-ooi;  JIcOw>-3l-i_\o  )lol^-oaiCL\  JV-O  J-aJ^o  .öpaJ.m.--J  jJ  ^a*Jij 
Jk--Oo  J^_.  ji.*-*  )lf>ivi.oi;  jfcocu^-o  )lj-;l  )K^a;I^S.j  ,--.;  JjL--,/  Jicx 
jkj&o>a_\»  ~-./  ]»oi-\  ,J>o  .Jl^  J-\*->  '  ö£_s  ^'coo?  ,^ot  Jjlv^oi-äu-xo  Jjjoi 
^^fc^ooo  .Ja^o»_o  ) N.^k.ao  JlVl^---a_>o  :J-a_3Öi»  Jji;/  laal^aLio-s;  JfcC_voK_so 
:J_jl_uüo  |K_\oKi»  )fcüi.aj  llj-^^iöo  :J_iS_*l_\  jt----*5  K-.J~a.-o-2>— o  *->K-.  J?°» 
oci  ,_.oj  jJ?  J00<  >><■•">»  "•^♦-^  J-""1  ot«-«-S»  )K-Q— i»  c*.~->oo}  lo-^o 
^J&wOoi  -_.k~.cL,  .6i;K->  JfcO-xokü  )__\.:o\  ,-^j"J-  Jooi  V-*/  )■»  Vi->  J<*__ot 
J-OJLöo  Jb_\oK_>>  ]-__.  t_»  :--J.p_»o  -^k__N_b;  *-_--•/  *■-->  ^-*k_7  »->/ 
J£C_\olSv_>o  )Kt\-0  jK._>j  ..)K_._\öoi  -_.oj_o  ---o  -_.;-,__-<>;o  :--»K  .  H  ^ 
-_.»  cO>w3u_>  ,2^__>»a_.  -___>oil  JJ  ^^fcwooi  -_*)--  .--.Kj/  -_.»»  Jl*_>  Jk--__y_. 
)■•>-/  .o£_\  ^.a,x>lil/o  .*-•»-_.  J^_|\  ono  K_.)-^.oijo  I*y_.J_-.-,__  6»lo_\  J1o»o_£j 
_.ö|  JJ^___«  _.otof^_./;  oöi  .•)  t\  V>;  JJ___.o£_\  *^--*i  •.^■•k-/  -—"-i-5  f3? 
)  -  ^i  oot  t-5  oot  ooi;  ooi  "'S&^zN-io  .JjfJo.o,-.  ooi  J-O-Ux  N-~-o  .-J._dK._i_o; 
y_,/   ..*,___^  .  N«    op^l'Kio    .Jla._u.ij_s    ou-iolo    '^_k__oi    ooi    __.,_3    •.*»-*>/ 


1.  Ms.  o.^..  —  2.  Ms 


prevail  against  it  »  ' ;  and  he  called  the  firmness  and  fixity  of  such  a  confession 
a  rock.  And,  as  speech  knows  a  right  and  sound  opinion  on  faith  as  a 
church,  so  it  also  knows  the  helievers  who  confess  it  as  a  church.  And 
David  the  wonderful  among  prophets,  depicting  this  church  beforehand  as 
a  queen  and  a  virgin  clad  in  various  kinds  of  flowers  and  in  royal  excel- 
leacies,  and  for  this  reason  all  the  more  and"  in  loving  fashion  espoused  to 
the  king,  and  gathering  many  virgin  souls,  and  attracting  tliem  to  her 
pattern  and  the  example  of  her  chaste  life,  said,  «  Virgins  shall  go  to  the 
king  after  her  »  3.  You  also  therefore  showed  by  your  writings  and  acts, 
after  choosing  the  virgin  and  angelic  life,  that  is  free  from  all  material 
things,  that  you  are  Walking  after  the  queen  and  first  virgin,  the  church. 
See  therefore  that  you  turn  not  your  looks  away,  but  witli  all  diligence 
look  intently  and  securely  and  fixedly  at  her,  and  cleave  to  her,  in  order 
that,  being  hard  by,  you  may  enter  the  king's  temple,  which  is  the  expected 
rest,  and  the  suprasensual  bridal-chamber,  concerning  which  the  same 
prophet  again  said,  «  Holy  is  thy  temple,  and  wonderful  in  righteousness  »  '  : 

1.  Matth.,  xvi,  16,   18.  —  2.  This  is  perh.  corrupt.  —  3.  Ps.  xliv.  15.  —  i.  Id.,  i.xiy.  :,.  6. 


117  r  l>. 


117  v°  a. 


117  v"  1j 


342  LETTERS  OF  SEVERUS.  [170J 

yJLOCUfcJ  jlovi .  ffl-a  -.J..soot-.;  )Kx^3.jl  OU—iO-.  1<X^  ^--i«*-~  P  vOt^0)-10 
^a^io  j'^og  |Iq_.qjl^i  J^a^l^cl^  t.3  -.^slaSiaj  w—3liJ,>  jood  ^\oi  .^a^i^. 
)^a:*i\  -.)  n  .  ..i  J;ot  r--^  t-3  .JL~..sa*.  lw.il  Jloivi  .ot;    Jlia-£j   w^   .-w»fcwj/ 

laS.      ^ÜlaL     "^wOOI      JJ     ....T  V>     JJ      .iOJJLM     } ...  *  V)     ^-iO     ^£0.^1  w-i6      vw./ 

•      r\  imf    J.ASwia3j    jfcw9LflDolo   .w»w»£w\)    J-iL~;    )r.1«l3    w...;      wJwwflOill/    .jl^cLv. 

)     i->../       )  i  rtOVs    3^      )  in  .  ffr.  I     Na.^    _,,    ^Kj     .^JL*viO;    J^O    w-iO    ^-.K-.    J-OQjta» 

)  n  ..<vt  -s«  .  >A  ^.^1  .  >wi_»»  w^Äo  kw.JLw\i  wiö  ^\ok>  ,oj  a  .'mvi\  ^ojj; 
w-A-./    .   .^N«N-    ^.j     >oa-.  ^o    .w.k-./    Jlwooö    jJo    Ka^^JLio    Jfcs-oöf-so 

l.  Ms.  ^teHH.  —  2.  Ms.  ^i^-vijo,  ])ul  a  2'"'  "^  seems  to  have  been  erased. 


For  it  excites  wonder  as  something  lioly  and  raised  above  earthly  deeds  and 
tho.ugb.ts,  and  it  cannot  be  expressed  and  explained  in  words,  but  shows 
by  experience  to  tbose  who  are  worthy  what  manner  of  thing  it  is;  und, 
looking  at  the  ])Ountiful  rigbt  hand  of  tlie  Giver,  they  will  say,  «  Pleasure 
is  in  thy  right  band  for  ever  »  ' .  These  things  may  your  chastities  find, 
sliowing  as  you  do  the  lamp  of  asceticism  in  its  brightness,  through  keeping 
the  orthodox  faith;  for,  when  this  is  absent,  the  lamp  inasmuch  as  it  lacks 
oil  cannot  give  light2.  Be  not  tberefore  remiss  in  labours,  but  sustain 
yourselves  on  the  hope  of  the  future  life,  and  look  for  a  reward  to  be  added 
to  the  now  existing  troubles,  and  ask  the  God  of  all  not  to  allow  us  to  be 
tried  beyond  what  we  can  bear,  but  with  the  trial  to  give  also  a  way  of 
escape,  that  we  may  be  able  to  endure3.  And  these  things  we  have  written 
in  few  words,  being  as  we  are  at  a  distance  and  in  varying  and  unwonted 
places;  but  every  day  we  are  with  you  in  spirit,  and  speak  similar  words. 

\ 

1.  Ps.  xv,  11.  —  2.  Malth..  x\v,  1-12.  —  3.  I  Cor.,  x,  13. 


MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL 

HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS 

TEXTE  ARABE   PUBLIE   ET  TRABUIT  EN  FRANCAIS 

PAR 

E.   BLOCHET 


PATR.    OR.    —  T.   XII.  —  FASC.  3.  24 


INTRODUCTION 


L'ouvrage  historique  arabe  dont  je  public  le  texte  et  la  traduction  dans 
la  Patrologie  Orientale  m'est  connu  par  un  seul  manuscrit,  que  j'ai  toutes 
les  raisons  de  croire  unique.  II  porte  aujourd'bui  le  nuraero  4525  dans  le 
l'onds  arabe  de  la  Bibliotheque  Nationale,  ä  laquelle  il  appartient  depuis  le 
regne  de  Louis  XIV,  apres  avoir  fait  partie  du  cabinet  de  Colbert,  comme 
l'indique  assez  la  note  suivante,  ecrite  de  la  main  de  Baluze,  au  recto  de 
son  dernier  feuillet  :  «  Codex  iste  in  bibliothecam  Colbertinam  ex  Oriente  delatus 
est  anno  MDCLXXV.  Steph.  Baluzius  ».  Ge  manuscrit  forme  un  volume  in- 
quarto,  assez  compact,  le  papier  qu'on  employait  ä  l'epoque  de  sa  copie 
etant  tres  epais,  de  "270  leuillets,  revetu  d'une  mediocre  reliure  Orientale, 
qui  a  ete  raccommodee  plusieurs  fois,  tant  en  Orient  que  par  les  soins  de  la 
Bibliotheque  Nationale,  et  qui  ne  presente  aucun  caractere.  Je  reviendrai 
bientöt  sur  les  caracteristiques  de  cet  ouvrage,  et  sur  certaines  particula- 
rites  curieuses  de  son  execution. 


Le  manuscrit  arabe  4525  contient  un  bon  resume,  son  auteur  lui-meme  le 
qualifie  de  j-äxt*  ',  de  l'histoire  de  l'Egypte  sous  le  regne  des  premiers 
sultans  mamlouks2  de  la  dynastie  des  Bahris,  depuis  l'avenement  d'al-Malik 

1.  Au  folio  157  v°;  on  lit  dans  utie  note  ä  demi  rongee  du  folio  1  r°,  au  point 
que  le  nom  de  l'auteur  a  presque  disparu  :  aj".  jic  ga-Mt  .Wjjjj  »*äs^!  J«*JI  i-^J  a*ä=^ 
i.^2  4i>j  U^c  J,Uj'  ii!l  ^äc  JjLaäJl  j|  yi\  J-jai».  La  restriction  d'apres  laquelle  cette 
lüstoire  na  pas  ete  öcrite  pour  le  public  ne  doit  pas  faire  illusion,  etc'est  lä  une  modestie 
affectee.  Dans  la  preface  de  son  dictionnaire  biographique,  Ibn  Khallikan  dit  aussi  qu'il 
l'a  redige  pour  son  usage  personnel,  mais  il  est  bien  evident  qu'il  n'en  faut  rien  croire. 
II  convient  de  ne  pas  attribuer  plus  d'importance  ä  J'affirmation  courante  chez  les  auteurs 
musulmans  qu'ils  n'ont  compose  leurs  ouvrages  que  pour  repondre  aux  supplications  de 
leurs  amis. 

2.  Ces  sultans  mamlouks  faisaient  primitivement  partie  d'une  milice  qui,  imprudem- 


346  INTRODUCTION.  [4] 

az-Zahir  Bai'bars,  en  1260,  jusqu'ä  la  mort  d'al-Malik  an-Nasir  Mohammad, 
fils  d'al-Malik  al-Mansour  Kalaoun,  qui  survint  en  l'annee  1341,  avec  quel- 
ques  additions   qui   s'etendent   jusqu'en    1349.    Son   auteur,  Moufazzal   ibn 


ment  constituee  au  Caire  par  al-Malik  as-Salih  Nadjm  ad-Din  Ayyoub,  se  transforma 
bientöt  en  une  bände  de  pretoriens  qui  dicterent  leurs  volontes  ä  leurs  maitres,  et  fini- 
rent  par  les  renverser.  Ils  emprunterent  leurs  titres  formes  avec  Malik  aux  Ayyou- 
bites,  qui,  eux-memes,  les  tenaient  des  vizirs  des  khalifes  fatimites.  Ce  fut  quand 
Saladin  s'imposa  comme  vizir  au  khalife  al-  "Adid  li-din  Allah  qu'il  prit  le  titre  d'al- 
Malik  an-Nasir.  Ces  mamlouks  se  recrutaient  par  achat  dans  le  pays  turk,  tant  dans  le 
Kiptchak  qu'en  Asie  centrale;  ils  etaient  de  race  mongole  et  turke,  et  se  rattachaient 
aux  Huns,  aux  Ibir,  aux  Sibir,  qui  dominerent  en  Asie  centrale  jusqu'ä  l'hegemonie  des 
Turks,  lesquels,  ä  leur  tour,  furent  supplantes  par  les  Tonghouzes  mandchous  du 
Kara-Khital,  et  par  les  Mongols.  II  y  avait  des  Tonghouzes  du  Kara-Khitai'  parmi 
ces  mamlouks  egyptiens,  tels  l'historien  Bai'bars  et  Kushtoghdi  (la  nuit  s'est  levee) 
c-SU^I  ^cJj^ii"  (fol.   186  r°),  ainsi  que  des  Mongols  (fol.  68  r°,  70  r°,  73  v°). 

C'est  sous  le  regne  de  la  dynastie  des  Wei',  en  545,  que  les  historiens  chinois  parlent 
pour  la  prcmiere  fois  des  Turks,  qui  formerent  un  petit  royaume,  dont  ils  transcrivent 
le  nom  sous  la  forme  A-sheu-na,  au  S.  du  Kin-shan,  de  l'Altai.  Les  Chinois  affirment 
que  les  Turks  appartiennent  ä  la  grande  famille  altaique ;  sous  la  premiere  dynastie  des 
Hia  (Thoung-kian-kang-moti,  chap.  32,  pages  62  et  63),  cette  nation  se  nommait  Hiun- 
yu,  sous  les  Shang,  Kouei'-fang,  sous  les  Tcheou,  Hien-yun,  sous  les  Han,  Hioung- 
nou,  sous  les  Wei  et  les  Thang,  Thou-kiue,  soit  Turks,  sous  les  Soung,  Khitan.  Les 
Hioung-nou,  Variante  des  noms  beaucoup  plus  anciens  de  Hiun-yu,  Hien-yun,  qui,  avec 
le  zend  Hyaona  et  le  grec  Ouwoi,  renvoient  ä  une  forme  altaique  Hounyou,  Hounnou, 
Hyounou,  furent  tres  puissants,  dit  le  precis  historique  chinois,  puis  ils  s'aifaiblirent,  et 
les  Ou-houan,  ou  Oughoun,  les  dominerent;  les  Sibir  detruisirent  les  Oughoun  ä  la  fin 
des  Han,  et  s'emparerent  de  leur  pays  ainsi  que  de  celui  des  Huns.  Au  temps  des 
Wei,  les  Ibir  (Jouen-jouen)  detruisirent  la  puissance  des  Sibir,  et  les  Turks  leur  suc- 
cederent  dans  la  domination  de  l'Asie  centrale.  Sous  les  cinq  petites  dynasties,  les 
Khitan  arriverent  ä  la  souverainete ;  ils  etaient  subdivises  en  tribus  qui  se  nommaient 
les  Mongols,  les  Tailchighod  (Thai-tchheu-ou),  les  Tatars  (Tha-tha-eul)  et  les  Kerai't 
(Khe-lie).  Cet  expose  est  tres  exact  et  correspond  ä  ce  que  dit  Rashid  ad-Din  dans 
son  histoire  des  Mongols;  les  peuples  turks  se  divisent  en  deux  grandes  fraetions,  le 
groupe  tonghouze  (sibir,  ibir,  mandchou,  mongol),  et  le  groupe  altaique  (hun,  oui- 
ghour,  turk),  dont  les  idiomes  sont  apparentes. 

L'onomastique  des    mamlouks    ne    differe  pas    de    celle  des   Mongols    :    Arghoun, 

Keukeltei   ^jJLCi',  Mogholtai  ^IkU.^,  Tatchar  =  Toghatchar  y-^-u,    ,U-Us,  Soudoun 

.,Jj~.,  Eultchei  ^^1,   Barkhokh  ^jßj'.,  Berke  a^j,  Tchoupan    .hj^-,  Esen  Temour 

y3J~,},    Tcherik   Temour  jäSjss.,    Toghai  Temour    w*j    j^ih,    Tokhtogha  Uxib,    Esen 

(j— ',  Tarakhai  ^pJJs,  Mankou  Temour  ^si^Si*,  Nokhai  ^y,  Bashgliird  ^»ü&u,   Esen 

Boukha  liJLwt,  qui  sont  des  noms  de  mamlouks  dans  Makrizi,  sont  purement  mongols. 

Ibn  Dokmak  nous  a    conserve  dans    son  histoire  (ms.  1597,  fol.  92  r°)  le  nom  des 

tribus  du  Kiptchak  dont  ils  etaient  originaires;  c'elaient  Celles  de  Toukhousba  L^ids,  Yeta 


i 


Bardji  Oghli  ^Jil  >s^'  Albarali  JJ*J!,    Khonghor  Oglili   0U!  ycs,   Andjoghli 


[5]  INTRODUCTION.  347 

Abil-Fazail,   dit  qu'il   l'a    ecrit    pour    lui-meme    dans    le    but   de    fixer   les 
details  historiques  des  evenements  auxquels  il  avait  assiste,  ou  qu'il  avail 


,Jj^!,  Dourout  o-ji^i  Khoulaba  Oghli  0Ut  \j%,  Djourtan  j^a-,  Khara  Berekli 
J^H  \ß,  Loutan  ljsi.  Ces  tribus  etaient  oui'ghoures,  les  Turks,  qui  s'etaient  revoltes  en 
545  contre  les  Ibir,  n'ayant  pas  tarde  ä  se  diviser  en  deux  nations,  les  Turks  du  Nord, 
qui  regnerent  de  la  Caspienne  ä  la  mer  de  Coree,  et  les  Turks  de  l'Ouest,  qui  residerent 
dans  le  pays  de  Kashghar,  de  Khotan,  et  en  Asie  centrale;  le  royaume  des  Toukhou- 
khan,  qui  etaient  une  branche  des  Sibir  tongbouzes,  se  tronvait  entre  les  deux,  et  il 
s'etendait  autour  du  lac  Keuke  Nagliour  qui  en  occupail  ä  peu  pres  le  centrc,  jusqu'aux 
frontieres  du  pays  de  Khotan.  La  vie  de  ces  Turks  etait  tres  miserable,  dans  une  con- 
tree  inhospitahere,  et  leur  civilisation  etait  rudimentaire;  les  auteurs  chinois  nous 
apprennent  que  ce  fut  seulement  en  780  qu'il  s'etablit  dans  ces  tribus  une  difference 
serieuse  entre  le  chef  et  les  sujets,  l'ofiicier  et  les  soldats.  Ces  Turks  abandonnaient 
leur  desert  sans  espoir  de  retour  pour  aller  chercher  en  Chine  et  dans  les  contrees 
de  FOccident  des  conditions  de  vie  plus  favorables.  On  les  trouve  ä  la  cour  des 
khalifes  abbassides,  dont  ils  commanderent  les  armees,  tels  le  celebre  Afshin  qui, 
bien  qu'il  etit  officiellement  embrasse  l'Islamisme,  avait  garde  au  fond  de  son  coeur 
le  manicheisme  de  ses  ancetres.  Au  milieu  du  vme  siecle,  un  turk,  refugie  en 
Chine,  que  l'histoire  du  Celeste  Empire  nomme  An-lou-shan,  arriva  des  rangs  les  plus 
bas  de  l'armee  au  grade  de  general,  et  fut  nomme  prince  par  l'empereur  Iliuen  Tsoung. 
Cette  fortune  inesperee  ne  suffit  pas  au  fils  de  la  steppe  qui  osa  convoiter  le  pou- 
voir  supreme;  il  se  revolta  contre  son  maitre,  s'empara  de  la  capitale,  Tchhang-an, 
et  poursuivit  le  Fils  du  Ciel  jusque  dans  le  Sse-tchouen  actuel,  oü  il  se  declara 
empereur.  Hiuen  Tsoung,  incapable  de  lutter  contre  le  rebelle,  abdiqua  en  faveur  de 
son  fils,  Sou  Tsoung.  Le  roi  de  Khotan,  tous  les  princes  des  Turks  occidentaux,  le 
khaghan  des  Oui'ghours,  le  roi  du  Farghana,  le  khalife  abbasside,  durent  envoyer 
des  armees  ä  l'empereur  chinois  pour  qu'il  püt  venir  ä  bout  du  terrible  insurge. 
An-lou-shan  fut  assassine  par  un  de  ses  eunuques,  ä  l'instigation  de  son  fils  aine, 
lequel  fut  assassine  par  un  general  d' An-lou-shan,  qui  fut  tue  ä  son  tour  par  son  fils 
aine  qu'il  avait  voulu  exclure  de  l'cmpire  au  profit  de  son  plus  jeune  fils.  Cette  his- 
toire  se  repeta  indefiniment,  avec  des  variantes  plus  ou  moins  tragiques,  dans  les  pays 
de  l'Ouest,  pendant  des  siecles,  car  ces  Turks,  comme  d'ailleurs  les  Mongols,  se 
consideraient  comme  en  disponibilite  de  commandement  ou  de  souverainete,  n'importe 
dans  quelle  contree,  n'importe  sous  quel  ciel.  On  les  retrouve  partout  dans  l'histoire 
musulmane,  depuis  les  Ghaznavides  et  les  Saldjoukides,  jusqu'aux  Kadjars  qui  domi- 
nent  encore  actuellement  sur  la  Perse,  jusqu'aux  Osmanlis  qui  regnent  sur  les  rives 
de  la  mer  Fgee. 

Par  une  coincidence  assez  curieuse,  l'Inde  toml)a  aux  mains  de  mamlouks  turks  ä  la 
meme  epoque  ä  laquelle  l'Egypte  fut  soumise  par  los  Turks.  Mo'izz  ad-Din  Sam,  souverain 
ghouride  de  la  dynastie  des  Shansabaniyya,  n'ayant  pas  de  fils,  acheta  des  esclaves 
turks  qu'il  traita  comme  ses  enfants,  et  il  leur  hissa  ä  chacun  un  tröne;  ils  se  nommaient 
Kotb  ad-Din  Ai'bek,  Tadj  ad-Din  Youldouz,  Nasir  ad-Din  Kabatcha,  Ikhtiyar  ad-Din 
Khalatchi  et  Baha  ad-Din  Toghril.  Kotb  ad-Din  A'ibek  fut  prince  de  Dehli.  Un  mar- 
chand  l'avait  achete  dans  le  Turkestan,  et  l'avait  amene  ä  Nishapour;  le  kadi  Fakhr 
ad-Din  ibn  al-Aziz  al-Koufi  l'acheta  et  lui  donna  une  bonne  instruction  musulmane.  A  la 


348  INTRODUCTION.  [G] 

entendu  raconter,  sans  aucune  intention  precise  de  le  livrer  au  public,  et 
aussi,  comme  il  nous  l'apprend  dans  la  preface  et  dans  la  souscription  de 
son  livre,  pour  tisser  la  trame  des  evenements  qui  suivirent  ceux  qui  sont 


mort  du  kadi,  il  passa  en  la  possession  d'un  marcliand  qui  l'offrit  ä  Mo'izz  ad-Din 
Sam.  Quand  ce  prince  eut  ete  tue,  son  neveu,  Mahmoud  ihn  Gliiyas  ad-Din  Moham- 
mad ihn  Sam,  devint  sultan  du  Ghour;  il  envoya  ä  Ai'bek  le  titre  de  sultan  avec  les 
insignes  de  la  souverainete,  car  jusqu'alors  Ai'bek  n'avait  porte  que  le  titre  de  roi. 
Le  fils  d'Ai'bek,  Aramshah,  fut  renverse,  et  les  generaux  donnerent  la  couronne  ä 
Shams  ad-Din  Eltetemish,  qui  etait  un  turk  originaire  du  pays  de  Kara-Khitai',  comme 
le  furent  plusieurs  officiers  des  sultans  du  Caire;  le  fils  d'Eltetemish,  Rokn  ad-Din 
Firouzshah,  fut  detröne  en  1236,  apres  six  mois  de  regne,  et  il  tut  remplace  dans  la 
souverainete  par  sa  sceur,  Raziyya  Sultane,  qui  fut  detrönee  et  tuee  en  1239  par  son 
frere,  Mo'izz  ad-Din  Bahramshah ;  Bahramshah  fut  ä  son  tour  renverse  et  assas- 
sine  en  1246  par  Nasir  ad-Din  Mahmoud  ibn  Eltetemish,  son  frere.  Ce  dernier  eut 
pour  successeur  Ghiyas  ad-Din  Balaban,  qui  etait  egalement  un  esclave  originaire 
du  Kara-Khitai'  (1265).  Les  Mongols  l'avaient  fait  prisonnier  quand  ils  s'etaient  empa- 
res  de  ce  pays,  et  l'avaient  conduit  ä  Baghdad,  oü  il  avait  ete  achete  par  Khadja 
Djamal  ad-Din  al-Basri  en  1232.  Ce  personnage  se  rendit  ä  Dehli  et  presenta  son 
esclave  ä  Eltetemish  qui  le  lui  acheta.  Ghiyas  ad-Din  Balaban  eut  pour  successeur 
son  petit-fils,  Mo'izz  ad-Din  Kai'-Kobad  ibn  Nasir  ad-Din  Boghra-Khan  ibn  Ghiyas 
ad-Din  Balaban,  qui  fut  detrone  par  ses  generaux,  lesquels  mirent  sur  le  tröne  son 
fds,  Kayoumars.  qui  etait  en  bas  äge.  Deux  partis  politiques  se  disputaient  le  pou- 
voir  ä  Dehli  :  les  Khalatchis,  qui  reconnaissaient  comme  chef  Malik  Djalal  ad-Din 
Firouz  Bahadour,  et  les  Turks,  qui  tenaient  pour  Kayoumars.  En  1288,  Djalal  ad-Din 
fut  proclame  sultan,  et  la  souverainete  passa  aux  Khalatchis,  qui  pretendaient  descen- 
dre  de  Khalatch,  un  gendre  hypothetique  de  Tchinkkiz  Khaghan,  dont  on  chercherait 
en  vain  le  nom  dans  les  chroniques,  et  qu'ils  avaient  invente  de  toutes  pieces,  comme 
les  Timourides  inventerent  Karatchar  Noyan,  tandis  qu'ils  etaient  tout  simplement  des 
Turks  de  la  tribu  ouighoure  des  Khalatch. 

Des  peripeties  identiques  se  deroulerent  constamment  en  Egypte;  les  Turks  substi- 
tuerent  leur  autorite  ä  celle  des  Ayyoubites,  lesquels  l'avaient  arrachee  aux  Fati- 
mites,  comme  les  Capetiens,  vassaux  et  olficiers  des  Carolingiens,  se  substituerent  a 
ceux-ci,  qui,  vassaux  et  officiers  des  Merovingiens,  leur  avaient  succede  dans  la  souve- 
rainete des  Francs.  Les  Ayyoubites  formaient  une  feodalite  dynastique  dans  une  meme 
famille,  comme  devaient  le  faire,  deux  siecles  plus  tard,  les  Timourides  de  Perse,  le 
sultan  d'Egypte  etant  le  suzerain  de  tous  les  princes  ayyoubites.  En  fait,  ce  Systeme 
politique  aboutit  ä  la  division  de  l'empire  en  Syrie  et  Egypte,  empire  du  Nord  et 
empire  du  Sud,  les  petits  princes  locaux  de  Palestine  et  de  Mesopotamie  se  trouvant 
entraines  dans  l'alliance  de  Tun  ou  de  l'autre.  Les  Mamlouks  prirent  le  contre-pied  de 
ce  Systeme,  et  ils  regnerent  comme  souverains  absolus  du  Caire  et  de  Damas ;  jamais 
ils  ne  concederent  ä  un  de  leurs  officiers  un  titre  royal,  et  ceux-ci  n'etaient  tous  que 
des  na'ib  as-saltana,  des  «  lieutenants  dans  la  souverainete  »  des  villes  oü  ils  gouver- 
naient.  Ils  recevaient  bien  des  sortes  d'apanages  ^Iksl  et  y~^,  mais  le  sultan  etait  libre, 
au  moins  en  theorie,  de  les  leur  reprendre  quand  bon  lui  semblait,  et  ils  ne  consti- 
tuaient  que  des  fiefs  viagers.  Tout  ce  qu'ils  pouvaient  esperer,  etait  de  se  faire  nommer 


[7]  INTRODUCTION.  349 

exposes  dans  un  traite  historique  bien  connu  des  arabisants,  Ia  chronique 
d'Ibn  al-Amid,  que  l'on  connait  plus  generalcment  sous  le  nom  de  chronique 
d'al-Makin.  Moufazzal  ne  dit  pas  qu'il  a  voulu  ecrire  une  continuation 
ic  Ao  ä  l'histoire  d'Ibn  al-'Aniid,  mais  seulement  qu'il  a  eu  l'intention  de 
traiter  de  la  periode  qui  suit  celle  dont  parle  j*j  Li  Ibn  al-Amid;  il  y 
a  uoe  nuance. 

L'oeuvre  de  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'l,   ä  laquelle  il  donna  le  titre  de 
jLaJI  jj,l  jcjjl"  -u   Li  -x^äJl  JjJIj  Jo-uJI   twJI  jt>,  fut  terminee,  comme  nous 

emirs  de  100  ou  1.000  cavaliers,  avec  le  tablkhana  pour  couronnement  de  leur  car- 
riere;  cela  etait  loin,  comme  on  le  voit,  d'une  Constitution  feodale.  Seuls,  les  princes 
ayyoubites  des  petites  principautes  syriennes  garderent  quelque  temps  leur  souve- 
rainete,  mais  eile  etait  tellement  illusoire  que  le  i'ait  ne  tirait  pas  ä  consequence,  et 
d'ailleurs,  ä  la  moindre  incartade,  le  sultan  du  Caire  avait  vite  fait  de  la  leur  enlever. 
Ce  regime  fut  deplorable,  car  le  principe  d'heredite  n'etait  point  du  tout  reconnu  chez 
ces  Turks,  ce  qui  ouvrait  la  porte  ä  toutes  les  ambitions;  de  plus,  le  pouvoir  du  sultan 
n'etait  en  rien  comparable  ä  la  dignite  souveraine  du  prince  mongol  de  Perse.  Bien 
qu'ils  fussent,  en  fait,  les  vassaux  de  l'empereur  de  Dai'-dou,  les  Mongols  de  Tabriz 
etaient  investis  d'une  teile  autorite  qu'aucun  de  leurs  generaux,  meme  des  plus  mau- 
vaises  tetes,  n'aurait  eu  l'idee  qu'il  pourrait  un  jour  s'asseoir  sur  le  tröne.  Houlagou, 
Abagha,  Ghazan,  Abou  Sa'id  lui-meme,  etaient  d'autres  souverains  que  les  chefs  de 
pretoriens  qui  trönaient  dans  la  forteresse  du  Caire,  et  autour  desquels  s'entrelacait  la 
trame  de  complots  dont  plus  d'un  reussit  et  ensanglanta  les  dalles  du  palais  de  Salah 
ad-Din.  Les  Ayyoubites  eux-memes,  malgre  les  imprudences  de  leur  politique,  ne 
connurent  jamais  l'insecurite  du  lendemain  dans  laquelle  vecurent  ceux  qui  leur  suc- 
cederent  dans  la  souverainete  de  l'Hgypte. 

Les  Egyptiens,  heureusement,  n'etaient  pas  dilliciles  ä  mener,  et,  s'il  n'y  avait  eu 
qu'eux,  les  choses  eussent  marche  toutes  seules;  ce  qui  les  compliquait,  c'etait  l'aristo- 
cratie  militaire  des  mamlouks,  composee  de  soudards  d'une  ambition  demesuree  et  d'une 
rapacite  incroyable,  avides  de  titres,  de  distinctions,  et  surtout  d'argent.  La  bureaucratie, 
compliquee  et  paperassiere,  etait  un  autre  voile  impenetrable  entre  le  peuple  et  le  sou- 
verain,  lequel,  comme  tous  ceux  qui  sont  appeles  ä  gouverner,  ne  demandait  pas  mieux 
que  de  regner  avec  justice,  mais  etait  dupe  par  ceux  qu'il  appelait  ä  le  conseiller. 

Ce  qui  fit  Ia  fortune  de  ces  Turks  turbulents  d'Asie  centrale,  et  des  Mongols,  que 
l'on  ne  peut  separer  des  Turks,  bien  qu'ils  aient  constitue  une  race  autrement  puis- 
sante  qu'eux,  et  douee  de  tout  autres  qualites  politiques,  c'est  qu'ils  arriverent  dans 
des  empires  oü  le  concept  de  l'autorite  et  de  la  responsabilite  personnelle  s'evanouis- 
sait  completement.  L'Islam  vivait  sur  sa  scolastique,  et  ses  princes,  spirituels  et  tem- 
poreis, etaient  tous,  plus  ou  moins,  des  rois  faineants,  qui  avaient  tous  les  defauts 
requis  pour  tomber  irremediablement  sous  la  domination  de  maires  du  palais.  Sans 
ces  Turks,  qui,  le  jour  oü  ils  ont  ete  les  maitres  de  l'Islam,  ont  pousse  l'outrecuidance 
jusqu'ä  pretendre  que  leurs  ancetres  mythiques  furent  la  souche  de  la  race  arabe 
(man.  arabe  1723,  fol.  18  v°),  le  monde  aurait  ete  bien  tranquille;  mais,  depuis  les 
origines  de  l'histoire,  ils  n'ont  fait  que  se  demener,  attaquant  la  Chine,  les  Sassanides, 
provoquant  les  invasions  des  Barbares  qui  detruisirent  l'empire  romain,  ruinant  le 
Khalifat,  et  enfin,  s'emparant  de  la  Chine  et  de  l'empire  grec. 


350  INTRODUCTION.  [8] 

l'apprend  la  souscription  qui  se  trouve  ä  la  fin  de  sa  copie,  le  lundi,  onzieme 
jour  du  mois  de  Shavval  de  l'annee  759  de  l'hegire,  autrement  dit,  le  vingt  du 
mois  de  Tot  de  l'annee  1075  de  Diocletien,  roi  des  Coptes  dans  l'antiquite, 
ou,  si  Ton  preTere,  suivant  l'ere  grecque,  le  dix-sept  du  mois  d'Eloul  de 
l'annee  1670  depuis  Alexandre,  fils  de  Philippe,  le  Grec,  le  Macedonien,  que 
Ton   nomine    egalement   Zoul-karnai'n,   ce    qui    correspond,  dans  le   comput 

solaire  du  monde,  ä  la  6850e  annöe,  plus   vingt  jours   :   -^    <j-«   ^->jÜl  X»" 

LojJj        .)-?.fl'l       ^iLL«       j"yli^lijj         'j-x^-J       A »->■    k_iJl     Alw      <^>¥_        >**"       V*        j  \i  *  -' I  ^-TL  .Oll 

\j    jAlx^^AJ     ~yjL^$    aJL«^-j   v äJl    AI-    J«X1     ,,.,':..£■    «jLw      j_j^J1    7x_jjÜ1     \^    ^l?; 

a_1_»J;  JUJ  Uy_  jj^icj,  dates  qui  correspondent  au  16  septembre  1358. 


C'est  en  vain  que  j'ai  cherche  dans  les  historiens  musulmans  de  la  terre 
d'Egypte  des  renseignements  sur  ce  chroniqueur  qui  se  donna  la  täche 
modeste,  mais  utile,  d'ecrire  l'histoire  de  l'epoque  qui  suit  immediatement 
celle  a  laquelle  s'est  arrete  un  litterateur  qui  jouissait  parmi  les  Chretiens 
du  Caire  d'une  juste  celebrite,  au  lieu  de  s'efforcer  d'elever  un  monu- 
ment  ä  sa  propre  gloire ',  en  recommencant,  comme  cela  ne  s'est  produit  que 
trop  souvent  dans  les  litteratures  arabe,  persane  et  turque,  une  nouvelle 
histoire  du  moude,  depuis  le  deluge,  ou  meme  avant,  d'apres  une  com- 
pilation  hätive  des  chroniques  dejä  existantes,  lesquelles,  en  derniere 
analyse,  remontent  toutes,  ä  travers  plus  ou  moins  d'intermediaires  qui 
ont  successivement  deforme  l'original,  au  texte  de  Tabari  et  d'lbn  al-Athir 
chez  les  Musulmans,  et  chez  les  Chretiens,  ä  celui  de  l'Ancien  et  du  Nouveau 
Testament. 

Salah  ad-Din  Rhalil  ibn  Ai'bek  as-Safadi,  qui  a  ecrit  une  continuation  du 

1.  II  laut  reconnaitre  toutefois  que  les  auteurs  qui  recommencaient  l'histoire  ä  l'ori- 
gine  du  monde,  au  lieu  de  continuer  Celles  qui  existaient  dejä,  rendaient  Service  aux  let- 
tres,  car,  avant  l'invention  de  l'imprimerie,  les  livres  manuscrits  etaient  i'orcement  tres 
rares,  et  seulement  accessibles  ä  tres  peu  de  lecteurs.  Certains  ouvrages  existaient 
6ous  les  especes  d'un  unique  exemplaire,  dans  une  seule  bibliotheque ;  il  est  tres 
vraisemblable  qu'ä  l'epoque  ä  laquelle  Ibn  al-Athir  reprit,  en  la  continuant,  l'histoire  de 
Tabari.  les  exemplaires  de  cette  chronique  etaient  dejä  ä  peu  pres  introuvables,  ou  tout 
au  moins,  dun  prix  exagere  et  inabordable  pour  les  gens  d'etude. 


[9]  INTRODUCTION.  351 

dictionnaire  biographiqüe  J'Ibn  Khallikan,  ou  plutöt  qui  a  repris  le  travail 
d'Ibn  Khallikan,  en  l'amplifiant  et  en  le  continuant,  ne  cite  pas  le  an-Nahdj 
as-sadid  parmi  les  ouvrages  qu'il  connaissait  pour  traiter  de  l'histoire  de 
l'Egypte;  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  Salah  ad-Din  Klialil  ibn  Aibek 
as-Safadi  est  mort  ä  Damas,  en  l'annee  764  de  l'hegire  (1362-1363),  et  que, 
dans  ces  conditions,  il  est  assez  vraisemblable  que  la  pretacc  de  son  diction- 
naire biographiqüe,  dans  laquelle  il  cite  les  sources  qu'il  pretcnd  avoir 
utilisees,  etait  terminee  ä  jine  date  ä  laquelle  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail 
n'avait  pas  encore  mis  la  derniere  inain  ä  son  travail. 

Ni  Makrizi,  dans  le  Kitab  as-soulouk,  ni  Aboul-Mahasin,  dans  le  an-Nou- 
djoum  az-zahira  et  le  al-Manhal  as-safi,  ne  parlent  de  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail1'. 

11  ne  faut  point  voir  dans  ce  fait  la  preuve  d'une  Jalousie  ou  d'un  mepris 
retrospectifs  d'auteurs  qüi  avaient  une  tres  haute  idee  de  leurs  merites 
litteraires  et  scientifiques,  et  qui  auraient  pu  ne  pas  citer  Moufazzal  pour 
exercer  sur  sa  memoire  une  vengeance  posthume  autant  que  mesquine.  En 
effet,  la  comparaison  du  recit  de  l'histoire  de  l'Egypte,  teile  qu'on  la  trouve 
dans  Makrizi  et  dans  Aboul-Mahasin,  d'une  part,  et  dans  le  an-Nahdj  as- 
sadid,  de  l'autre,  montre  d'une  fagon  certaine  qu'ils  n'ont  pas  connu  Moufazzal 
ibn  Abil-Fazail,  car,  bien  qu'ils  aient  utilise  les  meines  sources  que  lui,  ils 
interpretent  tres  souvent  les  evenements  d'une  fagon  entierement  opposee2 

1.  La  mort  de  Moufazzal  n'est  point  mentionnee  de  l'annee  759  (1358)  ä  l'annee 
783  de  l'hegire  (1381-1382) ;  il  est  probable  qu'il  n'etait  plus  jeune  en  759,  quand  il  ter- 
mina  sa  chronique,  autrement  il  l'eüt  continuee.  11  est  bien  evident  qu'en  783,  son 
corps  reposait  dans  Fun  des  cimetieres  du  Caire.  Dans  le  Soulouk,  Makrizi  cite  le  nom 
de  savants  musulmans  qui  n'ont  joue  aucun  role  politique,  mais,  comme  tous  ses  coreli- 
gionnaires,  il  ignore  les  Chretiens. 

2.  Moufazzal  a  pris  le  soin  d'indiquer  ^es  sources.  L'une  des  plus  souvent  citees 
est  la  grande  chronique  qui  fut  ecrite  par  l'emir  Rokn  ad-Din  Baibars  al-Khitayi  ad- 
Davaddar  al-Mansouri,  sous  le  titre  de  'iysr^\  £>„^  J,  >V\IU  üjjj,  eile  se  trouve  men- 
tionnee aux  l'olios  87  v°,  92  v°,  93  r",  97  v°,  99  v°,  103  v°,  106  v°,  109  v°,  119  v»,  120 
v°,  121  v°,  124  v°.  120  r°;  la  Vie  de  Baibars  par  'Izz  ad-Din  ibn  Shaddad  est  citee, 
fol.  12  r°,  19  r°,  57  r";  l'Histoire  de  Baibars  par  le  kadi  Ibn  'Abd  az-Zahir,  aux 
fol.    15   v°,    21    v°,   43    r°,    43   v°,   44   r°;   le    ^Usyll    w.li"  d'Abou   Shama,   au    folio 

12  r°;  la  Vie  du  khalife  fatimite  al-Hakim,  au  folio  27  r°;  le  «j-r^l  <r>^  de 
Mohammad  ibn  Rizwan,  au  folio  31  v";  le  ..tjU!  ^£  d'Ibn  Mounkidli,  au  folio  34 
v°;  la  chronique  d'lbn  'Asakir,  au  folio  26  r°;  as-Sam'ani,  au  folio  31  r°;  mais  ce 
ne  sont  lä  que  des  sources  accessoires  de  la  chronique  de  Moufazzal  ibn  Abil- 
Fazail  qui  a  fait  un  si  grand  nombre  d'emprunts  ä  l'histoire  des  sultans  mamlouks 
ecrite  par  Nowairi,  que  son  an-Nahdj  as-sadid  n'en  est  qu'un  abrege;  il  est  clair 
d'ailleurs  que,  comme  le  fait  s'est  produit  maintes  fois  dans  la  litterature  arabe,  il 
n'a  pas  consulte  directement  tous  ces  ouvrages,  et  qu'il  en  cite  un  certain  nombre 
par  l'intermediaire  de  ceux  qu'il  copiait,  sans  les  avoir  vus.  Jamais  Moufazzal  n'a  cite 
le  nom  de  Nowairi,  qui  ne  parait  pas  une  seule  fois    dans    le    an-Nahdj  as-sadid, 


352  INTRODUCTION.  [10] 

et  contradictoire,  ce  qui  etablit  suffisamment  rindependance  de  leurs  chro- 
niques.  De  plus,  le  recit  de  Moui'azzal  nc  comprend  point  un  nombre  consi- 
derable  de  details  auxquels  Makrizi  et  Aboul-Mabasin  ont  fait  une  place 
dans  leurs  chroniques,  et  qui  les  grossissent  d'une  facon  demesuree,  car  ils 
n'ont  souvent  qu'unc  importance  des  plus  minimes,  mais  il  expose  les  evene- 

et  les  tres  nombreux  extraits  de  sa  clironique  ne  sont  introduits  dans  le  recit  de 
Moufazzal  que  par  ces  mots  :  «  L'historien  a  dit  »  fjjd)  JU.  II  ne  faut  point  voir  dans 
cette  formule,  qui  se  repete  constamment  dans  le  an-Nahdj  as-sadid,  l'intention  de 
cacher  le  nom  de  Nowai'ri,  car  Nowairi  l'emploie  lui-meme  dans  sa  chronique  (man. 
arabe  1578,  fol.  13  vu,  14  v°),  avec  son  abreviation  JU  [ibid.,  fol.  57  v°,  67  r°,  88  r°), 
ä  l'imitation  de  ce  qu'ont  fait  couramment  Mas'oudi  dans  ses  Prairies  d'or  et  Ibn 
Wasil  dans  le  Moufarridj  al-kouroub;  mais,  autant  qu'il  est  possible  de  le  determiner 
par  la  comparaison  du  texte  de  Moufazzal  avec  celui  de  Nowai'ri,  tel  qu'il  se  trouve 
conserve  dans  les  manuscrits  de  la  Bibliotheque  Nationale,  l'historien  copte  a  etendu 
cette  formule  ä  un  grand  nombre  de  passages  (man.  1579,  passim),  dans  lesquels 
Nowairi  avait  juge  inutile  de  s'en  servir.  C'est  lä,  en  quelque  sorte,  un  hommage 
spontane  et  presque  irreflechi  a  l'ecrivain  qui  est  si  bien  l'historien  classique  du  com- 
mencement  du  regne  des  Mamlouks  bahrites  qu'il  paraissait  inutile,  quand  on  parlait 
de  «  l'Mistorien  »,  d'ajouter  qu'il  s'agissait  de  Nowairi.  La  chronique  de  Nowairi,  qui 
est  la  base  de  celle  de  Moufazzal,  est  un  ouvrage  excellent,  d'une  lecture  agreable;  son 
auteur  n'a  pas  cherche  ä  eblouir  ses  lecteurs  par  une  elegance  tapageuse  et  de  mauvais 
goüt;  c'est  un  des  modeles  du  genre  historique  chez  les  Musulmans  par  sa  precision 
et  sa  nettete;  c'est  entierement  sur  eile  que  sont  fondees,  pour  les  premiers  sultans 
mamlouks,  les  chroniques  posterieures  de  Makrizi  et  d'Aboul-Mabasin.  Par  malheur, 
Moufazzal  n'a  pas  reproduit  le  texte  de  Nowai'ri  dans  son  integrite,  et  il  lui  a  substitue 
un  resume,  ecrit  le  plus  souvent  dans  une  langue  fruste  et  informe,  qui  fait  regretter 
la  correction  et  la  bonne  tenue  du  style  de  son  original.  La  comparaison  est  doulou- 
reuse,  surtout  quand  l'on  confronte  le  texte  de  l'autographe  de  Nowairi  avec  celui  de 
Moufazzal.  Baibars  al-Mansouri  est  un  historien  tout  different  de  Nowai'ri;  c'est  un 
auteur  elegant,  ou  plutöt  qui  vise  ä  l'elegance;  les  lauriers  d'Imad  ad-Din  al-Isfahani 
devaient  troubler  ses  reves,  tandis  que  Nowai'ri  se  rapproche  infiniment  plus  de  la 
secheresse  d'Ibn  al-Athir  et  d'Ibn  Wasil ;  encore  Ibn  Wasil  cite-t-il  de  longues  pieces 
de  vers,  tandis  que  Nowai'ri  est  sec  et  precis,  et  s'interdit  rigoureusement  tout  orne- 
ment  litteraire.  Bien  qu'il  y  ait  dans  la  clironique  de  Baibars,  ou  plutot  dans  les  frag- 
ments  que  l'on  en  connait,  des  fautes  de  goüt  choquantes,  il  est  certain  que  cet  officier, 
qui  etait  de  race  mandchoue,  comme  l'indique  assez  son  surnom  d'al-Khilayi,  avait 
attrape  la  maniere  des  historiens  precieux  et  decadents,  pour  ne  pas  dire  ridicules,  qui 
se  sont  rendus  illisibles  ä  force  de  rechercher  une  elegance  de  mauvais  aloi.  C'est  de 
meme  que  le  turk  Aboul-Mahasin,  fils  d'Ibn  Taghribirdi,  a  ecrit  une  excellente  histoire 
de  l'Egypte,  qui,  pour  la  partie  qui  traite  des  evenements  dont  il  a  ete  le  temoin,  est 
un  chef-d'oouvre  et  une  source  extremement  precieuse.  Et  cependant,  Baibars  et  Aboul- 
Mahasin  etaient  des  officiers  de  metier,  qui  avaient  du,  non  seulement  s'adapter  ä  la 
langue  arabe,  mais  aussi  au  genre  litteraire  dans  lequel  ils  ont  ecrit,  ce  qui  est  autre- 
ment  difficile,  et  ce  qui  montre  la  souplesse  avec  laquelle  les  hommes  de  l'Extreme-Orient 
savent  entrer  dans  la  culture  occidentale. 


[11]  IXTRODUCTION.  353 

ments  qu'il  rapporte  en  möme  temps  que  le  Soulouk  et  le  an-Noudjoum  az- 
zahira  d'une  maniere  quelquefois  plus  complete  et  plus  iutelligible  que  ces 
deux  chroniques,  ce  qui  en  i'ait  un  ouvr.age  d'une  certaine  importance  pour 
l'histoire  de  l'Egypte,  bien  qu'il  ne  soit  qu'un  abrege,  car,  en  plus  de  cette 
particularite,  il  ne  faut  pas  oublier  que  le  an-Nahdj  as-sadid  est  anterieur 
de  cent  vingt  annees  au  Soulouk   de   Makrizi. 

Ce  silence  n'a  rien  qui  doive  surprendre  de  la  pari  des  auteurs  musulraans 
du  Caire,  car  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail  n'appartenait  point  ä  la  confes- 
sion  islamique;  il  etait  Tun  de  ces  nombreux  chretiens  coptes  qui  vivaient 
dans  la  basse  Egypte,  meprises  et  lionnis  des  sectateurs  de  l'Islam  qui  les 
rudoyaient,  sans  perdre  une  occasion  de  leur  extorquer  de  l'argent,  comme 
on  le  voit  assez  par  VHistoire  des  Patriarches  d'Alexandrie,  dans  la  Situation 
angoissante  et  desesperee  des  nationalites  qui  ont  eu  le  tort  de  succomber 
devant  la  poussee  des  barbares. 

Par  un  hasard  inattendu,  Ton  connait  cinq  des  membres  de  la  famille 
de  l'auteur  du  an-Nahdj  as-sadid,  qui  dut  avoir  une  certaine  importance 
dans  la  communaute  chretienne  de  l'Egypte  musulmane,  et  ils  appartiennent 
ä  quatre  generations  consecutives  :  l'auteur  de  la  presente  histoire,  Mou- 
fazzal, fils  d'Aboul-Fazail,  qui  la  termina  en  1358;  son  pere,  Aboul-Fazail 
as-Safi,  qui  ecrivit,  sous  le  titre  de  Firdaous  ^^f  «  le  Paradis  »,  un  traite 
contenant  un  recueil  d'histoires  edifiantes ' ;  son  oncle,  Georges,  qui,  en 
1353,  a  copie  un  magnifique  Pentateuque,  traduit  sur  la  version  des  Sep- 
tante,  lequel  appartient  ä  la  Bibliotheque  Nationale2;  le  pretre  Aboul-Mou- 
i'azzal,  pere  d'Aboul-Fazail  as-Safi  et  de  Georges;  Amin  al-Moulk,  pere 
d'Aboul-Moufazzal,  ces  deux  derniers  personnages  n'etant  connus  que  par 
la  souscription  du  Pentateuque.  Comme  l'indique  assez  son  titre,  Amin 
al-Moulk  fut  titulaire,    ä  une    date  qu'iT  n'est  point   temeraire  de  fixer  aux 

1.  Le  «  Paradis  »  d'Aboul-Fazail  as-Safi,  fils  d'Aboul-Moufazzal,  est  cite  comme 
etant  la  source  principale  d'un  recueil  d'anecdotes  et  de  recits  edifiants  attribues  a 
des  moines  celebres  par  leur  saintete;  l'auteur  de  cette  mediocre  compilation.  qui  est 
conservee  dans  le  fonds  arabe  sous  le  numero  283,  n'est  point  connu. 

2.  Ce  Pentateuque,  ^J!  ^-y  ^  äJj^J)  L-JiJI  »IjjxJI  ^U-t  *«*=■,  porte  le 
numero  12  dans  le  fonds  arabe;  le  copiste  se  nomme  dans  la  souscription  :  Djordjos,  fils 
du  pretre  Aboul-Moufazzal,  petit-fils  d'Amin  al-Moulk;  il  termina  son  travail  en  l'annee 
1067  des  Marlyrs,  qui  correspond  ä  la  754e  annee  de  l'hegire.  Ce  Georges,  qui  devait 
appartenir  au  clerge,  etait  un  savant;  il  connaissait  le  grec,  l'hebreu,  le  copte,  sans 
compter  l'arabe.  Au-dessus  des  noms  qui  figurent  dans  le  texte  du  Pentateuque,  il  a  pris 
soin  d'ecrire  leurs  formes  telles  qu'on  les  trouve  dans  la  version  copte  de  la  Bible;  les 
variantes  du  texte  hebrai'que,  et  des  gloses,  se  lisent  dans  les  marges  du  manuscrit  qui  a 
ete  collationne  avec  le  Pentateuque  en  liebreu,  la  version  des  Septante  et  la  traduction 
copte;  Georges  a  note,  au  folio  224,  un  long  passage  qui  ne  figurait  pas  dans  le  manus- 
crit qu'il  copiait.  mais  qui  se  trouve  dans  les  Septante  et  dans  le  texte  hebrai'que. 


354  INTRODUCTION.  [12] 

environs  de  la  fin  du  xin"  siecle,  ou  du  commencement  du  xive,  d'un  office 
dans  l'administration  nuanciere  du  royaume  egyptien. 


L'auteur  du  Catalogue  des  manuscrits  arabes  de  la  Bibliotheque  Nationale 
a  reconnu  que  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'I  etait  un  chretien  copte,  et  cette 
affirmation  surprend  quand  l'on  constate  que  les  deux  manuscrits  d'Ibn 
al-'Amid  qui  s'y  trouvent  decrits  portent  les  numeros  294  et  295  dans  la 
section  consacree  aux  auteurs  chretiens,  ce  qui  est  bicn  leur  place,  et  que, 
pour  une  cause  que  je  n'ai  pu  decouvrir,  le  an-Nahdj  as-sadid,  qui  continue 
Ibn  al-'Amid,  se  trouve  rejetö  tout  ä  la  fin  du  fonds  arabe,  comme  si  on 
l'avait  oublie  dans  le  classement,  sous  le  numero  4525'. 

1.  11  ne  faut  pas  se  dissimilier  que  c'est  par  suite  de  cette  erreur  de  classement  que  le 
manuscrit  de  Moufazzal  n'a  pas  ete  dejä  utilise.  En  realite,  il  a  echappe  aux  recherches 
de  toutes  les  personnes  qui  s'occuperent  de  l'histoire  de  l'Egypte,  lesquelles,  natu- 
rellement,  sur  les  indications  memes  du  Catalogue  des  manuscrits  arabes,  les  limiterent 
ä  la  section  specialement  consacree  ä  cette  contree,  sans  se  douter  qu'une  clironique 
egyptienne  existait  tout  ä  fait  ä  la  fin  du  Catalogue,  apres  les  divans  des  poetes  et  les 
ceuvres  de  la  litterature  imaginative;  c'est  ainsi  que  je  n'ai  point  mentionne  le  an-Nahdj 
as-sadid  quand  j'ai  dresse  la  liste  des  ouvrages  arabes  musulmans  et  chretiens  qui 
traitent  de  l'histoire  de  l'Egypte. 

En  somme,  depuis  la  fin  du  xvme  siecle,  date  ä  laquellele  tres  savant  Dom  Berthereau 
a  lu  cette  chronique  dans  l'intention  d'en  faire  des  extraits  pour  ses  Historiens  Orientaux 
des  Croisades,  personne,  ou  presque,  n'a  consulte  ce  manuscrit,  car  c'est  ä  peine  si 
Quatremere  le  cite  assez  dedaigneusement  sous  le  titre  de  «  continuateur  d'Elmacin  », 
dans  son  Histoire  des  sultans  mamlouks .  C'est  de  merae  que,  dans  le  premier  volume  des 
Historiens  Orientaux  des  Croisades,  publie  par  l'Academie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  M.  Mac  Gluckin  de  Slane,  le  meme  qui  oublia  Moufazzal  dans  le  classement 
des  manuscrits  du  fonds  arabe,  a  consacre  ä  ce  chroniqueur  quelques  lignes  qui  suffisent 
ä  etablir  qu'il  ne  s'etait  point  rendu  compte  de  la  place  que  cet  ecrivain  occupe  dans 
l'histoire  de  l'Egypte  musulmane. 

Je  n'insiste  sur  ces  faits,  qui  intrinsequement  n'ont  pas  une  ombre  d'importance,  que 
pour  montrer  que  la  decouverte  du  an-Nahdj  as-sadid  est  due  a  M.  l'abbe  Nau  et  ä 
M.  l'abbe  Leroy.  M.  Leroy  fut  successivement  professeur  d'arabe  ä  l'Institut  Catho- 
lique  d'Angers  et  vicaire  ä  Courbevoie,  et  il  avait  assume  la  täche  de  publier  cette 
chronique  dans  la  Patrologie  Orientale;  personne  avant  lui,  depuis  Dom  Berthereau, 
n'avait  songe  ä  utiliser  cet  ouvrage  pour  le  moindre  memoire.  M.  l'abbe  Leroy  avait 
ä  peine  commence  son  travail  quand  il  fut  terrasse  par  un  mal  inexorable,  et  sa  mort 
fut  douloureusement  ressentie  par  tous  ceux  qui  s'interessent  au  developpement  de 
l'Orientalisme  independant;  il  avait  garde  le  feu  sacre  ä  un  äge  oü  tant  d'autres  sentcnt 
leur  ardeur  se  refroidir,  et  regardent  avec  inquietude  la  carriere  qui  leur  reste  ä  parcou- 
rir  pour  terminer  l'ceuvre  qui  fut  le  reve  de  leur  jeunesse.  M.  l'abbe  Nau  a  raconte  dans 
la  Revue  de  V Orient  Chretien  la  vie  de  ce  travailleur  simple  et  modeste,  qui  s'etait  forme 


[13]  IXTRODUCTION.  355 

La  lecture  <le  l'oeuvre  entiöre  de  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'l  est  bien 
faite  pour  tromper  sur  lä  veritable  religion  de  cet  ecrivain,  et  il  semble, 
ä  premiere  vue,  qu'il  soit  impossible  de  determiner  la  conl'ession  ä  Iaquellc 
appartint  cet  historien,  car  on  y  trouve  un  melange  incxtricable  et  confus 
de  formules  et  de  concepts,  dont  les  uns  sont  radicalement  chretiens,  les 
autres  absolument  musulmans,  et  qui  se  contredisent  d'une  facon  inexorable. 

A  plusieurs  reprises,  dans  le  texte  de  sa  chronique,  comme  on  vient  de 
le  voir  en  lisant  sa  souscription,  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'l  date  les  evenements 
qu'il  raconte,  non  seulement  ä  l'aide  de  l'ere  musulmane,  qui  etait  l'ere 
officielle  de  l'Egypte  des  sultans  mamlouks,  mais  aussi  dans  l'ere  des  Coptes, 
l'ere  grecque,  et  l'ere  cosmique,  qui  a  pour  origine  la  creation  du  monde; 
or,  ces  trois  derniers  computs  ne  sont  jamais  employes  par  les  Musulmans, 
mais  uniquement  par  les  Chretiens.  Un  fait  aussi  caracteristique  est  que  l'au- 
teur  donne  a  un  religieux  chretien,  Bar  Sauma  al-'Ourian,  les  titres  de 
Ijjjj!  «  notre  Pere  »',  et  de  Jic^l  ^_J>£\  «  le  Pere  auguste  »,  et  qu'il  dit, 
en  parlant  de  sa  mort,  Jjj,  expression  qui  est  speciale  ä  la  langue  des  Chre- 
tiens d'Egypte,  et  qui  ne  se  rencontre  jamais  chez  un  auteur  musulman  au 
sujet  de  la  mort  d'un  sectateur  du  Prophete,  pour  lequel  on  dit  toujours  j,y, 
ou  o^i  ou  d'un  Chretien,  qui  se  contente  de  l^,U. 

Dans  la  courte  preface  du  an-Nahdj  as-sadid,  Moufazzal  ibn  Abil-Faza'il 
invoque  Allah,  dont  le  nom  est  commun  aux  Chretiens  et  aux  Musulmans, 
mais  il  n'adresse   aucune  salutation  au   prophete  Mohammad,  ce  qu'aucun 

tout  seul,  au  prix  d'efforts  considerables,  presque  sans  aide,  au  müieu  de  ces  conditions 
precaires  qui  trempent  les  ämes  fortes  et  qui  affirment  les  vocations  inebranlables.  La 
science  desinteressee  fut  son  seul  but.  et  il  s'est  eudormi  du  sommeil  de  1  eternite 
sans  avoir  pu  realiser  les  desseins  qu'il  portait  en  lui. 

Mgr  Graffin  et  M.  l'abbe  Nau  m'ont  demande  d'executer  l'ceuvre  que  M.  l'abbe 
Leroy  n'avait  pas  eu  le  temps  d'accomplir,  et  je  n'ai  pas  voulu  resister  ä  leurs 
encouragements,  bien  que  je  crusse  avoir  renonce  definitivement  ä  ecrire  sur  l'histoire 
de  l'Egypte  en  terminant  celle  des  Ayyoubites,  teile  que  l'a  exposee  Makrizi  dans 
le  Soulouk.  Le  plan  de  la  Patrologie  Orientale  ne  m'a  pas  laisse  libre  d'annoter  ce  texte 
autant  que  la  lecture  des  autres  historiens  de  l'Egypte,  qui  me  sont  familiers,  m'aurait 
permis  de  le  faire.  J'ai  du  me  borner  ä  donner  au  lecteur  les  explications  essentielles 
pour  la  comprehension  d'une  histoire  qui  etait  courante  pour  son  auteur  et  ses  compa- 
triotes,  mais  qui  Fest  beaucoup  moins  pour  nous,  qui  se  deroula  pendant  plus  de  deux 
siecles  et  demi  dans  un  cadre  ä  peu  pres  immuable,  qu'il  laut  aujourd'hui  reconstituer 
piece  ä  piece,  par  la  lecture  des  ecrivains  contemporains,  si  l'on  tient  ä  voir  revivre  ces 
princes  que  les  voies  de  la  Providence  amenerent  des  steppes  glacees  de  la  Siberie 
pour  regner  sur  l'Egypte  musulmane  jusqu  a  la  conquete  des  Osmanlis. 

1.  Jiß^,  ß*>  JjjjM   \jy*>ji  (sie)  Lot   J^^l  ^1  ^p  ^_Ji\  tJj»  >U  Jj,  fol.  157  v°; 

^yij  U^^j  \jj>]  Jiß  JL  jlkU!  j^&.  UU,  fol.  157  v°;  ,\)h  jLC  ^1  t+~\  ,)k    X 

b»j«9j.j   (sie)  Uyjt,  fol.   158  r°. 


356  INTRODUCTION.  [1V| 

Musulman  ne  se  permet  d'omettre,  meme  dans  le  cas  tres  rare  oü  il  commence 
son  livre  sans  la  formulc  :  «  Au  nom  d'Allah,  lc  Clement,  lo  Misericordieux!  » 

Dans  une  glose  qui  se  lit  au  folio  7  r°,  l'auteur,  parlant  des  khalifes 
des  deux  dynasties  abbassides,  les  traite  de  «  rois  des  Musulmans  »  :  cette 
denomination  prouve,  de  la  part  de  celui  qui  l'emploie,  soit  une  ignorance 
absolue  de  l'essence  meme  du  Khalifat,  comme  c'est  lc  cas  pourun  Chretien, 
soit  la  volonte  bien  nette  d'un  Musulman  de  proclamer  qu'il  se  refuse  ä  admet- 
tre  la  mission  spirituelle  des  fils  d'Abbas,  et  qu'il  les  considere  comme  des 
usurpateurs  qui  ont  derobe  le  pouvoir  souverain  aux  imams  Alides,  ce  que 
fönt  les  Shh'tes  de  Perse;  mais  il  est  bien  evident  qu'il  ne  s'agit  pas  ici  d'nne 
manifestation  alide. 

En  parlant  de  l'incendie  de  la  Batiliyya,  au  Gaire,  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail 
oublie  de  dire  que  la  rumeur  publique  accusa  les  Chretiens  de  l'avoir  allume 
pour  venger  les  dommages  que  le  sultan  Baibars  avait  fait  subir  aux  Francs 
de  Syrie.  Nöwalri,  qui  etait  musulman,  n'a  pas  manque  de  relater  dans  sa 
chronique  cette  Imputation,  qui  est  tout  ä  fait  vraisemblable,  et  que  Mou- 
fazzal ibn  Abil-Fazail  a  completement  passee  sous  silence,  tandis  qu'il 
qualifie  de  «  catastrophe  »  les  persecutions  que  cet  incendie  causa  aux  Chre- 
tiens, et  l'obligation  que  Baibars  leur  imposa  de  payer  500.000  pieces  d'or 
comme  indemnite  de  ce  sinistre. 

Au  folio  32  v°,  l'auteur  du  an-Nahdj  as-sadid,  parlant  du  sultan  du 
Maghreb,  Aboul-'Ala  ldris  ibn  Abi  'Abd  Allah  Mohammad  ibn  Yousouf, 
lui  donne  le  titre  de  khalife,  lequel,  comme  celui  de  roi,  applique  aux  Abbas- 
sides, montre  une  singuliere  ignorance  de  la  valeur  precise  des  titres  musul- 
mans, qui  s'expliquerait  fort  mal  de  la  part  d'un  sectateur  de  l'Islam. 

Cet  argument,  d'ailleurs,  n'a  pas  une  valeur  absolue ;  car  un  poete  turc, 
Tadj  ad-Din  Ahmad  ibn  Ibrahim  al-Ahmadi,  qui  a  ecrit  pour  l'emir  Solaiman, 
fils  de  Sultan  Bayazid,  en  1390,  une  histoire  en  vers  d' Alexandre  le  Grand, 
intitulee  Iskeiider  warne',  parle  dans  son  poeme  du  khalifat  des  souverains 
mongols  de  l'Iran,  Abagha  et  Gueikhatou,  qui  etaient  bouddhistes;  si  Tadj 
ad-Din,  qui  etait  fort  Ignorant  de  l'histoire,  a  pris  ces  infideles  pour  des 
Musulmans,  ce  que  l'on  peut  lui  pardonner,  ä  la  rigueur,  il  est  inexcusable 
d'avoir  donne  le  titre  de  khalife  ä  ces  princes,  successeurs  de  Houlagou, 
qui  renversa  le  Khalifat  de  Baghdad,  et  aneantit  la  puissance  des  fils  d'Abbas. 

A  ces  details,  qui  etablissent  le  Christianisme  de  Moufazzal  ibn  Abil- 
Fazail,  j'opposerai  les  faits  suivants,  qui  ne  pourraient  guere  s'expliquer  que 
par  l'hypothese  que  l'auteur,  chretien,  mais  vivant  dans  les  etats  d'un  prince 
musulman,  a  cherche  ä  menager  les  susceptibilites  de  ceux  de  ses  sujets 
qui  viendraient  ä  lire  son  livre. 

1.  Manuscrit  Supplement  turc  635. 


[15]  INTRODUCTION.  357 

Un  des  plus  caracteristiques  est  certainement  la  tenacite  avec  laquelle 
Moufazzal  fait  suivre  le  nom  des  saints  personnages  musulmans  des 
formules  qui  leur  sont  traditionnellement  consacrees  dans  l'Islamisme,  telles 
jji  AH  ^o.  et  *^a.j  AM  >ß  pour  Ali,  et  meme,  corame  on  le  lit  au  folio  160  v", 
celle  encore  plus  musulmane  :  «  qu'Allah  soit  satisfait  de  lui,-  de  ses 
deux  fds  et  des  membres  de  la  famille  du  Prophete  »,  Ges  formules  sont  loin 
d'etre  secretes,  mais  il  est  certain  qu'elles  ne  sont  connues  que  des  Musul- 
mans, et  que  les  Chretiens  les  ignorent  absolument;  corame  le  manuscrit  du 
an-Nalulj  as-sadid  est  l'exemplaire  original  qui  Tut  execute  pour  le  compte  de 
son  auteur,  il  est  impossible  d'admettre  que  ces  formules  ont  ete  ajoutees 
par  un  scribe  musulman  qui  a  recopie  le  brouillon  de  Moufazzal,  de  meme 
que,  lorsqu'un  livre  sunnite  tombe  entre  les  mains  d'un  Sbiite,  et  qu'il  y  lit 
ixe,  aJJI     ^a.  y&,  il  gratte  cette  formule  et  la  remplace  par  ^J!  ÄXxJJ)  aAs  j*z 

Au  folio  17  r°,  on  lit  que  Dieu  decut  les  esperances  du  roi  de  France, 
et  qu'il  permit  aux  Musulmans  de  triompher  de  lui ;  au  folio  20  v°,  parlant 
de  la  conquete  par  Mo'aviyya  de  la  ville  de  Cesaree  en  Palestine,  l'auteur 
nous  apprend  que  cinq  mille  Musulmans  y  cueillirent  la  palme  du  martyre 
J^i.;  je  sais  bien  que  cet  argument  n'a  pas  une  valeur  absolue,  puisque  Yakout 
a  ecrit  dans  son  Modjam  al-bouldan '  que  les  Byzantins  ont  ete  gratifies  du 
martyre  pj\  J-^i,;  maisjen'en  considere  pas  comme  moins  etablique,  dans  tous 
les  passages  de  la  litterature  arabe  dans  lesquels  il  m'a  ete  donne  de  rencontrer 
le  verbe  ^-$~,,  je  Tai  toujours  trouve  pour  indiquer  la  mort  d'un  Musulman, 
tue  dans  une  guerre  contre  des  non-Musulmans,  Chretiens  ou  autres,  et  il 
faut,  ä  mon  avis,  considerer  l'emploi  qu'en  fait  Yakout  comme  une  exception. 
C'est  dans  le  meme  esprit,  qu'en  parlant  de  la  prise  de  Safad,  qui  appartenait 
aux  Chretiens  de  Syrie,  Moufazzal  ibn  ^Abil-Fazail  nous  montre  2  les  eten- 
dards  victorieux  de  Ba'ibars,  arbores  sur  les  murs  et  sur  les  tours,  flottant 
au  vent  dans  la  gloire  de  la  victoire  et  du  triomphe.  Cette  haine  contre  les 
Chretienä  de  Syrie  se  manifeste  d'une  maniere  encore  plus  eclatante  dans  deux 
autres  passages,  Tun,  dans  lequel  il  est  parle  de  la  conquete  d'Antioche3, 
et  oü  l'on  voit  des  officiers  places  par  Baibars  aux  portes  de  la  ville  pour 
surveiller  les  canailles  qui  allaient  en  sortir,  ces  canailles  n'etant  autres 
que  les  Francs  vaincus.  Dans  le  second,  Moufazzal  nous  apprend  que  le  prince 

1.  I,  p.  137 ;  ä  Adjnadain,  en  Palestine,  oü,  sous  le  regne  d'IIeraclius,  il  se  livra  entre 
les  Musulmans  et  les  Byzantins  une  furieuse  bataille,  au  cours  de  laquelle  les  Grecs 

perdirent  100.000  liommes  :  a*+>\  ^  \ i5!  joU     j^Lä!   ,^»  J-^i;  cette  expression,  que 

Yakout  a  empruntee  aux  historiens  qui  ont  raconte  les  conquetes  des  Arabes  X^u  ULM 
~yiJI,  est  completement,  sous  la  plume  d'un  Musulman,  dans  le  recit  d'une  bataille 

entre  Chretiens  et  Musulmans. 

2.  Fol.  24  v°.  —  3.  Fol.  29  r°. 


358  INTRODUCTION.      .  [16] 

chretien  d'Antioche  profita  de  l'invasion  des  Mongols  cn  Syrie  pour  com- 
mettre  toutes  sortes  d'horreurs  contre  les  Musulmans,  mais  qu'Allah  tira  une 
vengeance  eclatante  de  ses  crimes. 

Un  peu  plus  loin',  il  dit,  au  sujet  de  ce  prince  chretien,  qu'il  fut  Fun  des 
Francs  les  plus  violents  que  Ton  ait  jamais  vus,  et.  qu'il  seconda  les  Mongols 
de  tous  ses  moyens,  jusqu'ä  ce  qu'Allah  permit  aux  Musulmans  de  le  vaincre. 

La  description   historique  de  la  mosquee  al-Azhar,  ä  laquelle  Moufazzal 

a  uonsacre  un  assez  long  passage,  au  commencement  du  an-Nahdj  as-sadid, 

dans  laquelle  on  trouve  l'expression  coranique  o~j  employee  pour  designer 

cet  edifice,  est  tres  exacte  au  point  de  vue  musulman,  et,  par  deux  fois,  l'au- 

teur  parle  des  grandes  fetes  de  l'annee  islamique  en  homme  pour  qui  elles  sont 

des  evenements  familiers,  qui  viennent  scander  le  cours  de  sa  vie  avec  une 

regularite  parfaite,  sur  lesquels  il  est  inutile  d'entrer  dans  aucune  precision, 

parce  qu'ils  sont  trop  universellement  connus.  C'est  ainsi  qu'au  folio  35  v°, 

il  parle  de  Baibars  qui  celebre  la  fete  ä   'Akkar,   sans  ajouter  qu'il  s'agit 

de    la    fete    de   la    rupture    du   jeüne,  parce    que  la  mention  du  raois   de 

Ramadhan,  au  cours  duquel  se  placent  les  evenements  qui  precedent  imme- 

diatement,  montre  suffisamment  ä  un  Musulman  qu'il  ne  peut  etre  question 

que  de  la  fete  de  la  rupture  du  jeüne,  et  non  d'une  autre;  de  meme,  quelque 

temps  apres,  il  mentionne  que  le  sultan  celebra  la  fete  ä  Salihiyya,  en  laissant 

ä  son  lecteur  le  soin  de  determiner  qu'il  faut  entendre  dans  ce  passage  la  fete 

du  sacrifice,  comme  on  le  voit  suffisamment  par  l'indication  du  mois  dans 

lequel  eile  se  place.  Ces  deux  faits  sont  d'autant  plus  interessants,  qu'au  folio 

2  r",  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail  nous  apprend  que  Baibars  monta  ä  la  Forte- 

resse  de  la  Montagne  au  moment  delapremierepriere  Jl^l  .<^-~J',  expression 

C" 
qui  n'a  jamais  etö    musulmane,  la   priere  etant  toujours  appelee  i'iLe  dans 

l'Islam.   * 

Au  folio  46  v°,  Moufazzal  parle  de  l'atabek  Nour  ad-Din,  le  Martyr  (ash- 

shahid),  qui  avait,  comme  l'on  sait,  gagne  ce  titre  en  combattant  contre  les 

Chretiens;  des  habitants  du  Darband,  qui  sont  les  armees  de  la  guerre  sainte 

contre  les  infideles,  c'est-ä-dire  contre  les  Chretiens  d'Armenie;  ce  terme 

de  guerre  sainte  contre  les  Chretiens  revient  encore  au  folio  47  r°,  par  deux 

fois,  avec  une  insistance  invraisemblable  sous  la  plume  d'un  homme  qui  a 

professe  le  Christianisme;  au  folio  57  v°,  Moufazzal  nous  montre  le  sultan 

Baibars,  rentrant  en  Egypte  pour  le  salut  de  l'Islam,  et  traversant  le  champ 

de  bataille  sur  lequel  il  avait  recu  l'assistance  des  anges  d' Allah  pour  ecraser 

les  Mongols  allies  des  Chretiens;  un  peu  plus  loin,  fol.  60  v°,  ce  meme  Baibars, 

qui  passa  toute  sa  vie  ä  combattre  les  Chretiens,  meurt  dans  la  misericordo 

de  Dieu.  Moufazzal  parle  tranquillemcnt  d'un  shaikh2  qui  saccageait  les  egli- 

1.  Fol.  30  v°.  —  2.  Fol.  65  v°. 


[17]  INTRODUCTION.  359 

ses,  et  qui,  en  particulier,  detruisit  ä  Jerusalem  celle  de  la  Grucifixion, 
laquelle,  ajoute-t-il,  etait  en  grande  veneration  chez  les  Chretiens.  Kalaoun, 
qui  combattit  les  Chretiens  avec  la  derniere  Energie,  est  qualifie  de  «  martyr  » 
(shahid)'  par  Moufazzal,  tandis  que  Nowairi,  qui  etait  musulman,  ne  donne 
pas  ce  titre  ä  Kalaoun  dans  le  passage  de  son  histoire  de  l'Egypte  qui  a 
ete  copie  par  Moufazzal.  G'est  de  meme  que  Moufazzal,  parlant  de  navires 
francs  qui  se  presenterent  sur  les  atterrages  de  Bairout2,  dit  qu'AUah,  le 
Tres-Haut,  leur  envoya  un  vent  qui  leur  fut  contraire,  et  en  fit  couler  plu- 
sieurs,  tandis  que  Nowairi  raconte  seulement,  dans  le  passage  que  Moufazzal 
a  copie,  que  plusieurs  de  ces  navires  sombrerent,  et  que  d'autres  se  mirent  en 
pieces ;  il  semblerait  que  cette  aggravation  ne  puisse  se  comprendre  que 
de  la  part  d'un  Musulman  fanatique.  Dans  un  autre  passage,  il  dit  qu'on 
recut  des  nouvelles  de  Perse,  annoncant  que  Khorbanda  avait  repandu  l'here- 
sie  shi'ite  (roufz)  dans  ses  etats,  qu'il  avait  ordonne  aux  predicateurs,  dans 
tout  son  empire,  de  faire  disparaitre  du  pröne  les  noms  des  trois  prerniers 
khalifes  orthodoxes,  Abou  Bakr,  'Omar  et  'Othman,  qui  sont  l'objet  de  l'exe- 
cration  des  Shii'tes,  et  de  le  reduire  aux  noms  d'  'Ali,  de  ses  deux  fds,  des 
descendants  de  Mahomet  par  Patime,  «  qu'AUah  soit  satisfait  de  lui,  de  ses 
deux  iils  et  des  membres  de  la  famille  du  Prophete3  » ;  logiquement,  il  devrait 
etablir  que  Moufazzal  profcssait  le  Sunnisme,  au  meme  titre  que  la  profes- 
sion  de  foi  ehret  ienne  qu'il  fait  en  qualifiant  Barsauma  al-'Ouryan  de  «  notre 
Pere  »  et  de  «  Pere  auguste  »  etablit  qu'il  appartenait  ä  l'eglise  copte.  Ces 
deux  formules,  ces  deux  facons  de  penser,  sont  absolument  contradictoires 
et  antinomiques,  car  on  ne  voit  point  un  ecrivain  persan  ou  un  officier 
afghan  parlant  de  notre  Saint-Pere  et  de  Notre- Seigneur  pour  designer  le 
Pape  et  Jesus-Christ.  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'l,  au  sujet  de  l'accord  qui 
intervint  entre  Kalaoun,  le  prince  Nadjm  ad-Din  Khidr  et  Temir  Sonkor  al- 
Ashkar,  dit  qu'AUah,  dans  cette  occurrence,  «  rendit  unanime  la  parole  de 
rislam  ''  »,  employant  ainsi  unc  expression  qui  n'est  point  classique,  car  le 
Lisan  al-'Arab  ne  la  connait  pas,  mais  qui  signifie  qu  Allah  fit  cesser  les  diffe- 
rends  et  les  divergences  d'opinions  qui  avaient  eclate  entre  les  Musulmans. 
Bien  qu'ä  la  rigueur  cette  formule  puisse  se  rencontrer  dans  le  style  d'un 
historien  ehretien,  il  est  certain  qu'elle  ne  s'explique  completement  que  sous 
la   plume    d'un  historien  musulman.    Les    faits    suivants   sont    encore  plus 

1.  Fol.  86  r°.  —  2.  Fol.  108  V. 
C^J!,  fol.  160  v°. 

4.j»lk)l  ^1  ^  ^.jJ!  ^  J>-Jl  ^SU\   *>  jr^J!  sjJOs)!  c,lkUt  JL*\ 

JLÜ\  Us"  «Ü!    £*a.j  yü^Sjüx-  ^.jJI   ^^j..^   ^  oXJ-LC,  folio74  v°.  C 

patr.   on.  —  T.  XII.  —  f.  3.  25 


360  INTRODUCTION.  [18] 

caracteristiques  :  Moufazzal  raconte  '  que  Baibars,  passant  par  Abouloustain, 
v  vit  les  cadavres  des  Mongols  qui  avaient  ete  tues  par  les  Musulmans, 
comme  Ton  sait,  et  dont  Allali  avait  precipite  les  ämes  »laus  les  flammes 
infernales,  sans  compter  celles  des  Kurdjs  maudits  :  or  les  Kurdjs,  les  Geor- 
giens, etaient  chretiens;  plus  loin2,  Moufazzal  nous  parle  des  heurcuses 
nouvelles  qui  arriverent  au  Gaire,  annoncant  la  prise  de  Tyr  sur  les  Francs, 
et  la  fuite  des  Chretiens;  il  qualifie  egalement  d'heureux  evenement  la  prise 
de  la  Kala'at  ar-Roum  qui  appartenait  aux  Armeniens  chretiens3,  et  il  parle '' 
de  la  circoncision  benie  ^_r,LJ'  h^^'  c[ug  subit  al-Malik  an-Nasir,  fds  de 
Kalaoun.  Tous  ces  details,  la  citation  de  passages  du  Goran,  de  vers  de  Mou- 
tanabbi,  suffiraient  ä  etablir  que  Moufazzal  etait  musulman,  si  Ton  ne  savait 
d'une  facon  certaine  qu'il  etait  chretien;  car,  bien  qu'il  soit  evident,  comme 
on  l'a  vu  plus  haut,  qu'il  n'a  pas  fait  une-  oeuvre  originale,  et  qu'il  s'est 
borne  ä  copier  les  historiens  qui  ont  ecrit  avant  lui,  la  logique  voudrait 
qu'un  Copte  ait  fait  disparaitre  ces  aflirmations  de  l'Islamisme,  en  rema- 
niant  la  matiere  historique  qu'il  puisait  dans  ses  auteurs.  De  plus,  la 
chronique  qu'il  a  ecrite  n'a  rien  de  commun  avec  celles  qui  ont  ete  compo- 
söes  par  les  Chretiens,  et  rien  ne  la  distingue  des  liistoires  musulmanes 
qui  furent  ecrites  aux  epoques  posterieures,  et  qui  sont  beaucoup  plus  eon- 
nues.  C'est  tout  ä  fait  par  hasard  qu'il  est  question  des  Chretiens  dans  le 
an-Nahdj  as-sädid,  dont  la  trame,  en  somme,  ne  dilfere  en  rien  de  celle  du 
Soulouk  ou  du  an-Noudjoum  az-zahir.a. 

Malgre  toutes  ces  apparences  bizarres  et  trompeuses,  au  milieu  des- 
quelles  on  risque  de  se  laisser  egarer,  il  faut  conclure  que  Moufazzal  ihn 
Abil-Fazail,  tres  mediocrement  instruit,  comme  tous  ses  coreligionnaires 
coptes,  s'est  borne  ä  resumer,  d'une  facon  toute  mecanique  et  inintelligente, 
le  texte  des  chroniques  musulmanes  qui  etaient  en  sa  possession,  sans  se 
rendre  un  compte  cxact  de  la  valeur  des  termes  et  des  expressions  qui  y 
etaient  usitees,  et  qui,  sous  la  plume  d'un  ecrivain  chretien,  constituent  des 
blasphemes  inexpiables. 

Cette  alliance  deconcertante  de  formules  chretiennes  et  musulmanes 
est  tres  insolite,  et  eile  ne  se  remarque  dans  aucun  des  ouvrages  qui  ont 
ete  ecrits  par  les  Chretiens  coptes;  il  convient  peut-etre,  d'ailleurs,  de  ne  pas 
s'en  etonner  outre  mesure,  car  on  lit  dans  la  chronique  de  Moufazzal,  qu'en 
l'annee  718  de  l'hegire  (1318-1319),  le  sultan  al-Malik  an-Nasir,  fils  de  Ka- 
laoun, ordonna  par  un  rescrit  que  l'on  construisit  Teglise  de  Barbara5,  qui  etait 
situee  dans  la  rue  des  Grecs.  Cette  eglise  fut  ödifiee  avec  un  deploiement 
extraordinaire  de  forces,  avec   le  concours  des    inspecteurs   de  l'armee,  des 

1.  Folio  58  r°.  —  2.  Folio  88  r°.  —  3.  Folio  90  r°.  —  4.  Folio  92  v". 
.">.  Sainte  Barbe. 


[19]  INTRODUCTIOX.  36J 

ouvriers  d'ötat,  et  d'autres  gens.  Cela  indigna  fort  les  Musulmans,  si  bicn 
que  Ia  populace  du  Caire  detruisit  l'6glise ;  mais  cette  erneute  ne  troubla  en 
rien  al-Malik  an-Nasir,  qui  lanca  un  second  rescrit,  par  lequel  il  enjoignil  de 
reconstruire  avec  des  roseaux  les  parties  de  l'edifice  qui  avaient'öte  domo- 
lies,  ce  qui  tut  execute'. 

On  avait  dejä  vu  un  sultan  sunnite  de  l'Egypte,  Salah  ad-Din,  faire 
construire  un  College  dans  sa  capitale  pour  les  Batheniens,  c'est-ä-dire  pour 
les  Ismailiens,  lesquels,  ä  la  lettre  du  texte  coranique  et  des  traditions, 
opposaient  leur  interpretation  esoterique.  basee  sur  une  pretendue  revela- 
tion,  en  dehors  de  tout  raisonnoment,  ce  qui  ouvrait  la  porte  aux  pires  hete- 
rodoxies  et  aux  fantaisies  les  plus  inconcevables.  Mais,  en  agissant  ainsi, 
toute  revoltante  que  tut  sa  conduite  au  point  de  vue  sunnite,  et  meme  au 
point  de  vue  strictement  rationaliste,  Salah  ad-Din  restait  dans  Tlslam,  et  il 
ne  donnait  point  de  gages  ä  une  confession  etrangere,  tandisqu'en  employant 
ses  troupes  et  le  personnel  de  son  service  des  ponts  et  chaussees  ä  construire 
une  eglise  pour  les  Chretiens  du  Caire,  le  sultan  al-Malik  an-Nasir  Moham- 
mad se  livrait  ä  une  manifestation  qui  ne  pouvait  plaire  ä  ses  sujets  musul- 
mans, lesquels  consideraient  les  Coptes  comme  des  gens  qu'on  aurait  du 
exterminer,  tandis  que  le  sultan  d'Egypte,  qui  se  servait  d'eux,  et  qui  excel- 
lait  dans  l'art  de  leur  soutirer  de  Targent,  comme  on  le  voit  suffisamment 
par  le  recit  de  l'auteur  de  VHistoire  il<-s  Patriarches  d'Alexandrie,  professait  ä 
leur  egard  des  sentiments  tout  differents,  et  beaueoup  moins  impolitiques. 


Le  manuscrit  qui  contient  l'histoire  de  Moufazzal  ihn  Abil-Fazai'l  n'est 
pomt  autographe.  comme  le  pretend  Tauteur  du  Catalogue  des  manuscrits 
arabes  de  la  Bibliotheque  Nationale,  qui  a  vu,  dans  la  note  ä  demi  eiTacee  du 

premier    feuillet    _x-jJI  j^jU  a**».,    l'indication    que    son    auteur    1' avait 

ecrit  pour  son  usage,  en  restreignant  le  verbe  «  ecrire  »  ä  son  sens  mate- 
riel  de  «  copier  ».  S'il  est  quelquefois  difficile  de  discriminer  dans  une  sous- 
cription  le  sens  exaet  de  ^_^  et  de  «^,  quoique  j'aie  l'opinion,  pour  mon 
compte  personnel,  que  le  premier  de  ces  verbes  signifie  plutöt  «  copier  »,  et 
le  second  <r  Compiler  »,  il  me  parait  que  Interpretation  de  cette   note  n'est 

i.  Ji=  »Uf  o^  ;JI  ä.l^    -'*  ü.ü.l  L~J  J.Uo  ^U!  ^OJ!     ,IUJ!  _., 

Lyjjt     J      Li«     U^     ^XJjJ      (sie)     lirJUjl     yJyJ*     <tS3'i  j£*      ^-;      -V    ^.^3 

fi*\  y=  ^JJiy,  j.,^  ^^ä)L  LJ!  ^  1&,   «x.  u  ^  c><  ^UJUI  r,  J  ,]j}\ 

(fol.  187  r°  :  il  s'agit  ici  de  lits  de  briques  dans  un  chainage  de  roseaux,  qui  remplace  le 
chainage  en  planches  et  en  boulins  de  l'architecture  byzantine. 


362  INTRODUCTION.  [20] 

point  doutcuse,  et  qu'il  y  faut  simplement  voiiTaflirmation  que  Monfazzal  ibn 
Abil-Fazail  a  redige  cette  chroniqüe  pour  son  usage  personnel,  ce  qui, 
comme  j'ai  dejä  eu  l'occasion  de  le  dire,  est  une  affectation  de  modestie  et 
de  desintefessement  ä  laquelle  il  convient  de  ne  pas  se  laisser  prendre. 

J'ajouterai  que  l'examen  du  manuscrit  du  an-Nahdj  as-sadid  infirme  com- 
pletemenl  l'opinion  qui  a  ete  emise  par  le  redacteur  du  Catalogue  des  manus- 
crits  arabes.  La  Bibliotheque  Nationale  possede  un  certain  nombre  de  manus- 
crits  autographes  qui  ont  justement  ete  executes  en  Egypte,  ä  l'epoque  des 
sultans  mamlouks,  un  tome  de  l'encyclopedie  de  Nowairi,  uu  volume  du  an- 
Noudjoum  az-zahira  d'Aboul-Mahasin,  une  partie  du  trop  vaste  dictionnaire 
biographique  de  Makrizi,  un  exemplaire  du  Vorrat  al-aslak  d'Ibn  Ilabib,  un 
autre  de  la  chroniqüe  d'lbn  Dokmak,  et  un  curieux  opuscule  dont  l'auteur 
s'est  impose  la  täche  ardue  d'essayer  de  coneilier  les  opinions  divergentes 
des  deux  commentaires  classiques  de  la  Logique  d'Avicenne. 

Les  caraeteristiques  de  ces  manuscrits  sont  absolument  differentes  de 
cellcs  de  la  chroniqüe  de  Moufazzal  ibn  Abil-Fazail,  dont  l'ecriture,  un  neskhi 
mamlouk  tres  soigne,  mais  entierement  impersonnel,  avec  des  titres  tres 
regulierement  traces  ä  l'encre  rouge,  comptant  toüjours  dix-huit  lignes  ä  la 
page,  est  celle  d'un  copiste  de  profession,  et  n'a  rien  de  commun  avec  le 
neskhi  personnel  et  plus  ou  moins  cursif  des  historiens  dont  nous  possedons 
les  autographes,  ou  avec  leurs  fantaisies  graphiques,  meme  avec  celui  de 
Nowairi,  dont  l'execution  est  extremement  soignee.  Je  n'insisterai  pas  plus 
longtemps  sur  ces  faits  qui  sont  assez  difficiles  ä  exposer  en  l'absence  des 
manuscrits  eux-memes  ou  de  leurs  reproduetions  photo graphiques. 

La  chroniqüe  de  Moufazzal,  dont  plusieurs  feuillets  ont  disparu1   avant 


1.  Si  Ton  en  croit  une  notice  redigee  par  le  celebre  Dom  Berthereau  ä  la  fin  du 
xvme  siecle,  ces  lacunes  seraient  tres  considerables;  bien  que  tres  fächeuses,  l'his- 
toire  de  Kalaoun,  par  exemple,  ayant  presque  entierement  disparu,  elles  sont  moins 
importantes  que  ne  le  croyait  le  savant  benedictin  :  «  II  manque  dans  ce  manuscrit, 
ecrit-il,  au  moins  un  tiers  des  feuillets.  Le  titre  qui  se  trouve  au  commencement  n'annonce 
qu'une  premiere  partie  de  la  suite  de  l'histoire  d'Elmacin,  mais  il  parait  hors  de  doute 
que  ce  manuscrit  contient  les  deux  parties.  Car  l'intention  du  continuateur  est  d'ecrire 
la  suite  de  l'histoire  jusqu'ä  son  temps  comme  il  le  dit  dans  sa  preface;  or  il  ('mit 
ce  livre  ä  l'an  741  de  l'hegire,  et  dit  ä  la  fin  qu'il  a  fini  en  entier  •i*^^  ^,  le  lundi 
11  Schaoual  l'an  759.  11  vivait  donc  l'an  759,  et  c'est  bien  avoir  conduit  son  histoire 
jusqu'ä  son  temps  que  d'avoir  ecrit  tout  ce  qui  s'est  passe  depuis  Bibars  jusqu'ä  l'an  741. 
Si  donc  on  ne  trouve  pas  le  titre  de  la  seconde  partie  ä  peu  pres  au  milieu  du 
manuscrit,  c'est  que  ce  fcuillet  manque  ainsi  que  plusieurs  autres. 

«  Le  continuateur  d'ailleurs  n'a  pas  pris  Elmacin  comme  modele.  11  est  bien  plus 
etendu;  je  le  regarde  comme  un  bon  compilateur  qui  ne  donne  que  des  morceaux 
d'auteurs  bien  choisis,  et  dont  on  ne  trouve  pas  des  citations  dans  plusieurs  autres  que 
j'ai  vus.  II  parait  ne  rien  dire  de  lui-meme,  et  ne  faire  que  coudre  des  fragments  de 


[21]  INTRODUCTION.  363 

l'epoque  ä  laquelle  le  manuscrit  a  recu  sa  reliure  actuelle,  est  formte,  pour 
sa  plus  grande  partie,  d'extraits  ou  de  resumes  des  chroniques  anterieures, 

divers  auteurs.  Reste  ä  seavoir  s'il  les  donne  cntiers,  ou  si  ä  l'exemple  d'autres 
historiens,  il  n'en  donne  que  des  sommaires  ».  II  s'est  glisse  une  erreur  dans  cette 
excellente  notice,  qiü  montre  que  Dom  Berthereau  avait  lu  entierement  le  manuscrit  de 
Moufazzal,  et  qu'il  l'avait  compris. 

L'auteurne  dit  point  qu'«  il  l'a  fini  dans  son  entier  ***»=.  ^y  »,  mais  qu'  «  il  a  ter- 
mine sa  compilation  a**3.     y>  »,  ce  qui  est  tout  different.  Le  titre  qui  est  ecrit  au  recto 

du  premier  feuillet  porte  en  efl'et  :  Ivi  -V.j^'  iJ-"j  -V.-*—^'  -^-s~"  ^  Jj^'  'j^' 
J^JI  ,y>\  jju,  ä  savoir  que  cc  qui  suit  est  la  premiere  section  de  la  continuation 
d'Ibn  al-'Amid,  ou,  pour  etre  plus  exact,  de  l'histoire  qui  traite  des  evenements  qui 
se  sont  produits  dans  l'empire  des  Mamlouks  apres  la  date  ä  laquelle  s'arrete  Ibn  al- 
'Amid.  Or,  le  titre  de  la  seconde  section  jbJt  4=sr-t  ne  se  rencontre  pas  dans  le  manus- 
crit;  d'autre  part,  dans  sa  souscription,  Moufazzal,  ne  specifiant  pas  s  il  a  termine 
la  premiere  ou  la  seconde  section  de  sa  chronique,  mais  disant  au  contraire  qu'il  a 
fini  toute  l'histoire  qu'il  voulait  ecrire  ...  JjJ-JI  j^\  •*J^&  ^f  f^-J^  (**">  entend  que 
son  lecteur  comprenne  qu'il  est  parvenu  ä  la  fin  de  sa  tache,  et  qu'il  ne  lui  reste 
plus  rien  ä  accomplir.  D'ailleurs,  de  la  lecture  de  l'histoire  de  Mohammad  ibn  Kalaoun, 
il  ressort  que  Moufazzal  a  vecu  sous  le  regne  de  ce  sultan,  et,  par  consequent,  que  sa 
chronique  se  termine  bien  avec  les  derniers  mots  qui  se  lisent  dans  le  manuscrit.  Dans 
ces  conditions,  il  est  evident  que  le  feuillet  portant  le  titre  de  la  seconde  partie  a  dis- 
paru  en  meine  temps  qu'un  certain  nombre  d'autres ;  la  proportion  d'un  tiers  indiquee  par 
Dom  Berthereau  nie  semble,  malgre  ce  fait,  trop  considerable;  mais  il  est  malheureu- 
sement  trop  certain  que  Moufazzal  n'a  fait  que  resumer  assez  mediocrement  les  sources 
qu'il  avait  ä  sa  disposition.  Le  manuscrit  de  sa  chronique  portait  ä  certains  feuillets  des 
gloses,  ou  plulüt  des  additions,  qui  ont  ete  recopiees  par  la  meme  main  que  le  texte,  et 
qui  s'avancaient  jusqu'ä  l'extreme  bord  despages;  les  derniers  caracteres  de  ces  gloses, 
quelquefois  deux  ou  trois  mots,  ont  ete  rognes  par  un  relieur  maladroit  ä  l'epoque  ä 
laquelle  le  manuscrit  a  recu  sa  reliure  actuelle.  Voici,  comme  exemple,  ce  qui  reste 
d'une  de  ces  gloses  qui  etait  ecrite  au  recto  du  folio  2  : 

*»»>-  j  jliljjül  ^   ^J\  J^\  JIS  LiU 

r^Kjü  ^jJI   £fe.  ^-«M!  ^j\jSxJ\   ^aLüI 

[  JaIüI  dUJl  dJüL"  Ott   Jöt-I  J^ 

IaIIL   üj! Jo    <J   iol»s    \j~»\  \s~^>j   ^%^j\} 

...  l^j    fcjJU    di_jJl    l>    jöj     <J>^    ^i 

.J   ülc   Uis  ~6j.xJ\    bXs-   y&j   ^*L!äJI 


[J- 


-U      Jo     I AA    l».    u 


3   Us    jLiJI    Jäcj    JUuYlj   Ff-J^    ö* 

lj  »i-   LfcjlTI     J^i  — '    «Azsl   s-Ct    \a 

J     *jis     jlkUI 


364  INTRODUCTION.  [22] 

relirs  entre  eux  par  un  texte  tres  mediocrement  ecrit,  par  un  homme  totale- 
ment  Ignorant  de  l'arabe  classique.  Elle  presente,  avec  le  dictionnaire  biogra- 
phique  du  eontinuateur  d'as-Sakai  (Ar.  2061),  avec  l'h'istoire  d'Ibn  Moyassar 
(Ar.  1G88),  avec  l'autographe  d'Ibn  Dokmak,  qui  est  conserve  dans  le  fonds 
arabe  sous  le  n°  1597,  la  particularite  d'etre  redigee,  non  en  arabe  classique, 
mais  bien  en  arabe  vulgaire1,  sauf  naturellement  dans  les  passages  copies 
lilleralement  dans  les  auteurs  qui  se  piquaient  d'ecrire  en  respeetant  les  regles 
de  la  grammaire,   tels   Nowairi  ou   Baibars.   Cette   constatation  ne  manque 
pas  d'un  certain  interet,  car  eile  montre  qu'au  xive  siecle,  la  langue  parlee 
en  Egypte,  l'arabe  vulgaire,  comme  on  l'appelle  communement,  ne  differait 
point    d'une    facon   sensible  de    1'idiomc  qui   y   est   aujourd'hui  en   usage; 
Moufazzal  a  pris  le   soin   de  nous  conserver  dans   son  histoire  une  apos- 
trophe  que  l'emir  Badr  ad-Din  lanca  ä  Toghatcbi  (fol.  105  v°)  :  ,»_#  JT  \<-->,y 
JjJä  ,,lkL.  £i  \j-6~p,  en  langue  tout  ä  fait  vulgaire  :  tridou  koüll  yom  tkimou 
lekoum  soultan  djddid,  au  lieu  de  touridouna  koulla  yaumin  toukimou  soultanan 
djadidan;  eile  montre  la  meme  degradation  de  la   langue   qui  se  remarque 
dans  les  Jargons  abätardis  de  l'Afrique  du  Nord.  Ces  auteurs  n'avaient  meme 
pas  la  notion  qu'ils  ne  savaient  point  l'arabe,  qu'ils  en  ignoraient  la  decli- 
naison,  la  conjugaison,  l'orthographe,  et  meme  la  prononciation  exaete;  ils 
ecrivaient  absolument  comme  ils  parlaient,  confondant  les  empbatiques  entre 
elles,  telles  ja  et  Ji,  ecrivant  O  pour  ^,,  ^  pour  i,  ce  qui  est  un  pheno- 
mene   courant  dans   les   sabirs  modernes   africains,   aecordant  le   cas  sujet 
avec  le  regime  direct,   ce  qui  est  l'une  des  caracteristiques  de  la  decadence 
des  langues  ä  flexion,  ignorant  l'usage   du  duel  et,  par  comble,  vocalisant 
leur  texte  d'une  facon  insensee,  teile  qu'on  peut  se  demander,  pour  Mou- 
fazzal comme  pour  Ibn  Moyassar,  si  les  signes  vocaliques  avaient  pour  eux 
la  valeur  classique  que  nous  leur  attribuons  d'apres  les  enseignements  de 
la  grammaire.  Je  ne  m'attarderai  point  plus  longtemps  sur  ce  sujet;  les  per- 
sonnes  qui  savent  l'arabe,  et  qui  liront  le  texte  de  Moufazzal,  s'apercevront 
assez  de  l'ignorance  de  cet  historien,  de  l'inelegance  de  sa  phrase,  qui  est 
lourde  et  embarrassee  comme  celle  d'un  homme  qui  ne  sait  point  ecrire,  doiit 
la  pensce  confuse  ne  peut  se  revetir  d'une  forme  claire  et  elegante. 

Ce  defaut,  que  l'on  remarque  ä  un  degre  inoui  dans  Moufazzal,  qui  est 
tres  attenue  dans  Makrizi  et  dans  Aboul-Mahasin,  qui,  eux,  au  moins,  savaient 

On  voit  sans  peine  qu'il  n'y  a  rion  k  tirer  de  ces  fragments  de  lignes ;  ces  gloses 
n'ont  d'ailleurs  pas  une  grande  importance,  car  Moufazzal  avait  copie  leur  substance 
dans  Nowairi,  et  quelquefois  dans  Ba'ibars. 

1.  C'est  pourquoi  j'ai  reproduit  tel  quel  le  texte  du  manuscrit  de  la  chronique  de  Mou- 
fazzal, en  me  bornant  ä  corriger  les  erreurs  du  copistc,  autant  que  cela  peut  se  faire,  de 
facon  ä  dontier  dans  son  integrite  un  texte  egyptien  vulgaire  du  xiv11  siecle. 


[23]  JNTRODUCTION.  365 

la  grammaire,  si  leur  style  est  loin  d'etre  litteraire  \  etait  fatal  chen  des 
ecrivains  qui,  pour  la  plupart,  n'avaient  point  cultive  les  lettres  arabes,  et  qui 
etaient  des  auteurs  d'occaaion,  des  amateurs.  A  l'epoque  des  sultans  mam- 
louks,  en  Egypte,  tout  le  monde  tut  plus  ou  moins  atteint  de  la  manie  d'ecrire 
des  histoires,  de  grosses  histoires  principalement,  les  plus  volumineuses  que 
l'on  pouvait,  surtoutles  gens  dont  ce  n'etait  point  l'affaire,  et  dont  les  fonctions 
dans  la  vie  etaient  tout  autres,  tels  Rokn  ad-Din  Baübars  et  Aboul-Mahasin, 
qui  etaient  des  officiers.  Le  nombre  des  chroniques  qui  furent  ecrites  au  Gaire 
sous*le  regne  des  Bahrites  et  des  Bordjites  est  considerable,  au  point  que 
beaucoup  de  ces  livres,  meme  des  meilleurs,  n'ont  pas  ete  roeopies;  leurs 
auteurs  en  faisaient  ecrire  par  leur  scribe  trois  ou  quatre  exemplaires,  au 
maximum,  et  personne  ne  se  donnait  la  peine  d'en  faire  executer  des  copies; 
tel  fut,  il  semble  bien,  le  cas  pour  le  Di  van  al-Insha  et  pour  le  al-Manhal 
as-safi,  qui  sont  cependant  d'excellents  ouvrages. 

Le  vocabulaire  de  tous  les  historiens  de  l'Egypte,  qu'ils  aient  ete  musul- 
mans  ou  chretiens,  est  surcharge  d'un  nombre  considerable  de  inots  que  l'on 
cliercherait  en  vain  dans  un  texte  classique,  ou  d'acceptions  etranges  de  mots 
qui  se  rencontrent  dans  les  livres  classiques,  mais  que  les  ecrivains  de 
l'epoque  des  sultans  turks  ont  completement  detournes  de  leur  sens  primitif 
et  etymologique. 

La  raison  de  ce  fait  est  simple,  quand  Ton  songe  ä  la  decadence  des 
etudes  musulmanes,  qui  s'accentuaitdepuis  longtemps,  etaussi  aux  conditions 
toutes  particulieres  au  milieu  desquelles  vecut  l'Egypte,  depuis  l'epoque  de 
la  chute  des  khalifes  abbassides  jusqu'ä  sa  conquete  par  Sultan  Selim.  Le  monde 
arabe  s'etait  resserre  autour  de  la  vallee  du  Nil  et  des  montagnes  de  la  Syrie, 
au  point  qu'il  n'existait  plus  de  civilisation  arabe  au  dela  des  frontieres 
de  Tempire  des  Mamlouks ;  les  sables  du  desert  oü  s'etait  engloutie  l'armee 
de  Cambyse  la  separaient,  sans  communication  possible,  du  Maghreb  lointain, 
oü  les  oulemas  de  Fez  et  de  Marrakesh  vivaient  sans  aucun  rapport  intellec- 
tuel  avec  le  monde  exterieur '-.  La  chute  du  Rhalifat  abbasside  ruina  ä  jamais 

1.  Et  cependant  Ibn  Khaldoun  affirme,  dans  sa  Mokaddama,  qu'ä  son  epoque,  la 
connaissance  de  l'arabe  n'existait  plus  qu'au  Caire  et  dans  la  Transoxiane.  11  est  evident 
qu'il  y  avait  en  effet  dans  ces  pays  des  gens  tres  verses  dans  les  lettres  arabes;  mais, 
ce  qui  est  certain,  c'est  qu'ils  n'ecrivaient  pas  de  livres  d'histoire,  et  qu'ils  se  speciali- 
saient  dans  les  etudes  juridiques,  qui  demandent  une  connaissance  tres  approfondie  de 
l'arabe. 

2.  Quelques  livres  de  droit  ecrits  en  Egypte  avaient  penetre  au  Maroc,  mais  cela  etait 
peu  de  chose,  et  les  deux  empires  s'ignoraient  completement;  en  tout  cas,  il  ne  leur 
serait  jamais  venu  ä  l'idee  de  faire  une  politique  commune,  pas  plus  que  les  Musulmans 
de  l'Inde  ne  pourraient  concerter  une  action  avec  les  Osmanlis.  Le  pan-islamisme  a  ete 
une  reverie  du  jour  oü  le  khalife  de  Baghdad  n'a  plus  ete  reconnu  comme  souverain 
indiscute  depuis  les  monts  Thian-shan  jusqu'ä  l'Atlantique. 


366  INTRODUCTION.  [24") 

la  civilisation  arabe  sur  lcs  bords  du  Tigre  et  de  l'Euphrate,  et  toute  l'aeli- 
vite  de  l'Islam  vint  se  refugier  ä  Damas  et  au  Caire;  si,  par  malheur,  les 
Mongols  avaient  conquis  l'Egypte,  comrae  tel  etait  leur  dessein,  la  civili- 
sation arabe  aurait  disparu  de  la  face  du  monde,  et  ce  ne  serait  plus  qu'au 
Maghreb  (jue  Ton  trouverait  encorc  quelques  traces,  presque  efiacees,  d'une 
civilisation  qui,  ä  son  aurore,  brilla  d'un  eclat  aussi  vif  que  celles  de  Rome 
et  d'Alexandrie. 

Au  milieu  de  ces  catastrophes,  dans  cette  insecurite  du  lendemain  qui, 
pendant  de  longues  annees,  fut  teile  que  les  Musulmans  du  Caire  se  deman- 
daient  tous  les  jours  si  les  hordes  mongoles  n'allaient  pas  devaster  leur 
pays,  comme  elles  avaient  ruine  la  Transoxiane  et  la  Perse,  l'Egypte  se  replia 
sur  elle-meme,  et  se  recueillit,  restreignant  volontairement  son  horizon  pub- 
lique aux  limites  de  ses  frontieres;  son  histoire,  comme  celle  de  Finde  musul- 
tnane,  devint  rapidement  une  chronique  locale,  presque  entierement  fermee 
aux  evenements  de  l'etranger,  ä  moins  qu'ils  ne  fussent  cn  correlation  directe 
et  immediate  avec  ceux  qui  se  passaient  en  Syrie  ou  dans  la  vallee  du  Nil. 
Ses  annalistes,  qui  ecrivaient  pour  un  public  sans  horizon,  racontant  une 
lusloire  qui  ne  devait  jamais  interesser  que  les  gens  de  leur  pays,  s'inquiete- 
renttres  peu  de  savoir  si  la  langue  qu'ils  employaient  serait  un  jour  comprise 
dans  d'autres  contrees'.  Et,  quand  la  terreur  mongole  se  fut  evanouie, 
quand  l'attentat  de  Temour  contre  l'empire  des  Mamlouks  eut  eehoue, 
l'Egypte  s'endormit  dans  une  securite  trompeuse  que  ne.vint  troubler  aucun 
evenement  qui  valüt  la  peine  d'etre  couche  par  ecrit,  jusqu'au  jour  oü  l'at- 
taque  de  Sultan  Seliin  vint  jeter  ä  terre  une  dynastie  d'esclaves,  pourrie 
jusqu'au  plus  profond  de  ses  moelies,  ä  laquelle,  seules,  l'incapacite  et  la 
resignation  des  Musulmans  avaient  permis  de  regner  sur  l'Egypte  pendant 
plus  de  deux  siecles  et  demi.  II  n'y  avait  rien  ä  raconter  au  cours  de  ces 
annees  qui  se  deroulaient  d'une  facon  terne  et  monotone,  les  unes  apres  les 
autres,  et  les  seuls  evenements  qui  eussent  quelque  importance  etaient  les 
executions  des  emirs  qui  avaient  cesse  de  plaire,  ou  la  nomination  aux  places 
de  rapport  de  ceux  qui  jouissaient  de  la  faveur  ephemere  du  sultan. 


1.  C'est  Quatremi-re  qui  a  tout  i'ait  pour  fixer  definitivement  le  sens  des  expressions 
techniques,  et  les  nuances  dialectales  des  mots  de  cette  langue,  et  cela  parce  qu'il  se  donna 
la  peine  de  lire  tous  les  historiens  de  l'epoque  des  Mamlouks,  et  de  dresser  un  inven- 
taire  de  leur  idiome  sur  des  fiches.  C'est  gräce  aux  notes  de  ses  travaux,  surtout  des 
Sultans  Mamlouks  et  des  Mongols,  que  Dozy  a  pu  donner,  dans  son  Supplement,  Fes- 
sentiel  de  cette  langue;  sans  l'aide  de  ces  notes,  dont  on  a  souvent  crilique  l'erudition, 
il  aurait  du  renoncer  ä  ee  dessein,  et  personne  ne  comprendrait  ces  textes,  car,  depuis 
Quatremere,  l'apport  des  arabisants,  sur  le  point  special  de  la  langue  des  historiens 
de  l'Egypte,  comme  sur  tant  d'autres,  a  ete  nul. 


[25]  INTRODUCTION.  367 

L'histoire  egyptienne  linit  par  atteindre  ä  la  sechcresse  indefinie  des  chro- 
niques  du  Geleste  Empire  :  le  Soulouket  le  an-Nouäjoum  az-zahira  ne  soat  plus 
que  la  copic  des  obituaires  du  Gaire,  avec  un  resume  du  Journal  Ofßciel  de  la 
monarchie,  et  des  rapports  de  la  police;  eile  u'eut  meine  jamais  l'attrait, 
asscz  faible  d'ailleurs,  que  presentent  les  chroniques  persanes  de  Finde  musul- 
mane,  d'un  recit  historique  suivi,  au  lieu  d'etre  hache  en  tranches  incxo- 
rablement  egales,  annee  par  annee,  mois  par  mois,  et  meme  jour  par  jour. 

Toute  la  litterature  egyptienne  de  cette  epoque  manqua  d'originalite  ei 
eile  visa  ä  l'enormite,  comme  les  histoires  de  Makrizi,  d'Aboul-Mahasin,  et  de 
tant  d'autres';  eile  fut  surtout  une  litterature  de  compilation,  de  resumes, 
secs,  ternes,  mediocres,  comme  tout  ce  qu'ecrivit  Soyouti,  qui  semble  s'etre 
doiine  la  täehe  ingrate  de  passer  les  meilleurs  ouvrages  arabes  ä  la  presse, 
pour  en  eliminer  tout  le  suc,  et  n'en  garder  qu'une  pulpe,  indigeste  et  sans 
saveur;  tout,  dans  cette  litterature,  est  sans  relief  et  lourd;  on  sent  quelle 
es1  cclose  sur  la  terre  des  Pyramides,  et  que  l'ambiance  egyptienne,  qui  avail 
survecu  ä  la  cliute  des  Pharaons,  voulait  que  Ton  batit  pour  l'elernite,  au 
risque  de  massivite  et  de  lourdeur.  On  chercberait  en  vain,  aussi  bien  dans 
les  livrcs  que  dans  les  ceuvres  d'art  de  l'Egypte,  la  delicatesse  et  la  gracilitc 
de  la  civilisation  persane,  dont  l'imprevu  et  les  defauts  eux-memes  d'impre- 
cision  et  de  laisser-aller  sont  un  charme  qui  secluit  l'esprit,  jusque  chez  les 
polygrapbes  tardifs  et  de  mauvais  goüt,  comme  Hosain  ibn  'Ali  al-Va'iz  al- 
Ivashili,  et  qui  le  reposent  de  la  secheresse  de  la  civilisation  pesante,  saus 
clarte  et  sans  ideal,  des  sultans  mamlouks  du  Caire. 

Et.cependant,  ces  princes,  qui  ötaient  venus  des  plaines  du  Kiptchak,  ou 
des  steppes  de  l'Asie  centrale,  pour  regner  sur  les  Musulmans  de  Damas  ei 
du  Caire,  n'en  ont  pas  moins  preside  ä  l'evolution  d'une  societe  qui  recueillit 
la  tradition  du  Khalifat  abbasside,  et  qui  lui  succeda,  sans  aucun  interme- 
diaire,  dans  l'histoire  de  la  civilisation  islamique.  Toutes  les  prerogatives 


1.  Elle  rechercha  avant  tout  l'ampleur;  Salah  ad-Din  Khalil  ibn  Aibek  as-Safadi  met 
de  la  grammaire  dans  la  prel'ace  de  son  dictionnaire  biographiquc,  et  toutes  sortes  de 
faits  historiques  dans  son  indigeste  commentaire  de  la  Lamiyyat  al-afal.  II  bourre  son 
dictionnaire  d'une  quantite  enorme  de  notices  sur  des  personnages  totalement  inconnus 
et  d'une  importance  nulle.  Yakout  al-Hamawi,  dans  son  Irshad  al-arib,  avait  dejä  cede 
ä  cette  tendance,  et  ecrit  un  nombre  deraisonnable  de  notices  sur  des  gens  de  loi,  dont 
personne  n'avait  eure,  meme  ä  leur  epoque.  Ibn  Khallikan  montra  un  goüt  autrement  sür 
et  judicieux,  car  tous  les  personnages  qu'il  cite  sont  des  hommes  de  premier  ordre, 
qui  sont  restes  celebres,  ou  tout  au  moins  tres  connus,  si  bien  que  l'on  est  en  droit  de 
conclure  que  ceux  qu'il  a  omis  n'avaient  qu'une  importance  tres  secondaire.  Tous  ces 
defauts  n'empechent  que  la  seule  bistoire  des  khalifes  que  l'on  possede  soit  l'ceuvre 
de  Soyouti,  qui  est  le  type  des  ecrivains  hätifs  des  äges  de  decadence,  pour  lesquels 
la  science  consistu  dans  la  redaction  de  manuels. 


368  INTRODUCTION.  [26] 

du    Khalifat   furent    devolues   aux  sultans  mamlouks',  dont  les  souvcrains 


1.  Moufazzal  nous  apprend  cn  effet,  sous  la  rubrique  del'annee  707  de  l'hegire  (1307), 
qu'ä  celte  epoque,  regnait,  depuis  le  Khorasan  jusqu'ä  Khanbaligh  {sie),  le  roi  Khaidou 
(^^Ji)  et  les  fils  de  Barakh.  Cc  souverain  correspondait  alors  avec  le  sultan  d'E- 
gypte,  et  il  faisait  porter  au-dessus  de  sa  tete,  en  signe  de  vassalite,  deux  etendards, 
dont  Tun  etait  decore  du  chiffre  d'al-Malik  az-Zahir,  et  l'autre,  de  celui  d'al-Malik 
al-Mansour  Kalaoun,  qui  les  lui  avaient  envoyes  :  _j-XJ  sjXU!  ,jpl>      .Li.  ^Jl     .Lt^p.     y° 

J*Lk)t      OXl«l)      1*»Jä.!  fJiZZ-'""'     ,J~J.  Jl£      J-*=rfj       K^=      l_^-Ul      J-w  \j>       J-;/jJ      _**}      (äljJ       )Sj  !j 

Lajl  J!  iL.!  ,,^  jjj^S  .j^ü!  oXU)  j6^}j  *J|  iL,!  .,^  [fol.  148  r0].  II  y  a 
certainement  lä  une  erreur  :  Khaidou  mourut  ä  la  fin  de  1301,  et  eut  pour  successeur 
son  fds,  Tcliapar,  que  Dogha,  l'ancien  allie  de  Khaidou,  detrona  en  1304.  Dogha  reunit 
le  royaume  de  Khaidou  ä  ses  domaines  du  Tchaghatai,  et  mourut  en  1306;  il  eut  pour 
successeur  Kuntchek,  son  fils,  qui  laissa  le  trone,  au  bout  de  dix-huit  mois  (708  de  l'he- 
gire), au  prince  Nalighou,  descendant  de  Mueluguen,  qui  professait  l'Islamisme,  tandis 
que  les  princes  qui  avaient  regne  avant  lui  etaient  bouddhistes.  11  est  evident  que  Mou- 
fazzal a  commis  dans  ce  passage  une  se>ie  de  confusions,  l'une  tres  explicable  graphi- 
quement,  entre  ^\s  Khai'dou,  etj,*J!->  Nalighou;  mais  il  est  impossible  que  Bai'bars 
(f  1277)  ou  Kalaoun  (-J-  1290)  aient  envoye  des  etendards  ä  Nalighou,  qui  monta  sur 
le  trone  en  1308;  il  se  peut  toutefois  que  Tun  ou  l'autre  les  aient  envoyes  au  prince 
Khaidou  qui  mourut  en  1301  (un  an  apres  que  Rashid  ecrivait  sa  chronique,  II,  7,  laquelle 
fut  terminee  en  1303;  Khaidou  livra  bataille  ä  Temour  en  1301,  II,  9),  apres  avoir  mene 
pendant  pres  de  50  ans  les  hostilites  contre  Khoubilai  et  Temour  Khaghan,  avec  l'aide 
des  royaumes  de  Tchaghatai  et  de  Tchoutchi;  il  ne  faut  pas  oublier  que  l'oulous  de 
Tchoutchi,  la  Horde  d'Or,  qui  soutinl  Khai'dou  dans  cette  lutte  impossible,  etait  l'en- 
nemi  irreconciliable  des  princes  mongols  de  Perse,  et  l'allie  des  sultans  mamlouks, 
qui  pouvaient  facilement  envoyer  par  son  entremise  leurs  encouragements  ä  Khaidou. 
11  faut  retenir  de  cette  aflirmation  le  fait  que  les  sultans  du  Caire  ont  envoye  des  eten- 
dards ä  un  prince  mongol  d'Asie  centrale,  ennemi  jure  de  la  maison  de  Touloui,  laquelle 
regnait  en  Perse  comme  en  Chine,  et  qui  etait  l'adversaire  des  Mamlouks  d'Egypte. 
L'existence  de  semblables  pieces  de  soie  brodee,  ouvrees  sur  les  bords  du  Nil,  qui  ont 
passe  du  Turkestan  dans  le  Celeste  Empire,  est  un  fait  düment  etabli.  En  718  (1318), 
on  recut  au  Caire,  du  pays  de  Roum,  l'ambassadcur  du  turkoman  Ibn  Karaman,  qui 
annonga  que  son  souverain,  depuis  plusieurs  annees,  faisait  reciter  le  pröne  au  nom 
du  sultan  al-Malik  an-Nasir,  et  que,  sur  ses  pieces  d'or  et  d'argent,  au  droit,  il  fai- 
sait frapper  le  nom  du  sultan,  et  au  revers  :  «  L'emir  des  emirs  et  de  la  terre,  Badr 
ad-Din  Ibrahim  »  :   ^.J-.   ä-V   ^   J\  ^tj    *3J\    ^    J^f   ^!    l^a.    ^y    Jj-j    Sj3 

«AjJI^  ^^»JJ!  y>  ^JJ\  icJj\  1=  i*J  \j}j*>  *4j!j  _^«U!  ^*XU!  .'-LLJlJ  jjr^.> 
^y>\  ^y>.^\  .Jj  (j=i^'j  U**^t  h^!  *^c  v-ir-^  j=^^  *^^'   o'j  (f°l-  187  v°)-  Au  com" 

mencement  de  l'annee  720  (1320),  l'auteur  nous  dit  que,  de  Bab  al-IIadid  jusqu'a 
Kharizm,  de  Soudak  (Solda'ia  =  Soldaca)  et  Boulghar  jusqu'aux  frontieres  de  Cons- 
tantinople,  regnait  Yuzbek  (Uzbek)-Khan,  fils  de  Batou,  qui  descendait  du  frere  du 
roi  Berke;  dans  l'etendue  des  etats  de  ce  puissant  souverain  qui  regnait  sur  la  Russie, 
on  faisait  la  priere  au  nom  du  sultan  al-Malik  an-Nasir,  fils  de  Kalaoun,  du  haut 
des  chaires,  quand  on  en  avait  recite  les  formules  au  nom  de  Yuzbek  :  Jo-Vx-!  , ,u     r' 


[27]  INTRODUCTION. 

orientaux  sc  rcconnurent  les  vassaux,  commc  ils  avaient  accepte"  la  suze- 
rainete  des  pontifes  de  Baghdad,  et  les  ecrivains  de  leur  epoque,  malgn- 
leurs  defauts,  n'en  out  pas  moins  continue  l'ceuvre  des  savants  qui,  aux 
premiers  siecles  du  Khalifat,  avaient  i'ait  fleurir  les  lettres  musulmanes. 
Nowairi  n'cst  point  Tabari,  Makrizi  et  Aboul-Mahasin  ne  valent  point  Ibn 
al-Atliir;  il  serait  absurd«'  de  comparer  le  Moghni  al-labib  au  Kitab  de 
Sibawaihi,  mais  Ton  doit  reconnaitre  que  ces  hommes  ont  fait  tous  leurs 
ell'orts  pour  rentrer  dans  la  tradition,  et  que  ces  efforts  n'ont  pas  ete  vains. 

II  convient  de  se  souvenir  que  Soyouti  a  renove  la  transmission  orale  des 
traditions  musulmanes,  apres  vingt  annees  d'interruption,  et  que,  s'il  a  du 
renoncer  ä  renover  celle  de  la  langue  elle-meme,  qui  etait  tombee  en  desuetude 
depuis  beaueoup  plus  longtemps,  ce  fut  parce  que  les  etudiants  ne  voulurent 
point  s'astreindre  ä  suivre  ses  cours  et  ä  y  travailler',  de  teile  sorte  qu'il 
renonca  ä  son  projet  des  sa  premiere  lecon;  mais  pareil  aeeident  etait  dejä 
arrive  ä  Tabari,  qui  s!est  plaint  amerement  de  ses  auditeurs,  dont  Tinattention 
et  la  paresse  l'ont  force  ä  reduirc  le  plan  de  son  histoire  dans  des  proporlbms 
Cächeuses.  Le  flechissement  des  etudes  classiques  peut,  comme  on  le  voit, 
se  reclamer  d'une  antiquite  plus  que  millenaire. 

>%\  ^  lyb  ^1  J±  o£^  JÜJ\  L~M~hJ!  V-  i'  j^-J  j'Vä  OM  & 

Jjü    y\Xf  Je      yj^\         s^X-lJ!     ^UJÜJ         .jCJJ     4^CL>>       A~»=s.      Jj      '£ß     o£Ul      {sie)    jpJ 

^GJ  LjJI   (fol.   189  v°).   En  737  (1337),   des   rives  du  Djilioun  jusqu'aux  confins  du 


pays  des  Turks,  ä  Almaligh  et  ä  Kayaligh,  qui  formaient  le  royaumc  des  maisons  (CUj 
=  oulous)  de  Khaidou  et  de  Dogha,  fils  de  Barakh,  regnait  le  sultan  'Ala  ad-Din 
Mohammad  ibn  Dogha  (-Temour)  Dharmashirin.  qui  etait  de  la  descendance  de  Barakh. 
L'etendue  de  son  royaume  etait  de  trois  mois ;  il  etait  en  relations  d'amitie  avec  le  sul- 
tan d'Egypte,  et  il  faisait  porter  au-dessus  de~sa  tete,  dans  les  pompes  solennelles,  les 
etendards  d'al-Malik  al-Mansour  Kalaoun  :  JU!   \jfß\   •>&   kU?  J>'  JJ3^"  jV  <J*3 

(jf-JjJ!     ^      .,lkUl     j-jyi     l^xUj     0^j>     ^H     ^     ^.r>.l    'jJ-rJ     ~-^>.    *^     ^*3    £^J 

jäj  y<L  ^ßi  ^CL*  j^j  jl^j  Itjb  ^  j*3  (sie)  ^ji.  U  ^U,  »lyi  ch  --^ 
h<y     J    lJj    Jb    J^'    ^.p    jy^\    wOJI     ,&lj  ^     w^U     ^3Uo    (fol.    228 

r°).  Cette  curieuse  mention  est  repetee  dans  les  mämes  termes  sous  la  rubrique  de  l'annee 
741  (fol.  238  r°),  ce  qui  me  dispensera  de  la  copier  ici. 

J~iasd!    »j!    iüLs^!    yJ^)U    iLw      wJ    ÜJUo    ^ßj^-z    isUaiül    -V*->    iJ\).Xa.j   JoUiU'j    (^x~-j    ^r"^''    *~" 

äJUa.  J  JoJ  Ji  Ijo-Ij  Lis^  C^i^'j  *pk  -^  ^s="ij  ^l('  --'  J-^'  j'  -^'j'  f?^  cH' 
i.^3  A.i  v^ri  <y  %,  Mouzhir,  edition  du  Caire,  t.  II,  page  199.  (Test  en  ce  sens  que 
Ton  donne  ä  Soyouti  les  titres  de  «  sceau  des  hommes  qui  ont  connu  par  cceur  les 
traditions  islamiqucs  »  (^J'.x="*' lj  JblsLs^  i*3'U.. 


370  1NTRODUCTION.  [28] 


La  premiere  periode  de  l'histoire  des  sultans  mamlouks  de  la  dynastie 
des  Bahrites,  teile  qu'elle  nous  est  narree  par  Moufazzal  ibn  Abil-Faza'il 
dans  son  ad-Dourr  al-farid,  est  dominee  par  deux  grands  faits  militaires, 
d'ailleurs  connexes  :  la  lutte  contre  les  princes  mongols  de  la  Perse,  dont  le 
plan  de  guerre  etait  de  s'emparer  de  la  Syrie  et  de  l'Egypte,  et  l'expulsion 
des  Francs  de  la  Palestine. 

Les  peripeties  de  ces  deux  conflits  s'enchevetrent  et  se  penetrent  durant 
tont  le  regne  des  premiers  Mamlouks;  elles  sont  rapportees  d'une  facon 
incomplete  et  confuse  par  les  historiens  qui  les  ont  racontees,  sans  voir, 
suivant  l'habitude  des  chroniqueurs  musulmans,  et  aussi  de  tous  ceux  qui 
ont  ecrit  aux  periodes  lointaines  du  moyen  äge,  les  connexites  qui  les  unis- 
sent,  et  surtout  sans  se  rendre  le  moindre  compte  que  les  vicissitudes  de 
la  fortune  dans  les  provinces  de  la  Perse  et  de  la  Transoxiane  avaient  leur 
repercussion  sur  les  destinees  de  l'Egypte  et  des  villes  l'ranques  du  Sahel  de 
la  Palestine. 

C'est  ä  grand'peine  qu'au  milieu  de  leurs  reeits  incoherents  et  sans  suite 
on  parvient  ä  retrouver  le  fil  de  cette  histoire  compliquee,  qui  embrasse, 
en  somme,  celle  de  tout  l'Orient,  ä  la  fin  du  xin°siecle  et  au  commencement 
du  xive,  car  ils  n'en  ont  jamais  vu  que  les  particularites  immediates  et 
brutales,  sans  se  soucier  en  rien  de  coordonner  des  evenements  qui  sont  les 
resultantes  les  uns  des  autres,  et  qui  demeurent  incomprehensibles  si  Ton 
nc  prend  pas  la  peine  de  les  replacer  dans  la  trame  bistorique  dont  ils  sont 
des  parties  integrantes  et  essentielles. 

La  lutte  contre  les  Mongols  de  l'Iran  etait  une  necessite  ineluctable  pour 
les  Mamlouks  du  Caire,  une  question  de  vieou  de  mort  pour  leur  dynastie; 
le  testament  politique  de  Tcbinkkiz  Khagban  comportait  pour  ses  succes- 
seurs  l'extension  indefinie  de  l'empire  vers  cet  Occident  dont  les  plaines 
avaient  jadis  ete  foulees  par  les  chevaux  des  guerriers  d'Attila,  et  le  prince 
Houlagou  etait  parti  de  Karakoroum  avec  l'ordre  precis  et  formel  de  sou- 
mettre  ä  la  domination  mongole  les  contrees  de  la  Syrie  et  de  l'Egypte, 
ainsi  que  l'empire  grec,  pendant  que  les  souverains  de  la  Horde  d'Or,  campes 
ä  Sarai,  sur  la  Volga,  s'empareraient  de  la  Pologne,  de  l'Allemagne  et  des 
pays  latins. 

Les  Mamlouks  du  Caire  se  trouverent  ainsi,  ä  la  fin  du  treizieme  siecle  de 
notre  ere,  le  rempart  de  l'Islam  contre  les  Bouddhistes  qui  venaient  de  ren- 
verser  le  Khalifat  abbasside,  dans  des  heures  tragiques  oü  les  frontieres  de 
l'Islamisme,  que  Kotaiba,  fils  de  Mouslim,  avait,  cinq  siecles  et  demi  plus  tot, 
reculees  jusqu'au  Pamir  et  jusqu'aux  plaines  de  l'Asie  centrale,  se  trouvaient 


[29]  INTRODUCTION.  371 

subitement  ramenees  ä  l'Euphrate,  quand  encore  les  troupes  dos  adorateurs 
de  Sakya  Mouni  ne  ravageaient  pas  Damas  et  Alep  la  cendröe. 

La  lutte  contre  les  Francs  de  Palestine  n'avait  jamais  cesse  depuis  le 
jour  oü  ils  s'etaient  empares  de  la  Terre  Sainle,  et  les  Musulmans  ilc  la 
Syrie  et  de  l'Egypte,  surtout  les  princes  ayyoubites  qui  regnerent  ä  Damas 
et  au  Caire  avaient  toujours  regarde  comme  leur  premier  devoir  politique 
de  reprendre  aux  Chretiens  les  villes  de  la  Palestine.  Mais  cette  guerre 
se  prolongeait  iudefiniment,  sans  que  les  souverains  musulmans  parussent 
Inen  presses  de  rnettre  fin  ä  une  occupatiou  militaire  qui  etait  im  scandalc 
pour  les  sectateurs  de  l'Islamisme,  et  dans  laquelle  leurs  maitres,  occupes 
ä  d'autres  pensees,  ne  voyaient  avec  raison  qu'un  episode  historique  facheux, 
dont  il  fallait,  comme  pour  toutes  les  contingences  de  la  vie,  attendre  la 
terminaison  naturelle  avec  calme  et  serenite. 

Cette  lutte  contre  les  Francs  de  Palestine  qui,  en  fait,  ä  part  quelques 
exceptions,  avait  ete  assez  conrtoise  ä  l'epoque  des  Ayyoubites,  se  reveilla 
soudainement,  avec  une  äprete  qu'on  ne  lui  avait  jamais  connue,  quand  les 
Mamlouks  de  la  dynastie  des  Bahrites  eurent  depouille  les  descendants  de 
Saladin  de  la  souverainete  de  l'Egypte  et  de  la  Syrie.  Les  Francs  furent 
poursuivis,  sans  treve  ni  repos,  par  les  sultans  turks  du  Caire,  traques 
sans  repit,  pourchasses  l'epee  dans  les  reins,  depuis  le  regne  d'al-Malik  az- 
Zahir  Baibars  jusqu'au  moment  oü  al-Malik  al-Ashraf  Salah  ad-Din  Rhalil, 
fils  d'al-Malik  al-Mansour  Kalaoun,  les  eut  defmitivement  expulses  de  la 
Terre  Sainte. 

Cet  acharnement  des  sultans  mamlouks  de  l'Egypte,  qui  acheverent  ainsi 
une  oeuvre  qui  avait  toujours  excede  les  forces  des  princes  ayyoubites,  tenait 
ä  deux  causes  :  les  princes  turks  du  Caire,  depuis  A'ibek  jusqu'ä  Kalaoun, 
le  pere  du  liberateur  de  la  Palestine,  etaient  des  adeptes  recents  de  l'Isla- 
misme, et  des  convertis  de  fraiche  date.  Leur  milice,  comme  on  l'a  vu  plus 
haut,  se  recrutait  exclusivement  par  des  achats  d'esclaves  faits  dans  le  Kip- 
tchak,  oü  erraient,  dans  l'immensite  des  steppes  siberiennes,  des  tribus  de 
Turks,  que  se  partageaient  le  Manicheisme,  le  Bouddhisme,  le  Nestoria- 
nisme  et  l'Islamisme,  et  des  clans  de  Mongols,  qui,  eux,  etaient  les  adeptes 
du  divin  fils  de  Sakya  Mouni.  S'ils  faisaient  souche  en  Egypte  et  en  Syrie, 
lorsqu'ils  avaient  adopte  l'Islamisme  que  leurs  maitres  leur  iinposaient,  il 
ne  parait  pas  que  le  nombre  de  leurs  fils  füt  süffisant  pour  remplir  les  cadres 
de  leur  milice  de  pretoriens,  car  l'on  sait  que  le  recrutement  du  corps  des 
Mamlouks  ne  put  jamais  se  faire  autrement  que  par  des  apports  constants  de 
nouveaux  esclaves,  achetes  dans  ces  contrees  du  Nord,  que  les  descendants 
du  Sain  Noyan,  suzerains  de  la  Bussie,  ne  tarderent  pas  d'ailleurs  ä  con- 
vertir  ä  la  foi  musulmane,  au  moins  en  partie. 

Toutefois,  le  zele  de  ces  nouveaux  convertis  pour  la  religion  qu'eux  ou 


372  INTRODUCTION.  [30] 

leurs  peres  venaient  d'embrasser  n'cxplique  qu'incömpletement  leur  achar- 
nement  ä  pourchasser  les  adorateurs  de  la  Croix,  et  cefc  acharnement  avait 
des  causes  beaucoup  plus  profondes.  On  sait  par  Moufazzal,  et  le  lecteur 
trouvera  de  ce  fait  plusieurs  exemples  au  cours  de  cette  traduction,  que, 
non  seulemeut  les  Francs  de  Palestine  s'etaient  faits  les  indicateurs  des 
Mongols  de  l'Iran',  mais,  ce  qui  etait  infiniment  plus  grave,  qu'ils  avaient 
admis  dans  leurs  places  fortes  des  residents  mongols2  qui  leur  dictaient 
leur  politique,  leur  imposant  la  volonte  de  leur  maitre,  l'ilkhan  boud- 
dhiste  3  de  Perse,  qui  regnait  ä  Maragba  et  ä  Tabriz,  entoure  de  lamas  tibe- 
tains  et  de  sramanas  indiens.  Les  Francs  de  Palestine  se  trouvaient  ainsi  les 
proteges  des  princes  bouddhistes  de  l'Iran,  entre  lesmains  desquels  ils  avaient 
remis  leur  destinee  et  leur  libre  arbitre,  et  leur  Situation  geograpliique  etait 
teile  que  les  armees  musulmanes  ne  pouvaient  faire  aucun  mouvement  qui 
ne  füt  immediatement  signale  aux  Mongols  de  l'Iran,  lesquels,  düment 
avertis,  avaient  tous  les  moyens  de  faire  une  diversion  qui  reduisait  ä  neant 


1.  Fol.  6r°.  —  2.  Fol.  30  v°. 

3.  Le  bouddhisme  de  ces  princes  est  un  fait  etabli,  quand  on  a  lu  les  chroniques 
et  les  histoires  des  contemporains,  Celles  d'Ata  Malik,  de  Rashid  ad-Din  et  de  Wassaf. 
Sans  doute,  ces  souverains  ne  molesterent  pas  les  Chretiens,  qu'au  contraire  ils  trai- 
terent  favorablement,  reservant  toute  leur  ferocite  pour  les  Musulmans,  qu'ils  haissaient 
d'une  haine  farouche;  mais  il  n'en  faut  pas  conclure  qu'ils  etaient  chretiens,  car  le 
temoignage  des  hommcs  qui  ont  ecrit  leur  histoire,  et  qui  avaient  vecu  ä  leur  cour, 
est  formel.  Plusieurs  de  ces  princes  mongols  bouddhistes  epouserent  des  femmes  chre- 
tiennes,  et  les  pretres  nestoriens  etaient  au  dernier  bien  avec  eux.  M.  l'abbe  Nau  a 
decouvert,  dans  un  manuserit  nestorien,  un  hymne  que  Ton  chantait  a  la  messe  pour 
attirer  les  benedictions  du  Ciel  sur  Arghoun  (man.  syr.  345,  l'ol.  163-166),  dans  lcquel 
on  demande  surtout  la  sante  pour  ce  malheureux  souverain  qui  etait  use  par  toutes 
les  debauches,  et  qui  se  soignait  ä  son  idee,  et  aussi  ä  Celle  des  sorciers  indiens, 
avec  des  drogues  qui  le  tuerent.  Les  Chretiens,  qui  etaient  en  faveur  ä  la  cour  des 
Mongols,  passaient  du  reste  leur  temps  ä  denoncer  les  Musulmans  qu'ils  accusaient 
de  tramer  des  intrigues  avec  le  sultan  d'Egypte;  l'imputation  n'etait  pas  toujours  fausse, 
et  l'on  sait  parfaitement  que  les  Musulmans  de  Perse  servaient  d'indicateurs  aux  sultans 
mamlouks,  tout  comme  les  Francs  de  Palestine  renseignaient  les  Mongols  sur  les  moin- 
dres  mouvements  des  troupes  egyptiennes.  Cette  hostilite  irreductible  des  Bouddhistes 
et  des  Musulmans  n'etait  pas  particuliere  aux  relations  politiques  entre  les  Mongols 
de  Perse  et  les  Mamlouks  du  Caire,  et  eile  avait  toujours  existe  en  Asie  centrale  entre 
ces  deux  confessions.  Les  Bouddhistes  et  les  Musulmans,  qui  vivaient  cöte  ä  cote 
dans  le  pays  ouighour,  en  meme  temps  que  des  Manicheens  et  des  Nestoriens,  s'exe- 
craient  au  dernier  point,  tandis  qu'ils  paraissent,  chacun  dans  leur  camp,  avoir  vecu  ä 
peu  pres  en  paix,  et  en  termes  possibles,  avec  les  Chretiens.  II  n'y  avait  pas  de  mechant 
tour  que  les  Bouddhistes  ne  jouassent  aux  Musulmans,  et  les  Musulmans  ne  devaient 
pas  se  montrer  beaucoup  plus  accommodants. 


[31]  INTRODUCTION.  373 

le  plan  des  Mamlouks  du  Caire.  C'etait  cette  alliance'  avec  les  Bouddhistes 
de  Maragha  et  de  Tabriz  que  Ba'ibars  ne  pouvait  pardonner  aux  Francs  de 
Palestine,  et  ce  fut,  ä  mon  avis,  la  cause  efficiente  de  la  violence  avec  laquelle 
il  les  attaqua.  Les  Musulmans,  tout  en  detestant  les  Chretiens,  les  tiennent 
pour  des  gens  qui  n'ont  pas  voulu  se  laisser  eclairer  par  les  lumieres  de  la 
Foi,  revelees  par  Mahomet,  mais  qui  possedent,  au  memo  titre  qu'eux,  une 
partie  de  l'lslam,  les  livres  apportes  par  Moi'se  et  par  Jesus-Christ,  le  Penta- 
teuque  et  les  Evangiles.  Le  Chretien  est  un  Musulman  incomplet,  mal 
eclaire,  qui  est  reste  dans  les  limbes  dune  croyance  imparfaite,  dans  lesquels 
il  se  debat  sans  espoir,  comme  les  pai'ens  que  n'a  pas  touches  la  gräce  du 
Christ,  et  qui  vivent  obscurement  dans  les  cercles  de  tenebres,  oü  Dante  fut 
le  temoin  de  leur  descsperance,  mais  il  n'est  pas  absolument  un  infidele; 
s'il  associe  ä  l'unite  absolue  d'Allah  d'autres  entites  divines,  s'il  brnore  la 
mission  de  Mahomet,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'il  reconnait,  sans  bien 
les  comprendre,  la  verite  dune  partie  des  dogmes  de  l'lslam.  Le  Bouddhiste, 
au  contraire,  est  l'ennemi  absolu  et  irreductible  du  Musulman,-  et  l'on  ne 
doit  user  ä  son  egard  d'aucun  menagement;  sa  religion  est  aux  antipodes  de 
l'lslam;  il  n'est  qu'un  yil  adorateur  d'idoles  de  pierre  et  d'or,  mensongeres 
et  impuissantes,  et  de  demons  furieux  qui  dechainent  le  mal  sur  les  hommes. 
La  difference  est  capitale,  et  l'on  comprend  sans  peine  la  colere  qui  saisit 
les  Mamlouks  du  Caire,  quand  ils  connurent  cette  alliance,  monstrueuse  pour 
eux,  de  la  Croix  et  de  Sakya  Mouni,  lorsqu'ils  se  virent  epies  par  les  Francs 
de  Palestine,  pour  le  compte  des  Bouddhistes,  dont  le  but  avere,  ils  l'avaient 
assez  montre  en  renversant  le  Khalifat  et  en  projetant  d'aller  aneantir  la 
Mecque  et  Medine,  etait  de  detruire  l'lslam  et  de  lui  substituer  l'adoration 
de  leurs  idoles  de  bois  dore. 


La  revolution  de  palais  qui  avait  fait  tomber  les  Ayyoubites  de  leur  tröne 
s'etait  limitee  ä  l'Egypte,  et  eile  n'avait  eu  aucune  repercussion  dans  le  royaume 
de  Syrie,  que  les  vicissitudes  de  la  politique  venaient  d'arracher  ä  la  domination 
des  sultans  du  Caire.  II  appartenait  alors  ä  al-Malik  an-Nasir  Daoud,  fds 
d'al-Malik  al-'Aziz  Mohammad,  fds  d'al-Malik  az-Zahir  Ghazi,  fils  de  Sala- 
din.  Comme  son  pere,  et  comme  son  grand-pere,  Daoud  avait  commence  par 
regner  sur«  la  principaute  d'Alep,  et  c'etait  seulement  apres  la  mort  d'al- 
Malik  al-Mou'azzam  Touranshah,  sultan  d'Egypte,  qu'il  avait  pris  possession 
de  Damas. 

1.  Le  prince  de  Tripoli,  notamment,  fut  un  allie  inebranlable  des  Mongols  de  Perse 
(fol.  36  v°). 


374  INTRODUCTION.'  [32] 

Üaoiul,  furieux  de  voir  ün'mamlouk,  im  esclave  de  sa  famille,  s'emparer 
sans  coup  ferir  de  cette  Egypte,  dont  la  souverainete  avait  loujours  ete  le 
but  supreme  de  tous  les  princes  ayyoubites,  entreprit  de  chasser  al-Malik 
al-Mou'izz  Aibek  du  Caire,  et  d'aller  s'y  faire  reconnaitre  comme  sultan. 

La  tache  etait  plus  difficile  qu'il  ne  se  l'imaginait;  Aibek  etait  im  prince 
faible  de  caractere,  sans  grande  volonte  et  peu  intelligent,  qui  laissait  les 
dignitaires  de  son  royaurae  prendre  sur  lui  une  influence  exageree;  il  etait 
reste,  malgre  l'abdication  de  son  epouse,  Sbadjar  ad-Dorr,  la  derniere  des 
Ayyoubites,  le  prince  consort,  bien  qu'il  regnät  de  son  propre  chef.  Mais 
c'etait  un  liomme  extremement  brave,  autrement  taille  pour  la  lutte  que 
le  petit  prince  d'Alep,  qui  avait  presume  de  ses  capacites  politiques  et  mili- 
taires,  en  comptant,  seul  et  sans  alliances,  opposer  le  royaume  de  Damas  ä 
l'empire  d'Egypte.  Aibek  n'eut  pas  de  peine  ä  vaincre  Daoud,  et  il  se  fit 
ceder  la  partie  meridionale  des  Etats  de  son  imprudent  adversaire,  avec  Jeru- 
salem, Ghaza,  et  tout  le  Säbel,  jusqu'ä  Naplouse. 

Cette  victoire  sur  le  prince  ayyoubite,  l'annexion  de  la  ville  sainto  de 
Jerusalem  ä  l'empire  egyptien,  auraient  pu  donner  au  premier  sultan  mam- 
louk la  consecration  qui  lui  manquait  jusqu'alors,  et  qu'il  aurait  ainsi  due  ä 
une  fausse  manceuvre  de  son  antagoniste;  mais  il  etait  ecrit  que  les  deux 
souverains  du  Caire  et  de  Damas  rivaliseraient  de  maladresse  et  d'ignorance 
politique.  Aiibek  eut  l'inconscience  de  faire  assassiner  Tun  des  generaux  les 
plus  celebres  de  son  armee,  Faris  ad-Din  Oughoutai,  qui  s'elait  couvert  de 
gloire  sous  le  regne  de  ses  predecesseurs,  et  cette  execution  sommaire  revolta 
tellement  les  mamlouks  bahris,  les  anciens  camarades  d' Aibek,  qu'ils  deser- 
terent,  et  se  rendirent  ä  la  cour  d'al-Malik  an-Nasir  Daoud,  qu'ils  presserent 
de  marcher  sur  le  Caire,  lui  jurant  de  lui  donner  la  souverainete  de  l'Egyple. 

L'occasion  etait  unique,  et  il  etait  evident  qu'elle  ne  se  representerait 
iamais;  mais  Daoud  etait  un  esprit  inconsistant  et  sans  energie,  qui  ne  savait 
pas  vouloir;  de  plus,  il  avait,  depuis  longtemps,  depasse  Tage  des  decisions 
promptes  et  energiques;  il  aurait  bien  voulu  que  les  choses  se  fissent  sans 
qu'il  eüt  ä  s'en  meler,  et  que  les  officiers  egyptieus  le  proclamassent  sultan 
du  Caire,  sans  qu'il  eiit  ä  prendre  la  peine  de  se  deranger;  peut-etre  encore 
se  füt-il  fait  prier,  et  il  est  certain  qu'il  etait  bon  de  rellechir  avant  de  don- 
ner des  gages  ä  la  milice  turbulente  et  fantasque  des  Bahris.  Tout  l'avan- 
tao'e  qu'il  tira  de  cette  aventure  fut  qu'Aibek,  dans  la  crainte  qu'il  n'ecoutat 
les  objurgations  des  mamlouks  transfuges,  lui  retroceda  Jerusalam,  Ghaza, 
et  le  Sahel  de  la  Palestine. 

Les  Bahris,  decus  par  la  faiblesse  etpar  l'inaction  du  souverain  de  Damas, 
s'en  furent  ä  Karak,  dont  le  prince,  l'Ayyoubite  al-Malik  al-Moughith  Fath 
ad-Din  'Omar,  etait  naturellement  tres  mal  dispose  contre  Aibek,  et  ils  l'in- 
citerent  ä  attaquer  l'empire  egyptien.  Sur  ces  entrefailes,  Aibek  fut  assas- 


[33]  INTRODUCTION.  375 

sine,  ä  l'instigation  de  sa  femme,  Shadjar  ad-Dorr',  et  le  tröne  fut  devolu 
ä  al-Malik  al-Mansour  Nour  ad-Din  'Ali  (1257),  sous  la  regence  de  l'6mir 
mamlouk  Sai'f  ad-Din  Koutouz.  Le  prince  de  Karak  marcha  contre  Koutouz, 
mais  il  fut  completement  battu. 

Le  prince  de  Damas,  al-Malik  an-Nasir  Daoud,  regrettait  d'avoir  laisse 
echapper  l'occasion  qui  lui  avait  ete  Offerte  de  s'emparer  de  l'Egypte,  en 
meme  temps  qu'il  voyait  avec  terreur  les  progres  incessants  de  la  puissance 
mongole  en  Perse,  et  qu'il  devinait  que  les  armees  d'Houlagou  a'attendaient 
que  le  moment  de  s'emparer  de  la  Syrie,  qui  etait  ä  peine  defendue  contre 
son  offensive. 

Dans  cette  Situation  precaire,  il  envoya,  en  1258,  son  fils,  al-Malik  al- 
'Aziz,  ä  la  tote  d'une  ambassade,  ä  Houlagou,  pour  solliciter  son  amitie,  et 
pour  lui  demander  de  l'aider  ä  enlever  l'Egypte  aux  sultans  mamlouks. 
Cette  requete  aurait  peut-etre  ete  agreee  par  Houlagou,  si  le  prince  de  Damas 
l'avait  entourec  de  plus  de  formes,  et  s'il  etait  alle  lui-meme  solliciter  l'al- 
liance  de  l'ilkhan  mongol,  en  lui  offrant  de  se  considerer  comme  son  vassal, 
et  de  reconnaitre  qu'il  tenait  de  son  bon  plaisir  la  souverainete  de  la  Syrie 
et  de  l'Egypte.  Mais  al-Malik  an-Nasir  Daoud,  toujours  enclin  aux  demi- 
mesures,  ne  voulait  pas  s'engager  ä  fond  avec  Houlagou,  et  il  essayait  de 


1.  Les  mamlouks  turks  qui  s'etaient  empares  de  l'Egypte  n'avaient  pas  d'opposition 
de  principe  contre  la  souverainete  d'une  femme,  et  ils  se  montraient,  sur  ce  point, 
beaucoup  moins  rigoristes  que  les  Musulmans  de  vieille  souclie.  A  une  epoque  voisine 
de  celle-ci,  le  royaume  de  Dehli  fat  gouverne  par  une  sultane  mamlouke,  Haziyya  Sul- 
tane, ä  laquelle  les  historiens  de  Finde  (Firishta,  Goulshan-i  lbrahimi,  I,  118)  donnent 
les  titres  de  ^^  \j^Ai  ij'jv'3  ^-'-  Cette  princesse,  fille  du  sultan  Shams  ad-Din 
Eltetemish,  etait  une  personne  d'une  tres  grande  intelligence;  eile  avait  appris  ä  lire  le 
Coran,  et  eile  avait  ete  initiee  ä  la  connaissance  des  sciences  musulmanes.  L'annee  au 
cours  de  laquelle  il  s'empara  de  Goualior,  Shams  ad-Din  la  proclama  heritiere  de  la  cou- 
ronne.  Quelques  generaux  en  temoignerent  lern-  etonnement  au  sultan;  ils  lui  dirent  que 
cette  decision  les  surprenait,  car  il  avait  des  fils  dont  l'intelligence  etait  notoirement 
connue,  qui  etaient  parfaitement  capables  de  gouverner  l'empire.  Shams  ad-Din  leur 
repondit  que  ces  princes  s'adonnaient  au  vin  et  aux  femmes,  et  qu'ils  perdaient  leurs 
facultes  au  milieu  de  ces  debauches,  de  teile  sorte  qu'il  etait  d'avis  que  le  far- 
deau  du  pouvoir  etait  trop  lourd  pour  eux,  tandis  que  sa  fille  se  trouvait  ä  l'abri  de  ces 
deportements.  Les  faits  ne  tarderent  d'ailleurs  pas  ä  justifier  l'opinion  du  sultan; 
Firouz  Shah,  se  trouvant  ä  Dehli  ä  la  mort  de  son  pere,  Shams  ad-Din  Eltetemish, 
profita  de  cette  Situation  privilegiee  pour  s'y  faire  reconnaitre  comme  souverain  en  1235; 
mais  sa  conduite  ne  tarda  pas  ä  degoüter  ses  emirs,  qui  le  deposerent,  et  qui  donnerent 
le  trone  ä  Raziyya  Sultane  (1236).  Raziyya  Sultane  s'habillait  comme  un  liomme,  et  eile 
montait  ä  cheval  ä  la  tete  de  ses  armees ;  eile  fut  vaincue  en  1239  par  son  fröre,  Mou'izz 
ad-Din  Rahram  Shah,  qui  la  fit  assassiner,  apres  un  regne  de  trois  ans,  six  mois  et  six 
jours. 

PATR.    OK.    —  T.    XII.    —  F.   3.  2U 


376  INTRODUCTTON.  [34] 

se  menager  une  ligne  de  retraite  pour  le  cas  oü  la  puissance  mongole  subirait 
une  eclipse,  comme  tout  le  monde  s'accordait  ä  l'esperer  dans  l'Islam. 

Houlagou  se  raontra  fache  de  l'ambassade  peu  respectueuse  qui  lui  avait 
ete  adressee,  et,  pour  toute  reponse,  il  envoya  au  prince  de  Damas  une  lettre 
par  laquelle  il  lui  ordonnait  de  se  soumettre  ä  lui,  purement  et  simplement, 
sans  chercher  ä  lui  poser  des  conditions.  Daoud,  voyant  l'echec  complet 
d'une  tentative  qui  n'avait  eu  d'autre  resultat  que  de  le  rendre  suspect  aux 
Musulmans,  sans  lui  rapporter  aueun  avantage,  repliqua  au  prince  mongol 
par  une  lettre  d'injures  qu'il  paya  eher  un  peu  plus  tard. 

Au  mois  de  septembre  1259,  Houlagou  envahit  la  Syrie  avec  une  puis- 
sante  arinee,  et  son  fds,  Youshmout,  s'empara  de  Miyafarkin.  Le  prince 
de  Damas  comprit  qu'il  lui  etait  impossible  d'engager  la  kitte  avec  un 
adversaire  aussi  formidable,  et  il  se  deeida  ä  demander  aux  Egyptiens,  qu'il 
avait  espere  soumettre  avec  l'aide  des  Mongols,  des  secours  qui  lui  per- 
missent  d'arreter  la  marche  des  envahisseurs.  Sur  ces  entrefaites,  Saif 
ad-Din  Routouz,  profitant  de  la  panique  que  causait  en  Egypte  l'annonce 
de  l'invasion  mongole,  detrönait  le  jeune  prince  dont  il  etait  le  tuteur,  et 
se  proclamait  lui-meme  sultan  (novembre  1259).  Les  circonstances  etaient 
assez  tragiques  pour  que  le  nouveau  souverain  de  l'Egypte  oubliät  les  pali- 
nodies  du  prince  de  Damas,  et  pour  qu'il  accueillit  sans  arriere-pensee  l'offre 
qu'il  faisait  aux  Egyptiens  de  marcher  avec  eux  contre  les  Mongols.  Sa 
terreur,  et  sa  fourberie  aussi,  etaient  telles  qu'il  n'eprouva  aueun  scrupule 
ä  ecrire  ä  al-Malik  an-Nasir  Daoud  que,  non  seulement  il  accueillait  ses 
propositions  avec  reconnaissance,  mais  que,  de  plus,  il  le  considerait,  en  sa 
qualite  de  descendant  de  Saladin,  comme  le  souverain  de  toutes  les  contrees 
qui  avaientete  soumises  au  seeptre  des  Ayyoubites,  en  y  comprenant  l'Egypte. 
II  ajoutait  que  lui-meme,  al-Malik  al-Mouzaffar  Saif  ad-Din  Routouz,  n'etait 
que  son  lieutenant  general  aux  bords  du  Nil,  et  qu'il  s'engageait  ä  lui 
remettre  le  pouvoir  supreme  s'il  voulait  venir  en  Egypte.  Koutouz  alla  jusqu'ä 
offrir  ä  Daoud  de  lui  envoyer  son  armee  ä  Damas,  pour  lui  eviter  la  peine  de 
venir  en  personne  au  Caire,  s'il  doutait  de  la  sincerite  de  ses  intentions. 

Que  ces  promesses  aient  ete  dictees  par  la  peur  d'Houlagou,  ou  que 
Koutouz  ait  cherche  ä  tromper  le  prince  de  Damas,  pour  lui  enlever  plus  tard 
ses  etats,  les  Mongols,  profitant  de  l'inaction  d'al-Malik  an-Nasir  Daoud  et 
de  Koutouz,  poursuivaient  leur  marche  en  Syrie,  et  s'emparaient  d'Alep  en 
janvier  12(50.  Daoud  etait  dans  son  camp,  pres  de  Barza,  ä  quelque  distance 
de  Damas,  quand  il  regut  cette  terrifiante  nouvelle.  Ses  gene>aux,  prövoyant 
qu'il  serait  incapable  de  defendre  la  capitale  de  la  Syrie,  lui  conseillerent  de 
l'abandonner  provisoirement  ä  sa  malheureuse  destinee,  de  retrograder  jus- 
qu'ä  Ghaza,  oü  ils  pensaient  que  les  Mongols  ne  viendraient  pas  les  relancer, 
et  d'implorer  l'aide  du  sultan  d' Egypte,  de  facon  ä  reprendre  l'offensive  et 


[35]  INTRODUCTION.  377 

ä  les  chasser  des  pays  qu'on  leur  aurait  abandonnes  au  cours  de  la  retraite. 

Ce  plan  inconsistant  etait  trop  dans  la  maniere  d'al-Malik  an-Nasir  pour 
que  ce  prince  songeät  ä  defendre  Damas  en  y  risquant  sa  vie,  et  il  se  häta 
d'abandonner  sa  capitale,  que  son  vizir,  Zai'n  ad-Din  al-Hafizi,  livra  aux 
Mongols  au  mois  de  mars  1260;  la  citadelle,  qui  etait  tres  puissante,  tenta 
une  resistance  qui  fut  vaine,  et  sa  garnison  dut  capituler  le  6  avril. 

Houlagou  rendit  au  prince  ayyoubite  al-Malik  al-Ashraf  Mouzaffar  ad-Din 
Mousa,  qui  ne  possedait  plus  alors  que  la  petite  ville  de  Tall-Bashir,  la  sou- 
verainete  de  Homs,  que  Daoud  lui  avait  enlevee  douze  annees  auparavant,  et 
il  le  nomma  son  lieutenant  general  en  Syrie.  A  ce  moment,  Houlagou  apprit 
la  mort  de  son  frere,  Monkke  Khaghan,  souverain  des  Mongols,  qui  l'avait 
envoye  dans  les  contrees  de  l'Occident  pour  en  faire  la  conquete,  et  qui  avait 
termine  sa  carriere  en  Chine,  au  siege  de  Ho-tcheou.  11  remit  sur-le-charap 
le  commandement  de  l'armee  de  Syrie  ä  Guetuboukha  Noyan.  et  il  partit  en 
toute  häte,  pour  se  rendre  au  kouriltai,  ou  diete  d'election,  dans  laquelle  il 
comptait  vraisemblablement  se  faire  nommer  khaghan  des  Mongols,  en  invo- 
quant  comme  titres  ä  cette  dignite  l'importance  et  l'etendue  de  ses  con- 
quetes ' .  II  apprit  ä  Tauris  que  le  choix  du  nouvel  empereur,  son  frere  Khou- 
bila'f,  avait  ete  decide,  tres  irregulierement,  sans  que  les  princes  d'Extreme- 


1.  Houlagou  n'avait  pas  neglige  d'exagerer  considerablement  l'importance  de  ses 
conquetes  dans  les  pays  de  l'Occident,  car  il  savait  pertinemment  que  personne  ne 
pourrait  jamais,  en  Mongolie,  faire  la  preuve  de  ses  bluffs.  C'est  ainsi  qu'apres  la 
prise  de  Baglidad,  il  ecrivit  ä  son  frere  une  lettre  dont  l'esprit,  ä  defaut  du  texte, 
nous  a  ete  conserve  par  les  historiens  chinois,  dans  laquelle  il  lui  annoncait  que,  plus 
heureux  que  Pan  Tchao,  il  avait  traverse  la  mer  et  battu  les  Francs  dans  leur  empire. 
Cette  assertion  etait  un  mensonge  pur  et  simple,  car  Houlagou  n'avait  nullement  tra- 
verse la  mer,  et  il  n'avait  meme  pas  mis  le  pied  sur  le  sol  de  l'empire  byzantin. 
D'ailleurs,  il  n'a  jamais  fait  raconter  en  Perse  cette  histoire,  qui  etait  faite  pour 
l'exportation,  pour  les  Mongols  de  Karakoroum,  puisque,  beaucoup  plus  tard,  quand 
l'empire  commenca  ä  se  disloquer,  Tchoupan,  qui  s'etait  empare  de  quelques  districts 
du  pays  de  Roum  oü  les  Mongols  n'avaient  pas  encore  penetre,  s'en  vanta  comme 
d'une  prouesse  extraordinaire,  ce  qui  montre  qu'il  etait  de  notoriete  publique  qu'Hou- 
lagou  etait  alle  moins  loin  que  lui,  et  que  la  reclame  electorale  ne  date  pas  d'hier. 
II  semble  bien  qu'Houlagou  n'ait  jamais  eu  l'intention  de  s'aventurer  dans  les  contrees 
qui  sont  situees  au  delä  de  la  mer,  car  Rashid  ad-Din  nous  apprend  qu'apres  s'etre 
empare  des  forteresses  ismai'liennes,  il  ordonna  ä  Bai'tchou  Noyan  d'aller  s'emparer 
de  l'empire  grec  d'Asie  et  de  la  Palestine  «  jusqu'aux  rivages  de  la  mer  occidentale,  et 
de  les  arracher  aux  fils  du  roi  de  France  et  ä  Lascaris  »  :    C^,    JjL>     ^  \y  £  Syf 

^lf  (man.  supp.  persan  209,  folio  279  V).  Houlagou  savait  tres  bien  que  la  puissance 
humaine  a  des  limites,  et  qu'il  fallait  laisser  passer  un  certain  temps  avant  d'aller  mettre 
le  siege  devant  Constantinople. 


378  INTR0DUCT10N.  [36] 

Orient,  qui  voulaient  escamoter  l'election,  se  fussent  donne  le  temps  d'atten- 
dre  ceux  d'Oceident,  ce  qui  etait  contraire  aux  regles  de  gouvernement  qui 
avaient  ete  formulecs  par  Tchinkkiz  Khaghan.  L'amitie  qui  unissait  Houlagou 
ä  Khoubilaü  lui  fit  aeeepter  le  resultat  de  cette  election  irreguliere,  qui  de- 
natura  completement  l'empire  mongol,  en  faisant  de  ses  souverains  des  em- 
pereurs  chinois;  il  lui  aurait  ete  bien  difficile  d'ailleurs  de  protester  c-ontre  la 
fagon  etrange  dont  eile  avait  ete  faite,  sans  compter  que  son  interet  bien 
entendu  etait  d'aeeepter  les  faits  tels  qu'ils  s'etaient  passes  \ 

1.  L'histoire  olficielle  des  Mongols,  tant  en  Chine  qu'en  Perse,  raconte  que  Khoubilaü, 
s'appuyant  sur  une  legitimile  qui  paratt  tres  douteuse,  et  se  prevalant  des  resultats  d'une 
election  plus  quesuspecte,  vint  ä  bout,  sans  rencontrer  trop  de  dillicultes,  de  son  frere 
Erik  Boke,  qui  s'etait  proclame  khaghan  des  Mongols  ä  Karakoroum,  et  qui  avait  ainsi 
usurpe  l'empire.  Cela  est  une  Version  ;  mais  celle  qui  est  rapportee  par  Moul'azzal,  suivant 
laquelle  Berke  marcha  contre  Khoubilai,  et  Houlagou  contre  Berke,  est  egalement  tres 
possible;  eile  parait  meme  jusliliee  jusqu'a  un  certain  point  par  ce  que  Ton  sait  de  l'his- 
toire des  Mongols.  Batou,  pere  de  Berke,  avait  mis  sur  le  tröne  Monkke  Khaghan,  apres 
la  mort  de  Kouyouk,  parce  que,  entre  autres  considerations,  les  hommes  n'etant  jamais 
conduits  par  une  seule  raison,  ce  prince  lui  avait  semble  reunir  le  plus  grand  nombre 
des  qualites  requises  pour  gouverner  les  Mongols.  Cette  designation  avait  cause  de 
grands  troubles  dans  la  l'amille  imperiale,  et  meme  en  dehors  d'elle;  car,  en  ecartant  du 
tröne  les  descendants  d'Ougede'i,  successeur  immediat  de  Tchinkkiz,  eile  avait  constitue 
un  grave  manquement  aux  regles  de  gouvernement  etablies,  et,  pour  la  juslifier,  il  avait 
fallu  invoquer  des  raisons  speciales,  ce  que  l'on  ne  pouvait  evidemment  faire  a  la  mort 
de  chaque  empereur.  C'etait  vraisemblablement  pour  reconnailre  ces  bons  Offices  de 
Batou,  que  sa  maison  recevait  un  cinquieme  du  butin  de  l'lran.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'etaient 
les  princes  de  la  Horde  d'Or  qui  avaient  cree  cette  Situation,  dont  ils  se  trouvaient  par 
cela  meme  responsables,  puisque  la  devolution  du  tröne  a  la  famille  de  Touloui  etait  le 
resultat  direct  de  l'intervention  de  Batou.  Or,  Monkke  Khaghan,  partant  en  campagne 
contre  les  Soung,  avait  laisse  son  frere,  Erik  Boke,  ä  Karakoroum,  la  capitale,  pour 
gouverner  durant  son  absence,  et  il  lui  avait  conlie  lc  sceau  de  jade  qui  representait 
l'autorite  supreme  dont  se  prevalait  le  khaghan  dans  son  empire.  II  laut  se  Sou- 
venir qu'aux  yeux  des  Chinois,  et  il  en  etait  evidemment  de  meme  chez  les  Mongols 
qui  copiaient  servilement  le  ceremonial  des  Fils  du  Ciel,  la  possession  du  grand 
sceau  impliquait  celle  de  la  souverainete  sur  tout  l'empire;  si  un  usurpateur  parvenait 
ä  s'emparer  du  sceau  d'une  dynastie,  les  Celestes  etaient  tout  prets  a  reconnaitre  que 
le  Ciel  eternel  lui  avait  coniere  le  Mandat  divin  de  gouverner  les  hommes,  et  ä  le  regar- 
der  comme  l'empereur  legitime.  Dans  ces  conditions,  il  n'y  a  pas  ä  douter  que  Monkke 
Khaghan  n'ait  tres  clairement  designe  son  frere  Erik  Boke  comme  son  successeur,  pour 
le  cas  oü  il  trouverait  la  mort  au  cours  de  sa  campagne  contre  la  Chine;  ce  fut  bien  ainsi 
que  le  comprirent  les  princes  de  la  Horde  d'Or,  et  il  n'y  avait  pas  ä  s'y  tromper. 
Qu'ils  aient  cherche  a  soutenir  Erik  Boke,  legitime  empereur,  contre  Khoubilai,  usurpa- 
teur et  souverain  anti-mongol,  qui,  de  plus,  avait  le  dessein  de  recuperer,  au  detri- 
ment  de  ceux  qui  les  possedaient,  les  apanages  constitues  par  Tchinkkiz,  tandis  qu'Erik 
Boke  n'avait  pas  de  doctrine  sur  ce  point,  ou  plulöl  qu'il  avait  celle  des  Mongols,  de  la 
fragmentation   indelinie,   cela    est   non    sculement   possible,    mais   tres   vraisemblable. 


[37]  INTRODUCTION.  379 

Des  qu'al-Malik  an-Nasir  Daoud  fut  arrivc  ä  Ghaza  avcc  l'armee  qui  aurait 
du  defendre  Damas,  Koutouz  entreprit  de  debaucher  ses  gdneraux  et  de  les 
attirer  dans  son  parti;  car,  malgre  les  protestations  de  fidelite  qu'il  avait 
prodiguees  quelques  mois  plus  tot  au  prince  de  Syrie,  il  ne  craignait  rien 
taut  que  de  voir  un  priuce  de  la  dynastie  ayyoubite  arriver  avec  une  force 
armee  au  Caire,  dont  la  population  n'aurait  fait  aucune  difliculte  pour  le 
reconnaitre  comme  l'heritier  legitime  de  Saladiu  et  des  monarques  qui  s'etaient 
succede  dans  la  souverainete  de  l'Egypte  jusqu'au  regne  de  l'incapable 
al-Malik  al-Mou'azzam  Touranshah. 

Daoud,  abandonne  de  presque  toutes  ses  troupes,  quitta  Gbaza  sans  trop 
savoir  que  devenir;  il  se  dirigea  vers  le  sud  de  la  Syrie,  oü  il  se  croyait  ä 


Comme  tous  ceux  qui  ne  peuvent  invoquer  que  le  droit  et  la  legitimite  pour  defendre 
leur  cause,  Erik  Boke  fut  vaincu  par  Khoubilai  apres  une  resistance  acharnee,  qui 
marqua  la  fin  de  l'empire  mongol,  tel  que  l'avait  reve  Tchinkkiz.  Houlugou,  qui  avait 
partie  liee  avec  Khoubilai  et  ses  descendants,  sous  le  regne  desquels  il  etait  certain  de 
garder  la  souverainete  de  la  Perse,  non  seulement  pour  lui,  mais  aussi  pour  sa  posteiite, 
ne  pouvait  que  se  montrer  hostile  aux  princes  de  la  Horde  d'Or,  qui,  eux,  entendaient 
soutenir  Erik  Boke,  et  les  attaquer  pour  les  en  empecher.  II  est  tres  possible  que  les 
evenements  se  soient  deroules  ainsi  que  le  raconte  Moufazzal,  plutöt  que  de  la  facon  qui 
est  rapportee  par  l'histoire  chinoise  et  par  Rashid  ad-Din  dans  sa  Djanü"  at-tawarikh. 
Les  Chinois  etaient  tellement  loin  du  theatre  de  ces  evenements  qu'il  serait  injuste  de 
leur  faire  un  reproche  de  les  avoir  imparfaitement  connus;  de  plus,  redigee  avec  des 
documents  recueillis  sous  le  regne  de  Khoubilai',  l'histoire  chinoise  ne  peut  que  se  montrer 
favorable  ä  sa  these  de  l'illegitimite  d'Erik  Boke.  Quant  ä  Rashid,  il  ne  faut  pas  oublier 
qu'il  ecrivait  pour  Ghazan,  qui,  comme  Khoubilai',  etait  un  prince  de  cette  lignee  de  Tou- 
loui,  en  faveur  de  laquelle  il  n'a  pas  craint  d'alterer  la  verite  historique ;  on  n'ecrit  point 
l'histoire  teile  qu'elle  est,  mais  teile  qu'on  veut  qu'elle  plaise  ä  celui  pour  qui  eile  est 
ecrite.  Le  silence  du  Yuan-shi  et  de  la  DjaniV  at-tawarikh  n'infirme  donc  pas  la  version 
des  historiens  egyptiens,  qui  etaient  en  rapports  directs  et  constants  avec  la  Horde 
d'Or,  et  qui  nous  ont  rapporte  fidelement  ce  qui  se  disait  ä  Sarai  et  ä  Boulghar,  ce  qui 
d'ailleurs  pourrait  bien  etre  la  verite.  II  semble  qu'il  faule  rapprocher  de  cette  Inter- 
vention de  Berke  en  faveur  d'Erik  Boke  contre  Khoubilai,  une  aventure  que  racontent 
Rashid  ad-Din  et  l'histoire  chinoise,  laquelle  est  ä  peu  pres  incomprehensible  si  on  ne 
le  fait  :  quand  Khoubilai  eut  triomphe  de  son  frere,  Erik  Boke,  il  envoya  une  forte  armee, 
sous  le  commandement  de  ses  deux  iils,  Nomokhan  et  Gueuktchou,  pour  s'emparer 
du  royaume  de  Tchaghatai  qui  lui  etait  profondement  hostile,  et  pour  continuer  ensuite 
sur  la  Horde  d'Or,  dont  les  sentiments  n'etaient  pas  meilleurs,  et  contre  laquelle  il 
parait  bien  qu'il  poursuivait  la  revanche  de  l'aide  que  Berke  avait  donnee  contre  lui  ä 
Erik  Boke.  Les  sous-ordres  de  Nomokhan  et  de  Gueuktchou  se  revolterent  contre  eux, 
ä  la  suite  d'incidents  etranges  sur  lesquels  il  serait  trop  long  d'insister,  et  les  firent 
prisonniers;  ils  les  envoyerent  comme  otages  ä  Monkke  Temour,  souverain  de  la  Horde 
d'Or,  qui  avait  succede  ä  Berke,  comme  pour  lui  fournir  un  moyen  infaillible  d'empe- 
cher  Khoubilai  de  se  venger  sur  lui  de  l'inimitie  de  Berke,  et  de  lc  faire  renoncer  a 
ses  intentions  de  reprise  du  royaume  de  Tchoutchi. 


380  INTRODUCTION.  [38] 

l'abri  des  Mongols  qui  lui  avaient  ravi  son  royaume,  et  de  Koutouz  qui  Iui 
avait  promis  le  sien;  il  errait  ä  l'aventure,  quand,  pour  comble  d'infortune, 
deux  de  ses  officiers,  qui  jusque-lä  lui  etaient  demeures  fideles,  allerent  vendre 
ä  Guetuboukha  Noyan  le  secret  de  sa  retraite  errante.  Le  general  mongol 
envoya  im  detachcment  de  cavalerie  capturer  le  prince  ayyoubite  qui  avait 
regne  sur  Tun  des  plus  beaux  royaumes  de  l'Islamisme,  et  il  le  fit  conduire  ä 
Tauris.  Iloulagou  avait  peut-etre  oublie  la  lettre  d'injures  que  Daoud  avait 
eu  rinconscience  de  lui  adresser,  en  reponse  ä  celle  par  laquelle  le  prince 
mongol  lui  enjoignait  de  se  soumettre  ä  sa  puissance,  ou  plutöt,  car  les  Mon- 
gols n'oubliaient  guere,  il  jugeait  que  le  puissant  prince  de  Damas  lui  serait 
beaucoup  plus  utile,  dans  la  politique  qu'il  comptait  suivre  envers  les  Musul- 
mans,  que  le  tres  petit  seigneur  de  Homs,  al-Malik  al-Ashraf;  il  le  regut 
aflectueusement,  et  lui  promit  de  lui  rendre  la  Syrie  quand  il  se  serait  empare 
de  l'Egypte.  II  entrait  vraisemblablement  dans  les  vues  d'Houlagou  de 
reconstituer  le  royaume  des  Ayyoubites  dans  sa  plus  grande  extension,  des 
frontieres  de  l'empire  grec  ä  la  Nubie  et  aux  sables  de  Barka,  de  la  mer  de 
Syrie  ä  l'Euphrate,  et  d'en  confier  la  souverainete  tres  effective  ä  al-Malik 
an-Nasir  Daoud,  ä  la  condition  que  celui-ci  reconnüt  sa  suzerainete,  et  partant, 
celle  du  Grand  Khan,  Rhoubilai,  qui  regnait  ä  Dai-dou  sur  les  fils  de  Han. 

Houlagou  comptait  bien  poursuivre  ses  succes  dans  l'Ouest  et  ne  pas  en 
rester  ä  la  conquete  dejä  fort  importante  d'Alep  et  de  Damas,  aussi,  il  envoya 
ä  al-Malik  al-Mouzaffar  Koutouz,  le  nouveau  maitre  de  l'Egypte,  l'ordre  de  se 
soumettre  ä  lui,  et  de  reconnaitre  la  suzerainete  des  Mongols.  La  röponse  du 
sultan  mamlouk  n'etait  guere  douteuse  :  l'Egypte  etait  alors  le  seul  refuge 
et  le  boulevard  de  l'Islamisme;  sa  capilulation  devant  les  exigences  d'Hou- 
lagou etait  la  ruine  definitive  de  la  civilisation  musulmane.  Koutouz  en  appela 
au  sort  des  armes,  et,  pour  la  premiere  fois  depuis  de  longues  annees, 
les  Mongols  subirent  un  echec  retentissant  ä  'Ai'n-Djalout,  la  «  source  de 
Goliath  »,  entre  Naplouse  et  Bai'san;  le  noyan  Guetuboukha  trouva  une 
mort  glorieuse  dans  la  bataille,  et  les  soldats  du  Conquerant  du  Monde  s'en- 
fuirent  devant  ces  Musulmans  que,  depuis  l'epoque  de  Djalal  ad-Din  Monk- 
kebirdi,  ils  avaient  pris  l'habitude  de  refouler  devant  eux  comme  un  troupeau 
de  moutons. 

La  victoire  d'Ain-Djalout  fut  le  signal  de  la  delivrance  de  la  Syrie  dont 
la  population  musulmane  se  souleva  tout  entiere  contre  les  Mongols;  les 
troupes  d'occupation  n'avaient  pas  un  effectif  süffisant  pour  ecraser  cette 
revolution,  et  les  gouverneurs  mongols  s'enfuirent  precipitamment  des  villes 
dans  lesquelles  ils  avaient  ete  installös,  de  teile  sorte  qu'en  quelques  semai- 
nes,  Koutouz  recouvra  toute  la  Syrie. 

Le  recit  que  les  historiens  de  l'Egypte  fönt  de  cette  dramatique  cam- 
pagne,  dont  le  resultat  fut  foudroyant  et  döpassa  les  esperances  des  Musul- 


[39]  INTRODUCTION.  381 

raans,  montre  que  tout  l'honneur  en  revenait  au  sultan  d'Egypte,  dont  la 
volonte  indomptable  de  marcher  ä  l'ennemi  et  de  l'ecraser  avait  reveille  les 
energies  somnolentes,  et  combattu  le  decouragement  des  generaux  egyptiens 
que  la  terreur  du  nom  raongol  portait  presque  ä  accepter  la  souverainete 
d'Houlagou.  Koutouz  fut  singulierement  recompense  de  son  heroisme;  il  s'en 
revenait  au  Caire,  dans  le  triomphe  de  savictoire,  attendu  par  tout  un  peuple 
qui  avait  splendidement  pavoise  la  ville  pour  recevoir  dignement  le  souvernin 
qui,  le  premier,  avait  dissipe  le  cauchemar  de  la  terreur  mongole,  quand 
un  groupe  d'ofliciers  generaux,  de  ces  mamlouks  pretoriens  qui,  depuis 
le  regne  du  sultan  Nadjm  ad-Din  Ayyoub,  terrorisaient  l'Egypte  et  la  trai- 
taient  en  pays  conquis,  l'assassinerent,  apres  l'avoir  attire  dans  un  guet- 
apens.  Baibars,  Tun  des  principaux  conjures,  fut  appele  par  le  consentement 
de  ses  complices  ä  la  souverainete  de  l'Egypte,  et  c'est  avec  la  mention  de 
ce  crime  que  commence  la  chronique  de  Moufazzal  ibn  Abil-Fazai'l. 

La  veille  du  jour  oü  il  apprit  le  desastro  d"Ain-Djalout,  le  prince  Houla- 
gou,  ne  doutant  point  que  son  armee  ne  lui  soumit  l'Egypte,  avait  donne  ä 
al-Malik  an-Nasir  Daoud  le  gouvernement  de  la  Syrie,  comme  il  le  lui  avait 
promis,  puis,  cedant  ä  Tun  de  ces  revirements  extraordinaires  qui  caracteri- 
sent  la  conduite  des  impulsifs,  il  s'etait  subitement  ravise,  et  il  avait  fait  assas- 
siner  le  prince  ayyoubite  avec  tous  ses  parents  et  tous  ses  officiers,  ä  l'excep- 
tion  de  son  fds,  al-'Aziz. 

Le  general  Baidara,  qui  avait  pris  le  commandement  de  Tarmed  mongole 
apres  la  mort  de  Guetuboukba  Noyan,  reunit  les  debris  de  ses  troupes, 
et  il  se  trouva  ä  la  tete  d'un  corps  de  6.000  cavaliers,  ce  qui  formait  encore 
une  force  tres  respectable.  II  occupa  Alep  en  novembre  1260,  et,  reprenant  pour 
son  compte  le  plan  de  campagne  de  son  chef,  il  marcha  sur  Homs,  devant 
laquelle  il  arriva  le  10  decembre;  mais  il  fut  battu,  et  il  dut  remonter  vers 
Alep,  oü  il  ne  put  meme  pas  se  maintenir  quand  il  apprit  que  Tarmee 
egyptienne  allait  faire  une  campagne  en  Syrie. 

La  defaite  d"A'in-Djalout  avait  ete  tres  sensible  ä  Houlagou  qui  ne  s'atten- 
dait  pas  ä  rencontrer  une  teile  resistance  sur  la  route  du  Caire;  il  n'etait 
pas  homme  ä  supporter  un  pareil  echec  sans  essayer  d'en  tirer  une  ven- 
geance  eclatante,  mais  les  vicissitudes  de  la  fortune  furent  plus  puissantes 
que  ses  desirs,  et  elles  ne  lui  permirent  jamais  de  reprendre  ses  desseins 
contre  la  Syrie  et  de  venir  attaquer  l'Egypte. 

Le  royaume  de  Batou,  qui  s'etendait  au  nurd  de  l'Iran  sur  des  espaces 
immenses,  etait  alors  gouverne  par  le  prince  Berke,  qui  s'etait  converti  ä  l'Is- 
lamisme,  et  qui  avait  voue  une  haine  mortelle  k  Houlagou  pour  avoir  aneanti 
la  puissance  du  Rhalifat  abbasside  et  mis  fin  aux  destinees  du  monde 
musulman. 

Cette  hostilite  irreductible  d'un  puissant  souveraiu,  dont  les  armees  pou- 


382  INTRODUCTION.  [40] 

vaient  deboucher,  sans  trouver  d'obstacles  serieux,  par  les  dcfiles  du  Caucase, 
et  venir  lui  livrer  bataille  dansl'Azarbaidjan,  paralysait  Houlagou  enle  forcant 
ä  reporter  dans  le  nord  de  ses  etats  les  troupes  qu'il  aurait  pu  employer 
dans  l'ouest  ä  la  conquete  des  pays  musulmans.  En  1262,  Houlagou  fut 
battu  par  Berke,  qui  conclut  avec  Baibars  uue  alliance  offensive  contre  le 
prince  de  Perse,  en  insistant  pour  que  le  sultan  du  Gaire  envoyät  un 
corps  d'armee  sur  l'Euphrate,  de  facon  ä  diviser  les  forces  d'lloulagou  en 
deux  parties,  et  ä  l'ecraser  sur  deux  fronts. 

Houlagou  jugea  que  la  Situation  etait  difficile  au  point  de  vue  militaire, 
mais  que  l'on  pouvait  essayer  d'en  modifier  les  elements  par  l'intrigue  et  par 
la  ruse,  qui  etaient  les  armes  favorites  des  princes  mongols;  il  ecrivit  aux 
cliefs  de  l'armee  egyptienne  pour  exciter  leur  animosite  contre  Ba'ibars  qu'ils 
n'aimaient  guere,  et  dont  ils  supportaient  avec  peine  l'excessive  severite; 
ces  incitations  ä  la  trahison  et  ä  la  revolte  ne  laisserent  pas  insensibles  tous 
ceux  auxquels  elles  s'adressaient.  De  plus,  le  prince  ayyoubite  de  Karak, 
al-Malik  al-Moughith,  qui  avait  essaye  de  s'emparer  de  l'Egypte  quelques 
annees  plus  tot,  avait  ecrit  ä  Houlagou  pour  le  presser  d'annexer  la  Syrie  et 
l'Egypte  ä  son  royaume  de  Perse,  s'offrant  de  proclamer  sa  suzerainete,  s'il 
voulait  lui  conner  le  gouvernement  de  la  Syrie  jusqu'ä  Ghaza;  le  fait  etait 
tellement  notoire  que  Baibars  fit  arreter  al-Malik  al-Moughith  et  le  jeta  dans  un 
cul  de  basse-fosse  (avril  1263).  De  leur  eöte,  les  Francs  avertissaient  Houlagou 
(1264)  que  le  meilleur  moment  pour  envahir  la  Syrie  etait  le  printemps,  car, 
dans  cette  saison,  les  troupes  musulmanes  etaient  dispersees,  leurs  chevaux 
au  vert,  et  Ton  pouvait  tomber  sur  elles  avant  qu'elles  n'eussent  le  temps  de 
se  concentrer. 

Houlagou  n'eut  pas  les  loisirs  de  profiter  de  toutes  ces  complicites;  il 
mourut  en  fevrier  1265,  laissant  le  tröne  ä  son  fils  Abagha,  que  les  diffi- 
cultes  de  ses  guerres  avec  la  Horde  d'Or  et  avec  le  royaume  de  Tchaghatai 
empecherent  d'adopter  une  attitude  franchement  hostile  envers  les  sultans  du 
Caire,  et  de  couvrir  de  sa  protection  les  Francs  de  Palestine.  Ba'ibars,  libre 
du  cote  de  l'Euphrate,  enleva  aux  Chretiens  Gesaree,  Arsouf,  Safad,  Jaffa  et 
nombre  d'autres  places  (1265-1266),  puis  il  marcha  contre  le  roi  d'Armenie, 
Hai'thoum,  dont  le  seul  espoir  contre  les  attaques  des  Musulmans  etait  son 
alliance  avec  les  Mongols  de  Perse.  Mais,  avant  qu'Abagha  eüt  pu  envoyer 
des  secours  aux  Armeniens,  les  Egyptiens  ecraserent  Levon,  fils  d'Hai'thoum, 
et  s'emparerent  de  rrall-Hamdoun  et  de  "Amoudain  qui  appartenait  aux  Tem- 
pliers.  Sis,  la  capitale,  Ayas,  Masisa,  Adana,  furent  incendiees,  et,  quand 
l'Armenie  fut  completement  saccagee,  les  Egyptiens  evacuerent  le  pays. 
A  ce  moment,  Haithoum  arrivait  avec  les  contingents  tartars  qui  lui 
avaient  ete  concedes  par  Abagha,  mais  cette  aide  des  Mongols,  dont  les 
forces   etaient  occupees   sur  d'autres  fronts,    etait  tres  precaire,  et  le  roi 


[41]  INTRODUCTION.  383 

d'Armenic  se  vit  contraint  de  signer  avec  Baibars  un  traite  de  paix  desas- 
treux  Quin  1267),  aux  termes  duquel  il  restituait  Bahasna,  Darbsak,  Marz- 
ban,  Ra'nan,  avec  d'atitres  villes  que  les  Mongols  avaient  enlevees  aux 
Egyptiens  pour  les  donner  aux  Armeniens. 

ßieu  qu'il  füt  engage  daus  une  guerre  d'autant  plus  penible  que  son 
adversairc  etait  presque  insaisissable,  avec  Barakh,  prince  du  royaume  de 
Tchaghatai,  qui  n'avait  d'autre  idee  que  de  s'ernparer  du  Khorasan  et  de 
tout  Tlran  oriental,  Abagha  adressa  ä  Baibars  une  lettre  par  laquelle  il  le 
menacait  d'envahir  ses  etats,  dans  l'esperance,  probabloment,  de  venir 
rapidement  ä  bout  du  prince  du  Tchaghatai'.  Barakh  fut,  en  effet,  battu 
par  les  troupes  du  roi  de  Perse  en  juillet  1270;  il  mourut  peu  de  temps 
apres,  abandonne  par  ses  soldats,  si  bien  qu'en  octobre  de  cette  meme 
annee,  Abagha  put  s'en  revenir  ä  Tchaghatou,  et  songer  ä  la  vengeance  du 
desastre  d"Ain-Djalout,  dans  lequel  l'armee  de  son  pere  avait  ete  ecrasee. 

Mais  Baibars  avait  su  mettre  ä  profit  le  temps  durant  lequel  Abagha 
avait  ete  oecupe  ä  lutter  contre  Barakh  :  il  s'etait  empare  en  12G8  d'Antioche, 
qui  appartenait  ä  Boemond,  seigneur  de  Tripoli,  et,  presque  au  meme  instant, 
le  roi  de  France,  saint  Louis,  expirait  devant  Tunis.  Cette  mort  delivrait  Bai- 
bars de  la  terreur  d'une  nouvelle  invasion  des  Chretiens  en  Syrie,  car  il  etait 
bien  peu  vraisemblable  que  le  successeur  de  Louis  IX  reprit  le  projet  de 
croisade  qui  s'etait  termine  si  tragiquement  ä  la  Mansoura  et  ä  Damiette, 
tandis  que  saint  Louis  n'avait  jamais  desespere  d'une  eclatante  revanche  que 
la  France  dut  attendre  plus  de  cinq  siecles,  jusqu'ä  la  victoire  des  Pyramides. 

Des  qu'il  eut  les  mains  libres  du  cöte  de  Barakh,  Abagha  envoya  une 
armee  mongole,  avec  le  corps  d'oecupation  du  pays  de  Roum,  pour  enlever 
la  Syrie  aux  Musulmans  (1271).  Ces  troupes  saccagerent  Harim  et  Moroudj; 
la  garnison  d'Alep,  voyant  qu'elle  nerpouvait  tenir  contre  cette  invasion, 
retrograda  sur  Hamah.  Mais  les  forces  qu' Abagha  avait  mises  en  mouve- 
ment  n'etaient  point  süffisantes  pour  defendre  la  Syrie  contre  un  retour  offensif 
des  Egyptiens;  aussi,  lorsqu'il  se  produisit,  ä  la  fin  de  1271,  les  Mongols 
se  replierent,  sans  meme  essayer  de  lutter  contre  les  armees  de  Baibars. 

Le  royaume  de  Perse  etait  menace,  ä  la  fois  sur  ses  frontieres  du  nord, 
par  l'hostilite  constante  de  la  Horde  d'Or,  dont  les  souverains,  convertis 
ä  l'Islamisme,  professaient  une  haine  invincible  contre  leurs  voisins  boud- 
dhistes,  et  sur  ses  frontieres  de  l'est,  par  l'ambition  toujours  croissante  des 
princes  du  Tchaghatai,  lesquels  escomptaient  que  la  dispersion  des  forces 
de  l'Iran  leur  permettrait  de  s'ernparer  du  Khorasan  et  du  Mazandaran,  pour 
commencer.  Cette  Situation  militaire  etait  trop  defavorable  pour  qu' Abagha, 
pris  comme  dans  un  etau  entre  le  Nord  et  l'Est,  püt  engager  une  lutte  serieuse 
sur  l'Euphrate,  ou  attaquer  la  Syrie,  avec  quelques  chances  desucces.LaPerse 
sassanide  s'etait  usee  rapidement  ä  ce  jeu  de  lutter  simultanement  sur  trois 


384  INTRODUCTION.  [42] 

fronts  divergents,  et  les  Mongols  de  l'Iran,  bien  qu'ils  ne  connussent  point 
l'liistoire  du  pays  sur  lequel  le  destin  les  avait  amenes  ä  regner,  sen- 
tirent  parfaitement  que  cette  dissemination  de  leurs  efforts  conduirait  leur 
empire  ä  une  ruine  certaine,  et  qu'il  etait  sage  d'y  renoncer. 

Aussi,  des  1271,  Abagha  fit-il  a  Baibars  des  ouvertures  au  sujet  de  la 
conclusion  d'un  traite  de  paix,  par  l'intermediaire  du  parvaua  du  pays  de 
Roum,  lequel  etait  le  premier  ministre  du  sultan  saldjoukide,  vassal 
d'Abagha,  et  se  trouvait  assez  qualine  pour  ce  röle  de  mediateur.  Ba'ibars 
connaissait  parfaitement  les  diflieultes  au  milieu  desquelles  se  debattait  le 
prince  de  Perse,  et  il  ne  se  faisait  aucune  illusion  sur  les  causes  qui  l'avaient 
amene  ä  adopter  ä  son  egard  une  attitude  moins  intransigeante.  11  tint  ä 
bien  lui  faire  savoir  qu'aucun  des  eleraents  de  la  Situation  ne  lui  etait  reste 
inconnu,  et  qu'il  avait  recu  de  Monkke  Temour,  souverain  de  la  Horde  d'Or, 
la  proposition  d'une  alliance  offensive  contre  lui,  ce  qui  troubla  eonsidera- 
blement  le  maitre  de  l'Iran. 

Abagha  n'eprouva  aucun  scrupule  ä  reiterer  ces  offres,  etranges  de  la  part 
d'un  prince  mongol,  et,  en  septembre  1272,  Baibars  recut  une  nouvelle  ambas- 
sade  par  laquelle  Abagha  demandait  que  le  sultan  d'Egypte,  ou  quelqu'un 
de  sa  cour,  vint  en  Perse  pour  traiter  de  la  paix.  Cette  proposition,  au 
moins  en  ce  qui  concernait  le  voyage  ä  Tauris  du  sultan  du  Caire,  etait 
completement  inadmissible;  il  se  peut  que  ces  negociations,  engagees  dans 
une  voie  oü  il  etait  clair  qu'elles  ne  pouvaient  aboutir  ä  rien  de  serieux, 
dissimulaient  un  piege  qu'Abagha  essayait  de  tendre  sous  les  pas  de  Ba'i- 
bars, ou  tout  au  moins  le  desir  de  faire  trainer  les  choses  en  longueur. 
Mais  le  sultan  d'Egypte  etait  trop  averti  pour  se  laisser  prendre  ä  une  ruse 
ä  ce  point  depourvue  d'artifice,  et  il  demanda  ä  son  tour  ä  Abagha,  soit'de 
venir  lui-meme  au  Caire,  soit  d'y  envoyer  l'un  de  ses  freres  en  qualite  de 
plenipotentiaire. 

Pendant  que  ces  negociations  peu  serieuses  se  poursuivaient  entre  les 
deux  cours,  les  Mongols,  auxquels  l'ecrasement  de  Barakh  rendait  quelque 
liberte  sur  l'Euphrate,  attaquerent  la  ville  de  Bira,  mais  ils  furent  comple- 
tement battus  en  decembre  1272  par  Baibars  qui  entreprit,  en  1273  et  en 
1275,  de  nouvelles  campagnes  contre  l'Armenie,  dont  le  roi  etait  le  protege 
des  Mongols.  Ce  fut  ä  peine  si  Abagha  fit  quelques  preparatifs  militaires  pour 
aller  attaquer  Baibars,  et  cette  inaction  montre,  ce  que  les  evenements  pos- 
terieurs  ne  tarderent  pas  d'ailleurs  ä  confirmer  entierement,  que  la  puissance 
offensive  de  la  Perse  mongole  etait  tres  loin  d'etre  ce  que  l'orgueil  de  ses 
souverains  voulait  faire  supposer.  Et  cependant,  Abagha  avait  des  afildes  et 
des  allies  jusque  dans  la  Forteresse  du  Caire,  car,  en  1274,  Baibars  inter- 
cepta  des  lettres  que  plusieurs  de  ses  officiers,  d'origine  mongole  ou  turke, 
avaient  ecrites  au  prince  de  Perse,  pour  l'inciter  ä   envahir  l'Egypte  et  ä 


[43]  INTRODUCTION.  385 

s'en  emparer.  II  convient  d'ailleurs  d'ajouter  quo  Baibars  ne  manquait  pas  non 
plus  d'intelligences  ä  la  cour  d'Abagha,  que  le  prince  de  Soumai'sath,  Shams 
ad-Din  Baghatour,  fut  longtemps  son  informateur,  jusqu'au  jour  oü  son  espion- 
nage  ayant  ete  demasque,  il  eut  juste  le  temps  de  se  refugier  eu  Egypte,  oü 
le  sultan  lui  conceda  des  fiefs  (1274). 

Les  evenements  qui  se  produisirent  ä  la  fin  du  regne  de  Ba'ibars,  et  au 
milieu  desquels  il  trouva  la  mort,  furent  beaucoup  plus  importants  que  tous 
ceux  qui  les  avaient  precedes.  En  somme,  les  Mongols,  battus  par  les  Egyp- 
tiens,  avaient  du  renoncer  ä  leur  dessein  de  s'emparer  de  la  Syrie,  puis  de 
continuer  leur  chemin  sur  le  Caire,  et  Ba'ibars  avait  recupere,  sans  difficulte 
aucune,  tous  les  districts  dont  ils  s'elaient  empares;  leurs  attaques  sur  l'Eu- 
phrate  contre  l'empire  egyptien  etaient  demeurees  ä  peu  pres  vaines,  quand, 
tout  ä  coup,  profitant  de  conjonctures  politiques  que  rien  ne  permettait  de 
prevoir,  le  sultan  d'Egypte  porta  un  coup  droit  ä  la  puissance  mongole  en 
attaquant  le  pays  de  Roum,  qui  faisait  partie  integrante  de  l'empire  d'Iran, 
et  dont  le  sultan,  nomme  par  le  Grand  Khan,  avait  certaineraent  moins  d'au- 
torite,  ä  Sivas  et  ä  Cesaree,  que  les  generaux  qui  commandaient  dans 
l'empire  des  Saldjoukides  le  corps  d'occupation  envoye  par  le  prince  de 
Perse. 

Les  deux  sultans  saldjoukides,  'Izz  ad-Din  et  Bokn  ad-Din,  qui  regnaient 
conjointement  sur  le  pays  de  Roum,  avaient  vecu  en  bonne  intelligence  durant 
tout  le  temps  du  gouvernement  de  leur  ministre,  Shams  ad-Din  Mahmoud. 
Quand  il  mourut,  ils  trouverent  indispensable  de  prendre  chacun  un  minis- 
tre, et  ces  deux  personnages  n'eurent  pas  assez  de  sens  politique  pour  com- 
prendre  que  l'interet  essentiel  de  leurs  maitres  etait  de  rester  etroitement 
unis.  Mo 'in  ad-Din  Solai'man,  ministre  de  Rokn  ad-Din,  concut  le  projet  de 
faire  de  son  souverain  le  seul  sultan  der  l'empire  saldjoukide,  et  il  amorca, 
ä  cet  effet,  des  negociations  avec  Alintchak  Noyan,  qui  etait  le  lieutenant 
general  mongol  dans  le  pays  de  Roum,  en  lui  laissant  entendre  qu"Izz  ad- 
Din  etait  l'allie  du  sultan  mamlouk  de  l'Egypte,  tandis  que  Bokn  ad-Din 
etait  le  protege  loyal  d'Abagha. 

Cette  Imputation  n'etait  d'ailleurs  point  une  calomnie,  car,  en  1262,  ce 
meine  'Izz  ad-Din,  associe  de  Bokn  ad-Din,  avait  eu  l'idee,  au  moins  singu- 
liere,  d'ecrire  ä  Ba'ibars  qu'il  lui  cedait  la  moitie  de  l'empire  saldjoukide, 
celle  qui  etait  sa  propriete,  bien  que  lui  et  son  frere  regnassent  indivisi- 
blement  sur  le  pays  de  Boum.  Baibars  fit  immediatement  partir  des  troupes 
de  Damas  et  d'Alep  pour  aller  soutenir  'Izz  ad-Din  contre  son  frere,  Bokn  ad- 
Din,  et  contre  les  Mongols.  Houlagou,  mis  au  courant  de  cette  algarade,  en- 
voya  l'ordre  de  tuer  'Izz  ad-Din  sur-le-champ,  et  'Izz  ad-Din,  apres  avoir  eu 
l'audace,  ou  l'inconscience,  de  penser  ä  aller  se  justifier  aupres  du  prince 
de  Perse,  s'enfuit  ä  Nicee  chez  l'empereur  grec,  Michel  Paleologue,  pour 


386  1NTR0DUCTI0N.  [44] 

lui  demander  des  secours  qui  lui  permissent  de  rentrer  dans  son  empirc 
et  d'en  chasser  Rokn  ad-Din. 

Michel  Paleologue  n'etait  pas  de  taille  ä  lulter  contre  les  Mongole,  et  il 
le  savait  parfaitement ;  tout  ce  qu'il  pouvait  esperer,  c'etait  que  les  Mongols, 
qui  etaient  ddjä  les  maitres  du  pays  de  Roum,  oublieraient  de  mettre  la  main 
sur  la  partie  asiatique  de  l'empire  byzantin;  aussi,  il  se  garda  bien  de  faire 
droit  ä  la  requete  d"Izz  ad-Din,  et,  par  mesure  de  precaution,  il  le  fit  enfer- 
mer  dans  la  forteresse  d'Ai'nos,  sur  la  cöte  de  Thrace.  On  verra  dans  la 
suite  de  cette  histoire  comment  les  Mongols  musulmaus  '  de  la  Horde  d'Or 
intervinrent  en  faveur  d'  'Izz  ad-Din,  qui  etait  leur  allie  et  leur  partisan,  pour  la 
seule  raison  qu'il  etait  rennemi  de  leurs  ennemis,  les  princes  bouddhistes  de 
Perse,  et  comment  ils  s'emparerent  d'Ai'nos.  S'il  n'est  pas  exact,  comme  le 
pretend  Rashid  ad-Din,  que  les  troupes  de  Berke  entrerent  dans  Ryzance,  il 
sen  fallut  de  peu  que  cet  evenement  ne  prit  une  importance  extraordi- 
naire;  il  aurait  certainement  change  la  face  du  monde,  si  ces  Mongols 
n'avaient  ete,  en  dehors  du  commandement  d'hommes  comme  Tchinkkiz  ou 
comme  Khoubilai',  des  impulsifs,  incapables  d'executer  ä  la  lettre  un  plan 
premedite,  et  d'en  poursuivre  la  realisation  jusqu'ä  ses  extremes  limites, 
des  bandes  de  Kirghizes,  bons  ä  charger  l'ennemi  en  hurlant,  et  ä  s'egailler 
apres  un  premier  contact,  comme  une  bände  d'etourneaux. 

Monkke  Temour,  successeur  de  Berke,  conceda  un  apanage  ä  'Izz  ad- 
Din,  en  Crimee,  et  cette  aventure  bizarre  valut  ä  Rokn  ad-Din  de  rester  seul 
sultan  du  pays  de  Roum.  Les  evenements  avaient  tourne  mieux  que  l'am- 
bitieux  Mo'in  ad-Din  Solaiman  n'aurait  pu  l'esperer,  mais  la  disparition  d"Izz 
ad-Din  ne  lui  laissait  pas  encore  les  coudees  assez  franches ;  il  trouvait  que 
Rokn  ad-Din  etait  une  gene  pour  sa  politique,  et  qu'il  n'etait  point  suffisam- 
ment  libre  d'en  faire  ä  sa  guise;  aussi,  il  le  fit  assassiner,  sous  le  pretexte 
assez  fallacieux  qu'il  voulait  se  revolter  contre  les  Mongols,  et  il  mit  sur  le 
tröne  son  fils,  Ghiyas  ad-Din,  lequel  etait  alors  äge  de  quatre  ans. 

Sous  le  regne  de  cet  enfant,  Mo'in  ad-Din  Solaiman  usurpa  naturellement 
toute  l'autorite  dans  le  pays  de  Roum;  il  se  montra  si  tyrannique,  qu'en  1276, 
des  seigneurs  de  cet  empire,  excedös  des  abus  de  pouvoir  qu'il  commettait, 
se  refugierent  en  Syrie,  et  inciterent  Baibars  ä  s'emparer  de  leur  patrie.  La 
campagne  n'offrit  pas  de  difficultes  serieuses  aux  troupes  aguerries  du  sultan 


1.  Si  les  Mongols  de  la  Horde  s'etaient  convertis  au  Christianisme,  ils  seraient  vrai- 
semblablement  devenus  tsars  de  Russie,  mais  ils  s'en  souciaient  fort  peu;  ce  qui  les 
interessait,  c'etait  de  vivre  en  nomades  au  long  de  la  Volga.  II  est  bizarre  que,  suzerains 
d'un  pays  chretien,  ils  se  soient  convertis  ä  1' Islam.  Les  Mongols  de  Perse  avaient 
pour  le  faire  de  puissantes  raisons  poliüques,  mais  ces  raisons,  les  princes  de  la  Horde 
ne  les  avaient  pas. 


[45]    -  INTR0DUCT10N.  387 

d'Egypte,  qui,  en  avril  1277,  batlit  les  armees  d'Abagha  et  do  Ghiyas  ad-Din, 
reunies  sous  le  commandement  de  Mo 'in  ad-Din  Solaiman,  ä  Abouloustain. 
Cette  victoire  lui  ousrit  les  portcs  de  Cesaree,  et  il  s'assit  sur  le  tröne  des 
sultans  saldjoukides,  en  qualite  de  souverain  du  pays  de  Roum.  Mo 'in  ad-Din 
s'etait  enfui  ä  Tokat  avec  le  jeune  sultan  Ghiyas  ad-Din ;  ne  sachant  si  Ba'ibars 
serait  capable  de  sc  maintenir  ä  une  aussi  grande  distance  de  ses  bases, 
mais  doutant  que  les  Mongols,  dont  la  puissance,  malgre  des  apparences 
trompeuses,  etait  dejä  sur  son  declin,  et  n'etait  plus  aussi  irresistible  que 
jadis,  pussent  lutter  contre  lui  avec  avantage,  il  l'envoya  saluer  par  im  de  ses 
olliciers  en  qualite  de  sultan  du  pays  de  Roum,  sans  se  compromettre  ä  fond  en 
allant  le  reconnaitre  lui-meme  comme  le  successeur  de  ses  maitres.  Ba'ibars 
comprit  la  duplicite  de  la  conduite  de  Mo'in  ad-Din,  dont  l'ambition  person- 
nelle  avait  toujours  ete  le  mobile  unique ;  il  lui  ordonna,  puisqu'il  le  traitait 
comme  son  souverain,  de  venir  ä  Cesaree  pour  y  prendre  le  gotfvernement  du 
royaume  qu'il  voulait  lui  conner,  tandis  qu'il  retournerait  en  Egypte  oü  sa 
presence  etait  necessaire.  Mo'in  ad-Din  diflera  d'obeir  ä  l'ordre  du  monarque 
qu'il  avait  volontairement  reconnu  en  trahissant  son  maitre,  ce  qui  montra  ä 
Baibars  que  le  puissant  ministre  cherchait  ä  evoluer  entre  lui  et  les  Mongols, 
dont  on  pouvait  toujours  craindre  un  retour  oifensif,  de  facon  ä  menager  sa 
Situation  quelle  que  füt  l'issue  des  evenements,  ce  qui  d'ailleurs  commencait 
ä  devenir  ardu. 

Ba'ibars  sentait  que  son  expedition  contre  le  pays  de  Roum,  malgre  la 
victoire  d' Abouloustain  et  l'occupation  facile  de  la  capitale,  etait  une  equipee 
dont  le  resultat  final  ne  pouvait  guere  etre  qu'une  reculade,  et,  en  defini- 
tive, un  grave  echec  moral.  Les  grands  seigneurs  du  royaume  de  Roum 
detestaient  les  Bouddhistes  qui  etaient  les  maitres  de  l'empire  saldjoukide, 
mais  aucun  d'eux  ne  voulait  soutenir  Baibars,  dans  la  crainte  quAbagha 
n'envoyät  une  armee  pour  reconquerir  le  pays,  et  que  les  Egyptiens  ne  pus- 
sent, ä  une  teile  distance  de  Damas  et  du  Caire,  soutenir  avec  succes  la 
Lutte  contre  les  troupes  de  Perse.  De  plus,  Baibars,  ä  Cesaree,  etait  ä  la  merci 
d'un  corps  mongol  qui  aurait  pris  l'initiative  d'une  attaque  sur  Rahba,  et  qui, 
marchant  sur  la  Mesopotamie  et  le  Diar  Bakr,  l'aurait  coupe  de  ses  Com- 
munications avec  le  Caire.  Militairement,  l'expedition  du  pays  de  Roum  etait 
une  folie,  car  les  princes  de  Flran  disposaient  encore  de  forces  considerables 
qu'il  leur  etait  relativement  facile  d'envoyer  en  Cappadoce,  et  Baibars  n'aurait 
pu  s'y  maintenir,  encore  avec  beaucoup  de  dillicultes,  qu'ä  la  condition  que 
les  grands  seigneurs  prissent  fait  et  cause  pour  lui,  en  le  reconnaissant  comme 
leur  souverain,  successeur  legitime  des  Saldjoukides,  et  en  lui  pretant  toute 
l'aide  materielle  dont  ils  etaient  capables,  ce  qu'aucun  d'eux  ne  voulait  faire. 
Aussi,  apres  quelques  jours  d'une  occupation  tres  inutile,  le  28  avril,  sachant 
probablemcnt  qu'Abagha  allait  intervenir,  Ba'ibars  evacua  Cesaree  en  disant 


388  INTRODUCTION.  [46] 

qu'il  n'avait  jamais  eu  l'intention  de  s'emparer  du  pays  de  Roura,  mais 
uniquement  celle  d'en  chasser  les  Mongols  et  de  lui  rendre  son  autonomie. 
L'argument  etait  miserable,  car  l'empire  saldjoukide  n'aurait  ete  delivre  des 
Mongols  que  si  Ba'ibars  y  etait  reste  pour  le  defendre  contre  eux,  et  sa 
retraite  le  livrait  sans  defense  ä  la  sauvagerie  des  Bouddhistes;  il  n'avait 
merae  pas  l'avantage  de  sauver  la  face.  Le  8  juin,  Baibars  ätait  de  retour  ä 
Damas,  oü  il  mourut  le  30  de  ce  merae  mois. 

Les  Mongols  de  Perse  consideraient  le  pays  de  Roum,  jusqu'ä  ses  fron- 
tieres  avec  l'empire  byzantin,  comme  faisant  partie  integrante  de  leurs 
domaines;  aussi,  Abagha  entra  dans  une  terrible  colere  quand  il  apprit  la 
defaite  d'Abouloustai'n,  et  son  resultat  naturel,  l'occupation  de  Cesaree  par 
les  Egyptiens.  II  partit  de  Tabriz  au  mois  de  juillet,  mais  Ba'ibars  avait  pru- 
demment  evacue  le  pays  un  mois  plus  tot,  de  teile  sorte  que  le  prince 
mongol  trouvä  l'empire  saldjoukide  delivre  de  tout  ennemi.  Bien  que  ce  resul- 
tat füt  ä  considerer,  il  ne  satisfit  point  le  barbare,  qui  donna  ä  ses  officiers 
l'ordre  de  saccager  toute  la  contree  entre  Cesaree  et  Arzan  ar-Roum,  et  de 
massacrer  sans  pitie  tous  les  Musulmans,  qu'il  accusait  d'avoir  favorise  l'exe- 
cution  des  plans  de  Ba'ibars ;  puis  il  laissa  son  frere  Khounkghouratai  comme 
gouverneur  de  l'empire  saldjoukide,  et  il  fit  mettre  ä  mort  Mo 'in  ad-Din 
Solaiman  sous  l'inculpation  inexacte  d'avoir  appele  les  Egyptiens  et  de  les 
avoir  fait  entrer  ä  Cesaree. 

Le  regne  ephemere  d'al-Malik  as-Sa'id  Berke,  fds  de  Ba'ibars,  ne  fut  signale 
par  aucune  Operation  serieuse,  ni  contre  les  Francs,  ni  contre  les  Mongols. 
En  mai  1279,  il  envoya  une  armee  contre  Kala'at  ar-Roum,  ville  situee  sur 
la  rive  oecidentale  de  l'Euphrate,  en  face  d'al-Bira,  mais  les  generaux  du 
sultan  d'Egypte  desespererent  de  la  reduire  par  la  force,  et  ils  s'eloignerent 
de  la  place  au  bout  de  cinq  jours,  apres  avoir  constate  leur  impuissance. 

Le  long  regne  du  sultan  al-Malik  an-Nasir  Kalaoun  fut  autrement  fecond 
en  evenements  importants.  Le  gouverneur  de  Damas,  Shams  ad-Din  Sonkor 
al-Ashkar  qui,  comme  Kalaoun,  avait  ete  un  mamlouk  des  Ayyoubites,  et 
qui  avait  servi  ä  ce  titre  sous  les  regnes  de  Shadjar  ad-Dorr,  d'al-Malik 
al-Mou'izz  Aibek  et  de  Rokn  ad-Din  Baibars,  trouvait  tres  injuste  qu'on  lui 
eüt  prelere  Kalaoun,  une  oie  sauvage,  ä  lui,  Sonkor  al-Ashkar,  un  gerfaut 
aux  pennes  rousses.  Aussi,  il  pensa  que,  puisque  Kalaoun  regnait  en  Egypte, 
il  convenait  que,  de  son  cöte,  il  regnät  en  Syrie;  dans  cette  intention,  il 
se  declara  independant  ä  Damas,  et  prit  le  titre  royal  d'al-Malik  al-Kamil. 
Cette  dichotomie  de  l'empire  mamlouk  ne  pouvait  que  servir  la  politique  d'ex- 
tension  indefinie  des  princes  mongols  qui  rögnaient  sur  ses  frontieres  et  qui 
etaient  ses  ennemis  acharnes ;  aussi,  "Ala  ad-Din  Ata  Malik,  gouverneur  de 
Baghdad,  qui  a  ecrit,  sous  le  titre  de  Tarikh-i  Djihangousha,  une  histoire  des 
Mongols,  envoya-t-il  immediatement  un  officier  ä  Sonkor  al-Ashkar  avec  une 


[47]  INTRODUCTION.  389 

lettre  qui  l'engageait  ä  se  soumettre  ä  Abagha.  La  Situation  aurait  pu  devenir 
tres  dangereuse  pour  le  sultan  du  Gaire,  si  la  fortune  des  armes  avait  favorise 
Sonkor  al-Ashkar,  qui,  sans  se  soumettre  absolument  au  prince  de  Perse, 
aurait  certainement  ete  entraine  dans  sa  politique  d'hostilite  contre  l'Egypte. 

Les  troupes  de  Kalaoun  n'eurent  pas  de  peine  ä  triompher  de  Celles  du 
nouveau  souverain  qui,  par  deux  fois,  fut  battu  ä  plate  couture,  ce  qui  ne 
l'empecha  pas  de  persister  dans  sa  rebellion.  Bien  plus,  comme  il  comprenait 
fort  bien  quo  jamais  Ton  ne  pourrait  opposer  serieusement  les  Syriens  aux 
Egyptiens,  il  ecrivit  ä  Abagha  pour  l'inciter  ä  entrer  en  Syrie,  et  ä  l'aider  ä 
venir  ä  bout  d'al-Malik  al-Mansour  Kalaoun. 

Les  troupes  mongoles  envahirent  la  Syrie  en  octobre  1280  et  s'emparerent 
d"Ai'ntab,  de  Baghras  et  d'Alep;  on  aurait  pu  croire  qu'elles  allaient  pour- 
suivre  le  cours  de  leurs  succes  et  descendre  vers  le  sud,  sur  Damas,  pour 
faire  leur  joiiction  avec  l'armee  de  Sonkor  al-Ashkar,  quand,  tout  ä  coup, 
elles  rebrousserent  chemin  et  disparurent  apres  avoir  tout  saccage  sur  leur 
passage.  Comme  on  l'avait  dejä  vu  ä  l'epoque  de  l'invasion  de  l'empire  grec 
par  les  troupes  de  Berke,  comme  on  le  vit  plus  tard  au  cours  de  la  cam- 
pagne  de  Ghazan  contre  les  Mamlouks,  c'etait  un  simple  raid  de  cavaliers 
merveilleux  et  superbement  conduits,  et  rien  de  plus;  d'ailleurs,  les  armees 
mongoles  se  composaient  principalement  de  troupes  montees  ',  et  si  les  cava- 
leries  peuvent  se  livrer  ä  des  chevauchees  splendides  et  ä  des  corps  ä  corps 
heroi'ques,  que  peuvent-elles  faire  sans  l'appui  d'une  solide  infanterie  ? 

Kalaoun  n'eut  meme  pas  ä  poursuivre  les  Mongols  qui  s'etaient  evapores 
devant  lui  comme  une  fumee  legere,  et  Sonkor  al-Ashkar,  voyant  que  les  sol- 
dats  d'Abagha  etaient  des  auxiliaires  aussi  precieux  que  ses  troupes  de  Da- 
mas etaient  de  vaillants  guerriers,  traita  en  mai  1281  avec  le  sultan  d'Egypte, 
dont  il  dut  se  resigner  ä  reconnaitre  f'autorite,  en  abandonnant  son  reve 
inconsistant  d'empire  du  Nord. 

Abagha  considerait,  non  sans  raison,  qu'il  avait  un  compte  ä  regier  avec 
les  Egyptiens  qui  etaient  venus  l'insulter  jusqu'ä  Gesaree,  et  que  l'invasion  de 
1280  ne  comptait  pas.  Aussi,  en  1281,  il  reprit  le  projet  d'lloulagou  contre 
l'empire  des  Mamlouks,  mais  il  renonca  au  plan  d'une  armee  unique  opcrant 
par  le  nord  de  la  Syrie,  et  il  resolut  d'attaquer  son  adversaire  ä  la  fois  sur 
l'Euphrate  et  sur  sa  frontiere  syrienne,  de  faQon  ä  l'enserrer  comme  entre  les 
mächoires  d'une  tenaille.  Abagha  prit  en  personne  le  commandement  de  la 


1.  Les  armees  mongoles  etaient,  il  est  vrai,  accompagnees  par  un  nombre  conside- 
rable  d'auxiliaires  destines  ä  faire  le  siege  des  villes,  mais  ces  troupes  etaient  plutöt  du 
genie  et  du  train  que  de  l'infanterie;  la  guerre,  ä  cette  epoque,  etait  essentiellement 
une  guerre  de  mouvements,  et  le  sort  des  empires  se  reglait  le  sabre  au  poing  par 
des  charges  furieuses. 


390  INTRODUCTION.  [48] 

premiere  armee  qui  se  dirigea  vers  Rahba,  et  il  confia  l'armöe  qui  devait 
envahir  la  Syric  ä  son  fröre,  Monkke  Temour.  Seule,  cette  seconde  armee 
mena  la  campagne  ä  fond,  car  Abagha,  pour  des  raisons  inconnues,  ne 
traversa  meine  pas  l'Euphrate  et  ne  prononca  pas  son  offensive,  de  teile  sorte 
que  sa  marche  fut  nne  demonstration  sans  portee  reelle.  II  est  probable  que 
ce  prince  ne  voulut  pas  s'engager  lui-meme  dans  une  campagne  en  Meso- 
potamie,  dans  la  crainte  que  les  princes  de  la  Horde  d'Or  et  du  royaume  de 
Tchaghatai  ne  profitassent  de  son  eloignement  des  frontiercs  septentrionale 
et  Orientale  de  son  empire  pour  envaliir  la  Perse,  et  il  sc  peut  aussi  qu'il  ait 
recule  devant  les  difficultes  qu'il  aurait  rencontrees  dans  une  marche  le  long 
de  l'Euphrate  pour  aller  rejoindre  Monkke  Temour  aux  environs  d'Alep. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  demonstration  d' Abagha,  qui,  mieux  conduite,  aurait 
au  moins  pu  couper  en  deux  les  forces  du  sultan  Kalaoun  et  en  immobiliser 
la  moitie,  sinon  plus,  dans  la  direction  de  l'Euphrate,  eut  un  eilet  negatif,  et 
ce  fut  le  prince  Monkke  Temour  qui  supporta  tout  le  poids  de  la  campagne. 
II  traversa  le  pays  de  Roum,  ravagea  Hainah,  et  arriva  ä  la  fin  d'octobre  dans 
les  environs  de  Horas,  oü  il  essuya  une  defaite  complete,  le  30  octobre  1281. 

Cette  deroute,  dont  keifet  materiel  et  moral  fut  aussi  considerable  que 
celui  de  la  bataille  d"A'in-Djalout  sous  le  regne  de  Koutouz,  delivra  l'Egypte 
de  la  terreur  des  Mongols  jusqu'aux  entreprises  de  Ghazan  qui,  elles  aussi, 
devaient  echouer  piteusement.  Elle  rendit  toute  sa  liberte  a  Kalaoun  du  cöte 
des  Francs,  contre  lesquels  il  n'avait  pu  poursuivre  le  plan  de  campagne 
de  Baibars,  dans  la  crainte  d'etre  attaque  sur  ses  frontieres  du  nord  et 
de  Test,  pendant  que  ses  troupes  seraient  occupöes  dans  le  Sahel  de  la 
Palestine. 

L'echec  de  l'expedition  d'Abagha  contre  l'empire  mamlouk  donna  ä  refle- 
chir  aux  successeurs  de  ce  prince  qui,  non  seulement  n'avait  pu  effacer  la 
honte  de  la  defaite  que  les  troupes  de  son  pere  avaient  subie  en  Syrie,  mais 
qui,  de  plus,  avait  attire  un  nouveau  desastre  sur  les  armes  mongoles.  Takou- 
dar  Oughoul,  qui  avait  pris  le  titre  de  Sultan  Ahmad,  et  qui  etait  musul- 
man,  jugea  inutile  de  reprendre  les  hostilites  contre  un  adversaire  qu'il  etait 
impossible  d'entamer;  il  envoya  meme  une  ambassade  ä  Kalaoun,  en  aoüt 
1282,  pour  lui  apprendre  qu'il  professait  l'Islamisme  et  qu'il  etait  anime  de 
sentiments  paciiiques.  Le  motif  de  cette  resolution  etait  honorable,  et  il  pou- 
vait  dissimuler  les  veritables  causes  du  renoncement  au  plan  de  conquete 
d'Houlagou,  mais  il  parait  que  Kalaoun  avait  des  renseignements  precis  sur 
rimpuissance  des  princes  mongols  ä  entreprendre  reellement  la  conquete  de 
la  Syrie  et  de  l'Egypte,  car,  lorsqu'une  seconde  ambassade  de  Takoudar 
arriva  dans  ses  etats,  apres  avoir  ete  retardec  dans  sa  route,  si  bien  que  le 
prince  mongol  mourut  avant  qu'elle  ne  se  fut  acquittee  de  sa  mission  (aoüt 
1284),  il  la  fit  recevoir  ä  Damas  d'une  fa90ii  tout  ä  fait  cavaliere,  et  sans  le 


[49]  INTRODUCTION.  391 

moindre  egard  :  l'ambassadeur  de  Takoudar  fut  meme  jete  dans  une  prison 
de  cette  ville,  et  il  y  resta  jusqu'ä  sa  mort.  Le  sultan  d'Egypte  repondit  au 
prince  de  Perse  d'une  facon  fort  peu  courtoise,  et,  eu  128)},  il  alla  faire  une 
expedition  contre  l'Armenie  donl  lc  roi  etait  le  protege  des  Mongols  de 
1'lran. 

Arghoun,  qui  succeda  a  Ahmad  Takoudar,  ne  put  rieu  entreprendre  de 
1284  ä  1289  contre  l'empire  egyptien,  et  il  n'eut  memo  pas  Ies  moyens  de 
venger  la  defaite  que  ses  troupes  essuyerent  devant  Mausil  cu  1286.  Arghoun 
etait  un  bouddhiste  farouche;  il  professait  une  haine  mortelle  contre  l'Isla- 
misme,  et,  pousse  par  son  ministre,  le  juif  Sa 'ad  ad-Daula,  qui  attisait  cette 
haine,  il  coneut  le  projet,  qu'il  aurait  peut-etre  mis  ä  execution,  s'il  n'etait 
niort  prematurement,  d'aller  detruire  de  fond  en  comble  h's  deux  villes 
saintes  de  la  Mecque  et  de  Medine,  pour  faire  disparaitre,  avec  la  Coopera- 
tion des  Francs  de  Syrie,  l'Islani  de  la  surface  de  la  terre.  Les  eveneinents 
qui  se  produisirent  apres  1289  le  forcerent  ä  ajourner  l'execution  de  ce  des- 
sein  qui  aurait  vraiseniblablement  conduit  lc  monde  ä  des  destinees  toutes 
differentes  de  Celles  qui  furent  les  siennes,  et  qui,  tout  au  inoins,  aurait 
refoule  la  foi  musulmane  dans  les  regions  du  Maghreb. 

En  1289,  l'un  des  prineipaux  generaux  d'Arghoun,  Naurouz,  se  revolta 
contre  son  maitre  dans  lc  Khorasan;  il  etait  le  lieutenant  general  du  prince 
mongol  dans  cette  province  Orientale  de  l'empire,  et  sa  conduite  l'avait  tou- 
jours  rendu  digne  des  faveurs  dont  il  avait  ete  comble.  Quand  le  vizir  Bou- 
kha'i  eut  ete  assassine  par  ordre  d'Arghoun,  Naurouz  craignit  d'ctre  entraine 
dans  sa  disgräce,  et  cette  crainte  n'etait  certainement  pas  vaine,  bien  qu'il 
tut  reste  inebranlablement  attache  ä  Arghoun,  aux  heures  des  pires  infor- 
tunes  que  ce  prince  avait  vecues.  Mais,  chez  les  Mongols,  qui  etaient  de 
veritables  barbares,  le  souvenir  des  setvices  passes  et  des  devouements  les. 
plus  heroiques  ne  tenait  pas  devant  une  calomnie  ou  une  delation,  et  Naurouz 
savait,  comme  tout  le  monde,  ä  quoi  s'en  tenir  sur  ce  point. 

Naurouz  reunit  les  ofliciers  qui  servaient  sous  ses  ordres ;  il  leur  annonca 
que  le  prince  Ghazan,  lils  d'Arghoun,  gouverneur  du  Khorasan  et  du  Mazan- 
daran,  avait  resolu  de  les  faire  tous  perir,  et  il  marcha  contre  lui.  Arghoun, 
averti  ä  temps  de  la  revolte  inattendue  de  Naurouz,  avait  pu  envoyer  des 
renforts  ä  Ghazan  qui  engagea  la  lutte  avec  les  insurges;  mais,  le  8  mai  1289, 
il  fut  battu  dans  la  plaine  de  Radagan,  et  dut  retrograder.  II  reprit  bientöt 
1'offensive  et  refoula  Naurouz  qui,  ne  se  sentant  pas  la  force  de  resister  aux 
armees  de  Ghazan  et  de  l'ilkhan  Arghoun,  s'enfuit,  par  le  Badakhshan,  jusque 
chez  Rhai'dou,  lequel,  avec  l'aide  des  princes  du  Tchaghatai,  soutenait 
depuis  de  longues  annees  une  lutte  epique  contre  les  descendants  de  Tou- 
loui',  qui  regnaient  sur  l'Iran  et  sur  la  Chine,  et  qui  lui  avaient  vole  la 
souverainete  de  l'empire  mongol. 


F.  3.  27 


392  INTRODUCTION.  [50] 

Rhaidou  fut  ravi  du  renfort  inespere  qui  lui  arrivait  en  la  personne  de 
l'emir  Naurouz,  et  il  essaya  immediatement  de  l'employer  pour  faire  une 
diversion  puissante  en  Perse,  sinon  pour  s'emparer  de  ce  pays;  il  lui  donna 
ä  cette  fin  une  armee  de  30.000  cavaliers  commandes  par  Eboguen  et  par 
Ouroung  Temour,  et  il  le  chargea  d'envahir  l'Iran.  Ghazan  ne  put  tenir  devant 
cette  avalanche,  et  il  dut  evacuer  le  Khorasan  qui  fut  ravage  par  les  troupes 
de  Naurouz.  Cette  expedition  aurait  pu  coüter  le  tröne  ä  Arghoun,  et 
donner  a  Rhai'dou  une  puissance  formidable,  grace  ä  laquelle  il  aurait  ren- 
verse  les  Mongols  de  Chine  pour  se  substituer  ä  eux,  mais  eile  s'arreta 
court,  et  les  troupes  de  Naurouz  ne  pousserent  pas  plus  loin  que  Bistham, 
puis  elles  retrograderent. 

Peu  de  temps  apres  ces  evenements,  Arghoun  mourait,  apres  avoir  abuse 
de  drogues  invraisemblables  pour  prolonger  sa  vie,  en  mars  1291. 

L'acharnement  d'Arghoun  contre  les  Musulmans  etait  arrive  ä  un  tel 
paroxysme,  qu'au  milieu  de  ces  complications  politiques  qui,  avec  un  peu  plus 
d'esprit  de  suite  de  la  part  des  generaux  de  Khai'dou,  auraient  pu  lui  faire 
perdre  la  souverainete  de  la  Perse,  en  proie  aux  affres  de  la  maladie  qui  le 
conduisait  au  tombeau,  il  n'avait  pas  renonce  au  projet  dalier  saccager 
l'Egypte,  si  bien  qu'il  ecrivit  au  roi  de  France,  Philippe  le  Bei,  pour  lui  assi- 
gner  un  point  de  concentration  de  leurs  armees  en  Syrie  au  printemps  de 
1291,  date  ä  laquelle  il  lui  promit  de  lui  remettre  Jerusalem,  quand  ils  l'au- 
raient  enlevee  ä  Kalaoun  :  «  Si  tu  tiens  ta  parole,  si  tu  envoies  des  troupes  ä 
l'epoque  fixee,  si  Dieu  nous  favorise,  quand  nous  aurons  pris  ä  ce  peuple 
(les  Musulmans)  Jerusalem,  nous  te  la  donnerons.  » 

II  est  probable  que  ce  n'etait  pas  la  premiere  fois  que  les  Bouddhistes  de 
Tauris  faisaient  cette  promesse  allechante  au  roi  de  France,  et  il  est  vraisem- 
blable  que  la  lettre  d'Arghoun  est  la  premiere  qui,  par  un  hasard  extraordi- 
naire,  nous  ait  ete  conservee.  II  faudrait  savoir  jusqu'ä  quel  point  Philippe  le 
Bei  pouvait  compter  sur  cet  engagement  dArghoun  :  les  Mongols,  au  temoi- 
gnage  de  tous  ceux  qui  ont  eprouve  le  desagrement  d'etre  en  relations  avec 
eux,  Chretiens  ou  Musulmans,  moines  ou  princes,  de  Taveu  meme  de  leurs 
historiens,  ne  se  faisaient  pas  le  moindre  serupule  de  violer  leurs  promesses 
les  plus  solennelles,  et  personne,  en  Orient,  n'ajoutait  la  moindre  foi  ä 
leurs  engagemcnts.  Qu'Arghoun  ait  cherche  ä  obtenir  du  roi  de  France 
lenvoi  d'un  corps  de  troupes  qui  eüt  opere  sur  le  flanc  gauche  des  armees 
de  Kalaoun,  pendant  que  les  generaux  mongols  auraient  attaque  Tempire 
egyptien  sur  l'Euphrate  et  par  sa  frontiere  du  nord,  cela  est  certain;  quant 
ä  ce  qui  se  serait  passe  apres  l'ecrasement  des  Musulmans,  il  parait  bien 
difficile  d'admettre  qu'Arghoun  ait  eu  veritablement  le  dessein  de  livrer  la 
Syrie  aux  Francs,  et  il  est  beaucoup  plus  probable  qu'il  les  aurait  immedia- 
tenient jetes  ä  la  mer,  ou,  du  moins,  qu'il  aurait  tente  de  le  faire. 


[51]  INTRODUCTION.  393 

Le  regne  de  Gueikhatou,  qui  succeda  ä  Arghoun  en  juillet  1291,  fut 
marque  par  peu  d'evenements  exterieurs.  Al-Malik  al-Ashraf  Salah  ad-üin 
Klialil,  filset  successeur  de  Ralaoun,  mettant  ä  profit  l'inaction  dans  laquelle 
Arghoun  etait  reste  durant  tout  son  regne,  et  celle  de  Gueikhatou,  s'em- 
para  en  1291  de  Saint-Jean  d'Acre,  de  Tyr,  de  Tortose  et  de  Bairout,  les 
seules  villes  qui  restassent  encore  en  la  possession  des  Francs,  sans  qu'une 
de  ces  armees  mongoles  qui  devaient  se  mettre  aux  ordres  de  Philippe  le  Bei 
et  lui  donner  la  Terre  Sainte,  eüt  esquisse  im  mouvement  strategique  pour 
defendre  les  derniers  remparts  des  allies  des  princes  de  Perse.  L'annee 
suivante  (juin  1292),  les  Egyptiens  s'emparerent  de  Kala  at  ar-Roum,  ou 
residait  le  patriarche  des  Armeniens;  les  troupes  mongoles  survinrent  lorsque 
les  Egyptiens  eurent  tout  ravage.  Gueikhatou  mourut  assassine'  en  avril  12U.'>, 
laissant  le  tröne  ä  Ba'idou. 

Trois  mois  auparavant,  l'emir  Naurouz,  abandonne  de  la  plus  grande  partie 
de  ses  troupes,  et  ne  pouvant  continuer  la  guerre,  s'etait  reconcilie  avec  le 
prince  Ghazan.  L'ambitieux  Ghazan  se  declara  contre  Bai'dou,  et,  aide  de  Nau- 
rouz, marcha  contre  lui;  apres  quelques  alternatives  de  succes  et  de  revers, 
Bai'dou,  vaincu  par  Naurouz,  abandonne  et  trahi  par  ses  generaux,  s'enfuit 
vers  la  Georgie,  dans  l'esperance  de  trouver  im  refuge  dans  le  royaume  de 
la  Horde ;  rnais  Naurouz  le  rejoignit  ä  Nakhtchouvan,  oü  il  le  fit  assassiner 
le  5  octobre  1295.  Ghazan  lui  succeda  dans  la  souverainete  de  l'lran,  et  son 
regne  fut  solennellement  inaugure  le  3  novembre  de  cette  meme  annee. 

Un  evenement  d'une  importance  capitale  pour  l'histoire  du  monde  mon- 
gol  etait  survenu  entre  la  mort  d' Arghoun  et  l'avenement  de  Ghazan.  L'emir 
Naurouz,  fils  d'Arghoun  Agha,  professait  depuis  longtemps  rislamisme;  il 
jugeait  avec  raison  qu'il  serait  toujours  impossible  aux  princes  mongols 
d'absorber  completement  la  Perse,  ef  de  s'en  faire  reconnaitre  comme  les 
souverains  legitimes,  taut  qu'ils  demeureraient  attaches  aux  dogmes  du 
Bouddhisme.  En  fait,  les  Mongols  se  trouvaient  campes  dans  l'lran,  au 
milieu  d'un  peuple  qui  avait  embrasse  rislamisme  depuis  des  siecles,  et  qui 
poursuivait  d'une  haine  feroce  d'iconoclastes  ces  adorateurs  d'idoles,  dont 
les  pretres  revaient  de  remplacer  le  Coran  par  les  livres  sanskrits  du  canon 
bouddhique.  Bien  qu'on  ne  connaisse  presque  rien,  pour  ne  pas  dire  rien, 
de  l'etat  religieux  et  social  de  la  Perse  sous  le  regne  des  Mongols,  depuis 
l'epoque  des  gouverneurs  envoyes  par  Tchinkkiz  et  par  ses  successeurs, 
et  investis  de  missions  temporaires,  jusqu'au  regne  de  Ba'idou,  car  les  his- 
toriens  de  cette  periode,  peu  enclins  ä  s'occuper  de  cet  objet,  l'ont  volontai- 
rement  passe  sous  silence,  le  peu  qu'ils  en  revelent,  d'une  facon  tout  inci- 
dente,  sans  dessein  precis  d'en  parier,  montre  que  la  Perse  etait  couverte 
de  temples  bouddhiques,  que  les  lamas  tibetains  et  les  pretres  indiens  y 
vivaient  en  nombre  considerable,  que  les  souverains  mongols  de  l'lran,  plus 


304  INTRODUCT10N.  [52] 

intolerants  sur  ce  point  que  Monkke  ou  KhoubilaT,  execraient  les  Musul- 
uians,  et  qu'ils  leur  preferaient  de  beaucoup  les  Chretiens  et  les  Juii's,  les 
.1  uifs  surtout,  auxquels  ils  confiaient  volontiers  les  meilleures  placcs  de  l'ad- 
ministration  civile. 

Cette  Situation  ne  pouvait  durer  qu'autant  que  les  Mongols  se  condamne- 
raient  ä  n'elre  que  les  cliefs  dun  corps  d'occupation  vivant  sur  un  pays  qu'ils 
tyrannisaient,  et  oü  ils  ne  regnaient  que  par  la  force  et  par  la  terreur.  Un 
tel  regime  etait  ä  la  merci  des  vicissitudes  de  la  fortune  :  il  etait  evident 
que  la  puissanee  mongole,  qui  se  serait  tres  bien  accommodee  de  ce  regime 
ä  l'epoque  de  Tchinkkiz,  etait  sur  son  declin,  et  qu'il  sullisait  desormais  d'un 
accident  grave,  sur  l'Euphrate  ou  dans  le  pays  de  Roum,  qui  diminuerait  la 
puissanee  militaire  des  princes  bouddhistes  de  Perse,  pour  provoquer  dans 
leur  royaumc  d'Iran  une  revolution  niusulmane  qui  emporterait  leur  dynastie. 

Les  evenements  ne  devaient  pas  tarder  ä  donner  raison  ä  ceux  qui  jugeaient 
qu'il  etait  iinpossible  aux  Mongols  de  gouverner  plus  longtemps,  avec  la 
securite  du  lendemain,  la  Perse  niusulmane,  tant  qu'ils  professeraient  le 
Bouddhisme,  car,  meme  lorsqu'ils  eurent  embrasse  1'Islaniisme,  lorsqu'ils 
curent  completement  renonce  au  eulte  des  idoles,  les  Persans  continuerent 
ä  les  regarder  comme  des  etrangers  qui  dominaient  chez  eux  par  la  force  bru- 
tale, et  ä  les  poursuivre  de  leur  haine;  ils  se  desinteresserent  completement 
du  sort  de  leur  dynastie,  qui  s'eilbndra  apres  Abou  Sa'id  sans  laisser  aux 
peuples  de  l'lran  l'ombre  du  moindre  regret. 

Ghazan,  qui  etait  un  prince  autrement  intelligent  qu'Houlagou  ou 
qu'Abagha,  qui  arrivait  ä  une  epoque  critique,  que  ses  predecesseurs,  plus 
voisins  des  triomphes  incroyables  de  Tchinkkiz,  n'auraient  jamais  soupgon- 
nee,  se  rendit  aux  raisons  de  Temir  Naurouz,  et  il  embrassa  lTslamisme  au 
mois  de  jüin  1295.  Cette  conversion  etait  toute  politique,  et  le  jeune  prince, 
qui  avait  eprouve  depuis  quelques  annees  les  vicissitudes  les  plus  cruelles  de 
la  destinee,  n'y  voyait  guere  qu'un  moyen  de  conquerir  le  tröne  de  Perse.  11 
s'en  fallut  meme  de  peu,  au  temoignage  de  l'auteur  de  la  Vie  d'OltchaUou, 
que  son  successeur,  son  frere,  Kliorbanda  Ültcliaitou  Sultan,  et  ses  generaux, 
deconcertes  par  les  divergences  qu'ils  remarquaient  dans  les  dogmes  des 
sectes  musulmanes,  ne  s'en  retournassent  au  Bouddliisme,  qui  avait  ete  la 
religion  de  leurs  peres,  et  qui,  au  moins  sous  la  l'orme  restreinte  et  elemen- 
taire  qui  avait  cours  en  Asie  centrale,  convenait  beaucoup  mieux  ä  leur  men- 
talite  que  les  complexites  de  la  casuistique  niusulmane. 

Le  commencement  du  regne  de  Ghazan  fut  loin  de  repondre  ä  ses  espe- 
rances  et  ä  celles  de  Naurouz,  car  il  fut  signale  par  des  revoltes  et  par  des 
defections  que  n'avaient  connues  ni  Abagha,  ni  Arghoun,  ni  meme  1'iQSuffi- 
sant  Gueikhatou,  quand  ils  etaient  montes  sur  le  tröne.  II  y  faut  voir,  en 
tres  grande  partie,  Teilet  de  la  reprobation  unanime  que  la  conversion  inat- 


[53]  INTRODUCTION.  395 

tendue  de  Ghazan  a  l'Islamisme  provoqua  cliez  los  Mongols,  qui  etaient  plus 
attaches  qu'on  ne  le  pourrait  croire  ä  leur  religion  nationale,  ainsi  qu'ä 
leurs  traditions,  d'ailleurs  tout  ä  fait  apocryphes,  qui  avaient  ete  forgees 
sous  le  regne  de  Tchinkkiz,  et  dansdcsquelles  on  ne  rencontre  presque  aucun 
souvenir  de  l'histoire  reelle  de  I'antiquitö  altaique. 

Ce  fut  im  mouvement  analogue,  pour  ne  pas  dire  identique,  qui  se  pro- 
duisit  cliez  les  Mongols  d'Extreme-Orient,  quand  Khoubilai  Khaghan,  qui 
avait  ete  destine  par  Tchinkkiz  a  gouverncr  le  Celeste  Empire,  et  qui,  dans 
cette  intention,  avait  recu  une  Instruction  chinoise,  accapara  la  souve- 
rainete  de  l'empire  du  Conquerant  du  Monde,  que  Monkke  Khaghan  avait 
devolue  ä  Erik  Boke,  qui,  lui,  representait  la  vieille  tradition  mongole,  dont 
Khoubilai  n'avait  qu'une  connaissance  imprecise,  et  que  ses  successeurs, 
les  empereurs  chinois  de  Khanbaligh,  oublierent  completement. 

Le  Khorasan  etait  completement  degarni  de  ses  armees  que  leur  general, 
1'emir  Naurouz,  avait  conduites  en  Persc  au  service  de  Ghazan,  et  gräce 
auxquelles  il  P  avait  mis  sur  le  tröne;  Dogha,  prince  du  Tchaghatai,  etSarban, 
fils  de  Khaidou,  qui  marchaient  simnltanement  contre  la  Perse  et  contre  la 
Chine,  ne  voulurent  point  laisser  passer  cette  occasion  favorable  sans  la 
mettre  ä  profit,  et  ils  entrerent  dans  le  Khorasan,  mais  l'emir  Naurouz 
parvint  ä  refouler  leurs  bandes  dans  la  Transoxiane  en  leur  infligeant  des 
defaites  serieuses.  Presque  en  meme  temps,  une  partie  des  troupes  de  Gha- 
zan se  revoltait  contre  lui,  dans  l'intention  de  le  detröner,  et  une  fraction 
de  la  celebre  tribu  des  Eui'reuth,  les  Ouiraghod  des  Mongols,  qui  etait  can- 
tonnee  ä  Baglulad,  s'enfuit  pour  passer  sur  les  terres  des  sultans  mamlouks. 
Tarakhai,  chcf  de  cette  horde,  etait,  ä  ce  que  racontent  les  historiens,  menace 
de  mort  pour  avoir  marche  avec  Baidou  contre  Gue'ikhatou;  Guetuboukha, 
sultan  d'Egypte,  qui  etait  lui-meme  uTi  mongol,  et  qui  avait  ete  capture  ä  la 
bataille  de  Homs  en  1260,  recut  ces  transfuges  (janvier  129G)  et  les  fit 
conduire  a  Damas. 

Bien  qu'elle  monträt  la  desallection  complete  d'une  vieille  tribu  mongole, 
cette  desertion  n'etait  pas  d'une  importance  capitale,  et,  en  tout  cas,  eile 
etait  beaucoup  moins  grave  que  la  revolte  qui  ne  tarda  pas  ä  eclater  dans 
le  pays  de  Roum,  Iaquelle  ne  fut  que  le  prelude  d'une  autre  insurrection 
beaucoup  plus  retentissante. 

Le  general  mongol  Soulamish,  qui  commandait  dans  le  royaume  de  Boum 
avec  une  autorite  presque  absolue,  renia  l'autorite  de  Ghazan,  et,  comme 
il  ne  pouvait  engager  ä  lui  seul  la  bitte  contre  le  sultan  de  Perse,  il  ecrivit 
au  souverain  de  l'Egypte  pour  lui  demander  aide  et  secours.  Le  sultan 
du  Caire  avait  lä  une  occasion  unique  de  s'emparer  d'une  province  impor- 
tante  de  l'empire  mongol,  qui  etait  d'un  acces  difficile  pour  les  troupes 
de  Perse,  tandis  que  les  armees  de  Syrie  y  pouvaient  prononcer  une  offen- 


396  INTRODUCTION.  [te] 

sive  rapide,  commc  l'avait  montre  Baibars ;  mais  lo  souverain  ögyptien  se 
borna  ä  promettre  son  appui  ä  Soulamish,  sans  rien  faire  de  serieux.  En 
mars  1299,  Ghazan  envoya  contre  le  general  rebelle  une  armee  de 
30.000  hommes,  et,  le  27  avril,  Soulamieh,  abandonne  par  ses  troupes  pres 
d'Akshahar,  s'enfuit  en  Syrie,  d'oü  il  passa  en  Egypte,  oü  il  arriva  au  mois 
de  juin;  mais  il  commit  l'imprudence  de  rentrer  dans  le  pays  de  Roum, 
oü  il  fut  capture.  Cette  meme  annee,  quatre  generaux  egyptiens  cpie  Monkke 
Temour,  mamlouk  du  sultan  Latcliin,  voulait  faire  assassiner,  Kiptchak, 
Bektemour,  Ilbegui  et  A'zaz,  se  refugierent  avec  300  de  leurs  hommes  dans 
les  Etats  de  Ghazan,  et  ils  l'inciterent  ä  entreprendre  sans  tarder  la  con- 
quete de  l'Egypte,  dont  l'etat  politique  etait  desastreux,  et  qui,  dans  leur 
opinion,  ne  pouvait  presenter  une  grande  resistance  aux  attaques  du  sultan 
de  Perse.  L'autorite  royale  y  etait  f'ortement  atteinte  :  Mohammad,  fds  de 
Kalaoun,  avait  succcde  ä  son  frere  Khalil  en  decembre  1293,  et  il  avait 
ete,  en  novembre  1294,  renverse  par  Guetuboukha.  Deux  annees  plus  tard 
(novembre  1296),  Guetuboukha  etait  detröne  par  Latchin,  et  recevait  le 
gouvernement  de  la  ville  de  Sarkhad,  trop  heureux  d'eehanger  une  royaute 
dangereuse  et  precaire  contre  une  place  de  tout  repos  qui  convenait  beau- 
coup  mieux  ä  sa  mediocrite  que  le  pouvoir  souverain.  En  janvier  1299, 
Latchin,  assassine  par  ses  officiers,  qui  etaient  revoltes  par  ses  moeurs 
infames,  etait  remplace  dans  la  royaute  de  l'Egypte  par  Mohammad,  fds 
de  Kalaoun,  que  Ton  fut  oblige  d'aller  chercher  ä  Karak,  oü  il  tuait  le  temps, 
et  d'oü  il  ne  tenait  nullement  ä  revenir  au  Caire,  pour  regner  sur  une 
milice  de  sacripants  dont  il  fallait  tout  craindre. 

Ghazan  etait  un  tout  autre  souverain  que  ses  predecesseurs,  et  im  princc 
d'une  envergure  beaueoup  plus  puissante ;  il  nourrissait  de  vastes  desseins  et 
des  projets  immenses  qui  l'userent  avant  l'age.  Houlagou  et  Abagha  avaient 
attaque  la  Syrie  parce  que  la  conquete  de  cette  province  et  celle  de  l'Egypte 
etaient  dans  le  programme  mongol,  et  qu'il  convenait  qu'il  füt  execute;  il  est 
douteux  qu'ils  aient  jamais  vu  l'utilite  et  l'importance,  d'ailleurs  contestables, 
de  cette  conquete.  Ghazan  y  mit  toute  son  äme;  aussi,  quand  ses  projets 
eurent  echoue,  lorsqu'il  fut  convaincu  de  l'inanite  de  ses  efforts,  il  fut  saisi 
d'un  chagrin  mortel  qui  preeipita  la  marche  de  sa  maladie. 

Ge  ne  furent  pas  les  encouragements  de  Kiptchak  et  des  autres  transfuges 
egyptiens  qui  durent  beaueoup  influer  sur  sa  volonte  et  sur  ses  decisions, 
car  il  declara  la  guerre  ä  Mohammad  ibn  Kalaoun  des  que  l'etat  interieur 
de  son  empire  se  fut  suffisamment  ameliore  pour  qu'il  püt  envisager  sans 
crainte  l'eventualite  d'une  guerre  etrangere. 

Heureusement  pour  l'Egypte,  cette  campagne  fut  menee  d'une  facon  aussi 
absurde  que  Celles  d'Iloulagou  et  d'Abagha.  Parti  de  Tauris  le  16  oetobre 
1299,  Ghazan   arriva   ä   Nisibe    le    21    novembre;  il  traversa   l'Euphrate  le 


[55]  TNTRODUCTION.  397 

7  d^eembre,  et  arriva  devant  Alep  le  12  de  ce  meine  mois.  II  passa  devant 
Ia  ville  saus  memo  so  donner  l;i  peine  de  l'assteger,  et  il  iit  de  möme  ä 
I lainah,  en  vue  de  Iaquelle  il  passa  le  20.  Le  23,  il  rencontra  les  troupes 
egyptiennes  ä  Iloms,  et,  apres  les  avoir  dispersees,  il  cntra,  au  commen- 
cement  du  mois  de  janvier  1300,  ä  Damas,  dont  la  forteresse  refusa  energi- 
quement  de  se  rendre  et  engagea  la  lutte  contre  l'armee  mongole. 

La  campagne  avait  ete  assez  rapidement  menee;  si  Ghazan  avait  commis 
une  faute  en  oubliant  qu'un  general  ne  doit  jamais  laisser  sur  ses  derrieres 
des  forteresses  non  reduites,  corame  il  I'avait  fait  pour  Alep  et  pour  llamah, 
ä  moins  d'immobiliser  devant  leurs  defenses  des  forces  süffisantes  pour  les 
masquer,  la  prise  de  Hamas  rachetait  cette  erreur  de  tactique,  car  la  posses- 
sion  de  cette  ville  par  les  Mongols  coupait  les  places  de  la  Syrie  du  nord, 
particulierement  Alep  et  Hamah,  de  toutes  leurs  Communications  avec 
l'Egypte,  d'oii  elles  ne  pouvaient  plus  recevoir  aucun  secours,  de  teile  sorte 
qu'il  etait  fatal  que,  dans  im  delai  plus  ou  moins  long,  leurs  garnisons  se 
verraient  contraintes  de  mettre  bas  les  armes.  De  plus,  la  Syrie  etait,  ä  cette 
epoque,  reduite  pour  se  defendre  aux  forces  qui  occupaient  ses  forte- 
resses, car  l'armee  egyptienne,  qui  avait  cependant  ete  avertie  ä  temps  de 
la  marche  de  Ghazan,  ne  s'etait  pas  portee  au-devant  de  lui  pour  lui  barrer 
le  chemin. 

Soudain,  apres  moins  d'un  mois  de  sejour  ä  Damas,  le  sultan  de  Perse 
annonca  qu'il  allait  s'en  retourner  dans  ses  Etats  (4  fevrier  1300),  donnant 
pour  raison  de  ce  brusque  revirement  dans  son  esprit  que  les  chaleurs  allaient 
survenir,  et  qu'il  ne  voulait  pas  s'exposer  ä  les  souffrir  ä  Damas.  La  verite 
etait  tout  autre,  et  autrement  grave  :  des  que  Khai'dou  et  Dogha  avaient 
appris  que  leur  ennemi,  Ghazan,  avait  quitte  la  Perse  pour  marcher  contre 
les  pays  d'Occident,  ils  avaient  repris  leurs  projets,  qu'ils  n'avaient  jamais 
abandonnes,  de  conquete,  ou  tout  au  moins,  de  pillage  de  l'Iran.  Le  prince 
Khoutlough  Khotcho,  fds  de  Dogha,  du  royaume  de  Tchaghatai,  qui  etait 
seigneur  de  Ghazna,  Sidjistan,  Balkh,  BadaUhshan  et  Marv,  fut  charge  de 
l'operation,  et  l'on  ne  pouvait  mieux  s'adresser;  ce  prince  etait  im  redou- 
table  chef  de  brigands,  im  veritable  «  condottiere  d'uomini  d'armi  »,  qui, 
comme  im  chef  kirghize,  se  promenait  dans  le  royaume  de  Tchaghatai', 
tonjours  en  quete  d'un  mauvais  coup  ä  faire,  ä  la  tete  d'une  bände  de 
sauvages,  les  Karaounas,  dont  le  nora  indique  une  origine  mandchoue. 
Khoutlough  Khotcho  langa  une  dizaine  de  milliers  de  ses  Karaounas  sur 
l'Iran,  et  cette  meute  sc  rua,  sans  eprouver  de  resistance  serieuse,  car  il 
semble  bien  que  Ghazan  avait  emmene  toutes  ses  forces  vives  en  Syrie, 
jusque  dans  Ia  province  du  Fars.  Tout  le  pays  fut  saccage,  mais  l'attaque 
des  Karaounas  ne  fut  pas  poussee  ä  fond,  et,  des  qu'ils  eurent  suffisaminent 
pille,  ils  penserent  ä  s'en  retourner  dans  leurs  repaires  pour  jouir  du  produit 


398  INTRODUCTION.  [56] 

de  lcurs  larcins;  traques  et  poursuivis  dans  lour  retraite,  ces  gens  perdirent 
la  plus  grande  partie  de  leur  butin,  et  ils  disparurent  comme  un  nuage,  ne 
laissant  dans  l'Iran  d'autre  souvenir  que  les  ruines  qu'ils  avaient  aecumulees 
sur  leur  passagc 

Ha'ithoum,  qui  etait  tres  bien  renseigne  sur  les  menus  faits  de  l'histoire 
des  Mongols,  et  qui  n'avait  pas,  comme  les  chroniqueurs  musulmans,  de 
raisons  peremptoires  de  taire  les  causes  veritables  de  leurs  actes,  dit  for- 
mellement  quo  ce  fut  cette  attaque  des  Karaounas,  provoquee  par  Khaidou, 
qui  determina  la  retraite  de  Ghazan.  La  cause  etait  minime  pour  une  reso- 
lution  aussi  grave,  qui  compromettait  sans  retour  le  succes  d'une  cam- 
pagne  qui  s'annoncait  sous  d'heureux  auspices,  et  dont  Ghazan  attendait  la 
souverainete  de  la  Syrie  et  de  l'Egypte.  L'extreme  rapidite  avec  laquelle  les 
bandes  de  Khoutlough  Kliotcho  s'etaient  evanouies  montrait  que  Ghazan 
avait  bien  tort  de  s'inquieter  d'elles,  qu'elles  etaient  completement  inca- 
pables  d'entreprendre  la  conquete  en  regle  de  l'Iran,  sans  compter  que  Khai- 
dou  et  üogha  eux-memes,  qui  cependant  regnaient  sur  de  vastes  royaumes, 
et  qui  avaient  un  bul  politique  defmi,  ne  possedaient  pas  assez  d'esprit  de 
suite  pour  mener  ä  bien  une  teile  entreprise.  Tout  ce  qu'il  pouvait  craindre 
de  leur  part  etait  le  pillage  de  l'Iran,  et  encore  de  ses  provinecs  Orien- 
tale*; il  aurait  fallu  immobiliser  des  couvertures  considerables  ä  la  fron- 
tiere,  comme  l'avaient  fait  Khoubilai  et  Temour  aux  marches  de  la  Chine, 
pour  les  empecher  de  la  violer;  il  pouvait  etre  preferable,  au  point  de  vue 
de  Ghazan,  d'employer  ces  forces  en  Syrie. 

En  quittant  Hamas,  Ghazan  avait  remis  ä  Khoutlougshah  le  commande- 

ment  de  l'armee  mongole,  et  il  avait  nomine  les  transi'uges  egyptiens  qui 

l'avaient  incite  ä  la  guerre  contre  le  sultan  du  Caire  aux  grands  gouver- 

nements  de  la  Syrie;  Kiptchak  avait  regu  celui  de  Damas;  Bektemour,  celui 

d'Alep,  Iloms  et  Hamah;  Ilbegui  avait  ete  nomme  gouverneur  de  Safad,  de 

Tripoli  et  du  Sahel  de  la  Palestine.  Khoutloughshah  entreprit  l'attaque  de  la 

forteresse  qui  tenait  toujours,  et  qui  ne  voulait  pas  se  rendre.  Soudain,  le 

14  fevricr,  dix  jours  apres  le  depart  de  Ghazan,  Khoutloughshah  annonca 

que,  lui  aussi,  il  rentrait  en  Perse,  comme  son  maitre,  et  il  laissa  ä  Damas 

une  garnison  mongole  commandee  par  le  general  Moula'i  dont  la  position  etait 

d'autant  plus   oritique   que  la  citadelle  etait  toujours  au  pouvoir  des  troupes 

du   sultan  du  Caire,  et  qu'elle  ne  manifestait  aueune  intention  de  capituler. 

11  est  diflicile  d'admettre  que  Khoutlougshah  ait  agi  de  son  propre  chef  en 

evaeuant  la  Syrie,  et,  bien  au  contraire,  il  faut  voir  dans  cette  retraite  l'exe- 

eution  d'un  plan  qui  avait  ete  elabore  avec  Ghazan,  lequel  esperait  peut-etre 

que  les  dix  jours  qui  separerent  son  depart  de  celui  de  Khoutloughshah  sulli- 

raient  ä  sauver  la  reputation  des  armes  mongoles,  soit  que  la  forteresse  lüt 

emportee  d'assaut,  soit  que  le  general  qui  la  commandait  se  laissät  acheter 


[57]  1NTR0DUCTI0N.  399 

par  Kiptchak.  Quoi  qu'il  on  soit,  ces  deux  retraites  successives  de  Ghazan 
et  de  Rhoutloughshah  etaient  l'abandon  complet  du  plan  de  campagne  qui 
avait  ete  suivi  jusqu'alors,  et  dont  l'execution  avait  ete  couronnee  d<^ 
succes.  Quelques  jours  avänt  de  quitter  Damas,  Ghazan  avait  ecrit  aux 
generaux  qui  commandaient  les  nieilleures  places  fortes  de  la  Syrie  au  nom 
du  sultau  Mohammad  ibn  Kalaoun,  et  qui  etaient  tous  d'origine  turke  ou 
mongole,  pour  leur  ordonner  de  reconnaitre  son  autorite  et  de  renier  celle 
de  leur  souverain.  Aucune  de  ces  lettres  ne  recut  de  reponse,  non  que  ces 
officiers  pussent  se  targuer  d'un  loyalisme  inebranlable  pour  le  sultan 
d'Egypte,  mais  uniquement  parce  qu'ils  ne  voyaient  pas  qu'avec  leur  habi- 
tude  de  tout  commencer  et  de  ne  rien  terminer,  les  Mongols  fussent  capa- 
bles  de  mener  ä  bien  une  ceuvre  aussi  considerable  que  la  conquete  de 
l'Egypte;  la  retraite  preeipitee  de  Ghazan  et  de  Khoutloughshah  ne  tarda 
pas  ä  leur  montrer  d'une  fagon  peremptoire  qu'ils  avaient  ete  bien  inspires 
de  se  tenir  sur  une  reserve  prudente. 

Pendant  ce  temps,  les  troupes  egyptiennes  ne  faisaient  pas  un  mouvement, 
et  elles  laissaient  tranquillement  ecraser  l'armee  de  Syrie,  ce  qui  montre  que 
Ghazan  n'aurait  eu  qu'ä  le  vouloir  pour  sonmettre  en  un  tour  de  main  toute 
la  Syrie  au-dessous  de  Damas,  et  arriver  jusqu'ä  al-'Arish,  sur  la  frontiere  de 
l'Egypte,  oü  les  veritables  dillicultes  auraient  commence  pour  ses  troupes. 
Moulai,  qui  commandait  l'armee  de  Damas,  attendit  patiemment  le  mois  de 
mars,  qui  voit  commencer  ces  chaleurs  devant  lesquelles  son  maitre  avait 
feint  de  reculer,  et  il  langa  ses  cavaliers  dans  les  districts  de  Jerusalem,  de 
Ghaza,  de  Ba'albak  et  dans  la  Bika'.  Dans  l'etat  oü  il  se  trouvait,  ce  general  ne 
pouvait  tenter  qu'un  raid  sans  portee  militaire,  et  il  lui  etait  impossilih1, 
n'ayant  pas  de  reserves  pour  le  soutenir,  de  pretendre  ä  oecuper  militaire- 
ment  et  definitivement  la  Syrie  moyenne.  II  le  pretendait  si  peu  que,  le 
30  mars,  suivant  en  cela  l'exemple  de  Ghazan  et  de  Khoutloughshah,  il 
evacua  la  Syrie  et  rentra  dans  le  pays  de  Roum. 

Le  lendemain,  31  mars  1300,  le  sultan  al-Malik  an-Nasir  Mohammad,  fds 
d'al-Malik  al-Mansour  Kalaoun,  partait  bravement  du  Caire  ä  la  tete  de  ses 
armees  victorieuses,  pour  aller  chasser  les  Mongols  de  cette  Syrie  qui,  en 
deux  mois,  avait  ete  evacuec  trois  fois  par  le  prince  et  les  generaux  qui 
avaient  jure  de  la  conquerir. 

A  peinc  les  Mongols  etaicnt-ils  partis,  quo  Kiptchak,  Bektemour  et  llbe- 
gui,  sollicites  par  le  sultan  d'Egypte,  lui  avaient  fait  leur  soumission  et 
avaient  pris  la  route  du  Caire,  abandonnant  les  gouvernements  qu'ils  tenaient 
de  l'ennemi,  et  qu'il  leur  etait  impossible  de  conserver  desormais. 

II  est  assez  difficile  de  se  rendre  un  compte  exaet  des  raisons  qui  por- 
terent  Ghazan  ä  renoncer  aussi  rapidement  ä  l'occupation  de  la  Syrie.  Peut- 
etre  furent-ellcs  plus  complexes  qu'on  ne  peut  le  determiner  par  la  lecture 


400  1NTRODUCTION.  [58] 

des  historiens  arabes,  et  il  est  probable  que  le  Sultan  <le  Perse  tablait  sur 
un  concours  qui  lui  fit  defaut  au  dernier  moment,  alors  qu'il  le  jugcait 
indispensable  pour  la  reussite  de  ses  projets.  Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'en 
automne,  Ghazan  reprit  ses  desseins  de  conquete  de  la  Syrie;  il  partit  de 
Tauris,  le  30  septembrc  1300,  parut  le  0  janvier  1301  devant  Alep,  dans 
l'intention  d'envahir  la  Syrie,  que  ses  generaux  avaient  si  etrangement  eva- 
cuee  quelques  mois  auparavant.  A  la  fin  d'octobre  1300,  Mohammad  ibn 
Kalaoun  etait  parti  du  Caire  pour  ri'pousser  les  Mongols,  mais  les  deux 
armees  ne  se  rencontrerent  pas,  car  Ghazan  battit  en  retraite  le  3  fevrier  1301, 
ä  la  meme  date,  ä  un  jour  pres,  que  l'annee  precedente,  en  pretextant  que 
le  mauvais  temps,  la  pluie  et  la  neige  genaient  les  Operations,  et  que  beau- 
coup  de  ses  chevaux  etaient  morts.  Bien  que  les  chevaux  jouassent  un  röle 
capital  dans  une  armee  oü  l'infanterie  £tait  consideree  comme  une  troupe 
auxiliaire,  il  est  certain  que,  du  temps  de  Tchinkkiz,  d'Ougedei  et  de  Monkke, 
les  intemperies  et  le  froid  ne  suflisaient  pas  ä  arreter  les  armees  mongoles, 
et,  si  les  soldats  de  Ghazan  n'etaient  pas  les  descendants  indignes  de  ceux 
qui  avaient  jadis  conquis  la  Chine  et  la  Perse,  il  faut  chercher  une  autre 
explication  de  la  retraite  de  Ghazan. 

C'est  llaithoum  qui,  dans  la  Fleur  des  liisloircs  de  la  terre  d'Ovient,  donne 
la  Solution  de  cette  difficulte.  D'apres  ce  chroniqueur,  Ghazan  comptait  sur 
la  Cooperation  du  roi  d'Armenie,  qui  lui  etait  acquise,  des  Chretiens  d'Occi- 
dent,  c'est-ä-dire  du  roi  de  France,  dont,  tout  comme  Arghoun,  il  avait 
tres  vraisemblablement  sollieite  l'alliance,  et  des  Francs  de  Chypre.  Khout- 
loughshah  partit  ä  l'avant-garde  et  arriva  ä  Antioche,  oü  il  fut  rejoint  par  le  roi 
d'Armenie,  vassal  de  son  souverain;  les  Francs  de  l'ile  de  Chypre,  les  grands- 
maitres  des  ordres  de  l'Höpital  et  du  Temple,  arriverent  jusqu'ä  l'ile  d'Ante- 
rade,  bien  decides  ä  attaquer  l'empire  egyptien  de  concert  avec  Ghazan, 
quand,  soudain,  le  bruit  se  repandit  que  le  sultan  mongol  etait  tres  malade, 
et  dans  l'impossibilite  de  continuer  la  guerre.  Khoutloughshah  s'en  retourna 
alors  en  Perse,  pendant  que  les  Francs  de  Chypre  et  d'Occident  quittaient  File 
d'Anterade  pour  regagner  leurs  pays.  II  y  a  certainement  une  erreur  dans  le 
recit  d'Haithoum,  car  l'on  sait  par  les  historiens  musulmans  que,  si  Khout- 
loughshah etait  bien,  en  eilet,  parti  avec  une  armee  d'avant-garde  pour  eclairer 
la  marche  de  son  maitre,  Ghazan,  lui  aussi,  etait  parti  de  Perse,  et  etait  arrive 
jusqu'ä  Alep.  Ce  qu'il  faut  retenir  de  l'affirmation  du  chroniqueur  armenien, 
c'est  que  les  Francs,  pour  une  raison  ou  pour  une  autre,  ne  purent  rejoindre 
les  Mongols,  vraisemblablement  parce  qu'il  leur  etait  completement  impos- 
sible  de  s'aventurer  en  Syrie  oü  ils  ne  possedaient  plus  une  seule  place 
forte  qui  leur  servit  de  point  d'appui  et  de  base,  et  que  Ghazan,  dejä  malade, 
ne  voulut  pas  poursuivre  dans  ces  conditions  defavorables  une  campagne  pour 
laquelle  il  se  trouvait  prive  d'une  partie  importante  de  ses  moyens. 


[59]  '  INTRODUCTION.  401 

Le  double  echec  quo  Ghazan  venait  de  subir  n'avait  point  diminue  l'envie 
qu'il  ressentait  de  s'emparer  de  l'Egypte,  ni  le  sentiment  que  les  sultans 
raamlouks  devaient  reconnaitre  sa  suzerainete.  Le  22  aoüt  de  cette  memo 
annee,  des  ambassadeurs  de  Gliazan  arriverent  au  Caire,  apportant  des  lettres 
par  lesquelles  le  sultau  de  Perse  exigeait  que  Mohammad  ilm  Kalamin  se 
reconnüt  comme  son  vassal.  Cette  pretention,  renouvelee  du  temps  oü 
Tchinkkiz  Khaghan  dictait  ses  volontes  aux  rois  qu'il  allait  attaquer  au 
uom  de  la  divinite  immuable  qui  regne  dans  le  Giel  eternel,  etait  assez 
etrange  de  la  part  d'uo  souverain  dans  une  position  aussi  critique  que 
Gliazan,  menace  sur  deux  de  ses  frontieres,  au  nord  et  ä  Test,  par  des  ennemis 
puissants,  lesquels,  lieureusement  pour  lui,  agissaient  chacun  de  son  cöte, 
sans  avoir  combine  un  plan  d'attaque.  La  faiblesse  du  rovaume  de  Perse  etait 
assez  notoire  pour  que  Tokhtoglia,  fils  de  Mankou  Temour,  souverain  de 
la  Horde  d'ür,  qui  regnait  du  Jaik  au  Danube,  et  de  la  mer  Noire  ä  l'ocean 
Arctique,  ait  eu  l'idee  d'envoyer  une  mission  ä  Ghazan  pour  lui  demander, 
comme  on  le  sait  par  le  temoignage  de  Mirkhond,  la  cession  immediate  de 
l'Arran  et  de  l'Azarba'idjan,  sous  le  pretexte  un  peu  lointain  que  ces  deux 
provinces  iraniennes  avaient  ete  concedees  par  Tchinkkiz  aux  descendants 
de  Tchoutchi,  et  qu'il  ne  convenait  pas  qu'un  petit-fils  de  Touloui'  les  detint 
plus  longtemps.  Ghazan,  furieux  de  se  voir  reclamer  ainsi  deux  de  ses  plus 
helles  provinces  au  nom  d'un  yasak  que  les  princes  de  sa  famille  oubliaient 
de  jour  en  jour  davantage,  et  qu'ils  violaient  sans  le  moindre  scrupule, 
repondit  aux  envoyes  de  Tokhtogha  qu'il  saurait  defendre  son  royaume  quand 
leur  maitre  viendrait  l'attaquer,  et  qu'il  ne  craignait  rien  de  lui. 

Cette  singuliere  reclamation  du  souverain  de  la  Horde  est  symptomatique, 
et  Rashid  ad-Din  a  oublie  ä  dessein  de  parier  de  cette  humiliante  ambassade 
ijui  n'est  connue  que  par  Mirkhond'.  Le  silence  de  Rashid  n'infirme  en  rien 
la  vraisemblance  du  recit  de  l'auteur  du  Rauzat  as-safa,  car  il  ecrivait,  sous 
le  regne  de  Ghazan,  une  chronique  qui  lui  avait  ete  commandee  par  ce 
prince,  et  que  celui-ci  attendait  pour  lire,  en  persan,  l'histoire  des  souverains 
de  sa  race;  aussi  s'est-il  tenu  sur  une  reserve  extreme  pour  tout  ce  qui 
touche  ä  l'histoire  de  Ghazan,  et  sa  partialite  pour  les  descendants  de  Touloui 
est  un  fait  patent.  Ce  n'est  pas  la  seule  fois  qu'il  se  laisse  prendre  en  fla- 
grant delit  d'inexactitude,  car  il  a  tout  nettement  supprime  dans  l'histoire  de 
la  Perse  le  court  regne  de  Bai'dou,  l'ennemi  de  Ghazan,  de  facon  ä  faire  passer 
ce  prince  pour  le  successeur  immediat  d'Arghoun. 

Le  HO  janvier  1:50:5,   Ghazan   entreprit  une  troisieme   expedition  contre 

1.  Mirkhond  avait  acces  aux  archives  des  Timourides  dans  lesquelles  on  avait  verse 
les  pieces  des  archives  des  Mongols  ä  Tauris,  ou  ce  qui  en  restait;  c'est  lä  qu'il  a  pris 
connaissance  des  lettres  envoyees  par  Tokhtogha  ä  Ghazan,  ä  moins  qu'il  uen  ait  copie 
le  texte  dans  quelque  chroniq.ue  de  l'epoque  mongole. 


402  INTRÜDUCTION.  ■  [60] 

l'empire  egyptien,  et  son  armee  vint  camp'er  devant  Damas,  le  19  avril. 
Elle  tourna  la  capitale  de  la  Syrie  sans  l'attaquer,  car  l'experience  de  l'an- 
nee  1300  montrait  quo  la  citadelle  n'etait  pas  facilement  reductible,  et  qu'ellc 
pouvait  continuer  la  kitte  bien  apres  que  la  ville  avait  ouvert  ses  portes  et 
s'etait  rendue.  L'affaire  avait  d'ailleurs  assez  peu  d'importance,  si  les  Mon- 
gols,  comme  ils  l'esperaicnl  bien,  infligeaient  une  defaite  serieuse  aux 
troupes  du  sultan  d'Egypte  au-dessous  de  cette  ville.  Ce  fut  le  contraire  qui 
arriva;  le  sultan  Mohammad  ihn  Kalaoun  defit  les  Mongols  a  Mardj  as- 
Saffar,  et,  si  Ton  en  croit  le  temoignage  de  Mirkhond,  il  leur  iit  10.000  pri- 
sonniers  (20-21  avril).  Le  23  avril,  Mohammad  ihn  Kalaoun  entra  ä  Damas, 
puis,  jugeant  que  la  campagne  etait  terminee,  il  s'en  retourna  au  Caire.  Le 
general  mongol  Khoutloughshah  reunit  les  debris  de  son  armee  et  rallia 
Gliazan,  qui  rentra  en  Perse. 

Ghazan  ne  voulait  pas  demeurcr  sur  un  tel  affront,  le  plus  sanglant  que  les 
armes  mongoles  eussent  jamais  eprouve  depuis  que  Tchinkkiz  avait  entrepris 
la  conquete  du  monde,  et  il  prepara  une  nouvelle  expedition  contre  l'Egypte. 
Les  echecs  repetes  qu'il  avait  subis,  l'hostilite  inveteree  des  royaumes  de 
Tchoutchi  et  de  Tchaghatai  qui  meditaient  sa  perte,  lui  montraient  clairement 
que,  reduit  ä  ses  seules  forces,  il  ne  pourrait  jamais  venir  ä  bout  de  la  puissance 
des  sultans  du  Caire.  C'est  pourquoi,  en  1303,  il  envoya  des  ambassadeurs 
au  roi  de  France  et  au  roi  d'Angleterre  pour  leur  inspirer  un  nouveau  projet 
de  croisade,  au  cours  de  laquelle  ils  debarqueraient,  soit  en  Syrie,  soft  en 
Egypte,  de  faeon  ä  paralyser  les  eiTorts  de  Mohammad  ibn  Kalaoun,  pcndant 
que  lui-meme  envahirait  par  le  nord  la  Syrie  reduite  aux  garnisons  de  ses 
places  fortes.  Ce  qui  est  assez  etrange,  c'est  que,  pour  attendrir  les  rois  de 
France  et  d'Angleterre,  Ghazan  leur  parlait,  au  dire  de  la  Chronique  de 
Saint-Denis,  du  grand  desir  qu'il  avait  d'embrasser  le  Christianisme.  II  ne 
faul  pas  en  inferer  que  l'ambassade  qui  fut  recue  en  France  etait  une  superche- 
rie,  et  qu'elle  fut  conduite  par  un  personnage  qui  n' avait  aucun  mandat  omciel 
de  Gliazan1.  Depuis  l'epoque  a  laquelle  les  princes  mongols  etaient  entres  en 
relation  avec   les  souverains   chretiens   de   rOccident,   ils   n'avaient   jamais 

1.  Ohsson  croit  que  ces  ambassadeurs  duperent  le  roi  de  France  et  le  roi  d'An- 
gleterre en  pretendant  que  leur  maitre  etait  chretien;  cela  est  moins  que  prouve  :  Gliazan 
et  Oltchaitou,  en  parlant  de  leur  desir  d'embrasser  le  Christianisme,  ne  faisaient  que 
suivre  une  vieille  tradition,  et  qu'employer  une  formule  consacrec.  Ohsson  va  jusqu'ä 
direqu'Oltcliuitou  n'avait  aucun  interet  ä  aider  les  Chretiens  ä  recuperer  la  Terre  Sainlc: 
cela  est  evident,  mais  il  avait,  ou  il  croyait  avoir,  ce  qui,  en  l'espece,  revenait  au  meme, 
un  interet  considerable  ä  battre  les  sultans  mamlouks  du  Caire  avec  l'aide  des  rois 
chretiens,  quitte  ä  se  debrouiller  plus  tard  avec  eux.  Arghoun,  non  plus,  n'avait  aucun 
interet  ä  donner  la  Terre  Sainte  aux  Francs,  et  cependant  la  lettre  qu'il  a  ecrite  ä 
Philippe  le  Bei  est  assez  categorique  sur  ce  point.  Je  ne  vois  pas  tres  bien  comment  un 
auteur  aussi  serieux  qu'Ülisson  a  pu  imaginer  des  ambassades  fictives  des  Mongols  aux 


[61]  INTRODUCTION.  403 

cesse,  comme  on  le  voit  par  les  copies  des  lettres  qui  leur  furent  adressees, 
de  Iaisser  entendre  qu'ils  etaient  tout  prets  ä  se  faire  baptiser,  alors  qu'en 
realite  ils  n'avaient  aucune  intention  d'abjurer  le  Bouddhisrae.  Ghazan  jugea 
que,  bien  qu'il  füt  musulman,  cette  antienne  n'avait  rien  perdu  de  sa  valeur, 
et  il  en  joua  pour  determiner  les  rois  de  France  et  d'Angleterre  ä  marcher 
avec  lui,  ce  ({ii'üs  n'avaient  aucune  envie  de  faire.  D'ailleurs,  presque  sur 
ces  entrefaitos,  l'etat  de  Ghazan  s'aggrava  brusquement,  et  il  monrut,  le 
17  inai  1304,  sans  avoir  pu  entamer  l'empire  des  snltans  d'Egypte,  emportant 
dans  la  tombe  son  dessein  de  soumettre  ä  ses  lois  Damas  et  le  Caire,  ce 
dont  ses  successeurs  n'eurent  pas  la  nioindre  eure,  et  ce  qu'ils  n'auraieut 
pu  faire  an  milieu  des  dillicultes  innombrables  qui  fondirent  sur  l'empire  des 
Mongols  de  l'Iran,  et  qui  preeipiterent  sa  ruine. 

Oltcliaitou  Sultan  Mohammad  Khorbanda,  qui  succeda  ä  Ghazan,  n'avait 
aucune  de  ses  qualites;  c'etait  un  prince  assez  terne  et  peu  intelligent,  qui  ne 
comprenait  point  tres  bien  les  vicissitudes  au  milieu  desquelles  il  etait 
appele  a  regner,  que  ses  fonetionnaires  volaient  sans  pudeur,  et  qui  aurait  ete 
beaueoup  mieux  ä  sa  place  ä  Commander  un  millier  de  cavaliers  qu'ä  gou- 
verner  la  Perse.  II  conlinua  par  tradition  la  politique  de  son  frere,  sans 
ressentir  en  rien  ni  le  besoin  ni  le  devoir  d'annexer  ä  ses  domaines  les 
plaines  de  la  Syrie  et  celles  de  l'Egypte.  L'execution  du  testament  politique 
de  Tchinkkiz,  qui  comportait  l'extension  vers  l'ouest  de  la  puissance  mongole, 
se  trouvait  de  plus  en  plus  releguee  au  nombre  des  choses  qu'il  etait  bien 
impossible  de  realiser,  et  auxquelles  il  fallait  etre  fou  pour  songer  au  milieu 
des  crises  politiques  d'un  empire  dont  les  differentes  parties,  devenues  com- 
pletement  etrangeres  les  unes  aux  autres,  ne  songeaient  qu'ä  s'attaquer  et  a 
se  detruire.  Les  princes  de  Perse,  comme  ceux  de  Chine,  qui  avaient  des 
interets  communs,  devaient  se  dire  qfle  le  maximum  avait  ete  atteint  sous 
Monkke,  lorsque  Iloulagou  avait  soumis  l'Iran  et  detruit  le  Rhalifat,  que, 
depuis  ce  temps,  les  Mongols  n'avaient  pas  gagne  grand'chose,  si  meme  ils 
ne  voyaient  pas  la  decadence  qui  aecourait  a  grands  pas  au  milieu  des  dis- 
cordes  qui  divisaient  les  royaumes  soumis  au  seeptre  des  descendants  de 
Touloui,  de  Tchaghatai,  de  Tchoutchi,  qui  les  preeipitaient  les  uns  contre  les 
autres,  comme  s'ils  n'avaient  pas  ete  gouvernespar  des  princes  du  meme  sang. 

rois  de  la  Chretiente,  lesquels  n'etaient  pas  assez  naii's  pour  se  Iaisser  duper  par  des 
charlatans.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  la  Cour  pontilicale  se  fit  longtemps  des  illusions 
sur  la  possiljilite  de  convertir  les  Mongols  ä  la  foi  chretienne,  puisqu'en  1338.  Benoit  XI 1 
envoya  une  ambassade  au  dernier  empereur  mongol  de  la  Chine,  Toghon-temour,  que 
les  Celestes  noniment  Shun-ti.  A  cetle  epoque,  il  y  avait  longtemps  que  ses  predecesseurs 
s'etaient  convertis  au  Bouddlüsme,  et  qu'ils  regnaient  sur  les  rives  de  la  mer  Jaune 
comme  les  heritiers  des  dynasties  glorieuses  qui  s'etaient  transmis  au  cours  des  äges 
le  seeptre  imperial. 


404  INTRODUCTION.  [62] 

Le  19  septembre  1304,  Oltchaitou  recut  ä  Tauris  des  ambassadeurs  de 
Temour  Rhaghan,  enipereur  de  la  Chine,  de  Tchapar,  iils  de  Rhaidou,  et  de 
Dogha,  fils  de  Barakh ;  ils  lui  annoncerent  que  leurs  dissensions,  au  milieu 
desquelles  l'empire  avait  failli  disparaitre,  etaient  heureusement  terminees, 
et  que  le  monde  mongol  ne  formait  plus  desormais  qu'une  seule  domiuation, 
comme  au  temps  de  Tchinkkiz.  Au  inois  de  mai  1305,  Oltchaitou  ecrivit  ä 
Philippe  le  Bei  pour  lui  apprendre  cet  evenement  insolite  dans  l'histoire  des 
Mongols,  et  pour  l'assurer  de  son  alliance,  sans  en  dire  plus  long,  en  lais- 
sant  evidemment  ä  ses  ambassadeurs,  suivant  la  coutume  Orientale,  le  soin  de 
developper  verbalement  des  intentions  qu'il  ne  tenait  pas  äconsigner  par  ecrit. 

II  s'agissait,  ä  n'en  point  douter,  d'une  proposition  analogue  ä  celle  que 
Ghazan  avait  faite  au  roi  de  France  et  au  roi  d'Angleterre,  d'attaquer  simul- 
tanement  la  Syrie,  ä  la  fois  sur  son  front  de  mer,  sur  les  cötes  de  Syrie,  et, 
sur  ses  frontieres  continentales,  par  le  pays  de  Roum.  On  le  sait,  d'une  facon 
suffisamment  nette,  par  la  reponse  que  le  roi  d'Angleterre,  Edouard  II,  fit, 
en  1307,  ä  des  propositions  analogues,  et  dans  laquelle,  sans  vouloir  s'en- 
gager  ä  rien  de  precis,  il  disait  qu'il  ferait  volontiers  la  guerre  aux  Musul- 
mans,  c'est-ä-dire  aux  Egyptiens,  si  les  circonstances  favorisaient  une  teile 
entreprise. 

En  realite,  ni  Oltchaitou,  ni  Abou  Sa'id,  qui  lui  succeda,  n'auraient  pu 
reprendre  les  projets  de  Ghazan  contre  la  Syrie  et  contre  l'Egypte  :  les  troubles 
Interieurs,  qui  avaient  eommence  ä  sourdre  avec  Ghazan,  eclaterent  avec 
violence  sous  le  regne  d' Oltchaitou,  et  ils  atteignirent  leur  paroxysme  sous 
Abou  Sa'id,  au  point  de  ruiner  la  puissance  des  Mongols  dans  l'Iran.  Ge 
furent,  en  1307,  la  penible  conquete  du  Guilan,  dont  les  Mongols  comptaient 
ne  faire  (ju'une  bouchee;  l'expedition  contre  Berat,  dont  le  prince,  Fakhr 
ad-üin,  n'avait  pas  voulu  reconnaitre  Oltchaitou;  les  intrusions  maladroites 
de  ce  sultan,  comme  s'il  n'avait  pas  eu  assez  des  siennes,  dans  les  affaires 
du  pays  de  Tchaghatai,  dont  le  prince,  Esen  Boukha,  fit  envahir  le  Khorasan 
par  une  armee  aux  ordres  de  Reupek,  Daoud  Rhotcho  et  Yasaghour,  qui 
pousserent  jusqu'a  Berat,  et  qui  n'allerent  pas  plus  loin,  uniquement  parce 
qu'Esen  Boukha  les  rappela  pour  les  opposer  aux  troupes  de  Temour 
Rhaghan  qui  attaquaient  ses  Etats;  la  revolte  de  Rhouroumshi,  gouverneur 
du  pays  de  Boum,  en  1312;  l'appui  qu'Oltchaitou  dut  fournir  ä  Yasaghour, 
qui  soutenait  tlans  le  pays  de  Tchaghatai  une  lutte  inegale  contre  Esen 
Boukha,  et  qui  voulait  quitter  ce  prince  pour  passer  au  Service  de  la  Perse; 
les  dillicultes  constantes  avec  la  Borde  d'Or,  dont  les  souverains,  allies  des 
Mamlouks  du  Caire,  ne  songeaient  qu'ä  nuire  au  souverain  de  l'Iran,  et  ä 
detruire  sa  puissance. 

Malgreces  circonstances  defavorables,  Oltchaitou  avait  tente  en  1312  une 
attaque  contre  l'empire  egyptien;  mais  le  siege  de  Rahba  (23  decembre  — 


[63]  INTR0DUCT10N.  405 

25  janvier)  s'etait  termine  de  la  part  des  Mongols  par  une  crise  de  pure  folie, 
et  ils  s'etaient  enfuis,  sans  cause,  au  momcnt  oü  ils  allaient  s'emparer  de 
la  ville,  abandonnant  leurs  machines,  leurs  bagages  et  leurs  teutes.  Oltchai- 
tou  en  resta  sageiuent  lä,  et  son  bis,  Abou  Sa'id,  eut  toutes  les  raisons  de  ue 
jamais  renouveler  cette  tentative.  En  1323,  il  signa  avec  le  sultan  d'Egypte' 
im  traite  de  paix  qui  mit  fm  a  cette  longue  periode  d'liostilites  qui  avait  dun'1 
plus  de  söixante  ans. 

1.  Moufazzal  cite,  en  725  et  en  732,  le  sultan  Abou  Said  comme  entretenant  des  rela- 

tions  aroicales   JLa»  avec  le  sultan  d'Egypte  (i'ol.  198  r°  et  215  v°). 
C 

Julllet  1911. 


Note  additionnelle  (page  4,  notel. 

Les  Toukliousba  sont  les  restes  des  Toukhouz-Oughouz,  ce  qui  est  le  nom  des 
Ouighours,  que  l'on  trouve  en  arabe  sous  la  forme  V^V*'-  Bd  est  pour  bona,  reduction, 
par  la  chute  de  la  gutturale,  du  mot  boukha  «  boeuf  »,  qui  est  l'equivalent  de  eukuz 
«  boeuf».  Eukuz  =  oitghouz,  avec  lc  changement  de  registre  de  la  vocalisation  et  la 
confusion  turke  des  series  de  gutturales  k,  g,  et  kh,  gh.  Les  Yeta  sont  les  restes  des 
Ephtalites,  et  mieux  des  Getes,  dont  les  Ephtalites  etaient  Fun  des  clans. 

Note  additionnelle  (page  22). 

Cette  vocalisation  est  veritablement  etrange;  on  lit  au  folio  34  v"  :  L->  <~-^>\   ^y  -■*■>. 

51/^1  {J^.    Ij»,  w^53  j!UI  ;>L  J,!   ^UJi   ^_C  J  c,lkUI;  WK  j  j&i 

jUÜi;  51^1  cr^l,  au  folio  34  r°;  ^^Jait,  folio  34  r°  ;y~z  alb,  ibid.  et  passim ; 
Ü.jiUl    tl\.      Jb,    folio  35  r°;  passages  dans  lesquels  toutes  les   voyelles  sont  autant 

de  fautes  grossieres ;  , .lii'etant  en  particulier  la  forme  ultra-vulgaire  kleb  des  Jargons 

de  l'Afrique   du   nord.    L'auteur   tient  tout^articulierement  ä   ses   formes   telles   que 

'Azz-aladin  pour  izz  ad-Din;  on  lit,  en  effet,  au  folio  35  rn,  ^.^  ,jj  crr.-!>  A- 
^jjJI  .y  (sie  ._yj),  et  quantite  d'autres  qui  prouvent  surabondamment  que  l'auteur  lisait 
Jl  ala-  l'article  que  la  grammaire  nous  apprend  a  vocaliser  J'  al-  au  commencement 
d'une  periode,  et  Jl  7-  dans  tous  les  autres  cas,  ce  qui  est  conforme  ä  la  definition 
memo  du  «^jujoJI  »i.  Des  formes  comme  w*5jJ!  alamarkab,  pour  w-ij-J!  al-Markab, 
sont  constantes  dans  le  texte  de  Moufazzal ;  il  n'y  faut  certainement  point  voir  l'une 
des  caracteristiques  de  l'ignorance  de  cet  historien,  mais,  au  contraire,  le  temoi- 
gnage  de  l'existence  d'une  prononciation  extremement  vulgaire  qui  ne  tenait  aueun 
compte  de  ce  que  nous  appelons  les  lettres  solaires,  ni  du  fait  qu'en  arabe  classique,  le 
lam  de  l'article  ne  porte  point  de  voyelle.  On  trouve  en  effet  dans  la  litterature  bistorique 
syrienne  des  formes  vr*.  ^;,  vr^  p.,  ^  soj,  qui  transcrivent  les  noms  arabes  ^-^  ^fj 
Rokn  ad-Din,  ^jjJt  Je  'Izz  ad-Din,  ^.jJ!  ijj  Nour  ad-Din,  dans  la  prononciation  litte- 
rale,  mais  qui,  dans  la  bouebe  des  Syriens,  devaient  etre  Rokn  aladin,  'Izz  aladin,  Nour 
aladin.  11  est  tres  peu  vraisemblable,  en  effet,  que  ces  gens,  d'une  culture  analogue  a 


406  INTRODUCTION.  [64] 

celle  du  copte  Moufazzal,  aient  eu  l'idee  de  transcrire  ces  noms  lettre  par  lettre,  ä  l'imi- 
tation  de  la  graphie  musulmane,  pour  les  prononcer  suivant  les  regles  strictes  de  la 
grammaire  arabe,  de  facon  ä  donner  des  formes  qui,  dans  la  prononciation  litterale,  par 
suite  du  traitement  special  des  lettres  dites  solaires,  different  tres  sensiblement  de  ce  qui 
est  ecrit;  ^JjJt  Je  etant  'lzzo'd-Din,  'Izzi'd-Din,  'Izza'd-Din,  suivant  sa  fonetion 
dans  la  phrase,  aurait  ete  ecrit  ^.p.  par  les  Syriens,  s'ils  avaient  voulu  noter  la 
prononciation  classique,  en  sous-entendant  la  reduplication  du  d,  avec  la  disparition 

complete  de  17,  comme  dans  les  transcriptions  chinoises  Tsa-hi-lou-ting  de  ,.rfJ-"    r.^^ 

Sai'-fo-ting  de  c^--'  ^-V- >  Hou-sa-mou-ting  de  ^jJI    A-~&-,  et  la  presence  de  Vi  dans 

la  forme  ^^  p.,  du  moment  qu'elle  n'est  pas  l'imitation  de  la  graphie  arabe  jjjjJI  je, 
ne  peut  qu'indiquer  la  prononciation  'Izz  aladin.  Ce  fait  est  amplement  prouve  par 
l'existence  d'une  Serie  de  formes  syriaques  qui  na  peuvent  s'expliquer  que  par  la  voca- 

lisation  J'  ala-  de  l'article  J'  al-  :  ^^  >^o.  nom  du  iils  de  Salah  ad-Din,  >s^  /ioo 
et  .-asx  /v»,  qui  transcrivent  des  noms  bien  connus  dans  l'liistoire  des  Ayyoubites, 
avec  l'omission  vulgaire  du  premier  article,   J^as^il  oX-U',  v jwi^l  oXUt,    oX-U' 

Jäjs!.  ^v»s\  ^^io  transcrit  ^_^^t  v_iXL(J!)  (al)-Malika  '1-Ashraf  par  l'intermediaire 
dune  forme  arabe  vulgaire  .^JjJUI  oXU(M)  (al)-Malik  alashraf;  ^^asv  p^o»  transcrit 
J^aSü  oXL,(M)  (al)-Malika  '1-Afdhal  par  celle  de  J*JÜ!  s^XJL(Jt)  (al)-Malik  alafdhal, 
et  ,-q^  ,^0,  Jaj^l  viXU(3l)  (al)-Malika  '1-Awhad,  par  Imitation  de  J^!y)  ^_i£L(J!) 
(al-)Malik  alawhad.  Ces  formes  prouvent  jusqu'ä  l'evidence  la  prononciation  vulgaire 
ala-  de  l'article  arabe  al-;  si  l'on  remarque  que  cette  prononciation  antigrammaticale 
peut  seule  expliquer  le  nom  espagnol  de  l'Alameda,  la  celebre  promenade  de  Valence, 

qui  est  [^]!j-vjt  Alamaida(n),  pour  .ti-^JI  al-mai'dan « le  champ  de  manoeuvres  »,  qu'elle 
se  retrouve  expressement  marquee  dans  la  vocalisation  des  textes  arabes  importes  ancien- 

' '  C£  s  s 

nement  ä  Madagascar,      ^£«»=£^1    alakhamishi  pour  ^^stM  al-khamis,    J^Sr-1!  alaha- 

mali  pour  J^srM  al-htamal,  ifiyi\  alakoshi  pour  /»^'  al-kaus,  il  en  faut  conclure 
qu'elle  n'est  point  une  fantaisie  due  ä  l'ignorance  de  Moufazzal,  mais  bien  la  notation 
d'un  phenomene  linguistique  curieux,  qui  s'etend  ä  l'universalite  de  la  langue  arabe. 

Note  additionnelle  (page  59).  —  Le  nom  du  prince  de  la  Horde  d'Or  parait  dans  les  ma- 
nuscrits  des  ebroniques  persanes  sous  les  formes  .yU>  IXSoy  Monkke  Temour  et  y~2  «£» 
Mangou  Temour,  de  meme  que  le  nom  de  l'empereur  Monkke  Khagan  se  trouve  sous  les 
formes  bSiy  Monkke  et_XL»  Mangou.  Un  fait  certain  est  que  les  manuscrits  les  plus  anciens 
et  les  plus  corrects  de  l'liistoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  qui  est  la  chronique 
ollicielle  des  Mongols  oeeidentaux,  ont  %5Liy>  Monkke,  ä  l'exclusion  de_X^  Mangou.  La 
forme  chinoise  Mong-ko  renvoie  ä  Monkke,  et  non  a  Mangou,  laquelle  forme  se  trouve 
dans  Guillaume  de  Ruysbroeck  sous  la  forme  Mangu.  En  mongol,  münkke  signifie  «  eter- 
nel,  imperissable  »,  et  c'est  ainsi  que  les  Chinois  ont  compris  le  sens  du  nom  du  kha- 
ghan  qui  succeda  ä  Kuyuk;  münggiin  et  miinggii  signifie  «  argent,  metal  inalterable  ». 

La  graphie  oXiy>  recouvre  aussi  bien  miinggii  que  münkke;  miinggii  temour  «  l'argent- 
fer  »  est  le  silber-stahl,  silver-steel  des  Germaniques,  «  acier  superieur  »,  et  non  acier 
argente  »,  periphrase  qu'ils  ont  empruntee  aux  Altaiques,  comme  le  mot  chinois  kons, 
«  prince  vassal  »,  qui  est  devenu  konge,  könig,  king. 


1.  Lire  J,/i!!.  —  2.  Sic.  —  3.  Man.  omet  jjj&  ^1  A***  u^LJI. 


Au  nom  du  Dieu  dement  et  misericordieux,  en  qui  se  trouve  toute  aide !  *  Pol  i  v 
Louange  ä  Dieu  qui  est  le  Primordial,  et  qui  n'a  pas  eu  de  commence- 
ment;  qui  sera  le  Dernier,  et  qui  n'aura  pas  de  fin;  qui  connait  les  verites 
absolues  de  toutes  choses,  et  dont  le  saint  nom  est  invoque  dans  toutes  les 
langues  par  l'universalite  des  hommes.  Je  le  loue  de  la  louange  d'un  etre  qui 
lui  rend  gräces,  et  qui  reconnait  son  impuissance ;  je  proclame  qu'il  n'a  besoin 
ni  de  conseiller,  rii  de  general,  ni  de  ministre;  je  lui  adresse  les  actions  de 
gräces  d'un  serviteur  qui  l'aime  d'un  amour  sincere,  parce  qu'il  en  est  le 
plus  digne  et  qu'il  le  merite  le  plus. 

Quand  j'eus  lu  la  chronique  de  feu  le  shai'kh  al-Makin,  Georges,  fils  d'al- 
Amid,  je  vis  qu'elle  se  termine  au  commencement  du  regne  d'al-Malik  az- 
Zahir  Baibars  al-Bondokdari,  c'est-ä-dire  au  dimanche  seizieme  jour  du 
mois  de  Zilka'ada  de  l'annee  658  de  l'högire,  la  6752"  annee,  deux  mois  et 
seizejours  de  1'äge  du  monde,  en  annees  solaires,  tandis  que  notre  epoque 
s'etend  jusqu'ä  la  fin  du  regne  d'al-Malik  an-Nasir  Mohammad  ibn  Ralaoun. 
Je  trouvai  bon  d'ajouter  ä  cette  chronique  le  recit  des  evenements  et  des 
vicissitudes  (qui  se  sont  passes  dans  cet  intervalle),  tant  generaux  que  parti- 

PATR.    OR.   —  T.    X.   —  F.    3.  28 


408  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FÄZAIL.  [66] 

'"ÜMJl;  JL.VI  ~L«j  JLcVl  jc-l.  j*  \-*-°^~~°  6j-\  &&A\j  i_y  £»WI   o^j^JIj 
jjirl  b^j  (.laT  L^  jU  ^IkJI  dUUl  Jci  UJ  *II  JlSj  ®  J  Ul  <>-*-j  j\^\  *-»*  J 

*  foi.  2  ]■".  y*j  ^ÜäJl  ctUJL  w>ä)j  (*/liLL>  j5fc»-l  ^^At  *5^oVl  x."  «iAilrl  O*--*^  o"-^  ^"^  ^J 
^jls   ^.Yl   <0    JU>    JUJI    Jj    ^j^JI   Jls  «i^-sJI  jl-01   d^Jl  d)y*  j^  ^yi 

L.  Lire  k!Ä~Jl  Jl»!  »L>j  JLiM!  -V^-  —  2-  Man.  omet  ^r?^'  ipjjäl;  H  y 
avait,  a  cette  epoque,  deux  grands  emirs,  parmi  beaucoup  d'autres,  qui  se  nommaient, 
Tun  Djamal  ad-Din  Oughoush  an-Nadjibi  as-Salihi,  l'autre  'Izz  ad-Din  Ai'temour  al- 
llilli:  il  s'est  produit  dans  ce  passage  un  bourdon,  qui  a  ete  amene  par  la  ressemblance 

graphique  de    -^s^l  et  de    )^\  qui  est  souvent  transforme  en  ^L=-t. 


culiers,  en  implorant  l'aide  de  Celui  qui  consolide  les  ceuvres  (des  hommes), 
qui  realise  les  esperances  de  sante  dans  ce  monde,  et  qui  leur  donne  une 
fin  heureuse  (dans  l'autre  monde). 

L'historien  a  dit  :  Lorsque,  corame  le  recit  en  a  ete  fait  plus  haut,  al-Malik 
al-MouzafTar  Koutouz  eut  ete  assassine,  le  choix  des  emirs  tomba,  apres  de 
nombreux  pourparlers,  sur  l'emir  Rokn  ad-Din  Baibars  al-Bondokdari.  Le 
foi.  2  i ".  premier  qui  s'avanca,  *  et  qui  le  reconnut  comme  souverain,  fut  l'emir  Faris 
ad-Din,  I'Atabek;  ensuite  vinrent  les  emirs  suivant  la  difference  de  leurs 
grades.  Baibars  recut  le  titre  d'al-Malik  az-Zahir,  et  il  fut  le  quatrieme  des 
rois  des  Turks  dans  l'empire  egyptien. 

L'historien  a  dit  :  L'emir  Faris  ad-Din  lui  dit  sur-le-champ  :  «  Tu  n'auras 
pas  l'empire  dans  toute  sa  plenitude  tant  que  tu  n'auras  pas  pris  possession  de 
la  Citadelle  du  Caire.  »  Le  sultan  monta  ä  cheval  et  se  häta  de  s'y  diriger; 
il  rencontra  sur  son  chemin  Djamal  ad-Din  Oughoush  '  an-Nadjibi  et  l'emir 
'Izz  ad-Din  al-IIilli,  qui  etait  vice-roi  au  Caire;  il  apprit  ä  l'emir  les  evene- 
ments  qui  se  precipitaient,  il  le  pria  de  lui  jurer  fidelite,  ce  que  fit  l'emir,  qui 

1.  ,  ijä)  se  trouve  en  turk  oriental  sous  la  forme  ipy^,  qui  signifie  «  petit-fds  »,  les 
noms  de  parente  etant  employes  comme  noms  propres  chez  les  Mongols  et  les  Turks 
orientaux.  Dans  les  transcriptions  des  noms  mongols  et  turks,  (JJ  =  j-  =  fi  et  les  voyelles 
peuvent  etre  indiquees  par  les  lettres  de  Prolongation  de  l'arabe  ou  non  marquees, 
les  graphies  arabes  omettant  l'indication  des  voyelles  la  oü  les  Persans  les  ont  notees ; 

,  -jys!  pourrait  egalement  representer  ,^y  ,«'  Ak-Koush,  1'  «  oiseau  blanc  »;  cf.  \js 
if>J}  Kara  Koush,  1'  «  oiseau  noir  »;  ^Ly  ^>  Bai-Koush  1'  «  oiseau  blanc  ». 


[67]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  409 

f^iYl  ,V-*JI  Jzj  jt-^l  J^  iS~^^  ^yß^  'r*J  "^  'J  -5  '*-;-c-1^  (j  -^J  cÜä*  4ä,L>.j 
'IfJlj  'jlS'j-i  ^jjl  jU>  ^,-^1  *_^-3  'j^Ij.>  J^Jj-ül  j>_a!1  fL»-3  jUl>  ^j,! 
«jlt^JI  JIW1   jl£,  2JjV!  g..  ;mjI1  UUI  IjJL»,  J^  ^VJ  yi>.  r^   J>J  j-1 

J  1a*  ^UÜl   dUi    l_pr^    LU1    ^   jUiJl    ^lUÜ    Jj*£*    jl    j-U!    Ij>^lj 

dLUI  ^c-  j^*»/  lS^.  i^^^  "VI  (j-Ül  ^*i>  J  jlyJI  *lL>  Uis  SytUJI  üj  idiJl 
io_jc.  j^  *Jit  >_jji>-  (j-UI  Jpds  ®,^C'lLU  _y&ÜäJI  vilUl  jlLLJJ  Ij^olj  y  ^A\ 
5J^a^    4Ia=-    \j£    t>i\y   3ÖÄ=-I    ^yLkJI     j^J    *LJ1\    ija    ■Os.    \j\£   L      Jl    ipjl 

1.    II   faut   lire   Lbui;   ces   formes    montrent  que   l'auteur   ne    prononcait   pas   les 
voyelles  de  la  declinaison.  —  2.  II  faudrait  quelque  choso  comme  J_^'  ^r**^  C^j  j. 

—  3.  Man.  ^AaJ,  pour  ^Äi.' ;  cette  forme  est  impossible  grammaticalement,  il  faut 
corriger  en  Ja!.  —  4.  Man.  ä».,  qui  n'offre  aucun  sens.  —  5.  Lire  J-^is^f. 


prit  place  parmi  les  personnes  qui  faisaient  escorte  au  sultau.  Le  sultan  avait 
dejä  designe  Oughoush  an-Nadjibi  pour  etre  ostad  ad-dar,  'Izz  ad-Din  al- 
Afram,  emir  djandar,  Hosam  ad-Din  ad-Darfd,  davaddar',  Sa'if  ad-Din  Bala- 
banar-Roumi,  davaddar,  et  Baha  ad-Din,  emir-akhor.  (Le  sultan  et  ses  offi- 
ciers)  continuerent  hätivement  leur  route  jusqu'ä  ce  qu'ils  arriverent  ä  la 
Citadelle  au  moment  de  la  premiere  priere,  l'ascendant  etant  le  Cancer. 

Le  Caire  avait  ete  pavoise  ä  l'occasion  de  l'arrivee  d'al-Malik  al-Mouzaffar, 
et  les  gens  etaient  dans  une  joie  intease.  L'aube  se  leva,  et  les  gens  atten- 
daient  que  Ton  proclamät2  le  nom  d'al-Malik  al-Mouzaffar,  suivant  l'habitude; 
mais  on  proclama  tlans  la  Citadelle  le  nom  d'al-Malik  az-Zahir.  Quant  ä  la 
ville  du  Caire,  lorsque  le  jour  se  leva,  les  habitants  ne  connurent  les  evene- 
ments  que  par  les  crieurs  publics  qui  criaient  :  «  Implorez  la  misericorde 
d'Allah  pour  al-Malik  al-Mouzaffar,  et  priez  pour  le  sultan  al-Malik  az-Zahir, 
votre  sultan !  » 

Les  gens  furent  envahis  par  une  peur  immense  de  voir  revenir  les  Mam- 
louks  bahris,  ä  cause  du  mal  qu'ils  leur  avaient  cause.  Al-Mouzaffar  avait 
imaginc  des  innovations   tres   nombreuses  dans  le  but  de   se  procurer  de 

1.  ,!3tjJ  est  pour  .ta  k^J1^^,  par  assimilation  du  t  au  d;  ce  mot,  qui  est  persan, 
comme  tous  ces  titres,  signifie  «  porte-ecritoire  » ;  l'ostad  ad-dar.  ou  ostaddar,  etait  le 
marechal  du  palais;  l'emir  djandar,  le  maitre  de  la  garde-robe;  l'emir  akhor,  le  grand 
ecuyer.  —  2.  Litteralement  «  que  Ton  saluät  ä  l'aurore  du  jour  »,  ce  qui  est  le  sens  de 
^r-9)  cette  ceremonie  se  celebrait  tous  les  matins. 


("Ol.  2  V 


410  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [68] 

ül^jJI  iül?  Jki-Ij  ly'l^jj  Ij^ybj    tibi»  VI  (*^aj"  *  ^r*  J^  ^k^°3  i-*^l  v— :  Jlj-«VI 

<0j|      ljAl=-j      ^j-UI      OjA»      0;Üa9      ^>LJI         i*      (J^Sj     l»ij>"     viü-i»      -_^>J     ^AÜül    tiXUI 

^i\    *XM\    Zj>j**»\    L*Jj   ®7-^iJl   ilc    lj^/3  *-At   kiio    U    ,_jL*i>l  *-jJI  l^itLäj     JU' 

^äIÜI  dUUI  (JJs-  iUxill  (^j  ^JLt  ,joL.  Aa-Vl  fy_  J^  IjJ  ^Aliill  <jltjl  Jt-sj 
j^alJI  tiilJlj  ^a^-  ,_^U>  vJ^Vl  «iÜJl  ^Jl  t_OJ  i^Ci^JI  C~-Jo  £JJl!I  jlj>J  j 
•y-01     «.>U    ^iiiJI       Jlj   i-Lc-L^Yl       Jlj    j  *^ä    ^o-Lff    jUjX-    jjUidl    ^Jlj    it»j>-    i_»Lj 

v.    u^i    dllJI  j  «JU    ^»^J?    ^QäJI   dlLrj  ^j-l^Ji  Uli  t5i=Jl    oL"^  (^  -c*"^ 

ÜiiU-li    <J    ^iAseJL     *y«J^J    J^-i    j^l?    ^yUä^M    JAUI    *jJj    ,j>.-*«a    *1/*V1    ^    üAlft    jlS 
1.  Lire  lil^O" 


fol.  2  v  .  l'argent  pour  combattre  l'ennemi  et  pour  chasser  les  Tatars,  *  comme  de  faire 
un  cadastre  des  biens  immobiliers,  de  determiner  leur  valeur  et  celle  de  leur 
dime;  il  prit  le  tiers  de  cette  dime  et  un  dinar  pour  cbaque  homme,  et  cet 
impöt  atteignait  chaque  annee  la  somme  de  six  cent  mille  dinars  misris. 
Al-Malik  az-Zahir  leur  fit  remise  de  cette  taxe,  et  il  promulgua  ä  ce  sujet  un 
edit  qui  fut  lu  sur  les  minbars  (des  mosquees).  Cette  rnesure  rejouit  les 
cceurs  des  gens  qui  rendirent  gräce  au  Dieu  tres-haut;  ils  pavoiserent  la  ville 
le  double  de  ce  qu'elle  avait  ete  pavoisee  pour  le  retour  d'al-Malik  al-Mou- 
zaffar  ',  et  ils  se  livrerent  ä  tous  les  transports  de  leur  joie. 

Lorsque  se  dissipa  la  nuit  durant  laquelle  al-Malik  az-Zahir  etait  arrive,  la 
nuit  dudimanche,  seizieme  jour  du  mois  de  Zilka'ada,  al-Malik  az-Zahir  s'assit 
dans  la  salle  d'honneur  de  la  Gitadelle,  sur  le  tröne  de  la  royaute;  il  ecrivit 
ä  al-Malik  al-Ashraf,  seigneur  de  Homs,  ä  al-Malik  al-Mansour,  seigneur  de 
Ilamah,  ä  al-Malik  al-Mouzaffar  'Othman,  seigneur  de  Sihyoun,  aux  Ismai- 
liens,  ä  'Ala  ad-Din,  fils  de  Badr  ad-Din  Loulou,  seigneur  de  Mausil,  ä 
l'emir  'Alam  ad-Din  al-llalabi,  gouverneur  de  Damas. 

L'historien  a  dit  :  Lorsque  l'emir  'Alam  ad-Din  al-Halabi  apprit  l'assas- 
sinat  d'al-Malik  al-Mouzaffar  et  qu'al-Malik  az-Zahir  s'etait  empare  de  la 
souverainete,  il  sentit  s'eveiller  en  lui  les  desirs  du  pouvoir  supreme.  II  reunit 
les  emirs  qui  se  trouvaient  aupres  de  lui,  lesquels  avaient  ete  nommes  par  al- 
Malik  al-Mouzallar,  ainsi  que  les  notables  de  Damas,  et  il  leur  demanda  de 

1.  Litteralement  «  qui  redoublercnt  le  pavoisement  du  double  de  ce  qui  etait  pour 
lui  ». 


[69]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  411 

IfJL*   .JÜij  &&   ^>\p\  J\   ^j  jiaUJI  dUUL   ,_JJL"  ^Vl  <J  p  UJ»  *iü3  J\ 

xj>l»_j3-        JL*o        yU«Jl        J»C-     ^„.iai-     ^-äA)     4_il*^-'_5        V*_~»J>-J     (jU->      "C^*     /ff*3     *--—''     ^AA     />/• 
C*Ja    iiÜA5si      AäIä^JI     jlljl       i_JL_«i     (jJLJl*)"    |^-*JI      is-Uj      ^P-Jj    ^Üill      liiLJJ    J^i-O 

joj  ^fcLäJI  ctUJl  4,,,ä_;  ^»—  dU*j"  UJ  _yblUJI  cLÜJl  jl  Jlsj  ®U-^>-  Ly—l  »aIj-»J1 

«Ufr     jUlJ     jejjWj     cl^^b     v_oVI     J     M^li     JOJ     _^o)J1     J^      Ji-^l     jj».j     .j-^     _/„3^ 

1.  11  faut  Ja.)  au  nominatil'. 


lui  preter  serment  (de  le  reconnaitre  comme  leur  souverain) ;  ces  personnes 
accepterent,  et  quand  l'aflaire  se  fut  terminee  ä  son  gre,  il  se  decora  du  titre 
d'al-Malik  al-Moudjahid;  il  ecrivit  aux  gouverneurs  qui  se  trouvaient  dans  les 
forteresses,  et  il  leur  demanda  de  les  lui  livrer;  il  y  en  eut  qui  obeirent  ä  ses 
injonctions,  d'autres  qui  refuserent.  II  ecrivit  egalement  ä  al-Malik  al-Ashraf, 
seigueur  de  Homs,  ä  al-Malik  al-Mausour,  seigneur  de  Hamah,  aux  emirs 
'Azizis  ',  ä  Alep,  pour  les  inciter  ä  embrasser  son  parti,  et  pour  les  inviter  ä 
se  ranger  sous  son  obeissance. 

Le  sixieme  jour  du  mois  de  *  Zilhidjdja  de  cette  annee,  qui  est  l'annee  658  *  fol.  3  r° 
de  l'hegire,   on    fit    la  khotba-    sur  les   minbars 3  dans  toutes  les  grandes 
mosquees  de  Damas  au  nom  du  sultan  al-Malik  az-Zahir,  et  l'on  mentionna 
apres  lui  celui  qui  regnait  ä  Daraas,  al-Malik  al-Moudjahid  ';  ce  fut  de  meme 
que  l'on  frappa  les  pieces  de  monnaie  ä  leurs  deux  noms  simultanöment. 

On  a  dit  qu'al-Malik  az-Zahir,  quand  il  se  proclama  souverain,  se  nomma 
lui-meme  al-Malik  al-Kahir;  ä  cette  epoque,  en  Egypte,  le  vizir  etait  Zai'n 
ad-Din  ibn  az-Zobair,  qui  excellait  dans  la  philologie,  dans  l'art  epistolaire 
et  dans  la  connaissance  de  l'histoire.  II  conseilla  au  sultan  de  changer  ce 
titre,  et  il  lui  dit  :  «  Aucun  prince  ne  fut  pare  de  ce  titre  qu'il  n'ait  ete 
vaincu;  c'est  ainsi  qu'al-Kahir 5,  fils  d'al-Mo 'tadhid,  prit  ce  nom,  une  annee 

1.  Mamlouksdu  sultan  al-Malik  al-'Aziz.  —  2.  La  grande  priere,  au  cours  de  laquelle 
on  priait  pour  le  khalife  et  pour  le  sultan  regnant.  —  3.  Les  chaires  ä  precher.  — 
4.  C'est-ä-dire  qu"Alam  ad-Din  «1-IIalabi,  tout  en  se  proclamant  souverain  de  Damas, 
reconnaissait  la  suzerainete  d'al-Malik  az-Zahir,  ce  qui  reconstituait  l'etat  feodal  des 
Ayyoubites,  dans  lequel  le  prince  de  Damas  etait  le  vassal  du  sultan  d'Egypte.  —  5.  Al- 
Kahir,  «  le  Tout-Puissant  »,  est  un  attribut  d' Allah  qui  ne  convient  pas  ä  ses  creatures, 
soitseul,  comme  ce  fut  le  cas  pour  le  khalife  abbasside  al-Kahir,  soit  en  composition 
avec  al-Malik,  «  le  roi  »,  comms  dans  le  titre  du  (ils  du  prince  de  Mausil. 


412  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [70] 

OwJ     f«-«J     "ULjI     jJJaT    Ai     (J^ayj]     i^^^-Ls1     A)      ^aUDi     <>      i_JÜj     iJ**^J     ,*-k>-J    Al^-    ub->v>' 
\*     L=-J    ._fl...e.j     /*LUj    i^-Jl     'Lli     »_Jj-     [5^-&     CJjJl     viAJj     ij,     \Jy — «     ^L^ydl    ,_^>-La 

jIjl^äII   Jxf"^   Ö!"^    f^~  -c*"^    ^^  v*^.   ö^j  ®jL\»  t_i)l  ör-**"  ö"~rr^ 

^JjuÜ      iVf"^      iV-*^       fL^>-      ^r^°Vl      U^aJj     JijLS      AjiÜ»     ,j     l^i^-lj      fc^5w»3      4l«      ,_/Ul 

«i-yj     JLr   *-UI  -u^-j   jLS   ^Uä*!!    dÜJI    ^   Col  ii-l  ->i  j_p-LJI   <3:-^  r^— *- 


ne  s'ecoula  pas  qu'il  fut  renverse  et  qu'on  lui  creva  les  yeux;  al-Kahir, 
fils  du  prince  de  Mausil,  le  porta  egalement,  et  son  regne  ne  fut  pas  long, 
car  il  fut  empoisonne  et  mourut  ainsi.  »  Le  sultan  choisit  alors  le  titre 
d'al-Malik  az-Zahir. 

L'historien  a  dit  :  Lorsque  al-Malik  az-Zahir  s'empara  de  la  souverainete 
de  l'Egypte,  al-Malik  al-Mouzaffar  'Ala  ad-Din',  fils  de  [Badr  ad-Din]  Lou- 
lou,  prince  de  Mausil,  etait  alors  souverain  d'Alep;  il  se  conduisit  mal 
envers  ses  sujets;  il  les  traita  d'une  facon  tyrannique;  il  les  opprima,  et  il 
imposa  aux  habitants  d'Alep  un  impöt  de  50.000  dinars. 

L'emir  Hosam  ad-Din  Latchin2  al-djoukandar  al-'Azizi3  se  trouvait  ä  ce 
moment  ä  Alep;  les  'Azizis  et  les  Nasiris4  qui  etaient  ä  Alep  s'entendirent 
avec  lui  pour  s'emparer  de  la  personne  d'al-Malik  al-Mouzaffar,  et  pour  lui 
faire  restituer  ce  qu'il  avait  extorque  aux  gens.  Ils  se  saisirent  de  lui  et  l'en- 
fermerent  dans  la  citadelle  de  Shagl ;  puis  ils  choisirent  pour  leur  chef  l'emir 
Hosam  ad-Din  Latchin  al-'Azizi,  et  ils  lui  confiferent  la  charge  de  vice-roi  (naib 
as-saltana)  ä  Alep.  Ces  evenements  se  passerent  le  septieme  jour  du  mois 
de  Zilhidjdja  de   cette  annee. 

Get  emir  Hosam  ad-Din,  dont  il  vient  d'etre  question,  avait  obtenu  d'al- 
Malik  al-Mouzalfar  Koutouz,  que  le  Dieu  tres-haut  le  gratifie  de  sa  miseri- 
fol.  3  v.  corde  I  la  permission  de  se  rendre  (ä  Alep)  pour  rentrer  en  possessioil  *  de  ce 
qui  lui  restait  des  fiefs  et  des  depöts  d'argent  qui  lui  appartenaient  depuis  le 
regne  d'al-Malik  an-Nasir. 


.-v 


1.  Makrizi,  dans  le  Kitab  as-soulouk,  donne  ä  ce  prince  le  titre  d'al-Malik  as-Sa'id. 
—  2.  Latchin  cn  mongol  signifie  «  faucon  ».  —  3.  Mamiouk  du  sultan  d'Alep,  al-Malik 
al-'Aziz.  —  4.  Mamlouks  du  sultan  d'Alep,  al-Malik  an-Nasir. 


71]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MÄMLOUKS.  413 

Ulj  ®^U1  ülLJI   fLj   j.  <d   ^  ^1  <~J^J  ^UssVI  ^  aJ  ^   U  *  ^Mkx-.V  *  foi.  3  v 

\J   ^t    Ul    JUS    \yp    £j\z\>')  AtLLsl    ^Ae    ü-kj»    jlj   <J   Uli    jj-^,.  j'j   v^**  J  ^ 

^r-^ÄS     ÄääJI      <£3     j-tfr      <joL<         .^.«idl      fy_      v-~U>-     ^11      jLJI      >LoU-      IjJj     ®j^u>      liAlo 
jÜI      »Jkio      JOJ    JjP>X*}>\      ^yjl      fc^C      j     ')^V1      ^     <**     JO      ^j      ^  jJ!      fl~>-      ,^»V1      l^ 

Jl     »JU»      l_^     J.ÄJI      M^VI      ^Uj     UJj    «IäjM;      J     I^Ä-Jj     Ijl«     \j>l£-     f     djU»     j 

^Jl  j^jw  jLj  ^   (JäJj  j^JI    T^i-  diJi  (JA»»"  LiJJ  <~A&  iL>-  dAJj   jl   ^^ki  A^-Lx)l 
1.  II  faut  au  nominatif     ,  *~L>r'. 


Quand  arriverent  les  evenements  qui  viennent  d'etre  relates,  il  se  trouvait 
*  ä  Alep,  et  les  habitants  de  cette  ville  s'accorderent  tous  pour  le  nommer 
leur  chef;  ('Alam  ad-Din)  al-Halabi  lui  ecrivit  pour  lui  demander  de  faire 
reciter  la  priere  en  son  nom  ä  Alep,  de  gouverner  cette  ville  en  reconnais- 
sant  son  autorite,  et  (ä  ces  conditions,  il  lui  promettait)  d'augmenter  consi- 
derablement  les  fiefs  qu'il  possedait;  mais  Hosam  ad-Din  lui  repondit  :  «  Je 
suis  gouverneur  pour  le  compte  de  celui  qui  possede  la  souverainete  de 
l'Egypte.  s 

Cette  annee,  le  jeudi,  seizieme  jour  du  mois  de  Zilhidjdja,  les  Tatars 
revinrent  devant  Alep;  l'emir  Hosam  äd-Din  et  les  emirs  qui  se  trouvaient 
avec  lui  firent  une  sortie  ä  l'aube  de  ce  raeme  jour ;  le  general  des  Tatars 
se  nommait  Baüdara.  Quand  les  Tatars  arriverent  devant  Alep,  on  cria  dans 
les  rues  de  la  ville  et  sur  les  minarets  des  mosquees  qu'il  n'y  avait  rien  ä 
craindre,  qu'on  etait  en  securite  complete,  et  on  fit  demeurer  les  gens  dans 
leurs  maisons.  Ensuite  (llosam  ad-Din  et  ses  officiers)  sortirent  de  la  ville, 
et  ils  poursuivirent  (les  Tatars)  dans  le  pays  qui  en  depend. 

Quand  les  emirs  qui  se  trouvaient  ä  Alep  arriverent  ä  Hamab,  ils  envoye- 
rent  quelqu'un  ä  al-Malik  al-Mansour,  prince  de  cette  ville,  pour  l'inviter 
ä  prendre  garde  aux  Tatars,  et  ils  lui  conseillerent  de.  faire  cause  com- 
mune avec  eux.  Al-Malik  al-.\Iansour  s'imagina  que  cela  etait  un  strata- 
geme  dirige  contre  lui  (pour  s'emparer  de  son  lief),  mais,  quand  il  se  fut 
convaincu  de  la  verite  (des  assertions  des  emirs  d'Alep),  il  sortit  de  Hamah 
et  alla  se  joindre  ä  eux ;  il  marcha  ensuite  en  leur  compagnie  sur  Homs. 
Apres  cela,   le   raid  des  Tatars  arriva  jusqu'ä  Hamah. 


*  fol.  4  r° 


414  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [72] 

**j*2~   J   |»Jic.   'Mi-   ^Ltü   J  ÖJl   <iHr  J  jl^j  ®JLo-   J\  jLull   ijli-    vrX=3  XT   <jo^>- 
^1  ^jli-  2J»J  ^jJI  vst;  jl*JI  dUJI  ^y  LJj  «jj^j^  'j-äJI  Jl»_^l  A«  ftLsYI 

fcJjj       Jl     liliu    Aj'lij    ^i-    jlllJlj      Juai'l     UJ)     VoJjU     ^^>-La     JUiji     .V-^'     ^t     ^i  )?  Jl 
jl     <*J    'MJLäj       ja^o-»-«         iVy     w^3*     (**-J    r**-1-"-^"0      äaIs-I     ULb     <J    kj^*-«?!     U     |»jl«     ^«yjiJ 

«iUJI   JL-Tj  ol*  J^>   ss-jJlj    jl    1  jxj    '  j  jj"Vy*   ^-.j  °  j%"j\J»   _yLkJ    viÜJI    (j- 

1.  5Vc;  il  faut  y^\  JJ»,.  —  2.  Man.  v^CI.  —  3.  Le  man.  porte  fjosA,  il  faut 
Lasr^.  ■ —  4.  Man.  .\ff*$  ^  J^  **j;  Koutouz  ykä  signifie  en  turk  oriental  «  chien 
enrage  »;  noyan,  dans  les  textes  -persans  [>.y,  designe  dans  le  mongol  de  cette  epoque 
un  chef  militaire  de  Ires  haut  rang,  ^yj?-  est  1'aboutissement  du  nom  mongol 
Tchourmaghoun,  qui  est  ecrit  en  persan  ._jiU.ja.,  avec  la  chute  du  gh  intervocalique. 
—  5.  II  faudrait  "^li  au  duel,  comme  plus  loin.  —  6.  Forme  habituelle  du  manuscrit  pour 
.bJL.I  La  Kara  Arsalan,  «  le  lion  noir  »,  correspondant  ä  une  prononciation  vulgaire 
Kara  Raslan.  —  7.  .«j/iLa  represente  exactement  la  forme  qui  se  lit  dans  Ilai'thoum, 
Ilolaon,  qui  derive  de  la  forme  primitive  Houlagou  par  la  chute  de  la  gutturale  g  et 
par  Fadjonction  d'un  -n  paragogique.  jj/^j»,  jj^*  se  trouve  aussi  dans  Ihn  Wasil, 
man.  1702,  fol.  422  r°;  j^"^»  se  lit  dans  l'abrege  d'Ibn  'Abd  az-Zahir,  ms.  1707, 
fol.  61  r°. 


Cette  annee,  il  y  eut  un  grand  rencherissement  en  Syrie  sur  toutes  les 
choses,  et  le  ritl  de  pain  atteignit  deux  dirhams. 

Cette  annee,  mourut  al-Malik  as-Sa'id  Nadjm  ad-Din  Il-ghazi  ibn  al- 
Malik  al-Mouzaffar  Nasir  ad-Din  Ortok,  prince  de  Mardin ;  lorsque  la  nou- 
velle  de  sa  mort  arriva  aux  Tatars,  ils  envoyerent  une  ambassade  ä  son  fils, 
al-Malik  al-MouzalTar,  et  ils  lui  demanderent  de  reconnaitre  leur  suzerai- 
neteL  Al-Malik  al-Mouzaffar  envoya  aux  Tatars  un  oflicier  nomme  'Izz 
ad-Din  ibn  ash-Shamraa'  pour  qu'ils  lui  fissent  connaitre  quelles  etaient  leurs 
intentions  secretes  ä  son  egard.  Quand  Ibn  ash-Shamma'  eut  une  entrevue 
•  fol.  4  v.  avec  les  deux  generaux  des  Tatars,  Koutouz  Noyan  *  et  Tchourmaoun,  ils 
lui  dirent  :  «  Entre  al-Malik  al-Mouzaffar  Kara-Arslan  et  Houlaoun,  il  existe 
un  pacte,  d'apres  lequel,  lorsque  son  pere  sera  mort  et  lorsqu'il  aura  ete 
investi  de  la  royaute,  il  reconnaitra  la  suzerainete  des  Tatars2.  » 

'Izz  ad-Din  ibn  ash-Shamma' leur  repliqua  :  «  Cela  estexact,  et  cependant, 

1.  Litt.  :  «  d'entrer  sous  leur  obeissance  ».  —  2.  Litt  :  «  il  entrera  sous  l'obeissance  (des 
Tatars)  ». 


73]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLDUKS  415 

jjJI    ly»lj    jjjYy*    ,J1    M-j   j*-l     ^    Jji     3pvJI   ü^lftls     dUi   *»j£j    ^>_jJI  Je   iUi 
.i«-*--.   (3»^  J^=*   ü'   in*r!  '^^   j£~l   *»*   ^ji-j  ^«fv*.  jl  ^   (_s-Uc  j^xr  ^>_Uj 


1.  Comme  ä  la  note  5  de  la  page  precedente,  il  faudrait  "^U  au  duel.  —  2.  .li,  qui 
est  ecrit  ,!b  dans  les  chroniques  persanes,  est  dans  ces  livres  im  titre  reserve  exclusi- 
vement  ä  l'empereur  de  Chine;  mais,  dans  les  textes  arabes,  il  est  l'equivalent  du  titre 
de  khan,  ou  ilkhan,  qui  etait  porte  par  les  souverains  mongols  de  la  Perse.  —  3.  Le 
pluriel,  au  lieu  du  duel,  peut  signifier  qu'al-Mouzaffar  envoya  un  ambassadeur  chez  les 
Mongols,  et  non  specialement  a  Koutouz  et  ä  Djourmaoun,  sans  quoi  il  faudrait  U-^l ; 
mais,  en  realite,  Moufazzal  confond  l'emploi  du  pluriel  et  du  duel;  cf.  p.  suivante,  note  2. 


vous  avez  devaste"  ses  Etats  et  vous  avez  tue  ses  sujets.  Pour  quelle  raison 
alors  se  reeonnaitrait-il  comme  le  vassal  des  Tatars,  et  pourquoi  se  mon- 
trerait-il  plein  d'attentions  pour  Houlaoun?  i>  Les  generaux  tatars  lui  repon- 
dirent  :  «  Nous  nous  portons  garants  de  tout  ce  qu'il  desire ;  nous  lui  assu- 
rons  que,  lorsqu'il  aura  reconnu  la  suzerainete  des  Tatars,  lorsqu'il  aura 
ainsi  tenu  sa  parole,  lorsque  l'Ilkhan  '  apprendra  ce  qui  s'est  passe,  il  le 
dedommagera  de  ce  qu'on  lui  a  saccage.  » 

'Izz  ad-Din  ibn  ash-Shamma'  s'en  revint  aupres  de  son  maitre,  auquel  il 
fit  connaitre  le  resultat  de  cette  entrevue.  Al-Malik  al-Mouzaffar  Kara-Arslan 
le  renvoya  aux  generaux  tatars  pour  leur  dire  :  «  J'enverrai  des  ambassa- 
deurs  ä  Houlaoun;  vous,  envoyez-moi  des  otages  qui  demeureront  ä  ma 
cour  jusqu'ä  ce  que  mes  ambassadeurs  s'en  reviennent.  »  Les  choses  s'ar- 
rangerent  entre  eux  de  teile  maniere  qu'il  fut  convenu  que  Koutouz  Noyan 
enverrait  son  fils,  et  Tchourmaonn,  le  fils  de  son  frere,  comme  otages  (chez 
le  prince  de  Mardin),  et  qu'ils  resteraient  chez  lui. 

Quand  ils  eurent  envoye  ces  otages,  al-Malik  al-Mouzaffar  Kara-Arslan 
fit  partir  Nour  ad-Din  Mahmoud,  fils  du  frerc  d'al-Malik  as-Sa'id  Berke- 
Khan,  en  compagnie  de  Koutouz  Noyan.   Ces   deux  personnages  arriverent 

1.  Il-khan,  «  le  grand  khan  »,  e;ait  le  titre  officiel  des  princes  mongols  de  Perse; 
bien  qu'etymologiquement  il  en  soft  un  amplificatif,  il  etait  tres  inferieur  ä  celui  de 
khaghan  ou  kha'an  qui  etait  porte  par  l'empereur  de  Mongolie  et  de  Chine,  suzerain 
de  tous  les  royaumes  mongols,  Perse,  Toghmakh  et  Tehaghatai. 


416  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [74] 

^^Jilj  Cjs-  ^y»  iUsä  j^jw  Ju*>j     ij^i/  dUÄ,   J  ^03    v^?"^   ^L-^l    ij-5^  jjjV^* 

Jo       -Ic-     i^IJJuo    (»L-lj    (**—->     ;t-L-aJi    j^_ÄJj      "oijU      Jl    O^sti     4~«-\Ju       »»Ol       "^     1A3 

foi.  i  v".  ii^_50!  c-Jo  4  l^ij  «LyLj  <iCjlj  üaiJlj  *  aaIäJI  dlldl  <J^\  j^.^3  ^aLü!  viAUl 
_^-Lj  dljUlj   j^^-wUJI   »l^-o VI   j*   jo   ,y»  \>    b-^-ji  (j^*^  (Jl  \^A-^3  <LJI  iÄA 

1.  Pluriel  de  .L»j,  äquivalent  du  mongol  yarligh  p-Jj>.-  —  2.  Cette  forme  de  duel  est 
isolüe  au  milieu  de  formes  de  pluriel,  ce  qui  montre  la  negligence  avec  laquelle  ce  texte 
a  öte  ecrit.  —  3.  Kuhudei  est  l'adjectif  mongol  forme  par  le  suffixe  -tat  de  kuku 
«  mamelle  » ;  ce  nom  signifie  «  qui  a  des  mamelles  » ;  la  gutturale  k  s'est  affaiblie  en 
/;.  Kehetei  g*f -,  qui  se  rencontre  dans  l'histoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  est 
gueguegen-tai  «  savant  »,  avec  la  chute  des  gutturales  et  de  l'-ra.  — ■  4.  Le  manuscrit 
omet  \^3- 


a  la  com-  d' Houlaoun,  et  ils  exposerent  la  mission  dont  ils  etaient  charges. 
Houlaoun  acquiesca  ä  leur  demande,  et  il  leur  ecrivit  des  commandemenls 
ä  cet  effet.  II  fit  partir  avec  eux  des  ambassadeurs  pour  traiter  en  son  nom, 
et  il  garda  aupres  de  lui  l'ambassadeur  d'al-Mouzaffar;  ensuite  il  ordonna  aux 
denx  otages  (retenus  ä  la  cour  d'al-Mouzaffar)  de  quitter  Mardin.  Puis  il 
envoya  des  ambassadeurs  accompagnes  de  Kuhudei,  qui  etait  Tun  de  ses 
generaux  les  plus  considerables ;  ces  dignitaires  arriverent  ä  Mardin,  et 
la  paix  fut  conclue  entre  le  prince  de  cette  ville  et  Houlaoun.  Kuhudei 
embrassa  l'Islamisme  par  l'entremise  d'al-Malik  al-Mouzaffar,  et  il '  lui  donna 
sa  soeur  en  mariage. 

En  l'annee  659  de  l'hegire,  les  Musulmans  n'eurent  point  de  khalife, 
comme  cela  a  ete  raconte;  le  sultan  d'Egypte  etait  al-Malik  az-Zahir;  ä 
fol.  4  v.  Damas,  regnait  al-IIalabi  al-Malik  al-Moudjahid;  *  la  khotba,  ainsi  que  la 
l'rappe  des  monnaies,  etaient  divisees  entre  eux  deux2. 

Cette  annee,  les  Tatars  furent  battus  ä  Homs  ;  il  a  ete  parle  de  leur  arri- 
vee  ä  Hamah  dans  [le  recit  des  evenements  de]  l'annee  precedente;  quand  la 
presente  annee  commenca,  ils  arriverent  ä  Iloms;  ils  trouverent  la,  parmi  les 

1.  Il-Kuhudeii.  —  2.  C'est-ä-dire  que  l'on  faisait  la  priere  simultanement  ä  leurs 
deux  noms,  et  que  l'on  gravait  leurs  litres  en  meine  temps  sur  les  monnaies,  comme 
l'auteur  le  raconte  plus  haut. 


[75]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  417 

,j     (VÄJ    ijS^JJ     (V-^^     -^     (Jjl     i5*"J-*     ij?-^'    VJ^"     Jj*"''     C-UwJl     joo-     k^.o-Lsj    ÜLs» 

^ic  ^L;  4JJL  '  j^J—Jl  jLiJj  ^jU  ^jVI  i^*-  J  jül  Ll^j  ^jU  <L;L»j1j  » «Jl 

Jl     ^U"    4.ÜI     J&£     «JLa-lj     J^-J    £L>-     j^Jfr     ly^s-3     JUsJli-     ÖU>     ^l»"    4)1     1_j*l>_)     Jb« 

VI  ^  ^>ei  pis  t_j..r,ll  »^9  *i>jj  j^-I  iJ-Lc-  "  i£^-l>.  Jj  jÜl  f-A-£«  u-^-;  v^ 
dLUI  **  i«sjJI  siA  ^  c~^  JU  ,j^Ji\  ,y„-d\  j-^  ^Vl  j^  <jr^~3  ®*j~  0** 
jlSj  lj^tis>-L  jUI  fc*f-j  ^>^£  ^*j  (j^2--;  ->j~*  (5***i  ^L»*  &">-=■-  i-^-L»  j^aLJi 
iiJ^O  oJI>    y*  ^3  (V  i*^^   ^^  üjJl  ü-i*  jl   Jlij  ^JUr  *ül  aic    \_«  ^-aJI 

1.  Äc;  lire    ,_y*L~J',  au  nominatif.  —  2.  Man.  ,_£yj. 


ernirs  d'Alep  et  les  princes  (de  Syrie),  le  seigneur  de  Hamah  et  le  seigneur 
de  Homs,  al-Malik  al-Ashraf  MouzafTar  ad-Din  Mousa  ihn  Asad  ad-Din  Shir- 
kouh;  ils  etaient  ä  la  tete  de  quatorze  cents  cavaliers,  tandis  que  les  Tatars 
etaient  au  nombre  de  six  mille  cavaliers.  Les  Musulmans  implorerent  l'aide 
du  Dieu  tres-haut  pour  les  combattre,  ils  invoquerent  sa  puissauce  avec  une 
intention  pure,  et  ils  chargerent  les  Tatars  comme  un  seul  homme. 

Alors  le  Dieu  tres-haut  considera  leurs  cceurs  et  l'excellence  de  leurs 
desseins,  il  exauga  leurs  prieres  et  abaudonna  leurs  ennemis.  La  bataille  se 
livra  pres  du  tombeau  de  Khalid,  qu'Allah  soit  satisfait  de  luil  Baidara,  le 
genöral  des  Tatars,  prit  la  fuite  et  ne  s'arreta  chez  personne.  Les  Tatars 
furent  haches  ä  coups  de  sabre,  et  il  ne-  s'echappa  [du  massaere]  que  ceux 
qui  prirent  la  fuite. 

On  a  raconte  que  l'emir  Badr  ad-Din  al-Kaimari  a  dit  :  «  J'assistais  ä  ce 
combat  aux  cotes  d'al-Malik  al-Mansour,  prince  de  Hamah;  j'ai  vu  de  mes 
yeux  des  oiseaux  blancs  qui  i'rappaient  le  visage  des  Tatars  avec  leurs 
ailes1.  La  victoire  vint  de  l'aide  dWUah,  le  tres-haut!  »  On  a  dit  que  cette 
bataille  tut  plus  importante  que  celle  d^Ain-Djalout,  par  suite  du  grand  nom- 
bre des  Tatars  et  des  faibles  effectif^  des  Musulmans. 

1.  L'auteur  du  Tazkirat  ash-sho'ara  raconte  que  Tchinkkiz  Khaghan  ful  guide  dans 
ses  expeditions  contre  les  Musulmans  par  les  grands  saints  soufis  qui  portent  le  nom 

d'«  hommes  de  Dieu  »  aU'  JU.. ;  il  «st  rapporle  dans  le  Coran,  qu'ä  la  bataille  de 
Badr,  Allah  envoya  5.000  (ou  3.000)  aijges  au  secours  des  compagnons  de  Mahomet. 
Plusieurs  commentateurs  affirment  que'ces  anges  prirent  la  forme  d'oiseaux  blancs.  Le 
sultan  du  Khwarizm  disait  que  toutes  l«s  fois  qu'il  livrait  bataille  aux  Mongols,  il  vovait 
les  «  hommes  de  l'Invisible  »  w->:r*-"  jV-n  les   grands  saints,  crier  ä  ses   adversaires  : 


418  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [76] 

,_JL>-    J\    Ijilc    j^ls    jluül    ^    *L,    ^-*Jlj    (**r^    0*    l?-^-*3   «J^^L-JI    ^LLs3    jWI 

■sj^»    U    (j-UI   »X*>    ^»Aä    JjS»    >rvl=~    (_U1  j^  jlS   ^»   -n-s    ij^ij   x_>*  <~ij    ^1^.   Uj=- 

fol.  5  '"'■  *_.  XjS\  ,J2aj>  Jj-J^lä  J  SUJI  jl  'j^UJI  J^J  d  SlaJI  jl  *ljii\  Jia  «W  * 
J03  /w^ji  'jir^J  W^'  lj-**-l  ^[Vr^^  J-*"*J"  ^*  ^i/^l  /*•*  i\~-A>ü}  L^*ij  A,-.-.Aggll 
(CjaäJI    Ai-*J|    ^-l"    /jjI    |V-*J'    jj^i  fv^»?-    ^j   ^-Ä^'    ^^*j'    >->j«l    Jj-«   <vfrl*»-    (»j-9 

Ia»-I    Ij^ö   Jj  Ij.    I^LU-Ij  -üJl   ^Jl   jjJI  J  ü  l^ol  S-f  ,*aCI   fcjlXJ»  -^   Js^j  ^1 
olyYI   cli'j   jl»iVI    vrJUJ   ®^il  <«jl   ctJUi   Je   IjJs'Ij   yi   J^a,   V3  l^  rj» 

1.  Sj'c;  lire    .j-JbA  —  2.  &c;  lire  j^.yM. 


Les  Musulmans  poursuivirent  les  Tatars,  et  ceux  qui  se  tirerent  sains  et 
saufs  de  cette  bataille  s'en  retournerent  ä  Alep ;  ils  firent  sortir  de  cette  ville 
les  hommes  et  les  femmes,  et  il  n'y  resta  que  les  personnes  qui  etaient  dans 
l'incapacite  de  se  remuer,  lesquelles  se  cacherent  par  crainte  de  perdre  la 
vie.  Ensuite  les  Tatars  crierent  pour  les  avertir  :  «  Que  les  habitants  d'Alep 
fol.  5  r.  se  retirent!  »  Mais  les  gens  ne  comprirent  pas  ce  qu'on  *  leur  voulait. 

Les  etrangers  s'imaginerent  que  cela  etait  le  salut  pour  eux  et  les  gens 
d'Alep  penserent  que  cela  etait  leur  delivrance;  un  certain  nombre  d'ötran- 
gers  se  retirerent  avec  les  habitants  d'Alep,  et  un  groupe  de  gens  d'Alep 
partirent  avec  les  etrangers.  Quand  les  deux  troupes  furent  separees  l'une 
de  l'autre,  les  Tatars  capturerent  les  etrangers,  et  leur  trancherent  la  töte; 
parmi  eux,  se  trouvaient  plusieurs  parenis  d'al-Malik  an-Nasir,  et,  au  nombre 
de  ces  personnes,  furent  Amin  ad-Din  ibn  Tadj  ad-Din  al-Hamavi,  ainsi  que 
le  kadi  Asad  ad-Din  Mouslim  ibn  Mounir. 

Ensuite,  les  Tatars  firent  le  denombrement  de  ce  qui  restait  des  gens 
d'Alep;  ils  confierent  chaque  groupe  ä  ua  de  leurs  hommes  qu'ils  rendirent 
responsable  de  leur  vie;  ils  leur  perinirent  de  rentrer  dans  la  ville, 
puis  ils  la  cernerent,  et  ils  ne  laisserent  personne  en  sortir  ou  y  entrer.  Ils 
resterent  ainsi  pendant  quatre  mois. 

Le  taux  des  denrees  fut  tres  eleve,  et  les  vivres  manquerent,  ä  tel  point 
que  le  ritl   de  viande  atteignit  le  prix  de  soixante-dix  dirhams;  le  ritl  de 

«  O  Infideles!  massacrez   ces  debauches    »    ij=ki\   \Jä)   .yft!  l£l    [Tazkirat,    pages 
134-135). 


[77]  HIST01RE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  419 

jM\  [j±>J\}  l*j^  ^W  vil*Ji  *  jy.»  l^j^  o^r  r-ül  '^^  6  ^" 

^jj   i^Jlj  2(**jj   J^tc    ^^-^j   2  (**->•>    ör~^    iS-^J     p*->J    ö^r"    ^L^' 

jblji    4L_»J>-    ^-UJIj  4p*J^    (JU1    VJ^J   p*-*-3  >-*"'"'    *^b    (♦*->•>  i— *«*  ^=^1)     ^—i^j 

J>rtJI  jp-bll  ^J^^l  ^.1  j>„^  j*  ö^  ^>3  ®  JÜlj  i>Jlj  öJl  ^Ul  cA$\j 

Z>\j&    5rTU    »Jls-I     ^16     JjtMa-    ,1.1^     ~jl    lS-^J    f^Vl    ctU,"    ^-J»     LJu    C~^    Jls 

c~:i»  ~»j.>  w»v\  o-  r,J  \y>j  (**j^  a^^J  ^  r^-  ^  <-*  5rr-"  c?^J  <-^J 

\yfj^    *y>l»    ^^     ~     ^    0*-"*^    *L^     -Z*^1     ^^     ^    ^    ®r*JJ    ir11* 

1.  5ic;  lire  JJ=.  sans  l'article;  regulierement,  il  faudrait  J-L,  U^1  JJ^,  CC~.  JJ^, 
£j,  etc.  —  2.  Sic;  lire  IsO.  —  3.  Lire  \s^>3  U»,.).  —  4.  Lire  L*^.  —  5.  S**e;  lire  \&> ; 
le  suffixe  T>»  n'etant  employe  que  pour  les  personnes  humaines,  et  non  pour  les  animaux. 
—  6.  Forme  tout  ä  fait  vulgaire  pour  ^_y&\  X-Lj  jl  IjU.,  composee  de  la  pröposition 
_,  soudee  au  verbe  U.  et  conjuguee  avec  lui.  —  7.  Lire  l$*-J.  —  8.  Lire  vJ^*j.  — 
9.  Lire  UL~i,l.  —  10.  Man.  ^_$y*>. 


poisson,  trente  dirhams;  lc  ritl  de  lait,  quinze  dirhams ;  le  rill  de  sucre, 
cent  dirhams ;  le  ritl  de  miel,  cinquante  dirhams ;  le  ritl  de  vin,  soixante-dix 
dirhams.  Le  chevreau  se  vendit  cinquante  dirhams;  une  poule,  vingt  dirhams; 
im  oeuf,  un  dirham  et  demi;  im  oignon,  un  demi-dirham;  im  fromage,  im 
demi-dirham;  une  botte  de  salade,  un -dirham;  une  pomme,  cinq  dirhams. 
Les  gens  mangerent  de  la  charogn«,  des  peaux  et  des  semelles. 

On  a  raconte  de  Badr  ad-Din  ilfn  as-Sarkhadi,  le  marchand  bien  connu, 
qu'il  a  dit  :  «  A  cette  epoque,  je  d«meurais  ä  Alep,  et  j'avais  quatre  vaches 
laitieres;  j'en  tirais  du  lait  pour  mi  Süffisance,  pour  Celle  de  ma  famille,  et, 
chaque  jour,  je  vendais  pour  cent  iuarante  dirhams  (de  leur  lait).  On  m'en 
ofTrit  six  mille  dirhams,  mais  *  je  rtfusai  de  les  vendre.  Je  vendis  cinq  brebis  *  fol.  >  v°. 
et  trois  moutons  pour  une  somme  de  neuf  cents  dirhams,  et  celui  qui  me 
les  acheta  realisa  un  gain  de  deux  jents  dirhams.  » 

Cette  annee,  al-Malik  az-Zahif  ecrivit  aux  tJmirs  qui  etaient  avec  al- 
Halabi;  ils  accueillirent  ses  propopitions  et  sortirent  de  Damas ;  parmi  eux, 
se  trouvaient  Temir   'Ala  ad-Din  d-Bondokdar  et  Baha  ad-Din  Yaghoudai ' 

1.  Ce  nom  transcrit  vraisemblablement  le  mongol  yaghoutai  «  combien  »,  ou  peut- 


6tre   dsakhatai,  anciennement  yakhati 


i  «  brillant,  eclatant  ».  Ce  mot  a  ete  emprunte 


par  le  turk,   sous  la  forme  y-=V.>  avep  l'equivalence  des  deux  suffixes  adjectivaux  -tai 


420  MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZAIL.  [78] 

Jl     ^Jyxi\     Alk».    2?    Ifüicj    Ijii-AS     •üAäil     ^gJI    *J^>f»     ft'J^-J     ilf-Vlj     'I^YI     jj-«    Aju     ^ 

j^o    ^Jl    J-vjaJI    ^jJI    t>U.   J^ij    dLU.    .„Ai.j   *UJI    ciUr   J   l^   j^s».    jl 

JJu   aJ   QU    ilftj   ®j*UäJI    «iiUI    jUJ:    ^^Ij    f-MäJl    ,j*    Lä.^1_jä^    L      Acj    IjJlc      Jj_l-Jj 

_X&       Jliols       <JyÄ<JI       Jb-Ul  Jl       Jl>-J        Vol       (V-^l       J-*°        ^r-0^'       4-Ä-O      «CfcL-  *w0      Oi>J 

*?  }l^  Cte  dlU  j  ^It)  ^iLJxlj  Ol  flu  JläJI  «wU  }U  ^aILJI  dlUI  jlkUI 
/^L»VI  f  v  (j  A~"^  *"^*  i3J  ®JL«J  i_f^*J  Jl»j  JlJb  <*J  (v- JJ  *-Aft  stA»)  <*  lä& 
'Ij,      ^>.\^sii     *L,<LL»JI     j*J-*JJ     ^jljjJ^     ^>l     jAÜäJI     viUJI     (jiji     JjVI     »«-JJ    ^     J^l* 

^ij  j«äJi    jv-l""    (V    -U^u  "UJl    j^x-   ^j1  (V-^-li   AiX»   ^clä)'    /ol  Aaj^«  /u     \i.  .v-01 


al-Ashrafi.  Al-Halabi  se  mit  ä  leur  poursuite  avec  ceux  des  emirs  et  les 
soldats  qui  lui  etaient  restes  fideles,  et  il  leur  livra  combat;  (les  emirs  fugi- 
tifs)  le  mirent  en  deroute  et  le  rejeterent  sur  la  forteresse,  dans  laquelle  il 
entra,  et  dont  il  ferma  la  porte.  Ensuite,  la  peur  l'incita  ä  sortir  de  la  cita- 
delle  durant  cette  meme  uuit,  et  ä  gagner  Ba'albek.  Ala  ad-Din  al-Bondok- 
dar  entra  ä  Damas,  il  prit  possession  de  la  ville  et  des  forteresses  qui  se 
trouvaient  dans  ses  environs,  et  il  arbora  les  armoiries  d'al-Malik  az-Zahir. 

II  fut  gouverneur  de  Damas  au  nom  de  ce  prince  durant  deux  inois,  apres 
lesquels  il  fut  destitue  de  ces  fonctions,  et  al-Hadjdj  'Ala  ad-Din  Taibars ' 
al-Vaziri  fut  nomine  gouverneur.  II  attaqua  al-Halabi,  le  caplura,  et  l'envoya 
immediatement  en  Egypte,  en  la  conpagnie  de  l'emir  Badr  ad-Din  ibn 
Radjdjal.  Badr  ad-Din  introduisit  le  prisonnier  durant  la  nuit  aupres  du  Sul- 
tan al-Malik  az-Zahir  dans  la  Citadelle  du  Gaire.  Le  sultan  se  leva  pour  le 
recevoir,  bembrassa,  puis  il  lui  adressa  ie  longs  reproches  sur  la  conduite 
qu'il  avait  tenue;  ensuite,  il  lui  accorda  son  pardon  et  lui  remit  un  vetement 
d'honneur.  II  lui  attribua  par  un  rescrit  des  chevaux,  des  mulets,  des  etoffes 
et  de  Talent. 

Cette  meine  annee,  le  lundi,  huitiemt  jour  du  mois  de  Rabi'  premier,  le 
sultan  al-Malik  az-Zahir  confia  la  charge  du  vizirat  et  le  gouvernement  de 
l'empire  au  sahib  Baha  ad-Din  'Ali  ibn  Mohammad,  fils  du  kadi  Sadid  ad-Din 
Abou  'Abd  Allah  Mohammad  ibn  Sabin,  connu  sous  le  nom  d'Ibn  Hinna,  et 
il  lui  remit  un  vetement  d'honneur.  Tou«  les  grands  personnages  de  Misr 

et-tou.  II  est  possible  que  ,_<?'-■*;'  Boghda'i  soit  uie  forme  de  '-ijj  boghda  «  qui  est  arrive 
ä  la  redemption,  saint  »,  lequel  est  en  ou'ighour  tokhta,  et  en  mongol  boghdo. 
1.  Le  «  grand  tigre  »,  lal  etant  dans  ce  mot  le  chinois  thai  «  grand  ». 


[79] 


HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS. 


421 


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^yÜ'ls    _y>lLJI     jLkLJI     ,Jli    j»jw    jß}    CjJtlXSjä-    ^    ifcl*»-       Je    Lftj     Jjj     <Cl    fcri-lj 

t^J  pc^  o*^   oy^C,    ^UaJIj  ,jj*JI    jzifj    tS*üJI    j,jJ1    je.   »|^,VI   ^y  ^« 

d~i*Jl      JJ^      .y     lyA-L—T     ^>-2'     f*J     j^   (3  liXjJÜl    ^AUill     viiLJl      Äi-I      Lij  ®    r=*-^     ^L^- 

<J*>-_)       ^-U     ,y-OI    Jij    jl.Vl     ^Ac    (_^S     Ua>J    ^i-VI    £>j    ^-2    Jj    _^-£     ^,_jj|     _jj 

^y   JjVi    ytJI   J   >4^    j^    ^UÜl    dJUUI   jl   dUi   J    ^1    j^3   ^U   ^  jUJI 
1.  Man.  ,  cJju. 


fol.  6  i - 


et  du  Caire  monterent  ä  cheval  pour  lui  faire  escorte;  l'emir  Sai'f  ad-Üin 
Balaban  '  ar-Roumi,  le  davaddär,  prit  egalement  place  *  dans  son  cortege,  ainsi 
que  tous  les  emirs.  Ce  meine  jour,  le  kadi  tint  seance  pour  rendre  la  justice. 

Gette  annee,  al-Malik  az-Zahir  fit  emprisonner  plusieurs  emirs  Mo'izzis2. 
Eu  effet,  im  cavalier  des  troupes  d'as-Saikali 3  vint  trouver  le  sultan,  et  lui 
apprit  que  son  maitre  avait  distribue  de  Tor  ä  une  troupe  de  mamlouks  qui 
avaient  ete  ses  camarades ',  et  qu'il  avait  deeide  avec  eux  de  l'assassiner  \ 
Parmi  les  emirs,  'Alam  ad-Din  al-Ghatmi,  Bahadour  al-Mo'izzi  et  Shodja' 
ad-Din  Bektout,  avaient  donne  leur  entier  assentiment  ä  son  projet.  Le  sul- 
tan les  fit  emprisonner  ainsi  qu'im  «ertain  nombre  d'autres  emirs. 

Cette  meine  ann6e,  al-Malik  az-Zahifs'empara  de  Shaubak",  au  mois  de 


Rabi'  premier,  et  il  en  recut  la  redt 
Fath  ad-Din  Omar7.  Au  mois  de 
l'emir   Zain  ad-Din  Yaghoudai ;  il 


ition  des  officiers  d'al-Malik  al-Moughith 
Rabi'  second,  le  sultan  fit  emprisonner 
*ut  conduit  au  Caire  et  emprisonne  dans 
la  Citadelle,  oü  il  demeura  enfdrme  jusqu'ä  ce  qu'il  mourüt  dans  les 
chaines.  Allah  est  le  plus  savant! 

Cette  annee,  les   Tatars  evaeuferent  Alep.  La    cause  en  fut  qu'al-Malik 

1.  ,.,UL  balaban,  en  turk  oriental,   lesigne  un  epervier.  —  2.  Mamlouks  du  sultan 

Makrizi,  dans  1c  Soulouk,  nomine  ce  personnage 
mamlouks  qui  avaient  ete  au  Service  du  meine 
ne,  existaient  des  liens  de  camaraderie  speciaux. 
assassine  Koutouz.  —  6.  Shaubak  (Yakout.  III, 
la  Syrie,  entre  'Amman,  IIa,  Koulzoum;  eile  est 
voisine  de  Karak.  -  -  7.  Prince  ayyoub:;e  qui  utait  reste  en  possession  de  son  fief  apres 
la  chute  de  sa  maison  en  Egypte. 


d'Egypte  al-Malik  al-Mo'izz  Aibek.  —  3. 
Sa'i'kal.  —  4.  Khoshdash  designait   les 
ollicier,  et  entre  lesquels,  par  ce  fait  me 
—  5.  Comme  az-Zahir  avait  lui-meme 
333)  est  una  forteresse  sur  les  confins  d 


fol.  6  r 


422  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [80] 

j\xSy^\  j^V   ^.01   fL^   ^\5  {J^^\  LLyi    ^_jJ|   ja   ^V!  >VI  £>j 

,j    _i=»    jJä    'j^=v*    ®(*t^    _j£~*M    ^J^".    i**3v^*!.   J^Jl     ^     l^P     ,_y    7F>^    ^y^> 

fol.  6  V.  ,__i!l    j_iJ|    ^L,    ,-^lJj    j^Äc-J    lji»l     JjLä    ^aJI    ^ici     ^V!      IjAi-j     UJj    *    S^ojl* 
^S    (J   ° <J»^    ö'~        ü"*-"    -K*^     "-^J   es*3"   ^.    f   -5      ^t-Ö-J^i    r*A->'5   *-*M   <JUlwj 

1.  Man.  LdJ! ;  U~dJ|,  dont  derive  LJJ1,  signifie  «'le  taureau  d'or  » ;  ce  nom  est  ecrit 
dans  les  textes  persans  \äj>  jjj^'-  —  2-  Man.  ^1^*31;  'Ain-tab  «  la  bonne  source  »  est 
une  forteresse  et  un  petit  district  entre  Alep  et  Antioche  (Yakout,  III,  759),  dont  l'ethni- 
que  se  trouve  egalement  sous  la  forme  -^"-  —  3.  Sic;  lire  .j.jTjJI.  —  4.  Man. 
aJ«~j  jLjj^j  birouniyya  «  etranger  »,  du  persan  ^m^  biroun  «  exterieur  »,  signifierait 
des  pieces  d'argent  persanes,  grecques,  etc.,  ou  des  pieces  de  mauvais  aloi,  des  mon- 
naies  frappees  en  dehors  des  ateliers  ofliciels  de  lE'tat,  voir  page  159,  note.  —  5.  Man. 
XJI  ;  cv>V*^  J>j*^  <Ap'  r,^*5""  i^**^»  ^ans  Nowai'ri  (man.  arabe  1578, fol.  13  v°;  cf.  13 
r°,  oü  manque  le  titre  d'al-  'Azizi) ;  c^jJ!  >Sj}-^  ^ul  wX»e  ,j  jA^t  i-tf-5-"  (r**^  ou 
^j-JI,  dans  le  al-Manhal  as-safi  d'Aboul-Mahasin  (man.  arabe  2069,  folio  3  r°). 

az-Zahir  fit  partir,  dans  les  dix  premiers  jours  du  mois  de  Rabi'  second, 
l'emir  Fakhr  ad-Din  Altounboukha  al-Homsi,  l'emir  Hosam  ad-Din  Latchin, 
le  djoukandar,  et  l'emir  Hosam  ad-Din  al-Aintabi,  ä  la  tete  d'une  armee 
nombreuse  pour  chasser  les  Tatars  d'Alep.  Quand  ces  emirs  arriverent  ä 
Ghaza,  les  Francs  d'Akka  ecrivirent  aux  Tatars  pour  leur  apprendre  le 
depart  de  l'armee    destinee  ä  les  combattre. 

Les  Tatars  evacuerent  alors  Alep  dans  les  dix  premiers  jours  du  mois 
de  Dioumada  premier.  Une  troupe  d'apaciies  qui  vivaient  ä  Alep  se  rendirent 
maitres  de  cette  ville;  ils  assassinerent  les  habitants,  les  pillerent,  et  se 
livrerent  sans  retenue  ä  tous  les  mauvais  instincts  qui  etaient  en  eux.  Quand 
les  emirs  nommes  plus  baut  arriverent  levant  Alep,  ces  apaches  sortirent 
de  la  ville  et  prirent  la  fuite. 
*  toi.  6  v°.  Lorsque  *  l'emir  Fakhr  ad-Din  entra  dans  Alep,  il  confisqua  les  biens  des 
habitants,  il  leur  infligea  des  supplices,  etil  leur  extorqua  un  million  et  six 
cent  mille  dirhams  bai'routis.  II  demeura  a  Alep  jusqu'au  moment  oü  arriva 
l'emir  Shams  ad-Din  Albourounlou  ',  au  m)is  de  Djoumada  second;  Fakhr  ad- 

1.  Aboul-Mahasin  explique  Albourounlou,    etyJl,  ouyj^JI,  par  v jjiU  «  qui  a  mal  au 

nez  ».  Ce  mot  est  Albourounlou  «  qui  a  le  nez  louge  »,  compose  avec  J!  dl  «  rouge  », 
qu'il  ne  faut  pas  prendre  pour  l'article  arabe  il-.  Albourounlou  etait  Tun  des  grands 
emirs  d'al-Malik  al-'Aziz  Ghiyas  ad-Din  Mohanmad,  fils  d'al-Malik  az-Zabir  Ghazi, 
fils  de  Salah  ad-Din. 


[81]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  423 

(_£_L<0     ^j*     T^r=-    -^        <^Lr-^     Ö^J     ^     *"^*B'     *^"     ^     l-*^»    <Xll     ^-^ieJ    ^p-VI     ^.il»»- 

,je}ted1  ,j  <Ac  iLsJI  J*«-£j  /^A)l  ^>cj  ^Yl  «teläsS  l^lc  i_JÜ)  jl  A.„.n  !  <wj»l  _JL^ 
UAJ    "S^-J^sdl    J^o    <CX*i    <UI     4.L»I_oj    ÜJ^.    <0    ia^yJ    jUaJLJI     ^1    ^yLjl     ^Jli.    jl     o, 

U-«  CJj^*  >_iV'  ■**—■  »jJ^-  ^jji-3  <;Uc-al  ij,  CA>  \>  J^lj  _^~«YI  ■*-)£•  A9JJ  «iaälj 
d^C«  jVI  iujl  jUi,JI  J  JjSJ  v-i^  ^-,'jjÄ«  0'l£  ^1  J>U!I  J*  Klc  J»t».| 
AtL^-  **  ilJoL)  \^y>ui  ^äII~_JI  I-Lft>  JDj  isJfclä)!  Jl  "ÜJl  ^»:r  ,H  Jusj  Lij  ®Cia>l 
öl/~'     k-0*    e^     j^-i— Jl    jLi    »AjIlUl    ^l-U)    jUI     l^xic     LlJi     ,j»LjJI    ^1      \^ 

1.  Man.   J>^.  —2.  Man.  ^Jju. 


Din  sortit  de  la  ville  pour  se  rendre  ä  sa  rencontre,  dans  l'idee  qu'il  venait 
pour  lui  preter  assistance.  Albourounlou  etait  parti  de  Damas,  s'enfuyant  de 
cette  ville,  lorsqu'il  eut  acquis  la  certitude  qu'al-Malik  az-Zahir  avait  fait 
emprisonner  Yaghoudai,  car  il  avait  compris  qu'il  le  ferait  egalement  arreter. 

Quand  il  fut  entre  ä  Alep,  il  concut  le  dessein  de  s'emparer  de  cette  ville. 
L'emir  Fakhr  ad-Din  prit  peur  de  Shams  ad-Din,  et  il  trama  contre  lui  une 
ruse,  de  facon  ä  s'en  debarrasser  :  il  pretexta  qu'il  voulait  se  rendre  aupres 
du  sultan  pour  interceder  aupres  de  lui-  en  faveur  de  Shams  ad-Din,  et  le 
retablir  dans  les  bonnes  gräces  de  fce  prince.  Shams  ad-Din,  dans  ces  condi- 
tions,  le  laissa  sortir  d'Alep. 

Des  qu'il  fut  parti,  Albourounlou  se  mit  egalement  ä  extorquer  de  l'argent 
aux  habitants  d'Alep  et  ä  maltraiter  les  personnes  qui  avaient  vecu  dans  la 
societe  de  Fakhr  ad-Din;  il  nomnja  des  emirs  et  conceda  des  Tiefs.  L'emir 
Zamil  ibn  Hadithavint  le  trouver  a\ec  ses  compagnons,  et  Shams  ad-Din  leur 
distribua  sept  mille  mesures  des  denrees  dont  il  avait  la  garde,  et  qui  etaient 
emmagasinees  ä  Alep;  de  meme,  il  en  distribua  quatre  mille  mesures  aux 
Turkomans. 

Cette  annee,  al-Mostansir  billafi  arriva  au  Caire.  Cet  al-Mostansir  billah 

avec  un  certain  nombre  d' Abbassides; 
iaghdad,  ils  les  mirent  en  liberte.  Al-Mos- 
tansir se  rendit  dans  l'ouest  de  l"|rak  et  vecut  mele  aux  Mongols.  Quand  al- 
Malik  az-Zahir  se  fut  empare  de  h   souverainete,  il  se  rendit  aupres  de  lui, 


se  trouvait  emprisonne  ä  Baghdac 
quand  les  Tatars  s'emparerent  de 


PATR.    OR.  —  T.    XII.   —  F.   3. 


424  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL,  [82] 

ÜLa£)!_)     li>-     /y)      jjy^     ^J     fclÜlj     jUaLJl      v^/      ®Ly>     jV-Ol     j+ak      j-*$\     /^»■Xi« 
*  fol.  7  r.  ,_jl     ^y    Ji-->3     v-f*--*    -f1     ö*    u^     cTt*^'    $y.    <J    ^fj    *-^??^         iijLaJIj    j^iJlj 

jsJLa   ^    ,_^>-j    _^ic    JiX   Jj^-»*VI    ^   jö   LÜj   ®ta_^i-.   C_y_   joj  SykUJl    Jj^j  ^«aJI 

^isj  ^ui  ^ij  -uu  j\  1llx^>\3  j\yyi  ^Aiyi  duüi  jUjui  ^ju-  öji 

^gJlfr     »T^VI     Xj      ^j^l     f    jLkJLJl      4»l>j     4*lj     Ol     Ü-Vj      JL.     J     4i     *^9-J    (iiJj    *ä*a> 

^jti   j_s_j   »_^aj    ij))-^   i_)v»jcj   l.sa— <    *j«ii>-    tj^ju    ^a-JläcJi    ^1    jL*^   (Li—«   (_3J   ®/»«rliLe 
»_^Sj  jLaJJ  i*'j  iV*-1 ' '  c_y   ö^  ™3  ^-ji^äJi  ^aIIL   4^J>-   ,_^3>j  <ckl_Jl    ia~U_T  ^jSj 

1.  On   lit,   dans    la    marge   exterieure  :      ^       }*~*sJ\j    =jLJ|    ^   j*a^~J\    Ijj^ 
w^L*)!    «Ulär'l       y>       ._y'ÄÜ!j    (V^l   _y»j   ^«*L-JI    \Ji5yj',  les  premiers    mots   ayant 
ete  presque  entierement  coupes  ä  la  reliure. 


accompagne  de  plusieurs  des  Banou  Maharish,  qui  etaient  dix  emirs,  dont 
le  chefetait  Nasir  ad-Din  Mohanna. 

Le  sultan  monta  ä  cheval  pour  aller  recevoir  al-Mostansir  billah,  accom- 

*  fol.  -  r.  pagne  du  vizir  Ibn  Hinna,  des  kadis,  des  shahids,  et  des  Chretiens  *  portant 

l'Evangile.  Cet  evenement  eut  Heu  le  jeudi,   deuxieme  jour  du  mois  de  Ra- 

djab.  II  entra  pa-r  la  Porte  de  la  Victoire  et  traversa  le  Caire  (dans  toute  sa 

longueur) ;  ce  fut  un  jour  splendide. 

Lorsque  fut  arrive  le  lundi,  treizieme  jour  du  mois  de  Radjab  de  cette 
annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  vint  tenir  seance  '  dans  la  grande  salle  (de 
la  Citadelle  de  la  Montagne),  ayant  ä  ses  cötes  le  khalife  - ;  il  fit  venir  le  vizir, 
le  kadi  des  kadis,  et  tous  les  dignitaires;  on  lut  la  genealogie  du  Khalifat  par- 
devant  le  kadi  Tadj  ad-Din 3 ;  les  assistants  temoignerent  par  serment  de  la 
veracite  de  ce  qui  etait  dit,  et  le  kadi  des  kadis  en  dressa  un  acte  juridique. 
Ensuite,  il  etendit  la  main  vers  al-Mostansir  billah,  et  le  reconnut  solennelle- 
ment  comme  khalife;  le  sultan  le  reconnut  egalement  comme  khalife,  ensuite 
le  vizir,  et  apres  lui  les  emirs  suivant  l'ordre  de  leur  grade. 

Le  premier  jour  du  mois  de  Sha'ban,  le  khalife  ordonna  que  Ton  fit  un 
vetement  d'honneur  noir,  un  collier  d'or  et  une  chaine  d'or,  et  il  ecrivit  un 
diplöme  conferant  la  souverainete  (ä  al-Malik  az-Zahir).  On  dressa  une  tente 
en  dehors  du  quartier  de  Karafa,  et,  le  lundi,  quatrieme  jour    du  mois  de 

1.  Makrizi  dit  explicitement  que  le  sultan  ne  s'assit  pas  sur  un  tröne,  evidemment 
par  respect  pour  la  majeste  du  Commandeur  des  croyants.  —  2.  La  glose  signifie  :  Ce 
Mostansir  fut  le  57e  des  rois  des  Musulmans,  etle  38e  des  khalifes  'abbassides.  —  :i.  II 
s'agit  ici  du  kadi  des  kadis,  Tadj  ad-Din   Abd  al-Wahhab,  surnomme  Ihn  ßint  al-A'azz. 


[83] 


HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS. 


425 


4j>jj»5    «iäJI   jLLUI   j«JLi  £»-idl  «iUr  ^11  <3j-UI   b^=-jj  jüjJb  jlLO)  <uüjdl 

C<CH      j^aJI     Hjyl     JjJÜl     J.U     ^Vlj     CjJ^i     (y»JLsJI     JjJ-a     J;.*J1     ^      ^l^jiaJI     «J 


(fjlsj    j-— «JÜl    jLA>    (V"^' 


^•»Vlj    IjIüL-,1    ju&-   tV-^' 


jL*u     i^äj^Ul 


3ljl-VJla-    ^J     -Uj-1     ^jLj-ÜI    Jjjl    ^jOJI     rc^j     ^r^Vlj    *    ij'SljJ    gjyjj\       j»3j\     />>    ^.-01    ♦  toi.  7  v° 

1.  Man.  Li.^j!  que  l'on  retrouve  plus  loin;  l).^  dans  Makrizi.  —  2.  pOjl  ^j  a  disparu 
dans  une  eraflure  du  papier.  —  3.  En  arabe  classique,  il  faudrait   .jjjla.  >**). 


Sha'ban,  le  khalife,  le  sultan,  le  vizir  et  les  dignitaires  de  l'empire  monte- 
rent  ä  cheval  pour  se  rendre  dans  cette  tente.  Le  khalife  revetit  le  sultan  des 
vetements  d'honneur1,  il  lui  passa  le  collier  au  cou,  et  il  lui  attacha  (les 
jambes  avec  une  chaine)2.  Fakhr  ad-Din  ibn  Lokman,  directeu'r  de  la  chan- 
cellerie  secrete  de  l'empire,  monta  sur  une  chaire  et  lut  le  diplörae  d'in- 
vestiture,  qui  etait  de  son  ecriture  et  qu'il  avait  redige3. 

Lorsque  la  ceremonie  de  1  investiture  fut  terminee,  le  sultan  s'occupa  de 
fournir  au  khalife  tout  ce  dont  il  avait  besoin  et  de  le  faire  partir  pour 
Baghdad '  :  il  lui  designa  l'eunuque  Baha  ad-Din  Sandal  as-Salihi  comme 
echanson,  l'emir  Sabik  ad-Din  Abourita5  as-Sai'rafi  comme  atabek,  le  sayyid- 
sharif6  Shihab  ad-Din  Dja'far  comme  ostaddar,  l'emir  Sai'f  ad-Din  Balaban 
ash-Shamsi  et  Faris  ad-Din  ibn  Ezedemur7  al-Yaghmouri  comme  davaddars, 
*  l'emir  Fath  ad-Din  ibn  Shihab  ad-Din  Ahmad  comme  emir  djandar,  l'emir  > 
Nasir  ad-Din  ibn  Sai'ram  8  comme  ,'khazandar,  le  kadi  Karaal  ad-Din  Moham- 

1.  D'apres  Makrizi.  il  y  avait  un  turban  noir,  dore  et  brode  d'or,  et  une  robe 
violette.  —  2.  Makrizi  dit  explicitementjqu'on  attacha  les  jambes  du  sultan,  evidemment 
pour  montrer  qu'il  etait  Fesclave  du  ijhalife  abbasside  qui  lui  donnait  l'investiture.  — 
3.  Makrizi  donne  le  texte  de  ce  documint.  —  4.  On  voit  par  le  recit  de  Moufazzal  et  par 
celui  de  Makrizi  que  le  sultan  d'Egyjte  avait  hate  de  se  debarrasser  de  la  presence 
genante  de  ce  successeur  des  'Abbassides.  —  5.  ^\j?  dans  Rashid  ad-Din,  \j.y_  dans 
Wassaf  [TDjami  at-tawarikh,  II,  App. ,31)  et  Makrizi.  Abouzba  ou  Bouzba  sont  egalement 
inexplicables.  vj'j^l  Abouri-ta  =  Aboui-tou  signifie  en  mongol  «  un  individu  qui  a  du 
caractere  ».  Abouri-ta  est  l'adverbe  rlont  Abouri-lou  est  l'adjectif.  U\j>.  Youzaba  peut 
s'expliquer  par  «  le  chasseur  de  pantl  eres  »  (Cat.  des  Man.  persans,  II,  2),  mais  cette 
forme  est  moins  vraisemblable  que  Abourita.  —  (i.  Alide  descendant  de  Mahomet.  — 
7.  Eze-demour,  avec  l'equivalence  c instante  s  =  z,  est  pour  Esen-temour  «  Je  fer 
solide  »,  .y*~3  ij*~i)  en  transcription  pjrsane,  avec  la  chute  reguliere  de  -n.  —  8.  Sai'ram 
est  le  nom  d'une  ville  dans  le  Turkotan  chinois ;  les  Mongols  et  les  Turks  portaient 
volontiers  des  noms  de  ville. 


fol.  7  v 


426  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [84] 

UCJL^j  Uli  Li-   ?->t-j  ^!>=-  <!  crf^J   ®Lro  -uU-    Ü    jj»,-*Jl    v-ir^i  l/JJ  ^Sj^L_ N 
iLiD^jjj  ^j'-*   r^JJ  ^J'-5   r^—J  *jj1-W=-  j^l«   ,_Jj  IS^L^   <Jxr*'-;    ry""*^     j'^J  J^-3 

Stli-     vT^-i-Lj     SUls»     <_r^J     JUs-  ^LS     tr-^-J     J^    _r'a-'     ir-^J     <_0*     ^-^      *J    j-^J 

(j   ^   j-^l?    «l^^as^    /"^'y"  3\j*"    iV    ***    -**J   jJ    v^J   ^J-*3   kUj   SU L=-    ^j^j 

jl      "y       Jlc-    fl«YI    ,V    SjULflJl    «— Jj    fc^ä—     J-*    ■*— Jls     isj_lijl     ^U    jj    jÜalül     ^Äjj 

^y  4j[zl^\  3y^   ^-c<!1  J^UA!  3lS;^I  JU   ^jliJI   jUU  <^.j  AI   ^  JÜ» 

1.  II  faut  corriger  en  t.^^j  K'-X  oXJLv.  —  2.  Le  manuscrit  a  ib!  blj.  —  3.  Man. 

JisWI  jjJI.  Toun  est  une  ville  du  Khorasan.  Le  Moufarridj  al-kouroub  (man.  arabe 
1702,  fol.  412)  donne  ->yJt  JU  ja,  et  fait  deux  personnages  differents  de  Abou  'Ali 
at-Touni  et  de  al-IIaiiz  al-Kindi,  ce  qui  est  probablement  la  veritable  lecon.  —  4.   Man. 

jtax)!;  Moufarridj     -iU~*.M. 


mad  ibn  Izz  ad-Din  as-Sindjari  commc  vizir,  Sharaf  ad-Din  Abou  Hamid 
comme  secretaire  (katib). 

II  fixa  pour  lui  un  tresor,  un  arsenal,  des  mamlouks,  grands  et  petits,  au 
nombre  de  quarante;  il  nomma  les  uns  djamadars  (officiers  de  la  garde-robe), 
d'autres  silahdars  (porte-armure),  d'autres  rambdars  (porte-lances),  d'autres 
zardkashis  (porteurs  de  la  cotte  de  mailles).  II  ordonna  qu'on  lui  fournit  cent 
chevaux,  dix  attelages  de  mules  et  dix  de  chameaux,  qu'on  lui  etablit  un  oflice 
de  chambellans,  une  garde-robe,  un  oflice  de  bouche1,  qu'on  lui  donnät  un 
imam  et  un  muezzin.  Le  sultan  ecrivit  des  diplömes  conferant  des  fiefs  aux 
personnes  qui  etaient  venues  de  l"Irak  avec  le  khalife,  et  il  lui  permit  de  se 
mettre  en  route  et  de  partir  quand  bon  lui  semblerait,  et  oü  il  voudrait. 

Ensuite,  le  sultan  partit  pour  Damas  le  dix-neuvieme  jour  du  raois  de 
Ramadhan.  Le  sultan  desira  vivement  etre  investi  de  l'ordre  de  la  Noblesse, 
et  (le  khalife)2  Ten  revetit  avant  son  voyage.  La  Noblesse3  passa  de  l'imam 
'Ali  ibn  Abi  Talib,  qu'Allah  honore  sa  face!  ä  Salman  al-Farisi,  ä   'Ali  at- 

1.  Litt.  :  o  un  office  oü  Ton  gardait  les  boissons  et  les  medicaments  du  prince  ».  — 
2.  Makrizi  dit  formellement  dans  le  Soulouk  qut  ce  fut  le  khalife  qui  revetit  al-Malik 
az-Zahir  des  insignes  de  la  Noblesse.  —  3.  La  Noblesse  iya  est  Tun  des  Stades  les  plus 
eleves  du  Soufisme.  Son  investiture  se  faisait,  comme  celle  de  la  dignite  de  directeur  de 
l'ordre  soufi,  par  la  remise  d'un  vetement.  Les  Mystiqucs  affirment  que  la  Noblesse  fut 
revelee  ä  Mahomet  durant  la  nuit  de  son  ascenson  au  Ciel,  et  qu'il  la  transmit  comme 
un  heritage  precieux  ä  'Ali,  de  qui  eile  passa  aux  jersonnes  dont  Moufazzal  et  Tauteur  du 
Moufarridj  al-kouroub  (ms.  ar.  1703,  fol.  412)  uous  ont  donne  les  noms. 


HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS. 


42: 


[85] 

jüji  ^y  jl^  ^ß  ^Jjüi  ^j^j  y^Ji  J>V  ^U»51  r1-  ^v  ^  J^ 

3jl^  y.1  dO  jl&JI  j^I  ^V  ^UJI  Jbü)2fJl<J  rf!  J~i  ^LiU  V^1 
6^1    j,  >J   5J^)I   >J    ^>JI   L^J   ^   A.iaJ  j)>»j    ^.M)   ^jUJI  4*üjJ 


jJUJ 


^ 


Ül 


1.  Man.  omet 


<r^y~  ■ 


2.  Moufarridj  *£J\  .*>.  —  3.  Man.  ,U~I  J  et  le  J/o«- 
farridj  ,Lo^  -•'.  —  4.  Man.  »tfj^;  Moufarridj  *jj_y).  —  5.  Moufarridj  J±  ^gl 
JJj-eM.  —  6.  Man.  ^J!  ^  __r**Jl,  pour  HJI?  —  7.  Moufarridj  a*=>..  —  8.  71/o«- 
farridj  ^~*~J.  —  9.  Moufarridj    Li  U!  [>yj.  —  «"     M*,.*.„iAi 


10.  Moufarridj  ^_r'^^>'   ^  J^ 


II.  Man. 


^' 


.o.   —  12.  Man.  ».iO     j1 


Touni,  ä  al-Hafiz  al-Kindi,  ä  'Aouf  al-Ghassani,  ä  Aboul-'Izz  an-Nakib,  ä 
Abou  Mouslim  al-Khorasani  ',  ä  Hilal  an-Nabhani,  ä  Djoushan  al-Fizari,  ä 
l'emir  Hassan,  ä  Aboul-Fazl  al-Kourashi,  au  ka'id  Shibl  Aboul-Makarini,  ä 
Fazl  ar-Rakkashi,  ä  Aboul-Hasan  an-Nadjdjar,  au  roi  Abou  Kalindjar,  ä 
Rouzbah  al-Farisi,  ä  l'emir  Wahzaii,  au  kaid  'Isa,  ä  Mohanna  al-'Alavi,  ä  'Ali 
as-Soufi,  ä  Mou'izz  ibn  Anas,  ä  Aboul-Kasim  ibn  Hinna,  ä  Nafis  al-'Alavi, 
ä  Baka  ibn  at-Tabbakh,  ä  Hasan  ibn  ash-Shirabdar,  ä  Abou  Bakr  ibn  Djou- 
haish,  ä  Omar  ibn  ar-Rassas,  ä  'Abd  Allah  ibn  al-'Ain,  ä  "Ali  ibn  Za'im,  ä 
'Abd  al-Djabbar,  ä  l'imam  an-Nasir2,  ä  son  ai'eul 3 


1.  Le  general  qui  mit  les  'Abbassiqes  sur  le  trone.  —  2.  Le  khalife  an-Nasir  etait 
shi'ite.  comme  al-Mamoun  etait  manfcheen.  —  3.  Al-Mostansir  billah  Aboul-Kasim 
Ahmad  etait  le  fils  du  khalife  az-Zahir  k  le  petit-fils  du  khalife  an-Nasir ;  c'etait  en  cette 
qualite  qu'il  etait  le  grand-maitre  de  Vordre  de  la  Noblesse.  II  y  a  ici  une  lacune  d'un 
feuillet.  Makrizi  raconte  dans  le  Souliuk  que  Ba'ibars  et  le  khalife  partirent  ensemble 
pour  Damas:  le  sultan,  d'apres  Makijzi,  avait  eu  tout  d'abord  l'intention  de  donner  ä 
al-Mostansir  billah  un  corps  de  10.0o|  cavaliers  pour  l'accompagner  ä  Baghdad;  puis, 
apres  reflexion,  il  ne  lui  donna  que  JOO  hommes,  dans  la  crainte  qu'il  ne  se  retournät 
contre  lui.  Le  khalife  partit  de  Damaaet  arriva  ä  Rahba  oii  il  fut  rejoint  par  l'emir  'Ali 
ibn  Hodha'i'fa;  de  lä,  il  se  rendit  ä  Nadjhf,  oü  il  trouva  un  pretendu  'Abbasside,  qui  voulait 
se  faire  ^econnaitre  comme  khalife.  il-Mostansir  billah  lui  ecrivit  pour  lui  offrir  une 
amnistie,  puis  il  se  rendit  ä  'Ana,  ä  Iliditha,  et  prit  la  route  de  Hit. 


428 


MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZAIL.  [86] 


[87]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  429 

Li*  «Ol   VI    l^JO    %»    J— »lj   j_«y  Ol,U>-  «jL    -*J   j-u   ^^s-U.  jlLUl  ljl 
^-^>U  lt-U  ülj  oOJYl   "J  \jLs-j  -ü   LajJLj  ljOiL'3   l^Jlj  aJI   Jj;   ^_a^_JI  J^j 
i*."  »T^Vl  j-<  *~  jLi  <y*  -^»-1  (^^^  O-*-"^  r^  -'^  2-^  j^  öl-^  -^ 

C^li-   l^O^s   <tlDlj    »Ol    «J   Ij-lbj   LjXa»!   I^äJ   LjOl   J~>3   Uiä   £>-^>-    O    l^   ijs-j 
J*j     _pL->    ^p-Vlj    ^\/     (a*—»     Ofc-lO     jV»!     jlOl    Ojjj    ^    **PB-"     j1-^«->     joj    ®«J 


1.  Man.  ^liLJ!  ^ 


Usou-j;    '^«-'.Wj  ayant  ete  ajoute  par   une    main   moderne    pour 
raccorder  deux  pages  qui  ne  se  suivaient  point.  —  2.  Sic;  lire    O. 


fol.  8  r 


«  ...  *  que  le  sultan,  souverain  de  l'Egypte,  lui  a  pret6  serment  en  le  recon- 
naissant  comrae  khalife,  *  et  le  voici  qui  arrive;  nous  ne  livrerons  (la 
forteresse)  '  qu'ä  lui  seul.  » 

Lorsque  al-Mostansir  arriva,  il  campa  devant  lui  et  devant  la  ville;  il 
engagea  des  pourparlers  avec  les  gens  qui  s'y  trouvaient,  lesquels  la  lui  ren- 
dirent  et  lui  porterent  des  provisions  de  bouche.  Le  khalife  donna  cette  place 
en  fief  ä  l'emir  Nasir  ad-Din  Ghoulmish  2,  frere  de  l'emir  Alam  ad-Din  al- 
Halabi,  Tun  des  emirs  qui  l'accompagnaient.  Ensuite,  il  partit  de  cette  ville  et 
marcha  sur  Haditha3;  quand  il  se  presenta  devant  cette  ville,  la  population  lui 
en  ouvrit  les  portes,  et  se  deelara  toute  prete  ä  se  ranger  sous  son 
obeissance.  Le  khalife  prit  cette  pl^ce  comme  sa  propriete  particuliere. 

II  y  avait  ä  Baghdad,  en  qualitfc  de  gouverneurs,  deux  generaux  tatars, 

1.  11  est  assez  difficile  de  savoir  au  juste  de  quoi  il  est  question,  Makrizi  racontant 
ces  evenements  d'une  faQon  tres  succincte ;  le  khalife  va  de  Hahba  ä  Nadjaf,  puis  ä  'Ana 
ijlc,  puis  ä  Haditha,  dans  Makrizi;  dansjMoufazzal,  le  khalife  se  presente  immediatement 
devant  Haditha,  apres  s'etre  rendu  mailre  de  la  ville  dont  il  est  parle  dans  ce  passage 
tronque:  il  faut  vraisemblablement  en  conclure  qu'il  s'agit  ici  de  la  prise  de  posses- 
sion  de  'Ana  par  al-Mostansir,  ce  quijexplique  la  presence  du  pronom  feminin  dans 
Is^iwj  l»Jib_j  JOlj  Ol  Jjji.  —  2.  ^r*pi  pour  j^Ojc  =  l*iOjS,  toutes  ces  formes 
se  lisant  egalement  Ghoulmish,    qui  «st   le   participe  passif  du  verbe  oui'ghour  Oy 


1  fol.  8  r 


ghoulmak  «  demander  pardon  » 
citees  par   Yakout  (II,   222   et  sqq.)  : 
Fourat  ou  Hadithat  al-Noura,  qui  est  ä 


c.  Plusieurs  localites  qui  ont  porte  ce  nom  sont 
Hadithat  al-Mausil,  sur  le  Tigre;  Hadithat  al- 
quelques  farsakhs  d'Anbar,  celle  dont  il  est  ques- 


tion ici.  II  y  a  egalement  une  Haditha  dans  la  Ghouta  de  Damas. 


430  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZA1L.  [881 

_>Ji]l  Jusj  lil  "Ol  <>w  JJ£)  |*jJl  4a-jXjl  «CoJsdl  jLi-l  ^  i^j  L)  Cijlü»  c~a  ^1 
^.Js>    J\     «Uli      j*aZ~J\     Äiiijl     Juaj    ISÜ     ®     l^r^J      J^-Vl     -k^     J\     *J>\jJ\     £*>      O, 

^j  <ääJ|  (ji  ^9-1  J  v^^  l^  er5"  iv*^"j  ^  J>j  -^  ^ui  IjAaI  lyic. 

\,JÜl    Ju-I    ^Yl    l^Al«   fc^jC-c    ^y   Ä»ii?    vi*j    jjjJl    Jji    l^    J^-j   X>"    ®l^i    J^ 

jkj  ilUÜl  liür  jUVl  uJUo   ^.Lj  Sj?=^  l^y)  ot-^   J^  -c*"^  Cf"  ^   :>^*Ä* 
«^'UJI  J  ~JI  j^JL  ^LJI  ^  a«  ^J  ^   ÄUU1  Uly  ^b  Uis  -v»VI  iü 

1.  Man.  b'  y\.  —  2.  Le  pluriel  regulier  de  L^Ur*  est  ^jU-5. 

dont  Tun  se  nommait  Karaboukha',  et  lautre  Bahadour2;  'Ali  al-Kharizmi 
etait  (egalement)  gouverneur  de  Baghdad3.  Ils  avaient  sous  leür  commande- 
ment  une  armee  de  cinq  mille  Mongols.  'Ali  al-Kharizmi  avait  un  fils  qu'il 
envoya  ä  Hit k  pour  y  epier  ce  qui  parviendrait  des  nouvelles  du  khalife 
qui  se  dirigeait  vers  eux ;  il  decida  avec  son  fils  que,  lorsque  le  khalife  arri- 
verait  dans  le  voisinage  de  l'endroit  oü  il  se  trouverait,  il  enverrait  des 
bateaux  vers  l'autre  rive,  et  qu'il  les  incendierait 5. 

Quand  le.  khalife  al-Mostansir  billah  arriva  devant  Hit,  la  population  de 
cette  ville  en  ferma  la  porte  pour  l'empeeher  d'y  penetrer.  Le  khalife  mit  alors 
le  siege  devant  Hit,  et  il  l'investit  jusqu'au  moment  oü  il  s'en  empara.  II  y  fit 
son  entree  le  dernier  jour  du  mois  de  Zilhidjdja  et  pilla  tout  ce  qui  s'y  trouvait. 

Ensuite,  il  partit  de  cette  ville  et  vint  camper  devant  ad-Dour6;  il 
envoya  une  partie  de  son  armee  en  avant-garde,  sous  le  commandement  de 
l'emir  Asad  ad-Din  Mahmoud,  qui  remplissait  ces  fonctions  en  remplace- 
ment  de  l'emir  Sabik  ad-Din  Abourita  as-Salrafi;  il  passa  cette  nuit,  qui 
etait  la  nuit  du  dimanche,  dans  les  environs  d'al-Anbar  \  Quand  Karaboukha 
apercut  l'avant-garde  de  l'armee  du  khalife,  il  ordonna  aux  troupes  qui 
etaient  avec  lui  de  traverser  le  fleuve  dans  ses  gues. 

1.  En  transcription  persane  läjJ  \ß  ;  en  mongol  «  le  taureau  noir  ».  —  2.  Baghatour 
«  le  brave  »,  en  mongol.  —  3.  Moufazzal  parle,  en  fait,  de  deux  gouverneurs,  et  il 
en  cite  trois.  —  4.  Nom  d'une  ville  sur  l'Euihrate,  dans  les  environs  de  Baghdad, 
au-dessus  d'al-Anbar  (Yakout,  IV,  997).  —  5.  Pour  l'avertir  de  l'arrivee  du  khalife.  — 
6.  Makrizi  ne  parle  pas  de  cette  localite;  d'aprcs  Yakout  (II,  615),  Dour  est  le  nom  de 
sept  localites  des  environs  de  Baghdad,  parmi  lesquelles  Dour  Takrit,  et  Dour  'Ara- 
baye,  qui  se  trouvent  toutes  les  deux  entre  Samarra  et  Takrit,  Dour  Bani  Aukar, 
egalement  connue  sous  le  nom  de  Dour  al-Vasäi  'Aoun  ad-Din,  laquelle  est  distante  de 
Baghdad  de  cinq  farsakhs.  —  7.  Al-Anbar,  dit  Yakout  1,  397),  est  une  ville  sur  l'Eu- 
phrate,  ä  dix  farsakhs  de  Baghdad;  cette  ville,  qii  existait  avant  la  conquete  arabe,  por- 
tait,  ä  l'epoque  des  Sassanides,  le  nom  de  Firouz  Shapour. 


[89]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  431 

^Jjj  Ut  lyyC  V  (Jy~  ilo«  Jis.  ^y.  ^ma  o^  o*  !»L»  ^  £-r^  -^  ^ 

JL»  jtf  US  *  ^C-Jl   ^  l^j  Cw  ^3   jL^II   J~»   LU.  j^   '  UTl  ü-^Jl  '  fol.  8  v. 

fc^Lc    ^i«    *sjj    ji^    l)^-5^    jL^b    ^>J^    0*  *"   0&  ^   ^^   ^iL*   <u-i'J- 

^j  Jwi  fLYI  j^j  >•  iy^  J  ^^.U^  <i^D  jldl  l^/lj  Jfc«J1  j^tdlj  'i^\ 
iy^  ^JÜl  aJj  ^-^iJI  jULj  5lr#l  J..AÜ  j^Lj  r^  y)  4j.a)I  ^Uj  Cy>  ^aJI 

1.  5fc,'  lire  AjI.  —  2.  Man.  omet  j.  —  3.  Lire  ^^^au  nominatif,  l'accusatif  etant 
employe  ici  ä  la  place  du  cas  sujet.  —  4.  Le  manuscrit  omet  jjjjJl^obj,  par  confusion 
avec  le  nom  precedent.  —  5.  Man.  u,_y. 


Lorsque  Taube  dissipa  les  tenebres  de  la  nuit,  Karaboukha  isola  Ies 
troupes  de  Baghdad  qu'il  avait  sous  ses  ordres,  dans  la  crainte  qu'elles  ne 
se  tournassent  contre  lui  ' ;  le  khalife  disposa  (son  armee)  en  douze  escadrons; 
il  fit  des  Turkomans  et  des  Arabes  l'aile  droite  et  l'aile  gauche,  *et  du  reste  *  fol.  8 
de  ses  troupes,  le  ceutre;  ensuite,  il  chargea  en  personne  avec  vigueur,  ä  la 
tete  des  Arabes  et  des  Turkomans  qui  se  trouvaient  avec  lui;  ils  rom- 
pirent  Bahadour,  et  une  partie  de  son  armee  tomba  ä  l'eau;  puis  des 
troupes,  qui  s'etaient  dissimulees  dans  une  embuscade,  sortirent  pour  soutenir 
les  Tatars. 

Quand  les  Turkomans  et  les  Arabes  virent  cela,  ils  prirent  la  fuite,  et 
Farmee  des  Musulmans  se  rangea  autosr  du  khalife.  Le  combat  fut  acharne, 
et  les  Tatars  finirent  par  laisser  la  place  libre  au  khalife2  qui  se  sauva  avec 
dix  personnes,  lesquelles  furent  l'imam  al-Hakim,  Nasir  ad-Din  Mohanna  3, 
Nasir  ad-Din  ibn  Sairam,  Sabik  ad-Din  Abourita,  Balaban  ash-Shamsi,  Asad 
ad-Din  Mahmoud,  et  une  troupe  de  cavalicrs,  qui  comptait  une  cinquan- 
taine  de  personnes. 

Nadjm  ad-Din  et  Fath  ad-Din  al-Yaghmouri  furent  tues;  Ton  n'eut  plus 

1.  Parce  qu'il  craignait  de  voir  les  Musulmans  de  Baghdad,  que  les  Mongols  avaient 
forces  ä  marcher  avec  eux,  se  refuser  a  engager  le  combat  contre  al-Mostansir,  et 
passer  dans  ses  rangs.  —  2.  Makrizi  tlit  que  l'avant-garde  des  Tatars  fut  rompue  par 
la  Charge  menee  par  le  khalife,  mais  que  les  Arabes  et  les  Turkomans,  qui  formaient 
une  partie  importante  de  ses  troupes,  le  trahirent  et  ne  combattirent  pas :  des  reserves 
mises  en  embuscade  par  les  Tatars  s'etant  montrees,  les  Arabes  et  les  Turkomans  pri- 
rent la  fuite.  —  3.  Sur  ce  personnage,  voir  page  82;  il  etait  le  chef  des  emirs  des 
Banou  Maharish. 


432  MOUFAZZAI,  IBN  ABIL-FAZAIL.  [90] 

JrU»  Jj.  J  «fl  ^1  j^  jv^us  cJi-l  ^jl  ^1  \jsj-  Vj  ^  ^  <d)L  ^l~J  ^WJ 

fol.  9  r°.  .sLs     *   <0I    SijJl     AJj^»L     jjjVy»    Ju.j    CaaJ    J>>  Jä!I     »W     j    jlS    Uü    11%     ^1    USlc 

1.  Lire   .i_jjU>. 


aucune  nouvelle  du  khalife  al-Mostansir  billah,  et  l'on  ne  sut  dans  quelle 
terre  son  corps  repose.  II  y  a  des  gens  qui  pretendent  qu'il  ne  cessa  de 
combattre  jusqu'au  moment  oü  il  fut  tue  dans  la  melee;  d'autres  disent 
qu'il  fut  blesse,  qu'il  survecut  ä  ses  blessures  et  qu'il  mourut  ensuite.  En 
resume,  il  disparut,  et  Allah  seul  sait  ce  qu'il  devint! 

Cette  meme  annee,  al-Malik  al-Mouzaffar  Kara-Arslan,  prince  de  Mardin, 
se  rendit  aupres  d'Houlaoun,  emportant  avec  lui  des  cadeaux  precieux,  parmi 
lesquels  se  trouvait  une  grande  coupe  incrustee  de  pierres  precieuses,  qui 
valait  quatre-vingt-quatre  mille  dinars;  al-Malik  al-Mouzaffar  fut  recu  ä  la 
cour  d'Houlaoun  qui  le  combla  de  temoignages  d'estime,  et  qui  lui  dit  :  «  J'ai 
appris  que  les  fils  du  prince  de  Mausil  se  sont  enfuis  en  Egypte,  et  je  sais 
que  ce  sont  leurs  officiers  qui  sont  la  cause  qu'ils  ont  ainsi  quitte  leur  royaume. 
Aussi,  abandonne  tes  officiers,  ceux  qui  sont  venus  avec  toi  ä  ma  cour, 
car  je  ne  nie  porterais  pas  garant  qu'ils  ne  te  detourneront  pas  de  moi,  et 
qu'ils  ne  t'inciteront  pas  ä  abandonner  tes  etats  pour  aller  chercher  un 
refuge  en  Egypte.  »  Al-Malik  al-Mouzaffar  obeit  ä  cet  ordre,  contraint  et 
force;  il  ne  pouvait  pas  croire  qu'il  se  füt  sauve  de  ce  danger. 

II  quitta  ensuite  Houlaoun,  s'en  retournant  dans  sa  principaute;  quand  il 
fut  arrive  ä  la  moitie  du  chemin,  il  fut  rejoint  par  des  envoyes  d'Houlaoun 
*  fol.  9  i ■-.  qui  lui  ordonnerent  de  revenir  ä  la  cour  de  ce  prince.  II  s'en  revint  *  chez 
Houlaoun,  et  il  tremblait  de  tous  ses  membres  par  suite  de  la  peur  qu'il  lui 
inspirait.  Houlaoun  lui  dit  :  «  Tes  officiers  m'ont  appris  que  tu  veux  te  retirer 
chez  le  souverain  de  l'Egypte;  aussi,  j'ai  pense  qu'il  est  bon  qu'il  y  ait 
aupres  de  toi  des  officiers  ä  moi,  qui  t'empechent  d'agir  de  la  sorte.  »  Puis  il 
fit  partir  avec   al-Malik   al-Mouzaffar   Kara-Arslan   des  emirs   qui  devaient 


[91]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  433 

kV£    *jj _*Jl    j»L_ s~j    "  jLäJi   (V-ui  x-lj   a.»ä*  [V-^'  Jy   cv^i  -^•» )'  ki-*XJl    "^1   Jj-Tj' 

^  j^-V  jiC  Jj  j-u».  j,_aJI  p-ltj  4_»iDl  Jlj  j>^\  »>lcj  ^^Udl  ^_jJI  J*ä$ 
^oJl  ^3  JUI  ^>1  j^jOI  ^i*  Ju-jl  IjJj  ®^LLlJI  diXJl  A^>-  ^  i\J\  Ulj  3C'i 
JoAjdl  ljl*<i  i)Ljj  £aa  ^ytÜäJI  viUUI  Jl  C-LtLw-Vl  p-^s  Jt  4(^JyL_JI  jl^juül  ^%> 
^Ui  Jl   L^Uls    (.^wjlj   ^Ü!  3ja   J  ^ItliJVI  ^   ^J   jli  L.   ]j>-JJ=>j  jl^JIj 

JuJI    J*  6Jo-lj    ^j  OL    ^Jl  jl  JiA>   jlkUI  ''Jl  Jls  b^«JI  Jfr    J~J1    Ij^Jt    tÜs 

1.  Lire  ijH^-~.  —  2.  Man.  -Ss^l.  —  3.  Lire  wo  i.  —  4.  &c;  lire  AJjX-Jl.  —  5.  II 
y  a  dans  cette  phrase  une  hesitation  entre  l'emploi  du  duel  U^jWU,  et  du  pluriel  dans 
les  autres  formes.  —  6.  Sie;  lire  L'^l.,  ä  l'accusatif. 


rester  aupres  de  lui,  et  il  le  renvoya  dans  son  royaume  en  ajoutant  ä  ses  pos- 
sessionis Nisibin  et  al-Khabour.  II  lui  ordonna  de  demolir  les  tours  crenelees 
de  la  forteresse  (de  Mardin). 

Quand  Kara-Arslan  l'eut  quitte,  Houlaoun  fit  decapiter  tous  ses  ofiiciers, 
qui  etaient  au  nombre  de  soixante-dix  personnes,  parmi  lesquelles  se  trou- 
vaient  al-Malik  al-Mansour  Nasir  ad-Din  ibn  Ortok  ibn  al-Malik  as-Sa'id, 
Nour  ad-Din  Mohammad,  Asad  ad-Din  al-Bakhti,  Hosam  ad-Din  'Aziz,  Fakhr 
ad-Din  al-Hadjiri,  'Ala  ad-Din,  gouverneur  de  la  forteresse  (de  Mardin),  et 
'Alam  ad-Din  Haiidar;  aucun  d'eux  n'avait  commis  de  faute,  et  Houlaoun  vou- 
lut  seulement,  par  ce  moyen,  couper  les  ailes  ä  al-Malik  al-Mouzafl'ar. 

Cette  annee,  Razi  ad-Din  ibn  al-'Ali  et  Nadjm  ad-Din  ibn  ash-Sha'rani. 
souverains  des  forteresses  des  Ismailiens,  envoyerent  au  sultan  al-Malik 
az-Zahir  des  presents  et  une  lettre  contenant  des  intimidations  et  des  pro- 
messes;  ils  reclamaient  les  fiefs  qui  leur  appartenaient  sous  le  regne  d'an- 
Nasir1,  et  les  impöts  (qu'on  y  levait);  le  sultan  acceda  ä  leur  demande. 
Quand  ils  furent  dans  Tintention  de  s'en  retourner,  al-Malik  az-Zahir  leur 
dit  :  «  J'ai  appris  qu'ar-Razi  est  mort  »';  il  nomma  ä  sa  place  Tun  des 
deux  ambassadeurs,  et  il  lui  ecrlvit  un  diplöme  lui  conferant  l'autorite2. 
Ce  personnage  se  mit   en  route,  et  (ä  son  retour)  il  trouva  Razi  ad-Din 

1.  Al-Malik  an-Nasir  Daoud,  prince  de  Syrie,  auquel  Baibars  avait  succede  dans  la 
souverainete  de  cette  contree.  —  2.  C'est-ä-dire  que  Baibars  fit  acte  de  suzerainete  vis- 
a-vis  de  ces  sectaires  heterodoxes. 


our 


434  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [92] 

i-Lfi.Lw-.Vl    4>    1^^    |*^    4>'LC»  ^Jyj    oLj   J".^   kl?!    i^Lr*  ^"^r^    j^    p-1''    f^J    ir^   *-*■* 
*  fol.  9  v°.  Jöo    ^    (i-i-O         ^il     «Uli     ^«l     (»SLäJI     4jLL>J|    Jl^jJ     ^rfcyD     <CLlwj     (VI-     O-    ,_jj 

^wjj  ^~£3l   rJl  3J  *!>!$  ^^  ^LUJl  dÜJI  JuL^-lj  ^^S^VI  ^>j  ^ifr  *>L  j,  j^>, 

/y       V  ■■■-»■     -UaSj    <j"^äJI     jljJI         'I     4jl«     M-^J     Cf-  (**J    -^     ^^* 

1.  Lire  J^..  —  2.   Lire^^t.  —  3.  Man.  omet  j.  —  4.  Sic,   LTjS'  haukaban  p 
kaukaboun,  par  confusion  des  deux  tanwin;  lire  ■*—>££■ 


vivant  en  parfaite  sante;  il  cacha  ce  qui  lui  etait  arrive  pendant  dix  jours, 
apres  lesquels  Razi  ad-Din  tomba  malade  durant  quelques  jours,  et  mourut  '. 
II  prit  alors  sa  place,  mais  les  Ismailiens  ne  furent  pas  satisfaits  de  lui,  et 
ils  le  tuerent. 

En  l'annee  660  de  l'hegire,  le  khalife  al-Hakim  bi-amr  Allah  arriva  ä 
*  fol.  9  v».  *  j)amas,  et  il  fit  ensuite  son  entree  au  Caire,  le  dix-septieme  jour  du  mois 
de  Rabi'  second.  Al-Malik  az-Zahir  s'empressa  de  se  rendre  ä  sa  rencontre, 
il  le  fit  descendre  dans  la  grande  tour  (de  la  citadelle),  et  il  fixa  une  somme 
d'argent  süffisante  pour  ses  depenses.  Le  fils  du  khalife  etait  venu  avec 
son  pere. 

Lorsque  les  Tatars  s'emparerent  de  Baghdad  en  l'annee  656,  cet  al- 
Hakim  resta  cache  dans  la  ville  jusqu'au  commencement  de  l'annee  657;  il 
partit  alors  de  Baghdad,  accompagne  de  trois  personnes,  les  memes  qui  se 
rendirent  en  Egypte  en  sa  societe.  Al-Hakim  alla  chez  Hosai'n  ibn  Salah 
ibn  Rhafadja,  chez  lequel  il  demeura  jusqu'ä  cette  epoque  (660).  On  a  dit  que 
lorsque  al-Mosta'sim  fut  tue  par  les  Tatars,  une  etoile  se  cacha,  et  qu'on  ne 
la  vit  plus  jusqu'ä  ce  que  parut  cet  al-Hakim2. 

1.  C'est-ä-dire  que  l'individu  que  Ba'ibars  avait  nomme  chef  des  Ismailiens  lit  em- 
poisonner  Razi  ad-Din.  —  2.  Quand  Iloulagou  arriva  devant  Baghdad  et  commenca  le 
siege  de  cette  ville,  un  astrologue  musulman  qui  se  trouvait  dans  son  armee  lui  predit 
des  catastrophes  cosmiques  si  le  khalife  abbasside  venait  ä  etre  tue :  ce  fut  un  autre 
musulman,  Nasir  ad-Din  at-Tousi,  qui  rassura  le  prince  mongol,  en  lui  disant  que  ces 
cataclysmes  ne  se  produiraient  certainement  pas. 


[93]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  435 

~J1    J^J    Aj)    JU    X_T    AI,    \y^i    dUJÜ    ,^1  £j**ä  ®I-L»    p^UJl  ^    J!»-    ^lä     pAs 
j^oj   dLo    ^»äJ    «J    lyi»    *J^->j    -Ci    ^J^l»    ^i}^"-N    jtitJl    J.-0I    JLp-    al-U    j» 

j,-ül  ^i—  jil  JJ  j>   ^jJI  j^  -Cc  l_^  jS  Vjl  jl^j  jv«  aJ  Jii  SiU  ^JLl. 
^Ul   dlUI    Jl   a,    Jj=.j    L^,    ^    lS~f    j>^\  JtjJb  *t^  J*5-  j*->*  &■*»■  Oi   <_s^ 

^__t  ^Vl  aJI   _/J»i  ®fltJI  SX»j   O^V  öf  c5ift  jl~^  -r^S  ^  J-^\   %J- 
Jc£  aUI    %a    j\  iXJ    Ul  fcUJi   ^^   Jl    i^H-j  li!   JlÄs    j^UJI   CUVI 


^>u. 


1.  Man.  omet     ,1 


Les  Arabes  pousserent  des  cris  de  surprise  quand  ils  furent  temoiiis  de 
cet  evenement  qui  les  stupefia.  Quelques  jours  plus  tard,  Djamal  ad-Din 
al-Moukhtar,  connu  sous  le  nom  d'ash-Sharabi,  vint  de  Baghdad  rejoindre 
les  (partisans  d'al-Hakim),  Iesquels,  des  qu'il  fut  arrive,  lui  dirent  :  «  Nous 
allons  te  presenter  ä  l'imam  al-Hakim  »;  mais  il  leur  repondit  :  «  Ce  n'est 
pas  utile;  ce  qu'il  est  urgent  de  faire,  c'est  que  vous  l'envoyiez  ä  Damas'.  » 

Al-Hakim  s'y  rendit,  accompagne  d'un  shaikh  des  Tbada,  nomine  Na 'im; 
tout  d'abord,  ils  descendirent  chez  Nour  ad-Din  ibn  Amal  ibn  Sauf  ad-Din 
'Ali  ibn  Haditha;  ensuite,  Sharaf  ad-Din  'Isa  ibn  Mohanna  s'employa  pour 
lui,  et  il  le  fit  connaitre  au  souverain  de  Damas.  C'est  alors  qu'arriverent,  par 
le  fait  des  Tatars,  les  evenements  que  l'on  connait2.  (L'imam  al-Hakim)  s'en 
retourna  alors  chez  l'emir  Tsa  (ibn  Mohanna),  aupres  duquel  il  resta  jusqu'au 
moment  oü  al-Malik  al-Mouzaffar  Routouz3  partit  d'Egypte  avec  s'on  armee, 
battit  les  Tatars  ä  'Ain-Djalout  \  et  reconquit  la  Syrie5. 

L'emir  'Isa  ibn  Mohanna  se  rendit  chez  le  sultan,  et  il  lui  fit  connaitre 
l'etat  de  l'imam  al-Hakim.  Le  sultan  lui  dit  :  «  Quand  nous  serons  revenu 
en  Egypte,  envoie-le  nous,  afin  que  nous  le  recevions  avec  toute  la  magni- 
ficence  (qui  lui  est  due),  s'il  plait  ä  Allah!  »  Mais  al-Malik  al-Mouzaffar  fut 
assassine,  et,  lorsque  fut  arrivee6  la  presente  epoque,  *  al-Hakim7  vint  (en  *  fol.  10  r°. 
Egypte),    comme  nous  l'avons    rapporte.   Al-Malik    az-Zahir  lui    renouvela 

1.  Pour  que,  de  lä,  au  besoin,  il  puisse  passer  en  Egypte  ä  la  cour  du  sultan  du  Caire. 
—  2.  L'auteur  veut  parier  ici  de  la  mort  du  sultan  al-Malik  an-Nasir  qui  laissait  al- 
Hakim  sans  protecteur.  —  3.  Li'  troisieme  sultan  mamlouk  du  Caire.  —  4.  La  source 
de  Goliath.  —  5.  Qu'il  reprit  aux  Mongols.  —  fi.  Lannee  660.  —  7.  On  lit  en  marge 
du  manuscrit  :  «  Cet  imam  al-llakim  fut  le  soixantieme  des  rois  des  Musulmans,  et  le 
trente-neuvieme  des  khalifes  'abbassides.  » 


436  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [94] 

jhJI  ^o   ^Sj  ^„HiJl  jl  jJ*}\  Jt^j  cJI  üÄä>  Jj  «JL:  -0J1  'Li  jl  ^Ji  J>-^i 

,_V-Jjl     ^r^sj    X»     jjj">L-S>     ^gAfr    ^-a^Jl     O/     jlj     »jlUS     OSJfiTj     ^-^1     (*t^*     "-"J*^ 

jojLäT  jjbÜäil   ö\aS\  jlkLJI  j4»-   Ijjj  jbJi  ijj-  ^  jL^j  ^»  v_jLa3I  ,_j  (j^Aj 
®io*ä)l    (^j   J   Iji^ji   (_5^JI    ij^^JI  *>U  jrj^J   tr3^-^^    i>."^  ^  <♦?*-*-**   Cr^*    J^ 

«!«_)    t_jL»&j    (5^*'s    j    t^*    "^    "-^    v-*"-?    fcj-^j    '»JL»    £^*f-    Je-    lj-tt=-lj    jlLO 

(~-»-Sj     ^Lju     JjOjL.     ^o-Ls     j^lwjly      yLllJI     vilUI     j^jw     JDj    '    jjS^X^-     ~.^JuL.j 

1.  On  lit  en  marge  cette  note  ecrite  ä  l'encre  rouge  :  ^>  (^~JI  _j-^  *iLs-'  ^U^!_*»j 

.w__L»Jl  AiLs-M     ^     ._yj'büi)t_3  *~.LJ!  _j»j     ~>*L»J!  \jfyj',  dont  les  premiers  mots  ont  ete 

presque  entierement  coupes  ä  la  reliure.  —  2.  M.  v^OJL»,  ce  qui  signifierait  que  Sanda- 

ghoun  etait  a  l'avant-garde.  —  3.  Man.     ,y.X~o\  Rashid  ad-Din,  DjamV  at-tawarikh, 


ensuite  sa  reconnaissance  comme  khalife,  et  nous  raconterons  cet  evenement 
par  la  suite,  s'il  plait  ä  Allah. 

Cette  annee,  on  recut  la  nouvelle  que  des  discordes  avaient  eckte  entre 
les  Tatars  ä  la  mort  de  leur  grand  roi  ',  qu'ils  etaient  en  complet  desaccord, 
et  que  Berke  avait  battu  Houlaoun.  Ensuite,  au  milieu  du  mois  de  Rama- 
dhan,  de  faux  bruits  circulerent  ä  Damas  au  sujet  des  Tatars2.  Cette  meme 
annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  envoya  des  detachements  de  troupes  ä 
Damas,  sous  le  commandement  de  'Ala  ad-Din  ad-Dimiati  et  de  al-Hadjdj  'Ala 
ad-Din  ar-Rokni;  ils  arriverent  dans  cette  ville  au  mois  de  Zilka'ada. 

L'emir  Ala  ad-Din  Taibars  al-Vaziri,  gouverneur  de  Damas,  sortit  de  cette 
ville  pour  les  aller  recevoir,  mais  ils  se  saisirent  de  sa  personne,  et  ils  Fen- 
voverent  au  sultan;  puis  ils  lirent  main  basse  sur  toute  sa  fortune,  et  ils 
la  confisquerent.  La  cause  en  fut  que  'Ala  ad-Din  Taibars  se  conduisait  dans 
Damas  d'une  facon  tyrannique,  et  qu'il  s'y  livrait  ä  toutes  les  exaetions; 
c'est  ainsi  qu'il  empecha  les  Arabes  de  porter  les  recoltes  ä  Damas,  et  que 
la  disette  eclata  dans  cette  ville. 

Cette  annee,  les  Tatars  attaquerent  Mausil;  leur  geueral  etait  Sanda- 
ghoun,  qui  etait  aecompagne  d' al-Malik  al-Mouzaffar  Kara-Arslan,  prince  de 

1.  II  s'agit  ici  de  la  mort  de  Monkke  Khaghan.  —  2.  En  realite,  il  s'agissait  de  Mon- 
gols  qui  avaient  penetre  sur  les  territoires  de  1  Islam  pour  venir  se  mettre  au  Service  du 
sultan  d'Egypte. 


[95]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  437 

j._jJI    rfij  l  ^JLJl  dlUI  uUjJI  J  jl^j  jlXi  ^1   j.a)I   ^y-o-ij  XlJI   ^'^3   j,_jS\ 

'ti»^<    ^j^ifrj    4 — <J>-    lj~lc     >_«~al»  ®,j-J^    *-»L«     «—    <«_)   ^jj    ^-Ol     jA.     ^jjl     JLc»J 

aJI   rj>&  >r^=-   ^y  4  <J°^    äJ.A"    cT-*^  -^"^  J^*-'    ^JUl   dlUI    ^^cli   3jLjj 

Jj-aj     (>f*J"l5   »-'Jjr'    lS^     l^J^    *^*tfJ    jÜlf     Juai'l     twl»  ®jUtü*-        Jl        Jusj     jl        Jl     jLwj  *  fol.  10' 

pjTAt     J-ajjJI     Ja    «W«    jt$    ^yL«    ijJJÜa.     °  jji-U-s    jLi    pAji'%     jl    *j)    p-JJ    üi» 
(j-jU    Cj'U     «~T     '(J^JI     /«•«    j^-Ül     l£-~d\     *-**    jL<J     ®jLä^—     -UaS_J    ^rjl*     *_iVI    ii)-£^ 

man.   suppl.  pers.  209,  folio  293  r",  nomme  ce  general  _jcl^JL~.,   les  deux  formes  etant 
equivalentes,  le  n  de  Sandaghoun  ayant  ete  ajoute  comme  celui  de   .,j^^»  =  jS^^. 
1.  Man.    JU!    s^  J~=jJt  J  j^j.  —  2.  Lire  li^8.  —  3.  Lire  I.Lo.  —  4.  Man. 

Jj,JI,  qui,  comme  les   deux  mots   suivants,  a  presque  disparu  dans  une  eraflure  du 
papier.  —  5.  Man.     ,y.X~s.  —  6.  Man.  J^Jl. 


Mardin,  avec  une  armee,  de  Shams  ad-Din  Younis  al-Moushidd  ',  et  de  Shams 
ad-Din,  le  grand  veneur.  Al-Malik  as-Salih  Rokn  ad-Din  Isma'il,  fds  de  Badr 
ad-üin  Loulou,  se  trouvait  dans  Mausil  avec  sept  cents  cavaliers. 

(Sandaghoun)  dressa  contre  la  ville  vingt-cinq  balistes,  et  il  ne  s'y  trou- 
vait point  d'armes  avec  lesquelles  les  assieges  pussent  combattre  contre  lui, 
ni  provisions,  de  teile  sorte  que  le  prix  des  denrees  s'eleva  d'une  facon  exor- 
bitante, et  que  le  makouk2  (de  ble)  atteignit  vingt-quatre  dinars.  Al-Malik 
as-Salih  Isma'il  demanda  alors  ä  l'emir  Shams  ad-Din  Albourounlou3  de 
venir  d'Alep  ä  son  aide.  L'emir  sortit  pour  se  porter  au  secours  du  prince 
de  Mausil,  et  il  marcha  jusqu'ä  ce  qu'il  parvint  *  ä  Sindjar.  Mut.  10  v 

Quand  les  Tatars  connurent  son  arrivee,  ils  se  deciderent  ä  fuir;  mais,  ä 
ce  moment  meme,  Zain  ad-Din  al-Hafizi  arriva  aupres  des  Tatars,  venant  de 
chez  Houlaoun ;  il  leur  apprit  que  l'armee  qui  se  trouvait  avec  Albourounlou 
n'etait  qu'un  detachement  fort  peu  important,  et  il  leur  ordonna  de  marcher 
contre  lui.  Sandaghoun  partit  ä  la  tete  d'une  troupe  prise  parmi  l'armee  qui 
se  trouvait  avec  lui  devant  Mausil,  dont  l'effectif  s'elevait  ä  dix  mille  cava- 
liers, et  il  se  dirigea  sur  Sindjar. 

L'armee   qui   etait    avec   Albourounlou    comptait   neuf   cents    cavaliers, 

1.  Moushidd,  et  shadd,  designaient  des  inspecteurs  de  tout  genre.  —  2.  Makouk 
signifie,  d'une  fagon  generale,  «  mesure  » ;  le  copiste  a  oublie  ici  un  mot  indiquant  de 
quelle  denree  il  s'agit.  —  3.  Cet  otficier  etait  gouverneur  d'Alep. 


438  MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZAIL.  [96] 

^ilijjll    ,V-*Jl    («^   *»*    j^   J^   <J-y  ^*v?"   fJv'l}   O*   ^r~~^    c-ilxs    ^i-Vl    ^jLjs- 

,j      ^1    Uaj    ^^«sUI      CjjINo    jJj_a)1    t_^^-3    k-^JJ    (*lf    (j,.JJ^    r*^-    l>^-"l5    ®,Jj~sU\ 
jljjl      Lli-iJ      f»*^       <SjLä-9      iij^J'      ^11      LLsJJ     A_)^^Ulj      4_>Jj>«Jl        \*     S-— _>      ifrUjs- 

«— .1."     ,j     ^Jl     J^»    r^»^     ^     0^     f^     "Jjio     <j    ^AÜall     jAUl      \*    jiVl     ._~Ua>     ^X« 

1.  Man.  Oj*Sj.  —  2.  Man.  J.^1. 


quatre  cents  Turkomans  et  cent  Arabes.  Albourounlou  sortit  contre  les  Tatars, 
et  se  rencontra  avec  eux,  le  dimanche  quatorzieme  jour  du  mois  de  Djou- 
mada  second.  11  fut  ecrase  et  prit  la  fuite,  Messe;  parmi  les  officiers  sous 
ses  ordres,  furent  tues  'Alam  ad-Din  az-Zoubasbi  ',  Izz  ad-Din  Ai'bek  as- 
Solaimani,  Bahadour  Yousouf,  Hosam  ad-Din  Dourounada'i  2,  Keukelde'i  al- 
Halabi  et  Sindjar  an-Nasiri. 

Les  Tatars  firent  prisonniers  Alam  ad-Din  Djoulam  3  avec  son  fils  et  Sai'f 
ad-Din  Bektout  an-Nasiri;  Albourounlou  echappa  au  desastre  avec  un  petit 
groupe  d'Azizis  et  de  Nasiris 4;  ils  arriverent  ä  al-Bira,  oü  la  plupart  d'entre 
eux  se  separerent  d'Albourounlou  et  entrerent  sur  le  territoire  egyptien  ;i. 
Apres  ces  evenements,  Iloulaoun  lui  envoya  demander  de  venir  ä  sa  cour, 
pour  lui  conferer  un  fief  dans  les  pays  soumis  ä  sa  domination  (en  recom- 
pense  de  sa  belle  conduite). 

Mais,  ä  ce  meme  moment,  Albourounlou  faisait  demander  ä  al-Malik  az- 
Zahir  la  permission  d'entrer  en  Syrie6;  le  sultan  la  lui  ayant  accordee,  Al- 
bourounlou partit  d'al-Bira,  le  dix-neuvieme  jour  du  mois  de  Bamadhan,  et  il 

1.  -Ä>^jj,  pour  -iX>j~?,  en  turk  oriental  jJjj~>,  litt.  «  le  chef  de  l'eau  »,  titre  qui 
designa  ensuite  un  officier  de  police;  s  et  z  s'echangent  facilement.  —  2.  En  mongol 
toromtai  designe  le  tiercelet;  l'echange  de  m  et  n  est  constant;  dourounada'i,  qui  cor- 
respond  exactement  ä  la  grapliie  arabe  de  ce  nom,  signifie  «  oriental  »,  de  dourouna 
»  Orient  » ;  cet  adjectif  se  trouve  en  mongol  moderne  sous  la  forme  dotirounatou,  qui 
equivaut  a  dourounadai;  cf.  dourounadeki  «  qui  est  ä  l'orient  ».  —  3.  Probablement 
le  turk  oriental  .y^y^-  tchoulan  «  droit,  veridique  ».  —  4.  Mamlouks  des  sultans  d'Alep, 
al-Malik  al-'Aziz  et  al-Malik  an-Nasir.  —  5.  Les  domaines  des  sultans  du  Caire  s'eten- 
daient  en  effet  jusque  dans  ces  environs.  Bira  (Yakout,  II,  787)  est  une  ville  proche  de 
Soumaisat,  entrc  Alep  et  les  frontieres  du  pays  de  Roum.  —  6.  II  etail  plus  prudent  de 
s'en  remettre  ä  la  parole  du  sultan  d'Egyple  que  d'ajouter  foi  aux  promesses  systema- 
tiquement  mensongeres  des  Mongols. 


[97]  I1IST0IRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  439 

^jJLll  v«  ~,l=oU  ^^-"Vl;  ^^^«Ji  <Ji  jji-Al«a  jlc  jji-Al-a  ^y.  ■C^-S  -*j»3  Aj^-äJI 
j  Jji-jJl>  «Je  Ij^^iij  AjJ-Jy  'ts^  fbt^  l^J^  Jujj-JI  ^o-Ls  «JUI  dUJl  U 
dllJ!   ^.1   j.jJI  »Ms  Ij-ALs   jL*i  J^»  U  jUa^llj  JLäJI  jj*iJ  *»*  jjjYy*  kli» 

aJL>-    ^»-^     A9     jtJLaJl     JDj  @*jm     dJ^l     rcLa     LJl   fc^L.9  '  S»_j  1     «_J.i    JsLLftJ    ji)     . Ji     l'-Cfr 

jvjjl   JLsj  Uü  ss-dj  j^-01   »Mc  *jJI  r_p-^  *>Jj  (^  ^JU^JI   j^iej  J^J  J^-äM   ^ 

1.  Man.  Jj-Jl.  —  2.  Le  mot  ,jj!,  lequel  est  le  plus  important  de  toute  la  phrase,  est 
ecrit  dans  l'interligne.  —  3.  Sic;  lire  kol. 


penetra  sur  le  territoire  egyptien  dans  les  dix  premiers  jours  du  mois  de 
Zilkä'ada.  Al-Malik  az-Zaliir  le  gratifia  de  sommes  d'argent,  lui  remit  des 
vetements  d'honneur,  et  lui  confera  le  grade  d'emir  de  soixante-dix  cavaliers. 

Quand  Albourounlou  se  refugia  sur  le  territoire  egyptien,  apres  avoir  ete 
battu  par  Sandaglioun,  ce  general  s'en  retourna  ä  *  Mausil  avec  les  prison- 
niers  qu'il  avait  eaptures;  il  les  iit  penetrer  par  les  poternes  '  aupres  d'al-Malik 
as-Salih,princede  Mausil,  pour  qu'ils  lui  apprissent  la  deroute  d'Albourounlou 
et  sa  fuite,  et  pour  qu'ils  lui  conseillassent  de  se  ranger  sous  l'obeissance 
d'Houlaoun.  Ensuite  la  bitte  etle  siege  se  prolongerent  jusqu'au  premierjour2 
du  mois  de  Sha'ban.  A  ce  moment,  les  assiegeants  demanderent  qu'on 
leur  envoyät  'Ala  ad-Din,  fils  d'al-Malik  as-Salih,  et  ils  pretendirent  qu'ils 
avaient  regu  d'Houlaoun  une  lettre  3  qui  disait  :  «  Gertes,  le  fds  d'al-Malik 
as-Salib4  n'est  coupable  ä  nos  yeux  d'aucune  faute;  nous  lui  pardonnons  le 
crime  de  son  pere 5 ;  envoie-le  nous  pour  quo  nous  decidions  avec  lui  de  la 
paix  que  nous  t'accorderons.  » 

Al-Malik  as-Salih  etait  alors  dans  l'incapacite  de  continuer  la  bitte,  ses 
Forces  etaient  epuisees,  et  ses  mamlouks  le  dominaient  entierement;  il  envoya 

1.  Ou«  par  les  chemins  secrets  »,  plutöt  que  «  par  les  breches  du  mur  d'enceinte  », 
^_jjü  pouvant  avoir  ce  double  sens.  —  2.  Moustahall,  !e  »  moment  oü  parait  le  crois- 
sant  de  la  nouvelle  lune  hilal  »,  le  premier  jour  du  mois,  les  deux  prcmieres,  et  meme 
les  trois  premieres  nuits  du  mois  [Lisan  al-'Arab,  XIV,  227).  —  3.  II  s'agit  certainement 
ici  des  Mongols  qui  etaient  venus  mettre  le  siege  devant  Mausil,  quoique  leur  nom  ne  soit 
pas  prononceune  seulefois,  et  bien  que  l'auteur  les  designe  constamment  par  «  ils  »,  ce 
qui  n'est  point  fait  pour  eclairer  le  sens  de  son  recit.  — 4.  Ala  ad-Din,  tils  d'as-Salih. 
—  5.  C'est-ä-dire  ton  crime  de  rebellion. 

path.  on.  —  T.  XII.  —  F.  3.  30 


ful.  11  i" 


fol.  il  r* 


roi.  11  v 


Pol.  1 1  V 


440  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [98] 

J^Ji    jJÜl    J>\    Jji--*Jli    "    JLii.UI    ^jJl    <*-*-£    \j^*\   f   ®  ***    <j<»    j^lcj   *>    l_jl>l^-1 
1.  Lire     Jtfl.  —  2.  Man.      -ä~eUI. 


son  fils,  'Ala  ad-Din,  aux  Tatars,  et,  quand  il  fut  arrive  aupres  d'eux,  (le 
jeune  prince)  resta  en  leur  compagnie  pendant  douze  jours.  Al-Malik  as-Salili 
pensa  que  ces  gcns  l'avaient  envoye  choz  Houlaoun. 

Ensuite,  apres  quelques  jours,  les  assiegeants  envoyerent  iine  lettre  ä  al- 
Malik  as-Salih  pour  lui  demander  de  rendre  la  ville,  «  et,  si  tu  u'agis  pas 
aiasi,  lui  disaient-ils,  tu  ne  t'en  prcudras  qu'ä  toi  de  ce  qui  arrivera,  car 
nous  entrerons  dans  la  ville  le  sabre  au  poing,  et  nous  te  massacrerons, 
aiusi  que  tous  ceux  qui  s'y  trouvent  ».  Al-Malik  as-Salili  assembla  la  popu- 
lation  de  la  cite  et  les  troupes,  et  il  leur  demanda  leur  avis  sur  ce  qu'il  con- 
venait  de  faire;  ils  lui  conseillerent  d'operer  une  sortie  contre  les  Tatars;  il 
leur  dit  :  «  Ces  geus  me  tueront  immanquablement,  et  ils  vous  tueront  apres 
in oi.  » 

Mais  ils  persisterent  dans  leur  idee  qu'il  lui  fallait  sortir  et  attaquer 
les  Tatars.  Al-Malik  as-Salili  sortit  alors  pour  les  combattre,  le  vendredi, 
quinzieme  jour  du  mois  de  Sha'ban,  apres  la  priere,  apres  avoir  l'ait  ses 
adieux  au  peuple  et  s'etre  revetu  d'habits  blancs  '.  Des  qu'il  fut  arrive  dans  les 
lignes  des  assiegeants,  ils  le  lirent  prisonnier  en  meine  temps  que  les 
soldats  qui  l'accompagnaient. 

Ensuite,  ils  ordonnerent  ä  Shams  ad-Din  ah-Baghshiki 2  d'entrer  dans  la 

ville ;  il  y  penetra,  portant  le  firman3  (d'Houlaoun),  et  il  proclama  ä  la  population 

qu'on  lui  accordait  la  vie  sauve;  les  habitants  se  montrerent  apres  etre  restes 

caches,  et  les  Tatars  commencerent  ä  demolir  les  murailles  de  Mausil.  Quand 

•  *  les  gens  furent  bien  rassures,  quand  ils  eurent  vendu  et  achete  ',  les  Tatars 

1.  Pour  marquer  qu'il  allait  ä  une  mort  certaine.  —  2.    Baghshika,  dit  Yakout,  I, 
472,  est  un  village  qui  dopend  de  Mausil,  dans  les  environs  de  Ninive  yj,y~j,  ä  Test  du 
Tigre.    —  3.  ,jb  J  farman  est   la  traduction  du  niongol  yarligh  «  ordre   royal   ».   - 
4.  C'esl-a-dire  quand  les  transactions  de  la  vie  eurent  repris  leur  cours  normal. 


[991  HISTOIRE  DRS  SULTANS  MAMLOUKS.  441 

oAJl   ^1    l_^Utjj   j_^JI    Ij^jj&j   jLuS   ^   ^j^ixJlj   jj-^LJl    ,J    (V^-5    j^3    f^-fj 

CS         ix&y*    (**-5    l*(%r'     (j     ^^'    cilldl    IjAzäJ     U-b-J    ji->''    WtA^J     ^_äJ|    ^U-    «JUaJI 

_yüiJ!  dLUIj  S^jaell   ^^L?  jpc~l  j^a)I  i_?--  aaIäJI  dlUI  jl^j  ® Ö3jV_y>  Oj--* 

Iji-jJ'j    j!ä1~     Jj^o    ^fV="     ol^JI     ^U-    jltJI     L)jj"     UJ    J&cL~     l_^=-Ls       Ac    /»»-^l     aMc- 

düJ^j  C>U!   a.WLiyi  ^3  ^1   ^Li   ^  jla  Jl  ^lül  dUUI  jlkAJI  Jl 
^ir^J   (J-^j-»jl    /}-•    _^y   A>-*Jl    j-k    ^Vjl    ^Jj^    o-a&Ij   j^XJU-cj   (VäjVjIj   ^a-LlJI    y>\ 

1.  Lire  j_j^_p  *»j;  il  faut,  soit  cette  lecon,  soit  A^y^^j,  ce  qui  indiquerait  qu'al- 
Malik  as-Salih  se  dirigeait  vers  l'ordou  d'IIoulagou  quand  il  fut  assassine,  ce  qui  est 
unc  lecon  invraisemblable. 


entrerent  dans  la  ville  et  passerent  la  population  au  fil  de  l'epöe  durant  neuf 
jours.  Ils  y  penetrerent  le  vingt-sixieme  jour  du  mois  de  Slia'ban  et  ils  demo- 
lirent  son  eneeinte  fortifiee;  ils  trancherent  par  la  moitie  du  corps  lc  lils 
d'al-Malik  as-Salih,  sur  le  pout,  et  ils  pendirent  soncadavro.  Puis  ils  partirent 
de  Mausil,  et  ils  tuerent  eu  route  al-Malik  as-Salih,  alors  qu'ils  se  diri- 
geaient  vers  le  campement  '  d'lloulaoun. 

Al-Malik  al-Moudjahid  Saif  ad-üin  Ishak,  prince  du  Djazira2,  et  al-Malik 
al-MouzalTar  'Ala  ad-Din  'Ali,  prince  de  Sindjar3,  quand  les  Tatars  vinrent 
mettre  le  siege  devant  Mausil,  partirent  de  Sindjar,  et  ils  se  rendirent  chez  le 
sultan  al-Malik  az-Zahir,  en  Egypte;  le  sultan  les  recut  d'une  facon  tres 
alTectueuse  et  leur  confera  de  bons  fiefs ;  le  fröre  d'al-Malik  al-Mouzaffar, 
leurs  fds  et  leurs  mamlouks  ägirent  de  meine.  Ce  fut  ainsi  que  la  souverai- 
nete  des  111s  de  Badr  ad-Din  Loulou  disparut  de  Mausil,  du  Djazira,  de  Sin- 
djar, de  Nisibin,  de  ses  forteresses  ä  Mausil,  de  al-Djazirat  al-'Omariyyaet  ses 
districts,   d'al-Bavazidj  \  d'Afarsous5,   de  Dara0  et   ses    districts,    des  for- 

1.  oj.^i  litt.  «  les  tentes  »,  traduction  du  mongol  ordou,  qui  designe  le  campement 
d'un  prince,  et  qui  se  trouve  sous  la  forme  _jJ.I  dans  Moufazzal.  —  2.  II  y  a  plusieurs 
Djazira  (Yakout,  II,  72  et  sqq.)  :  Djazirat  Akour,  entre  le  Tigre  et  l'Euphrate,  voisin 
de  la  Syrie;  le  Djazirat  ibn  'Omar,  .qui  est  le  £jj**J!  h?.j^}  de  Moufazzal;  Djazirat  ibn 
'Omar  est  une  ville  au-dessus  de  Mausil,  ä  une  distance  de  trois  journees  de  chemin; 
eile  possede  un  territoire,  lequel  est,  ä  proprement  parier,  le  Äj^»jJ!  ijijs?},  —  3.  Sin- 
djar (Yakout,  III,  158)  est  une  grande  ville  du  Djazira,  ä  trois  jours  de  Mausil.  —  4.  Ecrit 
fautivement    j!,_jJ|  dans  Moufazzal;  al-Bavazidj   ^Jj^yl  est  une  localite  bien  connue, 

citee  par  Ibn  al-Athir  et  par  Yakout  (I,  750);  c'est  une  ville  pres  de  Takrit,  sur  la  bou- 
che  du  Zab  inlerieur,  ä  son  conlluent  avec  le  Tigre ;  on  la  nommait  egalement  Bavazidj 
al-Malik  «  les  embellissements  du  roi  » ;  ä  l'epoque  de  Yakout,  cette  place  dependait  de 
Mausil.  —  5.  II  n'y  a  dans  Yakout  aucun  renseignement  sur  cette  localite.  —  0.  Dara 
(Yakout,  II,  510)  est  une  ville  entre  Nisibin  et  Mardin. 


442  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [100] 

yUilj  \j\35  'jv ^ifj  7*~>  j'^JlJ  yb^-'j  ^j^**)l  i^stlij    ^U^j-JL  Ijf-yisj    \™-ai_5    jUtLwj 
'pljJl  <Ji   **  IjfrMy  IjiLtlj  jIäL-j  l^loXj  3^j^j  ij^LjJI   f-^U)lj 

lylS     L»     .wo}     L.»  L5^.9     LAäIJ     j«J~il     liU)'     .J^aiL'l     Xj' 


Ui 


JÜI 


1.  Man.  Lo^Jb,  corrige  par  un  lecteur  posterieur  en  J^JIj  [sie).  —  2.  Man. 
ipyvjSi&j  ^i\.yi\y  —  3.  Man.  J_ji ;  p.  baüJ!  est  en  apposition  ä  loL*Jt  et  ä  JjT.  — 
4.  Man.  »~^!;  *~#!  dans  Aboul-Fida.  —  5.  Ce  passage  so  trouve  dans  la  continuation 
du  Kilab  ar-raudhalain,  man.  arabe  5852,  fol.  242  v°  et  ssq. ;  il  n'y  en  a  ici  qu'un 
resume. —  0.  Lire  ^    ^wdjJL  «jLJ!  ^j,.  —  7.  Raudhatain  J^-I.j  ,  „.,li  ^o  U  ^ajLjs->. 


teresses  d'al-'Imadiyya  ',  de  Kouli  '-,  et  de  leurs  pays,  de  Sindjar,  de  ses 
dependances  et  de  ses  forteresses  avec  la  citadelle  d'al-IIaitham2.  Et  ces 
annees,  et  les  hommes  qui  les  ont  vecues,  ce  fut  comme  si  ni  ellcs,  lii  eux, 
n'avaient  existe. 

Au  cours  de  cette  meme  annee,  l'armee  de  Sis  et  son  mfanterie  firent  une 
ineursion  d'Antiocbe  ä  al-Fou'a  3,  qui  depend  d'Alep,  et  ä  Sarmiu;  ils  pillerent, 
le  pays  et  ils  s'y  livrerent  ä  toutes  les  depredations ;  Ala  ad-l)in  ash-Shihabi, 
gouverneur  (natb  as-saltana)  d'Alep,  mouta  ä  cheval  et  marcha  contre  eux  avec 
une  armee;  il  battit  les  Armeniens  et  leur  lit  un  certain  noinbre  de  prison- 
niers  qu'il  envoya  au  Gaire,  oü  on  les  trancha  par  la  moitie  du  corps. 
fol.  12 1".  Le  sliaikh  Shihab  ad-l)in  Abou  Shama  a  dit  dans  sa  chronique  que,  *  cette 
annee,  le  vingt-septieme  jour  du  mois  de  Zilka'ada,  il  arriva  ä  Damas,  de 
l'armee  des  Tatars,  deux  cents  cavaliers  et  fantassins,  avec  leurs  l'emines  et 
leurs  enfants,  qui  s'etaient  enfuis  chez  les  Musulmans.  Ils  raconterent  que 
l'armee  d'Houlaoun  avait  ete  battue  par  son  cousin  Berke',  que  les  troupes 
d'Houlaoun  avaient  pris  la  fuite,  et  qu'elles  s'etaient  dispersees  dans  les  con- 

1.  Al-'lniadiyya,   dit    Yakout  (III,   717),    est  une  puissante  forteresse,   au   nord   de 
Mausil,  bätie  par  'Imad  ad-Din  Zangi.  —  2.  Yakout  ne  parle  pas  de  cette  forteresse.  - 
3.  D'apres  Yakout  (III,  923),  c'etait  un  grand  village  dans  les  environs  d'Alep,  ou  il  y 
avait  un  couvent.  —  4.  Fils  de  Batou,  f ils  de  Tchoutchi,  frere  de  Touloui,  lloulagou 
etanl  le  fils  de  Touloui. 


[101]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  443 

^jVI  ßs»\  j  cijiJj  jjjVy»  J-f*-  c^i  &j>  *lc  ^>l  ijJ>  2jjjYy»   i  JL^. 

0^>üi  *!  Jli  ^-^  fl  "J  jl£j  ^^C  ^^c  ^.i^VI  iji-1  ctiUL  <Cl£«  ^Ijj  ^U  jls 
^<Lfr    Ij^r-^J     Hly^«     iSj^    <£j>      j*=->J     \^*~*>.      &*\     -^J     »J«j"Ls     l0Cü     jU- 

1.  Raudhatain  X~e  .!  i~—  .,!  Ijt&j.  —  2.  Raudhatain  S^*$,  altere  ici  en  la  forme 
vulgaire.  —  3.  Raudhatain  L.^  uu'Us  Ji"  J-aäs  ^bLI!  j  Lxxiuij  IjS'^j»  isU^.  w^s 
yliJl  J&     Jl  iüjQJ)  Üa  ^..äJ,.   —  4.  Raudhatain  y^\  IJmj.  —  5.  Raudhatain  Jl;  , 

^    Jl  !Jia.    ,'  o^,l     -Jl  üyLJi  .L^J!  ^-~~>   »*))    ,^  ^i  IjIS'U  vt-^.  —  (3.  .s'/V: 

lire  ..jJibJ!;  Raudhatain  ,.t:^iJI  "^»  jaso^ä-t^.  — 7.  Raudhatain  Jäcal.  —  8.  Man. 
^.U  ^c;  Raudhatain  Si  ^C'f-\  dans  Iiashid  ad-Din,  ce  prince  est  nomme  l$jJ  <J^jl 
Arik  Boka;  dans  'Ari  Mako,  le  ' ain  est  le  durcissement  du  haniza  de  Arik  ^.1;  le 
k  final  est  tombe,  comme  le  fait  est  courant  en  mongol,  et  Mako  equivaut  ä  Boka  avec 
in  =  b.  — 9.  Raudhatain  xli ;  dans  Rashid  __C%jJ.  —  10.  Raudhatain  --'-Ju  Ulli. 
—  11.  Man.  LU  Cj*$,  dans  lequel  Yalifa.  ete  ajoute  par  imitation  des  formes  verbales 
telles  que  |y^;  Raudhatain  JSj  ^Jj*J- 


trees  de  la  terre;  cette  troupe  (qui  etait  arrivee  ä  Damas)  s'etait  dirigee  vers 
les  pays  des  Musulmans. 

Les  Musulmans  se  rejouirent  de  ce  fait,  et  les  opinions  et  les  craintes 
qu'on  avait  coneues  au  sujet  de  ces  gens  s'evanouirent.  Ces  fugitifs  racon- 
terent  que  le  roi  supreme  des  Tatars,  que  Ton  nommait  Mangou  Ka'an  ',  etait 
mort,  et  que  son  plus  jeune  frere,  Ari  AFako,  lui  avait  succede  dans  la  royaute\ 
II  avait  un  frere  aine,  nomme  Koubilai  Khan,  lequel  etait  alors  absent2; 
(Koubilaü)  fut  indigne  de  cet  evenement  \  et  il  marcha  contre  son  fröre  avec 
son  armee;  Berke  porta  secours  ä  'Ari  Mako'',  et  ils  vainquirent  l'armee  de 
Koubilai'. 

1.  Fils  de  ToulouT,  et  frere  d'Houlagou.  —  2.  II  gouvernait  la  Chine,  tandis  que  le 
siege  de  la  puissance  mongole  etait  Karakoroum,  sur  les  hords  de  POrkhon.  —  3.  Kou- 
bilai avait  regu  une  Instruction  soignee  qui  le  preparait  ä  la  souverainete  du  Celeste 
Empire,  tandis  que  'Ari  Mako  etait  reste  ä  peu  pres  incultc,  comme  tous  les  Mongols.  II 
est  evident  que  Koubilai,  et  cela  non  sans  raison,  se  considerait  comme  tres  supe'rieur  ä 
ses  freres.  —  4.  L'histoire  olTicielle  des  Mongols,  tant  en  Chine  qu'en  Perse,  raconte  ces 
evenements  d'une  maniere  toute  differente;  mais  il  est  certain  que  Mangou  Ka'an  avait 
designe  'Ari  Mako  comme  son  successeur;  le  4°  mois  de  la  lr"  annee  Tchong-thoung 
(1260),  'Ari  Mako  (=  Arik  Boka)  se  proclama  khagban  des  Mongols  a  Karakoroum; 
mais,  au  cours  du  3'  mois  de  cette  meme  annee,  Koubilai'  s'etait  fait  nommer  khaghan 
ä  Pe-king  par  les  princes  et  les  generaux  mongols  qu'il  avait  sous  ses  ordres. 


444  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [102] 

J>LJ\    «.0^5   :tyC    ^^c   ÜaL.    *J$    dUi    <Ot  j£    '-'jjjYy*   ^A.    UJi    «s'^^li 
6Ü-UL    *1^b-.    5jjjV>*     J>3    4£y£"     ^    J    JjS    ^    *i*     Jl~J    ^    ■*-*} 

jbj  9yr  ÄUü   ^Jl    jjjYy»   ^j  8l«£,  >ie   ^1   cju-JI   ^Lc  J   J^-3  7  jjjVy> 

*  fol.  12  V.  Aa-I    ^JkiJI     <üSl    Ai    J.I     ^-01    Olc     ^     ^^5^     Jls    *    jtJI     j^o     £SJ     ^JJI     «_Äüdl 

UJ  a|ju  j,  k-l  jbdl  jjJ^I  Jli"  jISIjjJI  ^Jl  nJ^  Ot^  ^r  ^vl  ^^ 

1.  Raudhatain  a*l»3.  —  2.  Raudhatain  S^&j*.  —  3.  Man.  .jJ-=  ,j^c;  Raudhatdin 
£Li  j£ie.  —  4.  Man.  -c^OI ;  Raudhatain  »^öl.  —  5.  Raudhatain  _/"%*.  —  6.  /?««- 
dhata'in  ^£<p-}  ,  ^UL,  Salamas  et  Khoi'.  —  7.  Raudhatain  y  3^».  —  8.  Le  Raudha- 
tain omet  la  mention  de  ce  nombre  de  jours.  —  0.  Raudhatain  -i-j.  —  10.  Raudha- 
tain    .Urf.  ib  ^.-^'-  —11-  Man.     AJj. 


Quand  Houlaoun  apprit  ces  faits,  il  cn  fut  vivement  peine,  et  il  se 
refusa  ä  reconnaitre  la  souverainete  de  'Ari  Mako;  il  rassembla  ses  troupes  et 
se  disposa  ä  aller  attaquer  Berke.  Borke  marcha  contre  lui  et  vint  camper 
dans  le  pays  des  Kurdjs,  tandis  qu'Houlaoun  campait  dans  la  plaine  de  Sala- 
mas ' ;  la  rencontre  se  produisit  dans  les  environs  de  Shinvan  - ;  un  tres  grand 
nombre  d'hommes  perit  dans  les  deux  armees;  la  defaite  tomba  sur  Houlaoun, 
et  son  armee  fut  sabree  pendant  douze  jours.  Houlaoun  s'enfuit  vers  la  forte- 
resse  de  Tala,  qui  se  trouve  au  milieu  du  lac  de  l'Azarba'idjan8;  il  y  entra, 
il  empecha  que  personne  n'y  peneträt,  et  il  y  vecut  comme  un  prisonnier. 

L'historien  a  dit  :  Parmi  ce  qua  raconte  le  saliib  Izz  ad-I)in  ibn  Sbad- 
dad  dans  la  Vie  d'al-Malik  az-Zahir4,  quand  il  parle  des  evenements  de  cette 
annee,  et  de  la  cause  de  la  discorde  qui  eclata  entre  les  Tatars,  cet  auteur 
dit  :  'Ala  ad-Din  ibn  'Abd  Allah  al-Baghdadi,  Tun  des  officiers  de  l'emir  Saif 
fol.  12  v".  *  ad-Din  Balaban  ar-Roumi  ad-davaddar,  m'a  raconte  ce  qui  snit  :  Los  Tatars 
nie  firent  prisonnier  ä  Baghdad  lorsqu'ils  s'emparerent  de  cette  ville,  et  je 
vecus   parmi   eux,  mele  ä  eux,  et  tout  ä  fait  au  courant  de  leurs  affaires. 

1.  Salamas  est  entre  Ourmia  et  Tabriz,  ä  deux  jours  d'Ourmia,  ä  trois  de  Tabriz;  eile 
est  ä  une  etape  de  Khoi  (Yakout,  III,  120).  —  2.  Ville  dans  la  region  de  Bab  al-Abvab, 
ou  Darband,  distante  de  cent  farsakhs  de  cette  ville.  —  3.  Ou  «  dans  un  lac  dans  l'Azar- 
bai'djan  »,  suivant  la  lecon  d'Abou  Shama;  il  s'agit  du  lac  dOurmia,  dont  parle  Yakout 
(I,  513).  —  4.  La  Vie  de  Raibars  n'existe  pas  ä  la  Bibliolheque  Nationale. 


[103]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  445 

&*.     i£Jl£    l'wU    ®*»jL»-l     J)6.    LjJal«)    j^i     Lktj>w    pÄAi     Cj-Vp     ^3     COj    jldl     UjJjJ 

üU^>  '~'sU^LL>  ^Vlj  ^M»  ^^i-o   Laa=-I  jV^-j  o^   -Ct  ^  ijj  <üeLl-j  j^ 

t5i^,_  ^L   jjjYy>   Xc   jl£j  jjjVjJ»  S/»t-   IjA^i   ^ä-   j^i   d^.j  jjjVy  ^1 

1.  Man.  Li-j.  —  2.  Man.  liJal».  —  3.  Lire  jiu,  le  vav  ayant  ete  ajoute  par  imita- 
tion  des  formes  verbales  comme  !y*3. 


Quand  fut  arrivee  l'annee  six  cent  soixante,  deux  ambassadeurs  vinrent 
de  la  cour  de  Berke;  l'un  sc  nommait  Bilaghia',  l'autre  Tatarshah;  ils  appor- 
taient  une  lettre  dans  laquelle  se  trouvaient  contenues  les  formules  habi- 
tuelles; parmi  ee  qui  y  etait  exposc,  il  y  etait  formule  des  reclamations  au 
sujet  de  ce  que  la  coutume  voulait  qu'on  envoyät  ä  la  maisou  de  Batou2,  du 
butin  qui  avait  ete  fait  dans  la  conquete  des  pays. 

La  coutume  etait,  en  eilet,  que  les  Tatars  reunissaient  ce  qu'ils  pillaient 
dans  les  pays  qu'ils  conqueraient  et  sur  lesquels  ils  etablissaient  leur  doraina- 
tion,  depuis  le  Djihoun,  ii  l'ouest  de  ce  fleuve  3;  ils  diyisaient  ce  butin  en  cinq 
parts  :  deux  parts  allaient  au  grand  Ka'an  \  deux  ä  l'armee,  et  une  part  ä  la 
maison  de  Batou  :i. 

Quand  Batou  fut  inort,  et  quand  Berke  fut  montc  sur  le  tröne,  Houlaoun 
defendit  qu'on  lui  payät  sa  part.  Berke  envoya  alors  ses  ambassadeurs  ä  Hou- 
laoun, et  il  fit  partir  avec  eux  des  sorciers  °  qui  devaient  corrompre  les  magi- 
ciens  d'lloulaoun.  Ce  prince  avait  alors  aupres  de  sa  personne  im  sorcier  qni 
se  nommait  Yik-sha' ;  ils  lui  donnerent  des  cadeaux  que  Berke  avait  envoyes 

1.  Ce  nom  transcrit  le  mongol  bilaghou  «  massuc  ».  —  2.  Fils  de  Tchoutchi,  et  pere 
de  Berke.  —  3.  C'est-ä-dire  dans  les  pays  donnes  en  apanage  a  Houlagou,  l'Iran,  et  ce 
qu'il  devait  conquerir,  la  Syrie,  l'Egypte  et  l'empire  gree.  —  4.  Le  grand  Ka'an,  ce  qui 
est  l'expression.  meme  dont  se  sert  Marco  Polo,  est  le  suzerain  des  oulous  inongols, 
Mangou  Ka'an,  puis  les  empereurs  de  la  Chine,  Koubilaf,  Temour.  Ka'an  est  la  forme 
reduite  de  khaghan  ..UU.,  qui,  en  mongol,  signifie  «  souverain  ».  —  5.  C'etait  Batou  qui, 
contrairement  au  lestament  politique  de  Tchinkkiz  Khaghan,  avait  mis  Mangou  sur  le 
trone,  au  detriment  de  la  lignee  d'Ogotai;  il  etait  naturel  qu'il  se  fit  payer  cette  complai- 
sance.  —  ü.  Ces  sorciers  portaient  en  oui'ghour  et  en  mongol  le  nom  de  kham,  qui  est 
transcrit   .»lä  dans  les  livres  musulmans.  — 7.  Transcription  du  cliinois  fX'$  Yik-sha 


*  fol.  13  i" 


446  MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZA1I,.  [104] 

jLSj   ®^m   jirls  ~*>j£   j^Ac    j^äslj»   jl   ispLj  «dl  «LS^    Iji»    ijt*  ^LcLi    LiX. 

l™0     ,J>~V    UaiJl    jj-o    fc^-L    «U.«j?dl     ,_j    cMfJ    (Of*-*-^.    ,V    <-^*t/     aX>r    d"?"    jjj^y1 
«LdÜ    ^    (^— *»-J    fn^S-    (jä^-fl-)L;     ^LJ     dU-L     ^j-=-l    fdl=>-    O-oAt    UJi    j»AjLi-l        k.    «ulkJ 

JL— Jl  aj  jiS  (_5-*Jl   ^p-LJI    Ual  ^tsj    (V^*5  <jr*    ~?;.    ^"^   * — **'   Jju    r»^    r***  ^* 
kilül  Jl  <i-j  >i^i>3  jjjV^J  Sjl^JI  ^Ul  *»jpe~j  ^*-j  Je»  ^/  M  ^»  ®  ^^ 

CjU   j^Lo   Jl   j>XA   ,^äJI    J-jSl  jJ»,a!1   JLs-  ^>YI   f-vs   Ijjj  «JL"  4)1  »Li 


pour  lui,  et  ils  lui  demanderent  de  s'entendre  avec  eux,  de  facon  qu'ils  pus- 
sent  realiser  leurs  projets.  Le  sorcier  se  mit  d'aecord  avec  eux. 

Houlaoun  avait  place  aupres  de  ces  ambassadeurs  des  personnes  qui 
devaient  se  tenir  ä  leur  service,  et  il  mit  parmi  elles  une  sorciere  du  Rhita ', 
qui  se  nommait  Kim-sha  a,  pour  le  reuseigner  sur  leurs  affaires.  Ouand  eile 
apprit  ce  qui  se  passait,  eile  en  avertit  Houlaoun.  Ce  prince  ordonna  que  Ton 
se  saisit  de  ces  gens3,  et  il  les  fit  emprisonner  dans  la  forteresse  de  Tala; 
puis,  quinze  jours  apres  leur  arrestation,  il  les  fit  mettre  ä  mort.  On  tua 
egalement  le  sorcier  nomme  Yik-sha. 

Quand  Berke  apprit  le  meurtre  de  ses  ambassadeurs  et  de  ses  sorciers, 
il  se  declara  Tennemi  d' Houlaoun,  et  il  envoya  des  ambassadeurs  ä  al-Malik  az- 
*  fol.  13 1".  Zahir  *  pour  l'inciter  ä  s'allier  avec  lui  contre  la  maison  d'Houlaoun.  La  men- 
tion  de  cet  evenement  viendra  en  son  lieu,  s'il  plait  ä  Allah  le  tres-haut ! 

Cette  meme  annee,  l'emir  Djamal  ad-Din  Oughoush  an-Nadjibi  as-Salihi 
arriva  ä  Damas  en  qualite  de  gouverneur,  et  Tai'bars  sortit  de  cette  ville,  se 
rendant  en  Egypte.  Cette  meme  annee,  au  mois  de  Zilhidjdja,  parut,  au  lieu-ilit 
«  entre  les  deux  forteresses  »,  pres  de  la  «  colonne  parfaite4  »,  une  pierre  sur 
laquelle  etait  ecrit  :  «  Ceci  est  la  mosquee  de  Moi'se,  sur  lui  soit  le  salut!  » 

«  sable  noir  »,  plutöt  que  du  mongol  yekeshik  «  assez  grand  »,  avec  la  chute  du  k  final; 
peut-etre  ä  lirc  UX  =  £j  :fy  Bak-sha  «  sable  blanc  ». 

1.  Le  Khita,  dans  les  textes  de  cette  epoque,  designe  la  Cbine  du  nord,  par  Opposi- 
tion ä  Manzi,  qui  est  la  Chine  du  sud.  —  2.  En  chinois  j£  £J?  Kim-sha  «  sable  d'or  ».  — 
3.  Des  ambassadeurs  et  des  sorciers  de  Berke.  —  4.  Le  ar-rokn  al-moukhallnk,  dit  Mak- 
rizi  dans  le  Khitat  (man.  arabe  1731,  fol.  334  r"),  etait  im  lieu-dit,  qui,  ä  son  epoque, 
se  trouvait  en  face  du  bassin  de  la  Djami  al-Akmar,  ä  la  droite  de  la  mosquee  connue 
sous  le  nom  de  Ma'bid  Mousa.  On  le  nommait  ar-rokn  al-moukhallak  ä  cause  de  la 
pierre  gravee  qu'on  y  decouvrit  en  660,  laquelle  ötait  une  inscription  hieroglyphique 
qui  fut  lue  d'une  facon  fantaisiste  et  arbitraire,  suivant  l'habitude  des  Musulmaus. 


[105]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  447 

JLg  ^*lü!  dÜUl  J>j  Jl_p  ^le  J  cc  JUr  £sl  ^j  f5UI  -uc  £.1  jyJl  .u> 

jv^UJI  »LcVl  *-U»  Jis-  ^-V  <jLü»  crrl3  Irf^  Ä_5Ui:^3  j^j  i^-^l  c_   Jj 

dUU  jUaJUl  y=>  fjr**^  £~^  o"?***"  f-?-  ^  ^  A^3  ^T  ö*  f"^"  L*~~^ 
saJjj  LI»-  /j»1  (\>jJ1  ^  ,_*s>-La!1  ^>-j  ^^äJI  0L?JI  idl;  j[y_Vl>  (j-lp-j  y^ 
A^\  CLV1  <»U  SIjjüI   ^Uj  <\j»V\  jUlj  >VI   c~o   ^,1  iUJÜl  ^itfj  ^oJI  >i 

^>UJI   jtf    jllaXJI    4»l>    S-Ce    Co*   UAs    l^    -yij   £Ltt)l  ^Is    ^Js.   O-J    c^sj    «Uli    ^L 
1.  Man.  J-orM  ,äj~.;  la  lecture  J^l    (j>j~>  est  formellement  donnee  au  folio  61  r". 


Cette  annee,  mourut  le  shai'kh  'Izz  ad-Din  'Abd  al-'Aziz  ibn  'Abd  as- 
Salam,  qu' Allah  soit  satisfait  de  Iui!  le  dixieme  jour  du  mois  de  Shavval.  Al- 
Malik  az-Zahir  descendit  (de  la  Citadelle  de  la  Montagne),  et  fit  la  priere  sur 
son  corps  dans  le  marche  aux  chevaux  ' .  Ce  fut  egalement  au  cours  de  cette 
annee  que  fut  tue  l'imam  al-Mostansir  billäh  le  Noir2,  ä  Hit,  comme  cela  a 
ete  raconte  plus  haut. 

En  l'annee  661  de  l'hegire,  il  n'y  eut  point  de  khalife;  et  (la  khotba)  fut 
faite  au  nom  (d'al-Mostansir  billah) 3  jusqu'ä  la  venue  de  l'imam  al-Hakim,  sui- 
vant  ce  qui  a  ete  raconte  precedemment  des  motifs  qui  causerent  son  arrivee. 
Quand  on  fut  au  jeudi,  neuvieme  jour  du  mois  de  Moharram,  le  sultan  al-Malik 
az-Zahir  vint  s'asseoir  sur  le  tröne  dans Ja  grande  salle  (Iwan)  de  la  Citadelle 
de  la  Montagne,  la  bien-gardee.  Le  sahib  Baha  ad-Din  ibn  Hinna  et  son  fils, 
Fakhr  ad-Din,  furent  presents,  ainsi  que  le  kadi  des  kadis,  Ibn  Bint  al-A'azz, 
les  emirs  les  plus  notables  et  les  dignitaires  de  l'etat,  pour  preter  serment 
a  l'imam  al-Hakim  bi-amr  Allah;  sa  genealogie  fut  lue  par-devant  le  kadi 
des  kadis  qui  attesta  son  authenticite.  Quand  tont  fut  etabli  en  bpnne  forme, 
le  sultan  reconnut  l'imam  al-Hakim  comme  khalife,  puis  le  sahib,  et  ensuite 
toutes  les  personnes  (qui  assistaient  ä  la  ceremonie)  dans  l'ordre  des  prc- 
seances. 

i.  Makrizi,  dans  son  Khitat,  ne  donne  pas  de  renseignements  sur  ce  souk,  qui  avait 
probablemenl  change  de  nom  ä  son  epoque;  cet  auteur  parle  du  ^.j***-  cnH  (^J**i 
le  «  marche  entre  les  deux  forteresses  »  (man.  arabe  1732,  90  v°),  comme  du  marclie  le 
plus  grand  du  monde;  il  s'elevait  sur  un  emplacement  extremement  vaste,  dans  lequel, 
ä  l'epoque  des  Fatimites,  dix  mille  hommes,  tant  fantassins  que  cavaliers,  pouvaient 
aisement  se  tenir.  —  2.  L'  'Abbasside,  parce  que  le  noir  etait  la  couleur  des  khalifes 
de  cette  dynastie.  —  3.  Al-Mostansir  billah  disparu  a  Ilit. 


448  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [106] 

jy-£s    **s»    jk^>    y>    JjVI    j-iJI    J    ÖJI    iÄA    Jj    «S^ULis    ^gJlc    ,j-UI    j»U  j? 

*  fol.  13  v".  is.yi\    j*    Äi-lj    ^^ill    ^jiiJI    ^il     t5l^_    kyJI    JaI     J^>    !  ^s~j    <lU:s     jl£j    i&yJlj  ' 
V^J    lSJ^     ^5-^    l>-"^    l>^>    -Jt*^    j'    (*>*    ®^     p*-?^^    ^3     J^>-     (v^    ff-^J 

1.  Lire  J=^.  —  2.  Lire  jj-S^f**!.  —  3.  Man.  omet  ^^s. 


Cctte  annee,  dans  les  dix  premiers  jours  du  mois  de  Safar,  le  takafour  ', 
prince  de  Sis2,  rassemhla  une  troupe  d' Armeniens,  tant  cavaliers  qu'hommes 
de  pied,  et  fit  une  incursion  jusqu'ä  ce  qu'il  arriva  ä  al-'Amk',  a  al-Ma'ar- 
♦fol.  I3v.  rat1  *  et  ä  al-Fou'a.  11  eut  pour  guide  dans  cette  expedition  un  nomine  qui 
liabitait  ä  al-Fou'a,  et  qui  se  nommait  Ihn  az-Zahir  al-Fou'i.  Lc  takafour 
enleva  ä  al-Fou'a  trois  cent  quatre-vingts  hommes,  et  il  attaqua  Sarmin s 
par  surprise.  II  se  trouvait  dans  cette  ville  quelques  emirs  en  detachement ; 
c'etaient  Baha  ad-Din  al-Hamavi,  Rokn  ad-Din  as-Saroui6  et  Alam  ad-Din 
Kaisar  az-Zahiri;  ces  emirs  se  refmnerent  dans  la  maison  du  oouvernement ' 
de  Sarmin,  mais  une  foule  enorme  s'ameuta  contre  eux  et  les  y  assiegea. 
Alorsl'emir  Rokn  ad-Din  'Isa  as-Saroui  monta  ä  cheval,  ainsi  que  les  emirs 

1.  En  armenien  P  »njnunji  thakavor,  litt.  «  couronne  »;  en  perse  takabara;  en  persan 
,jau  tadjvar;  ce  mot,  chez  les  Turcs,  qui  le  prononcent  tekfour,  designe  l'empereur 
byzantin;  Tekfour  Serai  est  l'IIebdomon  en  ruines;  takabara  est  devenu  en  arabe 
taifour  \&)°,  avec  le  changement  de  /.•  en  i.  ■ —  2.  Forme  vulgaire  de  Sisiyya  i^r"  (Ya- 
kout,  III,  217),  qui  est  une  des  plus  grandes  villes  des  fronlieres  de  l'lslam,  enlre 
Antiocbe  et  Tarsous.  — ■  3.  Beaucoup  de  localites  ont  porte  le  nom  de  al-'Amk;  eelle 
donl  il  est  question  ici  se  trouve  dans  les  environs  immediats  d'Alep  (Yakout,  III,  727). 
-  4.  Ma'arrat  an-No'man,  grande  ville  qui  depend  de  Iloms,  situee  entre  Alep  et 
Hamah  (Yakout,  IV,  575).  —  5.  Sarmin  dependait  d'Alep;  ä  l'epoquc  ä  Iaquelle 
ecrivait  Yakout  (III,  83),  eile  e'tail  peuplee  d'Ismailiens.  —  (i.  Originaire  de  Sarou,  qui 
est  une  petite  ville  en  Egypte,  voisine  de  Damietto,  pres  de  la  bifurcation  du  Nil  en 
ses  deux  branches  qui  se  dirigent  vers  Asbmoum  et  Damiette;  Sarou  dependait  du 
pays  d'ad-Dakahliyya  (Yakout,  III,  87),  lequel  tire  son  nom  de  la  ville  de  Dakabla,  sur 
une  branche  du  Nil,  ä  quatre  farsakhs  de  Damiette  —  7.  Cette  traduetion  de  Sjcw!  (b 
est  tout  ä  fait  conjecturale,  et  il  ne  s'agit  pas  ici  d'une  mosquee ;  cette  expression  n'est 
point  classique.  Sarmin  elant  une  petite  ville,  tous  les  Services  du  gouvernement  de- 
vaient  se  trouver  reunis  dans  le  meme  edifice,  ou  maison  de  ville,  justice,  administra- 
tion  civile  et  militaire. 


[107]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  449 

1.  Lire    .j  .jS'öJt.  —  2.  Man.  omet  C-j.  —  3.  Man.  omet _..  —  4.  Man.  ^fJI. 


dont  les  noms  viennent  d'etre  cites;  il  ouvrit  la  porte  de  la  maison  du  gouver- 
nement,  ils  sortirent  et  cbargerent  les  gens  qui  les  cernaient.  Tout  ä  coup, 
au  milieu  de  la  foule  des  combattants,  Rokn  ad-Diu  se  trouva  face  ä  face 
avec  le  prince  de  Sis,  mais  il  ne  le  recoimut  point;  il  le  frappa  d'un  coup  de 
lance,  et  le  jeta  ä  bas  de  sou  coursier;  cela  refroidit  l'ardeur  de  ses  soldats 
qui  s'enfuirent  ä  la  debandade,  et  aucun  ne  se  retourna  pour  voir  ce  que 
devenait  son  prince.  Les  prisonniers  qui  se  trouvaient  au  pouvoir  des  Arme- 
niens rccouvrerent  ainsi  la  liberte. 

Cette  meme  annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  partit  du  Gaire  pour  sc 
rendre  ä  Damas,  le  samedi,  septieme  jour  du  mois  de  Rabi'  second,  et  il  vint 
camper  ä  la  mosquee  de  Tibn  ',  oü  il  sejourna  jusqu'au  mercredi,  dixieme  jour 
de  ce  meme  mois;  il  en  partit  le  onzieme  jour.  Quand  il  fut  arrive  ä  Ghaza, 
la  mere  d' al-Malik  al-Moughith  Fath  ad-Din  'Omar2,  prince  d'al-Karak3,  vint 
le  trouver  pour  Timplorer  en  faveur  de  son  fils. 

Le  sultan  alla  la  recevoir  et  lui  temoigna  beaucoup  d'honneurs,  puis  il 

1.  D'apres  Makrizi,  Baibars  partit  le  7  de  la  Forteresse  de  la  Montagne,  campa  en 
dchors  du  Cairc,  et  se  mit  en  marche  le  11.  La  mosquee  de  Tibn,  suivant  la  prononcialion 
vulgaire,  de  Tibi-  ►ö'  dans  celle  des  lettres,  etait  en  effet  en  dehors  du  Caire,  et  eile  se 
nommait  anciennement  la  mosquee  du  puits  j^J)  ~^^"  ou  du  sycomore  tj^s:  I  Js«^. 
Cette  mosquee  etait  voisine  du  fosse  du  Caire  et  de  la  localite  connue  sous  le  nom  d'al- 
Matariyya  w  ^kjl  (Makrizi.  Khitat,  1732,  355  v°  et  173<>,  529  r°).  —  2.  Prince  ayyoubite 
qui  avaitconserve  son  apanage  en  Syrie  malgre  la  depossession  de  sa  dynastie  en  Egypte. 
—  3.  II  y  a  trois  localites  dont  les  noms  s'ecrivent  de  la  meme  fagon,  mais  dont  la  pronon- 
cialion est  un  peu  differente  :  Kark  •Jifßi  ?ui  est  une  v'Ue  situee  au  pied  du  Liban 
(Yakout,  IV,  261),  laquelle  n'a  rien  de  commun  avec  Karak  yjSy,  qui  est  une  forte- 
resse tres  puissante  dans  le  pays    de  la  Balka   ULM,   dans  les   montagnes,  entre    IIa, 

la  mer  de  Koul/.oum,  et  Jerusalem,  ä  Test  de  la  mer  Morte;  l'autre  Karak  ^L5)> 
est  un  village  voisin  de  Ba'albak  ses  habitants  croient  qu'on  y  trouve  le  tombeau  du  pro- 
phete  Noe  (Yakout,  IV,  262). 


450  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAII..  1108] 

V.    Cjji-     rü>-lj    ^JJl_i    <ik>     ,^~idl   dÜdl     Jl\     jliaUl     Jl~.jbj    ®wla£.    4,  ä .':„■»    ^£-jJI 
lÜ     £^iJI      jl     *>*     iw-üJI     «J'Llj    iu^JJl      JUsVI     ^    <ULU     Ji     JO    U     <Qfc     ^jLi     jl 

fol.  14  r.  ^_Sj  ^C_JI   ^Jl   Ju?j  Uü   ®«_J^>.   !L»  UJli-   dJ^xll  *  (j*   r^p-   <C£-   ^s-01   je.   ,_Ji. 

\\     tJL*    X>*    *-V  e-     ^>l     Olc    Cx     c*sj    IX-ls    '[^"Vl     ^j-«    icLj»    j    iliJlj    jlLUI 

JLjJI    ^>-|     JO3    J05JI    iJLi     JJL^lj      jlsjläJI    jilJs\    J^-Ol    (_j~»-i    ^C*"^    4-=*-»    S^äUJI 

"J    v_iA>    jl£    jlLLJI    jls    ^a|^J    ^^"    »T^VI    <_/»;    i^>-3    J    ^    ^Ac-    <j^    ^J    ®^ 

1.  Man.  omet  b>. 


lui  permitde  s'en  retourner  chez  eile.  Ensuite,  il  partit  pour  at-Tour'.  Alors 
Allah,  qü'il  soit  exalte!  envoya  des  pluies  qui  empecherent  que  Ton  trans- 
portät  les  denrees,  de  teile  sorte  que  les  cours  s'eleverent  beaucoup,  et  une 
grande  misere  pesa  sur  l'armee. 

Le  sultan  envoya  un  officier  ä  al-Malik  al-Moughith  pour  le  prier  de  se 
rendre  aupres  de  lui;  mais  le  prince  differa  d'obeir  ä  cet  ordre,  et  il  invoqua 
toutes  sortes  d'excuses  de  son  retard,  parce  qu'il  redoutait  que  le  sultan  ne  le 
fit  emprisonner  pour  le  punir  des  actes  reprehensibles  qu'il  avait  commis  darts 
le  passe  et  des  crimes  dont  il  s'etait  jadis  rendu  coupable.  Quand  il  ne  lui 
*  fol.  14  r.  fut  plus  possible  de  refuser  de  venir,  al-Malik  al-Moughith  partit  *  d'al-Karak, 
dans  la  terreur  des  evenements  qu'il  prevoyait. 

Lorsqu'il  arriva  ä  l'armee,  Baibars  monta  ä  cheval  et  se  porta  ä  sa  rencon- 
tre  avec  quelques  emirs;  quand  le  regard  du  sultan  tomba  sur  lui,  il  ordonna 
qu'on  se  saisit  de  sa  personne;  puis  il  l'envoya  au  Caire,  sous  la  garde 
de  l'emir  Shams  ad-Din  Ak-Sonkor  al-Farikani.  (Le  prince  ayyoubite)  fut  jete 
en  prison  dans  la  Forteresse  de  la  Montagne,  et  ce  fut  ainsi  que  se  termina 
sa  carriere. 

Quand  le  sultan  fit  arrcter  al-Malik  al-Moughith,  l'indignation  et  le 
degoüt  se  peignirent  sur  le  visage  de  plusieurs  emirs;  Baibars  avait  en 
elTet  jure  ä  al-Malik  al-Moughith  sous  la  foi  de  quarante  serments  (qu'il 
n'attenterait  pas  ä  sa  liberte),  parmi  lesquels  se  trouvait  la  repudiation  de  la 

1.  Tour,  dans  le  langage  des  Arabes,  signifie  montagne;  aussi  y  a-l-il  beaucoup  de 
localites  qui  portent  ce  nom ;  la  plus  eelebre  est  la  montagne  qui  domine  Naplouse,  et 
il  ne  faut  pas  la  confondre  avec  celle  dont  il  est  qucstion  ici,  qui  est  une  forteresse 
distante  de  quatre  farsakhs  de  Tiberiade  du  Jourdain,  que  le  prince  ayyoubite  al- 
Malik  al-Mo'azzam  'Isa  fit  construire. 


[109]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  451 

^^  ^L,  J^VI  ^UJlj  cT^VI  jlUJl  >^l  jC*  ®l*^»  d^UJl  clU  '  ^  ^ 
-ji-l  £  ®  *5U!  juJ  Jb  ^j»  jtdl  J1  ä-iJI  ^  (^Jl  £>b  Ut  -^3  ■»•  j^j 

j^-^JI  ^.  SjÄ\  JLj  jUie  jjjJI  dUUI  yy  vi  d-aJl  *|j  Ja»  <;'!  lfL>  j. 

1.  LirejJ. 


mere   d'al-Malik   as-Sa'id  '.  On    dit  que,  apres  ccla,  la  sultane  epousa  un 
mamlouk,  et  que,  par  la  suite,  on  ne  revit  jamais  ce  mamlouk  '-. 

Ensuite,  le  sultan  convoqua  les  emirs  et  al-Malik  al-Ashraf,  prince  de 
Iloms,  qui  etait  venu  chercher  un  asile  aupres  de  lui,  et  il  leur  sortit  des 
lettres  d'al-Malik  al-Moughith  adressees  aux  Tatars,  par  lesquelles  il  les 
poussait  a  attaquer  les  pays  (musulmans )'. 

Puis  il  fit  produire  les  arrets  des  juristes,  lesquels  disaient  qu'il  n'etait 
point  licite  de  laisser  sur  le  tröne  le  susdit  prince,  parce  qu'il  avait  corres- 
pondu  avec  les  Tatars,  et  parce  qu'il  les  avait  incites  ä  faire  la  guerre  aux 
Musulmans  ;  les  emirs  furent  d'avis  que  cela  justifiait  la  conduite  du  sul- 
tan. Ensuite,  les  juristes  rendirent  un  arret  d'apres  lequel  le  serment  par 
lequel  le  sultan  s'etait  engage  etait  nul,  puisque,  du  moment  oü  al-Moughith 
avait  ecrit  aux  Tatars,  sa  condamnation  äjanort  etait  juridiquement  ineluctable. 

Apres  ces  evenements,  le  sultan  partit  pour  al-Karak,  et  il  ecrivit  aux 
gens  qui  s'y  trouvaient  pour  leur  demander  de  lui  rendre  la  place;  ils  sti- 
pulerent  avec  lui  certaines  conditions,  notamment  qu'il  donnerait  une  eharge 
d'emir  au  iils  d'al-Malik  al-Moughith,  al-Malik  al-'Aziz  'Othman.  Al-Malik 
az-Zahir  prit  possessiou  d'al-Karak,  le  jeudi,  vingt-troisieme  jour  du  mois 

1.  Baibars  avait  jure  au  prince  ayyoubite,  s'il  le  faisait  emprisonner,  de  divoreer 
d'avec  son  epouse,  dont  il  avait  eu  al-Malik  as-Sa'id  Berke-Khan.  —  2.  En  se  parju- 
rant,  Baibars  avait  rompu  son  union  avec  sa  femme,  et.  comme,  suivant  toutes  les  vrai- 
semblances,  il  avait  jure  d'apres  la  formule  la  plus  severe,  il  ne  pouvait  se  remarier 
avec  eile  que  lorsque,  apres  trois  epoques  successives,  eile  aurait  epouse  un  homme, 
lequel,  divorcant  volontairement  d'avec  eile,  la  rendrait  libre,  ce  qui  lui  permettrait 
d'epouser  de  nouveau  Baibars.  JbLrM  et  J-i^'  sont  les  expressions  juridiquement 
consacrees  qui  designent  ce  remariage.  Quant  au  mamlouk,  l'auteur  veut  dire  que 
Baibars  le  fit  disparaitre.  —  3.  «  Les  pays  »  ^Ul  signilie  en  realite  l'empire  des  Mamlouks. 


I'ol 


452  MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZAIL.  [110] 

^  »«'Ij  wsd!  ^  y>  iJÜl  icUI  d^Wl  üs  Jöoj  ^p-VI  i^aL»»-  '(jijr^i  ^^ 
rp-  X.T  ®jLa*VI   JU   ^Jl    «4/^   JULi   ^UJI    .LjjLj   jujuJI   £jsU»  ^  l^   jy. 

•'^^Jl  Jj._jJ!  ^L-3-j  ^^JsLojJI  jJLI  j._jJI  Jfrj  i^Aji^JI  jLL  Jj._jüI  i_i—  ^.yi  ic 
^U-  3  <S^  \=-  (j-a  jy_j—j  oL-=j  «cJl  ssäa  ^j  *s<— j^pcJl  Ju=JI  <*Ü>  j^Xicl) 
3  ^lo^JI  ,j;.^  J^  ^*-Vlj  öl»  ja  t^^  ij^  (j*."^^  J^^-  t5*~ >.  L*-*-^>-l  .— ?-j  Jis- 
lÄ*  jlj  ^_-*JI  li^l  ,_>«  ^1  JUr  oJl  ÄJU^JI   j_^ko  jlfy  <jjAjC^yi   ^1   ^>JI 

1.  Lire     ^     fj^doJ^  v^JU'.  —  2.  Lire  ^  ^j  jüjJtj     ciU)!.  —  3.  Man.     J^-"- 


de  Djoumada  second,  et  il  entra  dans  la  forteresse  '  de  cette  ville  k  la 
deuxieme  heure  du  vendredi.  II  repandit  ses  bienfaits  sur  les  gens  d'al-Malik 
al-Moughith  qu'il  y  trouva,  et  les  heureuses  nouvelles  de  sa  prise  de 
possession  d'al-Karak  se  repandirent  dans  tout  l'empire. 

Ensuite  le  sultan  partit  d'al-Karak,  se  dirigeant  vers  le  Caire,  aecom- 
pagne  des  fds  d'al-Malik  al-Moughith  et  de  ses  femmes;  quand  il  arriva 
"fol.i4V.au  Caire,  il  donna  au  fds  *  d'al-Moughith,  al-Malik  al-'Aziz  Otliman,  une 
charge  d'ömir,  et  il  lui  assigna  comme  residence  la  Dar  al-Kotbiyya  2,  (au 
lieu-dit)  entre  les  deux  forteresses.  Cette  meme  annee,  le  vingt-deuxieme 
jour  du  mois  de  Radjab,  le  sultan  fit  arreter  l'emir  Saif  ad-Din  Balaban  ar- 
Rashidi,  Izz  ad-Din  A'ibek  ad-Dimyati  et  Hosam  ad-Din  Albourounlou;  il  les 
fit  emprisonner  dans  la  Forteresse  de  la  Montagne,  la  bien-gardee. 

Cette  meine  annee,  arriverent  deux  ambassadeurs  envoyes  par  Berke3, 
le  onzieme  jour  du  mois  de  Radjab;  le  premier  se  nommait  Djalal  ad-Din,  fils 
du  kadi  de  Dokat'',  et  le  second,  Izz  ad-Din  at-Tourkomani;  ils  vinrent  par 
mer  ä  Alexandrie.  Le  contenu  de  la  lettre  qu'ils  apportaient  etait  le  suivant  : 
«  Tu  sais  que  moi,  j'aime  cette  religion  (musulmane  (jui  est  la  tienne),  et  que 
mon  ennemi5,  je  veux  dire  Houlaoun,  est  un  infidele0;  il  a  coneu  le  projet 

1.  Yakout  dit  en  effet  que  le  Karak  avait  une  citadelle  et  une  esplanade  if».\,  c'est- 
ä-dirc,  comme  dans  toutes  les  villes  fortes,  un  espace  libre  entre  le  mur  d'enceinte  et 
l'espace  bäti.  —  2.  Makrizi  cite  cette  Dar  al-Kotbiyya  dans  le  Soulouk,  mais  il  ne  lui 
consacre  pas  de  notice  dans  le  Khitat.  —  3.  Prince  de  la  Horde  d'Or  et  de  Russie.  — 
4.  Dokat,  ou  Tokat  o~j*'i  ßi"-juuif3  en  armenien,  est  une  ville  du  pays  de  Roum,  entre 
Konia  et  Sivas,  distante  de  deux  jours  de  Sivas  (Yakout,  I,  893).  —  5.  Litt.  «  cet 
ennemi  ».  —  G.  Houlagou  etait  en  elfet  bouddhiste,  ce  qui  ne  l'empecbait  point 
d'afficher  une  grandc  tolerairce  pour  le  Christianisme  des  Nestoriens. 


[111]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  453 

cÄj  -*ij  f*-^    ^   Jy-^3   j^»A~JI   J3   ^It   i£Ju>"   -*i)  ^sLS   J3_jYy>  j^»  j-u!l 

<L^>-  Ij<a  Ol  JüJj  dUi  ^.U-  jlkUl  <J  j5Cii  ®fM~,Y1  .>%   j.  u_  j  L  ^y^' 
\ja)I    (j-jU    „£*YIj   ,^-L^JI   i_s-°-~^   prV^   "*■**   O?-"*^   ^^  ^— %r~^   -aX_JI  j^j   Vj—  jj 

b_^5  iL>j>-}  C'^-ä«   ^t*->-J  «V**}    ^^  ^-— =-3   ^**-J   -y^J  ^JJJ   i^J    (j^jYl   vill" 

i^jXS- — 1     kjL'j  '  .5^-3    j'j'J    4J«^«l_5    <-ÜIA»C    ^as-j    A_JaS    ~  «LiUl-Wjij     C-Laaj    tJ*L>~"    iV* 

1.  Man.  a^jLc  xJläj.  —  2.  Man.  ^l>|jjt*.£. ;  sham'-ddn  est  compose  de  l'arabe  p-t^* 
«  bougie  »  et  de  ddn,  suflixe  persan  qui  indique  l'objet  qui  contient  la  cliose  au  nora 
duquel  il  est  suflixe.  —  3.  Lire    '^^>-  —  4.  Lire  w.J^x-.. 


monstrueux  de  massacrer  les  Musulmans  et  il  s'est  empare  de  leurs  pays  '.  J'ai 
juge  bon  quo  toi,  tu  marches  contre  lui  de  ton  cöte,  pendant  que  moi,  je 
marcherai  contre  lui  du  mien;  nous  l'attaquerons  simultanement,  nous  le 
chasserons  de  ses  etats,  et  moi,  je  te  donnerai  les  pays  de  1'Islam  qu'il  pos- 
sede  - .  » 

Le  sultan  rendit  gräces  ä  Berke  de  ces  propositions,  et  il  lui  envoya  de 
beaux  presents  ainsi  qu'un  ambassadeur,  le  sayyid  sharif3  'Imad  ad-Din 
Abd  ar-Rahim  al-Hashimi  al-'Abbassi,  et  1'emir  Faris  ad-Din  Oughoush  al- 
Mas'oudi  al-Asadi,  pour  aecompagner  les  ambassadeurs  de  Berke.  Parmi  tous 
les  presents  qu'il  lui  faisait  parvenir,  il  y  avait,  comme  betes  sauvages  incon- 
nues  dans  ce  pays  lointain,  un  elepbant,~une  girafe,  des  singes,  des  zebres4, 
desdromadaires,  des  änes  d'Egypte,  une  quantite  considerable  de  vetements, 
de  bijoux,  des  candelabres  d'argent  %  des  tapis  c  fabriques  ä  'Abdan7,  des 
objets  rnobiliers  divers,  des  vases  de  porcelaine,  des  tissus  ouvres  ä  Alexan- 
drie    et    sortant  de   la  manufacture    de    broderies8,    du  sucre    caudi   et  du 

1.  Des  terres  du  Khalifat  abbasside  et  des  riebes  provinces  de  l'Iran  jusqu'a  l'Oxus. 

—  2.  Berke  offrait  a  Baibars  de  lui  laisser  reconstituer  l'empire  des  khalifes  de  Bagbdad. 

—  3.  Descendant  d"Ali,  et  par  consequent  de  Mahomet,  par  Fatima.  —  4.  Litt.  «  des 
anes  sauvages  a  la  robe  ondee  »,  ->)^  designant  un  gros  taffetas  onde,  avec  des  stries 
de  couleur  alternees.  —  5.  II  s'agit  iri  de  tres  belies  pieces  d'orfevrerie  au  cbiifre  de 
Bai'bars;  il  existe  dans  les  musees  des  candelabres,  des  plats,  des  aiguieres,  fabriques 
en  Egypte  sous  le  regne  des  Mamlouks,  et  d'une  execution  parfaite,  quoique  un  peu 

lourde.  —  G.  Ou  «  des  etoffes  ornees  de  dessins  ».  —  7.  'Abdan  ,b^s  est.  d'apres 
Yakout  (III,  603),  une  localite  pres  de  Bassora.  —  8.  Makrizi,  dans  le  Khitat,  ne  con- 
sacre  pas  de  notice  a  la  jt^J'  ,'-• 


454  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [112] 

-P    (V'jX-'UI    ljA=^3    <C_LLlla..,.,lil    LL^j   UJi  ® jjjVjA   .J*    iA^U^JIj    j-ijLaJl    ^-—^J    i&LLJ\ 

jl  Jl  *tAi»L*)_  Jjj_  J  p."  ®pA^soj  iyu   ^^  lj)   lj-«^i   jlj  *  ?  :.W ,')?,,„ all  Jl   ^^Jl 

ÜAfcl Jl   dll>v<w'   J   jl    jj->j-ä>    *-JI   Ij^*1  fv^-«    J^3   l*A»    ^j-il    <li>3   O-   i-Ut   j»J    c*Lt« 

1.  Man.   l>l~S\    —  2.  Man.   omet  SLJwü);  les  pays  du  nord,  oü  regnait  BerktS.  — ■ 
3.   Lire  b-Xcli. 


fol.  15  r°.  sucre  blanc  en  quantite  considerable.  *  La  lettre  (que  Baibars  envoyait) 
contenait  l'assurance  qu'il  se  rangeait  ä  l'avis  de  Berke  ' ;  il  y  demandait  de 
vivre  en  bonne  intelligence  avec  lui,  et  sollicitait  son  aide  contre  Houlaoun. 

Quand  les  ambassadeurs  arriverent  ä  Gonstantinople,  ils  trouverent  que 
Ie  basileus,  Kour  Mikhaül2,  souverain  de  cette  ville,  etait  absent,  et  occupe 
ä  une  guerre  qui  avait  eclate  entre  lui  et  les  Francs.  Lorsqu'il  apprit 
leur  arrivee,  il  les  manda  aupres  de  lui;  ils  voyagerent  pendant  vingt  jours  ä 
travers  des  localites  bäties  qui  se  succedaient  sans  interruption ,  et  ils  eurent 
une  entrevue  avec  lui  dans  la  forteresse  de  Kasaba.  Le  basileus  se  rendit 
au-devant  d'eux,  il  les  combla  de  marques  d'bonneur,  et  il  leur  promit  de 
leur  preter  son  aide  pour  leur  permettre  de  se  rendre  dans  le  pays  (de  Berke). 

Ils  trouverent  ä  sa  cour  un  ambassadeur  qui  etait  venu  le  trouver  de 
la  part  dlloulaoun,  et  il  s'excusa  de  retarder  leur  voyage,  dans  la  crainte 
qu'il  eprouvait  qu'Houlaoun  n'en  füt  informe.  Ensuite,  il  leur  donna  l'ordre 
de  retourner  ä  Constantinople  et  de  rester  dans  cette  ville  jusqu'au  moment 
011  lui-meme  y  reviendrait,  et  prendrait  ses  dispositions  pour  les  faire  partir. 

Mais  il  ne  fit  que  differer  l'execution  de  sa  promesse,  si  bien  qu'ils 
passerent  ä  sa  cour  une  annee  et  trois  mois.  Quand  leur  attcnte  se  fut 
ainsi  prolongce,  ils  lui  envoyerent  dire  :  «  Si  tu  ne  peux  nous  aider  dans 
notre   voyage,    renvoienous    en  Egypte.    »    Le  basileus   permit    au    sharif 

1.  Le  texte  signifie  litteralement  :  «  qu'il  entrait  dans  l'obedience  de  Berke  »,  ce  qui 
est  trop  dire,  Baibars  n'ayant  certaineiuent  jamais  songe  ä  recounailre  la  suzerainele  de 
ce  barbare.  —  2.  Micbel  Paleologue. 


[113]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  455 

^y>    <«    jl£   U    jl£\    diu    J^>-    j^il-    iJu    ^/jUJI    jö-^i    <— «^Jl    ^1*»    j  «jVyt 
i^ÄJl  jj-^UUI  ^^3   ^^1  ^.U.  jlij   Q-:...)j:)a ä\\  A-as  o^   ^jC_t  jl   x;  ®  jl^=>JI 

J^t     J      j}UI     jl      "J      JyL      O^.       j>~~£-      ^Ju,     J\      ,£Sy~~ dl      (j-jUll      do»3      IfJ      jo 

^^iLi      iAJblfc       V     -^3     *J>JLa      /**      ^Lj      ,_j     jUJI      j'j     ^äiLüJ      ^ftlia)]      kiiXdl      jlL-LJI 

®Oj  Jl     <»-«.'JI      "y>     «UUj     J    <C  I_j    fcjLS-l    «JL»    *Jlj     viUÄi     <Uai>-   AJ     ,_^lX3     \3i-k     ^lai-  *fol.  15v° 

jl^     <JlJ     J^jjJI    Jt     jlkLjl    <W«     ,_Ä«alJj     Ö-ÜalL-i-ll     ^Jx.    ^     O^     ^5C_t     J^V* 

^)l    ,j«jli)1    J-4f"    (j-*.L. Ul    jl    X>*   ®l^L.   ij^p-ls    <v.C.la.'la..Jill    pMs    Jy«   "üls    ^    C-^ä« 

4,Uäi     u    4..L>.=>-      \^    <~Ä->       Js-    J*U&>     jl     ytvä*    "UL-JJ    *^f-    (V«     iy-J    ^**     «i>»3    o^> 


de  s'en  retourner  tont  seul,  et  il  s'excusa  de  uouveau  aupres  d'eux  en 
invoquant  la  crainte  qu'il  eprouvait  de  la  part  d'Houlaoun.  Le  sharif  partit 
et  Faris  ad-Din  resta  encore  pendant  deux  annees,  si  bien.que  la  plupart 
des  animaux  qu'il  avait  avec  lui  moururent. 

Apres  cela,  l'armee  de  Berke  marcha  sur  Gonstantinople  ',  et  euvahit  ses 
approches;  le  basileus  qui  regnait  dans  cette  ville  prit  la  t'uite,  et  il  envoj^a 
Faris  ad-üin  al-Mas'oudi  au  general  qui  commandait  l'armee  de  Berke, 
pour  lui  dire  :  «  Certes,  le  pays  (sur  lequel  je  regne)  est  dans  l'alliance 
du  sullan  al-Malik  az-Zahir  et  vit  en  paix  avec  lui;  le  Ka'an~  est  en  paix 
avec  qui  est  en  paix  avec  al-Malik  az-Zahir  et  l'allie  de  qui  est  son  allie  3.  » 
Le  basileus  demanda  ä  Faris  ad-Din  d'ecrire  une  lettre  sur  ce  point';  l'emir 
redigea  une  missive  dans  ce  sens,  et  il  specifia  qu'il  etait  reste  de  son  plein 
gre  ä  Gonstantinople,  et  qu'on  ne  l'avuijt  point  empeebe  de  se  rendre  aupres 
de  *  Berke.  *  toi.  is  v 

L'armee  de  Berke  se  retira  des  environs  de  Gonstantinople,  et  eile  emmena 
avec  eile  le  sultan  Izz  ad-Din5,  qui  etait  emprisonhe  dans  une  des  forteresses 
dependantes  (du  royaume)  de  Gonstantinople,  dont  les  Tatars  le  ürent  sortir. 

Apres  ces  evenements,  le  basileus  fit  partir  Faris  ad-Din  pour  la  cour 
de  Berke,  et  il  envoya  en  meine  temps  que  lui  un  ambassadeur  en  son  nom 
personnel,  porteur  dune  lettre  dans  laquelle  il  etait  dit  qu'il  se  lixait  ä  lui- 

1.  Voir  l'appendice  ä  l'histoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  Leyde,  1911,  p.  54. 
—  2.  Berke.  —  3.  Berke  et  l'empereur  grec  etant  tous  les  deux  les  allies  du  sultan 
d'Egypte,  aueune  hostilite  ne  devait  se  produire  entre  eux.  En  realite,  l'empereur  by- 
zantin,  tres  embarrasse  entre  Houlagou  et  Berke,  qui  menacaient  tous  les  deux  ses 
frontieres,  aurait  bien  voulu  rester  neutre.  —  4.  Que  Michel  Paleologue  etait  l'allie  de 
BaTbars.  —  5.  Le  sultan  saldjoukide  du  pays  de  Roum,  frere  de  Rokn  ad-Din,  avec  lequel 
il  avait  regne  conjointement,  et  qui  s'etait  refugie  ä  la  cour  de  l'empereur  grec,  lequel 
l'avait  fait  emprisonner  ä  Ai'nos. 

PATR.   OR.   —  T.    XII.   —   F.   3.  31 


456  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZA1I..  [114] 

As-y   st  ®*i%    ac   U?Iaxj   ajw^I«   ,j   j^x,    jl   (Jx   ^Ji»l   kjj»    ÄJLik'  <*«    uP 

1*L*    ÖUjaii__äJI      v^i-Up     jl      Jl£»     fc^-i-L"     \Ac     ^Xil     <>      ,**^?-l     W*     ^_/  <JI     (J"^^' 

*>*    y*\±k\\    «JJJLJI     J^V     li)Af-ljl    U    lil     JUS     i^X~t     ^AÄJ    A,     ^^    Lw     4a^  *J1     r-^is 

V.    j-U?    Lj     viUj     i**a-    Ai^u     ^AlläJl     vilUI     jlLO     ^Jl     ^>     A>_-»JI  J&  jlLUl    jl 

dUJI    Ju-j    ^Ll»l    Jus    JD    <,\    y&ÜaJI    J-x.    Jjil    ,j>_-*JI       <y"    JIS  ®^~aiu)l  A/°    (j-jUJI 

Jl  IjAa-j  i*  öl  Oj_a*  j   2(_$^_OtV1  <^JUl>    »ji^S»  J   Ijj^»  <o^   dLUJl   ^&lk!l 
Jo-U     jsj  ^Lu~s.i    ^\    1^3   Jj^lLJ   ^1    Iji«  x»    Lj>_  ^ji^t*  S-^    (J  A.r_;.k:la..,.,äH 

1.  Man.  ^srJ.  —  2.  (C^i'^t,     C^C"^',     CtXLgJj  ne  sont  pas  al-Ashkari,  al-Askari,  al- 

'Askari,  mais  Lashkari,  Laskari,  L  'askari,  ce  qui  correspond  exactement  ä  la  transcription 

de  Lascaris,  comme,  en  Algerie,     Aj"\  est  L'arbi,  et  non  al-'Arbi,  comme,  ä  Mossoul, 

^»^  Lamin  =  al-Amin  est  la  graphie  vulgaire  de  .^^H-  Ce  phenomene  est  commun  ä 

tous  les  sabirs  arabes.  —  3.  Nowai'ri  dit,  man.  arabe  1578,  fol.  25  v°  :  J^lL-sl     J!  l^ 


meme,  au  nombre  des  objets  qu'il  lui  enverrait  chaquo  annee  (en  tribut), 
trois  cents  pieces  de  satin,  ä  la  condition  qu'il  füt  son  allie  et  qu'il  defendit 
son  empirit  (contre  Iloulaoun). 

Faris  ad-Din  partit  pour  la  cour  de  Berke  et,  quand  il  eut  une  entrevue 
avec  ce  prince,  celui-ci  lui  reprocha  le  retard  qu'il  avait  mis  ä  se  rendre 
aupres  de  lui.  Faris  ad-Din  lui  repondit  que  c'etait  l'empereur  de  Constan- 
tinople  qui  Ten  avait  empeclie:  Berke  lui  mit  sous  les  yeux  sa  lettre,  qui 
etait  ecrite  de  sa  propre  maiu,  au  general  de  son  armee  ',  et  il  lui  dit  :  «  Je 
ne  nie  fache  pas  contre  toi  par  egard  pour  al-Malik  az-Zahir.  »  Ensuite, 
le  sultan  'Izz  ad-Din  ecrivit  au  sultan  al-Malik  az-Zahir  pour  lui  apprendre 
tout  cela,  et  ce  qui  etait  arrive  par  suite  de  l'incapacite  de  Faris  ad-Din  2. 

Mohyi  ad-Din  ibn  'Abd  az-Zahir :1  dit  que  les  ambassadeurs  d'al-Malik 
az-Zahir,  avant  de  se  rencontrer  avec  le  roi  Berke,  se  rendirent  au  cours  de  leur 
voyage  chez  le  roi  Lascaris,  dans  la  ville  d'Aina'';  ensuite,  en  vingt  jours,  ils 

1.  Dans  laquelle  il  lui  disait  que  c'etait  de  son  plein  gre  qu'il  restait  ä  Conslantino- 
ple.  — 2.  Ou  :  «  et  l'echec  (relatif)  de  la  mission  de  Faris  ad-Din  ».  —  3.  II  n'existe  ä  Paris 
qu'un  resume  sans  valeur  de  la  Vie  de  Baibars  d'lbn  'Abd  az-Zahir,  i'ait  par  un  certain 
Shaii'  ibn  'Ali  ibn  'Abbas,  sous  le  titre  de  jo^UJ!  iü**JI  ,y>  I^pJI  *-!rJl  >_-^^JI.  Cet 
auteur  y  resume  le  recit  de  cette  ambassade  d'une  facon  insignifiante  (man.  arabe  1707, 
38  v").  —  4.  En  grec  Aivo?;  Nowai'ri  raconte  cette  ambassade  dans  son  Eneyclopedie, 
mau.  arabe  1578,  fol.  25  v°,  et  cela  est  la  source  de  Moufazzal. 


[115]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  457 

il»   -b — .I3    J^JI    lj^_    jV^JI    JLi-    fc-Ccj    J>|.^    <*—^   \»JI    «^LL    ^1^1    jvfcliuJli    J^j— 

,j    L«^.     (jir-'"   \s?~»    ***■   b->^"   (*-•    k-»f-   vl'^il    <«iUr       j-lß    fP^Jl    j-^j    «_jY!    S^i-t  *  fol.  I6r° 
1.  Man.    (jU^'i;  Nowairi   ^J^\.  —  2.  Man.  JLi\;  Nowairi  JM\. 


allerent  ä  Gonstantiaople,  et,  de  lä,  ä  Isfcanbol '  ;  Je  lä,  ä  Daksaiita2,  qui  est 
sur  le  rivage  de  la  mer  de  Soudak.  Le  göuverneur  de  ce  district,  qui  se 
nommait  Tai'ouk,  se  porta  au-devant  d'eux ;  il  avait  avec  Iui  les  chevaux 
du  yolagh3,  c'est-ä-dire  de  la  puste.  Le  nom  de  cette  terrc  est  la  Crimee; 
eile  est  habitee  par  un  certain  nombre  de  Kiftchaks4,  de  Russes5,  d' Alains0 ; 
du  rivage  de  la  mer  a  ce  bourg,  il  y  a  la  distauce  d'une  journee  de  chemin. 
Les  ambassadeurs  marcherent  ensuite  jusqu'ä  un  autre  jour;  ils  trou- 
verent  alors  un  autre  chef,  nomine  Tokhtogha7,  qui  ctait  commandant  de 
10.000  hommes8,  et  qui  gouvernait  *  tous  ces  pays.  Puis  ils  le  quitterent,  et  *  fol.  ic  r 
ils  marcherent  durant  vingt  jours  dans  des  plaines  remplies  de  tentes,  de 
troupeaux  de  moutons  et  d'autres  quadrupedes,  jusqu'au  fleuve  Etel",  qui 

1.  Je  ne  sais  quelle  difference  l'auteur  fait  entre  Constantinople  et  Istanbol;  Yakout 
(I,  300)  dit  formellement  que  c'est  la  meme  ville,  ce  que  tout  le  monde  sait.  - 
2.  Yakout  ne  parle  ni  de  Daksaiita,  ou  Daksita.  ni  de  Soudak.  Nowairi,  dans  le 
passage  correspondant,  dit  que  Daksaita  se  trouve  sur  le  rivage  de  la  mer  de  Soudak.  du 
c6te  des  Etats  de  l'empereur  grec,  qu 'ensuite  les  envoyes  du  sultan  d'Egypte  se  mirent 
en  mer  pour  gagner  le  rivage  oppose,  que"  l'on  met,  suivant  le  vent,  de  deux  ä  dix 
jours  pour  faire  ce  trajet,  et  que,  sur  cette  rive,  ils  gruvirent  la  montagne  de  Soudak. 
—  3.  Yolagh  est  la  transcription  du  turk-oriental  olagh,  qui  designe  un  cheval  de  la 
poste,  en  mongol  olagha,  d'oü  derive  olagh,  par  la  chute  de  la  finale.  —  4.  En  mongol 
Kiptcliak,  en  transcription  persane  (J^9.  —  5.  Les  textes  persans  qui  traitent  de 
riiistoirc  des  Mongols  nomment  les  Russes  ,  ^0I  üurous,  ce  qui  est  la  forme  mongole 
du  nom  des  Russes,  d'ou  eile  a  passe  en  chinois  sous  la  forme  de  la  transcription  Ou- 
lou-sseu.  —  G.  c,-U  est  generalement  ^i\.  —  7.  Vraisemblablement  le  prince  dont 
Rashid  ad-Din  (texte  persan,  tome  II,  pages  143  et  ssq.)  ecrit  le  nom  lüjy,  et  Nowairi 
vkL»,  qui  battit  Nokhai'.  Tokhta  est  la  reduetion  phonetique  de  Tokhtogha;  ce  nom  est 
transcrit  en  chinois  sous  la  forme  Tho-tho.  —  8.  Le  corps  de  10.000  cavaliers,  Limite 
la  plus  importante  de  l'armee,  portait,  en  mongol  et  en  turk,  le  nom  de  touman.  — 
9.  La  Yolga;  dans  les  dialectes  turks,  Etel,  qui  est  le  nom  d'Attila,  lequel  se  retrouve 
dans  la  legende  germanique  sous  la  forme  Eitel,  Etzel  en  flamand,  Atzel  en  hongrois; 
la  forme  primitive  de  ce  nom,  Etzel,  est  le  nom  que  les  Chinois  donnent  ä  un  prince, 
qu'ils  pretendent  (ils  de  Tchoutchi,  et  qu'ils  appellent  Yue-tsi-lie,  ce  qui  transcrit  Etzel 
(Rashid  ad-Üin,  Histöire  des  Mongols,  II,  91). 


458  MOUFAZZAL  II3N  ABIL-FAZAIL.  [116] 

Jj       <L~       C**»       _yU-       ^SO        _^A)  J&J       ^Ä>        ^1       ^-ilj^Jlj       fllfcVlj  Oljö^jJL        S^lfc  £[/»E«» 

J^    CjLIs'YI    aJI     JuäT    J»UI    I-Lfcj    4*£j    dlLJI    <Jj-L.   _j>j   «^j^l     ^lr°    V3    -^a* 

Vj    ^>^    Vj   <-k— >    *>"^»    ^    ^"    -^    J^-^i   "^    Ob   ®ü~Cr"    ^    ü'5k*^    jy^3 

1.  Forme  vulgaire  pour  ^ULs"'0,  pluricl  de  «1^^.  — 2.  Pluriel  du  persan  tOjä. 
«  tente  »;  Nowai'ri  a  ^Ulffp..  —  3.  Man.  Jjj',  les  deux  leeons  JjüI  et  J-u!  etant  egale- 
ment  possibles;  Nowai'ri  JjI.  —  4.  Nowai'ri,  plus  clairement,  dit  :  is  '&ß  ^Xlj!  jjj^j 
jJLsL.  J^Js  «  le  campement  du  roi  Berke  so.  trouvait  au  long  de  sa  rive  (de  I'Etel)  ».  — 
5.  Nowai'ri  a  ^,^1  l^ji^  U  «  quand  ils  s'approcherent  de  l'ordou  »,  le  terme  mongol 
ordou  designant  le  campement  d'un  prince. 


est  un  fleuve  dont  les  eaux  sont  douces  ä  Loire,  d<mt  la  largeur  est  egale  ä 
celle  du  Nil  d'Egypte,  et  sur  lequel  naviguent  les  bateaux  des  Russes. 

C'est  lä  que  se  trouvait  le  campement  de  Berke',  et  Ton  porte  ä  ce 
rivage  des  provisions  de  bouclie  de  tous  ces  autres  pays.  Quand  les  ambas- 
sadeurs  approcherent  de  cet  endroit,  le  vizir  Sharaf  ad-Din  al-Kazwini,  qui 
parlait  l'arabe  et  le  turk,  se  rendit  au-devant  d'eux  pour  les  recevoir;  il  les 
lit  descendre  dans  un  bon  logis,  et  il  leur  fit  porter  un  repas  de  bienvenue 
compose  de  viande,   de  poisson,  de  lait",  et  d'autres  mets. 

II  se  trouva  que  le  roi  Berke  campait  dans  un  lieu  voisin ;  il  manda 
aupres  de  lui  les  ambassadeurs  (du  sultan  d'Egypte).  On  leur  avait  appris 
ce  qu'ils  auraient  faire  quand  ils  seraient  introduits  aupres  de  ce  prince, 
c'est-ä-dire  entrer  par  le  cöte  gauclic;  quand  on  prendrait  de  leurs  mains  les 
lettres  (du  sultan),  ils  devaient  se  porter  du  cöte  droit,  el,  de  plus,  s'asseoir 
sur  les  deux  genoux3. 

Aucun  d'eux  ne  devait  penetrer  dans  sa  tente  portant  sur  lui  un  sabre, 
un   couteau  ou  une   arme    quelconque,    ni   toucher    du  pied    le  seuil   de  la 

1.  Les  princes  de  la  Horde  d'Or  avaient  pour  residencc  la  ville  de  Sarai'  ^j—  sur 
la  Volga;  mais,  en  nomades  farouclies  qu'ils  etaient,  ils  aimaient  autant  aller  camper 
sous  leurs  tentes  de  l'eutre,  le  long  des  rives  du  fleuve.  — 2.  II  s'agit  ici  du  koumis,  lait 
de  jument  aigri,  dont  la  Fermentation  lactique  developpe  de  l'alcool  qui  enivre  comme 
de  l'eau-de-vie.  —  3.  C'est-ä-dire,  pour  parier  francais,  se  mettre  ä  genoux  devant  Berke, 
et  laisser  porter  tout  le  poids  du  Corps  sur  les  jainbes  repliees;  cette  position  incommode 
est,  en  eilet,  tres  souvent  representee  dans  les  peinlures  des  livres  persans  de  l'epoque 
mongole. 


1117]  MISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  450 

c-ji)   ^Yl     ^JUJI      ifr   L^li    oic   '-»öl    ,ds    Ijlj    ÜD^iJl    <L"&    4=^    (_rj-^.   Vi   ^ 

J   *_y  0L^   Vj  (*X  J^l»    Yj  ClS  ol^r  J   p-a»   Yj  */j  ^U=3  j^l  ^  *~y 

*__,"  S^  älf^i-   J   o,j    dlUI   ljAp-3  j^l   &*  ®£ü-   ^-ti»  ■»-Li-  ,jiji    jlj   ~j->jY1 

<LL<Cj     (JÜai-j    4olX«a     ^X— «     LAi-1^     J^J    3L\J     IjU     Sj^lK*    ^Jtj    ,_/jls     <JL    ^j-**- 

\j1    fc-V«,    JyJI    iVj>    <JI   jLi-Jlj   jjj   <J   (_rJj    jyli-    J^J   jj-»"l»-   ^^^   l**j   ^txf" 

1.  Nowairi  a  Ljjy  il=rf  U.  ^yül  ^a  ^  ^LJj  ,__jU-j!  ^U  "Sil  tfJx  ^Lü^l  *1«  ^j 

LUj   4ilS\j'   j  J^d  "^L.   2.    Le  manuscrit  a  Ia  lecon    inintelligible    ij^    j,   mais 

Nowairi  a  correctement  j^'.  —  3.  Lire  J^^-  —  4.  Man.  w'^ ;  Nowairi  ^ta-UsJ. 
—  5.  Man.  oX^Ä. 


tente';  quand  Fun  d'eux  voudrait  quitter  son  equipement,  il  le  ferait  du  cöte 
gauche2;  ils  devaient  retirer  leur  arc  de  son  etui3,  en  detendre  la  corde, 
et  ne  pas  laisser  une  seule  fleche  dans  leur  carquois.  11  etait  egalement 
defendu  de  manger  de  la  neige  et  de  laver  les  vetements  dans  L'ordou  ', 
et  s'il  arrivait  qu'on  les  lavät,  il  fallait  les  etendre  pour  les  faire  secher  de 
facon  qu'ils  fussent  Caches  ä  tous  les  regards. 

Ensuite,  ils  trouverent  le  roi  Berke  dans  une  grande  tente  qui  contenait 
cinq  cents  cavaliers ;  eile  etait  (ä  Lexterieur)  recouverte  de  feutre  blanc,  et 
ses  parois  etaient  dissimulees  sous  des  tapis  et  des  etoffes  de  soie  chinoise, 
decorees  de  pierres  preeieuses  et  de  perles  5.  Berke  etait  assis  sur  im  tröne, 
ses  deux  pieds  reposant  mollement  sur  l'estrade1'',  sur  laquelle  etait  place 
un  coussin,  parce  qu'il  souffrait  dune  attaque  de  goutte. 

A  cöte  de  lui,  se  trouvait  son  epouse  *  principale,  laquelle  se  nommait  *  fol.  16  v 
Tokhtoghai    Ivhatoun " ;  il  avait  deux   femmes    en    plus  de  celle-ci,  qui   se 
nommaient  Tchetchek8  Ivhatoun  et  Keher "  Ivhatoun.  II  a' avait  pas  de  fils;  le 

1.  Ces  recommandations  superstitieuses  se  retrouvent  enumerees  dans  Guillaume 
de  Rubruck,  qui  avait  vecu  chez  les  Mongols.  Rasliid  ad-Dinen  cite  plusieurs  dans  son 
histoire.  —  2.  Les  vetements  mongols  boutonnaient  ä  gauche.  --  3.  ..Xijä  est  un  mot 
etranger  a  l'arabe,  —  4.  Dans  l'enceinte  du  camp  du  prince.  —  5.  Encore  aujourd'hui, 
certaines  etoffes  de  soie  fabriquees  en  Chine  sont  ornees,  si  Ton  peut  dire,  de  petites 
plaques  de  verre  disposees  de  place  en  place.  —  6.  L'estrade  sur  laquelle  etait  place  le 
tröne,  takht;  s'il  n'eüt  pas  eu  mal  aux  jambes,  Berke  aurait  ete  aecroupi.  —  7.  Le  meme 
nom  que  celui  du  prince  nomme  plus  haut  Uj  r$jb.  —  8.  En  mongol,  tchetchek,  ou 
tchitchek,  signitie  fleur.  —  9.  En  mongol,  keguer  «  rouge  brun  »,  avec  la  chute  de  la  gut- 
turale, keher. 


460  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZA1L.  [118] 

j'ls      ±1S     \>\     lyyb       ,V    _j-^     _}$****    *-»-"'j    ^i^aJI     ^-»i'     tg*"..    y^"    ^f".     [—kj3"3    **-="' 

J\   &j>   dUUI  ^  jl<j  Jj  fl  j-  jlj>-l  jll!  y^j  ^  viUJIj  jilf  2lyl  j, 

i^_fljj     iyi^     £  J     (j     *^-Jl      ^,~5     *-äU|     (_JLü-     OLsj     ®<C.      \*_*»i-}     C~-     7t_)jUl     iiJJ,i 

1.  Man.  (,'   **>,  avec  l'omission  de^C^.  —  2.  Lire^'o. 


prince  designe  pour  lui  succeder  etait  le  fils  de  son  frere,  et  il  etait  connu 
sous  lc  titrc  d'Emir  khalou',  c'est-ä-dire  de  petit  emir;  il  se  nommait  Man- 
gou  Temour,  fils  de  Togho'an,  fds  de  Toushou  Ka'an,  fds  de  Batou  Ka'an2; 
le  roi  Berkö  e1  Toushou  Ka'an  etaient  deux  freres  nes  d'une  meme  mere 
et  d'un  meme  pere.  Le  roi  Berke  avait,  ä  cette  epoque,  cinquante-six  ans. 
Pour  ce  qui  etait  de  son  apparence,  Berke  avait  la  barbe  clairsemec, 
unc  grosse  figure  d'une  couleur  jaune,  et  ses  cheveux  etaient  reunis  en 
tresses  aupres  de  ses  oreiltes.  II  portait  ä  chacune  de  ses  oreilles  un  anneau 
d'or  dans  lequel  etait  enchässee  une  pierre  precieuse  d'une  tres  grande 
valeur;  il  etait  vetu  d'une  robe  de  soie  de  la  Chine,  et  il  avait  sur  la 
tete  un  bonnet  mongol1;   il  portait  une  ceinture''  d'or   garnie  de   pierres 

1.  Je  ne  comprends  pas  :  «  petit  »  se  dit  utchuguen  en  mongol;  peut-etre  khalou  est-il 
le  mot  qui  se  trouve  dans  khalou  merguen  «  balbuzard  »,  khalou  tchetchek  «  fleur  du 
printemps  »;  de  plus,  il  faudrail  klialou  Emir  et  non  Emir  khalou;  khalou  n'a  rien  ä 
voir  avec  les  mots  arabes  Uli,  ..Üb  «  ardeur  juvenile  »,  qui  sont  des  masdars,  d'un 
emploi  d'ailleurs  rare.  —  2.  Mangou  Temour  etait  le  fils  de  Toghogban,  dans  Rashid 
ad-Din  .lälijj  «  cbaudron  »,  nom  qui  se  trouve  tres  souvent  sous  la  forme  reduite 
Toghon  ,U_^j' ;  la  forme  qui  se  trouve  dans  Moufazzal,  ,Lii=,  represente  un  Stade  in- 
termediaire,  Togho'an,  dans  lequel  la  gutturale  mediale  n'etait  pas  encore  comple- 
tement  tombee.  yt*3  est  le  personnage  qui,  dans  Nowai'ri,  est  nomme  J^y  Toushi, 
ce   qui    est   la   transcription   arabe   du  nom   de  Tchoutchi      s^j=.,  ou  mieux  Dzoutchi 

.Ä_ja;  les  Arabes  ne  pouvant  rendre  les  sons  d-z,  t-ch  les  ont  discrimines,  et  ils  ont 
cboisi  pour  le  premier  d  =  t,  pour  le  second  ch:  teile  est  la  seule  explication  raison- 
nable  de  cette  forme  Toushi.  Tchoutchi  est  le  pere,  et  non  le  fils  de  Batou,  et  Berke, 
fils  de  Tchoutchi,  est  le  frere  de  Batou.  —  3.  -pj^y»  est  la  transcription  du  persan 
_jäLw,  fijcL«,  ou  (ijSti— ,  qui  s'explique  par  y~ .  «  tete  »,  et  r£j=l  ou  ,  j^jSl,  theme  de 

.XJ^jä]  ou  ,XJ^S\  «  embrasser,  entourer  »;  rr^U—  signilie  «  ce  qui  ceint  la  tete  »  ; 
malheureusement,  les  peintures  qui  representaienl  Berke  dans  l'histoire  des  Mongols 
de  Rashid  ad-Din  ont  ete  arrachees,  de  Sorte  qu'on  ne  peut  savoir  au  juste  ce  qu'etait  ce 
sarakoutch.  — 4.  LaLa.  dansle  Lisan  al-'Arab  est  une  sous-ventriere,  puisune  ceinture. 


I1IST01RE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  461 

fc-Ci-j     w-~*-^       4.«.«Jü     *&-jL*a     Sy~>     1)5 J>    0~>L>-     (jj    i_i-_     <Ll~5 

«jbOl  ii-lj  i.v)^  Cäc  ^JJi  <LÄfcl  üL^JI   Ij^lj  -Ut   LU-i   Uis   ®a;IS^>.  J  ^--^ 

AjJb      Vo     *L«V(    k_iA=»    ÜD/äJI      yJa-      «w    .»A-CJj    ■C^w     ^£-    p^jiJ     p£    ^"4/4     _/J^'     ^*'J 
^1      £->"     ®lj.ols     CC-J     l*sJ     *jJ    j^a^-\     £>*     -^  ^JaJI      0L_JI      ÜA*j    JaÜJI      jvjl     ^"-^ 

Us^äi!  *-•*  ^yj>-  (J  j_y^  i*ri^-^'  l^5*^'  W5  jy^-  '>^?t?'  **?"jj  -^  (v'j*^ 

Ij^ju    JJI     ^Afr  4X.w>    f}\    ^    Üa£    J\    C**-*-~    JU>J    j^oa    Ju*   JjCj    JJI   JS-    JLj 
1.  Ecrit  sur  un  grattage.  —  2.  Lire   .ij~*»..  —  3.  Man.  *j£sr^.  —  4.  Lire  !.«*». 


precieuses  avec  une  bourse '  en  cuir  de  Russie  vert.  II  avait  aux  pieds  des 
bottes  de  velours"  rouge,  et  il  ne  portait  pas  de  sabre  au  cöte;  ä  sa  ceinture 
pendaient  des  cornes  noircs  recourbees  avec  une  monture  d'or3.  Autour  de 
Berke,  se  trouvaient  cinquante  emirs  assis  sur  des  estrades  dans  sa  tente. 

Quand  les  ambassadeurs  du  sultan  d'Egypte  penetrercnt  aupres  de  lui, 
leur  arrivee  l'etonna  au  supremo  degre;  il  prit  la  lettre  (dont  ils  etaient  por- 
teurs),  et  il  ordonna  au  vizir  de  la  lire;  ensuite  il  fit  passer  les  ambassadeurs 
ä  sa  droite,  et  il  les  envoya  se  ranger  contre  les  parois  de  la  tente,  derriere 
les  emirs,  en  face  de  lui.  II  fit  apporter  ä  leur  intention  le  koumiz  ',  puis  le 
miel  cuit\  ensuite  de  la  viande  et  du  poisson  qu'ils  mangerent. 

Apres  cela,  Berke  ordonna  qu'on  les  conduisit  chez  son  epouse  Tche- 
tcliek  Khatoun;  dans  la  matinee,  quand  ils  arriverent,  la  khatoun  leur  offrit 
un  repas  dans  sa  tente",  et,  ä  la  fin  de  la  journee,  ils  se  retirerent  pour 
rentrer  dans  leurs  logements.  Le  sultan  Berke  les  faisait  venir  constamment, 
et  il  leur  posait  des  questions  sur  l'elephant,  sur  la  girafe;  il  les  interro- 
geait  sur  le  Nil  et  sur  la  pluie  du  Gaire7.  II  leur  dit  :   «  J'ai  entendu  dire 

1.  J—,  soulou,  en  turk-oriental  i$yj~>  souloukh  «  chose  qui  contient  »;  le  sens  de 
cuir  de  Russie  pour  ^CjJj  est  bien  connu.  —  2.  w-^r  est  pour  JL±*r  =  U^~  kimkha, 
lequel  parait  dans  les  textes  persans  avec  le  sens  de  «  velours,  brocart  »,  et  qui  est  le 
chinois  kim-houa  «  [brocart]  ä  fleurs  d'or  »;  ce  mot  sc  trouve  en  turk-oriental  sous  la 
forme  dS.=3  khöumkha;  c'est  le  camo.cas  du  vieux  francais;  cette  etoffe  etait  nommee  en 
persan  ..iJ-Js" goulbadan  «  qui  a  le  corps  comme  une  rose  »,  qui  est  devenu  ^jyj^Z gou- 
labatoun  et  .\'-->^  kalabdan  en  turc.  —  3.  Peut-etre  <  incrustees  d'or  ».  —  4.  Lait  de 
jument  fermente  qui  enivre  borriblement.  —  5.  II  est  probable  que,  par  cet  euphe- 
misme,  l'auteur  veut  designer  l'affreux  the  mongol.  —  6.  Chacune  des  femmes  d'un 
chef  mongol  avait  naturellement  son  ordou  particulier.  —  7.  Je  pense  qu'il  s'agit  ici  de 
ce  qu'on  appelle  la  «  chute  de  la  goutte  »,  qui  est  le  prelude  de  la  crue  du  Nil;  en 
effet,  il  ne  pleut  pas  au  Caire,  et  la  pluie,  dans  les  autres  villes  d'Egypte,  ne  presente 
aucune  particularite. 


462  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [120] 

•^o      ~«!     Joj     i>S     Ä^=-     iAlt     *J     ^^äJI      A*j>-I      7c~~£-'l     <»-~l     /»  4IÜJ1     Jlftl      /^     ^Jij 
jj-bj    _J'15C«    ~)    »A-U    jj»..-^'    jti^Jlj    c^'j    j^    jy^*-    (J-^Jj    c^'i    lPJ-«    ^Alc    ^>\y< 

©Äjil     «LS     jl     Vpi    ij'^~'3    ^-■L^-'J    iV**i5     (J—^    *"■**"     <_<'     I^T6,    *■*"*     lJ— Lr'     'j-^'J     ö\j^' 

1.  Lire  «slkct.  —  2.  Man.  ISy.l.  —  .n>.  Man.   .j-Jjb  —  4.  Man.  j>U>.!. 


fol.  17  r.  qu'il  y  a  un  os  d'homme  etendu  en  travers  du  Nil  et  que  les  gens  *  passent 
sur  cet  os  » ;  ils  repondirent  :  «  Nous  n'avoris  pas  vu  cet  os ',  et  cela  n'existe 
pas  dans  notre  pays.  » 

Les  ambassadeurs  demeurerent  ä  la  cour  de  Berke  durant  vingt-six 
jours,  et  il  leur  donna  une  certaine  quantite  de  la  monaaie  d'or  avec  laquelle 
on  opere  les  transactions  dans  le  royaume  de  Lascaris2.  Ensuite,  son  epouse, 
celle  dont  il  a  ete  parle  plus  haut,  leur  remit  des  vetements  d'honneur. 
Berke  leur  donna  la  reponse  ä  la  lettre  qu'ils  avaient  apportee,  et  il  les  fit 
partir  avec  des  ambassadeurs  qui  se  nommaient3  Ere-boukha,  Eze-temour 
et  Temourtash. 

11  y  avait  aupres  du  roi  Berke  un  nomine  religieux,  originaire  du 
Fayyoum,  qui  se  nommait  1c  shaikli  Ahmad  al-Misri,  et  Berke  lui  temoi- 
gnait  un  grand  respect.  Chacun  de  ses  emirs  avait  dans  sa  maison  un  muez- 
zin  et  un  imam,  de  meine  que  chaque  grande  dame  ' ;  leurs  enfants  avaient 
des  ecoles  oü  ils  apprenaient  ä  lire  le  Coran.  La  duree  de  l'absence  des  am- 
bassadeurs se  prolongea  jusqu'en  665,  et  nous  en  l'erons  mention  sous  la 
rubrique  de  cette  annee,  s'il  plait  au  Dieu  tres-haut. 

1.  D'apres  la  tradition  musulmane,  c'etait  un  os  du  geant  'Oudj,  qui  etait  d'une 
taille  prodigieuse:  en  cffet,  Moi'se,  qui,  d'apres  ces  contes,  avait  40  coudees  <■,  .i,  tcnant 
ä  la  main  une  canne  de  40  coudees,  et  faisant  un  bond  de  40  coudees,  lui  toucha  ä  peine 
le  genou.  Ce  geant  plongeait  la  main  au  fond  de  la  mer,  y  saisissait  une  baieine,  la 
faisait  cuire  au  soleil,  et  la  mangeait.  —  2.  Dans  l'empire  byzantin,  ce  qui  montre  que 
la  monnaie  d'or  byzantine  avait  cours  ä  la  Horde.  —  3.  Ces  noms  ne  sont  donnes,  ni 
par  Nowairi,  ni  par  lbn  Wasil  (ms.  1702,  422  r°  et  ssq.)  au  cours  du  recit  de  crlle 
ambassade:  leur  reslitution  est  assez  douteuse  d'apres  les  formes  de  Moufazzal.  Ere- 
boukha  signifie  «  le  taureau  male  »;  il  est  possible  qu'il  faule  lire  <iy\\  Eze-boukha, 
le  «  taureau  entier  »,  pour  Ksen-boukba;  Eze-temour  se  trouvc  dans  les  historiens  de 
l'Egypte  sous  la  forme  j^^:];  c'est  l'alteration  de  Esen-temour;  Temourtash,  «  la 
pierre  de  l'er  »,  est  un  nom  tres  connu;  il  se  pourrait  que  ce  dernier  nom  soit  ä  lire 
,pb.t  Ertemish  [al-Manhal  as-safi,  tome  I,  folio  153  r").  —  4.  Khatoun  designe  non 
seulement  lafemme  d'un  prince,  mais  aussi  celle  d'un  general. 


[121]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  463 

l^L.     ^}J>     Je     JyJi     «u^^ajl     jUII     -V-=9     j^5     k^J    Vl^.lj    f^l»C    pA^lj    *<1~. 
fcJL«     j     IjJj    ULlfcl     f-^J     ifcJa^     k>*7~     >*^     b->^     ^"^     ^!^a'^'     jLjJl     ^l      Jj*)l 

<Jj^  tl^o  *!   l_jJl£»   tr^aJl  jl-01   ^Jl   *4y^    ^   fi^  £A*i-j  j^  c-  Jl  J^— 

j^ali^^JL    ^^Lj  , jLäjJI    j-£-    'y    L5r,u„  (j;    -*-**«  -^y.  V^*  ö^J  V%/*    ■^       u* 

1.  Man.    .r~j>  '■     f^J*  est  une  altürati011  de  ,  r->y   =  [j^.y-  —  2.  Man.  jS]   ^  j*j 
J^iJI  0-5^>  ce  l1"  est  une  f°rme  impossible ;  il  faut,  soit  ^^  O/A*  j~}^  j^j,  soit 
J^iJl  v_sj^L*  jl/l  .-r»  jay,  la  suite  de  cette  phrase  indique  que  la  premiere  de  ces  lecons 
est  la  seule  possiblc.  —  3.   s^~>  est  ecrit  sur  un  grattage,  et  corrige  de  w~«. 

Cette  annee,  mourut  le  Roi  de  France',  qui  sc  nommait  Louis2;  il  etait 
le  plus  graiul  des  rois  des  Francs;  c'etait  lui  qui  possedait  la  puissance  la  plus 
considerable,  le  royaume  le  plus  vaste,  l'armee  la  plus  nombreuse,  les  tresors 
les  plus  inepuisables,  les  Etats  les  plus  etendus.  II  avait  attaquc  l'Egypte; 
il  s'etait  rendu  maitre  de  l'une  de  ses  frontieres,  et  il  avait,  conquis  Damiette 
en  l'annee  647,  comme  cela  a  ete  raconte  plus  haut3;  mais  ensuite,  Allah 
deeut  ses  esperances,  et  permit  aux  Musulmans  de  triomplier  de  lui.  II  est 
egalement  nomme  le  Francais*. 

11  retourna  dans  ses  Etats  quand  il  &ut  rccouvre  la  liberte,  gardant  dans 
son  coeur  la  rage  de  ce  qui  lui  etait  arrive,  et,  dans  son  äme,  l'idee  de  s'en 
revenir  en  Egypte  pour  y  prendre  sa  revanche.  11  reunit  des  troupes  conside- 
rables,  et  il  consacra  un  soin  extreme  (ä  la  preparation  de  cette  guerre)  pen- 
dant  deux  annees,  jusqu'au  moment  oü,  en  l'annee  660,  il  se  decida  ä  partir 
pour  aller  attaquer  l'Egypte.  Les  grands  personnages  de  son  royaume  lui 
dirent  :  «  Tu  as  dejä  attaque  l'Egypte  au  commencement  de  ton  regne; 
souviens-toi  de  ce  qui  t'en  est  arrive;  ce  qu'il  convient  que  tu  fasses,  c'est 
d' attaquer  Tunis  qui  se  trouve  '  dans  lTfrikiya.  » 

Le  roi  de  ce  pays  etait  alors  Mohammad  ibn  Yahya  ibn    Abd  al-\Yah- 

1.  Re  de  Frans;  sur  cette  expression  qui  a  passe  dans  la  litterature  persane  et 
en  mongol,  voir  V  Histoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  II,  346,  note.  —  2.  iU]y.  dans 
le  Manhal  d'Aboul-Mahasin,  II,  97  r°,  deformation  de  ,j^)j>]  Aboul-Mahasin,  dans  ce 
passage,  a  copie  la  meme  source  que  Moufazzal.  —  3.  Dans  l'histoire  d'al-Makin.  — 
4.  Al-Fransis. 


fol.  17  v« 


fol.  i:  v". 


M0UFAZZA1    [BN  ABIL-FAZA1L.  122 

.^-       ...     dU-J    y   ,^~<~    Ciil    cJCu  Uli  ciiil.     ,U>     ,b  4   b.w.  il 

>*      ._     .     sjLJl    ^    jJk    dÜJ     jÜaJLJI     .    dUi     s   *JI 
.     d     ...    A^.     J-^     yJL*J     r^,   i^sei   ULI-,    \~>    y^"    O-     i. 

^i     jjl     C<.     ^_V    ydJiJI    Ca.'     C-ltJlj    L^J     jU      .^wj    JUaJ    ^IrJl 

.    sjUj,   >jJ1    _^    ,1k.    y.    ^L*  j^JI  te^s   >sjte»  fcjül  ^L* 
>»   .    utJ     y     ±&-  ^Uj  J~j  >   ,u    >     ^    yjü    jy  wJ  JUUI 


L.  Man.  omel  '. 


2.  Man.     -^^'     j.  toUa  —  .    --   :.  Man.   ;U^. 


hab.  (jui  etait  surnomme  al-Mostansir  billah,  et  l'on  faisait  la  priere  en  son 
Dom  sur  les  chaires  des  mosqnees  Jans  toute  l'Ifrikiya.  i  Quand  tu  anras 
conquis  1'ItVikiya.  lui  dirent-ils,  tu  pourras  alors  attaquer  l'Egypte,  ä  la  fois 
par  terre '  et  par  mer.  a 

I  roi  de  France  se  rangea  ä  leur  avis;  il  rassembla  une  armee  et  attaqua 
Tunis  ä  la  töte  d'un  monde  considerable  et  d'une  reunion  de  rois.  .Mais 
Allali  fit  tomber  sur  son  armee  une  violente  epidemie.  Le  Franeais.  qui  est  le 
meuie  que  le  Roi  de  France,  en  monrut,  ainsi  que  plnsienrs  des  rois  qui  se 
tronvaient  reunis  avec  lui  devant  Tunis.  Le  reste  des  Francs]  rentra  dans 
leur  pays,  decu  dans  son  esperance.  Les  nonvelles  de  cet  heureux  evenement 
parvinrent  au  snltan  al-Malik  az-Zahir  qui  eerivit  des  lettres  pour  Les 
repandre  dans  tont  son  empire. 

En  l'annee  l»t^2  de  l'hegire,  le  khalife   des  Musulmans  etait  1'iinam  al- 

Hakim  lu-anir  Allah  Aboul-'Abbas  Ahmad:  le  snltan  de  Pempire  egyptien  et 

Syrien.  al-Malik  az-Zahir;  le  prince  de  la  Meeque.  Abou  Nama:  le  prince  de 

line,   Djammaz2   ihn    Shiha  al-Hosalni;    le    prince    da  Yemen.  al-Malik 

al-Mouzaffar  Shams  ad-Din  Yonsonf  ihn  al-Malik  al-Mansour  Nour  ad-Din 

Omar  ihn    Ali  ihn  Rasoul:  le  prince  de  Marrakesh,  au  Maghreb,  Abou  Hafs 

Omar,  lequel  portait  le  titre  d'al-Monrtida;  le  prince  de  Tunis.  Abou  'Abd 

.seil  Je  traverser  les  sables  Je  Barka  pour  attaquer  l'Egypte  par  terre.  en 

venant  de  Tunis,  etait  absurde.  —  2.  Ce  personnage  est  rite  dans  le  Manhal,  III,  '»  v  : 

-     Qommait  Djammaz  ihn  Shiha  ihn  Hashim  ihn  Kasim  ihn  Mohanna  ihn  HosaTn  ihn 

Anna  ihn  Daoud  ihn  Kasim  ihn    Abd  Allah  ihn  Thahir  ihn  Yahya  ihn  al -Hosain 

ihn  Dja'far  ihn  al-Hosaln  al-Asgbar  ihn    Ali  ihn  al-Hosain  ihn    Ali  ihn  Abi  Talib. 


[123]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  465 

JL*.i    l^^s-Ljj    Lpj      jI     /jj     XL&vs    <üil    Xx-       »>1    ,v-»'_y     k-^-v-»      -iT^JL     ,_JLLj'    j*t 

6j>k.jij»       jLÜJI      kiUJI      JjÄjL       U-»-L>j      ®5-W.       dLtl       ^       jC       y\        ^JÜ       J>1 

All    *   A£jw    ^jiJJl    j-pI»     Jj-alJI     dUJI    SLa-     v^^3    ijy^— "     (J•3^^    0*-"^'     '^    0*^  *  f"IINl" 

^^  j^aJI   jlii.  iJ^VI   ^iUJI  ^^^  u-o-Ljj  jmjm  j^jJI  ^r  JLkJ  JJLU1 


1.  Man.  .r-'1.  —  2.  Man.  J,i.  —  3.  Man.  ,  ^Lol  ecrit  sur  un  grattage.  —  4.  Man. 
omet  ,,y'^-.  —  5.  Man.  omet  -'-»—.  —  0.  Man.  .j^-J  /W  o£U'.  —  7.  II  faut 
probablement  »«Jl  iilj  v_^a.Lo.  —  8.  Lire ij^^f  sans  l'alif.  —  9.  Man.  omet  il*X 


Allah  Mohammad  i  1  > 1 1  Abi  Zakaria;  le  souverain  de  Dehli,  Nasir  ad-Din 
Mahmoud  ibn  Shams  ad-Din  Entetemish  ' :  la  souveraine  du  Rirman  etait 
Turkan  Rhatoun2;  le  souverain  du  Fars,  Abou  ßakr,  fils  de  l'atabek  Sa  ad. 
Le  prince  de  Mardin  etait  al-Malik  al-Mouzaffar  Rara  Arsalan,  fils 
d'al-Malik  as-Sa'id;  le  souverain  du  pays  de  Houm  etait  Uokn  ad-Din 
Kilitch  '  Arsalan  ibn  Ghiyas  ad-Din  Rai-Rhosrau  ibn  Ala  ad-Din  Rai-Robad, 
le  Saldjoukide;  le  prince  de  Hamah,  al-Malik  al-Mansour  Nasir  ad-Din 
Mohammad  *  ibn  al-Malik  al-Mouzaffar  Taki  ad-Din  Mahmoud;  le  prince  de*foi.i8i 
Homs,     al-Malik    al-Ashraf   Mouzall'ar    ad-Din    Mousa,    fds    d'al-Malik   al- 

1.  Le  nom  de  ce  souverain  se  trouve  sous  les  formes  ^ji^täi],  rz*zai)  Eltelemish 
et  nieme  ji-Äil  Ertetemish,  avec  l'altcrnance  l  =  r,  Entete-mish  =  Eltete-mish 
avec  l'equivalence  /  =  n.  Eltete-mish  est  le  participe  passif  en  -mish  du  theme  pas- 
sif  mongol  elte-kte-  du  verbe  elte-ku  «  ecraser,  broyer  »,  en  turk  elte-mek  «  battre 
un  ennemi  »,  avec  la  chute  de  -A-;  mish,  au  xinc  siecle,  etait  une  formative  du  parti- 
cipe passif  mongol  au  meme  titre  que  -ksan.  .£*\j.\  ou  rjWil  Ertemish  [Maninil,  1.  153  . 
qui  est  traduit  *La9  «  superiorite  »,  est  le  participe  passif  du  verbe  w-O^'  erte-mek, 
Variante  de  O-CJA  Cf.  *ijj)  erte  «  d'abord  »,  oXiuo!  erlern;  <•  les  premieres  Iueurs 
de  Taube  »,  .jjj-'l  erten  et  j-V*  erden  «  de  bonne  heure  ».  —  2.  Sur  cette  princesse, 
voir  YIHstoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  If,  page  552.  — 3.  On  explique  Kilitch 
Arsalan  par  «  le  sabre-lion  »,  Kilitch   ^--',  en  arabc   Kilidj    -li,  signifianl  sabre  en 

turk.  Cette  explication  est  denuee  de  tout  sens  :  kilitch,  ou  pluUJt  kalitch,  est  appa- 
rente  au  mongol  khallchi-khou  «  raser  » ;  cf.  khaltchaghcü,  khaltchighai  «  chauve, 
qui  a  perdu  son  poil  »,  qui  est  devenu  khaltcha'i  par  la  chute  de  -gh- ;  d'oii  Khalitch 
Arsalan  signifie  «  le  lion  deplume  » ;  il  semble  que,  dans  l'onomastique  de  cette  epoque, 
c.^3^1  soit  la  traductioD  de    J$s.  La  lecture  Arsalan  est  certaine,  le  mongol  marquant, 

d'une  maniere  qui  ne  fait  point  de  doutc,  V-a-  medial  de  ce  mot. 


466  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [124] 

<—  j-U    iL      V«     f-lyjJl     jü    <C_JI    bÄA     ,jj    ist?^     tltf  JLfc»-     ^r^VI     J>-£-«A>      ^iaJLJI 

«XlaTj  ^p-^  ■'-ü  (3     POt**"*    ■—■"^  ^ijli-  ,«*—>'  U~«»-  &]_/■»'    0^  jt*    f»*    ^p-'  uUj   i_Ji 

>    Aj  1     <U     JjJlLS     jL-ÄM     Li«    j»j^>     /y»J     Ll£     »jAstLJ'    j\z*£-     ULä-sJ    lj~-aJ     ^    1*1  y      *y« 
?iÄS    (^k^-j/l    i'jJu    iy»»«J>    AA.«^-    <V**    U~-a-'     ic^    '-s*1*-    W™1    i_J    *     •**■«    xmZsö    LlX^.) 

1.  Ce  mot  bahradja,  dans  le  sens  de  «  se  promener  pare  de  tous  ses  atours  pour 
aguicher  le  public  et  se  faire  admirer  »,  est  le  denominatif  de  bahradj,  lequel  est  la 
transcription,  avec  m  =  b,  de  mahärädj  «  prince  »,  du  sanskril  ♦ifjuj^l  mahärädja. 
Bahradja  signifie  donc  «  se  promener  en  faisant  le  prince,  ou  la  princesse  ». 


Mansour  Nasir  ad-Din  Ibrahim,  fils  d'al-Malik  al-Moudjabid  Asad  ad-Din 
Shirkouh;  le  gouverneur  '  ä  Damas,  l'emir  Djamal  ad-Din  an-Nadjibi.  Ce  fut 
cette  annee  que  Ton  termina  l'edification  du  College  d'al-Malik  az-Zahir, 
qui  se  trouvait  dans  le  lieu-dit  «  entre  les  deux  forteresses  ».  On  en  avait 
commence  la  construction  au  commencement  de  l'annee  (560. 

Gelte  annee,  des  cadavres  apparurent  dans  le  canal  du  Caire2,  et  on 
accusa  ä  leur  sujet  une  quantite  de  gens ;  cela  dura  pendant  un  mois  et 
quelques jours  encore.  On  sut  ensuite  qu'une  femme  dune  grande  beaute, 
nommee  Ghazia,  se  promenait  fastueusement  dans  un  costume  magnifique,  et 
qu'elle  inspirait  ä  ceux  qui  la  voyaient  le  desir  de  la  possöder.  Elle  etait 
accompagnee  dune  vieille  femme  qui  traitait  pour  eile  avec  les  hommes  qui 
avaient  envie  de  pecher  avec  eile ;  eile  leur  disait  :  «  II  lui  est  impossible  de 
recevoir  un  homme  dans  un  autre  endroit  que  dans  sa  propre  maison,  car 
eile  craint  pour  sa  securite.  »  Gelui  que  la  violence  de  sa  passion  faisait  ainsi 
courir  au-devant  de  la  mort  souscrivait  ä  ces  conditions  et  partait  avec  eile. 
Tandis  qu'il  etait  oecupe  avec  la  jeune  femme,  deux  hommes  surgissaient, 

1.  Na'ib  as-saltana,  litt.  «  le  Substitut  dans  la  souverainete  »,  quelque  chose  comme 

un  lieutenant  general.  —  2.  II  est  question  de  ce  canal  dans  le  Khitat  de  Makrizi,  man. 

arabe  1731,  fol.  49  v°.  II  se  trouve,  dit  cet  auteur,  en  dehors  du  Caire,  ä  l'ouest,  entre 

cette  ville  et  Maks  ,i~v  ;  dans  les  premiers  temps  de  l'Islam,  il  etait  connu  sous  le  nom 

de  «  canal  du  Commandern-  des  croyants  »,  et  les  gens  du  coinmun  le  nommaient  cou- 

ramment  «  canal  de  Ilakim  »,  du  nom  du  klialife  fatimite  al-IIakim  bi-amr  Allah;  ils 

l'appelaient  aussi  Khalidj  al-Louloua  iyyi]  ^.Jä,  ou  «  grand  canal  »  v~Jül  Js-',  ibid., 

C"      .  C" 

fol.   294  v°.  Ce  canal  etait  tres  ancien,  et  les  Egyptiens   n'hesitaient  pas  ä  prelendre 

qu'il  fut  creuse  par  le  pharaon  legendaire  Toutis,  fils  de  Malia,  souverain  de  Memphis. 


[125]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  '.67 

U  2UU3  iM^i    lJ^j  ^   t>  l*Xc.   ^>  lil»  ^  £**»    ^  ^lc  üil^JI 

U^l    ^^x   jl    LL>    j^j    Ul^-jlj   As    Sl^l    l!Xe    IJ    cJLsj    Jy^    V^    ^^r1-* 
JUJIj  «jLlJl  j,  <~U   *   CjjJi   L.  U^UI    ^L^   ütj   gl   ^ir  jl  L^jlj  Sx^foi.is 

Ja,lj    ÄkiUl     l^tJ     Jl     p     ®£jUJl     ^i^allj     ^-^     CÜ-^J     j^Jl     ^rlj     V    ^^    £* 

Syklill   J>u   Jl  ijWl    .sÄ   l*j^li   U>    jt   JU   LJI    iU*    ijUJI    je  U^i- 
3**jJ»j   »ai^ls    j^lj   C*— iJI    -H»-y    jl-^    p^3    JL^    v4/    ^^    *-^  ^I^j 

1.  Lire  .,-.=.,.  —  2.  Lire    .i^b,  aJ&äJ,  etmieux,  ä  l'aoriste,  l^ä-lj  s&di».  —  3.  Lire 


le  tuaient,  et  prenaient  tout  ce  qu'il  avait  sur  lui,  ainsi  que  ses  vetements. 

Ces  gens  changeaient  constamment  de  domicile  dans  la  crainte  que  Ton 
ne  vint  ä  connaitre  la  facon  dont  ils  vivaient,  et  ils  finirent  par  aller  demeu- 
rer  en  deliors  de  la  porte  Bah  ash-Sha'riyya  ',  sur  le  canal.  II  arriva  alors 
qu'il  y  avait  au  Caire  une  habilleuse  tres  connue;  la  vieille  femme  vint  chez 
eile,  et  lui  dit  :  «  Nous  avons  chez  nous  une  dame  que  nous  marions; 
nous  voudrions  que  tu  te  charges  de  lui  faire  sa  toilette,  ainsi  que  de  la 
parer  de  la  facon  la  plus  splendide,  et  que  tu  apportes  avec  toi  tout  ce  que 
tu  pourras  en  fait  de  robes  et  de  parures.  Nous  recompenserons  ton  office 
d'une  facon  magnifique.  »  Elle  fit  promettre  ä  1'habilleuse  de  venir  chez  eile 
durant  la  nuit.  Celle-ci  se  chargea  de  tout  ce  qu'elle  put  *  en  fait  de  robes  *  iv>i.  is- 
et  de  parures ;  eile  se  fit  accompagner  par  une  jeune  esclave  qui  lui  apparte- 
nait  et  vint  chez  ces  gens;  eile  penetra  chez  eux,  et  son  esclave  la  quitta2. 

Ces  miserables  tuerent  1'habilleuse,  et  son  esclave  ne  la  vit  pas  revenir; 
eile  vint  alors  la  chercher  et  demanda  ce  qu'elle  etait  devenue,  mais  les 
gens  chez  qui  1'habilleuse  etait  entree  lui  dirent  qu'ils  ne  savaient  pas  de  quoi 
eile  voulait  parier.  Elle  se  rendit  chez  le  gouverneur  du  Caire  et  lui  apprit 
ce  qui  se  passait.  II  monta  ä  cheval,  fit  une  perquisition  dans  la  maison,  oü 
il  trouva  la  jeune  iille  et  la  vieille  femme,  qu'il  fit  prisonnieres;  il  les 
pressa  de    questions,   et   elles    finirent   par  avouer  leurs   crimes,  ainsi    que 

1.  Makrizi,  dans  le  Khitat,  man.  arabe  1731,  fol.  315  r°,  mentionne  cette  porte.  Elle 
avait  pris  ce  nom  d'une  tribu  de  Berbers,  nommes  les  Banou  ash-Sha'riyya.  —  2.  Cette 
jeune  fille  portait  les  paquels  de  vetements  et  n'avait  pas  ä  preter  son  oflice  ä  1'habilleuse. 


468  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [126] 

c^oYI       *jL£     ^     Aa-Ij     *y_     ,_j     4™.*it'l     lj^^J     (»A^^      jliaJLJl      IjjJÜäJ         i^Ci     Üji^o     S-ji»- 
>-J;««^     L'-Cfr     IjJljj     i-i-i»    ^1      \y\     *f\     JuS_J    ®  kio'Uj     ,3~«y_     ^läl     £>*     J^üLL>li     ÜJ^YI     ,J 

JUS   i—Iji^   ^ylj    ^    jyjjl   ij*»,    ^ä!|    jIseIA)   j»*Aa.|    Jlä   Ij^*-   Uis   fc^Li   ^»-   UJi 

1.  Makrizi,  qui  raconte  cette  histoire  en  abrege,  dit  plus  clairement  dans  le  Sou- 
louk,  man.  arabe  1726,  folio  159  r°  :  kJ^ä)'j  vjub  Jiyli^  JjJ!  ^  'jj-t^'j  «  üs 
revelcrent  l'existence  dans  la  maison  de  caves  que  Ton  avait  remplies  de  cadavres  » ;  la 
tournure  employee  par  Moufazzal  est  tout  ä  fait  vulgairc.  —  2.  Pour  ._-^J^>  *j£l     c^ 

ja.) ;  en  arabe  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  vulgairc,  on  a  soude  k ,  ä     c=="\  ce  qui,  en  langue 

classique,  n'offre  aueun  sens;  cette  forme  indique  une  prononciation  nadji  lek  b-toubib 
akhir,  qui  est  devenu  nadji-b  lek  toubib  akhir.  —  3.  Nowairi  nomme  la  jeune  femme  qui 

fut  riieroi'ne  de  cette  histoire  (man.   arabe   1578,  fol.  25  recto)  isb-s-M  w:lc   «   Ghazia 
Fdtrangleuse  ».  d'oü  il  suit  qu'il  faul  lire  ÄäLsr!  J^s-~>;  le  manuscrit  a  isb-s-L 


ceux  des  tleux  hommes  et  d'un  autre  individu,  briquetier  de  son  metier, 
qui  faisait  cuire  les  briques. 

Quand  ils  avaient  tue  un  homme,  ils  portaient  le  cadavre  cliez  le  fabricant 
de  briques,  lequel  le  brülait  dans  son  four,  de  teile  sorte  que  l'affaire  restait 
cachee;  on  sortit  de  la  maison  une  cave  pleine  de  cadavres'.  On  avertit  le 
sultan  du  crime  de  cette  bände,  et  on  les  cloua  ä  la  potence  tous  les  cinq,  le 
memejour.  Les  emirs  implorerent  ensuite  en  faveur  de  la  jeune  femme  qui  fut 
remise  en  liberte"  ;  eile  survecut  deux  jours,  puis  eile  mourut. 

On  a  raconte  que  ces  gens  etaient  alles  trouver  un  medecin,  et  lui  avaient 
dit  :  «  Nous  avons  cliez  nous  un  malade.  »  Quand  le  medecin  se  presenta 
cliez  eux,  ils  le  tuerent.  Lorsqu'on  les  cloua  ä  la  potence,  Tun  de  ces  mise- 
rables dit  au  charpentier 2  qui  lui  enfoncait  les  clous  dans  les  membres  : 
«  Menage-moi,  car  je  suis  malade.  »  Le  charpentier  lui  repondit  :  «  Tu  veux 
que  nous  t'amenions  un  autre  medecin'1.  »  Apres  cela,  on  convertit  la  maison 
dans  laquelle  ils  avaient  vecu  en  mosquee,  et  cette  mosquee  est  connue  aujour- 
d'hui  sous  le  nom  de  Masdjid  al-Khannaka  (la  mosquee  de  l'etrangleuse). 

Cette  annee,    lloulaoun  fit  mettre  ä  mort  Zai'n  ad-Din  al-Hafizi,   lequel 

1.  Comprendre  que  Ton  sortit  une  quantite  de  cadavres  qui  remplissaient  une  cave. 
-  2.  Lequel  jouait  lc  role  de  bourreau.  —  3.  Pour  le  tuer,  comme  le  premier. 


[127]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  469 

4ü'    ic   ^U>ic   «  ^...Ifl.i'U  cü   CJ,   viU*    ^>U  c~.Ai»   ^i*  Jj.Hl.   ^Lt^Uj 

cL.  J*ii  ^Ül  dÜUl  ^j^  Jl  ^  f®^??-  <-W  ö-  «*•>'  J^  fkll  *  v^u  '  '"'' lyr- 

vjlj^  cJlj  J^UI  J  ^ic  G-jli-  ^aILüI   J  ^yw  c-JLi  ^—2.^  ^^l^  ^'Ix;'  lic^ij 

k^il     S^     CjO     aJ      .i-Icj    Sjä      slljL     ,£_jJ1      Ij-J^i     u-Ä^    *UI     A^-j     ^    4X^1)1     A—Ji 

J.  II  faul  <1~S ;  dans  Ia  langue  de  cet  historien  ^  et  ^>  sont  Äquivalents,  et  ces 
deux  l'ormes  se  prononcaient  egalement  tabata. 


se  nommait  Salman  ihn  al-Mouayyad  ibn  'Amir  al-'Akrabani,  avec  toute  sa 
famille,  ses  parents  et  ses  enfants.  Houlaoun  l'invectiva  ainsi  :  «  J'ai  acquis 
la  certitude  de  ta  mauvaise  iniluence,  qui  se  joue  des  destinees  des  empires ; 
en  efTet,  tu  as  tout  d'abord  servi  Ie  prince  de  Ba'albek  en  qualite  de  mede- 
cin,  puis  tu  l'as  trahi;  tu  t'es  eutendu  avec  ses  officiers  pour  l'assassiner, 
de  teile  sorte  qu'il  a  ete  tue.  Ensuite,  tu  es  passe  au  service  d'al-Malik 
al-Hafiz,  par  le  nom  duquel  tu  es  conuu  ' ;  puis  tu  as  complote  contre  lui  avec 
al-Malik  an-Nasir,  prince  *  de  la  Syrie,  si  bien  que  tu  l'as  fait  sortir  de  la  »fol.  L9r° 
forteresse  de  Dja'bar2. 

«  Alors,  tu  t'es  rendu  ä  la  cour  d'al-Malik  an-Nasir;  ce  prince  t'a  comble  de 
toutes  sortes  de  bienfaits,  tels  que  ta  passion  n'aurait  jamais  pu  les  con- 
cevoir;  tu  l'as  trahi  pour  moi,  si  bien  qu'il  lui  est  arrive  ce  qui  lui  est  arrive. 
Ensuite,  tu  es  passe  ä  notre  service 3 ;  je  t'ai  accable  de  faveurs  telles  qu'elles 
ne  t'etaient  jamais  venues  dans  l'esprit;  c'est  alors  que,  pour  m'eu  temoigner 
ta  reconnaissance,  tu  as  commence  des  menees  seditieuses,  et  que  tu  t'es 
mis  ä  entretenir  une  correspondance  avec  le  souverain  de  l'Egypte.  Tu  es 
avec  moi  pour  l'apparence  exterieure,  mais,  au  fond,  tu  es  mon  ennemi.  On 
ne  peut  mieux  te  comparer  qu'a  une  gourde  qui  flotte  ä  la  surface  de  l'eau  ; 
quand  le  vent  la  frappe,  eile  va  lä  oü  il  la  pousse.  »  Houlaoun  enumera 
ensuite  un  grand  nombre  des  crimes  dont  al-Hafizi  s'etait  rendu  coupable,  et 
je  les  passe  sous  silence,  parce  qu'il  serait  trop  long  de  les  rapporter. 

1.  Zai'n  ad-Din  al-Hafizi  etait,  comme  l'indique  son  surnom,  al-IIafizi,  le  serviteur 
d'al-Malik  al-Hafiz.  —  2.  Lc  sultan  al-Malik  al-'Adil  avait  donne  ä  son  fils,  al-Malik  al- 
llafiz  Arsalan-Sliah,  eette  forteresse  de  Dja'bar.  —  3.  Au  service  des  Mongols. 


470  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [128] 

y»iyi  duui  jikjui  ji  ^*LkJi  dLUi  i^  j  jiJLi  ^i  4£j  ul*3  ®y^y  i^ 

<x-  "T-^ii  -J'  LUI  ^"itj  Jj-i-o  Zw«  ^liVl>  v_ij^*-»JI  Aaj>-1  (V-^i  il*fr  *l=-l  1&-Cwl 
LtS  4-i-l  JI  i_^XXj  jl  iv^lj  lA-j»  U'lj  *J  i_w'j_)  («J'JJ  *oL«  y^^Ki  JY*"*  L?  ^^^  (***  J 
«LiblksYl    ^   4-^SJU„    ^3    jlLUI    JjLlSC    j   <-^3    ^    i^xJij    <J    jUaJLJI    iXJ    aJ    «i^a, 

•C^i     jLfrl  'j    jLxJI    <J  1^.1     >_J'lSI     jl    C~«J£-    -*ij    j-lzäi    i.-.,-.    j  i>~i    d)-A.     (j     «iJ    lÄA 
'fui.  i»v".  J-,.   *   1^  mjjle   -;  JÜj   ^   J3jYy>    •üil^,  pJü    «J^t    Li   *jl£V   fl±JI_;  ^^, 


1.  Lire     -eJou>!.  —  2.  Man.  omet  j,  qui  n'est  pas  indispensable,  aJjJ  lO  -     pouvant 
etre  en  apposition  ä  .LxM  ijl^t. 


Parmi  les  faits  qu'a  racontes  Ibn  Shaddad  dans  l'histoire  d'al-Malik 
az-Zahir,  il  y  a  que  ce  sultan  inanda  aupres  de  lui,  de  Hamas,  le  frere  de 
Zain  ad-Din  al-Hafizi,  'Imad  ad-Din  Ahmad,  qui  etait  connu  sous  le  nom  d'al- 
Ashtar;  il  le  retint  durant  quelques  jours  aupres  de  lui,  puis  il  le  congedia; 
il  le  gratifia  de  cinq  cents  dirhems  par  mois,  et  il  lui  assigna  une  excellente 
probende.  Le  sultan  lui  ordonna  d'ecrire  ä  son  frere  une  lettre  dans  laquelle 
il  lui  apprendrait  quelles  etaient  ses  intentions  ä  son  egard,  et  au  cours  de 
laquelle  il  lui  ferait  son  eloge ;  il  pria  al-Ashtar  de  presser  vivement  son  frere 
d'entrer  en  correspondance  avec  lui  ',  et  de  lui  dire  qu'il  s'engageait  ä  lui 
donner  en  lief  ce  qui  lui  ferait  plaisir,  et  ce  qu'il  choisirait  lui-meme2;  «  et, 
apres  cela3,  (ajoutait-il),  tu  seras  entierement  libre  de  determiner  si  tu  restes 
(cbez  lloulaoun),  ou  si  tu  viens  (ä  ma  cour)  ». 

Ouand  Zain  ad-Din  al-Hafizi  recut  ces  lettres,  il  les  porta  ä  lloulaoun, 
et  il  les  lui  donna  ä  lire;  il  lui  dit  :  «  Le  souverain  de  l'Egypte  ne  m'ecrit 
dans  ces  termes  que  pour  que  cette  correspondance  tombe  entre  tes  mains, 
et  pour  que  cela  soit  la  cause  que  tu  nie  fasscs  mettre  ä  niort.  Mais  j'ai  le 
dessein  d'ecrire  ä  ses  grands  einirs  et  aux  notables  de  son  empire,  en  Egypte 
et  en  Syrie,  pour  lui  tendre  im  piege,  comme  il  m'en  a  tendu  un.  » 

lloulaoun  ne  fut  pas  de  cet  avis,  mais  al-Hafizi  revint  plusieurs  fois  ä  la 
fol.  i'j  v°.  charge  ä  ce  sujet,  *  de  teile  sorte  qu'il  finit  par  lui  en  donner  la  permission.  11 

1.  Pour  trahir  lloulagou,  prince  niongol  de  Perse.  —  2.  Dans  l'empire  egyptien.  — 
•'S.  Quand  tu  auras  reyu  ces  fiefs ;  la  ruse  etait  assez  grossierement  tramee,  car  il  etait 
evidemment  impossible  ä  une  personne  qui  vivait  a  la  cour  mongole  d'accepter  des  apa- 
nages  en  Lgypte,  sous  peine  d'attirer  sur  eile  les  plus  terribles  soup^ons. 


[129]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOÜKS.  471 

jM  dlUI  jlkUl  ju    J   c-Sji  'T^V!  j.  fcL».  J\  te   ^  dUi  j  <J  jil 

jjsj  iUJ    «    i_**£3l    JU>3  <~c  i<^!l    JjjJ   Ij-i^t    <)'_p   dUi  J  \\j   ^>ya£j\$  jjjVy» 

,5^9  ^-JjJl  Jl»  ®düj  jjA*ü  *j>L*  j  ^x5ol  jy^j  |>t^  j^l  «•:  J^  ppül  *U»-I 
Lit   („ äs»s    jjjV**   ^    ^t-Uäs    *_*lx)l    IjJ    lj-*f-_^s    L»j-i>3   UjÄi-l«    >-»  1*1)1   jÜ!    Jjp' 
®dlU   Jlcl   4Ü3  ^^iisUJI   jipl    vj^'   ^LJ   ^!   cJliCs  Lft^l  i^Sj 
dUUI   }U>-   c^L;'  Lo  |*^U-    J*   d!_ji»Jlj  oi-liJlj  ÄJLi-j  ^"-3  .!>%"  c-   cJioj 
jl  ^AliiJI  dlUI  J\  2^\  lj-93  JUr  <u)l  l*^j  J\  jy^  *Ils  ^^  ^U  ^i^Vl 

1.  Forme  vulgaire,  pour  uSS.  —  2.  Nowairi  dit  plus  clairement,  folio  27  r°  :      <j£\ 


ecrivit  alors  des  lettres  ä  plusieurs  des  emirs  (egyptiens),  lesquelles  tombe- 
rent  entre  les  mains  du  sultan  al-Malik  az-Zahir;  ce  prince  comprit  qu'elles 
ötaient  une  ruse  pour  repondre  ä  celle  dont  il  avait  use  ä  l'egard  d'al-Haüzi. 

Le  sultan  lui  ecrivit  alors  pour  le  louer  d'avoir  montre  ses  lettres  ä 
Houlaoun,  et  pour  lui  dire  qu'il  approuvait  entierement  sa  conduite,  puis- 
qu'il  les  avait  montrees  pour  detourner  les  soupcons  de  sa  personne.  II 
envoya  ces  lettres  par  des  courriers  avec  lesquels  il  convint  quo,  lorsqu'ils 
arriveraient  ä  la  rive  du  Djazirat  ibn  'Omar',  ils  se  depouilleraient  de  leurs 
vetements,  comme  s'ils  s'etaient  sauves  a  la  nage,  qu'ils  emploieraient  toutes 
les  ruses  pour  se  cacher,  de  teile  sorte  que  Ton  crüt  qu'ils  s'etaient  noyes, 
les  lettres  du   sultan  se   trouvant  dans  leurs  vetements.  Ils  agirent  ainsi. 

L'historien  a  dit2  :  Les  officiers  des  Tatars  apercurent  ces  habits,  ils  s'en 
saisirent,  les  examinerent,  et  ils  y  trouverent  les  lettres  (du  sultan  al-Malik 
az-Zahir).  Elles  furent  portees  ä  Houlaoun  qui  en  prit  connaissance,  mais  qui 
ne  parla  pas  de  cette  affaire  (ä  al-IIallzi).  Ge  fut  la  cause  principale  de  la 
ruine  de  Zai'n  ad-Din  al-Hafizi.  Allah  seul  connait  la  verite  sur  cet  evenement! 

L'annee  663  commenca,  le  khalife  et  les  rois  se  trouvant  dans  le  memo 
etat  que  l'annee  precedente,  ä  l'exception  d'al-Malik  al-Ashraf,  prince  de 
Iloms,  qui  s'en  etait  alle  vers  la  misericorde  d'Allah  le  tres-haut.  Cette 
annee;  al-Malik  az-Zahir  apprit  que  quelques  hommes   se  reunissaient  tres 

1.  Pour  comprendre  ceci,  il  faut  savoir  que  l'une  des  rives  de  l'Euphrate  etait 
ögyptienne,  l'autre  mongole.  —  2.  Nowairi,  dans  son  FJncyclopedie,  folio  20  v°,  raconte 
cette  histoire  dans  les  memes  termes;  c'est  lä  que  Moufazzal  l'a  copiee. 

PATR.    OR.   —    T.    XII.    —   F.    3.  32 


472  MOUFAZZAL  lli.X  ABIL-FAZAIL.  [1301 

p*3  fi[£i\   J  b-H>33  -L»kJl   Ij^lj  ^  j^Ij  jlj   J   olijVl   iJlc  1^1=*,   ^L^ 
jl  ^1  x>*  viJWi   Jfiislj  ^JJ  iJt   ^*^3  ^o^  ^^  iJ^j  **-*.»-!  ^-»~i  ^^   *->*^»* 

S^ftlaJl.    J\ß     ^j\y     ^    4frL=>-     glA     jlkUI     2  «JaS     LjJj     ®A>I      «*    1\'asA     ^ä,     V 

jÜaUl  £»*J3J»UI  ^Us  iUall  «r^r  jj>'  1^  jl^c   Jb  l^_i  J"|   x»*  1^  ULi 
^UJLJI  p_, ]jü  sdJ  J  ^  ^UJUU  oXJi  J^'U  sJyJ!  ^  j«J|  J|  ^»|  ^r 

1.  5/c,"    lire   J-a-l.   —  2.   Nowai'ri  dit,  folio  27  r°  :    ^_>!y    ■  **    ÄcUs.     ^Jo!    Jj  ... 

...iLu,  ^j>  ^j>3.})jz;  man.  i^J\  , ,1^5,  ä   corriger  en  jLJl    , ,ly,  d'apres   ce   qui  est 

dit  dans  Nowai'ri,  et,  un  peu  plus  loin,  par  Moufazzal.  —  3.  Man.  JaJ«3l. 


frequemment  dans  la  maison  de  Tun  d'eux,  qu'ils  y  mangoaient  lc  toutmadj  ', 
et  qu'ils  sc  repandaient  en  attaques  contre  le  gouvernement.  Ils  etaient  trois 
individus  :  Tun  d'eux  fut  cloue  ä  la  potence;  Sonkor  at-Tourki  fut  aveugle, 
et  on  lui  coupa  les  inains  et  les  pieds;  le  troisieme  fut  remis  en  liberte.  Le 
sullan  ordonna  ensuite  que  desormais  aueun  emir  ne  se  reunit  avee  un 
autre  2 . 

Cette  annee,  le  sultan  fit  couper  les  mains  de  plusieurs  des  Substituts  du 
gouverneur  du  Gaire,  des  ofliciers  de  la  police,  des  gardes  de  la  ville,  des 
veilleurs  de  nuit;  la  cause  en  fut  que  des  vaurierts  s'etaient  montres  au  Caire, 
fol.  2or°.  *  et  qu'ils  avaient  commis  toutes  sortes  d'exces.  Ces  bandits  etaient  ensuite 
venus  attaquer  les  Arabes  qui  campaient  au-dessous  de  la  Citadelle  3 ;  cela 
provoqua  un  tumulte  que  le  sultan  entendit,  et  il  apprit  (ainsi)  ce  qui  se  pas- 
sait.  Le  lendemain,  ä  la  premiere  heure,  le  rapport  de  la  matinee  monta  ä  la 

1.  D'apres  le  dictionnaire  persan  de  Johnson,  TUo  designe  le  vermicelle,  le  maca- 
roni,  mais  c'est  un  plat  d'originc  lurke,  comme  son  nom,  car  le  Sangilakh  explique 
~.Ljy  par  «  päte  en  forme  de  fils  » ;  la  forme  -iL'y ,  qui  est  donnee  par  Pavet  de  Cour- 

teille  dans  son  Dictionnaire  turk-oriental,  est  une  faute  qui  remonte  au  Khilasa-i  'Ab- 
bassi,  lequel  est  l'abrege  assez  medioere  du  Sanguilakh.  Toutmadj  est  en  rapport  avec 
le  turk  tout-makh  «  manger  »,  et  avec  le  mongol  toutour-gha,  qui  designe  le  riz;  cf.yar- 
ghou  et  yar-ligh.  — ■  2.  Cette  maniere  d'exprimer  l'ordre  de  Baibars  est  ridicule,  et 
Nowai'ri  dit,  d'une  faijon  beaueoup  plus  claire,  que  le  sultan  fit  paraitre  un  rescrit  par 
lequel  il  etait  defendu  ä  deux  emirs  de  se  reunir,  evidemment  pour  critiquer  les  acles  du 
gouvernement,  dans  un  memeendroit.  —  3.  De  la  Citadelle  de  la  Montagne,  qui  domine 
la  ville,  et  dans  laquelle  residerent  les  priaces  ayyoubites  et  les  sultans  mamlouks. 


[1311  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  ',:;>, 

J»  j£^  ^  J*    ^  CA  (Jj  cH    ^->J   ^    Jüül   ^   L^  >-JI  r^J 

jU  ^£U1  ^  J  J->  ijl>  ^Ul  Jljp»!  ^  i>U)l  JI  f^ju  Jji  jl^  ^lüll 

sO»   vjL.1  ^il   U_»   jl<j   ^U^  ^Ul    „    lyu    iLY^I    J*l    ***>    JIS   jj^J^C 
jlLLJI   JnrJ  UjU^  S^Jl  ^b  jb.ll   Jjj.  j**  J\   jl^Vl  üjj   l,ij  ®^k£)l 


1.  Lire  ä=^.;  Nowai'ri,  folio  27  r°  :  J,!^! 


^■Ssj>  jz.»    ^y. 


Citadelle;  il  ne  contenait  aucune  mention  de  l'incident  qui  s'etait  produit; 
le  sultan  bläma  la  conduite  du  gouverneur,  et  il  dit  :  «  Ni  les  Substituts  du 
gouverneur,  ni  les  officiers  de  la  police,  ni  les  gardes  de  la  ville,  ne  nie  don- 
nent  le  moindre  detail  sur  cette  eehaull'ouree.  » 

On  a  dit  que  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  descendait  quelquefois  au  Caire 
apres  s'etre  deguise,  de  facon  ä  se  rendre  meconnaissable,  pour  vöir  com- 
ment  les  gens  se  comportaient.  Une  fois,  il  apercut  im  homme,  qui  etait  Tun 
des  officiers  de  police  du  Palais  du  gouvernement,  lequel  tenait  une  femme  ä 
laquelle  il  avait,  de  sa  niain,  arrache  les  vetements  qui  cachaient  son  sexe;  les 
gens  se  tenaient  lä  immobiles,  et  nosaient  pas  interpeller  le  policier.  Le  sul- 
tan s'ecria  :  «  G'est  de  cette  facon  que  tous  les  fonctionnaires  publics  se  con- 
duisent  avec  le  peuple.  »  Gela  fut  la  cause  principale  de  cette  aventure  '. 

Cette  annee  arriverent  au  Caire  les  nouvelles  qui  apprenaient  que  les  Talars 
etaient  venus  camper  devant  al-Bira,  et  quils  l'assiegeaient ;  le  sultan  fit 
partir  une  armee,  dont  il  donna  le  commandement  ä  l'emir  Izz  ad-Din  Ighan  2, 
lequel  etait  connu  sous  le  nom  de  Samm  al-Maout3,  ä  l'emir  Djamal  ad-Din 
Oughoush  al-Mohammadi,  et  ä  quelques  autres  generaux.  II  envoya  ä  l'armee 
de  Syrie  tout  entiere  l'ordre  de  se  joindre  ä  eux. 

1.  De  la  facon  impitoyable  dont  Bai'bars  traita  les  policiers.  —  2.  Dans  le  al-Manhal 
as-saft,  II,  41  r°,  jli>t,  ce  qui  montre  que  ces  noms,  au  moins  quelques-uns,  etaient 
transmis  graphiquement,  et  non  oralement.  Ces  deux  formes  sont  presque  egalemenl 
inexplicables,  ä  moins  que  ^lijl  ne  soit  pour  Yaghan,  lequel  trariscrit  le  mongol 
yaghan  «  rouge  »  ou  yakhan  «  elephant  ».  Ai"-khaz  signifierait  en  turk  <>  l'oie  noire  », 
de  ai  «  noir  »,  emprunte  au  chinois  he;  ce  nom  serait,  dans  cette  hypothese,  l'equi- 
valent  ouighour  du  mongol  Khara  ghalaghoun,  en  transcription  arabe  .}ii^J  \f.  — 
3.  Le  poison  de  la  mort:  un  individu  qui  vivait  ä  cette  meme  epoque  se  nommait 
0/!   *~  «  le  poison  des  Arabes  ». 


fol.  20  v 


toi.  20  V 


474  MOUFAZZAl,  IDN  ABIL-FAZAIL.  [132] 

,e~~£-     fjl-^'     J/«    (Jl    j£«    •*»    j^J    <C*Lsj    *l/^>    ^~^=J    i^>-     ^Jjt-J    ^pLJI    Cj«a^-U 

^  cJI   i-L*  Jj   ®^äJI  jL-OI     ]\    ^SLJI  »loLtj   Jj^-JU»-   Ijj^jj  lyü>-  jlj=- 

IpelLs    X-T    *U1    i^lj»     IftA*     Ij^jiAs     C*«aft)     JjVl     ^iU»-     jVLi*     <j    i_i_JL     £j_Lc    lp=lij 

ctUr    *^>-    ülL   <*J  \    j»T   ®lij    l^*?-    <J^-   W>*^    (*■''   ^^    <_?^    ^   ö^    dr*    t1-/*-? 
1.  Lire    r-    .^JLjüIj     JuJ!. 


Ces  armees  firent  leur  jonetion  et  marcherent  jusqu'ä  cc  qu'elles  arrivas- 
sent  ä  l'Euphrate  qu'elles  traverserent.  Le  sultan  avait  envoye  ä  Sharaf  ad- 
Din  'Isa  ibn  Mohanna  quelqu'un  pour  lui  ordonner  de  monter  ä  cheval  et 
d'aller  faire  une  ineursion  ä  Harran.  Quand  les  Tatars  apprirent  l'arrivee  des 
troupes  (egyptiennes)  et  le  raid  des  Arabes  contre  Harran,  ils  prirent  peur  et 
retrograderent,  decus  dans  leurs  esperances.  Les  armees  s'en  revinrent  alors 
en  Egypte. 

Cette  meme  annee,  le  samedi,  quatrieme  jour  du  mois  de  Rabi'  second,  le 
■  sultan  partit  *  pour  la  Syrie,  se  dirigeant  vers  Cesaree ;  il  vint  camper  devant 
cette  ville,  il  rinvest.it  et  la  conquit  par  la  force,  le  glaive  ä  la  main,  le  hui- 
tieme  jour  du  mois  de  Djoumada  premier;  mais  la  forteresse  continua  la 
resistance  apres  la  prise  de  la  ville,  pendant  dix  jours;  ä  la  fin,  le  sultan  s'en 
empara,  et  la  garnison  qui  s'y  trouvait  s'enfuit  vers  Saint-Jean  d'Acre.  Le 
sultan  fit  demolir  Cesaree,  et  il  la  rasa  jusqu'au  sol. 

Apres  cela,  il  conceda  tous  les  pays  qu'il  avait  conquis,  et  tous  les  dis- 
tricts  dontils  etaient  formes,  en  fief  aux  emirs  qui  avaient  assiste  au  siege  de 
Cesaree;  puis  il  partit  pour  Arsouf ',  qu'il  investit  et  qu'il  assiegea;  il  poussa 
le  siege  de  cette  place  avec  une  extreme  vigueur,  et  il  s'en  empara,  le  jeudi, 
vingt-deuxieme  jour  du  mois  de  Radjab,  Fisole2;  ensuite,  il  la  rasa  jusqu'au 
sol.  Les  nouvelles  de  cet  beureux  evenement  furent  portees  ä  Damas  et  au 

1.  Yakout,  I,  207,  nous  apprend  qu' Arsouf  est  une  ville  sur  le  rivage  de  la  mer  de  Syrie, 
ontre  Cesaree  et  Jaffa,  qui  fut  conquise  par  le  franc  Kondofri  c^jjS  de  Jerusalem,  en 
4i)4  de  llicgire;  eile  etait  en  la  possession  des  Francs  ä  l'epoque  ä  laquelle  Yakout  ecri- 
vait  son  dielionnaire  geographique.  —  2.  Ce  nom  provient  de  ce  i'ait  quo  Radjab  est 
suivi  de  trois  mois,  Zilka'ada,  Zilhidjdja,  Moharram,  pendant  lesquels,  ä  l'epoque  du 
Paganisme,  il  etait  defendu  de  faire  la  guerre. 


[133]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  475 

®dUJü  ij»\Jä\  J^jj  j^l  C^3  ^  Jlj  Ji-o  Jl  jJLiJI  ^~^3J  L^  ^jVl 
Ü'j  ju  S^l  J^  ^it  ^"C-  j  ^^s  ^J  ^-^  J»M-uJI  J*  <iJ~~i>  *^*J 
jLL-    ^1    jj.1   ijl«   -\   J&    Vjl    l^ii    'J^3   *^    f-^"   ^   J-*"-3    C-*~°J   ö^M 


1  Lire  ,»JJi)l  Jlx»  *>.  —  2.  Le  recit  de  cet  incendie  se  trouvc  dans  l'histoirc  de 
Nowalri,  folio  27  v°,  dans  des  termes  souvent  identiques,  mais  abreges;  Makrizi  le 
mentionne  egalement  dans  le  Khitat,  II,  folio  8  r°.  —  3.  y>UJlj  Lll>UI,  dit  Nowairi. 


Caire;  on  frappa  les  tambours  dans  ces  villes,  et  le  Gaire  fut  pavoise  poar 
celebrer  cette  victoire. 

Cette  ville  de  Cesaree  etait  une  cite  des  temps  anciens ;  eile  fut  conquise 
en  la  dix-neuvieme  annee  de  l'hegire,  apres  la  bataille  d'Adjnadai'n  '  et  la 
prise  de  Damas,  comme  cela  se  trouve  raconte  plus  haut  (dans  l'histoire  d'al- 
Makin).  La  premiere  fois  qu'elle  fut  conquise,  ce  fut  par  Mo'aviya,  filsd'Abou 
Sofian;  cinq  mille  Musulmans  trouverent  la  couronne  du  martyre  sous  ses 
murs,  et  ce  fut  lä  que  s'arreterent  les  conquetes  des  Musulmans  en  Syrie, 
laquelle  contree  tomba  tout  entiere  au  pouvoir  des  Musulmans.  Louanges 
en  soient  rendues  ä  Allah,  le  Maltre  des  mondes  ! 

Cette  annee  eut  lieu  le  celehre  incendie  de  la  Batiliyya  2,  dans  lequel  furent 

1.  AdjnadaTn  est  une  petite  localite  voisine  de  Ramla,  dans  le  canton  de  Bait  Djibrin 
(Yakout,  I,  137),  qui  est  celebre  dans  l'histoire  musulmane  par  la  bataille  qui  s'y  livra 
entre  les  Arabes  et  les  Byzantins,  sous  le  regne  d'IIeraclius;  si  Ton  en  croit  les  tradi- 
tionnistes  islamiques,  cent  mille  Grecs  y  trouverent  la  mort.  —  2.  La  Batiliyya  est  au 
Caire,  comme  l'ajoute  Nowairi,  et  comme  on  le  sait  par  Makrizi.  Misr,  ou  Fostat,  est 
une  ville  absolument  differente  du  Caire;  c'etait  ä  Fostat  que  sc  trouvait  le  siege  du 
gouvernement  des  souverains,  tels  les  Ikhshidites,  qui  ont  regne  sur  l'Egypte  avant 
les  khalifes  'Obaidites.  En  fait,  les  deux  villes  se  rejoignaient,  car  les  habitants  du  Caire 
avaient  construit  des  maisons,  en  dehors  de  la  porte  de  Zawila,  jusqu'ä  Misr  (Makrizi, 
Khitat,  I,  fol.  295  r°).  Le  Caire,  comme  Ton  sait,  fut  bäti  par  le  kaid  Djauhar  {ibid.,  fol. 
296  i°).  La  rue  de  la  Batiliyya  LiLU!  u.U.  est  citee  par  Makrizi  dans  le  Khitat,  incidem- 
ment  dans  le  tome  I,  297  v°,  307  r°,  et  dune  facon  plus  speciale  dans  la  description  des 
rues  du  Caire,  II,  folio  7  v°;  eile  avait  recu  son  nom  de  gens  que  l'on  avait  appeles  les 
Batiliyya  «  ceux  qui  n'ont  rien  regu  »,  parce  queal-Mo'izz  n'eut  rien  ä  leur  donner 
quand  ils  se  presenterent  devant  lui  lors  de  la  distribution  qu'il  fit  au  peuple.  Cet 
.incendie  passa  en  proverbe  dans  la  population  du  Caire,  et  l'on  disait  couramment  de 
quelqu'un  qui  avait  bu  de  l'eau  en  quantite  immoderee  qu'il  avait  le  feu  de  la  Batiliyya 
dans  le  ventre;  le  desastre  avait  ete  si  terrible  que  la  Batiliyya,  ä  l'epoque  ä  laquelle 
ecrivait  Makrizi,  ne  s'etait  pas  relevee  de  ses  ruines;  en  735,  le  tawashi  Bahadour 
al-Mokaddam  y  fit  quelques  constructions,  lorsqu'il  s'y  bätit  un  hötel. 


476  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [134] 

<k=>Jl     iäj   Ja  Uli    >uj    ij^ls-l  X?    "CjA^Ji    ».ii^-il   jJ^-    LLsj  jlSj      7r_^    (»j  üj^-i-Ji 
<;ls   4rjl*£  /jXw    Jj  <^  <üs1   (b^o  ^»sliJI  iy   ^^   Cäi}  joj  ^»dl  ^^   JlaJt 

C^>ol     iiJLl^M    ij<-i-<       t Ä-JU)    «ÖjJäi     JJjpdl     jLSj     jUo    ,_jjn    i^-tcj    i c-J     jJl     TT'-5-' 

*  fol.  21  r-  ^Ul   ^j^äI   U  i^L<!  Jü>-  aljj  ^.Vl   lÄ*  *  ^j   «j-UI    *»AaJ   Jl    1^3  4jUIj 

1.  Sic;  lire  t.b     ,  JL,  Üj'^j'.  —  2.  Alan.  ~  »i;  Nowairi  _  i.  —  3.  Man.  >»_ajIsü;  Nowairi 
^.•L...  —  4.  Nowairi  dit  :    ^Jz  lüj    jITj    ,ji    &j^    »pfci*JI    l#^    ^    jj^l   ^J^ 

J±U\  J*j  U  J^  oX)5  jjJU«  ^UJI  jt^l  glij  teMl  J*  LkJ!  ^jLJj 

^obio!     .jjL*».!    ^y    ^-JjÄJ!    -^1    folio    27   vn ;  la    phrase   de  Moufazzal  est  tres  mal 
construite  et  nc  sifmifie  rien. 


brülees  entierement  soixante-trois  maisons;  apres  quoi,  le  feu  gagna  Misr,  oü, 
parmi  les  quartiers  connus  de  la  ville,  fut  incendie  le  quartier  de  Faradj,  qui 
6tait  constitue  en  toakf  pour  les  'Alides  de  MedineV  Apres  cela,  fut  incendie 
le  quartier  d'al-'Adil2,  qui  est  du  cöte  qui  donne  sur  le  fleuve;  ce  quartier 
etait  constitue  en  wakf  pour  le  mausolee  de  l'imam  ShaPFi,  qü'Allah  soit 
satisfait  de  luil  On  ne  put  reconstruire  ce  quartier  parce  qu'il  eüt  fallu 
pour  cela  plus  de  20.000  dinars.  On  trouva  quo  l'incendie  avait  ete  occa- 
sionne  par  des  bandes  d'etoupe  roulees,  bourrees  de  soufre  et  d'autres 
matieres  inflammables,  que  l'on  avait  jetees  sur  les  terrasses  (des  maisons) 
des  gens  3. 
loi.  21  r.  Cet  incendie  causa  im  bruit  enorme,  et  les  gens  furent  tellement  hvpnoti- 
ses  par  cette  catastrophe  qu'il  arriva  Faventure  suivante  :  un  ent'ant  fut  pique 

1.  Ces  quartiers,  que  Makrizi  mentionne  sans  en  faire  l'objet  d'un  chapitre  special, 
etaient,  en  effet,  constitues  en  wakf;  il  en  cite  un,  ibid.,  fol.  SOS  v",  qui  etait  un  wakf 
pour  le  College  Kamili;  c'etaient  plutöt  des  pätes  de  maisons  delimites  par  quatre 
ruelles,  des  cites,  que  des  quartiers  :  le  quartier  qui  etait  un  ivaÄ/pour  le  College  Kamili 
sc  trouvait  dans  un  marche  (souk);  dans  le  meme  passage,  Makrizi  parle  d'un  quartier 
s.j.,  qui,  durant  un  certain  temps,  avait  ete  un  marche  (souk)  011  l'on  vendait  des  livres, 
puis  oü  l'on  avait  par  la  suite  prepare  des  peaux.  Sur  le  grand  canal,  sc  trouve  la 
porte  de  Faradj  ~ßi\  ^l;,  ibid.,  fol.  296  v°,  298  r°,  313  r°,  l'une  des  trois  portes  de 
rOccident.  —  2.  Un  J-il*M  (JJ-ä  parait  dans  le  Khitat,  voisin  de  la  mosquee  d'al-llakim, 
ibid.,  fol.  309  r°.  —  3.  Nowairi  et  Makrizi  disent  que  la  rumeur  publique  aecusa  les 
Chretiens  d'avoir  mis  le  feu  ä  la  ville  par  represailles  de  ce  que  le  sultan  avait  fait  dans 
le  pays  des  Francs  en  incendiant  les  eglises. 


[135]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  477 

dUJÜ>  _^.VI  Jj)  J3  ®j^il  ^pj  ^j^  i^Ul  «^  '  C^lc  <c*J  jl   Je  UJi  o-uJl 
pil^-l    aljlj    JL*JI    dUUÜ    '-'Ob  UL    ^dl    Uäll.    cJl£    öj?-   J    ^Ü^VL    jUl 

i äJI      \_^j>t>     Aj^     ,JS     ^j     lyLo     ja^jib     jUO     1 fljl     "LiL        _^>u     ^»Al_yl        —-_ä)I     -*fcl__rÜls 

(jtor^JI    »LiliJl     Aa-1     ^J^-dl     -^UJJ     jl£     VU    SjÜL*    J    A>j    "Ol     JUi     jl_jA=>-     i_U>- 

1.  II  y  a  ici  une  faute  grossiere;  il  ne  faut  pas  corriger  uJic  en  , )ic;  il  faudrait 

,'j  fäc  *auJ;  mais,  dans  son  Jargon,  Moufazzal  pronongait  ju  ^  AauJ,  que,  comme  im 
pur  illettre,  il  a  ecrit  \>y^\  encore  faut-il  remarquer  qu'en  langagc  classique  ^.f* 
est  masculin  et  non  feminin.  —  2.  Nowai'ri  dit  £*liü!  C-o^  fjaa  Jlc  »^»  «-.-F3;  il  fau- 
drait dans  lc  texte  de  Moufazzal  pour  qu'il  fut  correct  :  Uj  <~JI  jkJjüb  v_r^-> f  5.J9-  i_j 
t.lj  l$J,  et  encore.  —  3.  Lire  J-V- 


par  un  scorpion  et  s'ecria  :  «  Au  feu!  Au  feu!  »  Lc  gouverneur  monta  ä  cheval 
et  aecourut,  pensant  qu'un  incendie  avait  (de  nouveau)  eclate  dans  la  villc. 
Ouand  il  sut  que  c'etait  un  scorpion  qui  avait  pique  l'enfant,  il  le  frappa  ä 
coups  de  cravache  pour  avoir  parle  du  feu. 

Les  choses  resterent  dans  cet  etat  jusqu'ä  ce  que  le  sultan  revint  de  Syrie ; 
il  ordonna  alors  que  Ton  arretät  tous  les  Chretiens  et  tous  les  Juifs,  sans 
aueune  exception,  et  qu'on  les  brülät  tous  sur  des  büchers,  dans  une  depres- 
sion  qui  se  trouvait  pres  de  la  Fortefesse  ',  dans  laquelle  le  sultan  avait 
construit  une  residence  pour  al-Malik  as-Sa'id.  II  voulait  tous  les  brüler, 
mais  le  moine  al-Habis2  les  racheta  au  prix  de  500.000  dinars,  dont  chaque 
annee  ils  verseraient  50.000  dinars3. 

Cet  al-Habis,  au  commencement  de  sa  carriere,  avait  ete  employe  ä  l'office 
de  la  Chancellerie  '' ;  ensuite,  il  embrassa  la  vie  monastique,  et  il  vecut  loin  de 
la  societe  des  hommes,  dans  la  montagne  de  Holwan5.  On  dit  qu'il  trouva 
dans  une  caverne  un  tresor  qui  avait  appartenu  ä  al-Hakim  FObaidite  ll,  I'un 

1.  Nowai'ri  dit  qu'ils  i'urent  reunis  au-dessous  de  la  Forteresse;  il  y  avait,  en  effet, 
au-dessous  de  la  Forteresse,  une  depression  de  terrain  dans  laquelle  le  sullan  Baibars 
fit  elever  plusieurs  construetions.  —  2.  Ilabis  signifie  ermite.  —  3.  C'est-ä-dire  que  cette 
contribution  serait  versee  en  dix  ans.  —  4.  Ce  qu'on  a  appele  plus  tard  iLi^  ,.)'.£  ■>, 
ce  qui  etait  l'office  du  Protocole.  —  5.  Nom  dun  village  distant  de  Fostat  de  deüx 
farsakhs  environ,  du  cöte  du  Sa'id,  sur  le  Nil;  il  s'y  trouvait  un  couvent  fameux  (Yakout, 
II,  321;  Makrizi,  Khitat,  I,  1(35  v°).  —  (5.  Le  khalife  fatimite  al-Hakim  bi-amr  Allah. 


478  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZA1L.  [136] 

s^i-   J*J\s  ®  jloVI  j5U   ^   dlJL-Jlj   'lyuül  \,  jJ  i   JLJl    Iäa  "0  J^>  U_ü 

GlS  ^  jlkUI  .JÜ»  jl  *}  JUS  JLJl  C  «Ug  l^\a  jAUl  dUÜl  jlUJl 
k^Ua>     U    ^Afc    jAi     V      *A)    fcjjLsT     ^     4p-     j*     ct-LJl     (JLai     CxJj     }ls     i£-*->     /v«    ^-^ 

j^jlw    ÄjiSUJl     fc-Lft     OiiS     U-U      JkÄJu"     }ti      J-L,    4 üi     jja^i-        Ja    fcAcLJj     AJafcl        j|s    ^ 

V«    Li«    JjALuj     (j»ysJl     Jl»— *..     jlSj     ©^jLäJI      (J^.     Jj£dl      JLJl      dAJÄi      jlLUI       V* 

l'ol. 21  v°.  cW   ,j^   »_J«»   LÜ  <jAJ-oj   '^^Lü-   jl    jo   JuLT  AjUj   ^y-      Jf-l*   yj   ^„a    <-At    jo 

^!l    ^SU     dU-Oj     j^     ^jL     U     |»^     ^.ilj     ^Jl     ^sU     äjJäJI     i_Ul      j^     jjr^l     -VowJI 

jliaLJI    «-iks    «A^ii    LX&I    \a    ^l^ÄäJl    i_5jtä    v^-l^*s  *JIä>  U  4i«  11&I   ^J^s  ijjjjx^YI 

«i-^j    4,lL>L>j      J*f^J    <9jJ»>      (»^     ®*J     J^ss-     OIjäJI     ^1     /)-•    ^SJ^t.     jlj     JLJl     Co     ^Jjsj     -Ol 

1.  Lire  LLiö-jl     .6  Xäj. 

des  khalifes  egyptiens.  Quand  cet  argent  fut  cn  sa  possession,  il  s'en  servit 
pour  secourir  les  pauvres  et  les  indigents  de  loutcs  les  confessions. 

Le  sultan  al-Malik  az-Zahir  entendit  parier  de  son  histoire;il  le  manda 
aupres  de  lui,  et  lui  demanda  de  lui  donner  cet  argent.  Le  moine  lui  repondit  : 
«  Si  le  sultan  me  demande  que  je  lui  verse  directement,  de  ma  main,  quelque 
chose,  cela  non;  mais  s'il  t'arrive  '  quelque  difficulte  de  la  part  d'un  homme 
ä  qui  tu  imposes  une  amende  et  qui  ne  puisse  payer  ce  qu'on  lui  demandera, 
alors,  moi,  je  donnerai  cet  argent,  et  je  l'aiderai  ä  se  tirer  de  tes  mains.  Mais 
ne  te  häte  point  (d'en  profiter).  »  Quand  cette  catastrophe  arriva,  il  repon- 
dit envers  le  sultan  de  la  contribution  qui  fut  fixee  aux  Chretiens. 

Ce  moine  allait  visiter  les  prisons,  et  il  en  faisait  sortir  ceux  qui  y  etaient 
lui.  21  v.  detenus  pour  dettes  et  qui  ne  pouvaient  *  s'en  acquitter,  que  la  somme  fut  con- 
siderable,  ou,  au  contraire,  de  peu  d'importance.  II  en  fut  de  meme  quand 
Ton  demanda  aux  gens  du  Sa'id  les  contributions  imposees  aux  tributaires 
(chretiens);  il  partit  pour  leur  pays,  et  il  paya  ce  qu'on  leur  reclamait. 
Ce  fut  de  la  meme  facon  qu'il  se  rendit  ä  Alexandrie,  et  la  population 
de  cette  ville  lui  Vit  verser  des  sommes  dont  l'enormite  la  terrifia.  Les 
juristes  d' Alexandrie  envoyerent  (au  Caire)  des  arrets  ordonnant  qu'on  le  mit 
ä  mort.  Le  sultan  se  le  fit  amener;  il  lui  demanda  son  argent,  et  de  lui  faire 
connaitre  dans  quels  endroits  il  avait  trouve  ce  tresor. 

Le  moine  se  refusa  ä  lui  donner  cette  indication;  il  chercha  ä  differer  lc 
moment  oü  il  serait  force  de  s'executer  et  de  lui  verser  cette  somme.  Le  sul- 
tan le  garda  aupres  de  lui,  dans  l'interieur  du  palais,  jusqu'au  moment  oü  il 

1.  Malgre  lo  changement  de  personne,  il  s'agit  toujours  du  sultan. 


[137]  1IIST01RE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  479 

U^  C>-jl=-  ^jj^"   ->^°   '— *^   iJLw-   jLx»   A~*'w   *■*■*   ij  ^k^   c-AiLJi   äs^»-j.li   dUr 

jlSljjJI  <yjjl  jU  J^l  i— «j-  ^Vl  xt  .^Islj  Csljjl  dlU   J^£-  Uly3  L^U?  jx, 
^»J,   ^ilÄll   ^Aj   J>^o   ^iiä   w-Ai   _^~i  ®  «-i^jl   ^l*»"   4iM   «i  ^j^-   ^11»    <üSl   <u^>-j 


desespera  de  rien  tircr  de  lui ;  il  le  fit  alors  supplicier  de  toutes  sortes  de 
manieres,  si  bien  qu'il  mourut.  On  fit  sortir  son  cadavre  de  la  Citadellc  de  la 
Montagne,  et  on  le  jeta  dehors,  ä  la  porte  de  Karafa. 

On  a  dit  qu'on  avait  evalue  les  sommes  qu'il  versa  au  tresor  dans  les  con- 
jonetures  qui  ont  ete  mentionnees  plus  haut,  dans  l'espace  de  deux  annees,  ä 
600.000  dinars  egyptiens,  sans  compter  ce  qu'il  avait  donne  lui-meme  aux 
gens,  de  sa  propre  main,  cn  secret,  ni  les  personnes  qu'il  avait  tirees  a  ses 
frais  des  prisons.  II  ne  prelevait  rien  sur  cet  argent  pour  se  nourrir  ou  pour 
s'habiller.  C'etait  un  homme  d'une  generosite  extraordinaire.  Allah  est  le 
plus  savant ! 

Mohyi  ad-Diu  ihn  'Abd  az-Zahir  a  raconte  ce  qui  suit  :  «  Quand  Allah,  le 
tres-haut,  eut  gratifie  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  de  la  conquete  de  Cesaree 
en  Syrie  et  du  pays  qui  en  depend,  quand  l'on  connut  d'une  facon  certaine  les 
villages  et  les  bourgs  de  cette  contree  qui  produisaient  des  recoltes1,  le 
sultan  en  fit  dresser  des  listes,  lesquelles  resterent  en  la  possession  de 
l'emir  Sa'if  ad-Din  Balaban  ar-Roumi,  le  davaddar,  qu'Allah  le  tres-haut 
lui  fasse  misericorde!  jusqu'au  moment  oü  Allah  gratifia  le  sultan  de  la 
prise  d'Arsouf. 

11  envoya  alors  querir  le  kadi  de  Damas,  qui  etait  le  kadi  Shams 
ad-Din  ihn  Khallikan2,  ainsi  que  les  notaires  de  cette  villc,  le  prepose 
ä  la  surveillance  du  tresor,  avec  plusieurs  juristes  et  imams,  et  il  donna 
l'ordre  d'investir  les  emirs*qui  avaient  fait  la  guerre  contre  les  Francs  de  la  *  foi.asr 
propriete  des  pays  qu'Allah,  qu'il  soit  exalte  et  glorifie!  avait  permis  qu'ils 
conquissent  par  leur  valeur.  On  ecrivit  ä  l'intention  de  chaeun  des  emirs 

1.  Litt.  :  «  qui  etaient  ensemences  »,  parce  qu'ils  pouvaient  l'etre,  le  reste  du  pays 
consistant  en  un  cailloutis  infertile.  On  ne  pouvait  evidemment  donner  en  fiefs  que  les 
premiers,  les  autres  ne  rapportant  rien.  —  2.  Auteur  d'un  excellent  dictionnaire  bio- 
graphique  intitule  ,jlf^'  O^ji  CIU'  ^ul  continue  et  amplifie  par  Salah  ad-Din  Khalil 
ibn  Aibek  as-Safadi,  puis  par  Aboul-Mahasin  Yousouf  ibn  Taghribirdi. 


480  MOUFAZZAL  [BN  ABIL-FAZAIL.  [138] 

(jlLi'    jl    ja\$    ÜJVlj     'Ijiill     ^     ifrU=-3     JUI     vS-;     J~"JJ    yj-**3    j^X-Ai-     jVl    J^-^ 

fol.22r».  J<!    ^Ui,    ^ilyll    ^j  ^A.J    ^U   Jp-j  Je    «üi!    l^i    (^Jl    a>U!    ^_aaU-JI  *  »T^Vl 

^«_-äJ1     jl«_OJ     Jl-U^idl     .iai-j     yjy>     -**»-     Ij-ic-     -Vi-Ij    ^j^äJI     jIaJI     ^'l      Ll^-J     (»^-« 


des  diplömes  leur  conferant  la  propriete  de  leur  fief,  et  on  envoya  ces  diplö- 
mcs  en  Egypte,  pour  les  faire  revetir  de  la  signature  du  vizir,  de  Celles  du 
tresorier  (de  l'empire),  du  (chef  du)  ministere  des  armees  '  victorieuses,  et 
de  la  signature  du  chef  du  departement  des  finances  ä  la  suite  du  sultan2. 
Ces  diplömes  furent  etablis  en  bonne  et  due  forme  sans  que  cela  soulevät  la 
moindre  difficulte;  on  les  apporta  par-devant  le   sultan  qui   les  confia  aux 

1.  Divan  al-djouyoush;  divan  ,.)'_?.•>-  est  un  mot  persan  qui  designe  l'endroit  oü  l'on 
ecrit,  puis  ce  qui  est  ecrit,  un  recueil  d'ecrits  en  prose  ou  en  vers,  cf.  dibir  jo2 
«  ecrivain  ».  Ce  mot  est  derive  du  perse  achemenide  dipi,  par  l'adjonction  du  suffixe 
ii na,  qui  forme  des  noms  et  des  adjectifs  d'appartenance ;  dipi  signifiait  en  perse  «  ins- 
cription  »,  et  ce  (erme  a  ete  emprunte  par  le  sanskrit  sous  la  forme  lipi  «  eeriture  »  ;  les 
Iudous,  en  effet,  ne  connaissaient  pas  l'ecriture  avant  que  les  Arameens  au  service  des 
Achemenides  ne  leur  eussent  apporte  leur  aiphabet,  quand  le  roi  de  Perse  eut  conquis  les 
marches  occidentales  et  le  nord  de  linde;  c'est  de  meme  que  les  mots  sanskrits  pusta 
ty*jT  pustaka  "^W^  «  livre  »  sont  des  emprunts  au  perse  achemenide  pusta  (en  zend 
pästa  ■MJ«ajJE£)  i  Par  fausse  lecture  d'une  forme  jufojsj^)  qui  peut  se  lire pansta  ou  pusta, 
la  voyelle  u  n'etant  ecrite  que  comme  une  «  mater  lectionis  »  et  n'indiquant  pas  la  lon- 
gueur  de  Yii  de  pusta)  «  peau  (preparee  pour  recevoir  l'ecriture)  ».  pustaka  «  chose  de 
peau  (pour  ecrire)  ».  Dipi  est  emprunte  ä  l'assyrien  dippu  «  inscription  »,  qui  est  l'arabe 
li  «  planche,  objet  plat,  tablette  »,  primitivement  «  tablette  sur  laquelle  on  ecrit  »; 
les  Achemenides,  comme  l'on  sait,  avaient  emprunte  leur  Systeme  graphique  ä  Babylone. 
Dans  l'administration  musulmane,  les  divans  sont  plutöt  des  chambres  de  ministere  que 
des  minisleres  proprement  dits.  Du  sens  de  chambre  dans  laquelle  on  ecrit,  divan  a  fini 
par  passer  ä  celui  de  meuble  sur  lequel  on  siege  dans  cette  piece.  yhi  et^xo  daftar  et 
dabtar  «  cahier,  livre  »  ne  derivent  pas  de  dipi,  mais  du  grec  Supöipa  «  peau  appretee 
pour  recevoir  l'ecriture  »,  ce  que  traduit  le  sanskrit  pusta,  pustaka.  —  2.  Quand  le  sultan 
partait  en  voyage,  il  laissait  au  Caire  les  fonetionnaires  dans  leurs  charges;  mais  il 
emmenait  avec  lui,  pour  expedier  les  affaires  courantes  dues  ä  son  initiative,  des  fone- 
tionnaires portant  le  meme  titre,  qui  etaient  dits  «  a  la  suite  ».  Le  mostaufi  as-sohba, 
dont  il  est  question  dans  ce  passage,  avait  ete  primitivement  l'un  de  ces  fonetionnaires 
«  ä  la  suite  »,  mais,  comme  on  le  voit  par  les  bistoriens  egyptiens  dont  l'aulorite  a  ele 
invoquee  par  Quatremere  [Mamlouks,  I,  1,  202  et  ss.),  ü  avait  fini  par  avoir  une 
n'sidenoe  fixe  au  Caire,  d'oü  il  exercait  sa  juridiclion  dans  tout  l'empire,  sa  charge 
consistant  ä  ecrire  des  diplömes  tels  que  ceux  que  Baibars  voulait  faire  dresser. 


[139]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  481 

Li»  C^C  ^  Sji  jl  jKli-  Jjl  J..AÜ  ^„^  SlklJl  yil»  dÜi  X»  ji»-J 

^jJ  j,jJI  JL~  3^VIj  guC  2J>  i?U-»l  ö*.-01  ü"-^  ^  '  0^  ®4^!l; 

^.Vb  4bj  cj  7^J  j^aJI  o^i  o--  ^  r>  ^>  ^  ^u>)1  G^ 

1.  Cette  liste  est  donnee  dans  l'abrege  de  la  Vie  de  Baibars  par  Mohyi  ad-Din  ibn 
'Abd  az-Zahir,  man.  arabe  1707,  fol.  09  r°  et  ssq.,  et  dans  Nowairi,  man.  arabe  1579, 
fol.  70  r°  et  ssq.,  avec  quelques  differences.  Presque  toutes  les  petites  localites  dont 
il  est  question  dans  ce  passage  existent  encore  aujourd'hui  en  Palestine,  identiquement 
sous  les  memes  noms,  dans  l'hinterland  du  Sahel,  de  Cesaree  ä  Arsouf,  comme  il  est 
facile  de  s'en  rendre  compte  en  Consultant  les  cartes  ä  grande  echelle  de  la  Syrie.  Les 
autres  villes  sonl  bien  connues.  —  2.  Dans  l'abrege  d'Ibn  'Abd  az-Zahir,  fol.  69  r°, 
J^t.  _  3.  II  faut  evidemment  sous-entendre  la  preposition  J,  j^^J,  comme  dans  le  cours 
de  toute  cette  enumeration.  —  4.  Man.  bj ;  Ibn 'Abd  az-Zahir  lx>j.  —  5.  Man.  j:j*~>; 
^Cj~?.  dans  Ibn  'Abd  az-Zahir,  fol.  69  r°,  ce  demier  manuscrit  ajoutant  ^~*iJ! 
^sJLJt.  —  6.  Cet  emir  est  oublie  par  Ibn  "Abd  az-Zahir;  man.  sjXlo;  oXlo  dans  le 
Manhal  d'Aboul-Mahasin,  ä  sa  place  alphabetique.  --  7.  ^jZ^  {sie)  dans  Ibn  'Abd 
az-Zahir. 


davaddars  auxquels  il  ordonna  de  les  repartir  entre  leurs  destinataires .  Ces 
pieees  furent  ainsi  distribueos ;  les  emirs  se  presenterent  devant  le  sultan,  et 
se  prosternerent  devant  lui.  Apres  cette  edremonie,  le  kadi  des  kadis, 
Shams  ad-Din  ibn  Khallikan,  s'en  vint  ä  Ghaza,  etil  ecrivit  une  charte  collec- 
tive  de  cet  envoi  (des  emirs)  en  possession  des  terres  conquises. 

L'emir  Faris  ad-Din  Oughontai '  regut  pour  sa  part  'Attil  -  en  son  entier. 
L'emir  Djamal  ad-Din  Aidoghdi 3  al-'Azizi  eut  la  moitie  de  Zita;  l'emir 
Badr  ad-Din  Ba'isari  ',  la  moitie  de  Tour-Karam  5;  l'emir  Badr  ad-Din  Bilik5, 

1.  Sur  Oughoughtai,  qui  s'est  reduit  ä  Oughoutai,  en  mongol  «  celui  qui  termine  une 
serie,  le  dernier  »,  voir  YHistoire  d'Egypte  de  Makrizi,  page  521,  nole.  —  2.  Yakout 
ne  donne  pas  de  renseignements  sur  la  majeure  partie  de  ces  localites.  Les  noms  en 
sont  tres  corrompus  dans  les  manuscrits  de  Moufazzal,  d'Ibn  'Abd  az-Zahir,  de  Nowairi 
et  de  Makrizi ;  je  me  bornerai  ä  donner  les  principales  variantes  des  deux  premiers  de 
ces  historiens,  en  leur  ajoutant  ä  l'occasion  les  formes  donnees  par  Nowairi.  —  3.  «  La 
lune  s'est  levee»,  du  verbe  turk  ijf&ji  «  se  lever  »,  dogh-di  etant  la3G  personne  du  sing, 
du  parfait;  cf.  -i*i->j'  Ai'doghmish,  qui  a  le  meme  sens,  mais  dans  lequel  dogh-mish 
est  le  partieipe  passif  de  dogh-mak.  On  comparera  ,_£->-£■>  .S  Gundoghdi  et  L/><^-  ^y 
Gundogmish  «  le  soleil  s'est  leve  ».  —  4.  L'etymologie  -v-^~.  fj^j,  ou  ^y\  J-n*— < 
qu'Aboul-Mahasin  donne  de  ce  nom  j£j~.  j;\j,  qui  signifie  probäblement  «  le  milan 
blanc  »  (cf.  saritcha  et  sa?;  le  premier  etant  pour  sarigh-tcha),  dans  le  Manhal,  II,  112  v", 
est  tout  ä  fait  artificielle.  —  5.  Le  sage,  le  savant,  en  mongol  et  en  turk. 


'.82  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [140 

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,a!I   rU  ^Vb   gi-<   10^1  fl   ifz&  J-ß\  ^jJI  JL».  ^Vlj  rVI 


w- 


•     j^Vlj  14^    U^>   l3^X^J\    Jß\   j^jJI    JL^   ^Vlj   l^LjC   l2jL,   ^gJUJI 


t.  Voir  la  note  4  de  la  page  precedente.  —  2.  Ibn'Abd  az-Zahir  ajoute  ^U:.1'.  — 
3.  Man.  ^J-I^ät;  Ibn'Abd  az-Zahir  ^^Lj!.  —  4.  Ibn  'Abd  az-Zahir  ajoute  gsrLJl.  — 
5.  Man.  iiji'1  ^" ;  Ibn  'Abd  az-Zahir  aJ^JI  iil>.  — ■  6.  Ibn  cAbd  az-Zahir  ajoute 
>_s=rLJi.  —  7.  Ibn'Abd  az-Zahir  ,^i.—  8.  Ibn'Abd  az-Zahir  ajoute  ^Ul.  —9.  Cet 
emir  est  oublie  par  Ibn  'Abd  az-Zahir.  —  10.  Man.  *s^l  >t ;  Ibn  'Abd  az-Zahir,  fol.  69  v°, 
*sß\  J.  —  11.  Ibn  'Abd  az-Zahir  ^-.  —  12.  Man.  .L>;  Ibn  'Abd  az-Zahir  ,b.  — 
13.  Ibn  'Abd  az-Zaliir  ajoute  ^s^LJI.  —  14.  Ibn'Abd  az-Zahir  t^^y-  —  15.  Ibn  'Abd 
az-Zahir  LjjJa)).  —  l(i.  Ibn  'Abd  az-Zahir  saute  toute  une  ligne,  de  facon  ä  rendre 
son  texte  incomprehensible.  —  17.  Man.  ^-XtJj). 


le  tresorier,  la  moitie  de  Tour-Raram;  l'ömir  Shams  ad-Din  lltekuz  '  ar- 
Rokni,  le  quart  de  Zita;  l'emir  Sa'if  ad-Din  Rilitch  al-Baghdadi,  le  quart  de 
Zita;  l'emir  Hokn  ad-Din  Rhass-Turk,  Afrasin2,  dans  sa  totalite;  l'emir 
'Ala  ad-Din  al-Bondokdar,  Bakat  ash-Sharkiyya,  dans  sa  totalite. 

L'emir  'Izz  ad-Din  Aidemur  al-Halabi  ent  la  moitie  de  Kalansouwa; 
l'emir  Shams  ad-Din  Sonkor  ar-Roumi,  la  moitie  de  Kalansouwa;  l'emir 
Sai'f  ad-Din  Ralaoun3  al-Alfi,  la  moitie  de  Thayyibat  al-ism;  l'emir  'Izz 
ad-Din  Ighan  ar-Rokni,  la  moitie  de  Thayyibat  al-i?m;  l'emir  Djamal 
ad-Din  Oughoush  an-Nadjibi,  Oumm  al-Fahm*,  en  sa  totalite ;  l'emir  'Alam 
ad-Din  Sindjar  al-Halabi,  Batan  dans  sa  totalite;  l'emir  Djamal  ad-Din  Ou- 
*  fol.  22  v.  ghoush  al-Mohammadi,  la  moitie  de  Bourin;  l'emir  *  Fakhr  ad-Din  Altounba 5 
al-Homsi,  la  moitie  de  Bourin. 

L'emir  Djamal  ad-Din  Aidoghdi  al-Rhassi  eut  la  moitie  de  Bizzin;  l'emir 

1.  La  lecture  de  ce  nom  est  certaine  d'apres  la  transcription  chinoisc  Yen-thie-kou- 
sseu;  on  le  trouve  egalement  sous  la  forme j->JJt;  c'est  le  mongol  Il-tegus  «  le  Ires 
parfait  ».  —  2.  Nom  d'un  chäteau  fort,  voisin  de  Ramla  de  Palestine.  —  3.  Forme 
reduitede  ghalaghoun  qui,  en  mongol,  designc,  en  göneral,  les  oiseaux  d'eau.  —  4.  Oumm 
al-fahm  est  une  localile  en  face  de  Laodicee.  —  5.  Affaiblissement  de  Altounboukha  «  le 
taureau  d'or  ». 


[141]  I1IST0IRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  483 

^~»Ylj   JiJU~  dJl*    ^^1-uJl    j>U    <ji.-^    (_r~*^    ~c^'b  '^»-    ^"  *i***J1    j^I   jLic. 

^.^Yl     T^-J1     v_L^J     i5^r*t^'      l>.-^      -^Ij     -C^J    ^^~      ^    4j^-lr^    ^>.-*Jl     fJ^ 

7ju^l  ^jJI  j~  ^.Vb  j-*Y1  ^!  UL-  6t5^JI  jLl  ^jüI  »jl.  ^Vlj 
dUJIj  9ls»  iJL«  ujIj^U!  ^~  10j!  ^_jüI  ^^j;  ^Vlj  9UL.  <_i-»  s^juJI 
(_ä^;  jIäL-  13^.^>-Ld.  ^LSä*JI  dUJIj  12<jUj  eX*^  J^jJI  t^L»  ^1  aaIäJI 
^jji  je  ^.vij  yijC  15  jvaiii  ^a  j^-C^  ä:  -Uä-'  u*.*^  -^'  ~>^J  ®14£lo 
^jJI  ja,  ^Vlj  16£Cyü!  ^*;  iftl  jj^  ^.jJI  u^  ^.V!j  16i5CyJ1  ^jl»  ^Vl 

1.  Man.  oXlo.  —  2.  Man.  iLs.;  Ibn    Abd  az-Zahir  i*Sk;  Nowairi  v>la.  egaleinen t 
dans  les  deux  autres  passages,  notes  3  et  5.  — 3.  Man.  aL=>.;   Ibn 'Abd  az-Zahir  aU=v. 

—  4.  Ibn  'Abd  az-Zahir  a  U>  L~».  —  5.  Man.  iL».;  Ibn  'Abd  az-Zahir  **!».  —  6.  Ibn 
'Abd  az-Zahir  omet  cet  emir.  — 7.  Ibn  'Abd  az-Zahir  ^--'o';  man.  jjipLil.  — 8.  Man. 
^JuJt.  —  9.  Man.  L> ;  Ibn  'Abd  az-Zahir  Uj;  Nowairi  Uj.  —  10.  Man.  omet  jjl.  — 
11.  Ibn  'Abd  az-Zahir  a;b  _ÜJt  et  ajoute  j,jA1Ä\.  —  12.  Man.  ülo;  Ibn  'Abd  az- 
Zahir  -:'-0;  Nowairi  lAo.  —  13.  Yoir  note  10  de  la  page  precedente.  —  14.  Man.  ajIo. 

—  15.  Man.  .y*si\j>Z;  Ibn  'Abd  az-Zahir  J^^aaJl  ^O;  Nowairi  Jj-aJt  jJ->.  —1(3.  Ibn 
'Abd  az-Zahir,  fol.  70  r°  XLyJl. 


Badr  ad-Din  Bilik  al-Aidemuri,  la  moitie  de  Bizzin;  l'emir  Fakhr  ad-Din 
Othman  ibn  (al-Malik)  al-Moughith,  le  tiers  de  Halba  ' ;  l'emir  Shams  ad-Din 
Salar  al-Baghdadi,  le  tiers  de  Halba;  l'emir  Sarim  ad-Din  Siraghan2,  le 
tiers  de  Halba;  l'emir  Nasir  ad-Din  al-Kai'mari,  la  moitie  d'al-Bonrdj  al- 
ahmar;  l'emir  Sauf  ad-Din  Balaban  az-Zai'ni,  la  moitie  d'al-Bourdj  al-ahmar; 
l'emir  Sai'f  ad-Din  Entetemish  as-Sa'adi,  la  moitie  de  Yamina;  l'emir  Shams 
ad-Din  Ak-Sonkor,  le  silahdar,  la  moitie  de  Yamina.  Al-Malik  al-Moudjahid, 
fils  du  prince  de  Mausil,  eut  la  moitie  de  Dannaba,  et  al-Malik  al-Mouzaffar, 
prince  de  Sindjar,  la  moitie  de  Dannaba. 

L'emir  Nasir  ad-Din  Mohammad  ibn  Berke-Khan  eut  Dai'r  al-Kousoun, 
dans  sa  totalite;  l'emir  'Izz  ad-Din  al-Afram,  la  moitie  d'ash-Shouwaika  :; 
l'emir  Sai'f  ad-Din  Keremun ''  Agha,  la  moitie  d'ash-Shouwaika;  l'emir  Badr 

1.  Halba,  dont  le  nom  est  generalement  ecrit  LL».,  est  une  localite  situee  a  deux 
milles  environ  dans  le  nord-est  d'Arka ;  il  ne  laut  pas  la  confondre  avec  Djabala,  ville 
fortifiee  tres  connue,  sur  le  rivage  de  laMediterranee,  qui  dependait  d'Alep,  et  qui  est 
voisine  de  Laodicee  (Yakout,  II,  25).  —  2.  En  mongol shirakhan  «  jaunätre  ».  —  3.  Nom 
dun  village  dans  les  environs  de  Jerusalem  (Yakout,  III,  337).  —  4.  «  L'ecureuil  »  ;  cn 
mongol  moderne,  keremu,  avec  la  chute  de  V-n. 


484  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [142] 

j>_jJI  ^J^  ^Ylj    <j!sr  *-***  cf->j^  Oi^   Cr~>  -j?^    cf^r"   l-*^'   <Sj'->5^ 


Moi.  2.3 1-.  gy,M  jijJ,   £jJ>\  *^t  ^Vlj  12^jl  ».J^   ^V!   ll  j%~  ^.aJI   ^^  *  ^-.Vlj 


1.  Man.  /  r^=;  Ibn  'Abd  az-Zahir  i/'jja\  Nowairi  tpr)°-  —  2.  Man.  tr>y>\  No- 
wa'iri  et  Ibn  'Abd  az-Zahir  t^y)?-  —  3.  Man.  ^UUJ.jS;  Ibn  'Abd  az-Zahir  omet,  ainsi 
que  Nowairi.  —  4.  Ibn  'Abd  az-Zahir  yzf. ;  Nowairi  l^jc.  —  5.  Ibn  'Abd  az-Zahir 
omet  cet  emir.  —  G.  Ibn  'Abd  az-Zahir  J=-  -;  Nowairi  AaA'O,  avec  la  vocalisation 
duguedjul.  — 7.  Ibn 'Abd  az-Zahir -.^J»;  Nowairi --^i».  —  8.  Man.  jju&I;  Ibn  'Abd 
az-Zahir  blu.1 ;  Nowairi  UulwI.  —  9.  Man.  '--■—;  Ibn  'Abd  az-Zahir  et  Nowairi  |j^.  — 
10.  Man.  et  Nowairi  — b"  I ;  Ibn  'Abd  az-Zahir  ~1>.L  —  11.  Man.  ometj£i~>.  —  12.  Ibn 
'Abd  az-Zahir  _L>,I. 

ad-Din  al-Vaziri,  la  moitie  de  Toubras;  l'emir  Rokn  ad-Din  Mankouvars  \  la 
moitie  de(Toubras;  l'emir  Saif  ad-Din  Koushtemour 2  al-'Adjami,  'Allar,  en 
totalite;  l'emir  'Ala  ad-Din  Gur-Kibshak3,  la  moitie  de  'Ar'ara;  l'emir 
Saif  ad-Din  Kiftchak  al-Baghdadi,  la  moitie  de  'Ar'ara;  l'emir  Saif  ad-Din 
Duguedjul  al-Baghdadi,  la  moitie  de  Far'oun;  l'emir  'Alam  ad-Din  Sindjar 
al-Ezkeshi,  la  moitie  de  Far'oun;  l'emir  'Alam  ad-Din  Tartidj4  al-Asadi, 
Aktaba,  en  totalite;  l'emir  Hosam  ad-Din  ibn  Atlas  Khan,  Sida,  en  totalite. 
L'emir  'Ala  ad-Din  Gundoglidi  az-Zahiri,  as-Sofra,  dans  sa  totalite;  l'emir 
*  fol.23r°.  'Izz  ad-Din  al-llamavi  az-Zahiri,  la  moitie  d'Artah  ■' ;  l'emir*  Shams  ad-Din 
Sonkor  al-Alfi,  la  moitie  d'Artah.  L'emir  'Ala  ad-Din  Taübars  az-Zahiri  eut  la 
moitie  de  Bakat  al-gharbiyya ;  l'emir  'Ala  ad-Din  Ali  al-Tunkuzi  °,  la  moitie 

1.  Probablemcnt  Mankoubars  «  le  tigre  d'argent  ».  —  2.  «  L'oiseau  de  fer  »,  en 
turk.  —  3.  «  Kibshak  (=  Kiptchak)  l'adroit  »,  gw-ayant  pris  le  sens  de  chefde  clan,  par 
extension  du  sens  d'adroit.  —  4.  Malgre  l'accorddes  auteurs  (cf.  page  201),  on  seraitassez 
tente  de  corriger    en    J^y*    tolokh  «    outarde  »,   qui  est   connu  en  mongol,    et  dont 

derive  le  turk  J°J°  touti,  vulg.  doudou  «  perroquet  »,  puis  «  perruche  »,  puis  «  jeune 
fille  »  et  «  dame  »  «-^->;  peut-etre  Tartidj  est-il  une  forme  de  partieipe  actif  du  verbe 
tafta-mak  i*4^1)  °  supporter  »,  cf.  sew-mek,  sew-idji,  et,  pour  la  chute  de  Vi,  l'oui- 
ghour  deurtundj  «  quatrieme  >>,  en  face  de  l'osmanli  deurtundji.  —  5.  Artah  est  lc 
nom  d'une  forteresse  et  d'unc  ville  qui  dependaient  d'Alep  (Yakout,  III,  190).  —  6.  At- 
Tunkuzi  est  le  mamlouk  de  Tunkuz  \j£->y  et  'S^  «  lc  porc  »,  at-Tengizi,  celüi  de 
VrvJ  Tcngiz  «  la  mer  ». 


[143]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  485 

^.Vlj  l^UC  r,^Ui»1  4  J^JI  j*L*  ^_jJ!  fb  j^VIj  gU-C  3w^£ll  i5j«Jl  viLl 
^  j*  '^Lül  J^  j^-ül  ^Ujs  ^-Vlj  6ji5  ^l^  ^>JI  j^-  j..aJI  ^j 
J^jJI    ^J^i    ^Vlj   8t5cb    J&    v-i^    9err^    ^Ai-C^    ^_JÜI     <>M    ^.Vlj  8y&lj 

(_£jljjJi  ^JjJl  ^p&u»  iV"^'  i*^  ^r-*^  13   *4--^*,^r;  *— ä^  jj*»  /*;'  is^y  Cy      <j\-±>- 

1.  Man.  Li;  Ibn  cAbd  az-Zahir,  fol.  70  v",  üb;  Nowalri  wb.  --  2.  Man.  ,_£}&JI; 
Ibn  'Abd  az-Zahir  v_^CJl;  Nowairi  j&..  — 3.  Ibn  'Abd  az-Zahir  ^~=ä)!;  Nowairi  ^«asü!. 
—  4.  Ibn  Abd  az-Zahir  ajoute  k_£f»lkJI.  —  5.  Man.  jflbel;  Ibn  'Abd  az-Zahir  jaLaä.1 ; 
Nowairi  ^sLs».!.  —  6.  Man.  .fji,  recrit  sur  un  grattage;  tlj*äs  dans  Ibn  'Abd  az-Zahir; 
^v~äs  dans  Nowairi.  —  7.  Ibn  Abd  az-Zahir  lui  ajoute  la  qualite  de  ,'--^-ä  j^\.  - 
8.  Man.     -cl  V>  räT;  Ibn  'Abd  az-Zahir  et  Nowairi     -st.    j£  —  9.  Ibn  'Abd  az-Zahir  lui 


o> 


\jjj&};  Ibn    Abd  az-Zahir  et  Nowairi     -sl, 


ajoute  le  titre  de  w*s^l  !y^!  ^Xw.  —  10.  Man.,  Ibn  'Abd  az-Zahir  et  Nowairi  li~i".  - 
11.  Man.  l>y*J.  —  12.  Man.  ja--,:  Ihn   'Abd  az-Zahir  t&y,;  Nowairi  iSöy..  --  13.  Man. 
^i-Ol;  Ibn  'Abd  az-Zahir,  fol.  71  r°,   &\yü\\  Nowairi  ^jl^JI.    --  14.    Man.  '&>ß  Ibn 
'Abd  az-Zahir  A^.'  011  A*>j>\  Nowairi  iSLiß.  --  15.  Man.   ,_jä.l _^»l ;  Ibn  'Abd  az-Zahir 
et  Nowairi   ^JjUj...--1.  —  16.  Man.  Ij^jU^ ;  Ibn  'Abd  az-Zahir  ^_}j~J  ^  bjiL.;  Nowairi 

v J      Or 


de  Bakat  al-gharbiyya ;  I'emir  Tzz  ad-Din  Ai'bek  al-Fakhri,  al-Kosair1,  en 
totalite;  I'emir  'Alam  ad-Din  Sindjar  af-Sa'irafi,  Akhsas2,  en  totalite;  I'emir 
Rokn  ad-Din  Baibars  al-Mo'izzi,  la  moitie  de  Kaffin;  I'emir  Shodja'  ad-Din 
Toghril  ash-Shabli,  la  moitie  de  Kafr-ra'i;  I'emir  'Ala  ad-Din  Gundoghdi  al- 
Djai'shi,  la  moitie  de  Kafr-ra'i;  I'emir  Sharaf  ad-Din  'Isa  al-Hakkari,  la 
moitie  de  Kasta;  I'emir  Baha  ad-Din  Ya'koub  ash-Shahrzouri,  la  moitie  de 
Kasta. 

L'emir  Djamal  ad-Din  Mousa  ibn  Yaghmour3,  la  moitie  de  Barnikiyya4; 
I'emir  'Alam  ad-Din  Sindjar  al-llalabi  al-'Azazi,  la  moitie  de  Barnikiyya; 
I'emir  'Alam  ad-Din  Sindjar,   emir  djandar,  la  moitie  de  Hanouta5;  l'emir 

1.  Ce  nom  est  frequent  dans  l'onomastique  arabe,  un  Kosair  est  le  premier  relais 
que  Ton  rencontre  en  allant  de  Homs  ä  Damas  (Yakout,  IV,  126).  —  2.  Akhsas,  dont 
la  forme  est  garantie  par  Ibn  'Abd  az-Zahir  et  Nowairi,  signifie  «  les  magnaneries  ». 
—  3.  Yaghmour,  en  ouighour,  signifie  «  la  pluie  ».  —  4.  II  ne  s'agit  certainemcnt 
pas  ici  de  la  ville  de  Ramla  qu'on  n'eüt  pas  partagee  entre  deux  obscurs  emirs.  — 
5.  Localite  qui  depend  d'Arsouf,  sur  la  cöte. 


486  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [144] 

^Vlj  :'^=-   cM  cS^Ui)!  j»x\    ^_jJ1  >  ^Vlj   yU_C  2L-;.v    J^J\   '  jlpJu 

^    e^-5-^     lA?*'     ö1-"^    ^^?"    -C*^'l3    3^»-    ^*    lS^^    4*^-    j***"    lÄ^     O-»^ 

jUaJUI  Jyil  ».*  ®8U?äJI?.  d.i."  ^jjl  7L<^  j^-vJI  ja.  ^YIj  7y^?-  ^'  (^—^1 

^»\     JX)    <C«     ^j)l      J^SJ     dUio      /mUJI      t^V"^      dLLdl      ^O     >_^>3     dJJij      4— £     ^ifr 
*  fol.  23  V.  ®J}JUO        Jl        %4"J-9     4~^fr     /*^"li    SUalll     (8^^     jJI      jÜaLJl      fj~. s>-lj     &Ü     <cCb     L>     AJw 


1.  Man.  jUxj;  Ibn  'Abd  az-Zahir  j^l>;  Nowai'ri  J-*^.->.  —  2.  Man.  Lj^s);  Ibn 
'Abd  az-Zahir  lwu.ij;  Nowai'ri  •wi.iiJ;  ces  deux  auteurs  ajoutent  que  cette  localite 
depend  de  Kai'sariyya.  —  3.  Man.  et  Ibn  'Abd  az-Zahir  da. ;  Nowai'ri  d*a.  et  d^a.  ;  Ibn 
AI m1  az-Zahir  et  Nowai'ri  ajoutent  que  cette  localite  depend  d'Arsouf.  -  4.  Man. 
t[&Jü~»,  forme  possible.  —  5.  Man.  Ujar*?-;  Ibn  'Abd  az-Zahir  ^vLs-k=>-.  —  6.  Ibn 
Abd  az-Zahir  ^Jjl^J  ;  dans  le  Manhal,  Aboul-Mahasin  cite  plusieurs  officiers  sous 
le  nom  de  ^&>&2J>.  —  7.  Man.  l=A';  Ibn  'Abd  az-Zahir  \5<sß  ;  Nowai'ri  aar*  ^y^,- 
—  8.  Man.  Ujs*?-;  Ibn  'Abd  az-Zahir  a  la  lecon  tout  ä  fait  corrompue  ada.  jS. 

Sauf  ad-Din  Bai'daghan  '  ar-Rokni,  Fardisya2,  dans  sa  totalite;  l'emir  'Izz- 
ad-Din  A'idemur  az-Zahiri,  le  tiers  de  Ilabla;  l'emir  Shams  ad-Din  Sonkor- 
dja  az-Zahiri,  le  tiers  de  Ilabla;  l'emir  Djamal  ad-Din  Oughoush  ar-Roumi, 
le  tiers  de  Habla;  l'emir  Badr  ad-Din  Bektash3  al-Fakhri,  le  tiers  de 
Djouldjouliyya ;  l'emir  'Ala  ad-Din  Gushdoghdi 4  ash-Shamsi,  le  tiers  de 
Djouldjouliyya;  l'emir  Badr  ad-Din  Kedjike5  ar-Roumi,  le  tiers  de  Djoul- 
djouliyya. 

Ensuite,  le  sultanjura  sur  son  honneur  de  respecter  ces  dispositions,  et 
l'on  ecrivit  l'acte  d'investiture  suivant  la  forme  legale,  englobant  l'ensemble 
de  ces  donations;  puis  l'on  tira  des  eopies  de  cet  acte  general,  une  copic 
pour  chaque  emir,  concernant  specialement  la  part  qui  lui  avait  ete  con- 
cedee.  Le  sultan  eombla  le  kadi  des  kadis  de  temoignages  d'estime,  il  lui 
fol.  23v.  fit  don  d'un  vetement  d'honneur,  et  le  renvoya  *  ä  Damas. 

1.  Lecture  douteuse;  ce  nom  ne  se  trouve  pas  dans  le  al-Manhal  as-safi;  bai'- 
daghan signifie  en  mongol  «  le  poulain  blanc  »  et  bai-doghan  «  le  chaudron  blanc  » ; 
en  turk,  bai-doghan  signifie  «  le  faucon  blanc  ».  Balaban,  dans  Ibn  'Abd  az-Zahir, 
signifie  «  le  faucon  ».  —  2.  Peut-etre  ä  lire  Fardisa,  ^mJ.^  en  syriaque  signifiant «  para- 
dis  »,  forme  empruntee  au  persan  firdaous,  qui  est  apparente  au  grec  irapaosioo«;  /?/•- 
daous  parait  derivcr  d'un  mot  perse  *  fradoisa  et  ie  grec  Tnxpao£t?o:;  du  perse  *  para- 
desa,  en  sanskrit  parädesa  «  le  monde  de  Fau-delä  »;  fradoisa  ayant  le  meme  sens  que 
paradesa.  —  3.  «  La  pierre  blanclie  »,  en  oui'ghour,  equivalent  de  Tchaghan-tchila- 
ghoun  en  mongol.  —  4.  «  La  nuit  s'est  levee  »,  de  gutch  «  nuit  »,  avec  ich  rcndu 
sh,  suivant  la  notation  habituelle  de  l'arabe.  —  5.  En  turk.  /.■  Hchike  signifie  Ie  der- 
riere  de  la  tete,  puis  l'arrierc-garde  dune  armee. 


. 


[145]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  487 

jlj  U    üjJj   ^.Lt    o~^1    jjjVy*   ^L_t   jl   jlkUI   J\  _^Jl   ajj  cJ  xäa  Jj 

0£/*  C^.  <-^  J  V*.  ö^J  £\r^  lAr*  -^"^'  £?->  £^"  J  ^-^*  JJ-^'y 
<L^>  jlj  <Lls  <Uc  ^3  Ij.  (j-s^3  1  >^->"  <«Ai  Jj\  J-ä-j  Lc\ja  aL  <o}Ia  jL>j 
dUj  C<Cw  Js  i-aydl  ^UlfrV  jlyJl  ^1  ^J^  (^  jkUl  i>yä  >>j~>5  l»J  J^=J 
dLU!    ^U    Jl_j-i    ^iff    ^l*    ^^-^'1    cjj_    j    l^sj   ®Ij-Ip    *.    »«I    Ls    ^LJI    J",-iJ 

jljij     ^>3'll     >_;l       \a     o^-JJ     S^aLoJI     ^AUi        Jl     LS'j     Jj>J     ''ilt     S-T    *.~il>      jJ&    O^UJl     4jJj 

1.  Man.  &.  —  2.  IlLU!    Uiuj  ^IkUl  iXU,  dit  Nowairi,  man.  arabe  1578,  fol.  24  r°. 
—  3.  Nowairi  dit,  ibid.,  qu'apres  avoir  porte  la  ghashia  devant  son  fils  :    ^LLLJ'    <o>.. 


Cette  raeme  annee,  le  sultan  recut  la  nouvelle  que  l'armee  d'Houlaoun 
avait  proclame  Abagha,  son  bis,  comme  souverain1.  Houlaoun,  en  effet, 
etait  mort,  le  septieme  jour  du  mois  de  Rabi'second,  du  haut  mal,  dont  il 
avait  des  crises  deux  fois  par  jour.  11  avait  rendu  l'äme  dans  la  ville  de 
Maragha,  et  son  corps  avait  ete  transporte  dans  la  forteresse  de  Tala,  oü 
on  l'avait  inhume,  et  oü  Ton  eleva  une  coupole  sur  son  tombeau.  (Le  sultan 
apprit  en  meme  temps)  que  Berke2  avait  attaque  Abagha  et  l'avait  battu.  11 
concut  alors  le  dessein  de  se  rendre  dans  l"Irak,  dans  l'intention  de  profiter 
de  cette  occasion,  mais  cela  ne  lui  fut  pas  possible,  parce  que  ses  troupes 
se  trouvaient  dispersees  dans  les  territoires  dont  il  les  avait  gratifiees. 

Cette  meme  annee,  le  jeudi,  douzieme  jour  du  mois  de  Shawwal,  al-Malik 
az-Zahir  donna  ä  son  fils  al-Malik  as-Sa'id  Nasir  ad-Din  Mohammad  Berke- 
Khan  le  titre  de  sultan;  il  le  fit  monter  ä  cheval,  revetu  des  insignes  de  la 
souverainete;  (il  le  fit  descendre  dans  cet  equipage)  de  la  Citadelle  de  la 
Montagne,  et  il  porta  la  ghashia3  devant  lui,  en  personne;  puis  il  quitta  la 
parade-',    et  Berke-Khan  descendit   en    grande  pompe  jusqu'au  dehors  du 

1.  Les  souverains  mongols,  tant  en  Chine  qu'en  Perse,  etaient  en  efFet  elus  par  une 
assemblee  des  princes  du  sang  et  des  generaux,  qui  se  nommait  khouriltai  ^UL  .ß.  — 
2.  Souverain  de  la  Horde  d'Or.  —  3.  La  ghashia  etait  un  tapis  de  seile  en  etoffe  pre- 
cieuse,  qui,  chez  les  Saldjoukides  et  les  Sultans  mamlouks,  constituait  le  symbole 
tangible  du  pouvoir  royal.  Porter  le  tapis  de  seile  de  quelqu'un  etait  reconnailre 
explicitement  sa  souverainete.  Les  Turks  et  les  Mongols,  chez  lesquels  le  cheval  jouait 
un  röle  considerable,  tiraient  volontiers  des  details  de  son  equipement,  les  metaphores 
qui  designent  la  souverainete.  Voir  Rashid  ad-Din,  tome  II,  Appendice,  page  65.  — 
4.  C'est-ä-dire  que  le  sultan  porta  la  ghashia  quelques  instants  devant  son  fds,  et  que, 
comme  l'ajoute  Nowairi,  il  la  passa  ensuite  auxemirs  pour  qu'ils  continuassent  la  parade. 

PATIt.   OR.   —  T.    XII.   —   F.   3.  33 


fol.  24  i 


488  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [146] 

Ly_  jlSj  <UJj  Ac.  j~iJi  <_bb-  t5^r~i  (j*.  '  ->"*•!  w^^'i  j^'J  SLaail  (_5^^3 
jl  dUi  J  ^^Jlj  £y»YI  ^i-1-,  J.-0I  ^j^J;  ^.Vl  ^Js.  jlkUI  ^Ls  IjJj  ®li^L. 
vilU!  <^l  ^eol  ij=-j  <j«j  S-w!l  ^S  ,j  jLLLJI  ^e  o^  ctUJI  <^p-  ,>  ^jj  Vv-j 
«0  -yii  dUij  "0  Jkfi.  ^y  "C  ^ALs  ^jli-  J^-Ol  olf-i  ^^fl-kJI  dLUl  All  vJ^-iVI 
^ül—  A>yJI  jj— »-i  .^Yl  ^  Ju=«j  fc^«l  Ac  ijixi  ®e-_yVI  ^ä  ?.«  (VjJI  --«-2  ,^~«YI 
"'•  "cic-    jjüJl    _j»l»  liUi  ^Ac    jLLLJI    Ji?li  o^   j%    v«     blfcX—  lj  4i.li-   JLöJl   f-^s'Yl 

1.  Man.  ^Cj—.^'.  — ■  2.  Man.    .^.xUl^i.,  forme  vulgairo  qui  se  rencontre  quelquefois  ä 
cette  epoque,  et  qui  se  prononcait  tres  vraisemblablement  Shihabaladin  (voir  page  63). 


Caire.  II  rentra  ensuite  dans  la  ville  par  la  Porte  de  laVictoire,  et  il  la  tra- 
versa  dans  toute  son  etendue  ',  les  emirs  marchant  devant  lui,  et  l'emir  'Izz 
ad-Din  al-IIilli2  caracolant  ä  son  cöte.  Le  vizir  Baha  ad-Din  et  le  kadi  des 
kadis  figuraient  egalement  ä  cheval  dans  ce  cortege,  tandis  que  l'emir  Badr 
ad-Din  Ba'isari  portait  le  parasol3  au-dessus  de  la  töte  d'al-Malik  as-Sa'id. 
Ce  fut  une  fete  splendide. 

Cette  annee,  le  sultan  fit  emprisonner  l'emir  Shams  ad-Din  Sonkor  al- 
Akra'  *.  La  cause  de  cet  ineident  fut  qu'un  ambassadeur  arriva  chez  le  sultan, 
venant  de  la  cour  du  roi  Berke,  au  mois  de  Zilka'ada;  il  etait  aecompagne  d'un 
individu  qui  pretendait  etre  al-Malik  al-Ashraf,  fds  d'al-Malik  al-Mouzaffar 
Shihab  ad-Din  Ghazi5.  Le  sultan  lui  demanda  de  trouver  quelqu'un  qui 
affirmät  par  serment  (la  realite  de)  la  parente  qu'il  revendiquait;  l'emir 
Shams  ad-Din  Sonkor  al-Akra'  en  reconnut  la  validite  par  serment. 

Le  sultan  prit  des  renseignements   sur  cet  individu,   et   il   fit  faire  une 

enquete    qui    le    conduisit   ä    decouvrir    que    c'etait    l'emir   Shams    ad-Din 

Sonkor  al-Akra'  qui  avait  envoye  quelqu'un  pour  le  chercher,  et  qui  l'avait 

fol,  24  r°.  fait  venir  *  du  royaume  de  Berke.  Quand  il  apprit  cette  supercherie,  il  ordonna 

1.  Pour  rentrer  ä  la  Citadelle.  —  2.  Malgre  les  incertitudes  du  manuscrit  de  Moufaz- 
zal,  la  lecture  al-IIilli  «  originaire  de  llilla  »  ne  fait  aueun  doute,  comme  on  peut  le 
voir  par  un  passage  formet  de  Nowairi,  man.  arabe  1578,  folio  32  r°.  —  3.  Le  para- 
sol, chez  les  Turks  et  les  Mongols,  etait  l'un  des  insignes  les  plus  importants  de  la 
souverainete;  ils  ont  emprunte  ce  Symbole  aux  Chinois,  et  c'est  de  Chine  qu'il  s'est 
repandu  dans  lout  l'Extreme-Orient,  et  en  Perse,  oü  les  souverains  de  race  turke  l'ont 
apporte.  —  4.  «  Le  sonkor  deplume  »,  traduetion  du  mongol  Shingkhor  Khalatch;  voir 
page  123,  note.  —  5.  Prince  ayyoubite  de  Mesopotamie,  de  1230  a  1245  (628-643  IL); 
il  etait  le  fils  d'al-Malik  al-'Adil  Sal'f  ad-Din  Abou  Bakr,  fils  de  Nadjm  ad-Uin  Ayyoub, 
lequel  etait  le  pere  de  Salah  ad-Din  et  de  Saif  ad-Din. 


[147]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  489 

•jjAjI    tr-*^   jz**'    ^^    {_f^    *x?3    P-_^*  j>  i    jH-~"    Cf.        ij~'i~~'   j~*^'   *^*^>5  «^.ULx-lj 

""  jl  jls    *ks    (5-01    jjsj    13-U5    lil    -Uj^Ij    lyScOj    ^»J'    (^Uj    jji-j^    jiplTj    ^♦J'tXl«; 


5*(jL»— I    (j£- 


1.  Man.  yub ;  dans  un  manuscrit  du  Supplement  au  Mirat  az-zaman  de  Sibt  ibn  al- 
Djauzi,  par  Kotb  ad-Din  Mousa  al-Younini  (Bibl.  Bodleienne,  Pocock  132,  fol.  133  v°), 
il  est  dit,  dans  la  biographie   d'IIoulagou  :  ,$y   iLU*  ^3  jjo\j    jdj    ,J,   Uj!  »jJj    ,fi. 

*^>  ij  ^^-^äJI  j^J2—9-  —  2.  Ces  noms  sont  completement  defigures  dans  le  man., 
si  bien  queje  juge  inutile  de  reproduire  ses  lecons;  je  donnerai  leur  etymologie  dans  le 
tome  III  de  VHistoire  des  Mongols  de  Rashid  ad-Din,  pages  7  et  ssq. 


d'arreter  cet  aventurier  et  de  le  jeter  en  prison,  en  meme  temps  que  l'emir 
Shams  ad-Din  Sonkor  al-Akra'.  Celle  annee,  al-Malik  az-Zahir  fit  egale- 
ment  emprisonner  l'emir  Shams  ad-Din  Sonkor  ar-Roumi. 

Cette  meme  annee,  on  regut  des  nouvelles  authentiques  qui  annoncaient 
la  mort  d'Houlaoun  et  l'avenement  ä  I'empire  de  son  fds  Abagha.  Ce  prince, 
au  moment  oü  mourut  Houlaoun,  etait  absent,  (et  se  trouvait)  dans  le  pays 
de  Yanghar  ',  en  face  de  Barakh ;  (ses  officiers)  l'envoyerent  chercher,  et  ils 
le  firent  asseoir  sur  le  tröne.  Houlaoun  avait  eu  dix-sept  enfants  mäles,  parmi 
lesquels  Abagha,  qui  regna  apres  lui,  Youshmout,  Teubshin,  Tegueshi, 
Atchai',  Y'isoutour,  Mangou-temour,  Takoudar,  Arghoun,  Toghai-temour, 
Gueikhatou,  Ahmad  Agha  et  Bai'dou2,  celui  qui  fut  mis  ä  mort  par  Ghazan. 
Quant  aux  autres,  je  ne  connais  pas  leurs  noms. 

Quand  commenca  l'annee  664,  le  khalife  et  les  rois  etaient  dans  la  meme 

1.  Abagha  ötait,  au  moment  de  la  mort  de  son  pere,  dans  le  Khorasan,  qui  lui 
avait  ete  donne  en  apanage  (Rashid,  man.  pers.  209,  fol.  297  r°).  yöL)  est  une  altera- 
tion  de  dsakhon  gar,  reduit  a  ya'on  gar  «  la  main  gauche,  l'aile  gauche  ».  que  l'on 
trouve  en  persan  sous  la  forme  jUjIjä,  qui  est  opposee  ä  baraghon  gar  «  l'aile  droite  », 
en  persan  J*i\y..  Chez  les  Mongols,  comme  dans  l'administration  chinoise,  la  droite 
designe  l'Occident,  et  la  gauche  signifie  l'Orient.  Le  Khorasan,  etant  ä  l'extreme  Orient 
de  la  Perse,  etait  de  l'aile  gauche,  d'oü  dsakhon  gar  J<j\j.  Cette  terminologie  mongole, 
qui  a  passe  dans  lalangue  des  Turks  orientaux,  et  dans  la  litterature  persane  de  lepoque 
timouride,  est  un  emprunt  au  Celeste  Empire.  —  2.  Plusieurs  de  ces  personnages  sont 
les  descendants  d'IIoulagou,  mais  non  ses  fils. 


490  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [148] 

^Xj!  ^aJI  Je  ^Vl    ^U)L     y-UI    dJ/j    Ai-=  Jl    ytlül    dUÜl    jlkUI    r>-    jl~£ 

(^Ac-Ail     /y-^i     JL»_=>-     ^~oi      f-*-'J     C^  »'!■=-     /v-c-     Jjj     k-Uj     -*■»* "'     vilLJl     <«A=>-     ^j 

•i>l    ^c.    ijUU  2ljt£-^3    ,_^V1    jjj^s    ^_->Jl    ^-i^    ^>VI    dU-Oj   '^C-t    ^b    ;£J^ 
CJö   SjUJI    JsÄAj    jsl^pVl    A-2^    ,1-^Lr^J    ^=-J   M^J    ^>^15    ^^    (j^    'l)J^**    ®iJ=-L~^ 
fol.  24  v°.  ly^^J    l  Y*      t3  -*J*-*-?        <^      r^s^--'*'l     üy   /»>     'Y^b     'v*-^3    O^*"*    rc-U-    ^    /t-3^*^1'    ^-^-*    t  < 

Lä«£L«>    V    jl    j^Jfr    ~>-"J    jl»YI     I^JJ»     jl     -U,     Jlj_i     ^C       j1>     clHl!l     *y_     ^-b 

1.  Kcrit  sur  un  grattage;  il  y  avait  probablemcnt  j^L^o;  lire  X^sJl.  —  2.  On  atten- 
drait  les  formes  du  duel  plutöt  que  Celles  du  pluriel,  le  singulier  etant  reserve  pour  le 
cas  oü  le  sujet  est  l'armee,  et  non  les  generaux. 


Situation  que  l'annee  precedente,  ä  l'exception  du  souverain  de  Marrakash, 
lequel  etait  surnomme  al-Mourtidha.  11  avait,  en  effet,  ete  tue,  et  il  avait  eu 
pour  successeur  Aboul-'Ala,  qui  recut  le  surnom  d'al-Wathik.  Cette  annee, 
le  premier  jour  du  mois  de  Sha'ban,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  partit  pour 
se  rendre  ä  Safad;  il  laissa,  en  qualite  de  vice-roi  au  Caire,  l'emir  'Izz 
ad-Din  al-Hilli,  aupres  de  son  fils,  al-Malik  as-Sa'id;  il  vint  campe r  ä  'Ai'n- 
Djalout ',  et  il  donna  le  commandement  de  l'armee  ä  l'emir  Djamal  ad-Din 
Ai'doghdi  al-'Azizi,  ainsi  qu'ä  l'emir  Saif  ad-Din  Kalaoun  al-Alti;  ces  gene- 
raux se  mirent  en  route  pour  envahir  les  pays  du  Sahel 2. 

Ils  iirent  une  expedition  vers  Saint-Jean  d'Acre,  Tyr,  'Arka3,  Halba  *, 
Tripoli  et  la  Forteresse  des  Kurdes;  cette  ineursion  eut  lieu  dans  ces  localiles 
ä  la  fin  du  mois  de  Sha'ban;  ils  y  firent  du  butin,  et  ils  y  capturerent  des 
fol.  24  v.  prisonniers.  L'armee  vint  ensuite  camper  devant  *  Safad,  le  huitieme  jour  du 
mois  de  Ramadhan,  et  le  sultan  fit  mettre  les  catapultes  en  batterie  contre 
la  ville;  le  siege  se  continua  jusqu'au  commencement  du  mois  de  Shawwal, 
et  il  poussa  activement  les  attaques,  tant  par  l'assaut  que  par  les  mines. 
Le  sultan  s'empara  de  Safad  le  mardi,  quinzieme  jour  du  mois  de  Shaw- 

1.  Ain  al-Djalout,  d'apres  Yakout  (III,  760);  petite  ville  entre  Bai'san  et  Naplouse.  — 
2.  Le  rivage  de  la  Palestine  et  une  parlie  de  son  hinterland.  —  3.  Localite  ä  Test  de  Tri- 
poli, ä  4  farsakhs  de  cette  ville,  ä  un  mille  de  la  mer  (Yakout,  III,  653).  —  4.  11  n'y  a 
rien  dans  Yakout  qui  corresponde  ä  cette  localite;  ä  sa  place,  Makrizi  cite  ^UJiJ!  al- 
Kola'iat  «  les  petites  forteresses  »,  dont  on  ne  trouve  aueune  mention  dans  Yakout.  Le 
singulier  de  ce  dernier  nom,  i«JiJl  al-Kola'ia,  est  le  nom  de  la  ville  algerienne  que 
l'on  appelle  couramment  el-Goleah.  Sur  Ilalba,  voir  page  141. 


, 


[149]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  491 

dUi     -y>    iJ^    ~^j*    x>\    «   -v_s-j   jLs    j^p-j^i-    Xs.   \j  t::.ä<_    jlj  U-}L-   Vj   Vit   pyiL« 

Jlc     Sjk^alJI      Jj-LJl       vTjJJs      Jljp      ^^C      J^l"     W=JI      *y_    JD      Uiä     ®JyJI     ,Ja£S,\ 

^,(iJlj    £Ji!l    ^_j-^>-j    »l-^tVI    ^S    ^Ifr    ^>ir°    .^r-^J    ^=J^.    *-^>*    pL^'J    j|>-VI 

^~«YI     (V""^*     «-^J     Xs-Ji     L»i%      *i=*l}     r^-Jjj     ^?U>-JJI      LJI     JiJj     Ij^-ässTj     lyjL* 


wal,  apres  que  sa  population  eut  demande  ä  capituler.  II  iniposa  aux  habi- 
tants  comme -conditions  qu'ils  n'emporteraient  avec  eux  ni  argen t,  ni  armes, 
qu'on  les  fouillerait  quand  ils  sortiraient,  et  que,  si  Ton  trouvait  sur  Tun 
d'eux  quelque  argent  ou  une  arme,  le  traite  serait  considere  comme  rompu. 

Le  vendredi,  dix-huitieme  jour  du  mois  de  Shawwal,  les  etendards'  vic- 
torieux  furent  arbores  sur  les  murailles  et  sur  les  tours,  glorilies  par 
la  victoire  et  par  le  triomphe,  dresses  sur  les  tetes  des  ennemis  et  sur  leurs 
forteresses  parla  puissance  et  par  la  force.  Le  sultan  se  tint  en  personne  ä  la 
porte  de  la  ville;  il  en  fit  sortir  les  Chevaliers  du  Temple  et  de  l'Ilöpital, 
ainsi  que  les  autres  Francs  qui  s'y  trouvaient;  quand  eile  fut  evacuee,  l'emir 
Badr  ad-Din  Bilik,  le  Khazandar,  vice-roi  (d'Egypte),  y  pfcnetra,  et  il  en  prit 
possession. 

On  dit  qu'ensuile  un  certain  nombre  de  Francs  furent  fouilles,  et  que  Ton 
trouva  quelque  argent  en  leur  possession ;  le  sultan  ordonna  qu'on  leur  tran- 
chät  la  tete.  II  donna  ensuite  l'ordre  qu'on  rebätit  la  ville,  qu'on  en  reedifiät 
les  fortifications,  et  qu'on  y  transportät  des  approvisionnements  et  des  armes. 
II  distribua   le   pays  dependant  de  Safad  en  fiefs   ä  l'armee2,   et  il  designa 

1.  Santchak,  sandjak,  santchouk,  sandjouk  signifient  u  lance  »,  puis  lance  a  laquelle 
on  a  attache  une  flamme,  hampe,  puis  lYlendard  lui-müme;  sandjak  a  pris  ensuite  lesens 
de  pays  soumis  a  celui  qui  a  le  droit  d'arborer  un  etendard,  ce  que  les  Osmanlis  rendent 
egalement  par  l'arabe  liwa.  En  tchaghatai,  santch-mak,  sintch-mak  signifient  «  percer, 
piquer  »,  comme  sandj-mak,  en  osmanli,  0  percer  ä  coups  de  lance,  tuer  ».  En  tcha- 
ghatai, santchighou  signifie  «  harpon  » ,  santchigh,  sintchigh,  «  une  petite  lance  »,  puis 
«  arete  »,  sandjak  en  persan  n'ayant  conserve  que  le  sens  d'epingle;  en  tchaghatai,  san- 
tchigh, en  osmanli  sandji,  signifient  «  piqüre  »,  puis  «  epreinte,  colique  »;  ces  mots  sont 
apparentes  au  mongol  shantcha-la-khou  «  poursuivre  Fennemi  a  coups  de  lance  », 
denominatif  de  shantcha  =  santchak,  dont  le  primitif  shantcha-khou,  qui  a  le  meme 
sens,  est  identique  au  turk  santch-mak.  —  2.  Qui  devait  tenir  garnison  ä  Safad,  et  dont 
les  effeetifs  furent  preleves  sur  la  garnison  de  Damas. 


'  fol.  25  i' 


fol.  25  r 


4(12  MOUFAZZAL  IBN  AB1L-FAZAIL.  [150] 

^.yi  zaä\  iy3J  j%i\  ^jOI  >  ^jy$  \^\y  j  ß\  iUj  ^J^^  j».-^  ^ 

s^Jiioa  p)  jlkUI  j\  J%i\  ^^o  ^JJI  J>j  jj}\  ^jC^J  *^J^JI  ^..-«Jl  J^_. 
J  ^JSoüS  <L*-\s>-  (j  'l^Vl  iwisjlj  iSj-^1^  ^  Oy\ß  ^^X-4  (T-V''  ^"'J  Ja^5  J^V 
l^jj    LJi    OyJ>     J^^     ^    \yj£     ^Lr~^    ö^J    d     <^-*^     -A>J^     (»C^     «-^J    J^lP 

Ai-I  4jl  ^"  i-c&  Jj-v^  jlLUl  Jjpj  ^Jl   J^V  L^fc  ^)1  «Iaj^JI  s.Yy>  ^l~-l  Ji. 

1.  II  faut  ^jr^, ;  cette  forme  est  tout  a  fait  vulgaire;  eile  montre  que  l'auteur  ne  con- 
naissait  plus  la  declinaison. 


pour  Commander  ces  troupes  l'emir  'Ala  ad-Din  al-Keupeki ' ;  il  donna  la 
vice-royaute  du  territoire  qui  environne  cette  ville  ä  l'emir  'Izz  ad-Diu 
al-'Alayyi,  et  la  charge  de  gouverneur  de  la  forteresse  ä  l'emir  Madjd  ad- 
Din  at-Touri 2. 

L'emir  Rokn  ad-Din  Baibars  al-'Alayyi  a raconte  que  le  sultanne  s'engagea 
point  lui-meme  par  serment  avec  la  population  de  Safad,  mais,  au  con- 
traire,  qu'il  chargea  Keremun  Agha  at-Tatari 3  de  traiter  ä  sa  place,  et  qu'il 
lui  subordonna  les,  emirs  \  Ce  fut  ce  Keremun  Agha  qui  s'engagea  par 
serment  avec  les  habitants  de  Safad;  leur  ministre,  qui  etait  chretien,  les 
trompa5,  et  ils  descendirent  de  leur  ville  sous  la  foi  du  serment  de  Rere- 
mun Agha.  Quand  ils  en  i'urent  descendus,  on  allegua  qu'ils  avaient  empörte 
*  des  objets  que  le  serment  qu'ils  avaient  prete  leur  defendait  de  prendre  avec 
eux,  et  ils  furent  decapites  jusqu'au  dernier.  Ils  etaient  au  nombre  d'envi- 
ron  deux  mille  cavaliers. 

Quand  ces  gens  eurent  ete  tues,  les  habitants  de  Saint-Jean  d'Acre 
envoyerent  un  ambassadeur  pour  dire  au  sultan  :  a  Accorde-nous  la  gräce 
de  nous  laisser  transporter  les  corps  de  ces  martyrs  ä  Saint-Jean  d'Acre  pour 

1.  Mamlouk  de  Keupek;  oXj.S',  o,C.f  signille  «  chien  »  en  turk;  ce  nom  a  ete 
porte  par  un  prince  mongol  de  Voulous  de  Tchaghata'i,  iils  de  Dogha.  —  2.  Makrizi  dil 
simplement  que  le  sultan  nomma  Madjd  ad-Din  gouverneur  de  la  citadelle,  et  'Izz  ad- 
Din,  gouverneur  de  la  ville.  —  3.  Keremun  signifie  «  ecureuü  »  en  mongol;  ce  person- 
nage etait  arrive  en  Egypte  tres  peu  de  temps  avant  ces  evenements,  et  il  venait  de 
donner  une  de  ses  filles  en  mariage  ä  Kalaoun ;  il  est  question  de  lui  dans  le  partage  des 
iiefs,  ä  la  page  141.  —  4.  Litt.  :  «  il  avatt  fait  tenir  les  emirs  ä  son  Service  » ;  autrement 
dit,  il  lui  donna  de  pleins  pouvoirs.  —  5.  C'est-ä-dire  que  ce  personnagc  s'entendit  avec 
Keremun  Agha  pour  les  perdre. 


[151]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  493 

LJi  Ixe-  >_)L     .Ac-    ijfcj  VI    »c— »aJI  rc_~. »1   Li    (J-Ul    Jjl  /t-<  J>L-j  ^>wji!!   /^  \c-u^- 

&j«i  ,j  jLcj  ®^-o  (3^"  r»r^   iJ^-ä-9  (t^  ö^  pf^L^3"  '^^^  'jfv^*3  ^^  v1-   t-*' 
LUx.   _üs   j»jjl  ^«e   jLäs   ÜL^JI    jlc-lj    J^"  U   Jlsj    Jj—^l    ^.JJ*   jJa-OI     Jl   Ju»j   LAs 

^-.U.   f-M3   Ü-*jlö)1   (_£i   ^-i    JlJlr   s^-Jl    (»»._   Jj-£-o   ^   I^j-^äs    ®1(Jü  SjUlj     _. -u   ^!l 
l».L^j       J ISjLöJl      ,aJ 51    iji"^'    tr-0-"    j~*^    ^o-CJl     (J»«_S3    il<^>-    >_^»-Us     j«^ajl*j|     i^LLJl 

1.  Lire  O-t.  —  2.  Mieux  vaudrait  *»^ij,  par  accord  avec  *a>JJ*. 


la  benediction  qu'ils  ferout  descendre  sur  nous.  »  Le  sultan  installa  l'am- 
bassadeur  dans  sa  tente,  puis  il  prit  avec  lui  im  detachement  de  son  armee, 
et  il  marcha  depuis  le  commencement  de  la  nuit;  les  premieres  lueurs  de 
Taube  iTavaient  pas  encore  lui  qu'il  etait  devant  la  porte  de  Saint-Jean  d'Acre. 
Lorsque  les  habitants  ouvrirent  la  porte  de  la  ville  et  sortirent  pour  vaquer 
ä  leurs  occupations,  il  se  rua  sur  eux,  et  im  grand  nombre  d'entre  eux 
furent  tues. 

Le  sultan  revint  ensuite  en  toute  bäte;  quand  il  arriva  dans  le  dahliz  \ 
il  manda  l'ambassadeur  aupres  de  lui,  et  lui  dit  :  «  Que  veux-tu?  »  II 
lui  exposa  de  nouveau  le  but  de  sa  mission;  alors  le  sultan  lui  dit  : 
«  Retourne  aupres  des  Francs  qui  t'ont  envoye  ici;  nous  avons  fait  chez 
eux  des  martyrs,  et  nous  vous  avons*  epargne  la  peine  de  les  transporter, 
ainsi  que  la  fatigue  de  cette  Operation.  » 

L'emir  a  dit  :  Ensuite,  le  sultan  se  rendit  ä  Damas,  le  jeudi,  premier  jour 
du  mois  de  Zilka'ada;  la  ville  avait  ete  decoree  ä  son  intention  de  la  facon  la 
plus  splendide;  il  descendit  dans  la  forteresse,  et  il  ordonna  aux  troupes  de 
marcher  contre  (le  pays  de)  Sis2,  et  de  le  livrer  au  pillage. 

L'armee  partit  de  Damas  le  samedi,  troisieme  jour  du  mois  de  Zilka'ada; 
le  sultan  en  donna  le  commandement  ä  al-Malik  al-Mansour,  prince  de  Hamah, 
etil  confia  la  direction  des  Operations  ä  l'emir  Sbams  ad-Din  Ak-Sonkor  al- 
Farikani.  Les  troupes  arriverent  aux  denies  :'  par  lesquels  on  passe  pour  se 

1.  Le  dahliz,  mot  persan,  designe  la  tente  du  sultan,  avec  toutes  les  enceintes  de  toile 

qui  formaient  une  verkable  ville.  —  2.  La  forme  savante  du  nom  de  cette  ville  etait  i*z~c~ ■ 
Sisiyya,  mais  les  gens  du  peuple  la  nommaient  Sis  (Yakout,  III,  217),  ce  qui  est  la  forme 
que  l'on  trouve  dans  tous  les  historiens  musulmans.  —  3.  Darbanddl,  pluriel  arabe  du 
mot  persan  darband,  qui  designe  un  deiile  dans  la  montagne. 


fol.2 


494  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [152] 

IjJ  Jjo-3  ^>-^l  3~j£.  2L,   as   Ij^-L^  jlSj  ^^  ^1   I^l,  IjA^a  ^ÄJI  oIaLjaJI  ^Jl 

U^Aa  i_f  ©^y'UI   lj^*j   lf>    jo   ^y  "'(j^*:    j^tsj     J^A-»JI    UjiCLi    ^„li'ULJl     v.   Sac. 

25  v"-  jj>      jj-*~   *-*-*"'J    irt^    v*3"        öi     l?-^ — *-5    J"*"-?    JfJ    M*-*-*    <r— "    ^^    [c-^'    ijJ^-jjj 

U     IjÄi-lj     U^'3     t>A<JI         Jl      l^ii-^J     **/Ol      ^     ^^fj     *-*-!        "y  1      b^r-1^     ^J-Oj     f^--* 
J    J^JLo    ij*   *aIüu)I_}    *(JI    jlkUl    ryi*»    jÜaUl    ^    jLLjVI    Ijiä-I    jl    A»    Ijalftj    IjJ 

£sj«aJI  jl-OI  Cobj  j^.  Cl^j  jl  viUj  v. — 3  Ijlü  jlkUl  ^  ijjj  ®^aJl  ^j     ;L* 

"ja    AS-^a»*     Alt    4jm     jr-    »»-3    iUk=»-       ,5 C-     »AiU     Aj;„«    iV"^'     oU-  .''.' «Uli     mj,     «J^.     jlS 

1.  Lire     c^'-  —  2.  Lire     Aj.  —  3.  Lire  L^JLc.  —  4.  Lire     «j*L~Jt.  —  5.  Lire  Laau. 


rendre  ä  Sis.  Le  (roi  d'Armenie)  avait  construit  au-dessus  de  ces  denies  des 
tours  dans  lesquelles  il  avait  place  un  certain  nombre  de  combattants.  Les 
Musulmans  s'emparerent  de  ces  ouvrages,  et  tuerent  une  partie  des  troupes 
qui  les  defendaient;  le  reste  prit  la  fuite. 

Ensuite,  ils  les  deniolirent  et  penetrerent  dans  le  pays  de  Sis,  quils  mirent 
ä  feu  et  ä  sang,  et  oü  ils  capturerent  le  lils  du  roi  de  Sis,  qui  se  nommait 
*  föl.  25  v.  Lifon  ' ,  *  fds  de  Hai'toum ;  ils  firent  de  meme  prisonniers  le  fds  de  son  frere  et 
plusieurs  des  grands  personnages  de  leur  royaume.  Les  Musulmans  entre- 
rent  dans  la  capitale  (Sis),  ils  la  saccagerent  et  s'emparerent  de  ce  qui  s'y 
trouvait,  puis  ils  se  retirerent  apres  avoir  completement  depeuple  le  pays  de 
ses  habitants.  Le  sultan  sortit  de  Damas  pour  se  rendre  ä  leur  rencontre,  le 
deuxieme  jour  du  mois  de  Zilhidjdja. 

Gette  meme  annee,  le  sultan  saccagea  la  ville  de  Kara  2.  Voici  quelle  fut  la 
cause  de  cet  evenement;  il  arriva  qu'un  ecuyer3,  sujet  de  l'empire  egyptien, 
ätait  au  service  du  toashi  ''  Sliihab  ad-Din  Mourshid,  qui  etait  commandant  de 

1.  Transcription  de  l'armenien  Levon  «  Leon  »;  )jJ  «  Löon  »  dans  Yakout 
[Modjam,  III,  217).  —  2.  ü.U  dans  Yakout,  IV,  12.  C'etait  un  gros  bourg,  situe  sur  un 
chemin  tres  frequente;  il  etait  la  premiere  Station  de  Iloms  vers  Damas;  sa  population 
etait  entierement  chretienne.  —  3.  Les  rikabi  etaient  souvent  des  expres,  des  courriers 
charges  de  porter  les  depeches.  —  4.  On  traduit  gencralement  toashi  par  «  eunuque  », 
ce  qui  est  un  sens  particulier  de  ce  mot;  la  lecture  des  historiens  des  Mamlouks  montre 
qu'il  designe  aussi  une  classe  d'olliciers;  toashi  est  la  forme  arabe  du  mongol  loahhi, 
avec  tch  rendu  regulierement  sli,  que  le  Sangilakh  explique  par  «  officier  cliarge  du  recru- 
tement  des  troupes  et  de  leur  inspeclion»,  ce  mot  ayant  pris  le  sens  secondaire  de  cour- 
rier,  comme  rikabi.  Abou  '1-Gbazi  donne  ä  ce  tilre  la  forme  -a.Uy  toghatchi,  qui  est 
la  primitive,  et  qui  transcril  le  mongol  togha-lchi  «  comptable  »,  de  togha  «  nombre  ». 
Toatchi  derive  de  togha-tchi  par  la  chute  reguliere  de  gh.  Ce  tilre  ne  doit  pas  etre 
confondu  avec  celui  de  togha-tchi,  de  toghan,  toghon  «  chaudron  »,  qui  parait  une  fois 
dans  YHistoire  des  Mongols,  eh.  39,  sous  la  forme  Jjg  »X  %  thouo-houo-tchheu,  avec  la 
traduetiou  ,jj  ?j~\  «  komme  qui  a  la  charge  des  chaudrons  ». 


[153]  1IIST0IRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  495 

Ja    JJJI    <Uc    ^ Jj    \Ji    y«    Ij^9     «.kalli    y»^    <jPj^    d^asri    l,J    *jJ       rJI    <3LJI 

^yj  i>"  ji4y.u>.j®Liy  yjui  oi  J3yifj  bis  y*i  y.  2y^i  üti  a»,  vi  ij-»! 

•^y  CJI  dUr  J  jl  jiflj  «ijj^a  9jLy  y~j^  8j>y-^  .il^YI  y-*>-  Jl  <.  7ly^3 
Uis  äi*ä)I  (j  ^ifyi  JJi  ^^Is  10b^'  i$y«b  -^LpVI  y-^  ^jJi  y^  j^~  o^*. 

dUi  >^  Ijli  Jl  jlkUI  Jy  LA»  aLa-Vl  ^i-  £  (Ui.  ^Jl  yü,lj  yio  J^j 
!jSi\    J^.J\   yy  4j  JUä    «eis   dl    ^Is    dA>lrl   yyJI    ^jU   ^>Y!   Xt     Jl     jl^JI 

1.  Nowai'ridit  plus  clairement  (man.  arabe  1578.    folio    7.'!   v°)  :      .Ifi.olS'J'     ^»j      ,1 

^ilyJI    aj  ^io    Jj    o'-)j   L^    y!^    (-?'*"  ^P    ,_?"•  ~"  2-   Corriger  en    ,Xtf].  - 
3.  Lire    ^Uj.  —  4.    Lire  ?-U^.   --  5.  Lire  »öi.1.  —  G.  Lire     wU,Jt     .11».  —  7.   Lire 
Lca*.  —  8.  Lire  sliLi,  avecla  lre  forme  au  lieu  de  la4e.  — 9.  Lire  I.Lo.  —  10.  Lire  ^.L,!. 


l'armee  de  Hamah.  Cet  ecuyer  quitta  (la  cour  du  sultan)  avec  son  maitre  lors- 
que  cet  oflicier  se  fut  acquitte  de  la  mission  pour  laquelle  il  etait  venu  (ä 
Damas);  il  tomba  subitement  malade,  et  il  dut  s'arreter,  completement  epuise, 
ä  quelque  distance  de  Kara1.  La  nuit  tomba,  et  son  maitre  ne  s'apercut  de 
rien;  mais  deux  hommes  de  Kara  vinrent  (ä  l'endroit  oü  il  se  trouvait),  et  ils 
lui  dirent  :  «Tu  seras  notre  höte  durant  cette  nuit.  » 

Ils  le  transporterent  ä  Kara,  et  il  resta  chez  ces  gens  pendant  trois  jours, 
apres  lesquels  il  recouvra  la  sante;  alors  ces  deux  hommes  se  saisirent  de 
lui,  ä  la  faveur  de  la  nuit,  ils  lui  ligotterent  les  mains  derriere  le  dos,  et  ils 
le  bäillonnerent;  ils  le  conduisirent  dans  cet  etat  ä  la  Forteresse  des  Kurdes, 
oü  ils  le  vendirent  pour  la  somme  de  quarante  dinars  de  la  frappe  de  Sour2. 

II  arriva  alors  que,  cette  annee,  un  marchand  de  Damas  se  rendit  ä  la 
Forteresse  des  Kurdes,  et  qu'il  y  racheta  des  prisonniers,  parnii  lesquels  se 
trouva  cet  ecuyer.  Quand  le  marchand  lüt  arrive  ä  Damas,  et  quand  il  eut 
rendu  la  liberte  ä  l'ecuyer,  ce  dernier  se  mit  au  Service  dun  militaire.  Lorsque 
le  sultan  vint  camper  devant  Kara,  il  alla  trouver  l'emir  Faris  ad-Din,  l'Ata- 
bek,  et  il  lui  conta  son  histoire;  l'emir  lui  dit  :  «  Est-ce  que  tu  reconnaitrais 

1.  Nowai'ri  donnele  nom  de  la  localite  dans  laquelle  l'ecuyer  dut  s'arreter,  mais  sans 
points  diacritiques,  de  sorte  que  sa  lecture  est  douteuse;  il  semble,  autant  qu'on  en 
puisse  juger,  qu'elle  se  soit  nommee  .y^t  &yj>  Manzalat  al-koubour  «  la  Station  des 
tombeaux  ».  —  2.  Sour  est  le  nom  arabe  de  l'ancienne  ville  de  Tyr. 


I'i.l.  26  i" 


496  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [154] 

•~o  hlUrj  \^j^>ä  Uj«>jUa=-l  ^«Ij  *Lä£)1  «uiclj    jlLLJl  ^b  dl>l"Yl  Ji— vi  ®  di.li  ^!1 

JUaSJ     * ä^j     v^J     j^-*^     -J^    <j<a»i!l>     _/•!     jlk-UI    Alf.     viUj     '  d«?     UA»    J^*-*^     V^ 

Jdl    -Uss    jtf    »-Jj^l;    ^X-Jl    jJj   alc   X>*   l^j    l^    J^    J^ä    Ijls    £jli-   8,JÄ!1    üjl-01 

1.  Man..L>wOI.  —  2.  Lire  sUU,  par  confusion  de  la  4"  forme   avec  la  lre.  —  3.  Lire 
vi-CU^I.  --    4.  Nowa'iri  dit,  folio  74  r°    :    Xya*.\3  üs  jaJa    ^^VjJl   >iaJ  Jäjj    A=-j<ä 

JTJi  Jlö     c.lsJ!  J3li  SLlfir,  «jo  ,.h  U^   .,U»UI     jl  o-öi  ^Is^l    ^U 

jo-j  ^j-tl  Uli;  les  deux  parties  du  recit  de  Moufazzal  sont  contradictoires  :  dans  l'une, 
il  est  question  d'un  des  deux  hommes  que  Ton  arrete;  dans  l'autre,  de  deux  hommes  qui 
nient  avoir  vendu  l'ecuyer;  lire...  I^CU  ajJj  (~o  XUj'j  \yzs?  U».U:^Ij  y'3.  —  5.  11  laut 
lire  U~oU.  —  6.  11  faut  "^läy,  ce  melange  du  duel  et  du  pluricl  est  tout  ä  fait  incorrect. 
-  7.  Man.  ^t~o,  evidemment  pour  une  forme  J>^,  ou  meine  -J^^i,  comme  plus 
haut,  page  127,  avec  la  confusion  de  j_j  et  o-  —  8.  II  faut    e^'- 


Fliomme  qui  t'a  fait  prisonnier?  »  II  repondit  que  cela  etait  certain;  (Faris  ad- 
Din)envoya  alors  avec  lui  des  djandars  qui  trouverent  Tun  des  deux  hommes 
qui  l'avaient  vendu;  ils  l'arreterent  et  ils  le  eonduisirent  devant  l'atabek. 
fol.  26  r.  L'atabek  entra  chez  le  sultan  et  le  mit  *  au  courant  de  cette  aventure.  Le 
sultan  ordonna  qu'on  les  amenät  tous  les  deux  en  sa  presence ' ;  on  les  fit 
venir  et  on  les  confronta  par-devant  lui ;  les  deux  hommes  nierent  ce  qu'on 
leur  reprochait,  mais  l'ecuyer  dit  :  «  Je  reconnaitrai  leur  maison  et  ce  qu'il 
y  a  dedans.  »  Cet  argument  les  forca  ä  avouer  leur  crime,  et  ils  dirent  : 
«  Nous,  et  tous  les  gens  qui  habitent  dans  la  ville,  nous  agissons  ainsi.  » 

Des  moines  grecs  etaient  venus  de  Kara,  apportant  au  sultan  des  pre- 
sents,  en  signe  de  bienvenue,  et  ils  se  tenaient  ä  la  porte  du  dahliz.  Quand 
le  sultan  fut  certain  de  la  veracite  des  accusations  (portees  contre  les  gens 
de  Kara),  il  ordonna  d'arrcter  les  moines;  il  monta  ä  cheval  en  personne,  et  il 
alla  attaquer  le  monastere  qui  se  trouvait  en  dehors  de  Kara;  il  massacra 
tous  ceux  qui  s'y  trouvaient,  et  il  le  mit  au  pillage;  il  s'en  revint  ensuite, 
ordonna  ä  ses  troupes  de  monter  ä  cheval  et  marcha  vers  la  colline  qui  est 
en  dehors  de  la  ville,  au  nord;  il  envoya  mander  aupres  de  lui  Aboul-'Izz, 

1.  Les  deux  hommes  que  l'ecuyer  accusait  de  l'avoir  vendu  ä  la  Forteresse  des  Kur- 
des;  on  ne  peut  comprendre  ici,  comme  Nowairi,  l'homme  de  Kara  et  l'ecuyer. 


[155]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  i97 

^j'jj  If.  (*v^-'tj  (**^.3  üLJ^l  0"  Vt^  tlr*  y  ^  (*°*  ®^^f~  '*?"  ü'  v*'J  V~~ 
*^i.  J*  J  -Cl  ^äU>-j  CwJi  4i^_  jl^j  jJI  4^,l  j-^  ^  ^j  ^^J  y^*""  'v: 
*a£  U   ^^»  ^.^   y,  kU^\   ^LJI  5liu)l3  J>j   jlkUt   jl  x.*  ®4.'j-u^>_  lyl£  U.. 

®i^>Jl     ^j    "jjj^ipj    jj-^   j      viUjj    4j_A>    ^w     ^^Ylj    jvL^JIj    J-Lo   d=>OJ  (V"    J^J  *  '"'■ 26' 

1.  Lire  Lt.  —  2.  Lire     ,y-ob\  —  3.  Lire    JU3'.  —  4.  Lire  ^j'.  —  5.  Lire  ^-iJ'.  - 
6.  Lire  ^r*  ^j^cj  ^"-"L^  j. 


qui  etait  gouverneur  (de  Kara),  et  il  lui  dit  :  «  Nous  sommes  dans  l'inten- 
tion  d'aller  chasser;  fais  sortir  vers  nous  les  habitants  de  la  ville.  »  (Aboul- 
'Izz)  les  fit  tous  sortir  en  dehors  de  Kara,  et,  quand  ils  en  furent  eloignes, 
le  sultan  ordonna  ä  ses  soldats  de  les  decapiter  tous.  On  trancha  ainsi  la 
tete  de  la  population  entiere,  et  aucun  de  ses  habitants  ne  put  se  sauver, 
sauf  ceux  (jui  se  cacherent,  qui  prirent  la  fuite,  ou  qui  se  retrancherent  dans 
les  tours  que  la  ville  possedait. 

L'armee  musulmane  fit  dos  prisonniers;  ils  etaient  au  nombrc  de  mille 
soixante-dix  personnes,  tant  bommes  que  femmes  et  enfants.  Ensuite,  le  sultan 
ordonna  egalement  que  l'on  tranchät  les  moines  par  le  milieu  du  corps,  tous 
jusqu'au  dernier;  l'armee  entra  alors  dans  Kara  et  la  saccagea;  les  soldats 
ravagerent  l'eglise,  et  le  sultan  donna  l'ordre  que  Ton  construisit  une  mos- 
quee  (sur  son  emplacement). 

Le  sultan  fit  ensuite  transferer  dans  cette  ville  des  gens  pris  cliez  les  Tur- 
komans,  ainsi  que  dans  d'autres  tribus,  et  il  la  leur  assigna  comme  sejour;  il 
y  nomma  un  predicateur  et  un  kadi,  mais  il  permit  au  gouverneur,  Aboul- 
'Izz,  de  continuer  ä  y  resider.  II  connaissait  ce  personnage  depuis  long- 
temps,  et  Aboul-'lzz  lui  avait  jure  qu'il  n'avait  connu  aucun  des  crimes  dont 
les  habitants  de  Kara  s'etaient  rendus  coupables. 

Le  sultan  retrograda  ensuite  et  alla  rejoindre  l'armee  qui  s'en  retournait, 
comme  cela  a  ete  dejä.mentionne,  de  Sis;  il  s'en  revint  avec  ces  troupes,  et  il 
entra  dans  Damas,  precede  par  le  butin  et  par  les  prisonniers  qu'il  avait  faits, 
*  le  vingt-cinquieme  jour  du  mois  de  Zilhidjdja.  * lul- 26  » 


498  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [156] 

^Jl  4=-y)  ^T^aJI  jl-01  ^Jl  ^JlsjUÜ  ^->JI  ^j-^Ji  ^^Vl  <Lä^  2J£)1  JÜj  d^ll 
k_ii?%  d'bb  (»lila  ®üü*S  ^-jCls  (j^l  *>  L5Cä  XXaÜ  ^JJ  lj>j  O^  Jj3j  dij&\ 
lj,[jS     ->j>j     Sytlä)!        Jl     <s>~y     X»*     S^i-        Jl     jLj     \Z*j*     |j     t-^i    isc-JI     ^jls        1s-     kJü 

1%^    jlLUI    'Lul    <C_J1    iÄ*   ,jj  ®öj    ^j— =-l    <J    ^luLfj   Asj   Syblill    ^j   ^jf"    *-^JJ 

jdj  itojJl  S^Ls  4o  JL"  J  ^j_jJI  pU-JI  Ajä  ,j^  dUj  Jus  joj  yi>')l\  «Uo  iw-sJ! 
/>li'     jJI    -Xa-L~d!   4-L^-    v.   -c*>    jo   Jk>    <j    v.ij^r'Jl  <<mU-   ^UJI  *li»l     -C<   ctUi 

1.  Lire   L)IL>.  —  2.  Tres  nettement  ecrit  Jidl,  avec  la  confusion  du  ^  et  du  ^,. 
—  3.  Lire  j^j^  s-*l=s-",  comme  dans  Makrizi  et  dans  tous  les  auteurs  qui  savent  la  gram- 

maire;  Moufazzal  ecrit  toujours  r*;"^!  **"?■>  ce  qui  est  une  faute  grave.  —  4.  Ecrit  J-i?, 
avec  la  confusion  entre  i  et  3. 


En  l'annee  655,  le  premier  jour  du  mois  de  Moharram,  le  sultan  partit  de 
Damas,  dans  l'intention  de  se  rendre  ä  Karak;  il  envoya  le  gros  de  ses 
bagages,  en  compagnie  de  I'emir  Shams  ad-Din  al-Farikani,  en  Egypte,  et  il 
partit  lui-meme  pour  Karak.  II  vint  campcr  ä  l'etang  de  Ziza,  et  monta  ä  che- 
val  pour  prendre  le  divertissement  de  la  chasse;  mais  sa  monture  fit  im 
ecart,  lejeta  ä  terre,  et  il  se  cassa  la  cuisse. 

Le  sultan  resta  dans  cet  endroit,  occupe  ä  se  soigner,  jusqu'au  moment  011 
il  fut  pres  d'etre  entierement  retabli;  il  s'installa  alors  dans  une  litierc,  et 
il  se  rendit  ä  Ghaza,  d'oü  il  repartit  pour  le  Caire;  il  etait  alors  gueri,  si  bien 
qu'il  put  monter  sur  son  coursier  et  traverser  le  Caire  dans  toute  sa  lon- 
gueur  ' ;  la  ville  fut  deeoree  en  son  honneur  de  la  facon  la  plus  splendide. 

Cette  annee,  le  sultan  imagina  de  faire  reciter  la  priere  du  vendredi  ä  la 
mosquee  al-Azhar2,  et,  avant  cette  date,  on  n'y  avait  pas  fait  ladite  priere 
dcpuis  le  regne  (du  khalife  fatimite)  al-IIakim  al-'Obaidi;  cet  etat  durait 
depuis  l'epoque  a  laquelle  al-IIakim  avait  fait  construire  la  mosquee  qui  est 
connue  sous  son  nom3.  La  mosquee  al-Azhar  etait  comptee  au  nombre  des 

1.  Pour  se  rendre  ä  la  Forteresse  de  la  Monlagne.  —  2.  On  peut  voir  dans  le  KJiital 
de  Makrizi  une  longue  notice  sur  cette  mosquee  (man.  ar.  1732,  fol.  237  et  ssq.).  - 
3.  La  -a^Ls^I  ^Is^!,  dont  parle  Makrizi  (ibid.,  239  v°),  et  non  la  mosquee  de  Maks 
,^«äJ!,  qui  fut  bätie  par  al-IIakim  au  bord  du  Nil,  ä  Maks,  qui  etait  une  ville  ancienne 
(Khitat,  ibid.,  245  v°).  Makrizi  cite  simultanement  (fol.  237  v°)  la  mosquee  de  Maks,  la 
mosquee  al-Masdjid  al-Ilakimi,  construite  par  al-Hakim,  et  la  mosquee  al-Azliar,  aux- 
quelles  al-IIakim  conceda  des  wakfs.  Makrizi  fait  egalemenl  une  longue  description  de  la 
mosquee  de  Maks. 


[157]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  499 

sy»li)l    ^LÜ    ^3    j>    Jjl    y»j  «CJI    iÄ*   j.  3S>V1    ~j    ^    j*t   J    ^3   ^ 

•j^ij  jL>"  C-.    J   JybUll    lL    As    joj  ÄJLII.3   J^j   tS-^  £*«   j^"J  ^rr1    <3 

1.  Man.  l~*J  pour  l~*£*>,  avec  la  confusion  du  ^  et  du  o-  —  2-  Man.  *~jcij',  avec 
la  meme  confusion.  —  3.  Lire  ^ä.al.  —  4.  Lire     ^ij. 


mosquees  dans  lesquelles  l'on  faisait  les  cinq  priores  ',  et  eile  etait  tombee 
dans  un  graad  delabrement. 

Quand  al-Hilli2  construisit  son  hötel 3  dans  le  voisinage  de  la  (mosquee 
al-Azhar),  il  en  restaura  les  parties  qui  tombaient  en  ruines.  Ges  restaurations 
furentla  cause  qu'ony  retablit  la  recitation  de  la  grande  priere  du  vendredi, 
et  cela  se  fit,  malgre  l'opposition  de  certains  theologiens,  le  dix-huitreme  jour 
du  mois  de  Rabi'  second  de  cette  annee. 

La  mosquee  al-Azhar  Tut  la  premiere  qui  fut  fondee  pour  le  peuple  au 
Caire*;  ce  fut  le  kaid  Djauhar  qui  la  construisit  quand  il  edifia  cette  ville ; 
lorsque  sa  construction  fut  terminee,  on  y  fit  la  priere  du  vendredi,  au 
mois   de  Ramadhan  de  1' annee  361 ;   (Djauhar)  avait  bäti  le  Caire  en  358. 

1.  II  existe  une  difference  essentielle  entre  la  mosquee  oü  l'on  recite  les  5  prieres  et 
celle  dans  laquelle  on  fait  la  grande  priere  du  vendredi,  la  khotba;  le  nombre  des 
mosquees  ordinaires,  oü  l'on  recite  les  5  prieres  canoniques,  est  completement  Uli— 
mite,  et  ä  la  volonte  de  ceux  qui  les  bätissent,  tandis  qu'il  ne  peut  exister  dans  un 
rayon  de  4  farsakhs  qu'une  seule  mosquee  dans  laquelle  on  recite  la  igrande  priere  du 
vendredi,  une  seule  mosquee  djami'.  Si  l'on  voulait  traduire  cette  difference,  il  faudrait 
rendre  mosquee  djami'  par  paroisse,  et  mosquee  ordinaire  par  chapelle.  —  2.  'Izz  ad-Din 
Aitemour  al-IIilli  [Khitat,  ibid.,  fol.  238  v°).  —3.  II  n'y  a  pas  de  renseignements  sur 
cet  hötel  dans  le  Khitat  an  chapitre  des  .b;  mais,  dans  le  chapitre  des  £»U.  (ibid.,  fol. 
239  r°),  Makrizi  mentionne  en  effet  les  reparations,  ou  plutöt  les  restaurations,  de  izz 
ad-Din  Aitemour  al-IIilli,  d'apres  laVie  d'al-Malik  az-Zahir,  qui  fut  ecrile  par  le  kadi 
Mohyi  ad-Din  Ihn  'Abd  az-Zahir.  —  4.  C'est  bien  ainsi  qu'il  faut  comprendre  O^ 
^.UJ  jt^sj,  ce  qui  est  une  phrase  coranique,  car  on  lit  dans  le  Khitat  de  Makrizi  (man. 
arabe  1732,  fol.  237  r°) :  j&j^  JjU3!  sLiol  ^JJlj  ifjaläJb  ^r-T!  ■Xs~->  Jjl  ^Wi  Ua.  La 
mosquee  al-Azhar  fut  terminee,  ä  ce  que  dit  Makrizi,  le  samedi,  vingt-quatrieme  jour  du 
mois  de  Djoumada  premier  de  l'annee  359,  mais  son  achevement  complet  n'eut  lieu  que 
le  dixieme  jour  du  mois  de  Ramadhan  361 ;  on  y  fit  la  priere  pour  la  premiere  fois  deux 
jours  plus  tard.  La  premiere  mosquee  qui  fut  construite  en  Egypte  fut  la  al-djamV  al- 
'atik,  ä  Fostat,  qu'on  nomme  aussi  £°'.rFJ'  J->>  et  Grande  Mosquee  d'Amrou  ibn  al-'As 
(ibid.,  fol.  214). 


föl.  27  r 


500  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FÄZAIL.  [158] 

V   »JÜ»  <»o    jl    Jlij   ^yfsL/yi    jXcj   «-Li!    *,    iJU-  J«JI   ^    jj>JI    jl   ^*  ÄJLllj 

■    »ü_yi    J^— '  ■*— 'L*lLj    •^ju^-j  (jw  <J—  ,_3  jLS  UJ3   ®<J    7- 1-°-'    Vj       jyuss-   >c£_> 

jl_$5    ^>yua     y\    py=*~-    jL<J    i_T^"^'    ***    l3^P^'    /»-«Wl    Ij^^äs-    Aji»äJi     »y    jo    lilj 
aJ    jl5j    (V-Ol    j-Us      _^U)I     »LjI    ^     **Udl      jll«     t^ifr)    ©Lj.äJ     a-i'^jj    v_iU    <i 

1.  Lire  J.b  C^ii.  ou  .L3     <Ai;  la  prononciation  vulgaire  de  Xj>  est  mounar,  comme 
le  montre  la  transcription  de  ce  mot  en  chinois  ^  £jjtj  jjg  mou-na-eulh. 


Ensuite,  al-'Aziz,  fils  d'al-Mo'izz  ',  y  fit  des  restaurations 2,  et  il  en  recons- 
truisit  certaines  parties.  On  dit  qu'il  y  a  dans   cette   mosquee  un  talisman 
"  foi.  27  r.  qui  empeche    qu'un    seul  petit  oiseau  y  vienne  demeurer*  et  y    eleve    sa 
nichee. 

Enl'annee  378,  le  vizir  Aboul-Faradj,  qui  se  nommait  Ya'koub  ibn  Kallas, 
et  d'apres  le  titre  duquel  est  connue  la  Vaziriyya  3,  parla  au  khalife  de  four- 
nir  des  moyens  d'existence  ä  un  certain  nombre  de  juristes.  Le  khalife  donna 
ä  chaeun  d'eux  une  somme  qui  etait  süffisante  pour  son  entretien,  et  il  aclieta 
ä  leur  intention  une  maison  situee  contre  la  mosquee.  Quand  venait  le  ven- 
dredi,  ces  gens  se  rendaient  ä  la  mosquee,  et  ils  y  faisaient  leurs  cours;  le 
superieur  de  ces  personnages,  qui  etaient  plus  de  trente,  se  nommait  Abou 
Ya'koub. 

On  sureleva  le  minaret  de  la  mosquee  al-Azhar  '  ä  l'epoque  du  kadi  Sadr 

1.  Al-'Aziz  billah  Abou  Mansour  Nizar  ibn  al-Mo'izz  li-din  Allah  {ibid.,  fol.  237).  — 
2.  Li.1  A-i  i>Xa.,  dit  Makrizi  [ibid.).  —  3.  La  ad-dar  al- Vaziriyya  h^\J\  .tjJI ;  Makrizi  ne 
lui  consacre  pas  de  notice  speciale  dans  le  chapitre  des  .b;  mais,  ä  l'article  de  la  al- 
madrasat  as-Sahibiyya  L~a.La)l  I_.»xJ',    il  dit  (ibid.,  fol.  321   r°)  que  ce  College  etait 

au  Caire,  dans  la  Souwai'ka  du  Sahib   . *=s.La'l    £sJy~>,  et  qu'il  faisait   partie  de   l'en- 

semblede  l'hötel  du  vizir  Ya'koub  ibn  Kallas  et  de  la  Dar  ad-dibadj,  qui  fut  construite 
par  le  sahib  Safi  ad-Din  Abd  Allah  ibn  'Ali.  Makrizi  rapporte,  dans  la  notice  qu'il  a 
consacree  ä  la  mosquee  al-Azhar  [ibid.,  fol.  237  v°),  que  le  fait  raconte  par  Moufazzal 
se  passa  sous  le  regne  du  khalife  al-'Aziz  billah.  Le  vendredi,  les  juristes  venaient  ä  la 
mosquee,  et  ils  y  restaient,  apres  la  grande  priere,  jusqu'ä  l'heure  de  Y'asr.  Le  vizir 
leur  avait  egalement  assure,  en  plus  de  celle  qu'ils  tenaient  du  khalife,  une  rente  an- 
nuelle.  Ces  juristes  etaient  en  tout  trente-cinq.  —  4.  En  800  de  l'hegire,  le  minaret 
s'ecroula,  et  on  le  reconstruisit  plus  eleve  qu'il  ne  l'etait  avant  cet  aeeident,  aux  frais 
du  sultan  al-Malik  az-Zahir  Barkouk  (Makrizi,  Khitat,  ibid.,  fol.  239  v  . 


[159]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  501 

j\-K>    '  lj Js-  Aslsjl    iL*=-  ^3  S^O    ^jUjI  <0  cioj   <-^s     c-LXj    v^Ltj  <U~~j   <Uas   1(\jjiIT 

j  ^Jj  -vSj  ^-jj^Jl  J15  ®£iU  *->jlj  oMj*  c»  (j   r-_^iJI  ^jL  ^LL;  ^llJI  oUJI 

1.  Lire  ^jr-;-  —  2.  Lire  SjJUä  ,jj^u=j  üu_j.  —  3.  Lire  «ja..  —  4.  II  y  a  apres 
ä^U^I  un  petit  espace  dans  lequel  le  papier  a  ete  gratte,  et  oü  il  faut  peut-tMre 
restituer  Ji ;  on  lit  dans  le  Khitat  de  Makrizi  (man.  arabe  1732,  fol.  239  r?)  :  .15^ 
Ul.j     glc.  oXJj  Jju  ^i  ori  Ij— «aS     J4  Ji    ^UrM   |ä»  k_Äs— .  —  5.  Lire  U.J. 


ad-Din  ' .  II  y  avait  dans  la  mosquee  deux  grands  lampadaires  d'argent  et 
vingt-sept  candelabres  d'argent.  Elle  possedait  des  fiefs  nombreux,  dont 
une  partie  etait  imputee  ä  l'hötel  de  la  monnaie  de  Misr  2,  et  l'autre  sur  la 
nouvelle  fabrique  de  poteries  ä  Misr3;  le  revenu  en  atteignait  mille  et  soi- 
xante-sept  dinars.  Quand  Misr  fut  incendiee  en  l'annee  564,  ce  monument  fut 
extremement  endommage,  et  on  l'oublia.  Cette  mosquee  avait  ete  construite 
trop  basse *  et  011  la  sureleva  de  quelques  coudees.  On  continua  ä  y  faire  la 
grande  priere  jusqu'au  moment  ou  fut  bätie  la  grande  mosquee  d'al-Hakim, 
laquelle  fut  construite  en  dehors  de  la  porte  Bab  al-Foutouh,  en  l'annee  403. 
L'historien  a  dit  :  J'ai  vu  dans  la  vie  d'al-Hakim  que  son  auteur  a  dit  : 
Le  vendredi,  neuvieme  jour  du  mois  de„Ramadhan  de  l'annee  399,  on  fit  la 
grande  priere  dans  la  nouvelle  mosquee  d'al-Hakim,  qui  s'elevait  en  dehors 

1.  Sadr  ad-Din  'Abd  al-Malik  ad-Darbas  fut  kadi  des  kadis  ä  l'epoque  de  Salah  ad- 
Din  Yousouf  ibn  Ayyoub.  —  2.  II  y  avait  trois  hötels  des  monnaies  en  Egypte  :  au 
Caire,  ä  Alexandrie  et  ä  Kous  (Makrizi,  Khitat,  man.  arabe   1731,  fol.  81  v°).  L'hötel  de 

la  monnaie  du  Caire  etait  voisin  de  la  Khizanat  az-zarf  s ^.3Jt  wlp.,  qui,  ä  l'epoque 

de  Makrizi,  etait  le  khan  de  Masrour  al-Kabir  [ibid.,  fol.  366  r°).  Dans  un  autre  passage 
[ibid.,  fol.  335  v°),  Makrizi  dit  que  cet  edifice  etait  voisin  du  grand  Ivan   ►^-CJ!   Sj£&\ 

dans  lequel  fut  emprisonne  le  khalife  fatimite  al-IIafiz  li-din  Allah  \j  520  IL).  J'ai  eu 
l'occasion  de  parier  dans  un  travail  anterieur  des  monnaies  dites  kharidj  ad-dar  ~  .U. 

j'aJI  ;  le  sens  de  «  pieces  frappees  en  dehors  de  la  Monnaie  ».  de  «  pieces  fausses  »,  est 
eertain,  car  tel  est  le  sens  de  birounsara  \j~s*js  qui,  en  persan,  traduit  kharidj  ad-dar. 
—  3.  Bien  que  Makrizi  ne  consaere  pas  de  mention  speciale  ä  cet  edifice,  il  en  parle  dans 
sa  notice  sur  la  mosquee  al-Azhar  (man.  1732,  fol.  237  v°),  oü  le  manuscrit  la  nomme 
ÜJJJ^I  jjj/3^!  j'-5.  avec  l'indication  qu'elle  etait  situee  a  Fostat.  --  4.  La  toiture  de 
l'edifice,  dit  Makrizi,  avait  ete  placee  trop  bas. 


502  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [160] 

■*i~li>JI  J03  £■  yJi\  ^j\i     ~l  Li*  iolLII  ^L  r-jli-  ^Ä)!  a>-Vä!\  ^oUJI  **Udl  w»dl 

^AjäS     Ü^AÜJI     Trjli-    ^olsJI     jwUJI     ÄA     JDj     ^AjVl     **U-      V«    ^»eJI     ""'jJ^lj    ®Ws- 
*  fol.  27  v*.  ^)j£*    TTj-JI    c^3".    /"    r-y-Ä\    ^)\>     ijj\sKj>    J$\    ijjJl     ^kj    j-_jl-äJI     _,l    *    dAJi    A* 


1.  Man.   omet  Äx*^  r*j^'  ^^   vij-   Le  Khitat  (ibid.)  a  :  w-J^sr?      .IS'  &lW!     ,,U 
jjj^i  sfLsJ'  ^   LL4J1.  — ■  2.  Lire  O-JW,  comme  plus  haut  0»-*x*.>!. 


de  la  porte  Bab  at-Tabia',  dans  les  environs  de  la  porte  Bab  al-Foutouh.  Le 
khalife  y  faisait  le  pröne  un  vendredi;  dans  la  mosquee  al-Azhar2,  un 
autre  vendredi;  dans  la  mosquee  d'Ibn  Touloun,  un  autre  vendredi;  dans 
la  mosquee  de  Misr3,  un  autre  vendredi. 

Ensuite  le  pröne  qu'il  recitait  ä  la  mosquee  al-Azhar  fut  supprime.  La 
*  fol.  27  v.  mosquee  d'al-Hakim  se  trouvait  en  dehors  du  Caire;  *  dans  la  suite,  la 
porte  Bab  al-Foutouh  fut  reedifiee,  et,  sur  le  mur  de  facade  qui  se  trouve 
tout  pres  de  la  porte  Bab  al-Foutouh",  avec  une  partie  de  la  tour,  il  y  a 
une  inscription  ainsi  redigee  :  «  Ceci  est  ce  qui  a  £te  construit  sous  le 
regne  d'al-Mostansir  (billah),  lors  du  vizirat  de  l'Emir  des  armees,  en  l'an- 
nee  480.  »  Entre  ces  deux  dates,  il  y  a  un  Intervalle  de  quatre-vingt-neuf  ans. 
Cette  annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  ordonna  de  construire  une  mos- 
quee dans  l'hippodrome  de  Rarakoush  5,  ä  la  Hosai'niyya6,  dans  le  voisinage 

1.  Makrizi  ne  mentionne  pas  cette  porte  dans  le  Khitat.  —  2.  Comme  le  dit  Makrizi 
dans  le  Khitat,  de  sorte  que,  chaque  semaine,  le  khalife  fatimite  faisait  la  priere  dans 
une  mosquee  differente.  —  3.  La  r5.r*JI  ^^"'i  ou  «-»l^x-'l  _u,  qui  fut  la  premiere  mos- 
quee construite  en  Egypte,  et  dont  il  a  ete  question  plus  haut,  page  157.  —  4.  La  porte 
Bab  al-Foutouh,  ou  Porte  des  Victoires,  fut  construite,  comme  nous  l'apprend  Makrizi 
(Khitat,  man.  arabe  1731,  fol.  314  r°),  par  le  kai'd  Djauhar,  en  decä  de  l'endroit  oü  eile 
fut  plus  tard  reedifiee.  La  porte  Bah  al-Foutouh  qui  existait  ä  l'epoque  de  Makrizi 
avait  ete  bätie  par  l'Emir  des  armees  (Lj^s?}  >~j>\,  autrement  dit  par  Abou-n-Nadjm  Badr 
al-Djamali,  qui,  comme  Ton  sait,  etait  un  mamlouk  de  Djamal  ad-Daulah  ihn  'Ammar, 
d'origine  armenienne.  Cette  porte  etait  fortifiec  par  un  bastion  i.jiX>:  qui  en  defendait 
l'acces.  —  5.  Makrizi  dans  le  Khitat  (man.  arabe  1732,  fol.  171  v°)  se  borne  ä  dire 
que  l'hippodrome  ^'-V  de  Karakoush  se  trouvait  en  dehors  de  la  porte  Bab  al-Fou- 
touh. Karakoush,  ou  mieux  Khara-ghoush  « l'oiseau  noir,  l'aigle  »,  en  oui'ghour,  fut  un 
celebre  gouverneur  du  Caire  sous  le  regne  de  Salah  ad-Din  Yousouf  ibn  Ayyoub. 
—  6.  La  Hosai'niyya  etait  situee  en   dehors  du  Caire,  comme  nous  l'apprend  Makrizi 


[161]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  503 

AjLiJl   (3   ^v-J!    »a  j^*   ^■■■'»'i   j^3   j~^   i*-™1'   ^3'J  J'y*1   "• "'  ■■'■■•'tJL   lT>*L^ 
i^jiij  _/>VI    (5JW"  0"*  ^— *"*^   £  **}*.    ti  Pj^*  ^-^  •1/    «i**  ^gJl   JUI  S^ix! 

^Ilj   J^bJl    ,J3^»JI    ^jj^„JI    jj*i«    ^-01    ^J3  Ij»  j,\    j,jJ1   ^    ^»jjJI    Jl    *,y>\ 


du  monastere  du  shai'kh  Khidr'.  Le  shai'kh  Khidr  fut  cause  que  l'on  dut  bätir 
cette  mosquee,  par  suite  de  la  quantite  de  monde  qui  se  rendait  aupres  de 
lui  pour  le  visiter.  On  eu  commenea  la  construction  le  15  du  mois  de  Djou- 
mada  secoud,  et  le  soiu  de  cette  Operation  fut  confie  au  vizir  Baha  ad-Din  ihn 
Minna  et  ä  'Alam  ad-Din  Sindjar  al-Masrouri,  lequel  etait  connu  sous  le 
nom  d'al-Khayyat-f  gouverneur  du  Caire  ä  cette  epoque.  Cette  mosquee  fut 
terminöe  au  mois  de  Shavval  de  l'annee  667. 

Au  commencement  de  l'annee  666,  le  khalife  etait  sur  le  tröne,  et  les  ro.is 
regnaient  comme  l'annee  precedente.  Cette  annee,  le  sultan  al-Malik  az- 
Zahir  s'empara  de  Jaffa;  il  sortit  du  Caire,  le  samedi,  deuxieme  jour  du 
mois  de  Djoumada  second,  et  il  regut  des  ambassadeurs  du  prince  de  Jaffa, 
qui  lui  apportaient  des  presents  de  bienvenue  et  des  cadeaux.  II  les  fit  arreter 
et  charger  de  chaines.   En  meme  temps,  il  ordonna  ä  l'armee  de  s'equiper 

(Khitat,  man.  arabe  1732,  fol.  213  r°).  Plusieurs  grandes  mosquees  y  etaient  bäties  : 
les  djami'  d'Alimad  az-Zahid,  d'al-Malik,  de  Guirai,  d'al-Kafouri,  cette  derniere  proche 
de  la  Soumaisathiyya,  du  fosse,  du  naib  de  Karak,  de  la  Souwai'ka  al-djoummai'za,  ou 
du  «  petit  marche  du  sycomore  »,  de  Kidak,  de  Sharaf  ad-Din,  d'ath-Thahir,  d'al-Hadjdj 
Kamal  at-Tadjir. 

1.  Makrizi  dans  le  Khitat  (man.  arabe  1731,  fol.  368  v°)  consacre  une  assez  longue 
notice  ä  sa  zavia;  eile  se  trouvait  en  dehors  de  la  porte  Bab  al-Foutouh,  dans  le  quar- 
tier de  la  rue  Zokak  al-Kohl  Js-^t  jjj^j)  sur  le  grand  canal.  Son  proprietaire  se  nom- 
mait  Kliidr  ibn  Abi  Bakr  ibn  Mousa  al-Mahrani  al-Oudouwwi,  et  il  etait  le  directeur 
de  conscience  du  sultan;  il  s'etait  d'abord  adonne  ä  la  vie  ascetique  dans  la  montagne 
de  Maza  i  vJt  J-^'  1ui  se  trouve  en  dehors  de  Damas,  oü  l'avait  connu  l'emir  Saif  ad- 
Din  Koushtemour  al-  'Adjami ;  ce  fut  sur  les  conseils  du  shaikh  Khidr  que  les  assassins 
de  Koutouz  nommerent  sultan  d'Egypte  l'emir  Bai'bars  al-Bondokdari.  Quand  Baibars 
se  fut  empare  du  pouvoir  souverain,  il  batit  au  shaikh  Khidr  une  zavia  dans  la  mon- 
tagne de  Maza,  une  autre  en  dehors  de  Ba'albak,  une  autre  ä  Hamah,  une  autre  a  Iioms, 
et  enfin  celle  dont  il  est  question  ici.  en  dehors  du  Caire. 

PATR.  or.  —  T.  XII.   —  F.  3.  34 


504  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [162] 

Jö-Ji   ®'UI    *ÄS^»    JU    y~>     ^jAc    ^03   AjJiJl    ^1    Lu    7^Lr*H     >^^    V^-    r-^3^ 
llft  *f^J^j  (^»l*  j^Vl    aAJI  JaI  IjJLl»   L.  -u>   Ls.yCLj  öaJIj  '  Ji^l    ^1  ^£L*)I 

j^-Vl    (>   *-^>}k>3   C^-J   A»    Jö-Ul    Jj,    ll)    ^J^jIa.j   ili    J^    CJö}   c-uJI    dU-Oj 
*  fol.  28  r.  ^   ,j*UI    v  5y£-  \p*&   jo  Ist   üÄ*j    f-jj*J\   Jli  ®£jL£~3  ^j-juj'j    jL>*  iL-   (j 
JL93  t5jj>UI   düj  J>'i  ijL.  L^ä   J.    JIÜ.3  •c*.  JU;  <D1   ^j  ^<.   ^\  iiili- 

1.  Lire  ja; , ,  l'auteur  ayant  confondu  )b  et  o1. 


en  pleine  nuit,  et  il  marcha  si  bien  qu'au  matin  il  se  trouva  devant  Jaffa. 
Les  Francs  prirent  la  fuite,  et  se  refugierent  de  la  ville  dans  la  citadelle 
qui  se  trouvait  sur  une  colline  elevee,  et  qui  etait  defendue  par  de  hautes 
murailles. 

L'armee  fit  irruption  sur  l'esplanade '  et  entra  dans  la  ville  dont  eile 
s'empara  apres  que  ses  habitants  eurent  sollicite  une  capitulation.  Le  sultan 
la  leur  accorda,  et  il  leur  donna  une  somme  de  quarante  mille  dirhams 
pour  les  dedommager  des  pertes  qu'il  leur  avait  fait  subir;  ils  sortirent  de 
la  ville,  et  ils  s'embarquerent  sur  des  navires  qui  les  conduisirent  ä 
'Akka.  Le  sultan  s'empara  ensuite  de  la  forteresse  et  il  la  detruisit  ainsi 
que  la  ville.  Jaffa  etait  l'une  des  constructions  qu'avait  faites  le  Roi  de 
France2  lorsqu'il  etait  venu  s'installer  dans  le  Sähel3  apres  qu'il  eut  ete 
*  loi.  28  r.  battu  (ä  la  Mansoura),  et  apres  avoir  recouvre  la  liberte  *  en  l'annee  648. 
L'historien  a  dit  :  Cette  ville  de  Jaffa  fut  conquise4  par  'Amrou  ibn  al-'As 
sous  le  khalifat  d'Abou  Bakr,  qu'Allah  soit  satisfait  de  lui !  D'autres  disent, 
au  contraire,  qu'elle  fut  conquise  par  Mo'aviya,  et  c'est  ce  que  rapporte  al- 
Balazori.  Izz  ad-Din  ibn  'Asakir  a  dit  dans  sa  chronique  que  le  roi  Tan- 
keli5,  fils  de  la  sceur  du  prince  d'Antioche,  bätit  cette  ville  en  l'annee  493. 
Une  nuit,  Salah  ad-Din  vint  investir  cette  ville,  en  l'annee  588;  le  patriar- 

1.  L'espace  laisse  libre  de  toute  construction  qui  se  trouve  dans  les  villes  fortifiees 
entre  leur  enceinte  et  les  premieres  maisons,  tels  les  boulevards  qui  longent  les  fortifica- 
tions  sur  le  pourtour  de  Paris.  —  2.  «  Re  de  Frans  »,  ce  qui  est  le  nom  que  les  histo- 
riens  arabes  donnent  a  saint  Louis.  —  3.  IäLJI  designe  la  cüte  de  la  Palestine.  — 
4.  Sur  les  Byzantins.  —  5.  Tancrede,  qui  regut  Jaffa  de  Godefroy  de  Bouillon,  devint 
ensuite  seigneur  d'Antioche;  apres  une  carriere  assez  agitee,  il  s'empara  de  Banias, 
de  Djabala,  d'Athrib,  et  se  mit  en  campagne  pour  envahir  la  petite  Armenie;  il  mourut 
en  route,  en  506  de  l'hegire  (1112-1113  de  J.-C). 


[163]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  505 

<ÜU         „ »i-J        \-jlaj_J      (jlw      'C~-      ^      iV"^'      7"}w      ly-lC'      J^_5      <jU      ,*->JlJ      /vJ> "3      Jj%"     O- 

dUi    jjJLTj  @  ^r*^     .^"-^J    ^^->o    ^r^j    j~- \    ^r**»'    jj-*~-*>       i*]^—!    UivXij    jLYl 

Ao    ljj-ij   J^Jl  ti  ^jXlÄVl    diu   ~J1    J-^jj   7t— «all   jJI    JUJI    l^J-"1   <*?'    (*r*J 

JjLJl    dlUI    Ipdi    UJI3    ^--A    pb    jj^*^    <J>J    V*    j^~ ^    J^/    dUi   IjJaili 
@ÄJL«     -_ <J>-j  a-h—T}   ^a>]  <Ll-  ij  ^  ^o-L^  jUlc-  j>)*Ji  dLUi  ^pl cj  s^n-ju 

^AÜäJi  ctLUI  Lptüs  ^x»-  ciiJj  (Js.     Jj>_  Jj  LjI^ääTj  I^TjL^c-  ,j  ,y~=~i  (j-ö^-^j  j~*j 

1.  Lire  ^^-J.  —  2.  Man.  j~ij^'.  —  3.  Lire  J_)J,  le  sujet  etant  au  feminin. 


che,  accompagne  dun  certain  nombre  des  personnages  notables  de  la  ville, 
sortit  de  Jaffa;  (ils  se  rendirent  aupres  du  sultan),  ils  lui  offrirent  de  prendre 
possession  de  la  ville  en  leur  accordant  une  capitulation,  d'etre  ses  prisonniers, 
et  de  racheter  prisonnier  pour  prisonnier,  grand  pour  grand,  petit  pour  petit'. 

II  fut  alors  conclu  entre  eux  que  Ton  renverrait  l'affaire  ä  Taube;  sur  ces 
entrefaites,  le  roi  d'Angleterre  vint  les  rejoindre  pendant  cette  meme  nuit; 
cela  leur  donna  une  grande  force,  et  ils  rompirent  la  Convention  qui  avait 
ete  faite.  Le  sultan  partit  alors  de  devant  Jaffa  et  alla  camper  ä  al-Katoun. 
Ce  fut  ainsi  qu'il  ne  put  s'emparer  de  Jaffa2,  et  ce  fut  seulement  al-Malik  al- 
'Adil  qui  la  conquit  par  le  moyen  de  son  armee  et  des  troupes  d'al-Malik 
al-'Aziz  'Othman,  souverain  de  TEgypte,  en  591. 

Ibn  'Asakir  a  dit  :  Quand  l'Empereur  3  vint  ä  Jaffa,  sous  le  regne  du  sultan 
al-Malik  al-Kamil4,  il  reedifia  sa  citadelle  et  fortifia  la  ville.  Ensuite,  le 
Francais,  c'est-ä-dire  le  roi  de  France5,  mit  tous  ses  soins  ä  rebätir  la  ville 
et  ä  la  fortifier;  eile  resta  en  la  possession  des  Francs  depuis  cette  epoque 

1.  C'est-ä-dire  que  chaque  grand  seigneur  franc  serait  echange  contre  un  grand 
seigneur  musulman,  et  ainsi  pour  les  gens  de  chaque  caste.  —  2.  L'auteur  de  la  Vie  de 
Saladin  raconte  que  ce  prince  vint  camper  devant  Jaffa,  le  15  Radjab  588.  11  comman- 
dait  le  centre  de  ses  troupes ;  son  aile  gauche  etait  sous  le  commandement  de  son  frere, 
al-Malik  al-'Adil ;  son  aile  droite  obeissait  aux  ordres  de  son  fils,  al-Malik  az-Zahir. 
L'attaque  de  la  ville  commenca  le  lendemain;  les  Francs  demanderent  un  armistice  qui 
ne  leur  fut  pas  accorde,  mais  l'attaque  faiblit.  Le  vendredi  18  Radjab,  les  Musulmans 
s'emparerent  de  la  ville,  et  la  citadelle  continua  la  resistance.  D'apres  la  Vie  de  Sala- 
din, le  roi  d'Angleterre  arriva  en  Syrie  le  13  Djoumada  premier  587.  L'liistoire  de  ces 
evenements  est  plus  compliquee  que  ne  le  dit  Moufazzal.  —  3.  Frederic  II  de  Hohens- 
taufen,  empereur  d'AUemagne.  — ■  4.  Sultan  ayyoubite  d'Egypte.  —  5.  Re  de  Frans. 


506  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [164] 

*l»jVI      fj>      l^      J^-J      1*^1      ^y*     ^ÜäJl     ctUJI      P-^S      UJj     rjj-*i\      Ji»    ®ÖJI     i-Äjfc     J 

olo     J^.    «5jj   _^-j  _ri£-  j^lT    *&5ül    «»    l^ic-  Jj^s    ,_ÄJLiA)  CJÜ»    ,_^>-j  ^iü  ^Ir 

sjl     «J    pjül    <jl)i    (JLc    jlkUI     *Jl>l    UAJ    (^j-»l    j    lj-^    ^     j^kio-1     jl     ,j-a=>dl     Äi-I 
(»^      ,1)1  jU     4»i     ^p-V)      ClS      ,_<l£C      jl      fc^lj     ^y^^äJl      "r*^.     llf*     ^-Vl-ls      ®5sÄi-l     J 

v,  ._;. ?*.!!.   jvJtJI    jj-C*5Cdl  jÄäij  «J  «sj  i^Äll   yLwl   ^  IaoU^J   L5C&    JlaI   ^j 

1.  Lire  ^äJüJIj.  —  2.  Lire    .^J~~JI.  —  3.  Forme  etrange,  mais  qui  n'est  pas  une  faute 
de  copiste;  sorte  de  participe  passif  d'un  verbe  .  JJ^>,  tire  du  francais  «  commandeur  ». 


jusqu'au  moment  oü  al-Malik  az-Zahir  s'en  empara,  au  cours  de  la  presente 
annee. 

L'historien  a  dit  :  Quand  al-Malik  az-Zahir  eut  termine  l'affaire  de  cette 
ville,  il  la  quitta,  le  mercredi,  douzieme  jour  du  mois  de  Radjab,  se  dirigeant 
sur  ash-Shakif ',  devant  lequel  il  vint  camper,  le  mardi,  dix-huitieme  jour 
foi.  28  v°.  du  mois  de  Radjab.  II  intercepta  une  lettre  provenant  *  des  Francs  qui 
etaient  ä  Saint-Jean  d'Acre,  et  qui  portait  les  signes  caracteristiques  - 
des  ofliciers  qui  gouvernaient  dans  les  deux  Shakifs;  il  y  etait  dit  :  «  Les 
Musulmans  ne  parviendront  jamais  ä  s'emparer  de  la  forteresse  si  vous  la 
defendez  avec  vigilance;  redoublez  donc  de  soins  pour  vous  proteger.  » 
Quand  le  sultan  eut  pris  connaissance  de  ce  document,  il  y  vit  immediate- 
ment  s'ouvrir  devant  lui  un  chemin  qui  devait  le  conduire  ä  la  conquete  de 
cette  forteresse  3. 

Le  sultan  manda  une  personne  qui  savait  öcrire  en  langue  franque,  et  il 
lui  ordonna  de  rediger  une  lettre  dans  laquelle  eile  employa  les  signes  con- 
venus  entre  les  officiers  des  deux  villes  de  Shakif  et  la  garnison  de  Saint- 
Jean  d'Acre,  signes  qu'elle  prit  dans  la  lettre  qu'il  avait  interceptee.  (Dans 
cette  lettre,  le  sultan)  mit  le  Commandeur  qui  gouvernait  Shakif  en  garde 
contre  le  vizir''  qui  residait  aupres  de  lui,  et  coatre  plusieurs  autres  per- 

1.  Deux  localites  portent  le  nom  de  Shakif  (Yakout,  III,  309)  :  Shakif  Arnoun,  celle 
dont  il  est  question  ici,  qui  est  une  tres  puissante  citadelle  sur  une  montagne  proche 
de  Banias,  dependante  de  Damas,  entre  cette  ville  et  la  cöte;  l'autre,  Shakif  Tiroun, 
etait  une  citadelle  tres  forte,  voisine  de  Tyr.. —  2.  Cachets,  marques,  et  autres  signes 
de  reconnaissance,  exclusivement  connus,  sauf  en  cas  d'indiscretion,  par  les  expediteurs 
et  les  destinataires,  et  permettant  ä  ces  derniers  de  reconnaitre,  sans  aucune  crainte 
d'erreur,  la  provenance  des  lettres  qui  leur  etaient  adressees.  —  3.  Litt.  «  s'ouvrit  devant 
lui  une  porte  pour  sa  conquete  ».  —  4.  Ce  terme  de  vizir,  applique  ä  un  officier  chretien, 
est  bizarre  et  inattendu;  il  montre  Fignorance  dans  laquelle  se  trouvait  l'auteur  de  la 
valeur  exacte  des  mots  qu'il  employait. 


[165]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  507 

J^sjlj  ®,_,l^!l  (j  <♦*-!  JO  kill«  A<  fcJü-li  JL.  Jl  r-^>-l  jl  V^J  JJ-CXJI 
Ss-O      «      j»J_ j     >_jLlsdl      *3_)     i_^>JI         Ja-     i_  ä.ä.Ml      ,Jjb|     i äjj      Uiis      <U-ä>      LJI     ,_J>Jl 

^».LLLlI    dUJI   jlkUI   J\   \5JL~    jl    Jl   ^   ^iAiJI  pA'Ujli  <J  \j\£   ^SS\  jUuJI 

<LjL  («jji  (V2^^  (V  ü-*^  j^j  jjauX^JI  «lk^>'j  (_&■ — Sl>  SjjJiUl  (JlL  ->i  joj 
vijuj  Ijlc  ij^>-j  Xj  ®(^>  Jäi-Z?»  jV  |»j*«  ki-mj  j_j-«  (Ji  JLäJI  *(-^j  %"li«  (j<»u>*_) 
IajIä>£I    »Lüj    LäI^s    —>_/>-lj   üjWI    lf-Afr    /tu      —ily»    Jl   jL-j    Jj-2-O    Jl    Jli'V'    _^£1 

1.  Lire  »jjb-J.  —  2.  Lire    ,y>  ^jtyLnj   *~.b  j. 


sonnes  dont  les  noms  se  trouvaient  cites  dans  la  lettre  qu'il  avait  saisie;  en 
meme  temps,  il  fit  ecrire  une  autre  lettre '  au  vizir  pour  le  mettre  en  garde 
contre  les  agissements  du  Commandeur,  et  il  lui  signifia,  s'il  avait  besoin 
d'argent,  de  le  recevoir  d'un  roi  dont  le  nom  etait  donne  dans  la  lettre. 

Le  sultan  envoya  ces  lettres  dans  la  place  par  ruse  2.  Quand  les  gens  de 
Shakif  en  eurent  pris  connaissance,  une  erneute  eclata  parmi  eux,  en  meme 
temps  que  le  siege  de  leur  ville  etait  vigoureusement  pousse  (par  les  Musul- 
raans).  Leurs  disputes  arriverent  ä  un  tel  paroxysme  qu'ils  se  virent  con- 
traints  d'envoyer  des  gens  au  sultan  al-Malik  az-Zahir  et  de  convenir  avec  lui 
qu'ils  lui  livreraient  la  forteresse,  ärla  condition  qu'aucune  des  personnes 
qui  s'y  trouvaient  ne  serait  tuee. 

Le  sultan  prit  possession  de  Shakif,  le  vingt-neuvieme  jour  du  mois  de 
Radjab;  il  s'etait  dejä  empare  du  bastion  qui  couvrait  la  porte,  le  sabre  ä  la 
main3.  II  traita  le  Commandeur  dune  facon  tres  aimable.  Le  nombre  des 
personnes  qui  etaient  dans  la  forteresse  s'elevait  ä  quatre  cent  quatre-vingts 
combattants ;  le  sultan  les  fit  monter  sur  des  chameaux  pour  les  conduire  ä 
Tyr,  et  il  fit  partir  avec  eux  des  gens  pour  les  garder  dans  leur  chemin. 

Le  sultan  al-Malik  az-Zahir  partit  de  Shakif,  et  il  envoya  la  plus  grande 
partie  de  ses  bagages  ä  Damas;  puis  il  se  mit  en  route  pour  Tripoli;  il  lanca 
une  incursion  sur  le  territoire  de  cette  ville,  il  detruisit  ses  villages,  coupa 
les  arbres,  aveugla  les  sources  et  combla  les  ruisseaux;  de  lä,  il  se  rendit 
ä  la  Citadelle  des  Kurdes  dont  il  entreprit  le  siege.  Un  ambassadeur  arriva 

1.  En  francais,  comme  venant  des  gens  de  Saint-Jean  d'Acre.  —  2.  En  les  attachant  ä 
des  fleches  qu'on  lanca  dans  Shakif  et  que  les  habitants  ramasserent  (Nowaifri,  man.  ar. 
1578,  fol.  76  v°).  —  3.  C'est-ä-dire  que  Shakif  etait  tout  pres  de  tomber  en  son  pouvoir. 


fol.  29  i" 


508  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAII..  [166] 

'f0l.  29  r».  JJ*  *j)£  ^3    \y\£    ,ilö-YI    Ja    J*~J    <Lo    ^j>    yltj    »fit   Uilcli    iiL^j    <.lsl     4-9    Ja 
*— »J^r-;     '_J-^r-"J    jLtil    41,    jj-lkj     IjAäI     lii^icS    jLswj    Jy~_«    ,j     Ij-lfr     jLkiül     JjJ> 


alors  aupres  de  lui,  envoye  par  la  garnison  de  la  citadelle,  avec  des  provi- 
sions  et  des  cadeaux  de  bienvenue,  mais  le  sultan  leur  renvoya  le  tout,  et 
il  leur  reclama  le  prix  du  sang  d'un  homrae  de  l'armee  (musulmane)  qu'ils 
avaient  tue  quelque  *  temps  auparavant.  De  la  Citadelle  des  Kurdes,  il  partit 
pour  Homs,  d'oii  il  se  rendit  ä  llamah,  puis  ä  Afamiyya'.  II  decampa  durant 
la  nuit  et  il  ordonna  ä  ses  troupes  de  s'equiper.  Toute  l'armee  revetit  ses 
armures,  et  il  vint  camper  devant  Antioche. 

Histoire  de  la  conquete  d'Antioche  et  des  evenements  qui  l'accompagne- 
rent. 

Ce  fut  au  commencement  du  mois  de  Ramadhan  que  le  sultan  vint  assie- 
ger  cette  ville.  Les  gens  qui  l'habitaient  en  sortirent  pour  lui  demander  une 
capitulation,  et  ils  stipulerent  certaines  conditions  auxquelles  il  ne  voulut  pas 
souscrire;  il  les  renvoya decus  dans  leurs  esperances,  etil  commenca  l'attaque. 
II  s'empara  de  la  ville  le  samedi,  quatorzieme  jour  du  mois  de  Ramadhan, 
et  il  placa  ä  chacune  de  ses  portes  plusieurs  emirs  pour  surveiller  la 
canaille2;  quand  Tun  des  Francs  sortait  avec  quelque  objet,  on  le  lui  pre- 
nait.  On  ramassa  ainsi  tout  ce  qu'on  put,  et  le  sultan  distribua  le  butin  aux 
emirs,  aux  officiers  et  aux  soldats,  suivant  leurs  grades. 

On  compta  les  gens  qui  avaient  ete  tues  ä  Antioche,  et  leur  nombre 
s'eleva  ä  plus  de  quarante  mille  personnes  * ;  on  en  fit  sortir  un  certain  nombre 


1.  Apamee.  —  2.  Que  l'on  forcait  ä  sortir  d'Antioche.  .^j^.  a  bien  le  sens  de  «  Ca- 
naille, apache  » ;  il  s'agit  ici  des  Francs,  et  cette  expression  de  polemique  injurieuse  est 
tout  ä  fait  insolite  dans  le  style  d'un  historien,  surtout  d'un  Historien  chretien,  parlant 
d'une  calamite  qui  fondit  sur  des  Cliretiens.  Un  ne  peut  comprendre  que  Baibars  fit 
garder  les  portes  pour  arreter  les  apaches  au  passage  et  laisser  sortir  les  honnetes 
gens,  car  Makrizi  dit  formellement  que  la  population  entiere  dut  deliler  devant  les  emirs. 
—  3.  11  y  avait  100.000  hommes  ä  Antioche,  sans  compter  les  femmes,  et  la  garnison  se 
composait  de  8.000  combattants,  ce  qui  etait  considerable  pour  l'epoque. 


[167]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  509 

<u;>»Jlj  iilsJI   :OUl    ijlfil  £*?-  Jl    JL^    ^  p*  <8  O  JL"   *A)1   p£Sli   ^j-Jlj 
ju-V!  fL^II  j>J    Jä-JI    JJUJI    ^/«^    r^  a»  •  -^-^  ®  J^"  ^  «-»•->   ^»^ 

JLl^jp    U-WS    J^    jt£    L    iXt    ilijisw    ^Ä-aJl     J»3-)    fc-Us9    ^idl     j^Jj         SXij     «Oll  *fol.29V 


de  Musulmans  qui  s'y  trouvaient  detenus  comme  prisonniers,  et  qui  avaient 
ete  captures  en  Syrie.  Le  baron1,  seigneur  d'Antioche  et  de  Tripoli2, 
avait  profite  3  de  la  conquete  de  la  Syrie  par  les  Tatars  pour  commettre  toutes 
sortes  d'horreurs  contre  les  Musulmans  d'Alep,  pour  les  massacrer,  les  faire 
prisonniers  et  les  emmener  en  captivite,  mais  Allah,  le  tres-haut,  tira  ven- 
geance  de  ses  crimes. 

Ces  bonnes  nouvelles  furent  envoyees  ä  tous  les  gouverneurs  en  Syrie, 
en  Egypte,  et  dans  le  pays  des  Francs ' ;  parmi  ces  missives,  se  trouvait 
une  lettre  adressee  au  prince  d'Antioche,  qui  residait  alors  ä  Tripoli,  et  qui 
fut  redigee  par  Ibn  Abd  az-Zahir,  qu'Allah  lui  fasse  misericorde! 

Voici  le  texte  de  cette  lettre5  :  «  Le  Comte  illustre,  honore,  glorifie,  le 
heros,  le  lion  tres  loyal,  le  foudre  de  guerre,  Boemond,  la  gloire  de  la  nation 
qui  suit  la  religion  du  Messie,  le  chef  de  la  nation  chretienne,  le  seigneur  de 
ceux  qui  professent  la  foi  en  Jesus  (qu'Allah  lui  inspire  le  desir  de  suivre  sa 
voie  de  verite,  *  qu'il  fasse  naitre  dans  son  äme  de  louables  resolutions  °,  et  *fol.  29v. 
que  les  bons  conseils  trouvent  en  lui  un  esprit  dispose  ä  garder  leurs  ensei- 
gnements),  a  dejä  appris  comment  nous  avons  attaque  Tarabolos,  et  porte  la 
guerre  au  foyer  meme  de  son  palais. 

«  II    a  pu  contempler,   apres  que  nous  nous  fümes  retire  de  ses  etats, 

1.  Plutöt  que  «  le  prince  »;  prince,  quand  ce  mot  ne  designe  pas  le  Roi,  n'est  pas 
un  titre  francais.  ^1  transcrit  (li)  barons  au  nominntif.  —  2.  Makrizi  nomme  ce  sei- 
gneur, souverain  d'Antioche  et  de  Tripoli,  Boemond.  fils  de  Boemond;  il  regnait  alors 
ä  Tripoli.  —  3.  Litteralement  :  «  s'etait  aide  ».  —  4.  Les  Francs  de  Palestine,  pas  les 
Francs  d'Europe,  naturellement.  —  5.  Le  texte  et  la  traduction  en  ont  ete  donnes  par 
Quatremere  dans  son  Histoire  des  sultans  mamlouks,  d'apres  Nowai'ri,  I,  n,  190.  II 
existe  des  differences  entre  le  texte  de  Nowai'ri  et  celui  de  Moufazzal.  —  6.  C'est-ä-dire 
de  se  convertir  ä  l'Islamisme,  ce  qui  etait  un  souhait  platonique. 


510  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [168] 

j\j^\  dUr  «JL».  U^}  jl*  J^  >  j>V'  i-ta  ^jVI  iL-  ^  ^UOI  air 

,lt  j!  LJJL*JI  ily-V  ^cJUs.  L.  VI  Sji  jjj  jU-iVI  j>^'  v-iij  «JLpJI  c^CLj 
«jjUI  JaI"j  ^JLöJI  (^«^l  ^-4j  ^l^b  J^Vl  ciiix^  cA]  o^  k_Äpj  ^.IxJlj  ^1 
Ijlj  oj^JI  ^y  *~Ae.   ^—iJl   ^    ^Jäir   c^lj  ®\Xa   ^LJI   ■-Sji  |V-*J>JI  ^jäI-Ij 

i^u  j^  J~>-j  d)Xß  ^y  LU-j  ^_l^j  Oj-aJI  l-V-*>  J-Lfr  C&ji  cJJ  Üy«  c-«-* 
^     c-ft    Vj    eJj%    LSjU    ^iij    ijJ*,    (.y«    Ja-I    Jl    VI    «4^"L;   ^   ^    ^^>-lj 

1.  Man.  ^^A^LJt,  pour  ^j^'jJ!,  du  singulier  (J^p;-\ 


comment  ses  maisons  avaient  ete  ruinees;  comment  la  vio  de  ceux  qui  les 
habitaient  avait  ete  faucbee;  comment  ses  eglises  (dont  il  s'enorgueillis- 
sait)  ont  ete  balayees  de  la  surface  de  laterre;  comment  les  calamites,  suc- 
cedant  ä  la  paix,  ont  fondu  sur  chaque  demeure;  comment  des  monceaux 
de  cadavres  ont  ete  accumules  sur  le  rivage  de  la  mer,  comme  des  iles; 
comment  les  hommes  ont  ete  tues,  leurs  enfants  röduits  en  servitude,  et  les 
femmes  de  libre  condition  condamnees  ä  l'esclavage. 

«  11  a  vu  comment  les  arbres  de  ses  campagnes  ont  ete  coupes ;  comment 
nous  n'avons  laisse  que  ce  qui  peut  nous  servir  ä  construire  la  charpente  de 
nos  catapultes,  s'il  plait  ä  Allah!  et  ä  elever  des  palissades  ' ;  comment  nous 
t'avons  ravi,  ä  toi  et  ä  tes  sujets,  votre  fortune  et  vos  troupeaux;  comment  le 
pauvre  a  ete  enrichi ;  comment  le  celibataire  a  trouve'  une  femme ;  comment 
celui  qui  servait  autrui  est  maintenant  devenu  le  maitre  d'esclaves;  com- 
ment celui  qui  marchait  ä  pied  va  aujourd'hui  ä  cheval. 

«  Et  toi,  tu  contemplais  ce  spectacle  du  regard  de  l'homme  qui  sent  planer 
sur  lui  les  affres  de  la  mort;  quand  tu  entendais  une  voix,  tu  disais,  au  comble 
de  l'epouvante  :  «  C'est  contre  moi  que  cette  voix  s'est  elev^e!  »  Tu  sais  que 
nous  sommes  parti  de  tes  etats,  mais  comme  quelqu'un  qui  avait  l'intention 
bien  arretee  d'y  revenir;  que  nous  t'avons  accorde  un  repit,  mais  que  ce 
repit  ne  devaitpas  durer  au  delä  dun  terme  que  nous  connaissions,  et  auquel 
nous  avions  fixe  une  date.  Tu  as  vu  comment,  lorsque  nous  nous  sommes 
eloi^ne  de  ton  royaume  2,  il  n'y  est  pas  demeure  une  bete  de  somme  qui  ne 

1.  Plus  exactement,  des  retranchements  en  bois  derriere  lesquels  les  assiegeants 
etaientä  l'abri  des  fleches  lancees  par  leurs  adversaires.  —  2.  Le  sultan,  comme  on  l'a 
vu  plus  haut,  avait  fait  une  incursion  contre  Tripoli,  puis  il  s'en  revint  ä  Homs,  d'oü  il 
repartit  pour  aller  faire  la  conquete  d'Antioche. 


[169]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  511 

^jj  J  ^3  VI  ijU  !V3  ijl?-  llJÜ  ^3  Vi  <üV.  V3  i^U  toJJ  ^3  VI  ^L. 
dUr  dUu  Vj  ®  ijü.  y»3  VI  dAJ  iy>-y>  Vj  jj-sä*  yy  VI  yj  V3  ijU  Jjlx-Jl 
ZjZc«  ^\  j  ^  J\  «ojVI  dUL"  Vj  Ü»LÜl  2JLpJI  ^jjj  J  ^  ^1  JUI 
yi  ULrj  ,_iij  ja-  Ülkl  J&jl»  Jl  LI~>  ^3  dU  UL«  ^iij  3iJ;U-  JjJLxJJi 
i"    L,    dULJ    ^    Iaj®  jfVI    *    Jlß    ^~i    t-A«    jlj    d^    -^    Lll    J-*-**"    V    ^3  Mol.  30  r. 

5j4rtej  ~b  *k>VI  fJi  ^^  ^  di  m>j  4p^  dLk  ^Ä3!  *5Ut  ^14^3 
SjjUI  Jl  dJ^llc  c^->  JjjJI  <3l~  Jj  j^j  Jfc—  J   tJLk;!   UjJj    jL^s 

0LWj37ji"l/l    Cö-I^.    J    JLi  ''JÜaJx^   *£j    J^    ^3  @l3^    Li    I^^J   Ij^r-iCs 

1.  Nowairi  a  ^  ü,U  USd.  J  ^»j  ^1.  —  2.  Man.  ^jj  ^a  ^J!  _j>UJ!  ^*^  Lj 
JU^t;  Nowairi  a  la  lecon  adoptee.  —  3.  Man.  23,  U.  Jy*Jl_j.  —  4.  Nowairi  a  oXv^Jä 
^   ^jJ!   M».  —  5.  Lire  ^  ^.y^J'j    sj[^L  —  6.  Man.  JJ*J  J^".  —  7.   Nowairi  a 


füt  en  notre  possession,  pas  une  fille  dont  nous  ne  fussions  les  maitres,  aucune 
colonne  qui  ne  füt  tombee  sous  les  coups  de  nos  pics  ' ,  pas  un  champ 
dont  nous  n'eussions  coupe  les  recoltes,  pas  un  objet  qui  füt  ta  propriete, 
que  nous  ne  t'eussions  ravi. 

«  Tu  n'as  trouve  de  defense,  ni  dans  ces  grottes  creusees  aux  sommets  des 
montagnes  inaccessibles,  ni  dans  ces  vallees  qui  penetrent  profondement 
dans  les  terres  et  qui  confondent  Fimagination.  Tu  as  appris  comment  nous 
sommes  parti  de  tes  etats;  puis,  comment  nous  avons  paru  devant  ta  capitale, 
Antioche,  avant  qu'aucune  rumeur  n'erüt  annonce  notre  approche ;  tu  sais 
comment  nous  sommes  arrive  devant  ses  murailles ;  tu  ne  croyais  pas  que 
nous  nous  eloignerions  de  tes  domaines  et  qu'ensuite  nous  reviendrions,  pour 
marcher  *  sur  les  traces  de  nos  pas. 

«  Nous  t'apprenons  ces  evenements  dans  leur  integrite,  et  nous  te  faisons 
toucher  du  doigt  la  calamite  qui  est  sur  toi,  et  qui  a  frappe  tout  ton  royaume  : 
Nous  sommes  parti  de  devant  Tripoli,  le  mercredi,  vingt-quatrieme  jour  du 
mois  de  Sha'aban,  et  nous  sommes  venu  camper  devant  Antioche  le  premier 
jour  du  mois  de  Ramadhan.  Au  moment  oü  nous  arrivämes,  tes  troupes 
sortirent  de  la  ville  pour  nous  livrer  bataille,  mais  elles  furent  vaincues;  elles 
se  preterent  un  vaillant  concours,  mais  la  victoire  ne  couronna  pas  leur  valeur. 

«  Le  Connetable,  qui  se  trouvait  dans  leurs  rangs,  fut  fait  prisonnier;  il 
demanda  ä  retourner  vers  tes  complices,  et  il  penetra  dans  la  ville.  II  en 
ressortit,  lui,  plusieurs  de  tes  moines  et  des   plus  notables  de  tes  officiers, 


fol.  30  r». 


1.  Litt.  :  «  aucune  colonne  qui  ne  füt  dans  la  main  des  pioches 


512  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [170] 

jjlII  J  Jyj   ^JJz^   _^idl  jj  jyjj  jlj  -u-UJI  ^^L   (_r_^-^   ^ÜM->~1    ,j-*  "^->\j\ 

^ilUjL       \^Lll«       P&J     j^W*     ^"^b     jl-iiVl     tj     JjVl    _JÄ     iJjbj     ^^U*-»      /*-£-!     *LcLJl 
<_**/!     (Ji-OJ        j^r»^'     j^~     Jr*     ^tt-      (_/ä»     (3j     *— ^f""JJ     lilLiti     *£}•**     ^>       "yjJuxAj 

U3    Lift    iUUtJlj    Liäiad  jaTiI»-i     v«    JS    ÜI95    jUa-oj     Jls.     *Aj    ijUwül    />*>    ,j^   ^J,/' 
A»sj   Luj  !»jl«  *L<-;   fc-^j  Vi   LI^  a»-i     JL    ui   LjaJi    /^«   »,,<£  iAlcj   VI   ^wl»  A&-I   jlS 

1.  Man.  ■jJoLz'*    .Le!.  —  2.  Nowai'ri  a  ■-i^Jj.  —  3.  Nowairi  omet  «s>j.  —  4.  Marshan 
transcrit  marshal  =  marechal,  avec  l'equivalence  n  —  l.  —  5.  Nowairi  a  v_^»yi  J^-j 
.i&Lwd!  ^JJ     .*^j    .)^*p'-  —  6-  Nowairi  a  iJjXä.!  «  tous  ceux  que  tu  avais  choisis  ». 


et  ils  discuterent  avec  nous  :  nous  reconnümes  qu'ils  etaient  dans  les  memes 
vues  que  toi,  ä  savoir  qu'ils  voulaient  provoquer  la  perte  des  hommes  par  des 
desseins  perfides;  nous  avons  vu  que  leurs  opinions,  quand  il  s'agit  de  faire 
le  bien,  sont  divergentes,  mais  que  leur  parole,  quand  il  faut  faire  le  mal, 
est  unanime. 

«  Quand  nous  vimes  que  leur  destinee  ötait  ineluctable,  qu'Allah  avait 
decide  leur  mort,  nous  les  renvoyämes,  et  nous  leur  dimes  :  «  Nous  allons  sur 
«  l'heure  vous  assieger,  et  ceci  est  le  premier  et  le  dernier  avis  que  nous  vous 
«  donnons.  »  Ils  partirent,  et  ils  te  ressemblaient  dans  leur  conduite,  bienper- 
suades  que  tu  allais  venir  les  rejoindre  avec  tes  Chevaliers  et  tes  hommes 
d'armes.  En  une  heure,  c'en  etait  fait  de  la  gloire  du  Marechal,  la  terreur 
envahit  l'äme  des  moines1,  et  le  gouverneur  de  la  forteresse  s'apercut  de  la 
calamite  qui  fondait  sur  lui  :  la  mort  venait  ä  eux  de  tous  les  cötes. 

«  Nous  conquimes  Antioche  par  le  sabre  ä  la  quatrieme  heure  du  samedi, 
quatorzieme  jour  du  mois  de  Ramadhan;  nous  massacrämes  tous  ceux  qu'elle 
renfermait,  qui  avaient  pour  mission  de  la  garder  et  de  la  defendre  contre  les 
attaques  de  ses  ennemis.  II  n'y  avait  pas  un  seul  de  ces  hommes  qui  ne 
possedät  une  part  des  biens  de  ce  bas  monde,  et,  maintenant,  il  ne  reste  pas 
un  seul  de  nos  soldats  qui  ne  possede  quelqu'un  de  ces  hommes  et  une  partie 
des  biens  qui  furent  les  leurs2.  Apres  cette  lettre,  il  ne  te  sied  plus  de  nous 

1.  II  y  a  dans  le  texte  plusieurs  jeux  de  mots  et  assonances  qu'il  est  impossible  de 
rendre  dans  une  traduction.  —  2.  La  lettre  continue  encore  longuement  dans  Nowai'ri, 
mais   Moufazzal  l'a  abregee  pour  arriver  plus  vite  ä  sa  conclusion. 


[171]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  513 

V  jl  v-w  U,U^J!  Oa  ju,  jl  Ui  l^i-   U  ^-L<r  jl  Li!  ^_  V  lirlOl  *-L* 

iiÜa.1    _^i-    Oui-L    Jj    3<Lai>    JLil    <J'15CJI    *    sJL*    <Ül    C-L3   Hi     @2I^>«    IäA*    JL-T  *fol.30r>. 

d~^  U  j^\  iilkl   j^  JL   L.  Jl  ^äJUJI  ^LL-    J  <\  JJ)  ^LOl    1-La  ^  VI 
Lj'    iJJ    j^   ^    jf    «r-t    l£    U    «r—9-    ^    J>V.   -*1    ^    ^L    ^    ^   "^ 

^LJI  |._jä«  -Uc  L_JI  Ja-.a  U  ^J-  I-L*.  jlij  ,j-\j  cP  j&  £^*iJ_5  j»(^>-   ^y  -CäJ; 

jLYI  I^AJpj   '-^Jj   ^  iöJJI   ju>    ^iC_.   iADI  jl   X."  ®^L^a)lj   ^s^-DI   J-*l  Jr* 

l_5^il^   JULVI3  p.,^1  ^  LjL-  Ürll.  >Lv  >    iJVI   ^L;  Li    ^JfcJ  jj   jlij 

JlA  Jo-Vl   (»_y   S_X  J  \ij~~*  ^a9'   f"1^  ^  .1^1   ~fi>->^-  J43  ^~->  J^=-  j^*  ^j 

1.  Nowai'ri  a  LiUr^l  «  apres  cet  entretien  »,  formule  ä  peu  pres  äquivalente.  — 
2.  Nowai'ri  a  Ls-°  U^  JLj"  "^.  —  3.  Lire  Jii,  l'auteur  ayant  confondu  les  emphati- 
ques  (J5  et  i.  —  4.  II  faut  tJoJ^  Ujj. 


accuser  de  t'annoncer  des  nouvelles  mensongeres,  de  memo  qu'apres  le  dis- 
cours  que  nous  venons  de  te  tenir,  tu  n'as  plus  ä  demander  ä  personne  de 
t'exposer  la  realite  de  la  Situation.  » 

Quand  cette  *  lettre  arriva  au  baron,  il  entra  dans  une  fureur  terrible,  et  *foi.30v° 
il  ne  recut  de  nouvelles  d'Antioche  que  par  cette  missive.  Si  quelqu'un  avait 
jure  que  personne  ne  se  sauverait  d'Antioche,  il  n'aurait  certainement  pas 
fait  un  faux  serment.  II  y  avait  dans  cette  ville  cent  mille  habitants,  et  meine 
plus,  d'apres  ce  qua  rapporte  l'officier  tatar  qui  y  etait  venu  en  qualite  de 
resident  pour  representer  (le  prince  de  Perse) ;  on  fit  payer  un  dinar  ä  chacun 
des  habitants  ' ;  leur  nombre  fut  etabli  sans  tenir  compte  des  gens  qui  se 
refugierent  dans  la  ville,  paysans  des  bourgs  et  des  campagnes,  quand 
l'armöe  musulmane  marcha  contre  Antioche. 

La  forteresse  fut  prise  apres  la  ville,  au  bout  dun  jour;  la  garnison 
demanda  ä  capituler;  huit  mille  combattants  se  trouvaient  reunis  dans  la 
citadelle,  sans  compter  les  femmes  et  les  enfants;  ces  gens  etaient  en  nom- 
bre beaucoup  trop  grand  pour  un  espace  aussi  restreint;  beaucoup  mouru- 
rent;  les  vivres  se  firent  rares,  puis  vinrent  ä  manquer  totalement.  Gela  les 
decida  ä  envoyer  demander  au  sultan,  ä  Taube  du  dimanche,  second  jour  de 
la  conquete  de  la  ville,  une  capitulation  qui  les  sauvät  tout  d'abord  du  mas- 
sacre,  ä  laquelle  condition  ils  descendraient  pour  se  constituer  prisonniers. 

Le  sultan  leur  accorda  la  capitulation  qu'ils  demandaient ;  ils  sortirent  de 

1.  Apres  la  prise  d'Antioche,  ils  devaient  etre  60.000  au  plus,  car  il  est  dit  plus 
haut  qu'il  y  eut  40.000  tues  dans  la  ville,  et  il  est  ä  presuraer  que  des  habitants  avaient 
cherche  un  refuae  dans  la  citadelle. 


514  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [172] 

«-aäJI  IjJä-w  ty»-  »(Jfr  Jj^s  <ül  iil*>,i  Ll»j>-jI  Sa=Jj  Iaj  1^-ä-O  l-t  al&  (Vj-«-5*"-' 
J~~5  l^Ul  J|^~>  ,j-)>~  ^J  rv"  «^  v_i~J  ^  ^j  cUJl  ,>>  j^-  ^  ^  Cjt 
U*l  JL"  -»i  jl^j  jUt.j  yu.  iJL*  J  lrJ~;9  ^UjUll  ^i~il  jj-ül  ^^  _^-Vl 

1.  Lire    ^  i^r^ts  ^^'  \J>- 


la  citadelle  portant  leurs  plus  beaux  vStements,  et  ils  ressemblaient  aux 
fleurs  d'un  jardin.  Quand  le  regard  du  sultan  tomba  sur  eux,  quand  il  les 
entendit  tous  crier  d'une  seule  voix'  :  «  Fais-nous  misöricorde,  et  Allah  te 
fera  misericorde !  »,  il  fut  touche  de  compassion;  lorsqu'il  les  vit  tous  se 
prosterner  devant  lui,  il  leur  fit  gräce  de  la  vie,  et  il  ordonna  que  Ton  d^tour- 
nät  le  glaive  de  leur  tete. 

Ensuite,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  s'empara  de  Baghras2  ä  la  demande 
meme  de  ses  habitants ;  il  envoya  l'emir  Shams  ad-Din  Ak-Sonkor  al-Farikani 
pouren  prendre  possession,  le  treizieme  jour  du  mois  de  Ramadhan.  II  s'etait 
egalement  rendu  maitre,  le  neuvieme  jour  du  mois  de  Ramadhan,  de  Dai'r- 
Koush3,  et  il  fit  la  paix  avec  la  population  d'al-Kosair4,  ä  la  condition  de 
partager  par  la  moitie  avec  eile  les  citadelles  voisines  de  cette  place  5 ;  puis 
il  s'en  retourna  ä  Damas,  oü  il  fit  son  entree  le  vingt-sept  de  Ramadhan. 

L'historien  a  dit  :  Maintenant  que  nous  avons  raconte  la  conquete  d'An- 
tioche,  il  convient  que  nous  mentionnions  quelques-uns  des  evenements  qui 
s'y  sont  passes  et  quelques  faits  de  son  histoire  r' 

1.  «  D'une  seule  main  »,  dit  le  texte  arabe.  —  2.  Ville  ä  quatre  farsakhs  d'Antioche. 
—  3.  Yakout  ne  donne  aucun  renseignement  sur  cette  localite.  —  4.  Kosair,  qui  signifie 
«  la  petite  forteresse  »,  est  le  nom  de  plusieurs  localites  dans  l'Islam  :  l'une  est  la  pre- 
miere  Station  que  Ton  trouve  quand  Ton  va  de  Homs  ä  Damas;  une  autre,  Kosa'ir  Mo 'in 
ad-Din,  est  situee  dans  le  Ghour  (Yakout,  IV,  126).  —  5.  On  a  plusieurs  exemples  de 
cet  arrangement  bizarre  conclu  entre  le  sultan  d'Egypte  et  les  Francs  de  Palestine; 
on  devine  aisement  que  cette  diebotomie  de  petites  cites  entre  les  troupes  du  sultan  du 
Caire  et  les  soldats  chretiens  devait  etre  l'occasion  de  tiraillements  constants  et  de  vexa- 
tions  continuelles.  —  6.  II  y  a  ici  une  lacune  dans  le  mnnuscrit;  on  trouvera  dans 
Nowai'ri,  apres  le  recit  de  la  prise  d'Antioche,  un  cbapitre  sur  l'histoire  de  cette  ville 
que  Moufazzal  avait  resume  dans  les  pages  de  sa  chronique  qui  se  sont  perdues. 


[173]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  515 


516  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [174] 

*  fol.  31  r".  i\j>     Vj     /j-iijl        _~L     jL~     IAA     jlSj      J»»j>m     />>    J«-al*      yj     <il5v^     ,J}J     $0-      V-JLL3 

/Ja>    ,_j   ^öü«ii   jl   ^Afr   *jc  -väj   jj^säJi  <S^m  Vj  S-*~*>   i^4.J'j    v>y5   tiAtl    y   <*Ji 

Jlsj    l^ü-    ->i)    ijU-    *jJ    ^yaa-lj  ®  <U    dU-L     Ij..,:^    ibVjJI     .IjULo    Xt    CJU   (-»oj    Sl^l 


1.  Lire  J^l 


*  fol.  31  r.        ...  *  *  et  trente  annees. 

Abou  Mansour  ibn  Mohammad  lui  succöda.  Ce  Sinan  se  revetait  d'habits 
grossiers,  et  personne  ne  le  voyait  ni  manger,  ni  boire,  ni  uriner,  ni  parier  ä 
qui  que  ce  fut;  au  lieu  de  cela,  il  restait  assis  sur  une  pierre,  et  il  monolo- 
guait  depuis  le  commencement  de  la  journöe  jusqu'ä  sa  fin;  les  gens  croyaient 
que  la  divinite  etait  en  lui. 

Lorsque  Nizar3  fut  assassine,  les  gens  de  sa  secte  venaient  de  lui 
demander  de  se  rendre  parmi  eux.  Ihn  as-Sabbah  leur  repondit  que  Nizar 
etait  entoure  d'ennemis  nombreux,  que  le  pays  oü  il  residait  etait  tres  eloigne 
du  leur,  qu'en  consöquence,  il  lui  etait  impossible  de  venir  chez  eux,  mais 
qu'il  avait  imagine  de  se  cacher  dans  le  ventre  d'une  femme,  de  facon  ä  venir 
parmi  eux,  ä  l'abri  des  tentatives  de  ses  ennemis,  quand  le  moment  de  sa 
naissance  serait  arrive.  Ges  gens  se  montrerent  satisfaits  de  cette  [invention 
d'Ibn  as-Sabbah]. 

II  leur  envoya  alors  une  jeune  femme  qui  etait  devenue  eneeinte  de  ses 
ceuvres,  et  il  leur  fit  dire  :  «  Nizar  est  dans  le  ventre  de  cette  personne.  » 

1.  La  lacune  du  manuscrit  comprend  la  fin  de  Fannee  667  et  le  commencement 
de  l'annee  668.  —  2.  II  s'agit  ici  de  Sinan,  le  celebre  chef  ismailien  de  Syrie,  contem- 
porain  de  Salali  ad-Din.  On  sait  qu'en  572,  Salah  ad-Din  attaqua  les  Ismailiens  et 
vint  assieger  la  forteresse  de  Masyath,  qui  etait  leur  place  principale;  Sinan  envoya 
un  de  ses  affides  ä  Shihab  ad-Din  al-Harimi,  oncle  de  Salah  ad-Din,  pour  lui  demander 
d'intervenir  et  de  faire  cesser  les  hostilites,  sans  quoi,  comme  represailles,  il  ferait 
assassiner  loute  la  famille  de  Salah  ad-Din.  Ce  dernier  renonca  alors  ä  son  projet 
(Ibn  al-Athir,  XI,  289).  Makrizi  raconte  qu'en  668,  Nadjm  ad-Din  Hasan  ibn  ash- 
Shaghrat,  souverain  des  forteresses  des  Ismailiens,  envoya  un  ambassadeur  au  sultan 
d'Egypte  pour  lui  demander  une  diminution  de  tribut.  Le  prince  de  Sahyoun  s'etant 
entremis  en  faveur  des  Ismailiens,  al-Malik  az-Zahir  lui  confera  le  commandement  des 
forteresses  ismailiennes,  qu'il  retira  ä  Nadjm  ad-Din  et  ä  son  fils.  C'est  vraisembla- 
blement  ä  cette  occasion  que  Moufazzal  parle  des  Ismailiens.  —  3.  Nizar  etait  un 
prince  egyptien,  fils  du  kbalife  fatimite  al-Mostansir  billah  Abou  Tamim  Ma'add,  qui 
fut  assassine"  par  son  frere,  Aboul-Kasim  Ahmad  al-Mosta'ali  billah. 


[175]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  517 

jm     Jlsj     L_3-     %y>~S      J}J*      ,L>U*3     0-*Jj      fLfl     ^      JÖ     \ZM     SsÄä     ^^k;     ,j        j\j,     j\    ^ 

U*—  IJlÜ  ,*xi«  L*Ää-l'     üjlj  |*^£.  (_iJLNi)i  ^^y     SjlT  ^iy^ä\   L)  ^_Jl  ^  Jü>  * 

,\>JJS     JIäI      *-*in^Jj     tljIiJI       _G.C«,lj      dUio       .i}UI      j»L>  Jlj      aU«       ^1      ^^9     «Äilisj 

1.  Lire  l.hj.  —  2.  Lire  i^i-t  ,»«3..  —  3.  Lire  l-x*s^.  — 4.  Lire  iX>,  l'auteur  ayant 
confondu  .*,  et  <jl,. 


Au  bout  d'un  certain  nombre  de  jours,  cette  femme  accoucha,  et  eile  mit  au 
monde  un  garcon  qu'ils  nommerent  Hasan,  car  Hasan  ibn  as-Sabbah  leur 
avait  dit  :  «  Le  nom  (de  Nizar)  a  ete  change  ä  cause  du  changement  de 
forme  (qu'il  a  subi).  »  Quand  Hasan  mourut  en  l'annee  515,  il  laissa  pour 
lui  succeder  son  fils,  Mohammad,  qui  lui-meme  transmit  ses  pouvoirs  ä  son 
(fds)  Hasan. 

L'historien  a  dit  :  Quand  l'empire  du  Kharizmshah  se  fut  etendu,  ce 
souverain  se  decida  ä  attaquer  les  Ismailiens.  Cet  Hasan  ibn  Mohammad  ' 
declara  alors  qu'il  avait  eu  un  songe  (au  cours  duquel  il  avait  vu)  Ali,  sur  lui 
soit  le  salut !  qui  lui  avait  dit  :  «  Tu  renoveras  les  rites  de  lTslam,  ses  obli- 
gations  rituelles  et  sa  loi.  »  Hasan  dit  alors  ä  ses  fideles  :  «  Est-ce  que 
nous  n'avons  pas  le  pouvoir  absolu,  soit  de  vous  decharger  de  vos  obligations, 
soit  de  vous  en  imposer,  selon  notre  bon  plaisir?  »  Ils  lui  repondirent  que 
si,  et  qu'ils  etaient  tout  prets  ä  lui  obeir. 

Hasan  ibn  Mohammad  ecrivit  alors  ä  Baghdad  et  dans  tous  les  pays 
ä  ce  sujet,  et  il  manda  aupres  de  lui  des  juristes.  11  forca  les  habitants  de 
Kazwin  ä  venir  le  servir  et  ä  lui  tenir  l'etrier  quand  il  montait  ä  cheval;  il 
envoya  au  khalife  un  ambassadeur  pour  accompagner  celui  que  le  pontife 
lui  avait  adresse. 

As-Sama'ni    a  dit  dans    sa    chronique  que   ces   sectaires   sont  nommes 

1.  Ce  pretendu  descendant  de  Nizar,  qui  etait,  en  realite,  d'apres  cette  legende,  le  des- 
cendant  d'Hasan  ibn  as-Sabbah,  etait  devenu  le  chef  des  Ismailiens  de  Perse.  II  etait  en 
fait  Hasan  'ala  Zikrihi  as-Salam,  fils  de  Mohammad,  fils  de  Kiya  Bouzourg  Oumid;  les 
historiens  persans  racontent  que,  le  17  Ramadhan  559,  il  institua  la  fete  de  la  Resurrec- 
tion,  abolit  les  prescriptions  de  l'Islam,  et  fit  partir  de  cette  date  l'ere  nouvelle  des 
Ismailiens. 


518  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.                                        [176] 

*  fol.  31 V«.  JjLall  Jlx=-     {y\     Jl>m»J     -Uaw     ^1     ^1     jj~~^    ÖjsUI     J^  *  ^C-Lp-     jV    ÖJUU^VI 

5S  aj La-L»         jUT      4)Jl      -Uiü      ^.Vjlo     (*-i->3     •WJlJl      !sÄA     i ^  — >»      f>^-^     l5^T™'3     ^       -^*->      ö^*J     f}* 

IjjUjj  IjJt    .J^—l*     *^     ^_j*    (V    ®jlöi    »_jVl    ix~->    <-*Aä)l    i_i_^2J     ^^JLiU    ctUi    ^!l 


foi.  3i  v".  Ismailiens  pour  cette  raison  qu'un  certain  nombre  *  de  Batheniens  fönt 
remonter  leur  genealogie  ä  Abou  Mohammad  Isma'il  ibn  Dja'far  as-Sadik, 
qu'Allah  soit  satisfait  de  lui !  d'apres  les  pretentions  de  leur  chef,  'Ali  al- 
Ma'arri ',  qui  se  disait  descendre  d'Abou  Mohammad  Isma'il. 

II  est  dit  dans  le  Kitab  ash-shadjara"  que  le  premier  qui  les  envoya 
tuer  les  gens  ä  coups  de  eouteau  fut  Ibn  as-Sabbah ;  c'etait  un  homme  qui 
affichait  les  apparences  de  la  religion,  et  qui  avait  un  certain  nombre  de 
fideles  attaches  ä  sa  personne.  Quand  ilvint  d'Egypte  ä  Alamout3  avec  ses 
partisans,  il  trouva  que  c'etait  une  citadelle  tres  forte,  et  que  sa  garnison 
etait  composee  de  gens  timores.  II  leur  dit  :  «  Nous  sommes  une  troupe  de 
religieux  qui  adorons  Allah;  nous  vous  acheterons  la  moitie  de  cette  forte- 
resse;  nous  y  demeurerons  en  meme  temps  que  vous,  et  nous  adorerons 
Allah.  »  Ces  gens  agreerent  la  demande  d'Ibn  as-Sabbah,  et  il  leur  acheta 
la  moitie  de  la  forteresse  pour  sept  mille  dinars4. 

Sa  puissance  s'accrut  par  la  suite,  il  s'empara  de  la  forteresse5,  et  le 
nombre  de  ses  partisans  s'augmenta.  Le  bruit  de  leur  aventure  parvint  ä 
l'oreille  du  roi  de  ces  pays6,  qui  marcha  contre  eux  avec  son  armee.   Un 

1.  Originaire  de  la  ville  de  Ma'arrat  an-No'man,  en  Syrie.  —  2.  Tres  vraisemblable- 
ment  le.  v-j^—J^I  j  ifF"1  par  Mohammad  ibn  Rizwan  qui  mourut  en  657  de  l'hegire 
(Hadji  Khalifa,  IV,  15).  —  3.  Nom  d'une  celebre  forteresse  voisine  de  Kazwin,  et  par 
extension,  de  toutes  les  forleresses  ismailiennes  qui  en  elaient  voisines,  Lambasar, 
Maimoun-diz,  etc.  —  4.  D'apres  d'autres  autorites,  Hasan  obtint  d'un  certain  Mahdi,  qui 
etait  gouverneur  de  la  citadelle  au  nom  de  Malik  Shah,  autant  de  terrain  qu'en  pour- 
rait  contenir  une  peau  de  bceuf ;  puis,  il  decoupa  cette  peau  en  lanieres,  et  il  acquit 
ainsi  pour  3.000  dinars  une  etendue  de  terrain  considerable ;  c'est  lä,  comme  on  le  voit, 
une  fable  renouvelee  des  Ancicns.  —  5.  C'est-a-dire  de  la  citadelle  tout  entiere,  dont 
il  ne  possedait  legalement  que  la  moitie.  —  6.  D'apres  le  Gozida  (p.  490),  Malik  Shah 
envoya  une  armee  commandee  par  Arsalan  Tash  contre  Hasan  (1092),  et  peu  s'en  fallut 
qu' Alamout  ne  füt  prise.  Mais  Malik  Shah  ne  fut  pas  tue  dans  cette  aventure. 


[177]  II1ST0IRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  519 

^U-  jl  J1  ®  JjJaSL  S^*~^=~  \y.j*?\  UoLa  pl*^~.  lil  Jljj  VjJs  ~.<l«  (Jjf-J  ij~^' 
ji->Jl  villi  ^)_j-lä  O^^A^lj  J^JaJI  Ue^aS  <)Iä~sI  ^UjJ  <*AXÜ9  villJI  ^AC-  .»ää  ^ji«JI 
-CoJ    (*t*«ta  (Jl     i— AjJ     i*^*?"     'V^3     Oli-    j^oLi-     ^=t~^jlj    »jA»>j       Ja     UstAj    LtJJ    LSji- 

yl    ^     X     ^    '    r-LJI    ^,1     J_äJJ     l^lls     LJLcL^VI     jl     Jlij    <8  ^JCJI     IjjLlJ    dUi  * 

_^i.   jj   ^^1    «Al»   jl  dU.i  ,_j  iVl  J   JliLi   jljj    j^=~  t-iL«  ^i&  ^~^y.    ^  <*-i>" 
^jJül    4__~£    LU;    Ji-Ij    Jp&li    «i-jj-«    ollA    J^p>-      Jl    A*t   4.°>l    J'  ®  4jAL^     -£     \^j   <£j 

1.  Man.  ^--. 


des  (partisans  d'Ibn  as-Sabbah),  qui  etait  connu  sous  le  nom  de  'Ali  al- 
Ya'koubi,  dit  :  «  Quel  avantage  trouveraUje  de  votre  part  si  je  vous  debar- 
rasse  de  cette  armee?  »  Ils  lui  repondirent  :  «  Nous  prierons  pour  toi,  et 
nous  mentionnerons  ton  nom  dans  nos  invocations.  » 

'Ali  al-Ya'koubi  declara  que  cela  le  satisfaisait ;  il  les  prit  durant  une 
nuit  avec  lui,  il  descendit  avec  eux  de  la  forteresse,  et  il  les  divisa  en  quatre 
groupes  qu'il  disposa  sur  les  quatre  flancs  de  l'armee'.  II  leur  donna  des 
tambours,  et  il  leur  dit  de  frapper  tous  ensemble  sur  ces  tambours  lorsqu'ils 
entendraient  quelqu'un  crier. 

Eusuite,  'Ali  al-Ya'koubi  sc  precipita  sur  le  roi,  et  le  tua;  il  cria  vers 
ses  compagnons  qui  battirent  les  tambours,  de  teile  Sorte  que  les  coeurs  des 
soldats  de  l'armee  (assiegeante)  furent  remplis  de  crainte  et  de  terreur2,  et 
qu'ils  s'enfuirent  par  les  chemins  qu'ils  avaient  suivis  pour  venir.  Au  matin, 
les  partisans  d'Ibn  as-Sabbah  trouverent  leurs  tentes  vides,  et  ils  transpor- 
terent  tout  ce  (butin)  dans  leur  forteresse;  ce  fut  depuis  ce  temps  qu'ils  assail- 
lirent  leurs  ennemis  a  coups  de  couteau. 

On  raconte  que  les  lsmai'liens  dirent  ä  Hasan  ibn  as-Sabbah  :  '  «  II  serait  *  rol.32 
bien  necessaire  que  tu  nous  donnes  une  preuve  tangible  de  la  presence  de 
Nizar.   »  II  leur   dit  que  le  signe  visible  de  sa  presence  etait  :  «  Certes,  la 
lune  se  levera  ä  une  heure  autre  que  celle  qui  est  fixee  pour  son  lever,  et 
dans  une  plage  du  ciel  ou  eile  ne  doit  pas  se  lever.  » 

Ensuite,  il  se  dirigea  vers  une  montagne  tres  elevee  et  abrupte  qui  se 
trouve  dans  ce  pays;  il  prit  un  objet  qui  ressemblait  ä  un  tambourin  \  il  le 

1.  Qui  etait  venue  assieger  la  citadelle.  —  2.  Parce  qu'ils  pensaient  etre  attaques  de 
quatre  cötes  ä  la  fois  par  une  armee  tres  nombreuse.  —  3.  Rond  comme  un  tambour  de 

PATR.   OB.  —  T.   XII.   —  F.   3.  35 


520  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [178] 

U»c~.    4j   Ijji-    ^Ul    fcjlj    UJi    ^3^JiJ    (j-LJI    i_äijl    J    J   ^*j    ,j-lj    ^U    >Uä    ^Uä 

*LLcL*-YI  «U  ^Jj)j  (j  «Jl   «sj  v?1*"  ij-0    ?o^  ^^  j  J  ®  f^"^  ^a*!  (v^  ^J 

^y    ^'Lwj    lySlj    *j^1aJ     Jilä     jUaaj    _^-S    J    '   ÜlÜ«    ^1     j»j>     Jj-'J    **y>^~U     TT^I 

*^>   Jjj'j  J^jj   a_pl~c   lil   ^*a-  cJl  ssÄa   jj  ®  ^Ur   4jil    'Li   jl   ji-l   »Lil   x^i> 
^11   jlx.JI   villi    ^   jL-   *J'   Coj3   je^»-   (V^^"    'J-*^*~.     ^   ^r*^   * — *-=*"   f^'J   j^-v" 

1.  On  attendrait  plutot  Llk; ;  Lli»!  etant  le  pluriel  de  «^b  «  emplätre  ».  —  2.  Lire 
Iäjc!.  —  3.  Man.  ÜÜU.  —  4.  Lire  iJJ  iyus  (j-v^. 


rocouvrit  d'une  dorurc  qu'il  tenait  en  reserve,  et  il  y  introduisit  une  lampe 
qui  repandait  une  lumiere  puissante ;  puis  il  ordonna  ä  un  homme  en  qui  il  avait 
toute  confiance  d' elever  ce  tambourin  peu  ä  peu  au  bout  d'une  lance.  Les 
gens  restercnt  confondus  d'etonnement  en  contemplant  cc  spectacle,  et,  quand 
ils  virent  le  tambourin  monter  dans  le  ciel,  ils  se  prosternerent  devant  lui 
en  s'annoncant  les  uns  aux  autres  l'heureuse  nouvelle  de  la  venue  de  l'imam. 

Sinan  etait  devenu  boiteux  par  le  fait  d'une  pierre  qui  etait  tombee  sur  lui 
au  cours  d'un  tremblement  de  terre;  les  Ismai'liens,  ayant  appris  qu'il  etait 
boiteux,  dirent  :  «  La  Divinite  ne  peut  avoir  d'imperfection  dans  les  mem- 
bres  »,  et  ils  se  proposerent  de  le  tuer  s'il  ne  cessait  pas  d'etre  boiteux  ;  mais 
Sinan  leur  fit  prendre  patience;  il  les  fit  descendre  dans  un  champ  de 
concombres  au  mois  de  Ramadhan,  il  en  mangea  devant  eux,  et  ils  en  man- 
gerent  egalement1.  On  trouvera  plus  loin  d'autres  renseignements  sur  lui, 
s'il  plait  au  Dieu  tres-baut. 

Cette  memo  annee,  Abaglia  rassembla  ses  troupes  et  se  mit  en  marcbe  ; 
il  vint  camper  avec  elles  ä  Moughan2,  oü  il  resta  quinze  nuits;  pendant  ce 
temps,   (les  Tatars)    firent  manger  leurs   chevaux  jusqu'ä  ce  qu'ils  eussent 

basque;  voir  Lane.  sous  ( ji.  II  faut  comprendre  qu'il  dora  la  peau  tendue  sur  le  tam- 

bourin,  et  qu'il  eclaira  cette  peau  par  derr.iere,  de  facon  ä  lui  donner  l'apparence  de  la 
pleine  lune. 

1.  Ce  qui  etait  une  violation  du  jeüne  canonique  du  Ramadhan,  pour  montrer  aux 
Ismai'liens  qu'il  etait  plus  puissant  que  Mahomet., —  2.  Moughan,  ou  ..^j'  Moukhan  «  le 
pays  des  Mages  »,  est,  ä  proprement  parier,  un  district  dans  lequel  il  y  a  des  villages  et 
des  prairies  nombreuses,  oü  les  Turkomans,  qui,  ä  I'epoque  de  Yakout,  en  i'ormaient 
presque  toute  la  population,  faisaicnt  paitre  leurs  troupeaux.  Ce  district  est  situe  dans 
les  montagnes  enlre  Tabriz  et  Ardabil. 


[179]  I1IST0IRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  521 

*ll  A-„_»J>-     jvjTjljj  u.L*3t)    jl  <^K-«i    « «  .l-ftJ'ls    ®Aj1  ^^«j«-   tS[y.    iV'J   *"*    J""  ö 

ö^J  ör^f"  ör:   ^3  J  Is-*^  <!>'   u^    IjjLi    ^jls  ^iVl  <u_<J^  ^'ac    cJlxs  jU^VI 
1.  Man.  »wljjj.  —  2.  Lire  Lki>  jl. 


atteint  une  forcc  (süffisante  pour  faire  campagne)1.  Ensuite,  il  partit  de 
Moughaa,  et  il  marcha  jusqu'ä  ce  qu'il  arrivät  ä  Ardavil".  II  ordonna  alors 
ä  ses  troupes  de  cacher  soigneusement  sa  presence  dans  leurs  rangs  et  de 
ne  pas  divulguer  qu'il  marchait  avec  elles;  toute  personne  qui  en  parlerait 
serait  mise  ä  mort.  En  consequencc,  ses  troupes  dissimulerent  sa  presence; 
elles  partirent  d'Ardavil,  et  marcherent  sans  aucune  interruption  durant 
cinquante-cinq  jours,  faisant  paitre  leurs  chevaux  dans  les  champs  qu'elles 
rencontraient  sur  leur  passage,  jusqu'ä  ce  qu'il  n'y  eüt  plus  que  cinq  jours 
de  marche  entre  Abagha  et  Barakh3. 

Abagha  s'entendit  alors  avec  ses  emirs4  pour  qu'ils  emportassent  des 
vivres  pour  cinq  jours,  tout  cuits,  de  teile  facon  qu'ils  n'eussent  pas  l'occasion 
de  faire  du  feu  durant  ce  laps  de  teraps.  *  Ensuite,  il  choisit  parmi  chaque  *  foi.32  1 
compagnie  de  cent  cavaliers,  une  compagnie  de  dix  hommes  qui  devaient 
partir  en  eclaireurs  pour  rapporter  d&s  nouvelles  ä  l'armee.  L'effectif  de 
cette  division  d'avant-garde  etait  de  cinq  mille  cavaliers5.  Ils  marcherent 
jusqu'ä  ce  qu'ils  arrivassent  dans  une  vallee  qui  etait  situee  entre  deux  mon- 
tagnes;  il  leur  avait  ete  commande  de  mettre  ä  mort  toute  personne  qu'ils 
rencontreraient  dans  leur  chemin.  Ils  marcherent  sans  s'arreter,  si  bien 
qu'ils  tomberent  sur  un  poste  avance  °  que  Barakh  avait  place  en  avant  de 
ses  lignes  pour  se  couvrir;  ils  le  cernerent  ä  l'aube  du  jour,  le  couperent 
de  ses  derrieres,  et  l'exterminerent. 

1.  C'etait  en  effet  l'habitude  des  Mongols,  avant  d'entreprendre  une  expedition,  de 
mettre  leurs  chevaux  au  vert  dans  quelque  bonne  prairie  pour  les  suralimenter,  et  pour 
leur  permettre  ensuite  de  se  contenter  d'une  tres  maigre  ration.  —  2.  Le  nom  de  cettc 
ville  est  generalement  ecrit  J^j!  Ardabil.  —  3.  Barakh  etait  le  fds  de  Yisoutou,  fils  de 
Mouatougan,  fds  de  Tchagatai;  il  enleva  ä  Moubarak-Shah  la  souverainete  du  royaumc 
de  Tchaghatai;  voir  Rashid  ad-Din,  II,  pages  188  et  ssq.  —  4.  Sur  ces  evenements,  voir 
Rashid  ad-Din,  man.  suppl.  persan  209,  fol.  306  r°.  —  5.  Si  ce  rcnseignement  est  exact, 
l'armee  d' Abagha  comptait  50.000  cavaliers,  soit  cinq  corps  d'armee  de  10.000  lances.  — 
6.  \^fy>.  est  lin  m°t  turk. 


522  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [180] 

J    Ijä^i    IXJi    >Ü    jLi    *_i-a>'3    (»jj    ^jl^     Jj-oj     0_>     äliL — <Jl     jl     Mj-^i    l— ^    <*-ä&I 
1  Ijijl    aJ    Jli    ,jVI    <u%"    f-iX.    ^J    <W^i>    J    jl£j    j^Ui    jljj  ^Cxj    VI    Ij^ti* 

Jji      U>l      jl     J'    liJJJo     Jjl^!      Oj     ^iJI     1J.-03J      4>...i,-';     <U=-lj     ,_jjJ&    UjI     wr£~&     (♦*—■£    UÜi 
(JÄJ'I)    3\j>     ^i-*-*     «iJJlj  ®Aj^i-    ^Ja)     Ujj     ~  ^ts-$    U*l    4>     »Uli     ^  »A    «J    Jlä>     jljC«      Jlc 

dUI    pLÜl   ^Ji   J   *■»■;?*-*    tj\j   "Cl   Ol   ^3y   ^«^    jl   0%c-3   lil    ^Jl    J^jJ    ~Li!l 

1.  Lire^i.l  pour  .^c.|  Arghoun;  Yalif  ajoute  apres  le  <w  dans  les  noms  de  cette 
forme  est  une  faute  constante  chez  les  historiens  egyptiens  du  xive  siecle.  —  2.  Faute 
tres  commune  chez  les  ecrivains  chretiens;  lire  j&a     e*^- 


Quand  Abagha  vint  rejoindre  ses  soldats,  il  admira  cet  exploit;  on  lui 
apprit  que  la  distance  qui  le  separait  de  Barakh  etait  d'un  jour  et  demi;  il  sc 
mit  en  marche  durant  la  nuit,  et,  a  raube,  ils  reconnurent  soudain  cpue 
l'armee  de  Barakh  etait  devant  eux.  II  y  avait  dans  l'armee  de  Barakh  im 
gene>al  commandant  de  trois  corps  de  mille  hommes  qui  se  nommait  Arghou  ' . 
Quand  les  soldats  d' Abagha  cernerent  les  avant-postes  de  Barakh,  Arghou 
parvint  ä  s'enfuir  tout  seul  dans  une  direction  (qui  n'etait  pas  coupee),  et 
ce  fut  ainsi  que  la  nouvelle  de  ce  desastre  parvint  ä  Barakh.  Apres  ces 
evenements,  Abagha  s'en  vint  camper  dans  une  localite  nommec  Houi'2,  oü  il 
resta  durant  douze  jours  pendant  lesquels  ses  chevaux  se  refirent. 

Barakh  prit  la  mite  devant  Abagha.  II  arriva  alors  qiüin  oflicier 
s'echappa  de  l'armee  de  Barakh  et  s'en  vint  chez  Abagha;  e'etait  im  homme 
tres  expert  dans  la  science  de  deviner  l'avenir  par  l'examen  des  omoplates 
de  mouton3.  Cet  oflicier  vint  donc  trouver  Abagha,  et  il  lui  apprit  que  la 
cause  qui  l'avait  determine  a  s'enfuir  pour  le  venir  rejoindre  etait  qu'il  avait 

1.  Pour  Arghoun,  avee  la  chute  de  1'  -n;  celte  forme,  egaleinent  saus  -n  final,  se 
trouve  transcrite  dans  les  historiens  chinois  sous  la  forme  A-lou.  -2.  Ceci  montre 
avec  quelle  negligence  les  souverains  mongols  conduisaient  leurs  Operations;  si,  ä  ce 
moment,  Abaglia  avait  poursuivi  son  offensive  contre  Barakh,  ce  dernier  n'aurait  pu 
lui  offrir  la  moindre  resistance.  —  3.  Les  Mongols  et  les  Turks  avaient,  entre  autres, 
deux  pratiques  favorites  de  divination.  L'une  consistait  ä  mcttre  dans  le  l'eu  des  omo- 
plates de  mouton  que  la  chaleur  faisait  eclater,  de  teile  facon  que  leur  surface  etait 
striee  de  lignes  enchcvetrees;  il  existait  des  livres  qui  enseignaient  la  maniere  d'inter- 
preter  ces  figures.  Le  second  procede  consistait  ä  meltre  sur  des  charbons  une  ecaille 
de  tortue  qui  se  fendillait,  et  sur  laquelle  les  sorciers  lisaient  egalement  l'avenir.  Ces 
deux  pratiques  de  divination  sont  d'origine  chinoise. 


I'ol.  33  r 


[181]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  523 

cjl  If-ä  ij-r*  **/  ctLLtl  (iüj  rL«s  jl  U>l  *J  JU-j  fcj—xTj  jl^    m  üLa«  kj__rÄr 

(_j     *_JJI    i-l=»l     Uil      P-  y>-j     Jjl^      .il.     UAä     ®f?-J     *>l      **&>,    jl     *~^    _;l-i^    liUftl    ^*»j 

Jjl^,    jiC-s.    j^   ^jls   * iJI   J    '  Iji-jl    rj***   j1_X-*)l    ^y^Jlj   Jj-Vl   ^jJI   ^-«9   *>_lä) 

villi    Ujl    _^£~c-    ^    JU»»-J    (_/jls      v_iVI    <->*%*    jl-*JU    !^L«    ^~>J    Liil    ^>— £-    (j    vj*»-»-.}  J 
<üll    A^j    jji-L^    jjil     j^&jlj   '}  Oyy     (^l^AiJ     J»l     "  jy>^    ^    (j^lyaJI     v^SjJI 

1.  Voir  la  note  1  de  la  page  precedente.  —  2.  Man.  ly-C;  Rashid  ad-Din  lui  donne, 
i'ol.  305  v°,  le  nom  de  ,l)_»j  jj^CL,  avec  la  Variante  (j^£j  ;  Ie  man.  de  Londres  a 
.ySi*»,  et,  dans  l'histoire  des  tribus,  il  est  correctement  nomme  ._jx£L&.  —  3.  Man. 
■  jjjW,  forme  corrompue  de  ,\£y  v_£°-rJ>  pere  du  precedent,  soit  Ilüke'i  «  celui  qui  est 
on  trop  »,  en  mongol  moderne  iliikü  et  ilekü,  qui  ont  ce  sens,  plutöt  que  ilike,  ilcke 
«  chanvre  ».  Cf.  ileküguen  qui  a  le  meme  sens  que  ilükü,  ilekü. 


vu  dans  son  procede  de  divination  par  les  omoplates  de  mouton  qu'il '  livrerait 
une  bataille  ä  Barakh  et  qu'il  le  vaincrait.  «  Si  cela  est  vrai,  dit  Abagha,  je 
te  doanerai  un  village  oü  tu  vivras,  toi  et  toute  ta  famille.  »  En  meme  temps, 
il  lui  marqua  de  repandre  dans  son  armee  la  nouvelle  que  lui,  Abagha,  avait 
retrograde  ~. 

Quand  Barakh  apprit  qu'Abagha  battait  en  retraite,  il  fut  consume  du 
desir  de  se  mesurer  avec  lui3;  il  traversa  le  Fleuve  Noir  ',  et  les  deux  armees 
se  rencontrerent.  Arsdiou  sortit  des  liffnes  de  Barakh  ä  la  tete  de  mille  cava- 
Hers  de  l'armee  de  son  maitre,  et  il  chargea  sur  l'armee  d'Abaarha.  Trois 
mille  *  cavaliers  d'Abagha  furent  completement  defaits;  ä  ce  meme  instant,  *  toi.  33  r 
les  chefs  de  corps  de  10.000  hommes  de  l'armee  d'Abagha  chargerent; 
parmi  eux  se  trouvaient  Shinktour,  fils  de  Iluke'i  Noyon5,  Arghoun,  fds  de 
Tchourmaghoun,  et  'Abd  Allah  an-Nasrani6.  Cet  A.bd  Allah  marchait  avec 

1.  Lui  =  Abagha.  —  2.  L'auteur  oublie  de  dire  que  le  transfuge  n'etait  pas  venu  ä 
l'armee  d'Abagha  d'une  facon  definitive,  et  pour  y  rester,  mais  seulement  pour  lui  ap- 
prendre  ce  que  l'avenir  lui  reservait,  rentrer  ensuite  dans  les  lignes  de  Barakh,  et  tirer 
un  parti  avantageux  de  sa  demarche,  si  le  sort  favorisait  le  roi  de  Perse.  —  3.  Parce 
qu'il  supposait  qu'Abagha  s'etait  replie  par  peur  de  lui,  quand  ce  n'etait  -\k  qu'une 
feinte  destinee  ä  mancsuvrer  Barakh,  et  ä  lui  livrer  bataille  avec  une  riviere  dans  le 
dos.  —  4.  Cette  bataille  se  livra  en  effet  dans  les  environs  de  llerat,  sur  les  bords  du 
fleuve  que  les  Mongols  nomment  Karasou  y*\ja  (man.  suppl.  persan  20i»,  fol.  304  v°), 
ce  qui  signifie  bien  le  Fleuve  Noir.  —  5.  Noyon  est  la  prononciation  usuelle  du  mot 
mongol  qui  s'ecrit  noyan  et  qui  signifie  grand  chef.  —  6.  An-Nasrani  signifie  «  le  Chre- 
tien  ».  II  y  avait  des  contingents  chretiens  dans  les  armees  mongoles.  Les  chefs  de 
corps  de  10.000  sont  nommes  dans  ce  texte  r:r^^D,  ce  qui  est  le  pluricl  de  ,U^i=,  qui 
transcrit  le  mongol  touman  «    10.000  »,  puis  «  corps  de  10.000  cavaliers  ».  L'armee 


524  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [182] 

•y,     w~j    UJi      „jLJlj      „>LxJl    4ic*3    ^SL-jJi    \&v>    ,3     <öi'     -*"■£■     '-*-*>    j^3    cs'i^^ 

lilLL    Lj^U    J\j>    j~£    ,3^    0iyis3    jjjVy»    ^   "'jj^'  ^Vlj     ,^-?-^    (_s^»— ;. 
IjjÄjj    ,~>J1     Jl  i_i— JL   ^.^wfr  ■Lisi  (j  jJI  j  Uj  "Wü   ^r-^  ijj— xi   «Oc   ;  \jL^i3 

1.  II  faut   lire  »t-.    —  2.  Man.  C^J,  avec   la  confusion  de  cl>  et  ju.  —  3.   Lire 

r  ■ 

.,L-i'  ,.^jr.-^-  —  4.  Man.  J=V.'i  1ui  ne  differe  de  c^yJ  ^ue  Par  1°  barre  verticale  du 
L;  c=^J  Ayatchi  et  g^ul  Abatchi  sont  deux  formes  possibles  :  la  premiere  signilie 
«  eclui  qui  plait  »,  la  seconde  «  chasseur  ».  —  5.  Man.  v:-i.->.  —  CJ.  Lire  ^u.  —  7.  Ce 
sunt  les  Mongols  commandes  par  Ayatchi  et  Teubshin  qui  chargent,  sans  quoi,  si  lc 
sujet  restait  ces  deux  generaux,  mieux  vaudrait  ^sr5,   s|^~J3. 


les  troupes  d'Abagha,  et  il  avait  avec  lui  les  chapelles  et  les  cloches1; 
quand  il  eut  enfonce  les  ennemis  qui  sc  trouvaient  devant  lui,  il  fut  atteint 
d'uue  flechc  qui  le  blessa  mortellement. 

L'armee  de  Barakh  resista  (victorieusemeut  ä  la  contre-attaque  des  trou- 
pes d'Abagha);  alors,  deux  grands  emirs  se  presenterent  devant  Abagha;  Tun 
se  nommait  Ayatchi,  et  l'autrc,  Teubshin,  bis  d'IIoulaoun;  ils  lui  dirent  : 
«  Nous,  nous  battrons  Tarraee  de  Barakh.  »  Abagha  leur  donna  l'ordre  de 
l'attaquer;  les  (Mongols  commandes  par  ces  deux  generaux)  chargerent 
(Barakh)  et  lui  indigerent  une  defaite  honteuse;  ils  poursuivirent  avec  achar- 
nement  son  armee  en  la  sabrant  jusqu'au  pont  (de  Tchakhsharan?) -,  mais 
il  leur  fut  impossible  d'y  passer  ä  cause  de  la  cohue  des  gens  (qui  s'y  pres- 
saient  pour  se  sauver);  les  fuyards  se  jeterent  ä  l'eau,  et  le  fleuve  deborda 

mongole  etait  divisee  en  sections  de  10  cavaliers,  compagnies  de  100,  escadrons  de 
1.000,  et  corps  d'armee  de  10.000,  ce  qui  etait  Turnte  superieure.  II  est  en  effet  impos- 
sible ä  un  seul  ofueier  de  tenir  en  inain  un  corps  de  cavalerie  dont  l'effectif  depassc 
10.000  liommes.  Ici,  il  faut  comprendre    .UJs  comme   .,'-»^.1!    .>3JL». 

1.  II  s'agit  ici  de  tentes  de  feutre  dans  lesquelles  on  recilait  l'office  chrelien,  lesquel- 
les,  comme  toutes  les  tentes  des  Mongols,  etaient  placees  sur  d'enormes  chars  traines 
par  des  beeufs,  dont  Guillaume  de  Ruysbroeck  a  laisse  la  description.  Gel  olficier  etant 
chretien,  et  commandant  vraisemblablement  un  corps  de  10.000  Chretiens,  se  faisait 
aecompagner  par  des  pretres  nestoriens,  comme  les  Mongols  bouddbistes  par  des  toui'n 
et  des  lamas.  —  2.  C'estle  (j'p7^  J-.-!  dont  il  est  question  dans  le  texte  de  Rashid  ad- 
Din,  au  sujet  de  ces  evenements,  et  dont  les  manuscrits  de  Paris  et  de  Londres  ecrivent 
le  nom  sanspoints  diacritiques.  II  est  impossible,  dans  ces  conditions,  de  connaitre  la 
prononciation  du  nom  de  l'endroit  oft  se  trouvait  ce  pont,  car  Yakout  ne  cite,  dans  son 
Modjam,  rien  qui  corresponde  ä  cetle  localite,  qui  estpeut-elre  Tchaftcharan  ou  Tchakli- 
tebaran,  et  que  l'on  clierche  en  vain  sur  les  cartes  de  1'Afglianistan. 


[183]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  525 

6„  Jfc  2^j  r>UI  Iß  &  j*JI  ^iU»  >U!  j  ^1  l^>  '(JUI  i>0  j>J1  o* 
iM^ü  Sacj  j-jlj  (j-Ä-j'j  ijLit*  Sax!I  cMi  \j£s-  ij*  Ja  ,y>  *-*«  5jj  i-^»,  j' 

_^Uj  ,_*-._>>_  j.   ju»«   .all    xc   ^1    J.1    ^js\    <-%i\   4  ^1    ,_j>J1    <uLk-j    ^J-^ 
5lj^J  ^_JÜl    ^U   fjjj*^  Oi  -^   0,.jJ'  >  ^.jJlj  ^   j,l  ^JJI  pM  JüC'tol.ssv 
iU^-j   jjjI   x«JI   ^1    j%-Jj   jl^J\    i>.ijL.j   j^t-j!    2-is    jjiaJI    j^j   j>J 

1.  Cet  emploi  de  J'-  pour  dire  «  une  foule  de  gens,  du  monde  »  est,  en  arabe,  lout 
ce  qu'il  y  a  de  plus  vulgaire,  bien  qu'on  le  trouve  dejä  dans  Nowai'ri.  —  2.  -U  constitue 
un  idiotisme  assez  irregulier  qu'il  est  impossible  de  rendre  en  francais  d'une  fayon 
satisfaisante.  —  3.  Man.     .Li^s^.  —  4.  Lire^l.  —  5.  Lire  5j~^r. 


par  suite  de  la  quantite  de  monde  qui  y  fut  plonge.  Tous  les  Mougols  qui 
etaient  descendus  de  leurs  chevaux  leur  couperent  les  jarrets  avec  leurs 
sabres  pour  qu'ils  ne  pussent,  par  la  suite,  servir  ä  qui  que  ce  füt. 

Ensuite,  Abagha  s'en  vint  camper  ä  Tchaklisharan(?),  et  il  ordonna  que 
Ton  ecrivit  une  liste  contenant  le  nombre  des  soldats  de  son  armee  qui 
avaient  trouve  la  mort  dans  ce  combat;  il  s'eleva  ä  trois  cent  quatre-vingt- 
dix  cavaliers;  le  nombre  des  morts  de  Barakh  fut  de  quarante  mille. 
Abagha  partit  ensuite  pour  s'en  revenir  dans  ses  etats,  et  un  nomine  consi- 
derable  de  ses  soldats  et  de  chevaux  perirent  au  cours  de  cette  expedition. 

Au  commencement  de  l'annee  669,  le  khalife  al-Hakim  etait  sur  le  trone 
pontiücal;  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  regnait  au  Caire;  le  khalife  du  Maghrib 
etait  Ahoul  'Ala  Idris  ibn  Abi  'Abd  Allah  Mohammad  ibn  Yousouf;  le  prince 
de  la  Mecque,  Nadjm  ad-Din  Abou  Nama;  le  prince  de  Medine,  Djammaz 
ibn  Shiha;  *  le  souverain  du  pays  de  Roum,  Ghiyas  ad-Din  Kai-Khosrau,  * 
fils  de  Rokn  ad-Din  Kilitch  Arsalan;  le  prince  de  Mardin,  al-Malik  al-Mouzaf- 
lar  Kara  Arsalan,  fils  d' al-Malik  as-Sa'id  Ortok;  le  prince  de  Ilamali,  al-Malik 
al-Mansour  Mohammad,  fils  d'al-Malik  al-Mouzaffar  Omar.  Le  roi  des  Tatars 
etait  Abagha,  fils  d'Houlaoun;  le  vice-roi  du  Caire,  le  Khazandar;  celui  de 
Damas,  an-Nadjibi. 


fol.33  v 


526  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [184] 

GjU  ^Ldl    J=4J!   J\   ^äLÜI   dUUI   jUaUl   <fy  öJ  b-L*>  jj  ®^r^  f^-5 
U   Läjj-,    \j,   c-X&j  jslo-Vlj   *^VI   A*  ^c~;,  ^cl»>-   (J   yi   J-^s    'J)M~s-   ^J\Js-   {Js. 

Cfcj      \>Jl»^    Cfj£     f"S^     -^    V"*     "^?"3J    rcJUJI     ctlLJI     /»Lfl       ,j     "UAA     ^      J^J&l     jö 
jUaLjl      S~-\i      lx&     ^aII»      fV.^J     Wr^3     ->*      *"*^*    3^"       L^^r"'^'       (V*A-~»Jl      A/«     j«-*Al£ 

dUJI    jlkLJI   (jaJ   LjJj  <®}U   ^Jl    ^   (*t*J**   iS^*"^    <jr°  iJ^  ö*  ^^   ö*  ^a'~ 
J3J   fJLL"   Li  *^l  as   jl^    dpOl    ^U    &jj\    J.1    j^JI    vilU!    ^U   yOül 

1.  Man.  omet  3. 


Cette  annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  partit  pour  se  rendre  dans  la  pro- 
vince  maritime',  cn  Syrie,  dans  l'intention  de  ruiner  Ascalon;  il  arriva 
dans  cette  ville  ä  la  tüte  d'un  nombre  restreint  d'emirs  et  de  soldats,  et  il  fit 
demanteler  la  partie  de  son  mur  d'enceinte  qu'on  avait  neglige  d'abattre 
sous  le  regne  d'al-Malik  as-Salih  -.  On  trouva  dans  ce  mur,  en  le  demolis- 
sant,  deux  cruches  pleines  d'or  dans  lesquelles  il  y  avait  la  valeur  de  deux 
mille  dinars.  Le  sultan  repartit  cette  somme  entre  les  personnes  qui  l'ac- 
compagnaient,  puis  il  s'en  revint  au  Caire. 

Cette  meme  annee,  dans  les  dix  premiers  jours  du  mois  de  Rabi'  premier, 
le  sultan  recut  la  nouvelle  que  les  Francs  qui  se  trouvaient  ä  Saint-Jean 
d'Acre  avaient  fait  sortir  de  la  ville  un  certain  nombre  de  Musulmans  qui  y 
etaient  prisonniers,  environ  une  centaine  de  personnes,  et  qu'ils  les  avaient 
decapites  en  dehors  de  Saint-Jean  d'Acre.  Le  sultan  choisit  de  meme  parmi 
les  prisonniers  (francs)  de  marque  qui  etaient  dctenus  dans  ses  etats  un  cer- 
tain nombre  d'individus  qu'il  fit  tous  noyer  dans  le  Nil  pendant  la  nuit. 

Cette  meme  annee,  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  fit  arreter  al-Malik  al-'Aziz, 
fils  d'al-Malik  al-Moughith,  prince  de  Karak,  auquel,  comme  cela  a  ete  raconte 
plus  haut,  il  avait,  quelque  temps  auparavant,  confere  une  charge  d'emir.  11 

1.  Le  Sahel,  qui  est  la  Palestine.  —  2.  II  faut  lire  :  sous  le  regne  d'al-Malik  an- 
Nasir  Salah  ad-Din;  peut-etre  y  avait-il  dans  le  manuscrit  copie  par  Moufazzal  :  Ai\  J, 
_^Ld|.  Les  Francs  s'emparerent  d'Ascalon  en  548  IL,  et  Salah  ad-Din,  apres  la  leur 
avoir  enlevee,  en  fit  abattre  les  murailles  (587  IL)  dans  la  crainte  de  ne  pouvoir  la  defen- 
dre  contre  un  retour  offensif  des  Chretiens.  En  641,  al-Malik  as-Salih  Isma'il,  fils  du 
sultan  al-Malik  al-'Adil,  ceda  aux  Francs  les  villes  de  Tiberiade  et  d'Ascalon,  dont  ils 
relcverent  les  fortercsses,  mais,  en  645,  Fakhr  ad-Din  leur  enleva  ces  deux  places. 


[185]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  327 

Je.    y>j    jlkUI     i-t    jl    J\   *ll>-  >U.lj    iiyfll    J»V   *>jlSl    X*   «Jjllj  Coli-  jj^AT 

<t  QU  i^ldl.  .»iJ&üJj  ai^VI  j,—  Jl  jiUJ  «4-y  l^j  ®  5^3  2y-  ^oJI 
^tj  jl«J1  dlUI   üjOj    jlkJUl    £.   c>j   jU'jUI   jX^-ii   J./J1   ^  j-VI 

jUC  -v^lj  »^  J  1^«^.  jl   IjAtlyj   jU>-JIj»   -u«JI    dlU!    «   Ü£j  *«  £i> 

1.  Le  manuscrit  porte  tres  neltemenl,  C-^*Jl,  avec  la  confusion  de  O  et  de  ^;  celte 
forme  a  ete  corrigee  en  d^*JI  par  Dom  Berthereau.  —  2.  Man.  bjäxa. 


confiale  soin  d'instruire  son  affaire  ä  Tun  de  ses  officiers,  et  il  le  fit  detenir 
dans  la  maison  de  ses  proches,  ä  cause  de  la  parente  qui  les  unissait'. 
Sa  faveur  avait  dure  jusqu'au  moment  ou  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  avait 
appris,  alors  qu'il  se  trouvait  dans  les  environs  d'Ascalon,  que  les  mamlouks 
shahrzouris2  avaient  complote  de  se  saisir  de  sa  personne,  et  de  mettre  sur  le 
tröne  al-Malik  al-'Aziz,  fils  d'al-Moughith,  cela  d'accord  avec  ce  prince. 
Le  sultan  fit  arreter  al-'Aziz,  *  ainsi  que  plusieurs  emirs  qui,  d'apres  ce  qu'on 
lui  avait  rapporte,  etaient  ses  coraplices,  et  parmi  lesquels  se  trouvaient 
Baha  ad-Din  de  Ba'kouba,  ainsi  que  d'autres. 

Cette  annee,  le  sultan  se  mit  en  route  pour  la  Citadelle  des  Kurdes;  il 
laissa  au  Caire,  pour  y  exerccr  les  fonctions  de  gouverneur  durant  son 
absence,  1'emir  Shams  ad-Din  Ak-Sonkor  al-Farikani.  Al-Malik  as-Sa'id,  fils 
du  sultan,  partit  avec  son  pere,  ainsi  que  son  vice-roi,  le  Khazandar.  Le  sul- 
tan arriva  ä  Damas,  le  second  jour  du  mois  de  Radjab,  puis  il  en  partit  le 
dixieme  jour  de  ce  meme  mois;  il  divisa  son  armee  en  deux  corps  :  Tun  sous 
son  commandement,  et  l'autre  sous  le  commandement  d'al-Malik  as-Sa'id  et 
du  Khazandar;  ils  convinrent  d  operer  leur  jonction  le  meme  jour,  en  un  Heu 
determine,  pour  prononcer  une  attaque  contre  Djabala'',  Laodicee,  Markabs, 

1.  Des  parents  d'al-'Aziz.  —  2.  Shahrzour  est  le  nom  d'une  localite  situee  ä  environ 
130  milles  dans  le  sud-est  de  Mossoul;  le  nom  des  mamlouks  shahrzouris  est  courant 
dans  les  chroniques  de  cette  epoque.  —  3.  Nom  d'une  localite  pres  de  Bagdad ;  des  noms 
semblables,  sans  l'emploi  de  l'ethnique,  se  trouvent  dans  le  persan  de  cette  epoque.  — 
4.  Djabala  (Yakout,  I,  25)  est  une  forteresse  pres  de  Laodicee.  —  5.  Nom  d'une  forte- 
resse  tres  puissante  qui  se  dresse  sur  les  bords  de  la  mer  de  Syrie  et  qui  domine  la 
ville  de  Boulounias.  Elle  se  trouve  sur  la  cöte  de  Djabala,  et  eile  tut  batie,  au  dire  de 
l'historien  Abou  Ghalib  Ilomam  ihn  Mohazzab  al-Ma'arri,  en  454  11.  (Yakout,  IV,  500). 


I'ul.  34  f 


528  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [186] 

tj-y- 'jr^>S     J-^"Jlj      IÜLjJ     LU-5     ^/«J      '— "i/^lS    ^-^i^'j    ^1-="     (tflt     ÜjLJl     (Cl!     /.Jjm 
reXi     ^pj    €3^3  VI     (V^5-     ^^     |y_>>      r*      JJä*J\j     lÜLa     \y>iäj     O^jUil      |y--J     ^ 

JjVl    Sj^iUI   c^ci^  jLasJlj  u_ä5»-^JI  *jJ*  JC-S13  jU—l   ÄJ}1"  <J   j^>  Iäaj  _^LJI 


Marakiyya  ',  Halaba2,  Safitha3,  Midjdal ''  et  Antarsous.  11s  firent  leur  jonction, 
executerent  les  incursions  qu'ils  avaient  projetees  et  s'emparerent  de  Safitha 
et  de  Midjdal;  puis  ils  s'en  vinrent  eamper  devant  la  Forteresse  des  Rurdes. 
Histoire  de  la  prise  de  la  Forteresse  des  Rurdes.  Le  mardi,  dix-neuvieme 
jour  du  mois  de  Radjab,  les  Musulmans  commencerent  ä  dresser  leurs  cata- 
pultes  et  ä  etablir  leurs  retranchements.  Gette  forteresse  possedait  trois  murs 
d'enceinte5.  11s  pousserent  l'investissement  et  l'assaut  avec  la  plus  grande 
impetuosite,  de  teile  sorte  que  le  premier  bastion6  fut  empörte  le  jeudi, 
vingt  et  unieme  jour  de  ce  meme  mois;  le  second,  le  samedi,  septieme  jour 
de  Sha'ban,  et  le  troisieme,  celui  qui  etait  voisin  de  la  citadelle,  tomba  aux 
mains  des  assaillants  le  dimanche,  quinzieme  jour  de  Sha'ban. 

1.  Nom  dune  citadelle  sur  le  rivage  de  la  province  de  Homs.  Mo'aviyala  trouva 
en  ruines;  il  la  reedifia  et  y  mit  une  garnison  (Yakout,  IV,  501).  —  2.  Ville  situee  a 
dcux  milles  environ  d'Arka.  ■ —  3.  Nom  d'un  chateau  fort  du  pays  des  Nosai'ris.  — 
4.  Midjdal,  simple  transcription  de  l'hebreu  Migdal  S"rao  «  tour  »;  celtc  localite  est 
essentiellement  differente  de  la  bfaa,  Si"UO,  de  l'Egypte  inferieure,  laquelle  est  situee 
i\  12  milles  de  Peluse,  et  dont  le  nom  est  en  copte  jj.Ejyiuu?v  —  5.  Les  Musulmans  ne 
connaissaient  en  effet  pas  d'autre  moyen  pour  renforcer  la  defense  d'une  place  que  de 
niulliplier  les  murs  d'enceinte,  et  ils  ignoraient  totalement  l'emploi  des  ouvrages 
avances  et  des  chemins  couverts  qui  en  permettent  l'acces.  —  6.  La  traduetion  du 
mot  bashoura  par  bastion  n'est  qu'un  a-peu-pres,  car  il  est  impossible  de  rendre  les 
lermes  teebniques  de  l'arcbitecture  militaire  du  moyen  äge  par  ceux  auxquels  nous 
sommes  habitues  depuis  Vauban.  Cette  construetion  semble  l'origine  de  l'ouvrage  connu 
sous  le  üom  de  dcmi-lune.  D'apres  Nowairi,  cite  par  Quatremere  [Mongols,  254,  n.), 
la  bashoura  etait  une  construetion  baute  de  la  taille  d'un  homme,  ä  plate-forme  tres 
large,  avec  creneaux  et  meurtrieres,  ä  laquelle  on  accedait  par  des  echelles  distantes 
d'une  trentaine  de  pas  les  unes  des  autres.  Mais  ce  terme  designait  anciennement, 
ä  l'epoque  des  Sassanides,  un  Systeme  de  fortification  essentiellement  different,  ä  savoir 
une  ligne  de  tranchees  parallele  au  mur  de  la  place,  et  ce  n'est  que  plus  tard  qu'on 
l'a  applique  ä  un  ouvrage  transporte  sur  le  mur  lui-meme.  Bashoura  est  en  effet 
l'arabisation  du  persan  pa-shoura,  litt.  :  «  la  oü  on  se  lave  les  pieds  »,  qui  designe 
aujourd'hui  la  rigole  circulaire  qui  entoure  un  bassin  dans  une  cour,  et  dans  laquelle 
s'ecoule  le  trop-plein  de  l'eau,  au  lieu  de  se  repaüdrc  sur  son  aire. 


;s 


[1S7]  HIST01RE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.   -  529 

j^_  v  l.  jtai  fr  j—a  ^^.3  jUjäJij  >ai  ^uji  ^,1  x*ji  dUJi  y 

Uai  J*l  MjIj  Uli  «jUaJUI  ^i   pT  jj^^ülj   ifJUJI  j>   «i  ^  b^J  ^3 

-rvi  f^  j  uai  (jLj  au  j\  jiuj)  ^ws  juvi  i^Jiy  jjui.  u^r  ai)i»fui.34v 

jl  ju   l^  jUJUl  J-jj  ,J-i>  Jl  \^J  \.  b^  fr  J*Mj  jl~  >*  o~^ 
^    j»>    J1    ^..Lül    v^"    J1    Ö^UI    rj    rr   U.U    i-~<)1    .iL«    ^jJl 

1.  Man.jlj. 


Gc  furent  al-Malik  as-Sa'id,  fils  d'al-Malik  az-Zahir,  le  Khazandar  et  Bai- 
saii  qui  furent  charges  du  siege  de  cette  place.  11  se  livra  autour  de  la  Forte- 
resse  des  Kurdes  des  combats  qui  defient  toute  description;  les  Musulmans 
y  firent  un  certain  nombre  de  prisonniers,  tant  des  gens  qui  habitaient  la 
montagne  que  de  ceux  qui  cultivaient  la  plaine  environnaute;  le  sultan  leur 
rendit  ensuite  la  liberte. 

Quand  les  defenseurs  de  la  citadelle  virent  que  les  assaillants  s'etaient 
rendus  maitres  *  des  ouvrages  qui  la  couvraient,  ils  se  resignerent  ä  la  livrer 
au  sultan,  ei  ils  lui  demanderent  ä  capituler.  Le  sultan  le  leur  accorda;  il 
prit  possession  de  la  forteresse  le  lundi,  quinzieme  jour  du  mois  de  Sha'ban, 
et  mit  en  liberte  la  garnison  qui  l'avait  defendue;  ces  gens  se  retirerent  ä 
Tarabolos,  et  le  sultan  partit  de  devant  la  Citadelle  des  Kurdes  apres  avoir 
designe  un  officier  qui  s'occuperait  de  la  reconstruire,  et  qui  ful  l'emir  Izz 
ad-Din.  II  y  placa  comme  gouverneur  l'emir  Tzz  ad-Din  al-Mausili,  et  il 
transforma  l'eglise  (de  la  ville)  en  mosquee.  Apres  cela,  le  sultan  ordonna  que 
Ton  ecrivit  dans  toute  l'etendue  de  l'empire  pour  y repandre  la  bonne  nouvelle 
de  cette  conquete,  et  des  lettres  furent  ecrites  dans  ce  sens. 

Lorsque  Saint-Gilles  assiegeait  Tripoli',  il  ne  cessait  de  lancer  des 
attaques  contre  cette  Forteresse  des  Kurdes  et  contre  les  citadelles  qui  en 


1.  Aboulfeda  place  cet  evenement  en  495.  Raimond  de  Saint-Gilles  etait  venu  assiegcr 
Tripoli  ä  la  tete  dune  petite  armee;  les  habitants  lui  ayant  fait  porter  de  l'argent,  il  sc 
retira  et  alla  assieger  Antarsous,  dont  ils'empara,  etdont  il  massacra  la  garnison.  Ce  fut 
ensuite  qu'il  vint  mettre  le  siege  devant  la  Forteresse  des  Kurdes.  Le  prince  de  Homs 
futassassine  par  un  Ismailien  au  moment  oü  il  allait  marcher  contre  Saint-Gilles  pour  le 
forcer  ä  lever  le  siege  de  la  forteresse.  Saint-Gilles  profita  de  sa  mort  pour  s'emparer 
de  Homs. 


fol.  34  v° 


fol.  35  r 


530  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [1881 

•^  aJLäj   jV^JI   Iäa  i?i1  j  4_jl  Sab  ^.  tJt^  jU-^i  s-*-l}  viiUj  dU*  <;1  J' 

^1      ifr    ^}yS    ^^    ^U    ^^-^    ry=^    ®  Oj^-i    jUj=~    ^1    ^^    V    0° 
<^U  Ol    JjU^i    i_^-^fl    Uc    J    1y>    A3    <dftl    jl£j    J^^sJI    IÄa    j^Afr    Jjij    ^>UI 

lÄA    -UaS     \h\     <=\       if-     pJyiJl     \=»      (J      (_^Ai>tl~JI      jlojl     (ja»      "OU-J    J^lfr     -AS    JO 

1.  Lire_jÄ^t. 


etaient  les  voisines.  Ensuite,  il  vint  l'assaillir  en  l'annee  496  ;  il  l'investit,  et  il 
faillit  s'en  emparer;  mais,  sur  ces  entrefaites,  il  arriva  que  Djanah  ad-Daoula, 
prince  de  floms,  Tut  assassine.  Saint-Gilles  concut  alors  le  dessein  de  s'em- 
parer  de  Homs,  et  il  decampa  de  devant  la  Forteresse  des  Kurdes.  II  mourut 
peu  de  temps  apres  ces  evenements,  et  son  fils,  Badran',  regna  apres  lui; 
comme  l'avait  fait  son  perc,  il  se  disposa  ä  attaquer  cette  forteresse,  mais 
il  eut  peur  de  se  mesurer  avec  ses  defenseurs,  et  il  s'en  alla  assieger  Bai'rout, 
Tancrede,  prince  d'Antioche,  entreprit  alors  une  expedition;  il  s'empara 
de  la  plus  grande  partie  du  pays  environnant  et  vint  mettre  le  siege  devant  la 
Citadelle  des  Kurdes.  La  garnison  etait  d'une  extreme  faiblesse;  aussi,  le  sei- 
gneur  qui  y  regnait  descendit-il  vers  Tancrede  pour  lui  en  faire  la  reddition  -, 
dans  l'esperance  que  le  comte  f'ranc  lui  en  laisserait  la  possession,  parce 
qu'il  avait  prefere  se  rendre  ä  lui,  plutüt  qu'ä  Saint-Gilles  ou  ä  son  fds ; 
Tancrede  lui  en  donna,  en  effet,  le  gouvernement.  Cela  est  rapporte  par 
Ibn  "Asakir  dans  sa  chronique. 

Quant  ä  Ibn  Mounkiz,  il  a   raconte,   dans  le  Kitab  al-bouldan,  que    les 

troupes  de  Nour   ad-Din  ibn   Zangi,  le  martyr,  s'aecorderent  avec  un  des 

(officiers)  turkomans  qui  servaient  dans  les  rangs  des  Francs,  sur  ce  point 

que,  lorsque  leur  maitre  attaquerait  la  Forteresse  des  Kurdes,  ce  Turkoman 

foi.35r.se  tiendrait,   avec  la  troupe  qu'il  commandait,  dans  *  la  forteresse,  que  ces 

1.  Un  personnage  nomine  Aboun-Nadjm  Badran,  fils  de  Sadaka,  qui  avait  ete  prince 
de  Jlilla,  parait  dans  Ibn  al-Athir;  il  assista  a  une  bataille  entre  Tancrede  et  Djaouali 
en  502.  II  n'y  est  pas  question  d'un  Badran,  fils  de  Saint-Gilles.  —  2.  Ibn  al-Athir  ne 
connait  pas  celte  prise  de  possession  de  la  Forteresse  des  Kurdes  par  Tancrede  qu'il 

nomine  Jo^LJl  „^>.U=  jjoiill  ^j^xLb. 


[189]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  531 

J?j   juj   <Lc    jJij  *>y»-|}    üVjl    ,_y    \rp  *el*f-   J   ^lo^Ül    lÄA    jo>   •u^l    jjalij 
^ylj    (1&    k_JI>    «il    ^jjjJI     jy'     ^3    Cj     £»>U1    cJöj    ^j-ääJI    1-i*    J   rt    <^L^ 

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^j-^LM   ^U  aJI  ^  y\lä\  dUÜl  jlkUI  <vs^i  UJj  ®,j:.-^  jy  ^   ->■**  pl? 

•^    jlLwVI    J-j    Ol    cJL>j    dUJij   ^lf-3  c^    ^   Ülj    s-Cc   0U>3   sjMj   J}U 
4tj-i-  S^ic  ÄJ-Vjil  jj-53  j^j  ^  <-lr~ •  J  *^*  Ji*  (jAc  ppJUss  vt/*^'  ür35" 

1.  Man.  jLi. —  2.  Lire  tiälj.  —  3.  Man.  WjjjJI  —  4.  Correctement,  il  faudrait 
.r-^-,  mais  cette  forme  peut  aller  ä  la  rigueur. 


-ms  arboreraient  sur  le  donjon  l'etendard  de  Nour  ad-Din  et  qu'ils  accla- 
meraient  son  nom.  Ce  Turkoman  commandait  ä  une  troupe  nombreuse 
composee  de  ses  enfaats,  de  ses  freres  et  de  ses  neveux,  ä  laquelle  les  Francs 
s'en  remettaient  de  la  defense  de  la  Forteresse  des  Rurdes.  Le  signe  de  recon- 
naissance  entre  le  Turkoman  et  Nour  ad-Din  etait  qu'il  se  tiendrait  debout 
sur  le  baut  du  bastion ' . 

II  arriva  alors,  par  hasard,  que  Nour  ad-Din  ne  fit  part  ä  personne  de 
l'cntente  qu'il  avait  conclue  avec  le  Turkoman.  L'avant-garde  de  ses  troupes 
s'avanca  contre  la  forteresse;  ses  soldats  virent  le  Turkoman  qui  se  tenait 
debout  sur  le  sommet  du  bastion;  on  le  visa  et  on  le  tua;  les  gens  de  sa  ' 
famille  ne  s'occuperent  plus  que  de  sa  mort,  et  le  stratageme  echoua  ainsi. 
Nour  ad-Din  ne  put  s'emparer  de  la  Forteresse  des  Kurdes. 

Quand  le  sultan  al-Malik  az-Zahir  se  fut  rendu  maitre  de  la  Forteresse 
des  Kurdes,  le  seigneur  d'Antarsous,  grand  maitre  de  l'ordre  du  Temple, 
lui  ecrivit  pour  lui  demander  un  armistice,  et  il  lui  envoya  les  clefs  de  son 
chäteau.  Le  sultan  fit  la  paix  avec  lui,  ä  la  condition  qu'il  lui  donnerait  la 
moitie  des  recoltes  qui  se  faisaient  dans  son  pays.  II  placa  aupres  de  lui 
un  gouverneur  pour  le  representer  et  un  agent  diplomatique.  II  recut  de 
meme  des  ambassadeurs  des  Hospitaliers,  du  cliäteau  de  Markab,  et  il  leur 
accorda  la  paix  aux  meines  conditions  qu'il  avait  stipulees  avec  le  seigneur 
d'Antarsous,  le  premier  jour  du  mois  de  Ramadhan,  et  la  treve  fut  conclue 
pour  une  duree  de  dix  ans,  dix  mois  et  dix  jours. 

1.  La  plate-forme  destinee  ä  recevoir  les  combattants  dont  il  est  parle  page  186. 


532  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [190] 

jUa^j    ?^>}j    -*o->l     »y     jLw     |V     U-9U»     7TjM     <-J_/3     (J*"J     (*>     ®p-v     ^r^J    .^f"     ^Lr~fr3 
rjJI    ^1    j^S-UI  ^jiül    ^Lfr     *;L     'LujVl    ^    ilc    *->*    jLxc    Jj-as*     ^    ^_S_r-il    J^s- 

v_~^j  jLk«j     j^icj   ^l"  j^'V!  *»_£  jjS Ä*Jl  ^^r^*"   L^£'   Jj-ij  j^   <*'  'S   f^'^ 
*  foi. 35 v*.  JUUI  ^!l  jj-^lJI  ÜjIä=-  IjJä   c*«bj  «J-ül  v-rtU-  ^J'  |^j    Llj>-  ^i~s-j  \^S  L«j 

1.  Lire  lj'-^asj  i^y  ivrfr^'j  .c^'-  —  2.  Lire  ^     .jj^LxJlj  .v'kJi. 


Le  sultan  partit  alors  de  la  Forteresse  des  Kurdes ;  il  s'en  vint  camper  ä 
Mardj  Safitha  ',  qu'il  quitta  lc  dimanche,  quatre  du  mois  de  Raraadhan,  et  il 
marcha  jusqu'ä  ce  qu'il  arrivät  devant  la  forteresse  de  'Akkar2;  puis,  le 
mercredi,  dix-septieme  jour  de  ce  meme  mois,  il  s'en  revint  ä  al-Mardj3,  oü  il 
sejourna  durant  un  certain  temps;  apres  quoi,  il  se  remit  en  marche,  vint 
camper  devant  la  forteresse  de  Akkar,  le  lundi,  vingt-deuxieme  jour  du 
mois  de  Ramadhan,  et  il  fit  dresser  les  catapultes.  Le  dimanche,  vingt- 
huitieme  jour  de  ce  meme  mois,  la  catapulte  qui  se  trouvait  en  face  de  la  portc 
Orientale  executa  un  tir  ecrasant  et  ouvrit  une  breche  enorme  dans  la  paroi  du 
mur  de  front  de  la  place;  le  bombardement  de  cette  catapulte  dura  jusqu'ä  la 
*foi.35v.  nuit,  jusqu'ä  ce  que  la  muraille  füt  ouverte  et  püt  offrir  un  *  large  passage 
aux  assaillants. 

La  garnison  de  la  forteresse  fut  terrifiee  de  cet  evenement  et  les  gens  de  la 
place  envoyerent  un  ambassadeur  au  sultan  pour  lui  demander  de  leur  accor- 
der  une  capitulation.  L'accord  s'etablit  sur  cette  base  que  le  sultan  leur  faisait 
gräce  de  la  vie  et  leur  donnait  les  moyens  de  se  rendre  ä  Tripoli;  ils  sortirent 
alors  de  la  forteresse,  et  le  sultan  envoya  avec  eux  Baisari  pour  les  conduirc 
jusqu'ä  Tripoli.  Al-Malik  az-Zahir  entra  ensuite  dans  'Akkar  oü  il  placa  des 
officiers  pour  Commander  en  son  nom,  puis  il  en  partit  apres  la  priere  de  ja 
fete  (de  la  rupture  du  jeüne),  et  il  vint  camper  ä  Mardj  Safitha,  oü  il  sejourna 
jusqu'ä  ce  que  les  troupes  y  eussent  passe  trois  jours  cntiers  ä  se  reposer. 

1.  Le  nom  de  cette  localite,  qui  signifie  «  la  prairie  de  Safitha  »,  ne  parait  pas  dans 
Yakout  qui  cite  plusieurs  endroits  dont  le  nom  est  forme:  avec  -y.  —  2.  Yakout  nc 
donne  aueun  renseignement  sur  cette  forteresse.  —  3.  La  localite  de  Mardj  Safitha 
dont  il  vient  d'etre  question  un  peu  plus  haut. 


[191]                            HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  533 

j,  J^s-j  ®f\J\  £.>*%*  ^C-jJI   J^lvr  jl     Jl  <j    /.Isis   lliL»   ry  <J>j  a-»)I  SM«s>  -u, 

5^L_»-w  «ül    iwlj    ll^JI    jlkU    jl 

S^ljj   Ixe   jjb   t-jIs   jlxc   ju> 

^Vl  Jl  A-  al^yi  (y**-  g»  U   tf  dUi   J  Jj  jj^JI  jlkUI  tJU  IjJj 
•i.i-1   jl   -Vi    V    "üilj  ,d»    ^"j_/    "  j'   Jji    "^iLi-o     ju—jl    üji-il   /^  iJfJ    *■*  •OL-j 

^  Jäj     Ä=-l     ÄJLwJI    fcjjfc     *.«_*.     Uis     jjjY**    (Vi    lil     dUÜi     Uj   «WJilj     CJ-* — p-  /v«     dLlÜ 

jlk-UI     iL     LAs    @1SjÜ    Mi)    Äw-LcU^-Vl     /y>    Üji-     -U^>     V3     k-O^     ilc    Vj  *— ä     ^£- 

1.  Lire  .l^w^l  üjä.1.  —  2.  Man.  ^J  (s/c)  recrit  sur  un  grattage. 


Un  poete  a  dit  au  sujet  de  cette  conquete  :  «  Qu' Allah  accroisse  la  leli- 
cite  du  sultan  des  hommes!  II  a  triomphe  de  ses  ennemis  par  la  terreur  qu'il 
leur  a  inspiree,  car  il  est  le  favori  de  la  victoire.  (La  conquete  d')Hisn  'Ak- 
kar  ,&s  est  un  triomphe  sur  les  mecreants;  c'est  'Akka  (Saint-Jean  d'Acre) 
Ks  avec  quelque  chose  de  plus  ' .  » 

Cette  annee,  le  sultan  fit  la  paix  avec  le  baron.  La  cause  de  cet  evenement 
fut  la  suivante  :  quand  il  eut  conquis  la  Forteresse  des  Kurdes,  al-Malik  az- 
Zahir  envoya  au  baron  une  lettre  qu'il  lui  fit  porter  par  un  homme  qui  etait  Tun 
des  freres  de  l'ordre  de  l'Höpital,  avec  la  mission  de  lui  dire  de  sa  part  : 
«  Si  tu  cherches  ä  t'eloigner  de  moi,  parz-Allah!  infailliblement,  je  t'arracherai 
le  coeur  de  la  poitrine,  je  le  ferai  rötir,  et  (l'alliance  d')Abagha,  fils  d'Hou- 
laoun,  ne  te  sera  d'aucune  utilite  (pour  te  sauver2).  »  Quand  le  baron  entendit 
ce  message,  il  prit  des  precautions  pour  sa  securite  ;  il  renonca  ä  monter  ä 
cheval  et  ä  se  rendre  ä  la  chasse,  dans  la  crainte  que  les  Isma'iliens  ne  vins- 
scnt  ä  le  tuer 3. 

Lorsque  le  sultan  apprit  cela,  il  lui  envoya  des  gazelles  egorgees  et  une 
hyene,  avec  un  chargement  de  neige  '',  en  meme  temps  qu'unc  lettre  dans 

1.  II  y  a  dans  ce  vers  miserable  un  tres  mediocre  jeu  de  mots  qui  est  base  sur  ce 
fait  que,  dans  'Akkar,  il  y  a  un  /•  de  plus  que  dans  'Akka.  —  2.  11  laut  savoir  qu'Abagha, 
prince  de  Perse,  etait  l'allie  des  Chretiens  de  Syrie.  Bai'bars  voulait  dire  qu'Abagha 
se  moquait  parfaitement  des  Francs  de  Syrie,  et  que  les  Mongols  ne  l'attaqueraient  point 
sur  lEuphrate,  s'il  venait  ä  tuer  le  baron,  ce  que  la  suite  du  recit  de  Moufazzal  con- 
firme  enlierement.  —  3.  Des  Ismailiens  soudoyes  par  le  sultan  d'Egypte.  —  4.  Les  Mu- 
sulmans  savaient,  ä  cette  epoque,  conserver  toute  l'annee  la  neige  qui,  en  hiver,  tombait 
sur  les  montagnes,  et  qui  leur  servait  ä  rafraichir  leurs  boissons.  C'etait  une  marque 
de  consideration  que  Baibars  temoignait  au  seigneur  franc. 


fdl.  3fi 


5:54  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-FAZAIL.  [192 

\xi  lilfrL^ii   L   0L=)"l  U  JjJL  <uL-j3  ^J.''  u^'-j  ««*»j  <»-jjA«     j^j-^  Ol  J~"  ^^ 

!r-.Jj    l^c    Jji    ^y»    J\    jrjJI    J,    jtiaJUl    J>j    p,*®dLl6    JUIj  *  dl     jUa-Vl 

^J=~\j  S^-jj    ^jV  ■S^f-^  jlLUI  l'-uaS   u^-   JV  Jji._  ^^Vl   Ol  doJ   Jlj-i 

4i]av: :  jlkUI   Jl  d~i  jC^ljjl  JJ^V  jXJI  0~VI  OJI  J  iil  'U  jl  ^y-lj  ^% 

dLlrYI  /yJÜl  j-jli  ^Vl  jÜaJUI  Ol  j~J>  ®<j   JJÖ   ^  Ol    £*_>_  jl  4JU3  <i^j 
j_jjC    jl    ^3    <üe    Lfi^i    ols^JL;    jliljjJI    ^3  Jl    jli    ^.aJI    ^„L^    ^Vlj 

1.  11  fautlire  b^s. 


laquelle  il  lui  disait  :  «  Quand  nous  avons  recu  la  nouvelle  que  tu  te  trouves 
empeche  d'agir  suivant  tes  clesirs  et  que  tu  es  oblige  de  renoncer  ä  la  chasse 
qui  est  le  plus  graud  de  tes  plaisirs,  nous  t'avons  adresse  quelque  chose 
\foi.  36  r.  pour  reparer  lc  dommage  que  nous  t'avons  cause  et  pour  te  temoigner  *  l'ami- 
tie  que  nous  avons  pour  toi.  » 

Le  sultan  decampa  d'al-Mardj '  pour  §e  rendre  ä  Tripoli,  devant  laquelle 
il  vint  camper  le  quatrieme  jour  du  mois  de  Shavval.  Le  baron  lui  envoya 
alors  un  officier  qui  lui  dit  :  «  Pour  quelle  raison  le  sultan  est-il  venu 
nous  attaquer?  »  Le  sultan  lui  repondit  :  «  Pour  recolter  vos  moissons  et 
pour  ruiner  votre  pays,  et  je  reviendrai,  s'il  plait  ä  Allah,  l'annee  prochaine, 
chez  vous,  pour  vous  arracher  la  viel  »  Le  baron  envoya  un  ambassadeur  au 
sultan  pour  implorer  sa  bienveillance  et  pour  arriver  ä  une  entente  avec 
lui;  il  lui  demanda  de  lui  adresser  quelqu'un  en  qui  il  eüt  toute  confiance 
pour  atteindre  ce  but. 

Al-Malik  az-Zahir  lui  envoya  l'emir  Faris  ad-Din  l'Atabek  et  l'emir  Saif  ad- 
Din  Balaban  ar-Roumi  ad-davaddar,  avec  un  projet  des  Conventions  qu'il  vou- 
lait  etablir  entre  eux;  elles  portaient  que  le  sultan  possederait  la  moitie  de 
Koum  Alna",  qui  depend  de  la  province  de  Tripoli,  absolument  sur  le  meme 
pied  que  le  baron3,   qu'il  aurait  une  maison  oü  siegerait  son  representant 

1.  Mardj  Safitha.  —  2.  Koum  'Alna  ne  parait  pas  dans  Yakout;  il  y  a  en  Egypte 
plusicurs  localites  dont  le  nom  est  forme  avec  koum,  lequel  signilie  «  un  las  de  terre 
et  de  cailloux  »  (Yakout,  IV,  330).  Peut-etre  serait-il  preferable  de  lire  l~c  *■£  «  la 
vigne  de  la  source  » ;  sur  J^f,  voir  Yakout,  IV,  267.  —  3.  C'est-ä-dire  que  le  prince  de 
Tripoli  et  Baibars  auraient  ete  co-souverains  de  cette  localite ;  cette  Situation  invrai- 
semblable  n'aurait  pas  tarde  ä  susciter  des  incidents  que  le  sultan  d'Egypte  comptait 
bien  utiliser  pour  le  mieux  de  sa  politique  de  rapace. 


[193]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  535 

fcüjj  CHSj  j\ä  *i  j>^..  jl}  &J~$»  ^J-^  <_r^Lr»  «J^fr'  0"*  ^  f*^  Ö-*  j^~ ^ 
ÄJLJI     üÄa     ^Ic     (j-J^Vl     t_ä,?j     Lds     «Svä'.ä  ,11     ^~ij>-     ?y       'y     ^~ *•'!     Jz*>     jlj 

jl£  . i- — !L   J.  SilL'l   Äi-1   Li)   jLUJI  jl  j^M)  JUj  JbJJI  ^   r^3    «s.| 

v— **a'      tj*      ^        ^       LS**      V~^      jl>~£-      /r*2^      J^a9      ^J      pL***'      -*-t      Ljsj^w«      t_5J-^ 

^>  Jlii"  ^c  ,>  J.UI  Ol  jvU  jl  ^  (j-*°.  ^'  ls1"^  ^  J"^  ^  ls''  (*^  ^ 
jlklJJ  jlSlyJI  jU  ^jdl  <-*r  j?V\  ^  ®™J&  4^  j-  v^  ls-^  «JJ^t  ^ 
iL-I^JI  J  ,j>_-OI  t-iw-  ^»Yl  iS/j  ö-LäJL  <üIäJI  JjLj  jl  fj-JI  ^  ^$1/  viAJÄ. 

J^-L     jyC"     jlj    L^Ux-lj     Jrr~J     (j-Lr^    ^-L*    üj^t    jl    LS"^    JIäJ'YI     ^3    jl     Jl  *  *  i'ol.  36  v° 


1.  Lire  4*sJ   J;  on  attendrait  a~=J  U,  mieux  ^~xl  ^,  et  merae  il>=J    .,J,  car  Mou- 


fazzal  a  certainement  confondu  J  et  ,.J. 


politique1,  et  oü  Ton  percevrait  une  redevance  ä  son  profit,  et  que  le  baron 
paierait  la  solde  de  l'armee  (egyptienne)  depuis  le  jour  oü  eile  etait  entree 
en  campagne. 

Quand  le  baron  eut  pris  connaissance  de  cette  missive,  il  refusa  de  sous- 
crire  ä  ces  conditions,  et  il  se  decida  ä  en  appeler  au  sort  des  armes;  il  dit  aux 
deux  emirs  :  «  Quand  le  sultan  m'a  enleve  Antiochele  sabre  ä  la  raain,  j'ai  eu 
une  excuse  tres  simple  pour  me  justifier  aux  yeux  des  Francs;  quand  il  a  atta- 
que  la  forteresse  de  'Akkar,  il  m'a  demande  de  lui  abandonner  la  moitie  de 
mes  Etats,  mais  je  ne  repondrai  pas  ä  cette  proposition  dans  la  crainte  que 
les  Francs  ne  me  traitent  comme  un  ennemi 2  pour  avoir  cede  mes  domaines 
saus  guerre  ni  combat;  je  sais  bien  que  je  suis  dansl'incapaciteabsolue  de  me 
mesurer  avec  lui,  mais  cela  n'empeche  qu'il  me  soit  impossible  de  lui  livrer 
le  pays  sur  lequel  je  regne  sans  m'en  remettre  au  sort  des  batailles,  de  facon 
ä  ne  pas  encourir  le  bläme  des  rois  des  Francs.  » 

L'emir  Sai'f  ad-Din  Balaban  ad-davaddar  s'en  revint  avec  cette  reponse 
aupres  du  sultan,  qui  jugea  politiquement  qu'il  etait  bon  d'abandonner  la  vio- 
lence  pour  adopter  des  manieres  affables.  L'emir  Sai'f  ad-Din  fut  renvoye  en 
ambassade,  *  de  teile  facon  que  l'accord  se  fit  sur  cette  base  que  'Arka3  ♦  rol.  36  v. 
appartiendrait  au  baron,  ainsi  que  Djobaiil i  et  les  cantons  qui  dependent  de 

1.  iüLy!  .liest  donne  parDozy  avec  le  sens  d'«  hötellerie  pour  lesMusulmans  »,mais 

cette    signification  me  parait   ici   tres  insuffisante.  —   2.    On  attendrait    Uc   L Jöo . 

3.  'Arka  est  une  ville  ä  Test  de  Tripoli,  distante  de  quatre  farsakhs  de  cette  ville,  ä  un 
mille  de  la  cöte  (Yakout,  III,  053).  —  4.  Nom  d'une  ville  qui  dependait  de  Damas,  situee 
ä  Fest  de  Bairout,  ä  huit  farsakhs  de  cette  ville  (Yakout,  II,  32). 

PATR.   OB.   —  T.    XII.   —   F.    3.  3G 


536  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [194] 

4_Tj].aJ|     ,V>J     *~-J      CjliLolU       ,3-UJl     i-*J&      iyAjj        -"Lo  b       (_Jjs-L-._5     ^9_<Jl      (J^-LuJ     ^«-w  JaJl 

J  Lü   «Uü   J^-i   jlS   U   ^ifr   »*-«»   <c-Li»i    jLL-LJi    iio   LJi   * £    i_^1j   oJS   jhin 

1.  Man.  />-i^    5*)  ce  qui  est  inintelligible ;  la  lecon  i^M  ^£f  me  parait  la  plus 

voisine  de  celle  du  manuscrit.  —  2.  Lire    «J>      ,*~<sä«    vj^-.    —  3.   Sur  cette  forme, 
voir  page  189. 


cette  ville;  que  les  districts  maritimes  d'Antarsous,  de  Markab,  de  Banias  ' 
et  les  pays  de  ces  environs  seraient  divises  par  moitie  entre  le  sultan  d'une 
part,  les  Templiers  et  les  Hospitaliers  d'autre  part,  lesdits  pays  leur  appar- 
tenant  en  propre  2 ;  que  Koura  Faris  3  et  Homs  al-kadima 4  reviendraient  en 
toute  propriete  au  sultan.  Le  sultan  stipulait  que  Arka  avec  ses  depen- 
dances,  ce  qui  formait  cinquante-six  villages,  etait  une  charite  qu'il  consen- 
tait  ä  faire  au  baron. 

Le  baron  ne  voulut  pas  (tout  d'abord)  souscrire  ä  ces  conditions5,  et  il 
fit  tout  ce  qu'il  put  pour  en  obtenir  de  meilleures.  Quand  le  sultan  apprit  qu'il 
refusait  d'accepter  ce  qu'il  lui  proposait,  il  persevera  energiquement  ä  lui 
imposer  ces  stipulations,  et,  comme  le  baron  ne  vit  aucun  moyen  de  se  sous- 
traire  ä  ses  volontes,  par  suite  de  la  terreur  qui  avait  envabi  son  esprit,  il  dut 
accepter.  La  paix  fut  signee  entre  le  baron  et  le  sultan  pour  une  duree  de  dix 
ans  et  dix  jours.  Ce  baron  fut  un  des  plus  violents  des  rois  des  Francs,  et  il 
se  depensa  sans  compter,  tant  de  ses  efforts  personnels  que  de  son  argent, 
pour  plaire  aux  Tatars.  II  ne  cessa  de  se  conduire  ainsi  ä  leur  egard  jusqu'ä 
ce  qu' Allah  permit  aux  Musulmans  de  les  vaincre  par  la  main  d'al-Malik  al- 
Mouzaifar6,  de  meme  qu'il  donna  ä  al-Malik  az-Zahir  la  puissance  d'humilier 
leur  orgueil. 

1.  Ville  situee  sur  la  mer,  pres  de  Markab.  —  2.  C'est-ä-dire  qu'ils  ne  faisaient  pas 
partie  des  domaines  du  souverain  de  Tripoli.  —  3.  A  ce  nom,  on  eomparera  J~s^l  ^J^ 
(Yakout,  IV, 84),  eä-**M  Sf-,  (jM-"  <J>^>  <A^  s^  J?J*>J^  e^  Sf  (ibid.),  dont  les 
formes  me  semblent  autoriser  la  restitution  que  je  propose.  —  4.  Je  n'ai  point  trouve 
de  renseignements  sur  cette  localite  dans  lc  dictionnaire  geograpbique  de  Yakout.  — 
5.  Nowai'ri  (man.  arabe  1578,  fol.  84  v°)  raconte  ces  evenements  d'une  facon  beaucoup 
plus  sommaire  que  Moufazzal.  —  0.  Koutouz,  le  predecesseur  de  Baibars. 


[195]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  537 

^pJI   J  ^J\  J^J  yjJ!  JU  ®^*UJI  viJüUI  jlkU)   LiJ  i!  ^ilj  >kJI 

■Vsti    l»    -0   ^pi    üJuC    ^r^^    U-ls    j-J Jl    ^Ac    4_>     Ci-^aLw.    jül     liiU    Ujl    J)\    <^yi 

*i     JljJ    *.A>      \->      i_i/>«5     7tki     Aj      ^«ls     fc^L-fr)     4 — äi     ijjj     Jj^säIIj     j>U1     J^    ^aLLjJI 

^1     JuJl    *  Jio    jljJI     /^    itU     ^l"     ij^JI    S^alß    -V-&     (>_y     Aa-Vl      f>>_     Ifij    @L)_li-  *  fol.  37  V. 
Jj     by"    ,_jl    ^r~fj    ^^ 'I     •— '"     j r"i    j-*l     w>^i-i     U     -*•■;        —OJ^iJl    i >l>     /j.«    JJ-2»o 

1.  Le  texte  de  Nowairi  est  plus  clair  que  celui  de  Moufazzal;  on  y  lit  :    .Jäs  J~->  U. 

,'il  s^=I^Jl     px:  ,ii     j>.     <i  ,  ii.O  ,  o_     Jlc     Je,  ,UJI      r>  ÜJ^LÜI  ÄsLJI     '    ,  ii*0    Jl 

C   --      *-^^  ' — -  'f ) )     ^-^    JJ    -~>    •->  ■*  J        ^  ^       '—' 

L>yj   jL"jLJ!        -Jj    ^Tj~o>.   ^_jp.lj    ty—a.    y ,)ä       .1    ->-*•>    [>«OJlii3I    > iU    ^y    J-^J         J'2   J"^ 

ik-o^  L»lü  jIjX»  l$J  .Loj  L-Cli!'  Lo.*xJ!  Jl  J-vsjj,  d'oü  l'on  voit  que  le  torrent  s'eleva 
au-dessus  du  mur  d'enceinte  de  Damas  de  la  hauteur  d'une  lance,  et  meme,  par 
cndroits,  de  onze  coudees,  ce  qui  est  ä  peine  croyable,  et  qu'il  deferla  dans  la  ville 
comme  un  mascaret. 

L'historien  a  dit  :  Alors  le  baron  s'embarqua  sur  lamer',  etil  se  rendit 
chez  Abagha,  roi  des  Tatars,  pour  implorer  son  aide  contre  les  Musul- 
mans.  Quand  il  fut  arrive  ä  la  cour  de  ce  prince,  il  lui  exposa  les  conquetes 
qu'al-Malik  az-Zahir  avait  faites  dans  son  royaüme  et  les  forteresses  qu'il  lui 
avait  prises,  sa  valeur  personnelle,  et  la  puissance  de  son  armee.  Abagha 
ordonna  qu'on  l'etendit  ä  terrc,  et  qu'on  lui  donnät  la  bastonnade  en  sa 
presence;  il  lni  dit  :  «  Est-ce  que  tu  n'es  venu  ici  que  pour  me  faire  peur  de 
Baibars,  pour  me  terriüer  par  son  nom,  jpour  remplir  d'epouvante  le  cceur  de 
mes  soldats?  »  Le  baron  s'en  revint  dans  ses  domaines  tres  desappointe  2. 

Cette  meme  annee,  le  dimanche,  jour  de  la  fete  de  la  'Atsara3  des  Juifs,  ä 
la  huitieme  heure  du  jour,  le  torrent *  entra  *  dans  Damas  par  la  porte  Bah  al-  *  i„i.  37  r°. 
Faradis3,  apres  en  avoir  empörte  le  pont,  ainsi  que  le  pont  de  la  porte  Bab 
as-Salama  r'  et  celui  de  la  porte  Bab  Touma7.  Et  si  le  pont  de  la  porte  Bab 

1.  Pour  aller  de  Tripoli,  oü  il  regnait,  ä  Tarsous.  ou  ä  un  port  quelconque  du  pays 
de  Roum,  d'oü  il  pouvait  assez  facilement  passer  en  Perse  chez  Abagha,  tandis  que,  s'il 
avait  voulu  traverser  les  contrees  soumises  ä  Baibars  pour  se  rendre  en  Orient,  il 
aurait  certainement  ete  intercepte.  —  2.  Parce  qu'il  comptait  evidemment  qu'Abagha 
lui  fournirait  des  secours  contre  Baibars.  —  3.  En  hebreu  nTi".  Pour  la  presence  de 
Y-n  dans  la  forme  arabe,  cf.  lL'~.  correspondant  a  l'hebreu  nSatt?.  -  -  4.  II  s'agit 
ici  du  ileuve  Barada  grossi  par  une  inondation.  —  5.  Elle  etait  voisine  de  la  porte  Bab 
as-Salama,  et  eile  tirait  son  nom  du  quartier  des  jardins  (al-Faradis),  qui  etait  situe 
en  dehors  de  Damas  (Sauvaire,  Description  de  Damas,  Journal  asiatique,  1896,  I,  374). 
—  6.  Ainsi  nommee  parce  que  l'on  considerait  qu'il  etait  impossible  d'attaquer  Damas 
de  ce  cöte  ä  cause  des  rivieres  qui  la  couvraient.  On  l'appelait  couramment  Bab  al- 
Faradis  as-saghir  (Sauvaire,  ibid.).  — ■  7.  Elle  est  voisine  de  la  porte  de  l'Orient,  Bab 


538  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [196] 

C-jjuJI     Jl   Juajj  c-j^i-j  tUJl   [yZs.  -*i  ii-uJI   olS  Uy   ^>L    _^m_ =-  ^«xil  -m  V 
Ä»^»*    jlJuu      -ij    <~«aJuJi    a^jA^ji      Jl    ij-^jj    <  )g.,.ij    <uU'    jIjJL«    Li    jLa3    4_~xlflJI 

C— Jl    (•*>      Ji-U)      JL=»       Ja    jv*e     *AÜ*>'I     *wL»l     JD}    ®    JU'    -Uli        4l~L<u     JaJk    j»T    olfrL- 
ilipi      U      !_«-_=-     Jo-Yl       (»*>      JUvJ     '   77   aJjJI      <Jä3      *Ja£     ^ii*      /*^3J      JU-5      ,^-i*      lS-5^" 

JlsJI    \*   l?^J   jIäsJI   ^J^als    (jj^lj   f»^''   (V   '_y'   -*-*    Ly^     L>~^  ^*"  •>- */i} 

1.  Man.  4~L*j.  —  2.  On  attendrait  Jixi!  J!.  —  3.  Nowai'ri  dit  :  ^cl}J\  oXJjj     .'-^ 
l^ls-3   5yj-Dl      Js    Ja*)!    ^j(3    *js**    ~_jb'.   —   4.    Lire    >~o  «j^i-  ij)fy. 


Touma  n'avait  pas  ete  brise  par  la  violcnce  du  courant,  l'eau  aurait  envahi 
completement  la  ville  et  l'aurait  submergee  '.  L'inondation  arriva  jusqu'au 
College  al-Falakiyya  2,  011  eile  s'eleva  ä  la  hauteur  de  la  taille  d'un  homme 
avec  quelque  chose  de  plus,  puis,  de  lä,  au  College  al-Mokaddamiyya3.  Elle 
dura  peudant  trois  heures,  puis  l'eau  baissa,  par  la  volonte  d'Allah,  le  tres- 
haut. 

L'origine  de  cette  catastrophe  fut  que  des  nuages  s'amoncelerent  sur  les 
montagnes  de  Ba'albak'',  le  samedi,  onzieme  jour  du  mois  de  Shavval,  qu'il 
tomba  une  quantite  enorme  de  pluie,  laquelle  fit  fondre  les  neiges,  et  que 
l'eau  qui  en  resulta  se  precipita  en  torrent  le  dimanche,  comme  nous  l'avons 
raconte.  Un  nombre  considerable  de  personnes  qui  etaient  venues  de  la  Perse 
et  de  l'Irak  dans  l'intention  de  se  rendre  au  Hidjaz  (en  pelerinage)  furent 
noyees.  Une  quantite  enorme  de  chevaux  et  de  chameaux  perirent  sub- 
merges,  parmi  lesquels  de  nombreux  chameaux  qui  appartenaient  ä  l'emir 

ash-Sharki,  et  se  trouve  dans  la  partie  septentrionale  du  mur  de  Damas.  Elle  tire  son 
nom,  parait-il,  d'une  eglise  de  saint  Thomas  qui  fut  transformee  en  mosquee  (Sauvaire, 
ibid.,  373). 

1.  Ce  torrent  etait  tombe  dans  le  ileuve  Barada  qui  suivait  l'enceinte  de  la  ville,  et 
sur  lequel  se  trouvaient  les  trois  portes  Bab  al-Faradis,  Bab  as-Salama  et  Bab 
Touma.  —  2.  Celle  madrasa  se  trouvait  dans  le  quartier  de  l'Aftaris,  en  dedans  de  la 
porte  Bab  al-Faradis  et  de  la  porte  Bab  al-Faradj;  eile  fut  construite  par  Falak  ad-Din 
ihn  Djildek,  qui  mourut  en  599  (Sauvaire,  ibid.,  1894,  1,  435).  —  3.  11  y  avait  ä  Damas 
deux  madrasa  qui  portaient  le  nom  d'al-Mokaddamiyya  :  l'une  etait  dans  l'inlerieur  dela 
ville;  eile  fut  construite  sous  le  regne  de  Salah  ad-Din  par  le  celebre  emir  Shams  ad-Din 
Mohammad  ibn  al-Mokaddam,  qui  mourut  en  584  de  l'hegire;  c'est  de  cette  madrasa 
qu'il  est  question  ici.  L'autre  al-Mokaddamiyya  etait  en  dehors  de  l'enceinte  de  Damas; 
eile  avait  ete  construite  par  Fakhr  ad-Din,  iils  de  l'emir  Shams  ad-Din  Mohammad  ibn 
al-Mokaddam  (Sauvaire,  ibid.,  II,  pages  284,  285).  —  4.  Les  montagnes  de  Ba'albak 
l'Anti-Liban,  ou  al-Djabal  ash-sharki,  se  trouvent  dans  le  nord-ouest  de  Damas,  ä  envi- 
ron  une  trentaine  de  kilomelres  de  la  capitale  syrienne. 


[197]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  539 

3>U-  dUJ^)  iijJI  jt-  jU  ^jJI   jpj    S^  2VL^  L^JU».  ^3   M\^  ClJS    JLsJlj 

rj>    J^Äll    r^*    0^    ^*J    ®Ll|«~L>    <j    C9^i     jlSljJÜl    jUL     AijJI    k_i—    ^r^^J     ^rr^ 

i_UI  ^)l   (Ji-j   jlS  U   Jju     _JoUi>   ,_^»-Le   Jj—j  Cswj   jlLLJl      l|    l/v^   <»->=>- 1*=> 

^>JI     |*jjfr     r-LjS     ^l^JI     ^g    Ü-Xc    ^Jl     -r-  JjJ>tS     "C     SJäJ!     IjJLj     <j°j£     ^-^L»     Jl 

1.   Lire  y^     _i>.   — 2.  Lire  JL»..  —  3.  Lire  J^-ä..  —  4.    Lire      r>  ^jyijJtj  ,^1*51. 
—  5.  Lire    .,  JLJ!.  —  6.  Lire  Ui.1. 


Shams  ad-Din  Ighan  Samm  al-Maout  (le  poison  mortel),  et,  de  memo,  de  tres 
nombreux  chevaux  qui  etaient  la  propriete  de  1'emir  Sai'f  ad-Din  Balaban,  le 
davaddar.  Ces  animaux  furent  noyes  dans  leurs  ecuries. 

Cette  meme  annee,  eut  Heu  la  conquete  d'al-Kourai'n  '.  Le  sultan  partit  de 
Damas,  le  vendredi,  vingt-huitieme  jour  du  mois  de  Shavval,  apres  la  priere, 
et  il  vint  camper  devant  al-Kourain.  II  (ordonna  de)  monter  les  catapultes  pour 
battre  cette  place",  mais  les  Musulmans  ne  purent  s'approcher  assez  pres 
pour  donner  I'assaut  et  pour  mettre  les  catapultes  en  batterie,  par  suite  du  tres 
grand  nombre  d'inegalites  du  sol.  De  plus,  il  n'y  avait  dans  cette  forteresse 
que  des  hommes  combattants,  sans  fenunes,  et  sans  enfants 3.  Ces  gens 
lutterent  avec  la  derniere  enersfie. 

Sur  ces  entrefaites,  l'ambassadeur  du  prince  de  Chypre,  qui  avait  en  sa 
compagnie  l'ambassadeur  du  prince  de  Tripoli,  arriva  aupres  du  sultan,  apres 
que  les  emissaires  de  Bai'bars  eurent  penetre  aupres  des  defenseurs  d'al- 
Kourai'n  et  les  eurent  fortement  incites  ä  faire  la  paix  avec  les  Musulmans. 
Les  habitants  de  Saint-Jean  d'Acre,  lorsque  le  sultan  etait  *  venu  assieger  *fot.  37  v° 
la  Forteresse  des  Kurdes,  avaicnt  envoye  un  ambassadeur  au  prince  de 
Chypre  pour  lui  demander  de  leur  preter  secours.  Ce  souverain  leur  avait 

1.  Ou  al-Karin.  Yakout  connait  deux  localites  de  ce  nom,  l'une  qui  est  citee  dans  un 
vers  de  Dzour-Roumma,  l'autre  dans  le  Yamama  (IV,  80).  Nowai'ri  (fol.  85  r°)  vocalise  al- 
Kourain.  Cetle  forteresse  appartenait  aus  Ilospitaliers  armeniens,  lesquels  ne  posse- 

daient  rien  d'autre  sur  le  littoral  de  la  Palestine.  —  2.   On  aüendrait   l^io  **aZi  y\i 

Jf^^F*^i  puisque  l'auteur  dit  immediatement  apres  ce  passage  qu'on  ne  put  les  mettre 
en  batterie.  —  3.  Ce  qui  est  exact,  puisque  les  Hospilaliers  etaient  un  ordre  religieux. 


540  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZA1F.  [198] 

",.«  Väy>-  Ü>-Ci-  Llftl  \}jä>-  *y*  (Ji;  ,V«  Lxc-  i_Löj  Uiä  v~L>"*  <3~"  r"°  ^r-^9 
*jLS  JkSj  jl  U  1  ...  II  fi\£  (jJ^JI  jÜaO  Jls  ^1\J9  ^U>  dy-j  j!  f.*  «jÜaXJI 
Jj     Jy-iU     ,_$-Cfr     -U>0     jlkUI      JliLi     <C£     J^»'     jl     <iÜL.j     ^j-^1     1^-*     (j      &•&£■ 

jl    Ail     Alls     V      (»1     Jo-J     o^*     jlLUI     J&     J^     ijj^     {jf^°     U°^f      i-^-Lö     J>-j 

1.  Lire  \Sf  ^j**"- 


envoye  un  certain  nombre  de  vaisseaux  qui  avaient  rencontre  une  mer 
demontee,  de  teile  sorte  que  soixante  d'entre  eux  se  mirent  en  pieces.  Quand 
le  reste  de  l'escadre  arriva  ä  Saint-Jean  d'Acre,  les  habitants  creuserent 
une  trancliee  dans  la  crainte  d'une  attaque  du  sultan  ' . 

L'ambassadeur  du  prince  de  Tripoli  dit  au  sultan  :  «  Le  baron  est  le  ser- 
viteur  du  sultan;  il  a  dejä  intercede  aupres  de  toi  en  faveur  de  cette  forte- 
resse,  et  il  t'a  demande  d'en  lever  le  siege.  »  Le  sultan  lui  repondit  :  «  Cette 
parole  du  prince  est  la  bienvenue  aupres  de  moi;  si  son  ambassadeur  etait 
venu  me  trouver  avant  que  je  n'eusse  mis  le  siege  devant  cette  forteresse,  je 
n'aurais  certes  pas  commis  un  acte  qui  put  lui  etre  dösagreable.  Mais,  main- 
tenant,  j'en  ai  commence  l'investissement,  et  il  m'est  impossible  d'en  lever 
le  siege.  » 

L'ambassadeur  du  prince  de  Chypre  dit  alors  :  «  Mon  maitre  m'a  envoye 
pour  m'enquerir  aupres  du  sultan  s'il  a  leve  le  siege,  ou  non,  car  il  a  appris  que 

1,  Ce  procede  n'etait  pas  nouveau;  on  le  trouve  employe  en  la  5C  annee  de  l'hegire, 
et  il  est  bien  plus  ancien.  A  cette  epoque,  plusieurs  Juifs  inciterent  les  Korai'shites  ä 
attaquer  le  Prophete  qui  se  trouvait  ä  Medine,  en  leur  olTrant  leur  concours.  Quand 
Mahomet  apprit  que  ces  gens  marchaient  sur  Medine,  il  la  fit  entourer  d'une  tranchee. 
Ce  fut  le  Persan  Salman  al-Farisi  qui  dit  au  Prophete  :  «  En  Perse,  quand  nous  sommes 
cernes,  nous  nous  retranchons  derriere  une  tranchee  »  (Tabari,  ed.  du  Caire,  III,  44); 
au  iv"  siecle,  Sapor  II  fit  creuser  dans  le  desert  de  Koufa  le  Khandak  Sapour,  pour  arre- 
ter  les  incursions  des  Arabes;  vers  540.  Khosrau  Anoushirwan,  dans  le  meme  but,  fit 
reconstruire  les  fortificalions  d'an-Nasr  qui  avait  ete  fondee  par  Sapor,  et  il  en  fit  le  centre 
de  la  defense  contre  les  Arabes ;  il  ordonna  ensuite  de  continuer  le  fosse  de  Sapor  depuis 
Hit,  en  coupant  la  limite  du  desert,  jusqu'ä  Kazima,  dans  les  environs  de  Bassora,  et  de 
le  conduire  jusqu'ä  la  mer.  II  lit  bätir  sur  ce  fosse  des  postes  d'observation  et  des 
fortins  (Yakout,  II,  476).  On  sait,  par  les  chansons  de  geste,  qu'au  xme  siecle,  les 
Mongols  et  les  Busses  se  couvraient  de  trois  ligncs  de  tranchees.  Cette  tactique, 
comme  on  le  voit,  remonte  aux  Sassanides.  II  est  tres  possible  que  cette  tactique  tut 
dejä  en  usage  ä  des  epoques  anterieures.  Les  Romains,  qui  etaient  passes  maitres  dans 
les  procedes  de  la  castramelation,  les  ont  probablement  appris  aux  Orientaux. 


3S  r" 


[199]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  541 

J^i  JU"  pf  M^b  JICVI  ^j^Lp  j-  .äUj  jlkUI  J15  ^~  Jl  iS-Xä  ^lji 
JUS    ilcj    ^   -*   ^    ^l»    ,J    Jlii    ^i^    tÄte    ^l»    *!   !,-«£    *»**■   <iU-  (J 

jl  tj**  jlfjUM  JjoJI  L_r-~i  ^Vl  v-  ö*  ^  *■*■•.  eru3  ^^  ^  -^  ^ 
cUj  jj^i  5^>-  o-uJj  ö>U-0  ^j  1»Lo  ^  /"  ,y>  c~->-  jft  j!^' 
y.e   ^jb-1  l^u  *  j-jCli  ^i«  Ir*»  Li.  ^i!l   ^^Jl  y_^i  Jj  ^:.j  l^ls  yi'foi. 

Jl*  ^Jl   j,  tf-A-fcJ'   jrj>   j^    j-£    jjj    ®dlU    fL>V|j   U^  *jL~:   J^ 
1.  Lire  «U>1  ;  faute  constante  chez  les  auteurs  chretiens. 


les  troupes  musulmanes  sont  en  marche  vers  l'Egypte.  —  De  mes  soldats,  il 
n'y  a  que  les  bagages  et  les  malades  qui  soient  partis,  »  repliqua  le  sultan. 
Puis  il  continua  :  «  Mais  n'a-t-il  pas  ä  nous  exposer  quelque  requete  ä  laquelle 
aous  nous  empresserons  de  donner  satisfaction,  car  il  est  im  höte  aupres 
de  nous?  »  L'ambassädeur  repondit  :  «  Mon  maitre  ne  m'a  donne  aucune 
instruction  ä  ce  sujet.  »  II  partit,  puis  il  s'en  revint,  et  dit :  «  La  requete  de  mon 
maitre  aupres  de  toi  est  que  tu  lui  remettes  Ba'albak  et  Naplouse.  »  Le 
sultan  lui  repartit  :  «  Certes,  c'est  nous  Vjui  vous  prendrons  tout  d'abord  vos 
forteresses,  et  c'est  vous  qui,  avant  cela,  me  demandez  les  miennes !  »  Puis 
il  lui  donna  Vordre  de  sortir  de  sa  presence. 

Sur  ces  entrefaites,  uncourrier  arriva  du  Gaire,  le  dixieme  jour  du  mois  de 
Zilka'ada,  apportant  une  lettre  envoyee  par  l'emir  Shams  ad-Din  al-Farikani 
qui  apprenait  au  sultan  que  les  navires  de  guerre  qui  avaient  appareille  de 
Misr,  de  Damiette  et  d'Alexandrie  pour  aller  faire  une  expedition  contre  l'ile 
de  Chypre,  etaient  arrives  en  vue  de  l'ile,  mais  qu'ils  avaient  ete  assaillis 
par  une  tempete  avant  d'avoir  pu  penetrer  dans  le  port,  qu'un  certain  nombre 
d'entre  eux  avaient  ete  precipites  les  uns  contre  les  autres,  que  onze  vais- 
seaux  *  s'etaient  brises,  que  leurs  equipages  avaient  ete  faits  prisonniers  * fol.  38 r 
(par  les  Francs),  et  que  six  navires  seulement  avaient  echappe  ä  ce  desastre, 
lesquels  etaient  rentres  ä  Misr.  Le  sultan  ecrivit  comme  rcponse  de  mettre 
d'autres  navires  en  chantier,  et  d'apporter  toute  la  diligence  possible  ä  leur 
construction. 

Le  courrier  n'etait  pas  sorti  du  camp  que  l'ambassädeur  du  prince   de 
Ghypre  rentrait;  il  dit  au  sultan  :  «  Mon  maitre,  te  donne  le  samt,  et  il  te  dit 


542  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [200] 

*3S[y    ZiJ&-\   -*i   <-tU    Jlsj  ^J^   (»i— >,   1^=-^'    j^    ^jA   J*3    u*^?    i-*»-^    Jj—j   -i^- 
ljiä-1   l^l£   .Jj^JI    I^JL   ^3   J**    VI    UJ^I    Li  |Jy.    c>'   V   Al  '  Jy  jUaJUI    JUi 

•~»)l     jl     kiLi    Y)    La>     _yUi    iujl     K-Lfc     tjj^    (j     il»«*-»-!     -Üij     ^j^3     -Uli      Jpu     "^I/Jf" 

JLtj    UCt    ^1    pn^y..    >Ss~?.    ot^    ->"*-i    fr"  '-""J    JLäJI   ptpJJ    prl>^    O^VI 
joA=-  j^U    jjj^ft»-   <J£   jj-    |*-iVl    j»Jl;    ^    v**9   ilr"*3"    ^  J   V    ^    ilr^' 

1.  Lire  Jj\  Jjä  pour  Ji,  ä  la  seconde  personne  de  l'imperatif,  est  une  faute  constante 
chez  les  auteurs  chretiens.  —  2.  Ms.  ^oJWj  ;  la  correction  c^ÜJl)  a  ete  indiquee 
dans  la  marge  du  manuscrit  par  un  lecteur  oriental  qui  a  ecrit  ^^^U!  LJJil.  —  3.   Lire 


ceci  :  J'ai  capture  tes  navires.  »  Le  sultan  lui  repondit  :  «  Dis  ä  ton  maitre  : 
Ne  te  rejouis  pas  de  cet  evenement,  car,  moi,  je  ne  les  reprendrai  que  par 
mon  sabre  ' ;  si  mes  navires  avaient  echappe  ä  latompete,  ils  auraient  conquis 
son  ile,  par  la  volonte  d' Allah  et  par  sa  puissance.  Et  moi,  j'ai  capture  dans 
cette  expedition  que  je  viens  de  faire  quatorze  places  fortes.  II  n'y  a  pas  de 
doute  qu'il  n'y  ait  dans  cette  catastrophe  un  effet  du  mauvais  ceil 2.  Louanges 
soient  rendues  ä  Allah  qui  a  rachete  l'armee  (que  j'ai  perdue  dans  cette 
aventure)  par  des  marins  et  par  des  troupes  qui  esperent  fermement  qu'il 
lcur  permettra  d'en  prendre  leur  revanche.  » 

Ensuite  le  sultan  redoubla  d'efforts  dans  les  assauts  et  dans  les  combats 
qu'il  livra  ä  al-Kourain  jusqu'au  vingt-troisieme  jour  du  mois  de  Zilka'ada.  A 
la  fin  de  ce  jour,  la  garnison  demanda  ä  capituler.  Le  sultan  fit  descendre  les 
soldats  de  la  citadelle,  il  les  fit  monter  sur  des  chameaux,  et  il  envoya  avec  eux 
Badr  ad-Din  Bai'sari  pour  les  conduire  ä  Saint-Jean  d'Acre.  II  prit  possession 
de  la  forteresse  ainsi  que  de  tout  ce  qui  s'y  trouvait;  c'etait  une  citadelle  inex- 
pugnable  que  l'on  avait  bätie  avec  des  blocs  de  pierre  indissolublement 
relies  les  uns  aux  autres;  entre  toutes  les  deux  pierres,  il  y  avait  une  barrc 
de  fer  soudee  aux  pierres  avec  du  plomb  3. 

i.  Ou  plutot  Tequivalent  de  ces  vaisseaux;  allusion  au  fait  que  le  roi  de  Chypre  n'avait 
capture  que  des  navires  drosses  par  le  venl,  desempares  et  incapables  de  combattre. 
—  2.  Nowa'iri  raconte,  en  effet,  qu'on  avait  peint  les  navires  musulmans  en  noir,  ce  qui 
etait  la  peinture  de  guerre  des  Francs,  et  qu'on  avait  arbore  ä  leurs  mäts  des  pavillons 
ornes  de  croix  pour  tromper  les  Chypriotes.  Ces  mesures  avaient  provoque  un  vif 
mecontentement  dans  l'escadre  egyptienne,  comme  etanl  de  mauvais  augure.  —  3.  II 
s'agit  ici  du  crampoanage  des  pierres  de  taille  par  des  agrafes  ou  des  goujons  de  fer 


u 


[201]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  543 

(j   IjJj   sösJLJI    ^U   A-tj   i^-Ä«.!l    jIa!I   J.^a?3    0L-j    j1   -dj^.      )1    jlc    J   lyAc- 
,_£Ai.Jol     /y-01     JL->-j     ^AJt^JI    (J-j-il    0-"-^'     JUj>>3    ,5-^ä-^    ^^    (V"*-^    r>^-    i«-*5 

Jio    jl    ^1   ~^j,  jjz=~\    U  Jju    «__£   ^j  L&LkJ  v_J-IiJI   ^Ix.    jo    LJ   *JkS     J&  Lüil 
1.  Lire    e^'!.  —  2.  Lire  t-^'    .y  ^JwioJI_j  ,-oLJI. 


Les  Musulmans  resterent  douze  jours  ä  la  demolir,  et  ils  avaient  passe 
quinze  jours  ä  l'assieger.  Le  sultan  s'eloigna  d'al-Kourai'n  le  vingt-sixieme 
jour  du  mois,  et  il  vint  camper  ä  Kardana',  qui  est  Tun  des  villages  de 
Saint-Jean  d'Acre,  de  teile  facon  qu'il  menaca  cette  place  de  l'attaquer,  puis 
il  s'en  retourna  ä  son  oampement.  Apres  cela,  il  leva  son  camp,  et  prit  le 
chemin  de  l'Egypte;  il  celebra  la  fete  (du  sacrifice) 2  ä  as-Salihiyya3. 

Cette  meme  annee,  le  quinzieme  jour  du  mois  de  Zilhidjdja,  apres  son 
arrivee  au  Caire,  le  sultan  *  fit  arreter  plusieurs  emirs;  c'etaient  'Alam  ad-*fol. s&y 
Din  Sindjar ''  al-Halabi,  Djamal  ad-Din  Oughoush  al-Mohammadi ,  Djamal 
ad-Din  Aidoghdi  al-Hadjibi5,  'Izz  ad-Din  Ighan  Samm  al-Maout,  Shams 
ad-Din  Sonkor  al-Massah,  Saif  ad-Din  Ba'idaghan6  ar-Rokni  et  'Alam 
ad-Din  Tartidj  al-Asadi.  Ces  emirs  furent  emprisonnes  dans  la  citadelle. 

La  cause  de  cet  evenement  fut  que  ces  emirs  s'etaient  entendus  pour 
assassiner  le  sultan  alors  qu'il  se  trouvait  devant  Shakif.  Le  sultan  dissi- 
mula  le  ressentiment  qu'il  eprouva,  apres  s'etre  mis  äl'abri  de  leurs  desseins, 
jusqu'au  moment  oü  il  fut  rentre  au  Caire.  II  les  fit  alors  arreter,  et,  au  bout 

soudes  au  plomb.  Cette  technique  est  d'origine  hellenique;  eile  fut  trcs  en  faveur  a 
Rome  sous  la  Republique  et  sous  l'Empire;  sa  complication,  et  le  soin  qu'elle  exigeait, 
la  firent  abandonner  par  les  Byzantins  qui  lui  substituerent  la  construction  en  blocage, 
sans  renoncer  absolument  ä  ce  procede  romain. 

1.  Je  n'ai  trouve  aucun  renseignement  sur  cette  localite  dans  Yakout.  —  2.  La  J-t 
^sH3^!!;  le  10  Zilhidjdja.  —  3.  Ville  situee  ä  32  milles  dans  le  nord-est  de  Bilbis.  - 
4.  Sindjar,  et  aon  Sandjar,  comme  le  montre  assez  la  transcription  o,uv^^o  du  nom  Sin- 
djar Shah.  —  5.  Peut-etre  l'emir  Djamal  ad-Din  Aidoghdi  al-Khassi,  qui  parait  page  140; 
un  Djamal  ad-Din  Aidoghdi  al-'Azizi  est  cite"  page  139.  —  6.  Sur  ce  nom,  dont  la  lec- 
ture  est  douleuse,  voir  page  144. 


544  MOUFAZZAL  1BN  ABIL-EAZAIL.  [202] 

i_£-^J  ^-U-Vl  {Air*  ö'-  C^"  -r-*^''  T- 'J"  y~  ■J~~s'  A — *•*"  "^"J  (V^  J^J  V*^' 
Uj.«-_»lj  juI  _=»L^  ujllJ  iVjl  Ujii-ls  iLl«  jLo  k_Ä)l.  il^ül  J'  iJLäil  ^_>l  <j  •Olc 
2(VÄ^^ilj    j^I^JI   l~»}tej  tj*3*\   J  ^LÜU    a«1^Ij    (j^Jl    0^*2    p\A^   f^   "^    f*  (*v~! 

®<«lAU»    Jltl    «üllj    ^ojb    r!)L      <^»f3 

4jLäJ       Jl     j  «*aL»JI    dU*Jl     7T^>-3    iL*»-    Jl    f-^i)      y»-^'     iV"*^'  J*6,     ***     -*^"'J    *-•*    r^*    (V 

1.  Man.  ^3-V»^'  al-Amidi  «  originaire  de  la  ville  d'Amid  »,  ce  qui  est  peut-etre  bien 
son  veritable  surnom,  quoique,  dans  tous  les  autres  passages  od  il  se  trouve  cite,  il  soit 
nomine  ^CJ.—^!  al-Asadi  «  mamlouk  de  Asad  ad-Din  ».  —  2.  Lire  Ls^i,!..  —  3.  Lire 
U^JUcj.   —  4.  Lire  (»>=s^'  (V    (■Hr"J"'.5  *-;LJl  j. 


de  quinze  jours,  il  fit  sortir  de  sa  prison  l'emir  'Alam  ad-Din  Tartidj  al-Asadi1 ; 
il  le  fit  mettre  en  vente  ä  Fencan  ä  la  porte  de  la  Citadelle,  puis  il  l'acheta 
au  prix  de  mille  dinars  payes  en  especes  sonnantes,  que  toucherent  les  fils 
de  son  maitre,  le  seigneur  d'Amid,  et  qu'ils  se  partagerent.  Quelques  jours 
plus  tard,  il  fit  sortir  de  prison  Baidaghan  ar-Rokni,  et  il  lui  donna  un  fief 
en  Syrie,  puis  il  le  fit  revenir,  ainsi  que  Rhalatchba3  ar-Rokni;  il  les  acheta 
tous  les  deux,  et  il  en  fit  des  silahdars3.  Allah  seul  connait  le  sens  de  ces 
vicissitudes. 

L'annee  670  de  l'hegire  commenca  alors.  Gette  annee,  le  sultan  partit 
sur  les  chevaux  de  la  poste  pour  se  rendre  ä  Damas,  la  bien-gardee ;  cela 
se  passa  le  vingt-septieme  jour  du  mois  de  Moharram.  11  entra  ä  Karak, 
puis  il  en  partit,  a)Tant  pris  avec  lui  'Izz  ad-Din  Ai'temour,  et  il  se  diri- 
gea  vers  llamah.  Al-Malik  al-Mansour  sortit  pour  se  rendre  au-devant  du 
sultan  qu'il  rencontra  devant  Homs;  le  sultan  s'arreta  dans  cette  ville  oü  il 
demeura  deux  jours,  puis  il  pril  la  routede  Hamah.  11  ordonna  ä  al-Malik  al- 
Mansour  que  l'annee  de  llamah  comptät  desormais  huit  cents  cavaliers, 
tandis  qu'elle  n'etait  avant  cela  que  de  six  cents  cavaliers.  Al-Malik  al-Man- 
sour obeit  ä  cet  ordre. 

1.  Sur  cet  emir,  voir  page  142,  note.  —  2.  Pour  Khalatch-boukha,  «  le  taureau  pele  », 
avec  la  cliule  du  gh  inlervocalique.  11  semble  que  le  nom  de  ce  personnage  ait  ete  omis 
dans  la  liste  des  emirs  arretes  par  ordre  de  Baibars;  sur  ce  nom  mongol,  voir  page  123. 
-  3.  C'est-ä-dire  de  simples  soldats  apres  avoir  elc  des  officiers  generaux. 


[203]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS. 

jj  ®JiU  j£J.i  <JL£-  j\£  L  JUj  (j-jls  <uL  jLj  SL^  ^-^  j>^.  jl  jj*^\  *  to\.  39  r. 
jLs.)  SCIj^I  Ji,jJ1  £-•}  'lyu-  jl  dUj>  ^3  _U  Jl  jÜJUI  fS-y  'iJI  js-äa 
j^L  cJI  säa  J  fc^ljl  £ojj  iJUJl  öJI  j  Ü  -Ct  j.  Ij.sU;  IxJ  fjjlj  JiJI 
Jl  r*  jfJÜI  Jl  I^UjJ  ^jli  u»V1  \jU.  p~  tf-Ul  J^\  SXp  jlij  (SäJI 
JuJI  ^l£l  ^y  (j-jl»  ÄJU  ,^-^i-j  i— «Jl  ly«J  J-^-M  ö^kUI  jl  jniLs  jrtr^' 
*j*X  j,  :!dLI  ^Ü.  jl£j  .JU»  a!>UI  jl>l  ^  Ijjlij  jL^VI  pJ  |^Lt< 
i.1    ll.ls   jLJ>^l    J*   icLa-    Ij-ii-lj    jji=_i    Jl    J    ufc    ^s-    Jl    j^jlc    v^Uji    ®^>^ 

1.  Lire  J^.-^,  Yalif  ayant  etc  ajoute  ä  l'imitation  des  formes  verbales  en  lj.  —  2.  Lire 
if*j>,  sans  l'article.  —  3.  Man.  JUl.  —  4.  Ms.ja^L 


Cette  meme  annee,  *  le  sultan  partit  pour  Alep.  La  cause  de  cet  evenement  » fol.  39  r 
fut  que  Samaghou  '  et  Mo 'in  ad-üin,  le  parvana  2,  avec  les  troupes  mongoles  et 
celles  du  pays  de  Roum,  lorsqu'ils  s'en  etaient  revenus,  l'annee  precedente, 
de  la  cour  d'Abagha,  avaient  apporte  3  les  ordres  qu'il  leur  avait  donnes  pour 
la  präsente  annee  de  marcher  contre  la  Syrie.  L'armee  qui  etait  sous  leur 
eommandement  se  montait  ä  dix  mille  cavaliers ;  ils  arriverent  ä  al-Boulous- 
tai'n',  puis  ä  Mar'ash,  oü  ils  apprirent  que  le  sultan  se  trouvait  ä  Damas5. 
Ils  envoyerent  alors  quinze  cents  cavaliers  choisis  parmi  les  meilleurs  de 
l'armee  mongole  pour  leur  rapporter  des  renseignements,  et  pour  faire  uu 
raid  jusqu'aux  confins  du  pays,  du  cöte  d^Alep.  Le  commandant  de  cette  divi- 
sion  etait  Adak6,  fds  de  Bai'djou  Noyan. 

Leur  incursion  arriva  jusquä  'A'm-tab 7,  puis  jusqu'ä  Kasthoun  s,  et  ils  cap- 
turerent  au    cours  de  cette  expedition  un  certain  nombre  de  Turkomans. 

1.  Le  nom  de  ce  general,  qui  est  essentiellement  different  du  noyan  Sandaghoun,  le 
vainqueur  de  Mausil,  se  trouve  dans  les  historiens  persans  sous  les  formes  Samaghar  et 
Samaghan.  Samaghou,  en  mongol,  signifie  «  debauche  » ;  samaghar,  ou  plutot  saina- 
ghor,  qui  est  la  forme  primitive  de  ce  mot,  signifie  «  une  etrille  »;  samaghan  a  le 
sens  de  «  vieille  femme  »,  et  primitivement,  de  «  vieillard  ».  Cet  ollicier,  qui  appar- 
tenait  ä  la  nation  tartare,  fut  au  Service  sous  Houlagou,  mais  il  alteignit  sa  plus  haute 
Situation  avec  Abagha.  —  2.  Premier  minislre  de  l'empire  saldjoukide.  —  3.  Litt.  «  etaient 
arrives  ses  ordres...  ».  —  4.  Yakout  donne  ä  ce  nom  la  forme  ^-^JjI  (I,  93);  c'elail  une 
ville  tres  connue  du  pays  de  lioum.  —  5.  Le  sultan  n'etait  pas  ä  Damas,  comme  on  le  voil 
par  ce  qui  est  dit  un  peu  plus  bas.  —  6.  Rashid  connait  un  fils  de  Baidjou  qu'il  nomme 
vj/'bi  Adak,  lequel  herita  du  corps  de  10.000  hommes  commande  par  son  pere.  La 
forme  Jlil  de  Moufazzal  est  une  simple  corruption  graphique  de  v_s/'b'.  —  7.  Forteresse 
enlre  Alep  et  Antioche  (Yakout,  III,  759).  —  8.  Nom  d'un  clnUeau  fort  dans  le  pays 
d'Alep  (Yakout,  IV,  97). 


546  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [204] 

j^j-c^   jl  ^j.  jlfy  j-i-o   Jl   c^iö  j^sä)I  ^jJI  Ci^l  JJi~-   Sii   jlLUI 
^jli-  Jl  p,  r^i-  j»r  ^  £~lr   j_lo  Jl  p^ljl   Jy^  j^j  iS^~ri   ü-:.-^  >*! 

4jm    ^=»L~il«l    ÜLs-    Jl    jlkUI    Ju*j    IJj    J^J^    jloYI    IJ3    jÜl    «A,    LAs    <8J^Lo 

j,_jJ1  ^^  ^Vl  Jr  *  ^^>y\  jU-Jl.   «JU-  Je.  J>  p."  l^-L»  jj^lJI  dÜJI 
-*  i5Ül  ^  ^  Jl   ,»i    Vj  üU-iJI   iMJI   Jl  O-^dl;   v^J   ^-&   J  JL»-^ 

*roi.39v".  i^ij  -®jj-».  jl  <»-jJi>  ^ij  ^^Lc  J  *  iSjjj\  jy*h  Cy.^  *^*  -c^  ^**J  -H?" 

^jJb    JLs    jldl    i_i,li-     jtc-^     i-l;     JÜ=-    jL    <>\i    JlsjWI    ^~i'l    ^«01    ^-^    ^Vl 

^   OjU-   75-iy=Jl    jl    ^    LJ    fc|^*aJI    J^    ÜLL    jlkUI    J^-y    v_Js>-    Jl    ab    J 

^CJI  p^U   jL^JI   ^  CcLf-  IjÄi-lj   '^-^   ö*  (*v?"J>-    ö^J  ö^^  J^  ^-^ 

1.  Le  manuscrit  porte  toujours  w-^  qui  est  la  prononciation  vulgairc  de  ^-U:. 


Quand  le  sultan  apprit  ces  evenements,  il  ordonna  aux  populations  de  se 
retirer  dans  les  places  fortes,  et  il  partit  pour  Damas ;  son  intention  etait  de 
derouter  l'ennemi  et  de  triompher  ainsi  de  lui  '.  Ensuite,  il  envoya  un  expres 
pour  s'occuper  de  faire  venir  l'armee.  Elle  partit  durant  la  nuit,  ayant  pour 
commandant  l'emir  Badr  ad-Din  Baisari,  et  ses  premiers  detachements  entre- 
rent  dans  Damas  le  neuvieme  jour;  ensuite,  le  sultan  sortit  de  Damas  avec 
ses  troupes.  • 

Quand  les  Tatars  apprirent  la  marche  de  l'armee  egyptienne,  ils  retrogra- 
derent  precipitamment  et  en  desordre.  Lorsque  le  sultan  arriva  a  Hamah,  il 
prit  en  sa  compagnie  al-Malik  al-Mansour,  prince  de  cette  ville;  puis  il 
vint  camper  ä  Alep  dans  l'hippodrome  vert.  II  fit  alors  partir  l'emir  Shams 
ad-Din  al-Farikani  avec  un  corps  d'armee,  et  il  lui  ordonna  de  faire  une  expe- 
dition  dans  le  pays  du  nord,  mais  de  ne  s'y  livrer  ä  aucun  pillage ;  il  envoya 
roi.  39  v.  de  meme  l'emir  'Ala  ad-Din  Tai'bars  al-Vaziri  *  ä  la  tete  d'un  corps  d'armee, 
et  il  lui  ordonna  de  se  diriger  sur  Harran. 

Quant  ä  l'emir  Shams  ad-Din  Ak-Sonkor  al-Farikani,  il  marcha  jusqu'ä 
Mar'ash  ä  la  poursuite  des  Tatars,  mais  il  ne  les  atteignit  pas,  et  il  s'en  revint 
ä  Alep,  oü  il  trouva  le  sultan  partant  pour  l'Egypte  au  moment  oü  il  venait 
d'apprendre    qu'une    division    des    Francs    avait    fait   une    incursion    contre 

1.  Makrizi  dit,  d'une  facon  plus  claire,  que  les  Francs,  lesquels  etaient  de  connivence 
avec  les  Mongols,  venaient  de  faire  une  expedition  contre  la  forteresse  de  Kakoun.  Le 
sultan  partit  d'Alep  pour  Damas,  defendant  que  personne  ne  prit  les  devanls,  pour  dero- 
ber  aux  Francs  la  connaissance  de  sa  marche. 


[205]  HISTOIRE  DES  SULTANS  MA.MLOUKS.  547 

^_jj|    »Sc    J-.V1    Uj    «^    i-VI    Wü,    pjULW    pf    ^*AJI    Jy!   >&■    L.    jjiLi 

t^.    ^jl     (_5—r&    ^jJI    kj^    (V^L    -r'S^    ö*    ^-^?-    *^3    -J^"1    ^     iSjJ^    O1^—1 

^_jj|  :50^  ^Yl  jU  *."  ®  2^   lyL.   ~fls.  jl^j  j*a^I  j&  \JL~Js    (j^jVl    iy-(j 

1.  Lire  C,U.  —  2.  Lire  hü  .\ß~>.  —  3.  Souvent  ecrit  >_$^,  avec  Ia  prononciation  de 
la  forme  du  regime  indirect,  qui,  dans  cet  idiome,  avec  le  regime  direct,  prenait  le  pas 
sur  le  nominalif. 


Kakoun ' ;  ils  deboucherent  du  cöte  de  'Athlith  a  et  capturerent  un  certain 
nombre  de  Turkomans.  L'armee  (qui  avait  ete  envoyee  par  le  sultau  d'Egypte) 
les  rejoignit  et  leur  reprit  les  prisonniers  qu'ils  avaient  captures.  Ensuite, 
les  Francs  firent  une  seconde  incursion  du  cöte  de  Karami3,  mais  ils  furent 
rattrapes  par  Oughoush  ash-Shamsi  qui  leur  fit  prisonniers  vingt  Chevaliers. 

Quand  le  sultan  fut  arrive  au  Caire,  il  fit  arreter  les  emirs  qui  etaient 
detaches  ä  Kakoun,  ä  l'exception  de  Oughoush  ash-Shamsi;  puis  il  leur  ren- 
dit  la  liberte,  gräce  ä  l'intercession  que  d'autres  emirs  firent  en  leur  faveur. 

L'emir  'Ala  ad-Din  Ta'ibars  al-Vazifi  partit,  ayant  avec  lui  un  certain 
nombre  d'Arabes  commandes  par  Sharaf ad-Din  'Isa  ibn  Mohanna;  il  traversa 
l'Euphrate  et  avanca  rapidement  sur  Harran;  la  nouvelle  de  sa  marche  arriva 
aux  officiers  des  Tatars  qui  se  trouvaient  dans  cette  ville  et  qui  en  sortirent 
pour  se  porter  ä  sa  rencontre.  'Isa  ibn  Mohanna  rencontra  les  Tatars  et  batailla 
avec  eux  jusqu'au  moment  oü  arriva  l'armee  u ;  quand  les  Tatars  l'apercurent, 
ils  descendirent  de  leurs  chevaux,  jeterent  leurs  armes,  baiserent  la  terre,  et  ils 
furent  captures  jusqu'au  dernier.  Ils  etaient  soixante  personnes. 

L'emir  'Ala  ad-Din  marcha  ensuite  sur  Harran  \  et,  quand  il  fut  arrive  en 

1.  Kakoun  etait  une  forteresse  voisine  de  Ramla,  qui  dependait,  suivant  l'opinion  de 
certaines  personnes,  de  Cesaree  de  Palestine,  sur  le  rivage  de  la  mer  (Yakout,  IV,  18). 
—  2.  Forteresse  sur  le  rivage  de  la  mer,  qui  etait  egalement  nommee  le  Chäteau  Rouge 
(Yakout,  III,  616).  —  3.  Yakout  ne  donne  aucun  renseignement  sur  cette  localite.  — 
4.  'Isa  ibn  Mohanna  marchait  ä  l'avant-garde  avec  ses  Arabes,  et  l'armee  egyptienne 
suivait.  —  5.  Harran  est  distante  d'Edesse  d'un  jour,  et  de  Rakka,  de  deux  jours;  eile 
est  sur  le  chemin  de  Mossoul,  de  Damas,  du  pays  de  Roum;  la  legende  veut  qu'elle  ail 
ete  bätie  par  Baharan  .JjI^j,  frere  d'Abraham  (Yakout,  II,  231). 


fol.  40  1" 


548  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [200 1 

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J^>     ,_jL     ^J,m     *J     ry_     ^sS-     AS     jlij     -ÜJl     Jlftl      yj.1»     ^jJI     *>\fr     i-*üa»    «SjUaU 

jVj»-    ^>ol    ljj«iL>    "U-j-p-J    A«_)    ^a«    ^11    ilfrj     SJyiil    ^&J    jlj»"    ^l     »-J^-H    (4?    ö1-"*^ 

IjÄJs-Ij    AjLü-I    IjÄi-lj    l^wl>-    l^p-b    l*jjij    l^|^-l    ^j*      ^c"b    l*jj-    ^r=-^    J'J-3" 
1.  Lire  \j*&. 


vue  de  cctte  ville,  los  habitants  en  fermerent  toutes  les  portes,  sauf  une  seule, 
par  laquelle  sortit  le  shaikh  Mouhasin  ibn  al-Ma'wali,  qui  etait  Tun  des 
compagnons  du  shai'kh  Hayya,  avec  un  nombre  considerable  de  gens.  II  lui 
fit  porter  quelques  provisions  de  bouche  pour  lui  souhaiter  la  bieuveuue. 
L'emir  'Ala  ad-Din  s'avanca  ä  la  reucontre  du  shaikh  et  mit  pied  k  terre 
fol.  40  r°.  quand  il  l'apercut;  le  shaikh  lui  fit  alors  porter*  les  elefs  de  Harran  et  lui 
dit  :  «  La  ville  est  la  ville  de  notre  maitre  le  sultan.  » 

"Ala  ad-Diu  assura  alors  la  population  de  Harran  de  ses  excellentes  inten- 
tions;  une  des  tours  de  la  ville,  nommee  la  Porte  de  Yazid  ',  refusa  de  se  ren- 
dre;  il  s'y  trouvait  un  resident  (qui  representait  le  souverain)  des  Tatars.  'Ala 
ad-Din  le  pria  de  se  rendrcaupres  de  lui,  mais  cet  officier  se  defendit  do 
capituler,  et  dit  :  «  Quand  le  sultan  viendra,  je  me  soumettrai  ä  lui2.  »  'Ala 
ad-Din  s'en  retourna  alors  sans  etre  entre  dans  Harran;  il  traversa  l'Eu- 
phrate  et  s'en  revint  en  Egypte.  Lorsqu'il  fut  parti,  les  principaux  habitants 
de  cette  ville  la  quitterent  pour  se  rendre  ä  Damas3. 

Le  vingt-cinquieme  jour  du  mois  de  Ramadhan,  un  corps  de  Tatars  arriva 
ä  Harran;  ils  en  detruisirent  le  raur  d'enceinte,  et  ils  saccagerent  le  plus  grand 
nombre  des  marchcs  et  des  maisons  qui  s'y  trouvaient;  ils  detruisirent  sa 
grande  mosquce,  et  ils  emporterent  les  pieces  de  bois  qui  entraient  dans  sa 
construction;  puis  ils  capturerent  tous  les  gens  qui  etaicnt  demeures  dans  la 
ville;  eile  fut  ainsi  completement  depeuplee,  et  eile  est  restee  en  ruines 
jusqu'ä  notre  epoque. 

1.  II  faul  entendre  la  lour  qui  defendait  la  Porte  de  Yazid,  comme  le  dit  explicite- 
ment  Nowairi  (man.  arabe  1578,  fol.  47  v°).  —  2.  Nowairi  raconle  cet  episode  en  termes 
identiques.  —  3.  Prevoyant  le  retour  des  Mongols.  Makrizi  dit  qu"Ala  ad-Din  massacra 
la  garnison  mongole  de  Harran. 


[207]  IIISTOIRE  DES  SULTANS  MAMLOUKS.  549 

jlkU!  J\  ^   c*  Ju-j  cJLpj  Ifij  ®  jVl   J\    ^>3  ^^  j-Ül  j-  lu   JL   <ja 

^  4.u  ^  v  ji  jikuü  uu  ^  yi»j  rrb  ^j^ji  ä^  ^  ö«  Jt^u 


ire 


1.  Ms.   ►a.^.C».  —  2.  Ms.  lyb  ;  corriger  enylj.  —  3.  Ms.   ^Lä^»;  ^  signifie  «  fai 
des  statues   ».  —  4.  Lire  Ua.1.  —  5.  Man.  K_y~-j  »«)$=>. ;  il  s'agit  ici  des  ambassadeurs 
de  Mankou  Temour.  —  6.  Lire  Hji  J.  —  7.  Man.  comme  note  3;   lire  jj^jUjJI. 


Cette  merae  annee,  arriverent  ä  la  cour  du  sultan,  alors  qu'il  se  trouvait  ä 
Damas,  des  ambassadeurs  de  la  maison  de  Berke,  envoyes  par  Mankou 
Temour,  fds  de  Toghan,  fds  de  Sartakh,  fils  de  Batou'.  Ce  prince  les  avait 
fait  partir  par  mer'\  et,  lorsqu'ils  etaient  sortis  de  l'empire  de  Lascaris,  un 
vaisseau  monte  par  des  idolätres  3  (des  Chretiens)  les  avait  rencontres,  les 
avait  captures,  et  etait  entre  ä  Saint-Jean  d'Acre,  les  tenant  prisonniers.  Les 
financiers  de  cette  ville  desapprouverent  completement  leur  eonduite ''  et 
dirent  :  «  Nous  avons  jure  au  sultan  que  nous  n'empecherons  jamais  un  des 
ambassadeurs  qui  lui  sont  envoyes  de  parvenir  ä  sa  Porte.  s  »  Ensuite,  ils  les 
pourvurent  de  tout  ce  qui  leur  etait  necessaire  pour  leur  voyage,  et  ils  les  firent 
partir  pour  Damas;  mais  les  idolätres  ne  leur  restituerent  pas  ce  qu'ils  leur 
avaient  pris,  parmi  lesquelles  choses  se  frouvaient  les  presents  (envoyes  par 
Mankou  Temour). 

1.  Cela  est  une  double  erreur  :  Ton  sait  par  Rashid  ad-Din  (II,  108)  que  Sartakh, 
premier  fils  de  Batou,  n'eut  pas  de  posterite,  et  de  plus  qu'il  est  l'oncle  de  Mankou 
Temour;  en  reälite,  Mankou  Temour  etait  le  fils  de  Toghoghan  J^j>y  =  Toghan  jU^, 
avec  la  chute  du  gh  intervocalique,  fils  de  Batou;  voir  page  118.  —  2.  Par  la  mer  Noire, 
jusqu'a  Constantinople.  —  3.  «  Des  gens  qui  fönt  des  statues  (religieuses  pour  mettre 
dans  les  eglises)  »,  ce  qui  est  formellement  defendu  dans  l'Islam.  Les  Musulmans,  qui 
n'etaient  pas  tres  au  courant  du  Christianisme,  croyaient  que  les  Francs  adoraient 
des  idoles.  Mohammad  ibn  Ahmad  al-Hamadhani,  connu  sous  le  nom  d'Ibn  al-Fakih, 
cite  par  Yakout  (II,  882),  parle  des  idoles  qui  ornent  les  eglises  de  Rome.  Tartoushi, 
cite  par  Kazwini  dans  le  Athar  al-bilad  (ed.  Wüstenfeld,  page  387),  dit  qu'il  a  vu  dans 
l'eglise  d'Aboulda,  dans  le  pays  des  Francs,  une  idole  [sanam]  d'argent  et  une  autrc 
en  or,  portant  une  couronne  incrustee  de  rubis  et  d'emeraudes,  les  mains  ouvertes,  qui 
representait  le  Messie.  —  4.  Cet  acte  ne  pouvait,  en  effet,  que  gener  les  affaires,  et  les 
financiers  de  Saint-Jean  d'Acre  ne  tenaient  nullement  ä  une  guerre  avec  le  sultan 
d'Egypte.  —  5.  A  sa  cour;  ^_)j  se  disait  dejä  pour  le  khalife,  quoique  Lxc  me  semble 
dun  usage  plus  courant  lorsque  l'on  parlait  du  Commandern'  des  Croyants. 


550  MOUFAZZAL  IBN  ABIL-FAZAIL.  [208] 

'fol.40V.  C^tfCt     ^     £~>     Ju-J    ^A,J     ^Afr     ^1   *   ÜL.J\     j^a*     jöj     j^Ut-^     Äi-1      U     ^i* 

1.  Man.  comme  p.  207,  n.  3  et  7.  —  2.  Lire  plutöt  JLafcJ^I. 


Quand  ces  ambassadeurs  eurent  obtenu  une  audience  du  sultan,  ils  lui 
apprirent  ce  qui  leur  etait  arrive  (et  ce  qu'on  leur  avait  pris).  Le  sultan 
envoya  alors  un  oflicier  ä  Alexandrie  pour  defendre  aux  commercants  ido- 
lätres  qui  s'y  trouvaient  de  s'y  livrer  aux  Operations  iinancieres  et  d'en- 
treprendre  des  vo}rages  (commerciaux),  taut  qu'ils  n'auraient  pas  rembourse 
Ia  valeur  des  objets  que  leurs  coreligionnaires  (les  Francs  de  Saint-Jean 
*  d'Acre)  avaient  saisis.  La  lettre  qui  etait  entre  les  mains  des  ambassadeurs 
de  la  maison  de  Berke  contenait  le  detail  de  tous  les  pays  qui  avaient  ete 
au  pouvoir  des  Musulmans  et  dont  la  maison  d'Houlaoun  s'etait  emparee. 
Les  ambassadeurs  demanderent  au  sultan  d'Egypte  de  les  secourir  dans  leur 
bitte  contre  la  maison  d'Houlaoun,  et  de  les  aider  ä  abattre  sa  puissance. 


fol  40  V 


LES  MIMCLES  DE  JESUS 


PATR.   Oli.  —  T.   XII.   —  F.   4.  37 


Nihil  obstat, 

R.   GRAFFIN. 


PERM  IS    D'IMPRIMER 


Paris,  le  1"  Fevrier  1917. 


H.  ODELIN, 

Vic.  gen. 


LES  MIRACLES  DE  JESUS 

TEXTE    ÄTHIOPIEN    PUBLIK     ET    TRADUIT 


PAR 


SYLVAIN   GREBAUT 


Tous  di'oils  röservfis. 


AVERTISSEMENT 


Les  Miracles  de  Jesus  se  rattachent  ä  la  litterature  des  Apocryphes, 
dont  ils  sont  Tun  des  types  les  plus  caracteristiques  ' . 

Get  important  ouvrage  (plus  d'une  centaine  de  feuillets)  se  distingue 
par  la  richesse  et  la  variete  de  son  contenu  nombreux  details  anecdo- 
tiques,  groupes  sous  le  chef  de  quarante-deux  miracles  principaux) ;  par 
Tunite  de  son  sujet  (traditions  et  legendes  sur  la  vie  du  Christ) ;  par  son 
mode  de  composition  icompilation  donnant  au  recueil  l'aspect  dune 
veritable  spnune) ;  par  l'interet  de  ses  appendices  (recit  de  la  Pentecöte ; 
relation  des  premiers  evenements  du  christianisme ;  legende  d'Abgar, 
roi  d'Edesse). 

Les  manuscrits  des  Miracles  de  Jesus,  au  nombre  de  25,  se  repar- 
tissent  ainsi  :  22  ä  Londres  (British  Museum) ;  2  ä  Paris  (collection 
d'Abbadie) ;  4  ä  Tubingue2. 

Notre  edition  fies  dix  premiers  miracles  representent  environ  le 
quart  de  louvrage)  est  etablie  sur  cinq  mss.  :  A,  B,  C,  D,  E.  Elle 
contient  la  reproduction  de  toutes  les  variantes. 

1.  Lire  dans  la  Revue,  de  l'Orient  chretien,  t.  XVI  (1911),  p.  255-265  et  p.  356-367, 
notre  etude  :  Apercu  sur  lex  Miracles  de  Notre-Seigneur.  Le  nouveau  titre  :  Les  Mi- 
racles de  Jesus,  au  lieu  de  l'ancien  titre  :  Les  Miracles  de  Notre-Seigneur,  s'aecorde 
mieux  avec  l'ensemble  des  manuscrits.  --  2.  Cf.  Conti  Rossini,  ManoscriUi  ed  opere 
abissine  in  Europa,  p.  632.  M.  Conti  Rossini  indique,  ä  (ort,  2(i  manuscrits.  Ln  effet,  le 
manuscrit  158  d'Abbadie,  renfermant  seulement  quelques  miracles,  ne  doit  pas  etre 
regarde  comme  contenant  notre  recueil. 


556  AVERTISSEMENT.  [6] 

A  =  =  ms.  168  d'Abbadie*. 

B  ms.  226  d'Abbadie. 

C  =  ms.  Or.   623. 

I)  =  ms.  Or.  624. 

E  =  ms.  Or.    712. 

Pour   faciliter  la  lecture  des   Miracles  de   Jesus,   nous   avons  fait 
usage  de  divisions,  de  titres  et  de  sous-titres. 

Sylvain  Grebaut. 

Neulmarche  (Seine-Införieure),  le  "Jl  Juin  1915. 

1.   Ce  manuscrit  possöde  deux  appendices  propres  [Livre  du  Coq  et  Histoire  de  la 

Passion). 


I 


1*Ä?°C  ■■  Hin/.  «  hllLM  i  mhrttiYi  i  fl».*"JMW  :  ^.Pfrft  •■  hCIA-Wl  * 
n/.hl-  ■  RPlh  >   fUA*  i  ?°flA  :  "MK-  ■■         fflhft-tf-  :  •••  «n^00-  :         A*JA 

r/n   s  a,M»  ■  K"7/J  :i= 

2.  Titres  des  mss.  :  B  twc.  >  HTM.  ■  V7H.M  ■  m«».e.:V/.'/  ■  h.Prt-n  >  ViCfi*ft;  C  tW*£  ■  h.vrt- 
n  :  ii'l'.'j.n  =  bokca  ■■  <;t\r'  (au  haut  du  fol.);  I)  -w/,»-  >  avium  i  mhr'VaV  ■  »*Äft»  :  W 
A-ft  :  ncft-FA;  D  possede  en  outre  le  titre  suivant  qui  se  trouve  au  haut  du  fol.  :  thfi  > 
h.v(m  i  H**n  :  o».^;vk  :  "/Air;  K  nrc  ■  »tm.  •■  V7H.V/  ■■  mh-rw/  ■■  ••»»  :  wa-a  ! 
tiCA-FA.  —  3-4.  Les  noms  propres  de  la  benediction  de  A,  ecrits  en  surcharge,  sont 
illisibles.  Voici  les  benedictions  des  autres  mss.  :  B  MH+  =  WO-  i  f'/A-  ■  '/"AA  .«**  >  ... 
A",A<n»  :  "iM"  •■  h^V^  ■■••  Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avee  son  eher...  ponr  les 
siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  propre  n'est  pas  inscrit;  un  espace  blanc  subsiste.  C 
■VDA-  ■  (n-r.-hi-p.  i  mntiM-  ■  >><">•  >  POft"  :  9°ÜH  >  !■»<•  '  "»WA  i  f  Ifc  ■"  A1>A<n>  >  "lAiT  i  h"Vi  i 
«»Vi-»  :|:  (Jae  sa  clemence,  sa  misericorde  et  la  demande  de  sa  Mere  soient  avee  son 
sen'iteur  Schdhla-Scheldse  pottr  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Amen.  D  »/UA-  ■■  m-j",1, 
£■£  i  a»A>.A+  i  >•<»-  i  n>A-  ■■  9"<u\  i  W/")  ■  ••'.'C'r  =  A-vn«»  !  "'«?"  '  >>"*"'  *  Quesa  clemence, 
sa  misericorde  et  la  demande  de  sa  Mere  soient  avec  notre  roi  David  ponr  les  siecles 
des  siecles!  Amen.  Le  nom  propre  xv.*  est  de  seconde  main;  le  nom  propre  primitif 
a  ete  gratte.  E  iwi-  •■  xpth  ■■  WA-  ■  iTAA  =  )■»<.  '  Mit  =  XfClA  i  A"iA<n>  ■■  <;<\'r  ■■  h-vi  * 
Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  son  sen'iteur  Habta-Giyorgis  pour  les  siecles 
des  siecles!  Amen.  Les  benedictions  se  groupent  ainsi  :  dune  part,  A,  B,  E;  d'autre 
part,  C,  D. 


LES  MIRACLES  DE  JESUS 

PRELIMINAIRES 

1.  L'Apötre  Jean  est  l'auteur  de  l'ouvrage  :  Les  Miracles  de  Jesus.  —  2.  Pourquoi  Dieu 
a  cree  le  monde.  —  3.  Creation  des  anges.  —  4.  Les  mauvais  anges.  —  5.  Creation 
d'Adam  et  d'Eve.  —  6.  Le  peche  originel.  —  7.  Les  descendants  d'Adam  et  d'Eve. 

1 

'  Au  nom  du  Pere,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  un  seul  Dieu. 
Miracles  qu'a  faits  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ. 
Que  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur...  son  pere...  et 
sa  mere...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 


;i. 


■  fol.  I, 
r"  a. 


558  f.ES  MIRACLES  DE  JESUS.  [8] 

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llA.-M.Am  ■  hrh(\'ih  t  (ohfm'UM  ■■  4»3-A  ■■  hihi'/.  ■  i\°r\'  ■  tohM0-  !  *X0 
/■  ■  iH'-i  * 

-V.e  •■  imöfrC?:M'  •  flV.AP-tf"-  '  *£*+*  !  fl»,h<pcjp-l-  «  r»Jii»"P  ■•  A-o»-  > 

r/^'m./..^  :   *«JAI-   $  WftChA  ••  AÄ/P(?A  ••  «»A&  :  PV  <  -p/.n.lPö»'  :   W£"l 

fol.  1,     /.  :     IVA   «  «7-fl *   f*  :    h^H  i   JWIA  s   I0£tl>  >   MHAP   '   ÖJOIJ/fl  :   "f.m»+  :  AA 

A  :  Wi<Pt.\P;P  *  fl»h»*-f-  ■•  A-|:  >  9°r'a\C  •  "itt'h  •   0>W  ■    ani.A-Y  ■  H»»'}*7 

/"!•  =  rt«7.P'|-  :!:  mhchv-  :  fc/..<>A.f»A'/  ■  »"'W.A  ■■  *«JA  •  y°AA  •  hfWl-  «  HP 

o*n  s  vf-A- :  AD/i-  ■■  ?»Ati  »  pji^.ö).  s  häa-i-  ■  n\i"yi  -.  Kto-py  ■■■.■■ 

1.  WH»  :  mhV'^i-/]  15  ow.  o»W1ti>.  —  3.  AV/ll.>.>  —  HCfi-Ffi]  B  om.  mh9*»'kTi> ;  I)  om. 
Ji.vrt-n;  E  o/».  a>»"/ii.>»>  —  TiCfi-Pfi.  —  4.  >,Wi-|->J  C,  D  o/ra.  V..  —  ib.  mh.tio»]  E  fl>h.«o(ii'/.  - 
7.  <>."i-0-/-]  A,  C,  1)  «>.e.-n-I- ;  B  '>£Ar  «W  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  wA.e  ■■  tf-Y]  A 
om.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  le?on  adoptee.  --  ib.  post  .s.furo»-  E  add.  A/hVCP*.  - 
8-9.  «nmiip  —  WiTO'-VI  B,  D,  E  om.  AftA  :  ,h<Pr..e>:  les  termes  sont  intervertis  dans  C  : 
AöA  •■  ihVCfh-  ■■  fl>»H  :  "l.ot>-\-.  —  9.  a-J:]  B,  C,  I)  A-<">-.  —  ib.  post  ^n-h  B,  C,  D,  E  add. 

fllVliv-t.  —9-10.  WHVS>  —  n"7A"^-]  B,  C,  D<DH7JP  :  Hoi.',»//"'-!-  :  ft"7^,;J-  :  «"^V/-  (B  0/«.  <D  COpU- 

latif;  diltologie  de  mf).  —  10.  mhChf-        >>n-i»-]  (A  ecrit  Ä^'l'A.m.nv  s/r) ;  B,  E  mhChV-  •■ 

9vt\i\ :  Win-  >  Ä<!-')'A.«>nv  i  «"V<{.n :  "i-".-« ;  C,  D  «».cm-  i  9-ha  ■  weo  =;:  Ä^*n,«nnv  >  «»Tr<{.n  > 
*.<5-a.  —  10-1 L.  itro-l-n]  C  iif",'l"ii.  —  11.  Mi.ßin.]  A  p,h.(ifl»-;  C,  D,  E  f,hf:  —  ib.  nÄA»+]  A  n» 
AA-h;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  ■mi-.-iTr  .■  zahn]  C,  ü.  E  -nH-;i>  :  ^a»- 
.ey  (E  aj.^>). 


veur 


C'est  le  mystere  divin  que  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sau 
Jesus-Christ  a  expose  ä  son  disciple  et  (ä)  son  apötre  Jean,  fils  de  Zebedee.  (Cet 
expose  a  eu  lieu)  avant  l'Ascension  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre- 
Sauveur  Jesus-Christ  dans  les  cieux,  (lui)  qui  n'a  pas  ete  separe  de  son  Pere 
et  de  l'Esprit-Saint,  une  heure,  ni  seulement  un  instant. 

11  a  choisi  douze  disciples,  les  a  faits  justes  et  apötres  et  leur  a  revele  ses 
niysteres  saints.  II  a  rnis  Pierre,  ids  de  Jonas,  ä  leur  tete,  apres  qu'il  fut  ressus- 
foi.  i.  cite  soudain,  *  en  disant  :  Pais  donc  nies  brebis  ' ,  et  il  lui  a  donne  la  primaute  sur 
'"  b'  les  Apötres.  II  lui  a  revele  ses  mysteres  Caches  et  il  lui  a  donne  les  clefs  du 
royaume  des  cieux.  11  lui  a  l'ail  voir  le  Paraclet,  son  Espril-Saint,  avec  son 
Pere,  qui  gardait  (Pierre)  ä  toute  heure,  en  sorte  que  beaueoup  de  malades 
etaient  gueris  par  sapriere. 


I.  Jean,  xxi,  15,16  et  17. 


[0]  PREL1MINAIRES.  559 

(D(dW/.  i  övc  •■  ä.t<°a  i  a.+  :  ,/iW'i- 1  v/r:  •  Ä+<W">mA  i  <S£-h. « 
hm  i  a.*  •  ftM-i- :  hr?:-u,ih  ■  ju?"7.  =  uic  =  HWl  i  fc-n-iv-  i  •/i'.07',','f- 
öi"  ■  AhCft-Wl  ••  WA»  :  9°/»m.& .+  '  HMW  i  h^AY*    :.:  «V.rtP-tf»»-  ■  +A.9" 

***■  *  mhiiw.  ■■  w-A»  i  «/oftMW-  ■  iura  »  rv"/.  =•:= 

io  fl»-?»-!:  :  «D/Mif-  i  fDf.ÜaDjf.  :  aoRthd.  :  fcAfc  i  >+C4-  *  "»AMI.  i  evhlA  «  htl 
im  :  M  :  ftrh<PYl-  i  ITH*  i  0»ffrh£  '■  tthCMl  •  h9°*ttlS  ■  Hfl*  i  fPmjJt  S» 
(DHtlCfr-  i  m-fllrU  i  WA-  i  HCAJt  :  «»'Jh<5'|-  i  HÄ.+Ä'AA  i  fl»-A+  i  m'J'i 

l.  «kb-vi-h]  n  o/k.  «».  —  2.  -h-rR^o-  —  07c]  B  nef-i :  oic  :  (D  mw.  ■  c-v.)  m-a4*ik 

—  3.  «K'.ftvo»-]  B  «n^rtf.  —  5.  wvvirvfiV.]  A  ow.  <o;  E  om.  \.  —  ib.  Hhrtilj"  i  h.r'Ma-'l  l>,  E 
iiAilu»  i  V-ThirAli-.  —  6.  wv'/iv.]  I)  om.  a>.  —  ib.  post  «B»8/h¥t  E  arfrf.  A"/.  -  7.  ante 
H/ft**  B  add.  ii.e"iA-  =  w.  —  8.  rrm.*-*  '  HhT-AYi]  B,  C,  D,  E  ^/»rn^t  i  h9°Va.  —  i*.  «M' 
©»>.]  \l  (ituyitm'h;  C  fl>ii.t,tf>ö>. :    D  (Dii.eiDö', ;    E  mii.c.«»*»,.   --  9.   «D^onÄA^t]  l>   om.  m.  - 

9-10.  «DllVf:   —    fl»jRn«n»jR]   B  ©TCV*    ■    aofth  i  ll.ftrt«n»Jß.  --    10.  mW/hl.   :   >iA>.    i    fr+C*]    B  «'•» 

,h£  :  hA^A  :  t+c*;  D,  E  a«xthg.  ■.  ),ashc<..  —  i*.  o>jan.]  Born.  <n.  —  11.  y°^'/n.^>] 

C,  D  ?°/wm.^t.  —  12.  (DlltiCh-  —  HCh.n]  E  roiniCtl-  i  tf-rt»  :  IICK.ll-  ■  wfllrf:.  --  i'Ä.  «ro-vn 
/..•!•]  B  >,oo-V\i^- ;  E  o/h.  —  ib.  m-/;.AF]  A  w>ia> ;  B  <dvxa;  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee. 


Lui,  de  son  cöte,  Mar  Pierre,  prince  des  Apotres,  a  expose  ä  Clement,  son 
disciple,  qui  a  ete  pape  apres  lui  dans  la  ville  de  Rome,  c'est-ä-dire  le  taber- 
nacle  de  la  foi  des  chretiens,  tous  les  mysteres  que  son  Dieu  lui  avait  ensei- 
o-nes.  Clement  en  a  l'ait  huit  livres  celebres. 

ö  ... 

Jean  aussi  a  traite  les  mysteres  que  son  Dieu  lui  avait  enseignes 
dans  nombre  de  livres.  II  a  depose  tous  (ces)  livres  dans  la  ville  de  Rom*-. 

Puis  les  saints  Apotres  se  sont  reunis  et  ont  *excommunie  tous  ceux 
qui  raeprisaient  les  mysteres  de  Dieu  et  les  divulguaient  parmi  les  Gentils. 

De  (tous)  les  livres  (sur)  les  mysteres  qu'a  ecrits  Jean,  le  disciple  bien- 
aime,  celui-ei  est  son  livre  (prineipal)  :  il  s'appelle  le  Livre  d'Al'a-Teqarfä' . 
Jean  dit  :  «  Moi-meme  j'ai  ecrit  ce  livre  que  m'a  montre  mon  Dieu,  lequel 
eontient  les  mysteres.  J'ai  mentionne  en  lui  tous  les  prodiges  que  j'ai  vus 
(et)  qui   ne  sont  pas  ecrits  dans  mon  Evangile,  ni  dans  les  livres  des  trois 


*  l'ol.   1, 
v°  a. 


f  fol.  1, 
v  a. 


1.  Le  tradueteur  parait  avoir  transcrit  asscz  mal  le  titre  de  l'arabe  (probablement  le 
mot  ijX=-  miracle)  et  avoir  pris  le  (J  final  pour  un  ^J. 


560  LES  MIRACLES  DR  JESUS.  [10] 

•Hl :  Mf-H  :  c:m'  •■  YKTi-v  -■  Hin/.  •■  hnu.h'i «  Jw? fro  ■  hcft-f-A  »  h«»  »  h. 

«hv?»  i  AiiH: ■  MC » Jin-fr  ■•  tth'H-  ••  Am*  ••  iwr+ao.  :■•.  n-vn*  ■  fclH.h 
foi.  i     n  ,h.C  i  h»»Ahlfi*fcü-  i  m?.'/"Vl1..e-l:j>-  «  rolm-f-  ■■  j&KH,  i  AMT*  :  AhA  i  + 


V   ]> 


Wh&Zao  ■.  V.hifl  •■  ti-f.  i  Wi*PC.e  :  V7/.   i  IlMI'   i  111+  i  o»Ä7h¥  i   II 

vnn  i  «»•*£&  i  t^-ft  ••  lUrf-u-  *  jp.n.  i  iivh-  i  <™a»i-i-  ■  nc?ifl  »  <d?ia«  •• 

•n*h,C  :  fl>-?i'l--  i  ,*A  :•:  «Jh^ll-   i   Will-    :  hWi.at"  '  "Ml  !  MlLMMbC  !    1" 
1.   >>A\]  E  W».  —  2.  +»,y^t]  C,  I»  t >i»%*.  —  ib.  MII.M  i  h.Fftn  ■  mcnfli]  B  V7H.M   : 

moDjt^x»  >  >..frt-ft  «  vicn-pn:  C,  I),  E  v/n.>.>  i  mta^aa  i  »«*»£:!»  '  >».pfrn  !  vir.fiFn.  - 
3.  w.]  A  >?.<:.  —  /6.  ti«»  :  hAnn.ii'»0-  :  rtj,,i,>in]  E  fcAWl.ir«"-  i  AhAHU  i  Vi«».  —  4.  nn-.e.]  C, 
I),  E  mim:.  —  ib.  iiv-ii>.]  B,  C,  D,  E  ii;4-m.  —  3.  A>.n]  C  om.  a.  —  5-6.  post  1-mA«.  B  add. 
V-r.  —  7.  ante  MVCf  A  flrfd.  m;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  }m.~\  E  }%£. 
—  ib.  -H"»*]  B  o/h.  —  8.  ante  «n'Wf.n  A,  C  adrf.  n;  B,  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  - 
ib.  ante  .e.n.  E  arfrf.  m. 


Evangelistes.  »  En  effet,  ces  derniers  ont  cache  la  plupart  des  miracles  qu'ils 
ont  vus  (et)  qu'a  faits  Notre-Seigneur  Jesus-Christ,  afin  que  le  recit  de 
l'Evangile  ne  füt  pas  allonge,  car  ils  savaient  que  le  eoeur  des  peuples 
n'accepterait  pas  cet  expose  volumineux  ä  cause  de  la  petitesse  de  leur  foi. 
fol-'i,  (Ce  sont  les  mysteres)  que  le  Seigueur  a  Caches  *ä  ses  anges  et  ä  ses 
prophetes,  (mais)  qu'il  a  reveles  presentement  ä  (ses)  enfants,  ä  ceux  qui  sont 
nes  dans  la  plenitude  des  temps,  comme  disent  les  Ecritures. 


Jean,  l'apötre  elu,  a  commence  l'expose  concernant  le  livre  (dans)  lequel 
TEsprit-Saint  a  parle  par  sa  bouche.  11  a  dit  au  sujet  de  la  divinite  au  debut  ile 
son  Evangile  :  Au  commencement  etait  le  Verbe.  Le  Verbe  etait  aupres  du  Sei- 
gneur  et  le  Verbe  etait  le  Seigneur.  ('.'est  ainsi  qu'au  commencement,  des  Vorigine, 


10 


r"  a. 


[11]  PRELIMINAIRES.  561 

ioh\:  *  <»tfA«  :  Hl-'  i  M  !  «'»/» iM.UU  ■■  hAI«  •  HM  *  \Xhi\:hO'  ■  fl+  •■  «liJK 
fll-1-  :  fl»-?,|:   :•:   fll,7i.lV»;lrt  :    lUl'/'l-  ■   AMA   •'  ?i«».lijl'<»-  '  fl^h*  #  «HH.7'}rt  i 

ikw/h-  =  jva«";i-  i  ytti'Ai  •■  mfCK  *  «'Ä'A«»-!:.  i  MV.hfl  •  a»^j&+co  * 
w°ivk  ■■  JL'-Il»  i  «»Ä-rh¥  i  KIHLMlihC  :  AO-A  >  (Dhfl-C  i  fl«»-  *  rt»/i.'»n/.  i 
«JA«»  •■  h«»  ■■  Hfl*  i  «"»«P^Ä1  »  a*X\ao  :  iMi/*  s  fWUrl"  i-  tnnh'i'l-M  •  töf.  >  "  toi. 
.f.-HU:  s  V'IY.-f-  ?  h«»  ••  JMM.R00  ■•  fl-flrh-fcü-  !  Wirt  ■■  A-I-"  ■  M\"lll.h(\<Iui:  •• 
?i'/"l/  :  YHl  -l-  hl\f>  •  faP,*£'«D  :  JVl'^nC  ■•  'JA'/'  :  M  »  JK-AHA  »  h'/'fWMW: 
II-  $    <U>i.,lifl   i  nrt^  *   fflflA*  «    "»-n/.    i   IrtlLfabfbC  :   "/A'">   i    ll>.'>'I-  i   hV- 

«>(V|:  i  rt-nfc  i  he»  i  ?Jtf°C  i  H"A-  i  V'IY.I-  i  -1J&A-  i  An  ■  £<JÄP  «  «wie  • 

hmz  *  h«w  i  j&dfUi-i  flfcHH« «  A"/A"»  ■■  °/A«r  *  fl»h*w  :  y,:ioa>'\>  •.  mn,ir 

«■>•  i  JPAhVU-  i  ö>JrtA"|s  :==  £*-Q£il  i  hlHLfrfhfbC  !  m.t'-'lA.üA  •  Uli]/.  *  ft 

1-2.  hAfl  i  HliV   —   ,l..l'.«»"|-  :   ("-VI:]   B  hAll   i  HT>»   ■   fl»W"M*  ■  7.?°ll|i»   :=:  milV.  :  »•>  i  MV/1: 
hlh  ■■  P*  i  .li.i'.fn-l-  :   (»V|::   (',  1),  E   hAH  :  HM  i  <nh.V"VI-/.  *   (E  roh/r*/».)  «MIY.   i    )>>  i  I1VV 
tMh  :  IW:  i  .li.i'.ml-  ■•  Whl:.  —  2.  >,ao.mhpah']  E  c«>,li.ffl>-  Sit.  —  #.  rnncV'Vrt]  I)  o/u.  rt.     -  3.  «» 
fCKl  E  a>^<{.>...  —  iä.  post  hjWYin  C  add.r'^VT"  (ce  mot  est  mis    en  surcharge).  - 
/6.  flJh..e.«M-.|i]  (',    I»,  E  0/72.  —  4.  wxvh'i:]  (',  I)  o»jMi<C.  —  5.  Yj«»  ••  HP*]  E  M>i«<»  ■  Ml.\  — 

//'.     (OVian    :    lldif]    1>    <im<'»    I    ll-hll:    C  «DYltfD    :    H/hÄ  J     1)     m^lnoi»    :    HV ;     E    mlUl""    =    IMWI. 

ib.  fi-iu.il]  IJ  fill/1.1- :  E  fwi,i.-!:(K  —  6-7.  <b<\  —  >ic]  (A  ecrit  n»,5»*m  ■  Wi)\  ■>  »h"  !  ""'■'  :  ^""'  ! 
.c.ilA  :  AV7H.MMi.r. :  tir"n  :  >7C ;  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  7.  >,'/"•>£■<>■•]  A  ^jrn«" ; 
B,  C,  I),  E  donnent  la  leron  adoptee.  —  7-8.  >,?»n-n^l:^]  D  nniu.-l.-tt-.  —  8.  n>M'»]  I>  «"h. 
■v><  _  ,7,.  y-v-ix]  C,  D,  E  9-W-Y..  —  ib.  mn/hf.]  C  oi<i,"h  sie.  —  8-9.  hvl'!'/!:  ■  fi-dh]  I?  >, 
fi:->r.'i-  :  ftHT..      9.  .e.^,>,f.]  E  .f.a.>...  —  10.  iniii]  E  ii.M-nc.  —  ib.  .i'.nn/h]  B,  C  .cn.ii;ii.  - 

ib.   I1WIII-]  l>  «».II1I-.  —  11.  mliV.rt-1.]  C  (i)Mi)rt-|:    v/f.   —  ib.    (D.P.'irt.dA]  E  m,iv"lrt"/A. 


il  etait  aupresdu  Seigneur.  Tout  a  existe  par  lui  et  saus  lui  rien  na  existe.  Par  lui 
fut  In  vie  et  la  vie  fat  la  lumiere  des  hommes.  [II  etait)  la  lumiere  qui  luit  dans 
les  tenebres  et  fait  mir,  (lumiere  q'ue)  les  tenebres  n'aiteignent  pas  et  (dont) 
ils  n'approchent  pas  '. 

De  plus  l'Ecriture  dit  :  Le  Seigneur  est  le  Tres-Haut  et  son  norm  est  glo- 
rieux2.  II  a'a  pas  fait  '  le  monde,  comme  s'il  en  avait  besoin  et.comme  si  (sa) 
gloire  etait  insuffisante  pour  lui.  G'est  pourquoi  avoir  voulu  faire  ses  creatures, 
pour  que  sa  gloire  devint  parfaite,  loin  du  Seigneur  un  telpropos!  En  elfet, 
avant  que  le  monde  fut  cree,  il  etait  glorifie  par  sa  (propre)  gloire  (laquelle) 
n'etait  nullement  petite.  Mais  le  Seigneur  a  fait  le  monde  a  cause  de  son 
amour  des  hommes,  afin  que  toutes  les  creatures  connussent  sa  puissance, 
lorsqu'elles  verraient  l'oeuvre  qu'il  avait  faite;  afin  qu'il  füt  glorifie  dans 
sa  majeste3  pour  les  siecles  des  siecles;  et  afin  que  sa  souverainete  et  sa 
puissance  fussent  manifestees  aupres  des  (creatures).  Le  Seigneur  est  beni  et 

1.  Jean,  i,  1-5.  —  2.  Ps.  lxxxii.,  19.  —  3.  M.  ä  m.  :  dignite  (supreme). 


fol.  ! 

r"  a. 


562  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [12] 

"7JPI"  ■■  fVSAV  •■  at'M.'n  :  fl>AO-AV  •'  ath'iM.  ■  "»'HU.  ••  AfMi/:iJ-  ■  »»AMI"  : 

3 
m(\h4o-  ■•  7-n/.  ■  ,hi-  ■■  «"»AMI*  ••  4»^"*  »  £*£*  ■■  fif»  •  <Df,A.>n,h-  ■  h 

i ol         £A-f  #  an-ftCa»'  :  Olllf  *H.JtU*   »  J»L7»JP   •  <Ofc*/"AA   *  «>W.  i  /.Af  i  I1HHH.Ä 
r  b. 

!>■    i    TIA.^   ■■    ?>"lM'-    ■■    A»*    *    Win/.    '    -flC/fr    ■    fc'/"^'«»    I    «»'Hl/,    i    A'flrh        5 

■fcU-  *  rm-n/.  •■  "/■»}.  •  A?°JWY.  i  ot'JJK.  :  h«w>  ••  JVlAOA  •■  9°m-+  ■■  öOTAhln 
■V  ■■  hf\  i  .P.lV/Df.  :  öTrfAA.  *  A+WR  i  £<wAA  i  1«.  i  h«"  i  7K  i  A-flJt  *  © 
AhAh.  i  7*.  :  JVWlA  :  h«w>  .-  7Ä  i  MIM  *  ö)}»fl«>  'iU  •  J&ftflHf.  •  «"'}IV.  i 
Hff*17  :•=  CBA'fAA-  ••  «JA-  ■  ?.<n»ftA  '  h«»  »  AT  i  AU9°  *  a>ti6.-Mh  •  7ft.  •  ll*™  ■ 
7Ä  i  ItiC  ••■■  kao.-H:  :  £äöK-  :  fl»?IUZ  ■  1170  i  HP?"  #  10 

2.  tf-rt-]  B  om.  —  3.  «>jwv]  A,  I)  4>&4>;  B,  C,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  //•>.  ,e,<fe 
£*]  D,  E  ^+Äfr.  —  ib.  ffl.eft.-ilA.]  D,  E  <D£n-fl<h<.  —  3-4.  mun»*]  A,  C  T)'/.ft»-J.-;  ß,  D,  E  don- 
nent la  lecon  adoptee.  —  4.  an-ncMo-]  7  est  en  surcharge  dans  A.  —  ib.  iimnii.aii]  E  nun. 
Hhü-  sie.  —  ib.  post  mhjriA  A  add.  w?;  B,  C,  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  5.  "7 
•iA.1-]  B  "7irt.t.  —  i'i.  .ft-^ABJ  A,  C  das.  —  iä.  post  -nc/V  E  arfrf.  on.f.  -  -  ib.  >>?*••> 
.i'f/i»]  B  n<>.^o».  —  6.  "i-s.  —  «f>n<.j  E  "/.«;.  i  <v.vw-  s  ft«»jv. :  od-vik..  —  ib.  .p.t-aoa]  B,  C  jb-> 

A.";A.  —  6-7.  Son^ir]  C  '6ao'ti\\ft.  —  7.  7XJ  C  O/H.  --  7-8.  ffl/WiAh.  i  7X.  i  .(*.«»f)A]  G,  E  ffl 
AHA0-    :   .RonftA    i   ?«..    —    9.  mft"/Aft-   :   7R.  I   ,fto»ftA]  A  om.  7K.  ;  E    fflA"/Aft   i    .f.nnftA  I  7«..  - 

ib.  mt\i-1\0-~]  B,  C,  I),  E  mru-ttb.  —  /£.  post  7*.  B,  C,  D  a<W.  .e«n>fiA  (E  .p.o»ftA  i  7X.).   - 
10.  ante  >i<n>.->^:  I),  E  add.   a>. 


toi. 

i'  b. 


est  eleve,  (lui)  qui  a  fait  les  cieux  resplendissants,  lumineux  et  eleves  et  a 
place  le  tröne  de  sa  gloire  au-dessus  de  tout. 


Par  (une  pärole  de)  sa  bouche  il  a  fait  les  armees  des  anges  saints  (qui) 
declarent  samt  son  nom'et  glorifient  sa  puissance.  11  a  fait  (les  anges)  en 
'  divers  types  et  categories.  De  plus  il  (les)  a  etablis,  afin  qu'ils  le  cele- 
brassent  par  des  chants  varies.  II  a  faitla  hindere  devantle  trone  de  sa  gloire. 
11  a  fait  aussi  le  siege  portatif  de  son  tröne,  afin  qu'il  füt  eleve  eminemment 
(par)  les  Quatre  Anges  qui  sont  appeles  les  Qnatre  Animaux.  La  face  du 
premier  ressemble  ä  une  face  d'homme.  La  face  du  deuxieme  ressemble  ä  une 
face  de  Hon.  Ils  portent  le  tröne  du  (cöte)  droit.  La  face  du  troisieme  res- 
semble ä  une  face  de  beeuf.  La  face  du  quatrieme  ressemble  a  une  face  d'ai- 
gle.  Ils  portent  le  tröne  du  cöte  gauche. 


[13]  PRE  LIMINAIR  ES.  "; 

<CA  *  ?»a  •■  zhiire  *  nghlfiTAifo»-  .  e.hÄ-v- :  ?*o«»-  ■•  h»»  ■■  A..POV- « hr-m: 
y*  •  ft-nji-/:u-  >  Ah<?ti.frfl<h.c  $  ©niWAif"»-  =  *t>M-  •■  "».«'.äcv-  ■  nn^T-tif 
«■»•  :  h>ii  i  jvnA-  •  +*a  ■  +  :  *  •  hiiUHirfu:  ■■  rom-  *  M+  ■  tfrr  l  </' 
A«A  ■•  A"7.ei-  i  ro'/'.e.v.  «  *Ä"A+  ■  A«fl*frfch  * 

wild  ■  °/yi.  i  «"AMI+  •■  .iA.+fl»-'>'J- 1  fcci  •  nn«n°/r:/.ir«»-  ••  o»nnx.Mr 

00.  :;:  M>r,>%  :   A.*  i     W  ■    »lAh-    :    A>   i  '/»fll*  ■  V'l  i  A"7J&  ■  ?i</0£C  ■  £lW 

•j  $  twe  •■  "Tflcv  >  A.+ri'-i-  ••  ?»«»-'>-m  s  iiaaa  ■■  «»AMfi-l-  «  «o'jaaö»* 
Fi  :■■■  top  :  «m.  ■  a.+*,"1-  i  K9°*M  •■  *A  i  -nn-:"»'>  ■■  M^-ti/v»-  *  mWti  •■  A- 
<5^a  i  hh  i  tfiteir^»  :•=  wo  •  w-iir«»»- 1  HpA/flA i  fl'O  i  h'^iiro»-  :  H.C.U. 
?°c  .•  «in  :  h'r^u'a»- :  u.vhtt'i'  •■  <»n  •■  h'rurao- :  iiiph-nt:  «  oiij&ncti  ••  «wi 

1.  girre]  C,  D  tnöMiTO;  E  ghw«.  —  jfi.  post  <np  E  add.  -hr'M'oo..  2.  gMiTO] 
B  %Wi4.ira»- :  C,  D  gMiTO;  E  g  :  WnTAlfo»-.  —  ib.  OgMiT&U'd»']  0  0RMl?£tr#>*;  L>  DIU» 
^„p..  _  //,.  j,,vob]  A  h..ecMJ;  C  h..ett»-"m;  B,  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  3.  postume 
W1A.wao.  B,  C,  I)  adrf.  jBHä>  ■  M«5if<n»-  i  fl»ng  :  Wii.Wo»-;  E  arfrf.  jbKiä>  !  >.*7C*o»-.     -  6.   a>7 

■iu  —  äct]  E  «rww  i  "i.s. :  onjßt  =  ;>:  >  a.*>  i  »»imi*  =  äct.  —  «'*.  .i:ft,*a»-vr]  B,  C,  D  ;i:a..*v 

+.  —  ib,  nawbCXWoo'l  le  premier  n  est  en  surcharge  dans  B.  —  7.  A+-S"?.]  C,  D,  E  A+^i 
aiV.  _  ,/,.  ftji,]  B  o/w.  —  8*5.  post  -vn  E  ad</.  »7öCT.  —  8.  rt,*?*]  A,  B,  C,  D  add.  a>;  ante 
A,*V*  E  arfrf.  >./V.  —  9.  >,?»ii]  E  ow.  --  ib.  •nil-;'/V]  B,  C,  D  -nH-rVl-.  —  10.  >,rt]  B  om. 
—  ib.  •/:]  U  %,  E  ;c.  —  /i.  <D|i]  B,  E  «/«.  «».  —  ib.  mo]  B,  D  om.  w. 


roi.  -■. 

v°  a. 


II  y  a  des  anges  qui  s'appellent  Gherubins  (et)  qui  ont  quatre  ailes.  li 
y  en  a  qui  s'appellent  Seraphins  (et)  qui  (mit)  six  ailes.  Avec  deux  de  leurs 
etiles  ils  couvrent  leur  face,  aßn  de  ne  pas  etre  britles  pur  la  Vomiere  delagloire 
du  Seigneur.  Avec  deux  (autres)  de  leurs  ailes  'ils  colent  et  crient  entre  eux,  en  *  toi.  2 
disant  :  Saint,  Saint,  Saint  est  le  Seigneur  Sabaoth.  Tu  es  parfait  (et)  tu  remplis 
les  cieuxet  la  terre  de  la  saintete  de  la  gloire  '. 

II  a  t'ait  aussi  les  anges  en  dix  prineipaux  choeurs,  chaeun  selon  leur  degre 
et  chaeun  selon  leur  ordre.  Les  premiers  princes  sont  par  rapport  aux 
autres  princes  comme  la  hauteur  du  ciel  est  par  rapport  ä  (la  positiua 
de)  la  terre.  Le  premier  degre,  ce  sont  les  Archanges  (qui)  sont  au-dessus 
des  anges  spirituels.  De  plus  il  y  a  ensuxte  les  Principautes  qui  (ont)  beaü- 
coup  d'yeux.  Puis  ce  sont  les  Seraphins  qui  (ont)  six  ailes.  11  y  en  a  parmi 
eux  qui  gloriiient ;  il  y  en  a  parmi  eux  qui  psahnodient ;  il  y  en  a  parmi  eux 
qui  rendent    gräces;  il  y  en  a  parmi  eux  qui  celebrent,  qui  benissent  et  qui 


1.  ls..  vi,  2-3. 


vb. 


564  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [14] 

y-'ky.ti  •■  Aft«»  ■  ih"h\.hnlh.i:  ■■  fifKh  ••••■  athrmMiih.c  •  a«-a  •■  awn  ■  a 

-H   •  PtW»-.1?.  :  «Hfl   :  M-Ofr  ••   AMI"   :  "»AM-   :  "K-V"  ••: 


h*  :  jpoci  i  rinwij-  i  vf-A-o«»- .-  «nAhh'i-  •  -in  ■  mhumajc  ■:-:  otffl  •■  hh 

ff/.  •  TP*  i  «»-?rl--  ■•  Ct9°  ••  1h">  :  m-lhU  ••  fwn-C  «  hwtt.h  -.  tn-nCVi  •■  «I*'! 
ö7'/.'  :  #£«»•  •  IUiA/,'I>-  i  (DJ&fl,  i  (IWfr  i  A?0'*->  i  h&fl.  i  iMICff  =  AHA.?.-  • 
fl»A9°7^  i  Ä.M1A  :  *»>  -::  «»-WM?«0-  i  ft-nAjP'rrt  i  AotaMtiI*  •  fcA  ■  JTfiA.   io 

1.  Afi»»]  B  Mio».  —  li.    ante  fifWh  H  add.  AO-A  ■  fl».  —  iÄ.  a»i"Ml.hfMi,CJ  B  o/h.  m. 
i£,  AO-A]  B  om.  —  1-2.  AtrA-jC,  D,  E  Alf-A-o»-.       2.  ;i>A]  B  A.-J-A;  A  paraft  avoir  ete  biifö. 

-  //'.  .MAR]  A,C,  E  f-JAts.  #.  «».c.rt-il.li}"]  A,  B,  ('  atßk-n&p.  —  rt.  ■iicvvm-.e'/]  E  •nr.Vm-.f/ 
s/r .  -  3.  <di)A(d.]  A,  I)  an)t\a>-  C  o/h.  —  //'.  Ift^Tt  —  *w»]  B  a,.-i-'/  i  «»A[>]ln1-  :  I;  D, 
E  VA.**   :  «"»Wi-Tr  s  'l'.';-0"/.  —  ib.  <nfOf»-S]  C,  E  om.   in.   —  '».  «n<>.«;.ovj    l>,  C,  D  om.   m. 

-  6.  ante  >,a-  C,  I>  add.  a.  —  7.  post  V7ii.M)<m:  I?,  C,  D  add.  n-lMin  •■  >i'7ii.vrirh,c.  - 
9.  post  «/■£<"•  E  add.  fl>-vi.\  —  ib.  flWfr]  li  ii.liA.v»-.  —  10.  h..ftrt.n-'ii  i  h>]  B  h>  i  ^rt-iwlt  =  «> 
h..c.rt.'i<'»i  i  >i'/:  C,  I)  }.ivii;i.  :  M  ■■  fflA'/"V'i-  s  >...c.rt.n.li  =  hv;  E  "hb-UZ,  ■■  Wi  ■■  MfW  >  iih.,p.rt. 

n«"h  :  M.   —  ib.   n-llA.PVA]  B  n-IIA.l'VA:   C   nilVAf-n:   I>  nilVAt-A:  E  MIATCfH. 


v°b. 


declarent  saint  le  nom  du  Seigneur  glorieux.  Le  Seigneur  Tres-IIaut  (leur)  a 
donne  ä  tous  une  voix  suave,  afin  de  chanter  et  de  le  glorifier.  II  les  a  etaldis 
Mol.  2.  *  lumineux  et  eleves.  II  y  a  dix  Archanges  saints  (qui)  entourent  son  tröne 
glorieux  (et  sont)  autour  du  tabernacle  de  hindere.  En  efFet,  ils  sont  spiri- 
tuels  et  saints.  CVst  pourquoi  ils  entourent  de  pres  le  tröne  de  feu  de  la 
divinile  ausrüste. 


Un  ange,  appele  Sätnä'öl,  etait  (constitue)  prince  sur  ces  Archanges. 
Lui-möme  faisait  monter  la  glorification  de  tous  les  anges  vers  le  Seigneur. 
Lorsipie  cet  (etre)  maudit  eut  su  avec  certitude  qu'il  etail  creö  d'esprit  ei  de 
lumiere  eternelle,  il  sc  mit  (ä  penser)  dans  son  intelligence  et  il  dit  en  son 
äme  :  «  Pourquoi  rendrais-je  nia  gloire  ä  un  autre?  Pourquoi  ne  serais-je 
pas     glorifie    raoi-meme?    »  Seblyänos   parla    aux    anges    qui    etaient    avec 


Jö' 


Alors    Fange    Gabriel   cria    ä    haute    voix,    en    disant    :    «    Tenons-nous 


*» 


i"  a. 


[15]  PRELIMINAIRES.  565 

ii-  :  öi.t'.jLA»öi»-  .•  tti\<™  •■  -nv «  <*."i<s  ■•  nhOT  •■  "ivh.AV-  s  hj-jm  i  phu.  ■■  litt 

C  s   HÖR  »  VT/./'  s  '">A?»V)1-  i  «/».-Ml/.  :  Trfll.JWhfbC  »  ll"»A*i+  ■•■  0>A    II  »       fol.  3 
flTlh  ■  OT^hh^  i  ll'il-  ■■   Yll  ■  -MJflHfr  •■  T'l«  :•=  io°,yK  i  &££■<£.£  ■  tliUf.  ■ 
ft'flAJP'rft  ••  «».IMLA-ö»-  •■  A^Ahh-1-  ■•  A*i«w»  "  -fli  «  h'/'Ah  «  £"M  i  Ml«»  :  -"Hl, 
5     A-  i   Jf'W.>.  i  «».i'-VÄr/iJ-.  i  W'll'H:  ■■  "7M:öl  *    fl»hflfl   «    /««»'Vi-  »   "»Afchl'  s 

nun-  ••  >m:  ••  in*?!*:  * 

«»A.IM»'-/'  i  .+A  ■■  Jtt.v.-l-  i  hM,£«d  ■  M»h  i  h&K&ß.  i  AAflW-  :;:  01.cn, 
A-oo-  .■  AönAhhT- 1  Ju£&a- 1  fthirf»  •  n*£  :  Hh^nA.?  1  hh«»  •■  m*  -•  y.y.fc  •• 
ftfUri- «  rnftho-ftf-  .•  a»lwic  •  wött£  •■  Mi«»  •■  M  ••  <£«!<&  ■  WA-  •:=  ajaii  •  ii'H*  •■ 

fl»h"7.'/  ■•  ju:-i  1  7*nch.A  1  0»AMn  •  iu»n..e.  1  *a  :  hm  ■  ftnA  1  H:'/" ■  n 

1.  (O'tM'i^  B  0/«.  •£;  C,  ü  mVAn :  E  "V/htt.  —  1-2.  .e.fcn.  i  '/"/ih:]  B  VMIC  ■  ßtM..  —  4.  Jl 
-flAfffi]  B  rt-HA.i'Vn;  E  n-dAVr.cfi.  —  ii.  ft«n>AMi*]  A  ora,;  B,  C,  D,  E  donnent  Li  lecon 
adoptee.  —  ib.  ta"Va  ■■  <£<n«s]  C  vr-Ut  ■■  <t<na..  --  5.  ^V«.]  D,  E  WÄ-  —  #•  'D.1' 
>*Ai]  B,  D,  E  mfntsMX.  ib.  •"tbc.-i]  B,  C,  I),  E  en»<*c7.  —  6.  mm]  C,  D,  E  **~ii 
■V*.  —  7.  AAiD-r]  C,  I),  E  öA<d*.  —  9.  ani-iic]  H  om.  m.  —  9-10.  iivt  >  'M  ■  .f.n.]  B, 
1»,  E  jen.  i  irvi-  i  ru.\  C  .c.o.  i  irv-l-.  —  10.  post  tv*A  E  arf<i.  tm-i.  —  11.  >.-7öf.J.i)'<j">-]  B, 
C,  D  Ji«»li0.m"»-.  --   12.   noiL.f.  i  .-''A]  A,B,  C,  Dn.+A;  E  donne  la  leton  adoptee.  —  ib.  n 


r  a. 


lui  et  leur  dit  :  «  Puisque  nous  avons  im  Createur,  comme  vous  pensez, 
nous  aussi  maintenant  faisons  une  autre  creation  d'anges  que  le  Sei- 
gneur  n'a  pas  faite  dans  sa  divinite.  »  *  Lorsque  les  anges  entendirent  oette  *  fol.  3, 
parole,  ils  so  troublerent  fort.  De  plus  Seblyänos  augmenta  (sa)  rebellion  et 
dit  aux  anges  :  «  Si  nous  avons  Dieu  (pour)  Createur,  comme  vous  dites, 
il  me  confondra  et  me  fera  dechoir  du  degre  (oü  je  suis).  »  De  nouveau  les 
anges  se  troublerent  ä  propos  de  cette  parole  qu'il  (venait  de)  dire. 

(Cette)  parole  de  blaspheme  ne  lui  fut  pas  utile.  II  augmenta '  la  revolte 
qu'il  avait  commencee.  II  dit  aux  anges  :  «  11  ne  laut  pas  que  vous  glorifiiez 
d'autre  (Seigneur)  que  moi,  car  ä  moi  appartiennent  la  gloire,  l'aetion  de 
gräces,  l'honneur  et  la  majeste,  car  je  suis  le  Createur  de  tout.  »  Lorsqn'il 
eut  dit  cette  parole,  il  tut  deehu  de  sa  gloire  et  de  son  honneur.  Beaucoup 
d'äneres  tomberent  avec  lui  de  leurs  desres. 


1.  M.  ä  m.  :  en  sorte  qu'il  augmenta. 


566  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [16] 

11  *<Dhh\£ha°'  ■  »»Afth  :  (M°  :  A°7'M/.  ■  «»AWn-1-  ■  ll/i'A-  ■•  1*flCh.A  •■  0B(\Y% 
h  :•:  ö»tf"A-  •■  HrtlTfl  s  rii-J-^|/||  .-  (nlfum  -.  n/"C0'|J  s  (ß'ti'V  *  "7oC'l.il-  $  ö>Hrt  i 
Ä.rt9°IJ  i  «DÄ.-I -fcHH  i  A.+A  i  TflCfeA  i  »AW»  i  f-MMi  i  J»"»°/Cl.l>-  i  fliinjP.- 
*  i  ?"AA  ■■  ^..l'-OA-A  :•= 

fl»^"7.'/  i  fflJt*  •■  «"AfcM*  i  äWtf-A-  i  «nJlV'l-  :  öihV-  i  oo'iVhl'  ••  V.Wl  l 

Wo»-  !  Hfl»Ä-+  ■■  <o-A'J-  ••  9°,RrC  »  ton  :  hjriiffl»-  -•  HflftVh  «  ?iAh  ••  h">rncrnft  •• 
«wj'lvli'l-  i  ;J\lrl:>  :•:  ö)?io»'}|:  s  ooAfchfr  .•  fc"?//  :  lV/.Afli.  i  AHA-4*  i  UWU*  > 
oo)Yi  i   W  i  fl>£-*  :•:  0t4  :  fc-t-f-oi»-  »  flAÄ-ft  ■  oA'l'  i  a>n"/AA  ■  i\°i:\'  l- 

1.  post  fiT^C  E  «oW.  wnivli-VV.  —  ib.  «nmxvhv]  E  o/w.  <d.  —  2.  <n>AhH]  E  tl  i  wftMi. 
—  i'i.  n.'i'A-]  B,  ('  n.*A;  E  (l*A-  i  4»JM1.  —  3.  fl»VrA-]  E  o/w.  <o.  —  jj.  a>#ai>]  B,  C,  I),  E  om.  m. 

-ib.   n/**co*]  ü  nn/^cv*;  E  n/**c,rt-.   ■  -  i'i.  "vac/.»-]  B,  C,  D  a»«,cxo-.  —  4 .  mou 

A  :  «»AMi  :  tWMi]  A  onz.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  4-5.  <D«n£-«i>]  A  om.  <a 
u>;  B,  C,  ü,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  6.  wviy]  dittologie  dans  B.  —  ib.  anteoniMi* 
E  adrf.  ■ini-.-i'V.  —  ib.  cn-vt]  A,  E  cit-lTr.  —  7.  iniil.Mt]  B <i>mimi.m>-  :  hsroA.  i'i.  fOijrkir«0-] 
A  pfc^-iu- ;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  7-8.  MC  —  m-fit]  B  o/w.  —  //>.  mn  »  Wi 
Wo»-]  A,  B,  C  a»n  :  Jtf"iU«;  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  top  —  j>"£C]  C  om.  - 
8.  «>n  :  ^y-iWo»-]  A  u»|i  :  >,y"j;U. ;  B,  C,  D,  E  donnent  la  kcon  adoptee.  —  ib.  post  %•/"'/.»' 
o»-  E  add.  iifflÄ'i-  :  «».  —  ib.  wnc<nfi]  C,  E  >,-Vrnr:«nft.  —  9.  h«Tiv]  E  hV'h^l'/.  —  ib.  .e'/.Aw.] 
A,  C,  D  h.oi\af :  B  h.i)Aiii.;  E  donne  la  lecon  adoptee.  — 10.  VII  •■  w.e.-):]  E  n<i>£-i:.  —  ib.  io\vi 
AA]  B  7.H,  i  i: ;  C  <»iiu>A-n ;  1),  E  <i)ih"in.  —  li.  rt";>]  E  AA-V-. 


fol. 


lo 


chacun  dans  notre  regle  avec  amour  et  soyons  fermes  dans  la  foi,  dans  la  crainto 
3,  du  Seigneur  et  dans  la  purete.  »  '  L'Ange  de  la  Paix,  Fange  Gabriel, 
apaisa  la  societe  des  anges  par  sa  parole.  Tous  ceux  qui  ecouterent  (cette 
parole),  obeirent  et  se  tinrent  dans  leur  regle  (demenrerent)  dans  leur  degre". 
Mais  ceux  qui  n'ecouterent  pas  la  parole  de  Tango  Gabriel  et  ne  (lui)  obei- 
rent pas  furent  precipites  de  leurs  degres  et  tomberent  avec  le  diable. 

Alois  les  anges  tomberent  de  tous  les  lieux  (oü  ils  etaient)  et  devinrent 
des  esprits  inipurs,  (divises)  en  nombreux  (et)  divers  types.  II  y  en  eut  parini 
eux  qui  tomberent  dans  Fair  ;  il  y  en  eut  parmi  eux  qui  tomberent  sur  la  teric ; 
il  y  en  eut  parmi  eux  qui  parvinrent  jusqu'aux  enfers,  sous  (les  lieux)  infe- 
rieurs.  Ces  anges  alors  se  trouveronl  a  jamais  dans  le  lien  oü  ils  sonl 
tumbes.  Leur  chute  eut  lieu  le  sixieme  jour,  ä  la  troisieme  lieure. 


1.  ante  mvfie  A  add.  9"bi-V-\  C  add.  y»q»pr>  (en  surcharge);  B,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  2.  M1J.MIA.C]  B  om,  —  3.  H«n>TriA]  K  flaovfA.  —  4.  v?H.MI<hC]  E  °'H-  — 
/£.  tf-A»]  B  o/w.  —  5.  post  fi«o  A  «dd.  h-s?-;  P>,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  — 
ib.  post  MWItirof  B  add.  >»n->  i  Mr";  C,  D,  E  wr  (ante  nilhn"?-/:«'«»-).  —  5-6.  ante  >,fni 
E  <z«W.  a».  —  6.  n-fc  :  6A*]  ditlologie  de  *A>  dans  A;  B  ff".  —  7.  m^y-ii]  E  om.  — 
ib.  (dvi;1/»]  E  oW.^-U  :  To».  -  -  ib.  post  h-sy»  B  add.  WH  :  ua».  —  8.  S]  B,  C,  D 
o/ii.  —  ib.  posl  wai!)(|  E  add.  MH.Ml<h.C.  —  12.  <i>-A|-]  E  ilffl-fi/-.  —  /£.  post  t£1  I>  «</</. 
1WA. 


17  PRELIMINAIRES.  567 


wim"  ■  Kin.h-a<h,c  i  am?°  ■  h^ema^d  i  Aftern-  •  ö»nfcrM.u-  > 

(OW,h  •■  ta-M'  ••     7Ä-  •■  "»  i/..fl  ■  AjE-ffl*  *  fflfrSPli  ■■   IhA  >  hlMh-üftuC  *  T#      foi. 
I-  .■  -f-ß-A  :  hot'jiA  ■■  ffQA  $  a>2tffl£  ■■  ?i°?II.JrfUi.(:  ■  i\M'F  •  flWI-f-  ■  7M-  ■ 
'J"£'A  *  mh'/'U  :  h9°Kh  «  fr7ll.Jffl,h.r:  :  tf*A»  •  fcl-4M<  «  fl»?TJAA  •   ö>tfrt"  > 
hÖ'P^.   s    m-ttd   i   h<w   :    .e.ftlP'P'0»-  s   ft«w   :•:=  fllA»npoo.   :  dfUtA0?'!.'!)'«»-  •■  hA 

h  ■  H-J:  •  bift  ••  Irt^T-  :•:= 

tnhTll  ■  fcjP*Ä-h  i  h1\l.httfh,C  ■■  £\*rt  s  MA  •  M')"  ••■  a»W  •  M9"  •• 
"i^h  ■■  h'TUMlth.C  •  Ah^v/o  :  hirifli».  ■  firj-fl/..  ■  Arfi.*P>  •  hi^iü-  ■■  toonm  i 

iü  ©IM»  ••  fcw  .•  ,e,i?,v  s  Ah*7ii.>rnrh,[:  ■  HAn,h-r  ■■  »»am:  •  miftzti*  • 
/^a,  •  Mia  ••;=  mMri\  ■  An  :  f.&hv-  ■  Afciii.tairfi.c:  ■  riA-nr/i-ftti«  .•  m  ■ 
.e,^«^"/^  ■■  a>&riho>ß.  •  ö»-A/-  ■  ivr-  ••  1*ä**a  *  ö»k4»^«d  ..  }>l«'iii>jl.n,h.(:  .•  ^  « roi.  3, 


Vi). 


Le  Seigneur  fit  Adam  des  quatre  Clements,  ä  son  image  et  ä  sa  ressem- 
blance,  et  souilla  sur  *  son  visage  Tesprit  de  vie.  Puis  le  Seigneur  planta  le  ■>  r0i.  a. 
paradis  des  drlices,  du  cute  de  l'Orient.  Le  Seigneur  plaea  Adam  dans  le  v  a' 
paradis  des  delices.  Ensuite  le  Seigneur  fit  venir  toutes  les  betes,  (tous)  les 
animaux  et  tous  les  oiseaux  qu'il  avait  faits,  afin  qu(Adam)  leur  donnät  uu 
nom.  (Adam)  les  appela  chacun.par  leur  noni,  (comme)  ils  sont  appeles  jusqu'ä 
ce  jour. 

Puis  le  Seigneur  fit  venir  le  sommeil  sur  Adam.  Comme  Adam  dormait 
le  Seigneur  prit  une  de  ses  cötes  et  en  fit  Eve  k  (qui)  il  donna  l'es|)iil 
de  vie. 

Adam  voyait  le  Seigneur  dans  la  gloire  de  sa  divinite  et  dans  la  sainte 
Trinite  des  personnes.  ()r  lorsque  Adam  voyait  le  Seigneur  dans  sa  a-loire 
il  se  rejouissait  et  exultait  dans  le  paradis  des  delices.  *  Le  Seigneur  commenca    *  fol  3 

PATR.    OU.    —  T.   XII.   —   F.    4.  38  \     b. 


568  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  in 

'1/M-f-  ■  AMT  ••  (»'hl-  ■■   ftl  i  -f«£'A   *   ö»M\?.'">  =   hh9°C   ■■  hWWlrlbC  i 

6 

(ßi'Aih-  •  hiu.hf\th.i:  •  t\Mir  ■■  hnii-u  •■  w-a-  ■  fioat-  ■  uih\»  •■  aw  ■■ 

;V"I"  i  HM  *  tuhTMA  ■■  h'H'  ■•  I/Ar»;l-  ■■  "7?itiA  •  ft:\-  •■  h.'l-nid  •  (Ohjlbtn  •■ 
A-  •  fl>-AJ-  ■  Itt  •  AlIA-4-  •  htl"»  •  MÄChjPP  ■■  o>njtfnAAf  •  &mCfr4l  "  fc7rt  ••: 

>.*w  •  hr:hjpj>-  ■  Ahn  •■  h'H-  ■■  mto  ■  iw-  •■  -Miayi-  =  mD*A+  •■  w-a-  «  "»>i 
V-1"  ■■■  Kh9°C  ■■  u'Vf  ■•  tahtt-V  ■  W4»*-«»  •■  jfcVKJ  *  m?,htM.  ■•  Ä^fi-NM  -■ 

-  toi.  4,       CJiAll  :    1T"M'  ■•    T\l\an  :   htm   :   -|«/i.A.   •'    ll?+  :    ""«Rf'   :    :|v/»fl»"'|-   :•:    AM?"  ■    10 

r  a. 

1.  post  hM9°  C  a«ta.  a>Wflt?  :  V7H.MI.I1.C ;  D,  E  add.  <dV/MC".  —  ib.  mtöfao  ■.  >,>, 
9"l?  ■■  V/II.Ml.h.C]  IJ,  C,  I>  a>M>£<n>  ■.  VHI.MWi.C  :  NWC.  —  2.  V7öCWJ\l  B,  I)  >nn>"/r.J. 
«■.  —  //>.  .(vc»!  1  Artft>i»J  B  otw.  —  4.  (»V/'Mrt]  B,  C  ü/i/.  >,?";  D  o/h.  0M?;  E  mrtöört.  - 
JA.  -/MiA]  B  flHit.  —  j'i.  hJ"fl<lA  :  0h.*4>£fl]  B,  E  vHv.n  1  ffl7vH11ö;  C,  D  K.:c>ill  i  fflh. 
*-IIAö.  —  r>.  \T'Vß  C  >i'/">.()-.  -  ib.  Yi«d  :  h.'/flo-1-  :  •»"■/■]  B,  (',  I>  ■/"t  s  -riwui-V ;  E  Offz.  - 
6.  post  Mtf°C  E  «(/(/.  >.>,^«/".  --  6-7.  •■»■'/.«■]  I>  1DA-.  —  7.  wn]  E  V/.  —  8.  >,-»t]  <',  I» 
Ki.  —  ib.  tf-A-j  IJ  \t-tv-i.  —  9.  >,?"'l,£«',j  E  07«.  —  //».  y.ivi]  B,  E  o/«.  —  10.  ante  ti«yv  E 
«^rf.  )!«••  :  Vli-Tr.  —  i'ä.  -Yvh.AjB  ->V.A-  qui  est  evidemment  une  laute  de  copiste.  —  ib.  «"»i.'i-] 

E  H°l\ 


par  Commander  ä  Adam  dans  le  paradis  des  delices.  D'abord  le  Seigneur  savait 
que  Satan  qui  etait  tombe  de  son  degr^  jalouserait  et  seduirait  (Adam). 


Le  Seigneur  dil  ä  Adam  :  «  Mange  de  tous  les  arbres  qui  se  trouvent  dans 
le  paradis.  Mais  de  l'arbre  qui  se  trouve  au  milieu  du  paradis  n'en  mange  pas 
/•/  ne  t'en  approche  pas,  afin  que  tu  ne  meures  pas  certainement*.  Maintenant 
ne  me  sois  pas  infidele  et  ne  transgresse  pas  mon  commandement. 
Sache  (quo),  si  tu  veux  etre  comme2  ces  arbres  Celestes,  tu  te  trouveras  dansle 
paradis  a  jamais,  rar  moi-meme  je  t'ai  cree  ä  mon  image  et  ä  ma  ressem- 
blance.  0  A<la>n,  tu  es  l'image  du  Pere.  Moi-mrme  j'ai  plante  (pour  toi)  le 
paradis  dans  toute  (son)  etendue3.  Gonnais  le  bien  et  le  mal,  avant  que  (la 
toi.  4,  tentation)  ait  lieu.  Maintenant  ne  t'egale  pas  *  toi-mßme  h  moi,  car  lorsque  tu 
songeras  ä  cela,  tu  mourras  certainement.  0  Adam,  ne  desire  pas  maroyautö, 


r  d. 


1.  Gen.,  11,  16-17.  —  2.  M.  ii  m.  :  ä  la  ressemblance  de.  —  ,'i.  M.  ä  m.  :  dans  toi/s 
/es  lieux. 


In 


i'|  PRELIMINAIRES.  569 

hMr  ■•  fc/M/»v  ••  rt-nwi'i-p  ■  nhs-tiw  ■■  «»Ml  $  An-  •  hM9°  •■  oj^.-'i-'i- 

Oft«»-  :  :l-hHll?  •■  hao  '  Ä.jPfl>-öMl  :  h'Wl-t-  :  •|\<"M  •■  ID-ft'l'  •  9°?:C.  ■  C19o:l'  * 
Ü»A(1   :   CM'   :   rt.e.»)'}  :  ODf*!/»*  :  tfjft/J  :  ||fl)|/fl  :  K~?H.fc-flrh.C  *  AM?°  : 

+?o  ••  AdA.li-  •  (in.p  •■  *>«'j-  =;:  (ohce  «  9°g:CA  •■  "hniin  ■■  wun-oo. :  j^ 

'/>-"l-  :•;:  fl)»i>X-h  :  'V(V/  ■'  fl£»17  !  Ö»AM  =  h<W  :  ;i-nr>»  ••  £fl?i  ■'  <»-A'|;;J-  :  ll<w>  : 

«Wh  :  rt.e,"n  s  a>'hl::i-  •  mw-f-  -.  n.l-  -■  fl»«iAe.-f-  :  hh/h«  -•  7V-1"  * 

fflÄto-'J  :  A.P,rti'}  :  Ar/i.«P'J  :  * l\h<L  -  hC<B  '  9°R'C  :  mfiOA  -■  1T'*-|-  :  tofllh 
o»-  •■  ?»"7ll./vnrh,f:  •  All.  ■  mhMr  •■  nfcA.li.  *  m?,hl:(i  -•  Ittm-f.  s  -IhHH  •  Thl 

u.h'(\<h.i:  ■■  «)'/n,A» :  hoiu.ht\th.i:  •  jr.n,A» :  aM9°  •  hai\\M  «  fc»»  •  öaj-  :  •> 

(1AÖ-   :   fc'/'M   :   HJ/A-  :  nflV?ihA  s    i'/'l-  ■■  *»+  '•  1-in>(D"l:  :•:  Wf-ILA  s  ftW}  '  7i 

1.   <oh.vil<:v]   B,  E  «DHIICf.    —    2.   H>...tV.Wl]    B    ll>...i'.Ol'l.  li.    ony.y.]    C   lohm^i-t.    — 

ib.  post  ö»v-i  B  </</</.  XnMir*.  —  2-3.  rD>,.>->o.p.«>-]  B,  C  fflh.VV-  SI'C»  D,  E  mh,^^.  — 
4.  ante  «»^ii  A  «t^.  r't>w  sie  (pro  i>"ö<i.'i:):  B,  <\  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  — 
ib.  ante  wä;)  B  add.  mw-tt£.  —  ib.  am/»]  E  ora.  —  5.  Ott.?  ■■  *"VOt]  B  4»-V^t  •■  "iliv. 
—  ib.  /».e.Crt]  B  om.  rt.  —  ///.  frnfMI]  C,  D  4-m-fl-n.  6.  >(UV  ••  A.ivnV]  E  rtjEfli-V  :  ->n,v.  — 
//'.  .cn>.  =  ö)-ni.-.j]  C  ö»-ai;;j-  :  .RH*.  —  7.  ^aa>]  B,  C,  D,  E  .rn/h-p.  —  8.  A.emv  :  (B-nt;»] 
B,  D,  E  to-n-k:'-  •■  rt.ß"i->.  —  ib.   mvW]  A  fflji'/->:  B,  C,  U,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  — 

9.  n.ßrn-}]  A  o/n.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  /"'V->]  B,  I),  E  nt.  

10.  -n>irt.n.]  E  y*n.  —  ä.  i».c>,-i:n]  B  (o.e.>,H.x;  E  o/w.  a.  —  ä.  ■,»>,iiii]  E  nwiiiun..  —  n.  >, 
'7II.MWh,C  :  .e.n,A»]  B  .KI1.A»  :  VYH.frflrfi.C |  ante  >,"/ll.>,-(l,h.t:  C,  I),  E  rtrfrf.  >,A»i..  —11-12.  * 
IIA0-]  B,  C,  D,  E  *flAö.  -  12.  nn7>.*iA]  B,  C  om.  il:  D  a>-n-»\  —  /6.  '/»•/■  :  ->«i.fl»./.-]  B  V 
oi>»0->  :  </»■»•;  C,  D,  E  f"/-  :  froooHf.  —  //).  «D.en,^]  B  «j.c.ii,. 

ni  mon  hdnneur,  car  tu  ne  pourras  pas  atteindre  ma  puissance.  0  Adam,  ne 
desire  pas  ma  gloire  que  personne  n'atteindra.  Gomprends,  6  Adam,  et  ne 
transgresse  pas  mon  commandement,  afin  que  je  ne  t'expulse  pas  du  paradis 
des  delices  pour  la  terre  maudite.  » 

Lorsque  Satan  eut  vu  la  royaute  et  la  gräce  que  le  Seigneur  avait  don- 
nees  ä  Adam,  il  le  jalousa  d'une  grande  Jalousie.  Le  serpent  etait  plus  ruse 
que  tous  les  animaux'.  Satan  vint  vers  lui  et  lui  demanda  de  lui  permet- 
tre  d'entrer  en  lui,  afin  de  seduire  Adam.  Le  serpent  lui  repoudit  et  lui 
dit  :  «  Fais  ce  que  tu  veux.  »  Satan  entra  en  lui.  (Le  serpent)  lui  servit  de 
maison  etle  conduisit  au  paradis. 

Satan  appela  Evc  *  par  la  bouche  du  serpent  et  lui  dit  :  «  Qu'est-ce  que 
le  Seigneur  vous  a  ordonne,  ä  toi  et  ä  Adam,  ton  homme?  »  Quant  ä  eile,  eile 
lui  exposa  le  commandement  du  Seigneur  et  lui  dit  :  «  Le  Seigneur  a  dit,  ä 
Adam,  mon  maitre  :  «  Le  jour  oü  vous  mangerez  de  l'arbre  qui  se  trouve  au 
«  milieu  du  paradis,  vous  mourrez  certainement.  »  Satan  lui  dit  :  «  Si  vous  man- 

1.  On  peut  traduire  aussi  par  le  superlatif  relatif  :  le  plus  ruse  de  tous  les  animaux. 


fo).  '.. 
r  b. 


fol.  4. 


570  LES  M1HACLES  DE  JESUS.  [20] 

<ii>(\  ■■  niötoa»-  •  h9°öö  ••  Hi'.n,Ahö»-  ■  hom.hn<h.i:  ■■  vi-nAo-  ■  hviih  •■  M«  •• 

Yl-P  ••!:  <»nh'W'  ••  M'i'l'  '■  .P-O-Ahö»-  i  M-flAO«  :  K9°W  ■:■  «»All.  i  >.,h.«P>  ••  h 

»i.  ■  myfliw-  ■  h^ift,  ■•  fflp.hti.'/.  ■■   \io\\i,  ■  hrw  •.  r\U.  ■  ö»4'fr"?.  ■  IIA.     s 
n  •  h'röö  -■  ny.a.Mia**'  ••  h<?H.h'fi<h.c  =  A.-1-nAo-  ■  fcjrky  ■■  h«»  •  £*n£ :  h 
-flCh.  =  ro  -ihfl»-J:P-  s  K"H:  ■  h?°A*i  :  AW;°  •••: 

tafln  •■  rt«rül"  •■  rh.*P'*  •■  PlP  ■•  Art.i'.«l>  ■  hht-mOaof.  ■.  HAH  •  fl)C?if;i-  » 

/•  *  toh9°ll  ■■  ö)A£V  ■  -Trll  :  M9°  •■  mh-nAO-f-  :  hTVil-  ■  «F<&  •  fflflJ-KisJ:  :    lü 
hfiiutwi  \-  mfl\\  •■  0Aoi.  «  1KH»  =  fciii.JifUi.f:  •  »Aaii-  ■•  Jt'/'A-nrt  i  n 
c:y>  ••  hm- 1  £A'flAj"  :;=  öH-vnh.  •■  hih  •■  aihM  ■  flow  ■■  a-h-v  i- 

1.  Wll.hflJi.r:]  B  o/;/.  —  //;.  >,i»'"At»]  E  om.  —  1-2.  >,V  i  H->o»fl>-J.-  :  «p-r]  E  Mi  :  </»•/■  ■. 
Il-1fm««i-j:.  —  2.  wfhVJ:]  C  0*  sie;  D,  E  o/».  w.  -  i'A.  n<n']  E  ri"7ü-.  —  ib.  j,"7A^i>]  B, 
E  h-IMl-t-.   —  ib.   ii);l-><r<.]   H   )MW<..  —  3.  «in>,'//-  i  1I-/J:]  R  m||>,V/-ll.   —  /i.  V/"V/]  R 

>.9"ii)-;  E  oot.  —  4-5.  *\ört»vu]  B,  D,  E  ntAA,»..  —  5.  fo.cö-nv]  A  d»r«vflf-;  C,  T)  «Dforif-:  a>  est 
en  surcharge  dans  C,  D.  —  6.  >ii'"5'.v]  E  M>"ku-.  —  7.  W-t]  R  om.  —  ib.  mtw]  A,  R,  C  >■ 
?"^n;  I»  hV'Wi-.  —  8.  ».fi-l-mOc'-P]  A,  R  >.filvii°/<n>.> ;  C,  D,  E  donnent  la  le?on  adoptee. 
-  9.  »'V.ft-Y-  =  T+]  B  •»'¥.?.*  ••  .ft>»J:  •■  ort.  —  ii.  ante  «n>-|-^.>  E  add.  a>.  —  9-10.  Tür-/]  R 
TÖ9":'-.  —  10.  <o>,y»-)i]  15  mfln,'/.  —  ib.  wöj-V/.-1/.]  A  om.  m;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon 
adoptee.  -  11.  JifttmO"1/]  A  hM-m-nm;  B,  C,  1),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  wr»n] 
A,  R  m(<n,f.  -  /£.  Ortm.]  A,  C,  D  «,t\m-.  —  ib.  ante  tftAfh  A  arfrf.  m;  B,  C,  D,  E  donnent 
la  lecon  adoptee.  —  ib.  post  WA-tlrt  B  add.  tc.M-.  —  12.  >,->yi]  R  om. 


gez  de  l'arbre  (au  sujet)  duquel  le  Seigneur  vous  a  dit  :  «  N'en  mangez  pas  », 
vous  in'  mourres  /ms  certainement,  mais  vous  deviendrez  comme  des  dieux  et  vous 
connaftrez  le  dien  ei  le  maV .  G'est  pourquoi  ilvousa  dit  :  «  N'en  mangez  pas.  » 
Toi,  ö  Evc,  puisque  le  Seigneur  t'a  faite  apres  Adam,  afin  de  l'etablir  maitre  sur 
toi  et  de  le  rendre  plus  grand  <pie  toi,  regois  maintenant  de  nioi  im  eonseil 
et  commence  par  manger  de  l'arbre  (au  sujet)  duquel  le  Seigneur  vous  a  dit  : 
fol.  4,  «  N'en  mangez  pas  »,  alin  que  ta  gloire  soit  gramle  et  *  que  tu  deviennes 
toi-meme  le  Dien  i'Adam.  » 

Lorsque  Üve  eut  entendu  la  parole  de  Satan,  eile  savoura  l'arbre  en  son 
cceur  etvitqu'il  etait  tres  beau.  Elle  en  cueillit  du  fruit,  le  goüta  et  le  trouva 
delicieux.  Puis  eile  apporta  et  fit  manger  ä  Adam  de  ce  fruit.  Lui  aussi  le 
savoura.  Lorsqu'ils  eurent  trausgresse  le  commandement  du  Seigneur,  ils 
furent  depouilles  du  vetement  de  lumiere  dont  ils  etaient  revetus.  Ils  se  cache- 
rent  donc  au  milieu  des  arbres  du  paradis. 

1 .  ( '.en.,  in,  4-5. 


v"  a 


10 


[2i]  PRELIMINAIRES.  571 

öi^n  i  {\rt>-  ■■  zre  ■■  hnuMUui:  ••  hm  ■■  nflb  :  "VMiA.-/  •■  aiv-1-  ■•  \ 
d.s.  i  hf\r  •■  \\"°  i  jpfHOi.  i  a-i-  *  <».cn,A» :  K-iii.hii«/i.r:  ••  M'-i;  •■  «/a-»i  ■ 

MiT  ■  inhtn-r'h  •■  UVl-  i  Wt>  •■  fl'lvli'l'  :  «»(MLA-  ■  rt"Vi>Yl-  ■  Kr^Oll  i  mu- 
Vn-  :  0-MflMi-  ■■  h"°  '  *«*Cfcffc  >  hft«"  ■  MM  ■  M  $  aH'-ild-  ■  ?%"/H.A 
-flrfbC  i  0*A-h  i  -l-KH'lff  i  «MlAAll  :  h'J"t>{i  ■  llhtäfrll  ■  h"°  ■  KfrßM  i  ?i*/' 
VI  •■•■  WM-  •■  P-hH.  i  h'/'Ah  i  Ml«"  ••  hA£0h  ■  Af/nt  ■  VI»  i  1-ipAai  "  AAA. 

h  :  '/,,;l"  i  (Ihr/n  :  M  i  Ml, Ah  :■: 

m.t',11,  i  Mir  :  Trfiijif  i  -tihbfr  •  M+  ■  mimhJfc  •  l-JHC  ■  rfirt-P  <  £ 
M:  ■  hftih-M-fc  >  »MiAO+fc  i  h?°dd  ■•  hä*>+  ■  hAfchi-.  ■■■  0£O.A  ■  hliLfai 

A.C  i  A,h.'P'J  i  A9"-}>  i  OAro-h.  ■  IhHHP  *  0+ft  ■  MH.W  ■  bCT.  '■  9°^C  i 
fcft£m-i-fc  i  wnAAVi-  *  flV.l"7  ■  IrtlLMlihC  =  AfcC«B  ■  '/'£(:  ■  ttai-hU  •■  % 

1.  iorf*||]  B  "»'•  011.  —  //'.  "7MIA.V  >  ft7>*]  E  "VMiA  >  7»*.  —  3.  mhio-r'h]  B,  I»,  E  <» 
ha^*.  _  ii.  tu,.]  ß  Wh*.  —  4.  A/.4-P]  C  rtc.-i-vi'.  —  4-5.  vni.Mi.h.r:]  B  om.  5.  «rt-vi] 
C,  D,  E  hAm-n.  —  ja.  iHitMrti]  B  Mt  ■  tiAMrti  >  h>;  E  iiMiimn.       6.  /ah.  ■  hr"\M] 

E  MTW  =  fihW..  —  #.  hfl<Cfl»Ti]  B  hft<CH  s/t.  —  t'i.  ante  >«P  E  «rfrf.  «n.  —  I*.  t"»A(n]  C 
nAT7,..  _  7.  w  :  ?ln,ftn]  l)  -htu(\1t  ■■  M.  —  8.  mjaa]  D  fl»jSfl,A».  —  tf.  ante  V/lUf  B  arfrf. 
>..  —  ib.  •i-/nr.  .  ?°fiA.f]  C,  D,  E  v"i\M  >  MrflC.  —  8-9.  ante  j&vt  A,  B  arfrf.  «».  —  9.  >,(\ 
A+ti]  C  hflA+t».  —  //•  HA-M-]  B  7,Vt  :«:«',  l),  E  h'/l-  i  II.  —  10.  <o-1n,]  E  m*n,n».  — 
rö.  ante  MW  B  add.  h.  --  11.  hfii.nti]  A  hnrf.ni>.;  B,  C,  I),  E  donnent  la  leron 
adoptee. 


♦  fol. 
vb, 


Lorsqu'ils  entendirent  le  bruit  (des  pas)  du  Seigneur  (qui  etait)  en  train 
de  se  profnener  au  milieu  du  paradis,  Adam  eut  honte  qu'il  ne  lui  apparüt.  Le 
Seigneur  lui  dit  :  Oii  te  trouves-tu,  Adam1?  Le  pauvre  et  liumble  (Adam) 
repondit  et  lui  dit  :  J'ai  entendu  le  bruit  {de  tes  pas);  j'ai  eu  peur  et  je  me 
suis  cache,  afin  que  tu  ne  me  wies  pas,  cur  je  suis  au-.  Le  Seigneur  lui  dit  : 
«*  Tu  as  transgresse  mon  commandement  :  tu  as  mange  de  l'arbre  dont  *^l|i'1' 
je  t'avais  defendu  de  manger.  Es-tu  devenu  Dieu  maintenant,  comme  te  (l)'avait 
promis  Satan?  Voici  que  la  mort  est  devenue  puissante  sur  toi,  comme 
moi-meme  je  te  (l)'avais  dit.  » 

Adam  dit  :  Mon  Seigneur,  la  femme  que  tu  mos  donnee,  pour  demeurer 
avec  moi,  elle-möme  m'a  seduit  et  ma  fait  manger  de  l'arbre  que  toi-möme 
tu  m'avais  interdit3.  Le  Seigneur  dit  ä  Evr  :  Pourquoi  as-tu  transgresse 
mon  commandement?  Elle  dit  :  Mon  Seigneur,  le  serpent  m  a  trompee  ct. 
j'ai    mange  ''.     Le    Seigneur    maudit    le    serpent    a     ce    moment-lä    et    lui 

1.  Gen.,  in,  9.  —  2.  Gen.,  in,  10.  —  3.  Gen.,  m,  12.  —  4.  Gen..  in,  12, 


fol. 

i"'  a. 


fol. 
r  b. 


fol.  : 

i"  a. 


r  li. 


572  LES  MIRACLES  DK  JESUS.  [22] 

ll.  ••  (»jf.fl.4  :  CW+  •  Vi->.  :  hVtffc  ■•  h/.'11'l-  ■■  ttMIXrlh.  ■  *W  ■  fOaoi, 
■\-  ■•  flA*'/.  :  HW-A-  '  a°Vbti  •  /liJt'rD'iti.  :•:  tohh-frZCC  s  «7?,hA  :  HCMU  i  ai"l 
hhfi  ■■  weh  ■■  -tihhjv  ■  fcfth  i  tf-rt-tf«»-  i  ft«W  :  jp.  «l'mfoiv  ••  Cfcrtti.  ■  0hTi: 
\  i  'iVAti.  i  nh»v  i  ^i/'tf»-  •••:  fl'h'/"ii  i  ,p.o,A  i  ho;ii.hn<ii.f:  ■  aa,*pi  •■  hm 

+  i   HrfiAjttl.  i   l\WtlX\.  i    h«n  :   >Yl->.  *  »»Ai>A-f-   i  AM?"  :  OT-ft*  i  JP.lK*  i       5 
«"AflA'l.tl.    #    «nlMi«W   i  A3.    '■    <öfl)A.&tl.  I    "Tin  i   l)o:\'X\.  I   .t*'Vl-'>  i   ^ÜMl.  « 

«»Wll  ■■  CM-  i  fc1H.Mlrh.C  i  AM?"  i  K?°4A.U-  =  iD-|-hH  i  nM-1- 1  Jt+ 

-fc   :•::   (00'l"l°   '■   *Ä"^Ü-  i  fc?ll  i  JM.CU   :  flWrl"   i   <Df,fl,A"  :  CT/'/"  ■  A'lYKJ  i 

jtä-c  i  nh'H.^ih  ■•  rln  ■  n»h"7.hA  ■  jr.-n+,-Ah  ■•  mua.  •■  wh  i  nM  ■  vnrt    10 

tDüM-ao-  ■■  h1W.h-fUh,C.  •  AM?°  >  mA*A/P'}  •  Witt-  ••  mhai-fih<n>-  • 

1.  h/.'iM-]  (',  I)  >i/.'i:i-  :  y"jp.c.  —  //'.  n>i'V";.c;"(Ji.]  B  n^-v/sn.  sie;  E  arfd.  «n  (copulatif).  — 
3.  n>.il.1]  C,  I)  -lOirt.il..  —  ib.  ,<vwn'l-m]  B  jMTfriK  —  4.  V7ll.Ml,h.r:]  -n  est  en  surcharge 
dans  B.  —  5.  ->n>.]  B  ln'/.v.  —  7.  Tino»  :  m-},}.-  :  .e+Trfii.]  B,  D  mafMi  ■.  jefriU;  C  >ifto»  i 
iiuM:  ■•  .«4'V.ftto..  —  S.  ante  >i°JH.M1A.C  B  aAf.  A.  —  ib.  ante  /,?°Oft.i>  B  add.  n.  —  ii.  mt 
Uli]  I),  E  om.  m  (post  -Min  E  add.  -M»).  —  8-9.  post  £+*  B  add.  AhS7".  —  9.  jßdcu  s 
afMt\  E  ,(V.Cir  =  sie  mfic.b.e;  ■■  aftth.  —  ib.  Al-n-V]  B,  C  om.  a.  —  10.  wilWiK.]  C  mfih<t  sie. 
—  11.  fln^l-]  C,  D,  E  fRC.  —  ib.  HTi^iY]  C,  1),  E  >,■>•/■  :  >,!ri'/.  —  12.  wio-M-  >  ao^H-  •■ 
*Wh]  E  am-i-nt,  :  at-M-  ■■  «»A-V.  —  13.  >,?"7>-'i-]  E  >,i»°7VI-  i  1^1. 


dit  :  Sois  maudii  entre  tous  les  animaux,  marche  sur  tu  poitrine  et  mange  la 
poussiere,  tous  les  jours  de  ta  vie.  Je  mettrai  une  inimitie  nitre  ta  posterite  et  la 
posterite  de  la  femme,  en  sorte  que  '  tous  ses  enfants  '  briseront  ta  tele.  Toi,  de 
ton  cöte,  tu  mordras  le  talon  de  leurs  pieds.  Puis  le  Seigneur  dit  ä  Üve  :  Parce 
que  tu  as  songe  en  ton  äme  ä  ötre  au-dessus  d'Adam,  qu'il  soii  lui-m&me  au- 
dessus  de  toi!  Enfantedans  la  souffrance.  Larsque  tu  auras  enfante,  que  ton  retour 
soii  reis  ton  muri,  car  lui-m4me  tedominera2! 

Ahns  le  Seigneur  vit  Adam,  son  image,  et  s'attrista  sur  sa  chute,  II  mil 
(Adam)  devant  lui,  alors  qu'il  avait  peur,  et  illuidit  :  Quela  terre  soit  maudite 
d  cause  de  toi  (et)  que  des  epines  et  des  ronces  poussent  pour  toi!  .1  la  sueur  (li- 
la face  mange  ton  pain,  jusqu'ä  ce  que  tu  retöurnes  dans  la  poussiere  d'oü  tu 
as  ete  cre6,  rar  toi-möme  tu  es  poussiere  et  tu  retourneras  en  poussiere'. 
*  fol- 5,  Le  Seigneur  chassa  Adam  et  *  Ere  du  paradis,  les  en  expulsa  et  ferma 


1.  On  peut  traduire  aussi  par  la  conjonetion  temporelle  :  jusqu'ä  ce  que.  —  2.  Gen., 
in,  L4-16.  —  3.    Gen.,  in,  17-19. 


[23]  PRELIMINAIRES.  573 

Ji9°i.V  i  mhom  ■■  "T'W-  •■  i»-l-  ;=  flMl&Xu-  ■■  0+oD  •■  li'-V*/-  i  M-l-  •■  i/.e.V.e.-.P."  : 
X\ao  :  A.,e,«;n?«  s  KW  >  ^"f»0  :  «ö^HAd  :  Jv/'Afl  ■•  rh/lfl»^  :  i/'l-'n-A  ••  «>-A 

'!;•/:  :  0>f,hf>  =  Al/A-tf-  $  f»(M"P  ••  hliUHlrfbC  •■  All.<-f)  :  llh'H'Ä  i  '/Vi-  i  h 
tm  s  h.J?.-}(\K   ■■  KW  i  -Hlfl.A"  :•:  «»»Mrl-'  s  04»fl°  :  h«w»  >  AMri-7  "  «n^rnAd-f*  ' 

5  y»fi«pc  i  aWia  •  .«»*a  i  h<w  i  Ajmn:  •  hw  ■  h?°AA.u-  ■■  iima  ■  waä*  •  «» 

(Dft£-<f>7  :  flj^,<{ .'J  :•: 

fl»h»n  i  HA-  :  fc(M  ■■  KW  i  flWHh  ••  TH"  i  »>v  ■•  £<!.&.  i  WlA  i  4»-«Jrt  ■• 

[o   rroilA-  ■  "7*MiA  i  jifl'/.*'/  »  Ali*  «  "Ml  •  fcAH  i  ^9°  •  «i/,.;|}|'H  i  a»M°*  ••■ 

fliffl.e.-*  •  KW  i  o»,h.<P'J  ■  h^'lVh  ■■  h.W  •■  fl»-iVf"  *  frflC  ■  4*-4A  i  Hfl>-hl--  « 

p.-n/.  i  o»H«7-n-T-  s«  »M-  ■  f-vuv- 1  ©jfc'i.-hif*  ■•  Afl  ■  .mo».  ■•  w  ■  <w(i»r/  ■■  Ai 

1.  "7"Vt  i  i»*]  E  -',"1.»-  s  A7>V.   —  i'Ä.  <nii.r„.e„ih]  C  mn.e.XV.  -     2.  >,^y"  ■  >S"J«n\J  E  -S"? 

«"  :  M-T.  —  3.    «»Mif.    :  AtlA-4-]    B  07W.  —   ib.    AY1.<.-I1]    B,  C  AWHA.  —  4.   M5T   :  -J-IMIA»]   B. 

C,  I)  riNI.A»  :  MV.  —  ib.  Mao'}  lj  o/n.  —  5.  irdfc]  H  't"p"Pu.  —  ib.  akua]  K  h>.via.  - 
//'.  *A]  D  MI.  --  Ä.  llhUA]  E  AhHA.  —  5-6.  (Oh..e,'l'(\9"}  A,  I)  ra^lir.  —  6.  A.Kra-'i-]  C, 
I)  «pfrffll-.  —  /6.  <f»Aöo]  A,  D  •j'rt.'«».  —  ib.  v>ra-/]  B,  E  ,"h.p.flii-.  —  9.  ante  <n>,«n»  A,  B  add. 
•Töt-v;  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  ha->}  B  o/h.  —  ib.  ji>]  p]  om.  —  ib.  hM 
A]  A  >,fWA  sie.  —  ib.  4».SA]  0  4-.S-0V.  —  10.  rmoA"]  A  rilitA»;  B,  C,  I),  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  ib.  (Dh.->mi  i  rnh/r^-}  B  mh.'P-V  i  mh.^'H.  11.  WM-  ■■  h.ft.r'}  B  om. 
12.  rmv-  :  «».ivfcYiH-]  A,  B,  C,  D  om.;  E  donne  la  leeon  adoptee.  —  ib.  *T]  C,  1),  E  om. 


la  porte  du  paradis.  A  la  porte  (du  paradis)  il  plaga  une  epee  de  feu  qui  flam- 
boyait,  alin  qu'Adam  ne  renträt  pas  ä  nouveau,  ne  mangeät  pas  de  l'arbre  de 
la  vie  qui  etait  plante  dans  (le  paradis).  et  (ne)  vecüt  ä  jamais.  Le  Seigneur 
plaga  un  Cherubin  ä  la  porte  du  paradis,  alin  t\uAtl<tm  ne  renträt  pas  avec  au- 
dace.  Toutefois  il  le  placa  (la),  afin  qu'il  füt  le  voile  de  la  personne  '  du 
Verbe;  afin  qu'Arfa?n  ne  regardät  pas  sa  ressemblance  dans  la  personne  du 
Fils;  afin  qu'il  ne  cueillit  pas  le  fruit  de  la  vie  ä  (l'arbre),  corame  il  avait 
cueilli  le  fruit  de  la  concupiscence,  (defendu  pari  le  Pere ;  et  afin  que  ne 
fussent  pas  rendues  vaines  par  ce  nioyen  le  salut,  l'Incarnation  du  Verbe 
et  la  venue  des  saints,  des  justes  et  des  bons. 

Lorsque  notre  pere  Adam  se  trouvait  dans  le  paradis,  il  voyait  les  trois 
personnes  saintes  (de  la  Trinite).  Ellesse  trouvaient  *  au  milieu  des  arbres  du 
paradis,  oü  il  n'y  avait  pas  de  souffrance,  ni  de  tristesse,  ni  de  mort.  Adam  et 
Eye  tomberent  du  paradis  de  l'Eden  sur  la  Montagne  sainte,  c'est-ä-dire  la 
Montagne    des   Tresors2.    11s  etaient  chagrins    et  tristes,  lorsqu'ils  sentaient 

1.  M.  a  m.  :  le  voile  de  l'enveloppe  de  la  personne.  —  2.  CT.  infra,  p.  60,  note  3. 


tu].  5 
v°  a. 


fol.  : 
\ '  a. 


fol.  5, 
v°  b. 


574  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [24] 

V>  •■  IlM'hA-  "  IVA.**  •■  hi\<">  •  h1U.htt,h.i:  ■  hö+tt  i  V'*;''  i  AT**  i  »A 

Mi  ■  nh<»  :  h*f*9°}  i  v;y.  =•:=  «DfcfR  =  n+iK  ■■  hA*  ■  aimi  *  <daii  i  K+h 


A  :  ?i'i'|:  :•:  G>Y\K"»/.-  ■  f\°lor>  :  M'/°  '■  flWA£-f-  i  A.+f  A  ■  ö»Ah'H."  *  Ö»Afl  • 
AlMi  i  hllHoo-  :  hW  ,  AfclbA  i  r»A.+PA  i  £«fe*  ■  h«"  i  £i»»-0-  i  «•»/»•«pfl-f-  -. 
A*fc"IllJfflifbC  •■  n?."t.i  ■■  hrtltt-'hi  i  KQII»  *  fl>.+f  AÄ  :  ftf-fffc  :  >tf»<P 
£  :  I^U*  i  tthJM  •■  V'IO»  $ 

fl»M  '  ,+f  A  ••  £+•>*  i  AAA  ••  MmJ-  i  MbA  s  >iA"»  i  £♦£  •  J?ö>*A-n  i    fl    io 

htl.'\'  ■   H'/'fflA^'l-    i  9"AA.II-    :    ht\tm    :   yiV'l-   :   4ll£+"    *   fl»M9°  i   Jtft'f-<PAn    i 
1.  hö*i\]  B  M+o;  E  m*p.        1-2.  pdst  <n>Ah)>  E  ädd.  ■iie/vi,*.  —  2.  >,•>£'/"'/]  C  h'l\p. 

«o.  —  ib.  mhf.e.]  C,  I)  ww^.  :  E  mhP<i.  —  ib.  tt^Ki  ■■  M->  i  AlMl]  A  tt&Kt-  :  Mt  =  Ao-n ; 
B  n*JM  :  AiM) :  Mt ;  C,  ü  n>JK  •■  MI-  -•  "/An-il ;  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  2-3.  h.tmirt-a»-] 
C,  D,  E  h..e.;HMin"<«".  —  3.  n ä.Wi]  E  (1R.A.  —  iä.  11  nr]  dittologie  dans  C.  —  3-4.  WH  i  .p.nmp  : 
m]  B,  C,  D,  E  om.  —  4.  m.pn**«".]  A,  C  mptiftyio',  —  ib.  j^4»*ö»-]  E  ah-pf»-.  —  i'6.  post  v°,ao 

t  D  arfrf.    H^A.  —  5.    Mf  i    rt.h,T'V]  C  rt,h,<p-V  >   J.-S5T.  —  6.  fllav  :  h.S!T]  B,  C,  D,  E  M9»  : 

•S"/ö».  —  7.  «»/".pöi]  C  «o/wö-l-  sie.  —  8.  hOT*,i>]  A  miö;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  9.  post  7*B+  B  ac?^.  .i'ii>..  —  10.  >>>ü-  ■  hil.A]  l)  MI.A  i  >iVU-;  E  liöA.()-  i  hllA. 
—  11.  ji>1-]  B  o/w.  —  ib.  AU.et]  B  0»jB*.  —  ib.  <nh<j?n]  B  ^'/"ft ;  C,  D,  om.  m.  —  ib. 
hfW'pnn]  C  hntTfl  sie;  E  lohfifcniiöo- 1  Mf. 


l'odeur  du  parfum  du  paradis  vers  (lequel)  ils  ne  pouvaient  (plus)  parvenir. 
En  effet,  le  Seigneur  faisait  garder  la  porte  du  paradis  (par)  son  ange,  comme 
nous  l'avons  raconte  precedemment.  11  avait  entoure  (le-  paradis)  d'un 
mur  de  feu  ardent.  Lorsqu'il  ne  leur  fut  (plus)  possible  de  parvenir  au 
paradis,  ils  verserent  des  larmes  ameres.  Ils  continuerent  ä  pleurer  et  a 
gemir  apres  leur  chute  du  paradis,  (pendant)  cent  ans. 


Ensuite  Adam  connut  Eve.  Elle  enfanta  Abel  le  Juste  avee  sa  sceur.  Adam 

la  connut  a  nouveau.  Elle  enfanta  Cain  et  sa  soeur.  Lorsqu'ils  furent  devenus 

grands,  Adam  ordonna  ä  Abel  et  ä  Cain,   ses  fds,  d'offrir  (en)   sacrifice  au 

*  fol.  ?     *  Seigneur  les  plus  helles  de  leurs  brebis  grasses.  Mais  Cain  apporta  des 

fruits  de  son  champ  qui  n'etaient  pas  agreables. 

Cain  etait  jaloux  de  son  frere  Abel,  car  il  voulait  epouser  la  femme  qui 
etait  nee  avec  lui.   En  effet,  eile   etait   jolie.  (Mais)   Adam   (voulait)  marier 


vb. 


[25]  PREI.IMINAIRES.  '<:' 

M-f-  ■■  A.«''fA  •  H-l'WAftl'  •■  «rflAw»-  ■'  AMI.A  •■  Ö»Mt  i  M1.A  •■  A.+fA  -■  ?»A 

im  :  M9°  i  Ji.^+ft  «  ?ft'f"PA-n  i  fc'V<»  :  fl»fc'W-  i  lH"fl'>A'  '  flhWW:  :  AA'1'  = 
flWfl'AS-  •  nhihl:  i  ÖA*  $  «J'll'J-l:  :  rii-fc-|:  ■■  '/'yi'JJPI-  <  JVAh-  :  A.'H'A  i  '/' 
ftA  ■  h(l.A  ■  h  hü-  •••■ 

mfH\  ••  '/'ff-  i  «■/"**+  i  Afcltt.K'OA.C  i  -f-mhA  =  K^H.h'drh.C  ■■  «■»/" 
'PH-  ■  M1.A  ■  ©hfl-M"  "  <"»/M<P/H'  >  +P A  *  (O'V'iO  »  *P A  s  AM  »  JtlLA  •' 

wu-  :  fl»++A-  *  man,/ '  hti-HiM-  •  hah\.h(\,h.i:  ■  *a.+pa  •■  nRo»v  ■  a»£ 

ILA»  i  ,+PA  ■  ,+f A  i  M'W:V-  «  MLA  ■  M*  $  athOhfh  i  +PA  i  fH'l^.'P  ■ 

A-n   •  ID5f.fl.  1  OV-  :    ».''•n.l»-   :    JiV   >   AfclLA  1   X\f">   1   JfchfC    *   mf.ft.A-   "  11*911.*» 

•n.h,c  :  Ah«»  1  Ä.Mh  •■  o^fl.««  1  Ahft.A  1  tsm*  •■  +-iAti  *  attrp  ■■  hin. 

h-ttth.ll  •■  mf.ft.A»  •  Cth&  •■  t»?:ire  1  h**>  •■  flW-A-  •  0»q>AA  '  AJüdUi  * 

flH-hll-  :  M9°  s  flJfh.*P'>  ••  o»*lHV-  s  'P«P  :  fth'M-  :  4"ThA-P  =  MtA  ■•  TtA-th  « 

1.  VW  :  n.-cvA]  B,  C,  I),  M+  ■■  .-ct-A:  E  Mt  ■  .■»•v>.  —  2.  w<n  =  ©VYt]  E  Mt  '  mVW». 

—  3.  <D+a»A*]  E  mtw-ioA.«;-.  —  10.  »Hl*  =  «B-VfG  B,  C,  D  omo-Vf:.  —  10.  rt.*PA]  A  est  en 
surcharge  dans  C.  —  5.  <o(>n]  C  om.  i>(\.  —  ib.  ante  itoWti.  A,  B,  C,  D  add.  m.  —  6.  post  ..)• 
PA  B  add.  a>o»n  ■.  nv»t  =  ir»*;  C,  D,  E  add.  ann>n  ■■■■  o»flW+  ■  "H"»*.  —  '*•  ""»♦'»O]  B,  C,  I), 
E  om,  m.  —  /Y'.  *fa]  A  o/re.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  --  7.  a»+tA°]  E 
a>t.*tA°.  —  8.  4'VA  ■  +FA]  A  o/w.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  h.ß-fcV-] 
C  om.  -f.  —  ib.  ante  hdA  E  arfrf.  dft«.  —  Jo.  >.-vm]  C  Vi-fti  sie.  —  1*.  HTMÄt]  E  mHÄ. 

—  9.  0^>n.i>'  !  >>>]  B,  C,  D  M  :  °/+n.i>'("'  est  en  surcharge  dans  B) :  E  om.  M.  —  ib.  AMJ.A] 
mot  en  surcharge  dans  B.  —  ib.  post  >,>,;rc  E  add.  1(1  1  Oft-.  -  10.  M>"Mi]  A  om.  >,.;  B, 
C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  AhfiA]  B,  C,  D,  E  om.  —  10-11.  post  Mil.Ml.h.r. 
E  add.  ft.+fA.  —11.  CO-Ä  >  «»Ä-VID  1  J)-V]  B  li-V  >  CO-Ä  '  fl»Ä"VT-fl. 


ä  A&eZ  la  soeur  de  Cain  qui  etait  nee  avee  (ce  dernier),  et  la  sceur  i'Abel 
ä  Ca//».  En  efTet,  Adam  ne  voulait  pas  marin-  le  frere  et  la  soeur  qui  avaient 
ete  coneus  le  meme  jour  et  etaient  nes  le  meme  jour.  Ce  fut  la  cause  de  la 
haine  de  Cain  contre  Abel,  son  frere. 

Lorsqu'ils  offrirent  le  sacrifice  au  Seigneur,  le  Seigneur  agrea  le  sacrifice 
d'Abel,  (mais)  il  repudia  le  sacrifice  de  Cain.  Cain  fut  jaloux  d'Abel,  son 
frere,  et  le  tua.  Aussitöt  le  Seigneur  apparut  '  ä  Cain  sur  1111  nuage  et  lui 
dit  :  Cain,  Cain.  oii  est  Abel,  ton  frere'?  Cain  repondit  avec  endurcissement 
de  cceur  et  dit  :  Suis-je  le  gardien  d'Abel,  pour  que  je  (le)sache*?  Le  Seigneur 
lui  dit  :  <s  Si  tu  n'es  pas  le  gardien  d'A&eü,  pour'quoi  l'as-tu  tue?  »  Le  Seigneur 
le  maudit  et  lui  dit  :  Deviens  tremblant  et  epouvante,  tous  lesjours  de  tu  ne'. 

Adam  et  Ere  s'attristerent  et  s'affligerent  fort   du  meurtre  d'A6eZ  le  Pur, 

1.  Gen..  iv,  9.  —  2.  Gen..  iv,  9.  —  3.  Gen.,  iv,  12. 


Ii.l.  6. 


fol.  6, 

r°  a. 


576  l>ES  MIRACLES  DE  JESUS.  [26] 

f°,iw+  :::  (Dftl  ■  •!•£*«>  »  jfV'V  '  hl»0*  1A/'  :  hlLA  i  -fV.  -IM  :  M9°  «  9"ftA  • 

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*£•+  ■■  Hfc£"K  :  >i*7ll>n,h.C  ■■  9°ftA  i  £**  ■•  ÄWV  i  "7?  i  ?t£1  •;=  fflMlC 

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r°  b. 

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»"•  i  h^ll.h-nrh.C'/  i  «•»JH*UHJA  * 

2.  ,h,<PV  —  hflm-]  E  /h,'PT-  :•:  mmft.p.  :  rt,-l-v  S  mh;iH-  :  fA-VM-  ■■  Mim-.  --   3.  V?H.Ml<h.C 

-  *.p.i]  E  V7HM1A.C  ■■  'h-iv  •■  hjM  :  -/"fin  i  g  :  £4*  :  ~ht\\i  i  Micv?"  >  Ml  i  wim-  :;.•  mvncvir. 

—  ib.  S]  D  o/w.  —  5.  <t:*ir]  A  **c;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee;  ante  v*G 
E  rtüM.  m:p  i  m.  5-6.  m},)rii  —  «vai»"]  IJ  mV/-ii  ■  .e.fi^h'l'  =  m,pö«p-n  :  Mi«»  i  nr.Mn»  i  'f>'PD7.  i 
rt"ift"iA«"  i  sie  •hhV,  C,  D,  E  m>,y"ll  :  jaftWi*  i  m^rt^-n  ::  mmi;i  i  IIO"«"-  i  ft>irt-  ■  rhllm-  i 
h-ttCIV   ■•    .ßflWi*  i  fl»y4*1l    i  >iflon   :    nC.hoo-   ■   +«P"T.   :    (E  1>>   :   +<P"%)    A°iftm>   <    "ihr".    —  6.   .P.V 

«CRiP"]  B,  ('.  I)  tÄÄ««";  E  t¥*-M\  —  V.  oo*]  B  o-i-n*  sjc.  —  /ö.  -VV-Ilf.]  A  •Tf'/nc  B,  C, 
D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  8.  m-n-l-  =  9*\e.-r.]  B  nr^c;  post  yj^c  C,  D,  E  add. 
c.'ir'H-.  —  9.  m(»n  i  J«tÄ"7  :  TiTV*  i  ^«d^-1]  E  o/w.  —  10.  ft<»».e.-».l-  :  tf-n-  :  "irtsP*]  B  Ao».e; 
$Xi.  —  10-11.  a»«n>.e->i*un-  :  >.?"4'ki)-]  E  mm>.e.;i5;iPcii>-  :  m->i-|:  :  V/^'itK  --  11.  rtrt.e.'nv] 
B  rt^-drt-n.  —  i*'.  >.n«>.  :  >,y°Aii]  B  Pll  i  wah-;  C,  D,  E  7.nh  »  >,iTAli-.  —  ii.  <nj»t]  C, 
D,  E  niPp*. 


(pendant)  cent  ans.  Lorsque  cent  ans  furent  ecoules  depuis  le  meurtre  d'AöeZ, 
[dam  eut  des  rapports  avec  Evc  11s  se  mirent  ä  procreer,  jusqu'ä  ce  que  les 
Peres  purs  naquissent  de  la  posterite  de  Nor  le  Juste  que  le  Seigneur  a 
sauve  avec  ses  enfants  (et  leurs  femmes  —  en  tout)  :  huit  (personnes)  —  de 
l'eau  du  deluge.  Abraham  fut  le  plus  grand  des  Peres  justes  apres  la  descente 

i de  l'eau  du  deluge.  En  effet,  le  Seigneur  l'a  appele  son  bien-aime.  *  Puis  (ce 

furent)  haar  et  Jacob.  Nombreuse  fut  leur  posterite,  stable  pour  les  siecles  des 
siecles,  jusqu'ä  ce  que  fut  acheve  le  cinquieme  jour  et  derni.  En  effet,  le 
Seigneur  parla  ä  Adam  lors  de  sa  sortie  du  paradis  et  lui  dit  :  «  Tu  demeu- 
reras  (ä  la  fois)  vivant  et  mort  dans  la  terre.  »  L'explication  du  cinquieme 
jour  et  demi  est  5.500  ans.  Lorsque  ces  annees  furent  achevees  depuis  la  sor- 
tie de  notre  pere  Adam  du  paradis,  l'epoque  de  la  venue  du  salut  du  monde 
entier  et  du  salut  de  Fesclavage  de  Satan  approcha.  En  eilet,  (Satan) 
avait  vaineu  (les  hommes),  car  ils  rendaient  le  eulte  aux  idoles,  apres  avoir 


i  ii 


abandonne  le  Seigneur  misericordieux. 


[27]  PREMIER  MIRACLE.  577 


I 

OJV.P  ■  hin.h'dih.C  ■■  AMUfch  i  *£"fl*  i  Ä">°?A  =  lle'W?0  ■  fcrV»  : 
tiV-'I-  :  -Mirtfl  :  flWH"  .-  th$\ro°-  ■■  AhftO*-  '■  'W>Wi  ■■  ht\\i  •  H»A&;i-  i  h'J" 
htt-'/  ■  fl>?,«7   •  *Jt*^T  ■  HCfc  i   *-Wl  i  >flj&  •■  W"  ■■  «»A.P.  i  hA£  :■'  <»fl 

n  :  au+'T*  i  hi-Hiv»  i  ^ci^y*  =  ä">°?a  •  tte/vfiTi-  ■■  iY/' «  ö>as.i-  ■  hs° 

AVl  i  hfl*  :    htt'V   •   J»-A+    •   IM*   i  <w>4»£ft   .-  h»»  i    1  "ThAMfl   i  Afr7ll.7ffhh. 

c  *  fl»>n/.->  i  o»-A+  ■  *ä-a+  i  +*a?  ■  mh  s  >au+  i  ri0»7AA  •■  +^.ft  *  <n 

All  :  II?. Vh->  ■  h'/'M  •  hitll-  ■  töflCV  ■  «NI+  ■  r.'.lY.."|-  i  li'M.A  * 

1.  »•«/]  E  m>,irii  :  $if.  —  ?ä.  hb]  D,  E  ninAh..  —  3.  >n..e]  A,  C  wtffc:  B  om.;  I> 
>n./"E*  «c.  —  ib.  fl«e->]  D  J?'fi>V.  —  3-4.  ante  <nnn  A  «rfrf.  r'M-V,  B,  C,  D,  E  donnent  la 
lecon  adoptee.  —  4.  VTilfcfc»  —  n"\^.1-]  B  vniV»  i  fc.e.fi1-  ■  »je/WA*  i  IIB  >  "VC.e?"  >  mHX. 

t ;  C  vniv»  i  fcjenfc  ■  a-wa  >  •ncpr'  ■■  wrv  ■■  für  :  m'vs.t ;  D,  E  vrmrt-»  >  fcjenfc  >  « 

V/A  :  iniAh.  :  "VC.i"/"  i  Töir-I-  :  fi?°  :  mV5.+.  —  5.  Ml*]  C  vnh ;  E  MIM».  —  ib.  post  MI" 
V  E  add.  mV/.—  ?'£.  o,/]  A  o/u.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  fcfcAKto]  Cil- 
est en  surcharge  dans  E.  —  6.  «n-fir]  B  om.;  post  ro-fifc  E  add.  «ofcje.fi.  —  i'A.  post  H1'V 
B  acW.  nifct  i  «n>fcje.fi.  —  ib.  post  fcAUfc  E  add.  nnufc.  —  7.  h^Ort]  B  <rom>:  E  hr'mi.  — 

ib.  ante  wnci»  B  add.  <d;  un  leger  point  au-dessus  du  m  copulatif  indique  qu'on  doit 
considerer  cette  lettre  comme  biffee. 


fol.  6. 
v"  a. 


PREMIER  MIRACLE 

A  PROPOS  DE  LA  CONCEPTION  DE  JESUS 

1.  Präsentation  de  Marie  au  temple.  —  2.  L'Annonciation.  —  3.  La  conception  de  Jesus 
et  l'epreuve  de  l'eau  de  malediction  que  les  Anciens  d'lsrael  firent  subir  a  Marie. 

1 

Le  Seigneur  choisil  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  doublement 
(vierge  :  en  corps  et  en  esprit).  En  effet,  eile  etait  passee  (de  generation  en 
generation)  dans  les  reins  des  Peres  purs,  jnsqu'ä  ce  qu'elle  naqnit  de  son 
pere  et  de  sa  mere,  (tons  deux)  *  justes  descendants  du  saint  prophete  *  u']  6. 
David,  lils  d'Isai.  Lorsque  Notre-Dame  Marie,  doublement  vierge,  au  doux 
nom,(et)  Generatrice  de  Dien,  eut  grandi,  son  pere  la  presenta  au  temple,  alin 
qu'elle  servit  le  Seigneur.  Elle  demeura  dans  le  Saint  des  saints,  en  grandissant 
avec  l'Esprit-Saint.  Lorsqu'elle  fut  parvenue  au  type  de  femme,  on  la  mit  ä 
Nazareth  de  Galilee. 


v  a. 


578  LES  MIB.ACLES  DE  JESUS.  [28] 


mh'ru  ••  fciin  ■■  hah\.hii<h,i:  ■  Mtu:h,/\  •■  »»Ahh  «  h  w.v-  ■■  «v.rtf-  ■•  A.+  •■ 

«•»AMI'"!*  ••  (DWI.U-fi  :  M  :  IWV-*"M*  »  aa^CX\Faa'  •  A«»AWfl->  i  «»Ml  i  #«•  i 

I1ipV£  i  lMfflfl+  i  7.H.  i  ,P."I"|:  •■  AATYJbA  i  JTYlA  ■  JiA.hlJ-  i  <n»AWfl'l*  ■'  <D£ 

Ü.A"  :    rh-C  ■■  *W  I   fllA/-  i    ^.JP*«/'  l    «MAC  :    'W  I  UV.  I  f.'Md.'l'  :  (Dh'filU-  * 

fol.6,     hon  :  Ji.jl"/  i  -fcjMfr  *  CD*^  :  l-flCfeA  i     Nl  i  frftlMHl  i  frjWfl-  «  £-1«7A  i 

Wncpr  ••  HA.e.ft  ■  mc-i  ■•  WW^-f-  •  °/Al»0  *  m*ao  -.  4\c."7.'/  ■  W  ■  -I -£h?-  » 
fl»jp.n»A  i  rtAir  i  Ali.  s  ?i*7iiXirh,t:  i  j»°AA.h«  •■  n-c:»i'i-  •■  hii:  ■  h-T-h^fi*  ■ 

fflfK-h  i  <P<J.  i  hC/^H,  *  WH  :  H.J'P  I  ÖiA*  i  Ah,AAll>T  ■  WMl'TO.y  ■ 
Jlr/n  :    UA'P  i    1A?-  I   APvh'M  i    aoT9°$  *    IPfllrt  «   Ä'Jlf«?^-  :   NkTtttöft  ■  * 

jp.-ft-l- :  jp.-"j"ia •  n^cyr  ■  tw»+  i  «vr *  «■MTrH:  i  -in,  •  .e-h-».  ■  nh«»  ■ 

2.  oi»4Mi4-]  A,  B,  C,  D  no«?*.  —  iä.  post  vi  E  «öW.  A.+.  —  ib.  <n»",o.i/'<>»-J  A,  E  "MCI 
ir«»-.  —  #.  n»nn]  E  om.  <n.  —  4.  nrj.e.<:  i  >n  ■  »7£  •■  fitAfr]  15  w«.  —  ib.  n>viifu]  E  om. 
m.  —  5.  n«»]  H  hi\o».  —  ib.  post  7-nch.A  E  add.  «»Ahli.  —  5-6.  •>£•!!*  —  IM£-fi]  B  '>jtn*  i 

«».oia*  !  ne"V»:.f!'"  :  »'MLt  '  hvw*  •■  mi\<\Ri\-  C  'l'.tvn>  ■  r'iia  •■  «"ic.yr*  >  nijefi;  l>  '>.e.M-  > 

■-icyr  .  £-y-7A  i  IHlAh.  :•:  flOÄril ;  E  frjtJlfr  :  .e-->°JA  i  flYlAh.  s  "7C.r?°  :  (M.e.fl.  —  6.  W'VTY./J 
C  MTWI-  s/c-  —  7.  f/°flA.li.]  mot  en  surcharge  dans  B.  —  8.  post  Ah.A<in>T  B,  C,  D,  E  add. 
Mt.  —  9.  nullit]  E  u\emn.  —  i"4.  post  h"tti<f;i-  C,  D  «t/rf.  fflhni-'Völi.»-.  —  9-10.  tjtn*  - 

-TAlTl]   D  '>.P.n-1-  :  a,lC.f9"  :  .0"»A  '  HVlAJb  :  TÖ?"-|-. 


In 


Alors  le  Seigneur  ordonna  a  lange  Gabriel  qu'il   avait  choisi  et.  etabli 

archange  —  ä  l'origine  il  etait  au  dernier  '  des  degres  des  anges;  (mais)  lors- 

qu'il  se  fut  tenu  dans  une  helle  obeissance,  ä  l'epoque  de  la  chute  de  Sätnail 

avec  ses  anges,  (le  Seigneur  l'institua  archange)  —  et  lui  dit  :  «   Va  vers  la 

lille  de  Joachim  qui  hahite  ä  la  ville  de  Nasareth  et  annonce-lui  -  quo  je  Tai 

'  toi.  6,    choisie.  »  *  Gabriel  alla  vers   Notre-Dame  la  Sainte  Yierqe  Marie,  douhlement 
v*  b.  .  . 

(vierge),  le  sixieme  mois  (de  Ten')  de  la  creation  du  monde.  11  se  tint  devant 
eile  (en  un  endroit)  oü  (eile  pouvait)  le  voir  et  il  lui  dit  :  Salul  ä  toi !  Le  Seigneur 
esl  aree  toi.  Tu  es  benie  entref  les  femmes  et  le  fruit  de  ton  sein  est  beni  '.  De  plus 
il  lui  annonca  la  conception  d' Elisabeth,  sa  parente5,  (lui  disant)  qu'elle  devaii 
enfanter  Jean-Baptiste.  Grand  fut  l'etonnement  de  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge 
Marie,   douhlement    (vierge  et)   au   doux  nom.  Alors  eile  dit  :   Qu'il  me  soil 

1.  M.  ä  m.  :  ä  la  /in.  —  2.  Le  verbe  h-fW.  n,  1  signifie  :  rejouir  par  une  heureuse 
nouvelle.  —  3.  On  peut  traduirc  aussi  par  le  comparatif  :  plus  que.  —  4.  Luc,  i,  28. 
—  5.  M.  ä  m.  :  de  ses  parenls. 


10 


lul. 

i"  a. 


r29]  PREMIER  MIRACLE.  579 

■7-n.A5;  •■  iu.+?.  i  hi\\.h-n<h.i:  •■•■■  on*«»»£m  ■■  i-ach,&  ■■  h9°^tt,Y  ■  to-tti-  •■  *i 

OHIO-  i  iW.e/'  :•=  mh -W  '  J'.Al/*  i  hC"/  i  AfcTllM-V  '  +Ä-/I-1-  ■■  frVIA  i 
t\e0li:y9°  ••  T*y+  !  fl*"  ■•  h9"h«°  •■  tl9°0m1'  »  ti^ao  :  7-dCJbA  «  «»AM)  • 
llÄ/Jl»-  :     A«»'}<Ol  i  *^.ft    := 


flirtiM  i  H.V  i  ö>A;i-  i  <»*AJ'  i  tf-A-  •  TWC?«"»-  :  Khhi-h.fi  i  h«»  i  JW1 
A  '  "VCJPy"  ■■  WA-I*  s  h,Sf^9°  ■  0'ifl'l-  ■■■■  mW,.  ■■  H*H*  '  AilUV'/.'IJ'o»-  •■  tO'l'U 
rfi*  :  JlUVl-  ■  HKHr  i  TJ1*  i  H.V  i  HflJMi  i  -W.!/*«0-  #  fl'O  i  Hßfl.  i  fcJPfcU' 
00.  .  -1-rt'f-i*-  i  "7f  i  HA4-  i  nOrliCY.  i  lihCftP-  ••  hllijHMhC  •■  Ao»-A,  ■■  in 
<•  ■■  ?«A«»  i  WA- 1  nhA.'l- 1  mioo«D-ih :  hy°£«fe*  i  htithh  ••  .ert-l-.f.«P  •  hsr*a»- 
7,-j:  .■  "Y.e, .-  m,e,-1-n+ö>-  ••  hC*f  ■•  fl>j?.>4»ö  >  m-H-V^A  ••  AtV/  * 

1.  vr'in.v]  Cw-Wii*.  —  1-2.  "Vöctu-]  B,  C,  B,  E  oo"iCii>-.  —  2-3.  *jtM —  -rfliri]  B  * 
£ft>  :  »jfWA*  :  ng"7C^»°  '  Trty-t ;  C  +£«*  ■■  RVIA  >  «ICW  ■■  Tö*°t ;  I)  *£■«*  >  "VC.fV"  i 
Ä-V"'A  i  \\Wi\h.  ■■  V69°T.  —  '*■  nx;n>]  A,  B  «dx.ju-;  C,  I),  E  donnent  la  legon  adoptee.  - 
5.  ö-/ft.J-]  E  ö"/0.  —  ib.  tf-rt-]  E  oiu.  —  6.  a>M-  •■  h.ykr'']  K  om.  —  ib.  myi<.  •.  m+  =  rt>iuv 
•tifö»-]  A  <D^ri  i  M"0-  •■  liVI-  i  »iDV-ti/'t"".  -  7.  H.T]  C,  D  +A.  —  ib.  ii.ru]  mot  place 
apres  Vfil-.e.  dans  B.  -  8.  V}H.MI<h.C]  B  om.;  C,  D  >."7iO>  i  V/tl.MIrfu:.  —8-9.  i-n*.] 
E  .e°/n<.  :  VC.  —  9.  tf-rt-]  B,  1»  tri.  #.  ■tir.rt.*  =  nn«»a»>]  E  mi<n>a>*  i  -il>irt.1-.  —  9-10.  >,?» 
«»•>•+]  C,  1>,  E  >,y"irv*.  —  10.  iD.RVil+ffl-]  A,  B,  C,  I>  om.  <n. 


faii  comme  In    ine  (l')as   dit,   sur   la    volonte   du   Seit/nein-'!   Gabriel   retourna 
d'aupres  d'elle    k  son    degre,    aux  cieux.  Le   sein  de   Notre-Dame   la    Sainte 
V.ierge    Marie,    doublement    (vierge    et)    au    doux    nom,    se    mit    ä    grossir, 
depuis  qu'ellr  eut  entendu  la  sakitation  de  Tange  Gabriel,  par  la  gräce  *  de   *  foi. 
l'Esprit-Saint. 


La  nouvelle  de  sa  conception  se  repandit  dans  tout  le  peuple2  d' Israel  . 
(on  disait)  que  la  Vierge  Marie,  ülle  de  Joachim,  etait  enceinte.  (Les  Israelites) 
raconterent  cela  ä  leurs  pretres.  Les  pretres  discuterent  sur  cette  nouvelle  qui 
etait  parvenue  vers  eux.  11  y  en  eut  parmi  eux  qui  dirent  :  «  Ou'elle  boive  de 
l'eau  de  malediction3  au  bassin  que  le  Seigneur  a  fait  voirä  Motse,  son  servi- 
teur!  En  effet,  k  toute  femme  qui  aura  fornique  parmi  les  enfants  d1  Israel  on 
fera  boire  de  cette  eau.  Son  ventre  s'ouvrira  et  se  fendra  et  eile  perira 
aussitöt.  » 

1.  Luc,  i,  38.  —  2.  M.  ä  m.  :  la  societe.  —  3.  M.  ä  m.  :  correction.  (Application  de 
la'loi  mosai'que  sur  la  Jalousie.  Nombr..  v,  11-31). 


r  li 


580  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [30] 

mhir?xhP  ■  IXitt  ■  £*+  ■•  hfl<Mi,A  '  APrt.V  ■  h"iai  -.  h(\''/  ■  KhTllh'l-'i  • 
$?:t\:l'  -  £-7*7A  •■  W^W  •■  HWl-iOiP  ■  h.JP'/  :•=  (OJMLAJ0  :  h9°KH  •  AT- 
DC'lh  s  «IAI-  i  h-Mi  '  1C9V  ■•  h""  i  •Tr*«"?  i  n*Ä"»*V  i  hJ»°*  i  *">i-  i  0'Jrt 
*■!•  :  «O/hl  ;)■  :  Mi«»  i  fcl."  !  Ä">*7AVy  *  flHMiri  :  rt»o»-  i  P-A.¥  ■•  flMÄWi  i 
VII  i  aTHMV  •■  fcÄ-fl*  ■■  JW7A  i  WVCfr  ■■  MH  ■  J&ntu  •■  mpMMi  ■•  WM 
■llhV  i  hfl""  i  ^.4Y-  i  T+  i  <D?.n>4  "  hfll£+fc  i  hdiA*  ••  JB.Ü-1  i  h9°i  ■  «" 
V-  i  0*Ah.  •  OfU.'i(DVm  :  ödV-  ••  a>'h-U  •■  \\ht\6M\Xi.  *  fl»H,Vfl>-f-  s  AO,'/  «  7.A»»  » 
KA*M«K.  i  £*+  ■  fcf)4-h.A  i  IM?  :  A'MlObA  :  Ml«»  :    f-V/^  «  flJHhw  :  V 

h«w>  i  '"KUA-  *  «)?,öi>'>'|:A  i  ^A'l'l'-'P  ■■  "7f  ■  HA<f-  ■  M4  i  £<»dh  •  M°ID-M'  i 

l.  «'.nvl]  C,  D,  E  «uivr.  —  2.  *.e.n>  —  nN-'Vcr-'"]  B  *£M-  ■  «djcma*  i  ng-TGfy;  C 
•i'.e.n'i-  s  jtv7A  i  "ii:y9",  D  4\e.ni-  ■  icpf°  ■■  k'y-ia  i  nYiAh».  —  2-3.  a«uc*yi]  b  oak.  a. 
3.  iDAt :  vmi :  «icfr,l  E  "-ii:,v9"  ■■  <»ai-  :  >.>ti.  —  i*.  vmi]  C,  ü  >i^w-yi.  —  //'.  •».<»••>]  A 
*vn>>.  —  #■  >>"">]  E  fcy-in.       4.  im«»]  B,  C,  E  n«».  —  5.  •l-zfö  —  ng*7Cf»"]  B  «>».  ; 

D   4\tfl*    :   "VCey"  i    £-'V'7A    '    flllAh».    —    l'A.    pOSt   .(MW.    B   ÜJöfd.    uJ°;Vinr.    —   7.    «JltTroJir.]    B 

o/w.  nna>%.  —  i'i.  m-VI:]  A,  B  om.;  C,  ü,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  nhnifiiH.] 
B  oot.  II.  —  8.   l>,y";*0  B  >i?°^.  —  0.  rtWllVV/  ■  «VK.fl'"]  B  KhmVn  ■■  '1'ÄfiV  i  iDRVlM-  ■■ 

tyjo-icrr ;  C  n>.-nivv>  ■  *jtn*  ■  wa  ■  ic$9° ;  B  a>.th>iM  i  *jt«>  !  *^cy?°  ■  jpwa  = 
iniA>b.        10.  a>>,vi|]  B  <i»h:Di.  —  ji.  <i>mi»-i,]  A,  B,  C,  E  (DMiK.h.  —  ib.  £*<!•]  B  om.  - 
ib.  <un.>}"«»-]  B  (dii//«df<ii-.  —  10-11.  ini«'>]  A  im«»:  B,  C,  D,  E  donnent  la  le?on  adoptee. 


fol. 
r-  b. 


Les  Anciens  d'Israel*  firent  venir  /osep/i,  freie  du  pere  de  Notre-Dame 
l,i  Sainte  Vierge  Marie,  doublement  (vierge),  ä  la  garde  de  qui  on  l'avait 
confiee.  Ils  lui  dirent  :  «  Amene  Marie,  tafiancee,  fdle  de  tonfrere,  äfin  qu'elle 
confesse  devant  nous  de  qui  eile  a  concu  *  et  (afin  que)  nous  examinions 
comment  est  sa  virginite.  »  Joseph  leur  obeit.  II  vint2  vers  Notre-Dame  la  Sainte 
Vierge  Marie,  doublement  (vierge),  en  pleuraut  et  (en)  gemissant  ä  son  sujet, 
car  il  l'aimait  fort.  II  lui  dit  :  «  Informe-moi,  6  fille  de  .Inda,  de  qui  tu  as 
concu  et  raconte-moi  quel  est  celui  qui  t'a  seduite.  »  Elle  lui  raconta  aussitöt 
(ce  qui  s'etait  passe).  En  eilet,  les  enfants  d' Israel  avaient  meprise  l'action 
selon  laquelle  :'  Gabriel  l'avait  saluee  et  selon  laquelle  il  avait  annonce 
ä  Notre-Dame  Marie. 

(Joseph)  la  prit  par  la  niain  et  la  mena  vers  les  Anciens  d'Israel.  II  leur 
raconta  comme  eile  lui  avait  dit.  Mais  eux  lirent  boire  ä  (Marie)  l'eau  de 
malediction  qui   sortait  de  la  montagne.  Lorsqu'ils  la  lui  eurent  fait  boire, 

1   M.  a  in.: les  Anciens, fils  d Israel.  —2.  M.  ä  m.  :  il arriva.  »-3.M.  ä  m.  -.comment. 


31  PREMIER  MIRACLE.  58J 

y.ni:  ■■■■■  mfla  ■■  hii-tp-v  ■  h-aco  ••  ix  ■  ©KR-aa  ■  \\«°  •■  -ncn  ■■  om'-  ■■  na>c 

•\  ■  %f\l  •■:■  a>Vi  ■  ?.<»M  «  M"'i  •■  hAHiV/  ■  h»»  >  <w-n/.4»  »  H^AJE-Ä1  "  höf."i 
v  ■•  «»Jvnci/  ■  *oWW-  ■■  fcnc  •■  h'rnc/'i  ••  7«  *  m^n  ■  ch&  •■  h?-v?:  ■•  aA  •■  -  im. 

I/Atf).  :  V?  i  ITJ+  i  -1  -MV.  i  0fl.f  i  hrhTttM'i  •  *JWrt"  '  £"»«7A  i  llg«»7C^ 

5  ir*  ••  h?:Yi-  i  CM«»  «  ö»rt7^.  i  ;J-«VI*  ■  MÄf  •  AhTHfc^i  ••  "7CJP5T  i  Tö9°+  • 

M"  ■■:■  mhT'i'  i  «♦■^•'/.,;l"  ■•  «fllM  ••  llflfcA  i   *A  •■  aWl+  ••  "V'VOV  i  Aa-IHa»  i 

"VC.ei»0  i  flirtflrlij"  i  Ahl^Ah  i  M/-h»A  ••  HA«>Ä  i  «Thtlfl  ■■  fl>Ml/.  i  ^JMfc+  i 

ti.hu-  ■■  ajhvi-  ■■  Wi-  ■■  «K- :  iih«»  i  vnn  •■  t\h/..  •■  Vifiso-  ••  **«  * 
Ä"xv  i  •w.ä»d  :  .*a  ■■  >J'/;"i-  ■■  Vif- 1  i#5*-ti» :  cwr-h  s  "v.e'1"  =  fl><a:i>-  *  Art 

io   <w  •■  M\  •■  llJVr/r'l-  :  hlUltf)  '  •l'P.tl'l'  ■  £"»*7A  i  fkf^KLff  ■    VII  i  o»hi  i  HA 

1.  fl»h»jP.A]    I)  WhX.eA-  —  2-3.   tlö»  :  oo-n/JI-   :    HtAif.fi:  >  >ifl.<V'/l]   R   HfVh.f.fi-   :  >iA.e.V(-  :  HOT  : 

u»(i<^'.  —  3.  (D-fit]  I)  »vi.-.  —  #.  ©Micu  —  m]  E  mhiicv  "  tf-n»  ••  ikd-m-  >  .e.-nr.  >  -ncv>  ■  7«. 
—  ib.  ante  £11 G  B  add.  Ch(\ ;  trois  petits  points  au-dessus  de  c>>rt  indiquent  qu'on  doit  con- 
sidörer  ce  dernier  mot  comme  biffe.  — 4.  iiaw.]  A,  C,  L)  (»ao>-.  —  4-5.  4\^M-  >  jev?A  ■■  riN'*V«: 
.py]  B  fr.e.-ni-  =  »£"V7A*  i  wncsr  ■  »Alt  ■■  snti ;  D,  E  +.P.A1- 1  ä-v»a  >  «icpr.  —  5.  ante 
>.£■>'/■  E  add.  ACU-  =  T+  i  m.  —  5-6.  A>i"Hi>i1V  —  «»>,?»■/■]  B  a>i"/ii>»VV  =  4'.e.n>  i  rD.e;V°/A-l-  :  (lij 
"VC.l'1»"   :  WAS.!-   :   h5""AH   i    mM"> ;   C,   D  A7i"/ni>i»  ■  4-.P.-fl-V  i  .0*?A    •a1C!l90  i  TÖ5»"|-  :  A?"  i 

fflAs.i- :  hy-AD  :  ©>•?">■;  E  A>i"ni>.1>  ■  *jcn*  ■  .iwm  :  niiAh.  >  "'/c.ey  ■  tö-ti-  >  tir"  ■■  mAS.t  i 
ta*\b  ■■  athr-Y:  —  6.  -Illl-V]  B  il)l;V/.  —  6-7.  AVTHM-}  "  '"U:.t9"l  B  A>i'V)l>t»  i  -I-.p.AV  i  <n.e.-V 
•7A>  i  nN»7C.f5»"  •■  mVJA-  :  h»"^Yi;  C,  1>  KhrrHWft  ■■  '7'ÄAl-  '  AT'IA  •■  "7C^?";  E  AJ^/lir.^-V  ■ 
*£fi*  i  ä"V7A  i  im  Ah.  :  -icyr'.  —  7.  i.n/-  ä.a]  A  o/«.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adop- 
tee.  —  ib.  ante  HWiWK  E  add.  A.  -  iä.  post  aogixi-  B  «rfrf.  AAnill.  —  9.  OiRVi  —  «><f. 
CU-]  E  CfcPYl  i  "V.f-Y-  i  >."/H.h  >  CTkPYl  i  °V^V  i  mACO-.  —  10.  An]  C  0/W.  —^  IÄ.  ÄTHÄW  —  IIb"'/ 
C^y]  B  ÄTH^iM  :  -icyr'    I>  ob».  IIN. 


son  visage  brilla  et  resplendit '  commr  la  lumiere  du  soleil  du  mois  de  Nisan. 
II  sortait  de  ses  vetements  comme  des  eclairs  qui  arrachaient  les  yeux. 
(Les  eclairs)  brillaient  *  sur  la  moutagne,  (venant)  de  la  lumiere  du  visage  *  fol.  7, 
(de  Marie).  Lorsque  les  Juifs  qui  se  trouvaient  lä  eurent  vu  ce  grand  miracle, 
(opere)  par  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  doublement  (vierge),  ils  s'in- 
clinerent  et  se  prosternerent  aux  pieds  de  Notre-Dame  Marie,  au  doux  nom. 
Des  foules  nombreuses  crurent  ä  la  coneeption  du  Verbe  dans  le  sein  de  Notre- 
Dame  Marie  et  glorifierent  le  Dieu  ({'Israel  qui  avait  visite  son  peuple  et 
avait  fait  son  salut  de  la  maison  de  David,  son  serviteur,  comme  il  avait 
dit  par  la  bouche  de  ses  prophetes  saints. 

Alors  fut  aecomplie  la  parole  du  prophete  David  qui  dit  :  Les  eaux  te 
rirent  et  eurent  peur1.  En  eilet,  lorsque  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie, 
doublement  (vierge),  fut  parvenue  ä  l'endroit  (de  l'eau)  de  malediction,  il 

1.  M.  ä  m.  :  emit  de  la  lumiere  et  de  la  splendeur.  —  2.  Ps.  lxxvi,  17. 


v"a. 


fol.  7, 
v°b. 


582  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [32] 

«f.  :  awh  ■  hTi.0-  -•  .-»'A  '  Otts-  :  htih  •  y*iW-  •■  W-A"««"  «  h?.o-?:  i  XA  ••  «M 

0).  :  DP  i  JWV  ••  fWB  ■■  ö»*?i'l-"   ■■  .",'A  =i:  IDIftt  s  'l'^"?.  :  "th^C  ■'  II  ! 'KTtfht 

V  :  4».e.-n"f  i  K'}"/A  ■  He  ■  "VCjPir  '  fori  ■  t\9a  •■  All  ■■  OiM-  ■  A'"\e."71tf  « 
Uh'ittfi  •  9ftL*ia*  t  «VW-w  :  £"i1MV  •<•■  ttliW.  ■  aottoG  •  hlH.M  ■■  (Dh9° 
IM  i  mi'»?y\n  •  Mhti  '•  InCM-tt  -.  httt  •■  Od"  ■  at-til*  •  a1"i0'.'  •  AVIUM- 

>  :  «?t:(P</°  :  'FÖ9°'l'  ••  tl9°  •:•■ 

h^M»  :  f,<F>  :  hh^MM  •■  Ä.PA-A  i  fiCA* A  ■■  mMÄ'i:  ■  uY.hl-  •■  K/'h  ••  A 
AA  •■  "MlCh  •  r«A£  •■  'P*Th.e;  i  ö>M1m>-  :  l/^hJuA  *  ö)?iO'»-  :  . . .  A°/Aot  •  °/A 

1.  00..R]  B  o/«.  —  li.  tf-A-o»-]  B  om.  —  1-2.  >,A  —  Uf]  B  o/«.  —  ib.  UAffl.]  A,  I)  uAo>.  - 

2.    £i»"rt    I  «»-VI:    :  .-J-A]    ü  ID-^-U    :  ,^9"0    :    *A.  —  *'£.  pOSt  IDinU  E  aoW.   (B-Vt.  —  l£.  4"^"?.]  (' 

+-*jtr.  —  2-3.  h  vw***]  B  m-nm-  i  vniv».  —  3.  *#n*  —  für]  B  <ncfy  »mvw  ■  wim. 

—  z7».  post  j^->*7A  C,  D,  E  add.  idw.i-  -.  WNi  (D  om.  ne).  —  ib.  ante  An  C,  D  add.  m.  - 

4.  iiviii]  E  in-nc.  —  z*.  «»wie]  D  o»m..  —  5-6.  axtiiv»      ns^*]  B,  C,  D,  E  Avni7»*>  -• 

4»£-fl->  :  .0"'A  :  lle07r.^l'"  :  «B^-'i.t  !  hr'Vil  (ante  «»A-W  :  Will  C,  E  <7</(lf.  Töy°t  :  n?°;  D  w«. 

,iy).  —  7_9.  Voici  les  benedictions  des  einq  mss.  :  B  h'VO-ao  -.  fiy"  :  >i"7H.>,f  :  h.fft-fi  i 
lir.fiFfi  =  flÄYit  '  «.''Vi  '  PVA-  •  V'nA  i  711CH  =...  A^Ao»  :  ",t\9"  =  h«T.V  :=:  0  siun'e  de  nom, 
mon  Seigneur  Jesus-Christ,  que  la  benediction  de  ta  grdce  soit  avec  ton  serviteur...  pottr 
les  siecles  des  siecles!  Amen.  Dans  le  ms.  f.p\h  etait  primitivement  ecrit  au  Heu  de  Ä.vti. 
Nos  points  de  Suspension  indiquent  l'espace  blanc  laisse  dans  le  ms.  pour  l'inserlion 
ulterieure  d'un  nom  propre  :  le  nom  du  possesseur.  C  "tvfr  ■■  mr\1,iU  i  a>,°/ii.>.>  :  h.pft-n  i 
ticn-fn  !  VDA-  «  '/°fiA  :  7-fK.  :  "IVt\  ■■  /"1A.  >  A"/Aö»  i  ••tiw"  ■■  h"V'i  -V-  Que  In  clemence  et  la 
misericorde  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  soient  avec  son  serviteur  Schdhla-Scheld.se 
[Clemence  de  la  Trinite]  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  D  "ivt\-  ■■  wt"foCU  ■■  AV7H.M  ■ 

<nonp.;li.>  :  h.VA-n  i  1H:fl*fl  '  f»A-  ■■  '/"t\t\  :  ■»TV**»  i  S'/M-  :  A"iA«n>  :  <^A?°  :  h-'fV  :•:  Que  la  cle- 
mence et  la  misericorde  de  Notre-Seigneur  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ  soient  avec 
notre  roi  David  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  du  roi  David  n'est  pas  primitif : 
j?«e}-,  David,  a  ete  ajoute  sur  un  grattage.  Comme  le  mot  ■V7-/w5',  notre  roi,  est  primitif, 
on  peut  inierer  que  ce  ms.  a  ete  la  propriete  d'un  roi  precedent.  E  hfO-oo  .•  Air  :  -h'tnM  ■■ 

h.VA-fl    i    HCA-FA    i    n^Ylt    '  X.'Ml   :    WA-  ■■  5TAA   ■   TÜCM    ■■  Oflt  ■    I.VCIA   '   t\"it\u»  ■.  ",M"   ■  >."%■>  :•: 

soitit  de  lä  '  une  parole  si  grande  que  tous  les  Juifs  qui  se  trouverenl 
lä  furent  epouvantes  par  le  bruit  de  cette  parole.  Ce  fut  le  premier  miracle 

fol.  7,    de  *  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  doublement  (vierge  et)  au  doux  nom. 

vb'  lorsqu'elle  eut  concu  Notre-Sauveur,  sans  que  lut  ouvert  le  sceau  de  sa 
vir"'inite.  (Ce  fut)  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ 
qui  fit  ce  2  prodige,  tändis  qu'il  se  trouvait  dans  le  sein  de  Notre-Dame  Marie, 
au  doux  nom. 

Rends  doux,  6  mon  Seigneur  Jesus-Christ,  le  nom  de  ton  serviteur  Walda- 
Wähed  et  fais  habiter  la  benediction  de  ta  gräce  sur  (lni,  sur)  son  pere 
Za-Mikä'il  et  saniere...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1.  \1.  ä  m.  :  de  lui.  —  2.  M.  a  m.  :  son. 


[33]  DEUXIEME  MIRACLE.  583 

llh/.  :  A£*  i  AhaHI.M  ■•  fl»K9°A*li  ■•  ann»£-*W.V  •  Ä«efrfl  ••  JflCfltfft  =•:= 
ll/.llJ-  ■•  'A.'Ui-  •  l'l/A-  :  '/*AA  •■  in',-  ■  <»A£  «  «PAß*  •  wJ1!«'»-  ••  «»AI-  :  im: 
h.i\   ■  AIA"»  ■  *JA1>0  «  h'7/J  * 

1 

a>fli\  i  (lttv/i  i  7.H.  i  AR*  :  Afclltfri  i  «DÄy-Ahi  i  id«»JMö  !  A.ffr/1  ■■ 

0  suave  de  nom,  mon  Seigneur  Jesus-C  'hrist,  que  la  benediction  de  la  grdce  soit  avec  ton 
serviteur  Habta-Giyorgis  (Don  de  Georges]  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les 
benedictions  se  groupent  ainsi  :  dune  part,  A  (forme  allongee),  B,  E  (formes  abregees); 
d'autre  part,  C,  I). 

1.  ante  "WM,  B  add.  nn«n>  •■  Ml  s  mmAR  »  mao-'i^ti  :  'l'-'i-rt  =  $h9"Va  •■•■  Au  nom  du  J'ere,  du 
Fils  et  du  Saint-Esprit,  un  seulDieu;  C  add.  ii;  I)  add.  tivA  >  ü;  E  (ayant  H.V  au  lieu 
de  tw«',)  add.  '/"bt-v  •■  k.  —  2-3.  Voici  les  benedictions  des  autres  mss.  :  B  nni-f*  :  jv?u>  i 
WA-  :  ?"rtrt  :  'iW:<-  =...  A"iA<»>  :  ",H9"  i  Ji^iT-  :•:  @«e  /<'  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  son 
eher  ...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Nos  points  de  Suspension  indiquent  l'espace 
blanc  laissö  dans  le  ms.  pour  le  nom  propre.  C  BHat  :  fipth  =  niA-  ■■  v"fiA  :  7-fl<.  :  "/DA  i 
/»"Art.  :  A"iA<">  i  "ilW"  :  h«"/."/  :•:  Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  son  serviteur 
Schdhla-Scheldse  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  D  üCuV  •■  npth  :  vut\-  •■  ?°rtA  ••  "ii-f*"i-. 
V&  ■■  A"/A«n»  :  "il\9"  ••  h"%"i  $  Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  notre  roi  David 
pour  les  siecles  des  siecles ! .  1  men .  E  üi.W  ■  XpO"  ■■  WA-  i  9"iu\  i  711*.  ■•  Mit  i  lfG1.il  >  A^Ao«  ■ 
"it\9°  ■■  haVi  ■■■■  Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  son  servilem-  Habta-Giyorgis 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 


DEUXIEME  MIRACLE 

A  PROPOS  DE  LA  VIRGINITE  DE  MARIE 

1.  La  naissance  de  Jesus.  —  2.  La  sage-femme  Salome,  en  voulant  verifier  la  vireinite 
de  Marie,  voit  sa  main  entierement  dessechee.  —  3.  Marie  obtient  la  guerison,  en 
mettant  la  main  de  Salome  sur  le  Corps  de  Jesus.  —  4.  Jesus  declare  que  sa  Mere 
est  bien  la  Vierge  predite  par  Isafe. 

Memoire  de  la  Nätivite  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur 
Jesus-Christ. 

Que  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur  Walda-Wähed 
et  saniere  Walata-Gabr'il  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1 
Lorsque  fut  arrivee  l'epoque  de  la  naissance  de  Notre- Seigneur j  Notre-Dieu 

PATR.    OR.   —  T.    XII.   —   F.  4.  39 


1"  :i 


584  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [34] 

hCfl-r-ft  i  (»tih  i  -l'Mni  :  ^'/"'Tid  •  *"/C  s  J?V"  •  h»n  •  .fc'l"7»A'l!  «  tfA-  :  £«fe 

t  ■•  7\tl/.h,/\  ■      nrlnrh.rTon-  *  flJflJ,  :  f-fl.V  :  JM-fl.  »  £:"■<?■/  :  AkTHhlV  •  4'£' 

A'l'  :  .e.'J0/A  •  ngfl7Cj?0o  •  hWlM.'l'  •■  U1AA  ■  0)-M-  •  ILf'  •  AW  ■  in/.  :  >', 
</.,;l*  ■■  ho»  •■  £ÄVh«P  ■  t\T  -•  ir/iA  •  "IC.VT  ■■  wA|-  :  fc'W»  :  Ml-u-  ■  fcA«»>  i  h'J" 

m:h  ■  Wi-  :  a>hu  ••;:  m\K,u  •  ATrfiifc-ih}  :  4»ä-ji-1-  s  £">«7A  •  ne«vc 

?9°  ■■  7.tf.  i  ö»A.J*-;J-  :  *i7l/  •  WAö);l'  •  W?*  $  öi/W-rtl*  '  V'fl.V-  *  htth;t'  '  Of 
M-  •■  n»+  ••  AW  ■■:■  flJOh'1-  -■  KTHh^i  ■  1C?9°  ■■  flWl+  :  nM'  *  flUlÄVh  i  rt 
A/-  ■■  (DA.P-:i-  s  rufliA«'.-'!"  •■  HUP  ■■  (DAR  •■  HJ1WV-  ••  ao?;'Yi  •  °/M"  ••  h»»  ■■  JV><*. 

xr  i  .«»'A  i  jn..«'.  i  Hjin,  •  mhn±\  ••  n.+  ••  mt  -•  r.p.v.  ■  h.¥<s.;t-  -■  vi-iv/i 

'/:  »  MW*  ■■  .e-ll-^J  i  hfl«»  i  V/'Jlh.  i  .l'-fllö?»  :  •JT-/"  i  TA'IJir<n»-  :  Ah/l<i- 
?hA  :■:  «WA"  i  ONH"  •■  UM'  i  IJfl»A&l*  i  flWl/."!--  i  fc-pllM^  :  fcjtft^  i  ÄTlIA  ■' 

1.  *"/C  >   */7/"]  D  ■>?■/"■  i  'feie,  —  2.  ante  möh  C,  E  add.  a».  —  3.  fli;]  B,  I)  o/ra.  - 
ib.  WVHAfrj"  ('  WVlrt  ««•.  —  4.  .kävIi'i:  i  AT]  B,  C,  ü,  E  .ejUiV  ■■  A«»-.  —  ib.  post  ?"AA 
un  espace  blanc  est  laisse  pour  l'insertion  du  nora  de  "Vcy*",  Marie,  dans  B.  —  j'fi.  Ml-«-] 

C  MM-  Sic.  —  5-6.  AVTHTtf*  —  <nAj»;J-]  B,  C  A>,'7')l>.»  •  «>£-fl:t-  :  .P.--VVA  :  "VCt"/"  :  IM.  ■  Ö>A,^.;I- 

( ante  "Vc^ir  C  arfrf.  nn Ah.) ;  D  AVTH7»¥>  i  °7C^?"  »  LH.  "  mrt./..»- ;  E  öM-  ■■  (on.y.:)-  ■■  rt>i*Vii 
Vft  •■  'l'.enii-  i  £-wa  :  iniA>b  s  -ic.vr\  —  6.  p-ft.«  i  >.n>..)]  B  mr-A.«  » wvn^;  C,  I)  r-&v  -:.: 
wh-nj,.  --  7.  V71IM-V  i  "7<:^'/"]  B  V7')i>i-»  i  •l'.e.nv  >  •>.e.n>  >  sie  £-v"ja  ••  aic^°\  C,  D,  E 
MTOi^y  '  'l'.P.n V  i  ÄVJA  >  niiiA>u  i  "ICW.  —  7-8.  milKvh  :  öAt  ■  mft,^']  E  am.  —  8.  llUi'] 
B,  C,  D,  E  om.  —  9-10.  h.Vl.-^t]  C  h.W.Mit  sie.  —  11.  m-At]  A  um.;  B,  C,  I).  E  (E  «*/. 
<i»-n-/-   :   ib-^-i.-)   donnent  la  legon  adoptee. 


et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ,  un  decret  fui  rendu  '  par  Cesar-Roi,  (prescrivant) 
*  ioi.  8,  que  tous  les  enfants  d'Israel  seraient  denoinbres,  *  chaeun  selon  leur  pays. 
Joseph  le  Charpentier 2 ,  l'epoux  de  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  double- 
raent  (vierge),  partit  de  Nazareth  de  Galilee  pour  Bethleem,  ville  de  David, 
aiin  d'inscrire  soii  nom  avec  Marie,  fdle  du  frere  de  son  pere,  car  il  etait 
de  la  posteritü  de  David.  Arriva  pour  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie, 
doublement  (vierge),  l'epoque  de  son  enfantement,  alors  qu'elle  se  trouvait 
en  chemin.  Joseph  se  häta  de  la  faire  entrer  ä  Bethleem.  Notre-Dame  Marie 
entra  dans  une  grotte.  Le  jour  de  son  enfantement  arriva.  Elle  enfanta  la 
son  Fils  premier-ne,  le  Sauveur  du  monde,  alin  que  füt  aecomplie  la 
parole  du  prophete  qui  dit  :  Quant  ä  toi,  Bethle'em,  terre  d'ßphrata,  tu  n'es 
pas  la  moindre  des  (eitles)  royales3  de  .Inda,  car  c'est  de  toi  que  sortira  le 
lini,    le  Vasteur  d 'Israel * .   11   y   avait   une  petite   creche   dans   la    grotte    oü 

1.  M.  ä  m.  :  sortit.  —  2.  Le  mot  xz-il.  si»'nifie  :  un  onerier  qui  trayaüle  la  pierre  ou 
le  bois.  —  .'!.  M.  ä  m.  :  rois.  —  4.  Matth.,  n.  6  (Mich.,  v,  2). 


10 


1.    AA9-V     :    O-WfC**]     B,     ('.     I),    E    llh»f.'>>    :    A/liTV.    —    2.    «n-fit    >   ?A]    E    flWl**.    — 

ib.  mft«"P-P]  B  o/».  m.  —  ib.  post  h.frt-ftv  B  add.  HR4-.  —  ib.  (\<n>v  ■■  ö»ami]  C  n<n>AMi  sie. 

—  5.  post  AMlIfc*»  B,  C,  D,  E  add.  *£-M-  ■■  .e;V7A  (E  arfd.  *£ft*  :  .0"»A  i  MYiAh.).  — 
6.  inian]  B,  C,  D,  E  Mao.  —  7.  wlcrtvO]  B  mlrcft&jt  sie.  —  8.  o'/rt-1*-]  C  d-zA*.  —  i&.  ,V)lll] 
B,  D,  E  aiiin.   —  9.  ante  fcjF°£"M  B  add.  a>.  —  11.  ua<d->]   B  ow.  —  12.  de]  B,  D  om. 

—  ib.  A"?c^*°]  C,  I)  avtoM->  :  -ir.yr\ 


i    b. 


DEUXIEME  MIRACLE.  585 

(lg   ICpr  ••  IHM"  i  ÄA,9°  «   Jft'/:'|-  ■•  ->A  ■■  «»m-flAA-f-  i  A,V/'J  i  MiRCVt  ■■    •    I  s 


fli/>Afl);|-  i  -IttiA/h  ■  «»IDA^  ■  HA"7  •  AA-"7.  i  ö» 'W.;l'  ••  h'il'  i  ßh-fc  i 
Wl-  i  7.11.  ■■  ilW-  i  AVTlilritt  !  "7CJP'/'  i  in-M'  i  0Mh  •  ml,/-  ■  Arh.^  :•:  flini 
Ah  i  H.V  i  Hho»  i  «iA.P.'I"  «  R-HA  ■■  (MW'  i  finh,9°  i  A?>  i  dftWM  i  fl»A. 

a\j-  ■  /v.hn-1-  ■  ä-?«7A  *  mio$d.:i-  i  aa»w7.  i  <TOfl»A^.'i- 1  mn*  i  J*IC  i 
flj->n,  :  H-fc  »  n?%rt.'l-  :  O'iM-  ■  h9°?.<k't>  •■  fcfj/.Ä.A  ■■  athM'U./.:l-  ■  <W\\\\  • 
vift  ■  .e.u-p,  *  rollt  i  hih-C  i  XCfc?.  i  Ah«»  i  Ä-HA  :  £&■£  :  KfVCM  ■  f»A 
.e.i- .-  ni«7.«D ..  ^ap  ■■  hti"»  •■  vaa  .-  nu*ö7  ••;= 

•1-  i   .P.-J1A    :   ne^C,?'/"  :;:   (D^W   :  ?,£//  :  h<w  ■  ;I"7/'Y"  i  MA  i  A*YC£ 


■  rol.  8, 

v°  a. 


enfanta  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge*  Marie,  doublement  (vierge),  ä  Bethleem.    *foi.  8 
Elle  enveloppa  1'Enfaut  de  langes   et  le  couclia  dans    la  creche.  Elle  l'ap- 
pela  du  noni  de  Jesus,  eorame  l'avait  appele  Fange,  avant  qu'elle  le  congüt. 


II  y  avait  une  sage-femme,  appelee  Salome,  (qui)  passait  par  ce  chemin, 
au  riioment  de  lVntree  de  Notre-Dame  Marie  dans  la  grotte  de  Bethleem.  La 
nouvelle  se  repandit  qu'une  vierge  avait  enfante  ä  Bethleem  im  enfant  et 
qu'äpres  son  enfantement  eile  etait  restee  vierge.  La  sage-femme  Salome 
se  scandalisa  de  cette  parole  et  dit  :  «  Cette  femme  etait  eneeinte  d'un 
enfanl  &' Israel.  Elle  a  outrage  le  peuple  de  la  tribu  de  Judu.  »  Elle  dit  (encore)  : 
«  Que  j'aille  voir  si  eile  est  vierge  (oui)  ou  non,  apres  qu'elle  a  enfante, 
car  c'est  unejeune  tille  par  son  äge!  » 

Alors  Salome  entra  dans  la  grotte  oü  se  trouvait  '  Notre-Dame  la  Sainte    ■  toi.  8, 
Vierge  Marie,    doublement  i vierge).    Elle   leva  sa   main,    afin  de  toucher   le 


fol.  8, 

V"    I). 


fol.  8, 
v'  b. 


186  LES  MIRACLES  DE  JES1  S.  36 

9°  •■  'i^.tvl-  :  h'r?:'W.  ••  am.p.:i'  :•:  atfttt,'/  •  PflA-f-  =  h&Y  ■  fcAh  i  "»Ihr.*  :i: 
«>M>I  *  Vl.V'l-  •■  flV.°/£-  ••■  mm?:*-!-  •.  MH  ■•  (»xc:,h'V  •■  «»"HL  ■■  \"tüM.  ••  >. 
KTllMff  •  /"WA>.  ■■  *fl>A3.*  '  A-nC'/J  :  -l-'/l/AJ'.  «  >."71ft4-  ■  A<">?<i.A  •  «M- 
A  s  I'7»/A>.  ■•  >.«»A-^.-|-  :  h'J"<\Yl  :•=  Ö»hfl>-/"*»'1-  •■  at'lttA  ■■  hltlhfä  ■  «)'.f."A 
■1- :  £'}1A  ■  ne"7Cy/u  ■■  AfcA.  i  i>M,/.-|-  ■  h9°tl  •■  JUVU.  •  AöA,i>-  ■  mi'O'M' 
h.  $  «o-T-IM  ■■  Art»"'/.  ■•  Ä.«»hCVh  ••  a>hM?;W  ••  hh')°t\\\S  •  H-twim  ■  w% 
h.  •■  MÄVlrl-  ■■  fl»n,V|."  :  HMCh-  ■■  H'H'  ■■  <t+Ä"Vh  :  ll'">  ■  .e.JV.e."*  «  'M»f  «  It 
0.+  ••  ^.A.i'..PA  •  Vfl.f-  :  H.ftn,  •  Vi)-  •  Ä-J-7A  «  "lOJA  •  fl»-l-fl»A.e."  :  fl)A£  •  ml- 

M°v-  i  Ar  •  K*°7Wh,A  ■•  unic-vy.«»-  =  fc<7ii.jfn,h.c  .j>°aa.v  *  mvu- « <:hn 

Vi-  :  All.  •■  HIV)/.  •■  h.W?ti  ■•  vn..e.  •  flh'H.Jih.  ■■•■■  hil:  •■  fl>*?»*  «  hlüh-f-i  ■■ 
AMA-1-  s  fflA-S.'t  ■■  ham.h  •  nZb.iJD-P  •■  «»ami-I*  :  oirt-flh  -  (Dtiitinh  ■•  h9° 

Ml.  •  A«»£"1r>/|-  ••  tf-A-  •■  °iM°  •••■  wp.hUJ.  •  AKA.  •  A.-I-  :  «Hl  ■  S*C  «  fflAfrh.  s 

l.  twin"»-]  C,  D  f-nn.  —  2.  post  «Dxchif  B  arfrf.  n-/a.e  ■  .*a.  —2-3.  >.>,"ni>i>f]  Born.  >..  - 
3.  h«o<\.s.-|: ;  ft-ncw]  >.  esten  surcharge  dans  B;  E  hwW.-l-  -HCV'V.  —  4,  V/UV»]  B  hVMi>i1>. 

5.  iiii]  B,  (',  B  om.  —  ib.  rthrt.  :  r'äii+l  B,  E  n>iA.  i  ft./-  ■  y'Wt.  — 5-G.  post  mto*va. 
C,  D,  E  rtrf^.  n*.  —  U.  j,.«»Yk:ii]  A,  C,  I)  ha»w.\v:  B  >,y"ViOi-;  E  donne  la  lo^on  adoptee.  — 
7.  iivi-  :  <f.'l-.e.n]  B  ii<OI\1'.Jk  —  9.  ft'/"]  A  om.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  leton  adoptee.  — 
12.  A«».e.-Ul]  B  ha».e.:Vi.l- .  E  om.  A.  —  z'i.  tf-A-  ■■  ^Ay°]  B,  C,  B,  E  Mr  :  «•£*•/:. 
ib.  A.-I-]  A,  B,  E  A"/:  C,  B  donnent  la  lecon  adoptee.  --  13.  f.ht.i:]  B,  B,  E  .e/M4.e.  — 
ib.  A,-|-  :  •/..-J.ftf]  A,  B,  E  A>  :  '/.;if/:  C,  B  donnent  la  legon  adoptee. 

sein1  de  Marie  (qui  etait  restee)  pure  apres  son  enl'antement.  Aussitöt  sa  main 
se  dessecha  jusqu'ä  son  epaule.  I.a  peur  et  FefTroi  la  saisirent.  Elle  tomba  sur 
sa  face,  cria  et  dit  :  «  Aie  pitie  de  moi,  ö  ma  Maitresse;  aie  pitie  de  moi, 
6  Generalrice  de  la  Lumiere ;  aie  pitie  de  moi.  0  demeure  de  l'Esprit-Saint; 
aie  pitie  de  moi,  ö  Generatrice  de  Dieu.  »  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  dou- 
blement  (vierge),  repondit  et  lui  dit  :  «  Demande  misericorde,  puisque  2  tu  as 
blaspheme  contre  (Dieu)  et  que  tu  t'es  scandalisee.  »  Salome  lui  dit  :  «  Je  n'ai 
pas  teilte  et  je  n'ai  pas  nie  mon  Dieu  qui  s'est  incarne  de  toi,  ö  Pun'. 
Mais  (si)  j'ai  fait  cela,  c'est  que  j'ai  voulu  que  devinl  veridique  pour 
moi  la  prophetie  du  prophete  Isaie  qui  dil  :  Voici  qu'une  Vierge  cotwevra 
et  enfantera  an  Fils;  eile  l'appellera  du  nom*  d' Emmanuel,  ce  qui  signiße  :  le 
Seigneur  avec  nous3.  Voici  qüe  j'ai  Irouve  (accompli)  pour  toi  ce  que  le  pro- 
phete  Isaie  a  dit  ä  ton  sujet.  Tu  es  la  Maitresse  des  l'emmes,  (toi)  la  Genera- 
trice du  Seigneur  en  qui  esperent  les  anges  et  les  bommes  et  qui  s'est 
fait  homme  de  toi  pour  le  salut  du  monde  entier.  Maintenaiit  inteiredr 
pour  moi  aupres  de  ton  Fils  bien-aime  qui  s'est  incarne"  de  toi,  alin  que 
ma  laute  tue  soit  pardonnee.  » 

I .  M.  ä  in. :  le  membre genital.  —  2.  M.  ä  m.  :  de  ce  que.  —  3.  Matth.,  i,  23  (Is.:  vn,  14). 


[37]  DEUXIEME  MIRACLE.  :'s7 


3 

mfliV/  ••  h  "H/'l-  ••  fc-nifclV  :  MJf  ■•  ArtA-'"/.  :  h'ii  ■■  l'MrVV  ■■  (»h'HWJ-  •■ 
A<>A,i>  ••  M'4iC.  ■  fl»Al  ■■■■■  aHVUi'/  ■  ih?-t»'l-  •  "»V'V'I"  ■  h"»  >  »iA?»;i-  *  «»rtn,'i-f-  •■ 
rtA-"7.  •  Afcö/H.?»V  i  Ä.f  frft  i  hCAtffl  i  «»10,  i  JAlHAf  :  cK^Ah.«'  »  fl»««»Ä- 
■W  •  1/fmA.P.h  ■  £fcH,  i  hK«»>Ch«  •■  ho»  •■  h'il'  ■■  o>K*  ■  «»AR  ■■  hlHjMIdb 


flJ^-IWi    i    Al8*}  i  fcf«>  i  «»£11,  i  h«*71  •  u>Ä-|s  :  :ntt.l-  ■  KWtl   ■   >fl,£  i 
HJ».T>'*  :  APWi  ••  'iW  :  fc00  r  VO  !  oo^VÖ-t  •  AK1H.M1A.C  :  *»'#  s  htfi- 

1.  post  vm>.r>  B,  C,  It,  E  add.  ■he.n-r  ••  jenA  :  *"/(:.("/"  (ante  -vnyir  E  add.  nviAfc.). 

—  l'4.  VTHM-»  —  (\<\t\-"ui  E  >..P„V  :  VTOfcW  '  *Äft*  !  .P."/"»A  :  IltiAA,  i  "7C.P?"  >  AflA°"%. 
iä.  OWWI&»-]  A.  I>  mw'iiU.*  \  C,  1),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  2.  Aftft.»-]  15  W„»-;  C,  D, 
E  ^.n,w>.  —  20.  m)'>r]  I»  om.  —  3.  a>.°»h.>.>]  I)  nvviO..  —  #.  ttcn*Ji]  C,  D  o/re.  —  i'i.  mfrii,] 
C  «Djßn,:  E  mfrfWf.  —  z».  >.V7il.>if]  l>  om.  h\  post  HrtlOtf  C  add.  h.frt-fi.  —  3-4.  moo £->•*?] 
B,  (',  ü,  E  om.  —  4.  iilwA.ivm]  B  in|<nA.e.-Yi.  —  ib.  rn-VI:]  E  om.  —  6.  m<Ovli]  B,  C,  I>,  E 
om.  to.  —  ib.  ,1,9V  >  M«-]  B  w.u.  ■■  ArV.  —  i'i.  post  hT»  B,  (',  E  add.  -HV-1-- ;  I)  arfö*. 
•Hl*  posl  tn-vi:.  —  iä.  vn.jß]  C,  I)  o/n.  —  7.  itji.w]  B,  C,  D  tnu»«.  —  i*.  Vir']  A  om.; 
B.  ('.  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


fol.  9, 

r"  a. 


Aussitöt  Notre-Dame  prit  la  main  de  Salome  qui  etait  dessechee  et  la  mit 
sur  son  Fils  bien-aime.  Immediatement  eile  fut  guerie  et  devint  comme 
l'autre  (main).  Salome  glorifia  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  et  dit  :  «  O  nion 
Seigneur,  raon  Dien  et  mon  Sauveur,  (toi)  qui  es  ne  presentement ',  je  sais 
que  tu  es  le  Fils  du  Seigneur  eternel,  toi  au  sujet  de  qui  *  le  prophete  Isaie  *  fol.  o. 
a  prophetise.  » 


L'Enfant  ouvrit  sa  bouche  et  dit  :  «  Elle  est  vraie  la  prophetie  du  prophete 
Isaie  i[iii  n'a  pas  reprimande  le  roi  Ozias,   lorsqu'il  eut  offert  un  sacrifice  au 

1.  L'adverbe  de  temps  .eMi.,  maintenant,  peut  aussi  se  rapporter  au  verbe  hJi«ocii' ; 
d  oü  :  je  sais  maintenant. 


roi.  9, 

r  b. 


Pol.  9, 

1  -  b. 


„ss  LES  M1RACLES  DE  JESUS.  [381 

SfcVi-  •■  M"'A  •■  ot-til-  •■  UViV.ii-  $  w{i{\  ■.  'ihAx  ■•  h*ri.:>v-  ■■  täah'n?  i  -Till.«*-  •• 

"»ami  :  txiu  •■  wru  ■  7\n/- 1  «xiö>-?ii.-  s  Nn'i-  i  jmmp-c :  <r--f:nv < •>*.*  ■■ 
^ynAce  ■  m'i-  *  «»h/Mit" :  hvr^ii-  •■  «»An,y  ■■  hm  ■  j^a^ä.  *  «"v/r 
hp»  ■  -m  ■  »•i->i"7.  i  -1'jn.i:  •■  attiftop  ••  y.-'i-wy.  •■  ahn-  •■  ftHitö*?  •■  hvn 

I:  i  «>£A'I"  i  .P.">0/A  •■  öVC:jP5»"  •  h'ii  ■•  -1£j&tl¥  i  MPW-A-l  i  hlfl*  »  fl»M5+ 
CYi-  i  o»?ii*">  i  h9°W  i  h»n  :  ä£"V?  ■•  AMtF  '  <»A£«fc+  «  fcjP,*tm.fc-f"»D'  •  ("h 
Tl "HM»  •■  A^fiMrA  *  Ml«»  ■  hfr  ■  "»ilnC  ■  A'TiJPA  ■•  h  *aa  .•  «p»h  i  £'fr<n>  ■ 

fl£h+   •  Ä.3U-  •  P«JA-  i  */'AA  •■  7JK-  :  WA?,  i  «PAß"  i  mhfhb  i  ttOhl  : 

«tUhh   •■   ■■■   A"/A«n  :  'JA'/"  :  *»<"//>  S  10 

2.  .e.am-c]  C  jßWH.  —  3.  wn/hr.r]  B  >.y"'i,t.<'..  —  ii.  fflhAHC]  h  est  en  surcharge 
dans  C.  —  3-4.  «n-A/ni?']  B  at-hwr  sie.  —  5.  ante  «>je.-fi->  C,  Ü,  E  add.  "itsüft  (D  «d<i.  '/» 
M-  ■■  m).  —  ib.  post  "Vcyy"  D  a<M.  ffl^Jtt  i  hr"i\i.  —  ib.  J,"/fH]  B,  (',  D,  E  MW  ■  *W 
|0  est  en  surcharge  dans  B).  —  6.  «•>,•>'•)]  B aOtAHV  —  6-7.  <Dwr\-\>'iV-\f\  A ai?,70-M»Trf  *«•*■ 
B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  7.  Al.rA]  E  om.  i\.  —  «6.  >i«n>]  B  }>n«'>.  —  *'ä.  •/»*] 
B,  C  Vb  (B  m»>»,  mais  deux  points,  Tun  au-dessus,  l'autre  au-dessous  de  h,  indiquent 
que  cette  lettre  est  biffee).  —  ib.  £iwn>]  B  .e.xi-9"  >  H$fA-  —  8.  iro-vmcn  >  Vi«»  ■  "PJ*  =  FW  ■■  ft 
•V.fA]  A,  B  orn.;  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee  (C  £•»>?"  sie).  —  (.>-10.  Les  benedictions 
sont  diflerentes  dans  chaque  ms.  B  «Mi"7i>"  i  rt"/Ä;i'V  ■  V/"'/  ■  «•»•nv  <  u»;i7^A  i  A*VA«»  : 
"irtV"  :  Ji«"/."/  :•:  Pareillement  que  nous  soijons  sauves  de  la  perdition  et  de  la  perte  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen.  C  h"7i>-  i  »H  ■■  :">y.l\  ■■  m«>"l'.h  ■■  AVlICYi  i  "lvf\  ■■  A"Aft  i  Jift  ■ 
oo-nv  i  m;'.7"-A  i  n"irto»  =  ["/rti',,  =]  h"*i'V  :•:  Pareillement  donne  puissanee  et  victoire  ä 
ton  sercileur  Schdhla-Scheldse,  [le  sauvant)  de  in  mort  de  la  perdition  et  de  la 
perte  pour  les  siecles  (des  siecles).  Amen.  I»  aHn^u-  ■■  ufl  s  t,e.t\  -.  attn»]\h  •■  l\"iip"i  ■■ 
.'M.'-V  s   M°t   •■  oo-nv  i  idwiT'A  :=:  ft^fto»  i  *WJP  <  h"l'V  :=:  Pareillement  donne  puissanee 

Seigneur.  (Aussi)  moi-memc  j'ai  fait  venir '  la  lepre  sur  les  levres  (dlsa'ic). 
Lorsqu'il  s'est  repenti  de  sa  faute,  j'ai  envoye  vers  lui  un  ange  tenant  une 
pincette  et  portant  avec  cette  pincette  une  pierre  pure  de  la  substance  du  feu, 
(prise  a  l'autel) 2.  11  la  fit  toucher  ses  levres.  Aussitöt  il  fut  purifie  de  sa  lepre. 
(Alors)  je  Tai  renvoye  ä  ses  premieres  propheties  et  je  l'ai  fait  prophetiser 
sur  mtiii  Incarnation  de  la  Sainte  Vierge  Marie,  quo  j'ai  choisie  entre  toutes 
les  feniines,  (que)  j'ai  aimee  et  de  (laquelle)  je  me  suis  incarne,  alin  de  sauver 
Adam  et  ses  enfants  de  leur  peche  et  de  l'esclavage  du  diable.  En  effet,  ce 
n'est  pas  etonnant  pour  le  fort,  s'il  '  a  vaineu  le  fuible;  mais  c'est  etonnant, 
si  le  faible  a  vaineu  le  fort.  » 

Que  la  benediction  de    sa  gräce   soit  avec   son    serviteur    Walda-Wähed 
et  son  pere  Zawga-Mikä'Öl  ...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1.  M.  a  in.  :  j'ai  fait  sortir.  --  12.  M.  a  m.  :  une  offrande  pure  (venant)  de  la 
substance  du  feu.  Le  inot  ■p-cfl'V  designe-t-il  ici  la  pierre  ardente,  prise  ä  l'autel  par 
un  Seraphin,  dont  il  est  question  dans  1s.,  vi,  6-7? 


39  TROISIEME  MIRACLE.  589 

M-hn:  ■  Wim.  i  hlllM  •■  mtm?;W,  ■.  h.V(bh  ■■  Yil'.Mfi  •■  h'iU  ■  U(\-  i 

AP*  * 

(l'fUA-  :  mtirktlA  ■■  £d+fl  >  A7«n<-  s  fl»A&  •  *PA£"  ■  «Dfc«n»-  i  ...  A°/A 
o»  i  'JA«/'  i  V'7.7  :•: 

«»An  i  fl'ro'l-  ■■  AA""7.  i  "»rt»A-«#/l-  i  V7J?  ■  A,1it*'J  i  rtfMif-  i  HM  i  ;M1A  = 

Mf£Hic i nfvv- »ajwi  i  finvh :  An*/ri- :  Ah  :•:  mimii/.  ■  e«?*fnc ■  «"Aoai-  ■• 

e/  victoire  ä  notre  roi  David,  [le  sauvant)  de  la  mort  de  la  perdilion  et  de  la  perle 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  du  roi  David  .<ii.,->  est  ecrit  de  seconde 
main  sur  un  grattage;  im  autre  nom  propre  figurait  primitivement.  E  MOrr  =  x;>i>-  i 
PVA-  ■•  9"M\  s  7-ii<.  :  out  i  7.vr:i.fi  :  rt";Afl»  i  'VAir  i  >>  s  ()«e  /«  benediction  de  sa gräce 
soit  avec  son  serviteur  Habta-Giyorgis  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les  benedic- 
tions  se  groupent  ainsi  :  dune  part,  A,  E:  d'autre  part,  B,  C,  D  (la  benediction  est 
abregee  dans  B). 

1.  R]  B  om.;  ante  r  E  add.  9"ö£V.  —  ib.  j-vm  —  X1H>i>]  C,  D  -lhf"/.o-  ■■  ATi-HlV/. 
—  ib.  <ooi».e.-».>]  B  om.;  ante  ro«i»£-».>  C,  D,  E  add.  mw^t"/.  —  ib.  ante  WH  A  add.  «»; 
B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  1-2.  da»  :  Arv]  B,  C,  D,  E  A»Tr  :  m-v/:.  —  3-4.  a"t 

Vff  —  WV]  B  M"/DA  :  7*W*  :  Vife  :  sie  Vihtn-H  !  A71K.  :  ...  A"/Afl»  i  "lAiT  I  h'l'V  ?  @«e  par  la 

clemence  de  sa  misericorde  il  visite  son  serviteur...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 
Le  verbe  Vitv  (primitivement  fite  sie),  n'ayant  pas  de  sens  ici,  aurait  du  etre  biffe  par 
le  scribe.  Xos  points  de  Suspension  indiquent  l'espace  blanc  qui  a  ete  laisse  dans  le 
ms.  pour  l'insertion  ulterieure  d'un  nom  propre  :  le  nom  du  possesseur.  C  "/da-  :  wv" 
,V./.-  i  PO/V  :  J""firt  :  7-IK.  •■  'VDA  :  r'^ft-  :  A"iA«»  i  "iH9"  ■■  h"%^  ■■■■  Que  sa  clemence  et  sa 
misericorde  soient  avec  son  serviteur  Schdhla-Scheldse  pour  les  siecles  des  siecles! 
Amen.  I)  =  (':  la  difference  porte  seulement  sur  le  nom  propre  de  D  :  "iir*"/  =  *S«e+,  notre 
roi  David;  le  nom  propre  -si.'^  a  ete  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage.  E  if/UA  •■ 
9"ihiU  ■■  Vihmy  ■.  ATIK.  :  out  :  i.vr.i.h  ■■  t\°,t\a»  ■.  «,Air  ■.  vf/  :\:  Que  par  la  clemence  de  sa 
misericorde  il  visite  son  serviteur  Habta-Giyorgis  pour  /es  siecles  des  siecles!  Amen. 
Les  benedictions  se  groupent  ainsi  :  d'une  part,  A,  B,  E  (B,  E  different  un  peu  de  A); 
d'autre  part,  C,  D.  —  4.  >,«%■>]  A  om.;  ß,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  6.  fifl/li] 
B  om.  —  ib.  ante  MIWIU  C,  D,  E  add.  hn fiHmr.y  ■■  ti.<.il,A  :  AiKh-V  i  Ati  *  0  [toi]  que 
portent  les  Cherubins,  gloire  ä  toi!  B  =  A:  C,  D,  E  sont  identiques.  —  ib.  <m-viliv] 
dittologie  dans  C.  —  ib.  «toaöa-/-  i  A°7^>]  C  nn"*/,i'r. 


TROISIEME  MIRACLE 
LA  SAGE-FEMME  SALOME  C.LORIFIE  JESUS 

Troisieme  miracle  qu'a  fait  Notre-Seigneur  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ, 
alors  qu'il  etait  enfant. 

Oue  par  sa  clemence  et  par  sa  misericorde  il  garde  son  serviteur  Walda- 
Wähed  et  sa  mere  ...  pour  les  siocles  des  siecles!  Amen. 

Lorsque  la  sage-femnie  Salome  eut  entendu  les  paroles  de  l'Enfant,  eile 
le  glorilia,  en  disant  :  «  0  (toi)  qui  es  assis  a  la  droite  du  Pere   glorieux, 


590  I.KS  MIRACLES  DE  JESUS.  40 

rt"7.e'|-  ••  aum\\\'p.  :  nwn-lvVI-  «  9°&C  •  tltiih'l-  '•  Ah   •■••   hflwVl  ■  AChrt-  : 
hff»  •  f.'fUA   ■  til-ttC-tO'  ■■  m'ir'h  •■  P3?  ■  "ifllvl'  •  WhrnYt  •■  /hVV'l-  :  «»«*- 
9XV.  ••  £.fl*Ml  ■■  a>-M-  ■■  7A  ■  tl'ttih'l-  ■  Ah  *  MJlV»Afl  •  Sr/.A-I:  i  A'W  >  «» 
"öl.  9,     </•£■/.  :  fII-|-.*#.A«J»"-  •■    VV  ■  «»'#ril-n«in  »  II*/'/0  ■'  *  tPttibrl'  ■  Ah  « 

MfA.fr/iA4>  ■•  im-mr'*  ••  mHÄ.^ÄAjP'  -•  -ncw-  •■  fl'Hfc.f.ftyrr  s  -^.a-  •■ 

A-nr/rl-  i  Ah  -i:  YMphPC  i  ^A*"'-  ■  Ai/A-  •■  TTY."!-  •■  HjPfYH:fc.  •  m\ihjt\\' 
CK  •■  fi-fWrl-  ••  Ah  :•:  fcHl-rtnfch  s  IK.*»'£h  ■  flH-rtmch  ■  W'i  •  T-nv/^h  : 
n/"^v.-lh  ■  fHMr'i-  •■  Ah  *  fcOM  i  dfl£  ■■  «oh-ni:  ■•  iHiifrih  ■•  Ah  *  fciif.£A-  » 

l.  ii«»-'>-;irl]  B  ("».  ii.  2.  ante  vmic-i:»-  E  arfrf.  a.  —  ib.  post  Aw*  A  add.  n-ttihH-  > 
Ah :  ces  deux  derniers  mots  ne  figurent  pas  dans  B,  C,  D,  E  qui  donnent  la  legem  adoptee. 
—  3.  post  -JA  B,  C,  D,  E  add.   VA-fc-V.  —  3-5.  Mi.e.o»AA  —  Mfh.MiA*]  B  Vhf°Va  •■  A"7.e.  ■■  <" 

?".tC  i  H>>A'/--  :     '°9   '  fl»Wn-|l»1ll  :  Hilf  ■   AIMi-7-  i  All  I  Mlh.P;VA«>  |  C,   1),  E  MI.C.«"Ad  :  Vl'iA»):  i 

(\-iyi-  -.  mr'Ki  i  AiUiii-  :  Ah  :!••  MV"™  i  A"7.e->  :  ibV".?c  i  ii1->A'/--  i  •',"?  i  (E  add.  nAr.)  i  <n 
>nwi<'in  i  "UVV"  •■  A-il/h-V  :  Ah  :•■•  0  (toi)  qui  remplis  de  ta  puissance  les  cieux  et  la  terre, 
gloire  ä  toi!  0  Dien  des  cieux  et  de  la  terre,  (toi)  qui  comptes  le  sable  (E  add.  de  la 
mer)  et  les  gouttes  de  la  pluie,  gloire  ä  toi!  A  et  B  unissent  en  une  seule  proposition  deux 
glorifications  distinetes  par  un  moyen  different  :  A,  en  omettant  le  commencement  de  la 
seconde  glorification;  B.  en  omettant  celui  de  la  premiere.  La  distinetion  des  deux 
glorifications  est  tres  nette  dans  C,  D,  E.  —  5.  awh.jW.Ay0]  A,  B,  C,  D  om.  H  (A  fOh.fiM° 
sie);  E  donne  la  legon  adoplee.  — ib.  »mih..ß.p.h:r]  B,  C,  I)  om.  11.  —  ib.  v.e.A']  B  om.  - 
6-7.  htt:>-M"C  —  Mi-|-A'l>iti]  cette  glorification  figure  quelques  lignes  plus  bas  dans  B.  — 
6.  >-a*«o-]  C  -vA+*«n»«  sie.  —  6-7.  fl>in...enir.h.]  C  om.  ii.  —  7-8.  MttAQMi  H/,Mv*v.Vh] 
B,  C,  D.  E  MHAWi  :  llif..'/--1;.  «  m|i»'fiv.  :  ^r"i  ■  Vaw.-i.ib  ■■  )i()r39"£l:  (E  porte  Mi/AIWh.  laute 
evidente  de  copiste,  au  lieu  de  MH-n-flh).  --  8.  >.0öA]  A  MIAA:  B,  l>  j.H'VA.  —  ib.  ante 
hHfig.lt  B  add.  la  glorification  on.ise  quelques  lignes  plus  haut  :  h»:ih-/"i:  •■  •V-.A-Pu»-  i 
Atf-A- :  wr/.*  ■■  nyhic.K  ■■  muh.fhii:K  >  nn,h"i-  :  Mi. 


gloire  ätoi!  0  (toi)  qui  as  mis  ton  tröne  au-dessüs  dos  cieux  et  ton  escabeau 
au  bas  de  la  terre,  gloire  a  toi!  0  (toi)  qui  t'es  plu  ä  avoir  pitie  de  tes 
serviteurs,  as  pris  un  petit  corps  comrae  (celui)  des  enfants  et  as  daigne 
coucher  dans  une  creche,  gloire  ä  toi!  O  (toi)  qui  remplis  de  ta  puissanee 
les  cieux  et  la  terre  et  comptes  (les  grains  de)  sable  et  les  gouttes  de  pluie, 
fol.  '■'     *  gloire  ä  toi! 

«  O  (toi)  dont  la  royaute  ne  finira  pas,  dont  la  lumiere  ne  s'obscurcira  pas 
et  dont  la  puissance  ne  s'affaiblira  pas,  gloire  ä  toi!  0  (toi)  qui  sais  le  nombre 
de  toutes  les  creatures  visibles  et  invisibles,  gloire  ä  toi!  <)  (toi)  qui  t'es 
Fiiil  homme  sur  ta  volonte  et  t'es  cache  ä  tes  creatures,  de  tun  gre, 
gloire  ä   toi!  O  (toi)  riche  en  majeste   et  en  honneur,  gloire  ä  toi!  0     toi) 


[41]  TROISIEME  MIRACLE.  591 

Ah  =  tf-A-  i  fl-nWr'l*  ■■  fflhh»U:l-  ■■  wö\\y.  ■  hi\h  :  A'iA«»  ■•  "/M"  ••  tltt.lvl-  ■■  Ah  •:= 

hährd*  ■■  nc/vh  =  <\öt\  •■  hi\/.h.&  ■■  Mich  •■  tin.h'i-  •■  Ah  $  fr»xrtt  ■■  °/A 
Mi.f.rt,-n<iiJ»'  ••  /»paf-pt  ■  o»hA  ••  hAn««»-  ••  /"/'  s  «»AMi*  :  <»?i:ia  ■  h 

imfoflO-  :   tlttih'l-   l  Ah     i:  Ml.l'.lWUv  I  fl««»h  i  MlJhC't  i  «»tfA'  ■  lllO'tlM'i  •■ 

ii-ttihrt  ••  Ah  :•=  M/jPü-ni'  i  n»»h  ■  OM'-  •  atmch  •  mhTh'fl-l'  ■  iHlrfrt*  •  Ah  * 
M&Mitb!P  ■  hXrQC  ■  tohtD-IC  ■  taöOOh  ■.  mVd.f-lr  i  rt>JV'A.e-"|-  i  rn.PA.<>A-  i  <» 

eh-n<- 1  ft.«»h  •  hihh-l-  •■  Ah  #  Mf.e.rt,n,hh  •  u-f\-  •  uwti  ■  (Hkirih  •  Ah  *  Ml- 
{.h  .■  r/»»8?th  •  <j»-rtf-  ••  W/A'r  :  n/*'jrY.+  •■  fcn-h  ■  mao-Mjt  .-  4»^  .•  \\ao  .■ 

10      ;J-,P  ^'}  :  yj&  :  hfl/-h.A  ■■  ffltf-A-  1  fllllfl  ■  frfhtih  I   All   $   Wl'ÜS,  i  l.*»f  •  «»'/• 

£0»ftA  1  fcllA  :  <d-M£"7  1  -taut*  1  (HkM-  ■■  Ah  *  Ah  1  ££A«  1  fWMrl-  ■  «»h 

•flC  1  ?°flA  1  fclHl  1    t,C  •  (DfO'UM  1  4"Jfl  1  "7/hf'R  1  A°/A</«>  :  «ww°  1  MI  * 

1.  rt",A«»  1  "iAir]  I!.  ('.  I).  E  i\«,t\r\  —  2-9.  MDt/"d+  —  MM.li]  E  om.;  c'est  la  premiere 
Omission    importante    de    E     lacune   representant   sept   lignes   de   texte   imprime).   - 
2.   j.o»je;-tt]  B  >.o»e.;}>  sie  (lecon  primitive).  —  3.  post  hA'in  I>  add.  °,M"\  mais   trois 
points  au-dessus  de  chaque  lettre  de  ce  mot  indiquent  qu'il  a  ete  biffe  par  le  scribe.  - 
ib.  t.*?]  A  &*£;  B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  5.  Ml/h*]  B  om.  —  ib.  u m- n-fc-FV] 

B,  C,  I)  iim-fi-fc-fon-.  —  7.  <Döflfl>-]  I)  mhtoiaf.  —  ib.  post  <n^A.öA-  B  a«W.  m.föA-  sie;  mais  quatre 
points  au-dessus  de  chaque  lettre  de  ce  mot  indiquent  qu'il  a  ete  biffe  par  le  scribe.  - 
8.  fi«n>ri]  B  om.  —  ib.  Mf£A.-fl<f»Yi]  B,  C,  I)  *ny.ü.nä>9>.  —  ib.  hw(i]  C,  1»  om.  n.  —  9.  n>-nt 

-  mhi]  B  am*  ■■  whi  ■■  owit  i  ■va*°.  —  i'ä.  mön-v^n  ■  **n]  B,  C,  I),  E  om.  — 
10.   +.e.-TV]  A  o/w.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee  (C  .-J--W  sie).  —  ib.  Ann]   B, 

C,  D,  E  h/hrni.  —  11.  .i'..e.ft-]  B  om.  —  12.  post  -v.r.  B  add.  rt^.p'i;.  —  ib.  i\«,t\a»  ■.  «,i\r'  ■■  h"% 
■V]  A  om.;  B,  C,  1).  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


a  qui  appartiennenl  toute  gloire,  action  de  gräces  et  majeste  jusqu'aux 
siecles  des  siecles,  gloire  ä  toi!  0  (toi)  qui  as  fait  se  lever  ta  lumiere  sur 
Israel,  ton  serviteur,  gloire  ä  toi!  0  (toi),  le  Sauveur  du  monde,  qui  convertis 
le  coeur  des  peuples,  comme  tu  veux,  gloire  ä  toi! 

«  0  (toi)  que  glorifient  les  (etres)  corporels  et  les  (etres)  qui  n'ont  pas  de 
corps,  les  anges  et  les  hommes,  gloire  a  toi!  0  (toi)  dont  les  mers  ijt  tout 
ce  qui  est  en  dies  glorifient  le  noni,  gloire  ä  *  toi!  0  (toi)  dont  le  soleil,  la  lune 
et  les  etoiles  exaltent  le  nom,  gloire  ä  toi!  0  (toi)  que  glorifient  les  montagnes, 
les  collines,  b'>  arhres,  les  fruits  et  les  tleurs,  itoi  dont)  ils  exaltent  ei 
honorent  le  nom,  gloire  ätoi!  0  (toi)  quo  tous  les  (etres)  animes  glorifient, 
gloire  ä  toi!  ()  (toi),  le  Beni,  (jui  es  venu  dans  le  monde  sur  l'agremenl 
de  ton  PiM'e  et  de  l' Esprit- Saint,  afin  de  sauver  la  tribu  ^Israel  et  tous 
les  peuples,  gloire  ä  toi!  0  (toi)  qui  pardonnes  l'egarement,  effaces  la  faute 
et  remets  le  peche,  gloire  a  toi!  A  toi  appartiennent  la  gloire  et  l'honneur  avec 
ton  Pere  bon  et  l'Esprit-Saint  vivificateur  pour  les  siecles  des  sieele<!  Amen.  » 


'    lul.    ' 

v    b. 


fol.  '■'. 
v»  b. 


i"  a. 


592  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [42] 

"/UA-   :  y,1\-'i  ■  V°AA  ■■  'M'r  •  mA£  i  «P^itf*  :  mhiYih  >  ...  A°/A»»  ■■  °/A 


t\ODi4.tl  :  Ä.IJl  :  hÄ-*^  :  AÄ«»->h  ■  <w»Ä7h.'l-  »  £"f*7A  :    A°/A«"  •   0/A'/"  ." 

1-2.  -/da-  —  vtTr]  B,  C,  D,  E  om.;  cette  benediction  est  propre  ä  A.  —  3.  B  intervertit 
Fordre  des  miracles;  il  mel  ici  le  miracle  de  la  Präsentation  de  Notre-Seigneur  au 
Templo  ä  la  place  de  celui  oü  est  exposee  la  defaite  des  troupes  de  Satan  dans  A,  C,  D, 
E.  —  ib.  ante  s  E  add.  T'bi-V.  —  ib.  ö]  B  om.  —  ib.  l-wc.  VMI.V/]  C,  1.)  iv/"<?i>-  ■■  AV/ 
h.V/.  —  ib.  «owrivi»]  B  om.  —  4-5.  nooTrirt  —  v*-v]  B  acut  >  a;»>-  ■■  v/A-  i  r't\h,i  ■■  h*Vi  ■:.-- 
Que  la  benediction  de  sa  grdce  soit  avec  nous!  Amen.  C  n«Cti-|-  •■  ä.->i)<  =  «ny/hit  :  "hoo.  •. 
fi)A-  ■■  srfiA  :  MK.  :  "/UA  =  /'"Art.  :  rt"iA«»  :  "iM"  •■  >i"l>  :•:  Que  la  benediction  de  sa  grdce  et  la 
misericorde  de  sa  M'ere  soient  avec  son  serviteur  Schdhla-Scheldse  pour  les  siecles  des 
siecles!  Amen.  D  aimt  >  X/jü-  =  io{\~hl\1-  ■■  "hoo-  ■.  pi>A-  :  '/"AA  :  '/7/">  :  Wt-  ■■  A"iA<n>  :  »it\9"  •■ 
ha%"i  ■'■:■  Que  In  benediction  de  sa  grdce  et  la  demande  de  sa  Alere  soient  avec  notrc 
roi  David  pour  les  siecles  des  siecles'.   Amen.  Cf.  les  remarques  de  la  page  39,  nole 

3-4.    E    noo",<!A    :   K;ji>.   :   £oo»lfl    :    l\Vtti.  :   iMlt    '   lfd.fl    :    A"/A«>»  i    uit\9"  >    h°%^    :•:    Que  par 

l'  Esprit  de  sa  grdce  il  protege  son  serviteur  Habta-Giyorgis  pour  les  siecles  des 
siecles!  Amen.  Les  benedictions  se  groupent  ainsi  :  d'une  part,  A,  E;  d'autre  part,  B, 
C,  D  (la  benediction  est  ahregee  dans  B). 


Que  sa  clemence  soit  avec  son  serviteur  Walda-Wähed  et  son  pere...  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 


QUATRIEME  MIRACLE 
A  PROPOS  DE  LA  NAT1VITE 

1.  La  puissance  des  demons  est  brisee  par  la  naissance  de  Jesus.  —  2.  Satan  cherche  ä 
savoir  si  le  Christ  est  reellement  ne.  —  3.  Les  armees  de  Satan  ne  peuvent  pas 
lutter  contre  les  anges  qui  gardent  la  grotte  ä  Bethleem.  —4.  Satan  s'informe  aupres 
des  bergers.  —  5.  II  interroge  les  Anciens  d'Israel.  —  6.  II  aeeompagne  les  Docteurs 
d'Israel  qui  vonl  trouver,  au  temple,  le  vieillard  Simeon,  pour  se  renseigner  exaete- 
menl  sur  la  naissance  du  Christ. 

Quatrieme  miracle   qu'a   fait    Notre-Seigneur,   Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur 
Jesus-Christ. 
fol.  io,  Par  l'Esprit  de  ta  gräce  *  sauye  la  servante  Matshöta-Dengel  pour  les  siecles 

des  siecles!  Amen. 


5 


[43]  Ql  ATRIEME  MIRACLE. 


I 

fflAJl  ■  -MDAR  i  Mit»  ■  MM  ■■  "iW.Mti  :  M-*£ft*  ■  ft«A  •  He''V 
Cf9°  ■  hat»  -.  K(DÜ'\'P'tth'  •  W-A-ö»"  !  "»AMfl-l"  :  ß»*£"P  '  AHM"  •'  iH'fflAft  « 
ffl-AI;;J-  '  MH.M  ••  fl><W.,h.  ■  h«.U*tf-  *  fl>MtMH-  •  lUl.('.V/:U'o-  ■■  WÄ*1 

5  t\h  ■■  Kftvti  ■■  v-flA"A  :  ***" :  iw* :  hAR  «  wnp:n-  ■<■■  mhrvt  ■  -w 
nh-  i  rte-pj-V  •  -vn  :  ^.e-nA-A  ■  a.*»»-  *  ffl.e-n.Ajp  -■  kmilm  :  ^™">-i-v-  =  «»• 
h*  i  irM»  i  riiTr  i  H<:hn  ■  a/*'a«i}V  •  <d«»v-  ■■  o»-K*  •■  m*  ■■  h-i-wa 

fc  :  ffl-AI"  i  °/A?°  •  ffl+T'lvn  •■  'WM  *  mfJMr*-  ■  ^«flA-A  ■•  h'HI  i  J'-f.'A 

£;  :   hrVCU'l'  :   Ä"**Ajr  i    itihl'  ■   Mlh  i  hOM1  i  «NM"  :  tf-*A-  ■'    °/A'/"  :  ffl 

i     ffl-A-h  •■  tf-A-  i  fcJWV.  ■  9°KC  *  ohW/»  ■  MC  ■  AlHfflA.P.  i  fflMlJV<li  ■ 

1.  post  V7H.M  B  rtrfrf.  m«n»£1i>.  —  ».  entre  >,?"  et  *.e,fi*  B,  C,  D,  E  add.  VHIV». 

—  tf.  ne]  I)  om.  —  1-2.  post  "icyr  B  «drf.  ö><W  i  Wim.  2.  »mg]  A,  C  Sfflg.  — 
iä.  ante  i/j-nh-  B  arfrf.  A»»;>n.1-;  E  add.  tuoc.j.  ■■  .J-l"//1-.  —  3.  toiif.^}  A,  B,  C,  D  om.  w.  — 
3-4.  nil.P.Vti/"«0-  '  M°n*YjB]  mots  ecrits  de  seconde  main  sur  un  grattage  dans  D.  —  4.  mh 

)„ ,.(..(,]  E  fl»h;Mf  :  J6£*  i  <tf?+.  —  4.  Urtm.]  A,  C,  1»  iiftw.  —  i*.  ante  ^n?"  E  adrf.  tf-fr. 

—  5-6.  post  -pp-nh-  E  «<W.  tf-rt-o-.  —  6.  nrrv*]  B,  C,  D,  E  ft,emT>.  —  6-7.  *.vm>.>  H"/ 
+]  E  ?"■»■» :  h'h'in.yii  ■■  TCV*.  —  8.  m+T+m]  C,  D  o/h.  a>.  —  #.  V.env]  B  rijBA».  —  0-10.  Ml«»- 
Ä  —  y»c.r.]  B,  ('.  I),  E  i,-,at-y:  ■  h^'V  i  WfT<£  >  i»".e.-C  (B  ^a;;"  au  lieu  de  f°jtc).  —  10.  fl»,il>Vrli] 
B,  C,  D  om.  a>.  —  11.  ante  V-Tfcp  E  arfi.  MYi.  —  ib.  ante  11K.  B,  C,  D  add.  Wn. 


I'ol.  in, 
i    b. 


Lorsque  Notre-Seigneur  'Jesus-Christ  naquit  de  la  .S(n'///r  Fterflfe  Man'e, 
doublement  (vierge),  le  29  (Tähschäscli),  tous  les  anges  se  reunirent  ei 
entourerent  la  grotte  dans  laquelle  Notre-Seigneur  etait  ne.  Ils  etendirent 
leurs  ailes.  11s  se  touchaienl  les  uns  les  autres  depuis  le  ciel  jusqu'ä  terre. 
Les  idoles  qui  se  trouvaient  dans  le  monde  se  mirenl  ä  tomber,  au  point 
que  le  diable  ne  put  maintenir  debout  par  sa  puissance  aucune  des 
idoles.  Alors  les  demons  se  reunirent  aupres  du  diable,  leur  chef.  Ils  lui 
dirent  :  «  0  notre  Maitre,  quel  est  ce  malheur  qui  a  atteint  notre  pouvoir? 
Ouel  est  Celui  qui  est  ne  dans  le  monde  et  a  brise  notre  puissance?  »  Le 
diable  leur  dit,  en  tremblant  de  peur  :  «  Attendez-moi  un  peu  (de  temps), 
jusqu'ä  ce  que  j'aie  parcouru  tout  '  le  monde  et  toutes  les  extremites  de  la 
terre.  Je  (vais)  chercher  le  recit  de  Celui  qui  esl  ne  et  je  vous  apporterai 
son  histoire  :  son  ceuvre  ne  nie  sera  pas  cachee.  » 


fol.  lo, 

r  b. 


v.r,  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  L'»''l 


toi.  i". 

v"  a. 


fl'lVy.  ••  MV/  ■  at-hb  •■  Cb9°  ••  «»AAA'I*  i  MC  •■■■  mm/S.  :  oHTA-f-  :  ;|- 
/h'J.'V  ■■:■  (Dtl  :  Pf.  •  Ohift  i  WA-  :  htftt.  ■  9°£C  ■  \\<™  •  £fll£4»  ■  "l'ttl"  i 
AH-MDAA  :•=  fl»i.hl/A  :  m£#*  i  AAR*  •  i\h1\l.M  •■  Ji.rA«ft  :  »HIA-PA  *  fl> 

-i-*r»jp,rn  i  *wi  i  fc-nea.«)-  s  ?r>H  ■  Mm  ■  m/.hn«D-  •  «»•.«?•+>  ■  ^.n  «  j^ä-c  ■ 

jn^flu-  :;:   flKii->,'|:A  i  fcJTN)  i  hMtt.lTo»-  i  flJjP.n,A-öo.  .-  J^^CU-  i  hfl«»  i  Ä. 

•MAV  ■■  aolirW  •■  h9°M  ■■  ö)J,.;J-'WA4»A  *  07-  i  mhfJr  i  £'}<7A  i  H+V 
II?  ■  flfcrtitf  i  hM'?tl  •■  Hlj&  *  hfl»»  •  £fl.  i  «71»-  :  £">1A  :  WA  ■  m-i«i 
A.P."  i  <DA£  :  mh9°£:1d  i  wa.J'-.-J-  ■  ;l>nc  •  n.?.'J*W,7  •  at-M'  i  Ä.P4-AA. 
y  -.;:  r»A?i«''A  •■     -f-fl)A£  >  1TH--  ••  fflAÄ'  s  f rhfl>-h  •■  «»*>"l/»'^e  .-  ©{Ttf-«,"}?  -:.: 

m^r/o ..  ./>ne  i  hM-fti  ■■  irififr  •■  «»o+'/'Vi-  ■  AdA»u-  ■  Tröy  .■  a»a£  > 

1.  "»AftAI]  ('  w-fir.  —  i'i.  Entre  m  et  mig.  1$,  C,  Ü,  E  add.  äj°ti.  —  1-2.  ;Jvlil:"i]  1} 
v.cc  i  ii.+.Vi:*.  —  2.  p£  —  °;iicr]  B,  C,  l),  E  ?g  •■  hxnv..  >  r'g.-c.  i  ho»  (B,  C  om.  ho»)  g.mgA'  •■ 
■7-iic.  —  3.  AH/wA.e.]  A  est  en  surcharge  dans  B.  —  ib.  AA.e.|:  ■■  a>i"/ii.>i>]  B  AA£-r  >  o».e.- 
;',V.v;  C,  D,  E  AA£*   i  MH.W.  —  5.  <d<i>-v|.-a]  H  o./w.  A ;  C,  D  om.   w.  —  6.  onV"//"*?  - 

mh..+Tr+A'1'A]  B  m'Mr-l'f  ■  «»h..-»Tr'hA'>A  :  <ro-,«//-^f  :  >,y»if :   E  Olli.  WM  ■  ">h..' >I'A*A.  — 

ib.  fflh.,J-V+A'>A]  C  fl)h.;J-V«l>A'>A .  —  7.  >ifi«i>  :  .en.]  A  «Djen.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  ledern 
adoptee.  —  ib.  .e."/"/A]  [E  om.  —  8.  n.e/'WA'iV]  B.  C  om.  '/.  —  9.  fl>A>.o»A]  B  o/«.  a.  — 
10.  tyhbifr]  A  («'VArt-  sie;  K  t«n»«vön-. 


Aussitöt  le  (diable)  maudit  vola  au-dessus  de  l'air.  II  descendit  au- 
dessous  des  (lieux)  inferieurs.  En  outre  il  parcourut  toutes  les  extremites 
de  la  terre,  afin  de  s'assurer  de  Toeuvre  de  Celui  qui  etait  ne.  (Mais)  il 
ne  put  pas  s'assurer  de  la  naissance  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ.  II  revint 
vers  ses  compagnons,  en  etant  triste;  il  les  trouva  tombes  ä  terre  sur  leur 
face.  Quant  ä  lui,  il  fortifia  leur  cceur.  11  leur  dit  :  «  Ne  craignez  pas,  car 
ma  royaute  ne  disparaitra  pas '  de  moi  et  ne  sera  pas  ebranlee.  Est-ce 
que  la  Vierge  au  sujet  de  laqüelle  le  prophete  Isaie  a  prophetise  a  enfante? 
En  eilet,  il  a  dit  :  Voici  quune  Vierge  concevra  et  enfantera  un  Fils2.  Apres 
fol.  to,  son  enfantement  eile  demeurero  dans  sa  virgmite,  ä  Jerusalem.  Or  si  '  ce  Fils 
est  ne,  il  (va)  bouleverser  ma  royaute  et  ma  domination. 

«  Lorsqiif  Isaie  eut  prophetise  (sur  l'lncarnation),  je  me  suis  mis  en  colere 
et  j'ai  dresse  contre  lui  Manassel  fils  du  roi  Ezechias.  II  l'a  scie  avec  une  scie 

1.  M.  a  m.  :  ne passera  pas.  —  2.  [s.,  vu,  L4. 


\    .i 


10 


[45]  Ql  A.TRIEME  MIRACLE. 

ATi*^ft  ■■  "}•)■/"  ■':■  tnatftc:  ■■  ttTfllll-  ■■  öii  •■  fflfiT'Pfc  :  *HhC  ■■  M>""/Air  =;:  r»h 
Jl/All-  i  "7?wn-f-  i  h9"'l>?:»"  ••  nKV/rl'  ••  AJI-I-VIH*  •■  tth'HlhU-  i-  r»«i>V-  =  Hfc 
JIM  =  «7Jill*J-l'f»  :  Hh'HlA  :  'I 'Hl/I'  s  HUA-J  »  -»CdÄ1  »  0'|:  •■  V.hU.  •■   iM  »  flu 

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&    'hroAS-  i  ©«/u-  -•  D/A'/'  ■  mh./.lnm  ••  TCiJ'r  ■•  Hli«»  •  ?.hU.  ••■  ht\<>»  ■  ?£\*  • 
tf-rt  i  hX«,V.  ■■  ^Ä'C  ■  fl'iV.CYi-  :  m-ft-f*  i  KPC  ■  aXlftJhfr  ■  fcfth  ■■  -J.rt.3Fi  •  m 
a>££fr  •  fcfth  •  »WF*  ■  QAC  ■•  <»()//?■  •  «»AM-I-  ■■  hÄ-iM  ■■  h/./-'l-  ••  fl»K 
IM-Vi-  i     at-til-  ■  WA-  i  M'-Al  ■■■  ioh.tn\'-b  ■■  "MIC  ■■  Alf*J*  «  An  ■•  llh'H-  •■     rot.  io, 
VCltf-  ■   tttilQ   ••  Aaoyqf»-1-t  ■.  jpftft  :  if-A-ö»-  •■  rW/AjP'JP  i  nihil-  •■  A£*  i 

io     ?iA«»  i  Ä.M  ■•  ArtA-V  -•  TClM'  :  llh<n»1f  :•: 

cnfcon  ■  -|*0>A£  i  o»rt,  ■  lH"i"V.  ••  '/*AA  i  hlUMhh-C  ■  fflAm*  i  Q«h<2  i 
IHVK-  i  «HIV.  ■  y<n>h\u.Y  ••  Ofl/2.1"  ••  fl»«ft+  ■  9°Kl  ■  "Hl*  ■■  fliJtftriW  ••  A4. 
CPTi   ■   '/*AA  i  Jvn.eft.iJ-  :  flflihl  •  KCfrl»  ■■  a)'j°AA  ■•  ll'iU  ■•  tf-A-  i  'V.l'.A-  i  0 

1.  minftir]  B  o/w.  «0  (copulatif).  —  2-3.  iiwija  —  nun»»]  E  »Wim  i  l-vn.-p  ••  aiiiia->.  - 
3.  "ic.öK  —  ■>*>]  B,  C,  D  WhV  :  -VCöÄ-  i  n*  ■  jMiii.:  E  -VCiÄ  :  "VA>  :  n*  ■  .e.Mi..  —  4.  >,n<n>]  E 
>.ftli.  —  5.  fl>hy.tiir/]  B,  E  afh.i.fi-m.  —  ib.  <pcw*]  E  *c»1".        6.  ti'A]  B,  C,  D,  E  o/ii. 
ib.  m-ni]  P»  >ifiYi.  —  ib.  <Dfi«;>>h-]  C  fBn«,lih.  —  ib.  <f.rt,\i]  C,  D  AAVi.  —  7.  Ji£-1<G  B,  C  om. 

-  8.   h«A"j]  E    >,'i:A.-J>.    --    /Ä.    A1IV/:  i  <li9V]   B  AII|mA.P  :  ,liV'/.    —    10.    h.1»"/]   B  om.    >,..   - 

II.  mhoo]  B,  C,  D,  E  om.  a>.  —  12.  <n7-M£  —  Oil.c-l]  B  m.iim',\M ./•  :  »,n.e.1-  i  7-il<'. ;  E  a»7fl«;  .• 
■\\i"i-V  ■  mao",\u.\-  -.  °,ßfit.  —  13.  5""AA  !  >i1l^X>]  B  <DhMI.fX.lK  —  ib.  Mht]  B  wA|-  i 
i|«7./.. 


de  bois  et  il  a  fait  disparaitre  sa  memoire  du  monde.  Jai  detruit  son  in- 
iluence  '  avant  L'avenement  de  Celui  au  sujel  de  qui  il  avait  prophetise.  Qui  a 
detruit  mon  influence,  sicen'est  laprophetie  (au  sujet)  de  laquelle  nousdevons 
trembler  maintenant  nous-memes,  ence  moment,  par  suite  de  l'accomplisse- 
ment  des  grands  miracles  qui  s'operent,  car  beaucoup  de  prophetes  sont  nes 
dans  le  monde  et  la  peur  ne  nous  a  pas  atteints  comme  maintenant  ?En  effet, 
j'ai  parcouru  toutes  les  extremites  de  la  terre;  j'ai  vole  dans  Fair;  je  suis 
parvenu  jusqu'au  FäUk2;  je  suis  descendu  jusqu'au  l'ond  de  la  mer; 
je  suis  nionte  au-dessus  des  montagnes  de  'Arärät;  j'ai  nage  '  dans  tous  les  *r,.i.  io, 
lleuves;  et  je  ne  suis  pas  certain  de  l'oeuvre  de  cet  Enl'ant  ä  cause  de  la 
peur  qui  a  atteint  mon  royaume,  avec  tous  mes  satellites,  au  sujet  de  sa 
naissance,  car  une  teile  peur  n'a  (jamais)  existe  sur  nous. 

«  Lorsque  naqüit  Mo'ise  qui  s'entretint  avec  le  Seigneur,  entr'ouvrit  la  mer 
avec  son  bäton,  fit  dix  grands  prodiges  dans  la  terre  d'ßgypte  et  submergea 
dans  la  Mer  Rouge   Pharaon    avec  ses  generaux  :|  et    avec  toute  sa  grande 


Vb. 


1.  M.  ä  in.   :  angle.  —  2.  Le  Fdlik  est  le  plus  bas  des  sept  cieux.  — 3.  M.  a  m.  :  ses 
compagnons. 


lui.    I  I 

i"  n. 


596  LES  MIRACLES  DR  JESUS.  [46] 

'/**7'ncs*-/:iro»-  ■  A-zna-  *  tohFRIdti  •-  /.rtW"»-  .-  jpi»"aYi-  ■  «l/'f-  ■  An 
Ji  •  Aüjr9  :•:  mAA.,eiH  s  fl>A.P.  «  YP.  •■  vn.£  »  H°fcfn  ■  f\0M'-  '■  £"1*<M'  :  Ymg 
"•lfilll  •  ftAfllfc  •  h/AY-in-  •  p-ö&ahp  :  a>xAfc.  '.  il4'.m-f-  :!:  fnAh.AjPA*/.  •  iJl.    5 

£ :  4","'/.  ••  noivc  «  Artö7.e.  ■■  h«» :  /...i'-mi '}?"  ••  *n«i*jr  •■  -«».n  :  yÄ'C  »  y^im-v  •. 
w%haf&*^  :  0M"£"}£ii  ••   hös.*i  •■  Kiw.tvtt.M:  •  10-M-  •  ivl-  ■  ^.e?»  ■ 

RAlDjr  s  «J  «$»JP  :  4AA.U-  :  >bAIMl.A'/  i  W"*  i  toMfl-M  •  TM»»  :•=  0>£<i»3-  i  £ 
«HA?1  :  fl)?»P  •  h9°$£oi>  ■  1Ä  i  JuAHIkA  ■•  ••/«""/AI-  *  A11A  i  K.f9fll}  ■  fc*7 
II.MWh.C  ■  lohjbtf  •■  -TrlLu-  i  KmapAlPa»'  :  ?.4»>ajp  •  mr>-|-  •■  °/Ai>°  :  io 

1-2.  £A<d5:  —  M«»]  A  £Aa»y. :  hCA£  i  •holu-  >  >iy"*t:r:7>  ==:  »Wjck  :  «mi»  :  >»n»>» ;  B,  C, 
D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  --  I.  hahiWnP]  ß  «ofth.  ---  1-2.  hy^cu*]  ß  w-mi;!  > 
'i:cv->.  —  3-4.  .fitati-  —  Au?°]  B,  C,  I),  E  ffATn- 1  MI*  :  iur.  —  4.  ©AM'rt-v.J  A  o/w.  >.;  B, 
C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  >«e]  C  ><e  sie.  —  ib.  jfWf"]  B  om.  —  5.  "7öo] 

B,    D   <n»1,CV.   —  IÄ.    V.nf'O»'  —   fflÄAJi.]   ß  /.(tf.MVao.  ■.  fiffAh-  :    ejAm.jp ;   C,  I)  ^AjRYlJP«»-  i 

y.b/sio-V  "  «"«Ah..  —  /A.  aijam-P]  A  hf.mj-ao- ;  B,  C,  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  — 
i'ä.  «nAK.A.i'fii.1.  A  ont.  i\,  R,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  6.  h..ciiw]  A  hja-HT?" 
s/ic.  —  i'ä.  -s.ll]  C1  (K-A-I-.  —  7.  ;;:]  A,  E  %:  les  scribes  cont'ondent  souvent  ;>:  avec  %;  B,  C, 
1)  donnent  la  lecon  adoptee.  —  8.  ante  «v>?"  C,  D,  E  <zcW.  li«n>.  —  /£.  <i»>,ii",-liv  i  ■VM»']  A, 
E  ow.,-  B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee  (C  «DMnh-iiY  i  Vhf3').  —  ib.  <d<jl<i>^.]  B  «DA+Ä'lh. 
-  9.  7K]  E  o/«.  —  ib.  ?Ä  :  /..AHII.Al  ('.  D  7J»,  :  Ah.AHIl.A.  —  9-10.  V7H.vnA.CJ  B,  C,  D 
V7ll.>i.  —  10.  toKfWJ  I)  o/«.  o». 


i'ül.  II, 
r°  a. 


armee,  j'ai  ete  capable,  apres  que  je  l'eus  fait  sortir  de  YEgypte,  de  faire  trembler 
ses  genoux  de  peur.  En  effet,  c'est  par  la  puissance  qui  se trouvait  avec  lui  qu'il 
a  tire  les  enfants  d' Israel  de  l'esclavage  de  Yßgypte.  Ensuite  je  les  ai  fait  rendre 
un  eulte  ä  l'idole  de  fönte  :  le  boeuf  ' .  Quant  ä  Josud,  lils  du  prophete  Nawi,  qui 
a  fait  reculer  '  le  soleil  *  de  douze  degres,  j'ai  etö  capable  de  faire  (les  Israe- 
Iites)  se  revolter  contre  lui  :  ils  ont  ha'i  sa  vie.  Le  prophete  Elie  le  Zela- 
teur,  qui  a  ferme  le  ciel,  en  sorte3  qu'il  n'est  pas  tombe  de  jiluie  sur  la  terre 
pendant  trois  ans  et  six  mois.  et  (que)  le  Seigneur  ensuite  a  fait  iu< >iilcr 
vivant  dans  le  paradis,  j'ai  ete  bapable  de  dresser  contre  lui  la  reine  Jezakel 
et  le  roi  Achab.  Ils  ont  voulu  le  tuer,  (liiais)  il  s'est  enfui  de  devant  la  face  de 
Jezabel  pendant  quarante  jours.  Si  le  Seigneur  ne  s'etait  pas  liätö  de  le  faire 
monter  aupres  de  lui,  j'aurais  pousse  [Jezabel  e1  Achab)  ä  le  tuer  ''  ence  monde, 

1.  La  statue  du  veau  d'or.  —  2.  M.  ä  m.  :  a  rameni  en  arriere.  —  3.  Ici  Yio»  avec  le 
sübjonctif  introduit  une  proposition  conSecutive.  —  4.  M.  ä  m.  :je  les  aurais  faitle  tuer. 


47]  QUATMEME  MIRACLE.  597 

Whao  .-  J,ji  :  -hrhöhm-W*  i  i\\\ao  i  MAtfHfli"  ■  AVJ00  !  fcn-l/'o»-  s  AfriA  • 

<»A>I '^..AJ:  •  M..e.  ■■  H/v/nAMi  i  m/v.  :  on.rt-'}  ■  HjMW:  ••  KA-fc  .•  ),/«-'; 

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KAI- :;:  fliA^.P-n5:  ■•  nfciY.f  •  Wir'!-  •■  flj'iMrK  ■•  fl»Ä«rfc<:  ••  nwat-v  •■  £ 
Afl»>.  •■  l\t">  .-  ÄAT-A  :  ft*#  »  m*}«Pf»-  ■■  fO«|'i*«q:Yi-  •  r:Hh  •■  A'I-AA  ■■  Hf.Xf.fc  • 

hhh  ■  Ä.jv.hn  ■  ri««"p(>A.i>- :  H.i'.-i.vhi"  •  m°U)-  ■••■  mihro  ■  ©-A!*  ■  wa-  • 
?iti.i-  ••  ^«/'ii/'ö»-  ■  hj\öM-  i  Aft-fö«-  .■  Avn..e->  .•  ai^.n«R><PM  •  ;i"jn.-f-ö°-  ■ 

1.  m>,«n»  :  >,ti]  E  afhao  :  >,iift.  —  ib.  im«»  i  höAwli}»]  A,  B,  C  om.;  I),  E  donnent  la 
lecon  adoptee.  —  1-2.  KMi\  •■  iumhfm-]  E  KMnaohfaf  sie.  — 3.  mt\y,-ih,M.'\  E  om.  \.  - 
3-4.  fcoovnc-H]  B  >,?«•'/  :  «oV-nc>;  C,  D  V/">  :  anY-iiclf.  —  5.  fl>Aj;.p.'i:<>  —  pn]  A  a>A£jtVfe4-  i 
m-ft-je.  :  hT"/.e  :  pfi;  B  a>n!:£4:4>  ■  pfl:  C,  D,  «daEä**  !  u>rt\P.  >  diVV;  E  donne  la  legem 
adoptee.  —  5-6.  üxr  —  VT-/"]  A  rti..p.  i  rtn-iA  ■  5P*p.A  i  ii"/+«n>  :  «?frnj(LWC  >  V7/" ;  E  fii^  " 
AV'fiA  s  II0I1.A»'»  :  Hh'l'ö»  :  VfHi.p.»?(:  :  Tr?-/1":  B,  C,  D  donnent  lalegon  adoptee.  —  6.  <'.rt.K\i}p  i 
fi.e.fao-2  A  /.rt.p.lij»«»-  :  .ßjcjp.sp<n»' .  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  7.  mrtJi.p-nS'.]  B, 
C,  D,  E  m{\h.V-t\'l.  —  ib.  l-öl^l-  i  ö>]  B,  C,  D,  E  om.  —  ib.  iW.fiB-t']  B.IIWH.  —  8.  «»+ 
iw^V»-]  B.  C,   D  4-WT.m-i..   —  9.  iDtn?°()]  E  (D-l-9"0!  sie.  —   10.   H.T  :   "/■«<.]  B  119  a   ID°/11*..  - 

(i.  iihOT^iai}»]  E  fflhaunciii}".  —  j'3.  nnöo]  A,  B,  C,  D  rnnwo».  —  11.  >,n.^]  A  o/h.;  E  Mi-ja; 

B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  h.flörtt]  B  h.(lAÄt. 


r°  I). 


ou  bienje  l'aurais  fait  prevariquer,  comme  j'ai  fait  prevariquer  Adam,  le  pere 
des  hommes. 

«  Le  prophete  Daniel  qui  fut  etabli  chef  dans  la  ville  de  Babylone,  laquelle 
est  Tun  de  mes  sieges,  je  Tai  fait  jeter'  dans  la  fosse  aux  lions,  dans 
les  jonrs  du  *  roi  Cyrus.  Los  trois  enfants  Ananias,  Azarias  et  Misael,  •  fol.  n, 
quand  ils  eurent  refuse  d'adorer,  ä  Babylone,  la  statue  que  le  roi 
Nabuchodonösor  avait  erigöe,  je  les  ai  fait  jeter2  dans  la  fournaise  de  Ten. 
Job  qui  posseda  la  patience  et  l'humilite  et  n'alla  pas  dans  mes  voies, 
j'ai  ete  capable  de  faire  perir  ses  enfants  et  ses  biens ;  j'ai  tlagelle  sa  chair  par 
des  plaies  qui  puaient,  au  point  qu'il  ne  s'esl  [>as  trouve,  ä  smi  .epoque, 
(quelqn'un)  qni  füt  plus  humilie  que  lui.  Le  recit  de  son  oeuvre  a  ete  entendu 
dans  toute  la  terre.  G'est  moi  qui  l'ai  tente.,  coinnie  lui-meme  m'avait  tent6. 
(Aucun)  malheur  (provenant)  des  (prophetes)  ne  m'a  atteint,  ni  au  jour  de 
la   naissance   des   prophetes,   ni  a  l'epoque  de  leurs  propheties  et   de   leur 

1.    M.  ä  m.  :  j'ai  fait  [les  Babyloniens)  le  jeter.  — 2.  M.  am.  :  je  l'ai  fait  les  jeter. 


598  LES  MIRACLES  DE  JES1  S.  [48 

aunu'a»-  •■  ]i\w>  ■  U/.lHVr.  1  y-hlt.  1  -ViV.!-  •■  rn-V/C  •■  ►:»/.«*£■  tf  fl»*»»"  :  H>£4i 

V. :  h°löci?  ■  mn-til-  ■■  iV'7?V  :  hJMiY*.  •  \i\\"*n\  ■  "iin  ■■■■■ 

I    II  im',.  :    ?m,P>'\''/.  •■    HA'«'  •■  A    II  •■  «M?  ■■  »'/"«»Att  :  ÄA«»  :  A'/'kfJ-  •"   SMV/.  ■ 

■\Vy\z   :    'V/C   *    >.£'Vl-    <   Yf-A"  •'  °/A"»  =  fl»'1l«l?»V)-  !    H.*7lJ"  s  aih.'l'/'.d.V.  ••  fc'H'  : 

hJWMl'P  •■  ai-{\i'  ■■  9°£C  ■•  IIVMIA  ■.  0,-t  ■  A'/.'/"  ■  Ol'.-  •  AWl'  1  '/"ll-nC 
'I-  :•:  h«"A  =  'JfllAK  :  flöWl*;»*  ■  &ML  ■  &*&  '  ihT'l  •'  |H*VI1P.  ■  Vn.jP'l'  ■  II?« 
H'.hih  ■  WM-  1  .P.V/*'?.  1  «i>'**7/"K  #  'Jtf"  !  KliC  1  hl^Mr-tt  '  fl»'ft+  1 
IVJ-  :  AJi.iT  :  'H.'M'  "  ar}m&$  •  Kha»  ■  WA-  1  ö>-M:  ■•  <hf}  >  M'|-ö»A&  ■  &• 
f|.fc;J«  :i:  (II-VAI^n?!  1  l»'/.'/MV  1  «»'JK  •M.«1'-  j  (fafr   •  VOty-bP  1  «"AMll'  1  lht\ 


1.   im«'»  i  H£H(HrJ  A  HOinv.   B,  (',  I),  E  donnentla  lecon  adoptee.  —  ib.  m>,oi>]  I!  mr, 


«1«. 


lul.    11 

v°  a. 


2 


}i"V*c:";v]  B,  C,  l)  ^od-vc-v/.  —  3.  ^m..»'.+'/.]  A  ym.ivK/. :  B,  C,  D,  E  donnent  la 
lecon  adoptee.  —  ib.  All  —  H-f-vA«]  B  rtiitmA.e.  >  *•?■».  —  4.  tfft»]  B  am.  —  ib.  d>h.-f-&tt] 
E  fl>>,Ait  !  rf+Ctt.  5.  M8AW]  E  A.lU,liYi-.  —  ib.  rtt]  E  om.  —  6-7.  Hf/ilf-  nWfchu-] 
B  C  l)  1W-VI1P  :  il>.-*/-l:hi»-  :  VflfH:  7.  ante  m-VI:  A,  C,  I),  E  add.  m:  B  donne  la  lecon 
adoptee.  —  ib.  ante  •'/<)•  ß  «öW.  at\  dittologie  de  -w  dans  E.  —  8.  ante  •■/f.h.f.  K  </'/(/. 
^„o,  _  ij.  post  ">chje  B  «A/.  <D-,ctiii.  //>.  »n-]  E  o/n.  ii.  H1-<DA£]  E  otw.  n. 
8-9.  ante  «n-ni;;J-  E  a^rf.  II.  —  9.  vo-Hls"]  B  p^<l-ll'i'.  —  10.  ««"/"//"t  =  ^ykiffl"-]  E  Wiir 
<id.  .•  ao-rif»?.  —  11.  CJ-sr]  B,  C,  ü,  E  o/w. 


ministere,  comrae  celui  qui  m'a  atteint  maintenant  :  honte,  ignorainie,  terreur. 
Mime  lorsque  je  suis  tombe  de  raon  degre  qui  etail  dans  les  cieux,  une 
teile  afiliction  ne  m'a  pas  atteint. 

«  Qui  m'assurera  de  l'histoire  *  de  cet  Enfant  qui  est  ne,  car  par  lui 
cette  ignominie  m'a  atteint?  J'ai  parcouru  le  monde  entier  et  je  n'ai  pas 
trouve  son  histoire.  II  ne  nie  reste  pas  (d'endroit)  oü  je  ne  sois  parvenu  sur 
terre  hormis  Bethleem,  ville  de  David,  (laquelle  est)  en  ruines.  Mais  si  cet 
Enfant  au  sujet  de  qui  les  prophetes  ont  prophetise  est  neenelle  maintenant, 
lui-meme  prendra  111a  royaute.  Venez,  allons,  6  nies  compagnons,  ä  Bethleem^ 
afin  de  voir  et  de  nous  assurer  si  l' Enfant  qui  est  ne  s'y  trouve.  Concentrons 
nos  armees  et  guerroyons  contre  les  anges  qui  le  gardent,  jusqu'ä  ce  que 
nous  leur  prenions  la  royaute   0 

3 

Les   armees    du    diable    maiulil    partirent.    (Les    demons)   placerent    son 


[49]  QUATRIEME  MIRACLE.  599 

V  '  mUVP  •  AA.+ö»-  *  t»M-  i  <D*ft+  ■■  fl>*f"  i  A*/.'/"  •■  ilff»  i  JVl\"»"|-A-  i  yftA : 
o»A?i*l^  *  fl»Afl  :  Chfr  *P  i  AHM-  i  M"CV+  i  VÄf:?»»»-  i  A*/»4?»h;I-  i  MH  ■  *  im.  n 
f 0<d-£"P  ••  AHM*  i  Hüft-  i  <o-ni:;i-  ■■  Af»  '  fc"JH  •  ^fltMM*  i  »n^^h-V  ■  hV 
Airo»-  ■  WrfW-  i  hhh  ■•  9°RC  ■■■■  mhJnvA  ■  4LPflA»A  •  fflJuSfci'"»'^*  ■ 
j'.4Y.'n<p  i  Ail,f-  i  Arh//'  i  dMJH&l  i  Ml  i  UM-  *  o»Afl  i  .e.+cnp'o»-  •■  A 
ao/ihln-l'  ••  V»>  i  ?-a>tih  ■■  hfMnT^iffl»1  :  *M  ••  MI-  ••  h»»  •■  m-ntö  •  w&R 

fc°flD-   :  IJIöd.  :::  OH'?.*™  i  ^.jP-nA»A   >  CT-*°   «  0"AA  »  W»^*  $  fllJMLA»«"»-  «  A 

,h/-U-  i  «1/h-fc  i  lA-fc-f-  i  ?iAh  ■  fcflftvli  •■  IM"  i  A,h,0"  i  0>hA,fcA  i  fc^TA» 
•I-  i  Hl/Am.  ■•  ö>-AI:;i-  ■■  flh'M-  i  at-M'  •■  H.V  ■■  Mi  ■  Ühf»  ■  WlfMl  ■  11'W.ir 


ffl'in-l-  :  VfA-  i  M  i  h»»  "  Yfl»öno»<p*A  •  AK'I"  i  Ahlll.M  :  hS frfl  i  hCfl 

2.  dijRT]  B  r.\t\  —  i'i.  Anw]  B  a^o.r  ••  n-;*.  —  3.  a>-ni  +  ■  Ar*]  B  Ar*  •■  o-dt^.  — 
4.  fflK.Ä^'yuv.'i.'l:]  R  o/w.  h..  —  5.  fljpn]  B,  (',  I»  oni.  m.  —  ib.  .c«m:-Hj"«»-]  E  .e.'UC.-n^oo- 
sie.  —  7.  c?-?"]  E  o/w.  —  7-8.  Ariu!-u<]  Eom.  —  8.  n»1-  :  A<h.7°]  E  n.t  i  o»^RH.  —  8-9.  a», 
rt->iA  iiortdi.]  E  «<>,rt.hrt»oo-  :  A>,rt  :  oA<n..  —  9.  Hdflui.]  A,  D  Hurt«»-  (ni)Afl»  etait  ecrit  primi- 
tivement  dans  C).  —  ib.  wu?.  i  ii.v]  E  itT  :  <d->,|.-.  —  JO.  <r.p«fe]  A,  B,  C,  D  om.;E  donne  Ia 
leeon  adoptee.  —  ib.  post  T.cfe  A,  E  add.  9°bi-V-\  B,  C,  D  om.  (post  j>"d<{.<i:  E  add.  g).  - 
11.  TmöiioxTrtrt]  A  o/ra.  ii:  B,  (',  I),  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  ante  A.P.-J:  B  add. 
bt\Y.  —  ib.  pOSl  AVMI.>»>  C,  D,  E  «rfflf.  flJ«»£;V/.>. 


tröne  au-dessus  des  nuages;  ils  porterent  leur  chef.  Ils  allerent  ä  Bethleem, 
alin  de  conibattre  avec  les  anges.  Lorsqu'ils  eurent  vu*  la  grotte  de  loin, 
ils  apercurent  les  anges  en  train  d'entourer  la  grotte  dans  laquelle  se 
trouvait  l'Enfant,  alors  qu'ils  '  l'aisaient  se  toucher  leurs  ailes  depuis  le 
ciel  jusqn'ä  terre.  (Ni)  le  diable,  ni  aueune  de  ses  troupes  ne  purent 
s'approcher  de  Bethleem,  ä  plus  forte  raison  de  la  grotte.  Lorsqu'ils  s'appro- 
chaient  des  anges,  il  partait  des  ailes  de  (ces  derniers)  des  fleches  de  l'eu, 
comme  des  eclairs,  (qui)  leur  transpercaient  le  visage.  Le  diable  maudit  fut 
stupefait  avec  ses  troupes.  11  dit  ä  ses  soldats  :  «  Attendez-moi  un  peu  (de 
temps),  jusqu'ä  ce  que  je  sois  parvenu  ä  Bethleem  et  que  j'aie  interroge  les 
bergers  qui  s'y  trouvent  au  sujet  de  l'histpire  de  l'Enfant,  (afin  de  savoir) 
si  je  trouverai  aupres  d'eux  l'exactitude.  » 


Tout   ceci  eut  lieu    le  quatorzieme  jour  de  la  Nativite  de  Notre-Seigneicr 
1.  M.  a  m.  :  alors  que  les  anges. 

PATR.    U]'..    —    T.    XII.    —   F.   4.  40 


fol.  II. 

v   b. 


000  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [50] 

I  i      -f-tl  ■:■  mf>n  '■  ,W.  ■     ^.JP-nA-ft  ■  i.Wa°'  ■  ATA"!-  :  Uhh/.-  ■  tm<\h\\:\lL  '  h'ill  • 

.e.A.nji.  i  wiv.  •  <»jvnA-  ■  t\n,u:\-  •  Afc-w.hnja:  ■  n/W*  •■  waa«/'  •  am 

A  :  htnfoym  :  /'"/Y.'l--  :;:  rO°/^  :  A9°/'  i  ht>>m&M\  i  ?»>»  i  JVI-V7C  i  9°rtA  ! 
'•"A"'!"  •■  fl»jE,n,A-ö»-  s  Vll-  ••  Ml.'}fl»h«»-  :  ¥/"'h  i  tD-ahi.'t  :  UjMlfl)-'}  ■•  Aho»-  :•: 
(OhU.'H»lno0-    •■    ht\ao   .-   r/11-    s   '{'ÖIAft   ■   rill'/;   :  AAÜ-  :   hCft-PA   '  oo?."W   •■   II 

ijv.  r  /j'/j-ii- :;:  arn-i-u  .■  frfcjpc*  i  Mn*»"  ■  ;iv.hn-  i  no-i- 1  nowi-h  i  ine  * 

fl)flJ-A-J.;J-  :   lMfl>>  :   fl»A>  ■    £">1A  i   fc"»H   i   +**¥  !   (WiÖ<?  i  A?>  i    Jh-rt   * 
«'All  i  (WO  i  -'J.jPnA-fl  i  Bf*  ■  ©£■+  ••  Mft.  :•:  «Dfcyii  i  'paofrai  '  'Vfl  i 

Mi.px.u-  i  iM«t  ■  fc-JH  •  Mrm  -i1  flijfcn,A"«n».  •  Äft«»  ■  rt"7AVi-  •■  h?°TA- 

'>   ■■   JV.    :•:    OlA?i«»rt   ■•    M   ••   ?iö»->    ••   "MT-Atl-   :    M   :    tOtxtH'f^'i.   i    -f"17»Ah    '" 

II-     O»-   :i:   ?,ft/w   :   A0?AVb    i   ll    «"    .-    fciTAlF)   s    Ifltth   ■  hJTfl)A-"|-   i  .WA  $  flV-  : 

I"  ll. 

2.  'itt-i]  A  o/».,-  B,  C,  I),  E  donnenl  la  lecon  adoptee.  —  2-3.  AMA  ■■  >i<"»A^ro  :  /Trt] 
A  r9"/.U  i  MWlfc;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  3.  fi?°j>]  A  At-öjp :  B,  C,  I),  E 
donnenl  la  legon  adoptee.  —  ib.  aä«»A>iM]  B  o/«.  a.  —  4.  Mivymvi«»-]  A  'Wi/xona»- ;  B,  C, 
I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  4-5.  Alin»-  :.;:  «imi/vomioi».]  C  ow.  —  5.  ao £■->>.>]  B,  E  <n\e; 
;ii  ■•  ^A?°;  C,  D  «n»£«i>  :  °,a?°.  —  0.  post  winr-I:  B  add.  m-J,-b.  —  ib.  AVi«n>-]  A  om.;  B,  C, 
D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  0-7.  nw-fit  —  «Dm-fii;,»]  E  a>Hf  ■■  MC.  •■  mttiD-iil:?-.  —  7.  >> 
■VII  —  'Vh.fl]  (',  1)  WH  i  IIAAV  :  A9-V  :  Trh.fl.  —  0.  dViV.1-]  B  Offl.  —  ib.  post  ),fla»  E  add. 
Vi»-.  —  0-10.  ^irrA"*  s  >7<G  B  >?<'.  :  Wi  ■■  VA-'I-.  —  10.  (OA}.o»rt]  C  om.  (i:  I)  WA7.ÖD5:.  - 
/Z».  i"VT»Ali'  =  M  ■■  <Dh"/->«»'V.]  A  o/«i ;  B,  C,  U,  E  donnent  la  leeon  adoptee  (B,  E 
<d>,"/->«»-).  —  11.  hiTA^i]  C  Witt-.  —  ib.  post  tA-tlh  B,  C,  D,  E  add.  <i>I-<nA.e  (C  -|-fl»Aje). 
—  i'S.  post  £-'V°JA  E  add.  "'IC.ft". 


'  i'ui.  12,   Jesus-Christ.  Lorsque*  le  diable  l'ul  parti,  il  rencontra  les  bergerset  les  armees 

1'°   3. 

des  anges  aussi  cn  train  d(3  glorifier  conjointement  et   de  dire   :  Gloire  au 

Seigneur  dans  los  cieux  et  paix  aux  hommes  de  so7igre' !  De  plus  LI  entendit  un 

ange  en   train   de  s'entretenir  avec  les  bergers  et  de  leur  dire  :  Voici  que 

je   vous  annonce  une  joie  et  une  [heureuse)  nouvelle  qui  sunt  pour  raus.  Je  vous 

annonce  que  voici  qu'est  ne  en  ce  jour  le  Christ,  Notre-Sauveur,  dans  la  ville  de 

David.  Voici    son    si(/ne  pour   vous    :   vous  trouverez    une  grotte  dans  la    ville; 

en  eile   se    trouve    une    Vierge2   en    train    d'etreindre    sur  son   sein    un    petit 

Enfant3. 

Lorsque   le  diable  eut  entendu  cela,  il  tomba  sur  sa  face.  Puis  il  revint 

vers  ses  compagnons  avec  honte,  en  etant  adlige.  II  leur  dit  :  «  ,1'ai  appris 

des  bergers  l'histoire  (de  l'Enfant).  Si  eile  est  vraie,  je  suis  perdu  moi-meme 

*  toi.  12,   et  vous  aussi  vous  etes  perdus.    En  elTet,  j'ai   appris  *  que  Dieu   s'est  fait 
r°  b. 

1.  Lue.  ii.  14.  —  2.  M.  ä  m.  :  une  fille  vierge.  —  3.  Luc,  n,  10-12. 


51  QUATRIEME  MIRACLE.  601 

ahhrti  •■  h°l\\M  ■  mh.WhJ  ■■  MKiWi.  •■  haiM:"K  •■  A"7.e<i?;l-  •  Ml  ■•  «Aö»-Vi 

M°  •■  io[\A-  :  A'/.?°  ■■  hflh  ■■  i/.h(\  ■  Tfc+  ••  WiY  ••  WL  •■••■  h»°A  ■  ho»"}  •  'i 
•K-  ■  \\m>  i  -MDA£  ■  twCÖ  •■  /»CO*  i  AChAV  i  H.f.f.A-  i  h*">  •  Ä.-'MAV  :  "» 
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l/V.  i  A.M-AA.90  i  flWl-f-  i  "7'Nll?o»-  ■•  AOflP'l*  ■■  hj&tf«*:  *  m#o»  :  "7?»llA" 

10    oo-  .•  m/i-^n  :  ,e, *H»/">.  *<*»•  :  nh'M-  i  hcftfft  i  fflflMf  ■  '/.h.  i  a&*  *  fl> 

1.  V7ör."/r]  B,  Ü  -hoo^cif.  —  2.  7i*"0ohä]  C  t,r"hayv  sie.  —  3.  mt]  A  o/«.;  B,  C,  ü, 
Edonnentlalegon  adoptee.  —  ib.  fco»--*]  E  i>>  i  >i<n»->.  —  3-4.  >7<.]  B  WC.  —  4-5.  oo'/"J/MH] 
C,  D  oo-}-?/".».  —  5.  HhAft<l>]  B  V/I-  =  J.AÖ-K  —  6-7.  post  >n„p*  B,  C,  D,  E  a<M.  ffl^h?"«.. 
—  7.  <d>c3'*%]  B,  C,  I),  E  om.  m  (B  M«l  •?/<■).  —  ib.  A>»°/H.>i>]  B  fto»Ä^t>.  —  8.  jen.]  B 
o/«.  —  ib.  i-n>)A>i?,fli>-]  ß  rt>,A)i}Pöi>-.  —  9.  flWit]  B,  E  >n :  C,  D  o/«.  —  i'A.  AOllj&t  i  hjao-JC] 
E  fthjeo-Jt.  —  #■  fl>*<n>]  I)  o/w.  in.  —  10.  fflilWt  '  X\u]  E  wj.it.  —  10-11.  m|viiv+]  A  ramV'h: 
B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  11.  iiT-t]  B 


i  om. 


Fol.  12, 
v°  a. 


homme  de  la  Vierge.  Est-ee  mon  Seigneur  et  111011  Dien  qui  m'a  preeipite  de 
mon  degre  Celeste,  lorsque  je  me  suis  revolte  contre  lui?  S'abaisse-t-il  (avec) 
une  teile  humilite?  Maintenant  donc  ne  partons  pas'  desenvirons  de  Jerusalem 
et  de  Bethleem,  jusqu'ä  ce  que  nous  ayons  decouvert  avec  certitude  ce  fait. 
Si  le  fait  qu'il  est  ne  est  vrai,  nous  prendrons  pour  nous-memes  les  dispositions 
qui  conviennent,  afin  que  ma  royaute  qui  est  sur  le  point  de  passer  ne  passe 
pas.  » 


Aussitöt  il  s'en  älla  rapidement  vers  les  Anciens  des  Juifs  qui  connais- 
saient  les  Ecritures  des  prophetes  et  l'interpretation  des  paroles  des  Ecri- 
tures,  afin  de  s'assurer  de  l'epoque  de  la  naissance  de  Notre-Seigneur  Jesus- 
Christ.  En  effet,  il  dit  (en  lui-meme)  :  «  Ils  ne  me  cacheront  (rien),  lorsque  je 
les  aurai  interroges.  »  Etant  entre  dans  la  ville  de  Jerusalem,  (il  penetra) 
dans  l'assemblee  des  nobles  des  Juifs.  11  se  tint  au  milieu  d'eux  et  se  mit  a 
les  contredire  *  au  sujet  du  Christ  et  au  sujet  de  l'epoque  de  sa  naissance.  II  *  r0i.  12, 
s'assura  de  cela  avec  soin  aupres  d'eux. 

1.  M.  ä  m.  :  ne passons  pas. 


v  a. 


b. 


002  LES  MIRACLES  DK  JESUS.  52 

«|^<u•/"^»}',  •  Km  •■  .i'-'iiA-  •  txh»n :  vn.jp-i-  •  >i<-  ■■  h*»  *  a».?."M.i>-  s  a"/A 

JT  :  y.'ltnhy;  :  rifl.'I-  :  A.h.'/'  :  '/<-'.«••>}  $  ?ifl»A  ■  li.Rim  :  (»A-Wi,  «  Hlfhl?  • 
TJ/i.A  ■  Vnj'.  ••    l'fl'A.f.  ■■  VlCA-fA  ::=  Whtn>(l  ■   KY&.M»  ■  /i.'l-fl'Aft  »  >iMl  • 

jMUL  *  tnhi/f'h  i  A£"i7  i  /.nv-fö»-  ■■  Afc*+  i  ?iA/«>„a  '■  ttfiM:  ■■  ötö-  i 
h«"  i  ?.AftA-  •■  II.VU-  >  AhCA-f-A  ••:  mAfth-  i  iVnh  i  «M  i  fln'/'iV.J-.irö«»-  •  -Ti 
II  •  */.#VJl,A  i  wfii/.  :  &«?  ■  ö'Tifl  «  +AP-Ä  ■  fl»T'7AjPA  i  Kfl'l>  ■  AMm.«*'" 
A    :   -'J.JP*'}   i   <Ort"7^1"   :•=   (D^WW   ■   IfH*   s   rhAfl   «   A-OÖJP'I-  i  Hl/h/,  i  TM.A  s 

vn.jf.  *  flv.hn{"  ■■  ho»  i  i ^.äo»  ■  tD.p,n,A-  •■  «amla  ■  j&fruAx-  ■■  hcfi*  a  * 

fi   12,  r»?iini  :  JB.fl.A-o«»-  i  frM.fl'A  ■■  Khf">C\\ao'i.  .-     hAfl»  i  M°P'i  •■  hol  i  VT 

/.  :•:  hfl"  •  -|-04»<f.  i  7.H.  i  ICl-fl»  •  fl»JUiT'|-  ■■  iTAA  :  fcflqj*  ■■  AllTA.'PA  i  > 
T-/"   ••  ruMAfli   .-  h9"/\to   ■■  h4M>f-lUn.  i  -'Hl  i  flCA   •  Üao^iUd.  ■  hM?tl  i 

I.  <n>>in-/»">.}p]  C,  I)  w«.  <n.  —  1-2.  post  A^AV"  B  add.  m-Vft  (en  surcharge).  —  2.  post 
.('.•■|-(OA.i':  H  add.  nr.fi-pfi.  -  ib.  }.«»rt]  A  t,tim>:  B,  C,  I),  E  donnent  la  legon  adoptee.  — 
4.  mtiifh  —  ^nv-Fo»-]  A  mitto-rh  ■■  (\y.i>Vi  ■■  jrflrt  i  /.MV*«»-;  E  m/v»/"*«0-  ••  A.ft«i7  ■■  mav; 
jf-ao-,  B,  C,  D  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  AA*+]  B  MifiO-g;  ■.  £*+.  —  «'*■  fc^-ivA]  E 
>,A^>u  s/V-.  —  ib.  flA*]  E  A.A.*.  —  5.  .c.fihA-]  A  jBftJiA;  B,  C,  I),  E  donnent  la  legon  adop- 
tee —  ib.  nah]  I>  (Wlfc.  —  5-6.  ante  >fl  (ante  "/.*S.'rfi )  A  arfrf.  m :  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adopted.  —  6.  vor\ii.  •■  '<w\  ■■  wvii  •■  ^iw-ti]  B  om.  —  7.  .«j..!'*"/  ■  «»««Vft^-]  B  om.  a>\  C  A"7ö 

>  i  inp...l,'P'V.  —  '^      fl»>«»'i»"  —   -r'/h.A]    15  m;',!»»!»'-  :  lOiVI-   :   ft-n%»'l-   :  II1IVU-:  C,    D,    E  ID;il»»I»»  : 

nM+  >  «hin  i  A0"/.^'l-  :  liim-i.  (E  Hlin«:).  —  8.  vn..c]  B,  C,  I),  E  om.  —  j'6.  m.e.il.A-  —  wym.e&  ■■ 
■id.ü']  B  0/71.;  cette  Omission  (la  premiere  importante  dans  B)  represente  sept  lignes  de 
texte  imprime.  —  ib.  j&Mi-A]  C,  D,  E  ^VfiTiMfi.  —  9.  >»n<»"]  C,  D  n«».  —  9-10.  >^^]  E  n 
a  —  10.  AtlTA.T'il]  C,  I)  om.  A  (C  o»TA,'/»n);  E  tta»Vbh  '  (ITA.'/Dn.  —  11.  mhftA«»]  A  mhO 
Aid-;  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  Ml^i'.lwi.]  C,  E  Ml^j&fiT. 


Ils  lui  repondirent,  en  disanl  :  «  Les  prophetes  ont  expose  que  le  Sauveur 
du  monde  naitra  ä  Bethleem  de  Juda.  Si  les  soixante-dix  semaines  que  le 
prophete  Daniel  a  mentionnees  sont  ecoulees,  le  Christ  est  ne.  Mais  si  elles 
ne  sont  pas  ecoulees,  il  n'est  pas  ne  jusqu'ä  maintenant.  »  Satan  suscita 
les  Anciens  des  enfants  d£ Israel  en  ce  jour,  afin  qu'ils  demandassent 
l'histoire  du  Christ.  11s  deputerent  des  hommes  vors  leurs  Döcteurs,  vers 
Nicodeme,  docteur  de  la  Loi,  vers  Cleophas  et  (vers)  Gamaliel,  pere  KEtienne, 
diacre  et  martyr.  (Ces  derniers)  examinerent  le  comput  des  semaines  que  le 
prophete  Daniel  avait  mentionnees.  Ils  Irouverent  quo  (le  temps)  etait  ecoule 
et  ils  dirent  :  «  Maintenant  donc  le  Christ  est  ne.  » 
loi.  12,  Alors  Nicodeme  leur  dil  :  <>  Avez-vous  appris(  *  que  le  pretre  Simeon  ait  dit 
(cela)?  Lorsque,  au  temps  oü  il  interprötait  los  Ecritures  avec  nos  Peres  pour 
le  roi  Ptolemee  et  (les)  traduisait  de  la  Iangue  liebrai'que  en  grec,  il  so  l'iit  sean- 

] .  M.  ä  in.  :  sn. 


10 


53  QUATRIEME  MIRACLE.  603 

ML£  ■■  H£0.  i  ;ih  •■   Ä"T7A  s  lOJ/l  =  w->aiA£'  i  «»AK  :  fn'lrtjrt'-  =  l\T  >  h 
"7V -ZbA  ■  f>Xh  ■  -mil-  ••  OTAhh  ■  hllf.Mlfh.C  ■  «»P.ltA-  s  ;Hui»*>  :  fli»'/.  ' 

ITO?*  :  °/Af  i  hAh  i  •l-r»A£- 1  »H:  ■  .P/ilA  i  m:\^hV'  i  flMj&'Hdi  $  jö-  ■ 
J,hC  i  "1ifl.ü-  i  h<*>  i  JrthA-  ■■  tthl-t  i  'ii'JI-  i  ll.V  i  m'hn.t'.*  :  -Mli»  i  hA»»  ■■ 

S  -nrt-P  i  OT«pAA  i  fl>«fc*  :•:  70-  :  J'VV"  #  Ji»»  :  IhWlf'  i  /liJPö»  i  Vh'/'C  i  h 
«»  i  A.4*<DA&  ■■  hCft-r-ft  *  rnhöDrt  :  '/"/•  i  hh<n>Cl  ■  K'Jll  i  X\tn>  *  '/-«»AR  i 
llCfrfft  i  ttUan  .-  H,>?»  •  «"AM  ■  AAi>"/"}  i  MU  i  .(VflA  i  h«»  i  +0*<£  i  Ä. 


6 
io   h  i  jr.Aiin  i  -^.n  ■  r.e.c  i  nhj-f- 1  au4*vu*  ■  ncftM'  *  w^ila?»  -•  aaj»°  ■  a 

h  :i:  (Dj?.n>A-0»'  i  n-1h/h->  i  .*A  ■  AA»"  :  K«I||.Ji  •  PUA-  :  J»°AA.llfln-  #  ü>£ILA 

1.   fi'P]  C,  D  om.  —  3.  H-t  :  £-'V7A]  C  o/K.  —  4.   vnhft»]  C,  D  TrfthA.  —  ib.    vn,«-]  E 
JiT-ku-.  —  5.  }.«»]  B  0«/.  —  ib.  Vhirc]  B,  C,  I)  WhaoCi.  —  6.  «ri]  C  om.  —  #.  M*«n»K>] 
E  TWC.  —  6-7.  »io«.  :  tmAj?  i  ttcnfn]  l>.  <'.  D.  E  A.P.-P  i  ÄMHW  •  (C,  D  rtVJH.},)  Iicfi-Ffi.  - 
8.  ncfi-fn]  B.  E  wfrn.  —  11.  wiiXl  B  vicn-r-n;  C,  E  *°Mi.Mi,h,r.. 


dalise  de  l'Ecriture  du  prophetr  lsaie  qui  dil  :  IVm;/  qu'une  Vierge  concevra  et 
enfantera  un  Fils;  eile  l'appellera  du  nom  d'Emmanuel ',  Fange  du  Seigneur 
vint  vers  lui  et  lui  dit  :  «  Tu  seras  attache  ä  ce  monde,  jusqu'ä  ce  que  cette 
«  Vierge  ait  enlante  et  que  tu  aies  vu  (l'Enfant)  de  tes  yeux.  »  Venez,  allons 
vers  lui,  afin  de  l'interroger  sur  l'histoire  (de  l'Enfant)  et  de  nous  (en) 
assurer  aupres  de  lui,  car  il  est  charge  de  jours  ~.  Venez,  cherchons-(le).  Si 
nous  le  tiouvons  vivant,  nous  saurons  que  le  Christ  n'est  pas  ne.  Mais  s'il 
esl  raort,  nous  saurons  donc  que  le  Christ  est  ne,  eomme  Tange  a  annonce 
a  Simeon,  en  disant.  lorsqu'il  se  fut  scandalise  :  «  Tu  ne  mourras  pas,  avant 
«  de  *  voir  le  Seigneur-Christ.  »  *f"'-  13> 


6 

Ils  allerent  tous  dans  le  temple.  Ils  trouverent  Simeon  vivant.  alors 
qu'il  etait  couche  sur  la  terre  ä  cause  de  son  äge.  (II  etail  avance)  en 
vieillesse.  Ils  lui  dirent  :  «  Salut  atoi!  »  11  leur  dit  ä  voix  hasse  :  «  Que  la 

J.  Is.,  vu,  14.  —  2.  M.  ä  m.  :  vieux  en  jours. 


r  a. 


604  LES  MIRACLES  DE  JESUS. 

j"  ••  hht??.  •  (K-h  •■  nv-  ■■  iw,h  ••  i.\t.  -■  9°KMi  ■  a-wä-t*  .■  wirf-  -.  a,hr  •  h 

iil  ■■  ■ltl.4.?'  •■  h'ii'  ■•  hfrC  ■■  IMi  J?.f»-I* «  li'iU  :  "/A'/"  *  flJjMl.A»«-»-  ■  hfl)  :  (lft- 
,h  •■  7.11.  ■  JHVJt*  •:=  flJjMLAJ»  :  Il>t6"  ■  hhwlM  •  U'il'  ■■•■  fl)^n,A"fl»-  •  hhooC 
\Y   :   h»»   :   -1  -A-TM,   :   ?,£,?   :  h'/W?'/'  «  h'W'  i  <Ol.l>.  I  h"»  :  »HH"TVl-  •'  IM"? 

n.j- 1  a.wa  i  *n.£  i  (lh'M- •  "»rrY/j-  •  mü  •■  htmwiD-  .•:  fl),/,w.  i  >n.£  .-» 

1-  »  H.VflJ-1-k.  ••  Hl'/.A-  :  flJ'IV.  :  fl>A'I'  i  IM"  i  "»•J-ftA  •:■ 

.j.|A>Tjp.|;    .   A„fl„.    :::   fl,flj]    .    fly>0   :   }1(?0D-    I   A/.(1«Y>   ■   «»Ml?   •  tiilTP'i  •    10 

fl»-h  s  <£..«S-&  :•=  aH'tmp.m  »  -Ml  ■  rh/-u«  ••  fl>Mn»tf»>-  •■  h«™  «  Ä.jP'JAfliAdi.  =  ?» 
jp>  i  oahP,  s  Ad,/-  i  A*//r  •■  htih  ■■  v.thhfr  ■■  T£+  i  H/ro-  -  a*»jw»  ■  ©a  i 

ft-f  * 

KhlllM  ••  h.Vlhh  i  hCft-T-ft  i  ll/.hl"  ■  a;>h  =  fctA-C  i  AM  ■  h*"*1!)  ■  m 
Mr  ■  *PAÄ-  •■  fl»AJ"  i  h.«  :  . . .  A°/A</»  •■  «JA0°  ■  h"Vi  »•» 

1  •  VMPfi]  E  M.J'l.'.  —  z£.  Am>£-yy]  K  Alicn-Ffi.  —  1-2.  V*/ii]  A,  C,  D,  E  >.'/•/■.  —  2.  iv»t  " 
>ifrC]  E  MI-  :  ti'Oti  :  öv»i.  —  ib.  ri/Ti.e.w-1-  .-  ttv-J:  »  "fAs>"]  B  n/h.ßm-'Mi ;  C,  D,  E  n,li.ea>^.  - 
4.  /.hm.]  B  ^nnti.        5.  post  >a.ft  B,  C,  D  add.  ii.en».  —6.   n.>m|>.]  mot  mis  apres  im-  ■ 
<">'>.e.fi  dans  E.  —  7.  AAtlD]  15  om.  —  ib.  >,y"fii»">'V]  E  Äy—tn  i  ti9°fTr.  —  7-8.  iDtiwTjp*]  E 
miH-uxrm.  —  9.  rio»]  B,  C,  D,  E  o/w.  —  ib.  >,„i'>o,l.n^.-]  A,  B,  C,  E  hx'/fUifi/h-.  —  10.  .p.rt.?. 

A]  B  .eflhA.  —  //'.  post  TM»  B  rtrfrf.  MTfl"^.  —  /Ä.  A<n>£^'/]  B  A>i*7H.>i>  i  h.Vfih  >  KlCfl-Pn.  - 

12-13.  ^>,"^H.>lP  -  h"»"V]  B  MM-»  Ä/Jti  i  WA- :  r'l\M  ■■  \-l'i  ■■■■  Que  la  benedietion  de  ta  grate 
soil  avec  nous!  Amen.  C  "tun-  ■■  mr'.li/.U  •■  A>i"lil.>i>  :  h.Vrt-fi  i  Tncfi-Ffi  i  P»A-  i  5»"nA  i  7-IK-  ■  "/ua  ■ 


paix  du  Seigneur  soit  avec  vous!  »  11s  lui  dirent  :  «  O  vieillard  beni,  est-elle 
arrivee  l'epoque  de  la  venue  du  Sauveur  dans  le  monde,  alors  que  tu  l'attends, 
toi  (qui)  es  attache  ä  la  vie  de  ce  monde?  »  11  leur  dit  :  «  Oui,  l'epoque  de  sa 
venue  est  arrivee.  »  11s  lui  dirent  :  «  Comment  as-tu  su  cela?  »  11  leur  dit  : 
«  Je  (l')ai  su,  (parce)  que  ma  main  a  ete  delivree  du  mal  qui  m'avait  atteint, 
lorsque  je  me  fus  scandalise  de  la  prophetie  du  prophete  Isaie  au  sujet  du 
salut  des  hommes.  Anne  aussi,  la  prophetesse,  m'a  annonce  (la  venue  du 
Sauveur),  olle  qui  se  trouve  continuellement  dans  le  temple.  » 
*  fol.  13,  Quant  a  Satan,  il  se  tenait  (dans  le  temple).  11  entendit  la  question  *  de  (ces) 
gens  ä  Simeon  et  la  röponse  (que  ce  dernier)  leur  (fit).  Lorsqu'il  eut  entendu 
les  paroles  des  Anciens  et  les  paroles  de  Simeon,  il  se  troubla  extremement.  II 
revint  vers  ses  armees  et  leur  ordonna  de  ne  pas  partir  des  environs  de 
Bethleem,  jusqu'ä  ce  qu'il  se  füt  informe  exaetement  de  l'histoire  <lu  Sauveur 
et  de  sa  naissance. 

O  mon  Seigneur  Jesus-Christ,  fais  demeurer  la  benedietion  de  ta  gräce 
sur  la  servante  Walata-Wähed,  Walata-Kidän  ...  pour  les  siecles  des  siecles! 
Amen. 


r"  b. 


CINQUIEME  MIRACLE.  605 

ttlC  ■•  tthVt-  i  flft*  ■■  A?»*7lU>  ■  mhr'fa'i  ••  (otn>?:-W  •  hSft-ti  •■  IflCA 
■f-tx  •  iv-til'  •■  11,-1"  ■  0°$?A  :•: 

(1K/J  ■  SS:h,'b  '■  £h£"f  ■■  A'PfK-  i  ö»A.p.  =  <P,Th.e.'  ••  A°/A<«>  ■  "ihr  •  h"f.'i  ■■■ 

I 
mfitt  •■  +a«"  ■•  9M*  •■  hrrrw.  -■  Aft*  ■  Kh«m.Wi  ■  h.?frt\  ■  tiCfl*A  •• 

AMArt.  :  a^a<">  =  "ii\v"  '  h"i'»  i  Quo  la  clemence  et  la  misericorde  de  Notre-Seigneur 
Jesus-Christ  soit  avec  son  serviteur  Scluihla-Scheldse  pour  /es  siecles  des  siedest 
Amen.  D  =  C;  seul  le  nom  du  possesseur  est  different  :  V7/"1/  ■  -"W.'*,  notre  roi  David; 
^U*  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage.  E  Mi°in.>if  i  h.Pft-fi  i  ticft-pn  i  (1<W  > 
X^n  i  WA*  :  '/"flA  :  "MlCTl  i  Mit  '  I.V-G1A  '  AOAo»  i  OAiT  i  h""i.'V  :••  ^  JKÖrt  Seigneur  Jesus- 
Christ,  que  la  benediction  de  ta  grdce  soit  avec  ton  serviteur  Habla-Giyorgis  pour  les 
siecles  des  siecles!  Amen.  Les  benedictions  se  groupent  ainsi  :  d'une  pari,  A,  B,  E  (la 
benediction  est  abregee  dans  B);  d'autre  part,  C,  I). 

1.  g]  B  j-  le  miracle  de  la  Präsentation  est  place  immediatement  apres  les  glorifica- 
tions  de  la  sage-femme  Salome  dans  B);  E  T'tti-V-  >  %;  au  cours  du  miracle  pre- 
cedent  une  division,  cotee  g,  a  ete  ajoutce  dans  E.  —  ib.  >7C]  B  om.;  ('.  I)  i-wc..  — 
ib.  mhy^n^]  B  om.  —  3.  nxy  —  h"%V]  B  n«.->  i  £?;h,l:  ■■  .ftö+n  :  ...  (C  av-ik.  i  "ivt\  ■■ 
r^A-,  U  A'V7/M>  :  W)-;  E  A71K.  :  Mit  :  Tf-CXil)  A"/A«»  :  ",t\V"  ■■  h"%i  ■■:  l'ar  la  grdce  de 
son  secours  qu'il  garde  ...  (C  son  serviteur  Schdhla-Scheldse;  U  notre  roi  David; 
E  -son  serviteur  Habta-Giijorgis)  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Un  espace  blanc  est 
laisse  pour  l'insertion  ulterieure  du  nom  propre  du  possesseur  dans  B.  £A4>fl-  elait 
primitivement  ecrit  dans  C.  Le  nom  propre  ^«g^  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  gratlage 
dans  D.  Les  benedictions  sont  analogues  dans  A.  B.  C,  D,  E. 


CINQUIEME  MIRACLE 

PRÄSENTATION  DE  JESUS  AU  TEMPLE 

t.  Marie  et  Joseph  presentent  Jesus  au  temple  et  fönt  l'offrande  prescrite  par  la  Loi 
mosai'que.  —  2.  Le  vieillard  Simeon  recoit  dans  ses  bras  l'Enfant  Jesus,  remercie 
Dieu  et  prophetise.  —  3.  Satan,  en  entendant  les  paroles  de  Simeon,  est  consterne. 

Cinquieme  recit.  Sur  la  Präsentation  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et 
Notre-Sauveur  Jesus-Christ  dans  le  temple. 

Par  la  g-räce  de  son  secours  qu'il  prolege  son  serviteur  Walda-Wähed 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1 
Lorsque  le  quarantieme  jour  apres  la  naissance  de  Notre-Seigneur  Jesus- 


In].    13, 

v*  a. 


606  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  56 

IW'P  :  JV.-P  ■  KTHX-Thi  :  -li:.°9"  :  fliA3.+  :  m\'fhV.  ■  X4.fl.  •■  \\tn>  •  .enTt}"  : 
tn-M-  ■■  IUI-  •■  im^^.ti  :  llh*<w  .-  '\-n'i'.0  ••  tn-M-  •  thl  ••  o»-rt,  :i:  inh9°Rh-  •  9° 


/.  ■■  ihW-ffll*  •■  HM--  ••  °/M°  •■  llfc'M-  ■  M«K"|:  :  il*i'jn.'|:  ■  AÄ.WA  ••  vn..e.  ■ 

hl-  ■■  t\9°P'i  -•  ttCtlh  •■■■  mhao  .■  ph  ■.  a*-M~  .•  n»|"  •■  ^ftA  ■■  hlttM  ■•  ht:A# 
ft  •■  l'ir'h  •■  i\9"?}  •  h9"tihf\-  ••  (OMR  :  ho»  •  «PA  •■  h<w  •■  ¥Ar4.M°  ■  +A  ■ 

1.  ante  x«  C,  D  arfrf.  h.  —  «6.  VWV»  —  wvs.lO  B,  <',  D,  E  >,-ni>,*>  »  .>.fvM-  i 
jcwa  ■  -ic.rr  <  n"»^.*  (post  ,o"/a  E  «<W.  nriAh,).  —  ib.  .t>ii>,j<»]  B  ,fii>..  -  2.  nu«n>]  B 
o/w.  n.  —  3.  ante  A*7  D  add.  aoKih&.  —  4.  .erto»,e.  :  <l>.«;.rt]  E  ts-rt  i  .e.n«».e.  —  6.  ",Air] 
A  om.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  --  ib.  hö<K"I.J  A,  C  >,ö*ki-:  B,  D,  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  n-Mn.«  i  AMAf»]B,  C,  l),  E  n"/-'/il.l-  i  MAPfi.  —  7.  a>wi 
Vft]  B,  C  o/m.  ft.  j'o.  t+]  A,  B,  C,  E  M'.  —  8.  <d>,öd]  B  <d>,oi>.  —  j'i.  post  flh  B  arfi.  m-n 
t :  im-  :  öf.>.en;  B  donne  la  lecon  adoptee.  —  8-9.  >.-?n.>,v  =  men-pn]  B  mh.m  :  »..rrt-n  =  vien 
*ft;  E  >.°?H.7i  :  >i.frt-n.  —  9.  Yi«n> :  »CA]  A  o/m;  B,  C,  D,  E .donnent  la  lecon  adoptee. 


I'mI.   13 


Christ  selon  la  chair  fu1  accompli,  Notre-Dame  Marie,  sa  Generatrice,  le  porta, 
(eile)  ainsi  (jue  Joseph  le  Charpentier,  afm  de  le  presenter  dans  le  lemple, 
,  comrae  *  il  est  prescrit  Jans  la  Loi  de  Moi.se.  Ils  offrirent  avec  lui  des  petits  de 
colombe,  comme  (Moise)  dit  dans  la  Loi  :  Tout  (male)  qui  ouvrira  le  sein  de  sa 
mere  sein  appele  saint  pour  le  Seigneur'. 


Lorsque  (Jesus)  fut  entre  dans  le  lemple,  se  leva  le  pretre  Simeon  qui  elait 
attache  ii  la  vie  de  ce  monde,  ä  cause  de  son  scandale  sur  la  prophetie  du 
prophete  Isaie  au  sujet  de  la  naissance  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ.  Simeon 
etait  alors  tres  faible,  (se  trouvant  epuise)  par  la  vieillesse.  Lorsque  Notre- 
Seigneur  le  Christ  fut  entre  dans  le  temple,  Simeon  se  leva  de  sa  couche 
et  bondit  comme  un  cerf,  afin  que  fut  aecomplie  la  parole  du  prophete  qui 

1.  Ex.,  xiii,  2  (Nom..  viii,  16). 


;,7  CINQUIEME  MIRACLE.  607 

Wl..e.    :    H£fl.    :    hon    :    „nftfc    :   h"/ll.?.V   •    hCft-T-ft    »   V-KUh    :    MM?    '    «DJB.+'J 

ft.  ■■  h«"  •  -WA  *  (nl)9"f"i't.  ■■  fr"  ■  tlM't  ■  l\'"n\/.'h\'  <■  wfiiV/  ■  YiÄM  ■ 
hfiS'.'Hjh  ■.  hao  :  chV  ■■  A«M'>  *  fl»£fl»  ■  &M.  ■  v>OC  i  Al-flCh  ••  hlöwd 
t>-  ■•  (lrtw  •  fc-iru  •  niu/n  •  Jwwh  ■•  hh«»  •■  i'M  :  MP'il?  ■  hÄ-W+h  ■■ 

5   tthhl  1A»ll  ■   *4,Ä,o»  i   WA-  •  «liiinh  :  h«m   i  -W)/"'!-  i  -HC«  i  AJwTMI'fl  :  0)    '     i   i 

\    b. 

hn/. :  AririHili  ■•  ht\/.h.t\  * 

ru.e,n.A-ö»-  ■■  Ar/"}  ••  h/.."/.'  :  AhTtthrft  •  "VCjPiT  j  fl»Af-rt.¥  »  mA/hTMl  ' 
hA  s  odKY*  ■  ?iA«»  •  TfJ*  i  A?"}  i  0»-K*  i  hin  -  nfil&ao  •.  at-tl-t  •  K9*0}  ■ 
Af/opsYll-  :  tlili-ft   :    WWyi   :   <»A  V/^A   :  llH«^^   *   Ö>if-A-   •  IIJP.IDJP.'*   :    AflA  ■ 

1.  Hjen.]  C  om.  —  *'<!>.  >,°jii.>,>  :  iir.flfft]  B  >,in.>,  :  h.Prt-fi :  C,  I)  vmfc  ■  Vicn-ffi;  E  J,*m>i>  i 
h.frt-fi.  —  2.  mnirrv/.]  B,  C,  D,  E  m(\9"P'i(i.  —  3.  hö^Tr-tu-]  E  o/«.  —  ib.  hoo~\  ('.  1)  i»n. 
3-4.  >,"Vöi*'<?tf-]  C  w^n/,»- ;  1)  >,o«»,n<;tK  —  5.  hmi-mimi]  C  hfi-hsnii  *?>.  —  7.  fiirr»  «  >,<:^ 
4.']  B  ftftyrv  :  $h/.;J.e.:  V,  1)  ny"}'''/  i  h<:^.ß.  —  J*.  ante  -IC??"  B  «c?(/.  *£-ft-V  s  .OIA.  —  8.  II 
■»*  —  VO'V]  A  om.  irvt  et  üJ-Vf: ;  B  o;h.  ,1i9V  ( fl»->i/:  :  W/U  ■■  öilTr);  C,  D,  E  donnent  la  lecon 
adoptee.  —  ib.  «o-nt  :  »?•"/]  E  wfit  ••  ni'»|:  i  ^fty*.  —  9.  mlf-A-]  C  mrttf-rt'.  —  ;'ä.  H.i'.ffl.e.*]  B 
iim.fK  —  10.  ante  .Gü-«i>ni+'r  C  add.  h.  —  «6.  post  am^ö>jt4»i  A,  ('  o«^.  ■/. ;  B,  D,  E  donnent 
la  lecon  adoptee.  —  10-11.  ,c>rf„xo»-]  C,  D  p.Hi.W .  —  11.  H,e,hR]  A  mch.ea»-;  B,  C  hfap; 
I).  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  /.ahm]  A  om;  B.  ('.  I).  E  donnent  la  lecon  adoptee. 
-  12.  il>i.e.'i:i>-]   A.   E  flWfcMh;   B.   C,  1)  donnent  la  le<;on  adoptee.     -  ib.  r'r'm./.  -I]  C 


(lit  :  Lorsque  Notre-Seigneur  le  Christ  sera  renn,  les  debiles  de-viendront  juris 
et  bondiront  comme  des  eerfs'.  Quant  ä  Simeon,  il  porta  L'Enfant  dans  ses  bras. 
Aussitöt  qu'il  eut  vu  l'Enfant,  ses  yeux  s'ouvrirent.  II  dil  :  Maintenani 
debarrasse  l<m  serviteur  de  son  lien,  en  paix,  6  Seigneur,  comme  in  (l')as 
ordonne,  rar  mes  yeux  ont  vu  ton  saht!  que  tu  as  prepare  "devant  tout  ton  *  fol.  13, 
peuple,  afin  de  reveler  la  lumiere  aux  peuples  et  la  gloire  d  ton  peuple  d'Israel'. 
Le  vieillard  Simeon  tlit  ä  Notre-Dame  Marie,  ä  Joseph  et  aux  gens  qui 
etaient  venus  :  ••  Cet  Enfdni  est  la  pierre  qui  a  ete  posee  dans  Sinn  pour  le 
salut  de  beaucoup  de  gens  et  pour  In  perte  de  beaucoup3.  Toul  (etre)  qui  tombera 
sur  cette  pierre  se  brisera;  (tout  etre)  aussi  qui  tombera  sur  eile,  eile  le 
brisera.  Par  lui  serout  accoraplis  de  grands  miracles  et  prodiges;  (c'est  lui) 
qui  fera  vivre  les  co3urs;  a  cause  de  lui  survieudra  une  grande  guerre:  par 
son  entremise  seront  reveles  les  mysteres  des  propheties  difiiciles.  » 

1.  Is..  xxxv.  li.  —  2.  Luc,  ii.  29-32.  —  .'i.  Luc,  n.  34. 


608  IIS  MIRACLES  DE  JESUS.  [58] 


r°  a. 


fljr/"}  .-  fc-JH  •  jrVK-IC  •■  \\')\*  ■  Y1S.  '■  'WV  •  Ott.?  ■  ''itt'i  •■•■  toi'imy'.m  ■  -W  •■ 
th/Mh  ■•  (Dtt.'iFov  :  tf-rt»  -■  tt(l9°0  *  H.VU-  ■■  AH-MDAft  :  <W*  *  a>J!,a,A»ao-  -.  fc'J 
toi.  14,    rt  •■  *h.?d9°9°  i  flh'»'/*  i  >n..e-1-  i  ID*£\*'J  :  htlh  i  h+lA-ö»'  :  CD^m^h  ■  ?» 

*ä"7Wi.a  i  H+fflAÄ-h  i  hrmifr  •■  -jÄvTfi-i-  •  iwh+  ■  Ä/>h  •  poa-  ■  9°a 

A  ••  ^»«">h  :  ÖIA'I"  i  .. .  «»AI-  ■■  /"Art,  •■  CDA'»'  :  40°-fc.A  i  A'JA«»  ■  "/A?"  ■  h 

"TL*  :•: 

1.  H'rPl  C,  E  fty°«v.  —  1-2.  rtfi'/"}""/]  B,  C,  D  om.;  E  vn  ■  Um.  —  4.  Vi-V-A»»»-]  B  £+* 
tvon..  —  4-5.  ),r.p.c  i  -mic-o»-]  B  ■mur«»-  >  v/™£-c.  —  6-8.  m"7'/^a  —  h»v.v]  B  j.h»7Wi,A  > 

N-MBAAH  '  >.y"*.('fi1-  '  JtV7A  :  a1C?9"  •■  tfMlfl»>  =  AtTA>  i  5iTt  i  «■••f!V  :  fl>;17^A  :>.:(>  Emmanuel, 
(toi)  qui  es  ne  de  la  Sainte  Vierge  Marie,  rachete-nous  tous  de  la  mort  de  la  corruption  et 
de  la  perte.  Amen.  C  >i"W-h.A  i  UNda.p.H  :  WfrRh't-  ■■  .e.'V'7A  ■■■■  tlMlP  ■■  M»t  >  A7*A  i  A7-J1CU  > 
"7DA  =  /"Art.  :  Emmanuel,  [toi]  qui  es  ne  de  la  Sainte  Vierge,  rachete  de  la  mort  de  la 
perle  ton  serviteur  Schdhla-Scheldse.  I)  hh"Vth,A  >  HlwA.i'.ii  =  V/°-p.e.rt-1-  ■■  .e.-V'VA  ■•  ■IH.M9'  •■ 
V;"->7--A  :  ©V/0}-  i  t\'nr"i  >  •p.1.'>  »  A1A»»  :  ",A5>"  =  h-l.'/  ■:■■  0  Emmanuel,  (toi)  qui  es  ne  de 
la  Sainte  Vierge,  rachete  de  la  perte  et  de  la  mort  notre  roi  David  pour  les  siecles  des 
siecles.  Amen.  Le  nom  propre  -s«!.'*  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage.  E  hha1>K 
a  :  iii<Brt.e.Yi  :  vr-V.e.n-'r  ■  .p.'/"/a  i  -icyr'  •■  n^n-i- :  ?.p\\  •■  vit\-  ■■  r'tu\  ■■  wen  '  i'-n-j- :  wcxt\  < 

rt"iA»»  ;  "/rt1/"  :  h"%'V  :■:  0  Emmanuel,  toi)  qui  es  ne  de  la  Sainte.  Vierge  Marie,  que 
la  benediction  de  tu  grdce  soit  avec  ton  serviteur  Habta-Giyorgis  pour  les  siecles  des 
siecles!  Amen.  La  derniere  lettre  du  mot  7-dCKi  est  presque  effacee.  Les  benediclions  se 
groupent  ainsi  :  d'une  part,  A,  E:  d'autre  part,  B,  C,  D. 


3 

Satan  se  trouvait  ä  ce  moment-lä  dans  le  temple.  Lorsquil  entendit 
Sirrieon  en  train  de  prononcer  ces  paroles,  il  eprouva  '  une  giande  tristesse. 
II  revint  vers  ses  armees  el  leur  raconta  toute  l'histoire  qu'il  avait  apprise 
ioi.  ii,  de  l'Enfant  qui  etait  ne.  II  leur  dit  :  «  Pour  moi,  *  je  ne  me  reposerai  pas 
au  sujet  des  prophetes  et  des  justes,  jusqu'ä  ce  que  je  les  aie  tues  et  que 
j'.iie  fait  disparaitre  de  la  terre  leur  memoire.  » 

O  Emmanuel,  (toi)  qui  es  ne  de  la  Vierge  pure,  que  la  benediction  de  ta 
gräce  soit  avec  ta  servante  Walata  ....  Walata-Scheläsö,  Walata-Sämou'41  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1.  M,  ä  m.  :  il  fut  friste. 


59  SIXIEME  MIRACLE.  609 

JlÄ.'J  ■  /..f.h.'l-  i  JEilJW  i  Ah»»-|:  :  . . .  A"/A«w  :  »/A'/3  ■  *»"£">  :•: 

I.  y;]  B  q  (B,  ayant  interverti  l'ordrc  des  miracles,  a  une  manierc  partieuliere  de  les 
coter:  cf.  supra,  p.  42,  note  3);  D  $  (les  scribes  confondent  souvent  s  avec  %);  K 
iTö^:  i  %,  —  ib.  »c  Yir.fi-pn]  1>  \wc.  ■■  m-nt  ■■  vvii.V/  =  Kfci-n  >  ncn-rn  =  Miraclequ'a 
fait  Notre-Seigneur  Jesus-Christ.  C,  D  ■i>i5'"<50-  s  aviii.*»  ■  «W'W'/  :  moo^rii'/  :  wn-fi  > 
HCfi-PA  :  Miracle  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ.  E  Vit:  s 
H>i*7ll.>i>  :  mh-r'^Wi  ■■  <n«D£-;i5r.>  :  >,.prt-fi  =  YlCfl-Pfl  ■  fle'c/i  [/wi/ac/e]  de  Notre-Seigneur,  Notre- 
Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ.  Les  titres  de  ce  miracle  se  groupent  ainsi  :  d'une 
part,  A,  E:  d'autre  part,  B,  C,  D  (le  titre  est  abrege  dans  B).  —  2.  an?  —  Yk-V'i}  A  om. 
>.«"*'»:  B,  C,  D,  E  donnent  la  leeon  adoptee.  B  fix;)  •.  vifi-  :  ywc;iy>  -.  t\W(\  ■.  vil<.  ■.  ...  t\"i 
t\an  ■.  ",t\Ty  ■■  W.'V  ■■■■  Par  la  grdee  de  son  don  qu'il  orne  l'dine  de  son  serviteur  ...  pour 
les  siecles  des  siecles !  Amen.  (Iä;>  :  <;°7rt-  signifie  litteralement  :par  la  grdee  de  sa  grdee. 
Un  espace  blanc,  represente  par  nos  points  de  Suspension,  est  laisse  pour  l'insertion 
ulterieure  du  nom  propre  du  possesseur.  C,  1)  m.f\t  ■■  xpo-  ■■  vvtv  ■■  Tt\t\  ■■  TU*.  :  'VtJrt  ■■  r"1 
(t,  •.  (1>  ■>?./»■>  :  .•J'ij-Y-  :•:■•)  t\"it\a»  -.  ",t\r'  :  VA'V  :•:  Que  la  benediction  de  sa  grdee  soit  avec  son 
serviteur  Schähla-Scheldsi  (D  notre  roi  David)  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 
Le  nom  propre  -si.**  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage  dans  U.  E  (1K;>  :  T'7rt-  =  jMi 
KV  ■■  A7-IK.  :  1MM-  :  I.Y-r.l.it  ■■  tl"it\o»  :  "ihr"  :  haV1  :•:  Par  la  grdee  de  son  don  [=  par  la 
grdee  de  sa  grdee)  qu 'il  prolege  son  serviteur  Jlabta-Giyorgis pour  les  siecles  des  siecles  '. 
Amen.  Les  benedictions  se  groupenl  ainsi  :  d'une  part,  A,  B,  E  (B  a  un  caractere 
propre  :  d'autre  part,  <'.  I). 


SIXIEME  MIRACLE 

L'EPIPHANIE 

1.  Les  Mages  aper§oivent  une  etoile  miraculeuse.  —  2.  Le  Livre  du  Cammandement, 
provenant  de  la  Caverne  des  Tresors,  indique  que  l'etoile  est  le  signe  dela  naissance 
du  Christ.  —  3.  Les  Mages  voyagent  pendant  deux  ans,  avant  de  trouver  le  lieu  de 
la  naissance  de  Jesus.  —  4.  A  leur  arrivee  ä  Jerusalem,  ils  vont  trouver  Herode.  — 

5.  Parvenüs  ä  Bethleem,  ils  adorent  l'Enfant  et  lui  offrent,  comme  presents,  l'or,  la 
myrrhe  et  l'encens,  empörtes  de  la  Caverne  des  Tresors  par  les  anciens  Peres.  - 

6.  Un  ange  leur  ordonne  d'eviter  Herode  a  leur  retour  et  de  regagner  leur  pays  par  un 
autre  chemin.  —  7.  Fuite  de  la  Sainte  Familie  en  Egypte. 

Sixieme  recit.  (Miracle)  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur 
Jesus-Christ. 

Par  la  gräce  de  son  secours  qu'il  protege  sa  servante  ...  pour  les  siecles 
des  siecles !  Amen. 


610  LES  M1RACLES  DE  JESUS.  [60] 


I 
fll0»K'h.   :   früh   :   fl?A   s   01-h'l-   •■   fl'1-    :   A'/.'/"  :•:  OiC.hV-  •  J?/"'"|-  ■•  (OtmtFl 

Vi  •■  HiMm.  :  llf/'V.^  ■■  »ihn  •  iUn-hl'  •■  rt"7£  *  at-MVh-  ■  h»»  ••  -nc/V  •■  0 
*j?.  :•::  <»ti>  •  -ncy*-  •■  ahh- 1  Win  ■•  h«w  ■  oir?:  ■■  hVAif.  ■  Hj&nföh  •■  9°f: 

/.   ■■•■   «»IIA-   «   n°7MlA   :   at'hl:  :  Jlh'll  :  /*'flA  s  «»A>  :   Jt1«7A  •!:  0^11  :   Chf-  i 

I  14,  fl)/iy.lin- :  »ihn  •■  ?i9°Jtp '  hn  1-  ■  H?.<n»ftA-  ■••■  msM-npa»-  -.  awa-o»-  :  ti<P!nn 
1" :  ikWi«,"/:!/'»0-  $  msMnP  ■•  A4A.h  ■•  xw»  ■  nh«»  s  aö7-,j-  s*  c»(&n,A- s  nn 
.e.VJ:ir«n»-  »  .e.&Aö>v  •  >><rop'p  .■  mich?'  •■  «»JU.'tM-  -.  t-kuh  :  hmiö>-  ■  <»*A 

Trl-ttC  •  tf-A»  ••  UhilHi  ■■••  (Ohhot>t\  *  A.lh'flV  ■  WtlC.  ■  h,M  •■  ?»ftOT  •■  hJ^AA  ■ 
at-h'P  •■:• 

1.  ©OiB]  C  «dm  :  r.},f*..  —  1-2.  «DöDfrm]  B  om.  m.  —  2.   nimm.  |  A,  C,  D  huaw.  - 
j'i.  n«»-n^]  B  H«>-nj-.  —  2-3.  m-nci>  —  o«h.ß]  B  ti«»>  ■  -ncv>  i  e«h.ß  :  -ncvv-.  —  3.  iin-n]  E  om. 
-  4.  r"t><\\  C  /"0A.  —  ib.  ante   «da*  E  add.   «da  s/c.  —  5.  tu-v-A'!:  i    >--'W>U']  C  cd-va*  ■ 

s/c -wi^u- ;  d  o/n.  —  <>.  »mn  s  v-th-pm)*]  E  hfum-fft  i  pnn.  —  7.  nn«n»*i¥tif«n»-]  A  nnje 

V I: irao- ;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  A"7&]  C  o/«.  --  10.  tf-A»]  B  o/«.  - 
ib.  fl>A>«">n]  C,  1)  om.  n.  —  ?Z>.  ?,.>■>]  U  om.;  E  >,»>>  s/c. 


I 

Les  Mages  vinrent  ä  Bethleem.  Les  Rois-Mages  qui  se  trouvaient  en 
Orient  virent  une  eloile  dans  Ie  ciel.  Sa  lumiere  etait  comme  la  lumiere  du 
soleil.  La  lumiere  de  cette  etoile  etait  comme  une  colonne  qui  du  ciel 
parvenait  ä  terre.  II  y  avait  au  centre  de  l'etoile  l'image  de  la  Vierge. 
Lorsque  les  Mages  eurenl  vu  cela,  ils  s'etonnerent  fort.  Ils  consulterent 
leurs  livres  et  firent  le  calcul  (astronomique  de  cette  etoile  ').  Ils  ne  t rou- 
verent  pas  parmi  *  les  etoiles  d'etoile  qui  lui  ressemblät.  Ils  trouverent 
toutes  les  etoiles,  chacune  ä  leur  place.  Ils  trouverent  le  Fdlek'-  solide  comme 
d'habitude.  Ils  se  dirent  entre  eux  :  «  II  faut  que  nous  revenions  consulter  le 
Livre  du  Commandement"  des  Peres  dans  les  Tresors  du  Hoi.  Si  nous  trou- 
vons  eu  lui  la  mention  de  cette  etoile,  nous  ferons  tout  ce  qu'il  nous 
ordonnera.  Mais  si  nous  u'en  trouvons  pas  la  mention,  (rien)  n'est  (ä  faire i,  car 
iliMoile)  est  (alors)  un  Symbole.  » 


fol.  14, 
r  h. 


I.  M.  a  in  :  calculerent  son  calcul.  —  2.  Cf.  p.  45,  nole  2.  —  .'!.  M.  ä  in.  :  les  Livres 
<lu  Commandement.  11  est  ä  reniarquer  que  Les  Miracles  de  Jesus  sont  apparentes  aveo 
le  Qalimentos,  que  nous  traduisons  en  ce  moment  dans  la  Revue  de  V Orient  chretien. 


ßi;  SIXIEME  MIRACLE.  611 


\ 


1/  ■  M9°  •■  \{\  ••  rt."i-  ••  «da*  •  HjvnA  •  i/aj"  :  AmA.p.  •■  h°}\i.ha,h.i:  •■  i'.a 
ha  ••  /**;j  ■■  rt-n?»  •■  ä>£i£-c  :  awn-  =  $>°.e.r: $  «o*«» :  jii  ■  'trji--  •  .enicAi.  •■ 
H"7hhA  ■  iW-  i  Min  ■■  tof.hah'i  i  .nc/'i-  •  h«»  ■  ojf-ä-  ■•  M-rt«?*».  •■  HjMIff 
,ix  ■  ?»fih  ■  r-stc  ■■■■■  flUD-A-t*  .•  -i-v-nr:  ■  «da*  •  £">*7a  ■  -s.n  •  </»>nv.  ■•  ■ncn  ■ 

A"7P  :  ffl{>».e.v.  :  hfl»"  :  JuTAll  i  tf-A-  »  "JA?"  :  flJ'h*  *  fl»Afl  -"  .PAfC^i.  •■  ll'i 
*   :  Jliin  i    j?.f.&(Dlnao-   i    '|-'V/*V'-  :  «o»lf  i  «Ml  l  -f-<DA£  i  Af|  :!:  hA«»  i  II?» 

W:M-  ••  .c.flJöh  ■  nni- :  Mmi  =  o>-nl-  i  A"7f.  $ 

1.  ha>-6h.~i  A.  1>  ),r»h. :  C,  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  Jnn>inil+  —  »,mi] 
A  a»n,M'-1-  •■  >iömi"Mit  i  •»•/■/";  E  «roin-n-c  .•  V?-/1"  •  ina»nM-V  s  lMm;  B,  C,  D  donnent  la 
lecon  adoptee.  —  ib.  m>n,l,w~\  B  o»«At  sj'c.  —  2.  ii.ivdA]  B  om.;  E  H.en..  —  3-4.  im.-  - 
u».etifl>-V]  E  ftH-CK  •■  ni  VI:  :  »>Vi-n  >  n"7MiA  ;  ft°VjB  :  jatiaf».  —  5.  *>-nc  —  RVIA]  B  fl»rt>  : 
.e.V7A  :  frWIC.  —  G.  /h?>  :  ik.ii]  E  1)1:7"/  ••  -IK-V.  —  t'Ä.  n>i£,o]  la  lettre  o-  a  ete  ajoutee 
apres  coup  dans  C;  ä  sa  place  rt  figurait  primitivement.  —  7.  ■mv*]  C,  1)  o/h.  —  8.  tom] 
A,  B.  C,  1)  om.;  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  ,p,£AflMioi»'  ■.  ;rl/»'i»>']  A  wAml  : 
■'rtp'f»;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


Alors  ils  tirerent  des  Tresors  du  Roi  le  /./ryv  rf«  Commandement * .  11s 
trouverent  le  commandement  d'Adam  ä  SefA,  son  fds,  lequel  dit  :  «  Le  Fils 
du  Seigneur  devra  revetir  la  chair  des  hommes  et  habiter  sur  la  terre. 
Lorsque  cela  aura  lieu,  une  etoile  apparaitra  au  milieu  du  ciel;  sa  lumiere 
sera  comme  une  colonne  qui  du  ciel  parviendra  jusqu'ä  terre.  En  eile  la  Vierge 
sera  assise  sur  uu  tröne  de  lumiere   et  portera  (son)  Enfant  lumiueux.  Sur 

la  töte  (de  l'Enfant  il  y  aura)  uu  diademe  de  gloire.    II  tiendra  dans  sa   *  fol.  14, 
main  le  ciel  et  la  terre,  car  il  est  le   Dieu  du  monde  entier.  Lorsque  cette 
etoile  apparaitra,  il  faudra  que  vous  chercliiez  le  lieu  oü  l'Enfant  est  ne.  En 
elTet,  c'est  ä  cause  de  lui  qu'apparaitra 2  cette  etoile  dans  le  ciel.  » 

1.  M.  ä  m.  :  les  Livres  du  Commandement.  —  2.  M.  ä  m.  :  sortira. 


V  a. 


012  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [62] 

:{ 

/*'h.  «  irftA-i/'ö»-  ■■  («v-nhA.  ••;:  m°t\  ••  v/"h-  1  TtiMra»'  •■  oh:4>  *  amen,  •■  a» 
hih.1!  •■■■  atM-  =  «w}ia  •■  9°r'ity  •■•■■  oniJi-ny.  s  f.aacirao-  :•:  ai^iin-  ••  vwa,  • 

-nil-Tl  «   Jl'PS"^«"»-   :   hft»»   »   C'i«M-  •   VT-frJn.   ::.   fl,,h<.   :   ^tm*  :   ^f|h  »   I1JV 


fol.  14,  fl)All  ••  flX ***•  1  rt-flfc  :  A7A  :  01t  ■•  Ä.f<.flA.y°  :  ACU-  >  AnJ,  :  JJ1C  1  ?i 

V  b. 

i.  wticn.]  A,  C,  D  om.  w:  B,  E  donnent  la  lecon  adoplee.  --  ib.  mfi't.V]  C,  Dom. 
—  ib.  ante  hm-KW  B  </cW.  n.  —  2.  h(i->]  dittologie  de  ce  mot  dans  C.  —  2-3.  T.jf-m-nt  ■ 
7>fr]  B,  C,  D,  E  W71r*\  —  3.  fflhui-  —  je-VY**?»]  B  a>h;in-  :  R>?/^'^  :  nr'.e.i  ■■  fio-f,  i  .k-V 

/"/wjP;  C,  D  fl»,;iH-  :  r.rir'*  •■  .R0-.S.  i  ?"££  I  JB-V/"/"?»;   E  fll>,;i||-   :   >,A-  :  '///"fr  I  £0-.^   :  9°f:i  I 
IIOD  :    .t*.'V"/','J".    —    4-5.   V/"h. U»flffl.>]   A    O/;/.   UJflJl.'/;    B,  C,    I>    "iF'W  :   y^ftrt,!/"«"'   :    rtfflC'l'  > 

WATiCIL  i  fflftfWi/v  (C,  D  o/».  flJrtfi,li.'V);  E  donne  la  legon  adoptee.  —  5.  rnjinnv.]  B  Avn-Wi.. 
-  6.  >,fiöB  :   CI**  •■  VV'*<">*]  E  o/«.  —  7.  ante  h.p<.lrt>-/"  B  arfrf.  t»7<C.  —  8.  nm  —  h.V<-1 

A.1T]  B  U7d  :  KV<-tM"  •■  flllh  :  fl7A. 


3 

11s  empörteren!  les  presents  (destines  äl'Enfant)1  :  Tor,  la  myrrhe  et 
l'encens  que  les  Peres  avaieut  tires  de  la  Montagne  des  Tresors2,  sur :i  la- 
quelle  se  trouva  notrepere  Adam  lors  de  sa  sortie  du  '  paradis.  Les  trois  Rois 
se  mirent  ä  parcourir  toute  la  terre,  afm  de  chercher  Celui  qui  etail  ne.  lls 
prirent  avec  eux  trois  mille  hommes.  De  plus  ils  prirent  avec  eux  l'or,  la 
myrrhe  et  l'encens.  Ils  allerent  vers  l'Orient.  L'etoile  les  conduisait.  Ils  ren- 
contrerent  des  difficultes  nombreuses  dans  leur  route,  car  leur  route  etail 
longue5.  Ils  voyagerent  (pendant)  deux  ans,  jusqu'ä  ee  qu'ils  arrivassent  ä 
Jerusalem. 


fol.  14,         Lorsque  *  les  Mages  arriverent  a  la  ville  de  Jerusalem,  les  gens  de  la  ville 
\"  b. 

l.M.äm.  :  ses presents.  —  2.  Cf.  HOC,  1911,  pp.  109-170.  —  3.  M.  ä  m.  :  dans.  — 
4.  M.  ä  m.  :  de  dedans.  —  5.  M.  ä  m.  :  lointaine. 


63;  SIXIEME  MIRACLE.  613 

y-ilfflO-    :•:    (Oh"V/  •    litt"  :   •/.(V.P.rt   :    UV"  •    WKS1* AM*  •■   (OJMD  :     VII   :  >')/" 

-t-  ■  «f.t:ft  i  m»iv  •  rftA  i  hr>  ■  nu-i  »  hj^^n«*  ■•  www-  :■■.  mh-nxih. s 
j»".e.v. :  vfrh'rh.r  ■••■■  öJ.e.ft,A?,o»-  ■  wi«»  .■  ch.'i  ••  Min  ■■  wKh0°ci  •■  nh«»  •■ 

-l-hrCl-V  ■■  Txfitro  ■.  vi;-  ■  '/-fl>A£  =  ll5>"iV..-fl  ••  J7/»'  •■  hfW."  ■•■  fl»rnP<>V  ■■  HC 

?ip  ■•  »ihn  ■■  ifojft-j»  •■  hm-b  i  h<™  .•  i-fl)A.e. :  nto-fii-  ■■  i/inhö»-  ••  ,7in  •■  <» 

»»  ■■  ^hnhrj»  •■  Air»*  ■  ">•?-/"  ■   l*</»Pnv  :  <pnv>  •  'Vlkf  :  fDhm&Qb.  ■  ""U 

i"  .-i. 

1.  wh"*1/]  B  o/».  a».  —  ib.  un»]  B  oiii.  —  ib.  nh.V<-f\W~}  B  )lh.('<.rf>rt,}>,\  —  ib.  <d£}<d]  A 
oni.  m.  ii,  (_',  I),  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  1-2.  Viff]  B  Yif^.  —  2.  <f.cfi]  B  o/». 

-  3.    h?";i    i    Wl'V]  B,   C,  D  '»•UV   :   hin»;!;   E   *\>,t)>   :  y.C'Äfl  i  >>r'3-  —   ib.  rti-(fl>iA}"«»-]   E 

om.  —  4.  loui]  B.  ('.  I>,  E  <>w.  —  4-5.  nn<n>  :  *},y«*r.*>  —  wie]  A  Ha»  :  iHMrc-»  =  Ch.1?!»-  > 
AH-r«»A£  :  •'/■/■/»"  :  IHN:  =  nf"b&--tt  (ante  n?°d,!.-n  la  lettre  X  est  ajoutee  dans  B,  mais  un 
point,  place  par  le  scribe  au-dessus  de  cette  lettre,  indique  quelle  est  tenue  pour  biffeei : 
B,  C.  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  6.  tffl»vh]  B  naofch.  E  ii>,«>-<iV/.  —  ib.  >l?"/»•<^.;)•] 
B,  C,  D,  E  om.  —  ib.  n<vfW-]  B,  C,  D,  E  om.  n.  —  8.  V7/"  —  i»)ini,e*>.]  B,  C,  D,  E  t/y*"  ■ 
MwgWoo-  :  (C,  D,  E  mn7£-V)ö>"  i)  A»*  :  -i-aotm-  ■■  »ifcf  :  vm-y  i  (D,  E  <B<n->  :  lfl,p  i)  ai>,mjß«|!i;. 
—  9.  h>*]  B  WK:  C,  D  om.  t-  —  ib.  >i/b-C  >  «»]  B  o/n. 


eurent  peur  d'eux.  Alors  le  roi  Herode  sc  trouvait  u  Jerusalem.  II  envova 
vers  les  Hois  de  Perse  des  ministres  avec  des  presents  nombreux,  par  suite 
de  la  crainte  (qu'il  avait)  d'eux.  Les  ministres  apporterent  les  presents  aus  Rois 
de  Perse  et  leur  demanderent  pourquoi  ils  etaient  venus  dans  la  terre  de 
Palestine.  (Geux-ci)  leur  dirent  :  Nous  avons  vu  unc  etoile  '  et  nous  savons, 
d'apres  notre  signe,  que  voici  qu'il  est  ne  en  Occident  un  Roi  illustre.  Nous 
sommes  certains,  par  la  vision  de  l'etoile  qui  est  apparue  ä  l'Orient2,  qu'un 
Enfant  est  ne  dans  votre  pays,  et  nous  sommes  venus  vers  lui,  afin  de 
l'adorer*.  Herode  les  aborda.  II  leur  dit  :  Lorsque  vous  aurez  trouve  ee 
Roi,  revenez  rapidement  vers  moi  et  assures-moi  de  l'endroit  (oii  il  se  trouve), 
afin  que  moi  aussi  j'aille  l'adorer  '.  Ils  lui  dirent  :  «  *  Certainement.  »  *  i,,i.  i.,, 


r  a. 


1.  Matth.,   ii.  2.   —  2.  M.   ä  m.   :   qui  est  sortie  de  l'Orient.  —3.  Mattli.,  n,  2. 
4.  Matth.,  ii.  8. 


614  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  64 


ftr/o  :  $an  ■.  «/oAAA'l"  •  HM"  '•  Hfl.'»"  !  Arh>'/"  ®  «IAO  ■■  Oh-  '  'Till  ■  ttM"  i  /.h 
(1"  •  ID-llW  ■  fl»A-|-  :  fc'JH  i  -|-#li+*l"  «  A9*  •:  Olfl)-?i'|:  i  «rKiV'J  ■  1W1A-A  "  flfcÄ'C 
*'|-  :•:  IDAfl  i  Ch??'  i  ArM*>  •  AVi-  ■  Ar*  :  ©M^O"  ■    A»*  i  K?°2U-  i   WC*  : 

whCfl.  ■  mfrfc*  :  hff"  :  fftiM'  ■•  *A  i  W- 1  WJ&  i  H.e.ll.  •  oifr+iD-y  :  >-; 
/*•■>■ :  nfvHi  i  nftAOA  i  roc*  •■  o-öv-'i-  •■  «»v-nn'i-  *  ö»°/i.  ■  £fl>  «  hcn,  » 

fl)"?."/  i  fflAA.lfl  :  M"J  •  hA0A.li.  :•:=  hA»»  •■  fflC*  i  uWF-iP  •■  ti-ah  ■■  aia  ••  A 


r"  I). 


1-2.  afh-f.  —  #»■>]  B  om.  —  2.  dh.]  C  n>..  —  #.  in]  B  will:  —  2-3.  ante  «jTifl-  B  acta.  «>. 
—  3.  ante  wHiß-  15  acta.  II.  —  ib.  ,V/V]  B  om.  —  4.  AAVV]  E  o/rc.  —  #■  ft-fc  (post  d»h* 
dn-)]  A,  C,  I),  E  o/w.;  B  donne  la  lecon  adoptee.  —  5.  atmah]  A.  (',  D,  E  om.  w:  B 
donne  la  Lecon  adoptee.  —  6.  viciu]  K  om.  —  7.  <d«v.",]  E  m°%°,.  —  ib.  >,A0ft.ii.]  E  hAOiUi. 
-  iä.  mr.->]  E  mc«K  —  i'A-  HW'W]  E  om,  —  7-8.  n-llh  :  ftVA  i  Aö».^!'/.»]  B  J*fciö  "  rt-n>.  = 
ft1A.  _  s.  <i»>,|:]  B  -hoo-TY..  —  8-9.  .«'.h.^'VJP]  E  fhy-^j".  —  9.  «ofrVVi]  A,  E  <nn.l..>V. :  B, 
C,  Ddonnentla  lecon  adoptee.  —  ib.  «»A)>;i-'i:]  C,  I)  om.  —  ib.  miicn.'/.]  K  om.  •/..  —  10.  UV 
r'h~\  E  ii>/w>..  —  t*.  h'/";wr«»-]  A  >.v":^i-  B  ha»-j,-',"o«-  sie  au-dessus  de  -r  est  ecrit  if, 
en  guise  de  correction) :  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


In 


Les  Rois  partirent  de  Jemsalem.  Ils  s'arröterent  (lä)  oü  s'arreta  l'etoile. 
En  effet,  eile  s'arreta  au-dessus  de  la  grotte  de  Bethleem.  Lorsqu'ils  furent 
entres  dans  la  grotte,  ils  y  trouverent  la  Vierge  en  train  d'etreindre  l'Enfant. 
L'Enfant  etait  enveloppe  de  langes.  Lorsqu'ils  virent  l'Enfant,  ils  l'adorerenl 
et  lui  otl'rirent  ses  presents  :  Tor,  la  niyrrlie  et  l'encens,  afin  que  l'ul 
aecomplie  la  parole  du  prophete  David  qui  dit  :  l.n  reine  se  tiendra  ä  ta  droite, 
reim-  et  dutnuince  de  vetements  d'or*.  De  plus  il  dit  :  (Une  odeur  de) 
myrrhe,  de  stacte  et  de  casse  (emanera)  de  tes  vötements*.  En  effet,  Tor  que 
les  Mages  ont  offen  '  ä  Notre-Sauveur,  c'est  afin  que  füt  reconnue  la  puissance 
de  sa  royaute,  car  c'est  l'habitude  qu'on  oll're  de  l'or  ä  un  roi;  l'encens, 
c'est  ä  cause  de  son  sacerdoce  divin;  la  myrrhe,  c'est  ä  cause  de  sa  mort  dans 

*  lul-  15.   la  cliair  qu'il  a  prise  de*  nous.  Lorsque  les  Rois  eurent  offert  leurs  presents 

i"  b.  li 

1.  Ps.  xliv,  10.  M.  ä  m.  :  enroulee  et  bigarree.  —  2.  I's.  xliv,  9.-3.  Le  verbe  W->, 
ici  et  plus  bas,  signifie  :  saluer  en  offrant  un  present. 


10 


[65]  SIXIEME  MIRACLE.  615 

■/•fliA.P.  •■  <Wi  •■  fl'rtTJ-  i  A-|:  •■■  «»All  •  6A'%-  •  £*•<•  •  Ml"«1-  i  hM+fo»-  :  ?, 


<•  :  nh»»  :  hHUu»'  :  OTAMl  :  h^UhttihAl  ••■  t»M  :  Ä.llJV,!,.  '  VI/"*  =  '^fl  •' 
7.£?:tl  •■  hhtml':an-  :  \\f/o  .-  ,h<-  :  VW'  s  Ufrh'V  ■  Vf'V  s  <»7-nh-  "  'flrli.C?«'0'  * 
fcfl»»  :  hllllflo.  :  «J.^öd.  :  }|ot  •  frffft*  ■  -"tttAh  •  fl)£lt '}©-$>'  :•:  fllflji  :  rt£"n  ■• 

r»A.e.-  i  \iCMt\  •:=  KA»»  ■  MdMl^*  '  ä 7.1t  ■■  fc'JH  •  '1-nA-  i  h<">  i  InilMH  ■■  Ü 

*A$»  i  fJrmhf:  :  flWl+  •'  °/A5>"  ■  JP£"V>  i  AflJt  i  Wl-flCV-l-  *  öJ^lfl»*/*'^l?,  •   '  toi.  », 


\"  a. 


1.  mcn  ■■  A+-S-  i  .f./h-f.]  A  oiii.  m.  B,  C,  D,  E  a»wn  s  eil»-*.;  B,  C,  D,  E  donnent  la 
lecon  adoptee  pour  le  o»  copulatif  seulement.  —  ib.  im>°-]  B,  C,  I),  E  om.  —  1-2.  Vffl 

v»  >  "7c.fir]  B,  C,  D,  E  vriiW'/ 1  'i'.p.fi-c  i  ä'vva  :  (E  rtrfrf.  nmAh.  0  «icfv.  —  2.  «>,.?•• 
vn]  B,  E  *-***;  C,  U  a»..;r  m.  —  3.  A>7r'-t]  E  AM-  =  »/»■*.  --  4.  haV»]  B,  E  ha?.; 
C  om.  —  ib.  .e°Mih.]  A  Tflfc.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  4-5.  an-a<J]  C  m,h<.. 

—  6.  >i>.«n»cat>-]  A  o/«.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  viAVh]  B,  C,  D  via?.. 

—  ib.  W*]  B  V-T*af.  —  7.  •in.ü-  (ante  a>y.n. ■•/<»•}")]  B  o/«.  —  rt.  <n,ftii,->a>-jp]  C  towr,a>-ip 
sie.  —  8.  miron  —  Hh.f*.tA,y"]  A  <n«i»»>..  :  <:nvl-  i  iih.v*.0A.y :  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  9.  rt"7öTi-lnö»-  —  *-flA-]  A  A^öU-  i  ä-j.h>  i  MH  ■■  .ß-nA-:  B,  C,  D,  E  donnent  la 
legon  adoptee;  ti^öXtav  est  ecrit  au  Heu  de  A-'/öhli«»-  dans  B;  c'est  une  faute  evidente  de 
copiste.  --  ib.  n<">]  C  om.  —  ib.  ante  in: n  i' n  E  add.  a.  --  10.  ante  ^£"W  B,  E  a^</. 
ai.  —  j'J.  (Dh<I^•/*,>>},,]  A,  E  om.  a»;  B,  C,  D  donnent  la  legon  adoptee. 


ä  l'Enfant  qui  etait  ne,  ils  l'adorerent  (ä  nouveau).  Lorsqu'ils  voulurent  s'en 
aller  ä  lour  pays,  Notre-Dame  Marie  leur  donna  corame  provision  un  pain 
d'orge,  car  eile  n'avait  rien  d'autre. 


L'ange  du  Seigneur  apparut  aux  Rois.  II  leur  dit  de  ne  pas  retourner 
vers  Herode,  (mais)  de  retourner  ä  leur  pays  par  un  autre  chemin.  Ils  firent 
comme  l'ange  du  Seigneur  leur  ordonna.  Lorsque  les  Rois  n'arriverentpas  chez 
Herode,  (ce  dernier)  sut  qu'ils  s'en  etaient  alles  par  un  autre  chemin  et  qu'ils 
etaient  retournes  ä  leur  pays.  En  effet,  (Herode)  leur  avait  ordonne  naguere 
de  (re)venir  vers  lui  et  de  lui  raconter  (Thistoire  de  l'Enfant).  Satan  entra  en 
lui.  (Berode)  vint  vers  les  Anciens  des  Juifs  de  Jerusalem.  II  leur  dit  :  «  Üü  le 
Christ  naitra-t-il?  En  eft'et,  je  vous  ai  entendus  une  fois  en  train  de  dire  que 
le  Christ  *  devait  naitre  dans  le  monde,  afin  de  sauver  les  hommes  de  l'esclavage   *  l"1-  l: 

PATR.    OR.   —  T.    XII.   —   F.   4.  41 


v"  a. 


616  LES  MIRÄCLES  DE  JESUS.  [66] 

tivw'i'  ■■  ö).c.n,A}"  ■  />nv :  nowi-i-  >  o»nA¥+  ■  vn.yi-  >  h»»  •  nn,i-  •  aw*  .• 
h9ni\\.  •■  y.aifih  :  j7/"  .■  ny.i:hv-a»-  ■  inhii-av  -•  m/.a.a  •■■■■  ann-u  ■  tw  •• 

tO'h'l:  ■•  IlL'A-f-A  •:•■  ttOf'tl'l-  :  0,1'  •  &%9°  *  Ji^llA  '  rhAJ»»  '•  J&fallAÄ"  * 


-f-  :  w.)n  •■  H.e.'TN»A£-  >  ö>-Al:;J-  »  hCA-f-A  :  hM'Ch?-  ■  *«>AMl  •  *i°lll>fUh, 

r:  s   AP-rt,T.  s   JUfl.  :   nAA'/'  *   fl»£n,A»  s   '|-^^*?t  :   0»7"/h  :  rM>   ■   Hffl>A£  ■ 

fol.  15,   J»°AA  :  ?i<n>-  ■  flJWiC  :  -flrh,^  »  "MIÄ" »  f»J/A-  »  Üf  «  ?iAh  :  AA'I-Cfcfh  »  #7 *«»  » 

v  b. 

1.  «»«.Vi:-»-]   A,  1)  «n>»,h<j.;   B,  C,  E  donnent  la  le<jon  adoptee.  —  2.  >Hjr]  E  om. 

3.  .ftiM]  A  w-i-?-;  B,  C,  l>,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  j'S.  <n>,.i-,ii<i.j  H,  C,  D  om.  - 

4.  ,e<»fl>»]  A  om.;  B,  C,  U,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  ».ftCiSf-«0']  B  ii.e^^v«»-.  — 
iä.  AAilWIf  :  >,n<!.)bA]  A,  I)  A,V)i(l-  =  >.fu-h,A:  B  AATM  :  hl\i-h,A:  C,  E  donnent  la  lecon 
adoptee.    -       (i.   ruh«»]   E  mha%1.   --  H>-   <Ofl>]  C  <W.  —  ib.  post  tCrat  E  fl^rf.  A>>*T/. 

/6.   Vi»»  :  .c.ft>iA»m>-]  A  o/».,-   ('  "lum  :  fiiihtroo- ;   B,  I),  E  donnent  la  legon  adoptee.   - 
7.   w-A-fc;!-]  B,  C,  D  a»-ni;*:  E  om.  —  li.   ante  hAtOif  B,  C,  D,  E  add.  m.  —  9.  y°AA  ■■ 
>,«■>•]  B  <D>,<|». 


(du  demon).  »  Les  pretres  lui  röpoudireut  et  lui  dirent  :  «  Nous  avons  trouve 
daus  les  Ecritures  des  prophetes  que  c'est  ä  Bethleem  de  Jutla  que  naitra 
le  Christ.  En  elfet,  un  des  prophetes  '  dit  :  Pour  toi,  Bethleem,  terre  de  Juda, 
tu  n'es  pas  la  derniere,  ni  la  moindre  des  (villes)  royales 2  de  Juda,  cur  c'est  de 
toi  que  sortira  le  Roi  qui  paitra  mon  peuple  d' Israel'.  Ce  Roi,  c'est  le  Christ. 
C'est  ä  Bethleem  sans  contredit  qu'il  naitra.  » 


Lorsque  Herode  qui  avait  reuni  les  Juifs,  ahn  de  les  interroger  sur  1'endiuit 

dans  lequel  naitrait  le  Christ,  (les)  eut  congedies,  lange  du  Seigneur  apparut 

&  Joseph  leCharpentier  cn  songe.  11  lui  dit  :  Leve-toi;  prends  l'Enfant  qui  est  ne, 

roi.  15,   avec  sa  Mere;  va  aupays  d'ßgypte  et  demeure  '  la,  jusqu'ä  ce  que  je  t'appäraisse  '  ä 

nouveau    et  que  je  t'ordonne  ce   que  tu   (devras)  faire  '.  Joseph  se  leva  de  smi 

1.  M.  ä  m.  :  un  prophele  d'entre  les  prophetes.  —  2.  M.  ä  m.  :  ro/s.  —  3.  Mich.,  v,  2 
(Matth.,  ii,  6).  —  4.  M.ä  m.  :  trouve-loi.  —  5.  Matlli..  ii,  13.  M.  ä  in.  :  commenl  tu  feras. 


r  a. 


[67]  SIXIEME  MIRACLE.  617 

(ohh,nuh  •  nh»"  :  In-nc  *  at^t/^h  :  f-rt.v  >  m-w««.-  •■  «»>/">.  =  AA9*J  ••  r 

AA  :  ?»«■»■  ■•  £"»1A  ■■    JÄMrl-  i  atm/iF^n»-  •.  •fWi.*'.  «  "f-AÄ"  *  ö'AH  •  A'/'()  :  '/.(? 
£A  :  *')(?<"»•  =  A/.flV-l-  i  hje-ü-Ä1  i  ÜII.V  ■•  Aft*  :  AtlCA-T-A  i  fclill  5  h»»  i  £* 

IIA- 1  ajv+ 1  nn,-i-  •■  Ay.*r  i  m-wa.?.  ■  g^<Hh 1  amf/ftA  * 

5  fl»An  i  flh  i  h°l\\.M  i  A.fA«A  i  hGft*A  i  «>-rt'l-  ■  '/'.P.V.  i  «WIR*  •  9°AA  i  m 

A-S.+  s  '/•on'tin/.'Ti*  ••  h-ne-wo»-  ••  AK?bh  ••  ö>AJu,T*n,<s.A  ••  twcy'i  •  iMiVä-  •■ 
iura  :  »£> :  0*£  •■  h«n :  ^ft,-h-i-}Poi»-  :  aa-m  i  «miä-  i  ni-vrc-fc»- »  A"7 

floiu  i  milm  i  A.PA-A  i  hcA-f-A  i  ni-nx-  »  h<»  =  £*am"  ■  *a  ■  jn.?.  • 

io    HJML  :  h9°1HR  '  Ä<PM$"  i  Afl»A.P."P  * 

iuh-1-  «  *äpo-  i  ei/A- 1  '/'AA  s  i-n<>  ■■...  a'Ja»"  ■  ^A9°  =  *»"'/.?  ■■■  .1  w, 

1.  (in«»]  1>  HJl«n».  —  1-2.  a>}f"h  —  .OIA]  A  Olli,  -hao-:  ß  wVT,  i  Ihn  >  <oVf"  ■■  .0*7A, 
C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee  pour  j,a»-  seulcment.  —  2.  .o*7A  i  TttA*]  E  ■vxvV'l-  i 
£VJA  :  •ncff*.  —  3.  rtiir.ft-Ffi]  B  AMH.X}  >  h.frt-A  ■•  Vicfl-Pfi.  —  4.  post  wii.tvVM  B,  E  (idd. 
l#  _  5.  >if.n*fi]  B  o»i.  —  i'i.  m-ftt]  B,  C,  D,  E  o/h.  —  5-6.  post  »A-S.*  B  add.  vm>. 
*>  .  «7c.e!r.  —  6.  +o»iin<;*]  E  +«n»iin<5-.  --  iä.  «»A?i..t"*n,<£.n]  A,  D,  E  om.  a;  B,  D,  E 
ecrivent  ainsi  le  nom  propre  :  h.^*vn<&n ;  B,  C  donnent  la  legon  adoptee  pour  A  seulement. 

—  7.  I1D7/.    :   PJB>  i  O-hfi]  B  I)7d  :  fl^.ß>  i  6»hjß.  —  J'*-  rtftllh  I  "MI*]  E  O/W.   —  ib.  a^W'Ct-a»-] 

E  n^yoc*«"»-.  —  8.  «uy-fr]  A  o«.;  B,  C,  D.  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  ante  hilf 
•tiTöo-  B  «rfrf.  rt.  —  ib.  wo»"ni\irao-']  B,  C,  D  ao^nwi  (ante  <n>"vniiV  I)  udd.  a>) ;  E  "Voll 
*ik  —  9.  >,H."»i>  :  KPrt-fi  >  YiCfi-Ffi]  A  >,"7H.>i>  r  vicfi-pfi:  D  7i°?)L>.  :  fc.ffrfl  i  licn-Ffi:  B,  C,  E 
donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  fi.+t.nr'  ■■  +rt  ■■  >H.e.]  D  *rt  i  ittjs,  ■■  fA-i.^T.  —  11.  Mint 

—  >!"%■>]  B  ö>n"Vo>  :  .exiD-f  :  A7-n<....  A'lAao  :  »jAjr  :  >,»7;Tr  :•:  PareillemeM  qu'il  appelle 
son   serciteur...    pour   les    siecles   des  siecles!   Amen.  .e.Ka*P  sie  est  ecrit  au  lieu  de 


sommeil,  prit  TEnfant  avec  sa  Mere,  la  Vierge  pure,  et  les  conduisit  au  pays 
d'Egijpte.  Lorsque  Herode  eut  entendu  les  paroles  des  Anciens  des  Juifs  sur 
l'histoire  de  la  uaissance  du  Christ,  il  ordonna  de  tuer  les  enfants  de  Beth- 
leem  depuis  Tage  de  deux  ans  et  au-dessous  ' . 

Lorsque  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  fut  entre  dans  la  terre  düEgypte  avec 
sa  Generatrice,  s'ecroulerent  les  temples  que  les  sorciers  'Iyänös  et  'Iyanberes 
avaient  bätis"  dans  la  ville  d'Heliopolis,  afin  de  seduire  les  Egyptiens  par  les 
tours  des  magiciens.  Les  faibles  idoles  se  briserent;  leurs  temples  et  leurs 
pignons1  s'efl'ondrerent.  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  demeura  en  Egypte,  afin  que 
füt  aecomplie  la  parole  du  prophete  qui  dit  :  De  l'Egypte  j'ai  appele  mon  Fils  '. 

Que  la  benedietion  *  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur...  pour  les  siecles   *  |(1i.  i6 
des  siecles!  Amen. 


r  a. 


1.  M.  ä  m.  :  (co/nmencant)  par  (les  enfants)  äges  de  deu.v  ans  et  les  plus  Jeunes. 
—   2.  M.  ä  m.    :   les  temples  des  sorciers  'Iydnes  et  'Iyanberes  qu'ils  avaient  bdtis. 
3.  M.ära,  :  angles.  —  4.  Osee,  xi,  1  (Matth.,  n,  15). 


018  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [68] 

fl»h«7U-  >  £*7flC  :  1h'J°Cl'  ■■  i*'S"J2.-f-  s  9°i\il  ■•  hoo-P  ■  CIO  »  W'  ■■  A°/A 

.exöH1;  c'est  une  faute  evidente  de  copiste.  Un  espace  blanc,  represente  par  nos 
poiats  de    Suspension,  est  laisse  dans   le  texte  pour  l'insertion  ulterieure   du  nom  du 

possesseur.  C  mln-VO-  ■■  f.XWP  :  AMK.  i  "/UA  :  fWk  >  Hört/'  :  a»C",  :  ,1,-Sfl  i  WMA  :  A\\:t-  ■■ 
,h,ii>-.)-i1  :  A"iA«''  :  "il\9"  ■■  >i"*A-»  :=:  Pareillement  qu'il  appelle  son  serviteur  Schdhla- 
Scheldsi  au  jour  des  noces  nouvelles,  sans  souci  (ni)  quereile,  pour  les  siecles  des 
siecles!  Amen.  D  fl»Yi"7u-  :  y.f.io-9  •■  i\'nr"i  '  -Sf^-  •  döAl-  :  a>CWi  •.  5>"fiA  >  IfA»«»-  ■.  $MVn  ■■ 
{\",l\a»  !  "iA5>"  ••  >i"%'V  :•:  Pareillement  qu'il  appelle  notre  roi  David  au  jour  de  (es  noces, 
avee  tous  tes  saints,  pour  les  siecles  des  siecles  '  Amen.  aoi:a,  designe  aussi  le  banquet 
nuptial;  M-?-  =  enquele  (judiciaire) ;  twpii  =  tribunal.  E  est  identique  ä  A.  Le  nom 
propre  inserc  dans  E  est  iMlt .-  iPCl.fl,  Habta-Giyorgis.  Les  benedictions  se  groupent  ainsi : 
d'une  part,  A,  E;  d'autre  part,  B,  C,  D  (la  benediction  estbeaueoup  abregee  dans  B). 

1.  %}  B  §  (au  sujet  de  la  maniere  dont  B  eompte  les  miracles  voir  p.  42,  note  3) ;  E 
g  (ante  x  E  add.  9"ö£-V-,  E,  ayant  introduit  une  division  dans  le  cours  du  recit  du 
cinquieme  miracle,  a  une  maniere  propre  de  compter).  —  ib.  >7C  —  ^"IH»]  B  >7<i  : 
flWt  i  e*Vr  =  MIM  :  KV rt-fi  :  vu:fiFft  •■  W"7"fl* ;  C,  D  thy^u-  ■■  A>i"»l/>i>  :  a>h9°W/  ■■  mo».e: 
tt  ■■  h.V(ll\  ■■  nCfl-FA  :•:  flW-r  :  0-,U  ■■  7im-t\K  :  E  >7C  =  flVJ"r  ■■  KVIM  ■■  mh"J"'\Xf/  ■■  ma»R-J,tf  s 
h.vth(i  ■■  tir.fiFfi  :  >iy""/-n».  —  3.  fl»ti«7u>]  B  om.  to.  —  ib.  «>v.e*]  A,  E  i»«T^*;  B,  C,  D 
donnent  la  leeon  adoptee.  —  ib.  ^ao-j:]  B,  C,  E  7-IK.;  D  'iif"i.  —  ib.  f.°?n  :  JS'C*]  B  om. 
le  nom  du  possesseur  (espace  laisse  en  blanc  dans  le  ms.);  C  *70A  :  /M^rt.;  D  .s«e>  (ce 
nom  propre  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage);  E  u-n-r  :  %VGXh.  —  4.  fc«w] 
A  om.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


SEPTIEME  MIRACLE 

LE  RETOUR  D'EGYPTE  DE  LA  SAINTE-FAMILLE  ET  LA  RENCONTRE 
DES  BRIGANDS  TETOS,  DARKES  ET  GAMHOUR 

1.  Le  brigand  Tefos  refuse  de  detrousser  la  Sainte-Famille.  —  2.  Miracle  de  l'epee  brisee. 
—  3.  Tetos  reeoit  de  Jesus  la  promesse  qu'il  precedera  Adam  dans  le  paradis.  - 
4.  Au  brigand  Darkes  qui  s'etait  moque  de  la  promesse  de  Jesus  le  brigand  Gamhour 
repond,  en  affirmant  que  Jesus  est  le  Christ.  —  5.  La  Sainte-Famille  ä  Na/areth. 

Septieme  recit.  Sur  le  depart  de  Notre-Seigneur  et  Notre-Sauveur  Jesus- 
Christ  de  VEgypte  et  (sur)  le  prodige  aussi  qu'il  a  fait  avec  les  brigands  en 
chemin. 

Pareillement  qu'il  fasse  son  signe  bon  avec  sa  servante  Regba-Däwil  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 


r  l> 


[69]  SEPTIKME  MIRACLE.  619 


1 

aih9° urteil  •  htiichv- 1  ap-a/p  •■  a»/\hh  ■■  hi\\.h-n<h.r.  ■■  m-nx-  :•=  my. 

n,A"  :    l'ir'h  ■■  toVHh  ■  ,MJ  ■■  aihf  ■  *»/-«wpT  :  9°££  ■  ^AftTÄ.f'  *  hfl 

«»  :  Vtf.  •   '/.(T£*fl  ■   HP'1/»'V  :  AiM*  •    MI^A  :•:=  <»>/***  :  Ahllf.M  -  hCfltffl  : 
'fc.*  «  £.e>  $  Ö>?iA-  '  AJP>  •  *lV-  i  Prh*£*  •'  'J'PP   >  W"A-  »   HPAtD-C  »  flJMi-fc  « 

vf*  •■  nn^nA-fö»- »  w-a»  »  h°?y.  *  mfln  •  cw  •  Ah^iuv  •■  ^.pa-a  •  \h: 

fl-f-fl  •■  J>°flA  ■  ha«'  i  tDp-rt,V  «  fcrCi*  ■■  .ft(l,A»  •  AAJP-1-  ■■  AhAh-  :  H-ft  i  Ml"  « 
A-nA-lhh  :  .e.hfc  •   I 'irh  -•  atfb'C  •■  -\(l  •  hfc  ■•  hA  ■  ?,a<>Xh>  ■■  (Ofth  ••  7«Pf- 

1.  n»,;r.e-u-ii]  C  v-r^-w.  —  ja.  hfi+Chf]  C  hntr.hr.       ja.  Av^rt-v  =  «"»Ahn  i  v?H.h-n,h,c] 
B,  C,  D,  E  anAhli  ■■   VrlLMi<h.r:  i   AV-A.<i:.  —  ib.   ante  nillÄ  E  aaW.    fl/hA?".  —  2.  m-l-ao 

pt]  D  mto",f.in.  —  3.  y.c*£-n  >  nrv"v]  B,  C,  D  •/.ir.e.n  <  vt-/m  :  n^u"/1:  E  y.c"£-n  ■  t-vy"  » 
iif;V*V.  —  ib.  post  nArv  E  add.  «»»•/•  :  m.  —  ib.  a>i"HDi>  ■  Yir.n-FA]  B,  C,  E  a>i"ih>i>  i 
A.pfrn  i  Yir.fi#fi;  D  A>t"/ii.>>>  :  h.fft-n.  —  4.  ida^-v»  :  "7f:.ey"]  B,  (',  I)  hamiiw»  ••  a'ic.,f9"\ 
E  a>h"Tc:y9".  —  li.  iDiöi>_em]  B  a»i-in»js/n-.  —  5.  w-fi-r]  B  om.  —  ib.  miAm.]  A,  C  hdaid-. 
—  5-6.  iD-fi-t^]  B,  E  aWifci:.  —  6.  id>,a-]  R  om.;  E  id^a-X.  —  ib.  )i>.]  B  om.  —  ib.  ante 
p<h.e.<5-  A  n<frf.  n :  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  7.  nn>i-ll<{.-Fö»-]  C  ilflMt^*«»- 
sie.  —  ib.  Chf-P]  E  fi^ltfipav.  —  7-8.  A>i"#H.V/  i  h.frt-A  ■  mcn-Ffi]  C  A>i"/H.>.>  i  h.frt-fi :  l> 
A>i"JII.)i>  i  \lCA*n.  --  8.  ^"AA  i  "hao-  •.  idv rt.¥]  B,  C,  D,  E  ida>ioi»-  :  fl)Af-A.<i:.  —  ib.  jp,n.A»  i 
SA.P*]  A  .en,  :  A^t;  B,  D  iD.en.A°  •■  gi^¥;  E  ,en.A»  :  A.p^-;  C  donne  la  legon  adoptee.  —  9.  a> 
/b-c]  E  id-va-c.  —  ib.  >,A-]  B  ow. 


1 

Ensuite  Fange  du  Seigneur  apparut  ä  Joseph  en  Egypte.  II  Iui  dit  : 
Leve-toi;  preiids  l'Enfant  et  sa  Mere  et  retourne  ä  la  terre  de  Palestine.  En 
effet,  voiei  qu'Herode  qui  cherchait  l'Enfant  est  nwrt'.  (Joseph)  prit  Notre-Sei- 
gneur  le  Christ  et  notre  soeur  Marie,  sa  Mere,  et  retourna  ä  la  terre  de 
Palestine. 

Tandis  quils  allaient  Ieur  chemin,  ils  parvinrent  ä  l'endroit  du  desert 
dans  lequel  se  trouvaient  des  brigands.  Ces  brigands  *  ravissaient  les  biens  *  fol.  16, 
de  tous  ceux  qui  allaient  en  ce  chemin,  chaeun  ä  leur  tour,  tous  les  jours. 
Lorsqu'ils  virent  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  avec  sa  Mere  et  Joseph  de  loin, 
un  brigand  dit  ä  son  compagnon  :  «  Aujourd'hui,  c'est  ton  tour.  Leve-toi;  va 
vers  ces  (gens)  qui  viennent;  prends  leurs  biens  et  apporte-(les)  vers  nous.  » 

1.  Matth.,  li,  20.  M.  ä  m.  :  aperi. 


V  b. 


;i 


620  I>ES  M1RACEES  DE  JESUS.  [70] 

ft  i  tlCA-FA  ■■  fl»*A+  ••  '!>*>  i  }»<»>■  '  MH  •  '1*0'*  i  fcJM-l-  i  IV. '*C'V  ■  An-  • 
Afl.y  *  afir'h  •■  hMI  ■  WAdV  "  ?»ö°-  ■  ö)|  h9°"i'  ■■  höP-iliti-  •■  fl>OT/\lvh. 
(>•  »  (dM-u-  •:  ffl'JS.  ■•  h9°"t  •■  APrt,T-  :•=  fl»fl>£P  •  «NH*  i  rTfiAV- 1  Afcllljri  '•  -n<- 
/.  •■  HM  ■■  iTAA,ü.  :•:  a>?,fl,4  i  AhlllhlV  i  frÄ-ft*  i   Ä">«7A  i  0g°7C^9°  «  M\ 

I    "      «n  :  hCfl-f'A  :  hAJtf  I   Jl»»  .-   h.'i'/X  ■    "}Wl\<f°'  :•:    (OilÖtt  «  JP.fl.A-««»-  »   A^'fl 

J?Ä.U«  •  'i£*7-  i  hTA  :  HJB.nK'Wilia0-  »  Xi^'J'Pe  ■  KA*  $  ffl£tK}  i  »»h^A'Tlf  i 


1.  <f..t'l-]  B  <CW.  —  #.  ante  j&l£  C  arfrf.  n«».  —  1-2.  h.rfl-fl]  C,  D  om.  —  2.  -1K()VJ 
A  HW  «t;  B  javw.  —  ib.  t^-VCi]  A,  B,  D  aW^1C:J;  C  a>^c;i;  E  donne  la  lecon 
adoptee.  —  3.  a>-,r'h\  I>  w»/**fc.  —  ib.  <D-r*»--V]  A  <d1->i?"^;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  4.  m<D£f]  B,  C  matRV.  —  ib.  amh»]  B,  C  nvm>.>  ■  h.ffrft  i  Y>cn*n;  D,  E 
AV7H.»  =  h.ffrfi.     -  4-5.  ante  UM  B  acM.  m.  —  5.  tm>]  B,  C,  D,  E  HT>>*.  —  #.  AVTH 

vtt  —  nN"7c^?°]  B  Avrmrt*  i  *äM-  >  ,oia  ■  "/»-"ii-i- :  «ncsn0  \  C,  D  AVim*>  =  sw  > 
"V***;  E  AVTOM-»  '  '>.P.ni-  :  £"VJA  •■  «vc^»".  —  6.  Yir.fi-Pft]  B,  C,  D,  E  h.rrt-n  =  mr.fi-Fn.  — 
j'i.  -vmiao-]  ->9>r-0D.  etait  ecrit  primitivement  dans  B:  la  lettre  Yi  a  ete  cnsuite  ajoutee 
en  surcharge  entre  r  et  m>-.  --  7.  tor-VPf]  A  o/«.  V;°:  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon 
adoptee.  —  8.  post  teRrnoo-  B  arfd.  A.-r.  —  9.  ante  rrt,«R  A  add.  a;  B,  C,  D,  E  donnent 
la  lecon  adoptee.   —  ib.   oxD-frfcfc]  B,  C,  D,  E  tom-Wl..  —  ib.  ä^>]  B  i.fpfi;  C,  D,  E 


Le  voleur  descendit,  afin  de  ravir  leurs  biens.  Lorsqu'il  eut  vu  Notre-Sei- 
gneur  Jesus-Christ  sur  le  sein  de  sa  Mere,  alors  qu'elle  etait  raontee  sur  une 
anesse,  son  coeur  s'adoucit  aussitöt.  II  prit  TEnfant  du  sein  de  sa  Mere  et  lui 
baisa  les  yeux,  les  joues  et  la  bouche.  De  plus  il  salua  Joseph.  11  mit  dans  le 
sein  de  Notre-Seigneur  l'argent  qui  etait  avec  lui.  II  dit  ä  Notre-Dame  la 
Sainte  Vierge  Marie,  doublement  (vierge  :  en  corps  et  en  esprit)  :  «  Le  Christ 
fol.  L6,  nous  a  defendu  de  *  ravir  vos  biens.  »  En  outre  il  dit  ä  ses  compagnons  : 
v°  a'  «  Abandonnez  la  part  qui  vous  revient  des  biens  de  ces  (gens).  Que  ce  soit 
ma  part  ä  moi!  Moi-memeje  vous  retribuerai  en  echange  de  ecla.  » 


Joseph  conduisit  l'Enfant  et  sa  Mere.  Lui-meme  le  brigand  alla  devant  eux, 


[71]  SEPTIEME  MIRACLE.  621 

VhM'iPo»-  :{:  tlth'iU  '■  fh-M-lPa-  i  «I.P.  + :  MVU  •■  &SP&  ■  MK-  :•=  (D-H-R 

o  :  rt.e.tf-  ■  (ihm :  mM  ••  rh¥A  $  ro.c,n.A"  i  ,M>  ••  hfH;»'n?i  •■  rtj&^h  >  fcT 
fiifl  i  atf/ofm'/,  :■.:  m'ir'h  •■  Tfl'fl  s  ^.(P.-i-.e.  .■  ftr^--/-  =  rt.i'.tf-  ■  aum(np  :■:  mhi] 
•MjU'tf»-  ■■  hlii.M  ••  hcrt-f-ft  ■  UM/. .+  :  rt.e.q:  :  ro/.rtp-tf»-  :  h*™  »  4"5"7.  * 
«»All  i  CKf  =  d.?:>-?-  ■•  int?  •  AKIILM  ■  J».PA-fl  i  hc:A*ft  ■  Hh»»  .-  fc^nfc  ■ 

T+  i  fl>A7fc  :  A-'|:  :  müHth  :  Afr7II.Jfflrh.C  *  WJM1.A-  i  AMllAi  ■  Ai.FA-rt  i 


io  yiCA-f-A  *  «Djtffll  i  fc£,U- 1  4AA  i  at-hU  i  <JJW  *  mat'h'M.  •  hill  ■  <P£T*  i 

1.  a>>,TrH  i  ynt'J.'Vi»'«»']  A,  B,  E  o/K.;  0,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  i£.  irv*]  A 
o/«.;E  UM;  B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  3.  Wrfh  •.  T<nfi]  B  om.  —  ib.  n.ft$-] 
B  <\.e,vn.  —  4.  wii.V/  =  vir.n-PA]  B,  C,  D,  E  Vm>>>  ■  KVfi-h  ■■  tich-fh.  —  ib.  Afw«;.r]  B,  C, 
ü,  E  ft>,A'  :  niu-1-.  —  ib.  w^nt-öD.]  A,  D,  E  mcor-:  B,  C  donnent  la  legon  adoptee.  - 
5.  <f..r.J\ft]  C  t.fW,  E  g.fß«£.  —  (i.   fflini«™]  B  fl»riöD.  —  ib.  (\m>v  :  fi<r]  E  Kaff  •.  nn«"»-.  - 

i'6.    +."J.OO-]   B  -M«T..    —    7.    ATi-JIOi*    :    h.Pftfl]  B,  C,  D   A>,°/Il.>,    :    h.Pft-n  :    E    rt>,°/H.),>    :    h.fft-f)    : 

lir.nfft.  —  8.  ,p.y,A(n.]  A,  C  .e.'/.Aaf.  —  ib.  mfitAatJ]  A,  C  »ctAffl-;  E  m^A".  —  ib.  <ps"«cti] 
B  .e->«{.n.  —  9.  <t.p.+.e.]  E  /Ce.^'C.  —  10.  M'„i>-  =  ^rtrt  ■  w-M:  s  /..f,^.e]  A,  I)  >,.e0u-  :  AonJi*  i 
&?.■)•£ :  C  >i^,o-  :  A«>->i1:  •■  i.$ •> ;  E  .s.iu>-  =  rt«>->i *  i  tgß'f.  \  B  donne  la  legon  adoptee. 

i'6.  fflü>>,1:'i]  B  toto-lxl:  :   AiVV. 

afin  de  les  accompagner.  Tandis  qu'il  les  accompagnait,  le  brigand  tomba 

sur  son  visage.  Son  epee  se  hourta  contre  une  pierre  et  se  brisa '  (en)  trois 

moreeaux.  L'Enfant  lui  dit  :  «   Ramasse  (les  morceaux  de)  ton  epee,  ö  Tetos, 

et  donne-(les)-ni(ii.  »  Le  brigand  Tetos  prit  les  morceaux  de  son  epee  et  (les) 

lui  donna.  Notre-Seigneur  le  Christ  joignit   les   morceaux  de   l'epee  et  fit 

d'eux  (une  seule  lame)  comme  auparavant.  Lorsque  le  brigand  eut  vu  l'o3Uvre 

de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ,  (et  eut  remarque)  comment  il  avait  repare  son 

epee  qui  s'etait  brisee  et  comment  il  avait  appele  son  nom  qu'il  ne  connais- 

sait  pas  auparavant,  il  s'etonna  *  fort,  l'adora  et  glorifia  le  Seigneur.  II  dit  ä   *  foi.  16, 

Notre-Seigneur  Jesus  :    «  O   mon   Seigneur,   etablis-moi   (Tun)  de    ceux   qui 

se  trouveront  avec  toi  et  suivront  tes  voies.  » 


Joseph  congedia  le  brigand.  II  prit  la  main  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ. 
II  posa  sa  main  sur  le   brigand.   Celui-ci  aussi  (salua),  en  inclinant  sa  tete. 

1.  M.  ä  m.  :  devint. 


fol.  Vi 
r°  a. 


r°  a 


(122  LES  M1RACLES  DE  JESUS.  [72] 

Chfl  ■■■■  aWV  ■■  jr.fl.A-  •  Xhlil.M  ■  OCln  •  AAA.P  ••■:■  athat-r'h  •■  hin.M  ■  h. 
f fr/i  •■  hcti-f-ti  •  m.e.n.rt-  ■  h°Ti  »  fcnAh  =  htm  ■.  w  ■  *+jw ■  Afcw  =  n«e 
h  ■.  a>-t\l'  ■.  Tri-  ■■  «»Ah  ■■  fst-matth  ■  "»/.'"i-l-  ■  hTW  ■  h-tt  *  ©M  ■  fiTP  • 

*+  ■  vn.,e>  ■■  nhfc-  ■•  jr.ii.a-  ■  awe  ■■  ?.9°  ■■  nw-A-  ■  «wpöa  »  a*^©*  ••  £no>- 

?,  :  IM'  :  (Dp.-l'iDlhtt  :  A«"l-'  i  on^.'V.'l-  :  ft-fl  :  fllJlOT  i  0>-?»1:  s  JE,4'£-«P  :  (l^J*  : 
AM'*  :  Mi>"  :■: 


(oft(\  -.  c.M  ■  }x1)\.M  ■■  bCMii  ■  Mn  ■  pft+M  ■  m?,tit1&  ■■  fl*  .■  j?,n, 
A»  i  MCtltl  •  fc/l««»  :  A,.1ö»L*A  :  rV.OH-  :  HA^AJ»"  •  9°t\h  ■  Trnft  :  nh'H"  • 

1-2.  vm>>>  :  h.frtn  :  vir.n-cn]  B  mm.*  i  wa-a.  —  2.  vvt  ■  >+.e.'r  ■  Aviv»]  A  h-vt  ■  •>+ 
R9n  •■  "h'J'Mr':  E  fr+jei"  :  V>t  :  t\M'/" :  B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  2-3.  fl'i;*] 
B  o/».;  C,  D,  E  nv.h.  —  3.  wfit]  B  nw-M\  —  ib.  «AYi]  B  om.  a.  —  ib.  .efrmiinu]  A 
,p,^fl»»-n ;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  o»<!.->-^]  C  «m^->.+ ;  D  «n>  <{.">-;»•.  — 
ib.  W-it\  :  vn]  A  ilo>-n-r  :  7>>;  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  4.  v>]  A  om. ; 
B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  5-fi.  jeflfl>-}> :  7>+]  B  .Rilm*ö  :  m-A-r  :  7».  —  6-  <"> 
/->••(•  s  Ml]  B,  E  o»/!.-}*;  C,  D  oo<5-V;J-.   —  ib.  mii«o]    15  o/n.   id.   —  8.    Chv']  ('.   E   C>>f-. 

-  *'£.  >,"/h.>,>  :  vn:n*n]  B,  C,  D,  E  v»tf.>  =  >..fft-A  >  men-pn.  —  ib.  at£t\h-i>  ■.  n*]  B,  C,  D 
<n,e.AA*;  E  m,e.{\M'  ■.  '»öa.i»-.  —  8-9.  ante  ,&n,n°  A,  B,  C,  D  add.  w.  —  9.  MGtoti}  C,  Ü,  E  h^5 
^lCft  ;  la  forme  du  nom  propre  est  Därkes  dans  A,  B  et  Däkres  dans  C,  D,  E. 


Puis  il  dil  (ä  l'Enfant)  :  «  O  mon  Seigneur,  beiiis-moi.  »  Notre-Seigneur 
Jesus-Christ  repomlit  el  lui  dit  :  «  En  verite,  je  te  dis  que  toi-mrme  tu  precede- 
ras  Adam,  en  entrant  dansle  paradis,  et  qu'ä  toi  te  seront  donnees  les  clefs  de 
la  part  du  Pere.  »  Lorsque  Tun  des  brigands  eut  entendu  (Jesus),  il  rit  de  lui  et 
se  moqua  de  lui.  II  dit  :  «  Si  cet  Enfant  est  (Tun)  des  fds  des  prophetes,  com- 
roi.  17,  ment  (peut-il)  dire  ä  un  (brigand)  qui  verse  le  sang  tous  les  jours  *  de  sa  vie 
qu'il  entrera  au  paradis,  que  les  clefs  du  Pere  lui  seront  donnees  et  que 
lui-meme  precedera,  en  entrant  (dans  le  paradis),  notre  pere  Adam  '.'  » 


Lorsque  Notre-Seigneur  le  Christ  eut  vu  qu'il  se  nioquait  de  lui  et  riail  de 
lui,  il  lui  dit  :  «  O  Därkes,  tu  n'heriteras  pas  de  la  vie  eternelle  avec  Tetos,  parce 


[73]  SEPTIEME  MIRACLE.  623 

ilh.h'm'iti  -.  •,!/.  .-  halil.hii  ■  mh9°rtrih  *  (»hiM.  «  OhM'  ■  6.?:H'-  ■  WM.  '■ 

milm  •■  Mfrii  •■  Tncfi-fti  ■  utirm?  «  irr  •■  hm  ■  h.yhrc:  $  «dj&o,  •■  nvr- 

H'J'f:  :  «Mbltf-  «s  h'iti  ■  hm.?.*  i  h«»  :  ITC*  i  ©"h*  i  M*A4+  «  HL**  *  «» 

hwh  •  vru-c  •■  a.*  i  <cjp-> :  <D^.n,A-  ■•  Mfr  ■•  ire*  ■•  <o-fc*  ••  hcitfft  :  Hfl 


mp-rt.vrt  i  wW-oo.  s  A,i,fj  i  tahha»-  •  UV.  ••  «?*li<£.^  «  h«»  «  «*.-"! 'Ajw»  ■■  ^* 

A  ■■  Wl..f-  i  HJ'.n»  s  K««.  :  /n.^ h  -.  Will  •■  rt°7£  i  fflf.tC  i  V1M-«ß  i  .ftrtOTjP,  :;: 

10  £0.  •  Vfl.?.  i  "HlS'ß  i  hrt«"  i  h*7lUWlA.C  :  ?MC.h.  ■  h'/'VH^V  i  flfoVrf  i  o» 

1-2.  -hT"im.  i  mh,»]  B  v/-> :  wn».  —  2.  >,-/h.>.>  :  >..vfrn  =  vtcn-Fn]  C,  E  vm>.  >  h.«H». 

—  ib.  Kfhr'G}  B  .e.h,'/"(r.  —  2-3.  nwrt-]  A  no«»TrAfr;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 

—  4.  }nn.£'r]  A  >>m.p,'>;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee  -  ib.  posl  afh-p  B  add. 
Ihn.  —  4-5.  mhahr'h]  B  «ohm-/"?. ;  E  hffl-A.  —  5.  Dcn*n]  A  o/«.,-  B  h.pft-n;  C,  D,  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  6.  .eMi.  i  &n~\  A  om.;  B,  C,  ü,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 

—  ib.  fflii-t]  C  om.  m;  D  »i-fcV..  —  6-7.  ,e>>t]  B  om.  —  7.  -l-HCm.]  C  1-ilCfl»-.  —  ib.  »w«.]  B 
o/«.;  A,  C,  D  mhla>-.  —  S.  mt-h.vh']  A  om,  ft:  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  - 
ib.  mn/.do-]   E  fl»ft^.  —  ib.  mh'hoo-']  B  mrt>i<in-fc.  —  9.    >>»»]    B  rt^ö»-  sie.  —  ib.  fMi-'K  ■■ 
,ßrt<n».ft]  E  jp.non.e  :  Tiu-iJ.  —  10.  >,fiö»]  A  fio»  sie;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 


que  tu  n'as  pas  cru  ä  la  parole  de  ton  Seigneur  et  de  ton  Dieu.  »  Le  brigand 
s'etonna  des  paroles  de  Notre- Seigneur  Jesus-Christ  qui  appelait  son  nom, 
alors  qu'il  ne  le  connaissait  pas.  II  dit  en  son  äme  :  «  Comraent  cet  Enfant 
peut-il  connaitre  cela?  D'oü  lui  (vient)  la  science  de  ces  (choses)  cachees?  Pour 
moi,  je  suis  certain  que  cet  (Enfant)  est  (Tun)  des  fds  des  prophetes.  »  Gamhour, 
le  chef  des  brigands,  repondit  et  lui  dit  :  «  Est-ce  que  cet  Enfant  n'est  pas 
le  Christ  veritable,  le  Sauveur  du  monde  qui  *  est  ne  maintenant,  et  cette 
(femme)  sa  Mere,  la  Vierge?  »  Alors  ils  se  disperserent  et  retournerent 
ä  leur  maison. 


Joseph  conduisi't  l'Enfant  et  sa  Mere  ä  la  ville  de  Nazareth,  afin  que  tut 
aecomplie  la  parole  du  prophete  qui  dit  :  Lorsque  viendra  le  Dieu  du  ciel  et  de 
la  terre,  il  situ  appele  Nazareen  ' .  Un  prophete  egyptien  dit  :  En  effet,  h>  Seigneur 
apparaitra,  (venant)  de  Nazareth,  dans  les  derniers  jours,  11  enlevera  la  royaute, 

1.  Matth.,  ii,  23. 


fol.  Li 
f  b. 


fol.  n 

i  '  b. 


624  LES  MIKACLES  DE  JESUS.  [74J 

'Pi>A  :•=  rnjUrix  ••  ao-yq/»>t  .•  rnhuW  :  ai'ntt.l-  ■■  hr?A>A*  >  ht\/.h&  ••■■■  r»A- 

f»  :   £DK'J"fl>,  :   fll-ft'/'  :    IM'*}"?,  i   /"CO-f«»-  *   f»A(l  i     1JV.    :   fcölll.hV  s   l/V.  i 

vn<z,i"  •  ^»-^ii  •  y.iac  ■  f  v/v.-/- :  ony.b  .■■■ 

-f"  •■  7ACÄ.A  :  A°/A»»  :  «JAi>°  »  M'J  :•: 


3.  w|-;Ml>.]  A  mV :)-nhH- ;  B  <n/;)-n>>. ;  C,  D,  E  donncnt  la  lecon  adoptee.  —  ib.  m-nt] 
C  ->n.  —  iä.  ii-M"?.]  B  o/«.  h.  —  ib.  V7ii.}i>]  B,  C,  I),  E  >i°»D,>  »  h.rrt-n  i  ticfi-pn.  — 
5-6.  >.V7»o>t'  —  h"%v]  B  M-7H.M"  ■■  vrA-n  <  iu:a-fa  :  ö+n  ••  A7-nr.Yi  :...  i\-,i\o»  ■.  ••,«?••  •■  *«%■>  :•: 

0  mon  Seigneur  Jesus-Christ,  garde  ton  serciteur...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 
Un  espace  blanc,  lepresente  par  nos  points  de  Suspension,  est  laisse  dans  B  pour 
l'insertion  ulterieure  du  nom  du  possesseur.  C  >i"»ti.7»>  :  h.f  Afi  .•  ncn-Pft  i  "tvfc  •■  wrW*  > 
CDA-  :  j»"fiA  ■■  7-1K.  :  "7UA  ■■  ^AA.  :  A"/A«»  :  0il\9w  ■■  *•*%"*  ■•:  Que  la  clemence  et  la  misericorde 
de  Notre- Seigneur  Jesus-Christ  soient  avec  son  servileur  Schdhla-Scheldse  pour  les 
siecles  des  siecles!  Amen.  D  fcV/ll.M'  i  h.PA-A  ■■  HCAFA  ■  "7UAH  :  rnfthüH-M  ■■  VOtf  ■■  9°IU\  ■■ 
"n-t*"i  ••  SVH-  ••  A'VAö»  :  "/Ay"  =  h"%Tr  ■■■■■  0  mon  Seigneur  Jesus-Christ,  que  ta  clemence 
et  ta  misericorde  soient  avec  notre  roi  David  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le 
nom  propre  .<!'/:■>  est  ecrit  de  seconde  main  sur  un  grattage.  E  J.JiliOif  ;  h.PA-fi  : 
ncn-PA  :  Html-  ■■  *;>n  i  WA-  :  t-aa  :  7-nr.n  =  out  .■  xt-cxi\  •■  a'vaö»  :  »/A?"  ■  >."7.[v]  s  O  mon 

Seigneur  Jesus-Christ,  que  la  benediclion  de  ta  grdce  soit  avec  ton  serviteur  Habta- 
Giyorgis  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les  benedietions  se  groupent  ainsi  : 
d'une  part,  A,  E;  dautre  part,  C,  D;  B  est  propre. 


le  sacerdoce  ei  In  prophetie  aux  enfants  d'Israel.  Quant  ä  eux,  il  les  dispersera 
dans  toutes  les  extremites  de  la  terre.  Alors  ils  n'auront  plus  (la  [uralte  de)  retourner 
et  de  revenir'  d  leur  premier  Testament.  Lorsque  Notre-Seigneur  liabita  la 
ville  de  Nazareth,  il  se  mit  ä  faire  de  grands  miracles. 

0  mon  Seigneur  Jesus-Christ,  que  la  benediction  de  ta  gräce  soit  avec  ta 
servante  Walata-Gabr'M  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

l.M.  am,  :  se  rcunir. 


\  '  :i. 


[751  HUITIEME  MIRACLE.  625 

*xlhrc  :  IfMld  :  h1\l.M  «  aan>?:YO  ••  fi.fiVA  >  tiCA-Fft  ••  MH  :  £«fc«>  •  *  [oi  .17, 

ttdll-t  •■  KPU-  i  eWA-  •■  9"flA  ■'  7-fK-  •■  WA?.  ■•  'P/hfr  »  ö>MW>-  ■  H"7Jl>i.A  ••  . . 
A°/A«7D  i  'JA'/'  >  Ä"Ä->  * 

I 

ioh'Y)l  ••  Wi  ■  Oi-hU  i  K-JIU  :  ^Pfrft  •■  hCA-f-A  ■•  r»no>-?t-|=  «  «»«PflA  •• 

1.  g]  B  om.,-  ce  miracle  est  place  dans  B  apres  celui  oü  est  exposee  Fabolition  du 
regne  de  Satan:  C,  D  om.  ce  miracle;  c'est  la  premiere  Omission  importantc  commune 
ä  C  et  ä  D;  cette  lacune  porte  sur  162  lignes  de  texte  imprime;  E  ö  (ante  B  E  add. 
Tb&V,  E,  ayant  introduit  une  division  dans  le  cours  du  recit  du  cinquieme  miracle,  a 
une  maniere  propre  de  compter).  —  ib.  t>>rc  —  HCfi-PA]  E  -rM>"C  i  imi<C  :  "Win.'h't  ■■ 
M-A-fi  :  licn*fi.  —  ib.  ä**]  E  A9>.  —  3-4.  noi-r  —  h«"lV]  B  *7UA-  »  r/A-  ■■  jrftA//  :  A"iAoo  i 
"»Ai»"  =  h°%"i  •':••  <y«e  sa  clemence  soit  avec  nous  pour  /es  siecles  des  siecles!  Amen.  E  = 
A;  le  nom  propre  de  E  est  o-flt  :  lf-Ci.fl,  Habta-Giyorgis.  Les  benedictions  se  groupent 
ainsi  :  dune  part,  A,  E:  d'autre  part,  B.  —  5.  Arv  i  «D-Vt]  E  fl>-VI:  ■.  Arv.  —  ib.  vtCA-FA] 
B,  E  om. 

HUITIEME  MIRACLE 

MIRACLES  DE  L'ENFANCE 

I,  Mibacles  de  l'enfance.  —  1.  Jesus  fait  avec  de  la  boue  douze  oiseaux,  le  jour  du 
sabbat.  —  2.  Accuse  de  cette  action  aupres  de  Joseph,  il  ordonne  aux  oiseaux  de 
s'envoler.  --  3.  Le  fils  du  scribe  Anne,  ayant  fait  s'ecouler  l'eau  que  Jesus  avait 
recueillie  dans  une  piscine,  devient  aride.  —  4.  Mort  d'un  enfant  qui  avait  trappe,  en 
courant,  la  poitrine  de  Jesus.  —  5.  Reprimandes  de  Joseph  ä  Jesus.  —  IL  Jesus  a 
l'ecole  chhz  le  mahre  Zachee.  —  6.  Zachee  demande  Jesus  ä  Joseph.  —  7.  Decla- 
ration  de  Jesus  sur  lui-meme.  —  8.  Etonnement  des  auditeurs.  —  9.  Zachee  est  emer- 
veille  de  la  science  de  Jesus.  —  III.  Autres  miracles  de  l'knfance.  —  10.  Miracle 
de  l'enfant  tombe  dun  toit.  --  11.  Miracle  du  manteau  qui  remplace  la  cruche 
cassec.  —  12.  Jesus  s'exerce  au  metier  de  charpentier.  —  13.  Un  maitre  d'ecole  frappe 
Jesus  et  meurt  aussitöt.  —  14.  Un  autre  maitre  d'ecole  est  stupefait  de  la  science  de 
Jesus.  —  15.  Guerison  de  Jacques  mordu  par  un  serpent.  —  IG.  Jesus  a  Jerusalem  au 
milieu  des  Docteurs.  --  17.  Jesus  chevauche  sur  un  rayon  de  soleil.  —  18.  Cinq 
grains  dorge,  semes  par  Jesus,  produisent  cinq  cents  sacs  de  recolte. 


*  Huitieme  miracle  qu'a  fait  Notre-Seigneur  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ, 
alors  qu'il  etait  enlant. 

Que  la  benedietion  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur  Walda-Wähed  et 
son  pere  Za-Mikä'el  ...  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1 
Alors  que  le  Seigneur  Jesus-Christ  etait  enfant,  qu'ä  cette  epoque  il  etait 


fol.  n 

v"  a. 


626 


LES  MIRACLES  DE  JESUS. 


7<ii 


ö'JPäCI'-  •  A-no»  •■  V/"fc  ••  hrT>  ■■  "hliA-  ••  Aö»-ä  •■  flJJVflV.  *  <»«»AA  :  Yfliefc 
0<P£  ■■■  mWVI  ■  AHM"  ■■  oA;J-  ■•  mi;Aö).  ■  '/'AA.»  ■   nH*:V*  ■  ft«fe*  ■■  JVl<P>P  :•• 


fol.  17, 

v"  b. 


(och?-  •■  bM'.o-w.  ■■  Mn  ■■  w-t  ■■  y.i-nc  •  9"AA ■  &«fe*  ■■■■  m,w.  •  w  ■■  v-ft, 

<P  :  hßrtk  ■■  mhiilVM-  ■■  AVlll.fc  •  h.*?  A-A  '  KiW  •  £-AA  :  flAin-l'  •  Kfri. « 

nKytoa*-"}  •■  ?ny.  ••  nfrvat-  •.-■■  aifin  •■  A9°a  •■  h^ujx  ■■  h.? a-a  •  m\-  ■■  +a  ■•  m 


10 


1.  a>AR  —  FMDA]  B  fJ.HA  :  <i>A£  ■  S"!»»}- ;  E  K  :  »,«»■•■  :  PhYiA.  —  /7).  mrfm-m]  B  orn.  a>. 

-  2.  n».f<M'A]  E  «nr^A.  —  ja.  wft-r  :  0114*4-]  A,  B  >,-vt  :  **»il4*4- ;  E  donne  la  le<;on  adoptee. 

-  3.  m»l>^]  E  o/h.  <u.  —  4.  «iiiiAi".]  A  mi'Aa*-.  —  5.  m*£~\  A,  E  o/h.  <d;  B  donne  la 
legon  adoptee.  —  5-6.  r-iuv-  •■  m>i>]  E  hi>o> :  f-iVP.  —  (i.  h.frt-fi]  B  om.  —  6-7.  nrt'/(l4-  =  »nv.  : 
mi*'.]  E  ön-<^ : 7-iv. :  nn»n4-.  —  7.  7ru]  E  7(ic.  —  8.  Ar»  ■  iiöoni  i  4-7-nc]  E  as»"vv  =  4-7-nc  ■ 
H«n>ii.  —  9.  7n.i]  E  7ILC.  —  ib.  posl  mpn  B  r/rfrf.  «Vi  :  fl>.  —  10.  TiäIIU-]  A  o/n.;  B  7>&i>; 
E  donne  la  le^on  adoptee.  —  /7/.  a>i\c.£-']  A,  E  o///.  <d;  B  donne  la  lecon  adoptee.  — 
ib.  >n]  E  nvn. 


äge  environ  de  cinq  ans  et  qu'il  etait  en  train  de  jouer  aupres  d'un  ruisseau, 
de  faire  couler  (de  l'eau),  de  (la)  filtrer '  ä  travers  du  sablc,  de  (la)  faire 
couler  dans  une  citerne,  de  (la)  faire  descendre  pure  et  limpide  et  de  la 
clarifier  adroitement,  il  prit  sur  la  vase  de  la  bourbe  et  de  la  boue  et  il 
(en)  faconna  douze  oiseaux.  C'etait  alors  le  jour  du  sabbat.  Beaucoup 
d'enfants  jouaient  avec  lui. 


fol.   1/ 
vb. 


Un  Juif  le  vit  en  train  de  faire  cela  avec  des  enfants.  11  alla  vers  Joseph, 
son  pere,  et  accusa  le  Seu/neur  '  Jesus,  en  disant  :  «  Le  sabbat,  il  a  fait  de 
la  boue  et  il  (en)  a  fagonne  douze  oiseaux,  ce  qu'il  n'est  pas  permis  de  faire, 
le  sabbat.  »  Lorsque  Joseph  eut  appris  (cela),  il  alla  vers  le  Seigneur  Jesus.  II 
le  reprimanda  et  lui  dit  :  «  Pourquoi  fais-tu  une  teile  ehose  qu'il  n'est  pas  per- 
mis de  faire,  le  sabbat?  »  Lorsque  le  Seigneur  Jesus  eut  entendu  cette  parole, 
il  battit  de  ses  mains,  fit  s'envoler  (les  oiseaux)  et  leur  dit  :  «  Allez,  volez  vers 

X.  M.  ä  m.  :  recueillir  (dans  une  piscine). 


4 

De  nouveau   le  Seigneur  Jesus  alla  avec  le  Pere  et  l'Esprit-Saint.  En  cou- 
1,  M.  am.  :  d'esprit. 


a. 


[77]  HMTIEME  MIRACLE.  627 

an-  :  Uf  :i:  Wi\U.'  •  haTi'U  •  hÖ'PV-  ■•  h'ill  >  pAfMi  >  «D^.nA  ■■  KM*  •  ö»A&  s 
höJllXl,h.C  :•: 

3 
V.  :  ArhV  i  ft<h£  i  iM  ■■  5>"AA  ■■  £<iA'R  *  öw-h+y.  :  V/»"Ä  ■  M*+  j  *»•.*  i  «»h 

ffl^ril  i  Chi*-  ■   Klli.h  i   Ä.f  A'A   :  h«"  :   M<J  :   |/-}J-  :   J?,(LA»   I    h'XlA  i   ¥&  i 

JB-JE-flA  •  HCMi  :•:  (DipIX  •■  $&h  i  h«»  i  hft**  i  HhAO  •  »»'J£A  :  fl/A-  ::'  <»<»• 

h*  s  tBA.f.- 1  n^if.1/ 1  fnrt  * 

4 

fflJlön  i    */.  :   h1\Üx  ••    hj A-A  I   i»°AA  :    Jvfl  l    0»aoJ4.h  :  *SA  :•=    fflh'JH  i 

1.  «>A£]  B  o/h.  —  3.  S]  B  oni.  —  ib.  AMC»]  B,  E  om.  — .  3-4.  atwA^-'t]  B,  E  akda-SY.. 

—  4.  anB-WL]  B  awxVfcA.  —  li.  >**+]  B  -fewA.  —  i'i.  ti'-'i]  A  Viwli.  —  5.  m-M-  i  "7r]  EdWIti 
"Vja.  —  iÄ.  mVVXA]  E  fflhVXVXi.  —  i'i.  post  u>WX<C.  A,  B  «<&/.  A-*.  —  6.  h.fft-fi]  B  om.  — 
ib.  irvi]  E  om.  —  ib.  WIM]  B,  E  HV7IIA.  —  7.  .e.eni]  A,  E  .ßf-lin.  —  i£.  www]  B  mu>cu. 

—  iä.  «w.n]  E  o/m.  m.  —  /7i.  füA-]  B  h.pi)A«u.;  E  h..e.i.A(D..  —  8.  p-drt]  B  om.  —  9.  >,"/n.>i  i 
h.vfrn]  B  om. 


les  hommes  qui  se  tiennent  lä.   »  Les  oiseaux  s'envolerent,  en  criant  et  (en) 
disant  :  «  Remercie  (soit)  le  Fils  du  Seigneur!  » 


Un  pharisien  le  vit  (faire  cela).  II  fut  epouvante  et  eut  peur.  11  alla 
raconter  (cela)  ä  ses  amis.  Le  fils  du  scribe  Anne  aussi  alla  avec  le  phari- 
sien. Lui-meme  prit  une  branche  de  saule;  il  iit  s'ecouler  l'eau  que  le  *  Sei-  *fol.  w, 
gneur  Jesus  avait  recueillie  et  il  mit  ä  sec  la  piscine.  Alors  le  Seigneur  Jesus. 
voyant  qu'il  avait  fait  cela,  lui  dit  :  «  Sans  fruit  que  t&  semence  devienne 
aride!  Oue  le  rejeton  de  ton  fruit  devienne  comme  une  branche  qui  n'a 
pas  de  vie  '  !  »  Cet  enfant  aussitöt  devint  aride. 


r°  a. 


r  b. 


628  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [78] 

«V.fl>-ft-  :  mda«?."  :  1»?:0  ■■  h'ial?:o/0-  ■•  ATrfHJi  ■•  h.PAA  *  fl».i'.n.A"  :  h-lil.fcV  •• 
Afl»?i'|:  •  fl»A.P.'  •■  Kfr9°tft\  ■  fc»lAh    :=  ö»'/uJ-  ■■  fl»-hl"  «  fflA.P;  :  07.11.7  ■  «»<»£• 

•}'  ■■•■  r»hfl»Vfli. :  hü  ••  nw  ■•  awm-*  •■  ö»A.e.-  •  tiTi-  •■■■  ö».i'.n.A-  ••  hrh^i  •■ 
at-hi:  ■  \ni-  •■  Mi  ■  hfi«»  i  w-a-  •  nvnn  ■  p.h«»-',"  ■•  ni.».y  #  tohwio-  ■■ 

hW-h-b    '    «»AP/    :    m°'l  •■    nh«?.?'    •■   fll/Mit»-?'    $    «D^fi-WH  «  M-  ■   'Wl  :  P" 

•  ii  i8,  *rt.T.  i  fljje-n.Aj"  ■  irH-A  :  flJAÄ-  •■  hrw  ■  nh  ■  h.'ihA  -•  vny.  ■  jtaa,»  •■  ©-A 


ÖJ*ll*»*  :  P'A.T-  i  A<M>  ••:  «IV.P  i  ^fl.Ü-  ■  P'ft»A"  '  t\9°'i:l'  •  Ah  i  0JAP.P  i  "Hfl 
C  :  h«w>Tl  :•:  «D?,A-  i  A-flh  ■  hili  •  ?A&M  *  <Dhah/»h  -.  hliljx  i  A.P A-A  :  AP' 
A.V-  :  fl>«in,A»  i  AH  i  htl  :  A-Oh  •  H*.  •?&«•»{.  s  ,+A  i  TIM  i  hfl-P  i  h'/7».P?»«»4-  I    10 

1.  frm»]  B,  E  >.°JH.>.  :  h.vtt-1).  —  2.  Afl»-VJ:  i  fl»A£-]  ß  o/».  —  zo.  >,üAti]  A  o/w.  n ;  B,  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  2-3.  mTV  ■  «»•>.*  ■  <"A£-  i  M.M.V  :  mm.^./.]  E  wnui.V  ■  •»£*  > 
«n-vj:  :  a»Ajt  i  mrt.  —  3.  flJhin-fiii.]  E  whwYa-.  —  4.  ii"»*]  A  om.;  B,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  ib.  iiwill]  B  u.t*.V-lWl.  —  ib.  yMm-r  ■■  m.H.v]  B  .fttim-'V  >  imtv;  E  nui-V  =  .ßHa>-r. 
—  ib.  a»>niDy.S.(»0  E  «WVllD7-'i.i>'.  —  5.  ante  HWf.9'  E  add.  id.  —  j'o.  «KWi»-}»]  B,  E  <i>A(> 
iB-r  sie.  —  ib.  mWR^W]  Bm^^-Jl.  —  6.  •)l-//:ft]  B  om.  —  ib.  waä-  ■  >>'*/ii  i  ini]  B  a>A.e-  " 
•im;  E  <DA£-ti  s  >iy"»i»nn  =  ?"fiA.n.  —  6-7.  m-ni-  =  ovo]  A  <n-Mii  :  ino;  E  m-n/-  >  ni  =  vic;  B 
donne  la  legon  adoptee.  -  7.  T.j^nU']  E  >.5m.  —  9.  >,"/Yi  :  .rxa>,.>]  A  >,-vn  i  .ßÄ,>.rt-V;  E 
.«•.ÄAH-i  :  %-Vii ;  B  donne  la  lecon  adoptee.  —  10.  nh.^>,«»<.]  B  nh.Vhr"r.  —  ib.  -hr>Who»<.  -. 
nii>>]  B  >,5rft-nv 


rant,  im  cnfant  t'rappa  la  poitrine  du  Seigneur  Jesus .  Notre-Seigncur  dit  ä  cet 
enfant  :  «  Que  ton  corps  ue  croisse  plus!  »  L'enfant  mourut  aussitöt  et 
loinba.  Ceux  qui  virent  cet  enfant  qui  etait  mort  se  lamenterent.  11s  dirent  : 
«  D'oü  est  cet  Enfant,  car  tout  ce  qu'il  profere  a  Heu  aussitöt?  »  Les  parents 
de  l'enfant  qui  etait  mort  lepleurerent  et  gemirent  surlui.  Ensuite  ils  allerent 
"  fol.  is,  vers  *  Joseph  et  lui  dirent  :  «  Puisque  tu  as  un  tel  Fils,  tu  ne  peux  pas  demeu- 
rer  avec  nous  dans  uotre  ville.  Ou  ordonne  qu'il  nous  benisse,  (ou)  pars  d'ici.  » 


Joseph  reprimanda  l'Enfant.  S'approchant  de  lui,  ii  lui  dit  :  «  Pourquoi, 
mon  Fils,  fais-tu  de  telles  chos((s?  Ces  gens  donc  nous  hairont.  »'Le  Seigneur 
Jesus  repondit  ä  Joseph  et  lui  dit  :  «  Si  les  hommes  n'avaient  pas  '  connu  le 
Verbe   de  la  Sagesse  de  mon  Pere,  ils2  ne  connaitraient  pas   le  chätiment 

1.  llent'oreement  et  mise  en  relief  de  la  negation.  —  2.  M.  a  m.  :  les  hommes. 


fol.  18, 

v  a. 


[79]  HUITIEME  MIRACLE.  629 

rt-n?i  •■  7/"fl  ••  ffl'fcP-o»'  #  fl)}|(in  :  M'H-Jr  •■  ')(\-h  ■•  hl*»+  >  A"o»-  :  h«w  =  JPA 
-nj"ö«"  :==  «»H'}'|-  :  ao^tm  :  },A  •"  h./MlY  '•  JiAV.  ■  dlM*  i  »fül/*«»*  *  117.1/.'/  * 
ö»>iA  «    ßfrPkWP  ■   F4>  *   f0-t9°0  ••   V-M'   "  Ö»MH  =  MfiU«  ••   (Död^^*A.O«  s  II 

,li«fe  .;=  fl».f.(LA-  i  hnu.h  i  A.ffrft  :  0Dm^h  >  rMiAh  ■  if-f"Vi»»£  •■  tohjtd 

n<lhh  «  Ä^Ü-  ••  PlM-  >  y°flA  '  hao-b  ■  ©Jifl  i  ßrVIA  ••  A°/A«w  i  tAV0  ■•  h 
*%1  M: 


ffll/A»  :   6oo9°UC  '■  Ott,?'  •'   Hftö»-  ■■  HtbPA  *  fflA'/'/'  s  hltt  *  .ft-VTlC  «  h»n 

71  :  0"AA   «  P-A.V  :  htt'lh  :•:=   <D£fl,A»  i  AP'A.^  :  (D'h'U  «  "»{TUC  :  Hftö«.  :  Hh.JP 

10    A  i  Ah»»  i  •1-A+Ä-  i  ffr—OC  •    M1U  ■  Ml  '  Ott'/,  i  h«»  •  fc^-UC  i  M  •  hfl 

«»  i  Jfc4.fr?  i  ho°il\HU>  :  (DAtHlC?  ■■  hl»uA.*fl>-'>lh  *  h»»  «  O-h'l-V.  •  £IK>  :  ot 

3.  ,r^-;;>,-ii}p]  15,  E  .e.Wnw  sie.  —  ib.  ?<.]  H  ,*.{..  —  4.  «n<nvti]  A.  E  idoiwvii :  15  donne  Ia 
leijon  adoptee.  —  5.  vn.o»  —  <n<^l>ili]  15  v-Koo  ■.  >,na»  ■  »h.yh^Cn  >  <:iö»i.  —  <i-7.  fl<cfit  — Ji"% 
-V]  B,  E  o/H.  cette  benediction.  —  8.  ante  moft»  A,  E  add.  '/"bi-V  :  post  fbi-V-  E  «rfrf.  T  (sur  la 
maniere  de  compter  particuliere  ä   E  voir  p.  68,  note  1).  —  ib.  on..ft]  I!  -ll^rt. ;  E  om.  — 
10.  .efrnouc  >  in-*  i  Ar»]  E  nrv-j--  :  /hr»  ■  ja*o»oc.  —  ii.  vi«"»]  B,  E  o«.  —  11.  Tiod^hu-]  E 

TwnMiHfclK   —   ?'*.    <D>ill-ne    —   Vi«»   :   fl>->.1:"/.]   B  (DMl-flCT   '   ^V^A   s  .l'.AU*?*  :•:  Ö».;1VC   :  >.y"rt..")> 
at-^H-  :   Mao   ,    m-),^;   E  (DMl-nC"  :  >i?">irt  :  f.AVbP    ■:■    «BJitlilC"  "  MT>  :  ft,.'J,fl»-Tr>  :   Kl«»  :   (D-M:*  ; 

la  lettre  ^  de  oifcwc"  est  en  surcharge  dans  B. 


de  leurs  enfants.  De  plus  il  leur  a  revele  meme  ee  (qui  est)  cache,  afin 
de  (le)  leur  faire  comprendre.  Ceux  qui  n'ont  pas  trouve  (la  signification 
de)  cette  malediction  ont  trouve  eux  aussi '  leur  jugement  aussitöt.  Ceux 
qui  s'en  indignent  sont  aveugles.  »  Joseph  se  mit  en  colere  et  lui  tira  les 
oreilles  et  les  joues  fortement.  Le  Seigneur  Jesus  lui  dit  :  «  II  te  suffira  2 
de  me  chercher  et  de  ne  pas  nie  trouver.  Quant  ä  toi,  tu  n'as  pas  connu 
parfaitement,  *  (mais)  tu  as  oublie.  »  ,  fol  18 

Oue  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  sa  servante  Wakäba-Dengel  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 


II  y  avait  un  maitre  celebre,  appele  Zachee  (Jesus)  l'entendit  en  train  de 
s'entretenir  ainsi  avec  Joseph,  son  pere.  Ce  maitre,  appele  Zachee,  disait  a 
Joseph  :  «  Si  tu  veux  que  cet  Enfant  soit  instruit,  donne-(le)-moi,  afin  que  je 
rinstruisemoi-meme,car  je  Taimerai  plus  que  les  jeunesgens  !  et  je  Thonorerai 

1.  M.  a  m.  :  ceux-ci aussi.  —  2.  Pleonasme  :  aom'Yn    =  il  le  suffira ;  VM\t\X\  =  ce  scra 
assez  pour  toi.  —  3.  M.  ä  m.  :  sesjeunes  gens. 


v"  a. 


toi.  18. 
v°  b. 


630  LES  MIRACLRS  DE  JESUS.  80 

V.'l'd.  •  «»AK'  •■  <»»lAll  i  «XtV}  i  '«"/MV.  l-  (»hW-r'h  •■  Vfl.V-  i  fl>r?.(l.A"  i  «o'i-  ■ 
CD-h*  ■  HjMflA  «  fc-fcH*  :  A'H'JI:  *  Mi  -  fl»rV.(?-f-  «  ht\t">  •  01L£  ■  «»A+A  « 
J&RA?»  i  ATI  i  Af *  * 


athtD-rh  ■  Mi  ■  o>«?.n, i hjr"H  i  .-M'7- 1 Hin,  ■  ^run ■  A«*>»?>h .  iny.  $ 

t  ■  ArlWrlh  ■■  Mlhtf*  ••  iM-h  :•:  7itio°  •■  Hi9a^oD  :  1-1-fliA«?/  i  hl+  ■  UA-fr  •■ 
M  *  fl»M+  :  ?»'*»  =  -1-rt.fc"  •  h'tt  =  Ml  •  h'tfi  ■  M-MC  ■  ÜTHW  *  o» 
äaa  ••  haä-  i  rickp-  ••  AM:h.e  ••  »»ai-a  i  h^aavi«  ■■  hoc  *  mütf  «  a* 

1.    iDtlAll    :    JBV*    :    wr'Vi]    B    flMlÖfl    i    J6»t-Tr    I    •**    I    a-T'Oi-    E   fDViöll    i    «D-Ti**  I   .ftn"/  i 

„„^.„^  _  2.  «D5»»'iC*]  B,  E  a>9»hG*.  —  4.  wh«»-/»*,]  B  om.  —  ib.  rt«».c.ln]  E  mhtmfi*.  - 
ib.  iru]  E  >n.C-  -r  5.  h>  i  OftÄ-  i  Will«»»-]  A  h>  i  fcy-Mi«»-;  B,  E  donnent  la  lecon 
adoptee.  —  ib.  *h.vn*]  B  «nWVlw»-.  —  #•  ^Tl^Ä  :  Z1"^  !  Hilf]  B  "^  !  'll""5'"p-  !  "flf- 

—  (i.  n*t*Yi]  B  om.  n.  —  7.  VMi]  E  WH.  —  #.  *f%oc]  A,  B  Hwc;  E  donne  la 
legon  adoptee.  —  ib.  fcymr]  les  lettres  >n,  sont  en  surcharge  dans  B ;  *?°kr  figurait 
primitivement;  E  *9~w.  —  8.  hc>.v]  E  HCM.  —  #.   fthChrf  B  wm  •■  hChf  ■  E  hcw. 

—  i'J.  HH.>.f]  B  o/h.  --  8-9.  fl»-VI.-il]  E  om.  Ti.  —  9.  V*.<n]  E  MR°I.  —  #■  HH.M10-] 
B  iLMiav.  -  ib.  Wh9"<.]  B  om.  K. 


plus  que  les  vieillards.  (Je  desire)  que  lui-meme  aussi  devienne  l'ami  des 
enfants  et  en  outre  qu'il  devienne  maitre.  »  Joseph  repondit  et  lui  dit  :  «  Quel 
est  celui  qui  pourra  prendre  cet  Enfant  et  l'instruire,  car  une  grande  croix 
convient  ä  cet  Enfant?  » 


L'Enfant  repondit  et  dit  :  «  Parmiles  paroles  que  tu  as  dites,  (ö)  maitre, 
tu  as  nomine"  une  (chose)  etrange.  (La  voici)  :  Je  suis  autre  que  vous;  je  ne 
possede  pas1  comme  vous  *  une  t'amille  de  chair.  Tu  es  le  seul  qui  aies  com- 
pris  la  Loi2.  En  effet,  avant  que  tu  fusses  ne  toi-meme,  j'existais  moi-meme. 
Alors  que  toi-meme  tu  esperes  devenir  pere,  tu  seras  donc  instruit  par 
moi.  Personne  d' autre  (que  toi)  n'a  vu  l'image  de  la  croix  que  j'ai  jure  de  por- 
ter. Ma  propre  (regle)  est  que  moi-meme,  devant  etre  crucilie,  je  m'abstienne 


1.  M.  ä  m.  '.je  ne  suis  pas  possednnt.  —  2.  M.  ä  m.  :  qui  le  sois  trouve  dans  la  Loi. 


Pol.  19, 

i"  a. 


[81]  HUITIEME  MIRACLE.  631 

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*»"»  •■  r.7«.V   •   llh«»i|  :•:   mhOi-/*'h  :   }ll>fl  «   ?t**ilf.h   •■   Ä.VA-A   :   «>.C.Ü.A"o«>-  ■"   p 

>3i<.  •  «»HAI:  ■■  h.:*-h9°<-  •■  IfMCVblflö»-  *  ö'K'Jrt  ••  Äfc?°G  ■■  Tiir-Vd  ■  ■|-«iA£- 


1.  ante  mrtf-fcjß-fc  K  arfd.  XT-hje-fc.  —  2.  a>},fni  —  -Hl']  K  am.  —  ib.  *XA<n.]  A,  E  -V/.A«»-. 
—  3.  ,ß»C>]  B  .e-XCA-.  —  l£.  <n.f*/1K.]  B,  E  <D.f>lK..  —  3-4.  a»',Mi ■■!•  —  anrngf-ao]  B  «ro'VYlC  i 
<n«o£?"5r;  E  «n»'»M  :  on.yi-   :  maBgy°ao,  —  4.    V7/.]   I»,  E   V7C.  —   4-5.  <i)>,.HVII  1  W*  — 

(l)ÄWl'i:>]     B    «>K.V(I    !     >|W7    :    (OA.I1HI    :    i<51«e     1    «Dh.fl'VII    1    ÄWlf:-7-  ;    E    Wh.n'VI]    1     <W1>|   :    il»/,.||  >||    : 

t.<r.<\'\>.  ■■  iDh.mii  :  Ärh'iM-.  —  <i.  wVAh.]  B  ow.  m.  —  ib.  h>/,aii]  A  om.  m;  B,  E  donnent 
la  le^on  adoptee.  —  6-7.  whAH  •■  h<">  >  <:>«.>]  B  id^aii  i  urt^/öJ-.  —  7.  HYionii]  B  wh.  h.  — 
ib.  fflho)-/»?,]  A  om.  to:  B,  E  donnent  la  k<  on  adoptee.  —  ib.  >ifln  •■  V?il.}.  :  A.cn-fi]  B 
V7H.>i  s  h.ffrfi  1  Doli:  E  om.  »öll.  —  ib.  <d.p,iua»oo-]  E  o/h.  —  7-8.  .-j-vik.]  B  h.^yH/5-.  — 
8.  h.;/-hsr<.]  B  o/;/.  —  9.  nfig.£&R]  B  <{.£•<..?.  —  J*.  Ji^-JH  1  Mlf]  B,  E  om.  —  /6.  »di». >,+>.] 

E  OH(.  ©. 


de  vos  propres  oeuvres.  En  effet,  vous  ne  savez  pas  comment  vous  etes  nes 
et  d'oü  vous  etes  venus.  Moi  seul  je  sais  exactement  quand  vous  etes 
nes  et  jusqu'ä  quand  vous  vous  trouverez  ici-(bas).  » 

8 

Ils  se  mirent  ä  crier  et  ä  s'etonner,  en  disant  :  «  Nous  avons  vu  de  grands 
prodiges  et  des  merveilles.  Jamais  nous  n'avons  entendu  de  telles  paroles, 
ui  aupres  des  pretres,  ni  aupres  des  Anciens,  ni  aupres  des  pharisiens 
et  des  scribes.  Oü  *  donc  est  ne  cet  Enfant?  En  effet,  il  est  age  environ  de  *f0i  [9 
cinq  ans  et  nous  voyons  qu'il  parle  ainsi.  Jamais  uous  n'avons  vu  une 
teile  (chose).  »  De  nouveau  le  Seigneur  Jesus  repondit  et  leur  dit  :  «  Vous 
vous  etonnez;  cependant  vous  ne  savez  pas  ce  quo  je  vous  ai  dit.  Pour 
moi,  je  sais  d'oü  vous  etes  nes  et,  ce  qui  est  plus1  que  cela  encore,  je  (le) 

1.  M.  ä  m.  :  ce  qui  surpasse. 

va.tr.  on.  —  T.  XII.  —  F.  i.  42 


r  a. 


fol.  19, 

i '  b. 


Ibl.  19. 
r  b. 


632  LES  MIRACLES  DE  JESUS. 

/.>.  ••:  ami'l-  •■  rW<""  -    I '6;ao°-  •.  müh"/-  ■■   Ihll"  ■■■  ffl<¥CA\  •  hal\\.h  •  hS 


(Dh'iU    :   fl.fS.flMf  :    tiWtl    •    tn»r\){\   :   AMN>-  :  V'tlA'  ■  .t'll.A"  :  iKl'/.V'  ■  h 

9°0C  •  (mv-tat-  :■:■  tnfafir  •■  fljjr/"*  -V-  amh  •■  11.  V  :  "l'/'UCl-  ■':■  fl)fl</J>.  .•  h°l  ■■ 
ILA-  •  IIA  :  ÄA4-  *  0)A.(pfll-/"^  ■■  ?i«7ll.?i  >  Ä.f  A*ft  ••■■  aH'FP  •■  aafVC  ■  fflJW 

p  •■  chfl  *  o)j?.n»A-  =  wt i  n"»ft<r.,Vf-  ■  ?t*h  =  .chat?» ■  fi^iua- ■••■■  mhii- ■ 

■1-riA  •  \\i">  ••  a.-9°0  '■  Ht:  1-  ••  f»h<w  ■■  £fl»A  ••  H£J«fc  ■■  Hh'HIA  i  Äf*  i  H.* 
A  ••  dTfl-O  i  (D'tf.A    ::  <DMH  i  MliA  ••  Ä.f frft  i  h9nh/\4-  •  ht\X\  i  -/'WX,    « 

i:  •  ronon.?.  i  TJ**  i  MIM  ■  A-+  * 

1.    IDIIV/-   :  i\aWoo-]  B   roil'/l-   :   «f.*.'/0"0-  '  H"Vt   i  W..  —  3.  Afl-YJ  B  A"fl.  —  0-7.  hCaoan  -. 
min.yh  ■■  <n>9"VC  —  V?H.>i  =  M'rt-fi]   E  um.;  cette  lacune  represente  environ  deux  lignes 
de  texte  imprime.   —  7.  <ntjp,j,j    B  ml-9°a,.  —  7-8.  idjwp]  A  om.  <n :  B,  E  donnent  la 
le^on  adoptee.  —  8.  no»n4:^4-]  B  «>rö<0->;  E  «»nfi:<liV.  —  #.  £■>«•*»(:>•]  B  jß^o»oc>.  - 
11.  ante  j|->nn  E  flrfrf.  a»;  A,  B  donnent  la  lecon  adoptee. 

sais  do  mon  Pere,  (car)  lui-menie  me  connait.  »  Ayant  entendu  cela,  ils 
i'urent  au  comble  (de  l'etonnement)  et  ne  purent  pas  parier.  Le  Seigneur 
Jesus  s'approcha  et  leur  dit  :  «  J'ai  joue  avec  vous,  car  vous  etes  de  petite 
science  et  de  peu  d'intelligence  ' .  » 

9 

Tandis  que  le  maitre  Zachee  persuadait  Joseph,  le  pere  (de  Jesus),  il  lui  dit  : 
«  Donne-le-moi  :  il  faut  que  je  l'instruise.  »  II  persuada  [Joseph)  et  prit 
(1' Eilfant).  [Jesus)  entra  ä  l'ecole.  Etant  entre,  le  Seigneur  *  Jesus  se  tut.  Le 
maitre  Zachee  sc  mit  ä  lui  enseigner  1' aiphabet.  II  lui  dit  :  «  Dis  :  Alpha.  » 
Le  Seigneur  Jesus  ne  repondit  pas.  Le  maitre  se  fäclia  contre  lui  et  le  gifla 
sur  la  tele.  L'Enfant  lui  dit  :  «  Tandis  qu'on  le  frappe  avec  un  üiarteau2, 
(im  enfant)  apprendra-t-ü?  Toi-meme  tu  parles  comme  un  airain  retentis- 
sant3  et  comme  une  cloche  qui  resonne,  sans  accent  de  parole  (humaine)4, 
(ni)  sagesse,  (ni)  science'.  »  I^e  Seigneur  Jesus  commenga  depuis  Alpha 
iusqu'ä  la  fin  et  avec  une  grande  justesse  lui  recita  (l'alphabet). 

1.  M.  ä  m.  :  vous  dies  petits  en  science  et  ayant  peu  d'intelligence.  —  2.  La  main  du 
maitre  Zachee  est  comparee  a  un  marteau.  —  3.  M.  ä  m.  :  comme  le  son  de  l'airain.  - 
4.  M.  a  m.  :  sans  son  de  parole.  —  5.  M.  ä  m.  :  force. 


10 


83  HUITIEME  MIRACLE.  633 

'*£!>■  •■  hhmYia-  i  ä"»   i  h^miClnin»  s  -Tf-c::i"7.  i  fcA«{.  i  rtUVI  #  fl»MP*H  i 
MH  ■■  hlW.Th  '■  J..PA-A  '■  *£T7C  i  Aooj°üC  i  ÜM-t  ■  +WI  •  Mt&  ■■■  mf,        i  19, 
ILA-  ■•  9"'H-  ■•  ö»-?il:  •■  +*CR+  -■  /"A-A  i  'ntl-'Tr  ■  fl*  ••  M1)H-  ■  Ä*/h-h  i  <»A 
rh-fl  :  fcÄ-  :  "Ml-fc  ■  fl>fl>-Ä.fc  i  «7AIIA  «  C**>>  «  /"A*AJ  i  WHtt  ■  lonv-Wi  :\- 
UHn-hU  i  o»?°ÜC  ■■  1*R«n  :  tDhthd  i  lf««»mVU  ••  fcA"7|-  *  fl»Xy*H  ■'  All  i 

Mh/.  •  l7^J:u-  i  xcrfi  i  (Dhahtai  ■.  &$,%  •  fcA,  ■  a.1*  .•  i/aap  -•  AflfcAr  i  h 

9°XMlr  i  -"Hilf  :•:  (nhm-fihP  ••  hJP"HP  i  A.J"  i  ll+HJ-fc  $  M«  ■■  otV-Iöi-  .-  f j;A-  i 

3.n  :  9°£c  *  öi^tj  i  *»&hP-  ■  ao(1..p.  =  «»a^a  •  h^.Vja  ■  h'tA-f-  ••  um*  •■ 

Af»  i  Ö>fc?°Ä**  :•=  TtK/ilMl  ■  fc?A  i  *iiT*£v/n  :  fce.'V  i  ru««"Pi>A  ■  l""l  •  lii,i\.  •■ 

1.  a>>,«jy">,]  E  o/m.  <D.  —  ib.  nflll]  B  o/m.  —  ib.  k.fh.9°<.]  E  h^M»«.  —  1-2.  V."]  A, 
B  Whg.  —  2.  ,p."iu<.]  E  *«*%u*..  —  /"o.  i-yue]  A,  15  yuc;  E  donne  la  lec.on  adoptee. 

—  ib.  ante  h&4-  B  «rfd.  -fl^A  :  post  >,A<f.  B  arfrf.  mn,«i.  —  2-3.  V9"UC'  >  >iA<{.  —  •>C:V7,  s  >,A<{.  ■• 
<ijii.<ii]  B  om.;  cette  lacune  represente  une  ligne  de  texte  imprime.  —  ib.  a>y,9"P:^t!-u-'i 
E  fotiVR'Wi.  —  5.  ?"■>•>]  E  iT'Vt.  —  /'o.  fli-j,*]  A,  E  o/m.,-  B  donne  la  lecon  adoptee. 

—  ib.  •Kcxi]  A  fccxt;  I»  fwt;  E  donne  la  legon  adoptee.  —  ib.  -nit— /]  A,  E  •mi-i:  15 
donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  wth+]  E  hV"m>.  —  ib.  .e-'l»h]  E  ä-o-Vi.  —  6.  7-n->0  E 
"/ll->i.  —  ib.  r»«»-x.h]  A,  B  om.  et.  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  C**W]  A  C***;  15,  E 
donnent  la  leyon  adoptee.  —  ib.  miow.-r/]  A.  15  om.  a>\  E  donne  la  lecon  adoptee.  - 
7.  l£«»  :  WWW]  E  hTr»i4  :  (n/-.p.«i>.  —  7-8.  Il««>m'/tl  i  hfl"7t  (15  hfl"?*)  :=:  «>>i9,,1l  i  Pll  i  (E 
rnpll)  >.'VTi<:]  A  om.;  B,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  8.  post  my.n,  B  add.  üaomYW  ■■ 
hftD71-  ■  m.en..  —  ib.  iiaap]  B  om.  H.  —  9.  al>,<o•^>1;>•]  A.  15  mhfttip.  —  10.  mv*7'/]  A.  I! 
om.  «d;  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  n*t**]  E  n«t*.  —  ?o.  rt-ir/-/:]  E  o/m.  a:  A,  15 
donnent  la   lecon  adoptee.  —  11.  VivhH-fl]  E  >.r<h.lMl.  —  ib.  uiau'PöA  i  Vi  ■■  >i«trt.]  B  om. 

De  nouveau  le  Seigneur  Jesus  repondit  et  dit  :  «  Ceux  qui  ne  connaissent 
pas  Alpha  comment  enseigneront-ils  Beta?  O  hypocrites,  commencez  vous- 
meines  par  apprendre  Alpha  et  ensuite  je  vous  croirai,  lorsque  vous  aurez 
connu  l'explication  d'Alpha  et  de  Beta.  »  Alors   le  Seigneur  Jesus  se   mit  *    *  foi-  i'1. 
ä  exposer  au  maitre  touchant  la  premiere  lettre' 

Le  maitre  fut  emerveille  et  etonne  de  tant  de  noms.  Puis  lorsqu'il 
fut  etonne  des  paroles  (de  Jesus),  il  cria,  se  lamenta  et  dit  :  «  Malheur 
ä  moi  qui  spontanement  ai  fait  venir  pour  moi-meme  l'afllietion!  Faites-le 
sortir  d'ici,  de  gräee  pour  moi.  II  ne  laut  pas  qu'il  se  trouve  sur  terre.  Vrai- 
ment  il  est  destine  ä  une  grande  croix  celui  qui  pourra  instruire2  cet 
Enfant  et  lui  apprendre1'  (quelque   chosej.  J'incline',  quant  ä  moi,  ä  mettre 

1.  M.  ä  m.  :  forme.  Les  deux  ligncs  suivantes  du  texte,  representees  par  nos  points 
de  Suspension,  sont  incomprehensibles.  —  2.  M.  ä  m.  :  reveler.  —  3.  M.  ä  m.  :  apporler. 

—  4.  M.  ä  m.  :je pense. 


634  US  MIRACLES  DK  JESUS.  [84] 

A£#  ■  htltm  .■  h'lv/ii/ll  •  hitt  ■■  hß.  ■  "1"iO'i  ■  W:  •■  Otjif.  ■  llC/"  :  o»Af-  «  fl»fc 
£  •  ?»9"  ■•  fc'H'  i  JiOV-f-  :•:  ht\«»  •■  M  •■  h.?.j-»,.n/>'  »  fflXR.onjP'  :  flH.fcfif  •  AA 
II  19,  P  •  JtftATfr  *  M  ■  1C*"P9°  ■  HK/ilMlYV  i  htfMI  i  <WW»  «  «K  i  «D-ft*  i  fcfc  i 
«•»JPlM  *  hjlff  i  fl^...ft>t'..ft  i  ftif'rirh.C  i  <»>ijMlA  i  Chr-f  s  AAf»  ••: 
fc'Jrt  •  T+  ■■  hrtlhtlO  :  M-D-  '.  A,..e,JriA  :  h9°hl\  :  1VV.  ■  fl»'?i'l--  i  All  :■:  5 
H\i\in>  :  ?t£>i.  :  «>.('.'»»  «  Kd/ä.'J'ttf-  i  Afl'V  l-  mUött  ■•  «ttflU  i  Mlh  :  OTiKih  ■ 
W-  -l-  h"i>{\  ■■  hlU.h-ttfM:  i  «>-M:  i  fl»Ah»»  i  «»AM)  ■  fP-frli  i  i\Jh9°C.  $ 

(oh'rii  ■  rtrh+  i  ä«7ii.>i  i  A.f  a*a  .•  flj.e.n,  i  y.ts,  ••  whj-i.6  ■■■•  aif.£,M-  -.  tun-t. 

i  ••  Vd,  ■■  M'd-'l-  i  H^'lv/i  *  mil'/.!/.'/  •  'iM-  ••  W-A»ö«>-  ■  ht\  i  -mao-  -.  (Hfl. 
«■  *  flJhAP  •■  h'Jh  i  hA  ■■  fcTflfl-  •  flFööP  *  10 

1.  >.n«»  :  >i>v/i)Hl  (E  MvhH-fl)]  B  «n",.s.  :  Vl-viWI.  —  ib.  mA/>]  E  h"?o»if.  —  2.  >,n«"]  B  >,n 

Yi.  —  ib.  >i>]  B,  E  o/n.  —  /£.  h.jrt"W**]  A  M-w";  B  o/h.;  E  donne  la  lecon  adoptee. 

i'A.  ö»,.i'„«o)'"]  B  -hpo»?".  --  3.  ?,r:ti-n]  B  y>iW-n.  —  li.  «•>,]  E  «Wi>.  —  z'Ä.  «m.  :  w>, 

I:  ■■   )>».]   B  'VS.  :   Ji>i  :  flJ-VJ: ;  E  «)fl>->,|:  :  vn.  —  5.   ante  M°1>iW   B  arfrf.  <o.   —  #.   -I-V7«'.   i 

«>•>!■/.■]  B  t7<.  :  sie  tf-A-  :  «n-VJ:.  —  6.  >,<{.h.]  A,  B  h.jßAh..  —  i£.    hdje'VtO']  B,  E  hö.e.^1- , 
A  donne  la  lecon   adoptee.  — ib.  <n>iAil]  B  <nAllf .  —  ib.  ante  OVW  B  «cW.  a.  —  6-7.  «»■'/ 

X'/h  :  >?«.]   B  <D'VX.fh    :  >7C.   —  7.  <l»->.|:]  E  O/«.   —  ib.  rnA>i«»]  E  mtltiOoX.  li.  ID-Ji*]  E  o/w. 

-  8.  ^i«5  :  iih..i'.^<{]  B  »...»'..{.^  :  <nh..e.A«{.  —  iä.  aijea.>.e]  B  om.  —  9.  >,a]   B  um».  —  10.  m 
>iAM]  A  om.  m:    B.  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  >iA]  B  h'Vrt. 


avant  le  deluge  et  les  jours  de  Noc  sa  naissance,  car  je  me  demande'moi- 
Mieine  quel  sein  l'a  porte,  quel  venire  l'a  enfante  et  quelle  est  la  Mere  qui 
l'a  eleve.  En  effet,  moi  je  ne  comprends  pas2;  je  suis  stupefait;  je  me  suis 
fol.  19,  trompe  moi-meme  spontanement.  *  Malheureux  que  je  suis,  (moi)  qui  ai 
pense  trouver  un  disciple,  (alors  que)  bien  plus  lui-meme  est  devenu  pour 
moi  un  maitre !  Je  n'ai  pas  de  repos;  (je  ne  puis)  pas  fuir  du  pays;  je  ne  puis 
pas  regarder3  l'Enfant.  Moi-meme,  fort  (emerveille)  de  leloquence  de  sa 
bouche,  je  ne  puis  pas  (comprendre)  les  choses  qu'a  proferees  cet  Enfant.  En 
effet,  je  vois  ilans ''  ses  yeux  1'intelligence.  En  outre  (j'admire)  leloquence  de 
sa  bouche  et  la  purete  de  son  langage.  Mais  si  c'est  le  Seigneur,  (ou)  si  c'est 
un  ange  je  ne  sais  pas.  »  Alors  le  Seigneur  Jesus  rit  et  dit  :  «  Ce  qui  ne 
fruetifie  pas  fruetifiera.  Les  aveugles  verront  le  Fruit  dr  vie  qui  a  ouvert 
(leurs  yeux).  »  Aussitöt  comprirerit  '  tous  ceux  qui  avaient  ete  maudits  par 
lui.  Personne  donc  n'osa  plus  l'irriter. 

1.  M.  ä  m.  :  je  pense.  —  2.  M.  a  m.  '.je  ne  supporte  pas.  —  .'{.  M.  am.:  mir.  —  4.  M. 
a  in.  :  devanl.  —  5.  M.  ä  m.  :  regarderent. 


[85]  HUITIEME  MIRACLE.  635 

10 
(Dtththt  •  hw'Pöfr  ■■  Kill  •■  p.'Wi?.  ■■  \"hl.h  ■  hSfah  ■■  io-tll-  ■■  «7/hfl  •• 

&**  ■■  J»f-  ••:  flWY.£  i  hlti.h  ■  hSi\t\  •■  OA-fc*  :•:  a>?.n.A?>  :  Ah-liU  ■•  hS' 

^.ex-ftvh?'  =i=  atfln  ■.  i:WT  ■  -mm  ■■  av.&  i  *lfl  i  <*«>.«i"iK.  •■  mha  i >». 
f a-a  •■  mfh/.  •  -in  •■  oä-v- 1  An'/"-!'  *  mun-p  ■■  n«n.e.  ••  +a  •  a>£fl,A-  •■  h.v-  •  v 
i>  •■  M  ■•  to-ftr-ii-irt-  *  hfl»»  •■  hff7u-  ■  fto»-  ■•  Aat-hfr  ■■  fl*A.e-  *  cdj&h.  ■  <■>-?• 

U  ■  AJAÄ-  :  J»A0  :  Mll.fc?  :•:  mChf-o*-  i  KTI0?^«-  i  Atf>-h'|-  :  Af»  :  MlK-  i 

io  n/.hl-  :  Ä."»(>-  i  f IIA*  i  ?°ftA  i  Tut-  i  7-fl/.  i  «PAÄ1  i  A"/A«n  i  M/A'/*  i  h"£*  :•: 

1.  ante  mnh^h-t  B  add.  <f°b/.t.  —  ib.  >,öi«paa]  B  ~ha»vt>  sie.  --  2.  OijßJ"]  B  CM.  - 
3.  .e.**]  B  >,C£VV.  —  ib.  mi-t£]  B,  E  o>tr.i.  —  i*.  nA**]  E  nA-fc*.  —  3-4.  nfcliOi  =  h.frt-fi] 
B  o/m.  —  4.  hTri-]  A  om.;  B,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  5.  -vn  :  oo«j»ik.]  A,  E  om. ; 
B  donne  la  legon  adoptee.  —  6.  n.^-y-  .•  AH'/°-l-]  A  n.e.-'V  =  HTM-:  B,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  7.  M~]  B  hft.  —  ib.  h».e«PIMiV-]  B  om.  V-.  —  io.  Ao-M  i  i-Ajt]  A  AroA.e.-:  B, 
E  donnent  la  legon  adoptee.  —  ib.  fl»,e,n,]  A  «djbha-:  B,  E  donnent  la  legon  adoptee.  - 

8.  Am-Vf:  i  <li9V]  B  Ad»-**  i  mg\,e: :  E  A«n->,|:  :   roA.P.-  i   -liVV.  —  8-9.  h"VH*   i   <n.e.-/7(>.]  K  ,P.Tr7ö-  i 

mwti*:.  —  10-11.  n^nt  —  wj]  ß  o/m.; E  n<"n*  i  *jp-ii¥  ■  [foA-  0  9"tu\  ■■  7-ik.  i  »in- 1  i.v-ci.t\  •. 
A'^Aoi»  :  aiM"  •■  h^ATr  :•:  ^«e  sa  benedicüoii  sainte  (soit)  avec  son  serviteur  Habta-Giyorgis 
pour  les  siecles  des  siecles!  Anten. 


II) 

Un  jour '  que  le  Seit/nein-  Jesus  etait  en  train  de  jouer  sur  le  toit  avec  des 
enfants,  un  d'entre  eux  se  preeipita  et  mourul.  Lorsque  *  les  autres  enfants 
l'eurent  vu  (mort),  ils  s'enfuirent.  Le  Seigneur  Jesus  resta  seul.  Les  parents 
de  celui  qui  etait  mort  dirent  an  Seigneur  Jesus  ;  «  C'est  toi  (qui)  as  preeipite 
cet  enfant.  »  II  leur  dit  :  «  Pour  moi,  je  ne  Tai  pas  preeipite.  »  Lorsqu'ils 
se  furent  querelies  avec  lui  beaueoup,  le  Seigneur  Jesus  descendit  au  tombeau 
et  alla  vers  le  cadavre  de  celui  qui  etait  mort.  II  lappela  ä  haute  voix  et  lui 
dil  :  «  Raconte,  Nähou,  si  c'est  moi  (qui)  t'ai  preeipite.  »  En  effet,  tel  etait  le  nom 
de  cet  enfant.  L 'enfant  dit  :  «  Non,  mon  Seigneur.  »  Les  parents  de  1' enfant, 
ayant  vu  (cela),  furent  etonnes  et  epouvantes.  Ils  glorifiercnl  le  Seigneur. 

Que  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur  Gabra-Wähed  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 

1.  M.  ä  m.  :  en  l'un  desjours. 


i    a. 


fol.  20. 


r  b 


636  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  m] 


11 
mhr?:"i<'.  ■■  W  -  Kh°l\\.Ki  ■  ^.frt«A  ■  hCA*fl  «  iS\Or-Y  »  AMi-f-  •  ?»«»•  * 

C?9°  •  H'i-l'  •■  W-A-  ■•  (D-l'0*t>-(\  •  at-ti-l'  ■•  Afl  ■■  nCM'1-  -:.: 

\2 

aihrii  i  fchA  i  fc«7ll.fc  i  Ä.fA-rt  ■  Hghlf*  •:=  fl»P-A.Vrt  «  SW-fl.  ■  fl»-h*  * 
rn^AO  i  fl*£-  :  HjM-nc  i  Hh'jnA  :  hco-l- :  toKT-c  ■■  (ohcv  •■■■  «DfllrtR  i  a- 

|:  :  b(\M.  ■■  H,e.-1«l'V.e.  i  fflr/iO/.  i  ÄrtCB  *  fl»^fl,A-  i  hlttjx  i  Ju^A-fl  i  AM* 

I.  ante  mWje'K  A,  E  ««W.  fbW,  post  iTM-s:  E  arfrf.  Tod«  b  (sur  la  maniere  parti- 
culiere  ä  E  de  compter  les  miracles  voir  p.  68,  note  1).  —  ib.  AMW>  ■■  h.vthft  ■■  DCfi-Pfi] 
b  amw  i  mimi.  —  i*.  post  Ki^jrt  B  ««M.  n«»  =  *rv.    -  2.  post  mncyr"^  add.  w\ 

JS.+  1  hVW. 2-3.  f/hw<.  "  «•]  A,  E  Offz.;  B  donne  la  legon  adoptee.  —  3.  nw*]  B  om. 

—  ib.  post  tfrl«  B  acta.  0*.  —  ib.  +fr*]  B,  E  <»>rt-V.  20.  <>»n«P/h]  A  «ohfi^W. ;  B,  E  donnent 
la  legon  adoptee.  —  ib.  V/H.*  1  h.rn-ft]  B,  E  MW  1  h.vrt-fi  =  ticn-PA.  —  4-5.  MHW  >  «7C^ 
ir]  B  E  V7-nfcfr»  !  *£»*  ■  A'V°?A  :  n^Cff0  (ici  B  arfrf.  044.-1-  >  hiT'W).  —  5.  awit]  E  nm- 
n-c  —  i*.  post  ah  E  add.  tf-ft».  —  0.  MW  1  h.ffrn]  E  MW  :  WM  !  «cn*n.  —  JÖ.  fflfft. 
«i:rt]  B  offi.  A.  —  7.  a>(Drt.e.]  B  m<Drt/.. 


II 

Apres  quo  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  l'ut  (äge)  dt?  sept  ans,  sa  Mere  .\«//v- 
/),///«'  la  Sainte  Vierge  Marie,  doublement  (vierge  :  en  corps  et,  enesprit),  l'en- 
voya  puiser  de  l'eau.  *  Tandis  que  {Jesus  et  ses  camarades)  allaient  et  se 
bousculaient  en  cliemin,  la  cruche  '  se  cassa.  Le  Seigneur  Jesus  etendit  le 
manteau  dont  il  etait  revetu,  enveloppa  l'eau  dedans  et  l'apporta  ä  sa  Mere. 
(Notre)-Dame  Marie  s'etonnait  de  tout  cela;  eile  gardait  dans  son  coeur  ce 
qu'elle  voyait. 


*  fol.  20, 
1°  b. 


12 

Pais  le  Seigneur  Jesus  fut  (äge)  environ  de  huit  ans.  Quant,  ä  Joseph,  il 
etait  oharpentier.  11  11c  faisait  rien  d'autre  que  des  jougs,  des  ages  et  des 
charrues.  Un  cultivateur2  lui   apporta  une   piece  de  bois 3  a  debiter4.    Le 

] .  M.  ä  m.  :  sa  cruche.  —  2.  M.  a  m.  :  un  komme  qui  cultive  (les  champs).  —  3.  M.  a 
m.  :  une  poutre.  —  4.  M.  a  m.  :  (Joseph  la)  debita. 


[87]  HUITIEME  MIRACLE.  637 

ii«  ■•  hn  •■  hcMX  ■  uhiiifii:  ■•■  tnhch?-  •■  p-rt.v  ■\-  wh-w  ■■  hiu.h  •■  h.vfrii  •■  h 

jr-fllS"  ■  rfffhöC  #  anmMi  ■  mhM/.:\rP  ■  Aat-hf-  «  Ad  $  mhChV-  ■  At'A.<T.  - 

13 

•dm  ■  t:?ip-  •■  p-a,<t-  •  \\*m  ■  m*p.  :  <d-k*  ■  «^ft  :  fA'aooc  ■  0Jus?nc  •• 

5  KS-0  ••:  fl>*«*ti  >  F-rt.«V.  •  röflirt^-  ■  Ah"?ll.h  '  M'frft  '  Hl  =  eofOC  -l-  we.ll.A"  ■ 
ooyü«.  i  HA  ••  ÄA4-  :•=  O1&10»  i  ffl.e.ft,  i  IIA  i  (L"l  *  «MMl-A»  i  hlU.h  i  K 
? A-ft  •■  Mdi  ■■  JP"H"  i  afh-ts  :  fcA4.  •  rt»0»«l  ••■  (OYT?  ■  o»jp»||<.  .■  oMflrn  -.;: 

öim.M,y  ■  ffl.p.*+  i  tn-ri*  -  «»nx-  *  mph  •  hiu.h  •■  hjfrti  ■■  -Trii  ■  hiiati 
10  fi-nh  ■■■•■ 

1.  ho  :  hOifi]  K  >,c>.n  i  Ml.  —  26.  iih/hAi:]  H  AiifMiAc.  —  i'6.  fflhchr-  :  vr-ft.*:]  B,  E  ow. 

—  1-2.  a>v>H  —  HfMiAC]  B  om.  —  2.  ante  HfVhAC  E  arfrf.  rt:  A,  B  donnent  la  legon 
adoptee.  —  ib.  m«n>nji]  E  mm(i\>.  —  2-3.  rti'-rtv  ■■  hn-t)-]  B,  E  AMHK  —  3.  n«»ll>-  :  *£•>£  ■  >i"J 
nc]  B  Moo-h  -.  H-1-ttO  :  *£.&£.  —  #.  V'lir:]  E  V7llCh..  —  4.  t:>,t>-]  A  CM* ;  B,  E  donnent  la 

legon  adoptee.  —  #>.  vü.V-']  A  ow.;  B,  E  donnent  la  livon  adoptee.    -  7.  9°Tr¥]  B  :/"»>■. 

9.   >...P(»-A>i}P]   E   OW.    h..    ib.    ^aofl    :  M.VIa~\    B  >i«n   :   f./.°)'l». 


fol. 


Seigneur  Jesus  dit  a  son  perc  :  «  Pere,  montre-moi  ä  debiter.  »  Joseph  lui 
montra.  Le  Seigneur  Jesus  prit  ses  mesures  pour  debiter.  II  degrossit  et, 
equarrit  le  bois.  II  montra  (son  travail)  ä  Joseph,  son  pere,  et  lui  dit  :  «  Est-ce 
ainsi  que  tu  veux  que  je  fasse  maintenant?  » 

13 

Lorsque  Joseph  out  vu  qu'il  etait  intelligent,  il  voulut  qu'il  füt  instruit  et 

qu'il  ne  demeurät  pas  oisif.  *  Joseph  alla  eonduire  le  Seiqneur  Jesus  vers    im    *  ''"'•  -"• 

.  v° a- 

maitre.  Le  maitre  lui  dit  :  «  Dis  :  Alpha.  »  De  nouveau  il  dit  :  «  Dis  :  Beta.  » 

Le  Seigneur  Jesus  lui  dit  :   «   Expose-moi   ce  que  sont  Alpha  et  Beta.  »  Le 

maitre  se  fächa  contre  lui  et  le  frappa.  Aussitöt  le  maitre  tomba  et  mourut. 

Le  Scii/neur  Jesus  rentra  chez  ses  parents.   Qu  orionna  de  ne  pas  le  laisser 

sortir  de  chez  ses  parents,  afin  que,  s'il  maudissait  quelqu'uu,  (ce  dernier) 

ne  mourüt  pas. 


v"  b. 


638  I.KS  MIRACLES  DE  JESUS.  [88 


14 

«WA» :  »irwi  i  u/\h  ■•  an*r\n:  •  mf,fy\r  ■■  m-w  ■■  uni  ■■  A.+  :  <»Afth  ■ 

h«i>  :  K^-ÜC  :  M  ■  M£fH"  :•:  fll>/"*  s  Afcllljt  s  Ä.f  Ml  3  ffiflfc  i  IM'  ■  'l"J° 
XH'A'  ■■•:■  (»Wh  :  rmX,h6.  :  ÖlfcHM  i  hlU.h  '■  h.ffrtl  «  l/R-,h4'.  s  (»h(A"J'  •  M- 
II-  ••  fl»'|-','7/.  •■  ften'itA  •  hhh  '■  «i,e.-«J»  :  em9°üi-  •  i\?;'i:>'l  :  lO'M'  ■■  9°£C  •■ 
toi.  SO,  r»>tft'I-n'l»--/'  *  «J'/'/J-nh-  :  IM'  :  Aflh  :  'M\">*i  :•■  0-KTf.  :  htlh  :  VlW.-  '-  W" 
A-o»-  :  hti  i  jP.V'fK-  ••  l)f  :•=  fllrt'/'O  :  P-A.T-  ••  Ö)(?K  :•=  ?ift»»  :  «»AA»  !  Hf.+->AP  * 
«».('-ILA»  :  fl»-?i'|:  :  ot^IIC  :  At'-A/l'-  :  hfr  '■  /.P.'h  ■  flfDfMlll}.  i  M+  ■  M  ■  *">9° 
VC  :  OhM:  :•:  O)}/»*  :  p-rt,V  :  Iih1\l.h  ■•  hftl-h  =•:=  0>M'O1.  :  fl.*«»-  * 

1.  <nA.e.»]  A.  K  oot.;  B  donne  la  lecon  adoptee.  —  2.  >,>  :  rutn-V]  E  fi£n->  i  M.  — 
ib.  h.fft-n]  ß  o/m.  —  ib.  raph]  B  roh-nj..  —  3.  vn.lt  :  h.rn-ft]  A  o/«.;  ß,  E  donnent  la 
leeon  adoptee.  —  *£.  post  H#/h.<i:  E  «rfrf.  m-n/.-l.-.  —  4.  <b.c-j>  :  ö»?»»*.]  B  idj^+  .•  ooy»AC; 
E  o»y"wr.  :  roe-K  —  i'i.  fl»-fw]  ß  .s.n.  —  5-6.  tf-/i»<>»-]  B  hirtf-troo-  sie;  deux  points  places 
au-dessus  des  deux  premieres  lettres  Lndiquent  qu'elles  doivent  etre  considerees  comme 
biffees.  —  6.  .p.v-ik.]  E  vtua..  —  8.  ante  p-A.<i:  B  aoW.  d>->,|:.  —  ib.  h.rrt-n]  ß  ow.  - 
ib.  fliM-fli.]  A  rn>,  ■/•<»•. 


vb 


II  y  eut  en  outre  un  autre  maitre  (qui)  dit  ä  Joseph  :  «  Donne-moi  ton  fils, 
afin  que  je  l'instruise  moi-memc  ä  propos.  »  II  prit  le  Seigneur  Jesus .  (L'Enfant) 
entra  ä  l'ecole.  Le  Seigneur  Jesus  prit  un  livre,  lut  ce  qui  etait  ecrit,  ouvrit  la 
bouche  et  recita  par  coeur  (ce  qu'il  avait  lui,  en  sorte  que  le  maitre  tomba 
i'ot.  so,  d'epouvante  ä  terre  et  l'implora.  Beaucoup  de  gens  s'assemblerent  lä.  *  [Is 
s'entretinrent  (de  cela),  en  sorte  que  tous  ceux  qui  demeuraient  lä  furent 
etonnes.  Joseph  entendit  et  aecourut.  En  eilet,  il  lui  semblait  qu'on  tuait 
(Jesus).  Le  maitre  dit  ä  Joseph  :  «  Ce  n'est  pas  un  disciple  que  tu  m'as 
donne  toi-möme,  mais  c'est  un  maitre.  »  Joseph  prit  le  Seigneur  Jesus.  Ils 
retournerent  ä  leur  maison. 

15 
Ensuite  Joseph  envoya  Jacques,  son  fils,  ramasser  de  la  paille.  Le  Seigneur 


n 


fol.  21, 

l'"  a. 


89  HUITIEME  MIRACLE.  639 

tDh.1ll.h.  ■   hSfrt\  i  <W.  :  Ttl&lh  :[:  (Oh'iU  ■   ?tl+?'tth  "   WiU'/.  :  Vlttl  :   hCP.  « 

yß-C  "  k&i»-  >  A.erttfn  •  riu/nK'A«»  i:  mhAO  ••  in-n/.  •  hin.?» »  h.vibii  •■  »fi 

Ä»  •  Hh'HlA  ■  HWrfi  i  hÄ,U-  i  ''in  ■  IfWUi  ♦  ffl^.liV?1  :•:  fl'fcC'ß  ••  9°£CX  •  T 
*  i  An,V  * 

16 

"i  •  nc?r  •■  h^n-HMr  :  AinA  •  4rt.»i  ••  nii/w  :  fw*.  #  ran^h«»- 1  i-a/m 

rh-  *  fflh+fll.  i  11,-foo-  #  0»  H  i  £7-flh-  i  l'fr'V.  i  fc*7lU  i  Ä.Pft*ft  i  *.?<■ 
t\M"  :i:  tBKfhaoGP  i  flJonAA-«"-  =  IHM"  i  JM&U*«0-  :  fl0-ft'l"  «  "PT^  *  0A 
(1  i  flÄ-rfi-  •■  fUh.f?tf»-  :  WHTrtt  i  "7C<PiT  i  fliP-A,V  i  'W/M?'  •  'W  •  hlWI. 
Ih  :  (O-W  :  «l'U.Cav.  :    tOh./.YfMP    *    «»All    i    VPfcJ''  i  lüh-  '■  h.?<tlM°  I  Ji"> 

1.  <n>,°;ii.>i  :  /..rn-fi  i  (B  o/m.  h.rfrn)  /'Y.  i  7**nA.i>-  :  roWii  :  (B  o/w  m)  .eni;j-ii>i  i  ,!»»•<:] 
A  o/».;  B,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  ante  "/rtti  A  atW.  to:  B.  E  donnent  la  lecon 
adoptee.  —  2.  h.rn-ft]  B  om.  —  2-3.  nrt.e.]  B  nö£.  —  3.  HVnii]  E  om.  \\.  —  5-6.  VOTUM-}  i 
°7C^7°]  B,  E  «».-mWi-  :  •l-.e.M-  :  ,e.-v"jA  i  iiK"Vi:.ey".  —  6.  aii*'iA]  E  nno/rt.  —  ib.  im<«>]  A 
Yi<n»;  B.  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  z7>.  ,ert '/".';.]  .en'/".e,-  figurait  priniitivement  dans  B. 
—  ib.  m(lÄ.<i-iio.]  A  mn>i>frtn>- :  B  milrt.y«»-:  E  donne  la  lecon  adoptee.  —  6-7.  post  t&fil* 
B  acW.  "in.P  "  W*««i.  —  7.  aih-lak]  A  mMr»-.  —  fi.  jßlUh.]  A.  B  ,en«>->.. :  E  donne  la  lecon 
adoptee.  —  ib.  r.e.-v.]  1-  est  en  surcharge  dans  B.  —  8.  mh.yhanr.iP2  A  mh.f >•«»<. ;  B.  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  .e.-w.iPtf»-]  E  n.e.1<kir<n>-.  —  9.  7,»ni)i»  ■  "7C.P?"]  B  h"lVh 
tfi  •■  4«Än>  :  <n.e;V"/Al-  :  n!;D7C..P'/"    E  ),"ni>i1'/  •■  'l'.^-fi-'l-  i  .e,-V"/A  i  llDAh,  :  -'H-.s'-r. 


Jesus  alla  avec  lui.  Tandis  qu'il  ramassait  de  la  paille,  un  serpent  mordit 
la  main  de  Jacques  (qui)  s'evanouit.  Le  Seigneur  Jesus  nc  fit  rien  d'autre 
(jue  de  souffler  (sur)  la  main  (de  Jacques),  la  oü  de  serpent)  l'avait  mordu. 
II  le  guerit.  Quant  au  serpent,  il  mourut  aussitöt. 

L6 

Le  Seigneur  Jesus  etait  äge  environ  de  douze  ans.  Joseph  et  Notre-Dame 
Marie  allerent  ä  Jerusalem  pöur  la  Fete  de  la  Päque,  comme  ils  avaient 
coutume.  Etant  arrives  (ä  Jerusalem),  ils  celebrerent  la  fete '.  (Puis)  ils 
petournerent  ä  leur  maison.  Tandis  qu  ils  *  revenaient,  le  Seigneur  Jesus  s'at-  *fol.  21, 
tarda  ä  Jerusalem.  Ils  ne  le  savaient  pas,  (mais)  il  leur  semblait  qu'il  se  trou- 
vait  derriere  eux  en  chemin.  Lorsqu'ils  furent  arrives  a  leur  pays.  Notre-Dame 
Marie  et  Joseph  le  chercherent  aupres  de  ses  parents  et  aupres  de  leurs 
proches,  (mais)  ils  ne  le  trouverent  pas.  Lorsqu'ils  ne  l'eurent  pas  trouve,  ils 

1.  M.  a  m.  :  ils  se  rejouirent. 


r°  a. 


r  b 


640  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  90] 

„  .  f  v^/mjp  ..;:  flinirt^->  :  />nj"  ■  rwtfvMi  »  mh  ■  jb.mic  ■•  fl?>iiiA  :  A.+ 

ö>-'j>  ■■  (D.eojrfl?»  •■  mj&rt,J%A?'  *  fltfVhCP  ■  Vf-A-o»-  -  ?»A  i  A'/'flJ"  •:=  rof-HA 
fc"o»-  s  AhUV'l'  i  <D££,hC  !  A-o»-  ■  «wX/hT-f"  »  VIl.JP'l-  «  flJ'/"AAjP'i'  i  'Vll-Vl'  > 

fD-T-lLA"  :  äo"-  •'  *ö»A£f  ••  Ai>"J'|-  »  h«»ll  s  /.A£hV  ■  ?iAff"  >  rh»»'/"V  :  ?, 

toi.  -21.  -JH  .  v^/»»a'h  ■■  MV.  ■  r»J»fi-h  $  ©hfl»-/»^  ••  hIH.    h  •■  Ä.PA-A  :  «».IMtA""»-  • 

9°-i-t  •    l'Wn>  i.  •■■■  K^hfVf  •■  h"°  ■  9"fiA  »  Ml-P  ■  ÜA-Vh  *  mjMl.A'P  «  ft 

rhvl-  i  öJ£<sAo»\n  i  Afc°nf?ilv  ■  "7CjP5>°  i  ^»'>-i:5:  i  "vcer  •  h««-  •■  au  ■  m 
A.f.-  =:=  hft»»  ■  -in/.h.  ■  nv^n.  ■•  hA»»  ■  nt\<r»ii  ■  nnvii «  nTii-n  ••  >«.(:>..>  ■•  n> 

J>.A"7AV  :•:=  m-Yirh  •■  hIM.h  ■  Ä.PA-A  »  m-l'iipao-  .-  A^Tf°7^.i;-  *  fl»Kö°-  i 

?»°?'ii?»'l-v  ••  "7[:,eir  ••  tiW-  ■•  -i-o^-n  •■  »rw-  ■•  w-a»  ■  m.  ■  m-i-mw-  •.  a*-ti-i-  • 

1.  n^W-^'ll]  B  h.v<.l(l'/"tfv..-n  s/c;  (juatre  points  places  au-dessus  des  quatre  premieres 
lettres  indiquent  qu'elles  doivent  etre  considerees  corame  biffees;  le  scribe  avait  com- 
mence  ä  ecrire  le  mot  h.p<.*»A.jr,  Jerusalem.  —  2.  etfovhf  ■■  "».Rn-hAf]  A,  E  m.fH9°Pao-  •■ 
my.Mytfo«-.  —  3.  «DyOA.pt  '  tfl-Vr]  H  mr'llkf't  >  -WY*.  -  4.  HMr<»-ftl-]  B  om.  H.  — 
5.  >.o>A.e;i'  :  A'/"V1-]  B  A?"**  i  htnA.e.V.  —  6.  mhio-^'h]  B  mMn-^'J.«"-.  —  //•>.  post  h.fft-fi  E 
«<tfrf.  vicn-Ffi.  --  7.  h.;Jhir<.>-]  B  h..-J>,!;"<.>. :  E  h.w'<-'a  sie.  —  ib.  itaa]  E  hid-ai-.  - 
«7».  ai.e,n,A<P]  A,  B  m?.a,Air:  E  donne  la  leeon  adoptee.  —  8.  Kh-nrtö*  ■  "7C..1"/"]  E  rt>."ni 

>it>  :  ^Äfl^  >  .^--/"/A  =  IIVlA>i,  :  <"/C^'/".  —  ib.   W«]  A,  E  JiTr/:'/-.  —  9.  t<MH.  '  11'lVoH.]  A  ■lfl<'. 

n  :  *<{.1i.:  B  tn<:n.  =  (Iva.;  E  donne  la  legon  adoptee.  —  ib.  Hturoil]  B  o/w.  H.  —  /£■  fin-/h]  B 
A-n«h..  10.  A>,ni»?.s.i)-  :  <d>,oi>-]  A,  B  hhc.zKo-  >  <"i\>»>»:  -  -  11.  vni>,*>  :  «7i:.p-/"]  B 
mvmv»  s  *jtft*  =  'n.cviA1»- :  m°iwr   E  «d>,-;ii>,-"i->  :  "hP-fi-v  !  .cvia  :  ihiah.  ■  -ic^r". 

—  ib.  ji>^-]  A,  B  o/w.;E  donne  la  lecon  adoptee.  —  ib.  -I-Ot-Il]  A  mfftn;  B,  E  donnent 
la  lei-on  adoptee. 


retournerent  ä  Jerusalem,  en  le  cherchant.  A  la  septieme  heure  ils  le  trou- 
verent  dans  le  temple,  assis  au  milieu  des  Docteurs  (qui)  l'öcoutaient  et 
l'interrogeaient.  Tous  ceux  qui  l'entendaient  s'etonnaient  ä  sou  sujet.  II 
reprenait  les  pretres  et  leur  expliquait  les  Ecritures  des  prophetes  et  les 
symboles  Caches  qui  etaient  dans  la  Loi. 

Sa  Mere  lui  dit  :  0  mon  Fils,  pourquoi  noüs  as-tu  fait  une  teile  (peine),  rar 
*  toi.  21,  nous  avons souffert,  en  te  cherchant,  ton  pere  ei  moi'?  Le  Seigneur  '  Jesus  repon- 
dit  et  leur  dit  :  Pourquoi  na-  cherchiez-vous  ?  Ne  saviez-vous pas  queje  me  troutiuis 
aree  mon  Pere-?  Les  scribes  et  les  pharisiens  dirent  ä  Notre-Dame  Marie  : 
«  C'est  toi  Marie,  la  Mere  de  cet  Eufaut.  Voici  que3  tu  es  benie  en  ton  fruit, 
car  nous  n'avons  (jamais)  vu  ni  entendu  (personne  qui  soit)  aussi  illustre  en 
sagesse.  »  he  Seigneur  Jesus  sc  leva  et  suivit  ses  parents.  Sa  Mere  Notre-Dame 
Marie  gardait  toutes  ces  paroles  et   les  mettait  dans  son  coeur.  Le  Seigneur 


10 


r°  b. 


1.  Luc.  ii,  48.—  2.  Luc,  u,  49.  —  3.  M.  ä  m.  :  en  effet. 


[91]  HUIT1EME  MIRACLE.  641 

ao  :•::  mhinfr  •  h.?trt\  ■■  au+  i  mMia  •■  mn'pnn  •  mtwin  •■  n-in  ■•  hi\\.h 

•IhfhC  :  M\'W  ■■  nnfc  :•■ 

17 
mUM\  •■  IQ/.  •■  Mll.h  ■■  A.fn-n  •■  <"">*]/.  :;:  mflii  •.  y.Wahh  •■  im,?,  •  m-i\ 

v"  a. 

18 
fflMn  ■■  HCJi  1  "im!'  1  *»•  1  £+  ■■  mfc/Y.  i  ££  «  WiAA  i  mmi/n  ■■  MXft  l- 

HA-*   1   IM1C   1   fflAnWiTl-  :  Ahn  •  fl»fl»A£-  ■•  fD0D?£fl  :  4>.*}.ft  :  £ftH.Jr  :  W»H 
A<0.  1  mti^tm  :  tnyo  ,  M«j  ::: 

"/ija-  1  £Ykj :  rnA  •■  7-n<-  ■  OJA&  ■■  *Prli.e.'  * 

J.  post  AI  A  add.  >!«•>■:  B,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  nh>iA  1  «MiTO-n  i  mt\'i" 
7ft]  A  fiTflll  ■■  n»ilh>iA  1  n>T7fi:  E  flTü-fl  i  <o>>»iA  i  fl>f°7n ;  B  donne  la  lecon  adoptee.  - 
3.  fl»M]  B  0111.  m.  —  4-5.  rvv.-t-]  les  deux  dernieres  lettres  &.4"  sont  ecrites  deux  fois 
dans  B  :  d'abord  ä  leur  place  normale,  puis  en  surcharge.  —  5.  <n>m>]  B  orn.  —  6.  £■(•] 
B,  E  £.  —  ib.  mM.£~]  A  w>,<jy.P:  B,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  post  «mimn  B 
add.  WTi.  —  7.  MIC  s  «on-d/h^]  B,  E  n-fl/h*  1  aMi-nc.  —  9.  "/UA-  —  "P/h£-]  B  om.;  E  >.mh.7i 

f  1   h.PA-fl   :  llCft-Ffl  :  -V>i»>  :  >7/"*  :  ö<J-P   :    A7-flCYl    I    W"(lt   i    7.P-C7.A    '    A«VAo»   i    "VA?"    I    *i«%[»]  :•: 

0  fflon  Seigneur  Jesus-Christ,  Roi  des  rois,  garde  ton  serviteur  Habta-Giyorgis  pour 

les  siecles  des  siecles.  Amen. 


Jesus  grandit  en   taille,   en  sagesse   et  en    gräce,    aupres    du   Seigneur    et 
aupres  des  hommes. 

17 

De  nouveau  le  Seigneur  Jesus  fit  un  prodige.  Lorsque  le  soleil  entra  par 
la  fenetre,  le  Seigneur  Jesus  chevaucha  sur  le  rayon  de  soleil  et  alla  ä  l'orient 
et  a  l'oecident,  aussi  (loin)  que  parvint  *  le  rayon  de  soleil.  *  iv,i  21, 

v°  a. 

18 

De  plus  il  sema  cinq  grains  d'orge  et  reoolta  '  cinq  cents  sacs  (qu'il) 
donna  aux  pauvres. 

Honneur2  et  gloire  au  Pere,  au  Fils  et  ä  l'Esprit-Saint  maintenant, 
toujours  et  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 

Que  sa  clemence  soit  avec  son  serviteur  Walda-Wdhed! 

1.  M.  ä  m.  :  moissonna.  —  2.  M.  a  m.  :  ä  qui  honneur. 


642  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  [92 

äi-h^i:  •  m-ad  •■  ihin.M  ■■  h°m.h  ••  wa-  •■  lohr'fa'i  »  ann>?:-\;', .-  hs 
frft :  bcti-fti  •■■ 

tUM*  ■■  %P\h  •  ftfA-  ■■  Thh  •  hau-P  •■  tDM'  ■  XlAl  '  A°/A»b  ■■  °/ti9°  •  h 
"Vi  :■■ 

1.  ij]  B  ?:;  C,  D  x ;  E  imü  ■.  •/"b/.'i-  (sur  la  maniere  de  compter  les  miracles  parti- 
oulii  rc  ä  E  voir  page  68,  note  1).  -  1-2.  +h9°C  —  Yir.n-Pfi]  B  -\\TMh  ■■  a>i"MI.V/  i 
h.Prt-fi  :  ncfi-Pfi  i  Miracle  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ.  C,  D  -rv/"<5u-  ••  A>»'VH.>iV  i 
«Witt'/  i  rDOD£-:i>>  :  h.fft-n  s  ncfii'fl  :|:  Miracle  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre- 
Sauveur  Jesus-Christ.  E  tvn:  ■  iiv-ll<'.  i  7i"/H.V/  i  a>hr"Wi  ■■  w»WM  i  h.vrtfi  i  Vir.n-Pft  > 
Miracle  qu'a  fait  Nolre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ.  Les  titres 
des  miracles  se  groupent  ainsi  :  d'une  part,  A,  E:  d'autre  part,  B,  C,  D  (forme  abregee 
dans  B).  --  3-4.  iv.ni-  —  >."*•>]  B  M»  :  y.an\c.  •■  "/UA°  ■■  A7-fl<.  ■  ...  A*'iAo»  i  "iiW"  ■•  h"lTr  i 
Pareillement  qu'il  manifeste  (m.  ä  m.  :  fasse)  sa  clemence  ä  son  servileur...  pour  les 
siecles  des  siecles!  Amen.  Un  espace  blanc,  represente  par  nos  points  de  Suspension, 
est  laisse  dans  ß  pour  l'insertion  ulterieure  du  nom  du  possesseur.  C  n^n-f-  =  Kpi*  ■■  ">V" 
,1k'./-  :  Ji«»-  i  Vi)l\-  ■■  '/"fiA  s  7-IK.  :  "IVt\  •■  f*"\&  •■  A°iA«d  !  »,A'/"  :  h«l'»  *  Qne  la  benediction 
de  na  grdce  et  la  misericorde  de  sa  Mere  soient  avec  son  serviteur  Schdhla-Scheldse 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  D  n/.U1"  >  WO-  >  mh>\M-  ■■  >»<>«>•  ■■  fiiA-  :  9"t\t\  »  'V7./*">  > 
•Sil*  ■•  A"iA»»  ;  "it\9"  •■  >\a%"t  ■:■  Que  la  benediction  de  sa  grdce  et  la  dcmande  de  sa  Mere 
soient  avec  notre  roi  David  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  propre  -S'l.'l- 
est  de  seconde  main.  E  fl>Yi0?u«  :  .cv/nr.  :  Mwct  '  wißt  ■■  WA  ■  'Ml<.  :  i>-(W-  >  7.r-cin  » 
A"iAo»  :  ait\'f"  •■  hTV  s  Pareillement  qu'il  manifeste  (m.  ä  m.  :  fasse)  le  signe  de  ses 
bienfaits  sur  son  serviteur  Habta-Giyorgis  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les 
benediclions  se  groupent  ainsi  :  d'une  part,  A,  C,  D  (forme  abregee  dans  A) ;  d'autre 
part,  B,  E. 


NEUVIEME  MIRACLE 

LES  BCEUFS  VOLES  AU  JUSTE  TETMENÄ  DE  NAZARETH 

1.  Tetmenä,  le' voisin  de  la  Sainte-Famille  ä  Nazareth,  apprenant  le  vol  de  ses  boeufs, 
rend  gräces  ä  Dieu  comme  Job.  —  2.  Joseph  conduit  Tetmenä  aupres  de  Jesus; 
les  boeufs  derobes  se  trouvent  derriere  le  mont  Thabor.  —  3.  Jesus,  Joseph  et  Tetmenä 
vont  vers  les  voleurs;  ces  derniers  rendent  les  boeufs  ä  leur  proprietaire  et  croient 
en  Jesus. 

Neuvieme  miracle  qu'a  fait  Notre-Seigneur  —  le  Seigneur  de  tout  --Notre- 
Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ. 

Oue  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  sa  servante  Walata-Kidän  pour 
les  siecles  des  siecles!  Amen. 


93]  NEUVIEME  MIRACLE.  643 


I 

nnwffh.  :  £JP;|-  :  fc^n-nh  i  I/V.  •  «"-Art  i  AdA£  ••  mv>i&  -  M-*  ■■  hMT-t 
11-  ■    AH"*  ••:  (Ot\a°'  ■  Am-hl:  i    nhrt.  •  TT9°V  ••:  ö»P "WC  •  V.  i  fl,*  i  *1fl  : 
IIA-  i  TrtlUV  i  *hCA*fi  i  JP*flA  •■  fco*-  i  nu-te  ■  viiä*  *  «»M  ■'  rtjro  :  H.V  :  •  ii 
l\CA"l-  ■■  hMW-tü-  ■■  hhM-  i  AXlHji>fl(ibC  '  K?H  •  fl-flA  i  £*Q£tl  ■•  MH. 
frn<h.C  i  h9°lh  i  Mi/..fc.A  i  HRim>.  i  hfl«*»  ■  fl>-?.1:  ■  fflim*/.  i  (D(D*M--  i  */" 


öv.hn  i  p-a.v  :  &J&'/  •■  Ah^-Hh»  i  «idfr  •  ATTrv  ••:=  m.e.n.A-  •■  Mi*  • 

I.  uf]  B,  E  »in.;  C,  U  nur.  —  tf.  fcAW?»*  >  •nn-l]  B,  C,  D.  E  -iih-v  =  hAUf*.  - 
1-2.  post  m-M:  E  arfd.  -IPirt..  —  2.  ante  od.^».Po»-  B,  D  add.  m.  —  ib.  post  a>,i'i,:.;,.a  A 
adrf.  ».M::  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  3.  M"A4lfc]  ii-tth  est  en  suruharge 
dans  B.  —  ib.  vii]  E  om.  —  3-4.  hAvr'-bu-']  B  hAvr'two0-.  —  5.  J»«?H.M  i  iiun-Ffi]  B. 
C,  D,  E  V7H.Ji>  i  h.rn-ft  >  Hcn*n.  —  #.  H.T]  B  tu..  —  7-8.  >/->*]  B,  C,  D,  E  om.  x.  - 
9.  a»^nn]  B  ow.  in.  —  ib.  AVTHMr»  ■  "7C.P9°]  B,  C,  D.  E  AVTHM-}  i  *#A*  i  £Tr*7A  •■  (D 
.OA  s/c;  E  add.  UM  Ah.  ■■)  a1C?r>  (D  om.  -IC??"). 


I 

11  v  avait  lä '  un  komme  qui  avait  beaucoup  de  boeufs.  II  aimait 
(faire)  l'aumöne2.  II  attendait  la  venue  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ,  le 
salut  &' Israel.  Vinrent  des  brigands  d'entre  les  gens  du  haut  de  la  ville  de 
Jerusalem'  (qui)  volerent  beaucoup  de  ses  boeufs.  Cet  homme  s'appelait 
Tetrnenä.  II  habitait  (une  maison)  voisiue  de  la  maison  ou  se  trouvait 
Notre-Seigneur  *  le  Christ  avec  sa  Mere,  ä  la  ville  de  Nazareth.  Lorsqu'il  *foi.  21, 
eut  appris  l'histoire  du  vol  de  ses  boeufs,  il  reudit  gräces  au  Seigneur, 
en  disant  :  Qu'ilsoit  beni  le  Seigneur,  Bleu  d' Israel,  qui  me  (les)  avait  accordes,  car 
lui-mime  m'a  dünne  etlui-mimem'a  repris *! commedit  Job,  lorsqu'il  fuf  eprouve. 


2 

Joseph,    l'rpoux    de   Notre-Dame    Marie,    rencontra    Tetrnenä.   II    lui  dil    : 

1.  A  Nazareth.  —  2.  M.  am.  :  c'etait  Hamide  l'aumöne.  —  3.  M.  ä  m.  :  de  la  ville 
superieure  de  Jerusalem.  <|>-£-fi  est  le  nom  par  lequel  les  Arabes  designent  Jerusalem. 
—  4.  Job.  1,  21. 


\"b. 


i"  a. 


644  LES  M1RACLES  DE  JESUS.  [94 

h^hK'h  ■  'Vll-V  :■:  at'iliV  ■  tth'il'  ■■  ^A^J</,-/:l^  •■  IH*ipC*  •=  r»hfl>-/Mfc  .•  i'-A,q:  : 

<D?.n.A-  •  n  ■•  ri\M  ■■  -vn  =  h°i]\.h  ■■  h.?ti-i\  •■■■  rnat-w  .■  ,e,v7/.h  •  nif/A'  ••  h 
Aiw-fch  :•:  ami-i-  •  rt"V  •  *<£  ■■  ri\h  ■■  vtht  •■  vn  ••  im»  :  hinjh •■  Ktto-h  * 
wAn  •■  chv-  i  h-»i.?i  •  Ä«efrft  s  w+ä-«»  :  ^jrc :  h.vu-  :  ,e.n,A» :  mt»" 
v  •■  m«»  •■  nxvh>.  -■  H.vh  ■■  iisn»»  ••  MiMrti  -■  Ah"7ii.h    n,h.t: «  ah  ■  /-»ohc 

h    :•:   (D?.h\\.\   :   Ä.l'i'H'}  :    IDflA*  ■  VJ  i  '/'flA-P  «  tl«»  i   JkCMl  :    A/flJl    :   fcA  ■ 

w/A.  •■  J»Ai/j>"-/:h  ••;=  m«»  ■  i/Atu.  s  .e."ia.i»-  s  A&n/.  •■  ;J-ni: «  iiiJAa>%  ■  fcCÄ.  ■■ 

:5 

fl),h<-  :  TTJ^V  :  flJP-rt,V.  s  IT'ftA  ••  J»°7ll.?i  «  hS frft  *  0»Afl  :  flÄVh-  »   £"Ü> 

1.    H1"i»C*]  A,  E  il/-u'C*.   -       $.    <»>,<i>-/"hj    A   mh»»-/"?. ;    D  hm-A"h\    E   hi^)..    - 
2.  WH.>,  .•  h.ffrfi]  B  MH.),r  :  h.vrtfi  i  hCh-Fh.  —  ib.  mWMs\  A,  C,  ü,  E  om.  m:  B  donne  la 
lec;on  adoptee.  —  ib.  Hu^+J  C  H+WC+.  —  2-3.  >,Auy"l:Vi]  A  >,Aijy--Mi ;  B  vcm  :  C,  D,  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  3.  mint  ■  rt""/.?]  B  ma«%f  •.  ii-vt.  —  ib.  jrfiA  i  fft.«]  B,  C, 
D,  E  9°{ia.ik  —  ib.  UA-]  B  o/m.  —  ib.  V/H.},  i  h.frt-n]  B  WM.}.:  C  MM.M  :  <i»<n>^;v>>  :  >,.fft.fi  : 

ncn*  n.  —  4.  ro^n  :  r.>,f :  >,°?ii.>,  :  K.i'rt-A]  C  07«.  —  ib.  vw.>.  '  >«.vrt-n]  B  vmv/  ■  h.frt-n.  — 

ib.  ante  .eitn»  B  ac?öf.  id.  —  5.  iiÄvhi]  C  om.  fc.  —  ///.  a)."HI.MMi.<:J  C,  D,  E  AWH.MI.  - 
5-6.  tö°YiCH]  B  ho°l\Ot.  —  0.  a>.ft>> ii.>.J  A  <D,eiUA»  ■  .ßMi.'/. :  B,  C,  D,  E  donnent  la  legon 
adoptee.  —  7.  hAUir-fctij  A  hAUV"1*tt ;  B,  C,  D,  E  donnent  la  le^on  adoptee.  —  ib.  »Am.] 
A,  C  Vhaf.  —  8.  n-fl/M-f]  C  ora.  f.  —  9.  v;ti.>,  >  h.frt-ftj  B,  E  >,"JH.>i>  i  h.pfrfi. 


«  Pourquoi  te  vois-je  triste?  »  (Tetmenä)  lui  raconta  (l'histoire)  au  sujet  de  ses 
boeufs  qui  avaient  ete  voles.  Joseph  repondit  et  lui  dit  :  «  Vieus  avec  moi  versle 
Seigneur  Jesus.  Lui-meme  te  dira  qui  a  vole  tes  boeufs.  »  Ayant  entendu 
cela,  il  alla  avec  Joseph  la  oü  se  trouvait  le  Seigneur  Jesus.  Lorsque  le 
Seigneur  Jesus  l'eut  vu,  avaut  d'apprendre  '  son  histoire,  il  lui  dit  :  «  O  Tetmenä, 
voici  que  ton  histoire  m'est  parvenue;  (je  sais)  comment  tu  as  rendu  gräces 
foi.  22,  au  Seigneur,  *  lorsque  tu  as  ete  eprouve.  Maintenant  ne  sois  plus  triste, 
mais  viens  avec  moi,  afin  que  je  te  montre  les  hommes  qui  ont  vole  tes  bceufs. 
En  effet,  ils  se  trouvent  derriere  le  mont  Thabor  sur  lequel  je  devrai  montrer 
ma  gloire.  » 

3 
Tetmenä    et    Joseph    allerent    avec     le   Seigneur  Jesus.    Lorsqu'ils  furent 
1.  M.  am.  :  eonnaüre. 


[95]  NEUVIEME   MIRACLE.  645 

v  ••  tifü-ad  ■■  ;J-flC  -■  /.hnp'o»-  •  A^el-  ••  Mn  ••  .i'.+fo-o»-  »  vv  $  flJVfhi'A» 

ö'»-  •■  ?.M<-  •■  hl%d  •■  lA«"»'  ■■  fl»^*o«"fm«  •  ?:"i&Ara»-  :•:  fl)f,n,A»fl'»'  ■■  hlüjh  ■ 
h.Vfch  ■  Afc«'»'W-  •■  i.f-V  ■  A'/">'l-  ■  UUltHi»-  ■.  |/>,J'.£A-  ■■  awtiai'Yio»-  :  ,v?  ■ 
ö»-rt.  :•:=  J»fl>-/'7i.  ■■  rntMLA}"  -•  ^«7H.M  «  tis.y.  ■  M  ■  hi\<»>  •■  ht\M  •  amy.'i  •■ 
IflflCi  ••  »/>/•  =•:=  «I.IM1.A"«»-  ■■  ?»1ll.h  i  M'rt-A  •  MJtl  s  Aftö»-  ■  MlAho»-  s  A 

llhllLM  ■■  ;».PA«A  •  JiCA-fA  =:=  mhlun  -.  tt,-f-  ••  h'jil  ••  ßA/fUh  s  fli.PÄVf-1-  * 
Af-A  s  ...  A°/A«»  ••  °/M°  •■  h»l'i  ■<■ 

1.  /.n-n^o»-]  B  ^viiio»-;  Cm-nwo»«.  —  »£.  Wh]  B  >iA.  —  ib.  ur]  B  om.—  3-5.  a^oo-"//:  i 
(CT*  —  >i"/tl.>i  =  Jt.rrt-rt]  B  oiii.;  cette  lacune  represente  un  peu  plus  de  deux  lignes  de 
texte  imprime.  — 3.  AV'Vfr]  A,  U  cw.;  (',  E  donnent  la  legon  adoptee.  —  5.  >r>£-*v]  B. 
(',  D.  E  ;i£7-.  —  ib.  hMMao-l  B,  C,  1)  ■j.KMo-r^-noo- :  K  rWiuMtw»-.  —  G.  a>r»n,V]  V  est  en 
surcharge  dans  B.  —  ib.  p-fc]  A  o/n.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  Iecon  adoptee.  —  ib.  post 
n*  B  add.  ■^mw-h.u-ao-.  —  6-7.  frfl/h-fcih  i  a»m>V\i/!-ti>]  B,  C,  D,  E  n-fl<h-r  =  a»-,\u-to- .  — 
7.  «btt jp»vi]  B  (wh.  ü.  —  8.  ii>»"/ii.>»v  :  A.frt-n  .-  Dcn-pn]  E  ii>,"jil>.  >  h.ffrfi  i  ^icn-r-n. 
ib.  .ert-'d-Yi  :  m.phtf-'KI  B,  D  fMi-*  ■■  m,ert.llA.  --  9-10.  atn-r  —vi"»]  B  n«51fi+  >  >l^»-  i  vite  ■■ 
9"l\tb'i  ■■  t\"it\a»  ;  "irti'"  =  1\°l,"i  ■■:■  One  la  bcnediction  de  sa  gräce  soit  avec  nous  pour  les 
siecles  des  siecles!  Amen.  C,  D,  E  M.fi-1-  •■  *;)«■  =  (E  om.  n?w)  a>,»jh.>i>  :  h.Crt-A  i  licn-PA  i 

fOA-   :   9"Hi\   ■■   7-n*.   :   "/OA   :   /"'\rt.    i    (D   "/T-r"/   >   -W" ;    E  Ttti.  :  IMW-    :    /.VCtft)   A°iA<".    :  ",A?"   : 

h"*"/  :•:  (E  h°*  I  s/c)  ()?/e  /a  benediclion  de  la  gräce  de  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  soit 
avec  son  serviteur  Schahla-Scheldse  (D  notre  roi  David;  E  son  servilem-  Habta- 
Giyorgis)  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  propre  ^«nfr  dans  D  est  ecrit  de 
seconde  main  sur  un  grattage.  Les  benedictions  sont  analogues  (forme  abregee  dans  A,  B). 


arrives  derriere  le  mont  Thabor,  ils  trouverent  les  brigaads  eu  train  de  se 
tenir  lä.  II  ne  leur  fut  pas  possible  d'aller  devant  eux1,  (ni)  de  retourner 
derriere  eux.  Le  Seigneur  Jesus  dit  ä  ces  brigands  :  «  Pourquoi  avez-vous  fait 
ce  q ii i  ne  convient  pas  et  avez-vous  transgresse  la  Loi  de  Mo'ise?  »  Ils  repon- 
dirent  et  lui  dirent  :  «  O  Notre-Seigneur,  pardonne-nous,  car  nous  avons  peche 
et  nous  avons  faute,  en  faisant  cela.  »  Le  Seigneur  Jesus  leur  dit  :  «  Je  vous 
remettrai  votre  peche,  si  vous  croyez  en  moi.  »  Aussitöt  ils  crurent  *  en  lui 
et  virent  sa  gloire  et  ses  prodiges.  Quant  ä  Tetmenä,  il  ramena  ses  boeufs,  en  se 
rejouissant.  Sa  foi  en  Notre-Seigneur  Jesus-Christ  fut  affermie.  II  retourna  ä 
sa  maison,  en  glorifiant  et  ^en)  remerciant  (le  Seigneur). 

Que  la  benediction  de   sa  gräce  soit  avec  son  serviteur  Bä'eda-Märyäm 
et  son  pere  Dama-Krestos... .  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 


fol.  -ii, 

i"  b. 


1.  M.  a  m.  :  vis-ä-vis  de  leur  face. 


646  LES  MIRACLES  DE  JESUS.  96] 

H-h9°c •■  nitw.  •■  haiu.M  •■  a>imf>:Y,-,  .■  yXm? m  .-  lniih-f-tt  .•  an!hd  ■  v-nc? 

P-h  •  h«»  -•  IM»  ••  </'AA  •  <DVL+  •  £">°JA  •  JXvli'l- 1  <»rnA  •  f-rt.V.  ■  nvil/»;l-  i= 

•f  UA-  =  <Mn-'>  •  9"fiA  •■  IM*  •  fl>A&  ■  <PA.P.'  «  A°/A«n  :  atM0  ■  h°Vi  -•:■ 

1 

inh"M  ■  Ml  ■■  hlUJi  ■  K?tl-h  •■  011  ■  V-aCfP-h  ■  HM  •  ao^f.ao-  :  AP- 

1.   V]  B  ?, ;  C,  D  ii:  E  ?"  :  Tj;  (en  surcharge   et  en  caracteres   presque   impercep- 
tibles);   sur  la  maniere  de  compter  les  miracles  particuliere  ä  E  voir  j).  68,   note  1). 

-  ib.  ■i^r'C  »icn*ft]  B  l-w/.o-  >  avjii»  :  >>.rrtrt  i  ticn-Fft  >  Miracle  de  Notre- 
Seigneur  Jesus-Christ.  C,  B  -l->.i»"*i»-  i  AWH.M  :  fl»h?"AW  :  <n«».e.;V/.>  "  h.rrt-A  i  »icft-Frt  : 
Miracle  de  Notre-Seigneur,  Notre-Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ.  E  ■v\'tnc.  ■■  wtm  •• 
hIHM  ■■  «WAVi»  ■■  inm'.e.-.'.X'/  ■■  h.Pftfi  :  licn-f-fi  ••  Miracle  qua  fait  Notre-Seigneur,  Nolre- 
Dieu  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ.  Les  titres  des  miracles  se  groupent  ainsi  :  d'une 
part,  A,  E;  d'autre  part,  B,  C,  B  (forme  abregee  dans  B).  —  ib.  ante  nnfh<;  C,  B  add- 
HTM..  —  ib.  ii'i,W.]  B  mni.  —  2.  irKvVr]  A  om.;  B,  C,  B,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 

-  ib.  post  Trjvaa-  E  add.  «"/CPiT.  -  -  3.  "/t)A-  -  VvV»]  A  add.  TM.  ■■  lMi£-,  Gabra- 
Wdhed  (nouveau  nom  propre  mis  apres  le  premier  nom  <daä  !  'P<1>£-,  Walda-Wuhed). 
B  om.  cette  benediction.  C,  D,  E  mm-  >  k.ju-  ■  viia-  :  y-AA  •■  i-n<-  ■■  "ivt\  ■■  /"Art.  :  (ß  'n-t" 
'/  :  Sl.'l-:  E  )■»<■  :  ü-flt  ■■  i.V-CJ.fi )  A^A»»  :  "il\9"  :  Ji"7VV  :•:  (?«e  la  benediction  de  sa  grdce 
soit  avec  son  serviteur  Schdhla-Scheldsi  [{)  notre  roi  David;  E  son  serviteur  Habta- 
Giyorgis)  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les  benedictions  se  groupent  ainsi  :  d'une 
part,  A;  d'autre  part,  C,  B,  E.  —  4.  ,1.4]  C,  B  ,i><..  —  ib.  >,"/ii.>,  :  h.rrt-n]  B,  C,  B,  E  om. 

-    ib.   UV*  —   VV~\  B  H»i>  :  Afft-V  I   WAVniM-V  ■   •>.?«>  '   Ä'WA  i  °?C^?°  •■  llt>>  ••  ooff.tyj'.OB.  :  nu 

v:  C,  B,  K  iif/  :  rtf-rt.*  :  roAVniW/  =  (E  «^/.  "icyj")  «ov^.e  =  (I»  «d«,:<>^oi>- :  p.oo-  est  de 
setonde  main;  m»«i:4\R  ligurait  primitivement)  iii»f. 


DIXIEME  MIRACLE 

LES  POISSONS  VOLES  A  UN  PECHEUR  DE  TIBERIADE 
PAR  SES  COMPAGNONS 

1.  Un  pecheur  accuse  ses  compagnons  de  lui  avoir  derobe  les  poissons  qu'il  avait 
attrapes.  —  2.  Jesus  est  pris  comme  arbitre  du  diflerend.  —  3.  Jesus  descend  dans 
la  barque  des  pecheurs  incrimines  et  ordonne  aux  poissons  voles  de  retourner  dans 
la  barque  de  celui  qui  les  a  peches. 

Dixieme  miracle  qu'a  fait  Notre-Seigneur  et  Notre-Sauveur  Jesus-Christ 
sur  le  lac  de  Tiberiade,  lorsqu'il  demeurait '  avec  sa  Generatrice,  la  Vierge 
pure,  et  avec  Joseph  hNazareth. 

Que  sa  clemence  soit  avec  son  serviteur  Walda-Wähed  pour  les  siecles  des 
siecles!  Amen. 

I 

Alors  le  Seigneur  Jesus  alla  ä  la  ville  de  Tiberiade,  (parce)  que"  Joseph  et. 
1.  M.  ä  m.  :  se  trouvait.  —  2.  On  peul  traduire  aussi  11  —  UP  par  :  ou. 


Pol.  22, 


[97]  DIXIEME  MIRACLE.  647 

rt.<r-  ■  mhhiiihlt  ■  ue  •••■■  a>tn\  i  nh-  •■  i;v. »  T-nw-fi  ■■  -VM«»-  ■  ?»0)iU  ■ 

A.PA-A  i  Aha»-  -.  (DAf-A.9  ••  a>,h/.  i   W)  i  MC;WI  *  »MH  :  ß+ö»**0  '  HP  : 
hm  i  .i'.ÄC.li  i  rot'.nA  ■■  fcfl«»>  ■•  Mif  XY  ■  &£$  ••  hjrkP  •  w-a-  •■  vi  =  i#^ 

/*"»Ch-  i  I1H-/I  i  A.A.1-  i  öJ'1iftT->.  ••  WP  *  auoffh.  ■  h*^»*Tfc  !  HJM1.A"«»-  i  11"/ 


fli^n  i  c^jp-jp  i  aä-nu  i  ä.p  fr/i  •  hin  i  p.+flj-r  i  aj&+  i  n*c  ■  mii  i 

h.?h9°C1P  •■  JMLA*  i  wotO  s  n-H'Ji--  ■  fl>£H  »  -flhrt.  i  h««  •  jMS-Mh  i  "VMtA. 

>  s  m^hAh  ••:=  «WiV,7»m.  ■•  im*  *  (OM-  ■  mW  ■  Mtl.*  ■  kfthh  •  tvj&fkA 

io   JP  :  *<D£H  .-  ?,ft»D  :  vH:  :  -nhA.  :  h^ft-fllX.*  •  <0-h*  :  mhrit  •  "M  •  H.e.11 

1.  <d<*H  i  nh-  i  (B  nh)  D74  :  Tlic.f/'.fi]  A  om.;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  — 
ib.  ante  ■>£■}«»•  A  arfrf.  m;  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  2.  hhao.  -.  «DAP-iM:] 
B,  C,  D,  E  om.  —  ib.  ->n]  C  om.  —  ib.  .p.+<d-?"]  A  p+ffl-n»-;  B,  C,  ü,  E  donnentla  lecon 
adoptee.  —  3.  a»x\\  A  «■>*>..:  B,  C,  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  mmxh]  A,  B 
ataoxh:  C,  ü,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  ii>irt.]  B  om.  —  ib.  ),r).l]  B  V/">iA.  - 
4.  Ml^*f]  A  ti-nfw.  B,  (',  D,  E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  5.  a»>.e>fc]  B  om.  <o.  - 
ib.  anoKh.]  B  (Daufth..  —  7.  rtMll.}.  i  h.ffrfi]  B  rtMH),v  i  h.frt-ft  =  YiCft-Pfi.  —  8.  -fttirt.]  E 
om.  —  9.  <D"7},iirt,ii]  A,  E  om.;  B,  C,  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  an-ltthak] 
A  w-iiithto-.  —  10.  -hirh-nW/]  C  f*tettfKY  sie.  —  ib.  ti.tMim]  A  7,s»»h  .-  jeim-»;  B,  C,  D,  E 
donnent  la  lecon  adoptee. 


Notre-Dame  avaient  besoin  lä.  Lorsqu'ils  furent  entres  ä  la  ville  de  Tiberiade, 
le  Seigneur  Jesus  laissa  sa  Mere  et  Joseph  et  alla  vers  (le  lac  de)  Tiberiade.  Pen- 
dant qu'il  se  tenait  lä,  des  bateaux  vinrent  et  arriverent  au  port.  *  Un  homme  *  f°l-  - 
sortit  de  ces  bateaux,  en  criant  et  (en)  disant :  «  Mes  eompagnons  m'ont  vole 
tout  le  poisson  que  j'ai  peche  '  cette  nuit  et  m'ont  laisse  pauvre.  »  Ceux  aussi 
(ä)  qui  le  pechenr"  disait  :  «  Vous  m'avez  vole!  »  sortirent  (du  bateau). 

2 

Lorsqu'ils  eurent  vu  le  Seigneur  Jesus  se  tenant  sur  le  rivage  du  lac,  sans 
le  connaitre,  ils  dirent  :  «  Nous  agreons  ce  jeune  homme,  poür  juger  entre 
nous  et  toi3.  »  Ils  s'aecorderent  en  cela.  Ils  allerent  vers  le  Seigneur  Jesus 
et  lui  dirent  :  «  O  jeune  homme,  voiei  que  cet  homme  est  (l'un)  de  nos 
eompagnons.  II   a  peche   (une  quantite)    plus    grande  de  poisson  que  celle 

1.  M.  ä  m.  :  que  j'ai  attrape.  Ici  et  plus  bas  le  verbe  hfli,  n,  1  a  le  sens  de  pecher. 
—  2.  M.  ä  m.  :  le possesseur  du  poisson.  —  3.  M.  ä  m.  :  entre  nous  et  entre  toi. 

PVTR.    0R.    —  T.    XII.    —  F.   4.  13 


a. 


648  EES  MIRACLES  DE  JESUS.  i's 

im  ■•  hrn  ■  hriCi  •  '^iii  •■■:■  w-Ywtö  •  wa-  •■  "/"/  •■  Hhr'it  ■■  ?,a,M  ■•  hi-'i- 

fol.  22,  nh  :•:  CDiMLA-ö»-  »  h**lll.h  ■  A«Pft-*ft  .-  h.frdÄ'fti  •  hlil  •  "7?ihA,ho«»-  ■•  *£*+  s 
"hl\&h,t\  ••■  hfl»"  ••  «»A.  •■  öii;nh«o.  :  ,Vj  :  Hll.hli-  :  HAj&Afth  ■  P*  ••  KV  i  HH 
-I:  ■■  ötör  \-  ö»<"*rt,rt  •■   IW.  ■■  MI-  ■  tth'H'  •■  1116.1-  ■  A-nVl«»-  *  ath(D*r'h-  ■ 


$ao  •.  oih\ui»o»-  :  ö).f,|L  ■  Ah  s  h-flAtl  •■  >.**"/  ••  tt-l-iv/A'  ••  '1-tfDfp  :  flWH'  ■  th 

1 .  mt«M# :  tfn-j  A,  C,  D,  E  <d/-i»>c+  :  Vi*-A'.  —  iä.  "#"/]  A,  E  o/?z. ;  B,  C,  D  donnent  la  lecon 
adoptee.  —  1-2.  w>«»-]  E  w><j»->..  —  2.  u>^4,«»->.]  E  um.  —  3.  >.£*+]  A  om.;  B,  C,  D,  E 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  4.  im.hih]  B,  C,  D  HHII.WU-;  A,  E  donnent  la  lecon  adoptee. 
-  ib.  Hfc.jB<£Mh]  A  i\h.f.:i<l.:>;1> :  B,  C,  D,  E  donnent  la  leyon  adoptee.  —  ib.  pj:]  E  om. 
—  5.  Ar*]  B,  C,  D,  E  I.U..  —  ib.  TMÄt]  B,  G,  D,  E  »UM..  —  ib.  wm»-/"?,.]  A,  E  om.  m: 
I!.  C  D  donnent  la  lecon  adoptee.  —  6.  <Djen,AJpJ  C  iojkilaw  sj'c;  E  m.e.n.rt-.  —  //>.  m<i:1- 
<l>u]  li  w».  n;  G  nvli-n  s/c.  —  7.  w*wwti]  B  n»1inni :  C,  D  >,?»>  :  TiMmn.  —  9.  «•?* 
tirt»«»-]  A,  G1,  D,  E  «yMiA;  B  donne  la  lecon  adoptee.  --  ib.  AU]  A,  E  om.;  B,  C,  D 
donnent  la  lecon  adoptee.  —  ib.  >.»,"/]  H.  C  om.  h. 


que  nous  avons  pechee  nous-memes.  Tout  Ie  poissou  qu'il  a  peche  ayant  et£ 
vole,  il  nous  dit  :  «  C'est  vous  (qui)  m'avez  vole!  »  Juge  entre  nous  et  lui, 
puisque  tu  sauras  que  nous  t'avons  agree  (comrae  juge).  »  Le  Seigneur 
ln!  --■  Jesus  leur  dit  :  «  *  Je  ne  jugerai  pas,  quant  ä  raoi,  entre  vous,  6  enfants 
d'Israel.  En  effet,  Mo'ise  vous  a  donne  sa  propre  Loi  avec  laquelle  je  ne 
jugerai  pas  moi-meine  en  ce  jour.  Mais  Mo'ise  a  fait  cela  ä  cause  de  l'en- 
durcissement  de  votre  coeur.  »  11s  repondirent  et  lui  dirent  :  «  Nous  agreons 
ton  jugement.  Comrae  tu  desireras  juge  entre  nous.  Nous  ne  transgresse- 
rons  pas  ton  o'rdre.  » 


Le  Seigneur  Jesus  entra  dans  le  bateau  de  ces  pecheurs.  11  se  tint  au  inilieu 
d'eux  et  dit  :  «  A  toi  je  te  dis,  6  poisson  qui  as  ete"  vole  :  Retourne  dans  le 


AÖW' 


i    a 


99  DIXIEME  MIRACLE.  649 

«»<•  •■  AHJi/"V.h  ••■  id+*ä.  ••  "/"/l-  ■■  hry-M:  •  thaoC  ••  atflh.  ■  m-fil-  ■  ,h"» 
',*  ■  Alrti-  ••  •nhii.  ■  H-J*i»»C*  •■  WrUh  :■■  ann-Mzft  ■.  T,T^  ■■  /l.A.Vii-  ■  hTttM-'i  • 
Mhf?  ••■  m-fr&in*  i  hnpR.D-  ■  "»»">)/..'}  :■:  rtij'.n.A-  :  hilf»  ■■  ll'iU  ••  fl»£H  '■  In 
CMt\  ■■  "".P."»  •■    'JA'/'  :  in-hU  ■■•■  (»Oh*  ■•  '/'AA.D-  ■  Old  ■  VHC?F'tl  ••  ""JiV  :   *  foi.  2 

tt£h-t  ■■  Kpo-  •  e»/A- :  '/°ftA  •■  in<.  ■■  «p*<s  ■  h.vht\  •-...  aw/A"«>  •  °/Ar  -• 
h"Vi  ■■■■■ 

1-2.  A»h/"7<cti  —  '«-fit  ■■  /h«»<.]  E  um.  (dans  le  Corps  du  texte  seulement);  E  (apres  les 
mots  :  ■/■<»»V"r  =  ro-fi-l- :  ,ho»<.  ■.  aiw-  =  -iDirt.)  possede  un  signe  de  renvoi,  place  ä  droite  de  -n^n., 
qui  indique  l'addition  suivante,  mise  au  haut  du  fol.  :  m+X).  .•  °i"/^- :  >)9"m-fi-|- '  hth-£--  rhaoi;  ■. 

tltflh.   >  tD-l\t  :  Ma»4.  :  Allll-  :  -ll>.rt..  —  1.  V/".fi},-t]  C,  D  Wh*?..  —  2.  -117,(1.]  B  0/W.  —  ib.  |||i» 

r:*]  B  H/-UT.+.  —  ib.  >,;r-imi]  B  >,ir-im  sie.  —  3.  wne]  D  hTriic  sie.  —  ib.  ante  aown/.-"i 
B  rtrfrf.  <d.  —  ib.  o>,e,n,A-]  B  «/».  m.  —  4.  «Dp*.]  C  «ba*.  (en  surcharge).  —  .">.  mchfi]  A 

«>n>>f-<n»-;  B,  C,  D,E  donnent  la  lecon  adoptee.  —  6-7.  n^ti-l h'"fY\  B  n-vuA-  :  tatt9°!bi1s  •■ 

Chm-xv  :  tVit-M  •■  h'TttC.-tih  •■  t\°it\<m  ■.  n,t\r'  ■■  h«*7."V  ■••••  Par  sa  cUmence  et  par  sa  mise- 
ricorde  qu'il  pourvoie  ä  nous  toas,  ses  serviteurs,  pottr  les  sii-cles  des  siecles!  Amen. 
C,  D  *7UA-  :  mr'vi-k  >  a>9"<'h/.1-  •■  (D  mfi>,At)  >•<"••  :  fi)l\-  ■■  9"tu\  ■  'MK.  :  "/Urt  •■  /"Art.  1  (D  ■VT-/M>  i 
•■;•£•»  n^A«ro  :  <vait  i  >i"l'V  :•:  ()«e  sa  clemeiice,  sa  misericorde  et  la  misericorde  (D  et 
la  demande)  de  sa  Mere  soient  avec  son  serviteur  Sehdhla-Seheldse  (D  notre  roi  David \ 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Le  nom  propre  ■■;<?.■}•  dans  D  est  ecrit  de  seconde 
main  sur  un  grattage.  E  n<CH1-  ••  wo-  ■■  Kh'm.'h't  ■■  h.frt-rt  :  nert-f-n  •  f/rt-  i  7"fiA  :  i-n<.  ■■  WM-  > 
i.?-C.l.ti  :  A^Affo  :  «,n9"  :  h^Tr  :•:  Que  la  benediction  de  la  grdee  de  Notre-Seignear  Jesus- 
Christ  soit  avec  son  serviteur  Habta-Ghjorgis  pour  les  siecles  des  siecles!  Amen.  Les 
benedictions  se  groupent  ainsi  :  dune  part,  A,  E ;  d'autrc  part,  B,  C,  D  (forme  propre 
dans  B). 


bateau    de   celui    qui    t'a   peche.    »    Les   poissons    sauterent  de    ce  bateau 

et  entrerent  dans  le  bateau  de  l'homme  ä  qui  ilsavaient  etevoles.  Mais  celni-ci 

perdit    Tesprit   ä   cause    de   la    grandeur   de  (son)  etonnement.   Ses  coinpa- 

gnons,   les  pecheurs,  furent  stupefaits.    Ils  dirent  :    «   Ce  jeunc  homme  est 

le   Christ,  le   Sauveur  *  du  monde.    »    lls  entrerent  avec  lui  ä  la  ville  de   *  roi.  23, 

Tiberiade,   ä  l'endroit    oü   il  sejournait.  Ils  virent  la  lumiere  de  son  visage, 

(entendirent)  l'eloquence  de  sa  bouche  et  crurent  en  lui. 

Quo  la  benediction  de  sa  gräce  soit  avec  son  serviteur  Feqra-'Iyasom 
pour  les  siecles  des  siecles!  Amen. 


i"  a. 


TABLE  ANALYTIOUE  DES  MAT1ERES 


I'ages. 

AVERT1SSEMENT 5 

PRELIMINAIRES 7-26 

1.  L'Apotre  Jean  est  l'auteur  de  l'ouvrage  :  Les  Miracles  de  Jesus.  — 
2.  Pourquoi  Dieu  a  cree  le  monde.  —  3.  Creation  des  anges.  —  4.  Les 
mauvais  anges.  —  5.  Creation  d'Adam  et  d'Eve.  —  6.  Le  peche  originel. 

—  7.  Les  descendants  d'Adam  et  d'Eve. 

PREMIER  MIRACLE 27-32 

A  PROPOS  DE  LA  CONCEPTIOX  DE  JESUS. 

1.  Präsentation  de  Marie  au  temple.  —  2.  L'Annonciation.  —  3.  La  con- 
ception  de  Jesus  et  Fepreuve  de  l'eau  de  malediction  que  les  Anciens 
d'Israel  firent  subir  ä  Marie. 

DEUXIEME  MIRACLE 33-38 

A  PROPOS  DE  LA  VIRGINITE  DE  MARIE. 

1.  La  naissance  de  Jesus.  —  2.  La  sage-femme  Salome,  envoulant  verifier 
la  virginite  de  Marie,  voit  sa  main  entierement  dessechee.  —  3.  Marie 
obtient  la  guerison,  en  mettant  la  main  de  Salome  surle  corps  de  Jesus. 

—  4.'  Jesus  declare  que  sa  Mere  est  bien  la  Vierge  predite  par  Isaie. 

TROISIEME  MIRACLE 39  41 

LA  SAGE-FEMME  SALOME  GLORIF1E  JESUS. 

QUATR1EME  MIRACLE 42-54 

A  PROPOS  DE  LA  NATIVITE. 

1.  La  puissancc  des  demons  est  brisee  par  la  naissance  de  Jesus.  — 
2.  Satan  cherche  ä  savoir  si  le  Christ  est  reellement  ne.  —  3.  Les  armees 
de  Satan  ne  peuvent  pas  lutter  contre  les  anges  qui  gardent  la  grotte  ä 
Rethleem.  —  4.  Satan  s'informc  aupres  des  bergers.  —  5.  II  interroge 
les  Anciens  d'Israel.  —  6.  II  accompagne  les  Docteurs  d'Israel  qui  vont 
trouver,  au  temple,  le  vieillard  Simeon,  pour  se  renseigner  exacte- 
ment  sur  la  naissance  du  Christ. 


[101]  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  651 

C1NQUIEME  MIRACLE :,:5-"s 

PRÄSENTATION  DE  JESUS  AU  TEMPLE. 

1.  Marie  et  Joseph  presentent  Jesus  au  temple  et  fönt  l'offrande  prescrite 
par  la  Loi  mosaique.  —  2.  Le  vieillard  Simeon  reeoit  dans  ses  bras 
l'Enfant-Jesus,  remercie  Dieu  et  prophetise.  —  3.  Satan,  en  entendant 
les  paroles  de  Simeon,  est  consterne. 

SIXIEME  MIRACLE 5067 

L'EPIPHANIE. 

1.  Les  Mages  apercoivent  une  etoile  miraculeuse.  —  2.  Le  Livre  du  Com- 
mandement,  provenant  de  la  Caverne  des  Tresors,  indique  que  l'etoile 
est  le  signe  de  la  naissance  du  Christ.  —  3.  Les  Mages  voyagent 
pendant  deux  ans,  avant  de  trouver  le  lieu  de  la  naissance  de  Jesus.  - 
4.  A  leur  arrivee  a  Jerusalem,  ils  vont  trouver  Herode.  —  5.  Parvenüs  ä 
Bethleem,  ils  adorent  l'Enfant  et  lui  offrent,  comme  presents,  Tor,  la 
myrrhe  et  l'encens,  empörtes  de  la  Caverne  des  Tresors  par  les  anciens 
Peres.  —  6.  Un  ange  leur  ordonne  d'eviter  Herode  ä  leur  retour  et  de 
regagner  leur  pays  par  un  autre  chemin.  —  7.  Fuite  de  la  Sainte-Famille 
en  Egypte. 

SEPTIEME  MIRACLE 68-74 

LE  KKTOUR  D'EGYPTE  DE  LA  SAINTE-FAMILLE  ET  LA  RENCONTRE 
DES  BRIGANDS  TETOS,  DARKES  ET  GAMHOUR. 

1.  Le  brigand  Tetos  refuse  de  detrousser  la  Sainte-Famille.  —2.  Miracle 
de  l'epee  brisee.  —  3.  Tetos  reeoit  de  Jesus  la  promesse  qu'il  precedera 
Adam  dans  le  paradis.  —  4.  Au  brigand  Darkes  qui  s'etait  moque  de  la 
promesse  de  Jesus  le  brigand  Gamhour  repond,  en  affirmant  que  Jesus 
est  le  Christ.  —  5.  La  Sainte-Famille  ä  Nazareth. 

HUITIEME  MIRACLE 75-91 

MIRACLES  DE  L'ENFANCE. 

I.  Miracles  de  i.'enfance.  —  1.  Jesus  fait  avec  de  la  boue  douze  oiseaux, 
le  jour  du  sabbat.  —  2.  Accuse  de  cette  action  aupres  de  Joseph,  il 
ordonne  aux  oiseaux  des'envoler.  — 3.  Le  fils  du  scribe  Anne,  ayant  fait 
s'ecouler  l'eau  que  Jesus  avait  recueillie  dans  une  piscine,  devient  aride. 

—  4.  Mort  d'un  enfant  qui  avait  frappe,  en  courant,  la  poitrine  de 
Jesus.  —  5.  Reprimandes  de  Joseph  ä  Jesus.  —  IL  Jesus  a  l'ecole 
chez  le   mai'tre  Zachee.  —  6.   Zachee  demande  Jesus  ä  Joseph.  - 
7.  Deklaration  de  Jesus  sur  lui-meme.  —  8.  Etonnement  des  auditeurs. 

—  9.  Zachee  est  emerveille  de  la  science  de  Jesus.  --  III.  Autres 
miracles  de  l'enfance.  —  10.  Miracle  de  l'enfant  tombe  d'un  toit.  — 
11.  Miracle  du  manteau  qui  remplace  la  cruche  cassee.  —  12.  Jesus 
s'exerce  au  metier  de  charpentier.  —  13.   Un  maitre  d'ecole  frappe 

Jesus  et  meurt  aussitöt.  —  14.  Un  autre  maitre  d'ecole  est  stupefait  de 


652  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MAT1ERES.  [102] 

Pages, 
la  science  de  Jesus.  —  15.  Guerison  de  Jacques  mordu  par  un  serpent. 
-  16.  Jesus  ä  Jerusalem  au  milieu  des  Docteurs.  —  17.  Jesus  chevauche 
sur  un  rayon  de  soleil.  --  18.   Cinq  grains  d'orge,  semes  par  Jesus, 
produisent  cinq  cents  sacs  de  recolte. 

NEUVIEME  MIRACLE 92-95 

LES  BCEUFS  VOLES  AU  JUSTE  TETMENÄ  DE  NAZARKTII. 

1.  Tetmenä,  le  voisin  de  la  Sainte-Famille  ä  Nazareth,  apprenant  le  vol 
de  ses  beeufs,  rend  gräces  ä  Dieu  comme  Job.  —  2.  Joseph  conduil 
Tetmenä  aupres  de  Jesus;  les  beeufs  derobes  se  trouvent  derriere  le 
mont  Thabor.  —  3.  Jesus,  Joseph  et  Tetmenä  vont  vers  les  volcurs  ;  ces 
derniers  rendent  les  beeufs  ä  leur  propriötaire  et  croient  en  Jesus. 

DIXIEME  MIRACLE 96-99 

LES   POISSONS  VOLES  A  UN   PECHEUR   DE   TIBERIADE   PAR    SES 
COMPAGNONS. 

1.  Vn  pecheur  aecuse  ses  compagnons  de  lui  avoir  derobe  les  poissons 
qu'il  avait  attrapes.  —  2.  Jesus  est  pris  comme  arbitre  du  differend.  — 
3.  Jesus  descend  dans  la  barque  des  pecheurs  incrimines  et  ordonne 
aux  poissons  voles  de  retourner  dans  la  barque  de  celui  qui  les  a  peches. 


S.  IRENAEl'S 


EIS  EniAEIHlN  TOY  AnOSTOAIROY 

KHPVTMAT02 

THE   PROOF  OF  THE  APOSTOLIO  PREAOHING 

WITH  SEVEN  FRAGMENTS 

ARMENIAN  VERSION 

EDITED    AND    TRANSLATED 
BY 

His   Lordship  the  Bishop  KARAPET  TER   MEKERTTSCHIAN 

AMI 

The  Rev.  Dr.  S.  G.  WILSON 

WITH    THK    CO-OPERATION    OF 

H.   R.  H.  PRINCE   MAXE   OF   SAXONY 

I».    I>.    AND    D.    C.    L. 


PATK.    UR.    —   T.    XII.    —    F.    ü.  44 


Nihil  obstat. 

11.  GRAFF1N. 

PERMIS  D'IMPRIMER 

Paris,  le  25  aoüt  1913. 


P.  FAGES,  v.  g. 


Tous  droits  riserv&s. 


TYl'ur.lu I    FIRMIN-DU i   <■"'•  —   PARIS. 


PREFACE 


As  already  stated  in  the  German  edition,  I  discovered  this  new  work 
of  Irenaeus,  in  December  1904  in  Erivan,  where  I  was  Vicar  of  the 
Catholicos.  I  was  at  that  time  studying  the  manuscripts  preserved  in  the 
library  of  the  Church  of  the  Holy  Mother  of  God  in  that  city  and  in  one  of  these 
manuscripts  I  found  the  present  long  lost  work  wich  Eusebius  mentions  in  the 
26'"  chapter  of  bis  Church  History,  and  which  had  been  previously  unknown. 
It  contains  besides,  together  with  a  few  minor  writings,  the  fourth  and  fifth 
Books  of  the  celebrated  work  of  Irenaeus,  «  Against  the  Heretics  »,  which 
were  hitherto  unknown  in  an  armenian  translation. 

In  the  13"'  centu^,  betweeu  1270  and  1289,  the  manuscript  was  copied 
under  the  superintendence  of  Archbishop  Hoannes,  the  younger  brother  of 
Haitun,  the  Cilician  king  of  Armenia,  he  is  author  of  several  works,  still 
extant.  It  was  however,  only  a  year  later,  after  I  had  ceased  to  be  Vicar 
at  Erivan,  and  Lad  returned  to  Etchmiadzin,  that  I  was  able  to  begin  the 
preparation  of  an  edition  of  the  new  work  for  the  press.  Therc  Doctor 
Ervand  Ter-Minassiantz  was  associated  with  nie  in  translatiny-  it  into  ger- 
man,  and  publishing  it  in  that  language.  The  celebrated  Prof.  Adolf 
Harnack  divided  it,  later  on,  into  chapters,  and  added  to  it  a  Supplement 
with  notes,  and  in  this  form,  the  armenian  text  and  the  german  translation 
were  published  in  Leipzig,  1907.  (Des  Heiligen  Irenaeus  Schrift  zum 
Erweise  der  apostolischen  Verkündigung,  herausgegeben  und  ins  deut- 
sche übersetz  von  Lic.  Dr.  Karapet  Ter  Mekerttschian  und  Lic.  Dr. 
Erwand  Ter  Minassiantz,  Leipsig,  1907).  A  year  later,  in  1908,  the 
second  german  edition  was  published  in  the  same  place,  while  in  Baku, 
in  1907,  Prof.  Dumcem  of  the  German  Gymnasia  and  I,  prepared  a  rus- 
sian  edition  of  the  same  work,  but  it  was  never  published,  as  we  found 
that  a  russian  translation  had  been  already  made  by  Prof.  Sagrada 
and  printed  in  the  Monthly  Magazine  of  the  Sacred  Seminary  of  St.  Peters- 
bourg.  In  the  following  year,  when  residing  in  Tabriz  as  Bishop  of  Azer- 
bijan,  I  proposed  to  Dr.  S.  G.  Wilson  that  we  sbould  prepare  conjointly  an 
english    translation.      The    translation  is   now  ready   for  publication,   and 


656  S.  IRKNAEUS.  [4] 

I  am  convinced  lliat  it  is  a  faithful  one,  for  ür.  Wilson  being  an  armenian 
scholar,  was  qualified  to  understand  the  ancient  text,  and  my  knowledge  of 
english  enables  nie  to  allirm  tliat  the  english  Version  is  a  faithful  rendering 
of  the  original,  and  wherever  it  dilTers  from  the  german  translation,  the 
changes  are  made  for  the  sakc  of  greater  accuracy. 

In  the  german  edition,  \ve  left  undetermined  the  question,  whether  the 
armenian  text  is  a  translation  from  the  syrian  or  from  the  greek.  Those, 
however,  who  have  studied  the  subjeet,  agree  that  it  is  a  translation  from  the 
greek.  As  to  the  date,  \ve  have  already  stated  our  opinion  that  it  must 
have  been  translated  sometime  between  the  middle  of  the  7"'  and  the  begin- 
ning  of  the  8l"  Century.  Prof.  Conybeare  would  date  it  from  the  5"'  Cen- 
tury, the  golden  age  of  armenian  lileraturc.  We  have,  however,  good 
reason  to  doubt  that  many  of  the  books  so  freely  ascribed  to  the  golden 
age,  really  belong  to  that  period.  Modern  criticism  demonstrates  that  most 
of  tliese  writings  are  of  the  so-called  sterile  6"1  Century,  or  even  later.  We 
have  now,  however,  proof  that  the  translation  is  of  an  earlier  date.  In 
November  1911,  when  visiting  the  Monastery  of  St.  Stephen,  of  Daras- 
haihbi,  which  is  situated  on  the  banks  of  the  Arras,  just  within  the  bor- 
ders of  Azerbijan,  I  discovered  among  the  125  Manuscripts  preserved  there, 
one  which  had  been  hitherto  unknown.  It  is  a  collection  of  quotations 
from  the  writings  of  the  Fathers  of  the  Early  Church,  made  in  the  time  of 
the  Catholicos  Comitas.  Its  objeet  was  to  prove  the  armenian  doctrine  of 
the  natures  of  Christ.  It  contains,  among  other  writings,  seven  fragments 
from  Irenaeus,  the  second  of  which  is  a  quotation  from  this  very  «  Proof  of 
the  Apostolic  Tcaching  ».  The  diil'erences  are  merely  verbal.  (lst  edition, 
chap.  xxxi,  page  24).  As  the  Pontificate  of  Comitas  Catholicos  was  from 
612  to  623,  we  necessarily  conclude  that  the  present  work  of  Irenaeus  was 
translated  into  armenian  before  or  during  his  Pontificate,  perhaps  indeed 
as  early  as  the  fifth  Century,  as  Conybeare  thinks,  though  it  seems  more 
probable  that  it  dates  from  the  time  of  Comitas  or  thereaboul.  This  new 
text  confirms  our  previous  opinion  that  the  writings  of  Irenaeus  were  used 
to  prove  the  natures  of  Christ.  In  the  sixth  Century  this  question  of  the 
natures  of  Christ  began  to  oecupy  the  Armenians,  and  all  through  the  Cen- 
tury, the  authority  of  Comitas  was  very  considerable. 

Those  who  have  studied  this  work  are  of  opinion  that  it  is  the  oldest 
compendium  of  the  Christian  doctrine  in  existence.  Some,  indeed,  have 
expressed  their  disappointment  that  it  contains  no  new  historical  or  reli- 
gious  facts,  yet  it  is  admittedly  of  the  greatest  value,  Coming  as  it  does  from 
the  pen  of  one  of  the  most  illustrious  Fathers  of  the  second  Century,  and 
being  at  the  same  time  'a  compendium  of  the  Christian  opinions  of  that  age. 
Its   translation    into    european    languages    is    a    necessary    eondition  of  its 


[5]  PREFACE  657 

being  madc  accessible  to  the  Christian  world,  and  for  that  reason  we  believe 
that  the  english  edition  will  be  most  welcome. 

In  1910,  the  armenian  version  of  the  4'"  and  5'"  book  of  Irenaeus 
«  Against  the  Heretics  »,  was  published  with  a  german  preface.  My  occu- 
palions  were  so  nnmerous  at  the  time,  that  I  was  obliged  to  leave  the  edi- 
ting  of  it  to  my  colleague,  Dr.  Ervand  Ter-Minassiantz.  Of  the  seven  frag- 
ments  of  Irenaeus  found  in  the  manuscript,  the  two  longest  are  published 
for  the  first  time,  and  have  been  hitherto  unknown  in  anv  language1.  At 
the  request  of  Prof.  II.  Jordan  of  Erlangen,  I  sent  him  these  portions 
wirth  their  german  translation,  to  enable  him  to  incorporate  tbem  in  his 
work.  I  hope  te  be  able,  in  no  distant  future,  to  gct  ready  for  publication 
the  entire  manuscript  with  its  several  extracts  from  the  ecclesiastical  wri- 
tiners  of  the  second,  third  and  fourtli  centuries.  Thus  we  see  that  the 
armenian  manuscripts  have  furnished  much  material  for  the  study  of  the 
writings  of  Irenaeus  and  we  hope  that  many  more  remains  of  other  Fathers 
of  the  early  Church  may  be  found. 

Bishop  Karapet. 

3  16  June  1012. 
Tabriz. 


1.  Nous  publions  ä  la  suite  ces  sept  fragments  avec  une  traduction  francaise  due 
pour  les  trois  premiers  fragments  au  Dr  Bayan  et  pour  les  quatre  autres  au  Dr  Maxudian. 

Voici,  d'apres  une  lettre  du  22  janvier/4  fevrier  1913,  de  S.  G.  Mgr  Karapet  Ter 
MSkerthschian,  la  description  du  manuscrit  d'oü  la  demonstration  de  la  predication  apos- 
tolique  est  liree. 

Le  manuscrit  est  sur  papier,  a  ecriture  dite  bolorguir  :  quelques  titres  sont  ä  l'encre 
rouge.  Sauf  quelques  folios  qui  ont  ete  endommages  par  les  relieurs  et  des  notes  d'ecri- 
ture  plus  recente,  il  est  en  general  bien  conserve.  Au  commencement  et  dans  differents 
endroits  on  trouve  quelques  enluminures  d'ailleurs  assez  rudimentaires. 

La  reliure  est  en  bois  recouverte  de  cuir.  Au  commencement  se  trouve  une  feuille 
de  parchemin  et  ä  la  fin  deux  autres  feuilles  de  parchemin  de  garde.  Elles  contien- 
nent  dans  une  ecriture  onciale  Jean,  x,  2-8;  ix,  34-43;  Luc,  xxm.  2(3-34  et  35-45;  mais 
ces  textes  ne  sont  pas  complets. 

Le  manuscrit  mesure  0m,245  X  0m,165.  II  contient  : 

ff.  2'-7r.  Rite  du  sacre  de  l'eveque.  A  la  fin,  une  note  dans  laquelle  l'eveque  Olian- 
nes,  frere  du  roi  d'Armenie,  prie  les  lecteurs  de  se  Souvenir  dans  leurs  prieres  de  lui  et 
de  ses  parents. 

ff.  7V-28V.  Rite  de  la  consecration  des  saintes  huiles.  II  manque  quelques  folios 
entre  le  fol.  7V  et  le  fol.  8.  Ce  rite  differe  beaucoup,  de  meme  que  le  precedent,  de 
celui  qui  est  usite  aujourd'hui  dans  l'Eglise  orthodoxe.  Ici  encore  il  est  fait  mention, 
mais  dans  des  termes  un  peu  differents,  de  l'Archeveque  Aboun  Ohannes  fils  du  prince 


658  S.  IllEXAEUS.  [ü] 

des  princes  Constantin  le  gardien  de  la  couronne  et  le  frere  du  roi  de  la  grande  Arme- 
nie  Ha'ithoun. 

f.  29r  d'une  ecriture  plus  recente  :  «  Livre  de  la  predication  apostolique  de  notre  foi 
chretienne  ä  l'usage  du  centenier  Allahverdi  et  de  Paran  Iarkisdjan,  descendants  des 

Aghvans  ». 

ff.  29v-31v.   —  Sous  le  titre  «  Ireneos    »   une  table  en  97  chapitres  des  textes  qui 

suivent. 

1°)  Sous  ce  titre  :  Preuves  de  la  predication  apostolique  : 
ff.  32r-146r.  Le  quatrieme  livre  de  S.  lrenee  «  Adversus  haereses  ». 
ff.  146r-222r.  Le  cinquieme  livre  «  Adversus  haereses  »  du  meme  auteur. 
ff.  222r-262v.  Preuves  de  la  predication  apostolique.  C'est  l'ouvrage  edite  ici.  (Voir 
ci-contre  la  reproduction  en  heliogravure  du  fol.  222r  et  du  fol.  262v). 

2°)  ff.  263v-270y.  Un  extrait  du  livre  «  Sur  la  nature  de  l'existence  de  Fhomme  ». 
3°)  ff.  271r-314r.  Commentaires  de  quelques  priores  et  cantiques  de  saint  Gregoire 
de  Nazianze. 

Dans  une  note,  fol.  294,  le  scribe  Thoros  prie  de  se  Souvenir  de  lui. 
4°)  ff.  314v-316\  C.ommentaire  d'un  fragment  de  la  lettre  de  saint  Cyrille  d'Alexan- 
diie  ä  l'empereur  Theodose. 

5")  ff.  317r-325r.  Reponse  d'Aram  ä  Atom  prince  d'Anzevz. 

6°)  ff.  325p-347r.  Lettre  de  Tiram   le  Vardapet  Armenien  en  reponse  aux  questions 
des  rois  des  Aghvans  Aternerseh  et  Phibe. 

7°)  ff.  347v-353'.  Profession  de  foi  du  bienheureux   Ananie. 
8°)  ff.  353v-362v.  Ouvrage  du  Vardapet  Ananie,  sur  l'explication  des  chiffres. 
9°)  ff.  363r-368v.  Questions  et  reponses  sur  la  foi  par  saint  Basile  et  saint  Gregoire 
de  Nazianze. 

10°,  ff.  368T-378T.  Dialogue  entre  saint  Basile  et  l'heretique  Apollinarius. 
11°)  ff.  379'-381v.  Question  du  roi  Ardzan  et  reponse  du  Vardapet  Eznik. 
12°)  ff.  381v-383\  Instruction  du  meme  Eznik.  Incomplet  ä  lafin. 


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iiiuijinnL/iJ/iLlilf     nliiiui/iii,     nn     fet     if/iiiiiiili     /i     piiL/iiii/iiiui/iiiili     /i/iiiiiiii/i      inuib/i     nuiunnu,     /?l 

/iiLnm/i/iii     fciJ    /i    ptii    /fL     iiiniiii/fJn     iimii/ii)      111)1111111/11     iiyiiiiiiiinili     niiii^/iim/    {uiani     ipiifij 

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M/lLU     />     iAuIlL      vii/iiiiii/iihiiiiiii/i/i     JuiiiU       lllLainill/llIllllllIlL       iWlIlfUIUUnLMfillllf    /lllllLIl/lll     :    l'f'J. 

i/iiiii'/i    u/i    (iiiiiii/.iii'/i    i/iiii)iii1ihi/i/mi    n"iiiiii7iiiiiiii/^u    SbbnLiib   ei?»    /i  iWiilkiiiiiii,    iinui/,11   /iiiinnniiL- 

IiIIilL    i;,    b   Xbn.1i  fiuii   pW   PU'I    uiu/ihil  /lii»  /uiiilii/.i    ii>    iiiiiTiiiiiin/riiiiip,    /iL  /i   aLilIi    yudui- 

10       iliiiliii/iii     luSySuininnt-ßbiulili    iinLiiuilifci    piunnnnL.hlbi.1i     tun.   /i    ^iiiinniiiiii/iiiii    npn   ^(ULluuin.. 

hiinnt.  Itlt;   az/umi-nniiiiiiiifi    ilinitiuinibiniutih    uiiLiupLup  puii,    niiintu   f/'   /'   >e>ui   uuiuuii.ni.qli 

MlllMlilMM        jlljlill        IIIIIIIIIIII^/lllll        (iL        IIIIIl)/./jlll('/l       III  (l  II  Uli)  II        l)  Ulli  l/ll  II 1       ftfl  Ulllll  II I  I1L»/|  lll/lll        ll        i\/jlL?l 

nnLiiliniptiiin     /iiiiiiii/iini,     r/L     luuuiiiiiiniiiii     ii/iiimiili     iiiuinnLanf     n     Aijil/i     <,uii)iiiiliiilui/iii 

llll/lllll/illll.     pillUll/l     lll(lllll/,ll     /iL    lipni/lllll     IIIMIMIIII'/.ii/iHh/,     IIi/iIi/ihlM/ilIi,     /iL    lllLll/llIll/ilJIlLllIl/iII 

15       iiiiii)7.)i/.m/i/i    iiiiiii  im    /iiiinoLumiiiL.     ti.    iiiil/.'/mi   (  ii/i,    nn    bmSh   Z\iu1nu\bi     ttSbnu   umii   iiiiliiiiO 


THE  PROOF  OF  APOSTOLIC  PREACHING. 

1.  Knowing,  my  dear  Marcianus,  your  desire  to  walk  in  godliness,  which 
alone  brings  man  unto  everlasting  life,  I  am  a  partaker  of  your  joy  and  pray 
that  you,  keeping  the  faith  pure,  may  be  well  pleasing  to  God  your  Crea- 
tor. Would  that  it  was  possible  for  us  to  be  always  together,  and  to  be 
profitable  to  one  another,  and  to  lighten  life  in  this  world  by  filling  our 
time  witb  daily  and  peaceful  talks.  But  because  we  are  at  this 
present  time  at  a  distauce  from  each  other,  I  shall  not  hesitate  to  speak 
witb  you  as  well  as  I  can  in  writing  and  show  you  in  a  few  words 
the  preaching  of  the  truth,  that  I  may  confirm  your  faith.  I  send  you  a 
fundamental  memorial  that  from  a  little  you  may  be  able  to  understand 
much  and  comprehend  in  brief  the  whole  body  of  truth  and  receive  in  a  few 
words  the  proof  of  the  things  of  God  so,  that  it  may  result  in  your  salvation, 
that  you  may  put  toshamethe  false  boasters,  and  that  to  those  who  desire  to 
know  our  wholesome  and  sound  words  you  may  be  able  to  deliver  them 
boldly.  Because  the  way,  which  is  illumined  with  heavenly  light,  is  one 
and  leads  above  all  those  who  see ;  but  the  ways  of  those  who  do  not  see  are 


,22     yO 


*  222  v", 


*  223  r". 


660  S.  [RENAEUS.  [8] 

GL.       UlUttinttlUI       ^ttlUIILlluLtl       llllj/i/lllllll      ^ItltltupiMuLlll  /<//.  uiiin       :     7'llllllWl      tili      I,      Li       llLluiipLn 

iiiil/iliiui/f     tiiLunniiinli      üiiiliiuiipup^     inL.ulUL.nnh IUI     iLiiliuiunili     iiiLiinili,    / iii/f ■>    itiunnLUn    Ll 
lun^inun^luin     /<»       iihiinputu^uinn     uiliuiLunniuiiu      i\uiuuiinuip^  p,     Ll    lim     iLnlibpnh    iiiiuhp 
imiiiiiiiiui  l<ilii  h     uputLiipLintl    niliuniiu    l-iiirnjimi),  Pu'l    uiiup    p^nLniuuLii   p     i)iii*j     uLliuLinij 
ifilmniili      ( I  tiiiniii  rtni     :     'l^iiiiili     nnni     ^uinLiiiLnp     t;     Ll     PDii    dl     uiilDUDrifii  //,     nnp     yrrrin/i       ."> 
iiili.virilni    ilinlinLlilLuili     nm  mini   junmnpL in (    dl   nui^uiiupun    Dl   ymiiniiiinipi  /i   nliuinuli    mnAiLi 

ll     i\DIL(l      ^lULIlllfllll,     ll/l      iWi      /''"(/      IMIII  l/llll      DL     /lIllllDIIDIIIIP        lllIlIinDll      llllllltltll.il     /l     ll    1 1  jillllljuill 

ijtiililiin  Ulli  Itn ,    dl   IiimiJ  nuinuini  iil.ini  ii  ilnpiuLunhli  inLiint^u    : 

*J ,  '/i  iliuuu  m/i  niupttinpLuti  liLluinihli  lr  tliiinn  iuiln\ui^  dl  /i  tliupiuini  li  i\Ln  11 
/iii/inLiinLliii  iiiiiinnlili  jjilil'l  uiliu  iniupin  dl  uinaiuli  r,.  dl  puiliii/i  iLpLiiLiuiLun  iiiiiiinin/if^  In 
•^ddidl/mi  nuiiMtlni  lip,  dl  (^  iliiifii/lini  iiiiiihlbt/il/i  uinnLiiiii  npnLJnpi  h  ilm  illuiiini  Itllnuli 
iiiiuLliiuui  Ultimi  JJ1111J1  Iiiiiiiii  Ll  iiuuLliiuni  mlili  iiiiil  miimA/im,  dl  iutn\lili  nun  tu  hllit  li  nuiiL 
li  1 1  •mimt  in  A/i  <|iiiLiftifi  iuunnn$  itim^Li  n\  iiulLiiiiiJ  dl  n<  ^ititnuiliLintl  p  utliuuLj.  nuilinli 
iliiiiiiLiniuhiu  Ll  iiililnuiliiui  itiutunt  iii\uiiiinmtu  L}hi  tili  nttinilipiuiuup  uincliiLttlLtltup  i)tuniilnilt 
Ll  iiLLiiililt  Ll  titniiiuilt ,  Ll  n\  /,  tuutinnV  uuini  ULmlili  pitLiinu  uinLuii  iiuln\li,  Ll  lum^LunL;  \;t 
li  ii/iii/. ij/im  U/ii/i'/i  Iil  itiLnnLü  \uiiIiul,  innduiä  öflilmiiinrii  w/ilii  iniiLn0Ii  dl  iiiiuiilW/il/i  /i 
uiiiniflinh  ■^iiiliiiiiiiiiiniinii  Liiliiiji  :  7'iii/iu/i  iipus  tut  um  m  /,  nntnLi  n~i\t>uiiinntnu  iuii///m  n,  Iil 
titlllipupuli  iijiiA/,1  /,/  u  \ tun ULJaLui tili  IittttniunL i  iiunfion  .  DL  flllfi)  nltl".  bull  iluiul  Iiiiiiiiy 
int  um  tu  üiuutnt  nullit,!  utuntllint  uniini  Ulu  It  n\  LnLini  üfilmpinni  Itltiiuli  utiln\ltli  :  7'iif/fii/i 
liiuiiinli      pun       iipiihiiiuii       uiiiinnpL      Ll     ilpuipuiliph      dl     ihn  um  tulilin.      i/ifi/ifi,      11/1     nuuipnh     20 


very  dark  and  contrary  to  on(>  anotlier,  and  the  way  which  is  one  leads  to  the 
kingdom  of  lleaven  by  uniting  man  to  God,  but  all  tbe  others  lead  to  death 
by  separating  man  from  God.  Therefore  it  is  necessary  for  you  and  all 
*  2J3  r.  those  who  care  for  tbe  salvation  of  their  souls,  lo  continue  their  course  by 
means  of  faith  without  deviation  conrageously  and  ürmly  thal  tbcy  becoming 
enfeebled  or  turned  aside,  may  not  be  subjected  to  worldly  desires  nor 
depart  from  tbe  way  and  lose  tbe  rigbt. 

2.  Because  man  is  a  living  being  composed  of  body  and  soul,  it  is  proper  and 
necessary  that  be  continue  with  both  tbese,  and  because  botb  may  be  sources 
of  stumbling,  therefore  bodily  boliness  is  the  defense  of  temperance  againstall 
sliameful  things  and  all  unrighteous  works,  but  holiness  of  the  soul  is  the  pre- 
serving  of  the  Failli  towards  God,  neither  adding  anythingto  it  neither  taking 
away  anything  from  if .  For  godliness  becomes  darkened  and  obscured  Avhen 
the  body  is  contaminated  with  impurity.  In  like  manner  tbe  soul  becomes 
injured  and  stained  and  unsound  when  falseness  enters  it.  There  is  beauty 
and  s)Tmmetry  whentrutb  abides  ahvays  in  the  soul  and  holiness  in  the  body. 
For  what  profit  is  there  in  knowing  the  words  of  truth  while  defding  the 
body  and  fulfilling  the  works  of  evil,  or  what  prolil  will  come  from  holiness 
of  tbe  body  when  truth  is  not  in  the  soul?       Because  these  two  rejoice  when 


[9]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  2-:;.  661 

jlllLlj^lJuiIllu/jHIIJ  »ip»i»,jfefr.  l'.iMminVij  :  &t  ifmul  •"V"'{'l,ll  *»»/''<'  ""ff  /'  'V'"lJ'  '''"".'/' 
»int-  «  frp».M{/i  <»yi,  nj.  iiv  ijTin.y  /i  /»»p y.Lji»»  lulSil£Uip£inuig  ))  '  .  w^ufiL^h  h  >[l.»- 
«.hliiiÄ  »Ji  if/i».»»»iij  mnuiLlJ  funp^tlLpn  .  /!'"1"j/'  ""/!"'.<  »''J/!»'/'/'2'"P  '•"•  "PP  7  ■ 
ktuuik"  GuuinLiu5  ,n  ufiu^mhl  :  kl.  ■/»'»»  '<'J"»p/''{  P'"*'5,  ;j""'''/"t"  <<"'t  •  «  &u  ''"' 
/„•»i/j»  »  "  .  »'{'»,  npp  ij/,-Ii  GuuinuiltV  ii.  »{»i£»ifei/  ungui  fefri  »i»"»|Ni(./>;>»>P,i<  :  «  fr«-  /' 
a*i.<Lui«iji<ijiS7>  äLil'uLnpiutj  n»  fc/p»»  ))  .  fei.  i?/..jiiilhj.(>  fei.,  »j.p.  *  ijij/i</iiii/'>/'lM'  lluuiiinViij 
»Ll;/ifr<  fei.  m  iijiiisti  tfinpui  »»j»i».»L/ip»ifrifrj,  »ini/i)ip»  t  £U/i?iiiy>'{  iii(iS»'i?'"pS"""'P  : 
«  «V  m»/J»»Ji  «/»<i»n/jij  im  Liiiiiiiil  »  .  fei.  Juilwtg  fefri,  »('£  n.  J/iinjii  tffcfigliuihu,  «i(f  fei- 
»111(111  /.lii  iiii»i»/ji»frifeii  uiinniyiiL  /.L  Äi»i?iii<Wil  i/i»ji»»ii»fe'»»4"""»p*'  :  Ttulnjf}  tußnn.h 
JijuiTii.i/j  i/iii{iniii»{feini»p»i»/i  /-,  feL  iiijuiif/iii/iß  feli  iiiiM.friiiijfri  nn(ini[iiiJii(pTi  .  j»./<J...i  u 
c/inT/mfeii  »imi/i»,  feL  uiuiui/iiuu/lfr/  »ji»   ifi|iii{ii|iii!ijfei;iiiL|r?feiiiMi  inini»  p»m»l1i/i1i   <pjfe'[  : 

3.  l'P'f'  t/'  ty  <»J»»//'"/>  /'*'»  '/p'"'('/"LP  "%  iiiii/uiimiififriui/j  ijV«L"'""'j''  ßminti  niibj 
iiiiiinm/iJp  fei-  uin-fr/fel  uuji»in»i-/i{iiiifri»  CuuinL&nj''  yuLiiiuiuijm/  l  ••'">"'-&nj  fei-  fep/ffri^fepi/  /' 
fr,.f.nl.t;,  ij/>  Stp  «V.  ^  ''ppfefn./  uli»,  ij/i  -u.(p  t  :  Cpif'  .'"LfrifejL  /.  yi/uiiinitg  umuigwlfi, 
guilijb  «  tfJfc  «'»  <JuiLiuinufu^,  «mit  fcuuij/.,  fe<-  ii»  /'  ■?/""  '"'^P  »  '  •  •»-  «^«uluiuiuL 
SnSuifiinni-PftJiii     uiflnitj«ii-ijiiil>t,      ßiiiiiij/i    ym-iuuig    /■     '/''P'"^     a\miimmiii»t"     t/iijfrr     '/»'fr' 

1.  H«-r..  ß.  1.  —  2.  fc[p.  9-.  14.  —  3.  I;».  /,-•  9. 

united  and  striving  togetlier  to  turn  man  towards  the  face  of  God.  Therefore 
the  Holy  Gost  says  by  by  thc  mouth  of  David  et  Blcssed  is  the  man  that 
walketh  not  in  the  counsel  of  the  ungodly  »  ',  that  is,  to  the  counsel  of 
the  nations  that  know  not  God,  because  they  are  ungodly  who  do  not  worship 
Iruly  existing  God.  For  this  reason  the  Word  says  to  Moses,  I  AM  WHO 
AM2.  Therefore  those  that  worship  not  the  living  God  are  the  ungodly  : 
«  Not  standeth  in  the  way  of  sinners.  »  The  sinners  are  those  who  have 
knowledge  of  God  but  do  not  keep  His  commandments ;  that  is  the  rejeeters 
and  despisers.  »  «  Nor  sitteth  in  the  seat  of  the  pestilential  nieu.  »  The 
scornful  are  those  who  pervert  not  only  themselves  but  others  by  teachings 
that  are  perverse  and  sprung  from  an  bad  source.  Because  «  seat  » 
signifies  a  place  of  Instruction.  All  heretics  are  such.  They  are  seated 
in  the  seal  of  the  pest  and  those  who  reeeive  the  poison  of  their  teachings 
are  perverted. 

3.  Therefore  that  we  may  not  suffer  any  such  thing,  we  are  obliged  to 
keep  the  Rule  of  Faith  unchanged  and  to  keep  the  commandments  of  God, 
believing  in  God  and  fearing  Hirn  for  He  is  the  Lord;  and  loying  Hirn  be- 
cause He  is  the  Father.  But  obedience  comes  from  faith,  for  Isaiah 
says.  «  If  you  not  believe,  you  will  not  understand  it:'  »  :  Tiuth  begets 
faith,  because    faith  is   founded  on  the   things  that   are  real   that  we  may 

1.  Ps.,  i,  1.  —  2.  Exod.,  in,  14.  —  3.  Is.,  vn,  9  aecording  to  the  LXX. 


223  V. 


'S    *  223  V" 


662  S.  [RENAEUS.  [io| 

/inlllll,  tl/l  t/»«|L'  »/'"/t"  tl  S"l"L","""",7"LP<  kL  ^"«-"»"""|"(  IjtllL,  llflllft»  feL  ity^llT  IJIIIIL 
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»iiinni_Liii/iui/iiiiLL  <Jiiil«iui  t,  piuijnLi?  feiLim?  ijiiijiJiiiLnj  iiiJm  iijiupin  fei_  iiijiJmL  fc;  <«"lL/.j, 
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ÄfennL*  L/ipL,  lunjugjnnijl  lii^iu/jfep oigü"  niLi.iLijfeij/iL  iffeif  :  "J/ui/u  iuilhi^/iTi  j/ijfcf  fufiunn 
mini,  d/.  SLnwni.ßftll  iun_iuß  /i  {rLiijni-P/iiTf  iJfeifiiig'  ^imLiilL  Uuuini_<\nj  Ä,oji  fei.  juiLijlL 
ftyiini_ii/i  ■/'■ji/iiiinnu/i,  rtji/jLnjlr  IlmnnL&nj  Juip9biugfe{fij  fei-  iffen_fefnj  fei.  jiiijinLijfefnj,  \.l 
I,  in^/i  »nLpp  r.innni_Anj.  fei.  ^iJ/^ii.i.il/J/ilLo  ijuijii  /jL/ip,  tjnf  jiui_/i.ii/,Liii/jinL  /{fcLtiiijL  Li_ 
Jfeniiui/iL  ALiilLijL  jUuuinLUiA,  ij/i  ty  kui  SktunL^ng  ifwfiij/juiL,  «hu  fyinL^feLuiiJip/iL 
II  ^uilmuiuiqnpqinn^i  Quinni-&nj  nji.j/.ß  feij/iijn<_£  .  feL  ij.f/ijinL  fei.  fj«"^  muinnLuiiioW^ 
feL  nfej.  /i  i/fe[inj  iiiiJILiiijL/i  ifnf  feijfcjiiiijL,  fei-  ifiiiM.LiiijL  /iL«  fiLij  Lm/iiiL  .jLfej,  fei.  ijfeijfeuifi.L 
pLij  Lm/ii»L  ijim?feUii/.fi  Li?«.  iiin_Lfej,  ij/i  n«  uiynj  nL(inLp  /'j/'ifef  fe<-  "it/>  [/'^f  Cuinm.&nj, 
ihm  ht-nntil,  fei.  iffii  wiJfeLiiijL  fep|ip,  ßuuinL&nj  :  J/l  i/iiuiL  iiijuiipp/f  iiiiffefiuifjiiif  ijn{  ijt.u- 
inni_m&  fei_   niniJfcLiiiiL   /iL«   ^('iiiiuii_Än^   : 

4.  7SiiiLii/i  S*i"(''/  t  feijfe/ngu  /i  iJfeAfc;  ni_iJfcßt;  UfUfUlZkuin-t;  ipifeJiijpLL  felfluLfejnjL  ni_Lfej, 
fei_  »^/"JpL  u.i$feLfenni_L  CuimiLU/Ä  t  •  g"'5"^  "£  /'^'  k"tL  J»"%>tt  ki_  j/>LßfeLfc,  feiffei- 
nirffeLunL  /iL«  :  &L  i/muL  uijunp^'  u/n.m0/iL  <,*uiLiuLfej  iuhi{iu»  fei-  iii{i</wL  t,  if/i  i?/i 
r.ninni_iiiA    fc/   £,'"»'*'.    "/'    tfUiSHina^i  /iL«L    u.niifn    fei.    /jinijii'feiiiij,    fei-   uipwp   ij»«  fc»L  />   f"[> 


believe  in  being  as  it  is,  and  bclieve  in  things  as  tliey  always  exist,  that  we 
may  hold  firm  onr  conviction  concerning  tbem.  Bot  since  the  perpetual  pre- 
server  of  our  salvation  is  our  faith,  it  is  necessary  to  take  great  care  of  it, 
that  we  may  be  able  truly  to  attain  to  real  being.  So  Faith  is  the  cause 
of  this,  as  the  Presbyters,  the  disciples  of  the  Apostles,  have  handed  down, 
♦  224  r.  to  us.  Above  all  it  Exhorts  us  to  remember  that  we  have  received  baptism  for 
the  remission  of  sins,  in  the  name  of  God  the  Father  and  in  the  name  of  Jesus 
Christ  the  Son  of  God,  who  became  flesh,  died  and  rose  again  and  by  the 
Iloly  Spirit  of  God.  This  baptism  is  the  seal  of  eternal  life  and  the  new 
birth  unto  God  that  we  may  not  be  the  sons  of  dead  men  but  of  the  eternal 
and  everlasting  God,  and  that  our  abiding  and  continuing  portion  may 
partake  of  the  divine  nature  and  be  raised  above  all  existing  things.  And 
so  every  thing  may  be  subjected  to  hirn  and  every  thing  subjected  to  him 
may  belong  to  him  and  God  may  not  be  Lord  of,  nor  rule  over  anyt'hing 
but  over  his  own.  For  lliis  reason  God  may  be  Ruler  over  all,  and  all  things 
may  belong  to  God. 

4.  For  we  who  exist  must  have  received  the  origin  of  our  being  from  a 
Great  Cause  and  the  orii;in  of  all  is  God.  For  lle  has  not  sprung  from 
another  but  every  thing  is  from  Him.  Therefore  it  is  first  of  all  necessary 
and  meet  to  believe  that  there  is  one  God,  the  Father,  who  has  created 
and  prepared  all  things,  and  brought  into  existence  the  things  that  wcre 


II        THE  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACMNG  $  i-5.       663 

fei.  nuiJfefetuife    Ali»     inuiuhinif  iffew^i    t;  uiüuiuiLfrjfi  .    Au/(   jUlShihujAli   fei.   uiju   um  fiuin   Jfeij 
tunhiuin^u  t;,   fei.  iiun/uuin^/i  1)11/111111.  '"l"}  fei-  lujfciuin^u      |Uuinm.anj  umbqouiL  : 

.">.     '•/>'{'     «nullit;»     iiiiLiinili/i  .     iJfe      ßuujni_m&,     S«ijp,     mlifeij,     iiiliiiifeiiinuj/i,     niniunjM 
luiJ/.iifeiiniJi,    niim    ofcn    /1   '/fep'M  /«uiiiruui&  iii^i    1111  <PP(  fei    '{'/"/'   n('"J  '",<[    liumnuiio   <i£   £, 

5  fei.  0/1  uiuuiulmm  h;  lliiinnLiuÄ,  fei.  1///11//1  miunii/i/i  imiii/iL  iifeiifemiuii  iiiuiun  :  &«.  S""/' 
/  ./1111/11 /// A,  111111111  -.1/1111///  //////)'/,/////(//  felri  iiiiiliniiilifenill,  "/"*/t"  ',L  l)iunniiin/;li  niliqr  • 
((  l'iuufiL.  Shuin-i  tn/i/iJip  <Jiiiiiuniiiiifeiiiiiu  fei-  ^nnLnith  unpm  luufefauiiu  niiiLnni_J</pi  li 
Lniini  »  '  :  f Iijii,  i/uiuu  11/1  /'uiLTi  yiiiiinuiuife;,  «nn/ilipu  t;  Juin  iTli  u  ^  ijnjiÄt;  fei-  ijiijmijMi-pfei-iili 
feini  ilrnn^fe;,  /'"'/  >mii/iu  lk'"P1'"pb  fe*-  IfeniiiiiiMnilrfc,  iJ^i"^iiiiJii'Ji»i(<'/'i-J'ii  ifiiiLM»L/<'fe"iuij'i. 
10  i/inmi/i  fei.  i/iiiifepiiiiiiiiii  /niiuJi  Unnh,  /•»'/  ^»'j/'ii  fuJuiHUintpfeii  (.uinui_rtiij  '/"»/•  :  '•/'" 
iiuinLnp  (il  "Iiiiliuui  um  iiiitl, null  I11111111  11111t;  .  «  I//1  (.iiinni-iiirt,  -n/((/,  mm  fe  ijlipiii^  niiifeiife- 
iinill  fei.  nun  llll?feufcu/iu  fei.  «iliJfcufellAu  fe  li'feij  »  J  .  ßiuulj/i  fe  '/"{""J  UlähUgadlL  A"»JP 
£;,  feu/i  'nifn  ////)/,///,/. //'//  /'lllllu  .  piiiun/i  /l  »\tllTi  llliniu  ulSbllulfil  feli£  feljfel.  fe  i,uiLnfe;  . 
/lll/l      lllllffcTlfell/lTl       /l       ijfen      ~iiljlih,       np      llllliunui/lfe;  .       «       {Vppill,      4«'JP       »)       ',L      pupljllipfe; 

15     niluipiiu    /1    uu\ii7ini/(?/ii7i    {'.mimmlÄmi    :      l'/i'I,     ««nijpu    iinLiimut;    ijf/'iuuli,    fei_    i^iuiili    uijuMnfeff 
iJiunnuintjnfi     nllpnltii       1.uimmi_Ämi      nimm  Jfe/iu,     /111/1     f'iuTiTi     illlLlimuni-niiiLt;      u-.Mlj|l/l,       fcl. 

1.  Biuiju".  /,/!.  6.  —  2.  fe./.fe.i  .  '/•.  (!. 

aot,  who  comprehends  all  things  in  Himself,  but  He  alone  is  incompre- 
hensible,  and  among  all  things  is  this  world  and  in  this  world  man.  Hence 
the  world  is  created  by  God. 

5.  Therefore  it  is  set  forth  that  there  is  one  God,  the  Father,  uncreated, 
invisible,  Creator  of  all,  who  has  no  God  either  Snperior,  or  inferior  to 
Himself.  God  is  intelligent  and  therefore  He  has  created  all  things  by  His 
Word1.  God  is  a  spirit  and  therefore  he  has  adorned  all  things  by  his 
Spirit,  as  the  prophet  says  :  «  By  the  Word  of  the  Lord  were  the  heavens 
made,  and  all  their  power  by  his  Spirit  »2.  Therefore  because  the  Word 
constitutes,  that  is,  gives  substance  and  confers  the  power  of  existence,  but 
the  Spirit  forms  and  shapes  the  different  forces,  rightly  and  properly  the 
Word  is  called  the  Son  and  the  Spirit,  the  Wisdom  of  God.  So  the  Apostle 
Paul  well  says;  «  One  God,  Father,  who  is  above  all,  and  With  all,  and 
in  ns  all  \  »  For  he  who  is  «  over  all  »  is  the  Father,  he  who  is  «  with  all  » 
is  the  Word,  for  by  Hirn  has  come  all  of  the  Father,  and  he  who  is  «  in  us  all  » 
is  the  Spirit,  cryingAbba  Father ''  and  conforms  man  to  the  likeness  ofGod. 
So  the  Spirit  reveals  the  Word,  and  therefore  the  prophets  spoke  of  the  Son  of 
God,  but  the  Word  gives  expression  to  the  Spirit  and  therefore  He  it  is  who 

1.  This  is  play  with  words,  which  could  be  well  translated  into  english.  In  greek 
löfoc,  signifies  reaso/i  and  word.  The  same  almost  is  the  case  in  armenian  pm£  P/m  signi- 
fies  word  and  pimWnn  panavor  derived  from  pan  :  reasonale.  St  Irenaeus  says  :  Because 
God  is  Xoyixo;,  therefore  he  has  created  all  things  by  his  Ao'yo«.  —  2.  Ps.  xxxn,  6.  — 
3.  Eph.,  iv,  6.  --  4.  Gal.,  iv,  6. 


224  v*. 


er/,  S.  1RENAEUS.  [12] 

*  225  1°.     i/imili     miiiiiir/i/i    iiiiminfiui    ii*iiiiiiiiiiii/,feiiii    /liip'i   ht    "<-  utiunbuil  Quillt;  '/'^'"/"i      '""    ^""JP  : 

6.  i/'l.    min  fe;   '/""'   '/'"/"//'    V"L""""(^'    ähnni    fei-   ^htfii    2/*^*"'^"^'    ^l  ^"»'"'"'""'l/"/"-'' 

11/iilMl/lll   .    (.11111111  lll<\,    »,111111,    Hlll/m,    tii'/iiiiinii,    IllIltnfelllllLlfel/l,    Life     (.11111/11  1 1 1 A      llipilipill^LI    lllllfefl- 

iiiiiife  .  111111  liiiifei  iiiiliiiV1/i1i  iiini_/ii  yin  iiiiiMi(ii  äanni  :   l'n/i  linljpnnij  '/!"■  /■'     ''"•""   IluinnLOni, 
llinilili    (  .iiiihilAiii,    7  "11/11111111 11    IMiiiiilii     iNfe;nii    iJfen,    nn    iliniireiiiiifejfeiili    fcnfei  '•'/""     PiiLn   »BLni        5 

lflJlMIIIIl|lJ^~nL/l7flttlIfTl    Tllllllll     fei.     IUI1J1     ftl-lllllffllljljfelllll     Ill/llllLnfe;LlllL/J/illlTlll/l     ^llll  II,     fe     iifelLlI     «J'»( 

/■  11  fe-L.Ii   nnJfeiiiiiiLi    feilt  "    11p   fei-  fe    1/111/11Z1111L1   ftuiSluLuibusq'  «in.    fe    m/iiiiiLniifci    feL   pm|iiiLiijiii/jfei 

itmiiLJinii'll    feil»,    l?mnil    fe    filiinnlltufl    fenfellll,    ili/.linififei/i    feL    llllLflllllfefel/l,    Ulli    fe  fei IU l/l  111 II fei   Illllll^ 

fei.  iinLijuilifei  iifefeiiiiiii,  feL  <Jiiiiiiiiiiiii/iiil/J/illi   i?feiiii!iiiTiiiLWfeiiiLi    UuimiLtfni  fei.  Smpnn^  iinprtfei  : 
Ii'l   feiinnini    iiiiil/ii'    l/ntnu    «.ini/i/;,     fe   rtfeiLii    »(»m    iJinnijiiipferPLi    iliiipLiiiipfeiiiniiiii    /iL    <Jiiiijij>ii      10 
iiliiiiili    11 ''iiinnLÄniuTi    /iL    iiiiiiiiniipli    niiLiii<)LinniitiiiiiIi    fe    Auiuuiujuin^    iiijtqiujinLpLiuhh,    ol 
1111     h     i/mfeiZiiiiLi    JiiiiJliiliiii/iiiiii     ^feiiuii.     iiiiiiiiiiiimii/,ii    fe    ihuniilini.piiL.'Lu,      iiuilLliiuJi     fepfejip 
iiiinniifeini/  iitliitiuiit    (.innnLÄiii   : 

7.  fci-  l/iiiuli  iiiiiiniifefe  fe  i/tniiui/iLi    AIiLnifeuiLiu  Jfenni  SlinuinLlUliiAi  fe  Afen.ii  fep/'il  111^111111^1// 
iii/iiimli/.    ai/imi/   iiil.iiiniiLiiiA   «,11/mij  fe   i/feniunfeli  ÄlinLLinLi  iJfeu   j}uip<Jtiiu^,   p  t\fenJi  //pi|Liijli     15 
/iLiini,    ^ihjliilTii   iiniini/   :   '/"lliliii/i    11/ip    iiiunlhiuili  fenfeli  ii«.inifeli   (»iiinnLrtiii     iinnlijih  p   /■111I1I1, 

*  225  V°.     *  ,,,<,, /,/,,, '),    t;    il/nn/ili  ■     /111/1     Ifnnlili     iiiÄfeiui     i?iiicmiilimii7i/;    -i/n  ji'/i,   /jl    -.iii(|i'/i   iiiiiihljiii  limi/i/. 


♦225  r.   informs  the  prophets  and  He  by  his  leading  brings  man  noar  to  the  Faiher. 

6.  And  this  is  the  order  of  our  faith  and  the  fonndation  of  the  building  and 
the  support  of  our  conduct  :  God,  the  Father,  uncreated,  incomprehensible, 
invisible,  one  God,  Creator  of  all.  This  is  the  first  heading  of  our  faith. 
But  the  second  heading  is  the  Word  of  God,  God  the  Son,  Jesus-Christ  our 
Lord,  who  was  revealed  to  the  prophets,  after  the  manner  of  their  prophecy 
and  as  much  as  had  entered  into  the  preordination  of  the  Father.  By  the 
Son's  hand  all  things  have  come  into  being.  And  at  the  end  of  time,  to 
gather  all  together  and  sum  up  all  things,  He  willed  to  became  man  among 
men,  visible  and  palpable,  so  as  to  destroy  death  and  show  forth  life  and 
perfect  reconciliation  between  God  and  man.  And  the  third  heading  is  the 
Holy  Spirit,  by  whom  the  Prophets  prophesied  and  the  fathers  learned 
divine  things  and  the  righteous  were  ledin  the  way  of  righteousness,  who 
in  the  end  of  time  in  a  new  manner,  is  poured  out  upon  men,  in  all  the 
world  renewing  man  for  God. 

7.  For  this  reason  the  baptism   of  our    new    birth    takes    place    under 
*  225  v.   these    three  headings.       There    is   bestowed    upon  us   God  the  Father  by 

means  of  the  new  birth  through  His  Son,  by  the  Holy  Spirit.  Because 
I  hose  who  bear  in  themselves  the  Holy  Spirit,  are  led  to  the  Word  who  is 
the  Son.  But  the  Son  leads  us  to  the  Father.  The  Father  makes 
us   receive  incorruption.        Without  the  Spirit   it  is   impossible  to  see    the 


[131  THE  PROOF  OF  TUE  APOSTOL1C  PREACH1NG  §  7-8.  G65 

ijiiiliiiiillililiiiiliiil  U  u  li   :     /  .iui     n\    um  nihil    ~.mii  iij    \r    ml,  1 1  iiihl,  i    nl'iillili    (  «IIIIIIILOIII    Li     fl\   HllLlll/lll 
//iiiiliiiu    liiim/,     nn    ittutn\hl    Hin     -»niui/i    '     miiiuii/i    u/n/iiil/(//jl(i    *»iiii  ii     llnnlt,    Li     nninnuhlnLlt 
lltiiti  mit    I  .miiiii  An(   fi  L\Ln  h    ~.itnt  iii/i   unnni  '    /'"//    ^ntillli     iiiim   ^iiiC\iii  lilLitiltti    ^ijiiii,     llnnlut 
iiiui^iniiu  limi'iiiii  iJiiHiini/iiiiiuiiii/, ,  inim  /iiiiil/ui/i  /■  i    nniuhju  iimi)  lnili  •m.iiintli   : 
5  O.      (/l  //riv/l    /l   -.11111  ii(/i    j^iiiiiiu   i'.'iiu.\ii/.i/i   [iL.  iiii)/./uii/iiiii     U   "l;/1    lllllLIIIJL/l/Kllllin,   im  l)/«l> 

nLiiniiLp  ii«  .iii/iiiLii/i\,  n/i  unili  /'uiili  t»  '""  t  anliun  fci_  hnhnli  kl  iiiuLuuiiU  iiinliimii^jui 
iiiiiinii/i\,  KL  v,lifiini/is  ^ii/.-uiiiii/iiiiii  /iL  ihiiiiii/iin/i,  kl  i'iiiiiii/iiimi  /i  Sl^n,  /i  ahnJl  "fi»;  nillKliiiiiu 
/ilnfi  h;,  kl  iniiiit;  ii'/iui/i/i/i  iiiuk/iiiiiIi  /ili»  .  nnnnütuA,  ultima  kl  niiiOiiimiiiiiii,  iuiiii/i,  mniiuiii, 
iiilIKuKn'iLU  l.immiuio,  /.l  „n/j/iij  /,i_  ../,/iuii/iiuuiui  kl  ^uiLiiimum/i  um/i,  ihm  ^uii  luumui/.iiui/i 
10    /'m;i    I'""1  •  i!,u'"//,    /'    «/'"/»diiiu    i/iiii)iiiiiiii/iiini    Kimm    ii/iiiiin/iiiii.iii/i   iiiiii/.iiiiin  ULuihli  .    jiuti 

*.llt;/lllu  /lIItlKL  <>tp  DL  «JLnKIlUlll/lll,  lilllilil/l  /l  ij/lp/lll  l/llllhll/illl/lll  ihm  null,  IUI  ihn  llll/llll // 
KL     /l     ('"'1/      UUinhlUt     KL     luluilliuuljl'/.llll      (  /  .llllllll   An(        /l      Alull  lu^lll  Ulli  ll       I1JCT     lllllllllll      /l     /VKILll 

uiLn/i/iiuii/i,  n/i  HLuii/i/i,  n/otj  iNfcjfi  niAilili  iim/.iiA/n  kl  iiiiiuiu/i.,  kl  nn  *ijlIm  bauuitt  flunn^'i^ 
kl  mini  hihi      -uniin  /i  imuuhi  itiiiiiiiiilit) o  n  mnL^  kl  /i  nnpL/i/i  :  I'ii/i  ^blJiulinuttin   nun  ^iituinlis 

15       KL      lllllllin/li      KL       Ulli/. /llll/illll    .      IUI!  (II      iWlHJUnilllilUlu      Uli)/. /i/i  lllll  /l       ulllll  Uli-.      KL       /l  /.  lllu/lll  /l  %      KL 

/immun  iiii  kl  iiiiiiimii  iiii,  uui/ui/i  n\  nn  ihiiiimiiinnu  ilinA/in^  /i  luiiiiuiiiuiuii/i/, //  iinnui'  n* 
^ntm  kl  n\  yj/i/mnmi,  Ll  n>  il/niui  ii/.iiii  ym  iiiiimui/.uii  nn,  kl  ii*  vii/.^iiiiu/i  :  /'n/i  nim 
mu/ihl    mliyiii  mlilili    /'///iiii    MimiiiL/J/illlll/l,    olull/iiiKti    /l    iiiiiiliiiiiiinuiti/i    iioiiiliiiilW/ilIiL    lunilll  . 


Word  of  God  and  without  tho  Son  one  cannot  approach  (he  Fatlier,  because 
tlie  Son  is,  the  Father's  knowledge  but  knowledge  of  the  Son  of  God  is  by  ihe 
Iloly  Spirit.  But  the  Son,  by  the  good  pleasure  of  the  Father,  gives  the 
Spirit  to  whom  the  Father  will  and  as  he  likes. 

8.  By  the  Spirit  the  Father  is  called  the  llighest,  the  Almighty,  and  the 
Lord  of  Hosts,  that  we  may  know  God,  and  know  that  He  is,  that  He  is  the 
Creator  of  heaven  and  earth  and  of  all  things,  the  maker  of  angels  and  men, 
and  Lord  of  all  by  whom  all  things  exist,  and  from  whom  all  things  proceed, 
merciful,  gracious,  abounding  in  compassion,  good,  righteous,  God  of  all, 
Jews,  Gentiles  and  believers.  But  to  believers  he  is  a  Father,  because  in 
the  last  days  he  established  the  covenant  of  adoption;  but  for  the  Jews  he 
is  Lord  and  Lawgiver,  because  in  the  intermediate  time,  when  men  had 
forgotten  and  forsaken  Him  and  become  rebellious,  God  brought  them  into 
subjection  by  the  law,  that  they  might  learn  that  they  have  a  Lord  who  is 
their  Creator  and  Maker,  who  gave  them  the  breath  of  life,  and  to  whom  we 
are  bound  to  render  worship  day  and  night.  Yet  for  the  Gentiles  he  is  producer 
and  maker  and  supreme  ruler.  At  the  same  time  he  is  for  all  the  provider,  *  226  r° 
hing  and  judge  for  no  one  shall  escape  His  judgment,  neither  Jew  nor 
Gentile,  neither  sinful  believer  nor  angel.  But  those  who  do  not  now  believe 
bis  goodness,  in  the  day  of  judgment  will  know  Bis  power,  as  the  blessed 
Apostle  says,  «  Not  knowing  that  the  goodness  of  God  leadeth  thee  to  re- 


15 


GOß  S.  1RENAEUS.  [14] 

/nun    niiuLi?    tiiinii/.i/ili    lun-uiotuii    iiinfc;  .    a    /'»    u/iiiiiiniL.ni,    LJ.7L;  iiiii{ii>lJ<7/ilJj1i    (.iiiiiiil<\hi 
lUMUMUlfhluipm-BhlSi    im\t  nP^'li  '"(/  /"""  /uuuini-p/iiiili  P»lii  Ll  iiiLmiiiiimiiiL  nnui/iit  uuiIiaLji 

IIiIia/iIi     UIUIlfinLÜ/lLif     IUILIILI1     UIUIl/llll-Hfelllll      OL     lUIIUIUIILMliUlU     <UllllllllllllMlllUini_HtluLll      (.11- 

uiflL.&ni,  (in  /i  p'«»l  4'""""-u,lt  /iLniiipiuIiWiLii  linui  nnjirtii  Llp   »  '  :  l/ui  fc;,  iiji  iini/.Ii  >iui  jiljmli 
I'hihiiliuÄ     ('iiiiniy ">?'"-    fc<-     ItiiiniiLiiio     r/iii^iii/iiii     Ll      llmniiLiiiA     ifiii/iiii/u.iL       (  .imiin  in  A       5 
/i/i)iiiiii'/i/.ii'ii  '   Ll  iiiii/iuiiTi  Tinn/ili   OuuinLÖni  iwinAnnLn/iLliu  /iL  LlLönLlJ/iLUIi  iiiLiiifiiJiiiiYLi/i  fc;  : 
9.    1'uL    iiifl/umii»Ji(    Ll/c7L    iiiiiiiiiii  )ihi/i/i    fenliiiLp,    ^''/'u  iliiiLniiLW/iLlip    OL   ^nhniniulip   Ll 

CllLrtllUll/lIUluLlJip      flUUlbtih         ......IUI       UlllllUKUUlUll       U711luLlllU       l.lllLfi.l./lilll/lfl       Ll      lllllhlllilllll  hli 

*  220  V".     V"""V^    ^""""-^"(i    "£  l'H""-  l|'"|,IULU,/li    "»y   '//'  ',L  J»"p«i   '?/>'  Z'^''  '  '"«ip'f'Oß  *   Ll  iiiu^iii^jj 

Ll  iiiiii/iiiiunp  :  1/l  i/.i.h).  uiiunn/i/i  -.nii/.ii  liuinitLOn^  uLiiuniiii/  fliiiui  t;  Ll  iLlW/i  ujiuauiui-  10 
iVui/iii  aLlii  ^mniiLLmi  //>"/>  |£»uuiifeui  Siiinniupkh'  <JiutrijiiLnLiiiii  i//jiij/iIi  lluuiiiLrtiij, 
uiiii/iiipu  t  ''"'iili  inutn  Siupijh  1/iiimi  iiiiiiiiifiLiiifiii  '  Ll  piuliiWi  «  ^uihqhnt;,  luut;,  /i  i/Lnm 
i.iiiun  ~'"//'  KuuinLÄni'  «-'"j/1  hSuiuinm-pkuiL  Ll  jtSiutjnLpktuh,  -'"//'  /"»[" <>f,'J"i  ^l  «['"ljiiil- 
fJLuiu  Ll  auipLuiuijuinL.ßiuii,  iiinLiint;  i^uiu  -"'//'  Lji/^iLfj/i  (.nuinLÖnj  »  J  :  l'f'f,  imLiii(>filili 
L  i/LiiiiLiim  L/i/i/iü,  nn  IrLmiiiuiinLUiiiLLo  oiunu'  /nJiiuiuinL|t?/iLüIi  .  Ll  /.jilfjiiijiij  ^i  IiiluiTit; 
/niiiiiinL/(7Luiiilf  .  Lii/i  kppnpi^i'  junp^pipi^  .  Ll  fnppnpijh  /i  ijljpnLuin  ji  ^lupfru  mL/jLjnjI/ 
ui<iliiijl£7LuiIi  .     Ll     •f/iWLiiiiiiiiIT     uLiihil/JLiuIi,      Ll      ilLnkpnpiih       ntuplniiuininnLßhmU,     Ll 

1.  vl.ii/.J.  .*■  4-C.  —  2.  tu.  <7-H.  2.  —  10.  Read  .uuj/./puj.p. 

pentance.  «  But,  according  thy  hardness  and  impenitent  heart,  thou  trea- 
surest  up  to  thyself  wralh  l'or  the  day  of  wrath,  and  revelation  oi'  the 
righteous  judgment  of  God;  who  will  render  to  every  man  according  to  bis 
works1  ».  This  is  He  who  is  called  in  the  law  the  God  of  Abraham,  the 
God  of  Isaac  and  the  God  of  Jacob,  the  God  of  the  Living.  But  the  height 
and  ureatness  of  the  same  God  are  indescribable. 

9.  The  world  is  surrounded  by  seven  heavens,  in  which  the  powers, 
angels  and  archangels  dwell,  giving  worship  to  God  the  ruler  of  all  and 
*  226  v.  the  establisher  of  all ;  not  as  if  He  was  in  need  of  it,  but  that  they  may  not  be 
inactive,  and  profitless  and  unworthy.  Therefore  also  the  activity  of  the 
Spirit  of  God  is  many  fold  and  Isaiah  the  prophet  counts  seven  Service  of 
bim  by  means  of  which  he  is  reposing  upon  the  Son,  of  God  that  is  the  Word, 
wlien  He  shall  come  as  man.  Because  he  says;  «  the  Spirit  of  the  Lord,  shall 
rest  upon  Hirn,  the  spirit  of  wisdom  and  of  understanding,  the  spirit  of 
counsel  and  of  fortitude  and  of  piety  and  he  shall  he  filled  with  the  Spirit  of 
the  fear  of  God  » 2.  Now  the  iirst,  and  highest  of  these  heavens  wich  includes 
in  ilself  the  others  is  the  dwelling  of  wisdom,  and  the  second  after  it  of 
understanding,  and  the  third  of  counsel,  the  fourth  of  counting  from  above 
of  might,  tlie  fifth  of  knowledge,  the  sixth  of  piety,  the  seventh  which 
is   this   our    lirmament  is  füll  of  the  fear  oi'  that  Spirit   which  enlightens 

1.  Rom.,  ii,  4-6.  —2.  Is.,  xi,  2. 


[15]  THE  PROOF  OF  THE  A.POSTOLIC  PREACIIING  §  9-11..  667 

(.1  /l/(l/>llllllllll  11/(11  lllim  1)1,1111  •yilllllllllllllll/l//llJlll  l/l  /.ll/l/ll  ll/l  111(1/11  »Jiiiiliiiii,  /in  nun  iiiit/m 
llfcn/l/lllll    :   .-i/l    UIUIIIII1I11UI1U     ^iiiii       (/  111/11/-U    111-111111(1111/1     ULM  Uli  II  Ulli  Ulli      yiiinmi|imj;     l(l  Ulli  (.1111/ 

li  iinLiiimli  .    iim/iii/i   iiiii/iiiii/iiiiii    Lii/iu/iii  J^iiiil   nuiiufiniuL.hu f   in/in   nimi  i)    /■uili/i   //lim  hihJ^  . 
<(    I  •jiiiiiiijI.ii  nuin    uiimumiu   iiiuniuijiuinli,   niinn  inbuLitu  h    iLnlAiU  ))  '    : 
5  lü.    '»{"f     UuilllILiiICTu   ni(ii  i/imit  tut  nn/i    (i  htuuL^h    /iliu?/^,   1111  £•  lliiiilili   unnui  yiidiiiiiiin- 

'("/"(i  "*■  /'  «<"<JL"^'  "/'/!"<<  "/'  t  huuiuinnL.Ulii.li  i.iuLnli  tininnhiinLU  .  tu.  in/11111  iiihliiul- 
J</^il/i  Lnuhjui  (iL  häiuuuinujjliiuu,  tili  //iii/ili  'l'Lnniluli  *li  i.u  //(iiim/n/ili,  tiiiiiiniiiiiiii  .\iii('|i/ili> 
i|iiniLUJLiin(i}i  11 1  .inmu  mA  ,  (iL  iiii)/i(iiii('fi,  nn  /iT/<  ilhiuhuiuS  (^  iLntiliiiu  ihuiiIiiuiiiilIiIIilAi' 
ipuinM   1)111111/11  ijiiilil.i    I  .11111111  An(,    -_ •<  1 1  11/1    uninn//iini_L  :   j/m   uiuSLuiuih    hiuhliLU    iiuiiiIiiiiiiiii  11 

|{l       lllUnluilln^,     (iL     (111-/11111^1^/111     (iL     MIGAUIllfbp     (ill,     (iL     mi)7.  Jim  (d     111-/1111111^/111     UILIIL^UU     Llll'     l/'Lll- 

nLidi  (jiiii  iV/iiui  /iliiiiii>iii/i«/ilii  iiLüdp  (iL  niiin  nnnnliuiju  I  I'uijiiilÄiii  J/i  lutiiiutiilii  iimyliiid, 
(iiiiiiiiiiii'niil    /lLllliipiiili\/iLll    llLllllLp    n^lllllllLuil   111111A    : 

I    L.        ('ll(l      111)1111111(1      /lLlllll/11/1      dllllldllA      ixtlLIIILD       lll)llllilllllllll(d      (iL     lll)lll(llllllllil((l       itillllll^ 
Hill  (lllll,       \lllllinij     /<      l)/llllll/l(l      /lllllll  III, Uli      Ij/'Lll      IIIIILffllLHl/lLlfff      /"»l      "llllllll,      (iL     luulilljl       lllll/ill- 

15  onLiiio/ili  11/111111(1  iiiiiiiiiiiiiii/niiii  ABLUf  Uli  (iL  nii  in/. 11111(1/111/1(1(1  11111111111 111  Aiiia/il  (111(7  =  '/'iiiIiii/i 
flf/lllllllllllll'l  L.llujnLOm  /(  l/dnilll  Llllinli  /,111m  11111/.  11  A/,1111  iltuniili  :  I/l  u/i  /l/.dllmfi/i  Lll/iq/l' 
ipdnuu    h   11(71)11   umiiii    j/ilL\    /i/.dnni,    nnuit,u    0/1     (iL    niioi    ili\Suiliu    (iL    nuui    uuiknAiiLuiA/ii/ 

1.  b|ß.  /'(,-.  40. 


heaven.  For  from  these  Moses  took  his  idea  of  the  seven-branched  candles- 
tick  which  always  gave  light  in  the  sanctuar}^  because  the  service  was  madc 
according  to  the  pattern  in  the  heavens  as  the  Word  savs  to  him.  «  Thou 
shalt  make  it  according  to  the  pattern  which  was  shewn  thee  in  the  mount '.  » 

10.  Now  this  God  is  glorified  by  His  Word,  who  is  His  eternal  Son, 
and  by  the  Iloly  Spirit,  wlio  is  the  wisdom  the  Father  of  all.  And  those, 
powers  of  the  word  and  wisdom,  which  are  called  Cherubini  and  Seraphim, 
praise  God  with  unceasing  voice,  and  all  who  have  existence  in  heaven  praise, 
God  the  Father  of  all.  He  formed  all  the  worhl  by  the  Word.  To  this 
world  also  the  angels  belong.  To  the  whole  world  He  gave  the  law  that 
eacli  thing  should  remain  in  its  own  place  and  not  pass  the  bounds  given 
by  God,  each  one  accomplishing  the  work  commanded  it. 

11.  Now,  by  His  hand  He  created  man  taking  the  purest  and  finest  parti- 
cles  from  the  earth,  mixing  a  determined  portion  of  His  power  with  tlie  dust. 
Moreöver  He  gave  His  image  to  the  creature  that  even  what  is  visible  might 
have  the  divine  form,  because  the  created  man  was  placed  upon  llie  earth  as 
one  having  the  divine  image  and  that  he  might  he  living,  he  breathed  in  his 
face  the  breath  of  lifo  that,  both  by  this  breathing  and  by  liis  creation,  man 
might  be   1  ike   God.     Now  man  was   free    and  independent  for  so  he  was 

1.  fix.,  xxv,  40. 


ccs  S.  [RENAEUS.  16] 

niini'/i    i/ih/.i   qSuintjL   CuuillL&m    :    I ./ 1  rt ,    /711  iiininin  Li    ^iinhlinlmii'ti     IIUIU    /.n/.ini    ^  I  .imifiL  An^ , 

11/1  iiiiniiii/1/1,  iin  /1  1//.111111  L-fififi/i  litiliL,  iuiU\u/iniiLu  llnliititinL;  :  I/l  llfcrtn  umu  mi/niilM ', 
iiiiiiiiiniiAii,  il'uuiiiLOni  H11111111111111111/.1111  11111111O  11111)1  iiiiiii/iiitini  iihN  1)1111111111)1  uiunniiilf 
nun  ii/i    i/"'(/>,    iilu/.iiii/  i/iTipoinu   nniiHiuiiiili  Air*  :    I/l  Ij/in  /1    i/itmimi    /iL    ijniirtiii^p    rtiiifLinipn 

(«llUtllLÄni      IHIHI1,     Hfl     fV"fflfeffOU      lllllu/.lffHllf,      PL     MlMMILfti~If      y  Ulf  lIinllllll/iHlU  flf-Iff^n      fll/nllflH  5 

1/HIIII,    Hfl    /l    lILnilll    AllffLIIIIIllljlllltnll    /llllllll/ilUI   t/'t    "L    «llffLHfipu    yi/i£Hllll/f  f>   /7/1I1,    /in/l    iii)iiiil- 

iiljL    yiiiiiiiiiiiini//iii    ^nbniniiiLiiiiuLinh  : 

12.     i'l"J      "'tl'    UipUinfelJJI   fflJlllflfflf    ftfl/lfl/l    /iL   111^111,    tili   /'   UdUII    Hfu7.u(illflLU,    '/'" '"/"/ '"/""/' 

/•l    niiniiii/i/f,     nn    /1    fffJfff     ÄniiLiniplf    /im      infc/fi     «um    //ninn/n     :     /■uijh     11111I1111 ^u     /iimiii     fV/i/f 

l/ll  lllilll/lll     /lllin/ilflLH/illlJjIf,     /lll/l     IHf^nTl,     llliu/lupu     iVlUjinfl,     l/lllpn/l/l     t/1,     plH/lll/l     H1I1HM     tf)      BL      1° 
lllllllllll     /iL     llindlllll     tfl      IlUlll     IlllWill/.lill     111(11111/, II     /l      lllllllllllltfillll  /1//11  Ml      HIHI      :     l/L     u/l     UUflLUnlf 

ui?ih  /iL  uiöfcinLM/iLuu  juiiiuluni-ldLiiiilii  iL  m  iL  LiilJüL  tu  ün  fcn/iii/i  miiiiiiijii(Ii  £"'"  qiujjuuin^ 
mihi«    '/'"in    iiiiiiiiiiiiiiiiinfciiil    LiJii/    iiiLfim/,    iitff/jii/iiiL/i7Linili>,    inLiini/,    LLnitiLnni^,     Hiu/iiiiLp, 

lllllllllll/,       (IflLfinn,      llllllll/p      ZiLlI       HllJ/jUlHlu/tL     IIIIL     /l      /l/illlfiun  pll      Ill/llflflWlLp     Hill  IUI  l.l/.llll,     DL 
HIIHIHHI      IllIinL)l     t     "All     :      (/l     iii^hiii/fii     lllilllinMl       /iL     (i'"ll/l      fc,P      flflttimillf,       /'HIHU       I  .llllllll  (NllJ      j5 
yilUHIIHIHIIIIIIH        /l      TfJlH       MHIll(|l,       ./'^tf      /"-      /»HILut;n      nTnj      iJlIIMM  ll('/|        ijy  ll.IHlin  XLlll^ll'll ,       nn 

i/i)i/.iiiii)i  t/>u"  inifLiinJinnHiu  iiiiiiiin  iin/.inn',  ij/i  uliiul^uj  j/'fj/'  Al  [uiuuiLiin[i  jiLij  ujni  /iL 
/■11/111/1  fiuii  StupnhuiV  nLuiiLniuu/iini/  Jinniu  nuinnitinti^l^iiAi  :  l'uL  iIiujiijIi  iliulinL^  fc,n,  «Ll 
/.in    i'iiiiiiiiiiii/.ini  in  )i/,iih/  /iiniiyiLiiiin,  ijtuuli  npni  /iL  i^ilhhil  ^i  u\ijnn/,HHLij*fc,u   UjiamphatuL  : 


created  by  God  that  he  might  rule  over  all  things  that  are  on  the  earth.  And 
this  great  created  world,  which  was  prepared  before  the  creationof  man,  was 
given  man  as  his  dwelling,  having  in  it  every  thing.  And  here  were  the  ser- 
vants of  God  who  created  all  things,  each  in  his  own  work.  Ilere  also  the 
Stewaid-Rularpossessed  this  place  and  was  appointed  over  his  fellow  servants. 
The  servanls  were  the  angels  and  the  Steward-Ruler  was  the  Archangel. 
12.  Then  in  making  man  master  of  the  earth  and  of  all  that  is  in  it,  lle 
also  secretely  appointed  him  lord  over  those  who  were  servants  in  it.  Hut 
thev  were  in  their  perfection,  but  the  lord,  that  is  man,  was  a  little  one,  a 
child.  And  it  was  necessary  and  proper  that  he,  as  he  grew  up,  slionld 
reach  perfection.  And  that  his  nourishment  and  growth  might  be  pleasant  and 
easy,  He  prepared  for  him  a  better  place  than  this  earth.  Itexcelled  inclimale, 
beauty,  light,  food,  plants,  fruits,  waters,  and  all  other  things  necessary  for 
life,  and  its  name  was  Paradise.  And  so  beautiful  and  good  was  Paradise. 
The  Word  of  God  was  always  going  about,  Walking  and  speaking  with  man 
about  the  future  to  impress  on  his  mind  beforehand  that  which  would  come 
to  pass,  so  that  he  might  live  with  him,  speak  with  him,  abide  with  men, 
li'iicliiii"-  them  riu'htcousness.  But  man  was  a  child  without  perfect  under- 
Standing  and  for  that  reason  he  was  easily  deeeived  by  the  deeeiver. 


10 


[17]  TUR  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  12-14.  669 

13.  '*/"/<  '/'»»"  i[l>  i<«uini_iiic\  /»  '/ /""/'""/''' .   SbTiMiliiL  fnVbp  <5»'/"/)i,  /.niA  ouinjuOtuii 

nfefe7npn7ipii    ipiii)fe7iiii|7i   Ll    -,111111)  '    iiiTi    fem   tti'lim  mint    i|)ifei    iiiiiDiLijni'li    //(iiidi ,    fei_   luiil.'liiii^t     *  228  r" 
iiii    il/i'i*    felufemii    Unuid    iiiIia/i    /ife/iiim/i/i     iimjjii    iiiIiiilIi    limn    :     f/i_    feuni    LiiLl  iihu    fei_   iut_n- 
7im/pu7i   tfiupiprjli   uinJilii,   jjuiLnji    miiiiip^ii   1111111111   ( .i/i/mi  111A  .    «    //<   nuipLnp   fc;  nm    JmiiiiniTi 
ifpmju  "    iiipiiniipii_p  Ififm    uiLuiuilpui    puui    pupfciu7i  »  '  .   pm)m/i    hiim    uiSbiuiji   LLiiuiiijiui 
iii    ipiiuiTi/iLp    yiiiimni/M    fei.    fe^/iii.    fei.    '/iiViii'/i     (lipumiii    iiiliiuiii/iiiiu     :    i'ii/i    /ilipTi     Duuinmi5 

«j^llllljlll-im     llip/j     p    «/fepi"^     Un.lUlJlU     fei-    p    ß«LU    lupiup,    Ll     ll/l    IIlIllA    /l     ,M,ii.\n,     Ipu  in  m  pL  u  tili 

n^L  fenfemi  p  npiuumjii  ßiiLui,  uiuj  LuLl  p  i/fepmj  Kijuiifiiir  feuiJfetifeiiii  LJumiH-Aiii  :  fri. 
iun_  L.uuiiiliiiA  i?^i  p  /pin/iiit  UipifJlUj  fei.  fcj/m  piiu  m^ip  iJiiinJ/iJi,  feL  nlinni  iinn  fc^iiin. 
^/lufciiiii    p   /jpii    /tl   mjiiiip^ii    tuiÄ   uiiLiupli    (.ipiimi;(    :   i'h/j   Jim   in  feil  fem  i    miimii  .     «   //m   miJii 

""'</'  i"uk^l""3  H"//>  '""l'^f1"  /'  «"■"/»  3fenj  /»""""t  •  um  /p^tiinp  /ip7i,  ij/i  pnnJife,  /iLpiffc; 
in  iL  int.  ))  ~  : 

14.  OV  fc;p7i  l'ipuiJ  fei.  fri_iiij,  giuiaji  mjn  t;  iiiTiiilJi  fejjnpu'  ShnLn,  fei-  nt  wilunkybi. 
giuiaji  iuIjSLi^  Ll  Stuilpulpui  pinp^m-pif  £p  p  inuui,  fei.  n«/iu*  null  i?fein  ui&fei  feL  /iJiuLuii 
anip  linnm  jmiLnuiufc;,  np  p7i£  i)'pm'/npm>'  £uipnL|r7feiiii$p  p  i\fen_u  >jfe,m  giui^nLpLiuiiii  fei. 
1111)1111^1/111^/1  ijuiL/^ni.ptiiiiJp^  in,,Ln£  ÄüiiiLp  :  Tuuiuji  fc;p7i  uuiijuni  mupnn  V>p  iiim^feini/ 
n/n-pfcuiun  p7iiii.ppi.IiL,    ipiniTi   n/i   iptfeijfewiu  p  iiinfeijÄni.iiiÄ7i   ^iiLUi   fejp   fefeumn    :    i!pii,   feuipii/ 

t .  WS.  fl.  18.  —  2.  WS.  P.  23. 


13.  Wlien  man  walked  about  in  Paradise  with  God  He  brought  before 

him  all  the  animals  and  commanded  him  to  give  names  to  them,  and  whatever  »  228  i° 
name  Adam  gave  to  every  Irving soul,  that  was  accountedits  name.  And  He 
wished  to  create  a  helper  for  man,  for  God  said  :  «  It  is  not  good  for  man  to  be 
alone ;  let  us  make  bim  a  helper  like  unto  himself ' .  »  For  among  all  the  animals 
was  not  fonnd  one  equal  and  corresponding  to  and  like  him  for  a  helper.  Then 
God  Himself  put  Adam  into  a  ecstasis  andcast  himinto  a  deep  sleep.  And  as 
one  work  proceeds  from  another,  for  until  then  sleep  had  not  been  in  Paradise, 
so  it  came  to  Adam  by  the  will  of  God.  And  God  took  from  Adam  a  rib  and 
fdled  the  place  with  flesh,  and  he  formed  woman  from  tbe  rib,  and  so  he 
brought  her  before  Adam,  and  he  seeing  her  said  :  «  This  is  now  bone  of  my 
bone  and  flesh  of  my  flesh  :  she  shall  be  called  woman  because  she  was 
taken  out  of  her  husband2.  » 

14.  And  Adam  and  Eve,  for  that  was  the  name  of  the  woman,  were 
naked  and  were  not  ashamed  for  in  them  were  the  sinless  feelings  of  childhood 
and  they  did  not  comprehend  any  of  those  things  whicb  are  born  through 
evil  in  the  soul  from  concupiscence  and  shameful  desires,  because  at  that 
time  they  had  kept  their  natures  sound,  for  that  which  was  breathed  into 

1.  Gen.,  11,  18.  —2.  Gen.,  11,  23. 

PATR.   OR.   —  T.   XII.   —   F.    5.  15 


(Wo  S.  [RENAEUS.  [18] 

*  228  V*.     ufuiiim/   nniinii,  inniiLi?    iimiiii  '  lL    fei-    ipiiLpnL|iJfeiiiIi    111/1^11)11111    in.    iiiIiji((iji)|iiiiiiiAiiij    fc;    tjuiut- 

/Jmiiii/iii/i    :    f'.liil    l/mil7l    llljlllip^l/j    li«    llllJlll^lil'    <Jllll?piiLp/.pii^,    iptylJfeliilJpp    £iinpiiiipiiuifcpii[ 
iippni_/JfeiiiiJp,    uintunuup  : 

15.  l«ii  u/i  i$/i  Sh&uiSkbu  lunn^hunn  iJwpijli  ti.  <Jiiii?pnip<Atiiii  piupApwuijfe,  fepf"-  /"t 
lii  ni.ii/in/i  uifc;n,  Juiui  min  fepii  uiJiu  linjuiu'Lni-ÜL-ui'Lli  fet-  <Jm i>'iiip.wn/pii  |J/<mii  iiiil  Ji  jinpiii- 
ninii  ni_p  HuinnLiuÄ  u/uiiiifcun/i,  wlnjfeiiij  ij/ii_pni/  if£uiifeni£lj,  fei-  /ifißinu^iuäifj  IpiipÄ/in  {uflljp- 
innt-ßhuAt  miLnfcy  yiiliniM  mli  GuifHiL&ni,  uifiLUfL.  LiJhi  niLptfiß  jl.uinni.Anj,  ij/i  Aiuufiijfc,, 
fe/Jfc;  uifc;p  ni.ii/i  upmnpfenni-iiii  iS'tp  •  fe«-  uui^&illill  niJmSu  feif  Win,  npnpVn  ij/i,  tf'fe 
,iiiu*jfeiiiii,  iiiHmuini_/iimiLL  l'uuini_Än^  tujuiif/iii/i  iJ/ijin  l["iij;)k  «RiimiipV,  npiij/iu/i  tplf, 
luiul&gb  k  uihSui^  .  iiiiij'  fe/Jfe  n£  iipu^feunt,  ij/i  u*iii<;/puiiiiiipii_  fenj»j/i(  {ni-Äfeuij  jfe/1'//'/1' 
ni_uinfe  iuiliul  uuifenÄnLiu&ii  iinnm  :  Lv  upinnnLfepuiiiii  tp  wjii  .  «  OiuSkliiufii  i/iiujinfc;,  np  fi 
iifeppn  fe  i^uuumjiq  ni_uifeini/  /pjp^igtu,  pu»^g  /•  ^IIUJinfc/L  iJfeiujliiij,  jnpiffc  iiiiiliui^fejL  ipij  ijpw- 
p/iii    fei_    ntiupir  n<  nunpijkg   fe  LiJiiiJit;,  ij/i  jnpni.n'  uiLULp  /^pfe^/iß'  i?iu<J/ii_  uWiiiup^feff  ))  '    : 

16.  Su»l"  ui mui " Uinuili  li«  üjiu^fcuiii,  m»  unupuiinmiL  (liiuini_önj  üujpijli,  iln^npfeijfciiiji 
fe    ^ptyiniiifefcJi,    np    i/niuL    pwanuS    Wmnnuftni    np/iyiiffei  mg'li,    ipipn    fein    Jiupijnjli,    lnnfejuiln\ 

*  22'J  1°.     inmpfeuii    pini    TiiJui    fei.    uupiuLiihiui,    fei_    ij/iIijjJi    uiLuf/iuiiiilifcijnjij    fei.    ipYuipijL    ilfeijuiL       np 

1.  Ott.  /'.   16.  17. 


*  228  v°.  the  creature  was  the  breath  of  life.  But  while  the  breath  remained  in  its  pro- 
per order  and  place,  it  had  no  evil  thoughts  or  knowledge.  Thus  they 
were  not  ashamed,  when  kissing  and  embracing  eacb  other  in  purity  even  as 
children. 

15.  But  that  man  should  not  tliink  great  things  nor  be  exalted  on  high 
as  if  he  had  no  master,  by  reason  of  the  dominion  given  to  him  and  the 
intimity  with  God  his  Creator,  passing  beyond  bis  bounds,  and  that  he 
might  not  have  self-satisfied  proud  thoughts  against  God,  a  law  was  given 
him  from  God,  that  he  might  know  that  he  had  a  master,  the  Lord  of  all. 
And  He  put  certain  limits  to  him.  If  he  should  keep  the  commandments 
of  Gud,  he  should  remain  always  as  he  was,  that  is,  immortal.  But 
if  he  should  not  keep  them,  he  should  become  mortal  and  would  be  resol- 
ved  to  earth  from  which  his  strukture  had  been  taken  up.  And  the  Com- 
mandment  was  this  :  «  Of  every  tree  in  Paradise,  eating  thou  mayest 
eat,  but  of  the  one  only  tree  of  knowledge  of  good  and  evil,  you  shall 
not  eat  of  it,  for  in  the  day  you  shall  eat  of  it,  you  shall  die  the  death  '.  » 

16.  Man  did  not  keep  this  commandment  but  became  disobedient  to  God, 
being  deceived  by  the  angel  who  by  reason  of  the  many  gifts  of  God  which  He 

'  229 r«.   had  given  to  man,  was  jealous  of  him  and  evil-eyed,  so  he  destroved  himself 

1.  Gen.,  ii,  16,  17. 


10 


[19]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  L5-17.  (171 

mniiiii'  iiiiniiiiiiii/ii  iiiiiiiiiiiiii_/iiiiii7iiiii.7i  l'nuinLÄm  ^iiiLiuubiinunbuii  ipim  :  '*J"J.  uuipjiipVui 
fei.  uinLUiOLnnn  tHinuiti  biibmi  ^ii/.iimii/pj  uuinußbuiSa,  /.l  ^iTi^Ij  puipibguiL  ijJ<JLi/ij  jUu- 
iiiiii  inA,  ti_  iiiimnnli  ii/iiniii  uinuiuipni  iiTi/iLLnLi  I»««'«''  «pj  j>i«i/uinlr  :  (/«-  ipim«  «j/i  Ji  atrnJi 
«■uinnuj     jiiiiiiniiin'li    iiiiiMiiiiiinlp/.iii/    /i     p««"J    bbiua    /(.uumLön(,     uujuuuliuii     l^nshtjiiiL.    pm/i 

5     bnnuiiiubuiu  /nun  n/nili,   nii  ^  uiuiuiniuSii  .  p"'(>]    «"(''   l'"{>"   «""  "«-  puiUUUip«jn>-   «p'tp  : 

l.nii,  Uuinnuuo  niui-^if,  nn  i>iiiii.\/iiiii  Lnbuiq  iiauihutunliniii  InLUlwgluL,  nji  Iiipiifp  p 
irnili  /itplr  /i  bbuniubbu  bu  innpuiahuii  nunntuii  ^i  JuJiii  "ififc^inmipj,  ^i  uuiuiiufiuij,  fc^um  L«_ 
näiunnb  b  p<«0  /'  nliSiun  /iLfinii  iiinuin'  ibnbibiui  iihiiibbnni^abiiii  ipmi  iiiil  ^i  ijjiiiinuili 
Suiuuiuiuin^b    iiiiiWiuif,  niiiLn/i    im)7,miiii  um   n*  phnniAib   n/iiiniinii  : 

10  17.    fr«-    liininuiani    bnbuiip  muuuinbb    UtiuiJ   L«_   /i/ilili  iinnui    Ouumi    b  pimpn-d   mijt«"" 

inuinuibnLub  iimi_nn  iiiubbuiu,  uinuiSm-BbiuSa.  tri.  bnbni[p  fci_  ^fcrtni_pfcmilpp  21'2.  i"'L 
iiiirt/ujuii^/it/  imiiiiJ/i/i  :  7'u/Lij/i  iiIih  jfiurLiunuii/3/ii-P  lunbaiubuiUu  <  1/ ( 1 1 . iy r ^i /^  ipijiAJ^ji  "<"{"{'' 
nbnbbn,  bu  um  JmLnu  bi.  inuiinmubu  n.nLum.auilil^n  Sbnuiijb  jumuini_yini  :  ifuifiidttiü  Li_ 
iiii/niiili     buimuinbniuL.  .    «     I  .nun)     n/iuiiiiti   n/i/ilrlr   /'«-Pi    t«-    js1'uj]^u'l    «"'"«-   «[  liujpu,    «•»-    J«71" 

15     unniu    &L111L.   « Hp^-f   »  '    :    Z'"«/    luiuumuiSa    ^nbnuiuilih,    np    bi.    p    uuupiuiuiit-Ppi-li  *    ijilmjiiili     *  220  V. 
ijiuÄ     t«.      äbnuiLnp     utnutn    fci_    uinuiuipu    plttfeLinili    niiiu    p    i^pmuuit;li    upm/iöuiii_p     fcrpjL 
bnbnnnn    «uin,    n*     "iiiiiinui/.im    luiLiuQunitli*    nnn&buiti     i^ifipiiifiuli  .     niii/111/1     ij'/iii^ilil«    {']""'{ 

1.  Jrf.T,.  fl..  1. 


and  made  man  a  sinner  persuading  man  not  to  keep  the  commands  of  God. 
Thus  the  angel  by  falsehood,  becoming  the  father  and  originator  of  sin 
was  smitten,  struggling  against  God,  and  he  became  the  cause  of  raan's 
expulsion  from  Paradise.  And  because,  indicated  by  his  nature  he  apos- 
tatised  and  abandoned  God,  lie  was  called  in  the  Hebrew  tongue  Satan, 
that  is,  rebel.     But  the  same  one  is  also  ealled  the  Accuser. 

Then  God  cursed  the  serpent,  in  whom  was  the  accuser,  with  a  curse 
which  reached  unto  that  animal  and  the  angel  that  was  concealed  in  it,  that 
is,  Satan.  But  man  was  sent  away  from  before  Bis  face,  changing  his  dwel- 
ling  place  away  from  Paradise,  because  Paradise  does  not  receive  a  sinner. 

17.  Adam  and  his  wife  Eve  being  expelled  from  Paradise,  feil  into  mucb 
trouble  and  tribulation,  wandering  about,  the  earth  with  much  sorrow  and 
hard  labor  and  groaning.  For  beneath  the  rays  of  the  sun  man  cultivated 
the  earth  but  it  brought  forth  thorns  and  briars,  the  punishment  of  sin. 
Then  the  Scripture  was  fulfilled.  «  And  Adam  knew  his  wife  and  she 
conceived  and  bore  Cain,  and  after  this  she  bore  Abel'.  »  But  the  rebel- 
lious  angel  who  led  man  into  disobedience  and  made  him  a  sinner  and  was  *  2211  v. 
the  cause  of  his  expulsion  from  Paradise,  not  satisfied  with  his  first  work, 
wrought  a  second  evil   work    upon  the    brothers.     For  he  filled  Cain  with 

1.  Gen..  iv,  1. 


♦  230  r° 


15 


672  S.  1RRNAEUS.  [20] 

/n  iiiii/  ^iiiii  in7li  fiiii'iimiiiiiiiiiiiififiini  ii/iiii  iiiiiiiiii  :  l.'i  mfimil.ii  l)/.  iiiiii  '•/'''/  II 111  Ulli  DUM 
(/.im'iiii  n/,/i,  nuthu^hinhj  uoniuiu/i/iii/iiuif  ii/i  iiiliuiip  ^uiiiiio/iuii/iu  dl  hhnhunlui  Li  uiuiuhhutip 
i/iii/iu,  /'u/f  tuhhniuLnh  uuiiuhnbh  Li  yiiiuiALnilJi  uutnnutnuh  :  ilnnnf  uhnuii  um  im  Li 
'•huhu  in  A  l'lllll/llllll/illll  /iiiiii//,  iiiii  ll'jllll/iu,  /iL  '/'."/  Dil/iL  uiu/ilillll/l  /l  ulJluu/7  '"'IIP  Pum 
nun  ni/i/i'i  i/in/uMuniiiiiiLlJouiu  uuimIi  uhnütuhnnph  hnuihlu  :  l/i_  11111111111  I  .miini  im\  iiiii  5 
niui/i    l'nuiu'iui,  JinjuuiuiuL    (»Ub'l/i  uuuuhhnhinih  : 

18.  «l  lju,ph  ("("  ("i,*/",r  ^"n",ul  uiuipuioutui  miiiiiii  lf//ii  )i'li  L^iini  iimin  /.hui  niiiuLuiiiiu 
luun  Suinnbiuu,  i)/i/n  Hp  liiunh  l'il«  mubuiL  uinniunni-Bbuiuh  ubnüuih  nni  b  Immii  .  1,1  imilnjli 
iimiiiiiim  nlji  luiun.buibnL.BnLht>  /i  i/feiiuii  bnhnli  ifihLjnLi,  puiuu/i  luiuniiuibbntuh  ^nfejuiui/jp 
nllli  /l  iiiiii  mlilji  nuuibntun  llnilill/liiili,  nun  A/iin/i  In  iil, mlui  iiini/iii,  nnp  i/iim/i  uin.tUL.h-  '^ 
iiiniiuuii  fih&nL.phuiuli  hnbniu&nhn  hnibnuih  :  '•/"!)  ^nbouiuibnh  (/n  ii/.ui/iij/i  buihuihu 
uimiiuLi  n  immim  iijili  yuinnuBbiuh  ULUilnLuti,  piuun/i  m  mit  ulili  ulmmu  iiiuluiil/J/ilIiu  uiji- 
iViiiiiuiii  dl  tiuiliQuinnn,  dl  bnuihniuhbnbnLMbiAi  tu.  iiniuuinuf  '  hu  cl  '/'//"  ""'  "JuiuinLiu/juili 
u/il/Jüii*  jumi<Jiuijo-finLß/iLU,  iuuidiiil/J/ilIiu,  ui;nu,  uiili/iuiIiii,  pi  )hii.wiiii /</|u  Im  upnn^, 
linmimlm  limlimmlimUlmili,  llllllj/illllll/l  iih/^uiiilM/ilu  DL  lIlllllllinLIll  Anmi/mm  blLUIUluinuinu- 
/J/ilL,     hiiiiii      mi*/iiiuiiyi     Suikini    rtuiLuiifcuii     ii/miin      \tuniiLMhuihh    /m»,     cl     iiui/iuu  iiiii/.iiii 

lim  milLiimi      milllmli  in  ULmllll    : 

19.  II  lih\    u/i    iiiiiiiiiiiimiiiili    /1    1//1111111    LIiLmi  iiii/iiiiiii^/iii  il.uinnLOni    /1  i\fcfLU  Ön^liiiLii/i 
uiuiuhbnnnn      111111111L     ifcui     uuijuuiuuiBnahii,     Sbilbuiih     uuiiuu/ii     111111111111      11  (ini,     nn      tluiuh 


bis  own  spirit  and  made  him  the  murderer  of  bis  brotlier.  And  so  Abel  died, 
küled  by  bis  brotber,  and  tlius  became  an  example  of  how  some  must  be  perse- 
cuted,  and  killed,  and  how  the  wicked  would  kill  and  persecute  the  righteous. 
And  God  being  very  wrathful  against  Cain  cursed  him,  and  soit  happened 
tbat  all  bis  offspring,  were  like  the  progenitor  by  inheritance.  But  God 
raised  up  for  Adam  another  son  in  place  of  the  murdered  Abel. 

18.  And  evil  being  long  continued  and  wide-spreading  brought  into  sub- 
jection  the  whole  human  race,  tili  there  remained  very  little  of  the  righteous 
sedd  among  them.  For  there  occurred  absurd  unions  of  the  elements  on  the 
earth,  because  the  angels  became  joined  with  the  daughters  of  mankind,  from 
whom  sons  were  born  who  from  their  great  size  were  called  sons  of  the  earth. 
But  the  angels  gave  to  their  wives  as  gifts  evil  Instructions,  for  they  taught 
♦  23o  r.  them  the  powers  of  roots  and  plants,  painting  cosmetics,  the  discovery  of 
the  preeious  elements,  magic,  batred,  love,  concupiscence,  love-philters 
the  rules  of  sorcery,  every  kind  of  astrology  and  God  hating  idolatry  whieb 
entering  the  world  spread  abroad  evil  and  rigbteousness  lessened  and 
decreased 

L9.   So  it  was  tili  the  judgment  of  God  came  upon  the  earth,  by  means 
of  the  flood,  in  the  tenth  generation  after  Adam,  so  that  Noab  alone  was 


[21J  THE  PROOF  OF  TUR  APOSTOLIC  PREACHING  §  19-20.  673 

klphuil  iuprtui{in«-j9t«ii(ili  fei-  /»IrßL  usuyibguiL  I.l  /j/ifi  Inpw  fei.  fepfcp  "/»{/>#  /» (•  fe^  fepfep 
feiiiTiniMj  »f'/L"3  Irnpui"  /i  Lfepp,»  ilipijfepWjg  /i  uiiui^ui££,  <JiuLijtp5  lutMhuijli  ^felr.piili.ii.-p, 
i.onii  l'«.n(ii_i..Ä  ^nuiStulhuin  '»Hp  iJnuNmlifej  p  i(xiiiipi.T.T.  :  6"l  <iii^iii/jiiilrni.|f7tiiif(Ji  fe'[fepH 
uiSkUgntl,  fei.  1f.uj.12/jinL  /il  ...jj/ilo  Ifblipuliliuigli,  ..pp,  /.  i/fepi»j  ''(''/f/'  fc/'*'  "««/p/»i-p 
5  ....,.«,'tnfc....T.  p  inui.ipiilipi.  :  fr«.  t/iJ«  feffep  "l'lt^1  ''".</'  '^'"^*  '"""^  'iL  ^uipfep,  npnj  Ijiup- 
«\fei.i.  uintffi  p...m?...ip..L  .  pmliij/i  "'j/"ip1'  "'fi'n!)l'k'  "/'  j'7"'  ^F^l^lt^'  'f'"/"f'('"L  ""£«»  fei»  : 
20.  J'.ii  /i  unuui  iJ/iLIi  pliii  HinnJjii-g  inTi/p..i-  fei-  fep/jni_pli  ijiiilji<JTiiil^ilIi  </.ifiLiiiliiiLijpIi 
i/iinil.  /iLnfeiiiLii  nnp&niil.  .  puiliijp  p  Lnimi  /jpuiiifepniipiiliii,  np  'p'*/1'''  T»«UU,  Äuiiyi  iiijiiiipfemj 
ii^iii/i/iL,    fei-   /'   iffen"    uiänMupHinni-BhuiL   ipniniii  *  iipiipuiiiiij    i^uiuli    p    ^uijfii   ^J^Tiiiiiyuiluiiii 

10  feL  uiliiunant-pkuiV  fiijni^u  pTi/piipiiL,  fei-  iHjIrif,  np  p  IfifiiJifc;  ijuiliii/jTi  fenfei-,  iui?LTffegni_Ii 
<,*Miunin  /i  fnim/feiifi  .  fiLinnp  ipV"pJ  fenfei-  iiiiJfeiinjl/p,  np  jfem  Irnpm  mippY  Lipiipfemjp  feipi.lifcj, 
/i  iffenu  mäfcnfeuii  p  fei.  piiiipJiunfeiiijp  :  /'ii/j  J/fei?  fei-  f{inpfe|J  feijpmpp  iinpin  ipuuli  mir  ^JC" 
piiinfeiiJiiijuini-WfeiiiTi  <J,«"/,^  «11-p^iinLptiiiTi  :  Kpf,  Iiijni^pli  "TutSluy  ijnp  Tnpiij'feiiinL  nlru» 
<Jiiiii.ii  '(/n^  111^11  t;  .  «    'finni/femf  7'mii5  ihnWlj  .  Äuin_iuj  fef/»//'  ^<\^"<l"J  /'L/'"3  B  '   :   V»u«™«j 

1»  miii.il.  Jinii...'  piuiini_iJ  i.u.L.ufe  iiipiup  p  i/fep«"J  ''(''//'/'>  /"  ^npfcg«"g"liuu  ipnp"  p  ifiuymiuin 
nuniilh  puLiifeuii,    innJiuä  fei.  ^}<t\tuuiLL  jlJuuini-Anj  mipjL  Lnpm,  J.uuiifciuj  p  ipuinuiuuiuili  : 

'ßiuliaji  '/{.iiT..uJiu<gpp   fei.  'l'huiuitjjig  fei.  '/'fepfe<p..ijp£  ^L   'u'r,-IU3/,p  'rL  ^nup^'"gts  k*- 


l.-i7t.f..  /*.  25. 


found  righteous.  Because  of  his  righteousness  he  was  saved  delivered  toge- 
ther  with  his  wifc,  his  three  sons  and  the  three  wives  of  his  sons,  beingshut 
up  in  the  ark  with  all  the  animals,  which  God  commanded  Noah  to  take 
into  the  ark,  and  when  all  perished,  both  men  and  animals  that  were 
upon  the  earth,  he  was  delivered  who  was  kept  in  the  ark.  The  three  sons 
of  Noah  were  Sem,  Cham  and  Japhet,  by  whom  again  the  racc  was  multi- 
plied,  for  the  men  who  were  after  the  flood  take  their  beginning  from  these. 
20.  But  of  these  one  feil  under  the  curse  and  two  inherited  the  blessing 
by  their  works,  for  the  younger  of  these  who  was  called  Cham  mocked  his 
father  and  for  the  enmity  and  comtempt  shown  his  father  was  condemned  for 
the  sin  of  ungodliness  and  feil  under  the  curse.  He  brought  upon  his  whole 
offspring  the  same  curse  and  so  it  happened  that  after  him  his  whole  progeny 
were  accursed  and  grew  and  were  multiplied  being  into  sin,  but  Shem  and 
Japhet  his  brethen  for  the  goodness  shown  their  father,  received  a  blessing. 
Now  the  curse  with  which  Noah  his  father  cursed  Cham  was  this,  «  Cursed  be 
the  child  Cham,  let  him  be  the  servant  of  his  brethren  »  '.  This  reached  to 
his  race  and  he  had  much  offspring  on  the  earth,  who  grew  wild  for  fourteen 
generations,  then  God  reaped  them  givingthem  for  judgement  in  the  hand  of 

1.  Gen.,  ix,  25. 


230  v. 


*  230  V". 


*  231  i". 


674  S.  1RF.NAEUS.  [22] 

8fcpni.ii.ugfo»  U   9-fcnnfcuu.n/rg   /..     f/n.jn./_)..>g/.j>,    Bp«up«ug/.ß   /.«-   «n    [>   '/'/>Ll,/./pV  pT..««ffeu.( 
tu,  imJfruuij!.   //«i/..«pu.«gpp  tL  /./"pu.u/'p  /'   "H-i_ui-jfc&  '/'■«ui.iuj  fc«,  "pß  u.ulpul.  pf.»,  i.«p../p_L- 
ppl/   jfepipup  -t^uifegfrpig  I..p.i/[.uu  />  </''(' <»J  uii-puipjuiuigu   : 

21.    fr«-     nnp     ■»<-/>/'"<»'/     oWg^li     lupii/pl,,     -.njL    ...Lp/u..u/|    Li.    u.Ln^Wp/.LU    feu-Lg 
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ufcguiL     .//.<?    /.    puiW  ju.junup/[  .     «     Hi.n4ufeu.£    S/?p,    CuinnuuS     /._......j,    dl   fenfuj/l   ,/!uiu" 

upu.miin/,    unp...    »  '    :    Hu.   t    ...Ln^.n_./..fe...I.u   *   ^iiiLunL/J/iLL'  (/.ufej    uKuuinL«uÄ    _.l   ij.S'tpu 
pninntqnLu     Ufei-Uij     ........nnL...-V    ii.^nn/.    111uu1nLiuS11p112u.nLptu.J1u,    np    pnLuu.L    ...Ln^W- 

P/.lU    jGppu^uii.     £uiufcui{,    ..(.    />    .p..L.u^tL    fffejuij     inuiuLtpnpri     ipupnL     pinftuip^uiuui 
u..pju,p...I.fe..7    (/.!./.   :    &«.    _/u,uu    uijunppfc,     A"'j('"    '"-     CuuinLiuÄu    uuJfcufegnLU   ^uijjfcgu«.    10 
Cuu.ul.uA    Cppu/^uii-nL    feL    Cu.nnL...-V    üu.^u.ipi.j  ul   Cuu.ul.uA   8uil.ni/puij  /p.^>[ .  p.«.uu/, 
jGppiu^uu"    /p..r/p».Lfeu,{    pun.feg.U-.    ...Ln^WppL.,    //fcu'.uj   :    /'..-,    iHLntf'nLppLui,     8uiptpp 

u..uujpup  t  •    «    /.'u.p.TA...<jtugt    Guu.nLU.4    8u.pL/.7/.    tu.    «.Ln^utuaL;  /.    iuulL    Ofeifuij,   -l 
fen/,gp    •/'•.....    ,u...u....I,/.    Lnnu.   »  "   :   f?LU  t;  .  />    ./u,/uäu.L    ju.i_pu.fei.pu    Ä.»^feu.n    fepfeLfegfepig 

,S'fcu.n_T,    /.     _jn^.....}.tl.     <Jt/Ju.L.......g'    pT,n.unA.u/p,....j    -.ngu.     Cu.nnL.uÄ    ufpi^nLU?.  .     /tl     «jj.      15 

<  8....-DU...JU  fepfejin  fef  pu.pp.un_  unu.»,  /.   -V.uuu  «uffc-iup^p  p.ujp  una...  »  ;)  :   Cpif,  C»7"T^'"- 

'/'•/  t  /'   S'fc/«?"'»»»"»iu   'p^uluV  .uju/iLpl.  n^fcnfen/,,  feL  pu.ufpV  /•   """-"  WtJ.ui(   (up.p-.pu  t  /» 

1.  W.I..  /*.  26.  —  2.  M.J..  ß-.21.  —  3.  M.U.J.. .  .H'.  5.  —  14.  Read  fcljfcnfcg/>  [hph^k^g. 


his  people.  For  the  Canaanites,  Hittites,  Perizites,  Hivites,  Amorites,  Jebu- 
sites,  Gergasites,  Sodomites,  and  Arabians  and  dwellers  in  Phoenicia  and 
all  Egyptians  and  Lydians  are  the  offspring  of  Ham  who  feil  underthe  curse 
when  the  curse  extended  a  long  time  over  the  ungodly. 

21.  Just  as  the  curse  went  forward,  so  the  blessing  went  forward  and 
increased  on  the  blessed  race,  each  in  its  order.  First  of  them  Shem 
was  blessed  in  these  words.  «  Blessed  be  the  Lord  God  of  Sem  and  let 
+  2:;i  r.  Cham  be  his  slave  »'.  The  power  of  the  blessing  is  this  that  the  God 
and  of  Lord  all  became  for  Shem  a  peculiar  possession  in  godliness,  and 
the  blessing  increasing  reached  Abraham,  who  is  the  tenth  generation 
of  the  seed  of  Shem  counting  downwards,  and  for  this  reason  the  God  and 
Father  of  all  was  pleased  to  be  called  the  God  of  Abraham,  the  God  ofisaac 
and  the  God  of  Jacob.  For  the  blessing  of  Sem,  being  extended,  reached 
Abraham.  But  the  blessing  of  Japhet  was  in  this  manner.  «  May  God  enlarge 
Japhet  and  may  he  be  blessed  in  the  house  of  Sem,  and  Cham  be  his  slave  »  2. 
That  is,  in  the  end  of  time,  the  elect  of  the  Lord,  blomed  forth  by  the 
calling  of  the  Gentiles  while,  God  enlarged  their  call  and  so  «  their  speech 
hath  "-one  forth  into  all  the  earth  and  their  words  unto  the  end  ofworld  »\ 


^ 


1.  Gen.,  ix,  26.  —  2.  Gen.,  ix,  27.  —  3.  P.S.,  xvm  (xix).  5. 


10 


231  V 


[23]  THE  PROOF  OF  Till'.  APOSTOLIC  PREACHING  §  21-22.  675 

fapal  Jiii^ml<ijnL|t7/.ai7('  p  •fippuwnu  3ftuni.il,  iuitAipu[  ijiiiJ/ij(iiiiJi/^il/<J/i>  lul  :  Lnn,  ^npni.5 
liuwah  /ii{i!ii£iiiIm/ilji  ng  uiLp^lli^mL  p  liSpl  ipuuiiL  [i  Xbiüi  mi£ij/ifi  iiin-W  atULp^Lm.. 
Itlliiu'li'li   nimm  n    : 

22.  /'u/j  ifein  (tn^tntii/iJj  fe»{  l'iiinni_i/i&  Intimi  Ipmulpupiulip  iiii?feIinijL  m^iiiiifi^i, 
wiifei-ii  iiiJ/fLiu^L  libhipuhp  miiuuuniju  fr«.  Siuptilpu'L,  npufiu  ij/i  <5p  fc«-U  £n$hnliijjii-  niujui- 
/iiuL/ioijt  tpuSbliu^i  jtunni^pji  bp^p [i .  fei.  feil  LjmJiiii/j  Isn*  aut .  «  HnpJuiii  unfiijni^ 
AiiiÄ/ifeuu/i  IUUUI  fcnfei-fciiil/i  mijfeijTi  J'»'fp.  '"-  (/^kij/'ij  anLpnn  Ipniulpuptiiupb  /»'inj,  "L  n£ 
fei_u  tnnnLii/iD  «iiiiiJfeliuiik  puipf/m-lr  'j'"^"'"-  />  '/'•puJJ  bpl^pp  £"<-/<p  »  '  :  '»'-  ipnpiLuii] 
ubbniubnt  ii  Stupnlpuu"  ^ptuSiuii  uini-feiiii  hnam  Spu  nLinfej  .  ßixiLij/i  /i  UiupiuiuinbitAh/li 
llnuuluii  iJ/iJjs  '/i  Qp^knbnti  J/iuiiL  ufe/ii?uiI<ii«Lß  fei-  upnnni[g  &uin.nn  ^bptii^pL^pli  iliiipij/i/j, 
piuin  ifuntt  /i/.iiiii/iiii  i<  rii  tp  pitipunm-tjaun  Lntiiii  :  (/i_  i/uiuli  nji  fepfeg  "["f/'ß"  ''".(/' 
u/i/iiiuL  fiititx/i  SuipnLuiu  t/iJj,  /i  pttiniini-PpL-U  fei-  jui^m-iRi  im  ii^'liLmij  ijlrnmu  l.iiuini_iiiA 
uiubpiij  .  «  1'äfciife'ß  <jl  ptutiSuiguipnLg  fei-  ja/ig  nkfiffpfi  fei-  tnppbgbg  tiSui,  fei-  m<>  <Sfe(i  fei- 
tn/i/iLii  bnlinb  /'  i/fep»H  luSbuiujh  bbiiipulip  uiLimilrmj  fei-  p  '/fe/»"J  Uläbliui^l  ßn-jjintj  bpbhp, 
bu  feil/iij/iL  ^fei[  /'  /{fefiiii/fni-ji,  /ipnfei-  njpiuuQiup  frjnuiflj  .  puyj  i5/mijli  i?pu  uipbiuu  jf^nj  n* 
ni_in/iiifep,   fei-    i>iiiT<u/i   liefen    iiippL.ii    fuiiipbtjpg    p   Xl.niuij   iiiSbiiiu^i  a.tuaiuuiug   fei-  p   ihniun 

1.  »TM..  0-.  14-15. 


Thus  the  enlara'ing  is  the  callinff  of  the  Gentiles,  that  is  the  Church.  And 
«  may  he  dwell  in  the  house  of  Shem  »  that  is  to  say  is  the  inheritance  of 
the  fathers  by  Jesus  Christ,  by  receivingthe  right  of  primogeniture.  So  each 
in  the  order  in  which  he  was  blessed,  in  same  order,  by  means  of  his 
seed,  he  received  the  fruit  of  the  blessing. 

22.  After  the  flood  God  established  a  covenant  with  all  the  earth,  with 
all  living  animals  and  men  that  he  would  not  destroy  with  a  flood  the  off 
spring  of  the  earth,  and  he  put  for  them  a  sign  «  when  I  cover  the  sky  *  231  v» 
with  a  cloud,  the  bow  will  appear  in  the  cloud,  and  I  will  remember  the  oath 
of  my  covenant,  and  by  the  waters  I  will  not  destroy  all  moving  life  upon 
the  earth  »\  And  Ile  changed  the  food  of  men,  giving  them  permission 
to  eat  meat  because  from  the  creation  of  Adam  to  the  flood  men  were 
nourished  by  seeds  and  fruits  of  the  trees  but  they  had  no  permission  to  eat 
meat.  And  because  Noah's  three  sons  were  the  beginning  of  the  race  of 
men,  God  blessed  them  to  increase  and  multiply  saying,  «  Increase  and 
multiply  and  lill  the  earth  and  rule  it  and  let  the  fear  and  dread  of  you  be  upon 
all  living  animals  and  upon  all  the  birds  of  the  air  and  let  them  be  your 
food  even  as  the  green  herbs.  But  only  the  flesh  with  the  blood,  that  is  the 
life  you  shall  not   eat,    for  your  blood  1   will  require  at  the  band  of  every 

1.  Gen.,  ix,  14-15. 


676  S.  IRENAEUS.  [2h] 

Suipnni  .  np  <Jfeiiiife;  mpliLu  fiuipnni  ilinluuiuiiili  iiipLiuli  linpiu  y"{('//'  »  '  •  •f/'  Ipipupiipuili 
Cmiiiiii  .\ii(  iiiimifi  iirVinini'/i,  (iL  fe  feil  III  mp  mir  (.iniiiii  An,  "/"//>''  t«  "/"M,  [>_«""  '/fe{"^'»(«»J'/'Jl 
fen/.L  Suipnu  :  i»l  i/iiiuTi  iiiiunn/i/i  fe  i/fenp/ili  Juiiliiiliiuliu  /iii/.l/imiiil,  ii/i  iifefemiiiiipiiilil/  luliiili 
pliptiiuu  nnLiiijt  :  ufern  11111111  liuiiiiliiiipiuuji  uiiiiiiJiiiiiiiil  miitiTi  i?nipiifeui(i  ji  ijiiiLinfet 
-:l-  I'        fell/lllli    uni_llfeiiil  .    /iL   nni-pltfii  ity    />  dhpuil  lipt[p[t,    '  iiijn^llrßil    t  '5/'   ('''['"-  : 

23.  IVl'  <j""V,"/,^fe'"/  nuuinhu  ^feji/mt  »»[»fe»-'»//"»!  fe»-  Sfth^Lii.  ijiii^iIiIj  jifeij  tp/^ip1 
ii/iiiifeiiinT<  fen/iii/iii  IlliukuipiuS  fe"'/1/'  ("1"  /'"("/'i  '"-/,  "». '" tun uili  pr""!  Afcn_liiiiji/jfcnpli  . 
iiiiiiäiuniuiiu  ^uuip^liu  fe  Afen_fe  '/iiiiiiii  iiiapliliuuu  fei'"  fe  i/i*iuiniiifeiiiii  IiniHfli  np  jfcui  Iinijiiijli 
i)iiipijlpiiu  feuipiiiiifeiiiip  Uiiinii  I  n/iLiitiiilrn  unnil  .  feL  nfl/iLiiiOli  jjjirtfemi  ni^/u  miij  fei. 
feiiifeiip  i/ilifen,  fei.  iiiiii  iiiÖiiiinnLÖ/n-lr  iihiIhini  <£iiii?iiip<\iiifeni_ßfei_i'i  iwunt&nL.Bhuihu  /intim  1" 
iiuYfefefenni  li  Sliuipiuiiiuliinp^  i#L  v/ii>'iii/iiiim  feiifcinn,  fei.  fe  i\fen.ii  «5/">l  «Aiiiilifeli  imiiim  nippn- 
iife/ini  IJI.iiiii'li  uiiuinij  liinp^pnni  Ipiiiuuttu  liLphuiun  :  l'pii,  n/i  fJ/i  iiiLfei/i  fei_o  iiiiiuiipiiiinfeuniV 
unnÄfe'  niupJuiuLuin  unqui  nifeiinLiili  lluipnmirt,  n/i  mii  i)/i  fei_u  Iiiiipiiiiinbli  ahükuiun  luhi  . 
fei.  iii(iiiii/,ii  ui/iiLfeiiii  npni-hnuiu  m.  /iiiiiiiiii  iium/nnip  v'i  nuip  IiliiiilJL  fii_fiiijnuiliWfi.fi  np 
iLniu-li  Qnipiupttip,  fefiiii.Juii_n-._i  putuhuliu,  ni_uin/i  nuiifiliiiu/i-jp  uifiliiiiuinlip  fei.  ujffiiiffenni.p  15 
/i     i/fefiiui    fe.''//'/'    :     '*/"/'    'l'1'""    '//'     feffefl    ""ff     Suipnliuiu     feuifuiu     »ffef,»f/,f,>    fe»-    tf»    »'/'»"    f' 

1.    (TU.  I*.  1-6. 


beast  and  at  the  band  of  man.  Whoso  sheds  man's  blood,  in  stead  of  it  bis 
blood  sball  be  sbcd  »  '.  For  He  created  man  to  the  image  of  God,  and  the 
image  of  God  is  the  Son  in  whose  image  was  man.  And  so  in  the  last  time  he 
appeared  that  he  might  show  forth  image  likc  bis.  After  the  covenant,  the 
race  of  men  multiplied  and  increased  from  these  three,  and  on  earth  there 
♦  232  r°.   was  one  lip,  that  is  one  tongue. 

23.  So  risingup  they  went  forth  from  the  landsof  the  East,  and  asthey  came 
forth  on  the  earth,  they  reached  the  land  of  Shinaar,  wich  was  very  exten- 
sive, There  they  began  to  make  a  tower  as  a  means  of  reaching  up  to 
heaven,  that  they  might  leave  their  work  as  a  memorial  to  succeeding  men. 
The  structure  was  of  burnt  brick  and  asphalt  and  the  boldness  of  their  arro- 
gance  increased  as  they  were  in  accord  and  dwelt  in  one  place  and  by  reason 
of  having  one  language  they  helped  forward  the  purpose  of  their  wills. 
And  in  order  that  the  work  might  not  progress  further,  God  divided  their 
languages,  that  they  might  not  understand  one  another.  So  they  were 
scattered  and  dispersed  and  possessed  the  earth.  They  dwelt  in  groups,  each 
according  to  its  language.  So  the  different  races  and  languages  increased 
upon  the  earth.  And  because  the  three  races  of  men  took  possession  of  the 
earth  and  one  of  them  was  under  the  curse  and  tvvo  under  the  blessing,  the 

1.  Gen.,  ix,  1-6. 


[25]  TUR  PROOF  OF  THE  A.POSTOLIC  PREACHING  §  23-24.  677 

/mhiiii'/i/,      fe     liniuluu,     fenfellLptr     iillLli^ll/ll-pfellllr  .     fei.     mump/iTi    //feiJillj     feiffel.    niLfiyS""-f/"-f'i 
niini   imiiii'/i    iuiiifei_feiu  pfeuifetii  fe"-  ij'l'iiiipp^iiiijLii^Ii   ni3it;p  ui^iiiiip<J   : 

24.  fri.  luiruiiO  iiiiiii/fiini  (fminuliiuliuntu,  tuiuliupu  fc,  tnuiuubnnnii  nuinnt.  ifeui  *  Op^t-  *  -•'-  v 
ninfiu"  f'.i'iiiiiviii)  niniuL/l,  11/1  felLniifc;  iHMii_p<jiini.^feiit/ii  liiii^lliiiyiiLp  /><-{>"{  ipipiipmfeijfempi 
5  fei.  quihliu  Li?iii  («i/uinLiiiÄ  :  l/i_  i/iuuli  11/1  pimi  ihm  (/iiiiiiil|i)/,iii//  ; "/"/ 'i^")'i' ''  nijLn^I/  pLpnj 
piiii  uiJfeLuiife  2"LV9  f"V  üJ"l  ",?/u,"/,->,  puuLini[  iiLp  fc,  ßuinnLUi*,  /iL  in/piipinliiiijp  fci. 
femn^n  fe  u/n-ini^L'  nnnp&hiui  V>uinnL.hni  ui{liS,  1111  i?/iui^L  i?piiv>/ii-felr  feilinjifc,p  ipim,  fepfet_fe- 
timn  Canuiyuifni.'  fe  Afeitli  l'uiiltu,  /im  fe  ittitL  &uin_uiifMiip/i,  rtiiilini_nfciiii  iipupL  :  '/■uilin/i 
/111//1  ii/iiiniL    piiii     Ifiiiu     ifcpfelifc;    fei.     umtun     nlitu  .     «      Idiij    uJitii    jfep/jjifc,    piiLiYiJt^    fei.     jwippV 

io    pnLiJiJt  '•'-  /'  ««'"J't  4""-/'  £n  k*-  ^'/  "'^"i  ^pfe/ip,  TT       ']"Ltll"l'  ^L  '"'"'i  /ä"1"'/'""  » '  •  «■•- 

Jiiii  yjlLUlinuiqfeuil  fiii/iiiiiq/ili  a<h(/i/i)i,  ShuyiiiL  liLJJiuliiuuuiuilbuiu  i^£i  fei.  niAit^p  'fpu,  fei- 
iJpTunfen.  feJipii  iiiippni_Iiu  yiiuiufe/i  fcV  ^uiunLpX  IiiupiiL  fei  'ffiuiij  /'  •' ['^tuahiniun,  hmiI,iii| 
plm  fei_p  nfeiipuiLii  i)7.n  /.in(  'I"/1'}/'  i/'/.iii^in|rJ  :  (»V  \nnJuiS  Llfii  j'-p'f/'pf  "/*  "i^fSq  i,pfc,iniiiiiiiili 
iiiu/i,  innni_t$  11U1W1111?  plruifetpfe  ti_/(JIi  iiinap'  Äiinuliiip  "Puillllil,  fei.  fepfeifeipMi.  Iidui  ^i 
15       uifeuifeuife     l'nuiiiLiuS    fei.    Ultima  .   «    7'feo   uiiuu    iifen/i/iim    i|'»(«   fe^    iiiiiLiiife/i   pni_i)    (tfeui    rfn    fe 

i.  öi,r,.  J-/i.  1. 


blessing  reached   Sem  first,  wliose  race  deweit  in   the   East  and  took  pos- 
session  of  the  land  of  the  Chaldeans. 

24.  And  when  time  had  passed,  that  is,  in  the  tentli  generation  after 
the  flood,  Abraham  appeared  that  he  might  seek  the  blessing  which  was  *  -:1-  v° 
his  assigned  portion  from  his  ancestor  and  the  God  whom  he  did  ex- 
spect.  Bccause  of  the  voluntary  incitement  of  his  soul,  he  wandered  over 
the  whole  earth  seeking  where  God  was.  But  he  became  weary  and  turned 
aside  from  his  search.  God,  having  mercy  upon  him,  who  alone  had  sought 
Hirn  in  silence,  appeared  to  Abraham  and  by  the  Word,  as  by  a  ray  of  light, 
made  Himself  known.  For  He  spoke  to  him  from  heaven  and  said  «  Go 
forth  out  of  thy  country  and  thy  kindred  and  thy  father's  house  and  come  into 
the  land  which  I  shall  show  thee  and  dwell  there  » '.  And  he  believed  the 
heavenly  voice,  and  since  he  was  of  füll  age,  being  seventy  years  old  and 
had  a  wife,  he  arose  and  went  with  her  from  Mesopotamia,  taking  with 
him  his  dead  brothers  son,  Lot.  And  when  he  had  came  to  that  land  which 
is  now  called  Judca,  in  which  the  seven  races  the  seed  of  Cham,  then  dwelt, 
God  appeared  to  him  in  a  vision  and  said  :  et  I  will  give  tliis  land  to 
thee  and  to  thy  seed  after  thee  for  an  eternal  possession  2.  »  See  also 
announced  him,  that  his  seed  should  be  pilgrims  in  a  land  which  was  not 
his  own  and  that  they  should  suffer  there  in  pain  and  servitude  years  and  in 

1.  Gen.,  xii,  1.  —  2.  Gen.,  xn,  7. 


233  r. 


*  233  r 


678  S.  [RENAEUS.  [26] 

iiiiL/iinfiTfiii/iiiiii    L  IUI  nun  Mi    »  '  .    Ll  fjiulii    ifiiiLin/^i   Iiiijiiii    iifiiili/jm  jnm     ('-/■'//'/*-    "*  ,q,L/""-"» 
/iL    \iunuiinlii    Ullin     ifnuunnmini^    liL    Äuin_iiijb-jn^  im?»    £n{ifeg4UJ{,/"-(,f    '"-    /•   cT'T't    '{'"""L 
nuinjiuii    /i     m/.ii/i    /i   /iiniiiminifeiiiiii     l.upiii^wiW .  fei.    luuuitinhiu^     l»innni_Anj    /jiiuyij/i    >y> >>('' , 
nn     AiuiLUiifeuniii    nniiiLiuLu    unnm    :     Ul.    ijf}     ^MUi^linA    puijiWpfeiinfyi  *  1>J-    «fifeuirm    «[/"-{inj 
mihi  ui/i/ili     nlimnmut;    CuiHii^iuiJ,    tVnTi    nlmi     l'jiiniiLiiiA   lunuiuigu   "j/'jknfi     "*-    niumtj   nlnu .       :> 
«  4,iiiffetuii    /(   i/feii  tLnlihuu  fei_    infe'o  nulluni, nn  iiitn/i/ilm,  /.|rJt  feuipwugfell  findig  ijliiiiiin  .   "'J«- 
ii/t»    ta/in/i    iiuiliii/i    pn   »    "  :    L*l    iiiiilitn/inLtiilriiii/i    fei.   ijmfife{i/ji$^iiii    <,"iiu.i_njlr   (iiinin    ininLnij 
Huuim-Ani'     illimiimn     LiJiii     /i     <\fcn_L    4,n^l_niL   "J'pnji     umknii^    [i      I^ijiii  .     «     (/L    ^uiLIUinuilJ 
IIi!riiii<JuiiJ,  fei.  ^luänipLnitiL   iiSm  inifiijiiifiiiLp^ii.fi    »  3  .    ti_  tp   uiL^i^iiiiin,  ^nnJtuil  i^ui^feui^b 
fenfex.   :     {/l  ufe    uiiLiiiLbindtlliLii     <Jnii_inuinii    Lnnui    /i   <a/iilIi  hnmufi    &iuunL.qfeui£  {/iijji     fcin  uuui     10 
/(lii/iiiiiniiLÖ/iLL,    mußiihuiinni  ULin'lih    /;5i/ip    ^iiiLiiiiniiij    '"jfyi,   "{'    jmumipwmttLpauAu  :    C7l 
ifein    iiiiunn/i/i    Älrfewi  Miu    n»"j/i    //iii^w/f    /'   Wu»n.u/jti  <,""^"J^'  £,,u1  [nnnuiSiuUU  l.uinni-Anj, 
iinn    /Jii/miin/.iiiii,    num    nmn  i)    nL/uinfeiiin  liihu   HuinnLiiiÄ  '    ti_  ^i    //iii<Jui/jiiij   ÄlruiL   fjw/jnifp  : 
[»l  luiuui^ii    fetlr    t<Jum   uiului^iu   jt  ul^iu-inu  un-n^Lm-Pfiilu    //LiJiiij  j(.pjini<Jiui$,  fei.  jUppui- 
V<ii%    />     '/"'S"''/     '"-     '/'    W»'S'"'/'"J    /'     ft"''/"'//',    S'xjLnjii    «/iiiniiiLijiiL^iJi    puJmlifcnfcjnj  ^i     15 
iiiniiu  .     muliil/i    //iiJ.imiii      Uumni_ii;Ä     Kuniu<Ji"iJnL    fei.    l.iiinni_in&.    f/ui  v"'/'"(    fei-     LluinnLiurt 
(ImliniliinL     :      &i_     Miuil     üiuliniln     nnnliu     iTnl^n^uiiiiuuiuii,    ^nnnij      /ifi/jnjuiiuuuiL     uin^iJpb 
l'nniuifein  iiiiim  i/i/i/.iini/:   : 

1.  Ö1.£.  d-P.  7.  —  2.  Ö1.1..  d-fc.  5.  —  3.  frU.  <M;.  (5.  AM.»  .  *»•».,,.  *.  6. 

the  fourth  generation  should  suffer  there  to  the  place  promised  Abraham, 
but  that  God  would  judge  the  race  wich  had  kept  his  seed  in  servitude1. 
And  that  Abraham  might  know  the  glory  of  his  seed  beside  its  multitude 
also.  God  led  him  forth  at  night  and  said  unto  him.  «  Look  towards  the 
heavens  and  see  the  stars  of  heaven,  if  thou  art  able  to  number  them,  so 
shall  thy  seed  thy  be2.  »  And  God  seeing  how  his  soul  was  without 
doubt  or  wavering  gave  him  testimony  by  the  Holy  Spirit,  saying  in  the 
Scripture.  «  And  Abraham  believed,  and  it  was  counted  to  him  for  ri- 
phteousness  »s.  And  he  was  uncircumcised  when  he  received  this  testi- 
mony. And  that  the  superiority  of  his  faith  might  be  known.  He  gave 
him  circumcision  for  the  seal  of  his  faith  of  uncircumcision  which  he  had 
in  uncircumcision.  After  that  was  born  his  son  Isaac,  of  Sarah  the  barren 
one,  according  to  the  promise  of  God.  He  was  circumcised  as  God  had 
declared  in  the  covenant.  Of  Isaac  was  born  Jacob.  So  the  first  original 
blessing  of  Sem  descended  to  Abraham  and  from  Abraham  to  Isaac  and 
from  Isaac  to  Jacob  as  the  inheritance  of  the  Spirit  divided  among  them 
Therefore  he  was  called  the  God  of  Abraham  the  God  of  Isaac,  and  the 
God  of  Jacob.  To  Jacob  were  born  twelve  sons  from  whom  the  twelve 
tribes  of  Israel  were  named. 

1.  Gen.,  xv,  5  —  2.  Gen.,  xvii,  5.  —  3.  Gen.,  xv,  G. 


10 


[27]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREA.CHING  §  24-26.  679 

25.  /m      ..,../..;     lr[Lu,L    „n.nfenn.jn    fepfejip.    .,t../     t»t._    jbtfmmnu    Jfeuiji    /^..»W 
nnj  .    ,.,{.,,    ./.„/..femf   pWtfeguii.    f{.«.ip../p    -yiiunfefut    uiJfeliuijL    ipumifeuili    /.Lj.n./    (fru/»»- 

•  ,nnn  :  fei.  fep  /,7/Vi.  u.tffci.u.jli  aun^ll^nnl  fei^iniiu«...^  feL  S'/'««  »H^B  =  '/l  t  iT^*"-  ' 
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^Ut;/1"  t«-  ^uinjMM^fA  tun.  Uuuin._....V  ßuinnLUiÄ  -JiufigL,  öppuiyrnJnL  fcL  Bui^uifemj 
feL  flu^n^-iL,  /,S'...7.  f&MMI  i/^/iu/«nn.,t;  /.  «.Uni,  J/'n.p.t;../.  fe.-  B^uipn^  yunfeutf 
nfcijpiipiiuigfeuS  m«...T.  <JuipnuiiAni/ß,  /.  t/fep^W.'/u  ^uipiiuiityli  muuuu^s  fyfe-pm../,; 
iiinjiigfe«ut,  r.J.,,n«.l././(uu  img...  «.«(.ii/fM-l.fe.u^  /.  «5<«(»{"J  -J/'^feL  jmLuium-Iiii .  nt_uu./i 
ununhan^  ijnnn/.uJ.  hupiupVffr,  /.  finp^ ijJfiuIi  fenfei-t.jnLgt.uf  ^ui^UJpiJiIiull  ^««4 
/,  -Jfefli  ^J.i.1.  n^u..T/.  u.upÄ/i,  fei.  lupfciull  Lnn.u  /.  aan^n^tl  iul^ln.nn^n.l  .nnt_fe- 
nfcinj  />  «inj.«  bpn.u^tjt-na'b  u.tA.uufcf  :  frL  u.Wf.  t;  pinj.fy.jnp.  ."J""/'/''{  '//'?#  "'1"'" 
»,n._/Jfe...u  uj...uiä*...np  :  fr.-  <Jfep*feui£  .j'/u.J.u'/.J.  An./,  unj.np.il.  /'..Jiu.jfej/i  wShluifll  tjunt^n..- 
ptu.Jp  {uiufijij  puÄumpiiinli,  fei-  uS'»'P"Ä"1  ufrn/Htjuiu»n/»uu,  nj.  tj/ju/.  t/>l>  t«-  "''"/•*'  /> 
Änl^t,  feL  /j,.j.tu,u  u.u'feufep/.L  .  UlJU  tjuttnuiuuiuiu  KuuintAnj  fenfciuj  /.  I_ffc_nu/J  uifim^,  »(■ 
niu/.ii.uL.uuiunu  <uiji__;iujifc/_fiu  .pp.iLui/pi  ( .pji.uyiuJni.  : 

26.  tv  puuuiujuiui/.It  tutt_W  iptiLj.£;uuu  jüuuintAnj   W'n./nfc;./   ijim.i.»l.   DpuiUp  /.  uiu.pt- 

inuife^U    ßu.pfentW   tjpfeu.j    u'.i.tnu.up    l'.u.nntAnj  .    fei.    J.uuiL    ttuuintAnj  i;   *    111J&,    »n    .Snfeuij      ♦  234  r. 

25.  And  when  famine  extended  over  the  whole  land,  it  happened  that 
there  was  food  in  the  land  of  Egypt  only.  Then  Jacob,  moving  with  his 
whole  family  dwelt  in  Egypt,  and  the  whole  number  of  the  emigrants  was  "  233  v. 
75.  But  in  400  years,  as  the  message  had  said  beforehand,  they  became 
660000  and  because  they  were  so  much  oppressed  and  afflicted  in  evil 
bpndage,  and,  groaning,  cried  out  to  God,  the  God  of  tlieir  fathers 
Abraham,  Isäac  and  Jacob,  Hc  took  them  out  of  Egypt  by  the  band  of  Moses 

and  Aaron,  smiting  the  Egyptians  with  ten  plagues.  In  the  last  plague 
he  sent  the  angel  of  destruction  and  destroyed  the  first  born  both  man  and 
beast.  From  it  the  Israelites  were  delivered  by  the  slaying  of  the  lamb 
without  blemish,  showing  the  suiferings  of  Christ  as  in  a  figure  and  by  the 
blood  which  was  given  to  be  sprinkled  011  the  houses  of  the  Hebrews 
that  they  might  be  preserved  uninjured.  The  name  of  this  sacrament  is 
Passion  wich  is  the  cause  of  dcliverance  ' .  And  dividing  the  Red  Sea  he 
brought  the  children  of  Israel,  with  great  care,  to  the  wilderness,  but  the 
Egyptians  who  followed  them  and  entered  the  the  sea  entirely  perished.  This 
judgment  of  God  came  upon  those  who  unjustly  afflicted  the  seed  of  Abraham. 

26.  In  the  wilderness  Moses  received  the  Law  from  God,  the  ten  words 
upon  ten  tables  of  stone,  written  by  the  finger  of  God.       But  God's  finger   *  2 r,  , 

1.  The  autor  seems  have  interpreted  the  greck  irdcaya  in  sens  of  iriOo;  =  «  passion  ». 
Or  perhaps  the  Armenian  translator,  what  seems  morc  Iikely,  had  comitted  the  error 
and  has  translated  itaa/a  by  /jfj.j>  girk  —  passion  (M.  of  S.). 


234  v" 


♦  234  V 


G80  S.  IRRNAEUS.  2« 

t;  It  .«111111/7)1  h  UnLitu.  ^nti/iTi  .  Ll  •,!,,,, ,>',,, ),,,'/,  feL  /iihiiliilTipTi,  iiiiii  nTiAfen_fcuin  iiiiiiliiiiTi 
/'iiniiiiti/i  iiiiii^'/. i  :  I/l  u/unniuLL  i/feiiiiiii-Wfeiiili  /iMiiiilfeiuii  <Jniiii)iniiiiii_  J.ui/iiiLrtni  feiiiii(il  )£iu 
infeiibiiiiti  fe  i/fcnmi  fen/infe'  m^innjtl^,  np  jt  jbpl^jtLuii  <Jnijfei.njiiii/[iii7ißIi  feil  bl.  iiiliiiifeiiiii/ifef/ip, 
/iL  uifeiiiii/iu  lililiitlini.nl  »\fei_ni,  /iL  ntiniptiuipl;itt.ppLlin  ^iiiTiiifeiiiAfeiniili,  J"(>»  cl  ijiii/iiiil|</ii)i 
/#l  nuiiiiiiLniiiiiiiiTinfi  In.  iiiiiiiiuiiiiTiiiifeTi,  tnp  iiiiiiii/iniiiiifeiiL  L;nipl[  :  I/l  Ipuijn^tj  fci_  piuyii-  ."> 
Tiiiiiii  11 (l^iunnTi  II  '/"/"//'"''  ^'"/"",  nnnut  uin^illili  intlbUuiUijt  iipiii<Jiii7iiiiiiil|(//ilIi7i  iiiiil/.iiii  . 
fei.  t/iL  /i  iiiiiLiii/ife;7i  '/.fei-im  .  im y  Ll  «7i « |t»  ZiLpTi  npntnp  tpnn^Uii  ^iiiiliii^  Ipn^liuin  puili^iL 
('.um/n  Aii(  fe  iiimmN  111111*1111111)111)1  iiiiulifei  fe  iiiiii iTvi f ii i/ifi  l.iiinni_Ani,  nniiii  /iL  iiilji/^Ii  fem  I./jl- 
■inii/inili'  npiuliuliu  fei_  o/iliv  im  11/1)1111/1  iini  iiimniii  fei.  uiiirfiiiTi  £j  uirtinn/i/f ,  nji  ynfiiiiiijiiiMiijuj 
iiiiiiiui   luwyuiiiiiliiili   uiiuniiiiiifeiiii  feil   iniuufei  uiinöiiiii/i    llmiiiiLCTni    :  Kl 

27.  wl  /iliiifei-  iJfeniS  fe/ili  ifeii/ifeiili,  iinn  feiniiiiiiiiiiniL  l'ui/inLiiio  /  .muiiynibii  fei.  iiiiilih- 
fe/iii  Tnina/  i?/i  i5/i  i/iLniiipui7i«/iLn  iiin^ift;  nliuinfeiiii  II  nt[ut;up,  iiiiLiiipfeiun  qjwifei  ijfep/jJijWi 
fei.  q p iii n iii pull  ii'/i  JiJiuiiiL  fei.  ii 'fe  piiiiimpiiL  iJuiife/i^iife  :  itiufliJuifi  nuiinUhuin  Triliii  l»u- 
iniiLiuA  11111)1111)1)1,  1111  i$feiiii7i  HiiiiiifeiiiiLiiiiiLfei  feinii/,ii  iiyiiLiiiiiiiuiifeiiiiiili  Ji  iiui,  fei.  2V2.  I 
iiiLiiLiiiTifeuiii  //*ni/iit;ii  nl.Liit;  •/".•'l/'  hutihtu,  tpip  iwtt-Uighintju,  fei.  ntiinLiuUhtutj  *  «Irin  15 
iUminii,  fei.  111111111/711  um  uipfeiiiil  yn)ili/. ii«.\  quiLnnLmuuiSu  iiilrnLiiiliIi  yiiLiiniiiiinfeiiii  wilpnii  0u 
in7iiiii£;7i     11)111111  /1/.1,    1/11111)1    iiiiluiPTuiiiiiiilW/iiiiTi   iuTini_iiiIiIr,  np   feijti_L  :    l'ii/j  ßiiijnj/i  '/''""/y '■ '"/ /» 


is  the  one  who  proceeds  from  the  Father,  the  Holy  Ghost  and  the  commands 

and  Statutes  which  he  gave  to  the  children  of  Israel  to  keep.  And  he  made 

the  tabernacle  of  the  testimony  by  the  command  of  God,  as  the  visible  pattern 

011   earth  of  the  spiritual  and  invisible  things  in  heaven.  This  was  the  figure 

of  the  pattern  of  the  Church  and  the  prophecy  of  future  things.  In  it  were  ves- 

sels  and  altars  and  the  ark  in  which  he  placed  the  tables.  And  he  ordained 

Aaron  and  his  sons  priests,  giving  to  their  race  the  whole  priesthood,  and 

they  were  of  the  sons  of  Levi.       And  this  whole  tribe  he  brought  ibrward 

according  to  the  command  of  God  that  they  serve  in  the  temple  of  God.      To 

them  he  gave  the  Levitical  law,  showing  what  manner  and  what  kind  they  must 

and  should  be  who  were  always  engaged  in  the  service  of  the  temple  of  God. 

27.   And  when  they  approached   the  land  which  God  had  promised  to 

Abraham  and  his  seed,  Moses,  choosing  one  from  each  tribe  ser>t  them  to 

spy  out  that  land  and  the  cities  therein,  and  the  inhabitants  of  the  cities.  Then 

God  revealed  to  him  that  name  which  alone  is  able  to  save  those  who  believe 

in  it.       And  Moses   changed  the  name   of  Ose,  the  son  of  Nave,  one  of 

those  sent,  and  called  him  Jesus ',  and  sent  him  in  the  strength  of  the  name, 

beleiving  that  he  would   receive   him  back    safe  because   of  the  guidance 

of  the  name,  as  it  came  to  pass.       After  going,  they  viewed  and  examined, 

and  they  again  returned  and  brought  with  them  a  Cluster  a  big  grape. 

1.  Num.,  xiii,  17. 


lj 


*  235  1">. 


[20]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOL1C  PREACH1NG  §  26-27.  681 

ifl_     ll/lUlLlllip    DL     nliliLmi  ii     nuiiiXiuli     iiilujlilji        llbpbinil     lllllt      /llip/illlll      llll/llllll    /llllllllllllll,    I.I_ 

iLii/iiiiiiiiinmili/iiili    (um  uiii/.iiiiili    luliiiliii  /i    huniulil,   iLii/i/ilit   imiliii/iimiilmiii   mn/i/ili  iiiuijLliiiiili 

Olllllll/llLllllll        um/, 1111/      iiimimim      i'l'L  A  niil/i  A II       CL     iiiiliiniiiiiiii  Ulm      Illll      l«L     llllll/lll      Lii/iliiu  A/lllll 

*-,ii/mi(n    jihuilibiui  It    lii)m,    i)liu\    u/i    (ii\)    biiinnii    uni    Iiiiiiiii    iiluLi    ubiiblinu  .    bt-   uitun    bnbini 
''     i/t"/   «ijLl    annnijniibiiiu    iiiilLliiiii/i/i    iiiii      /i/LiiiiiyiiLiiiuiLiiiip,    klb     (.imiiiLii/A     fc^n,    1111   nliiiii- 

V'Iltl      1)1111111      0£II1ILIIIIl/i//ilJiU     (iL      -jimiillll  Ii  II /■  II III  Illll  ll/.li     lllllll/i  ll/,  ll/lll    :     l»L     /llllll  ll/.lllllll     l/limi    Ll 

ii/,ii/iii/,Ii  iiv  /'/7'  iii'in/ii  m  Li  im  /'r/'  iiiunaiuut_ni  umiiiuti  bpbt  iiuntunu  uiiiiitiliuni  bnbnli  : 
/  *  1 1 II  Lll/lllLpII  l/ill/llllljlllllllllll/lliu  i»/mm  n  ^/,'//l  \llllt-bltl  /iL  V'iiiii/^u  "/"/r  itbilmubiti, 
limmumt  /, ll/lll  il^lullljL  II  All  In  IlLllllin  l/lllllli  btlbltll  slllullll  Li  illilildMill  lll/ll  l|  II  l/m  II II  ll  l)/l 
i  pbtini  nullit,  i  nmhXliliu  Ll  ll/l  n  l/'"IP  Itltlljiuhbl  tlll/llf  Ulli ,  ll/l  /.mimi  111A  Lui  Ulllllbhbultu 
nun  Xlm  iiiiii'  Liiiiiii,  Ll  bnllhnu  '/'"/'/'  l»!"  /1,",,/,  t  :  "L  fp/'  n>  ^iULiuut;bu ,  Ulli  'l'"U' 
uliuiiii  a  n  ii  min  lii  iih  uiunnt;u  b  lnl/ili  iiili^mi  nimm  ULmli  *nOLmn  cl  ''('"/  LluuinLiiio 
ii^iiilnimiiiiii^ii  (iiiiiiii  iIiiiiiii/ii  iilimim,  naalijnij  Li  Villi  *  biuhbintl  iiuuiuiijiiiinbh  :  It'i  nnpuiu 
im  in  im  iiimiii/iii  Ll  iihiiiaiiiIi  mmii/ili,  niip  ii/iuiLiiii  11I1/1I. ii/ili  ii/rii/i/iii/i,  Ll  puiiLiiiiinLlip  Lj/iu 
uiiunpbb  iiiinii/i  (im  ii  LiiLiiii,  iiiiiii  iiiii'/iiiii>/iiii  /iiiiiiiii  ii'/iiiiiin  iiiiliiiiiiiiiiui/ili  n«  ijluLp  iiiiili- 
iiin'li/, ,  im  liiuuuuuLuii  yniiiii/i  Ll  junn^nunii  niAiL^bu  ilumili/.i  ibnbbnu  uinjiulin  miuiin 
i/nmli  uiliyiii  iiiiiiiii  ULuilili  Li  ul, mini  ,  i'ni(i|  bnbnLii,  nnp  ilbuitbonh  i/iim  miuiin  hthuiuu 
'l/miii  ji/i    niiiiLiii     liim  /.in     Ll     7'uillLi'llii     lilillLiii      i'Hfi/inliLiui,     Ll     i»/ip    ullitiliiiiiiu    tlinpniAipu 

/.il/.ii      0<     ll/nliLllll/     IIIIlO     /llllll     um^Liulj     :     '•/lll,     llllH.lllIllll     lll/illlliyill  llllll    i/lllllllllll  llllll     l/lll/llltlll- 


And  some  of  the  twclve  spies  threw  the  whole  congregation  into  great 
fear,  saying  that  there  were  great  and  walled  cities  and  that  giants,  sons 
of  the  Earth,  dwelt  there,  so  that  they  would  not  be  able  to  take  that  land. 
And  when  this  happened,  the  whole  congregation  began  to  weep,  filled 
with  doubt  as  to  whether  there  was  a  God  who  could  give  them  strength 
and  bring  all  to  obedience.  And  they  spoke  ill  of  the  land,  also,  as 
not  a  good  land  nor  a  land  worth  endangering  oneself  for.  But  of  the 
twelve,  two,  Jesus  the  son  of  Nave  and  Caleb  the  son  of  Jephneh,  rent  their 
garraents  on  account  of  the  evil  that  had  happened  and  besought  the  people 
not  to  weaken  their  souls  nor  let  their  hearts  fail  them,  because  God  would 
bring  all  under  their  hands  and  the  land  was  very  good.  But  when  the 
people  did  not  agree  but  remained  in  the  same  unbelief,  God  turned  them 
aside  and  changed  their  journey  that  that  might  wander  about,  and  He 
troubled  and  punished  them  in  the  wilderness.  And  as  many  days  as  the  *  -!Ii  r" 
spies  had  been  comingand  going  to  examine  the  land  and  these  da)^s  were  40, 
He,  putting  a  year  for  a  day,  kept  them  40  years  in  the  wilderness  and  so 
not  one  of  those  who  had  perfect  age  and  intelligence  was  counted  worthy 
to  enter  the  land  on  account  of  his  unbelief,  except  two  who  had  testified 
concerning  theinheritance,  Jesus  the  son  of  Nave  and  Caleb  the  son  of  Jephneh 
and  also  all  those  who  were  little  and  did  not  know  to  discerne  their  right 


235  v° 


682  S.  IRENAEUS.  [30] 

lil. Ijmll     /iL     1111111111  lillllll       I  Ulli  III  Ul  III III  llll    "Hl      llill/lllll       lllll/lllll        lllllJlllll/lll    /. '/.  (Ulf  v  ,,,,  miiii/m  lilLmuli 
LllUllll  .    jinll    i)mlilim  lijili    lilLW.il/il/ll  n     h    iiiiiii  nulluni)!, tili    Intimi  limmmnLlljlll   ujiljn     litm  l.imjli    : 

28.  I'linti.  1'jii"  pimLii/i/I/iii/l/iL/ij/iLliI/,  /■////  aniiniliiLinili  il/.ii.\  li  niinnmliinli  /iL  uni_- 
Siunumi  Siiuliiuniluiiuli  milinliumh  t/n/ipnif/f  :  (•i/in///Im/Lfi  ariLuiuiibmi  n<l nnittlm  iniu 
(/ m/n/,  ii/i,  i//. 1111111/1//  U1/11111LI11117  iiiuSblimili  .  miumSbinil  Silin Ll  iiiiliiu  iiiiiI/  nSbamSbauu  5 
(tiiinnLOni,  luinnmnbiiiij  /.i  bmuSbinil  ijmal. iiLiniii/i  iiiiiiiiniiiiii/i/i,  bnblnbi  / 1  .i/////il<\///  tri. 
luui-^lii  iiiiimtimi  liimiluili  lllinttl,  /'/'Ji  Imniin  Itilli  im  nlr Imiii lim  Ulli  li  tun  liLiml  Ji  tlbnmi 
liiitim,  tun  litinil  imit  iuiiiIi  bnbwili  :  i/i_  lin-.Lnim  um  Ifiibniiitn  uiLphfbn,  iiiiini-S  iimnm  S 
SmpuiupL^nLlriliLup  dl  imniiiau  o/iiiiilIi  Sbpni  nimm  uh  'I' nimm  null,  ul.  iiunuinu  aniinilpp- 
numuhf  /fi    miuimiii  lirnSmuh  ^blouilmutiiii  ul.  ituniutiu    mpnmim  Lllmtlili  p  libppu  /////.////  m  /./;    :      |q 

2,).  ''"'  uiuuimnhtui  nfu  u  nnulilmtiu  II  mliil,iili ,  mup  i  (*j/ifi/iL(\m  .  i<  i  p  '/''/'  /'  ilmm  int 
ul.  ////////imi/\/./////i ,  ji/i  nt  il/iLOn/ni  rini  uil iiijuiIiii  iiii  In)  ibpbppii  :  i/l  /""  iium  iimuliu 
ISbmnSli  i/»"/m^i"/i/iii"ii  ,  dl  ipnpimLimbbmn  ///////  nimm  a  ninili  htm  Um  :  f/uf  ^tuinmhbinil 
ii'niiiiiiiiiliuili  mlinnin  tiilmiiiilm  inih  ibpbpph,  ul  inuimiuibinil  Li  imiljLinil  tili  uumijAi 
pumbbiuiu  nl>ihlli  miiii/i,  pmpaiULlbuitl  Ami  mlmiUmlih  mump  li'n  m  iimtil,  illi ,  infinf-ll  lilmnin-  15 
'  "fii»  PmLpla  ul  Unnnunith  nnnlili  imniu,  np  nbubrnn  iimnn\mnli  milmili  l  mmm  ani  pum 
UumunLulbuiLI  limiimliltli ,  nn  iiiiim  timiimillltllllt  liiililimt  nmmih  UL  •yui/.i  npmbmhmilh  bnbuil 
Ljn  ji   U  niluL^ut;  : 


band  from  their  lcft.  But  the  wholo  faitliless  people  died  and  perished  in  the 
wilderness,  little  by  little  bearing  the  just  punishment  of  their  unbelief.  But 
the  children  grew  during  the  forty  years  and  filled  ont  the  number  of  the  dead. 

28.  When  the  forty  years  were  ended  the  people  came  near  to  the  Jordan 
and  placed  their  camp  against  Jericho.  Here  Moses  gathering  the  people 
into  one  place,  again  repeated  all  things,  narrating  the  great  things  t hat 
God  had  done  up  to  that  time,  preparing  them  and  instructing  those  that  had 
grown  up  in  the  wilderness  that  they  might  fear  God  and  keep  God's  com- 
mandments,  ordaining  as  it  were  a  new  law  adding  to  that  wliich  was  at 
first.       This  was  called  the  Second  Law  in  which  are  written  many  pro- 

-'35  v.   phecies  about  our  Lord  Jesus  Christ  and  about  the  people  and  about  the 
calling  of  the  Gentiles  and  about  the  kingdom. 

29.  When  Moses  had  finished  his  course,  it  was  said  to  him  by  God  : 
«  Go  up  into  the  Mount  and  die,  for  you  shall  not  cause  my  people  to  en- 
ter  the  land.  »  And  he  according  to  the  word  of  God,  died,  and  in  bis  place 
was  Jesus  the  son  of  Nun.  He,  dividing  the  Jordan,  led  the  people  into 
that  land,  and  destroying  and  scattering  the  seven  races  which  were  living 
therein  divided  amongst  them  his  people.  Therein  was  the  earthly  Jerusalem 
in  which  lived  David  the  king  and  his  son  Solomon,  who  built  the  Temple 
in  God's  name  after  the  likeness  of  the  tabernacle,  which  Moses  had  formed 
according  to  the  pattern  of  heavenly  and  spiritual  things. 


10 


[31]  TUR  PR00F  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  28-31.  683 

30.  J'iiiFi  iiiiLinp/.iiiiif;  (Kui/im-inj  i?mpijiiiptpi<  [i  3fen.li  Z,ntjLn$i  unonj .  *f*^'*'i"'/"Lf"^' 
/uitiinnL/iTi  /.l  iiiiiiiA/iLiiuiIit/iii  (ÜuuiijlujS  ^wnijli'  ^mi'l/.liiii^iiijJj,  /y"/""/ />  '•'/'""/P,  fenfeifejni.- 
Uluih'i,  Sbiuiili  Sbnn\  tJ/miiLii/i  ^nfeuuiiHife'  //hijliijI«  GuinfiL&nj,  ijf./jiiiijinTiLpii/,  ij/i  /i 
mihi  iii/;/,/i  '/'1111M/1  fiuinbbuith,  if  n»fi  ityM»  Tiiinw  .  n/i  bißiijji  fiiiui  iluijtähn^  "pij/i  /»mil^/i, 
nn  LnL  nnnhii  ünniiiy  "•?"'-,  /i  afeftli  jftp/jiiiji  iAnfcjiuiinpn/iLpiiu«Iili .  /iu/j  jiiiui  <|"'J'-',jk  ''/"//' 
GinnniAni,  Luifu  Lim/  iiiil  Z,iiii_ii)>,  ^iii/liuP  P'"}»  OHiiJ/iiimjli  ^/ilmL^/uJi  ui^/uiun^Au  Alifeiuj  . 
fet,  fcnfei_fciwi  iiii)/,iiui()i  iic/iiiii  *  ««i/i  /i  i/m/ntimir  fUll-feuifeiifeu  ihiinrani/,  /i  i/tnuui/ili  njfeiiiiLii-  *  236  r 
nfcini/  thlip"  il<«i?LTiii>fIr  /ilrv    /'-ihLIi    Uuinni.&nj'   ijjfcp/j/iiin  fei.  7 «''/''//'/'"  : 

3  1  •     f"P'/'    IJ^",/"/k    l)7lilll  flflL'Urllll    fllin     l.llinilLloA    tl_    <JlillllIipiu/jllL|r»/ll_Ij     i)/iiiipiiiliiii_ptiiili 

UuinniAni  Ll  Suinnn^  nnn&biun,  iJfcp  ni  l^uipuigbing  i/ijj  uiLnnuui^uiauin  /iL^  /jijnpijni-P/iLl» 
n'lnini'liLj  ntuiiuiiiiiuliiiium  ßbiuuu,  büb  n«  b;n  unpiu  /,/|/.ui|  mn.  iSt^  :  7"iiilnj/i  aiLuifcinuli/.j/i 
k  uiLfenti_ni/(J  fe/ni/  ii[Jimuiiii/iinIiiiL/r?/ii_TiJi,  nt/iL^  iJtij  1111  1^/11  111  mn-LLp  .  wpif  inbuiuliLfji 
bnüi  ,  ah  nuin  iijiHtIjuiiIi  Siuubu  banpnnL.pjiLl>  fiLfjiii_Lfcjni_pfciuii  luiLunLg  t^iuhiuiu^iul^iu- 
"üni.ßbuiu'U  .  Ll  Juiiilr  u/i  /i  uiu\uutuutbnhbnbinLUfh  l.iiiiiifmi  uiSbubpbu  jmnfciuip  ljujujfcgiiiß 
nlm  i$m<Jni_  /1  «aWIi  tnuinuiiunL-ßbiuuu,  uiuinui  fei.  mpJiuu  b;p  fi  Zbrvu  ^^nußbuiuh  i/imilr 
Jfcp  i)iniiiiM(ii  bnbini  ini_Äiulf/ii  i?ui^ni_if  .  ijiuiiu  0/1  i)m-,"/i  äuipSLn^  ^liuijun  nnbuit) ,  /i  dfefLU 
SiunShni  uiuinin  Li_  uinjiuu  Ln  /uiuiiimlini_3Zi  uin_femi  /i  P»"l  |3nnni_i  qüiunnh  h  ^lupumiu- 
yiiniii-WtlitTi   liLitäb;    :     llim    /'"luliJ)    1J11111J/1L    fci?Li_,    0/1  /1    IfenÜf    njinj    Suipflhn^    /i^/iiLmiylj   fei. 


30.  To  them  were  sent  from  God  the  prophets  bv  the  Holy  Spirit,  who 
horted  the  people  and  turned  tliem  to  the  God  of  their  fathers,  the  ruler  of 
all,  and  were  the  preachers  of  the  revelation  of  our  Lord  Jesus  Christ,  the 
Son  of  God.  They  made  known  that  His  body  must  spring  from  the  seed  of 
David,  that  so  He  might  be  the  son  of  David  according  to  the  flesh,  who  was 
the  son  of  Abraham  bv  a  long  succession.  But  according  to  the  Spirit  he 
was  the  Son  of  God  who  was  at  first  with  the  Fatlier,  born  before  any  creation 

of  the  world  and  revealed  as  man  to  all  the  world  in  the  end  of  time  to  renew    *  236  r 
for  a  second  time  in  his  own  person  as  Word  of  God  all  things,  that  are  in 
heaven  and  on  carth. 

31.  So  He  united  man  to  God  and  between  God  and  man  wrought  recon- 
ciliation  aad  communion,  for  we  could  not  receive  legally  the  impartation  of 
incorruption  in  any  other  way,  if  He  had  not  come  near  to  us.  Because 
incorruption  one  being  invisible  and  imperceplible,  would  bring  no  profit  to  us. 
Now  it  became  visible  by  Incarnation  ofthat  in  every  way  we  may  receive  the 
impartation  of  incorruption  immortality.  And  because  in  the  first  created  Adam 
we  were  all  chained  and  bound  to  death,  by  his  disobedience  it  was  necessary 
and  convenient  that  by  the  obedience  of  the  one  who  became  man  for  us,  death 
should  be  abolished.  Because  death  reigned  on  the  body,  it  was  neces- 
sary and  fitting  that  by  means  of  a  body  it  should  be  abolished  and  man  freed 
from  its  oppression.       So  the  Word  became  flesh  that  by  means  of  a  body 


684  S.  1RKNAEUS.  [32] 

/imiiiii     fei.   iii/infenin    d'fenpli,    /i    Atn.li    iniiiiii    /uiiii/iiiilifciiii    ihm    dfe   feuj  jipijfe  [•  dfeij  •    ß«.    ijuni'li 

nillllin/i/l     nlrnill     Inii/ilililiuifellAfciifeiiiLl/b     nSuinlKim-BliLli     mIi/iiiiiiiil     Ofc;nb     ilfen,     ''/■''/*-''     '//• 

*  236  v°.     iJniiniiinfeiiii  d'iiiifeiiii/i    i/iijii/i    yninili   fei.  ininlUhuaL;    LlnuiSuiL.  iifi    l.nuidmi-      '/'"(''/''','/''    't1'"^  : 

32.  l»;1'/'  nL'""l'  t  bui/uiuiiinbnAfeiiiili  nniiiniiii_H/iLi/  .  /i  feuid*uiii  tu.  jfediiiinnni.|iJfebt,b 
1'uuini.Äni  fei.  /i  feniii  tnfenfc;  :  «  7*Miun/i  nt  uifeiiimi  lliniini_iuO,  imifc;  »'/'fi  jumlwJJ  ß""'  5 
iiiViiiiiii'/i  fenuilifei  .  fei_  ihnju^  ni  tn  unnAfci  nfejifejin  ))  '  :  Unij  jiiijii Siuüt;,  d^ili*ijfcii_  /jnjii 
/711  111111/11111/1L,  fc;miL  f'ninnLiuÄ  <Jnij  jfen/jnfc;  fei-  fc,innfcn&  i{i$nipnli'  n/jfeujib  i?nini{/[ni.|jfenilju  : 
l«fifi'  ijäuiniib  niuiti  /1  Jfenuin/il<  ni/uiiiLiinfcliii/  «St;/!,  "fl"'/"  '"(!"?  ndiiipdbiiiLnniiL|fffciub 
niiliiuiuiL    uibii(Liit,biii_/J/iiJi,    h    feni_utrb    ALfeiui    LiuSiulp    fei.  ^iiJiiiinnni.ptiiii?pli     CuiiinL&nj  . 

«j/i     fei.    /iunlf     uuin.     /i     iLaituidb     nLJiulinL/J/iLb      d*uinU,biiiLiiiiiii-|Jbiiibb     niiLijijt;,     fei.     '•']bjj['     10 
a/ifeiifeuffb   /1   ufcnuiulili   Siunnii   niiui   fefeiiiiiuinnib/i  fei-  Ldiulifit-Mmuibb    l.iiiiini_rtnj   : 

33.  L"l  miuifc,ii  l>  «IfeiLli  /iiilii/i  inuiiiiiiiiifenfeini  iiinnliiiLiiiiiL  Jninnb  ti_  iiili/fLiiij  dbiLinu, 
Uiiuuit/u  fei.  /1  Afcn.li  /jnm/ilr,  nn  miluh.  pulifeb  l'.uuini_Änj,  fe  i^fejiiiiiifeii  wpÄinnÄfeiiij  iJiii^i «^li 
/1/./11111  11  nlifeiuiiin    ii/ifeuiliuL  :   T'uiinj?  Uli   iSfc;nli  nfennnLiifciiij  ii^iinijili  fe    i^fcjiiiuifcb    fulinnfef, 

fei.   /11111111  ufeiui    1)1111111/1   t;n    :    fei.  i/uiuli   i/iiunpfeif  ihm    iiuifenÄiiLiiirt  ^lLi   n£  fenfei-,    ni^  {1   bdiiibfc;     1J 
iiiiilid'iubt/,    nn    idiuid'uii     nuninli    ni_lifen,    nIid*iuunLp/ii-ii     uinfcn&ni_iurt^ili    luui^feuia  .    £Uibij/i 
iiiiiiiiui  fei.  mjii'iiili  t/'  /•  i/fepnui/'b  uifeiniLiinfefb   Itnunhiij  fe  7!nfeuuinu,  n/i  ^'"»f  pb^ijjfcuofe 

1.  Öf.i..  fl.  5. 


by  whicli  sin  had  taken  hold  and  abode  and  reigned,  death  might  be  abolished, 

and  not  bc  in  us  any  more.     And  for  this  roason  Our  Lord  took  the  same  flesh 

as  that  of  the  first  created  man  lhat  he  might  being  strive  for  the  fbre  fathers 

*  236  v.   being  sacrificed  and  by  Adam  conquer  him  who  by  Adam  had  smitten  us. 

32.  But  whence  was  the  being  of  the  first  created  man?  By  the  will  and 
intelligence  of  God  and  by  the  virgin  earth.  «  Because  the  Lord  God  God 
had  not  rained  upon  the  earth,  says  the  Scripture,  and  there  was  no  man  to 
tili  the  earth ' .  »  But  God  took  up  some  of  the  dust  of  the  earth  when  it 
was  virgin  and  created  man  as  the  beginning  of  humanity.  But  the  Lord 
again  to  renew  man,  accepted  the  economy  of  the  Incarnation,  and  was 
born  of  the  Virgin  by  the  will  and  intelligence  of  God,  that  He  also  might 
show  an  embodiment  resembling  to  Adam,  and  might  be  as  was  written 
beforehand  «  man  according  to  the  image  and  likeness  of  God  2  ». 

33.  And  as  by  means  of  the  virgin  (Eve)  who  did  not  obey,  man  was 
smitten  and  feil  and  died,  so  by  the  Virgin  that  hearkened  the  word  of  God, 
by  the  life  that  sprung  up,  life  was  again  brought  forth  in  man.  Because 
the  Lord  came  again  to  seek  the  lost  sheep  and  the  lost  sheep  was  man 
therefore  He  did  not  become  another  creation,  but  of  the  one  who  was 
of  the  race  of  Adam,  kceping  the  likeness  of  the  creature.       For  it  was 

1.  Gen.,  11,  5.  —  2.  Gen.,  i,  26. 


15 


[33]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  32-34.  685 

lllll-j/llll/llllllllljl       lUiuäui^nL-ßhutjUj      UL.       ii/,"iiii(      h       U  UinllUlÜ,      ll/l       '/»("        tlllLufl       l!lllll/./lllill_U 

bnhutif    inLOiic^    cl   luttit[imltl,milr    '/'/'"  iiiuliiu li    mmiimitmi  M/n  ///j     n    aLilIj  lim  uiulituh  *}iriL-      *   2  :~   I 
ßbiuhli  :    UL.  luUi,  nn  h   AbnL   i/iinnii/i/i    uii/i<iiii'/i/j/i  t/ili,    ihlÄiul  /i  «iifnJi  liiniiin/iu  *,°ini.£7ifmTi, 
iinn      im  iiiui     (»uuini-ani,    llpnnh    iliuniini   uifi  /ui  /.nun     /"'n    i/ni/iin/iu,    u  \uippu    iiu/iuini_iJ/ii_I; 
5     JumilimliLjnil,     (iL    fii2iiifii.ni/i    iiijjuiiin  Ujn'li    p    uhpuii    ünLCiuiuLinil   Isl.    iimmiim  iimlil,iuij  .    i.1. 
tmn   17   iimiiimiuLj    I  •iiiiiiii  »i/ii,   iutiii/,ii    iii/ii'/i    f.uiitiii  An(   Miiui/i   £•  : 

o4.      «t-     tjiuuu     uiuuiii/i/i     I '111/1/1     /i    .vt.11/1     t/uuiip     iViuiiif ium/,/i     iiio^      u^iubiibpAniuili 

bnnnpi     (um  iiiOiiuiiii//     ablinLaiulihintl    iiii/'/ni/i     i/hiii/i     iiiiuiin/i/i     (Jiiuiniun^p,     n/i     n^mlr- 

iihpAbiuiub    ii/niiiii)7,/ifi    '"/"/'    «'"t   /'   «SfetJ'    uniini    hiiiuii    iiifuiui^u,    ifßlV  8    fru    n<    luii- 

10  ^uiLuiunu  ifi_  iii  nunnj^i)  iiiuful  .  uü/iiim-Lii  /nJ  fen/i  /i  yiiiiipiniAii,  in.  iiXlmu  um  iiuiuuiuiLu 
ti_  niiLjüu  /iil  n«  fuiiinuii  ii/>  niuliiii  /i'm  Uimi'lumi  »  '  :  (•fifl'  />  aifn.Ii  <Jtni_MifUiuu,  nun  iJ/iu« 
ii  Uih<Ju  iiiiiiii  iiiufuifiiii  ni/miuiit^ü ,  '/<>/,u  ubnliuiiü  U  ili  tu  unlib  auuiiptupjnL.BliL.hu 
htnia  :  UL.  tltituu  ii/i  fiupii  Ij  I  "111/1/1  l»uinni_anilf  iiiiWiltiiiiiuii/f,  nit  nuui  uiubpnLiiiB 
ml, iiil. nihil  b  aha  um  yiiuiiiinii/i  uttupiuobuii  i^  luiuifliuiiu  inj/umn^/ui ,  dl.  -»iiiiiiii  /ihm//, 
crt.  akpliuiihnLulhtAt  unpiu  hu  tifuiilini.Mni.fi  irt.  apuipApnL.JapLU  iri_  ujuuimi  Ulli  h ,  puil/n/i 
I'uiuIil.    I  .iiiiiiii  Am  pninppu    uiuiut  pplihuii    äuiuiutuuipiiipfi,    In.  iuimifiui  r;  p    nimm  *     llpnpU    *  237  v°. 

1.  fcu.  fr.  6. 


fit  and  even  necessary  that  in  making  a  new  headship  for  Adam  in  Christ,  *  237  r° 
mortality  should  be  swallowed  up  in  immurtality  and  renewing  Eve  in  Mary 
that  a  virgin  being  intercessor  for  a  virgin,  the  disobedience  of  the  virgin 
should  be  destroyed  and  put  away  by  the  obedience  of  the  Virgin  and  the 
transgression,  which  was  by  means  of  a  tree  should  he  put  away,  by  the 
tree  of  obedience.  Hearing  tliis  order  of  God,  the  Son  of  man  allowed 
himself  to  be  nailed  to  the  tree,  destroying  the  knowledge  of  sin,  bringing 
in  the  knowledge  of  good  and  assuring  its  reception.  But  evil  is  the  not 
hearkening  to   God  as  hearkening  to  God  is  good. 

34.  For  this  the  Word  says  by  the  prophet  Isaiah  revealingbeforehand  that 
which  must  be  fulfilled,  for  they  are  called  prophets  because  they  foretell  the 
future,  so  by  him  the  Word  says  «  I  am  not  disobed  :  ient  and  do  not  speak 
contrary.  I  gave  my  back  to  the  smitter  and  my  chin  to  the  slap  and 
my  face  I  did  not  turn  from  the  dishonor  of  spit ' .  »  By  obedience, 
(which  obedience  was  unto  death),  He,  hanging  upon  the  tree,  put  away 
the  old  disobedience  associated  wilh  the  tree.  As  He  was  the  Son  of 
God,  the  ruler  of  all  who  in  an  invisible  form  is  universally  immanent 
among  us  in  all  the  world,  and  fills  its  length,  breadth,  height  and  depth,  ,  237  v„ 
and  as    by  the  word  of  God   every  thing  receives  its  arrangement,   so  in 

1.  Is.,  L,  6. 

PATR.    OR.   —  T.    XII.   —  F.   5.  46 


686  S.  1RENAEUS.  [34] 

'  »iimm  Am       /iimwiil'imi      11  A/.tui     I  Ulli  Lllltl  IU/J  .     pullifl/l      immun      Li      lirlldlufl     /,      UUIlr     m /.  mii/i/.  1/1 

//i)ifeinir  i/.ii/.Lfci/iu  inA/ii  iiiiiiSfcuuiiu/iii  ii/uiihiii/iiiiil/J/ilIiIi  /"-/••  rjp  iiufcniinnönL/J/iLUli  /ilii 
uiuiu  /i  ii/iifei_feiLn<>lr  niiLiiiit  /'  aLilU  linut-liij}  ACLniu,  11/1  um  rj,  nn  im  iiiiimm  ijinlil,  np.uinS.niiL- 
AJ/ilIiu,  uiiii/iupu  t  im/«p'i/»uuu,  '>i_  juirinLUiu/ir;  '//"'V  '  "/•  t  />  uuiiiii/iliu  '■/''/('/'.  <"-  "//''/''"'/ 
1V11I7  ifiinLiiii/iin-M/iLiili  iiiiiiLlIii/iii  i)IiIi\Ll  /i  1)111  um,  Iil  iiiiiiimii  linnilli  OL.  nu7l0ujl_n£^7l  iiiiiiiIiiil-  5 
M/iluu  uiiiLiiiiiiiiLintl  Iil  uiit-hnsliind  uiilcuiu/u  iiLuinLp  11  mim /■imud  /i  nhinnußniM  AiuliiIi  : 
35.  l«/"I  '■//"/  '**-  ul<uiiiu<JmiliiL  ii/.ii/. ml  ii/iiuiiiiiiii  i/li'/i,  iinn  IiiMiiuiiiiiiiiii  liuui  («iiuinLiun 
iiinJiLi    iimm  111/1I1   Timim    /iup    imiiimdmi    unfiu/ui.    niuLoji   uiiiiii    miimii     'l'nhutnnu     (iii(di>md/, , 

ll/l     llluillll^lltlli^     IIIIUILUl/lU      lll-llr^ll,     U     /l/ILllljU     Ad/. im      liL     im  mm  hihi      mi"/miill^/l      fimifil/.mi 

iiym  iniiiiiiiiliiiiiiili  /i  Ulli,  /i  aLilIi  unn/ili  yiiLtiiiiiui  iilui  l'iipiiiyiiiliii  uipiiuiiiuiiini_iifciui  10 
ii^/././indmm  .  0  7"iiidii/i  ^UfI_UIUIUfq  l-rimiynll  (  .iimm  A;i(  /.i  yilllllinfiniui  Inhn  itntiniiiii m  - 
JiljlLU  ))  '  .  di)mdiiim/,ii  Li.  llllp  <JlllLUIUlIllini/  tlllinni_oni  llimimmildlllllp,  mndii/i  ((  iiimimii 
/i  yiiLiiiuiiin  /i/.im/,  »  2  :  ((  '«prj  n*  /»  5lin.li  iiiLp/iuiiiiili  /iimni.m  i'//i  I  .muiiyiillm  ,  mn  7i 
.\/.n  '/i  yiiLimiimid  »  :  7'iiiuii/i  miiiiiiiiiimimi  Ir  ym  iiiiuiiii  ( .mmiyin) ,  fci.  uinniunni  uiLntjlip  nt 
*  23S  r°.  '/'"(  !  l»li  *  lirunrll/tll  liL  dup  n*  /l  <\l,iili  im  ii/idmii/i  llllllllllllllldmilp i,  Ulli  ll  tXlirLU  ymmiiMM|li  15 
i//iiiiidiidinid     lim  iililiimiii    (jl     n     iiiiimiiiiii/,/iii,     iinn.i     iliiiiiim  iiiii/i/.    den     /'uiuli     (hhiiiii  orni    : 

1.  9-u.q,.  '.•.  6  (ÖI.T,.  dfc.  6).  —  2.  'Ku,(.  9-.  11  (HrSF.  /i .  4).  —  3.  ^n.,»/.?.  T-.  13. 


these,  the  Son  of  God  was  crucified,  putting  the  sign  of  the  cross  on  every 
thing.  For  as  it  was  fit  and  necessary  that  He  becoming  visible  should  make 
visible  in  all  things  bis  crucifixion  that  His  influence  migbt  be  visibly  shown 
forth  by  visible  means,  for  it  is  He  wbo  illumines  the  heights,  that  is,  heaven, 
and  fills  the  depths,  that  is,  beneath  the  earth,  and  Stretches  out  the  length 
froni  East  to  West  and  sails  through  the  North  and  the  breadth  of  the  south 
day,  who  invites  from  every  quarter  the  dispersed  onesto  the  knowledge  of  God. 
35.  Thuswasfulfdled  thepromisemade  to  Abraham  in  which  Godpromised 
to  make  hisscedas  the  starsof  heaven,  for  Christ  aecomplished  this,  being  born 
of  the  Virgin  who  was  of  the  seed  of  Abraham,  and  fashioning  believers  in 
Hirn  to  be  lights  in  the  world.  By  the  same  faith  He  justified  the  heathen 
together  witb  Abraham.  «  For  Abraham  believed  God  and  it  was  counted 
to  hini  for  righteousness  '  ».  In  the  same  way  we  believing  in  God  are  jus- 
tified, for  the  just  shall  live  by  faith.  «  For  the  promise  to  Abraham  was  not 
through  the  law  but  through  the  justice  of  faith"  ».  For  Abraham  was  justified 
238  i°.  by  faith,  therefore  there  is  no  law  for  the  righteous.  So  we  are  not  justified 
by  the  law  but  by  that  faith  of  which  the  law  and  prophets  give  testiinony, 
which  the  Word  of  God  gives  us  3. 

1.  Galat.,  m,  G;  Gen.,  xv,  6.  —  2.  Gab,  m,  11;  Hab.,  n,  4.  —  3.  Rom.,  iv,  13. 


[35]  TUR  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACHING  §  35-38.  687 

36.     fri-    ki/ni    ii'/'iiil/iJ/i    n  Ju  nu  in  iIiiluiiu .    niuliiifi    luniiuuunuiL  liäm    I  .uinni-UiA     |i    "f  ""/"^ 
niini/milit  liniiiu    iin/mi  iim/)i/,i   IdiuniiiLiip   lUlLhuihhuibiuh,   »{inj  |Jiiiijiiilii^iil|</i<iiiIiI'   tjiupi^uiu 

n<  /iii/mi/i  :  t*L  /fluni iiui    um'  'l'pputnnii  //nijfeu   HuuinL&ni,  »M«/1  '""["l"^  '•'[<"'"|i  ""i"/""J,.', 

t  iiu/hSwifil^,  nn  U  '/'uil/Juji  iiiuluiIiu  nLuLjp*  p  /iiiLiit/u  upnniupLpnLJJpiAi  feijLiiif.  c«i_  iputili 
5  uiumnhb  h  luuinni  nnm/miu^  lunuinnLtlh  fenfctL,  nn  (7  iilihiiTi  tun-iuuAptih  Ipm^  ^rpiLplhiuh 
hfundin,  uin  in  /1  luuinni  Sn^n^,  Ll  n£  p  tifuiijfiij  LpplpuStuutj,  np  t,  n  Lp  n^l  uin.UiuA.puh 
uin.  /1  ALniJm.  o/i  nni-iinilili  uiuiLiuuApuu  niuiuiiiL.li  iiiii('/i,  nn  /1  l'n/i  /"'"J  tpu-uuilpiili 
nnnJui{hp  tuuiniuplipnL.l3liL.liu  J711,  iiilinLunp  .  np  fJuiituiLnpi-p  fe  '/fe{»"J  inuiliu  /■uii_Miiij 
Iiui  jnnbiuhn,  npni  jJuiniuLnpnLhlLiuuh  iliujuAiuu  n*  fen/infe  : 
10  37.     ^';,'/,    "iiuiuLju     2£tuknl"kl'     lpl'plln'-Ppl-uu    fihp   fe<-  ^uipnu    nju n u in nL.3h   Ipumus pfcp 

hu  '/■>/'''  uiiupiupinLppL.uu  p  piuti  inL&iuuLjp  .  Ilpijjili  lliiinnLÄnj  »["//'  1'un-pp  Ol  "['7/' 
llpnui<5iui?ni_  fcnfci.  .  piuun/»  nuiiunulili  Luiuiiupbuul  Ll.  Lpjpuinpu  m/iiiiiLiinfeini£  ^puph,  ij/i 
iJfen  uuiuiniiLiint  Llsiuuu,  l'uiuu  Lliiuinuhni  Suipäpu  feijfci.  ijiuuu  Ipn  n[i'li  *  uiliuji-{ic;lini-- 
ULut'li,  tun.  /1  iniAmlrfei  111)111^)1  fei-  fefeiumnpÄfei  a^Suipnli,  giuun[i  ^lupnhpuüu  Shtpun  bjuip 
L5     ijfep   fei.  /i   «Afcii.li   ShtiuiunißhuiLu    XliliiiLimi    fei_  ni/i    iliiiyniiili  '/''/"//    : 

38.     IVf"    P'uaSuianLß   /711    «_/n  111)1    lIumnLUjS  .    iiiiLinpfciiin    nuipnulsuuiuin,l^ui    huilih,    np 
fcfcfeuii     iiiiiiinfciiiii-Uiuufei     t/Ski],     li     linili    tjunpu     ähii     fei.    fe     Irnjlr     uifeij/111    fenfei_,     mpu    ähpli 


36.  And  He  fulillled  the  promises  made  to  David,  for  God  promised  bim  that 
from  the  fruit  of  his  toowifi  he  would  raise  up  the  Eternal  Kingof  whose  king- 
dom  there  should  be  no  end.  And  the  king  is  this  one,  namely  Christ,  the 
Son  of  God,  who  became  the  Son  of  man,  that  is,  of  the  virgin  who  was  of 
the  seed  of  David  he  was  born  the  fruit.  And  for  this  reason  the  promise 
was  concerning  the  fruit  of  the  womb  which  is  specially  a  birth  by  the  con- 
ception  of  a  woman,  and  not  the  fruit  of  his  loins  nor  the  fruit  of  his  reins 
which  would  be  a  special  birth  from  a  man.  So  that  there  might  be  mani- 
fested  the  defmite  special  and  separate  fruitfulness  of  of  the  virginal  womb 
wich  descends  from  David.  He  reigns  forever  over  the  house  of  David 
and  his  kinardom  should  have  no  end. 

37.  Thus  He  accomplished  our  salvation  gloriously,  fulfdled  the  promise 
made  to  the  fathers,  and  annulledthe  old  disobedience.  The  Son  of  God  became 
the  Sonof  David,  the  Son  of  Abraham.  To  complete  and  to  renew  these  things 
in  Himself  so  that  He  might  confer  on  us  life,  the  Word  of  God  became  flesh, 
by  incarnation  from  a  virgin  to  destroy  death  and  bring  man  to  life,  for  we 
were  in  the  bonds  of  sin  and  were  born  by  mcans  of  sinfulness  and  ofthose 
who  lived  with  death. 

38.  But  God  the  Father  was  abundant  in  mercy.  He  sent  the  Word,  the 
Master,  who  came  to  save  us,  was  in  our  room  and  in  the  place  in  which  we 
had  lost  life.  He  loosed  the  prison  bonds  and  his  light  appeared  and  scattered 


238  V. 


238  v°. 


G88  S.  IRENAEUS.  [36] 

,j,'hl,iiuj  /ini im  /null  ii/ifeiuLu,  inLÄmliLini^  ijHifiiffeiuiliiiiiiii  iiuuijuiLu  .  1.l  tiiti-feiJuiL  {"•,"" 
iinnm  /iL  iii'liinii  nJiluiijii(ij  ii/niiiLiiinli  fiiufptj t f hjL^iIi,  tri.  uppliiutj  SLip  iiÄlrni_l(ijli  fei-  fcjiu- 
ilnuuhuin  iii?m^V  '/^nili  M'ßk  ii/iuiii^uiIiiiJi,  npni^päpnÄiliuipl  t"'ßf  jnL&feiiij  :  fji.  i^uipm^ppLiili 
tiinin,  /«iipii  uiunpuiulili  i>7.;i  Uli  fciifciiii,  fei.  infiphiuu  (uiiinLiifeiiif  ijl^npöuiuLiii^  uüiupnh,  5 
^iuuaim[  /i  i/tfi  />  iffeii  /i  i[Lpn^uu  feii/iLiV  i'»0i?t  i/iiuiluiii  shiljiL  :  llpup^u  UuinnouÄ  1*1 
ähnii  äuinauiiikl'u  fanuwuiauiL  luuhinil.  a  Ul  luipnLnpq  ifjunpiuhi  hiuL.pp  t^npauihaiuju  »  , 
iiiiii/iLpIi  fc;  nSttipiipliu  n'fe  fhiuLJ3iu{b  .  fei.  ifmj"  S^Suipuiiuttp^u  Ipuuuupbuitj  oL^pli  i)tii 
HliunL.il  'l'ppuuinu,  uSbp  qJiplinL.ppL.fiu  ^ui/fiifcjfcjni^,  ij/i  ijiJfcif  ^Siupuiuiu^Lju  jUipnLugl;, 
ui  ui  p  h  n  iilu  Li  Uli  VuljiIi  :  fr«.  fe/(7fc,  nß  ij'ii  IpiLuh;  huiiLuiiu  finpiu  n£  pfiiim&pt)p,  qbuipq  f'/«  lU 
iSfen_feinii  11upnL.ppL.uf1  unniu  pfilpuiup  .  guifiqji  n^/iii^  quipSuifiuif^  fc;  fei.  n£  «Jiiiu^uii/i  OL 
239  r.  n<  uwjfiiufcuiiiA  .  n/i  fc^t  "c^  Älifcmj  *  juiiitiiii.  £  Jfcfi-fcinii,  iujj  fei.  m.  ^uipiiL^pdi  uunpiu 
uifihlifi  unliiniu  luiifci  LiupbSn  .  puifinji  ailiÄJiiuJjfc^/iIi  fei.  uiIiifuj^L  fei-  n^L  m'/i/ifcnii  pfiq 
ftfifinnJ,  fci_  m  nW  i)'m yn  uiiSu  uifilinp  •  guifiuji  np  '/"'//"//'''  ^u,/"i"J  "t  t""1-  fü^PI 
huntl, 11    11I111111  I1L1    qJuiluiXiufifi  finpui  :  15 

39.  Hrni'  feMfc  nt  ÄIhul,  fei.  n^  iSfcrLiuL  .  fci.  fc^t:  "c  ShiLtuL,  fei-  n^  ^ujfifeiui-  £  iffenfeinii  . 
fci.  fcßfc;  n*  iiiiphuiL  fc  iiiiiliinij,  n*  t  iiuiJJfcwi  i5iu<Jni_,  fei.  «£  piuiipuifiuiu^  jJuiLiuiL.npnL.ppdi 
finpui  .  fei_  fept  <?'"<)    "*  ^unpkut^,   nfiüipn  Sag   ji   i[up  ußni-g    fc    /jfcuiW    'S    uLiqjiuifiLjpu   pfiq 

1 .  Hl?.»/.! .  /<*• .  11. 


the  darkness  of  the  prison,  and  purified  our  birth  and  abolished  deatli,  loosing 
the  same  bonds  by  which  we  were  bound.  And  He  showed  forth  tbe  resurrec- 
tion,  being  Ilimself  the  iirst  fruits  of  the  dead  and  raised  up  with  Himself 
lallen  man  taking  bim  up  on  high  to  the  highest  heavens,  to  the  right  band 
of  the  Father's  glory.  God  had  promised  by  the  prophets,  saying  :  «  I  will 
raise  up  the  fallen  tabernacle  of  David'  »,  that  is,  the  body  which 
was  from  David.  And  our  Lord  Jesus  Christ  really  accomplished  this  by 
perfecting  our  salvation  that  he  might  truly  raise  us  up  saving  us  for 
the  Father.  And  if  some  one  does  not  receive  that  He  was  born  of  a  Virgin, 
how  ean  he  receive  His  resurrection  from  the  dead,  for  there  is  nothing  in  it 
astonishing,  extraordinary  nor  absurd.  For  if  without  being  born  He  rose 
from  the  dead,  we  cannot  use  the  term  resurrection  regarding  one  who 
*  239  r°.  ]ias  not  been  born.  For  that  which  can  not  be  born  and  is  immortal  and  has 
not  passed  through  birth  cannot  pass  through  deatli.  For  He  who  has  not  had 
man's  beginning,  how  can  he  reach  his  end. 

39.  If  He  was  not  born  then  He  did  not  die,  and  if  He  did  not  die  then  He 
did  not  rise  from  the  dead,  and  if  He  did  not  rise  from  the  dead  then  He  has 
not  conquered  death  nor  destroyed  its  kingdom.  And  if  He  has  not conque- 
red  death,  how  can  He  raise  unto  life  those  who  have  fallen  from  the  begin- 

1.  Arnos,  ix,  11. 


10 


239  v". 


[37]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  39-40.  689 

i?iii yn  niffii  utfi/ffeujip  :  Upv  "P  lu/iinuigu  <,'iufifefj  ippp/piLßpLfj  p  ifuipfpfjfj  fei.  ti£  <jiiiLfiiiniufj 
Ouuim.&nf,  tßfe  ("T"LU3^  <$"""*  /•  ShnJtring,  linpui  iil  ipSfiinfiufe  iSLijju.fi  t?fep"j  uiüipiiffcfeli, 
nnp  i/imiTi  iffepfi  '/pLmg,  PuiH  Kuuijil&jjj  ifuipifpfj  pjf'Lj,  ij/i  lYiJjpifiiJijfj  JuiplU-ßplii  JjJJLJJIjfe, 
fei.  iiuShlibahuA  i^ufLujOiuunp  jLp/jpfiij  .  ij/j  fjuipiiuApfj  iufijjpiulip/j  puipfyjpjjfj  Z,iui.p  / 'uifi 
5  Liuimupfeiui'  auiShlwiL  pfj£  üiuuuuuifein^  fei-  ujLpfeiiujijpLpi^  /iffpf'  />  •/  (""J  ''/'/['/'  ' 
n/i  ujfjjipujfjpij  fep  /piLUpft,  uipipup,  iJiuprf  UnLpp,  ujuinnLiuÄuiupujin,  piufip,  yuäuj 
f'miiMi  Am,  feuiuiiupfeuii  luiffefjiujfjfeL,  iuujpfe(tiiiLipijfjfcpii{  ipjji?fefjfeupfj,  npp  ip^fein  Lpßiufj 
Jirimii     fe      nJnfuna  .     ij/j       ujJinpujfipL    iffeii-fepia    ^iL^L      fei_    ?niipiiiiii|/.i/r     iiifLiupfinpif     l^hbiiiijh 

40.  *  llpu'  '"l""/tu  uifLuiOiufiiui  iiuifLfiLupfj  /'iiifeli  (linnnLÄnj,  ij/j  ifuipij  Z^ifiuppui  fe  fei_ 
iii.iii'/m/.i/i  pinp<JpipuLiufj  ti_  KuuiuLiui  ^tpuLp'  p  ^JifiJUjpujl'pjLßpLff  iJpufpiufinLßLuifj  ijSuipqh 
lufuinfefi  i/Lpuinpfi  /jfutnfemi  F.uijjnL&nj,  ij/j  p  5fen.fl  ujjl  fjuiife  <,'ujuuipiu/piLßLiufj  i?fep 
iitnnnnni_ß/iLli  uifjiuiipuipijfjnLßLujJjfj  iiULtpiLg  :  l'pii'  np  £iupnijfeujpTj  j/ilrp  puLppffuitjlr  p 
<\Ln_ij  ü*ni/ufeu/i  fei.  ifiupaiunfe/infj  lluuinL&nj  piupapfepij  fei.  uiifLfuu /puffe,  ''pfL"}  A'ULpfi 
5  aninnbanLÜ,  ^npiJfe  ujjfefjujjfj  pu£.  np  piitfLufeiijuji.fi  pfffj  tfnipJLjiiiV  um  fe/pj  p  «.pfeujuuinifi, 
ufepiSiufjfeuji  ilIuujnL&nj  p  <Sfcn_fj  £nip.njfj  uppnj .  Ll  ÄLLuij  p  fynLufefj  l/wppiif  Jtuj  (j"»^'- 
iSuitit/,  np  n  nuiLuifefefi  'femL0p  Ll  Gppiu^uitW  SpunLU  uiL&feujffj  HuijiJiL&nj,  nriLtpufitpiu1 
njt'lin'h  ani   il(urri  HlO   piljpnofellJlfj  fe  ivLilTi    Juipauipfepau. 


ning  under  deäth.  Biit  they  who  put  salvation  far  from  man  and  do  not 
believe  that  God  will  give  them  resurrection  from  the  dead  they  also  des- 
pisethe  birth  of  our  Lord  which  He  endured  for  us.  The  Word  of  God  became 
flesh  that  He  might  show  the  resurrection  of  the  body  and  go  to  heaven  before 
all;  for  the  Word,  the  first  begotten,  the  first  born  of  the  counsel  of  the 
Father,  fulfilled  all  things,  sailed  through  all,  and  gave  a  law  on  the  earth. 
For  He  was  the  first  born  of  the  Virgin,  a  righteous  man,  holy,  godly,  good, 
pleasing  to  God,  perfect  in  every  thing,  Saviour  from  hell  of  all  who  follow 
him,  for  He  is  the  first  born  from  the  dead,  and  the  principle  leader  to  the 
life  of  God. 

40.  So  the  Word  of  God  precedes  all,  for  He  is  truly  man,  the  wonder-  *  - "'  v 
ful  counsellor,  the  mighty  God,  who  again  renewedly  invities  man  to  the 
Community  of  harmony  with  God  that  by  means  of  this  union,  we  may 
receive  the  impartation  of  incorruption  ?  So  He  who  was  preached  by  Moses 
in  the  Law  and  by  the  Prophets  of  the  Most  High  and  Almighty  God,  the 
Son  of  the  Father  of  all,  from  whom  are  all  things,  who  spoke  with  Moses, 
He  came  to  Judea,  being  the  seed  of  God  by  means  of  the  Holy  Spifit  and 
being  born  of  that  Virgin  Mary  who  was  of  the  seed  of  Abraham  and  David, 
Jesus  the  anointed  of  God  who  showed  Himself  as  the  one  who  was  preached 
beforehand  by  the  prophets. 


690  S  IRENAEUS.  [38] 

41.     nnni    feiuuiiiiufein     Iiiu/iinl/Miuij     iinip^iuliLk;ii     II  l^pmp^   (ti/ii  iiiOiiinnjn     ("■/"/ '"/■'■/" '/ 
fei.   /iiiiiiiJtini^  n<lnnni[nupni  yili/jiiiini_pfei-li  /Suilifeu    Ijfeluiiij,  ijiiui  nfe/jm  '/'•'"/  if"[  ifVpjtuinmii, 
\nn  i/bnuii    OutniH-ämj  Annfeu   <,*iiiliufeuiL,   feiiuiLufeuij  pluj   Swplfbn^  linjiui   :    l/npiu    in^iu/jfejiiiifi 
fei.    Jfe"i|P  iinJtuiiiili   /«"/'/'   oniiÄnnTi,    fei.   i^iufiifiuujfcinfit.ßfeiuliu   fei-    unpsiiipiii'iiuitju    liiijiiii,    fei. 
i?m<5ni_u    fcL   ,,uiini_{Jfeuiuu    fei.   ujfefi/ffeliuu   jfem    SuipSHmiLnp    »ujin Lpfeuiuu    fej/T    iiin_uigfeiujpu,      5 
nnn     ifem     niuLpni-Bbuifi     Wm.1111     4,injLnjii     iun.iiißfenfeuij[p     fe    Winkt;     ftuSbliui^i     lufjuiup^, 
240  I.     *  ii^fe/cfeiiunu  tun    fenuii  i'//i    mniiin/iir    nnLijuiiifeini^  u"uipij/puli    n&uuuiupun^li    iffeutun,    ijmnAni.- 
uiuufei    nunum    fe   Und    fei.    fe    u^nniilpnLÜblil;    fei.    jiiH-fepuiiuiiiioni_pfeufc;,    iluigpb^ni^    nuil«\feliu 
«n  11 111  fei.  m5uinu7iuu  fe  IfcnJi  ShpinnLJtlbui'L'u  Qpn^  fei.  i,mjLnj-li   Wppn^,  ijnji  «iinfe  l'nLpp   iimfelili 
fe  «S'iiiinJifc,    quill  piuJiulibuii    fei.  puijfeifciuj  $uiLiuinmrjl,[nijii,    fei.   uijinijtu    /pupijfeuij  4"'«"""-     10 
infen/iL   nfefefcnfeiifeu  .    <Jun_iiiuini/   fei.   uppni^  fei.  jni_iim^   <£iuuinuiuife(ufeli    njiu  n-tuP  guipnijbtjhuijli 
fe    Suipquiphjhn     ufeninLifii    ^bfjuiunutuiiu,    puui    n  qn  pfi  11  t-filhuiuu    Luinni_Änj    fcnfeiuj    p   ijt(iuij 
unniu,  fe   <\fen_Ji    feinfeiiiiui   iiipuiulifcfeni.|3feiiiu    uuiiuuni.li  fepfei_feijni_ijiuiifepii{,    fei.   iiin.plfijni.lifcpii^ 
nunum   fe    feinmnni  i7/i    ^"'pg"     iii^iiiijtuli    <JiuLiuimunfejnn   fei.  uppnnuinli    ijofcp,    fei-    fe   uppni.- 
Mfeuili   fei.    iiiipniiipni/3feiuu    fei.  fe    ^uirfpfepnLfJfeuiu    ifeiijpfeu    fyfeuiliu  juiLpinfeuw/piiuii,   fe  5fen.li     lä 
imnnJ3feluuu     fe     Sl.11.h1nn,     i?tuinni_iiiuufei     ijKuuinLin&u    pnpipfeuni_u    pinuuiuinfeuij     fe     t\fen_li 
«iiLp,    nn   JfenuiLu  fei.  iiupfeuiLu'   ßpunuup  'ßppuinnup,  jnpnLiS  pu..\fen_feiun   qkpfl"  pnpipfcnni.li 
nßuniuji_npni_ßpi.li    bu     nMuiiiTiui.ßpi.ir   /^felrijuiLfeuinL    fei.    Shtt-bp-ta .   fei.   ijnuiinuiuimuuu,    fei. 


41.  His  Forerunner  Jolin  the  Baptist,  prepared  before  hand  and   niade 

ready  the  people  to  receivc  the  Word  oflii'e,  and  made  Him  known  as  the 

Christ  upon  whom   the  Spirit  of  God  descended  touching   His  body.   llis 

disciples,  the  witnesses  of  all  his  good  works,  teachings,  suffering,  death, 

and  resurrection  and  bodily  ascension  to  heaven  after  llis  bodily  resurrec- 

240  ' '"•   tion,  are  the  Apostles  who  with  the  power  of  the  lloly  Spirit,  were  sent  into 

the  whole  world  by  Him  to  call  the  Gentiles,  showing  to  inen  the  way  of 

life,  turningthem  back  from  idols  and  fornication  and  avarice  cleansing  their 

sonls  and  bodies  by  the  baptism  of  water  sand  the  Holy  Spirit,  which  Holy 

Spirit  they  received  from  the  Lord  to  impart  to  and  confer  upon  believers, 

and    so    doing   they   established    the    Church.    With    faith,   hope   and  love 

they  established  the  calling  of  the  Gentiles,  which  was  before  preached  by 

the  prophets  according  to  the  mercy  of  God  which  was  uponthem,  by  the  help 

of  the  service  which  they  showed.  And  they  received  those  who  believed  in 

the  Lord  and  loved  Him,  into  the  promise  of  the  fathers  and  into  holiness, 

righteousness  and  patience  wich  lead  to  eternal  life  by  means  of  resurrection 

from  the  dead.  Because  God  has  promised  to  grant  resurrection  to  all  by 

the  onc  who  made  and  rose  again  by  Jesus  Christ,  to  whom  he  trusted  the 

kingdom  over   all   things,  the  dominion  over  living  and  dead  and  the  judg- 


[39]  TÜR  PROOF  OF  Tllli  APOSTOLIC  PREACHING  §  41-43.  691 

IlStunähhu    lUltl^frl    /l    llIJ/imW/lLlffl    Ulli  £11111  tu  In     In.   ijuiLaJi     ui&iuufUi^uitf'     pn'/ipi.     ajiJiiijnniiL- 
Wfelüli    11111111111    Limit  li    : 

42.  i'uihnfi   iiiiiiiiil,u  ndilii   n^uiLiuininnlituiuV  /iimifeini  '    i7lnunfeui{  jinji   p  nimm   4^',*//,',     *   -''"  * 

f/m/tu,   nn  mmfemi  i/iii/i  /?   SLnuini  jifl.ui'lili  [t  utliuh^  fei-    "/"'S"/'  junuil^;V  a^iJiiifiinnLpfeiiify. 

5     fei.   iintinLÖtim?!!    fei.    uinnuipm-BbuiSn    fei.    ^mi5pfenm|3feiiii?p  i^iupfenfemi.  jinihnji    tu^un    "f-nj 

iiiiiiiil/iJ/ilTi  /fen/i    ^uiLuiiniunhinuh*   äiuiiifhni   uilinnl^u    nlinnUihiiiiJ  niifliiWifi   Li.   ymiijfc|u\  pliij 

Will     iiuii  iini  1:11, iiiiii-     — «nj>  ij(/>     Uniini,    ininnLiiLini     liL    /i    tifennn     tlnLofein^     iiiinpiiimLppLliIi 

liuinniÄni    :    ('iu    fc^  im  ji^lim  ULiulili     f)mi/ife/e?/i    luinnunli   /i    LniSiuliu    <JL/JinLniimn,    /i    aLjl/i 

fe/ifenfetiLni    bpht-hmi,     liiiiiil.uii     luhuuinLiui    iiuIiiii/iiilH/ilIiIi     nJinniAiLi    h     uinL.Ii     IILihn    num 

10     jiiniitniiui'lih     (.umnL&ni    :     .  'iiiiifeuuiin      niniiinii/i/i      uiniiiih,ii     fennn/ii  '   mirLiupuinnin     nLlin^n 

-mi/i'/i    (.iiinmÄni   /i    .\fen_n    ifmnnuinij/inji,    iiiil   /i    ymnmimimJi    ih/l    Iinmii   iiyiiLiiiiinil/   i/iufei 

A^imiiinnn  /)//iiiii)ii    ii  /  .iiiii/ii  in  Ali     iff  nr»ifiiiif  Kiii  .     piiiLn/i   /in    /iL*    illtiiiliiiiui)    inli/iiiiiinLW/iLli   ijn 

ilfcnni    i'/i/n  /immun,    hu    iliuuli   iiiiunnlih   i/iuu7iu<|iuLiiiuinL«//iLU  yn/iii/.ii.v/.ini  Ijii    uiuiiinLnuiui/i 

liuinulituu     niuiunujiL    lliiinnLiiio    /i    dfefLU    itiunntiint^jinu    mniuii    iiuiLiu^iunniu    nLlinLtiiuhlii 

15     n/i     /]     iijiiLiiipiiianLuJ~u    miiiii      iniii  itiO     piiiiini_u     (luiiliiiliiuliuii  i>,     mmui     <,nLiiu     ifeinui     '/''/"'' 

uin_lini_i     iii(iiim/,h,    nnmfpi    ti_   iujn_iu0uin.nm   uiiminfeiui    /.ii/n       0uihnnni_n    n/t    I  •miiiii  nc A    t^ti, 

/in    iiiiiLmCiuaiiiuu   iiiii.iiiil/.iiiii    ufcii   niliiilini.plii.hu  iiLn  : 

\ . \      Pult    i  .iiiiini  ani   utiihuiu(hn      ^mimuiiui   uiuintn   Li    uinoiuh    r; .    niuluAi  ^ijuiuiiliin   l, 
uuuhhuiuili     ( .miiiii  inA ,     fei.    n/i    hnliL.    ''/''//>     (.•iiui/il.Aiii,    fei.     UUf    J^    n<    u/imiu     iiuiluiÖ     niiili 


1   1" 


mcnt.  And  they  exhorted  by  the  word  of  truth  that  the  body  be  kept  blameless 
and  the  soul  uncorrupted  for  the  resurrection. 

42.  For  so  it  is  necessary  that  believers  keep  themselves,  the  Holy  Spirit 
always  dwelling  inthem  as  He  is  given  at  the  time  of  the  baptism  by  bim  and  *  240  v° 
is  kept  by   the    recipient  who   lives  in  truth,  holiness,  righteousness  and 
patience.  For  it  is  by  this  Spirit  that  the  resurrection  comes  to  believers, 

the  body  again  receiving  the  soul  and  united  with  it  by  the  power  of  the 
Holy  Spirit  is  raised  to  enter  the  kingdoni  of  God.  This  is  the  fruit  of 
the  blessing  of  Japbet,  in  the  calling  of  the  Gentiles,  displayed  by  means  of 
the  Church  which  was  expecting  to  receive  a  habitation  in  the  house  of  Shem, 
according  to  the  promise  of  God.  That  all  this  must  be  so,  the  Spirit  of  God 
had  made  known  by  the  Prophets,  so  that  faith  might  be  established  by  the 
truth  in  them,  that  is,  in  the  true  worshippers  of  God.  For  that  which  was 
impossible  to  our  natures  and  therefore  would  cause  unbelief  in  man,  God 
made  known  beforehand  by  the  prophets,  that  by  fortelling  it  that  is,  a 
long  time  beforehand  and  by  its  being  fulfilled  at  the  end  as  God  had  fore  told, 
we  might  know  that  it  was  God  that  beforehand  revealed  to  us  our  salvation. 

43.  It  is  necessary  and  decent  to  believe  God  in  all  things,  for  in  every 
thing  God  is  true,  and  also  that  the  Son  of  God  exists  and  that  He  was  not 


241  1" 


692  S.  IRENAEUS.  [40] 

nUnuLlti  (iiiMiiiiiii^/i,    tun   (iL   iiiiiliiiO   P"'«  ipuopiuip^  bniuhbi  :   llp   um  ut^lililt    ilmmimii/,  immn 
U  m/n/,  u ,    iiiul ,    bnpiutbnbpbu     d  huipbupuf  imiimi    bintipu  tituutuh  uLlmt  im)   imii)LliJiiitiitlrti  ))  . 
dl    iiiiii    liluiiinihiililmii    /i    yii(    i/mm      ii    npnp    huljnjiiuhu  .    siiiiiiiiiiiin/iiiiii     I  .iimiii  mo     n/mm 
tiLiiltJtli   dl  ijbpbpp    ))       :  'Uuii    iijiiiu  dl    upbilpiui  i)uiiitiuiiil, ,    imi/.im/   111(1111//, n.    «    f)iun_iup 
imi/i     uiiiuiti  itLtuli    Au/11    iiddii,     Zu      min  im1     muh    uiupbnttibh    mimt  !i    nn    ))  ~  .    dl  /,    luiu    11111I1     5 
ntuopjuip^pu  plihnLltipiAih  iui/lii/{)  .  pu/Ln/i  üpiuhniuuwut   phn  uifluujn^bu    Li    umuiLii  u  bnbh  . 
Ijl    niupixbun  fibph   nmt;  .    d/iiiiIidi/i    i~  dji    tf1''    |U"luiO    P'«"   nbnuihbpi    1Y////111    01I111    :    7'iulin/i 
(«oiniiLoni     /.11/u      "'//"//"''    IwiliiiO    £,uu     ipnnpiuip^pu    fl/il/iiLKniLU    //ini/r/i,     pull     ufc/J     uilou 
tnnaiuu    L11L1  Lttim  Ii  .    Unit     /um  m 0     muh     mu/u     ubn    n<    i,fit    "/'/'     "*"     n/mW,  um  11  Ihn  .    iliimh 
npni   bl    lunuibbnuili    Imiiin    i'imKmli    uiiuinübiml  udii     1111   t^    llpnph    (lUinnLOni,    nn    tpu   ujil     10 
•.im  11    /////LlilO      ;>///'■     iim-i/nmii'yi      bniuhbi,     Li      11/1     //    Xbnli    '/mm//     L 11I, tut  tili     /llUDUIU/U     /ili/i/i, 
null,     niiiiiii/,11  .     ((    /■    ii/iii/mi/1/,/1    h;p    l'uihh,    Dl  l'uihh   t;p    tun.     l.mimimA,  dl   i  ./n/11// h/A    i^n 
/■111/1/1  .  uui   J^n   /1  iifiiij'iiiU.li   ujil    (  ./im/n  11/A  ,   uiuduuiiu    Alu   /1  .vdilIi    Ii  11  n  tu    L11L1  ,    dl  um  nihil 
*  241   v "■     hnpui    D/i      dl    dl    in/iui  »  '     :    »im  ///////////11///I/1/     11111  11/mii,    11/1   /in    /1    ubnpiuhc;    l'uihh   t;p   pnn 

—  tut  ti,   p  .v/111  /1  unnm   uilibhuiihn   LiiLlt    uiiii    /,   llpnph  ///mm    :  15 

44.    i'L   niupAliuti    U  nüul^u   ühpiX   blibiui    n  t)jitiiuiiiimi  jilju  Ii  Jittm  ujiit    tillutijili    1 .11111111  Anj 

1.  "ffr.l-.  ß.  1.  —2.   W.mpf.  2./*.  3  fcLi,M.  17.  —3.  3.../s.  B.  1—3. 

ohly  before  llis  manifestation to  the  world,  but  before  the  creation  ofthe  world, 

as  Moses  first  prophesied,  as  in  the  Hebrew  he  said,  «  Bareseet  bara  eloveem 
basan  benovam  samcnt  arez  ».  And  this  is  translated  in  the  Armenian  language 
«  The  Son  in  the  beginning;  afterwards  God  established  the  heaven  and 
the  earth  '  ».  This  thing  also  the  prophet  Jeremiah  witnesses.  «  Before 
the  morningstar  I  bore  thee,  and  thy  name  was  before  the  sun2  ».  And  this 
was  before  the  creation  of  the  world,  for  with  the  world  were  also  the  stars. 
And  again  he  says,  «  Blessed  is  he  who  existed  before  becoming  a  man.  » 
For  before  the  creation  of  the  world,  the  Son  was  for  God  in  the  beginning, 
but  for  us  when  He  was  manifested.  Before  this  He  was  not  for  us,  for  we  did 
not  know  Him.  Of  this  llis  disciple  John,  telling  who  the  Son  of  God  is,  who 
was  with  the  Father  before  the  world  was  and  by  whom  were  all  things 
created,  said  :  «  In  Hie  beginning  was  the  Word  and  the  Word  was  with  God 
and  the  Word  was  God,  the  same  was  in  the  beginning  with  God.  All  things 
were  made  by  Him  and  without  Him  nothing  was  made3  ».  In  a  sure  manner 
*  241  v".  he  showed  that  the  Word  who  was  in  the  beginning  with  the  Father  and  by 
whom  were  all  things,  was  the  Son. 

44.  And  again  Moses  speaks  of  the  Son  of  God  approaching  to  converse 

1.  The  Armenian  translator  has  interpreted  «  Bereshit  bara  »  in  tliat  sense,  that 
«  bereshit  »  means  «  in  the  beginning  »,  but  he  has  taken  bara  «  he  crealed  »  for  «  bar  » 
=  son.  Therefore  he  translated  : «  The  Son  in  the  beginning  ».  —  2.  Ps.  ex,  3,  and  lxxi,  17. 
—  3.  lohn  i,  1-3. 


[4i]  TUE  PRÖOF  OF  IHK  A.POSTOLIC  PREACHING  §  44-45.  693 

tun.  UppuM<iaiä  tuuh,  .  o.  &l  knlnhguiL.  IStu  Guinnuuiä  ...n_  l^unuun^  f/'u..?pptp"  t  Ät£u"-- 
pt/>,  tL  p  «/fef.  ^"itjjfe...^  .<MU,Lp  femfeu,  feL  rn^u.  feptp  «<pp  Ul%fe«ll{  /pujpf'  /'  '/fy'"*  ""p.,,, 
fcL  fepljpp  fciip.if  jfep'//>p  *"-  "<'"»g-  #tp.  feft  «'p»pupfe"-  n»'/>  fintfu  .un-m^b  £"  »  '.  &«■ 
.j/plpuu    ^uiJtLmjL    /.!.£   /uu,lu/i    pun.    Sfe.un.1.,    feL    «S'tp    /umi-U/i    puif    U.u    :     üp^    tpfpiLpf. 

5  jfeppgu  Sf^ini.;/^  tp",  puff  äfft  llnnhl  GuuniL*nj,  pi..j  nfni_J  ti_  juujLubgiut-l  l'.pp«..- 
y„.J,  «J.mjpfep.^  p..n»..p<  UnnnSuiauigV  i5/i  '{"[>*»/.(  ""fl"',  Pt  f","/1*'  '""'{  f"l,t'"  """"^ 
...pn».pß  :  fri.  ungui  Shl^nbn.  juiut-ukpu,  fy^  S'pfej'" '"'/£"  /»£*«^tlf  /i  llnqnS,  Ll  puanLup 
nun...u  '/,m|/3 .  fei-  ujiijuj  .uut  if/'p  •  «  fci-  Stp  uibnbuig  p  i/fep«"J  //mjniJiiij  fet  'hnSnpui^ 
ÄpÄn<_.?    fcL    <Jn..p    /.    Shumlh;    jfep'/«t   "  '  '    '"^t1^     ^    ^Clt1'    T     ^   l""'1"^""-1,   C1"/ 

1"  r.ppuj^ui  Jni.  .  ppp...-  «j/.  Stp  tp,  ""t  nj>2/u"jWppJ.  ünqnS.ugLngl  upjiuini^mu/i  /. 
.St.uiLut  i^f^t    />   A""-pt^i  "P  U'/'pt"  luShubgnJi  : 

l\pq,  Juiptpupt  tp  üppiii  <;«i«?  fei-  uituiuLtp  tfuiunhnlkuMluu,  np  p/.ufcpigu  t/'» 
.Ju.pn/pujpf.  t\ti_ni/'  lllcifi  Ku«nni_Äfij,  gj»  pji<ii_utpig  tp  piff  Sutpqlpul  fei-  /pfep.u/p.Lp 
*  nunbing  Jpuij  Tinum   fei.   uiupji  ip|iuuiwi.uiiuuf.  p  i/fep«"J   uiib^ng"  p   ^mi-pt^  J«uj"i5mut,   "(• 

15    .n/ipt"  lUIft}^feg^ci^,  tj^2/"u,^nLP/,L^  Wn.pnJiijgi.ngu  luwiailL^wujt  uiftfeuif  : 

45.  t*L  tfiufe^p  fep|r?uipii/  p  ITh^iuqbinu  ^p^b  wkuuiubj  tjüiu,  gji  .ui»gfeuij  Jpujn 
uiuunnngu,  «ij.ipJ.pli  t  «pu.ju.pT.,  np  yiiuinuiuiLuifli  tp  ^fep^Irt"  <5pu£  ^P^/t  ■  ß'uI,ni| 
InipuL.   fep.iI.feL    yui_iiiin.unfeuij|pu  u.fi.i  jfcp/jpliu   :    7!ui7iij/i   £iiip«ii.piiiTigli   J.np.11    p    i^fep    yrnJ- 

1.  (TU.  «HJ.  1-3.  —  2.  Ö1.S.  «J-P-.  24. 

with  Abraham.  God  appeared  to  him  at  noon  near  the  oak  of  Mamre  and  he 
looked  up  and  behold,  three  men  were  standing  above  him,  and  he  bowed 
to  the  earth  before  them  and  said  :  «  Lord,  if  indeed  I  have  found  grace  in 
thy  sight'  ».  And  in  Avhat  follows  he  speaks  with  the  Lord  and  the  Lord 
with  him.  Two  of  these  were  angels,  one  was  the  Son  of  God  with  whom 
Abraham  spoke,  pleading  for  the  Sodomites,  that  they  might  not  be  des- 
troyed  if  there  should  be  found  for  the  least  there  ten  righteous  men;  and  as 
they  spoke  the  two  angels  descended  to  Sodom  and  Lot  received  them.  And 
then  the  Scriptures  say  «  And  the  Lord  rained  upon  Sodom  and  Gommorrah 
brimstone  and  lire  from  the  Lord  out  of  heaven2  »,  that  is  the  Son  who  spoke 
with  Abraham.  As  he  was  Lord,  He  received  authority  to  punish  the  Sodo- 
mites from  the  Lord  out  of  heaven,  from  the  Father  who  rules  over  all.  But 
Abraham  was  a  prophet  and  saw  the  future  which  must  come  to  pass,  that 
it  was  the  Son  of  God  in  a  human  form,  who  must  speak  with  man  and  eat 
food  with  him  and  bring  judgment  having  received  authority  from  the  Father 
who  rules  over  all  to  punish  the  Sodomites. 

45.  And  Jacob  going  to  Mesopotamia  saw  him  who  was  standing  upon 
the  ladder  that  is  the  tree  that  was  erected  from  heaven  to  earth.  For  upon 
it  believers  in  Him  rise  to  heaven,  for  His  sufferings  are  our  ascension  on 

1.  Gen.,  xvui,  1-3.  —  2.  Gen.,   xix,  1\. 


,  242  r._ 


*  242  V 


694  S.  IRENAEUS.  [42] 

uiunXnLifb  Shn  hj .  fei.  uuJfeLiuiL  111^1(1^11^1  inbupipL  ijflnnbL  (»iiiiiiilÄiij  L^iuLiii/jbb,  jumu- 
ubinJ  nLn  JuinnbiiiL  In.  i/iLbini^  nLij  Lniuu  :  '/{uiLi||t|  n£  fc^t  A«"J[«L  luJbLbijni-L,  nji  n^L 
inbuiuLfe  iuifl/uiun<Jt,  fei-  uiniiinnnL  uiiJbLfenni.Ii,  nji  uiii^nL  .  «  Upyjfi  pü  tußniv  fr,  fei.  bnljfen 
iiiuiuini.uiLiiuiL  iiinfen  feiSnn  .  npiupup  inni.L  ^fiLbiipfip  fiL.S  fei.  /pmJ  nji  uifen/i  <JmLijuuibuiL 
bu*m  »  '  .  fei.  ii|i  nuWLfc;  nnwiJuiß  piuuiSp  fei.  fJunii.  nbpljpL  ",  um  p  ipnppiuanjL  '/"'l|'/'  5 
uiLufeuii  biunfeiiii  /iiuiLiifc;/»  pLif  l'ppiu<JiuiW  .  ui^  PiuLL  (IiiiniiLÄnj,  nji  Sp^inh  frp  £"7 
SuipnLm-pkuilu,  fei.  n<JuiLijfep<.vtuijL  nn  j/iLbpiuL  tpL  juiiLuipiiinnjL  nb/jni-niiiLtn  fei. 
in  um  iimii/,11  11 1)1111111/1/1    u(juuini.aniiili    : 

46.  Wiu  ti  "P  />  i$nnfeLi_nOL  /uuiLubaiui  uLn  W\u||ufc;u^i  fei.  uuiiun  .  «  iSfeuiiiLtjnijf 
infeu/i  iiwiinwiimuTiii  Jnnni/nnfeiuLL  bi?u^  nn  ^bt^pupnnup,  fei.  /ipfl  iiiiijpfcnni-nuiLfej  nLniiiu  »  :  1» 
//in  t,  np  biuiLtpL  *  bi_  p£u»Lfc;pL  p  ipplpiLßpJ)  i^iniugbjnijL,  «JuiLfepiu'  iji?bij  jp^pjuiLni.- 
MfeLfc,L  fru/iuimiuiiLun,  uiiupLpL  fc;  juuJbLuijL  /puuiuui^utni.ßfeut  fei.  juiup.uip2inni_pfeLfc;  • 
fei.  fe  '/lupuTip  &ni/fc,L  ibnbbinu1  iJiJbij,  uijupLpL  fc,  p  uupuLiuffuiL  <JbpiuLniiuinL  fejn.nu|nL- 
WbLt,  fei.  b  niiin-L  uui^bniJiuLt;  4"'j4"JnLPfe",kk  ^nipu  ipp/p^uu*  ipSfeiji  :  7'uiLuji  b  Lnuu« 
iuin.ul0umniL  /iii/i//,uii  i/uinjbi_ii  Jbnpu  l^uiliph  l'uuiniAnj,  jiu|Lc/uii?  tpiupuipiupniLpbjh  1") 
ijiii  '/'■/»(  ;uin_uiOiunniL  n^uiLnbpJbiupjL,  pu^  uj^i/iJ  Z^iJuipuuuupVu  ^1  ^fepiuLnuuin  ipflupu- 
bni-/3biiiL   &iun_uiini_/<JbLfc;  <JiuLfeiu^  ipifeij  fei.  nfein  £pnj  puLiuupuuipL  uuituuiuipuip  pnpjfenni.- 

1.    fc-„  .   *IÜ  .    1.   '/-nu&n  .   t  •  49.   —  2.   S'Wm  •    &"  .  *  •  12.  —  3.   &JJ  .   * .   7  2"'/'  • 


high.  All  such  visions  are  manifestations  of  the  Son  of  Gud,  as  He  speaks  with 
inen  and  lives  with  them.  For  the  Father  of  all,  who  cannot  be  seen  by  the 
world  and  who  is  the  Creator  of  all,  is  not  he  who  who  says,  «  Heaven  is  my 
throne  and  the  earth  is  my  footstool.  What  kind  of  a  house  will  you  make 
for  nie,  or  what  is  the  place  of  my  resting '  ?  »  And  He  who  seizes  the  dry 
land  in  his  hand  and  the  heavens  in  his  span2,  was  the  one  who  stood  in  a 
small  space  and  spoke  with  Abraham,  but  it  was  the  Word  of  God  who 
was  always  with  mankind  and  revealed  beforehand  that  which  would  be 
in  the  future  and  taught  men  divine  things. 

46.  This  is  He  who  spoke  in  the  bush  with  Moses  and  said  «  Seeing  I 
saw  the  afflictions  of  my  people  which  is  in  Egypt  and  am  come  down  to 
*  242  v".  deliver  them3  ».  This  is  He  who  ascends  and  descends  for  the  salvation  of 
the  troubled  taking  us  out  of  the  dominion  of  the  Egyptians,  that  is  from  all 
idolatry  and  ungodliness,  and  delivering  us  from  the  Red  sea,  that  is,  from  the 
fatal  disorder  of  the  heathen  and  from  the  bitter  stumblings  of  their  blas- 
phemies.  For  the  Word  of  God  practised  bist  upon  them  that  which  pertains 
to  us,  at  that  time  by  an  example  He  showed  the  future,  but  now  in  reality  He 
takes  us  out  of  the  hard  bondage  of  the  heathen  and  in  the  wilderness  He 

1.  Is.,  lvi,  1;  Acts,  VII,  49.  —  2.  Is.,  xl,  12.  —  3.  Exod.,  in,  7. 


]0 


[43-]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  46-47.  695 

gfe.uj  /.  .|/.Jt  •  t«-  «/£,%  k  "'».  '"-  fepJfnjinmiiuiIi  .uijpfenu  uin.-tu.j,,  uijiJ  L/  .ju'u.nu.u.ufemnL/J/.LU 
fcn/fnj.muu.uu  u.n.ujßfe{ngu  :  &t  ijui&^uiL.ut.  /Jfcnui^WL.uuiuu  i/.i./u^i«l.feiiit  Li.  unjuin.fei.if 
yuluitniumfi,  /.../[  ^uji-uiimiigfeiiifufi  U.u  fei.  ^UifinL^feu, Jplr  uinuiuugfciufu  i$n.A.uufc|m/ 
/.  ,Wu,uan._|3/iLU  <J«ungu.  nun  niu  Wnt[uk",  «<'J[  f'tyunLu  «W.uunfeuif  .//.a.u^fegni.nu.l.t, 
5  np  feL  uty/jtu  nJfc.j.  jöJmijfr^uij  /.  5t/lS  .un/pSu.u  ifen_uigu  /.Lnng,  feL  /.  W(>»  ui.unt.uf 
<JiuLt;   iunpiuini_/3/iiJi  : 

47.  Kpn/  i'tn  t;  ^uiyiü,  fei-  St,n  t  //{.n/.u,  fc<-  Ku.m.i_uiÄ  S""^^  &«-  Cinnnuai 
//nu/iu.  ßuiun^  jßuuinL&nj  Äufeui^L  üuinnLiuÄ  i;  :  tv  .ujuiufc;»,  pum  aujuinnLpfciuuu  fei- 
nu.LnnLfJfc.uu  /il^uj  t;uLpfe.i.u}i'  .?/.  KumnouS  gni_  *  g.uu/i,  fe<-  £  /iu/j  jiuui  uiWnt;u  *  243  r' 
iJu.mu,/juT.u{.nL/3feuiT.  ,/,n/{..L/rJfe.uuu  .ffcnnj  feL  //nrj/.  fei_  ^u.jn  .  u'uiuTi  nj.  u.uintuu.trfe{/. 
t;  fei-  uiujiuuinjg  fenfepg  i»'JP"  uiJfeufegnLU,  /i  <*fen_u  //nninju  luuinui  fc;  ni_ufc{  uuin.  /i 
»uiipu  'lim  inSiullii  uin_ui(»iuAni_pfeuiuL  yuTiijfen^tiii^L  i$fen..\feuiuj  iiiru  LuinnuiuA  :  //l 
fei_u  imjin"/'  fepfcLfepiiun^L  npiijÄuiiL  'J'uil|j|iJ  juiijuuip  ^iuljiTi  fei.  f'/"fi-nj  Uljuuft"  uiufc;  . 
«  U.pnn.  £.1  GuuinLUfÄ  jiuLpintiiiuu  juiLpuifcupg  .  upnfegfen  uuiuniunnL^iLU,  .uuifegfep 
niuLpniiii_ni-PpLU .  uViuu  tu^inpji^  iiilÄ  ijßfeif  KiiinnLiuÄ  fei_i£  ni_nuifeinLpfeuiu  iun_uicfef  ßiuu 
<j/{gnniju  pn))1  :  7!mun/.  ^"f^/'.  /'PF"'-  1^  l'«uuini.u»&  t.  mn-uuLj  fi  Aiuiptlr,  uiju/iu£u 
(Kui/inLin^    guifWu    ij»ULpuifcuiu/(Uiu     iun£unnL|rJfeinuu     fei-     nfci.nl/    nuuAJiuuu    ijuiu.uii_tju 

1.  DuinJ.  /»f-.  7-8. 


causes  the  rivers  of  water  to  flow  abundantly  frorn  the  rock.  But  thc  rock 
is  He.  And  He  gave  twelve  Springs  that  is  the  teaching  of  the  twelve 
Apostles.  And  the  unbelievers  died  and  passed  away  in  the  wilderness  but 
those  who  believed  in  him  and  were  but  children  in  wickedness,  He  led  into 
the  inheritance  of  the  fathers;  it  is  not  Moses  but  Jesus  who  leads  us  to  the 
inheritance,  who  saves  us  from  Amelek  by  extending  firmly  His  hands,  and 
leads  us  and  takes  us  to  the  Father's  kingdom. 

47.  Now  the  Father  is  Lord  and  the  Son  is  Lord,  and  the  Father  is  God 
and  the  Son  is  God,  for  that  which  is  born  of  God  is  God,  and  so,  according 
to  the  essence  and  power  of  His  being,  there  is  shown  one  God  who  is  yet  *  243 
both  Son  and  Father  according  to  the  economy  of  nur  salvation.  Since  the 
Father  of  all  is  invisible  and  intangible  to  beings,  it  is  necessary  that  those 
who  are  ordained  to  draw  nigh  to  God,  receive  grace  to  be  brought  nigh 
to  the  Father  by  means  of  the  Son.  In  a  piain  and  clear  way  David  speaks 
thus  concerning  the  Father  and  the  Son  :  «  Thy  throne,  Oh  God,  is  forever 
and  ever,  thou  lovest  righteousness  and  hatest  iniquity.  Therefore  thy  God 
hath  anointed  thee  with  the  oil  of  gladness  above  thy  fellows  '  ».  For  the 
Son,  since  He  is  God,  receives  from  the  Father  who  is  God,  the  throne  of 
eternity   and  the  oil  of   anointing  more  than   His   fellows.   And  the   oil  of 

1.  Ps.,  xliv  (xlv),  6-7.  S.  Irenaeus  quotes  no  Joubt  the  LXX. 


696  S.  IRENAEUS.  [44] 

pinTi  n/innnmiTi  Tirinni  :  Ol  fei_ij  mm  «\iViu1i  \;  -.iiij/i'/i,  npni[  iiiLÄfcnijIi  t;,  fci_  /f  ijnpij  f>)i  Tinpin 
liiunauint^n  fci_  iiinnuinp  fei-  imuiuptiii^ß  /iL  iiiiffeTifcpfiTi,  njtp  n;n.uni_Ji  /{  nnpijni/^iLli 
MMirinui ini_0buiLu  linliiu,    uifujifigfi  £;  injiii/jfepinpfi  Liinin    : 

48.  fri.  niun<\fciui  ujufc;  'fuiL^p.  «  üofc;  St;n  y^'tf  /"?>  £/iuin  ßlrij  iu0u"fc;  fii5u"fc;,  J^iL* 
feri/111  oWflTiuiiJ/iii  nn  uiiouinLiulrniuT/  "inta  ßnn  )  /'niLiiinuiTj  i£iiii_nnLpfeiiiJi  mim  iiipfenn/, 
iS'fc;p  fe  Üfen3lifc;,  fei-  in/infem  fe  i?feO  ßjLiuShuitj  gntj  :  /,'uii  ßfeij  £  u/fnjiiuli  jiiiLinnii  nun  jum  - 
/.//,mi)i  pn,  /i  mLUiiii_nnnL0fenilr  uniinnl/  (iii|>miii)im/,  jiii(lhi£  ß'«'^  *  (^uifi)nLiifeiu^  öliiiij 
>i  /•/■11  :  bpnni-iuL  8l;n  fei.  n*  nn  Ouiunfe  .  nni_  feu  pniy  n)irn{  iuii_/iinfeinli  nuui  ijuiiinUi  li  fe/ßfi- 
tifenfcfe/i,  fei-  tS'tp  lin^iJt;  pnLiJt,  :  $iiiij/ufeuin  mim  im  m  pnip/jni  |i}fnii)i  punpiLnpu,  ijiinii/.ilnfe 
/1  vj/./i/iiiiiniMi,  /""t  fenn ÄmLfeiiiiii  /tl  Ouinjufeiint,  q^nLJuu  jUiiqSiut)  jfef'f/'p  !  OnLnJut;  ^1 
iSiii)iiiiiimu/i*,7i  uimini;,  i/iuuu  miunn^ife  pu  n<Jn  111  ijnLiinfc;  ijijjm-fii  ))  '  :  llnij  ^1  .Um  )i  «ij»P 
hiujuiun  lupfeL  nlnii  /.  11111)1/1 1  nfcfenin  dl  m/infeili  ijLiu  $kj3ui!inuuig  DL  ijiuinfcjli  miim)7.)mi.(!i 
1)1111111/1/1  fei.  nßuiaiuLnnh'b,  nuiii/iW  uitnfennnuL  ijTnii  ti_  nin'/iiii  )i  '/iiijiiii  <JuijiuÄniju,  pni)nj/i 
iMi/iiii  BniiiuSho  /iiiiiiii  .  fei-  pui^uiuiiii  iiiiiiiMi/iiiii  nüiii  iiiii/iinf.iiiii/jiii)i  lluuini_Anj,  ijuiudni- 
<Jni_0/ii.)i  Irnnui  iiniiifeinn  :  J»u  i^uiuL  uijunji^  uiuiuj  .  «  OnLijfut;  uinpot;  ^1  rfuiLuiiifUifi^, 
i/mmi/i  inmim/ife  i'iimi.wiiiiiiim  1/11/,  aaim-fu  »  .  qjiuui  i?mnfj^ni_ptiuLli  Lnnui  ijfe/jni.ijuilifc;  fei. 
unuin  unLHiiiuinißfcuiliu  feL   luliilnun  im  ßfeuibu   pmn<Jnm_p^iUi    ifeinn  1111  p_   : 

1.    W.u,p?.   ri>. 


anointing  is  the  Spirit  with  which  He  is  anointed,  and  His  fellows  are  the 
prophets  and  righteous  men  and  apostles  and  all  who  receive  the  communi- 
cation  of  His  kingdom,  that  is,  who  are  his  disciples. 

48.  And  again  David  says  «  The  Lord  said  unto  my  Lord,  Sit  at  my 
right  hand  until  I  make  thy  enemies  thy  footstool.  The  Lord  shall  send  the 
rod  of  strength  out  of  Zion  :  rule  thou  in  the  midst  of  thy  enemies.  Thy  power 
2«  v.  was  -with  thee  in  the  beginning  of  days  in  the  illumination  of  the  holy  ones  I 
bore  thee  from  the  womb  before  the  morning  star.  The  Lord  hath  sworn 
and  will  not  repent;  thou  art  a  priest  for  ever  after  the  order  of  Melchi- 
zedek.  The  Lord  is  at  thy  right  hand.  He  Struck  the  kings  in  the  day  of  His 
wrath.  He  shall  judge  among  the  heathen  :  they  shall  fill  up  with  the  fallen 
ones  :  and  the  heads  of  many  He  shall  smite  upon  the  earth.  He  shall  drink 
of  the  brook  by  the  way  therefore  shall  He  lift  up  the  head '  ».  By  this  He 
showed  that  He  has  been  before  all,  as  well  as  His  conquering  the  heathen 
and  judging  all  men  and  even  king,  who  now  hate  Hirn  and  persecute  His 
name,  for  they  are  His  enemies.  And  calling  Hirn  the  eternal  priest  of  God 
signifies  His  immortality.  For  this  He  said,  «  He  shall  drink  of  the  brook  by 
the  way,  therefore  shall  He  lift  up  the  head  »,  signifies  His  humanity  and  the 
glorious  exaltation  after  His  humiliation  and  inglorious  state. 

1.  Ps.,  cix  (ex)  1-7. 


44  r 


[45]  TJ1E  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  48-49.  697 

49.  bi.  iiuihaIjuii  kuuiih  S mnawnl;  muh, .  «  (»iuiijJ-ij  muh;  «'tf  imutiiLiud  uuiLfibm^  fnl 
tfSi;p,  "npnt  bmimi  quiOniL,  lufei  uin.iup/i  iinnui  ipL^rJiiifiiiiui  »  '  .  DL  tpfc  '/'""/"/ 
'l'nhumnuu  ujii/i  lliinhu  l'uuirjLÄni  ti_  ßmnmunn  ^hümbtiutiia,  nn  h;  mübltm^i  ümpi^mli, 
fci_  n/i  Npnh  l'uuini.Ä/11  cl  mu/i  OL  ^  CL  ßmnmLnn  tu  Stillhält  üb,  miuu^u  f'iuLfijJ  iuu£  . 
5  «.  Sh,n  mumn  mit-  hu,  nnnh  bS  hu.  feu  i)'I.ii/i  Aiiiui  ilgbtl,  hiunnbüt  (/'"t"  »*■  U,,"J3  ß"7_ 
n^b'ttmunuu   uJiun.mbtini.ubiM   nn    tx  nbiuiitLuioub   nutbbttbpu   Bplinh  ))  "    : 

l\iunphh  fi*  /i  hmt-lit}  mutuntub,  niuutih  rn  /i  ^tWuiunuiuu,  Ol  n«  mjibnhnmti  b^juhmrj, 
ujii  J/iuiiu  $nh,ha  :  Lim'  iiuiui  t,  mt-ikiiifh  /imiiimii  i7/i'/i  /3iuniin_nnfci  /i  mbbuhptj  "P^n/1 
//niiLniL  "uuinL&ni   £,    0"P   />"£"     ''mt-hß  /ilm    otp   hinumnüiuuh;''    miuutl^u  muhinif  .    <(   Uo^ 

10  i'^n  n$tf>  AiJ,  ///nun  nun  uj^Jt  b&Sh;  y>  \  OL  iili'lilm'li ,  nnmhu  luiiLiuÖiunniLli  mumamg  : 
■/'uiUq/i  ii  —  mm  nun  lliiiiLni  bimuubi  muh;,  npmhjU  Ol  umbttiL.  üb  itun_uipmiiniu  nlfum^i 
ii»i  iiuip,  «/•  muhjp  miumhju  .  «  l«ui^  uuinoLuii  ami-abmi  hü  nöh;p,  l"ti  iun_wp/i  Lnpui 
ii^/i/Jiiilimiu  »  '  :  rmunh  Lnili  lunumnLtfh  h  AOfLU  hnhnt-nnuun  Smnamph,hqb,  jilititmn  ii[t 
nni    ubm  .    mmiii     in  ii/.i7/i     «un_    u7i     Ol    ujil    uniu    himLupb     lluinnLöni    tu,    miuhuph    mukü 

15  tun.  "ßnbumnu  flnnhu  Iloujni-Sni  :  H,uiuO  ij/i  rmt-hß  muh;  .  «  oi^ji  mumn  tun.  flu  »  . 
Vi,ii/imi  nn     t    muht,    q/i    nt      Puil/i^?    1^    np     /uujlu^iu    kl    n£    uim    nß    £    Smnawn^figu    ftugh 

l.bu.Pb.l  [?).  —  2.  Mm^ .  /! .  7  2u,n  .  —  3.  üui^ .  ^/*  .  1.  —  4.  &«i .  Wf .  1  (?)• 


49.  And  again  tlie  prophet  Isaiah  saj's  «  Thus  says  the  Lord  God  to  the  my 
anointed  Lord  whose  right  hand  I  have  holden,  to  bring  into  obedience  to  him 
the  nations '  »,  and  further  on,  that  Christ  is  called,  the  SonofGod,  and  the 
king  of  nations,  that  is,  of  all  men.  But  also  David  says,  that  he  is  called  and 
is  Son  of  God  and  king  of  nations  :  so  David  says,  «  The  Lord  saidto  me,  Thou 
art  my  son,  I  today  begot  thee  :  Ask  of  nie  and  I  will  give  thee  the  nations 
for  thy  inheritance  and  for  thy  possession  the  ends  of  the  earth2  ».  These 
t hiners  are  not  said  of  David,  for  he  did  not  rule  over  the  nations  nor  the  *  244  r. 
whole  earth  but  only  over  the  Jews.  Therefore  it  is  evident  that  the  promise 
to  the  anointed  one  to  rule  over  the  ends  of  the  earth  has  relation  to  the 
Son  of  God  whom  David  himself  confesses  as  his  Lord  saying  :  «  The  Lord 
said  to  my  Lord :  Sit  on  my  right  band3  »,  and  so  on,  as  we  said  before.  For 
he  refers  to  the  Father's  speakingof  the  Son,  as  a  little  before  this  we  showed 
in  the  case  of  Isaiah  that  he  also  says  :  «  God  says  to  my  Anointed  Lord, 
to  bring  into  obedience  to  Him  the  nations  ».  Because  the  same  promise  is 
given  by  two  prophets  that  He  would  be  king,  therefore  the  word  of  God  is 
directed  to  the  same  one,  that  is,  I  say,  to  Christ  the  Son  of  God.  For  David 
says  :  «  the  Lord  says  to  Me  ».  It  is  necessary  to  say  that  it  is  not  David 
nor  one  of  the  other  prophets  who  speaks  of  himself,  for  it  is   not   man 

1.  Is.,  xlv,  1.  —  2.  Ps.,  ii,  7.  —  3.  Ps.  cix  (ex),  1. 


2  Vi  v" 


G98  S.  IRENAEUS.  [46] 

AninuUc;  .    puiiiu/i    114    iliuiiii    ^,  nn    uiut^    iiiliiiiiiiiiiii/,  in  /i'/h  iiu/i,    uiii     lliiuinLOiii    ..mi/ili     H"l'~ 

IIIIIIIIII1/1//IIII       /■!        1W1I    llllllll    ll/illll      u/lUpll      UUIUII        Ulli   lllO/lllHII        ll/jJlllIlU,       /l      lilllllllMlll/,llfl      /nun    11/,  11, 

nnnaüh    /i  'hnliuinnuk;  gl  /.im/ii/li    n    ..iiii  11/,  um  iiLi   iiiiiiiliuu  : 

50.  '»."/    /'  ^,u<>   il/iii/uiLiipiuiii^u    7'ii/iuuinii   /1  .w,  11  Ii     biULliliui    um/,,    minii  /1u'l  /luptiuL 

II  — IUI  11/1    /nun  11/.  I,      fcl_     II     Alll^     Hill.  Iiii'Iimii  nulluni,  II    DL    IIUlllllll     CLII     h"P"     IUIIIU1I1U     /iLll      ll     .v/.ll  ii  5 

imilllllli         111^/lllU    um/,,    nntut^ll    CL    IUIIIUU    DL    //HUIlLlUL    MUH  ll  /lillll  fin     11111(11    .     ((    l/l     IH  (</ll   IM  (Min/,  II 
Hill/,     Ol^ll,     MM     f^UUlIfllOU     ll/lU     OIUIL1UI     /ll-II     1 11  n  Uli  IUI  111^,     1/11IIH1//.I     H  i>Hl/llll/l'     DL    11  I '  II  um  ll,  j     IUIL 

Iiiii   Jnnnuai,    dl    i/min  uiLim/muii  n    uiiliiiPji    o/mm  ii   dl    Luuiiiliuo    Iiii    /, «//' '/ /'   /iu<\    uiuLnnL- 

Ulu'li    :     1/1     Mumm       iW.A    hnnith    PDU     Hn*bl    ''11111  ni(    llU,     Hunim  iiiu/i/.i    /.1      ^UIUUIUIUID  1    iiuiuiiii 
Uiubnuiliui    DL    iiiiiimi  i7li     f'linlulDl/l     iiiiiii.Uh  iiiii/i/.i  .     /.1      /.u/i     IjnDn     /1     111(11    ^/i/i/iiiuimuiu,     11111      ]() 
pfeu  /1   ilintinLlifliiii,    SUlii   ll   ilbn^pli   trnunn  »  '    : 

51.  i'iii/ui/i  imiimiiii/iihi  11  /iiii/miiiu  inO/i/i,  n/i  iiim  luv1  /,ii  I  .iiihiii  An(  //1111/1/1  niii/uhii/i/, 
/,  ,  u/i  —  uimu  /iiiiii  11/,  11  I i/iii  Ulliu  .  Zu  Mim  Mi*'  /l,'""  V  Oll  lull  n  iL  11  /•  1 11  Lnl.i  Liji  ihiiuii/miiIi 
1111111111,      EL     lllllllll       11(1      OUIullfcl/l      IIUIU      «      llumu/lin/l      ll  II II I II      IM  Ulli  IU      DL       III  lllllllll     £      l/l'm|     '•     t»L 

11/1    uniL    /iDpu     lluuiiiLiua    innmluiUil^   imi/.nAinii/,     n/im,    uiiu/ilipL    £,    u/i    fi   A,iuiLni     l'uinnL-     15 
Äni    oiinli,     tl-    u/i    luiJ/rluuili    üiuniiLiuli    ot|i    t    "L    ,/'/,'(/,>    ^uii-Uimuiaüinau    uuiii    "JnHn    bL 

1.  tu.  J»0-.  5.  C. 


who  speaks  prophecies  but  the  Spirit  of  God,  who,  giving  Himself  a  fashion 
and  appearance  according  to  the  future  persons,  speaks  in  the  prophets, 
and  sorae  limes  He  presents  the  word  as  from  Christ  and  at  other  times  as 
from  the  Father. 

50.  But  in  a  very  fitting  manner,  Christ  says  by  David  that  the  Father 
speaks  with  Hirn.  And  He  properly  says  other  things  of  Himself  by  the  pro- 

*  244  v°.  phets.  Among  other  things  by  Isaiah  he  speaks  thus  :  «  And  now  thus  says 
the  Lord,  who  created  me  his  servant  from  the  womb  to  gather  Jacob  and 
to  gather  Israel  unto  Him,  and  I  will  be  glorified  before  the  Lord  and  my 
God  shall  be  my  strength.  And  He  said  :  It  will  be  a  great  thing  for  thee  to 
be  called  my  servant,  to  raise  up  and  establish  the  race  of  Jacob  and  to 
return  the  dispersion  of  Israel.  I  have  given  thee  for  a  Iight  to  the  Gentiles 
that  thou  mayst  be  salvation  unto  the  end  of  the  earth  '  ». 

51.  For  here  first  of  all,  it  is  evident  that  the  Son  of  God  was  preexis- 
tent  in  that  the  Father  speaks  with  Him  and  in  that  before  His  birth  He  appea- 
red  to  men.  Also  that  afterwards  He  must  be  born  a  man  among  men.  And 
that  God  Himself  creates  Him  from  the  womb  means  that  He  must  He  born 
of  the  Spirit  of  God  and  that  he  is  Lord  of  all  men  and  Saviour  of  believers 
whether  Jews  or  others.  For  the  people  of  the  Jews  is  called  Israel  in  the 

1.  Is.,  xlix,  5-6. 


[47]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOL1C  PREACHING  §  50-53.  699 

uiunah    :    7!uiLnfi    /'upinjfei   fykfctjh    c/nijni/iii-PiJ    /jn^/i    feppiiijuiffiuu    jiiuiLti[iLgb  ji    Utu^ni^nuj 
<Jun.pt,,    nji    fei-    «iiluiO/iLIi    /'upmjfef    ^intgiui-  .     fei-    {fc^uiunu    l^n^     tjUtabUuijh    uJiunn^  . 
fei-  äuiiLiui   tffeup"    *,""-P°    "/"//'''    luufel,    i/iuui    uiil    -'"(/''<    <JuuiHuiiiijnL|Jfeiiiu,  ij/i   uiSbiiu^i 
npn/i    Äiun_iui   fc;  {uil.nL  /,LP"J   feL  "•"-  iJi"{<'J^«""  ' 
j  52.    Hfin,    il/i    /'/"//'   l'uuini-Äni   tijfeini    juiiluiO  £iulr  ijiuSLIitu^i   iii^iiiiip«^   T*n^fuoinu   t; 

nun    -.uilii,  fei.     iun_    Ami-P    {/lutinu1  fei-    iSfcpA    *    fei.   jiiifi    fei-    IjfeiJ    {/iliijni^    pLj    Jmpij/jiiilr,  fex     '  245  I" 
BuiauiLiin      uiSblibnniii,    piulio/i     ijuiiffeuinju     ^lin      <JLiuijiuIiijtgnjij    Ziifui     Z,uijnu,     fei-    •/'/•'//'£ 
^WLUiuiuiabinah    h    htu,  uiiiiui/iii/i£U     ufc/jni-uuiufcli   n/'Pß    :    '/•iiilinji   n«  t   iTiiipP  fei-  Ijiiipn/Jiii-- 
Ö/ilL    iiwu'feiiuiiu    nfen    fe    *)'"?/"-    '{'"""•-    «in^uiLfe^    .    fei.   Jiujuijiu7it,     fei-    f'"yu^   ^lu  ^iiTiuiii^iu 

10  ii)ii>'iiilii/uii/,ii)i  iiiiiifio/i/i  luiiiniifeiuiu,  <Juii_uiiniiijnij|  7'n^iuuinii^i  fei-  ^iiJuiiiuiiii-^iLij  fei-  Juim- 
n.ni-ßliJi  juLnpbinJ  jl'uuini-Äiij,  iuil  ^i  £Suihui[  ij'^i   i?iupauipt^iiju  uiuiunfeiuju  : 

53.  fr«-  "j/>  'fipjtuwnuu  mju,  np  tn  mn-  Z,uii-pii,  /'uiL  fejni^  £,uii_pu,  nuip<\feuif  t(i  Auf« 
Ühudiitti  fei.  Juipn  i/ifcfei  fei.  uj/iufeiiii-P|ii-U  AuLifkiuLu  /jpfej  fei.  Äuuiufej  £  /jni-ut,  fei-  2f£fe[ 
nun     tVictyi ii/inr'/i '      ^miiii     pniniifenni-U      fei.     anpÄfcini^     ijiuriiipißiiiii_npni_^ii.uu    Irnpiu,     Uuui^ft 

15  miuuit"  uiufc;  .  «  */.iuuu  uiiunp/i/f  uiiuijt;  tS'^p  ^ilf^lj  ßfeij  li^iuu .  iu<|ui  '/»/'»/  (/{'""g/1  ^1. 
Äun/i  nnn/i  fei-  fen«feuO/ip  ouui  bäiuhnupj^.  fe^a^i  fei-  iJfeijp  Iffep^iijk .  jiun_u»^  ßuiJi  ^aipum^fej 
LiJui    fei.    /iuiiJ   nnnnhi    nutin,    nliuipL;    ijpiip^iu  .    i^wuu  n/i    ^uiiliuO   ßwu     ijöuiJuiisfej    iJuiL/juiliLr 


Hebrew  language  for  their"  father  Jacob  was  called  Israel  first,  and  «  na- 
tions  »  is  a  name  for  all  men.  And  the  Son  calls  bimself  the  «  servant  » 
of  the  Father,  because  of  llis  obedience  to  the  Father,  for  among  men  also 
every  son  is  the  servant  of  his  father? 

52.  Thus  the  Scriptures  make  it  piain  that  the  Son  of  God  who  was 
before  all  worlds  is  Christ  who  is  with  the  Father,  and  being  with  the  Father 
is  also  very  near  man  and  intimate  and  united  with  him  and  king  of 
all,  because  the  Father  has  brought  all  into  obedience  to  Him  and  that  He 
is  the  Saviour  of  all  who  believe  in  Him.  As  it  is  impossible  to  pass  all 
Scriptures  under  examination,  from  these  you  must  understand  others  which 
are  spoken  like  these,  believing  in  Christ  and  asking  wisdom  and  under- 
standing  of  God  to  know  that  which  is  said  by  the  prophets. 

53.  And  Isaiah  says  also  that  this  Christ  who  was  with  the  Father,  being 
the  Word  of  the  Father,  would  become  flesh  and  be  a  man  and  endure 
the  condition  of  birth  and  be  born  of  a  virgin  and  go  about  among  men,  His 
incarnation  being  by  the  work  of  the  Father  of  all,  «  For  the  Lord  Himself 
will  o-ive  you  a  siö'n.  Behold  that  virgin  shall  conceive  and  bear  a  son  and 
you  shall  call  Him  Emmanuel,  butter  and  honey  He  shall  eat.  Before  He  could 
know  even  to  seek  evil,  he  will  choose  the  good.  For  before  the  child  knows 
good  from  evil,  he  is  not  subject  to  evil  but  chooses  the  good  »  '.  And  that  he 

1.  Is.,  vii,  14-1G. 


700  S.  IRENAGUS.  [48] 

iiimiii/i  /iiin?  iMiuii,  «iIi^iiiLiiiIi/i  <uipnL.Bliuiliq,  pbmpbi  '//""/•/'''  »  '  :  "L  '{/'  oimiLfej  Ji  IpiLub; 
iifefenin  fci_  o/i  iW'iiiiiifiiiiiif/,11  iJuinn,  fe  .\fen )/  nLinbin^i  )inpm  ^uAiqbpAbui^  ""/'/'■  ,*',,y  •  •''- 
i/iuuL  liui'lim  ltli  uiufci  n*lrui,  uin/mii)/  ti_  i/nni'/i  uilrni_lr  ntfeiniL  In/m  ■  />'"'"//'  tuJu  SninpnL- 
/J/>i_Ii  t  ti.  ÄL/infcinilj,  fei-  iuLni_Ii  t;  TjiSw  fenfefeV  fepmuiui/iiuL  il.ipn  tm'li  U  bujiui^  "Pppiii/inu, 
fet.  <J,uI"'/u  Hbuni.u  'l'pllb}t  bu  bnbnplili  iiiJinLiiilrp  anpong  [iffii  ijnfiAfeijfejniju  inTini_iul<£  5 
feil  :  '1'utUab  'l'pliuuinu  uihnLuihbiui  h;,  1/11111)1  0/1  «ILO  cl  aiupnuipkiua  uiuäbuiuih  nli£  p 
.v/.nli  Iinnm  4.111/11)/,  fei.  nuui  Suipiib  auijuinbtuli  Unpui,  n(i  iuloeuji  fenfci-  lluinnLÄni  fei- 
<Lhhii)i  /"L/ini  Z,nni_n3Zi  :  //imi/,11  fet.  /»  <\fen.L  UuuiiLiu  /')';;)'  ijiuuL  pi_p  mui;.  «  S"^/'" 
iS'/.iim  )i  fe  ilbpiui  jiä,  ijiim'li  npni  uiuhi  ij/iu,  un-feuiuiiiiuLfei  uinpuimiua  »  2  .  bl  'rpl^fi^  J<"ju- 
1)111)1/,,  d/i  ifenfeni_öfcuiir  uiuiuiÄ*iun_p  fcnfei.  uiiLna/ife,  nii  /i  Li?iu£ifc,Ii  luiilic/mi)  luujpfegiuu  10 
luiSbhuiuiiumjib  ^/iLuilfniii_WfciuLn  /jl  fe  i?iii^nLuiL^  iiuiWiuiJ .  fei.  uiflrnii/ife,  npp  ifein  lu^un- 
n/i/iL  y<iL<iiiiiinii/i/i  /i  Im/  ^uAinbp^bjnah  fei.  im l/i ui felruifeuiL/i  ip  pbm,ßbiuhli  uuiuinnLijfe^  : 
54.  Kit«  Junik  niiiinri/ife  '/'/>///'>•  />«'fe  uSiuLni-jiili  WujjiijiJujLfeuii  t/  pjtq  afcij  CuuiiiLUift, 
feiiiiJ  hppbi.  Mii.wii/iin/i  puippiun.ni3h  Äuin.biui  fe  Suipaiuph;b;li,  'l"/ij  luilri)  pliij  üfc^u  fe'j/'g/' 
f'.iiiiiiii  iim\  .  nuui  1111111  i>  J/i/jtni-/(?/ii-lrIj  fei-  fenfe(_ni_5iil/  iui_fe«miiiiiulifeiifeinili  17  :  t'i"Uqj}  ui^iu,  15 
i/ii./,,    feniiiii     i/iuiunfe     fei.     ALd/i    "p'lhi   fe<-    ""•    l'uuinLiuÄ    feinst  /il"1    "tfl    <Jiulrijfejn\fcuji    fc; 

1.  fcu.  t.  14—16.  —  2.  fe'u.  "iC.  1.  —  13  Read  iffc^fc^. 


nmst  He  born  of  a  virgin  Ile  reveals,  and  that  He  is  to  be  truly  a  man,  is 
seen  and  foretold  in  that  he  would  eat,  and  in  saying  that  He  would  be  a 
child  and  giving  Hirn  a  name.  For  this  seems  us  an  error  regarding  the 
+  ü5  v°.  one  who  is  born.  He  has  a  double  name.  In  the  hebrew  language  Messiah 
means  Christ  and  Jesus  means  Saviour  in  armenian,  and  the  two  names 
signify  the  works  which  are  accomplished.  For  He  was  called  Christ, 
for  by  him  the  Father  anointed  and  adomed  every  thing  and  in  his  beco- 
ming  as  man,  because  he  was  anointed  with  the  Spirit  of  God  and  his 
Father?  As  He  says  of  himself  by  Isaiah  :  «  The  Spirit  of  the  Lord  is 
upon  me,  therefore  He  hath  anointed  me  to  evangelize  the  poor1  ». 
And  «  Saviour  »  for  this  reason  that  He  became  the  cause  of  salvation 
to  those  who  were  saved  by  him  at  that  time  from  every  kind  of  sickness 
and  from  death.  Likewise  He  is  the  communieator  of  future  and  eternal 
salvation  to  all  those  who  afterwards  believed  in  Him. 

54.  Therefore  he  is  Saviour  but  Emmanuel  is  translated  «  God  with  us  » 
or  as  a  word  of  aspiration  spoken  by  the  prophet,  it  is  equivalent  to  «  God 
will  be  with  us  ».  In  accordance  with  this  Interpretation  it  is  also  the  revela- 
tion  of  the  fflad  tidina-s.  For  He  says  «  behold  the  virsin  shall  conceive  and 
bear  a  son  and  He  being  God  is  to  be  with  us   »,  and  in  a  way  astonished 

1.    Is.,    LXI,    1. 


[49]  TUE  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACHING  §  54-56.  701 


*  246  r 


l/lJl/il.    frl.    ppp     Ipupiiui'lltlijlllj    lV7llIlllljlIlf?lll(ll     nilll    '    fr/Ulli,     /iL    ll/./lllLIIIllIlt    ll^lll  UllbpXb  III  pjb,     Il/l 

nTiij  Jfcij  "'jb}ll'  liuinnLiuo  :  f/i_  uiiiutititi  AJiTiii/<uiIi}i  I.lii  bnpui  uiut,  iiu(ini_iS  inbnL.nO  TiniT/ 
iltupiiiiipb,  .  8  Oain-UlO  P'«!«  0111^1  ii/i  LnliuLyü  fiLtuilibj,  fei.  (um  uiO  mnfi  iiymiiuiifef  nniuLU 
bplpiiliuu,  iiniinuipbiuij  ihn&UML  iiiinii  8  ',  iiiuuuibbiu  Uli{\  /,l  iimi'/i/iiiiim\/,i/i  /i  a/.n'/i  IiiiluIiu 
5  11  di'lmiAi tili  Iinnm  iibbn^ij  :  l/i_  nuipAUtui  'liniii  Suipuiuph;  11111/,-  .  <j  Hpnb  AJihii.  i5i.ii  L  iiiiuiitiii- 
Ji|l  i/ini_illl_  llfcij.  fcl_  lin^bnuiL  ill/mi/i  linjim  untuutlii^  junp^pniubbn,  UuitlflLUli  ^lilllLn  »  2  : 
55.  t»«-  uguili\bu[i  limn^niiiuli[iji  ijilim  iimf^  /jmif  «.iiiljiii,  ^i  ijfenü  /1/1111  tunnbtuiu  i/i7i/i 
•^inliijLpX  unijwL.  11 111  ilbbuiib  [iii\  «ihi  ji'fi  tinp&bi,  npuih,u  niAib  uuiLtupuitLilii  b  H'nJul^ubuiu 
tl'C""'    ""     '[^C'ffli'     './l'''!('"-P/'L',•      "      "L     """"<]     CuuinmiÄ.      iiiiuiiiiniiin      Siupn    miui 

10  ^/''/"1/"'/""''/'  äbpaLi)  fei.  puin  'liiiui'lnii  ßbuiu  »  '  :  7!nil<ii/i  fenfeiA  tu  um  Ulli  tu  Lp  ^uim  um. 
"n'ltu*  ••"•b[ni[  ugiubdii^  [unp^piimli[tu  «mi|iii  :  .S'|i  Irin  ^  /jl  iJfep  binn^piitiibbn"  1/1L/.1111/ 
fei.  jupuiui  iniiiint[,  im.  ^uiplib^nt[  ^ipji  l  .uuiiiLiiib  fei_  ym)m|ii  LuuinLiiiÄ  V/»iL/'  fe;"^/,  luii/^. 
frt  [uptutn  uimjmjf  '/'"'"//"'""  pbiu'li  tlbii  ji  puin-Luii  flnnnLi,  fei.  uiu.unL.1  nbinm.j3bL.li .  ti_  /1 
an^npnL.pbub;  ft  ptua  ubuii,   ijihj  hiil    ü^äiupwnLßliLUU  .   fei.  iiii.iiiiii/iih5/iil/<)/ii  i.    b  puiti  pubb- 

15     UnL.it    tiihuituuibiuhnLjJpiAi    niAibi  : 

.»6.     ü*l    iiiupXbiui    '    Uuut{h    iiuity.    «     (#i_    buiäbunbb    Itlifh,    fenfemi   tTiL   ^puiipbuiup.    0/1     *  246  V 
1)111/1111  /^  ALuil  i)fci£    fet    <ipi»i    "feil    iniiLiiiL,  "P"(  /i^/iihiTihlM/ilii  /iiifei_  /1  ijbpuii  nninnL  pLpna, 

1.  fc.. .  SS .  7.  —  2.  bu  .  /<*• .  6.  —  3.  >Jl.f. .  B .  2G. 


about  the  thing,  He  yet  reveals  the  future  that  God  will  be  with  us.  And  *  246  r 
speaking  of  his  birth  the  same  prophet  says,  in  another  place  :  «  Before  her 
travail  she  brought  forth  and  before  the  pain  oftravail  came  on,  she  was 
delivered  of  a  man  child  '  ».  There  is  revealed  in  these  wordsthe  inexspected 
and  incomprensible  birth  from  a  virgin.  And  again  the  same  prophet  says 
«  A  son  was  born  to  us,  and  a  child  was  given  to  us,  and  his  naiae  was  called 
the  Wonderful,  Counsellor  the  Mightv  God2  ». 

55.  He  calls  Hirn  the  «  wonderful  counsellor  »  or  «  oftheFather  »,  for  by 
this  is  shown  that  the  Father  inust  work  all  things  logether  with  Hirn  asis 
ghown  in  the  iirst  book  of  Moses  which  is  called  Genesis,  «  And  God  said, 
Let  us  make  man  to  our  likeness  and  to  our  image  '  ».  For  here  it  appears 
that  the  Falher  speaks  with  the  Son,  and  so  He  is  the  wonderful  counselor  of 
the  Father.  But  He  also  is  our  counsellor,  being  with  us  and  exhortingus,  not 
compelling  us  as  God,  though  He  is  the  mighty  God.  And  He  exhorts,  to  put 
away  ignorance  and  receive  Knowledge,  to  deparl  from  error  and  conie  to 
the  truth,  to  put  far  away  corruption  and  to  have  incorruption. 

56.  And  again  Isaiah  says  :  «  And  they  will  wish  that  they  be  burnt  with   '  -"■  v 
fire.  For  a  child  was  born  and  a  son  was  given  to  us,  and  his  government  was 

1.  Is.,  lxvi,  7.  —  2.  Is.,  ix,  6.  —  3.  Gen..  i,  26. 

PATR.   ÜR.   —  T.    Sil.   —   F.    •").  47 


702  S.  IRENAEUS.  [50] 

tt    //n»/i    iiiTiiilT/    7/iiiini    illi&ji    /«inji^iijm    fykjiiiiii'l  :  "Piiibij/i    Im    V"^/','/    '//""' ■'/""/" '  /''/"  ''   /' 

1//1IHIII     /ix/lllllblllll'/i,    lllllllt\tllll      /|II1II1IHIII1l/ii/ii  Jl     /iL    llin.llll0l7Lp/ll_J/    /lljlll     :      I»  li A/l     /^    Jlfl/lllIlbllL- 

Ö/ilJi    Liiiiiii    ti_   /uiiiniinini.H/iiiiTi  Tiiipiu   n<  ^   niii^ifiiili  .    iiiiJJniiTi    /"uiLp/i   /jl  iiiippiiipiL^J/iLJii'i 

IlllÖllll/il     /jL     l/älUfltl     /?L     /l    '/"(,"    //'b/f/,    »»-    M1L»l}i     <)Uip/|lllllbl    lll£IIJIIIflllLf[HillllIp    /iL  flpillLIlllIpp, 
^iiiiii)\'/.i.i/,       /iL      IIIIl/i1Ii/iI1|T|    <7llll)llllllll/l     II     :    7'llllin/l     /l     AblLll     lllMlllll/l/l     /iL    llf»    rtlllllllbl/lb    /iL    n/i  ;, 

ihil/ii;i/iTiiii/iihT/  /.'im, hui  im  //iiii/iii  l'iii/inn\iii  11/1/1HL1111J1/1  :  /'min  ((  'liiiifbiiii^ilfli  bjd/^  oiifciui 
Wib  Miiiiiii/iiiinn  »  1111L  uiibnu/i/i,  iiiip  ii\b  <JuiliiiiiihiIi  IiiJiii,  /iL  npp  iiipuipjib  pjiij  bin  'juiib 
ATi«,  1117/1  luiiiiip/ibb  miit,  n/i  111111111111/1I1  /1  niiiinuiiiinuiTi/ib  bp/i  /"l/'L  iiiilihl/ii,  ii/i  4/""/ 
uiinbii/iiiiip  t"'P  iiuilhiO  JJ"'^  oÄLiiiIifei  ii'/iui/iu  ( .iiiniiLrtn^,  nuili  b/i;/.  /i  Abbii/iiiiLi/li  bilni 
n*  viii  iiiiiiiiiiiiiiii  :  "PiiiLii/i  i/iu/iiiSiiili/iii/iiiiiifi  II1HLIH0  P"'J'  «ifcpIiLliiIi  1^7'ji^ioinnii  iniu  £  10 
luipnLiibiiiiii    /i   iiiiiiiiiiiiiiinii'/i/i     i/iii/iiilH/iiiiJi    ^tuuluLbj,    npp    tl [null  quill     i  l.iii/iiiLrtnj    bp/fbuib 

k      IIIIIIlllllllll  /J/.lllli'll       l/lllfll^lll'll/.lllllifl      /iL      ll-llll/l'/l       l  .Ulli  (IL  All  I     /llllllllll    l^lllß/i  lllllll ,      lipilj/^U     Llll- 

*  247  r°.     v">>/'""/>''      '«L     ^'"l"f'"l,hß    '    ki.    iiiiiiiiiiimi'/i     :     i'ii/i     niip     i^/in     'hn[uiuinujt     /■p/.Liliiiii/i     n£ 
V"liiiiihiiii/iTi  Tii?iii,  iiibiibpbi/i  t  /'  nuiinuiuinuiLh  i^pti/^nTiijpiiLjJ^iLb   :    l'u/j   iiijTi,   npnj  ^uiu- 
bnL/J/iLbli    Lii/il    /i   i/tnuif   m  uni  /"-/"> ^i   luI/uipiwJife'/nijf  [uiujji  inii^i,  jhpiili?  ij^i/jiil/iiiIi  iilIi^i     15 
pbLbiLbii/i  :   7'iiibii/i   iiii    Liii  /il  t  bHi/iiiiiininTip  TiiJiii  bL  i/iniiTi  Tiirpui   iJ/.ii  |imi Wi,   uim/t/iiiZi   /^, 

2.  Read  .?U  [..fety]  —  4.  fc« .  0".  6-7. 


upon  his  Shoulder  and  Ins  name  was  called  the  messenger  ofgreat  counsel.  For 
I  shall  bring  peace  upon  the  rulers,  and  again  peace  and  safety  on  Hirn.  For 
his  dominion  is  great  and  his  peace  is  without  measure  to  prosper  on 
the  throne  of  David  and  in  his  kingdom,  to  fullil  it  and  sei  it  aside  and  to 
hold  it  by  righteousness  and  justice  after  this  and  for  everlasting  time  »  '.  By 
these  words  it  is  shown  that  the  Son  of  God  is  to  be  born  and  to  be  the  ever- 
lasting hing.  But  the  words  «  They  will  wish  that  they  be  burnt  with  Uro  » 
refer  to  those  who  did  not  believe  in  him  and  did  with  llim  that  which 
'hey  did.  That  is,  in  the  judgment  day  they  will  cry  out :  «  It  would have been 
better  if  we  had  been  burnt  before  the  birth  of  the  Son  of  God  than  not  to 
have  believed  in  Him  al  llis  birth  2  ».  For  those  who  died  before  the  niani- 
festation  of  Christ  there  is  hope  that  in  the  judgment  at  the  resurrection 
they  may  attain  to  salvation,  that  is,  those  who  feared  God  and  died  in 
righteousness  and  had  in  them  the  Holy  Spirit,  as  ihe  patriarchs,  prophets 
and  all  righteous  men.  But  those  who  after  the  nianifestation  of  Christ  did  not 
*247r°.  believe  in  Him,  will  have  in  the  judgment  unpardonable  vengeance.  But 
«  that  the  government  shall  be  upon  His  Shoulders  »  is  iiguratively  spoken  of 
the  cross upon  which  were  nailed  llis  Shoulder  blades.  For  the  crossthal  was 
and  is  a  reproach  for  Him,  and  through  Him  for  us,  the  cross,  he  says,  is  llis 

1.  Is.,  ix,  (J-7.  —  2.  Gen.,  xlix,  10,  11. 


15 


-■I  THE  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACHING  §  57.  703 

uiiifc/,    iinnui  /i^inniW^iiJiii,    iiji    ^    "üfluLuih    uimuuitn  pLiii'tdi    liLiin^   :    //i_    i?/.Ä/i    /uiiii^iiiini, 
iiiut;,  ^nfejinm/f   -imi /i'/i,    111111   uiiiumU.iiiijli  iJ/,11  : 

57.    *»*«-    'f/i    ÄIiin7ili/i  ^  t«-  f/'f'*  utLpfiuuil^  Miiulik^  //{injiii    Kuuini_&ni  $uilnbp&huii  tfi 
|/ili/<j,  /,i_    ij/i    'hppuinmi    iiiilijii/i,   juiuujqfeinnL   J»'Jin  t,    npnit;ii    iiuiLUiOuianiLL   ÄiiiIiiiliiiiil  /i 

■•  a(.ii7i  iluinijuint/iolr  :  bt  '{'/''/'  '".(""p/1'/  '|L  JC',""-^  ''/''/c/'  ',L  Cn(u  /'  Silin nhuilil;  «jiniiiitn- 
dtruif  Alnuliji^ipl.L^,  (uinju^iunji^i  ablfULtjuiL  :  /•  a/.ii/i  uiiuiufeufeuiqü  l)'nilul;u  /i  ?rtini_Jiiitii'i 
'"J""/t"  «uut«  ((  ''£  ''/'"'/'"»'>i>("t  /'j/i'iiiii  |i  ünunmit;  /.l  n<  uirLiuplnnn  itnuiüiuaü  Im/im, 
ityin  fe/ifeuqfcji,  inj?  /jiiijii  jfiiuij.  /,i_  Zun  /0//11//1  ■iifjii/fiiiiML^ii.ff  ^aßwlimmia  :  /./iliii1iiiiiiii|  /i 
ij/iTii_in>     ipipmnihu  ^ui'h'ii    pLp     /,l    juiphuiu    lauinnnni    ifiiiii/iitiTifei/ili    /il«    »  '    :    /»„/.     Bnunutu 

0    uuijutu^uiyt    <Jn/-/uiii,    iimife     Du/^ni^puij,   jiijii?t    *"-    ifiuWM»    jillpu^iu'ii  .   fci_    n<  uiuiLuiutriuq 

[lnpiui'li  ji  untlUI  fei.  iiin_ni0Tiiiini  i^iiu  *  qmiijiiiiiiiil/  'fy/iiiiiiiiii/i  :  /'»/i  ^i  nmiuuifeufeji  J/nnni  *  247  V" 
k"l""lß  '/""'/l"/'^7','/  nj>»'iL  iimiiiT/,  /i  *,'}iiiiijuiTi/jiiL^iJi  '^■///'pJ'  S/'t/'<J  Stumubniui.  ijn.nl/- 
i?iii(feiyLiini/,  fei.  im  fei_u  jt^jtituii  /{im?  «ifiguij  nJil^pfi  jiLphuiun  uinjuulljliu  :  7!iiiiiii/i  fe/ifeiiii 
{cuufeuif  tp,  "Li?  'f'"jf'  uf'«'  ^hpl^tliu  iun£inmL|Jpi_u,  1111  /,i_  ihliuiiTi  /i  nliliLnV  iiuiuiuiiW- 
«Wfili  pi_n  Iil  tupbtuSp  juuinnnn^  '/'"/''/ "'i'/-^/»*«'  [h-ji  :  //i  uiüiinSnLSiuL  7iiii.hi,  nniui;u  fei. 
niii/j!iiTife{/r  nng  ^tiiLiiiuimliu  /j  iim,  iihiui  /il  Suignhuinü,  ipp^iui,  im?/,ii  A  «tfen.Il  iiinfeuiLu 
/iLpm  .  fei_  uin/VTi  linpiu  iiippdi  ^uuinnnnj   iitiiiuiifeiiii  ^  :  ^/'   '{"{'  IHLpftllluL  iipiiiiiinnmii  uinndt 

1.   JTiiTi  .   /''/->■.    10-11. 


dominion,  that  is,  the  sign  of  Ilis  kingdom.  And  He  says  :  «  the  messenger  of 
great  counsel  »  i.  e.  of  the  Father  whom  He  revealed  to  us. 

57.  And  that  the  Son  of  God  was  tu  be  born  and  how  He  wonhl  be  born 
and  appear  as  the  Christ  appears  from  whal  Iias  been  said,  as  also  it  was 
lirsl  foretold  bv  the  propliets.  Besides,  it  was  foretold  in  what  country 
and  among  what  people  lle  should  be  born  and  appear.  Moses,  in  Genesis, 
bv  means  of  such  (prophecies)  speaks  thus  :  «  A  ruler  shall  not  depart  from 
Judah,  nor  a  leader  from  his  reins,  tili  he  corae  into  whom  it  is  desidered  and 
he  will  be  the  expeetation  of  the  nations.  He  will  wash  his  garment  in  wine  and 
his  cloak  in  the  blood  of  the  grape  ».  But  Judah,  the  ancestor  of  the  Jews, 
was  the  son  of  Jacob  from  whom  ihey  reeeived  their  name  and  among  them 
was  not  wanting  a  ruler  or  leader  tili  the  Coming  of  Christ.  But  at  the  time  of 
Coming  the  power  of  the  quiver-armour  was  taken  away,  the  land  of  the  Jews 
was  delivered  to  subjeetion  to  the  Romans  and  after  that,  they  had  not  a 
separate  king  or  ruler.  For  He  had  arrived  into  whom  the  kingdom  of 
heaven  was  destined,  who  washed  His  garment  in  wine  and  Bis  cloak  in  the 
blood  of  the  grape  '.  BuL  Bis  garment  and  cloak  are  those  who  believe  in 
Hiin  and  whom  he  cleansed  saving  us  by  His  blood.  But  Bis  blood  is  called 
the  blood  of  the  grape  liecause  as  the  blood  of  the  grape  is  not  prepared  by 

1.  Comp.  Gen.,  xlix,  8-2:>. 


704  S.  MENAEUS.  52] 

n<  äuinii  np  wiLui;,  "Ml  («iiimiLtiiÄ  yiiiiiHiiiui/;  dl  iiliiiii/ii  iihlu£  iipiIiiiiiiiiIi  Iiniuii,  uiiuuigu 
dl  iiunnm  nS uin 3h m-PhiOli  dl  iiiiip/ilIiJi  n*  Siunn  iiiiimN/.iiiii,  Hill  LwuiflLlilO  miuiin  :  l'Uttu 
1VJI711  Diu  ii/iiilii/iTi  Tifliiifi,  iiiiii/iTipu  ^  nuiili''  nii  /i  /iiiLiii^li  (/■Jinuni./iili,  nn  dl  iiLpiii/u  uiiiAit; 
i/iii?uniju  /il/i,  iiiiii/iupL  t  »»IT/;  iun-f"iLU  n^nu/ili  uiinui^  iiliiiii/iiiilM/ilTi  ^iiii_/iinl.iiiiiiiili  :  'l.iiinli 
nnni  dl  hi/iIi/iiiiiiil/J/ilTi  ^/./Jiii)iiiiiiiiii  f  "'('"i,  nnp  iiiliiiiiIiU  /i  lim  .  pniun/i  ui/ili  ni-bpdrj 
LiJiii    yiii/illiin/i/il  uiiinn^u   iiiunpiiiiiii-jilhiAlU  : 

,")(S.  //l  iihiiuvdihi  Wiii/u^u  11111/7.  ((  (Fuinliiint;  uiiiimi  n  f)iii/iiii/puii  /iL  niinhak  lunjuff- 
*  2'i8  1°.  uniiii  i/'uimiiLit  »  '  •  DnDLDpiiaiiili  iic/ii?LnLiiii,  11/1  ui^Ii  11p  iimn  uiiip  *  "l"'^  i/iutim-pfeiuli 
inTiini  h^Tipl/iI/ilIiJ!  Tin/iin  17,  P  ^pt'"1/'  '?,//,,//,i  ',L  /'  tliii/ini|p«ij  dl  p  UiiLipnjDiiiu  iii«j«jfV7i 
iiiu,  1111  Äuiiilii,  ifeii/iLi^-  hphiui"  11111111  /infciiiii  uuihiiiLnl;1iiii-flLiuu  nauiinuiliiiinuinni.pJnJi  : 
7'iiiTnifi  iiuiinn  i/jn/ili/i  bnLi_li,  dl  n/i  luiniiöliniiii  MuiuuiLiin  uiut;,  puiliii|i  um  17  |i/iuipin  11p 
inJljLiiiiii  iiiiiiii/.ii/iiinifi  :  («11  /.pDLDtpuL  Ao/iiifeini  Tinpni  1111T11111/1/1,  11p  (inpDLDpi)i  fcli  puiiiij- 
diiij  rfnanLiiZ/  iiiiunnli,  /1  adilu  "P"!  iiliiiiiu  Äu/.iiii  ii'i'ii/iiiiiinii,  dl  t./i/iii  p  ^nkjuiuuiuiu 
luiuuihnkju  uin.uipunnnhiiiip,  i?/>u*  miiuiiili  /1  htinnl^hS,  hlii  7'ppiuniiii7i  öIiiiil,  ^uiubuii  OL. 
j>iii/iiiii  /1  mm  li'd,  iiiiihliJ  111)1/1/11111  i\"h\'  SuiuniAju  tuuihiMunnhuii,  n  ilbnui\  'jlj""l  '">p«'  1 
/./iiiiii'    uiiLiiiiiutini/  i?nuiiLii)i  11//1111/1L   CuoinnVn^  ii'l'ppiiuiiui  : 

59.    «S/i  im    dl    iiiiidlii    /iup)'    IjiiuiiIi   iim/j  .  «    ''"«-  "/"t   liiiiLiiinuili   ^iiiniliiiipniili  lihtiiikui 

1.  l*/.Lß.  /•'/■.   17. 


man  but  God  makes  it  and  rejoices  those  who  drink  it,  so  it  was  not  man  who 
prepared  His  incarnation  andblood,  but  God.  God  Himself  gave  the  pledge  of 
the  Virgin,  that  is,  tbe  Emmanuel  who  was  of  the  Virgin,  who  makes  glad 
those  who  drink  of  Him,  i.  e.  those  who  receive  His  Spiril  as  eternal  joy. 
For  this  reason  He  is  the  expectation  of  the  nations,  who  hope  in  him,  for  we 
expect  that  He  will  establish  the  kingdom. 

58.  And    again    Moses  says  :    «  There   shall  arise   a  star  out  of  Jacob 
»48  r.   and    a  leader  shall  spring    up    froin    Israel    »'.  This    reveals   plainly  that 

as  regards  the  economy  of  His  incarnation  He  must  be  among  the  Jews  and 
of  the  tribe  of  Jacob  and  Judah.  He  descending  from  heaven  was  born  and 
accepted  participation  in  this  economy.  For  a  star  appeared  in  heaven 
«  Leader  »  is  said  of  a  king,  for  He  is  the  king  of  all  the  saved.  But  al  the 
time  of  His  Birth  the  star  appeared  to  the  Magi  who  dwelt  in  the  Easf,  by 
which  they  knew  that  Christ  was  born,  and  they  came  to  Judaea  led  by  the 
star  until  the  star  appeared  at  Bethlehem  where  Christ  was  born.  And  when 
they  entered  the  house  in  which  the  cliild  was  wrapped  in  swaddling 
clothes,  it  stood  above  His  head  to  show  to  the  Magi  Christ  the  Son  of  God. 

59.  Yo  also  Isaiah  himself  says  «  And  thore  shall  eome  forth  a  rod  out  of 

1.  iXuni..  xxiv,  17. 


10 


10 


[53]  TUR  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  58-59.  705 

feL  Ar/»)/i/|  ^lllplflllllllljTl  fc/st.  '■«-  y^f/v/t  /'  '/''C"!  "T"1  V'f/'  UUMIBL^IIJ.  S"l/'  flSlUU- 
innLßbiuu  fei.  n&iunniBhuiU,  yin/i  /unnyjijni  /.l  nullen  t-^huiu,  <>r"j/'  ij/i»i<il/'J'"i'J'  '<l  /'"i- 
pkuiuioinnLtöliiiu  :  I,nnLunh;  ijJiiii  <,*nij^i  fc{ifeJiLF|/i  CuuinL&llj  :  //^  puui  Ipiip&Ltuq  ijiinnfciii^i 
fei.  n*  nuui  limii  nlnj  ^iiunliSiiihLiiiiLj,  um  niuuifeuq/i  unLiiiuin(i  iituuutiuuuuu  fei-  nijnpiltuij^i 
hm  uu, mini    hpLpll    :    L'u    yiilillfc,    nbplipp    miiiIi/il    iifcpiliuuj  /"-{inj    »«-   S'"J,-",/  /'  A»1""   Zl'l  H 

uiuuiuifefeu  '  iit  '/"'(.•  tuSpuinhaw  :  //l  '■'//>"/'  uiuinfeauiLinfrufi  «[ift^  uipipiipnLßhiuap  II  *  2'iS  r. 
<V>iuunuinL/Jfeini)i>  uiiuuifeiui  ii/inriu  /ilij  :  G'l  üiuniutiiiiijji  ij«'(/  £»''/  tiiui^jili  ol  /»"*  ^»'"| 
ULini,  fei-  nn/J  fei_  iniLfei_Ä  ilniiiuniuäiiiili  uinuiAfcuu/iu  .  fei,  Smundi  UlflUJj  /i  Aui/j  /'«/»J  fc<-  /' 
/immun  bliunnn  l"fp<l  4Sfen.l1  uiplinLj,  fei-  n*  Shnjiahu  iuuu  :  J/l  feq/uj/i  JuiuiLn  jmjiiu'/i/f 
miimuinu  (U.tuiLui,  fei.  nn  iiiiilu/^u  /'j/ufe/  ^hßuiiinuuiq,  p  um  ^LfiiuLnug  jULumiin/iu  .  DI. 
feii/iii/i  luipm-flliiiili  inr.im  miuin/ii  »  '  .  fe  <Sfen_u  uiiiiiinfefe  ^ui^bu'ujub;,  iiji  '/""/'/''  '"-"/'"  /• 
'/•iui_/Jfenn  /iL  ({Jumiiyuu'fc/  mnfc,  iium  «Muuli/ii  :  i'uuunji  Hhiiui;  AuulLii  £n  Lppiu^uiSnL.  ht. 
yuui  'buu-Biui,  AunLun'  np  inuinutL.ll  n'ßnliumnii  .  fenjufi  fenfeL  «"ji/j  uuiLiiinmuu,  (iL  i/iuufi 
iiiiunn/i/i  //l  II  nJut;u  ^munfeiiiS  uuiLiumiimiiL  nnuiLniiL/J/iLuiiu  '/'mniuLin/li/i  nni,nuilit;p  : 
1"'  J/L  um.  u»ll«  feLO  /i  Jmnn/imufc;  nnjuiuinuBhutu  unutLuili  ty  niuLiunujuij  :  17l  Oiunjil^  inut; 
uSuipSpuu  \inpm,  o/i  fe   «.nuLiii    fen/fL  piLufemi,  npwi^u   iiun_uipmijniuu    uiiiiutjuig    : 

1.  ?;».  <J-n.  MO. 


the  root  of  Jesse,  and  a  flower  shall  grow  out  of  his  root.  And  the  Spirit 
of  God  shall  rest  upon  him,  the  spirit  of  wisdom  and  understanding  the  spi- 
rit of  counsel  and  might,  the  spirit  of  knowledge  and  godliness.  And  the 
spirit  of  the  fear  of  God  shall  fill  him  and  he  shall  not  judge  by  Imagination 
nor  reprove  aecording  to  words,  but  he  shall  judge  with  justice  the  poor, 
and  will  pity  the  meek  of  the  earth,  and  he  shall  smite  the  earth  with  the  *  248  v 
rod  of  his  mouth,  and  with  the  breath  of  his  lips  shall  he  slay  the  wicked. 
And  righteousness  shall  be  the  girdle  of  his  loins  and  truth  the  girdle 
of  his  reins.  The  wolf  shall  feed  with  the  lamb,  and  the  leopard  with  the 
kfd,  and  the  calf  and  the  lion  shall  pasture  together,  and  the  little  child 
shall  put  his  band  in  the  hole  of  the  asp  and  on  the  den  of  the  little  vipers 
and  they  shall  not  hurt  it.  And  in  that  day  there  shall  be  the  root  of  Iesse 
who  shall  arise  to  rule  over  the  Gentiles,  in  him  shall  the  Gentiles  trust,  and 
his  resurrection  shall  be  glorious  »  '.  By  these  (words)  he  says  that  He  is  to 
be  born  of  one  who  is  sprang  from  the  race  of  David  and  Abraham.  For  Jesse 
was  of  the  offspring  of  Abraham  and  the  father  of  David,  but  the  Virgin  who 
was  of  bis  ofTspring  and  coneeived  Christ,  is  the  «  rod  ».  For  this  reason 
Moses  showed  miracles  to  Pharoah  by  rods  and  among  men  the  rod  is  the 
sign  of  dominion.  And  the  «  flower  »  indicates  llis  body  aswe  have  before  said, 
because  it  grew  by  the  Spirit. 

1.  ls.,xi.  1-10. 


700 


S.  [RENAEUS.  [54] 


C)U.  I'uli  «  /M  |>uui  /piipAfeinij  inuinbuun  /.l  ii^  p»'"  futuuiptj  jiii'/iijpJiiiiifenijfc;,  '"J[ 
nuiiiifeiiii/i  TinLiiiiiiii/i  ntiimuiuinuiL  fei.  nnnpäbugp  iniMiuwft  j'-p'/p/'  »)  """«'i-fcj  ^Uuuinmi- 
cW/iJpiJiJi  fmpiii  S'""'"'"'"'7"'!  i/»Li/«'fit  :  'ßuihi^  uin-mlig  «i'/ii  uifiipij  fei.  ui^iiiii-fepijii 
*  049  r°.  *  ipmk  fei.  n<  qijiuin.utl.npli  uuumndinu[,  fei.  unuuuinpfi  utunJuiuV  In.  ipp'Jip  ««-  ijV»''- 
ij/jinli  Sunnnt.iuuU,nu[  pnu.  Ai.ijpp  fei.  pnin  '/fep*i»J  wpn.wpnLJ3buitll  JininntÄnj  .  fliiiliij/i 
r.miini-iiiÄ  n£  jiiLi?fept  mliij"  '/(■'"»'/  ',L  »*  i»/'ip»S'"""t>  p«"jg  «J/'»<^  uipipupiu  '•■-  nijnp- 
.ffejfi  miLuiTiApLJi  numnii^  k  ßuuinLinj'  mjfip,  np  fei-  /i  ^fen-li  nnnpSni^hiuul  mujpfeijiJLipii- 
UjL  /pupt,  t«-  lM//T  P"51/"-  S'Tgfc»  tL  imäniuppfuiu  uuiuiii^fe.iijfc;  piufi/iL  rfpuijli  . 
UuifinL&nj  t;,  np  pi./LpL  tjutSbuuljL  plij.  ipipÄfc;  :  /'u/f  jiuufcpV  «  fcij/ig/»  iJuiLinfeui£  ip?t,0 
«ipipnpiU-fJtiiiifp  In.  ijSmpmniJplbmSp  upiiuifeii.f  ippnpi  » ,  nJmpM/pujpii  Lnpin  piim  fyfep-  1 
Uluipwunu  ip\fei_  ip^/piLipiiiifc;,   fei.  «jihlIi  n&uijpuijpL  ipiipipnpiii-/Jpi-li  liiipm   : 

6  1  .  /'u/f  pum  iiijpiiipjfeiuij  hbuniiiubuiuu  fei_  np  pundßbuiSu  piiippViJpJi  feil  ti-  /JjiiniiSpp 
SftSbuiW  iSpuipmW/JpJi  fei_  SpmSmnt.ppLU  fei-  /iiuii{iiiijiii-/iJ/iilIi,  iimfefi  &bpnt.lpgh,  /Jfc;  bt. 
uijuupV"  S^SuiptnuiUf^u  fb^buin  t  /'  ipupn«fe'»M'  "Pp/iumnup,  jnpc/iiii?  pligl  faunhp&bun 
t  /ifeiiipiiLnpfej  uiSblbanil  :  'FuA$u^  tu^u,  Tirimliiii/piipuip  mippV  ipuluäuiu  impf  fein  ijk  ti-  1 
ui?ui7iiupiupni_«Ti  Suipiflpul  /■  rtfeiiii  iuWuiMi  "ßppuuinup  /i  Jp  i/mjp  Jnijni|  Sputpwu  {irni- 
nuinni^buiSp,  ij/i  p  Spuiupl  uipipupnnu,  npg  npßnLU  In.  niun_inun  fei.  ni_p»_ij  fei-  Siuuniuun 
uinuiinii  LJuiLbniuL,  n^u  /pjiuu  ni_i?feß  mniifef,  npp  nun.*  ui^  e/wihiiLm/piiL  ijui^uilnu^fei-p 
fei.    quirnuiiuiauipuaio    ipimu     iuulipuuuuunni.pbuiu     fei.    nipp,    fei-    JpiiLwjp    fenfeuif   t/iTi,     ilpliv 


»  240  V* 


G0.  But  the  words  «  he  shall  not  judge  by  opinion  etc.  »  show  assuredly  llis 
divinity  still  more.  For  to  judge  without  partiality  and  respect  of  persons,  not 
*  249  i°.  honoring  the  illustrious  and  giving  to  the  poor  his  deserts  equally  and  in  due 
proportion  is  according  to  the  supreme  and  highest  righteousness  of  God.  For 
God  is  not  influenced  by  any  person,  nor  is  nioved  except  by  a  righteons  one. 
And  to  have  pity  is  a  special  attribute  of  God,  who  by  means  of  His  mercy  is 
able  to  give  salvation.  And  He  it  is  who  smites  the  earth  with  His  word  and 
kills  the  wicked  with  his  mere  word.  This  pertains  to  God  who  by  a  word 
does  allthings.  But  the  words  «  that  his  loins  shall  be  girdled  with  righteous- 
ness and  his  reins  bound  with  truth  »  show  His  having  a  human  form  in 
appearance  and  also  his  real  supreme  righteousness. 

61.  But  as  to  that  which  concerns  the  different  species  of  animals  which 
are  hostile  by  nature  and  enemies,  to  one  another,  Coming  into  harmony  and 
innocence  and  peace,  the  Presbyters  say  that  it  must  be  really  so  at  the 
Coming  of  Christ  when  lle  shall  reign  over  all.  But  figuratively  he  shows  th.il 
races  which  are  unlike  and  men  likewise  are,  by  the  name  of  Christ,  gathered 
together  in  harmonious  peace.  For  the  righteous  all  togetherwho  are  likened 
*  249  V.  to  calves,  lambs,  kids,  and  little  children,  who  injure  no  one,  but  who  before- 
hand  had  the  appearance  of  beasts  and  the  conduct  of  beasts  by  their  op- 


[55]  THE  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACHING  §  60-62.  707 

ii/i    liiJiiiiiiiL/J/iiJi   i'feii/iTi  mhiihij   fe  /iiiirm/i/,   tiiiiiiini  feimi    11111  l.i  O/11 11,    (iiii/i-uiiiii/i/.  iiii|  nuiuuinui- 
iim  fiiuii'fi,     fei.    iiiiiiiii/iimnii)     iiiuii/ifi    iilin    iinmiili.    /iL    feiiitiiiiiii/i     liliAriLll    /iL    lltlllit,   Ulm  l)inyil- 

II  feil      M/lLu/lLO     Mfell/iLII      HIllll/iL»     lllillllIll/l/,/l/l     /iL      llll/lll/.l/lll/l,     felllli     l/lllll/l     lllll/l/llll  |l//.lll/l    .    Jl     l)/l 

i/iiiiii    /i/i/iiiiin    (iiiIiiii'/i    /11)    A    Miiiim  11111111111111     111111111111/1I1    /1    '»/iiiii^/i     Uuuini_CTni,   iii/tiimfeii/i 

5  /iL  iiiii/iii/iiiiiii/i/i  uuiil/J/il1i)i  i/iii/ii/.inl/  :  f/p  /iL  "t"/  fellfei-  w^ill  .  »HlTlIl/l  Hill»  llf/liilin/llilljlliop 
/7/1/1  iiiiiLiiiOifiiiiii/f,  t)nh\  11/1  fei_  n\lili\  muiitiipoiiinL/Jfeiiili  111111A  /Jhiiiili,  in  iiiiilifeiin/  ti'l'nliii- 
mnii  Li  yiiLiiiiiiiuifii/  lii)m,  u7iiii/iiiiiii)iiii/i  ^1111  iiriiriini/i/i  /iL  ipii/ufelliilti,  i)/i/i\  il/i  /iL  DUflLUI— 
LfelllllllillnillLli//lL/l  111 11  iiiuri  111  /i/iiiii//  /niiiiii  ni  Mir  11 111  l  :  f  .(imm/i  fe  (Hill,  nil  /l  7 'll IUI  in  »II 
lllniilili     («iiiiiiiLaiii     ^iuliiiiiiIi    i/iiii/iii/inii  1//1    iiniiofe     •yiu  fiitiiiniifemiili    11    «111    :   i/l   iiiiihilii/iiiii 

10       /ifl/llfel      '■,/i/i/lll/nilllllll/l     Hülfe,     l/lllll/l     ll/l     yil/lllfelli\fellll     /,     l)/.ll  lll/l/il'll/     IHIILIlfel,      /iL     /llllllllllll/lli/l/il 
OL     <)I11LII1IIIIIII     /  .11111111  >WI(    l'lllljl      HI111II1IILI1II   .    l/lllll/l     lll(llllll/l/l     lllllt;  *     ((       l»L     fell/lll/l     IIIIIIIIl/J/il/iIi 

/iiiiiiii     iiiiiiiii/ii     »  .    iiiin/iup/i    fe    i/niiiLp  .    pm/iti/i    iiiiiuJiiul   /11111    DldiinnLUio    i/iiuiLiiiLiipfeiiiiiL, 
innauiu  iiiinfeiiiL   : 

62.      '/.uiiilr     iiiiunii/1/1      iiiiiii.v/.  1111     iiiufe      1)111111111111  *  fe/i  •    <(    Oiiiliilp      inii/iu/ife      iiiiiinLilpn     ♦  050  r« 
15     11/111111111/1/1     /'ihl/J/i    11/11111  Aiii.'i/,i.ii'/i  1)  ',    iiiniu   nn    /1     PuilM/iihiu,    nimifeii    ininiiipiiiuiiiu    11111111- 
timp,     nuiiinuhhli    7'ii/iiiiiiiiu/r     iiairfeiiiifi  .    iiuim    17,     fe/i'fe    ii/./im  iim/1/,/1    ifein    i/m^nL   niuinnL— 
nhuiiU    h    i)'fen  feiiui    :    7'iiiTin/i    /iihiihiTi     fenv/i     rfuiiij/iuli  .    puilni/i     /1   ia/tilu    1111111111/1/1    /jl   ij/i   nji 

1  .   Z'.ifn,/.,  .   /<>• .   11. 


pressions,  are  inen  and  women,  and  sonie  of  tliese  were  like  wolves  or 
lions,  seizing  the  weak  and  warring  with  their  equals.  And  the  women  were 
like  Ieopards  and  vipers  who  by  their  deadly  poison,  from  their  Inst,  killed 
even  their  loved  ones.  These  being  gathered  together  in  my  name  will  have, 
by  the  grace  of  God,  righteous  conduct,  by  the  changing  of  their  wild  and 
savage  natnre.  And,  behold,  this  has  happcned;  für  those  who  were  at  one 
time  most  wicked  and  lett  undone  no  work  of  iniquity,  learning  of  Christ  and 
believing  in  Him  became  believers  and  were  changed,  so  that  they  did  not 
leave  undone  the  most  excellent  forms  of  righteousness.  So  faith  on  Christ 
the  Son  of  God  brings  forth  such  a  great  change  in  believers  in  Him.  And 
He  rose  to  mle  over  the  nations,  as  the  prophet  says  becausr  it  must  come  to 
pass  that  by  dying  He  should  rise  and  be  confessed  and  believed  to  be  the 
Son  of  God,  and  king.  Therefore  he  says  :  «  And  his  resurrection  shall  be 
honor  »,  that  isglory,  for  He  was  glorified  as  God  when  He  rose. 

62.  For  this  the  prophet  again  says  :   «  In  tlial   day  I   will  raise  up  the    *  250  r°, 
tabernacle  of  David  which  is  fallen  »',  that  is  the  body  of  Christ  which  was 
born  of  David,  as  we  have  said  before.  It  is  piain  that  His  resurrection  from 
the  dead  after  His  death  is  here  made  known.  For  a  labernacle  is  called  the 
body.  By  this  there  is  reference  to  Christ  who  according  to  the  flesh,  was  of 

1.  Arnos,  ix,  11. 


10 


708  S.  IRENAEUS.  [56] 

«um   äiunifiinfr   p    nniLiii/jfc;    'huiL^l^   'r>{i/"'u>niip,    '"j/>y/>    /'["f/1    UumniAn^  iiiiifejn»' .    fei-  nji 

iffcfUni-ljfellll        llllll/lljti       ''L      Il/l      frnfeulULP      l?llinn,      pll/j      nuil_fini|l}tuiJp         (liiuiiiLiu»,      fei.      ppp 

/iiiiuiiiiLiin    /iTipi»     fe'i/iii/i    luSblmifli    iii^fump^pii,    ',L  /'/'f   uiptpufinuphuiü    rfpiiijli    nnpOmj  fci. 

(j;!.       //!-       llIIinAfellll       IJIIlfc;       l?llllllllllll/^7l         ///imJ.iii        /iL       lllllfell/llr ,        IlLp        ^lll/lljfc  jl  Ali  lllpl       /jjl 

'finlminnu  ÄfimJi/ii,  11/1  /'fciiiitt'5  i^n^uiuiniuhh,  iiiufepii|  iiijiiiip^u  .  C(  I/l  ipn-,  /'feipp^ii 
i,nfc;iiiiiinuiii/i,  i?/i  iini_iiuinpfeiii  feil  iiiimiiCTitiniiiiii  Dnuiuii  .  piiiliii/i  p  gfih  fe/gt  uffLUfpunpif, 
nn     <JnJni-feuiit;     ip/niitu/iiLpii    Ali'    ijf 'iipwifci    »  '  (»M    fei-    ijuiLiiin-     fc;    /■feijnfefcini      /'im  JiJp  . 

Shln  qfe  n<  iJAuiiii  iiiiui  feiiLii/iJi.  nn  AZiiiilL  iiIiiii,  p  niiiLin/pVIi  ipij  /»un^p,  my  fei-  pmn 
iiiiiii),  nn  A    /'feiiiifefc/ifii  iiiiiliiiil/iTi     /'iiiiJrfp    tXtifeiiiili   fciil.L    : 

64.  ^l  iiiiiiii\fciui  uiiit;  '/'uil/i/J  A  ipiiLiiiAtL  pLpiJfc,  nV'ppiiinniiu  AJiuifipj  ipiiLppLni/pi 
uiiiiu  .  «  Huinniqu  /'hil/JA  &uin_ullA  /»J»l  "7'  /'  p""l  ipiipAni_niulifep  ijijt;iiii  7'ppiiinniip  p_n  : 
bnnnLiut-  »Sfcyi  '/'iiilW/i  ^Juiiiuun-M/ii-b  *  fei-  n*  uuifeuiifc;  LiJiii  .  p  upiinnj  iipmpiijlifc,  pni_i)i?fc; 
feii/ni  imHniL  nn,  feWt;  uiiii<JfeiinfeJi  npijppfi  p/i  ipiLpiiim  pi?  fei-  ip^/piijnL^pi-Iiii  pi>,  ipip 
ni_/uuifeiiA  nliii  fluni«  .  fei.  npijpli  lingm  i$pli£  p  j£ui_puifemli  »2  :  /"i"tg  "£  "£  Up«£  /'  1"' 
iiin-feinfeiiili  A  '/'uil/JAuii  niiiiLnnTi  np  /JiuauiLiipfeiiiii,  11111  fei-  in  J</iutpiii-npnL|dpi-lili  '"'//"' 
i?Au*  A  iniL/iuifeiiili  feiifei-,  piiilrn/i  fuiifipiiilifeiui  fc;  :  l'q[  uijli,  n|i  p  /'iiiL|tJfeiuj[Ji  ÄLiiii. 
IJuiauii-nni,    tun    fc;  'ßnhuuinu  :    MifAufcjjpu   i^/pujiiii-Ppi-lipii  '" (""/■/*'/   C'""  '^"'('^"'A  '["'L,"fe,/'^ 

l.  Whg/nu.  7;.  2.  —  2.  '/..»(■?.  2töB.  10-12. 


the  seed  of  David  and  declared  to  be  the  Son  of  God.  And  that  after  dcath 
He  would  rise  again,  that,  in  appearance,  He  would  be  man,  mit,  in  power, 
God,  that  He  mnst  be  judge  of  all  the  world,  and  the  only  worker  of  righ- 
teonsness  and  the  Savionr,  all  tliis  the  Scripture  makes  piain. 

03.  And  again  the  prophet  Micheas  names  the  place  where  Christ  would 
be  born  that  is  in  Bethlehem  of  Juda,  saying  »?  And  thou  Bethlehem  of  Juda 
art  not  little  among  the  Leaders  of  Judah,  for  out  of  thee  shall  be  the  leader 
who  shall  shepherd  my  people  Israel '  » .  But  Bethlehem  is  the  district  of  David 
so  that  not  only  because  of  the  Virgin  who  bore  Hirn  was  He  the  offspring  of 
David  but  also  because  He  was  born  in  Bethlehem  the  district  of  David. 

64.  And  again  David  says  that  Christ  must  be  born  of  Bis  seed,  in  this 
manner  :  «  For  my  servant  David's  sake  do  not  turn  away  the  face  of  lliv 
*  250  v".  Christ.  The  Lord  swore  unto  David  in  truth;  Be  will  no1  turn  from  it  :  of  the 
fruit  of  thy  womb  I  will  set  upon  thy  throne.  If  thy  children  will  keep  my 
covenant  and  my  testimonies,  wliich  I  swore  with  themandtheir  seed  fore- 
ver  »  2.  But  none  of  the  sons  of  David  ruled  forever  and  their  kingdom  was 
not  forever,  because  it  is  destroyed,  but  thisking  did  who  was  born  of  David, 

1.  Mich.,  v,  2.  —  2.  Fs..  cxxxi  fcxxxn),  10-12. 


il  1". 


[57]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  63-67.  709 

Imimi     kl.    iiiiiiinL     fei.     ninfeii/il.     äi...i  niii>fe;ii     .iii.uiu/i    nfefenin.iiiife;,     iii_ji.iiliii.Lfi     yiWnj/.|/.\.,nif 

fc;n      blllllulll,      -l/.J.»     Ij/l       IM      /lllllljlfel      SutpnLuiU     /*!      ^Ljiluiiintlll       /.L      /jllll?       llljf       ""-ftp       u/ljll^lil 

r.iimni-Äni  Al/feiui,  ihm  /i  /'"fennt^iJ  Zni^uiiiiniii-i^i,  jdpfiiii^iii-.fc;  fei-  />  huiLJJbui^  tjuiLUilfj^  : 
65.  tt-  iiiiilii/iJiiii/iu  »...im  niunhu  ^Z/nnLin-int,-),  "ji  tfi  iJi"J(»«ß""[«'ß  £<[lhu""nu"'Pi 
5  Ulm  fei_  iiiiipni_u/ip}i  linpui  Iil  iniuÄiunu  l;p  ßiunni.&ni,  iin.fc;  .Tiufiijuififc,"  ''"«"'j/>  •  «  kuuiu-jp 
iiiiiu/iiili  lllinikili,  i.iyi.  Outtuuuin  ij.i.  ßfeif,  <Jiij  fei-  uimifeiiij  |i  '/fe/""J  /'^"J  jun-iiiliiii/jfi, 
nniiLny  /ij/ii  ))  '  :  7'iuLu/i  /i  ./feniui  i.iiliiiI...i/i/i  /mii^  iminfeiiii  uiuiu^u  fc;ilnLiii  jfrp iiLiiHi.jfc;--, 
iilihiinni'liiiiiii'illi  fei-  iiii.nfei.iJ  ui?iu  JniinJnLnnpii  ipuiJ/n/.ji.ui  jiLnliuiliij  .  fei-  ijüLiiiiin 
IllinUhli  ii(/nni_inunt;u   iin.fc;  : 

10  66.      l'pij'    u/i    ÄuiuJifci/i    fei.    OHH      ■  ■ILflpillllfj    Äjiiiiufef/i    fei-    IJLp    nnifpu     1.1I1I1I.L&.IJ    «\LlIlll^I£ 

yiiunfeii-vfe«..  fc;n,  fei-  u/i  'l'nhuuinti  alt  *  ßiunuiunn  itiiL/iH-feTiiu/fiiiu  t;,  .iLjiiiijfc,ii  ufe/jnLaiiiufc;p-i 
i..n...iM.i.fe>i-i  :  kt-  iimir.v/.ini'  n/iiun.i  iuin.iiiV''i«i{n(u  tuiiiunpii  ijLiii,  p  äiuni^iuub;  feijfenif 
uJflfetl  nnii.l  llJnLhlililu  fel_  luinnLutuhbi  qSbn.hiuniu,  ij/ljm  juinnjn,  fei-  nitnflf  fei.  mlltunnji^ 
fei_  uiiiiupuiuii   /infei  fei_   iiiiiui'liiii'tilij    feu  /uiiivfii,  nnuit;u  ululbquiL  fei-  luuiiinn.fciji-iL  fei_  tiufiutiuii    : 

15  67.    IWi?  uiuiuutinLp    Miinmnu  aJnbnuBbiuinii  ii.in.ii  .  muty    Uuiu^t   HLjlIUf  £11  .    «   Jim   iJfcn 

.iiii-ifeiiiiiiii  Uln  uu    byiiin-    fei-    iiS7"-"'"'J"LP/"-u"    hjiiup*  »  -  .    lu^ufrugu    h;     "in-gh  *•*-  pu{"*gti 

1.  i?u,p.  P-.  9.  i.fiU.  fr.,.  48.  11.-2.  fr...  (F'k  —4.  W.«,.n/3.  L. .  17. 


that  is,  Christ.  All  these  testimonies  show  in  piain  words  His  descent  according 
to  the  flesh  and  His  race  and  the  place  where  he  must  be  born.  So  that 
men  might  not  seek  for  the  birth  of  the  Son  of  God  among  the  nations  or  in 
another  place  than  Bethlehem  of  Judea,  of  the  seed  of  Abraham  and  David. 

65.  And  the  prophet  Isaiah  describes  the  manner  of  His  entering  Jerusalem 
which  was  the  capital  of  Judea  and  where  were  the  seat  of  the  king  and  the 
templeof  God  :  «  Say  you  to  the  daughters  of  Zion,  behold your  kingcometh, 
meek  and  seated  upon  an  ass,  the  foal,  the  young  of  an  ass  »  '.  For  thus 
seated  upon  the  foal  of  an  ass  He  entered  Jerusalem,  when  the  people 
spread  their  garments  and  He  sat  upon  them.  By  «  The  daughter  of  Zion  » 
He  means  Jerusalem. 

66.  That   the  Son  of  God   must  be   born  and  how  He  must  be  born  and 
where  He  must  be  born  and  that  Christ  is  an  eternal  king  the  prophets  set    *  251  r. 
forth.    And  so  also  they  foretold  that  He  would  be  from  among  men,    He 
would  heal  those  whom  He  healed  and  would  raise  from  the  dead  those  whom 

He  raised  and  would  be  hated,  despised  and  afflicted  and  slain  and  cruci- 
fied  as  He  was  hated  and  despised  and  slain. 

67.  Now  let  us  speak  of  His  eures.  Isaiah  thus  speaks  :  «  He  took  our 
infirmities  and  bear  our  sickness   »2,  that  is  He  would  take  them  and  bear 

1.  Zach.,  ix,  9:  comp.  Is.,  lxii.  11.  —  1.  Is.,  i.in.  4  et  Matth.,  vm,  17. 


51  V 


15 


7io  S.  IRENAEUS.  [58] 

guA,jb  k  nL/.fcp,    .,/.    ,/s"'»J"j'-/'^''"7"T'  ^'"lÜ'L  /'  'U"T'  ä"TT"lM",l   ^"'ll'1    '♦"'""LÄ"i 

/ipjniL   iffeijfeu.f  ..ji.imiSt    :  "/'».I..^/.   n.iu  UumniAnj   ifenji^fegfemj  feL  /»  i?..i/.  feijt.i.fi.  npnjhu>(L 
feijniU^  ...V»  faSiupbunibJifi  hgp  i[frnfcui£.  ti.  .{...jJ.  <J»'jfep»/  '-l  „,L„„,UL„l[   uSwSuAumIi 
£,nif/ifi    iiin_ufc    «jiiiiTiiiu,    jnji     ijiiiiniiiji/iu     SuiptgugkltL^hmll     fefß     :      frt    />»»>     «nfeui.i/j/.fi 
gJ^ßLul    uijuupVu    j/'2fe",'it    <»»'i|»'/  •    «  8iui.ni.fi    ju.juiip/f   ["LpijfrS   /"'»-[£    1P'uJ"'    ?/"'.(.        5 
fct.  /i   /uuiLuifi/i   ti_  /i   n"/iu/i    m<ß  '/"l/>«»J    •"'7"3feT'  »  '    :    ^    ipup^friuji  uiut  &i»j£  •    «  Suiipui- 
•pupnLß   Afen.ß  fßt«»/ß   *«-   ÄnJiijß  {»1-Äfe.üJß    feL    <f/«Jn.nfe...fß  .    SpigßiuphiyupnLg    Ipup&ntft 
i/.iiS'mnp     lUnuiLg.     nuii-PKigiujinLg,     fy'     hgljL^bg .     i.i^ii.     GuinnmiÄ     iJfen     ijiiimuiuuiiiiu 
,/m/uiiif.iiiIf     ^uiinni-iigt .    /ifißTi    fe'/fengt    t«-    uiujpkgni-ugt    «_<%    '    ßuijhthuS    tu£g    '/"i-Piiin 
»251V.    pmnnpu    tu.  *  u.lguQg   /uj/ig    |7ii.pgfru.    jnijWiiu?    /jii.if    i/mnfeiigt  ppp«^  t'J^t(.ni_   fei.  u^uinij      10 
•/■gf  ifeonL.  /jm/jinnniniiig  »  2  :  fri.  jtunuin.ii  ufenirpigu,  ij/i  juinpgfciT  iimt  •  «  CjuupVu  !s",['[,Hiii 
ufen_feitifßu   fei-  J"in/igfeu   nnß/i  ^/m./iuhu  »  3.   fei-  «uijunu/i/j  umlh^  <,*""-'»  uuuug/i  BuinnL- 

Ä"i  %P  VI  : 

68.  fr»-  uiuuHiijifuii  iniuu^feng/i  fei- /i  i/ui/iiäniii/i  utuuiugp,  unit  &uuijp  mjuiipVti  .  «  U$u 
/luiuugp  nnij/i  /i.i*  feL  pmnfyuiiig/i  fei-  ./iiiiii_iiii-nnfeiig/i  jnj«/ .  ijnn  uiL.npuuif|  nu/puuiugpu 
puijni-iJp,  p   «/fe/>»'i  £»,   «ujinutii  u&iguin-uiiJip  //ty/i  iiifen/i{  ß»   p   niiinu/fiuut;  •   t«-  nuJfiJuiu- 

1.  fcu  .  /'/'»• .  18.  —  2.  tu  .  Z,fe.  3-6.  —  3.  fe"  .  M  •  19. 


then  away,  for  there  are  passages  in  which  the  Spirit  of  God  narrates  by  the 
prophets  tliat  which  must  be  in  the  future  as  though  already  accomplished. 
For  that  which  has  Ijeen  approved  by  God  and  decided  and  determined  as 
to  be,  is  counted  as  if  it  hadcome  to  pass.  And  the  Spirit  expresses  His  word 
looking  forward  to  and  seeing  the  time  in  which  tho  prophecy  must  receive 
fulfilment.  And  so  with  reference  to  the  manner  of  heäling,  he  brings  to 
icmembrance  saying  :  «  In  that  day  the  deaf  shall  hear  the  word  of  the  book 
and  the  eyes  of  the  blind  shall  see  in  darkness  and  mist  »  '.  And  again  the 
same  one  says  :  «  Strengthen  the  weak  hands  and  the  infirm  and  tottering 
knees.  Be  comforted,  ye  who  are  feeble  and  depressed  in  mind.  Be  strong 
and  fear  not.  Behold  our  God  with  a  recompense  will  render  judgment.  He 
will  come  and  save  us.  Then  the  eyes  of  the  blind  shall  be  opened  and  the 
ears  of  deaf  shall  hear?  Then  shall  the  lame  man  leap  as  the  hart  and  the 
tongue  of  the  dunib  be  piain2  ».  And  concerning  the  dead  (hat  they  must 
rise.he  says:  «  So  the  dead  shall  rise  and  the  in  the  graves  shall  rise3  ». 
And  in  executing  these  works,  it  must  be  believed  that  lle  is  the  Son  of  God. 
68.  And  that  He  would  be  despised  and  suffer  and  in  the  end  be  killed 
Isaiah  thus  speaks  :  Behohl,  my  son  shall  be  known,  he  shall  be  exalted 
and  be  very  glorious.  As  many  wcre  astonished  at  thee;  thy  visage  shall  be 
so  inglorious  before  men.  Many  nations    shall   be  astonished  at  him  and 


1.  Is.,  xxix,  18.  —  2.  Is.  xxxv,  3-6.  —  3.  Is.,  xxvi,  19. 


[59]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  68-69.  711 

ll/l'/l       lllll/l7ll>        l'llllllll  llll       /iL         lllllllimllLlinlAt       /(/lllllllll  Hill!       lll'/. lllllllll       In  ll/.lllflll,      ll/l       llll/lll       II* 

ululinukauiL.  i/niii/i  iiniiiu,  inliiinhli,  /■!  niip  n*  iiiliiiIi,  /i  li/im  mniilili  :  <i/;ii(  li  <jiin  iiimii/ii 
llifil  ij/.imi  /.i  rinn  :i  li  o/iiiiilIi  ULii  iiiiiinli/iilllll  .  uiiuuiliUiltup  llLJii  liiinil/ililllli  Iiniiiu  /'/'/' 
iimtuitli,  /'/i/'  lunuuim  U  «Niiiiiuiliiliii  Liiliiili  .  /il  11»  '/"(/'  ",'"1/'/  nnnui  /iL  11»  iliiuii  p  .  iii 
ml. iimi)  iihtii,  (iL  n<  niAit;ii  uiLiilii  liL  11*  ntnciiliiiLnf/iLU  :  l.(i  in/.n/ii  Iiniiiu  mlitunn, 
linuiuilliiiil  nullt  '/'"(/  unilinliiuli  .  1)1111111  li  ^111 11  null  etil  (iL  tilllllitllliillll  hi'i'l  uiuill^iuliu,  ii/i  M 
I11UII  iMlllltXGllll  Lll  nt;up  lllllllll  .  lllllltllinLllllll  /iL  II*  ^llllIlllil/inillL  :  //lll  nuLnu  li/ill  //l»t  "L 
limimnn  li/ill  llfUllllhllll  nnii  ml  n ,  /iL  tl/ip  ^lllliinnbutlin  nlun  Ulli  It  nun  11  /iL  /1  *|lllllllLllian 
/iL  /l  Miiiisiuliiiiliu  :  f'n/l  (im  il/lnniLHii/illillL  ilmiih  iiilimi  iilrlim  lilLmliti  li/iimii  /iL  UJiuhQkauiL 
0  lllllllll  Ij/ill'iuil  lll,  nun  :  /"llllllll  luuinmnni  jlllilllll  tlLlini  U  llhllllll  Lllllllll,  1//11111ILI)  (llllllll  llLj» 
iijnbliiiiup  ))  '  :  G"l  /1  a/jil/i  iiiiiiiiii/i/i  (iL  11/1  iiiiiiu\'/riiniLli,  iin/iiiLii/niii  /-,  iiiiuih,ii  Ll  /•iiil/i/i/ 
111  u  (^  .  ((  l/L  tijv  iniuli$hiitl  »  2  .  tiini  11  /'iiil/i/J  11*  hnat^p  llllllli(l/illlllL,  Hill  'riilluinnu,  niiidiuu 
«j'iiiiiii'niJi    mm  im     /uiu*/iili    :    //l  iiiu ih\L iui   li   Xliiili    (Viiiiii/iiui    l'iitli   linniii  muh;  .    «    MlliliniAtu 

tili    /ilIHIL    /l     <JllllIIILlIIOU     CL     IIOUIIILII1U     /ll)     lllllllllllll/lll     /iL     llll/jllll     /l  li      II*     lim  II  .\  I,  I  llll     pilUlllLllltl^ 

ßpuiuuiii  »   '      :      1/l     If  11  li  Sil  tili     iliiiiniiunk;     iiumu     111111111/^11      11111/^  .     «    Oiiiiit;     yiiii/iiiiliiiii/ili 
nSliuii  in'li,    f aif/i  ii  111  lu  111  ui uili  111  Lp  »  4   :  üiiiilhliliulili  iiihmiiiii/i/i  linlnuii   7'ii/iiiiiinu  : 

(>*).     '«/".     "/'/>    ii/i«/»«    uiiiiiiLiui  iiiiiiiin/i/i  .    «   '/./iiiiiilij    /iiiiimi  iiflnlihiiuip  ii/'P  miihlihplili  . 

1.  fru .  frfl.  13-Ö"/-  .5.-2  üiu.{.f    /.t.  18  (?).  —  3.  fr» .  Ö\  6.  —  4.  /%£ .  7-.  30. 


kings  shall  sliut  their  mouths  :  i'or  tliose  to  whom  nobody  has  told  about  hini 
shall  see,  and  those  wlio  had  not  heard  they  shall  of  him  understand. 
Lord!  who  has  believed  our  reporl  ?  And  to  whom  is  the  arm  of  the  Lord 
revealed?  A\"e  have  spuken  before  him  as  a  child,  as  a  root  in  the  thirsty 
ground.  He  had  neither  visage  nor  glory  and  when  \ve  saw  him,  he  had  no 
appearance  nor  beauty.  But  his  appearance  was  despised  and  inferior  to 
other  inen  a  man  under  blows  and  knowing  to  bear  griefs.  For  his  face  was 
turned  awav,  he  was  despised  and  was  not  esteemed.  tle  carried  away  our  sins 
and  bore  pains  for  us.  And  we  counted  that  he  was  in  pain  and  smitings  and 
suffering.  But  he  was  wounded  for  our  iniquities  and  was  tortured  for  our  sins, 
the  discipline  of  our  peace  upon  him  and  by  his  wounds  we  were  healed  '.  » 
From  this  it  is  made  evident  that  He  was  tortured,  as  David  says  :  «  And  » 252  r°. 
I  was  tortured  » 2,  but  David  was  never  tortured  but  Christ  was  when  the  com- 
mand  was  given  that  He  should  be  crucified.  And  agaiu  his  word  of  God  says 
by  Isaiah  :  «  I  gave  my  back  lo  Ihe  smiting  and  my  cheek  lo  the  slap,  and 
I  did  not  turn  my  face  from  ihe  shame  of  ihe  smiting3  ».  And  Jeremiah  the 
prophet  says  the  same  in  this  way  :  a  He  willgive  his  check  lo  to  the  smiter, 
he  will  be  fdled  with  reproaches  »  '.  Christ  endured  all  tliis. 

69.  Again  Isaiah  continues  as  follow,  «  By  his  wounds  all  we  are  hea- 

1.  Is.,  lii,  13-Liii,  5.  —  2.  Ps.  xxxvii  (xxxviii),  18  (?).  —  3.  Is.,  l,  6.  —4.  Lam.,  in,  30. 


712  S.  1RENAEUS.  [60] 

/lim  11  Juiiiii»  Sninphguip  .  miijiij  ft  ftuiiiiiiiipiifiSji  /"-{HILlS  ihi^nniniuL,  fei-  oi^ji  iliiiinli/.mij 
»fem  p  i?tijn  i?tji  »  '  .  uipif'  mijm  fc;,  f/'  tfiuiWg  £,mi.fife  iiijiinßfe/f  /i  feimi  {[ifef  .£  '|t"/  '*'['"- 
lUinuinu  iSfen^  i^i/inL^tiuLTi  :  l'i  (inj  mufc;  fei_  Tim  ipimfe  ^uin^iuphuijh  .  «  l/^  pmfeinj  lyifcjiiufe . 
/11111  »Juni»  fe  ,i ni Ulli n  in.Niiu  ,  feiip  uiäwpiH.  tuiuuiplf  lunnffr  mfettmjfe  »  "  :  (J^IU  '[/""/"( 
ii/iniJuiLnii  iiiimiiiLiiuife  fenpm  p  i?m<J  ipt/piLipiifefc;  :  /'»'j  ^mufcjli  ifuip ipnptpfe'  «  /*  fem-mu- 
iiiiii/Jfeiiiife  nuiiiiiiiiimiiifefe  feiipm  pmpiUiiL  »  8,  ii^iiifeiufpV  ^fepfeuiLifii  inLAUUinnt-ßhiub  feiipui  . 
nmn  <\fei_nife  a^Anußbiuu  muinmiimitiip  wn.nt.3h  feijtu  :  frt  ipiimimimiufep  iun.ni.3h  nOuihn 
/i  ilinlint-phuh  <tl  n&uiuq  fe  inuiupuiuu  iiuiuiui/phufe  .  pmfeij/i  tun '""[  //>fe/'  t  "['  niSbot;  fei. 
fc;  nn  innffepfc;  :  lliumfcii  fei-  ipiimmuinmfefe  .  npmj  iun.iui.1i  Ll  ni_fepfe  nfem"  p  miufe^mfeu 
uuimuibSiuuu  pLpfciuun,  pu/{  jnpnq  uin.mi.fe,  /jl  ipp/p^ipufeli  p  feiJmfefc;  I  l»p  ,  mnpfe  ^äiohuihu 
nniuuiiuuiniuuV  nun  feiiii^bnpliu  ufern,  fei.  umjii  mn-1/fepii/  pfeif  fem,  n«  <Jiui_iuuiuiiJpu  feilui  . 
11/1  iuiLiJ,  nn  fe  luiipiiufc/fe  nimm,  nuiuimiiuimliu,  uiuuiui/ptim/ife  uimfe£mfemi_p)  :  I/l  iiiiliul 
fe  yuLiuuiiiiiifeinnfe  fe  fem  um  in  um  in  mim,  fei.  n£  fem  fefe  pfeif  umfuiL  .  fei-  uuiinuiiiinmfefe,  np 
fe  «Sfenfe  tyni  falifbn&liuii  fc;  phnui^utiMiinfinl,  uuimiu/piLufe  p/ilmnfcpi  pimi  uijup  wjjuiun ^p 
i/iu/uäuifepfe    : 

70.     Hium   mufc;.    «  .^iiiippiiiiuiy'm  fenpui    il    upumiffcuufc;  »  8  .    u/i    «5/1    i/mnfe    ßjhuiSbuigu 

1.  fe.. .  Ö-9-.  5-6.  —  2.  fe» .  Ö-9-.  7.  —  3.  fe"» .  Ö*fe.  S. 


led.  We  like  sheep  went  astray.  Man  went  astray  from  his  war,  and 
the  Lord  delivered  him  up  to  our  sins  »  '.  So  it  is  evident  that  by  the  will 
of  the  Father  these  things  happened  to  Him  for  our  salvation.  But  he  speaks 
again  concerning  his  sufferings  :  «  He  opened  not  his  mouth,  as  a  sheep  he 
was  led  to  the  slaughter,  as  a  lamb  before  his  shearer  he  was  dumb  »  a. 
Behold  how  his  voluntary  Coming  te  death  is  shown.  But  the  saying  of  the 
prophet,  «  In  His  humiliation  His  judgment  was  taken  away»3  shows  His 
manifestation  in  humility.  According  to  the  form  of  Bis  humiliation  Bis  judg- 
ment was  taken  away.  Fhe  taking  away  of  His  judgment  was  salvation  for 
some  and  the  torment  of  death  for  others.  For  its  taking  away  is  in  favor  of 
some  and  agains  others.  So  the  judgment  is  to  some  who  are  subjected  to  it 
the  torment  of  death,  but  others  from  whom  it  is  taken  away,  are  saved  from 
it.  But  those  who  crucified  Him,  brought  upon  themselves  judgment  and 
they  so  treated  Him  because  they  did  nol  believe  in  Him.  And  so  by  the  judg- 
ment which  they  brought  upon  themselves  they  died  in  torments.  And  the 
judgment  was  taken  away  from  believers  and  they  are  no  longer  under  it. 
And  the  judgment,  which  must  be  by  fire,  is  the  destruction  of  unbelievers 
in  the  end  of  this  world. 

70.  Afterwards  he  says  «  who  shall  declare  his  generation3  ».  This  was 

1.  Is.,  lim.  6.  6.  —  2.  Is..  i.iii,  7.  —3.  Is..  um.  -S. 


[611  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACH1NG  §  70-71.  713 

/,i_  i/iim/i  uiniuinq  iuipfiupuitnutjii  L/imu  gwSm^bugnLg  ppp  ippiLißmigbw  /.l  ijuaiila  diupif, 
/i  nmn.v  iJfep  iiiuiuijiiil  .  nji  np  IJUlJunup/j  ijiiiiJtTniijIiIi  '/(>'"»".  m&upuUilSfr/i  ijiiiijijunnn V?i( 
ijlu/i  .    P<"Wi    ijmiJiJiiiin/iS'iJ     uniififii      unpui     iimfc;,     np    fc;    S1",^'     tnpiu       iiiuiipiiiiii?fe[/iu     fet. 

wlfuuiLuhiJJi  t  '   fy'J   "'i""//'"/'  ""ff1,  '/""J*1   T"!>""t'tll  '^"'(Y'"/""f'"  kl'^L"^'  ^'"WT' 

fci_   J/i   otuSia^bp    ipi/iiii    wiiptiiipiiiuiiiij)*,    ijnpu    ipuuii    gnjli    '/pfe'«"     /»"p/"f'"/t    '"(,[    </"<"" 

71.     frL    l«u(/nLiS    '/'"((•/'    <"»t   bpbSpat^.  '    «  inup    "p"'","    äbpntj    tS'tp    "Pppuinnu,   fcx 

p  stp»'^"""  »  '  :  ^L  fi*  ^"f/'  B""""-Änj  fy"'/  '/!(>/>"'n»i<  vn7i.jtju\Liiij  tji  //^"»jfef 
uupuupbfc  .?|U(.1,  7-pp  miftt,  fcL  pppni.  4/iuiIii^  feL  ipupiW&uij  p  ./fep.i.j  liupiuipu&uigfi 
unpui,  ij[.  .<i(»iipV»  ttfUiptiupiuluTi  /jpfcf  yiifyfepAfciiif  bjp,  "(inj  plr.{  S'"'/'"*' *"«"-*'  ««""•p"^ 
ii/i  Ifigyni.g.  hu  «Jn./mL/i  luiit;  ifSuipSpil  unpui  :  7!muuji  npupV«  «Jni/iuup  /i  ifuiptfiliij 
(/.Lp,  uijuiut«  bL  ^ppumnup  SmpSpll  p  <,'"?•-"(,*'  Liipm  fe.pi<-  :  Ky  frt  t^m-Uiumn^pJ, 
fcL  nij/iLj7iup«ii?mS''[/,J'  SiupSbn^i  unpui  p  Ibni  ^nt/uiui-nju  fyiium/pV,  ip[i  npupV"  "Ui<«-fepk 
tL  SuipShntj  nL/ppin  fet.  fpuuoliiin  um  p  ijfeinu/i  (7  fei.  /pi/up,  UfjlfUpV"  fei_  SuipSpll  'hppmnniip 
p  ^feinpL  iul./(feii.j  vtuj.»iiifiuiuu<upu  ipipjfeuiui.  f?fepfei_u  :  &L.  u.nni_fcp  nJiupifplili  f'ppuwnup 
uiWii.ufeiHij,  ppp»<-  s"ni/»'f<p  feiffemj  ^mu-nju  tpiun-tuLg  bu   AiiiÄ/p^iiij  uLm  :    Ky  fei-  piannt-iS 

1.  0W.   ''-20. 


said  lest  we  should,  on  account  of  His  enemies  and  the  paia  of  llis  sufferings, 
countHim  too  insignificant  andmean  a  man,  tu  correct  us.  For  He  who  bore  all 
these  has  a  generation  which  cannot  be  told,  for  his  generation  is  as  his  ori- 
gin  namely  his  Father  indescribable  and  unspeakable.  But  know  that  He 
who  endured  such  sufferings  had  such  an  origin  and  do  not  despise  Hirn  on 
account  of  the  sufferings  he  endured  for  you,  for  a  purpose,  but  fear  Hirn  for 
His  origin. 


253  r 


71.  In  another  place  Jeremiah  says  :  «  The  Spirit  of  our  face,  the  Lord  *  -253  r° 
Christ!  And  how  was  he  been  taken  in  their  nets,  of  whom  we  said,  that  under 
his  shadow  we  shall  live  among  the  nations  '  ».  And  that  Christ,  beingthe 
Spirit  of  God,  must  become  a  suffering  man,  the  Scriptures  show,  and  as  if 
astonished  and  amazed  at  his  sufferings.  For  He  must  endure  such  sufferings 
that  in  His  shadow  we  may  live,  as  we  said,  and  His  body  is  calledthe  sha- 
dow. For  as  a  shadow  is  from  a  body,  so  Christ  is  body  is  from  His  spirit.  But 
also  is  shown  by  the  humiliation  and  despisableness  of  1  lis  body  is  shown  by  the 
shadow,  for  as  the  shadow  even  of  a  straight  and  perpendicular  body  is  on  the 
earth  and  under  the  feet,  so  the  body  of  Christ,  falling  lipon  the  eartli  by  His 
sufferings,  was  as  iftrampled  under  foot.  The  body  of  Christ  is  called  a  shadow, 
for  the   Spirit  came  upon  Hirn  with  glory  and  covered  Hirn.  And  many  times 

1.  Lam..  iv.  20. 


253  v" 


714  S.  IRENAEUS.  [62] 

iii'Iiiiiiii)     uiliiiiuuliiuil     o/iinn_IiIi,      iili/^/i/i     11  /i    nuiiii^iiiiiiuiiii/i/i     ^/iliiiIiiiiilM/il/iii      iiilpii li/niiiu 
ll/ll     UiiiIiiiiiiiiiiii^i'ilii,   Li     iiiiimi  i/tniiii   •yimmM.ii    iiimii  tlili    fmpill     miijiiljili  : 

72.  l/t-  iiuiiiixtiiii  liiiili  limiiiiiiiii/^  iiiiiiiiiiiu  \11111\tu11u1l111111l1  7'ii/iiiiiinii/i  iiimiiii/,h  .  (I  l.yii 
ll/llllllll  llllillllinil  llllliuttll  ,  /iL  n<  IIP  iiiiluiil  ll  iilinin  .  /.i  '"/'/,  iiiliimilil*  l'llllliWillll  i/i/i/i/i, 
KL  II«  np  ll  u  Ulli  Uli,  pill/lll/l  /l  ll/llJlllll  m/l/llllllLlll/Juill/lll  l'iupAlll  i'/Ii  Hl  ll  ll  Hl  n  11  ll  ll  .  fili/lll/l 
/iiiiiiiihiiiil/J/il(i  IJuiiihliIIi  I11111111,  nuijiXuiL  ji  iNiOiii  ))  '  :  <?l  n  t  iiipiimp  /iiiuniiip/iiiuuiljii 
iiiii  np,  ihm  //iiii/ili  (<iiiniiLOiii,  nii  iiiiiiiiiiiiu  iiiiiit\/iiiii  liiiiiiiiiiiil,  ii^kiliiiiiiiiiii/iiiiihIi  Iiiiui, 
Uli  lii)iiiliiiiiiil,uli  Inlill  *)'illllllo/niiip  i/i/i/ili  /iL  iiiiiiiili/lli  :  l'ii/i  miiii/ii'/i  /iii/iil/i  /iiiiiiihiiiiilM/ilIi 
hliliiini  tili  111111111,  iil.liiii  itiiilil,  ,  iiiiiiiI,ii  llltlllll  uunni  ili uliiii  Ulntili  ij/iiliiil,  pui/iiWi  /l  1111111111111111  ■ 
UI1111I1  I;  ijniliiii  jilLuili  :  (/«_  11/1  111111111  ihii^m  iiiih'li  1111p  111111  ih(?iiiiiliiiu  iWiiihiu/iii  Moli  111 11/ip  li 
/ii_  ^iii/iiiiiLiii/i  n/i  t/iii,  /1  iljnuujiu  >)iiiLiiiiniiinfiiiii  p/i  11  Tim,  iiiil  iWiiltiiilm  /iiiiiiiiiiiiiil/ii/ilIi 
/iiiii  11/1/1,  iiuiiililiuiun  /iL  ii/111/ii/ip  nii/jiHip,  iliimii  ^luiiuiuiiili  li  liiu  ym  miiiniilt,  1111  /•[  1/1/1M/  : 
f'n/i   tttuuiu     iiiiLiiiL  /1    p/iOiii,    11  li  t)L  11  liiuii   iiiiunni  jillii  Uli   111111111  linutuuilil;  :  7'in/iii/i  /iL  n<  /tlii 

lili/il  /illllll       l/illl       /(/lllll/ilLlll/l      1W1II  luill,       ll/l       ll/ilLlll/l/iini/     /iL      IUI  Il/iD III  l/      llllllllil^       ^lull  tili  ll  AU  lll  1 

h,n   /iiiii   t/fiiui,    iIiiiihiiiijiIJi    um/-   iiiiiiiii/^u  .     l(     'luiuliu    /ii/iiiii/nuii,    /iL    Li/lliLli  uiiui  Ll  /ip/iiui-     1 
I11111  nni  lillii  li    iuilIiuiuuiu    iiiii  hiiiLlili  )>        :    *  •/"/      '//'",>    miil,     Ituuiiiu    juliiiiiuiuii,    11/1    iWiiliiiIi/ii 
>,iii/iii/iii.\/iiiii    /711  .    111/111     iiiiiipiil/iJ/il/i    Intimi    11  /1   /1   iluii-Uinuli   ii/i/iULiiiiiu/^  .    /tl   11/1  /1    i)lm  l.iiiit 

1.  /.•■•.  '()•/,•.  !-•>.  —  2.  »ni.jrf.  /'.  5. 


when  1  he  Lord  passed  by,  they  pliiced  in  the  way  those  taken  with  divers 
diseases,  of  which  upon  whom  His  sliadow  feil,  they  were  delivered. 

72.  And  again  the  same  prophet  (speaks)  thus  of  the  sulferings  of 
Christ  :  «  Behold  how  the  righteous  perishcth  and  no  one  layeth  it  to  heart 
253  v°.  and  righteous  men  are  taken  away  and  no  one  knows  it,  for  ihe  taking  away 
of  the  righteous  is  frombefore  the  face  of  iniquity.  There  will  be  peacc  in  his 
burial,  he  was  taken  from  ihe  midst  '  ».  And  who  exeept  the  Son  of  God  is 
perfectly  righteous?  Who  makes  perfectly  righteous  those  who  believe  in  Hirn, 
who  like  II im  are  persecuted  and  slainPBut  in  saying,  «  there  will  be  peace 
in  Hisburial  »,  il  is  made  known  how  He  died  for  our  salvation,  for  in  peace 
is  salvation.  And  by  1 1 is  death  Ihose  who  were  before  enemies  and  opponents 
of  each  other,  believing  together  in  I lim  will  have  peace  with  one  another, 
becoming  friends  and  beloved  by  their  common  faith  onhim,  as  il  is.  Bu1  the 
words  :  «  he  was  Iaken  from  the  niidsl  »,  sliow  1 1 is  resurrection  from  the 
dead.  And  because  after  his  burial  He  did  not  appear  as  one  dead,  forby  dying 
and  rising  he  must  reinain  immortal,  the  prophet  speaks  in  this  way.  «  He 
desired  life  and  thou  gavest  it  him  and  length  of  days  l'orever2  ».  But  wliy 
does   He  say  He  desired  life   if  He  must  die ?  Because  il   is  His  resurrection 

1.  Is.,  1.V11,  1,  2.  —2.  Ps.,  xxi,  4. 


•j.Vi  r° 


[63]  TUR  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  72-74.  715 

iiunnuifeiii/     iiiTn?iii<J     fc;  .    j>in'/iij/i     h">"     "L     ^tmSu,     'f/'     J"T/I<,j'»     '•■-    ij'.{i'/«ii^'«'l/">l/''/'lMi 
I"'l/'* infeiiiTiii  iihl/wi/i/i/iii,  n/i  iii/iiiiiiiiii/iiii/i  /'('/t  : 

7;}.   fri-  mnnZLmi    '/'ihl/iH  imifc;   IUIIIU/tu   J»"[»"J<'    iJui^niü  /.l  ynjini  ^J/.iiiIiIi   7,{i|iiiin;inji  . 

«  fc'u   "biiOhnlt   fei.    fe   />fii_I»   Lnl.ni,    I{ii;ji|iJ/hii,    if/i    <S'tp    fiiifjuifiiii     ij/iii    »  '    I     hnuji{il   n»  jiiiifinijii 

■"'     lilinhinu    11111(11     niii^fi,     pmlin/i    n»    t;    nunnunhuii    iffeiLiiilrfefni^,    my    ^nn^ili    7"jif mnnuft,    nji 

fei.    ihiii    i$iiiiiiiuiiifc,iiTi     Minima»    iwiiiii,    tri.    Uiic/J      l'tni-ßmt     imifc,  .    «    f/u   lilijjfei^i    PL    £1   gnLU 

fenbut,  iiiiiiiOfeni,    ii/i    iS'fc,ii    iiTi/ihiihil  11/111  i)    :    7'iilIi   nJm^b  Unit;,  ij/i  jiiijifeiin    : 

74.     &l    nniiiXLnii    '/'uil/iH     luinumu     fuipuupiufiiuah    7"fi^iiiinnii^i     lujuufJ^u .    «    /,lifjt"[' 
/iin_iii/feiiinTi    «,*fe/<7inliiim>   fet    </niiiii|iiL{iijp    lunjt^bniuu   uhnmjiu  .   jii/Lij|ui*iiiii    fe(jfeJi  ßiu^uil-nng 

Bl  /i  i[Ln(  fen/iii/i,  /.l  linjnmup  Jrinn^feyiiiii  ^i  Spuiupi  ij<SfeiiniTife;  /tl  ijiut.<\Lfii£  /injiiii  ))  "  : 
7!iii7iii/i  »feiuu/iife/ii  BiuatuuipTi  ^'/'t/';/  ',L  ''/nfiiniiii^i  ''Ijiniuinnu,  '/^iulij/.iii  /jmjii/.ji  ifiuuiifi-iii- 
iijfem,  /i  iJ/i  '/>"(/<  fei/fem/ß.  ijiiiiniiiiijiiijiintjiTi  <[J«"  fu'"*b[  '•  ''.»'"J'  '//'  «i,fe{ini^ijfc;ii  Lpl^nLijLni^ 
feiiiini.  fJfc;  BnLnuiLnn  ng  jitun.iut.np  $iuuiihp&bui[  i;p  j/iTinijfe|,  ij/i  ity  til.pttl.uij[<  imtptiL  p 
/Jiiujaii_nj.iii_pfcJit    :     ''»'/    ^fiqutmnup    Ll,ftni[nlmi    fex    »ji     tjjtLpl.L    ^f» t**»J(^»^»    t/'f'    ^mn^im^ 

15  tnlpiiiiuii  uiuii  iilmi  /j  iJmS,  nji  ij/i  {Jfc;  im  iiji  «{'»(;»  uipuiutfLj  ßinTi  if^iiifjiiiii  iii/jni/  IpuiuLp 
nnnAfel,   lutunLnnLnniuLinil  qJiuiui,    nii  |</iiiijiim  nji    lillun  illllp    : 

l.  öu,^.  */•.<;.  —  •>.  ömi^.  P.  1-2. 


from  the  dead  which  is  declared  and  by  receiving  the  resurrection  froni  the  dead 

He  is  immortal.  For  He  received  life  that  He  might  rise,  and  length  of  days    *  254  r 

forever  that  He  might  be  incorruptible. 

73.  And  again  David  thus  speaks  of  the  death  and  resurrection  of  Christ. 
«  I  laid  me  down  and  slept ;  I  awaked  for  the  Lord  received  nie'  ».  David  does 
notsaythis  of  Himself  for  He  did  not  obtain  resurrection  after  dying,  but  the 
Spirit  of  Christ  says  here  by  David  as  at  othcr  times  He  says  by  other 
prophets  concerning  Hirn  :  «  I  laid  me  down  and  slept;  I  awaked  for  the 
Lord  received  me  ».  Sleep  means  death  because  He  rose. 

74.  And  again  David  (speaks)  thus  about  the  sufferings  of  Christ  :  «  Why 
are  the  nations  disordered  and  the  peoples  imagining  vain  things  :  the  kings 
of  earth  rise  in  Opposition  and  the  rulers  gather  together  against  the 
Lord  and  his  anointed2  ».  For  Herod  the  king  of  the  Jews  and  Pontius  Pilate 
the  Governor  under  Claudius  Caesar  Coming  together,  condemned  Hirn  to  be 
crucified.  For  Herod  feared  that  He  would  be  an  earthly  king  and  that  he 
would  be  rejected  from  his  kingdom  by  Him.  Bul  Pilate  compelled  by  Herod 
and  the  Jews  who  were  with  him,  unwillingly  delivered  him  to  death,  for  if 
he  had  not  done  this  he  would  have  been  working  againsl  Caesar,  freeing  a 
man  who  was  called  a  king. 

1.  Ps.,  in,  6.-2.  Ps.  11,  1-2. 


716  S.  1RENAEUS.  [64] 

*  254  V".  75.      fe«-     iiuiimuii     \iup\uiniu1minh      fci.li     'l'pjiumnuli    i»«l"  *     i)mpc^iiipt;     uiut;  .     «      I'iil 

ShpJhiiip  (il  iituqniiiiLiiip  iii?/.ii  /.l  iiplililniLp  ijiiii_Afciiiiii  pn(  ^uiii^iiiniijLp  ipn  jiun  Auiiluij|i 
/iiJui,  uiplihp  li  '/'»»>  il uppnLßli dl  unpiu  :  'l'uil^linip  iptiSLuiu^i  ijiiuiIi/j  I/njim,  '■'}/•/< 
iiimWiiii  liiipm  /i  nnnniSh  ■■  (iuiihnmiulitialiii  «Irin  uiLnuiL.nng  äiuiitiiiijiiifi^i,  tijfei_  liiiijiiiuin 
ii/iuiii  /.  iiiii  /'L/inn  :  l'uipAn  iiinuifitji  ijiiiO  liLiji^iny  liiijiin,  m  puiju  uipiupbp  [i  tjLpui^  5 
Lfiniu  nlinuiiiSjiii  Iinimi  :  /*  umii  iiniinxiiLiifeii  iiiiilijJihl^ii-Ji  "/"»J  f'»pi«,  t«-  "<  fem  nt.fi  liiJtii 
AbnJi  /i  uiiiiinkp uiii all  .  fm_A/ifi,  nm/fiii/iiifcfi  [1  äuiftpn^jiUsi^  ifLiii,  '|">/''i"i  iiiifim  jkf"'//'/' 
linpSiiiubnhp    :  '(»iiLiini  uipiuplsp  iiiiiliiliui  (/inmnliiu/ff'i  Tinfim  fei_  ^kijbp   if/mifiiiL   ifiiii)iiiLf<7  »  '   : 

fei.      If/l      lfllll»llll/l/f      Ifftblllj^     fei-      If/l       IpllllllILg      4,llll_flil,      lUlimlllllllftll       llllflfbllllf,       tf/l      /flllu'lllLfJ 

*.iiiliAi  \tup\iiipiiiuii  liptsj    yiiiiiffcfitWiii'f  ^p  :  10 

7().  fei-  Hui p tu ph ml  uiniuAju  «mit  ■  «  Mni.fi,  tptipjilpp  |i  t^Lpiii^  »jnifiii-fi  /»^»^  '"-  /' 
ilipiiii  Stupiini  puLlspli  /ii?ni.  yiin  ifyij/ii-li,  fei.  tjpnLLugjtli  n^iiiiipg  <|iiii_infili  I  .t  Ol  iiijii 
/iiifei_,  inpJmti  päan.ubqiUL.u  ^i  ^'fi/^iiffi  .  £iniiif/i  f/nif/iL  iflmi  uiiffciiiiijli  iii^ui/f/rfiinfjii,  fcfi/fin_- 
nauii"  Sit  annil;  SLiLiiiuluili'li  nLn  Tii?m  :  '/'■mlrif/i  tliL  fci-U  fei.  n^  iillfjlll  <juiiiiniiiinniji  yui_lll- 
iniuinu  n  lim,  i5/ilr>ti_   /i   äbn.liinq'L   nupm  ijLiui    inbiiUh  nliin    :  15 

77.    r/'iiiin\tiu/   iwiit   lliptintiiiiiiiiiiu  Smpaiupl^iiu  .    «    fei.  /iiiiiiituii   ifbiu  am  in  iu-iipli  fi/iouij 


rf  .  ,y/'  .  38-45.  —  2.  3.UP  •  »W  •    7. 


« 


75.  And  again  concerning  the  sull'erings  of  Christ  the  same  prophet says  : 
Thou  hast  cast  off  and  abhorred  us,  thou  hast  put  away  thine  anointed, 

thou  hast  niado  void  the  covenantof  my  servant  and  cast  down  his  holiness. 
Thou  hast  broken  down  all  his  hedges  and  hast  shaken  his  strongholds.  The 
passers  by  the  way  spoiled  him,  he  is  a  reproach  to  his  neighbors.  Thou 
hast  made  high  the  right  hand  of  bis  oppressors,  thou  has  made  his  enemy 
to  rejoiee  over  him.  Thou  hast  turned  back  the  lielp  of  his  sword,  thou  hast 
not  stretched  out  the  hand  in  battle.  Thou  hast  destroyed  and  put  him 
away  from  purily  and  casl  his  throne  down  to  theground.  The  days  of  his  time 
thou  hast  shortened,  iliou  hast  covered  him  with  shanie '  ».  And  that  He 
must  endure  these  things  and  that  by  the  will  of  the  Fatlier,  He  plainly 
shows.  For  by  the  will  of  the  Father  it  was  ordaincd  that  He  should  endure 
sufferings. 

76.  And  Zachariah  speaks  thus  :  «  Sword,  awake  against  my  shepherd 
and  against  the  man  my  fellow2  ».  And  this  happened  when  He  was  seized 
by  the  Jews,  for  all  llis  disciples  forsook  Him,  fearing  that  forsooth  they 
would  be  killed  with  Him.  For  they  did  not  as  yet  firmly  be  lieve  in  Him 
until  they  saw  Him  after  His  resurrection  from  ihe  dead. 

77.  And  again  in  ihe  twelve  prophets  He  says  :  Strike  the  pastor, 
ant  the    sheep    of    the    flock  will  be  scattered,    «  and  binding  Hirn  they 

1.  Ps.  lxxxviii    lxxxix!.  38-45.  —  2.  Zach.,  xm.  7. 


65]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  75-79.  717 

UiiinuiL  '  im/iu  ((  :  7'uiuii/i  'luuuiiiiii/i  'llinuiuiiiu  aiui.uin.uiui  Bin  l~it  i^nt^uiuuiuiun  I-l.  ^Jjiim— 
iJiilH/ilJi  pliliM.  iilJi/^ii  mii'/ii)'  ilutuiuluulili  miL  •./•iiiii/ii/.ii  IJ  tu  am  LH  ii  h  S['hlu)  '•  l'uiui 
ituwouii)  n'hnlliltllllll  tlia/iiifi  tun.  um  liuiuiLiiii  'lltnititttltll  um  itiiiLiuu  uiiL  *./.  /""/ '/'. " . 
öiiinliiili  min  Liiii  uuiii  yuiiiimufei  ^iiiuuiiuin  aliinbi  u/iui  /inn)/i  iiuiiiuau  Im  lim,  '/',"/  uiiuui- 
'     ßiufLU   luiuauit  iiiilili    ^uinuihini    aiahuii  n'l*nnuuinu  : 

78.  ol  l(»;ifcu7iiui  iiiiiiiii/.ii  iife/inLiiuiiit/  nuniiiu  iii?iii<{7i  /iL  n'/i  iirlnjuii  l~yli  iiiiifeiiii^  . 
«  fc*L  i/i*fcuiii  0/71J,  unt-itau  l'unuiittifi,  iiiJifil/iiiiiuu  /ilii,  iiiiiiiluiO  lili^LiiLuiiiiu  h  <,'iui  "/''/{'/'f 
fei  tyS>  iuil  unuiu  uiLhuiiuiiuiliLi  iii/iii/iiil/J/iluu  /'Ln,  iiiiiiiifeiiiiLiiiuufei  ii /; ii  um  ))  :  Lui/iiu- 
uuilii     fei.   iiiuiuuiäiuiLU    lim-jiiL    unnui    yiiiniii  iiiii)i/7  ,    11/1    (/i)    u  du  In  tili    liiiiuu   £\)"    ilinlinLpjiL.li 

1      t/ui/ui^iuufeiifefiiiiu  i,n   : 

79.  ul  iinni.x/.nir  iiunuiqu  f/uiu«/iu  uiiiiiu  l/uiudi  muiiijltu  uiufcy.  «  OuifiiiiAfenfi  aABO-U 
niininn  iiiiiliiu  /i  i/iiiiiii/uiiiii  iii'/i^iui  iii'Ii  In.  ii/tiJiuiiiuiiaul  ))  '  .  uiuuii/i  will  /uiiitfi  linmlmil^ 
t  :  l»L  fcLU  fenfeLfeiiiuiLniu  /"iul/i/J  lullt;.  ((  (iuluO  i/im/ifeii/iu  0/111  9nLui>  nnuLfinn,  dnnaijui- 
nuiU     Miiiifeii/iiuii     jiiliiV*     L1A1I1    11/iufei   .     i/iiinfeu/iu     uXltiLU    fei)    Ul.    iiniiui    »  "    :     i/l    uiiiji.x/iiiii 

15     um),.   «     knliL    tili  11  tu    fej   /11111/.1    111)111)   yuifeuii  fe   <?4r0    iiiini/iuiu/i  Mu^  •    feL   fe  )J"iii   uiiLuißfciWiu 
ttiiultlmu    /ii?    »  3    :     fiL    uuiiiXlfiiij    luufc;  .    ((     /"uuifeui    imliAu    fei$    fe     ujim    /iL   fi    ahiAiuiiui    ju) 

1.  fcu.  '//;.  2.  —  2.  //.Ui(.f.  Ml.  17.  —  3.  BiumS.  /■/!.  15. 


presented  Hirn  to  ihe  king'  ».  For  Pontius  Pilate  was  the  Governor  of  Judaea    *  255  r° 
and  had  hatred  at  that  time  against  Ilerod  the  king  ofthe  Jews.  But  when 
Christ  was  bound  and  brought  to  him,  Pilate  sent  Hiin  to  Ilerod,  giving  him 
permission  to  inquire  and  know  fully  whatever  he   wished  al>out  Him.  He 
found  Christ  a  proper  reason  i'or  reconciliation  will)  the  king. 

78.  And  by  Jeremiah  He  so  makes  known  II is  death  and  His  descent  to 
Hades  saying  (Apocrypha)  :  «  The  Lord  the  holy  one  of  Israel  remembered  his 
dead,  those  who  had  formerly  slept  in  the  dust  of  the  earth  and  descended  to 
them  to  preach  his  glad  tidings  and  to  deliver  them  ».  Here  the  reasons  of 
His  death  are  madc  evident  for  His  descent  to  Hades  was  salvation  lo  the 
dead. 

79.  And  again,  Isaiah  speaks  of  the  cross  thus  :  «  I  have  stretched 
l'orlh  my  band  the  whole  day  to  a  disobedient  and  rebellious  people2  ».  For  that 
is  the  sign  of  the  cross.  And  in  a  more  evident  manner  David  says,  «  The 
hunter  dogs  have  compassed  nie  about,  the  assembly  of  tlie  wicked  have 
enclosed  me.  They  have  pierced  my  hands  and  my  feet 3  ».  And  again  lie 
says  :  «  My  hcartis  melted  like  wax  in  my  bowels  and  my  bones  they  scattered 
forth1  ».And  again  he  says  :  «  Spare  rnysoul  froni  the  sword  and  my  body  l'roin 

1.  Ilosea,  x.  6  according  to  the  LXX.  —  2.  Is.,  lxv,  2.  —  .'!.  Ps.  xxi  wii),  16.  — 
4.  Ps.  xxi  (xxn),  15. 

PATR.    OH.   —  T.   XII.   —   F.   5.  ''s 


718  S.  IRKNAEUS.  [66] 

*  255  V".     oSuinSIthu,  u/i    unliniininil   dniinijiiipiuu  *  iiiiiil.uii    li  1//1I11111  /iii  »  '  .   iiiiiunii/i/i  im  mm  niiniiii/,ii 
iiuiuiu/i    liniiilmilil,     fiiiiiifii    ii/ilipu    :     Uli    Iri_     (/  niluqii    iibniii    11111111     111(11111/711     11111(7    aniinunn- 

ii/.im/i/i  .    u     i.'i     I.JiJi   pn    Ijl.mliji    /iiiifutiuii     n/,ii    im  li  ii/i  ilui  li  imiiiii    pnil    m     /iii/i/iii/ipi    /i    nun  I. 
(iL  /i  '//'^'■/,/'<  ti_  n«    vm  miiiiiiiiiiiiii    (1/1)111111)1  nun   ))  J   : 

80.     l'uipABiui     /"iiil/i/J    11111/7  .    «      Imprti    i/m   «,mi/.iim)i,    i'miif/ni)inii/i)i    In  iiLmliii    ii^ioli-       5 
nlinXli    Jia    Ifl    n    i//riniii    iiiiiiuiuiiluiiiu/i    fluni    iiipliph     J/iäiii/i     »       :    'huiuap    piunLinil    11)1111 
ii/i/nn  iiiiii/i      n^iuhnapt\uh     puiotuuhnph,   putn     iituii  t)    iinunphtut  n    i,lilt,    Li    u^itiltiiLinsli  tum - 
.iimn  l.mi     i"iniii'in)i/.iiiil/i    :      /'»li     miiiiiiiin    niiiiiliiiiii  i\uililili,    Li    i/iini/i     ll/l    fl    illiNinuiii     iiihlil, iin 
/jii,    ki_  n<    liniiil.iiiij   l;p,    J/uim/i    11111/1/1)1,    u/1    iijnii  i'l  ynini/,     uiiiiini/i    111111/1  : 

S  1  .  tfi.  iitupXntui  um/.  Üpkuluiii  iiiiiiiiiiiiii/,  .  ((  l»i_  um  (1)1  uhphuniM  iiiiictiii/J/iiiu,  naph  10 
iliuüiun  (.111.1111)1,  iimi  n/idn/i/i  111 11m  1111)1  /'iiiiiiiiIji/i,  dl  (iiiniili  im  11 111/1111/1)1  l'pinjih,  niini/,11 
'jiiiiiiiiiii/.iiin  IiuA  <>t'i  »  '  :  'huAiup  UnLiimi  /.ii/niii  iiiiniiilinpuimnu  "f'ppuinnup,  niili.Xhli 
/11111/11111  Oit^/niL  lii_  iiL/ointiiiii  filnj  iinuiii,  i/nin/i  u{i  m/i  11111)1/711,  W/j  Iiuiil/ili  17)1111  11111m- 
luiitilji,  1/11111)1  11/1  /1  lii)m/i/.  iiutiii/iuiiiuciiii  (.11/11  ,  11111  /.1111  /■ii/iimi  /1  nniin  11111  Mi  iiiiihi/.hiiIi, 
liiiiiii/idiiiii    /nniin     ii'Pii/iuiiinii,    (u      iiiniili    iinOiiiiidiiii     nitii     iihiii\/.iiiii/i,    111/11111/, /1    iiiiiii.u.nii     fi     15 

1.  ^iSÄw.  BiunÄ.  tfd-£.  120.  —  2.  £.  Optfiß.  /•/.'.  66.  —  3.  üu.r?.  Ml.  19.  —  4.  &..U. 
Z,P.  62u.,,.  £um.  *B.  12  2......  ;.i.v... .  M"....../J.  /'t-.  10. 


*  255  v°.  the  nails,  for  the  assembly  of  the  wicked  rose  up  againstme  '  ».  By  this  He 
shows  plainly  as  light  (hat  He  must  be  crucified.  But  Moses  also  says  the  same 
to  the  congregation  in  this  way  :  «  Thy  life  shall  hang  before  thine  eyes  : 
and  thou  shalt  fear  day  and  night,  and  shall  have  no  assurance  of  thy 
life2». 

80.  And  again  David  says  :  «  They  looked  upon  me,  theypartedmy  gar- 
ments  among  them,  and  lipon  ray  vesture  they  cast  lots3  ».  For  the  sol- 
diers,  crucifying  Him,  divided  His  garments,  as  they  were  accustomed  and 
tore  in  pieces  the  garments.  But  they  cast  lots,  for  the  vesture,  because  it 
was  woven  from  the  top  and  not  sewed,  that  he  might  take  it  to  whom  it 
feil. 

81.  And  again  Jeremiah  the  prophet  says  :  «  And  they  took  the  tliirty 
pieces  of  silver,  the  price  of  the  purchase,  which  they  bought  from  the  chil- 
dren  of  Israel  and  they  gave  it  for  the  potter's  field  asthe  Lord  had  comman- 
ded  me  *  ».  For  Judas,  being  one  of  the  disciples  of  Christ,  accepted  an  arran- 
gement  with  the  Jews  and  covenanted  with  them,  when  he  saw  that  they 
wished  to  kill  him,  because  he  had  been  reprimanded  by  Him.  He  receivedthe 
ihirty  provincial  staters  and  betrayed  Jesus  to  them.  Afterwards  repenting  of 
what  he  had  done,  he  returned  again  the  silver  to  the  rulers  of  the  Jews  and 


1.  Ps.,  xxi  (xxn),  21  and  17.  —  2.  Deut.,  xxvm,  6(i.  —3.  Ps.,  xxi  (xxn),  19.  —4. 
Jer.,  xxxii.  6  ff.:  Zach.,  xi,  12  ff.;  Mattli.,  xxvn,  10. 


[67]  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  80-84.  719 

/■"'i*  fein  ^pt;pijll  /'£/""'"""/  i|i"Ji<Viii/<tti,  fei-  />«/»"  /..feililfelli...  :  I'ii/i  lumin  ir%  >.>ik/ii>T>/>  iiiii 
^ulSmpbui^g  p  ipiihXiii'liutl^i  pupiuilij  uiplpi (),/,, ,  m/i  £■«  unil.mh  n/iiin,  nufeii/iu  /.  luJ.iiiit; 
ippnm    h  np  t^p  p»»n/'   nLnm_3li,  p   Uuinm  ilii   iiil.iiiiii. im.    :  256  ] 

S-.  '/«-  /'  /"'"£  ^m/ifeliii^  ijIiiii,  Jlpjl  /llTilinfenui  nifuifei/i,  i>iiuiiii/il  nfeiifeiiiL  Illlllii'liL in i 
5  iiifip/iLi^iL  :  t*i-  unju  iiijii  ^j  a/jilIj  /■iiilJ'Jiiii  üuiilLiuuu.  ((  fjmnuL  U  fefeiiiii/.Miii  /lii.x  iifeii/i, 
ti_  n  (Nulluni,  fei)  ii/iiMiiLii/i/i   /1L1A   ii/iiiiiii/ii   »  '   : 

8)5.     t»i-    ij/i     ^i     Sht^li^ntj  j>iupnLtjliiuiy     ynliijfenAfeiiii    t;ii    ifeii/i/ijin    ^uiilpuiiiluuj,    iniiiiiit;ii 

Unit;      hiuLJip .    «     '/iiiitßli     (»iiuini_Ani    pliLpitiitputiipli,    yi.imiim/i     iiLiiii/itp,    iS'/^/i    fe     u.iiiui    /i 

f/|iufeiii    Ji     "'■/'"'  /''/.iitlf    :   f/i    ^i    puipAnL.hu,    utiifeiuii     iinfeimi.  A7/ilTi,     uiil    fem     mit  Lim     iiihhii- 

1,1     Ijiiilf    »  "    :  «»!_  a.kpnLJJpL.h   inufc,    «/uiui^iihJjiilu'Ii  lifluuiuni  Itlliuiu    utuiumuiiipuui    <wife*uiiiifeiiiiiL  : 

1    k"&3  quikijfrfi,    iiLump    ^uiuiibpAhiuiL     ^ji    fciiulrfei     ^fenfe/iL    ibpliph;   :    7'uiLii/i    <S't;/i, 

"'"t,     /'    ll^nijbh;    feji     ^i    piupZp.    £iiiTiij/i     ijfejif     u<Jui/ii?iuTi      bpnLuiuntiiip      ifen/iMi,     1111    fenv/i 

JpfJhuLuitj,     jfeuj     mhilIi/.iii(L     unpiu    p    i?fen_feinn,    JnnnJLuii     ipuniulibpuiuu    /ilii    fei.     fe     ij/nn 

*"Z* '/ '*■**/    ""«"•"    ijjiiiifiuijii     uiHjiiiiMii  ßbiuuu    ipljii^iij,   uibuuiubinil    iuii.iii,  u/i  ^IU SaiupXiuL. .  fet 

15     uifen/ili     ii/nuii.i    uiunfeiui  pjilpupuu   quin   bpLnun  : 

84.  Mtnjh   ifufju  quipäbiui   uiub;     Puil^J  .    «    Uii_£p  fohl  uiub   anpniiiu    *hp,    fei-  puipXui- 

1.  */u.rJ.  i/C-  22.  —2.  Ü..I.M?.  >,£.  18  2.../.. 


strangled  himself.  But  they,  not  counting  it  proper  to  put  into  the  treasury 
that  which  was  the  price  of  blood,  purchased  with  the  price  a  place  wliich  was 
a  potter's  for  the  burial  of  strangers.  *  L\-,r,  i 

82.  And  whenthey  had  crucified  Hiin  and  He  wished  drink,  theygave  Him 
gall  mingled  with  vinegar  to  drink.  And  this  same  thing  was  spoken  by 
David  :  «  They  gave  me  gall  for  my  food  and  for  my  thirst  they  gave  nie  vine- 
gar to  drink  '  » . 

83.  And  that  He  must  rise  from  the  dead  and  ascend  to  heaven,  David 
declares  thus  :  «  The  chariots  of  God  are  ten  thousands  and  thousands  ofcha- 
rioteers;  the  Lord  is  amoii"'  thein  in  Sinai  in  holiness.  He  ascended  on  hiyh 
leading  captivity  captive  and  gave  gifts  to  meir  ».  Captivity  is  the  destruc- 
lion  of  the  dominion  of  the  disobedient  angels.  And  he  showed  also  to  what 
place  He  must  ascend,  from  earth  to  heaven.  For  the  Lord,  he  says,  ascen- 
ded on  high  from  Zion.  For  on  the  mountain  opposite  Jerusalem,  which  was 
called  olives,  after  His  resurrection  from  the  dead  gathering  together  His 
disciples  and  recalling  to  their  minds  the  things  pertaining  to  the  kingdom 
of  heaven,  He  ascended  in  their  sight  and  they  saw  how  the  heavens  were 
opened  and  received  Him. 

84.  The  same  thing  again  David  says  :  «  Lift  up,  ye  Rulers,  your  gates, 

1.   I's..  i.xviii,  17  ff.  —  2.  Ps.,  xxrn    xxiv),  7. 


720 


S.  [RENAEUS.  [68] 


f,nL£  np  nilg  jUll-^iIlfcrJfUl^uiJlß,  ^  <?»>gfc;  P«iifuiLn|.  f<HLU.|)  »  '  .  guAlj£  <f|>"L%  {.«.-/.«i.fef....- 
feuifcp  feL  t/./j/.f.ß  :  lly  ./«.iiT.  .//.  I'ntä  t£  uilruikuuiik/fr  ht^^l,  ..£  ÄmWij««,«-  /.£u.- 
256  V».  Titfiii/'  Lngiii  :  «/.iiiuTi  tj[i  SuipSLiugtUL  *  Piulili  fe^  ,„feii.i.i.fe{/i  fejuil^p  /■  i/fe(<  •  ti-  ij[i  uifeum- 
ULm[  fim  /,2/.i«..i.nL/J/.^I.,  Uf.ß/iL  tytjuiuiy  ...jT..;,  nj.ß  /i  <J.....«n..,mnL/Jfe...U  t/iL, 
in^ijpi.  «  Bn%  .flj.nJ.u  afep  fei.  pwpluipni.g  .{("»-*<£  jun-pmUImi^iulg,  .j[.  .J.nyt  /<J"«pu-  5 
Lnf.  i/min_«.g  ))  :  frL  f.n.j.<.  ^UipSw^pig  fei.  iiiH.iiij^iig  .  C(  //*fc  «IUI  »,  "fß  ««4»'  wfc"^ 
,jL<,,   i///<u^L    /./.'j(>"/><{  <«&<{«»?•    «    ^'t(>   fy"Lf'   feL    nL</if/.T..    »'"    t   /J-iJ»»-"^  «/'»'n-uig  »2  : 

85.  bL  if[.  jiufnLgfeüif  fei-  ./fe(.iiHjt«it  jui^fc  Aihlj'^  '/'"^""i  nfiiijfegfcfnLJ  JiuSiuinulß'L 
f,  ^imffc  nuiuiuiuinuilpl  ^lu^uiliijfegtyig  Um  ■„.ffeTm.jT.  ßfiuiSkuiß,  fex  p2I.....?/.ß  ..i.JfeLfe- 
ß/.L      uijLnß/i/j,     npß     juiufUim.ify.ii-Pfeiiil.     ij«/.iiiJ/      fyfc^imulßli    fei-    4pfeZuiiiil[UiU(JfuißJi    fei-     10 
/^.m.W/J/.J.ßi.   feL  «./Jn^ßL,  ,.,.p  .^2.?«..,....nL/.J/. J.I.   .«I^n.iifeg/.L,  fei.  /.Lßf,  /.../j  ■Juip^UlffeL 

'/•«,L/./J  .uju^t»  '«»t-  «  I  •»'»,'/  <s'tj'  .'/^tf  /■•?.  *./!«•»  Ci»{  »>isk\>ssk,  Wh  h'Ü'3  iPl1"- 

S[,u    gn    /.   i«fe/'p."J    «m/ig  ßng     »  a    :   &i    ij/>    ««.?»([■     <Jwi?puip&ui>,     "■-"">/'    t«-    k$j>t    'l''"4'P 

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«flinuiuiuiiiuilili  L..JM.I  Ijwlwlft  UHlfejni/.    «    fr«-   »£  t   "[.  P'"?/'3t  /'    »>'»"f»^  H»"    »   : 

86.  IW    k^fc  SiupifMupkuigml  Siup^tip^gl   ILuihlÄ/ij  iff/f»^  $ujliiffcp£fcui[  />  i/fej»«j 

1.  //■„,,.?.  /•</•  7.  —  2.  W....[.V.  /■'»•    8-10.  —  :J.  W..<Tt'-  <>'*'■■  1-  —  4.  BuiT9.  <H'.  7. 


and  lift  up,  yc  everlasting  doors,  and  thc  King  of  Glory  shall  enter  in  '  ».  For 
the  everlasting  doors  are  heaven.  But  because  the  Word  descended,  invisi- 
*  256  v».  ble  to  creatures,  He  was  not  recognized  by  them  on  descending.  Because 
the  Word  became  flesh  and  visibly  ascended  on  high,  and  the  Bulers  saw 
Ilim  that  callad  on  the  inferior  ranks  of  angels  voho  wul  on  the  firmament, 
«  Lift  up  your  gates,  lift  up !  ye  everlasting  doors!  and  the  King  of  Glory 
shall  enter  in  ».  And  they  were  amazed  and  said  :  «  Who  is  he?  »  They 
who  saw  him  testified  the  second  time.  «  The  Lord  strong  and  mighty. 
He  is  the  King  of  Glory2  ». 

85.  And  that  having  risen  and  ascended  to  the  right  hand  of  the  Father, 
Ile  äwaits  the  time  of  judgment  appointed  by  the  Father,  in  which  He  will 
bring  into  subjection  all  His  enemies,  and  all  His  enemies  are  those  who  are 
found  in  rebellion,  angels,  archangels,  powers  and  thrones  who  despised 
the  truth,  all  tliis  David  the  prophet  himself  teils  us  :  «  The  Lord  said 
unto  my  Lord,  Sit  thou  at  my  right  hand  until  I  put  thy  enemies  under 
thy  feet3  ».  And  David  says  that  He  ascended  to  the  place  from  which  Be 
came  down  :  «  Bis  going  forth  is  from  the  end  of  heaven  and  His  resting 
until  the  end  of  heaven'1  ».  So  His  judgment  is  described,  saying  «  There 
is  nothing  hid  from  his  burning  heat  ». 

80.    But    as   the  prophets  foretold    that    thc  Son   of  God    must   appear 

1.  Ps.,  xxni  (xxiv),  7.-2.  Ps.,  xxm  (xxiv),  8.-3.  Ps.,  cix(cx),  1.  —  4.  Ps.,  xvm  (xix  ,  7. 


r 


[69  'TUR  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  85-87.  721 

j.iififi/i  /tii/.l/ii,  /iL  i>'iiiiiiiiiiii/.iiiiiiii'(i  /iL  (iL«  «Lii/ip  iltnlinh  /.i  iipiijtii  fei.  npn^ui^i  npnintHj 
L nliL.lt iy  k  inSlililinliu  iiiiunp/i/i  i)iiiiuiiintl;iiiijl,iiij  »11  <N^n  pfi/iiiiiiiiL  *  j|ilij>Ii,  ^iiiiiiiiiuitiriLli 
t/i  i?fr/i  /i  Jiiiiili  yi/Limii  /)i_  iSii)'iiiii/mh  piiiiitiiiiii  Uiin'li  nhXlin.nt-BliL.ii,  iiiiuhhph  t;  iiiiiinp/.- 
tnnii  i//ihiiiil/i7/ilL,  nnn  iiiiLiiipcii/iiui  p  /i  ShttiiL.hl;,  /i  M"/"P  tttjUitun^  piiipnij/iij^u  t^llniipli 
5  l'innni_Äni  l, Iil, tili  /i  tiiiiniiiiiiiilui,  liiil.ttii  /i  liiiiiiliiuiini  Uli  iJiii^iil  /iL  ^i  /i/il/inijnpAiiLjifJiLli 
tlmntfiinih  :  ^/i  iiihil  /»  ( /'.mmii  hiA'/i  ßrtTiniiWM/iLii,  nn  l;  iiiTife{iuiLnL|f)feLuf  [1  pmij  ijTi/.jiiii£, 
liiiiinninni  Ulii'li  nhliiiii  nnLP  ihil  7/m,  11  yiiiifi  (n'/i  LJhi  uin.iiliint[  :  Iil  iiijii  nblniLtjuiL.  jt 
XLilJi  f)'imiiifim/,/iii'/f  mtiLintj  .  «■  l'tinnL  ii/wi/.ii/i/i  ninp  iiil/iiiiiiipiiiTi<iiiiiIi  nfeiiiiiuiiifiiLfrfPLlf 
/il    iUL.htnLupuih}uinh    111111111/111  y>  '    :   l/i_  n/i   uiipiii   /i  i^nl^tiiiiiniiihl;  Iil  il/nnLiiinnLjilt;  yiiliij/ip- 

10  iifeiui  t/iii  liitnhlif  li  uiuiuiu'/ri  i5/iii  iii'in'fi'/i  i'iiiiiiilÄhi,  nn  /iL  iiiLp/jIip/i  Mi  u/rijt,  1/ iiwyi 
LUIUUILJU  tiiiiLj.  <(  '/"muii/i  /i  Uhnlful^  Liinly  uiLnt^hn  /tl  piiu  o/.iiiilIi  if»pnLiniiijt"t  »  •  «L 
n/i  iiiiu'/iuiuiu  liphhn  ^uihnlinXliiuj  tL  piiiiimi/ii ,  'I'iiilIiB  will;  .  «  Ouii$fcuiii)Ti  /ff/j/'J'  '•[  p«»('- 
piiin     unqiii  /iL  li  in/i/iiitnii    mt/iiiiiii^/i  p'"IP    unniii   ))      : 

87.     17l     n/i    n<    nuin    i'uniitininiifiiii  Bhuih     iiiLp/iIriunJi,     ihm     nutii    /iiiipaiiiiLiiiLinnLjJfemli 

1.)  4""-""""n"  f,L  "/""M  '""//'/'/  ^'"""hpXhtui  L^lih  ilninnhli,  Ittuurfi  uiiuuilju  iim£ .  «  P111/1 
yn/l/iMt*  fei.  "JujlfuiILUILUl  uinnuinni-BllUiSp.  .  11/1  umli  y iii?iihi  iiili/1  tnnnmnl;  (.iiiiiiiliimV  Ji 
uninn    iiinlniuli^ji    »   4  :   I»l    Juiuii    uiiunii/ife    iiiiLuipfcmiTi     '/iiiLiiiiu     11111^  .    «    l,pnLBjiLU  iiiLpfi- 

1 .  fcu  .  0"P .  7 .  —2.  /;» .  /* .  3.  —  3.  üiuip? .  c/-/,' .  5.-4.  i.i'iiU  .  /.-.■ .  «/• .  22  2«(,.  . 


on  the  earth,  and  where  on  the  earth  and  how  and  what  Kind  of  a  one  he  *  257 
must  appear,  all  these  prophecies  the  Lord  took  upon  Himself.  Thcre  onr 
faith  in  Hirn  is  confirmed  and  the  discourse  of  preaching  is  true,  that  is,  the 
witness  of  the  Apostles  who  being  sent  by  the  Lord  preached  in  the  whole 
world  that  the  Son  of  God  came  and  endured  suffering  to  destroy  death  and 
to  bring  to  life  our  bodies.  So  that  putting  aside  enmity  to  God,  which  is 
wickedness,  \ve  might  reeeive  peace  with  Him,  perfecting  that  which  is 
well  pleasing  to  Him.  And  this  also  was  made  known  by  the  prophets  who 
say  :  «  How  beautiful  are  the  feet  of  the  evangelists  of  peace  and  the 
evangelists  of  good  '  ».  And  Isaiah  teils  us  that  they  must  go  out  from  Judaea 
and  Jerusalem  to  bring  us  the  word  of  God,  which  is  law  for  us  :  «  Out 
of  Zion  shall  go  fortb  the  law  and  the  word  of  the  Lord  from  Jerusalem2.  » 
And  that  they  must  preach  in  all  the  world,  David  says  :  «  Their  speech 
is  spread  into  all  the  earth,  and  their  word  to  the  end  of  the  world  »  \ 

87.  And  Isaiah  teils  us  that  man  must  be  sawed,  not  aecording  to  the  verbo- 
sity  of  the  law  but  aecording  to  the  brevity  of  faith  and  love  :  «  A  brief 
and  short  word  in  righteousness,  for  God  will  make  a  short  word  in  all  the 
world  ''  ».   And  therefore  the  Apostle  Paul  says  :  «  Love  is  the  fulfilment  of 

1.  Is.,  lii,  7.  —  2.  Is.,  11,  3.  —  3.  Ps.,  xvhi    xin  ,  ."».  —  4.  Is.,  x.  22  and  Rom.,  ix,  28. 


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722  S.  [RENAEUS.  L70] 

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Lnp7,  feppfci.  ipiiUJi  :  öfepipiupu  jiujuniip/j  luuiuinifpuiuii,  <m,t,  pnjnp  <»i-pfcj'p,  /piipif.uif 
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ßpn    lutffcnnin  rffep  p  5tn.ii    «in.  uujju   <JuiL«uinnj  nmn.  /■  jBuinnmi&Ji   fet-   nuin.   ufcp<\m- 
Lnpu   u£p,   «ininnLiii&iiiiip.ijimi   ipJfen   fei-   lupnuipu   fei.  puip/ui    IpiiDiSfeilij  :   fr*.  i/«»i7i   lujiinpp/j 

pmL   4""?""L«iL«n   <»pi«p  /'   '/kp'»}  fep'/p/*'  ^"^"'P^P  : 

88.  fr*.  <j[«  jk<"  i/feptu*»ui[nju  4uiunfeplfeui{  fcp  puip5puiJiui(  nfep  nuiii'fcufcunu,  fei.  n^ 
fen/in/i,  np  f  uijppinnfeuif  faSbSuimbutjp  «i(L  Tiiii,  fruuijp  «ijutufcu  1011t  .  «  »"fc,  "p  nniuipu, 
fwlißSuiTi  '/»»/;/t-  t^  n  fc,  np  iupipupuilpl,  ufepifrunfe  i/'pn/.Ii  Sfcuin.li  :  '/..uj  Atij,  nfr 
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II.ilfef.iujn  ifiupiJpu,  fcL  pu.p2pu.unp  S'fcp  jfeiujf.  /»  pu.p2pu.nfeu.JUU  ,)  3  :  fcL  oj.  /.  ./«./ui*....,/. 
/.  2fc«*i  fenpiu  .iiWuiuu  <«"/pp{  $u.unfcp2fcu.|  fc/iTi,  npp  Äiiin_i.ijfcpM<  Biiuini_&nj,  friimjp 
.....fc.  «  fr*.  *ujunnpij,  «pß  Äi.i.i.i.ijtMi  pf.2,  ^fcugp  mW!,  unp,  np  «»Lp^Lfei.y/i  /i  i/fcpiuj  15 
fcpfcpp,    fei_   ...Lp^ufcunfru     ijBuujnLini    ägjiupptn    »  "    :    fr*,    u/i    n*u*f  {WßpLUU    T"J"    F'ß" 

1.  V»</'V.  «'•''■•   10.  —  2.  //"«.ji/j.  d-fl.  30  2'"/' •   M'"""/J-  ','1-  3"  2T-  ~~  a-  b"-    ^ 
8  2.u/. .  /.-  P  •  11-17.  —  4.  fc»  •  '/fc.  15  }wt, . 


*  257  v°.  the  law'  »,  for  hc  that  lovcs  God  has  fulfillcd  the  law.  The  Lord  also  when 
they  asked  Him  which  is  the  first  commandment  said  :  «  Thou  shalt  love 
the  Lord  thy  God  with  all  thy  heart  and  with  all  thy  strength,  and  the  second 
is  like  unto  it,  Thou  shalt  love  thy  neighbor  as  thyself2  ».  On  these  two 
commandments,  He  said,  dopend  the  whole  law  and  the  prophets.  But  by 
means  of  our  l'aith  in  Hirn,  He  increased  our  love  of  God  and  our  neighbor, 
making  us  God-fearing,  righteous  and  good.  For  with  this  he  made  the  word 
short  on  the  earth,  in  the  world. 

88.  And  that  after  his  ascension  He  must  be  exalted  far  above  all  and 
that  none  can  be  compared  nor  likened  to  Hirn,  Isaiah  says  in  this  wise  :  «  Who 
is  he  that  judges?  Let  him  stand  opposite.  Who  is  he  that  justifies?  Let  him 
approach  the  Son  of  the  Lord.  Woe  to  you!  For  you  must  all  grow  old  as  a 
garment  and  the  moth  will  eat  you,  and  all  flesh,  being  abased,  shall  be 
brought  low  and  the  Lord  alone  will  be  exalted  among  the  exalted  ones  ;|  » . 
And  Isaiah  says,  that  at  last  they  who  served  God,  must  be  saved  through 
His  name  :  «  And  a  new  name  will  be  given  to  those  who  serve  nie,  who  will 
be  blessed  on  the  earth,  and  they  will  bless  the  true  God''  ».  And  that  He 
Ilimself  in  person  must  work  out  for  us  this  blessing  and  savc  us  Himsclf  by 

1.  Rom.,  xm,  10.  —  2.  Marc,  xn,  30  ff. ;  Matth.,  xxn,  37.  —  3.  Is.,  l,  8  ff.  et  u,  11  et 
17.  —  4.  Is.,  lxv,  15. 


[71]  TUE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  88-90.  72:i 

uihlutSa  ^uiunbnZbtui  fen  ifnpiNfei  fei.  fefeßfe  i£iifei{  '/'f'/fef  ("-[""[  UMphwSpi,  kiimjp  '['•'/""/ 
uiufe/nt/.  «  //'<  uiiiiifc/miiLii,  rit  Oi/.tiinii/i,  "  ihm  /iIjjjIi  <Sfeii  fe/ninjij  nlinuui,  ifiniili  ujinb- 
inrii  nliiiniii  fei.  hilituibin{h  fe  Irmiiii  .  lifiili  punu   Jinlibuin   ii/iiiiiui    D       : 

89.       #/l       nifep/lfell/.lllluTl        Il£       /jlllljfe       fe         //'lll^llt"/'«        IfUlftlnißUMtlil^      IIILjlfe«IIMJ(MlL|JfeLfl, 

5  puiiiu/i  MI""-  mi-pfcfepfe  fe  ■/'■ii/iiMiiiiiife,  ihm  fe  tvfeitTi  lilniu-n^i  (•iiuini.Anj  <jniLiiiuiii^  I«l  "/'f"J 
"'"//'/'/  /'  bnnnLJ3biuhh  piiifi/iL,  lluut([i  '['''("jy  iiiii/.Jiu/.  «  Wfi  Jfjtß  tfUMnJugJ&UU  OL.  «J  £ 
u/inpiiTifc;iife  Sil  mÄfep  pfeif  u7"n  .  iii<Jiii  uiiLubS  Liip,  nn  luiJilu  <\iiiij/,  inj/, ,  fei.  Aiiilife^Hj  :  1»l 
iiiniii/i/iii  uiuuiuuiuunli  iSiiiLiiiiiiniii^  fei.  iinLv1niJi-nO  ufemu,  mpiiiiLiiiiiIifei  inuinjh  fei)  pjilnnpp 
fei.   njnnmlni  itij'li   fei?,  iinn    1 1 1 > 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ^ f i      niuiLUiphhnL.MJiL.li u   hü    uiuiuiübi   »  "  :   I/l  uiliiiiiijiiiin    tri. 

10  iuhpnn.fi  iummiQ  t;p  limnLifu  ^Llituiunuuiii  .  piiilinfe  fei_  n*  l'iuuii  inLniiiLfep  pfeif  Iinuiii  fei.  n£ 
»nii/i'/i  iini_pii  mniini_ii"ilri;n  uhnuui,  iiii  fenn  iSiiifiiiiiiiniii^ii  /iiiiiiJfeiiiii  iiininiiLiiiAiijiiijinni-- 
BLiuhh  fei.  uinniunni  Mfemfe,  fei.  ii/iiimi  uiiLuiuiiunuin  nfeifeuniii  11-,/iuA''  iniLpp  ufcpiJuiii/i|  fe 
i/fenuii  bnbnji,  nimifeu  fe  a/.m /i  Suinnuint^fiuh  lunuuiuinuiL  fe  tjiuluiuuu  uiLnLpnu  <Jfci£tii| 
^^no/ife  /.  i/fepuij  .{/..?....,  fep/jp/.  : 

15  90.    Knii'    unpniiiii_Mfeuiup  i.nu.L.nffi   fc;    '/n^ni_i?u  Jfep  ,    fei.    i»£  p   <ife»L/<"i,ufe   Sbnn^,    nni^u 

UnbSfiuii  liuinniunl^uiuiuL .  «  l.yil  lULULlip  nillll,  illilfe  ofc;p,  /iL  /piiuimpfeijfeo  ilnllllli  PupuMjb- 
i/i   fei_    iiiiiifeli    fWipiii    nLJuui     /junii/fiiipiiiTifefe,    ipip    ni-piinfeijp    v"/',1/'1    ungut,  jini_ni_p    jnpni-ü 

1.  fr»,  '/f.  9.  —  2.  fr«.  M-.  19-21. 


His  blood,  Isaiah  makes  known  saying  :  «  Not  an  intercessor  nor  an  angel    * 
but  the  Lord  himself  gave  life  to  them,  for  loving  them  and  opcring  these, 
He  himself  saved  them  '  » . 

89.  That  he  does  not  wish  to  turn  the  saved  ones  back  to  the  dispensa- 
tion  of  Moses,  for  the  law  was  fulfilled  by  Christ,  but  that  by  means  of  faith 
and  love  of  the  Sonof  God  we  must  be  sawed  by  the  newness  of  the  word,  Isaiah 
declares  saying  :  «  Remember  not  the  former  things  nor  eonsider  the  t  längs  of 
the  beginning.  Behold  I  will  do  a  new  thing.  Now  it  shall  spring  forth  and  you 
shall  know  it.  I  will  prepare  a  way  in  the  wilderness  and  rivers  in  the  desert, 
giving  drink  to  my  chosen  race  and  people,  of  whom  y  sookhovees  on  whom 
y  required,  in  order  that  he  mony  teil  my  excellence'-  ».  The  «  desert  and  the 
wilderness  »  reigned  belbre  the  calling  of  the  nations,  for  the  Word  did  not 
pass  through  them  neither  did  the  Iloly  Spirit  give  them  drink,  who  (the  word) 
made  ready  the  new  way  of  godliness  and  righteousness  and  caused  abundant 
rivers  to  flow,  to  sow  the  Holy  Spirit  upon  the  earth.  Just  as  He  promised  by 
his  prophets  to  pour  out  his  Spirit  upon  the  face  of  the  earth  in  the  last  days. 

90.  But  our  calling  is  by  the  renewal  of  the  spirit,  not  by  the  oldness  of 
the  letter  (amend  text  «  meroy  »,  us,  to  «  geroy  »,  letter),  as  Jeremiah  prophe- 
sied  :  «   Behold  the   days  shall  come,  says  the  Lord,  and  I  will  make  a  con- 

1.  ls.,  lxiii,  9.  —  2.  Is.,  xliii,  18-20. 


258  r 


♦  258  V 


72'.  S.  IRENAEUS.  [72] 

/iiiiiiiii  iiXI.ii  nilil,  '  Iiiiiiiii,  ^m'/ifii  iiTniiini  itii/iii^rb  (»ii/iiiiiiniii/i  .  11/1  Iiiiiiiii  n<  /iiini/iii  illiimilih 
(in  /nni/i/i,  L  du  iiiTii/im/iJ  mimilili  tili n ii lullt;,  iiiu/^  <SJ~p  .  n/i  ni^ii  iil/iiiii  /iiiiiii/iiiiiniifi/i,  nnn 
in /iiiii/.ii/i  1/1111)1/1  /'illiuil/il/i  l/iill  illLULIilllr  iii(/iini/i/i,  lllll/^  ot/'i  UtniMUil  lilllLti/^liil  hü  Ii 
iljnim  Iiiiiiiii,  in.  /i  ii/iniim  Tnniiii  'l/'/"//"l  iiwniiiii .  /iL  injh'l  ii"1]'"  UuinnLiuo  gl  iinpin  /./i/iii/i/i 
/i7iiA  i/nmii/iiLnii  :  I/l  ii<  /ilh  ni.uni.UD0U  /iLiiiiipiiifi«/iLn  iiniiiiiiiipiiiii/i  /ilii  I/l  /iLiuiipiiifit/iLii  5 
ii/iiiiiiiim,    iiiii/iiiii/      rtiii/i/iii     imN^ii,    11/1    milblihnliu    Oiii/i/iiifeli    il/w,    /i    imipiiLt^    "/,',£    /'    »/■"» 

Iiiiiiiii  .     lljl   illilllilljllj    (iL    jillll  Jl\   /ill/^Il  ll/illlllll    iii'limi  iiljmi  lilhllllin    /lllillil    In      II  l)  1:11  II   IIIIIIIII    »l<     '<  *  " 

,/7fen/,u   »  '  : 

Ol.    ''"'    >//■   uJumiinumJm  iimiiimijili   h  ^lilil  uilimi  in  tili  liimu  Uli   ^hi/imI.ii.u.iii/   l,ii   ilimiiiili- 
ii/ii,    inn»     'iL    iiiiii/i     (iiiiiiiiiL    limiiilimiimli,    l/iiuii/i    in |iiiii /_  ii    iiiii/-.    «    .  '111(11     IJHJL7    ( .111/1111  u/<\     10 

l'llllllll/il/l  .     IIIILIILII     lllll)ll)/l/l     IUI  lllllllLllll    //Il/lll/l     lilll II II   lllllllllll/lt    /'L/l,    /iL    HUP    linnill     llIlllLIIIUI 

l'iiiiini/ii/i  •ym/i/iii////,  EL  n*  (in  mmiLiui  11  /111/111/1I1  Ii  iW.^/iiiiIiii,  Gl  n<  n  qnnon  a/iiliiiij 
/iLii/riiilin,  ijfi/m  iiiimin/ili  ilmiimi  /im  /n  iilmiliii  »  "  :  7'iiiiin/i  untiLtiiiunniuu  nmiiinii/i/i  iiiil  Ii 
ii/iiililii/i  iiiiiiiii  /iL  yiu  111111////1/1 1//1/1  I  .liimu  A  ii(  in  iiiiiii  %/i  nuhu,  n  a/iilIi  uiipnili  / 'iiniu  ibifi 
1111111111/11111  /,  .  /iL  iiiiliiuIi  /'iiiiiiii/ii/i  J~  'l'iilimmiu  .  /iL  /in/iLni/i  ihiiiiiilimli  /.11/.1111,  mit  111/iu-  15 
liumiiiii  /iii/.ini  iiibiiiulibup  il//f>  :  //<  im  i/niiibtiii  liup  /1  u/i^/iiiiliii  /iL  n<  /1  nniiAn  a/.ii ///// 
li/.niiii  : 

1.  fcnfeu".  1,0.  31-34.  —  Sä.  //.. .  d£.  7.  8. 


venant  ofpromisc,  with  the  honse  of  Israel  and  with  the  house  of  Judah,  which 
I  vowed  with  their  fathers  in  the  day  that  I  took  them  by  the  hand  to  lead 
them  out  of  the  land  of  Egypt;  for  they  did  not  remain  in  my  covcnant  and 
I  was  not  attentive  to  them,  says  the  Lord.  And  this  shall  be  the  covenant  of 
promise  that  I  will  make  with  the  house  of  Israel  after  those  days,  saith  the 
Lord.  I  will  put  my  law  in  their  minds  and  write  it  in  their  hearts  and  will  be 
their  God  and  they  shall  be  my  people.  And  they  shall  not  teach  every  one 
his  fellow  citizem  and  every  one  his  brother,  saying  :  «  Know  the  Lord,  for  all 
shall  know  me  from  the  least  unto  the  greatest  of  them.  For  I  will  forgive  and 
atone  for  the  iniquity  of  their  sins  and  their  sin  I  will  remember  no  more  '  ?  » 
91.  And  that  these  promises  must  be  inherited  at  the  calling  of  the 
gentiles  to  whom  the  new  covenant  was  revealed,  Isaiah  declares  in  this  man- 
ner :  «  Thus  says  the  God  of  Israel,  In  that  day  man  shall  hope  in  his  Maker 
and  his  eyes  shall  look  to  the  Holy  One  of  Israel  and  he  shall  not  hope  in 
idol-temples  nor  in  the  work  of  his  hands  which  his  fingers  have  made2  ».  For 
in  very  evident  fashion  these  things  are  said  to  those  who  forsakc  idols  and 
trust  in  our  Creator  God,  through  the  Holy  One  of  Israel,  and  the  Holy  One  of 
Israel  is  Christ.  He  has  become  visible  to  men  and  our  eyes  being  directed  to 
Hirn,  sec  Him.  We  have  no  hope  in  idol-temples  nor  in  the  works  ofour  hands. 

1.  Jer .,  xxxi,  31-34.  —  2.  ls.,  xvn.  6-8. 


[73]  Till'.  PROOF  OF  TUE  APOSTOLIC  PREACHING  §91  94.  725 

(.)2.     Ol.    ij/i    ^i    ii'/.ij    ^uihnbnUiuii    h,ii    '    liiilaUi  //'J'''/,    <(/'    "["{['    ''""{"/"J  '''t'1'     ''/"//'^     *  259  r  . 
I  .m/im  i\/i(,   ti_   tiinuili/ii   /i   i¥/^Ti v1 ,   nnp    iiuiLiuOuianiL    ii/ihiiil/J/iiTi    11*   ni-l»tiiip,    iI/ihii^i  {'"P," 

huiliii  iiiiiiiii^ii  mukj ,  ((  1/nLi.ti/i  /ifiti  "pp  ,//'"  »*  /"f"j/,fc/,f,i  'i>»"'i   "('/>  'i/'"  "£  V,J,,,/l"',t/1"  • 

Illllllltl/l     lll^lll    im  illtlllli    Li),    flin/ui,    "M/>    li<    liuiiuiiinilili    iinilmi  li     In)    0        : 

5  93.    '»«-  '//'  innTi  in  in   «/nnni/nLiin  nni_/iu  yii)ni/.//.\////M  h,  i/i7»/i  | ,  il/ii/iniiiiiiiiiiNi  i/iiipijiiipipili 

A  i\/»nli  //i/ii/.iii  ii/(iiu/ /, ii  ii/,/iiiliiiiil  .  ((  '/nW.ii/ni  iin*  c/iiiiiii/ni  iniii  r/n/ini£iii_p»j  pil,  fct  '["£" 
ii/iii/.ii/.uii'  ii/iii/.ii/.uii  /.ci/iii/i  :  /■  mbtlLnO,  iminLi?  /iii\{.iiii/i  n\  </iiiiiii/iu  n/j  pil,  1111/ij  Ijii^/iii- 
11/1T1  nnnlin  (!////////.  A//(  lAJniiu'ln  ni  »  -  :  J'.in/iTipTi  ^  &*-  />  (IniKmlilih;  II  l^itnsh,  iiiiiiiiijf.inp'i, 
/.7J  /.   «    '/iiin^  (.iiimjLiiiA  /1   piiipiuliiiii  111111111  iimli/.i    111111/111   ( .M/iniy/iil/ii  »       :  7*iiiliij/i  p  piiipl.- 

10  iit^Ti  iiiiiiniftiiiiliiiunu  11/ininp  i/feii  /1  li'i'il  /iiiiiiitiiiii,  yiili/iwip  /1  a/jilu  yiiLiinnn^  inrniuiuiili 
1/  I  .1/11/1  11  111 a  ,  l/L  nnnlin  i/iTi/lli  (  ./'iii/i^iii/i///  y/i/ ///1//11///1  iiiiiiiiiilllllllfiini  :  (»i_  1/11111I1  ni(iinpp/j 
/1  .a/.ilTi  I/ii/./i/i/.i/i  iJninuiniiij/i  (.m/im ///<\  miii^.  ((  (ji_  inimi  Tini/iii  11/111111  iiimv  I.l  yiijji  )inp 
uiiiiii  /1  iiniim  .  fei_  /1  /sinn  linnnlniii  y/i'/i/n,  '/"/'/""''  P'"[,li'jb''  /'  uuipultn^  linijni  fcc  ipiiiij 
Iiniim      ll/lmn      Hill      lluinlfillinhjli .     nimil,  11     11/1    /l    OiiiiiJiiiTni     /11I     11)1111  linfc/i     (iL     n/ipillLULllil    pil 

15     iijin^l.inil,'li     ti_     uinuiuii/iTi     alinuiu .     fei_     /.11/in/iTi     /»iitV      /1      rfniini/nLini,     I.l     i.ii     '■'jtfl  //'" 

(1 .1/111  mi  111 A    ))  '  : 

94.   t«/»/'  /'  ^nji  ^"/'  '/»»iJiiiWi  i/iiii/ni/iiiiLi7ii  iiiiin/iii  /1  '  ^/.Hiiiliiiim  l/if'/'    />  Itü-Ji  I'uHiUIi     '  2."/9  v°. 

1.  tu.  '/fc.  1.  —  2.  fl./»  .  P.  24.  ß.  10.  —  3.  U\.„,./3.  9-.  9.  —4.  kijfc/, .  »Ml.  19-20. 


92.  And  that  he  must  be  manifested  to  us,  when  the  Son  of  God  becamc    *  259  1 
Son  of  man  and  bc  found  by  us  whom  before  wc  had  no  knowledge  of,  in 
Isaiah  the  Word  himself  says  :  in  this  manner  :  «  I  was  made  manifest  to  those 

who  sought  not  after  me,  I  was  found  by  those  who  asked  not  for  me.   1 
said  :  Behold,  I  am  here,  to  a  race  that  hath  not  called  upon  my  name  '  ». 

93.  And  that  this  race  must  be  a  holy  people  is  tlms  revealed  by  Hosea  in 
the  twelwe  prophets  :  «  I  will  call  them  my  people  which  were  not  my  people, 
and  the  one  not  beloved  will  be  beloved.  In  that  place  where  they  were  called 
not  my  people,  they  shall  be  called  sons  of  the  Irving  God  »  2.  The  same  also 
is  said  by  John  the  Baptist  «  That  God  is  able  to  raise  up  of  these  stones 
children  to  Abraham3  »..  For  our  hearts  delivered  from  stony  Service,  and 
drawn  by  faith,  see  God,  and  become  children  of  Abraham  who  was  justified 
by  faith.  And  on  account  of  this,  God  by  the  prophet  Ezekiel  says  :  «And 
I  will  give  them  another  heart  and  a  new  spirit  will  I  give  them  and  I  will 
take  away  the  stony  heart  out  of  their  flesh  and  will  give  them  another  heart 
of  flesh;  that  they  may  walk  in  my  Statutes  and  keep  my  ordinances  and  do 
them  :  and  they  shall  be  my  people  and  I  will  be  their  God  '  ». 

94.  Now  by  means  of  the  new  calling  there  comes  the  change  of  heart    *  259  v 

1.  Is.,  lxv,  1.  —  2.  Hos.,  11,  27.  —  3.  Matth.,  in,  9.  —  4.  Ezek.,  xi,  19-20, 


*  260  r" 


72ö  S.  IRENAEUS.  174] 

I.iiiiiiii  An^,  innJiuil  ilfiiiiii/liiiiiiiiii  /il  imiiniiiLnii/iiuii  iliiiiiiiliiuu,  npiif/^ti  bL  uigui/fLninli 
7innui  OniKiu'bii^u  Unit,  •  «  fri-  l'iutiti  Iinnm  uufnu^iu  feij/iL  fei-  jiTiiii/jfeiiiij  £  rffeij  »  '  :  '/.Willi 
n/ini  fei-  inintlu  niiiiniiiufen/;    fefefeufeii/i    iiiiiuinfeiifeuiiuli  .  piiiliu/i  i'i£  fem  pinjitjuiuLU    l/nipi£u  fei. 

lit  ^niiiiiinli  biAiiui,  iiiii  /lifpi«  «S't/<  ,""/(,'rg"j'/  'i'^'ii  (»/'»/"  iJuiTi/jnLiiii  2"'T<>^'1"'/  fe'jfe'j 

ni_ni,   iimiLiiiOliiiti     </iiiiiii/iiiiiiii(i/i)i,    iiiiuit/ii     [/iniii/i     iife/inin    luufeinu.    «     /iLfiiufej   j/iji    iiiiIiilj,       5 
nji  ni    Slnun    »  .    /iL   uiiWi    fe/i/infefife  fc;,    nn    ulriiiL  lurfin/iLfeu   lUifLUlOMi   «/iiiiJuilmi/fiiu   n£  uiil- 
Lfcyn     iiuun/iu*iii7i     iimi/m     I'uuiin-Ani.    «     rrnc/feu!     fei-    nnttui,    nji    ntfj    fenfe^ifeijfcp,  ij/i  puuyiLU 
fcu    nnnfrp    mlruiuiiuui/iL,     um  im  /,/    PinTi    nn    mm'/i    nLufe   ))  ■*  .    fei-  »uyi    ni_I/tyn    uin.ui^ftli  onqn- 
i/uinuiuu  nun  ii/,/infi  : 

95.  Kl/  fei.  tf'nu|ufc;ii  (^■/•'/C"/"/  "'LptTiuIi  j/i7innt|  iniifc;  i^Lfiuiiinuii  ^  o^il^u  fex  hui7i<Jiii-  10 
liiiTi  i/mim/m  iiii/i  U  i//.im\  fei-  niiin^fciiii  muj^ .  ((  »"nLp  Liii/uiiili..\fenni_nfc;ß  n/in  Ji  £iuu- 
iiiiii  iin\ii  fei.  i'iiiii/mnjm  ii/,ii  11/111  fe  /ini_n_ii  Afen,  fei.  tu  7nn/uui7i.\fcnnLiiJin  ij<\fcij  <iiiijijuil,  fci_ 
UluuVlUl  imillim  imiii/iiimm  11/111  ii.\/.il  I)  '  :  '/.Ulllll  u/l  Ufiplll  rjVu  UlfinnuHO  ^nnjiTi  fei.  n£ 
fc;/iil7j  iiim-iiiiiiii /i  iiiuiUJiIi  iiininnLiuÄnn  .  fei.  n  l.uinnn\iii  iji)iiijii|iiipfc,iili  uiijuiufilf,  fei. 
/'luiiiniui,  iiin  fc^ii  Lnut-p  puiLuiuiiiiiLnn,  iJiuiiiiiuiifc/uiTmii/iTj  .  /iL  iji/.'li  '/''/"j/'"  (luuincanj 
iiiiiiiuani7feiui    /unuifeii/iu,    uiuia    11/ 'iiiiimjiiumi   nniL  *  inuiu/i    fe  uuiuiTidiuJi  jidpiLufeuLj  ftbuigii^ili  . 

/iL         iimn  /mifemii/iiiiii        /Jlllllim  nii/i        mimnim'l,     /iL      lllim  l/imflll/im/l/, III        ll/jllljljpll        |Jlllu.lllLnn 

1.  3n^.  U.  14.  —  2.  fc...  irt-.  1.  —  3.  P.  Opfc%.  Z.P.  21. 


to  the  heathen  through  the  Word  of  God  who  becanie  flesh  and  tabernacle 
among  men,  as  His  disciple  John  says  «  The  Word  was  made  flesh  and 
dwelt  among  us'  ».  Wherefor  the  Ghurch  is  very  fruitful  in  saved  ones,  for 
neither  the  intercessor  Moses  nor  the  messenger  Elijah,  but  the  Lord  Himself 
gives  us  life,  bestowing  many  children  on  the  Ghurch,  the  Company  of  the 
flrst  born,  as  lsaiah  revealed  saying  :  «  Rejoice  thou  barren  who  hast  not 
borne.  »  And  the  barren  is  the  Ghurch  which  in  former  times  did  not  present 
children  to  God  :  «  Lament  and  cry  aloud  thou  who  didst  not  travail,  for 
more  are  the  children  of  the  desolate  than  of  her  that  halb  a  husband2  ». 
And  the  husband  of  the  flrst  congregation  was  the  law. 

95.  But  Moses  also  says  in  the  Second  Law,  that  the  heathem  will  be  at 
the  head  and  the  disobedient  people  at  the  end.  And  again  he  say  :  «  You 
made  me  jealous  with  one  not  a  god  and  angered  me  with  your  idol  and 
I  will  make  you  jealous  with  one  not  a  people  and  anger  you  with  a  silly 
nation3  ».  For  they  forsook  the  God  existing  and  worshipped  gods  that  were 
not,  and  they  killed  the  prophets  of  God  and  prophecied  by  Baal  who  was 
* 260  r-  the  idol  of  the  Ganaanites.  And  dishonoring  the  existing  the  Son  of  God,  they 
rejected  Him  and  chose  the  robber  Barabbas,  who  had  been  caught  in 
murder.  They  denied  the  Eternal  Ring  but  confessed  the  temporal  Caesar  as 

1.  Juhn,  i,  14.  —  2.  Is.,  liv,  1.  —  3.  Deal.,  xxxn,  21. 


75  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  95-96.  727 

/iLn/iiiiliii  /iiiiiiiniii/11111/7/111  .  »jiiiÜ/iiiiiil  (.mmimimmN  min)  Jim  ^Llifiuhiiiiiuiiu,  /iL  nrrn  im  /,/i"  Ii 
niii(jiiiiiiiii/iiiiini_/i7/iiiiiil/  l.iiimiLOiii  dl  n\  ii/im/iii  ii/iln  r;  I  •miini  1110,  nlinii^Li  'f/'Lii  «iiiiliiiu- 
iiiilW/ii-UU  :  '•/"/  /'  iAdilii  nimn  /iiitmii/i  min /iii/iini  IjLliiiiiili  Li  ijLjiiiinjih  ililipu  uiIuiiii  .nnli- 
fi/finilf  (.ihm  im  Olli  /i  iH,  11  iil  m  iim^mt)  m  iKiiiliüiiiii,  n«  /ii  n  iiiiiiiini/iiip  i/iinll  '/"{"  iiiiiil/iiiii, 
5  itiiununh  ttiubu  iiiiiliüV'/id  iiiLnliutunnnLlaliiAili  :  1*iuiin[i  niilituitun  11  in  lii/i  um  iiu  iio/^ii  ullnnlth 
l«iiuini_oni,  dl  /i  i\/hlIi  «hl  uuiifi  yiiLiiimiii  in  iimii/iiip  iijiiil,i  ii ( .iniiiiLiiKT  /i  aninn  iiiiinjj 
DL  iiiMiiiamii  nnli  lii'jiLi  nmli.Xlmn  :  l'u/i  ( «llmliLOIll  llt^ltll  flllllllllllim  /,  lIinDUmiu  millllllf,  dl 
iiiil    UDllAlULmiu    ul,ii    ni    nnnoh;    m.n.um  niihli    wiiii    : 

'.)().     '/.imili    »pul    dl    n<   HiLii/^up    lujiinjui    iWni     iiiiiimii/imiiiiii/i  i>  .    iiiyin  miii/i/i    riufi    »nnii 

10  /lIIIILll/llJp  (iL  /iiJmi  ff/,  I j  llllllll/llllllU  mllljhmi  llllllln  tiuiullUlllliUll  n  ulljnll  IJI.Ilrl)/'  DL  ^aiilLIIUI  — 
tlbltlin  Itnj/iliniiu  iiiiiiiiiiiiiil/JdiiiiIii  dl  miimii/i/.  <tinm  litl.mi'li'  :  "f'niumi  ll\  DLU  mummt!, 
iiiLnt^lipli  ij/i  fhiuu ti Im  iiiiuil,  nn  in  /.  nuihlini  liilti  U  ttiuliutt)  n<  hliLtui  lihnß  tut  mmitlt  . 
DL  ni  Ullllllunbtl  mim),  Uli  llllllWiUllllll  miiim/imi  lulii  Ii  (iL  /i/omiimil  jitlii  li  lllhnli mit  [t  llltltl 
DIIIIIflA  .     Ms     niliu/llllllll/lll     IllIIllllllll/l/l     l)l,ll.\llll  lljtll    '     Min  l)      /iL    /lllll)      DIl/llI     /iL      Ulli      /'9'U        "'(/im, 

15  Mit  ii v/i/i v  iiiUuIiLlIiIi  bltliniin  nnuintl  i/iiii/J  lUILUnmun,  Ulli  nbllliuttllllullu  «ifllllllfliminnin 
iiiiiiiiLiiii  :  /i'i  n*  iii/i/i  ili  n  lu  iiili  in  li  iiiliiiiu  dl  iiniimim  i/iii/um/ini/i  uiuiuiuuiu  tu  1 1/ ,  iiii  iiWi 
llllil  tillinn  U^tmiiili ,  Ulli  itmtiLlil'iihli  mill.xlllLlllill  yinjiiiiiini/i ,  (iL  lltllllll  llllllnnnll  /iL  Ili 
ii.xmilL     uiliniiiii    /i    iliikjJliiuiiiinLJtlliLli     liiunliiuiLlij    liuink  •    ">     iniiimiilimimi     iiiui^iiiTiO/iuilt 


260  \  ■■ 


their  king,  therefore  God  was  pleased  to  bestow  His  inheritance  on  the  silly 
nations,  who  did  not  belong  to  the  city  of  Lord  and  did  not  know  what 
God  was.  Since  by  this  calling,  lifo  was  given  and  God  again  established 
in  ns  the  faith  of  Abraham,  we  ought  not  to  turn  back,  i.e.  I  say,  to  the 
firsf  giveng  law.  For  we  received  the  Lord  of  the  law  the  Son  of  God,  and  by 
means  of  faith  in  Him  we  learn  1o  love  God  with  our  whole  heart  and  our 
neiyhbor  as  onrselves.  But  the  love  of  God  is  excludes  all  sin  and  love 
of  our  neighbor  works  no  ill  to  our  neighbor. 

96.  Therefore  the  law  is  not  necessary  to  us  as  a  school-master.  Behold 
we  speak  with  the  Father  and  we  approach  and  stand  face  to  face  with  Him, 
becoming  ehildren  in  evil  and  becoming  strong  in  all  righteousness  and 
godliness.  For  the  laws  no  longer  say  :  «  Do  not  commit  adultery  »  to 
him  to  whom  lust  for  a  stränge  woman  is  never  present,  and  «  Do  not 
murdcr  »  to  him  who  has  put  away  from  himself  ^t  1 1  wrath  and  enmity,  and  *  200  v 
«  Do  not  covet  thy  neighbor's  field  or  ox  or  ass  »  to  those  who  have  no  oure 
at  all  for  worldly  things,  but  only  gather  together  heavenlv  fruit.  «  Nor  an 
eye  for  an  eye  nor  a  tooth  for  a  tooth  »  to  him  who  counts  no  man  his 
enemy,  but  every  one  his  neighbor,  and  therefore  he  would  not  even  Stretch 
out  his  hand  to  take  veiiQ-eance.  Nor  will  tithes  be  claimed  from  him  whose 
whole  property  is  consecrated  to  God  and  who  forsaking  father  and  mother 


728  S.  IRRNAKUS.  [76] 

iiiiiilnliiifili     iiimmini  iiiiYiiIi     /ilii    /i    Jiiil/iiuiii/~1i     I  •iiiiiiilAhi,      Dl     Ii/ihidum     iiyniiili     Di     iiiliniii 
DL     iinnil,imiiii<-)i7/i     lilllDllllll/l     li(      fl^Din     lillillDIIll      l'uilijili      lllflfinLOlIf  '      In      n\     vnuitirrli    //"//' 
im     (mhi     ^iiilffiuinLiiili    nitimitinli     '/"'/.     "/'     v"'"""/""/"/"/     niiiiiiiihlttitiiin^li     i/ifj/»,     miii/ilipu 
/,     /f     wiiiuuin/iii      l.nniin  Ami,      nn     /,      utiinulihh      ilinniini,       tiiiiiiin      iiiiuniniiiuitili      intiihLinil 
'  »iiiiiiu  Ani     dl     iiiiilniiuiiu     CTimlnL    iiiiiiAdiiiu     iiiniiiiiiiiini  liJ/n  d     :    ((    7*111110/1       nnnni)nLn7/iLii,       5 
null.,    limünü    dl    n»    *!"*}>    dl  ii/iiniiLWiliLii     l'uiniiLoni    mn.iui.Di    P"i"    iinil  pw/iipjii  ))  '  .   ((   I'ii/i 
iiiliiiu-ntu)    "P   ilDUnLiiDL  /iu<.\    "/'/'',    nnuil^u  np    liwqr  iiii/iuiiiiili/iiilj  jnLli,  Di.  nn  uiiiuinLiiiiiii/inl^ 
Tinifl/i'J      /lunDL    niiifi/iLli    tuniinlip  ))  "  .     «  l'iuin     iiiiYdIiiiiiIi,    nn    limnniiiiitit;    iiinlinLu     Odiiiilu, 
niinnlniii/l  ))  3     :    «   i/i.    iiiIinLU     OD1111t.l1    11111    n<    ^    nun  D1111    n    liDnpni    dii/iu/iii,     nnntl    imiinDti 
fiiiinnhli  »     ,     /""■'/      l'iiinni_oni,     nn    jj     f)/mni_ii     'hnpuinnu     llpiipti     («uinni-Ani,     nnnLU     dl     10 
iiDLpli  ^Ziniiiiiilin/ili   dl  iinun  \111pp  dl  lui/Dfniii li  iiiuiuiiiiiiilpiii/iiiiu  liLpanpcinulapiAin  : 
2ßj   | ■"  97.       /'    ^dilIi  ijhpiiiiLinüiiihli     intim  111)1)1     O/iiiitLii/i     'l'ppuinniip     juiiHnnhinni    Hin.    'Inu- 

intlltlLnil      '//llllllllinn/ll  ,     UDuTlDIlll     llllllllui/l/l    /l    lllllllll  Ijiuhl,  ,    Ul    DL/1    IIP    dl    Lnibutjl^    llllinillllinil 

iiuiii   n    ^lULiiiiniiiiiDinnu    111)111    dl    iiinAihinij    hnpiii    nlpiiiliih      iIiiiliii    dl     iiiihnpüiuh     ni/ni/nni 
/ihm,  /iiniiiiini/iini/  ii/uun/imiTi   1111T11111/1/1,    nn    ilmpnLii  uptnlnJi  /iinniiiiili   11)1111    :    //nm£    nJin/'iiL-     15 
M/ilTi    n/nini  (i/.im/  ,    yilTllIllllllllinim  l>    iiiiyiiliinAi   II  l'llinnLrtn^  /l  tvfclLlI  lüllnnLl)    flLiini   lIlLpll/l/lll 
fiL    Min/llllLllul/l     /1 1)11111 111  m  /r)/>  111)1)1      niHin/.  II  Hl  ll»/i)i    llllDII    DL    nl/lll/lllL/<7/lLllu   piljnnilllll/l    ^Dnlin/lll, 

1.  fty«, .  S .  6.  —  2.  fc-i. .  W  .3.-3.  3,.,/tj  •  /••'{  •  32.  —  4-  ,J--.-.fy  .  T- .  12. 


and  his  wholc  race,  follows  the  Word  of  God.  And  thcrc  will  be  no  command 
to  remain  idle  one  day  of  reste  to  him  who  is  always  a  Sabbath  keeper,  who 
is  in  the  temple  of  God  which  is  the  human  body,  rendering  service  to  God 
and  at  all  times  working  righteousness.  He  says,  «  for  I  will  have  mercy  and 
not  sacrifice  and  knowledge  God  more  than  burnt  offerings  '  »  .  But  on  evil  doer 
is  the  one  who  sacrifices  a  «  calf  to  me  as  if  he  killed  a  dog,and  he  who  bring- 
sifine  flour  as  the  blood  of  swine2  ».  «  Whoever  shall  call  on  the  name  of  the 
Lord  shall  be  saved3  ».  «  But  theres  the  name  of  no  other  Lord  given  under 
heaven,  whereby  man  can  be  saved''  »,  but  that  of  God  that  is  Jesus  Christ, 
the  Son  of  God,  whom  the  demons  and  evil  spirits  and  all  rebellious 
forces  likewise  obey. 
26i  r.  97.  He  upon  whom  is  called  the  name  of  Jesus  Christ  who  was  erucified 
under  Pontius  Pilate,  is  separated  front  men,  and  He  is  near  and  face  to 
face  to  any  believer  in  Him,  wherever  he  calls  upon  Hirn  and  fulfills  his  will, 
and  He  fulfils  the  desires  of  him  who  with  a  pure  heart  calls  upon  Him. 
So  receiving  salvation  \ve  are  always  thankful  to  God  who  saved  us  by  His 
unsearchable  and  inscrutable  wisdom  and  who  preached  salvation  from 
heaven  which  is  the  visible  Coming  of  our  Lord,  that  is,  II is  behaviour  as 
man,  which  we  of  ourselves  could  not  attain  unlo,  for  llial  which  is  impos- 

1.  llos.,  vi.  6.  —  2.  Is.,  lxvi,  3.  —  3.  Joel,  n,  32.  —  4.  Acts,  iv,  12. 


[771  TUR  PROOF  OF  THE  A.POSTOLIC  PREACHING  §  97.  729 

Off   /,    i./i/'l  /il/i    111111111  ii in fi    il/illlllfi    iHilllll,    llllll/llip/l    /.     llllllllimll    pillllllipilll/illlilll  «//iLli/l     linntu, 
flflft      if/.n      iWjlllllfl      IIIILllllLI      ll<       /linii/,11111   .      pillflll/l      iiililimiinli       llllL      lllllllll/lfllll      '/'"/'        '.      I1IIL 

1«iii/iiilAiii  :  '/.iiiiiu  iiiiiiiiii/i/i  in.  f/n/iiWiiiii  iiiiiiiiiiiii  Iiuiiiii  imi/j  .  <(  II  /<i  i/.ii/i/ili  /.l  l,um 
illllll  In  /fO'IMI  lllllll  Uliuilinn  .  lllf  /^lllllll  fllff/t/j/lfll  Anilin  ,  Inilim  lllllll  /iL  muiiiiili  lllllll 
5  nilinillli  nilllLIII  .  IJ<  /,  ,  Uli  Inilim  llZlllllllllllllllll^  Iiuiiiii  ,  /iL  n>,  rill  |l"l|  l)/nn  UlClt^  llinn  [inli 
lllllilll  :  1<II  Uli  tljllllhßl  Illllll/illllllfl  iWll/llll »/,  lllllll  jii)innmm  Ulnintr  lllllilll.  nn  liiuntih; 
iilnililin  tun  jnnlimli  tiiin)iiilimli ,  iinn  nl.  lillltt  llllipilllll/p,  \  nnpn  muilil.nn  n ,  1111  um  mnl, 
nillllf  l.l  *,/i\1/1'  Lnsliltlll  ijluu  In  II1L11IL  lllllll  I.ii1iLii(ii  .  /.i  tllltlliunn  (1  Hill  L  Uli  ml  /'  inm^ii 
In  iiLuilni  In     In  lilti/ll    lnll.li   :    'Institut!   nimmt!  ,    In     llllltllllllll         IUI  mnlili  Inhi  «    Olllll/f ll/lll  m  limjuui  *    261    V' 

10  pintitln  lllllll),  nn  lilliiuii  nulluni  :  l/iu  /j  («iimilLilia  lJuli,  lii  yiiiliiiii/.iui/l  iiiii  I»»!  "Ulli. 
l.llluu  Illllua/lllllu  C\iulimtitmtf^  ^iiiIil\iu  n  n  il  Li  Inii  lllllll  i)lll/l  ntllllll  (  OllllLllll/l  IlLlini  /.( 
l'illlllll/il/i  n/lll/.ll  ll(/l  II  ln)mlilt  :  iHnFi  Ullllllll/l/l  (/.ii/iii/i  Iniin  liilnn  In  l,utt  ihn  luilutllt 
nnOunuiL.  .  Ulli!  '//'/'/,  ^11  tu  II  Ulli  tu  llll  («lIlllllLOlll  (il  Uli  nulluni ,  nn  l.lt  tulL.ll  Ulli  Ulli  .  mtll.liLnlili , 
nnp   niAilili   iiiiiii    /l  (i/iiiiuu,    huli   nnn   WnmiLuli   nimi     iWiilii/iu  d  '    :     f'iiu    Oiii/iui/ii  /iL    l'uiiiuiui 

15  allniinh  /  .niinii  <\ii(  um/,,  nn  l,mu  '//'"/'""''""  /"/"  ''''  /'  "iu,Ll*t  i|//uhiiiiiii  ubnnn,  Ll.  ioui 
hiilIiiiii  m'ii(ii  u/in  uiiiinii/i/i,  nn  ^uilA  '•"i»  /'  uiliiilif^,  innauui  ihnlinli  l,iil,i  Ininu  ti_  |i«i| 
tluuujluult    -wi  0 /illllll    .     /iiiiiii  lilniij    [iL.    [lluUll/jllll    ii^inilili    l  nimm  An  i    *.nu  ii/i   ll'lll   HUl/illolll-lllA/lll 

IWIIIIllLnill,     /l     l/lll/il    lllllllllllll     lllllll     /l/illlllllllllllll/l     /iL    )ll)lllfllll   /l/Zilll/l     («UIIIIILlNlII     : 

1.    /!...,....,;.    '/•.    2«)^'/-.    1. 


sible  to  man  is  possible  to  God.  For  this  reason  Jeremiah  says  of  Uim  : 
«  \\'ho  ascended  to  heaven  and  brought  him  down  from  the  clouds  ? 
Wlio  passed  over  to  ihe  other  side  of  the  sea,  found  him  and  will  carry  him, 
who  si  of  choice  gold?  There  is  none  who  found  hisway  nor  discovered  his 
path.  But  he  who  knows  all  things,  understands  him  by  his  wisdom, 
who  formed  the  earth  in  eternal  time,  who  fills  it  with  fat  leued  caitle  who 
sends  Iiffht  and  it  is  moviiiQ-.  He  called  it  and  U  hearkened  to  him  with 
fear.  And  the  stars  rise  in  their  watches  and  rejoiee.  He  called  them  and 
they  said  :  «  Here  we  aro  ».  They  rise  with  gladness  for  Him  who  created  *  261  v 
them.  This  is  our  God.  No  other  can  be  compared  with  Him.  He  found 
every  way  with  skill  and  showcd  it  to  his  servant  Jacob  and  his  belovcd 
Israel.  After  this  He  appcared  011  earth  and  walked  about  withmen.  This 
is  the  book  of  God's  commands  and  law  which  are  eternal.  All  who  keep  it  are 
in  life.  Those  who  abandon  it  will  die  '  ».  P>ut  by  Jacob  and  Israel  is  meant 
the  Sonnus  of  God  who  received  from  the  Father  thcdominion  of  our  life  and 
after  receiving  it  he  brought  it  to  us  who  were  far  from  him,  when  he  appeared 
one  arth  and  went  about  among  men,  joining  and  uniting  the  Spirit  of  God  with 
the  creature  of  God,  that   man  mighl  be  in  tlie  image  and  likenoss  of  God. 

1.  Baruch,  111,  29  -  iv,  1. 


730  S.  IRENAEUS.     '  [78] 

98.  ßiu  k  "/'/''■(/'  f>uipiuinLfif[,Ji  S^SupmnL^buMÜli,  fei  uipi  fc;  ^fet.  i/i{i/j.iL/.JfemiiL 
.ffepnj,  feL  .«jH  t  Smluiupupi,  »/feT.«»«;,  '{"{'  .i/»iin.5feij/.i»  Suiptpupkgi  fel-  <J<«iM..«m..fc...g 
■ßphumnu,    fe«.   ii»Luißfe.ii^I.  ujLiuLijfeg/iI.   fei.   <■ '/'"{'■;;/'  /'   P"['T  "'^»"'l'V'   jAllmi;  »[»/L"g 

/iLjlllll       :       ^njl      ..J...J.U.       t      lUlffcWjL      UUinLIJIlL/JfelUlJp       lljlll^fej'     .«.«-...{£      ^lUlJlIILß       fei.       ^miSiij 

j/.Lfeim/  Huuiiil&iij,  ifnpÄm/p  pmjifeuiLß  fei.  mii-ni^   /f....Wß  pi.ijii.LgJi  :  5 

99.  OnpJmS   ..£  ^üuinnLiuÄ  £...jp   mjj  .p.ß  <p.{   /j.i.pAfei.gt  "ß,  £«if<  tpupuipntjft  .£.%, 
202  1°.     np^t..    wUMHUliugl    Ipapfshl  .    .jf/i.     lLu>n._.,.Ä    ...L'ijnuLfel.,    fei-    .J.^    t  ntfL     /fn.u.ljnp&fcJ.  . 

feL  -Juijp  j,Lphiui,3  .ffep  h  «/fepnj  ß...J.  ifipiupp^ll  .{.%  innfeifiiuLfeL,  Jfe&  nSfe  ßiuL  ^äiup- 
i„nLp[,J,l  Ipup&hl  ybhgktulu  n,nu,lbL  :  &h  uiäklhghl  '"^"d'k  "''V"Ti,2m#  feL  ^"^T'IP 
./.Lj.feu.l.g  Bpuip^ü  feL  /.  A'»U>k  fei>.  npiift"  J",,u  Suil^SuAntpbuill  fei.  fe([ÄJu.LL  10 
UUm,WL  uhuinuphrnll  gnuijtug  :  fcL  myp  ijui£i3feuif  ypupii-uw  'f/'/»^"^  Guinni.&nj  fei. 
ilinliuL.phßinLpiti.i,  ilS„lpai,nLpku,ll  Inpu,  uifmipiffef.,  .{..(.  uiiuiigtiu^L  iVLiulijifgpl  feL 
Suipyupkgl  jiuiuii£iiifuij£  tfbipiLgpV  i/fer...^/u..L/J/.LI.  [fr&ngfej  Su,pippiiplbiuiu ,  npujfcu 
/,  2tn£  ijnuj&uigfciiijg  g"Lg...ß  ßfef  :  frL  n.J..  uj/. . ./.£*.  fei-"  pf»/  pfepui^uiLannuS  \pup$u$p1l 
f)nLfeu,(ß  :  frL  u.yj;  ytpufyhiA,  ^n^njl  Mppnj  n^  pl^nulhl  fei-  /.  p'ug  /il^feWIi  ftlpUtuly  15 
i^Lnp^L  ^Suiptpuftuilpuli,  npni[  rfiup^l.  iun_ni{fc...{  uptupuphpk  <p\l!uilul  Uuu.nLÄnj .  feL 
Lnßu.    fei.   jfciHUjfewj    .Uui«.3fc...(ßJ. .    «  "/'-.«I.^/.    fe'l/»j/>i<,    <««t,  /.ppfei-   pfei-fe^/i    u.fepfeL.up...^ 


98.  Thisis  the  beloved  preaching  of  the  trutli  and  this  is  the  plan 
of  our  salvation  and  the  way  of  lifo  which  the  prophets  foretold  and  Christ 
established  and  the  Apostles  delivered  to  us  and  the  Church  gives  to  its 
children  in  all  the  world ;  which  it  is  necessary  to  keep  with  great  care 
being  of  sound  mind  and  well  pleasing  to  God,  with  good  works  and  a  sound 
character. 

99.  One  must  not  think  there  is  another  God  the  Father  than  onr  Creator, 
*  2G2  r.  as  the  heretics  think.     The  existing  God  they  despise  and  they  make  an  idol 

of  that  which  is  not  and  they  create  for  themselves  a  father  higher  than  our 
Creator,  and  so  they  think  that  they  have  found  something  greater  than  the 
truth.  They  all  are  ungodly  and  blasphemcrs  of  their  Creater  and  Father,  as 
we  showed  in  our  book  «  A  Refutation  and  Subversion  of  knowledge  falsely 
so  called».  And  others  again  reject  the  coming  of  the  Son  of  God  and  the 
dispensation  of  bis  Incarnation,  which  the  Apostles  delivered  and  the  pro- 
phets foretold  that  by  it  mankind  raight  find  renovation,  as  we  have  briefly 
shown  you.  And  such  ones  must  be  counted  weak  in  the  faith.  And  others 
do  not  acknowledge  the  gifts  of  the  Holy  Spirit  and  cast  from  themselves 
the  prophetic  grace  by  which  man  is  watered  and  bears  fruit  in  life  to  God. 
And  these  are  they  of  whom  Isaiah  speaks  :  «  Forthey  shall  be  like  aterebinth 


[791  THE  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING  §  98-100.  731 

fei_  /iuji   ijpmiiui,    iiji  £iii_p   in   iil1i/i  »  '.    /.l  iiiminfen/ijili  jn^frli^  fcü  ujjlimubiugnLg  Buinm.Änj, 
/ill/i  ii/i    n\/ifn    /iiiiiifeb  lllinni.li    Jj''P''[  : 

100.  Hmi'  <«n-  /i  jfef/'"  nfiiL/u»  '/"JV'i"  ^PnJ  <'>"[»/'»LP/"-kk  "£"""  "/('/•'»'""[  "i/"»(' 
fe  t»£iJ.ii{iinnLpfciit"  P'""■J^,  fe,'"'?  '{^'"i"  "'«»7"f''«-  '/"'«?  "/'Hl'  "c  t"'/"Lll/^'<  [iJ'Tl^ 
r.  inliiuiiitWftJfeiiiuIi  i?iiijii7JiiiiLiijinc|.)tiii»Ii  unnni  nnifeJi,  /{im?  if**,»if/'i'  »*  hiilLu-«,  mjii/ilij>u  *  262  v" 
t'  niiiii/iauinfc;nL^iJiu  luumntjfeli  :  /»l  jiiijiiiijfeiifeuiijii  ulShihhgnil  if/.ij  '/""J2  /i^'''(  "J"'""1 
t,  fei-  ifeiufenfcf  /i  Liiijiu  piifini_ij,  ij/i  t/<7fe  inmjiunfei.  ^luSfiSg  yuiJnj  {|ilife{  l.imini_&nj  fei. 
iun_  fe  InJiuiit"   <Jiiumiufei   i/iii/iniJJfciii/i    : 

/'nfeTi/inufe     «'"I"  mn_iupfciuifeuili  niiiiiniiiiLptiiiliu    : 
10  «/»uiilp     n<?feLiiiiiiiLiiu    friifiniuini-Mtniliu    fei_    Jfenj    tluuiiiLUjÄni_pfeiiiLu     4,ixilji    Eil    l/nijLiij 

fei.  uiiifeuiii/uTiiin?    //iiliiu  ^ntfLnjti'   jnii-feiiifeiiiJiii  iui)t;u  : 

ÄuuinnLiii&iiipfeiui   fei-    1^p['!)"    fe(ii»"fe"'(  uipjjfeii^m/jnmiiuu   i[Sfc;n    Onif^aihi^u,   uuuiui- 
nuii-ii   fnnnii,  nfenjiiiijpu   unt.np  wpßiiij/iii,   j/'tfe»£/'ß  />    #t/'  •  t«-   nu>"»L«»ufeiu(   unnnu  : 

1 .  feil  .  C  .  30. 


whose  leaf  fadeth  and  as  a  garden  which  has  no  water '  »  and  such  are  of  no 
usc  to  God,  for  they  can  bear  no  fruit. 

100.  But  error  concerning  the  three  headings  of  our  seal  (baptism)  leads 
many  astray  from  the  truth,  for  either  they  despise  the  Father  or  reject  the 
Son  and  speak  against  the  dispensation  of  his  Incarnation,  or  they  do  not 
receive  the  Holy  Spirit,  that  is,  they  despise  prophecies.  And  we  must  be 
wary  of  all  such  and  avoid  their  character,  if  we  truly  wish  to  be  well 
pleasing  to  God  and  to  obtain  salvation  from  Hirn. 


IRENAEUS'  PROOF  OF  THE  APOSTOLIC  PREACHING 

Praise  to  the  All-Holy  Trinity  and  one  Godhead,  the  Father,  Son  and 
All-Provident  Holy  Spirit  forever.  Amen. 

Remember  in  one  Lord  the  God-strengthened  and  thrice  blessed  Arch- 
bishop  DerHohannes,  the  owner  of  thisbook,  the  brother  of  the  holy  king  : 
and  the  humble  scribe. 

1.  Is.,  i,30. 


262  v' 


SEPT  FRAGMENTS  DE  S.  IRENEE ' 

1er  FRAGMENT 

bnuihhii-njh  bpminuL  £,feuili_iitf/i{j  luiLiußfejnij,  fcii^iuJfiiiijitii^  '/.njiifntyi    /'iiif/iffeiiiiji-ng  : 
68  V".  *  lJi->itlili    kl-     liiii/ioiiintp    fei-    1111-feiiiiiijiiiiJip     ßiiifiniffeij^l«    ij'/'^iiiiniiu    ijMituijTi    ^1    |m- 

ii^L,  JfL  iiwiifiwiififemili  ^1  juiu^h,  fei-  «yiupiiLijfriujli  /1  Jtiife^nj,  fei.  jfejife^iliii  i|fe|iingfeiii^, 
fei-  iliuin.uiunnhiui  fei-  Buinuii-nn  (iiii^iuifeuiliti  :  (A.  ij/i  11111  t;  /juiiiiiupfeuif  ii|iin|)  l'uuini_Anjli  5 
imillll,  nn  lim/u  l/uinnnnuilll  lllljljfel^ili  Mi[ll]lutljlS  ^/lillllfe^llj  fc;  UllSfeJlIIIjJl^,  «llllfe  »jA^l*L 
iJuiiiiini'  iiiiiJfeliiiiili/i  niiJfeliiiiilf  fentiiiiii.  ^1  <,"iiij{iii!iijfeimili  ^iiijjiiiiii^tui,  jo^Im}»  <>/»t''i  /' 
iiiu^uiLiuiiiii  i>iii<JuiJiuiiuiii|feui,  [1  ßiutfuiuifiuli  ^umli  iniLiiiplriijiijiii/fiiili,  £  iJuijiijiiijikiili 
iJuiniiuint;,  /1  OifcpinwfeiiL  fyfe^iiiui/j,  £  ifwju^i/j  iJiiijiij,  /1  S»"-fi  "["j/1  jBuinniJiitfiiLHl! 
JlniiiniiiiA,  iiuJiinljui'hu'h  "ipgm^  •■  W"»  /»''{  ti  ""•(  nji  Iiiiii_ni_ijfeiiiij,  ijl'jijiui^iiiiJ  miLUi^Iinji-  10 
ii/.imi,  11I111  //ui^uifitui  feimufeniuL,  jiI/ij  ftiu/jm^iiiij  uiLinuijiiii/jfeTiijiiiiffeijiij  p7nj  iJmpifeifmij 
i/iiiWiiiiifeiiiui  ,  iilin  l/'ni/utti/i  ijUiLpiu^iuphiug .  e/nijm^iijfeiulili  oji^ilfiuijjifeuiij,  jiLj  f)feuni_uii. 
i^iäiii/fiimini-feiiiij  .  /1  '/'«il/J/i  fef  «f/'i»  /'  iJuipipupt"^  l/"-F  ((/•/•  "^  ^'"/""{tf  •  />  tynt-u/i  iJihji- 
UiiuinLnifli,  /1  l'LpitLliS  ÄLfemj,  £  <Jii^ni_inijL  iiifeufemj,  /1  fyfe^iiuii/juiijlr  i^iun.tui.npkuiy 
fe    SnanLgh     fenfeniuiiif fem; .     Hnifiuilihl;    {ili/jiiiffeinj,     /1     fJnjiijiiiiiiiili    rffe^iinfeuij,    jki1<iiiiijiiiiii|i     15 

1.  D'apres  un  manuscrit  du  monastere  de  Saint-Etienne,  de  Darashambi.  Ct.supra, 

pp.  4-5. 2.    Lire  'hiu^iuigLiig    'bui^t^iugLng. 

Ier  FRAGMENT. 

Du  bienhouroux   Irenee,    imitateur   des    apötres,   eveque    de   Lugdunum 
(Lyon)  des  Gaules. 
■68v.  *  La     loi,    les   prophetes    et     les    evangiles    ont   preche    le    Christ,    ne 

de  la  Vierge,  qui  a  souffert  sur  la  croix,  qui  est  ressuscite  des  morts,  qui 
est  monte  aux  cieux,  gloriüe  et  roi  dans  les  siecles  des  siecles.  II  est  la 
vi'iitable  pensee,  le  verbe  de  Dieu,  qu'ils  ont  annonce,  ne  des  les  temps  les 
plus  recules,  qui  a  partieipe  ä  la  formation  de  toutes  choses,  qui  a  cree 
riiomme,  qui  se  fit  tout  en  tout  :  patriarche  parmi  les  patriarches,  loi  dans 
les  lois,  pontife  parmi  les  pretres,  souverain  supreme  parmi  les  rois,  pro- 
phele  parmi  les  prophetes,  ange  parmi  les  anges,  nomine  parmi  les  hom- 
mes,  Fils  du  Pere,  Dieu  en  Dieu,  roi  dans  les  siecles  des  siecles.  (Test 
bien  lui-meme  qui  gouverna  l'arche,  guida  Abraham,  se  lia  ä  Isaac,  vecut  ä 
l'etranger  avec  Jacob,  fut  vendu  avec  Joseph,  eut  le  commandement  avec 
Mo'ise,  dieta  les  lois  au  peuple,  fit  avec  Josue  le  partage  des  terres  aux  tribus, 
chanta  avec  David,  revela  ses  soullVances  aux  prophetes,  prit  chair  dans  la 
Vierge,  naquit  ä  Hctlih'-cm,  fut  visite  par  les  bergers,  glorifie  par  les  anges, 


6'j  r 


[81]  FRAGMENTS  1-2.  7  13 

i/ininvfeiiii    fei.    i'tp   qtnhuii .   niiiiLiiipfeiiiinn    yiiLiiiiifemi,    iimiiniiiim  H/n  lili    puipnahiuj,   '/'/'"'/" 
lu/jfefcini  .    iiiiiiiininii    iiiiiifeim/,    n/11111111    iiiLiiiin_niifeiii  1/ ,   111W.11  femin    nn iiiiuiiii/ifeini|  ■   fi   iniiiäm- 
ll/lu    fenfel_fcllll,    /l    c/lllini/lllifeli/,    llinynl  lillllllillfellll,     /l    ^'nfe/lll    iflllinilfellll,     fei     fl   ^>"**>"'*"" V" "/ 
in/inli     iii)'iwi  lifeini,     Hin  ril O/i     «.feiiin/ii/i     iiiiiliiiO     luAfemi,     nniiiiO/i      '//iiliiiiiillii^i    nlilinfinfeiiij,     |i 

j  Suinähh'  ufei-fcii-fciiii,  fei-  /i  i/imnn/i  feiii/n/iiifeiiii  ■  /i  (fe/'fel'/'  /«'niiifemi,  /'  SnnJaina  jiup nuf tru", 
uin-iupfciniili  feiifei-feiiii,  /i  ifeii/i/iiiii  ^,1111) juiinXl, uij,  nullit  2,on  UuOlkuil  fei  fi  liiliii/ife;  i|ihiiliii- 
1  iinl, hu  :  lln  t;  iniiiniJiJ/iLli  i')l.n  Limi ,  i/iii/iiiiH/ilIi  /iiiiiiii  iifeimi,  inLiiiiijiin/i  jiiini  iiijifejnn  fcl 
i/infeiiinmii  iiiuiiuiiSlifeinii  .  iun.iuV1liniin  1)1111  infeinn  Ll  iiiiiiim  h,li  iMiiiuiiifeiiiii  .  *)in//ii.  iiiiiini.H/.iiin 
/?l    i/ifeuiui    fe/itnfciiLiii  .    fenfemiiliiii/iiiii    ijfeniiJn^/111     fei.    111111  111111/11111    «jiifeniniiifeiiiM  .    (.iiuini  1110 

l'1     il.iiuini-Äni,    / / /iii/>  /1   »«1111/7,    ;»/iiiiilii    7 "ii /nun  11 11     uinniui   fe;   niiulnniiiihii  .    iml/./i  : 

2e  FRAGMENT. 

/»niiilifeiniii    (»n/ili/inu/i,    <5fetnti_nn/i    iiin_uinfeinn,  feni/iii/ininnii/i     f.nijnnli|i     /•nij/iitjiuijLnn    : 

IL  iil.'ilii    feL   J/i    muijlW/ilL    l.innni_Ani   fei.    Suinnn\   nnnÄfeiiui     iJfen    ii\    '/ '"f "",7''/ ".'/ "    '"j,["~ 

nllutubtuauin    /1L1A    fenilnnnLM/lLll    11/1  n  11  tili  in  l/Jfclll/l    rill]  tllllllllll/linlini  li/l.  Ulli ,    fe/l/fe     Illinui    Lflfiiill 

15     t;n   mn.    iJtn    :    7'iiiLii/i   uiiiinfeuuiufei/i    fei.   iiiLfeiifei.ni/i?   fe/nif    n\|ili»   o ijni_in   iniLlifejji  .    i»f"f   "'  '"- 

12  Lire  lhutifiiuni_nn  [fhuiA^uigi-ng.  —  14  Lire  JiJm  [^Im . 


adore  des  mages;  fut  recu  par  Jean,  et  baptise  dans  le  Jourdain,  tente  dans 
le  desert  et  reconnu  comme  Seigneur;  c'est  lui  qui  rassembla  les  apötres, 
precha  le  royaume  des  cieux,  guerit  les  estropies,  accorda  la  guerison  aux 
lepreux,  la  lumiere  aux  aveugles,  ressuscita  les  morts,  apparut  dans  le  temple, 
fut  meconnu  par  le  peuple,  trahi  par  les  Juifs,  saisi  par  les  pontifes,  conduit 
devant  Herode,  juge  devant  Pilate,  cloue  *  en  sa  chair,  attache  ä  l'arbre  de  la  *  69 
croix,  enterre  sous  terre,  ressuscite  des  morts;  c'est  lui  qui  apparut  aux  apö- 
tres, monta  au  ciel,  s'assitä  la  droite  du  Pere  et  en  fut  glorifie.  C'est  lui  qui  est 
la  resurrection  des  morts,  le  salut  des  ämes  perdues,  le  foyer  de  lumiere  pour 
ceux  qui  sont  dans  les  tenebres,  le  moyen  de  salut  pour  ceux  qui  sont  nes  hors 
de  la  voie,  le  guido  des  Agares,  le  refuge  des  adliges,  le  pasteur  de  ceux  qui 
sont  appeles  ä  la  vie,  et  le  fianee  de  l'Eglise;  c'est  lui  qui  est  l'objet  de  la  con- 
templation  des  Cherubins,  qui  est  le  chef  de  la  milice  des  anges,  Dieu  de 
Dieu,  Fils  du  Pere,  Jesus-Christ,  roi  dans  les  siecles  des  siecles.  Amen. 

2e  FRAGMENT  (cf.  swpra,  eh.  31,  p.  31). 

Du  bienheureux  Irenee,  imitateur  des  apötres,  eveque  de  Lyon  des  Gaules. 

Donc  il  unit  la  nature  divinc  et  la  nature  humaine,  car  il  nous  serait  im- 
possible  autrement  de  partieiper  ä  l'immortalite,  s'il  n'etait  pas  venu  chez 
nous ;'  car  etant  lui  invisible  et  ne  tombant  pas  sous  les  sens,  il  ne  pouvait 

PATll.  OH.   —  T.    XII.   —   F.    ...  ''''• 


♦  l'iii  r 


734  SEPT  FRAGMENTS  DK  SAINT  IRENEE.  [82] 

iii/.miiii/.i/i,   11/1  pum  wSULuilb    iluiujiii  /jijn{ii|i7LfJi.iiiJi   nIiifiiLii{.jiu£J|ii_7i    uitvtjnLg    nniliiiiiifiu- 

'iiiiinii  Ul.iiilili    : 

3e  FRAGMENT 

Tlllli/lii  :    7Jill7in/l   ninfll-il    ii£   '"j/'g/1)  P^JS    ''/'"'   ^T'"h""J  ^L  /'    ^'"f,^",J   '"-  J"'J(  'iLU 

/1  iJmiiiiu  u  iiim  11 11  lH/iIi^,  ijiiiji  ä^unifiiiiiiL  P^uiSfi  fciffcniji'  /'iiiliu  lIuuiul&iij  mntuiiSpli 
/iliiiii/  i/iii/ifcuiM  mJklJ.  Jiuu»  iijiiiLi?  ti_  liiimigkmjii  Lnnm  mu^.  önjmi-i$  {lu/^uijmg  '[</'£('- 
/iniW/iJi  [t  ibnl  mfifcuiliii  Il/ipu/  hJ.}iii£iil/J/ilu  iJkifiiin  :  7'"uiliu/i  mju  t,  "ji  p  V"i""|""- 
/iiil/J/iJj  u7impniW{Jfciiili  fei_  /i  i^inu/Jfi-1/  ifu'iii{uju  iiiA/.fiiu'  «Lij  (IiiuiiiiAnj,  nji  ijmuii 
tun-UH-lrinLJiiLiuii  iiiil  nuinfcif<Wiii<\li  j/ilji  »/>('»(,  «/'/'  'f'"-"tu  f/ii^nL^H-li  kl'^""J  t^f^1 '  /' 
5tn.il  mini  nuuinnu  JnuHJipkiuq  {ili/f  iIiiuiiiiAnj  :  7!iii1ii|/i  /Jfc  JujfflJ  liv  junjfjfeuin  <£«•'/""""- 
'{»("{/'?'  iJfenni,  uiujui  fei.  n»  ^{»"l/'  ^-nßtgiui.  p^Liiirf/iJj,  fci_  il*  |Jfc  (lnuinLiuÄ  ujiii(iaki_timj 
iiiiu(ii/iJ)iilH/ii-00,  (iii)iiiiu  Ll  ii»  <,'iiiuuiiuuiiiL^LiinJu  jiii/jiiijui£  «lim.  &l  t|iJt  n.  tf  ■?/>""-<?- 
nfeuii  Juiniiii  nliij  l'.uuiniAnji,  im  t{i  ^"•[>"»j'i"7  /jijnpijnLfftyi_li  nliijnLufcj  ■iiimuuui/jiuW- 
ßLuTifi  :  /'u/f  «(i  uiufci/  u*m{iij  t/'>  t«-  "  *"'u/'gt  <fu«' •  ^«-  äbpXljijuiL  uiil  /f/iii  iJp  Juifi- 
nuint,  feL  ATiiiil  nnij/i,  fci.  /{il  J.mij  ijmWii  Ziiinm  ii£inli<fc{/i  funn<,'n»"''f'»".  l'uinnLuiS  <Jnon  . 
ti_  /i  <,'ioiiiiiiiiii/iiil^ilu  SjiuiLnpni-piiiul  i£i?iii{uju  muntlr  i/tpu«n/il»  ^"^'"3  huinnL^n^  . 
11/1  /i   <\fen.Ji  fauiunuiLnLpbUiti  illiß   1jijii{iijiil/<J/ii-Ii  iiiimiiuiu/juiW|rJtinIi  niii_nni_ß  :  /Jiiijiijimju 

etre  d'aucune  utilitö,  c'est  pourquoi  il  se  fit  visible  afin  qu<;  nous  puissiohs  de 
toutes  manieres  avoir  participation  ä  l'incorruptibilite. 

3°  FRAGMENT. 

/)„  mgme.  —  Gomme  il  ne  peut  y  avoir  du  sang  que  dans  les  vcines  et 
dans  la  chair  et  dans  la  substance  de  l'homme,  le  Verbe  de  Dieu  fut  liomme 
146  i".  en  toute  verite;*  il  nous  a  sauves  par  son  sang,  ainsi  que  le  dit  son  apötre  : 
Dons  ZeoMeZ  nows  troucons  la  redemption  par  son  sang  et  la  remission  des  peehes'. 
Car  c'est  par  lä  que  faisant  union  et  communion  entre  Dieu  et  l'homme,  par 
son  immense  amour  pour  la  creature,  il  prit  naissance  de  la  Viergo,  et  ainsi 
il  unit  l'homme  avec  Dieu.  Car  s'il  n'etait  pas  im  homme  celui  qui  a  remporte 
la  victoire  contre  l'ennemi,  l'ennemi  n'aurait  pas  ete  vraiment  vaincu;  et  si 
Dieu  n'avait  accorde  la  victoire,  nous  ne  1'aurions  pas  eue  effectivement ;  et  si 
l'homme  n'avait  pas  ete  uni  avec  Dieu,  il  n'aurait  pu  avoir  participation  ä 
l'incorruptibilite. 

Quant  ä  ceux  qui  disenl  :  II  etait  homme,  et  qui  peut  le  connattre2?  Le  pro- 
phete  s'approcha  d'une  femme,  eile  mit  au  monde  un  fils  qu'elle  appela  l'Admirable, 
le  Conseiller,  Dien  fort3 ;  et  il  elevade  nouveau  l'homme  ä  Fcgalite  d'union  avec 
Dieu,  pour  que  par  cette  egalite  nous  eussions  participation  ä  l'incorrupti- 
bilite. Vains  et  futiles  sont  ceux  qui  meprisent  toute  l'incarnation  de  Dieu, 

1.  Eph.,  i,  7.  —  2.  Jer.,  xvn,  9.  —  3.  Is.,  ix,  t>. 


[83]  FRAGMENTS  3.  4.  5.  735 

fei-    uinmjip    Lu  nnU.tiin  lil< ,    nn    nuiilblititfli  inhont^hnt  lajit  h    uiuiunuhh  nl  «uinni-OUf       Li.    nuuin-     *    t'iß  V° 
///im    [  ihn  tint  IJ  In  ti\   in  inuinnli,    tiilbnuinlui  Xhnt'lin  linnin     iiilitintnnm  Di     n\  iiui    n  Int  in  liuiliuih 

Uiubinil     iiuiluiilinulliulim  /»'/.  uihli,     In      fli     nininliiinii       Ulli,     /iL    Mi     '»/,/'      IILfl/il/Il     IIIIIIj  llltll'il    ltL.nml 
iliiiliLinn     uubtl  .     riv      '.i       i-iiiJnitiii      nit^in  lifLm'ti      yiimunmUi  /J/ii  li    tu  nl»  Hill    IffflfUlj    DL  Uv    ^ll/lllf 
5         nnii    tlhlliuhhup    yilllllllllll/lfll  lifln  li    lT    t)nintUiiii    linniu    : 

4«  FRAGMENT. 

//ii  ii/i/i    :    f//i/i     llnnhti     ( *uinni_oiii    /ii_    uniniun     tinmilU    niliiunniiliuili    niilttutiituhntti 

It    Uni_ii£,lt    U  IIIIl/lllllJllll     : 

5°  FRAGMENT. 

1  < >  Ijiiiii/iiiinili     i/iiiiiliLiuunu/i,    «Imiln  nn|i    iiiiLiii/i/iimi,    /iiii/111/iiiiiinn/i      Ijtnnhli    /•uii/iiL;iiiiirii 

/i    ntuhl^li,    nn    ituntunu  inhonqhnLlolittih    V'ii/ii/iu   : 

7'iii/iu/i    bmlf    /il'l'«     /"111I1I1     l.iwiiiLiiio    ^nanij    uliinnLmhuiJlii   El    /iiiiiniunLiiiLHfLiiiu   L11L- 

i  Iiiiii,    gl.  ih   •^niiiuj    uihahinni  ULitili    Ll   liiiii/iimiiiL/f'Liii»   :  7'ii/uii/i    ii/iiiinfi  /i  hunh  nni  /imn/Fn 

LiiiimiifiLiru  /i//iiim)ii    Ll    iiiiii/iimmiii  A//11  )i,    ii/itntiL/J/iLli   Ll    in(»n/iiiiiii_/c//iLi<)    üiuiiiiiimiL/J/iLU    Ll 
'•>     ilninn/iLH/iLii,     iniu     Li.    niuiLiun,    liuinnnnL.ppL.li    Ll    LuuliuipniJapLU  .    n/i    unniu    liuinitnnp    Lu 

upuhuihn ,     jiiih//fi(    /niu    Ll    /mihi  Hin    /i    uiiph    ^tuituiunuiutu  111    nv    Lniicjp    iphhnpu  .    11/11    Lfrrc; 


*  qui  nient  la  redemption  par  sa  chair,  qui  deshonorent  sa  seconde  naissance(de   *  riß  v« 
la  Vierge)  en  la  declarant  ne  pas  etre  accessible  ä  l'incorruptibilite,  en  disant 
qu'ils  n'ont  pas  obtenu  le  salut  et  qu'enfin  1c  Seigneur  ne  nous  a  pas  sauves 
par  son  sang,  que  le  calice  d'action  de  gräces  de  l'eucharistie  n'est  pas  l'egal 
de  son  sang  et  qne  le  pain  que  nuus  rompons  n'est  pas  l'egal  de  son  corps. 

4e  FRAGMENT. 

Du  meme.  —  Le  Fils  de  Dieu  est  venu  revßtir  im  corps  incomiptible  de 
l'incorruptible  vierge  Marie. 

5e  FRAGMENT. 

Du  bienheureux  Irenee,  imitateur  des  apötres,  eveque  de  Lyon  des 
Gaules,  du  discours  sur  l'incarnation  du  Redempteur. 

Le  Verbe  Dieu  nous  est  apparu  dans  l'esprit  de  science  et  de  perfection  et 
non  dans  l'esprit  d'ignorance  et  d'imperfection.  En  effet,  comment  auraient  pu 
se  trouver  enlui-meme  la  perfection  etl'imperiection,  la  science  et  l'ignorance, 
la  verite  et  l'erreur,  la  hindere  et  les  tenebres,  le  pouvoir  et  l'impuissance, 
car  ces  choses  s'excluent  reciproquement,  comme  la  lumiere  et  les  tenebres  ne 


•   165  V 


•   186  v". 


736  SEPT  FRAGMENTS  DE  S.  JRENEE.  [84] 

iniu,    n\   Llh   /iiiiilh/ji,   LBL  ifuifinnni-pfeiir  n^  inIi/jiii{tni_ftty»i.Ji,   büb  a^Tu"""rr        "i 

fininpnt.BhiJl,     /./<)/.    j/inL^iLiT    ri^     unjiljUMunL.pfliJt,     bBb     nAinnL^nJi'     f'n     iiiun/iuini_[<JALU, 
/iflfe    //in  *    initinLinLpiiL.fr   fei.   n\   puim     /'l/>P    BaptuauiimJB^lJit 

(V  FRAGMENT. 

IfnmbbinAi    ///miiinii/i,    ^/.infei  ...|/.    uiiLuinfeina,    feujfeii/jniif  nnfe    '/.imijijnuA     /'iiif/ijtiiinnn         5 
/1    iiiiilii~Iif    nn   nUtnnnunh    : 

lJiunifc;ii  aßjluniM  nutn  LiiLii  lunn^nnnn  iiimnn/.'/i  fei.  uiyumfel-  ilfe/fubfi  fei.  IiJi/jii- 
../... .iiui/iii'/i  Ll  Wnin/i/inu  :  /*ufe  nn  Duiuiiiufennnij  r|/it\\i./j  ijfciijfeii/jmnniini.pfeuiii  jiun.111- 
pfeinnu  .1)1/1.1.1/.  1111'  iiiiiii(ii  miiit,  nn  lonfeuiiiii  fei.  fe  i$uinijuin£;fenu  ßiiijinijfeguiL,  (luinnLiuA, 
feiin  nt  iWfc  A<"(P  t  öfeuni.ofe  "/'pfeuinnufe  .  ßiuun/i  num  afeuininfe,  feu/j  bui  iiiunfei/itffe  j0 
fc/  wufc;  =  /»<-  /'  i/tniui  111(111111/1/1  ti_u  n'/.nifeiii  mi-fcuiiuniuuu  /jnauiuifeiu|,  ti_  nn  fili^ 
SbuiLtiuiS  1/11.11/1  Äl/onfeiuulj  tS'fciun-u  nnfeuii  fc/  /i  uiun  4"""/1"  •  UL  /•  i/uipn.iiiujfeiniu/jiiili 
puiu/inu  SbuinAl  iniuiniiJ  /iln  /1  uiiin  $  lull  bull  :  Ul.  juijungfe/f,  nji  huilIuiiii{iuiu1i  £uAfen_fc- 
11/1I1   iniLiiipliniiu'  i//iLn   injiiifefepimi»  yiii_iii(i/niii( n  .  im   feinuiiiipfeiiii   uiL-buiuinuih,  my  ymniiiA 

.'!.   Lire  W/iiini/iiii(iiLH/iLii  [j3tnuiiiuiini_p/iLu. 


peuvent  jamais  exister  ensemble  dans  le  meme  endroit,  car  la  lumiere  exclut 
les  tenebres,  le  pouvoir  limpuissance,  la  verite  l'errcur,  l'abondance  la  di- 

*  105  v.   sette,  la  science  l'ignorance,  *  la  perfection  toute  imperfection. 

6°  FRAGMENT. 

Du    bienheureux    Irenee,   imitateur   des    apötres,   eveque   de  Lyon  des 
Gaules,  du  discours  :  Ceux  qui... 

♦  186  v".         *  C'est  ainsi  que  les  Nicolaites  et  Marcion  alterent  Jesus  de  deux  faeons 

et  l'expliquent  difleremment.  Celui  qui  recut  le  dixieme  siege  episcopal 
des  apötres  a  enseigne  comine  si  Dieu,  preche  par  les  lois  et  les  pro- 
phetes,  netait  pas  le  Pere  de  Jesus-Clirist.  En  effet,  disait-il,  j'ai  reconnu 
celui-lä,  mais  l'autre  est  incomprehensible.  De  plus,  il  a  tronque  l'evangile 
de  Luc  :  il  a  supprime  tout  ce  qui  y  est  ecrit  toucbant  la  naissance  du 
Seigneur,  il  a  retrancbe  nombre  de  ses  paroles  doctrinales  (du  Seigneur) 
et  ä  l'encontre  de  ceux  qui  nous  ont  transmis  l'evangile  des  apötres,  il  a  per- 
suade  ses  disciples  en  leur  mettant  entre  les  mains  non  pas  un  evangile  com- 
plet,  mais  un  evangile  abrege,  mutile.  II  a  fait  de  meine  pour  les  epitres  de 
l'apötre  Paul,  dont  il  a  altere  certains  passages  en  les  supprimant.  Ainsi 
a-t-il   ose  manifestement  mutiler  les  saintes  Ecritures. 

Les  Ebionites  ne  so  servent  que  de  l'evangile  selon  Matthieu  et  Marcion 


[85]  FRAGMENT  6.  7:!7 

/in*    '/'"ß"    uiLBUiuipmh    pli.Xl.n  t.mij    Tinnni    :    Jmifnii/711    fei    mim  nip/,iii(ii     ''/onnii/i    ijMiii  nlthiu' 
Ljn   AI«*    "f     S,uu"u«/"",nC''""/i    /«   /""'/   puip^Buii'    in(iinZiiiinit;ii     yiiiJiiinAiii/idiiim     fei     Iiii.iim 
uihiun   nn/inti    mumm    :    'l'iuliiiji    tfahuhuiqhph ,    nn    nimi    U 111  nihil, null    1111 /.imiimiili'd  //  1111)1111 
iWimjiu   i/iiiiitnfcniip  .    Ll    II  uiplilinh    nn   nuui      IjilLiuiIiu    LpütuinLuin      mi(lu)'m)i/,    nn   iii(  m   -,/id 

-  Illll     'lllllllll,      DL     1111(1      lld/llllllin   fi        (111  ()l  i)'iii  fl/,      <Jllll    "      ^IIIIIlH/II  !/    jlUltlLllLuil     : 

l'uu    nn    uilliunLiih    mumm  miidddd    /1    7'n/iiiiniiiifc;,     '•«-    uiiiiuipfuipbip    femi    i/linii    7'n/iii- 
1111111/1(1   miifeu,    Ll   (mi/iiiii   11  wiiiitiiiiniidii    il/iuiiLii/ili     an  um    II  11111/11111/1)1   uiuin&Lliu   mJifei   nm- 

i  Inmuiiiulili     : 

/'ii//      nnp     /1      '/.iiinuui/iinuili'      nuui      !>niKiuuunili      iiiL&uiiiiniuu/iu      (Uiiüiii /um  )iii(  t  )"(•'') 

10     iluinph,      fei_     (iii()iiiiii'(i     iiiLu/i'«    ^uunnunLklliLnu,     u/i      fei-     iui_feinuiftiuli     tili     airx//i     11111     unuui 

luiLuiun     yui^n^nLlrffciiiu  .    u/i   iiiiLiudii    iiiiVfediu^u    feii/i/iLii/i    iuilui\iaIiu    iJiuuifeiuJi    »uipuiplinL- 

jJLiuh  ltunuuinLnph    :    hüll  11    111  iL   1111  diiiiiiiiiiidli,   nn  ^iun.tupLinnu    1111  iiiJiii/.iinu    /,l   miii^dmui  , 

ii'iiI»  t;  5»Hiif|inili|    n>    iin_fci/i    i;m(i    n  1  tu  n-iu  $  111  uiutih  nn  Uli    ol    n«    lim  uiti  .    11/1    miiii/n/nmi    liiuliu- 

(lllilllillli)l     lUUUnnV1)    ll<n_lllUO      IIUI_feinLIIIOm     tl_     lim  ulini  i  Ulnnli       mimm  miin/imli    uiiu  nnl  in   U  In  tili 

l."i  tuui^Laph,  fci_  uiiu^htuipu  /1  linniuut,  n»  11111  feim  m<\  niAinli  Ll  in  uiuiiiimim  Lljn  u  .  11/1  ii< 
1111  fei/i  ijinii  aiiiiu  nn  tufe,  fei.  nt  iiiiimvdim  dm  ihm  1)11111/1/  /j  ani  1111  feillitlllllldlllild,  n\  nuui 
li/m  (l(  dl  n\  nuui  sUlllint  :  T'uiUu/l  upiM  In  ^uiuuituuim  Itlln  d  fefefenfeuni  im  Limiiiimlili 
t;,     DL     V"//'      t«-      llBhnuihnLppL.il,      tppiULp      ll     \npu       m  I1L1I1      ÜIUUI1I  du  .      u/l    l'whh      (  •iiiiim  im\ 

BpBLBtui    1)1111111/1111)1     fein    •!  1111111  111/idiimfemd     im  LuiiuiiuAi'li    :    '  I,l    il/ini/   yiiiin/  -iiiiiim  hiulikuii 


187  I-. 


187  V" 


a  tronque  l'evangile  selon  Luc,  conserve  chez  les  siens,  que  lui-meme  avail 
reconnu,  pour  en  tirer  des  blasphemes. 

Ceux  qui  separent  Jesus  du  Christ  en  pretendant  que  le  Christ  est  reste 
impassible  tandis  que  Jesus  a  subi  les  souffrances,  ceux-lä  se  vantent  d'ob- 
server*  l'evangile  selon  Marc.  *  is:  r 

Quant  aux  Valentiniens,  qui  se  servent  generalement  de  l'evangile  selon 
Jean,  ils  ont  pousse  si  loin  leur  audace  qu'il  n'v  a  plus  parmi  eux  d'evangile 
sans  blasphemes;  sans  aucune  crainte,  ils  ont  compose  un  texte  special. 

Mais  seul  l'Evangile,  tel  qu'il  a  ete  transmis  par  les  apotres  et  conserve, 
est  le  vrai ;  celui  qui  ne  contient  ni  plus  ni  moins  que  ce  qui  a  ete  rapporte 
jadis,  ainsi  que  les  eveques  orthodoxes  en  ont  conserve  le  texte  ecrit  sans 
addition  ni  suppression,  de  sorte  que  ce  qui  nous  reste  d'eux  ne  renferme  rien 
d'ajoute,  rien  d'omis.  Les  evangiles  en  effet  ne  peuvent  etre  ni  plus  ni  moins 
qu'ils  ne  sont,  soit  parleur  nombre  soitpar  leur  6tendue.  L'Evangile  estlabase 
et  le  fondement  de  l'Eglise,  son  esprit,  sa  vie;  il  doit  avoir  quatre  parties, 
puisque  le  Verbe  Dieu  qui  s'est  manifeste  aux  hommes  leur  a  donne  l'evangile 
sous  quatre  formes.  *  Le  meme  esprit  persiste  en  eux.  Aussi  n'y  a-t-il  rien  de  *  187  v 
i'onde  dans  l'assertion  d'une  terre  creee  par  les  anges  ou  autres  puissanci-. 
Elle  ne  l'a  ete  que  par  le  Fils  Unique.  C'est  le  Pere  qui  a  fait  les  creatures, 


738  SEPT  FRAGMENTS  DE  S.  IRENEE.  [86] 

i^  .  «Uli  i'i«  iilIi/i  yiiiiuiininnLlJ/iLli  imii/i/i,  nn  /i  ,\/.n/i  ^ncnuiiiiliiini  /iimi  iuii  iionm  ULmlni 
/111111/1/.1  iiinfiiniM^/i,  f'-u'('l  il/i"'^'i  /'  afefLU  (/ /iiiiA/i/iii  :  *•'"(/'  uipuin  iimiiiiiiiiuAii .  11/1  fei. 
iiiunoui  /ili\  ii\  A;n  Uumniauo  iiiiiiiiiiinAiiiIiMili  iioiiiilW/iiii/i/i,  Hill  i>\  uA>>v  <"L""/>fc  yii/iiim- 
l/inn>\DIIII  f/lll/l ,  ll/l  u/ill  /l  l/tlini  lllllfilllll^li/l  1^  Ll_  lliu/i/llllll»n  .  nn  Ll  (iiiii/i/ii/i/i/i  illlli/i/liiuii  />«_ 
iiiiiiiiurbn  Lihi  liiupnh  Ji  /'""/  iiiriAiiiMiiiiii  :  l'inffii/i  il/nm  Jinib  ptiph  l'iuhh  (.niiimiuA  yioiifi,  Ti 
^ntinil  n/iinnLlrJ/iiiil»  («l  /iiiii/iiiiiiLiiil/JciiiIi  tnfci_Ciiiii,  /•«_  n<  yium/  ihIiii/iiiiiil/JiiiiiIi  Lu  iiiiii/iin- 
iiiii  Uluuli  .  puiliu/i  ij/miini  /i  i)/i  nni  /iuiiit;ii  uiiiiiiiiiiioinLÜ/iLli  dl  iiiiu/iimini  /<//n  li,  ii/iiiiin  M/u  '/. 
iri_  mliijjiittifi  Ulli  li,  Aiiiiiiiiiinii  Ulli)*  Ll  iIiiiiiiiiilM/ilIi,  1/11/  11  II  II III  /1//11  /i  Ll  iuIiLiiiiii-ilM/ilIi  : 
(«II  Illiniii  iiiiliniii/i  i/illill/iO/i/i  *  )  /l  11111//111/1/1  L  AimAiilL  nknliinil  i/i/ii>LiiiIiii  nnhptphliliuUu  ' )  r 
(«11  llnnpu  p  -.011/,  LLu  /ifl/iiiii/iin/iiiili  ünnJnL.Bbiuutlf  ipnulahiuup  iioihilWLiuuii  :  Oijlu£  li) 
l,iilih\lrn ,  mii/ni/i  piupbnnpcinn  £711  Ll  ( «uiiifiLinA,  pum  nimt  t)  npp  mnL;  .  luiiinti  \LiiLlit/ii 
188  I".  tpnpjiuunt  IJlAil,  mliin/i,  1111111/111  «liinAfciü  .  *  hihihi  LHt  uun  annALu  fcn/i/in  :  /'tili  nnp 
iiiiIiiiijI,i)iiIi  iiiiiiiiu/i/i  imiLli  iii/i/iiiiii  Ll  mu^noii  niiiiimWifi  iiiitiili,  /'/*;'  /«"  "5  /iiiiiiiiiiiLwi 
iinnALi  iimihii/i  .  Ll  nn  nv  annale  iiiimn/i  AiuiliiiiL;  ilLirimi,  iniin  'll""!  '■  '«ll  uiupnli  iii/in- 
miuIiu  iMiiiiiin  i^n  puipnup  .  niii/111/1  iiiiiiiun  f^  /iuii)»»  1 .11111111  in  A ,  1111  mriLiiA  iiuitiiuili  iimn  15 
luimliiii  Ul, 111I1    JiLpiiLiI  ,    l/iiiiitjii    liiupüph    m'fi/iiiiii    n;,    miiiuit;»    yin/111    iiiilJiiiii   t;     /1    oLiuiluIj 


bien  que  Dien  n'eüt  pas  besoin  de  la  force  des  creatures.  II  ne  doit  de  comptes 
ä  personne;  il  est  au-dessus  de  tous  et  tout-puissant,  c'est  lui  qui  a  vaineu 
le  vainqueur  et  a  delivre  I'homme  vaineu.  Ainsi  le  Verbe  Dieu  lui-meme, 
toujours  fort,  s'est  revele  dans  un  esprit  de  science  et,  de  perfection  et  non 
point  dans  un  esprit  d'ignorance  et  d'imperfection.  Et  coinment  pouvaient  se 
trouver  en  une  meme  personne  la  perfection  et  1'impeil'ection,  la  science  et 
l'ignorance,  la  verite  et  l'erreur,  la  puissance  et  Timpiiissance?  Et  pourtant, 
voilä  ä  quel  point  diväguent  sans  le  savoir  ces  gens-lä,  en  deguisant  de  tels 
deraisonnements.  Mais  le  Fils  du  Pere  est  venu  dans  la  splendeur  royale, 
dans  laplenitude  de  la  puissance.  Qü'aurait-il  craint?  Lui,  bienfaisant  et  Dieu, 
ainsi  que  le  dit  l'Ecriture  :  Si  fw  «euos  ne  pas  rraindre  les  puissances,  fais  le  bien, 
mais  si  tu  fais  le  mal,  crains  ' .  Ceux  qui  disent  le  contraire  nous  presentent  le 
Seigneur  impuissant  et  sans  force,  comme  s'il  n'etait  pas  capable  de  faire  le 
188  r.  bien,  rar  ce/wi  '/»t  ne  /aif  pas  6ien,  seri  ?e  peche,  selon  l'Ecriture2.*  Des  le 
commencement  1'homme  fut  libre  par  nature;  Dieu,  libre  dans  sa  volonte,  crea 
riiomme  ä  son  image.  Si  /«  r/trwV  est  faible,  l'esprit  est  prompt,  ainsi  Tatemoigne 
le  Seigneur  :1.  Gela  veut  dire  que  le  fort  fait  ce  qu'il  veut,  et  en  unissant  l'esprit 
prompt  avec  la  chair,  le  plus  fort  doit  necessairement  dominer  et  regner 
sur  le  faible;  la  chair  doit  etre  compenetree  par  la  puissance  de  l'esprit,  de 
sorte  qu'elle  ne  soit  plus  simplement  charnelle  mais  bien  spirituelle  gräce  ä 

1.  Vis  autem  non  timere  potestatem?  Bonum   fac...   Si  autem  malum  feceris,  time 
(Rom.,  xni,  3,  4).  —  2.  Jean,  vm,  34.  —  3.  Matth.,  x.wi,  41. 


[SV]  FRAGMENT  6.  739 

lÜiuiiLuii  :  l'fu^ilr^Ji  /jiifuiiiifi/,  Liupnn  inp  /1J1»  loJutpi  L;  .  Ll  LW/i  moi/iiiniii  /rJ/n  li/i  sniifi('/i 
juiuiiAiLuqt,  ng  üuipühnfli,  yii{i/i  ^  l/iuniuLii/ili  /'?/"'"/  ^l  iu/iiiLi  111/111111/1)1,  L  pllliiuiufll 
SiupifLniu  p  ip>pnL.jdLüt;  yiijn(Ti,  fci_  nni  uiiuuinuni  i7/i  ii\  /ilii  i?iiiiii7iiiii/iiu)i,  iiiii  yni/n  iiimi- 
Luili,  ji  aLilIi   ^niin^i    ^uluiunutltnuBkuth    :    '</"J,    ni_n    yio/iii    -»»ii    /,,    mini    i'n    iiiIi/iiiiiiiii/J/h  '// 

5  Suipiihn^i,  my  Jim  (/iiijiiil^ilJi  yujit^i  .  plilppiLuii  L;  uiuluiipm  M/n  Ji  SuipSLnA  U  /iiiiiihiiiil- 
MLIi/j  •j'tnjlijli  :  llpu^ii  iim/iii/liiiuin7<J/.iii)i  ii'liijiu  IiiiiIi  t;  i)'iiimi)7i)iii,  iiiiiilll/^u  /,l  UlllUIUlulllUlUnL.- 
pbuili  .  tun  uiuuiiuuuii  Jipji  u/i  uitutunuiSp  t;p'  iiimiaii  li'iiiiiii/iin»  WL.uiauiLuin.iup  /imi/iiiii, 
uippbuitj,     upul^n!!    tpippm      rimpiilpnli    Ll.    jiLn     /.m/i/ilii/il     /'«/>»'/     i/nii/iLinii  '   (Im     /!in7i)i     "   ISS 

l%uinni_oni   iJinjnj    LnLuii    111111M/.11111  Liiui    /.i_   /,iii    /i  linluuiu   yiiLiiiuiiini/iiiin    /iLiinii,    Ll   LpuipX 

10  qLpLhLn  linpui,  Ll  Lri  tpu$  unniu  /'  i/Lf""(  unptu,  Ll  Lin  LniiituunLÜptii"  U11L.LUUU  Lii/i/ilii/i 
gbiui  /i  '/''/""(  lyl2","//,"  tl  linjuLi  iiiiiil/ilAu  .  nuui  nnijLiJ  niu/^  t)uipnuipL;u  .  l.ui'ini\,  /i 
ü^üuipinnLjitpLii  nJ^puiLniiiu  :  .4/1  MLuii^ui  l.nuiS  iwiiMuiyiiiiLiiiiiL  /.l  auiplluiL  L  XLnii 
lUihutuluuijU,  llpiipli  liumnLÖni  SuiuiLuiL  Ll  luinßLiuij,  buiuihuia  ityiiiii  ii'/i  /jl  i/iii/i/.  iiiii 
niiuiLnänLiuhu    ^ii_£i    :    (.hihi   ML    nv   (ii/iiM/,11111    yii/in/u /ii/iom/i)/    iit    <Jfenpfenim_   BjuuiSIiu,    /iiiii 

IS  pfe  ii»  uunULini  tiui^nL,  nutn  Jiniini  inuu/ili  .  nn  Milium  LniiLiun  il.iiiiiilnn  SIiusLl  L  H'niluL;u  . 
tun  ^uinMnil  nilll_Jllll_M/nJi)i  hiiiiihm  Uldm  M/iinuu/l  /infcl-/ruillL,  llpnllu  l  .ininii  &ii|  ,  LiuuiLtun 
ii^iiniifi    cl  piiuipiuhLiun   ijilni-,    : 

/•ii/j     U  lupl^in'liinu^gu    iiifiwniji    uiulpnu    njuj    /,ji/^ilii/h_    «/iliiiii,    nmii£;ii    Li-    "*   A    <J/.Miii- 


sa  communion  avec  l'esprit.  ür,  lä  oü  il  y  a  Tesprii  du  Pere,  lä  il  ne  peut  y 
avoir  faiblesse  de  la  chair,  mais  au  contraire  prompt itude  de  l'esprit,  car  la 
faiblesse  de  l'une  est  couverte  par  la  puissance  de  l'autre.  Comme  la  chair  est 
susceptible  de  corruption,  eile  peut  l'etre  d'incorruptibilite.  Mais  le  demon, 
qui  s'est  revolte,  s'etait  empare  du  genre  humain  ä  la  maniere  d'un  brigand, 
et  l'avait  domine;  il  avait  terrorise  le  cceur  de  l'homme  et  l'avait  assujetti  ä 
sa  crainte.*  Mais  le  Verbe  Dieu  s'etant  fait  homme,  le  terrassa,  il  le  jeta  *  iss  v°. 
sous  les  pieds  de  ses  fideles,  leur  öta  la  crainte  du  demon,  et  imposa  a  celui-ci 
leur  crainte.  II  leur  donna  le  pouvoir  de  marcher  sur  le  dragon  <'t  ä'ecraser  le 
lion\  ainsi  que  le  dit  le  prophete.  //  conduira  la  justice  ä  la  veiite2.  Bien 
qu'Adam  eüt  etö  vaincu  et  subjugue  par  sa  faute,  le  Fils  de  Dieu  entra  en  lutle 
et  vainquit;  il  enchaina  le  fort,  delivra  ses  creatures.  S'il  n'avait  pas  vaincu 
son  rival,  l'ennemi  n'aurait  pas  ete  asservi,  et  il  n'aurait  pas,  d'apres  le  dire 
de  ces  gens,  remporte  la  victoire  sur  la  mort  qui  rögna  d'Adam  jusqu'ä 
Moise.  Mais  la  puissance  triomphante  est  apparue  avec  la  divinite;  le  Fils 
de  Dieu  a  lie  le  fort,  il  a  aboli  la  mort. 

Les  Marcionites  ont  ete  assujettis  ä  une  crainte  demeuree  des  demons 
comme  pas  meme  im  pai'en.  Quelque  grand  que  puisse  s'estimer  un  homme, 

1.  Ps.  xc,  13.  —  2.  Isai'e,  xlii,  3. 


189 


lS'.l  v« 


740  SRPT  FRAGMENTS  DE  S.  IRENEE.  [88] 

hnuuia  np  :  7'iiiun/i  niipiiili  n/ilipii  ilto  ni_o/i  nun  l""J  '"(/"l  /ij/uiuunLBfcuiiJp  fci_  tn/i/iLn/iL 
t.  lii  in/i  iiiwi  i/iuiiiiiiLnnniMuiiiIi  \k;  ßmniiiLiiii,  ihm  Ll  im  niiin  -,/iii/nn  /i//hhii  :  '  "min 
mihi  iiiOiniiiiin  nni_lllup,  feßt  ni_n  pui\)ni_/J/li_u  t,  tllllli  in  t  i/iiiinni/J/lLu,  tl_  m.n  yillliini- 
XiuIiiiuJJIilM  t;  nihil  n*  ^  ''/''//"  '/  :  ''","u'//,  iiinrtiiiil  luutuuJiiihuiuikju  1111/11111  iiihii /iJ/il/iii 
1111111nHif.il,    im  M.1111    //l"/1   anbuipuia    uinnnuinnni.0ni.uli   :     (»111111  11/niiiiii  iuiuuuui^uiu  ii/iumL-      ."> 

LllltAlll     'uiijitiuu  Ulli  li    1/1Z1/711.     u/l    M//i     lULIIt^hpll    Hllllll/lllini  Itll.lil,     li£_    /l     Inn_iuiini_/a/ill/^    lllllljjllll 

1/1I1/./111,  11/11111111  /1  Iiiiui  ttmiLp,  nn  1/11111I1  i'11/iiiiniiii/i  ininiiinniiiiiMii/iiiili  iiihajiinnLhljiLuu'U 
im  i\iii1i/ii  liiiinLjili  Li  yiiin  11/1)1  iiiiiiM/ii.  niii'fiii/i  n<  n  lim  nnilji  Ll.  11  s  7i  Ziilin/inili  -,111111  11 
limiliiliiiij  //'h/i,  iijii  iuiilu)iutil,  ,  nn  iuiluh-i/iIi  Ptuu  nniiitiuiiiiL  /,  hiuhh  I  .ininn  Ani, 
nn  iiiiii/i'/hihi  ^iiiiii/ilf  /n  um  lim  "mi/i  ituitifuMi  liiiiim  :  *-'/"/'  ijuiiih  uininiilui  .1111/1  u 
ininliiHliiili,  11/1  iimriyn  iiIhiim  muht,  PL  fiii/ifiinii  11111(1/,  1111  iiiiiiii/niiniini  111)1111111/1/1  :  /'11/1  nn 
1/1111  /i//.iiii)'h     ll/l/.lllllll    UL     n/lj/lIlllunLlo/lLlI    i/llipfclllL    (ILll/l,     iHillill/i     unll/lLn    CL   inini-,111  lim  l'/'l    GL 

111/11111,  tri-  1111  /iL*  111 111111/1 11 /in  11  tli,  niiui  ulin  i/ilinli  iiiiui  iiiiniiViiiiiliniiiii  :  r'11/1  /1  tlbnuii 
VHi/i/iiiiniiniii,  nn  ■1111111111A/11111  iilIi  *  /1I1  11111111)1  11»  iniuui/lll/ipii  ■-,/.  111/.1  /,  uil/1/1  uintjuipu 
n/i  li*  l'uinnLiiio  ibnainali  h;,  111 11  knkiuinu  1  llniniiLOni  :  "P111I11W1  iiiübliiuili  lilit  /1  il/infi^  15 
gl.  n  il/iniu  lininnLOni  I7  :  llniiib,u  iliii^nL  pünntAiiub  h,  ^nitiilliliti  uhn1  /ni(/nii/,n  ti- 
li/,/m. 11  .  /.1  iiiiuiippL  äjiuauihq  iiiLii/i  111111/1,  fci_  hnunpnh  n\  liiiih  llhm'h  Sliuhiuliq  h 
lijiiiinjili,    Ulli     iiiiiiiiiiinii     unfemi    Quillt    "fH-iiu     h    u/iLiiilt",    "•-    niiiihtihinfii    h    Iiiiiij     iiiunZhuii 


il  n'est  pas  moins  sous  l'autorite  et  la  crainte  d'un  autre ;  il  n'est  pas  plus  un 
189  r.  souverain  par  la  splendeur  qu'un  souverain  par  ironie.  *  Nous  avons  dejä 
demontre  que  lä  oü  est  la  vaillance,  il  n'y  a  pas  de  lachete;  lä  oü  est  la 
hardiesse,  il  n'y  a  pas  de  crainte.  Car,  en  admettant  une  union  que  rien  ne 
peut  separer,  on  detruit  la  doctrine  de  la  Separation'.  Comment  dans  la 
science  ä  qui  rien  n'echappe  pouvait-il  y  avoir  ignorance?  Si  la  loi  a  ete 
proclamee  par  1 'ignorance  et  rinsuffisance,  comment  les  passages  qu'elle 
renferme  concernant  le  Christ  pouvaient-ils  dissiper  l'ignorance  du  demon 
et  terrasser  le  fort?  Le  fort  ne  saurait  etre  vaineu  par  un  plus  faible  ou  par 
son  egal,  mais  bien  par  celui  qui  est  au-dessus  de  tout,  c'est-ä-dire  le  Verbe 
de  Dieu,  qui  a  vaineu  le  fort  et  lui  a  ravi  ses  tresors.  Satan  est  appele  fort 
parce  qu'il  terrorise  et  effraie  lMiomme  ä  la  maniere  dun  brigand.  Mais  celui 
qui  possede  la  plenitude  de  vie,  en  possede  egalement  la  puissance.  La  crainte, 
la  terreur,  l'effroi,  etc.,  n'existent  que  par  rapport  ä  nous,  charnels;  tandis 
que  les  spirituels  qui  sont  inondes  de  lumiere  ne  sont  pas  sujets  ä  ces 
189  v.  miseres;  *  car  Dieu  ne  procede  pas  des  creatures,  mais  les  creatures  de  Dieu. 
Tout  depend  d'un  seul  et  unique  Dieu.  Comme  notre  corps  est  susceptible 
de  mort,  il  Test  egalement  de  vie,  et  la  vie  et  la  mort  cedent  l'une  devant 
l'autre;  toutes  deux  ne  peuvent  subsister  ensemble  :  r'une  repousse,  exelut 
l'autre;  et  l'une  repoussee,  exclue,  l'autre  reste.  Au  commencement,  la  mort 

Sans  doute  interpole  dans  le  sens  du  monophysisme. 


[SO]  FRAGMENT  7.  741 

ipiiji  i^iLiili  :  /'  "'/ '//' "*''''  i$ix/<JJ/  ippiutjbiiii  ilbnanh'  b  pmn  feyi/1/  nbbuiim  JiniiriiiiL. 
^ni/f  '('{«/'  /ffeiiilißl«  ijopuujLiii^  m'luil, i^n  l<ll, n, iif  uinimunu  Ir)l/lfell/l7<  iiiJiii»,".  11/1  Mt  l$lll>,*il 
SbiLiuqnp&buiij,  f>J"J^p  /jfeiuL^ii  rM  t[l,)iiiiipipM,ijl,),  :  T.ii  ii/i  /ifeliiii  cinmNfeiiiii'  nSanJibiua 
iil?ui,L,  fei_  n\  pi)pi,lil,ij„i,  b  JiiJiiilifeJ/.  n/i  /'i,  ^n  iliiidum  lim,  11J/11  ,11, nun  n  :  Wpii,  feW/, 
5  Siuptlphu  mtpiip  tj,  v1 '//"'  fOf/uin  fe;,  iiiinil,,,  ,„,,,„,,  <Sfe;ii}/,  Ll  feMt  /iiii/ii  lifeiui/i  mJiiiimii  - 
^ilIi  £iJiij  „ilpup,,,  pi,,,,'l,'li,  luinBrnjuiiuii  ^tp>pb  ',L  f^.  .'.'  '"V"/'^'  /'  lopnifihiuliii.  im 
fem  ,l,lpi,p  ijiii,  ihm  pninpntMih  ,,1,1,1,11  iui  :  l'uli  iiuifiiTliiiinfeiiii  /'■iii'/i'/i  QuuiflLllfä  /i  /i»"/  l'iuii 
'  l»lliliii£   iiiiibiWimiii/J/iL/ili,   /.im    Iiiiiihi  iju/iuiiilM/ilIi   feilt  :  *    l'.lil  r" 

7e  FRAGMENT. 

JO  f/*         '»"[»""»"/»      h    piubhßi,     nn     nhnnfcti     'liupuppiuib     fex    hnpbb     yi/iMii/il/i-jinil ,     iinn 

puin  lulilptiuuiipl,,,,,  ßbiuüu  fex.  uibimbn    WiImL  <iiiin,.\nx/<7feuji/  bt  mpmSbi  l.i,l,'liJ,i  'l'nluiinnub  : 

?)ni_i)£  bplp\\t;p,  np  ^ipuLph   b;p    fei_  mniiin/i»   luilbliuiilib.  n/i    iiiil/jii   ,,,,,,,,,,{,,,, ,,,i,    ,,,,,,,,,, 
hbhu    i^l'ppumnu   hiui\bnbiii/ii    b   tvpna     tnti    ani      i'n/n/innu     iilliiiij,),     l\utnnL&ni     :    l'ub     ,,,,,, 
^bpXnUj   bL    ptuJuihbu    iji^i    7 •pbuuinu*    q'lnpnpniluiänL.    iiiiim,,,,,,  -^iinili    bpbabli    :    '/.iiiuii   n/i 

15     tu   nUiiil/ß,    ii£i    iiiiil.li    aifhunuu    luüuih  'l'pbumnub    fenuiLfei    L,    a'l'pbuinnu    b  ,11, im,  im,    papbt. 
'/""/■'  '  ' '/'    [iQiu'Lb^    [t    ojtuni-uii.    £iiilin/i     infe    /i     Siupnbuihb;,    ium    fei.     fiiiifeniuiife/,    nn   ibpbbbu 


fortifiee  par  le  peche"  avait  exclu  la  vie  de  l'homme,  mais,  Jans  Ia  suite,  la 
vie  fortifiee  par  Tinnocenee  a  repousse  la  mort;  et.  si  la  mort  a  cause  Ia 
mort,  pourquoi  la  vie  ne  causerait-elle  pas  la  vie?  Et  lorsqu'elle  a  cause  la  vie, 
eile  a  saisi  la  mort,  eile  n'a  pas  eTe  saisie  par  eile  puisqu'elle  n'avait  pas 
succombe  au  peche.  Or,  si  »(«•  cAcuV  esi  faible,  man  esprit  est  prompt,  comme  la 
dit  le  Seigneur,  et  si  la  promptitude  s'est  unie  ä  la  faiblesse,  le  plus  fort  prend 
le  dessus  et  le  plus  faible  est  euvabi  par  la  puissance,  pour  ne  plus  rester 
faible,  mais  devenir  completement  fort.  Le  Verbe  de  Dieu,  «iui  prit  chair, 
en  abolissant '  l'ignorance  a  donne  sa  science  aux  hommes.  •  l90  r 

7"  FRAGMENT. 

Du  meine  Irenee,  du  discours  contre  Colarbus  et  ses  adherents,  qui  decla- 
rent  que  le  Christ,  par  l'imperfection  et  les  defauts  assumes  par  Iui,  a  subi 
la  tristesse  et  la  crainte. 

De  qui  aurait-il  eu  peur  celui  qui  etait  le  fort  et  le  createur  de  toutes 
choses?  Car  les  saints  upötres  montrent  que  le  Christ,  crucifie  d'apres  les 
Ecritures,  etait  bien  Iui  le  Christ,  Fils  de  Dieu.  Et  ceux  qui  divisent  et  parta- 
gent  le  Christ  un,  ont  subi  les  chätiments  de  Jeroboam.  Certains  en  effet 
disent  que  Jesus  a  ete  le  receptacle  du  Christ,  que  le  Christ  est  descendu  d'en 


742  SI'.PT  FRAGMENTS  DE  S.  TRENEE.  [90] 

/ly/uiuunL/iJ/iLunu  tu,  niJiiiLufci  nliiu  liuinhi.  ti_  nm  /'l"l/>  uu/iunLUU  Ll.  ^"jin  iM'n/iuuiuuu, 
/sl  "/■ii/iuuinii/i  ^'''li1  illluinnLiuA  :  l'oli  «'IM;  iiuin»\fcuji  uuinakitiLp  uiutli  wiimwiiiimium 
'/iiViii.  /ipi>  u/>  iiIiiilk/uuiiII!  uiuwiiimiiiifci/i  .7.  oilliunLU  nun wiiii/. um  luu/./i  fei_  n'hnjniinnu 
ni/iwniniii.i/.i/i  i'/Iiiiiii/iiiii  /.i  llluiu  /i  11111111111/11111/,  um  /,nll  n/illlll A/lllll  Ulli.  lullAuiu/il  l/yn- 
liiiui   fc/ikn/iiiLni    :   («ii   iintKiulilii^u  iiil/i   fci_  uunili  n/iui/^n   u/'uiuu   (.muiiii  Ani    tiuui  um    ll/im- 

*    100  V".       A/lll  *       IllJlllllUUlUllliIUlU        llff/llllll  II       ■/•ll/lllimm        uo/^nU       :       7/UIUUI^II       Ll_        II  lltllfjtll, IUI      llll/l       /iL 

ii/iiii/i  'hpnumnu  u/iunLii  11/nn/,  nuitinnbnuaütuh  AunLUnu,  on  u  /iulu/^Ii  hiihhih/,,  111111 
in  11  n  nun  muh  l.uinnLiuA  /•iiil/i//i  I111111111  iiih/i/.i  iiji/JniL  unnui  nun  itiu/u/inli  I  •  !•  11111^1111)111 
/iiiiiiiiihiiuiii  («in  I7  11/111  Aulin/uiiu  O/mnLu/i  7'n/iiiinnii/i,  hjuilim  /"iiilH/i,  nnnuii  (•piuu^ui- 
i?ui_  :  II  »  uiuiiiu  /iWt  ''bpi>  Aii/in/uiiu  OniinLu/i,  fci_  im  /.ihm,  iuii  /1  /11W1/1  miiuiu  u'/'n/iiiinnu, 
iuil  /1  n/iiu/ii,  iiHlt  u/ihulh  /^  7 "ii/minnu,  dl  7'n/iiunnii  /^  l'uiuii  nn  /1  >on^  /unuuiiun/iiuiu 
(»ufiui^uiuiiL  :  I/l  hihihi,  u/i  iiiiiiiiiii/iiih/,  iiil/iinu  uuiniiuiuli  n  /luiuA/iiun,  iiuiinliZ^  n  /1 
.11111  n(ii     iniuuuLuTi,    uiu/^.    '/11111    iiiuiuiin    cl    Aliu/i     nnn/i,   El    hnshunhli    uiuunLU    Ultimi    nun 

ll'/ill  l.llllllll    lllA.        /illl'l    M|HHIII(/lll       UniUllIUUllUII        ll'/lll         iW.II  I   illlIHM    lllA/l  IlAu/illllll        /l         llllllll.ll, 

ilinblii  uii/ihiiii^/i  :  (»11  nv  iiiiui\,ii  uupiuiu  ii/iliu iüuuuu ,  /./1//.  Jj/iiinLU  uiiu,  nn  /1  (/  tunb- 
limili  Auciiii  1, ,  i/l  7'ii/ihhiiiii  iiii/i(  nn  n  1//.111U  iiiii/i  /,  \>  :  ,'inm  iiiV'niiiHiii  mauhuti  Auui  111I1 
11/iinniuuiiiunuIi  /il  iiiiui  ikhi/uui  /i  unuiiuninniMnut;  uiiuunnni  lilLitilili     inn/n.   o/iuiilh/i  7'ii/ui- 

haut  comme  une  coloml)e  sur  Jesus,  parco  que  l'homme  seulement  ou  ceux 
qui  appartiennent  aux  milices  du  ciel  sont  capables  de  le  recevoir;  et  qu'ainsi 
Jesus  est  Fils,  le  Christ  Pere,  et  le  Pere  du  Christ,  Dieu.  D'autres  disent 
encore  qu'il  a  subi  les  souü'rances  en  apparence,  etant  impassible  par  sa 
nature;  ils  disent  que  Jesus  a  souifert  mais  que  le  Christ  est  reste  impassible. 
Une  teile  croyance  leur  a  etr  suggeree  par  le  demon  pour  detruire  la  foi  de 
l'Eglise.  Mais  Jean  ne  reconnait  qu'un  seul  et  merae  Verbe  de  Dieu,  qu'il 
*  190  v.  dit  etre  fds  Unique,  *  Jesus-Christ  qui  a  pris  chair,  le  Seigneur.  De  meme 
Matthieu  ne  reconnait  qu'un  seul  et  meine  Jesus-Christ,  le  fils  de  l'homme, 
qu'il  dit  etre  de  la  Vierge,  celui  que  Dieu  avait  promis  ä  David  pour  le 
mettre  sur  son  tröne,  comme  il  l'avait  promis  jadis  ä  Abraham  :  Genealogie 
de  Jesus-Christ,  fils  de  David,  fils  d 'Abraham'.  II  ne  dit  pas  :  Genealogie  de 
Jesus,  sans  rien  dire  de  plus,  mais  il  ajoute  :  Christ,  afin  qu'on  sache  que  Jesus 
est  le  Christ,  et  que  le  Christ  est  le  Verbe  issu  du  Pere,  qui  fut  promis  ä 
Abraham.  Ensuite,  pour  liberer  l'esprit  des  hommes  de  toute  supposition,  il 
en  revele  la  conception  de  par  le  Saint-Esprit,  en  disant  :  Lrt  Vierge  coneevra 
et  enfantera  un  fils,  et  on  le  nommera  Dieu  avec  nous-.  II  indique  clairement  par 
«  Dieu  avec  nous  »  que  celui  qui  est  ne  de  la  Vierge  est  le  rödempteur  de  la 
terre.  Ce  n'est  pas  ce  que  disent  ceux  qui  tiennent  le  langage  des  demons, 
que  Jesus  est  celui  qui  est  ne  de  Marie,  et  le  Christ  celui  qui  est  descendu 
d'en  haut.  Le  (saint)  Esprit,  connaissant  d'avance  leur  imposture  et  voulant 

1.  Mattli.,  1,  1.  —  2.  Matth.,  t,  23. 


l«il  r 


im  v. 


[91]  FRAGMENT  7.  :'.:: 

uimi/i    oliiiL       hnh    t;n    uiiiiiii/711  (»l     11/1     i)/i    ii/iui    111/1    liuiiiu    Limi  ALuiinLn     L11111I1L1     uni/,. 

UtUlLUlp      /lIlllllllllllllllL        (•llllllll  lllA      /l       iWul/i      lflllllliiiili/,/111        hl  nun         /*lllll/l>      Hill-Hill],      11111,1'h 

/iiiiiliiiIi    /iliiiii     L11L1111    /1     iiiiiiii'/./.      rmi/ii/i.    ajäutputhiua    nun     —111(1111    /il     111W1    //1111/1I1    I« i 

uiuL;.     II 11     ^WLMMUlUMIj   L/f/L      t/nilULu    'hnhuinnu    ll  #111/11110111    f^    A/lLllfl,    U    nn    n\   *,iiiliiiiiiiiii   Ll 

5       niuuhj    iitMiiiilLll     /1    7*11/1111111111/7       \L;   Ulli    1  (  •iiijuilAiii    :    '•/"!,     "/'P    /'  H'111/     nnnyuh    uiinuuLU    11 

7'ir/riiiliiiii/,  ,  '/n/'  '''  iiiiiMiiii^iiiii/ii/i  iimLli,  /.  1  /.11/1111  11  uiliXIiliu  iiililliIlLli  »111U11/1  lll/ll 
\lllfltllinLlllllL,  DL  null  Ulll\tun\tunbllt  iJlJfiffl,  lll/ll  nuun  /,i  111//1  A/ii,ini/i  /.  v\  n<  iWl,  111// 
/iii/iiii     lim  iiin/i/.ii    :    1*1111  n    il/i    17  A'/i/iiiiiii    DL   \11111w1111L111111    OpuniM  7'ii/inmiiii,    Li.     urii/i    bupli 

U  hui  alt  h  lliuijlll  (  »tllllllLOIIl,  nun  /iin  -.iiiiii  i/iiiii/i  lllIipillL  iliiiii  1  iIiiiiii  Uiiulili  /fLlnif  Ml'^- 
lll  /iiiiiii^/i  :  fi'l  ll/l  tl  11111,11  '/  /llllA/l/l  lliill  1I1  ijj'illiliulilliulm  Willi  l/lilllllllllllLlllllinll  Ll  ll/lllllllll- 
1)111/111  lllttinnuijuni  ulllLUtl  lllllllll,  11,111111111  l  11  111111111  ^iiiLlllllllllllLiniiii  11  imii  ll  llllLlll  1)1111111111- 
iit.liijli,  nn  fliiO/il/  *wiiihiLii*\/ili>  nxluiuniun  Ll  ubnnni  Lli  ntuiip  11111/17111111/1011  p,  11/1111/711 
11111/711(1.  I'  uitnnni  111111111  ouiupOpn  11I11111111  :  ( •  / 1  ri ,  iiiiiihlii  Jimiiii  11111  '  ilni)it)iii)iii  iiuimut;. 
Ulli  11 7*11 11 11 111  null  miiLli  Ll  iiiii  11  itjuiiii  11I1  :  l'u/i  'I, ,111m  7'li/iiiiilini  'l111!/  nP  n5  l7/,",t» 
I5  ßujttt  ii/iiiii  \/iii/.iiii/i  Ll  iiwuliwiiiiLiili/i  iiijLilLiiiiIi  Ll  iiiiiiiiiiliiLiiiiii,  '/"P  UL  uuinii  /'"// 
11111/7    :      (1111UI11Z711     Ll      iiiii     um  tupLllll  i,li      11  in  11, tili  I.  /iL     /i      rnnu       uuntili     l'n  11  m  (/.  1/1     1111111    uni 


eviter  la  calomnie  et  la  supereherie,  s'exprime  ainsi  :  Koici  de  quelle  maniere 

le  ('./trist  eint  au  monde*.*  Et  pour  que  nous  ne-le  croyions  pas  seulement    *  191  r° 

homme,  il  dit   :    Die«    «iy///  promis   auparavant   pur  srs    prophetes   daris    les 

ttcritures  saintes,  touchant  son  Fils  qui  lui  est  ne  de  la  rare  de  David2.  II  etablit 

la  verite  d'un  Pere  et  d'un  Fils  en  disant  :  Quiconque  eroit  que  Jesus  est  Je  Christ 

est  ne  de  Dieu  ',  mais  celui  donc  qui  ne  le  croit  pas  et  separe  Jesus  du  Christ, 

n'est  pas  avec  Dieu.  Or,  ceux  qui  separent  Jesus  du  Christ,  qu'ils  diseut  impas- 

sible,  et  declarent  deux  personnes  dont  l'une  a  souffert  et  l'autre  est  restee 

impassible,  l'une  est  nee  et  l'autre  est  descendue  d'en  haut  sans  naitre,  ceux- 

lä  designent  non  pas  une  mais  deux  personnes.  Mais  Jesus-Christ  qui  est  ne 

et  a  souffert,  n'est  qii'un,  et  il  est  lui-meme  l'Unique  Fils  de  Dieu,  que  le 

Pere  a  donne  ä  la  terre  par  son  immense  amour  de  l'humanite.    Et  comrae 

l'Unique  Fils  connaissait  d'avance  les  distinetions  qu'allaient  faire  les  me- 

chants  docteurs  et  la  ruse  de  leurs  supercheries,  //  garda  ses  fideles  contre  les 

l'uit.r  prophetes  qui  viennent  saus  des  vetements  de  brebis  et  qui  sunt  au  dedans  des 

luups  ravisseurs,  comme  il  le  disait,  ro«.s  /es  eonnuitrez  d  leurs  fruits  '.  Or,  leurs 

fruits  *  indiquent  les  distinetions,  en  declarant  qu'autre  est  le  Christ,  autre  est   *  im  v". 

Jesus.  Mais  Paul  ne  connait  pas  d'autre  Christ  que  celui  qui  a  ete  crueifie 

et  qui  a  souffert,  qui  est  mort  et  est  ressuscite,  et  qu'il  declare  homme.  De 

raöme  les  autres  apötres  montrent  par  les  Eeritures  que  celui-lä  est  le  Christ 

de  la  maison  d'Israel,  qu'il  est  le  Fils  de  Dieu,  le  Verbe  lui-meme,  qui  s'est 

fait  homme  de  la  sainte  Vierge,  qui  invisihle  de  sa  nature  s'est  fait  visible, 

1.  Matth.,  1.  1<S.  —  2.  Rom.,  i,  2.  —  3.  I  Jean,  v,  1.  —  4.  Matth.,  vn,  15. 


744  SEPT  FRAGMENTS  DE  S.  IRENEE  192] 

"l'nltuinnu,  uuui  ijm  "*("}/•  HuuinL&nj'  ^/'»uiLL  fni/f  LijLinjii  Jihjiij  ^i  iinLpp  /jnj_u/;lr.  pini_- 
ULiuSn  iuLiiikuiiiTW.i/iii  intiiiiiLtj/i  tijfci/  ^  i^tn^t  H  /'  kif^iL  ^°pti  Ju'lPfcu'f  tt.  iijiupmLuj 
nUnhuiiili'li  SuipnLwiti,  Ll  jjinp^hiug  ^uiijPnL.pjiL.i  Jiupij/puli  :  Wimmii/piipmpp.  pul»pli 
ii/'-uiLL  iuunni/il(  7'n/iuuinii'  iifciiLuiili  fiuinSIAi.  iji?^iuii_fjpnLp^iLMi  piiipiiijfcijfili  :  ^i  /'iiilili 
iJiuiiiV/iii  tiiL-L  Ll  llnnltii  Cuui/U.&m  iimi/i  Suinnnt.  ifiu^ni-pi)  i?iu£piini{tii  ifJnißiiLpli  piuij/mij  •' 
iniiiiiiiliil,  11/1  iJ/miii  IiiiiJi  /il»pJi  /'"iiilili  (luuini-Äm  i5^iiiiLnpiu/jp  LijtiujL  StupSph  :  (»y  ^'''Pp« 
tiuniuniulinpii'  litnyii/jpli  ttt-nitnißhuilif  uinnL^itii  p  Jifcp^u  i\iim\/j/.iiij  ßiu^nL^fiU  jt  /'ppu 
iimliuu.  n/i  luLOiuuikmi  in  um  iy/ili  ii'ühunLii  /i  'hpjiuinnuk;  in.  Lp/piLU  mlmpliii  fcpfei_Lijni_ijpI)  : 
Um  iJfcp  nLufeiuip  i«uuuini_uiAiiiWiJi  ijpng,  tpt  i?p  fci.  Lnjlf  t  "/»""-"  'Pppuuinu  llpi^Ai 
192  r.       CuuinLÄnj,     np    p    .\fcttji  *     uup^iiipiulrmg    />Lpnij    ^luftnligny]    tfllpuipft^ii    plf/J    uipiupiu&u     :     1» 


issu  d'un  seul  et  meme  Pere,  celui  qui  a  vaincu  et  terrasse  l'ennenii  de 
l'homme,  et  qui  a  aecorde  la  victoire  au  genre  humain.  Les  ministres  de  la 
parole  ont  declare  le  Verbe  Christ,  celui  qui  a  pris  chair,  et  ils  ont  preche 
union.  En  eflet  /e  Ver&e  «  ete'  /ai<  (7m«> '  et  le  Fils  de  Dieu,  fds  de  l'homme,  le 
pur,  a  ouvert  purement  le  sein  pur;  le  Verbe  de  Dieu,  toujours  consubstantiel, 
a  ete  fait  chair.  Mais  les  mechants  seetaires,  ennemis  de  la  verite,  introdui- 
sirent  secretement  le  mensonge  dans  les  saintes  Ecritures,  en  prechant 
Jesus  separe  du  Christ  et  en  proclamant  deux  personnes.  Mais  nous  avons 
ete  instruits  par  les  saintes  Ecritures  que  Jesus-Christ  est  le  meme  que  le 
Fils  de  Dieu  qui,  par  ses  souffrances,  *  a  reconcilie  le  Createur  avec  la  creature. 


"  192  r 


1.  Jean,  i,  14. 


TABLE  DES  CITATIONS  DE  L'ECRITIKE 


I.  Ancien  Testament. 

Genese  1,  26 (584,701 

—  ii,  5 684 

16,  17 670 

—  18  et  23 669 

—  iv,  1 671 

ix,  1-6 676 

14,  15 675 

25 673 

26 674,701 

—  27 674 

—  xn,  1 677 

7 677 

xv,  5 678 

6 678,686 

—  xvii,  5 678 

xvin,  1-3 693 

xix,  24. 693 

—  xlix,  8-23 703 

10,  11 702 

Exode  in,  7 694 

14 661 

—  xxv,  40 667 

Nombres  xm,  17 680 

—  xxiv,  17 704 

Deuteronome  xxvm,  66 718 

xxxii.  21   .......  .  726 

Psaumes  i,  1 661 

n,  1-2 715 

—  7 697 

m,  6 715 

—  xvin  (xix),  5 674,721 

—     7 720 

—  xxi,    4. 714 

—  xxi  (xxii),  15,  16 717 

17,  19,  21 718 

xxm  (xxiv),  7 719,720 


Psaumes  xxm  (xxiv).  8  ......  .    .  720 

—  xxxn,  6 663 

xxxvii  (xxxvin),  18 711 

xliv(xlv),  6-7 695 

lxviii,  17  suiv 719 

—  lxxi,  17 692 

lxxxvhi  (lxxxix  .  38-45.  .   .  716 

—  xc,  13 739 

—  eix    ex ■,  1-7 696 

1 697,720 

—     —     3 692 

—  cxxxi  (cxxxn),  10-12  ....  708 
Isai'e  i,  30 731 

—  H,  3 721 

11  et  17 722 

—  vii,  9  (suivant  les  LXX 661 

14,   16 699 

ix,  6 701,734 

6,  7 702 

—  x,   22 721 

—  xi,  1-10 705 

—  xi,  2 666 

—  xvii,  6-8 724 

—  xxvi,  19 710 

—  xxix,  18 710 

—  xxxv,  3-6 710 

—  xl,  12 694 

—  xi.ii,  3 739 

—  xliii,  18-20 723 

—  xlv,  1 (197 

xlix,  5,  6 098 

—  l,  6 685,711 

—  —  8  suiv 722 

lii,  7 721 

—  lii,  13-liii,  5 711 

—  liii,  4 709 

■    5,  6,  7,  8 712 


746 


TABLE  DES  CITATIONS  DE  L'ECRITURR. 


[04] 


Isafe  liv,  1 
—    lvi,  1. 


1. 


LVI! 
LXI 

LXII,  11 
LXIII,  9 
LXV,    1    . 

2 

15 

LXVI,  3 


1,  2. 


726 

694 

714 

700 

709 

723 

725 

717 

722 

728 

701 

Jeremie  xvn,  9 734 

—  xxxi,  31-34 724 

—  xxxn,  6  et  suiv 718 

Lamentations  in,  30 711 

—           iv,  20 713 

Baruch  in,  29-iv,  1 729 

Ezechiel  xi,  19-20 725 

Osee  ii,  27 725 

—  vi,  6 728 

—  x,  6  suivantles  LXX 717 

Joöl  ii,  32 : 728 

Arnos  ix,  11 688,707 

Michee  v,  2 708 

Habakuk  n,  4 686 

Zacharie  ix,  9 709 

—  xi,  12  et  suiv 718 

—  xm,  7 716 


II.  Nouveau  Testament. 

Matthieu,  1,1 

18 

23 

—  in,  9 

vn,  15.  .   .   

viii,  17 

xxn, 37  

xxvi,  41 

.     xxvii,  10 

Marc1  xn,  30  suiv 

Jean  i,  1-3 

14 

viii,  34 

Actes  iv,  12 .  .  . 

vn, 49  

Rom.  i,  2 

—  ii,  4-6 

—  iv,  13 

>x,  28 

xm,  3,  4 

—  10 

Galates  in,  6 

—  —  11 

iv,  6 

Ephesiens  i,  7 

—        iv,  6 

I  Jean  v,  1 


721 


742 
743 
742 
725 
743 
709 
722 
738 
718 
722 
692 
.,744 
738 
728 
694 
743 
666 
686 
721 
738 
722 
686 
686 
663 
734 
663 
743 


ERRATA 


Page  690,  lignc  1,  lire  tlpn} ;  p.  696,  1.  6,  gfy;  p.  721,   1.    13,   u^Juiu/ity ;  p.  730.  1.  10, 

iwinftSiuinußhiuhfi',  p.   732,  1.  13,  jili/jnijfciiij. 


SAINT    IRENEE 


DEMONSTRATION 
DE  LA  PREDICATION  APOSTOUQUE 

TRADUITE  DE  L'ARMENIEN  ET  ANNOTEE 

PAR 

JOSEPH  BARTHOULOT  S.  J 

MISSION  NAIRE    EN    A  RM  E  N I E 

AVEC  UNE  INTRODUCTION  ET  DES  NOTES 

Par  J.   TIXERONT 

DOYEN  DE  LA  FACULTE  CATHOLIQUE  DE  THEOLOGIE  DE  LYON 


SAINT  IRENEE 

DEMONSTRATION  DE   LA  PREDICATION  APOSTOLIOI'E 


INTRODUCTION 

I.     Le    MANUSCRIT    HE    LA    VERSION    ARMENIENNE.     AuTHENTICITE 

de  la   «   Demonstration   ». 

Apres  avoir  enumere,  au  livre  V,  xx,  de  son  Histoire  ecclesiastique,  quelques- 
uns  des  ouvrages  de  saint  Irenee,  Eusebe  complete  ses  renseignements  au 
chapitre  xxvi,  et  ecrit  ce  qui  suit  :  «  En  outre  des  ecrits  d'Irenee  qui  ont  ete 
mentionnes,  et  de  ses  lettres,'  ou  montre  eneore  de  lui  im  livre  tres  court  et 
tont  ä  fait  utile  coutre  les  Grecs,  intitule  De  la  science  (LTspl  ntumiprc);  un 
autre  dedie  ä  un  frere  du  nom  de  Marcien,  Pour  la  demonstration  de  la  pre- 
dication  apostolique  (Ei;  ei«&ei£iv  tou  iirocToAtKou  x-/ipuy[j.aTo?);  un  petit  livre  de 
divers  dialogues,  etc.  » 

Le  second  des  ouvrages  signales  ici  par  Eusebe  et  dedie  ä  Mafcien  sem- 
lilait  definitivement  perdu,  quand  une  traduetion  armenienne  en  fut  decou- 
verte,  en  decembre  1904,  par  1'archimandrite  Karapet  Tef-Mekerttschian, 
dans  un  manuscrit  de  Teglise  de  la  Mere  de  Dieu  d'Erivan  (Annenie  russe). 
Le  manuscrit,  qui  contient  aussi  la  traduetion  des  livres  IV  et  V  de  YAd- 
versus  haereses,  a  ete  ecrit  pour  l'archeveque  Der  Ohannes  (Jean),  frere  du  roi 
Hetum  de  Cilicie,  et  grand  amateur  de  livres.  Jean  a  ete  eveque  en  I2.V.)  et 
est  mort  en  1289.  Comme  il  est,  dans  la  souscription  du  manuscrit,  qualilie 
d'arcbeveque,  le  manuscrit  doit  etre  sensiblement  posterieur  ä  1259  et  se 
mettre  entre  les  annees  1270-1289. 

1.  Pour  mettre  ä  profit  la  collation  du  manuscrit  faite  par  MBr  Karapet  Ter-Mekert- 
ts'liian,  le  R.  P.  Barthoulot  nous  avait  demande  communication  des  bonnes  feuilles  du 
texte  armenien  de  ce  fascicule  :  nous  avions  repondu  avec  empressement  au  desir  de  ce 
rele  missionnaire,  depuis  decede,  et  nous  tenions  ä  reproduire  son  travnil  paru  dans  les 
Recherehes  de  Sciences  religieuses,  Paris,  1916,  n05  5  et  6.  11  est  de  notre  devoir  de  re- 
mercierle  R.  P.  L.  de  Grandmaison  ainsi  que  A1M.  J.  Tixeront  et  R.  Aigrain  qui  ont  bien 
voulu  nous  donner  g-racieusement  les  autorisations  necessaires.  [R.  Graffin.] 

V  T I     I?     i» .  50 


p.vrn.  on. 


750  SAINT  I RENKE.  [08] 

Le  texte  de  ce  manuscrit  est  dans  im  etat  de  conservation  tres  satisfaisant. 
II  presente  cependant,  aux  chapitres  24,  53  et  88,  trois  fautes  plus  consi- 
derables  pour  lesquelles  le  P.  Barthoulot  propose  des  corrections  dont  on 
jugera;  et  une  vingtaine  de  lautes  legeres  quo  les  premiers  editeurs  n'ont  pas 
cru  devoir  amender  dans  leur  edition'. 

Quant  ä  la  traduction  elle-meme,  eile  est  evidcmment  plus  aneienne  que 
le  manuscrit.  M.  Fr.  C.  Gonybeare  n'hesite  pas  ä  la  dater  du  milieu  du  cin- 
quieme  siecle,  et  la  eroit  faite  directement  sur  le  grec  original2.  L'archiman- 
drite  Ter-Mekerttschian  pense  aussi  que  le  traducteur  armenien  a  pu  avoir 
sous  les  yeux  le  texte  grec  et  non  un  intermediaire  syriaque,  mais  il  ne 
fait  pas  remonter  son  ceuvre  au  delä  du  septieme  ou  du  huitieme  siecle.  CYsI 
ä  ce  dernier  avis  que  se  rangerait  nettement  le  P.  Barthoulot  :  il  ne  lui 
semble  pas  que  notre  traduction  armenienne  date  du  siecle  d'or  des  Sahag  et 
des  Mesrob,  c'est-ä-dire  du  cinquieme  siecle. 

Cette  traduction  n'en  est  pas  raoins  litterale,  presque  servile.  L'armenien 
est  calque  sur  le  texte  original ;  il  en  a  reproduit  les  idiotismes  comrae  il 
en  a  suivi  tous  les  detours.  Nous  y  retrouvons  certaines  des  phrases  longues, 
des  eonstructions  indefiniment  pregnantes  de  saint  Irenee.  C'est  ce  qui  en  fait 
en  partie  l'obscurite.  Dans  quelques  passages,  on  entrevoit  le  sens  plus 
qu'on  ne  le  saisit.  Les  traducteurs  allemands  s'en  sont  plaints  :  le  traducteur 
francais  ne  peut  que  leur  faire  echo. 

Quant  ä  l'authenticitö  de  l'ouvrage,  c'est-ä-dire  quant  ä  savoir  si  nous 
avons  bien,  dans  la  version  armenienne,  l'ouvrage  de  saint  Irenee  menlionnc 
par  Eusebe,  c'est  un  point  qui  ne  peut  faire  aucun  doute.  Au  chapitre  99, 
l'auteur  de  la  Demonstration  renvoie  a  Tun  de  ses  precedenls  ouvrages  intitule 
Critique  et  refutation  de  ce  qu'on  nomine  faussemeni  la  Gnose.  C'est  le  titre  vrai 
et  complet  de  VAdversus  haereses.  Au  chapitre  74,  il  fait  de  Ponce-Pilate  le 
procurateur  de  l'cmpereur  Claude  (41-54),  donnee  singuliere  qui  concorde 
avec  l'opinion,  singuliere  aussi,  de  saint  Irenee  (Adr.  haer.,  II,  xxn,  5,6),  d'a- 
pres  laquelle  Notre-Seigneur  serait  mort  ä  l'äge  de  quarante-cinq  ä  cinquante 
ans,  et,  par  consequent,  non  sous  le  regne  de  Tibere,  mais  sous  celui  de 
Claude.  Mais,  d'ailleurs,  il  sullit  de  comparer  quelques  pages  de  la  Demons- 
tration surtout  avec  les  livres  11I-V  de  VAdversus  haereses,  pour  ctre  convaineu 
de  l'identite  d'auteur.  On  retrouve  dans  les  deux  ouvrages  absolument  la 
meme  theologie,  les  meines  idees  caracteristiques  exprimees  souvent  dans  les 
memes  termes,  les  meines  passages  de  l'Ecriture  allegues  pour  les  meines 
preuves,  les  memes  mots  preferes  et  affectes.  Nul  doute  que  ces  deux  ouvrages 
ne  soient  du  meme  auteur,  c'est-ä-dire  de  saint  Irenee. 

I.  Voir  sur  cc  point  les  observations  de  S.  Weber,  dans  Theologische  Quartal- 
schrift, XCI  (1909),  559-573;  XCIU    1911),  162  et  suiv.  —  2.  Expositor,  July  1907. 


[99]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUl-:.  75J 

II.     —    QUESTIONS    DIVERSES    SM!    LA     «     DEMONSTRATION    » . 

I.  But,  analyse  et  caractere  de  l'ouvraye.  —  Saint Irenee  a  nettement  mar- 
que,  au  chapitre  l'r,  le  but  de  son  travail.  II  veut  exposer  ä  Marcien  «  en 
abrege  la  predication  de  la  verite  »,  c'est-ä-dire  les  verites  chretiennes,  et  lui 
fournir  cii  meme  temps  «  les  preuves  des  dogmes  divins  ».  Son  livre  resu- 
mera,  en  les  accompagnaut  de  leurs  preuves,  les  prineipaux  enseignements 
de  la  foi.  Et,  de  cet  expose,  Marcien  se  servira  d'abonl  pour  s'affermir  lui- 
meme  dans  ses  convictions.  puis  pour  instruire  de  la  verite  ceux  qui  sou- 
haitent  la  connaitre  et  «  eonfondre  tous  ceux  qui  sunt  dans  l'erreur  ».  La 
Demonstration  n'esl  donc  pas  directement,  comme  VAdoersus  haereses,  uu  livre 
de  polemique  :  c'est  uneoeuvre  positive  d'enseignement  qui  doit  contenir  deux 
parties  :  1°  un  expose,  2°  des  preuves. 

L'ouvrage  repond  exaetement  ä  eette  idee.  Ou  y  peut  distinguer  deux 
grandes  parties,  precedees  d'une  introduetion  ou  d'un  prqlogue,  et  suivies 
d'une  conclusion. 

Le  prologue  (1-3)  indique  l'objet  de  l'ouvrage,  et  insiste  sur  la  necessite 
de  garder  tont  eusemble  l'ortbodoxie  de  la  foi  et  la  purete  des  moeurs.  Getto 
Foi  est  celle  quo  les  presbytres  nous  out  transmise,  et  qui  a  ete  scellee  en 
nous  par  le  bapteme. 

La  premiere  partie  (3-42)  cöntient  l'expose  des  points  fondamentaux  de  la 
predication  apostolique  :  l'existence  de  Dieu,  du  Pere  createur,  du  Fils  qui 
s'est  incarne,  et  de  l'esprit  prophetique  (3-7);  la  creation  par  le  Pere  ä  la  fois 
juste  et  hon,  Providence  de  ses  creatures  (8);  l'existence  et  le  röle  des  anges 
(9,  10);  la  formation  et  l'etat  primitil'  de  1'homnie  et  de  la  femme  (11-14).  Le 
recit  biblique  des  origines  ainsi  arnoree  se  poursuit  jusqu'au  chapitre  30  :  les 
evenements  de  l'histoire  sainte  y  sont  r^sumes  jusqu'ä  l'epoque  des  rois  et 
des  prophetes  :  la  chute  originelle,  la  corruption  universelle,  le  deluge,  la 
benediction  de  Sem  et  Japhet,  la  tour  de  Babel,  la  vocation  d'Abraham,  la 
captivite  d'Egypte  et  la  delivrance,  la  revelation  de  la  loi  mosaique,  la  con- 
quete  de  la  Terre  promise,  l'avenernent  des  rois,  les  prophetes.  Des  prophetes 
(30),  saint  Irenee  passe  immediatement  ä  Jesus-Christ  qu'ils  on1  annonce.  11 
etait  necessaire,  pour  aotre  salut,  que  l'incorruptibilite  en  personne  s'unit  ä 
notre  nature  (31).  Voilä  pourquoi  le  Fils  de  Dieu  «'est  incarne  et  est  ne  d'une 
vierge  (32,  33);  il  nous  ä  sauves  par  son  obeissance  sur  la  croix;  il  a  detruit  la 
mort  et  nous  a  donne  la  vie  (3/i-37);  apres  sa  mort,  il  est  ressuscite  et  nous  a 
fait  ressusciter  avec  lui  (38,  3-9).  Envoyes  par  lui,  ses  apötres  ont  continue 
son  oeuvre  et  preche  sa  doctrine  (41).  II  faut  garder  avec  soin  eette  foi  qu'ils 
ont  enseignee  et  rester  uni  au  Saint-Esprit  qui  la  conserve  en  nous  (42). 

Ici  commence  la  deuxieme  partie  ou  demonstration  (43-97).  Cette  demons- 


752  SAINT  IRENEE.  [100] 

tration  des  verites  exposees  plus  haut  est  faite  exclusivement  par  l'Ancien 
Testament  et  les  propheties.  L'auteur  n'y  suit  pas  toujours  un  ordre  absolu- 
ment  rigoureux,  et  il  revient  parfois  sur  ses  pas;  mais  son  raisonnement  est 
tres  clair.  Ce  que  la  predieation  apostolique  enseigne  de  Jesus-Christ  est 
vrai,  parce  que  l'Ancien  Testament  et  les  prophetes  l'avaient  d'avance  an- 
nonce  et  que  Jesus-Christ  l'a  realise.  Ils  avaient  dit  qu'il  est  coexistant  au 
Pere  avant  la  creation;  qu'il  apparaitrait  un  jour;  qu'il  serait  roi  universel 
des  Juifs  et  des  Gentils  (43-51).  Ils  avaient  annonce  en  detail  le  temps,  le  Heu, 
les  circonstances  de  sa  naissance,  de  sa  predieation,  de  ses  miracles,  de  sa 
passion,  de  sa  mort,  de  sa  resurrection,  de  son  ascension,  de  son  regne  glo- 
rieux  avec  le  Pere  (52-85).  Bien  plus,  ils  avaient  predit  ce  qui  a  suivi  son 
ascension,  la  predieation  des  apötres,  l'aholition  de  la  loi  de  Mo'i'se,  la  voca- 
tion  des  Gentils,  lafecondite  de  l'Eglise,  le  renouvellement  interieur  produit 
par  la  nouvelle  foi  et  le  salut  par  Jesus-Christ  (86-97).  Tout  eela  est  arrive 
comme  il  etait  marque  d'avance. 

Conclusion  (98-100)  :  cette  foi  annoncee  par  les  prophetes,  etablie  par 
Jesus-Christ,  prechee  par  l'Eglise,  est  donc  vraie.  Ils  sont  donc  dans  l'erreur 
ceux  qui  distinguent  le  Createur  du  Pere,  qui  nient  l'incarnation  du  Fils,  ou 
qui  repoussent  l'Esprit  prophetique.  II  faut  les  fuir,  si  l'on  veut  arriver  au 
salut. 

Tel  est  le  contenu  de  la  Demonstration.  Des  lors,  il  est  bien  vrai,  comme 
l'a  remarque  M.  Ilarnack,  qu'elle  appartient  au  genre  catechetique  par  Oppo- 
sition au  genre  polemique;  mais  on  aurait  tort  d'y  voir,  comme  il  l'a  fait,  le 
theme  complet  de  ce  que  l'on  prechait  aux  fideles  de  Lyon  ä  la  fin  du  deuxieme 
siecle.  Ce  theme  comprenait  certainement  sur  les  sacrements  et  la  liturgie, 
sur  la  morale  et  la  vie  chretienne  surtout,  des  Instructions  qui,  pour  n'etrc 
pas  completement  omises  ici,  n'y  sont  touchees  qu'en  passant.  Le  nom  tYapo- 
lorjie,  employe  par  Bardenhewer,  convient  certainement  mieux  que  celui  de 
catechisme  pour  caracteriser  la  Demonstration. 

2.  Destinataire.  Date.  —  Le  traite  de  saint  Irenee  est  adresse  ä  un  certain 
Marcien,  nomme  au  cliapitre  Ier.  On  voit,  par  ce  chapitre,  que  c'etait  un 
chretien,  ami  de  l'eveque,  qui  se  trouvait  eloigne  de  lui,  et  qui  lui  avait  pro- 
bablement  demande  l'ecrit  que  saint  Irenee  lui  adresse.  C'est  tout  ce  qu'on 
en  sait.  M.  Diekamp  (Theolog.  Revue,  1907,  p.  245)  a  emis  Thypothese  que  ce 
Marcien  —  peut-etre  converti  du  judaüsme  —  avait  conserve,  pour  les  obser- 
vances  juives,  une  inclination  inquietante,  et  que  par  lä  s'explique  l'insistance 
dTrenee  ä  proclamer  l'abolition  de  rAncienne  Loi  (89,  95,  90). 

Quant  ä  la  date  du  traite,  eile  se  fixe  assez  exaetement.  Le  chapitre  99, 
en  effet,  fait  mention  de  VAdversus  haereses,  et  en  vise  particulierement  le 
livre  III,  ii,  9.  La  Demonstration  est  donc  posterieure  ä  l'epoque  oü  ce  pas- 
sage  a  dte  ecrit.   Or,  le  livre  III  de  VAdversus  haereses,  qui  nomme  le  pape 


[101]  DEMONSTRATION  DE  LA   PREDICATION  APOSTOLIQUE.  753 

Eleuthere,  n'est  pas  anterieur  ä  Tan  180,  et  peut  etre  de  185-189.  La  Demons- 
tration doit  done  se  mettre  apres  Tan  180  ou  memo  apres  185-189,  si  Ton 
suppose  qu'elle  a  ete  composee  apres  l'achevement  complct  de  VAdversus  hae- 
reses.  On  peut  en  fixer  vraisemblablement  la  date  entre  les  annees  185-203. 
Quant  au  passage  du  chapitre  48  sur  les  rois  «  qui  hai'ssent  maintenant  [le 
Christ]  et  persecutcnt  son  nom  »,  il  n'est  pas  sür  qu'il  y  soit  fait  allusion  prö- 
cisement  ä  la  persecution  de  Severe. 

3.  Doctrine.  ■ —  Les  onseignemcnts  contenus  dans  la  Demonstration  sont 
absolument  ceux  de  VAdversus  haereses,  et  l'on  peut  dire  qu'ä  ce  point  de  vue 
sa  decouverte  ne  nous  a  rieu  appris  que  nous  ne  sussions  auparavant.  Cet 
accord  prouve  seulement  qu'en  ecrivant  son  grand  traite,  l'auteur  avait  dejä 
dans  l'esprit  un  schema  doctrinal  et  religieux  parfaitement  net  et  arrete,  qu'il 
savait  presenter  sous  differentes  formes  suivant  les  circonstances.  Aussi  nous 
contenterons-nous  d'indication  sommaire  '  : 

II  laut  garder  la  regle  de  l'oi  (allusion  au  symbole  baptismal,  3);  le  bapteme 
in  remissionem  ■peccatorum  est  administre  au  nom  des  trois  personnes  divines  : 
il  est  un  sceau,  une  renaissance  (3).  Le  chapitre  4  contient  une  allusion  au 
Pasteur  dTIermas  sur  l'unite  de  Dieu.  Le  Pere  est  bon,  misericordieux,  juste; 
on  ne  doit  pas  le  distinguer  du  createur  (4,  8,  99).  Le  Fils  est  la  connaissance 
du  Pere;  le  Saint-Esprit  revele  le  Fils;  le  Fils  dispense  l'Esprit  (7,  47).  Le 
Fils  est  anterieur  ä  la  creation,  eternel,  Dieu  comme  le  Pere  (10,  30,  43,  47). 
Le  Saint-Esprit  est  la  puissance  du  Pere,  l'huile  de  l'onction  du  Fils  (26,  47). 

Les  sept  cieux  qui  s'etagent  au-dessus  de  la  terre  sont  habites  par  les 
anges  :  ici,  allusion  ä  l'Esprit  septiforme  d'Isai'e,  xi,  2  (9).  L'homme,  compose 
d'un  corps  et  d'une  äme,  a  ete  forme  ä  l'image  de  Dieu  (2,  11).  II  n'etait  pas 
d'abord  parl'ait,  mais  comme  ä  l'etat  d'enlance,  et  bien  qu'il  n'eprouvät  point 
la  concupiscence  il  a  pu  etre  trompe  par  le  mauvais  ange  (12,  14).  Adam,  en 
pechant,  s'est  perdu  lui  et  toute  sa  race  (17,  37).  Les  fils  de  Dieu  de  la 
Genese,  vi,  2,  sont  les  anges  qui  se  sont  unis  aux  filles  des  hommes  (18). 

Par  son  incarnation,  Jesus-Christ  recapitule  en  lui  rhumanite  tout  en- 
tiere  (6);  l'immortalite  devait  en  lui  devenir  visible  pour  que  nous  y  eussions 
part  (31).  Dans  le  Sauveur,  le  corps  est  uni  etroitement  avec  la  divinite  (41). 
Ce  Sauveur  est  le  nouvel  Adam  :  comme  le  premier  Adam  a  ete  forme  de  la 
terre  vierge  et  de  la  volonte  de  Dieu,  ainsi  le  second  est  ne  d'une  chair  vierge 
et  de  la  volonte  du  Pere  (32).  Le  Fils  de  Dieu  est  devenu  fils  de  David  et 
d' Abraham  (37).  La  desobeissance  d'Adam  nous  avait  perdus  :   l'obeissance 

1.  Sur  la  doctrine  de  saint  Irenee,  en  general,  voir  mon  Histoire  des  dogmes, 
I,  7°  edit.,  p.  237  et  suiv.  Sur  sa  doctrine  trinitaire  dans  la  Demonstration,  voir  F.  R. 
M.  Hitchcock,  The  apostolic  Preaching  of  Irenaeus  and  i/s  light  on  Ms  doctrine  of  the 
Trinity  [Hermathena,  XIV,  1906-1907,  p.  307-337). 


754  SAINT  IRENEE.  [102] 

de  Jesus-Chrisl  nous  delivre  (31).  De  meine  encore,  Eve,  vierge,  nous  avait 
entraines  ä  la  mort  :  l'obeissance  de  Marie,  vierge,  nous  raniene  ä  la  vie  (33). 
Contenant  eu  lui  l'huraanite  entiere,  Jesus-Clnisl  ressuscite  en  lui-meme 
1'liomme  tombe  (38);  et  en  lui,  par  le  Saint-Esprit,  nous  attendons  la  resur- 
rection  future  (42). 

Signaions  encore  l'importance  donnee  aux  dires  des  Anciens,  ä  cöte  de 
l'Ecriture  (3,  61);  la  recommandaiion  d'ajouter  les  ceuvres  ä  l'integrite  de  la 
foi(98);  la  mention  finale  des  trois  erreurs  contre  les  personnes  divines,  le 
gnosticisme,  le  docetisme  et  le  rejet  de  l'Esprit  prophetique,  c'est-ä-dire 
l'erreur  des  aloges  (99).  Tout  cela  est  absoluraent  dans  la  traditxon  de  saint 
Irenee. 

4.  L'Ecriture  et  les  ecrits  utilises.  —  Saint  Irenee,  donnant  comme  preuve 
principale  de  la  verite  de  la  predication  aposlolique  l'Ancien  Testament  et 
specialement  les  propheties,  en  a  cite  dans  son  ouvrage  des  textes  tres  nom- 
breux.  Ces  textes  sont  generalement  empruntes  ä  la  version  des  Septante. 
Quelques-uns  cependant  reproduisent  des  leeons  de  saint  Justin  ou  se  rappro- 
chent  davantage  de  roriginal  liebreu  '.  L'auteur  n'liesite  pas,  d'ailleurs,  ä  en 
Iransporter  la  sigiiification  ä  Jesus-Gbrist,  lors  mrine  qu'ils  ont  litteralement 
une  autre  application  immediate,  dans  la  persuasion  oü  il  est  que  l'Eglise  et 
Jesus-Cbrist  sont  partout  figures  dans  l'Ancien  Testament.  Entre  ces  citations, 
on  en  remarquera  une  de  Baruch  (97).  Le  chapitre  9  eontient  une  allusion 
au  livre  de  la  Sagesse  (i,  7).  Une  citation  de  Jeremie  (78),  qui  se  trouve  aussi 
dans  saint  Justin  (Dialog.,  i.xxii,  4),  est  apoeryphe;  une  autre  du  meine  pro- 
pbete  (43)  Test  aussi;  et  enfin  une  troisieme  tiree  du  «  livre  des  prophe- 
tes  »  (77)  ne  se  rencontre  nulle  part  dans  leur  texte  actuel. 

En  dehors  de  TEcriture,  il  est  certain  quTrenee  a  utilise  Jlermas,  Manila- 
tum  I,  i  (4)  et  le  Dialogue  de  saint  Justin;  il  s'est  refere  aussi  ä  son  grand 
ouvrage  Contre  les  heresies  (99)  et  a  invoque  Tautorite  des  presbytres,  dis- 
ciples  des  apötres  (3,  61).  Mais,  d'ailleurs,  il  n'avait  pas,  pour  ecrire  sa 
Demonstration,  a  faire  des  reeberches  particulieres  et  nouvelles.  Sauf  l'inter- 
pretation  des  propheties  qu'il  n'avait  pas  donnee  entierement  dans  VAdversus 
haereses,  il  y  avait  dejä  mis  en  oeuvre  tous  les  elements  doctrinaux  de  son 
livre,  et  n'avait  qu'ä  les  ordonner  ä  nouveau  pour  le  bot  qu'il  voulail 
atteindre. 

III.  —  La  presente  tkaduction. 

Le  texte  de  la  version  armenienne  de  la  Demonstration,  aecompagne  d'unc 
traduetion  allemande,  a  ete  d'abord  editö  par  deux  eveques  armeniens  dans 

1 .  Voir  cetto  question  traitee  par  V.  II.  AI.  Hitchcock,  Journal  of  theological  Studios, 
septenibre  1907,  The  apostolic  Preachin^  oflrenaeus. 


[103]  DEMONSTRATION  DE  LA   PREDICATION  APOSTOLIQJ  l  755 

Texte  und  Untersuchungen,  XXXI,  i  :  Des  hl.  Irenaeus  Schrift  «  Zum  Erweise 
der  apostolischen  Verkündigung  »,  Li;  imoa^iM  tou  z-cttoA'.'/.oO  j«ipuy{*,aTos,  in  arme- 
nischen Version  entdeckt,  herausgegeben  und  ins  Deutsche  übersetzt  von  lv.  Ter- 
Mekerttschian  und  E.  Ter-Minassiantz.  Mit  einem  Nachwort  und  Anmerkun- 
gen von  A.  Harnack,  Leipzig,  1907.  Lue  seconde  traduction  allemande  a  6te 
publiee,  en  1912,  par  S.  Weber  (catholique),  dans  Bibliothek  der  Kirchenvater, 
Kempten,  1912'.  Enlin,  une  nouvelle  edilion  du  texte,  aecompagnee  d'une 
traduction  anglaise,  est  annoncee  pour  le  tome  XII,  fascicule  5,  de  l&Patro- 
logia  orientalis  de  MM.  Graffin  et  Nau  :  S.  Irenaeus,  The  proof  of  the  apostolic 
preaching,  by  his  Lordship  the  Bishop  Karapet  Ter  Mekerttschian  and  Rev.  S.  (',. 
Wilson. 

La  traduction  francaise  que  Ton  trouvera  ici  a  ete  faite  parle  R.  P.  J.  Bar- 
thoulot,  S.  J.,  depuis  longtemps  missionnaire  en  Armenie,  de  la  rösidence  de 
Sivas  (l'ancienne  Sebaste).  Le  P.  Barthoulot  I'avait  dejä  en  gründe  partie 
ecrite  en  Armenie,  oü  il  avait  pu  s'aider  des  conseils  des  hommes  les  plus 
competents,  quand  la  guerre  l'obligea  ä  rentrer  en  France,  apres  abandon  de 
tous  ses  papiers.  Ge  lui  fut  une  peine  sensible.  Mais  il  ne  s'est  pas  decourage. 
Tont  en  exercant  en  France  un  ministere  oecupe,  il  a  pu  reprendre  son  travail 
et  le  mener,  cette  fois,  a  bonne  fin. 

La  traduction  qui  suit  est  exclusivement  son  ceuvre.  Les  notes  philologi- 
ques  sont  egalement  de  lui.  Parmi  les  autres,  il  en  est  que  j'ai  redigees  :  elles 
sont  designees  par  un  (T.).  J'ai  egalement  redige  les  deux  tables. 

Les  mots  entre  parentbeses  (  )  ne  fönt  pas  partie  du  texte  :  ils  n'ont  ete 
ajoutes  que  pour  en  rendre  l'intelligence  plus  facile. 

Lyon,  le  20  mal  1916.  • 

.1.   Tixeront. 

P.S.  —  L'impression  de  ces  pages  n'etait  pas  aehev6e  quand  Dieu  a  rappele  ä  lui  le  R.  P.  Bar- 
llioulot.  Ce  m'est  un  devoir  de  deposei1  un  Souvenir  respectueux  et  reconnaissant  sur  la  tombe  de  ca 
savant  modesle  et,  de  cet  excellent  religieux. 

J.  T. 

1.  Le  meme  auteur  a  publie  depuis  uno  traduction  latine  :  Sancli  Jrenaei  episeopi 
Lugdunensis  Demonstratio  apostolicae  Praedicationis,  ex  armeno  vertit,  proleg.  il- 
lustr.,  notis  locuplet.  S.  Weber,  Freiburg  im  Br.,  1917. 


756  SAINT  IRENEE.  [104] 

DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE  ' 

[Prologue.] 

{  —  je  connais,  mon  eher  Marcianus,  ta  i'erveur  en  ce  qui  toucho  a  la 
piete  envers  Dieu,  seule  voie,  du  reste,  qui  oonduise  l'homme  ä  la  vie  eter- 
uelle  :  aussi,  je  partage  ta  joie  et  je  prie  pour  que  ton  attachement  inebran- 
lable  ä  la  foi  te  rende  agreable  ä  Dieu,  ton  createur.  Que  ne  nous  est-il  donne 
d'etre  toujours  ensemble,  de  nous  aider  mutuellement  et  d'alleger  les  oecupa- 
tions  de  la  vie  d'ici-bas  par  des  causeries  quotidiennes  sur  des  sujets  utiles! 
Toutefois,  corame  ä  lTieure  actuelle  nous  sommes  eloignes  Tun  de  l'autre, 
nous  ne  pouvons  que  nöus  entretenir  un  peu  avec  toi  par  lettre,  et  nous  nous 
hätons  de  le  faire  et  de  t'exposer  en  abrege  la  predication  de  la  verite,  afin  de 
t'affermir  dans  la  foi.  Nous  t'envoyons  une  sorte  de  memoire  sur  les  points 
les  plus  importants,  afin  que  par  ce  peu  tu  arrives  ä  beaueoup ;  gräce  ä  cet 
abrege,  tu  saisiras  1' ensemble  de  ce  corps  de  verite2,  et  ce  resume  te  fournira 
les  preuves  des  dogmes  divins.  Ainsi  pourras-tu  recueillir  des  fruits  de  salut 
et  confondre  tous  ceux  qui  sont  dans  l'erreur.  Par  lä  memo,  ä  quiconque 
voudra  connaitre  notre  foi,  tu  feras  avec  pleine  assurance  parvenir  une  parole 
saine  et  irreprochable3.  Pour  tous  ceux,  en  effet,  qui  voient'',  il  n'est  mani- 
festement  qu'un  seul  chemin  illumine  par  la  lumiere  Celeste ;  mais  ceux  qui  ne 
voient  pas  se  trouvent  en  face  de  plusieurs  routes  tenebreuses  et  opposees. 
G'est  le  premier  chemin  qui  cqnduit  au  royaume  du  ciel,  en  unissant  l'homme 
ä  Dieu;  les  autres  menent  ä  la  mort,  parce  qu'ils  eloignent  l'homme  de  Dieu. 
II  est  donc  necesSaire  pour  toi  et  pour  tous  ceux  qui  se  preoecupent  du  salut 
de  leur  äme,  de  marcher,  sans  devier  jamais,  avec  ardeur  et  fermete  ä  la 
lumiere  de  la  foi,  de  crainte  qu'en  se  reläcliant  et  en  s'arretant  en  route,  on 

1.  Le  grec  d'Eusebe  porte  Ei?  sniSei^iv  toü  a7rg<j-coXixoü  xripüyijiaTOi;,  Pour  la  demonstra- 
tion,  mais  il  n'est  pas  siir  que  le  mot  eis  ait  fait  partie  du  titre  tel  que  l'a  eerit  saint  Irenee. 
L'armenien  l'a  omis.  Le  mot  iitiSei^i;,  frequent  chez  saint  Irenee  [Ade.  haer.,  I,  m,  6;  I, 
ix.  4,  5;  III,  prael. ;  III,  in,  3;  III,  iv,  1;  III.  v,  lj,  a  un  sens  precis.  C'est  le  fait  de 
montrer,  de  faire  voir,  de  demontrer,  de  prouver  la  verite  d'une  doctrine  :  en  latin, 
ostehdere,  ostensiones.  (T.)  —  2.  Corps  de  verite,  cf.  Ade.  haer.,  I,  ix,  4  :  tw  tyj; 
akrfleias  muixocTeiio,  et  Origene,  De  princ.,  I,  prael'.,  10  :  ...  seriein  quamdam  et  corpus 
ex  horum  omnium  ratione  perficere.  La  predication  apostolique  formait  dejä  une  ca- 
techese  synthetisee.  (T.)  —  3.  La  ponetuation  du  texte  armenien  donnerait  le  sens  : 
ic  A  quiconque  voudra  s'instruire,  tu  feras  parvenir  notre  parole  saine  et  pure  ».  Mais 
il  semble  preferable  de  rejeter  la  virgule  apivs  le  mot  suivant,  et  nous  obtenons  le 
sens  indique  dans  notre  traduetion,  lequel  parait  plus  en  harmonie  avec  les  paroles  de 
Jesus-Christ  :  Verla  quae  ego  loquor  vobis  a  meipso  uo/i  loquor  l/oan.,  xiv,  10;  ef. 
vn,  16).  —  4.  La  foi  est  une  lumiere  et  le  baptemc  une  illumination,  c|>(ima|j.<fc.  (T.) 


[1051  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  757 

ne  reste  engage  dans  les  passions  grossieres,  ou  qu'on  ne  se  fourvoie  ei  on  ne 
s'ecarte  de  la  voie  droite. 

1.  —  L'homme  etant  im  etrc  vivant,  composö  d'une  äme  et  d'un  corps, 
il  est  juste  et  necessaire  de  tenir  compte  de  ces  deux  Clements.  Et  comme  de 
ces  deux  cötes  peuvent  provenir  des  chutes,  on  distingue  la  saintete  du  corps 
consistant  dans  la  continence,  qui  reprime  tous  les  appetits  honteux  et  pros- 
crit  tous  les  actes  mauvais,  et  la  saintete  de  l'äme,  laquellc  consiste  dans 
l'integrite  de  la  i'oi  en  Dieu,  sans  y  rien  ajouter,  ni  en  rien  retrancher.  Car 
la  piete  envers  Dieu  se  lletrit  et  se  corrompt  par  la  souillure  et  l'impurete 
du  corps;  eile  se  brise,  se  souille  et  perd  son  integrite  sitöt  ([ue  l'erreur 
penetre  dans  l'äme.  La  piete  conservera  sa  splendeur  et  sa  beaute,  taut  que 
l'ame  demeurera  dans  la  verite  et  le  corps  dans  la  puretü1.  Car  que  sert  de 
connaitre  le  vrai  en  paroles,  si  Ton  profane  son  corps  et  si  on  le  livre  ä  des 
actes  mauvais?  Et  quelle  utilite  peut  bien  procurer  la  saintete  du  corps, 
si  la  verite  n'est  pas  dans  l'äme?  Car  ceux-lä  se  rejouissent  entre  eux%  et 
s'unissent  pour  la  lutte,  afin  d'amener  l'homme  ä  se  poser  en  adversaire  de 
Dieu3.  Voilä  pourquoi  le  Saint-Esprit,  par  la  bouche  de  David,  nous  dit  : 
«  Heureit. v  l'homme  qui  n'est  pas  entre  au  conseil  des  impies*  »,  c'est-ä-dire  au 
conseil  des  nations  qui  ne  connaissent  pas  Dieu;  car  ceux-lä  sont  impies  qui 
n'adorent  pas  Dieu,  l'Etre  reel,  selon  ce  que  le  Verbe  dit  ä  Moi'se  :  «  Je  suis 
l'Etre5.  y>  Or,  ceux  qui  n'adorent  pas  Dieu,  Celui  qui  est,  ce  sont  des  impies. 
«.  Et  (heureu.c  celui)  qui  ne  s'rsl  pas  urrrte  dans  le  chemin  des  perheu rs.  »  Et  ils 
sont  pecheurs  ceux  qui  ont  la  connaissance  de  Dieu,  et  cependant  ne  gar- 
dent  pas  ses  commandements;  c'est,  de  leur  part,  dedain  et  mepris.  &  Et 
(heureux  celui)  qui  ne  s'est  pas  assis  dans  la  chaire  de  pestilence.  »  Ils  repandenl 
la  peste,  les  hommes  imbus  d'une  doctrine  fausse  et  perverse  qui,  non  Con- 
tents de  se  corrompre  eux-mernes,  corrompent  aussi  les  autres.  Car  le  mot 
chaire  signifie  ecole.  C'est  le  cas  de  tous  les  beretiques  :  «  assis  dans  la  chaire 
de  pestilence  »,  ils  infiltrent  le  venin  de  leur  doctrine  en  ceux  qui  les  ecoutent. 

3.  —  Mais  tel  ne  sera  pas  notre  sort,  si  nous  avons  une  regle  de  foi  inal- 
terable0,  et  si  nous  observons  les  commandements  de  Dieu,  croyant  en  lui, 
le  craignant  parce  qu'il  est  Maitre,  l'aimant  parce  qu'il  est  Pere.  C'est  la 
foi  qui  mene  ä  l'action7,  car  :  «  Si  vous  ne  croyez  pas,  dit  Isafe,  vous  ne  com- 

1.  Integrite  de  la  foi  et  des  moeurs,  c'est  toute  la  perfection.  (T.)  —  2.  Litt.  :  «  ceux-la 
(les  vicieux  qui  profanent  leur  corps,  et  les  impies  dont  l'äme  est  dans  l'erreur)  rient 
entre  eux  ».  —  3.  Nous  donnons  ici  au  mot  armenien  hantimanagäts  {^luin^Stuiiiul^tug)  le 
sens  pejoratif  que  le  contexte  semble  exiger.  Car  expliquer  cette  proposition  par  ces 
mots  :  «  afin  de  presenter  l'homme  a  Dieu  »,  c'est  se  mettre  dans  l'impossibilite  de 
rendre  raison  de  «  l'union  pour  la  lutte  »,  et  des  textes  scripturaires  qui  precisent  cette 
lutte.  —  4.  Ps.  i,  1.  —  5.  Exod.,  in,  14.  —  6.  Cf.  Adv.  haer.,  I,  ix,  4  :  6  tbv  xavo'va  t^ 
akrßdixs  äxXtvr)  h  lautffi  xite'/wv,  et  ailleurs.  (T.)  —  7.  Litt.  :  «  l'action  s'aequiert  par  la  foi  ». 


758  SAINT  IliKNKK.  [106] 

prendrez  pas  non  plus'  »;  et  la  verite  mene  ä  la  foi;  car  entre  Ia  foi  et  la 
verite  il  y  a  rapport  fonde  sur  la  realite  des  choses2,  afin  que  nous  croyions 
aux  etres  tels  qu'ils  sont,  et  qu'en  croyant  a  la  realite  constante  des  6tres, 
nous  gardions  a  leur  egard  la  fermete  de  notre  conviction.  Or,  comme 
l'affaire  de  notre  salut  depend  de  la  foi3,  il  est  juste  et  ndcessairc  que  nous 
mettions  tous  nos  soins  ä  la  defendre,  afin  d'avoir  la  veritable  intelligence 
des  choses. 

[I.  —  Abrege   de  ce  qtj'enseigne  la  predication  apostolique.]. 

Or,  voici  ce  que  nous  assure  la  foi,  teile  que  les  presbytres,  disciples  des 
apötres,  nous  Tont  transmise*.  Tout  d'abord,  eile  nous  oblige  ä  nous  rap- 
peler que  nous  avons  recu  Ie  bapteme  pour  la  remission  des  peches,  au  nom 
de  Dieu  le  Pere,  et  au  nom  de  Jesus-Christ,  le  Fils  de  Dieu,  qui  s'est  in- 
earne,  est  mort  et  est  ressuscite,  et  dans  l'Esprit-Saint  de  Dieu.  Par  eile, 
nous  savons  que  ee  bapteme  est  le  sceau  de  la  vie  eternelle  et  la  regenera- 
tion  en  Dieu,  afin  que  nous  soyons,  non  plus  seulement  les  fils  des  hommes 
mortels,  mais  aussi  les  enfants  de  ce  Dieu  eternel  et  indefectible.  Nous  de- 
vons  toujours  travailler  sans  reläche  ä  nous  deifier  et  ä  nous  elever  au-des- 
sus  de  toutes  les  choses  creees;  tout  est  place  sous  le  domaine  de  Dieu,  et 
tout  ce  qui  est  sous  sa  dependance  doit  agir  pour  lui,  car  Dieu  n'est  maitre 
ei  seigneur  que  de  ce  qui  est  sien,  et  tout  est  ä  Dieu.  Et  c'est  pourquoi  Dieu 
est  le  Maitre  souverain  et  tout  vient  de  Dien. 

.4.  —  En  eilet,  les  choses  creees  doivent  necessairement  tirer  le  principe 
de  leur  existence  de  quelque  cause  premiere;  et  le  principe  de  tout,  c'est 
Dieu.  Lui  ne  vient  de  personne,  et  c'est  de  lui  que  viennent  toutes  choses. 
II  est  donc  juste  et  necessaire  d'admettre  d'abord  qu'il  y  a  un  Dieu,  le  Pere, 
qui  a  fait  et  form6  toutes  choses,  qui  a  fait  que  ce  qui  n'etait  pas  existät, 
et  qui  soutient  tout  sans  avoir  besoin  de  soutien5.  Dans  ce  tout  est  compris 
ce  que  nous  appelons  le  monde,  et  dans  le  monde,  l'homme.  Or,  ce  monde 
aussi  a  ete  cree  par  Dieu. 

5.  —  Voici  donc  l'expose  de  la  doctrine.  Un  seul  Dieu,  le  Pere,  incree, 
invisible,  createur  de  tout,  au-dessus  duquel  et  apres  lequel  il  n'y  a  pas 
d'autre  Dieu6.  Ce  Dieu  est  intelligent,  et  c'est  pourquoi  il  a  fait  les  creatures 
par  le  Verbe.  Et  Dieu  est  esprit,  aussi  est-ce  par  l'Esprit  qu'il  a  embelli 

1.  Isaie,  vii,  9.  —  2.  Litt.  :  «  la  verite  fait  acquerir  la  foi,  car  la  foi  est  fondee  sur 
ce  qui  est  vraiment  l'etrc  des  choses  ».  —  3.  Litt.  :  «  la  continuation  de  notre  salut, 
c'est  la  foi  ».  —  4.  Cf.  61.  On  sait  quelle  autorite  attribue  saint  Irenee  au  temoignage 
des  presbytres  par  qui  il  se  rattache  aux  apotres.  (T.)  —  5.  Cf.  Hermas,  Mandat.  I,  1. 
-  (i.  Contre  les  gnostiques  qui  imaginaient  un  Pere  inconnaissable,  superieur  au  Dieu 
createur.  (T.) 


[107]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  759 

toutes  choses,  comrae  tili  le  prophete  :  «  C'est  par  le  Verbe  du  Seigneur  que 
les  cieux  ont  ete  etablis,  et  c'est  pur  so7i  Esprit  qu'est  toute  leur  foree{.  »  C'est 
le  Verbe  qui  pose  la  base,  c'est-ä-dire  qui  travaille  pour  donner  ä  l'etre  sa 
substance  et  le  gratifie  de  l'existence2,  et  e'esf  l'Esprit  qui  procure  ;\  ces 
differentes  forces  leur  forme  et  leur  beaute;  c'est  donc  avec  justesse  et 
convenance  que  le  Verbe  est  appele  Fils,  tandis  que  l'Esprit  est  appele" 
Sagesse  de  Dien1.  Aussi  l'apötre  Paul  dit  tres  justeraent  :  «  /'//  seul  Dien, 
1c  Pere,  qui  est  au-dessus  de  Ions,  et  avec  toüs.  et  en  nous  tous*.  »  En  elfot,  cebu 
qui  est  au-dessus  de  tous,  c'est  le  Pere;  mais  celui  qui  est  avec  tous,  c'est 
le  Verbe,  puisque  par  son  moyen  tout  a  ete  fait  par  le  Pere;  et  celui  qui 
est  en  nous  tous,  c'est  l'Esprit,  qui  crie  :  «  Abba,  Pere'!  »  et  qui  faconne  ei 
eleve6  l'homme  ä  la  ressemblance  de  Dieu.  Or,  l'Esprit  montre  le  Verbe; 
aussi  les  prophetes  annoncaient-ils  le  Fils  de  Dieu.  Mais  le  Verbe  seit  de 
lien7  ä  l'Esprit;  et  c'est  pourquöi  l'interprete  des  prophetes,  c'est  lui-memc  : 
il  conduit  et  eleve  l'homme  jusqu'au  Pere. 

6.  —  Voici  l'enseignement  methodique  de  nolre  foi,  la  base  de  l'ödifice 
et  le  fondement  de  untre  salut  :  Dieu  le  Pere,  increö,  inengendre8,  invi- 
sible,  Dieu  unique,  createur  de  tout  :  c'est  le  premier  article  de  notre  foi. 
Quant  au  second  article,  le  voici  :  c'est  le  Verbe  de  Dieu,  le  Fils  de  Dieu, 
Jesus-Christ,  Notre-Seigueur,  qui  est  apparu  aux  prophetes  eu  la  forme 
deerite  dans  leurs  Oracles  et  selon  l'economie  speciale  du  Pere,  [le  Verl'*' 
par  lequel  tout  a  ete  fait  et  qui,  dans  la  plenitude  des  temps,  pour  reca- 
pituler  et  contenir  toutes  choses'',  s'est  fait  homme,  ne  des  hommes,  s'est 
rendu  visible  et  palpable,  afin  de  detruire  la  mort  et  de  montrer  la  vie,  et 
de  retablir  l'union  entre  Dieu  et  l'homme.  Quant  au  troisieme  article,  c'est 
le  Saint-Esprit  qui  a  parle  par  les  prophetes,  a  enseigne  ä  nos  Peres  les 
choses  divines  et  a  conduit  les  justes  dans  la  voie  de  la  justice;  c'est  lui 
qui,  dans  la  plenitude  des  temps,  a  ete  repandu  d'une  maniere  nouvello 
sur  l'humanite,  tandis  que  Dieu'"  renouvelait  l'homme  sur  toute  la  terre. 

1.  Ps.  xxxn,  (3.  —  2.  Litt.  :  «  c'est  le  Verbe  qui  etablit  (affermit,  pose  la  base),  c'est- 
ä-dire  qui  agit  pour  le  corps  et  gratifie  l'£tre  de  sa  substance  ».  —  3.  Cf.  Adv.  haer., 
IV,  xx,  3  et  passim.  —  4.  Eph.,  iv,  6.  —  5.  Gal.,  iv,  6.  —  6.  Litt.  :  «  qui  faconne  en 
ornant  ».  —  7.  Litt.  :  «  Joint,  unit  par  articulation  l'Esprit  ».  Pour  saisir  toute  la  force 
de  ce  mot  joijuigni_gnifit,  il  faut  se  rapporter  au  chapitre  7.  Le  Verbe  unit  l'Esprit  aux 
ämes  des  justes,  et  il  unit  d'autre  part  ces  ämes  ainsi  penetrees  de  l'Esprit  au  Pere.  — 
8.  Litt.  :  «  sans  Support,  qui  n'est  soutenu  par  personne  ».  Cf.  Adv.  haer.,  V,  xvm,  2  : 
«  Verbum  portatum  a  Patre.  »  (T.)  —  9.  Doctrine  de  la  recapitulation,  ävay.E^aXai'ojan;, 
cliere  ä  saint  Irenee.  La  redemption  est  une  reprise  de  la  creation;  Jesus-Christ  est  un 
nouvel  Adam  qui  contient  toute  rimmanite.  (T.)  —  10.  Le  genitif-datif  employe  comme 
sujet  est  dun  usage  frequent  en  armenien  litteraire.  Ce  n'est  pas  precisement  le  genitif 
absolu  des  Grecs;  car  en  armenien,  le  genitif-datif,  tout  en  etant  uni  ä  un  participe 
passe  non  decline,  devient  encore  sujet  de  la  proposition  principale  clle-meme.  Est-ce 


760  SAINT  IRENEE.  [108 

7.  —  Aussi  quand  nous  sommes  re-generes  par  le  bapteme  qui  nous  est 
donne  au  nom  de  ces  trois  personnes,  nous  sommes  enrichis  dans  cette  se- 
conde  naissance  des  biens  qui  sont  en  Dieu  le  Pere,  par  le  moyen  de  son  Fils 
avec  le  Saint-Esprit.  Car  ceux  qui  sont  baptises '  recoivent  l'Esprit  de  Dieu, 
qui  les  donne  au  Verbe,  c'est-ä-dire  au  Fils;  et  le  Fils  les  prend  et  les  offre 
ä  son  Pere,  et  le  Pere  leur  communique  l'incorruptibilite.  Ainsi  donc  sans 
l'Esprit,  on  ne  peut  voir  le  Verbe  de  Dieu;  et  sans  le  Fils,  nul  ne  peut 
arriver  au  Pere;  puisque  la  connaissance  du  Pere,  c'est  le  Fils,  et  la  con- 
naissance  du  Fils  de  Dieu  s'obtient  par  le  moyen  de  l'Esprit-Saint2;  mais 
c'est  le  Fils  qui,  par  oflice,  distribue  l'Esprit,  selon  le  bon  plaisir  du  Pere,  ä 
ceux  que  le  Pere  veut  et  comme  le  Pere  le  veul. 

8.  —  Et  c'est  par  l'Esprit  que  le  Pere  est  appele  Tres-Haut  et  Tout- 
Puissant  et  Seigneur  des  armees,  afin  de  nous  apprendre  que  ce  Dieu  lui- 
meme  est  le  createur  du  ciel  et  de  la  terre  et  de  tout  l'univers,  l'auteur 
des  anges  et  des  homines  et  le  Seigneur  de  toutes  choses,  celui  par  lequel 
tout  existe  et  tout  se  conserve;  qu'il  est  misericordieux,  compatissant  et 
plein  de  tendresse;  qu'il  est  bon,  juste;  qu'il  est  le  Dieu  de  tous,  des  Juifs, 
des  Gentils  et  des  croyants.  Mais  ä  l'egard  des  croyants,  il  est  comme  un 
Pere,  car  ä  la  fm  des  temps  il  a  ouvert  le  Testament  de  la  fdiation  adoptive. 
Par  rapport  aux  Juifs,  il  est  comme  un  Maitre  et  un  legislateur;  car  au 
milieu  des  temps  les  hommes  ayant  oublie  Dieu,  s'etant  eloignes  de  lui  et 
revoltes  contre  lui,  il  les  a  mis  en  esclavage  sous  le  joug  de  la  Loi,  afin 
de  leur  apprendre  qu'ils  ont  un  Maitre,  createur  et  principe,  par  qui  nous 
sommes  gratifies  d'un  souffle  de  vie,  et  que  nous  lui  devons  un  culte  d'ado- 
ration  et  le  jour  et  la  nuit.  A  l'egard  des  Gentils,  il  est  comme  le  principe 
createur  et  le  souverain.  Mais  en  meme  temps  il  est  pour  tous  Providence  et 
(Pere)  nourricier,  Roi  et  .luge;  nul  ne  peut  ecliapper  ä  son  jugement,  pas 

aussi  le  cas  d'un  genitif-datif  sujet,  dans  cette  derniere  incidente  introduite  par  un 
gerondif?  Ou  bien  ce  substantif  ne  serait-il  qu'un  regime  indirect,  une  sorte  de  datif 
d'avantage?  Le  sens  nous  oblige  a  voir  ici  un  genitif-datif,  sujet  du  gerondif,  et  nous 
traduisons  :  «  tandis  que  Dieu  renouvelait  l'homme  sur  toute  la  terre  ».  Tous  les  phi- 
lologues  reconnaissent  la  baute  compelence  de  M.  Jacques  Marr,  doyen  de  l'Academie 
des  sciences  ä  Petrograd.  Voici  la  reponse  qu'il  a  eu  l'obligeance  de  nie  faire  sur  ce 
point  :  «  A  la  fin  du  chap.  0  de  la  Demonstration  de  saint  Irenee,  il  laut  necessairement 
que  le  gerondif  ait  ce  genitif-datif  pour  sujet:  il  »'est  pas  possible  de  traduire  autre- 
ment.  Quant  ä  la  question  generale  de  savoir  si  ce  genitif-datif  sujet  de  propositions 
principales  est  une  anomalie  exclusivement  propre  ä  l'armenien,  on  ne  peut  plus  le  dire; 
plusieurs  autres  langues  ont  cette  meme  particularite.  » 

1.  Litt.  :  «  leves  »  des  fonts  baptismaux.  —  2.  Cf.  Adv.  haer.,  V,  xxxvi.  2  :  «  Hanc 
esse  ordinationem  et  dispositionem  eorum  qui  salvantur  dicunt  prcsbyteri...  per  Spi- 
ritum  quidem  ad  Filium,  per  Filium  autem  ascendere  ad  Patrem  ».  IV,  vi,  7  :  «  Agnilio 
enim  Patris,  Filius.  »  (T.) 


[109]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  761 

plus  lo  Juif  que  Ic  Gentil,  pas  plus  le  croyant  prevaricateur  quo  Fange'. 
Ouant  ä  ccux  qui  maintenant  ne  se  rendent  pas  ä  sa  bonte,  ils  connaitront 
sa  force  au  jour  du  jugcment.  A  ce  propos,  le  bienheureux  apötre  dit  : 
«  Vous  ne  surez  pas  que  la  bonte  de  Dieu  vous  appelle  d  la  penitence?  Mais  par 
nitre  endurcissement  et  la  durfte  de  nitre  cceur  vous  amassez  sur  raus  des  tresors 
de  colere  au  jour  <h'  In  just  Ire  de  Dien,  qui  reudru  d  chacun  selon  ses  ceuvres2.  » 
C'est  lui  qu'on  appelle  dans  la  Loi  le  Dieu  d'Abraham  et  le  Dien  d'Isaac  et 
le  Dieu  de  Jacob,  Dieu  des  vivants,  encore  quo  la  grandeur  et  la  sublimite 
de  ce  Dieu  soit  inenarrable. 

9.  —  Or  le  monde  se  compose  de  sept  cieux3,  oü  habitent  les  Vertus, 
et  les  Anges,  et  les  Archanges,  qui  reniplissent  les  fonctions  du  culte  envers 
Dieu  toüt-puissant  et  auteur  de  toutes  choses.  Ce  n'est  pas  que  Dieu  ait  be- 
sohl des  anges;  mais  il  ne  veut  pas  les  laisser  oisifs,  inutiles  et  incapables. 
Et  c'est  pour  cela  que  Tesprit  de  Dieu  se  contente  d'exercer  son  iniluence 
au  dedans;  et  le  prophete  Isai'e''  enumerant  sept  formes  de  culte,  parle  de 
cet  Esprit  qui  se  reposera  sur  le  Fils  de  Dieu,  c'est-ä-dire  sur  le  Verbe  au 
moment  de  son  incarnation.  Et  en  efTet  :  «  L  Esprit  de  Dieu,  dit-il,  se  reposera 
sur  lui,  espril  de  sagesse  et  d'intelligence,  esprit  de  conseil  et  de  force,  esprit 
de  seience  et  depiete;  l'Esprit  le  remplira  de  crainte  de  Dieu"'.  »  Or,  le  premier 
ciel,  le  plus  eleve,  celui  qui  contient  les  autres,  c'est  la  sagesse;  le  second, 
c'est  celui  d'intelligence ;  le  troisiemc,  celui  de  conseil;  et  le  quatrieme.  a 
partir  d'en  haut  en  descendant,  c'est  celui  de  force;  et  le  cinquieme,  celui  de 
seience;  et  le  sixieme,  celui  de  piete;  et  le  septieme  est,  selon  nous,  ce  firma- 
ment,  plein  de  la  crainte  de  cet  Esprit  qui  illumine  les  cieux.  Or  Moyse  en 
a  donne  l'ide.e  dans  le  candelabre  ä  sept  branches,  qui  etait  continuelleraent 
allume  dans  le  sanetuaire.  En  eilet,  il  a  etabli  le  culte  ä  l'image  des  cieux,  ei 
c'est  pourquoi  le  Verbe  lui  dit  :  «  Vous  ferez  tout  ä  fait  selon  le  modele  que  vous 
aves  vu  sur  In  montagne6.  o 

10.  —  Or  ce  Dieu  est  glorifie  par  son  Verbe,  qui  est  son  Fils  eternel, 
et  par  TEsprit-Saint,  qui  est  la  sagesse  du  Pere  de  tous.  Et  ces  deux  (per- 
sonnes  divines),  le  Verbe  et  la  Sagesse,  ont  ä  leur  service  une  armee  (d'es- 

1.  Tout  ceci  est  dirige  contre  Marcion  qui  distinguait  deux  dieux  :  Tun  juste  et 
strict,  Dieu  des  juifs  et  createur;  lautre  bon  et  misericordieux,  Dieu  des  chretiens.  (T. 
— ■  2.  Rom.,  ii,  4-6.  —  3.  Saint  Irenee  dit,  dans  Ade.  haer.,  T,  v,  2  ( c f.  IV,  i,  1),  rjur  les 
gnostiques  comptaient  sept  cieux  qu'ils  identitiaicul  avec  leurs  eons  et  les  anges.  Ici,  il 
admet  lui-meme  sept  cieux  entre  lesquels  il  distribue  les  anges.  Chaque  categoric  de 
ces  anges  represente  une  des  formes  de  culte  et  de  vertu  mentionnees  par  Isai'e,  xi,  2. 
(T.)  —  4.  Litter.  :  «  et  qu'il  (le  Saint-Esprit  est  mentionne  par  le  prophete  Isai'e  dans 
sept  formes  de  culte,  qui  se  reposeront  sur  le  Fils  de  Dieu,  c'est-ä-dire  sur  le  Verbe  ä 
sa  venue  comme  homme  ».  —  5.  Isa'ie,  xi,  2.  Les  mots  «  esprit  de  seience  »  ont  ete 
omis  dans  le  manuscrit  par  inadvertance  du  copiste.  —  6.  Ex.,  x\v,  40. 


762  SAINT  IRENEE.  110] 

prits  angeliques)  appelee  les  Cberubins  et  les  Söraphins  ',  qui  glorifieat  Dieu 
par  leur  chant  perpetuel;  et  eufin  toutes  les  crcatures  Celestes  '-'  doivent  rendre 
gloire  a  Dieu,  le  Pere  de  tous.  G'est  lui  (jui,  par  son  Verbe,  a  compose  le 
munde,  et  dans  ce  monde  il  y  a  aussi  des  anges.  Et  il  a  donne  au  monde 
entier  des  lois  pour  quo  chaque  etre  se  tint  ä  sa  place  saus  depasser  les  limites 
fixees  par  Dieu,  et  accomplit  l'oeuvre  prescrite  ä  chacun  d'eux. 

11.  --  Quant  ä  1'homme,  il  l'a  cree  de  ses  propres  mains,  en  prenant  de 
la  terre  la  plus  menue  et  la  plus  pure,  et  en  unissant  avec  mesure  sa  force 
a  la  terre3.  A  cet  eilet,  il  imprima  sa  propre  ressemblance  ä  sa  creature, 
afin  que  Ton  vit  bien  qu'elle  est  a  l'image  de  Dieu.  Gar  l'bomme  cree  a  ete 
place  sur  la  terre  pour  y  etre  l'image  de  Dieu.  Afm  de  donner  la  vie 
a  l'bomme,  Dieu  soullla  sur  son  visage,  et  ee  soutfle  vivificateur  rendit 
1'homme  semblable  ä  Dieu.  II  fut  cree  libre  et  maitre  de  ses  actes,  et  fut 
destine  par  ce  meme  Dieu  ä  Commander  ä  tout  ee  qui  serait  sur  la  terre.  De 
grandes  creations  dans  le  monde  avaient  ete  preparees  par  Dieu,  avant  que 
1'homme  füt  cree.  Un  licu  Tut  donne  ä  riiomine,  qui  s'y  trouvait  pourvu  de 
tout.  En  ce  lieu  Dieu,  createur  de  toutes  cboses,  avait  place  des  serviteurs 
ayant  chacun  son  oilice  particulier.  Un  cbiliarque  administrateur  etait  le 
gardien  de  ce  lieu  et  etait  place  ä  la  tete  de  ses  compagnons  de  service.  Ces 
serviteurs  ctaient  des  angcs;  quant  au  chiliarque  administrateur,  c'etait  un 
archange. 

12.  —  Or  (Dieu)  fit  l'bomme  maitre  de  la  terre  et  de  tout  ce  qu'elle  ren- 
ferme;  il  l'etablit  aussi  specialement  maitre  des  etres  qui  devaient  le  servir. 
Mais  tandis  que  ces  derniers  etaient  dans  toute  leur  force,  le  maitre,  c'est-ä- 
dire  1'homme,  etait  encore  petit;  c'etait  un  enfant  <jui  devait  necessairement 
grandir  pour  atteindre  sa  perfection  '.  Pour  qu'il  püt  vivre  et  croitre  dans  la 
joie  et  le  bien-etre,  Dieu  lui  avait  prepare  la  meilleure  contree  du  monde  au 
point  de  vue  de  l'air,  de  la  beaute,  de  la  lumiere,  de  la  nourriturc,  des  plantes, 
des  fruits  et  des  eaux;  rien  ne  lui  manquait  de  ce  qui  convient  pour  les 
besoins  de  la  vie.  Et  cet  endroit  se  nommait  le  Paradis.  Et  ainsi  le  Paradis 
etait  beau  et  bon.  Le  Verbe  de  Dieu:i  s'y  rcudait  tous  les  jours,  s'y  prome- 

1.  Litter.  :  «  La  force  de  ceux-ci,  du  Verbe  et  de  la  Sagesse,  s'appelle  les  Clieru- 
bins et  les  Seraphins  ».  —  2.  Litter.  :  «  tout  ce  dont  les  cieux  sont  composes  doit  rendre 
gloire...  ».  —  3.  Le  verbe  employe  dans  eette  phrase,  kharnidl  ({uuinükiui  ),  ne  signifie 
pas  toujours  melanger,  meler;  il  a  aussi  simplement  le  sens  d'unir.  Les  heterodoxes 
ont  par  trop  abuse  de  ce  mot  ä  cause  de  son  imprecision.  C'est  ce  qui  a  oblige  les 
catholiques  a  ne  plus  employcr  ce  terme  dans  les  discussions  theologiques  contre  les 
monophysites,  puisque  ces  derniers  n'admettaient  ipie  le  sens  faux  de  ce  mot.  — 
4.  L'idee  qu'Adani  a  ete  cree  dans  un  etat  d'enfance  au  moins  spirituelle  se  retrouve 
dans  Adv.  haer.,  IV,  xxxviii,  1-4;  cf.  Clement  d'Al  ,  Cohortatio  XI;  Strom.,  III,  14, 
17.  (T.)  —  5.  Comme  saint  Jusiin,  saint  Irenee  attribue  les  theophanies  äu  Verbe.  (T.) 


[113  DKMONSTKATION  DE  IA  PllKDICATloN  APOSTOLIQUE.  763 

nant,  s'entretenant  avec  l'homme  des  choses  de  l'avenir,  et  s'appliquant  avant 
tout  ä  lui  faire  comprendre  qu'il  habiterait  et  s'entretiendrait  avec  lui,  e1 
qu'il  demeurerait  avec  les  hommes  pour  leur  enseigner  la  justice.  Mais 
l'liomme  etait  un  eni'aat;  il  n'avail  pas  encore  le  parfait  usage  de  ses  facultes, 
aussi  fut-il  facilement  trompe  par  le  sedueteur. 

13.  —  Or,  tandis  qu'Adam  se  promenait  dans  le  Paradis,  Dieu,  qui  s'y 
trouvait,  iit  comparaitre  devant  lui  tous  les  animaux  et  lui  prescrivit  de 
dünner  im  nom  ä  chaeun;  et  Adam  imposa  un  nom  ä  chaeun  des  etres  vi- 
vauts.  Dien  resolut  aussi  de  donner  un  aide  a  l'homme;  alors  il  parla  aiusi  : 
«  //  n'est  /ins  bon  que  l'homme  soit  seid;  faisons-lui  an  aide  qui  lui  soit  sem- 
blable*.  »  Car,  parmi  tous  les  etres  vivants,  il  n'en  etait  aueun  qui  l'ül  un  aide 
egal,  proportionne  et  semblable  ä  Adam.  Or,  Dieu  lui-meme  envoya  une 
extase  ä  Adam  et  Pendormit;  et  pour  l'accomplissement  de  sou  chef-d'o^uvre2, 
Dieu  voulut  qu'Adam  tombät  dans  le  sommeil,  qui  auparavant  n'existait  pas 
au  Paradis.  Dieu  prit  une  des  cotes  d'Adam  et  il  reforma  la  chair  ä  sa  place; 
ei  de  cette  edle  qu'il  avait  tiree,  il  fit  la  femme;  puis  il  la  mit  en  presence 
d'Adam.  A  cette  vue  Adam  s'ecria  :  «  Voici  maintenant  l'os  de  mes  os,  la  chair 
de  ma  chair;  eile  sera  appelee  femme,  parce  quelle  vient  dun  homme  qui  est  le 
sien  3.  » 

14.  —  Adam  et  Eve  —  tel  est  le  nom  de  la  femme  —  etaient  nus  et  ils  ne 
rougissaient  pas,  car  ils  etaient  innocents  et  n'avaient  que  des  pensees  pures 
comme  Celles  des  enfants  ' ;  rien  n'entrait  dans  leur  esprit  et  leur  intelligence 
qui  püt  faire  naitre  dans  l'äme  des  desirs  mauvais  et  des  mouvements  hon- 
teux.  G'est  qu'alors  ils  gardaient  l'integrite  de  leur  nature,  car  ce  qui  leur 
avait  ete  insuffle  au  moment  de  la  creation  etait  un  soulTle  de  vie.  Or,  tant 
que  ce  soullle  conservail  son  intensite  et  sa  force,  il  mettait  leur  pensee  et 
leur  esprit  ä  l'abri  du  mal.  G'est  pourquoi  ils  ne  rougissaient  point  s'ils  s'em- 
brassaient  et  se  prodiguaient  d'innocentes  caresses,  comme  des  enfants. 

L5.  —  Mais  afm  que  l'homme  ne  se  erüt  pas  trop  grand  et  ne  s'enflät  point 
par  orgueil,  comme  s'il  n'avait  pas  de  maitre:  afin  que,  dans  ses  rapports 
avec  Dieu,  son  createur,  il  ne  se  meprit  pas  sur  le  pouvoir  et  les  franchises 
qui  lui  avaient  ete  donnes,  en  depassant  les  bornes  qui  lui  avaient  ete  posees, 
et  de  peur  qu'en  se  Uattant  dans  des  pensees  d'orgueil  il  ne  se  revoltät  contre 
Dieu,  une  loi  lui  fut  donnee  par  Dieu,  pour  lui  apprendre  qu'il  a  un  maitre, 
le  Seigneur  de  toutes  choses.  Et  (Dieu)  lui  traga  quelques  limites,  afin  que, 
s'il  gardait  les  eommandements  de  Dieu,  il  püt  rester  toujours  dans  l'etat  ou  il 
etait,  c'est-ä-dire  immortel ;  tandis  que   s'il  n'y  restait  pas  fidele,  il  devint 

1.  Genese,  n,  18.  —  2.  Litt.  :  «  une  ceuvre  parmi  les  i»uvres  »,  c'est-ä-dire  un  clief- 
d'reuvre.  —  3.  Gen.,  n,  13.  —  4.  Litt.  :  «  des  pensees  d'cnfants,  enfantines  ».  Cf.  Adv. 
haer.,  III.  ;/.  4. 


764  SAINT  IRKNEE.  [112] 

sujet  ä  la  mort  et  retournat  a  la  terre  d'ou  il  avait  ete  tire.  Et  voici  quel  etait 
le  precepte  :  «  Vous  prendrez  et  mangerez  de  tous  les  arbres  qui  sunt  dans  1p  Pa- 
radis;  mais  il  n'y  a  qu'un  spul  arbre  d'oü  depend  la  connaissance  du  bien  et 
du  mal,  n'y  touchez  point;  cur,  du  jour  oü  vous  en  mangerez,  vous  mourrez  de 
mort ' .  » 

1().  —  L'homme  n'observa  pas  ce  commandement,  mais  il  desobeit  ä  Dieu 
et  fut  egare  par  Tange.  Celui-ci,  ä  la  vue  des  nombreuses  faveurs  que 
l'homme  avait  recues  de  Dieu,  lui  porta  envie  et  en  fut  jaloux ;  il  causa  la 
ruine  de  l'homme ä  et  le  rendit  pecheur  en  lc  faisant  consentir  ä  violer  le  com- 
mandement de  Dieu.  Le  chef  et  l'instigateur  du  peche,  ce  fut  Tange  par  four- 
berie;  lui  qui  avait  peche  contre  Dieu,  fut  frappe,  et  il  fit  chasser  l'homme 
du  Paradis.  Et  parce  que,  suivant  ses  penchants,  il  sY>tait  revolte  et  avait 
abandonne  Dieu,  il  s'appelait  Satan,  selon  Texpression  hebra'i'que,  ce  qui 
signifie  revolte;  mais  c'est  celui-lä  meine  qui  est  aussi  appele  diable.  Or,  Dieu 
maudit  le  serpent,  qui  avait  servi  de  suppöt  au  diable,  et  cette  malediction 
atteignit  la  bete  elle-meme,  ainsi  que  Tange  ou  Satan,  qui  s'etait  cache  et 
blotti  en  eile.  Puis  il  chassa  l'homme  loin  de  sa  presence,  Texila  et  le  fit 
habiter  sur  le  chemin  allant  alors  du  cöte  du  Paradis,  car  le  pecheur  n'est 
pas  recu  dans  le  Paradis. 

17.  —  Une  fois  chasses  du  Paradis,  Adam  et  Eve,  sa  femme,  tomberent 
dans  de  nombreuses  afflictions  de  doute  et  de  soutrrances,  passant  en  ce  monde 
dans  la  douleur,  les  travaux  et  les  gemissements.  En  effet,  c'etait  sous  les 
ravons  du  soleil  qu'Adam  travaillait  la  terre,  et  eile  produisait  des  epines  et 
des  ronces,  chätiment  du  peche.  Alörs  s'aecomplit  ce  qui  est  ecrit  :  «  Adam 
connut  sa  femme,  et  eile  coricut  et  enfanta  Ca'rn;  et  apres  celui-ci  eile  enfanta 
Abpl*.  »  Mais  Tange  rebelle  qui  avait  entrainc  l'homme  ä  la  desobeissance, 
qui  Tavait  rendu  pecheur  et  qui  avait  ete  cause  de  son  expulsion  du  Para- 
dis, (Tange, 'dis-je,)  ne  se  contenta  pas  de  ce  premier  mal.  il  en  fit  commettre 
un  second  entre  les  deux  freres.  Car,  ayant  rempli  Ca'in  de  son  esprit,  il  le 
rendit  fratrieide.  Ainsi  mourut  Abel,  tue  par  son  frere;  et  par  lä  il  etait 
signifie  que  quelques-uns  seraient  persecuteurs  et  oppresseurs,  et  devien- 
draient  homieides ;  mais  que  ce  seraient  les  mechants  qui  tueraient  et  perse- 
cuteraient  lesjsstes.  Lä-dessus,  la  eolere  de  Dieu  s'aggrava;  il  maudit  Cai'n, 
etil  arriva  que  toute  sa  race,  de  gencration  en  generation,  devint  semblable 
ä  son  pere.  Et  Dieu  suscita  ä  Adam  un  autre  fils,  ä  la  place  d'Abel  qui  avait 
ete  tue. 

1.  Gen.,  ii,  16,  17.  —  2.  II  nie  semblc  qu'on  ne  peut  pas  traduire  :  «  (Satan)  se 
perdit  lui-meme  »,  c'etait  dejä  fait.  De  plus,  le  regime  du  verbe  n'est  pas  un  pronom 
reflechi,  s'il  est  seul  sans  pronom  personnel  :  ^SgTi  signifie  ipsum  et  doit  se  rapporler 
au  complement  de  la  proposition  qui  le  precede  immediatement,  ä  savoir  ii>J>u,  ä  lui 
(homme).  —  3.  (,pn.,  in,  1. 


[113  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  ?65 

18.  —  Et  le  mal,  se  repandant  et  sc  propageant  de  plus  en  plus,  Unit  par 
atteindre  toute  la  race  humaine,  au  point  qu'il  ne  restät  plus  parmi  eux  que 
quelque  rare  semeuce  de  justice.  Et  en  eilet,  des  unions  illegitimes  avaient 
lieu  sur  la  terre;  des  anges  ayant  eu  commerce  avec  les  fdles  des  enfants  dos 
hommes,  celles-ci  leur  donneren!  des  enfauts  qui,  ä  cause  de  leur  taille  extra- 
ordinaire,  furent  appeles  fils  de  la  terre1.  Or,  les  anges  firent  present  ä  leurs 
femmes  de  lecons  de  malice,  car  ils  leur  enseignerent  les  vertus  des  plantes 
et  des  legumes,  l'emploi  des  couleurs  et  le  l'ard,  la  decouverte  des  matieres 
precieuses,  la  magie,  les  haines,  les  amours,  les  passions,  les  suggestious 
mauvaises,  les  secrets  de  la  sorcellerie,  toute  sorte  de  divination  et  l'idolä- 
trie  propre  ä  ceux  qui  out  la  harne  de  Dieu 2  :  tout  cela,  eu  penetrant  dans  le 
monde,  y  repandit  un  torrent  de  mal,  et  la  justice  alla  en  s'affaiblissant. 

19.  —  Quand  la  justice  de  Dieu,  pour  cliätier  le  monde,  dechaina  le 
deluge,  dix  siecles  apres  la  creation  du  premier  homme,  il  nc  se  trouvait 
qu'un  seul  juste,  Xoe.  A  cause  de  sa  justice,  il  fut  sauve,  et  avec  lui  sa  femme 
et  ses  trois  lils,  ainsi  que  les  trois  femmes  de  ses  fds;  ils  furent  enfermes 
dans  l'arche  avec  tous  les  animaux  que  Dieu  avait  designes  ä  Noe  pour  les  y 
introduire  avec  lui.  Et  comme  le  lleau  destrueteur  s'eiait  etendu  ä  tout,  aux 
hommes  et  meme  aux  animaux  qui  etaient  sur  la  terre,  la  source  de  ces  etres 
fut  conservee  dans  l'arche.  Les  trois  fds  de  Noe  etaient  Sem,  Cham  et  Japhet, 
par  qui  la  race  (humaine)  se  multiplia  de  nouveau;  ils  furent  la  souche  des 
hommes  apres  le  deluge. 

20.  —  Mais  Tun  d'eux  tomba  sous  le  coup  des  maledictions;  les  deux 
autres  heriterent  de  la  benediction  a  cause  de  leurs  ceuvres.  En  efl'et,  le  plus 
jeune  d'entre  eux,  appele  Cham,  se  moqua  de  son  pere;  et  ä  cause  de  l'insulte 
et  du  mepris  temoigne  ä  son  pere,  il  fut  condamne  pour  peche  d'impiete,  et 
maudit,  et  il  fit  retomber  les  maledictions  sur  tous  ceux  qui  naquirent  de  lui  : 
il  arriva  donc  que  toute  sa  race  apres  lui  fut  maudite,  s'aecrut  et  se  multiplia 
dans  le  peche.  Au  contraire,  Sem  et  Japhet,  ses  freres,  ä  cause  de  leur  piete 
filiale  envers  leur  pere,  furent  combles  de  benedictions.  Or,  la  malediction  de 
Cham,  lancee  contre  lui  par  son  pere  Noe,  etait  celle-ci  :  «  Maudit  soitlefils 
de  Cham,  qu'il  soit  le  serviteur  de  ses  freres3 !  »  Ses  enfants  eurent  une  nom- 
breuse  posterite  sur  la  terre;  durant  quatorze  siecles,  eile  se  developpa  dans 
leur  pays,  jusqu'au  jour  uü  eile  fut  moissonnee  par  Dieu,  qui  lui  fit  subir  sa 

1.  Cette  explication  de  Genese,  vi,  2-4,  etait  courante  au  temps  d'Irenee  et  se  retrouve 
dans  beaueoup  d'anciens  ecrivains.  Elle  remonte  aux  apoeryphes  juifs.  T.)  —  2.  Ceci 
est  encore  une  tradition  juive.  Ce  sont  les  anges  prevaricateurs  qui  ont  fait  connaitre, 
aux  femmes  auxquelles  ils  se  sont  unis,  tous  les  secrets  de  la  coquetterie  feminine,  le 
fard,  lesartiflces  detoilette,  lesphiltres  et  les  incantations  d'amour.  Cf.  Tehtulliex,  De 
eultu  feminarum,  1,  2;  II,  10;  S.  Cypbien,  De  habitu  virginum,  14-17;  el  le  Livre  d'Re- 
noch,  eh.  viii.  l-'.i  (edit.  F.  Martin  ,  auquel  renvoie  Teftullien.    T.    —3.  Gen.,  ix,  25. 

PATR.    OH.    -   T.    XII.    —    F.    5.  •'1 


766  SAINT  IRRNER.  [11/,] 

eondamnation.  Car  lcs  Chananeens,  et  les  Cetheens,  et  les  Pherezeens,  et  les 
Heveens,  et  les  Amorrheens,  et  les  Jebuseens,  et  les  Gergeseens,  et  les  habi- 
tants  de  Sodome,  de  l'Arabie  et  de  la  Phenicie,  tous  les  Egyptiens  et  les 
Libyens  '  sont  de  la  race  de  Cham  :  sur  eux  tomberent  les  maledictions  qui 
frappent  longtemps  les  impies. 

21.  --  De  meine  que  la  maledietion  suivit  son  cours,  ainsi  la  benediction 
alla  s'etendant  sur  la  posterite  benie,  a  l'egard  de  chacun  selon  son  rang. 
Sem,  le  premier  d'entre  eux,  fut  beni  en  ces  termes  :  «  Berti  soit  le  Seigneur, 
le  Dien  de  Sem!  Et  Cham  sera  sqn'serviteur3:  »  L'eflicacite  de  cette  benediction 
se  manifesta  en  ce  que  Dieu,  le  Seigneur  de  tous,  devint  la  possession  privi- 
legiee  de  la  piete  de  Sem.  Cette  benediction,  en  se  developpant,  arriva  ä 
Abraham,  liumble  rejeton  de  la  posterite  de  Sem,  au  dixieme  siecle.  Et  c'est 
pourquoi  le  Pere  et  le  Dieu  de  tous  daigna  s'appeler  le  Dieu  d'Abraham,  et  le 
Dieu  d'Isaac,  et  le  Dieu  de  Jacob ;  car  ce  fut  sur  Abraham  que  s'accumula  et 
se  fixa  la  benediction  de  Sem.  Quant  ä  la  benediction  de  Japhet,  la  voici  : 
«  Que  Dieu  donne  de  l'espace  ä  Japhet  et  (le)  benisse  dans  la  maison  r/r  Sem!  Et 
Cham  sera  son  serviteur3  »  :  c'est-ä-dire  cette  benediction  a  fleuri  ä  la  fin  des 
temps;  le  Seigneur  l'a  manifestee  dans  la  vocation  des  Gentils,  Dieu  ayant 
etendu  son  appel  jusqu'ä  eux.  En  eilet  :  «  Leur  voix  s'e.st  etendu»  ä  toute  la  terre 
et  leur parole  jusqu'aux  extremites  du  monde*.  »  Or,  les  mots  «  donnerde  l'es- 
pace  »  signifient  la  vocation  des  Gentils,  c'est-ä-dire  l'Eglise,  et  les  mots 
«  Japhet  habitera  dans  la  maison  de  Sem  »  signifient  (qu'il  habitera)  dans  l'heri- 
tage  des  Peres5,  ayant  recu  en  Jesus-Chrisl  les  droits  d'ainesae.  Or,  c'est 
dans  l'ordre  oü  chacun  a  ete  beni  qu'il  reeoit  regulierement,  par  voie  de  des- 
cendance,  le  fruit  de  la  benediction. 

22.  —  Mais  apres  le  deluge,  Dieu  s'engagea  par  serment  vis-ä-vis  de 
l'univers,  et  principalement  vis-ä-vis  des  animaux  et  des  hommes,  ä  ne  plus 
detruire  par  im  deluge  tout  ce  qui  renaitrait  sur  la  terre;  et  il  leur  donna  im 
signe  :  «  LorSque  j'aurai  couvert  le  eiel  d'un  nuage,  l'arc  apparaitra  dans  la  nue 
et  je  me  souviendrai  du  serment  de  man  alliance,  et  jene  detruirai  plus  pur  l'eau 
toute  chair  qui  se  meut  sur  la  terre  ''.  »  Et  il  modifia  la  nourriture  de  l'homme, 
et  lui  permit  de  manger  de  la  viande;  car  depuis  la  creation  d'Adam  jiisqu'au 
deluge  les  hommes  ne  se  nourrissaient  que  de  legumes  et  des  fruits  des 
arbres;  il  ne  leur  etait  pas  permis  de  manger  de  la  viande.  Comme  les  trois 
bis  de  Noe  etaient  la  souche  de  la  race  humaine,  Dieu  les  benit  pour  qu'ils  se 
multipliassent  et  s'aecrussent,  en  disanl  :  «  Croissez  et  multipliez-vous  et  rem- 
plissrz  la  terre  et  soyez-en  les  maitres.  Vous  serez  craints  et  redoutesde  tout  ani- 

1.  Le  texte  armenien  porte  «  Lydiens  »,  evidemaient  par  suite  dune  erreur  de  co- 
piste.  —  1.  den.,  ix,  20.  —  :>.  (Jen.,  ix,  21.  —  4.  Ps.  xvm,  5.  —  5.  C'est-ä-dire  qu'il 
partieipera  ä  l'heritage  des  Peres.  — t>.  (Je/i.,  ix.  14,  15. 


[115]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  767 

mal  de  la  terre  et  de  taut  oiseau  du  ciel;  et  ils  vous  serviroht  de  nourriture,  comme 
les  legumes  et  les  herbes.  Seulement  raus  ne  mangerez  point  de  viande  avec  le  sau;/ 
de  son  äme  (litt,  souffle).  Et  votre  sang  ä  raus  j'en  demanderai  compte  ä  tout 
animai  et  ä  l'homme.  Quiconque  aura  verse  le  sang  de  l'homme,  son  sang  sera 
verse  en  cömpensation ;  rar  Dieu  a  fait  l'homme  ä  son  Image*.  »  L'image  de 
Dieu,  c'estle  Pils,  ä  la  ressemblance  duquel  l'homme  a  ete  fait.  Et  c'est  pour 
cela  qu'il  (le  Fils)  est  apparu  ä  la  fin  des  temps,  pour  montrer  que  son  image 
lui  ressemble.  Apres  ce  pacte,  la  race  humaine  issue  de  ces  trois  enfants  se 
multiplia;  et  la  terre  n'avait  qu'une  seulelevre,  c'est-ä-dire  une  seule  langue. 

23.  —  Or  les  hommes,  s'etant  leves,  s'eloignerent  de  ce  pays  d'Orient; 
et  tandis  qu'ils  s'avancaient  dans  leur  marche,  ils  arriverent  dans  l'immensc 
plaine  de  Sinnaar.  La  ils  ehtreprirent  de  bätir  une  tour,  au  moyen  de  laquelle 
ils  esperaient  pouvoir  s'elever  jusqu'au  ciel,  laissant  ainsi  aux  genörations 
suivantes  un  monument  qui  perpetuät  le  Souvenir  de  leur  genie.  L'edifice 
etait  fait  de  briques  et  d'asphalte.  Et  leur  audaeieuse  temerite  s'accroissait 
d'autant  plus  qu'aupres  d'hommes  ayant  tous  la  meme  idee  et  le  meme  but, 
l'unite  de  langue  les  aidait  puissamment  ä  realiser  un  dessein  si  bien  arrete. 
Or,  Dieu,  ne  voulant  pas  que  l'ceuvre  püt  etrc.  achevee,  ilivisa  leur  langue, 
en  sorte  qu'ils  ne  purent  plus  s'entendre.  Et  ainsi  divises,  ils  sc  separerent 
et  prirent  possession  du  monde.  Ils  habitaient  par  groupes,  par  tribus,  cha- 
cun  selon  sa  langue  particuliere  :  de  lä  tant  de  peuplades  et  de  langues  dif- 
ferentes  sur  la  terre.  Or  comme  trois  races  d'hommes  avaient  pris  possession 
de  la  terre  et  que  l'une  d'elles  etait  sous  le  coup  de  la  malediction,  deux 
avaient  ete  benies,  et  la  premiere  benediction  fut  pour  Sem,  dont  la  pos- 
terite  habitait  l'Orient  et  occupait  le  pays  des  Chaldeens. 

24.  --Et  dans  les  temps  anciens,  c'est-ä-dire  au  dixieme  siecle  apres  le 
deluge,  Abraham  desira  savoir  ce  qui  lui  revenait  de  la  benediction  de  son 
premier  pere,  et  s'enquit  du  Dieu  qu'il  devait  attendre.  Et  comme,  selon 
l'inclination  et  les  goüts  de  son  Arne,  il  parcourait  le  monde,  se  demandant 
oü  est  Dieu,  et  comme  il  faiblissait  et  s'arretait  dans  ses  reeherches,  Dieu 
prit  en  pitie  celui  qui  ne  le  recherchait  qu'en  secret;  il  se  montra  ä  Abraham 
par  le  moyen  du  Verbe,  comme  par  un  rayon,  et  se  fit  connaitre.  Gar  du 
ciel  il  lui  adrcssa  la  parole  et  lui  dit  :  «  Eloigne-toi  de  ton  pays  et  de  la  race 
et  de  la  maison  de  ton  pere;  viens  et  passe  dans  le  pays  que  je  te  möntrerai  et 
habite  la'2.  »  Et  ajoutant  foi  ä  la  voix  du  ciel  alors  qu'il  etait  dejä  d'un  äge 
mtir,  qu'il  avait  soixante-dix  ans  et  qu'il  etait  marie,  il  sortit  de  la  Meso- 
potamie  avec  sa  femme,  et  emmena  avec  lui  Loth,  iils  de  son  frere  defunt. 
Et  quand  il  fut  arrive  dans  le  pays  appele  maintenant  la  Judee,  alors  qu'elle 
etait  habitee  par  sept  peuplades  de  la  race  de  Cham,  Dieu  lui  apparut  encore 

1.  Gen.,  ix,  1-6.  —2.  Gen.,  xn,  1. 


768  SAINT  IRENEE.  [116] 

et  lui  dit  :  «  Je  te  donnefai  cette  terre  ä  toi  ei  d  ta  posterite  pour  la  posseder  d 
jamais ' .  »  Et  il  lui  predit  que  sa  posterite  serait  errante  dans  un  pays  qui 
ne  serait  pas  le  sien,  quelle  y  serait  maltraitee,  reduite  aux  souffrances  et 
ä  l'esclavage  pendant  quatre  cents  ans,  et  qu'au  quatrieme  siecle  suivant, 
eile  retournerait  dans  la  terre  promise  ä  Abraham,  car  Dieu  avait  condamne 
cette  nation  qui  avait  reduit  en  servitude  sa  posterite.  Et  afin  qu' Abraham 
connul  la  prodigieuse  fecondite  et  la  gloire  de  sa  race,  Dieu,  pendant  la 
nuit,  lc  lit  sortir  de  sa  tente  et  lui  dit  :  «  Leve  les  yeux  au  ciel,  regarde  et 
compte,  si  tu  peuae,  les  astres  du  ßrmament;  il  cd  sera  ainsi  de  ta  posterite'.  » 
Et  Dieu  voyant  qu'Abraham  n'hesitait  pas  et  croyait  de  toute  son  äme,  il 
lui  rendit  teinoignage  par  l'Esprit-Saint  en  disant  dans  l'Ecriture  :  «  Et 
Abraham  crut,  et  cela  lui  fut  impute  ü  justice?.  »  Et  il  etait  incirconcis,  quand 
ce  temoignage  fut  rendu.  Et  pour  que  la  superiorite  de  sa  foi  füt  connue 
par  un  signe,  il  lui  donna  la  circoncision,  sceau  de  la  justice  qu'avait  ob- 
tenue  par  la  foi  celui  qui  etait  incirconcis1.  Apres  cela  Sara,  qui  etait  sterile, 
lui  douua  un  fds,  Isaac,  selon  la  promesse  de  Dieu;  et  il  le  circoncit  d'apres 
le  pacte  que  Dieu  avait  conclu;  et  Isaac  engendra  Jacob.  Et  ainsi  l'antique 
benediction  aecordee  ä  Sem  au  commencement  fut  transmise  ä  Abraham,  et 
d'Abraham  ä  Isaac,  et  d'Isäac  ä  Jacob,  comme  un  heritage  spirituel  qui  leur 
etait  echu  en  partage;  c'est  pourquoi  Dieu  fut  appele  lc  Dieu  d'Abraham  et 
le  Dieu  d'Isaac  et  le  Dieu  de  Jacob.  Et  Jacob  engendra  douze  enfants,  qui 
donnerent  leur  nom  aux  douze  tribus  d'Israel. 

2.").  —  La  famine  s'abattit  sur  toute  la  terre,  et  il  arriva  qii'il  n'y  eut 
plus  de  vivres  qu'en  Egypte.  Alors  Jacob  quitta  son  pays  et  vint  avec  toute 
sa  famille  habiter  en  Egypte.  Et  le  nombre  de  tous  ces  emigrants  etait  de 
soixante-quinze  personnes;  et  en  quatre  cents  ans,  comme  Toracle  Tavait 
atteste  d'avance,  il  s'eleva  ä  six  cent  soixante  mille.  Et  comme  ils  etaient 
accables  de  tribulations  et  de  mauvais  traitements  sous  le  joug  d'un  diu- 
csclavage.  et  conirne  ils  gemissaient  et  poussaient  des  cris  vers  Dieu,  le 
Dieu  de  leurs  peres  Abraham,  Isaac  et  Jacob,  ce  meine  Dieu  les  tira  d'Egypte 
par  le  moyen  de  Moise  et  d'Aaron,  et  il  frappa  les  Egyptiens  de  dix  plaies. 
La  derniere  plaie  fut  d'envoyer  un  ange  exterminateur  qui  fit  perir  tous  les 
premiers-nes,  hommes  et  animaux.  II  sauva  donc  la  vie  aux  enfants  d'Israel, 

1.  den.,  xii,  2.  —  2.  Gen.,  xv,  5.  —  3.  Gen.,  xv,  6.  —  4.  C'est  evidemment  ici  une 
partie  du  texte  de  saint  Paul,  Rom.,  iv,  11.  Dans  le  manuscrit  armenien  on  lit  ici  le 
mot  incirconcision,  uitpji/iuiinni_ptuj}iTi,  anthelpadoutlüan,  au  lieu  de  justice,  ujjiijiujiiil- 
pfeuiLTi,  artarouthian.  Ce  qui  devrait  se  traduire  litteralement  :  «  sceau  de  l'incircon- 
cision  de  la  foi  de  celui  qui  etait  dans  ('etat  d' incirconcision  ».  C'est  manifestement 
une  erreur  de  copistc.  II  faul  retablir  le  vrai  sens  de  cette  phrase  en  remettant  le  terme 
de  saint  Paul,  tM<ix  iu/iii«uniiiiJfeui£  ^uinumng'  np  iui1iffyi^iiuuini_pfcJifc  uiTiui^i,  que  samt  Irenee 
avait  en  vue  dans  ce  chapitre. 


[117]  DEMONSTRATION  DE  LA   PREDICATION  APOSTOLIQUE.  769 

et  il  revela  mysterieusement  la  passion  du  Christ  en  ordonnant  d'immöler 
im  agneau  saus  tache,  dont  le  sang  devait  servir  aux  Hebreux  pour  oindre 
(les  portes  de)  leurs  maisons  et  les  prescrver  du  cliätiment.  El  le  nom  de 
ce  mystere  est  la  Passion',  cause  de  la  delivrance.  Et  Dieu  divisa  la  mer 
Rouge  et  prit  toutes  sortes  de  mesures  pour  conduire  les  enfants  d'Israel  au 
desert.  Quant  aux  Egyptiens  epii,  en  les  poursuivant,  etaient  aussi  entres 
dans  la  mer,  ils  perirent  tous.  C'est  ainsi  que  Dieu  cbätia  ceux  qui  avaieul 
maltraite  injustement  les  enfants  d'Abraham. 

2(5.  —  Et  dans  le  desert  Moi'se  regul  de  Dien  la  Loi,  les  dix  commati- 
dements  ecrits  par  le  doigt  de  Dieu  sur  des  tables  de  pierre.  Par  le  doigl 
de  Dieu  il  taut  entendre  ce  qui  est  etendu  par  le  Pere  dans  le  Saint-Esprit", 
et  puis  les  preeeptes  de  la  Loi  et  le  droit,  imposes  et  prescrits  par  lui  aux 
enfants  d'Israel.  Et  sur  l'ordre  de  Dieu,  il  fil  le  tabernacle  selon  le  modele 
qu'il  avait  vu  sur  la  terre;  c'etait  une  image  de  ce  qui  est  spirituel  et  in- 
visible  dans  le  ciel\  un  tableau  de  la  forme  de  l'Eglise,  ainsi  que  la  pro- 
plietie  des  clioses  futures.  Cela  comprenait  les  vases,  les  autels  et  l'arche 
oü  il  mit  les  tables.  Et  il  etablit  aussi  des  pretres,  Aaron  et  ses  enfants,  et 
il  donna  le  sacerdoce  ä  toute  sa  tribu;  c'etaient  les  fds  de  Levi.  D'ailleurs 
ce  fut  par  ordre  de  Dieu  qu'il  appela  d'avance  tqute  cette  meme  tribu  pour 
remplir  les  fouetions  du  eulte  daus  le  temple  de  Dieu.  11  leur  donna  la  loi 

1.  Le  mot  armenien  lippg,  ghnirk,  est  une  traduetion  trop  servile,  puisque  ce   mot 
ne  signifie  que  les  passions  ou  mouvements  de  l'äme.   Le  mot  exaet  serait  ^up^uptuiig. 
Uhartcharank,  la  Passion  de  Notre-Seigneur.   —  2.  Ce  passage  offre  de  grandes  difli- 
cultes.  Je  ne  donne  dans  le  texte  que  le  mot  ä  mot  sans  modification  aueune  :  «  Par 
le  doigt  de  Dieu  il  faut  entendre  ce  qui  est  etendu  par  le  Pere  dans  le  Saint-Esprit,  et 
puis  les  preeeptes...    »  Le  pronom  demonstratif  iujIi  est  equivoque;   il  peut   signifier  : 
1°  celui  qui  et  2"  ce  qui.  C'est  ce  second  sens  que  j'adopte  ici.  D'autres  auteurs  tra- 
duisent  :  «   Par  le  doigt  de  Dieu,   il  faut  entendre  le  Saint-Esprit  qui  procede   du 
Pere  ».  Cette  traduetion  est  tres  claire,  et  peut  se  reclamer  de  l'autorite  de  saint  Am- 
broise  et  de  saint  Gregoire,  qui  appellent  le  Saint-Ksprit  le  doigt  de  Dieu;  mais  eile 
ne  semble  guere  justifiee  par  le  contexte.  D'abord  aueun  mot  dans  la  phrase  n'exprime 
la  procession  du  Saint-Esprit  :   il  n'y  a  en  armenien   ni  le  verbe  fyuilifej_,   e.vire  (cf. 
Joan.,  xv,  26,  np  p  «Jojit  ty«iifc),  ni  le  mot  propre  pi[ubu  procedere;  il  n'y  a  ici  que  le 
verbe  <5iffcj_,  extendere,  par  lequel  la   metaphore  est  bien  continuee,  le  doigt  pouvant 
s'allonger,  s'etendre,  mais  non  sortir  ou  proceder.  Ensuite  saint  Irenee  dit  bien  plu- 
sieurs  fois  ailleurs  que  le  Fils  et  le  Saint-Esprit  sont   les  deu.r  mains  de  Dieu  [Adv . 
haer.,  IV,  pref.,  4;  IV,  xx,  1;  V,  vi,   1),  mais  non  pas  que  le  Saint-Esprit  est  le  doigt 
de  Dieu.  II  ne  semble  donc  pas  que  notre  auteur  ait  ici  en  vue  la  procession  du  Saint- 
Esprit.  liapprochant  les   deux    passages   de    saint  Matthieu,    xn,  28  [par  /'Esprit  de 
Dieu)  et  de  saint  Luc,  xi,  20  (par  le  doigt  de  Dieu),  il  parle  plutöt  de  la  puissance  de 
Dieu  symbolisee  par  le  doigt,  agissant  par  et  dans   le  Saint-Esprit.   La  puissance  de 
Dieu,  agissant  avec  et  par  sa  Sagesse  (v.  supra,  eh.  5),  trace  les  preeeptes  de  la  Loi  et 
du  Droit  mosai'que.  —  3.  Cf.  chap.  29. 


770  SAINT  IRENEE.  118 

levitique  pour  montrer  ce  que  doivent  etre  et  quelle  regle  il  est  juste  et 
necessaire  que  recoivent  ceux  qui  sont  contiuuellement  occupes  aux  fonctious 
du  ministere  dans  le  temple  de  Dieu. 

27?  —  Et  lorsque  les  Hebreux  furent  proche  de  la  terre  que  Dieu  avait 
promise  ä  Abraham  et  ä  sa  posterite,  Moise  choisit  un  hoinme  de  chaque 
tribu,  qu'il  envoya  explorer  le  pays,  les  villes  de  la  contree  et  leurs  habitants. 
C'est  alors  que  Dieu  revela  le  uom  de  celui  qui  devait  etre  le  Sauveur  de  tous 
ceux  qui  croiraient  en  lui.  Moise  parcourut  donc  les  rangs,  choisit  Osee,  ills 
de  Nave,  Fun  des  envoyes,  et  le  uomma  Jesus.  Puis  il  l'envoya  avec  toute  la 
puissance  de  ce  uom,  persuade  que  sous  l'egide  du  nom  qu'il  portait.  il  s'em- 
parerait  de  tout.  Mais  lorsque  ces  envoyes  revinrent  de  leur  exploration  et 
de  leurs  recherches,  rapportant  une  grappe  de  raisin,  quelques-uns  de  ces 
douze  epouvanterent  toute  la  foule  ignorante,  en  disant  qu'ils  avaient  trouve 
de  tres  grandes  villes,  armees  de  forteresses,  et  que  les  habitants  de  ce  pays 
etaient  des  geants,  fds  des  enfants  de  la  terre,  de  sorte  qu'il  leur  etait  im- 
possible  de  se  rendre  maitres  de  cette  contree.  Lä-dessus,  tout  le  peuple  se 
mit  ä  pleurer,  osant  ä  peine  esperer  que  Dieu  leur  donnerait  la  force  et  sou- 
mettraittout  ä  leur  pouvoir.  Ils  ajouterent  que  ce  mechant  pays  ne  valait  pas 
la  peine  qu'on  s'exposät  ä  tant  de  dangers  pour  le  conquerir.  Mais  deux  d'entre 
les  douze,  savoir  Jesus,  fds  de  Nave,  et  Galeb,  ills  de  Jephonia,  temoins 
du  mal  produit  par  ces  discours,  dechirerent  leurs  vetements,  suppliant 
le  peuple  de  ne  pas  se  laisser  decourager  et  de  ne  pas  livrer  leurs  coeurs  ä 
l'abattement,  parce  que  Dieu  avait  livre  ces  nations  entre  leurs  mains  et 
parce  que  cette  terre  etait  extremement  fertile.  Le  peuple  ne  se  laissant  pas 
persuader,  mais  persistant  dans  son  incredulitä,  Dieu  detourua  et  changea 
leur  itineraire;  il  les  fit  errer  dans  le  desert  pour  les  eprouver  et  les  chätier. 
Et  comme  les  espions  avaient  mis  quarante  jours  pour  aller  explorer  le  pays 
et  en  revenir,  de  meme  Dieu,  prenant  les  annees  pour  des  jours,  les  retint 
quarante  ans  dans  le  desert.  Et  aucun  de  ceux  qui  avaient  1'äge  accompli  et 
le  plein  usage  de  la  raison,  ne  fut  juge  digne  d'entrer  dans  cette  terre  ä  cause 
de  son  incredulite,  ä  l'exception  des  deux  qui  avaient  rendu  un  juste  temoi- 
gnage  ä  cot  lieritage  promis,  savoir  Jesus,  fds  de  Nave,  et  Galeb,  fds  de 
Jephonia,  et  de  ceux  qui  etaient  encore  trop  petits  pour  distinguer  leur  maiu 
droite  de  leur  main  gauclie.  Tout  le  peuple  incredule  perit  et  se  consuma  daus 
le  desert,  subissant  peu  ä  peu  la  peine  de  son  incredulite\  Mais  durant  ces 
quarante  ans,  les  enfants  se  multiplierent  ä  ce  point  qu'ils  purent  combler  les 
vides  faits  par  le  trepas  de  leurs  peres. 

•28.  —  A  l'expiration  des  quarante  annees,  le  peuple  arriva  pres  du  Jour- 
dain  et,  s'etant  rassemble,  il  dressa  son  camp  en  face  de  Jericho.  La,  Moise, 
ayant  reuni  la  multitude,  recapitula  tout  ce  qui  etait  arrive.  II  raconta  les 
merveilles   que    Dieu  avait    accomplies  jusqu'alors,  comment  il  avait   eleve 


[119]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  A.POSTOLIQUE.  77! 

ceux  qui  s'etaient  niiiltipties  dans  Ie  dösert  ei  les  avait  formet  ä  la  crainte 
de  Dieu  et  ä  l'observation  de  ses  commandements,  se  servant  pour  cela  de  la 
legislation  qui  leur  avait  ete  imposee  primitivement  et  ajoutant  ä  celle-lä  tout 
ce  qui  s'etait  fait  depuis.  Et  c'est  ce  qu'ou  a  appele  le  Deuteronome,  Iequel 
renferme  beaucoup  de  propheties  relatives  a  Notre-Seigneur  Jesus-Christ,  au 
peuple  d'Israel,  ä  la  vocation  des  Gentils  et  au  ciel. 

2\).  —  Et  quand  Mo'ise  eul  termine  le  cours  de  sa  vie,  il  lui  l'ut  dit  de  La 
pari  de  Dieu  :  «  Monte  sur  cette  montagne,  et  meurs;  cur  ce  n'est  pas  toi  i/ui  intro- 
duiras mon peuple  dans  cette  terre  '.  »  Mo'ise  mourut  selon  la  parole  du  Seigneur, 
et  il  eut  pour  successeur  Jesus,  fds  de  Nave.  Celui-ci,  divisaut  le  Jourdain, 
lit  passer  le  peuple  dans  la  terre  (promise),  et  apres  avoir  subjugue.  el  detruil 
les  sept  peuplades  qui  v  habitaieut,  il  mit  son  peuple  en  possession  de  la 
Jerusalem  de  la  terre,  oü  regna  David  et  Salomon,  son  fds.  Ce  dernier  bätit 
le  temple  en  I'honneur  de  Dieu,  en  prenant  pour  modele  le  tabernacle,  qui 
avait  ete  fait  par  Moise  ä  l'image  des  choses  Celestes  et  spirituelles. 

:50.  —  C'est  lä  que  Dieu  envoya  les  prophetes  qui,  par  l'inspiration  du 
Saint-Esprit,  reprenaient  le  peuple  et  le  ramenaient  au  Dieu  de  leurs  peres, 
au  Tout-Puissant ;  ils  annoncaient  dans  leurs  oracles  la  manifestation  de 
Xotre-Seigneur  Jesus-Christ,  Fils  de  Dieu,  en  disant  que,  comme  homme,  il 
sortirait"  de  la  race  de  David,  que  selon  la  chair  il  serait  fds  de  David,  des- 
cendant  d' Abraham  par  une  longue  suite  de  generations;  mais  que  selon 
Tesprit  il  serait  Fils  de  Dieu,  etant  au  commencement  aupres  de  son  Pere, 
engendre  avant  toute  la  Constitution  du  monde,  et  manifeste  ä  tout  l'univers 
comme  homme  ä  la  fin  des  temps.  lui  le  Verbe  de  Dieu  qui  devait  recapituler 
en  lui-meme  tout  ce  qui  est  au  ciel  et  sur  la  terre  '. 

31.  —  Or,  c'est  le  (Verbe  incarnei  qui  a  uni  l'homme  a  Dieu  et  qui  a 
opere  la  communaute  de  societe  entre  Dieu  et  l'homme.  S'il  n'etait  pas  venu 
ä  nous,  nous  n'aurions  pu  que  d'une  maniere  figurative  partieiper  ä  l'incor- 
ruptibilite.  Car  ci-tte  incorruptibilite,  etant  invisible  et  eacliee  ä  uos  yeux, 
ue  nous  servait  de  rien.  Et  le  Verbe  s'est  rendu  visible,  afin  de  nous  rendre 
capables  de  recevoir  en  toutes  manieres  une  pleine  participation  a  l'incorrup- 
tibilite  '.   Et    comme  par    notre  premier  pere  Adam  nous  etions  tous  euve- 

1.  Cf.  Deuteron.,  xxxn,  48  et  suiv.  —  2.  Litt.  :  «  il  fleurirait  ».  —  3.  Cf.  Adv.Jiaer., 
III,  xvin,  1  :  «  Xon  tunc  coepit  Filius  Dei.  existens  semper  apud  I'atrem  :  sed  quando  est 
incarnatus,  longam  hominum  expositionem  in  seipso  recapitulavit...  »  On  remarquera 
que  saint  Irenee  ne  resume  de  l'histoire  sainte  que  ce  qui  regarde  la  question  religieuse, 
comme  on  le  fait  aujourd'hui  dans  nos  catechismes.  (T.)  —  4.  L'opposition  entre  cette 
participation  figurative  et  la  pleine  et  entiere  participation,  dont  il  est  parle  plus  bas. 
justifie  notre  traduction.  On  ne  peut  traduire  :  a  partieiper  d'une  autre  fagon  »  :  m^  avec 
un  substantif  peut  avoir  le  sens  de  autre,  mais  avec  un  adverhe  il  exige  le  sens  de 
sinon,  si  ce  n'est.  «  Autre  fiifitrativement  »  n'a  pas  de  sens. 


772  SAINT  IRENEE.  120 

loppes  et-  enchaines  dans  la  niort  ä  cause  de  sa  desobeissance,  il  etait  juste  ei 
necessaire  quo  le  joug  de  la  mort  füt  brise  par  l'obeissance  de  celui  qui  s'est 
fait  horame  pour  nous.  Parce  que  la  mort  avait  etabli  son  empire  sur  le  corps, 
il  etait  juste  et  necessaire  qu'une  fois  abattue  par  le  corps,  rhomme  fut  de- 
sormais  ä  l'abri  de  ses  coups.  Or,  le  Verbe  s'est  fait  chair,  afm  que,  par  le 
moyen  de  cette  chair,  gräce  ä  laquelle  il  avait  dompte,  enchairie  et  subjuguc 
le  peche,  ce  peche  une  fois  vaincu  ne  füt  plus  en  nous.  Et  c'est  pourquoi 
Notre-Seigneur  a  pris  un  corps  semblable  ä  cdui  de  notre  premier  pere, 
afm  de  le  sacrifier  dans  sa  lutte  en  faveur  de  nos  premiers  parents,  et  de 
triompher  ainsi  en  Adam  de  celui  qui,  en  Adam,  nous   avait  mortellement 

frappes  ' . 

32.  —  Mais  d'oü  notre  premier  pere  tient-il  son  etre '.'  De  la  volonte  et  de 
la  sagesse  de  Dieu  et  de  la  terre  vierge.  «  Car  Dien,  dit  l'Ecriture,  n'avait  pas 
fait  pleuvoir  avant  la  creation  de  V komme,  et  Vhomtne  n'avait  pas  travaille  la 
terre2.  »  Or,  Dieu  prit  du  limon  de  cette  terre,  tandis  qu'elle  etait  encore 
vierge,  et  il  en  crea  l'homme  qui  fut  la  souche  du  genre  humain.  Le  Seigneur 
voulant  restaurer  l'homme  a  suivi,  en  s'incarnant,  la  merae  economic  II  est 
ne  d'une  Vierge,  par  la  volonte  et  la  sagesse  de  Dieu,  afm  qu'il  lut^bien 
etabli3  qu'il  avait  un  corps  semblable  ä  celui  d'Adam,  et  qu'il  etait  bien  le 
meme  homme  dont  il  a  ete  ecrit  au  commencemeht,  l'homme  fait  ä  l'image  et 
ä  la  ressemblance  de  Dieu. 

33.  — Cefut  ä  cause  d'une  vierge  desobeissante  que  l'homme  fut  frappe, 
et,  apres  sa  chute,  devint  sujet  ä  la  mort  ' ;  de  meme,  c'est  ä  cause  de  la 
Vierge  docile  ä  la  parole  de  Dieu  que  l'homme  a  ete  regenere  au  foyer  de  la 
vie5.  Cette  brebis  perdue  que  le  Seigneur  est  venu  chercher  de  nouveau  ici- 
bas,  c'etait  l'homme.  Et  c'est  pourquoi  il  ne  s'est  fait  creature  que  par  celledä 

1.  On  peut  dire  que  ce  chapitre  contient  toute  l'essence  de  la  christologie  et  de  la 
soteriologie  de  l'eveque  de  Lyon,  teile  qu'il  l'a  exposee  dans  YAdv.  haereses  :  necessite 
de  Flncarnation  pour  nous  communiquer  l'incorruptibilite,  pour  que  le  demon  qui  avait 
vaincu  1'homme  füt  vaincu  par  un  homme,  pour  que  l'obeissance  d'un  Homme-Dieu 
reparät  le  mal  de  la  desobeissance  d'Adam.  V.  mon  Histoiie  des  dogmes,  I,  T  edit., 
p.  262-266;  et  comparer  Adv.  haer.,  III,  ix,  1;  III,  xvi,  6;  III.  xvm,  1,  7;  III,  xix,  1; 
V,  xvii,  1.  (T.)  —  2.  Gen.,  u,  5.  —  3.  Litt.  :  «  afin  que  lui-meme  monträt  qu'il  avait  un 
corps  semblable  ä  celui  d'Adam  ».  Cf.  Adv.  haer.,  III,  xxi,  10.  —  4.  Litt.  :  «  Ce  fut  par  le 
moyen  d'une  vierge  desobeissante  que  l'homme  fut  frappe,  tomba  et  mourut  ».  Dans  ce 
premier  membre  de  phrase,  le  mot  vierge  n'a  pas  d'article.  —  5.  Litt.  :  «  de  meme,  c  est 
par  la  Vierge  qui  a  obei  ä  la  parole  de  Dieu  que  l'homme.  rallume  par  la  vie,  a  de  nou- 
veau recouvre  la  vie  ».  Dans  ce  dernier  membre  de  phrase,  le  mot  Vierge  est  deter- 
mine  par  l'article;  il  s'agit  de  la  Vierge  par  excellence,  de  la  Vierge  Mere  de  Dieu, 
annoncee  par  les  prophetes.  Le  mot  vie,  ^feu.J.ß,  est  repete;  le  premier  au  cas  instru- 
mental peut  se  rapporter  ou  au  partieipe  passe  rallume,  ou  au  verbe  a  recouvre;  dans  les 
deux  cas,  le  sens  est  le  meme. 


121  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  773 

meme  qui  etait  issue  de  la  race  d'Adara,  ei  il  en  a  garde  toute  la  ressem- 
blance.  En  effet,  il  etait  juste  et  necessaire  qu'Adam  lüt  restan^  dans  le 
Christ,  afin  que  ce  qui  est  mortel  IVit  absorbe  et  englouti  par  l'immortalitö, 
qu'Eve  IVit  restauree  en  Marie,  afin  qu'une  Vierge  devenant  l'avocate  d'une 
vierge,  la  desobeissanee  de  L'uiie  IVit  efl'acee  et  detruite  par  l'obeissance  de 
l'autre ' . 

34.  —  Et  ce  peche  auquel  le  bois  avait  donne  naissance  a  ete  eHace  par 
le  bois  de  l'obeissance,  sur  Lequel  a  ete  cloue  le  Fils  de  rhomme,  obeissant  ä 
Dieu2;  ainsi,  en  abolissant  la  science  du  mal.  il  a  introduit  dans  les  ämes  e1 
y  a  t'ait  lleurir  la  science  du  bien.  Et  comme  le  mal  est  de  desobeir  a  Dieu, 
ainsi  obeir  ä  Dieu,  c'est  le  bien.  Voilä  pourquoi  le  Verbe  parle  par  la  bouche 
du  prophete  fsai'e,  en  revelant  d'avance  ce  qui  doit  s'accomplir  —  puisque  etre 
prophete,  c'est  annoncer  l'avenir.  Or,  le  Verbe,  par  ce  moyen,  parle  en  ces 
termes  :  «  Je  ne  refuserai  pas  et  ne  contredirai  pas.  J'ai  presente  man  dos  auoo 
coups  et  nies  Jones  aux  soufflets,  ei  je  n'ai  pas  soustraii  mon  visage  u  d'ignomi- 
nieux  crachats3.  »  Or,  par  l'obeissance  qu'il  a  pratiquee  jusqu'ä  la  mort  en 
etant  attache  sur  le  bois,  il  a  expie  l'antique  desobeissanee  occasionnee  par 
le  bois.  Et  comme  il  est  lui  le  Verbe  du  Dieu  tout-puissant,  dont  la  presence 
invisible  est  repandue  en  nous  et  remplit  le  monde  entier,  il  continue  encore 
(son  inlluence  sur  le  monde)  dans  toute  sa  longucur,  sa  largeur,  sa  bauteur 
et  sa  profondeur  ' ;  ear  par  le  Verbe  de    Dieu,  tout  est  sous  l'influence  de 
l'economie  redemptrice,  et  le   Fils  de  Dieu  a  ete  crucifie  pour  tout,  ayant 
trace  ce  signe  de  la  croix  sur  toutes  clioses.  Car  il  etait  juste  et  necessaire 
que  celui  qui  s'est  rendu  visible  amenät  toutes  les  choses  visibles  ä  participer 
ä  sa  Croix,  et  c'est  ainsi  que  sous  une  forme  sensible  son  inlluence  propre 
s'est  fait  sentir  dans  les  choses  visibles  elles-memes.  Car  c'est  lui  qui  illumine 
les  hauteurs,  c'est-ä-dire  les  cieux,  c'est  lui  qui  penetre  les  profondeurs  des 
lieux  inferieurs,  lui  qui  parcourt  la  longue  etendue  de  l'Orjent  ä  l'Occident, 
lui  qui  atteint  l'immense  espace  du  Nord  au  Midi,  appelant  ä  la  connaissance 
de  son  Pere  les  hommes  disperses  en  tous  lieux5. 


1.  Le  texte  est  tres  expressif.  Litt.  :  «  afin  qu'une  vierge  devenue  l'avocate  d'une 
vierge,  eflagät  et  abolit  la  desobeissanee  d'une  vierge  par  son  obeissance  virginale  ». 
Cf.  Ade.  haer.,  III,  xxn,  4;  V,  xix,  1  :  parallele  d'Kve  et  de  Marie.  —  2.  Cf.  Adv.  haer., 
\',  xvn,  4.  —  3.  lsaie,  l,  6.  —  4.  Le  Verbe  incarne  coii';auu.  poursuit  cette  action  invi- 
sible du  I'ere,  et  il  la  continue  meme  exterieurement  et  visiblement  sur  tout  le  monde 
dans  toute  sa  longueur,  sa  largeur,  sa  liauteur  et  sa  profondeur.  Voir  la  tin  du  chapitre 
oü  cette  pensee  est  developpee  et  expliquee.  --  5.  Dans  cette  derniere  plirase.  saint 
Irenee  explique  comment  l'action  du  Verbe  incarne  s'exerce  partout  en  liauteur,  pro- 
fondeur, longueur  et  largeur:  il  insiste  sur  chaeun  de  ces  termes  explicitement  repe- 
tes  :  «  Lui  qui  atteint  l'immense  (large)  espace  du  Nord  au  Midi  ».  Le  texte  litt,  porte  : 
«  Lui  qui  fait  voile  vers  le  Nord  et  vers  la  largeur  (le  vaste  espace)  du  Midi  » . 


77'.  SAINT  IRENEE.  122 

35.  — (Test  (Jesus)  qui  a  rempli  la  promesse  l'aite  par  Dieu  ä  Abraham, 
promesse  de  rendre  sa  posferite  aussi  nombreuse  que  les  astres  du  ciel;  le 
Christ,  en  effet,  la  aecomplie,  lui  qui  est  ne  de  cette  Vierge  descendant  d'A- 
braham1,  lui  qui  forme  ceux  qui  croient  en  lui  ä  etre  des  flambeaux  dans  le 
monde,  lui  qui  par  le  moyen  de  cette  foi  justifie  les  Gentils  aussi  bien  qu'A- 
brahanl.  Gar  «  Abraham  erat  <)  Dieu  et  cela  lui  fut  impute  ä  justice2  ».  Ainsi 
de  nous;  c'est  par  la  foi  en  Dieu  que  nous  sommes  justilies,  puisque  «  lejuste 
vivra  par  la  foi"  ».  Or,  ce  n'est  pas  en  vertu  de  la  Loi  que  la  promesse  a  ete 
faite  ä  Abraham,  mais  en  vertu  de  la  foi'.  En  effet,  Abraham  fut  justifie 
par  la  foi  et  ce  n'est  pas  la  Loi  qui  justifie.  De  meme  pour  nous,  ce  n'est  pas 
la  Loi  qui  nous  justifie,  mais  c'est  la  foi  en  celui  auquel  ont  rendu  temoi- 
gnage  et  la  Loi  et  les  prophetes;  et  cette  foi,  c'est  le  Verbe  de  Dieu  qui 
nous  la  donne. 

36.  --  Et  de  meme  a-t-il  rempli  la  promesse  faite  ä  David.  Dieu  lui  avait 
promis  de  susciter  du  fruit  de  ses  entrailles  un  Roi  eternel,  dont  la  royaute 
n'aurait  pas  de  fin.  Et  ce  Roi,  c'est  le  Christ,  le  Fils  de  Dieu,  qui  est  devenu 
fils  de  1' hemme,  c'est-ä-dire  qu'il  a  ete  coneu  et  enfante  par  cette  Vierge 
issue  de  la  race  de  David  '.  Et  c'est  pourquoi  la  promesse  s'est  aecomplie  par 
le  fruit  des  entrailles;  ce  qu'il  y  a  de  particulier  et  d'unique  relativement  ä 
cette  naissance,  c'est  que  cet  enfant  est  le  fruit  de  la  coneeption  particuliere 
et  unique  d'une  femme,  mais  non  le  fruit  de  la  volonte  de  l'homme  ni  du 
melange  du  sang6,  afin  qu'on  publiät  ce  fait  particulier,  special  et  unique,  ä 
savoir  qu'il  etait  congu  et  enfante  par  une  Vierge  appartenant  k  la  famille  de 
David,  qu'il  etait  Roi  pour  l'eternite  sur  la  maison  de  David  et  que  sa  royaute 
n'aurait  pas  de  fin. 

37.  —  C'est  ainsi  qu'il  operait  glorieusement  notre  salut,  qu'il  accomplis- 
sait  la  promesse  faite  ä  nos  peres  et  qu'il  reparait  l'antique  desobeissance.  Le 
Fils  de  Dieu  devint  donc  fils  de  David  et  fils  d'Abraham;  caril  a  accompli 
cela  et  a  (tout)  restaure  en  lui  pour  nous  rendre  la  vie  ;  le  Verbe  de  Dieu  s'est 

1.  Le  texte  est  plus  explicite  encore,  litt.  :  »  de  cette  Vierge  dont  le  iils  etait  de  la 
race  d'Abraham  ».  —  2.  Gal.,  in,  6;  Gen.,  xv,  (i.  —  3.  Rom.,  in,  13.  Le  texte  armenien 
a  le  verbe  au  futur,  «  vivra  ».  —  4.  Cf.  Rom.,  iv.  13.  —  5.  Le  mot  compose  u|imju.jjfe- 
jihlP/iJi  ne  peut  guere  etre  rendu  que  par  ces  deux  mots  francais  :  «  a  ete  coneu  et 
enfante  ».  a  Vierge  issue  de  la  race  de  David  » ;  le  texte  armenien,  comme  plus  haut, 
au  chap.  35,  attire  notre  attention  sur  le  Fils  de  cette  Vierge.  Litt.  :  «  par  cette  Vierge 
dont  le  Fils  etait  de  la  famille  de  David  ».  Cf.  Adv.  haer.,  III,  xix,  1;  IV,  xxxui,  5. 
—  6.  Litt.  :  «  mais  non  le  fruit  des  reins  »,  les  mots  suivants  sont  synonymes;  par  ces 
mots,  saint  Irenee  proclame  la  virginite  de  la  Mere  de  Dieu.  De  plus,  le  grand  docteur 
revient  par  trois  fois  sur  ce  qu'a  de  particulier,  d'unique  raecomplissement  de  la  pro- 
messe relative  ä  la  naissance  du  Verbe  incarne.  Ce  Fils  de  David  a  ceci  de  particulier, 
d'unique  qu'il  a  ete  coneu  et  enfante  par  une  Vierge  et  qu'il  est  Roi  non  pas  pour  un 
temps,  mais  pour  l'eternite.  Cf.  Adv.  haer.,  III,  xxi,  5,  6. 


L23]  DEMONSTRATION  DE   LA  PREDICATION  A.POSTOLIQUE.  77:. 

faif  cliair  par  la  dispensalion  de  la  Vierge,  afin  de  detruire  la  mort  et  de 
rendre  la  vie  ä  l'homme.  Car  (avaut  lui)  nous  etions  dans  les  liens  du  pöche, 
devant  naltre  coupables  et  sujets  ä  la  mort. 

38.  — ■  Ainsi  dono  Dieu  le  Pere,  plein  de  misericorde,  nous  eavoya  le 
Verbe,  lequel  fecond  en  ressources  est  descendu  poür  nous  sauver.  II  s'est 
manifeste  ä  nous  aux  Iieux  meines  oü  nous  avons  perdu  la  vie  et  a  brise  les 
liens  dans  lesquels  nous  etions  engages.  Sa  hindere  nous  est  apparue,  eile  a 
dissipe  lestenebres  de  notre  prison  el  die  a  purine"  les  sources  de  notre  vie, 
abolissant  la  mort  et  rompant  les  chaines  dans  lesquelles  nous  etions  enla- 
ces.  Et  en  operant  sa  propre  resurrection,  il  est  devenu  lui-meme  le  premier- 
ne  d'entre  les  morts,  il  a  ressuscite  en  lui  l'homme  dechu  et  Fa  fait  monter 
jusqu'au  plus  haut  des  cieux,  jusqu'ä  la  droite  de  la  gloire  du  Pere.  Ainsi 
Dieu  l'avait  promis  par  son  prophete  en  ces  termes  :  «  Et  je  releverai  In  tente 
perdue  <!<■  David*  »,  c'est-ä-dire  le  eorps  quil  tenait  de  David.  Voila  ce  que 
.\otre-Seigneur  Jesus-Chrisl  a  veritablement  aceompli,  en  operant  glorieu- 
senient  notre  salut  :  e'est  par  lui  que  son  Pere  nous  sauve  et  nous  ressuscite 
veritablement.  Et  si  quelqu'un  n'admet  pas  qu'il  soit  ne  d'une  Vierge,  com- 
ment  admettra-l-il  sa  resurrection  d'entre  les  morts?  Car  il  n'y  a  rien  d'eton- 
nant,  ni  de  merveilleux,  ni  d'etrange  ä  ce  que  celui  qui  n'a  pas  eu  cette  nais- 
sance,  ne  soit  pas  ressuscite  des  morts ;  il  nous  serait  meine  impossible  de 
parier  de  resurrection  ä  son  egard;  puisque  Finne,  l'Immortel,  l'Etre  exempt 
de  la  naissance  (temporelle)  ne  peut  tomber  sous  les  coups  de  la  mort.  Car 
celui  qui  n'aurait  pas  eu  de  commencement  comme  homme,  comment  pour- 
rait-il  avoir  la  meme  fin? 

39.  —  Si  donc  il  n'est  pas  ne,  il  n'est  pas  mort  non  plus;  et  s'il  n'est  pas 
mort,  il  n'est  pas  non  plus  ressuscite  des  morts ;  et  s'il  n'est  pas  ressuscite 
des  morts,  il  n'a  pas  triomphe  de  la  mort  et  n'en  a  pas  detruit  l'empire;  et  s'il 
n'a  pas  triomphe  de  la  mort,  comment  pourrons-nous  nous  elever  jusqu'ä  la 
vie,  nous  qui,  des  les  comniencements,  sommes  tombes  sous  les  coups  de  la 
mort?  Or,  ceux  qui  n'admettent  pas  le  salut  de  l'homme,  qui  ne  croient  pas  que 
Dieu  doive  les  ressusciter  d'entre  les  morts,  ceux-la  meprisent  aussi  la  nais- 
sance de  Notre-Seigneur.  Le  Verbe  de  Dieu,  ayant  daigne  se  faire  chair,  a 
accepte  2  cette  naissance  pour  nous,  afin  de  prouvcr  la  resurrection  de  la  cliair  et 
de  nous  preceder  tous  au  ciel.  Car  il  est  le  tout  premier-ne  au  conseil  du  Perej 
le  Verbe  parfait,  gouvernant  tout  et  reglant  tout  par  lui-meme  sur  la  terre  ;  il 
est  le  premier-ne  de  la  Vierge,  homme  juste,  saint,  adorateur  de  Dieu,  bon, 
agreable  ä  Dieu,  parfait  en  tout,  sauvant  de  l'enfer  tous  ceux  qui  marchent 
ä  sa  suite;  il  est  le  premier-ne  d'entre  les  morts  et  le  principal  guide  qui 
conduit  ä  la  vie  de  Dieu. 

1.  Arnos,  ix,  11.  — ^2.  Litt.  :  «  a  supporte  ». 


776  SAINT  [RENEE.  [12',] 

40.  —  Et  c'est  ainsi  que  le  Verbe  de  Dieu  a  la  preseance  sur  tout ;  car  etant 
vrai  homme,  en  meine  temps  que  le  conseiller  admirable  et  le  Dieu  fort,  il  a 
de  uouveau  appele  l'homme  ä  jouir  de  l'union  intime  avec  Dieu,  aiin  que,  gräce 
ä  cette  communion  avec  hü,  nous  participions  ä  son  incorruptibilite.  Or, 
celui  qui  est  annonee  dans  la  Loi  par  Moyse  et  par  les  proplietes  du  Dieu  tres- 
liaut  et  tout-puissant,  le  Fils  du  Pere  de  tous1,  par  qui  tout  a  ete  fait,  celui 
qui  a  parle  avec  Muyse,  eelui-lä  est  venu  en  Judee,  lui  qui  a  ete  divinement 
concu  par  l'operation  du  Saint-Esprit  et  est  ne  de  la  Vierge  Marie,  issue 
clle-inemc  de  la  race  de  David  et  d'Abraliam,  c'est  l'Oint  de  Dieu,  Jesus  qui 
a  prouve  qu'il  est  bien  (le  Messie)  annonee  d'avance  par  les  proplietes. 

41.  II  (Notre-Seigneur  Jesus-Christi  a  eu  comme  avant-coureur  et 
comme  precursour  Jean-Baptiste,  dont  la  mission  a  ete  de  preparer  et  de  for- 
mer le  peuple  ä  la  reeeption  du  Verbe  de  vie.  Et  Jean-Baptiste  a  declare  que 
le  Christ  etait  celui-lä  meme  sur  lequel  reposa  d'une  maniere  sensible  -  l'Es- 
prit  de  Dieu.  Disciples  de  Jesus  et  temoins  de  toutes  ses  bonnes  ceuvres  et  de 
son  enseignement,  temoins  de  sa  passion,  de  sa  mort,  de  sa  resurrection  et 
de  son  ascension  au  ciel  apres  sa  resurrection  selon  lachair11,  les  apötres, 
fortifies  par  l'Esprit-Saint,  furent  envoyes  par  lui  dans  le  monde  entier  pour 
•  ipi'rer  la  vocation  des  Gentils,  montrer  aux  hommes  le  chemin  de  la  vie,  les 
arracher  ä  l'idolätrie,  ä  la  fornication  et  ä  la  cupulite,  et  purifier  leurs  ämes  et 
leurs  corps  par  le  bapteme  de  l'eau  et  de  l'Esprit-Saint.  Les  apötres  donc,  apres 
avoir  distribue  et  communique  aux  croyants  cet  Esprit-Saint  qu'ils  avaient 
eux-memes  recu  du  Seigneur,  ont  regle  ainsi  les  choses  et  etahli  l'Eglise. 
En  repandant  la  foi,  la  charite  et  1'esperance,  ils  ont  realise  ce  qui  avait  ete 
annonee  d'avance  par  les  prophetes,  la  vocation  des  Gentils;  ainsi  ils  ont,  par 
le  secours  de  leur  ministere,  fait  eclater  cet  effet  de  la  misericorde  de  Dieu, 
qui  etait  d'admettre  les  Gentils  ä  partieiper  aux  promesses  faites  aux  Peres; 
ils  ont  atteste  qu'ä  ceux  qui  croient  ces  verites,  qui  aiment  le  Seigneur  et  qui 
vivent  dans  la  saintete,  la  justice  et  la  patience,  le  Dieu  de  tous  aecordera  la 
vie  eternelle  par  la  resurrection  des  morts,  et  cela  en  vue  des  merites  de  celui 
qui  est  mort  et  ressuscite,  Jesus-Christ,  auquel  il  a  donne  la  royaute  univer- 
selle '  et  le  pouvoir  de  juger  les  vivants  et  les  morts.  Les  apötres,  en  pre- 
chant  la  parole  de  verite,  ont  instruit  (les  fideles)  ä  garder  leur  corps  pur 
pour  la  resurrection  et  ä  conserver  leur  äme  sans  souillurc 

42.  —  Mais  pour  que  les  croyants  se  gardent  tels,  il  faut  que  l'Esprit- 


1.   Ici,  plusiiMirs  traduetions  sont  possibles,  qui  ne  changent  pas,  (Tailleurs,  le  sens 
prineipal  de  la  phrase.  J'ai  adopte  celle  qui  voit  dans  «  le  Fils  du  Pere  de  tous  »  un 
genitif-datif  sujet  de  «  est  venu  ».  —  2.   Ici  encore  se  retrouve  le  partieipe  passe  /umn.- 
lkwL,  uni  ^cf.  chap.   2,  supra).  —  3.   Litt.  :  «   apres  sa  resurrection  corporelle  ».  - 
4.  Litt.  :  «  la  royaute  sur  tous  los  Hres  ». 


[125]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  777 

Saint  reste  etroitement  uni  ä  cux.  Donna  par  Dicu'  au  baptöme,  l'Esprit-Saint 
demeure  en  celui  qui  le  recoit  aussi  longtemps  qu'il  vit  dans  la  vörite  et 
dans  la  Saint  ete,  dans  la  justice  et  dans  la  patience.  Car  c'est  par  la  vertu 
de  cet  Esprit  que  les  croyants  ressusciteront,  quand  le  corps  sera  de  nou- 
veau  uni  ä  Tarne  et  entrera  dans  le  royaume  de  Dieu2.  Tels  sont  donc  les 
fruits  produits  par  la  benediction  de  Japhet,  c'est  la  vocation  des  Gentils, 
manifestee  par  le  moyen  de  l'Eglise,  et  qui  les  fait  entrer  et  habiter  dans 
la  maison  de  Sem,  selon  la  promesse  de  Dieu.  Dar  la  voix  des  prophetes,  le 
Saint-Esprit  a  annonce  d'avance  que  tout  cela  serait  ainsi,  afin  d'affermir 
la  l'oi  en  ceux  qui  adorent  Dieu  en  verite.  Car  ce  qui  est  absolument  impos- 
sible  a  notre  nature  et  pour  ce  motif  pouvait  provoquer  le  doute  parmi  les 
hommes,  Dieu  l'a  fait  annoncer  d'avance  par  les  prophetes.  Des  lors  que  la 
chose  est  annoncee  longtemps  d'avance  et  qu'elle  s'accomplit  finalcment  teile 
qu'elle  a  ete  preditc,  nous  pouvons  en  conclure  que  c'est  Dieu  seul  qui  nous 
l'a  revelee  d'avance  pour  notre  salut3. 

[II.     DEMONSTRATION    DE    LA     VERITE     HKS     ENSEIGNEMENTS    APOSTOLIQUES.J 

43.  —  Mais  en  toutes  choses  il  est  juste  et  necessairc  de  croire  ä  la  parnlc 
de  Dieu,  car  Dieu  est  veridique  en  tout.  II  laut  croire  particulierement  qu'il 
y  a  im  Fils  de  Dien  et  qu'il  existe  non  pas  seulement  au  moment  oi'i  il  va 
apparaitre  au  monde,  mais  meme  avant  la  creation  du  monde.  Moi'se,  qui 
le  premier  l'a  predit,  s'exprime  ainsi  en  hebreu  :  «  Baresit  bara  Elovim  basan 
benouam  samenthares  »,  ce  qui,  en  langue  armenienne,  signilie  :  «  Le  Fils 
(etait)  au  commencement;  Dieu  crea  ensuite  le  ciel  et  In  terre*.  »  C'est  aussi  ce 
que  certifie  le  prophete  Jeremie  en  ces  termes  :  «  Je  t'ai  ehgendre  avanl 
Vetoile  du  matin  et  ton  nom  est  avant  le  sokil '  »,  et  c'est  avant  la  creation  du 
monde,  puisque  les  astres  ont  ete  l'ormes  en  meme  teuips  que  le  monde.  KL 
le  meme  (prophete)  dit  encore  :   «   Heureux  celui  qui  etait  avant  de  devenir 

1.  II  n'y  a  ici  qu'un  pronom  dcmonstratif  complement  de  «  donne  »,  il  tient  la  place 
du  substantif  »  le  Dieu  de  tous,  le  Seigneur  »,  dont  il  est  parle  au  chapitre  precedent. 
—  2.  Cf.  Rom.,  vni,  11.  —  3.  Le  texte  porte  liüeraleinent  ceci  :  «  c'est  Dieu  seul  qui 
nous  a  revele  d'avance  notre  salut  ».  —  4.  Gen.,  i,  1.  On  reconnait  bien  dans  les  mots 
Baresith  bara  Elovim  ...am  samen  thares  une  partie  du  texte  liebreu;  mais  on  ne  sait 
trop  ;i  quoi  correspondent  les  mots  basan  benon;  le  texte  est  probablement  corrompu. 
Plusieurs  Peres  ont  vu,  en  eilet,  dans  ce  premier  verset,  une  mention  du  Fils,  mais  ils 
la  trouvent  plutöt  dans  le  mot  Baresith  qu'ils  traduisent  «  dans  le  principe,  dans  le  chef, 
dans  le  Fils  ».  S.  Irenee  la  trouve  dans  le  mot  bara  (en  syriaque  berA.  fils)  :  c'est  une 
autre  tradition.  (T.)  —  L'absence  de  la  chuinlante  ch  dans  Baresith  pröuve  que  le  texte 
traduit  par  le  traducteur  armenien  porlait  dejä  la  citation  hebraüque.  —  5.  Ps.  cix,  :; 
et  lxxi,  17.  Jeremie  a  ete  mis  sans  doute  pour  David. 


77S  SAINT  IRENEE.  126 

liomme' .  »  Pour  Dieu,  en  eilet,  le  Fils  etait  au  commencement  avant.  la  crea- 
tion  du  monde,  mais  pour  nous,  c'est  depuis  qu'il  uous  est  apparu.  Aupara- 
vant  pour  nous,  il  n'etait  pas,  car  nous  ne  le  connaissions  pas2.  Et  c'est 
pour  cela  que  son  disciple  Jean,  nous  declarant  qu'il  est  le  Fils  de  Dieu, 
qu'il  etait  aupres  du  Pere  avant  que  le  monde  tut,  et  que  c'est  par  lui  que 
toutes  les  creatures  existent,  parle  ainsi  :  «  Au  commencement  i'tnit  le  Verbe 
et  le  Verbe  etait  aupres  de  Dien-,  et  le  Verbe  etait  Dieu.  Lui  etait  au  commence- 
ment aupres  de  Dien;  tout  a  ete  fait  par  lui  et  saus  lui  rien  n'a  ete  fait*.  »  II 
demontre  evidemment  que  celui  qui,  au  commencement,  etait  le  Verbe  aupres 
du  Pere,  celui  par  qui  tout  a  ete  fait,  c'est  bieh  le  meine  qui  est  son   Fils. 

44.  —  De  nouveau  Moise  dit  que  le  Fils  de  Dieu  est  descendu  aupres 
d'Abrabam  et  s'est  entretenu  avec  lui  :  «  Et  Dien  lui  apparut  sous  le  ebene  de 
Mambre  au  milieu  dujour.  Et  levänt  les  yeux  il  regarda,  et  voilä  que  trois  hom- 
mes  se  tenaient  debout  au-dessus  de  lui.  Et  s'etant  prosterne  en  terre,  il  adora,  et 
dit  :  Seigneur,  si  vraiment  j'ai  troiwe  gräce  ä  tes  yeux''.  »  Et  en  tout  ce  qui 
suit  il  parle  avec  le  Seigneur,  et  le  Seigneur  s'entretient  avec  lui.  Or,  deux 
de  ces  trois  personnages  etaient  des  anges;  mais  Tun  etait  le  Fils  de  Dieu, 
avec  lequel  Abraham  s'entretint,  intercedant  pour  que  les  habitants  de  So- 
dome  ne  fussent  pas  detruits  au  cas  oü  l'on  pourrait  y  compter  au  moins 
dix  justes.  Et  pendant  qu'ils  conversaient  ensemble,  les  deux  anges  des- 
cendirent  ä  Sodome,  oii  ils  furent  recus  par  Loth.  Ensuite.  l'Ecriture  ajoute  : 
«  Et  le  Seigneur  /it  pleuvoir  du  ciel  sur  Sodome  et  sur  Gomorrhe  du  sou/'re  et 
du  feu  de  la  pari  du  Seigneur*  »,  c'est-ä-dire  le  Fils,  celuidä  meme  qui 
parla  ä  Abraham;  en  sa  qualite  de  Seigneur,  c'est  de  la  part  du  Seigneur 
du  ciel,  du  Pere  qui  est  le  maitre  de  tout,  qu'il  recut  le  pouvoir  de  sevir 
contre  les  habitants  de  Sodome0.  Or,  Abraham  etait  prophete  et  il  voyait 
dans  l'avenir  les  choses  qui  devaient  se  passer,  c'est-ä-dire  le  Fils  de  Dieu 
qui,  sous  une  forme  humaine,  devait  s'entretenir  avec  les  hommes,  manger 
avec  eux  et  devenir  ensuite  leur  juge,  lui  qui  avait  recu  du  Pere,  de  celui-lä 
meme  qui  est  le  maitre  de  tous,  le  pouvoir  de  chätier  les  habitants  de  So- 
dome. 

45.  ■ —  Jacob  aussi,  allant  en  Mesopotamie,  le  vit  en  songe,  montant  et 
descendant  sur  une  echelle  —  iinage  de  la  croix  -  -  qui  allait  de  la  terre 
jüsqu'au  ciel.  C'est  par  la  croix  que  ceux  qui  croient  en  lui  montent  au  ciel. 
En  effet,  la  passion  de  Notre-Seigneur  est  notre  ascension  en  haut.  Or, 
toutes  ces  differentes  visions  representent  le  Fils  de  Dieu  s'entretenant  avec 
les  hommes  et  vivant  au  milieu  d'eux.  Ce  n'est  pas  le  Pere  de  tous,  —  le 


1.  Citation  que  l'on  ne  saurait  identilier.  (T.)  —  2.  (If.  S.  Justin,  Dial.,  lxxxviii,  8. 
(T.)  —  3.  Jean,  i,  l-.'i. —  4.  (,en.,  xvm,  1-3.  —  5.  Gen.,  xi\.  24.  —  6.  CT.  S.  Justin, 
Dial.,  i.vi. 


[127  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  779 

munde  ne  le  voit  pas,  -  -  ce  n'est  pas  le  Createur  tlc  l'univers  qui  disait  : 
«  Le  ciel  est  mon  tröne  et  la  terre  est  l'escabeau  de  mes  pieds.  Quelle  maison  me 
constmires-vous  et  quel  sera  le  Heu  de  mon  repos'?  »  ni  celui  «  qui  tient  la  terre 
(laus  sa.main  et  mesure  le  ciel  a  l'empan1  » :  non,  ce  n'est  pas  lui  qui  est  venu 
en  ce  coin  de  terre  parier  avec  Abraham,  c'est  le  Verbe  de  Dieu,  qui  ne 
quittait  pas  le  genre  humain,  predisant  ce  qui  devaif  arriver  et  engeignanl 
aux  honimes  les  choses  de  Dien'. 

46.  —  C'est  lui  encore  qui,  dans  le  buisson  (ardent),  parla  ä  Moi'se  et 
lui  dit  :  «  J'ai  vu  attentivement  les  tribulations  de  mon  peuple  qui  est  en  Egypte 
et  je  suis  descendu  pour  le  delivrer*.  »  C'est  lui  qui  montait  et  descendait  pour 
le  salut  des  affliges,  afin  de  nous  delivrer  de  la  domination  des  Egyptiens, 
c'est-ä-dire  de  toute  idolätrie  et  impiete,  afin  de  nous  sauver  de  la  mer  He-nge, 
c'est-ä-dire  de  nous  preserver  des  diseordes  sanglantes  des  Gentils  et  du 
scandale  amer  de  leurs  blasphemes.  Le  Verbe  de  Dieu  preludait  ainsi  et 
s'habituait  en  quelque  sorte  ä  nos  usages '  :  c'est  qu'alors  il  nous  montrait 
d'avance  en  figure  ce  qui  devait  arriver;  et  voiei  maintenant  qu'en  realite  il 
nous  a  delivres  du  cruel  esclavage  des  Gentils  et  a  fait  jaillir  abondamment 
dans  le  desert  im  ileuve  d'eau  du  rocher,  et  le  rocher  c'est  lui.  Et  il  a  fait 
couler  douze  sources,  ä  savoir  la  doetrine  des  douze  apütres''.  Et  ceux  qui 
ne  veulent  pas  croire  en  lui  s'epuiseront  et  periront  dans  le  desert.  Quant 
ä  ceux  qui  ont  cru  en  lui  et  se  sont  faits  enfants  en  malice,  ceux-lä  il  les  a 
admis  a  l'heritage  des  Peres;  mais  ce  n'est  pas  Moi'se  qui  entre  en  par- 
tieipation  de  cet  heritage  et  qui  en  fait  le  partage,  c'est  Jesus  qui  nous  de- 
livre  d'Amalec  par  l'extension  de  ses  bras  (sur  la  croix),  nous  mene  et  nous 
eleve  au  rovaume  de  son  Pere. 

47.  —  Or,  le  Pere  est  Seigneur,  et  le  Fils  est  Seigneur.  Le  Pere  est  Dieu, 
et  le  Fils  est  Dieu;  car  celui  qui  est  ne  de  Dieu  est  Dieu.  Ainsi  donc,  par 
l'essence  merae  et  la  nature  de  son  etre,  on  demontre  qu'il  n'v  a  qu'un  seul 
Dieu,  quoique  d'apres  l'economie  de  notre  redemption,  il  y  ait  et  un  Fils 
et  un  Pere.  Puisque  le  Pere  de  tous  est  invisible  et  inaccessible  aux  etres 
crees,  il  faut,  pour  ceux  qui  doivent  s'approcher  de  Dieu,  recevoir,  par  le 
nioyen  du  Fils,  la  gräce  d'etre  presentes  au  Pere.  Et  plus  manifestcmenl 
encore  et  plus  clairement,  David  dit  ä  propos  du  Pere  et  du  Fils  :  «  Ton 
tröne,  6  Dieu,  est  etabli  pour  les  siecles  des  siecles.  Tu  as  atme  la  justice  et  hat 
l'iniquite.  C'est  pourquoi  Dien  t'a  oint  d'une  huile  d'allegresse,  (/'•  preference  a 
tes  compagnons1 .  »  Puisqu'il  est  Dieu,  en  effet,  le  Fils  doit  recevoir  du  Pere, 
c'est-ä-dire  de  Dieu,  le  tröne  eternel  du  ciel  et  etre  sacre  de  l'huile  d'onc- 

1.  Jsaie,  lvi,  1;  Act.,  vu,  49.  —  2.  Isaie,  xl,  t2.  —  3.  Cf.  S.  Justin,  DiaL,  lx,  2. 
—  4.  E.vode,  in,  7,  8.  —  5.  Cf.  Tehtulliex,  Adv.  Marcion.,  II,  27.  '!'.  —  6.  II  n'est 
pas  probable  que  l'auteur  vise  ici  le  livre  qui  portc  ce  titre.  (T.)  —  7.   Ps.  xi.iv.  7.  .s 


780  SAINT  [KENEE.  [128] 

tion,  bien  plus  que  ses  compagnons.  L'huile  de  l'onction,  c'est  l'Esprit  re- 
pandu  sur  lui;  et  ses  compagnons,  ce  sont  les  prophetes,  les  justes,  les 
apötres  et  tous  ceux  qui  recoivent  la  participation  ä  son  royaume,  c'est-ä- 
dire  ses  disciplrs'. 

48.  —  Et  David  dit  encore  :  «  Le  Seigneur  <lit  u  mon  Seigneur  :  Assieds-toi 
ä  ma  droite,  jusqu'ä  ce  que  je  fasse  de  tes  ennemis  l'escabeau  de  tes  pieds.  Le  Sei- 
gneur fera  sortir'  deSion  le  sceptre  de  la  force;  et  suis  le  maitre  au  milieude  tes 
ennemis.  Je  suis  avec  toi  au  commencement  au  jour  de  tu  force  dans  lu  splendeur 
des  saints;  avani  l'etoile  du  matin,  je  t'ai  engendre  de  man  sein.  Le  Seigneur  l'a 
jurr  et  il  ne  s'en  repentira  pas  :  Tu  es  pritre  pour  toujours  selon  Vordre  de  Mel- 
chisedech,  et  le  Seigneur  est  ä  lu  droite.  II  a  brise  les  rois  au  jour  de  sa  colere;  il 
exercera  son  jugement  parmi  les  nations;  il  amoncellera  les  cadavres  et  il  ecrasera 
lu  tele  de  plusieurs  sur  la  terre.  II  boira  au  torrent  sur  le  chemin;  c'est  pourquoi 
il  relevera  lu  töte3.  »  Et  par  ces  paroles  il  a  prouve  que  le  Christ  est  le  pre- 
mier  avant  toutes  choses,  qu'il  est  le  maitre  des  Gentils  et  qu'il  exerce  son 
jugement  sur  tous  les  hommes  et  sur  les  rois,  qui  le  ha'issent  maintenant  et 
persecutent  son  nom  ' ;  car  tels  sont  ses  ennemis.  Et  en  le  nommant  pretre 
eternel  de  Dieu,  il  declare  qu'il  est  immortel.  Et  quand  il  dit  :  «  //  a  Im  au 
torrent  dans  le  chemin;  c'est  pourquoi  il  relevera  In  tele  »,  il  parle  de  sön  huma- 
nite  qui,  ä  raison  de  son  ahaissement  et  de  ses  luuniliations,  jouira  d'une  ele- 
vation  glorieuse. 

49.  —  A  son  tour,  le  prophete  Isafe  a  dit  :  «  Ainsi  parle  Die~u  le  Seigneur 
ü  mon  Oint  le  Seigneur,  quej'ai  pris  par  In  main  dfoite  pour  reduire  d  l'obeissance 
devant  lui  les  nations7'.  »  Comment  le  Christ  est-il  appele  le  Fils  de  Dieu  et 
le  roi  des  Gentils,  c'est-ä-dire  de  tous  les  hommes?  David  dit  que  (le  Christ) 
est  appele  et  est  (reellement)  Fils  de  Dieu  et  roi  de  tous;  voiei  ses  paroles  : 

1.  On  remarquera  la  nettete  et  la  force  avec  lesquelles  S.  Irenee  affirme  dans  ce 
chapitre  la  pleine  divinite  du  Fils,  et  sa  communaule  de  nature  avec  le  Pere  [Celui  qui 
estne  de  Dieu  est  Dieu).  Cf.  Adv.  haer.,  III,  vi,  1.  —  L'  «  economie  de  notro  redemption  » 
a  bien  encore  accentue  (par  l'union  au  Fils  de  la  nature  humaine)  la  dislinction  du  l'crc 
et  du  Fils,  mais  cette  distinetion  existait  dejä  et  notre  auteur  n'apas  l'intention  de  le  nier, 
puisqu'il  oppose,  dans  la  creation  meme,  le  Pere  au  Fils  (cf.  S.  Hippolyte.  Contra 
Noet.,  15).  —  C'etait,  d'ailleurs,  une  opinion  courante  aux  deuxieme  et  troisieme  siecles, 
opinion  fondee  sur  Jean,  i,  3,  18,  que  le  Pere  ne  se  montre  pas,  et  que  les  theophanies 
doiventetre  attribueesau  Fils  (v.  Hist.  des  dogmes,  I,  p.  252,  253).  —  Plusloin,  S.  Irenee 
parle  du  Pere  qui  oint,  du  Fils  qui  est  oint,  et  du  Saint-Esprit  qui  est  l'onction  :  on 
retrouve  exaetement  la  meme  idee,  Adv.  haer.,  III,  xvm,  3  :  «  Et  unxit  quidem  Pater, 
unetus  est  vero  Filius,  in  Spiritu  qui  est  unetio.  »  On  a  parfois  conclu,  de  ce  dernier 
terme,  que  S.  Irenee  niaitla  personnalite  du  Saint-Esprit,  mais  ä  tort.  Bien  des  Peres,  dont 
l.i  doctrine  n'est  pas  douteusc,  1'ont  employe  apres  lui.  (T.)        2.  Litter.  :  «  enverra  ». 

3.  ps.  ,;|X.  —  'K  Allusion  aux  persecutions,  qui  ne  saurait  servir  toutefois  a  dater 
exaetement  la  Demonstration.  (T.)  —  5.  Isa'ie,  xlv,  1. 


[129]  DEMONSTRATION  OK  LA  PRJJDICATION  A.POSTOUQ1  E.  7S1 

«  Le  Seigneur  m  a  dit  :  Tu  es  mon  Fils,  moi  je  t'ai  engendre  aujourd  hui.  De- 
mande-moi  et  je  te  donnerailes  nations  en  heritage  et  pour  domaine  les  confins  de 
la  tcrre' .  »  Cesparoles  ne  s'adressent  pas  ä  David  qui  na  gouverne  ni  los  Gen- 
tils,  ni  Punivers,  et  n'a  regne  qne  sur  les  Juifs.  11  esl  evident  que  la  promesse 
faite  au  Christ  de  regner  sur  tout  l'univers  se  rapporte  au  Fils  de  Dieu.  David 
lui-meme  le  reconnait  pour  son  Seigneur,  quand  il  s'exprime  ainsi  :  «  Le  Sei- 
gneur dit  (i  mon  Seigneur  :  Assieds-toi  d  ma  droite  »  et  le  reste  que  nous  avons 
cite  plus  haut.  Car  il  dit  que  le  Pere  parle  avee  le  Fils.  (Test  ce  que,  du  reste, 
nous  avons  vu  precedemment  dans  Isafe,  dont  voici  les  paroles  :  «  Dieu  dit  ä 
mon  Oint  le  Seigneur...  pour  reduire  d  l'obeissance  devant  lui  les  nations2.  »  En 
eilet,  c'est  la  meine  promesse  de  la  royaute  qui  est  faite  par  les  deux  pro- 
phetes; par  consequent,  les  paroles  de  Dieu  s'adressent  ä  une  seule  et  meme 
personne,  je  veux  dire  au  Christ,  Fils  de  Dieu.  David  s'exprime  ainsi  :  «  Le 
Seigneur  m'a  dit.  »  II  laut  convenir  que  ce  n'est  ni  David,  ni  aueun  des  autres 
prophetes  qui  parle  de  lui-meme;  car  ce  n'est  pas  Phomme  qui  prophetise, 
c'est  PEsprit  de  Dieu  qui,  par  l'intermediaire  des  prophetes,  revet  la  figure 
et  la  forme  du  personnage  en  question,  et  parle  tantöt  au  nom  du  Christ  et 
tantöt  au  nom  du  Pere. 

50.  —  Or  le  Christ  dit  avec  beaueoup  d'ä-propos,  par  la  bouche  de  Da- 
vid, que  son  Pere  lui  a  parle  et  tres  honörablement ;  et  (le  Christ)  dit  aussi 
par  les  prophetes  les  autres  choses  qui  se  rapportent  ä  lui;  et  pour  neu  eiter 
qu'un,  voici  ce  qu'on  lit  dans  Isa'ie  :  «  Et  maintenant  le  Seigneur  parle  ainsi, 
lui  qui  m'a  cree  des  le  sein  (de  ma  mere)  pour  itre  son  serviteur,  afin  de  ramener 
d  lui  Jacob,  el  de  ramener  d  lui  Israel.  Et  j'ai  ete  honore  devant  le  Seigneur,  et 
mon  Dieu  sera  ma  force.  Et  il  a  ilil  :  Ce  sera  grand  pour  toi  d'itre  appele  mon 
serviteur,  pour  relerer  et  retablir  les  tribus  de  Jacob  et  ramener  Israel  disperse.  Et 
je  t'ai  etabli  pour  etre  la  lumiere  des  nations,  et  afin  que  tu  sois  pour  le  salut  jus- 
qu'aux  extremites  de  la  terre*.  » 

51.  —  Or  ici  tout  d'abord  est  marquee  la  preexistence  du  Fils  de  Dieu. 
Elle  resulte  de  ce  fait  que  le  Pere  s'entretient  avec  lui  et  de  ce  qu'avant  sa 
naissance,  il  le  manifeste  aux  hommes.  Ensuite  (il  faut  conclure)  que  (le  Fils 
de  Dieu)  sera  certainement  homme  en  taut  qu'il  doit  tirer  son  origine  des 
hommes,  et  que  Dieu  meine  doit  le  creer  du  sein  (d'une  Vierge),  c'est-ä-dire 
qu'il  naitra  (par  Poperation)  de  PEsprit  de  Dieu.  II  s'cnsuit  enfin  qu'il  est  le 
Seigneur  de  tous  les  hommes  et  le  sauveur  de  ceux  qui  croient  en  lui,  Juifs  e1 
autres.  En  effet,  le  peuple  juif  est  en  languc  hebraique  appele  Israel  de  son 
pere  Jacob,  qui  le  premier  tut  appele  Israel;  et  tous  les  (autres)  hommes  sont 
nommes  Gentils.  Et  le  Fils  prend  le  nom  de  serviteur  du  Pere,  ä  cause  de  son 


1.  Ps.  ii,  7,  !">.  —  2.  Isa'ie,  xlv,  1.  —  .'i.  Isaie,  xlix,  5,  (>. 

P  VTlt.    ()R.   —   T.    XII.    —    F.    ■"). 


782  SAINT  1RENEE.  [130] 

obeissance  ä  son  Pere;  cur  tout  cnfant  est  serviteur  de  son  pere,  meme  cliez 
les  hommes. 

52.  --  Puis  voiei  cc  qu'attestent  les  Ecritures  :  lc  Fils  de  Dien  qui  etait 
avec  son  Pere  avant  tout  l'univers,  c'est  le  Christ.  Sans  cesser  d'etre  aupres 
du  Pere,  le  Christ  s'est  de  plus  rapproche,  s'est  Joint  et  uni  aux  hommes;  il 
est  le  roi  de  tout  l'univers,  puisque  le  Pere  a  mis  tout  ce  qui  existe  sous  sa 
dominalion,  et  il  est  le  sauveur  de  ceux  qui  croient  en  lui.  II  est  impossiblc 
de  citer  tous  les  textes  que  Ton  pourrait  apporter  ä  l'appui  de  cette  these; 
mais  par  les  textes  cites  tu  entendras  facilement  les  autres  qui  leur  sont 
semblables,  si  tu  crois  au  Christ  et  si  tu  demandes  ä  Dieu  la  sagesse  et  l'in- 
telligence  pour  comprendre  tout  ce  qui  a  ete  dit  par  les  prophetes. 

53.  —  Le  Christ  qui,  etant  le  Verbe  du  Pere,  etait  aupres  du  Pere,  devait 
encore  s'incarner,  se  faire  homme  et  subir  la  condition  de  rhumaine  nais- 
sance;  il  devait  naitre  d'une  Vierge  et  vivre  au  milieu  des  hommes,  son  incar- 
nation  etant  l'oeuvre  du  Pere  de  tous;  c'est  lä  ce  qu'Isaie  annonce  en  ces 
termes :  «  C'est  pourquoi  le  Seigneur  lui-ineme  te  donnera  un  signe  :  Voiei  que  la 
Vierge  cöncevra  et  enfantera  un  jil .  et  uous  l'appellerez  Emmanuel.  II  mangera  du 
beurre  et  du  miel;  nennt  de  connattre  ou  de  distinguer  le  mal,  il  choisit  le  bien; 
car  nennt  que  Venfant  connaisse  le  Inen  un  le  mal,  il  desapprouve  le  mal  pour 
choisir  le  bien'1.  »  Qu'il  doive  naitre  d'une  Vierge,  ill'aflirme;  qu'il  doive  etre 
veritablement  homme,  il  l'insinue  en  disant  qu'il  mangera,  qu'il  sera  un  en- 
l'ant  et  de  plus  qu'on  lui  imposera  un  nom;  car  c'est  la  coutume  -  pour  le 
nouveau-ne.  Et  il  portera  un  double  nom  :  en  liebreu  Messie  signifie  Christ,  et 
en  armenien  Jesus  veut  dire  Sauveur;  et  ces  deux  noms  serviront  a  exprimer 
les  oeuvres  qu'il  doit  aecomplir.  En  eilet,  il  est  appele  Christ,  parce  que  par 
son  moyen  le  Pere  a  oint  et  sanetifie3  toutes  choses,  et  qu'ä  son  avenement 
comme  homme,  il  a  ete  oint  par  Dieu  et  par  l'Esprit  de  son  Pere.  C'est  d'ail- 
leurs  ce  qu'il  dit  lui-meme  ä  son  propre  sujet  par  la  bouche  d'Isaie  :  «  L'Esprit 
de  Dien  est  sur  moi,  c'est  pourquoi  il  m'a  oint  pour  prücher  aux  pauvres\  »  Et 
il  est  Sauveur,  parce  qu'il  est  la  cause  du  salut  de  ceux  que,  de  son  temps, 
il  a  Ini-meme  delivres  de  toutes  sortes  de  maux  et  de  la  mort,  et  parce  qu'il 
est  le  donateur  des  biens  ä  venir  et  du  salut  eternel  pour  ceux  qui,  venant 
apres  lui,  croiront  en  lui. 

.")4.  —  C'est  donc  pour  cela  qu'il  est  le  Sauveur.  Quant  an  möt  Emma- 
nuel, il  se  traduit  :  Dieu    avec  nous;  <>u  bien  si  le  mot  avait  ete  dit  par  le 


1.  haie,  vn,  14-10.  —  2.  L'armenien  porte  Sn^niJß^ti,  molorouthioun  (c'est-ä-dire 
erreur,  egarement),  que  le  contexte  rend  inadmissible.  Je  propose  le  mot  um[npnLpfiLii: 
sovor'outhion  (coutume),  qui  repond  au  contexte,  et  ou  il  n'v  a  que  deux  lettres  de  chan- 
gees;  un  copiste  distrait  a  pu  facilement  conl'ondre  ces  deux  caracteres.  —  3.  Litt.  :  «  a 
vrne  liiutes  choses  ».  —  4.  haie,  i.xi,  1. 


L31]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICVTION  AI'OSTOLIQUE 

prophete  sous  la  forme  de  souhah  :  Que  Dieu  soit  auec  nous!  En  er  cas,  c  e  I 
l'accomplissement  meme  c(  la  manifestation  du  regne  evangeTique.  «  Voilä, 
dit  Isaie,  que  In  Vierge  concevra  et  cnfantera  un  fils  »,  lequel,  6tan1  Dieu,  sera 
avec  nous;  et,  comme  saisi  d'admiration  devant  cel  evenemept,  il  ajoute  ce 
qui  en  resultera,  ä  savoir  que  «  Dieu  sera  avec  nous  ».  Ei  encore  ä  propos 
de  sa  naissan.ee,  le  möme  prophete  dit  dans  un  autre  endroit  :  <-  Avant  d  '■irr  en 
travail  et  avant  de  subir  les  douleurs  de  l'enfantement,  eile  a  ete  delivree  et  eile  a 
mis  au  monde  im  enfant  male*.  »  ("est  ainsi  qu'il  revele  sa  naissance  miraeu- 
leuse  et  inconcevable  par  le  moyen  de  la  Vierge.  Le  meme  prophete  dil 
encore  :  «  Un  fils  nous  est  n<:  et  un  enfant  nous  a  ete  donne,  et  on  l'a  nomme  lr 
Conseiller  admirable,  le  Dieu  fort  ".  » 

55.  _  il  l'appelle  «  admirable  Conseiller  »,  d'abord  du  Pere.  G'est  par  son 
conseil  que  le  Pere  fait  tout  en  commun  avec  lui,  comme  il  est  dit  dans  le  pre- 
mier  livre  de  Mo'ise,  qui  a  pour  titre  la  Genese  :  «  Et.  Dieu  dit  :  Faisons  V komme 
a  untre  Image  et  ä  notre  ressemblance  J.  »  En  eilet,  le  Pere  apparait  ici  aupres 
du  Fils,  des  lors  que  le  Fils  est  appele  l'admirable  conseiller  du  Pere.  Mais  il 
est  aussi  notre  conseiller,  demeurant  avec  nous,  nous  donnant  des  avis,  sans 
nous  faire  violence  comme  Dieu,  lui  qui  cependant  est  «  le  Dien  fort  •>.  Et  il 
nous  exhorte  ä  chasser  (les  tenebres  de)  l'ignorance  et  a  recevoir  la  lu- 
miere  ',  ä  nous  ecarter  de  l'erreur  et  ä  venir  ä  la  verite,  ä  repousser  la  cor- 
ruption  et  ä  acquerir  I'incorruptibilite. 

56.  _  Isafe  dit  encore  :  et  Et  ils  mit  voulu  etre  consumes  par  le  [en.  Cur  un 
enfant  nous  est  ne  et  un  fils  nous  a  ete  donne;  le  pouvoir  a  ete  pose  sur  ses  epaules 
et  il  est  appele  l'Ange  du  grand  ronseil.  Cur  fetablirai  In  paioo  avec  les  chefs,  et  de 
nouveau  paix  et  salut  sur  lui!  Son   royaume  est  etendu  et  sa  paix  na  pas  de  /in. 
(Ij-  Dieu  des  armecs)  le  fem  arriver  au  trdne  de  David  et  u  In  royaute;  il  Vaffer- 
miraet  le  fortifiera  par  le  droit  et  la  justice  des  maintenant  et  toujourss.  »  Don 
il  suit  que  le  Fils  de  Dieu  doit  naitre  (comme  homme)  et  qu'il  doit  etre  appele 
roi  eternel.  Quant  ä  ces  paroles  :    «  Ils  ont  voulu  etre  consumes  par  lr  feit  », 
elles  s'adressent  ä  ceux  qui   ne  croient  pas   en  lui  et  qui  ont   fait  contre  lui 
tout  ce  quils  ont  fait.  Le  prophete  le  dit,  parce  qu'ils  declareront  au  juge- 
ment  :  Que  n'avons-nous  ete  brüles  par  le  feu  avant  la  naissance  du  Fils  de 
Dieu,  plutöt  que  de   ne  pas  croire  ä  sa  naissance!  Car  pour  ceux    qui   sont 
morts  avant  Tavenement  du  Christ,  il  y  a   espoir   qu'ä  leur   resurrection  au 
iugement  ils  arriveront  au  salut,    ceux-lä   du  moins   qui,   tout  en    craignaut 
Dieu,  sont  morts  dans  la  justice  et  ont  recu  interieurement  1  Esprit  de  Dieu, 
comme  les  patriarches,  les  prophetes  et  les  justes.  Quant  ä  ceux  qui,  apres 
Tavenement  du  Christ,   n'ont  pas  cru  en  lui,  leur  chätiment  au  jour  du  juge- 

1.   Isaie,  lxvi,  7.  —  2.  Isaie,  ix.  .3.   —3.  Gen.,  i,  27.  Cf.   PsEUDO-BAitNAiiE,  vi,  12. 
—  4.  Litt.  :  «  la  connaissance,  le  savoir  ».  —  .">.   Is<iie,  ix.  0',  7. 


784  SAINT  IRENEE.  [132] 

ment  sera  inexorable1.  Quant  ä  ces  mots  :  «  Celui  dont  la  puissanee  est  sur 
ses  ipaules  »,  c'est  une  figure  pour  indiquer  la  croix,  sur  laquellc  il  a  eu  les 
bras  cloues.  En  effet  cette  croix  qui  etait  et  est  un  opprobre  pour  lui  et  aussi 
pour  nous  ä  cause  de  lui,  eile  marque,  dit-il,  sa  puissanee,  c'est-ä-dire  quelle 
est  le  signe  de  son  royaume.  Et  le  propliete  dit  :  «  l'Ange  du  grand  ebnseil  », 
c'est-ä-dire  du  Pere,  qu'il  nous  a  fait  connaitre. 

57.  —  D'apres  cela,  les  prophetes  ont  donc  predit  clairement  que  le  Fils 
de  Dieu  devait  naitre  et  comment  il  devait  naitre  et  se  montrer  le  Christ.  Ils 
ont  annonce  aussi  d'avance  dans  quel  pays  et  de  quelle  famille  il  devait  naitre. 
Voiei  des  paroles  que  Moise  met  sur  les  levres  de  ces  prophetes,  dans  la 
Genese  :  «  Le  prince  ne  sortira  pas  de  Jttda  et,  le  chef  ne  sera  pas  enleve  de  sa  race 
jusqu'ä  ce  que  vienne  Celui  qui  doit  etre  envoye.  Et  il  sera  l'espoir  des  nations, 
quand  il  lavera  son  vetement  dans  le  vin  et  so»  manteau  dans  le  sang  de  la 
grappe  2.  »  .luda,  l'ancetre  des  Juifs,  etait  fds  de  Jacob,  et  c'est  de  lui  qu'ils 
tirent  leur  nom;  et  ils  n'ont  pas  manque  de  chef,  ni  de  guide  jusqu'ä  l'ave- 
nement  du  Christ.  Mais  ä  partir  de  son  avenement,  des  guerriers  habiles 
au  carquois  prirent  les  armes  et  le  pays  des  Juifs  fut  soumis  ä  la  domination 
des  Romains ;  et  ils  n'eurent  plus  en  tant  que  nation  ni  chef,  ni  roi  particu- 
lier.  II  etait  venu  celui  ä  qui  appartient  le  royaume  des  cieux,  celui  qui  a 
lave  sa  robe  dans  le  vin  et  son  manteau  dans  le  sang  de  la  grappe.  Et  sa  robe, 
comme  aussi  son  manteau,  ce  sont  ceux  qui  croient  en  lui,  ceux  qu'il  a  puri- 
fies,  quand  il  nous  a  sauves  par  son  sang.  Et  son  sang  est  appele  le  sang  de 
la  grappe;  car  de  meine  que  le  sang  de  la  grappe  n'est  pas  fait  par  l'homme, 
mais  par  Dieu  qui  le  fabrique  afln  de  rejouir  ceux  qui  le  boivent;  ainsi  le 
sang  que  le  Christ  a  recu  dans  son  incar nation  ne  vient  pas  de  l'homme, 
mais  de  Dieu  qui  l'a  forme.  Le.Seigneur  lui-meme  a  donne  le  signe3  de  la 
Vierge,  c'est-ä-dire  celui  qui  est  ne  de  la  Vierge,  l'Emmanuel  qui  rejouit  ceux 
qui  le  boivent,  ä  savoir  ceux  qui  reeoivent  son  Esprit,  joie  eternelle.  C'est 
pourquoi  il  est  l'attente  des  Gentils,  de  ceux  qui  esperent  en  lui;  car  nous 
esperons  que  c'est  lui  qui  retablira  le  royaume  '. 

58.  -  Moise  dit  encore  :  «  Vn  astre  sortira  de  Jacob  et  un  chef  s 'elever a 
d' Israel*.  »  Ce  qui  prouve  avec  evidence  que  l'economie  de  cet  avenement 
sclon  la  chäir  aura  Heu  che/  les  Juifs,  comme  aussi  que  celui  qui  doit  naitre  de 
Jacob  et  de  Juda  descendra  du  ciel  pour  subir  la  dispensation  de  cette  econo- 
mic. En  effet  un  astre  se  montre  dans  le  ciel.  Et  si  le  propliete  parle  de  chef, 
de  roi,  c'est  que  (le  Christ)  est  le  roi  de  tous  ceux  qui  sont  sauves.  Or,  ä  sa 
nativite,  l'astre  apparut  aux  Mages,  qui  habitaient  l'Orient.  Cette  apparition 

1.  Litt.  :  «  est  inexorable  ».    —  2.  Gen.,  xux,  10,  11.  Cf.   Adv.  haer.,  IV,  x,  2.  - 
3.  Allusion  manifeste  ä  la  prophetie  d'Isaie;  vn,  11,  14.  —  4.  «  I^e  royaume  »  de  Dieu. 
le  regne  de  Dieu.  —  5.  Nomb.,  xxiv,  17. 


[133  DEMONSTRATION   DE  I.A   PREDICATION  APOSTOLIQUE  785 

leur  fit  esperer  que  le  Christ  etait  ne  et  ils  vinrent  en  Judee,  guidös  par  cette 
etoile;  ils  la  suivirent  jusqu'ä  ce  qu'olle  arrivät  ä  Bethleem,  oü  lc  Christ  etait 
ne,  et  eile  penetra  dans  la  maison  oü  se  trouvait  l'enfant  eaveloppe  de  langes. 
L'etoile  vint  se  reposer  sur  sa  tete,  pour  montrer  aux  Mages  le  Fils  de  Dieu, 
le  Christ  '. 

o9.  —  Isafe  s  expnme  encore  plus  expliciteraent  :  «  Ihi  rameau  sortira  du 
tronc  de  Jesse  et  une  /leur  s'epanouira  de  sa  raeine.  Et  VEspvit  de  Dieu  reposera 
sur  lui,  Esprit  de  sagesse  et  d'intelligence,  Esprit  de  conse.il  et  de  force,  Espril  de 
connaissance  et  depiete;  l'Esprit  de  crainte  de  Dien  !<■  remplira.  I!  ne  jugera  point 
selon  les  apparences,  et  il  ne  reprimandera  pointd'apres  les  opinions;  mais  il  rendra 
justice  an petit  ei  il  uura  pitie  des  humbles  de  lu  terre.  Et  il  frappera  la  terre  d'une 
parole  de  sa  bouche,  et  d'un  soufjße  de  ses  levres  il  fera  perir  l'homme  blasphema- 
teur.  Lu  justice  cciiulra  ses  flaues  et  lu  eerite  sera  lu  ceinture  de  ses  reins.  Et 
le  hup  sera  nourri  aeee  l'agneau,  et  le  leopard  avec  le  chevreau,  et  le  veau  et  le 
Hon  mahgeront  du  fourrage  ensemble.  Et  im  petit  enfant  {iru)  sur  le  trau  de  lu 
vipere  et  mettra  sa  main  sur  le  trou  des  petits  de  lu  vipere,  et  ils  ne  lui  feront 
aueun  mal.  Et  en  cejour-la  la  meine  de  Jesse  apparaitra  et  celui  qui  en  sortira 
pour  gouverner  les  nutions,  sera  Celui  en  qui  les  nations  espereront  et  sa  resurrec- 
tion  sera  glorieuse2.  »  Par  ces  paroles,  Isai'e  annonce  que  le  Christ  naitra  de 
cello  qui  est  de  la  race  de  David  et  d'Abraham.  Car  Jesse  etait  descendant 
d'Abraham  et  pere  de  David;  la  Vierge  qui  coneut  le  Christ  etait  de  cette  race. 
eile  fut  donc  le  rameau.  Et  e'est  pour  cela  que  Moi'se  se  servait  d'une  verge 
(d'un  bäton)  pour  montrer  sa  puissance  ä  Pharaon.  II  est  aussi  d'autres  peuples 
pour  qui  le  bäton  est  le  signe  du  pouvoir.  Par  la  fleur,  Isafe  entend  la  chair 
du  Christ,  qui  a  pousse  par  la  vertu  de  l'Esprit-Saint,  comme  nous  l'avons 
dit  precedemment. 

60.  —  Quant  ä  ces  mots  :  «  //  ne  jugera  /mint  selon  les  apparences  et  il  ne 
reprimandera  point  selon  les  opinions:  mais  il  rendra  justice  au  petit  et  il  aura 
pitie  des  humbles  de  la  terre  »,  il  semble  qu'ils  etablissent  et  demontrent  plutöt 
sa  divinite.  Car  il  n'appartient  qu'ä  Dieu  de  juger  sans  faire  aeeeption  de 
personne,  sans  se  laisser  corrompre,  sans  faiblesse  pour  les  grands,  en  ren- 
dant  justice  aux  humbles  en  toute  egalite  et  equite  d'apres  les  regles  de  sa 
supreme  et  souveraine  justice;  car  Dieu  ne  subit  l'influence  de  personne  et 
n'obeit  qu'ä  ce  qui  est  juste.  «  Exercer  la  mise'ricorde  »,  c'est  aussi  le  propre 
de  Dieu,  de  celui  qui,  par  sa  misericorde,  peut  procurer  le  salut.  Et  «  il  frappe 
la  terre  d'une  simple  parole,  et  il  fait  perir  l'impie  d'une  seule  parole  »,  cela 
encore  n'appartient  qu'ä  Dieu,  qui  d'une  parole  a  fait  toutes  choses.  Par  ces 
mots  :  «  La  justice  ceindra  ses  flaues,  et  la  eerite  sera  lu  ceinture  de  ses  reins   », 

1.   Saint  Irenee  parait    suivre    ici   une    tradition   particuliere    sur  la    maniere  dont 
l'etoile  apparut  ä  Bethleem.  (T.)  —  2.  lsaie,  xi,  1-10. 


786  SAINT  IRENEE,  J134J 

le  prophete  indique  la  forme  humaine  du  Christ  d'apres  l'aspect  exterieur,  et 
aussi  sa  vraie  et  souveraine  justice. 

61.  —  Quant  ä  la  concorde,  l'union  et  la  paix  qui  doivent  regner  entre 
des  elres  etrangers  les  uns  aux  autres,  e\  naturelleinent  opposes  et  ennemis 
entre  eux,  los  presbytres  croient  que  cela  aura  reellement  Heu  ä  l'avenement 
du  Christ,  quand  son  regne  sera  pleinement  etabli  sur  tout  et  partout.  Le  pro- 
phete se  sert  d'un  Symbole,  pour  insinuer  qu'un  ensemble  de  peuples  et  de 
nations  aux  mceurs  contraires  et  opposees  vivront  cependant  dans  la  paix 
du  Christ.  L'assemblee  des  justes  est  comparee  ä  un  troupeau  de  faons, 
d'agneaux,  de  chevreaux  avec  de  petits  enfants,  oü  nul  ne  fait  de  mal  ä  per- 
sonne.  (Ainsi  devimdronl  paisibles  et  doux)  des  hommes  qui  auparavant 
etaient  par  cupidite  pareils  ä  des  betes  fauves  aux  mceurs  sauvages,  au  point 
de  ressembler  ä  des  loups  ou  ä  des  lions  qui  devorent  les  faibles  et  se  fönt 
entre  egaux  une  guerre  acharneo ;  ainsi  en  sera-t-il  des  femmes  naguere  plus 
dangereuses  que  les  aspics  et  les  viperes,  capables  de  verser  des  poisons 
mortels  ä  ceux  qu'elles  aimaient  et  de  les  immoler  ä  leur  Jalousie.  Et  ces 
hommes  et  ces  femmes  reunis  en  mon  nom  revetiront  des  mceurs  pacifiques 
et,  par  la  gräce  de  Dieu,  se  depouilleront  de  leur  naturel  barbare  et  sauvage. 
\ dilä  bien  ee  qui  est  arrive;  car  ceux  qui  auparavant  etaient  si  denatures 
qu'ils  commettaient  toutes  sortes  d'iniquites,  une  fois  qu'ils  ont  connu  le 
Christ,  ils  ont  crü  en  lui;  et,  croyant  en  lui,  ils  ont  ete  changes  au  point  de 
pratiquer  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  excellent  dans  la  justice;  tant  est  grand  le 
changement  qu'opere  la  foi  en  Jesus-Christ  Fils  de  Dieu,  dans  ceux  qui 
croient  en  lui ' !  Et  le  prophete  ajoute  qu'une  fois  ressuscite,  le  Christ  exer- 
cera  son  pouvoir  sur  les  Gentils.  C'est  qu'en  effet,  il  devait  mourir  et 
ressusciter,  afin  que  Ton  confessät  et  que  l'on  crüt  qu'il  est  Fils  de  Dieu  et 
lloi.  Apres  quoi  le  prophete  declare  :  «  Et  sa  resurrection  sera  im  honneut  », 
c'est-ä-dire  une  gloire.  En  efTet,  depuis  qu'il  est  ressuscite,  il  a  ete  glorilie 
coiinne  Dieu. 

6"2.  —  Le  prophete  dit  encore  :  «  Et  en  ce  jour  je  releverai  la  tonte  de  David, 
qui  etait  tombee2  »,  c'est-ä-dire  le  corps  du  Christ,  celui  qui  tir»  son  origine 
de  David,  coinme  nous  l'avons  dit  plus  haut;  c'est  evidemment  declarer 
qu'apres  sa  mort,  le  Christ  ressuscitera  d'entre  les  morts;  son  corps  est  appele 
tente.  Tous  ces  temoignages  de  l'Ecriture  etablissent  donc  que  le  Christ  qui, 
selon  la  chair,  doit  etre  de  la  race  de  David,  sera  le  Fils  de  Dieu,  qu'apres 

1.  Comparer  Tinterpretation  de  ce  raeme  passage  d'Isa'ie  que  donne  l'auteur  dans 
VAdv.  haeres.,  V,  xxxm,  4.  Dans  ce  dernier  endroit  il  accorde  la  preference  ä  Inter- 
pretation litterale  (celle  des  presbytres) ;  ici,  il  s'etend  plutöt  sur  le  sens  allegorique. 
Mm'is,  contrairemcnl  ä  ce  qu'affirme  M.  Harnack  dans  son  edition,  p.  62,  il  n'y  a  pas 
contradiction.  Saint  Irenee  ne  nie  la  legitimite  d'aucune  des  deux  interpretations. 
(T.)  —  2.  Arnos,  ix.  ll. 


135  DEMONSTRATION  DE  I.A  PRKDICATION  APOSTOLIQUE.  787 

etre  mort,  il  ressuscitera,  qu'avec  la  forme  e1  l'aspect  (Fun  nomine,  il  sera 
cependant  le  Dieu  tont-puissant,  qu'il  jugera  lui-meme  tout  Funivers,  qu'il 
n'exercera  que  la  justice  ei  sera  sauveur. 

(>;{.  —  C'est  le  prophete  Michee,  qui  indique  oü  Ic  Christ  naitra,  c'est-ä- 
dire  ä  Bethleem  de  Juda.  Voici  los  paroles  de  la  prophetie  :  «  /•-'/  toi,  Bethleem 
de  Juda,  tu  n'es  pas  In  plus  petite  parmi  les  prineipautes  de  .Inda  .•  car  de  im  sortira 
im  chef  qui  regira  mon  peuple  d'Israel'.  »  ßethleem,  c'est  la  cite  de  David. 
Aussi  bien  est-il  demontre  que  le  Christ  est  fds  de  David  non  seulement 
par  la  Vierge  qui  l'a  mis  au  munde,  mais  encore  par  ce  fait  qu'il  esl  ne  ä 
Bethleem,  en  la  cite  de  David. 

64.  —  David  armonce  encore  que  le  Christ  naitra  de  sa  race,  Jorsipiil 
parle  en  ces  termes  :  «  A  cause  de  David  mon  serviteur,  ne  repousse  pas  la  face 
de  ton  Christ.  Le  Seigneur  a  jure  d  David  la  virile  et  il  ne  le  trompera  pas  :  Je 
mettrai  sur  tun  tröne  Ic  fruit  de  ton  sein,  si  nu>n  alliance  et  nies  t<:nu>i</nn</es,  que 
je  leur  ai  dünnes  par  serment,  sunt  gardes  par  tes  jus  et  par  leurs  jils  a  taut 
jamais'-.  »  Mais  parmi  les  fds  de  David,  aucun  n'a  eu  im  regne  eternel  et 
d'aucun  le  rovaume  n'a  dure  eternellement,  puisque  tous  sont  detruits.  C'est 
le  Christ  seul  qui  est  ce  roi  issu  de  la  famille  de  David.  Tous  ces  temoignages 
attestent  expressement  et  clairement  la  race  et  le  Heu  oü  devait  naitre  le  fds 
de  David  selon  la  chair;  il  n'y  a  pas  ä  chercher  chez  les  Gentils  ni  ailleurs  le 
bcrceau  du  Fils  de  Dieu,  si  ce  n'est  a  Bethleem  de  Judee,  dans  la  descendance 
d'Abraham  et  de  David. 

6.">.  —  Quant  ä  son  entree  ä  Jerusalem,  qui  etait  la  capitale  de  la  Judee 
et  la  residence  de  ses  chefs,  oü  sc  trouvait  le  temple  de  Dieu,  voici  ce  qu'en 
a  dit  le  prophete  Isai'e  :  «  Dites  d  la  fille  de  Sion  :  Voici  que  le  Roi  vient  u  toi3; 
il  est  doux  et  est  monte  sur  un  ane  et  sur  un  poulain,  le  petit  d'une  anesse*.  » 
C'est  ainsi  qu'il  fit  son  entree  ä  Jerusalem,  ayant  pour  monture  un  petit 
änon,  sur  lequel  le  peuple  avait  etendu  ses  vetements  et  oü  on  l'avait  fait 
asseoir.  Et  c'est  Jerusalem  qu'il  appelle  la  iille  de  Sion. 

66.  —  Donc,  que  le  Fils  de  Dieu  devait  naitre  (parmi  nous),  en  quelle 
maniere  et  en  quel  lieu  il  devait  naitre,  et  que  le  Christ  serait  un  roi  eternel, 
voilä  ce  que  les  prophetes  ont  annonce.  Ils  ont  predit  que  le  Fils  de  Dieu 
s'etant  fait  homme  guerirait  (les  malades)  et  il  les  a  gueris;  qu'il  ressus- 
citerait  les  morts  et  il  les  a  ressuscites;  qu'il  serait  hai',  meprise.  voue  aux 
tourments,  mis  ä  mort  et  crucifie,  et  il  a  ete  hai,  meprise  et  mis  ä  mort. 

67.  —  Parlons  maintenant  de  ses  guerisons.  Isafe  s'exprime  ainsi  :  «  Lui- 
meme  a  jiris  nos  faiblesses  et  il  a  chasse  uns  maladies  '  »,  c'est-ä-dire  il  prendra  et 
il   enlevera.  Car  d'ordinaire  1' Esprit   de   Dieu,  par  la  houche  des  prophetes, 

1.  Mich.,  v,  1.   —  2.  Ps.  cxxxi,    10-12.  —  ■',.  Isaie,  lxii,  11.  —   4.  Zach.,    ix.  9.  - 
5.  Isafe,  liii,  4;  cf.   Matth.,  vin,  17. 


788  SAINT  rRENEE.  ,:;,, 

raconte  ce  qui  doit  arriver  comme  si  c'ötait  dejä  fait.  Pour  Dieu,  en  eilet, 
projeter,  se  mettre  dans  l'idee  et  decreter,  c'est  comme  un  fait  accompli;  et 
l'Esprit-Samt,  en  voyant  et  contemplant  le  temps  (de  l'execution),  emploie 
des  termes  indiquant  que  Ia  prophetie  a  dejä  recu  son  accomplissement.  Et 
par  rapport  aux  guörisons,  il  les  mentionne  en  res  termes  :  c<  En  ce  jour-lä 
les  squrds  entendront  les  paroles  du  //Vre,  ei  dans  les  tenebres  et  l'obscurite  les 
yeux  lies  aveugles  verront{.  »  Et  le  memo  dit  encorc  :  «  Fortifiezrvous,  mains 
defaillantes  et  genoux  debiles  et  chancelants ;  consolez-vous,  cceurs  desoles  et  trou~ 
bles,  fortißez-vous,  ne  craignez  point.  Voilä  que  untre  Dieu  exercera  d  son  tour 
In  vengeance,  lui-möme  viendra  et  nous  sauvera.  Alors  les  yeux  des  aveugles  s'ou- 
uriront  ■et  les  oreüles  des  sourds  entendront;  alors  le  boiteux  bondira  comme  un 
cerf  et  In  langue  du  muet  sc  deliera-.  »  Et  ä  propos  des  morts,  il  dit  qu'ils 
ressusciteront  :  «  Airisi  les  morts  ressusciteront,  et  ceax  qui  sont  dans  les  tom- 
beaux  ressusciteront''.  »  Et  il  faudra  bien  croire  que  celui  qui  fait  cela  est  le 
ImIs  de  Dien. 

68.  —  Isafe  annonce  egalement  qu'il  sera  bafoue,  tourmente  et  ä  la  fin  mis 
ä  mort  :  «  Voilä  que  mon  fils  sera  connu,  il  sera  exalte  et  souverainement  gloriße. 
De  meine  que  beaucoüp  auront  ete  dans  In  stupeur  d  ton  egard,  tellement  ton  vhage 
etaii  rabaisse  par  les  hommes;  et  des  nations  nombfeuses  seront  etonnees  et  les 
rois  fermeroiit  In  bouche;  car  ceux  auxqüels  il  n'a  rien  ete  raconte  de  lui  verrönt; 
et  ceux  ifiu  u'uriiiciit  pas  entendu  apprendront.  Seigneiir,  qui  n  cru  ä  ce  que  nous 
avons  entendu?  et  d  qui  le  hras  de  Dieu  a-t-il  ete  revcle?  Nous  avons  parle  devant 
lui  comme  un  en/'un/  ',  {cetuit  •  iiimme  un  rejeton  dans  une  terre  aride;  et  il  n'aeuit 
niapparence,  ni  gloire;  et  nous  Vavons  ru,  et  il  n'avait  ni  forme,  ni  beaute.  Mais 
son  exterieur  etait  Sans  eclat  et  inferieur  d  tous  les  autres  hommes;  komme  de 
doiileurs  et  coiinaissunt  la  snujl'rancc,  car  son  visage'est  un  objet  de  mepris;  il  a 
ete  meprise  et  an  n'a  fait  aueun  cas  de  lui.  C'est  lui  qui  porte  nos  iniquites  et 
c'est  pour  nous  qu'il  est  en  butte  aux  douleurs.  Et  nous  Vavons  regarde  comme 
quelqu'un  qui  doit  etre  licre  aux  douleurs,  aux  coups  et  au.r  tourments.  Mais  lui 
il  a  ete  blesse  pour  nos  iniquites  et  il  a  sou/j'ert  pour  nos  pcclies.  Le  cluitiment  qui 
nous  baut  la  paix  est  sur  lui  et  c'est  par  ses  plaies  que  nous  avons  ete  gueris'.  » 
On  voit  par  lä  que  le  Christ  a  subi  des  tourments,  et  c'est  ce  qu'avait  deja 
predit  David  en  disant  :  «  Et  j'ui  subi  des  tourments''.  »  Mais  ce  n'est  pas 
David,  c'est  le  Christ  qui  a  subi  des  tonrinents  quand  l'ordre  fut  donne  de 
le  crueifier.  Et  de  nouveau  par  la  bouche  d'Isai'e,  le  Verbe  dit  :  «  J'ui  licre 
mon  dos  au.r  coups  et  mes  joues  au.r  soufflets  et  je  na  i  pas  sonst  rait  mon  visage 
aux  ignobles  crachats7.  »  Le  prophete  Jeremie  dit  la  meme  chose  :  «  //  licrera 

1.  Isaie,  xxix,  18.  —  2.  Isaie,  xxxv,  3-6.  --  3.  Isafe,  xxvi,  19.  --  4.  Ces  derniers 
mots  traduisent  litteralement  le  lexte  des  Septante,  iv/iyvEiXa^v  w?  watotov  evavriov  aütou.  (T.) 
—  5.  Isaie,  lii,  13 -lui,  5.  — 6.  Ps.  xxxvui,  18  (?).  —  7.  Isafe,  l,  (i. 


[137]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUß.  789 

ses  joues  (i  cehii  qui  h  frappe;  il  sera  rempli  d'opprobres*.  »  Tout  cela  1c  Christ 
l'a  endure. 

69.  —  Voici  ce  ([ui  suit  dans  Isaie  :  «  Nous  avons  ete  gueris  pur  ses  plaies. 
Tons  nous  avons  erre  comme  des  brebis  egarees;  V komme  s'est  egare  dans  sa  voie. 
Et  le  Seigneur  l'a  livre  pour  nos  peckes2.  »  Donc  il  est  evident  que  cela  lui  est 
arrivd  par  la  volonte  de  son  Pere  pour  notre  salut.  Apres  cela  le  prophete 
parle  eneore  de  sa  passion  :  «  //  n'ouvrepas  In  boucke;  il  n  <-t<:  conduii  n  In  bou- 
ckerie  comme  im  agnean;  comme  une  brebis  devant  celui  qui  In  tond,  il  est  muet3.  » 
Ainsi  declare-t-il  qu'il  est  alle  volontairement  ä  la  mort.  Quant  ä  ces  paroles 
du  prophete  :  «  C'est  dans  l'oppression  que  sa  sentence  <!<■  condamnation  a  (:t<: 
portee*  »,  elles  signifient  la  manifestation  de  ses  opprobres;  c'est  en  raison  de 
ses  abaissements  qu'a  eu  Heu  la  reception  '  de  la  sentence.  Et  la  sentence  a 
ete  recue  par  les  uns  pour  le  salut,  et  par  les  autres  pour  les  supplices  de  leur 
reprobation.  Car  on  peut  etre  recu  d'une  facon  par  les  uns,  et  dune  autre  par 
les  autres.  II  en  est  de  meine  pour  la  sentence  :  eile  a  ete  recue  par  les  uns, 
qui  la  maintiennent  et  y  trouvent  les  supplices  de  leur  reprobation;  inais 
d'autres  Tont  regue,  qui  y  ont  trouve  leur  salut.  Or,  ceux  qui  ont  crucifie  le 
Christ  ont  recu  la  sentence  en  la  ratifiant  en  eux-memes,  et  en  agissant  ainsi 
ä  l'egard  du  Christ,  ils  n'ont  pas  cru  enlui;  car  c'est  ä  cause  de  la  maniere 
dont  ils  ont  recu  la  sentence  qu'ils  periront  dans  les  supplices.  La  sentence  a 
ete  aussi  recue  par  ceux  qui  ont  cru  en  lui,  et  eile  ne  pese  plus  sur  eux.  La 
sentence  qui  s'executera  par  le  feu  causera  la  reprobation  des  incredules  a 
la   consommation  de  ce  monde. 


1.  Lament.,  in,  30.  —  2.  Isaie,  lim,  5,  6.  — 3.  Isaie,  lui,  7.  —  4.  Isaie,  liii,  8.  l'our 
ce  texte  d'Isaie,  saint  Irenee  a  suivi  la  traduction  des  Septante  reproduite  par  la  Vul- 
gate  dans  Act.,  vjn,  32  :  In  hu mililate  Judicium  ejus  sublatum  est,  «  C'est  dans  l'op- 
pression que  sa  sentence  de  condamnation  a  ete  portee  ».  Au  fond  la  pensee  est  la 
nienie  que  dans  l'hebreu,  si  Ton  tient  compte  de  1'hebrai'sme  consistant  ä  remplacer 
souvent  l'adjectif  par  le  substantif;  il  donne  ce  sens  :  «  Le  Christ  a  ete  enleve  [con- 
damne  ä  mort]  par  une  sentence  inique  ».  — ■  5.  Le  mot  «  reception  »  dans  ces  quel- 
ques lignes  reparait  explicitement  neuf  fois,  tantöt  sous  la  forme  de  substantif,  tantüt 
sous  la  forme  verbale.  Quoiqu'il  s'applique  aux  amis  comme  aux  ennemis  de  Notre- 
Seigneur,  il  faut  cependant  le  traduire  toujours  de  la  meme  maniere.  II  y  a  recevoir  et 
recevoir.  D'apres  saint  Irenee,  la  sentence  portee  contre  Notre-Seigneur  s'offre  neces- 
sairement  ä  tous,  amis  et  ennemis;  tous  la  Vecoivent  donc,  c'est-ä-dire  en  ont  connais- 
sance,  l'entendent.  Ce  n'est  pas  ce  premier  pas  qui  est  le  salut  des  uns  et  la  ruine  des 
autres.  Mais  les  uns  aeeeptent  cette  sentence,  la  ratifient,  et  comme  dit  saint  Irenee, 
«  la  maintiennent,  lapprouvent  du  fond  de  l'äme  »,  repetant  avec  les  Juifs  :  Tolle,  cru- 
eifigatur!  et  c'est  leur  ruine.  Les  autres  la  reeoivent  aussi;  mais  apres  lavoir  examinee, 
ils  la  trouvent  injuste,  ne  la  ratifient  pas,  ne  l'acceptent  pas,  ou,  suivant  l'energique  ex- 
pression  de  saint  Irenee,  litter.,  «  ils  ne  sont  plus  avec  cette  sentence  »,  c'est-ä-dire  ils 
n'en  assument  pas  laresponsabilite;  des  lors  eile  ne  pese  plus  sur  eux,  et  c'est  leur  salut. 


790  SAINT  IRENEE.  [138] 

70.  —  Si  le  prophete  s'ecrie  :  cc  Qui  racontera  sa  generation  '  ?  »  c'ost  de 
peurque,  temoins  elf»  la  haine  de  ses  ennemis  et  des  ignominies  de  sa  passion, 
nous  n'arrivions  ä  le  mepriser  comme  un  homme  vil  et  abjeet;  c'est  aiin 
d'operer  notre  conversion.  Celui  qui  a  supporte  tout  cela  possede  le  privilege 
d'une  generation  inenarrable,  en  d'autres  termes  il  a  une  origine,  c'est-ä-dire 
un  Pere,  qui  est  inenarrable  et  indicible.  Reconnais  donc  que  celui  qui  a  subi 
une  teile  passion  peut  revendiquer  une  origine  divine;  ne  le  meprise  donc  pas 
ä  cause  des  tourments  qu'il  a  endures  ä  dessein  pour  toi;  mais  crains-le  ä 
cause  de  son  origine. 

71.  —  Et  ailleurs  Jeremie  dit  :  «  L'Esprit  de  notre  visagß,  le  Christ  Seigneur, 
comment  donc  a-t-il  ete  pris  dans  leurs  filets,  lui  dont  nous  disions  :  Nous  vivrons 
sous  son  ombre  parmi  les  nations2?  »  Que  le  Christ,  tout  en  etant  l'Esprit  de 
Dieu,  devait  etre  rhomme  de  douleurs3,  l'Ecriture  l'indique  et  est  comme 
saisie  d'etonnement  et  d'admiration  au  sujet  de  sa  passion,  tant  il  devait 
subir  de  tourments  celui  ä  l'ombre  duquel,  avons-nous  dit,  nous  devons  cher- 
clier  la  vie.  Par  ombre,  on  doit  entendre  son  corps.  Car,  comme  l'ombre  vient 
du  corps,  ainsi  le  corps  est  venu  de  son  Esprit4.  Par  ombre encore,  on  entend 
l'liumiliation  (subie  par  Notre-Seigneur)  et  la  facilite  (laissee  aux  bourreaux) 
de  mepriser  son  corps.  Car,  comme  pour  les  corps  qui  se  tiennent  debout, 
l'ombre  est  couchee  ä  terre  etfoulee  aux  pieds,  ainsi  le  corps  du  Christ  tombe 
ä  terre  durant  sa  passion  a  ete  sans  doute  foule  sous  les  pieds.  Et  lorsque  le 
prophete  appelle  ombre  le  corps  du  Christ,  il  l'entrevoit  dejä  comine  ombrage 
et  couvert  de  la  gloire  de  l'Esprit.  Ce  n'est  pas  tout  :  plus  d'une  fois  sur  le 
chemin  par  oü  passait  le  Seigneur,  on  placait  des  infirmes  accables  de  toutes 
sortes  de  maladies;  et  ceux  sur  lesquels  se  projetait  son  ombre  etaient  gueris  5. 

72.  —  Le  meme  prophete  s'ecrie  encore  au  sujet  de  la  passion  du  Christ  : 
«  Ah!  comment?  le  juste  a  disparu,  ot  jicrsonne  ne  le  prend  ä  cceur ;  et  leshommes 
jiicu.r  sont  alleres,  et  personne  n'y  prend  garde.  En  eff'et,  le  juste  a  ete  reüre  de 
devant  l'injüstice.  Son  tombeau  situ  ilnns  la  pai.v;  il  a  ete  enleve  du  milieu  (de 
nous)'''.  »  Et  quel  autre  est  parfaitement  juste,  si  ce  n'est  le  Fils  de  Dieu  qui 
conduit  ä  la  justice  parfaite  ceux  qui  croieut  en  lui,  qui  comme  lui  sont  per- 
secutes  et  mis  a  mort?  Par  ces  mots  :  «  Sa  sepulture  sera  dans  In  paix  »,  il 
declare  qu'il  est  mort  pour  notre  salut.  «  Dans  la  pai.r  »,  cela  signifie  dans  le 

1.  haue,  un,  8.  —  2.  Lament.,  iv,  20.  —  3.  Cf.  Secunda  Clementis,  ix,  5.  — 
4.  Teile  est  la  traduetion  litterale  du  texte  armenien.  Dans  ce  passage,  saint  Irenee  a 
sans  doute  en  vue  ces  paroles  de  l'Kvangile  :  Antequam  convenirent,  incentn  est  in  utero 
habens  de  Spiritu  saneto...  Quod  enim  in  ea  natum  est,  de  Spiritu  saneto  est 
(Matth.,  i,  18,  20).  Spiritus  sanetus  superveniet  in  le  et  virlus  Altissimi  obumbrabit 
tibi.  Ideoque  et  quod  nascetur  e.r  te  Sanctum  vocabitur  Filius  Dei  (Luc,  i,  35).  — 
r>.  S.  Irenee  attribue  ici  ä  Tombre  du  Sauveur  ce  qui  est  rapporte  de  celle  de  saint  Pierre, 
Actes,  v,  15.  (T.)  —  6.  Isaie,  lvii,  1,  2. 


[139]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATiON  APOSTOLlQUE.  79J 

salut.  En  effet,  gräce  au  bienfait  de  sa  mort,  ceux  qui,  auparavant,  etaient 
ennemis  et  opposes  entre  eux,  des  qu'ils  se  sentent  unis  dans  la  möme  foi  en 
lui,  demeurent  en  paix  les  uns  avcc  los  autres,  la  foi  commune  qu'ils  onl 
en  lui  les  rend  intimes  amis,  voilä  ce  qui  a  lieu.  Quant  aux  mots  :  «  //  a  ete 
enleve  du  milieu  »,  ils  signifient  sa  resurrection  d'entre  les  morts.  Gar  apres 
sa  sepulture,  on  n'a  plus  revu  son  Corps  (inanime)  '.  Apres  sa  mort,  il  devait 
ressusciter  et  devenir  ä  jamais  immortel;  c'est  ce  que  le  prophete  exprime  eu 
ces  termes  :  «  //  a  demande  la  vie  et  tu  lui  as  donne  la  longueur  desjours  pour  les 
siecles  des  siecles2.  »  Que  signitie  donc  eeci  :  «  //  u  demande  la  vie  »,  puisqu'il 
devait  mourir ?  C'est  l'annonce  qu'il  ressuscitera  d'entre  les  morts,  et  qu'une 
fois  ressuscite,  il  sera  immortel;  car  il  a  recu  le  moyen  de  ressusciter  et  de 
posseder  une  longue  vie  dans  les  siecles  des  siecles  sans  jamais  rien  craindre 


de  la  mort 


73.  — -  David  poursuit,  en  parlant  de  la  mort  et  de  la  resurrection  du 
Christ  :  «  Moi,  je  me  suis  endormi  et  plonge  dans  le  sommeil;  je  nie  suis  reveille, 
parce  i/ue  le  Seigneur  m'a  revu''.  »  David  ne  disait  pas  cela  pour  lui-meme, 
puisqu'une  fois  mort,  il  n'est  pas  ressuscite;  mais  c'est  l'Esprit  du  Christ 
qui,  comnie  par  la  bouche  d'autres  prophetes,  parle  du  Christ  lui-meme  par 
celle  de  David.  «  Moi,  je  me  suis  endormi  et  plonge  dans  le  sommeil;  je  me  suis 
reveille  parce  que  le  Seigneur  m'a  recu.  »  II  appelle  la  mort  un  sommeil,  parce 
qu'il  est  ressuscite. 

74.  —  David  s'exprirne  encore  ainsi  au  sujet  de  la  passion  du  Christ  : 
«  Pourquoi  les  nations  ont-elles  fremi  et  les  peuples  ont-ils  inedite  des  choses  vaines? 
Les  rois  de  la  terre  se  sont  leves  contre  lui.  et  les  princes  se  sont  rassembles  contre 
le  Seigneur  et  contre  son  Christ*.  »  Car  Herode,  roi  des  Juifs,  et  Ponce-Pilate, 
procurateur  de  l'empereur  Claude1',  se  sont  mis  d'aecord  pour  le  condamner 
ä  etre  crueifie.  Herode  supposait  que  le  Christ  devait  etre  un  roi  terrestre  et 
il  craignit  d'etre  par  lui  depossede  de  son  royaume.  A  l'instigation  d' Herode 
et  des  Juifs  qui  l'entouraient,  Pilate  fut  pousse  comme  malgre  lui  ä  livrer  le 
Christ  ä  la  mort;  son  courage  n'allait  pas  jusqu'ä  courir  le  risque  d'agir 
contre  Cesar  pour  sauver  un  homme  qui  se  disait  roi. 

7ö.  —  Et  le  meme  prophete  dit  encore,  ä  propos  de  la  passion  du  Christ: 

1.  Le  texte  armenien  porte  :  i?fen.feu.j_>  merial,  c'est-ä-dire  lemort{ri&  plus  ete  revu). 
—  2.  As.  xxi,  5.  —  3.  Litt.  :  ■>  Car  il  a  reru  la  vie,  afin  de  ressusciter;  et  la  longe- 
vile  dans  les  siecles  des  siecles,  afin  d'etre  immorte'  »,  —  4.  Ps.  in,  6.  —  5.  Ps.  u,  1. 
2.  —  6.  Voir  Tintroduction.  Ponce-Pilate  n'etait  pas  procurateur  sous  Claude,  mais 
sous  Tibere.  S.  Irenee  en  a  fait  un  procurateur  de  Claude,  parce  que  c'est  sous  ce  prince 
(41-54),  et  probablement  dans  la  premiere  annee  de  ce  prince,  qu'il  met  la  mort  de 
Notre-Seigneur.  Et  il  est  conduit  ä  cette  conclusion  par  1'äge  (45  ä  50  ans)  qu'il  attri- 
buait  au  Sauveur  au  moment  de  sa  mort  [Adv.  haer.,  II,  xxn,  5,  6).  Un  de  ses  arguments 
elait  le  texte  de  S.  Jean,  vm,  57  :  Quinquaginta  annos  nondum  Itabes,  et  Abraham 
vidisti;  mais  il  s'appuyait  aussi  sur  la  tradition  des  presbytres.  T. 


7!>2  SAINT  [RENEE.  [140 

«  Toi,  tu  nous  as  rejetes,  tu  nous  as  dedaignes  et  tu  as  repousse  ton  Christ.  Tu 
iis  rompuj'alliance  de  mon  serviteur,  tu  as  jete  ä  terre  so.  saintete.  Tu  as  renverse 
Intites  ses  murailles  et  tu  as  ebranle  toutes  ses  forteresses.  Ceux  qui  passaient  par 
le  chemin  l'ont  depouille;  il  est  dcvenu  l'opprobre  de  ses  voisins.  Tu  as  eleve  la 
droite  de  ses  oppresseurs;  tu  as  fait  In  joie  de  ses  ennemis  ä  son  sujet.  Tu  as 
fait  retourner  en  arriere  le  secours  de  son  epee  et  tu  ne  l'as  pas  aide  dans  le 
combat.  Tu  l'as  prive,  depouille  de  sa  splendeur,  et  tu  as  jete  par  terre  son 
träne.  Tu  as  abrege  les  jours  de  sa  cie  et  tu  las  accable  de  honte'.  »  Voilä  ce 
que  le  Christ  devait  souffrir  et  souffrir  par  la  volonte  de  son  Pere,  le  pro- 
phete  l'a  declare  ouvertement;  c'est,  en  efl'et,  sur  la  volonte  de  son  Pere  que 
le  Christ  devait  endurer  sa  passion. 

76.  —  Voici  comment  parle  ä  son  tour  Zacharie  :  «  Glaive,  reveille-toi 
contre  mon  pasteur  et  contre  l'hömme  qui  est  mon  compagnon.  Frappe  le  pasteur, 
et  les  brebis  du  bereu  il  seront  dispersees2  »  :  prophetie  realisee,  quand  le  Christ 
fut  pris  par  les  Juifs;  tous  ses  disciples  l'äbandonnerent  dans  la  crainte  de 
subir  la  mort  avee  lui,  tant  leur  foi  en  lui  fut  ebranlee,  jusqu'au  moinent  ou 
ils  le  virent  ressuscite  d'entre  les  morts. 

77.  —  II  est  dit  encore  dans  les  douze  prophetes  :  «  Et  l'äyant  enchatne,  ils 
l'offrirent  en  present  au  roi3.  »  En  effet,  Ponce-Pilate  etait  procurateur  de  la 
Judee,  et  il  nouirissait  une  haine  profonde  contre  Herode,  roi  des  Juifs. 
Mais  au  moment  oü  on  lui  avait  amene  le  Christ  charge  de  chaines,  Pilate  le 
renvoya  au  tribunal  d'Herode  avec  permission  de  lui  faire  subir  un  interro- 
gatoire  afin  de  s'assurer  de  la  conduite  ä  tenir  vis-a-vis  du  Christ  :  ce  fut 
Toccasion  de  la  reconciliation  du  proconsul  romain  avec  le  roi  Herode. 

78.  —  Dans  Jeremie  on  trouve  la  prediction  de  la  mort  de  Jesus  et  de 
sa  descente  aux  enfers  :  «  Et  le  Seigneur,  le  Saint  d'Israel,  s'est  soueenu  de  ses 
morts,  de  eeux  qui,  auparavant,  dormaient  dans  le  sein  de  la  terre,  et  il  est  des- 
cendu  rers  euxpour  leur  annoncer  son  salut  et  pour  les  delivrer'':  »  La  cause  de 
sa  mort  est  indiquee  :  sa  descente  aux  enfers  etait  le  salut  des  trepasses. 

79.  —  Voici  comment  Isai'e  parle  de  son  crucifiement  :  a.J'ai  etendu  les 
inuins  tout  le  jour  ä  une  foule  incredule  et  rebelle5.  »  Or,  cela  signifie  la  croix. 
Et  David  parle  encore  plus  clairement  :  «  Des  chiens  eruels  m'ont  environne, 
une  troupe  de  scelerats  ont  rode  autour  de  moi;  ils  ont  perce  nies  pieds  et  nies 
inuins6.  »  Ensuite  il  dit  :  «  Mon  cceur  est  commede  la  cire,  il  se  fond  dans  nies 
enlrailles ;  et  ils  ont  mis  ä  decouvert  tous  mes  os\  »  Et  puis  il  ajoute  :  «  Delivre 
mon  äme  de  I'epee.  et  mon  eorps  des  clous;  cur  une  troupe  de  scelerats  s'est  levee 

1.  Ps.  lxxxix,  39-46.  —  2.  Zach.,  xm,  7.  —  3.  Citation  introuvable  dans  les  pro- 
phetes. (T.)  —  4.  Ce  texte  apocryplie,  qui  ne  se  trouve  pas  dans  notre  Jeremie  actuel, 
est  encore  cite  par  S.  Justin,  Dia/.,  lxxii,  4,  et  par  S.  Irenee,  une  fois  sous  le  nom  de 
Jeremie  [Adv.  haer.,  IV,  xxn,  1)  et  une  autre  fois,  par  inadvertance  sans  doute,  sous  le 
nom  d'lsaieUrfy.  haer.,  III,  xx,  4).  (T.)  —  5.  7s.,  lxv,  2.-6.  Ps.  xxi,  17.  —7.  Ps  xxi,  15. 


[141]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQEE.  793 

cunlrc  mai'.  »  Par  lä,  il  indique  ltien  manifestement  que  le Christ  sera  crucifie. 
Moise  avait  dit  la  meme  ehose  au  peuple  :  «  Ta  vie  sera  comme  suspendue 
devant  toi,  et  tu  trembleras  lejour  et  la  nuit  et  tu  ne  croiras  pas  d  ta  uie~.  » 

<SÜ.  —  David  dit  encore  :  «  Ils  m'ont  examine;  ils  se  sont  partage  mes  vite- 
ments,  et  pour  ma  ruhe,  ils  l'ont  tiree  au  sort3.  »  En  effet,  apres  l'avoir  crucifiä, 
les  soldats,  selon  la  coutume,  se  partagerent  ses  vetements.  Pour  faire  ce 
partage,  ils  dechirerent  ses  habits.  Mais  pour  sa  robe,  comme  eile  se  mettait, 
par  en  haut  et  etait  saus  couture,  ils  la  tirerent  au  sort,  afin  de  la  donncr 
ä  celui  auquel  eile  tomberait. 

81.  —  Le  prophete  Jeremie  dit  :  «  Et  ils  ont  pris  les  trente  pieces  d'argent, 
prix  de  celui  dont  les  enfants  d'Israel  ont  estime  la  valeur;  et  ils  les  ont  donnees 
pour  le  champ  du potier,  comme  le  Seigneur  nie  l'a  ordonne*.  »  En  eilet,  Judas, 
Tun  des  disciples  du  Christ,  s'etant  presente  devant  les  Juifs,  s'engagea  par 
serment  avec  eux;  car  il  savait  qu'ils  voulaient  le  tuer  et  il  lui  gardait  raneune 
d'avoir  ete  repriinande  par  lui;  il  recut  les  trente  stateres  de  la  province  et 
il  leur  Iivra  le  Christ.  Mais  s'etant  repenti  de  cette  trahison,  il  revint  jeter 
Pargent  aux  pieds  des  princes  des  Juifs,  s'en  alla  et  se  pendit.  Pour  eux,  ne 
jugeant  pas  convenable  de  mettre  cette  sorame  dans  le  tresor,  car  c'etait  le 
prix  du  sang,  ils  l'employerent  ä  acheter  le  champ  d'un  potier,  afin  d'y  enterrer 
les  etrangers. 

8*2.  —  Et  apres  avoir  eleye  Jesus  en  croix,  comme  il  demandait  ä  boire, 
ils  lui  donnerent  du  vinaigre  mele  de  fiel.  Et  cela  aussi  a  ete  predit  par  David  : 
«  Ils  m'ont  donne  pour  nourriture  du  fiel;  et  dans  ma  soif,  ils  m'ont  abreuve  de 
vinaigre  \  » 

83.  —  Et  ressuscite  des  morts,  il  devait  monter  au  ciel,  voilä  ce  que 
David  dit  en  ces  termes  :  «  Le  char  de  Dien,  ce  sont  des  milliers  et  des  milliers 
d'anges;  le  Seigneur  est  parmi  eux,  au  Sinai,  dans  le  sanetuaire.  II  monte  sur  les 
hauteurs,  emmenant  la  foule  des  captifs;  il  a  donne  des  presents  aux  komme s " .  » 
Et  le  prophete  appelle  captivite  l'abolition  de  la  puissance  des  anges  rebelles7. 
Et  il  a  marque  le  lieu  d'oü  il  devait  s'elever  de  la  terre  au  ciel.  Car  le 
Seigneur,  dit-il,  est  monte  de  Sion,  c'est-ä-dire  la  montagne  qui  est  en  face 
de  Jerusalem,  et  qu'on  appelle  le  mont  des  Oliviers.  Apres  etre  ressuscite 
des  morts,  il  rassembla  ses  disciples,  il  leur  parla  du  rovaume  des  cieux  ; 
puis  c'est  devant  leurs  yeux  queut  lieu  son  ascension  et  ils  virent  les  cieux 
souvrir  pour  le  recevoir. 

1.  Ps.  xxi,  21.  —  2.  Djul,  xxvm,  66.  —  3.  Ps.  xxi,  19.  —  4.  Hr.,  xxxn,  6;  Matth., 
xxvn,  10.  —  5.  Ps.  lxviii,  22.  —  6.  Ps.  lxvii,  18,  19.  —  7.  Cette  «  captivite,  »  ces 
«  captifs  »  dont  il  est  question  ici,  ce  sont  ceux  dont  parle  David,  ceux  qui  sont  em- 
menes  au  ciel  par  Jesus,  leur  liberateur.  S.  Irenee  ne  cite  que  ce  mot  «  captivite  », 
mais  il  a  en  vue  tout  le  texte  precedunt;  il  entend  bien  par  ce  mot  les  captifs  Über  es, 
puisqu'il  assimile  ce  fait  a  l'abolition  de  la  puissance  diabolique. 


704  SA  INI'  IRENEE.  [142] 

84.  —  David  repetc  encore  cela  meme  :  «  Princes,  ouvrez  vos  portes;  elevez- 
vous,  pories  eterfielles,  et  le  Roi  de  gloire  entrera*.  »  Les  portes  eternelles,  ce 
sont  les  cieux.  Invisible  dans  sa  riature,  le  Verbe  ne  pouvait  etre  apercu  des 
creatures,  qaand  il  est  descendu  sur  la  ferro.  Rendn  visihle  par  son  incarna- 
tion,  on  l'a  vu  s'elever  dans  les  cieux.  En  l'apercevant,  les  puissances,  les 
anges  places  au-dessous  crierent  ä  ceux  qui  etaient  au-dessus  :  «  Ouvrez  vos 
pories;  elevez-uous,  partes  eternelles;  le  roi  de  gloire  fait  son  enlree.  »  Et  comme 
les  anges  d'en  haut  disaient,  dans  leur  etonnement  :  «  Quel  est  celui-lä?  » 
tous  eeux  qui  le  voyaient  l'acclamerent  une  secoude  fois  :  «  C'est  le  Seigneur 
fort  el  puissant,  c'est  lui  le  roi  de  gloire!  » 

85.  — ■  Une  fois  ressuscite  et  assis  ä  la  droite  de  son  Pere,  il  y  demeure 
jusqu'au  jour  marque  par  le  Pere  pour  le  jugement  de  tous  ses  ennemis  qu'il 
lui  a  soumis.  Ses  ennemis  sont  tous  ceux  qui  ont  ete  trouves  rebelles,  anges  et 
archanges,  puissances  et  trönes,  ceux  qui  n'ont  fait  aucun  cas  de  la  verite. 
Le  prophete  David  en  parle  lui-meme  en  ces  termes  :  «  Le  Seigneur  a  dit 
ä  mon  Seigneur  :  Assieds-toi  ä  ma  droite,  jusqu'ä  ce  <\ue  je  fasse  de  tes  ennemis 
Vescabeau  de  tespieds3.  »  Et  il  est  monte  au  Heu  meme  d'oü  il  est  descendu, 
David  le  dit  encore  :  «  //  est  monte  d'une  extremite  du  ciel  et  il  est  venu  se 
reposer  ä  lautre  extremite3.  »  Puis  le  prophete  le  montre  exercant  sa  justice, 
quand  il  dit  :  «  Et  il  n'y  a  personne  qui  se  derobe  ä  sa  chaleur  '.  » 

86.  — Or,  si  les  prophetes  ont  annonce  d'avance  que  le  Fils  de  Dieu  se 
manifesterait  sur  la  terre,  en  quel  lieu  du  monde,  de  quelle  maniere  et  dans 
quelles  conditions  il  apparaitrait  ici-bas;  si  le  Seigneur  a  verifie  toutes  ces 
propheties  en  sa  personne,  notre  foi  en  lui  repose  sur  un  fondement  inebran- 
lable,  tout  le  theme  de  la  predication  est  vrai,  je  veux  dire,  le  temoignage  des 
apötres.  Apres  avoir  recu  leur  mission  du  Seigneur,  les  apötres  ont  prechö 
dansle  monde  entier  que  le  Fils  de  Dieu  est  venu  pour  subir  la  passion,  qifil 
l'a  enduree  p(»ur  abolir  la  mort  et  nous  ressusciter  un  jour.  En  effet,  le  Seigneur 
a  detruit  rinimitie  que  le  peche  avait  etablie  entre  nous  et  Dieu;  il  nous  a 
reconcilies  avec  lui  et  rendus  capables  de  lui  plaire.  C'est  ce  qui  a  ete  annonce 
par  les  propheties  en  ces  termes  :  «  Qu'ils  sont,  beaux  les  pieds  de  ceux  qui 
evangelisent  la  paix  et  de  ceux  qui  evangeiisent  le  bien"!  »  Puis  Isa'ie  predit  que 
les  apötres  sortiront  de  la  Judee  et  de  Jerusalem  pour  nous  annoncer  la  parole 
de  Dieu,  obligatoire  pour  nous  aussi  bien  que  pour  les  Juifs  :  «  Cur  c'est  de 
Sion  que  sortira  la  loi,  et  de  Jerusalem  la  parole  du  Seigneur1'.  »  C'est  David  qui 
predit  qu'ils  precheront  par  toute  la  terre  :  «  Leur  voixparcourt  toute  la  terre, 
et  leurs paroles  vont  jusqu'aux  extremites  du  monde1.  » 

87.  —  C'est  encore  Isaie  annoncant  que  les  hommes,  au  lieu  de  rester 

1.  Ps.  xxiu,  7.  —  2.  Ps.  cix,  1.  —  3.  Ps.  xviii,  7.  —  4.  />s.  wni,  7.  —  5.  Isaie,  i.ii, 
7.  —  (>.  Isaie,  ii,  3.  —  7.  Ps.  wni,  5. 


143]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  795 

sous  lo  joug  des  obligations  multiples  de  la  loi,  vivront  dans  Limite  simple 
de  la  foi  et  de  la  charite  :  «  C'est  une  parole  breve  et  resumant  toute  justice ;  car. 
Dieu  executera  cette  parole  breve  dans  tout  l'univers'.  »  C'est  pourquoi  l'apötre 
Paul  aj oute  :  «  La  plenitude  de  la  Im',  c'est  In  charite3.  »  Car  celui  qui  aime 
Dieua  accompli  la  loi.  Le  Seigneur  meme,  auqucl  on  demandait  quel  est  le 
premier  commandeinent,  repondit  :  «  Vous  aimerez  le  Seigneur  votre  Dieu  de 
tont  votre  coeur  et  de  toutes  vos  forces.  Et  le  second  (commandement)  est  semblable  au 
pn-micr  :  Vous  aimerez  le  prochain  comme  vous-mämes.  De  ces  deux  commande- 
ments,  dit-il,  dependent  taute  In  loi  et  les prophetes ' .  »  C'est  la  foi  en  lui,  qui  a 
fait  croitre  notre  ainour  envers  Dieu  et  envers  le  prochain,  el  qui  nous  a 
rendus  pieux  envers  Dieu,  justes  et  bons.  Et  c'est  ainsi  qu'il  a  accompli  une 
parole  abregee  sur  la  surface  de  la  terre. 

88.  — C'est  encore  d'Isaie  que  nous  apprenons  qu'apres  son  ascension,  (le 
Christ)  devait  etre  exalte  au-dessus  de  tout,  et  que  personne  nc  pourra  jamais 
lui  etre  compare,  temoin  ces  paroles  :  «  Quel  est  celui  qui  estjuge?  Qu'il  sc 
lere  contre  moi.  Et  quel  est  celui  qui  est  justiße?  Qu'il  s'approche  du  Fils  du  Sei- 
gneur. Malheur  ä  vous!  Car  tous  vous  vous  userez  comme  un  vetement  et  la  teigne 
vous  devorerq...  Et  toute  chair  sera  abaissec  et  le  Seigneur  seul  sera  exalte  parmi 
ceux  qui  sont  exaltes  '.  »  Ou'ä  la  fin,  ceux  qui  auront  servi  Dieu  seront  sauves 
par  son  nom,  voilä  ce  que  dit  encore  Isai'e  :  «  Et  ä  mes  serviteurs  il  sera  donne 
un  nom  nouveau,  qui  sera  beni  sur  la  terre  et  ils  beniront  le  Dien  de  rerite1'.  »  Et 
que  lui-meme  en  personne  realisera  cette  benediction  et  nous  sauvera  par  son 
sang,  c'est  ce  qu'Isaie  annonce  :  «  Ce  n'est  ni  un  intercesseur,  ni  un  ange,  mais 
le  Seigneur  lui-meme  qui  les  a  fait,  vivre,  par  ce  qu'il  les  aime  et  prend  soih  d'eu.r; 
(■'est  lui-meme  qui  les  a  sauves  ".  » 

89.  -  Isai'e  nous  apprend  encore  que  le  Christ  ne  veut  pas  ramener  les 
fideles  aux  observances  de  la  legislation  mosai'que,  car  la  Loi  a  ete  perfection- 
nee'  par  le  Christ;  c'est  par  la  foi  et  l'amour  envers  le  Fils  de  Dieu  qu'il  laut 
desormais  vivre  d'une  vie  nouvelle  avec  l'aide  du  Verbe  :  «  Ne  vous  souvenez* 
plus  de  ce  qui  est  passe,  dit-il,  et.  nc  consideres  plus  les  choses  d'autrefois.  Voici 
que  je  fais  une  chose  nouvelle;  eile  est,  pres  de  s'epanouir  et  vous  la  reconnattrez. 
Je  mettrai  un  chemin  dans  le  desert,  des  /teures  dans  la  terre  aride,  pour  abreuver 
ma  nation  eine,  et  mon  peuple  que  je  me  suis  acquis  pour  publice  mes  vertus".  » 
Avant  la  vocation  des  Gentils,  c'etait  un  desert  aride;  le  Verbe  n'avait  pas 
encore  passe  parmi  eux ;  l'Esprit-Saint  ne  les  avait  pas  encore  abreuves;  c'est  lui 
(jui  a  trace  le  nouveaü  sentier  de  la  piete  envers  Dieu  et  de  la  justice,  lui  qui 
a  fait  jaillir  les  fleuves  (de  gräces)  pour  repandre  l'Esprit-Saint  avec  abondanre 

1.  Isafe,  x,  22;  Rom.,  ix,  28.  —  2.  Rom.,  xm,  10.  —  .!.  Mure,  xn,  30;  Mattli.,  xxn. 
37.  —  4.  Jsai'e,  l.  8;  n,  17;  /■  Jujinajugh  est  i'autif ;  mais  [,  ifiu^pmifm,  qui  signilie  en  bas, 
repond  bien  au  contexte.  —  5.  Isafe,  lxv,  15.  —  6.  Isafe,  lxiii.  9.  —  7.  Le  contexte 
semble  bien  exiger  pour  ce  verbe  le  sens  de  «  a  ete  abrogee  ».  —  8.  Isafe,  xi.ui,  18-20. 


796  SAINT  IRENEE.  [144] 

sur  la  terre,  suivant  la  promesse  faite  par  les  prophetes  qu'il  repaudrait  aux 
derniers  jours  l'Es.prit-(Saint)  sur  toute  la  surface  de  la  terre. 

90.  --  Or  notre  vocation  consiste  ä  nous  renouveler  dans  l'Esprii,  et  non 
ä  conserver  notre  vetuste,  suivant  la  prophetie  de  Jeremie  :  «  Yoici  que  des 
Jörns  viennent,  dit  le  Seigneur,  oüje  ferai  avec  la  maison  d'Israel  et  la  maison  de 
.Inda  une  alliance  du  testament  quej'ai  conclu  avec  leurs  peres,  lejouroüje  les  al 
pris  par  la  main  /mar  les  faire  sortir  de  la  terre  d'Egypte;  eux  ont  rompu  cette 
alliance,  et  je  nc  mc  suis  pas  occupe  d'eux,  dit  le  Seigneur.  Mais  voici  l'alliance  <ln 
testament  que  j'ai  conclu  avec  la  maison  d'Israel  apres  ces  jours-lä :  Je  leur  donnerai 
ma  loi  dans  Vesprit  et  je  l'ecrirai  dans  leurcceur,  et  je  serai  leur  Dieu  et  ils  seront 
mon  peuple.  Et  chacun  n'enseignera  plus  son  concifoyen ;  ni  un  komme  son  frere, 
en  disant  :  Connaissez  le  Seigneur!  car  tous  me  connaitront  du  plus  petit  au  plus 
grand ;  car  je  leur  pardonnerai  et  j'expierai  leurs  peches,  leurs  iniquites,  et  je  ne  me 
souviendrai plus  de  leurs  peches  ' .  » 

91.  —  Les  Gentils  eux-memes  doivent  etre  appeles  ä  heriter  de  ces  pro- 
messes;  eux  aussi  doivent  entrer  dans  la  nouvelle  alliance;  c'est  Isaie  qui  l'en- 
seigne  dans  lestermes  suivants  :  «  Yoici  ce  que  dit  le  Dieu  d'Israel  :  En  ce  jour- 
lä,  I' komme  esperera  en  son  Createur,  et  ses  geu.r  regarderont  vers  le  Saint  d'Israel, 
et  ils  n'auront  plus  d'espoir  aux  autels,  ni  aux  ceuvres  de  leurs  mains,  que  leurs 
doigts  out  fuconnees  -.  »  En  effet,  ces  paroles  ont  ete  dites  par  le  Saint  d'Israel 
plus  manifestement  pour  ceux  qui  abandonnent  le  culte  des  idoles  et  croient 
en  Dieu,  notre  createur.  Le  Saint  d'Israel,  c'est  le  Christ;  il  s'est  manifeste 
aux  hommes,  lui  que  nous  voyons,  lui  sur  qui  nous  tenons  nos  yeux  attaches. 
Ce  n'est  pas  aux  idoles,  ni  dans  les  ceuvres  de  nos  mains  que  nous  avons  mis 
notre  esperance. 

92.  —  Et  le  Verbe  lui-meme,  en  Isaie,  declare  qu'il  s'est  reiulu  visible 
parmi  nous,  et  que  Fils  de  Dieu,  de  venu  fds  de  l'liomme,  il  se  trouve  au 
inilieu  de  nous,  qui  auparavant  ne  le  connaissions  pas  :  «  J'ai  apparu  d  ceux 
qui  nc  mc  eher chaient pas,  dit-il,  j'ai  ete  trouve  par  ceux  qui  ne  mc  demandaient 
pas.  .lui  dit  :  Me  voiei!  u  un  peuple  qui  n'invoquait  pas  mon  nom  '.  » 

93.  —  Et  ce  peuple  doit  etre  un  peuple  saint,  comme  l'annonce  Osee,  Tun 
des  douze  prophetes  :  «  J'aiappele  mon  peuple  celui  qui  n'etait  pas  mon  peuple; 
et  echt i  t/ui  n'etait  pas  aintc  scra  ckeri. 'Et  ceu.r  qui  ne  s'appellenl  pas  mon  peuple 
seront.  en  ce  meine  Heu,  appeles  fils  du  Dieu  vivant  '.  »  Jean-Baptiste  n'a-t-il  pas 
dit  lui-meme  :  «  Dieu  peut  de  ces  pierres  tirer  des  fils  d  Abraham  '.  »  En  eilet, 
nos  coeurs  ont  ete  delivres  du  culte  des  idoles;  la  foi  nous  eleve  ä  la  connais- 
sance  de  Dieu;  et  nous  devenons  les  fils  d'Abraham,  lui  aussi  justifie  par  la 
foi.  Aussi  Dieu  dit-il  parlabouche  du  prophete  Ezechiel  :  «  Et  je  leur  donnerai 

1.  Jer.,  xxxi,  31-34.  —  2.  Isaie,  xvn,  (i.  8.  —  •'!.  Isaie,  i.xv.'l.  —  4.  Osee,  n,  2ö.  — 
5.  Matth.,  m,  '.). 


[145]  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  797 

mi  autrc  cceuretje  leur  donnerai  un  esprit  nouveau.  ./  nterai  etj  cnleverai  de  lern- 
corps  le  coeur  de  pierre  <■/  je  leur  donnerai  im  autre  cceur,  »»  coeur  de  chair,  aßn 
qü'ils  suivent  mes  preceptes,  qu'ils  gardentet  accomplissent  mes  lois.  i.t  ils  seront 
mmi  peuple,  etjeserai  lei{r  Dieu'.  » 

94.  -  -  C'esl  gräce  au  Verbe  incarne  et  habitant  au  milieu  des  hommes  que 
se  sout  opercs  la  vocation  des  Gentils  et  le  changemeni  de  leur  coeur,  selon 
cette  parole  du  disciple  Jean  :  «  Et  le  Verbe  s'ösi  faii  chair,  ei  il  a  habiü  parmi 
nous  J.  »  C'est  pourquoi  l'Eglise  eiifaiit«-  de  niuubreux  elus;  ce  u'cst  plus  seu- 
lement  un  intercesseur,  Moi'se,  ni  un  envoye,  Elie,  niais  c'esl  le  Seigneur  lui- 
meme  qui  nous  a  sauves  et  qui  donne  ä  son  Eglise  des  enfants  plus  noui- 
breux  que  ceux  de  la  Synagogue,  suivant  cette  parole  il'lsaic  :  «  Rejouis- 
toi,  sterile,  qui  n'as  pas  enfante.  »  Cette  femme  slerile,  qui  dans  les  temps  anl.e- 
rieurs  ne  pouvait  absolument  pas  dünner  des  enfants  ä  Dien,  c'est  l'Eglise  : 
«  Eclate  de  joie  et  d'allegresse,  toi  qui  n'as  pas  ete  en  travail.  Car  les  ßls  de  la 
delaissde  (litt.  :  du  desert)  sunt  plus  nombreux  que  les  ßls  de  celle  qui  a  im 
epoux3.  »  Et  la  premiere  (Eglise,  la)  Synagogue  etait  asservie  a  la  Loi. 

95.  —  Moi'se  lui-meme,  dans  le  Deuteronome,  declare  que  les  Gentils  seront 
les  premiers  et  que  le  peuple  incredule  sera  le  dernier.  II  dit  encore  :  «  Vous  m-fz 
excite  um  jalousiepar  ce  qui  n'est  pas  Dien,  et  vous  m'avez  irrite  par  vos  idoles; 
et   moi  j'exciterai  votre  Jalousie  par  ce  qui  n'estpas  unpeuple^  etjevous  irriterai 
par  une  nation  insensee*.  »  Les  Juifs  en  effet  ont  abandonne  Celui  qui  est 
(l'Etre),  Dieu,  pour  rendre  un  eulte  ä  des  divinites  qui  ne  sont  que  neant;  et 
ils  ont  tue  les  prophetes  et  prophetise  par  Baal,  auquel  les  Chananeens  ele- 
vaient  des  idoles.  Et  insultant  l'Etre,  le  Fils  de  Dieu,  ils  Tont  rejete  et  ils  lui 
ont  prefere  Barabbas,  un  voleur  convaincu  d'honiicide;  ils  ont  renie  le  Roi 
eternel  pour  acclamer  comme  leur  roi  un  Cesar  temporel.  C'est  pourquoi  Dieu 
a  daigne  faire  part  de  son  heritage  aux  Gentils,  a  des  barbares  qui  n'apparte- 
naient  pas  ä  la  cite  de  Dieu,  qui  ne  savaient  meme  pas  ce  qu'est  Dieu.   La 
vocation  au  Christ  nous  ayant  donne  la   vie,  et  Dieu  recapitulant  en  lui  (les 
promesses  faites  ä)  la  foi  d'Abraham,  qui  est  aussi  la  nötre5,  nous  ne  devons 
plus  regarder  en  arriere,  ni  retourner  ä  la  Loi  ancienne.  Nous  possedons  le 
Seigneur  de  la  Loi,  qui  est  le  Fils  de  Dieu;  par  lafoi  en  lui,  nous  apprenons 
ä  aimer  Dieu  de  tout  notre  coeur  et  le   prochain  comme  nous-memes.  Mais 
l'amour  envers  Dieu  exclut  tout  pecbe,  et  l'amour  envers  le  prochain  defend 
de  faire  ce  qui  peut  nuire  au  prochain. 

96.  —  Ainsi  donc  la  Loi  ne  doit  plus  etre  notre  pedagogue.  Nous  conver- 
sons  avec  le  Pere,  nous  nous  tenons  en  sa  presence  face  a  face,  devenus  enfants 
en  malice,  et  fermes  en  toute  justice  et  purete\  La  Loi  n'a  plus  ä  dire  :  «  Ne 

1.  Ezech.,  xi,  19,  20.  —  2.  Jean,  i,  14.  —  3.  Isäie,  liv,  i.  —  'i.  Deut.,  xxxh,  21.  — 
5.  Litt.  :  «  Dieu  ayant  recapitule  en  lui  la  foi  d'Abraham    qui  est)  en  nous  ». 

PATR.   UP..   —   T.    XII.    —   F.    ■"'.  53 


798  SAINT  IRENEE.  [146 

sois  pas  adultere  ».  ä  celui  qui  nc  songe  meine  pas  involohtaireihent  ä  une 
feimme  ötrangere;  «  Ne  tuepas  »,  a  celui  qui  a  repousse  de  son  cceur  tout  sen- 
timent  de  colere  et  de  haine;  «  Tu  ne  desireraspas  le  champ  de  ton  prochain,  ni 
son  boeuf,  ni  son  äne  »,  ä  ceux  qui  ne  fönt  aucun  cas  des  biens  de  la  terre,  mais 
ijui  amassent  des  tresors  pour  lc  ciel ;  «  OEil  pour  ceil,  dent  pour  dent  »,  ä  celui 
qui  n'a  aucun  ennemi,  mais  qui  traite  tous  les  hommes  comrne  son  prochain, 
et  qui  par  consequent  n'est  pas  capable  de  lever  la  main  pour  se  venger.  La 
Loi  n'exigera  plus  la  dime  de  celui  qui  a  consacre  tous  ses  biens  ä  Dieu,  et 
qui  a  quitte  son  pere,  sa  mere  et  tous  les  siens  pour  suivre  le  Verbe  de  Dieu; 
eile  n\i  pas  ä  Commander  de  chömer  un  jour  fixe  ä  celui  qui  obsarve  chaque 
jour  le  sabbat,  qui  vit  dans  le  temple  de  Dieu,  temple  qui  est  le  corps  de 
riiomme,  s'cmployant  au  Service  du  eulte  de  Dieu  et  pratiquant  ä  toute  heure 
la  justice.  «  Je  veux  la  misericorde,  a  dit  le  Seigneur,  et  non  le  sacrifice;  et  j'aime 
mieux  la  connaissance  de  Dien  que  les  holocßiistes*  ».  «  Mais  il  est  impie  celui 
qui  ine  sacriße  un  beeuf,  comme  s'il  immolait  ün  chien,  et  celui  qui  m'offre  de  la 
fleur  de  farine  comme si c'elait  le  saut/  d'un  pure'2  ».  «  Mais  quiconque invoquerä 
le  iitnit  du  Seigneur  sera  sauve3  »  :  «  Car  il  n'y  a  pas  sous  le  ciel  un  untre  nom 
quj  ml  ete  donne  aux  hommes  par  leqüel  nous  devions  etre  sauves*  »,  si  ce  n'est 
celui  de  Dieu,  c'est-ä-dire  de  Jesus-Christ,  Fils  de  Dieu,  auquel  les  demons 
memes  obeissent,  ainsi  que  les  esprits  mauvais  et  toutes  les  forces  rebelies. 
97.  —  (Cela  a  lieu)5  par  Tinvocation  du  nom  de  Jesus-Christ,  crucifie  sous 
Pohce-Pilate.  Jesus-Christ  s'en  est  alle0  et  s'est  eloigne  des  hommes,  et 
cependant  partout  ou  Tun  de  ceux  qui  croient  en  lui  l'appelle  et  l'invoque  en 
aecomplissant  sa  volonte,  Jesus  s'approche,  se  presente  etexauce  les  demandes 

1;  Osee,  vi,  6.  —  2.  haie,  lxvi,  3.  —  3.  Joel,  u,  32.  —4.  Act.,  iv,  12.  —  5.  Cette 
phrase  presente  des  difficultes  de  construetion  qui  disparaitraient  si  la  premiere  pro- 
positionjusqu'a  ces  mots  «  Ponce-Pilate  »  etait  jointe  auchapitre  precedent.  (B.)  —  Cette 
Observation  du  P.  Barthoulot  est  d'autant  plus  juste  que  les  mots  «  au  nom  de  Jesus- 
Christ  crucifie  sous  Ponce-Pilate  »  etaient  une  formule  d'exorcisme  employee  par  les 
chretiens.  Cf.  S.  Justin,  II  Apologie,  vi,  6  :  «  Nos  chretiens  les  adjurant  (les  demonia- 
ques)  au  nom  de  Jesus-Christ  crucifie  sous  Ponce-Pilate  (xcaa  tou  ovö^axo;  'lr\GoZ  XpiaxotJ, 
toü  ctaupwOs'vToi;  Im  IJovti'ou  IltÄaTou),  en  ont  gueri  et  en  guerissent  encore  aujourd'hui  beau- 
coup,  en  maitrisant  et  en  chassant  des  hommes  les  demons  qui  les  possedent.  »  Et  cf. 
Palladius,  Histoire  lausiaque,  xxn,  12,  13.  II  faut  donc  rattacher  les  mots  «  par  l'invo- 
cation  etc.  »  ä  la  phrase  finale  du  chapitre  preeedent  :  «  auquel  (Fils  de  Dieu)  les  demons 
memes  obeissent,  ainsi  que  les  esprits  mauvais  et  toutes  les  forces  rebelles,  par  l'in- 
vocation  du  nom  de  Jesus-Christ  crucifie  sous  Ponce-Pilate  ».  11  est  surprenant  que 
M.  Harnack,  qui  a  remarque  d'ailleurs  le  caractere  de  la  formule  «  par  l'invocation  etc.  », 
n'en  ait  pastenu  compte  pour  la  division  des  cbapitres.  (T.)  —  6.  II  mesemble  necessaire 
de  donner  pour  sujet  «  Jesus-Christ  »  aux  verbes  «  s'en  est  alle  et  s'est  eloigne  » :  le 
contexte  l'exige.  Malgre  cet  eloignemenjt,  Jesus  invoque  vient  aupres  de  ceux  qui  fönt 
appel  ä  lui. 


[147  DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATION  APOSTOLIQUE.  799 

de  ceux  qui  s'adressent  ä  lui  avec  im  coeur  pur.  Recevant  ainsi  le  salut,  nous 
louous  sans  cesse  üieu,  qui  par  son  infinie,  par  son  insondable,  par  son 
inscrulalile  sagesse,  nous  a  sauvi;s  ei,  du  haut  du  oiel,  nous  a annonce  le  salut 
(par  les  prophetes),  ä  savoir  l'avenement  visible  <\>-  Notre-Seigueur,  c'est-ä- 
dire  la  grace  de  son  incarnation.  Nous  ae  pouvions  nous  procurer  cette  gräee 
par  nous-memes;  toutefois  ce  i|iii  esl  impossibh'  anx  hninines  esl  possiblc 
ä  Dieu.  C'est  pourquoi  Jeremie,  parlant  ä  ce  sujet,  s'ecrie  :  o  Qui  est  montc 
hu  ciel  et  l'a  saisie  {la  sagesse)  et  l'a  fait  desc'endre  des  nuees?  Qui  a  passe  In 
mer  et,  Vayant  trouvee,  l'a  rapportee  de  preferenc'e  d  Vor  raffine?  II  n'y  a  per- 
sonne qui  ait  cönnu  ses  wies,  et  personne  qui  ait  observe  ses  sentiers.  Mais  celui 
qui  satt  toui  la  connaitpar  sa  prudence;  celui  qui  forme  In  terre  ä  jamais,  celui 
qui  la  remplie  d'animauä),  de  quadrupedes,  celui  qui  envoie  la  lumiere,  et  eile 
parcourl  son  orbite;  il  l'a  appelee  et  eile  lui  obeit  avec  respect.  Et  les  einlies  se 
sunt  levees  ilnns  leurs  postes  et  sunt  dans  In  joie'.  II  les  a  appelees  et  elles  out 
dit  :  Nous  voiei!  et  elles  brillent  jqyeusement  pour  celui  qui  les  n  cree'es.  C'est 
lui  qui  est  notre  Dien  ei  nul  untre  ne  lui  est  comparable.   II  a  trouve  toutes  les 

roles  de   In  sni/esse  par  son  inlelliijence,   el   II  l'a  ilonnee   n  Jacob,    SOn  serrileur,    et 

ä  Israel,  son  bien-aime.  Apres  cela  il  a  äpparu  sur  la  lern'  et  il  n  habite  avec 
les  hommes.  C'est  le  livre  du  commandement  de  Dieu  et  le  livre  de  la  loi  qui 
mbsiste  ä  jamais.  Tons  ceux  qui  le  recevront  arriveront  ä  In  vie;  mais  ceux  qui 
V abandonner ont,  periront'..  »  II  donne  le  nom  de  Jacob  et  d'Israel  au  Fils  de 
Üieu.  Celui-ci  ayant  recu  de  son  Pere  le  pouvoir  de  nous  rendre  la  vie,  l'a 
ensuite  mise  k  notre  portee",  lorsque,  descendant  vers  nous  qui  etions  si 
eloignes  de  lui,  il  est  apparu  sur  la  terre  et  a  vecu  avec  les  hommes.  11  a 
etroitement  uni  '  TEsprit  de  Dieu  le  Pere  avec  la  creature  de  Dieu  et  l'homme 
est  devenu  a  l'imaffe  et  a  la  ressemblance  de  Dieu4. 


^ 


CÖNCLT  SIOiN  . 

98.  —  Teile  est,  mon  eher  ami  ',  la  predication  de  la  verite,  et  c'est  la 
regle  de  notre  salut;  c'est  aussi  la  voie  qui  mene  ä  la  vie.  Les  prophetes  l'ont 
annoncee,  le  Christ  l'a  etablie,  les  Apötres  l'ont  transmise,  partout  l'Eglise 
l'offre  ä  ses  enfants.   C'est  en  toute  assurance  qu'il  faut  conserver  (ce  depöt) 

1.  Baruch,  m,  2!l-i\,  1.  Une  des  plus  anciennes  citations  chretiennes  de  ce  livre.  — 
2.  Litt.  :  «  qui  a  regu  du  Pere  le  pouvoir  de  notre  vie,  et,  apres  avoir  recu  cette  vie,  l'a 
fait  descendre  vers  nous  ».  —  3.  Litt.  :  «  II  a  uni  et  pe'tri  l'Esprit  de  Dieu  le  Pere  avec 
la  creature  ».  —  4.  Le  resultat  final  de  l'Incarnation  et  de  la  Redemption  est  une  «  res- 
titutio in  pristinum  ».  L'homme  rachete  recouvre  la  ressemblance  avec  Dieu,  qui  etait 
son  premicr  etat  apres  la  creation  (recapitulatio).  (T.)  —  5.  L'allemand  (1907)  fait 
rapporter  «  eher  »  ä  «  predication  de  la  verite  <>  xÜies  ist  die  liebliche  Verkündigung 
der  Warheil).  Malgre  le  defaut  de  ponetuation,  je  crois  qu  il  vaut  mieux  le  inettre  au 
vocatif :  «  Telh'  est,  mon  eher   ami    ». 


800  SAINT  IRENEE.  [148] 

avec  une  volonte  saine,   alin  d'etre  agröable  ä  Dieu  par  des  oeuvres  bonnes 
et  le  desir  sincere  d'une  bonne  conduite. 

99.  —  Des  lors,  personne  ne  doit  sc  figurer  que  Dieu  le  Pere  soit  autre 
que  notre  Createur,  comme  les  heretiques  se  I'imaginent.  Ils  meprisent 
Dieu,  qui  est  l'Etre,  et  ils  S3  fönt  une  idole  de  ce  qni  n'est  que  neant;  ilsse 
forgent  un  pere  eleve  au-dessus  de  notre  Createur,  se  figurant  avoir  trouve 
quelqu'un  de  plus  grand  que  la  verite.  Tous  eeux-lä  sont  des  impies  et  ils 
blasphement  contre  leur  createur  et  leur  Pere,  comme  nous  l'avons  montre 
dans  notre  Critique  et  refutathn  de  ce  qu'on  nomine  faussemeni  la  gnose*.  II  en 
est  d'autres  qui  dedaignent  L'avenement  du  Fils  de  Dieu  et  l'economie  de  son 
incarnation,  transmise  par  les  Apötres,  predite  par  les  proplietes  pour  etre 
le  salut  de  L'humanite,  ainsi  que  nous  te  l'avons  demontre  en  abrege.  Ces 
liomiaes  aussi  doivent  etre  ranges  et  comptes  parmi  le^s  incredules.  D'autres 
ne  regoiyent  pas  les  dons  de  l'Esprit-Saint  et  repoussent  loin  d'eux  la  gräce 
prophetique,  cette  gräce  qui,  avec  abondance,  permet  ä  l'homme  de  porter  des 
fruits  de  vie  divine;  ce  sont  ceux  dont  parle  Isai'e  :  «  Cur  ils  seront,  dit-il, 
ciimine  le  terebinthe  au  feuillage  fletri,  et  comme  un  jardin  snns  enu-  »  ;  et  ceux-lä 
ne  servent  de  rien  ä   Dieu,   puisqu'ils   ne  peuvent  rapporter  aueun   fruit1. 

100.  —  Par  consequent  l'erreur  s'est  etrangemenl  ecartec  de  la  verite 
sur  les  trois  articles  prineipaux  de  notre  bapteme.  En  effet,  ou  bien  ils 
meprisent  le  Pere,  ou  bien  ils  ne  regoivent  pas  le  Fils,  en  parlaut  contre 
l'economie  de  son  incarnation,  ou  ils  n'admettent  pas  l'Esprit-Saint,  c'est- 
ä-tlire  qu'ils  meprisenl  la  proplietie.  II  faut  nous  defier  de  tous  ces  incre- 
dules et  l'uir  leur  societe,  si  vraiment  nous  voulons  etre  agreablcs  ä  Dieu  et 
par  lui  arriver  au  salut. 

Demonstration  de  la  predication  apostolique  de  Saint  lrenee. 

C.loire  ä  la  Tres  Sainte  Trinite  et  ä  l'unique  Divinite,  Pere,  Pils  ul  tout  Providenl 
Saint-Ksprit,  dans  les  siecles  des  siecles.  Ainsi  soit-il. 

Souvenez-vousdans  le  Seigneur  du  saint  et  trois  fois  beni  archevi'que  Der  Oliannrs,  pos- 
sesseur  de  ce  manuscrit  et  l'rere  de  notre  saintroi '',  ainsi  quedu  pauvre  copiste  que  je  suis. 

1.  C'esl  le  titre  meme  de  Fouvrage  que  nous  appelons  par  abreviation  Adt'crsus 
haereses  :  'VXzj/oc,  xoii  ävaTpoirr]  t^;  •{/euocovüixou  yväattat.  (T.)  —  2.  Isai'e,  i,  30.  —  3.  Toul  ce 
eliapitre  est  dirige  en  maniere  de  conclusion  contre  les  gnostiques,  les  juifs  et  les 
docetes.  Les  negateurs  des  dons  de  l'Ksprit-Saint  sont  probablement  les  aloges,  dont 
l'aiiteur  a  parlö  dans  VAdversus  haereses,  III,  n,  9.  Cf.  S.  Epiphane,  Haer.,  li.  (T.) 
-  4.  11  s'agit  de  l'archeveque  Jean,  le  plus  jeune  des  i'reres  du  roi  Hetum  de  Cilicie 
(1226-1270).  Son  erudition  l'avait  fait  surnommer  Rabbun.  11  devint  eveque  en  1259  et 
mourut  en  1289.  (T.) 


I  19 


DEMONSTRATION  DE  LA  PREDICATIOIN    VPOSTOLIQJ  I.. 


801 


TABLE  DES  MATIERES 
Lis  clUffres  indiquent  les  numiros  des  chapitres) 


Abraham,  24;  sa  foi  et  sa  justice,  35. 

Anges,  9,   10,  11,84;   prevaricateurs,   IS, 
85,  96. 

Apotres,  41,  86,  HS;  doctrine  des  apotres, 
46, 

Arc-en-ciel,  22. 

Ascension  de  Jesus-Christ,  83,  84. 

Bapteme,  3,  7,  42. 

Ca'i'n  et  Abel,  17. 

Cham,  19,  20. 

Charite,  87. 

Cieux,  sept  cieux,  9. 

Circoncision,  24. 

Corps  de  verite,  1. 

Croix,  34,  45,  47,  5(i,  79. 

Descente  aux  enfers,  78. 

Dieu,  son  existence,  3,  4;  Dieu  un,  4,47; 
createur,  4,  5,  8;  juste  et  bon,  8. 

Eglise,  42,  94,  98. 

Elie,  94. 

Kmmanuel,  54. 

'Eiri&tjlic,  1,  note. 

Esprit-Saint,  99,  100;  sagesse  du  Pere,  5; 
doigt  de  Dieu  (?),  26,  note;  onction  du 
Fils,  47;  septiforme,  9;  son  röle  dans  la 
creation,  5;  montre  le  Verbe,  5;  inspire 
les  prophetes,  6;  est  uniä  Tarne  juste,  42. 

Eve,  vierge  desobeissante,  33. 

Femme,  sa  formalion,  13. 

Foi,  integrite  de  la  foi,  2;  sa  necessite,  37: 
foi  justifiante,  35,  93;  effets  de  la  foi,  87; 
regle  de  foi,  3;  articles  de  la  foi,  6. 

Genius,  vocation  des  Gentils,  42,  89.  91, 
92,  95. 

Glorification  de  Jesus-Christ  au  ciel,  85,  88. 

llomme,  creation  de  l'homme,  11;  son  etat 
primitif,.12,  14;  liberte  de  l'homme.  11. 

Incorruptibilite,  31,  40. 

Jacob,  25. 

Japliet,  19,  21. 


Jean-Baptiste,  41. 

Jesus-Christ,  preexistant,  30,  43,  51,  52; 
Fils  de  Dieu,  30,  40,  43,  70;  Dieu,  60: 
homme,  30,  31,  53;  descendant  d'Abra- 
ham  et  de  David,  30,  59,  63,  64  :  vraiment 
ne,  38,  39,  56;  d'une  vierge,  32,  35,  53, 
54,  57  ;  roi,  36,  49,  52,  58;  messie,  40,  53; 
sauveur,  96,  97 ;  oint  par  le  Pere,  47  ;  ser- 
viteur  du  Pere,  51;  juge  des  vivants  et 
des  morts,  41;  nom  de  Jesus,  97. 

Josue,  27. 

Judas,  81. 

Loi  ancienne  abolie,  89,  90,  95,  96. 

Mages,  58. 

Marie,  vierge,  32,  35,  53.  54,  57 ;  mere  du 
Christ,  32,36-38,  40;  coredemptrice,  33. 

Miracles  de  Jesus-Christ,  67. 

Mceurs,  purete  des  mceurs,  2,  41. 

Moise,  25;  loi  de  Moise,  26;  mort  de 
Mo'ise,  29. 

Noe,  19. 

Obeissance,  31,  33,  34. 

Passion  de  Jesus-Christ,  45.  68,  69,  71,  72, 
75-77,  79,  80. 

Peche  originel,  15,  16,  17. 

Pere,  Dieu  le  Pere  invisible,  5,  45,  'w: 
createur,  4,  5,  6,  99. 

Ponce-Pilate,  74.  77. 

Presbytres,  3,  61. 

Rekapitulation,  6,  30,  95. 

Renovation  evangelique,  61 . 

Resurrectionde  Jesus-Christ,  38,  41,61,  62. 
72,  73;  notre  resurrection,  41,  42. 

Satan,  16,  17. 

Sem,  19,  21,  24. 

Theopliames,  44,  45,  46. 

Trinite.3.  5,  '.7,99,  100. 

Verbe,  son  röle  dans  la  creation,  5,  6;  se 
prepare  ä  devenir  homme,  46;  Verbe 
incarne,  6;  distribue  l'Fsprit-Saint,  7. 


802 


SAINT  1KKNEE. 


[150] 


INDEX  SCRIPTURA1RE 

iLvs  chiffies  enlrc  parenlheses  indiquent  Ic.s  immeros  des  chapitresj 


Genese 

i,  1  (43). 

-  27  (55). 
ii,  5  (32). 
—  13  (13). 

-  16,  17  (15). 

-  18  (13.). 
in,  1(17). 
.x,  1-6  (22). 

-  14,  15  (22). 

-  25  (20). 

-  26,27  (21). 
xn,  1,  2  (24). 
xv,  5  (24). 

-  6(24,  35). 
xvm,  1-3  (44). 
xix,  24  (44). 
xi.ix,  10,  11  (57). 

E-xode 

in.  7,  8  (46). 
-14(2). 
xxv,  40  (9). 

Notnbres 

xxiv.  17  (58). 

Deuleronome 

xxviii,  '66  (79). 
xxxn,  21  (95). 

-  48  (29). 

Psaumes  (Vulgate) 

i,l(2). 

ii,  1,  2  (74). 

-  7,  8  (49). 
in.  6  (73). 
xvm,  5  (21,86). 

-  7  (85). 
xxi,  5  (72). 

-  15  (79). 

-  17  (79). 

-  19  (80). 

-  21  (79). 
xxm,  7  (84). 
xxxn,  6  (5). 
xxxvin,  18(68). 
xliv,  7,  8  (47). 
i.xvn,  18,  19   83). 


Lxvm,  22  (82). 
lxxi,  17  (43). 
lxxxviii,  39-46  (75). 
cix  (48). 
-  1  (85). 

-  3  (43). 
cxxxi,  10-12  (64). 

Isaie 

i,  30  (99). 
ii,  3  (86). 

-  11,  17  (88). 
vn,  9  (3). 

-  14-16  (53). 
ix,  5  (54). 

-  6,  7  (56). 
x,  22  (87). 
xi,  2  (9). 

-  1-10(59  . 
xvn,  6-8(91). 
xxvi,  19  (67). 
xxix,  18  (67). 
xxxv,  3-6  (67). 
xl,  12  (45). 
xliii,  18-20  (89). 
xlv,  1  (49). 
xlix,  5,  6  (50). 
l,  6  (34,  68). 

—  8  (88). 
lii,  7  (86). 

-  13-liii,  5  (68). 
liii,  4  (67). 

-  5-8  (69j. 
-8(70). 
liv,  1  (94). 
lvi,  1  (45). 
lvii,  1,  2  (72). 
lxi,  1  (53). 
lxii,  11  (65). 
lxiii,  9  (88). 
lxv,  1  (92). 

-  2  (79). 
-  15  (88). 

-  3  (96). 
lxvi,  7  (54). 

Jeremie 
xxxi,  31-34  (90). 
xxxn,  6  (81). 


hamentations 

in,  30  (68). 
iv,  20  (71). 

Bar uch 

m,  29-iv,  1  (97). 

Ezechiel 

xi,  19,  20  (93). 

Osee 

i,  10(93). 
vi,  6  (96). 

Joel 

ii,  32  (96). 

Arnos 

ix,  11  (38,  62). 

Michee 

v,  1  (63). 

Zacharie 

ix,  9  (65). 
xm,  7  (76). 

Malt  hie  u 

in,  9(93). 
xxn,  37  (87). 

Marc 

xn,  30  (87). 

Jean 

i,  1-3  (43). 
—  14  (94). 

A  des 

iv,  12  (96). 

Romains 

n,4-6  (8). 
in,  13  (35). 
iv,  13  (35). 
xm,  10(87). 

Galates 

m,  6(35). 
iv,  6(5). 


Ephesiens 


iv,    (65). 


TABLE  GENERALE 


H.    L.    Bishop  Karapet   ter  Mekerttschian  and  IIrv.   D.    S.   G.  Wilson. 

with  the  Cooperation  of  II.  R.  I'rixce  Maxe  of  Saxoxy pages  653  ä  731 

Preface 655 

The  proof  of  the  apostoüc  preaching 659 

Sept  fragments  de  saint  Irenee "-1- 

Table  des  citations  de  l'Ecriture "'* ■» 

Joseph  Barthoulot  S.  J.,  missionnaire  en  Armenie,  avec  une  introduction  et 
des  notes  par  J.  Tixeroxt,  doyen  de  la  Faculte  catholique  de  Theologie 

de  Lyon ' PaSes  747  a  802 

Introduction "/,i) 

Demonstration  de  la  predication  apostolique  .   .  - 756 

Table  des  matieres '^01 

Index   scripturaire °^2 

Table *» 


tabu:  des  matieres. 

DU  TOME  XII 


Pages. 
Fasc.  I.     -  LES     HOMILIAE    CATHEDRALES    DE    SEVERE    D'AN- 
TIOCHE. 

Texte  syriaque  et  traduction  francaise  des  liomelies  LXX  a  LXXVI.  5 

Table  des   liomelies L63 

Fasc.  II.  —  A  COLLECTION  OF   LETTERS    OF   SEVERUS  OF  AX- 
TIOCH. 

Introduction 166 

Manuscrits 172 

Texte  syriaque  et  traduction  anglaise  des  lettres  I  ä  LXI 175 

Fasc.  111.  --  MOUFAZZAL   1BX    ABIL-FAZAIL,    «    HISTOIRE    DES 
SULTAXS  MAMLOUKS  ». 

Introduction 345 

Texte  arabe  et  traduction  francaise ' 407 

Fasc.  IV.  —  LES  MIRACLES  DE  JESUS. 

Avertissement 555 

Texte  ethiopien  et  traduction  francaise 557 

Table  analytique  des  matieres 650 

Fasc.  V.  —  S.  IRENAEUS,  Li?  E7cio£i!jtv  -oZ  <x7:o<7to}>uoü  xv)puyt/.o<To<;,  The  proof 

OF    THE  APOSTOLIC    PREACHING    \\  ITH   SEVF.N    FRAGMENTS,    ARMENIAN    VERSION. 

Preface 655 

The  proof  of  apostolic  preaching (159 

Sept  fragments  de  saint  Irenee 732 

Table  des  citations  de  l'Ecriture 745 

Demonstration1  de  la  Phedication  apostolique  traduite  de  l' Armenien. 

Introduction 749 

Demonstration  de  la  predication  apostolique 756 

Table  des  matieres ' 801 

Index  scripturaire : 802 

Table  generale 803 

Table  des  matieres  du  tome  XII 804 


BR       Patrologia  orientalis 
60 

P35 
t.12 


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