Skip to main content

Full text of "Petit manuel français-kanouri"

See other formats


5790 

04203 

1 

761 

^— 

i& 

CO 

1 

1 

Noel,  Goerges  Pierre 

Petit  manuel  francais- 
kanouri 


PL 

3361 

N64 


PETIT   MANUEL 


UNCAlS-KANOliRI 


PAR 


P.     NOEL 

Médecin-Major  de  2*  classe  des  Troupes  Coloniales 


Préface    de    MAURICE    DELAFOSSE 


PARIS 
LMRIE   ORIENTALISTE    PAUL   GEUTHNER 

13,    RUE   JACOB,    13 

1923 


LIBRAIRIE  ORIENTALISTE   PAUL  GEUTHNER. 

Arabe.   —  Belot  (J.-B).   Vocabulaire  arabe- français 
Fusage  des  étudiants,  10^  éd.,  revue  et  augmentée  d'ui 
liste  des  mots  empruntés  aux  langues  étrangères  av( 
l'indication  de  ces  langues,  12  et  1,012  pp.,  in-8,  toil 
1922 "^ 45  f 

Arabe.  —  Belot  (J.-B.).  Dictionnaire  français-arabe,  4^  éd 
revue  et  corrigée,  2  vol.  (X,  1,609  et  23  pp.),  in-8,  d.-rel 
1913 ;  .    .       64  f 

Arabe.  —  Sacy  (S.  de).  Grammaire  arabe,  3'  éd.,  revu 

par  L.  Macuuel,  tableaux,  2  vol.  in-8,  1904 75  f 

Réimpression  textuelle  de  la  2^  édition. 

Arabe  du  Ouadaï.  — Carbou  (H.).  Méthode  pratique  pou 
l'étude  de  l'arabe  parlé  au  Ouadaï  et  à  l'Est  du  Tcha 
(Soudan Oriental  français),  251  pp.  pet.  ia-8, 1913.       15  fi 

Araméen.  —  Chabot  (J.-B.).  Les  langues  et  les  littératurt 

araméennes,  VIII,  43 pp.gr.  in-8,  1910 ■  .  .     épuis, 

Assyrien. —  Amiaud  (A.)  et  L.  Méchineau.  Tableau  compai 
des  écritures  babylonienne  et  assyrienne  archaïques  » 
modernes,  avec  classement  des  signes  d'après  leur  form 
archaïque,  deuxième  édition,  XVI  et  148  pp.  in-8,  autc 

graphie,  1902 30  fi 

Syllabaire.  —  Supplément.  —  Les  chiffres  chez  Gudéa.  —  ïabi 
des  signes  de  l'écriture  assyrienne  moderne  contenus  dans  1 
syllabaire  et  le  supplément.  —  Table  des  signes  de  l'écriture  ass^ 
rienne  moderne  non  compris  dans  le  Syllabaire  et  le  Supplément. 

Assyrien.  —  Jean  (Ch.-F.).  La  littérature  des  Babylonien 
et  des  Assyriens,  sous  presse,  environ "    40  fr 

Assyrien.  —  Scheil  (V.)  et  C- Fosse  y.  Grammaire  assy 
rienne,  IV,  122  pp.  in-8,  1903 25  fr 

Assyrien.  —  Virolleaud  (C).  Premier  supplément  à  h 
liste  des  signes  cunéiformes  de  Brlinnov^',  IV^  87  pp. 
gr.  in-4,  1903 40  fr 

Bambara.  —  Moussa  Travélé.  Petit  manuel  français 
bambara,  2«  éd.,  68  pp.  in-12,  1923 8  f r 

Bambara.  —  Moussa  Travélé.  Petit  dictionnaire  fran- 
çais-bambara  et  bambara  -  français,  281  pp.  in-12. 
1913 : 15  fr, 


PETIT   MANUEL 

FRANÇAIS-KANOURr 


PETIT   MANUEL 


FRANÇAIS -KANOURI 


PAR 


P.     NOEL 

Médecin-Major  de  2«  classe  des  Troupes  Coloniales 


Préface    de    MAURICE    DELAFOSSE 


PARIS 
LIBRAIRIE   ORIENTALISTE    PAUL   GEUTHNER 

13,    RUE   JACOB,    13 

1923 


PL 


PRÉFACE 


Le  kanouri,  appelé  béribéri  ou  baribari  ou  balibali 
par  les  Haoussa,  aza  par  les  Toubou,  kaga  ou  kaga- 
tsan  par  les  Bodé,  zanzanti  par  les  Bolâoua,  bino 
par  les  Noupé,  mafak  par  les  Mandara,  kaniki  par 
les  Yorouba,  bornâouiya  par  les  Arabes,  bornou  par 
beaucoup  d'Européens,  est  la  langue  maternelle  de 
plus  d'un  million  de  Noirs  habitant  les  provinces 
du  Kanem  (colonie  du  Tchad),  du  Bornou  (Nigeria), 
du    Manga  et  du    Mounio  (colonie  du    Niger)    et 
quelques  districts  moins  importants.  Il  est  en  outre 
compris  par  une  fraction  notable  des   populations 
qui  entourent  ces  provinces   ou  se    trouvent  avec 
elles   en   relations   politiques   ou    commerciales    : 
Arabes  et  Toubou  de  la  région  du  lac  Tchad  et  du 
Kaouar,  Baguirmiens,  Mandara,  Boudouma,  Kouri, 
tribus  du  Baoutchi,  du  Demagherim,    du  Damer- 
gou,  etc.  Sa  connaissance  présente  donc  un  incon- 
testable intérêt  au  point  de  vue  pratique  pour  les 
colons,  officiers  et  fonctionnaires  en  résidence  ou 
en  service  dans  l'ouest  de  la  colonie  du  Tchad,  l'est 
de  la  colonie  du  Niger,  le  nord-est  de  la  Nigeria  et 
le  nord  du  Cameroun. 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


Elle  n'offre  pas  un  intérêt  moindre  au  point  de 
vue  linguistique.  Le  kanouri  est  en  effet  l'un  des 
types  les  mieux  déterminés  de  l'un  des  groupes  les 
plus  considérables  de  la  famille  négro-africaine.  Ce 
groupe,  que  j'ai  proposé  de  dénommer  «  nilo-tcha- 
dien  »  pour  définir  d'un  mot  son  aire  approximative 
d'extension,  occupe  la  vallée  du  Nil  depuis  la  pre- 
mière cataracte  d'Assouan  au  nord  jusque  non  loin 
de  Fachoda  au  sud  ;  dans  la  direction  de  l'est,  il 
s'étend  entre  le  Nil  et  l'Atbara,  pousse  une  pointe 
au-delà  de  cette  rivière  jusqu'aux  limites  occiden- 
tales du  Tigraï  en  Abyssinie  et,  plus  au  sud,  couvre 
la  région  comprise  entre  le  Nil  Blanc  et  le  Nil  Bleu 
au  nord  du  pays  des  Dinka  ;  du  côté  de  l'ouest  enfin, 
il  pénètre  à  travers  le  désert  de  Libye  jusqu'au 
Tibesti  inclus  et  occupe  la  majeure  partie  du  Kor- 
dofan,  du  Darlour  et  du  Ouadaï,  pour  atteindre, 
avec  le  kanouri,  les  pays  situés  à  Test,  au  nord  et 
à  l'ouest  du  lac  Tchad  jusqu'au  Damergou. 

Le  groupe  «  nilo-tcbadien  »  renferme  une  tren- 
taine de  langues  distinctes,  dont  vingt  sont  aujour- 
d'hui suffisamment  connues  pour  que  les  liens  de 
parenté  qui  les  unissent  apparaissent  d'une  façon 
nette.  Ce  sont  :  le  nouba  ou  nubien  de  la  vallée  du 
Nil  et  du  Kordofan,  avec  ses  multiples  dialectes; 
le  baria  el  le  kounama  du  nord-ouest  de  l'Abyssinie; 
le  toubou  ou  téda  ou  gorân  du  Tibesti,  du  Borkou, 
du  Bodélé,  du  Mourtcha,  etc.  ;  le  takli,  le  daguig, 


PREFACE 


le  kadougli,  le  katla,  le  koalib,  le  krongo,  le  mm, 
le  rachad  et  le  tima  du  Kordofan;  le  kondjara  du 
Darfour  ;  le  wzr/m  du  Mararit  ;  le  inâba,  le  mi7ni  et 
le  ^oûfo«  du  Ouadaï;  le  roiigna  tlu  Dar-Rougiia  et  du 
Dar-Kouti;  enfin  la  kaiiouri.  Parmi  les  autres  lan- 
gues, trop  peu  étudiées  jusqu'à  présent  pour  que 
l'on  puisse  se  prononcer  avec  certitude  sur  leur  rat- 
tachement, mais  que  tout  fait  présumer  appartenir 
au  même  groupe,  il  convient  de  citer  :  le  zaghaoua, 
parlé  entre  le  désert  de  Libye  et  les  limites  septen- 
trionales du  Darl'our  et  du  Ouadaï;  Vanna  de  l'En 
nedi  ;  le  tama,  le  massalit  et  le  sowigor,  parlés  entre 
le  Darfour  et  le  Ouadaï  proprement  dit  ;  le  kachmére 
d'un  district  du  Ouadaï  ;  le  bigna  du  Dar-Minga  ;  le 
dadio  et  le  kadiaksé  des  districts  d'Amdam,  de  Goz- 
Beïdaet  du  Dar-Sila. 

L'une  des  principales  caractéristiques  communes 
à  toutes  ces  langues,  très  facilement  reconnaissable 
en  particulier  dans  le  nonùa  et  le  kanouri,  réside 
dans  le  procédé  adopté  pour  distinguer  les  uns  des 
autres  les  divers  aspects  (modes  ou  temps)  du  verbe 
et,  dans  chacun  do  ces  aspects,  les  diderentes  per- 
sonnes de  chaque  nombre.  A  cet  effet,  on  suffixe  au 
radical  une  syllabe  spéciale  pour  chaque  aspect 
verbal  et  cette  syllabe  elle-même  est  tantôt  suivie  et 
tantôt  précédée  d'une  voyelle,  d'une  consonne,  ou 
d'une  autre  syllabe,  qui.  varie  à  chaque  nombre 
selon  la  personne. 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


La  syntaxe,   dans  toutes  les  langues  négro-afri- 
caines,  est  une  syntaxe  de  position,  uniquement  ou 
essentiellement    constituée   par    l'ordre    des    mots 
dans  la  phrase.  Mais  cet  ordre  est  loin  d'être  le 
même  dans  tous  les  groupes.  En  ce  qui  concerne  le 
groupe  auquel  appartient  le  kanouri^  il  est  le  suivant  : 
le  sujet  précède  le  verbe;  le  complément  du  verbe 
se  place  entre  le  sujet  et  le  verbe  ;  l'adjectif  quali- 
ficatif ou  déterminatif  suit  le  nom  qualifié  ou  déter- 
miné et  le  nom  de  nombre  suit  le  nom  de  la  chose 
nombrée.  Seule,  la  place  du  complément  du  nom 
n'est  pas  fixe  :  il  précède  le  nom  complété  en  nouha^ 
en  baria^  en  kounama,  le  suit  en  kanouri  et  le  pré- 
cède ou  le  suit,  selon  que  ce  nom  est  indéterminé  ou 
déterminé,  en  toubou,  en  mâba,  en  kodoï,  en  mimi, 
enmara,  %n  kondjara,  enrotigna,  etc.,  c'est-à-dire, 
d'une  façon  générale,  dans  celles   des  langues  du 
groupe  qui  paraissent  être  demeurées  le  plus  près 
de  l'ancien  parler  commun.  Souvent,  notamment 
en  noiiba^  en  kanouri,  en  toubou,  on  suffixe  au  com- 
plément du  nom,  qu'il  précède  ou  suive  ce  nom, 
une  particule  de  relation  qui  a  une  valeur  analogue 
à  celle  des  désinences  casuelles  de  plusieurs  langues 
indo-européennes. 

A  l'exception  du  kounama,  semble-t-il,  les  lan- 
gues de  ce  groupe  possèdent  toutes  un  certain  nom- 
bre de  mots  terminés  par  des  consonnes,  contraire- 
ment à  beaucoup  de  langues  négro-africaines  d'au- 


PREFACE  O 

très  groupes,  qui  n'ont  que  des  terminaisons  voca- 
liques. 

Il  semble  avéré  qu'entre  le  iv*  et  le  vn«  siècles  de 
notre  ère,  des  chrétiens  indigènes  de  la  Nubie  ont 
rédigé  ou  traduit  en  nouba  des  ouvrages  religieux, 
en  se  servant  de  l'alphabet  copte.  Depuis  celte 
époque,  en  dehors  des  traductions  de  la  Bible,  du 
catéchisme  ou  de  prières  et  cantiques  dus  à  des 
missionnaires  européens,  rien  ne  semble  avoir  été 
écrit  dans  aucune  des  langues  du  groupe  «  nilo- 
tchadien  »  ;  cependant,  il  arrive  parfois  que  des  mu- 
sulmans lettrés,  principalement  au  Bornou,  écrivent 
le  kanouri  au  moyen  des  signes  de  Talphabet  arabe. 

Le  kanouri  n'a  fait  l'objet  que  d'un  nom])re  res- 
treint de  travaux  consacrés  spécialement  à  cette 
langue,  parmi  lesquels  ceux  de  Koelie  et  de  Benton 
en  anglais  et  de  Von  Duisburg  en  allemand  sont  à 
peu  près  les  seuls  à  retenir  et  dont  aucun  jusqu'à 
présent,  à  l'exception  du  mémoire  de  Klaproth  et 
de  l'essai  de  vocabulaire  de  Koenig,  n'avait  été  publié 
en  français.  Cette  circonstance,  à  elle  seule,  suffirait 
à  faire  hautement  apprécier  la  grammaire  du  D'"Noël. 

Elle  a  d'ailleurs  d'autres  titres  à  notre  estime, 
car,  loin  d'être  une  adaptation  de  travaux  antérieurs, 
elle  est  essentiellement  originale  et  présente  sur 
plusieurs  points,  en  particulier  sur  la  question  si 
importante  et  si  compliquée  en  apparence  de  la  con- 
jugaison du  verbe,  des  données  entièrement  neuves. 


PETIT   MANUKL   FRANÇAIS-KANOURI 


L'auteur,  qui  a  résidé  longtemps  en  pays  de  langue 
kanouri,  n'est  pas  arrivé  seulement  à  parler  cou- 
ramment cet  idiome  ;  il  a  poussé  à  fond  l'élude  de 
sa  morphologie  et,  grâce  à  de  nombreuses  observa- 
tions soigneusement  recoupées  et  méthodiquement 
analysées,  il  a  pu  combler  bien  des  lacunes  et  recti- 
fier bien  des  erreurs  qui  avaient  échappé  à  ses  pré- 
décesseurs. 

Son  livre  est  appelé  à  rendre  de  très  grands  ser- 
vices et  nous  devons  savoir  gré  à  M.  Lavit,  gouver- 
neur de  la  colonie  du  Tchad,  el  à  M.  Brévié,  gou- 
verneur de  la  colonie  du  Niger,  d'en  avoir  pécu- 
niairement facilité  la  publication,  au  moyen  de 
souscriptions  ouvertes  sur  les  crédits  de  leurs  bud- 
gets respectifs. 


Je  ne  crois  pas  inutile,  après  ces  quelques  mots 
d'introduction,  de  donner  ici  une  liste,  que  je  crois 
complète  à  ce  jour,  des  ouvrages  et  mémoires  trai- 
tant soit  spécialement  soit  incidemment  de  la  langue 
kanouri.  Ils  sont  indiqués  par  ordre  de  date  de  publi- 
cation. 

1819.  —  J.  BuRCKHARDT,  Travels  in  Nubia,  Lon- 
don, in-4°  (contient  un  court  vocabulaire  bornoii\ 
même  ouvrage,  2*  éd.,  1822). 

1819.  —  T.   E.    BowDicH,  A  inission  from  Cape- 


PREFACE 


Coast-Castle  to  Ashantee,  London,  in-4°  (contient  la 
numération  en  bornou). 

1821.  —  G.  F.  Lyon,  A  narrative  of  travels  in 
Northern  Africa,  London,  in-4°  (contient  un  court 
vocabulaire  bornu);  le  même,  L'Afrique,  traduction 
française  de  E.  Gautlier,  Paris,  2  vol.  in-16  (ie 
vocabulaire  est  reproduit  sous  le  nom  de  bournou 
dans  le  i^""  vol.). 

1826.  —  H.  J.  Klapuoth,  Essai  sur  la  langue  du 
Bournou,  Paris,  in-8°  (reproduit  la  même  année  dans 
le  3^  vol.  de  :  Denham,  Glapperton  et  Oudney,  Voya- 
ges et  découvertes  dans  le  Nord  et  dans  les  parties 
centrales  de  l'Afrique,  traduit  de  l'anglais  par  Ey- 
ries et  de  Larenaudière,  Paris,  3  vol.  in-8'  et  atlas 
in-i"). 

1827.  —  Mrs.  Hannah  Kilham,  Elementary  sounds 
or  general  spelling  lessons,  London,  in-12  (contient 
un  et  irt  vocabulaire   borno). 

1828  —  La  même,  Specimens  of  dialects  of  Afri- 
can languages,  London,  in-12  (même  vocabulaire 
que  dans  l'ouvrage  précédent). 

1839.  —  KoENiG,  Vocabulaires  de  mots  des  idio- 
mes de  Bar  four,  de  Barnou,  de  Mandara  et  de  Ba- 
ghermi,  Paris,  in-4°  (vol.  IV  du  Recueil  de  voyages 
et  de  mémoires  publiés  par  la  Société  de  géographi^e 
de  Paris). 

1839.  —  Delapokte,  Vocabulaires  appartenant  à 
diverses    contrées  ou  tribus  de  P Afrique,  recueillis 


8  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

dans  la  Nubie  supérieure  par  Kœnig,  Paris,  in-i" 
(contient  le  même  vocabulaire  de  la  langue  du 
Bornou  que  la  publication  précédente). 

1841.  — Edwin  Norris,  Outline  of  a  vocabulary 
of  a  feio  of  the  principal  languages  of  Western  and 
Central  Africa,  London,  in-8°  obi.  (contient  un  voca- 
bulaire kanuri). 

1844.  —  W.  B.  Hodgson,  Notes  on  Northern 
Africa,  New-York,  in-8°  (contient  un  court  vocabu- 
laire bornu). 

1849.  —  J.  Clarke,  Specimens  of  dialects^  short 
vocabularies  of  languages  and  notes  of  countries  and 
customs  in  Africa,  London,  in-S"  (contient  quelques 
mots  borno,  n*"  57  et  58,  bernu,  ii"  265,  et  bornou. 
page  35,  et  des  numérations  bornou,  n°^  125,  126  et 
128,  bulaqua,  n"  127,  et  bornowy,  n»"  272  et  273). 

1851.  — Mohammed  Ibn  Omar  El-Tounsy,  Voyage 
au  Ouaddy,  traduit  de  l'urabe  par  le  D""  Perron, 
Paris,  in-8*  (petit  vocabulaire  ôarw,«owyew  aux  pages 
726-727). 

1853.  —  Edwin  Norris,  Dialogues  and  a  small po?'- 
tion  of  the  New-Testament  in  the  English,  Arabie, 
Sudanese  {Haussa)  and  Bornu  languages,  London, 
in-i"  obi.  —  Le  même,  Grammatical  sketch  of  the 
Bornu  or  Kanuri  language,  London,  in-8°.  —  Le 
même,  Grammar  of  the  Bornu  or  Kanuri  language^ 
with  dialogues,  translations  and  vocabulary ,  London, 
in-8°. 


PREFACE 


1854.  —  S.  W.  KoELLE,  African  native  literature^ 
or  proverbs^  tales,  fables  and  historical  fragments  in 
the  Kanuri  or  Bornu  language,  to  which  are  added  a 
translation  of  the  above  and  a  Kanuri-English  voca- 
bulary, London,  in-8°.  —  Le  même,  Grammar  of  the 
Bornu  or  Kanuri  language,  London,  in-S".  —  Le 
même,  Polyglotta  Africana,  London,  gr.  in-folio 
(contient  environ  300  mots  et  phrg,ses  en  dialectes 
kanuri  du  Bornou,  munio  du  Mounio,  nguru  du 
Demagherim  et  kanem  du  Kanem). 

1862-66.  —  H.  Barth,  Sammlung  und  Bearbeitung 
Central- A frikanischer  Vokabularien,  Gotha,  2  vol. 
in-4*  (en  allemand  et  en  anglais  ;  contient  une  no- 
tice grammaticale  sur  le  kanuri  et  un  vocabulaire  de 
cette  langue). 

1865.  —  Sir  R.  Burton,  Wit  and  wisdom  from 
West-Africa,  London,  in-12  (contient  des  proverbes 
kanuri  avec  traduction  anglaise). 

1878.  —  Sir  H.  M.  Stanley,  Through  the  dark 
continent,  London,  2  vol.  in-8°  (à  la  fin  du  2"  vol.  se 
trouve  un  vocabulaire  de  cent  mots  en  un  grand 
nombre  de  langues,  dont  le  bornou). 

1908-09.  —  Budolf  Prietze,  Die  spezifîschen  Ve?'s- 
tàrkungs  adverbien  im  Hausa  und  Kanuri,  Berlin, 
in-8''  (Mitteilungen  des  Seminars  fur  Orientalische 
Sprachenzu  Berlin,  1908,  Ab.  3,  pp.  307-317,  et 
1909,  Ab.  3,  pp.  215-274). 

1911.  —  Bailey,  Kanuri-English  vocabulary,  Lon- 
don, in-8°  {Journal  of  the  Royal  Asiatic  Society). 


10  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

{911,  —  P.  Askell  Benton,  Kanuri  readings^ 
Oxford,  in-12. 

1912.  —  H.  Palmer,  The  Bornu  Girgam  {list  of 
ancestors)^  Kamm  text  and  English  translation^ 
London,  in-S"  {Jownal  of  the  Royal  Asiatic  Society). 

1913.  —  A.  Von  Duisburg,  Grwidriss  der  Kanuri- 
Sprache  in  Bornu,  Berlin,  in-8. 

1914.  —  Radolf  Prietze,  Bornulieder,  Berlin, 
in-8°  [Mitteilung en  des  Seminars  fur  Orientalische 
Sprachenzu  Berlin,  X\n,  1914,  Ab.  3,  pp.  134-260). 

1916.  —  P.  Askell  Benton,  A  Bornu  almanac  for 
the  year  A.  D.  1916,  Oxford,  in-12  (renferme  des 
noms  de  nombre,  d'orientation,  d'animaux,  de  végé- 
taux, de  mesures  et  de  maladies  en  kanuri,  avec 
leur  traduction). 

1917.  —  Le  même.  Primer  of  Kanuri  grammar, 
Oxford,  in-12  (traduction  parfois  rectifiée  de  la 
grammaire  de  Von  Duisburg  et  de  l'étude  de 
Prietze  sur  les  adverbes  emphatiques,  avec  voca- 
bulaires). 

1919-20.  —  D'  Albert  Drexel,  Bornu  und  Sumer, 
Wien,  in-4''  {Anthropos,  1919-1920,  fasc.  1-2-3, 
pp.  215-294;  esssai  de  comparaison  entre  le  bornu 
(kanouri)  et  le  sumérien). 

A  cette  liste  de  publications,  il  convient  d'ajouter 
les  études  suivantes,  demeurées  à  l'état  manuscrit   : 

Richardson,  Words  in  Bornaouee  and  Tibaouee, 
dated  Murzuk,  may  1830  (manuscrit  déposé  au  Public 


PRÉFACE  41 

Record  Office,  Foreign  Office,  London,  vol.  F.  0. 
Tripoli,  n"  73). 

G.  Nachtigal,  Kanuri-Vokabular  (le  manuscrit  se 
trouverait  en  la  possession  de  Rudolf  Prietze,  neveu 
de  Fauteur). 

G.  RoHLFs,  Kanun-Vokaindar  (se  trouverait  égale- 
ment en  la  possession  de  Rudolf  Prietze). 

Paris,  21  octobre  1922. 

Maurice  Delafosse. 


INTRODUCTION 


En  publiant  ce  travail  nous  n'avons  pas  la  préten- 
tion de  donner  une  étude  complète  et  définitive  de 
cette  langue. 

Estimant  que  la  recherche  et  l'exposé  de  subtili- 
tés (et  on  peut  dire  qu'il  y  en  a  à  l'infini  dans  une 
langue  non  écrite,  parlée  sur  une  si  grande  superfi- 
cie et  comprenant  autant  de  dialectes)  ne  pourraient 
que  rendre  rebutante  l'étude  de  cette  langue,  laissant 
donc  de  côté  de  parti-pris  toute  complication,  nous 
avons  seulement  eu  pour  but  de  fournir  â  ceux  que 
peut  tenter  l'étude  du  Kanouri,  aux  militaires  et 
fonctionnaires  à  qui  leurs  rapports  avec  les  indigè- 
nes peuvent  en  créer  une  obligation,  un  manuel 
élémentaire,  simplifié,  le  plus  clair  possible,  où  les 
rudiments  fie  la  langue  leur  soient  exposés  dans 
leurs  grandes  lignes. 

Si  ce  modeste  petit  livre,  peut,  en  leur  facilitant 
les  études  du  début,  les  plus  difficiles,  raccourcir  les 
étapes  de  leur  érudition  et  les  mettre  rapidement  en 
possession  du  maniement  courant  de  cette  langue. 


14  PETIT  MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

nous  estimons  que  nous  aurons  obtenu  le  résultat 
recherché. 

Nous  avons  laissé  à  dessein  de  côté  toutes  les  in- 
terprétations et  hypothèses  insuffisamment  étayées. 
que  peuvent  suggérer  l'étude  de  cette  langue  et  les 
rapprochements  avec  d'autres  langues,  préférant 
abandonner  à  d'autres,  plus  éruditset  plus  qualities, 
les  recherches  philologiques  et  les  discussions  gram- 
maticales. 

Toutefois  nous  espérons  qu'en  l'absence  d'ouvra- 
ges français  sur  le  Kanouri  et  à  défaut  d'ouvrages, 
même  étrangers,  oii  soit  exposée  d'une  façon 
un  peu  complète  la  structure  de  cette  langue,  ce 
travail  pourra  rendre  service  quand  même  aux 
linguistes. 

Devant  les  nombreux  dialectes  qui  dérivent  du 
Kanouri,  nous  avons  dû  choisir  l'un  d'eux  pour  type 
c'est  celui  de  Bilma  qui  nous  a  paru  devoir  servir 
de  base  à  l'étude  de  cette  langue,  car,  dans  tous  les 
autres,  nous  avons  noté  des  élisions  et  assimilations 
de  lettres  qui  l'auraient  peut-être  rendue  moins 
claire  Nous  avons  donné  dans  un  appendice  quel- 
ques grandes  règles  présidant  à  ces  moditications, 
mais  elles  sont  certainement  très  incomplètes,  d'au- 
tant plus  que  nous  n'avons  été  en  contact  qu'avec 
une  partie  des  populations  parlant  cette  langue. 

Le  Kanouri  est  en  effet  la  langue  parlée  sur  un 
territoire  dont  lasupeificie  égale  celle  de  la  France. 


INTRODUCTION  15 


La  population  y  est  inégalement  dense.  C'est  dans 
le  Bornou  anglais  qu'elle  est  le  plus. 

Le  Kanouri  est  parlé  par  toutes  les  populations 
entourant  le  Tchad.  Le  Kanem,  le  Bornou,  le  Man- 
ga, le  Mounio,  sont  des  états  de  langue  Kanouri.  11 
faut  y  joindre  les  importantes  oasis  du  Kaouar  (Bil- 
ma)  et  d'Agram  (Fachi). 

Les  Boudoumas,  habitant  les  îlots  du  Tchad,  par- 
lent un  dialecte  Kotoko  (riverains  du  Ghari),  forte- 
ment imprégné  de  Kanouri. 

Le  Damagarim  est,  d'après  Tilho,  composé  par 
moitié  de  populations  de  langue  Kanouri  (béribéri) 
et  de  populations  de  langue  Haoussa. 

Cette  langue  est  enfin  celle  d'une  partie  de  la 
population  des  provinces  de  Kano,  de  Bauchi  et  de 
Yolu  (Nigeria  britannique)  et  de  l'Adaraaoua  (Nord- 
Caméroun). 

Il  suffit  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  une  carte  pour 
reconnaître  des  noms  Kanouri  de  localités  depuis 
Bilma  au  nord  jusqu'à  Garoua  au  sud,  de  Zinder  à 
l'ouest  jusqu'à  l'est  du  Bahr  el  Ghazal. 

Les  nomades  et  demi-nomades  qui  parcourent  ces 
pays  ont,   les  uns  exclusivement  la  langue  Kanouri 
(Diotkos,  etc),  les  autres  leur  langue  propre  (Ton 
bous  Dazas  et    Peulhs)   mais  parlent  tous  aussi  le 
Kanouri. 

Il  ne  faut  pas  oublier  non  plus  que,  de  tout  temps, 
les  Bornouans  ont  été  de  grands  commerçants,  ayant 


16  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


(les  comptoirs  depuis  le  golfe  de  Guinée  jusqu'à  la 
côte  méditerranéenne,  et  que,  de  Tripoli  et  de  Tunis 
jusqu'à  Lagos,  des  sultanats  de  l'Oubanghi  jusqu'au 
Niger,  on  peut  trouver  des  représentants  de  cette 
langue. 

Nous  avons  divisé  notre  travail  en  3  parties  : 

1»)  une  grammaire,  aussi  simplifiée  que  possible 
pour  la  rendre  plus  claire; 

2°)  quelques  textes  avec  leur  traduction  ; 

3°)  un  lexique.  Pour  alléger  celui-ci,  nous  avons 
évité  de  le  surcharger  des  nombreux  mots  dérivés 
que  permet  de  former  le  Kanouri,  nous  contentant 
de  donner  dans  la  grammaire  les  règles  qui  prési- 
dent à  ces  formations. 


PREMIÈRE  PARTIE  -  GRAMMAIRE 


Alphabet. 


Le  Kanouri  n'est  pas  une  langue  écrite.  Quelques  indi- 
gènes lettrés  essaient  de  la  transcrire  en  caractères 
arabes,  mais  avec  des  résultats  tellement  infidèles  qu'ils 
se  lisent  difficilement  les  uns  les  autres  et  se  relisent 
souvent  malaisément  eux-mêmes.  Aussi  pour  corres- 
pondre se  servent-ils  de  préférence  de  la  langue  arabe. 

Nous  avons  donc  dû  adopter  pour  transcrire  cette 
langue  une  écriture  phonétique  au  moyen  des  caractères 
latins.  Nous  nous  sommes  efforcés  de  ne  pas  surcharger 
notre  notation  de  signes  qui  en  rendent  la  lecture  rebu- 
tante, et,  chaque  fois  que  nous  l'avons  pu,  nous  avons 
rendu  les  lettres  composées  par  l'association  de  plu- 
sieurs lettres. 

Nous  allons  donner  la  liste  des  caractères  dont  nous 
nous  sommes  servis  et  la  façon  dont  doivent  être  pro- 
noncés quelques-uns. 

Lettres  simples 
a 
h 
ç     ch  doux  correspond  au  ck  allemand  de  ich. 

t 


18  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


d 

èé 

e     muet,  comme  dans  cheval.  Est  à  la  fin  des  mots  pro- 
noncé par  certains  comme  un  ou  sourd. 
f     souvent  remplacé  par  jo. 
g      toujours  dur. 
h     aspiré, 
i 

i 

k 
l 

m 
n 

0 

r  toujours  ro  ulé. 

s  toujours  dur. 

t 

u  prononcer  :  ou. 

w  ou  demi-consonne  comme  dans  oui. 

y  i  demi-consonne  comme  dans  yeux  ou  houille. 

Lettres  composées 

i°  Consonnes  nasalisées. 
7id      ng       mb 
ni       nk      mp 
2°  Consonnes  chuintées. 

dj      tç   Dans  certaines  régions  ces  lettres  se 
prononcent^  et  ts.  Ailleurs^?/  et  iy. 
'>  Consonnes  nasalisées  et  chuintées. 

ndj      ntç  (même  remarque  pour  les  pronon- 
ciations régionales). 


GRAMMAIRE  49 


4°  n  vêlai  re. 

ngn  correspond  à  ng  de  l'allemand  brm^n. 

DE    L'ARTICLE 

Le  Kanouri  ne  possède  pas  d'article  défini. 

Par  contre  il  y  a  un  article  indéfini  qui  se  place  à  la 
suite  du  substantif. 

laga,  un,  certain,  au  pluriel,  certains,  quelques. 
Ex.  :  kamu  laga,  une  femme. 

DU    SUBSTANTIF 

I.  Genre.  Si  le  sexe  est  nettement  différencié  dans  le 
vocabulaire,  soit  par  des  termes  spéciaux,  soit  par  l'ad- 
jonction dun  mot  signifiant  mâle  ou  femelle,  au  point 
de  vue  grammatical  on  peut  dire  que  la  langue  Kanouri 
ne  distingue  pas  de  genres, 

II.  Nombre.  Le  pluriel  se  forme  en  ajoutant  au  subs- 
tantif la  terminaison  wa. 

Ex.  :  fur,  cheval,  plur.  :  furwa. 

tata,  enfant,  plur.  :  tataioa. 

Quand  le  substantif  se  termine  par  la  voyelle  o  ou  m, 
le  pluriel  se  forme  en  ajoutant  la  terminaison  a,  par 
elision  du  iv. 

Ex.  :  firo,  la  jeune  fille,  plur.  :  firoa. 
bultu,  l'hyène,  plur.  :  bultua. 

Dans  la  conversation  courante,  on  néglige  souvent 
d'ajouter  ce  sutfixe  wa,  surtout  si  la  pluralité  est  indiquée 
d'ailleurs  par  un  nom  de  nombre  ou  un  adverbe  de  plu- 
ralité comme  n^obu  beaucoup,  sama  tous,  etc. 


20  PlîTIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 


Ex.  :  kani  ngohu,  beaucoup  de  chèvres. 
kamu  saina,  toutes  les  femmes. 
goro  ndagnl  combien  de  kolas? 
Quelques  mois  ont  un  pluriel  irrégulier. 
Ex.  :  /Tarn,  hoiDme,  personne,  plur.  am,  gens. 

Les  substantifs  formés  au  moyen  du  suffixe  ma  font 
leur  pluriel  en  bu. 
Ex.  :  kanemma,  habitant  du  Kanem,  plur.  :  kanembu. 

III.   Déclinaison.   Les  substantifs  se  déclinent  et  pré- 
sentent six  cas  caractérisés  chacun  par  un  suffixe. 
Nominatif  :  —  yé. 
Vocatif  :  —  yo. 
Génitif  :  —  Oé. 
Datif  :  —  ro. 
Accusatif  :  —  ga. 

Ablatif  :  —  n  après  une  voyelle  —  nin  après  une  con- 
sonne. 

Ex.  :       N.  Koroyé  Tâne. 

V .  Koroyo 

G .  Korobé 

D.  Kororo 

Ac.  Koroga 

Ab.  Koron 

Par  euphonie,  IVdu  datif  placé  à  la   suite  d'un  /  d'un 
m  ou  d'un  w,  s'assimile  à  cette  lettre,  et  on  obtient  ainsi  : 
Ex.  :       degal\\\.       ddil  :  degallo 
ngom  front  ngommo 

nandnimo  kadisko,  ie  suis  venu  chez  toi. 
Ces  suffixes,  surtout  ceux  du  nominatif  et  de  l'accusa- 
tif, sont  souvent  omis  dans  le  langage  courant,  surtout 


GRAMMAIRE  -*^ 


quand  le  sens  de  la  phrase  ne  peut  prêter  à  aucune  équi- 
voque. 

Ces  terminaisons  ont  la  particularité  d  être  déta- 
chables, c'est-à-dire  que,  quand  le  substantif  est  accom- 
pagné d'un  suffixe  possessif  ou  démonstratif,  ou  d'un 
attribut,  adjectif  ou  nom  de  nombre,  la  caractéristiqne 
du  cas  se  met  à  la  suite  du  dernier  mot. 
Ex.:  kadjagakamkimèbé,\ai  lance  de  l'homme  rouge. 
am  belandjab(',  les  gens  de  leur  village. 

IV  Formation  de  substantifs.  On  peut  former  un  grand 
nombre  de  substantifs  au  moyen  de  préfixes  et  de  suf- 

fixes. 

10)  Substantifs  indiquant  l'action,  dérivés  de  verbes  de 
la  1^'  conjugaison  par  préfixe  ken  (qui  devient  par 
euphonie  kem  devant  b  et  m,  kel  devant  /,  et  ker  devant 

r-) 

Ex.  :       kondo,  action. 

kenta,  action  de  tenir. 
kunguto,  action  d'apporter. 
kumbu,  nourriture. 
kommu,  action  de  revêtir. 
kurru,  action  de  voir. 
kellado,  vente. 
2°)  substantifs  indiquant  l'action  dérivés  de  verbes  de 
la  '2*  conjugaison  par  suffixe  tu. 
Ex.  :  letu^  action  d'aller. 
ngamtu,  sécheresse. 
naptu,  action  de  s'asseoir. 
30)  substan'  "•  abstraits  dérivés  d'adjectifs  au   moyen 
du  préfixe  nem. 


22  PETIT   MANUEL   FRaNÇAIS-KANOURI 

Ex.  :  nemkura,  grandeur. 

nemsoba,  amitié. 
4°)  substantifs  indiquant  le  titulaire  d'une  profession, 
le  possesseur  d'un  objet,  l'habitant  d'un  pays,  etc.  for- 
més au  moyen  du  suffixe  ma,  (plur  :  bu). 
Ex.  :  furma,  le  cavalier. 

détuma,  le  cuisinier. 

helama,  le  chef  de  village. 

kanemma,  l'habitant  du  Kanem. 
5°)  noms  patronymiques  formés  au  moyen  du  suffixe 
mi  pour  les  hommes,  et  ram  (ou  rom]  pour  les  femmes. 
Ex.  :  aljumami,  fils  d'aljuma. 

çegumi,  fils  de  çegu. 

wandjammi,  fils  du  barbier. 

mayram,  fille  du  chef, 

fatimai'am,  fille  de  fatima. 
6°)  substantifs  instrumentaux  formés  par    le  suffixe 
ram  ajouté  à  un  substantif  indiquant  l'action. 
Ex.  :  uderam,  miroir. 

napturam,  chaise. 

hombaram,  escalier. 

DE    L'ADJECTIF 

L'adjectif  n'a  pas  de  déclinaison  propre  ni  de  pluriel. 

Le  kanouri  forme  des  adjectifs  au  moyen  du  suffixe 
iva,  qui  se  réduit  à  a  après  o  ou  u,  et  ya  après  i.  Ce 
suffixe  peut  être  ajouté  à  un  substantif  ou  à  un  membre 
de  phrase. 

Bi.  :  tyuroa,  enceinte  (de  tyuro,  ventre). 
koynowa,  qui  sent  mauvais. 


GRAMMAIRE  23 


ndjiti  ngobua,  très  barbu. 

/cela  yaskua,qm  a  trois  têtes  (coiffure  en  trois  parties) . 

kamu  djenéndju  buhva,  la  femme  au  pagne  blanc. 

Des  noms  de  Nombre 
I.    Nombres  cardinaux 

1  iilo,  fel^  laska. 

2  indi. 

3  yasku. 

4  dyégu. 

5  ugu. 

6  arasku. 

7  iulur. 

8  wusku. 

9  legar. 

10  myégu. 

11  myégun  tilon  ou  myégu  luko  tilon  ou  lageri. 

12  myégun  indin  ou  mycgu  luko  indin  ou  nduri. 
13.  myégun  yaskun  ou  myégu  luko  yaskun  ou  yaskun. 
14  myégun  dyégun  ou  myégu  luko  dyégunon  dyéri^ 
lo  myégun  ugun  ou  myégu  luko  vgun  ou  wn. 

16  myégun    araskun    ou    myégu    luko   araskun   ou 

17  myégun  tulurn  ou  myégu  luko  tulurn  ou  luluri. 

18  myégun  wuskun  ou  myégu  luko  louskun  ou  iiskun. 

19  myégun  legarn  ou  myégu  luko  Icgarn  ou  legarri. 

20  /mrft. 

21  findln  tilon  on  (indi  luko  tilon. 

22  findin  indin  ou  /?/}rfi  /«/lO  indin. 


24  PETIT   MANUEL   FRANÇATS-KANOURI 

30  fiasku. 
40  fidyégu. 
50  fiugu. 
60  firasku. 
70  fitulur. 
80  fitusku. 
90  /^/eAar. 

100  myrt  OQ  yéru. 

101  mt/an  <i/on  ou  7nya  luko  tilon. 

121  myan  findin  tilon  ou  mya  luko  fîndi  luko  tilon. 
200  yéru  indi. 
300  t/e>u  yasku. 
400  ^f^^M  dyégu. 

1000  flfe^M.  ' 

1001  debun  tilon  ou  rfeôw  /wA-o  /t/o»?. 
1100  debun  myan  ou  debun  yérun. 
2000  rfeézi  inrfi. 

100  000  debumya. 

II.  Nombres  cardinaux.  Premier,  />i<r^oieV deuxième  ou 
dernier,  dirgébé  ou  ngafobé. 

Sauf  ces  deux  mots,  qui  ne  sont  pas  à  proprement 
parler  des  nombres  ordinaux,  mais  en  tiennent  lieu,  il 
n'existe  pas  de  forme  distincte,  et  on  emploie  les  nombres 
cardinaux. 

III.  Nombres  fractionnaires.  A  part  réta  moitié,  il 
n'existe  que  six  nombres  fractionnaires,  qui  dérivent  de 
l'arabe,  et  ne  sont  guère  employés  qu'en  matière  d'héri- 
tage. 

1/2  né  sum. 
1/3  sulusu. 
1/4  rebu. 


,  ,-,-,^B)«»~<«i*««. 


GRAMMAIRE 


25 


I/o  kumus. 

1/6  sudusu. 

1/8  tçumun. 
IV.  Nombres  multiplicatifs  : 

tiloro,  une  fois. 

indiro,  deux  fois. 

myéguro,  dix  fois. 

myaro,  cent  fois. 
On  utilise  aussi  le  mot  ci,  dont  une  des  acceptions 
équivaut  sensiblement  à  notre  mot  :  fois. 
Ex,  :  ci  yasku,  trois  fois. 


DES    PRONOMS 

I.  Pronoms  personnels  : 
sing.  :  l""*  personne  u. 
2*        —        ni. 
3'         —         ci. 
plur.  :  l""*  personne  andi. 

2«         —         nèndi  ou  nèy. 
3*         —         sèndi  ou  sèy . 
qui  se  déclinent  comme  les  substantifs  : 
nominatif     uyé    niyé    çiyé    andiyé   nèndiyé 
vocatif  niyo  nèndiyo 

génitif  ubé     nibé     çibé     and'ihé     nèndibé 

datif  iiro     niro     giro     andiro     nèndiro 

accusatif       uga    niga    çiga    andiga    nèndiga 
ablatif  un     nin       çin      andin      nendin 

toi  et  moi  uania. 
lui  et  m.oi  uiatia. 
toi  et  lui  niatia. 


sèndiyé. 

sèndibé. 
sèndiro . 
sèndiga. 
sèndin . 


'':m''^m^mw-'mm.'i»mMX?^' 


26  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

lui  avec  eux      tiatoa. 

vous  et  nous     andéasia. 
II.   Pronoms   et   suffixes  possessifs.   La  possession 
s'indique  par  les  suffixes  suivants  que  l'on  ajoute  au 
substantif  : 


sing,  l" 

personne 

-ni. 

2e 

— 

-nem. 

3* 

— 

-ndji  ou 

-ndju. 

plur  l""* 

— 

-ndé. 

2* 

— 

-ndo. 

3« 

— 

-ndja. 

Ex.  :  mandando,  votre  sel. 
muskoni,  ma  main. 
L'n  du  suffixe  possessif  s'assimile  quand  le  mot  au- 
quel il  est  accollé  se  termine  par  m  ou  L 
Ex  :  ngelemmi,  mon  amant. 

Pronom  possessif. 
sing.  1"  personne  kaské  ou  kageni  le  mien,  à  moi. 
2«  —       kogenem . 

3*  —       kagendji. 

plur.  l""*  —       kagendé. 

2*  —       kagendo. 

3*  —       kagendja. 

III.  Pronoms  ET  suffixes  démonstratifs.  Aie  {oxiade), 
celui-ci. 

J'ote  ou  to,  celui-là. 
Ils  se  déclinent  comme  les  subslanlifs. 
Quand  ils  sont  employés  comme  adjectifs  démonstra- 
tifs, ils  sont  mis  en  suffixes,  et   ate  perd  son  a  initial, 
sauf  dans  les  cas  où  l'euphonie  exige  son  maintien. 


GRAMMAIRE  27 


Ex.  :  furate,  ce  cheval. 

Ce   suffixe  est  détachable  et  prend  place  après  les 
autres    suffixes  et  attributs  du  substantif,   immédiate- 
ment avant  la  caractéristique  de  cas. 
Ex.  :  ngubori  kurate,  cette  grande  fête. 
kramindjite,  son  cadet  que  voici. 
IV.  Pronoms  et  suffixes  interrogatifs.  Ils  sont  au 
nombre  de  trois  : 

ndu  qui? 

a/î  quoi? 

ndaso        lequel? 
lisse  déclinent  comme  les  substantifs. 
Ex.  :  fali  ndubé  la  pastèque  de  qui? 
afiga  fandjin  qu'entend-il? 
Afi  peut  être  employé   avec   un  substantif  dans    le 
sens  de  quel  ?  Il  perd  son  a  et  se  met  en'suffixe. 
Ex.  :  belafiro  lenïmin?  k  quel  village  vas-tu? 
V.  Pronoms  et  adjectifs  indéfinis  : 
laga  certain,  quelques. 

laga. . .   laga . . .  certains . . .  d'autres . . . 
kam  (subst.)       on,  quelqu'un. 
ago  (subst.)        quelque  chose. 
ngobu  beaucoup. 

gana  peu. 

gadé  autre. 

godé...  gadé...   les  uns  les  autres. 
bagu  pas  de. 

gadé  bagu  nul  autre. 

sama^  so  tout,  tous. 

ngéy  comme,  pareil.  i 

(en  suffixe  -gèy). 


28  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

waso  tout  entier. 

D'autres  sont  formés  au  moyen  des  pronoms  interro- 
galifs  et  des  suffixes  yaé  ou  yayé,  so  (ou  de  tous  les 
deux)  ou  du  suffixe  ma  accompagné  de  la  négation. 

nduyayé  quiconque 

afiyayé  une  chose  quelconque 

ndusoyayé        chacun 

nduso  tous  ceux  qui 

afiso  tout  ce  que 

ndasoso  tout  le  monde 

ndusoyayé         qui  que  ce  soit 

afisoyayé  quoi  que  ce  soit 

ndasosoyayé      quel  que  soit 

ndumabagu       personne 

a/tma  bagu        rien 

ndasoma  bagu  aucun 

Ces  pronoms  se  déclinent  comme   les  pronoms  inter- 
rogalifs. 
Ex.  :  ndasoyayéro  gullé  dis  à  quiconque. 

DU   VERBE 

I.  Conjugaisons.  Il  y  a  deux  conjugaisons  que  nous 
désignerons  par  la  première  personne  du  singulier  de 
l'indicatif  présent. 

l""'  conjugaison  :  verbes  en  skin. 

2'  conjugaison  :  verbes  en  neskin  (auxquels  se  rat- 
tachent les  verbes  en  Ikskin  et  sseskin.,  le  '2^  l  ou  s  n'étant 
qu'une  altération  phonétique  de  Vn). 

II.  Formes.  Ces  verbes  ont  comme  l'arabe,  l'hébreu, 
etc.,  des  formes  qui  viennent  modifier  leur  sens- 


GRAMMAIRE 


29 


En  plus  de  la  forme  primitive  ou  radicale  il  y  a  une 
forme  relative  qui  a  pour  effet  de  rendre  transitifs  les 
verbes  intransitifs  et  doublement  transitifs  les  verbes 
transitifs,  et  une  forme  réfléchie,  ayant  parfois  un  sens 
passif  et  au  pluriel  un  sens  réciproque. 

III.  Modes.  Les  verbes  présentent,  dans  chacune  de 
leurs  formes,  un  mode  indicatif,  un  mode  impératif  et 
un  participe  passé  (seulement  les  verbes  de  la  2«  con- 
jugaison). 

Enfin  on  peut  former  une  sorte  de  subjonctif  condi- 
tionnel, au  moyen  d'une  terminaison  qu'on  ne  peut 
considérer  comme  une  désinence  de  conjugaison  pro- 
prement dite,  car  elle  peut  se  séparer  du  verbe  pour 
s'ajouter  à  la  négation  par  exemple,  ou  même  à  un 
adverbe  ou  à  un  membre  de  phrase  dépourvu  de  verbe. 
Nous  l'étudierons  à  la  suite  des  conjugaisons. 

IV.  Temps.  L'indicatif  présente  cinq  temps  :  2  pré- 
sents, un  parfait,  un  passé  indéfini  et  un  futur. 

Les  deux  présents  n'ont  pas  exactement  le  même  sens. 
Le  l'"'  s'applique  en  même  temps  au  présent  et  au  futur; 
le  2°  à  la  fois  au  présent  et  au  passé.  C'est-à-dire  que  si 
tous  deux  peuvent  s'employer  pour  un  acte  en  cours 
d'exécution,  dès  que  lacté  est  accompli,  seul  le  2*  pré- 
sent peut  être  utilisé  tandis  que  le  1"  est  seul  usité 
dans  le  cas  contraire. 

Rien  à  dire  des  trois  autres  temps  sinon  que,  dans 
la  conversation  courante,  ils  sont  très  souvent  sup- 
pléés par  les  deux  présents. 

V.  Conjugaisons  spéciales.  Tous  ces  verbes  ont, 
dans  leurs  différents  formes,  temps  et  modes,  une  con- 
jugaison affirmative  et  une  conjugaison  négative. 


30 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


Enfin  les  formes  radicale  et  relative   possèdent  une 
conjugaison  objective. 

PREMIÈRE    CONJUGAISON 

FORME   RADICALE 


Indicatif. 

l"'  Présent  : 

singulier  l""' 

personne 

terminaison  skin. 

2e 

min. 

3o 

préfixe  tçi 

in. 

pluriel      !''<= 

yen. 

2e 

ui. 

3" 

préfixe  tça 

in. 

Ex.  :  sing,  l'"^  pers. 

deskin,  je  fais, 

ladeskin,je 

vends. 

2* 

— 

dem'in 

lademln. 

3* 

— 

içldin 

tçiladm . 

plur,  !'■« 

— 

dyén 

lady  en. 

2e 

— 

dui 

ladui. 

3" 

— 

tçadin 

tcaladin. 

Quand  le  radical  du  verbe  se  termine  par  a  la  3«  per- 
sonne se  forme  en  hj . 
Ex.  :  taskin.je  tiens  3'  pers.  içitêy. 

Quand  il  se  termine  par  u  celui-ci  s'élide  devant  Vi 
de  la  3"=  personne. 
Ex.  :  buskin  ie  mange  3   pers.  djibin. 

Les  verbes    commençant  par  y  a,    yi  ou  yé   perdent 
Vy  à  la  3'  personne.  Le  préfixe  de  la  3«  pers.  du  pluriel 
devient  iças. 
Ex.  :  yakkeskin  je  mets  tçasèkkin  ils  mettent. 


GRAMMAIRE  31 


yimbuskin  je  tele  tçasèmbin  ils  tètent. 
par  exception,  yeskin  je  donne,  fait  tçadin  ils  donnent. 
Quand  le  verbe  commence  par  yo  ou    yu,  à  la  3'  per- 
sonne, le  préfixe  tçl  devient  tçu  et  tça  devient  tço. 
Ex.  :  yunduski  ya.\a.\e  tçundin,  tçondin. 

yumbareski  je  suis  fatigué  tçumbarin,  tçombarin. 
Par  euphonie,  quand  le  verbe  commence  par  g  ou  b, 
tel  et  tça  deviennent  dji  et  dja. 
Ex.  :  gombeski  je  gratte  djigombin 
buskin  je  mange  djibin. 
Quand  la  1"   consonne  est  un  k,  celui-ci  s'adoucit  et 
devient  g  en  présence  du  préfixe  tçi  ou  tça. 
Ex.  :  kaseskin  je  cours  tçigasin. 
koreskin  je  demande  tçigorin. 
Quand  la  1"  voyelle  du  radical  est  un  w,  il  y  a  assimi- 
lation de  voyelle  et  la  3*  personne  se  forme  en  tçu  (ou 
dju)  au  singulier,  et  tço  {ou djo)  au  pluriel. 
Ex.  :  ruskin,  je  vois  iyurin,  tyorin. 

guteskin,ie  i^ense  djugiitin,  djogutin. 
/îM/esA'in,  j'apporte  tçugutin,  tçoguiïn. 
2'  Présent. 

Ne  diffère  du  premier  que  par  la  disparition  de  Vn  final, 
sing.  :  1'"''  pers.  deski,  je  fais  tadeski,  je  vends. 


2"             dcm 

ladem 

S*"             tcidi 

iciladi 

plur.  :  l"*  pers.  dyé 

ladyé 

2<=             dui 

ladui 

Z^            tçadi 

tçaladi 

Parfait. 

singulier  :  1"  pers. 

terminaison  5Â;o. 

2*= 

771  ou  mo ou  mu 

»wp-  »^-*.r^ja^^Kf^r*'^ 


32  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

3*  préfixe  tçi  o  ou  w 

pluriel  :  l""*  é 

2*  u  ou  uo 

3"  préfixe  tça  o 

Ex.  :  sing,  l""*  pers.  tasko,  je  tins  A'w/o^/^o,  j'apportai. 
2*  iamo  kutem 

3*  içito  tçuguiu 

plur.  l""'  taé  kuté 

2*  tao  kuiuo 

3*  tçato  içoguio 

Passé  indéfini. 

La  caractéristique  de  ce  temps  est  le  préfixe  ki,  [ka 
dans  certains  cas),  Les  terminaisons  sont  les  mêmes 
qu'au  parfait.  Les  préfixes  dji  et  dja  de  la  3^  personne 
sont  supprimés  ;  ki  devient  ké  à  la  3=  personne  du  pluriel. 
Ex.  :  sing.  Impers,  kidesco,  j'ai  fait    kiladesko,  j'ai  vendu. 


plur. 


Dans  les  verbes  commençant  par  g  ou  b,  par  euphonie 
Ai  devient  gi.    Quand  la  consonne  initiale  est  A,  cette 
lettre  se  change  en  g. 
Kx.  :  huskiny}Q  mainte  gibosko. 
guteskin,  je  ^misegigutosko. 
kuteskin,  j'apporte  kigutosko. 
Dans  les  verbes  commençant  par  ya  yé  yè  ou  yi,  ki 
devient  ké  avec  disparition  de  cette  diphtongue. 
Ex.  :  yasereskin,  je  trais  késerosko. 
yedjeskin,  je  tue  kédjosko. 


2» 

kidem 

kiladei 

3« 

kido 

kilado 

1" 

kidé 

kiladé 

2e 

kiduo 

kiladu 

3« 

kédo 

kélado 

yirgeskin,  j'ajoute  kergosko. 
Dans  les  verbes  commençant  par  yu,  ki  devient  ko, 
tandis  que,  dans  les  verbes  débutant  par  ye,  c'est  cette 
diphtongue  qui  disparaît. 
Ex.  :  y urdugeskin, y Siccompdigne  kordugosko. 
yembareskin,  je  suis  fatigué  kimbarosko. 

Futur. 

La  caractéristique  de  ce  temps  est  le  préfixe  tçi  [tça 
dans  certains  cas); les  terminaisons  sont  les  mêmes 
qu'au  parfait. 

Les  mêmes  remarques  pour  la  3"  personne  du  pluriel 
dans  les  verbes  commençant  par  g,  b,  k,  et?/,  sont  appli- 
cables pour  le  passé  défini 
Ex  :  sing,  l""*  pers.  tçïragosko,  je  voudrai. 
2l°    —    Içiragom 
3^    —     içiragu 
plur.  1*    —     içiragé 
2"     —     tçiraguo 
3«     —     Icéragu 
djigutosko,  ie  puiserai. 
djibosko,  je  mangerai. 
fpi^-M^o^A-o,  j'apporterai. 
tçembarosko,  je  serai  fatigué . 

Impératif . 

La  2<=  personne  du  singulier  se  forme  avec  la  termi- 
naison é,  (i  après  les, voyelles  a  é  u  [i). 

(1)  u  s'élide  par  contre  dans  les  verbes  polysyllabiques.  Ex:  yî- 
fuski  j'achète  ;  impératif  :  yifé. 


34 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


La  2* personne  du  pluriel  se  forme  avec  la  terminai- 
son ogo  (ou  igo) . 
Ex.  kuié,  apporte.         kuiogo. 
rui,  vois.  ruigo. 

tay,  tiens.  taigo. 

Remarque.  —  Les  verbes  sageskin,  je  décharge,  et 
mageskin,  je  prends,  font  sayé  et  mayé,  alors  que  gages- 
kin,  j'entre,  et  rageskin,  je  veux,  font  gagé  et  ragé. 


FORME   RELATIVE 

Cette  forme  s'obtient  par  l'incorporation  au  verbe  du 
préfixe  yig,  yég,  xjug,  (selon  la  voyelle  du  radical).  Mais 
cette  propriété  est  loin  d'être  générale,  et  seuls  quelques 
verbes  possèdent  cette  forme  relative.  Nous  n'en  don- 
nons pas  l'énumération,  qui  serait  forcément  incom- 
plète. En  voici  seulement  quelques  exemples  après 
lesquels  nous  transcrirons  sans  autres  commentaires  la 
conjugaison  entière  de  l'un  d'eux  à  titre  de  type. 
Ex.     koreskin,  je  demande,  forme  relative  î/o^oAore.$/t«w. 

ladeskin,  je  vends,  yigeladeskin. 

yukureskin,  je  tombe.  yugukureskin 


smg. 


plur. 


Indicatif. 

1"  présent 

2»  présent 

parfait 

1*  pers.  yigeladeskin 

yigeladeski 

yigeladosko 

2"    —     yigelademin 

yigeladem 

yigeladom 

3*    —     djigeladin 

djigeladi 

djigelado 

1®  pers.  yigeladién 

yigeladié 

yigeladé 

2*    —     yigeladui 

yigeladui 

yigeladu 

3'    —    djasigeladin 

djasigeladi 

djasigelado 

GRAMMAIRE 


35 


passé  indéfini        futur         Impératif 

sing.  1*  pers.  kigeladesko  djigeladesko 

2®    —    kigeladem  djigeladom       yigeladé 

3^    —     kigelado  djigelado 

plur.  1^  pers.  kigeladé  djigeladé 

2^    —     kigeladu  djigeladu         yigeladogo 

3"    —     kégelado  djégelado 

FORME   RÉFLÉCHIE   OU   PASSIVE 

tte  forme  s'obtient  par  l'incorporation  au  verbe  du 
xe  te,  ti,  tu,  (selon  la  voyelle  du  radical).  Le  i 
ent  d  devant  les  verbes  commençant  par  g  ou  b. 
id  laconsonne  initiale  du  verbe  est  k,  cette  lettre 
jucit  et  devient  g.  Quand  le  verbe  commence  par  y, 
!  lettre  disparaît. 

i  conjugaison  est  analogue  à  celle  de  la  forme  radi- 
,  sauf  que  la  3"  personne  ne  prend  pas  le  préfixe 
u  iça  et  que  te  devient  ta  à  la  3*=  personne  du  pluriel. 
L  catéristique  du  passé  indéfini  est  ka,  celle  du 
i*  est  ta. 

ruskln  je  vois         turnskin  je  me  vois 
taskin  je  tiens        tetaskin  je  me  tiens 
ladeskin  je  vends  ieladeskiri  je  me  vends 
lUS  allons  donner  entière,  à  litre  de  type,  la  conju- 
3n  de  l'un  d'eux. 


Indicatif 

!"■  présent.  2°  présent  parfait 

.  1*  per  teladeskin        teladeski  te.ladosko 

2e  —  telademin        teladem  teladem 


36                          PETIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

3'  —  teladin 

ieladi 

telado 

plur.  1"  per  teladyén 

teladyé 

teladé 

2'  —  ieladui 

ieladui 

teladuo 

3«  —  taladin 

taladi 

talado 

passé  indéfini 

futur 

impératif 

sing.  1"  per  kateladesko 

taieladesko 

2«  —  kateladem 

tateladem 

telade 

3«  —  katelado 

tatelado 

plur.  l^per  kateladé 

tateladé 

2'  —  kateladu 

tateladu 

teladogo 

3*  —  katalado 

tatalado 

Verbes  irrôguliers  de  la  l'^''  conjugaison. 

a)  Certains  verbes  présentent  la  particularité  d'int 
duire  un  r  entre  les  préfixes  de  temps  et  de  personi 
et  le  radical. 

Les  verbes  gageskin,  j'entre,  et  bafuskm,  je  eu 
jemûris,  font,  au  passé  indéfini  et  au  futur,  kargages 
tçargagesko  et  karfafusko,  et  tçarfafusko. 

Ces  2  verbes  ne  prennent  pas  la  particule  ici  à 
3*  personne  du  singulier  et  prennent  tça  à  la  3"  persor 
du  pluriel. 

Ex  :    bafin,  il  cuit  içabafin,  ils  cuisent. 

Ala  3"  personne  du  pluriel  du  passé  indéfini  et  du  fut 
kar  et  tear  deviennent  kasar  et  içasar. 

Ex  :  kasarbafo  tçasargago. 

Le  verbe  djéreskin,  j'attache,  fait  également  son  pa 
indéfini  et  son  futur  en  kirdjéresko,  tçirdjéresko.  Il 
conjugue  en  somme  comme  les  précédents,  avec  la  di; 
rence  qu'au  présent  et  au  parfait  il  prend  les  préfi: 
tçir  et  tçar  ou  tçésar  à  la  3*  personne. 


GRAMMAIRE 


37 


:x  •  tcirdjérin,  il  attache,     késardjéro,  ils  ont  attaché 

.  Le  ^erbe  degaskin  je  reste,  fait  au  passe  indéfini  et 

futur  kargasko  et  tçargasko. 

.u    présent  et  au  partait  ^^  «^  ^«"J"S^^,,T7;,J1", 

be  réfiéchi .  Il  semble  bien  qu'il  s'agisse  là  de   formes 

n  verbe  défectif  gaskin  tombé  en  désuétude. 

))  Certains  verbes  doublent  leur  forme  relative  en  yig 

me  forme  en  yir.  .     •    ,    /  -^ 

Ex  :  taskin,  je  tiens.  yirtaskin  et  yigetaskin. 
3n  peut  se  demander  si  les  verbes  precedents  qm 
roduisent  un  r  devant  le  radical  dans  la  formation  de 
nains  temps,  ne  sont  pas  des  fondes  relatives  en  ytr 
,n  verbe  défectif  dont  la  forme  rad.cale  aurait  dis- 
iru  à  ces  différents  temps. 

;  Le  :  rbe  „«»««.  je  meurs,  fait  .  la  3-  Per--e  du 
.gulier  nui,  il  meuvt,  et  à  la  3<  personne  du  pluriel 
nuu  ils  meurent.  .     ,     ,.„„    ii 

d)  Le  verbe  iseskin.  je   viens,   est  très  --gui  -• 
mble  formé  de  plusieurs  radicaux  ^"^"1  irconl 
,'à  certains  temps,  de  sorte  qu'une  partie  de  la  conju- 
lison  dérive  de  l'un  et   une  partie   dun  autre. 
Nous  en  donnons  la  conjugaison  entière. 

1"  présent, 
ng.  l^per  iseskin 

9e  —  isemin 

3e  —  için 
lur.  1'  per  isyén 

2"  —  isui 

3»  —  isèy 
passé  indéfini 
ing.l*  Tpevkadesko 


'2*  présent 
iseski 
isem 
ici 

iséyé 

isui 

iséy 

futur 
tcadesko 


parfait 

isosko 

isem 

isu 

isyé 

isui 

isa 


impératif 


38 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


2=  —  kadem  tçadem  are 

3*  — kadyo  tçadio 

^larA^^pev  kadié  ou  kaçyé  tçadié  ou  tçacyé 

2e  —  kadyu  ou  kaçu  tçadyu  ou  tçaçu  arogc 

3*  —  kaço  ou  kaçyo  tçaço  ou  tçaçyo. 

Verbes  défectifs  de  la  V^  conjugaison 

En  plus  des  verbes  dont  nous  avons  parlé  à  propc 
des  verbes  irréguliers  el  dont  subsistent  seules,  soit  e 
totalité,  soit  à  certains  temps  ou  certaines  personnes 
les  formes  relative  ou  réfléchie,  nous  avons  à  considérer 

1")  des  verbes  impersonnels. 
Ex  ;  tçui  ou  tcèti     il  suffit 
tçudurin  il  pleut 

tyérendin         il  est  douloureux 

2°)  certains  verbes  qui  ne  possèdent  la  forme  réfléchie 
que  dans  le  sens  réciproque;  seules  donc  les  personne 
du  pluriel  existent. 

DEUXIÈME    CONJUGAISON 

FORME   RADICALE 

Le  verbes  en  neskin  se  conjuguent  à  peu  près  comm< 
les  verbes  de  la  1^  conjugaison,  à  cette  diff"érence  prèi 
que  toutes  les  caractéristiques  préfixes  de  la  premièr( 
sont,  dans  la  2«,  incorporées  entre  le  radical  et  la  dési 
nence,  ce  qui  entraine  régulièrementla  disparition  de  Vn 

Aussi  est-il  légitime  de  se  demander,  surtout  étan 
donné  la  facilité  avec  laquelle  actuellement  on  forme  d< 


GRAMMAIRE  39 


semblables  verbes  par  l'adjonction  à  des  substantifs  ou 
des  adjectifs  de  la  terminaison  neskin,  si  la  prem  ière 
conjugaison  ne  constitue  pas  la  seule  conjugaison  primi- 
tive du  kanouri,  et  si  les  verbes  de  la  2«  ne  seraien  t  pas 
des  mots  composés  (dont  la  racine  de  certains  n'exis- 
terait plus  à  l'état  isolé)  d'un  radical  et  d'un  verbe 
auxiliaire. 

Cette  hypothèse  semble  d'autant  plus  défendable  qu'il 
existe  en  kanouri  au  verbe  neskin  dont  la  signification 
vague  pourrait  très  bien  s'accommoder  de  ce  rôle  de 
verbe  auxiliaire,  et  dontla  conjugaison  régulière  corres- 
pond à  ces  terminaisons  de  verbes  de  la  i2^  Mais  il  ne 
possède  pas  (ou  plus)  de  forme  relative  ni  réfléchie. 

Bien  qu'il  appartienne  à  la  l"-*^  conjugaison,  nous  don- 
nerons ici  en  entier  ce  \erhe  neskin,  en  raison  du  rôle 
que  nous  lui  attribuons  et  parce  qu'il  suffit  de  lui  adjoin- 
dre le  radical  pour  obtenir  la  conjugaison  de  tous  les 
verbes  en  neskin. 

1"  présent         2»  présent     passé  indéfini     futur 
sing.  !'•«  pers.  neskin  ou  ngnin  neski  ou  ngni    c/osko  Içosko 

2e  nemin  nem  gom  ou  gomo     tçom 

3*  tçin  tçi  gono  tçono 

plur.  l"-»  nyén  nyé  géyé  tçéyé 

2'  nui  nu  gu  tçu 

3«  tyanin  ou  tyèy  Iça  géda  tçada 

Nous  allons  maintenant  donner  en  exemple  la  conju- 
gaison relative  au  verbe  graneskin,  je  cache,  qui  pourra 
servir  de  type  pour  tous  les  verbes  en  neskin.  Il  y  a  lieu 
de  faire  remarquer  que  tous  ces  verbes  peuvent  aussi 
former  la  première  personne  du  singulier  en  ngnin,  ngnt, 
et  ngo. 


40 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


FORME  RADICALE 


Indicatif 


sing.  1' 


le'  présent  2*  présent 

pers.  graneskin  ou  grangnin  graneski  ou  grangni 


2« 

granemin 

granem 

3« 

gradjin 

gradji 

plur.  1'* 

granién 

granié 

2* 

granui 

granui 

3« 

gradjéy 

gradjèy 

parfait 

passé  indéfini 

sing,  l'*  per. 

granesko  ou  grango 

gragosko 

2* 

granem 

gragomo 

3* 

gradju 

gragono 

plur.  f* 

granié 

gragéyé 

2» 

granuo 

gragu 

3« 

gradjo 

gragéda 

futur 

impératif 

sing.  1^*  pers 

.  gradjosko 

2« 

gradjomo 

grané 

3* 

gradjono 

plur.  V 

gradjéyé 

2e 

gradju 

granogo 

3* 

gradjéda 

En  s'intercalant  dans  ces  verbes  entre  le  radical  et  la 
terminaison,  les  particules  préfixes  de  la  l""*  conjugai- 
son s'adoucissent  :  tç  devient  dj,  k  devient  g,  i  devient 
rf,  sauf  quand  le  radical  est  terminé  par  une  consonne 
dure  /),  A;,  t. 


GRAMMAIRE 


41 


Éx 


napkosko,  je  me  suis  assis. 
sukteskin,  je  me  perce-. 
lettçin,  il  dort. 

FORME  RELATIVE 

Elle  s'obtient  par  Tincorporation  entre  le  radical  et  la 
désinence  de  personne  de  la  particule  ge  qui  prend  place 
immédiatement  après  les  caractéristiques  qui  sont  pré- 
fixes dans  la  l»"  conjugaison,  ce  qui  entraîne  la  dispari- 
tion de  Vn. 


Ex.: 
sing. 

plur. 


i  re 

2» 
3» 

ire 

2« 
3« 


pers. 


sing.  1'"^  pers. 

2^ 

3* 
plur.  1" 

3» 

sing.  Impers. 

2« 

3« 
plur.  1'*  pers. 

2« 

3* 


l*""  présent 
g  rage s kin 
gragem'm 
gvadjigin 
gragyén 
gragui 
gradjagèy 

parfait 
g  rag  os  ko 
gragom 
gradjugu 
gragyé 
gragui 
gradjugo 

futur 
gradjigosko 
gradjigomo 
gradjigono 
gradjigéyé 
gradjiguo 
gradjigéga 


2°  présent 
grageski 
grageni 
gradjigi 
gragyé 
gragui 
gradjaga 

passé  indéfini 
gragigosko 
gragigomo 
gragigono 
graglgéyé 
gragiguo 
gragigéga 
impératif 


grakené 


grakenogo 


42 


PETIT   MANUBL   FRANÇAIS-KANOURI 


FORME  RÉFLÉCHIE 
Elle  s'obtient  par  l'incorporation,  entre  le  radical  et 
la  désinence  de  personne,  de  la  particule  de  qui  prend 
place  immédiatement  après  les  caractéristiques  qui  sont 
préfixes  dans  la  !■•»  conjugaison,  ce  qui  entraîne  la  dis- 
parition de  Vn. 


Ex.  : 

sing.  lr«  pers. 

plur.  Ire 

3" 


1 
3* 

2e 

3« 


sing.  !■■«  pers. 


plur 


sing. 


2' 
3« 
plur.  l'" 
2" 
3« 


1*'  présent 
gradeskin 
grademin 
gradin 
gradyén 
gradui 
gradèy 
parfait 
gradosko 
gradom 
grado 
gradyc 
gradu 
grada 

futur 
gradadosko 
gradadomo 
gradadu 
gradadyé 
gradaduo 
gradada 


2*  présent 

gradeski 

gradem 

gradi 

gradyé 

gradui 

gradèy 
passé  indéfini 
gragadosko 
gragadomo 
gragadu 
gragadyé 
grngaduo 
gragada 
impératif 

gradené 


gradenogo 


Participe  passé. 
Les  verbes  de  la  20  conjugaison  ont  un  participe  passé 


GRAMMAIRE  43 


qui  se  forme  en  ajoutant  au  radical  la  terminaison  gala 
(ou  kaia  après  p  ou  k). 
Ex.  :  genagata,  posé. 
kngata,  ouvert. 
napkata,  assis. 
naingata,  rompu. 
sukkata,  percé. 
kergata,  coiffé. 
djakkala,  fermé. 
kollogata  ou  kolgata,  laissé  . 
Cette  conjugaison-type  s'applique  à  tous  les  verbes  en 
neskin  dont  le  radical  se  termine  par  une  voyelle  ou  par 
les  consonnes  r,  m,  //,  ng. 

Ex.  :  goneskin,  je  prends.  kaneskin,  j'ouvre. 

fornestin,  je  saule.  terneskln,  j'aère. 

kamnesk'm,  je  coupe.  namneskin,  je  romps. 

tçinneskin,  j'essuie.  fanneskin,  j'entends. 

A;a?'an^ne5A:iw, j'approche,    etc. 
Dans  les  verbes  dont  le  radical  se  termine  par  /,  Vn  de 
la  terminaison  s'assimile  à  cette  finale,  et  l'on  a 

Ex.  :  kolleskin,  je  laisse.  talleskin,  je  trébuche. 

gulleskin,  je  dis.  falleskin,  j'échange. 

Il  en  est  de  même  pour  les  verbes  dont  le  radical  se 
termine  par  s. 

Ex.  :  tagerisseskin,  je  prête .         tmessekin,  je  compte 
termasseskin,ie  masse.        ngesseskin  (1),  j'oublie. 
Quand  le  radical  se  termine  par  se  ou  su^  cette  voyelle 
s'élide  devant  dj  ou  g,  et  dj  se  transforme  en  s. 
Ex.  :  kaseneskin,ie  lire.  kassin,  il  lire. 

(1)  On  emploie  aussi  la  forme  ngesneskin  ou  ngesngnin. 


44  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


kasgosko,  j'ai  tiré. 

djusuneskin,  je  som'is.         djussin,  il  vomit. 

djusgosko,  j'ai  vomi. 
Si  le  radical  se  termine  par  un  t,  un  p  ou  un  k,  cette 
lettre,  chaque  fois  qu'elle  est  suivie  d'un  n  se  change  en 
n,  m,  ng,  de  sorte  qu'à  tous  les  temps  et  personnes  où  là 
terminaison  commence  par  n,  le  vrai  radical  est  masqué, 
et  le  verbe  ressemble  alors  aux  verbes  dont  le  radical  se 
termine  par  n,  m,  ng,  et  qui  se  conjuguent  régulière- 
ment. Le  radical  vrai  réapparaît  dans  les  autres  cas. 
Ex.  :  lénneskin,  je  dors. 

léttçin,  il  dort. 

letgosko,  j'ai  dormi. 

léltçosko,  je  dormirai, 

letkata^  endormi. 

damneskhi,  j'empêche. 

daplçin,  il  empêche. 

dabgosko,  j'ai  empêché 

daptçosko,  j'empêcherai. 

dapkaia,  empêché. 

dapkeskin  (forme  relative),  j'empêche. 

dapteskin  (forme  réfléchie),  je  suis  empêché. 

djangncskln,  je  couvre. 

djaktçin,  il  couvre. 

djakkosko,  j'ai  couvert. 

djaktçosko,  je  couvrirai. 

djakkata,  couvert. 

djakkeskin  (forme  relative),  je  couvre. 

djakteskin  (forme  réfléchie),  je  me  couvre. 
Comme  nous  avons  adopté  pour  désigner  les  verbes 
l'emploi  de  la  première  personne  du  singulier  de  leur 


indicatif  présent,  pour  qu'on  ne  puisse  avoir  aucune 
hésitation  sur  la  façon  de  les  conjuguer,  nous  ferons 
suivre  dans  notre  lexique  les  verbes  de  ce  groupe  du 
radical  entre  parenthèses. 

Ex.  :  iamneskin  [tap),  je  remplis. 
kamneskin  {kap),  je  mouille. 
kanmeskin  [kap),  je  rencontre  (1). 
/amne5/cm(/a/j).  je  charge  ("2).  ^ 

forme  relative  :  lapkeskin,  j'applique. 
namneskin  {nap),  je  m'assieds  (3). 

3"  personne  :  naptçin,  il  s'assied. 
ranneskin  {rat),  employé  seulement  dans  la  forme 

relative  :  raikeskin,  j'appuie. 
sungneskin  {suk),ie  perce. 

Au  contraire  on  aura  :  .,      »     j 

fanneskin  (/an),  j'entends.       fandjin,  il  entend. 
lanneskin  (/rtu),  j'insulte.         landjéy,  ils  insultent 

etc. 

Verbes  défectifs  de  la  2«  conj  agaison . 

10  De  forme.  ,  .   . 

De  nombreux  verbes  sont  devenus  désuets  dans  certai- 
nes formes  et  ne  possèdent  plus  que  la  forme  relative  ou 
la  forme  réfléchie.  Il  ne  faut  pas  les  confondre,  en  raison 

(i)  Ne  pas  confondre  avec  kamneskin  (kam),  je  coupe. 

12)  Ne  pas  confondre  avec  Iamneskin  (Zam),laver  la  figure  ;  forme 
réfléchie  lamdeskin,  je  me  lave  la  figure. 

(3)  Ne  pas  confondre  avec  namneskin  {nam),  rompre;  namdjigx, 
il  rompt  (forme  relative). 


PETIT  MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


de  leur  consonne  g  om  d  avec  les  verbes  de  la  1"  conju- 
gaison. 

Ex.  :  lamteskin,  se  laver  la  figure. 
séréngeskin,  retrousser. 
raikeskin,  appuyer,  etc. 
2°  Impersonnels. 

Éx.  :  madjigi,  il  fait  écho  (forme  relative). 
mbyédji,  il  y  a. 
alla  katerfçtja,  si  Dieu  le  permet. 

Formation  du  subjonctif  conditionnel. 

Le  kanouri  possède  une  façon  d'exprimer  l'idée  : 
quand  je...  ou  :  si  je...  aux  dépens  de  tous  les  temps, 
modes  ou  formes  des  verbes  au  moyen  des  suffixes  yà, 
gà,  gayà,genyâ.  Va  final  de  ces  suffixes  est  long,  traîné,' 
chanté.  L'intonation  est  caractéristique.  Nous  la  notons 
en  surmontant  cette  voyelle  d'un  trait  {à).  Nous  nous 
contenterons  de  donner  quelques  exemples. 
Ex.  :  içiladiyà,  s'il  vend,  ou  quand  il  vendra. 

ladeskenyà,  si  j'ai  vendu,  ou  quand  je  vendis. 
kilademyà,  si  tu  avais  vendu,  ou  quand  tu  eus 

vendu. 
alla  tçiragyà,  si  Dieu  le  veut. 
léneskingenyà,  si  je  vais. 
yifumingà,  si  tu  achètes. 
greskingayà,  si  je  mange. 
sukkatagayà,  s'il  est  percé. 
gragigigamjà,  quand  ils  eurent  caché. 
Ces  suffixes  ne  peuvent  cependant  pas  être  regardés 
comme  faisant  réellement  partie  du  verbe,  car   ils  en 


GRAMMAIRE  47 


sont  détachables  et  peuvent  même  être  utilisés  dans  des 
membres  de  phrases  où  le  verbe  être  est  sous-entendu. 
Ex.  :  fandemin  bagu  y  à,  si  tu  ne  trouves  pas. 
gana  gayà,  si  c'est  trop  peu. 

Conjugaison  aflBrmative. 

On  donne  au  verbe  une  forme  affirmative  au  moyen 
de  la  terminaison  na  ajoutée  au  2"  présent,  au  passé 
indéfini  ou  au  futur.  11  suffira  de  donner  un  exemple 
dans  chaque  conjugaison  pour  se  rendre  compte  de  la 
facilité  avec  laquelle  on  obtient  cette  forme  qui  est  très 
employée. 

/"  Conjugaison. 

forme  radicale 

3ing.  l""^  pers.   ladeskena,  je  vends. 

2«  lademma 

3«  tçiladena 

Plur.  1"  ladéna 

2'  ladua 

3*  tçaladena 

Passé  indéfini  :  kitadeskena 
Futur  :  tçiladeskena 

forme  relative  forme  réfléchie 

Sing,  l""*"  pers.   yegeladeskena  telad^skena 

Passé  indéfini  :  kigeladeskena  kitei.adeskena 

Futur  :  tçigeladeskena  tçiteladeskena 

^*  Conjugaison 

forme  radicale 

>ing.  l"""  pers.   graneskena  ou  grangena 


48                          PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

Sing.  2=  pers. 

3° 
Plur.  i'-' 

granemma 

gradjina 

graniéna 

2e 

granua 

3« 

Passé  indéfini 
Futur 

gradjana 

grageskena 

gradjeskena 

forme  relative                    forme  réfléchie 

Sing.  1"  pers. 

Passé  indéfini 

Futur 

grageskena            gradeskena 
:  gragigeskena         gragadeskena 
:  gradjigeskena       gradadeskena 

Conjugaison  négative 

Il  suffit  de  remplacer  l'a  final  de  la  conjugaison  affir- 
mative par  i,  sauf  pour  la  première  personne  du  pluriel 
qui  se  forme  en  ndé.  Dans  certaines  régions,  chez  les 
Mobeurs,  par  exemple,  la  2'  pers.  du  pluriel  se  forme 
en  ndo. 
Ex.  :  sing,  l-'pers.  rageskeni 

je  ne  veux  pas 
2*  ragemmi 

3*  tçirageni 

Plur.  1*  ragyéndc 

2^  raguwi 

ou  ragondo 
3»  tçarageni 

L'impératif  négatif  s'obtient  au  moyen  de  l'auxiliaire 
ivodé  (Kanouri,  Manga)  ou  badé  (Mobeur,  Kanembou) 
avec  la  2«  personne  singulier  ou  pluriel  de  l'indicatif 
présent. 


goneskeni 

je  ne  prends  pas. 
gonemmi 
godjini 
gogniéndé 
gonuwi 

ou  gonondo 
godjani 


GRAMMAIRE  49 


Ex.  :  ivodé  na  iotiro  lénemmi,  ne  va  pas  là-bas. 

tvodé  kamuro  morsanuwi,  yanemyaé  wodé  morsa- 

nuwi. 
Ne  vous  fiez  pas  à  la  femme,  même  à  la  mère  ne 
vous  fiez  pas. 
Pour  le  participe,  le  négatif  s'obtient  en  remplaçant  le 
suffixe  gâta  par  teni.  Ce  n'est  en  réalité  que  la  3*  per- 
sonne  négative   du  présent  de  la  forme   réfléchie    ou 
passive. 

Ex.  :  sukteni,  non  percé. 
kamteni,  non  coupé. 
La  négation  s'obtient  aussi  en  faisant  suivre  la  forme 
ordinaire  de  bagu. 

Ex.  :  udjin  bagu,  il  ne  regarde  pas. 

Conjugaison  objective 

Il  est  remarquable  que  dans  le  Kanouri,  contraire- 
ment à  la  plupart  des  langues,  où  la  conjugaison  du 
verbe  est  uniquement  déterminée  par  le  sujet,  le  verbe 
subit  en  outre  des  modifications  déterminées  par  les 
compléments  pronominaux  de  la  1"  et  la  2'  pers.  du  sin- 
gulier et  du  pluriel,  le  complément  de  la  3«  personne 
n'infligeant  au  verbe  aucune  altération. 

La  caractéristique  de  ces  modifications  est  s  pour  le 
complément  de  la  l--^  personne,"  ndj  pour  la  2^  Ces  carac- 
téristiques sont  placées  en  avant  du  radical  dans  les 
verbes  en  skin,  entre  le  radical  et  la  terminaison  dans 
les  verbes  en  neskin. 

Elles  entraînent  la  suppression  de  la  lettre  n  dans  les 
verbes  de  la  2^  conjugaison,  et  la  suppression  des  parti- 


^mmmm 


50  PETIT  MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


cules  dji  ou  tçÀ  à  la  3*  personne  dans  les  deux  conju- 
gaisons. 

La  caractéristique  ndj  est  réduite  à  la  lettre  n  devant 
le  g  ou  k  du  passé  indéfini. 

Nous  montrerons  par  quelques  exemples  comment  on 
forme  cette  conjugaison  qui  peut  s'obtenir  de  la  même 
façon  à  chaque  temps  des  formes  radicale  et  relative  et 
des  conjugaisons  affirmative  et  négative. 

/'■*  conjugaison. 

a)  Le  complément  pronominal  de  la  f*  personne  du 
singulier  s'obtient  par  le  préfixe  se. 
Ex  :   selademin,  tu  me  vends. 

seladin,  il  me  vend. 

seladui,  vous  me  vendez. 

saladin,  (1),  ils  me  vendent. 

seludé.,  vends-moi. 

seladogo,  vendez-moi. 

skiladom,  tu  m'as  vendu. 

siladom,  tu  me  vendras. 

serdjérin,  il  m'attache. 

serdjéré,  attache-moi. 

séti,  il  me  suffit. 
Quand  les  verbes  commencent  par  y  celui-ci  disparait 
Ex  :  safuté,  évente-moi.  ' 


(1)  Il  est  amusant  de  voir  que  les  Kanouris  eoaployent  cette 
expression  au  figuré  dans  le  sens  de  :  ils  se  moquent  de  moi, 
analogue  à  nos  expressions  familières  :  ils  se  paient  ma  tête,  ils 
m'achètent. 


GRAMMAIRE  51 


Quand  ils  débutent  par  yé,  Vy  disparait  et  s  devient  ç. 
Ex  :    çé,  donne-moi.  çedjé,  tue-moi. 

b)  La  1"  première  personne  du  pluriel  s'obtient  par  le 
préfixe  sa,  sas  dans  les  verbes  en  y,  (exception  :  yeskin 
donner,  utilise  la  particule  sad). 

Ex  :  salademin,  tu  nous  vends. 
salade,  vends-nous. 
skaladom,  tu  nous  as  vendus. 
saladom,  tu  nous  vendras. 
sasekké,  pose-nous. 

c)  Le  complément  pronominal  de  la  2»  personne  du 
singulier  s'obtient  par  le  préfixe  ndji. 

Ex  :   ndjiladeskin,  je  te  vends. 
ngiladesko,  je  t'ai  vendu, 
ndjiladesko,  je  te  vendrai. 
ndjiladeni,  il  ne  te  vend  pas. 
ntçéti,  il  te  suffit. 

d)  La  2«  personne  du  pluriel  s'obtient  par  le  préfixe 
ndja,  ndjas  dans  les  verbes  en  y. 

Ex  :  7idjaladeskin/]e  vous  vends. 

ngaladesko,  je  vous  ai  vendu. 

ntçalado,  il  vous  vendra. 
Pour  la  forme  relative  il  en  serait  absolument    de 
même. 
Ex  :   ndjigeladeskin,  je  te  vends. 

çegelademin,  tu  me  vends. 

2^  conjugaison. 

Ex  :  verbe  graneskin,  je  cache. 
a)  grasemin,  tu  me  caches. 


Oa  PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURT 

grasgom,  tu  m'as  caché. 
grasosko,  tu  me  cacheras. 
grasenogo,  cachez-moi. 
h)  grasamin,  tu  nous  caches. 

grasané^  cache-nous. 
c)  grandjeskin,  je  te  cache. 

grangosko,  je  t'ai  caché. 
grandjosko,  je  te  cacherai . 
(^j  grandjaskin,  je  vous  cache. 

verbe  grageskin,  (forme  relative  du  précédent), 
présent  :  grasegemin^  tu  me  caches. 

grandjegeskin,  je  te  cache, 
passé  indéfini  :   grasgigom,  tu  m'as  caché. 
grang'igosko,']e  t'ai  caché, 
futur  :  graçigom,  tu  me  cacheras. 

grantrigosko,  je  le  cacherai, 
impératif  :  grasegené,  cache-moi. 

Formation  des  verbes. 

On  peut  former  un  grand  nombre  de  verbes  par  les 
procédés  suivants  : 

1°)  On  obtient  un  verbe  de  la  2*    conjugaison    par 
adjonction  de  neskin  à  un  substantif; 
Ex.  :  mayneskin,  je  deviens  chef. 

mananeskin,  je  parle, 
ou  à  un  adjectif. 
Ex.  :  kwaneskin,  je  grandis. 
kiméneskin,  je  rougis. 

2o)  On  obtient  un  renforcement  du  sens  de  certains 
verbes  par  redoublement  de  la  l""»  syllabe. 


GRAMMAIRE 


53 


Ex.  :  tuneskin,  je  masse. 
tutuneskin,  je  masse. 


DE    L'ADVERBE 

1°)  A.dverbes  généraux. 

abada,  jamais  kuru  encore 

—  ba  signe  de  l'inlerrogation  —ma  rien  que,   seulement 

mindé  l'année  dernière 
mindédé  il  y  a  2  ans. 
nda  et?  où  ? 
ngalté  jamais 
ngèy  ainsi 
ngo  voici 
ngobu  beaucoup 
tça  autrefois 
tçaré  il  y  a  longtemps 
tiles  par  force 
togo  voilà 

wagré  après-demain 
wagréntu  après-ap.  demain 
loanégyé  peut-être 
— yayé  que  ce  soit. 


hagu  pas. 

bari  demain 

bari  minoa  l'an  prochain 

biska  hier 

biskanto  avant-hier 

biskantogo  avant-avant-hier 

burgo  d'abord 

Itya  rien 

—  geni  pas 

ïla-ilan  doucement 

kerma  maintenant 

kermama  immédiatement 

komendé  cette  année 

ku  aujourd'hui 

kullum  toujours 

kuré  depuis  longtemps 

2")  Adverbes  spécifiques. 

Ces  adverbes,  dont  chacun  ne  peut  s'employer  qu'avec 
un  mot  spécial,  sont  en  nombre  infini.  Nous  n'avons  pas- 
la  prétention  d'en  donner  une  liste  complète,  si  inté- 
ressant que  cela  puisse  être  (1). 


(1)  Les  recherches  de  M.  Delafosse  tendent  à  montrer  que  souvent 


54  PETIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

Ils  peuvent  renforcer  : 

a)  des  adjectifs  qualificatifs 
Ex.  :  amsu  fit  très  frais. 

but  fok  tout  Llanc- 

djoio  mil  très  difficile. 

désul  tout  nu,  vide. 

kampoy  salak  très  léger. 

kelafya  lèy  ou  sélèy  tout  à  fait  en  paix. 

keri  térék  ou  térèt  tout  vert. 

kibu  tçarx  ou  tçirr  très  dur. 

kimé  fit  ou  fcè<  tout  rouge. 

kura  mawundi  tout  à  fait  grand. 

kurugu  plot  très  long. 

nga  tcirr  très  savant. 

ngamtu  tçarr  tout  sec. 

n^e/a  melèt  très  bon. 

<pem  /oA  très  amer. 

télala  lès  très  mince. 

tyélum  pet  ou  pedek  tout  noir. 

ya/a  fçaA  droit  au  nord. 

b)  des  noms  de  nombre. 
Ex.  :  tilo  long,  juste  un. 

indi  firr,  juste  deux. 

c)  des  substantifs  pris  adverbialement. 
Ex.  :  buné  fray,  la  pleine  nuit. 

seba  foser,  tout  au  matin. 

d)  des  verbes. 

ces  monosyllabes  se  retrouvent  dans  une  autre  langue  africaine 
comme  radical  du  mot  rendant  l'idée  qu'ils  servent  eux-mêmes  à 
renforcer. 


GRAMMAIAE  55 


Ex.  :  kom  daneskin,  je  m'arrête  net. 

kedek  namneskin,  je  reste  silencieux. 

bug  bangneskin,  je  frappe. 

ferr  tapkeskin,  je  remplis  complètement. 
e)  tous  les  participes. 

mlèt. 
3°)  Locutions  adverbiales. 

a)  dérivées  de  substantifs. 

Ex.  :  balté^  de  jour.  kadjm,  le  soir. 

buné,  de  nuit.  seba,  le  matin. 

b)  dérivées  d'adjectifs  ; 
Ex.  :  gana,  peu. 

dwadwa,  vite. 

c)  dérivées  de  participes  ; 
Ex  :  kaskata,  un  peu  plus  loin. 

d)  dérivées  de  locutions, 
atmaçi,  c'est  ainsi. 

Formation  d'adverbes 

A)  Au  moyen  du  sufïixe  de  l'ablatif; 
Ex.  :  farin,  en  haut. 

tçidin,  à  terre. 
ngafon,  derrière. 
tyuron,  dedans. 

B)  Au  moyen  du  suffixe  du  datif; 

Ex.  :  tçidiro,  à  terre,     afiro,  pourquoi. 
fariro,  en  haut. 
çiduro  sur  le  flanc. 
On  tire  également  des  adverbes  de  tous  les  adjectifs 
et  noms  de  nombre  au  moyen  du  même  suffixe. 


WÊgitiggmg/gmÊSÊgÊKÊlÊIFT''*^^ 


56  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


Ex.  :  djowro,  difficilement. 
indiro,  deux  fois. 

C)  Au  moyen  du  suffixe  de  l'accusatif; 
Ex.  :  tçidiga,  à  terre. 

D)  Au  moyen  des  suffixes  -yayé,  -so,  -gèy, 
Ex.  :  wadji  so,  toujours. 

nduso,  chacun. 

atgèy,  ainsi. 

afîgèy  ate,  n'est-ce  pas. 

ndaranyayé,  où  que  ce  soit. 

E)  Le  suffixe  ma,  qui  signifie  :  rien  que,  permet  de 
former 

afima  bagu,  rien. 
nduma  bagu,  personne. 
ndaramma  bagu,  nulle  part, 
et 

tiloma,  rien  qu'un. 

tiloma  bagu,  pas  un. 

iankama  bagu,  pas  même  0  fr.  50. 

kamma  bagu,  personne,  etc. 

DES   PRÉPOSITIONS 

Nos  prépositions  se  traduisent  : 

1°  par  des  suffixes  ; 

-lan,  sur,  parmi. 

-dri,  autour. 

-nanga,  à  cause,  pour. 

-gadi  ou  gey,  comme. 

2°  par  des  locutions  prépositives  ; 

fart,  en  haut. 


GRAMMAIRE  ^" 


fugu,  devant. 
gedi,  en  bas,  au  fond. 
karangu,  près. 
khjenlu,  loin. 
kela,  sur. 
na,  chez. 
ngafo,  derrière. 
tyuro,  dans. 

DES  CONJONCTIONS 

1»  Simples  : 
har,  jusqu'à. 
nda,  quoi. 
ndagu^  combien. 
ra,  ou,  n'est-ce  pas. 
s^y,  jusqu'à. 
so  y  soit. 
yempi,  quand? 
yum,  quand. 

2°  Corrélatives  : 
■^wa  -wa,  enumeration. 
so  -so,  enumeration  incomplète. 
'bi  -bi,  ou. . .  ou. . . 
-ra  -ra,  ou. .  .  ou. . . 

30  Locutions  conjonctives. 
afiro?  pourquoi? 
afînangaro?  pourquoi? 
atmaro,  c'est  pourquoi. 

DE  L'INTERJECTION 
ajep  !  exprime  l'étonnement  admiratif. 


BKÊSSa^^H!^^ 


S8  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


yo!  oui. 

yowa!  oui,  exprimant  l'approbation,  la  satisfaction. 
labeda  !  c'est  vrai  ! 
sobana  !  exprime  la  réprobation. 
ku,  kuieral  exprime  la  surprise. 
wayo!  exprime  la  douleur,  le  chagrin. 
alla,  exprime  le  souhait.  C'est  le  mot  Dieu  avec  sous- 
entendu  :  fasse  ou  donne. 

SYNTAXE  DU  SUBSTANTIF 

Rien  de  particulier  à  dire  des  différents  cas  de   la 
déclinaison  sauf  pour  l'ablatif  qui  s'emploie   dans  les 
trois  sens  suivants  : 
1°  Instrumental. 
Ex.  :  gws  ndagun  korodega  kéyfum? 

combien  d'écus  as-tu  acheté  cet  âne? 
gurs  myégun  keyfosko. 
je  l'ai  acheté  pour  dix  ecus. 
S**  D'origine. 

Ex.  :  ngudo  fel  futén  ici.  Un  oiseau  vient  de  l'ouest, 
a/î  kabar  futen  kutum  ?  Quelle  nouvelle  appor- 
tes-tu de  l'ouest? 
fatun  tçulugin,  il  sort  de  la  maison. 
ndan  kadim?  d'où  arrives-tu? 
3«  Locatif  : 
Ex.  :  Bilman,  à  Bilma. 

bêla  aden  kam   kumbu  baguba  ?   n'y    a-t-il   pas 

d'aveugles  dans  ce  village? 
firo  Iça  faton  deganatega  tçotologu,  ils  sortirent  la 
fille  qui  était  à  la  maison. 


GRAMMAIRE  59 


SYNTAXE  DE  L'ADJECTIF 

L'adjeclif  se  met  toujours  à  la  suite  du  substantif  dont 
il  prend  les  suffixes  détachables  (de  cas,  possessif, 
démonstratif,  formatif  d'adjectif,  etc.)  et  non  le  suffixe 
pluriel. 

Ex.  :  ndjiti  dibi,  vilaine  barbe. 

Il  n'est  qu'exceptionnellement  employé  substantive- 
ment. 

Il  n'y  a  guère  que  kura,  grand,  qui  puisse  avoir  cette 
utilisation. 

Ex.  :  kura  belabé,  le  chef  du  village. 

Le  comparatif  et  le  superlatif  s'expriment  par  les 
tournures  suivantes  : 

1°  en  mettant  au  datif  l'objet  de  la  comparaison  et  en 
faisant  suivre  du  suffixe  afflrmatif  ?7ia  l'objet  comparé. 

Ex.  :  belandéro  komaduguma  kiyentu.  La  rivière  est 
plus  éloignée  que  notre  village. 

2*  en  mettant  au  datif  l'objet  de  la  comparaison  et  en 
ajoutant  à  l'adjectif  le  suffixe  go  ou  ivo. 

Ex.  :  ngalgo,  préférable. 

na  samaro  ngalgon  tçigosko,  je  suis  parti  du  meilleur 
de  tous  les  endroits. 

na  samaro  kedjigoro  lèneskin,  je  vais  au  plus  agréa- 
ble de  tous  les  endroits. 

3"  en  se  servant  du  verbe  koneskin,  je  surpasse. 

Ex.  :  kurgogundju  samaga  kodjin^  il  est  plus  lourd 
(sa  lourdeur  dépasse  tous). 

SYNTAXE  DES  NOMS  DE  NOMBRE 
Les  noms  de  nombre  se  placent  toujours  à  la  suite  du 


"*'<Çi**i*Ba*'w::-  Si-;-"*>JH  ■iJ^«**£a^-iKiOi«*'J«!*Ç-S 


60 


PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 


substantif  et  en  reçoivent  les  suffixes  de  déclinaison. 
Ex.  :  kanderkiwa  kargimo  myégubé,  les  selles  de  dix 
chameaux. 

Nous  croyons  devoir  indiquer  ici  quelques  nuances, 
dérivant  du  groupement  des  mots,  dans  la  fixation  du 
prix  des  objets. 

Ndagu?  combien?  signifie  :  combien  y  en  a-t-il? 

Pour  demander  le  prix  de  l'unité  il  faut  redoubler  le 
mol  :  ndagu  ndagu  ? 

De  même  pour  la  réponse  le  redoublement  indique  le 
prix  de  l'unité. 

Ex.  :  tama  iama,  un  franc  pièce. 

Quand  le  prix  nécessite  plusieurs  mots,  on  ne  redou- 
ble que  le  dernier  mot. 

Ex.  :  tama  indi  indi,  2  francs  pièce. 

tama  dyégu  tanka  ianka,  4  fr.  50  pièce. 

On  peut  également  demander  le  prix  de  l'unité  de  la 
façon  suivante  : 

fel  ndagu  ?  ce  qui  entraîne  la  réponse  fel  tama. 

Combien  l'un?  un  franc  l'un. 

Ou  encore  gurs  ndagu?  tamandji  ndagu? 

A  noter  la  nuance  suivante  : 

indi.  tama,  2  pour  1  franc. 

tama  indi,  2  francs. 

Un  à  un,  par  dizaines,  se  rendent  par  le  redoublement 
du  nom  de  nombre  :  telo  telo,  myègu  myt-gu. 

Tous  deux  :  indiso. 

SYNTAXE  DES  PRONOMS 
I.  Pronoms  personnels.  —  Ils  sont  très  souvent  omis, 
les  désinences  de  la  conjugaison  les  rendant  superflus. 


GRAMMAIRE  61 


Ils  servent  surtout  dans  les  phrases  dépourvues  de 
verbe  où  est  sous-entendue  Fidée  d'être. 

Ex.  :  kayïi  aie  ci  katuguma,  cet  homme  est  menteur. 

Quand  un  mol,  sujet  ou  complément,  est  trop  éloigné 
du  verbe  par  des  attributs,  propositions  relatives  etc., 
le  pronom  est  quelquefois  employé  par  pléonasme  quand 
arrive  le  verbe. 

II.  Pronoms  et  suffixes  possessifs.  —  Le  suffixe  posses- 
sif renforce  souvent  le  génitif. 

Ex.  :  dugubé  furndju^  le  cheval  du  forgeron. 

Le  pronom  possessif  est  quelquefois  employé  adjecti- 
vement. 

Ex.  :  kakaki  kagenem,  ta  trompette. 

Dans  les  expressions  : 

katugundo      votre  mensonge, 
djiréndju       sa  vérité, 
le  suffixe  possessif  indique  plutôt  l'intervention  du  sujet. 
Ces  mots  signifient  :  vous  mentez,  il  a  raison. 

Nous  faisons  remarquer  ici  que  les  indigènes  ne  se 
servent  que  des  possessifs  pluriels  quand  ils  parlent  d'un 
village,  celui-ci  n'appartenant  pas  à  un  seul  habitant. 
Ils  disent  :  notre  village  belandé,  votre  village  belando, 
leur  village  belandja,  là  où  nous  mettrions  mon,  ton, 
son.  Et  quand  ils  veulent  parler  du  village  d'une  per- 
sonne ils  font  suivre  le  nom  de  cette  personne  du  suf- 
fixe des  enumerations  incomplètes,  so  (voir  plus  loin). 

III.  Pronoms  et  suffixes  démonstratifs.  —  Le  Kanouri 
fait  un  très  grand  emploi  du  suffixe  démonstratif. 

1"  Dans  la  conversation  on    le  met  couramment  à  la 
suite  du  mot  dont  il  vient  d'être  question. 
Ex.  ;  yandjide,  sa   mère   (dont  on  vient  de  parler), 


62  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

Nda  belando  ?  —  Belandéde  bêla  Bamma,  dji.  —  Bam- 
matenni  firo  ndxibé?  —  U  firo  kam  Amsabé.  —  Amsade 
ma  yanem  ?  gono.  —  Yo,  Amsade  ma  yani,  gono. 
Quel  est  votre  village? —  Notre  village  est  Bamma, 
fit-elle.  ■ —  Dans  ce  Bamma  tu  es  la  fille  de  qui?  —  Je 
suis  la  fille  d'Amsa.  —  Cette  Amsa,  c'est  ta  mère?  dit-il. 
—  Oui,  c'est  cette  Amsa  qui  est  ma  mère,  dit-elle. 

2°  Pour  relier  deux  phrases,  on  répète  le  dernier 
membre  de  la  phrase  achevée  en  le  faisant  suivre  de  la 
particule  démonstrative  qui  donne  alors  à  peu  près  le 
sens  de  :  quand  il  eût.... 

Ex.  :  tatadyé  yadega  tçasembïn,  team  fidjèy.  Tçasem- 
bin  tçam  fidjèy  te. ...  etc  Ces  enfants  tètent  cette  mère, 
et  renversent  le  lait'  Quand  ils  eurent  tête  et  versé  le 
lait....  etc. 

Légèyé.  Lényénde  kadjié  andiga  fêlé  çimbé  çata.  Nous 
sommes  allés.  Comme  nous  allions,  la  pintade  nous  prit 
le  dos  du  pied,  lényénde  andiga  sosondi  kadjié,  comme 
nous  allions  la  pintade  nous  avala. 

afiro  debanemi  de  ?  pourquoi  (ce)  ne  l'as-lupas  égorgé? 
afi  timindjani?  ago  timindjanemde,  afibéso  debu  debu 
niro  ndjeskin.  Quelle  sera  ma  récompense?  (Cette)  ta 
récompense,  je  te  donnerai  un  million  de  tout. 

3°  Ce  suffixe  sert  enfin  à  former  les  propositions  rela- 
tives, en  prenant  le  sens  de  :  celui  qui. 

La  proposition  relative  suivie  du  suffixe  démonstratif 
avec  éventuellement  le  sufTixe  de  cas,  se  place  après  le 
mot  de  la  phrase  principale  auquel  elle  est  subordonnée, 
qu'il  soit  sujet  ou  complément,  et  avant  le  reste  de  cette 
phrase. 


Ex    :  tata  bultu  tçédjmate  maydji,   l'enfant  qui   avait 
tue  1  hyène,  fut  fait  chef. 

kwa     knemundju     tçifunaiero     gurs    yérugu    Ici      à 
1  homme  qui  avait  acheté  le  bœuf  il  donna  30  ecus  ' 

wodé  knanem   uré  bonemin    aden,   wodé  bonemniL  ne 
couche  pas  à  la  place  où  tu  couches  depuis  longtemps 
/iro   may    lorsadjinatega    boromyé    tcundo,    le    puits 
engloutit  la  fllle  que  le  chef  avait  épousée. 
4°  celui  qui,  ce  qui,  se  rendront  par  la  même  tournure 

Kam te 

Ago.  ...  te 
IV.  Pronoms  interrogatifs.  -  Ils  suffisent  à  exprimer 
interrogation.    En  leur  absence,   l'interrogation   s'ob- 
tient par  le  ton  de  la  phrase  et  par  le  suffixe  ba. 
Çigemba  ?  n'est-ce  pas  lui  ? 

V  Pronoms  et  adjectifs  indéfinis.  -  On  peut  rendre  : 
on  des  3  façons  suivantes  : 
1°)  Kam. 

2°)  S''  personne  du  pluriel. 
3»)  2^  personne  du  pluriel. 

VI.  Pronoms  réfléchis.  ~  N'existent  pas  en  Kanouri. 
Ils  se  rendent  par  : 

1°  La  forme  réfléchie  du  verbe.  La  réciprocité  s'indi- 
que par  le  pluriel  de  cette  forme. 
2"  par  kela,  tête,  ou  autres  locutions  analogues 
Ex.  :  kela  ngaforo  kalaktçi,  il  se  retourna. 

SYNTAXE  DU  VERBE 

Le  verbe  peut  se  placer  n'importe  où  dans  le  corps  de 
la  phrase,  mais  toujours  après  le    sujet  quand  celui-ci 


64  PETIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURl 

est  exprimé  (1).    En    général  cependant  le   verbe   est 
situé  à  la  fin  de  la  proposition. 

Quant  aux  compléments,  ils  sont  à  une  place  indiffé- 
rente, avant  ou  après  le  sujet,  avant  ou  après  le  verbe. 

Manières  de  rendre  le  verbe  :  être. 

lo  Pas  de  verbe. 
Ex.  :  ni  may,  tu  es  le  chef. 

2"  Par  le  suffixe  démonstratif  et  le  sulfixe  du  nominatif. 
Ex.  :djwédyé,  c'est  la  vérité. 
3"  Par  le  suffixe  ma  qui  renforce  l'affirmation. 
Ex.  :  nima  may,  c'est  toi  qui  es  le  chef. 
Korototema  ragosko,  c'est  cet  âne-là  que  je  veux. 
4°  être  (au  futur)  s'exprime  parfois  par  wolleskin,  je 
deviens. 

5°  mbyédji,  il  y  a. 

bagu,  il  n'y  a  pas. 

6°  verbe  degaskin,  être,  rester. 

1»  ne  pas  être  s'exprime  par  le  suffixe  geni. 

Ex.  :  katugugeni,  ce  n'est  pas  un  mensonge, 

afimageni,  ce  n'est  rien. 

Manières  d'exprimer  le  verbe  :  avoir 

1°  la  possession  s'indique    par  le  suffixe    possessif 
avec  ou  sansmbyedji,  il  y  a. 
Ex.  :  kamuandju  indil  il  a  deux  femmes. 
taianem  ndagul  combien  as-tu  d'enfants? 

(1)   Quand  exceptionnellement  le  sujet  est  après  le   verbe,  on 
n'omet  jamais  le  sufiBxe  du  nominatif . 


GRAMMAIRE  c„ 

d5 


séydani  yasku  mbyèdji,  j'ai  3  témoins. 
-"  la  non-possession    par    le  suffi  v^   r. 
conjonction  bagu,  pas  de  ^^'"'''^^  '^  ^* 

fi^--''^'^^''^'^^^"' je  n'ai  pas  le  temps. 

3  on  se  sert  aussi  du  verbe  .«.A.n  je  tiens,  je  possède. 

Emploi  du  verbe  neskin. 

d'accord  avec  l'hypothèse  nnP  n?  ^"'  '''^'^  ^'«^^ 

rôle  de  verbe  auxii^^.   e  prTs  danrriT^fo"'"-^"^  T 
verbes  de  la  2«  conjugaison  '''"''^•°"    ^*« 

Il  se  met  quelquefois  au  début  de  la  phrase. 

*^^-  -^0*^0  :....  j'ai  dit: 

Le  plus  souvent  il  se  met  à  la  fin  de  la  phrase  rannoP 
tee,  le  sujet  restant  avant.  ^  ^^VV^v- 

dit^'mon'ami"''"'  '^"  *"'  "^^^'"^  ^-^  ^'enfant 
clit  .  mon  ami,  pourquoi  as-tu  refusé  le  couscous'^ 
m  serummi  neski,  je  pensais  a.iP  t.,  n.        ^^^"^  ' 
A^^-^.i  ^y.:,  il  lrouv;;ue  c  "[bon     '"  "^  "^  ^^^^'^ P-- 
nt  .mro  ^.//.mma  n..^i,  je  croy'ais  que  tu  plaisantais. 

Subjonctif   conditionnel 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  suffixes  qui  permettent 
d^obten.  ce  mode  au  moyen  des  verbes  sonrdTtaeha- 

Ex.  :  lédjin  bagu  yà,  s'il  ne  va  pas 

Quand  plusieurs  verbes  de  suite  devraient  être  mis  à 
ce  temps  on  les  met  tous  au  parfait  et  seul  deTn Lr 
reçoit  la  désinence  du  conditionnel. 


66  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


Ex  :  kejn  ladem  dagel  ifumyà,  ndjendjélndju  gaptçi  si 
tu  veads  un  chien  et  achètes  un  singe,  sa  position 
accroupie  subsiste. 

Dans  les  membres  de  phrase  où  le  verbe  être  est  sous- 
entendu,  la  particule  de  mode  se  met  après  le  dernier 
mot. 

Ex.  :  ngobugenyà,  quand  ils  furent  nombreux, 
genagà,  si  c'est  peu, 
hunéganyà,  quand  il  tit  nuit. 
katugunemgenigà,  si  tu  n'as  pas  menti. 

SYNTAXE  DE  L'ADVERBE 

Sauf  les  adverbes  spécifiques  qui  suivent  toujours  le 
mot  auquel  ils  se  rapportent,  les  adverbes  se  placent 
ordinairement  immédiatement  avant  ou  après  le  verbe. 

SYNTAXE  DE  LA   CONJONCTION 

Le  suffixe  wa  se  met  après  chaque  terme  d'une  enu- 
meration. 

Ex.  :   bultua  delmva,  l'hyène  et  le  chacal. 
Le  suffixe  so  s'emploie  quand  l'énumération  est  incom- 
plète. 

Ex.  :    kaniso  dimiso  yifuskin,    j'achète  des   chèvres, 

moulons,  etc. 
belayandjusobévo  légata,    ils  allèrent  au  village 

de  sa  mère  (et  autres 
gens). 

JONCTION  DES  PHRASES 
Le  kanouri  a  l'habitude  de  lier  les  phrases  d'un  dis- 


GRAMMAIRE 


67 


cours  ou  d'une  narration,  par  un  des  procédés  suivants  : 
1°)  On  fait  débuter  la  2«  phrase  par  un  ou  quelques 
mots  de  la  précédente  en  en  mettant  le  verbe  au  sub- 
jonctif. 

Ex.  :  Firoa  karagaro  lédjèy.  Legadényà,  bulfu  séndiga 
kaptçi.  Les  jeunes  filles  vont  dans  labrousse.  Quand  elles 
furent  allées,  une  hyène  les  rencontra 

Firoa  belandjaro  tçuguti  Tçugutigenyà,  am  belandjabé 
tçolugu  kaptçèy.  Tçohigic  kapkadenya,  çiro  ulwuli  tçasékki. 
Il  ramena  les  filles  dans  leur  village.  Quand  il  les  eut 
ramenées,  les  gens  de  leur  village  sortirent  à  leur  ren- 
contre. Quand  ils  furent  sortis  à  leur  rencontre,  ils  lui 
firent  des  youyous. 

Si  c'est  après  une  phrase  citée  on  met  la  forme  sub- 
jonctive du  verbe  neskin  :  gaskenyà,  genyà  etc. 

Ex.  çiro  :  are,  gono.  Gennyà  çiga  baktçu,  viens,  lui 
dit-il.  Quand  il  eut  dit,  il  le  battit. 

!2°)0n  reprend  le  ou  les  derniers  mots  de  la  phrase 
précédente  et  on  les  met  en  tête  de  la  phrase  suivante, 
en  leur  ajoutant  le  suffixe  {a)te. 

Ex.  :  Legéyé.  Leniénde,  kadjié  andiga  sosondi,  nous 
allâmes.  Comme  nous  allions,  la  pintade  nous  avala. 

3°)  On  met  le  suffixe  démonstratif  à  la  suite  du  mot 
désignant  une  personne  ou  un  objet  dont  il  fut  déjà 
précédemment  question.  Dans  ce  cas,  ce  mot  est  souvent 
mis  au  début  de  la  phrase. 

nduyaé  kam  fironiadero  manadjyà,  firodyé  çiro  mana- 
djyà,  kwadero  firodega  kamiiro  yeskin.  Si  un  homme 
quel  qu'il  soit  parle  à  ^cette)  ma  fille,  si  cette  fille  lui 
répond,  je  donnerai  cette  fille  à  cet  homme  pour  femme. 


68  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


APPENDICE  I. 

Modifications   dialectales 

Nous  avons  donné  comme  type  le  kanouri  tel  qu'il  se 
parle  dans  l'oasis  de  Bilma.  Ayant  pu  vivre  aussi  assez 
longuement  dans  d'autres  provinces  de  langue  kanouri, 
nous  avons  noté  diverses  modifications  régionales  dont 
nous  allons  exposer  les  principales. 

Dans  la  partie  nord  du  Bornou,  dans  chaque  mot   où 
à  Bilma  se  trouve  la  double  consonne    sk,  Vs  est  sup- 
primée. 
Ex. 


laka        un      au  lieu  de 

laska 

yaku       trois 

yasku 

araku      six 

arasku 

lénekin    je  vais 

léneskin 

tçinekin  je  me  lève 

tçineskin 

kaké        mien 

kaské 

feka        visage 

feska 

biké        danse,  jeu 

biské 

keka        bois 

keska 

bika        hier 

biska 

etc. 
Dans  la  même  région  on  élide  souvent  le  g  placé  entre 
2  voyelles  dont  la  S®  est  m. 
Ex.  :        bau,      pas,        au  lieu  de     bagu. 
kau,       froid,  kagu. 

etc. 
Les    Kanembou    changent  souvent  dans  la  conver- 
sation la  double  consonne  It  en  //  et  mn  et  mm. 


GRAMMAIRE  69 


Ex.  :         ngallé,      jamais       au  lieu  de    ngalté. 
balle,         de  jour,  balte, 

kammé,      coupe,  kaniné.   etc. 

Les  Manga,  à  la   première  personne  du  singulier  des 
verbes   polysyllabiques    suppriment  la  syllabe  muette 
précédent  kena  et  allongent  la  voyelle  précédente... 
Ex.  :     bùkena,  je  me  couche,     au  lieu  de     boneskena. 
ivàkeni,  je  ne  refuse  pas,  waneskeni. 

ràkena,  je  veux,  rag  es  kena. 

nôkena,  je  sais,  noneskena. 

etc. 
Enfin  nous  avons  déjà  signalé  à  propos  de  l'alphabet 
que  les  consonnes   doubles  tç.  et  dj  peuvent  subir  dans 
les  divers  dialectes  les  modifications  suivantes  : 
dj  =  dy  =  j   =y  =  z 
tç  =  ty  =:^   ts 
Nous   croyons    intéressant  de   signaler    ici  certaines 
modifications    que  le    kanouri    imprime    aux    langues 
étrangères  auxquelles  il  emprunte  des  mots,  et  en  par- 
ticulier  à  l'arabe  qui  fournit  presque  tous  les  termes 
religieux  ou  juridiques. 

D'abord  il  incorpore  des  voyelles  entre  chaque  con- 
sonne (sauf  pour  /  et  r)  quand  le  mot  étranger  n'en 
possède  pas.  Ex.  :  sakarani,  ivre. 

Les  lettres  arabes  que  le  kanouri  ne  possède  pas  sont 
adoucies  dans  les  mots  qu'il  adopte  : 


kàf      devient  g 

ex. 

:  gawa,  café 

kh                     h 

ex. 

:  alhèr 

h        disparaît 

ex. 

:  mamadou 

aine  devient     a 

ex. 

:  ali 

raine                 g 

ex. 

:  algêyta  etc. 

70  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

contrairement  au  tamacheq  qui  durcit,  gutturalise 
l'arabe  et  qui  transforme  aine  en  raine,  h  en  kh  etc . 

Les  mots  français  subissent  des  transformations  ana- 
logues. 

APPENDICE    II. 

Heures. 

réta  buné bé  minn'il 

kuguy  nu kt çina  chani  du  coq 

fadjerdjina  4   heures 

dina  wadjina  l'aube 

seba  salabé  6  h.  moins  le  quart 

kengal  tçulugi  6  h. 

balte  tçelnamnam  8  h. 

balte  furéndja  10  h, 

kowsu  dabu  midi. 

kowsu  dabu  ngektçina   13  h. 

duor  14  h. 

duor  hamdjina  13  [h. 

assar  16   h. 

assar  hamdjina  17  h.     * 

suri  ndjukureski  17  h.  1/2 

kengal  fçugurena  18  h. 

mogreb  18  h.  1/2. 

laçah'^Oh. 

burtçuri  22  h . 

derte'^3  h. 

APPENDICE  III. 

Salutations. 

uçé  ucé  bonjour      à  plusieurs  personnes  uso  uso 


% 


lalogo 

lalé  (réponse)  .  labarndo 

a/iiaôar?  quelle  nouvelle!  / 

kelafia  la  paix 

/ce/a^a6a?  lapaix? 

fce4  /èy  ou.é/è,lapaix  --l^^^^^,^  ^,,,„,, 

nda  ît^afu  ?  (le   matin)  doèdwndo 

nda  rfoôdu  ?  (l'après-midi)  ««^        , 

afi  bumçu  ?  quoi  ^e  no-eau^     . ^  ^^  ^^^^^^^^  ^ 
a/t  ônim  fanemma  ?  qu  as  lu  appi 
a/îma /-an^eni  je  n  ai  rien  appris 

naoburo  dega  reste  beaucoup  (de  jours  ) 
r/unU  .i-,a  (que  Dieu)  t^^ioute    es  30U  s. 
ai/a /caéunfço  que  Dieu  tedonne  des  jours 

formules  d'adieu 

allakedjin  Dieu  te  soit  doux 
alla  /o/csa  Dieu  te  conserve 

alla  herni  adieu 

a^aA-e/a/îa  Dieu  te  garde  en  paix 

a//aimfM/fidit  bonne  nuit 

sey  bari  à  demain 
félicitations 
alla  ngedané 

APPENDICE    IV 


Quelques  noms  de  parenté. 


aba  père 

y  a  mère 

djidji   grand'père 

kaka  grand-mère 

yaya  frère,  sœur  aînée 


'^_^ PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

krami  frère,  sœur  cadet 

keséy  beau-frère,  parent  par  alliance 

aba  kura  oncle  paternel  aîné 

aba  gana  oncle  paternel  cadet 
rafa  oncle   maternel 
ya  kura  tante  maternelle  aînée 
ya  gana  tante  maternelle  cadette 
baba,  babagana  tante  paternelle 
tata  fils 
firo  fille 
kingè  cousin 


DEUXIÈME  PARTIE  --  TEXTES  K4^'01RIS 


Conte 


Firoa   dabagraro    lédjèy.     Légadenyà    bultu    séndiga 
kaptçi.  «  Firoa,  ndararo  lénui?  —  Àndi  kaliiro  Unie. 

—  Kalukalufiro  lénui?  Kalu  karasuro  lénién.  —  Nda  gan- 
gani  ndjèngyà  fordjoba  ?  —  Nda  djanébé  fornié  ».  Firoa 
ganga  djadju  fortçèy.  Bultu  firoa ga  godju,  tçundi.  Bultu 
fandjuro  lédji.  Dunya  lèmdji,  firoa  isani.  Tata  tçidji 
diliro  lédji.  Firoaga  bultu  tçunduna.  Tata  ci  bultubé 
djigèy.  Bultu  fandjin  bogata.  «  Ya  bultu,  firoa  rummiba? 

—  Firoa  ndara  lédjana  ?  —  Firoa  kalu  karasu  maturo 
lédjana.  —  A  a,  ruskeni.  —  Bumma.  Firoabé  ci  gaské, 
legaskenya  çinem  firoaga  yundumma.  —  A   a,    ruskeni. 

—  Tçiné  lénogo  çéraro.  —  A  a,  ruskeni,  çéraro  léngnin 
bagu.  —  Bumma  tçiné  lénogo  çéraro.  —  Léngnin  bagu  ». 
7'ata  djanandju  tyuro  bultubé  kraktçi.  Karakenyà  tyuro 
bultubé  firoa  içolugi.  Firoaga  godju  belandjaro  tçugudi. 
Tçugutigenyà  am  belandjabé  tyolugu  kaptçèy.  Tyolugu 
kapkadenya  çiro  wulivuli  tçasè'kki.  Wulwuîi  tçasakkenyà 
may  :  «  Afiro  wulwuli  yakkui.  —  Andi  firoandé  kaluro 
légadenyà  firoandéga  bultu  tçundi.  Bultu  tçundinyà 
tataivandélédjabuliuga  tçésédji.  Tyuro  bultubé  féroandég a 


74  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


içotolugi.  Fatoro  tçogudi.  Atmaro  wulwuli  tçakkijé.  ,— 
Atmaro  wulwuli  yakkuite,  belate  kagendoba?  —  Belate 
kagendégeni,  firoandéga  bullu  tçundu,  tatawa  lédja,  bul- 
tuga  tcésédji,  firoaga  tçoguti,  wulwuli  yakkénçigé.  -  Wul- 
wuli yakkuiyâ,  uyé  tatawandoga  tçédjosko.  —  Taiaivaga 
tçèdjimintu  andyé  niga  wantçyé.  —  Uya  wasuyà  nda 
dunondo?  »  Tçidja,  djogodi.  Kam  dubu  dubu  ngobu, 
mayga  tçésédji.  May  nui,  tala  bultu  tçédjinate  maydji. 
Maydji  belandja. 
Naptçi  titimini  gedibarombéro.  Kurok,  tçukuregi. 

Des  filles  vont  chercher  des  légumes.  En  route  une 
hyène  les  rencontre.   —  Jeunes   filles,    où  allez- vous? 

—  Nous  allons  aux  légumes.  —  A  quel  légume  allez- 
vous.  —  Nous  allons  à  l'oseille.  —  Si  je  jouais  de  mon 
tambour,  danseriez-vous?  —  Joue,  nous  danserons». 
Les  filles  jouent  du  tambour  et  dansent.  L'hyène  prend 
les  filles  et  les  avale.  L'hyène  rentre  chez  elle.  La  nuit 
vient,  les  filles  ne  reviennent  pas.  Un  garçon  part  et  va 
dans  la  brousse.  L'hyène  a  avalé  les  filles.  Le  garçon 
suit  les  traces  de  l'hyène.  L'hyène  était  couchée  chez 
elle.   «  Mère  hyène,  n'as-tu  pas  vu  des  jeunes  filles? 

—  Ces  filles  allaient  où?—  Les  filles  allaient  chercher 
de  l'oseille.  —  Non  je  n'ai  pas  vu.  —  Tu  les  as  vues. 
J'ai  suivi  les  traces  des  filles  et  les  tiennes,  tu  as  avalé 
les  filles.  —  Non  je  ne  les  ai  pas  vues.  —  Lève-toi,  allons 
au  tribunal.  —  Non,  je  n'ai  pas  vu,  je  ne  vais  pas  au 
tribunal.  —  Tu  les  as  vues,  lève-toi,  allons  au  tribunal. 

—  Je  ne  vais  pas  ».  Le  garçon  enfonce  son  couteau  dans 
le  ventre  de  l'hyène  et  en  retire  les  filles.  11  prend  les 
filles  et  les  ramène  à  leur  village.  Les  gens  du  village 


sortent  à  sa  rencontre.  En  sortant  à  sa  rencontre  ils 
poassentdesyouyous.Commeilspoussaientdesyouyous 

le  chef  :  «  Pourquoi  poussez-vous  des  youyous.  -  Gomme 
nos  filles  étaient  allées  aux  légumes,  une  hyène  les  avala 
Nos   trarcons  allèrent  et  tuèrent  l'hyène   qui  les  avait 
avalées.  Ils  sortirent  nos  filles  de  son  ventre  et  les  rame- 
nèrent à  la  maison.  C'est  pourquoi  nous  poussons  des 
vouvous.   -    C'est  pour  cela    que   vous  poussez  des 
you;ous,  ce  village  est-il  à  vous?  -  Ce  village  n  est  pas 
à  nous,  mais  l'hyène  avala  nos  filles,  les  garçons  allèrent 
tuer  l'hyène  et  ramenèrent  nos  filles,  aussi  nous  pous- 
sons des  youyous  -  Si  vous  poussez  des  youyous,  je 
tuerai  vos  garçons.  -  Si  tu  tues  nos  garçons  «^oas  ne    e 
voulons  plus.  -  Pour  ne  plus  me  vouloir,  ou  est  votre 
force '^  »  Ils  se  lèvent  et  se  disputent.  Beaucoup  de  mil- 
lions d'hommes.  Ils  tuent  le  chef.  Le  chef  mort,  le  gar- 
çon qui  avait  tué  l'hyène,  devient  chef.  Chef  de  son  vil- 

^^Mon   conte  s'arrête  au   fond  du  puits.  Au  fond.    Il 
tombe  (1). 

Conte 

Kwa  iilo  Bornu  tçidji,  Kanoro  lédji.  ÇA  myégoro  Kanoro 
légono.  Afima  tçifandeni.  Myégun  tilon  lédji.  Knémutilo 
tcifandi  Weltu  Borniro  kadenyà  knémundju  tçumban, 
sunuri  ici.  Knémundjiga  tçifi.  «  Karé  kelandjibé  waso 
kèyfosko.  -  Latala,  karé  kelandjibé  ndjigeladeskem, 
knémukéyfum  ..  Tçidja,  çéraro  lédjèy.  Çéraro  légadenya, 

(1)  Formule  qui  sert  de  terminaison  à  beaucoup  de  contes. 


"^6  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


cérayé  :  «  Karétu  waso  tçifuna  »  guldji.  Kwa  içidji,  nga- 
foro  ivolti.  Ledjinyà  kwa  iilowa  teddl  «  Uro  taba  çé  » 
Taba  tçi.  Tçindjiro  tçekki,  kulbu  mamdjigi.  Kulbu  nam- 
djigenyà  «  Are,  léngo,  niro  agonem  mageskié  ndjeski  ». 
Kèla  ngaforo  icédi.  Isèy,  kwa  knémundju  dobadjina,  da 
içiladin.  Ici.  Çiro  «  Na  tutun  namné  »  gono.  Napiçi.  Kiva 
kadenyà,  kela  botogundjin genagaia.  «  Kelanem  ndagu?  — 
Ifé,  —  Ndagun  yifuskin?  —  Gurs  ifé.  —  Yifuski  ». 
Am  botognndjan  napkata.  «  Ngo  ruigo,  kela  yifuskena. 
Wadjyé  séydaro  ivollui.  —  Ndjégeladeski.  A  fi  kelaman 
séyda  matua  ».  Kela  tçifi.  Kaçagar  fidji  «  rçiné,  kelani 
kamneski.  —  Kela  fébé  geniba  kéyfum?  —  A  a,  u  kela 
fébé  yifuskeni.  U  kelanem  kèyfosko  ».  Tddja,  çéraro 
lédjèy.  Çérayé  :  a  Nda  sèydanem  ?—  Séydani  mbyédji  » . 
Kam  yasku  bobodji.  Bobodju  çatçèy.  «  Tçiné,  kelani 
kamngnié.—  A  a,u  kelati  mérunuskin.  Ndagun  mérunu- 
min?  -  Gar  su  yèrindi  ndjeskin  —  A  a,  u  kela  mangnin  — 
Gursu  yérdyégu  ndjeskin.  ~Aa,u  kela  mangnin  —  Gursu 
yérugu  ndjeskin—  Ndakuté  ».  Tçugvtu,  gurs  yérugu  çiro 
tçi.  Çié  godju,  kwa  knémundju  tea  tcifunaturo  godju 
gurs  yérugu  tel.  Tabandju  tçi  telobè  hurmoro. 

Un  homme  pari  du  Bornou,  va  à  Kano.  Il  alla  dix  fois 
à  Kano.  Il  n'acquiert  rien.  11  va  nue  onzième  fois.  Il 
acquiert  UQ  bœuf  porteur.  Quand  il  fut  revenu  au  Bor- 
nou, son  bœuf  est  fatigué.  Le  boucher  vient.  Il  achète 
son  bœuf.  «  J'ai  acheté  toute  la  charge  qui  est  sur  lui. 
—  Non  je  ne  L'ai  pas  vendu  la  charge,  tu  as  acheté  le 
bœuf»  Ils  paiLeat,  vont  au  tribunal.  Quand  ils  furent 
allés  au  tribunal,  le  tribunal  dit  :  «  Il  a  acheté  toute  la 
charge  ».  L'homme  part,  et  s'en  retourne.  Comme  il 


TEXTES   KANOURIS  77 


allait,  il  rencontre  un  homme.  «  Donne-moi  du  tabac  ». 
Il  lui  donne  du  tabac,  il  le  met  dans  sa  bouche,  casse  du 
natron  (1).  Quand  il  eut  cassé  du  natron  :  «  Viens,  allons, 
si  je  peux  reprendre  ton  affaire,  je  te  la  donnerai  ».  Ils 
retournent.  Ils  viennent,  l'homme  a  égorgé  son  bœuf,  il 
vend  la  viande.  Il  vient.  Il  lui  dit  «  Reste  là-bas  ».  Il 
reste.  Quand  l'homme  vint,  la  tête  était  posée  à  côté  de 
lui.  »  Combien  ta  tête?  —  Achète  —  Combien  l'acheté- 
je  ?  — Achète-la  un  thaler—  J'achète  ».  Des  gens  étaient 
assis  autour  d'eux.  «  Voyez  donc,  j'achète  sa  tête.  S'il 
refuse,  vous  serez  témoins.  —  Je  te  la  vends.  Pourquoi 
prendre  des  témoins  pour  une  tête  ».  Il  achète  la  tête. 
Il  tire  son  sabre  :  «  Lève  toi  que  je  coupe  ma  tête.  — 
N'as-tu  pas  acheté  la  tête  du  bœuf?  —  Non,  je  n'ai  pas 
acheté  la  tête  du  bœuf.  J'ai  acheté  ta  tête  ».  Ils,  partent, 
vont  au  tribunal.  Le  tribunal  :  «  Où  sont  tes  témoins? 

—  J'ai  des  témoins  ».  Il  appelle  trois  personnes.  Ils 
déposent.  «  Lève-toi,  que  je  coupe  ma  tête.  —  Non,  je 
rachète  cette  tête,  —  Combien  la  rachètes-tu?  —  Je  te 
donne  deux  cents  thalers  —  Non,  je  préfère  la  tête.  —  Je 
te  donne  quatre  cents  thalers  —  Non,  je  préfère  la  tête. 

—  Je  te  donne  cinq  cents  thalers.  —  Apporte  ».  Il  ap- 
porte, il  lui  donne  cinq  cents  thalers.  Il  les  prend  et 
donne  les  cinq  cents  thalers  à  l'homme  à  qui  il  avait 
auparavant  acheté  son  bœuf.  En  reconnaissance  d'une 
chique  de  tabac. 


(1)  Les  indigènes  chiquent  le  tabac  en  le  mélangeant  de  natron. 
Ils  en  ont  un  morceau  dans  la  poche  dont  ils  croquent  un  peu 
chaque  fois  qu'ilâ  renouvellent  leur  chique  de  tabac. 


'smuaÈUMiuM»!^  ' 


78  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


Conte 

Kiva  telo  firondju  ngela  mbyédji.  Tataiva  kamuro 
madjèyà,  daptçi  «  Nduyayé  nkyin  futéro  wadjyà,  kabit 
yasku  bodjyà,  aima  kwandji  ».  Tata  tilo  lédjin  kabu 
yasku  bodji.  Tata  nui.  Tata,  gadé  lédjin,  kabu  yasku  bod- 
jin.  Tata  nui.  7  at  a  gadé  «^  U  léngnin  n  gono.  —  Yo, 
lénéï).  Tçidji,  lédjingennyà,  h'amindjuro  :  «  Nkyin  gedi 
kannu  funé  ■»  gono.  Ci  tçidji  lèdji.  Kramvndju  kannu 
fudji.  Kabu  yas/iU  bodji.  Kabu  yasku  bogennyà,  kabu 
yasku  so  kramindji  kannu  fudji.  Tata  ici  :  «  Kamuni  çé. 
—  Kannu  gutumma.  —  Guteskeni.  —  Çemni  nkyin  gedin 
'kannu  fugata  ruski.  —  Guteskeni.  —  Rumma,  tma 
gutumma.  —  7'çinogo,  çéraro  lénogo  ».  —  «  Ngo  kwa  atu 
firondju  nduyayé  nkyin  futé  bodjyà,  firondjidega  kamoro 
yeskena.  Kam  indi  ledja,  nui.  U  lêngni.  Kabu  yaskuro 
bongni,  Kadeskenyà  :  «  Kamuni  çé  »  goskogenyâ,  uro  : 
«  Kannu  gutumma  »  gono.  —  «  A  a,  guteskeni  »  gosko. 
«  Nkyin  gedi  kannuga  çemni  tyuri  —  Guteskeni.  »  Goske- 
nyà  ce  Gutumma  »  atmaro  kaçyé  ». 

Kiva  manadjini.  Tçidju,  dimi  tçugutu,  dobadji.  Datega 
samboro  tçakku,  godju,  çétundj-uro  tçékku.  Keska  kuru- 
guro  djibèy.  Djibèynyà  datega  farin  tçirdjéru,  ndjéptçi. 
Lédju.  Keska  tçukutu,  tçidigaten  kannu  fudji.  Keska  tçék- 
kin.  Aba  «  A  fi  demin  ? —  Dam  loarneskin.  —  Nda  datu?  — 
Tugoçi  fari.  —  Datutu  kannuatega  fandjin  ba?  —  Fand- 
jin  çigé.  —  Afigèy  fandjin  ?  —  Kam  nkyin  futé  deganaé., 
nkyin  gedi  kannu  tçuryà  djugutingenayà,  da  atu  kannu 
atega  fandjina  çigé  ».  Gulgenyà,  aba  férobé  manatega 
fandji.  «  Tçiné  lénogo,  kamunem  fandemma  ». 


TEXTES   KANOURIS  79 


Un  homme  avait  une  jolie  fille.  Quand  les  jeunes  gens 
la  demandaient  pour  femme,  il  refusait.  «  Celui  qui  pas- 
sera la  nuit  au  puits  de  l'Ouest  et  y  couchera  trois 
jours,  sera  son  mari  ».  Un  jeune  homme  va  et  y  couche 
trois  jours.  Il  meurt.  Un  autre  garçon  va  et  y  couche 
trois  jours.  Il  meurt.  Un  autre  garçon  dit  :  «  J'irai.  — 
Oui,  va  ».  Il  part,  et  en  allant  il  dit  à  son  cadet  :  «  Allume 
du  feu  au  puits  de  l'Est  ».  Il  part  et  va.  Son  cadet  allume 
le  feu.  11  y  couche  trois  jours.  Pendant  ces  trois  jours 
entiers,  son  cadet  fait  du  feu.  Le  garçon  vient  :  «  Donne- 
moi  ma  femme.  —  Tu  t'es  chauffé.  —  Je  ne  me  suis  pas 
chauffé.  —  Tu  t'es  chauffé.  —  Je  ne  me  suis  pas  chaufle. 

—  De  mes  yeux  j'ai  vu  un  feu  allumé  au  puits  de  l'Est. 

—  Je  ne  me  suis  pas  chaufle.  —  Tu  l'as  vu,  donc  tu  t'es 
chauffé.   —   Partons,  allons    au   tribunal  ». 

«  Voilà  cet  homme  qui  a  promis  de  donner  sa  fille  pour 
femme  à  celui  qui  irait  coucher  au  puits  de  l'Ouest.  Deux 
personnes  y  sont  allées  et  sont  mortes.  J'y  vais,  j'y  cou- 
che trois  jours.  Quand  je  reviens  et  dis  :  «  Donne-moi  ma 
femme  »,  il  me  dit  «  Tu  t'es  chauffé.  —  Non,  je  ne  me 
suis  pas  chauffé  »  dis-je.  «  Mon  œil  a  vu  du  feu  au  puits 
de  l'Est.  —  Je  ne  me  suis  pas  chauffé.  —  Tu  t'es  chauffé  ». 
C'est  pourquoi  nous  sommes  venus  ».  L'homme  ne 
parle  pas.  Alors  il  se  leva,  apporta  un  mouton,  l'égor- 
gea.  Il  mit  cette  viande  dans  un  panier,  le  prend,  le  met 
sous  son  bras.  Il  monte  à  un  arbre  élevé.  Quand  il  est 
monté  il  attache  la  viande  en  haut  et  descend.  Il  va, 
apporte  du  bois  et  allume  du  feu  en  bas.  Il  y  met  du 
bois.  Le  père  :  «  Que  fais-tu?—  Je  cuis  ma  viande.  — 
Où  est  cette  viande  ?  —  La  voilà  là-haut.  —  Cette  viande- 
là  sent-elle  ce  feu-ci?  —  Elle  le  sent.  —  Comment  le  sent- 


80 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


elle?  —  Si  un  homme  se  tenant  au  puits  de  lOuest  sent 
un  feu  qu'il  voit  au  puits  de  l'Est,  cette  viande  sentira  ce 
feu  ».  Quand  il  eût  parlé,  le  père  de  la  jeune  fille  com- 
prend cette  parole  «  Lève-toi,  allons,  tu  as  gagné  ta 
femme  ». 

Conte 

Féro  telo  djawar.  Tata  tçidji,  nandjiro  lédji.  Nandjiro 
légenyà,  kabu  yasku  giro  buri  tçyà,  djibin  bagu.  Kabu 
yaskuro  fatu  djawarbé  bodji,  .  U  belandéro  léngnin  » 
gono.  Féroé  tçidji,  tabiska  yasku  kadji.  Godju,  çiga  tçur- 
dégi.  Féro  içurdugu  weltingenyâ  «  Ngo  tay  »  gono. 
«  Wangi^  ».  Wagenya  féro  belaga  ladji,  tabiskadega 
fuktçi.  Féro  kela  ngaforotçi.  Kela  ngaforokenyà,  lédjin 
gratin.  Tala  ngafokalaktu  tçurigenyà,  férodega  tçuruni. 
Kelangaforo  tel  Tçu,  tabiskadega  godji.  Féroé  kasutçi. 
Tataé  djanandji  fitci.  Içu,  féroro  kungu  yasku  içékki. 
Tata  lédji.  Féro  ivolti.  «  Niga  afi  ndjifandi  —  Uga  gên- 
déma  sefando.  Djana  kam  kamsena  ».  Féro  bodji.  Tata 
belandja  lédji.  Féndji  yoktçi.  Kendagondju  godji.  Argem- 
ndju  laptçi.  Na  férobéro  ici.  «  Kwama  »  tatadyé  guldji. 
Férotyé  «  Gadaba  »  Guldji.  Tatadié  «  Wanégyé  »  guldji. 
Férotyé  «  Abada  »  guldji. 

Une  jeune  fille  était  célibataire.  Un  garçon  part  et  va 
chez  elle  Etant  allé  chez  elle,  elle  lui  donne  pendant 
trois  jours  du  couscouss  qu'il  ne  mange  pas.  Pendant 
trois  jours  il  couche  dans  la  maison  de  la  célibataire. 
«  Je  vais  dans  mon  village  »  dit-il.  La  fille  se  lève  et  cuit 
trois  pains  de  blé.  Elle  les  prend  et  l'accompagne.  Quand 
la  fille  l'eut  accompagné  et  s'en  retourna  «  Tiens  »  dit-elle. 


TEXTES    KANOURIS 


81 


«  Je  ne  veux  pas  ».  Sur  son  refus,  la  fille  creuse  un  trou, 
et  ensevelit  ces  pains.  La  fille  s'en  retourne.  Elle  va  se 
cacher.  Le  garçon  s'élant  retourné  pour  regarder,  ne 
vit  pas  la  fille.  Il  vient,  prend  les  pains.  La  fille  rit.  Le 
garçon  tire  son  couteau  et  vient  donner  trois  blessures 
à  la  fille.  11  s'en  va.  La  fille  rentre.  «  Que  t'est-il  arrivé  ? 
—  Des  brigands  m'ont  attrapée,  quelqu'un  m'a  coupée 
avec  un  couteau  » .  La  fille  se  couche.  Le  garçon  va  dans 
son  village.  11  pousse  ses  vaches,  porte  son  beurre, 
charge  son  mil.  11  vient  chez  la  fille.  «  L'as-tu  dit  à  quel- 
qu'un?» dit  le  garçon.  La  fille  dit  «  J'ai  dit  ainsi  ».  Le 
garçon  dit  :  «  Peut-être  ».  La  fille  dit  :  «  Jamais  ». 

Titimi   bultubé   tatawandjua  targunawa. 

BuUu  belagaro  gagi,  tçambi.  Targuna  kena  çiga  tçitèy. 
Isu  belagaro  bultubé  gagi,  na  tatabéro  gagi.  «  Ndu  tçu- 
num?—  Nésama  tçuniwo  ».  Bultuda  tçukutyà  tatawand- 
juro  hadjigin.  Tatawa  sama  na  dabéro  isèy.  «  Kaské.  — 
Atyé  kaské  tçiné  »  sèy  sama  lebala  tçédin.  Wenti  «  A  a  a, 
danogo,  yaga  koryén  ».  «  Ya,  da  atu  ndubé?  —  Né  sama 
bé  ».  Targuna  guldjin  :  «  Ya  guldjin  kaské.  Çé  uro  ». 
Targunro  kolldjé.  Targuna  agondju  djibin.  Bari  tçiiku- 
iyà,  da  tçukutyà  sèy  rotçin  sama  tçidjèy.  a  A  a  a,  kaskè  » 
sèy  sama  lebala  tcédin.  «  Aadanogo,  danogo,yagakorogo. 
—  Nésamabé  ».  Targuna  «  Fannuaba guldjina  :  né  samabé. 
Kaské  tçuni  tçitana.  Çé  u  agoni  ».  Tçimagin.  Sèy  dapiçin 
sama  agondju  djibin.  Atgèy  bultu  :  «  Nda  tatawa  arogo, 
lugogo  néga  ruskin  ».  Atu  fel  tçulugyà  ngamtu.  Sèy  sama 
tçulugena,  sama  ngamtu.  Kena  tçédena.  «  Nèy  tatawani. 
À  fi  néga  tçifando  ?  —  Kena.  —  Da  sama  kuteskin  na  atu 


■imiii  tli  -Ti^'iififB 


82  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

bua  ba? —  Kramindé  fel  mbyédji  tyuron  tçulugeni.  — 
Are  luge.  —  Lugeskin.  —  Are  lugébé.  —  Ngo  lugeskin  » 
Sumondju.  «  Va  ngo  sunoni  tay  lugeskin.  —  Ngèy  tata 
keribé.  A  fi  nima  sunon  ?  »  Suno  tçitana  y  a  warganyà 
goptçL  Targuna  tçamo  sumo  warganyà  goptçi.  Targuna 
hapti,  lédji.  «  Nda  ci  ?  »  taiaioa  tçugorena  «  Nda  yayando  ? 
—  Gornnemma  aima  yayandégo  ».  Targuna  goptçi  bagu, 
tçigési.  Atu  dadjina. 

Histoire  de  l'hyène,  de  ses  enfants  et  du  lièvre. 

Une  hyène  entre  dans  un  trou  et  met  bas.  Un  lièvre 
avait  faim.  Il  vient,  entre  dans  le  trou  de  l'hyène,  chez 
ses  petits.  «  Gomment  t'appelles-tu?  —  Je  m'appelle  : 
vous  tous  ».  L'hyène,  ayant  apporté  de  la  viande,  la  jette 
à  ses  enfants.  Tous  les  enfants  viennent  vers  la  viande. 
«  C'est  à  moi  —  C'est  à  moi,  ôte-toi  »  jusqu'à  ce  qu'ils  se 
battent  tous.  «  Non,  arrêtez,  interrogeons  la  mère.  — 
Mère,  cette  viande  est  pour  qui  ?  —  Pour  vous  tous  ».  Le 
lièvre  dit  :  «  La  mère  dit  que  c'est  à  moi.  Donne-la  moi  ». 
Ils  la  laissent  au  lièvre.  Le  lièvre  mange  sa  chose.  Quand 
le  lendemain  elle  apporte  de  la  viande  tous  se  lèvent 
pour  la  prendre  «  Non  c'est  à  moi»  jusqu'à  ce  que  tous 
se  battent.  «  Arrêtez,  arrêtez,  interrogez  la  mère.  — 
Pour  vous  tous  ».  Le  lièvre  :  «  Vous  avez  entendu?  elle 
dit  que  c'est  pour  vous  tous  ;  c'est  à  moi,  elle  m'a  nommé 
donnez-moi  ma  chose  ».  Il  prend.  Et  il  empêche  tous  et 
mange  son  affaire.  Alors  l'hyène  :  «  Où  êtes-vous,  mes 
enfants,  venez,  sortez  que  je  vous  voie  ».  Un  étant  sorti, 
il  était  desséché.  Tous  sortent,  tous  sont  desséchés.  Ils 
ont  faim.  «  C'est  vous  mes  enfants.  Qu'avez-vous  .^  — 


TEXTES    KANOURIS  83 


Faim.  — Avez-vous  mangé  toute  la  viande  que  j'ai  appor- 
tée ici?  —  C'est  un  de  nos  frères  qui  est  dedans  et  n'est 
pas  sorti.  —  Viens,  sors.  —  Je  sors.  —  Viens,  sors  donc. 

—  Voilà,  je  sors  ».  [Il  sort]  ses  oreilles.  «  Mère,  voilâmes 
souliers,  prends-les,  je  sors.  —  Fils  de  chien,  que  veux- 
tu  faire  de  tes  souliers  ?  »  La  mère  prend  les  souliers  et 
les  jette.  Elle  jette  en  même  temps  le  lièvre.  Le  lièvre  se. 
sauve.  «  Où  est-il?  »  Elle  demande  à  ses  enfants  «  Où 
est  votre  frère?  —  C'est  notre  frère  que  tu  as  jeté  ».  Le 
lièvre  ne  jette  pas,  il  se  sauve.  C'est  terminé. 

Titimi  Batatabé   (1). 

Batata  fariro  fardjyà,  may  ngudobé  :  «  Are,  akyirumbé. 
[J  ngudo  ba?  U  ngudogeni.  Ngudo   timia  mbyédjiba  ? 

—  Katuguném.  Tcygo  ç'iga.  Tçi  kanogo,  timiyâ  djirén- 
djui>.  Tçi  kadjèy.  Koguna  maybê  :  «Timhva».  May 
guldjin  :  «  Timiwa,  collogo  çiga.   Çima  ngudogeni  » . 

Tçidrgaro  ndjéptçyà,  may  djihvabé  çiga  tçitèy  akyiro. 
«  U  djilwaba  ?  Djihva  féfétoa  mbyédjiba  ?  —  A,  djirén- 
dju,  ci  féfétoa.  Collogo  çiga  ». 

Comme  la  chauve-souris  volait  en  l'air,  le  chef  des 
oiseaux  [dit]  :  «  Viens,  paie  l'impôt.  —  Suis-je  un  oiseau? 
Je  ne  suis  pas  oiseau.  Y  a-t-il  des  oiseaux  ayant  des 
(jents?  —  Tu  mens.  Tenez-la,  ouvrez-lui  la  bouche,  si 
elle  a  des  dents  elle  a  raison  ».  On  lui  ouvre  la  bouche. 
L'escorte  du  chef  [dit]  :  «  Elle  a  des  dents  »  Le  chef  dit: 
«  Elle  a  des  dents,  lâchez-la,  ce  n'est  pas  un  oiseau  » . 

(1)  Dialecte   Manga. 


»:=  ".«r  to-^*■  rTC-y/r»  * 


84  PETIT  MANUEL    FRANÇAIS-KANOURI 

Comme  elle  descendait  à  terre,  le  chef  des  souris 
l'arrêta  pour  l'impôt.  «  Suis-je  une  souris?  Y  a-t-il  des 
souris  ailées  ?  —  Elle  a  raison,  elle  est  ailée.  Lâchez-la  ». 

Ngamwa  kuguya  (1). 

Ngamwa  kuguya  kelda  nkyiro  lédjèy .  Kelda  nkyiro  légé- 
tanyà,  tata  ngambéa  taia  kuguybéa  kelda  fatu  ngam- 
hélen  lédja,  bikédjèy.  Yandjaso  kyi  godja,  nisèy.  Ngam- 
yé  tatandjuro  :  «  Tata  kuguybé  fandéro  içià  a/îro  debanem- 
mide  ?  —  A  a  debangneniède,  légono.  —  Bari  içià 
debané  ».  Kuguyé  tatandjuro  :  «  A/iro  fatu  ngambéro  bi- 
kéro  légom  ?  —  Ku  lengni,  bari  lédjekeni.  —  Bari  lénemyà, 
niga  debadjèy  ».  Wanyà  seba  ngamwa  kuguya  kuru 
kelda  nkyindja  tçabiro  lédjèy.  Tata  ngambé:  «  Bulo 
kuguyram,  are  uania  bïkényé.  —  Fatu  Fannarom,  nié 
yanemé  galandjina,  uyé  yanié  galasena,  nié  fandon  bi- 
kené,  uyé  fandén  bikenekin  »  gono. 

Le  chat  et  la  poule. 

Le  chat  et  la  poule  vont  ensemble  à  l'eau.  Comme 
ils  allaient  ensemble  à  l'eau,  l'enfant  du  chat  et  l'enfant 
de  la  poule  vont  ensemble  à  la  maison  du  chat  et  jouent. 
Leurs  mères  prennent  de  l'eau  et  reviennent.  Le  chat 
[dit]  à  son  enfant  :  «  Quand  l'enfant  de  la  poule  est  venu 
à  la  maison,  pourquoi  ne  l'as-tu  pas  égorgé?  —  Non,  je 
ne  l'ai  pas  égorgé,  il  est  parti.  —  S'il  vient  demain 
égorge[-le]  ».  La  poule  à  son    enfant  :  «  Pourquoi  es-tu 

(I)  Dialecte  Manga. 


TEXTES   KANOURIS  85 


allé  jouer  à  la  maison  du  chat?  — Aujourd'hui  j'allai 
demain  je  n'irai  pas.  —  Si  lu  y  vas  demain,  ils  t'égor- 
geronl».  Le  lendemain  matin,  le  chat  et  la  poule  vont 
encore  ensemble  à  l'eau  comme  la  veille.  L'enfant  du 
ehat  :  «  Boulo,  fille  de  la  poule,  viens  jouer  avec  moi, 
Fatou,  fille  de  Fanna,  si  ta  mère  t'a  fait  la  morale,  ma 
mère  m'a  fait  [la  morale.  Toi  joue  chez  toi,  moi  je 
joue  chez  moi  »,  dit-elle. 


Ngari-Proverbes . 

Gws  fandemyaié,  kargemo  ifé,  kargemo  naptçi,  gurs 
sama  karwa  tcana. 

Si  tu  gagnes  des  ecus,  achète  un  chameau,  le  chameau 
reste,  tous  les  ecus  le  vent  les  boit. 

Delà  fugu  delagubé  ruskena. 

Je  vois  le  chacal  devant  la  tornade. 

Sunuri  kela  dandjibé  kalalawa,  gobogom  buri  kuguyn- 
dj'ibé  kalalawa  . 

Le  boucher  sur  sa  viande  est  bruyant,  le  coq  [devant]  la 
nourriture  de  ses  poules  est  bruyant. 

J'apteni,  tagareni  kango. 

La  gomme  ne  se  moule  pas,  ne  se  forge  pas. 

Fède  sinié  wadjayé,  sunuri  wadjin  bagu. 

La  vache  que  le  berger  ne  veut  pas,  le  boucher  ne  la 
refuse  pas. 

Suno  karagan  bodjinade^  djow  tyuru  bogono. 

Le  soulier  qui  est  couché  dans  la  brousse,  [c'est  parce 
qu'jil  a  vu  du  mal  [qu'Jil  est  couché. 

Wageni  adandjun  futçioyé,  ivaradaro  fulçin  bagu. 


86  PETIT    MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

L'orphelin  bien  qu'il  manque  de  père,  ne  manque  pas 
d'héritage. 

Ago  tyuro  iyalibé,  çemni  tyuryaé,  musko  godjin  bagu. 

Ce  qui  est  dans  un  panier  en  filet,  bien  que  mon  œil 
le  voit,  la  main  ne  le  prend   pas. 

Keri  ladem,  dagel  ifummyà  ndjendjelndju  gaptçi. 

Si  tu  vends  un  chien  et  achètes  un  singe,  sa  position 
accroupie  subsiste. 

Naptu  gamaçembé  dole  çembé. 

La  présence  de  cils  est  une  contrainte  de  l'œil. 

lia  ilan  lenimyayé,  na  kiyentu  bodjom. 

Si  tu  vas  doucement,  tu  coucheras  loin. 

A  fi  lomboni  kuloro  gogomgayà,  tça  ivala  tcidesku, 
barèdjem. 

Que  m'importe  si  tu  as  pris  le  champ,  pourquoi  le 
ferai-je,  tu  cultiveras. 

fCena  selana,  nguduyé  setana,  kyam  keli  içamgoyà 
indisobé  nandja  tçitamu. 

J'ai  faim  (la  faim  me  tient),  j'ai  soif,  quand  tu  boiras 
du  lait  frais,  tu  les  tiendras  toutes  deux  chez  elles  (tu 
satisfairas  tes  deux  envies). 

Létyé  rageskena,  naptyé  rageskena,  kamu  ngela  sobaro 
gonom,  koro  tyuroa  yokkomgayà,  indisobé  nandja  tçitamu. 

Je  veux  aller,  je  veux  rester,  si  tu  prends  comme 
compagne  une  jolie  femme,  si  tu  pousses  devant  toi  une 
ânesse  pleine,  tu  tiendras  tous  deux  chez  eux  (tu  satisfai- 
ras tes  deux  envies). 

Nem  bombuda  dum,  budinembé  kunduli  sama  tçotoludja, 
afima  ndjédin  bagu. 

Tuas  tant  fait  la  débauchée  que  les  cheveux  de  ta 
nuque  sont  tous  tombés,  et  on  ne  t'a  rien  donné. 


TROISIÈME  PARTIE 
LEXIQUE  KÂNOURI-FRANÇAIS 


Abréviations 

act. 

actif. 

adj. 

adjectif. 

adv. 

adverbe. 

Ar. 

arabe. 

conj. 

conjonction. 

dém. 

démonstratif. 

fig. 

figuré. 

H 

haoussa. 

imp. 

impersonnel. 

interj. 

interjection. 

interr. 

interrogatif. 

irr. 

irrégulier. 

K. 

dialecte  kanouri. 

Kb 

dialecte  kanembou 

M 

dialecte  Manga 

num. 

numéral. 

pi. 

pluriel. 

— d 


88 


PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 


poss.  possessif. 

pron.  pronom. 

s.  substantif. 

V.  verbe 


aba  s.  père,  aba  kura,  aba  gana,  oncle  paternel. 

abada  adv.  jamais. 

açiçi  s.  galéode,  araignée  à  casque. 

agir  adj.  savant. 

adawa  s.  encre. 

adim  s,  eunuque. 

adin  (A.r.)  s.  religion. 

adomugi  s.   pouls. 

a/i  pr.  quoi,  afii^o  pourquoi,  a/ima  bagu  rien. 

afono  s.  haoussa. 

agabda  s.  sandales  toubous, 

agerneskin  v.  je  loue. 

agibi  s    vin  de  palmier. 

ago  s.   chose,  affaires,  ago  kalubé  viande. 

akumneskin  v.  je  condamne. 

albeser  (kr.)  s.  oignon. 

alfam  (Ar.)  s.  mémoire, 

alféder  (Ar.)  s.  mulet. 

algéyta  (Ar.)  s.  flageolet. 

alkalam  (Ar.)  s.  plume. 

alkama  (Ar.)  s.  blé. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  89 


alkamami  s.   orge. 

allô  s.  omoplate,  tablette  coranique. 

am  s.  gens  (plar.  de  kam). 

amarneskin  v.  je  permets. 

amba  s.  entretien. 

amsu  adj.  frais,  amsu  fît,  très  frais. 

ambaneskin  v.  je  nourris,  j'entretiens. 

andi  pron.  nous. 

anems    sud. 

arasku  adj.  num.  six 

ardeneskin  v.  je  remercie. 

arefu  s.  turban. 

arin  s.  teinture. 

arinma  s.  teinturier. 

arkem  s.  mil. 

ar*a5  (Ar.)  s.  balle  de  fusil. 

aru7i  s.  rhinocéros  (M.) . 

ate  pr.  celui-ci,  celui  qui. 


B 

baba,  babagana  s.  tante  paternelle. 
éa(i«' auxiliaire  de  l'impér.  négatif  (Kb). 


90  PETIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

badeneskin  v.  je  commence. 

badi  s.  vulve  (Kb). 

bafusk'm  v.  irr.  je  mûris,  je  cuis. 

bagucou].  pas,  pas  de. 

bail  adj.  avare. 

balga  (Ar.)  s.  sandales. 

balo  s.  cicatrice. 

balte  adv  de  jour. 

bananeskin  y .  j'abime,  je  détruis,  j'efface. 

bandéné  s.  brume. 

hangneskin  [bak)  v.  je  frappe. 

bano  s.  houe,  pioche. 

baraneskin  v.  j'aide. 

barbu  s.  voleur. 

baré  s.  culture,  baréma,  agriculteur. 

baréneskin  v.  je  cultive. 

bargo  s.  moelle  (M.). 

bari  adv.  demain,  bari  minoa^  l'an  prochain. 

bat'i  s.  pêche,  barima,  pêcheur. 

bari  (deskin)  s.  (je  fais)  un  avorte  ment. 

baroko  s.  couverture. 

barom  s.  puits. 

ba7'u  s.  variole. 

barudu  s.  poudre. 

basbaso  s.  bouton  (efflorescence  cutanée). 

baskin  v.  je  monte. 

éa/a  V.  engoulevent. 

batata  s.  chauve-souris. 

batari  s.  torche. 

éa^t  s.  saletés,  balayures 

batka  s.  calicot. 


LEXIQUE   KANOURI-FRAMÇAIS  91 


bébé  Ad],  muet. 

bédis,  tenailles. 

bêla  s.  village. 

belaga  s.  trou. 

béli  s.  rasoir. 

beri  s.  troupeau. 

besma  adv.  un  peu  plus,  justement,  besma  tçugurin,  il  a 

manqué  tomber. 
bi  adj.  mâle. 
bibi  s.  bras. 
bibi  s.  libellule. 
bigus.  faute,  responsabilité. 
bina  s.  son. 
binum  s.  hiver. 
bisir  s.  housse  de  selle. 
biska  adv.  hier. 

biskanio  adv.  avant  hier,  biskantogo,  il  y  a  2  jours. 
ôisAé  s.  jeu,  danse. 
boboneskin  v.  j'appelle, 
èoéw/  s.  urine. 
bolbolo  s.  pique-bœufs. 
bombuda  s.  putain,  débauché. 
bombus  s.  melon. 
boneskin  v.  je  me  couche. 
botogu  prép.  à  côté. 
bubudu  s.  soufflet  de  forge. 
bubuneskin  v.  je  bourdonne, 
^urfi  s.  nuque, 
ewrf/i  s.  natte. 
budu  s.  herbe, 
éw^'n*  s.  calebasse  en  bois. 


92 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


bugu  S.  cendres. 

bul  adj.  blanc,  bul  fok  tout  blanc. 

bull  s.  excrément,  buliram,  s.  anus. 

buligi  s.  mousse,  écume. 

bulin  adj.  neuf. 

bultu  s.  hyène. 

bumbum  s.  pénil,  mont-de-Vénus. 
bundl  s.  animal  sauvage. 

buné  s.  nuit,  buné  fray  pleine  nuit. 

^î'wm  s.  poisson. 

burba  adj.  riche  (M.). 

burbur  s.  poussière. 

ÔM?'^o  adj.  précédent,  premier. 

burgu  s.  cri. 

buri  s.  couscouss. 

burtétégé  s.  crapaud. 

Aw7'Mmn(?*Am  V.  je  corde,  je  tors. 

buskin  v.  je  mange. 

Am/m  adv.  bon  marché. 

bya  adv.  rien. 

bya  s.  paie,  byaneskin  v.  je  paie. 

ôy^  adj.  chaud. 

byégo  s.  hache. 

byugu  s.  accusé. 


«MS3aMaa«a>»- 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  93 


çaneskin  v.  je  dépose,  je  témoigne. 

çatan  (Ar.)  s.  fou. 

çekaros,  enfanta  naissance  retardée. 

çéli  s.  canine. 

çems.  œil,  çem  çibé  cheville  (œil  du  pied). 

çérido  deskin  v.  je  siffle. 

çérya  s.  tribunal,  ç^rj/ama  juge. 

çétu,  çidu  s.  côtes,  flanc. 

ci  pr.  il,  lui. 

ci  s.  pied,  pas,  fois. 

çigals.  jambe. 

çila  s.  os. 

cilla  s.  bouton  (pour  boutonner). 

çilow  s.  étoile. 

çinneskin  v.  j'aspire,  çintu.  s.  aspiration. 


D 

da  s.  viande. 

dabba  adj .  lent. 

dabu  s.  cou  dabu  muskobé  poignet. 

dabu  s.  milieu,  nombril. 

dagarneskin  v.  je  distribue. 

dagel  s.  singe. 

dal  s.  bouc. 


94  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

dalo  s.  bœuf. 

dama  s.  temps,  loisir. 

dambês.  coup  de  poing. 

dambula  s.  descente  de  matrice,  damhula  gana  :  insulte. 

damneskin  [dap]  v.  j'empêche. 

damuderam  s.  marteau. 

daneskin  v.  je  m'arrête,  je  me  tiens  debout,  je  finis. 

danganeskin  v.  je  saute  (en  haut). 

dangari  s.  patate. 

dé  adj.  nu,  vide  dé  sul  tout  nu,  complètement  vide. 

debangneskin  {debak)  v.  percer. 

debino  s.  datte. 

debogo  s.  pou  de  bois. 

debu  adj.  num.  mille. 

degal  s.  lit. 

degamtonu  s.  uromastix,  fouëtte-queue,  lézard  de  pal- 
mier. 

degenneskin  v.  je  boite. 

degaskin  v.  irr.  je  m'arrête,  je  reste. 

delà  s.  chacal. 

deladela  s.  crampes,  fourmillements 

delagu  s.  pluie. 

delam  s.  branche. 

dembéron  s.  sous-cloison  du  nez  tata  dembérombé  :  in- 
sulte. 

dendal  v.  lieu  de  réunion,  mosquée. 

déneskin  v.  je  fais  cuire. 

dérima  s.  lèpre. 

deskin  v.  je  fais. 

dibi  adj.  mauvais,  laid. 

dili  s.  brousse. 


LEXIQUE    KANOURI-FRANÇAIS  95 


dimi  s.  mouton. 

dm  adj.  vieux,  usé,  ancien. 

dinari  (Ar.)  s.  or. 

dirgé  adj.  dernier. 

dja  s.  coudée  (mesure  de  longueur) . 

djadjirma  s.  panthère. 

djali  s.  sagaie. 

djana  s.  couteau. 

djaneskin  v  je  frappe,  je  joue  de  la  musique, 

djangneskin  [djak)  v.  je  ferme,  je  couvre. 

djakteskin  v.  je  me  couvre. 

djawali  s.  calicot. 

djawar  s.  femme  célibataire. 

djebaneskin  v.  j'envoie. 

djéblra  (Ar.)  s.  sacoche. 

djelap  s.  brique. 

djéné  s.  pagne. 

djéreskin  v.  irr.  j'attache. 

djèyro  s.  jeune  homme. 

djidji  s.  grand-père. 

djigali,  djuguli  s.  joue. 

djiliva  s.  souris. 

djinadi  s.  briquet. 

djiré  s.  vérité. 

djirl  s.  espèce,  race,  couleur. 

djoga  s.  bonnet. 

cliyo^w  s.  carquois  de  flèche. 

djongneskin  v.  je  cueille,  je  récolte  (M). 

djo7n  s.  imbécile. 

djow  adj.  difficile,  djow  mil  très  difficile. 

djudju  s.  bosse  d'homme. 


96  PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

djuguré  s.  bosse  de  zébii. 

djundu  s.  secret. 

djungu  s.  sueur. 

djurgu  s.  cuvette  (topogr.)  K. 

dobaneskin  v.  j'égorge. 

dobdu  s.  sieste. 

dole  s.  force,  contrainte. 

domneskin  v.  je  divorce. 

dongogneskin  v.  je  courbe. 

doréneskin  v.  j'empile. 

doy  adj.  rapide. 

doya  s.  manioc. 

dri  prép.  autour. 

drineskin  v.  je  tourne. 

dubur  s.  pédéraste. 

dudeskin  v.  je  couds. 

flÎM^M  V.  forgeron  /afa  dugubé  :  insulte. 

duguli  s.  fesse,  cul. 

dugurga  s.  île. 

dumber  s.  fesse,  cul. 

dumbi  s.  poing. 

dumçi  s.  planète. 

duns,  vérole,  syphilis. 

duneskin  t.  j'expulse  (M),  je  vaincs. 

dungu  s.  boiteux. 

rfwwo  s.  cuisse. 

rfwno  s.  force,  puissance. 

dunya  s.  univers. 

dur  s.  compatriote. 

dwadwa  adv.  vite. 

cîwa/  s.  étrier. 


LEXIQUE     KANOURI-FRANÇAIS  97 


divendi  s.  malade. 
dyégu  adj.  num.  quatre. 
dyêsul  adv.  seulement. 
dyurné  s.  coude. 


fa,  fatu  s.  maison. 

fali  s.  pastèque. 

falleskin  v.  j'échange,  je  remplace,  je  traverse. 

falturam  s.  gué. 

fandeskin  v.  je  reçois,  j'obtiens,  j'attrape. 

faneskin  v.  je  fonds  (du  beurre  etc.). 

fanneskin  {fan}  v.  j'entends,  je  comprends. 

fargi  s.  vagin. 

fari  adv.  en  haut,  sur. 


Pili 


98  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


farka  s.  fiancé. 

farneskin  v.  je  vole  (oiseaux). 

fatkeskin  v.  je  me  perds,  je  me  trompe. 

fayneskin  v.  je  pare,  j'évite. 

fé  s.  vache. 

fédeskin  v.  je  peigne,  je  démêle. 

féféneskin  v.  je  déroule,  je  déplie. 

féféto  s.  aile. 

fel  adj.  num.  un. 

fêlé  s.  van. 

feléneskin  v.  je  montre. 

féli  s.  tempe. 

férineskin  v.  je  file. 

ferr  s.  gâchette. 

feska  s.  visage,  figure 

fèyda  s.  importance,  nda  fèydandju? qu'im-porle'! 

fiddeskin  v.  je  sors  (act.)  (M). 

fineskin  v.  je  verse,  je  vide,  je  sors  (act.). 

findi,  fyasku,  fidyégu  etc.  20,  30,  40  etc. 

firo,  féro  s.  jeune  fille. 

fogow  s.  nuages. 

fongneskin  {fok)  v.  je  réunis,  je  rassemble. 

foramneskin  [for am)  v.  j'ouvre. 

forforneskin  v.  je  roule. 

forgam  s.  ongle. 

forgu  s.  taille,  forguram  s.  ceinture. 

forneskin  v.  je  danse,  je  saute. 

forto  s.  antilope  adax. 

forto  s.  salut. 

fotélé  s.  pagne. 

/«ci  s.  vipère. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  99 

fufu  S.  roseau. 

fufu  s.  poumon. 

fugara  s.  étudiant. 

fugneskin  {fuk)  v.  je  verse. 

fugu  s.  devant,  fugundju  tçulugena  formule  polie  pour 

dire  :  elle  est  déflorée. 
fulata  s.  peulh. 
fuluneskin  v.  je  verse,  je  vide. 
funeskin  v.  je  souffle,  j'allume. 
funneskin  v.  je  manque  de. 
fur  s.  cheval. 
furaneskin  v.  je  balaye. 
furé  s.  fleur. 

fusar  s.  colonne  vertébrale. 
futé  s.  ouest. 
futken  adj.  nu. 
fyélé  s.  place  (d'un  village). 


G 

gabaga  s.   bande  de  coton. 
gada  kadjidjiram  s.  brûle-parfums. 
gadé  adj .  autre. 
gadeskin  v.  je  me  dispute. 
gageskiny.  j'entre. 
galamneskin  [galap)  v.  je  galope. 


100  PKTIT   MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

galaneskin  v.  je  conseille,  je  fais  la  morale. 

gamaçems.  cils,  sourcils. 

gannesJiin  v.  je  me  presse  (M). 

gana  adj.  petit,  adv.  un  peu. 

gananes/cin  v.  je  conserve. 

ganesk'm  v.  je  guéris. 

gangas.  tambour,  tamtam. 

gamneskin  [gap)  v.  je  reste  (reliquat). 

garan  s.  guépard. 

gargarï  s.  palissade  d'épines,  zériba. 

garigu  adj.  riche  (K). 

garsan  s.  fil. 

garu  s.  mur,  rempart. 

gaskin  v.  j'obéis,  je  suis. 

gawa  (Ar)  s.  café. 

gebul  s.  œuf. 

gedi  s.  Est. 

geladji  s.  épi  (de  mil). 

genaneskin  v.  je  pose. 

gèndé  deskin  v.  je  pille. 

gèndéma  s.  brigand,  pillard. 

géndeskin  v.  je  lèche,  je  sauce. 

gendji  s.  poitrine. 

gerédegeskin  v.  je  m'appuie. 

gerganeskiny.  je  suis  fâché,  je  boude. 

gerteskin  v.  je  partage. 

gindeskin  v.  je  secoue. 

gireskln  v.  je  croque,  je  mange. 

girneskin  v.  je  traine. 

gmadji  s.  chemisette. 

Cfnèmteskin  v.  je  m'ennuie. 


LEXIQUE    KANOURI-FRANÇAIS  101 

^«mu  adj.  ennuyeux. 

gobanneskin  v.  je  mets  le  pied  sur. 

çjobogom  s.  coq. 

gobolto  s.  gombeau. 

godu  s.  sanglier. 

golgodo  s.  pomme  d'Adam. 

gombeskin  v.  je  gratte. 

gomneskin  (gop)  v.  je  jette. 

gonda  s.  papaye. 

gondja  s.  vente  aux  enchères. 

goneskin  v.  je  prends,  je  porte. 

goro  s.  kola. 

goiva  s.  puits  à  balancier. 

graneskin  v.  je  cache. 

grumfels.   girofle. 

gudugudu  s.  talon. 

gulleskin  v.  je  dis. 

gultéram  s.  luciole. 

guréneskin  v.  j'attends,  je  veille. 

gurguneskin  v.  jp  niârche  à  4  pattes. 

gwra  ?.  urage  au  sort. 

;)ars  s.  pièce  de  o  fr.,  thaler. 

gw'umba  s.  chapeau. 

guteskin  v.  je  puise  (de  l'eau).  —  kannu  guteskin,  je  me 

chaii^ô. 
^-yé,  (/yé  s.  corde. 


102  PETIT    MANUEL   F  UNÇAIS-KANOURI 


H 

hadjalneskin  v.  je  me  presse  (K). 

haga  s.  amende. 

hakyi  s.  impôt. 

hakum  s.  ordre. 

hamma  (deskin)  s.  bâillement. 

hangal  s.  intelligence. 

kar  conj.  jusqu'à. 

harneskin  v.  je  sèche. 

hurmo  s.  bienfait,  hospitalité. 


I 

ila  ilan  adv.  doucement. 

ilmu  s.  secret. 

indi  adj.  num.  deux  indl  firr  deux  exactement. 

iseskin  v.  je  viens. 


K 


ka  s.  bâton,  canne. 
kabar  s.  nouvelle. 
kabbi  s.  arc. 
kaberi  s.  tombe,  cimetière. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇAIS  ^^^ 


kablo  s.  hyphène. 

kabruka  s.  coloquinte. 

kabu  s.  journée. 

kabun  s.  navette. 

kaçagar  s.  sabre  touareg. 

kaçi  s.  provisions. 

kadabu  s.  saleté. 

kadesko  V.  j'arrive  (passé  indéf.  du  verbe  iseskm]. 

kadèy  s.  pirogue. 

kadi  s.  couleuvre. 

kadja  s.  circoncision. 

kadji  s.  pintade. 

Âady'i  s.  tœnia. 

kadjidji  s.  parfum,  aromate. 

kadjim  s.  herbage,  pâturage. 

kadjiri  s.  soir. 

kadkadi  s.  papier. 

kadugu  s.  retard. 

/carfu  s.  piste. 

Aa/er  s.  camphre. 

Ara/bw  s.  blennorragie  de  la  femme. 

kafya  s.  ombre. 

kaganeskin  v.  je  bégaye,  je  caqueté,  kuguy  kagaderom, 
poule  caqueteuse,  poule  pondeuse. 

kagaro  s.  corde  d'arc. 

kagel  s.  enclume. 

kagelmu  s.  ail. 

kageni,  kagendo  pron.  pos.le  mien,  le  vôtre. 

Aa^u adj.  froid. 

kaigu  s.  peur. 

kaka  s.  grand*mère. 


-^rr-r^.rvr--M  kgfc,,  ifm  || 


104  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

kakaki  s.  trompette  (tuba). 

kakayo  s.  coquillages. 

kalala  s.  saline. 

kalala  s.  bruit,  tapage. 

kalan  s.  clitoris. 

kalangneskin  v.  je  retourne  (devant  derrière)  je  rends,  je 

remporte. 
kalgi  s.  épine. 

halu  s.  feuille,  sauce,  légume. 
kalum  s.  entrailles. 
kalwaneskin  \.  je  rince. 
kam  s.  homme  plur.  am. 
kamasuru  s.  bride. 
kamba  s.  veuve. 
kambadi  s.  crin. 
kambaria  adj.  épais. 

kambéy  adj.  léger,  kambéy  salak,  très  léger. 
kambi  s.  nage. 
kambudu  s.  piège  (K). 
kamneskin  [kap)  v.  je  mouille. 
kamneskin  {kam)  v.  je  coupe. 
kamneskin  (kap)  v.  je  rencontre. 
kampogo  s.  chou  palmiste  (Bilma). 
A;amM  s.  femme. 
kanam  s.  lormite. 
kanasim  s.  rêve. 
kandam  s.  clou. 
kandili  s.  acacia  tortilis. 
kander  s.  cotonnier. 
kanderi'vl  s.  selle  de  chameau. 
kandira  s.  chasseur,  archer. 


LEXIQUE    KANOUM-FRANÇAIS  105 

kandjé  s.  fumée. 

kanduli  adj.  jaloux, 

kaneskin  v.  je  rôtis. 

kaneskm  \.  j'ouvre 

kangalé  s.  paille. 

kango  s.  gomme  arabique. 

kangyé  s.  fièvre. 

kani  s.  chèvre. 

kankadi  s.  cornes. 

kannu  s.  feu. 

kaniana  s.  moustique. 

kanlébel  s.  braise, 

kantuguli  s.  salive  (Mj. 

kapkeskin  v.  je  mouille. 

karadi  niuskobé  s.  paume  delà  main. 

karafé  s.  peau,  zeste. 

karaga  s.  brousse. 

karaga  s.  carquois  de  lances. 

karagwa  s.  acacia  albida. 

karam  s.  caïman. 

karama  s.  dessin  (M). 

karama  s.  cire. 

karangi  s.  frontière. 

karangu  prép.  près. 

karapteskin  v.  je  m'enivre  (M)  karapkata  ivre. 

karasu  s.  oseille. 

kardjudju  s.  antilope  mena. 

Â;aré  s.  bagages,  bijoux,  coquille,  efc. 

karegu  s.  cœur,  karegund^v.  içidjln  il  se  met  en  colère, 

karegundji  bodji.i  u  se  Calme. 
karé^x  s.  vertèbro. 


■^~flWiibMA!y«dWiH^^  ■  ■*"-^--'* 


106  PETIT  MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

kareskin  v.  je  scarifie. 

karetu  adj,  joli. 

kargadu  s.  rhinocéros. 

kargémo  s.  chameau. 

kargi  s.  pet.  kargi  fineskin,  je  pète. 

kargun  s.  antilope  koba. 

kari  s.  tique. 

karï  s.  veine. 

karibi  s.  puisette. 

karigua  adj.  puant  (M). 

karwa  s.  pi.  vent. 

Aarj/a  s.  captif. 

kasagu  s.  toux. 

kasala  s.  douche,  bain,  lavage. 

kasam  s.  fraîcheur,  brise. 

kaselteskin  v.  je  me  lave. 

kaseskin  v.  je  cours,  je  m'évade. 

A;a*A;<^  pron.  pos.  le  mien. 

kasneskin  v.  serrer  (une  ceinture),  tirer. 

kas kaseskin  v.  racler. 

kasugu  s.  marché. 

kasuneskin  v.  je  ris. 

Aafi  s.  sable. 

katigi  s.  peau. 

katu  s.  piège  (M). 

kalugu  s.  mensonge. 

kawagyé  s.  canard. 

Aayé  s.  roseau. 

kayga  s.  chanson. 

kazaga,  s.  lance,  kazaga  ténéné  javeline. 

AerfeA  adv.  silencieusement. 


lAriliitii 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  107 


kela  s.  tête. 

kelado  s.  ennemi. 

kelaseskin  v.  j'affûte,  j'aiguise. 

keli Rdi.  bleu,  vert;  pas  mûr  ;  cru  ;  mouillé  keli  terek  ou 

teret  tout  vert. 
kelin  s.  gencives. 
kelisu  s.  tapis. 
kelkel  adj.  égal,  exact. 
kemagen  s.  miel. 
kena  s.  faim. 
kendago  s.  beurre. 
kéndeskin  v.  je  porte  sur  le  dos. 
kéndigey  s.  palabre. 

kendin  s.  touareg. 

kengal  s.  soleil. 

A;«n^ar  s.  arbre  à  tanin  (acacia  nilotica). 

kenna  s.  génisse. 

kentago  s.  mois. 

keraneskin  v.  je  lis,  j'étudie. 

keratu  s.  lecture. 

jfcerèw  s.  année. 

kerdja  s.  filet  pour  la  pèche. 

keré  adj,  généreux. 

kerem  s.  vagin. 

kereneskin  v.  j'attaque. 

/;er/b  s.  fouet. 

kergyégu  s.  autruche. 

A;m  s.  chien  ;  chien  de  fusil. 

kerigu  s.  guerre. 

kerma  adv.  maintenant., 

kermama  adv.  immédiatement. 


it'i  it 


108  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


kernago  adj.  jaune. 

kérneskin  v.  j'enroule,  je  tresse,  je  coiffe,  je  plie. 

kerneskin  v.  j'écoute. 

kerfçem  s.  hyphène. 

keséy  s.  parent  par  alliance,  beau-frère. 

keska  s.  bois. 

keskaçi  s.  écorce. 

keskar  s.  fourche,  râteau. 

kessar  s.  store,  attelle. 

kéysu  s.  graisse. 

kiôu  adj.  dur,  kibu  içirr  très  dur. 

kida   s.  travail. 

/«rfji  adj.  bon,  agréable,  suci^. 

kigi  s.  mouche,   kigi  kemaye  ibé,  abeille. 

kilisa  s.  promenade. 

kilisayieskin  v.  je  me  promène. 

kimé  adj.  rouge  klmé  fil  ou  tçe'  tout  rouge. 

kiméruru   adj .    violet. 

kimineskin  v.  je   froisse  (M). 

kind] a  s.  nez. 

kindji  s.  captif. 

kineri  s.  gerboise». 

/:;.'?_;;  J  s.  cousin. 

Ainçi?^  s.  urine  de  va -he. 

kir  s.  captive. 

kirdi  s.  chrétien. 

kirineskin  s.  jo  lords,  je  penche. 

kitabya  (Ar.)  s.  chrétien. 

kivr.du  adj.  loin,  éloigné. 

klengi  s.  scorpion. 

yfcnem  s.  sommeil. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  109 


knému  s.  bœuf  porteur. 

kniiji  s.  flèche. 

kobu  s.  botte. 

kodi  adj.  lent. 

ko  for  0  s.  décime. 

kofoto   s.  sabot  de  cheval. 

kogo  s.  voix. 

kogoneskin  v.  je  frappe. 

kogu  s   vautour. 

kogu  s.  outarde. 

kogu  s.  racine  (M), 

koguna  s.  la  suite,  les  partisans  d'un  chef  ;  escorte. 

koko   s.  grenouille. 

koko  s.  cadenas. 

kokoryo  s.  scarabée  bousier. 

koldji  s.  arachide. 

A'o/o  s.  petit  tambour. 

kolo  s.  marmite,  creuset. 

kom  adv.  immobile. 

koma  s.  propriétaire,  maître. 

komadugu  s.  rivière. 

komagen  s.  éléphant. 

komala  s.  tuteur. 

komaski  s.  voisin. 

kombaram  s.  escalier,  échelle. 

kombu  adj.  aveugle. 

komello  s.  embarras  gastrique. 

koméndé  adv.  cette  année . 

komurtçu  s.  vieille   femme. 

komuseskin  s.  je  froisse  (K). 

kondelo  s.  crotte. 


110  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


kondo  s.  conduite. 

koneskin  v.  je  dépasse,  je  surpasse,  je  passe. 

kongusu  s.  pou. 

konkuna  s.  cauris,  argent  monnayé. 

koreskin  v.  je  demande. 

kori  adj.  court. 

koro  s.   âne. 

korokoro  s.  bobine. 

kortçé  s.  repli  cutané  reliant  l'index  au  pouce,  iata  kort- 

çébé  :  insulte. 
korumo  s.  pilon. 
koryo  s.  récipient  en  vannerie. 
koryo  kannubé  s.  étincelle. 
koskosi  s.  écaille   de  poisson. 
kosulu   s.  jujube. 
kow  s.  pierre. 
koivsu  s.  soleil. 
koyno  s.  puanteur. 
krami  s.  cadet,  cadette. 
kran  s.   crachat. 
krangeskin  v.  je  déchire. 
kraram   s.  école. 
ku  adv.  aujourd'hui. 
kuderama  s.  crapule. 
kudjongneskin  v.  récolter  (K). 
AuûÎM  s.  tortue^ 
kuguy  s.  poule,  poulet, 
/tw/éM  s.  natron,  kulbu  çob  alun. 
A'ûZi  s.  insecte. 
khli  s.  hanche. 
kuli  s.  anus. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS     .  Ill 

kulku  S.  vêtement. 

kulkuien  s.  coton. 

kullum  (Ar.)  adv.  toujours. 

kulo  champ. 

kulogu  marigot. 

kulu  kindjabé  s.  narine. 

kulum  s.  anneau,  bague. 

kulungyi  s.  python. 

kumarma  s.  arc-en-ciel. 

kumatin  s.  foie. 

kumbel  s.  lune. 

kumbu  s.  nourriture. 

kumfi  s.  goudron.  • 

kumneskin  v.  je  rase. 

kumo  s.  courge  calebasse  —  un  cent  (de  kolas). 

kunduli  s.  cheveu,  poil,  plume. 

kungu  s.  blessure. 

kur  s.  mortier. 

kura  adj.  grand    gros,  kura  maivundi  très  grand, 

kw'é  adv.  depuis  longtemps. 

kurgogu  adj.  lourd. 

A'ur^u  s.  molaire. 

kurgun  s.  remède. 

A:wr^Mriadj.  femelle. 

kuridu  s.  cercle. 

kuriram  s.  ogre. 

kurtça  adj.  émoussé. 

Awj'fu  adj.  mauvais. 

AwM  adv.  encore,  pas  encore. 

kiirugu  adj.  long,  haut,  profond,  kurugu  piot  très  long. 

kuskun  s.  gale. 


IISJ 


PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


kusoto  s.  étranger. 
kusu  s.  dette. 
kuteskin  v.  j'apporte. 
kwa  s.  homme,  mari. 
kyagu  s.  tendon. 
kyam  s.  lait. 
kyawta  (H)  s.  cadeau. 
Ayemiadj.  polygame. 


labar  s.  nouvelle. 

ladeskin  v.  je  vends,  fig.  saladin  ils  se  paient  ma  tête. 

lado  s.  luette. 

/a/t/a  adv.  en  paix,  en  bonne  santé,  lafyaneskin  v.  je  salue. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇAIS  113 


lagu  s.  ride. 

lamar  (Ar)  s.  événement. 

lamneskin  {lap)  v.  je  charge,  /ap^es/fin  j'applique. 

lamtes/cin  v.  je  me  lave  le  visage. 

landeskin  v.  je  pique. 

laneskin  v.  je  creuse;  je  monte  quelque  chose. 

lanneskin  {lan)  v.  j'insulte  (K). 

lardu  s.  pays,  contrée. 

lareskin\.  je  rase  (M). 

larmu  s.  gonion,  angle  de  la  mâchoire. 

laska  adj.  num.  un. 

laskeneskin,  laskeskin  v.  je  pends,  j'accroche. 

lawurdjé  s.  ceinture. 

laya  s.  papier,  grigri. 

lebala  s.  guerre,  dispute. 

lebaya  s.  emplettes. 

lebù  s.  pityriasis  versicolor. 

legedir  s.  seau. 

/eAar,  %a)'  adj.  num.  neuf. 

lemans.  biens. 

lemar  s.  membrane  hymen. 

temlems.  brume. 

lémon{kv).  s.  citron. 

lémeskin  v.  je  vais. 

léneskin  v.  je  touche. 

i.fnnes/tin  (/éi)  v.  je  dors  ;  je  me  solidifie. 

H  fera  s.  aiguille. 

liskin  V.  j'ai  l'habitude. 

logoneskin  v.  je  m'excuse  (M). 

loloneskin  v.  je  tremble,  je  bouge. 

lombo  s.  affaires,  souci,  afî  lomboni  ?  que  m'importe? 


114  PETIT   MANUEL   FRANÇAISKANOURI 

lorsa  (Ar)  s.  mariage. 
losu  adj.  mou. 
loteryo  s.  nouilles. 
luguskin  v.  je  sors. 
lumneskin  v.  je  plonge. 
lunneskin  v.  je  colle  (K). 


M 

madjusu  s.  païen. 

magas  s.  ciseaux. 

magum  s.  cor  (M). 

magu  s.  semaine. 

maïr  s.  cadeau  de  noces,  félicitations  etc. 

mala  s.  sacoche  de  chameau. 

malaha  s.  semelle. 

malam  (Ar)  s.  marabout,  lettré. 

malam  batata  s.  papillon. 

manas,.  parole. 

manda  s.  sel. 

manday  s  iguane. 

maneskin  v.  je  cherche. 

marakos.  harpon. 

mar gu fan  s.  varan. 

masana  s.  couscouss. 

maskala  s.  gifïle. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  115 


matabibido  S .  mouche  maçonne. 

may  s.  chef  mayram  princesse . 

mat/nrfa  s.  remplaçant  du  chef,  sous-chef. 

mbéli  s.  incisions  ethniques,  cicatrices. 

mérunuskinv.  je  rachète. 

mina  s.  lion. 

mindé  adv.  l'an  dernier,  mindédé  il  y  a  2  ans. 

misaneskin  v.  je  mesure  (longueur). 

mowneskin  v.  je  manque. 

morsaneskin  v.  je  me  fie  à. 

muçi  s.  mouflon. 

muga  s.  sourd. 

mundel  s.  tannage,  mundelma  tanneur,  mundel  deskin  je 

tanne. 
mungneskin  [muk)  v.  j'arrache. 
mungum  s.  cor  (K). 
mur j an  s.  corail. 
muskin  v.  je  revêts. 
musko  s.  main. 
mutkata  part,  sphérique. 
mya  (A.r.)  adj.  num.  cent. 
myégu  adj.  num.  dix. 


N 


na  subst.  lieu,  prép.  chez. 
naçi  s.  haïk  de  femme. 
nadeskin  v.  ensevelir  (M),  semer. 


116  PETIT  MANUEL   FRANÇAI-SKANOLT.I 

nado  s.  semailles. 

namneskin  (nam)^  namgeskin  v.  je  romps. 

namneskin  [nap.)  v.  je  m'assieds. 

nanga  prép.  pour,  à  cause  de. 

nasara  s.  chrétien. 

nasim  s.  rêve  nasimneskin  (nasim)  v.  je  rêve. 

nda  pron.  quoi?  et? 

ndagu  adv.  combien. 

ndaié  s.  henné. 

ndalleskin  v.  je  vole,  je  dérobe. 

ndjelneskin  v.  je  m'accroupis. 

ndjemneskin  (ndjep)  v.  je  descends. 

ndjetkeskin  v.  je  presse. 

ndjeiki  s.  grillon. 

ndjidi  s.  blennorragie  de  l'homme. 

ndjims.  hutte,  case. 

ndjiri  s.  peau  de  fiiali. 

ndogula  s.  scarabée  bousier  (M). 

ndjugo  s.  rumination  ndjugoneskin  v.je  rumine. 

ndjumneskin  v.  je  gémis. 

ndu  pron.  qui? 

néneskin  v.  je  mouds. 

né,  néndi  pron.  vous. 

néngeli  s.  hivernage,  tornade,  année. 

neskin  v.  je  dis,  je  pense. 

nga  adj.  savant,  intelligent. 

n<7arfi  s.  alcôve,  chambre. 

ngadjagen  s.  marabout  (oiseau), 

ngadji  s.  farine. 

ngafèré  s.  queue. 

ngaféti  s.  lapis  de  selle. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇAIS  117 


ngafiri  s.  gros  mil,  sorgho. 

ngafo  s.  dos  prép.  derrière. 

ngago  s.  corbeau. 

ngalgo  adj.  préférable,  meilleur. 

ngalleskm  v.  je  mesure  (capacité). 

ngalo  s.  haricot. 

ngam  s.  chat,  lion. 

ngambadu  s.  chat  domestique. 

ngamgayem  s.  chat  sauvage. 

ngamneskin  v.  je  sèche. 

ngamtu  adj.  sec     ngamtu  tçar  très  sec. 

nganneskin  v.  je  trais. 

ngari  s.  proverbe. 

ngarfogan  s.  varan. 

ngarigo  s.  couteau  de  jet. 

ngartu  s.  rot.     ngartuneskin  v.  je  rote. 

ngasios.  cigogne  (M). 

ngawa  s.  cigogne. 

ngawa  s.  lutte. 

ngaya  s.  fuseau. 

ngazagun  s.  marabout  (oiseau)  (M). 

n^e/a  adj.  bon  n^e/a  me/èf  très  bon. 

ngelaro  s.  bélier. 

«pe/<^  s.  feuilles  de  palmier. 

ngelengneskin  v.  je  coïte. 

ngeli  s.  pénis,  verge. 

ngeltem  s.  amant,  maîtresse. 

ngeni  s.  orphelin. 

ngerem  s.  course  de  chevaux. 

ngergam  s.  histoire. 

ngesneskin  v.  j'oublie. 


118  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 

ngifi  s.  cram-cram  (graminée). 

ngigi  s.  tourterelle. 

ngimi  ngimi  s.  menton. 

ngirfo  s.  bâtard. 

ngiri  s.  gazelle. 

ngisu  s.  hyène. 

ngo  adv.  tiens,  voici. 

ngobu  K&\ .  beaucoup. 

nçobu  s.  espèce  de  flotteur. 

ngolmis.  louche,  bigle. 

ngolo  s.  organes  génitaux. 

ngolondo  s.  doigt. 

ngom  s.  front. 

n^ors.  cuvette  (topogr.)  (M). 

ngoremngorem  s.  genou. 

ngoikums.  termitière. 

ngragra  s.  aigrette. 

ngubori  s.  fête. 

ngudis.  pauvre;  parasite;  ver  de  guinée. 

ngudo  s.  oiseau. 

ngutu  s.  soif. 

nguli  s.  enfant. 

nguneskin  v.  je  me  prosterne. 

np-wr  s.  testicules. 

ngurbo  s.  cuvette  (sans  puits). 

ngurgo  s.  écurie. 

ngurrom  s.  rein,  rognon. 

ngurutu  s.  hippopotame. 

n^Msu  s.  goitre,  kyste. 

ni  pron.  tu,  toi. 

niga  s.  noces. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇAIS 


119 


nigeskin  v.  je  pais. 

7iigo  s.  pâturage. 

niméneskin  s.  je  parle. 

ninga  s.  ruse. 

nkyé  s.  canari,  récipient  en  terre  cuite. 

nkyi  s.  eau. 

nogunas.  hospitalité,  complaisance,  prévenance. 

noneskin  v.  je  connais. 

nongu  s.  honte. 

nugneskin  [nuk)  v.  je  parle. 

nuskin  v.  je  meurs. 


R 

radi  s.  tonnerre. 

raba,  rafa  s.  oncle  maternel. 

rageskin  v.  je  veux . 

ragneskin  v.  je  peux. 

ran  s .  gage . 

ratkeskin  v.  j'appuie. 


120  PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

rebu  s.  écrit,  lettre,     rebuneskin  j'écris. 

réneskin  v.  je  divise. 

rétas.  moitié. 

riba  s .  charrogne . 

riddeskin  v.  je  colle  (M). 

ri  fêla  s.  argent. 

rifu  s.  poche. 

l'ijam  s.  mors. 

rineskin  v.  j'ai  peur. 

rinneskin  v.  je  décroche,  j'ôte  un  vêtement. 

ririmneskin  \ .  je  démange. 

riskin  v.  j'apprends. 

ro  s   vi-e. 

rodoguv.  pendaison. 

rogeskin  v.  je  pends  (supplice). 

rogondimi  s.  espèce  de  lézard. 

rokko  adv.  ensemble. 

roneskin  v.  je  tiens. 

ru  s.  soîitude.     runi,  rundiu  moi  seul,  l'ii  «euî. 

rumbuskin  v.  je  paie  (M) . 

rumneskin  v.  j'ensevelis  (K). 

rungo  s.  farine. 

ruskin  v.  je  vois. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇATS 


121 


sabeskin  v.  je  vanne. 

saburneskin  v.  je  voyage. 

sadaga  s.  aumône   religieuse,    sadakneskin,    j'offre    en 

aumône,     sadaga  kamubé,  dot. 
saga  s.  année. 
sagadé  s.  courge. 
sagans.  crible,  tamis. 
sageskin  v.  je  décharge,  je  descends  (act.). 
sakaran  (Ar.)  adj.  ivre  (K). 
saktis.  outre,  peau  de  bouc. 
sala  s.  prière,     salaneskin  je  prie,     salaneskeni  je  ne  prie 

pas  (périphrase  polie  pour  dire  :  j'ai  mes  règles). 
salamneskin  \ .  je  dresse,  j'éduque. 
saïga  s.  chaîne. 
sama,  tous. 
same  adv.  en  haut. 
same  s.  ciel 

samneskin  v.  je  frotte,  j'oins. 
sanasuin  v.  j'efface  (M). 
sanfo  s.  panier,  couffin. 
sangeskin  v.  je  réveille. 
santal  s.  bois  de  santal. 
santérom  s.  kohol,  sulfure  d'antimoine. 
sarapteskin  v.  je  me  drape. 
satara  s.  ruade. 

seba  s.  matin-     seba  foser  tout  au  matin. 
segéneskin  v.  je  soupire. 
selaneskiïi  v.  je  taille. 
sef(?  s.  calvitie. 


122  PETIT  MANUEL  FRANÇAIS-KANOURI 

séndi  pron.  ils,  eux. 

sénduki  (Âr.)  s.  caisse. 

séngeskin  v.  je  lève,  je  soulève. 

seni  s  berger. 

serdu  s.  selle. 

serengeskin  v.  je  me  retrousse. 

seri  s.  quenouille. 

serneskin  v.  je  crible,  je  tamise. 

sèy  adv.  jusqu'à,  jusqu'à  ce  que. 

séydas.  témoin. 

séyérom  s.  passeur. 

sineskin  v.  je  fonds,  je  me  dissous  (sucre). 

siri  s.  hampe  de  flèche. 

sirneskin  v.  je  rentre. 

so  adv.  tout. 

soba  s.  ami. 

sobana!  exclam,  de  réprobation. 

sodjé  s.  soldat,  tirailleur. 

sog  ornes  kin  v.  je  consulte. 

soloneskin  v.  je  fais  la  paix. 

songo  s.  diarrhée. 

sonu  s.  souliers. 

soro  s.  maivSon  en  maçonnerie. 

sota  s.  bienvenue,  cadeau  d'hospitalité. 

sowda  s.  paresse  sowdama  s.  fainéant. 

su  s.  fer. 

^MÔj/o  s.  moelle  (K). 

sugneskin  {suk)  v.  je  perce;  je  déflore. 

suguy  s.  teigne. 

suker  s.  sucre. 

sukerkoré  s.  scarabée  bousier. 


LEXIQUE  KANOURI-FRANÇAIS  123 


suli  S.  brochette. 

sum  s.  poison,  venin. 

sumba  adj.  maigre,    sumbaneskin,  v.  maigrir. 

sumo  s.  oreille. 

sumo  s.  bois  en  fourchSi 

sungori  deskin\.ie  gonfle. 

sunuri  s.  boucher. 

suri  s.  plaisanterie. 

susu  s.  noyan. 


taba  (Ar;)  s.  cachet,  sceau,  tampon. 

taha  s.  tabac. 

tabiska  s.  galette,  beignet. 

faôra  s.  porte  (en  bois),  planche. 

tada,  tadwa  s.  encre. 

tadi  s.  dépense,  tadima  s.  dépensier. 

tadineskin  v.  je  dépense. 

tageriseskin  v.  je  prête. 

tagugulleskin  v.  je  chatouille. 

takeneskin  v.  je  pousse  (M). 


124  '  PETIT   MANUEL   FRÀNÇAIS-KANOURI 


talaka  s.  pauvre. 

talaladià],  mince,  fin. 

talamneskin  v.  je  médis,  je  calomnie. 

talfu  s,  aisselle. 

talgam  s.  angle. 

tallaneskin  v.  je  colporte. 

talleskin  v.  je  trébuche. 

tama  s.  un  franc. 

tamaneskin  v.  je  crois,  je  pense. 

tambeskin  v.  je  goûte. 

taméseskin  v.  je  compte  (M). 

tamneskm  [tap]  v.  je  remplis,  je  moule. 

tamneskin  v.  retourner  (le  dos  en  l'air). 

tamsugu  s.  tamarinier. 

tandeskin  v.  je  fabrique. 

tandjiburneskin  v.  je  me  lave  les  organes  génitaux, 

tanka  s .  0  fr.  50.  ^ 

taradja  s.  espèce  de  tambour. 

iaragneskin  v.  j'enjambe. 

taraha  s.  matelas. 

targuna  s.  lièvre. 

tarneskin  v.  je  disperse,  je  sépare^  je  répands. 

tasa  s.  cuvette,  bol,  assiette,  boite. 

tasaréndi  s,  jeu  d'échecs. 

iasibi  s.  chapelet. 

taskin  v.  je  tiens,  je  possède. 

tata  s.  fils,  enfant,  fruit,  graine. 

iatambeskin  v.  je  chuchotte. 

tçaaày.  auparavant. 

tça  adj.  libre. 

içaga  s.  métier  à  tisser,  tçaganeskin  v.  je  tisse. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  125 

tçak  adv.  droit. 

tçali  s.  espèce   de  bissac  en  vannerie  pour  charger  les 

animaux. 
tçan  s.  filet  (de  chasse). 
tçaré  adv.  il  y  a  longtemps. 
tçatça  s.  espèce  de  jeu. 

tçem  adj.  amer,  aigre,  tçemram  bile,  tçem  fok  très  amer. 
tçenna  s.  porte,  entrée. 
içérena  \.  imT^.  c'est  terminé. 
tçéta  s.  piment. 
tçéli  v.  imp.  il  suflit. 
tçi  s.  bouche,  bouchée,  chique. 
tçibu  adj.  sec. 
tçidi  s.  sol,  terre. 
tçil  s.  goutte. 

tçineskin  v.  je  me  lève,  je  pars. 
tçinkafa  s.  riz. 
tçinneskin  {tçin)y.  j'essuie. 
tçu  s.  nom. 

tçualdjin  v.  imp.  il  fait  des  éclairs. 
tçudju  s.  vagin. 
tçudurin  v.  imp.  il  pleut. 
tçuguram  s.  clef. 
tçuguri  s.  trou,  perforation. 
tçundjuneskin  v.  je  suce. 
tçunneskm  v.  je  m'excuse  (M). 
téddeskin  v.  je  rencontre. 
tegam  s.  sein. 
tegareskin  v.  je  me  forge. 
feZam s.  langue;  pointe. 
/é/(^/é  s.  salive. 


i26  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


tematem  s.  tomate. 

témneskin  v.  je  construis. 

temteneskin  v.  je  me  couche  sur  le  ventre . 

ierbonneskin  v.  j'agite,  je  trouble, 

terdjman  (Ar.)  s.  interprète. 

teremneskin  v.  je  saute  en  bas. 

tergahu  s.  puce. 

tergomçi  s.  arc-en-ciel. 

teribeskin  v.  je  fais  attention. 

termaseskin  \ .  je  masse. 

ternageskin  v.  j'écrase. 

terneskin  v.  j'aère,  je  mets  sécher. 

tigeskin  v.  je  pose. 

tigi  s.  corps. 

tilo,  telo  adj.  num.  un  tilolong,  un  exactement. 

tiini  8.  dent. 

tiles  adv.  par  force. 

timia  adj.  tranchant. 

tingiri  adj.  petit  (M). 

titimi  s.  conte,  énigme,  fable. 

togoba  s.  éperons. 

toUo  s.  petite  flûte. 

tolugeskin  v.  je  sors  (act.). 

toltolneskin  v.  je  suis  gonflé. 

tomoneskin  v.  je  termine. 

fon^M  s.  pince. 

torgo  s.  piège. 

fori  adv.  en  haut. 

toivtow  s.  araignée. 

tulleskin  v.  je  lave. 

tulo,  tolo  s.  boue,  pisé,  banko. 


LEXIQUE   KANOURI-FRANÇAIS  127 


tulur  adj.  num.  sept. 
tumbalneskin  v.  je  pousse  (K.). 
iumbel  (Ar.)  s.  tambour  de  chef. 
tuneskin  v.  je  masse. 
tunu  s.  douleurs,  rhumatismes. 
tusaneskin  v.  je  mélange. 
tuseneskin  v.  j'attends,  je  reste,  je  me  repose. 
tuseskin  v.  je  pile. 
tusya  adv.  tout  à  l'heure. 
tutuneskin  v.  je  masse  ;  j'enfonce. 
tyalleskin  v.  je  coupe  (M). 

tyalleneskin  v.  je  dédaigne,  je  méprise,  je  refuse  d'en- 
tendre. 
tyallo  [deskïn]  s.  urine, 
iy an  adj.  vieux. 

iyélum  adj.  noir,  tyéluni  pet  ou  pedek  très  noir. 
tyérendin  v.  imp.  douloureux. 
tyokol  s.  cuiller. 
tyongé  s.  herminette. 
tyuro  s.  ventre  prép.  dans  iyuroa  enceinte. 
iyurobobu  adj .  vide. 
tyuro fak  s.  sangle. 


;:^,aà..*iisà^^Kéi;  -^MM^^m  ^ 


128  PETIT   MANUEL   FRANÇAIS-KANOURI 


u 

u  pr.  je,  moi. 

uderam  s.  miroir. 

ulgam  s.  édenlé,  brèche-denls,  tata  ulgamhé  =  insulte. 

ugu  adj.  nam.  cinq. 


uneskin  v.  je  regarde. 
usku  adj.  num.  huit. 


W 

uada  s.  nain. 

wageni  s.  orphelin. 

wageskin  v.  je  renvoie. 

wagré  adv.  après-demain,  ivagrénio  après-après-demain. 

waji  so  loc.  adv.  toujours. 

wandjams.  barbier,  tata  tvandjambé=  insulte. 

wanégyé  adv.  peut-être. 

waneskin  v.  je  refuse,  je  ne  veux  pas. 

waradas.  héritage. 

warneskin  v.  je  brûle,  je  chipe. 

waru  s.  cystite. 

wasili  s.  arabe. 

waso  adj.  tout  entier. 

waiçita  (deskin)  s.  éternueraent. 

watu  s.  nuitée. 

watulur  s.  étoile  polaire. 

wobila  s.  gauche. 

woli  adj.  petit. 

woUeskin  v.  je  deviens,  je  serai. 


^0^0/0  rf..A-i«v.  je  me  gargarise. 
ivolteskin  V.  je  retourne. 
wosu  adv.  mieux. 
wulwulis.  youyous. 


^a/cAe.)fcinv.jepose,jemets. 
y  al  s.  famille. 

î/«^^^^^^^  V.  J'enf^n^^-  ^^^.         à  quelqu'un  (pour 

ycngoreskin  v.  je  joue  ue  i* 

en  tirer  un  cadeau). 
yanké  morgyérom  s.  aines. 
i/an%é  s,  pantalon. 
yasaskin  v.  je  range. 
yasereskin  v.  je  trais. 

t^asfcin  V.  je  bois. 

ï/asAu  adj.  num.  trois. 

yate^&mv.  j'emporte,  j  emmené. 

1/at/as.  frère,  sœur  aîné.  ^ 


130 


PETIT    MANUEL   FRANÇAIS-KANOUR! 


yédjeskin  v.  je  tue. 

yembareskin  v.  je  suis  fatigué. 

yémpi  adv.  quand. 

yéneskin  v.  je  réponds,  je  chante. 

yéru  adj.  num.  cent. 

yésaraskin  v.  je  crois. 

yéskeleskin  v.  j'enseigne. 

yeskin  v.  je  donne. 

yifuskin  v.  j'achète. 

yilgeskin  v.  j'engueule. 

yineskin  v.  je  détache. 

yinneskin  v.  je  me  mouche. 

yirgeskin  v.  j'ajoute. 

yo,  yowamter'}.  oui. 

yongneskin  [yok]  v.  je  chasse. 

yukureskin  v.  je  tombe. 

yum con'},  quand. 

yunduskin  v.  j'avale,  j'engloutis. 

yurdugeskin  v.  j'accompagne. 


zar  s.  bride  de  chameau. 


FIN 


LE   PUY    —   IMPRIMERIE    PEYRILLER,    BOUCHON   ET   GAMON. 


LIBRAIRIE  ORIENTALISTE  PAUL    GEUTHNER. 

Bambara.  —  Bazin  (H.).  Dictionnaire  bambara-français, 
précédé  d'un  abrégé  de  grammaire  bambara,  XXV, 
693    pp     in-8,    1906 40  fr. 

Chinois.  —  Karlgren  (B).  Analytical  dictionary  of  Chi- 
nese and  Sino-japanese,  sous  presse,  environ . .       150  fr. 

Egyptien.  —  Sottas  (H.).  et  E.  Drioton.  Introduction  à 
l'étude  des  hiéroglyphes,  1  port.,  3  pi.,  5  fig.,  195  pp., 
petit  in-8,  1922 20  fr. 

Gbéa.  —  Calloc'u  (J.).  Vocabulaire  français-gbéa  (Congo- 
français),  précédé  d'éléments    de  grammaire,   170  pp., 

1911 , 12  fr. 

Les  principales  populations  de  langue  gbéa  sont  :  les  Buzéré, 
Burusé,  Bokondi,  Butuli,  Bokuli,  Bokwana,  Bomba,  Boganu,  Busé, 
Bitno,  Busa,  Koga,  Ndobo,  Bail. 

Gmbwaga.  —  Calloc'h  (J.).  Vocabulaire  français  gmb- 
waga-gbanziri-monjombo  (Congo  français),  précédé  d'élé- 
ments de  grammaire,  204  pp,  in-8,  1911 15  fr. 

Le  Gmbwaga,  le  Gbanziri  et  le  Monjombo  sont  trois  dialectes 
d'une  môme  langue  parlés  sur  le  fleuve  Oubangui,  affluent  du 
Congo.  Les  indigènes  qui  parlent  le  Gmbwaga  et  le  Momjombo  sont 
vulgairement  appelés  Bondjos. 

Grec.  —  AuTRAN  (G.).   Introduction  à  l'étude  critique  du 
nom  propre  grec,  1  volume   d'environ   600  pp   in-i,  à 
paraître  par  fascicules   d'environ  80  pp.,  à  12  fr.  le  fasc. 
Le  premier  fascicule  paraîtra  vers  octobre  1923. 

Grec.  —  Robertson  (A.).  Grammaire  du  grec  du  Nouveau- 
Testament,  trad,  par  E.  Montet,  XVI,  298  pp.  in-8, 
1911 15  fr! 

Ifumu.  — Calloc'h  (J.).  Vocabulaire  français-ifiimu  fbatéké) 

(Congo  français)  précédé  d'éléments  de  g'rammaire,  préface 

de  A.  Meillet,  1  tableau,  IV,  346  pp.  in-8, 1911.  .       24  fr. 

Langue   bantoue   parlée   dans    le   pays  dont  Brazzaville  est    le 

chef-lieu. 

Linguistique.  —  Marouzeau  (J.).  La  linguistique  ou  science 
du  langage,  1  tableau,  2  fig.,  189pp.  in-12.  1921     7  fr.  50 

Comment  s'analysent  les  éléments  et  les  procédés  du  langage  : 
sens  (phonétique)  ;  mots  ;  leur  forme  (morphologie)  et  leur  sens 
(sémantique);  procédés  de  construction  (syntaxe)  et  d'expression 
(stylistique)  sous  quels  aspects  se  présente  l'étude  des  langues 
(grammaire  descriptive,  historique,  compai-ée,  générale);  quels  sont 
les  rapports  de  la  linguistique  avec  la  philologie  ;  comment  la 
linguistique   s'est    constituée    et    développée. 


LIBRAIRIE  ORIENTALISTE  PAUL    GEUTHid 

Malais.  —  Saint-Sauveur  (J.-de).  Lexique  franc 
malais  à  Tusage  des  Français  en  Malaisie  :  Indes 
taies  Néerlandaises  (Java,  Sumatra,  Bornéo,  No 
Guinée),  Indo-Chine,  Straits  Settlements,  Nouvell 
donie,  avec  des  notions  de  grammaire  malaise 
choix  de  phrases  employées  dans  la  conA'ersatic 
ran  te,  préface  de  A.  Gabaton,  121  pp.  pet.  in-8, 1921 

Peulh.  —  Arensdorff  (L.).  Méthode  pratique  de  la 
peulh  [dialecte  de  la  Guinée  française]  (grammaii 
logues,  contes  et  fabliaux,  correspondances,  etc.) 
XXII,   424  pp.  in-12,    1913 

Sango.  —  Calloc'h  (J.)  Vocabulaire  français-sa 
sango-français  (langue  commerciale  de  l'Oul 
Chari)  précédé  d'un  abrégé  de  grammaire,  VII), 
in-8,   1911 1 

Le  Sango  est  parlé  de  Bangui  aux  sultanats  et  iusqu' 
Chari. 

Sémitique.  —  Brogkelmann  (C,].  Précis  de  lingu 
sémitique,  traduit  de  l'allemand  par  W.  Mari 
M.  Cohen,  224  pp.   in-12,  1910 

Sogdien.  —  Gauthiot  (R.).  Essai  de  grammair 
dienne,  préface  de  A.  Meillet,  première  partie  :  p 
que,  1  pi.,  2  cartes,  X,  183  pp.,  pet.  in-8, 
1923 

Mission  Pelliot  en  Asie  Centrale,  série  pet.  in-8,  tom 
ouvrage,  en  partie  détruit  dans  l'incendie  de  Louvain  à 
a  été  complété   et  préfacé   par  A.  Meillet. 

La  suite  est  en  préparation  ;  elle  paraîtra  sous  la  sign; 
M.  E.  Benveniste,  sous  la  direction  de  M.  Meillet. 

Sumérien.  —  Laxgdon  (S.).  A  Sumerian  gramm 
chrestomathy,  with  a  vocabulary  of  the  principa 
in  Sumerian,  and  a  list  of  the  most  important  s 
and  vowel  transcriptions,  VIII,  310  pp.,  gr 
1911 

Terminologie  linguistique.  — Marouzeau  (J.).  L 
de  la  terminologie  linguistique,  300  pp.  e 
in-12 en  prépi 


Le  Puy-ea-Velay,  —  Imprimerie  Peyriller,  Rouction  et  Ga 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 


UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 


PL  Noel,   Georges  Pierre 

8361  Petit  manuel  fraiicais- 

N64.  kanouri 


I