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1
1
Noel, Goerges Pierre
Petit manuel francais-
kanouri
PL
3361
N64
PETIT MANUEL
UNCAlS-KANOliRI
PAR
P. NOEL
Médecin-Major de 2* classe des Troupes Coloniales
Préface de MAURICE DELAFOSSE
PARIS
LMRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
13, RUE JACOB, 13
1923
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER.
Arabe. — Belot (J.-B). Vocabulaire arabe- français
Fusage des étudiants, 10^ éd., revue et augmentée d'ui
liste des mots empruntés aux langues étrangères av(
l'indication de ces langues, 12 et 1,012 pp., in-8, toil
1922 "^ 45 f
Arabe. — Belot (J.-B.). Dictionnaire français-arabe, 4^ éd
revue et corrigée, 2 vol. (X, 1,609 et 23 pp.), in-8, d.-rel
1913 ; . . 64 f
Arabe. — Sacy (S. de). Grammaire arabe, 3' éd., revu
par L. Macuuel, tableaux, 2 vol. in-8, 1904 75 f
Réimpression textuelle de la 2^ édition.
Arabe du Ouadaï. — Carbou (H.). Méthode pratique pou
l'étude de l'arabe parlé au Ouadaï et à l'Est du Tcha
(Soudan Oriental français), 251 pp. pet. ia-8, 1913. 15 fi
Araméen. — Chabot (J.-B.). Les langues et les littératurt
araméennes, VIII, 43 pp.gr. in-8, 1910 ■ . . épuis,
Assyrien. — Amiaud (A.) et L. Méchineau. Tableau compai
des écritures babylonienne et assyrienne archaïques »
modernes, avec classement des signes d'après leur form
archaïque, deuxième édition, XVI et 148 pp. in-8, autc
graphie, 1902 30 fi
Syllabaire. — Supplément. — Les chiffres chez Gudéa. — ïabi
des signes de l'écriture assyrienne moderne contenus dans 1
syllabaire et le supplément. — Table des signes de l'écriture ass^
rienne moderne non compris dans le Syllabaire et le Supplément.
Assyrien. — Jean (Ch.-F.). La littérature des Babylonien
et des Assyriens, sous presse, environ " 40 fr
Assyrien. — Scheil (V.) et C- Fosse y. Grammaire assy
rienne, IV, 122 pp. in-8, 1903 25 fr
Assyrien. — Virolleaud (C). Premier supplément à h
liste des signes cunéiformes de Brlinnov^', IV^ 87 pp.
gr. in-4, 1903 40 fr
Bambara. — Moussa Travélé. Petit manuel français
bambara, 2« éd., 68 pp. in-12, 1923 8 f r
Bambara. — Moussa Travélé. Petit dictionnaire fran-
çais-bambara et bambara - français, 281 pp. in-12.
1913 : 15 fr,
PETIT MANUEL
FRANÇAIS-KANOURr
PETIT MANUEL
FRANÇAIS -KANOURI
PAR
P. NOEL
Médecin-Major de 2« classe des Troupes Coloniales
Préface de MAURICE DELAFOSSE
PARIS
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER
13, RUE JACOB, 13
1923
PL
PRÉFACE
Le kanouri, appelé béribéri ou baribari ou balibali
par les Haoussa, aza par les Toubou, kaga ou kaga-
tsan par les Bodé, zanzanti par les Bolâoua, bino
par les Noupé, mafak par les Mandara, kaniki par
les Yorouba, bornâouiya par les Arabes, bornou par
beaucoup d'Européens, est la langue maternelle de
plus d'un million de Noirs habitant les provinces
du Kanem (colonie du Tchad), du Bornou (Nigeria),
du Manga et du Mounio (colonie du Niger) et
quelques districts moins importants. Il est en outre
compris par une fraction notable des populations
qui entourent ces provinces ou se trouvent avec
elles en relations politiques ou commerciales :
Arabes et Toubou de la région du lac Tchad et du
Kaouar, Baguirmiens, Mandara, Boudouma, Kouri,
tribus du Baoutchi, du Demagherim, du Damer-
gou, etc. Sa connaissance présente donc un incon-
testable intérêt au point de vue pratique pour les
colons, officiers et fonctionnaires en résidence ou
en service dans l'ouest de la colonie du Tchad, l'est
de la colonie du Niger, le nord-est de la Nigeria et
le nord du Cameroun.
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Elle n'offre pas un intérêt moindre au point de
vue linguistique. Le kanouri est en effet l'un des
types les mieux déterminés de l'un des groupes les
plus considérables de la famille négro-africaine. Ce
groupe, que j'ai proposé de dénommer « nilo-tcha-
dien » pour définir d'un mot son aire approximative
d'extension, occupe la vallée du Nil depuis la pre-
mière cataracte d'Assouan au nord jusque non loin
de Fachoda au sud ; dans la direction de l'est, il
s'étend entre le Nil et l'Atbara, pousse une pointe
au-delà de cette rivière jusqu'aux limites occiden-
tales du Tigraï en Abyssinie et, plus au sud, couvre
la région comprise entre le Nil Blanc et le Nil Bleu
au nord du pays des Dinka ; du côté de l'ouest enfin,
il pénètre à travers le désert de Libye jusqu'au
Tibesti inclus et occupe la majeure partie du Kor-
dofan, du Darlour et du Ouadaï, pour atteindre,
avec le kanouri, les pays situés à Test, au nord et
à l'ouest du lac Tchad jusqu'au Damergou.
Le groupe « nilo-tcbadien » renferme une tren-
taine de langues distinctes, dont vingt sont aujour-
d'hui suffisamment connues pour que les liens de
parenté qui les unissent apparaissent d'une façon
nette. Ce sont : le nouba ou nubien de la vallée du
Nil et du Kordofan, avec ses multiples dialectes;
le baria el le kounama du nord-ouest de l'Abyssinie;
le toubou ou téda ou gorân du Tibesti, du Borkou,
du Bodélé, du Mourtcha, etc. ; le takli, le daguig,
PREFACE
le kadougli, le katla, le koalib, le krongo, le mm,
le rachad et le tima du Kordofan; le kondjara du
Darfour ; le wzr/m du Mararit ; le inâba, le mi7ni et
le ^oûfo« du Ouadaï; le roiigna tlu Dar-Rougiia et du
Dar-Kouti; enfin la kaiiouri. Parmi les autres lan-
gues, trop peu étudiées jusqu'à présent pour que
l'on puisse se prononcer avec certitude sur leur rat-
tachement, mais que tout fait présumer appartenir
au même groupe, il convient de citer : le zaghaoua,
parlé entre le désert de Libye et les limites septen-
trionales du Darl'our et du Ouadaï; Vanna de l'En
nedi ; le tama, le massalit et le sowigor, parlés entre
le Darfour et le Ouadaï proprement dit ; le kachmére
d'un district du Ouadaï ; le bigna du Dar-Minga ; le
dadio et le kadiaksé des districts d'Amdam, de Goz-
Beïdaet du Dar-Sila.
L'une des principales caractéristiques communes
à toutes ces langues, très facilement reconnaissable
en particulier dans le nonùa et le kanouri, réside
dans le procédé adopté pour distinguer les uns des
autres les divers aspects (modes ou temps) du verbe
et, dans chacun do ces aspects, les diderentes per-
sonnes de chaque nombre. A cet effet, on suffixe au
radical une syllabe spéciale pour chaque aspect
verbal et cette syllabe elle-même est tantôt suivie et
tantôt précédée d'une voyelle, d'une consonne, ou
d'une autre syllabe, qui. varie à chaque nombre
selon la personne.
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
La syntaxe, dans toutes les langues négro-afri-
caines, est une syntaxe de position, uniquement ou
essentiellement constituée par l'ordre des mots
dans la phrase. Mais cet ordre est loin d'être le
même dans tous les groupes. En ce qui concerne le
groupe auquel appartient le kanouri^ il est le suivant :
le sujet précède le verbe; le complément du verbe
se place entre le sujet et le verbe ; l'adjectif quali-
ficatif ou déterminatif suit le nom qualifié ou déter-
miné et le nom de nombre suit le nom de la chose
nombrée. Seule, la place du complément du nom
n'est pas fixe : il précède le nom complété en nouha^
en baria^ en kounama, le suit en kanouri et le pré-
cède ou le suit, selon que ce nom est indéterminé ou
déterminé, en toubou, en mâba, en kodoï, en mimi,
enmara, %n kondjara, enrotigna, etc., c'est-à-dire,
d'une façon générale, dans celles des langues du
groupe qui paraissent être demeurées le plus près
de l'ancien parler commun. Souvent, notamment
en noiiba^ en kanouri, en toubou, on suffixe au com-
plément du nom, qu'il précède ou suive ce nom,
une particule de relation qui a une valeur analogue
à celle des désinences casuelles de plusieurs langues
indo-européennes.
A l'exception du kounama, semble-t-il, les lan-
gues de ce groupe possèdent toutes un certain nom-
bre de mots terminés par des consonnes, contraire-
ment à beaucoup de langues négro-africaines d'au-
PREFACE O
très groupes, qui n'ont que des terminaisons voca-
liques.
Il semble avéré qu'entre le iv* et le vn« siècles de
notre ère, des chrétiens indigènes de la Nubie ont
rédigé ou traduit en nouba des ouvrages religieux,
en se servant de l'alphabet copte. Depuis celte
époque, en dehors des traductions de la Bible, du
catéchisme ou de prières et cantiques dus à des
missionnaires européens, rien ne semble avoir été
écrit dans aucune des langues du groupe « nilo-
tchadien » ; cependant, il arrive parfois que des mu-
sulmans lettrés, principalement au Bornou, écrivent
le kanouri au moyen des signes de Talphabet arabe.
Le kanouri n'a fait l'objet que d'un nom])re res-
treint de travaux consacrés spécialement à cette
langue, parmi lesquels ceux de Koelie et de Benton
en anglais et de Von Duisburg en allemand sont à
peu près les seuls à retenir et dont aucun jusqu'à
présent, à l'exception du mémoire de Klaproth et
de l'essai de vocabulaire de Koenig, n'avait été publié
en français. Cette circonstance, à elle seule, suffirait
à faire hautement apprécier la grammaire du D'"Noël.
Elle a d'ailleurs d'autres titres à notre estime,
car, loin d'être une adaptation de travaux antérieurs,
elle est essentiellement originale et présente sur
plusieurs points, en particulier sur la question si
importante et si compliquée en apparence de la con-
jugaison du verbe, des données entièrement neuves.
PETIT MANUKL FRANÇAIS-KANOURI
L'auteur, qui a résidé longtemps en pays de langue
kanouri, n'est pas arrivé seulement à parler cou-
ramment cet idiome ; il a poussé à fond l'élude de
sa morphologie et, grâce à de nombreuses observa-
tions soigneusement recoupées et méthodiquement
analysées, il a pu combler bien des lacunes et recti-
fier bien des erreurs qui avaient échappé à ses pré-
décesseurs.
Son livre est appelé à rendre de très grands ser-
vices et nous devons savoir gré à M. Lavit, gouver-
neur de la colonie du Tchad, el à M. Brévié, gou-
verneur de la colonie du Niger, d'en avoir pécu-
niairement facilité la publication, au moyen de
souscriptions ouvertes sur les crédits de leurs bud-
gets respectifs.
Je ne crois pas inutile, après ces quelques mots
d'introduction, de donner ici une liste, que je crois
complète à ce jour, des ouvrages et mémoires trai-
tant soit spécialement soit incidemment de la langue
kanouri. Ils sont indiqués par ordre de date de publi-
cation.
1819. — J. BuRCKHARDT, Travels in Nubia, Lon-
don, in-4° (contient un court vocabulaire bornoii\
même ouvrage, 2* éd., 1822).
1819. — T. E. BowDicH, A inission from Cape-
PREFACE
Coast-Castle to Ashantee, London, in-4° (contient la
numération en bornou).
1821. — G. F. Lyon, A narrative of travels in
Northern Africa, London, in-4° (contient un court
vocabulaire bornu); le même, L'Afrique, traduction
française de E. Gautlier, Paris, 2 vol. in-16 (ie
vocabulaire est reproduit sous le nom de bournou
dans le i^"" vol.).
1826. — H. J. Klapuoth, Essai sur la langue du
Bournou, Paris, in-8° (reproduit la même année dans
le 3^ vol. de : Denham, Glapperton et Oudney, Voya-
ges et découvertes dans le Nord et dans les parties
centrales de l'Afrique, traduit de l'anglais par Ey-
ries et de Larenaudière, Paris, 3 vol. in-8' et atlas
in-i").
1827. — Mrs. Hannah Kilham, Elementary sounds
or general spelling lessons, London, in-12 (contient
un et irt vocabulaire borno).
1828 — La même, Specimens of dialects of Afri-
can languages, London, in-12 (même vocabulaire
que dans l'ouvrage précédent).
1839. — KoENiG, Vocabulaires de mots des idio-
mes de Bar four, de Barnou, de Mandara et de Ba-
ghermi, Paris, in-4° (vol. IV du Recueil de voyages
et de mémoires publiés par la Société de géographi^e
de Paris).
1839. — Delapokte, Vocabulaires appartenant à
diverses contrées ou tribus de P Afrique, recueillis
8 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
dans la Nubie supérieure par Kœnig, Paris, in-i"
(contient le même vocabulaire de la langue du
Bornou que la publication précédente).
1841. — Edwin Norris, Outline of a vocabulary
of a feio of the principal languages of Western and
Central Africa, London, in-8° obi. (contient un voca-
bulaire kanuri).
1844. — W. B. Hodgson, Notes on Northern
Africa, New-York, in-8° (contient un court vocabu-
laire bornu).
1849. — J. Clarke, Specimens of dialects^ short
vocabularies of languages and notes of countries and
customs in Africa, London, in-S" (contient quelques
mots borno, n*" 57 et 58, bernu, ii" 265, et bornou.
page 35, et des numérations bornou, n°^ 125, 126 et
128, bulaqua, n" 127, et bornowy, n»" 272 et 273).
1851. — Mohammed Ibn Omar El-Tounsy, Voyage
au Ouaddy, traduit de l'urabe par le D"" Perron,
Paris, in-8* (petit vocabulaire ôarw,«owyew aux pages
726-727).
1853. — Edwin Norris, Dialogues and a small po?'-
tion of the New-Testament in the English, Arabie,
Sudanese {Haussa) and Bornu languages, London,
in-i" obi. — Le même, Grammatical sketch of the
Bornu or Kanuri language, London, in-8°. — Le
même, Grammar of the Bornu or Kanuri language^
with dialogues, translations and vocabulary , London,
in-8°.
PREFACE
1854. — S. W. KoELLE, African native literature^
or proverbs^ tales, fables and historical fragments in
the Kanuri or Bornu language, to which are added a
translation of the above and a Kanuri-English voca-
bulary, London, in-8°. — Le même, Grammar of the
Bornu or Kanuri language, London, in-S". — Le
même, Polyglotta Africana, London, gr. in-folio
(contient environ 300 mots et phrg,ses en dialectes
kanuri du Bornou, munio du Mounio, nguru du
Demagherim et kanem du Kanem).
1862-66. — H. Barth, Sammlung und Bearbeitung
Central- A frikanischer Vokabularien, Gotha, 2 vol.
in-4* (en allemand et en anglais ; contient une no-
tice grammaticale sur le kanuri et un vocabulaire de
cette langue).
1865. — Sir R. Burton, Wit and wisdom from
West-Africa, London, in-12 (contient des proverbes
kanuri avec traduction anglaise).
1878. — Sir H. M. Stanley, Through the dark
continent, London, 2 vol. in-8° (à la fin du 2" vol. se
trouve un vocabulaire de cent mots en un grand
nombre de langues, dont le bornou).
1908-09. — Budolf Prietze, Die spezifîschen Ve?'s-
tàrkungs adverbien im Hausa und Kanuri, Berlin,
in-8'' (Mitteilungen des Seminars fur Orientalische
Sprachenzu Berlin, 1908, Ab. 3, pp. 307-317, et
1909, Ab. 3, pp. 215-274).
1911. — Bailey, Kanuri-English vocabulary, Lon-
don, in-8° {Journal of the Royal Asiatic Society).
10 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
{911, — P. Askell Benton, Kanuri readings^
Oxford, in-12.
1912. — H. Palmer, The Bornu Girgam {list of
ancestors)^ Kamm text and English translation^
London, in-S" {Jownal of the Royal Asiatic Society).
1913. — A. Von Duisburg, Grwidriss der Kanuri-
Sprache in Bornu, Berlin, in-8.
1914. — Radolf Prietze, Bornulieder, Berlin,
in-8° [Mitteilung en des Seminars fur Orientalische
Sprachenzu Berlin, X\n, 1914, Ab. 3, pp. 134-260).
1916. — P. Askell Benton, A Bornu almanac for
the year A. D. 1916, Oxford, in-12 (renferme des
noms de nombre, d'orientation, d'animaux, de végé-
taux, de mesures et de maladies en kanuri, avec
leur traduction).
1917. — Le même. Primer of Kanuri grammar,
Oxford, in-12 (traduction parfois rectifiée de la
grammaire de Von Duisburg et de l'étude de
Prietze sur les adverbes emphatiques, avec voca-
bulaires).
1919-20. — D' Albert Drexel, Bornu und Sumer,
Wien, in-4'' {Anthropos, 1919-1920, fasc. 1-2-3,
pp. 215-294; esssai de comparaison entre le bornu
(kanouri) et le sumérien).
A cette liste de publications, il convient d'ajouter
les études suivantes, demeurées à l'état manuscrit :
Richardson, Words in Bornaouee and Tibaouee,
dated Murzuk, may 1830 (manuscrit déposé au Public
PRÉFACE 41
Record Office, Foreign Office, London, vol. F. 0.
Tripoli, n" 73).
G. Nachtigal, Kanuri-Vokabular (le manuscrit se
trouverait en la possession de Rudolf Prietze, neveu
de Fauteur).
G. RoHLFs, Kanun-Vokaindar (se trouverait égale-
ment en la possession de Rudolf Prietze).
Paris, 21 octobre 1922.
Maurice Delafosse.
INTRODUCTION
En publiant ce travail nous n'avons pas la préten-
tion de donner une étude complète et définitive de
cette langue.
Estimant que la recherche et l'exposé de subtili-
tés (et on peut dire qu'il y en a à l'infini dans une
langue non écrite, parlée sur une si grande superfi-
cie et comprenant autant de dialectes) ne pourraient
que rendre rebutante l'étude de cette langue, laissant
donc de côté de parti-pris toute complication, nous
avons seulement eu pour but de fournir â ceux que
peut tenter l'étude du Kanouri, aux militaires et
fonctionnaires à qui leurs rapports avec les indigè-
nes peuvent en créer une obligation, un manuel
élémentaire, simplifié, le plus clair possible, où les
rudiments fie la langue leur soient exposés dans
leurs grandes lignes.
Si ce modeste petit livre, peut, en leur facilitant
les études du début, les plus difficiles, raccourcir les
étapes de leur érudition et les mettre rapidement en
possession du maniement courant de cette langue.
14 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
nous estimons que nous aurons obtenu le résultat
recherché.
Nous avons laissé à dessein de côté toutes les in-
terprétations et hypothèses insuffisamment étayées.
que peuvent suggérer l'étude de cette langue et les
rapprochements avec d'autres langues, préférant
abandonner à d'autres, plus éruditset plus qualities,
les recherches philologiques et les discussions gram-
maticales.
Toutefois nous espérons qu'en l'absence d'ouvra-
ges français sur le Kanouri et à défaut d'ouvrages,
même étrangers, oii soit exposée d'une façon
un peu complète la structure de cette langue, ce
travail pourra rendre service quand même aux
linguistes.
Devant les nombreux dialectes qui dérivent du
Kanouri, nous avons dû choisir l'un d'eux pour type
c'est celui de Bilma qui nous a paru devoir servir
de base à l'étude de cette langue, car, dans tous les
autres, nous avons noté des élisions et assimilations
de lettres qui l'auraient peut-être rendue moins
claire Nous avons donné dans un appendice quel-
ques grandes règles présidant à ces moditications,
mais elles sont certainement très incomplètes, d'au-
tant plus que nous n'avons été en contact qu'avec
une partie des populations parlant cette langue.
Le Kanouri est en effet la langue parlée sur un
territoire dont lasupeificie égale celle de la France.
INTRODUCTION 15
La population y est inégalement dense. C'est dans
le Bornou anglais qu'elle est le plus.
Le Kanouri est parlé par toutes les populations
entourant le Tchad. Le Kanem, le Bornou, le Man-
ga, le Mounio, sont des états de langue Kanouri. 11
faut y joindre les importantes oasis du Kaouar (Bil-
ma) et d'Agram (Fachi).
Les Boudoumas, habitant les îlots du Tchad, par-
lent un dialecte Kotoko (riverains du Ghari), forte-
ment imprégné de Kanouri.
Le Damagarim est, d'après Tilho, composé par
moitié de populations de langue Kanouri (béribéri)
et de populations de langue Haoussa.
Cette langue est enfin celle d'une partie de la
population des provinces de Kano, de Bauchi et de
Yolu (Nigeria britannique) et de l'Adaraaoua (Nord-
Caméroun).
Il suffit de jeter un coup d'œil sur une carte pour
reconnaître des noms Kanouri de localités depuis
Bilma au nord jusqu'à Garoua au sud, de Zinder à
l'ouest jusqu'à l'est du Bahr el Ghazal.
Les nomades et demi-nomades qui parcourent ces
pays ont, les uns exclusivement la langue Kanouri
(Diotkos, etc), les autres leur langue propre (Ton
bous Dazas et Peulhs) mais parlent tous aussi le
Kanouri.
Il ne faut pas oublier non plus que, de tout temps,
les Bornouans ont été de grands commerçants, ayant
16 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
(les comptoirs depuis le golfe de Guinée jusqu'à la
côte méditerranéenne, et que, de Tripoli et de Tunis
jusqu'à Lagos, des sultanats de l'Oubanghi jusqu'au
Niger, on peut trouver des représentants de cette
langue.
Nous avons divisé notre travail en 3 parties :
1») une grammaire, aussi simplifiée que possible
pour la rendre plus claire;
2°) quelques textes avec leur traduction ;
3°) un lexique. Pour alléger celui-ci, nous avons
évité de le surcharger des nombreux mots dérivés
que permet de former le Kanouri, nous contentant
de donner dans la grammaire les règles qui prési-
dent à ces formations.
PREMIÈRE PARTIE - GRAMMAIRE
Alphabet.
Le Kanouri n'est pas une langue écrite. Quelques indi-
gènes lettrés essaient de la transcrire en caractères
arabes, mais avec des résultats tellement infidèles qu'ils
se lisent difficilement les uns les autres et se relisent
souvent malaisément eux-mêmes. Aussi pour corres-
pondre se servent-ils de préférence de la langue arabe.
Nous avons donc dû adopter pour transcrire cette
langue une écriture phonétique au moyen des caractères
latins. Nous nous sommes efforcés de ne pas surcharger
notre notation de signes qui en rendent la lecture rebu-
tante, et, chaque fois que nous l'avons pu, nous avons
rendu les lettres composées par l'association de plu-
sieurs lettres.
Nous allons donner la liste des caractères dont nous
nous sommes servis et la façon dont doivent être pro-
noncés quelques-uns.
Lettres simples
a
h
ç ch doux correspond au ck allemand de ich.
t
18 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
d
èé
e muet, comme dans cheval. Est à la fin des mots pro-
noncé par certains comme un ou sourd.
f souvent remplacé par jo.
g toujours dur.
h aspiré,
i
i
k
l
m
n
0
r toujours ro ulé.
s toujours dur.
t
u prononcer : ou.
w ou demi-consonne comme dans oui.
y i demi-consonne comme dans yeux ou houille.
Lettres composées
i° Consonnes nasalisées.
7id ng mb
ni nk mp
2° Consonnes chuintées.
dj tç Dans certaines régions ces lettres se
prononcent^ et ts. Ailleurs^?/ et iy.
'> Consonnes nasalisées et chuintées.
ndj ntç (même remarque pour les pronon-
ciations régionales).
GRAMMAIRE 49
4° n vêlai re.
ngn correspond à ng de l'allemand brm^n.
DE L'ARTICLE
Le Kanouri ne possède pas d'article défini.
Par contre il y a un article indéfini qui se place à la
suite du substantif.
laga, un, certain, au pluriel, certains, quelques.
Ex. : kamu laga, une femme.
DU SUBSTANTIF
I. Genre. Si le sexe est nettement différencié dans le
vocabulaire, soit par des termes spéciaux, soit par l'ad-
jonction dun mot signifiant mâle ou femelle, au point
de vue grammatical on peut dire que la langue Kanouri
ne distingue pas de genres,
II. Nombre. Le pluriel se forme en ajoutant au subs-
tantif la terminaison wa.
Ex. : fur, cheval, plur. : furwa.
tata, enfant, plur. : tataioa.
Quand le substantif se termine par la voyelle o ou m,
le pluriel se forme en ajoutant la terminaison a, par
elision du iv.
Ex. : firo, la jeune fille, plur. : firoa.
bultu, l'hyène, plur. : bultua.
Dans la conversation courante, on néglige souvent
d'ajouter ce sutfixe wa, surtout si la pluralité est indiquée
d'ailleurs par un nom de nombre ou un adverbe de plu-
ralité comme n^obu beaucoup, sama tous, etc.
20 PlîTIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Ex. : kani ngohu, beaucoup de chèvres.
kamu saina, toutes les femmes.
goro ndagnl combien de kolas?
Quelques mois ont un pluriel irrégulier.
Ex. : /Tarn, hoiDme, personne, plur. am, gens.
Les substantifs formés au moyen du suffixe ma font
leur pluriel en bu.
Ex. : kanemma, habitant du Kanem, plur. : kanembu.
III. Déclinaison. Les substantifs se déclinent et pré-
sentent six cas caractérisés chacun par un suffixe.
Nominatif : — yé.
Vocatif : — yo.
Génitif : — Oé.
Datif : — ro.
Accusatif : — ga.
Ablatif : — n après une voyelle — nin après une con-
sonne.
Ex. : N. Koroyé Tâne.
V . Koroyo
G . Korobé
D. Kororo
Ac. Koroga
Ab. Koron
Par euphonie, IVdu datif placé à la suite d'un / d'un
m ou d'un w, s'assimile à cette lettre, et on obtient ainsi :
Ex. : degal\\\. ddil : degallo
ngom front ngommo
nandnimo kadisko, ie suis venu chez toi.
Ces suffixes, surtout ceux du nominatif et de l'accusa-
tif, sont souvent omis dans le langage courant, surtout
GRAMMAIRE -*^
quand le sens de la phrase ne peut prêter à aucune équi-
voque.
Ces terminaisons ont la particularité d être déta-
chables, c'est-à-dire que, quand le substantif est accom-
pagné d'un suffixe possessif ou démonstratif, ou d'un
attribut, adjectif ou nom de nombre, la caractéristiqne
du cas se met à la suite du dernier mot.
Ex.: kadjagakamkimèbé,\ai lance de l'homme rouge.
am belandjab(', les gens de leur village.
IV Formation de substantifs. On peut former un grand
nombre de substantifs au moyen de préfixes et de suf-
fixes.
10) Substantifs indiquant l'action, dérivés de verbes de
la 1^' conjugaison par préfixe ken (qui devient par
euphonie kem devant b et m, kel devant /, et ker devant
r-)
Ex. : kondo, action.
kenta, action de tenir.
kunguto, action d'apporter.
kumbu, nourriture.
kommu, action de revêtir.
kurru, action de voir.
kellado, vente.
2°) substantifs indiquant l'action dérivés de verbes de
la '2* conjugaison par suffixe tu.
Ex. : letu^ action d'aller.
ngamtu, sécheresse.
naptu, action de s'asseoir.
30) substan' "• abstraits dérivés d'adjectifs au moyen
du préfixe nem.
22 PETIT MANUEL FRaNÇAIS-KANOURI
Ex. : nemkura, grandeur.
nemsoba, amitié.
4°) substantifs indiquant le titulaire d'une profession,
le possesseur d'un objet, l'habitant d'un pays, etc. for-
més au moyen du suffixe ma, (plur : bu).
Ex. : furma, le cavalier.
détuma, le cuisinier.
helama, le chef de village.
kanemma, l'habitant du Kanem.
5°) noms patronymiques formés au moyen du suffixe
mi pour les hommes, et ram (ou rom] pour les femmes.
Ex. : aljumami, fils d'aljuma.
çegumi, fils de çegu.
wandjammi, fils du barbier.
mayram, fille du chef,
fatimai'am, fille de fatima.
6°) substantifs instrumentaux formés par le suffixe
ram ajouté à un substantif indiquant l'action.
Ex. : uderam, miroir.
napturam, chaise.
hombaram, escalier.
DE L'ADJECTIF
L'adjectif n'a pas de déclinaison propre ni de pluriel.
Le kanouri forme des adjectifs au moyen du suffixe
iva, qui se réduit à a après o ou u, et ya après i. Ce
suffixe peut être ajouté à un substantif ou à un membre
de phrase.
Bi. : tyuroa, enceinte (de tyuro, ventre).
koynowa, qui sent mauvais.
GRAMMAIRE 23
ndjiti ngobua, très barbu.
/cela yaskua,qm a trois têtes (coiffure en trois parties) .
kamu djenéndju buhva, la femme au pagne blanc.
Des noms de Nombre
I. Nombres cardinaux
1 iilo, fel^ laska.
2 indi.
3 yasku.
4 dyégu.
5 ugu.
6 arasku.
7 iulur.
8 wusku.
9 legar.
10 myégu.
11 myégun tilon ou myégu luko tilon ou lageri.
12 myégun indin ou mycgu luko indin ou nduri.
13. myégun yaskun ou myégu luko yaskun ou yaskun.
14 myégun dyégun ou myégu luko dyégunon dyéri^
lo myégun ugun ou myégu luko vgun ou wn.
16 myégun araskun ou myégu luko araskun ou
17 myégun tulurn ou myégu luko tulurn ou luluri.
18 myégun wuskun ou myégu luko louskun ou iiskun.
19 myégun legarn ou myégu luko Icgarn ou legarri.
20 /mrft.
21 findln tilon on (indi luko tilon.
22 findin indin ou /?/}rfi /«/lO indin.
24 PETIT MANUEL FRANÇATS-KANOURI
30 fiasku.
40 fidyégu.
50 fiugu.
60 firasku.
70 fitulur.
80 fitusku.
90 /^/eAar.
100 myrt OQ yéru.
101 mt/an <i/on ou 7nya luko tilon.
121 myan findin tilon ou mya luko fîndi luko tilon.
200 yéru indi.
300 t/e>u yasku.
400 ^f^^M dyégu.
1000 flfe^M. '
1001 debun tilon ou rfeôw /wA-o /t/o»?.
1100 debun myan ou debun yérun.
2000 rfeézi inrfi.
100 000 debumya.
II. Nombres cardinaux. Premier, />i<r^oieV deuxième ou
dernier, dirgébé ou ngafobé.
Sauf ces deux mots, qui ne sont pas à proprement
parler des nombres ordinaux, mais en tiennent lieu, il
n'existe pas de forme distincte, et on emploie les nombres
cardinaux.
III. Nombres fractionnaires. A part réta moitié, il
n'existe que six nombres fractionnaires, qui dérivent de
l'arabe, et ne sont guère employés qu'en matière d'héri-
tage.
1/2 né sum.
1/3 sulusu.
1/4 rebu.
, ,-,-,^B)«»~<«i*««.
GRAMMAIRE
25
I/o kumus.
1/6 sudusu.
1/8 tçumun.
IV. Nombres multiplicatifs :
tiloro, une fois.
indiro, deux fois.
myéguro, dix fois.
myaro, cent fois.
On utilise aussi le mot ci, dont une des acceptions
équivaut sensiblement à notre mot : fois.
Ex, : ci yasku, trois fois.
DES PRONOMS
I. Pronoms personnels :
sing. : l""* personne u.
2* — ni.
3' — ci.
plur. : l""* personne andi.
2« — nèndi ou nèy.
3* — sèndi ou sèy .
qui se déclinent comme les substantifs :
nominatif uyé niyé çiyé andiyé nèndiyé
vocatif niyo nèndiyo
génitif ubé nibé çibé and'ihé nèndibé
datif iiro niro giro andiro nèndiro
accusatif uga niga çiga andiga nèndiga
ablatif un nin çin andin nendin
toi et moi uania.
lui et m.oi uiatia.
toi et lui niatia.
sèndiyé.
sèndibé.
sèndiro .
sèndiga.
sèndin .
'':m''^m^mw-'mm.'i»mMX?^'
26 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
lui avec eux tiatoa.
vous et nous andéasia.
II. Pronoms et suffixes possessifs. La possession
s'indique par les suffixes suivants que l'on ajoute au
substantif :
sing, l"
personne
-ni.
2e
—
-nem.
3*
—
-ndji ou
-ndju.
plur l""*
—
-ndé.
2*
—
-ndo.
3«
—
-ndja.
Ex. : mandando, votre sel.
muskoni, ma main.
L'n du suffixe possessif s'assimile quand le mot au-
quel il est accollé se termine par m ou L
Ex : ngelemmi, mon amant.
Pronom possessif.
sing. 1" personne kaské ou kageni le mien, à moi.
2« — kogenem .
3* — kagendji.
plur. l""* — kagendé.
2* — kagendo.
3* — kagendja.
III. Pronoms ET suffixes démonstratifs. Aie {oxiade),
celui-ci.
J'ote ou to, celui-là.
Ils se déclinent comme les subslanlifs.
Quand ils sont employés comme adjectifs démonstra-
tifs, ils sont mis en suffixes, et ate perd son a initial,
sauf dans les cas où l'euphonie exige son maintien.
GRAMMAIRE 27
Ex. : furate, ce cheval.
Ce suffixe est détachable et prend place après les
autres suffixes et attributs du substantif, immédiate-
ment avant la caractéristique de cas.
Ex. : ngubori kurate, cette grande fête.
kramindjite, son cadet que voici.
IV. Pronoms et suffixes interrogatifs. Ils sont au
nombre de trois :
ndu qui?
a/î quoi?
ndaso lequel?
lisse déclinent comme les substantifs.
Ex. : fali ndubé la pastèque de qui?
afiga fandjin qu'entend-il?
Afi peut être employé avec un substantif dans le
sens de quel ? Il perd son a et se met en'suffixe.
Ex. : belafiro lenïmin? k quel village vas-tu?
V. Pronoms et adjectifs indéfinis :
laga certain, quelques.
laga. . . laga . . . certains . . . d'autres . . .
kam (subst.) on, quelqu'un.
ago (subst.) quelque chose.
ngobu beaucoup.
gana peu.
gadé autre.
godé... gadé... les uns les autres.
bagu pas de.
gadé bagu nul autre.
sama^ so tout, tous.
ngéy comme, pareil. i
(en suffixe -gèy).
28 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
waso tout entier.
D'autres sont formés au moyen des pronoms interro-
galifs et des suffixes yaé ou yayé, so (ou de tous les
deux) ou du suffixe ma accompagné de la négation.
nduyayé quiconque
afiyayé une chose quelconque
ndusoyayé chacun
nduso tous ceux qui
afiso tout ce que
ndasoso tout le monde
ndusoyayé qui que ce soit
afisoyayé quoi que ce soit
ndasosoyayé quel que soit
ndumabagu personne
a/tma bagu rien
ndasoma bagu aucun
Ces pronoms se déclinent comme les pronoms inter-
rogalifs.
Ex. : ndasoyayéro gullé dis à quiconque.
DU VERBE
I. Conjugaisons. Il y a deux conjugaisons que nous
désignerons par la première personne du singulier de
l'indicatif présent.
l""' conjugaison : verbes en skin.
2' conjugaison : verbes en neskin (auxquels se rat-
tachent les verbes en Ikskin et sseskin., le '2^ l ou s n'étant
qu'une altération phonétique de Vn).
II. Formes. Ces verbes ont comme l'arabe, l'hébreu,
etc., des formes qui viennent modifier leur sens-
GRAMMAIRE
29
En plus de la forme primitive ou radicale il y a une
forme relative qui a pour effet de rendre transitifs les
verbes intransitifs et doublement transitifs les verbes
transitifs, et une forme réfléchie, ayant parfois un sens
passif et au pluriel un sens réciproque.
III. Modes. Les verbes présentent, dans chacune de
leurs formes, un mode indicatif, un mode impératif et
un participe passé (seulement les verbes de la 2« con-
jugaison).
Enfin on peut former une sorte de subjonctif condi-
tionnel, au moyen d'une terminaison qu'on ne peut
considérer comme une désinence de conjugaison pro-
prement dite, car elle peut se séparer du verbe pour
s'ajouter à la négation par exemple, ou même à un
adverbe ou à un membre de phrase dépourvu de verbe.
Nous l'étudierons à la suite des conjugaisons.
IV. Temps. L'indicatif présente cinq temps : 2 pré-
sents, un parfait, un passé indéfini et un futur.
Les deux présents n'ont pas exactement le même sens.
Le l'"' s'applique en même temps au présent et au futur;
le 2° à la fois au présent et au passé. C'est-à-dire que si
tous deux peuvent s'employer pour un acte en cours
d'exécution, dès que lacté est accompli, seul le 2* pré-
sent peut être utilisé tandis que le 1" est seul usité
dans le cas contraire.
Rien à dire des trois autres temps sinon que, dans
la conversation courante, ils sont très souvent sup-
pléés par les deux présents.
V. Conjugaisons spéciales. Tous ces verbes ont,
dans leurs différents formes, temps et modes, une con-
jugaison affirmative et une conjugaison négative.
30
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Enfin les formes radicale et relative possèdent une
conjugaison objective.
PREMIÈRE CONJUGAISON
FORME RADICALE
Indicatif.
l"' Présent :
singulier l""'
personne
terminaison skin.
2e
min.
3o
préfixe tçi
in.
pluriel !''<=
yen.
2e
ui.
3"
préfixe tça
in.
Ex. : sing, l'"^ pers.
deskin, je fais,
ladeskin,je
vends.
2*
—
dem'in
lademln.
3*
—
içldin
tçiladm .
plur, !'■«
—
dyén
lady en.
2e
—
dui
ladui.
3"
—
tçadin
tcaladin.
Quand le radical du verbe se termine par a la 3« per-
sonne se forme en hj .
Ex. : taskin.je tiens 3' pers. içitêy.
Quand il se termine par u celui-ci s'élide devant Vi
de la 3"= personne.
Ex. : buskin ie mange 3 pers. djibin.
Les verbes commençant par y a, yi ou yé perdent
Vy à la 3' personne. Le préfixe de la 3« pers. du pluriel
devient iças.
Ex. : yakkeskin je mets tçasèkkin ils mettent.
GRAMMAIRE 31
yimbuskin je tele tçasèmbin ils tètent.
par exception, yeskin je donne, fait tçadin ils donnent.
Quand le verbe commence par yo ou yu, à la 3' per-
sonne, le préfixe tçl devient tçu et tça devient tço.
Ex. : yunduski ya.\a.\e tçundin, tçondin.
yumbareski je suis fatigué tçumbarin, tçombarin.
Par euphonie, quand le verbe commence par g ou b,
tel et tça deviennent dji et dja.
Ex. : gombeski je gratte djigombin
buskin je mange djibin.
Quand la 1" consonne est un k, celui-ci s'adoucit et
devient g en présence du préfixe tçi ou tça.
Ex. : kaseskin je cours tçigasin.
koreskin je demande tçigorin.
Quand la 1" voyelle du radical est un w, il y a assimi-
lation de voyelle et la 3* personne se forme en tçu (ou
dju) au singulier, et tço {ou djo) au pluriel.
Ex. : ruskin, je vois iyurin, tyorin.
guteskin,ie i^ense djugiitin, djogutin.
/îM/esA'in, j'apporte tçugutin, tçoguiïn.
2' Présent.
Ne diffère du premier que par la disparition de Vn final,
sing. : 1'"'' pers. deski, je fais tadeski, je vends.
2" dcm
ladem
S*" tcidi
iciladi
plur. : l"* pers. dyé
ladyé
2<= dui
ladui
Z^ tçadi
tçaladi
Parfait.
singulier : 1" pers.
terminaison 5Â;o.
2*=
771 ou mo ou mu
»wp- »^-*.r^ja^^Kf^r*'^
32 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
3* préfixe tçi o ou w
pluriel : l""* é
2* u ou uo
3" préfixe tça o
Ex. : sing, l""* pers. tasko, je tins A'w/o^/^o, j'apportai.
2* iamo kutem
3* içito tçuguiu
plur. l""' taé kuté
2* tao kuiuo
3* tçato içoguio
Passé indéfini.
La caractéristique de ce temps est le préfixe ki, [ka
dans certains cas), Les terminaisons sont les mêmes
qu'au parfait. Les préfixes dji et dja de la 3^ personne
sont supprimés ; ki devient ké à la 3= personne du pluriel.
Ex. : sing. Impers, kidesco, j'ai fait kiladesko, j'ai vendu.
plur.
Dans les verbes commençant par g ou b, par euphonie
Ai devient gi. Quand la consonne initiale est A, cette
lettre se change en g.
Kx. : huskiny}Q mainte gibosko.
guteskin, je ^misegigutosko.
kuteskin, j'apporte kigutosko.
Dans les verbes commençant par ya yé yè ou yi, ki
devient ké avec disparition de cette diphtongue.
Ex. : yasereskin, je trais késerosko.
yedjeskin, je tue kédjosko.
2»
kidem
kiladei
3«
kido
kilado
1"
kidé
kiladé
2e
kiduo
kiladu
3«
kédo
kélado
yirgeskin, j'ajoute kergosko.
Dans les verbes commençant par yu, ki devient ko,
tandis que, dans les verbes débutant par ye, c'est cette
diphtongue qui disparaît.
Ex. : y urdugeskin, y Siccompdigne kordugosko.
yembareskin, je suis fatigué kimbarosko.
Futur.
La caractéristique de ce temps est le préfixe tçi [tça
dans certains cas); les terminaisons sont les mêmes
qu'au parfait.
Les mêmes remarques pour la 3" personne du pluriel
dans les verbes commençant par g, b, k, et?/, sont appli-
cables pour le passé défini
Ex : sing, l""* pers. tçïragosko, je voudrai.
2l° — Içiragom
3^ — içiragu
plur. 1* — içiragé
2" — tçiraguo
3« — Icéragu
djigutosko, ie puiserai.
djibosko, je mangerai.
fpi^-M^o^A-o, j'apporterai.
tçembarosko, je serai fatigué .
Impératif .
La 2<= personne du singulier se forme avec la termi-
naison é, (i après les, voyelles a é u [i).
(1) u s'élide par contre dans les verbes polysyllabiques. Ex: yî-
fuski j'achète ; impératif : yifé.
34
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
La 2* personne du pluriel se forme avec la terminai-
son ogo (ou igo) .
Ex. kuié, apporte. kuiogo.
rui, vois. ruigo.
tay, tiens. taigo.
Remarque. — Les verbes sageskin, je décharge, et
mageskin, je prends, font sayé et mayé, alors que gages-
kin, j'entre, et rageskin, je veux, font gagé et ragé.
FORME RELATIVE
Cette forme s'obtient par l'incorporation au verbe du
préfixe yig, yég, xjug, (selon la voyelle du radical). Mais
cette propriété est loin d'être générale, et seuls quelques
verbes possèdent cette forme relative. Nous n'en don-
nons pas l'énumération, qui serait forcément incom-
plète. En voici seulement quelques exemples après
lesquels nous transcrirons sans autres commentaires la
conjugaison entière de l'un d'eux à titre de type.
Ex. koreskin, je demande, forme relative î/o^oAore.$/t«w.
ladeskin, je vends, yigeladeskin.
yukureskin, je tombe. yugukureskin
smg.
plur.
Indicatif.
1" présent
2» présent
parfait
1* pers. yigeladeskin
yigeladeski
yigeladosko
2" — yigelademin
yigeladem
yigeladom
3* — djigeladin
djigeladi
djigelado
1® pers. yigeladién
yigeladié
yigeladé
2* — yigeladui
yigeladui
yigeladu
3' — djasigeladin
djasigeladi
djasigelado
GRAMMAIRE
35
passé indéfini futur Impératif
sing. 1* pers. kigeladesko djigeladesko
2® — kigeladem djigeladom yigeladé
3^ — kigelado djigelado
plur. 1^ pers. kigeladé djigeladé
2^ — kigeladu djigeladu yigeladogo
3" — kégelado djégelado
FORME RÉFLÉCHIE OU PASSIVE
tte forme s'obtient par l'incorporation au verbe du
xe te, ti, tu, (selon la voyelle du radical). Le i
ent d devant les verbes commençant par g ou b.
id laconsonne initiale du verbe est k, cette lettre
jucit et devient g. Quand le verbe commence par y,
! lettre disparaît.
i conjugaison est analogue à celle de la forme radi-
, sauf que la 3" personne ne prend pas le préfixe
u iça et que te devient ta à la 3*= personne du pluriel.
L catéristique du passé indéfini est ka, celle du
i* est ta.
ruskln je vois turnskin je me vois
taskin je tiens tetaskin je me tiens
ladeskin je vends ieladeskiri je me vends
lUS allons donner entière, à litre de type, la conju-
3n de l'un d'eux.
Indicatif
!"■ présent. 2° présent parfait
. 1* per teladeskin teladeski te.ladosko
2e — telademin teladem teladem
36 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
3' — teladin
ieladi
telado
plur. 1" per teladyén
teladyé
teladé
2' — ieladui
ieladui
teladuo
3« — taladin
taladi
talado
passé indéfini
futur
impératif
sing. 1" per kateladesko
taieladesko
2« — kateladem
tateladem
telade
3« — katelado
tatelado
plur. l^per kateladé
tateladé
2' — kateladu
tateladu
teladogo
3* — katalado
tatalado
Verbes irrôguliers de la l'^'' conjugaison.
a) Certains verbes présentent la particularité d'int
duire un r entre les préfixes de temps et de personi
et le radical.
Les verbes gageskin, j'entre, et bafuskm, je eu
jemûris, font, au passé indéfini et au futur, kargages
tçargagesko et karfafusko, et tçarfafusko.
Ces 2 verbes ne prennent pas la particule ici à
3* personne du singulier et prennent tça à la 3" persor
du pluriel.
Ex : bafin, il cuit içabafin, ils cuisent.
Ala 3" personne du pluriel du passé indéfini et du fut
kar et tear deviennent kasar et içasar.
Ex : kasarbafo tçasargago.
Le verbe djéreskin, j'attache, fait également son pa
indéfini et son futur en kirdjéresko, tçirdjéresko. Il
conjugue en somme comme les précédents, avec la di;
rence qu'au présent et au parfait il prend les préfi:
tçir et tçar ou tçésar à la 3* personne.
GRAMMAIRE
37
:x • tcirdjérin, il attache, késardjéro, ils ont attaché
. Le ^erbe degaskin je reste, fait au passe indéfini et
futur kargasko et tçargasko.
.u présent et au partait ^^ «^ ^«"J"S^^,,T7;,J1",
be réfiéchi . Il semble bien qu'il s'agisse là de formes
n verbe défectif gaskin tombé en désuétude.
)) Certains verbes doublent leur forme relative en yig
me forme en yir. . • , / -^
Ex : taskin, je tiens. yirtaskin et yigetaskin.
3n peut se demander si les verbes precedents qm
roduisent un r devant le radical dans la formation de
nains temps, ne sont pas des fondes relatives en ytr
,n verbe défectif dont la forme rad.cale aurait dis-
iru à ces différents temps.
; Le : rbe „«»««. je meurs, fait . la 3- Per--e du
.gulier nui, il meuvt, et à la 3< personne du pluriel
nuu ils meurent. . , ,.„„ ii
d) Le verbe iseskin. je viens, est très --gui -•
mble formé de plusieurs radicaux ^"^"1 irconl
,'à certains temps, de sorte qu'une partie de la conju-
lison dérive de l'un et une partie dun autre.
Nous en donnons la conjugaison entière.
1" présent,
ng. l^per iseskin
9e — isemin
3e — için
lur. 1' per isyén
2" — isui
3» — isèy
passé indéfini
ing.l* Tpevkadesko
'2* présent
iseski
isem
ici
iséyé
isui
iséy
futur
tcadesko
parfait
isosko
isem
isu
isyé
isui
isa
impératif
38
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
2= — kadem tçadem are
3* — kadyo tçadio
^larA^^pev kadié ou kaçyé tçadié ou tçacyé
2e — kadyu ou kaçu tçadyu ou tçaçu arogc
3* — kaço ou kaçyo tçaço ou tçaçyo.
Verbes défectifs de la V^ conjugaison
En plus des verbes dont nous avons parlé à propc
des verbes irréguliers el dont subsistent seules, soit e
totalité, soit à certains temps ou certaines personnes
les formes relative ou réfléchie, nous avons à considérer
1") des verbes impersonnels.
Ex ; tçui ou tcèti il suffit
tçudurin il pleut
tyérendin il est douloureux
2°) certains verbes qui ne possèdent la forme réfléchie
que dans le sens réciproque; seules donc les personne
du pluriel existent.
DEUXIÈME CONJUGAISON
FORME RADICALE
Le verbes en neskin se conjuguent à peu près comm<
les verbes de la 1^ conjugaison, à cette diff"érence prèi
que toutes les caractéristiques préfixes de la premièr(
sont, dans la 2«, incorporées entre le radical et la dési
nence, ce qui entraine régulièrementla disparition de Vn
Aussi est-il légitime de se demander, surtout étan
donné la facilité avec laquelle actuellement on forme d<
GRAMMAIRE 39
semblables verbes par l'adjonction à des substantifs ou
des adjectifs de la terminaison neskin, si la prem ière
conjugaison ne constitue pas la seule conjugaison primi-
tive du kanouri, et si les verbes de la 2« ne seraien t pas
des mots composés (dont la racine de certains n'exis-
terait plus à l'état isolé) d'un radical et d'un verbe
auxiliaire.
Cette hypothèse semble d'autant plus défendable qu'il
existe en kanouri au verbe neskin dont la signification
vague pourrait très bien s'accommoder de ce rôle de
verbe auxiliaire, et dontla conjugaison régulière corres-
pond à ces terminaisons de verbes de la i2^ Mais il ne
possède pas (ou plus) de forme relative ni réfléchie.
Bien qu'il appartienne à la l"-*^ conjugaison, nous don-
nerons ici en entier ce \erhe neskin, en raison du rôle
que nous lui attribuons et parce qu'il suffit de lui adjoin-
dre le radical pour obtenir la conjugaison de tous les
verbes en neskin.
1" présent 2» présent passé indéfini futur
sing. !'•« pers. neskin ou ngnin neski ou ngni c/osko Içosko
2e nemin nem gom ou gomo tçom
3* tçin tçi gono tçono
plur. l"-» nyén nyé géyé tçéyé
2' nui nu gu tçu
3« tyanin ou tyèy Iça géda tçada
Nous allons maintenant donner en exemple la conju-
gaison relative au verbe graneskin, je cache, qui pourra
servir de type pour tous les verbes en neskin. Il y a lieu
de faire remarquer que tous ces verbes peuvent aussi
former la première personne du singulier en ngnin, ngnt,
et ngo.
40
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
FORME RADICALE
Indicatif
sing. 1'
le' présent 2* présent
pers. graneskin ou grangnin graneski ou grangni
2«
granemin
granem
3«
gradjin
gradji
plur. 1'*
granién
granié
2*
granui
granui
3«
gradjéy
gradjèy
parfait
passé indéfini
sing, l'* per.
granesko ou grango
gragosko
2*
granem
gragomo
3*
gradju
gragono
plur. f*
granié
gragéyé
2»
granuo
gragu
3«
gradjo
gragéda
futur
impératif
sing. 1^* pers
. gradjosko
2«
gradjomo
grané
3*
gradjono
plur. V
gradjéyé
2e
gradju
granogo
3*
gradjéda
En s'intercalant dans ces verbes entre le radical et la
terminaison, les particules préfixes de la l""* conjugai-
son s'adoucissent : tç devient dj, k devient g, i devient
rf, sauf quand le radical est terminé par une consonne
dure /), A;, t.
GRAMMAIRE
41
Éx
napkosko, je me suis assis.
sukteskin, je me perce-.
lettçin, il dort.
FORME RELATIVE
Elle s'obtient par Tincorporation entre le radical et la
désinence de personne de la particule ge qui prend place
immédiatement après les caractéristiques qui sont pré-
fixes dans la l»" conjugaison, ce qui entraîne la dispari-
tion de Vn.
Ex.:
sing.
plur.
i re
2»
3»
ire
2«
3«
pers.
sing. 1'"^ pers.
2^
3*
plur. 1"
3»
sing. Impers.
2«
3«
plur. 1'* pers.
2«
3*
l*"" présent
g rage s kin
gragem'm
gvadjigin
gragyén
gragui
gradjagèy
parfait
g rag os ko
gragom
gradjugu
gragyé
gragui
gradjugo
futur
gradjigosko
gradjigomo
gradjigono
gradjigéyé
gradjiguo
gradjigéga
2° présent
grageski
grageni
gradjigi
gragyé
gragui
gradjaga
passé indéfini
gragigosko
gragigomo
gragigono
graglgéyé
gragiguo
gragigéga
impératif
grakené
grakenogo
42
PETIT MANUBL FRANÇAIS-KANOURI
FORME RÉFLÉCHIE
Elle s'obtient par l'incorporation, entre le radical et
la désinence de personne, de la particule de qui prend
place immédiatement après les caractéristiques qui sont
préfixes dans la !■•» conjugaison, ce qui entraîne la dis-
parition de Vn.
Ex. :
sing. lr« pers.
plur. Ire
3"
1
3*
2e
3«
sing. !■■« pers.
plur
sing.
2'
3«
plur. l'"
2"
3«
1*' présent
gradeskin
grademin
gradin
gradyén
gradui
gradèy
parfait
gradosko
gradom
grado
gradyc
gradu
grada
futur
gradadosko
gradadomo
gradadu
gradadyé
gradaduo
gradada
2* présent
gradeski
gradem
gradi
gradyé
gradui
gradèy
passé indéfini
gragadosko
gragadomo
gragadu
gragadyé
grngaduo
gragada
impératif
gradené
gradenogo
Participe passé.
Les verbes de la 20 conjugaison ont un participe passé
GRAMMAIRE 43
qui se forme en ajoutant au radical la terminaison gala
(ou kaia après p ou k).
Ex. : genagata, posé.
kngata, ouvert.
napkata, assis.
naingata, rompu.
sukkata, percé.
kergata, coiffé.
djakkala, fermé.
kollogata ou kolgata, laissé .
Cette conjugaison-type s'applique à tous les verbes en
neskin dont le radical se termine par une voyelle ou par
les consonnes r, m, //, ng.
Ex. : goneskin, je prends. kaneskin, j'ouvre.
fornestin, je saule. terneskln, j'aère.
kamnesk'm, je coupe. namneskin, je romps.
tçinneskin, j'essuie. fanneskin, j'entends.
A;a?'an^ne5A:iw, j'approche, etc.
Dans les verbes dont le radical se termine par /, Vn de
la terminaison s'assimile à cette finale, et l'on a
Ex. : kolleskin, je laisse. talleskin, je trébuche.
gulleskin, je dis. falleskin, j'échange.
Il en est de même pour les verbes dont le radical se
termine par s.
Ex. : tagerisseskin, je prête . tmessekin, je compte
termasseskin,ie masse. ngesseskin (1), j'oublie.
Quand le radical se termine par se ou su^ cette voyelle
s'élide devant dj ou g, et dj se transforme en s.
Ex. : kaseneskin,ie lire. kassin, il lire.
(1) On emploie aussi la forme ngesneskin ou ngesngnin.
44 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kasgosko, j'ai tiré.
djusuneskin, je som'is. djussin, il vomit.
djusgosko, j'ai vomi.
Si le radical se termine par un t, un p ou un k, cette
lettre, chaque fois qu'elle est suivie d'un n se change en
n, m, ng, de sorte qu'à tous les temps et personnes où là
terminaison commence par n, le vrai radical est masqué,
et le verbe ressemble alors aux verbes dont le radical se
termine par n, m, ng, et qui se conjuguent régulière-
ment. Le radical vrai réapparaît dans les autres cas.
Ex. : lénneskin, je dors.
léttçin, il dort.
letgosko, j'ai dormi.
léltçosko, je dormirai,
letkata^ endormi.
damneskhi, j'empêche.
daplçin, il empêche.
dabgosko, j'ai empêché
daptçosko, j'empêcherai.
dapkaia, empêché.
dapkeskin (forme relative), j'empêche.
dapteskin (forme réfléchie), je suis empêché.
djangncskln, je couvre.
djaktçin, il couvre.
djakkosko, j'ai couvert.
djaktçosko, je couvrirai.
djakkata, couvert.
djakkeskin (forme relative), je couvre.
djakteskin (forme réfléchie), je me couvre.
Comme nous avons adopté pour désigner les verbes
l'emploi de la première personne du singulier de leur
indicatif présent, pour qu'on ne puisse avoir aucune
hésitation sur la façon de les conjuguer, nous ferons
suivre dans notre lexique les verbes de ce groupe du
radical entre parenthèses.
Ex. : iamneskin [tap), je remplis.
kamneskin {kap), je mouille.
kanmeskin [kap), je rencontre (1).
/amne5/cm(/a/j). je charge ("2). ^
forme relative : lapkeskin, j'applique.
namneskin {nap), je m'assieds (3).
3" personne : naptçin, il s'assied.
ranneskin {rat), employé seulement dans la forme
relative : raikeskin, j'appuie.
sungneskin {suk),ie perce.
Au contraire on aura : ., » j
fanneskin (/an), j'entends. fandjin, il entend.
lanneskin (/rtu), j'insulte. landjéy, ils insultent
etc.
Verbes défectifs de la 2« conj agaison .
10 De forme. , . .
De nombreux verbes sont devenus désuets dans certai-
nes formes et ne possèdent plus que la forme relative ou
la forme réfléchie. Il ne faut pas les confondre, en raison
(i) Ne pas confondre avec kamneskin (kam), je coupe.
12) Ne pas confondre avec Iamneskin (Zam),laver la figure ; forme
réfléchie lamdeskin, je me lave la figure.
(3) Ne pas confondre avec namneskin {nam), rompre; namdjigx,
il rompt (forme relative).
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
de leur consonne g om d avec les verbes de la 1" conju-
gaison.
Ex. : lamteskin, se laver la figure.
séréngeskin, retrousser.
raikeskin, appuyer, etc.
2° Impersonnels.
Éx. : madjigi, il fait écho (forme relative).
mbyédji, il y a.
alla katerfçtja, si Dieu le permet.
Formation du subjonctif conditionnel.
Le kanouri possède une façon d'exprimer l'idée :
quand je... ou : si je... aux dépens de tous les temps,
modes ou formes des verbes au moyen des suffixes yà,
gà, gayà,genyâ. Va final de ces suffixes est long, traîné,'
chanté. L'intonation est caractéristique. Nous la notons
en surmontant cette voyelle d'un trait {à). Nous nous
contenterons de donner quelques exemples.
Ex. : içiladiyà, s'il vend, ou quand il vendra.
ladeskenyà, si j'ai vendu, ou quand je vendis.
kilademyà, si tu avais vendu, ou quand tu eus
vendu.
alla tçiragyà, si Dieu le veut.
léneskingenyà, si je vais.
yifumingà, si tu achètes.
greskingayà, si je mange.
sukkatagayà, s'il est percé.
gragigigamjà, quand ils eurent caché.
Ces suffixes ne peuvent cependant pas être regardés
comme faisant réellement partie du verbe, car ils en
GRAMMAIRE 47
sont détachables et peuvent même être utilisés dans des
membres de phrases où le verbe être est sous-entendu.
Ex. : fandemin bagu y à, si tu ne trouves pas.
gana gayà, si c'est trop peu.
Conjugaison aflBrmative.
On donne au verbe une forme affirmative au moyen
de la terminaison na ajoutée au 2" présent, au passé
indéfini ou au futur. 11 suffira de donner un exemple
dans chaque conjugaison pour se rendre compte de la
facilité avec laquelle on obtient cette forme qui est très
employée.
/" Conjugaison.
forme radicale
3ing. l""^ pers. ladeskena, je vends.
2« lademma
3« tçiladena
Plur. 1" ladéna
2' ladua
3* tçaladena
Passé indéfini : kitadeskena
Futur : tçiladeskena
forme relative forme réfléchie
Sing, l""*" pers. yegeladeskena telad^skena
Passé indéfini : kigeladeskena kitei.adeskena
Futur : tçigeladeskena tçiteladeskena
^* Conjugaison
forme radicale
>ing. l""" pers. graneskena ou grangena
48 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Sing. 2= pers.
3°
Plur. i'-'
granemma
gradjina
graniéna
2e
granua
3«
Passé indéfini
Futur
gradjana
grageskena
gradjeskena
forme relative forme réfléchie
Sing. 1" pers.
Passé indéfini
Futur
grageskena gradeskena
: gragigeskena gragadeskena
: gradjigeskena gradadeskena
Conjugaison négative
Il suffit de remplacer l'a final de la conjugaison affir-
mative par i, sauf pour la première personne du pluriel
qui se forme en ndé. Dans certaines régions, chez les
Mobeurs, par exemple, la 2' pers. du pluriel se forme
en ndo.
Ex. : sing, l-'pers. rageskeni
je ne veux pas
2* ragemmi
3* tçirageni
Plur. 1* ragyéndc
2^ raguwi
ou ragondo
3» tçarageni
L'impératif négatif s'obtient au moyen de l'auxiliaire
ivodé (Kanouri, Manga) ou badé (Mobeur, Kanembou)
avec la 2« personne singulier ou pluriel de l'indicatif
présent.
goneskeni
je ne prends pas.
gonemmi
godjini
gogniéndé
gonuwi
ou gonondo
godjani
GRAMMAIRE 49
Ex. : ivodé na iotiro lénemmi, ne va pas là-bas.
tvodé kamuro morsanuwi, yanemyaé wodé morsa-
nuwi.
Ne vous fiez pas à la femme, même à la mère ne
vous fiez pas.
Pour le participe, le négatif s'obtient en remplaçant le
suffixe gâta par teni. Ce n'est en réalité que la 3* per-
sonne négative du présent de la forme réfléchie ou
passive.
Ex. : sukteni, non percé.
kamteni, non coupé.
La négation s'obtient aussi en faisant suivre la forme
ordinaire de bagu.
Ex. : udjin bagu, il ne regarde pas.
Conjugaison objective
Il est remarquable que dans le Kanouri, contraire-
ment à la plupart des langues, où la conjugaison du
verbe est uniquement déterminée par le sujet, le verbe
subit en outre des modifications déterminées par les
compléments pronominaux de la 1" et la 2' pers. du sin-
gulier et du pluriel, le complément de la 3« personne
n'infligeant au verbe aucune altération.
La caractéristique de ces modifications est s pour le
complément de la l--^ personne," ndj pour la 2^ Ces carac-
téristiques sont placées en avant du radical dans les
verbes en skin, entre le radical et la terminaison dans
les verbes en neskin.
Elles entraînent la suppression de la lettre n dans les
verbes de la 2^ conjugaison, et la suppression des parti-
^mmmm
50 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
cules dji ou tçÀ à la 3* personne dans les deux conju-
gaisons.
La caractéristique ndj est réduite à la lettre n devant
le g ou k du passé indéfini.
Nous montrerons par quelques exemples comment on
forme cette conjugaison qui peut s'obtenir de la même
façon à chaque temps des formes radicale et relative et
des conjugaisons affirmative et négative.
/'■* conjugaison.
a) Le complément pronominal de la f* personne du
singulier s'obtient par le préfixe se.
Ex : selademin, tu me vends.
seladin, il me vend.
seladui, vous me vendez.
saladin, (1), ils me vendent.
seludé., vends-moi.
seladogo, vendez-moi.
skiladom, tu m'as vendu.
siladom, tu me vendras.
serdjérin, il m'attache.
serdjéré, attache-moi.
séti, il me suffit.
Quand les verbes commencent par y celui-ci disparait
Ex : safuté, évente-moi. '
(1) Il est amusant de voir que les Kanouris eoaployent cette
expression au figuré dans le sens de : ils se moquent de moi,
analogue à nos expressions familières : ils se paient ma tête, ils
m'achètent.
GRAMMAIRE 51
Quand ils débutent par yé, Vy disparait et s devient ç.
Ex : çé, donne-moi. çedjé, tue-moi.
b) La 1" première personne du pluriel s'obtient par le
préfixe sa, sas dans les verbes en y, (exception : yeskin
donner, utilise la particule sad).
Ex : salademin, tu nous vends.
salade, vends-nous.
skaladom, tu nous as vendus.
saladom, tu nous vendras.
sasekké, pose-nous.
c) Le complément pronominal de la 2» personne du
singulier s'obtient par le préfixe ndji.
Ex : ndjiladeskin, je te vends.
ngiladesko, je t'ai vendu,
ndjiladesko, je te vendrai.
ndjiladeni, il ne te vend pas.
ntçéti, il te suffit.
d) La 2« personne du pluriel s'obtient par le préfixe
ndja, ndjas dans les verbes en y.
Ex : 7idjaladeskin/]e vous vends.
ngaladesko, je vous ai vendu.
ntçalado, il vous vendra.
Pour la forme relative il en serait absolument de
même.
Ex : ndjigeladeskin, je te vends.
çegelademin, tu me vends.
2^ conjugaison.
Ex : verbe graneskin, je cache.
a) grasemin, tu me caches.
Oa PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURT
grasgom, tu m'as caché.
grasosko, tu me cacheras.
grasenogo, cachez-moi.
h) grasamin, tu nous caches.
grasané^ cache-nous.
c) grandjeskin, je te cache.
grangosko, je t'ai caché.
grandjosko, je te cacherai .
(^j grandjaskin, je vous cache.
verbe grageskin, (forme relative du précédent),
présent : grasegemin^ tu me caches.
grandjegeskin, je te cache,
passé indéfini : grasgigom, tu m'as caché.
grang'igosko,']e t'ai caché,
futur : graçigom, tu me cacheras.
grantrigosko, je le cacherai,
impératif : grasegené, cache-moi.
Formation des verbes.
On peut former un grand nombre de verbes par les
procédés suivants :
1°) On obtient un verbe de la 2* conjugaison par
adjonction de neskin à un substantif;
Ex. : mayneskin, je deviens chef.
mananeskin, je parle,
ou à un adjectif.
Ex. : kwaneskin, je grandis.
kiméneskin, je rougis.
2o) On obtient un renforcement du sens de certains
verbes par redoublement de la l""» syllabe.
GRAMMAIRE
53
Ex. : tuneskin, je masse.
tutuneskin, je masse.
DE L'ADVERBE
1°) A.dverbes généraux.
abada, jamais kuru encore
— ba signe de l'inlerrogation —ma rien que, seulement
mindé l'année dernière
mindédé il y a 2 ans.
nda et? où ?
ngalté jamais
ngèy ainsi
ngo voici
ngobu beaucoup
tça autrefois
tçaré il y a longtemps
tiles par force
togo voilà
wagré après-demain
wagréntu après-ap. demain
loanégyé peut-être
— yayé que ce soit.
hagu pas.
bari demain
bari minoa l'an prochain
biska hier
biskanto avant-hier
biskantogo avant-avant-hier
burgo d'abord
Itya rien
— geni pas
ïla-ilan doucement
kerma maintenant
kermama immédiatement
komendé cette année
ku aujourd'hui
kullum toujours
kuré depuis longtemps
2") Adverbes spécifiques.
Ces adverbes, dont chacun ne peut s'employer qu'avec
un mot spécial, sont en nombre infini. Nous n'avons pas-
la prétention d'en donner une liste complète, si inté-
ressant que cela puisse être (1).
(1) Les recherches de M. Delafosse tendent à montrer que souvent
54 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Ils peuvent renforcer :
a) des adjectifs qualificatifs
Ex. : amsu fit très frais.
but fok tout Llanc-
djoio mil très difficile.
désul tout nu, vide.
kampoy salak très léger.
kelafya lèy ou sélèy tout à fait en paix.
keri térék ou térèt tout vert.
kibu tçarx ou tçirr très dur.
kimé fit ou fcè< tout rouge.
kura mawundi tout à fait grand.
kurugu plot très long.
nga tcirr très savant.
ngamtu tçarr tout sec.
n^e/a melèt très bon.
<pem /oA très amer.
télala lès très mince.
tyélum pet ou pedek tout noir.
ya/a fçaA droit au nord.
b) des noms de nombre.
Ex. : tilo long, juste un.
indi firr, juste deux.
c) des substantifs pris adverbialement.
Ex. : buné fray, la pleine nuit.
seba foser, tout au matin.
d) des verbes.
ces monosyllabes se retrouvent dans une autre langue africaine
comme radical du mot rendant l'idée qu'ils servent eux-mêmes à
renforcer.
GRAMMAIAE 55
Ex. : kom daneskin, je m'arrête net.
kedek namneskin, je reste silencieux.
bug bangneskin, je frappe.
ferr tapkeskin, je remplis complètement.
e) tous les participes.
mlèt.
3°) Locutions adverbiales.
a) dérivées de substantifs.
Ex. : balté^ de jour. kadjm, le soir.
buné, de nuit. seba, le matin.
b) dérivées d'adjectifs ;
Ex. : gana, peu.
dwadwa, vite.
c) dérivées de participes ;
Ex : kaskata, un peu plus loin.
d) dérivées de locutions,
atmaçi, c'est ainsi.
Formation d'adverbes
A) Au moyen du sufïixe de l'ablatif;
Ex. : farin, en haut.
tçidin, à terre.
ngafon, derrière.
tyuron, dedans.
B) Au moyen du suffixe du datif;
Ex. : tçidiro, à terre, afiro, pourquoi.
fariro, en haut.
çiduro sur le flanc.
On tire également des adverbes de tous les adjectifs
et noms de nombre au moyen du même suffixe.
WÊgitiggmg/gmÊSÊgÊKÊlÊIFT''*^^
56 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Ex. : djowro, difficilement.
indiro, deux fois.
C) Au moyen du suffixe de l'accusatif;
Ex. : tçidiga, à terre.
D) Au moyen des suffixes -yayé, -so, -gèy,
Ex. : wadji so, toujours.
nduso, chacun.
atgèy, ainsi.
afîgèy ate, n'est-ce pas.
ndaranyayé, où que ce soit.
E) Le suffixe ma, qui signifie : rien que, permet de
former
afima bagu, rien.
nduma bagu, personne.
ndaramma bagu, nulle part,
et
tiloma, rien qu'un.
tiloma bagu, pas un.
iankama bagu, pas même 0 fr. 50.
kamma bagu, personne, etc.
DES PRÉPOSITIONS
Nos prépositions se traduisent :
1° par des suffixes ;
-lan, sur, parmi.
-dri, autour.
-nanga, à cause, pour.
-gadi ou gey, comme.
2° par des locutions prépositives ;
fart, en haut.
GRAMMAIRE ^"
fugu, devant.
gedi, en bas, au fond.
karangu, près.
khjenlu, loin.
kela, sur.
na, chez.
ngafo, derrière.
tyuro, dans.
DES CONJONCTIONS
1» Simples :
har, jusqu'à.
nda, quoi.
ndagu^ combien.
ra, ou, n'est-ce pas.
s^y, jusqu'à.
so y soit.
yempi, quand?
yum, quand.
2° Corrélatives :
■^wa -wa, enumeration.
so -so, enumeration incomplète.
'bi -bi, ou. . . ou. . .
-ra -ra, ou. . . ou. . .
30 Locutions conjonctives.
afiro? pourquoi?
afînangaro? pourquoi?
atmaro, c'est pourquoi.
DE L'INTERJECTION
ajep ! exprime l'étonnement admiratif.
BKÊSSa^^H!^^
S8 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
yo! oui.
yowa! oui, exprimant l'approbation, la satisfaction.
labeda ! c'est vrai !
sobana ! exprime la réprobation.
ku, kuieral exprime la surprise.
wayo! exprime la douleur, le chagrin.
alla, exprime le souhait. C'est le mot Dieu avec sous-
entendu : fasse ou donne.
SYNTAXE DU SUBSTANTIF
Rien de particulier à dire des différents cas de la
déclinaison sauf pour l'ablatif qui s'emploie dans les
trois sens suivants :
1° Instrumental.
Ex. : gws ndagun korodega kéyfum?
combien d'écus as-tu acheté cet âne?
gurs myégun keyfosko.
je l'ai acheté pour dix ecus.
S** D'origine.
Ex. : ngudo fel futén ici. Un oiseau vient de l'ouest,
a/î kabar futen kutum ? Quelle nouvelle appor-
tes-tu de l'ouest?
fatun tçulugin, il sort de la maison.
ndan kadim? d'où arrives-tu?
3« Locatif :
Ex. : Bilman, à Bilma.
bêla aden kam kumbu baguba ? n'y a-t-il pas
d'aveugles dans ce village?
firo Iça faton deganatega tçotologu, ils sortirent la
fille qui était à la maison.
GRAMMAIRE 59
SYNTAXE DE L'ADJECTIF
L'adjeclif se met toujours à la suite du substantif dont
il prend les suffixes détachables (de cas, possessif,
démonstratif, formatif d'adjectif, etc.) et non le suffixe
pluriel.
Ex. : ndjiti dibi, vilaine barbe.
Il n'est qu'exceptionnellement employé substantive-
ment.
Il n'y a guère que kura, grand, qui puisse avoir cette
utilisation.
Ex. : kura belabé, le chef du village.
Le comparatif et le superlatif s'expriment par les
tournures suivantes :
1° en mettant au datif l'objet de la comparaison et en
faisant suivre du suffixe afflrmatif ?7ia l'objet comparé.
Ex. : belandéro komaduguma kiyentu. La rivière est
plus éloignée que notre village.
2* en mettant au datif l'objet de la comparaison et en
ajoutant à l'adjectif le suffixe go ou ivo.
Ex. : ngalgo, préférable.
na samaro ngalgon tçigosko, je suis parti du meilleur
de tous les endroits.
na samaro kedjigoro lèneskin, je vais au plus agréa-
ble de tous les endroits.
3" en se servant du verbe koneskin, je surpasse.
Ex. : kurgogundju samaga kodjin^ il est plus lourd
(sa lourdeur dépasse tous).
SYNTAXE DES NOMS DE NOMBRE
Les noms de nombre se placent toujours à la suite du
"*'<Çi**i*Ba*'w::- Si-;-"*>JH ■iJ^«**£a^-iKiOi«*'J«!*Ç-S
60
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
substantif et en reçoivent les suffixes de déclinaison.
Ex. : kanderkiwa kargimo myégubé, les selles de dix
chameaux.
Nous croyons devoir indiquer ici quelques nuances,
dérivant du groupement des mots, dans la fixation du
prix des objets.
Ndagu? combien? signifie : combien y en a-t-il?
Pour demander le prix de l'unité il faut redoubler le
mol : ndagu ndagu ?
De même pour la réponse le redoublement indique le
prix de l'unité.
Ex. : tama iama, un franc pièce.
Quand le prix nécessite plusieurs mots, on ne redou-
ble que le dernier mot.
Ex. : tama indi indi, 2 francs pièce.
tama dyégu tanka ianka, 4 fr. 50 pièce.
On peut également demander le prix de l'unité de la
façon suivante :
fel ndagu ? ce qui entraîne la réponse fel tama.
Combien l'un? un franc l'un.
Ou encore gurs ndagu? tamandji ndagu?
A noter la nuance suivante :
indi. tama, 2 pour 1 franc.
tama indi, 2 francs.
Un à un, par dizaines, se rendent par le redoublement
du nom de nombre : telo telo, myègu myt-gu.
Tous deux : indiso.
SYNTAXE DES PRONOMS
I. Pronoms personnels. — Ils sont très souvent omis,
les désinences de la conjugaison les rendant superflus.
GRAMMAIRE 61
Ils servent surtout dans les phrases dépourvues de
verbe où est sous-entendue Fidée d'être.
Ex. : kayïi aie ci katuguma, cet homme est menteur.
Quand un mol, sujet ou complément, est trop éloigné
du verbe par des attributs, propositions relatives etc.,
le pronom est quelquefois employé par pléonasme quand
arrive le verbe.
II. Pronoms et suffixes possessifs. — Le suffixe posses-
sif renforce souvent le génitif.
Ex. : dugubé furndju^ le cheval du forgeron.
Le pronom possessif est quelquefois employé adjecti-
vement.
Ex. : kakaki kagenem, ta trompette.
Dans les expressions :
katugundo votre mensonge,
djiréndju sa vérité,
le suffixe possessif indique plutôt l'intervention du sujet.
Ces mots signifient : vous mentez, il a raison.
Nous faisons remarquer ici que les indigènes ne se
servent que des possessifs pluriels quand ils parlent d'un
village, celui-ci n'appartenant pas à un seul habitant.
Ils disent : notre village belandé, votre village belando,
leur village belandja, là où nous mettrions mon, ton,
son. Et quand ils veulent parler du village d'une per-
sonne ils font suivre le nom de cette personne du suf-
fixe des enumerations incomplètes, so (voir plus loin).
III. Pronoms et suffixes démonstratifs. — Le Kanouri
fait un très grand emploi du suffixe démonstratif.
1" Dans la conversation on le met couramment à la
suite du mot dont il vient d'être question.
Ex. ; yandjide, sa mère (dont on vient de parler),
62 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Nda belando ? — Belandéde bêla Bamma, dji. — Bam-
matenni firo ndxibé? — U firo kam Amsabé. — Amsade
ma yanem ? gono. — Yo, Amsade ma yani, gono.
Quel est votre village? — Notre village est Bamma,
fit-elle. ■ — Dans ce Bamma tu es la fille de qui? — Je
suis la fille d'Amsa. — Cette Amsa, c'est ta mère? dit-il.
— Oui, c'est cette Amsa qui est ma mère, dit-elle.
2° Pour relier deux phrases, on répète le dernier
membre de la phrase achevée en le faisant suivre de la
particule démonstrative qui donne alors à peu près le
sens de : quand il eût....
Ex. : tatadyé yadega tçasembïn, team fidjèy. Tçasem-
bin tçam fidjèy te. ... etc Ces enfants tètent cette mère,
et renversent le lait' Quand ils eurent tête et versé le
lait.... etc.
Légèyé. Lényénde kadjié andiga fêlé çimbé çata. Nous
sommes allés. Comme nous allions, la pintade nous prit
le dos du pied, lényénde andiga sosondi kadjié, comme
nous allions la pintade nous avala.
afiro debanemi de ? pourquoi (ce) ne l'as-lupas égorgé?
afi timindjani? ago timindjanemde, afibéso debu debu
niro ndjeskin. Quelle sera ma récompense? (Cette) ta
récompense, je te donnerai un million de tout.
3° Ce suffixe sert enfin à former les propositions rela-
tives, en prenant le sens de : celui qui.
La proposition relative suivie du suffixe démonstratif
avec éventuellement le sufTixe de cas, se place après le
mot de la phrase principale auquel elle est subordonnée,
qu'il soit sujet ou complément, et avant le reste de cette
phrase.
Ex : tata bultu tçédjmate maydji, l'enfant qui avait
tue 1 hyène, fut fait chef.
kwa knemundju tçifunaiero gurs yérugu Ici à
1 homme qui avait acheté le bœuf il donna 30 ecus '
wodé knanem uré bonemin aden, wodé bonemniL ne
couche pas à la place où tu couches depuis longtemps
/iro may lorsadjinatega boromyé tcundo, le puits
engloutit la fllle que le chef avait épousée.
4° celui qui, ce qui, se rendront par la même tournure
Kam te
Ago. ... te
IV. Pronoms interrogatifs. - Ils suffisent à exprimer
interrogation. En leur absence, l'interrogation s'ob-
tient par le ton de la phrase et par le suffixe ba.
Çigemba ? n'est-ce pas lui ?
V Pronoms et adjectifs indéfinis. - On peut rendre :
on des 3 façons suivantes :
1°) Kam.
2°) S'' personne du pluriel.
3») 2^ personne du pluriel.
VI. Pronoms réfléchis. ~ N'existent pas en Kanouri.
Ils se rendent par :
1° La forme réfléchie du verbe. La réciprocité s'indi-
que par le pluriel de cette forme.
2" par kela, tête, ou autres locutions analogues
Ex. : kela ngaforo kalaktçi, il se retourna.
SYNTAXE DU VERBE
Le verbe peut se placer n'importe où dans le corps de
la phrase, mais toujours après le sujet quand celui-ci
64 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURl
est exprimé (1). En général cependant le verbe est
situé à la fin de la proposition.
Quant aux compléments, ils sont à une place indiffé-
rente, avant ou après le sujet, avant ou après le verbe.
Manières de rendre le verbe : être.
lo Pas de verbe.
Ex. : ni may, tu es le chef.
2" Par le suffixe démonstratif et le sulfixe du nominatif.
Ex. :djwédyé, c'est la vérité.
3" Par le suffixe ma qui renforce l'affirmation.
Ex. : nima may, c'est toi qui es le chef.
Korototema ragosko, c'est cet âne-là que je veux.
4° être (au futur) s'exprime parfois par wolleskin, je
deviens.
5° mbyédji, il y a.
bagu, il n'y a pas.
6° verbe degaskin, être, rester.
1» ne pas être s'exprime par le suffixe geni.
Ex. : katugugeni, ce n'est pas un mensonge,
afimageni, ce n'est rien.
Manières d'exprimer le verbe : avoir
1° la possession s'indique par le suffixe possessif
avec ou sansmbyedji, il y a.
Ex. : kamuandju indil il a deux femmes.
taianem ndagul combien as-tu d'enfants?
(1) Quand exceptionnellement le sujet est après le verbe, on
n'omet jamais le sufiBxe du nominatif .
GRAMMAIRE c„
d5
séydani yasku mbyèdji, j'ai 3 témoins.
-" la non-possession par le suffi v^ r.
conjonction bagu, pas de ^^'"'''^^ '^ ^*
fi^--''^'^^''^'^^^"' je n'ai pas le temps.
3 on se sert aussi du verbe .«.A.n je tiens, je possède.
Emploi du verbe neskin.
d'accord avec l'hypothèse nnP n? ^"' '''^'^ ^'«^^
rôle de verbe auxii^^. e prTs danrriT^fo"'"-^"^ T
verbes de la 2« conjugaison '''"''^•°" ^*«
Il se met quelquefois au début de la phrase.
*^^- -^0*^0 :.... j'ai dit:
Le plus souvent il se met à la fin de la phrase rannoP
tee, le sujet restant avant. ^ ^^VV^v-
dit^'mon'ami"''"' '^" *"' "^^^'"^ ^-^ ^'enfant
clit . mon ami, pourquoi as-tu refusé le couscous'^
m serummi neski, je pensais a.iP t., n. ^^^"^ '
A^^-^.i ^y.:, il lrouv;;ue c "[bon '" "^ "^ ^^^^'^ P--
nt .mro ^.//.mma n..^i, je croy'ais que tu plaisantais.
Subjonctif conditionnel
Nous avons déjà dit que les suffixes qui permettent
d^obten. ce mode au moyen des verbes sonrdTtaeha-
Ex. : lédjin bagu yà, s'il ne va pas
Quand plusieurs verbes de suite devraient être mis à
ce temps on les met tous au parfait et seul deTn Lr
reçoit la désinence du conditionnel.
66 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Ex : kejn ladem dagel ifumyà, ndjendjélndju gaptçi si
tu veads un chien et achètes un singe, sa position
accroupie subsiste.
Dans les membres de phrase où le verbe être est sous-
entendu, la particule de mode se met après le dernier
mot.
Ex. : ngobugenyà, quand ils furent nombreux,
genagà, si c'est peu,
hunéganyà, quand il tit nuit.
katugunemgenigà, si tu n'as pas menti.
SYNTAXE DE L'ADVERBE
Sauf les adverbes spécifiques qui suivent toujours le
mot auquel ils se rapportent, les adverbes se placent
ordinairement immédiatement avant ou après le verbe.
SYNTAXE DE LA CONJONCTION
Le suffixe wa se met après chaque terme d'une enu-
meration.
Ex. : bultua delmva, l'hyène et le chacal.
Le suffixe so s'emploie quand l'énumération est incom-
plète.
Ex. : kaniso dimiso yifuskin, j'achète des chèvres,
moulons, etc.
belayandjusobévo légata, ils allèrent au village
de sa mère (et autres
gens).
JONCTION DES PHRASES
Le kanouri a l'habitude de lier les phrases d'un dis-
GRAMMAIRE
67
cours ou d'une narration, par un des procédés suivants :
1°) On fait débuter la 2« phrase par un ou quelques
mots de la précédente en en mettant le verbe au sub-
jonctif.
Ex. : Firoa karagaro lédjèy. Legadényà, bulfu séndiga
kaptçi. Les jeunes filles vont dans labrousse. Quand elles
furent allées, une hyène les rencontra
Firoa belandjaro tçuguti Tçugutigenyà, am belandjabé
tçolugu kaptçèy. Tçohigic kapkadenya, çiro ulwuli tçasékki.
Il ramena les filles dans leur village. Quand il les eut
ramenées, les gens de leur village sortirent à leur ren-
contre. Quand ils furent sortis à leur rencontre, ils lui
firent des youyous.
Si c'est après une phrase citée on met la forme sub-
jonctive du verbe neskin : gaskenyà, genyà etc.
Ex. çiro : are, gono. Gennyà çiga baktçu, viens, lui
dit-il. Quand il eut dit, il le battit.
!2°)0n reprend le ou les derniers mots de la phrase
précédente et on les met en tête de la phrase suivante,
en leur ajoutant le suffixe {a)te.
Ex. : Legéyé. Leniénde, kadjié andiga sosondi, nous
allâmes. Comme nous allions, la pintade nous avala.
3°) On met le suffixe démonstratif à la suite du mot
désignant une personne ou un objet dont il fut déjà
précédemment question. Dans ce cas, ce mot est souvent
mis au début de la phrase.
nduyaé kam fironiadero manadjyà, firodyé çiro mana-
djyà, kwadero firodega kamiiro yeskin. Si un homme
quel qu'il soit parle à ^cette) ma fille, si cette fille lui
répond, je donnerai cette fille à cet homme pour femme.
68 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
APPENDICE I.
Modifications dialectales
Nous avons donné comme type le kanouri tel qu'il se
parle dans l'oasis de Bilma. Ayant pu vivre aussi assez
longuement dans d'autres provinces de langue kanouri,
nous avons noté diverses modifications régionales dont
nous allons exposer les principales.
Dans la partie nord du Bornou, dans chaque mot où
à Bilma se trouve la double consonne sk, Vs est sup-
primée.
Ex.
laka un au lieu de
laska
yaku trois
yasku
araku six
arasku
lénekin je vais
léneskin
tçinekin je me lève
tçineskin
kaké mien
kaské
feka visage
feska
biké danse, jeu
biské
keka bois
keska
bika hier
biska
etc.
Dans la même région on élide souvent le g placé entre
2 voyelles dont la S® est m.
Ex. : bau, pas, au lieu de bagu.
kau, froid, kagu.
etc.
Les Kanembou changent souvent dans la conver-
sation la double consonne It en // et mn et mm.
GRAMMAIRE 69
Ex. : ngallé, jamais au lieu de ngalté.
balle, de jour, balte,
kammé, coupe, kaniné. etc.
Les Manga, à la première personne du singulier des
verbes polysyllabiques suppriment la syllabe muette
précédent kena et allongent la voyelle précédente...
Ex. : bùkena, je me couche, au lieu de boneskena.
ivàkeni, je ne refuse pas, waneskeni.
ràkena, je veux, rag es kena.
nôkena, je sais, noneskena.
etc.
Enfin nous avons déjà signalé à propos de l'alphabet
que les consonnes doubles tç. et dj peuvent subir dans
les divers dialectes les modifications suivantes :
dj = dy = j =y = z
tç = ty =:^ ts
Nous croyons intéressant de signaler ici certaines
modifications que le kanouri imprime aux langues
étrangères auxquelles il emprunte des mots, et en par-
ticulier à l'arabe qui fournit presque tous les termes
religieux ou juridiques.
D'abord il incorpore des voyelles entre chaque con-
sonne (sauf pour / et r) quand le mot étranger n'en
possède pas. Ex. : sakarani, ivre.
Les lettres arabes que le kanouri ne possède pas sont
adoucies dans les mots qu'il adopte :
kàf devient g
ex.
: gawa, café
kh h
ex.
: alhèr
h disparaît
ex.
: mamadou
aine devient a
ex.
: ali
raine g
ex.
: algêyta etc.
70 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
contrairement au tamacheq qui durcit, gutturalise
l'arabe et qui transforme aine en raine, h en kh etc .
Les mots français subissent des transformations ana-
logues.
APPENDICE II.
Heures.
réta buné bé minn'il
kuguy nu kt çina chani du coq
fadjerdjina 4 heures
dina wadjina l'aube
seba salabé 6 h. moins le quart
kengal tçulugi 6 h.
balte tçelnamnam 8 h.
balte furéndja 10 h,
kowsu dabu midi.
kowsu dabu ngektçina 13 h.
duor 14 h.
duor hamdjina 13 [h.
assar 16 h.
assar hamdjina 17 h. *
suri ndjukureski 17 h. 1/2
kengal fçugurena 18 h.
mogreb 18 h. 1/2.
laçah'^Oh.
burtçuri 22 h .
derte'^3 h.
APPENDICE III.
Salutations.
uçé ucé bonjour à plusieurs personnes uso uso
%
lalogo
lalé (réponse) . labarndo
a/iiaôar? quelle nouvelle! /
kelafia la paix
/ce/a^a6a? lapaix?
fce4 /èy ou.é/è,lapaix --l^^^^^,^ ^,,,„,,
nda ît^afu ? (le matin) doèdwndo
nda rfoôdu ? (l'après-midi) ««^ ,
afi bumçu ? quoi ^e no-eau^ . ^ ^^ ^^^^^^^^ ^
a/t ônim fanemma ? qu as lu appi
a/îma /-an^eni je n ai rien appris
naoburo dega reste beaucoup (de jours )
r/unU .i-,a (que Dieu) t^^ioute es 30U s.
ai/a /caéunfço que Dieu tedonne des jours
formules d'adieu
allakedjin Dieu te soit doux
alla /o/csa Dieu te conserve
alla herni adieu
a^aA-e/a/îa Dieu te garde en paix
a//aimfM/fidit bonne nuit
sey bari à demain
félicitations
alla ngedané
APPENDICE IV
Quelques noms de parenté.
aba père
y a mère
djidji grand'père
kaka grand-mère
yaya frère, sœur aînée
'^_^ PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
krami frère, sœur cadet
keséy beau-frère, parent par alliance
aba kura oncle paternel aîné
aba gana oncle paternel cadet
rafa oncle maternel
ya kura tante maternelle aînée
ya gana tante maternelle cadette
baba, babagana tante paternelle
tata fils
firo fille
kingè cousin
DEUXIÈME PARTIE -- TEXTES K4^'01RIS
Conte
Firoa dabagraro lédjèy. Légadenyà bultu séndiga
kaptçi. « Firoa, ndararo lénui? — Àndi kaliiro Unie.
— Kalukalufiro lénui? Kalu karasuro lénién. — Nda gan-
gani ndjèngyà fordjoba ? — Nda djanébé fornié ». Firoa
ganga djadju fortçèy. Bultu firoa ga godju, tçundi. Bultu
fandjuro lédji. Dunya lèmdji, firoa isani. Tata tçidji
diliro lédji. Firoaga bultu tçunduna. Tata ci bultubé
djigèy. Bultu fandjin bogata. « Ya bultu, firoa rummiba?
— Firoa ndara lédjana ? — Firoa kalu karasu maturo
lédjana. — A a, ruskeni. — Bumma. Firoabé ci gaské,
legaskenya çinem firoaga yundumma. — A a, ruskeni.
— Tçiné lénogo çéraro. — A a, ruskeni, çéraro léngnin
bagu. — Bumma tçiné lénogo çéraro. — Léngnin bagu ».
7'ata djanandju tyuro bultubé kraktçi. Karakenyà tyuro
bultubé firoa içolugi. Firoaga godju belandjaro tçugudi.
Tçugutigenyà am belandjabé tyolugu kaptçèy. Tyolugu
kapkadenya çiro wulivuli tçasè'kki. Wulwuîi tçasakkenyà
may : « Afiro wulwuli yakkui. — Andi firoandé kaluro
légadenyà firoandéga bultu tçundi. Bultu tçundinyà
tataivandélédjabuliuga tçésédji. Tyuro bultubé féroandég a
74 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
içotolugi. Fatoro tçogudi. Atmaro wulwuli tçakkijé. ,—
Atmaro wulwuli yakkuite, belate kagendoba? — Belate
kagendégeni, firoandéga bullu tçundu, tatawa lédja, bul-
tuga tcésédji, firoaga tçoguti, wulwuli yakkénçigé. - Wul-
wuli yakkuiyâ, uyé tatawandoga tçédjosko. — Taiaivaga
tçèdjimintu andyé niga wantçyé. — Uya wasuyà nda
dunondo? » Tçidja, djogodi. Kam dubu dubu ngobu,
mayga tçésédji. May nui, tala bultu tçédjinate maydji.
Maydji belandja.
Naptçi titimini gedibarombéro. Kurok, tçukuregi.
Des filles vont chercher des légumes. En route une
hyène les rencontre. — Jeunes filles, où allez- vous?
— Nous allons aux légumes. — A quel légume allez-
vous. — Nous allons à l'oseille. — Si je jouais de mon
tambour, danseriez-vous? — Joue, nous danserons».
Les filles jouent du tambour et dansent. L'hyène prend
les filles et les avale. L'hyène rentre chez elle. La nuit
vient, les filles ne reviennent pas. Un garçon part et va
dans la brousse. L'hyène a avalé les filles. Le garçon
suit les traces de l'hyène. L'hyène était couchée chez
elle. « Mère hyène, n'as-tu pas vu des jeunes filles?
— Ces filles allaient où?— Les filles allaient chercher
de l'oseille. — Non je n'ai pas vu. — Tu les as vues.
J'ai suivi les traces des filles et les tiennes, tu as avalé
les filles. — Non je ne les ai pas vues. — Lève-toi, allons
au tribunal. — Non, je n'ai pas vu, je ne vais pas au
tribunal. — Tu les as vues, lève-toi, allons au tribunal.
— Je ne vais pas ». Le garçon enfonce son couteau dans
le ventre de l'hyène et en retire les filles. 11 prend les
filles et les ramène à leur village. Les gens du village
sortent à sa rencontre. En sortant à sa rencontre ils
poassentdesyouyous.Commeilspoussaientdesyouyous
le chef : « Pourquoi poussez-vous des youyous. - Gomme
nos filles étaient allées aux légumes, une hyène les avala
Nos trarcons allèrent et tuèrent l'hyène qui les avait
avalées. Ils sortirent nos filles de son ventre et les rame-
nèrent à la maison. C'est pourquoi nous poussons des
vouvous. - C'est pour cela que vous poussez des
you;ous, ce village est-il à vous? - Ce village n est pas
à nous, mais l'hyène avala nos filles, les garçons allèrent
tuer l'hyène et ramenèrent nos filles, aussi nous pous-
sons des youyous - Si vous poussez des youyous, je
tuerai vos garçons. - Si tu tues nos garçons «^oas ne e
voulons plus. - Pour ne plus me vouloir, ou est votre
force '^ » Ils se lèvent et se disputent. Beaucoup de mil-
lions d'hommes. Ils tuent le chef. Le chef mort, le gar-
çon qui avait tué l'hyène, devient chef. Chef de son vil-
^^Mon conte s'arrête au fond du puits. Au fond. Il
tombe (1).
Conte
Kwa iilo Bornu tçidji, Kanoro lédji. ÇA myégoro Kanoro
légono. Afima tçifandeni. Myégun tilon lédji. Knémutilo
tcifandi Weltu Borniro kadenyà knémundju tçumban,
sunuri ici. Knémundjiga tçifi. « Karé kelandjibé waso
kèyfosko. - Latala, karé kelandjibé ndjigeladeskem,
knémukéyfum .. Tçidja, çéraro lédjèy. Çéraro légadenya,
(1) Formule qui sert de terminaison à beaucoup de contes.
"^6 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
cérayé : « Karétu waso tçifuna » guldji. Kwa içidji, nga-
foro ivolti. Ledjinyà kwa iilowa teddl « Uro taba çé »
Taba tçi. Tçindjiro tçekki, kulbu mamdjigi. Kulbu nam-
djigenyà « Are, léngo, niro agonem mageskié ndjeski ».
Kèla ngaforo icédi. Isèy, kwa knémundju dobadjina, da
içiladin. Ici. Çiro « Na tutun namné » gono. Napiçi. Kiva
kadenyà, kela botogundjin genagaia. « Kelanem ndagu? —
Ifé, — Ndagun yifuskin? — Gurs ifé. — Yifuski ».
Am botognndjan napkata. « Ngo ruigo, kela yifuskena.
Wadjyé séydaro ivollui. — Ndjégeladeski. A fi kelaman
séyda matua ». Kela tçifi. Kaçagar fidji « rçiné, kelani
kamneski. — Kela fébé geniba kéyfum? — A a, u kela
fébé yifuskeni. U kelanem kèyfosko ». Tddja, çéraro
lédjèy. Çérayé : a Nda sèydanem ?— Séydani mbyédji » .
Kam yasku bobodji. Bobodju çatçèy. « Tçiné, kelani
kamngnié.— A a,u kelati mérunuskin. Ndagun mérunu-
min? - Gar su yèrindi ndjeskin — A a, u kela mangnin —
Gursu yérdyégu ndjeskin. ~Aa,u kela mangnin — Gursu
yérugu ndjeskin— Ndakuté ». Tçugvtu, gurs yérugu çiro
tçi. Çié godju, kwa knémundju tea tcifunaturo godju
gurs yérugu tel. Tabandju tçi telobè hurmoro.
Un homme pari du Bornou, va à Kano. Il alla dix fois
à Kano. Il n'acquiert rien. 11 va nue onzième fois. Il
acquiert UQ bœuf porteur. Quand il fut revenu au Bor-
nou, son bœuf est fatigué. Le boucher vient. Il achète
son bœuf. « J'ai acheté toute la charge qui est sur lui.
— Non je ne L'ai pas vendu la charge, tu as acheté le
bœuf» Ils paiLeat, vont au tribunal. Quand ils furent
allés au tribunal, le tribunal dit : « Il a acheté toute la
charge ». L'homme part, et s'en retourne. Comme il
TEXTES KANOURIS 77
allait, il rencontre un homme. « Donne-moi du tabac ».
Il lui donne du tabac, il le met dans sa bouche, casse du
natron (1). Quand il eut cassé du natron : « Viens, allons,
si je peux reprendre ton affaire, je te la donnerai ». Ils
retournent. Ils viennent, l'homme a égorgé son bœuf, il
vend la viande. Il vient. Il lui dit « Reste là-bas ». Il
reste. Quand l'homme vint, la tête était posée à côté de
lui. » Combien ta tête? — Achète — Combien l'acheté-
je ? — Achète-la un thaler— J'achète ». Des gens étaient
assis autour d'eux. « Voyez donc, j'achète sa tête. S'il
refuse, vous serez témoins. — Je te la vends. Pourquoi
prendre des témoins pour une tête ». Il achète la tête.
Il tire son sabre : « Lève toi que je coupe ma tête. —
N'as-tu pas acheté la tête du bœuf? — Non, je n'ai pas
acheté la tête du bœuf. J'ai acheté ta tête ». Ils, partent,
vont au tribunal. Le tribunal : « Où sont tes témoins?
— J'ai des témoins ». Il appelle trois personnes. Ils
déposent. « Lève-toi, que je coupe ma tête. — Non, je
rachète cette tête, — Combien la rachètes-tu? — Je te
donne deux cents thalers — Non, je préfère la tête. — Je
te donne quatre cents thalers — Non, je préfère la tête.
— Je te donne cinq cents thalers. — Apporte ». Il ap-
porte, il lui donne cinq cents thalers. Il les prend et
donne les cinq cents thalers à l'homme à qui il avait
auparavant acheté son bœuf. En reconnaissance d'une
chique de tabac.
(1) Les indigènes chiquent le tabac en le mélangeant de natron.
Ils en ont un morceau dans la poche dont ils croquent un peu
chaque fois qu'ilâ renouvellent leur chique de tabac.
'smuaÈUMiuM»!^ '
78 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Conte
Kiva telo firondju ngela mbyédji. Tataiva kamuro
madjèyà, daptçi « Nduyayé nkyin futéro wadjyà, kabit
yasku bodjyà, aima kwandji ». Tata tilo lédjin kabu
yasku bodji. Tata nui. Tata, gadé lédjin, kabu yasku bod-
jin. Tata nui. 7 at a gadé «^ U léngnin n gono. — Yo,
lénéï). Tçidji, lédjingennyà, h'amindjuro : « Nkyin gedi
kannu funé ■» gono. Ci tçidji lèdji. Kramvndju kannu
fudji. Kabu yas/iU bodji. Kabu yasku bogennyà, kabu
yasku so kramindji kannu fudji. Tata ici : « Kamuni çé.
— Kannu gutumma. — Guteskeni. — Çemni nkyin gedin
'kannu fugata ruski. — Guteskeni. — Rumma, tma
gutumma. — 7'çinogo, çéraro lénogo ». — « Ngo kwa atu
firondju nduyayé nkyin futé bodjyà, firondjidega kamoro
yeskena. Kam indi ledja, nui. U lêngni. Kabu yaskuro
bongni, Kadeskenyà : « Kamuni çé » goskogenyâ, uro :
« Kannu gutumma » gono. — « A a, guteskeni » gosko.
« Nkyin gedi kannuga çemni tyuri — Guteskeni. » Goske-
nyà ce Gutumma » atmaro kaçyé ».
Kiva manadjini. Tçidju, dimi tçugutu, dobadji. Datega
samboro tçakku, godju, çétundj-uro tçékku. Keska kuru-
guro djibèy. Djibèynyà datega farin tçirdjéru, ndjéptçi.
Lédju. Keska tçukutu, tçidigaten kannu fudji. Keska tçék-
kin. Aba « A fi demin ? — Dam loarneskin. — Nda datu? —
Tugoçi fari. — Datutu kannuatega fandjin ba? — Fand-
jin çigé. — Afigèy fandjin ? — Kam nkyin futé deganaé.,
nkyin gedi kannu tçuryà djugutingenayà, da atu kannu
atega fandjina çigé ». Gulgenyà, aba férobé manatega
fandji. « Tçiné lénogo, kamunem fandemma ».
TEXTES KANOURIS 79
Un homme avait une jolie fille. Quand les jeunes gens
la demandaient pour femme, il refusait. « Celui qui pas-
sera la nuit au puits de l'Ouest et y couchera trois
jours, sera son mari ». Un jeune homme va et y couche
trois jours. Il meurt. Un autre garçon va et y couche
trois jours. Il meurt. Un autre garçon dit : « J'irai. —
Oui, va ». Il part, et en allant il dit à son cadet : « Allume
du feu au puits de l'Est ». Il part et va. Son cadet allume
le feu. 11 y couche trois jours. Pendant ces trois jours
entiers, son cadet fait du feu. Le garçon vient : « Donne-
moi ma femme. — Tu t'es chauffé. — Je ne me suis pas
chauffé. — Tu t'es chauffé. — Je ne me suis pas chaufle.
— De mes yeux j'ai vu un feu allumé au puits de l'Est.
— Je ne me suis pas chaufle. — Tu l'as vu, donc tu t'es
chauffé. — Partons, allons au tribunal ».
« Voilà cet homme qui a promis de donner sa fille pour
femme à celui qui irait coucher au puits de l'Ouest. Deux
personnes y sont allées et sont mortes. J'y vais, j'y cou-
che trois jours. Quand je reviens et dis : « Donne-moi ma
femme », il me dit « Tu t'es chauffé. — Non, je ne me
suis pas chauffé » dis-je. « Mon œil a vu du feu au puits
de l'Est. — Je ne me suis pas chauffé. — Tu t'es chauffé ».
C'est pourquoi nous sommes venus ». L'homme ne
parle pas. Alors il se leva, apporta un mouton, l'égor-
gea. Il mit cette viande dans un panier, le prend, le met
sous son bras. Il monte à un arbre élevé. Quand il est
monté il attache la viande en haut et descend. Il va,
apporte du bois et allume du feu en bas. Il y met du
bois. Le père : « Que fais-tu?— Je cuis ma viande. —
Où est cette viande ? — La voilà là-haut. — Cette viande-
là sent-elle ce feu-ci? — Elle le sent. — Comment le sent-
80
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
elle? — Si un homme se tenant au puits de lOuest sent
un feu qu'il voit au puits de l'Est, cette viande sentira ce
feu ». Quand il eût parlé, le père de la jeune fille com-
prend cette parole « Lève-toi, allons, tu as gagné ta
femme ».
Conte
Féro telo djawar. Tata tçidji, nandjiro lédji. Nandjiro
légenyà, kabu yasku giro buri tçyà, djibin bagu. Kabu
yaskuro fatu djawarbé bodji, . U belandéro léngnin »
gono. Féroé tçidji, tabiska yasku kadji. Godju, çiga tçur-
dégi. Féro içurdugu weltingenyâ « Ngo tay » gono.
« Wangi^ ». Wagenya féro belaga ladji, tabiskadega
fuktçi. Féro kela ngaforotçi. Kela ngaforokenyà, lédjin
gratin. Tala ngafokalaktu tçurigenyà, férodega tçuruni.
Kelangaforo tel Tçu, tabiskadega godji. Féroé kasutçi.
Tataé djanandji fitci. Içu, féroro kungu yasku içékki.
Tata lédji. Féro ivolti. « Niga afi ndjifandi — Uga gên-
déma sefando. Djana kam kamsena ». Féro bodji. Tata
belandja lédji. Féndji yoktçi. Kendagondju godji. Argem-
ndju laptçi. Na férobéro ici. « Kwama » tatadyé guldji.
Férotyé « Gadaba » Guldji. Tatadié « Wanégyé » guldji.
Férotyé « Abada » guldji.
Une jeune fille était célibataire. Un garçon part et va
chez elle Etant allé chez elle, elle lui donne pendant
trois jours du couscouss qu'il ne mange pas. Pendant
trois jours il couche dans la maison de la célibataire.
« Je vais dans mon village » dit-il. La fille se lève et cuit
trois pains de blé. Elle les prend et l'accompagne. Quand
la fille l'eut accompagné et s'en retourna « Tiens » dit-elle.
TEXTES KANOURIS
81
« Je ne veux pas ». Sur son refus, la fille creuse un trou,
et ensevelit ces pains. La fille s'en retourne. Elle va se
cacher. Le garçon s'élant retourné pour regarder, ne
vit pas la fille. Il vient, prend les pains. La fille rit. Le
garçon tire son couteau et vient donner trois blessures
à la fille. 11 s'en va. La fille rentre. « Que t'est-il arrivé ?
— Des brigands m'ont attrapée, quelqu'un m'a coupée
avec un couteau » . La fille se couche. Le garçon va dans
son village. 11 pousse ses vaches, porte son beurre,
charge son mil. 11 vient chez la fille. « L'as-tu dit à quel-
qu'un?» dit le garçon. La fille dit « J'ai dit ainsi ». Le
garçon dit : « Peut-être ». La fille dit : « Jamais ».
Titimi bultubé tatawandjua targunawa.
BuUu belagaro gagi, tçambi. Targuna kena çiga tçitèy.
Isu belagaro bultubé gagi, na tatabéro gagi. « Ndu tçu-
num?— Nésama tçuniwo ». Bultuda tçukutyà tatawand-
juro hadjigin. Tatawa sama na dabéro isèy. « Kaské. —
Atyé kaské tçiné » sèy sama lebala tçédin. Wenti « A a a,
danogo, yaga koryén ». « Ya, da atu ndubé? — Né sama
bé ». Targuna guldjin : « Ya guldjin kaské. Çé uro ».
Targunro kolldjé. Targuna agondju djibin. Bari tçiiku-
iyà, da tçukutyà sèy rotçin sama tçidjèy. a A a a, kaskè »
sèy sama lebala tcédin. « Aadanogo, danogo,yagakorogo.
— Nésamabé ». Targuna « Fannuaba guldjina : né samabé.
Kaské tçuni tçitana. Çé u agoni ». Tçimagin. Sèy dapiçin
sama agondju djibin. Atgèy bultu : « Nda tatawa arogo,
lugogo néga ruskin ». Atu fel tçulugyà ngamtu. Sèy sama
tçulugena, sama ngamtu. Kena tçédena. « Nèy tatawani.
À fi néga tçifando ? — Kena. — Da sama kuteskin na atu
■imiii tli -Ti^'iififB
82 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
bua ba? — Kramindé fel mbyédji tyuron tçulugeni. —
Are luge. — Lugeskin. — Are lugébé. — Ngo lugeskin »
Sumondju. « Va ngo sunoni tay lugeskin. — Ngèy tata
keribé. A fi nima sunon ? » Suno tçitana y a warganyà
goptçL Targuna tçamo sumo warganyà goptçi. Targuna
hapti, lédji. « Nda ci ? » taiaioa tçugorena « Nda yayando ?
— Gornnemma aima yayandégo ». Targuna goptçi bagu,
tçigési. Atu dadjina.
Histoire de l'hyène, de ses enfants et du lièvre.
Une hyène entre dans un trou et met bas. Un lièvre
avait faim. Il vient, entre dans le trou de l'hyène, chez
ses petits. « Gomment t'appelles-tu? — Je m'appelle :
vous tous ». L'hyène, ayant apporté de la viande, la jette
à ses enfants. Tous les enfants viennent vers la viande.
« C'est à moi — C'est à moi, ôte-toi » jusqu'à ce qu'ils se
battent tous. « Non, arrêtez, interrogeons la mère. —
Mère, cette viande est pour qui ? — Pour vous tous ». Le
lièvre dit : « La mère dit que c'est à moi. Donne-la moi ».
Ils la laissent au lièvre. Le lièvre mange sa chose. Quand
le lendemain elle apporte de la viande tous se lèvent
pour la prendre « Non c'est à moi» jusqu'à ce que tous
se battent. « Arrêtez, arrêtez, interrogez la mère. —
Pour vous tous ». Le lièvre : « Vous avez entendu? elle
dit que c'est pour vous tous ; c'est à moi, elle m'a nommé
donnez-moi ma chose ». Il prend. Et il empêche tous et
mange son affaire. Alors l'hyène : « Où êtes-vous, mes
enfants, venez, sortez que je vous voie ». Un étant sorti,
il était desséché. Tous sortent, tous sont desséchés. Ils
ont faim. « C'est vous mes enfants. Qu'avez-vous .^ —
TEXTES KANOURIS 83
Faim. — Avez-vous mangé toute la viande que j'ai appor-
tée ici? — C'est un de nos frères qui est dedans et n'est
pas sorti. — Viens, sors. — Je sors. — Viens, sors donc.
— Voilà, je sors ». [Il sort] ses oreilles. « Mère, voilâmes
souliers, prends-les, je sors. — Fils de chien, que veux-
tu faire de tes souliers ? » La mère prend les souliers et
les jette. Elle jette en même temps le lièvre. Le lièvre se.
sauve. « Où est-il? » Elle demande à ses enfants « Où
est votre frère? — C'est notre frère que tu as jeté ». Le
lièvre ne jette pas, il se sauve. C'est terminé.
Titimi Batatabé (1).
Batata fariro fardjyà, may ngudobé : « Are, akyirumbé.
[J ngudo ba? U ngudogeni. Ngudo timia mbyédjiba ?
— Katuguném. Tcygo ç'iga. Tçi kanogo, timiyâ djirén-
djui>. Tçi kadjèy. Koguna maybê : «Timhva». May
guldjin : « Timiwa, collogo çiga. Çima ngudogeni » .
Tçidrgaro ndjéptçyà, may djihvabé çiga tçitèy akyiro.
« U djilwaba ? Djihva féfétoa mbyédjiba ? — A, djirén-
dju, ci féfétoa. Collogo çiga ».
Comme la chauve-souris volait en l'air, le chef des
oiseaux [dit] : « Viens, paie l'impôt. — Suis-je un oiseau?
Je ne suis pas oiseau. Y a-t-il des oiseaux ayant des
(jents? — Tu mens. Tenez-la, ouvrez-lui la bouche, si
elle a des dents elle a raison ». On lui ouvre la bouche.
L'escorte du chef [dit] : « Elle a des dents » Le chef dit:
« Elle a des dents, lâchez-la, ce n'est pas un oiseau » .
(1) Dialecte Manga.
»:= ".«r to-^*■ rTC-y/r» *
84 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
Comme elle descendait à terre, le chef des souris
l'arrêta pour l'impôt. « Suis-je une souris? Y a-t-il des
souris ailées ? — Elle a raison, elle est ailée. Lâchez-la ».
Ngamwa kuguya (1).
Ngamwa kuguya kelda nkyiro lédjèy . Kelda nkyiro légé-
tanyà, tata ngambéa taia kuguybéa kelda fatu ngam-
hélen lédja, bikédjèy. Yandjaso kyi godja, nisèy. Ngam-
yé tatandjuro : « Tata kuguybé fandéro içià a/îro debanem-
mide ? — A a debangneniède, légono. — Bari içià
debané ». Kuguyé tatandjuro : « A/iro fatu ngambéro bi-
kéro légom ? — Ku lengni, bari lédjekeni. — Bari lénemyà,
niga debadjèy ». Wanyà seba ngamwa kuguya kuru
kelda nkyindja tçabiro lédjèy. Tata ngambé: « Bulo
kuguyram, are uania bïkényé. — Fatu Fannarom, nié
yanemé galandjina, uyé yanié galasena, nié fandon bi-
kené, uyé fandén bikenekin » gono.
Le chat et la poule.
Le chat et la poule vont ensemble à l'eau. Comme
ils allaient ensemble à l'eau, l'enfant du chat et l'enfant
de la poule vont ensemble à la maison du chat et jouent.
Leurs mères prennent de l'eau et reviennent. Le chat
[dit] à son enfant : « Quand l'enfant de la poule est venu
à la maison, pourquoi ne l'as-tu pas égorgé? — Non, je
ne l'ai pas égorgé, il est parti. — S'il vient demain
égorge[-le] ». La poule à son enfant : « Pourquoi es-tu
(I) Dialecte Manga.
TEXTES KANOURIS 85
allé jouer à la maison du chat? — Aujourd'hui j'allai
demain je n'irai pas. — Si lu y vas demain, ils t'égor-
geronl». Le lendemain matin, le chat et la poule vont
encore ensemble à l'eau comme la veille. L'enfant du
ehat : « Boulo, fille de la poule, viens jouer avec moi,
Fatou, fille de Fanna, si ta mère t'a fait la morale, ma
mère m'a fait [la morale. Toi joue chez toi, moi je
joue chez moi », dit-elle.
Ngari-Proverbes .
Gws fandemyaié, kargemo ifé, kargemo naptçi, gurs
sama karwa tcana.
Si tu gagnes des ecus, achète un chameau, le chameau
reste, tous les ecus le vent les boit.
Delà fugu delagubé ruskena.
Je vois le chacal devant la tornade.
Sunuri kela dandjibé kalalawa, gobogom buri kuguyn-
dj'ibé kalalawa .
Le boucher sur sa viande est bruyant, le coq [devant] la
nourriture de ses poules est bruyant.
J'apteni, tagareni kango.
La gomme ne se moule pas, ne se forge pas.
Fède sinié wadjayé, sunuri wadjin bagu.
La vache que le berger ne veut pas, le boucher ne la
refuse pas.
Suno karagan bodjinade^ djow tyuru bogono.
Le soulier qui est couché dans la brousse, [c'est parce
qu'jil a vu du mal [qu'Jil est couché.
Wageni adandjun futçioyé, ivaradaro fulçin bagu.
86 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
L'orphelin bien qu'il manque de père, ne manque pas
d'héritage.
Ago tyuro iyalibé, çemni tyuryaé, musko godjin bagu.
Ce qui est dans un panier en filet, bien que mon œil
le voit, la main ne le prend pas.
Keri ladem, dagel ifummyà ndjendjelndju gaptçi.
Si tu vends un chien et achètes un singe, sa position
accroupie subsiste.
Naptu gamaçembé dole çembé.
La présence de cils est une contrainte de l'œil.
lia ilan lenimyayé, na kiyentu bodjom.
Si tu vas doucement, tu coucheras loin.
A fi lomboni kuloro gogomgayà, tça ivala tcidesku,
barèdjem.
Que m'importe si tu as pris le champ, pourquoi le
ferai-je, tu cultiveras.
fCena selana, nguduyé setana, kyam keli içamgoyà
indisobé nandja tçitamu.
J'ai faim (la faim me tient), j'ai soif, quand tu boiras
du lait frais, tu les tiendras toutes deux chez elles (tu
satisfairas tes deux envies).
Létyé rageskena, naptyé rageskena, kamu ngela sobaro
gonom, koro tyuroa yokkomgayà, indisobé nandja tçitamu.
Je veux aller, je veux rester, si tu prends comme
compagne une jolie femme, si tu pousses devant toi une
ânesse pleine, tu tiendras tous deux chez eux (tu satisfai-
ras tes deux envies).
Nem bombuda dum, budinembé kunduli sama tçotoludja,
afima ndjédin bagu.
Tuas tant fait la débauchée que les cheveux de ta
nuque sont tous tombés, et on ne t'a rien donné.
TROISIÈME PARTIE
LEXIQUE KÂNOURI-FRANÇAIS
Abréviations
act.
actif.
adj.
adjectif.
adv.
adverbe.
Ar.
arabe.
conj.
conjonction.
dém.
démonstratif.
fig.
figuré.
H
haoussa.
imp.
impersonnel.
interj.
interjection.
interr.
interrogatif.
irr.
irrégulier.
K.
dialecte kanouri.
Kb
dialecte kanembou
M
dialecte Manga
num.
numéral.
pi.
pluriel.
— d
88
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
poss. possessif.
pron. pronom.
s. substantif.
V. verbe
aba s. père, aba kura, aba gana, oncle paternel.
abada adv. jamais.
açiçi s. galéode, araignée à casque.
agir adj. savant.
adawa s. encre.
adim s, eunuque.
adin (A.r.) s. religion.
adomugi s. pouls.
a/i pr. quoi, afii^o pourquoi, a/ima bagu rien.
afono s. haoussa.
agabda s. sandales toubous,
agerneskin v. je loue.
agibi s vin de palmier.
ago s. chose, affaires, ago kalubé viande.
akumneskin v. je condamne.
albeser (kr.) s. oignon.
alfam (Ar.) s. mémoire,
alféder (Ar.) s. mulet.
algéyta (Ar.) s. flageolet.
alkalam (Ar.) s. plume.
alkama (Ar.) s. blé.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 89
alkamami s. orge.
allô s. omoplate, tablette coranique.
am s. gens (plar. de kam).
amarneskin v. je permets.
amba s. entretien.
amsu adj. frais, amsu fît, très frais.
ambaneskin v. je nourris, j'entretiens.
andi pron. nous.
anems sud.
arasku adj. num. six
ardeneskin v. je remercie.
arefu s. turban.
arin s. teinture.
arinma s. teinturier.
arkem s. mil.
ar*a5 (Ar.) s. balle de fusil.
aru7i s. rhinocéros (M.) .
ate pr. celui-ci, celui qui.
B
baba, babagana s. tante paternelle.
éa(i«' auxiliaire de l'impér. négatif (Kb).
90 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
badeneskin v. je commence.
badi s. vulve (Kb).
bafusk'm v. irr. je mûris, je cuis.
bagucou]. pas, pas de.
bail adj. avare.
balga (Ar.) s. sandales.
balo s. cicatrice.
balte adv de jour.
bananeskin y . j'abime, je détruis, j'efface.
bandéné s. brume.
hangneskin [bak) v. je frappe.
bano s. houe, pioche.
baraneskin v. j'aide.
barbu s. voleur.
baré s. culture, baréma, agriculteur.
baréneskin v. je cultive.
bargo s. moelle (M.).
bari adv. demain, bari minoa^ l'an prochain.
bat'i s. pêche, barima, pêcheur.
bari (deskin) s. (je fais) un avorte ment.
baroko s. couverture.
barom s. puits.
ba7'u s. variole.
barudu s. poudre.
basbaso s. bouton (efflorescence cutanée).
baskin v. je monte.
éa/a V. engoulevent.
batata s. chauve-souris.
batari s. torche.
éa^t s. saletés, balayures
batka s. calicot.
LEXIQUE KANOURI-FRAMÇAIS 91
bébé Ad], muet.
bédis, tenailles.
bêla s. village.
belaga s. trou.
béli s. rasoir.
beri s. troupeau.
besma adv. un peu plus, justement, besma tçugurin, il a
manqué tomber.
bi adj. mâle.
bibi s. bras.
bibi s. libellule.
bigus. faute, responsabilité.
bina s. son.
binum s. hiver.
bisir s. housse de selle.
biska adv. hier.
biskanio adv. avant hier, biskantogo, il y a 2 jours.
ôisAé s. jeu, danse.
boboneskin v. j'appelle,
èoéw/ s. urine.
bolbolo s. pique-bœufs.
bombuda s. putain, débauché.
bombus s. melon.
boneskin v. je me couche.
botogu prép. à côté.
bubudu s. soufflet de forge.
bubuneskin v. je bourdonne,
^urfi s. nuque,
ewrf/i s. natte.
budu s. herbe,
éw^'n* s. calebasse en bois.
92
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
bugu S. cendres.
bul adj. blanc, bul fok tout blanc.
bull s. excrément, buliram, s. anus.
buligi s. mousse, écume.
bulin adj. neuf.
bultu s. hyène.
bumbum s. pénil, mont-de-Vénus.
bundl s. animal sauvage.
buné s. nuit, buné fray pleine nuit.
^î'wm s. poisson.
burba adj. riche (M.).
burbur s. poussière.
ÔM?'^o adj. précédent, premier.
burgu s. cri.
buri s. couscouss.
burtétégé s. crapaud.
Aw7'Mmn(?*Am V. je corde, je tors.
buskin v. je mange.
Am/m adv. bon marché.
bya adv. rien.
bya s. paie, byaneskin v. je paie.
ôy^ adj. chaud.
byégo s. hache.
byugu s. accusé.
«MS3aMaa«a>»-
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 93
çaneskin v. je dépose, je témoigne.
çatan (Ar.) s. fou.
çekaros, enfanta naissance retardée.
çéli s. canine.
çems. œil, çem çibé cheville (œil du pied).
çérido deskin v. je siffle.
çérya s. tribunal, ç^rj/ama juge.
çétu, çidu s. côtes, flanc.
ci pr. il, lui.
ci s. pied, pas, fois.
çigals. jambe.
çila s. os.
cilla s. bouton (pour boutonner).
çilow s. étoile.
çinneskin v. j'aspire, çintu. s. aspiration.
D
da s. viande.
dabba adj . lent.
dabu s. cou dabu muskobé poignet.
dabu s. milieu, nombril.
dagarneskin v. je distribue.
dagel s. singe.
dal s. bouc.
94 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
dalo s. bœuf.
dama s. temps, loisir.
dambês. coup de poing.
dambula s. descente de matrice, damhula gana : insulte.
damneskin [dap] v. j'empêche.
damuderam s. marteau.
daneskin v. je m'arrête, je me tiens debout, je finis.
danganeskin v. je saute (en haut).
dangari s. patate.
dé adj. nu, vide dé sul tout nu, complètement vide.
debangneskin {debak) v. percer.
debino s. datte.
debogo s. pou de bois.
debu adj. num. mille.
degal s. lit.
degamtonu s. uromastix, fouëtte-queue, lézard de pal-
mier.
degenneskin v. je boite.
degaskin v. irr. je m'arrête, je reste.
delà s. chacal.
deladela s. crampes, fourmillements
delagu s. pluie.
delam s. branche.
dembéron s. sous-cloison du nez tata dembérombé : in-
sulte.
dendal v. lieu de réunion, mosquée.
déneskin v. je fais cuire.
dérima s. lèpre.
deskin v. je fais.
dibi adj. mauvais, laid.
dili s. brousse.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 95
dimi s. mouton.
dm adj. vieux, usé, ancien.
dinari (Ar.) s. or.
dirgé adj. dernier.
dja s. coudée (mesure de longueur) .
djadjirma s. panthère.
djali s. sagaie.
djana s. couteau.
djaneskin v je frappe, je joue de la musique,
djangneskin [djak) v. je ferme, je couvre.
djakteskin v. je me couvre.
djawali s. calicot.
djawar s. femme célibataire.
djebaneskin v. j'envoie.
djéblra (Ar.) s. sacoche.
djelap s. brique.
djéné s. pagne.
djéreskin v. irr. j'attache.
djèyro s. jeune homme.
djidji s. grand-père.
djigali, djuguli s. joue.
djiliva s. souris.
djinadi s. briquet.
djiré s. vérité.
djirl s. espèce, race, couleur.
djoga s. bonnet.
cliyo^w s. carquois de flèche.
djongneskin v. je cueille, je récolte (M).
djo7n s. imbécile.
djow adj. difficile, djow mil très difficile.
djudju s. bosse d'homme.
96 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
djuguré s. bosse de zébii.
djundu s. secret.
djungu s. sueur.
djurgu s. cuvette (topogr.) K.
dobaneskin v. j'égorge.
dobdu s. sieste.
dole s. force, contrainte.
domneskin v. je divorce.
dongogneskin v. je courbe.
doréneskin v. j'empile.
doy adj. rapide.
doya s. manioc.
dri prép. autour.
drineskin v. je tourne.
dubur s. pédéraste.
dudeskin v. je couds.
flÎM^M V. forgeron /afa dugubé : insulte.
duguli s. fesse, cul.
dugurga s. île.
dumber s. fesse, cul.
dumbi s. poing.
dumçi s. planète.
duns, vérole, syphilis.
duneskin t. j'expulse (M), je vaincs.
dungu s. boiteux.
rfwwo s. cuisse.
rfwno s. force, puissance.
dunya s. univers.
dur s. compatriote.
dwadwa adv. vite.
cîwa/ s. étrier.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 97
divendi s. malade.
dyégu adj. num. quatre.
dyêsul adv. seulement.
dyurné s. coude.
fa, fatu s. maison.
fali s. pastèque.
falleskin v. j'échange, je remplace, je traverse.
falturam s. gué.
fandeskin v. je reçois, j'obtiens, j'attrape.
faneskin v. je fonds (du beurre etc.).
fanneskin {fan} v. j'entends, je comprends.
fargi s. vagin.
fari adv. en haut, sur.
Pili
98 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
farka s. fiancé.
farneskin v. je vole (oiseaux).
fatkeskin v. je me perds, je me trompe.
fayneskin v. je pare, j'évite.
fé s. vache.
fédeskin v. je peigne, je démêle.
féféneskin v. je déroule, je déplie.
féféto s. aile.
fel adj. num. un.
fêlé s. van.
feléneskin v. je montre.
féli s. tempe.
férineskin v. je file.
ferr s. gâchette.
feska s. visage, figure
fèyda s. importance, nda fèydandju? qu'im-porle'!
fiddeskin v. je sors (act.) (M).
fineskin v. je verse, je vide, je sors (act.).
findi, fyasku, fidyégu etc. 20, 30, 40 etc.
firo, féro s. jeune fille.
fogow s. nuages.
fongneskin {fok) v. je réunis, je rassemble.
foramneskin [for am) v. j'ouvre.
forforneskin v. je roule.
forgam s. ongle.
forgu s. taille, forguram s. ceinture.
forneskin v. je danse, je saute.
forto s. antilope adax.
forto s. salut.
fotélé s. pagne.
/«ci s. vipère.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 99
fufu S. roseau.
fufu s. poumon.
fugara s. étudiant.
fugneskin {fuk) v. je verse.
fugu s. devant, fugundju tçulugena formule polie pour
dire : elle est déflorée.
fulata s. peulh.
fuluneskin v. je verse, je vide.
funeskin v. je souffle, j'allume.
funneskin v. je manque de.
fur s. cheval.
furaneskin v. je balaye.
furé s. fleur.
fusar s. colonne vertébrale.
futé s. ouest.
futken adj. nu.
fyélé s. place (d'un village).
G
gabaga s. bande de coton.
gada kadjidjiram s. brûle-parfums.
gadé adj . autre.
gadeskin v. je me dispute.
gageskiny. j'entre.
galamneskin [galap) v. je galope.
100 PKTIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
galaneskin v. je conseille, je fais la morale.
gamaçems. cils, sourcils.
gannesJiin v. je me presse (M).
gana adj. petit, adv. un peu.
gananes/cin v. je conserve.
ganesk'm v. je guéris.
gangas. tambour, tamtam.
gamneskin [gap) v. je reste (reliquat).
garan s. guépard.
gargarï s. palissade d'épines, zériba.
garigu adj. riche (K).
garsan s. fil.
garu s. mur, rempart.
gaskin v. j'obéis, je suis.
gawa (Ar) s. café.
gebul s. œuf.
gedi s. Est.
geladji s. épi (de mil).
genaneskin v. je pose.
gèndé deskin v. je pille.
gèndéma s. brigand, pillard.
géndeskin v. je lèche, je sauce.
gendji s. poitrine.
gerédegeskin v. je m'appuie.
gerganeskiny. je suis fâché, je boude.
gerteskin v. je partage.
gindeskin v. je secoue.
gireskln v. je croque, je mange.
girneskin v. je traine.
gmadji s. chemisette.
Cfnèmteskin v. je m'ennuie.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 101
^«mu adj. ennuyeux.
gobanneskin v. je mets le pied sur.
çjobogom s. coq.
gobolto s. gombeau.
godu s. sanglier.
golgodo s. pomme d'Adam.
gombeskin v. je gratte.
gomneskin (gop) v. je jette.
gonda s. papaye.
gondja s. vente aux enchères.
goneskin v. je prends, je porte.
goro s. kola.
goiva s. puits à balancier.
graneskin v. je cache.
grumfels. girofle.
gudugudu s. talon.
gulleskin v. je dis.
gultéram s. luciole.
guréneskin v. j'attends, je veille.
gurguneskin v. jp niârche à 4 pattes.
gwra ?. urage au sort.
;)ars s. pièce de o fr., thaler.
gw'umba s. chapeau.
guteskin v. je puise (de l'eau). — kannu guteskin, je me
chaii^ô.
^-yé, (/yé s. corde.
102 PETIT MANUEL F UNÇAIS-KANOURI
H
hadjalneskin v. je me presse (K).
haga s. amende.
hakyi s. impôt.
hakum s. ordre.
hamma (deskin) s. bâillement.
hangal s. intelligence.
kar conj. jusqu'à.
harneskin v. je sèche.
hurmo s. bienfait, hospitalité.
I
ila ilan adv. doucement.
ilmu s. secret.
indi adj. num. deux indl firr deux exactement.
iseskin v. je viens.
K
ka s. bâton, canne.
kabar s. nouvelle.
kabbi s. arc.
kaberi s. tombe, cimetière.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS ^^^
kablo s. hyphène.
kabruka s. coloquinte.
kabu s. journée.
kabun s. navette.
kaçagar s. sabre touareg.
kaçi s. provisions.
kadabu s. saleté.
kadesko V. j'arrive (passé indéf. du verbe iseskm].
kadèy s. pirogue.
kadi s. couleuvre.
kadja s. circoncision.
kadji s. pintade.
Âady'i s. tœnia.
kadjidji s. parfum, aromate.
kadjim s. herbage, pâturage.
kadjiri s. soir.
kadkadi s. papier.
kadugu s. retard.
/carfu s. piste.
Aa/er s. camphre.
Ara/bw s. blennorragie de la femme.
kafya s. ombre.
kaganeskin v. je bégaye, je caqueté, kuguy kagaderom,
poule caqueteuse, poule pondeuse.
kagaro s. corde d'arc.
kagel s. enclume.
kagelmu s. ail.
kageni, kagendo pron. pos.le mien, le vôtre.
Aa^u adj. froid.
kaigu s. peur.
kaka s. grand*mère.
-^rr-r^.rvr--M kgfc,, ifm ||
104 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kakaki s. trompette (tuba).
kakayo s. coquillages.
kalala s. saline.
kalala s. bruit, tapage.
kalan s. clitoris.
kalangneskin v. je retourne (devant derrière) je rends, je
remporte.
kalgi s. épine.
halu s. feuille, sauce, légume.
kalum s. entrailles.
kalwaneskin \. je rince.
kam s. homme plur. am.
kamasuru s. bride.
kamba s. veuve.
kambadi s. crin.
kambaria adj. épais.
kambéy adj. léger, kambéy salak, très léger.
kambi s. nage.
kambudu s. piège (K).
kamneskin [kap) v. je mouille.
kamneskin {kam) v. je coupe.
kamneskin (kap) v. je rencontre.
kampogo s. chou palmiste (Bilma).
A;amM s. femme.
kanam s. lormite.
kanasim s. rêve.
kandam s. clou.
kandili s. acacia tortilis.
kander s. cotonnier.
kanderi'vl s. selle de chameau.
kandira s. chasseur, archer.
LEXIQUE KANOUM-FRANÇAIS 105
kandjé s. fumée.
kanduli adj. jaloux,
kaneskin v. je rôtis.
kaneskm \. j'ouvre
kangalé s. paille.
kango s. gomme arabique.
kangyé s. fièvre.
kani s. chèvre.
kankadi s. cornes.
kannu s. feu.
kaniana s. moustique.
kanlébel s. braise,
kantuguli s. salive (Mj.
kapkeskin v. je mouille.
karadi niuskobé s. paume delà main.
karafé s. peau, zeste.
karaga s. brousse.
karaga s. carquois de lances.
karagwa s. acacia albida.
karam s. caïman.
karama s. dessin (M).
karama s. cire.
karangi s. frontière.
karangu prép. près.
karapteskin v. je m'enivre (M) karapkata ivre.
karasu s. oseille.
kardjudju s. antilope mena.
Â;aré s. bagages, bijoux, coquille, efc.
karegu s. cœur, karegund^v. içidjln il se met en colère,
karegundji bodji.i u se Calme.
karé^x s. vertèbro.
■^~flWiibMA!y«dWiH^^ ■ ■*"-^--'*
106 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kareskin v. je scarifie.
karetu adj, joli.
kargadu s. rhinocéros.
kargémo s. chameau.
kargi s. pet. kargi fineskin, je pète.
kargun s. antilope koba.
kari s. tique.
karï s. veine.
karibi s. puisette.
karigua adj. puant (M).
karwa s. pi. vent.
Aarj/a s. captif.
kasagu s. toux.
kasala s. douche, bain, lavage.
kasam s. fraîcheur, brise.
kaselteskin v. je me lave.
kaseskin v. je cours, je m'évade.
A;a*A;<^ pron. pos. le mien.
kasneskin v. serrer (une ceinture), tirer.
kas kaseskin v. racler.
kasugu s. marché.
kasuneskin v. je ris.
Aafi s. sable.
katigi s. peau.
katu s. piège (M).
kalugu s. mensonge.
kawagyé s. canard.
Aayé s. roseau.
kayga s. chanson.
kazaga, s. lance, kazaga ténéné javeline.
AerfeA adv. silencieusement.
lAriliitii
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 107
kela s. tête.
kelado s. ennemi.
kelaseskin v. j'affûte, j'aiguise.
keli Rdi. bleu, vert; pas mûr ; cru ; mouillé keli terek ou
teret tout vert.
kelin s. gencives.
kelisu s. tapis.
kelkel adj. égal, exact.
kemagen s. miel.
kena s. faim.
kendago s. beurre.
kéndeskin v. je porte sur le dos.
kéndigey s. palabre.
kendin s. touareg.
kengal s. soleil.
A;«n^ar s. arbre à tanin (acacia nilotica).
kenna s. génisse.
kentago s. mois.
keraneskin v. je lis, j'étudie.
keratu s. lecture.
jfcerèw s. année.
kerdja s. filet pour la pèche.
keré adj, généreux.
kerem s. vagin.
kereneskin v. j'attaque.
/;er/b s. fouet.
kergyégu s. autruche.
A;m s. chien ; chien de fusil.
kerigu s. guerre.
kerma adv. maintenant.,
kermama adv. immédiatement.
it'i it
108 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kernago adj. jaune.
kérneskin v. j'enroule, je tresse, je coiffe, je plie.
kerneskin v. j'écoute.
kerfçem s. hyphène.
keséy s. parent par alliance, beau-frère.
keska s. bois.
keskaçi s. écorce.
keskar s. fourche, râteau.
kessar s. store, attelle.
kéysu s. graisse.
kiôu adj. dur, kibu içirr très dur.
kida s. travail.
/«rfji adj. bon, agréable, suci^.
kigi s. mouche, kigi kemaye ibé, abeille.
kilisa s. promenade.
kilisayieskin v. je me promène.
kimé adj. rouge klmé fil ou tçe' tout rouge.
kiméruru adj . violet.
kimineskin v. je froisse (M).
kind] a s. nez.
kindji s. captif.
kineri s. gerboise».
/:;.'?_;; J s. cousin.
Ainçi?^ s. urine de va -he.
kir s. captive.
kirdi s. chrétien.
kirineskin s. jo lords, je penche.
kitabya (Ar.) s. chrétien.
kivr.du adj. loin, éloigné.
klengi s. scorpion.
yfcnem s. sommeil.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 109
knému s. bœuf porteur.
kniiji s. flèche.
kobu s. botte.
kodi adj. lent.
ko for 0 s. décime.
kofoto s. sabot de cheval.
kogo s. voix.
kogoneskin v. je frappe.
kogu s vautour.
kogu s. outarde.
kogu s. racine (M),
koguna s. la suite, les partisans d'un chef ; escorte.
koko s. grenouille.
koko s. cadenas.
kokoryo s. scarabée bousier.
koldji s. arachide.
A'o/o s. petit tambour.
kolo s. marmite, creuset.
kom adv. immobile.
koma s. propriétaire, maître.
komadugu s. rivière.
komagen s. éléphant.
komala s. tuteur.
komaski s. voisin.
kombaram s. escalier, échelle.
kombu adj. aveugle.
komello s. embarras gastrique.
koméndé adv. cette année .
komurtçu s. vieille femme.
komuseskin s. je froisse (K).
kondelo s. crotte.
110 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kondo s. conduite.
koneskin v. je dépasse, je surpasse, je passe.
kongusu s. pou.
konkuna s. cauris, argent monnayé.
koreskin v. je demande.
kori adj. court.
koro s. âne.
korokoro s. bobine.
kortçé s. repli cutané reliant l'index au pouce, iata kort-
çébé : insulte.
korumo s. pilon.
koryo s. récipient en vannerie.
koryo kannubé s. étincelle.
koskosi s. écaille de poisson.
kosulu s. jujube.
kow s. pierre.
koivsu s. soleil.
koyno s. puanteur.
krami s. cadet, cadette.
kran s. crachat.
krangeskin v. je déchire.
kraram s. école.
ku adv. aujourd'hui.
kuderama s. crapule.
kudjongneskin v. récolter (K).
AuûÎM s. tortue^
kuguy s. poule, poulet,
/tw/éM s. natron, kulbu çob alun.
A'ûZi s. insecte.
khli s. hanche.
kuli s. anus.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS . Ill
kulku S. vêtement.
kulkuien s. coton.
kullum (Ar.) adv. toujours.
kulo champ.
kulogu marigot.
kulu kindjabé s. narine.
kulum s. anneau, bague.
kulungyi s. python.
kumarma s. arc-en-ciel.
kumatin s. foie.
kumbel s. lune.
kumbu s. nourriture.
kumfi s. goudron. •
kumneskin v. je rase.
kumo s. courge calebasse — un cent (de kolas).
kunduli s. cheveu, poil, plume.
kungu s. blessure.
kur s. mortier.
kura adj. grand gros, kura maivundi très grand,
kw'é adv. depuis longtemps.
kurgogu adj. lourd.
A'ur^u s. molaire.
kurgun s. remède.
A:wr^Mriadj. femelle.
kuridu s. cercle.
kuriram s. ogre.
kurtça adj. émoussé.
Awj'fu adj. mauvais.
AwM adv. encore, pas encore.
kiirugu adj. long, haut, profond, kurugu piot très long.
kuskun s. gale.
IISJ
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
kusoto s. étranger.
kusu s. dette.
kuteskin v. j'apporte.
kwa s. homme, mari.
kyagu s. tendon.
kyam s. lait.
kyawta (H) s. cadeau.
Ayemiadj. polygame.
labar s. nouvelle.
ladeskin v. je vends, fig. saladin ils se paient ma tête.
lado s. luette.
/a/t/a adv. en paix, en bonne santé, lafyaneskin v. je salue.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 113
lagu s. ride.
lamar (Ar) s. événement.
lamneskin {lap) v. je charge, /ap^es/fin j'applique.
lamtes/cin v. je me lave le visage.
landeskin v. je pique.
laneskin v. je creuse; je monte quelque chose.
lanneskin {lan) v. j'insulte (K).
lardu s. pays, contrée.
lareskin\. je rase (M).
larmu s. gonion, angle de la mâchoire.
laska adj. num. un.
laskeneskin, laskeskin v. je pends, j'accroche.
lawurdjé s. ceinture.
laya s. papier, grigri.
lebala s. guerre, dispute.
lebaya s. emplettes.
lebù s. pityriasis versicolor.
legedir s. seau.
/eAar, %a)' adj. num. neuf.
lemans. biens.
lemar s. membrane hymen.
temlems. brume.
lémon{kv). s. citron.
lémeskin v. je vais.
léneskin v. je touche.
i.fnnes/tin (/éi) v. je dors ; je me solidifie.
H fera s. aiguille.
liskin V. j'ai l'habitude.
logoneskin v. je m'excuse (M).
loloneskin v. je tremble, je bouge.
lombo s. affaires, souci, afî lomboni ? que m'importe?
114 PETIT MANUEL FRANÇAISKANOURI
lorsa (Ar) s. mariage.
losu adj. mou.
loteryo s. nouilles.
luguskin v. je sors.
lumneskin v. je plonge.
lunneskin v. je colle (K).
M
madjusu s. païen.
magas s. ciseaux.
magum s. cor (M).
magu s. semaine.
maïr s. cadeau de noces, félicitations etc.
mala s. sacoche de chameau.
malaha s. semelle.
malam (Ar) s. marabout, lettré.
malam batata s. papillon.
manas,. parole.
manda s. sel.
manday s iguane.
maneskin v. je cherche.
marakos. harpon.
mar gu fan s. varan.
masana s. couscouss.
maskala s. gifïle.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 115
matabibido S . mouche maçonne.
may s. chef mayram princesse .
mat/nrfa s. remplaçant du chef, sous-chef.
mbéli s. incisions ethniques, cicatrices.
mérunuskinv. je rachète.
mina s. lion.
mindé adv. l'an dernier, mindédé il y a 2 ans.
misaneskin v. je mesure (longueur).
mowneskin v. je manque.
morsaneskin v. je me fie à.
muçi s. mouflon.
muga s. sourd.
mundel s. tannage, mundelma tanneur, mundel deskin je
tanne.
mungneskin [muk) v. j'arrache.
mungum s. cor (K).
mur j an s. corail.
muskin v. je revêts.
musko s. main.
mutkata part, sphérique.
mya (A.r.) adj. num. cent.
myégu adj. num. dix.
N
na subst. lieu, prép. chez.
naçi s. haïk de femme.
nadeskin v. ensevelir (M), semer.
116 PETIT MANUEL FRANÇAI-SKANOLT.I
nado s. semailles.
namneskin (nam)^ namgeskin v. je romps.
namneskin [nap.) v. je m'assieds.
nanga prép. pour, à cause de.
nasara s. chrétien.
nasim s. rêve nasimneskin (nasim) v. je rêve.
nda pron. quoi? et?
ndagu adv. combien.
ndaié s. henné.
ndalleskin v. je vole, je dérobe.
ndjelneskin v. je m'accroupis.
ndjemneskin (ndjep) v. je descends.
ndjetkeskin v. je presse.
ndjeiki s. grillon.
ndjidi s. blennorragie de l'homme.
ndjims. hutte, case.
ndjiri s. peau de fiiali.
ndogula s. scarabée bousier (M).
ndjugo s. rumination ndjugoneskin v.je rumine.
ndjumneskin v. je gémis.
ndu pron. qui?
néneskin v. je mouds.
né, néndi pron. vous.
néngeli s. hivernage, tornade, année.
neskin v. je dis, je pense.
nga adj. savant, intelligent.
n<7arfi s. alcôve, chambre.
ngadjagen s. marabout (oiseau),
ngadji s. farine.
ngafèré s. queue.
ngaféti s. lapis de selle.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 117
ngafiri s. gros mil, sorgho.
ngafo s. dos prép. derrière.
ngago s. corbeau.
ngalgo adj. préférable, meilleur.
ngalleskm v. je mesure (capacité).
ngalo s. haricot.
ngam s. chat, lion.
ngambadu s. chat domestique.
ngamgayem s. chat sauvage.
ngamneskin v. je sèche.
ngamtu adj. sec ngamtu tçar très sec.
nganneskin v. je trais.
ngari s. proverbe.
ngarfogan s. varan.
ngarigo s. couteau de jet.
ngartu s. rot. ngartuneskin v. je rote.
ngasios. cigogne (M).
ngawa s. cigogne.
ngawa s. lutte.
ngaya s. fuseau.
ngazagun s. marabout (oiseau) (M).
n^e/a adj. bon n^e/a me/èf très bon.
ngelaro s. bélier.
«pe/<^ s. feuilles de palmier.
ngelengneskin v. je coïte.
ngeli s. pénis, verge.
ngeltem s. amant, maîtresse.
ngeni s. orphelin.
ngerem s. course de chevaux.
ngergam s. histoire.
ngesneskin v. j'oublie.
118 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
ngifi s. cram-cram (graminée).
ngigi s. tourterelle.
ngimi ngimi s. menton.
ngirfo s. bâtard.
ngiri s. gazelle.
ngisu s. hyène.
ngo adv. tiens, voici.
ngobu K&\ . beaucoup.
nçobu s. espèce de flotteur.
ngolmis. louche, bigle.
ngolo s. organes génitaux.
ngolondo s. doigt.
ngom s. front.
n^ors. cuvette (topogr.) (M).
ngoremngorem s. genou.
ngoikums. termitière.
ngragra s. aigrette.
ngubori s. fête.
ngudis. pauvre; parasite; ver de guinée.
ngudo s. oiseau.
ngutu s. soif.
nguli s. enfant.
nguneskin v. je me prosterne.
np-wr s. testicules.
ngurbo s. cuvette (sans puits).
ngurgo s. écurie.
ngurrom s. rein, rognon.
ngurutu s. hippopotame.
n^Msu s. goitre, kyste.
ni pron. tu, toi.
niga s. noces.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS
119
nigeskin v. je pais.
7iigo s. pâturage.
niméneskin s. je parle.
ninga s. ruse.
nkyé s. canari, récipient en terre cuite.
nkyi s. eau.
nogunas. hospitalité, complaisance, prévenance.
noneskin v. je connais.
nongu s. honte.
nugneskin [nuk) v. je parle.
nuskin v. je meurs.
R
radi s. tonnerre.
raba, rafa s. oncle maternel.
rageskin v. je veux .
ragneskin v. je peux.
ran s . gage .
ratkeskin v. j'appuie.
120 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
rebu s. écrit, lettre, rebuneskin j'écris.
réneskin v. je divise.
rétas. moitié.
riba s . charrogne .
riddeskin v. je colle (M).
ri fêla s. argent.
rifu s. poche.
l'ijam s. mors.
rineskin v. j'ai peur.
rinneskin v. je décroche, j'ôte un vêtement.
ririmneskin \ . je démange.
riskin v. j'apprends.
ro s vi-e.
rodoguv. pendaison.
rogeskin v. je pends (supplice).
rogondimi s. espèce de lézard.
rokko adv. ensemble.
roneskin v. je tiens.
ru s. soîitude. runi, rundiu moi seul, l'ii «euî.
rumbuskin v. je paie (M) .
rumneskin v. j'ensevelis (K).
rungo s. farine.
ruskin v. je vois.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇATS
121
sabeskin v. je vanne.
saburneskin v. je voyage.
sadaga s. aumône religieuse, sadakneskin, j'offre en
aumône, sadaga kamubé, dot.
saga s. année.
sagadé s. courge.
sagans. crible, tamis.
sageskin v. je décharge, je descends (act.).
sakaran (Ar.) adj. ivre (K).
saktis. outre, peau de bouc.
sala s. prière, salaneskin je prie, salaneskeni je ne prie
pas (périphrase polie pour dire : j'ai mes règles).
salamneskin \ . je dresse, j'éduque.
saïga s. chaîne.
sama, tous.
same adv. en haut.
same s. ciel
samneskin v. je frotte, j'oins.
sanasuin v. j'efface (M).
sanfo s. panier, couffin.
sangeskin v. je réveille.
santal s. bois de santal.
santérom s. kohol, sulfure d'antimoine.
sarapteskin v. je me drape.
satara s. ruade.
seba s. matin- seba foser tout au matin.
segéneskin v. je soupire.
selaneskiïi v. je taille.
sef(? s. calvitie.
122 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
séndi pron. ils, eux.
sénduki (Âr.) s. caisse.
séngeskin v. je lève, je soulève.
seni s berger.
serdu s. selle.
serengeskin v. je me retrousse.
seri s. quenouille.
serneskin v. je crible, je tamise.
sèy adv. jusqu'à, jusqu'à ce que.
séydas. témoin.
séyérom s. passeur.
sineskin v. je fonds, je me dissous (sucre).
siri s. hampe de flèche.
sirneskin v. je rentre.
so adv. tout.
soba s. ami.
sobana! exclam, de réprobation.
sodjé s. soldat, tirailleur.
sog ornes kin v. je consulte.
soloneskin v. je fais la paix.
songo s. diarrhée.
sonu s. souliers.
soro s. maivSon en maçonnerie.
sota s. bienvenue, cadeau d'hospitalité.
sowda s. paresse sowdama s. fainéant.
su s. fer.
^MÔj/o s. moelle (K).
sugneskin {suk) v. je perce; je déflore.
suguy s. teigne.
suker s. sucre.
sukerkoré s. scarabée bousier.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 123
suli S. brochette.
sum s. poison, venin.
sumba adj. maigre, sumbaneskin, v. maigrir.
sumo s. oreille.
sumo s. bois en fourchSi
sungori deskin\.ie gonfle.
sunuri s. boucher.
suri s. plaisanterie.
susu s. noyan.
taba (Ar;) s. cachet, sceau, tampon.
taha s. tabac.
tabiska s. galette, beignet.
faôra s. porte (en bois), planche.
tada, tadwa s. encre.
tadi s. dépense, tadima s. dépensier.
tadineskin v. je dépense.
tageriseskin v. je prête.
tagugulleskin v. je chatouille.
takeneskin v. je pousse (M).
124 ' PETIT MANUEL FRÀNÇAIS-KANOURI
talaka s. pauvre.
talaladià], mince, fin.
talamneskin v. je médis, je calomnie.
talfu s, aisselle.
talgam s. angle.
tallaneskin v. je colporte.
talleskin v. je trébuche.
tama s. un franc.
tamaneskin v. je crois, je pense.
tambeskin v. je goûte.
taméseskin v. je compte (M).
tamneskm [tap] v. je remplis, je moule.
tamneskin v. retourner (le dos en l'air).
tamsugu s. tamarinier.
tandeskin v. je fabrique.
tandjiburneskin v. je me lave les organes génitaux,
tanka s . 0 fr. 50. ^
taradja s. espèce de tambour.
iaragneskin v. j'enjambe.
taraha s. matelas.
targuna s. lièvre.
tarneskin v. je disperse, je sépare^ je répands.
tasa s. cuvette, bol, assiette, boite.
tasaréndi s, jeu d'échecs.
iasibi s. chapelet.
taskin v. je tiens, je possède.
tata s. fils, enfant, fruit, graine.
iatambeskin v. je chuchotte.
tçaaày. auparavant.
tça adj. libre.
içaga s. métier à tisser, tçaganeskin v. je tisse.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 125
tçak adv. droit.
tçali s. espèce de bissac en vannerie pour charger les
animaux.
tçan s. filet (de chasse).
tçaré adv. il y a longtemps.
tçatça s. espèce de jeu.
tçem adj. amer, aigre, tçemram bile, tçem fok très amer.
tçenna s. porte, entrée.
içérena \. imT^. c'est terminé.
tçéta s. piment.
tçéli v. imp. il suflit.
tçi s. bouche, bouchée, chique.
tçibu adj. sec.
tçidi s. sol, terre.
tçil s. goutte.
tçineskin v. je me lève, je pars.
tçinkafa s. riz.
tçinneskin {tçin)y. j'essuie.
tçu s. nom.
tçualdjin v. imp. il fait des éclairs.
tçudju s. vagin.
tçudurin v. imp. il pleut.
tçuguram s. clef.
tçuguri s. trou, perforation.
tçundjuneskin v. je suce.
tçunneskm v. je m'excuse (M).
téddeskin v. je rencontre.
tegam s. sein.
tegareskin v. je me forge.
feZam s. langue; pointe.
/é/(^/é s. salive.
i26 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
tematem s. tomate.
témneskin v. je construis.
temteneskin v. je me couche sur le ventre .
ierbonneskin v. j'agite, je trouble,
terdjman (Ar.) s. interprète.
teremneskin v. je saute en bas.
tergahu s. puce.
tergomçi s. arc-en-ciel.
teribeskin v. je fais attention.
termaseskin \ . je masse.
ternageskin v. j'écrase.
terneskin v. j'aère, je mets sécher.
tigeskin v. je pose.
tigi s. corps.
tilo, telo adj. num. un tilolong, un exactement.
tiini 8. dent.
tiles adv. par force.
timia adj. tranchant.
tingiri adj. petit (M).
titimi s. conte, énigme, fable.
togoba s. éperons.
toUo s. petite flûte.
tolugeskin v. je sors (act.).
toltolneskin v. je suis gonflé.
tomoneskin v. je termine.
fon^M s. pince.
torgo s. piège.
fori adv. en haut.
toivtow s. araignée.
tulleskin v. je lave.
tulo, tolo s. boue, pisé, banko.
LEXIQUE KANOURI-FRANÇAIS 127
tulur adj. num. sept.
tumbalneskin v. je pousse (K.).
iumbel (Ar.) s. tambour de chef.
tuneskin v. je masse.
tunu s. douleurs, rhumatismes.
tusaneskin v. je mélange.
tuseneskin v. j'attends, je reste, je me repose.
tuseskin v. je pile.
tusya adv. tout à l'heure.
tutuneskin v. je masse ; j'enfonce.
tyalleskin v. je coupe (M).
tyalleneskin v. je dédaigne, je méprise, je refuse d'en-
tendre.
tyallo [deskïn] s. urine,
iy an adj. vieux.
iyélum adj. noir, tyéluni pet ou pedek très noir.
tyérendin v. imp. douloureux.
tyokol s. cuiller.
tyongé s. herminette.
tyuro s. ventre prép. dans iyuroa enceinte.
iyurobobu adj . vide.
tyuro fak s. sangle.
;:^,aà..*iisà^^Kéi; -^MM^^m ^
128 PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOURI
u
u pr. je, moi.
uderam s. miroir.
ulgam s. édenlé, brèche-denls, tata ulgamhé = insulte.
ugu adj. nam. cinq.
uneskin v. je regarde.
usku adj. num. huit.
W
uada s. nain.
wageni s. orphelin.
wageskin v. je renvoie.
wagré adv. après-demain, ivagrénio après-après-demain.
waji so loc. adv. toujours.
wandjams. barbier, tata tvandjambé= insulte.
wanégyé adv. peut-être.
waneskin v. je refuse, je ne veux pas.
waradas. héritage.
warneskin v. je brûle, je chipe.
waru s. cystite.
wasili s. arabe.
waso adj. tout entier.
waiçita (deskin) s. éternueraent.
watu s. nuitée.
watulur s. étoile polaire.
wobila s. gauche.
woli adj. petit.
woUeskin v. je deviens, je serai.
^0^0/0 rf..A-i«v. je me gargarise.
ivolteskin V. je retourne.
wosu adv. mieux.
wulwulis. youyous.
^a/cAe.)fcinv.jepose,jemets.
y al s. famille.
î/«^^^^^^^ V. J'enf^n^^- ^^^. à quelqu'un (pour
ycngoreskin v. je joue ue i*
en tirer un cadeau).
yanké morgyérom s. aines.
i/an%é s, pantalon.
yasaskin v. je range.
yasereskin v. je trais.
t^asfcin V. je bois.
ï/asAu adj. num. trois.
yate^&mv. j'emporte, j emmené.
1/at/as. frère, sœur aîné. ^
130
PETIT MANUEL FRANÇAIS-KANOUR!
yédjeskin v. je tue.
yembareskin v. je suis fatigué.
yémpi adv. quand.
yéneskin v. je réponds, je chante.
yéru adj. num. cent.
yésaraskin v. je crois.
yéskeleskin v. j'enseigne.
yeskin v. je donne.
yifuskin v. j'achète.
yilgeskin v. j'engueule.
yineskin v. je détache.
yinneskin v. je me mouche.
yirgeskin v. j'ajoute.
yo, yowamter'}. oui.
yongneskin [yok] v. je chasse.
yukureskin v. je tombe.
yum con'}, quand.
yunduskin v. j'avale, j'engloutis.
yurdugeskin v. j'accompagne.
zar s. bride de chameau.
FIN
LE PUY — IMPRIMERIE PEYRILLER, BOUCHON ET GAMON.
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER.
Bambara. — Bazin (H.). Dictionnaire bambara-français,
précédé d'un abrégé de grammaire bambara, XXV,
693 pp in-8, 1906 40 fr.
Chinois. — Karlgren (B). Analytical dictionary of Chi-
nese and Sino-japanese, sous presse, environ . . 150 fr.
Egyptien. — Sottas (H.). et E. Drioton. Introduction à
l'étude des hiéroglyphes, 1 port., 3 pi., 5 fig., 195 pp.,
petit in-8, 1922 20 fr.
Gbéa. — Calloc'u (J.). Vocabulaire français-gbéa (Congo-
français), précédé d'éléments de grammaire, 170 pp.,
1911 , 12 fr.
Les principales populations de langue gbéa sont : les Buzéré,
Burusé, Bokondi, Butuli, Bokuli, Bokwana, Bomba, Boganu, Busé,
Bitno, Busa, Koga, Ndobo, Bail.
Gmbwaga. — Calloc'h (J.). Vocabulaire français gmb-
waga-gbanziri-monjombo (Congo français), précédé d'élé-
ments de grammaire, 204 pp, in-8, 1911 15 fr.
Le Gmbwaga, le Gbanziri et le Monjombo sont trois dialectes
d'une môme langue parlés sur le fleuve Oubangui, affluent du
Congo. Les indigènes qui parlent le Gmbwaga et le Momjombo sont
vulgairement appelés Bondjos.
Grec. — AuTRAN (G.). Introduction à l'étude critique du
nom propre grec, 1 volume d'environ 600 pp in-i, à
paraître par fascicules d'environ 80 pp., à 12 fr. le fasc.
Le premier fascicule paraîtra vers octobre 1923.
Grec. — Robertson (A.). Grammaire du grec du Nouveau-
Testament, trad, par E. Montet, XVI, 298 pp. in-8,
1911 15 fr!
Ifumu. — Calloc'h (J.). Vocabulaire français-ifiimu fbatéké)
(Congo français) précédé d'éléments de g'rammaire, préface
de A. Meillet, 1 tableau, IV, 346 pp. in-8, 1911. . 24 fr.
Langue bantoue parlée dans le pays dont Brazzaville est le
chef-lieu.
Linguistique. — Marouzeau (J.). La linguistique ou science
du langage, 1 tableau, 2 fig., 189pp. in-12. 1921 7 fr. 50
Comment s'analysent les éléments et les procédés du langage :
sens (phonétique) ; mots ; leur forme (morphologie) et leur sens
(sémantique); procédés de construction (syntaxe) et d'expression
(stylistique) sous quels aspects se présente l'étude des langues
(grammaire descriptive, historique, compai-ée, générale); quels sont
les rapports de la linguistique avec la philologie ; comment la
linguistique s'est constituée et développée.
LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHid
Malais. — Saint-Sauveur (J.-de). Lexique franc
malais à Tusage des Français en Malaisie : Indes
taies Néerlandaises (Java, Sumatra, Bornéo, No
Guinée), Indo-Chine, Straits Settlements, Nouvell
donie, avec des notions de grammaire malaise
choix de phrases employées dans la conA'ersatic
ran te, préface de A. Gabaton, 121 pp. pet. in-8, 1921
Peulh. — Arensdorff (L.). Méthode pratique de la
peulh [dialecte de la Guinée française] (grammaii
logues, contes et fabliaux, correspondances, etc.)
XXII, 424 pp. in-12, 1913
Sango. — Calloc'h (J.) Vocabulaire français-sa
sango-français (langue commerciale de l'Oul
Chari) précédé d'un abrégé de grammaire, VII),
in-8, 1911 1
Le Sango est parlé de Bangui aux sultanats et iusqu'
Chari.
Sémitique. — Brogkelmann (C,]. Précis de lingu
sémitique, traduit de l'allemand par W. Mari
M. Cohen, 224 pp. in-12, 1910
Sogdien. — Gauthiot (R.). Essai de grammair
dienne, préface de A. Meillet, première partie : p
que, 1 pi., 2 cartes, X, 183 pp., pet. in-8,
1923
Mission Pelliot en Asie Centrale, série pet. in-8, tom
ouvrage, en partie détruit dans l'incendie de Louvain à
a été complété et préfacé par A. Meillet.
La suite est en préparation ; elle paraîtra sous la sign;
M. E. Benveniste, sous la direction de M. Meillet.
Sumérien. — Laxgdon (S.). A Sumerian gramm
chrestomathy, with a vocabulary of the principa
in Sumerian, and a list of the most important s
and vowel transcriptions, VIII, 310 pp., gr
1911
Terminologie linguistique. — Marouzeau (J.). L
de la terminologie linguistique, 300 pp. e
in-12 en prépi
Le Puy-ea-Velay, — Imprimerie Peyriller, Rouction et Ga
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PL Noel, Georges Pierre
8361 Petit manuel fraiicais-
N64. kanouri
I