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Full text of "Polybiblion : Revue bibliographique universelle"

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BPSH-k'l 


Sarbatti  Collège  l.i&cars 


THE   QUARTERLY  JOURNAL 
OF   ECONOMICS 


POLYBIBLION 
REVUE 

BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 

PARAISSANT    TOUS     LES     MOIS 


PARTIE   LITTÉRAIRE 


•■VXlftliB    atmtm.   —  T«nB    BOIXANTS-CMQUltHB 


PARIS   {7*) 


AUX    BUREAUX    DU    PO  L,TBIB  LI  O  M 

t>,  KUI  DE  BA.INT-S1U0N,  8 


T*'     . 


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POLYBIBLION 


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REVUE 


BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 


Janvier  i907.  T.  CIX.  1. 


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RENNES 


IMPHIMERIB     POLYGLOTTE    FRANCIS    SIMON 


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POLYBIBLION 


REVUE 

BIBLIOGRAPHIQUE    UNIVERSELLE 

PARAISSANT      TOUS      L.  SS      MOIS 


PARTIE    LITTÉRAIRE 


DEUXIÈME  SÉRIE—  TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME.-  CIX-  DE  LA  COLLECTION 


PREHIÈIIB    l<IWSAIilOIV.    —    JANWIEB 


PAÏUS   (7^) 


A.UX     bureaux:     du     polysiblion 

5,     AUB     DB    SAINT-SIMON,    5 
(Bouievard  Sainl-Oermain) 


LONDRES 
BuRNs  et  Oatbs,  28,  Orchard  Street. 

FRIBOnRO  laf  BBUaAU 

B.  Hrrdrr. 

VIENNE 

dnLOLD  et  C**,  Stefansplatz. 

BRUXELLES 

:iété  belge  de  librairie  (Oscar  Sghrpkns  A  O") 
iô,  rue  Treurenberjç. 


ROME 

DKSGLéB,  Lkpkbvrr  et  Gi«,  éditeurs  pontificaux, 
piazza  Qrazioli  (palazzo  Doria). 

MADRID 

JOSK  RUIZ  y   G*    (LiBRBRiA   GUTBNBBRO), 

13,  plaza  Santa  Âna. 

MONTREAL 

Alphonse  Lkglairk,  directeur  de  la  Retfue 
canadienne,  290,  rue  de  l' Université. 


BUGHAREST.  BUDAPEST.   GOPENHAGUC.    CHRISTIANIA,   STOCKHOLM, 

SAINT-PÉTEBSBODRa,  VARSOVIE 

burkaux  dk  postb 

1907 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DE  JANVIER  1907 


I.  —  DERNIÈRES  PUBLICATIONS  ILLUSTRÉES,  par  Visbnot  (p.  5-10). 
H.  —  ROMANS,  CONTES  ET  NOUVELLES,  par  M.  C.  Arnaud  (p.  10-20). 

III.  —  ÉCONOMIE  POLITIQUE  ET  SOCIALE,  par  M.  J.  Rambaud  (p.  20-33). 

IV.  —  OUVRAGES  SUR  LA  MUSIQUE,  par  M.  O.  M.  B.  (p.  33-46). 

V.-  COMPTES  RENDUS. 

Théologie.  —  P.  Wieland  :  Mensa  und  Confessio  (p.  47).  —  J.  Berthier  :  L*Étude  de  la 
Somme  théologique  de  saint  Thomas  d'Aquin  (p.  47). 

fielenees  et.  Atrtm.  —  C.  Babdmkër  et  O.  F.  von  Hertuno  :  Beitrage  zur  Geschichte 
der  Philosophie  des  Mittelalters  :  S.  Uahn  :  Thomas  Bradwardinus  und  seine  Lehre 
vou  der  menschlichen  Willensfreiheit  (p.  49).  —  Partbbnius  Minobs  :  Ist  Duns  Scotus 
Indeterminist  ?  (p.  49).  —  E.  KRhBS  :  Meister  Dietrich  (Theodoricus  Teutonicus  de 
Vriberg),  seine  Leben,  seine  Werke,  seine  Wissenschaft  (p.  50).  —  H.  Ostlkr  :  Die 
Psychologie  des  Hugo  von  St.  Viktor,  ein  Beitrag  zur  Geschichte  der  Psychologie  in  der 
Frùhschoîastik  (p.  50).  —  A.  Binet  :  Les  Révélations  de  l'écritare  (p.  51).  —  S.  Pi-llat  : 
L'Education  aidée  par  la  graphologie  (p.  52). 

Littérature.  —  R.  DE  la  GRASSbRiB  :  Études  de  linguistique  et  de  psychologie.  De  la 
Catégorie  du  genre  (p.  53).  —  A.  iMkzièrbs  :  Pensées  choisies  de  Désiré  Nisard  (1806> 
1888)  (p.  54).  —  J.  Barbey  d'Aurevilly  :  Deuxième  Mémorandum  (1838)  et  quelques 
pages  de  1864  (p.  54).  —  A.  Bossert  :  Les  Grands  Ecrivains  français.  Calvin  {p.  55).  — 
L.  Brédip  :  Du  Caractère  intellectuel  et  moral  de  J.-J.  Rousseau, 'étudié  dans  sa  vie  et 
dans  ses  écrits  (p.  56).  —  M.  Muret  :  La  Littérature  italienne  d'aujourd'hui  (p.  57). 

Histoire.  —  E.  Schuré  :  Sanctuaires  d'Orient.  É^rypte.  Grèce.  Palestine  (p.  58). —  L.  Lau- 
iCAY  :  Histoire  de  l'Eglise  gauloise  depuis  les  origines  jusqu'à  la  conquête  franque  (511) 
(p.  59).  —  C.  Samaran  et  G.  Mollat  :  La  Fiscalité  pontincale  en  France  au  ziv*  siècle 
(période  d'Avignon  et  Grand  Schisme  d'Occident)  (p.  60).  —  H.  Dkniflb  :  Luther  und 
Lutherlum  in  der  ersten  Entwickelung,  Quellenmassig  dargestellt  (p.  61).  —  A. -M.  Weiss  : 
Luther  psychologie  als  Schtlssel  zur  Luiherlegeode  (p.  61).  —  P.  Pisani  :  Répertoire  bio- 
graphique de  l'Episcopat  constitutionnel  (1791-1802)  (p.  62).  —  L'Épiscopat  français 
depuis  le  Concordai  jusqu'à  la  Séparation  (1802-1905)  (p.  64).  —  C.  Mœller  :  Histoire 
du  moyen  âge,  depuis  la  chute  de  l'Empire  romain  jusqu'à  la  fin  de  l'époque  franque 
(476-9J0  après  J.-C).  Dernière  Partie.  Les  Carolingiens  (p.  65).  —  H.  Moranvillb  : 
Inventaire  de  l'orfèvrerie  et  des  joyaux  de  Louis  !•'  duc  d'Anjou  (p.  66).  —  V^e  de  Bri- 
MONT  :  Le  xvie  Siècle  et  les  Guerres  de  la  Réforme  en  Beiry  (p.  67).  —  C*»  dk  Lort  db 
Sérignan  :  Un  Duc  et  pair  au  service  de  la  Révolution.  Le  Duc  de  Lauzun  (général 
Biron),  1791-1792.  Correspondance  intime  (p.  68).  —  Durand- Auzias  :  L'Epoque  de  la 
Terreur  à  Koquemaure  (Grard)  (p.  69).  —  Planbix  :  L'Église  et  l'État,  leur  séparation  en 
France  (p.  70).  —  T.  Hœjer  :  Studier  i  Vadstens  Klosters  och  birgittinordens  historia 
indtill  midlen  af  1400talet  (p.  70).  —  J.  Lawler  :  Book  auctions  in  England  in  the  seven- 
teenth  century  (1676-1700)  (p.  71). 

VI.  —  BULLETIN.  —  V.  Giraud  :  Pensées  chrétiennes  et  morales  de  Bossuet  (p.  73).  —  F.  dï 

Céez  :  La  Vie  bien  comprise,  notes  d'une  femme  du  monde  (p.  73).  —  Un  ancien  X.  : 
Le  Bridge  moderne  (p.  74).  —  Karlo-Vbrks  :  Elementa  fotographa  optiko  (p.  74).  — 
F.  UzuRBAU  :  Andegaviana  (3«,  4»  et  5'  séries)  (p.  74).  —  O.  G.  C.  PhRtYRA  :  La  Inqui- 
sicién  de  Mexico  (p.  76). 

VII.  —  CHRONIQUE.  —  Nécrologie  :  MM.  Brunetière,  Zichy,   Acsâdy,   HegedUs,   etc.  —  Lec- 

tures faites  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  Lectures  faites  à  l'Académit 
des  sciences  morales  et  politiques.  —  Bibliothèques  de  troupe.  —  Nouvelles  :  Paris.  — 
France.  —  Alsace.  —  Suède.  —  Etats-Unis.  —  Publications  nouvelles. 


POLTBIBLION      M 

EVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 

DERMÉRES  PUBLICATIONS  ILLUSTRÉES 

ux  ïndti  tt  au  Népal,  par  le  docteur  Kurt  Boick  ;  trad.  par  Fràdïou  Ricard.  Paris, 
achslte,  1906.  io-â  de  tii.£58  p.,  illustri  pnr  l'Huteur.  Broché,  15  fr.;  ralié,  EO  h. 
-  2.  Lt  Forban  noir,  par  Piuni  Ma£l.  Paris,  Htehette,  1907.  ia-8  da  £9&  p., 
rec  60  griT.  par  Vagel.  Brocbé,  3  h.;  cartonné,  6  fr.  —  3.  Vademoisetle  Otulu, 
a  H.  Dt  Charliio.  Purii,  Hache tte<  1  BOT,  in-S  de  300  p.,  avec  60  gr*T.  par  Ed. 
ler.  BrcKhé,  3  fr.;  cartocné,  S  fr.  —  4.  MademoùtUe  VAmiralt,  par  U»*  m 
Dvn.  Paris,  Hachette,  1907,  gr.  io-S  ds  £45  p.,  avec  34  grav.  par  Totani.  Brocha,  ' 
Tr.  60;  cartonné,  S  Tr.  ~  5.  le  fioy  de  Marina  Bouillabitf  par  A.  Vimar.  Paria, 
lurens,  i.  d,  (1906),  in-8  de  92  p.,  avec  4  planches  hors  leite  et  de  nombr.  grav. 
ins  le  texte  par  l'auteur.  Broché,  è  fr.  50  ;  relié,  3  fr.  50.  —  6.  L'Bnfanet  labo- 
eute.  André  U  mtunier.  par  G.  Frupo:it.  Paris,  Laurens,  s.  d.  (1906),  in-8  de 
!4  p..  avec  4  planches  en  cooleurs  et  de  nombr.  grav.  dODi  le  texte.  Broché, 
Xt.  50  ;  relié,  3  fr.  50.  —  7.  Pauvre  Petit  Frédy  !  par  M»'  Chirlott»  CBiBRiwi- 
BDin.  Parla,  Hachette,  1907,  in-lSde!71  p.,  avec  5i  Tigoelles  par  Dutriae(BiMio- 
\igut  ro>e).  Broché, 2  Tr.  !S;  curt.,  Ir.  dnriea,  3  tr.  50..—  8.  Le  Réjoui,  par  C. 
Arjdiom.  Paris,  Hachette,  1907,  ia-lS  de  264  p.,  avec  30  vignettea  par  Totani 
miiolhéqut  rose).  Broché,  2  rr.  £5  ;  cart.,  tr.  doréea,  3  fr.  50.  —  9.  Singes  tl 
ngtriea.  Histoire anecdolique da  singes,  par  HtxM  Codpin.  Paris,  Vuibert  at  Nony, 
)07,  in-8  de  tiii-Z19  p.,  orné  de  53  grav.  Broché,  2  fr.;  cari.,  3  fr.  50.  —  10.  Les 
<criations  botanique»  [ce  qu'on  voit  dans  les  fleurs),  par  Banni  Coopiir.  Paris, 
uibert  et  Noaf ,  1907,  in-S  de  i-162  p.,  avec  387  illuatrations.  BKiché,  l  fr.;  cart., 
fr.  50.  —  11.  Les  Bons  Jeudis,  par  Tou  Tti.  Paris,  Vuiberl  et  Noot,  s.  d.  (1907), 
-8  de  viu-m  p.,  illuBlri  de  nombr.  grav.  Broch«.  Z  fr.  ;  cart.,  3  fr.  —  12.  Petit 
ammy  itemue.  Paria,  Hachette,  s.  d.  (1907),  graod  album  oblong,  illustrations  de 
'usoii  Uac  Cay.  Cartonné,  5  fr.  —  13.  La  Poupée  modèle.  Journal  des  petites 
lies.  42<  année.  Paris,  14,  tue  Drouot,  1906,  gr.  ln-8  de  292  p.,  avec  nombr. 
■av.  el  plancbei.  Paris,  7  fr.;  Seine,  8  fr.  -,  province,  9  Fr.;  Union  postais,  11  fr. 

;ncore  quelques  livres  d'itrenoes  attivés  trop  Urd  A.  nos  bureaux 
ir  ôtre  analysés  le  molB  dernier.  Hais  comme  ils  ne  conviennent 
i  uniquement  à  cet  usage  —  il  s'en  faut  —  nous  les  siernalerons 
:ore  très  utilement  à  nos  lecteurs. 

.  —  C'est  avec  un  très  vif  intérêt  que  nous  avions  lu  dans  le  Tour  du 
nde,  en  1905,  la  relation  des  quatre  voyages  exécutés  au  cours  des 

dernières  années  du  xix*  siècle  par  le  Dr.  E.  Boeck  dans  les  diffé- 
tes  parties  de  rBindoustan  et  jusque  dans  le  pays  encore  si  mal 
inu  du  Népal  ;  sous  la  forme  nouvelle  qu'elle  vient  de  revêtir,  cette 
ition  n'a  rien  perdu  de  son  attrait  ni  de  son  charme.  Elle  est  en  effet 
[âgée  de  toutes  ces  broulIUes  et  de  ces  mille  incidents  qui  n'ont  (n'en 
ilaise  à  la  plupart  des  voyageurs)  nulle  valeur  d'aucun  genre  ; 
U  une  véritable  promenade  à  travers  les  parties  insulaire,  péninsu- 
V  et  continentale  de  l'Inde,  depuis  Ceylan  jusqu'au  Népal,  en  passant 

les  villes  du  pays  que  leur  population,  leurs  monuments  ou  leur 
>ortanee  politique  rendent  le  plus  remarquables.  Il  est  possible,  en 


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lisant  le  substantiel  exposé  du  Dr.  Boeck,  de  relever  bien  des  faits  inté- 
ressants, dont  Tensemble  constitue  un  tableau  d'ensemble,  non  pas  de 
la  géographie,  mais  des  mœurs  et  coutumes  des  populations  les  plus 
importantes  de  Tlnde  ;  et  c'est  surtout  pour  ses  pages  sur  le  Népal 
que  Touvrage  de  M.  Boeck  mérite  de  retenir  l'attention.  Combien  sont- 
ils,  en  effet,  les  explorateurs  qui  ont  visité  ce  mystérieux  pays?  Bien 
peu,  en  vérité,  et  moins  nombreux  encore  sont  ceux  qui  en  ont  vrai- 
ment exploré  un  coin.  M.  Boeck  n'a  pas  été  plus  heureux  que  ses  pré- 
décesseurs :  il  n'y  a  passé  que  quatre  semaines  et  seulement  (selon  sa 
propre  expression)  dans  c  une  demi- liberté  »;  il  y  a  fait  cependant  de 
très  intéressantes  observations  et  sa  trop  courte  excursion  dans  les 
montagnes  du  Eoukani  surtout  semble  lui  avoir  inspiré  «  Tardent  désir 
de  retourner  un  jour  »  auNi^pal.  Souhaitons  que  le  Dr.  Boeck  réalise  ce 
projet,  car  la  géographie  en  bénéficiera  et  nous  y  gagnerons  sans  doute 
un  nouveau  volume  aussi  instructif  et  aussi  bien  illustré  qxx^AuxIndeê 
el  ou  Népal. 

2.  —  Le  nouveau  roman  de  M.  Pierre  Maei  est  l'histoire  mouvementée, 
dramatique,  de  la  poursuite  du  Forban  noir  par  la  c  Némésis  »,  qui 
porte  à  son  bord  la  famille  de  M.  Héoault,  riche  négociant  français  tué 
et  dépouillé  par  une  association  de  malfaiteurs  internationaux.  Ceux-ci 
opèrent  sur  mer,  et,  au  moyen  d'une  organisation  hardie  et  iogénieuse, 
ils  ont  pu  échapper  pendant  longtemps  à  la  justice.  C'est  grâce  à  la 
persévérance  tenace  de  M^«  Hénault,  mère  de  la  victime,  que  le  Forban 
noir  reçoit  enfin  son  châtiment  mérité  ;  mais,  avant  d'atteindre  ce 
résultat,  la  courageuse  femme  et  l'équipage  de  la  a  Némésis  »  passent 
par  les  situations  les  plus  périlleuses  et  les  plus  tragiques,  dont  le 
récit  captivera  les  jeunes  imaginations  avides  de  merveilleux.  Ajoutons 
qu'une  note  morale  et  religieuse  anime  le  récit. 

3.  —  Mademoiselle  Olulu  est  la  fille  d'un  grand  chef  Indien  qu'un 
officier  de  la  marine  royale,  le  marquis  de  Eergoven,  a  rencontrée 
abandonnée  dans  les  forêts  du  Brésil.  Il  la  ramène  en  Europe,  où  la 
petite  sauvage  poursuit  son  éducation,  d'abord  dans  le  manoir  de  son 
père  adoptif,  puis  à  Saint-Cyr,  où  elle  accompagne  Anne-Marie  de  Eer- 
goven. Le  récit  se  passe  en  plein  dix-septième  siècle  et  la  nature  indé- 
pendante d'Olulu  est  mal  à  Taise  dans  le  cadre  cérémonieux  et  solennel 
de  la  fondation  royale.  Du  reste,  jolie  et  attachante,  mais  volontaire  et 
fière,  la  jeune  Indienne  excite,  dans  son  passage  à  travers  le  monde,  des 
jalousies  et  des  inimitiés  qui  finissent  par  la  pousser  à  un  coup  de  tôte 
regrettable.  Elle  s'enfuit  du  manoir  de  Eergoven,  où  cependant  elle  a 
rencontré,  à  côté  de  certaines  souffrances,  des  affections  véritables  ;  et, 
après  mille  aventures,  arrive  à  Saint-Cyr,  d'où  M°*«  de  Maintenon,  fort 
scandalisée  de  son  équipée,  la  fait  reconduire  chez  son  père  adoptif. 
C'est  là  que  nous  la  retrouvons  heureuse  et  aimée,  les  manœuvres  hostiles 


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—  7  — 


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ayanl  échoué.  Olulu,  dans  une  atmosphère  toute  cordiale  et  affec- 
tueuse, laissera  se  développer  librement  les  dons  de  générosité  et  de 
dèYOuément  de  sa  nature  élevée  et  droite.  Les  aventures  plaisantes  et 
dramatiques  de  Théroîne  du  récit  ne  manqueront  pas  d'intéresser  les 
jeunes  lecteurs. 

i.  —  Éliane  de  Trémor,  enfant  g&tée  et  volontaire,  prend  volontiers 
le  titre  de  MademoiseUe  VAmirale^  dont  Tont  gratifiée  les  braves  marins 
qui  adorent  son  père  ;  mais  avec  certaines  qualités  de  sincérité  et  de 
franchise,  la  fîlle  de  Tamiral  de  Trémor  est  surtout  remarquable  par 
son  orgueil,  sa  vanité,  son  caractère  violent  ei  dominateur.  Pour  l*aider 
à  diriger  dans  la  bonne  voie  cette  nature  difficile,  Tamiral,  devenu 
veuf,  fait  appel  au  dévouement  d'une  charmante  fille,  Anne-Marie  Le 
Ck>la!c,  qu'il  épouse  en  secondes  noces,  et  dont  le  caractère  ferme  et 
doux,  raisonnable  et  calme,  en  impose  à  riu<1omptable  Éliane.  Mais  si 
sa  jeune  belle- mère  lui  inspire  une  véritable  estime,  Éliane  se  refuse  de 
Taimer  ;  ses  préventions  disparaissent  seulement  après  la  naissance  de 
sa  demi-sœur  Germaine,  dont  le  charme  inconscient  abat  le  mur  de 
froideur  et  de  fierté  que  le  mauvais  vouloir  d'Ëliane  avait  élevé  entre 
les  deux  femmes.  Écrit  avec  aisance^  d'un  style  alerte,  dans  un  excel- 
lent esprit,  ce  volume  est  rempli  de  notions  justes  ;  les  extravagances 
de  Cléop&tre,  la  mulâtresse  qui  a  été  la  nourrice  d'Éliane,  y  mettent 
une  note  de  gaieté. 

5.  —  M.  Vimar  est  l'auteur  d'un  fort  gracieux  livre  intitulé  :  Le  Boy 
de  Mariuê  Bouillabès.  Un  particulier  illustré  d'un  tel  nom  est  nécessai- 
rement Marseillais  :  il  Test  en  plein,  selon  la  formule  connue.  Si  toutes 
ses  histoires  et  confidences  ne  sont  pas  la  vérité  môme,  nous  n'y  irons 
pas  voir,  croyez-le  bien.  Mais  elles  sont  gaies  et  amusantes  au  possible 
—  et  c'est  l'essentiel  pour  les  enfants  à  qui  ce  volume  s'adresse.  Donc, 
Marius  Boqillabès  possède  un  éléphant  qui  s'appelle  Jingo  et  qu'il 
dresse  tout  jeune  à  remplir  des  emplois  variés  :  c'est  un  domestique 
point  banal,  comme  bien  vous  le  pensez.  Mais  Jingo  a  des  défauts,  des 
vices  même.  Il  fume  les  cigares  de  son  maître,  il  boit  ses  liqueurs,  etc., 
tout  comme  certains  valets  recrutés  dans  l'espèce  humaine.  Il  est 
cause,  finalement,  de  la  rupture  d'un  mariage  qui  allait  faire  sinon  le 
bonheur,  du  moins  la  fortune  de  Marius.  Aussi  ce  vicieux  pachyderme 
finit-il  très  mal  :  il  devint  l'un  des  ornements  du  Jardin  zoologique  de 
Marseille...  L*illustration  de  ce  peu  soporifique  volume  est  très  spiri- 
tuelle et  très  soignée  ;  on  peut  dire  que  si  le  texte  est  comique,  les 
gravures  le  sont  plus  encore. 

6.  —  Gomme  M.  Vimar,  M.  G.  Fraipontest  à  la  fois  écrivain  et  artiste. 
Mais  André  le  meunier  a  une  portée  tout  autre  que  le  Boy  de  Marius 
Bouillabés,  Cest  un  livre  excellent  à  divers  points  de  vue  et  dont  la 
portée  morale  est  indiscutable.  L'auteur  nous  montre  un  enfant  trouvé 


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qui,  non  content  de  marcher  droit  dans  la  vie,  B*efforce,  les  mauvais 
jours  venus,  de  rendre  à  ceux  qui  l'ont  recueilli  le  bien  qu*il  en  a  reçu. 
A  regard  de  sa  mère  adoptive  surtout,  qui  a  beaucoup  à  se  plaindre  de 
son  mari  devenu  alcoolique,  il  est  parfait.  Cependant,  il  n'arriverait 
certainement  pas  au  but  qu'il  s'est  proposé  si  un  accident  providentiel 
ne  lui  faisait  retrouver  un  oncle  riche  qui  le  dote  d'un  moulin  magni- 
fique auprès  duquel  celui  où  il  a  été  élevé  ne  compte  guère.  Et  tout  le 
monde  est  heureux,  y  compris  le  vieux  meunier,  qui  s'est  assagi  et  ne 
boit  plus.  M,  Fraipont  a  parsemé  ce  très  simple  récit  de  peintures  de 
mœurs  bourguignonnes  fort  intéressantes  et  aussi  de  détails  sur  le 
métier  de  meunier  que  les  gens  des  villes  ignorent  absolument  et 
que  nombre  de  «  ruraux  »  ne  connaissent  guère  mieux.  Les  gravures 
sont  charmantes. 

7.  —  Pauvre  Petit  Frédy  1  nous  oflFre  un  récit  un  peu  triste,  mais  qui  «  finit 
bien.  >  «  Dans  la  vie,  observe  l'auteur,  il  est  loin  d'en  être  ainsi,  et  ce 
n'est  pas  en  ce  monde  que  les  méchants  sont  punis  et  les  bons  récom- 
pensés.  >  11  n'est  pas  mauVais  que  les  petits  lecteurs  de  la  Bibliothèque 
rose  trouvent  sous  la  gaie  couverture  de  leurs  volumes  préférés  des 
leçons  de  patience,  d'endurance  et  de  courage,  comme  leur  en  donne 
le  pauvre  Frédy,  qui,  dans  le  <  Pensionnat  rationnel  »  de  M««  Pince- 
gourde,  traverse  de  dures  épreuves  physiques  et  morales.  Heureuse* 
ment  pour  l'enfant,  il  est  retiré  à  temps  de  chez  cette  institutrice  où 
<  le  Manuel  des  vertus  civiques  »  remplace  bien  insuffisamment  les 
douces  croyances  dont  l'a  bercé  sa  mère;  un  bon  curé  le  recueille 
d'abord,  puis  il  retrouve  dans  un  intérieur  de  famille  modeste  et  labo- 
rieuse les  leçons  de  travail,  de  bonté  et  de  probité,  qui  feront  du 
«  pauvre  petit  Frédy  »  un  honnête  homme. 

8.  —  Henri  de  Garel,  dit  le  Réjoui,  est  un  petit  garçon  idéal  :  bon^ 
gai,  travailleur,  courageux,  et,  de  plus,  pas  un  enfant  prodige,  pédant 
ni  ennuyeux.  C'est  dire  que  ses  aventures  ne  peuvent  qu'intéresser  et 
amuser  les  petits  lecteurs  et  que  son  exemple  ne  saurait  leur  être  que 
profitable.  Le  livre  est  écrit  avec  entrain,  clarté,  dans  un  style  simple 
et  limpide,  et,  détail  à  noter,  tous  les  sentiments  y  sont  élevés  et  la 
note  religieuse,  bien  que  discrète,  y  est  nettement  accentuée.  Parmi 
les  nombreux  volumes  de  la  Bibliothèque  rose,  si  chère  aux  petits 
enfants,  celui-ci  mérite  une  place  d'honneur. 

9.  ^  M.  Henri  Coupin  est  un  maître  en  matière  de  science  vulga- 
risée ;  il  n'a  pas  son  pareil  pour  savoir  la  rendre  aimable,  car  il  aime 
son  sujet.  Voici  son  volume  :  Singes  et  singeries^  histoire  anecdotique  des 
singes.  On  voit  tout  de  suite  que  l'instruction  et  l'amusement  forment 
le  tond  de  ce  nouvel' ouvrage,  «  d'une  documentation  rigoureusement 
exacte,  >  assure  l'auteur.  «  J'ai  rassemblé,  dit-il,  pour  le  grand  public, 
tout  ce  qui  est  susceptible  de  l'intéresser  sur  les  mœurs  des  singes» 


I 


—  9  — 

Chacun  pourra  ainsi  se  faire  une  opinion  sur  le  degré  dUntelligence 
de  ces  animaux.  • .  On  peut  dire  que,  s'ils  ont  beaucoup  de  «  malice,  » 
par  contre,  leurs  idées  sont  assez  courtes.  Au  moral  comme  au 
physique,  il  ne  faut  guère  voir  en  eux  que  des  caricatures  de 
rhomipe;  la  lueur  d'intelligence  qui  les  anime,  quand  ils  sont 
jeunes,  6*éteint  assez  vite.  Toujours  fort  «  amusants  »,  ils  possèdent, 
à  défaut  d'une  intelligence  continue,  un  fond  très  affectueux  et 
ne  demandent  qu'à  être  aimés;  je  ne. doute  pas  que  mes  jeunes 
lecteurs  goûtent,  aux  récits  de  leurs  faits  et  gestes,  liutant  de  plaisir 
que  s'il  s'agissait  de  personnages  d'un  roman  d'aventures  quel- 
conques. »  Hâtons-nous  de  confirmer  la  bonne  opinion  que  l'auteur  a 
de  son  œuvre,  et  de  lui  prédire,  sans  être  grand  prophète,  le  succès 
complet  que  méritent  des  pages  si  vivantes  ;  l'illustration,  d'ailleurs, 
y  aidera. 

10.  —  Après  les  bètes,  les  plantes.  Le  même  M.  Henri  Goupin  nous 
offre  des  Récréations  botaniques  (ce  qu'on  voit  dans-  les  fleurs).  Pour  les 
présenter  à  nos  lecteurs,  nous  n'avons  qu'à  extraire  de  la  Préface  les 
lignes  suivantes  :  «  Ce  livre  est  un  guide  pratique  pour  l'étude  des 
fleurs,  et  nous  avons  choisi,  dans  ce  but,  cent  types  de  plantes,  très 
communes  partout,  afin  qu'il  soit  toujours  aisé  de  se  les  procurer.  Il 
doit  être  lu  comme  il  a  été  fait,  c'est-à-dire  en  ayant  en  mains  la  fieur 
à  étudier.  De  cette  façon,  la  descriptioo  devient  très  claire  et  fait  aper- 
cevoir nombre  de  détails  qui,  sans  un  tel  guide,  eussent  pu  échapper 
à  l'observateur. . .  Nous  inspirant  des  nouvelles  et  heureuses  tendances 
pédagogiques  sur  lesquelles  repose,  d'ailleurs,  le  plan  tout  entier  de 
notreJivre,  forgé  en  vue  d'en  faire  un  outil  de  travaux  pratiques,  nous 
avons  jugé  nécessaire  de  laisser  une  large  part  à  l'initiative  de  chacun... 
Les  jeunes  gens  et  les  jeunes  filles  recueilleront  dkns  cet  ouvrage 
nombre  de  faits  intéressants  sur  les  fleurs  et  ne  les  aimeront  que 
davantage  et  mieux.  >  Notons  pour  finir  que  l'impression  de  ce  volume 
a  été  exécutée  sur  papier  permettant  aux  amateurs  de  colorier  les 
gravures.  Les  éditeurs  ont  eu  là,  vraiment,  une  excellente  idée. 

il.  —  Les  Bons  Jeudis  :  tel  est  le  titre  de  l'un  des  livres  les  plus 
curieux  de  l'écrivain  qui  signe  Tom  Tit.  L'auteur  a  consacré  une 
partie  importante  de  ce  nouveau  volume  aux  Travaux  manuels  faciles 
à  exécuter  sans  outils,  et  n'exigeant,  comme  matières  premières,  que 
dés  objets  sans  valeur  :  cartes  à  jouer  hors  d'usage,  vieux  bouchons, 
boites  d'allumettes  vides,  noyaux  de  cerise,  plumes,  bobines,  etc.  Puis 
viennent  les  Devinettes  et  Casse-tête^  ayant  pour  but  d'exercer  la  saga- 
cité et  la  patience  des  jeunes  amateurs.  Nous  passons  ensuite  aux 
Tours  d^escamotage  pouvant  être  faits  sans  aucun  matériel  spécial. 
Enfin  l'ouvrage  se  termine  par  quelques  Exhibitions  amusantes  ;  des 
accessoires  très  simples  permettent  de  les  organiser,  et  voilà  les  élé- 


n^ 


—  10  - 

ments  d^uae  charade,  d'un  divertissement  pour  les  réunions  d*amis. 
Ce  joli  livre,  abondamment  et  pratiquement  illustré,  se  recommande 
aux  familles  et  aux  patronages,  dont  il  fera  la  joie. 

12.  —  La  librairie  Hachette  a  publié,  à  Toccasion  des  étrennes  de 
1907,  un  album  de  28  plaochea  représentant  chacune  six  scènes,  soit 
au  loial  168  scènes  invraisemblablement  comiques.  Nous  regrettons  de 
n'avoir  pu  le  signaler  plus  t6t  à  nos  lecteurs  qui,  dans  tous  les  cas, 
pourront  se  le  procurer  Tan  proc&ain,  car  lète  enfants  en  riront  à  perdre 
haleine.  Le  Petit  Sammy  éta^nue  à  tout  propos,  et,  sauf  deux'  fois  en  sa 
vie  de  gamin,  toujours  hor^  de  propos.  «  Il  n*a  jamais  pu  s'en  empo- 
cher >  et  même  c  n'a  jamais  su  comment  cela  arrivait.  »  Aussi  cette 
infirmité  trop  retentissante  cause-t-elle  à  tout  le  monde  des  préjudices 
et  à  ses  parents  de  sérieux  ennuis.  Quant  à  lui,  il  recueille  souvent 
des  horions.  C'est  à  croire  qu'en  venant  au  monde  une  fée  malfaisante 
Ta  affligé  de  cet  éternuement  dont  les  effets  rappellent  parfois  ceux 
d'une  bombe.  Les  images  en  couleurs  sont  jolies  et  bien  amusantes, 
en  vérité  1 

13.  —  Le  mois  dernier  nous  avons  été  heureux  de  faire  reloge  du 
Journal  des  demoiselles  ;  parlons  à  présent  de  la  Poupée  modèle,  qui 
parait  sous  la  môme  direct ion.Gette  a  Revue  des  petites  filles  »  ne  laisse 
rien  à  désirer  ;  elle  noui^  parait  même  être  en  progrès  et  les  gravures 
sont  plus  nombreuses  en  1906  que  dans  les  années  précédentes.  Et  puis 
la  variété  est  réelle.  D'abord  des  nouvelles  ou  des  comédies  charmantes, 
au  nombre  de  quinze.  Inutile  d-en  donner  les  titres  ;  il  suffit  de  dire 
qu'elles  sont  signées  de  M»»  Mary  Floran,  Marga  Léo,  de  Harcoât, 
H.  Bezançon,  Marthe  E^pilly,  M.  du  Rocher,  Aigueperse,  etc.  Notons 
ensuite  des  Tableaux  parlants  ayant  pour  sujets  (avec  explications 
ultérieures)  le.mar.tyre  de  saint  Etienne,  Perrault  et  ses  contes,  le  lion 
de  Florence,  Yercingétorix,  les  ballons,*  les  croisades  :  c'est  de  l'his- 
toire  facilement  compréhensible  pour  les  jeunesintelligences.  N'oublions 
pas  non  plus  les  devinettes,  les  petites  causeries,  les  poésies,  des 
notions  d'économie  domestique  et  des  conseils  pratiques.  Enfin  on 
trouve  naturellement  dans  ce  joli  et  très  attachant  périodique  enfantin 
de  nombreuses  explications  de  travaux  relatifs  à  la  poupée  et  aux 
planches  annexes  :  de  ces  planches,  variées,  brillantes,  utiles  à  titres 
divers,  il  n'y  en  a  pas  moins  de  cinquante  et  une,  si  nous  avons  bien 
compté.  Quant  à  l'ensemble,  nous  ne  nous  lasserons  jamais  de  le  répé- 
ter, il  est  très  franchement  chrétien.  Visbnot. 


ROMANS,  CONTES  ET  NOUVELLES 

KovANS  psYGHOLOQiQUBs.  —  1 .  Après  Ic  pardoti^  par  Mathildb  Sbrao  ;  trad.  de  Tita- 
lien  par  Hbrbllb.  Paris,  Calmaon-Lévy,  s.  d.  (1906),  io-8  <ltî  397  p.,  3  fr.  50.  — 
2.   Cher  Infidèle^  par  Edqy.  l^aris,   Plon-Nourrit,   s.   d.  (190(5),  in-16  de  322  p., 


—  11  — 

3  fr.  50.  —  3.  Pilleurs  d'amour^  par  Lucibn  Donbl.  Paris,  Perrin,  1906,  io-lG  de 
259  p.,  3  fr.  50.  —  4.  (^e  Sacrifice^  par  Maxime  Formont.  Paris,  Lemerre,  1906, 
i&-18  de  303  p.,  3  fr.  50.  —  5.  Meurtrissure,  par  Gaston  ob  Bussy.  Paris,  Dujarric, 
1906,  io-16  de  198  p.,  2  fr.  50.  —  6,  Le  Devoir  d'un  fils,  par  Matuildb  Alanic. 
Paris,  Pioo-Noarrit,  s.  d.  (1906),  iQ-16  de  307  p  ,  3  fr.  50. 

Romans  db  mobors.  -^  1.  Le  Prestige»  scènes  de  la  vie  politique^  parle  comte  Rouillé 
o'Orfbuil.  Paris,  Librairie  des  Saint-Pères,  4906,  in-t8  de  319  p.,  3  fr.  50.  —  8. 
Mariage  modem*',  par  Rbsclauzb  db  Bbrmon.  Paris,  Pion- Nourrit,  s.  d.  (1906), 
io*16  de  285  p.,  3  fr.  50.  ~  9.  Cœurs  inutiles^  par  Andr^  Gbrmain.  Paris,  Pion- 
Nourrit,  s.  d.,  ia-16  de  247  p.,  3  fr.  50.  —  10.  Petits  et  gros  Bourgeois,  par  J. 
Bsqdirol.  Paris,  Stock,  1907,  in-18  de  374  p.^  3  fr.  50.  «-  11.  Les  Derniers  Jours 
de  nos  égliseSy  par  Jban  Fronoal.  Paris,  Scbulz,  1906,  in-12  de  300  p.,  3  fr.  50.  — 
12.  Grichemidi,  par  Pibrrb  Billaud.  Paris,  Lemerre,  1906,  in-18de  258  p.,  3  fr.  50. 

Roman  pantaisistb.  —  13.  Histoires  de  l'autre  monde.  Le  Crime  du  fantôme,  par 
Hbnri  Rbliag.  Paris,  Perrin,  1907,  io-16  de  285  p.,  3  fr.  50. 

Roman  historiqub.  —  14.  Gorri  le  forban,  par  André  Licutbnbbrgbr.  Paris,  Calmann- 
LéTy,  1906,  in-18  de  390  p.,  3  fr.  50. 

Roman  a  THisB.  —  15.  Les  Désenchantées^  roman  des  harems  turcs  contemporains, 
par  Pibrrb  Loti.  Paris,  Calmaon-Lévy,  1906,  iu-18  de  435  p.,  avec  1  grav.,  3  fr.  50. 

P.  S.  —  16.  Paysages  romanesques,  par  Hbnrt  Bordbaux.  Paris,  Plon-Nourrit,  1906, 
iD-18  de  358  p.,  3  fr.  50. 

Romans  psychologiques.  —  1.  —  Après  le  pardon,  DoDna  Maria 
Guasco  fut  UQ  peu  plus  malheureuse  et  6e  vit  condamnée  à  «  revenir  à 
son  vomissement,  »  c'esl-à-dire  à  Marco,  un  amant  qu'elle  n^aimait  plus. 
Son  mari  avait  fait  cet  efiorl  de  lui  rouvrir  le  foyer  qu^elle  avait  aban- 
donné trois  ans  auparavant;  elle-même,  lassée  et  même  rassasiée, 
ava|t  essayé  sincèrement  d'accepter  le  pardon,  de  revenir  à  son  devoir, 
de  se  reclasser  dans  son  monde.  Son  monde  Ty  avait  aidée,  feignant 
dMgnorer,  d'oublier.  Son  amant  lui-même,  lassé  comme  elle,  rassasié 
comme  elle,  s^était  marié.  Tout  était  remis  en  ordre,  mais  àreziérieur 
seulement.  Au  dedans,  lésâmes  restaient  désorganisées  incurablement. 
Le  mari  ne  se  pardonnait  pas  d^avoir  pardonné  ;  la  femme  se  sentait 
écrasée  par  Thumilialion  ;  Tamaut  n^arrivait  pas  à  aimer  ses  nouveaux 
devoirs;  Guasco  écumait  de  rage,  Maria  pleurait,  Marco  b&illait.  Si  bien 
qu*unjour,  M^^ria  fuyant  Guasco,  revint  à  Marco,  fuyant  sa  jeune  femme. 
Et  ils  se  reprirent  sans  amour,  sans  illusion,  condamnés  à  finir  leur 
vie,  liés  Tun  à  Tautre,  tels  deux  compagnons  de  bagne.  —  On  le  voit, 
le  thème  ou  roman  est  saisissant,  l'exécution  en  est  un  peu  brutale  et 
violente.  Cette  psychologie  italienne  surprend  nos  habitudes  de  gour- 
mets délicats  ;  et  c*est  du  gros  vin  de  Chianti. 

2.  —  Mais  il  est  naturel,  tandis  que  le  Cher  Infidèle  semble  mêlé  de 
parfums  artificiels,  d'ailleurs  exquis.  C'est  Thistoire  d'une  jeune  femme 
très  intelligente,  très  fine,  qui  aime  un  bellâtre  quelconque,  médiocre 
d'esprit  et  de  cœur,  et  qui  la  trompe  avec  les  premières  venues.  Quand 
elle  constate  ces  infidélités  elle  se  jure  de  ne  pas  les  pardonner  ;  mais 
elle  les  pardonne.  Celle-là  revient  à  bon  vomissement,  comme  l'héroïne 
d^Après  le  pardon,  mais  elle  n^a  pas  de  nausée.  Elle  a  un  estomac 
d'autruphe. . .  ou  de  dinde  ! 


—  12  — 

3.  —  Pilleurê  d'amour  est  Thistoire  lamentable  de  deux  villageoises, 
la  mère  et  la  fille,  victimes  Tudc  et  Tautre  d'un  sot  mariage.  Elles  se 
sont  laissé  prendre  aux  belles  paroles  d'un  citadin  qui  les  a  aban- 
données. . .  «  La  scène  se  passe  dans  un  lieu  champêtre,  mats  agréable  * 
comme  on  disait  du  temps  de  Molière.  Le  récit  est  un  peu  lent  et  long, 
comme  si  Fauteur  avait  pris  plaisir  à  écrire  et  avait  voulu  faire  durer 
le  plaisir  de  lire.  La  morale  en  est  d'ailleurs  excellente,  puisqu'elle  se 
résume  dans  la  vieille  maxime  :  €  Il  faut  se  marier  dans  son  monde.  » 

4.  —  C'est  pour  n'avoir  pas  voulu  sortir  de  son  monde  que  meurt 
Théroïne  de  Sacrifice.  Celui  qu'elle  aime, est  trop  haut  pour  elle;  c'est 
un  prince  !  Elle  se  contentera  «  de  regarder  d'en  bas  les  hauteurs  inter- 
dites »,  sans  s'éloigner  pourtant,  vivant  pour  Lui,  auprès  de  Lui, 
épousant  même  un  des  serviteurs  de  la  maison  pour  rester  près  de  Lui. 
Et  c'est  à  cause  de  Lui  qu'elle  périt,  victime  de  son  dévouement,  et 
peut-être  de  ses  illusions,  frappée  par  son  mari  jaloux,  qu'excite  un 
lago  corse  !..  Il  y  a  un  peu  de  mélodrame  dans  celte  histoire  senti- 
mentale, comme  il  y  en  a  dans  toutes  celles  que  j'ai  déjà  lues  du  môme 
auteur. 

5.  —  La  plaquette  intitulée  :  Meurtrissure  contient  six  nouvelles, 
qui  annoncent  un  débutant  âgé  d'au  moins  quinze  ou  seize  ans.  L'or- 
thographe et  l'accent  ne  sont  déjà  plus  d'un  enfant,  s'ils  ne  sont  pas 
encore  d'un  honmie.  La  première  nous  raconte  l'aventure  d'un  Mon- 
sieur qui  s'est  fait  aimer  de  deux  sœurs  et  qui,  ne  sachant  à  laquelle 
des  deux  il  doit  offrir  son  coaur  et  sa  main,  va  méditer  au  bord  de  la 
mer  sur  son  malheureux  son,  entend  «  le  vent  qui  lui  jetait  ces  deux 
noms  comme  la  source  de  tourments  infinis,  b  s'affole,  se  sent  «  emporté 
par  la  nature  démontée,  ne  lui  parlant  que  de  ces  deux  êtres,  »  et  se 
jette  «  dans  le  gouffre  qui  l'attirait  !  »  Les  «  deux  êtres  >  en  restèrent 
meurtries  un  bon  bout  de  temps.  —  La  seconde  nouvelle  nous  raconte 
la  vengeanc^  d'une  femme  mariée  qui  a  découvert  que  son  amant  la 
trompe  et  la  vole  avec  sa  propre  femme  de  chambre.  —  La  troisième. . . 
je  la  passe  sous  silence,  ainsi  que  les  suivantes  ;  c'est  un  traitement 
de  faveur. 

6.  —  Le  Devoir  d'un  fils  est-il  de  restituer  la  fortune  mal  acquise  par 
son  père  ?  Parfaitement,  répond  Gilbert.  Et  il  restitue  la  fortune  de  son 
père.  U  fait  plus  :  il  refuse  d'accepter  la  fortune  de  sa  tante.  Il  fait 
encore  plus  :  il  refuse  d'épouser  l'héritière  de  sa  tante.  Or,  la  fortune  de 
sa  tante  n'était  pas  mal  acquise,  et  l'héritière  de  sa  tante  est  charmante, 
et  il  l'aime  1  Mais  comment  le  lui  dire,  sans  se  faire  accuser  de  vils 
calculs  ?  Et  il  est  aimé  d'elle  I  Mais  comment  pourra-t-il  l'apprendre 
d'une  enfant  aussi  pudique?  Heureusement  M,  Audibon  veille!  M. 
Audibon  est  une  espèce  de  Providence  terrestre,  un  bon  vieillard  qui 
aime  les  fleurs  et  les  hommes,  et  qui  trouve  son  bonheur  dans  le  bon- 


—  la- 
beur d'auLrui,  un  altruiste  par  égoisme  1  Âb  !  le  bon  Audibou  I  II  a 
besoin  de  voir  tiilberl  el  Charlotte  heureux  ;  il  les  coavoque,  chez  lui, 
l'un  et  l'autre,  mais  séparément,  dans  deux  pièces  continues,  d'où  l'un 
peut  entendre  l'autre  et  l'autre  l'un.  Et  ce  que  l'un  et  l'autre  entendent, 
TOUS  le  devinez,  c'est  qu'il  aime,  c'est  qu'elle  aime,  c'est  qu'il  est  le 
plus  déaiDléresBé  des  amour«uz,  c'est  qu'elle  est  la  plus  généreuse  des 
héritières,  el  donc  qu'ils  peuvent  el  qu'ils  doivent  s'épouser  1  Et  c'est 
ce  qu'il  fallait  démontrer,  el  c'est  ce  qui  est  démontré  avec  beaucoup 
d'adresse. 

Rouans  db  uceubs.  —  7.  —  Il  parait  jjue  la  fonction  de  député  garde 
encore  du  Prestige.  Pour  obtenir  cette  fonction  et  ce  prestige,  M.  Buclos 
avait  trahi  tout  son  passé  et  renié  toutes  ses  opinions  ;  pour  ne  pas  les 
perdre,  il  avait  subi  les  pires  cbanlages,  livré  sa  fortune  et  son  hon- 
neur; il  va  livrer  sa  fille  I  M"*  Buclos  était  déjà  fiancée  à  un  brave 
jeune  homme,  le  nommé  Dalbrac,  un  avocat  plein  de  mérites,  quoique 
'  clérical.  Comment  le  député  blocard  avait-il  consenti  à  de  pareilles 
fiançailles  ?  C'est  ce  que  l'auteur  explique  longuement,  et  ce  que  vous 
comprendrez  vite  si  vous  voulez  bien  admetA«  qu'un  homme  «  capable 
de  tout  t  par  faiblesse,  peut  aussi  être  capable  d'une  bonne  action  :  cela 
dépend  de  la  volonté  qui,  ce  jour-là,  régit  la  sienne.  QuitQd  Buclos  se 
laissait  gouverner  par  sa  fille,  c'était  un  brave  homme  ;  mais  quand  il 
retombait  sous  l'influence  de  son  comité  électoral  ou  du  D'  DuBiel, 
c'était  le  dernier  des  lâches.  Or  le  D^  Duffiel  lui  ayant  dit  :  t  Je  veux 
votre  fille  DU  votre  place!  »  il  avait  choisi  de  garder  sa  place  et  de 
donner  sa  fille.  Le  momenl  était  d'ailleurs  favorable  :  sa  fille  avait  été 
abandonnée  par  Dalbrac.  Pourquoi  4  Comment  ?  Par  suite  des 
maocBuvres  du  U' DuCfiel,  qui,  éla&t  le  dernier,  non,  l'avant-demier 
des  lâches,  n'avait  pas  reculé  devant  la  plus  infâme  des  calomnies.  Il 
avait  fait  savoir  k  M'°'  Dalbrac,  mère,  que  feue  M'°°  Buclos,  la  mère  de 
MU»  Marguerite,  avait  été  folle'!  M""  Dalbrac,  qui  dominait  son  fila  (pour 
des  raisons  exposées  à  ta  page  69)  l'avail  obligé  à  rompre  les  fiançailles, 
jusqu'au  jour  où  elle  les  avait  renouées  elle-même,  ayant  appris  que 
les  renseignements  données  par  Duffiel  éLaient  faux  et  constituaient  un 
faux.  La  preuve  du  faux,  M.  Dalbrac  la  tient  entre  ses  mains,  il  va  s'en 
servir  pour  confondre  Dufflel  el  libérer  son  futur  beau-pêre  !  Mais  non  ! 
Celui-ci  ne  veut  pas,  il  ne  peut  plus  être  libéré!  Car,  lui  aussi,  il  est 
coupable  d'un  f^ux  qu'il  a  commis  pour  obliger  Duffiel  et  que  Duffiel 
va  dénoncer  au.parque^.à  m^oins  que  Dalbrac  ue  renonce  à  sa  ven- 
geance et  à  sa  fiancée!  El  Dalbrac  est  obligé  de  se  sacrifier!  El  Margue- 
rite meurt  du  sacrifice  !  Et  Buclos  en  vil  !  Il  est  toujours  député,  et  il 
a  ■  le  Prestige  1  •  —  Dans  quelle  mesure  celle  satire  est  une  histoire, 
ll'Qe  m'appartient  pas  de  le  dire  ;  mais  j'ai  le  droit  d'en  coaseiller  la 
'leCllire  à  tous  les  élecleurs  de  mon  pays.  Ils  y  retrouveront  quelques' 


'f  ■ 

l'    ' 


—  14  — 

figures  de  eonnaissances,  et  pourront  profiter  de  l'occasion  pour  méditer 
utilement  sur  le  devoir  électoral.  Que  si,  eu  outre,  ils  rencontrent 
quelque  page  69  moins  bien  venue  qu'ils  ne  le  voudraient,  ils  seront 
indulgents.  Le  jeune  Aristophane  qui  a  écrit  le  Prestige  n'est  pas 
encore  un  artiste  très  sûr.  Qu'importe,  sUl  a  voulu  faire  une  bonne 
action  plutôt  qu'une  œuvre  d'art!  N'épluchez  pas  de  trop  près  les  phrases 
de  ceux  qui  veulent  vous  servir  ;  les  éplucheui*8  de  phrases  en  politique, 
sont  destinés  à  être des  épluchés. 

8.  —  Voici  ce  qu'est  un  Mariage  moderne  :  Une  petite  oie  blanche 
(il  en  reste  encore),  qui  a  refusé  d'épouser  un  voisin,  plein  dequaliiés» 
mais  dépourvu  de  chic,  s'éprend  d'un  chauffeur  ;  et  comme  il  se  trouve 
que  ce  chauffeur  est  de  son  monde,  elle  devient  sa  femme.  Elle  devient 
sa  femme  et  sa  victime  ;  il  la  trompe,  il  la  ruine,  il  la  désole.  Mais, 
comme  il  est  très  moderne,  il  se  suicide,  et  donc  il  la  délivre  et  lui 
permet  de  se  rabattre  sur  le  voisin,  lequel^  manquant  de  modernité  et 
de  rancune,  consent  à  la  consoler.  —  On  sait  de  quelles  qualités  ont  ' 
témoigné  les  précédents  ouvrages  de  l'auteur  :  continuité  du  récit^ 
limpidité  de  la  langue,  sens  très  délicat  des  convenances,  etc.,  etc.  : 
on  les  retrouve  toutes  dans  celui-«i. 

9.  —  Cœurs  iniUiles  est  un  début;  «  l'amour  et  la  beauté  enveloppaient 
son  front  obstiné  de  leurs  irrésistibles  tresses  déroulées.  »  Dès  son 
deuxième  ouvrage  l'auteur  ne  se  permettra  plus  d'aussi  jolies  choses. 
Il  choisira  aussi  des  sujets  un  peu  moins  subtils  et  d'une  «  objectivité  » 
moins  rare  que  celui  de  sa  première  nouvelle.  Intitulée  :  Fin  du  mirage. 
Il  y  est  question  de  deux  âmes,  qui  s'aiment  ardemment,  à  l'exclusion 
de  leur  corps  respectif;  ce  sont  deux  flammes  quij  en  se  confondant, 
s'exacerbent  et  s'épurent,  —  s'épurent  au  point  que  l'une  d'elles  se 
détache  complètement  de  son  propre  corps,  et  s'en  détache  au  point 
que  ce  pauvre  corps,  abandonné  à  lui-même,  <  fait  des  bêtises.  »  Et 
c'est  le  corps  de  Madame  à  qui  arrive  cet  accident,  plusieurs  fois  renou- 
velé d'ailleurs.  Toutefois  les  mains  dudit  corps  restent  indemnes:  «Mes 
mains,  je  vous  ai  gardé  mes  mahis,  dit-ello  à  l'ami  épufé  et  éthéré  ;  un 
Jour  il  voulait  les  prendre  (iZ,  c'est  Tautre,  celui  qui  n'est  pas  épuré),  je 
l'ai  frappé  !  »  L'épuré  en  reste  ébahi  ;  il  se  retire  «  d'un  pas  de  fantôme  i, 
en  disant  :  «  La  vie  est  bien  drôle  1  »  —  Mai»  son  histoire  ne  l'est  pas 
assez.  —  Celle  de  Une  Vlclime^  ■  qui  suit,  est  triste  aussi,  mais  plus 
attachante.  C'est  celle  d'une  institutrice  laïque,  qui  se  croit  libre 
d'admirer  Jeanne  d'Arc  et  d'aller  à  la  messe,  mais  à  qui  Monsieur 
l'inspecteur  rappelle  rudement  son  devoir  ;  certes  il  respecte  profondé- 
ment la  liberté  de  conscience,  mais  il  ne  peut  tolérer  qu'une  fonction- 
naire de  la  République  entretienne  par  ses  leçons  et  par  ses  exemples 
l'esprit  de  superstition  et  de  réaction  ;  elle  doit  choisir  entre  la  répara- 
tion et  la  destitution.  —  Quelle  réparatiooi  Monsieur  l'inspecteur?  — 


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-  15  - 

L'abstention  de  toute  manifestation  religieuse  et  antirépublicaine  !  — 
La  pauvre  enfaot  dut  choisir  Tabstention,  pour  ne  pas  mourir  de  faim. 
Elle  faillit  mourir  de  honte.  Cette  histoire  manque-t-elle  aussi  d'  «  objec- 
tivité »?  Vous  le  savez. 

10.  —  Quel  dommage  que  Peiii%  ei  gros  Bourgeois  soit  écrit  en  style 
coquecigrue  !  Sans  doute  feu  Alphonse  Allais  nous  a  laissé  de  petits  chefs- 
d'œuvre  dans  ce  genre,  mais,  précisément,  ils  étaient  petits  et  courts, 
f5  ou  20  ligues  à  peine;  et  Tœuvre  de  M.  Esquirol  a  374  pages,  petit 
texte  !  C'est  trop,  surtout  pour  le  sujet,  qui  eut  la  biographie  d'un  imbé- 
cile, né  d'un  clerc  de  notaire,  éduqué  par  une  mère  acariâtre,  déniaisé 
par  des  professionnelles,  trompé  par  sa  femme  et  tué  par  l'alcoolisme  ; 
vous  voyez  d'ici  de  quels  aimables  détails  doivent  être  remplies  ces 
longues  pages.  Si  maintenant  j'ajoute  :  Quel  dommage  que  ce  livre,  si 
mal  écrit,  soit  consacré  à  un  sujet  si  peu  intéressant  !  vous  allez  me 
demander  où  est  le  dommage  •et  pour  qui?  Il  n'est  pas  seulement  pour 
le  lecteur  ;  il  est  aussi  pour  Tauteur,  dont  le  talent  parvient  à  se  mon- 
trer à  travers  l'erreur  de  son  système  ^'écriture  et  de  son  «  réalisme 
laidiste.  »  U  y  fait  preuve  d'une  acuité  de  vision  et,  çà  et  là,  d'un  relief 
dans  le  t  rendu  »  qui  font  espérer  des  œuvres  meilleures  pour  le  jour 
où  il  aura  changé  d'  «  esthétique.  » 

il.  —  Les  Derniers  Jours  de  nos  églises  ont  pour  sous-titre  :  t  Roman 
d'histoire  vraie.  >  Et  pour  vous  donner  tout  de  suite  la  mesure  de  la 
vérité  contenue  dans  cette  •  histoire  »,  sachez  qu'on  y  voit  un  curé  qui 
va  avouer  au  confessionnal  de  son  grand  vicaire  un  crime  qu'il  n'a  pas 
commis,  pour  s'attirer,  par  le  mérite  de  l'aveu,  la  considération  de  son 
supérieur!  Ce  même  curé  se  défroque  et  annon<ie  l'intention  de  se 
marier  parce  qu'il  désapprouve  les  procédés  d'administration  de  son 
évéque.  Et  sans  doute  il  est  c  vrai  »  qu'il  y  aura  toujours  des  défroqués 
parmi  nous  I  Mais  il  y  aura  aussi  des  «  écrivains  >  sans  orthographe  et 
des  raisonneurs  sans  logique  ni  bon  sens.  Et  il  est  vrai  que  l'auteur 
de  ce  livre  est  un  de  ces  c  pauvres  ». 

12.  —  L'auteur  de  Griehemidi  et  des  trois  autres  nouvelles  qui  suivent 
dans  ce  même  volume  est  un  «  cruelliste  ironique  »,  comme  on  disait 
il  y  a  quelques  années.  C'est  avec  une  apparente  impassibilité  et  avec 
des  détails  d'un  réalisme  drôle  qu'il  nous  raconte  la  courte  et  doulou- 
reuse vie  du  pauvre  petit  berger  Griehemidi,  <  loué  à  l'année  pour  vingt 
firancs  et  deux  paires  de  sabots  »  ;  les  persécutions  que  Lolo  doit  sup- 
porter de  la  part  de  ses  camarades,  mais  qu'il  rend  à  son  véitérable 
papa,  M.  du  Boulay-Morin  ;  c'est  lui,  M.  du  Bouiay,  qui  fait  les  versions 
de  Lolo  et  qui  copie  cent  fois  c  Je  suis  un  cancre  I  »  etc.,  etc.  Retenez 
le  nom  de  l'auteur  :  lî.  Pierre  Billaud. 

Romans  fantaisistbs.  —  13.  —  Il  n'y  en  a  qu'un.  Le  Critne  du  fan^ 
tôms,  et  encore  pourrait-il  être  classé  sous  une  autre  rubrique,  celle  des 


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^  16  - 

Romans  physiologiques  ou  médicaux,  puisque  les  héros  en  sont  des 
malades  et  que  leurs  aventures  pourraient  être  réelles.  Le  château -de 
la  Rochepertuis  est  hanté  depuis  sept  cents  ans,  par  une  Dame  Blanche; 
le  duc  de  la  Rochepertuis,  le  dernier  et  triste  héritier  de  la  race,  conte 
l'histoire  du  fantôme  à  sa  fiancée,  une  juive  qu'il  épouse  pour  redorer 
le  hlason  ;  Fun  et  l'autre  la  trouvent  hien  bonne  !  Or  voici  que  la  nuit 
qui  suit  leur  arrivée  au  château,  la  dame  reparait  ;  les  domestiques 
Tont  vue  se  promener  sur  les  créneaux,  M"«  Brunswick  la  voit  se 
dresser  à  son  chevet,  menaçante.  Elle  attribue  Tapparition  à  un  rêve, 
et,  le  jour  venu,  ne  s*en  inquiète  plus.  Son  fiancé,  moins  confiant  et 
craignant  quelque  mauvaise  farce,  peut-étre  un  attentat,  fait  verrouiller 
les  portes  et  place  un  garde  dans  l'antichambre.  Vaines  précautions  ! 
La  nuit  qui  précède  le  mariage,  M"«  Brunswick  est  tuée  dans  son  lit, 
d'un  coup  de  poignard  porté  en  pleine  poitrine  par  le  fantôme  ;  le  garde 
i'a  vu  disparaître  par  la  porte I  La  justice  informe  et  ne  trouve  rien. 
Six  mois  après,  le  fantôme  reparaît  ;  le  duc  ayant  donné  Tordre  à  ses 
gens  de  tirer  dessus,  sans  ménagement,  on  tire  ;  le  fantôme  s'écroule  ; 
on  accourt,  on  le  débarrasse  de  ses  voiles,  et  que  voit-on  ?  Le  duc  lui- 
même,  la  tète  fracassée  d'une  balle.  —  C'était  un  somnambule  et  c'était 
lui,  qui,  par  un  phénomène  d'inconscience  bien  connu  des  spécialistes, 
avait  joué  le  rôle  et  commis  le  Crime  du  fantôme.  —  Cette  longue 
nouvelle,  bien  racontée,  est  suivie  de  deux  autres,  la  Possédée  et  le  Vam- 
pire^  dans  lesquels  le  caractère  morbide  des  personnages  s'aperçoit 
avant  le  dénouement. 

Romans  historiques.  —  14.  —  Il  n'y  en  a  qu'un  aussi,  ot  il  est  de 
M.  André  Lichtenberger,  dont  je  n'ai  jamais  pu  louer  les  efi'orts  autant 
que  nous  l'aurions  voulu,  lui  et  moi.  Cette  fois,  je  m'incline,  je  me 
soumets,  je  me  rends,  je  capitule,  je  mets  bas  les  armes!  Gorri  le  For- 
ban est  un  roman  réussi  et  intéressant.  N'étaient  quelques  a  ficelles  » 
et  procédés  conventionnels,  ce  serait  «  une  œuvre  !  ».  Et  n'étaient 
quelques  détails  inconvenants  et  lourdement  appuyés^  où  se  reconnaît 
Tancienne  manière  de  l'auteur,  on  pourrait  en  permettre  la  lecture  à 
nos  filles.  —  La  scène  se  passe  sous  Louis  XY,  pendant  la  guerre  de 
Sept  ans.  Gorri,  qui  «  avait  étudié  pour  être  prêtre  »,  était  devenu  cor- 
saire, le  plus  hardi,  le  plus  redouté  des  corsaires  basques.  Ses  exploits 
ne  se  coqiptaient  plus.  Il  rentrait  en  Biscaye  pour  se  reposer  de  ses 
dernières  courses,  à  côté  de  sa  mère,  qu'il  adorait,  et  pour  épouser  Tunna, 
â  laquelle,  à  son  dernier  départ,  il  avait  donné  £on  cœur.  Or  il  retrouve 
Yunna  fiancée  â  un  autre  et  dans  des  conditions  qui  apaisent  ses  pre- 
mières fureurs  et  qui  excitent  même  sa  générosité.  Cet  autre  fait  déjà 
pleurer  sa  fiancée  ;  il  s'est  laissé  a  prendre  aux  lacs  »  d'une  comédienne, 
en  villégiature  dans  ces  parages.  Gorri,  qui  n'entend  pas  que  celle  qu'il 
aima  soit  malheureuse,  prend  uu  moyen  énergique  pour  mettre  fin  aux 


y 


■•  ♦.*■  ^     ^  •■  ""fit, 


—  17  — 

manigances  de  la  comédienne  :  il  renlève,  elle  et  sa  suite,  sur  sa  goé- 
lette, et  repart  pour  d*aiitres  aventures,  sans  s'occuper  de  ses  prison- 
niers. Mais  un  jour  qu'un  officier  de  la  marine  royale  vient  visiter  sa 
goélette,  Tun  de  ses  prisonniers,  qui  se  trouvait  être  le  gouverneur  de 
Saint-Jean  de  Luz,  le  dénonce  comme  «  coupable  d'un  attentat  »  sur  la 
personne  d'un  serviteur  du  Roi.  Et  c'est  alors  Gorri  qui  est  fait  prison- 
nier à  bord  d'une  frégate  royale,  et  mis  aux  fers.  Il  y  reste  assez  pour 
méditer  sur  ses  fins  dernières,  sentir  renaître  en  sod  âme  la  piété  de 
son  enfance,  se  repentir  de  ses  fautes  et  accepter  avec  résignation  la 
mort  à  laquelle  ii  sait  qu'il  sera  condamné.  Mais  voici  que  son  cachot 
s'ouvre  ;  on  le  fait  monter  sur  le  pont,  au  milieu  de  l'état-major  de  la 
frégate  qui  tient  conseil.  La  circonstance  est  grave  :  six  vaisseaux 
anglais  donnent  la  chasse  au  vaisseau  français.  Continuer  à  fuir  devant 
eux,  c'est  aller  se  briser  sur  les  hauts  fonds  du  Rosaire  ;  mettre  le  cap 
au  sud,  c'est  engager  le  combat  un  contre  six,  c'est  couler  sous  la 
mitraille,  —  ce  qui  n'etfraie  d'ailleurs  pas  ces  braves  marins  de  France  ! 
mais  dans  les  deux  cas,  c'est  perdre  plus  que  la  vie,  à  savoir  des 
dépêches  de  la  plus  haute  importance,  que  le  ministre  attend.  —  Que. 
faire?  Un  des  marins  a  dit  que  Gorri  avait,  l'année  d'avant,  franchi  les 
récifs  du  Rosaire;  est-ce  vrai?  Et  Gorri  consent-il  à  recommencer  et  à 
prendre  le  commandement  de  la  frégate  ?  Il  aura  la  vie  sauve,  la  croix 
de  chevalier  de  Saint- Louis......  a  Non!  dit-il,  qu'on  me  ramène  au 

cachot!  »  Il  veut  mourir,  par  peur  de  retomber  daas  le  péché,  et  parce 
que  «  l'œil  de  la  courtisane  Ta  troublé  >  ;  comme  dit  la  Bible,  et  qu'il  a 
eu  la  preuve  que  son  ex-prisonnière  ne  lui  gardait  pas  raucune.  Mais 
on  arrive  à  le  décider  et  par  des  raisons  d'ordre  ihéologique  :  si  lui  est 
en  état  de  grâce,  l'équipage  de  la  frégate  n'y  est  pas,  et  il  n'a  pas  le 
droit  de  sauver  son  âme  au  préjudice  de  tant  d'autres  âmes  !  C'est  la 
comédienne  qui  a  trouvé  ce  bel  argument.  Gorri  prend  donc  la  barre, 
dicte  les  ordres,  fait  mettre  toutes  les  voiles  au  vent,  précipite  le  vais- 
seau parmi  les  récifs,  frôle  des  blocs  de  granit  hauts  comme  des  mon- 
tagnes, tourne  â  bâbord,  tourne  à  tribord,  et  il  passe,  il  a  passé,  — 
entraînant  derrière  lui  les  six  vaisseaux  anglais  qui,  l'un  après  l'autre, 
se  bribont  comme  verre  contre  les  écueils   et   s'engloutissent  dans 
l'abîme.  —  Ce  n'est  pas  tout!  A  peine  sorti  des  parages  du  Rosaire, 
Gorri  se  trouve  en  présence  d'un  vaisseau  de  ligne  anglais,  à  deux 
ponts  'y  il  n'en  fait  qu'une  bouchée,  c'est-â-dire  qu'il  le  prend  à  l'abor- 
dage, massacre,  brûle,  détruit,  et  vainqueur  des  Anglais,  de  la  mer 
des  rochers,  de  la  tempête,  noir  de  poudre,  rouge  de  sang,  étincelant 
de  carnage  et  de  gloire,  il  tombe  dans  les  bras  de  son  ex-prisonnière, 
qui  Tattendl  Ce  grand  vainqueur  est  vaincu  par  une  femme!  Amené  à 
Paris  et  à  Versailles,  reçu  par  le  Roi,  devenu  le  héros  des  salons,  Gorri 
montre  un  front  désespéré  ;  sou  péché  le  bourrelé,  et  il  n'a  pas  la  force 
Janvis^  1907.  T.  CJX.  2. 


« 


-18  — 

de  8*y  arracher.  Qui  la  lui  donoera?  Une  lettre  de  sa  mère,  qui  le 
menace  de  sa  malédiction  1  II  Ta  à  peine  lue,  qu'il  part,  il  disparaît;  sa 
maîtresse  ne  sait  pas  ce  quUl  est  devenu.  £ile  va  en  mourir  de  chagrin, 
lorsqu'elle  apprend  que  Gorri  s'est  réfugié  en  Biscaye.  Elle  accourt  et 
le  retrouve  en  effet,  mais  combien  changé!  Gorri  est  devenu  le  vicaire 
de  son  curé.  Il  baptise,  il  prêche,  il  confesse.  La  malheureuse  aban- 
donnée se  précipite  à  son  confessionnal,  elle  le  supplie,  elle  Tinveclive» 
elle  sanglote,  elle  se  tord  à  ses  genoux,  et  ce  n'est  pas  l'absolution 
qu'elle  demande  I  Implacable,  l'abbé  résisie;  et  comme  la  femme  insiste, 
il  la  menace  de  la  livrer  aux  crocs  de  son  chien  !  £t  c'est  elle  alors  qui 
disparait,  dans  la  nuit,  sous  une  pluie  diluvienne,  «  parmi  les  éclairs 
et  les  tonnerres  d,  comme  on  dit  à  l'Ambigu.  —  Et  il  est  certain  qu'on 
pourrait  tirer  de  ce  mélodrame  quelques  belles  scènes  pour  l'Ambigu. 
«  La  lettre  de  ma  mère  v  y  ferait  sortir  les  mouchoirs  les  plus  récalci- 
trants, le  mien  compris,  et  la  scène  du  conseil,  avec  le  «  Qu'on  me 
raçiène  aux  fers!  »  étreindrait  toutes  les  poitrines.  J'applaudirais 
surtout  une  scène,  moins  voyante  et  moins  conventionnelle,  celle 
où  Gorri  apprend,  en  rentrant  chez  lui  et  de  la  bouche  de  sa  mère, 
les  fiançailles  de  Yunna  ;  pour  en  être  discret  et  contenu,  le  pathétique 
n'en  est  que  plus  puissant.  Puissant,  ai-je  dit  I  C'est  une  bien  grosse 
épithèle  ;  l'auteur  voudra  bien  me  la  pardonner. 
Roman  a  thèse.  —  15.  —  On  ne  peut  pas  dire  de  M.  Pierre  Loti  : 

Cet  bomme-là  s'aimait,  et  s'aimait  sans  rival. 

Il  a  des  rivaux  dans  l'amour  qu'il  a  pour  lui-môme,  et  même  des 
rivales.  Il  nous  l'a  fait  savoir  bien  des  fois,  mais  jamais  avec  autant  d'in- 
génuité que  dans  son  dernier  roman  :  Les  Désenchantées,  Je  dois  ajouter 
tout  de  suite  que  j'ai  été  tenté  de  prendre  rang  parmi  ces  rivaux  :  le 
livre  m'a  beaucoup  intéressé  et  moins  par  le  sujet  que  par  le  talent  de 
l'auteur,  qui  a  dû  triompher  de  son  sujet  ou  du  moins  de  la  manière 
dont  ce  sujet  a  été  conçu.  Car,  traité  directement  et  pour  lui-même, 
ce  sujet,  qui  n'est  autre  que  l'émancipation,  l'élévation  sociale  et 
morale  de  la  femme  musulmane,  est  intéressant  entre  tous  ;  mais  il 
est  devenu  ici  comme  un  chapitre  des  Mémoires  de  Loti  lui-môme. 
Trois  jeunes  musulmanes,  éprises  de  son  talent,  et  a  éblouies  par  son 
auréole  «  (p.  293),  s'éprennent  peu  à  peu  de  sa  personne,  ce  qui  ne 
laisse  pas  d'émouvoir  l'académicien  bientôt  sexagénaire  ;  l'une  d'elles 
s'en  éprend  au  point  qu'  «  elle  s'en  fait  mourir  »,  comme  on  dit  dans 
le  monde  spécial  réservé  à  ce  genre  d'aventures.  —  Eh  bien  !  il  faut 
que  Loti  l'apprenne,  si  vraiment  il  ne  s'en  doute  pas  :  ce  genre  d'aven- 
tures a  quelque  chose  de  répugnant  et  de  ridicule  à  la  fois,  et  c'est  ce 
«  quelque  chose  »  qui  pouvait  compromettre  le  succès  de  son  livre. 
A  vrai  dire,  l'action  en  est  un  peu  monotone,  malgré  ce  que  le  début 
fait  espérer  —  ou  redouter  — .  Que  va-t-il  se  passer  dans  ce  harem 


—  19  — 

uvre  devant  un  étranger,  sous  la  perpétuelle  menace  du  cftne- 
'sdJtionnel?  Oue  va-t-il  résulter  de  ces  entrevues  renouvelées, 
ombre  et  le  mystère,  entre  cet  homme,  encore  impressionnable, 
rois  jeunes  Orien talée,  si  impresEionnantes?!!  ne  se  passe  rieni 
en  résulte  rien,  que  de  nouvelles  eotrevities  préparées  avec  les 

précautions,  fixées  par  le  même  signal  —  (un  mouchoir  blanc 
ux  barreaux  d'une  fenêtre  ou  au  bord  d'uue  yole),  occupées 

mêmes  entretiens  et  les  mémea  dissertations  austères.  C'est  k 
'il  s'en  dégage  un  subtil  et  pénétrant  parfont  de  sensualité  et 
Lpté,  —  la  parfum  spécial  au  lieu,  et  à  toutes  les  œuvres  de 
-  et,  si  deux  ou  trois  fois  le  voile  de  ces  dames  s'entr'ouvre  pour 
rir...  leurs  yeux.  Les  amateurs  d'émotions  fortes  et  de 
is  à  faire  >  seront  déçus.  Mais  les  amateurs  —  ■  sans  plus  • 
I  seront  que  plue  ravis  qu'avec  une  si  petite  matière  et  d'une 

si  discutable,  l'auleur  soit  parvenu  à  se  faire  lire  pendant 
■es,  entretenant  sans  doute  leur  curiosité  par  l'attente  de  ce  qui 
t  arriver  et  n'arrive  pas,  mais  Justifiant  leur  attention  par  1« 
ralfde  son  talent.  «  Lui  seul  et  c'est  assez  1  ■  Car  c'est  lui  qui  donne 
lur  valeur  aux  meilleures  parties  de  l'œuvre,  je  veux  dire  à  ces 
«râbles  «  Vues  du  Bosphore  »  prises  sous  tous  les  auglee  possibles 
Ltes  les  beures  du  jour  et  de  la  nuit  ;  le  kaléidoscope  le  plus 
onné  n'arriverait  pas  à  donner  de  telles  sensations  de  beauté 
rérité.  Ajoutez  enfin  ta  valeur  de  la  thèse,  dont  tous  ces 
as  et  toutes  ces  aventures  ne  sont  que  le  prétexte,  et  à  laquelle 
as  enfin.  —  Les  femmes  turques  avaient  été  endormies  par  je  ne 
lel  enchanteur;  elles  restaient,  depuis  des  siècles,  dans  ce 
il  tranquille,  gardées  par  les  traditions  et  les  dogmes.  Mais 
ue  le  souille  d'Occident  a  passé  sur  elles  et  les  a  Uésenchantées  ; 
I  sont  éveillées,  elles  f  s'éveillent  au  mal  de  vivre  et  de-  savoir  » 
186),  elles  réclament  la  même  part  que  leurs  sœurs  chrétiennes  ; 
lulenl  4tre  les  égales  de  leur  mari,  du  moine  dans  la  mesure 
I  cesseront  d'être  leur  •  chose  •  pour  devenir  leurs  compagnes, 
isociées,  etc.,  etc.,  etc.  Bref,  c'est  la  «  question  féministe  >  en 
avec  tout  ce  que  les  mœurs  de  là-bas  y  ajoutent  de  particulière- 
Iguel,  il  faut  le  dire,  de  particulièrement  légitime.  L'auteur  a  su 
inner  aussi  la  sensation  de  la  légitimité  de  ces  revendications 
:boix  qu'il  a  su  faire  de  certains  détails  caractéristiques  dans  la 
ibie  de  la  principale  de  ses  héroïnes,  la  princesse  Djèaane; 
ainement,  11  aura  ému  toutes  les  sympathies  de. ses  lecteurs  et 
B.  Halheureueement  ces  sympathies  resteront  stériles  tant 
)  sera  rien  changé  aux  c  dogmes  ■  musulmans.  En  diplomate 
et  prudent,  Loti,  qui  a  été  l'hAte  du  gouvernement  ottoman, 
id  de  vouloir  toucher  à  ces  dogmes  et  à  ces  traditions  ;  il  affirme 


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-  20  — 

même  qu'un  cliangement  dans  la  condition  des  femmes  serait  con- 
forme aux  enseignements  du  Prophète.  Il  Faffirme  !  Mais,  par  là  môme, 
il  oblige  à  se  souvenir  que,  dans  tous  les  temps  et  dans  tous  les  pays, 
la  condition  des  femmes  a  été  déterminée  par  la  nature  du  «  Dogme  i 
et  de  la  Religion.  De  sorte  que  son  livre,  en  dépit  de  ses  protestations  et 
de  ses  précautions,  prend  un  air  de  manifeste  religieux  et  pourrait 
aboutir  à  la  prédication  d'une  nouvelle  croisade.  Ce  n*est  d'ailleurs  pas 
nous  qui  nous  en  plaindrons.  Croisons-nous,  mes  frères  !  contre  tous  les 
oppresseurs  de  la  femme,  et  contre  tous  les  adversaires  de  la  civili- 
sation !  Je  demande  seulement  que  Ton  commence  par  les  musulmans 
de  chez  nl^us  et  les  Mamelouks  de  notre  Parlement  français,  — 
lesquels  sont  pires  que  ceux  de  Stamboul,  si  Ton  en  croit  celui  de  nos 
évéques  qui  demandait  récemment  a  la  liberté  comme  en  Turquie!  » 

Charles  Arnaud. 

PosT-ScRiPTÛM.  —  16.  —  Bien  que  les  Paysages  romanesques  de 
M.  Henry  Bordeaux  ne  relèvent  de  celte  chronique  que  par  le  titre  (très 
spirituellement  expliqtié  par  l'auteur  p.  m),  je  me  fais  un  devoir  de 
les  signaler  à  Tattention  de  tous  ceux  qui  aiment  la  délicatesse  et 
rélévalion  dans  les  sentiments,  retendue  de  l'information,  Tacuité  de 
robservalion,  la  liberté  de  la  pensée  dans  rattachement  aux  traditions, 
une  langue  sûre  et  ferme,  quoique  non  exempte  parfois  de  subtilité  : 
tout  cela,  ils  le  trouveront  dans  ces  quarante  et  un  petits  morceaux 
qui  nous  promènent  sur  le  Rhin,  en  Montagne,  à  la  Malmaison,  à  la 
Sorbonne,  à  la  Maison  de  Pasteur,  etc.,  etc.  C.  A. 


ÉCONOMIE  POLITIQUE  ET  SOCIALE 

1.  Principes  d'économie  politique,  par  Gustav  Sciimollbr,  traduit  par  LéoN  Polack. 
g"-  partie.  T.  111.  Paris,  Giard  et  Brisre,  i906,  in-8  de  615  p.,  10  fr.  —  2.  La 
Monnaie^  le  crédit  el  le  change^  par  Aoo.  Arnauwé.  3e  éd.  Paris,  Alcan,  1906, 
in-8  de  viii-516  p.,  8  fr.  —  3.  Les  Antagonismes  économiques  ;  intngue^  catas- 
trophe et  dénouement  du  drame  social,  par  Otto  Effbrtz.  Paris,  Giard  et  Brière, 
1906,  in-8  de  xxvii-566  p.,  12  fr.  —  4.  Le  Vrai  Féminisme^  par  Jean  dd  Valdor. 
Paris,  Savaèle,  s.  d.,  in-8  de  219  p.,  3  fr.  —  5.  Z^  Socialisme,  ce  qu'il  est,  par 
Tabbé  Patoux.  Paris,  Savaèle,  s.  d.,  in-8  de  215  p.,  3  fr.  —  6.  Les  Retraite9 
ouvrières^  par  Gborgbs  Fréville.  Paris,  Cornély,  1906,  in-16  de  93  p.,  0  fr.  50.  — 
7.  Les  Transformations  de  la  puissance  publique.  Les  Syndicats  de  fonctionnaires^ 
par  Maxime  Leroy.  Paris,  Giard  et  Brière,  1907,  gr.  in-8  de  288  p.,  5  fr.  —  8.  Le 
Problème  agraire  du  socialisme.  La  Viticulture  industnelle  du  midi  de  la 
France^  par  Michel  Augé-Lahibé.  Paris,  Giard  et  Brière,  1907,  in-8  de  361  p.,  6  fr. 
—  P.  Les  Origines  naturelles  de  la  propriété^  essai  de  sociologie  comparée,  par 
R.  Petrucci.  Bruxelles,  Miôch  el  ïhron,  1905,  gr.  in-8  cartonné  de  xvi-246  p.,  avec 
14  grav.,12  fr.  —  10.  Esquisse  d'une  sociologie,  par  Emile  Waxweiler.  Bruxelles, 
Misch  el  Thron,  1906,  gr,  in-8  cartonné  de  306  p.,  12  fr.  —  11.  Une  Expénence 
industrielle  de  rédaction  de  la  journée  de  travail,  par  L.-G.  FROMO.Tr.  Bruxelles, 
Misch  et  Thron,  1906,  in-16  cartonné  de  xx-120  p.,  avec  25  diagrammes,  10 clichés  en 
couleurs  cl  11  clichés  en  noir,  3  fr.  —  12.  La  Mesure  des  capacités  intellectuelle 
et  énergétique,  notes  d'analyse  statistique,  pes  CuKRLEi  Ue.nry.  Bruxelles,  Misch  el 


-  21  — 

ThroD,  1906,  gr.  ln-8  cartonné  de  77  p.,  4  fr.  —  13.  De  V Esprit  du  gouvernement 
démocratique^  par  Adolpii  Prins.  Bruxelles,  Misch  et  Thron,  1906,  in -8  cartonné  de 
ix-294  p.,  7  fr.  50.  —  14.  IJ Année  sociologique^  publiée  sous  la  direction  de  M.  Ëmilb 
DuRKiiEiM.  9«  année.  Paris,  Âlcao,  1906,  in-8  de  62i  p.,  12  fr.  50.  —  15.  Un  Nouveau 
Contrat  social  y  étude  de  médecine  sociale,  par  le  D^"  P.  Bo^.  Paris,  Librairie  des 
Saints-Pères,  s.  d.,  in-8  de  231  p.,  4  fr.  —  16.  La  Maladie  contemporaine.  Exa- 
men des  principaux  problèmes  sociaux  au  point  de  vue  positiviste^  par  le  colonel 
E.  DR  Lacombb.  Paris,  Alcan,  1906,  in-8  de  ii-256  p.,  3  fr.  60.  —  17.  Guide  social 
de  Paris^  par  Boqbr  Mkrun.   Paris,  Bousseau,   1906,  in-18  de  441  p.,  3  fr..  50.  — 

18.  Ce  qui  manque  au  commerce  belge  d'exportation,  par  G.  db  Lbener.  Bruxelles, 
Miscb  et  Tbron,  1906,  in-16  cartonné  de  vin-294  p.,  avec  2  diagrammes,  2   fr.  50.^— 

19.  Les  Régies  et  les  concessions  communales  en  Belgique^  par  Ernbst  Brbks  . 
Bruxelles,  Misch  et  Thron,  1906,  in-8  cartonné  de  xxvin-556  p.,  12  fr.  —  20.  La 
Belgique  criminelle^  pur  Henri  Joly.  Paris,  Lecoffre,  Gabalda,  1907,  in-12  de 
vii-362  p.  3  fr.  50.  —  21.  The  Finances  of  American  Trade-Unions^  by  A.  M. 
Sakolski.  Baltimore,  Johns  Hopkins  Press,  1906,  gr.  in-8  de  152  p. 

i.  —  Le  troisième  volume  des  Principes  d'économie  politique  de 
M.  Gustave  Scbmoller^  que  M.  Polack  vieat  de  traduire  de  i^allemaad, 
ne  nous  fait  pas  changer  le  jugement  que  nous  avions  déjà  porté  sur 
cette  œuvre.  Cependant  M.  Schmoller  établit  une  différence  entre  les 
deux  parties  de  son  ouvrage.  «  Dans  tout  le  livre  précédent,  dit -il,  il 
s'agissait  pour  ainsi  dire  de  Tanatomie  et  de  la  morphologie'  du  corps 
économique  ;  nous  essaierons  dans  celui-ci  une  sorte  de  physiologie 
de  ses  forces  et  de  ses  organes  >  (p.  5)  ;  mais^  bien  entendu,  «  Texposé 
des  phénomènes  de  circulation  est  un  résultat  du  point  de  vue  social, 
évolutionniste  et  éthique  que  nous  avons  justifié  dans  la  première 
partie  »  (p.  6).  ~  Ce  tome  III  comprend  :  la  Circulation,  le  marché  et  le 
commerce  ;  la  Concurrence  économique  ;  les  Poids  et  mesures,  monnaie 
et  numéraire  ;  la  Valeur  et  les  prix  ;  le  Patrimoine,  le  capital  et  le 
crédit,  la  rente  du  capital  et  le  taux  de  l'intérêt  ;  les  Organes  du  crédit 
et  leur  développement  moderne.  Rien  que  dans  ces  titres,  il  y  a  bien 
des  choses  que  je  ne  m'explique  pas.  Gomment  une  théorie  de  la 
valeur  —  concept  primordial  en  économie  politique  —  ne  vient-elle 
qu'au  milieu  d'un  troisième  volume?  Et  puisque  le  prix  n'est  qu'une 
forme  d'évaluation,  pourquoi  l'étude  du  prix  précède-t-elle  l'étude  de 
l'évaluation,  au  lieu  de  la  suivre?  Pourquoi  M.  Schmoller  parie-t-il  de 
la  «  rente  d'un  capital  »  (p.  478),  alors  que  les  économistes  n'accolent 
qu'à  la  terre  ce  mot  «  rente  o  et  alors  que,  pour  le  capital,  ils  ont  eu 
coutume  de  parler,  d'abord  de  profits,  ensuite  de  loyer  ?  Il  y  aurait 
ainsi  beaucoup  d'autres  critiques  à  faire.  M.  Schmoller,  par  exemple, 
croit  au  monopole  régalien  du  monnayage  dans  la  période  franque 
(p.  163)  ;  il  prête  à  Quesnay  et  à  Adam  Smith  -(p.  251)  une  théorie  de 
la  valeur  d'usage  que  ni  l'un  ni  l'autre  n'ont  jamais  professée,  puisque 
notamment,  ne  lui  en  déplaise  (p.  254),  la  valeur  d'usage  d'Adam  Smith, 
est  tout  bonnement  l'utilité.  Mais,  ce  qui  est  plus  grave,  c'est  l'esprit 
nettement  étatisle  et  réglementaire  de  ce  travail.  M.  Schmoller 
approuve  volontiers  les  taxations  officielles  (p.  277  et  s.)  ;  il  explique 


"W' 


—  22  — 


•if, 


Ni? 


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Ar.v; 


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rx.  r 


?»,  . 


très  complaisamoieQt  les  lois  de  maximum  de  Dioclétien  comme  une 
<  conséqiieDce  de  la  révolution  monétaire  de  Tépoque  >  (p.  279),  en 
oubliant  une  condamnation  d'expérience  que  Lactance  a  si  justement 
relevée.  Il  est,  du  re^te,  un  ennemi  décidé  de  la  liberté  économique,  et 
c'est  là  ce  qui  rend  intéressant  son  cbapitre  sur  la  concurrence  et  ses 
éloges  pour  les  régiiues  de  concessions  et  d'autorisations  préalables 
(p.  122.  126,  127,  130,  etc.).  Eofin,  en  ce  qui  concerne  l'observation  des 
faits  économiques  contemporains,  tout  critique  impartial  sera  obligé  de 
reconnaître  la  supériorité  de  M.  Paul  Leroy-Beaulieu  sur  M.  Schmoller. 
Oe  dernier  a  des  idées  un  peu  trop  rétrogrades.  Son  historisme  le  rend 
injuste  pour  le  présent.  Il  l'est,  par  exemple,  quand  il  affirme  que  «  le 
triomphe  du  numéraire  dans  l'économie  »  (autrement  dit  la  Geldwirih-^ 
schaf£\  <  amène  toujours  la  détresse  des  classes  inférieures  »  (p.  233).  Il 
était  mieux  inspiré  lorsqu'il  montrait  dans  la  lutte  entreprise  contre 
l'usure  a  un  des  actes  les  plus  glorieux  à  l'actif  de  l'Église  du  moyen 
âge...  avec  moins  de  partialité  dans  la  pratique  que  ne  supposent 
souvent  ses  adversaires  libéraux  d'aujourd'hui  >  (p.  469  ;  idem,  p.  473). 
—  Bref,  l'œuvre  restera  comme  un  des  monuments  les  plus  considé- 
rables de  l'école  historique  ;  elle  reflète  bien  des  inclinations  vers  le 
socialisme  d'État;  mais  pour  volumineuse  et  massive  qu^elle  soit,  elle 
n'en  est  pas  plus  solide.  De  trop  longues  citations  de  statistique  Paide- 
ront  aussi  beaucoup  .trop  à  vieillir.  —  Au  point  de  vue  de  la  forme, 
nous  persisterons  à  regretter  que  les  assertions  d'ordre  historique 
n'aient  aucune  référence  et  ne  prêtent  à  aucune  vérification.  Le  lecteur 
ne  peut  que  consulter  en  bloc  l'index  bibliographique  général  — 
de  deux  grandes  pages  parfois  —  qui  précède  chacun  de  ces  longs 
chapitres. 

2.  ~  M.  Arnauné  nous  donne  une  troisième  édition  de  son  beau 
volume  sur  la  Monnaie^  le  crédit  el  le  change.  C'est  la  preuve  d'un 
succès  bien  mérité.  Inutile  de  revenir  sur  ce  travail  judicieux  et  solide, 
dout  nous  avons  déjà  fait  l'éloge  en  janvier  1903  [Po^i/6i6/ion,  t.  XG^II, 
p.  30). 

3.  —  Où  classer  M.  Otto  Effertz  et  ses  Antagonismes  économiqxAes^ 
Est-il  un  économiste  ou  un  socialiste?  L'un  et  l'autre  à  la  fois,  car  il 
parait  que  c'est  une  des  fortes  tètes  du  socialisme  scientifique.  L'auteur 
de  la  préface,  M.  Charles  Andier,  lui  fait  gloire  d'avoir.a  fait  en  écono- 
mie politique  pure  une  trouvaille  de  simple  bon  sens,  mais  qui  suffit 
à  bouleverser  profondément  les  principes  de  toute  la  science  écono- 
mique...  Il  a  observé  que  toute  économie  met  en  présence  l'homme  et 
la  nature,  c'est-à-dire  le  travail  et  le  sol  »  (p«  v).  Autant  les  gens  qui 
découvrent  l'Amérique  après  Christophe  Colomb!  Mais  il  parait  que  jus- 
qu'à M.  Effertz  on  avait  fait  tantôt  de  la  physiocratie,  tantôt  de  la 
«  ponocratie  »,  et  jamais  de  la  «  ponophysiocratie  »,  qui  est  la  c  syn- 


-sa- 
la thèse  poDoeralique  el  de  l'aaïlthéae  pliyejocratique  •  |p, 
it  du  gne.  Au  surplus,  les  citatfoae  ^ecques  d'Hésiode, 
et  autres  auteurs  abondent  dans  cet  ouvrage,  ainsi  que  les 
Teauz  I  dardanariat,  mouoone  >  [p.  188),  >  écologique  >.  La 
est  puremeat  mathématique,  avec  de  tougues  pages  de 
Igébriques  ;  malt>  ces  équations  serveut  souvent  à  terrasser  (î) 
es  des  marxistes,  que  U.  BfTertz  appelle  <  les  plus  rSdoutableB 
veieaires  ■  (p.  197).  Au  demeurant,  le  livre  m'a  paru  confus, 
lé  et  pédant.  Je  ne  comprends  donc  pas  que  la  théorie  de 
i  doive  «  prendre  place  dans  la  série  des  systèmes  classiques 
je  politique  d  (p.  xxvii),  et  je  m'explique  beaucoup  mieux  U 
)  «  conspiration  du  silence  ■  qui  l'a  enveloppée,  à  ce  que  dit 
Tiste  H.  Andier.  Il  est  beau  sans  doute  de  forger  une  théorie 
ur  et  une  échelle  de  ses  variations  ;  mais  il  faut  bien  aussi 
définition  réponde  au  sens  usuel  du  mot  et  que  cette  échelle 
tux  constatations  de  la  pratique.  »  Un  objet  nlile  qui  enferme 
tité  assignable  de  travail  et  de  terre  »,  voilà  la  valeur  selon 
(p.  yi).  Eh  bien,  Cantillon  déjà  —  Il  va  y  avoir  deux  cents  ans 
ar  il  mourut  en  1733,  —  avait  dit  pareillement  que  •  le  prix 
inirfaaèque  d'une  chose  est  la  mesure  de  la  quantité  de  terre 
'ait  qui  entre  dans  sa  production.  •  Est-ee  que  M.  Efferlz  ou 
r  n'auraient  pas  bien  fait  d'avouer  ce  droit  d'antériorité  de  feu 
1  —  Va  mot  encore.  M.  Effeitz,  înoldemment,  aborde  la  ques- 
apports  entre  le  darwinisme  et  le  socialisme  (p.  469  et  470). 
solution.  A  ses  yeux,  Il  y  a.conflit  et  non  pas  hurmonle.  Le 
le  est  en  opposition  avec  le  socialisme  par  sa  t  pointe  soclo- 
qui  est  le  >  capitalisme  >  ;  mais  sa  c  pointe  métaphysique  ■ 
éisme  et  le  mortallsme  ■,  et  c'est  elle  qui  a  séduit  les  socla- 
'  a  Ik  toute  une  page  fort  curieuse. 

leandu  Yaldor  —  pseudonyme  évidemment — dont  nous  avons 
<  connaître  Ici  un  premier  travail  contre  le  malthusianisme 
revient  à  la  charge  avec  te  Vrai  Féminitnu.  Féminisme  :  ici 
carte  tout  à  lait  de  son  sens  usuel.  L'auteur  ne  revendique 
orne  ni  l'éligibilité,  ni  l'éleelorat,  ni  l'accès  aux  emplois  publies 
ne  l'indépendance  dans  le  ménage  ;  non,  ce  qu'il  revendique 
et  trop  souvent  contre  elle,  hètas  I  c'est  l'accomplissement 
e  son  rôle  de  mère  et  d'épouse.  C'est  donc  encore  de  l'antl- 
nisme.  L'ouvrage  a  trois  parties  :  la  Science,  la  Raison  et  la 
conelualOD  uniforme  qui  se  dégage  de  toutes,  c'est  que  la 
>riée  ne  tient  sa  place,  n'obtient  l'eslime  et  ne  sauve  son  âme 
acceptation  pleine  et  entière  de  sa  tâche  de  maternité.  On 
[.  de  Valdor  tape  fort,  j'en  conviens;  on  dira  que  son  livre 
lis  BOUS  clef,  je  sulsle  premier  à  le  reconnaître;  mais  je  trouve 


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aussi  quUl  ne  frappe  pas  à  faux  et  que,  sUI  a  des  crudités  d'expression, 
c'est  que  son  plan  et  même  son  sujet  Vy  entraînaient.  On  ne. veut  pas 
voir  un  mal  dont  la  France  périt;  on  veut  moins  encore  en  sonder  la 
cause  et  en  chercher  le  remède  dans  un  retour  sincère  à  la  morale,  je 
ne  dis  pas  seulement  morale  chrétienne,  mais  tout  simplement  moral» 
naturelle.  Ce  n'est  pas,  tant  s'en  faut,  qu'on  veuille  faire  Tange,  mais 
on  fait  iaôniment  pis  que  la  hôte  ;  car  le  malthusianisme,,  aussi  hien 
que  le  suicide,  est  le  crime  des  décrépits  de  la  civilisation  :  les  hètes 
ignorent  l'un  et  Fautre. 

5.  —  Il  n'était  pas  facile  d'être  très  neuf  dans  un  exposé  du  socialisme. 
M.  Tabbé  Patouxl'a  t-il  été  dans  son  volume  le  Socialisme^  cequHlestI 
Je  n'en  suis  pas  bien  sûr,  et  lui-même  avoue  que  le  Collectivisme^  de 
M.  Paul  Leroy-Beaulieu,  l'a  inspiré  très  largement  [p.  135).  En  tout 
cas,  il  est  exact  et  judicieux  dans  sa  réfutation;  de  plus,  il  iusiste  avec 
beaucoup  de  raison  sur  le  caractère  athée  et  matérialiste  de  tous  les 
socialistes  anciens  et  nouveaux  ;  enûn  il  proclame  à  bon  droit  que  «  le 
socialisme  n'est  pas  un  fait  purement  économique  et  qu'il  a  pour  cause 
l'apostasie  réalisée  dans  leur  vie  publique  par  les  nations  autrefois 
chrétiennes  »  (p.  172).  Tout  cela  est  très  bien.  Mais  il  y  a  aussi  bien  des 
lacunes  ou  des  défauts.  Ainsi  certaines  affirmations  sur  les  conditions 
économiques  actuelles  seraient  difficilement  démontrées,  et  M.  Patoux, 
qui  a  mis  ailleurs  M.  Leroy-Beaulieu  à  contribution,  aurait  bien  fait  de 
s'en  inspirer  également  ici.  Il  s'est  trop  exclusivement  rapporté  à  des 
déclarations  générales  de  l'encyclique  de  Léon  XIII  sur  la  Condition 
des  ouvriers  (p.  Ibi  et  s.),  bien  que  l'épiscopat  belge,  par  exemple,  ait 
été  obligé  de  reconnaître  que  ces  appréciations  ne  répondaient  pas  par- 
tout à  kl  réalité  des  faits.  M.  Patoux  en  arrive  à  trouver  «  vraiment 
plausible  »  le  maintien  du  mot  <  socialisme  x^  pour  désigner  les  doctrines 
sociales  chrétiennes,  à  condition  qu'on  ajoute  au  sub8tantif«  l'épi thète 
vrai  ou  catholique  ou  chrétien  »,  car,  ce  que  Léon  XIII  rejetait,  dit-il,  ce 
n'est  que  «  le  nom  de  socialisme  tout  court  »  (p.  176).  Je  ne  suis  pas  de 
cet  avis.  —  Signalons  en  terminant  l'absence  presque  complète  de  réfé- 
rences, malgré  les  nombreuses  citations  d'auteurs.  Pourquoi  aussi 
ce  volume  de  plus  de  deux  cents  pages,  coupé  en  xxviii  points  de  lon- 
gueur très  inégale  et  flans  apparence  d'ordre  entre  eux,  n'a-t-il  aucune 
table  des  matières  ? 

6.  —  Puisque  nous  en  sommes  au  socialisme,  restons-y.  En  quelques 
pages,  les  Retraites  ouvrières  de  M.  (reorges  Fréville  (éditées  par  la 
c  Bibliothèque  socialiste  »),  nous  résument  les  projets  en  discussion  et 
les  solutions  proposées  sur  les  assurances  ^obligatoires  ou  facultatives 
sur  la  vieillesse.  Rien  de  particulier  à  y  signaler  :  car  une  conclusion 
en  faveur  de  l'obligation  n'est  pas  quelque  chose  de  bien  neuf  ou  de 
bien  original  sous  une  plume  socialiste.  Je  ne  retiens  que  ceci  :  c'est 


—  25  — 

que  cette  «  modeste  réforme  n^apportera  pas  avec  elle  la  paix  sociale. . . 
Elle  n'établira  pas  la  justice  démocratique...  Les  causes  de  Tantago- 
nisme  des  employeurs  et  de  leurs  ouvriers  tiennent  trop  profondément 
à  rétat  de  notre  société  •  ;  seulement  a  le  travailleur,  se  sentant  plus 
fort,  sera  plus  disposé  à  affirmer  ses  droits  is>  (p.  91-92).  Autrement  dit, 
rinstitution  des  retraites  obligatoires,  bien  loin  de  désarmer  le  socia- 
lisme, ne  fera  que  le  fortifier.  Ainsi  nous  sommes  bien  prévenus,  et 
ceux  qui  sont  aveugles  le  sont  bien  par  leur  faute. 

7.  —  A  propos  d'une  question  de  droit  très  actuelle,  c'est  aussi  une 
thèse  socialiste  que  les  Transformations  de  la  puissance  publique.  Les 
Syndicats  de  fonctionnaires,  par  M.  Maxime  Leroy.  Qu'est-ce  qu'un 
fonctionnaire?  demande  t-il  en  commençant?  qu'est-ce  que  la  loi? 
qu'est-ce  que  l'État  ?  Il  tranche  toutes  ces  questions  par  des  formules 
hardies.  Puis,  une  fois  le  terrain  déblayé,  il  note  ce  qu'il  appelle  c  l'in- 
différence politique  »  en  contraste  avec  l'intérêt  passionné  que  l'on 
prend  maintenant  aux  questions  sociales,  économiques,  professionnelles  ; 
.il  polémique  fréquemment  contre  M.  Charles  Benoist  et  la  Crise  de 
VÈtat  moderne  ;  il  conclut  enfin  pour  un  c  État  futur  »  (p.  S69  et  s^, 
dans  lequel  tous  les  fonctionnaires  seront  ouvriers  de  la  collectivité  et 
où  tous  les  ouvriers  seront  devenus  des  fonctionnaires.  «  Les  services 
communs,  dit-il,  tendront  tous  à  entrer  dans  la  gestion  sur  le  modèle 
des  industries  privées  »  (p.  269)  ;  et  «  l'organisation  fédérale  technique- 
ment constituée  »  dominera  partout  (p.  271).  La  Confédération  générale 
du  travail  n'est-elle  pas  déjà  une  merveille  de  démocratie,  de  liberté  et 
de  compétence  ?  «  Le  mouvement  fédéraliste  professionnel,  dit-il,  sup- 
prime Tautorité  par  une  nécessité  qui  vient  de  la  qualité  même  de  ses 
membres  :  rien  n'est  plus  .éloigné  du  désordre  (p.  275)...  Leifédéra- 
lisme  autarchique  se  développera  ;  la  tradition  cédera  ;  il  n'y  aura  plus 
d'État  au  sei^s  où  nous  l'entendons  ;  il  y  aura  un  gouvernement  pro- 
fessionnel pour  la  plus  grande  liberté  des  hommes  »  (p.  277).  Hélas! 
combien  je  plains  mes  petits-enfants  d'avoir  à  vivre  dans  l'esclavage  de 
cette  liberté  I  En  attendant  que  nous  y  soyons,  les  associations,  coali- 
tions et  grèves  de  fonctionnaires  sont  le  chemin  très  savamment  com- 
biné qui  doit  nous  y  conduire. 

8.  —  Bien  que  le  socialisme  marxiste  soit  aux  antipodes  de  mes 
convictions,  j'ai  lu  avec  un  vif  intérêt,  soit  pour  la  partie  descriptive, 
soit  pour  la  partie  théorique,  le  Problème  agraire  du  socialisme.  La  VitU 
culture  industrielle  du  midi  de  la  France^  par  M.  Michel  Augé-Laribé. 
L'ouvrage  a  trois  parties  :  Ancienne  Production  viticole,  Industrialisa- 
tion de  la  viticulture  et  Prolétariat  agricole,  tout  cela  fort  bien  docu- 
menté. Dans  la  description  de  ce  vignoble  languedocien,  qui  possède 
évidemment  un  régime  économique  bien  différent  de  celui  du  reste  de 
la  France,  M.  Augé-Laribé  remonte  au  xviii*  siècle  ;  il  y  constate  les 


:...■«'•.•.■       / 


—  26  — 


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V. 


difficultés  naturelles  et  artificielles  des  débouchés  et  y  signale  le 
voyage  historique  de  Blanchet,  décrit  par  Tabbé  B&udeau  (p.  32).  Cette 
période  est  suivie  de  deux  autres,  la  prospérité  du  milieu  du  zix*  siècle, 
puis  la  crise  du  phylloxéra,  qui  provoque  la  production  intensive 
actuelle  avec  une  forme  de  plus  en  plus  industrialisée.  Ici  se  placent 
des  statistiques  très  instructives  sur  les  capitaux  nécessaires  à  la  viti- 
culture :  capital  foncier,  capital  de  premier  établissement  (considé- 
rable avec  les  foudres,  cellierSi  etc.)  et  capital  d'exploitation  ou  fonds 
de  roulement,  sans  compter  les  réserves,  qui,  dans  une  exploitation 
aussi  aléatoire  que  la  culture  de  la  vigne,  doivent  ôtre  très  élevées  et 
ne  le  sont  jamais  assez.  Malgré  les  c  sentiments  individualistes  des 
paysans  méridionaux  »  (p.  210),  le  socialisme  devait  trouver  là  un 
terrain  excellent  ;  car  le  Midi  a  vraiment  un  prolétariat  agricole,  peu 
ou  pas  propriétaire  et  gravement  frappé  par  la  mévente  des  vins  et  la 
baisse  des  salaires  qui  en  résulte.  Alors  sont  arrivés  les  syndicats 
ouvriers  et  les  grèves  (p.  289  et  s.).  Celles-ci,  M.  Augé-Laribé  les 
ménage  ou  les  choie  :  il  trouve  qu'elles  ont  été  «  courtes  et  calmes  i  ; 
il  se  félicite  que  la  gendarmerie  ne  se  soit  pas  mêlée  de  défendre  la 
liberté  du  travail  et  de  la  circulation  :  car  a  les  entraves  qui  y  furent 
mises  par  le  système  des  postes  et  des  patrouilles,  ne  furent  ni  plus 
ni  moins  gênantes,  ni  plus  vexatoires  que  les  mesures  prises  par  le 
service  des  douanes  à  Tégard  des  voyageurs...  Il  y  aurait  quelque 
hypocrisie  à  permettre  aux  ouvriers  le  droit  de  grève  et  à  ne  leur  laisser 
aucun  moyen  efficace  d'action  j  (p.  301-302).  Les  grands  propriétaires 
ont  tort  de  ne  pas  vouloir  du  contrat  collectif  de  travail  (p.  322), 
puisque  d'ailleurs  la  participation  aux  bénéfices  est  impraticable  (p.  319). 
Le  coiftrat  collectif  imprimerait  une  activité  plus  grande  au  travail, 
ou  bien  il  ne  resterait  plus  qu'à  abandonner  la  culture  de  la  vigne 
(p.  323).  Tout  cela  donne-t-il  tort  ou  raisoa  à  Marx,  qui  prédisait  une 
concentration  croissante  jusqu'à  la  catastrophe  finale  ?  Eh  bien,  c  les 
théories  marxistes  restent  valables  pour  la  région  viticoledu  midi  de  la 
France,  mais  l'évolution  économique  qui  doit  préparer  les  voies  au 
collectivisme  est  lente  et  incertaine  »  (p.  356).  —  M.  Augé-Laribé  n'est 
pas  bien  sévère  pour  la  fraude,  probablement  parce  qu'elle  s'exerce 
avec  certaines  connivences.  —  En  terminant,  je  signale  une  bonne 
exposition  de  la  loi  des  diminx&hing  TtiwmB  de  la  terre,  avec  cette  juste 
remarque  que,  t  môme  pour  l'industrie,  on  ne  peut  pas  accroître  isolé- 
ment un  des  facteurs  de  la  production  :  si  l'on  veut  augmenter  la  main 
d'œuvre,  il  faut  plus  de  machines,  et  pour  placer  plus  de  machines,  il 
faut  augmenter  la  superficie  de  l'usine  »  [p.  6). 

9.  —  c  L'Institut  de  sociologie,  »  fondé  à  Bruxelles  en  1902  par 
M.  Ernest  Solvay  et  dirigé  par  M.  Emile  Waxweiler,  nous  a  envoyé 
pour  ce  semestre  un  lot  important  de  publications  sociologiques.  Elles 


-  27  - 

.  conçues  daos  l'eaprU  de  la  philoaophie  matérialiste  et  évotutioa- 
s,  qui  logiquemeut  aboutit  aux  Béloctions  arfetocratiques  du  dar- 
isme,  mais  qui,  praliquemenl,  mène  surtout  au  sociaiisme.  —  La 
ime  de  If.  Petruccl,  luxueusement  édité  avec  des  gravures,  s'Inti- 

:  Ln  Origines  naturttUt  de  la  propriéli.  Il  a'a.git  de  d&moaitaTqMeia. 
>rlété  n'est  point  du  tout  un  phénomène  humain  et  moins  encore 
;ibéaomène  de  civilisation  ;  qu'elle  est  liée  aux  premiërea  manifee- 
ms  de  la  Tle  {voilà  pourquoi  le  règne  minéral  parait  Tlgnoret)  et 
m  la  trouve  dans  le  règne  végétal  aussi  bien  que  dans  tous  les 
tranehements  du  règne  animal,  tantât  sous  la  forme  collective, 
6t  sous  la  forme  familiale,  tactAt  enfin  sous  ta  forme  indiviiluelle. 
e  dernière  réflècliil  la  structure  et  les  activités  propres  de  l'animal 
lidéré  Isolément  ;  dans  la  forme  familiale,  la  tendance  associative 
lomine,  quoique  limitée  encore  au  lien  direct  de  parenté  ;  enfin, 
s  la  forme  collective,  cette  prédominance  règne  sans  réserve.  Â  la 
da  volume,  un  vaste  tableau  groupe  toutes  les  branches  d'éiree 
intB,  d'abord  en  divisions  seulement  trlparlites,  puis  bienidl  après 
:  «  intégialion  des  formes  de  propriété.  >  Les  trois  sortes  de  pro- 
ie, appliquées  successivement  aux  réserves  nutritives,  à  l'exploita- 

d'ua  territoire,  enfin  à  la  possession  d'un  abri  et  d'une  demeure, 
-nissanl  ainsi  matière  &  neuf  colonnes,  que  remplissent  des  noms 
tlaotes,  de  poiesoiis,  de  vers,  de  mollusques.  On  y  apprend  que  les 
loches  (qui  sont  des  poissons)  pratiquent  les  trois  formes  de  propriété 
ndividuelle,  familiale  et  collective,  —  et  qu'ils  intégrent  chacune 
!es  &  une  catégorie  suivante,  ce  qui  leur  donne  le  plaisir  de  voit 
'  nom  dans  dix  colonnes  différentes  du  tableau.  Pourtant  les  hommes 
t  encore  bien  plus  heureux,  puisqu'on  les  trouve  dans  onze  colonnes, 
l4-dire  dans  toutes,  moins  deux.  —  Je  me  suis  demandé  si  tout 

était  dit  bien  sérieusement. 

).  —  M.  Waxweller,  directeur  de  l'Institut  Solvay,  s'est  attribué  le 
i  de  définir  la  sociologie  dans  l'Eiquiete  cfune  soeiologie,  mais  cela 
i  point  de  vue  propre  de  cette  science  >  (p.  9j  et  en  s'appuyant 
luementaur  des  faits  d'observation  et  d'expérience.  Ëvidemment 
vrage  suppose  une  foule  d'observations  minuscules,  par  exemple 
r  distinguer  les  unes  des  autres  les  activités  imitatrices,  suggérées, 
tagieuses,  reproductrices  (p.  183),  etc.  ;  il  a  même,  avec  desexpres- 
iB  algébriques  de  sommes,  des  explications  d'une  insondable  pro- 
leur. En  Tolci  une:  >  la  potentialité  sociale  F  est  l'ensemble  de 
iibilltés  réaction nellçs  p  dont  un  individu  (animal  allophiU  ou 
ime),  vivant  un  temps  t,  après  une  période  de  formation  { Indice  f, 
lose  à  chaque  instant  de  son  existence  k  l'égard  des  autres  Individus 
ion  espèce  I  (p.  166).  Que  c'est  savant  I  J'avoue  toutefois  que  j'aurais 
Dinde  savoir  un  peu  ce  que  c'est  que  cet  homme  ou  animal  aJfa>pAtI«; 


mais  M.  Waxwcller  ne  m'ea  apprend  rien,  car  il  n'a  point  de  psycholo- 
gie. De  plus,  son  œuvre  prend  beaucoup  trop  de  mots  pour  des  idées; 
bien  mieux,  ces  mots  qu'il  trouve  si  caraciérietiques  u'appar tiennent 
bien  souvent  qu'à  l'argol  passager  d'un  paye  et  d'un  temps.  Ces  deux 
défauts  sautent  aux  yeux  quand  on  parcourt  le  a  lexique  sociologique  > 
de  3200  mots  qui  termine  le  volume,  nomenclature  aride  et  sans  expli- 
cations ni  paraphrases,  où  l'on  trouve  pau(l>*ioîâ,  bagoûl,atlicotei;  seriner, 
Irac,  tarabuster,  conlre-propoiitcon,  mais  où  l'on  cbercherait  vainement 
dme,  arbtlr»  ou  libre  arbitre,  vice,  vertu,  etc. 

U,  —  En  fait  d'expérience,  J'aime  mieux  celle  de  M,  Promont  :  Une" 
Expérience  industrielle  de  rédaction  de  la  journée  de  travail,  II  est  par- 
faitement vrai  que  le  rendement  utile  de  l'ouvrier  ne  décroît  pas 
comme  le  temps  de  son  travail,  au  moins  aussi  longtemps  qu'on  n'est 
pas  arrivé  à  une  limite  de  rédaction  dont  le  point  n'est  pas  le  mâme 
pour  toutes  les  industries  et  tous  les  milieux.  Voilà  ce  que  l'expA- 
rience  a  appris.  M.  Fromont  décrit  et  démontre  les  résultats  très 
scientifiques  de  celle  qu'il  a  poursuivie  pendant  dix  ans,  aux  usines 
de  produits  chimiques  d'Engis,  sur  le  traitement  de  la  blende  par  le 
grillage.  En  sept  heures  et  demie  de  travail  efTectif  et  absolu,  on  fait 
autant  qu'autrefois  en  dix  heures,  et  on  le  fait  avec  do  meilleures 
conditions  hygiéniques  et  avec  profit  pour  le  patron  comme  pour 
l'ouvrier.  D'antres  observations  analogues  ont  été  laites  dans  les 
ateliers  de  broyage  des  minerais  et  autres  établissements  similaires: 
mais  M.  Fromont  ajoute  que  ces  expérimentations  ne  sont  concluantes 
qu'avec  des  patrons  qui  peuvent  ordonner  très  scientifiquement  leur 
propre  travail.  —  Le  volume  renferme  de  nombreuses  vues  coloriées 
des  diverses  phases  de  l'opération  devant  les  fours  à  griller. 

12,  —  Le  travail  de  M.  Ch,  Henry,  sur  la  Mesure  des  capacUésintelleo 
titeïle  et  énergétique,  est  surtout  mathématique.  Les  trois  conférences 
que  ce  volume  réunit  s'intitulent  :  t  Critérium  d'irréductibilité  des 
ensembles  statistiques  ;  Décomposition  des  courbes  pseudobinomiales 
en  courbes  binomiales;  Cotes  et  mesures  ^.  M.Henry  part  de  ce  fait  que 
«les  objets  doués  de  propriétés  moyennes  sont  en  plus  grand  nombre,... 
que  de  part  et  d'autre  de  cette  moyenne  les  écarts,  i.  mesure  qu'ils 
grandissent,  sont  représentés  par  des  nombres  d'objets  décroissants, 
et  l'écart  maximum  en  plus  et  eu  moins,  par  un  nombre  très  petit  >. 
Alors,  *  si  l'on  porte  en  abscisse  les  écarts  rapportés  à  la  moyenne 
et  en  ordonnées  les  nombres  d'individus  doués  de  l'écart  considéré, 
on  obtient  la  célèbre  courbe  en  cloche  à  laquelle  Quetelet  a  donné  le 
nom  de  binomiale  •  (p.  7  et  6).  De  curieuses  observations  sont  faites 
ensuite  sur  les  courbes  de  répartition  statistique  des  longueurs  des 
pinces  de  forficules  m&les  et  des  cornes  cëphaliques  du  scarabée 
Xylolrope    Gédéon   et    des    longueurs   frontales  de   la  carapace    du 


-  29  - 


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Carcinus  menas  (p.  29).  Puis  vient,  avec  le  môme  caractère  c  binomial  «, 
la  répartition  statistique  des  candidals  à  TÉcole  polytechnique  (p .  50 
et  s.)*  Vraiment  je  dois  ajouter  une  conclusion  que  M.  Henry  a  omise  : 
c^est  que  ce  hasard  est  bien  trop  savant,  trop  fort  en  mathématiques, 
pour  ne  pas  être  la  révélatioA  d'une  Sagesse  créatrice!  —  M.  Waxweiler 
a  joint  une  «  Remarque  additionnelle  »  sur  une  interprétation  socio- 
logique de  la  distribution  des  salaires,  tentée  par  la  méthode  mathé- 
matique. Mais  il  avoue  que  «  ni  les  employeurs  ni  les  einployés  ne 
reconnaissent  comme  facteurs  déterminants  les  quantités  d'énergie 
dépensée  »  et  que  «  les  salaires  n'apparaissent  que  comme  des  mesures, 
exprimées  en  unités  monétaires,  des  limites  respectives  de  déclan- 
cbement  des  salariés  et  de  consentement  des  employeurs  »  (p.  13  et  74). 
—Au  demeurant,  ce  volume,  ainsi  illustré  de  très  nombreux  graphiques 
des  courbes  obtenues,  est  fort  curieux  et  fort  instructif. 

1^.  —  L'ouvrage  de  M.  Adolphe  Prins  :  De  l'Esprit  du  gouvernement 
démocratique^  ne  se  recommande  pas  seulement  par  la  justesse  des 
aperçus  et  la  force  de  la  logique,  mais  aussi  par  Tindépendance  et 
Taudace  des  jugements.  M.  Prlns  n*adore  pas  les  idoles  du  jour.  Pour 
lui,  la  première  erreur  est  de  regarder- la  démocratie  comme  procédant 
de  Pégalilé  des  individus,  des  volontés  et  des  droits  ;  la  seconde,  c'est 
le  sophisme  du  principe  majoritaire  ;  la  troisième,  c'est  le  suffrage 
égalitaire  universel  (p.  7-8).  Au  moins,  M.  Prins  ne  mâche  pas  ses 
mots.  Il  prend  d^abord  corps  à  corps  le  collectivisme  -marxiste  et  il 
Taccuse  de  rêver  une  perfection  sociale  immobile,  tandis  que  révolution 
est  la  loi  de  la  société  et  de  la  vie.  Et  le  progrés,  selon  la  loi  de  Spencer 
prolongeant  Darwin,  n^est-ce  pas  Tascension  vers  rhétérogénéité,  de 
telle  sorte  que,  plus  une  société  sera- parfaite,  plus  les  individus  en 
soient  différenciés  les  uns  des  autres?  (p.  11  et  s.)  «  L'utopie  égali- 
taire »  une  fois  démolie,  M.  Prins  s'en  prend  au  c  principe  majoritaire,  » 
une  autre  erreur  de  Rousseau  (qu'il  appelle  pourtant  un  «  génie  »).  Ce 
principe  pourrait  valoir  quelque  chose  dans  une  petite  société  c  unie 
par  la  communauté  du  sang,  de  la  croyance,  des  occupations  et  ayant 
à  prendre,  dans  des  cas  très  rares^  des  décisions  très  simples  ï>  (p.  104). 
Mais,  appliqué  ailleurs,  il  «compromet  la  sélection  des  intelligences  et 
le  progrès  des  lois  »  (p.  107)  ;  il  prépare  le  gouvernement  d'une  majo- 
rité (p.  110)  et  «  conduit  à  la  négation  des  droits  d'une  minorité  » 
(p.  115).  «  Une  majorité  qui  abuse  de  sa  force  est  môme  pire  qu'un  tyran, 
parce  que  celui-ci  a  au  moins  une  responsabilité  personnelle  dont  il 
sent  le  fardeau  permanent  »  (p.  113).  Il  n'y  a  plus  qu'à  démontrer  que 
«  !e  suffrage  universel  brut  est  un  véritable  trompe-l'œil  et  qu'il  n'a 
fourni  ni  une  expression  ûdèle  de  la  volonté  générale,  ni  une  sélection 
rationnelle  des  hommes  de  gouvernement,  ni  un  moyen  eflîcace  d'as- 
surer réquilibre  politique,  la  protection  et  la  représentation  des  inté- 


\  '.) 


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-  30  ^ 

rôts  de  tous  »  (p.  162).  M.  Prins  remplit  très  bien  cette  fia  de  son 
programme,  avec  des  preuves  historiques  et  des  déductions  très 
solides.  La  démocratie,  comme  il  Tentend,  se  concilie  avec  la  monar- 
chjie,  au  lieu  de  mener  inévitablement  au  despotisme  (p.  4)  ;  elle  exige 
de  fortes  institutions  locu^les,  avec  des  libertés  locales  non  moins  respec- 
tées, et  tout  cela  importe  plus  que  le  chiffre  des  électeurs  où  la 
supériorité  numérique  des  votants  (p.  292).  Appliquons-nous  aussi  k 
nous-mêmes  ce  jugement  :  c  Quand,  pour  s*oppo8er  à  la  différentiatjion 
ou  à  rinégalité,  on  enveloppe  une  société  d'un  étroit  réseau  de  lois  de 
police,  si  elle  les  supporte,  elle  prouve  sa  décrépitude;  si  elle  est 
jeune  ou  bien  portante,  elle  s'en  délivre  ou  périt  »  (p.  26).  Pauvre 
France,  par  conséquent  l 

14.  —  Le  neuvième  volume  de  V Année  sociologique,  qui  parait  sous  la 
directiondeM.  Emile  Durkheim,  nousapporte  deux  mémoires  originaux, 
Pun  de  M.  Meillet  :  «  Gomment  les  mots  changent  le  sens  »,  l'autre,  de 
M.  Mauss  :  «  Essai  de  morphologie  sociale  sur  les  variations  saison- 
nières des  sociétés  eskimos  ».  Viennent  ensuite  d'innombrables  notices 
bibliographiques  sur  les  ouvrages  qui  ont  paru  du  l^^^  juillet  1904  au 
30  juin  1905,  à  propos  de  «sociologie  générale,  religieuse,  morale  et 
juridique,  criminelle,  économique;  >  etc.  Le  côté  religion  ne  comprend 
que  Phistoire  des  religions  au  sens  actuel  de  ce  mot,  c'est-à-dire  ce 
que  j'appellerais  l'histoire  préhistorique,  reconstituée  avec  le  folklore 
et  toutes  les  observations  recueillies  chez  des  sauvages  actuels.  L*his- 
toire  positive  du  christianisme  est  donc  exclue  :  place  est  faite  cepen- 
dant à  certaines  hypothèses  qui,  dès  qu^elles  peuvent  fournir  des 
armes  au  positivisme,  sont  prises  pour  des  démonstrations  (par  exemple 
une  analyse  de  Goetz,  p.  246).  Le  P.  Lagrange,  il  est  vrai,  semble  favo- 
risé ;  mais  en  réalité  il  est  discuté  et  exécuté  avec  une  vigueur  que  les 
autres  auteurs  n'éprouvent  pas  à  leur  endroit  (p.  212  et  s.).  Cependant 
M.  Durkheim  ne  veut  pas  aller  j  usqu'à  la  néga  tion  de  toute  morale  :  ainsi  11 
«  considère  les  obligations  qui  s'imposent  à  nous,  comme  des  faits,  aussi 
définis  et  aussi  réels  que  les  faits  de  la  nature  matérielle  i  (p.  326),  et  il 
oppose  cette  morale  à  celle  de  M.  Bayet,  qui,  d'après  lui,  ne  voit  dans 
c  l'idée  du  devoir  »  qu'une  «  sorte  de  fantasmagorie  sans  base  objective  » 
(p.  325).  —  Je  regrette  surtout  que  V Année  sociologique  juge  les  livres 
plutôt  que  de  les  résumer  et  qu'elle  y  critique  telle  ou  telle  théorie, 
peut-être  exposée  incidemment,  au  lieu  de  faire  connaître  par  à  peu  près 
la  table  des  matières  avec  ses  divisions.  Les  analyses  m'intéresseraient 
beaucoup  plus  que  les  appréciations. 

15.  —  Précisément  le  volume  :  Un  Nouveau  Contrat  social^  du  docteur 
Boé,  défie  l'analyse.  C'est  la  réunion  de  six  articles  parus  dans  l'Ac- 
tion française  et  précédés  cette  fois  d'une  longue  préface.  Est-ce  une 
thèse?  un  système?  une  philosophie  sociale?  Non:  car  le  décousu 


—  31  — 

partout.  Aussi  je  reDonce  à  faire  uq  résumé  ou  à  exposer  ua 
I  Boat  des  critiques  de  faits  coulemporaias,  mêlés  k  des  idées  de 
I  et  de  décentralisation,  le  toul  dans  un  seas  très  royaliste  et 
«ëmlle,  avec  une  grande  confiance  dans  tes  médecins,  lesquels 
sentes  comme  les  ageots  de  la  révolution  à  opérer. 
A  propos  de  médecins,  qu'est-ce  que  la  MaJadi«  contemporaiiie 
rie  M.  E.  de  Laeombe  ?  Uu  sous-titre  le  fait  comprendre  : 
I  du  principaux  problèmes  sociaux  au  point  da  vue  positiviste  ; 
ize  articles  qui  vont  suivre,  publiés  dans  la.  Bévue  occidentale, 

ld04  à  avril  1906,  corn  portent  réellement  uue  suite  d'idées.  La 
e  contemporaine  >,  c'est  de  ne  rien  savoir  édifier.  Nous  sommes 
ircbie  morale  >  comme  en  «  anarchie  matérielle  ■  ;  tout  cela 

la  décomposilioa  rapide  du  régime  calbolico-féodal  à  partir 
;lècle  et  k  la  lenteur  de  la  reconstitution  des  choses  sociales  et 
».  Auguste  Comte  s'en  plaignait  déjà  ;  mais  ■  depuis  lui  le 

encore  aggravé  ;  la  recomposition  n'a  pas  fait  de  progrès,  et 
iposltion  continue  toujours  »  (p.  3-4).  C'est  que  l'esprit 
nnaire  est  inconciliable  avec  le  positivisme  et  la  science 
s.)  ;  il  est  cassant,  ennemi  de  la  continuité  (p.  16  et  11]  ;  avec 
imaginé  une  <  morale  sans  obligation  ni  sanction  >  ;  et  la 
ai  ■  en  arrive  k  ne  plus  croire  i  rien,  ne  croit  plus  qu'au  Moi. . . 
iclusion  :  l'égoîsme  pour  seul  mobile  et  pour  sanction  la  force  • 
Le  raisonnement  se  poursuit  dans  cet  esprit  là,  avec  de 
is  comparaisons  mathématiques  et  de  justes  relevés  de  con- 
1  de  contradictions.  Assurément  <  notre  espèce  doit  aboutir  à 
e  paizi  de  concorde  et  d'harmonie  >  ;  mais  «  les  mutations  de 
lité  sont  lentes;...  la  morale  est  k  refaire  sur  des  bases 
mt  positives  >  ;  et  quoiqu'on  doive  '  arriver  certainement  à 
ie  dégagée  de  tout  mysticisme,  k  un  droit  équitable  et  humain 
tphysique,  cet  avenir  n'est  pas  prochain  •  (p.  253-251}}.  —  Le 
'œuvre  d'un  désabusé,  empreint  partout  d'une  aigre  tristesse. 
Q'a  pas  même  le  plaisir  d'être  compris.  Mais  aussi,  avec  son 
onne  foi,  quels  arguments  ne  donne-l-il  point  contre  le  néant 
ce  positivisme  dans  lequel  Ha  mis  toutes  ses  espéiancesl 
e  terminerai  par  quelques  volumes  de  description  économique 
.  ^  D'abord,  st  vous  voulez  une  nomenclature  des  institutions 
''ance,  des  œuvres  de  patronage,  etc.,  etc..  qui  existent  à  Paris, 

Guide  aociai  de  Paris,  par  M.  Roger  Merlin,  archiviste  du 
liai.  Ministères  et  ofSces  d'information  ;  syndicats  profession- 
icipation  aux  bénéfices  ;  coopératives  de  tout  genre  (consom- 
'édit  et  production)  ;  hygiène  sociale  ;  habitations  k  bon  mar- 
atloa;  éducation  de  la  femme  ;  réglementation  du  travail  ; 
:;e  :  tout  y  passe  avec  l'atidité  d'un  dictionnaire.  Cependant 


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—  32  - 

n'ai  pas  Irouvé  la  Société  d*ôducalion  el  d'enseignement,  bien  que  des 
ligues  d'une  beaucoup  moindre  importance  aient  leur  place  el  qu^elles 
raient  même  bien  large  pour  le  peu  qu'elles  sont.  Est-ce  que  M.  Merlin, 
du  Musée  social,  aurait  plus  de  sympathies  pour  les  fondations  des 
francs-maçons  que  pour  les  œuvres  autrement  fécondes  des  catho- 
liques ?  Je  pose  la  question,  mais  je  ne  la  résous  point. 

18.  —  Dans  Ce  qui  manque  au  commerce  belge  d'exportation^  M.  de 
Leener  étudie  de  façon  très  intéressante  le  commerce  international  de 
la  Belgique.  Il  le  juge  en  déclin,  parce  que  les  exportalions  de  la  Bel- 
gique progressent  moins  c^ue  celles  des  nations  rivales.  Gela  est  frappant 
dans  les  rapports  avec  l'Argentine,  TÉgypte,  le  Maroc,  la  Bulgarie,  la 
Turquie  d*Asie.  Et  pourquoi?  Parce  que  TAUemagne  et  les  États-Unis 
font  plus  grandement  les  choses,  avec  une  activité  fiévreuse  et  une 
concentration  industrielle  qui  abaissent  les  prix  de  revient  et  qui 
forcent  l'écoulement  des  produits.  Peut-être  aussi  les  Belges  ont-ils  visé 
trop  exclusivement  à  la  a  conservation  de  la  petite  industrie  et  des 
métiers  familiaux  »  (p.  288).  Les  banques  ont  également  manqué  à  leur 
«  mission  patriotique  »  en  «  se  préoccupant  plus  de  spéculation  et 
d'émissions  que  de  commandite  industrielle  »,  ce  qui  a  laissé  le  champ 
libre  aux  banqj^es  allemandes  (p.  287).  Il  n'est  que  temps  d'aviser,  pSur 
une  heureuse  excitation  des  activités  individuelles.  Tout  cela,  bien 
entendu,  n'est  écrit  que  pour  la  Belgique  ;  mais  nous  pouvons  bien  en 
faire  notre  profit  pour  la  France. 

19.  —  Nous  devons  encore  à  l'Institut  Solvay,  d'où,  vient  le  précédent 
volume,  un  autre  bon  travail  :  ce  sont  les  Régies  el  les  concessions  com- 
munales en  Belgique^  par  M.  Ernest  Brees.  On  sait  combien  la  question 
de  la  «  municipalisation  »  des  services  publics  a  préoccupé  les  esprits 
dans  ces  derniers  temps.  Peu  à  peu,  par  l'évolution  des  idées  et  le  pro- 
grès souvent  inaperçu  du  socialisme,  le  système  de  la  régie  l'emporte 
sur  celui  des  concessions.  Où  en  est  la  Belgique  à  ce  point 'de  vue? 
Cest  ce  que  M.  Brees  nous  apprend  dans  son  intéressant  volume.  La 
Belgique  a  peu  «  municipalisé.  »  M.  Brees  donne  la  statistique  minu- 
tieuse de  ses  régies  d'eau,  de  gaz  et  d'électricité,  et  la  liste  est  courte  î 
il  donnerait  aussi  celle  des  tramways  s'il  ^y  avait  des  tramways  qui 
fussent  en  régie,  mais  la  législation  belge  n'admet  que  les  concessions 
et  encore  le  gouvernement  a-t-il  la  haute  main  sur  l'affaire  quand  il 
s'agit  d'en  accorder  [p.  293).  Aussi  Fauteur,  ayant  trop  peu  à  dire  sur 
les  régies  et  se  sentant  mal  au  large  dans  un  cadre  trop  serré,  parle 
des  concessions  de  tramways  comme  de  celles  d'eau,  de  gaz  et  d'élec- 
tricité. Puis  vient  Tétude  comparée  et  critique  des  deux  systèmes.  Les 
sympathies  de  M.  Brees  vont  à  la  régie  et  ne  s'en  cachent  aucun^ent. 

20.  —  C'est  encore  de  la  Belgique  que  nous  parle  M.  Henri  Joly, 
mais  c'est  de  la  Belgique  crlmi7ieUc,  M.  Henri  Joly,  trop  connu  pour 


-  sa- 
que nous  ayoQS  à  le  présenter  et  à  faire  son  éloge,  montre  dans  ce 
nouvtîau  travail  d'observation  toute  la  finesse  de  pénétration  et  toute 
la  rectitude  de  jugement  que  Ton  a  coutuuie  d'apprécier  en  lui.  Il  note 
avec  soin  les  différences  des  deux  régimes  judiciaires  de  la  France  et 
de  la  Belgique  :  en  Belgique,  par  exemple,  les  contraventions  sont 
innombrables  en  face  d'une  réglementation  qui  s*est  évertuée  à  tout 
prévoir  et  à  tout  prévenir;  le  sursis  est  d'une  application  encore  plus 
fréquente  qu'en  France,  quoique  nous  aussi  nous  en  abusions  ;  pour 
des  délits  même  graves,  les  peines  sont  d'une  courte  durée,  avec  un 
régime  cellulaire  très  perfectionné;  enfin  les  cours  d'assises  fonction- 
nent peu,  parce  que  le  procédé  de  la  correctionnalisation  des  délits  est 
poussé  très  loin.  Certaines  différences  de  statistique  peuvent  être  expli- 
quées par  des  différences  de  conditions  sociales  — d'aucuns  parleraient 
ici  de  morphologie  sociale.  —  Ainsi  la  densité  plus  ou  moins  considé- 
rable des  populations  et  la  mobilité  plus  ou  moins  grande  des  indivi- 
dus exercent  une  certaine  influence  sur  la  criminalité.  Il  y  a  toujours, 
comme  dit  M.  Henri  Joly,  <  un  péril  social  dans  ces  déplacements  au 
cours  desquels  il  y  a  toujours  quelque  frein  qui  tombe  ou  qui  s'use  » 
(p.  353).  Une  très  longue  <  Étude  morale  des  arrondissements  judi- 
ciaires >  de  la  Belgique,  les  uns  après  les  autres,  prépare  ou  appuie  les 
constatations  générales  de  M.  Joly. 

2i.  —  Au  moment  où  les  grandes  organisations  ouvrières  de  TEurope 
appellent  si  justement  l'attention  sur  elles,  on  aurait  tort  de  dédaigner 
l'étude  de  M.  Sakolski  :  The  Finances  of  Ameii*ican  Trade-Unions.  Les 
trades-unions  des  États-Unis  sont  moins  anciennes  que  celles  de 
l'Angleterre  ;  elles  ont  commencé  isolées  et  locales  ;  le  régime  de  la 
fédération  et  parfois  de  la  centralisation  y  est  relativement  récent  :  il 
ne  suffit  donc  pas  de  voir  ce  qui  est  maintenant,  il  faut  voir  comment 
peu  à  peu  on  y  est  arrivé.  L'ouvrage  de  M.  Sakolski  —  une  des  publi- 
cations toujours  goûtées  de  l'Université  John  Hopkins  —  comprend 
trois  parties  :  les  Revenus,  les  Dépenses  et  l'Administration  financière 
des  trade-unions.  La  dernière  est  peut-être  la  plus  instructive:  car, 
si  nous  voyons  bien  les  collectes  de  fonds  et  les  levées  de  contributions 
sur  les  syndicats  professionnels,  si  nous  nous  imaginons  tout  aussi  bien 
les  subsides  donnés  dans  les  grèves,  nous  soupçonnons  peut-êtte  un 
peu  moins  bien  les  problèmes  de  tout  genre,  organisation,  contrôle, 
placements,  etc.,  que  supposent  les  réserves,  souvent  colossales,  des 
grandes  et  puissantes  trade-unions.  J.  Rambaud. 


t 

( 


OUVRAGES  SUR  LA  MUSIQUE 

1.  L'Édition  vaiicane  du  plain-chant.  Élude  critique,  par  le  R.  Bbwbrunob.  Brest,  imp 
Kaigre,  s.  d.  1906),  petit  in-S  de  23  p.,  0  fr.  25.  —  Z,  Mitodo  compléta  de  solfeoy 
teoria  y  prdtica  de  canto  gregoriano  segun  los  principos  de  los  RR,  PP.  benediC' 

Janvier  1907.  T.  CIX.  3. 


—  34  - 


F'* 


tinos  de  Solesmes,  por  el  Hdo  P.  D.  Grboorio  M*  So^ol,  0.  S.  B.  Tournai,  Sociedad 
de  S.  JuBD  Evaogelisla,  Desclée,  Lefebvre,  1905,  io-S  de  198  p.  —  3.  Mûaica  reli- 
giosa  6  comenlario  teôrico  praclico  del  motu  proprio^  por  ei  P.  L.  Sbrrano,  0; 
S.  B.  Barcelona,  Gili,  1906,  io-lS  de  180  p.,  1  fr.  50.  —  4.  ;,Qué e$  canto  grego- 
riano.  Su  naturaleza  i  historia^  por  Un  Padre  benedictino  del  monasterio  de  Silos 
(Burgos).  Barcelona,  Gili,  1905,  petit  in-8  de  155  p.  —  5.  La  Musique  et  les 
Musiciens  d'église  en  Normandie  au  ztii«  siècle^  d'après  le  «  Journal  des  visites 
pastorales  »  d'Odon  Rigaud,  par  Pibrrb  Aubry.  Paris,  Champion,  1906,  gr.  in-8  de 
57  p.,  3  fr.  50.  —  6.  Notes  pour  servir  d  V histoire  de  la  musique  à  Lille,  Les 
Ménestrels  et  joueurs  d'instruments  sermentés  du  ziv*  au  xvm*  siècle,  par  L^oif 
L«!  Lbfbbvrb.   Lille,  imp.   Lerebvre-Ducrocq,  1906,    in-8  de  14  p.,   avec  2  flg.  —  7. 

Les  Symphonies  de  Beethoven  [tS^O-lSf?),  par  J.-G.  Prod^hommb.  Préface  de 
M.  Edouard  Colonne.  Paris,  Delagrave,  s.  d.  (1906),  in-12  de  ziv-492  p.,  5  fr.  —  8. 
Im  Jeunesse  d'un  romantique.  Hector  Berlioz  {4803-i8S1)^  d'après  de  nombreux 
documents  inédits,  par  Adolphe  Boschot.  Paris,  Plon-Nourrit,  1906,  in-18  de  xii- 
543  p.,  avec  3  portraits,  4  fr.  —  9.  Schubert  et  le  Lied,  par  ii^^  Mauricb  Gallbt. 
Paris,  Perrin,  1907,  in-16  de  301  p.,  3  fr.  50.  —  10.  Les  Maîtres  de  la  musique, 
Palestrina,  parMiCHBL  Brbiiet.  Paris,  Alcan,  1906,  ia-16  de  231  p.,  3  fr.  50.  —  11. 
f^s  Maîtres  de  la  musique.  César  Franck,  par  ViwcBtfT  d'Indy.  Paris,  Alcao,  1906, 
in-16  de  253  p.,  3  fr.  50.  —  12.  Les  Maîtres  de  la  musique.  J.  S.  Bach,  par 
André  Pirro.  Paris,  Alcan,  1906,  io-16  de  245  p.,  3  fr.  50.  —  13.  Les  Musiciens 
célèbres,  Rossini,  par  Lioivbl  Daurug.  Paris,  Laurens,  s.  d,,  (1906),  petit  in-8  de 
127  p.,  avec  13  pi.  hors  texte,  2  fr.  50.  — ^  14.  Les  Musiciens  célèbres.  Franz 
Liszt,  par  M.-D.  Calvocorbssi.  Paris,  Laurens,  s.  d.  (1906),  petit  in-8  de  127  p., 
avec  12  pi.  hors  texte,  2  fr.  50.  —  15.  Les  Musiciens  célèbres.  Charles  Gounod, 
par  P.-L.  Hillbmachbr.  Paris,  Laurens,  s.  d.  (1906),  petit  in-8  de  128  p.,  avec  12  pi. 
hors  texte,  2  fr.  50.  —  16.  Geschichte  der  Musik  in  Frank  fur  i  am  Main  vom 
An  fange  des  xiv  tns  zum  an  fange  des  xviii  Jahrunderts,  von  Carolinb  Valbutin  . 
Frankfurt,  Vôlckers,  1906,  in-8  de  zii-280  p.  —  17.  The  Bells  of  England,  by  J.  J. 
Ravbn.  London«  Methuen,  1906,  ia-8  de  xvi-338  p.,  avec  60  illustrations.  —  18.  Les 
Éléments  de  Vesthétique  musicale,  par  Huoo  Ribmann  ;  traduit  et  précédé  d'une 
Introduction  par  Georqbs  Huhbbrt.  Paris,  Alcan,  1906,  iD-8  de  ii-278  p.,  5  fr.  —  19. 
Histoire  de  la  musique,  par  Albbrt  Soubibs.  H.  Iles  Britanniques.  Les  xvui*  el 
XIX*  siècles.  Paris,  Flammarion,  s.  d.  (1906),  petit  in-12  de  145  p.,  avec  planches, 
2  fr.  —  20.  Teatro  e  musica  in  Roma  nel  Secondo  quarto  del  secolo  xix  {4895-50). 
da  prof.  GiusBPPE  Radiciotti.  Roma,  tip.  délia  Accademia  dei  Lincei,  1906,  in-8  de 
166  p.,  2  fr.  75.  ^21.  Traité  de  psaltique.  Théorie  et  pratique  du  chant  dans 
l'Église  grecque,  par  le  P.  J.-B.  Rbbodrs.  Paris,  A.  Picard  et  fils;  Leipzig,  Barras- 
sovitz,  1906,  in-4  de  xv-290  p.,  12  fr. 

1.  —  D'après  le  Motu  propi*io  de  Pie  X,  du  25  avril  1904,  les  mélodies 
grégorieones  devaient  être  rétablies  dans  leur  intégrité  et  leur  pureté 
primitive.  VÉdition  du  Kyriale  Vatican  répond-elle  à  cette  pensée  du 
Saint-Père  ?  Non,  déclare  l'auteur  sans  hésitation.  Suit  une  longue  énu- 
mération  de  passages  mélodiques  dans  lesquels  VÉdition  vatioane  du 
plain-chant^  confrontée  avec  les  versions  des  meilleurs  manuscrits, 
s*écarte  évidemment  des  textes  anciens.  Un  seul  exemple  ;  je  cite, 
page  12  :  c  Tous  les  manuscrits  et  les  éditions  imprimées  jusqu'au  dix- 
neuvième  siècle  assignent  ce  Gloria  (celui  de  la  messe  pascale  I,)  au 
septième  mode,  et  le  finissent  en«o/.  L'édition  de  Reims-Cambrai  (1851) 
fut  la  première  à  changer  la  finale  en  si,  faisant  de  ce  Gloria  une  mélo* 
die  du  quatrième  ton.  L'édition  vaticane  se  range  du  c6té  de  Reims- 
Gambrai  1  »  Le  Rév.  Bewerunge  conclut  que  l'auteur  du  Kyriale  Vati- 
can t  a  abandonné  son  rôle  de  restaurateur  des  anciennes  mélodies,  et 


-  35  — 

qu*il  est  allé  grossir  les  rangs  des  réformateurs.  »  Néanmoins,  de  ]a 
comparaison  entre  Tancien  Kyriale  du  Liber  gradualls  et  le  Kyriàle 
Vatican  il  résulte  que  les  mélodies  ont  été  beaucoup  améliorées.  L'au- 
teur termine  par  un  vœu  en  faveur  du  retour  sans  mélange  à  la  iradition. 

2.  —  De  nombreuses  Méthodes  de  chant  grégorien  y oieni  le  io\it  depuis 
deux  ou  trois  ans  surtout.  Presque  toutes  ont  pour  but  d^exposer  les 
théories  rythmiques  des  bénédictins  de  Solesmes.  La  Metodo  compleio  de 
solfeo  du  P.  D.  Suiiol  se  distingue  entre  toutes  par  sa  précision^  sa 
clarté  et  son  exactitude  parfaite  avec  ces  théories.  Les  reproduire,  c'était 
du  reste  Tunique  objectif  de  Tauteur  ;  il  a  parfaitement  réussi.  Il  se 
sert  régulièrement  des  signes  rythmiques  solesmiens  dans  tous  les 
exemples  de  chant.  C'est  aussi  la  première  méthode  qui  indique  la 
manière  de  diriger  un  chœur  avec  les  mouvements  de  la  main  ;  cet 
enseignement  est  également  emprunté  à  la  Paléographie  musicale  des 
bénédictins.  La  deuxième  édition  espagnole  de  cette  méthode  est  sous 
presse,  ainsi  qu'une  édition  française. 

3.  —  Mûsica  religiosa  6  comentario  teôrico  praclico  del  motu  proprio^ 
par  le  P.  Serrano,  tel  est  le  titre  d'un  excellent  petit  livre  appelé  à 
faire  grand  bien,  plein  d'ordre  et  de  bon  sens.  Les  points  principaux 
des  controverses  suscitées  par  le  Molu  proprio  semblent  devoir  trouver 
là  terrain  d'entente.  Les  règles  liturgiques  et  les  décrets  canoniques 
viennent  prêter  main-forte  à  l'auteur  pour  montrer  partout  l'accord 
qui  s'établit  entre  les  idées  émises  par  Pie  X  et  la  tradition  de  l'Église. 
—  Voici  le  résumé  de  cette  courte  mais  judicieuse  étude  :  Principes 
généraux  sur  la  musique  religieuse  et  ses  divers  moyens  d'exécution 
et  d'accompagnement.  Le  Chant  grégorien,  origine,  l'édition  vaticane 
et  l'interprétation  qu'il  convient  de  lui  appliquer.  Rôle  de  la  polypho- 
nie et  de  la  musique  moderne.  —  Enfin,  en  appendice,  se  trouvent  lee 
décrets  postérieurs  qui  sont  venus  depuis  appuyer  Tautorité  du  motu 
proprio,  dont  le  caractère  obligatoire  est  rappelé  fort  à  propos. 

4.  —  Les  résultats  du  Motu  proprio  de  S.  S.  Pie  X  sur  la  réintégra- 
tion du  chant  grégorien  dans  les  églises  se  font  heureusement  déjà 
sentir  au  pays  du  Gid.  Et  voici  un  tout  petit  livre,  d'air  coquet  et  très 
avenant,  qui  contribuera,  pour  une  bonne  part  sans  doute,  au  succès 
de  l'initiative  pontificale.  En  Espagne,  comme  ailleurs,  l'ignorance  est 
le  principal  obstacle  à  l'acclimatation  du  plain-chant.  Aussi  c'est  à 
faire  connaître  son  origine,  sa  nature,  sa  valeur  musicale  et  sa  restau* 
ration  actuelle  par  les  bénédictins  français  que  s'applique  l'auteur  de 
g  Que  es  canto  gregoriano.  Il  prétend  à  présenter  à  ses  lecteurs  moins 
une  œuvre  originale,  qu'une  étude  consciencieuse  et  parfaitement  à 
jour.  Les  derniers  chapitres  sont  consacrés  à  l'étude  de  la  réforme 
grégorienne  en  ce  qui  concerne  les  chants  propres  à  l'Église  d'Espagne. 
Nous  ne  le  suivrons  pas  sur  ce  terrain  :  il  sait  ici  mieux  que  nous  à 


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quoi  s^en  tenir.  Ma,is  de  tous  nos  vœux  nous  Tencourageons  à  mener  à 
bien,  par  la  plume  et  par  Taclion,  cette  croisac^e  si  chère  au  cœur 
de  Pie  X. 

5.  —  M.  P.  Aubry  a  fait  tirer  en  brochure  une  série  d'articles  parus 
dans  le  Mercure  musical  sous  ce  titre  :  La  Musique  et  les  Musiciens 
d église  en  Normandie  au  xiip  siècle.  Nous  y  retrouvons  la  verve,  l'hu- 
mour et  l'érudition  familières  à  Tauteur.  C'est  un  tableau  joliment 
dessiné  des  mœurs  musicales  dans  un  diocèse  français  au  moyen  âge, 
d'après  le  journal  d*un  archevêque  de  Rouen.  M.  Aubry  nous  en 
avertit  lui-même  :  c  Odon  Rigaud  eoregislre  sans  exception  toutes  les 
actions  mauvaises  et  garde  le  silence  sur  le  bien.  >  Éiait-il  donc 
nécessaire  de  tant  insister  —  surtout  à  notre  époque  —  sur  ces  faits 
scabreux  ou  scandaleux  que  relève  en  gémissant  Tarchevèque?  Il  y  a 
là  trois  pages  que  M.  Aubry  eût  mieux  fait  de  ne  pas  écrire  :  il  avait 
assez  à  faire  à  nous  parier  musique.  La  pratique  du  chant  —  écoles,  exa- 
mens,exécution  —  les  chanteurs,  leurs  us  et  leurs  abus  ;  les  livres  de 

'  chant  ;  Rigaud  parle  de  tout,  et  M.  Aubry  a  tout  recueilli,  tout  classé 
en  un  travail  intéressant.  Quelques  exemples  notés  de  séquences, 
d'épttres  farcies,  d'un  virelai  môme,  illustrent  heureusement  cette  étude. 

6.  —  NotM  pour  servir  à  f histoire  de  la  musique  à  Lille  :  le  tilre  dit 
exactement  le  contenu  de  cette  plaquette.  Elle  est  tirée  à  cent 
exemplaires  ;  c'est  trop  peu  vraiment,  car  les  Notes  de  ce  genre  sont 
très  utiles,  non  seulement,  comme  le  dit  modestement  M.  L.  Lefebvre, 
«  pour  l'histoire  de  la  musique  à  Lille,  »  mais  encore  pour  Thistoire 
générale  de  l'art  musical. . .  A  la  page  11,  très  curieuse  représentation 
de  quatre  joueurs  de  hautbois  de  la  ville  en  1729,  d'après  un  manuscrit 
de  1^  collection  Quarré-Reybourbon. 

7., —  a  Cette  histoire  des  neuf  Symphonies  de  Beethoven  est  un  flam- 
beau qui  nous  éclaire  et  nous  permet  de  mieux  comprendre  Beethoven, 
en  nous  le  faisant  mieux  connaître.  Plus  on  pénètre  sa  vie,  plus  on 
adniire  son  œuvre.  »  Ainsi  parle  M.  E.  Colonne,  dans  la  courte 
préfjaice  de  ce  livre.  On  ne  pouvait  mieux  dire,  car  l'histoire  «  des  neuf 
muses,  li  qu'enfanta  le  génie  de  Beethoven,  se  confond  avec  la  vie 
d'arXiste  la  plus  douloureuse  qui  jamais  ait  été  vécue.  Le  plan  de 
M.  Prod'homme  est  simple  et  bien  exécuté.  Neuf  chapitres,  un  pour 
chaque  symphonie,  selon  l'ordre  chronologique  ;  un  dixième  expose  les 
projets  d'une  Dixième  symphonie,  que  la  mort  empêcha  Beethoven 
d'écrire.  Chaque  chapitre  comprend  trois  parties  :  dans  la  première, 
M.  Prod'homme  nous  fait  assister  à  la  naissance  des  symphonies;  les 
motifs  en  sont  recherchés  dès  leurs  premières  conceptions,  dans  les 
cahiers  d'esquisses  qui  nous  restent  de  Beethoven,  les  modifications  qu'ilç 
ont  subies  sont  indiquées  soigneusement,  jusqu'à  l'instant  où  ils  sont 
révélés  au  monde  musical  ;  en  même  temps,  les  circoostances  qui  ont 


—  37  — 

é  I»  eréatioQ  de  l'caavre  soat  racontées  ea  détail.—  LadauxiéiAe 

est  destinée  &  l'analyse  de  la  partition  :  composition  d« 
stre,  duré«  de  l'exécuLion,  btève  analyse  de  chaque  morceau, 
)ar  motif,  développemeal,  reprises,  etc.  EaSa,  la  troisiAme  partie 
Il  l'histoire  de  chaque  symphonie,  depuis  sa  première  exécution 
i  nos  jours,  critiques,  approbations  qu'elle  a  suscitées.  A.  la  An 
que  symphonie,  M.  Prod'homme  a  eu  l'excelleule  idée  d'éuumé- 

œuvres  de  Beethoven  anlérieureê  à  la  symphonie  qifll  vleJat 
or,  ce  qui  permet  de  suivre  les  développements  du  génie  de 
ven  entre  chaque  symphonie  ;  il  eût  été  plus  naturel  de  placer 
ste  avant  chaque  symphonie.  Cette  troisième  partie  est  parlicu- 
3ni  intéressante;  les  impressions  et  Iss  opinions  suscitées  . 
ision  de  chaque  symphonie  y  sont  reUlèeB  dans  l'ordre  hisLo- 

ilfaut  lire  ces  pages  émouvantes  qui  racontent  les  oppositions 
se,  parfois  douloureuses  que  le  géant  de  la  musique  symphb- 
i  dû  surmonter  pour  imposer  ses  œuvres  à  l'admiration  enthou- 
le  ses  contemporains  et  de  la  postérité.  Je  ue  connais  pas,  dads 
langue,  de  guide  plus  sûr  pour  aborder  les  symphonies  du 
,  que  le  livre  de  H.  Prod'homme. 

H.  Boscbot,  dans  la  Jeunette  d'un  romanlûjue.  Hector  Berliùx 
'53/),  s'est  proposé  de  nous  raconter  l'histoire  de  son  héros,  mais 
lanière,  et  sa  manière  est  bonne.  Il  a  voulu  nous  présenter 
ime.  l'artiste  qui  vit  sa  vie,  fait  son  oeuvre  et.  la  fait  valoir  >  ;  il 
à:  tout  dans  ce  livre  donne  la  sensation  de  ce  qui  fut  vivant  ou 
xiuiUoananl,  car  Berlioz  est  sans  cesse  en  ëbullitiun.  —  Commeiit 
■il  prisf  II  a  d'abord  réuni,  puis  classé  les  documents,  et  dès 
;nts  datés.  Pour  lui,  i  l'inëvitable  armature  d'une  biographie 

jeu  de  fiches  datées  jour  par  jour,  et  avec  lequel  ou  fait  une 
ui  doit  se  présenltir  comme  un  calendrier.  C'est  d'un  aspect  peu 
',  mais  cette  sorte  de  graphique  de  laboratoire  est  indispensable. 
i  celte  précision  consciencieuse,  t'histolie  qui  en  résulte  est 
que  de  légendes,  basées  sur  les  Mémoire»  de  Berlioz  lui-mèmè, 
bent  devant  la  brutalité  d'une  date.  Fresque  à  chaque  page, 

■  le  volcanique  »,  le  méridional,  est  pris  eu  flagrant  délit  de 
I,  lorsqu'il  parle  de  lui  ou  des  autre».  On  ne  s'en  étonne  pas  : 

comprendre  Berlioz,  il  faut  sentir  que  dans  Berlioz  il  y  a  du 
a  *,  dit  l'historien,  •  ce  qui  est  loin  de  nuire  à  un  héros  roma^- 
yrique  >,  ajoute  bien  vite  l'admirateur  berliozlen.  Mais  cette 
irécision  historique  ne  ra-t-elle  pas  nuire  au  récit}  tioa,  l'écha- 
I  critique  des  âches  i^ui  a  servi  à  contenir  l'histoire  disparkli  et 
imeuts  parlent  eux-mêmes.  Chaque  ûcbe,  chaque  date,  chaque 

plongé,  pour  ainsi  dire,  dans  l'àuie,  daus  la  cervelle  d'Hector, 
rt  tout  imprégné  de  sa  vie,  de  sa  forme.  Les  (locum<::iLS  se  suii- 


'1- 


—  38  - 

cèdent  et  fpot  parler  le  héros  lui-môme;  on  dirait  ce  livre  écrit  par 

Berlioz  lui-môme  reprenant  vie.  Il  se  juge,  il  se  corrige,  se  rectifie; 

c*est  bien  lui  tout  entier,  avec  sa  nature  volcanique,  «  son  cratère  dans 

^^  le  cœur  »,  ses  explosions,  ses  abattements,  et  aussi  sou  aptitude  aux 

affaires.  On  le  voit,  la  tète  est  enfouie  dans  i'embroussaillement  d'une 
chevelure-réclame,  rousse,  d*un  brun  rouge  calciné,  s^tanique...  1^ 
^  pensée  roule  des  projets  surhumains,  monstrueux,  sinistres,  fantas- 
tiques. On  Tentend  dans  ses  moments  de  bouillonnement,  de  fureur 
où  il  voit  rouge  :  c  Feux  et  tonnerres.  Mort  et  furies  ».  Écoutez  son 
bulletin  de  victoire  après  sa  première  messe  à  Saint-Roch  :  sa  messe  a 
produit  «  un  effet  d*enfer  »,  les  cuivres  ont  mitraillé  ses  auditeurs... 
et  après  son  premier  concert,  trombes  d'applaudissements,  trombes 
dans  le  public,  trombes  dans  Torchestre. . .  Oh!  ce  tableau  du  Jugement 
dernier,  quelle  tempête  où  retentit  récroalement  des  mondes. ..  C'est 
colossal,  horrible,  monstrueux,  et  Berlioz  souligne  ce  dernier  mot... 
Et  ses  colères,  ses  rages  contre  les  «  podagres  »  du  Conservatoire!  c*est 
ainsi  qu'il  appelle  les  professeurs  de  rinstitut  qui  lui  refusent  jusqu'à 
deux  fois  le  premier  prix.  Mais  entraîné  par  le  courant  magique  de  ce 
livre,  j'oublie  que  je  dois  me  borner  à  en  donner  une  idée. . .  C'est  «  au 
suicide  de  Berlioz  »,  au  faux  suicide,  que  M.  Boschot  arrête  la  jeunesse 
de  son  héros  (18  avril  1813).  Il  se  propose  de  poursuivre,  dans  un  autre 
ouvrage,  cette  vie  volcanique,  sous  le  titre  :  Un  Romantique  sous  Louis- 
Philippe,  Tout  porte  a  croire  que  cette  seconde  partie  sera  aussi  impres- 
sionnante que  la  première.  Toutefois  en  fermant  ce  volume  je  ne  puis  me 
défendre  d'éprouver  un  soulagement  :  je  l'ai  lu,  relu,  avec  plaisir, 
angoisse,  passion,  et  cependant  je  le  quitte  volontiers.  Après  avoir 
exploré  et  admiré  les  terrifiantes  beautés  du  Vésuve,  on  redescend 
avec  joie  vers  les  plaines  riantes  et  paisibles  qui  se  déroulent  non  loin 
à  ses  pieds. 

9.  —  Avec  Schubert  et  le  Lied  de  M°>*  M.  Gallet  nous  nous  reposons 
dans  ces  plaines  riantes.  La  vie  de  Schubert,  en  effet,  offre  un  contraste 
complet  avec  celle  de  Berlioz  ;  elle  fut  heureuse,  calme,  exempte  des 
orages  suscités  par  les  grandes  passions.  Schubert  aimait  sa  famille, 
ses  amis,  et  en  éiait  adoré.  Sa  musique  reflète  souvent  les  dispositions 
ordinaires  de  cette  âme  pondérée,  religieuse  et  tendre  ;  d'autres  fois 
aussi,  elle  est  triste,  sombre,  dramatique  :  il  suffit  de  se  rajipeler  le  Roi 
des  Aulnes  :  c'est  que,  de  temps  en  temps,  «r  l'ange  aux  ailes  noires  de  la 
tristesse  et  de  la  mélancolie  planait  sur  lui  ;  génie  favorable,  puisquUl 
lui  inspirait  ses  lieder  si  douloureux.  »  Après  avoir,  en  quelques  pages, 
retracé,  en  guise  d'introduction  a  l'œuvre  de  Schubert,  la  vie  de  son 
héros  (1797-1828),  M"»»  Gallet  raconte  brièvement  l'histoire  du  lied.  La 
France,  l'Italie  et  l'Allemagne  se  partagent  l'empire  de  la  poésie  et  de 
la  musique  ;  mais  à  l'Allemagne  était  réservé  de  pousser  cette  branche 


-  39  — 


d*art  à  sa  suprême  limite  avec  Mozart,  Beethoven,  Schumaon,  Liszt, 
Hugo  Wolf.  £q  France  il  faut  citer  Berlioz,  Gounod,  Lalo,  Pauré, 
Debussy.  Quelques  mots  sur  Griegle  Norvégien,  puis  sur  l'école  russe, 
et  Ton  arrive  c  à  Schubert,  le  maître  entre  tous,  qui  a  résumé  l'œuvre 
lyrique  de  ses  prédécesseurs  en  Télargissant,  en  lui  donnant  un  essor 
inconnu,  une  forme  plus  définitive.  »  Les  lieder  de  Schubert,  au 
nombre  de  six  cent-quatre,  sont  ramenés  par  M»^  Gallet  à  trois  catégo* 
ries:  ceux  que  les  mélodies  populaires  ont  inspirés,  les  ballades  et  les 
mélodies  historiques,  les  lieder  philosophiques.  M""*  Gallet  étudie  et 
analyse,  «  dans  Tœuvre  de  Schubert,  les  mélodies  qui  réunissent  le  plus 
parfaitement  ses  qualités  dominantes  et  dans  lesquelles  la  forme, 
récriture,  Tinspiration  ne  laissent  rien  à  désirer.  »  Cette  analyse  est 
simple,  fine,  pénétrante,  le  style  en  est  clair  et  harmonieux,  il  revêt  en 
quelque  sorte  les  qualités  même  des  mélodies  dont  il  fait  ressortir  les 
beautés.  Mais  le  dernier  chapitre  de  l'ouvrage  est  peut-être  le  plus 
personnel  et  le  plus  important;  il  traite  a  de  Tinterprétation  des  liederi  » 
Les  instructions  données  aux  chanteurs  révèlent  dans  celle  qui  les  a 
rédigées  un  goût  épuré,  une  éducation  artistique  très  élevée,  une 
possession  et  une  entente  parfaites  des  procédés  techniques  nécessaires 
à  l'interprétation  idéale  des  lieder. 

iO.  —  Palestrina  est  le  premier  volume  d'une  collection  entreprise 
par  réditeur  Alcan  sous  la  direction  de  M.  J.  Ghantavoine.  On  ne  peut 
qu'applaudir  au  but  de  cette  œuvre  :  faire  pénétrer  dans  le  public  la 
connaissance  exacte  des  «  Maîtres  de  la  musique  »  et  des  caractères 
particuliers  de  leur  œuvre,  dans  des  livres  qui  réunissent  au  sérieux 
du  travail,  Tintérêt  et  la  brièveté.  •—  Nous  trouvons  ces  qualités  dans 
le  PalestHna  de  M.  Michel  Brenet.  L*étude  est  divisée  en  quatre  parties  : 
«  Avant  Palestrina  »,  tableau  succinct  du  développement  de  la  musique 
polyphonique  depuis  le  xiv«  siècle.  <  La  Yie  »  de  Giovanni  Pierluigi  (le 
nom  véritable  de  Palestrina),  dans  laquelle  Fauteur  évite  les  longueurs 
de  détails.  U  insiste  cependant  sur  ceux  dont  la  vérité  historique 
avait  été  longtemps  méconnue,  c  Les  destinées  posthumes  »  et 
c  Tœuvre  »  du  prince  de  la  musique  d^Église  sont  Tobjet  des  deux 
autres  parties.  Cette  dernière,  après  quelques  détails  sur  le  style  pales- 
irinien  et  le  genre  des  compositions  de  ce  maître,  montre  à  son  véri- 
table point  de  vue  la  place  qu'occupe  Palestrina  dans  TJiistoire  de  la 
musique.  M.  Brenet  a  fait  œuvre  vraiment  utile  en  rétablissant  la 
pbysionomie  authentique  du  célèbre  musicien,  dont  le  public  n'avait 
possédé  longtemps  qu'une  image  défigurée.  Pierluigi  n'est,  en 
effet,  devant  Tbistoire  documentée,  ni  le  sauveur,  ni  proprement  le 
réformateur  de  la  musique  d'Église.  Il  n'a  pas  inauguré  un  genre  nou- 
veau :  il  a  continué,  en  les  épurant,  les  traditions  de.^  contrapontistes 
néerlandais,  ses  maîtres.  Son  mérite  est  précisément  d'avoir  atteint  la 


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—  40  - 

perfection  du  genre,  en  lui  donnant  plus  de  clarté  et  d*élégance  ;  il 
couronne  et  achève  une  période  de  développement  musical  dont  son 
œuvre  est  l'aboutissement.  De  nombreux  travaux  parus  en  ces  derniers 
temps  ont  remis  ces  vérités  en  lumière.  Il  restait  à  concentrer  ces 
traits  épais  en  une  figure  harmonieuse  et  vivante,  et  à  la  présenter  au 
public.  M.  Brenet  s'en  est  acquitté,  comme  on  devait  s^  attendre,  avec 
beaucoup  de  tact,  et  en  homme  qui  connaît  à  fond  son  sujet. 

11.  —  La  deuxième  publication  de  cette  collection  est  le  travail  de 
M,  Vincent  dlndy  sur  son  maître  César  Fra^nck.  Il  ne  s'agit  point  ici 
d'une  firoide  analyse  de  la  vie  et  de  Tœuvre  du  grand  symphoniste  : 
M.  dlndy  a  fait  passer  toute  son  dme  dans  ces  pages  consciencieuse- 
ment élaborées.  U  nous  laisse  une  peinture  forte  et  touchante  de 
l*homme  accompli,  de  Tartiste  puissant,  de  Féducateur  fécond  que  fut 
César  Frank.  Sa  vie,  mbdesle,  laborieuse,  à  peine  illuminée  par  Taube 
d'une  gloire  qui  devait  éclater  aussitôt  après  sa  mort,  est  racontée 
agréablement,  suivie  d*un  portrait  physique  et  moral  du  musicien  tracé 
demain  de  maître.  Cette  physionomie,  faite  de  sincérité,  de  pureté  et  d'une 
douce  bonté,  laisse  son  empreinte  dans  l'œuvre  musicale  de  César  Franck, 
que  l'auteur  étudie  longuement  et  méthodiquement.  Il  nous  fait  entrer 
Jusque  dans  le  fond  des  choses  :  traits  caractéristiques  du  génie  de  son 
héros,  influences,  procédés  de  composition,  phases  de  développement. 
Celles-ci  sont  divisées  en  trois  époques  :  la  première  aboutit  à  l'oratodo 
de  Ruthy  la  seconde  a  son  point  culminant  dans  Ridempliony  la  dernière 
est  couronnée  par  le  grand  oratorio  des  Béatitudes,  Les  principales  des 
œuvres  du  maître  sont  analysées  en  détail.  M.  Y.  d'Indy,  disciple  de 
César  Franck  et  héritier  de  ses  traditions,  ne  pouvait  pas  plus  heureu- 
sement terminer  qu'en  nous  montrant  l'influence  considérable  exer- 
cée par  celui-ci  sur  ses  élèves.  Il  fait  plus,  il  nous  indique  la  source 
à  laquelle  elle  puisait  sa  fécondité  :  l'amour.  Et  ce  dernier  trait  achève 
de  nous  faire  connaître  la  personnalité  déjà  si  attachante  de  César 
Franck,  c  Certes,  Tart  du  père  Franck  fut  tout  de  bonté  et  de  sincérité, 
comme  son  enseignement  fut  tout  de  charité  et  d'amour,  et  c'est  pour 
cela  qu'ils  dureront...  »  C'est  pour  cela  aussi  qu'après  avoir  lu  ces  pages, 
on  se  prend  à  aimer  l'artiste.  L'impression  de  sincère  émotion,  la 
chaleur  communicative  qui  les  anime  en  rehausse  singulièrement  l'in- 
térêt. Gomment  aussi  ne  pas  mieux  goûter  après  cela  les  admirables 
symphonies  de  Franck,  quand  on  y  sentira  les  vibrations  de  son  âme 
pure,  douce  et  aimante  ? 

12.  —  C'est  encore  un  ouvrage  instructif  et  intéressant  que  le  «/•  S. 
Bach  de  M.  André  Pirro.  La  biographie  du  musicien  allemand,  bien 
connu,  n'occupe  guère  que  le  quart  du  volume.  C'est  à  l'analyse  de  ses 
œuvres  que  l'auteur  a  réservé  tous  ses  soins.  Les  cantates  religieuses 
surtout  sont  étudiées  en  détail,  avec  la  compétence  d'un  musicien  déli- 


—  41  — 

Denté.  Le  lecteur  y  est  initié  aux  beautés  artisiiques  de 

S.  Bacb  ;  en  quelques  mots  expreseifs,  l'auteur  a  fait  pas- 
reux  le  caractère  particulier  deacautatea,  la  peneée  iaiime 
ment,  leasentimeiits  qui  s'y  mirent,  le  procédé  qui  lea 

L'ordre  chroDOlogique  suivi  par  l'auteur  permet  de  saiBir 
oaent  et  la  marche  du  laleat  de  son  héroB.  Le  reste  des 

vocales  de  J.  S.  Bach  sont  traitées  plua  succinctement. 
tpUre  de  vingt  pages  est  consacré  aux  autres  œuvres 
Ions,  oratorios,  elc;  une  trentaine  de  pages  seulement  à 
nsirumentale.  H.  A.  Pirro  donne  en  terminant  quelques 
ur  la  manière  d'interpréter  les  œuvres  de  Bach.  «  Pour 
,  h  jouer  Bach  c  selon  Bach,  ■  il  but  apprendre  a  le  con- 
spanitioQs  de  cantates. . .  *  Ces  motsexpliquent  pourquoi, 
immense  du  grand  maître,  l'auteur  s'est  étendu  de  préfé- 
lalyse  des  cantates.  En  somme,  le  travail  est  excellent, 
lume  exercée  de  M.  A..  Pirro.  La  collection  Us  Matlrea  do 
i  bien  conduite  jusqu'ici,   sera  hientfit  enrichie   d'un 

M.  J.  Chantavoine.  Chaque  volume  contient  eu  appen- 
)  bibliographie,  et  un  catalogue  des  œuvres  du  musicien 

consacré.  De  nombreux  exemples  notés  en  musique 
Irer  le  texte. 

toute  collection  à  cadre  fixe,  la  llche  de  l'écrivain  est 
en  cent  vingt  pages  la  vie,  les  œuvres  d'un  grand  musl- 
«  avec  critique,  n'est  pas  chose  toujours  aisée.  Mais  c'est 
t  mode  :  il  faut,  dans  chaque  branche  de  l'art  ou  de  la 
uTrage  signé  de  noms  divers  et  comprenant,  soub  un 
re  de  volumes  à  dos  uniformément  épais,  les  différents 
son  histoire.  Ici,  il  s'agit  de  biographie  de  MuticitM 
It  d'abord  Ronini,  p&r  M.  L.  Dauriac.  Nous  avons  IJt, 
le  style  original  et  nerveux  que  l'on  connaît,  l'histoire 
aentdugéuiedeRosBini;  fine  e  t  sobre  analyse  de  ses  prinoi- 

cri  tiques  justes,  éloges  justifiés  ;  ce  n'est  pas  un  panégy- 
'est  pas  un  réquisitoire  :  l'auteur  a  bu  éviter  les  défauts 
B  à  quelques-uns  de  bbs  devanciers  dans  l'hlsioire  de 
t.  Bibliographie.  Il  nous  donne  pour  finir  im  répenoire 
}  complet  des  œuvres  de  son  héros.  •  Si  Bossloi  ne  fut 
id  musicien  *,  il  fut  du  moins  un  •  grand  musicien  de 

Jvocoressi  étudie  en  Frant  Liazl  le  virtuose  et  le  compo- 
,  Liszt  le  piano  était  un  instrument  :  il  eu  a  fait  un 
ix-là  le  savaient  qui  l'entendirent  jouer,  et  nous  pouvons 
e  qu'il  a  écrit.  De  ces  œuvres,  U,  CalvocoreBsi  donne  une 
Mûrement  brève,  mais  exacte.  Au  ch.  VI,  nous  lisons  les 


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—  42  — 

idées  que  Liszt  se  faisait  du  compositeur  de  musique  religieuse  :  «  il 
est  aussi  un  prédicateur  et  un  prêtre  :  là  où  la  parole  n'est  plus  assez 
expressive,  la  musique  vient  lui  apporter  une  fol,  un  élan  nouveau/» 
Liszt  priait  en  composant  :  c'est  Tidéal.  M.  Galvocoressi  n'a  pas  pu 
tout  dire  ;  sans  cesse  il  se  plaint  de  Tétroitesse  de  son  cadre,  et  beau- 
coup de  choses  intéressantes  ont  dû  être  passées  sous  silence.  Pourquoi 
ne  pas  nous  donner  un  autre  livre  plus  complet  sur  ce  même  Liszt  ? 

16.  •—  Encore  un  malheureux  auteur  qui  se  plaint  des  «  dimensions 
restreintes  imposées  à  son  volume  »  et  qui  espère  cependant  —  il  le  dit 
avec  quelque  mélancolie,  —  o^  avoir  rempli  consciencieusement  sa 
tâche.  •  Il  nous  fait  suivre,  semées  dans  sa  vie  et  en  marquant  les 
étapes,  les  diverses  œuvres  de  Charles  Gounod.  En  1847,  Charles 
Gounod,  se  croyant  appelé  de  Dieu,  suivait  à  Saint-Sulpice  les  cours 
de  théologie.  «  Fort  heureusement  pour  lui  —  et  aussi  pour  nous  (c'est 
M.  Hillemacher  qui  parle),  —  Gounod  s'aperçut  à  temps  de  la  grave 
erreur  qu'il  allait  commettre  en  s*aveuglant  sur  son  propre  caractère 
et  sa  réelle  vocation.  Il  jeta  le  froc  aux  orties  et  rentra  dans  le  monde. 
L'art  lyrique  Pavait  échappé  belle  »  (p.  31).  Le  dirai-je  ?  Je  ne  com- 
prends guère  ce  soupir  de  soulagement.  Sans  Polyeucte^  sans  Faust 
même,  le  monde  pouvait  vivre,  il  Ta  prouvé  assez  longtemps.  Et 
Tabbé  Gouuod,  avec  sa  foi  et  sa  tendre  piété,  eût  appris  peut-être  à 
composer  de  la  musique  religieuse/ de  la  vraie,  je  veux  dire  de  cette 
musique  impersonnelle  telle  que  la  comprend  et  la  veut  rÉglise.  Les 
œuvres  de  Palestrina,  de  Yittoria,  vivent  encore;  où  seront  dans 
quatre  cents  ans  les  opéras  de  Gounod?  La  gloire  est  réservée  à 
i^  Gounod  pour  l'éternité,  nous  dit  en  terminant  M.  Hillemacher  :  nous 

n'oserions  souscrire  à  cette  conclusion.  —  Somme  toiite,  cette  coUec^ 
tion  s'annonce  bien.  Chacun  des  volumes  est  ornée  de  quelques  gra- 
vures :  portraits,  autographes,  etc.  Tout  cela  sera  parfait  si  l'éditeur 
veut  l&cher  un  peu  les  lisières.  Je  veux  dire  donner  plus  de  papier  à 
ces  auteurs  qui  s'appellent  Vincent  d'Indy,  Camille  Bellaigue,  Charles 
Malherbe,  et  d'autres  dont  il  s'est  assuré  la  collaboration. 

16.  ^  C'est  avec  l'organisation  du  culte  catholique  à  Francfort,  dès 
le  début  du  ix*  siècle,  que  commencerait  VHistoire  de  la  miisique  dans 
cette  ville,  si  les  traces  en  étaient  parvenues  jusqu'à  nous.  Le  chant 
était  en  honneur,  en  efiet,  et  dans  TÉglise,  où  il  faisait  partie  du 
culte  lui-même,  et  dans  les  cours  des  princes,  où  il  célébrait  les  grandes 
actions  des  héros.  Mais  on  trouve  les  éléments  d'une  histoire  locale  de 
a  musique,  dans  les  chroniques  et  les  monuments,  seulement  à  partir 
du  XIV*  siècle,  et  encore  sont-ils  d'abord  bien  rares.  Le  présent  livre 
(Geschichte  der  Musik  in  Frankfurt  am  Main  vom  Anfange  des  xrv  bis 
9um  Anfange  des  xvin.  Jahrhunderts)  en  a  recueilli  le  détail,  de  façon 
à  dessiner  le  tableau  du  développement  progressif  des  diverses  branches 


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.      i 


-  43  — 

de  Part  musical,  jusqu'au  commencement  du  xvni*  siècle,  époque  à 
laquelle  cet  art  entre  dans  une  voie  nouvelle  avec  Bach  et  son  école. 
Rien  de  ce  qui  concerne  la  musique  n'est  omis  dans  cette  étude.  Au 
premier  plan  est  la  musique  religieuse.  D'abord  le  chant  grégorien, 
déjà  sur  son  déclin  au  xiv*  siècle,  puis  la  polyphonie  qui,  au  contraire, 
était  alors  encore  au  berceau,  mais  qui  devait  se  développer  au 
XV*  siècle  et  s'épanouir  au  xvi*  avec  les  compositions  vocales  des  con- 
trapontistes.  Avecie  chant  on  voit  croître  Tusage  des  instruments  de 
musique  à  l'Église,  et  l'orgue  acquérir  ses  perfectionnements  successifs. 
Parallèlement  à  ce  mouvement  on  peut  suivre  le  développement  de  la 
musique  profane,  qui  commence  avec  les  ménétriers  et  les  troupes  de 
batteleurs,  puis  va  progressant  en  divers  sens  ;  compositions  vocales  et 
exécutions  instrumentales.  Ce  double  mouvement  fut  dirigé  et  stimulé 
par  les  maîtres  de  chapelle  et  directeurs  de  la  musique  choisis  avec 
grand  soin  et  rétribués  par  le  Conseil  de  la  ville,  pour  diriger  les 
chantres,  l'orgue  et  les  musiciens  de  l'Église.  Ils  étendaient  nécessaire- 
mentleur  influence  sur  lamusique  profane,  sur  laquelle  s'exerçaient  aussi 
leur  goût  et  leur  talent.  On  remarque,  parmi  les  plus  influents,  les  noms 
d'Andréas  Myller  et  surtout  de  J.  Andréas  Herbot  au  xvii«  siècle,  et  de 
Georges  Philippe  Tadelmann  au  xviii*.  Lorsque  ce  dernier  partit  pour 
Hambourg  en  1*721,  la  musique  était  entrée  dans  sa  période  moderne. 
L'auteur,  sans  entrer  dans  le  détail  de  cette  dernière  période,  en  donne 
simplement  une  vue  d'ensemble  jusqu'à  nos  jours.  Il  ressort  de  son 
travail  que  Francfort  a  toujours  aimé  la  musique  et  l'a  cultivée  avec 
succès  et  tout  porte  à  croire  que  cette  glorieuse  tradition  trouvera 
encore  dans  l'avenir  une  continuation  digne  du  passé. 

17.  —  Le  Dr  G.  G.  Raven,  D.  D.,  F.  S.  A.,  qui  a  produit  de  nombreux 
ouvrages  sur  les  cloches,  publiait  récemment,  dans  la  collection  :  The 
Antiquary's  Books  :  The  BelU  of  England^  sorte  de  synthèse  de  tous  ses 
travaux  antérieurs  de  campanologie.  Quelques  jours  après,  l'auteur 
mourait,  plus  que  septuagénaire,  dans  la  petite  paroisse  de  campagne 
dont  il  était  le  pasteur.  Ce  dernier  livre  est  surtout  un  livre  d'archéo- 
logie ;  pourtant  il  intéresse  aussi  la  musique  par  quelques-uns  de  ses 
derniers  chapitres,  consacrés  aux  sonneries  d'horloges  à  airs  variés 
(ch.  XY))  aux  carillons,  aux  corporations  de  sonneurs,  aux  cloches 
manuelles  (ch.  XVII),  et  enfin  à  la  poésie  des  cloches  (ch.  XIX),  poésie 
pleine  d'harmonie  imitative.  Le  volume  est  orné  de  soixante  illustra- 
tions. 

18.  —  L'Esthétique  mueicale  a  donné  lieu  à  des  travaux  si  nombreux 
et  si  importants  qu*elle  est  devenue  une  science  spéciale.  Le  prof. 
H.  Riemann  essaie  d'en  grouper  et  d'en  expliquer  systématiquement 
les  Éléments.  Ce  livre,  publié  en  langue  allemande,  en  1900,  répond, 
ce  me  semble,  à  ces  questions  :  Quels  sont  les  phénomènes  élémentaires 


—  44  — 

ou  supérieurs  de  Testhétique  musicale?  Quels  sont  les  principes 
essentiels  du  beau  musical? 'L'auteur,  selon  sa  méthode  ordinaire, 
s'élève  par  degrés  des  faits  particuliers  aux  grandes  lois  générales. 
Dans  un  premier  chapitre,  il  limite  le  champ  de  sa  recherche.  Pour 
lui,  Testhétique  n*est  point  un  enseignement,  mais  une  philosophie  de 
Tart  ;  elle  se  propose  de  favoriser  non  pas  Thabileté  technique,  mais  la 
compréhension  de  l'œuvre  d'art.  Après  ayoir  repoussé  et  rejeté  Topinion 
d*Hanslick,  qui  nie  le  beau  naturel  dans  la  musique,  M.  Riemann  pose 
sa  thèse  en  affirmant  que  «  la  musique  n'est  point  un  produit  de 
Fimagioation,  sans  lien  avec  le  monde  réel,  mais  que  nous  devons  la 
considérer  comme  un  moyen  d'exprimer  et  de  communiquer  les 
mouvements  les  plus  intimes  de  l'àme  humaine.  Le  beau  naturel  de  la 
musique  réside  donc  dans  Tensemble  des  émotions  de  Tâme  humaine, 
et  Tappréciation  du  beau  musical  n'est  nullement  plus  difficile  que 
celle  du  beau  des  autres  arts.  »  Sur  cette  assertion,  l'auteur  entre  en 
matière  et  entreprend  Tanalyse  détaillée  de  l'impression  musicale  et 
des  différents  facteurs  qui  contribuent  à  sa  formation.  Il  faut  distinguer 
d'abord  les  facteurs  élémenlaires^  à  savoir  Tintonation,  le  timbre,  la 
dynamique  et  l'agogique  ;  puis  les  facteurs  supérieurs  qui  participent 
à  l'élaboration  de  la  forme  musicale  artistique  et  expressive  ;  l'harmonie 
et  le  rythme.  Chacun  de  ces  phénomènes  est  étudié  d'une  manière 
approfondie,  parfois  un  peu  abstraite,  dans  autant  de  chapitres 
particuliers.  Il  est  impossible  de  suivre  l'auteur  dans  les  détails  de 
son  exposition,  où  sa  science  musicale,  historique,  philosophique,  se 
donne  libre  carrière.  Je  relève  quelques  points  seulement.  Il  faut  louer 
M.  Riemann  de  l'importance  qu'il  donne  à  la  dynamique,  c'est-à-dire 
à  l'ensemble  des  variétés  d'intensité  du  son  dans  la  phrase  musicale  :  il 
démontre  que  «  l'accroissement  d'intensité  agit  toujours  comme  un 
accroissement  d'activité.  »  Par  Vagogique,  l'auteur  entend  les  modi- 
fications du  mouvement  fondamental.  Elle  est  étroitement  liée  &  la 
dynamique,  car  à  l'augmentation  d'intensité,  s'allie  toujours  une 
accélération  du  mouvement,  et  au  sommet  dynamique  correspond  un 
élargissement  subit,  suivi  du  retour  graduel  à  la  valeur  normale.  — 
Vient  ensuite  l'étude  des  deux  facteurs  supérieurs,  l'harmonie  et  le 
rythme,  c  qui  mettent  de  l'ordre  et  de  la  mesure  dans  le  mouvement 
sonore,  et  relèvent  ainsi  au  rang  d'art;  et  Ici  l'auteur  aborde  les 
problèmes  ardus  relatifs  à  la  consonnance  et  à  la  dissonance,  le 
c  punctum  saliens  »  de  toute  la  théorie  musicale.  A  propos  du  rythme, 
M.  Riemann  combat  victorieusement  cette  opinion  trop  commune, 
que  les  groupes  rythmiques  reposent  sur  l'échange  périodique  des 
temps  forts  et  des  temps  doux.  Le  groupe  rythmique  le  plus  simple  est 
constitué  non  par  la  mesure  moderne  (v.  g.  deux  noires  entre 
deux  barres)  mais  par  deux  noires,  ou  une  croche  et  une  noire  k  cheval 


—  45  — 

mesure  (jTj  ou  j^i-  Le  moft/ musical  que  NJetzscbe 
usemeal  le  ■  gesle  de  l'ëmotioD  musicale  »  est  formé 
eurB  ëludlés  prëcédemmenl.  Ed  terminant,  U.  Riemaon 
□e  sur  VimUation,  le  contratte,  et  le  développement.  Un 
résume  sa  pensée  et  sert  de  conclusion  :  •  La  musique 
expression  spontanée  des  sentiments...  elle  transmet  les 
clément  de  l'&me  du  composIleuF  dans  celles  des 
,  vraie  musique,  la  musique  pure,  ne  veut  rien 
Lre  que  ce  qu'elle  est  en  soi  et  par  sol.  *  C'est  le  dernier 
le. 

lert  Soubies  continue  la  publication  déjà  connue  du 
lre  de  la  musique.  11  s'agit  celle  fois  des  Iles  Britan- 
et  XIX*  >)êc/M.  La  matière  estTasie,  car  si  la  Grande- 
pas,  pendant  celle  dernière  période,  de  génies  créateurs, 
ns  ilu  continent,  nul  peuple  n'a  peui-^lre  cultivé  cet 
patiente  sollicitude.  Les  chefs-d'œuvre  des  autres 
lurs  été  étudiés  et  applaudis  ;  le  génie  national  n'a 
emps  de  s'exercer  laborieusement  comme  le  feu  qui 
adre.  Mais,  selon  le  dessein  de  la  collection,  c'est  un 
!  vue  d'ensemble  que  M.  Soubies  présente  aux  lecteurs, 
les  indications,  non  seulement  sur  les  œuvres  propre- 
mais  sur  tout  ce  qui  touche  à  l'histoire  de  cel  art  : 
res,  ouvrages  théoriques  et  historiques,  sociétés  musî- 
étrangères.  Tout  cela  est  tracé  avec  l'exaciilude  et 
00  que  l'auteur  s'est  posées  pour  règle. 
i|ues  pages  fort  intéressanies,  le  professeur  Badiciot|,i 
at  lamentable  de  l'art  musical  à  Rome,  au  débul  du 
tout,  au  théâtre  et  dans  les  concerts,  sur  la  scène 
estres,  il  constate  la  même  décadence.  La  musique 
lant  sacré  n'ont  pas  su  non  plus  se  maintenir  à  la 
raient  portés  les  grands  maîtres  du  zvi*  siècle.  Il  n'y 
asicale,  plus  d'éducation  arlislique,  et  les  voyageurs 
musiciens  célèbres  comme  Berlioz,  portent  sur  les 
emenls  poussés  parfois  jusqu'à  l'extrême  sévérité.  Peu 
i  personnels  sont  couronnés  de  succès  et,  avec  des 
Liszt,  Ramacciolli. . . ,  Verdi  et  Ravatti  pour  la  musique 
s  se  réforment,  le  bon  goût  reparaît  dans  les  composl- 
k  réforme  est  déjà  bien  avancée,  ei,  gr&ce  à  l'influence 
ïtres,  elle  se  poursuivra.  En  une  seconde  partie.  Tau- 
les noms  des  pièces  exécutées  dans  les  thé&lres  et  les 
soncerls,  de  1825  &  1830,  et  nous  prouve,  par  les  petites 
cette  nomenclalure,  que  sa  thèse  de  la  première  partie 
sur  des  documents  incontestables. 


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—  46  — 

21.  —  Les  Européens  qui  s'intéressent  à  la  musique  byzantine  —  et 
ils  deviennent  chaque  jour  plus  nombreux  —  sauront  gré  au  R.  P. 
Rebours,   des  Pères  Blancs,  d'avoir  publié  son   Traité  de  psaltique. 
Théorie  et  pratique  du  chant  dans  C Église  grecque.  Beaucoup,  eu  effet, 
avaient  pu,  au  cours  de  voyages  en  Orient,  se  procurer  des  livres  de 
chant,  de  chant  liturgique  surtout,  écrits  avec  les  signes  en  usage 
dans  rÉglise  grecque;  mais  leur  embarras  avait  été  grand  lorsqu'ils 
avaient  voulu,  en  s'aidant  des  méthodes  rédigées  en  grec  et  très  com- 
pliquées qu'on  leur  avait  fait  acheter  sur  place,  transcrire  en  notations 
modernes  tel  ou  tel  morceau  dont  l'exécution  les  avait  particulièrement 
charmés.  La  méthode  qui  vient  de  paraître,  fort  claire  et  très  complète 
k  la  fois,  ne  permettra  plus  d'être  embarrassé  :  l'auteur  affirme  qu'il 
doit  tout  à  son  savant  collègue,  le  R.  P.  Abel  Couturier,  professeur  de 
liturgie  et  de  musique  au  séminaire  de  Sainte-Ânne  de  Jérusalem.  Il 
proteste  vigoureusement  contre«ceux  qui,  de  nos  jours,  réclament  sinon 
la  disparition  totale  de  l'antique  psaltique  —  ils  n'oseraient  pas  en 
venir  là  du  premier  coup,  —  du  moins  de  tels  changements,  de  telles 
adaptations  que  ceriainement  en  pratique  c'en  serait  fait  de  la  musique 
byzantine.  >  La  méthode  proprement  dite  occupe  toute  la  première 
moitié  du  livre  :  des  exercices  sagement  gradués  permettent  de  se  fami- 
liariser rapidement  avec  les  signes  de  la  psaltique.  Puis  vient  une  lon- 
gue série  de  chants  caractéristiques  du  rite  grec,  avec  leur  traduction 
en  musique  européenne,  autant  du  moins  que  celle-ci  peut  rendre  par- 
faitement le  a  laisser  aller  »  inhérent  à  la  psaltique,  et  voulu  des  Orien- 
taux. Deux  appendices,  accompagnés  de  quelques  exemples  de  chants 
liturgiques,  avec  traduction,  sont  consacrés  à  la  musique  arabe  et  à  la 
musique  russe  ;  un  troisième  appendice  nous  donne  un  aperçu  som- 
maire sur  les  tons  et  les  modes  grecs  dans  l'antiquité  et  dans  la  période 
médiévale.  Après  avoir  fait  un  court  résumé  de  l'histoire  de  la  musi- 
que grecque,  et  parlé  de  la  déplorable  réforme,  ou  mieux  du  massacre 
des  Ghrysanthe  et  des  Grégoire,  l'auteur  ajoute  :  «  Malgré  le  désastre, 
il  reste  encore  de  bien  belles  choses,  et  s'il  nous  est  permis  de  regretter 
le  passé,  le  plus  pratique  assurément  est  de  nous  appliquer  à  tirer  tout 
le  parti  possible  du  peu  qui  nous  reste. . .  £n  attendant  que  des  maîtres 
viennent  réédifier,  efforçons-nous  du  moins  de  conserver  l'édifice  dans 
l'état  actuel.  >  Nul  doute  que  ce  bel  ouvrage  ne  réalise  pleinement  son 
dessein  de  vulgarisation,  et  n'intéresse  les  Occidentaux  eux-mêmes  à 
la  cause  de  cette  musique  ecclésiastique  grecque  qui,  de  l'avis  déjuges 
autorisés,  «  reste  supérieure  à  la  musique  européenne  sous  le  rapport 
de  la  mélodie.  »  O.  M.  B. 


-  Al  - 

THÉOLOGIE 

unil  ConfcSMia.  Studien  ûber  den  AUar  der  altchrUtliehen  Litur- 
gie, vou  D'  Feanz  WiblaND.  I.  Der  AUar  der  vorkomiantinischen  Kirche. 
M&nchen,  Lentner,  1906,  in-8  de  yiiM67  p.,  avec  planches  et  gravures. 

Tracer  en  ses  grandes  lignes  Thistoire  primitive  de  Tau  tel  chrétien, 
montrer  par  quelles  étapes  successives  la  Afen<a,  simple  table  eucharis- 
tique de  la  liturgie  primitive,  est  devenue  Confessio,  autel-tombeau  des 
basiliques,  tel  est  le  but  que  se  propose  M.  le  professeur  Wieland.  Le 
présent  livre  n'est  que  la  première  partie  de  cette  étude  ;  il  embrasse 
seulement  la  période  pré-constantinienne. 

Malheureusement,  explique  M.  Wieland  en  quelques  pages  d'Intro- 
duction très  claires,  les  écrits  du  ii*  et  du  iii«  siècle  ne  disent  à  peu  près 
rien  de  l'autel.  Mais  comme  ils  parlent  davantage  du  sacrifice  qui  s'ac- 
complit sur  l'aulel,  et  aussi  du  lieu  de  cuUe  dont  Tautel  est  le  point  cen- 
tral, on  peut  indirectement,  en  suivant  le  développement  historique  du 
sacrifice  et  du  lieu  de  culte,  arriver  à  glaner  quelques  éléments  d'in- 
formation sur  l'autel.  D'où  la  division  du  livre  en  deux  sections  : 
I.  Liturgie  apostolique.  H.  Lilurgie  des  ii-ui*  siècles  en  chacune  des- 
quelles on  traite  successivement  :  I,  du  Sacrifice  —  II,  du  Lieu  de  cidte 
—  m,  enfin  de  V Autel. 

Un  simple  mot  des  conclusions  de  l'auteur.  Au  i^'  siècle,  point  d'autel 
caractérisé  :  la  mensa  de  la  cène  est  une  table  ordinaire,  servant  même 
à  tous  usages.  C'est  à  la  fin  du  ii«  siècle  et  surtout  dans  le  III^  qu'elle 
tend  à  occuper  la  place  d'honneur  au  milieu  des  églises  primitives  et 
des  chapelles  catacombales.  Dès  lors  elle  est  véritablement  autel  :  il 
lui  restera  surtout  à  évoluer  dans  la  forme.  —  Sur  le  point  délicat  du 
rapport  entre  la  mensa  et  le  tombeau  des  martyrs,  M.  Wieland  se 
montre  très,  peut-être  trop  difficile.  Il  ne  voit  pas  que  Varcosolium  mar- 
que nécessairement  le  souvenir  d'un  auteUombeau  (de  Rossi)  mais 
surtout  il  combat  avec  vigueur  la  prétention  de  Wllpert  à  en  reconnaître 
un  dans  la  Capella  graeca  de  Priscille  et  conclut  que  la  preuve  de  l'exis- 
tenc#de  ce  genre  d'autels  au  iii«  siècle  est  encore  à  faire. 

En  somme,  très  bon  petit  livre  vulgarisateur  en  une  matière  très 
aride  et  provoquant  aux  discussions,  bien  informé  par  ailleurs  et  d'une 
remarquable  clarté  d'expoâition.  Sous  ce  dernier  rapport  la  table  ana- 
lytique du  début  est  un  vrai  chef-d'œuvre.  P.  G. 


Ii'Ktade  de  la  S^miiie  tliéologiqiie  de  Miint  Tlaoniae 
il'A^uin»  par  le  R.  P.  J.  Bbrthibb.  2«  édit.  Paris,  Lethielleux,  1906» 
in-i2  de  494  p.  —  Prix  :  4  fr. 

Le  R.  P.  Berthier  s'est  préoccupé  tout  particulièrement  de  répandre 
l'étude  des  ouvrages  de  saint  Thomas  d'Aquin.  Il  y  a  quelques 
années,  il  publiait  un  résumé ,  en  tableaux  synoptiquesl,  de  la  Somme 


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—  48  — 

théologique  et  de  la  Somme  contre  les  gentils.  En  outre,  dans  des 
réunions  d'ecclésiastiques  il  a  fait  plusieurs  discours  pour  exciter  ses 
auditeurs  à  Tétude  de  notre  grand  docteur.  Cest  une  rédaction  de 
ces  discours  en  forme  d'essai  que  renferme  le  présent  volume. 

L'ouvrage  'est  divisé  en  onze  chapitres.  Les  trois  premiers  sont 
destinés  à  montrer  l'utilité  de  l'étude  de  la  Somme.  Les  autres  chapitres 
renferment  une  analyse  substantielle  des  diverses  parties  de  ce  monu- 
ment de  la  science  catholique. 

Un  travail  de  ce  genre  se  refuse  naturellement  à  un  court  résumé  tel 
que  nous  pourrions  le  donner  ici.  Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  que 
l'auteur  exalte  les  mérites  et  la  science  merveilleuse  du  Docteur  angé- 
lique.  Peut-être  même  exagére-t-il  Pautorité  acquise  dans  le  passé  par 
la  philosophie  thomiste,  car  les  six  siècles  qui  nous  séparent  de 
saint  Thomas  en  ont  vu  plus  d'une  éclipse  ;  mais  il  faut  passer  cela  à 
l'enthousiasme  d*un  dominicain. 

Sans  entrer  dans  une  analyse  qui  ne  serait  qu^un  tableau  succinct  de 
la  Somme,  nous  avons  relevé  dans  le  cours  de  l'ouvrage  quelques 
observations  qui  méritent  d'être  signalées.  Ainsi,  l'auteur  tire  de 
l'examen  des  théories  de  saint  Thomas  sur  les  prophéties  un  blâme  de 
toutes  ces  prophéties  particulières  qui  se  racontent  à  l'oreille  et 
auxquelles  des  âmes  candides  se  croient  obligées  d'ajouier  foi.  Il 
donne  une  pièce  peu  connue^  croyons-nous,  relative  au  procès  de 
Galilée,  c'est  l'approbation  très  élogieuse  de  l'un  des  ouvrages  où  il 
expose  son  système,  par  deux  dominicains,  le  P.  Riccardi  et  le  P.  Pau- 
lucci,  maître  du  Sacré  Palais.  Il  remarque  que  Tim possibilité  d'une 
démonstration  apodictique  de  la  non-éternité  du  monde  n'est  pas  ensei- 
gnée par  saint  Thomas,  principalement  pour  le  monde  matériel  et 
successif,  mais  plutôt  pour  une  créature  permanente,  telle  que  pourrait 
être  un  pur  esprit.  En  politique,  il  reproduit  la  doctrine  de  l'Ange  de 
l'école,  niant  que  Dieu  ait  imposé  à  une  nation  quelconque,  excepté  au 
peuple  juif,  telle  forme  particulière  de  gouvernement  ou  telle  famille 
royale. 

On  le  voit,  les  opinions  du  P.  Berthier  sont  assez  libérales.  Peut-être 
lui  reprocherions-nous  un  peu  d'inexactitude  dans  la  traduction  de 
certains  textes.  Ainsi,  cette  énonciation  du  P.  Reginald:  absolvta  sped' 
flcantur  a  se,  relativa  ab  alio  est  traduite  par  l'auteur  :  «  l'absolu  se 
spécifie  par  lui-même,  le  relatif  par  un  autre.  »  L'absolu  au  singulier 
a  aujourd'hui  un  sens  spécial,  celui  de  l'Être  souverain,  Pabsoluium 
des  scolastiques  a  un  sens  bien  plus  étendu.  Mais  passons;  les 
critiques  d'un  laïque  n'inquiéteraient  pas  beaucoup  l'auteur,  a  puisque 
quelques  écrivains  profanes  qui  se  réclament  de  saint  Thomas  nous 
répètent  des  affirmations  auxquelles  il  a  été  répondu  mille  fois  et  qui 
ne  sont  nouvelles  que'pour  les  novices.  »  D.  V. 


1    .  '..» 
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-  49  — 


SaENCES  ET  ARTS 


B^tr»s«  *«r  «MClitelite  «er  riittoMpliie  «m  lltttol- 
mMMmwm,  herausgegeben  von  Dr.  Glbmbns  BABuiiKBa  und  Dr.  Gbobo 
Freilierr  yON  HsaTLiNQ.  Milnster,  ÀschendoriT,  1905-1906. 

Band.  V.  Heft.  2.  Tli^iiuMi  Bradwardlniis  umék  aetiie  Iieltre 
-wmiÊÊL  der  HieBUWUlcIieM  urilleBafrellieity  vod  Dr.  Sbbastian 
Hahn.  In-8  de  56  p.  —  Prix  :  2  fr.  15. 

Band  V.  Heft.  4.  Mmi  Bwmi  Mm^iwm  Indlelermiiilst?  vod  Dr. 

p.  P4BTHBNIU8  MiNOBS.  Id-8  de  xi-138  p.  —  Prix  :  5  fr.  90.. 

Band  V.  Hefi.  K  et  6.  Hetoter  Dtotrleli  (The««ori«iui  Teuto- 
■ilOTis  ile  Vrlberg),  «efaie  Iielien,  fleliie  "WWmrÊLe^  aelne  JlWîm- 

mmÊÊÊÊétÈmHy  von  Dr.  Enoblbbet  Krbbs.  In-8  de  xi-155-230  p.  »  Prix  : 
15  fr.  70. 

Band  VI.  Heft.  i.  JMe  Psrcholegle  (4m  Huyo  ▼•!!  ftt.Tihtor, 
ein  Bei«ra9  but  denclilclite  der  Psychologie  Im  ékmr 
WrùÈÊmmUmÊmmaËL ,  von  Dr.  Hbinbigh  Ostlbr.  In -8  de  vin-183  p.  — 
Prix  :  7  fr.  50. 

La  grande  colleclion  d^s  philosophes  du  moyen  âge,  entreprise  par 
MM.  Baeumker  et' Ton  Hertling  continue  à  B*enrichir  de  nouyeiles 
monographies.  En  voici  quatre,  publiées  dans  les  années  1905  et  1906 , 
dont  plusieurs  sont  d*un  grand  *^intérét  pour  Thistoire  des  doctrines 
médiévales. 

—  Le  docteur  Sébastien  Hahn  s*est  occupé  de  Thomas  Bradwardine.  Ce 
philosophe  n*est  pas  un  inconnu  :  on  le  voit  cité  dans  les  listes  de 
docteurs  du  xiv*  siècle,  avec  quelques  variantes  dans  son  nom.  Mais 
'  jusqu'ici  on  ne  connaissait  guère  que  son  nom  ;  cependant  il  joua  à  son 
époque  un  rôle  considérable.  On  le  croit  né  à  Ghichester,  vers  1290  ;  il 
entra  à  l'Université  d'Oxford  comme  étudiant,  et  en  fut  nommé  député 
vers  1325.  En  1338,  nous  le  voyons  chapelain  du  roi  Edouard  HI  qu'il 
suivit  dans  la  guerre  de  France.  11  fut  un  des  négociateurs  du  traité  de 
Bretigny  après  la  bataille  de  Crécy.  Enfin,  il  fut  sacré  archevêque  de 
Ganterbury  en  1349. 

Sa  vie  philosophique  ne  fut  pas  moins  remarquable.  On  lui  donna  de 
sort  temps  le  surnom  de  docteur  profond.  Son  principal  ouvrage  est 
intitulé  Causa  Dei  ;  il  était  dirigé  contre  le  pélagianisme,  dont  certaines 
idées  avaient  repris  cours  en  ce  temps-là.  Bradwardine  fut  encore  un 
mathématicien  de  haute  valeur. 
M.  Hahn  s'attache  surtout  à  mettre  en  relief  Fidée  que  ce  docteur  se 
.    faisait  du  libre  arbitre.  Leibniz  l'accuse  d'avoir  cru  k  la  nécessité  de 
nos  déterminations.  Il  le  met  à  tort  à  c6té  de  Hobbes  et  de  Spinosa. 
CSeux-ci  considéraient  la  volonté  comme  un  véritable  mécanisme; 
Bradwardine  enseignait  seulement  que  la  première  cause  de  nos  volon- 
tés est  libre,  n^ais  agit  avec  une  infaillible  sûreté. 

—  Le  P.  Parthenius  Minges  ne  nous  donne  point  une  étude  détaillée 
sur  Duns  Scot  qui  est  du  reste  suffisamment  connu.  Il  recherche  seule- 
Janvibr  1907.  T.  CIX.  —  4. 


», 


v- 


—  50  — 

ment  jusqu'à  quel  point  le  docteur  subtil  était  indétermlnisle.  SI  l'on 
appelle  iDdél«rmiDiBte,  dit-il,  un  syalème  duie  lequel  1&  volonté  agirait 
d'une  manière  purement  arbitraire,  uns  règle  et  uns  motif,  Scot  n'est 
pas  indétermlnfste.  Si  l'on  appelle  indéterministe  un  système  qui 
maintient  la  liberté  du  choix  et  du  vouloir,  Scot  est  indéterministe 
comme  pas  un. 

—  Le  docteur  Erebs  nous  &lt  connaître  l'OBuvre  de  Dietrich,  que  l'on 
Qommait.  dans  l'école  Theodoricus  teutonlcus  de  Vriberg  et  que  les 
Français  appellent  Thierry  de  Fribourg.  Né,  en  effet,  à  Fribourg,  selon 
les  uns  Fribourg  en  Brisgau,  selon  d'autres  Fribourg  en  Saxe,  II  entra 
de  bonne  heure  dans  l'ordre  des  dominicains.  Il  fut  envoyé  à  Paris  pour 
prendre  ses  grades  en  théologie.  En  1293,  il  fut  prieur  au  couvent  de 
Sainte^iïatherlae,  à  Aogsbourg,  et  en  1296,  il  fat  nommé  provincial  pour 
l'A-Uemagae.  Eu  1313,  Clément  T  le  nommait  ëvAque  de  Raiisbonne  ; 
mais  il  ne  put  occuper  ce  siège,  dont  un  autre  titulaire  avait  déjL  pris 
possession. 

L'oeuvre  philosophique  de  Dietrich  est  fort  considérable.  On  connaît 
les  titres  de  3S  traités,  dont  23  sont  conservés.  M.  Erebs  en  donne  une 
analyse  sommaire,  il  publie  in-eztenso  le  traité  De  vUelleetu  et  inJeUt- 
gibUi  et  le  trailè  De  habitibus.  Dietrich  vivait  &  une  époque  où  la  philo- 
sophie thomiste  n'était  pas  encore  universellement  reçue  :  les  augua- 
tiniens  lui  disputaient  l'influence.'  Dietrich  fut  un  indépendant  ; 
il  défendait  certaines  thèses  de  saint  Thomas,  sur  l'unité  des  formes 
substantielles,  sur  l'indétermination  de  la  matière  première,  sur  la 
simplicité  des  substances  spirituelles,  etc.;  mais  sur  d'autres  théories, 
telles  que  l'identité  de  l'Âme  et  de  ses  facultés,  la  connaissance  de  la 
vérité  dans  la  lumière  divine,  etc.,  il  tenait  pour  saint  Augustin  ;  cette 
situation  du  religieux  allemand  entre  les  diverses  tendances  alors  en 
vogue,  donne  une  importance  considérable,  ^onr  l'histoire  de  la 
philosophie,  à  l'étude  si  complète  et  si  intéressante  du  docteur  Erebs. 

—  Si  Dietrich  était  jusqu'ici  un  philosophe  Inconnu,  on  n'en  peut 
dire  autant  de  Hugues  de  Saint-Victor.  L'école  de  Saint-Victor  est 
célèbre  dans  l'histoire  du  moyen  Age,  et  ses  principaux  maîtres, 
Hugues  et  Richard,  ont  laissé  une  réputation  dont  l'écho  est  parvenu 
jusqu'à  nous.  Mais  11  faut  bien  le  dire,  si  l'on  connaît  le  nom  de  ces 
penseurs  puissants,  on  connaît  très  peu  leur  vie  et  leurs  ouvrages. 
Aussi  est-ce  un  véritable  service  rendu  à  la  philosophie  que  l'étude 
donnée  par  le  D' Ostler  sur  la  psychologie  de  Hugues  de  Saint- Victor. 

Hugues  était  né  en  1096  en  Saxe,  de  la  famille  des  comtes  de  BlaD> 
kenburg.  Il  vint  étudier  à  Paris  sous  Guillaume  de  Champeaux,  fonda- 
teur de  l'École  de  Saint- Victor,  et  professa  à  son  tour  dans  cette  école 
de  1133&  ilil.Sonenseigneioent  était  donc  antérieur  au  grand  siècle  delà 
scolastique  et  a  contribué  à  le  préparer.  Il  a  laissé  un  grand  nombre  d'oa- 


—  51    - 

de  philosophie  et  de  théologie  :  De  Saeramenlit  c/irûtûinae  /Um, 
êentent<arum,ErxtdUi<mUdidatealica9libHV}l,DeUnionacorporit 
u(,  etc.  Sapsychologle  est  étudiée  par  H.Ostler  avec  une  grande 
BDCe  el  une  érudition  merveilleuBc,  relevacl  tes  origines  des 
émises,  les  thèses  analogues  des  auteurs  contemporains  oa 
eurs,  etc.  Ce  qui  dialingue  la  psychologie  de  Hugues,  c'est  qu'il 
néralemenl  saint  Augustin,  mais  l'on  volt  déjb  poindre  chez 
iieurs  théories  importantes  de  la  philosophie  du  ztu*  siècle,  par 
e  sur  l'utiilé  de  l'être  humain,  et  sur  l'abstraction  scolastique. 
«Tail  si  profondément  étudié  de  U.  Ostler  fait  le  plus  grand 
ir  &  la  belle  collection  où  il  a  pris  place,  collection  si  utile  pour 
ite  compréhension  de  la  philosophie  médiévale.  Nous  permettra 
itefois  UD  regret}  La  collection  avait  commencé  par  nous  donner 
tes  soigneusement  revus  el  épurés  ;  les  nouvelles  publications, 
raire,  sont  plulAl  des  études  sur  les  philosophes  du  moyen  &ge 
I  textes.  Un  seul  des  quatre  auteurs  dont  nous  venons  de  prè- 
les travaux,  nous  a  donné  un  texte  complet.  Sans  doute,  ainsi 
«,  la  collection  reste  encore  éminemment  utile,  mais  ce  n'est 
ifl  utilité  du  même  genre.  Bien  des  personnes  aimeraient  mieux 
l'Ire  les  penseurs  originaux  eux-mêmes  que  de  lire  un  commen- 
II,  ai  bien  fait  qu'il  soit,  se  ressent  toujours  de  la  personnalité  de 
in.  D.  V. 

iévAlmtlsiia  de  l'écriture,  par  alprbd  Binbt.  Paris,  Alean 
n-6  de  260  1).,  avec  67  flg.  —  Prix  :  S  fr. 

ica«li»n  «Idée  p«r  la  flrsphelvgle,  par  Solanob  Pbllat. 
Hachette,  1906,  iD-l6<le207  p.,  avec  107  exemples  d'écriture.  —  Prix: 
SO. 

.Ifred  Binet  s'était  proposé  de  «  faire  triompher  une  règle  de 
te  »  appliquée,  cette  fois,  à  la  Graphologie.  A  cet  effet,  un  nombre 
e  de  epèclatisles  prirent  part  à  cinq  épreuves,  dont  les  trois  prin- 

Coneernaient  le  Sexe,  l'Intelligence  et  le  Caractère. 
iigemenl  des  plus  flatteurs  est  acquis  &  celle  du  Seixe.  L'erreur 
nble  y  est  d'un  dixième,  et  l'auteur  se  demande  si  une  exper- 

cet  ordre  n'est  pas  admissible  en  justice. 

VJntelltgenee  dee  adultes,  deux  épreuves  eurent  lieu,  l'une  consa- 
des  couples,  l'autre  &  des  écritures  &  classer  respectivement,  par 
le  valeur.  Le  réaulut  est  ainsi  exprimé  :  SI,  d  "/■  de  solutions 

quand  il  s'agit  de  comparer,  et  87  quand  U  s'agit  de  coter.  • 
ar  Ta  commenté  en  ces  termes  :  «  U  faut  admettre  l'existence 
telle  d'écritures  ayant  les  caractères  que  les  graphologues  décri- 

—  «  La  QoUtton  pourrait  être  rendue  tellement  précise  que 
ne,  ou  presque  personne,  ne  s'y  tromperait.  > 
ue-li,  il  semble  que  l'ordonnance  du  contrôle  doit  rallier  au 


-  52  - 


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À. 


savant  maître  d'unanimes  suffrages,  et  que  la  graphologie  va  sortir 
triomphante  de  ces  épreuves,  car  elle  ne  saurait  prétendre  à  rinfailli* 
bilité  absolue  des  sciences  exactes. 

Mais,  une  dernière  expérience,  beaucoup  plus  délicate,  restait  h 
opérer.  Rien  n'est  complexe  comme  le  Caractère.  Il  y  a  en  lui  une  car» 
taine  stabilité  foncière,  laquelle  est  sujette  à  des  modifications,  les  unes 
graduelles,  d'autres  occasionnelles  ;  d'où  la  nécessité  de  ne  juger  que 
des  écritures  naturelles,  spontanées,  d*époques  différentes.  Or,  c'est  le 
document  unique  et  incontrôlé  dont  les  experts  ont  été  saisis.  Le  juge 
a  produit  onze  écritures  de  criminels  et  onze  de  norma%»œ  (c'est-à-dire 
de  gens  non  condamnés)  et  a  fondé  son  verdict  sur  le  postulat  suivant  : 
«  Il  est  très  vraisemblable  que  chacun  de  nos  honnêtes  gens  est  d'une 
moralité  supérieure  à  celle  de  chacun  de  nos  criminels,  i  Peut-être 
pourrait-on  demander  si  la  vraisemblance  est  vraiment  un  critérium 
scientifique.  M.  Biuel  reconnaît  lui-même  que  le  crime  peut  dépendre 
d'une  manifestation  occasionnelle,  pour  laquelle  c  il  a  fallu  le  concours  de 
circonstances  matérielles  qui  sont  indépendantes  du  caractère  de  Vagent, 
et  qui  auraient  pu  manquer.  »  Résultat  de  cette  méthode  :  un  pourcentage 
de  73  °/o.  Dès  lors,  l'éloge  cède  le  pas  à  la  critique,  et  la  graphologie 
est  accusée  de  divincUion.  «  Des  devins  1. .  •  »,  diront  les  détracteurs.  -* 
c  Ces  devins,  riposteront  peut-être  des  esprits  impartiaux,  se  sont  mon- 
trés bien  souvent  perspicaces  1  » 

Quant  à  l'auteur,  partisan  et  antagoniste  tour  à  tour,  il  estime  fina- 
lement que  la  graphologie,  dont  il  s'est  occupé  avec  passion,  est  un 
a  art  d*avenir  »,  qui  mérite  de  se  transformer  en  science,  métamorphose 
pour  la  réalisation  de  laquelle  il  offre  son  concours. 

—  Le  livre  de  M^  Solange  Pellat  parait  à  une  heure  propice  où  la 
graphologie,  jusque-là  confinée  dans  le  calme  modeste  de  ses  travaux, 
et  maintenant  stimulée  par  une  haute  initiative  scientifique,  émerge 
en  pleine  lumière  et  affronte  plus  que  jamais  la  discussion.  Le  passage 
de  l'enfance  à  l'âge  adulte  est,  d'ordinaire,  marqué  par  une  crise 
féconde;  ainsi  en  est-il  souvent  d'une  doctrine  née  depuis  peu 
d'années.  Favorable,  d'autre  part,  est  l'émulation  passionnée  qui  tend 
au  développement  de  la  pédagogie  du  jeune  âge;  or,  celle-ci  peut 
recevoir  un  très  utile  concours  de  l'ouvrage  que  nous  présentons  aux 
lecteurs. 

Sur  le  terrain  choisi,  déjà  exploré  par  trois  spécialistes  et  qui 
appelle  de  plus  eu  plus  l'attention,  M.  Solange  Pellat  semble  s'être 
inspiré,  entre  autres  mobiles,  de  ce  passage  d'une  lettre  écrite  autrefois 
à  Michon  par  une  institutrice  fort  distinguée  :  t  Je  connais  mieux  mes 
élèves  par  leur  écriture  que  par  l'étude  consciencieuse  que  j'avais  faite 
de  leur  caractère  au  moyen  de  leur  vie  extérieure,  et  cette  connaissance 
de  leur  àme  m'est  hautement  profitable.  » 


r 


—  53  — 

L'entrée  en  matière  consiste  dans  des  Considéi*(Uion$  générale*  qui 
sont  très  judicieuses  et  particulièrement  dignes  d'attention.  Elles 
conseillent,  à  bon  droit,  une  grande  prudence  dans  le  diagnostic.  La 
nature  de  TenCant  est  une  cire  molle  qui  prend  facilement  les  empreintes 
Tenues  du  dehors.  Tel  jeune  sujet  dont  on  étudie  l'écriture  n*a  pas 
encore  de  personnalité  propre;  son  âme  n'est  qu'un  reûet  :  sous  sa 
plume  ont  ainsi  pu  apparaître  des  singularités  (dérogations  aux  leçons 
reçues]  et  cependant  pas  de  révélations  caractérologiques.  Tel  autre 
ne  s*est  pas  livré  et  toute  investigation  sur  son  ètr0  intime  serait  vaine. 
G*e8t  en  cette  matière  difficile  que  les  e][^cellents  conseils  de  Tauteur 
sont  indispensables  à  suivre  pour  qui  ne  veut  pas  s'égarer  dans 
l'appréciation. 

Les  chapitres  qui  suivent  sont  consacrés  d'abord  aux  trois  grandes 
facultés  psychiques  :  Intelligence^  VoUmlé,  SensiMUé.  Pois  viennent 
des  études  sur  les  principaux  penchants,  et  l'ouvrage  se  termine  par 
quatre  sujets  d'un  vif  intérêt  :  Les  Bonnes  Natures  ;  —  Les  Enfants  à 
ménager  ;  —  Le  Choix  d'une  profeêsUm*  —  L'Enseignement  de  Vécriture, 

L.es  innovations  personnelles  à  l'auteur  ne  sont  point  rares  dans  ce 
livre,  où  l'on  pouvait  n'attendre  d'autres  signes  graphologiques 
élémentaires  quexeux  déjà  inscrits  dans  les  nomenclatures  éprouvées. 
Peut-être  auraient-elles  occupé  une  meilleure  place  dans  un  Appendice 
consacré  aux  signes  stagiaires. 

Telle  est  la  substance  de  ce  livre,  inspiré  par  une  idée  généreuse  et 
réalisé  d'une  plume  alerte,  sobre  et  méthodique.  Il  semble  appelé  au 
succès  et  rendra  sûrement  des  services.  L.  YiÉ. 


LITTÉRATURE 

ÉtndMi  4e  lingultttlqiie  et  4e  psyeiiolegle.  Hé  1a  €até||«- 
rle  4ii  senre,  par  Raoul  db  la  Grassbrib.  Paris,  Leroux,  1906,  in-12 
de  256-v  p.  —  Prix  :  6  fr. 

Cet  ouvrage  ajoute  une  importante  unité  à  la  longue  série  des 
œuvres  du  savant  et  fécond  linguiste  qu'est  M.  "Raoul  de  la  Grasserie. 
Les  personnes  qui  croient  qu'il  n*y  a  dans  les  langues  que  de^x 
genres,  le  masculin  et  le  féminin,  auxquels  on  peut>  comme  par  tolé- 
rance, ajouter  le  neutre,  seront  surprises  de  la  grande  quantité  d^ 
genres  divers  que  fait  apparaître  l'analyse  de  l'auteur,  en  même  temps 
qu'elles  admireront  tout  ce  que  cette  analyse  contient  de  fine  psycho- 
logie et  de  pénétrante  logique.  Ces  genres  sont  désignés  par  des  mots 
parfois  étranges  :  «anthropique,  métanthropique,  biotique  et  zootique  »; 
mais  cette  terminologie  ne  représente  en  somme  que  des  faits  bien 
aisés  à  comprendre,  et  elle  s'y  adapte  assez  heureusement  ;  les  termes 
que  nous  venons  de  citer,  par  exemple,  indiquent  que  certaines  langues 


_  ai  — 

distinguent,  dans  leurs  grammiiires,  entrs  les  Atraa  doués  de  raison  et 
Muxqnlen  sont  dépourvus,  que  cerui nés  autres  diellaguent  les  êtres 
ftnlméa,  d'sulres  encore,  les  animaux  eux-mêmes;  il  y  a  bien  des 
manitoes  de  classer  les  êtres,  et  les  langues  se  sont  beaucoup  diversi- 
fiées dans  leurs  hçons  d'envisager  les  genres. 

Cette  étude  de  linguistique  générale  a  des  applicaiioas  IntéressaDtea 
pour  t'élude  de  la  langue  française,  oti  les  mots  semblent  répartis 
souvent  bien  au  basant  entre  le  masculin  et  le  UmlDia  ;  l'auteur  essaie 
de  rendre  raison  de  ces  irrégularités,  et  son  analyse  sur  ce  point, 
ainsi  que  sur  certaines  questions  de  syntaxe,  soulevées  naguère  à 
l'occasion  des  réformes  orthographiques,  est  digne  de  toute  l'atteation 
du  lecteur.  B&son  Cabba  dk  T&ox. 


I  (IS««-1S«S),  publiéesh 
l'occasion  de  son  centenaire,  avec  Avanl-propos  par  A.  Mèzièkbs.  Parts, 
Delagrave,  1BU6,  petit  ia-12  cartonné  de  x-Z29  p.  —  Prix  :  i  fr.  SO. 

Ce  charmant  petit  livre  a  été  publié  k  l'occasion  du  centenaire  de 
JDéslré  Nisard  :  il  nous  donne  comme  la  substance  et  la  moelle  de  ses 
osuTres.  Ces  fragmenta  sont  groupés  sous  les  litres  suivants  :  Pensées. 
La  Politique.  L.a  Patrie.  La  Critique  littéraire.  La  Critique  historique. 
Quelques  notes  sur  lui-même.  Les  dernières  lignes  du  livre  renfer- 
ment l'expresBlon  des  dernières  volontés  de  l'illustre  écrivain;  elles 
portent  l'empreinte  d'une  grande  modestie  et  d'une  foi  profonde.  C'est 
vraiment  un  bel  adieu  au  monde  qui  ne  lut  avait  ménagé  ni  les  succès 
flatleurs  ni  les  contradictions  passionnées,  double  signe  où  se  recoD- 
oalssent  les  hommes  de  vraie  valeur.  Ce  livre,  où  se  retrouve  la  marque 
d'un  émtneol  écrivain,  d'un  penseur  de  grand  bon  sens,  d'un  patriote 
ardent  et  d'un  chrétien  sincère,  intéressera  et  fera  du  bien.  Comme 
l'écrit  très  justement  H.  Hézières  dans  la  Préface,  on  y  trouvera  ■  le 
oontrepolBon  dont  une  partie  de  notre  société  malade  a  besoin,  et  qu'on 
ne  «aurait  lui  verser  à  trop  haute  dose,  i  Et  donc  il  faut  remercier  les 
petila-enfoats  do  Désiré  Nisard  d'avoir  si  heureusement  fait  revivre  la 
mémoire  de  leur  aïeul.        Édodabd  PoNTij.. 

DmiMièBse  nénacrandani  (I8S9)  et  siuel<|U0B  p*aea  de 

1M4)  par  J.  BUBsr  D'Adbbvillt.  Paris,  Stock,  1906,  in-l!  de  !97  p.  — 
Prix  :  3  tr.  50. 

Comme  l'indique  le  titre,  ce  livre  se  rapporte  à  deux  périodes  très 
différentes  l'une  de  l'autre  de  la  vie  de  Barbey  d'Aurevilly.  C'est  d'ail- 
leurs moins  un  récit  suivi,  surtout  pour  la  première  période,  qu'une 
Urie  de  notes,  entremêlées  (à  et  \k  de  couplets  plus  longs,  oti  le  bril- 
lant conteur  se  retrouve  avec  cette  originalité  d'expressions  et  cette 
puissance  d'évocation  qui  donne  une  vie  si  intense  k  ses  livres.  Dans 
la  première  période,  en  1838,  l'auteur  est  dans  toute  la  fougue  de  sa 


_  B3  - 

icroyaal  encore,  llrré  k  tous  lea  pUlairs  du  monde,  el  jeCaal 
reaU  aa  vie  pu  lambeaux.  Rendons-lui  cette  JUBllce  qu'il 
que  l'eDDui,  el  qu'on  sent  qu'à  cette  Ame  ua  peu  foUe  11 
lelque  cfaoae,  sana  quoi  l'on  ne  trouve  Ici-bas  ni  le  bonheur 
.  Notons  dans  cette  partie  de  curieux  détails  sur  la  vie 
en  1838  et  sur  le  Jaurnalisme  du  temps.  C'est  l'époque  de 
le  Btirbey  avec  Maurice  de  Guérin,  qui  devait  si  peu  sur- 
»  union  prometteuse  de  bonbear  ;  c'est  le  temps  aussi  où.  11 
iére  rencontre  d'Eugénie  de  Ouérin,  dont  11  nous  trace  un 
t  el  vivant  portrait,  qui  restera  paripl  les  meilleures  pages 

seconde  période,  en  1864,  Barbey  d'Aurevilly  est  devenu 
l  les  quelques  semaines  qu'il  bous  raconte,  passées  au  pays 
Bompagoie  de  son  frère,  l'abbé  Barbey,  respirant  la  paix 
I  tranquille.  Celte  partie  du  volume,  moins  saccadée,  moins 
i  la  première,  se  lll  aussi  avec  plus  d'agrémenU  La  fièvre  de 
s  est  tombée,  et  c'est  surtout  à  cbanler  les  paysages  aimés 
Ltal  que  l'auteur  consacre  ces  pages  charmantes.  Quel  encban- 
a  Barbey,  et  quel  dommage  qu'il  n'ait  pas  su  mettre  dans  sa 
)  ses  ouvrages  un  peu  plus  d'ordre  et  de  bon  sens  I  Ce  livre 
int  curieux,  parfois  émouvant.  Uals,  pas'plus  que  les  romans 

auteur,  11  ne  peut  être  recommandé  indisiinctement  i 
lorale  n'y  est  pas  toujours  assez  respectée  et  la  lecture  en 
bis  troublante  pour  les  imes  pures.  Mais,  aux  bons  endroits, 
Aurevilly  se  montre,  ici  comme  ailleurs,  le  preetigteux  écri- 
i  conquis  l'admiration  des  lettréSf  mais,  trop  souvent  aussi, 

la  sympatbie  des  honnêtes  gens.  C'est  bieo  dommage. 

ËDOtriJBD  PONTU.. 

tada  ÉcriTabaa  lninf«ls.  CUvIn,  par  A.  Bossbrt.  Paris, 
>,  190a,  In-IG  de  223  p.,  avec  portrait.  —  Prix  :  2  fr. 

i  sérieuses  réserves  à  faire  sur  tel  ou  tel  jugement  contenu 
>uvrage,  et,  par  exemple,  sur  la  manière  dont  U.  Bosserl  prë- 
logme  de  la  Trinité  divine  (p.  155].  En  général,  cependant, 
(ait  une  œuvre  de  réelle  impartialité,  non  moins  qu'une  œuvre 
nforœaiion  historique  et  de  trta  agréable  mérite  littéraire. 
Bunesse  de  Calvin,  If.  Bossert  ne  veut  rapporter  que  les  seuls 
établis  :,  c'est  dire  qu'il  eal  court.  Il  s'étend,  au  contraire,  sur 
;  la  physionomie  morale  du  <  réformateur.  >  Il  résume  donc 
les  saillantes  de  l'inalitution  ckrétiaine,  et,  mieux  encore,  fait 
cité  de  Genève  au  xvp  siècle  avec  ses  querelles  politiques 
ises.  Milieu  étrange  où  Calvin  eut  exercer  un  empire  qui  ne 
:clu8ivement  U  dictature  de  la  persuasion. 


-  56  - 

Le  lecteur  trouvera  mainte  remarque  instructive  et  intéressante  dans 
le  chapitre  intitulé  :  Calvin  humanisU,  orateur^  écrivain.  Quant  aux  der- 
nières pages,  elles  résument  les  Destinées  du  calvinisme.  Certains  points 
4e  vue  sembleront  contestables  ;  mais  d^autres  sont  mieux  justifiés.  Tel 
celui-ci  :  «  Le  jansénisme  n'est,  au  fond,  qu'un  calvinisme  qui  veut  être 
«  orthodoxe  »  (p.  219).  Yvxs^db  la  Briàrb. 


Cliu^etère  imtellectisel  et  aioral  4e  #.-^.  Bc— „,.-^, 
étudié  dans  «a  vie  et  àmmm  eee  éerite,  par  L.  BaâDiF.  Paris, 
Hachette,  1906,  in-8  de  iu-4t4  p.,  avec  une  lettre  reproduite  en  phototj- 
pie.  —  Prix  :  7  fr,  50. 

On  a  beaucoup  écrit  sur  J.-J.  Rousseau  ;  mais  a-t-on  tout  dit  sur  soti 
compte.  M.  Brédif,  recteur  d'Académie  honoraire,  ne  Ta  pas  pensé  ; 
aussi  lui  a-t-il  consacré  le  beau  volume  dont  le  titre  précède.  Ce 
n'est  point  une  vie  qu'il  raconte  :  c'est  une  étude  très  fouillée  sur 
le  caractère  du  célèbre  auteur,  d'après  sa  vie  et  ses  écrits.  Il  passe 
successivement  en  revue  le  philosophe,  le  moraliste,  le  politique,  l'écri- 
vain, le  romancier,  l'ami  du  peuple  et  l'ami  des  grands,  l'ami  des 
femmes,  le  botaniste,  le  musicien,  le  poète,  l'amant  enthousiaste  de  la 
nature.  Il  analyse  ses  ouvragés,  en  extrait  en  quelque  sorte  ses  idées 
et  ses  théories  et  montre  combien  ces  idées  sont  souvent  en  contradic- 
tion  avec  elles-mêmes  et  plus  encore  avec  sa  conduite.  La  grande 
erreur  de  Rousseau,  qui  est  le  principe  de  toutes  les  autres,  c'est  quM 
croit  à  la  bonté  originelle  de  l'homme  ;  et.comme  l'observation  de  ce  qui 
se  passe  autour  de  lui  montre  kh)p  la  fausseté  de  cette  maxime ,  il 
en  accuse  la  société.  «  Il  a  le  sophisme  dans  le  sang  »,  dit  M.  Brédif. 
Et  lui-même  s'est  rendu  justice  lorsqu'il  a  écrit  :  <  Déliez -vous,  non  pas 
de  mes  intentions,  mais  de  mon  jugement,  t  U  a  lancé  dans  le  monâè 
un  certain  nombre  d'idées  généreuses,  mais  en  même  temps  beaucoup 
d'idées  fausses,  que  son  éloquence  a  accréditées,  et  il  est  ainsi  respon- 
sable des  conséquences,  déplorables  souvent,  qu'en  ont  tirées  ses 
disciples  en  les  appliquant.  Lui-même,  d'ailleurs,  a  souvent  agi  con- 
trairement à  ses  théories.  Il  s'est  fait  l'avocat,  et  l'avocat  entraînant, 
des  humbles  ;  il  s'est  attendri  même  sur  les  souffrances  des  animaux; 
des  chevaux,  par  exemple,  maltraités  par  un  charretier  brutal  ;  il  a 
donné  tout  un  plan  d'éducation  de  la  jeunesse,  et  lorsqu'il  a  eu  des 
enfants,  au  lieu  de  songer  à  les  élever,  il  les  a  envoyés  à  l'hôpital. 
L'auteur,  dans  ses  conclusions,  met  parfaitement  en  lumière  ces  contra- 
dictions de  la  conduite  et  du  caractère  de  Rousseau  :  <  Positif  et  exta- 
tique, dit-il,  impulsif  capable  de  calculs  avisés,  sauvage  séduisant, 
âme  de  cire  molle  aux  impulsions  de  dehors  ou  d'un  bronze  sur  lequel 
tout  glisse,  il  est  le  rendez-vous  favori  des  contraires.  Il  a  connu 
Tamour  séraphique  ou  enûammé  de  convoitises,  l'amitié  impérieuse  et 
fantasque  ou  attendrie  d'effusions  exquises...  Il  pardonnait  les  bien- 


r 


—  57  — 

iUt8  moins  ftcilement  que  Us  injures  ;  il  a  prtch6  la  paix  el  sema  la 
tempAle...  Respectueux  des  lois  édicUes,  il  édicté  la  loi  de  nature  qut 
les  mine  toutes  ;  avec  tous  les  égards  dus  aux  locataires,  il  met  le  feu 
à  la  maison.  Prosterné  devant  l'Être  suprAme,  il  se  rel6ve,  invecllTUit 
•M  mlDistres  ;  pour  eu  faire  lonit>er  les  chenilieH,  il  secoue  l'arbre  de 
la  religion  jusqu'k  l'ébranler.  —  Ainsi  se  meut,  sous  des  aspects 
dlS%reots,  uu  hoaune  qui  fut  extraordinaire,  sans  en  être  plus  grand 
ni  plus  heureux.  ■  —  On  ne  saurait  mieux  dire. 

H.  DK  LA  ROCHBTBRIS. 


Mm  UMteMtvre  Itallcaute  #*a«J*«ir4l*hul,  par  m^ubick  Uobbt. 
Paris,  Perrin,  1906,  In-IS  de  xii-3U  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ce  n'est  pas  un  tableau  d'ensemble  de  la  littérature  italieune  de  nos 
jours,  que  H.  Unret  a  voulu  préseoler  au  public;  il  a  réuni  dans  ce 
Tolume  une  série  d'études  publiées  dans  diverses  Revues,  de  décembre 
1902  fc  novembre  1905,  une  trentaine  de  t  monographies  >  de-  poètes, 
d'auteurs  dramatiques,  de  romanciers,  de  philosophes;  moDographles, 
hàton»-nons  de  le  dire,  beaucoup  moins  biographiques  que  critiqueti  ; 
ce  sont  les  œuvres  que  M.  Uuret  examine,  et  dans  les  oeuvres,  les  idées 
plus  que  la  forme.  Esprit  d'une  curiosité  quasi  universelle,  très  au  fait 
de  la  littérature  européenne,  11  s'applique  à  rechercher  les  antécédente 
intellectuels  des  éerlTains  dont  il  parle;  pour  plusieurs  d'entre  eux, 
il  les  trouve  surtout  hors  d'Italie;  les  noms  d'Ibsen  et  de  Nietzsche 
reviennent  fréquemment  sous  sa  plume. 

La  variété  de  ces  essais  n'en  est  pas  le  moindre  agrément.  M.  Uural 
entretient  ses  lecteurs  tour  k  tour  des  romans  siciliens  de  M.  Verga,  le 
dernier  *  vériste  ■,  et  des  romans  sardes  de  M"*  Deledda;  des  drames 
et  des  comédies  de  MM.  Qiacosa,  Rovetta,  Praga,  Butti,  Anlona-Tra- 
versi,  Roberto  Braeco  ;  des  poésies  révolutionnaires  de  M*^  Ada  Negri, 
et  des  poèmes  champêtres  ou  patriotiques  de  M.  Pastoncbi  ;  des  doc- 
trines critiques  de  M.  Zumbini  ;  des  idées  sociales  du  grand  publiciste 
catholique  Filippo  Crispolti.  Il  montre  comment  les  tendances  socia- 
listes de  M.  De  Amicis  se  font  jour  dans  plusieurs  de  ses  ouvrages, 
bien  avant  sa  converÙQu  retentissante  et  orGcielte  au  socialisme.  A 
propos  du  Pays  de  Jésus,  il  définit  le  christianisme  de  M^"*  Mathilde 
Serao,  et  oppose  le  c  récit  fervent  •  de  son  pèlerinage  à  Jérusalem  au 
■  récit  blasé  >  de  H.  Pierre  Loti.  Ici,  it  plaide,  avec  autant  d'ingéolosité 
que  de  chaleur,  la  cause  de  M.  Garducci,  poète  païen,  mais  idéaliste, 
1  qui  ses  admirateurs  souhaitaient  de  voir  attribuer  le  prix  Nobel  ; 
«t  cette  cause  ou  sait  que  H.  Muret  vient  de  U  gagner.  Plus  loin,  11 
combat  vigoureusement  certaines  théories  paradoxales  et  aveutureuses 
de  M.  Gugllelmo  Ferrero.  M.  d'Annunzio  et  U.  Fogazzaro  ne  pouvaient 
point  ne  pas  figurer  dans  cette  galerie  de  portraits  littéraires;  mais 


-  58  - 

leur  œuvre  eet  étudiée  Ici  d'un  poiolde  vue  particulier;  ehezM.d'An- 
nuDzlo,  U.  Hurel  consiâdre  unlqueiaeiit  l'&uteur  dramatique;  chez 
M.  Fogazzaro,  le  poAte  et  1«  philosophe.  Les  deux  articles  qu'il  leur 
coDsacre  peuvent  compter  parmi  les  meilleurs  du  livre.  Mais  nous 
avons  remarqué,  entre  toutes,  les  pages  eotliousiastes  qu'fl  a  écrites 
sur  H.  Giovanni  Paseoli,  le  pur  et  délicat  poète  de  la  nature,  du  foyer 
et  de  la  douleur,  poète  encore  trop  peu  connu,  et  que  H.  Huret  a  éprouvé 
une  véritable  joie  k  >  découvrir.  ■ 

Ces  études,  où  l'on  trouvera  une  critique  avisée,  de  l'esprit,  une 
saine  doctrine,  ont  re$u  au-deli  des  monts  un  accueil  très  (kvorable  ; 
c'est  surtout  auprès  du  public  français,  trop  peu  attentif  au  mouvement 
littéraire  des  nalions  voisines,  qu'il  faut  leur  soubaiter  le  succès. 

Le  volume  se  termine  par  une  table,  qui  o'est  pas  inutile,  t  des  prin- 
cipaux auteurs  contemporains  cités  *  ;  le  mot  «  contemporain  ■  est  pris 
ici  daits  un  sens  la^e  ;  Goethe  et  Scblller,  qui  y  figurent,  sont  d^fc 
loin  de  nous  ;  l'auteur  de  Gil  Bla*  l'est  plus  encore,  et  l'on  éprouve 
quelque  surprise  k  le  rencontrer  ici,  entre  M.  Jules  l^mailre  et 
U.  LombrOBO.  L.  âuvkàt. 

HISTOIRE 

flaactiHUrai  4'Orlrat.  Ésrptc.  Créée.  PiileaMae»  par  Ëbodied 
ScauBâ.  2*  éd.  Paris,  Perrio,  1907,  In-lS  de  xt-i36  p.  —  Prix  :  3  fr,  SO. 

J'ai  rendu  compte  ici  même  de  la  première  édition  de  cet  ouvrage 
paru  en  189&  (t.  LXXXm,  p.  216) .  Il  reparaît  sans  autre  modiâcatlon  que 
le  format  ;  le  nombre  des  pages  n'a  pas  changé.  Je  pourrais  répéter  les 
remarques  et  les  légères  critiques  de  mon  premier  compte  rendu  ;  je 
n'ai  rien  &  y  i^outer  et  rien  à  en  retrancher.  Mais,  ces  réserves  faites, 
comme  il  était  nécessaire,  je  dois  avouer  le  plaisir  que  j'ai  éprouvé  en 
relisant  ces  pages,  qui,  même  quand  le  lecteur  se  trouve  en  contradic- 
,  tlon  avec  l'auteur,  laissent  une  impression  pleine  de  charme.  Chacun 
WDt  à  sa  manière  ;  les  dispositions  particulières  modifient  notre  façon 
de  voir  et  de  comprendre  ;  tel  rayon  de  soleil  transforme  un  paysage 
et  le  souvenir  d'un  eoaai  g&te  pour  toujours  l'harmonie  d'un  site  clas- 
sique. Mais  rencontrer  quelqu'un  qui,  ayant  vu  dans  des  conditions  dif- 
térentes,  a  emporté  d'autres  impressions,  comparer  des  sentiments 
divers,  opposés  même,  et  s'efforcer  de  rétablir  l'équilibre  entre  des 
appréciations  contradictoires,  c'est  plus  qu'un  jeu  d'esprit,  c'est  une 
jouissance  Intellectuelle  et  un  exercice  oii  le  jugement  s'habitue  k  tenir 
compte  des  éléments  extérieurs  pour  se  plier  k  des  généralisation» 
d'ordre  élevf.  Se  sentir  en  contradiction  avec  M.  Schuré  est  une  satis- 
faction :  on  aime  à  se  mesurer  avec  un  tel  adversaire  et  on  se  réjouit 
ensuite  quand,  tombant  d'accord  avec  lui,  on  sort  des  dissonnances  pour 


isson.  Quand  un  livre  est  bleo 
%  toujours  avantage  &  le  lira,  et 
de  lieiucoup  d'autres  1 


;  rfegll««  gaolwUe  depula  I 
Ne  lra*«««  (&■  1).  par  l'abbi 
s  ;  Knuen,  Germain  et  Graialn,  t 
;  :  Sfr. 

Lons  d'avoir  h  nous  exprimer  séi 
rarail  et  de  louables  intentions; 
LauDa7  n'était  guère  préparé  i,  i 
prétendu  apporter  des  documeni 
I  personnelles.  Pour  la  période  i 
I  s'attendait  à  le  voir  apporter  d 
iter  son  livre  sous  le  titre  tmodesl 
tautout;  l'esprit  synthétique  este 
one  guère  qu'une  compilation, 
Joutons  de  matériaux  de  râleur  t] 
1er  problème  qui  se  posait  à  lui 
les  eirconstaneee  de  l'érangélisa 
muée  qu'il  se  serait  faite  touchai 
toute  la  trame  de  son  réeit  chai 
uoncer,  par  désir  •  de  ménager  ti 
l'axiome  ne  tjuid  vert  non  aud» 
roduire  sommalremeut  les  a^ui 
lire  à  copier  ou  k  résumer  de  l 
b  sont  occupés  de  la  question.  1 
le  c]u'à  coupa  de  ciseaux.  Si  grai 
OBuvre  personnelle,  qu'il  n'a  m< 
,e  façon  un  peu  systématique  iei 
ailleurs  qu'il  soit  complet  :  aio 
I  parait  ignorer  lee  travaux  de  1 
le  pas  les  qualités  d'un  bon  raj 
venl  d'être  inâdéle  à  ce  rôle,  et 
égeodaire.  ■  —  Il  a  fait  des  dt 
il  est  loin  d'avoir  tiré  des  Inscri 
revanche  il  use  des  ries  de  salo 
Uuit.trop  souvent  à  n'être  qn'ui 
.ci  eneora  il  n'a  pas  su  comnteaci 
ipte  de  la  valeur,  très  diverse,  d< 
.  les  unes  comme  historiques,  re 
Bse  époque  et  légendaires,  et  ] 
vatl  pas  se  douter  de  la  difBculi 


—  60  — 

dan8  uDe  source  qu*îl  déclare  lui-même  être  suspecte  ;  en  sorte  qu'on 
finit  par  ne  plus  savoir  ce  qu'il  croit  et  veut  faire  croire,  dans  ce  qu'il 
raconte.  —  U  ne  sait  pas  «e  limiter,  il.se  perd  en  récits  relatifs  à  l'histoire 
générale  de  l'Église,  qui  sont,  à  l'égard  de  son  sujet,  de  véritables 
digressions.  Quel  besoin  de  raconter,  par  exemple,  lesaflairesdel'ariar 
nisme,  ou  l'histoire  de  Julien,  sinon  dans  la  mesure  où  elles  touchant 
la  Gaule  ?  —  Par  contre,  que  de  questions  intéressantes,  notamment 
pour  l'histoire  des  institutions,  ne  sont  pas  abordées,  ou  sont  à  peine 
effleurées  1  —  A  tout  prendre,  ce  livre  est  bien  loin  de  nous  apporter 
sur  nos  origines  religieuses  le  bon  ouvrage  de  vulgarisation  que  l'on 
souhaiierait.  E.  Jordan. 


Ia  FlMcaltté  pontlflcAle  en  France  mi  X.IV»  wêèmle  {période 
<F Avignon  et  Grand  Schiênu  d'Occident)^  par  Ch.  Samaban  et  G.  MOLULT. 
Paris,  Fontemoing,  1905,  in-8  de  xv-268  p.,  avec  2  canes.  —  Prix  :  10  (r. 

Au  xiv»  siècle,  les  documents  financiers  occupent  une  place  considé- 
rable dans  les  archives  pontificales;  «cependant,  jusqu'à  présent,  peu 
d'érudits  ont  essayé  d*éludier  l'histoire  financière  de  la  Papauté.  Un 
travail  sur  la  Chambre  apostolique,  qui  était  comme  le  ministère  des 
finances  du  Saint-Siège,  Rivait  été  déjà  ét)auché  par  M.  Deloye  ;  mais  le 
seul  résultat  appréciable  de  cet  eff'ort  fut  un  inventaire  sommaire  des 
archives  de  cette  Chambre,  qui  forme  un  guide  utile  pour  les  travail- 
leurs. MM.  Samaran  et  MoUat  ont  repris  le  projet  de  M.  Deloye  en  le 
restreignant  beaucoup,  et,  de  la  sorte,  sont  parvenus  à  composer  une 
excellente  étude  sur  l'organisation  des  finances  de  la  Papauté  au 
XIV*  siècle.  Dans  leur  ouvrage,  ils  étudient  d*abord  Tadministration 
centrale,  qui  comprend  la  Chambre  apostolique  avec  le  camérier  et  le 
trésorier  à  sa  tête  ;  puis,  au-dessous  d'eux,  toute  une  série  de  fonction- 
naires, tels  que  clercs  de  la  Chambre,  scribes,  courriers,  etc.  Ils  passent 
ensuite  en  revue  les  principaux  droits  qui  formaient  les  revenus  de  la 
Papauté  :  décimes,  annates,  procurations,  droit  de  dépouilles,  subsides 
caritatifs,  cens  vacants,  etc.,  et  donnent  une  bonne  étude  sur  chacun 
d'eux.  Pour  la  perception  de  ces  droits,  la  France  était  divisée  endifié- 
rentes  circonscriptions  appelées  coUectories.  MM.  Samaran  et  Mollat  en 
font  connaître  le  nombre  et  l'organisation,  montrent  comment  se  recru- 
taient les  collecteurs,  les  missions  dont  ils  étaient  chargés,  les  pouvoirs 
dont  ils  étaient  investis.  Après  avoir  recueilli  l'argent,  le  collecteur 
devait  présenter  ses  comptes  à  la  Chambre  apostolique.  Là  était  établie 
toute  une  organisation  destinée  à  les  examiner  et  à  juger  les  collecteurs 
peu  consciencieux.  L'argent  recueilli  dans  les  coUectories  parvenait  au 
Saint-Siège,  en  général  par  l'intermédiaire  des  maisons  de  banque  et 
des  Lombards.  A  la  fin  de  leur  travail,  fait  avec  soin  et  présenté  très 
clairement,  les  auteurs  ont  dressé  des  listes  des  fonctionnaires  finan- 
ciers. Trente  et  une  pièces  justificatives,  une  table  des  noms  de  per- 


!ux  et  deux  cariée  de  circonscriptions  finanelères  de  la 
9at  le  volume.  Jules  Vubd. 
/ 

Ii«ilt»r«vHi  In  4er  erMen  BntwIckclaMg, 
■■Ig  dargcatelU,  vod  P.  Ubinrich  Dbniplb.  Zwelte, 
te  Auflage,  erganet  und  berausgeffebGD  von  P.  albbrt 

(Eetet  Band,  Scblusz-Abt«lluiig).  Maine,  Klrchheim,  IMS, 
à  909,  XXIV  et  IX  p.,  avec  9  porirelU. 
loto^ie  «la  Schlkaael  >ânp  IjutheriefçeMde,  Ton 
Wbiss.  {Ergàntungtband  II  Oïni/I«'i  Luther  und  Luthtrium). 
im,  1906,  in-e  de  xvi-2t8  p. 

dernière  parlie  de  son  premier  volume,  le  P.  Denifle 
emeot  dans  l'élau  de  son  implacable  logique  l'idole  du 
tllemand  :  ignorance  criminelle  ou  mensonge  impru- 
tisir;  mais  le  cboix  est  limité  à  ces  deux  alterDalives, 
I  luthériens  ne  peuvent  dissimuler  leur  parti  pris 
insiDcéritâ  dans  leurs  explications  de  la  genèse  de  la 
tu  râformateur.  Denifle  ne  leur  passe  rien.  Concupis- 
ton,  loi  et  évangile,  autant  d'expressions  qu'il  faut,  avec 
près,  élucider,  commenter  et  faire  sortir  du  vague  où 

se  complaisent,  après  leur  maître,  à  les  ennuager.  On 
maître  de  son  sujet,  solidement  documenté,  et  d'une 
ireuse.  Il  met  eu  pleine  lumière  les  pétitions  de  principe 
ions  de  Luther  ;  il  le  convainc  d'avoir  confondu  le  péch^ 
concupiscence  et  de  s'être  consciemment  obstiné  dans 
iteur  ne  le  l&che  plus  :  Il  le  prend  sur  le  fait  d'altération 
isute  tantôt  aa  demi-scienee,  tanlftt  son  ignorance 
1  vraie  doctrine  de  l'amour  de  Dieu  ou  de  Vaccompliase- 
n  il  signale  ses  attaches  avec  les  anciennes  hérésies 
■6.  La  fol,  la  justification,  telles  que  les  ejitend  Luther, 
ités.  — Quelles  pages  vengeresses  encore  que  celles  où 
i  l'idéal  que  se  faisait  Luther  de  ta  vie  bienheureuse,  et 
•rend  cette  apostrophe  familière,  ai  durement  commentée 
her,  tu  n'as  rien  d'un  saint  !  »  Après  ces  critiques  si 
ament  appuyées  et  qui  ont  soulevé  dans  tout  le  monde 
^issement  de  fureur  que  l'on  sait,  il  faut  bien  recon- 
'ormaleur  avait  été  singulièrement  transfiguré  par  les 
lériens,  mais  représenté  d'une  façon  très  inexacte.  Pour 
larés  de  la  méthode  scientifique  et  de  la  critique  Indé- 
mériter  ud  grave  reproche.  —  Neuf  portraits  de  Luther, 
Mimplétenl  ce  volume. 

fs  a  parfait  cette  exécution  magistrale  en  recherchant 
iaiises  du  développement  de  la  légende  de  Luther.  Il 
né  la  t&che  facile  de  faire  s'écrouter  sous  le  ridicule  ce 


—  62  — 

fétiebisme  grossier  qui  entoure  Phérésiarque  d*une  auréole  de  saintetéi 
lui  attribuant  des  miracles  et  des  propbéties,  Yénérant  ses  reliques,  etc., 
mais  il  a  pris  francbement  le  protestantisme  à  partie,  par  une  mise  en 
demeure  de  produire  les  titres  de  son  droit  à  l'existence*  Avec  une 
fermeté  invincible,  le  P.  Weiss  juge  Lutber  au  point  de  vue  bistorique, 
pour  nous  faire  pénétrer  de  là  dans  l'intime  de  sa  pensée  et  de  son 
cœur  et  nous  fixer  ainsi  sur  sa  psycbologie.  Homme  et  chrétien, 
Luther  relève  des  mêmes  lois  que  chacun  d'entre  nous,  à  savoir  des 
principes  de  la  doctrine  et  de  la  morale  catholiques.  Le  livre  du  P.  Weiss 
se  trouve  ainsi  à  fournir  la  Justification  pondérée,  magistrale,  irréfu- 
table de  Touvrage  du  P.  Denifie.  Nous  apprécions  maintenant  à  leur 
valeur  les  naïves  excuses  dont  Lutber  voulait  couvrir  sa  sortie  de 
rÉglise.  Son  impétuosité  indomptable,  ses  brusqueries  de  caractère,  son 
obstination  apparaissent  sous  leur  vrai  jour,  et,  sans  nier  des  qualités 
très  réelles,  nous  ne  pouvon»  que  conclure  à  Timperfection  de  cette 
nature»  riche  sans  doute,  mais  dépourvue  d*équilibre.  Nous  n'appelle- 
rons pas  Luther  Vantéchrist,  dit  Tauteur  (p.  ^09),  comme  lui  et  les  siens 
se  plaisent  à  désigner  le  Pape,  mais  nous  ne  ferons  pas  de  lui  un  t  sur- 
homme »•  Il  fut  un  homme  comme  tous  les  autres,  et  les  mesquineries 
de  l'humanité  ont  joué  dans  sa  vie  un  grand  rôle,  un  plus  grand  rôle 
que  chez  la  plupart  des  hommes.  —  On  doit  rendre  cette  justice  au 
P.  Weiss  que,  dans  cette  étude  si  serrée  et  si  délicate,  il  ne  s'est  inspiré 
d'aucune  considération  humaine,  mais  qu'il  n'a  eu  en  vue  que  les 
droits  de  la  vérité.  Modéré  et  charitable,  on  serait  parfois  tenté  de  dire 
à  l'excès,  il  n'en  est  pas  moins  arrivé  aux  mêmes  conclusions  que 
Denifie.  Luther  sort  bien  diminué  à  tous  égards  de  l'examen  minutieux 
auquel  les  deux  savants  dominicains  ont  soumis  ses  œuvres  et  sa 
mentalité.  .^—««.«..^  ^'  P^^tiBS. 

Répertoire  Mographiiiue  de  rÉpIeeepat  eoiuititutioiiiiel 

(1 99t-l90*),  par  Paul  Pisami.  Paris,  A.  Picard  et  fl(8,  ilK)7,  gr.  in-8 
de  Xil-476  p.  —  Prix  :  1  fr.  !M). 

L'auteur  de  ce  substantiel  volume  a  voulu  seulement,  nous  dit-il, 
réunir  un  ensemble  de  matériaux  pour  le  futur  historien  de  l'Église 
constitutionnelle.  Il  a,  en  conséquence,  rédigé  cent-quatorze  notices, 
consacrées  aux  chefs  de  cette  Église  ;  puis  il  les  a  encadrées  entre  une 
Introduction  présentant  un  tableau  général  des  événements  et  trois 
tables  chronologiques  et  onomastiques  destinées  à  faciliter  les 
recherches  du  lecteur.  Chacune  de  ces  courtes  biographies  nous  fournit, 
outre  un  état  civil  complet  qu'il  fallait  chercher  Jusqu'ici  au  fond  d'un 
recueil  bien  oublié  [Dictionnaire  de  la  conversation^  Supplément)^  une 
suite  de  renseignements  précis  sur  les  actes,  les  opinions,  les  évolutions 
du  personnage  ecclésiastique  qui  la  remplit. 


-63  - 

er  est  lui-même  établi  sur  une  collection  de  documente 
veux  dire  l'Immense  correspondance  de  Grégoire,  que 
a  bonne  fortune  de  eonniltre  et  le  courage  de  lire 
!1  lui  a  emprunté  de  curieux  extraits  (Noiices  sur 
Hénudio,  Diot,  Berliu,  etc.).  Ouant  aux  sources  eecon- 
presque  toutes  passé  sous  ses  yeux,  comme  l'atteeteot 
inles  aux  notices  (journaux  religieux  de  l'époque, 
es  ou  particulières,  travaux  publiés  vu  province,  etc.). 
B  d'un  nouveau  tirage,  quelques  omissions  :  les  notices 
tligion  sur  Ifaesieu  (t.  26),  Bissoii  (t.  27),  Lacombe 
t  Àssetin  (t.  62],  Rodrigue  (t.  6i),  l'étude  sur  Pelletier 
vue  d'Anjou  en  1874,  la  précieuse  correspondance  de 
dans  les  Mémoire»  de  la  Société  littéraire  de  Vltry-le- 

■  crainte  sans  doute  de  grossir  outre  mesure  son 
olnL  k  la  bibliographie  des  hommes  celle  des  œuvres, 
eu,  puisqu'on  U  trouve  ébauchée  aux  articles  Bisson. 
Gouttes,  Pacareau.  On  la  cherche  iautilemeot  à  la 
Grégoire.  Celui  qui  fut  l'&me  du  parti  assermenté 
t  au  moins  mention  de  ses  principaux  ouvrages  et 
lelpaux  biographes  (UU.  Gazier  et  Uaggiolo). 
épertoire,  si  désireux  qu'il  soit  de  s'effacer,  n'est  pas 
à  des  dates  et  à  de  sèches  oomeoclaturee.  Il  peut 
de  l'exactitude  celui  de  l'impartialité:  on  ne  les  refu- 
l'autre  k  H.  Pisaoi.  Il  a  expliqué  dans  son  Avaut- 
.  i  la  suite  de  la  Bévolution,  une  légende  i  deux  faces 
dans  les  mémoires,  rappelant  d'un  côté  le  réfractaire 
et  martyr,  de  l'autre  le  jureur,  servile,  traître  et  décrié 
es  un  siècle,  maintenant  que  l'idée  ■  constitutionnelle  • 
ue  quelques  cerveaux  laques  et  libres  penseurs,  il 
derendrejostiee  aux  qualités,  aux  vertus  personnelles 
res  de  l'épiscopat  schismatique.  M.  Pisaoi,  tout  en  cons' 
tlale  qui  a  pesé  sur  leur  vie,  ne  se  croit  pas  tenu  d'ou- 
i  furent  pieux,  instruits  ou  sérieusemeol  appliqués  à 
tait  faire  franchement  la  part  du  bien  et  du  mal,  celle 
.  et  celle  de  la  hlblease  humaine.  Ce  n'est  pas  lui  qui, 
'un  recueil  du  même  genre,  ferait  de  ses  sympathies 
règle  pour  apprécier  les  évéques  du  xviii*  siècle 
Etallicane,  et  ajouterait  avec  dépit,  après  avoir  constaté 
èlal  suspect  de  Jansénisme  :  ■  Nous  voulons  bien 
lait  pas  de  l'hypocrisie. . .  i 

lant  souhaiter  que  rblstorien  dont  M.  Pisani  se  dit 
rar  noua  trace  bientôt  d'une  (açon  complète  ce  lablean 


—  64  — 

me  coQBtitatioaael  T  Lorsque  k  l'aide  da  présent  Tohime  od 
mieux  connaître  cette  Église  née  d'un  trait  de  plume  de  1&  Con^ 
et  morte  d'un  Bigne  de  lëte  de  Bonaparte,  on  peut  déjà 
qu'elle  n'a  droit  qu'&  un  chapitre  assez  court  dans  l'histoire 
inoaire.  Ce  groupement  ecclésiastique,  composé  d'éléments  très 
[isputé  sans  cesse  entre  la  vie  et  la  mort  durant  son  existence 
«,  n'a  eu  à  aucun  moment  une  influence  sérieuse  sur  les  idées 
éoemeots.  H.  Pisanl,  avec  son  érudition  précise  et  minulieuse, 
montré  tout  l'esBeotiel  de  celte  histoire  et  noue  permet  d'en 
ler  nettement  le  caractère.  L.  P. 


emat  Iranfals  dcpnl*  le  CTaMcsniat  |uBqu*à  la  Bé|i» 
m  (190«-190a).  Ouvrage  publie  sous  la  directlou  de  la  Société 
rapblque,  avec  le  coneoura  de  SO  collaborateurs  diocésains,  et  une 
icliOD  par  Mgr  Baunard.  Paria,  Librairie  des  Saints-Pères,  1907,  in-4 

■720  p.  —  Prix  :  12  Ir. 

u  volume  vient  à  son  heure,  une  heure  triste,  mais  décisive. 
le  tableau  de  toute  une  période,  la  plus  récente,  aujourd'hui 
I  la  longue  et  glorieuse  histoire  de  I^glise  de  France.  Comme 
fr  Baunard  au  début  de  l'Introduction  confiée  à  son  éloquente 

plume,  et  où  sont  résunjés  avec  son  talent  connu  les  traite 
et  jques  de  ce  tableau,  <  c'est  plus  qi;'une  date  que  le  millésime 
publication,  c'est,  dans  un  tournant  de  notre  histoire,  le  point 
foe  la  fin  d'un  vaste  eut  de  choses  disparaissant  sans  retour, 
imencement  d'un  autre  dpnt  nul  ne  peut  prévoir  le  caractère, 
res,  la  durée,  mais  dont  on  peut  déjb  prédire  les  luttes 
tutir  les  souffraoces.  —  La  Sociéli  bibliùgraphique,  qui  avait  eu 

l'œuvre,  en  lit  aussi  l'entreprise.  Elle  eo  dressa  le  plan.  A.  la 
par  ordre  de  provinces  ecclésiastiques,  autrefois  adopté  par  la 
irùtUma,  elle  préféra  l'ordre  aphabétique  des  diocèses,  y  com- 
E  que  le  premier  gmpire  avait  annexés  à  la  France.  Elle  choisit 
:teurs,  s'adressant  dans  chaque  diocèse  à  l'homme  que  ses 
les  souvenirs,  ou  sa  position  et  ses  relations,  accréditaient  spé- 
il  pour  parler  des  personnes  et  des  choses  ecctésiasliques  du 
meilleure  counalesaDce  de  cause.  Elle  formula  le  progranune  : 
i  lignes  d'introduction  sur  les  origines  et  la  circonscription  de 
ivèché  depuis  le  Concordat  ;  une  notice  biographique  sommaire 
un  des  titulaires  qui  se  sont  succédé  sur  chaque  siège.  C'est  ta 
ncipale  et  centrale.  Quelques  indications  bibliographiques  sur 
'its  et  leun  actes.  Enfin  les  armoiries  et  ricono(;rap)}le,  peln- 
sculpture,  qui  conserve  leurs  traits.  Le  tout  auLhentiqué  par  la 
e  de  chaque  auteur.  Ainsi  fut-il  bit,  avec  une  conscience  de 
[ui  en  garantit  l'exactitude.  Ainsi  pouvons-nous  présenter 


1 


—  65  — 

aujourd'hui  plus  de  cioq  cents  de  ces  notices,  écrites  sur  jes  lieux, 
tiuitées  de  première  main,  et  quelques-unes  de  main  de  maître.  -^ 
Dans  leur  pensée  comme  dans  la  nôtre,  ces  notices  ne  prétendent  ni  à 
fampleur  ni  à  Péclat  des  compositions  historiques  et  littéraires,  aux- 
quelles d'ailleurs  elles  se  réfèrent  et  renvoient  le  lecteur.  Bien  marquer 
le  trait  caractéristique  de  la  physionomie  de-  leurs  personnages,  avec 
la  liste  de  leurs  écrits  et  la  suite  de  leurs  actes  :  c'est  tout  ce  qui 
fut  demandé  à  ces  modestes  esquisses  pour  atteindre  leur  fin,  qui  est 
d'être  pour  le  passé  un  mémorial  fidèle,  d^étre  pour  le  présent  un  pré- 
cieux répertoire,  et  d'ouvrir  des  sources  sûres  de  documentation  aux 
historiens  de  l'avenir.  —  Dans  cette  galerie  de  portraits,  il  y  a  naturel- 
lement hon  nomhre  de  figures  effacées  et  perduesdans  l'omhre  où  sont 
restés  leurs  personnes  et  leur  rôle.  D'autres,  au  contraire,  conservent, 
même  dans  le  lointain  de  l'histoire,  la  vigueur  de  leur  relief,  l'éclat  de 
leur  heauté.  Toutes  portent  le  reflet  de  leur  milieu  et  de  leur  temps, 
suivant  la  diverse  ambiance  du  régime  politique  ou  religieux  dans 
lequel  elles  furent  placées.  » 

Nous  ne  pouvions  mieux  faire  que  de  reproduire  cette  analyse,  dont 
la  claire  précision  donne  une  juste  idée  de  ce  grand  travail.  L'his- 
toire ecclésiastique  et  plus  généralement  l'histoire' contemporaine  y 
trouveront  de  nombreux  renseignements  et  des  indications  très  pré- 
cieuses. Nous  espérons  que  le  succès  qu'il  mérite  lui  sera  promptement 
licquis.Ilfaitbeaucoupd'honneuràlaSociété  bibliographique  qui,  s'étant 
décidée  à  l'entreprendre  à  l'instigation  du  regretté  Victor  Pierre,  trop 
tôt  enlevé  à  sa  direction,  l'a  poursuivi  et  n^eué  à  bien  à  travers  des 
difficultés  multiples,  grâce  au  zèle  éclairé  et  persévérant  de  M.  le  comte  r 
Âymer  de  la  Chevalerie,  son  président,  et  du  dévouement  aussi  vaillant 
que  modeste  des  hommes  si  distingués  qui,  d'accord  avec  lui,  en  ont 
concentré  et  coordonné  les  éléments.  Un  tel  livre  se  recommande  à  tous 
égards  k  l'attention,  à  l'appui  de  nos  lecteurs.    <  M.  S. 


Histoire  du  moyen  âge,  depuis  la  elaute   de  rKmpire 
jromain  jiisqit'a  la  lin  de  l'épiNfue  iranque  (4VG-OAO 

après  J.C.)»  par  Charlbs  Mœllbr.  Dernière  Partie.  Les  Carolingiens, 
Paris,  Fontemoing,  1905,  in-8,  p-  369  à  830-xiii.  —  Prix  :  7  fr.  50.      . 

Le  manuel  de  M.  Mœller  nous  semble  excellent  de  tous  points,  et  sur- 
tout très  commode  :  clair,  d'une  information  sûre  et  précise,  bien  dis- 
tribué ;  on  appréciera  les  nombreux  tableaux  généalogiques  qui  y  sont 
insérés  et  épargneront  des  recherches  et  des  vérifications  parfois  lon- 
gues. En  tèle  de  chaque  chapitre,  une  bibliographie  très  pratique, 
donnant  Tessentiel  sans  encombrement.  Des  notés  signalent  les  sources 
les  plus  importantes  et  les  principaux  problèmes  de  critique,  de  diplo- 
matique, d'archéologie  :  elles  sont  très  propres  à  éveiller  la  curiosité 
Janvier  1907.  T.  CIX   5. 


-66  - 

pour  les  sciences  auxiliaires  de  Tbistoire.  Très  utile  ainsi  aux  étudiants 
des  Universités,  que  leurs  maîtres  ont  tant  de  peine  souvent  à  habituer 
au  travail  de  première  main,  ce  livre  ne  le  sera  pas  moins  aux  profes- 
seurs d*enseignement  secondaire,  qui,  sans  faire,  à  proprement  parler, 
de  travaux  d^érudition,  veulent  vivifier  leur  enseignement  parle  recours 
direct  aux  documents  et  donner  à  leurs  élèves  une  idée  de  la  manière 
dont  se  posent  les  problèmes  historiques.  En  résumé,  livre  admirable- 
ment approprié  à  son  objet.  J. 

iMTemteire  de  l'«rlévrerie  et  4e«  |eyaux  de  Iiouls  I*' 
«lue  d'AM|#u,  publié  par  H.  Moranvillè.  Paris,  E.  Leroux,  1903-1906* 
in-8  de  Gyii-626  p.  —  Prix  :  !6  fr. 

Ce  beau  volume,  qui  fait  partie  de  la  Collection  de  documenta  inédUs 
publiée  par  le  ministère  de  Fi  nstruclion  publique,  vient  compléter  la 
série  ouverte  jadis  par  VInventaire  du  mobilier  de  Charles  F  et  à  laquelle 
se  sont  ajoutés  plus  récemment  les  Inventaires  du  duc  de  Berry  et 
ceux  de  Philippe  le  Hardi,  respectivement  publiés  par  M.  Guiffrey  et 
par  M.  B.  Prost. 

On  connaissait  déjà  un  inventaire  des  joyaux  de  Louis  d*Anjou, 
jadis  édité  par  M.  de  Laborde,  à  la  suite  de  sa  Notice  des  émaux. .  «  du 
Dmvre,  Moi-même,  j*ai  retrouvé  et  publié  un  fragment  perdu  de  ce 
inventaire,  et  j'en  ai  précisé  la  date  de  rédaction  aux  années  1364-1365. 

Le  nouvel  inventaire  que  nous  donne  M.  Henri  Moranvillè  est  con- 
servé dans  un  manuscrit  récemment  acquis  par  la  Bibliothèque  natio- 
nale. Rédigé  sous  rinspiralion  et  la  dictée  du  duc,  à  la  fin  de  1879,  ou 
au  débat  de  1380,  il  est  infiniment  plus  considérable  que  Tinventaire 
de  1364-1365  ;  on  s^en  rendra  un  compte  mathématique  si  Ton  constate 
qu^au  lieu  des  793  articles  que  contenait  Tinventaire  de  M.  de  Laborde, 
nous  avons  ici  3602  numéros.  Encore  M.  Moranvillè  fait-il  justement 
observer  que  l'on  n'a  pas  là  un  état  complet  des  richesses  possédées 
par  le  duc  d'Anjou.  Ce  n'en  est  pas  moins  un  monument  fort  précieux 
du  faste  d'un  des  plus  grands  collectionneurs  du  xiv«  siècle,  et  il  faut 
remercier  M.  Moranvillè  de  n'avoir  pas  reculé  devant  le  labeur  de  cette 
publication. 

Les  descriptions  des  diverses  pièces  de  l'inventaire  sont  extrêmement 
détaillées  et  généralement  assez  précises  :  tabernacles,  autels»  reli- 
quaires, croix,  bénitiers,  boites  à  hosties,  calices  ;  armures,  cuissards, 
ceintures,  chaperons  ;  aiguières,  coupes,  hanaps,  gobelets,  bassins^  plats, 
écuelles,  saucières,  salières,  cuillers,  fourchettes,  etc.,  défilent  tour  à 
tour  sous  nos  yeux.  Les  objets  anciens  se  mêlent  dans  la  collection 
aux  objets  modernes  :  pièces  provenant  des  papes,  des  empereurs,  des 
souverains,  s*y  rencontrent  et  s'y  heurtent. 

Dans  son  Introduction,  M.  Moranvillè  ne  s'est  pas  contenté  de  donner 


—  67  — 

l«s  indications  nécessaires  sur  cet  inventaire  et  sur  ies  principes  qui 
ont  présidé  à  sa  publication  (intégrale  pour  Torfèvrérie,  la  reproduction 
du  texte  a  subi  quelques  coupures  pour  la  description  des  Joyaux), 
mais  il  a  encore  fourni  au  lecteur  des  explications  sur  les  particularités 
que  présente  ce  document  et  sur  quelques  questions  qu'il  soulève.  Ces 
explications  sont  groupées  sous  les  rubriques  suivantes  :  Armoiries, 
Devises,  Initiales,  etc.  ;  —  Costumes  ;  —  Émaux  ;  —  Figurations;  — 
Musique  ;  —  Pièces  anciennes  et  particularités  ;  —  Pierres  et  matières 
diverses  ;  -^  Poids  et  mesures  ;  —  Porcelaine. 

Parmi  les  points  que  discute  et  élucide  M.  Moranvillé,  quelques-uns 
me  semblent  devoir  être  particulièreinent  signalés  à  Tattention  de  nos 
lecteurs.  Sur  le  sens  de  Texpression  «  émail  de  plique  »,  «  de  plitre  » 
ou  «  de  plitte  >  il  se  rattache  à  Topinion  de  M.  Labirte,  qui  y  recon- 
naissait rémail  cloisonné,  et  il  apporte  à  Tappui  d&  nouveaux  argu- 
ments. Il  parait  mettre  hors  de  contestation  que,  par  Témail  ou  la 
ciselure  «  à  donaiement  »,  il  faut  entendre  une  pièce  dont  la  décoration 
représente  des  scènes  amoureuses.  Il  établit  qu*il  faut  renoncer  à  voir 
dans  les  objets  en  madré  autre  chose  que  des  objets  en  bols.  Enfin,  il 
croit  pouvoir  affirmer  qu'il  s'agit  bien  de  porcelaine,  au  sens  actuel  du 
mot,  dans  l'écuelle  que  décrit  le  no  3364. 

Les  notes  dont  M.  Moranvillé  a  accompagné  son  texte  sont  fort  peu 
nombreuses  :  elles  se  réduisent  pour  la  plupart  à  indiquer  la  place  que 
tiennent  dans  le  manuscrit  les  articles  qui  ont  dû  être  coupés  et 
à  donner,  lorsqu'il  y  a  lieu,  la  concordance  avec  les  numéros  de  l'inven- 
taire publié  par  M.  de  Laborde  et  complété  par  moi.  Un  appendice 
donne  la  même  concordance  dans  Tordre  inverse.  Une  table  alphabé- 
tique des  pièces  d'orfèvrerie  «et  des  joyaux  termine  la  publication. 
Nous  regrettons  qu'il  manque  à  l'ouvrage  une  table  alphabétique 
détaillée  qui*  aurait  été  précieuse  à  l'archéologue  et  à  Térudit  ;  mais 
nous  comprenons  qu'elle  aurait  exigé  un  travail  et  atteint  des  propor- 
tions qui  ont  dû  effrayer  l'auteur  et  la  commission  de  publication  des 
Documenlê  inédits.  E.-G.  L. 

lie  HWW  SIécto  et  lee  Guerres  de  la  RéforBie  en  Bcrry, 

par  le  vicomte  db  Brimont.  Paris,  A.  Picard  et  fils,  1905,  ^  vol.  in-8  de 
V-470  et  474  p.,  avec  une  planche.  —  Prix  :  15  fr. 

On  ne  connaîtra  sérieusement  l'histoire  de  la  Réforme  française  que 
lorsque  chacune  de  nos  provinces  aura  été,  pour  cette  période,  l'objet 
d'un  travail  semblable  à  celui  de  M.  le  vicomte  de  Brimont. 

Les  sources  locales  ont  été  exploitées  par  l'auteur  avec  méthode  et 
avec  patience.  Il  a  donc  pu  tracer  un  fidèle  tableau  du  Berry  au 
XTi*  siècle,  depuis  les  débuts  du  protestantisme  jusqu'à  l'édit  de  Nantes. 
M.  de  Brimont  suit  par  le  détail  la  lutte  des  partis  et  débrouille  l'éohe- 


B4-' 


-  68  - 

veau  compliqué  de  leurs  intrigues.  Ce  qui  donne  un  caractère  vrai- 
ment moderne  à  i*ouvrage  est  le  souci  de  Thistoîre  sociale.  Catholiques 
ou  hugenots,  clercs,  gentilhommes  ou  bourgeois,  marchands,  hommes 
des  métiers  ou  paysans,  on  les  voit  vivre  dans  leur  cadre  archaïque  ;  on 
les  voit  s'agiier,  combattre  et  pâtir.  Après  cinquante  ans  d'effroyables 
désordres,  dus  à  Thérésie,  bien  déchu  sera  le  Bèrry  de  la  haute  pros- 
périté, de  la  puissante  vitalité  provinciale  qui  avait  marqué  Tauroredu 
XVI®  siècle. 

L'anarchie  aura  pour  terme  la  victoire  trop  complète  de  la  Royauté 
absolue  et  Tannihilation  des  antiques  franchises.  Ce  sera  le  germe 
d'autres  bouleversements  dans  l'avenir  :  car,  observe  M.  de  Briment,  la 
liberté  des  provinces  entretenait  de  ces  réserves  de  vie  sociale  •  qui 
permettent  à  tout  un  peuple  d'échapper  à  la  tyrannie  d'en  haut  et  à 
celle,  mille  fois  pire,  d'en  bas.  »  (p.  iv).  Yves  db  là  Briàrb. 


Un  Duc  et  pair  «u  «erviee  de  la  Réirolution.  lie  Dur  de 
Iiausun  (généml  Biron),  190t-t7fl!i.  Corresponde  née 
Intime,  publiée  par  le  comte  de  Lort  db  Sérignan.  Paris,  Perrin,  1906, 
in-8,  329  p.,  avec  trois  portraits.  —  Prix  :  5  fr. 

On  pourrait  croire,  diaprés  ce  titre,  trouver  ici  l'histoire  de»  dernières 
années  de  Lauzun,  et  sur  l'annonce  d'une  correspondance  intime,  s'atten- 
dre à  une  Bérie  de  lettres  galantes  comme  le  dernier  roué  de  l'ancien 
régime  a  dû  beaucoup  en  écrire.  En  réalité^  il  s'agit  uniquement  d'un 
'  recueil  documentaire  sur  la  période  comprise  entre  le  9  décembre  1791 
et  le  10  décembre  1792. 

Pendant  ce  temps,  le  gentilhomme  rallié  à  la  Révolution  sotis  son 

•  unique  ndm  de  Biron,  correspondit  activement  de  son  quartier  de 
l'armée  du  Nord,  avec  Talleyrand  et  avec  les  deux  ministres  de  la 
guerre,  Narbonne  et  Dumouriez.  Les  préparatifs  militaires,  les  plans  de 
campagne  et  aussi  quelque  peu  les  intrigues  diplomatiques  forment  le 
fond  de  cette  correspondance.  D'autres  personnages,  le  maréchal  de 
Rochambeau,  le  général  Beau  harnais,  Tagent  français  à  Bruxelles,  La 
Gravière  y  prennent  incidemment  la  parole  et,  à  la  fin,  des  hommes 

.  politiques,  Merlin  de  Douai,  Gondorcet,  Pétion,  Lebrun,  recevront 
aussi  des  missions  de  ce  chef  d'armée  improvisé  et  impuissant. 
Lauzun  a  compté  dans  sa  carrière  beaucoup  de  bonnes  fortunes,  mais 
pas  tin  exploit  militaire  sérieux.  Son  rôle  en  4792  aboutit  à  un  échec 

V  complet  de  son  plan  chimérique  d^invasion  aux  Pays-Bas. 

Ses  lettres,  conservées  aux  archives  de  la  guerre,  avalent  été  déjà 
utilisées  dans  des  ouvrages  récents  ;  mais  leur  éditeur  actuel  a  pensé 
avec  raison  qu-elles  méritaient  une  publication  intégrale.  Il  a  intercalé 

•  aux  bons  endroits  quelques  pages  de  récit  destinées  à  éclairer  la  suite 
«-dei  faits^t,  çà  et  là,  des  notes  instructives  sur  les  personnes  citées.  Dans 


—  69  — 

une  seconde  édition  on  pourra  supprimer  les  notes  des  pages  40  et  439 
q[ue  répèlent  à  peu  près  celles  des  pages  30  el  32,  et  ajouter  Tindicalion 
(p.  12)  du  recueil  utilisé  de  la  Correspondance  de  Marie-Antoinette. 
Trois  portraits  ont  été  joints  :  ceux  de  Lauzun,  de  Rochambeau  et*  de 
Dumouriez.  En  somme,  bonne  publication  pourThistoire  militaire,  don* 
naut  en  outre  à  réfléchir,  à  plus  d'une  page,  sur  le  terrible  désarroi  que 
les  fauteurs  étourdis  de  guerre  civile  peuvent  jeter  dans  la  politique 
étrangère  et  la  défense  extérieure  d'un  pays.  L.  P. 


L'jfepo^ue  de  1»  Terreur  m  Requemaure  (Gard),  d'après  des 
documents  officiels,  par  Durand-Auzias.  Paris,  Pion-Nourrit,  1906,  in-4  de 
111-124  p.,  avec  un  facsimilé.  —  Prix  :  4  fr. 

Parmi  de  vieux  papiers  de  famille,  M.  Durand-Auzias  à  trouvé  toute 
une  liasse  de  pièces  fort  curieuses  sur  la  Terreur  dans  le  canton  de 
Roquemaure.  Et  il  a  eu  l'çxcellente  pensée  de  publier  ces  pièces,  non 
paâ  qu'elles  apprennent  rien  de  bien  nouveau,  mais  elles  apportent  un 
élément  de  plus  à  lliistoire  de  ces  temp^  troublés  que  la  consigne 
aujourd'hui  est  d'admirer  en  bloc.  Ce  sont  des  mandats  d'amener,  des 
procès- verbaux  d'inventaires,  de  vente  d'objets  confisqués.  Les  motifs 
d'arrestations  varient  peu  :  ce  sont  toujours  des  suspects  de  fanatisme 
et  de  conlre-révolùtion,  des  parents  ou  des  amis  d'émigrés,  parfois  des 
fédéralistes.  Il  y  a  pourtant  des  variantes,  et  ces  variantes  ne  manquent 
pas  de  piquant,  surtout  lorsque,  comme  Ta  fait  très  justement  M.  Durand- 
Auzias,  on  les  reproduit  avec  l'orthographe  des  rédacteurs.  Voici  par 
exemple  un  commissionnaire  en  vins,  suspect  pour  avoir  été  déjà  mis 
en  arrestation  et  «  s'en  être  tiré  par  la  faveur  et  Vastuche.  »  £n  voici  un 
autre,  incarcéré  pour  avoir  fréquenté  les  aristocrates  et  notamment 
«  les  assemblées  autruchiens  tenues  chez  la  veuve  Fraisée,  en  Ger- 
manie. >  Un  abbé  «  fanatique  et  fanatisant,  a  été  arrêté  parce  qu'on  a 
trouvé  des  rubans  dans  sa  mâle»  »  Un  notaire  est  suspect  parce  que  sa 
femme,  ses  filles,  ses  sœurs,  ont  enlevé  leurs  chaises  du  temple  constitu- 
tionnel, lorsqu'il  n'y  a  plus  eu  de  prêtres  réfractaires.  Un  perruquier  a 
cherché  à-a  émuter  »  le  peuple.  La  femme  Le  Biache  a  discrédité  les  assi- 
gnats. La  femme  Bassal  est  suspecte  pour  être  en  religieuse.  Un  culti- 
vateurachantépendant  la  nuitdeschansons indignes  contre  lespatriotes. 
Un  autre  est  jeté  en  prison  parce  qu'on  a  découvert  chez  lui  c  une  immen- 
sité de  marques  de  fanatisme.  »  Demémepourune  pauvre fillesurlaquelle 
on  a  trouvé  c  beaucoup  des  signes  de  fanatique.  >  Nous  en  passons  et 
des  meilleures.  Il  faut  dire,  du  reste,  que  la  plupart  de  ces  suspects  ont 
été  élargis  après  la  chute  de  Robespierre  ;  mais  la  j  ustice  thermidorienne 
n'alla  pas  jusqu'à,  leur  rendre  leurs  biens  qu'on  avait  confisqués. 

M.   DE  LA  ROGHBTBRIB. 


w 


•t 


—  70  — 

Ii'Ef^lise  et  l'fitat,  leur  séiMiriition'  en  Fi-anee,  par  le  cha- 
DOioe  Planbix.  Paris,  Lethielleux  s.  d.,  (1906),  iQ-12  de  XLI7-423  p.  « 
Prix  :  3  fr.  50. 

Voici  un  livre  de  toute  opportunité.  Combien  de  personnes,  même 
PArmi  les  catholiques,  n'ont  qu'une  idée  très  vague  des  droits  de 
rÉglise  el  des  rapports  qu*elle  doit  avoir  avec  TÉtat.  M.  le  chanoine 
Planeix  nous  expose  très  complètement  la  doctrine  catholique  à  cet 
égard.  L*Église  dans  sa  sphère,  l'État  dans  la  sienne  doivent  être  abso- 
lument indépendants,  mais  cordialement  unis.  Leur  union  consiste  en 
ceci,  que  TÉtat  accepte  les  doctrines  de  TÉglise  et  y  conforme  sa  légis- 
lation, et  que  l'Église  assure  par  ses  enseignements  le  respect  du  pou- 
voir et  Tobéissance  aux  lois.  Cet  état  de  choses  suppose  naturellement 
un  gouvernement  et  une  nation  pleinement  catholiques:  ces  conditions 
ont  été  rarement  réalisées.  Aussi  l'auteur  examine  ensuite  quelle  est 
la  situation  de  FÉglise  dans  les  diverses  hypothèses  d^un  État  infidèle, 
hérétique,  neutre  ou,  comme  l'on  dit  aujourd'hui,  laïque. 

Ce  livre  est  un  véritable  traité  de  droit  canonique,  mais  il  n^a  point 
la  sécheresse  didactique  d^un  livre  de  droit.  Il  est  écrit  au  contraire 
dans  un  style  large,  élégant  et  parfois  éloquent;  il  est  accessible  à  tous 
et  nous  souhaitons  quUl  soit  lu  par  beaucoup  de  chrétiens  qui  s'imagi- 
nent que  tout  est  pour  le  mieux  tant  qu'on  ne  ferme  pas  les  églises. 

D.  V. 

Studier  i  Vailstena  Uloetere-oeli  blrglttinordeiis  blsterla 

indtlll  mldteii  ai   I4€IO-talet,  Aliademisk  afbandlingaf  Thor- 

VALD  Hœjbr  (Études  tur  Vhistoire  du  cloître  de  Vadslcna  et  de  Vof^dre  des  brigit- 

.  Unes  jiuqu^au  r^ïHieu  du  xv*  siècle),  Upsala,  impr.  Âlmkvist  çt  Wilcsell,  19(35, 

in-8  de  xxvu-360  p. 

Malgré  le  changement  de  communion;  les  Scandinaves  ont  eu  assez 
de  patriotisme  pour  ne  pas  renier  les  saints  qui  ont  fait  tant  d'honneur 
à  leur  nation.  Saint  Olaf  est  encore  le  patron  de  la  Norvège  et  sainte 
Brigitte,  continuant  d^ètre  sinon  vénérée,  du  moins  honorée  par  les 
protestants  de  la  Suède,  y  a  été  l'objet  de  nombreuses  publications. 
L'auteur  de  la  présente  thèse  n'a  pas  négligé  d'en  tirer  parti  pour  son 
sujet  ;  mais,  loin  de  se  borner  à  les  résumer,  il  y  a  ajouté  de  nom- 
breuses notions,  tirées  des  archives  de  Stockholm,  Copenhague, 
Munich,  et  de  divers  recueils  de  documents  suédois,  danois,  finlandais, 
italiens,  allemands,  anglais,  sans  s'occuper  des  brigittines  d'Arras  et 
de  Besançon.  La  liste  de  ses  sources  ne  remplit  pas  moins'  de  treize 
pages  ;  les  extraits  qu'il  en  a  publiés  en  note,  joints  à  ses  remarques 
sur  les  faits  et  les  dates,  ne  contribuent  pas  peu  à  donner  à  cet 
ouvrage  un  caractère  de  sérieuse  érudition.  M.  Hœjer  avoue  d'ailleurs 
qu'il  s'est  plutôt  attaché  au  fond  qu'à  la  forme,  et,  s'il  n'a  pas  fait 
œuvre  de  littérateur,  il  a  du  moins  éclairé  bien  des  points  d'un  sujet 


-  71  - 

complexe,  embrassant  une  grande  étendue  de  pays,  depuis  la  Méditer- 
ranée jusqu'aux  mers  du  Nord,  et  depuis  le  golfe  de  Finlande  jusqu'à 
rAtlantique.  Sainte  Brigitte  et  sa  canonisation  forment  le  centre  de  ces 
recherches,  mais  il  s'agit  surtout  de  1  ordre  du  Saint-Sauveur,  fondé  par 
elle,  du  monastère  de  Yadstena,  la  maison  mère  de  Tordre,  et  de  ses 
filiales  en  Finlande,  en  Danemark,  en  Norvège,  en  Angleterre,  dans  les 
Pays-Bas,  en  Allemagne,  dans  les  provinces  Balliques,  en  Pologne,  en 
Italie  et  même  en  Espagne.  L'ouvrage  est  si  touffu  que  la  brève  table 
des  matières  est  insuffisante  :  un  copieux  index  alphabétique  eût  été 
bien  nécessaire  pour  relier  les  faits  afférents  aux  diverses  personnes  et 
localités  ;  tellquel  cependant,  il  apporte  une  utile  contribution  à  Thistoire 
générale  du  grand  ordre  du  Saint-Sauveur,  qui  a  tant  fait  pour 
le  progrès  de  la  culture  matérielle  et  intellectuelle  eu  Suède. 

EuGF.  Bbauvois. 


Il  avcttoiui  in  Knglanil  In  tlie  «eTenteentl»  centur^ 

(1979-1900),  with  a  chronological  list  of  the  book  auctions  of  the 
period,  by  John  Lawlbr.  {The  Book  lover  library.)  LondOD,  Elliot  Stock, 
1906,  la-i6  de  XLiv-24i  p.  —  Prix  :  1  fr.  85. 

C'est  vers  la  fin  du  xvi*  siècle  que  s'introduisit  Tusage  de  vendre 
des  livres  à  Tenchère;  la  première  tentative  de  ce  genre  que  l'on  ait 
mentionnée  est  la  vente  à  Leyde,  par  le  Français  Christophe  Poret,  le 
6  juillet  1699,  de  la  bibliothèque  de  Mamix  de  Sainte-A.ldegonde  (et 
non  pas,  comme  le  dit  M.  Lawler,  celle  de  la  bibliothèque  des  Dousa 
en  1604).  Le  système  prit  une  rapide  extension  aux  Pays-Bas  d*abord, 
puis  en  France  où  Ton  peut  signaler  des  ventes  dès  1630,  en  Allemagne 
où  le  Leipzigois  Ghristoph  Eirchner  revendique  en  1671  l'honneur 
d^avoir  rompu  la  glace  sur  ce  terrain,  bien  qu*on  rencontre  des  ventes, 
à  Slrasbou^  au  moins,  avant  cette  date,  en  Danemark  où  Godicchenius 
commence  ses  ventes  publiques  au  moins  en  1662.  En  Angleterre,  ce 
n*est  qu*en  octobre  1676  que  le  libraire  William  Gooper  ou  Gowper,  qui 
habitait  au  Little  Britain,  à  renseigne  du  Pélican,  entreprit  la  première 
▼ente  aux  enchères. 

Nous  savons,  grâce  à  des  listes  qu'il  a  dressées'  lui-même,  qa*en 
moins  de  dix  ans,  jusqu'au  13  juillet  1686,  il  n'y  eut  pas  moins  da 
74  ventes  de  ce  genre.  Jusqu'à  la  tin  du  xvii*  siècle,  M.  Lawler  en 
compte  jusqu'à  134.  Encore,  malgré  le  soin  qu'il  a  mis  à  rassembler 
les  matériaux  de  son  ouvrage,  malgré  la  passion  qui  a  dirigé  ses 
heureuses  recherches,  a-t-il  certainement  laissé  échapper  un  certain 
nombre  de  catalogues  de  ventes.  En  voici  quelques-uns  que  je  lui 
signale  et  qui  font  partie  des  collections  de  notre  Bibliothèque  natio- 
nale :  lo  1694,  21  février,  vente  *par  Edward  Millington  à  la  Roll's 
àuction  bouse  de  Bihliothecae  nobilis8im<ie  aive  coUectlo  miUlifaria 
divertorum  iibrorum  pars  prior  (in- 4,  68  p.)  dont  la  pars  posieriar^ 


V/ZTT^-*;^' 


fK'»^^r^ 


—  72  — 


11'  . 


:«s^ 


comprenant  la  bibliothèque  de  John  Scott  (in-4,  24-28  p.]>  fut  vendue 
par  lui  le  23  mai  1695  ;  on  jugera  de  Tintérèt  de  cette  bibliothèque  par 
ces  mots  de  TAvertissement  :  «  io  dtêcribe  the  books  in  the  ensuing  part 
is  rtaUy  in  other  mords  to  inform  the  leamed  world  thai  whatever  are 
wUrAobU  and  useful  in  divinity^  choice  in  philology^  désirable  in  classical 
and  critical  leaming  are  therein  contained;  >  2<»  1694/5,. 8  février,  vente 
par  Ghristopher  fiateman,  «  at  the  Bible  and  Crown  in  Middle  Row  in 
Hoiborn  >,  de  la  Bibliolheca  Scarburghiana,  contenant  principalement  les 
c  Greek  books  in  ail  facuUies  »  de  Sir  Charles  Scarburgh,  tandis  que  les 
livres  mathématiques  et  physiques  de  ce  collectionneur  furent  vendus 
plus  lard,  en  1699,  nous  apprend  M.  Lawler,  par  le  même  libraire; 
3<»  1695,  20  août,  vente  par  Fra.  Mills,  et  W.  Turner,  c  at  the  Rose 
and  Crown  without  Temple  bar  »  d*une  Bibliotheca  eximia^  the  library 
ofa  leamed  person  ofquality  consisling  ofthe  choicest  books  in  ail  factÀllies^ 
dans  laquelle  je  relève,  entre  autres,  un  exemplaire  du  Chronicon 
Chronicorum  de  1495;  une  note  à  la  main  sur  l'exemplaire  de  la 
Bibliothèque  nationale  indique  que  la  vente  n'a  eu  lieu  en  réalité  que 
le  l*'  octobre  ;  4®  1698/9, 43  février,  vente  par  Millington  à  Temple  charge 
Cofiee  house  de  la  Bibliotheca  skinneriana  et  hampdaiiana,  dont  la  pre- 
mière est  annoncée  comme  comprenant  libros  omnes  qui  versantur  in 
scientia  legum  anglicarum  rerumque  anglicarum  scriptores  antiquos  et 
hodiemos;  5<»  1699,  23  mai,  vente  par  John  BuUord  de  la  Bibliotheca 
graecolcUina  cujusdam  viri  inlustris. 

Des  lacunes  semblables  sont  à  peu  près  inévitables  dans  un  travail 
de  ce  genre,  surtout  lorsqu*!!  est  entrepris  pour  la  première  fois.  Elles 
ne  diminuent  guère  la  valeur  du  livre  de  M.  Lawler,  qui  a  su  tirer  un 
excellent  parti  des  matériaux  assemblés  par  lui  et  qui,  dans  une  langue 
claire  et  simple,  nous  a  donné  les  renseignements  les  plus  complets  et 
les  plus  curieux  sur  les  ventes  de  livres  au  xvii*  siècle  en  Angle- 
terre, —  sur  les  lieux  où  elles  se  tenaient,  —  sur  la  façon  dont  elles 
s'accomplissaient,  —  sur  les  libraires  qui  s'en  occupaient,  et  dont  les 
principaux,  avec  Gooper,  furent  Edward  Millington,  John  Dunmore  et 
Richard  Chiswell,  Benjamin  Tooke  qui  fut  sans  doute  chargé  de  la 
vente  de  Sir  Kenelm  Digby,  John  Dunton,  qui  opéra  surtout  en 
Irlande  ;  —  sur  la  manière  dont  étaient  rédigés  les  catalogues,  —  sur  la 
composition  des  bibliothèques  vendues,  sur  les  prix  obtenus  par  quel- 
ques articles  particulièrement  recherchés  de  nos  jours. 

Une  liste  chronologique  de  toutes  les  ventes  anglaises  du  xvu«  siècle 
dont  il  a  eu  connaissance,  et  un  index  alphabétique  fort  commode 
terminent  Texcellent  ouvrage  de  M.  Lawler,  qui  aura  certainement 
dans  cette  édition  populaire  le  succès  qu'il  a  obtenu  dans  la  première 
édition  parue  en  1898.  Nous  ne  saurions  mieux  rendre  hommage  à  son 
mérite  qu'en  souhaitant  quMl  ait  dans  les  autres  pays  des  imitateurs 
qui  s'acquittent  aussi  bien  de  leur  tâche.  E.-G.  Lbdos. 


—  73  - 


BULLETIN 

Pensées  eiii»étieiuiea  et  morales  de  BossuBT.  Ëklition  nouvelle^  revue 
sur  les  meilleurs  textes,  avec  une  Introduction  et  des  notes,  par  Victor 
GiRAUD.  Paris,  Bloud,  s.  d.,  in-12  de  72  p.  (Collection  Science  et  Religion), 
—  Prix  :  0  fr.  60. 

Préparée,  par  le  savant  professeur  de  TUniversité  de  Fribourg,  avec  le  soin 
scrupuleux  que  l'érudition  contemporaine  apporte  à  la  publication  des 
textes  classiques,  cette  brochure  est  vraiment  fort  bien  faite.  Le  texte  est 
emprunté  à  Tédition  des  Œuvret  oratoire»  de  Bossuet,  de  M.  Pabbé  Lebarcq, 
mais  l'éditeur  a  proQté  des  travaux  plus  récents  pour  Taméliorer  en  quelques 
points,  et  môme  y  ajouter  quelques  pensées  inédites  que  M.  Lebarcq  n'avait 
pas  connues.  En  tête,  une  excellente  Introduction  qui  précise  la  valeur  de 
ces  Peruée»  et  en  raconte  Torigine  et  l'histoire.  Il  faut  se  féliciter  que  ce  soit 
une  collection  chrétienne  qui  donne  ainsi  Texemple  d'une  édition  populaire 
.  faite  dans  un  esprit  critique  qui  contraste  avec  le  sans-façon  de  maintes 
collections  populaires.  C'est  plaisir  de  lire  nos  grands  classiques  religieux 
dans  cet  appareil  d'une  pureté  toute  classique,  qui  nous  permettra  de  les 
mieux  comprendre  et  de  les  mieux  goûter.  Edouard  Pontal. 


L*  Yle  bien  eomprlae,  notes  (Tune  femme  du  mondet  par  F.  DE  CâBZ.  2^  éd. 
Paris^  Beauchesne,  1905,  petit  in-1«  de  227  p.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Ce  petit  livre  fait  suite  à  l'ouvrage  du  môme  auteur  :  En  attendant  Vavenir. 
Il  a  pour  obje\  de  le  compléter,  et  de  «  donner  un  aliment  plus  spécial  à 
rintelligence  de  celles  qui  n'attendent  plus  Tavenir,  mais  qui  cherchent  à 
vivre  sérieusement  dans  le  présent.  »  Ce  n'est  donc  plus  aux  jeunes  filles 
que  l'auteur  ^'adresse,  quoique  d'ailleurs  les  jeunes  filles  puissent  le  lire 
sans  inconvénients,  mais  plus  particulièrement  aux  jeunes  femmes  et  aux 
jeunes  mères,  à  qui  la  vie  impose  des  devoirs  nouveaux.  Vie  frivole  et  vie 
férteufe,  c'est  la  comparaison,  non  pas  sous  une  forme  scolastique,  mais 
sous  une  forme  vivante,  de  la  vie  tranquille  et  féconde  &  la  campagne,  et 
de  la  vie  agitée  et  stérile  &  Paris  ;  ^  Vie  intellectuelle^  c'est  comme  un  pro- 
gramme de  travail  et  de  lectures,  d'où  l'on  écarte  soigneusement  tout  ce 
qui  peut  déformer  l'esprit  ou  corrompre  le  cœur.;  »  L'Esprit  et  le  Cœur^  c'est 
la  vie  de  famille,  protégée  par  le  bon  sens,  le  dévouement,  l'affection  conci- 
liante, la  modération  des  désirs,  qui  savent  éviter  les  écueils  où  tant  de 
foyers  se  sont  brisés  ;  —  UAme,  c'est  la  vie  chrétienne,  le  plus  sûr  fondement 
de  la  vie  heureuse;  —  L*Éducalion,  c'est  l'étude  délicate  des  moyens  les 
meilleurs  pour  bien  former  le  cœur,  Tesprit  et  Tâme  des  petits  êtres  char- 
mants qui  sont  le  sourire  du  foyer  ;  —  La  Vie  sociale,  c'est  le  devoir  plus 
étendu  qui  règle  les  rapports  extérieurs  avec  les  domestiques,  avec  les 
ouvriers,  avec  les  pauvres,  avec  tous  les  souffrants  qui  sont  nos  frères  et 
dont  Dieu  nous  a  donné  la  charge  ;  c'est,  en  un  mot,  le  rayonnement  d'une 
famille  bien  ordonnée  sur  tous  ceux  où  s'étend  son  influence  pour  les  faire 
profiter  du  bonheur  et  de  la  paix  dont  elle  s'est  assuré  la  jouissance.  On 
voit  par  cette  progression  ascendeuite,  de  la  vie  individuelle  à  la  vie  sociale, 
jusqu'où  s'étend  et  grandit  la  vie  bien  comprise,  è  mesure  qu'elle  monte  et 
progresse,  élargissant  devant  elle  Thorizon  des  influences  et  des  devoirs.  Il 
me  semble  que  voilà  vraiment  un  beau  piogramme  de  vie,  non  pas  précisé 


•^T--'^' 


L* 


U^ 


ï>-i 


—  74  — 

80U8  forme  d'enseignement,  mais  exprimé  de  graeiense  façon  dans  une 
sorte  de  Journal  intime  qui  se  lit  avec  plaisir  et  me  parait  apte  &  faire  du 
bien..  Edouard  Pontal. 

Le  Bridffe  moderne,  par  Un  ancien  X.  Paris,  Plon-Nourrit,  1906,  in-16 
cartonné  de  140  p.  —  Prix  :  4  fr . 

'  Nous  avons  connu  un  traité  de  whist  écrit  naguère  par  un  général  d'ar- 
tillerie, et  où  les  différents  préceptes,  après  avoir  été  établis  au  moyen  de 
considérations  fort  savantes,  étaient  résumés  en  vers.  A  cette  dernière  cir« 
constance  près,  ce  traité  sur  le  bridge  nous  semble  un  peu  parent  de  celai 
auquel  nous  pensons  ;  il  est  élégamment  imprimé  ;  les  probabilités  dans 
les  divers  coups  y  sont  appréciées  avec  la  science  qu^on  peut  attendre  d'un 
polytechnicien  ;  et  l'esprit  militaire  n'en  est  pas  absent,  au  contraire,  puis- 
qu'il s'agit  de  rechercher  <  la  tactique  »  la  meilleure,  soit  pour  «  attaquer  », 
soit  pour  répondre  à  l'attaque  de  TadversiUre,  en  tenant  compte  de  la  place 
que  Ton  occupe  et  des  ressources  que  vous  met  en  mains  la  fortune.  — 
(Test une  étude  intéressante;  cependant  une.personne  qui n'auraitaucune con- 
naissance du  Jeu  devrait  d'abord  demander  k  quelque  ami  les  premiers  rensei- 
gnements.    B»"  C.  DB  V. 

Blementa  roCoKrmphe  optiko,  original  verklta  en  espéranto  de  Karlo- 
Ybeks.  Paris,  Mendel,  ld06,  in-12  de  74  p.,  avec  30  ûg.  —  Prix  :  1  fr.  25. 

Ce  petit  volume,  édité  avec  le  soin  qui  caractérise  les  publications  de  la 
maison  Mendel,  est  presque  un  événement  littéraire.  Il  contribue,  en  effet, 
à  prouver  la  vitalité  de  l'espéranto,  car  il  est,  non  pas  une  traduction,  mais 
un  écrit  original  dans  cette  nouvelle  langue  universelle  ;  la  traduction  en 
est  même.€  réservée  ».  Il  faut  d'ailleurs  espérer  que  l'autorisation  de  tra- 
duire sera  accordée  facilement,  car  cet  ouvrage  sur  l'optique  photographique 
élémentaire  est  très  complet  relativement  et  mérite  d'être  répandu.  Je  sais 
bien  que  l'espéranto  aidera  à  sa  diffusion  dans  le  monde  entier,  mais  Je  songe 
aux  amateurs  de  France  qui  auraient  beaucoup  &  extraire  de  ce  petit  traité 
et  ne  savent  pas  l'espéranto.  Qu'ils  l'apprennent  donc,  répondra  sans  doute 
M.  Karlo-Verks.  Je  suis  entièrement  de  cet  avis.  L'auteur  a  d'ailleurs  voulu 
encourager  toutes  les  tentatives,  car  il  a  eu  soin  de  compléter  son  ouvrage 
par  un  lexique  esperanto-f^nçais  qui  donne  l'équivalence  des  termes  omis 
dans  les  dictionnaires  usuels.  J.  G.  T. 


Andesaviana,  par  F.  UzuRBAU.  (3«,  4«  et  5*  Séries).  Axigers,  Siraudeau; 
Paris,  A.  Picard  et  fils,  1905-1906,  3  vol.,  gr.  in-8  de  496,  511  et  499  p.  ^ 
Prix  de  chaque  vol.  :  4  fr. 

U  est  difficile  de  rendre  compte  d'une  telle  quantité  de  documents,  manus- 
crits et  imprimés,  de  valeur  inégale,  qui  ne  s'élèvent  pas  &  moins  de 
deux  cents.  L'auteur  du  recueil  copie,  découpe  tout  ce  qui  lui  paraît  inté- 
resser sa  province,  au  hasard  des  lectures  et  des  trouvailles,  offrant  aux 
historiens,  comme  aux  penseurs,  de  véritables  dossiers  à  mettre  en  œuvre, 
et  empruntés  aux  Archives  du  département,  de  la  Mairie  d'Angers,  de  la 
Cour  d'appel  (pour  la  période  révolutionnaire),  comme  aussi  dans  les  livres 
rares  et  môme  dans  les  ouvrages  les  plus  récemment  parus,  plus  particu- 
lièrement dans  les  vieux  Journaux  de  la  région,  allant  du  Qloria  laut  de 
l'évoque  Théodulphe  (V,  284),  —  poésie  ayant  provoqué  entre  Dom  Gha- 


—  75  - 

mard  et  C.  Port  une  vive  cootroverse,  qu'oD'auralt  aimé  t  voir  nppi 
DOt«— jucqa'&u  Rapport  itunpriftt,  en  1SS9,  sur  l'opinion  publique  do 
tement  (lllj,  de  la  g4né8loKie  du  duc  de  la  TrémoUle,  h  qui  l'ouvra 
dédié,  à  la  raprodaoïlon  d'une  notice  lur  Sauiru  le  bel  esprit,  et  j 
d'une  note  sur  le*  Loup*  entagU  en  nu  ou  le  pafl«aga  d'un  ventril» 
tm  (V).  On  voitquli  ;  en  a  pour  tous  les  goûts,  c'est  surtout  &  la  i 
moderne  qu'il  faut  demander  les  plus  Instructifs  documents,  dep 
Révolution,  qui  occupe,  d'ailleurs,  la  mejeure  partie  de  ces  volun 
acquièrent  uo  poignant  intérêt,  à  une  heure  où  l'histoire  a  comn 
Teliéltés  de  recommencement.  11  y  a  là  de  fort  curieuses  pages,  écril 
des  témoins,  sur  ces  pillages,  ces  spoliations  nocturnes  que  H.  V, 
Intitule  :  L«  Cambriolage  de$  iglûet  d'Aagert  et  de  maisons  partiouliâl 
1793  ;  sur  la  valeur  morale  de  ces  TerrorUttt,  partout  les  mêmes  ;  sur 
tution  et  le  fonctionnement  de  l'odieuse  et  sanglante  Commûtiort  m 
de  Félix  (digne  émule  de  Carrier],  le  pourvoyeur  de  la  guillotine  en  ; 
nence  (III,  p.  59)  et  sur  le  Comité  de  surveillance  et  révolutionnaire  (| 
Rien  n'est  plus  digne  de  méditation  que  le  procès  de  ces  monstres 
leur  honteuse  tyrannie  (p.  123).  Un  irait,  entre  autres  :  1300  à  1BO0  priso 
qui  avaient  déposé  leurs  armes,  qui  s'étaient  rendus,  *  sont  fouillés  d 
prairie  des  Poots-de-Cé  —  Je  cite  la  déposition  de  témoins  —  et  4  be 
plus  que  tigre  t  Dés  hommes  sont  mutilés,  écorchés,  et  de  leur  peau  < 
des  pantalons,  des  culottes,  et  c'est  des  militaires,  des  généraux  &  qi 
fera  un  babillement.  >  (p.  134).  Quatre-vingts  prêtres  sont  Jetés  à  l'ea 
huit  pauvres  Vendéens,  malades,  qui  étaient  dirigés  versi'hOpital.Pi 
quinze  jours,  au  milieu  d'une  population  de  mœurs  douces  —  qu'on 
iDJurlie  du  nom  de  «  modérés  >  parce  que  les  Angevins  s'opposérei 
qu'on  promen&t  dans  la  ville  les  têtes  coupées  des  prisonniers  (III,  | 
—  les  bandits  qui  s'étalent  Imposés  par  la  Terreur,  font  circuler,  en  i 
B ion,  avec  tambours  et  musiques,  (t  travers  les  rues,  de  longues  tl 
d'hommes,  de  femmes,  de  vieillards  et  d'enfants,  presque  tous  du  p 
laboureurs,  tisserands,  domestiques,  apprentis,  préalablement  dépoul 
Tolés  par  les  autorités,  pour  être  fusillés,  en  tas,  dans  la  bouche 
Champ  tta  JMariyri.  Faut-Il  s'étonner,  après  cela,  que  ce  Champ  da  i 
au  lendemain  de  la  Terreur  (p.  209)  Boit  devenu  un  lieu  de  respect 
Ténèratioo  I 

On  n'est  pas  surpris  des  déceptions  et  des  dégoûts  de  braves  uto 
Agaréa  dans  ce  milieu,  comme  celles  qu'iprouve  un  ancien  oratorlen,  Bi 
tm  savant  modeste  qui,  comme  tant  d'autres,  de  tous  les  temps,  ai 
aux  portes  du  tombeau,  demanda  les  secours  de  la  religion,  déjà  dés 
quasi  misanthrope. 

Très  vite,  les  FHti  eiviquts,  dont  les  récits  pittoresques  emprunt 
Affiche*  d'Àngtrê  ne  sufllreui  plus  au  besoin  d'idéal,  et,  malgré  la 
cvfi'on  du  clergé,  die  <Tt3(IV,  H3-U4),  malgré  les  essais  malheureux  du  si 
consliiutiounel,  comme  en  dépit  de  l'exil,  des  emprisonnements 
fusillades,  bien  avant  le  Concordat,  nous  voyons  renaître  le  culte  calh 
sous  le  régime  de  la  Séparaiion  de  VÈglUe  et  de  l'Étal  :  un  rapport  du 
préfet  de  Beaupréau,  le  30  avril  1802,  déclare,  comme  le  préfet  l'avait  d 
dés  iao9,  que  tous  les  prêtres  rentrés  dans  leurs  fonctions  sont  <  1: 
ehables,  sans  exception  >,  puis  •  donnent  de  bons  conseils  aux  habii 
et  s'emploient  à  pacifier  les  esprits;  l'Ëtat  s'aperçoit  enfin  que  1 
général  bénéficie  de  la  religion.  Andegaviana  contient  aussi  d'abo 
l«plors  sur  te  Concordai  tt  tu  Pretbyiiitt  (IV,  204),  sur  les  Paroitiu  ' 


w;.. 


—  76  - 

Use  pendant  le  Concordat  de  1802  &  1874,  des  notices  détaillées  sur .  un  grand 
nombre  de  congrégations  et  communautés  religieuses,  les  Collègeê  de  Beau^ 
Préau,  Montga%on  et  Combrée  ;  des  Lettrée  du  général  Delaage  $ur  la  Vendée^ 
»  ^  en  1831  ;  etc.  Peut-être  i^éditeur  du  recueil  sort-il  un  peu  de  son  cadre,  en 

reproduisant  des  pages  de  livres  tout  récemment  publiés,  par  conséquent 
faciles  à  trouver,  comme  un  extrait  de  la  Bibliographie  moderne  de  1900  (IV 
347,  etc.  III,  372  ;  IV,  438),  ou  bien  en  publiant  une  note  sur  la  Fontaine  d'Arl 
vort  (ill,  278)  qui  se  trouve  presque  mot  pour  mot  dans  le  Dictionnaire 
C,  Port.  Mais  le  même  reproche,  si  c*en  est  un,  ne  s'applique  pas  k  l'inté- 
ressante publication  de  petits  Mémoire*,  inédits,  sujh  la  fin  du  xyiii*  siècle, 
ceux  de  M,  Delacroix,  trétorier  de  l'armée  de  Stofflel  (IV,  256-286),  ceux  de 
Mm€  Letondal'MiUcent,  écrits,  en  1810  (111,  242-258),  les  Notes  de  Jean  Soyer  sur 
la  guerre  de  Vendée,  ou  la  curieuse  collaboration  du  baron  de  Barante,  aux 
Mémoires  de  la  marquiee  de  la  Rochejaguelein,  qui  ont  suscité  tant  de  con* 
troverses  :  ces  documents  n'ont  point  perdu  leur  intérêt,  malgré  l'édition  de 
1889  (V,  353-392).  On  pourrait  encore  consulter  avec  fruit,  un  Rapport  du 
préfet  en  iSOt  (iV,  94-113)  sur  VInduâtrie  et  le  Commerce  angevin  êous  le  Consu- 
lat ;  rappelant  combien  ils  étalent  inférieurs  alors  à  la  période  d*a van 1 1789, 
et  répondant  ainsi,  par  des  statistiques  peu  suspectes,  à  ce  parti  pris  de 
dénigrement  du  passé,  auquel,  malgré  son  érudition,  ne  sut  pas  toujours 
échapper  le  savant  G.  Port,  qui  eut  le  tort  d^avancer,  contre  de  tels  témoi- 
gnages, que  «  1* Anjou,  en  1789,  était  sans  industrie  et  sans  commerce.  > 

En  résumé,  VAndegaviana  offre  non  seulement  aux  travailleurs  dos  sources 
utiles,  mais  encore  aux  curieux  beaucoup  de  faits  intéressants,  d^une 
lecture  souvent  agréable  et  facile.  J.  D. 


La  Inqulslelén  de  Mexico,  par  GbNARO  GARCIA:  CARLOS  PBRBTRA.  MéxlCO, 

Vluda  de  Gh.  Bouret,  1906,  in- 12  de  ii-287  p. 

Gette  publication,  tirée  d'autographes  offlciels  des  xvp,  xyip,  xyiii*  et 
xix«  siècles,  est  une  collection  de  documents  —  quelques-uns  d*un  haut 
intérêt  —  dont  leS  apologistes  devront  faire  état  pour  ne  pas  se  heurter  à 
des  objections  compromettantes.  Les  manuscrits  utilisés  Ici  proviennent  en 
partie  de  la  collection  personnelle  de  Téditeur,  mais  surtout  de  la  Biblio- 
thèque du  Musée  national  qui  est  rentrée  en  possession  d*un  fonds  précieux 
constitué  autrefois  par  le  général  Don  Yicente  Riva  Palacio.  On  y  trouve 
la  jurisprudence  du  Saint  Office,  la  relation  de  divers  auto-da-fé,  la  descrip- 
tion de  certaines  curieuses  cérémonies  et  d'événements  importants  pour 
l'histoire  locale.  C'est  un  exposé  très  vivant  des  origines  de  l'Inquisition 
mexicaine,  de  la  nature  de  sa  juridiction  et  compétence,  emprunté  entière* 
meut  &  ses  anciennes  archives  ou  aux  documents  offlciels,  et  présentant 
toutes  les  marques  d'une  authenticité  dont  on  voudrait  parfois  vouloir 
douter.  M.  Garcia  a  le  mérite  d'avoir  su  conserver  la  plus  stricte  impartialité 
et,  s'il  est  possible  d'entrevoir  dans  quel  sens  penchent  ses  sympathies,  il 
ne  s'est  du  moins  pas  écarté  de  la  réserve  que  lui  imposait  son  rôle  d'éditeur 
consciencieux.  G.  P. 


—  77   - 


CHRONIQUE 


Nbcrologib.  —  y.  Ferdinand  Bbunbtièrb  est  mort  à  Paris,  le  9  décembre, 
à  57  anp.  Sa  disparition  est  un  deuil  pour  les  lettres  et  pour  la  pensée 
française.  Né  à  Toulon  en  1849,  M.  Brunetière  commença  ses  études  à  l^ar- 
seille  et  Tint  les  compléter  à  Paris,  au  lycée  Louis  le  Grand.  En  1869,  il  se 
présenta  à  rËcolé  normale  supérieure  et  échoua.  Sans  ressources,  sans  pro- 
tections, sans  grades  universitaires,  il  né  dut  qu^à  un  incessant  labeur  Téciat 
de  sa  carrière  littéraire  qui  débuta  par  une  collaboration  à.  la  Revue  Bleuêei 
À  la  Revue  des  Deux  Mondes^  yets  1875.  Il  avait  25  ans  lorsqu'il  prit  dans  cette 
dernière  revue  la  plume  ou,  pour  mieux  dire,  la  férule  de  la 'critique 
littéraire.  On  sait  avec  quelle  rudesse  il  la  mania  pendant  une  vingtaine 
d*aûnées.  Champion  de  la  France  du  xvii^  siècle,  c*est  avec  une  vigueur  incom- 
parable quMl  sut  exalter  la  grandeur  majestueuse  et  la  fermeté  austère  des 
doctrines  littéraires,  artistiques  et  philosophiques  des  Bossuet,  des  Pascal,  des 
Boileau,  aux  dépens  des  théories  humanitaires  des  Rousseau,  des  Voltaire  et  des 
autres  écrivains  du  xviii«  siècle.  En  1886,  il  fut  nommé  maître  de  conférences 
à  cette  École  normale  où  il  n^avait  pu  entrer  comme  élève.  En  1893,  il  rem- 
plaça John  Lemoinne  &  TAcadémie  française,  et  la  même  année  rassemblée 
des  actionnaires  dé  la  Revue  des  Deux  Mondes  le  mit  à  la  tète  de  ce  pério- 
dique en  qualité  de  directeur-gérant.  On  se  souvient  de  la  façon  éclatante 
dont  M.  Brunetière,  que  rien  n'arrêtait  une  fois  sa  conviction  faite,  revint 
au  catholicisme,  et  de  l^élbquence  qu'il  déploya  pour  développer  les  «  raisons 
de  croire  ».  On  n^a  pas  oublié  non  plus  que  si  ses  opinions  religieuses  et 
politiques  Pont  fait  exclure  du  Collège  de  France,  cet  échec  n*a  fait  que  le 
graudlr  encore  aux  yeux  de  ceux  qui  aiment  la  justice  et  méprisent  les 
coteries  mesquines  et  tracassières.  M.  Ferdinand  Brunetière  laisse  une 
œuvre  considérable  qui  se  distingue  par  Textrême  variété  des  sujets.  Voici  ' 
les  titres  de  la  plupart  des  volumes  dont  elle  sev  compose  :  Études  cHliques 
sur  V histoire  de  la  littérature  française.  La  Littérature  française  du  moyen  âge  ; 
Pascal^  M^  de  Sévignéy  Molière,  Racine,  etc.  (Paris,  1880,  in-12),  ouvrage 
couronné  par  TÂcadémie  française  ;  —  Nouvelles  Études  critiques  sur  l'histoire 
de  la  littérature  française  ;  Lis  Précieuses ,  Bossuet  et  Fé?ie/on,  Massillon,  MaH- 
vaux,  la  Direction  de  la  libraine  sous  Malesherbes,  Galiani,  Diderot,  etc.  (Paris, 
1882,  in-12),  ouvrage  couronné  par  rAcadécoie  française  ;  —  Sermons  choisis 
de  Bossuet,  collationnés  sur  les  meilleures  éditions,  disposés  dans  leur  ordre  chro- 
nologique, accompagnés  d*une  Introduction,  de  notices  et  de  notes  (Paris,  1882, 
in-12)  ;  —  Le  Roman  naturaliste  (Paris,  1883,  in-12)  ;  —  Histoire  et  littérature 
(Paris,  1884-1885,  2  vol.  in-12)  ;  —  Éludes  critiques  sur  Vhistoire  de  la  littérature 
française.  5«  série  :  Descartes,  Pascal,  Le  Sage,  Marivaux,  Prévost,  Voltaire  et 
Rousseau.  Classiques  et  romantiques  (Paris,  1887,  in-i2)  ;  —  Œuvres  poétiques  de 
Boileau.  Avec  une  introduction  et  des  notes  (Paris,  1889,  in-4);  —  Nouvelles 
Questions  de  cj^ilique  (Paris,  1890,  in-t2);  —  L* Évolution  des  genres  dans  l'histoire 
de  la  littérature.  Leçons  professées  à  V École  normale  supérieure  (Paris,  1890, 
in-i2)  ;  —  Études  critiques  sur  Vhistoire  de  la  littérature  française.  4«,  5^,  6*  séries. 
(Paris,  1891-1898,  3  vol.  in-12)  ;  —  L"* Évolution  de  la  poésie  lyrique  en  France  au 
XIX»  siècle.  Leçons  professées  à  la  Sorbonne  (Paris,  1894,  2  vol.  in-12)  ;  —  La 
Science  et  la  Religion.  Réponse  à  quelques  objections  (Paris,  1895,  in-12)  ;  —  Dis- 
coïii^s  de  réception.  Réponse  de  M.  le  comte  d*Haussonville.  Séance  de  V Académie 
française  du  5  février  4894  (Paris,  1894,  in-12)  ;  —  Essais  sur  la  littérature  con^ 
temporaine  (Patls,  1893,  in-12)  ;  —  Éducation  et  instruction  (Paris,  1895,  in-16)  ; 


r 


1 


—  78  - 

—  Confirenceê  de  VOdéon.  Leê  Époques  du  théâtre  françaU  {4€56-1850)  (Paris,  1895, 
in-12)  ;  —  La  Renaiuanee  de  VidéalUme,  Ccnférenee  prononcée  à  Besançon 
(Paris,  1896,  in-12)  ;  —  La  Moralité  et  la  doctrine  évoluiivs  (Paris,  1896,  iQ-8); 

—  Manuel  de  VhUtoire  de  la  littérature  française  (Paris,  1897,  in-8);  —  Vidée  de 
patrie.  Conférence  prononcée  à  MaruHle,  le  ^  octobre  4898  (Paris,  1897,  iUrlS)  ; 

—  Après  le  procès.  Réponse  à  quelques  «  intellectuels  n  (Paris,  1898,  in-12)  ^  -« 
VArt  et  la  morale  (Paris,  1898,  in-12)  ;  —  Les  Ennemis  de  l'âme  française,  Con^ 
férence  faite  à  Lille  (Paris,  1899,  in-16)  ;  —  Le  Génie  latin.  Conférence  faite  à 
Avignon  le  S  août  4899  à  Cocecuion  des  fêtes  religieuses  et  musicales  de  la  Schola 
cantorum  (Paris,  1899,  in-8)  ;  —  Discours  académiques  (Tours,  1900,  ln-16)  ;  — 
VArt  poétique  de  Boiteau^  précédé  d^une  notice  littéraire  et  accompagné  de  notes 
(Paris,  1901,  in'16)  ;  —  Extraits  de  Chateaubriand,  publiés  avec  une  Introduction^ 
des  notices  et  des  notes  (Paris,  1901,  in-8)  ;  —  Morceaux  choisis  de  prose  et  de 
poésie  du  xYi«  au  xix«  siècle  (Paris,  1901,  in-18)  ;  —  Discours  de  combat.  Les 
Raisons  actuelles  de  croire  ;  Pldée  de  solidarité  ;  V Action  catholique  ;  l'Œunre  de 
Calvin  ;  Les  Motifs  d^espérer  ;  l'Œuvre  critique  de  Taine  ;  le  Progrès  religieux 
(Paris,  1903,. ln-16)  ;  —  L'Action  sociale  du  christianisme  (Paris,  1904,  in-16);  — 
Sur  les  chemins  de  la  croyance  (Paris,  1904,  iu-16]  ;  —  Répotise  au  discours  de 
réception  à  V Académie  française  de  M.  R.  Basin  (Paris,  1904,  in-16)  ;  —  Variétés 
littéraires  (Paris,  190â,  in-18)-,  —  Honoré  de  Balsac  (^799-/959) (Paris,  1906,  in-18). 

—  La  Hongrie  vient  de  perdre  un  savant  explorateur,  le  comte  Eugène 
ZiGHT,  mort  le  25  décembre  1906  &  Meran.  Né  en  1837  à  Szent-Hihaly,  il 
commença  ses  études  en  Hongrie,  mais  fut  contraint  par  les  événements 
politiques  de  les  terminer  en  Allemagne.  Il  fut  élu  membre  du  Parlement 
en  18ôl.  Il  fit  de  nombreux  voyages  &  Tétraoger  pour  se  documenter  sur 
les  questions  agricoles  et  industrielles;  de  retour  en  Hongrie^  il  publia  le 
résultat  de  ses  études,  et  put,  gr&ce  &  son  immense  fortune,  réaliser  quelques 
œuvres  intéressant  le  développement  économique  du  pays.  LMnstruction 
du  peuple  Pintéressait  vivement  ;  il  écrivit  quelques  brochures  sur  ce  sujet 
et  fonda  des  écoles  industrielles,  dont  il  rédigea  les  programmes,  adaptés 
aux  besoins  spéciaux  des  contrées.  Ces  travaux  terminés,  le  comte  Zicby 
put  s'adonner  à  ses  études  de  prédilection,  la  recherche  des  origines  du 
peuple  magyar  ;  il  organisa  une  expédition  au  Caucase  et  dans  le  Turkestan 
pour  y  faire  des  études  ethnographiques  et  archéologiques  ;  le  résultat  de 
ses  travaux  fut  publié  en  un  important  ouvrage  (Budapest,  2  vol.  1897),  qui 
a  été  traduit  en  français.  En  1898,  il  fit  une  nouvelle  expédition  à  travers 
TAsie,  alla  Jusqu*&  Péking  et  donna  ainsi  aux  collaborateurs  qull  avait 
choisis  la  possibilité  de  publier  sur  l'Asie  centrale  des  ouvrages  fort  bien 
documentés.  Il  avait  été  élu  membre  de  PAcadémie  hongroise  en  1899  et 
liBLisait  partie  de  nombreuses  sociétés  savantes.  Dans  son  palais  de  Budapest, 
il  avait  créé  un  musée  que,  par  testament,  il  a  légué  &  la  ville,  avec  ses 
collections  de  tableaux  et  sa  bibliothèque. 

—  Le  17  décembre  1906  est  mort  h.  Budapest,  M.  Ignace  Aqsadt.  Né  en 
1845,  il  s'occupa  de  Journalisme  avant  de  se  consacrer  à  Thlstolre.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Le  Titre  impérial  autrichien  et  la  Hongrie  de  1804  à 
4807  (1877)  ;  —  Marie  Sséchy  (1885)  ;  —  La  Hongrie  à  l'époque  de  la  reprise  de 
Buda  (1886)  ;  —  Les  Questions  financières  en  Hongrie  pendant  le  règne  de  Ferdi» 
nand  /•'  (1888)  ;  —  La  Situation  économique  aux  XYX«  et  XYli*  siècles  (1889). 
M.  I.  Acsàdy,  qui  avait  été  élu  membre  de  T Académie  hongroise  en  1888,  a 
publié  les  tomes  Y  et  VII  de  l'Histoire  générale  de  la  Hongrie.  Son  dernier 
ouvrage,  tout  récemment  terminé,  est  l'Histoire  du  royaume  de  Hongrie  (2  vol.). 

—  M.  Alexandre  Hbqboûs,  mort  à  Budapest  le  28  décembre  1906,  est  né 


r 


—  79  *- 

en  1847  k  KolozsTàr.  Il  écrivit  d'abord  des  articlds  relatifs  à  l^économie 
politique;  élu^membre  du  Parlement,  il  se  eonsacra  aux  questions  flnan- 
eières  et  publia  en  1878  :  U  Qouvem€meni  atUanotne  et  le$  afaires  finandèret. 
De  la  Conception  deg  impétê  au  point  do  vue  êçientifique  et  pratique.  Pendant 
qull  était  ministre  du  commerce,  il  Introduisit  quelques  réformes  dans  les 
finances  et  lindustrie.  Ëlu  membre  de  TAcadémie  hongroise  en  1885,  il  fai- 
sait partie,  depuis  1905,  de  la  Chambre  haute. 

*  On  annonce  encore  la  mort  de  MM.  :  Aublâ,  professeur  honoraire  de 
rhétorique  au  lycée  .Janson  de  Sailljr,  mort  à  Paris  au  milieu  de  no- 
Tembre  ;  —  Augustin  Bàeultibb,  Journaliste,  directeur  du  Sémaphore  de 
Marseille,  mort  en  cette  Tille,  h  la  fin  de  novembre,  à  27  ans  ;  —  Bautibux, 
officier  de  marine  en  retraite,  Tun  des  correspondants  du  New  York  Herald 
à  Paris,  mort  en  cette  ville,  à  la  fin  de  novembre  ;  —  Charles  Bbrnaad, 
ancien  rédacteur  du  Patriote  de  VArtoië^  mort  au  commencement  de  décembre; 
—  Gassionbul,  directeur  du  Petit  Journal^  mort  k  Paris,  au  milieu  de 
décembre  ;  —  Emile  Giffaut,  membre  de  l'Association  des  Journalistes 
parisiens,  mort  k  Paris  au  milieu  de  décembre,  k  Page  de  ?^  ans  ;  — 
Edmond  Hbmbt,  directeur  du  Journal  de  Caen^  ancien  député  du  Calva- 
dos, mort  à  là  fin  de  décembre  ;  —  Lalanâ  dbs  Hatbs,  professeur  k  la 
Faculté  de  droit  de  Caen,  mort  au  milieu  de  décembre  ;  —  Félix  Làvv,  le 
«  cigalier  »  bien  connu  de  tous  les  amateurs  de  musique,  mort  k  Paris,  le 
14  décembre,  à  83  ans  ;  —  db  Maht,  député,  ancien  ministre,  qui,  alors  qu*il 
exerçait  la  médecine  k  la  Réunion,  était  rédacteur  du  Courrier  de  Saintm 
Pierre^  mort  en  novembre,  à  l'ftge  de  76  ans  ;  —  Augustin  Normand,  auteur 
de  diverses  brochures  sur  la  construction  des  navires,  mon  au  Havre,  au 
milieu  de  décembre;  ^  Pibron,  inspecteur  général  de  l'enseignement 
secondaire,  mort  à  la  fin  de  décembre  ;  —  L.  QuARaÈ-RBYBOuaBON,  érudit 
et  bibliographe  distingué,  membre  de  plusieurs  sociétés  savanteF,  mort  à 
Lille  à  la  fin  de  décembre,  auquel  on  doit,  entre  autres  publications  intéres- 
santes :  Iconographie  et  bibliographie  de  Notre-Dame  de  la  Treille  (Lille,  1900» 
in-8]  ;  —  Charles  Raoubt,  agrégé  et  professeur  honoraire  de  l'Université, 
professeur  k  rAlliance  française  et  k  l'Hôtel  de  Ville,  mort  k  Paris,  au 
milieu  de  décembre  ; 

—  A  l'étranger  on  annonce  la  mort  de  MM.  :  Dr.  Karl  Abbl,  philologue 
allemand,  mort  à  la  fin  de  novembre,  k  Wiesbaden,  k  80  ans  ;  —  Dr.  Fredrik 
AMDBasoN,  astronome  suédois,  ancien  attaché  à  TObservatoire  de  Lund, 
professeur  de  mathématiques  et  de  physique  à  Halmstad  depuis  1874,  mort 
à  la  fin  de  décembre,  k  65  ans  ;  —  Hermann  Bbnrath,  Journaliste  allemand 
rédacteur  du  Hamburger  Korreêpondentenj  mort  k  Hambourg,  le  9  décembre, 
iL64ans;r'  Joseph  Casalbono,  sous-directeur  de  l'Agence  Slefani^  mort 
au  milieu  de  décembre;  —  le  maréchal  espagnol  comte  db  CBBSTBt 
écrivain  et  poète,  président  de  l^Académie  espagnole,  mort  au  commence- 
ment de  novembre,  à  P&ge  de  96  ans  ;  —  W.  J.  Cbaio,  écrivain  anglais,  mort 
le  13  décembre,  k  63  ans,  auquel  on  doit  de  nombreux  et  fort  intéressants 
travaux,  sur  la  littérature  et  la  langue  anglaise  de  l'époque  de  la  reine 
Elisabeth,  entre  autres  :  The  Oxford  ShcUcespeare,  des  éditions  annotées  de 
Cifmbeline  et  de  diverses  autres  pièces,  et  qui  préparait  un  Shakespeare  JLean- 
<  n  ;  -:-  le  Dr.  Amand  Dbyos,  membre  de  l'Académie  flamande  depuis  sa 
c  éation,  littérateur  flamand  très  distingué,  mort  le  4  novembre  ;  —  Karl 
(  «ROAAOLU  TON  TuRMLAGH,  profosscur  de  Chimie  à  l'Université  de  Vienne, 
z  ort  en  cette  ville,  le  29  novembre,  k  52  ans  ;  —  Adolf  Garino,  professeur 
t  I  construction  de  voies  ferrées  k  l'École  lechniqde  supérieure  de  Berlin, 


-  *-«  86-  — 

'  mort  en  cette  ville,  le  6  décembre,  à  65  ans  ;  —  le  chevalier  Adalbert  db 
'  GoLDSGHMiDT,  le  composîteur  de  musique  bien  connu,  mort  à  la  fin  de 
.  décembre  ;  ^  Dr.  Karl  Otto  Harz,  professeur  de  botanique  et  de  pharmacie 
&  l'Ëcole  vétérinaire  supérieure  de  Munich,  mort  dernièrement  en  cette 
Tille,  à  64  ans  ;  —  le  R.  P.  d'Hondt,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  qui  a  été 
successivement  professeur  et  préfet  des  études  aux  collèges  de  Gand,  Âlost, 
Anvers  et  Bruxelles,  mort  à  Turnhout  (Belgique),  en  novembre,  &  Tftge  de 
79  ans  ;  —  Dr.  Feodor  Iblbonski,  professeur  d^histoire  biblique  &  rAcadëmid 
-ecclésiastique  de  Saint-Pétersbourg,  mort  en  cette  ville,  à  la  fin  de  no- 
vembre; —  le  chanoine  Pierre-Joseph  Kbmpbn,   qui  fut,   durant   trente 
.  années,  professeur  au  petit  séminaire  de  Malines,  mort  au  commencement  de 
novembre;  —  Dr.  Martin  Kowatsch,  professeur  à  l'Université  de  Gratï  (Sty- 
.  rie),  mort  dernièrement  en  cette  ville,  à  64  ans  ;  —  Karl  Krauss,  professeur 
:  d^rchitecture  à  PÊcole  technique  supérieure  d*Aix-la-Chapelle,  mort  ea 
cette  ville,  le  30  novembre;  —  Sir  Johan  Lbng,  écrivain  et  Journaliste 
anglais,  mort  au  milieu  de  décembre,  à  Deimonte  (Californie),  à  78  ans, 
-lequel  avait  publié  de  nombreux  récits  de  voyages,  et  s'était  surtout  fait 
^connaître  comme  fondateur  ei  éditeur  de  Journaux  populaires   pour  les 
.  Ëcossais,  tels  que  The  Dundee  Advertiser^  The  People's  Journal,  People's  Friend^ 
^Evening  Telegraph  ;  —  le  R.  P.LoosBN,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  directeur 
delà  revue  Bode  van  het  H.  Harl  van  Jésus,  mort  au   commencement  de 
novembre  ;  —  Dr.  Wilhelm  NOldbrb,  ancien  directeur  de  l'École  f  upérieure 
«de  filles  à  Leipzig,  mort  en  cette  ville,  le  2  décembre,  à  8S  ans  ;  —  Dr.  Karl 
OCHSBNius,  géologue  allemand,  mort  le  10  décembre  âi  Marbourg,  à  77  ans  ; 
>-  Agathon  db  Pottbr,  directeur  de  la   revue  ia  Philosophie  de  [Vavenir, 
auteur  de  nombreux  ouvrages  sur  le  «  socialisme  rationnel  »  mort  en  novembrer 
à  Bruxelles  ;  —  Dr.  Raint,  pasteur  de  l'Église  unie  libre  d'Ecosse,  écrivain 
estimé  par  ses  coreligionnaires,  mort  &  la  fin  de  décembre,  lequel  laisse 
les  ouvrages  suivants  :  The  Bible  and  Criticism  (1878,  in-8)  ;  une  édition  de 
.  VÉpîlre  aux  Philippiens  (1892)  et  The  Ancient  Calholic  Church  (1901)  ;  —  Dr.  Georg 
Rbinbagh,  chargé  d'un  cours  de  chirurgie  à  l'Université  de  Breslau,  mort  en 
celte  ville,  le  4  décembre,  à  34  ans  ;  —  Dr.  Hoinrich  Rbinhardt,  professeur 
d'histoire  à  Fribourg  (Suisse),  mort  en  cette  ville,  le  7  décembre,  t  51  ans  ; 

—  Dr.  Karl  Sghônborn,  professeur  de  chirurgie,  à  l'Université  de  Wurtzburg, 
mort  en  cette  ville,  le  10  décembre,  à  67  ans  ;  —  Dr.  Beruhardt  Stadb,  pro- 
fesseur de  théologie  à  Glessen,  mort  en  cette  ville,  le  7  décembre,  à 58  ans; 

—  Dr.  Albrecht  Thabr,  ancien  professeur  d'agriculture  à  Glessen,  taort  en 
cette  ville,  le  14  décembre,  à  78  ans  ;  —  Donato  Tommasi,  auteur  de  plusieurs 
traités  d'électricité  et  d'électrochimie  fort  appréciés,  mort  à  la  fin  de 
décembre,  à  54  ans;  —  S.  Ëm.   le  cardinal  Tripepi,   ancien  préfet  des 

.  Archives  vaticanes  et  ancien  substitut  de  la  Secrétairie  d'État,  que  ses 
remarquables  travaux  historiques  avaient  fait  choisir  comme  second  secré- 
taire de  ia  Commission  cardinalice  pour  les  travaux  historiques,  mort  à 
Rome,  à  la  fin  de  décembre,  à  76  ans  ;  — Vbnnbman,  professeur  à  la  Faculté 
de  médecine  de  Louvain,  qui  a  publié  des  études  sur  Tostéologie  et  rhisto- 
logie  humaine  et  a  collaboré  à  un  grand  nombre  de  revues  telles  que  la 
-Bevtte  médicale  de  Louvain,  les  Annales  de  la  Société  scientifique  de  Bruxelles 
les  Annales  d*oeulistique,  etc.,  mort  le  15  novembre,  à  Louvain,  dans  sa 
57c  année;  —  Dr.  isidor  Zabludowski,  professeur  à  TUniversité  de  Berlin, 
mort  en  cette  ville,  le  25  novembre,  k  55 ans;  —  Dr.  Hans  Zwibdinbgz,  pro- 
fesseur â  l'Université  autrichienne  de  Gratz,  mort  dans  cette  ville,  à  la  On 
de  novembre,  à  62  ani,  lequel  laisse   d'importants   ouvrages  d'histoire 


—  81  — 

notamment  :  Die  PoUtik  der  Republiek  Venedig  wàhrend  des  dreiseigjàhrigen 
Kriegee;  Die  Deutsche  Qeechichte  im  Zeilraum  der  Griindung  des  PreuesiseKen 
Hômgiums  ;  Deutsche  Geschichte,  4 $06-497 4, 

LbGTQRBS  FâITBS  à  L'AC/lDàlCIB  DBS  INSCRIPTIONS  BT  BBLLBS-LBTTRBS .  — 

Le  3  novembre,  M.  Gagnât  donne  lecture  d*un  rapport  de  M.  Merlin  sur  les 
fouilles  pratiquées  &  Butter  Regia,  par  le  capitaine  Binet,  et  qui  ont  mis  au 
Jour  un  édifice  important  et  de  nombreuses  statues.  —  M.  Holieaux  résume 
la  situation  des  fouilles  entreprises  à  Délos  au  moyen  des  fonds  dus  à  la 
générosité  du  duc  de  Loubat  :  déblaiement  d'un  grand  portique,  et  décou- 
verte d*nn  tombeau  mycénien,  etc.—  M.  E.  Berger  lit  le  mémoire  destiné  à  la 
séance  publique  de  l' Académie.—  Le  9,  M.  Haussoullier  lit  un  travail  sur  la  vie 
et  les  œuvres  de  Jules  Oppert.  —  M.  Th.  Berger  parle  du  voyage  entrepris 
en  Tripolitaine  par  M.  Slouschz.  —  M.  Glermont-Ganneau  entretient  l'Aca- 
démie d*un  certain  nombre  de   légendes  relatives  à  l'alouette  liuppée, 
légendes  nées  dans  TAsie  orientale.—  Le  16,  M.  E.  Berger  raconte  Phistoire 
et  la  légende  de  la  reine  Aliéner.  —  Le  30  novembre,  M.  Joulin  donne  lecture* 
d'un  mémoire  sur  les  Établi$sements  anligues  du  bassin  supérieur,  de  la  Garonne. 
—  M.  A.  Bérard  prétend  démon trer  que  TA lésia  de  Vercingétorix  doit  se  pla- 
cer à  Izernore  dans  l'Ain.  MM.  Boissier  et  S.  Beinach  affirment  une  opinion 
contraire.  —  Le  7  dâsembre,  M.  Salomon  Reinach  lit  un  travail  sur  réglise 
de  Boget-du-Lac  en  Savoie.  M.  A.  Martin  donne  des  détails  sur  l'armure 
mycénienne,  d'après  Homère.  —  Le  14,  M.  S.  Reinach  parle  de  Tétymo- 
iogie  du  mot  sycophante^  opposé  au  mot  hiérophante^  et  qui  fait  allusion  aux 
mystères  d'Eleusis.  Le  28,  M.  M.  Bréal  s^associe  à  l'opinion  de  M.  S.  Rei- 
nach au  sujet  de  la  signification  du  mot  sycophante^  qu*il  considère  comme 
une  adaptation  injurieuse,  imaginée  par  le  peuple,  d.'un  mot  désignant  une 
fonction. 

LBGTURBS  FAITBS  ▲  L'ACADBMIB  DBS  SCIBNCBS  MORALBS  BT  POLITIQUBS.  — 

1.0  7  novembre,  M.  Gabriel  Monod  lit  un  mémoire  sur  Télection  de  1830,  où 
Letronne  fat  nommé  contre  Saint-Martin  et  Michelet.  — -  Le  1^'  décembre, 
M.  de  Franqueville  entreprend  la  lecture  d'un  ouvrage  de  M.  Darcy,  sur  la 
France  et  l'Angleterre  &  Madagascar.  —  Le  8,  M.  G.  Picot  lit  une  notice  sur 
les  œuvres  et  la  vie  de  M.  Albert  Sorel."^  M.  A.  de  Foville  rappelle  le  sou- 
venir de  M.  A.  Gorboy.  —  Le  22,  M.  Gabat  communique  un  mémoire  sur  la 
Vérilé  dans  Vart. 

.  BiBLiOTHÈQUBS  DB  TROUPB. — NOUS  remarquons  dans  la  Revue  du  Cercle  mili' 
taire  du  3  novembre  dernier  la  note  suivante,  qui  mérite  d*ôtre  reproduite  ici  : 
«  Le  Journal  officiel  du  25  octobre  publie  une  instruction  relative  à  Torga- 
nisation  et  au  fonctionnement  des  bibliothèques  de  troupe  dont,  nous  ex- 
trayons les  points  principaux.  Ges  bibliothèques  sont  instituées  à  l'usage 
commun  des  sous-officiers,  caporaux  ou  brigadiers  et  soldats.  Elles  doivent 
contenir,  avant  tout,  un  certain  nombre  d'ouvr.ages  de  première  nécessité, 
d'intérêt  général  et  permanent,  ne  dépassant  pas,  d'ailleurs,  la  compréhen- 
sion d'un  lecteur  d'intelligence  moyenne  et  de  culture  primaire.  Elles  sont 
alimentées  :  i*  par  les  envois  du  ministre  de  la  guerre;  2*  parles  libéralités 
de  certaines  sociétés  civiles  ou  de  particuliers  ;  3*  par  des  achats  des  inté- 
ressés eux-mêmes,  achats  faits  à  frais  communs,  mais  sans  contrainte  et 
avec  le  consentement  de  tous.  Toute  bibliothèque  est  mise,  par  les  soins  du 
ministère,  en  possession  d'une  liste  contenant  l'énumération  des  ouvrages 
de  tout  ordre  que  doit  tendre  à  posséder  une  bibliothèque  de  troupe.  Toute 
bibliothèque  do  troupe  est  administrée  par  une  commission  que  préside 

Janvier  1îk)7.  T.  CIX.  C. 


—  82  — 

un  ofûeier  choisi  parmi  ceux  qui  se  montrent  le  plus  soucieux  du  perfcc- 
tionnemeut  intellectuel  et  moral  des  hommes.  Les  autres  membres  sont 
un  sous-ofllcier,  un  caporal  ou  brigadier,  et  un  soldat.  Les  livres  de  la 
bibliothèque  seront  lus  sur  place.  Peut-être  pourrait-il  être  fait  une 
exception  à  cette  clause  en  (àveur  des  sous-offlciers  rengagés  et  mariés? 
Ce  serait  une  prérogative  de  plus  accordée  à  cette  classe  de  serviteurs  si 
intéressante  et  une  facilité  pour  eux  de  contribuer  par  des  lectures  en 
commun  à  l'éducation  de  la  famille.  » 

Pabis.  —  De  la  Société  de  Saint-Augustin  un  seul  almanach  nous  est 
paryenu,  mais  du  moins  c^est  incomparablement  le  plus  beau  :  VAlmatioeh 
catholique  de  France  pottr  l'année  1907  (Lille^  Paris,  Bruges,  Desclée  et  de 
Brouwer,  in-4  de  197  p.,  illustré,  cartonné  toile,  fers  spéciaux).  Cet  almanach 
est  fort  bien  composé.  D'abord  douze  poésies  du  P.  Dervieux  (une  pour 
chaque  mois  avec  d'admirables  encadrements  chromolithographiques). 
Ensuite  les  plus  complètes  indications  sur  la  hiérarchie  catholique.  Enfin 
de  très  intéressants  articles  que  nous  ne  saurions  citer  tous,  même  par  leurs 
simples  titres,  mais  parmi  lesquels  nous  mentionnerons  cependant  les  sui- 
vants :  Notre- Dame-^ieê'Naufragés  à  la  pointe  du  Raz^  poésie  du  P.  V.  Dela- 
porte  ;  Èruptionê  et  ti*emblemenU  de  terre,  par  M.  A.  Witz  ;  Les  Flambeaux  de 
la  marquise,  par  M.  L.  de  Eérany  ;  Les  Delta  Robbia,  céramistes  des  xv  et 
XYI*  sièôles,  d'après  le  professeur  Lapatelli  et  M.  Rio  ;  Les  Carmélites  de  Com" 
pt>^ne,  par  notre  regretté  collaborateur  le  P.  Chéroi  \  Souvenirs  de  Milan^ 
par  M.  kervyn  de  Volkaersbeke  ;  Polyeucte,  à  Voccasion  du  troisième  centenaire 
du  grand  Corneille  {460$' 490$)^  par  M.  G.  Sortais;  L'Inventaire,  par  M.  G.  de 
Weede  ;  Les  Origines  de  la  peinture  religieuse  en  Italie,  par  M.  L.  Cloque  t.  De 
nombreuses  gravures,  .très  soignées,  et  cinq  grandes  planches  eu  couleurs 
de  toute  beauté  font  de  cet  almanach  une  véritable  œu?ro  d'art. 

—  On  trouve  dans  chaque  volume  de  V Annuaire- Bulletin  de  la  Société  de 
Vhistoire  de  France,  diverses  séries  de  Bibliographies  offrant  un  réel  intérêt. 
Le  volume  de  l'année  1905,  que  nous  venons  de  recevoir  (Paris,  Laurens, 
ln-8  de  252-xyi  p.)>  ne  fait  pas  exception  à  la  règle.  Quelques-uns  des 
ouvrages  ou  brochures  inventoriés  sont  même  accompagnés  d'indications 
équivalant  parfois  à  un  compte  rendu  succinct.  Mais  nous  remarquons  que 
les  dates  de  publication  sont  invariablement  omises  :  lacune  qui,  à  notre 
avis,  devrait  être  comblée  à  Tavenir.  Un  discours  prononcé  par  M.  H.  Omont 
à  l'assemblée  générale  du  2  mai  1905  contient  de  très  intéressantes  notices 
concernant  plusieurs  membres  décédés,  savoir  :  MM.  Anatole  de  Barthé- 
lémy, le  marquifi  de  Nadaillac,  le  comte  de  Reiset,  Auguste  Molinier, 
Henri  Lacaillcs  etc.  Notons  aussi,  à  la  même  date,  le  Rapport  de  M.  de 
Boislisle,  secrétaire,  sur  l'état  des  travaux  de  la  Société.  Nous  earegis- 
trerons  ensuite  une  Lecture  sur  les  Souvenirs  historiques  dans  les  manuscrits 
à  miniatures  de  la  domination  anglaise  en  France  au  temps  de  Jeanne  d'Are,  par 
M.  le  comté  Durrieu  (p.  111-135);  Document  concernant  un  voyage  de 
François  !•*  en  Normandict  au  mois  de  septembre  4540,  publié  par  le  capitaine 
Gh.  Engelhard  (p.  201-204)  et  le  Conseil  de  V Assemblée  pour  Us  affaires  de  la 
R,  P,  R.  [la  religion  prétendue  réformée],  par  M.  A.  de  Boislisle  (p.  205* 
252).  Les  seize  dernières  pages  de  l'Annuaire  sont  remplies  par  une  Liste 
des  ouvrages  publiés  par  la  Société  de  Vhistoire  de  France  depuis  sa  fondation 
en  i8S4. 

—  Le  20  novembre  dernier  a  paru  la  première  livraison  d'une  «  revue 
miniature,  littéraire  et  familiale  »  intitulée  :  Dilecta.  En  tête  de  cette  livrai- 
son, on  peut  lire  les  Quelques  Notes  en  guise  de  prélude  par  lesquelles  s'annonce 


/• 


—  8:i  - 

la  nouvelle  née.  Nous  en  dôtaeherons^  quelques  passages  :  «  En  venant 
prendre  place  parmi  ses  grandes  sœurs  aussi  fastueuses  que  robustes,  la 
petite  Dilecla  ne  prétend  pas  lutter  avec  elles  pour  le  luxe  de  la  décoration 
et  de  la  mise  en  scène...  ▲  ceux  que  harassent  les  futiles  papotages  et  le 
papillotage  photographique,  DiUcta  se  présente  avec  une  conflance  ing^i^ue... 
Bn  fait,  son  invention  procède  seulement  désespoir  d'être  un  jour  la  revue 
de  prédilection  des  familles  françaises.  »  Ce  gracieux  périodique  est  remar- 
quablement imprimé  sur  beau  papier  ;  sa  lisibilité  est  parfaite  :  c^est  déjà 
quelque  chose.  Quant  à  sa  variété,  elle  est  considérable  :  littérature  fran- 
çaise et  étrangère,  roman,  théâtre,  sciences,  beaux*arts,  tout  cela  trouve, 
une  place  dans  DiUeta,  sans  compter  certaines  rubriques  faites  pour  plaire  à 
beaucoup  :  Vie  féminine;  Vie  pratique,  etc.  La  revue  en  est,  à  Theure  actuelle 
à  son  quatrième  numéro:  le  premier  et  le  second  se  composant  de  1*28  pages* 
chacun  ;  les  autres  de  144  (avec  quelques  gravures  dans  le  texte).  Le  format 
mesure  19  centimètres  sur  M,  de  manière  à  s'intercaler  facilement  dans  la 
poche.  Les  sommaires  sont' très  étendus;  nous  les  publierons,  au  moins  en 
leurs  parties  essentielles,  dans  notre  Partie  technique  (Paris,  VI%  Uatieri 
33,  quai  des  Grands- Augustins.  •>-  Bimensuelle.  Prix  de  Tabonnement 
annuel  :  France.  10  fr.  —  Étranger,  \2  fr.  50). 

—  La  publication  de  la  collection  déjà  bien  connue  sous  le  titre:  L«<  Célé- 
brité* eontempof*aintê  se  poursuit  régulièrement.  Nous  avons  aujourd'hui  It 
enregistrer  deux  nouveaux  volumes  de  cet  ensemble  curieux  à  beaucoup  de 
titres  :  JuUê  Claretie,  par  M.  Georges  Grappe  (Paris,  Sansot,  1906,  in-18  de 
72  p.)  et  Georgee  Courtelinef  par  M.  Roger  Le  Brun  (môme  librairie,  1906,  in-18 
de  85  p.).  L*une  et  Tautre  de  ces  biographies,  de  prix  modique  (1  fr.),  illus- 
trée d*un  portrait  et  d*un  autographe,  sont  documentées  d'  €  opinions  > 
critiques  diverses  et  d'une  bibliographie  soigneuàement  dressée. 

—  M.  H.  Omont  nous  fait  connaître  Une  Relation  nouvelle  des  obtèquee  de 
François  /*'  à  Paris  et  à  Saint-Denys  en  1547  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Société 
de  Vhistoiré  de  Paris  et  de  P!le  de  France,  t.  XXXIII.  NogenU-le-Rotrou,  impr. 
Daupeley-Gouverneur,  1906,  in-8  de  7  p.).  Ce  récit  anonyme  d'un  contem- 
porain, conservé  parmi  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  diffère 
en  plusieurs  points  de  la  relation  quasi  offlcielle  imprimée  par  Robert 
Estienne. 

—  Lé  très  remarquable  sermon  que  Mgr  Touchet  prononça,  le  13  juin  1906, 
dans  réglise  Saint-Sulpice,  au  dernier  jour  du  triduum  en  l'honneur  des 
Sei9e  Carmélites  de  Compiègne^  a  été  publié  en  une  brochure  spéciale  (Paris, 
Lethielleux,  s.  d.,  in-12  de  30  p.  —  Prix  :  0  fr.  50).  Ces  trente  pages  renfer- 
ment de  très  curieux  rapprochements  historiques  et  constituent  un  discours 
de  la  plus  haute  éloquence. 

—  Signalons  un  Programme  pédagogique  à  Vu%age  des  écoles  librits,  extrait  au 
Cours  de  pédagogie  théoriqtu  et  pratique  de  MU«  A.  Vaguer  (Paris  et  Lyon, 
E.  Vitte,  in-32  de  72  p.),  ouvrage  dont  le  Polybibtion  rendra  compte  pro- 
chainement. 

—  V Agenda  photographique  et  de  Vamateur  de  photographie  pour  1907  (Paris, 
Mendel,  gr.  in-8  de  160-95  p.,  Illustré.  —  Prix  :  1  fr.)  contient,  à  côté  de 
dessins  humoristiques,  anecdotes,  bons  mots  brodés  sur  des  thèmes  photo- 
graphiques«  des  renseignements  techniques,  des  articles  de  vulgarisation, 
un  formulaire,  etc.  On  trouve  là  aussi  quelques  photographies  d'amateurs, 
tirées  hors  texte,  un  répertoire  pour  le  classement  des  clichés  et  des 
pages  spécialement  réglées  pour  l'inscription  de  notes,  formules,  etc., 
qu^on  désire  sauver  de  Toubli.  Le  Tout-Photo^  qui  fait  suite,  comporte  la 
liste  mise  à  jour  de  dix  mille  amateurs. 


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-  84  - 

—  DF^iDS  la  collection  Science  et  Religion,  M.  J.  Caivet,  professeur  à  Plnstitut 
catholique  de  Toulouse,  réédite  le  chapitre  De*  Esprits  forts  que  Pon  trouve 
dans  les  Caractères  de  La  Bruyère  (Paris,  Bloud,  1907,  in-i2  de  63  p.  » 
Prix  :  0  fr.  60).  M.  Galvet  a  fait  précéder  ce  petit  volume  d'une  fort  intéres- 
sante Introduction,  puis  il  a  édairé  le  texte  quMl  reproduit  au  moyen  de 
rapprochements  avec  les  écrits  de  Pascal,  de  Bossuet,  de  Bourdaloue,  de 

-Montaigne,  etc.  Ces  notes,  presque  aussi  nombreuses  que  les  pages,  sont  de 
tous  points  excellentes. 

Anjou.  —  De  M.  F.  Uzureau  :  L* Abbaye  de  Fontevrault  4790  (s.  1.  n.  d., 
in-8  de  8  p.),  avec  des  notes  sur  les  fontevristes,  Jusqu*en  1897;  -^  Le 
Concordat  et  les  presbytères  (Lille,  Morel,  1905,  in^8  de  8  p.  Extrait  de  la 
Reoue  dês  sciences  ecclésiastiques) ,  notice  bien  plus  étendue,  donnée  dans 
'  Andegamana  ;  —  Les  Èvêques  d'Angers  et  V Académie  [de  cette  ville]  (Angers, 
Germain  et  Qrassin,  1906,  in-8  de  37  p.  Extraits  des  Mémoires  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  d* Angers, 

—  Dom  François  Landceau,  moine  bénédictin,  a  entrepris  une  histoire 
de  Tantique  monastère  fondé  par  saint  Maur  en  Anjou,  dans  Tannée  543. 
On  ne  sait  rien  sur  Tabbaye  de  Glanfeuilou  Saint-Maur-sur-Loire,  pendant 
tout  le  vi«,  le  Yii«  et  la  majeure  partie  du  viii*  siècle.  L^étude  de  Dom  François 
Landreau  sur  les  Vicissitudes  de  Vabbaye  de  Saint- Maur  aux  vui*  et  ix*  siècles 
(Angers,  Siraudeau,  in-8  de  60p.  Extrait  de  P Anjou  historique),  oonstàte 
cette  rareté  de  textes  avant  le  xviii*  siècle  ;  elle  retrace  Thistorique  des 
ruines  de  Glanfeuil,  les  biens  ecclésiastiques  étant  aux  mains  des  laïques, 
raconte  la  dispersion  des  moines,  la  désolation,  puis  la  reconstruction  du 
monastère,  vers  830,  confiée  aux  moines  des  Fossés,  la  dDnation  et  la  mort 
du  comte  Rorigon,  le  priorat  de  Gosbert,  la  réforme  d^Ëbroïo,  la  rupture 
avec  les  Fossés,  les  abbatiats  de  Goslin  (qn'il  identifie  avec  Tévèque  de 
Paris)  de  Théodrade  et  d^Odon,  les  troubles  locaux,  les  invasions  nor- 
mandes, la  fuite  et  les  pérégrinations  des  religieux.  L'érudil  auteur  y  joint 
dUntéressantes  notes  sur  les  reliques  de  saint  Maur  et  sur  saint  Firmin. 

—  Dans  une  seconde  étude,  quUl  intitule  :  U Abbaye  de  Saint-htaur  de  Glan- 
feuil du  X*  au  xur  siècle,  ses  relations  avec  le  Mont-Cassin  (Angers,  Grassin, 
in-8  de  83  p.  Extrait  de  la  Revue  de  VAnjou),  Dom  François  Landreau,  après 
quelques  mots  sur  le  Cartulaire  du  monastère,  qui  est  sa  principale  source 
d'informations,  nous  retrace  la  chronique  du  «  Prieuré  »  (868-1096),  de 
€  l'Abbaye  >  (1096-1200)  et  de  son  union  .avec  le  Mont-Cassin  (1133-1253).  Il 
y  a,  dans  ces  pages  passées  au  crible  d'une  critique  consciencieuse,  d'intéres- 
sants détails,  notamment  sur  les  vassaux  de  Saint- Maur,  Maubert  et  Tîle 
delà  Madeleine,  «  entre  Loire  et  Vienne  »,  les  domaines  monastiques,  sur 
Urbain  II  au  concile  de  Tours,  la  consécration  de  l'église  par  Calixte  II, 
etc.  Nous  attendons  la  suite  de  cette  histoire  du  monastère  de  Saint- 
Maur,  que  font  désirer  ces  excellents  préliminaires  sur  une  époque  qu'il 
était  malaisé  de  connaître. 

Brbtaonb.  —  Les  travaux  présentés  au  46®. congrès  tenu  à  Goncarneau, 
du  4  au  9  septembre  1905,  par  V Association  bretonne  {classe  d'archéologie)  ont 
fourni  la  matière  du  tome  vingt-quatrième  de  la  3«  série  de  son  Bulletin 
(Saint-Brieuc,  imp.  Prud'homme,  1906,  in-8  de  liv-316-39-93  p.,  avec  planches 
et  cartes).  Ces  travaux  sont  les  suivants  :  Coup  dœil  sur  les  recherches  pré- 
historiques dans  le  Morbihan  en  4904-1905,  par  M.  Aveneau  de  la  Grancière 
(p.  3-6)  ;  —  Le  Château  de  Kernut,  son  histoire,  ses  collections,  par  M.  l'abbé  A. 
Millf  n  (p.'  7-41,  avec  une  vue  du  chAteau)  ;  —  Les  Ancêtres  des  Bretons  actuels 
et  les  Constructeurs  de  mégalithes,  par  M.  E.  Sageret  (p.  42-54)  ;   —  Observations 


f 


—  85  — 

(ur  qutlgut*  poinU  eanlroveriét  de  l'hiiloire  de  Brttagixr,  par  M.  le'Tico 
Charles  de  Calan  (p.  CS-lOTj  ;  —  A  propot  dei  obiervation4  dr  M.  de  KeriAltr 
les  mtMuret  dt  longueur  cl  iti  nombres  3  <{  7  c/tei  t«t  eontlrueleurt  de  nu 
menli  migatilttiquej  en  Armorique,  par  M .  Aveneaii  de  la  Graoclère  jp. 
110);  —  Étude  de  la  voie  romaine  et  du  chemin  de  Pétirinage  de  Se)'l  Saîn. 
Bretagne,  entre  Quimper  et  Vannée,  par  W.  lo  ohauoiiie  Abgrall  (p.  111-134) 
Suinl  Hervé,  par  M.  le  comte  René  do  Laigue  (p.  125-13S,  avec  une  carte 
Lcê  Rclipte*  bretonnet  de  Monlreuil-iur-Mer,  par  M.  André  Ohpis  (p.  139>173) 
La  Légende  de  laint  Théleau  et  la  Troménie  de  Landeleau,  par  M.  le  cbani 
Pej'roD  (p.  174-193)  ;  —  Lee  Uonumtnli  du  canton  de  Coneameaii,  par  M.  P 
Cbâtellier  (p.  lU-188)  ;  —  Doeumenti  militairei  iniditi  amcirnani  Concam 
publiés  par  U.  AJaia  Balaon  du  Cleuziou  (p.  189-]y4},'—  Lei  Mittiantilui 
Le  Poux  tn  CornouaitU  (teS7-t7l9),  par  le  mSme  (p.  193-202)  ;  —  Le*  Qlin 
par  M,  Viliiers  du  Terrdge  (p.  S01-2iS,  avec  une  carie  de  cet  archipel) 
Inoenliout  bretonnet,  par  M.  J.  Trévedj  (suite)  (p.  249-268)  ;  —  La  Tapiti 
de  la  bataille  de  Formignx/,  parle  mêise  (p.  2e»-27S);  —  Uiiire  et  Mitireu^i 
payt  <le  Lion,  en  t77i,  par  M,  l'abbé  Antoine  Favâ  (p,  21B-£S7)  ;  —  Le  Mn 
du  Poutgiiin,  par  M.  Piurro  llersael  de  la  Villemarqué  [p.  28S-294)  ;  —  Mob 
(I  garde  robe  d'une  dame  bretonne  au  zvfii*  tiicle,  par  M.  le  baron  Gaëtar 
Wismes  |p.  293-302]  i  —  Bapport  lur  renseignement  ùgrieoU,  par  M.  1 
Balson  du  Cleuziou  (p.  303-30R);  —  Bapport  sur  Cexcurilon  [du  cODgréaJ, 
M.  PLerre  de  Calao  [p.  300-316).  Vient  ensuite,  avec  une  pagluatlon  apéc 
(1-33),  un  lièt  Intéressant  Rapport  iJu  comité  de  prêêervalion  du  breton  (c' 
6-dire  de  la  langue  celtique  si  attaqur^e  actuellemenl  daus  les  école: 
Bretngne),  présenté  par  M,  F.  Valléo.  Le  volume  se  termine  par  un  Suli 
agricole  i|iii,  lui  auBsi,  est  paginé  à  part.  Il  se  compose  de  cinq  artlcl 
Projet  (Tune  eaiue  de  Crédit  agricole,  par  M.  le  marquis  de  Cbeffonta 
(p.  Ù-J)  ;  —  Quelque*  notes  tiir  l'élimtfion  du  chei'il  dans  les  départemtnle  bref 
par  U.  le  comte  Hené  de  Beaumont  [p.  10-26]  ;  —  Conférence  sur  ia  fabrioa 
du  cidre,  par  M.  Boty  de  la  Chapelle  {p.  WS%) ;  —  Les  Pcin-li,  par  U.  l'a 
Alfrtd  Le  Itoj  (p.  SJ-%i);  —  Les  Syndicats  iigfieolrt,  par  U.  A.  de  Vince 
(p.  59-7Ô).  Ensemble  consIdéraOle,  varié,  rempli  d'inlérôt. 

—  La  Revue  de  Bretagne  de  uoTembre  1606  publie  un  Intéressant  articU 
H.  George  Bastard,  iulltulé  :  Nos  Peintres.  James  Tittot,  notes  intimes. 
26  [^ages,  l'auteur  esquisse  d'une  laQon  pittoresque  la  pbjsionomie  ci 
pleie  de  cet  (\r\isle  >  fils  d'un  Franc-Comtois  et  d'une  Bretonne,  qui  hé 
de  l'esprit  positit  de  son  père  et  du  caractère  mystique  de  sa  mère.  » 
sait  que  Jacques-Joseph  Tlssot,  dit  James  (probablement  â  cause  de 
long  séjour  en  Angleterre?)  est  né  à  Nantes,  le  15  octobre  ie37  et  qu'il 
mort  au  château  de  Buillon  (Uouba),  le  8  aoQt  IB02,  «  emporte  par  un  ai 
de  Qëvre  pernicieuse  qu'il  contracta  au  milieu  des  terrassements  entre 
sur  sa  propriété  pour  le  creusement  d'un  étang.  >  Si  le  peintre  fameux 
scènes  de  la  vie  de  N.-S.  Jésus-Christ  est  né  en  Bretagne,  s'il  a  beauc 
aimé  cette  belle  province,  il  paraît  être  resté  non  moins  vivement  ulte 
au  paya  d'origiue  de  son  père,  la  Franche-Comté  ;  il  nous  parait  donc  I 
□aturel  que  James  TUsol  puisse  être  aussi  légitimement  revendiqué  pai 
Comtois  que  par  les  Bretons  comme  un  des  leura.  Il  a  d'ailleurs  réun 
sa  personne,  à  un  degré  assez  prononce,  les  qualités  et  les  travers  typiq 
de  ces  deux  races  de  Français,  plus  ressemblantes  qu'on  ne  la  croît  gén 
lemeot.  Ainsi,  par  exemple,  l'entêtement  breton  est  proverbial;  u 
d'autre  part,  on  dit  des  Comtois  ;  «  Comtois,  lële  de  bols.  » 

Cbàmpjionh.—  M-  l'ebLé  Pélet,  poursuivant  ses  Intéressantes  éludes  si 


—  86  - 

Champagne,  examine  aujourd'hui  l'attitude  du  clergé,  et  des  repn^sentants 
des  principales  Tilles  vis-à-vis  de  Philippe  le  Bel,  lorsque  le  Roi  les  convo« 
qua  à  propos  de  son  différend  avec  Boniface  VIIT  et  du  procès  des  Templiers. 
Son  nouvel  opuscule  :  La  Diocèse  de  Troye$  dans  le  différend  entre  Boni  face  Vf  H 
et  Philippe  le  Bel  et  dans  l'affaire  des  templiers  (Trojres,  imp.  Paul  Nouel,  1906, 
in-8  de  96  p.  Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  académique  de  VAube)  composé 
surtout  &  Talde  de  la  publication  de  M.  Picot  intitulée  :  Documents  relatifs 
aux  États  généraux  et  assemblées  réunis  sous  Philippe  IV,  fait  parfaitement 
ressortir  combien  la  politique  de  Philippe  le  Bel  fut  médiocrement  approu- 
vée dans  le  diocèse  de  Troyes. 

FRANQHB-CoMTâ.  —  Une  moitié  &  peu  près  du  neuvième  volume  de  la 
T  série  des  Mémoires  de  la  Société  d*émulation  du  Douhs,  4905  (Besançon,  impr. 
Dodivers,  1906,  in-8  de  556  p.,^avec  23  planches)  a  été  composée  avec  des 
travaux  déjà  publiés  ailleurs,  mais  que  la  Société  a  été  bien  inspirée  de 
réimprimer  dans  son  recueil  ;  nous  parlerons  d'ailleurs  spécialement  plus 
loin  des  deux  premières.  Il  s'agit  des  trois  éludes  suivantes  :  Notice  sur  l'Hâ^ 
pilai  du  Saint-Esprit  de  Besançon,  par  feu  A.  Castan  (p.  1-94)  ;  —  Qranvelle  et 
le  Petit  Empereur  de  Besançon  (4 54 8- 4 558).  Un  Épisode  de  la  vie  municipale  et 
religieuse  au  xvi»  siècle,  par  le  même  (p.  95-176,  avec  3  planches)  ;  —  Lee  Deux 
FHres  Grenier':  Le  Poète  Edouard  Grenier,  par  M.  Charles  Baille  (p.  181-216, 
avec  les  portraits  des  deux  frères);  Lé?  Peintre  Claude  Jules  Grenier  l484'7'488Z)t 
par  M.  Gastou  Coindre  (p.  217*262).  Quelques  remaniements  de  peu  d'impor- 
tance ont  élé  apportés  dans  ces  biographies  par  leurs  auteurs  qui  les  avaient 
déjà  données,  le  premier  dans  la  Revue  hebdomadaire  (tiré  aussi  à  part.  Paris, 
Plon-Nourrit,  1902,  in-8  de  25  p.,  avec  portrait);  le  second,  dans  les  Annales 
franc-comtoises  (tiré  également  &  part.  Besançon,  impr.  Jacquin,  1898,  in-8 
de  22  p.)  et  dans  le  luxueux  volume  intitulé  :  Claude-Jules  Grenier  peintre 
1847-4885)  (Besançon,  impr.  Jacquin,  1899,  in-8,  avec  vues  et  portraits).  C'est 
d'ailleurs  ce  dernier  volume,  renfermant  une  longue  lettre  du  frère  du 
peintre  (le  poète  Edouard),  qui  se  trouve  ainsi  accessible  à  un  plus  grand 
nombre  de  lecteurs.  Il  y  avait  là,  en  somme,  un  devoir  de  reconnaissance 
à  remplir  par  la  Société,  dont  les  frères  Grenier  ont  été  les  bienfaiteurs.  Or, 
ce  devoir,  il  était  impossible  de  s'en  mieux  acquitter  qu'en  reproduisant 
les  excellents  et  très  complets  articles  de  MM.  Baille  et  Coindre.  —  Le  pré- 
sent volume  du  recueil  de  la  Société  d'.émulation  du  Doubs  se  complète  par 
l'importante  étude  que  M.  Léon  Nardin  a  consacrée,  d'après  des  documents 
inédits,  à  Jacquet  PoiUety  imprimeur,  libraire  et  papetier  {4554-4$49)  et  à  ses 
pérégrinations    à   Lyon,    Genève,   Constance,    Bdle^    Coureelles-leS'Montbéliard, 
Besançon  et  Montbéliard  (p.  263-546,  avec  16  planches)  et- deux  anciennes 
communications  de  feu  A .  Castan  :  Le  Portrait  du  maréchal  de  VieiHevilte  au 
musée  de  Besançon  (p.  547-553,  avec  portrait);  —  Deux  Gouaches  du  peintre 
Cornu  représentant  la  place  Saint-Pierre  [à  Besançon]  en  478!^  (p.  554-555,  avec 
2  planches). 

»  Du  volume  qui  précède,  a  été  tirée  à  part  la  Notice  d'Auguste  Castan»  en 
son  vivant  conservateur  de  la  Bibliothèque  de  Besançon,  sur  VHôpital  du 
Saint-Esprit  de  Besançon  (Besançon,  impr.  Dodivers,  1906,  in-8  de  93  p.)  Un 
Avant-propos,  dû  à  M.  Léonce  Pingaud,  rappelle  d'abord  que  cette  notice, 
«  imprimée  dans  les  Annuaires  du  Doubs  (1864  et  1865),  est  une  des  premières 
œuvres  de  son  autour,  et  aussi  l'une  de  celles  qu'il  est  aujourd'hui  le  plus 
difficile  de  rencontrer  dans  une  bibliothèque  comtoise.  »  Il  était  donc  vrai- 
ment opportun  de  la  tirer  de  la  demi-obscurité  où  elle  se  trouvait  reléguée. 
Les  quelques  lignes  suivantes  de  M.  Pingaud,  résumant  parfaitement  cette 


-  87  - 

étude,  méritent  d*ôtre  citées  :  «  Fondé  au  commencement  du  ziii*  siècle, 
dirigé  par  un  ordre  aujourd'hui  éteint,  et  sécularisé  cinquante  ans  aTant  la 
Révolution,  l'hôpital  du  Saint-Esprit  n*a  pas  disparu  tout  entier.  Sa  dotation, 
ou  du  moins  ce  qui  a  survécu  d*elle,  constitue  un  fonds  dont  dispose  TAssis- 
tance  publique  à  Besançon.  Aussi  la  notice  de  Castan  n*est-elle  pas  absolu- 
ment une  page  d'histoire  morte.  Sur  les  personnes  ecclésiastiques  ou  laïques 
qui  ont  été  mêlées  à  son  histoire,  sur  les  biens  dont  les  revenus  continuent 
à  soulager  les  malades  et  les  pauvres,  elle  contient  des  notions  précises, 
méthodiquement  et  clairement  distribuées  dans  quatre  chapitres  substan- 
tiels. >  Ce  travail  a  obtenu  Jadis  les  éloges  de  Jules  Quicherat  ;  les  nôtres 
ne  lui  seront  pas  davantage  marchandés. 

_  Voici  un  autre  tirage  à  part  des  Mémoireê  de  la  Société  d'émulation  du 
Doubs.  Il  a  pour  titre  :  Granvelle  ei  le  Petit  Empereur  de  Besançon  (4 548-4 5SS), 
Un  Épisode  de  la  vie  municipcUe  et  religieuse  au  zvi*  siècle^  et  pour  auteur  le 
même  Auguste  Castan  (Besançon,  imp.  Dodivers,  1906,  in -8  de  80  p.,  avec 
trois  planches).  Des  nombreux  fragments  d'histoire  dont  Castan  a  doté  sa 
ville  natale  «  la  plus  importante,  la  plus  curieuse,  fait  judicieusement  obser- 
ver M.  Léonce  Plngaud  daus  le  court  Avant-propos  dont  il  a  fait  précéder  la 
publication,  est  celle  sur  Oranvelle  et  le  Petit  Empereur  de  Besançon,  qui  parut 
en  1876  dans  une  revue  parisienne  [la  Bévue  historique]  et  qui,  pour  ce  motif, 
fut  moins  remarquée,  au  moins  en  Franche-Comté.  On  y  voit  aux  prises, 
dans  l'euceinte  de  la  ville,  tous  les  pouvoirs  publics  d'alors,  l'Empereur,  Tar- 
chevêque,  le  corps  municipal  et,  &  côté  d'eux,  une  puissance  nouvelle,  la 
Réfdrmation  protestante,  essayant  de  conquérir  la  cité.  Dans  cette  lutte 
complexe  figurent,  à  titres  divers,  le  garde  des  sceaux  Nicolas  Perrenot  de 
Granvelle,  Gaùthiot  d'Ancier,  le  «  petit  empereur,  »  le  secrétaire  de  la  com- 
mune Lambelin,  qui  en  fut  la  principale  victime.  D'illustres  étrangers  pas- 
sent au  fond  du  tableau  :  l'humaniste  Ërasme,  le  connétable  de  France 
Charles  de  Bourbon.  Toute  la  vie  religieuse  et  municipale  de  Besançon  est 
^essuscitée  dans  ces  pages  rédigées  d'après  les  documents  originaux,  accom- 
pai^ées  de  notes  et  suivies  de  pièces  justificatives  on  ne  peut  plus  variées 
et  caractéristiques.  »  M.  Pingaud  constate  que  des  écrivains  tels  que 
€  MM.  John  Viénot  et  Maurice  Cadix  ont,  sur  ce  sujet,  et  en  se  plaçant  plus 
particulièrement  au  point  de  vue  protestant,  fait  paraître  des  travaux  esti- 
mables. >  Ajoutons  que  le  roman  s'est  emparé  de  l'œuvre  de  Castan  et  qu'il 
en  est  résulté  un  livre  curieux,  certes,  mais  où  les  tendances  <  anticléricales  » 
de  son  auteur,  M.  Jules  Gros,  se  sont  donné  ample  carrière,  en  même 
temps  que  des  haines  électorales  y  éèlatent  pour  le  plus  grand  amusement 
de  la  galerie  qui  a  voulu  reconnaître  dans  certain  personnage  semi-grotesque 
du  récit,  une  notabilité  du  cru,  tout  à  fait  contemporaine.  La  grande  et  belle 
planche  qui  représente  Qauthiot  d'Ancier  est  empruntée  à  la  Revue  de  l'art 
ancien  et  moderne,  OÙ  son  auteur,  M.  Fournler-Sarlovèze,  l'a  publiée  &  l'appui 
de  son  article  sur  le  Buste  de  Qauthiot  d'Ancier  {U90'l566)  (livr.  du 
10  février  1898). 

^  Et  encore  une  troisième  plaquette  de  A.  Castan,  toujours  extraite  des 
mêmes  Mémoires,  laquelle  comprend  deux  sujets.  Dans  le  premier,  l'auteur 
a  recherché  à  qui  devait  être  attribué  \t  Portrait  du  maréchal  de  yieilleviUe 
que  possède  le  musée  de  Besançon.  Dans  le  second,  il  est  question  de  detuc 
Gouaches  du  peintre  Cornu  représentant  la  place  Saint-Pierre  en  1789.  Ces  deux 
gouaches,  dont  l'on  a  ici  d'excellentes  reproductions  en  phototypie,  offirent 
une  idée  très  exacte  de  ce  qu'était  ce  coin  de  Besançon  un  peu  avant  la 
Révolution  (Besançon,  impr.  Dodivers,  1906,  in-8  de  10  p.,  avec  3  planches). 


—  88  — 


—  Dans  la  colleclion  si  connue  Science  et  Religion  (série  des  PhihêopUeê  et 
penseurs)^  M.  Michel  Salomoii  Tient  de  donner  un  faâciculesur  Théodore  Jouf" 
frôy  (Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de  64.  —  Prix  :  0  fr.  60).  Les  douze  premières 
paires  (chapitre  1)  de  l'opuscule  sont  consacrées  &  la  biographie  de  Jouflroy. 
L'auteur  se  montre  miséricordieux  pour  celui  qui  a  écrit  Comment  les  dogmee 
finissent;  Il  émet  d^allleurs  cette  opinion  que  si  le  philosophe  ne  fût  mort 
prématurément  à  T&ge  de  46  ans,  <  peut-être  un  complet  retour  k  ses  croyances 
premières  eût-il  clos  le  cercle  de  sa  vie.  »  Il  convient,  en  effet,  de  se  sou- 
venir que  Théodore  Jouffroy,  presque  à  ses  derniers  instants,  déclara  net- 
tement au  prêtre  qui  le  visitait  et  avec  qui  il  causait  ;  «  Monsieur  le  curé, 
tous  ces  systèmes  ne  mènent  à  rien  ;  mieux  vaut  mille  fois  un  bon  acte  de 
foi  chrétienne.»  Les  sept  chapitres  qui  suivent,  analysent  et  critiquent Tœu- 
vre  du  philosophe  franc-comtois. 

LoRRAiNB.  —  A  rheure  où  Taplculture  est  redevenue  en  honneur,  et  où,  en 
Lorraine  en  particulier,  de  nombreuses  sociétés  se  sont  formées  pour  favo- 
riser son  développement,  il  a  semblé  bon  à  M.  Pierre  Boyé  de  faire  con- 
naitte  comment  se  pratiquait  autrefois  i^éievage  des  abeilles.    Pendant 
longtemps  on   se  contenta  do  prendre  le  miel  que  Ton  trouvait  dans  les 
forêts.  Peu  à  peu,  cependant,  on  s^appliqua  à  former  des  ruchers  et  à  tirer 
meilleur  parti    des   essaimas.  Jusqu'au  xvi*  siècle,  Tapiculture  fut  assez 
florissante  en  Lorraine  et  le  domaine  tirait  un  revenu  appréciable  de  cette 
industrie;  mais  h.  partir  du  commencement  de  ce  siècle,  on  relève  partout 
dans  les  registres  des  gruyers  des  signes  de  décadence.  Pendant  le  xvl« 
siècle  et  jusque   vers  1633  la   décadence    s'accentua.  Vinrent  alors  les 
horreurs  de  la  guerre  de  Trente  ans.  Tout  le  pays  lut  ravagé  et  dépeuplé 
et  les  abeilles  furent  abandonnées  si  complètement  que  plusieurs  fois  pen- 
dant le  xvir  siècle  on  constata  que  Ton  ne  pouvait  plus  trouver  «  aucunes 
mouches  ».  Au  cours  de  son  travail  intitulé  :  Les  Abeilles^  la  cire,  le  miel  en 
Lorraine  jusqu'à  là  fin  du  xvili^  siècle,  élude  d*économie  historique  (Paris  et 
Nancy,  Berger-Levrault,  1906,  in-8  de  108  p.  —  Prix  :  3  fr.),  M.  Boyé  fait  res- 
sortir tout  le  parti  que  Ton  peut  tirer  du  miel  et  de  la  cire  et  montre  les 
progrès    réalisés   avant   la  Révolution   dans   la   manière   d'exploiter  les 
abeilles.  Neuf  pièces  justificatives  terminent  cette  brochure  intéressante  et 
vraiment  bien  présentée. 

—  L'ouvrage  de  M.  Tabbé  A.  Paloux  intitulé  :  Origine  de  Passavant  et 
Hédt  du  massacre  des  mobiles  de  la  Marne  en  Î870  à  Pcusavant  (Paris,  Savaète, 
8.  d.,  in-8  de  111  p.)  comprend  deux  parties  bien  inégales.  La  première,  sur 
les  origines  de  Passavant,  ne  donne  que  des  notions  très  vagues  et  très 
générales  sur  ce  sujet.  La  deuxième,  dans  laquelle  est  retracé  avec  détails 
le  récit  du  massacre  des  mobiles  qui  eut  lieu  dans  cette  commune  le  25 
août  1870,  est  plus  intéressante.  M.  Patoux  fait  connaître  dans  quelles  ciN 
constances  la  colonne  de  mobiles  du  commandant  Terquen  évacua  Vitry- 
le-François,  comment  elle  fut  surprise  par  les  Prussiens  à  la  Baisse,  puis 
emmenée  en  Prusse  où  elle  fut  internée  à  Glogau.  C'est  après  le  combat 
de  la  Basse,  et  au  moment  où  les  prisonniers  traversaient  Passavant 
qu'eut  lieu  le  massacre  d'un  bon  nombre  d'entre  eux.  La  publication  de 
cet  opuscule  a  pour  but  d'aider  à  recueillir  la  somme  nécessaire  pour 
acquérir  les  vitraux  destinés  &  perpétuer  et  à  glorifier  la  mémoire  des 
quarante-neuf  mobiles  tués  à  Passavant  (Marne). 

^  M.  Albert  CoUignon,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy, 
vient  de  publier  une  brochure  sur  un  ouvrage  assez  oublié  aujourd'hui  et 
qui  mérite  d'être  connu.   11  est  intitulé  :  Le  Portrait  des  esprits  (Icon  ani- 


r 


—  89  — 

marum)  de  Jean  Barklay  (Nancy,  Berge r-Levrault,  1906,  in-8  de  74  p.)-  Jean 
Barklay  était  Écossais,  il  a  longtemps  habité  la  France,  et  a  dédié  & 
Louis  XIII  son  ouvrage  écrit  en  latin.  VIcon  animorum  est  un  portrait  dea 
caractères  de  chaque  Age,  de  chaque  époque  et  de  chaque  peuple.  La  partie 
la  plus  originale  est  celle  qui  concerne  les  mœurs  et  le  caractère  des  diffé- 
rents peuples  de  l'Europe.  Beaucoup  de  traits  sont  encore  exacts  de  nos 
Jours.  M.  Coliignon  donne  un  tableau  très  complet  deto  éditions  successives 
de  VIcon  atUmorum,  des  traductions  qui  en  ont  été  faites,  et  des  auteurs 
qui  l'ont  commenté.  Les  chercheurs  sauront  gré  au  professeur  de  TUniver- 
sité  de  Nancy  de  ce  travail  intéressant  et  d^une  érudition  sûre. 

Normandie.  —  L^auteur  du  Recrutement  militaire  êota  le  premier  Emfnre, 
les  Gardes  cThanneur  du  Caloadoê  {4808-4844)  (Caen,  Jouan,  1906,  in-8  de  154  p.) 
a  encadré  les  pièces  intéressantes  qui  forment  la  charpente  de  son  ouvrage 
dans  des  réflexions  politiques  et  des  jugements  historiques  dont  nous  lui  lais- 
sons toute  la  responsabilité.  Mais  M.  U.  Defontaine  mérite  des  éloges  sans 
réserve  pour  la  méthode  avec  laquelle  il  a  dirigé  ses  recherches.  Celles-ci  ont 
été  fructueuses.  Elles  lui  ontpermis  de  reconstituer, avec  autant  de  précision 
que  comporte  l'état  des  archives  nationales  et  départementales,  l'I^istoire 
d'une  institution  qui  a  Joué  un  certain  rôle  dans  les  guerres  de  TEmpire. 
'C*est  Torganisation,  en  corps  militairement  constitué,  des  gardes  d'honneur, 
et  non  le  récit  de  leurs  exploits  militaires  que  nous  trouverons  dans  ces 
pages  :  elles  nous  livrent  le  nom  de  toutes  les  personnalités  du  Calvados  qui 
furent  appelées  à  figurer  dans  ces  régiments,  où  furent  incorporés  les  Jeunes 
gens  do  famille  du  Calvados  ;  elles  nous  donnent  des  détails  d^une  incom- 
parable précisionsur  Tarmement  et  Puniforme  qui  leur  furent  attribués.  Le 
généalogiste,  et  l'amateur  d'armes  consulteront  avec  le  plus  grand  profit 
c«  tte  importante  brochure. 

Poitou.  —  Une  notice  de  M.  Henri  Clouzot  sur  Antoine  Jacquard  et  Us  gra^ 
veurt  pottevins  auxvji*  siècle^  extraite  du  Bulletin  du  6t6 h'opAt le  (Paris,  Leclerc, 
1906, in-8  de  26  p.,  avec  1  grav.),  nous  apporte  les  plus  utiles  renseignements 
sur  un  graveur  ornemaniste  assez  oublié,  dont  le  talent  original  et  primcsau- 
tier  peut  être  rapproché  de  celui  d^un  Etienne  Delauine  ou  d'un  Théodore 
de  Bry.  L^œuvre  d'Antoine  Jacquard  est  d'ailleurs  assez  restreint  ;  le  Cabi- 
aet  des  estampes  de  Paris  n'en  possède  qu'un  petit  nombre  de  pièces,  et 
celles  qui  passent  quelquefois  dans  les  ventes  montent  à  des  prix  fort  éle- 
vés. A  la  suite  de  ce  maître  dont  les  accents  pittoresques  sont  presque 
dignes  d'un  Callot,  M.  Clouzot  a  ressuscité  les  noms  de  quelques  graveurs 
plus  modestes  qui  continuèrent  ses  traditions  à  Poitiers.  Cette  monogra- 
phie très  élégante,  que  complète  un  précieux  catalogue  iconographique 
contribuera  à  remettre  en  honneur  les  œuvreâ  trop  ignorées  de  nos  graveurs 
provinciaux  du  xvi"  et  du  xvii*  siècles. 

ALSACB.  —  M.  Maurice  Barrés  publie  un  petit  volume  intitulé  :  Alsace-Lor- 
raine (Paris,  Sansot,  1906,  in-12  de  96  p.  —  Prix':'1  fr.)!lequel  renferme  dUnté- 
ressauts  fragments  sur  nos  provinces  perdues.  D'abord  il  reproduit  la  con- 
férence faite  à  la  «  Patrie  française  »  en  décembre  1899,  sous  le  titre  :  Une 
Nouvelle  Position  du  problème  alsacien- lorrain,  où  M.  Barrés  a  trouvé  des  études 
et  des  appréciations  si  profondément  vraies  ;  puis  une  description  des 
beautés  naturelles  de  TAlsace  et  principalement  du  mont  Sainte-Odile.  La 
pensée  qui  se  dégage  de  ce  dernier  site  fait  l'objet  d'un  fragment  suivant 
où  l'auteur  prend  à  partie  Taine  pour  avoir  parlé  d'Iphigénie  dans  un  lieu  tout 
rempli  d^une  autre  Vierge  sacrifiée  et  sacrifiante.  Dans  un  autre  morceau  il 
examine  comment  l'activité  éternelle  de  l'Alsace  s'adap/era  aux  circons- 


-   90  — 

tances  présentes,  et  11  répond  par  la  victoire  de  Tesprlt  latin  sur  l'esprit 
germain.  Un  dernier  fragment,  extrait  du  Roman  de  ^énergie  nalionale^  décrit 
Metz  :  eateme  dam  un  séptUcre.  En  appendice  une  étude  sur  Tesprlt  réel  et  uon 
sur  celui  apparent  de  l^Alsacien  et  sur  la  conscience  alsacienne  manifestée 
par  deux  institutions  récentes  :  la  Revue  alsacienne  illustrée  et  le  Musée  alsa^ 
et«n.  —  Nous  signalons  aussi  l^pparition  du  2*  volume  de  V Histoire  de  VAl' 
sace  au  xyiii*  sièeù,  par  M.  Gh.  Hoffmann,  édité  par  la  direction  de  la  Revue 
d'Alsace  (Colmar,  H&ffel,  1906,  in-8  de  576  p.  —  Prix  de  Touvrage  entier  en 
souscription  :  45  fr.).  Cet  ouvrage  off^e  un  tableau  complet  de  TAisace 
administrative,  économique,  sociale,  etc.,  au  xviii*  siècle,  en  même  temps 
qu'une  enquête  sur  les  causes  réelles  de  la  Révolution  dans  ce  pays.  — 
Citons  encore  :  Les  Monuments  d^architecture  de  V Alsace^  par  MM.  J.  Hausmann 
et  Polaczek  (Strasbourg,  Heinrich,  1906,  in-4  de  123  p.,  avec  100  planches. 
—  Prix  :  75  fr.},  qui  constituent  un  splendide  ouvrage  d'une  exécution  parfaite 
représentant  un  choix  des  types  les  plus  caractéristiques  de  l'architecture, 
dans  ce  pays,  interprétés  au  point  de  vue  historique  et  artistique;  — 
UAlbum  Totxhemolin  4906  (Paris,  Schlaeber,  1906),  dans  un  ordre  d'idée  ana- 
logue, est  une  collection  de  dessins  qui  embrasse  toute  l*histoire  de  l'Alsace 
depuis  les  temps  les  plus  reculés.  On  regrette  que  cette  suite  de  dessins 
n'ait  pu  être  placée  dans  l'ordre  chronologique;  —  Die  Juden  in  Rufach,  par 
MM.  le  D'  Ginsburger  et  G.  Winkler  (G^iebviller,  Dreyfus,  1906»  in-8  de  53  p« 
et  7  planches)  retrace  la  courte  et  tragique  histoire  de  la  communauté 
Israélite  de  Rouffacb,  et  remet  devant  nos  yeux  une  vieille  synagogue  du 
xiy«  siècle,  d'après  des  vestiges  encore  existants  ;  —  Dessins  représentatifs 
sur  os  de  la  station  préhistorique  de  Gierents^  par  M.  Mathieu  Mies  (in-8  de 
8  p.  et  2  pi.  ;  extrait  du  Bulletin.de  la  Société  des  sciences  de  Nancy).  Gette 
brochure  relate  une  découverte  de  haute  importance  en  préhistoire  et  met 
en  évidence  une  curieuse  persistance  de  l'art  de  la  gravure,  magdalénien 
jusque  dans  la  période  néolithique.  —  Les  amateurs  de  patois  et  de  folk- 
lore pourront  se  délecter  à  la  lecture  de  :  Edgar  ufpm  Schilkener  Messdi  de 
M.  Ad.  ErafTt  (Strasbourg,  Staat,  1906,  in-8  de  144  p.),  récit  d'une  excursion 
fantastique  h  la  foire  de  Schiltigheim,  près  Strasbourg,  avec  défilé  de  types 
et  d'expressions  caractéristiques. 

SuËDB.  —  Sous  le  titre  délusoire  d'Exposition  universelle  de  490$,  à  Liège  : 
Suède ,  Catalogue  spécial,  rédigé  avec  le  concours  de  plusieurs  spécialistes  émi- 
nents,  par  le  Dr.  A. -G.  Ekstrand,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  de 
l'Académie  d^agriculture  (Stockholm,  impr.  Ivan  Hseggstrœm,  in-12  de 
xxv-146  p.)  a  paru  un  joli  petit  volume  qui  donne  beaucoup  plus  qu*un 
simple  catalogue  :  il  ne  s'agit  pas  uniquement  ici  des  exposants,  dont  la 
succincte  énumération  n'occupe  que  neuf  pages,  mais  surtout  des  pays  qu'ils 
représentaient  et  dont  les  ressources  matérielles  et  même  intellectuelles 
sont  «  exposées  »  avec  beaucoup  de  méthode.  De  nombreux  tableaux  statis- 
tiques, entremêlés  au  texte,  montrent  les  progrès  que  la  Suède  a  faits  sous 
le  règne  d'Oskar  II.  G'est  un  résumé  net  et  précis  des  principales  notions 
qui  concernent  ce  pays,  et  onze  vues  photographiques  fort  bien  venues  y 
donnent  une  idée  des  monuments  et  de  la  nature  de  la  Suède.  Geux  qui 
veulent  avoir  des  renseignements  plus  complets  sur  quelque  matière  y 
verront  avec  plaisir  que  la  Société  générale  d'exportation  de  Suède  (Vasagatan 
6,  à  Stockholm)  s'offre  à  leur  en  fournir  gracieusement. 

États-Unis.  —  On  sait  que  la  Bibliothèque  du  Congrès  a  Theureuse  habi- 
tude de  publier,  sur  toutes  les  questions  importantes  dont  les  membres  du 
Gongrès  doivent  entreprendre  Texamen,  une  bibliographie  de  choix,  ou  la 


—  91  — 

lUTTages  possédés  par  la  Bibliothâque  elle-même.  AIdbI  se  t 
es  de  très  intéressantes  listes  bibliographiques  en  m4m< 
lembres  du  Congrès  savent  quels  ouvrages  ils  sont  sftrs  < 
ament  oonsulter.  —  Ce  n'est  pas  seulement  au  polat  de  *ue 
ue  cette  série  de  bibliographies,  soigneusement  rédlftéea,  [ 
ii  ;  au  point  de  vue  politique,  économique  et  social,  on 
flt  à  s'en  servir  ;  la  preuve  en  est  fournie  par  lea  dernlèn 
,'uoe  est  relative  aux  tarlts  douaniers,  et  fournit,  outre  d 
énératee,  des  références  précises  sur  l'union  douaDlëre  de 
et  sur  les  tarifs  de  la  France,  de  l'Allemagne,  de  la  Suisse, 

Russie,  du  Canada  (Lilirary  of  CongrtMt.  Lût  of  Workt  on  th 
n  Countritt...  compUed  uuder  the  direction  of  Appleton 
fân.  Washington,  Govemment  printing  Office,  1904,  ia-8  6 
)ppement  du  commerce  américain  en  Europe,  les  dangerf 
.  pour  l'essor  commercial  de  l'Europe,  les  projets  de  16 
|ue  de  l'Europe  contre  le  Nouveau  Monde,  voilà  de  qui  t 
Ion  de  cette  bibliographie,  où  les  articles  de  revue  tiennent 
is,  de  place  que  les  ouvrages  mêmes,  et  que  complètent  u 
I  d'auteurs  et  une  table  des  matières.  —  Voici  maintenant  u 
e  traite  du  contrêle  par  l'Ëtat  des  entreprises  d'assurancee 
of  Congreti.  Lût  of  Warkt  relating  10  Governmtnt  Ftgulalion 
'niled  Stala  and  Foi-rign  Countria.  Complled  unler  the  din 
,  PrentisB  Clark  Grlflln.  Washington,  Government  printin 
I  de  i6  p.)  et  fournil  sur  ce  sujet  important  de  précieuse 
it,  grAce  &  deux  tables  per  ordre  de  matières  et  par  noj 

recherche  est  très  facile.  —  Une  dernière  liste  bibliogi 
s  questions  municipales  —  et  particulièrement  de  la  i 
kle  —  aux  États-Unis,  et  peut  servir,  pour  les  publication 
k  1001,  è  complâter  p(Lrtlellement  la  bibliop'Bphle  dés 
lur  le  sujet  en  1901,  par  Robert  C.  BroolES  (Library  ofCongn 
leokt  on  Mvnieipal  Affaxn,  wlth  spécial  Référence  to  U 
ip...  Complled  under  the  direction  ot  Appletlon  PrentI: 
Washington,  Oovernment  printing  Office,  1B06,  in-B  de  34 

tlTIONS  NODVHLLBS.  —  il  iieftianitmo  teeondo  ta  Bibbia,  > 
'asteris  (la-3,  Roma,  Pustet).  —  Morceaux  cAoùti  de*  (ainli  t 
ibllés  avec  des  notes  par  J.-C.  Broussolle  (in-i2,  TéquI).  —  J 
ttoria  eneJ  «uoi  aimboli,  da  P.  û.  Semerla  (ln-12,  Roma,  Pi 
I«  la  meue,  par  J.-C.  Broussolle  (In-IS,  ïâqui).  —  Le  Bréviaif 
isf,  ion  ItUtoin,  par  J.  Baudot  (in-12,  Bloud).  —  Dieu,  l'dn 
Égliie,  eonfértnee*  apotogiliquti  fattei  aux  étudiant»,  par  L. 
eauchesne).  —  La  Foi  devant  la  ration.  Riponte  &  deux  < 
Ûé  Gajraud  (gr.  In-ia,  Bloud).  —  La  Foi  et  ta  morale  cK 
ipotogiiique,  par  l'abbé  É.  Blanc  lin-18,  Lethlelleux).  —  A'o 
ieu.  Inttrueiiont  d'apotogilique,  par  le  chanoine  L.  Déseï 
gue).  —  Calichiime  à  Vutage  du  dtoc^ie  de  Lyon,  Livre  du  mi 
..  Oilagnler  {î  vol.  lii-8,  Ljon  et  Paris.  Vltte),  —  Expotil 
atholigue,  par  le  chanoine  E.  Janvier.  IV.  La  Vertu,  eonfi 
Carime  ISOt  [in-8,  I.elhlelleuï).  —  Mgr  Gonindard.  <^vvret 
■  d'une  notice  biographique,  par  le  R.  P.  M.-J.  Olllvier  (li 

Vitte),  —  L'Enfant  ckriiien.  Entrtiient  de  morale  chréliennt, 
-12,  Lethlelleux).  —  La  Uontie  du  Calvaire,  par  P.-L.  PeTK 

—  U  Saeri-Caur  midUi,  par  Une  Religieuse  des  Saciés-C 


-92-    . 

Jésus  et  de  Marie  (ln-18,  Beauchesne),  —  UAurûre  de  VÉiemiti,  par  le  P.  C. 
Laurent  (iQ«>12,  Haton).  —  VÈcho  du  purgatoiret  publié  sous  la  dii^ection  du 
R.  P.  G.  Laurent.  41»  année.  1906  (tn-12,  Haton).  —  La  Formation  de  la  c/ioc- 
tetéj  par  E.  Ërnst;  adapté  de  ralleinaud  par  J.-P.-A.  Hahn  (in-12,  Bloud).-— 
Le  Droit  pénal  romain,  par  T.  Mommsen  ;  trad.  de  Tallemand  par  J.  Duquesne 
(ln-8,  Fontemoing).  —  Le  Râle  du  pouvoir  exécutif  dan$  le*  république»  modemeê, 
par  J.  Barthélémy  (in-8,  Giard  et  Brière).  —   La  Liberté  d^aêsociation,  com» 
tnentaire  théorique  et  pratique  de  la  loi  du  4^^  juillet  4906^  par  L.  Grouzil  (In-ie, 
Bloud).  —  Les  Principes  du  droit  administratif  des  États-Unis,  par  F.  J.  Good- 
now;   trad.  par  A.  et  G.  Jèze  (in- 8,  Giard  et  Brière).  —  Responsabilité  des 
fondateurs  et  administrateurs  de   sociétés  anonymes,   par    H.  Mouret    (in-8. 
Librairie  générale  de  droit  et  de  jurisprudence).  —  Manuel- formulaire  de 
Venregistrement,  des  domaines  et  du  timbre,  suivi  d!*un  précis  de  manutention  et 
de  comptabilité,  par  J.  Castillon  (gr.  in-8,  Librairie  générale  de  droit  et  de 
jurisprudence).  —  Le  Rachat  des  compagnies  de  chemins  de  fer  en  France,  par 
P.  Giliet  [in-8,  Besançon,  imp.  Jacquin).  —  Pensées  de  Pascal,  Édition  nou- 
velle, revue  par  V.  Giraud  (in-12,  Bloud).  —  Leibnis  et  l'Organisation  religieuse 
de  la  terre,  d'après  des  documents  inédits,  par  J.  Baruzi  (in-8,  Alean).  -^ 
Leibnis,  par  le  baron  Carra  de  Vaux  (in-12,  Bloud).  —  La  Philosophie  du  mo- 
misme.  Le  Momisme  logique,  par  le  D'  A.  Thooris  (in-t2,  Maloine).  —  Finalitét 
Matérialisme,  Ame  et  Dieu,  par  le  D»  N.-G.  Paulesco  (in-12,  Bloud).  —  Matéria-^ 
lisme  et  libre-pensée  à  Vaube  du  j.T^  siècle.  Dieu,  l'^dme,  la  prière,  par  A.  Deneux 
(petit  in-8,  Lyon  et  Paris,  Vitte).  —  Le  Duplicisme  humain,  par  C.  Sabatier 
(ln-16,  Alcan).  —  Le  Mensonge  de  Part,  par  F.  Paulhan  (gr.  in-8,  Alcan).  — 
Contre  les  sectes  et  les  erreurs  gui  nous  divisent  et  nous  désolent .  Démonstrations 
et  réfutations,  par  Tabbé  G.  Barnier  (in-8,  Lyon  et  Paris,  Vitte).  —  Le  Divin, 
expériences  et  hypothèses.  Études  psychologiques,  par  M.  Hébert  (in-8,  Alcan). 
—  Psychologie  du  libre  arbitre,  suivie  de  définitions  fondatnentales,  par  Sully 
Prudhomme  (in-i6,  Alcan).  ~  Demi-fous  et  demp-responsables,  par  J.  Grasset 
(in-8,  Alcan).  —  Les  Idées  morales  de  Cicéron,  par  A.  Degert  (in-12,  Bloud).  — 
Les  I fiées  morales  de  Madame  de  Sévigné,  par  J.  Galvet  (in-12,  Bloud).  ~  La 
Vie  sociale  et  Véducation,  par  J.  Dclvailie  (in-8,  Alcan).  —  Elementi  di  peda~ 
gogia  ecclesiastica  générale  e  spéciale,  da  A.  M.  Micheletti.  Vol.  IL  II  Rettore 
ecclesiastico.   Parte  1*.  Délia  Carità  e  prudensa   (gr.   in-8,    Roma,    Désolée, 
Le(ebvre).   —  De  la  Préparation  à  la  vie  chrétienne  dans  les  collèges  religieux. 
Les  Éducateurs,  par  Tabbé  F.  Vallée  (in-8,  Beaiichesne).  —  Cours  de  pédagogie 
théorique  et  pratique,  par  Mi^«  A.  Vagner  (in- 16,  Lyon  et  Paris,  Vitte).  — 
L'Éducation  scientifique  dans  les  petites  classes,  par  R.  Godefroy  (in-16.  Ha- 
chette).  —  Autour  du  féminisme,   par  T.   Joran  (in-16,    Bibliothèque  des 
€  Annales  politiques  et  littéraires  »  ;  Plon-Nourrit).  — •  Principes  d'économie 
politique,  par  A.  Marshall  ;  trad.  par  F.  Sauvaire-Jourdan.  T.  i«'  (in-8,  Giard 
et  Brière).  —  La  Monnaie,  par  A.  de  Foville  (l!i-12,  Lecoffre,  Gabalda).  —  Le 
Surpeuplement  et  les  habitations  à  bon  marche,  par  H.   Turot  et  H.  Bellamy 
(in-8  cart.,  Alcan).  —  Un  Prêtre  continuateur  de  Le  Play,  Henri  de  Tourville 
{f84t'4903),  par  C.  Bouvier  (in-18,  Bloud).  —  Henri  de.  Tourville  et  son  œuvre 
sociale,  par  G.  Meliu  (in-8,  Berger-Levrault).  —  Philibert  Vrau  et  les  Œuvres 
de  Lille,  48t9'4906,  par  Mgr  Baunard  (in-8,  Maison  de  la  Bonne  Presse).  — 
Chei  les  jaunes,  parle  Conseil  fédéral  de  la  Fédération  syndicale  de  Tindustrle 
tourquennoise  (in-16,  Plon-Nourrit).  —  Les  Premiers  Pas  dans  Venlomologie. 
Nos  jmpillons,  par  P.  Maryllis  (iu-4  cart..  Laveur).  —  VAne  et  les  muleu,  par 
E.  Thierry  (format  album  oblong,  cartonné,  Librairie  agricole  de  la  Maison 
rustique).— (7n  Médecin  du  xviil»  siècle.  Théodore  Troncnin  (4'709-41B1),  par  H. 


-  93   ~ 

Tronchin  (in-8,  Plon-Nourrit).  —  Manuel  du  candidat  aux  grades  et  emploie 
de  médecin  el  pharmacien  de  réserve  et  de  Varmée  territoriale,  par  le  D'  P.  Bou- 
loamlé.  2«'éd.  refondue  par  le  D'  H.  Viry  (ln-12,  F.-R.  de  Rudeval).  —  Nou' 
velle  Anatomie  artistique,  cours  pratique  et  élémentaii^e^  par  le  D'  P.  Bicher(!n- 
8,  Plon-Nourrit).  —  U Hypnotisme  et  le  spiritisme,  étude  médico-critique,  par  le 
D'  J.  Lapponl  (in-16,  Perrin).  ^  Le  Magnétisme  humain,  l'hypnotisme  et  te  spi- 
ritualisme considérés  aux  points  de  vtie  théorique  et  pratique^  par  le  D*  L.  Mou- 
tin  (in-16,  Perrin).  —  Traitement  de  la  volonté  et  psychothérapie,  par  le  D'  H. 
Lavrand  (in-i2,  Bloud).  —  Quide  maleimel,  ou  Hygiène  de  la  mère  et  de  Penfanl, 
par  le  D'  Â.-E.  Selle  (iu-f8  cart.»  F.-K.  de  Rudeval).  —  Ouide  pratique  pour 
le  choix  de  lunettes,  par  le  D'  A.  Trousseau  iin-18cart.,F.-R.  de  Rudeval).— 
Histoire  ncUuretle  de  la  France.  23«  partie.  Géologie^  par  P.- H.  Fritel.  Géologie 
(in-18,  les  fils  d'Emile  Deyrolle).  —  UÉvolution  de  la  terre  et  de  Vhomme,  par  G. 
Lespagnol  (  petit  in-8>  Delagrave).  —  La  Télégraphie  sans  fil  et  la  télémécanique 
à  la  portée  de  tout  le  monde,  par  E.    Monier  (in-12,  Dunod  et  Plnai).    — 
Recherches  sur  VélasticUé,  par  P.  Duhem  (ln-4,  Gauthier- Villars).  —  Traité 
pratique  de  Vanalyse  des  gas,  par  M.  Berthelot  {gr.  in-8,  Gauthier- Villars).  — 
Leçons  sur  ta  viscosité  des  liquides  et  des  gaz,  par  M.  Brillouin.  1^*  partie  (gr. 
in-8,  Gauthier-Villars).  —  Utilisation  à  la  ferme  des  déchets  et  résidus  industriels^ 
par  J.  Fritsch  (in-12,  Laveur).  —  Les  Plantes  vivaees  de  pleine  terre ^  par  J. 
Rudolph  (ln-12,  Amat).  —  Monographie  horticole  des  plantes  bulbeuses^  tubercu' 
leuses,  etc.,  par  R.  de  Noter  (in-12,  Amat).  -^   UHybHdation  des  plantes,  par 
R.  de  Noter  (in-12,  Amat).  —  Ma  Pratique  de  la  culture  des  plantes  agricoles, 
par  P.  Galery  (in-12,  Librairie  agricole  de  la  Maison  rusliçiue).  —  Arboricul- 
ture frMitière^  par  L.  BuBsard  et  G.  Duval  (in-18,  Baillièrej.  —  Le  Pommier, 
origine^  culture,  utilisation,  te  cidre,  les  ennemis  du  pommier,  par  P.  Hariot  (gr. 
in-8,  Laveur).  —  Arithmétique  graphique,  introduction  à  l'étude  des  fonctions 
arithmétiques,  par  G.  Arnoux  (gr.  in-8,  Gauthier-Villars).  —  Introduction  à  la 
théorie  des  nombres  transcendants  et  des  propriétés  arithmétiques  des  fonctions, 
par  E.  Maillet  (gr.  in-8,  Gauthier-Villars).  —  Théorie  des  fonctions  algébriques 
de  deux  variables  indépendantes^  par  E.  Picard  et  G.  Simart.  T.  Il  (gr.  in-8, 
Gauthier-Villars).  —  Curiosités  géontétriques^  par  E.  Fourrey  (in-8,  Vuibertet 
Nony).  —  Le  Jiu-Jitsu  et  ta  Femme,  Entraînement  physique  féminin,  par  II. 
I.  Hancock  ;  trad.  par  L.  Ferrus^t  J.  Pesseaud  (in-12,  Berger-Levrault).— 
Le  Peintre.  Traité  usuel  de  peinture  à  Vusage  de  tout  le  monde,  par  C.  Bel  langer 
(in-18,  Garnier).  —  Histoire  de  la  langue  française  des  originet  à  i900,  par  F. 
Brunot.  T.  II.  Le  Seisième  Siècle  (in*8,  Colin).  —  Étude  sur  la  simplification  de 
Vorthographe,  par  A.  Dutens  ;gr.  in-8,  F.-R.  de  Rudeval).    —  Flore  popu- 
laire, ou  Histoire  naturelle  des  plantes  dans  leurs  rapports  avec  la  linguistique  et 
le  folklore,  par  E.  Rolland.  T.  V  et  VI  (2  vol.  in-8,  chez  Tauteur,  5,  rue  des 
Chantiers,  Paris,  V*).  -^  La  Chanson  de  Roland  et  la  Littérature  chevaleresque, 
par  M.  Michel  (in-16,  Plon-Nourrit),  —  Littérature  orale  et  traditions  du  Niver- 
nais. Chants  et  chansons,  recueillis  et  classés  par  A.  Millieu.  T.  1«r.  Complaintes, 
chants  historiques  (gr.  in-8,  Leroux).  —  En  Forêt,  par  P.  Harel  (in-16,  Plon- 
Nourrit).  —  Les  Nuages  de  pourpre,  poésies,  par  P.  Vérola  (in-18,  Perrin).— 
Rimes  cuivrées,  par  A.  Mouly  (in-18,  «  Annales  politiques  et  littéraires  »).— 
De  Rime  en  rime,  par  L.-L.  Régnier  (in-16,  Maison  des  Poètes).  —  Pro  Deo  et 
Patria,  par  G.  Loprévost  (in-18,  Librairie  de  la  province).  —  Le  Poème  de  ma 
M>,  par  L.  Duc.  V*  partie.  Jusqu'à  la  vingt  et  unième  année  (iu-18.  Librairie 
de  la  Province).  — -  Le  Maître  de  la  mor/,  drame  lyrique  en  un  prologue  et 
trois  actes,  par  M.  Allotte  de  la  Fiiye  (petit  in-8,  Plou-Nourrit).  —  Théâtre 
pour  les  jeunes  filles^  par  M.   Bouchor  (in-18,  relié  toile.  Colin).  —  Sainte 


t^: 

•* 


-  94  - 

Hé\ène\  ou  le  Triomphe  de  la  croiw,  drame  en  trois  actes  et  un  épilogue,  par 
J.  Grech  (in-12,  Haton).  —  Jeanne  Hachette,  drame  lyrique  en  trois  actes, 
par  i*abbé  A.  Soclceel  (in-t2,  Ilaton).  — -  La  Ligne  droite,  drame  de  Tépoque 
révolutionnaire,  par  J.  Rellno  (in-8,  Haton).  —  Le  Dernier  Brigand,  comédie 
en  un  acte,  par  E.  de  Myrpa  (in-12,  Haton).  —  BambouUuêe^  comédie  en 
deux  actes,  par  A.  Saulnier  (in-12,  Haton).  —  Rustaude  et  Citadine^  opérette 
en  un  acte,  par  C.  Le  Roy-Yiilars  (in-12,  Bricon  et  Lesot)'.  —  Le  Marchand 
iPautomaUê,  opérette,  par  C.  Le  Roy  Yillars  (in-12,  Bricon  et  Lesot).  —  Myt- 
térieuœ  Paêêé,  par  M»»  0.  Feuillet  (in-18,  Calmann-Lévy).  —  VEêclavage,  par 
M.  Ploran  (in-18,  Galmanu-Lévy).  —  La  Gardienne  de  la  lumière,  et  autret 
histoires  canadiennes,  par  H.  Van  Dyke,  adaptées  de  l'anglais  par  E.  Sainte- 
Marie  Perrin  (ln-18,  Caïman n-LéTy).  —  Les^  Dieux  d*argile,  par  L.  Thévenin 
(in-16,  Perrin).  —  La  Vie  finissante,  par  L.  Espinasse-Mongenet  (in*16, 
Perrin).  — >  L'Insidieuse  Volupté,  par  P.  Lacour  (in-16,  Perrin).  —  L'Étemelle 
Attente  [mœurs  militaires),  par  F.  Médine  (in-16,  Fontemoing).  —  Le  Mirage^ 
par  P.  Béral  (in-16.  Hachette).  —  Les  Medlicotu,  par  G.  Yorke  (in-16,  Hachette). 

—  L'Ascète,  par  G.  Regismanset  (in-18,  Sansot).  —  LeJof/imal  de  Pierre  Dau- 
mû,  par  P.  Grasset  (ln-18,  Sansot).  —  La  Vis  et  la  mer.  Presque  amant^  par  i. 
Karnior  (in-18,  Sansot).  —  Jean  sans  Terre,  par  R.  Ganbert  (in-18,  Sansot). 

—  La  Mésaventure  de  M.  de  Chanqueyras,  par  A.  Chevalier  (petit  in-12,  Sansot). 

—  Le  Pays  des  Loiophages,  par  A.  Ciugria-Wanner  (petit  ln-12,  Sansot).  — 
^La  Sei'vitude,  par  F.  Rivet  (in-18.  Stock).  —  Le  Jardin  sur  la  glace,  par  H.- 

R.  Lenormand  (in-18,  Stock).  —  Dernière  du  nom,  par  M.  Tessier-Bailleul 
(in-18,  Dujarric).  —  Un  Chevalier  de  Saint'Andeu.  Épisode  des  guerres  de  la 
Vendée,  par  A.  ChamboUe  [E.  Beauchamp]  (in-18,  Dujarric).  —  Hélène^  ou  la 
Religion  des  grandes  amours.  Un  pur  Roman  qui  mène  au  ciel,  par  J.  grondai 
(in-12,  Schulz).  —  Stérilité!  par  Ferri-Pisaoi  (ln-16,  «  Le  Roman  pour  tous  »). 

—  Jumelles,  par  M.  Marya  (in-12,  H.  Gautier).  —  Le  Chevalier  de  Notre^Dame^ 
par  J.  Telncey  (in-8,  Lethielleuz).  —  Sous  l'écorce^  par  M**  Chéron  de  la 
Bruyère  (in-12,  Haton).  —  Amies  de  pension,  par  F.  de  Noce  (ln-12,  Haton).— 
Le  Senret  de  Saint^Remy,  par  L.  des  Ages  (in-12,  Haton).  •*  COuvriére,  par 
S.  de  Saint-Loup  (in-12,  Haton).  -^  Miriam,  la  fille  du  pharisien,  drame  sur 
la  Passion,  par  Tabbé  Gratieuz  (in-18,  Haton).  —  Mes  petits  Qars,  histoires 
vécues,  par  Un  vicaire  de  campagne  (in-12,  Beauchesne).  —  fleurs  et  par fums, 
€  Souvenirs  et  rédu  ».  T.  2  (in-12,  Œuvre  des  Orphelins- Apprentis  d'Auteuii). 

—  Pour  mieux  connaître  Homère,  par  M.  Bréal  (in-16.  Hachette).  —  Les  Épi- 
grammes  de  Léonidas  de  Tarente,  traduites  du  grec  par  J.  Mouquet  (in-16, 
Lille,  Le  Beffroi).  —  Esquisse  historique  de  la  littérature  française  au  moyen 
âge,  {Depuis  les  origines  jusqu'à  la  fin  du  xv*  siècle),  par  G.  Paris  (in-18.  Colin). 

—  Lss  Satires  de  Boileau  commentées  par  lui-même  et  publiées  avec  des  notes, 
par  F.  Lachèvre  (gr.  in-8.  Le  Vésinet  (Seine-et-Oise)  et  Courménil  (Oise).  — 
Bourd(sloue.  Histoire  critiquer  de  sa  prédication,  par  E.  Griselle  (in-8,  Beau- 
chesne). —  Lamennais  avant  C  «  Essai  sur  l'indifférence  »  diaprés  des  docufnents 
inédits  {4189-1817),  Étude  sur  sa  vie  et  sur  ses  ouvrages,  par  A.  Fougère  (iu-8, 
Bloud).  —  Lacordaire  orateur,  sa  formation  et  la  chronologie  de  ses  œuvres,  par 
Favre  (gr.  in-8,  Poussielgue).  —  Chateaubriand,  Victor  Hugo,  H.  de  Balsac^ 
par  E.  Biré  (in-8,  Lyon  et  Paris,  Yitte).  —  La  Littérature  française  au  dix 
neuvième  siècle,  par  Tabbé  P.  Halflands.  1'*  partie.  Le  Romantisme  {1800-1850) 
(in-12  relié,  Bruxelles,  Dewit).  —  Éttules  sur  Goethe,  par  P.  Stapfer  (in-18, 
(}olin).  —  Histoire  des  littératures.  Littérature  italietine,  par  H.  Hauvette  (in-8, 
Colin).  —  Ivfln  Tourguénief,  La  Vie  et  Vœuvre,  par  E.  Haumant  (in-18,  (^lin). 

—  L'Étape  nécessaire,  par  A.  Nepveu  (in-18,  Sansot).  —  Sur  les  grandes  routes  de 


—  95  - 

Fronce^  par  A.  Valabrègue  (in-18,  Lemerre).  —  A  travers  PHindo-Kuêh,  parle 
prince  Louis  d^Orléans  et  Bragance  (gr.  in-8,  Beaucliesne).  —  Les  Annamiieê, 
mociéU^  eouiwneê,  religiom^  par  le  ooloDei  E.  Digaet  (gr.  in-8,  Challamel).  — 
iniroduciion  à  VHùioire  romaine^  par  B.  ModestOT  ;  trad.  du  russe  par  M. 
Delines  (gr.  in-8,  Alcan).  —  La  Question  sociale  et  ta  Civilisation  païenne^  par 
P. -9.  Reynaud  (in-16,  Perrip).  —  VÉmigration  européenne  au  xix*  siècle,  par 
R.  Gonnard  (iu-id,  Colin).-*  Le  Schisme  d'Antioche  (lye-y*  siècle),  par  F.  Gavai- 
lera  (in-8,  A.  Picard  et  Ûls).  —  S.  Eustathii  episoopi  Antiocheni  in'Laaarum 
Miariam  et  Martham  homilia  christologica  opéra  et  studio  F.  Cavallera  (in-8f 
Parisiis,  A.  Picard  et  Ûliuxn).  — //  PapaZoeimo,  il  conciliodi  Torino  e  le  origini 
del  primato  pontificio^  studio  storico-critica  di  F.  Savio  (in-i6,  Roma,  Pustet). 

—  Vlnquisitîon,  Étude  historique  et  critique  sur  U  pouvoir  coereitif  de  C Église, 
par  É.  Vacandard  (in-16,  Bloud).  —  La  Sainte  Maison  de  Ifoire  MèreàLorette, 
première  répome  d  T  «  Étude  historique  "k  de  M,  le  chanoine  Vlys$e  Chevalier 
contre  son  authenticité,  par  Pabbé  J.  Faurax  (in-8,  Paris  et  Ljon,  Vitte).  — 
Origène,  le  théologien  et  VexégèU,  par  F.  Prat  (ln-16,  Bloud).  —  Les  Vraiee 
JPàrces,  IX.  La  Sainteté,  du  ix«  au  xii«  siècle,  par  J.  Auriauit  (in-16,  Lyon  et 
Paris,  Yitte).  —  Leê  Martyrs.  VI.  Jeanne  dMrc,  Savonarole,  parle  R.  P.  Dom 
H.  Leclercq  (petit  in-8,  Oudin).  —  La  Vie' et  la  légende  de  Madame  Saincte 
Claire^  par  le  frère  mineur  Francoys  Dupuis^  4565^  texte  publié  par  A.  GoQln 
(in-12,  Bloud).  —  Le  Vénérable  Père  Eudee  {460t'4680),  par  H.  Joly  (in-12, 
LecoflÂne,  Gabalda).  —  Saint  Vincent  de  Lerins,  par  F.  Brunetière  et  P.  de 
Labriolle  (in-16,  Bloud).  —  Mémoires  du  comte  de  Souvigny,  lieutenant  génét*€U 
deê  arméee  du  Roi,  publiés  par  le  baron  L.  de  Gontenson.  T.  1*'  {4645- t9S8 
(in-8,  Laurens).  —  Mémoriaux  du  Conseil  de  4 $64,  publiés  par  J.  deBoislile. 
T.  2.  (in-8,  Laurens).  —  Souvenirs  du  marquis  de  Valfonsy  publiés  par  son 
peiit-neveu  le  marquis  de  Valfons  (in-8,  Émile-Paul).  —  Marie-Caroline, 
dueheêu  de  Berry,  1848-4850,  par  le  Y^  de  Reiset.  (gr.  in-8,  Galmann-Lévy), 

—  Une  Suite  à  VHistoire  de  Port^RoyaL  Jeanne  de  Boisgnorel  et  Christophe  de 
Beaumont  (4780-4789),  par  A.  Gazler  (in-16.  Société  française  d'imprimerie  et 
de  librairie).  —  Les  Assemblées  du  clergé  sous  l'ancien  régime,  par  1.  Bourlon 
(in-12,  Bloud).  —  Répertoire  bibliographique  de  l'épiscopat  eonstilutionnet  (4774- 
i80t),  par  P.  Pisani  (gr.  in-8.  Picard  et  û\s).  —  VEglise  de  France  sous  la 
troisième  République,  4870-4878,  par  E.  Lecauuet  (in-8,  PouBslelgue).  —  Napo^ 
léon  /«'  au  camp  de  Boulogne,  par  F.  Nlcolay  (petit  in-8,  Perrin).  -r  Campagne 
de  V empereur  Napoléon  en  Espagne  (4808-4809),  par  le  commandant  Balagny. 
T.  IV.  (in-8,  Nancy  et  Paris,  Berger-Levrault).  —  L'Alerte^  par  P.  Buudin 
(in-12,  Ghapelot).  —  La  Pénétration  française  en  Afrique,  Se*  caractéristique*  et 
te*  résultais,  par  le  lieutenant  de  la  Vergue  de  Tressan  (gr.  in-8,  Challamel). 

—  La  Philosophie  de  la  colonisation.  Les  Questions  brûlantes.  Exemples  d^hier  et 
dTaujourd'hui^  par  P.  Théodore- Vîber t.  T.  II  (ln-8,  Gornély).  —  Part*  à  la 
fourchette^  par  Hector-Hogier.  3"  série  (in-18,  Champion).  —  Condition  actuelle 
de»  serviteurs  ruraux  bretons,  domestiques  à  gages  et  journaliers  agricoles,  par 
J.  Choleau  (gr.  in-8,  Champion).  —  Inventaire  eommairede  la  collection  Bucquet^ 
Aux  Coueteaux  comprenant  95  volumes  de  documente  manuscrit*  et  imprimés 
ra**emblé*  au  XYlii*  siècle  sur  Beauvais  et  le  Beauvaisi*^  rédigés  par  le  D'  V. 
Lebiond  (gr.  in-8.  Champion).  —  Les  Lombards  dans  les  DeuX'Bourgognes^  par 
L.  Gauthier  (in-8.  Champion).  —  Le  Servage  en  Bourgogne^  par  G.  Jeanton 
(jgr.  in*8,  Rousseau).  »  Le  Président  Charles  Ducros  et  la  Société  protestante 
en  DaufÀiné  au  commencement  du  xvii«  siècle,  par  M.  Brun-Durand  (gr.  in-8. 
Valence,  imp.  J.  Céas).  —  Faculté  de  Grenoble,  Le  Livre  du  centenaire  de  la 
Faculté  de  droit.  Discours,  études  et  documents^  par  R.  Moniez,  P.  Fournier, 


96 


ejdler  el  S.  Busquet  (Id-8,  Grenoble,  Imp.  Allier).  —  le  Comté 
au  II»  lièele,  par  L.  Ilalpheo  (gr.  ln-8,  A.  picard  et  AIb).  -  U  CUrgi 
itin,  fiendtinl  ta  ptrticution  rivotuHonnairt,  par  R.  de  BojBROn  (petit 
Picard  cl  Qls).  —  Le  Livre det  tyndiet  dei  élali  de  Boum  {texte  biamaiê), 
par  H.  Courteault.  2'  partie  (ln-8,  Cbamplon).  —  Hiiloire  du  diparte" 
»  fortu  {L^Duehi  de  Luxembourg  de  n9i  à  iSti),  par  A.  Lefort.T.  I 
'8.  A-  Picard  et  Bt^  —  Q\teitvmt  aetuelUi,  par  F.  BfaBettfire  (io-Và, 
.  •—  Contre  la  $iparatioa.  De  t»flBylyreA.la  eam^ammmtMn^  parTe  co  m  te 
luD  (iil'tî,  Pousslelgue).  —  L'ÉglUe  a  FÉlal.  Ifur  liparation  en  France, 
shaDOioe  Ptaneix  (In-ta,  Lethielleux).  —  L'Égtite  libre  dan*  VÉlat  libre. 
■taU  :  Lamennait  eî  Orègoire,  par  W.  GlbBon  (in-12,  Nourij).  —  Lei 
ie  la  défaite,  ou  ta  Fin  d'un  calholieiime,  par  l'abbé  J.  ^e  Bonnefoj 
Nourrj').  —  Conaulnonj  eocialei.  Cathaliciime  el  loeialitme,  par  P. 
!  (in-l!,  Nouny).  —  La  Famille  et  CÈtat  dam  Vidueation,  par  A.-D. 
Dges   (In-13,   LeeoSre,  Gabalda).    —  Jeunei  Oent  ^   France,   publî- 

dc  1  l'ActloQ  populaire  »  (ln-4,  Abbevllle,  Ffiillart).  —  Autour 
■ande  Francité,  Let  Èlapet  de  Fantipalriotiimt,  par  L--A.  GafTre  et  A.- 
ardtDB  (ln-{3,  LeeoITre.  G^alda).  —  Lierei  el  quettUnt$  iFaujourd'hui, 
Giraud  ;iii-ie,  Hachette).  —  L'Allemagne  lenlaculaire,  par  P.  Théodore- 
(in-l6,  Foll,  imp.  Gadrat).  —  Let  Origine*  du  Centre  allemand.  Congrit 
•ue  de  Mayenee  {IttS)  ;  trad.  par  M.  Bessiëres  (in-lS.  Bloud).  —  Il  B. 
to  More  t  \o  Sciema  <Clnghillerra,  per  il  conte  Q.  Grabluskl  (in-16, 
Pustel).  —  Prieit  d'hittoire  nationale  tPaprit  le  ooun  de  Mgr  Namtcht, 
b  pour  l'enBelgoenaent  mojen  par  J.-J.-D.  Swolfs  (in-8,  Louvaln,  Ch. 
n.).—  La  Pandette délie gabrllengie  antiche  e  nuove  diSieilia  ntl UiiolollY 
e  e  pubblicate  per  G-  La  Mantia  (gr.  Id-8,  Paleimo,  tip.  Giannitrapanl). 
:hine  novatrice  et  guerrière,  par  le  capitaine  d'OlloQe  (ln-i8,  A.  Colla). 
onat  tabor  Federationâ  in  the  United  Stalei,  bj  W.  Klrk  (lU-B,  Baltimore, 
IDE  Hopkiiis  Preaa).  —  Frédirie  Otanam.  Sa  vit,  tet  auvret,  par  le  cba- 
=*.  Fournler  (gr.  ln-8.  Hatoii)-  —  Henri  Laiterre,  tontettamenttpirituel, 
par  le  chanoine  Bruzat  (la-iz,  Pousslelgue).  —  Sultane  fran^aite  au 
par  N.  Amaudru  (In-IB,  Ploa-Nourrlt).  —  Atlante  ntimûmaltm  ilaiiano 

moderne),-  de  S.  Ambroaoli  (petit  ln-16  cart..  Uilano,  0.  Hoepli). 

VlgBNOT, 


Le  Gérant  ;  CHAPUIS. 


1 

:oniU     ^ 


Imprimerie  polrglotle  Pu.  Sihoi',  Rtnnr 


COMITÉ    DE    RÉDACTION 

MM.  le  b«roB  Carra  dr  Vavz  ;  Oboptrot  dr  Oraiidmmboii ;   B.-G.  Lrdos;  P.  Pxsani; 
lÉRriat  Sspvr. 

Secrétaire  d§  la  rédaction  :  M.  E.-A.  CHAPtiis. 

Les  commanieations  relatÎYet  à  1r  rédaction  doivent  éite  adressées  au  Secrétaire  de  la 
rédaction. 
Les  commanications  relatÏTes  à  radmit|istraiion  doivent  être  adressées  au  Gérant, 


PRIX    D'ABONNEMENT 

Partie    littéraire  :  France,  15  fr.  par  an;  pays  faisant  partie  de  l'Union    des  postes, 
Idfr. 

Pariie  technique  :  France,  10  fr.  ;  pays  faisant  partie  de  l'Union  des  postes,  11  fr. 

Les  deux  Parties  réunies  :  France,  20  fr.  ;  pays  fai^ant  partie  de  TUnion  des  posiAs, 
«fr. 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  le  port  en  sus. 

Le  Polyhiblion  paraît  tous  les  mois. 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1  fr.  50  ;  —  technique,  1   fr.  ;  —  les  deux 
parties  ensemble,  %  fr.  50. 

Les  abonnements  partent  du  1*'  janvier,  et  sont  payables  d'avance  ah  un  mandat  nur  la 
pofttft  à  Tordre  do  Gérant  du  Polyhiblion. 


COLLECTIONS 

Lesanuées  18Ô8-1906  sont  en  vente,  et  forment  chst-buit  volumu  gr.  in-8,  du  prix  de 
7  fr.  50  chacun  pour  la  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  parUa  technique. 

Une  très  importante  réduction  peut  être  faite  sur  la  vente  d'une  collection  complète, 
notamment  aux  bibliothèques  et  aux  institutions  françaises  ou  étrangères.  Ces  collec- 
tions sont  aujourd'hui  en  très  petit  nombre. 


Le  Polytibliorif  Revue  bibliographique  universelle^  est  publié  aoux  len  AUMpice»  de  la 
^ociAtb  bibuooraphiqub. 

La  SociÉTB  BiBLiooRAPBiQUB  se  composc  de  membres  titulaires  et  d'associés  corres- 
pondants, dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admis 
par  le  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  aHSOciés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  francs. 

Toat  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  versement  de 
150  francs. 

La  titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,  en  entre,  6iit  à  la 
Société  an  apport  de  100  francs  au  moins. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  an  Secrétaire  de  la  Société,  5,  rue  de 
Saint-Simon  fboulevard  Saint-Germain),  Paris  (7*). 


'  i' 


RUE   DB    SAINT-SIMON,  6,   PARIS   (7«) 


Fondée  en  1866  par  M.  le  marquis  ds  Bbaucourt 
et  aujourd'hui  dirigée  par  M.  Paul  Allard 

Paraiuant  tou$  les  trois  wu)is  (en  janvier,  avril,  juillet  et  octobre)  par  livraisoni  d'enrirtm 
360  pages,  et  formant  à  la  /in  de  rannée  deux  volumes  grand  in-8  de  700  pages» 

Prix  db  l'Abonnbmbnt  annubl  : 
Paris  rt  Départements,  ttO  fr.  —  Étravobr,  MB  pr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DU  !•'  JANVIER  1907 

Paul  AUard  :  Une  Grande  Fortune  romaine  au  v«  siècle. 

Henri  Baraude  :  Le  Sië^e  d  Orléans  et  Jeanne  d'Arc,  1428-1429  (fin). 

Stanislas  Smolka  :  Hedwige  d'Anjou,  reine  de  Pologne,  1371-1379. 

Marc  Dubruel  :  Innocent  XI  et  TËxtension  de  la  Régale,  d'après  la  Corres- 
pondance confidentielle  du  Cardinal  Pio  avec  Léopold  I*'. 

M.  de  Fréville  :  Lally  et  Bussy  aux  Indes,  Avril  1758  Mars  1761. 

J.  Pietsch  :  Un  Prêtre  français  en  exil.  L'Abbé  Gabriel  Henry,  Curé 
d'iéna  (1795-1815),  et  ses  relations  avec  Napoléon  l•^ 

MÉLANGES  :  V.  Ermoni  :  Les  Commencements  du  culte  des  Saints  dans 
l'Eglise  chrétienne.  A  propos  d'un  livre  récent.  —  Pieriing  :  Dmilri  dit 
le  Faux  à  propos  du  nouveau  livre  de  M.  Walis  Zewski.  —  Hyrvoix, 
de  Landosle  :  Lettre  inédile  de  saint  Vincent  de  Paul  à  Magdeleine  de 
Lamoignon,  1652.  —  Pierre  Rain  :  La  France  et  les  Armées  d'occu- 
pation, 1815-18J8. 

E.-G.  Ledos  :  Chroiiique. 

Revue  des  Recueils  périodiques.  —  Albert  Isnard  :  Français.  — 
F.  Gabrol  :  Anglais.  —  Paul  Allard  :  Italiens. 

Bulletin  bibliographique.  —  I.  Bibliographie;  IL  Histoire  générale  ; 
III.  Antiquité.  Origines  chrétiennes;  IV.  Moyen  âge;  V.  Renaissance. 
Réforme  ;  VI.  Dix-septième  et  dix-huitiéme  siècles  ;  VU.  Révolution  ; 
VIII.  Temps  modernes  ;  IX.  Géographie.  Monographies  locales. 


Imprimerie  polyglotte  Kr.  SiMoiv,  BenDei. 


POLYBIBLION 


REVUE 


t        \ 


BIBLIOGRAPHIQUE    UNIVERSELLE 


PARAI88AN 


TOUS     1.S8     MOIS 


PARTIE    LITTÉRAIRE 


DEUXIÈME  SÉRIE—  TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME-  CIX*  DE  LA  COLLECTION 


DBVXIÈHE    UVRAISON.    *    FÉTSIES 


PARIS   (7^) 


AUX       BUREAUX      DU       POLYBIBLION 

5,     RUB    DE    SAINT-SIUON,    5 
(Boulevard  Saint-Germain) 


LONDRES 
Bui&NM  et  Oatbs,  28,  Orchard  Street. 

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OmOLD  et  G^*,  StefanspJatz. 

BRUXELLES 

Société  belge  de  librairie  (Oscar  Schkpbns  à  C'*) 
16,  rue  Treurenberg. 


ROMS 

Dbsclri^  Lkfkbvkk  et  C>e,  éditeurs  poatiAcaux, 
piazza  Orazioli  (palaz/.o  Doria). 

MADRID 

José  Ruiz  y  C*  (Librkria  Qutbnbkkq), 
13,  plaza  Santa  Ana. 

MONTRÉAL 

ALPHONSE  Lkclairk,  directeur  de  la  Revue 
canadienne^  290,  rue  de  l'Université. 


BUCHAREST.  BUDAPEST.   GOPENHAQUE.    CHRISTIANIA,    STOCKHOLM, 

BAINT-FETEBSBOURG,  VARSOVIE 

RURSAUX    DB  POSTB 


1907 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DE  FÉVRIER  1907 


I.  —  OUVRAGES    D'ENSEIGNEMENT   CHRÉTIEN   ET  DE    PIÉTÉ,   par   M.  F.  Chapot 

(p.  97-108). 

n.  —  POÉSIE-THÉATRE,  par  M.  G.  D'AzAMBUJâ  (p.  108-125). 

III.  —  HISTOIRE  COLONIALE  ET  COLONISATION,  par  M.  H.  Froidkvaux  (p.  125-138). 

IV.  —  HISTOIRE,  ART  ET  SCIENCES  MILITAIRES,  par  M.  le  comte  de  Skhionan  (p.  138-152) . 

V.  —  COMPTES  RENDUS. 

Théologie.—  Mamoenot:  Dictionnaire  de  théologie  catholique.  Ï-III  (p.  152).  —  C. 
Frassbn  :  Scotus  Acaderaicus  (p.  151). 

«Iarl»pradeuco.  —  Cavaqnis  :  Instituliones  juris  publici  ecclesiastici  (p.  154).  —  A. 
Lôpsz  Peliez  :  Estudios  canônicos  (p.  155). 

Mcienee»  et  Artm.  —  F.  E.  Huoon  :  Cursus  philosophiae  thomisticae  (p.  155).  — 
Annuaire  du  Bureau  des  longitudes  pour  l'an  1907  (p.  156).  —  G.  M.  Coissac  :  La 
Théorie  et  la  pratique  des  projections  (p.  158). 

lflUéi*nt.ure.  —  Lettres  de  Gabaiellk  Delzant  (1874-1903),  publiées  par  L.  LoviOT 
(p.  159).  —  Virgile  :  L'Enéide;  trad.  par  A.  PoiaiEa  (p.  160).  —  F.  Loliék  :  La 
Comédie-Française.  1658  1906  (p.  160), 

Histoire.   —  G.   d'Azambuja  :    L'Histoire  expliquée   par   la  science    sociale.   La  Grèce 
antique  (p.  165;.  —   A.  Molinier,  L.  Polain,  H.  Hauser  :  Les  Sources  de  i'histoire  de 
France  depuis  les  origines  jusqu'en  1815  (p.  166). 

VI.  —  BULLETIN.  —  A.-M.  KŒNiaKR  :  Die  Beicht  nach  Casarius  von  Heisterbach  (p.  170).— 

F.  Cadkne  :  Gasus  conscienliac  propositi  et  soluti  Romae  ad  Sanctum  Apollinarem  in 
coetu  sancti  Paiili  Apostoli  anno  1904-1905  n.  10  (p.  170).  —  J.-B.  FkrrerëS  :  Lo  que 
debe  hacerse  y  lo  que  hay  evitar  en  la  celobracion  de  las  misas  manuales  (p.  171).  — 
L.  G.  A.  Gktino  :  El  Averroisnio teolugico de santo  Thomas  de  Aquiuo  (p.  171).  —P.  Ma- 
RYLUS  :  Les  Premiers  Pas  dans  l'entomologie.  Nos  Papillons  (p.  171).  —  C.  Rozan  : 
Les  Végétaux  dans  les  proverbes  (p.  172).  —  W.  Gibson  :  L'Eglise  libre  dans  l'Etat 
libre.  Deux  idéals  :  Lamennais  et  Grégoire  (p.  172). 

VII.  —  CHRONIQUE.  -  Nécrologie  :  MM.  Burnouf,  Beaune,  Budin,  M»»  Clerke,  M.  Piekosinski, 

etc.  —  Lectures  faites  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  —  Lectures  faites 
à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  Prix.  —  Annuaire  pontifical  catholique 
1907.  —  Nouvelles  :  Paris.  —  France.  —  Hongrie.  —  Italie.  —  Pologne.  —  Publications 
nouvelles. 


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MBLION 

RËVUli;  BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 

OUVRAGES  DENSEIGNEIKNT  CHRÉTIEN  ET  DE  PIÉTÉ 


.  PniiHciTioH,  —  1.  Conftrtnett  r^Hgimutt  tur  la  diviniUdu  ehrigtia- 
nwne,  la  pritre,  l'Bucharùtû,  et  dUcouri  de  ctrconlanet*,  par  la  (t.  P.  CoNmin. 
T.  n.  Piti*,  Sarttle.  a.  d.,  lo-S  de  ao  p.,  3  Ir.  50.  —  S.  Cour*  eompkt  d'nuti- 
gnenunt  rtligitux  dtttin/  aux  iUM*  dti  motioiu  d'Muetfion,  par  l'abM  TuuiM. 
Parb,  BaaucheiDS.  190S,  \xk-i,  de  iira-4S2  p.,  2  le.  75.  —  3.  Tout  feiueigntmmt 
rtligUux  «i  JM  graturt*.  l"  partta  ;  J»  etvii  «n  Digu,  par  l'abbé  L.  ■■  C.  Paria, 
LIbniria  dai  caUcUanea,  a.  d.,  iD-4  de  104  p.  cartonné,  idilioa  aTeegrtT.  an  noir,  1  fr.; 
ëditiun  avec  grav.  an  ooalaDra,  1  fr.  75.  —  4.  ExpoiUUm  dt  la  wtoralt  eatlioliqut.  IV. 
La  y*nu.  Confértaeti  d*  N.-O.  i«  Pari*.  Carimt  de  490i,  par  le  chiDOtna  B. 
JaKTiaa.  Parla,  Letbtatleax,  s.  d.,  In-S  de  i37  p.,  4  fr.  —  5.  Noi  Dettoirg  envm 
Dieu.  InttruelioM  <tapologitiqut,  par  le  chanoine  Ltoa  Diana.  Paria,  Ponaaleigue, 
1906.  in-ie  de  a-M6  p.,  S  ti.  Ki.  —  t.  La  Pritrt.  PhilotophU  tt  IhéologU  dt  la 
prUrt,  par  le  R.  P.  J.-H.-L.  Honskani.  2*  édIUM.  Paria,  Letbieifeui,  a.  d.,  ia-l£ 
da  111-434  p.,  3  Fr.  50.  —  7.  L'Bnfant  eKrétitn.  EMrttUm  d»  ftiorote  ehniUnne, 
pw  Uea  Uère.  Parla,  Lelhiellaui,  a.  d.,  lo-lt  de  334  p.,  aTac  une  photograviire,  S  fr. 
—  8.  In  SoeitU  eonlemporaint  et  Ism  Itçom  du  Calvaire,  Confinncet  prtchéei 
à  Nolrt-Dame-dei-Champt  ptrutant  U  Carimê  de  4S0I,  par  t'abbé  P.  Hioidd. 
Parta.  T4qai,  1906,  In-»  da  *upt8D  p.,  S  rr. 

Jtam.  Huua.  —  9.  Seènee  d'ÈvoMjile,  par  Jau<  B*iikt  d*  Vidx.  J'arlt,  Lathialleui, 
a.d.,  in-8de  i(iii-39£  p.,  BTec  10  gravarea  bora  texte  el  IV  dana  le  laite,  4  b.  —  10. 
i>«  la  Ckn»  à  la  Riturreelion,  par  l'abt>é  Dithund.  Paria,  Lethtelleui,  a.  d.,  ia-lS 
de  ir-a09  p.,  8  fr.  —  11.  La  Dévolioti  au  Soeri-Caur  d»  Jéeut.  Doetriiu,  Atifoirs, 
par  J.-V.  B^iNvai.  Parla,  Baaucfaeane,  1906,  to-lE  de  tui-374  p.,  3  fr.  50.  —  18.  Le 
StKr4-Cttur  médilé,  par  Un«  Religieuse  des  Sacrta-Coura  de  Jéioa  et  de  Uaria. 
Paria,  Beaneheiae,  190S,  in-lS  da  ii-336  p.,  S  fr.  50.  —  13.  Éludet  tlHologiquei. 
La  Mir»  d*  grdee,  par  le  R.  P.  E.  Homh.  Parti,  Lethielleni,  a.  d.,  in-12  de  fm. 
314  p..  3  fr.  50. 

SpniiTUjiiJTÉ  ET  DiTOTiON.  —  14.  Ltllrti  de  direction  lur  la  vie  éhrétierme,  par  Hgr 
DupiMLOup,  pabhie*  par  Ugr  Cnarox,  évèque  da  Nice.  2*  iditlon.  Paria,  Leihielleui, 
«.  d.,  io-lS  de  S72  p.,  3  Fr.  —  15.  Hoefrine  tpirittalle  arfroif*  du  OEavret  de 
Férilon.  Paria,  Lelhielleai,  i.  d.,  S  toI.  iq-18  de  iri-513  el  552  p.,  6  fr.  ~  16.  La 
Fie  ipirituelle  iCaprie  la  myitigjiee  tdlemandi  du  ht*  eiiele,  par  le  R.  P. 
DaMiTLa;  traduelionet  «daptatioa  par  la  conteaae  ca  FLATiaxi  et  H'!*  H.-A,  ot 
PirraDRa.  Paria,  Lelbielleui:,  >.  d.,  in-lS  de  xvi-E82  p,,  3  fr.  —  17.  Exercices 
ipirituel*  de  saint  lartici  et  Loiola.  Traduits  de  l'Itailea  du  R.  P.  Bncciaoïn,  par 
l'abbé  Pb.  UuoTan.  Paris,  Lelbielleui,  a.  d.,  io-S  de  499  p.,  8  fr.  50.  —  18.  La 
lâonti*  du  Calvaire,  par  P.  Lama  PannoT.  Paria,  Ratani,  1906,  ia-lB  de  328  p., 
3  fr.  50.  —  19.  Lei  Cause»  du  malheur  pendant  la  aie,  par  l'abbé  AnceaLn. 
Carime  de  t$OS  d  Notre-Dame  de  Reime.  Paria,  Letblelleui,  a.  d.,  in-12  de  279  p., 
8  (r.  —  10.  iid  Formation  de  la  ehatteté,  par  É.  Emut  ;  adapté  de  l'alleinand  par 
J.-P.  Amund  Hina.  Paria,  Bloud,  1907,  in-12  da  87  p.,  0  fr.  80.  —  21.  Retraite. 
par  Ugr  Hbdlit,  évAque  de  Mewport  ;  Irad.  de  l'anglais  par  JosaPH  Bnuiia*!].  Paris, 
Lelblelicui,  a.  d.,  ia-12  de  TU]-t55  p.,  5  fr.  —  22.  Manuel  de  l'apostolat  de  la 
réparalion,  pouaant  terwir  de  Mois  du  Saeri  Caur,  par  le  R.  P.  Anoni  Prévôt. 
Pari*  et  Tournai,  Cnatennan,  s.  d.,  in-18da  226  p.,  1  fr. 

Ehseiqmkmbmt.  —  Prédication.  —  1  à  8.  —  à  ce  Biècle  si  avide  de 

scLeace  el  si  pauvre  en  Bcience  religiease,  od  do  saurait  trop  offrir 

roccasiOD  de  s'instruire  de  la  vérité  catholique.  Le  R.  P.  Constant, 

FËVRiiR  1007.  T.  CiX.  7. 


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dans  866  Conférences  religieusee^  B'est  attaché  surtout  à  développer  les 
Preuves  populflireê  ëfi  la  div^hilé  du^  christianisme  ;  i^^egi  parla  crojx» 
par  la  chaire,  par  Tauiel,  par  le  prêtre  et  par  le  confessionnal  qu* 
démontre  que  le  Fondateur  de  TÉglise  est  bien  le  Fils  de  Dieu  et  que 
son  œuvre  est  bien  divine.  Il  consacre  ensuite  sept  conférences  à  la 
prière  et.au  rosaire  :  à  la  pratique  religieuse  après  la  doctrine  ;  TEu» 
charistie  lui  fournit  le  sujet  de  trois  autres  conférences,  et  enfin  il 
semble  vouloir,  à  l'exposé  de  la  doctrine  et  i  la  pratique  religieuse, 
joindre  des  exemples  qui  les  confirment  ou  les  encoùragjent,  surtout 
par  ses  panégyrique^  de  saint  François  et  de  saint  Dominique,  par  ses 
discours. sur  la  pureté  et  le  patronage  de  la  Sainte  Vierge  Le. R.  P. 
Constant  est  orateur  ;  il  a  une  manière  très  oratoire  d'envisager  le 
sujet  qu'il  traite,  un  style  tout  k  fait  personnel  :  il  est  incisif,  rapide, 
jardent.  Sa  parole  pénètre  ses  auditeurs  jusqu'au  fond  de  Tàme  Qt  y 
porte  la  lumière  pour  y  produire  la  conviction  ;  il  rappelle  parfois  le 
grand  modèle  que  fut  Lacordaire;  ses  conférences  et  seB  discours, 
«  édités  à  la  veille  du  carême,  enrichiront  d'éléments,  neufs  et  de 
sujets  actuels  Futile  répertoire  où  aiment  à  puiser  les  prédicateurs,  • 
Nous  devons  regretter  cependant  une  lacune  :  Tabsence  de  Vlmprimâlur 
de  rOrdinaire  ;  les  règles  de  Tlndex  sont  très  formelles  et  nous  croyons 
que,  même  un»docteur  en  théologie,  si  sûr  qu'on  le  considère  dans  sa 
science,  gagne  beaucoup  à  passer  sous  le  contrôle  de  ceux  que  «  l'Esprit 
Saint  a  placés  pour  régir  son  Église  ». 

7-  C'est  encore  Tapologie  de  notre  foi  qu'entreprend  M.  l'abbé  Ter- 
rasse; mais,  comme  l'indique  le  titre  de  son  livre  :  Cours  complet  (fmi- 
seignement  religieux,  il  étend  son  travail  à  tous  les  sujets  qu'embrasse 
la  doctrine  catholique.  Le  plan  de  l'œuvre  est  très  rationnel  :  c'est 
Dieu,  d'abord,  —  le  principe  et  la  fin  de  tout  —  qu'il  nous  fait  étudier 
dans  son  existence  et  dans  ses  perfections,  dans  ses  œuvres  ad  extra, 
la  création  et  le  gouvernement  du  monde.  Il  continue  en  nous  déve- 
loppant les  rapports  que  Dieu  doit  avoir  avec  sa  créature,  et  les  devoirs 
de  la  créature  à  l'égard  de  Dieu  ;  d'où,  logiquement,  la  nécessité  d'une 
religion,  religion  qui,  comme  il  le  prouve,  a  été  d'abord  une  religion 
positive,  confirmée  par  des  miracles  et  des  prophéties,  étudiée  dans 
l'Ancien  et  le  Nouveau  Testament  dont  l'authenticité,  la  véracité  et 
l'intégrité  sont  démontrées  ;  elle  s'appela  alors  la  religion  mosaïque; 
nous  la  nommons  aujourd'hui  la  religion  chrétienne.  Mais  comme 
trois  sociétés  prétendent  étro  cette  religion,  il  faut  prouver  par  les 
notes  ou  caractères  de  la  véritable  Église  que  celle-ci  n'est  pas  autre 
que  l'Église  romaine,  et  alors  l'auteur  expose  la  constitution  de  cette 
Église,  ses  pouvoirs,  ses  droits,  ses  rapports  avec  la  société  civile  ei 
avec  la  science,  son  enseignement  autorisé  sur  diverses  questions  à 
l'ordre  du  jour.  Cette  partie  du  livre  est  la  plus  considérable  et  nou^ 


-  99  - 

en  félieitQD^  iK..  Tablée  Terrasa^'qui  a  au  coiii(>r€»idr€  riinporiaooe  «4 
rof^poriunité  4^  eeUe-  préférance.  Mgr  •V&i'.chev^ue  d'Alger  loue  If 
fond  et  la  forme  de  cette  oeuvra  :  il  se  plaît  surtout  à  reconnaître  qud 
9  ceiSMaiiuel  ^tr.faôlei  retenir,  ce  qui; lui  permeUva  d'opérer  le  plus 
gnnd.l^em  » 

'  «fr  L'enseignement  peut  se  faire  aussi  par  des  images  et  e*est  toujours 
qnand  même  le  ipot  de  saint  Paul»  fidea  ex  auditu^  car  ce  sont  des 
«  imagjM  bien  parlantes  ».que  M.  l'abbé L.  de  G...  o£fre  à  ses  lecteurs 
ou  pliMôt  II  ses  disciples  et  pigr  lesquelles  il  leur  transmet  ou  fait  ps^ss^i; 
BOUS. leurs  .regards  tout  V Enseignement  religieux;  il  y  aura»  aulot^K 
400  gravuresv  La  l'*  partie,  que  nous  avons  en  maias,  est  consacrée  a^ 
Symbole  des  apOtres  ;  elle  contient  une  centaine  de  pages  dontlii 
moitié  réservée  au  texte  et  le  reste,  en  face  même  du  texte,  aux  gravures 
représentant  la  doctrine^  en  action.  Cette  disposition  très  ingénieuse 
éclaire  d'un  vif  éclat  l'enBelgnement,  le  fait  mieux  comprendre,  et  aide 
efficacement  aie  bien -retenir.  L'auteur  a  droit  à  toutes  nos  félicita^, 
tions^  nous  faisons  des  vœux  pour  que  son  livre  obtieoiie  le  grand  suc- 
cès qu'il  mérite. 

^  Dans  son  carême  de  1906,  à  Notre-Dame  de  Paris,  M.  le  chanoine 
Janvier  poursuit  sa  magistrale  Exposition  de  la  morfUe  ccUholiqite^, 
Après  la  béatitude,  la  liberté  et  les  passions,  c'est  maintenant  la  Vertti 
qui  fût  l'objet  de  ses  conférences;  il  la, considère,  au  début,  dans  soa 
entité  et  il  en  démontre  l'excellence  en  établissant  qu'elle  est  une 
qualité  qui  nous  élève,  qu'elle  est  le  règne  de  la  raison  et  le  triomphe 
de  l'activité.  Il  continue  en  l'étudiant  dans  ses. diverses  branches.; 
rerius  intellectuelles  qui  sont  la  science  et  Fart;  vertus  morales  :  la 
prudence  qui  dirige  pratiquement  la  vie;  la  justice  qui  règle  doa 
rapports  avec  le  prochain  ;  la  tempérance  qui  modère  la  sensibilité  ; 
la  force  qui  donne  à  l'homme  le  courage  de  supporter  la  souffrance,  la 
mort  même  pour  pratiquer  la  vertu  ;  vertus  divines  :  la  foi,  l'espérance^ 
et  la  charité  qui  transforment  la  vie  morale  ;  les  dons  du  Saint-Esprit 
transfigurant  à  leur  tour  les  vertus  morales  et  les  vertus  théologales.. 
Les  six  conférences  embrassent  le  développement  de  ces  considérations; 
Tiennent  alors  les  allocutions  de  la  Semaine  sainte  qui  traitent  du 
juste  milieu  de  la  vertu,  de  la  naissance  et  du  progrès  des  vertus,  de 
leur  décadence,  de  leur  fruit,  de  leur  cortège  et  de  leur  idéal,  enfin 
du  €  banquet  »  des  vertus  qui  est  TEucharistie^  dernière  allocution 
prononcée  à  la  messe  de  Pâques  pour  la  communion  pascale.  Tel  est 
le  résumé,  très  succinct,  mais  très  fidèle,  du  carême  de  1906  :  Téminent 
orateur  de  Notre-Dame,  aussi  méthodique  qu'éloquent,  nous  a  facilité 
ce  travail  par  la  table  analytique  très  détaillée  qu'il  a  placée  à  la  fia 
de  son  volume  et  qui  est  remarquable  tout  à  la  fois  de  concision  et  de 
clarté.  Entre  le  texte  et  les  tables  ont  pris  place  des  c  appendices  »  où 


—  100  — 

•e  8onl  donné  rendez-TOUB  toutes  les  notes  et  impoiiaoles  eitslioas 
pouvant  serrir  d^éelalreissements  ou  de  plos  grands  développemwits 
aux  sujets  traités  dans  les  eonMrences. 

-*  La  base  de  la  rertu  e*«st  la  fidélité  à  No$  detfoirê  envers  Meu.  M.  la 
chanoine  Désers  traite  de  ces  devoirs  dans  les  instructions  d^pologè» 
tique  quMl  vient  de  publier  et  sur  lesquelles  nous  nous  plaisons  à 
appeler  Taitention  de  nos  lecteurs.  Il  ouvre  sa  prédicaHoUr  par  une 
étude  d'ensemble  des  préceptes  du  Décaloguè  ;  les  autres  instructions 
sur  la  foi  répondent  à  ces  quatre  interrogations  :  La  foi  est-elle  néC6S«> 
sairef  La  foi  est-elle  un  acte  Intelligent  f  Gomment  entre*t-on  et  oooi- 
ment  reste-t-on  dans  la  foi  ?  Pourquoi  abandonhe-t-on  la  foi!  DanslM 
trois  instructions  suivantes,  l'auteur  étudie  les  fondements  de  notre 
espérance  ;  il  blâme  surtout  les  excès  d*espéranee,  la  présomption  et  14 
désespérance.  Puis  viennent  la  9*  et  la  10*  instruction  nous  faisant 
connaître  notre  devoir  d'aimer  Dieu  et  nous  apprenant  comment  il  Ihiut 
Taimer.  Les  autres  neuf  instructions  traitent  :  i«  de  la  vertu  de  religion 
qui  consiste  dans  la  prière,  le  culte  de  Dieu  et  des  saints  ;!•  des  viola- 
tions de  cette  vertu  qui  sont  le  blasphème  et  ridol&trie,  la  superstition 
et  le  spiritisme  ;  3»  enfin  des  actes  spéciaux  de  la  vertu  de  religion  :  le 
serment,  les  vœux,  la  sanctification  du  dimanche.  Ces  instructions  sont 
èourtes,  bien  claires,  bien  développées  ;  elles  offrent  au  lecteur  autant 
d'attraits  que  d'intérêt.  Cest  ainsi  que  M.  le  curé  de  Saint-Vincent  de 
Paul  continue  sa  tâche  d'apôtre  et  de  bon  pasteur;  il  étend  même,  par 
son  livre,  le  risiyon  de  son  influence  salutaire  à  beaucoup  d'autres 
âmes  avides  de  recevoir  son  enseignement  et  de  le  mettre  en  pratique. 

—  Le  livre  du  R.  P.  llonsabré  sur  la  Prière  en  est  à  sa  2»  édition  : 
c'est  dire  qu'il  était  opportun  et  qu'il  a  été  très  goûté.  L*iilusire  prédi- 
cateur de  Notre-Dame  est  doublé  d'un  profond  mystique,  et  on  le  suit 
volontiers  à  travers  ses  considérations  judicieuses  ^  élevées  sur  la 
prière,  dont  il  expose  la  philosophie  et  la  théologie.  Nécessité  de  prier: 
tel  est  le  sujet  du  prologue,  en  j  ajoutant  la  définition  de  la  prière.  Et 
ensuite  douze  chapitres  se  partagent  toute  la  doctrine  de  l'Église  sur 
ce  point  :  prière  d*adoration  et  d'actions  de  grâce,  prière  de  demande, 
prière  publique,  prière  d'office,  prière  mentale  et  vocale,  conditions  et 
qualités  de  la  prière,  l'objet,  le  temps  et  l'efficacité  de  la  prière;  le 
livre  se  termine  sur  l'évocation  du  grand  modèle  de  la  prière  qui  est 
Jésus,  Torant  divin.  G*est  un  vrai  traité  que  l'auteur  nous  offre. 
•  Traité,  dit  Mgr  Fuzet  dans  sa  lettre  au  R.  P.  Monsabré,  et  cependant 
livre  rempli  d'éloquence.  On  retrouve  l'orateur  dans  la  clarté  de  l'or- 
donnance, la  netteté  des  divisions,  la  chaleur  des  développements,  la 
coloration  des  tableaux.  Votre  plume  parle  quand  elle  écrit.  »  Et 
Mgr  l'archevêque  de  Rouen,  saisissant  cette  occasion  de  parler  de  la 
nécessilé  de  la  prière,  fait  ressortir  surtout  l'opportunité  de  ce  livre 


—  101   - 

ni  k  propos  pour  noas  appreod»,  eo  «s  jours  mauvais,  à 
k  rampUr  te  grand  deroir  de  la  prière.  ■  Il  lyoate  ce  rav 
le  nAtre  :  t  puisse  ce  llrrc  porter  des  fruits  de  lumière,  de 
wum^,  dedévoûmentl  > 

e  docteur,  voiel  une  mèra  qui,  i  son  tour,  fait  eatsadre  sa 
I  suis  pas  auteur,  dit-ello  en  commençant  ;  je  suis  mère  et 
■erve  et  qui  soit  de  près  ses  eofants.  *  Ceit  bien  la  vraie 
pat  a  conscience  de  sa  bauta  vocation  et  qui  lient  à  y  ètN 
quel  accent  de  maternelle  tendresse  elle  parle  k  ces  cbeM 
j,  ne  redoutant  même  pas  da  les  entretenir  de  pensée* 
(»nme  elle  s'efforce  de  leur  faire  avant  tout  comprendre  la 
et  l'éternité  !  £lle  les  met  eu  face  de  leur  conscience  qui 
s  Dieu  et  leur  recommande  de  lui  obéir  toujours.  Elle  ne 
I  pas  de  leur  parler  de  la  mort  et  de  l'éternité,  du  Ciel,  da 
t  de  l'Enfer,  austères  vérités  qui  sembleraient  devoir  être 
nées  à  des  enfants  tout  jeunes,  pleins  de  charmantes  IUu< 
vie  qu'ils  voient  sous  de  riante*  couleurs  ;  et  en  effet  il  est 
•  ob  se  pratique  ainsi  l'éducation  cbrélienne.  liais  celte 
e  la  Femme  forte  de  l'Ëvanfflle,  ne  croit  pas  devoir  retard 
dences  qui  doivent  exereer  sur  l'&me  de  l'enfant  une  si 
luence.  Elle  continue  è  l'Initier  k  la  connaissance  de  Dieu 
lur,  à  l'amour  du  prochain,  à  la  haine  et  à  la  fuite  du  péché, 
■  de  la  gr&ee,  è  la  pratique  de  la  confesBlon  et  de  la  com- 
,  vie  de  la  foi.  Dans  la  deuxième  partie,  il  est  traité  dea 
inftnt  chrétien:  la  sincérité,  le  respect,  l'obéiseanee,  le 
woté,  la  douceur,  l'auméue.  Uoe  troisième  partie  détaille 
I  l'enfant  cbrétlsn,  que  la  mère,  pleine  de  sollicitude,  autt 
I  son  réveil,  &  son  lever,  k  la  prière,  à  l'église,  au  travail, 
m,  aux  repas.  Le  livre  se  ferme  sur  les  formules  les  plue 
a  prière.  Nous  recommandons  ce  livre  d'une  mère  ii  toutes 
u'elles  retiennent  cette  observation  si  juste  de  l'auteur: 
>aB  laisser  la  foroiation  Intellectuelle  empiéter  sur  la  for> 
le  et  religieuse  :  elles  doivent  marcher  de  front.  La  géné- 
enl  aura  grand  besoin  d'une  religion  forte,  éclairée...  11 
B  k  l'enfant  non  pas  seulement  une  rel^lon  de  eenilmeni, 
qui  soit  sienne  et  fondée  sur  un  enseignement  raiaonoé.  » 
e  tels  chrétiens  le  monde  serait  bienlfit  transformé.  En 
,  l'abbé  Uagaud  fait  entendre  à  'a  Société  conUmporaine,  le$ 
vaire.  L'auguste  Victime,  Immolée  pour  nos  péchés,  nous 
laut  de  sa  croix  et  oppose  ses  austères  eneelguements 
de  au  mal  qui  nous  dévore  sons  toutes  ses  formes  :  l'erreur, 
1,  l'ignorance,  la  vénalité,  l'égoîsme,  la  haine  et  la  luxure. 
Buf  confëreuces  du  Carême  à  Noire-Dame-des-Champe, 


—  102  — 


f  orateur  missionnaire  paaae  en  revue  toutes  les  catégories  d*hommes 
pkis  ou  moiiis  éloignés  de  Tesprit  du  christianisme  :  incrédules,  igno^ 
fauta,  abstentionnistes,  apathiques,  hommes  d*a^;ent  et  de  plaisir, 
indifférents,  égoîsles,  et  il  leur  adresse  à  chacun  les  admonestations 
^i  coaviennent.i  Aux  incrédules  le  Calvaire  prêche  la  divinité  du 
Ghrist  ;  pour  les  ignorants,  la  passion  ,de  Jésus  est  une  source  de 
lumière  et  un  principe  de  vérité  ;  aux  abstentionnistes  et  aux  apostats, 
la  croix  donne  des  leçons  de  fidélité  et  de  courage  ;  aux  apathiques, 
aile  rappelle  le  devoir  méconnu  de  Tapostolat  ;  aux  hommes  d*argent  et 
4e  plaisir,  elle  apprends  réagir  contre  Tamour  immodéré  de  la  volupté 
Mi  des  richesses  ;  aux  indifférents  et  aux  égoïstes,  elle  enseigne  à 
aimer  Dieu  et  le  prochain.  Une  dernière  conférence  est  consacrée  aux 
{persécutés  auxquels  la  Passion  de  Jésus-Christ  fait  connaître  leç  senti* 
ments  qu'ils  doivent  avoir  dans  la  crise  actuelle  et  Pattitude  qu^ils  ont 
à.  prendre.  Le  monde  traite  ces  enseignements  de  rêverie  ou  même  de 
lolle  ;  ils  sont  en  réalité  la  seule  vraie  sagesse  ;  en  régénérant  les  âmes, 
la  croix  leur  a  communiqué  une  lumière  éclatante  qui  leur  permet  de 
Toir  le9  choses  du  monde  sous  leur  vrai  jour,  une  force  puissante  qui 
les. aide  à  suivre  le  Ghrist,  .leur  divin  modèle,  dans  la  voie  du  sacrifice, 
seule  capable  de  les  cotiduire  à  leur  fin  suprême. 

Jésus-Marie,  --t  9  à  13.  —  Sous  le  titre  de  Scènes  ctÉvangUe^  c'est 

toute  la  vie  de  Jésus  que  fait,  dérouler  sous  nos  yeux  M.  Barbet  de 

.Vaux.  Dd  nombreuses  gravures,  dont  quelques-unes  hors  texte,  rendent 

ces  tableaux  plus  frappants.  Car  c^estbien  par  tableaux  que.  procède 

-Fauteur  et  c!est  ce  qui  lui  permet,  tout  en  suivant  la  t^ame  du  texte, 

d*y  joindre  ses  propres  réflexions.  Il  y  trouve  aussi  Tavantage  d'offrir 

plus  d'attraits  aux  enfanta  qu'il  a  eus  surtout  en  vue  :  son  ambition  est 

/l'instruire,  les  petits,  de  leur  faire  connaître  et  aimer  ce  Jésus  qui 

chérissait  si  fort  les  enfants.  Quand  Jésus  traversait  les  rues  et  les  places 

.deç  bourgs  de  la  Judée,  les  petits  enfants  venaient  à  lui  et  en  si  grand. 

nombre  que  les  disciples,  pour  délivrer  le  divin  Maître  de  leur  impor- 

.tunité,  s'efforçaient  de  les  tenir  à  l'éjcart.  On  connaît  l'admirable 

réponse  de  Jésus  :  c  Laissez  venir  à  moi  les  petits  entants.  •  C'est  pour 

entrer  dans  ces  vues,  que  M.  Barbet  de  Vaux  s'adresse  plus  spécialer 

ment  aux  enfants  ;  il  veut  lea  attirer  doucement  mais  efficacement  à 

Jésus.  Mais  les  Scènes  de  VÉvangile  seront  également  utiles  aux  hommes 

mûrs,  i  tous  sans  exception  ;  nous  sommes  convaincu  que  tous  les 

•Jiecteurs  goûteraient,  à  parcourir  ces  pages,  «  les  mêmes  joies,  les  mêmes 

espérances  que  l'auteur  nous  dit  avoir  éprouvées  à  les  é<u*ire.  ■ 

,    —  M.  l'abbé  Daymard  borne  ses  études  et  ses  méditations  sur  la  vie 

,de  Jésus  à  l'espace  du  temps  allant  De  la  Cène  à  la  Résurrection.  Il 

débute  par  l'institution  de  la  sainte  Eucharistie  et  à  ce  propos  il  traite 

^du  sacrifice  de  la  Messe,  de  la  communion  et  des  dispositions  qu'il 


—  103  - 

ttkvA  j  porter,  de  rutilité  et  de  la  convenance  de  la  communion  fréquente, 
da^Baeérdoce  et  des  devoirs  envcss  le  pr6tre.  Il  passe  et&sniie  à  là 
Passion  de  Notre-Seigneur,  et  insiste  sur  la  croix  du  Gallvaire  :  il 
'  rappelle  la  sépulture  du  divin  Crucifié  et  sa' descente  aur  enfers  <  il 
éoiironne  soq  travail  par  le  mystère  du  jour  de  Pâques:  M«  •  Tàbbé 
Daymard  avait  déjà  affronté  le  grand  jour  de  la  publicité  par  son 
commentaire  du  Paier  qui,  sans  être  <  un  cbef-d'œuvre  »  -^  le»  chef&> 
é^œuvre  sont  rares  —  fut  pour  Fauteur  un  assez  heiireuz  coup  d'essai. 
Ij*ouvrage  quenous  annonçons' aujourd'hui  témoigne  de  qualités  plus 
sérieuses  pour  le  fond  et  pour  la  forme  :  il  fera  du  bien  parce  qu*il  sera 
béni  de  Dieu.    • 

—  Pour  connaître  encore  miieruz  le  divin  Maître,  il  faut  pénétrer  dans 
rintérieur  de  son  Cœur  sacré.  M.  Tabbé  Bainvçl  nous  y>  introduit  par 
fionlivte  :  La  Dévotion  au  Sacré  Cœup  de  Jésus,  Son.  premier  soin  est  de 
rechercher  ce  qu'est  cette  dévotion  chez  la  bienheureuse  Ms^guerite*- 
ilarie;  il  l'étudié  dans  ses  écrits. et  d'après. les  grandes  révélalions 
dont  elle  a  été  farorisée;  il  la  suit  dans  la  pratique  même,  de  cette 
dévotion  par  la  bienheureuse,  pratique  qui  est  l'âme  de.  tonte  sa  vie, 
«esprit  d'amour,  de  renoncement  et  de  réparation  par  amour  qui 
péôètre  et  domine  tout  ;  c'est  une  formule  admirable  de  vie  chrétienne 
e<  parfaite ',  c'est  l'amour  de  Jésus  envAhiseànt  l'âme  avec  toutes  ses 
pensées^  toutes  ses  affections,  tous  ses  actes.  >  Cette  première  partie  se 
termine  par  le  texte  précis  des  promesses  tant  générales  que  spéciales 
laites  en  faveur  des  dévots  au  Sacré  Cœur.  La  deuxième  partie  est 
toute  doctrinale  :  elle  traite  dé  l'objet  propre  de  cette  dévotion  :  lé  cœur 
symbole  et  le  cœur  organe  ;  de  l'objet  par  extension^  l'intimé  de  Jésus 
et  son  auguste  personne  ;. enfin  de  l'objet  précis,  le  cœur  qui  aime  les 
hommes.  Il  en  recherche  les  fondements  historiques,  dogmatiques  et 
philosophiques;  il  en  précise  l'acte  propre  qui  est. un  acte  d'amour. 
Dans  une  troisième  partie  est  retracé  le  développement  historique  de 
la  dévotion  divisé  en  trois  chapit^s  :  la  dévotion  au  Sacré-Cœur  avant 
la  bienheureuse  ;  cette  dévotion  pendant  sa  vie  et  depuis  sa  mort.  Rien 
de  plus  complet,  on  le  voit  :  c'est  un  vrai  et  beau  traité  sur  la  matière.  Il 
se  distingue  des  autres  livres  sur  le  Sacré  Cœur,  qui  sont  très  nombreux, 
par  un  ensemble  de  notions  qu'on  ne  trouve  pas  groupées  ailleurs,  par 
quelques  précisions  nouvelles  de  la  doctrine,  par  une  vue  historique 
du  développement  de  la  dévotion  avec  un  grand  souci  de  la  documen- 
tation exacte  et  de  l'affirmation  mesurée. 

.—  Le  Sacré  Cœur  médité  n'offre  pas  une  si  grande  allure.  «  C'est  le 
Sacré  Cœur  tel  qu'il  est  apparu  à  une  religieuse  dans  ses  ferventes 
contemplations  ;  elle  le  livre  aux  méditations  des  âmes  avides  de  le 
mieux  connaître  pour  l'aimer  et  le  faire  aimer  davautage.  »  Le  plan  est 
selui'là  même  des  litanies  du  Sacré  Cœur^  où  sont  rappelés  tous  les 


-  104  - 

mystère»  àê  ce  dirin  Gomir,  tous  tes  titrée  à  nos  adontione,  à  noe 
louanges  et  à  noire  amour.  Ces  litanies^  comme  tant  d*autree  piièree. 
sont  réeiiées  sans  6tre  asses  comfNrises  :  c'est  la  médilation  qui  pei^ 
mettra  d'en  saisir  toute  la  doctrine,  de  la  savourer  et  de  s*ea  nourrir. 
Et  la  dévotion  plus  éclairée  offrira  plus  d^attraits^  se  préftenrera  de 
tout  excès,  déreloppera  davantage  dans  notre  âme  c  cette  influence 
de  zèle  qui  la  rendra  plus  attentive  aux  appels  particuliers  que  le 
Cœur  de  Jésus  lui.  fait  entendre  et  l'aidera  à  les  suivre.  »  Mgr  Tévèque 
de  Luçon  se  dit  heureux  de  bénir  €  ce  Unt  de  vraie  et  féconde 
piété  »  et  ne  doute  pas  c  quUl  n*ait  un  prompt  et  légitime  succès,  i 

—  Les  études  théologiques  du  R.  P.  Hugon  sur  la  Mère  dé  grâm 
méritent  la  même  faveur;  elles  sont  destinées  à  un  public  d'élite  auprès 
duquel  elles  recevront  certainement  le  meilleur  accueil.  (Test  une  œuvre 
thomiste,  c'est^à*dire  doctrinale  ;  elle  est  aussi  œuvre  d*actualité  puis- 
qu'elle rentre  dans  le  développement  actuel  de  la  théologie  mariale. 
D^à  le  remarquable  ouvrage  du  P.  Terrien  sur  les  gloires  de  Marie 
avait  donné  le  signal  ;  plus  modeste,  mais  non  moins  recommandable« 
le  livre  du  P.  Hugon  obéit  à  l'impulsion  et  vient  à  son  tour  apporter 
sa  pierre  à  Tédiflce  que  la  science  théologique  élève  à  la  gloire  de  la 
Mère  de  Dieu.  Le  pieux  et  savant  auteur,  commentant  cette  invocation 
de  l'Église  :  Marie,  mère  de  grâce,  s'attache  à  montrer  :  i^  la  plénitude 
des  grâces  en  Marie  ;  2»  le  rôle  de  Marie  dans  l'acquisition  et  la  distrir 
bution  des  grâces.  Autour  de  ces  deux  idées  mères  viennent  se  grouper 
des  considérations  qui  les  rendent  manifestes  :  diverses  plénitudes  de 
la  grâce,  plénitude  de  la  première  et  de  la  seconde  sanctification; 
grâce  de  la  materaité  divine  ;  plénitude  finale  et  d'universalité  ;  voilà 
pour  la  première  partie.  La  seconde  renferme  également  six  chapitres  où 
Marie  nous  est  montrée  jouant  un  r61e  multiple  dans  l'affaire  du  salut, 
comme  cause  méritoire  et  impétratoire,  investie  du  pouvoir  d'interces* 
sion,  ainsi  que  le  prouvent  le  sentiment  de  TÉgliae  et  les  raisons  théo- 
logiques, établie  Mère  de  la  grâce  même  pour  les  anges  et  enfin  exer* 
çant  son  action  de  Mère,  de  la  grâce  sur  les  âmes  séparées,  au  ciel  ou 
en  purgatoire.  En  forme  de  conclusion,  l'auteur  nous  exhorte  instam- 
ment à  redoubler  de  dévotion  envers  Marie,  de  cette  dévotion  qui  est 
surtout  une  pratique  d'imitation  et  une  vie  d'union. 

Spiritualité  bt  Dévotion.  -*  14  à  22.  —  Il  doit  nous  suffire  d'annon* 
cer  les  Lettres  de  direction  sur  la  vie  chrétienne^  par  Mgr  Dupanloup  : 
elles  se  recommandent  assez  par  elles-mêmes,  et  quant  aux  enseigne* 
ments  qu'elles  renferment  ils  sont  toujours  aussi  opportuns  :  «  les 
coDditions  de  la  vie  chrétienne,  de  ses  luttes,  de  son  épanouissement, 
n'ont  pas,  depuis  une  cinquantaine  d'années,  notablement  changé.  » 
Elles  6ont  publiées  par  celui  qui  reçut  le  dernier  soupir  du  grand 
évéque  d'Orléans  et  à  qui  elles  avaient  été  confiée».  Nous  nous  féliei* 


—  i05  — 

Un  l'AvAqoe  de  Nice  ait  eu  la  bonoe  penièe  de  bit*  profiter 
ir  OD  gnod  nombre  d'âmea.  Cm  lettres  de  Ugr  Dupanlout) 
l  et  noouveUenl  e««  enireliMa  intimes  oti  tant  de  eœura 
•ot  deas  le  lien  ;  elles  ^portent  surtout  un  banme  prétienx 
er  Iw  souffrances.  L'Emploi  de  la  jeunesse  ;  le  If  adage  ;  la 
;  la  Fidélité  eonjugale;  le  ^avail  intellectuel;  la  Crise  de  la 
ut  lea  titres  soaa  lesquftls  sont  groupées  toutes  ces  lettres. 
la  Doetitne  rpirituêlle  tœtraUe  dea  (Buwat  de  Fénelou  noua 
I  eneon  un  peu  Ugt  Dupanloup.  L'éTéque  d'Orléans  aralt 
recueil  de  ce  genre  sous  ee  titre  :  La  VraU  el  Monde  PiéU,  par 
lais  eelni  que  nous  présentons  à  nos  lecteurs  est  plus  complet 
re  aussi  s'adresscKt-U  à  de  plus  diverus  catégories  de  fidèles, 
k  de  Fénelon  «MkvieuDeat  à  d«  hommes  occupant  de  hautes 
laas  l'Ëtat  et  dans  l'armée,  k  des  femmes  virant  dans  le 
■'«D  étant  retirées  pour  mener  une  vie  plus  parfaite,  à  des 
it  à  des  religieuses.  Une  Introduetton  sur  les  caractères  delà 
lida  piété  ouvre  le  premier  volume.  Quatre  grandes  divisions 
nt  ensuite  les  principales  questions  4  traiter  :  Nécessité  ds 
aimer  et  servir  Dieu;  Vertus  à  pratiquer  au  service  de  Dieu  ; 
tu  aervice  de  IMeu;  Moyen  d'arriver  au  vrai  aervlee  de  Dieu, 
d'appendice  viennent,  k  la  fin,  certains  extraits  sur  diSérents 
e,  des  entretiens  afieellfs  et  diverses  prières.  Mgr  l'évAque  de 
onnatl  que  te  choix  des  textes  a  été  tait  avec  intelligence  et. 
té,  mais  il  émet  des  réserves  sur  quelques  phrases  de  divers 
ful,  prises  daoB  leur  sens  naturel  et  strict,  ne  paraissent  pas 
Igner  de  proposttione  ooadamaéee  par  le  Saiul-Siège. 
ta  tpirUwlU  (fapriê  leê  myitiqua»  aUsnuind*  du  xrv*  tiéelr, 
9  le  R.  P.  Deuifle,  est  un  résumé  de  la  doctrine  de  ces  mya- 
|)rodulsit  au  moment  de  sa  publication,  parmi  les  catholi- 
lemagne,  une  inQuence  profonde.  Deux  nables  et  pieuses 
I,  M"*  la  comtesse  de  Flaviguy  et  H"*  A.  de  Pilleurs,  doos 

la  traduetiOD  et  l'adaptation  de  celte  «uvre  et  nous  devons 
lercier  :  la  France  peut  ainsi  apprécier  et  ftoûter  ce  travail  qui 

i  obtenir  les  meilleurs  réaullalB.  Les  mystiques  allemands 
it  quelques  oplnloos  que  ne  partagent  pas  tous  les  auteurs, 
lissées  à  la  libre  discussion.  Maie,  le  plus  souvent,  ils  sont  en 
avec  le  commun  des  auteurs  ascétiques,  et  tee  considérations 
eloppent  peuvent  servir  de  règle  sûre  de  conduite.  Citons 
Litres  des  quarante  chapitres  dont  se  compose  le  livre  :  Dou- 
ntrltlon  de  l'Ame  tepentame  ;  l'Infinie  Miséricorde  de  Dieu  ; 
ionfier  à'ia  Providence  ;  le  Renoncement  ;  Imperrecllons  des 
imaines;  ImilationduChriBl;  la  SouS'r&nce  est  utile;  Ce  que 

l'Ame  ;  l'Union  de  Vime  avec  Dieu,  etc.  «  Par  l'ordre,  par  la 
imposition  du  recueil  est  admirable,  > 


—  106  •— 

— r  Le  R.  P.  Bucceroni,  religieux  iuiien,  àvaH  commenté  et  diBpùaé, 
d«ii8  sa  langue,  les  Ext^cices  êpirUueli  de  saint  Ignace  de  Loyola  pour 
Vueage  des  prêtree  eéeuUerê^  des  religieux  et  dès  féUgi4uèes;W  Tabbô 
Bb.  Mazoyer,  du  clergé  de  Paris,  a  fait  paaéer  cette  oiUTrè  en'frftû^s  : 
ce  sont  des  méditattoDs  ou  des  lectures  pour  une  retraite  de  huit  jourd 
sur  les  sujets  ordinaires  de  ces  jours  de  récbllection,  sur  fe-péché,  lès 
fins  dernières,'  rineanAtion  et  la  Nativité  de  Jésas-Gàrisi,  ia^éicàchée 
et  la  vie  publique  du  Sauveur,  la  Passion  dé  N>S.-J.-G.  ;  enfiu^-la 
Résurrection  et  l'Ascension.  Nous  n'avons  pas  besoin^de  louer  l\>Mon-^ 
nance  et  la  composition  de  ce  livre  ;  il  est  le  f^uit  d*uile  sérieuse  étude 
des  exercices  et  d'une  longue  expérience  des  âmes.  L^âuteùr  ne  suggère 
aucune  pensée  ni  aucun  sentiment  qu^Hs  ne  soient  juslifii^s  par  Ift 
doctrine  du  livre.  Les  exercices  spirituels  de  saint  Ignace  sont  comme 
la  manne  du  désert  :  ils  se  prêtent  à  tous  les  goûts  comme  à  toutes  les 
situations.  Nous  ne  saurions  trop  nous  familiarisé!'  avec^ux.   * 

—  La  Montée  du  Calvaire  :  c'est,  en  d^autres  termes,  la  voie  doulou* 
reuse  que  dut  suivre  le  divin  Sauveur  pour  être  crucifié,  depuis  sa 
comparution  devant  les  tribunaux,  jusqu^à  sa  mort.'  L'auteur,  P.  LiOulB 
Perroy ,  nous  décrit  dans  une  première  partie  les  instruments  de  supplice, 
la  èroix  surtout,  mais  auprès  de  laquelle  apparaissent,  pour  calmer 
les  souffrances  de  THomme-Dieu,  Marie,  son  auguste  Mère,  Simon  dé 
Cyrèue,  Véronique  et  les  femmes  qui  pleurent.  La  deuxième  partie 
.nous  révèle  les  tortures  du  cœur  de  Jésus,  tortures  accrues  par  sa 

grande  tendresse,  par  la  trahison  de  Judas^  par  le  reniemen(  de  Pierre  ; 
nous  assistons  à  Tagonie  sanglante,  aux  jugements,  à  la  faiblesse  de 
Pilate,  jouet  de  la  peur  et  de  Tambition.  Enfin,  dans  la  troisième  partie  : 
Le  Visage  duSeigneur^  le  pieux  auteur  nous  représente  la  divine 
Victime  sur  la  croix  ;  son  visage  couvert  encore  de  crachats  et  de  sang 
et  qui  contraste  si  fort  avec  sa  ravissante  beauté  ;  ^Mârie,  sa  mère,  est 
encore  là,  et  aussi  Madeleine  pardonnée  ;  au  milieu  des  outrages  et  des 
moqueries,  Jésus  fait  entendre  sa  voix  pour  nous  révéler  ses  volontés 
dernières,  son  testament,  et  nous  donner,  avec  une  nouvelle  leçon  de 
miséricorde  en  pardonnant  à  ses  bourreaux,  un  nouveau  témoignage 
dé  son  amour  dans  le  legs  qu*il  nous  fait  de  sa  Mère.  Bon  livre, 
destiné  à  édifier  et  à  émouvoir  les  âmes  pieuses,  avides  de  mieux 
comprendre  les  souffr^ces  du  Sauveur,  aûa  d*y  compatir  davantage 
et  de  lui  porter  un  plus  grand  amour. 

—  Dans  ses  instructions  dominicales  de  carême,  prêchées  à  Reims, 
dans  réglise  Notre-Dame,  en  1905,  M.  Tabbé  Archelet  a  recheri^hé  et 
révélé  devant  un  auditoire  choisi  :  Les  Causes  du  mailheur  pendant  la 
vie  ;  il  les  a  réunies  en  un  volume  qu'il  vient  de  pliblièr  et  que  nous 
sommes  heureux  d'annoncer.  Ainsi  son  enseignement  s'étendra- t-il 
plus  au  loin  pour  éclairer  un  plus  grand  nombre  d'esprits.  Le  problème 


—  t07  - 

4tt  malheur  est  si  énigmaiiqae  pour  beaucoup  !  La  première  cause  du 
mallieur,  c'est  le  péché  originel  :  par  le  péché,  nous  dit  saint  Paul, 
-taLmort  est  entrée  dans  le  monde  ;  ie  Seiigneur.en  avait  menacé  Adam  : 
«.Le  jour  que  tu  pécheras,  tu  mourras.  »  Et  avec  la  mort,  tout  son 
cort^  de  douleurs  et  de  souffrances.  A.Ù  premier  péché,  nous  svons 
ajonté  nos  péchéa  personnels  qui  n'ont  fait  qu'augmenter  laotre 
^malheur  :  nos  péchés,  c'es^4i-dire  les  effets  de  la  concupiscence  et  de  nos 
passions  immortifiées,  trop  bien  secondées  par  lessuggestionsdu  démon, 
par  les  scandales  du  monde,  et  par  une  attache  désordonnée  de  notre 
cœur  à  la  terre.  Mais  en  décrivant  les  causes  trop  réelles  du  malheur, 
M.  Tabbé  Arçhelèt  s'empresse  de  signaler  le  remède,  c'est-à-dire  les 
moyens  de  le  diminuer,  de  le  consoler  et  même  d'en  tirer  un  grand 
profit  pour  notre  sanctification. 

.--  Le  remède  seul  efficace  contre  la  concupiscence,  c'est  la  pratique 
de  la  chasteté.  Dans  l'opuscule  :  La  Formation  de  la  chasteté,  adapté  de 
l'allemand  par  M.  J.-P.  -Armand  Hahn,  l'auteur,  institutrice  alle- 
mande, s'occupe  de  définir  cette  vertu  et  de  l'étudier  au  point  de  vue  de 
l'éducation  des  enfants  ;  elle  insiste  sur  la  question  très  délicate.de  rinir 
tiation  des  enfants. à  ce  mystère  de  la  vie  :  par  qui,  à  quel  moment  et  de 
quelle  manière  elle  doit  être  faite;  elle  recommande  la  formation  du 
caractère  qui  doit  prévenir  tout  sérieux  danger,  et  enfin,  dans  ie  cas 
d'une  chute,  elle  réclame,  pour  aider  au  relèvement,  la  plus  grande 
indulgence.  Sainte  Monique  nous  en  offre  un  exemple.  La,  Préface 
de  M.  G.  Fonsegrive  met  bien  au  point  Tœuvre  que  nous  venons 
d'analyser  et  qui,  d'ailleurs,  dans  le  volume  original,  porte  l'apprécia- 
tion des  autorités  ecclésiastiques,  tout  en  faisant  quelques  réserves  et 
en  recommandant  une  extrême  prudence,  nous  croyons  pouvoir  en 
conseiller  la  lecture  aux  pères  et  mères  de  famille. 

—  La  Retraite  de  Mgr  Hediey  mérite  d'être  bien  appréciée  des  religieux 
et  des  religieuses  de  France  persécutés,  proscrits  pour  la  justice,  aux- 
quels M.  Bruneau^  prêtre  de  Saint-Sulpice,  a  dédié  sa  traduction.  Ce 
livre  leur  offre  des  sujets  d'oraison  pour  une  retraite  de  huit  ou  dix 
jours  ;  chacun  d'eux  se  compose  de  considérations  pieuses  et  d'un  som- 
maire pour  la  méditation.  Mais  les  prêtres  séculiers,  mais  les  personnes 
même  du  monde  peuvent  s'approprier  ce  volume  et  en  retirer  les  plus 
précieux  avantages.  Que  n'a-t-on  pas  à  gagner  dans  le  recueillement, 
dans  la  solitude,  dans  la  méditation?  Sans  doute  l'œuvre  de  Mgr  Hediey 
contient  çà  et  là  des  considérations  qui  s'adressent  spécialement  à  des 
religieux  ou  à  des  prêtres,  mais  ce  n'est  d'abord  que  sur  certaias  points 
déterminés,  sur  quelques  devoirs  de  vocation  spéciale  et,  d'autre  part, 
même  là,  l'auteur  expose  des  principes  qui  se  trouvent  à  la  base  de 
toute  vie  chrétienne  et  propose  des  aspirations  naturelles  et  utiles  à 
tout  cœur  qui  veut  sincèrement  se  donner  à  Dieu.  Le  plan  de  cette 


-  lOS  - 

retnite  embrasae  tous  les  •ujet*  traiUs  it'ordiDKin  dtos  ces  axArei 
spIriiMli. 

'—  Le  ilamial  pour  Fapoêtolùt  de  la  réparation  eoDTleol  plus  spécii 
iB«Dt  aux  LuM  répântriCM  ;  Il  est  dAdié  «ux  sgréséa  d«  t'ioiUtut  ' 
prêtres  du  Sseré^iour  d«  Jésus,  aiosi  qu'aux  associés  de  l'iosUtBi  ' 
Soeurs  TicLimes  du  Cœur  de  Jésus  et  aux  membres  de  l'assoeiat 
intime  du  Ta]-de»-Bois.  Il  est  dirlsé  en  deux  parti«s.  La  premi 
partie,  toute  dociriDi|l«,  est  sobdirisée  en  deux  ebaplties  qui  irait 
l'un  de  sept  points  de  doctrine  sur  la  via  d'amour  snTers  le  Sterf  Ûa 
l'autre  de  sept  points  théologiques  sur  la  vie  de  réparation.  La  deuziè 
partie,  toute  pratique,  contient  des  formules  de  prières,  des  pratlqi 
de  piété  et  de  dévotion,  un  règlement  de  vie  dans  l'esprit  d'amoui 
de  réparation.  Ce  petit  manuel,  dont  l'auteur  est  le  R.  P.  André  Préi 
est  revêtu  de  l'Imprimatur  de  rordio&ire  de  Tournai.       F.  Ch&poi 


POÉSIE  —  THÉÂTRE 

Pdtn*.  —  1.  Cent  Pçéêit*  ds  Pnaa*  Cohniilli,  tii^n  de  ■«  UwdnclioD  de  Vlmitai 
de  JénwChriit,  ftx  Jonra  P*bm.  Puii,  Henri  Pinlin,  1906,  petit  in-t6  de  160 
1  rr.  —  e.  Sn  Ferit,  pu  Piol  B&nu.  Pu4i,  Ploo-Noanit,  1900,  b-ia  de  114 
3  fr.  —  3.  SeoUt  buiioamirtM,  ft  ÉnotrAita  Luxnic.  Ptrli,  Henri  Ptulin,  1( 
petit  iD-S  de  166  p.,  3  ti.  —  It.  Ut  Cytrnn  noir*,  potmei,  1899-190il,  p*r  L 
BocoDKT.  Périt,  Hercura  de  Franca,  1D06,  in-lS  de  S35  p.,  3  Fr.  50.  — 5.  An 
cuivréa,  par  Altru  Uodlt.  Parie,  ■  Anailes  politique!  et  litl^rairee  >,  1906.  in 
de  150  p.,  2  fr.  —  S.  lambti palriotiqutM,  par  Ajiiiind  Lmuin^u.  Parie,  Dujar 
1906,  in-lG  de  BT  p.,  1  fr.  —  7.  Hturei  lyriqiut  »t  ehrilitnntê,  par  Ceu 
Daihélod.  Parie,  FontemciiDR,  1906,  ia-18  de  112  p.,  2  fr.  —  S.  La  Voi*  dei  dj 
perP*DL  PiTM  HU  GARAiiDiRia.  inatrie.  Parit,Utnerre,  1906,  iD-18del&8p.,I 

—  9,  FUuri  mortandtUtt,  par  TiiiODORa  UAORCfi.  Paria,  Haiion  dee  Portée,  11 
ia>16  de  179  p.,  3  fr.  —  10.  Chant*  d*  toUil,  par  U*nia  di  Somaou.  Paria,  PI 
Nourrit,  i.  d.,  iD'lB  de  m-tes  p.,  3  fr.  50.  -  11.  La  BeUt  Saiton,  par  Lu 
Ht  Rimi.  Parte,  Foniemoiag,  190S,  In-lt  de  1S8  p..  3  fr.  50.  —  12.  Sptelat 
d'oufrc-ner,  per  Jcui  Liclbacq.  Parie,  Lemerre,  1906,  io-lB  de  216  p.,  8  fr. 

—  13.  Lei  Fttlim  dt  lu  mort,  par  Mhxil  VAatoN.  Parie,  Leiaerre,  1906,  Iq-IS 
113  p.,  3  fr.  —  14.  Le*  Sénuphari,  par  Jian  RicQoiBoiiRa,  Paria,  Lemerre,  IS 
in-18de  169p..3  rr.  ~  15.  ^t  Ptfnitenfinoirf,  par Hii  DiietADi.  Paria,  Ses 
1906,  Ed-18  de  144  p.,  3  fr.  50.  —  16.  BayonnemênU,  par  CuiiLea  oe  Buibt.  P* 
Stock,  1906,  iD-18  de  344  p.,  3  fr.  50.  —  17.  Lm  Nuagn  de  pourpre,  per  P 
VinoLA.  Parle,  Perrio,  1907,  in-lS  de  265  p.,  3  fr.  50.  —  18.  La  Vie  tnchait, 
par  i.  VALHT-BÀTiee.  Paria,  Saneot,  1907,  in-lS  de  171  p.. 3  fr.  50.  —  19.  La  Fa 
par  LoDia  Hieiaii.  Parie,  PUebbacbeT,  1906.  ln-IS  de  IM  p.,  3  fr.  _  10.  le  R*^ 
d^ambrt,  par  Biiml  Snaim.  Paria,  Saneot,  1906,  in-lS  de  148  p.,  3  fr.  5a  — 
Lt  Miroir  d'ilain,  par  UADnica  LaraiLLAirr.  Pari»,  Ëdilioni  de  la  ■  Revue  dee  poiti 
(Pion),   1906,  lD-16  de  138  p.,  3  (r.  —  21.  Le  Poime  de  ma  oit.  Première  pai 

.  par  LociaH  Doc  Paria,  Librairie  de  la  ProriDCe,  1900.  iu-lS  de  it-180  p.,  illu» 
3  fr.  50.  —  23.  t.«  Pardon  d'un  ange,  par  Ath4i  Bourbor.  Lyon  et  Parie,  VI 
1906,  iD-16  de  88  p.,  2  fr.  —  24.  le  Répertoire  d'une  eigalt,  par  PiaitM  Tu 
Parie,  HatoB,  1906,  ia-l£  de  810  p.,  3  fr.  50.  —  15,  JVo  Deo  et  palria,  fw Gui 
LiFRiToer.  Paria,  Librairie  de  la  Province,  1906,  iD-18  de  m-118  p.,  1  fr.  — 
Potmt*,  par  PiaRiie  CHAina.  Parie,  Saoïol,  1907,  ia-18  de  170  p.,  3  fr.  50.  — 
Lee  Appel*,  par  CLicDuia  FoNci-Batimno  (M^"  oa  PjtvLonr  ne  Tabnuhmo).  Pe 
Saneot,   1006,  io-lS  de  100  p.,  3  fr.  50.  —  16.  Aiat  paye  de  la  beauU,  par  1 


-  t09  — 

MoBBL.  Parii,  àtnsot,  1906.  io«18  de  itt  p.,  3  fr.  —  29.  La  Tragédie  tfe<  eapocc», 
par  Rnri  Aiigos.  Paris,  ÊdUioa  de  «  TAbbaye  »,  1906,  io-12  de  158  p.,  3  fr.  — 
ao.  U  PohM  dt  la  GroÊkdÊ  Armée,  SouathM^  Autriche^  Moravie  (i805),  par 
Gaitoh  ÀRMiufi.  Paria,  Flammarioo,  a.  d.,  in-iJB  de  318  p.,  3  fr.  50.  —  31.  la  Dame 
aux  songea,  par  À.-R.  SotanBiaaBa.  Paria»  Saasot,  1906,  in-lf  de  67  p.,  2  fr. 
TaiATiia.  —  1.  le  Malire  de  la  mort^  drame  lyrique  en  ud  prologue  et  trois  actea, 
par  MAaoDBMm  AbLom  di  là  Foira.  Paris,  Plon-Ncurrit,  1906,  petit  iii-8  de  100  p., 
2  fr.  50.  —  t.  Hécubet  tragédie  eo  trois  actes,  par  Liofiat.  ois  Riaox.  Paris,  Ponte- 
moiog,  1906«  in-8  de  129  p.,  2  fr.  —  3.  Paseions  d^hier  et  passions  d^avjourd'hui. 
Amours  de  Napoléon,  Mairiage  de  mimsire,  par  S.  Maupiiat.  Paris,  Perrib,  1906, 
i»-16  de  171  p.,  2  fr. 

PoÉsiB.  —  i.  —  M.  Joseph  Fabre  a  eu  la  sage  idée  de  publier,  à 
Toccasion  du  troisième  centenaire  de  Corneille,  Cent  Poésie»  tirées  de  la 
iraduction  de  f Imitation  de  Jéeue-Christ  par  notre  grand  tragique.  On 
sait  que  V Imitation  de  Corneille,  dans  son  ensemble,  n*est  pas  un  chef- 
d'œuvre,  mais  il  est  des  passages  où  Tauteur  de  Poîyeuote  se 
retrouYe  et  se  ressaisit.  On  reconnaît  bien  Corneille  dans  des  maximes 
comme  celles-ci  : 

Qui  cherche  à  vivre  au  large  est  toujours  à  Tétroit... 
Aussitôt  qu*oo  se  cherche  on  ne  sait  plus  aimer. 

La  traduction  cornélienne,  souvent  prosaïque,  a  pourtant  quelque 
chose  de  touchant  dans  sa  naïveté  virile.  Et  puis,  quels  beaux  coups 
d'aile  par  ci  par  là  i 

Tout  homme  pour  lui-même  est  une  rive  croix, 
Pesante  d'autant  plus  que  plus  lui-même  il  s*aime  ; 
Et,  comme  il  n'est  en  soi  que  misère  et  qu'ennui, 
Eu  quelque  lieu  qu*il  aille,  il  se  porte  lui-même, 
Et  rencontre  la  croix  qu'il  y  porte  avec  lui. 

Heureux  siècle,  où  les  grands  écrivains  étaient  presque  tous  de 
grands  chrétiens  et  gardaient  au  fond  de  leur  Ame  un  sanctuaire  intime 
pour  ces  beaux  sentiments  1 

2.  —  C*est  En  For^,  aujourd'hui,  que  M.  Paul  Harei  nous  mèn^.  Il 
y  a  plaisir  à  s'égarer  sous  les  vieux  ombrages  normands  avec  un  cicé- 
rone qui  vous  présente  si  gaiement  cerfs,  biches,  chevreuils,  merles, 
poules  d*eau.  La  poésie  de  M.  Harel,  inutile  de  le  rappeler,  tranche 
vigoureusement  sur  les  genres  poétiques  à  la  mode.  Elle  est  saine, 
joviale,  bien  française,  et  même  parfois  un  brin  gauloise.  Du  reste, 
bien  que  Fauteur  ne  vise  pas,  de  la  même  façon  que  les  décadents,  A 
r  <  écriture  artiste  >,  c'est  un  poète  qui  sait  son  métier.  Il  trousse 
fort  habilement  certaines  petites  strophes  de  six  vers  qui,  avec  lui,  ont 
une  frétillante  allure.  Nous  plaçons  un  peu  au-dessoud  les  petites 
strophes  de  quatre  syllabes  qui  rappellent  trop  les  Chansons  des  rues 
et  des  bois.  Mais  les  alexandrins,  sont  réussis  ;  ce  sont  eux  surtout  qui 
évoquent,  avec  une  sorte  de  magnificence  rapide  et  rustique,  les  spec- 
tacles mystérieux  de  la  forêt.  En  voici  quelques-uns  : 


—  110  — 

A  •    DnboU.  Une  saulaie  où  jûe  an  petit  fleove.         ' 
:  ^      Lé  chevreuil  vient,  te  penche  et  se  mire  et  s'abreuve. 
^   '     Dans  le  cercle' qu^l  fait  en  moaillant  son  muÉéau;,  -       ' 
Il  voit;  trembler  sondain  le  Jonc  et  le  rotfeati.  •      ^ 
li  relève  1»  tète,  ouvre  ses  cornes  fines,  i        - 
Dea  gouttelettes  d*eau  tombent  de  ses  b&bines:'  r   '  '     ' 

Ailleurs,  avec  la  même  netteté  d'observation,  l.^aulear  a  vu 

,  •     •  •  • 

iA  biche  aurpîeds' tremblants,  seule  devant  la  nuit,  ■ 
Et  qui,  lorsque  le  brise  apportait  quelque  bruit,     .      i 
Inquiète  et  levant  très  haut  sa  tête  brunch, 
Faisait  jouer  ses  deux  oreilles  dans  la  laine. 

M.  Harei  aime,  comme  un  romaùlique,  les  souvenirs  du  moyen  âge: 
li  aime  aussi  les  scènes  de  ménage.  Tçfl  «  Intérieur  d*auberge  »  a 

charmé  en  lui  le  poète  non  moins  que  le  gourmand  : 

•  .  .    .    • 

tet  rognons  affolés  frétillaient  danf  la  poêle.  ^ 

Palpitant,  crépitant  et  crevant  sur  le  gril,  ' 

Les  boudins  siffUuent  mieux  que  merles  en  avril.  ' 

Les  tripes  sanglotaient  tout  bas  dans  leurs  terrines. 
Des  fumets  nourrissants  montaient  dans  les  narines. 
Le  gigot  le  vautrait  sur  les  oignons  confits. 
Les  poulets  écrasaient  leurs  lits  de  salsifis 
-^  Bt  les  doux  ris  de  veau,  couchés  dans  leurs  coquilles, 

Semblaient  en  Uiyotant  caresser  les  morilles. 
Le  cuisinier  disait  :  «  Cela  sent  bon,  je  crois 
Que  mes  hôtes  tantôt  se'  lécheront  les  doigts.  » 

La  poésie  de  H.  Harel  est  comme  la  cuisine  de  ses  aubergistes.  Elle 
est  appétissante  et,  si  elle  comporte  des  champignons,  ils  ne  sont  pas 
vénéneux.  Nous  pourrions  dire  que  certaines  pièces  sont  moins  belles 
que  d'autres,  mais  qui  donc  n'est  pas  inégal?  M.  Harel,  pour  faire  des 
(Buvres  supérieures,  n'a  qu'à  s'imiter  lui-même,  en  choisissant  dans  le 
très  grand  nombre  de  ses  morceaux  qui  sont  tout  à  fait  réussis. 

3.  —  Il  n'est  pas  étonnant  qu'il  y  ait  quelque  chose  d'espiègle  ches 
M.  Edouard  Leclerc,  puisque  son  livre  s'appelle  :  Écoles  buissonniàresm 
On  y  trouve  du  sel,  de  Tesprit  gaulois,  de  l'aisance,  de  la  facilité  et  de 
l'entrain.  On  y  savoure  quelques  fables  pleines  d*humour,  comme  les 
Légumes  demandant  un  Roi  (on  élit  la  Carotte),  la  Revanche  de  la  CigcUe^ 
et  la  Revanche  du  Pot  de  terre.  Dans  ce  dernier  apologue,  Je  Pot  de 
terre,  raccommodé  après  sa  mésaventure  avec  le  Pot  de  fer,  va  con- 
sulter Galchas  c  sur  le  meilleur  moyen  de  prendre  sa  revanche  ». 

L*oracIe  réfléchit,  sourit,  et  dit  :  «  Mon  vieux,  • 

Pour  remporter,  sur  tous,  sans  accroc,  sans  encombre. 

Évite  le  grand  jour»  faufiie-toi  dans  Tombre  ! 

Hais  souviens-toi  surtout,  i^outa  le  devin, 

Qu*ttn  Pot  n*e8t  vraiment  fort  que  s'il  est  Pot  de  vin. 

M.  Leclerc  a  une  délicieuse  pièce  sur  la  Lune.  Il  a  encore  une  amu- . 
santé  &ble  sur  le  Chameau  et  V Autruche.  Dans  un  banquet  d'animaux. 


r 


-  w.  - 

le  Çb«pie&u  n/%vait  riço  pu  avoir,,  et  l^Autmehe  n'avait  eu  q 
caiUoiu,  ,|inalgrà  leu»  pratesUtlpae.  El  le  hbolUte  conclut  : 

Sojci  Citu,  Nivtoo,  Handrio',  Paganinl; 
Pic  de  1*  ,Hiniulol«  ça  sot  eoama  ua«  crocbe. 
Vous  Alat  condAinné,  n-i  ni,  c'est  Soi, 
A  Dungn  dw  oullooi-ii  loaittMtalrDctig, 
.A  bouffer  l'tlr  du  temps  si  tous  étss  cbamMa  t 
Le  public  n'edmet  pu  qa'oa  rénAcIs  on  (rjbaebe  I 
Ud  reiion,  qoel  qn'il  gOit,  est  toojeurB  na  tudaa, 

La  belle  humeur  de  H.  Lioelere  lui  inspire  alasi  des  trouraillf 
pièces  qui  ne  sont  pas  gaiea  sont  motos,  réussies,  el  glissent  ( 
•  quelconque  ». 

4.  —  M.  LéoD  Bocquet  prend  quelque  chose  aux  symbolistes  e 
réminiseeoees  verlainiennee.  Hais,  qu'il  le  veuille  ou  non,  ses  i 
noiVf  offrent  beaucoup  de  vers  d'une  Tactura  classique,  bien  ( 
d'ailleurs,  et  d'un  rythme  chantant.  L'auteur  traduit  général 
une  mélancolie  pénétrée,  qui  glisse  parfois  dans  le  lugubre,  Qi 
fthante  l'amour,  c'est  tani6t  avec  emportement,  tant6t  avec  une 
fusion  ilavrée.  ToulefoiBi  &  la  fin  du  volume,  une  pièce  noua  i 
que  le  poète  a  trouvé  la  fiaqcée  consolatrice  el  rédemptrice, 
mieux.  Il  y  aurait  beaucoup  de  strophes  barmonieusea  à  cite 
If.  Bocquet.  Bornons-nous  à  ce  sonnet  sur  le  matin  qui  naît  : 

Les  cberauz  da  la'  odII,  noirs  et  religieux, 
S'en  root,  au  rjlbme  égal  d'une  double  ûdence. 
Pu  1*  route  qoi  mène  L  l'abreuToir  immeose 
DoDt  l'etB  btlgoe  mui  Qo  l'autre  eité  des  cieux. 

Le  cbar  lointain,  au  eboc  d'urjt  de  wi  eaaieui, 
Emplit,  d'uD  loag  frtcii,  les  £chos  du  sUauce, 
Et  du  rautail  ouTert  da  l'Orient  s'jlence 
La  jeunesse  et  la  glolrt  éternelle  des  dieux. 

Les  rosiers  de  l'aurore  ont  Qeuri.  L'écarlale 
S'épanouit  dans  l'air  et  la  lumière  éclata 
Sur  la  cercle  tremblé  de  l'horiion  qui  dort. 

Alors,  l'aube  iDciiiuuit,  admirable,  eei  Toiles, 
Recueille,  ani  Joncs  Ireuéa  de  sa  corbeille  d'or, 
La  manne  radieuse  et  pure  des  étoiles. 

Si  If.  Bocquet  voulait  se  débarrasser  de  certaines  expressions 
dentés  et  maniérées,  il  ferait  des  œuvres  plus  remarquables  i 
qoe  Itt  Cygnet  noirs,  car  il  a  de  très  sérieuses  qualités  de  poète. 

6.  —  SI  vous  deniandez  It  H.  Alfred  Kfouly  pourquoi  il  intitu 
recueil:  Bimes  ouivriei,  il  vous  répondra  modestement  qu'ii-n 
osé  choisir  copiiBe  métal  l'argent  et  l'or.  Celle  modestie  sied  au 
ige,  et  H.  Houly  doit  être  jeune.  Il  a,  de  la  jeunesse,  l'exubéri 
la  désinvolture,  parfois  aussi  ce  sans-géne  qui  distingue  les  <  je 
de  maintenaDt.  A  certaines  pages  il  est  franchement  lyrique  ;  à  d' 


—  112  — 

il  est  réaliste  et  trivial.  Mais,  en  devenant  trivial,  il  sait  rester  aaraeaiit 
Yoici  quelques  standas  d*uiie  pièce  sur  les  pommes  de  terre  frites  : 

BUm  sont  dooeéf  su  to«eher« 
LainntM,  bmUm  et  gmlissmei, 
Eotre  uaht  ie»  miiM  rleutat, 
ÀMis  eo  rond  tar  le  ptaselief , 

Sur  un  Jourut  qal  sert  de  oappe, 
N*ea  pcpDapt  qo>06  à  chaque  fois, 
Chaeuo  son  tour,  a?ac  las  doigts, 
Délicateaiant  on  lea  happe. 

.  Et  bientôt,  de  réaofBe  tas 
—  Do  tas  qui  paraissait  énorme  — 
Il  ne  reste,  vestige  informe, 
Qa'uo  méprisable  papier  gras. 

M.  Mouly  a  trop  de  belle  humeur  pour  être  aussi  malheureux  qu*il 
le  dit  en  d'autres  passages. 

6.  -*  Les  vilenies  commises  contre  Tarmée  et  les  déclamations  anti- 
françaises de  certains  <  intellectuels  «  inspirent  les  Iafr^>eê  palrioUquiS 
dé  M.  Armand  Lefrançais  (est-ce  un  nom  ou  un  pseudonyme  î).  D'une 
façon  générale,  sa  brochure  est  une  œuvre  vive,  alerte,  enlevante. 
Citons  ces  deux  premières  strophes  de  V Appel  : 

Deboal  !  debout  I  homme  endormi, 
Eoteods  la  voix  de  reonemi. 
De  reonemi  dur  et  tenace 
Qui  te  menace. 

Celte  voix,  c*est  la  voix  d*un  loup. 
Quand  il  paraîtra  tout  à  coup, 
Quelle  arme  pourras-tu  donc  prendre 
Pour  te  défendra  T 

Il  faut  avoir.  Tarme  à.  la  maio, 
Et  sans  attendre  au  lendemain, 
Être  prêt  au  combat  suprême, 
Aujourd'hui  même  ! 

Sois  fort,  et  calme,  et  jésolu,  / 

En  te  voyant,  le  loup  velu 
Reculera,  baissant  le  ventre, 
Jusqu*à  son  antre. 

M.  Armand  Lefrançais  unit  la  force  au  pittoresque  et  la  colère  à  la 
sincérité.  Et  l'on  ne  saurait  trop  encourager  des  colères  comme  la 
sienne. 

7.  —  Le  court  recueil  de  M.  Gharleâ  Daniélou  :  Heures  lyriques  et 
chrétiennes  est  l'écho  dlBs  tristesses  qu'éveille  dans  les  âmes  chrétiennes 
Tétat  actuel  de  la  religion.  Il  a  des  vers  touchants  sur  la  mélancolie 
des  couvents^abandonnés.  Il  chante  les  cloches  de  granit  de  son  pays. 
Voici  la  on  d'une  pièce  où.  l'auteur  gémit  sur  lea  égarements  de  la 
France: 


{ 


—  113— 

'^  -'  '  Après  Mol  dé  rtjoDs,  aprèfl  Unt  de  ^arolei , 

,   ,   Après  tai^  de  lumière,  tprès  tant  de  symboles,  . 

..   Après  tant  de. leçons,  noos  n*aVons  rien  appris. 
*"     fions  pourrions,  dans  la  paizi  vivre  des  jours  prospères,      '    *^- 
En  étant  attentifs  à  la  voix  de  nos  pères 
Qui,  dé  l^Étemité,  nous  regardent  surpris  ;  ' 
Mais  Thomme  est  un  aveugle,  k  la  marché  incertaine, 
Qui  j^asse,  Aans  la  voir,  auprès  de  la  fontaine 
Miroitante  au  milieu  d*un  pré;  sur  son  chemin,  ' 
Et  qui, /lorsque  la  fièvre  affaiblit  son  courage,  \ 

Se  couchant  au  soleil  à  deux  pas  d*un  ombrage, . 
Meurt  aux  pieds  du  Sauveur  qui  loi  tendait  la  main.  • 

Le  style  est  naturel.  Il  y  a  de'  rimagiaatioa  et  des  coups  d'aile.  On 
peut  regretter  çà  et  là  quelques  bizarreriesy  et  certaine  détails  un  peu 
hardis  pour  un  écrivain  religievix« 

8.  —  M.  Paul  Payèn  de  la  Garanderie  dédie  la  Voix  de$  dgm  k 
M.  Sully-Prudbomme.  L'auteuir  philosophe  un  peu,  mais  ce  n'est  pas 
ce  qui  le  rend  intéressant.  M.  Payen  delà  Garanderie  est  uh'poëte 
pénétré  de  ses  fonctions  :  il  est  grave,  solennel,  hiératique.  Sa  tristesse 
est  tragique  et  apprêtée  ;  ses  évocations  de  Tantiqulté  sentent  un  peu 
l'érudition  ;  mais  11  a  de  l'imagination  et  de  l'éclat,  et,  sans  que  le  titre 
de  son  volume  lê  fasse  prévoir,  nous  donne  dé  Jolies  descriptions  rus- 

^  tiqbes^  assez  «  observées  >  : 

Le  chien  hurle  aux  passants  qui  viennent  sur  la  route  ; 

Une  vieille  en  filant  suit  sa  chèvre  qui  brolite; 

La  diligence  au  loin  roule  comme  un  tambourj 

Les  enfants  ont  quitté  les  écoles  du  bourg. 

Sous  (es  saules  penchés,  revenant  des  mamières 

Les  chariots  poudreux  glissent  dans  les  ornières. 

Au  vieux  moqlin.la  mule  apporte  son  froment. 

Et  Tftne  a  tressailli  d'un  long  frémissement  : 

La  volaille  s'éveille  en  secouant  ses  plûmes^  ' 

La  forge  do  hameau  vibre  au  choc  des  eocluînes. 

Gela  continue  et  cela  est  joli,  bien  que  cela  ne*^  sbK  d'^aucun  a  âgé  *. 
Du  reste,  quand  le  poète  se  reporte  à  des  millié»  d^àunées  e'o  arrière, 
^te  sont  les  mêmes  tableaux  qui  Tiùspirént  heiirèûsbâiént  :  '  ' 

Les  chars  do  moissonneur  font  gémir  leurs  essieux  ; 
Sur  le  chemin,  là-bas,  vois  les  blanches  cfaïamydes  ; 
Begarde  ;  au  fond  du  val  les  esclaves  timides j      / 
Qui  viennent  chaque  soir^^jaser  au  bord-  des  puits, 
'   Emportent  lentement  leurs  amphores  de  buis. 

Si  M.  Payen  d|f  1^  Garanderie  veut  pous  en. croire,  il  se  3péciaU6ei;a 
dans  la  bucolique  s  vécue  »,  pour  laquelle  il  a  des  dispositions. 

9.  —  Les  Fleurs  inorvandeUès  ont  de  là  grâce,  comme  il  convient  à 
des  fleurs,  et  cette. grAce  va  jusqu'à  la  mignardise,;  laquelle  à.spn  tour, 
en  certaines  pages,  ne  dédaigoe  pas  de  s'allier  à  im  grain  d'émotion. 
Il  y  a  de  jolies  idées  bercées  dans  de  jolies  ciaidences,  des  bluettes  sur 
des  sujets  insignifiants,'  mais  bien  tournéesv  des  madrigaux  coquets, 

FÉVRIER  1907.  T.  CIX.  8 


--  114  — 

affectés  parfois,  mais  parfumés  d'une  agréable  sentaur  d'idylle.  La  petite 
pièee  suivante,  intitulée  :  IntuUionê  sentimwUalea^  résume  on  ne  peut 
mieux,  dans  ses  douze  vers,  le  c  genre  »  de  M.  Théodore  liaurer  : 

Avant  qu'elle  ail  para,  je  conoaissais  ses  yeaz, 
Pour  9Yoir  regardé  les  éloiles  charmaotes, 
Ixtraqoe  jVrrais,  le  soir,  à  P heure  où  Ton  Toit  mieux 
Trembloter  leur  reflet  au  fond  des  eaux  dormantes. 

Avant  qu'elle  ait  parlé,  je  connaissais  sa  voix, 
Pour  avoir  entendu,  dans  les  sentiers  de  mousses, 
Braire  le  feuillage  à  la  brise  des  bois. 
Et  la  source  chanter  ses  chansons  les  plus  douces. 

Avant  qu'elle  ait  aimé,  je  connaissais  son  cœur. 
Pour  avoir  découvert,  au  temps  où  la  fauvette 
Couve  dans  les  roseaux  que  baigne  une  lueur, 
De  frêles  petits  œufs  sous  une  aile  inquiète. 

10.  —  Les  Chants  de  soleil,  de  li"^  Marie  de  Sormloq,  sont  un  hymne 
à  la  Provence,  mais  un  hymne  fébrile  et  exalté,  où  le  pinceau  exagère 
les  tons  —  ce  qui  est  à  la  mode  —  et  où  une  note  païenne  attriste  le 
lecteur.  D  y  a  des  traits  bien  saisis,  et  Ton  voit  que  M"^  de  Sormiou 
(pseudonyme  local)  est  bien  Provençale.  Elle  célèbre  pittoresquement 
les  amandiers,  les  figuiers,  les  pins  chanteurs,  les  c  bastidons  >,  les 
a  traverses  »  aux  murs  blancs  :  i 

Elles  vont,  rubans  de  lumière,  # 

De  ci,  de  là,  bordant  de  blanc 
£^s  vertes  campagnes,  pas  flères 
De  leurs  vieux  murs  étiocelants. 

Elles  ne  voient  rien,  les  traverses, 
Qu'un  bout  de  ciel  comme  en  émail, 
Et  des  jardins  que  ce  qui  perce 
D'eux  par  les  timides  portails. 

W^  de  Sormiou  est  parfois  pénible  à  lire,  à  cause  de  son  style  con- 
tourné, tourmenté,  incorrect  même.  Elle  abuse  de  Tadjectif  «  bleu  » 
et  de  répitbèle  «  d*or  ».  Ajoutons  que  la  césure  est  trop  souvent  esca- 
motée, et  que  l'auteur  ne  recule  pas  devant  le  vers  de  onze  pieds. 

11.  —  M.  Lionel  des  Rieux  manie  alertement  la  strophe  et  lui  donne 
fréquemment  une  coupe  originale.  Il  y  a  dans  la  Belle  Saison  du 
lyrisme  léger,  et  aussi  de  l'idyllisme  comique,  mettant  joliment  en 
scène  les  petites  bétes,  oiseaux,  grenouilles,  lézards,  insectes,  etc.  Et 
ce  comique  n*empèche  pas  les  déclarations  solennelles  : 

Ma  poitrine  contient  TAme  de  Tunivers. 

L'auteur  recherche  l^expression  neuve  et  pittoresque  : 

La  nuit,  sirène  bleue  aux  éeaiiles  d'argent. 

Il  est  surtout  à  son  aise  dan^  J#  4Mttif»Uon  humoristique  : 


Une  nioatic  au  loin  rabola  la  lilBnce  ;  * 

Du  buitaoD  Mcoud  lart  un  brusqua  lapin  ; 
L'inrliiblc  dcureuil  d'arbre  ea  arbfa  a'Alaoce,  '"' 
Faiuat  Bur  le  mI  mil  cboir  des  poiUDat  deplna, 

,  du  Rieuz  aime  U  Proteaca,  et  il&im«  ausai  le  paganisme. 
pas  besoin  de  le  dire,  car  m  maolAre  d'exprimer  l'amour, 
sèment,  ne  le  fait  que  trop  voir. 

Jules  Leclercq  est  un  vrai  Torageur  qui,  dans  ses  Speclaclu 
,  décrit  réellement  ee  qu'il  a  ru,  arec  de  la  naïveté,  de  la 
et  de  la  bonne  humeur.  Il  nous  promène  .en  Suède,  en 
1  Islande,  au  Mexique,  dans  l'Inde,  k  Java,  dans  le  Caucase, 
{ue  australe,  et  met  en  sonnets,  métbodlquement,  les  mon- 
I,  forêts,  etc.,  qu'il  a  parcourus.  Après  les  sonnets  viennent 
tiens,  des  récits,  des  traits  de  mœurs.  Le  style,  malgré  les 
et  le  décor,  est  souvent  prosuque.  Notons  ci  et  la  quelquas 
de  rersiflcatlon,  telles  que  les  séries  d'alexandrins  marchant 
.  par  trois  rimes,  et  ime  pièce  sur  une  baleine  où  toutes 
lont  en  «no.  (^  hardiesses  ne  sont  pas  très  heureuses, 
les  meilletvs  sonnets,  sur  le  Saut  de  ta  ytllottutone,  dans  tes 
Rocheuses  : 

La  Qeova  tfec  effroi  h  prépare  au  grand  acte. 
11  a'amaiia,  il  accourt  rara  le  goatTra  profond 
Dont  le  regard  en  Tain  eberebe  à  «oader  le  Tond, 
Et  croule  k  grand  tracu,  en  colonne  oonpacte. 
Nul  rteir  an  cbemin  ne  rompt  la  aappe  Intacte. 
Le  rocber  eal  à  pic,  et  ie  neuve,  d'un  bond 
Vertical,  dani  les  aira  l'riEaDca  [uribond. 
L'ail  faicini  ne  peut  qnlltar  la  cataracte. 

Comme  un  lUIon  d'enceni  qui  s'ilève  très  pur, 

Le  Bot  *aparlsi  par  te  cdleite  aiur 

Se  déploie  «n  rideau  que  le  lolail  iriae. 

Et,  du  Tond  de  l'abtme,  un  pulseant   cri  d'horreur. 
Que  poniM  tperdument  celte  onde  qui  le  btiae. 
Sort  pareil  t  la  Toii  d'une  mer  an  Tureur. 

'acUa  d^ovttre-mêr,  malgré  quelques  défauts  et  surtout  malgré 
e  grandes  qualités,  forment  un  recueil  aimable  et  estimable, 
s  énergie  sombre,  un  pessimisme  tragique  et  amer  s'exhalent 
da  la  mort,  de  H.  Michel  Tasson,  Ce  sont  des  ■  révoltes  >, 
e  à  la  douleur,  des  désillusions  farouches  qui  font  du  pro- 
Bt  veulent  désillusionner  autrui,  M.  Vassoa  a  le  vers  m&le 
Ses  8oB  de  strophe  sont  enlevantes  et  bien  frappées  ;  mais 
est  par  trop  noir. 

La  douceur  dee  malini  it  la  flartA  des  tolra 

Ifallnme  aucun  reOet  dani  mei  froides  prunallea; 

Au  souvenir  de  nos  gloires  orifioeliei. 

Je  n'ai  pas  de  regrets  et  ja  n'ai  paa  d'eapoir*. 


I.  VtssoQ  chante  les  lioaa  qui  dévorent  leur  dompteur,  et  les  con- 
trante qui  ont  ravagé  le  monde.  Il  fait  dire  à  ceux-et  : 

InioQcfBni  det  loia,  ie»  r!t«*  at  de*  ealtw, 
Noiu  mn>Di  fligellri  da  dos  Doirei  insultas 
Les  dMU  doDt  U  Tiailleaie  inutila  s'eDdort. 

Leurs  prilms  se  voil&imt  sui  plis  das  robes  «nples, 

Car  DOS  chieDs  nofrs  eoucbaieot  sur  1*  dalle  dee  temple*, 

Kt  DOS  cherux  bu*aieat  duii  les  cralAres  d'or. 

Ispérons  que,  dans  eette  surabondance  de  fougue,  d'amertume  et  de 
>cité,  il  y  a  tout  simplement  ■  de  la  littérature  •. 
4.  —  U.  Jean  Ricquebourg  a  de  l'élan  et  du  coloris.  On  ne  sait  trop 
irquol  son  recueil  s'appelle  :  Lei  NinupharM,  car  (I  n'en  est  pas  soa- 
t  question.  Cest  peut-être  à  cause  de  quelques  pièces  exotiques, 
lout  indo-ehineiBes,  où  l'auteur  a  cultivé  un  pittoresque  spécial, 
exotisme  sa  corse  parfois  d'une  bizarrerie  légèrement  perverse,  et 
si  d'une  phraséologie  abstraite  où  U  poésie  ne  trouve  pas  trop  son 
iple.  L'auteur  aime  le  vers  de  neuf  pieds  et  en  abuse.  Sa  seconde 
»,  te  ilatin,  nous  semble  la  œeiUeure  du  recueil.  En  voici  les 
niera  vers  : 

Fier  da  bdd  front  touffu,  dédoublé  tout  à  coup, 
L'arbre  allonge  au  cbemia  la  grands  ombre.  Et  debout, 
Dans  le  Jour  qui  le  baigne  étirant  ses  bras  rudes, 
Prisonnier  de  Is  Siita  al  de  ses  babitudei. 
Comme  on  dta  un  manteau,  rbomme  eacore  engourdi 
Écartait  le  lommeil  de  son  geste  «grendi. 

e  détail  de  tableauiin  eet  fort  réussi.  Si  le  eouci  de  la  saine  morale 
vait  partout  M.  Ricquebourg,  il  aurait  droit  à  plus  d'éloges.  Hais 
it  e«  qui  malbeureusement  n'arrive  pas. 

B.  —  Pourquoi  le  volume  de  M.  Max  Daireaux  s'appelle- t-il  let 
liUnU  noira  ?  —  Parce  que  l'auteur  a  rêvé  qu'il  voyait  une  procession 
pénitents  jeter  du  bois  sur  un  bûcher,  et  ctj  rêve  symbolique  donne 
^Umoliv  de  sou  volume.  Les  pénitents  nolrd,  ce  sont  les  désirs  et 
douleurs  du  poète  qui  entretiennent  le  feu  de  sa  chimère.  On  devine, 
es  cela,  que  les  poésies  de  H.  Max  Daireaux  doivent  être  un  peu 
cieuses  et  alamhiquéee.  Elles  le  sont  en  effet.  Il  y  a  aussi  du  vague, 
le  la  fantasmagorie  mélancolique  ;  mais  il  y  a  aussi  un  semiment 
nonce  du  rythme,  et  -r-  chose  inattendue  —  l'on  n'y  trouve  pas  un 
1  mot  qui  choque  la  pudeur.  En  revanche,  le  naturel  se  fait  désirer, 
uteur  parle  du  rèVe  qui 

,  .  incruste  dans  l'espace  •         , 

Le  souvenir  sculpté  dans  las  parfums  da  l'str. 

[  termine  une  pièce  par  ce  cri  : 

'  Ah  1  p&r  pitié  !  je  veux  aouffrir  t 
.utre  conclusion  d'Une'autre  piëi^e  :  ..,  .  .   . 


out  cela,  du  reste,  ua«  eeruine  r«eh«Tcbe  d«  là  profoadeur. 
ni,  puis  n'a  plus  aimé,  on  du  moiDs  cru  ne  plufL  aim^r, 
•t  il  est  cooLeat  de  souffrir,  et  pais  U  se  troun  qu'il 
et  tout  cela  est  très  compliqué, 
larles  de  Bussy  a  dea  qualités  de  variété  et  de  souplesse. 

peu  de  tout  daus  ses  Rayotutement^,  y  compris  des  fables 
)  et  des  piécettes  assez  banales.  Un  grain  de  rêverie,  un 
drlssamenl,  un  grain  de  pittoresque,  un  grain  d'immo* 
tujours  UD  grain  de  tout,  et  un  grain  seulement. 

vaguement  tiunaies  consacrées  à  chanter  uq  amour  eou- 
iréférons  ce  sonnet,  intitulé  :  Sublime  Aveuglemtnt  : 

jorique,  ajint  m  Liuraane  en  prois  lux  litwrtiDi, 
alDt  Baraird  cul  mtudU  la  tIIIb  épiacoptls 
lù  UonMLgnear  l'ivêque,  «d  milica  dea  tuUoi, 
KpaDdait  i  pIsiDi  bordi  U  coDp«  du  ncsadtle, 

kTee  qoelqDBa  prtlsii,  grave*  altramontaiot 
lui  loni  lui , prodiguant  uiui  foi  sana  dgale, 
pwlil,  —  Le  m*Ua  iDoIrait  d'or  1m  lotnlain*  ; 
•  1k,  qu'il»  ettOTueot,  Mmblait  naeré  d'opale. 

[ai*  Mint  Bernard  soogeall  —  6  douleur  I  ~  k  l'aifront... 
M  bonis  de  l'ËglîM  umobrinall  iod  rroat, 
'l  le  Imbu  Uc  d'aïur  ne  troubla  pu  ion  rlTO. 

Lueù  qneod,  vert  le  Boir,  dam  ud  bourg  moutagnard, 
,es  moiueB  regreUaieut  le  frstcbeur  de  la  grète  : 
-  ■  Où  doue  Atalt  »  Jac  T  »  demanda  aainl  Bernard . 

Uettantisme,  mais  le  trait  est  bien  rendu. 
fuaget  «Ce  pourpre,  de  U.  PauL  Verola,  Qotteut  dans  une' 
le  seosnallsme  mystique.  Une  lutte  a  lieu  eatre  les  pas-  ' 
eur  qui  l'ea traînent  vers  la  matière  et  ses  aspirations  vers 
1.  Le  résultat,  nous  le  connaisBona  :  c'est  le  dégoût,  c'est 
L,  par  lii,  U,  Verola  ressemble  à  une  foule  d'autres  poètes, 
d'original,  ce  sont  certaines  tentatives  prosodiques,  telles 

1 s  Mntainet,  Où,  dans  une  stroplte  de  buit  vers,  on  ne  revoit 

la  première  rime  qu'après  en  avoir  vu  défiler  trois  autres,  telles  encore 
que  les  SonnaU  accoupUt,  sorte  d'encbevètremeut  de  deux  sonnets 
entre  eux.  Gela  doit  être  assez  difficile,  mais  la  résultante  harmonique 
n'est  pas  heureuse.  U-  Verula  montre  d'ailleurs  de  l'élan,  de  la  fantaisie 
et  parfois  de  l'émotion. 

La  bluette  intitulée  :  Lea  Mwt»,  nnus  a  plu  particulièrement  ;  car  on 
y  irauve  de  la  pensée  traduite  avec  naturel.  En  voici  le  début  : 

Plue  on  a  de  gloire  su  ce  monde, 

Plui  la  perte  d'un  ami  chtr 

t'iil  une  bleiBnre  profonde 

Dam  notre  tme  et  dîna  notre  ebalr  ; 


^ 


Car  la  gloire  de  notre  argile 
Ifesiste  qoe  par  ses  témoins  ; 
On  sent  trop  ce  qu*elte  est  fragile 
Dëi  qa*on  a  quelque  ami  de  moins.- 

18.  —  En  intitulant  son  recueil  :  La  Vie  enchantée^  M.  Yalmy-Baysse 
exagère  un  peu.  L'auteur  chante  comme  tant  d'autres  des  illusiohs  et 
des  regrets,  et  la  mélancolie,  Tironie  amère,  s'y  mêlent  à  Tenthousiasme. 
Gé  qui  est  vrai,  c'est  que  la  poésie  de  M.  Valmy-Baysse  est  mâle  et 
sonore.  Il  aime  les  aspects  de  la  vie  moderne  et  exhorte,  en  termes  un 
peu  diffus  et  obscurs',  la  jeunesse  à  Jouir  de  ce  qui  passe.  Gomme  note 
sentimentale,  notons  l'amour  de  la  famille  et  le  regret  du  pays  natal. 
Le  souvenir  d'une  «  petite  sœur  •  arrache  à  M.  Valmy-Baysse  des 
accents  émus.  Mais  la  vie  urbaine  surtout  a  un  puissant  attrait  pour 
l'auteur  :  <  La  Ville  m'a  pris  au  filet  de  ses  rêves.  >  Et  voici  comment  il 
l'aperçoit  les  soirs  d'été  : 

Elle  est  belle  et  tragique  et  vivante,  les  soirs 
D^été,  quaud  le  soleil  moribond  nilumioe  ; 
Car  c'est  Tbeure  où  les  ateliers  et  les  usines 
Jettent  leur  peuple  de  captifs  sur  les  trottoirs, 
L'heure  rouge  où  la  foule  ardente  et  prisonnière 
En  qui  chante  la  vie  intense  de  Paris, 
S*évade  avec  des  chants,  des  plaintes  et  des  cris 
Des  entresols  sans  air,  des  caves  sans  lumière. 
La  rue  alors  8*émeut  et  s'humanise...  Elle  est 
Le  grand  cœur  inquiet  et  tendre  de  la  Ville 
Qui  vibre,  cependant  qu'au  seuil  des  cabarets 
S'épanouit  la  fleur  du  meurtre  et  de  TidjUe. 

On  voit  par  ce  court  extrait  que  M.  Valmy-Baysse  ne  recule  pas 
devant  des  licences.  Le  vers  de  onze  pieds,  au  besoin,  ne  l'effraye  pas 
non  plus.  D'autres  négligences  gâtent  encore  son  volume,  sans  comp- 
ter l'oubli  de  la  morale. 

19.  —  La  Faim  dont  souffre  M.  Louis  Hénard  est  une  faim  spirituelle. 
L'auteur,  qui  est  protestant,  fait  un  peu  de  son  livre  un  prêche.  Il  est 
très  moral,  et  même  très  moralisant.  Il  est  également  nuageux,  et 
solennel,  et  mystique,  d'où  il  résulte  qu'il  est  parfois  ennuyeux,-  mal- 
gré ses  sentiments  louables.  Ses  sermons  et  ses  aspirations  pieuses  se 
déroulent  en  alexandrins  peu  respectueux  de  la  césure,-  ou  en  vers 
inégaux  qui  admettent  jusqu'à  treize  pieds.  Pourtant  la  langue  n'est 
pas  celle  d'un  décadent  ;  elle  est  grave,  plutôt  classique,  et  surtout 
abstraite.  Par  exemple,  M.  Hénard  parle  de  a  la  lâcheté  savante  »  qui 
nous  mène 

A  l'abdication  de  notre  dignité, 
A  la  négation  de  notre  liberté. 

Ame  noble,  l'auteur  est  pour  la  paix  universelle  : 

Les  haines  s'éteindront.  Les  antiques  barrières 
Qui  se  dressent  encore  entre  les  peuples  frères 


CroDlaroDt,  et  1m  grtnda  baUgroot  la*  p«tlti, 
L'uDour,  Dlompbaiear  qai  doanc  et  qo\  ptrdaaiie, 
L'tmour,  loleil  des  unn,  d'où  la  bonti  riTODBe, 
S«n  le  gardian  da  amaemu  paradli* 

lUis  gardien  &-l-il  trota  syllabeB  f  llyatère  à  joindre  à  mux  qai  tour- 
antent  l'esprit  sérieux  de  H.  Hioard. 

StO.  ^  De  quelles  prunelles  Tient  U  Regard  d'ambre  que  ctaunte 
,  Henri  Strenlzf  —  De  cell»  de  la  femme  aimte,  ou  de  certaine 
rtt  personnlâée  T  Nous  ne  eavons  trop.  M.  Henri  StrentK,  avec  beaa- 
up  d'autres,  regrette  que  le  cbrlstlanieme  ail  détruit  une  Arcadie 
éale  qui  n'a  Jamais  existé.  L'amour  de  la  nature  est  chez  lui  ardent 
tarouefae.  Dans  son  enthousiasme,  s'il  lui  arrive  de  I&cher  un  vers  de 
)îze  pieds,  il  ne  s'en  émeut  pas  autrement,  et  des  hiatus  encore 
9lDS.  AUrisle  rime  avec  hachiich.  Il  a  des  ezpreseloiis  bizarres  : 

L'Innocence  du  ciel  blsuil  la  vert  dei  Data. 
n  parle  des  nymphes 

BuvMMa  de  l'effroi  dn  cri  de*  laranditm, 
Et  11  leur  dit  : 

Apalaei  ce  chagrin  dont  tninblB  la  gouttière. 
Ailleurs,  c'est  une  ■  grâce  amertumée  >.  Touterois  quelques  passages 
nt  assez  bien  venue,  notamment  une  touchante  déclaration  d'amour 
IX  bétes,  où  l'âne  est  interpellé  aiaai  : 

Paurre  âne,  tea  longa  jeui  caraaiaat  un  mirage, 

Tu  reateraa  aaclave,  hélaa  I  jasqu'ï  mourir  ; 

Le  mort  te  aauvera  de  ce  mdebant  aervage. 

Et,  ravi,  tu  brairas  en  la  aentant  venir. 

il.  —  Ia  poésie  archaïque  et  Déo-piûeaae  coulinue  &  avoir  ses  âdèlea. 
ist  ainsi  que  M.  Maurice  Levaillant  nous  réfléchit,  dans  son  Jlirotr 
\lain,  diverses  scènes  mythologiques  et  idylliques.  El  c'est  naturelle- 
snt  un  grand  déballage  de  oymphes,  de  faunes,  de  satyres,  de  bac- 
Antes,  de  «blanches  théories  >,  sans  oublier  l'inévitable  Pan.  L'auteur, 
ns  lês  Hegrettd'un  barbare,  exprime  le  chagrin  qu'il  éprouve  de  ne 
s  être  né  en  ce  temps-là  : 

Oh  I  que  ne  suia-ja  oé  dans  un  bourg  de  TAtlique, 

D'une  marchande  d'berbe  et  d'un  bouvier  raatlqne. 

Au  Biècle  lumineui  d'Ëschyla  ou  da  Platon, 

Parmi  dea  llls  des  grands  héros  de  Marathon  ! 

Malgré  cette  passion,  la  poésie  de  U.  Maurice  Levaillant  est  un  peu 
ïide,  et  l'on  n'y  trouve  guère  de  ces  beaux  vers  plastiques  dont  la 
iendeur  iail  pardonner  pariois  à  un  Hécëdia  le  caractère  artificiel  et 
iprété  des  évocations  de  ce  genre.  L'auteur  fait  montre  de  qualités 
oyennes  et  d'un  style  qui  sent  piulAl  l'écoUer  distingué  que  le  poète 
spire. 


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22.  —  La  poésie  de  M.  Lucien  Duc  a  un  défaut  :eeltti  de  ne  pas  être 
dégagée  des  langes  de  la  prose.  Mais,  ceci  dit^  quel  aimable 

caractère  nous  révèle  ce  Poène  de  ma  vie,  racontée  par  un  instituteur 
de  l'ancien  type  I  Car  M.  Duc,  filflf  de  travailleurs  n^odestes,  a  été  insti? 
tuteur  à  une  époque  où  Fécole  n'était  pas  encore  une  machine  de  ^erro 
contre  rfiglise  et  où  l'harmonie  régnait  parmi  les  diverses  autorités  et 
notabilités  du  village.  L'auteur  est  sincère,  naturel,  parfois  na!f.  U 
m^ontre  une  belle  âme  et  se  fait  aimer.  Il  n'est  pas  «  dans  le  mouve-^ 
ment  »  qui  emporte  les  pédagogues  de  la  génération  présente  : . 

Je  sais  pour  le  retour  à  It  tradition, 

dit-il  sagement. 
£t  voici  quelques  vers  qu'un  instituteur  d'aujourd'hui  n'écrirait  plus  : 

Depuis  que  nous  vivons  libres,  en  républtqne, 
Plus  d'un  instituteur,  grâce  à  la  politique, 
Se  fait  comme  un  devoir  de  fuir  le  desservant  : 
Bien  plus,  il  entre  en  lutte  avec  lui,  trop  souvent^ 
Cest  un  tort,  à  mes  yeux  :  en  restaot  à  leur  place. 
Us  peuvent  se  prêter  un  concours  efficace. 
Car  leur  tAche  est  la  même,  et  c*est  moraliser  t 
Qu'on  laisse  donc  le  prêtre  en  paix  cat^hiser. 

M.  Lucien  Duc  termine  par  des  souvenirs  du  siège  de  Belfori,  dont 
il .  a  été  un  des  héros  obscurs.  Il  y  a  là  quelques  pages  d'un  brûlant 
patriotisme. , 

23.  —  Dans  le  Pardon  cPun  ange^  poème  narratif,  W^  Aymée  Bourbon 
retrace  le  court  et  pur  roman  d'une  jeune  fille  qui,  fiancée  d'un  jeune 
officier,  est  abandonnée  par  celui-ci,  et  meurt  peu  de  temps  après. 
Elle  laisse  im  t  journal  »  qui,  remis  à  l'officier  par  les  soins  d'une 
amie,  convertit  le  jeune  honune  et  le  détermine  à  se  faire  prêtre.  Le 
sujet  est  touchant  ;  le  style  est  élégant  et  noble  ;  mais  on  regretté 
l'absence  de  vers  vraiment  beaux.  Il  y  a  de  la  monotonie  et  des  lon- 
gueurs* Malgré  tout,  le  Pardon  d^un  ange  n'est  pas  sans  mérite,  et  l'au- 
teur réussit  parfois  à  faire  passer  dans  l'âme  du  lecteur  les  poignantes 
émotions  qu'elle  ressent. 

24.  -^  Que  dire  du  Répertoire  cPune  cigale^  de  M.  Pierre  Tisné,  sinon 
que  ce  recueil  de  chansons,  avec  illustrations  et  musique,  donne  l'idée 
de  ce  que  l'on  pourrait  faire  pour  amuser  hoonètement  le  peuple,  lui 
inspirer  l'amour  de  la  campagne  et  des  rustiques  paysages,  en  même 
temps  que  le  mépris  des  persécuteurs  ?  Oui,  il  y  a  quelque  chose  à 
faire  dans  ce  sens  ;  mais,  si  M.  Paul  Tisné  a  montré  de  la  bonne  volonté 
en  essayant,  nous  avons  le  regret  de  constater  que  l'essai  n'est  pas 
très  heureux.  Il  y  a  trop  de  décousu  et  trop  de  (riviaiités  inutiles,  trop 
de  strophes  de  miriitou.  Mais  il  y  a  au  moins  de  la  franche  bonne 
humeur. 

25.  —  Pro  Dec  et  pcUria,  de  M.  Gabriel  Leprévost,  est  un  noble  cri 


—  12lf— 

d*iûdigniLtioii  conire  la8.^lairefl  et.les  aixUpatrioteB  gui  détienneDl  le 
pouvoir  en  Franee.  C'est  de  la  poésie  mâle  et  française,  pleine  d*éio- 
quence  et  d*éiiergie.  Peut-être  même  revèt-elle  une  forme  trop  oratoire 
ei,.  en  cerMûns  cas«  trop  didactique  malgré  le  souffle  satirique.  Mais 
M.  Giabciel  Leprévost  n^en  a  pas  moins  Télan  et  la  passion.  L*auteur 
Iraduit  fièrement  et  belliqueusement  les  saintes  haines  de  la  FraocQ 
honnête,  opprimée  par  nos  modernes  jacobins.  Et,  courageusement,  il 
exhorte  les  bons  à  la  bataille  : 

Oui,  0008  opposeroDs  aox  oouveaox  inftdèles 

La  Dooreile  Croisade,  à  toute  heure,  eo  tout  lieu  ; 

La  Patrie  et  la  Foi  seront  nos  citadelles  : 

En  phalange  invincible,  assemblés  autour  d*elles, 

Nous  saurons  triompher  pour  la  France  et  pour  Dieu. 

A  noter  la  pièce  des  Hommes  rougêê^  agréable  parodie  des  Hommes 
noire  de  Béranger.  Pro^  Deo  et  pairia  est  un  bon  livre. 

26«  —  M.  Pierre  Chaîne  est  symboliste.  Ses  Poèmes  sont  précédés 
d^nne  préface  dogmatique  où  Ton  cueille  çà  et  là  des  phrases  de 
ee  genre  :  c  On  trouve  de  tout  chez  Boileau,  Racine  et  Molière. . .  de 
tout,  excepté  de  la  poésie.  »  Ces  quelques  mots  donnent  la  note.  Ajou- 
tons que  le  symbole,  diaprés  l'auteur,  c  joue  le  rôle  d'un  écran  derrière 
lequel  se  cache  le  poète  tandis  qu'il  y  projette  son  moi.  »  Suivent  des 
méditations,  parfois  obscures,  sur  la  Victoire  de  Samothrace,  les  jets 
d'eau,  les  fumées,  les  sirènes,  l'étang,  le  ^oulin,  etc.,  M.  Pierre  Chaîne, 
qui  est  de  la  race  des  imperturbables,  dit  à  la  Victoire  de  Samothrace, 
statue  sans  tète  : 

Tu  n*as  pas  de  sourire  et  tu  n'as  pas  de  pleurs  ! 

Le  contraire  eût  étonné  M.  de  la  Palisse.  Plus  loin,  ildit  aux  jets  d'eau: 
Ah  I  je  sais  votre  mai,  tous,  les  jets  d*eau,  mes  frères  1 

L*alexandrin  ordinaire  domine;  mais  il  y  a,  comme  échantillons 
quelques  vers  de  quatorze  pieds.  Et  cependant^  le  sentiment  poétique 
n'est  pas  absent  du  volume. 

27.  —  Les  A)ppels  de  Claudine  Funck-Brentano  (M'"*  de  Pawloff  de 
Tknnenberg)  sont  de  la  poésie  décadente,  inspirée  de  Verlaine,  et  où  les 
lois  de  la  versification  sont  traitées  de  haut  en  bas.  Durant  une  bonne 
partie  du  recueil,  on  ne  trouve  que  des  vers  irréguliers  sans  rime,  c'est- 
à-dire  de  la  prose  découpée  arbitrairement  en  lignes  inégales  ;  par 
exemple  : 

C'était  le  printemps  de  notre  amitié. 
Je  me  souvieDs  de  ton  nom  liias 

Et  de  tes  yeux  bleus 
Que  j^aimais  si  amèrement. 

Quel  était  ce  nom  •  lilas  9  ?  Mystère  des  effusions  idéalistes  et  vagues 
Elt  l'auteur  dit  plus  loin  en  parlant  des  étoiles  : 


-  18»- 

EUm  Tout  migHT  i  mon  mnt  de*  Itnnt*  biMM, 
Dei  IwmM  trèi'  btea«i  «t  trt*  tu|jut«i 
CaBm«  dB  l'encre  Tiolette. 

ae  telle  poésie  est  dirertiBSuite  poar  le  critique,  nuis  aussi 
géante.  Et  que  dire  de  ce  vers  de  quatorze  pieds  (quatoTEe  p 
roodeitrl) 

Soii'  belle,  d  mon  amie,  pour  que  ]e  Muffri  dtrintage  I 
t.  —  Si  M.  Jean  Horel  nous  mène  Aux  paya  dt  la  beauté,  e'e 
s  y  làire  reneonlrer  la  tristesse,  cette  tristesse  morne  qi 
éralemeot  compagnie  k  la  sensualité, 
'auteur  a  des  velléités  d'harmonie,  mais  mal  souteoues,  d< 
oresques  dans  des  phrases  embrouillées,  des  enjambemei 
ivés  qui  gâtent  des  strophes  dont  le  début  promettait  bieni.  L 
e  Verlaine,  et  il  appelle  la  mort  <  le  noir  trépas  »1I1 
Bs  deux  strophes  suivantes  résument  assez  bien  l'état  d'< 
teur: 

La  triiteue  et  l'eDoni,  oei  deux  Htan  do  potte, 
S'eccoudent  k  mt  table  it  veillent.  3*ne  le*  *oir 
J'ai  briaé  dan  mes  mains  ma  plume,  bdlu  1  U  tSte 
Vide  de  lont  ditir,  latie  de  trop  UTOir. . . 

Je  doote.  Ja  oe  lal»  moUmAroe  al  j'existe. 
Pula-je  au  combat   mortel  m'élaocn  es  TaiDqaenrf 
Alors  je  ma  sourieDs  da  banbaar  d'ttre  triate. 
La  Boaffranca  me  resta,  et  c'est  assez,  mon  cœur.  ' 

a  un  mot  —  nous  regrettons  de  nous  résumer  ainsi  —  la  po 
(eau  Morel  est  esaentiellemeni  déprimante  et  débilitante. 
I.  —  {jne  préface  agressive  et  hautaine  précède  la  Tragé 
£es.  M.  René  Arcos  est  un  décadent  exaspéré,  mais  qui  fait  pi 
efforts  pour  demeurer  relativement  intelligible.  Il  évoque  les 
>céaas,  les  ouragans,  médite  sur  la  nuit  et  le  Bileuce.  Il  a  ui 
nélancolie  qui  tourne  a  la  haine,  et  méprise  tant  de  chose 
ait  plus  trop  ce  qu'il  ne  méprise  pas.  Il  est,  aoit  dit  eu  pass 
E  qui  enterrent  le  christianisme.  D'autres  l'enterreront 
is  lui.  Quant  aux  vers,  ou  devine  qu'ils  sont  d'une  form 
rchée,  bizarre,  comme  ceux-ci  : 

Le  silence  absuii  sod  poiog  sur  l'univers 

Les  biies  ont  pleuré  sur  des  cbronologies 

Quelles  encore,  ob  I  quelles  funéraires  urnes, .... 

L'ombre  au  rËve  leudsll  la  lune  bu  sébille 

Toutes  les  nostalgies  pleurent  daoi  mes  yeux  Terls. 

près  avoir  bien  raillé  la  versiflcation  danssaprébce,  M.  Arco 
txte  même  de  ses  vers,  innove  peu,  et,  bien  souvent,  se  ci 
'alexandrin  classique. 
).  —  L'épopée  napoléonienne  tente  encore  des  poètes.  M. 


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—  123  — 

Armelin,  lai,  a  conça  fo  Poémê  de  la  Gra$ide  Armée  comme  un  encbai* 
nemeni  d'épisodes,  d*aïieedotes  héroïques,  mettant  en  relief  les  soldats 
phis  que  les  chefi.  Nous  ayons  donc  des  scènes  de  biTouac  et  des 
<  eoins  »  de  champ  de  bataille.  Tous  ces  épisodes  concernent  la  cam- 
pafrne  d'Austerlitz  et  le  poème  finit  après  le  gain  de  cette  bataille. 

Il  y  a  quelque  chose  de  méritoire  et  de  laborieux  dans  la  tentative 
de  M.  Armelin.  Son  style  est  souvent  alerte,  toujours  simple  ;  mais 
Fensemble  donne  Timpression  plutôt  ttcheuse  d'une  série  de  c  narra^ 
tiens  »  versifiées.  Voici  pourtant  sur  quelle  forte  image  se  clôt  la 
description  d'un  champ  de  bataille: 

Mais,  comme  aax  soirs  d*élé,  la  plainte  da  crapaud 

Domine  le  concert  allègre  des  rainettes, 

Tout  là-bas,  par  dessus  la  mer  des  baïonnettes, 

Le  r&le  des  blessés  y  égrenait  lentement 

Dans  Timmense  tumulte  et  dans  l'éloignement. 

Et  rEmpereur* passa  sans  y  prêter  l'oreille, 

Car  pour  le  conquérant  toute  voix  est  pareille 

Et  se  perd  dans  le  bruit  d'un  ensemble  charmeur. 

Et  lamentation,  dithyrambe,  clameur, 

Chansons,  vivats,  sanglots,  blasphèmes,  cris  de  fête. 

C'est  de  tout  ce  chorus  que  sa  gloire  était  faite. 

M.  Armelin  n^esi  donc  pas  sans  talent,  mais  nous  craignons  qu*il 
n'ait  été  victime  d'une  «  erreur  de  genre  ». 

31.  —  M.  A.-R.  Schneeberger,  Tauteur  de  la  Dame  aux  songes^  nous 
confie,  dans  une  préface  appelée  Frontispicfi^  que  son  poète  est  Verlaine. 
Hélas  I  on  s'en  aperçoit.  Les  trois  poèmes  qui  suivent,  dialogues  mêlés 
de  prose,  sont  parfaitement  incompréheosibles.  U  y  a  un  séraphin, 
une  nymphe,  le  Ciel,  la  Terre,  TËau,  un  Chœur,  un  enfant  qui,  de 
temps  en  temps,  crie  ;  «  Oh  I  »  et  ne  dit  pas  autre  chose.  Gela  pourrait 
s'intituler  plutôt  :  ^gri  somnia^  mais  il  parait  que  ce  genre  a  des 
amateurs.  Les  lecteurs  qui  dédaignent  la  clarté  nous  sauront  donc  gré 
de  leur  avoir  signalé  ce  chef-d'œuvre  dfi  symbolisme  impénétrable. 

Théâtre.  — - 1.  —  £.«  Maître  de  la  moH  est  une  belle  œuvre,  et  il  faut 
féliciter  M"*  Marguerite  AUotte  de  la  Fuye  de  la  façon  originale  dont 
elle  l'a  conçue  et  dirigée.  Le  Maître  de  la  mort^  c*est  Jésus,  mais  Jésus 
lui'-méme  ne  paraît  pas^  ce  qui  vaut  mieux  :  trop  d'auteurs  dramatiques 
ont  échoué  en  voulant  faire  parler  le  Christ  sur  la  scène.  Tout  se  passe 
dans  la  maison  du  centurion  dont  le  serviteur  a  été  guéri,  et  tout  le 
drame  consiste  dans  la  répercussion  profonde  qu'y  produisent  les 
invisibles  péripéties  du  drame  divin.  Par  là,  M^**  Allotte  de  la  Fuye 
s'est  attaquée  k  une  difficulté  de  premier  ordre,  et  elle  en  triomphe  à 
peu  près  complètement.  Disons  tout  de  suite  que  le  centurion  a  pour 
fille  Véronique  et  que  la  femme  du  centurion  a  pour  amie  la  femme  de 
Pilate.  Dy  aaussi  de  jeunes  enfants  qui  racontent  nsuvement  ce  qu'ils 
ont  vu  au  dehors.  De  là  des  ressources  dramatiques  spéciales,  qui 


— 124  — 

,de  coocenirer  l'aetioii  dans  l'eDMinte  i»  ce  aaible  foyer.  L» 
eVieDl  étndgemenL  ■  cUsaique  ■,  et  les  rècfia  y  occupest 
plKOe.  M&iB  quel  an  dans  ces  récits  I  L'entrée  triomphale  da 
■usalem,  par  eiemple,  racontée  par  trois  jeunes  enfants  qui  > 
ir  k  toar,  est  une  Idée  très  persoDoeUe  et  très  aeave.  Qallus, 
r  gaéri,  est  auasi  un  messager  tout  trouvé,  Claudia  Proela, 
de  Pilate,  nous  révèle  ce  qui  se  passe  ches  le.  procurateur, 
re  Idée  neuve  et  spleudide,  c'est  avec  le  voile  de  Claudia 
Véronique  s'élance  au  dehors,  au  moment  où  le  Christ  passe 
,  et  c'est  sur  ce  voile  qu'apparaît,  lorsqu'elle  revient,  l'image 
le  de  Jésus.  Le  rideau  tombe  sur  cette  scène,  qui,  par  la 
de  la  conception,  touche  au  sublime,  et  l'on  oublie  volonlierg 
>Dgueure  lyriques  et  élégiaques  répandues  dans  ce  troisième 

est  naturel)  touchant,  ému,  entraînant  ;  quelques  césures 
Nous  signalerons,  pages  49  et  83,  des  vers  rendus  fautite  par 

Inadvertances,  et  faciles  é  corriger.  Parmi  les  beaux  vers, 

ri  du  serviteur  revenant  à  lui  : 

Qui  n'a  pu  va  II  mort  ne  «dt  rien  de  Ib  vie. 

dent  couplet  de  Véronique  : 

Oh  I  oiu,  je  hidi  ta  mort  I  je  !■  biit,  et  mon  âcae 

Se  râ*olU,  en  Boagaiot  que  le  terre  ou  1»  flsmioe 

IMtorefout  la  corpi  ds  ceux  que  je  ctiérii.  ' 

Je  M  roudrsi«  p«e  voir  teun  Tlsiges  fl^trii, 

Leura  lifrei  sans  parole  et  ieatt  jeux  aani  lumière, 

Et  lenn  muni  que  j'ai  mail  te  réduire  eD  pouBiiire. 

Putiqu'il  dompta  la  mort,  je  leui  dire  à  Jâiui  ; 

«  Peitei,  fattes.  Seigneur,  que  l'on  ue  meure  plus  I  u 

le,  11  y  a  dans  cette  pièce,  une  vigueur  de  pensée  plus  que 
L  un  talent  qu'on  peut  saluer  avec  espoir, 
icles représentations  du  thë&tre  d'Orange,  la  mode  revient 
les  antiques.  C'est  pour  cette  Bcène  que  M.  Lionel  des  Rieuz  a 
^icube.  Laveuve  de  Priam,  espérant  sauver  sa  fille  Polyxëne, 
immoler  aux  mflnes  d'Achille,  la  confie  à  Polytnestor,  roi  de 
L  la  trahit  et  immole  lui-même  la  jeune  fille.  Hécube  crève 
Polymestor  et  se  tue.  Le  thème  est  simple  et  pathétique 
ni  des  vraies  tragédies  antiques,  et  II  se  peut  que  les  vers  de 
des  Rieux,  convenablement  déclamée,  fassent  un  certain 
scène  d'un  vénérable  thé&ire  romain.  Mais,  à  la  lecture,  on 
irtûut  la  convention  et  l'archaïsme  voulu  de  l'intellectuel 
jSs  personnages  parlent  trop  <  littérairement  >,  tanlét  dans 
XVII*  siècle,  tantôt  dans  un  style  de  «  reconstitution  ■  qui 
itlante.  L'auteur  n'en  a.  pas  moins  de  beaux  vers,  tels  que 

(Test  aux  faommea  mueta  que  le*  dieui  semblent  sourde 


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et  cet  autre  : 

L*Mpoir  est  an  oiseau  charmant,  mais  il  i*6nTole 

Ajoutonev  comme  dernière  critique  à  cette  œuvre  d^ailleurs  estimable, 
4udle8  scènes  les  plus  pathétiques  sont  regrettablement  écourtèes. 

3.  —  M.  H.  Mauprat  nous  offre  deux  pièces  en  prose  qui  ne  sont  ni 
tragédies  ni  comédies,  mais  dont  Tune,  plutôt  sérieuse,  est  intitulée  : 
Amours  de  Napoléon^  et  dbnt  Tautre,  gaie  dans  là  plupart  des  scènes,  ^ 
a  pour  titre  :  Mariage  de  minittre.  Le  tout  est  réuni  en  un  volume  sous 
le  titre  collectif  de  :  PoiHons  d*kier  et  passions  d'aujourd^hui.  En  réalité, 
selon  la  formule  même  de  l'auteur,  ce  sont  plutôt  des  c  tableaux  »  espacés  ;^! 

q^ue  des  actes.  Amours  de  Napoléon  est  une  pièce  sans  intrigue,  mettant 
en  scène,  à  différentes  époques.  Napoléon  et  la  comtesse  Walewska, 
éprise  du  grand  capitaine  parce  qu'elle  voyait  en  lui  le  restaurateur  du 
royaume  de  Pologne.  La  brusquerie  impérieuse  du  grand  homme  n*est 
pas  trop  mal  rendue  ;  la  comtesse  est  quelconque  ;  Talleyrand  est  une 
-caricature;  Gambronne  et  les  c  grognards  »  ont  leur  physionomie 
classique  (voir  le  Flambeau  de  Y  Aiglon).  —  Dans  Mariage  de  minUtre, 
.  qui  finit  en  mélodrame,  il  y  a  des  dialogues  vifs  et  amusants.  L'auteur 

•  veut  prouver  qu'il  vaut  mieux  se  maMer  Jeune  que  vieux^  et  que, 
lorsqu'on  est  vieux,  il  ne  faut  pas  épouser  une  jeunesse^  Le  thème  est 

-*}uste.  Le  premier  tableau  de  cette  pièce,  mettant  en  scène  le  mariage 
à  la  mairie,  est  lestement  troussé,  et  vraiment  comique,  mais  il  serait 
difficile  à  jouer,  vu  les  exigences  de  la  mise  en  scène.  M.  Mauprat 
excelle  parfois  dans  la  réplique  c  rosse  >  et  incisive,  mais  tout  ce  qui 
est  €"  tirade  »  tombe  dans  le  convenu  et  dans  le  banal. 

Gabrisl'd'âzaicbuja.  ''^ 

HISTOIRE  COLOiNIALE  ET  COLONISATION 

1.  hoL  Concurrence  étrangère.  La  Philosophie  de  la  colonisation.  Les  Questions 
brûlantes  ;  exemples  d'hier  et  d'aujourd'hui^  par  Paul  Théodore- Vibbrt.  T.  II. 
Paris,  Comély,  1906,  gr.  iii-8  de  5i0  p.,  8  fr.  —  2.  Documentos  ihéditos  ô  muy 
-  rares,  para  la  Eistoria  de  Mexico^  pablicados  porOanARO  GarcU.  T.  VII.  Don 
Juan  de  Palafox  y  Mendo*a,  Mexico,  Viuda  Ch.  Bouret,  1906,  petit  in-8  de  vni- 
295  p.  —  3.    Une  Organisation  socialiste  chrétienne.  Les  Jésuites  au  Paraguay,  "À 

par  ÂMAifD  Rastool.  Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de  63  p.  (CoiiectioQ  Ècience  et  Reli- 
gion),  0  fr.  60.  —  4.  La  France  moderne  et  le  Prpblème  colonial,  pur  Christian 
ScHBFiR.  T.  I.  1845-4830,  Parïi,  Alcaii,  1907,  10-8  de  ix-460  p.,  7  fr.  —  5.  The 
Napoleonio  exiles  in  America,  A  study  in  AmerHcan  diplomatie  History  {48 tS-^ 
.4849),  bj  Jbssb  s.  Ruvas.  Baltimore,  the  Johps  flopkins  Press,  1905,  in^  de.  134- p-, 
2  fr.  50.  —  6.  Traités  de  la  France  avec  les  pays  de  l'Afrique  du  nord.  Algérie^ 
Tunisie,  TripoliiaiMy  Maroc,  pht  E.  Roparo  ps  Gard.  Paris,  Pedone,  1906,  in -8  de 

*  Ji\i-4S&  pi,  18  fr.  —  7.    La  Pénétration -saharienne  {48$0'4906)y   par  Aoodstin 
*«    BBRifARD  et  N.  Lacroix..  Paris,  Imp.  algérieoDfs,  1906,  in-8  de  X'195  p,,  avec  carte.  — 

H,.. La  Pénétration  fra^nçaise  en  Afrique,  ses  caractéristiques  et  ses  résultats,  par 

le  lieQtéoaDC  db  la  Vbr6'n&  de  Tresba^i.  Farid,  Ghanamer,  1906,  io-S  de  334  p.,  a^ec 

"    eartei  7  f r.  90.  —  9^.   Les  Annamites.  Société ,  coutumes i  religions,  pvf  le  coloàel 

'  y:f^,  DiauBT,  Paris,  Chfliamel,  19!jÇt;ia-8  de  .367- p.^  avec  $nr.^  7  fr.  50.  —  10.  L'CEu- 


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—  126  — 

iir«  de  la  France  au  Tonkin.  La  Conquête^  la  mUe  en  tHileur^  par  ÀLBiRTOAisiaif. 
Paris,  Alcan,  1906,  in-lG  de  zziv-240  p.,  avec  cartes,  3  fr.  50.  —  11.  Les  Colames 
française».  Petite  Encyclopédie  coloniale ^  publiée  sous  la  direction  de  M.  Mazdii 
Prit.  Supplément .  Paris,  Larousse,  s.  d.  (1906),  in«S  de  120  p.,  avec  portraits  et 
cartes.  ^  12..  La  Lutte  pour  le.  Pacifique,  Origines  et  résultais  de  la  querre 
russo-japonaise,  par  RsNé  Pihor.  Paris,  Perrin,  1906,  petit  îd-S  de  xn-512  p.,  avec 
cartes,  5  fr.  —  13.  Le  Partage  de  VOcéanie^  par  Hurai  Rossisr.  Paris,  Vuiberi  et 
Nopy,  1905,  in-8  de  xii-370  p.,  avec  cartes  et  gray.,  7  fc»  50.  —  14.  Spanish^Ameriean 
Dipiomalie  Relations  preceding  the  war  of  4S98,  by  Horacb  Edgar  Flack.  Balti- 
more, \he  Johos  Hopkins  Press,  1906,  io-8  de  95  p.,  2  fr.  50.  —  15.  L'Émigration 
européenne  au  six*  siècle,  Angleterre^  Allemagne^  Italie^  Autriche^Bongrie, 
Russie,  par  R.  Gonharb.  Paris,  Colio,  1906,  io-lS  de  t99  p.,  3  fr.  50. 

i.  -f-  G'eBt  loajottfB  avec  la  certitude  d^  trouver  énoncées  des 
opinions  curieuses  que  nous  ouvrons  les  ouvrages  de  M.  Paul  Vlberi; 
nous  y  apprenons  des  choses  dont  nous  ne  nous  doutions  pas.  Jamais 
peut-être  nous  n'en  avons  appris  autant  que  dans  le  second  volume  de 
sa  PhUoêophie  de  la  colonUation^  et  nous  nous  reprocherions  de  ne  pas 
en  signaler .  quelques-unes  aux  lecteurs  du  Folybiblion.  Peut-être 
pensent-ils  que  la  diplomatie  a  été  créée  pour  améliorer  les  relations 
entre  peuples,  et  travailler  à  solutionner  pacifiquement  les  conflits 
internationaux;  M.  Vibert  les  détrompera  aussitôt:  «  Tous  les  peuples, 
écrit-il  (p.  93-94)  dans  une  lettre  ouverte  au  roi  Ménélik,  savent,  hélas  ! 
par  une  longue  et  cruelle  expérience  de  plusieurs  milliers  d'années, 
que  la  diplomatie  n'a  jamais  servi  qu*à  brouiller  les  cartes  et  à  envev 
nimer  et  à  créer  les  causes  latentes  de  querelles  et  même  de  guerre  à 
travers  le  monde  •.  Voilà  sans  doute  une  opinion  intéressante  ;  la 
suivante  ne  l'est  pas  moins  :  c  Les  Indes  ont  été  colonisées  par  Bacchus 
venant  de  Grèce,  et  le  sanscrit,  tout  comme  le  grec,  descend  mot  à  mot 
de  l'hébreu  »  (p.  87).  Ce  sont  là  déjà  des  idées  neuves  et  singulières; 
en  voici  une  autre  digne  d'être  retenue,  c'est  que  «  la  presse  réaction- 
naire est  en  même  temps,  par  l'implacable  logique  de  la  pensée,  la 
presse  esclavagiste  »  (p.  66).  Vous  avez  bien  lu,  et  vous  devez  sans 
doute  penser  qu'il  vaut  en  effet  la  peine  d'ouvrir  la  Philosophie  de  la 
colonisation  de  M.  Paul  Vibert  ;  ouvrez-la  surtout  si  vous  voulez  savoir 
jusqu'à  quel  point  cet  auteur  pousse  la  haine  de  nos  vaillants  mission- 
naires et  de  la  religion.  Non  content  d'avoir  osé  écrire  dans  un  journal 
de  Montréal  que  le  clergé  canadien  est  «  très  fanatisé  »  (p.  112),  non 
content  de  raconter  (p.  109)  que  le  Pape  a  autorisé  les  padres  des  deux 
Amériques  du  Sud  et  centrale  à  se  marier  et  d'appeler  l'attention  c  sur 
cet  exemple  si  réconfortant ...,  espérant  qu'il  sera  enfin  compris  et  imité 
en  Europe,  danb  l'intérêt  de  la  décence  publique,  des  bonnes  mœurs  et 
de  la  sécurité  des  familles  »,  M.  Vibert  nous  apprend  que  <  l'Église  n'a 
inventé  le  sacrement  du  mariage  que  depuis  la  Révolution,  pour  faire 
pièce  à  la  société  civile  »,  et ...  c  s'en  moque  un  peu  »  (p.  12)  ;  qu'aux 
Indes  néerlandaises,  «  comme  au  Congo,  «  l'Église  veut  le  maintien  de 
l'esclavage  »  (p.  88).  Cette  dernière  phrase  est,  notez-le  bien,  le  titre 


—  ni  — 

d'un  article  dont  tous  les  exemples  se  rapportent  à  des  planteurs  et: à 
dos  administrateurs,  atteun  à  on  missionnaire;  mais  qu*importe  à 
M.  Yibertf  grand  homme  méconnu,  colonial  ayant  tout  préru,  tout  «u, 
•l  dont  tout  le  monde  s*est  approprié  les  idées  sans  qu'on  lui  ait  jamais 
rendu  Justice  1 

2.  —  L'ouvrage  précédent  embrasse  (son  titre  même  l'indique) 
l'ensemble  de  la  colonisation  dans  tous  les  temps  et  surtout  dans  tous 
les  pays  ;  occupons-nous  maintenant  de  livres  de  moins  vaste  envergure, 
ou  même  de  monographies.  M.  Genaro  Garcia,  dont  on  connaît  déjà 
d'intéressants  travaux  sur  l'histoire  de  la  colonisation  espagnole  au 
Nouveau-Monde,  a  entrepris  la  publication  d'unecoileaion  de  documents 
inédits  ou  très  rares  relatifs  à  l'histoire  du  Mexique.  Huit  volumes»  ayant 
presque  tous  trait  à  l'histoire  du  Mexique  au  ujfi  siècle,  ootdéjà  paru; 
le  tome  YII,  —  l'avant  dernier  qui  ait  été  lancé  dans  le  public,  —  est 
relatif  à  Don  Juan  de  Palafox  y  Mendoza^  le  célèbre  archevêque  de  Mexico, 
qui  joua  au  xvn*  siècle  un  rôle  politique  et  religieux  si  considérable. 
U  cmitient  une  série  de  onze  texteé,  dont  plusieurs  étaient  jusqu'à 
présent  demeurés  inédits  et  ont  été  empruntés  par  M.  Genaro  Garcia  à  sa 
collection  particulière  de  manuscrits.  Félicitons  le  diligent  érudit 
d'avoir  constitué  cet  intéressant  recueil,  qui  fournit  d'utiles  indicaiions 
sur  le  gouvernement  de  Don  Juan  de  Palafox  y  Mendoza  comme  vice- 
roi,  sur  ses  démêlés  avec  les  Jésuites,  sa  béatification,  etc.,  mais  dont 
le  document  le  plus  remarquable  est,  à  notre  avis,  ce  véritable  plaidoyer 
en  faveur  (}es  Indiens  du  Mexique  intitulé  :  De  ta  Naturaleta  dellndio  et 
composé  par  Don  Juan  de  Palafox  y  Mendoza  alors  qu'il  était  simple- 
ment évéque  de  la  Puebla  de  los  Angeles.  Rien  n'est  mieui;  susceptible 
de  montrer  le  rôle  charitable  et  civilisateur  de  rÉglise  que  la  publica- 
tion de  documents  si  fortement  déduits  et  si  rigoureusement  composés  ; 
ils  lM>norent  leurs  auteurs  et  le  clergé  auquel  ils  appartiennent,  et  ils 
consiiluent,  à  quelque  point  de  vue  qu'on  se  place,  des  textes  de 
première  valeur.  Ne  serait-ce  que  pour  la  Naluralexa  del  Jndio  (et  les 
autres  pièces  publiées  par  le  savant  éditeur  ont  également  leur  prix),  le 
Dan  Juan  de  Palafox  y  Mendoza  de  M.  Genaro  Garcia  a  sa  place  marquée 
dans  la  bibliothèque  de  tous  les  américanistes. 

3. — C'est  d'un  autre  pays  occupé  par  les  Espagnols  et  d'un  autre  aspect 
de  cette  colonisation  dont  —  on  s'en  souvient  peut-être  —  M.  Genaro 
Garcia  s'était  naguère  efforcé  de  déterminer  les  principaux  traits  (Cf. 
PcHybihlum^  t.  CI,  p.  37-38)  que  M.  Amand  Rastoul  a  étudié  en  partie 
rhistoire  quand  il  a  écrit  son  travail  sur  les  Jésuites  au  Paraguajf,  On  y 
trouvera,  esquissée  de  manière  précise,  à  l'aide  des  meilleurs  ouvrages 
publiés  Jusqu'à  présent  sur  le  sujet,  cette  célèbre  organisation  socia- 
liste chrétienne  que  les  missionnaires  de  la  Compagnie  de  Jésus  don- 
nèrent, aux  xvii«  et  xviii*  siècles,  à  leurs  néophytes  des  pays  de 


-  128  - 

m^rique  du  sud  AUbtIft  vers  l«s  sources  du  Pftr&na  et  du  Pàrterunr, 
tout  au  moins  sur  le  coars  moyen  êl  supérieur  de  ces  grsDdA  fleures. 
it-6Lre  l'auteur  aunlt-il  pu  rappeler  en  quelques  mou  que  lei 
iltAs  essayèrent,  dtns  une  autre  partie  duHoureau  Monde,  ta  Guyane 
içalse,  de  donner  à  leurs  disciples  une  org:anlftatlen  se  rappro- 
LUt  par  certains  o6tés  de  celle  des  ■  réductions  >  du  Paraguay  (ti'est 
moins  ce  qui  ressort  de  quelques  fragments  des  Leltret  édifteiUa, 
lt  dee  voyageurs  eontemporaiâs  ont  rectifié  les  exagération*,  mais 
,  par  aUleurs,  précisé  et  confirmé  différents  traits)  ;  peut^re  aussi 
'ut41  pu,  pour  c  Illustrer  >  eu  quelque  sorte  ce  qu'il  dit  de  la  per- 
e  des  philosophes  du  xtiii*  siècle  au  sujet  des  élabiisSemenls  dei 
iiltes  au  Paraguay,  parler  du  passage  de  ■  Candide  ■  dans  les 
Muctions  ■■  En  dépit  de  ces  lacunes,  la  brochure  de  U.  A.  RiAtoul 
rite  de  retenir  l'attention  ;  elle  est  très  claire  et  vraiment  intéresBanlc 
constitue  une  bonne  introduction  à  uoe  étude  développée  d'uns 
loire  très  célèbre,  mais  encore  beaucoup  trop  mal  connue. 
.  —  Quittons  maintenant  la  colonisation  espagnole  pour  passer  à  la 
Duieation  française  ;  là  encore  nous  n'avons  que  des  travaux  de 
ail  à  signaler,  mais  quelques-uns  d'entré  eux  sont  cependant  des 
rrages  de  grande  envergure,  et  sur  lesquels  il  convient  d'fnsistet. 

est  en  particulier  le  cas  pour  le  livre  dont  l'ordre  ehrOuologique 
is  amène  à  parler  en  premier  lieu.  En  1891,  H.  Léon  Deschamps 
ïliait  une  Histoire  de  la  question  coloniale  en  France  qui  était  surtout, 
néme  presque  exclusivement,  une  histoire  de  la  question  coloniale 
iQt  la  Révolution;  c'est  au  contraire  de  la  question  coloniale  à'parlit 

1815  que  traite  H.  Christian  Sebefer  dans  un  ouvrage  intitulé  :  Im 
mee  moderne  et  U  PrùbUme  colonial,  dont  le  premier  volume  vieot 
paraître.  Tout  au  long  du  xix*  siècle,  depuis  la  chute-de  Napoléon  V, 
eque  sans  aucun  répit,  notre  pays  a  dû  examiner  sous  ses  aspects 
Itiples  le  problème  colonial  et  résoudre  successivemeht  les  questions 
1  variées  qui,  à  son  sujet,  se  posaient  ;  dans  quelfea  circons- 
ces  et  dans  quel  esprit  les  membres  du  gouvernement  en  ont-ils 
irdë  l'examen;  k  quelles  solutions  se  sont-Us  arrêtés  et  pour  quelles 
ises  :  voilà  ce  que  le  savant  professeur  de  l'École  des  sdenees  poll- 
ues a  entrepris  de  raconter,  t  Je  soubailerais.  dëclare-t-il  lui-même 
[  pages  vi-vii  de  son  Avant-Propos,  éclîré  une  histoire  de  notre  poll- 
ue coloniale,  en  prenant  le  mot  >  politique  ■  dans  le  sens  lé  plus 
ndu.  Demeurant  par  la  pensée  constamment  à  Paris,-  pdUvant  coq- 
Itre  à  peU  près  tes  renseignements  qu'on  y  recevait  au  JOiir  le  joui 
I  diverses  parties  du  monde,  mais  m'en  tenant  strictemont  à  ces 
ils  renseignemeolfl,  je  voudrais  démâler  lafaçon  dont  les  minisiree 

ib  1er  prêtèrent,  et  analyser' les  mesures  ensuite  priaés' soit  pour 
■andir  notre  domaine,  soit  pour  combiner  son  drg^alaatiMi.  Tel  est, 


-  1Î9  — 

Mtwt  lul-mAm*,  I0  bat  que  B'«Bt  proposé  U.  Sehefer  ;  il  l'a, 
lod*  s'HoDdâDl  de  IBIB  4 1830,  plslnemeot  «ttelat  dans  u>d 
mmeiU  publié.  —  Après  avoir,  en  auioiére  d'Inlrodaetlon, 
Lvre  de  raneien  régime,  canctArisé  la  reconitrucUon  napo- 
L  liaeé  le  tableau  de  la  Pranee  eoloaiale  de  1B15,  U.  S«behr 
le  ODS  gTMide  oetteté  eo  quels  termes  se  posait,  au  début 
ide  Reetauratlon,  te  problème  coloslal  (Urre  I)  ;  Il  montre 
quelle  manière  les  annateurs  ont,  pendant  les  années  qui 
816-im),  tecompU  une  œuvrti  très  IntéressaQle  et  pleine 
nais  ■  inacbeTèe,  encore  que  considérable  >  en  dépit  de  sa 
apparente  (livre  II).  Aussi  les  successeurs  des  armateura 
tn>aTèrent-Il8,  dès  leur  arrivée  aux  affaires,  aux  prises  avec 
■  difficultés  j  le  ministère  Yllléle  eu  résolut  nue  partie,  et 
e  œuvre  administrative  importante,  dont  U.  Sehefer  a  par- 
it  ressortir  le  caractère  napoléonien  ;  les  ministères  suivants 
de  mener  à  bonne  fin  les  réformes  et  nprlrect  U  politique 
1  en  décidant,  non  seulement  de  conquérir  Alger,  mais  de 
vre  Œ).  C'est  sur  cette  résolution  considérable,  qui  marque 
née  ■  le  point  de  départ  de  la  colonisation  proprement  mo- 
B  s'arrête  le  premier  volume  de  la  France  moderne  et  k  Pro- 
ial,  volnme  plein  de  véritables  révélations,  d'indications 
de  bits  jusqu'à  présent  ignorés.  Nous  eussions  aimé,  si  la 
os  était  pas  mesurée,  è  en  fournir  la  preuve  et  à  nous 
ignement  sur  quelques-uns  des  principaux  points  sur 
livre  de  U.  Sehefer  projette  une  vive  lumière;  bomoDs- 
de  mieux,  4  le  signaler  ^mme  la  base  fondamentale  de 
loniate  de  la  flestauration  et  aussi  comme  une  des  oeuvres 
lortantes  publiées  depuis  longtemps  sur  toute  notre  histoire 

i  de  l'oeuvre  gouvernementale,  la  seule  dont  ait  voulu  s'occu- 
itiac  Scbefer,  il  existe  une  œuvre,  ou  du  moins  des  essais  de 
1  tentés  par  des  dissidents  ;  nous  eu  devons  la  connaissance 
m  étrangers.  —  II  y  a  quelques  mois,  W**  Luey  Kiisabsth 
ntait,  dans  un  intéressant  travail  publié  par  ruclversité  de 
lamentable  histoire  des  émigrés  qui,  pendant  la  période 
aire,  entreprirent  de  fonder  dans  le  comté  de  Simcoe  (Haut- 

1798,  sous  U  direction  du  comte  de  Pulsaye,  une  colonie 
)ici  maintenant  une  étude  du  même  genre  sur  les  exilés 
is  aux  Éuts-nnis.  Gomme  son  auteur,  H.  Jesse  S.  Reevea,  le 
ut  dans  une  oole  préliminaire,  l'histoire  de  ces  exilés  entre 
I  a  pour  aboutissement  la  désastreuse  tentative  de  colonisa- 
Cihamp  d'Asile  qui  était  situé  au  Texas,  sur  les  bords  du 
er  :  mais  ce  n'est  pas  la  récit  même  de  cette  tentative  de 

1907.  T.  CIX.  9. 


-  lau  - 

lur  lequel  l'auteur  a  porté  sou  effort.  Ce  qui  lui  a  paru 
iflsant,  —  et  amusaot,  dirioDg-nous  volontiers,  —  c'est  1« 
les  doeumeats  relatifs  à  cette  histoire  sur  U  diplonutUe 
e  de  Napoléon  I*'  ;  et  en  effet,  à  ce  point  de  vue  comme  à 
de  écrite  par  M.  Beeves  à  Taide  de  nombreux  documents 
ite  un  réel  attrait  :  elle  met  en  pleine  lumière,  en  face  de 
npmdente  de  quelques  cerveaux  brûlés,  la  tenue  pleine 
de  dignité  de  Joseph  Bonaparte,  et  montre  avec  quel  soin 
lent  de  la  Restauratloa  se  préoccupait  des  agissements  des 
uelle  facilité  il  prenait  l'alarme  i  propos  de  leurs  menées. 
>i  le  travail  de  U.  Reeves  mérite  d'être  signalé  k  l'atten^ 
)ute  on  ue  trouvera  pas  dans  tha  Napoleonie  «xile*  in 
«ire  complète  du  Champ  d'Asile,  mais  du  moins  eslrce 
e  contribution  à  un  épUode  encore  mal  connu,  et  qui 
lire  raconté  dans  tous  ses  détails. 

)ire  des  relations  diplomatiques  et  commerciales  avec  les 
sques  el  des  établissements  français  dans  la  partie  oecl- 
me  centrale  de  l'Afrique  du  nord  a  élé  dans  ces  dernières 
jet  de  plusieurs  ouvrages  tria  gros  et  très  intéressants, 
—  ceux  de  M.  Eugène  PJanlet,  —  sont  de  précieux  recueils 
k,  les  autres,  —  ceux  de  MM.  Pierre  Uelnrich,  Boutln  et 
excellents  exposés  historiques,  faits  t.  l'aide  des  sources 
>aB  sommes  loin  toutefois  d'être  encore,  ai  nous  voulons 
ïUB-mèmes  tel  ou  tel  point  de  cette  longue  et  intéressanta 
lés  comme  il  le  conviendrait  ;  bien  des  textes  de  première 
lemeurent  difficilement  accessibles  ;  d'autres  n'ont  pas 
6b  de  la  poussière  des  archives.  Aussi  est-ce  un  service 
dre  que  le  comte  Henry  de  Castries  rend  aux  érudits  en 
Soureet  inédites  de  fhUMro  du  Maroc  ;  pour  être  moins 
c'est  aussi  un  réel  service  que  H.  Rouard  de  Card  a  rendu 
irs  en  constituant  un  recueil  des  Traitée  de  la  France  avec 
Afrique  du  nord  (Algérie,  Tunisie,  Tripolitaine,  Uaroo] 
lUsqu'à  notre  époque.  Tintât  il  a  tiré  le  texte  de  ces 
icuelts  si  précieux  de  Du  Ifoni,  de  O.-P.  de  Hartens, 
cq,  ou  dans  les  Livres  Jaunes,  tantôt  il  l'a  directement 
DU  tel  dépôt  d'archives  ;  ainsi  a  été  formée  une  très  utile 
locuments  qui  sont,  les  uns,  de  véritables  traités  de  paix 
ce,  les  autres  des  actes  de  concessions.  U.  Rouard  de  Caïd 
extes  suivant  l'ordre  géographique,  et  établi  dans  son 
6  divisions,  groupant  dans  une  première  partie  les  traités 
U  régence  d'Alger,  et  dans  les  parties  suivantes  ceux 
ses  avec  les  régences  de  Tunis  et  de  Tripoli  et  avec  l'em- 
.  Dans  chaque  partie,  les  documents  se  succèdent  diaprés 


"î, 


—  Î3Î  — 

Tordre  chronologique,  et  font  suite  à  une  Introduction  qai  résume 
rhistoire  des  traités  et  en  indique  les  principales  stipulations.  Quelques 
annoU,tiops^  —  que  nous  eussions  souhaitées  moins  rares  et  moins 
laconiques,  —  et  un  court  iexique  de  certains  termes  spéciaux  com- 
plètent ce  précieux  Corpus,  auquel  recourront  très  fréquemment  les 
travailieurs. 

7.  —  CTest  à  l'établissement  des  Français  sur  les  côtes  barbaresques 
que  se  rapporte  le  volume  de  M.  £.  Rouard  de  Gard;  voici  maintenant 
un  ouvrage  qui  traite  de  nos  progrès  au  sud  de  TAtlas,  des  confins 
méridionaux  de  TAlgérie  jusqu'aux  confins  septentrionaux  du  Soudan. 
Déjàyàroccasionde  TExposition  universelle  de  1900,  MM.  Augustin  Ber- 
nard et  le  commandant  N .  Lacroix  avaient  rédigé  un  intéressant  histori- 
que de  la  pénétration  saharienne  depuis  1830;  ils  ont  repris,  pour  la  faire 
figurer  dans  la  collection  d'ouvrages  publiée  sous  les  auspices  du  Gou- 
vernement général  de  TAlgérie  à  Toccasion  de  TExposition  coloniale 
de  Marseille,  leur  notice  antérieure,  Tout  remaniée»  augmentée  et  con- 
tinuée Jusqu^au  début  de  1906,  et  en  ont  fait  un  beau  livre,  auquel  se 
reporteront  fréquemment  tous  ceux  qui  voudront  connaître  Thistoire 
des  progrès  de  notre  domination  dans  les  espaces  désertiques  s^éten- 
dant  au  sud  de  F  Algérie.  On  trouvera,  en  effet,  dans  la  P&nétrcUion 
iaharienne^  de  MM.  Augustin  Bernard  et  N.  Lacroix,  des  faits  précis, 
systématiquement  classés  et  rigoureusement  contrôlés,  exposés  avec 
une  parfaite  clarté,  de  précieuses  références  bibliographiques  infrapa- 
ginales,  des  appréciations  toujours  impartiales.  Tels  sont  les  mérites 
de  cet  ouvrage  qui  tient  plus  que  ne  promet  son  titre,  et  auquel  ne 
manque  qu'une  chose  :  un  index  des  noms  d*auteur  et  des  noms  de 
lieu;  cette  lacune,  très  facile  à  combler  lors  d'un  prochain  tirage, 
n'empêche  nullement  la  PénélraHon  saharienne  d*étre  un  excellent 
travail  d'histoire  géographique  et  coloniale: 

8.  —  Le  volume  que  le  lieutenant  de  la  Vergue  de  Tressan  a  consacré 
à  kl  Pénélralion  française  en  Afrique^  ses  caractéristiques  et  ses  résultats, 
n'est  pas  autre  chose,  en  réalité,  qu'une  étude  d'ensemble  sur  Tœuvre 
coloniale  accomplie  par  la  France  au  sud  de  l'Atlas,  dans  l'Afrique  conti- 
nentale, sur  les  difficultés  rencontrées  et  les  formes  mêmes  de  la 
colonisation,  ou  plutôt  de  l'occupation  du  sol.  Tâche  énorme  et  dont 
l'auteur  s'est  efforcé  de  s'acquitter  de  son  mieux,  après  avoir  consulté  les 
principaux  travaux  publiés  sur  les  détails  de  ce  beau  sujet  (la  première 
édition  du  livre  de  MM.  A.  Bernard  et  N.  Lacroix,  par  exemple),  et  après 
7  avoir  ajouté  d'intéressants  renseignements  inédits  (p.  68-69,  192  et 
sulv.,  251).  Le  lieutenant  de  la  Vergne  de  Tressan  a  divisé  son  sujet  en 
quatre  parties,  dont  la  première  est  une  vue  d'ensemble  sur  la  diplo- 
matie et  la  pénétration  française  en  Afrique  et  sur  son  état  actuel 
(ehap.  n  et  m  du  livre  premier),  dont  les  trois  dernières  sont  de  véri- 


—  132  — 

liflB  hisloriques  et  géographiques  du  S&ban 
de  TAIVique  occidentale  française  et  de  ses 
livre  III),  et  enfin  du  Congo  français  [livre 
daetion  de  chaque  partie  de  son  ouvrage  one  \ 
icoup  de  soin.  Il  n'a  pas  maliteureosement,  i 
assez  d'atteotioa;  de  la  des  noms  propres  con 
les  tiires  d'ouvrages  parfois  méconnaisatb 
ibllograpbie  difficilement  utilisable,  au  molo 

faut-il  quelques  exemples  :  Je  relève  Dumait 
nann  pour  Parkmann  à  la  page  16,  Pelotoi 
iir  Daumas,  Héguin  pour  Riquin,  aux  pages  11 
.  la  page  328,  etc.  ;  ici,  le  BulUlin  de  la  SocUié  g 
est  cité  au  lieu  du  Bulletin  de  ta  SociéU  géo. 
férence  relative  a  la  mission  Toutée  est  à  pe 
(p.  267).  Et  ce  n'est  pas  de  la  seule  bibliograpt 
graphique  laisse  autant  à  désirer;  dans  le  tex 
sible  de  signaler  bien  des  orthographes  défectu 
quelques  erreurs  de  faits.  Est-ee  à  dire  qu'il  i 
rre  du  lieutenant  de  la  Vei^e  de  Tressaa  T 
la  Pinétraiton  française  an  Afrique  est,  tout  a 
is,  un  méritoire  essai  de  synlhâse,  présenta 
l'intérêt  pour  que  nous  lui  souhaitions  les  hoi 
ion. 

I  eu  l'occasion,  au  cours  des  dernières  aoni 
ice  différentes  études  de  valeur  sur  les  Ânnai 
tlle,  due  à  homme  qu'un  séjour  de  quatorze  ■ 
:,  et  ses  fonclioas  dans  le  corps  d'occupatl 
Is  à  môme  de  bien  étudier  les  indigènes  de  la  c 
naître.  L'auteur,  —  un  de  ces  soldats  mode 
lotre  corps  de  troupes  coloniales  en  compte  t< 
II,  —  se  défend  de  présenter  aux  lecteurs,  di 
nonographie  complète  du  peuple  annamite,  i 
ieatifiques  >  et  prétend  n'avoir  consigné  dai 

d'observations  faites  au  Jour  te  jour,  guid 
ants  écrits  des  Luro,  des  Dumontier,  etc.  > 
le  pas  élre  de  son  avis.  Sans  doute,  au  point  i 
B  colonel  Diguet  ne  pouvait  pas  aspirer  à  nou 
rofondie  ;  mais  nous  ne  voyons  pas,  au  point  i 
rre  supérieur  au  sien,  et  nous  tenons  ses  Ann 
xcellent,  et  destiné  à  faire  absolument  autori 
I,  les  coutumes  et  les  Idées  religeuses  de  ce  p 
lia  d'observations  précises  et  accompagné  d 
rations.  Nous  aurions  aimé  à  en  parler  longuei 


r" 


■  13S  - 


'  du  moina  taoteroos-Dons  d'en  donoer  un  bref  aperçu.  —  Le  tranll  du 
eofaMMl  D^«t  débute  par  considérer  l' Annamite  en  tant  qu'homme  (et 
surtout  en  tant  qu'ladlridu),  en  insistant  sur  sa  valeur  morale  et  sur 
■on  déTeloppement  iatelleetuel,  artistique  et  industriel  ;  puis  il  expose 
rorganisalioa  de  la  famille  annamite  la  suit  dans  ses  oceupationa 
fu»tidienaee,  et  aborde  enfin  l'étude  de  l'organisation  admloietralive 
et  de  la  constitution  politique  de  l'empire  d'Aonam.  A  cette  première 
partie,  qui  constitue  une  introduction  aux  deux  parties  suivantes, 
■DceèdenI  des  exposés  très  minutieux  :  1*  des  coutumes  annamites 
nlatlTes  k  la  nafasance,  au  mariage  et  k  la  mort  ;  2*  des  idées  religieuses 
des  Annamites.  De  tout  l'ouvrage,  c'est  cette  partie  qui,  k  notre  avis, 
présente  le  plus  d'intérêt  ;  le  colonel  Diguet  lui  a,  avec  raison,  donné 
un  très  grand  développement,  et  y  a  montré  de  la  manière  la  plus 
heoreuse  l'amalgame  des  quatre  rollgions  bouddhique,  taoïste,  confu- 
eianlete  et  domestique,  de  superstitions  et  de  pratiques  de  sorcellerie, 
avant  de  décrire  Us  pagodes  de  Cao  Bang  et  des  environs,  ce  par  quoi 
il  termine  son  livre.  —  Ce  qui  nous  a  le  moins  plu,  dans  cette  excei- 
l«nto  et  remarquable  étude,  c'est  le  plan  ;  puisque  ■  c'est  du  culte  des 
ancêtres  que  découle  la  constitution  même  de  la  famille  »,  puisque  <  ta 
piété  filiale  est  la  base  fondamentale  de  la  société  aonamite  toute 
entière  >,  pourquoi  n'avoir  pas  rejeté  après  l'examen  des  idées  reli- 
gieuses des  Annamites  et  de  leurs  coutumes  les  chapitres  II  et  III  de  la 
première  partie  ï  C'est  quelque  chose  d'analogue  qu'avalt/alt,  dans  cette 
admirable  Citi  aiaique,  que  le  colonel  Diguet  aime  tant  à  citer,  notre 
maître  Fuslel  de  Coulanges.  Pourquoi  ne  pas  avoir  imité  rezemple.de  ce 
grand  hialorleu?  L'ouvrage  du  colonel  Diguet  j  eût  sans  doute  gagné 
comme  contexture,  et  peut-être  l'auteur  fût-il  parvenu  à  nous  intéresser 
plus  encore  è  ce  peuple  si  curieux  et  si  mécoonu  qu'est,  comme  il  le  dit 
très  justement,  le  peuple  annamite. 

10.  —  Voici  maintenant,  sur  une  partie  du  pays  ob  vivent  les  Anna- 
mites, une  étude  de  pur  détail,  qui  est  un  travail  d'histoire  économique 
coloniale  ;  M.  Albert  Oaismaa  l'a  consacrée  a  P(Euvre  de  la  Franc»  au 
Tonkin,  Combien  jeune  est  véritablement  cette  œuvre,  chacun  le  sait; 
conquis  une  première  fois  en  1873,  puis  abandonné,  réoccupé  dédniti- 
vemeni  en  1885,  le  Tonkin  n'a  vraiment  commencé  que  vers  1891  d'être 
apprécié  en  France  &  sa  juste  valeur;  auparavant,  on  le  <  boudait  *  (le 
mot  est  de  Jules  Ferry),  et  on  se  refusait  il  comprendre  l'utilité  d'une 
possession  au  sol  riche,  à  la  population  docile  et  laborieuse,  limitrophe 
de  la  Chine.  S'il  n'en  est  plus  de  même  aujourd'hui,  c'est  gr&ce  à 
l'œuvre  de  propagande  persuasive,  —  nous  dirions  volontiers  d'apos- 
tolat, —  accomplie  par  les  croyants  de  la  première  heure,  c'est  bien  plus 
encore  grâce  à  l'ceuvre  menée  à  bien  au  Tonkin  même,  par  les  pion- 
niers de  notre  colonisation,  entre  1884  et  i891.  Des  efforts  des  uns  et 


-.  13i  - 


des  autres  est  résultée  la  formaiion,  dans  la  métropole,  d*un  courant 
favorable;  et  le  Tonldn  est  entré  dés  lors  dans  une  nouvelle  phase  de 
développement,  qui  se  poursuit  encore  actuellement,  et  qui  est  loin 
d*étre  achevée.  Quels  sont,  en  1905,  —  après  vingt  ans  d*occupation,-^ 
les  résultats  acquis,  od  en  est  la  mise  en  pâleur  du  sol,  voilà  ce  que 
M.  Gaisman,  après  avoir  raconté  Thistoire  de  la  conquête  du  Tonkin, 
s'efforce  d'exposer  le  plus  complètement  et  le  plus  impartialement  pos- 
sible. Il  était  juste  qu'un  des  colons  qui  ont  été  à  la  peine  eût  la  joie 
de  constater  les  progrès  réalisés  et  de  «  présenter  comme  en  raccourci  » 
l'œuvre  accomplie  par  la  France  au  Tookin  dépuis  1884.  M.  Gaisman  a 
tenté  de  1^  faire  avec  une  réelle  impartialité.  Sans  doute,  on  peut  lui  repro" 
cher  çà  et  là  une  admiration,  —  un  peu  trop  vive  à  notre  gré,  —  pour 
M.  de  Lanessan^  dont  nous  aurions  mauvaise  grâce  à  nier  les  qualités, 
et  qui  a  fait  précéder  PŒuvre  de  la  France  au  Tonkin  d'une  longue 
Préface.  Mais  cette  admiration  n'empêche  nullement  M.  Gaisman  de 
rendre  justice  à  chacun.  «  Depuis  1885,  écrit-il,  la  plupart  de  ceux  qui 
ont  eu  un  rôle  à  jouer  dans  le  développement  de  cette  colonie  se  sonC 
efforcés  d'y  faire  d'utile  besogne.  Mais  chacun  a  vu,  pour  ainsi  dire, 
son  devoir  à  travers  son  tempérament;  chacun  a  apporté  dans  l'accom- 
plissement de  ce  devoir  ses  qualités  avec  ses  défauts.  De  là  des  indul- 
gences parfois  excessives  pour  soi-même,  des  sévérités  exagérées  pour 
autrui.  »  Cest  vraiment  là  le  langage  d'un  historien. 

il.  ^  A  Q^ux  qui  désirent  savoir  exactement  les  modifications 
survenues,  depuis  trois  ou  quatre  ans,  dans  l'étendue,  l'organisation 
et  la  mise  en  valeur  de  notre  empire  d'outre-mer,  il  convient  de 
signaler  Tapparition  récente  d'un  très  commode  et  très  utile  répertoire. 
La  librairie  Larousse  a  publié,  sur  les  Colonies  françaises^  il  y  a 
quelques  années,  deux  excellents  volumes  qui  constituent  vraiment, 
comme  l'indique  le  sous-titre,  une  «  Petite  Encyclopédie  coloniale  >  ; 
on  y  trouve  en  effet,  à  tous  les  points  de  vue,  des  renseignements 
précis  sur  les  différentes  parties  de  notre  empire  d'outre-mer,  sur  leur 
passé,  sur  leur  aspect  actuel,  leur  organisation  et  leur  mise  en 
valeur  en  même  temps  qu'un  aperçu  d'ensemble  (c'est  l'objet  de  la 
première  moitié  du  1. 1)  sur  l'évolution  de  notre  empire  colonial,  depuis 
le  xvi«  siècle  jusqu'à  la  fin  du  xix«.  Mais,  avec  les  années,  la  géographie 
progresse  et  précise  ou  rectifie  les  cqnnaissances  sur  l'aspect  physique 
et  les  ressources  du  sol  et  sur  les  populations  qui  Thabitent,  la  diplo- 
matie signe  de  nouveaux  traités,  la  législation  se  modifie  et  introduit 
des  changements  dans  l'organisation  de  telle  ou  telle  de  nos  possessions 
et  dans  la  réglementation  administrative  ;  de  là,  Timpérieuse  nécessité 
de  remaniements  «ou  de  suppléments.  Pour  obéir  à  cette  nécessité 
M.  Maxime  Petit,  sous  la  direction  de  qui  avaient  été  naguère  publiées 
les  Colonies  françaises,  a  rédigé  un  Supplément  dans  lequel,  laissant  de 


-  )35  — 

»  modUie&lioiu  de  pur  deuil,  il  a.  exposé  le  réaultal  dea  uouvellca 
•tfoDB  et  de»  pliu  récentes  mlssienB,  la  teneur  des  dernière!  con- 
ne  d'ordre  colool&l  et  les  chaDgemeots  les  plus  Importants  intro- 
duis l'adminlstrstioQ  de  nos  colonies.  Grâce  i  ce  précieux 
intont,  Toiel  U$  Colonitt  françaiteê  tenues  k  jour  et  susceptibles 
dre  aalsnl  de  services  qu'au  lendemain  même  de  leur  apparition, 
-  Si  Jamais  une  guerre  a  été  coloniale  en  même  temps  que  mon- 
e'est  bien  cette  c  luue  pour  le  Pacifique  ■  que  fut  la  )f  uerre  russo- 
lise.  De  cette  guerre,  U.  René  Plnoa  a  étudié,  au  moment  voulu, 
it  dans  la  Revue  det  Deua:  iiondt»,  les  origines  et  les  résultats  ; 
pris  plaisir  à  expliquer  ensuite  quelle  était  la  situation  actuelle 
lulBsances    européennes  [y  compris  les  Américaios]   dans   le 

Océan  ;  arec  une  lucidité  égale  à  celle  de  ses  articles  sur  la 
irusBo-japonalae  elle-même,  il  a  montré  quelle  position  la  France 
rticulier  y  possède  arec  son  empire  indo-ehinole,  la  Nouvelle- 
mie,  Tahiti,  et  la  poussière  d'Iles  que  sont  les  Tuamotou,  les 
1er,  etc.,  et  il  a  conclu  que  notre  pays,  —  s'il  peut  et  doit  faire 

âgure  au  se6>iid  plan,  —  ne  peut  pas  aspirer  à  la  mattrîse  du 
[ue.  Comme  les  Russes  ne  peuvent  pas  non  plusy  prétendre  depuis 
récentes  défaites  et  la  sigoature  du  traité  de  Portsmoulta,  c'est 
les  Anglais,  les  Américains  et  les  Japonais  que  la  lutte  pour  le 
[ue  demeure  circooecrite.  A  vrai  dire,  M.  Pinon  semble  réduire 
I  le  nombre  des  adversaires,  et  estimer  que  les  Anglais  ne  sont 
e  taille  à  lutter  contre  les  Japonais  ;  les  Américains  le  sont-ils 
)résent,  alors  qur  le  canal  de  Panama  n'est  pas  encore  fait  et  que 
)tte  du  Pacifique  n'existe  pour  ainsi  dire  pas  ?  Non  sans  doute  ; 
est-on  en  droit  de  dire  qu'actueliemenl,  —  mais  qui  sait  pour 
m  de  temps  ?  —  l'hégémonie  du  Pacifique,  ou  tout  au  moins  du 
[ue  septentrional,  appartient  au  Japon.  A  la  suite  de  quels  évé- 
ta  le  Japon  en  est  arrivé  à  une  telle  situation,  M.  Pinon  l'a  exposé 
les  Origines  et  rétultata  de  ta  guerre  ruMù-japonaite  avec  cette 
et  cette  précisfon  qui  constituaient  déjà  les  qualités  maltresses 
précédents  ouvrages  ;  mais,  non  content  de  faire  de  la  politique 
iporaine,  il  s'est  souvenu  qu'il  était  historien,  et  a  mêlé  k  son 
lioD  une  foule  d'aperçus  sur  l'histoire  de  la  colonisation  russe 
'Asie  septentrionale  et  centrale,  sur  l'œuvre  des  Espagnols  aux 
;>ineB,  et  même  un  chapitre  entier  sur  le  périljauoe  au  xtii' siècle, 
'ésulte  un  ouvrage  plein  de  variété,  de  vie  et  d'intérêt,  qui  cons- 
miment,  avec  la  Chine  qui  s'ouvre,  un  substantiel  précis  de 
re  de  l'évolution  politique  et  coloniale  do  l'Extréme-Orient  k 
le  contemporaine. 

~  C'est  aussi  de  la  lutte  pour  le  Pacifique  que  s'est  occupé 
irl  Russier  dans  le  Partage  de  l'Oeéanie,  où  il  a  étudié  en  détail 


çe  que  M.  René  Pîqod  ayait  dû  ae  coatanter  d'effleurer  daoe  une  partie 
de  son  livre.  Ayant  voulu  (aire  €  une  étude  d'économie  coloniale, 
é'eet-à-dire  mettre  en  relief  un  grand  ùdt  historique  :  FeziMineion  des 
nations  modernos  en  Océanie;  et  une  série  de  faits  économiques  :  les 
résultats  matériels  de  cette  expansion  coloniale  »,  M.  Russier  se  trouvait 
à  Taise  pour  aller  au  fond  même  des  choses,  et  traiter  avec  précision  un 
sujet  d'un  puissant  intérêt,  mais  d'une  indéniable  difficulté.  Il  s'en  est 
acquitté  de  manière  très  satisfaisante,  et  tout  à  son  honneur;  après 
avoir  esquissé,  dans  uao  première  partie,  les  conditions  géographiques 
de  la  vie  humaine  en  Océanie,  —  ou,  pour  parler  plus  exactement,  de 
la  Polynésie,  ou  mieux  encore  de  la  partie  de  TOcéanie  comprise  entre 
la  côte  orientale  d'Australioi,  les  Moluques,  les  Philippines  et  le  Japon 
à  l'ouest,  les  archipels  américains  de  Revillagigedo,  Galapagos  et  Juan 
Femandez  à  Test,  —  M.  Russier  a  retracé  avec  beaucoup  de  soin 
l'histoire  du  partage  politique  de  cette  région,  histoire  qui  n'avait 
encore  fait,  en  France,  l'objet  d'aucun  travail  d'ensemble;  il  en  a  nette- 
ment caractérisé  les  différentes  périodes,  depuis  celle  de  la  découverte 
jusqu'à  celle  (qui  n'est  pas  encore  close)  des  compétitions  internationales, 
puis  il  a  montré  comment  les  puissances  européennes  :  France,  Angle* 
terre,  États-Unis,  Allemagne,  s'étaient  attachées  à  mettre  en  valeur  leur 
domaine  océanien  et  à  quels  résultats  chacune  d'entre  elles  était  arrivée 
en  l'année  1904.  Dans  une  excellente  conclusion  sur  «  r£mpire  du 
Pacifique  »,  M.  Russier  a  indiqué  avec  beaucoup  de  justesse  et  de 
précision  quel  rôle  prépondérant  les  États-Unis  étaient  destinés  à  jouer 
dans  le  Grand  Océan;  s'il  n'a  pas  prévu,  en  plein  cœur  de  Tannée  1904, 
que  dès  le  début  de  l'année  1907,  le  Japon  mettrait  un  frein  aux 
ambitions  américaines  et  amènerait  la  grande  république  étoilée  à  se 
rejeter  temporairement  vers  l'Amérique  du  sud,  nous  nous  garderons 
de  le  lui  reprocher  ;  il  lui  était  en  effet  difficile  d'être  prophète,  et  le 
Partage  de  POcéanie  n'en  est  pas  moins  un  bon  livre,  auquel  les 
travailleurs  trouveront  toujours  profit  à  se  reporter. 

li.  -—  Avant  d'intervenir  dans  l'Océan  Pacifique,  les  États-Unis  ont 
voulu  faire  leurs  (on  le  sait)  le  golfe  du  Mexique  et  la  mer  des  Antilles 
et  se  rendre  les  maîtres  du  canal  de  Panama.  Gomment  ils  ont  rempli 
ce  programme,  M.  Achille  Yialiate  l'a  en  partie  raconté,  il  y  a  quelques 
mois,  dans  ses  Essais  d'histoire  diplomatique  américaine  ;  un  point  par- 
ticulièrement important  de  cette  histoire,  celui  qu'avait  étudié  l'érudit 
professeur  de  l'École  des  sciences  politiques  dans  ses  «  préliminaires 
de  la  guerre  hispano-américaine  »  a  été  traité,  à  peu  près  à  la  même 
époque,  par  M.  Horace  Edgar  Fiack  dans  ses  SpanishnAmerican  Diplo^ 
matic  ReUUion  preceding  the  War  of  4898.  A  l'aide  de  tous  les  documents 
publiés,  M.  Flack  a  su  faire  un  travail  très  intéressant,  très  impartial, 
et  dans  lequel  il  ne  craint  pas  de  montrer  que,  parfois,  les  États-Unis 


—  137  - 

ont  mis  loos  let  loris  do  leur  e6té  ;  il  déclare  que  les  Equignols,  lor»» 
qtt*ils  oui  signalé  au  gouveraemeni  de  Washingion  les  nombreuses 
ezpédiiions  de  flibas(lers  {Muriies  des  poris  des  Éiais-Unis  pour  Tenir 
en  aide  aux  révoliés,  se  soni  monirés  c  exacts  dans  leurs  informations 
et  dans  leurs  soupçons  »  (p.  18)  ;  il  se  montre  lui-môme,  avec  juste 
raison»  sévère  pour  rinaciion  du  même  gouYernement  à  l'égard  de  la 
junte  insurreetionneUe  de  New  York  (p.  27),  pour  sa  conduite  lors  de 
raflUre  du  diaine  (p.  44),  etc.  Le  travail  de  M.  Horace  Edgar  Flack 
produit  une  impression  d'autant  plus  grande  quUl  est  rédigé  avec  un 
calme  et  une  impartialité  indéniables  ;  il  en  ressort  avec  évidence  que 
la  guerre  déclarée  par  les  États-Unis  à  TEspagne,  en  dépit  de  tous  les 
efforts  de  cette  puissance,  fut  une  guerre  voulue,  une  guerre  impériale. 
(Test  un  heureux  début,  dont  nous  avons  plaisir  à  féliciter  l'auteur  ; 
dés  maintenant,  nous  tenons  pour  assuré  que  la  suite  de  son  travail  ne 
sera  ni  moins  impartiale,  ni  moins  instructive. 

16.  —  Avec  le  travail  de  M.  Horace  Edgar  Flack  s'arrêterait  notre 
lapide  revue  des  ouvrages  récemment  parus  sur  Thistoire  coloniale  et 
la  colonisation,  si  M.  René  Gonnard  n'avait  pas  lancé  dans  le  public,  il 
y  a  quelques  semaines,  une  très  importante  étude  sur  PÉnUgrcUion 
européenne  au  xa*  êiècle,  «  Rechercher  ce  que  les  données  que  nous 
'avons  sur  Témigration  d'hier  et  d'aujourd'hui  peuvent  nous  faire 
pressentir,  avec  quelque  certitude,  des  nations  de  demain  »,  voilà,  de 
l'aveu  même  de  Fauteur  [p.  7),  le  but  de  son  livre  ;  aussi,  négligeant 
les  nations  qui  émigrent  peu,  et,  par  conséquent  la  France,  K.  Gonnard 
a-t-il  concentré  toute  son  attention  sur  les  peuples  qui  ont  fourni,  au 
cours  du  dernier  siècle,  les  forts  contingents  d'émigrants,  c*eai«à-dire 
TÀngleterre,  rAllemagne,  lltalie  et  les  pays  slaves,  comprenant,  avec  la 
Russie,  une  très  grande  partie  de  l'empire  austro-hongrois  et  des  Balkans . 
D'une  étude  très  minutieuse  des  conditions  dans  lesquelles  se  produisent 
ees  émigrations,  l'esprit  perspicace  et  ingénieux  qu'est  M.  Gonnard,  a 
tiré  des  conclusions  fort  intéressantes  et  parfois  inattendues,  mais 
cependant  très  admissibles  ;  lorsque,  par  exemple,  il  déclare  douter  que 
l'Océanie  devienne  entièrement  contrée  de  race  blanche  (p.  72). 
M.  Gronnard  nous  surprend  d'abord,  mais  nous  ne  tardons  pas,  après 
avoir  lu  sa  démonstration,  à  nous  ranger  à  son  avis  ;  nous  opinons  de 
même  dans  son  sens  quand  il  explique  comment  de  deux  manières  bien 
différentes,  les  uns  en  s'expatriant  dans  la  Russie  d'Asie,  les  autres  en 
passant  aux  États-Unis,  les  émigrés  russes  rendent  service  à  leur  pays 
(p.287-288).  Abien  d'autres  reprises,  l'auteur  de  V Émigration  européenne 
au  XIX*  êiécle  énonce  des  idées  à  première  vue  paradoxales,  et 
auxquelles  son  lecteur  ne  tardera  pas  à  adhérer  complètement,  au  si:get 
de  rémigration  allemande,  dont  il  pronostique  une  importante  diminu- 
tion au  XX*  siècle  —  au  sujet  de  l'émigration  italienne,  dont  nous 


—  138  — 

lOQB  plaisir  k  faeillier,  ptr  notre  coupable  intolérance  religieuse,  la 
prauee  expansion  en  Tunisie  (p.  SttT),  etc.  Sans  doute,  on  est  en  droit 
lui  reprocher  çà  et  t&  quelques  fteheuees  .Tariaiions  de  chiffres 
KipalaUon  irlandaise  en  1841  est  évaluée  à  8 100  000  individus  à  la 
9  23,  note  f,  — 1819SO0O  imeeila  page24,  note  1,  — àSOOOOOO 
emeni  à  la  page  27)  et  quelques  regrettables  lapsus  [Sébastien 
Dt  est  donné,  à  la  page  B,  comme  un  pionnier  français);  mais  son 
ï  n'en  est  pas  moios  fait  de  main  d'ouvrier,  et  n'en  constitue 
moins  un  de  ces  ouvrages  auxquels  dOTront  sans  cesse  recourir  eaux 
se  préoccupent  du  présent  et  de  l'avenir  des  Européens  dans  le 
ide.  Hkww  Fsoidïtadx. 

HISTOIRE,  ART  ET  SCIENCES  MILITAIRES 

ém  martyr  oublié.  Le  Ckeoalitr  dt  Thémérieourt  {iSit-le7i),  pu  le  comte 
BntHOND  d'Ari.  P&ria,  Librairie  dei  Sainti-Pères,  19(M,  iD-8  d»  16  p.,  1  h.  — 
Mémoires  du  générai  Bititriaiu,  itbc  une  lalroductioD  et  des  aotea  par  la  capi- 
ae  Caialu.  Paris,  Cherlei-Lavsuialla,  «.  d.,  2  vol.  io-S  de  lxxitu-3£8  et  !■ 
)  p.,  avec  prirtriit  et  cirtet,  £0  fr.  —  3.  Campagne  <U  l'empereur  Napoléon  en 
pagne  (f  iOJ-flM),  par  le  commaDdul  BiLjiainr.  T.  IV.  Paris  et  Naacy,  Berger- 
Trault,  1906,  in-a  de  &&!  p.,  arec  8  certes,  plans  «t  croquis,  1£  [r.  —4.  NapoUon 
camp  de  Boulogne,  d'aprit  dea  doeumenls  inédiu,  fit  Fwhiihd  NicoLitV.  Paris, 
rria,  190fi,  ia-6  de  ii-455  p..  avec  grav,,5rr.  — i.  Souveniri  hittoriquea du  capitaine 
ETTLr.  Irompelte'tnnjor  dei  Guidei  de  Bonaparte,  Hémoirei  aulheniiques  recueil-^ 
psr  DicK  Ds  Loni.tT  et  Jsai  Cjtnri[.ao.  Paris,  Delagnve,  s.  d.,  io-iî  de  247  p., 
r,  50.  —  6.  Élude  rur  lei  guerret  d'Espagne,  par  le  comiDiiideat  BaoIs.  T.  I. 
rii,  CbarlBB-L^vauielle,  ■.  d.,  ia-S  de  44â  p.  et  1  vol.  de  croqui*.  5  Tr.  —  7. 
'houKltet  de  toldalt,  per  A.  MiiiiRu.  Paris,  HacheUe,  1907,  ia-lS  de  316  p., 
ï.  &0.  —  S.  MiUiairea  fiU  d'iuteuri,  par  le  baron  oa  Contikson.  Péris,  PloD- 
urrit,  1903,  in-g  de  ii-l<3  p.,  avec  14  grav.,  4  fr.  —  9.  La  Cavalerie  de  17*9 
I7S»,  par  ]s  commuodapt  Édodaiid  Oisanitm  et  le  capitsiae  Miunica  Sidtat  (Orya- 
\alion  et  lactique  de»  troia  armei,  1"  fasc],  Paris  et  Nancy,  Berger-Levraglt, 
M,  gr.  in-6  de  vi-133  p.  avec  uoe  carte,  3  fr.  —  10.  Documenloe  para  la  hietoria 
Itéxico.  Cauea  initruida  contra  el  gênerai  D.  Leonardo  Unrquez  por  graves 
liloi  del  orden  militar.  Tome  VIll  de  la  colleclioD  de  documenta  ioédila  ou  raris- 
lea  publiée  par  D.  Ganiao  Ginci*.  Mèiico,  Vre  Bourel,  1906,  in-16,  de  S8Sp.,  £  Fr.  5(L 
11 .  L'Artillerie  daru  la  bataille  du  4i  août.  Eiiat  critique.  Comidéralions  lur 
rlillerie  de  campagne  ù.  tir  rapide,  par  le  lieuleiaDt- colonel  GAïnia.  Koiqduiol. 
ris  et  Nancy,  Bergar-Levraoll,  1906,  Jn-8  de  u-5tO  p,,  avec  1  croquis  panoramiqDet 
1  plans,  12  fr.  —  1£.  De  Gumtett  au  Niederwald  pendant  la  bataille  de 
œichwiller,  par  le  lieutenant  Hskë  Tournés.  Paris.  Cburles-Lavauielle,  i.  d.,  in- 
e  304  p.,  5  fr.  —  13.  Conceplo  y  esludio  de  la  fiiiloria  militar,  por  D. 
tu»  Garcia  kwnao.  Mddrid,  imp.  ds  ArlUleria,  1906.  in-16  de  404  p.,  avec 
tee,  8  fr.  —  14.  Campagne  lurco-ruta  de  ISTl'iSJS,  par  G.  CLÉnaiit. 
ia,  Charles-Liïuuielle,  s.  d.,  îd-S  da  712  p.,  10  fr.  — 15.  Compta  rendui 
•  le  <•  Routkii-Invalid  ■•  des  conférences  tur  la  guerre  rueiO'japonaiie 
tes  à  l'Académie  d'élat'iâajar  Nicolai.  1°'  fasc.  :  Origine  de  la  guerre  el  eet 
•ult.  Combalt  de  Tiourentchen  et  de  Yafangeou.  Paris,  Cbarles-Lavauielle, 
d.,  io-8  de  158  p.,  3  fr.  —  16.  Nos  Àlpint  en  compagne,  par  le  lieutenant 
iHOEs  Hbtthv.  Paris,  Charles-Uvauzelle,  s.  d.,  ia-S  de  303  p.,  5  fr.  —  17.  L'Alerte, 
Pianna  Baudih,  Parie,  Cbapelot,  1906,  in-12  de  xiv-i98  p.,  ^  k,  50.  —  18.  La 
de  deux  ans  et  la  Leçon  du  conflit  franco-allemand  d  propos  du  Maroc,  pac 
apitaiue  Co.'iqahy.  Paris,  Charles-Larauzelie,  s.  d.,  io-S  d'.  144  p.,  3  fr.  —  19.  La 
'orme  des  conieila  de  guerre,  par  le  général  Ptoon.  Paris,  Cliarlei-LavBuielle, 


—  189  — 

t.  d.,  fD-8  dft'lM  p.  3  fr.  —  ».  Pour  no»  âotdats.  Bitai  iTéduention  moraU,  pu 
)•  upiUint  RoHiu.  P*rîi  «t  Nancy,  Bgrger-LivraDit,  i.  d..  In-lg  d*  xni-187  p., 
1  ft.  1t5,  —  il.  Lti  RéqutMitioru  miÙtairt*  il  maritimei  en  droit  public  fronçait, 
p«r  L.  PIhault.  Pkiii,  Cbtrlra-LsTauzallB,  i.  d.,  iii-8  de  116  p.,  1  fr.  50.  —  H. 
Dffetue  dt  erilt  eontrt  dt  Onfanltrie  tirant  la  eartoueht  altemandt,  pir  la 
g^rml  La  JoiNona.  Paria,  Charlea-LaTauielle,  a.  d.,  In-S  de  40  p.,  1  Tr.  —  83.  Bm- 
ploi  d»  mitrailUuaa  daru  l'armemanl  det  troupa  milropolilaintt  et  colonial**, 
pu-  la  commaadaDt  GoÉdiir.  Parii,  Charles-LarauiellB,  a.  d.,  Id-8  de  68  p.,  1  fr.  50. 
—  81.  L'Infanltri*  dan*  l*  mouvemtnt  *n  avant,  par  le  lieuleDani  Cuion.  Pftria, 
Cbarlet-Lanuielle,  a.  d.,  In-S  de  56  p.,  1  II.  60.  —  !5.  Évaluation  aulomaliqu* 
dti  di*tanet*,  par  le  colonel  RanuBD.  Paria,  Charlee-Lavaiuelle,  a.  d.,  la-8  de  16  p., 
0  fr.  50.  —  S6.  ^  Jiu-Jittu,  par  le  Mpltaiae  Haiiuiiiid.  Piris,  Charlei-LiTauielle, 
a.  d.,  iD-16  de  U  p.,  1  tt.  —  S^.  La  Gymnailique  che:  loi,  ou  Dix  minute*  d'eatr- 
eieea  méthodique*  cli»qut  jour,  par  le  capltaiae  Hurhuid.  Parla,  Cbarlea-LavaDielle, 
•.  d-,  i[h-8  earl.  da  60  p.,  i  fr.  25.  —  18.  SalioTia  pratique*  d'tquitation  à  tusag» 
de  MM.  te*  offieitr*  d'infanttrit.  Parla,  Charlea-Uvautelle,  ».  A.,  ia-16  de  60  p., 
carton.,  1  fr.  25.  —  29.  L'Art  culinaire  d  la  cueme,  par  GoosanT.  Parla,  Cliarlu- 
Lanuielte,  «.  d.,  iQ-32  de  IT!  p.,  1  fr.  —  30.  Régtemenl  (Texervicet  de  Cinfanterit 
allemande  du  W  moi  190S;  Lrad.  da  l'allemand  par  le  capItelDe  MjiDiuca  Maria. 
Puii,  Charles-UTauielle,  a.  d.,  In-ti  de  EOâ  p.,  3  fr. 

1.  —  Dn  èflrlTala  bien  coddu  de  dob  leeteura,  le  comte  A.  de  Br6moa(t 
d'An,  doot  DOUB  avons  sie:nalè  précédemment  un  Imporlani  travail  sur 
le  glorieux  soldai  du  premier  Empire  que  fut  son  père,  publie  aujour- 
d'hui nne  iatéressaate  monographie  couBacrëe  à  une  ûgure  bien  oubliée 
de  nos  contemporains,  celle  du  Chmxdùr  de  Thiméricourt.  Gabriel 
d'Ahos,  dit  le  chevalier  de  Thémëricourt  (1648-1672),  fut  un  des  plus 
vaillants  [tarml  ces  hardis  chevaliers  de  Malte,  dont  les  luttes  contre 
les  corsaires  tHUbaresques,  au  xrn<  niécle,  sont  demeurées  justement 
célèbres.  Fait  prieonaier  en  1672,  à  la  suite  d!un  combat  naval  livré 
dans  d'extraordinaires  conditions  d'audace  et  d'infériorité,  Thémért- 
■court  UA  envoyé  &  CoostaoUnople,  eu,  sur  son  refus  de  se  hire  musul- 
man, Mahomet  lY  lui  ât  trancher  la  tête.  Il  avait  vingt-six  ans.  —  Cette 
intéressante  et  noble  âgure  valait  la  peine  qu'on  la  remit  en  lumière  ; 
M.  de  Brémond  d'Ars  a  réalisé  cette  restitution  avec  son  habituel  talent 
d'historien  et  d'étudit. 

"^  S.  —  Les  Mémoirei  du  général  Bennigsen  viennent  à  leur  heure.  Nul 
moment  n'était  plus  propice  pour  une  telle  pubUcatioD  que  celte  année 
1907,  où  Français  et  Russes  ont  célébré  a  Teavi  le  centenaire  de  ta  vio- 
toire  d'Ejiau,  car  Eylau  offre  celte  particularité  que  les  deux  partis 
adverses  ont  pu  s'en  attribuer  la  gloire  et  que  personne  ne  sachant 
encore  qui  y  fut  vaincu,  ne  sachant  même  s'il  y  eut  un  vaincu,  il  est 
naturel  que  chaque  armée  prétende  y  être  demeurée  victorieuse.  — 
BeoDigseu  est  assez  peu  connu  en  France  et  l'éditeur  français  de  ses 
Mémoires,  M.  le  capitaine  Cazalas,  a  eu  une  heureuse  idée  en  faisant 
précéder  le  texte  môme  du  général  d'une  biographie  importante,  la  plus 
documentée  qu'il  nous  ait  été  donné  de  lire  sur  l'adversaire  de  Napoléon 
en  1806-1807  et  plus  lard  en  1812.  Bennigsen  fut  sans  doute  un  général 
de  second  ordre,  mais  il  demeura,  à  l'époque  od  It  entra  en  scène,  en 


7- 


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—  140  — 

Pologne,  un  des  cheCs  d'armée  les  meilleats  que  pût  opposer  la 
Russie  au  vainqueur  d'Austerliiz  et,  pour  eux,  la  Journée  d'flylau 
eût  été  certainement  u^n  grand,  un  complet  triomphe,  si  le  généra- 
lissime russe  eût  connu  la  situation  désespérée  de  notre  armée,  s*il 
eût  montré  un  peu  plus  d'audace,  s*il  eût  eu  simplement  une  rision 
plus  nette  de  sa  situation.  Quoi  qu'il  en  soit  de  la  vérité  de  cette  appré- 
ciation, nous  dirons  que  les  deux  volumes  de  Mémoires  que  nous  donne 
aujourd'hui  M.  Gazalas,  sont  l'un  et  l'autre  d*un  très  grand  intérêt  et 
d'une  précieuse  valeur  documentaire.  Hahitués  à  n'étudier  et  k  ne  con- 
naître les  guerres  du  premier  Empire  que  dans  des  récits  français,  nous 
n'apercevons  jamais  les  événements  qu'envisagés  d'un  seul  côté  de  la 
lorgnette,  et  il  n'est  pas  mauvais  que,  de  temps  en  temps,  nous  retour- 
nions l'instrument,  que  nous  considérions  les  faits  sous  le  même  angle 
qu'ils  apparaissent  à  nos  adversaires.  C'est  une  remarque  que  no^s  fai- 
sions naguère,  lors  de  la  publication  des  Mémoires  de  LOwenstarn,  de 
Langeron,  etc.  ;  il  est  à  propos  de  la  répéter  ici.  —  Le  premier  volume 
des  Souvenirs  de  Bennigsen  nous  donne  les  opérations  de  novembre 
1806  à  mars  1807,  c'est-à-dire  que  nous  y  rencontrons,  —  après  plusieurs 
chapitres  consacrés  aux  relations  politiques,  à  la  Russie,  au  moment  de 
l'ouverture  des  hostilités  —  la  relation  des  combats  de  Golymin,  de 
Gzamovo,  de  Pultusk,  l'offensive  qui  aboutit  à  l'affaire  de  Mohrungen, 
les  combats  de  Dirschau,  Passenheim,  Eylau,  la  retraite  sur  KÔnigs- 
berg,  Braunsbeig  et  la  prise  des  cantonnements  d'hiver  à  Bartenstein. 
Le  tome  second  nous  mène  jusqu'à  Tilsitt,  en  passant  par  le  siège  de 
Danzig,  par  les  combats  de  Spandau,  Loweitten,  Deppen,  Heilsberg  et 
Friedland.  ^  Tout  cela  est  traité  au  point  de  vue  russe  naturellement, 
et  un  lecteur  français  y  ressent  à  chaque  instant  de  fortes  surprises  ; 
mais,  en  admettant  que  l'écrivain  moscovite  donne  de  temps  en  temps 
une  entorse  à  la  vérité,  son  récit  n'en  ouvre  pas  moins  des  perspectives 
qui  nous  aident  à  comprendre  plus  d'un  mystère  jusqu'ici  demeuré 
inexplicable  de  la  campagne  de  1807.  Certaines  pages  particulièrement 
curieuses  et  inédites  des  Mémoires  de  Bennigsen  sont  celles  où  il 
publie  les  papiers  du  maréchal  Ney,  qui  fut  surpris,  comme  on  le  sait, 
avant  Mohrungen  et  dont  tous  les  bagages  furent  saisis  à  Gutstatt  ; 
il  y  a  là  des  documents  dont  on  ne  soupçonnait  pas  l'existence  et  qui 
donnent  à  la  publication  du  capitaine  Gazalas  une  valeur  toute 
particulière.  Très  intéressantes  également  les  annexes  insérées  à  la  fin 
du  second  volume  et  dans  lesquelles  Fe  laborieux  éditeur  nous  fait 
connaître  quantité  de  figures  militaires  de  l'entourage  du  généralissime 
russe,  figures  à  peu  près  complètement  inconnues  en  France.  Nous  ne 
parlons  pas  de  personnalités  comme  celles  de  Bagration,  Barklay  de 
Tolly,  Lestocq,  Knesebeck,  mais  d'autres  :  telles  celles  d'Ermoloff, 
Michelson,  Olsouvieff,  etc.,  souvent  citées  dans  nos  histoires  et  sur 


-  141  — 

lesquelles  hous  n*aTions  généralement  aucun  renseignement.  Or,  on 
aime  à  connaître  les  gens  que  l'on  fréquente,  ne  (ût-ce  que  dans  des 
livres,  et  sous^  ce  rapport  M.  Gazalas  rend  à  ses  lecteurs  un  serrice  dont 
Us  lui  sauront  gré.  Signalons  aussi  diverses  tables,  c'est-à-dire  dies 
instruments  de  recherche  qui  ne  sont  jamais  trop  nombreux  dans  des 
ouvrages  de  lecture  et  d*étude  :  une  table  des  matières,  une  table  des 
annexes,  une  table  des  documents  insérés  dans  le  texte,  enOû  un  index 
alphabétique  de  noms  de  personne  et  de  lieu.  —  Disons  encore  que  de 
très  belles  cartes  d'ensemble  et  d'autres,  de  détail,  permettent  de  suivre 
facilement  et  dans  toutes  leurs  péripéties  les  opérations  militaires,  et 
qu'en  tète  du  premier  volume  a  été  placée  une  très  artistique  phototypie 
de  Bennigsen,  d'après  le  portrait  peint  par  G.  Dawe,  qui  se  trouve  dans 
les  galeries  du  Palais  d'Hiver  à  Saint-Pétersbourg.  En  somme,  parmi 
les  nombreux  Mémoires  militaires  qui  ont  été  publiés  sur  le  premier 
Empire  depuis  une  vingtaine  d'années.  Mémoires  dont  la  liste  s'accrott 
tous  les  jours,  un  petit  nombre  présente  l'intérêt  de  ceux-ci.  Us 
doivent  être  lus  cependant  avec  une  certaine  réserve,  l'aèteur  modifiant 
à  son  profit  certains  événements,  de  la  même  façon  d'ailleurs  que  nos 
mémorialistes  les  amputent  en  sens  inverse.  Ces  restrictions  faites,  il 
n'y  a  que  du  bien  k  dire  de  cette  excellente  publication. 

3.  —  M.  le  commandant  Balagny  continue  la  série  des  études  qu'il 
a  entreprises  sur  les  opérations  militaires  conduites  en  Espagne,  en 
1806,  par  Napoléon  en  personne;  et  le  tome  quatrième,  paru  tout 
récemment,  nous  donne  les  marches  et  mouvements  des  armées  fran- 
çaises du  25  décembre  1808  au  15  janvier  1809,  c'est-à-dire,  ceux  qui 
Suivirent  lé  fameux  passage  du  Guadarrama,  la  poursuite  de  l'armée 
anglaise,  les  combats  de  Benavente  et  de  Lugo,  enfin  la  bataille  de  la 
Gorogne,  dans  laquelle  fut  tué,  ou,  plus  vraisemblablement,  se  fit  tuer, 
le  général  en  chef  anglais,  Sir  John  Moore.  —  On  sait  qu'à  cette  date, 
l'Empereur,  à  la  suite  de  nouvelles  alarmantes  reçues  de  Vienne  et  de 
Paris,  avait  dû  déjà  abandonner  l'armée  pour  rentrer  en  France,  et  il 
est  vraisemblable  qu'au  cas  où  Napoléon  eût  conservé  en  personne  la 
direction  suprême  des  troupes,  l'Angleterre,  au  lieu  d'une  demi- 
défaite,  eût  essuyé  un  complet  et  écrasant  désastre.  Mais,  entre  deux 
dangers,  il  fallait  bien  faire  face  au  pire  et,  évidemment,  la  nouvelle 
coalition  qui  se  formait  contre  nous  au  centre  de  l'Europe  avait  pour 
l'Empire,  ùûe  toute  autre  valeur  que  la  destruction  des  troupes  de  la 
Romana,  ou  mêniiB  de  Sir  J.  Môore.  L'Empereur  court  donc  au  plus 
pressé  et,  au  fond,  per&onne  ne  peut  l'en  blâmer.  —  Le  nouveau 
volume  de  M.  Balagny,  écrit,  comme  les  précédents,  sur  des  docu- 
ments français  et  espagnols  la  plupart  inédits  ou  peu  connus,  corroboré 
de  bonnes  cartes  et  de  croquis  pris  par  l'auteur  sur  le  terrain,  a  tout 
Tiotérêt  de  ses  devanciers.  Publication  de  haute  valeur  pour  l'histoire 
militaire  du  premier  Empire. 


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—  142  — 

4.  —  Le  Napoléon  au  camp  de  Boulogne  de  M.  Fernand  Nicolajr  est 
un  livre  d*un  autre  genre  que  le  précédent  et  qui  s'adresse  à  un  public 
plus  nombreux.  Le  côté  militaire  y  cMe  le  paâ  au  caractère  anecdo- 
tique  et  c'est  même  peut-être  un  peu  par  Tanecdote  qu'il  pèche,  l'éeri* 
yain  abandonnant  un  peu  trop  souvent  son  sujet,  pour  ouvrir  des 
parenthèses  n*ayamt  avec  «  Napoléon  au  camp  de  Boulogne  »  que  des. 
rapports  parfois  problématiques.  Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  légère  cri- 
tique, le  travail  de  M.  Nicolay  a  cet  avantage  d'être  écrit  par  quelqu'un 
qui  possède  bien  son  si:get,  par  un  <  Boulonnais  »  qui  a  eu  le  loisir  de 
méditer,  d*écrire  son  livre  sur  place,  de  le  documenter  sans  sortir  pour 
ainsi  dire  de  chez  lui,  et  c'est  là  un  mérite  considérable. 

6.  —  Intéressants  également  sont  les  Souvenirs  ki$torique$  du  capitaine. 
KreUly,  trompette  major  des  Guides  de  Bonaparte^  Mémoires  c  authen- 
tiques »  ou  tout  au  moins  déclarés  tels  par  les  éditeurs  actuels, 
MH.  Dick  de  Lonlay  et  Jean  Garvalho.  Que  ces  derniers  écrivains  aient 
transcrit  fidèlement  et  nous  présentent,  sans  y  ajouter  un  mot,  le  manus- 
crit du  capitaine  Erettly»  nous  n'en  doutons  pas  ;  mais  que  ce  dernier 
ait  rédigé  ces  Souvenirs  avec  une  haute  Cantaisie,  c'est  ce  qui  ne  nous 
semble  pas  douteux  non  plus.  Il  nous  paraîtrait  donc  dangereux  de 
faire  fond  sur  ce  nouvel  ouvrage  pour  rectifier  l'histoire  militaire  du 
premier  Empire  ;  mais  \e  brave  Erettly  n'avait  sans  doute  pas  de  visées 
aussi  ambitieuses,  et  ses  anecdotes,  telles  qu'elles  sont,  demeurent 
amusantes  et  pittoresques. 

6.  —  UÉlude  sur  la  guerre  d^Espagne^  de  M.  le  commandant  Bagès, 
n'est  pas,  comme  le  précédent  travail  du  commandant  Balagoy,  un 
épisode  particulier  de  cette  lutte  néfaste  qui  fut  si  fatale  au  prestige  et 
à  l'existence  même  de  l'Empire  ;  c'est  l'ensemble  des  opérations  dont  la 
péninsule  ibérique  fut  le  théâtre,  de  1807  à  1814,  qu'entreprend  de  nous 
dire  l'écrivain.  Le  premier  volume,  que  nous  avons  sous  les  yeux,  va 
de  l'invasion  du  Portugal,  dirigée  par  Junot  en  1807,  à  la  bataille  de 
Taiavéyra  (juillet  1809),  et  bien  que  ce  soit  là  plutôt  un  àommaire 
qu'un  récit  détaillé  des  opérations,  l'ouvrage  se  lit  avec  intérêt.  De  bons 
croquis,  formant  un  petit  volume  k  part,  permettent  d'ailleurs  de  suivre 
les  explications  du  texte  avec  la  plus  grande  aisance. 

7.  —  Silhouettes  de  soldats  est  le  titre  d'une  série  d'articles  que  M.  A* 
Mézières,  de  l'Académie  française,  a  publiés  dans  un  grand  journal  du 
soir  et  qu'il  vient  de  réunir  en  volume.  Il  n'y  aucun  lien  entre  ces  pages, 
qui  procèdent  de  sujets  différents,  l'auteur  nous  parlant  successivement 
du  maréchal  de  Luxembourg^  de  M.  Pierre  de  Ségur,  du  Catinat^  de 
M.  de  Broglie,  du  Général  Dupont,  du  regretté  colonel  Titeux,  du  gêné- 
rai  de  LÔwenstern  et  du  sergent  Bourgogne,  du  général  Fabvi^r  et  du 
maréchal  Ganrobert,  etc.  L'écrivain  va  d'ailleurs  lui-même  au  devant . 
d'une  objection  qui  ne  pouvait  manquer  de  se  préseDi^çr  à  l'esprit  du 


-  143  — 

lecteur,  et  il  nous  avertit,  dans  un  court  Avant-propos,  de  ne  chercher 
1  dans  ce  livre^  d'autre  lien  que  le  goût  très  ancien  chez  Fauteur,  des 
yertus  militaires  ».  De  ce  que  les  chapitres  du  nouveau  livre  de  M.  A. 
Héâères  n*ont  entre  eux  d'autres  points  de  contact  que  ceux  de  Tarbi- 
traire,  il  ne  s'en  suit  pas  que,  pris  un  à  un,  il  niaient  chacun  leur 
intérêt,  ei  cet  intérôt  est  celui  qui  s'attache  aux  œuvres  de  l'esprit  fin 
et  délicat,  du  causeur  charmant  qu'est  et  demeure  l'éminent  académi* 
cien.  Donc,  pour  les  gens  sérieux  qui  n'ont  point  le  temps  de  lire  les 
Tingt  et  quelques  gros  volumes  qu'analyse  M.  llézières  dans  les  dix- 
sept  chapitres  de  Silhouettes  de  sokkOe,  ce  sera  un  précieux  guide  que 
ce  petit  in-12,  et  ils  trouveront  là  la  moelle,  la  c  quinte  essence  »  (en 
deux  mots,  comme  écrivait  Montaigne)  de  travaux  qu'ils  ne  pourront 
connaître  et  s'assimiler  par   le  menu.    Nos    amis    ne  seront  pas 
toujours  d'accord  sur  la  façon  dont  M.  Mézières  a  Jugé  certains  des 
personnages  qu'il  nous  présente,  et  en  dépit  des  attraits  d'un  style  qui 
pourrait  nous  faire  hésiter  à  la  résistance,  nous  dirons  par  exemple 
que  les  jugements  de  l'écrivain  sur  le  général  Dupont  ne  nous  parais- 
sent pas  de  ceux  que  ratifiera  la  postérité.  Nos  lecteurs  connaissent  — 
nous  en  avons  parlé  ici-môme  ~  les  deux  ouvrages  hors  de  pair  qu'ont 
publiés  récemment  sur  ce  grand  soldat  méconnu  et  si  injustement 
ealomnié,  MM.  les  colonels  Clerc  et  Titeux.  L'un  et  l'autre,  deux 
courageux  défenseu^rs  du  droit,  ont  démontré  que  le  glorieux  soldai 
de  Hasslach  et  précédemment  de  Pozzolo  fut  une  des  victimes  les 
plus  innocentes  du  despotisme  impérial  ;  ils  ont  fait  voir  en  toute 
limpidité  que  Dupont,  en  Andalousie,  ne   pouvait  agir  autrement 
qu'il  n'a  fait,  et  qu'au  point  de  vue  militaire  la  convention  de  Baylen 
était  parfaitement  honorable.  Cependant,  M.  Mézières  prend  encore 
parti  pour  le  coupable  contre  Tinnocent,  et,  cédant  à  la  légende,  il 
semble  nous  dire  qu'en  agissant  conune  il  le  fit.  Napoléon  obéissait  à 
des  motifd  imprescriptibles  de  politique,  comme  s'il  y  avait  en  morale 
ou  en  politique  des  motifs  d'être  injuste,  d'être  inique,  d*être  criminel.  Et 
celte  ûiçon  de  pallier  les  fautes  impériales  amène  l'éminent  écrivain  à 
d*aulreB  propositions  contestables.  Le  colonel  Titeux  a  prouvé  que,  de 
tout  temps.  Napoléon  avait  fait  montre  envers  Dupont  d'une  partialité 
notoire,  et  qu'il  avait  donné  une  première  preuve  de  ce  mauvais  vou- 
loir en  n'accordant  point  au  vaincu  de  Pozzolo  le  bâton  de  maréchal, 
lors  de  la  promotion  de  1804.  «  Nous  serions  malvenu,  écrit  à  ce  sujet 
H.  Mézières,  A  contester  au  bout  d'un  siècle,  les  choix  faits  par  le 
maître,  à  en  contester  le  mérite  et  à  vouloir  juger  mieux  que  lui  de 
la  valeur  respective  de  ses  généraux  ».  Cependant,  personne  n'ignore 
aujourd'hui  que  précisément  dans  ces  choix  de  1804,  Napoléon  fit  preuve 
d'une  partialité  extrême,  accordant  la  dignité  de  maréchal  à  certains 
généraux  qui  étaient  à  peine  connus  de  l'armée,  comme  Davout  (voir 


-  144  - 

Ségur),  la  refusant  à  d'autres'  dont  la  répatation  était  alors  uliiTarsdlQ 
aussi  bièki  en  franco  qa*en  Barope,  tel  Leeourbe  par  example,  dont  le 
seul  défaut  était  d*étre  «usei  mauvais  courtisan  qtie  .Dupont.  —  Bt  un 
témoin  oculaire  nous  raconte  à  cet  éfl^ard  -^  c'est  Ségor,  si  nous  ne  nous 
trompons,  ou  Tliiébault  peut-être,  ^  que  dès  1804  on  murmurait  sur 
le  passage  de  certains  nouveaux  promus  :  t  Pourquoi  est*4l  maréchal  t  » 
comme  on  disait  de  quelques  autres  :  <  Pourquoi  ne  TesUil  past  i 
Dans  un  autre  article,  celui  qu'il  a  consacré  aux  Mémoires  du  sergent 
Bourgogne,  M.  Mézières  émet  encore  une  proposition  qu'il  convient  de 
relever,  à  savoir  que  «  quelles  que  fussent  les  fautes  de  l'Bmpereur... 
aucun  sentiment  de  révolte  n^entrait  dans  Tâme  de  ses  soldats.  »  C'est 
là  une  allégation  qu'on  pouvait  encore  formuler  il  y  a  une  vingtaine 
d'années  ;  mais  la  mise  au  jour  des  nombreux  Mémoires  de  soldats 
publiés  depuis  un  quart  de  siècle  a  montré  que  cette  façon  d*appré- 
Oier  la  mentalité  des  soldats  du  premier  Bmpire  était  tout  à  fait  erronée. 
Qonneville  nous  racontant  les  propos  tenus  par  les  soldats  de  la  divi- 
sion Lapisse,  au  passage  du  Guadarrama,  le  soldat  Glossener  dana  les 
Souvenirs  cTun  ioldai  du  premier  Empire,  le  colonel  NoSl  dana  ses 
Mémoirep,  Pion  des  Loches  dans  Mes  Campagnes,  et  beaucoup  d'autres 
ont  mis  la  vérité  au  point  à  cet  égard  ;  il  n'est  plus  permis  de  la 
déformer  au  profit  de  la  légende.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  quelques  cri- 
tiques, elles  n'enlèvent  que  peu  de  chose  aux  mérites  de  SUhoueUss  de 
soldats,  qui  demeure  et  demeurera  un  livre  intéressant  à  lire. 

8.  —  M.  le  baron  de  Gontenson  est  un  érudit  qu'attirent  les  curiosités 
de  l'histoire,  et  son  travail  :  MUUairesfUs  d'acteurs  esi^  en  ce  sens,  une 
contribution  utile  à  l'histoire  de  la  Révolution  et  de  PBmpire.  On 
savait  que,  sous  la  Révolution,  un  certain  nombre  d'anciens  acteurs 
avaient  joué  un  rôle  politique  comme  conventionnels,  mais  l'on  igno- 
rait que  tant  d'officiers  de  mérite  tinssent  de  si  près  aux  planches.  On 
ne  savait  guère,  par  exemple,  que  le  colonel  de  Brancas,  tué  à  Essling,  Ait 
fils  de  Sophie  Arnoult  ;  que  le  général  Dumouriez  eût  pour  grand'père 
un  laquais  de  Molière  ;  que  l'amiral  Bénard-Fleury  f&t  fils  de  l'acteur 
du  même  nom,  etc.,  etc.  Évidemment  ces  révélations  n'ont  pas,  au 
point  de  vue  historique,  une  importance  capitale,  mais,  au  point  de  vue 
sociologique,  elles  ne  manquent  pas  d'intérêt.  L'ouvrage,  qui  a  certai- 
nement nécessité  des  recherches  parfois  minutieuses,  se  lit  sans  effort  ; 
il  est  illustré  de  jolies  gravures,  reproductions  de  planches  générale- 
ment oubliées  qui  ajoutent  à  son  mérite  littéraire  un  cachet  artistique. 

9.  —  La  Cavalerie  de  4740  à  478B^  du  commandant  Desbriére  et  du 
capitaine  Sautai,  est,  comme  on  pense,  un  ouvrage  d'un  tout  autre 
genre  que  le  précédent.  Jusqu'ici  il  n'existait  guère  sur  la  cavalerie 
française  d'autre  livre  que  le  travail  déjà  ancien  du  général  Suzane  ; 
encore  l'auteur  s'était-il  borné  à  faire  un  historique  des  corps,  étudiés 


r 


-  145  - 

ehaean  en  particulier,  et  il  ne  nous  parlait  qu'accidentellement  de 
réquipement,  de  rarmement,  de  la  tactique.  L'étude  enirepris^  par 
MM.  Dedbrièra  et  Sautai  est  le  contraire  de  ToeuTre  de  Susane,  c*eàt*à- 
dire  que  lee  noUTeaux  hletoriisna,  laissant  de  côté  rUitoire  même  des 
eorpa'  de  troupes,  entreprennent  de  nous  donner  Tensemble  des  orga* 
nisations  par  leifquelles  passèrent,  surtout  au  point  de  vue  organique 
et  tactique,  nos  troupes  de  cavalerie  à  la  fin  du  xmv  siècle,  Jusqu'au 
début  de  la  Révolution.  —  L*ouTrage,  dont  la  première  livraison  seule 
a-  para,  promet  d'être  fort  intéressant  :  nous  signalerons,  au  fur  et  à 
mesure  de  leur  apparition,  les  fascicules  futurs. 

10.  —  Il  nous  arrive  du  Mexique  un  intéressant  volume  intitulé: 
Causa  mandada  format  a  Z>.  Leonardo  Marques  par  desoMUênda  é 
imubordinaeion  como  gênerai  en  jefe  del  primera  Guerpo  dêl  efércUo  de 
operaeionei,  soit  :  c  Instruction  ouverte,  d'ordre  supérieur,  ^ïontre  le 
général  en  clief  du  1^  corps  de  l'armée  d'opérations,  D.  Leonardo  Mar- 
quez, pour  désobéissance  et  insubordination.  »  ^  Ce  mémoire,  imprimé 
dans  la  collection  qu'a  entrepris  de  publier  notre  savant  confrère,  D. 
Genaro  Garcia,  était  inédit  et  ir  a  trait  à  un  épisode  curieux  de  la 
guerre  civile  qui  bouleversa  le  Mexique  un  peu  avant  notre  intervention 
sous  le  second  Empire.  Il  s'adressse  surtout  aux  érudits  —  et  ils  sont 
nombreux  en  France  et  en  Europe  —  qui  s'intéressent  à  l'histoire  de 
rimérique,  spécialement  à  celle  des  anciennes  colonies  espagnoles. 
Signalons  l'excellente  et  élégante  impression  de  ce  volume,  qui  nous 
donne  une  heureuse  idée  des  progrès  typographiques  qu'ont  su  réaliser 
les  imprimeurs  mexicains. 

11.  —  M.  Gabriel  Rouquerol,  lieutenant-colonel  d'artillerie,  n'est  pas 
un  inconnu  pour  les  lecteurs  du  Polybiblion.  Nous  avons  eu,  à  diverses 
reprises,  à  nous  occuper  des  travaux  publiés  par  cet  ofiQcier  qui  jouit, 
dans  son  arme,  d'une  notoriété  bien  établie,  tout  au  moins  comme  écri- 
vain militaire.  Le  nouveau  travail  de  M.  Rouquerol,  £*  Artillerie  dans  la 
bataille  du  48  août,  n'est  pas  inférieur  à  ses  aines  et  demeure,  dans  sa 
spécialité,  une  contribution  de  valeur  à  l'histoire  de  la  guerre  de  1870. 
L'écrivain  étudie  ici  non  seulement  le  rèle  de  l'artillerie  dans  la  bataille 
du  18  août,  les  positions  qu'occupèrent  successivement  les  batteries  de 
l'attaque  et  celles  de  la  défense,  mais  il  nous  dit  aussi  celles  qu'elles 
auraient  dû  ou  pu  quelquefois  prendre  ;  enfin  il  étudie  encore  la  façon 
dont  l'artillerie  actuelle  utiliserait  aujourd'hui  le  terrain  de  1870,  en 
tenant  ^compte  de  la  modification  du  matériel  et  des  nouvelles  pièces  en 
usage  dans  les  deux  armées. 

12.  —  Le  livre  de  M.  Rouquerol  est  l'œuvre  d'un  artilleur,  celui  de 
M.  le  lieutenant  Tournés  est  celle  d'un  fantassin,  d'un  officier  d'infan- 
terie étudiant,  au  point  de  vue  spécial  de  son  arme,  le  champ  de 
bataillid  de  Reichshoffen  el  examinant  de  quelle  façon  on  pourrait  utili- 

FÉVRiEH  1907.  T.  CIX.  —  10. 


—  146  — 

B6r  aujourd'hui  le  champ  de  bataille  du  6  août.  Ce  travail  porte  pour 
titre  :  De  GumUU  au  Niedenoald  pendant  (a  balailU  de  FrϐchwUier^ 
montrant  bien  Uidée  de  récrivain  de  présenter  moins  une  étude  d^eo- 
semble  que  celle  d'un  épisode,  mais  d'un  épisode  creusé,  fouillé  à 
fond,  de  façon  que  les  faits  y  apparaissent  dans  les  minuties  de  la 
réalité  et  offrent  nettement  aux  yeux  les  moins  clairvoyants  les 
ensei^ements  quUls  comportent.  Il  y  a  certainement  dans  cette  façon 
de  procéder  une  méthode  pratique  dont  les  moins  avisés  comprennent 
Tavantage  :  il  y  a  plus  de  vingt-cinq  ans  que  nous  entendions  Témi- 
nent  et  regretté  général  Philebert  le  conseiller  aux  jeunes  officiers 
comme  le  meilleur  moyen  d'étudier  et  de  s'assimiler  les  campagnes. 
M.  Tournés  est  parfaitement  venu  à  bout  de  la  (àche,  difficile  en  somme, 
qu'il  s'était  proposé  de  remplir. 

43.  —  C'est  encore  de  la  guerre  de  1870  que  nous  parle  le  lieutenant» 
colonel  espagnol  D.  Carlos  Garcia  Alonso,  dans  son  volume  :  Coneepto  y 
eeludio  de, la  historia  milUar^  ensemble  des  conférences  faites  Thiver 
dernier  par  cet  officier,  à  TÉcole  des  hautes  études  militaires  et  au 
Cercle  militaire  de  Madrid.  Ces  conférences  sont  intéressantes  ;  toute- 
fois, le  travail  eût  pu  l'être  davantage  si  Tauteur»  au  lieu  de  8*en 
rapporter  à  des  travaux  aussi  anciens  que  le  Rustow  et  le  Lecomte, 
vieux  de  plus  de  trente  ans,  s'était  servi  des  ouvrages  récents  des 
colonels  Rousset  et  Palat  (Pierre  Lehautcourt)  et  des  nombreux  travaux 
tout  dernièrement  publiésen  Allemagne  sur  la  matière,  notanunent  ceux 
de  Karl  Bleibtreu.  En  dépit  de  cette  critique,  l'ouvrage  est  bien  conçu, 
présenté  avec  talent,  suivant  un  plan  judicieux  :  on  nous  écrivait 
naguère  de  Madrid  que  ces  conférences  avaient  été  écoutées  avec  un 
vif  intérêt  et  que  l'auteur  avait  su,  dès  la  première,  conquérir  son 
auditoire  ;  nous  ne  doutons  point  de  ce  résultat  après  avoir  pris  con- 
naissance du  petit  livre  que  nous  signalons. 

14.  •—  Il  paraîtra  à  certains  qu'un  livre  sur  la  Campagne  turco-tuue 
de  4 977 '4 SI 8  n'est  pas  tout  à  fait  une  œuvre  d'actualité.  Pour  les  gens 
sérieux  qui  savent  qu'un  certain  recul  est  nécessaire  pour  aborder  le 
récit  de  l'histoire,  en  particulier  pour  entreprendre  les  relations  des 
opérations  militaires,  on  estimera,  au  contraire,  que  livre  de  M.  G. 
Clément  vient  à  son  heure,  et  que  trente  ans  sont  à  peine  suffisants 
pour  que  l'écrivain  puisse  nous  parler  de  son  sujet  avec  Timpartialité  et 
la  documentation  désirables.  Le  lecteur  qui  se  donnera  la  peine  de 
confironter  la  nouvelle  relation  avec  celles  qui  parurent  au  moment 
même  de  la  guerre  de  1877-78,  notamment  dans  l'anùenne  Rmnjbe  fnûi» 
taire  de  l'étranger^  se  rendra  compte  de  l'immense  différence  qui  sépare 
l'histoire  écrite  au  jour  le  jour  de  l'histoire  vraie.  L'ouvrage,  illustré  d'un 
nombre  considérable  de  croquis  empruntés  la  plupart  à  des  publications 
étrangères  peu  connues  en  France,  se  lit  d'un  bout  à  l'autre,  non  Héule* 


-  «7  - 

profit,  mais  arec  na  TériUbl«  intirtl.  Nous  ^outerona  un 
ne  nous  parait  pas  aana  lmporUDC«,  c'est  que'  cette  l«ctu» 
•rtaioss  réHexlonfl,  bit  entrevoir  certaina  pblnts  de  vue  qui. 
:  comprendre  l'issue  de  la  récente  campagne  russo-japonaise.  ' 
)rdre  d'idées,  l'ouvrage  de  M .  Clément  devient  presque  un 
Elualîté. 

Et  c'est  précisément  en  Usant  les  Complet  rsndtu  par  le 
nvatid  »  dM  eonféreneet  sur  la  guerre  rutio-japonnise  faites  à 
VAeadimU  tCétat-major  Nicolaa,  que  cette  réflexion  nous  venait  tout 
natureilemeot  à  la  pensée.  Les  foutes  commises  en  1877-78  par  l'armée 
russe  furent  un  peu  celles  que  nous  comptlmes  oous-mèmes  en 
ISBO.'Les  Russes  battirent  les  Turcs,  en  1877-78,  comme  nous  bat- 
tîmes lea  Autricbiens  en  18S9,  pour  celle  raison  qu'au  pays  des 
aveugles  les  borgnes  sont  rois  :  mais,  en  réalité,  dés  que  taos  alliés  se 
imnvèrent  en  face  d'un  ennemi  bien  oi^anlsé,  ils  succombèrent,  et 
c'est  là  uoe  prévision  que  pouvait  faire  envisager,  il  y  a  trente  ans  déjk, 
la  campagne  des  Balkans.  Les  Confirmées  dont  nous  parions  nous 
donnent  l'origine  de  la  guerre  et  conduisent  les  opérations  jusqu'aux 
combats  de  Tiourentcben  et  de  Vafongoou.  Divers  croquis  per* 
mettent  de  suivre  faciiement  les  nombreux  mouvemeuts  exécutés  par 
les  armées  en  présence. 

16.  —  Le  livre  de  H.  Qeoi^ee  Henry,  lieutenant  aux  baUeries  alpines  : 
Noe  Alpins  en  campagne,  ne  nous  montre  pas  —  comme  on  pourrait  le 
croire  d'après  le  litre  —  la  vie  qu'auraient  à  mener  nos  alpins  en  temps 
de  guerre,  mais  celle  qu'ils  mènent  en  temps  de  paix,  lorsqu'ils  vont, 
en  été,  passer  la  saison  esllvait)  dans  la  montagne.  Ce  déplacement 
n'est,  évidemment,  qu'une  ■  campagne  >  très  anodine,  relativement  k 
celle  qiie  nos  bataillons  seraient  appelés,  pourraient  être  appelés  à  faire 
au  cas  d'une  invasion  de  nos  montagnes  ;  toutefois,  cette  restriction 
faite  — et  elle  ne  porte  guère  que  sur  des  mots  —  il  convient  de  dire 
que  le  travail  de  H.  Henry  est  agréable  à  parcourir.  Non  pas  que  les 
occupations  de  nos' alpins  en  montagne  aient  rien  de  passionnant  ou 
d'absolument  émouvant,  mais  Fintérét  qui  s'attacbe  i  la  c  ebose  vue  ■ 
est  toujours  tel,  que  la  relation  de  U.  Henry  tire  de  ce  mérite  une 
valeur  appréciable.  L'ouvrage  est  écrit  sans  prétention  ;  cependant,  U 
ne  manque  ni  de  couleur  ni  de  pittoresque  :  disons,  en  terminant,  que 
iO  pholograpbles.  Semées  çà  et  là  rians  le  texte  ou  placées  bora  texte, 
ajoutent  an  mérite  artistique  sensible  à  cette  publication. 

17.  —  H.  Pierre  Baudin  s'Mt  fait  depuis  quelque  temps  une  spécia- 
lité des  questions  militaires  ;  elles  paraissent  l'Intéresser  à  un  baut 
point,  et  i  voir  la  chaleur  avec  laquelle  il  défend  lep  solutions  qu'il 
préconise,  on  devine  ebez  l'ex-ministreune  conviction  profonde.  L'Alerte 
k  laquelle  l'écrivain  fait  allusioa  dans  son  nouveau  volume,  est  celle  de 


1 


-  148  - 

1905,  celle  qui  troubla  d'une  façoa  si  soudaine,  si  inattendue,  la  8omno<- 
lence  pacifique  de  l'Eurppe,  au  moment  où.  éclata  chez  Tempereur 
d'Allemagne  une  de  ces  hallucinations  dangereuses  qu*on  voit 
apparaître  chez  lui  à  intervalles  intermittents,  mais  malheureusement 
trop  fréquents.  M.  Baudin  constate  à  cet  égard  que  la  France,  après 
s'être  émue»  plutôt  avec  exagération,  du  danger  de  guerre  qui  nous 
menaça  à  cette  époque,  et  retombée  bien  vite  dans  son  apathie,  est 
revenue  <  aux  bergeries  et  aux  bons  temps  du  pacifisme^  •  Et  déplorant 
cette  confiance,  ou  celte  insouciance,  il  essaie  de  dire  ce  qu*est  actuel- 
lement notre  défense  nationale,  les  défauts  qu'elle  présente,  les  renforts* 
qu'elle  réclame,  la  façon  dont  on  pourrait  mettre  nos  forces  combattantes 
au  niveau  des  nécessités  les  pl^s  uj^entes,  la  manière  dont  nous 
devrions  extirper  de  Tarmée  les  procédés  routiniers  qui  T^combreni, 
qui  Tencrassent  au  point  de  compromettre  de  la  façon  la  plus  dangereuse 
son  bon  fonctionnement.  Tout  ce  livre  est  écrit  avec  vigueur,  clarté, 
b^ucoup  de  bon  sens  et  d^eœpérience  :  nous  disons  à  dessein  expérience, 
car  M.  Baudin,  qui  n'est  pas  un  professionnel,  montre  d*une  façon 
évidente  qu'il  en  a  consulté  beaucoup  et  qu'il  ejBt  fortement  documenté 
sur  la  matière.  Certains  chapitres  sont  à  lire  et  à  relire,  notao&tient 
ceux  qui  sont  intitulés  :  «  (Gaspillage  d'honmies  >  —  ;  «  les  Fausses 
Manœuvres  »  —  ;  «  les  Grandes  Marionnettes  >  ^  ;  «  Pulsations  »  —  ; 
etc.,  etc.  Dans  le  chapitre  :  c  Où  sont  les  hommes?  que  font  lès  chef»?  » 
M.  Baudin  signale  avec  autant  de  force  que  de  justesse  l*abus  des 
employés^  qui  enlève,  en  temps  de  paix,  ^nquanU  pour  cent  des 
hommes,  pour  les  occuper  à  des  fonctions  tout  autres  que  celles  pour 
lesquelles  ils  sont  au  régiment.  L'éminent  écrivain  constate  que  pour 
changer  un  tel  état  de  choses,  il  faudrait  une  t  poigne  exceptionnelle  » 
et  déplore  que  jusqu'ici  on  n'en  n'ait  point  rencontré  qui  fût  capable  de 
couper  court  à  Tabus  signalé.  Tous  les  militaires,  tous  ceux  qui  con- 
naissent les  dessous  des  choses,  diront,  affirmeront  que  M.  Baudin  a  rai- 
son. En  somme,  livre  d'un  intérêt  profond,  qu'il  conviendrait  de  vul* 
gariser  et  de  répandre  le  plus  possible. 

iSi  —  Le  travail  de  M.  le  capitaine  Gondamy  :  La  Loi  de  deux  ans  et  la 
Leçon  du  conflit  franco^ allemand  à  propos  du  Maroc  peut  être  rapproché^ 
par  plus  d'un  cé^é,  du  travail  de  M.  Pierre  Baudin.  M.  Gondamy  étudie 
la  loi  de  deux  ans  au  point  de  vue  de  son  influence  sur  la  solidité 
des  forces  combattantes  de  notre  pays,  et  l'écrivain  ne  croit  pas 
que  cette  loi  nous  donne  l'armée  dent  nous  avons  besoin.  Il  démontre 
tout  d'abord,  au  milieu  de  quels  dangers  évolue  notre  patrie,,  menacée 
d'une  déclaration  de  guerre  toujours  possible  de  la  part  de  l'Allemagne, 
d'une  guerre  que  l'Allemagne  semble  vouloir  :  il  réclame,  pour  faire 
face  à  ce  danger  imminent,  l'organisatioa  d'une  armée  véritablement 
nationale,  .    j    .*  .  ^  ' 


—  149  • 

19.  —  La  Réforme  des  conêelU  de  guerre^  de  M.  le  général  Pédoya, 
aborde  un  autre  sujet,  un  a»ire  courant  d'idées,  un  courant  tout  d*ac* 
tualité,  comme  on  sait,  puisque  la  Chambre  eéi  saisie  d'un  projet  dt, 
gouyeniement  sui^imant  les  eonseiis  de  guerre.  Nos  iégislateurè 
feront  bien,  dans  la  discuseion  prochaine,  de  s'inspirer  de  plusieurs 
des  propositions  de  M.  Pédoya,  bien  que  quelques-unes,  à  vrai  dire, 
soient  deé  plus  discutables.  Quoi  qu'il  en  s<^t  en  pareille  matière,  en  un 
sujet  aussi  complexe,  il  convient  d'écouter  tous  les  sons  de  cloche, 
encore  que  quelques-unes  sonnent  à  faux. 

2D.  —  Le  petit  traité  de  morale  écrit  par  le  M.  capitaine  Romain  et 
publié  chez  Berger-Levrault  sous  le  titre  :  Pour  noê  soldaUtf  est  un  bon 
livre,  qui  rendra  certainement  service  dans  nos  corps  de  troupes  pour  les 
eonférences  morales  à  faire  aux  soldats.  A  vrai  dice,  Técrivain  émet  bien 
de  ci  et  de  là  quelques  allégations  hasardées,  comme  celle,  par  exemple, 
dans  laquelle  il  affirme  qu'au  lendemain  de  la  guerre  de  1870,  nos 
officiers  c  commandaient  raide,  sec,  plus  raide,  et  plus  sec  eertcUnement^ 
que  dans  les  armées  du  deuxième  Empire  »,  on  peut  se  demander  où 
le  capitaine  Romain  a  pu  aller  chercher  un  renseignement  aussi  risqué; 
—  mais,  cette  phrase  malencontreuse,  n'est,  à  la  vérité,  qu'une  boutade 
sans  importance  :  nous  l'extrayons  de  TAvant-propos  et  elle  n'entache 
en  rien  la  valeur  du  livre  proprement  dit.  Celui-ci  comprend  une  série 
de  quatorze  chapitres  ou  entreliens  dans  lesquels  l'écrivain  passe 
successivement  en  revue  les  qualités  fondamentales  du  soldat  : 
rhonnèteté,  le  patriotisme,  le  courage,  la  discipline,  la  probité,  la 
tenue,  l'hygiène,  la  tempérance,  etc.  Il  les  étudie  et  les  explique  à  la 
f(Âs  avec  simplicité,  avec  clarté,  avec  couleur^  et  ces  gloses  pourront 
être  lues  utilement  dans  les  chambrées.  Sans  doute  il  se  trouve  encore 
là  quelques  phrases  que  nous  voudrions  ne  pas  y  voir,  comme  celles 
qui  ont  irait  aux  volontaires  de  la  Révolution  dont  la  légende  est 
pourtant  bien  usée,  bien  démodée  aujourd'hui  (Voir  Camille  Çousset, 
Belhomme,  etc.,  etc.).  Mais,  en  dépit  de  ces  lacunes  ou  de  ces  erreurs, 
nous  n'hésitons  pas  à  recommander  le  livre  du  capitaine  Romain 
comme  l'un  de  ceux  qu'on  peut  lire  avec  fruit. 

21.  ~  L'étude  de  M.  Pérault,  juge  suppléant  au  tribunal  civil  de  la 
Seine  et  sous-intendant  du  cadre  auxiliaire  :  Les  Réquisitions  militaires 
et  maritimes  en  droit  public  français^  n'a  pas  besoin  d'autre  présentation 
que  son  titre  même.  Cest  un  sujet  très  particulier  qui,  par  sa  spécialité 
même,  demandait  à  être  traité  à  la  fois  par  un  juriste  et  par  un 
militaire.  M.  Pérault  s'est  acquitté  très  honorablement  de  sa  double 
tâche,  et  son  petit  livre  rendra  des  services  non  seulement  aux 
officiers,  mais  à  quantité  d^autres  personnes  ou  agents  civils,  tels  que 
maires,  adjoints,  même  simples  conseillers  municipaux.  Après  une 
bonne  Introduction  contenant  des  notions  générales  et  historiques,  l'au- 


—  150  — 

leur  aborde  8on  sujet  par  Tétude  des  circonstances  dans  lesquelles,  le 
jdroit  de  réquisition  est  ouvert  :  ii  nous  dit  ensuite  les  autorités  qui  peuvent 
requérir,  ce  qu'on  peut  requérir,  la  façon  dent  les  réquisitions  sont 
exécutées.  Un  chapitre  spécial  est  consacré  aux  indemnités,  un  autre 
aux  mesures  préparatoires  d'organisation,  telles  que  le  recensement 
des  cUevaux,  voitures,  pigeons-voyageurs,  celui  des  logements,  etc.,  la 
Commission  militaire  de  chemins  de  fer,  la  Commission  de  iravitailie- 
ment,  etc.,  etc. 

22.  —  M.  le  général  Le  Joindre  s*est  acquis  une  certaine  notoriété 
dans  la  solution  des  problèmes  balistiques  :  aussi  une  brochure- de  cet 
écrivain  sur  le  tir  de  rinfanterie  allemande  ne  pouvait^Ue  manquer 
4*attirer  Tattention  du  public  militaire,  tant  français  qu'étrange.  C^est 
ce  qui  a  eu  lieu  par  le  nouveau  travail  de  M.  Le  Joindre  :  La  Défense  des 
crèles^  qui  vise  surtout  la  façon  de  s'abriter  contre  l'infanterie  allemande 
tirant  sa  nouvelle  balle  à  tige  aigu6,  la  balle  S  (de  Spitze,  pointe).  Le 
sujet,  bien  que  spécial,  ne  touche  pas  seulement  les  militaires;  il  y  a, 
dans  les  propositions  de  l'écrivain,  toute  une  série  de  calculs  qui,  par 
leur  essence  même,  sont  du  domaine  de  toute  personne  s'intéressant  aux 
problèmes  scientifiques. 

23.  -  On  peut  faire  la  même  remarque  à  propos  de  la  brochure 
consacrée  par  le  commandant  Guérin  à  VEmpUA  des  mitrailleuses  dans 
rarmement  des  troupes  métropolitaines  et  coloniales!  Sans  doute,  ces 
pages  s'adressent  surtout  aux  militaires  ;  mais  il  y  a,  de  nos  jours, 
quantité  d'autres  personnes  n'ayant  avec  l'armée  que  des  liens  fort  éloi- 
gnés et  qui  s'occupent  cependant,  avec  passion,  de.ce  qui  touche  à  cette 
armée,  comme  nous  le  constations  un  peu  plus  haut,  à  propos  deM.  Pierre 
Baudin.  £t  l'on  peut  dire  que  ce  petit  livre  vient  à  point,  à  l'heure  où  11 
est  question  de  renforcer  les  effectifs  de  notre  artillerie  et  le  nombre 
de  nos  batteries.  Les  mitrailleuses,  comme  l'on  sait,  ont  eu,  il  y  a  trente 
et  quelques  années,  leur  heure  d'engouement  et  de  célébrité.  Elles 
devaient  faire  «  merveille  »,  tout  comme  le  chassepot,  leur  contempo- 
rain; mais,  les  mécomptes  auxquels  elles  donnèrent  lieu  en  1870, 
les  ont  fait  souffrir,  depuis  cette  époque,  d'un  dédain  immérité.  C'est 
tout  au  moins  l'avis  du  commandant  Guérin.  —  Le  sujet  parait  traité 
avec  compétence  ;  il  l'est  avec  une  certaine  ampleur. 

24.  —  L'Infanterie  dans  le  mouvement  en  avant,  de  M.  le  lieutenant 
CaroD,  est  une  étude  des  principes  posés  par  le  règlement  du 
3  décembre  1904,  comparés  avec  les  enseignements  de  la  récente 
guerre  russo-japonaise.  Nous  disions,  plus  haut,  à  propos  du  livre 
consacré  par  M.  G.  Clément  à  la  guerre  des  Balkans  (1877-1878) 
que  l'histoire  <lemandalt  un  certain  recul  pour  pouvoir  être  étudiée 
avec  fruit  ;  aussi  paraitra-t-il  un  peu  prématuré,  non  pas  de  vouloir 
tirer  de  la  guerre  russo-japonaise  les  enseignements  qu'elle  comporte, 


—  181  — 

rauloir  baser  un  ralsonaemeDl  sérieux  sur  des  reaselgaemeats 
t  plupart  des  jauroaux,  et  sujets  à  contrsdicUoD,  à  coutestatlon. 
de  celte  remuque,  11  convient  de  dire  qut  U.  Caron  tire  de 
[ues  déductions  de  ce  que  les  officiers  russes  oat  aperçu  ou  cm 
ir  sur  les  champs  de  b&lallle  de  Uandcbourte. 
L'éT«luallOD  exat^te  des  distances  est  aujourd'hui  plus  que 

condition  indispoDeable  pour  obtenir  les  résultais  décisifs 
une  inbnterle  bleu  exercée  peut  et  doit  préteadre.  Halheu- 
it,  cette  éTiluatioD  demeure  toujours  uu  problème  très  diffi- 
ludre,  et  aucun  des  télémètres  et  autres  iDstruments  utilisés 
pour  arriver  au  but  cherché,  n'est  arrivé  à  résoudre  pra- 
it  la  question.  U.  le  colonel  Reoard  en  propose  un  —  une 
d'une  grande  simplicité,  qui  parait  appelé  k  rendre  de  bons 

il  n'en  coûtera  presque  rieo  pour  l'utIUser,  et  c'est  déjà  un 
Uil  &  son  avantage,  relativement  à  ses  devanciers  qui  coûtaient 
ueni  fort  cher. 

'.  —  Les  exercices  du  corps  sont,  de  nos  jours,  Ibrt  à  la  mode; 
t  à  bon  droit  et  chaque  jour  nous  voyons  apparaître  quelque 
qui  tead  a  développer  et  à  fortiâer  ce  goût  dans  notre  jeunesse, 
ns  aujourd'hui  a  en  signaler  deux,  du  même  écrivain,  M.  le 
H&rmaud,  qui  sont  appelés  à  rendre  de  très  réels  aervless. 
er  de  ces  deux  opuscules  est  consacré  b  l'exposilloa  de  la 
d'entraînement  japonaise  dite  Jiu-JiUu  ;  l'autre,  a  un  système 
astique  che*  toi  qui,  gr&ce  à  quelques  exercices  d'eutralnement 
1  exécutée  chez  sol  (dix  minutes  par  jour  euTirou),  permettra 
.,  4  l'adulte,  même  au  vieillard,  de  se  développer  ou  de  se 
r  sain  ei  vigoureux,  suivant  l'&ge,  uoa  seulement  sans  fatigue, 
i  une  dlmlDution  notable  de  la  fatigue  habituelle, 
^es  Notiont  pratiqua  d'iquUatlott,  à  Cutag»  de  MU.  les  officierB 
■te,  ne  sont  pas  un  cours  d'équitatiou  proprement  dit,  mais 
int,  comme  l'indique  leur  titre,  un  résumé  de  conseils  réunis 
)eleràdesofficlersByantdéjàune  certaine  pratique  du  cheval, 
iB  régies  qu'il  est  indispensable  de  ne  point  oublier  si  l'on  veut 
omme  montant  convenablement  à  cheval,  L'anonyme  auteur 
brochure  étudie  d'abord  le  cavalier  et  sa  paeition  en  selle, 
des  rênes,  la  conduite  du  cheval,  les  allures;  il  donne  ensuite 
itB  conseils  pour  le  choix  d'un  cheval,  pour  le  dressage,  le 
1  manège,  la  promenade;  un  dernier  chapitre  eel  relatif  au 
ment.  Bon  petit  volume  qui  sera  lu  utllemem  par  toute  per- 
illlaire  ou  non,  qui  monte  à  cheval  sans  être  un  professionnel 
âtion. 

''hygiène  du  soldat  &  la  caserne  a  fait,  depuis  trente  ans,  des 
onsidérables,  et,  en  ce  qui  louche  en  particulier  à  l'alimenta- 


•.:»V. 


•  »  » 


—  152  — 


[y  ». 


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tioD,  nos  hommea  JouiMent  aujourd'hui  d'un  bien-éire»  d'un  confortable 
que  ne  connurent  guère  leurs  sinès.  On  si^t  que  toute  caserne  possède 
désormais  ses  réfectoires,  son  matériel  de  table,  souvent  très  supérieur 
à  celui  qu'on  rencontre  dans  nombre  de  ménages  d^ourriers  aisés  ;  on 
nUgnore  pas  davantage  que  l'introduction  des  jrepas  variés  a  depuis 
longtemps  dégà  fait  oublier  l'antique  c  gamelle  »,  et  que,  dorénavant, 
nos  soldats  déjeunent  et  dînent  souvent  mieux  qu'ils  ne  pourraient  le 
faire  dans  leur  famille,  trouvant  devant  eux,  pour  exciter  leur  appétit, 
une  nourriture  à  la  fois  très  saine  et  très  variée.  Dans  cet  ordre  d'idées* 
les  chefs  de  corps  s'ingénient  à  faire  mieux  chaque  jour,  et  ils  seront 
aidés  dans  cette  tâche  par  le  petit  livre  que  vient  de  publier  un  ancien 
chef  de  cuisine,  aujourd'hui  directeur  des  cours  d'enseignement  ména- 
ger de  la  ville  d'Amiens,  M.  Godbert  :  L*Arl  culinaire  à  la  eoêernem 
Ce  recueil  de  recettes  économiques  à  l'usage  des  cuisines  régimen- 
taires  nous  a  semblé  conçu  dans  des  idées  très  pratiques,  et,  bien  que 
nous  ne  soyons  pas  en  mesure  de  donner  une  appréciation  sur  la 
valeur  du  fond,  il  nous  a  paru  qu'il  n'y  avait  là  que  des  procédés 
simples,  facilement  exécutables,  tels  en  un  mot  qu'on  peut  les  souhaiter 
dans  une  cuisine  militaire.  Nous  serions  même  enclin  à  penser  que  le 
petit  traité  de  M.  Godbert  a  4evant  lui  un  champ  plus  vaste  que  celui 
auquel  il  semble  destiné  :  nous  ne  serions  pas  éloigné  de  croire  que 
nombre  de  ménagères  pourraient  y  trouver  d'utiles  indications  pour 
des  préparations  à  la  fois  simples  et  cependant  très  acceptables. 

30.  -^  Nous  terminerons  cet  article  d'ensemble  par  quelques  mots 
consacrés  au  Règlement  d'exercices  poyr  Pinfanterie  allemande^  tout 
récemment  approuvé  par  l'empereur  Guillaume,  qui  est  dès  mainte- 
nant mis  en  pratique  par  nos  voisinsi  et  qu'un  capitaine  de  notre 
cavalerie,  M.  Maurice  Meyer,  vient  de  traduire.  On  aait  combien,  en 
fait  de  règlements  de  manœuvre,  les  Allemands  aiment  la  synthèse,  la 
concision,  et  le  nouveau  maouel  ne  sort  pas  de  la  règle  commune. 
Dans  le  même  volume  nous  trouvons  tout  ce  qui  a  trait  à  l'instruction 
individuelle,  toute  l'école  de  peloton,  celle  de  compagnie,  celle  de 
bataillon,  de  régiment  et  de  brigade.  —  La  deuxième  partie  contient 
des  règles  pour  le  combat  ;  une  annexe  est  réservée  aux  sonneries, 
tambours,  clairons,  fifres  et  musiques.  Gomtb  de  Sérignan. 


THÉOLOGIE 

Hictl^iiiiaire  dm  tlféùl«gle  eatheliqve,  publié  sous  la  direction 
de  l'abbé  Màmobnot.  Fasc.  XVIII,  XIX  et  XX  (T.  III,  col.  1-900).  Paris, 
Letouzey  et  Ânô,  1906,  gr.  in-8.  —  Prix  de  chaque  livraison  :  5  fr. 

Le  troisième  volume  du  Dictionnaire  de  Ûiéologie  commence  avec  le 
18*  fascicule,  et  trois  fascicules  ont  paru  au  cours  de  Tannée  1906.  Par 


r 


-  153  — 

Bui^e  4eB  baaards  de  1^  distribution  alphabétiqi&e  4^  matières,  nou» 
ATons  eetta  «nnée  plaiieurs  articles  du  plus  haut  intérêt  •:  ColosiUns 
(épltre  aux),  excellent  et  substantiel  article  de  M.  firmoni  ;  Ccsur  sacré 
de  Jûus  (dévotion  au)  fournit  au  P.  Bainvel  les  éléments  d'une  savante 
dissertation  qui  comprend  80  colonnes. 

Au  mot  Communion  se  placent  :  !•  l'article  du  P.  Dublanchy,  mariste^ 
sur  la  Cimymunion  dans  la  foi  (11  col.);  ^  la  Communion  des  saints^ 
examinée  au  point  de  vue  dogmatique  et  historique  par  M.  Bernard 
(95  col.)  et  ai;i  point  de  vue  archéologique  par  M.  Bour,  de  Metz  (25  col.)  ; 
enfin  3*  la  Communion  tucharisiique,  que  M.  Mouraux,  à  Lille,  et  le 
P.  Dublanchy  ont  traitée  successivement  sous  ses  divers  aspects; 
à  propos  de  la  Communion  fréquente^  le  décret  doctrinal  du 
SM)  décembre  1906  se  trouve  reproduit,  traduit  et  commenté. 

L'article  Confession^  traité  successivement  par  MM.  Mangenot,  Vacan- 
dard,  Bernard,  Petit,  Ermoni,  Morel  et  Ortolan,  s'interrompt  à  la  fin  du 
fascicule  XX  ;  130  colonnes  n*ont  pas  suffi  pour  épuiser  la  matière. 

Je  noterai  encore  dans  la  catégorie  théologique  :  Commandements  de 
VÉglise  (Dublanchy),  Coaction  (liberté  de)  (Ghollet),  Clémence  (P.  Desr 
brus),  Colère  (Blanc),  Concupiscence  (Ghollet),  CompUcité  ei  Concubinage 
(Dolhagaray),  Compensation  (Dublanchy  et  Oblet);  et  dans  Tordre 
économico-social  :  Commerce  et  Commodat^  par  le  P.  Antoine,  et 
Communisme  (20  col.^,  par  le  P.  Schwalm. 

Les  notices  sur  les  auteurs  ecclésiastiques,  latins  et  orientaux, 
orthodoxes  et  hétérodoxes,  sont,  comme  toujours,  très  nombreuses,  et 
contiennent  une  fouie  de  renseignements  qu'il  serait  malaisé  de  trouver 
ailleurs  ;  S.  Clément  7,  pape^  est  traité  par  le  P.  Godet  ;  Clément  d'Alex 
xandrie  nous  vaut  un  long  article  (65  col.)  du  P.  de  la  Barre  ;  les 
Apocryj^hes  clémentine  sont  décrits  par  M.  Nau.  M.  Hemmer  et  le  P.  de 
la  Perrière  se  sont  partagé  les  notices  des  papes  qui  ont  porté  le  nom 
de  Clément;  M.  Bareille  parle  de  Commodien,  et  deux  études  consi- 
dérables sont  consacrées  par  M.  Ermoni  au  sévère  Collet  et  par  M.  Gou- 
lon  à  Concina. 

Signalons  encor  Clercs  et  Clôture,  par  M.  Dolhagaray  ;  Conciles,  par 
M.  Forget,  de  Louvaln  (40  col.)  ;  Conclave^  Clauses  apostoliques,  par  le 
P.  Ortolan  ;  Concordats  (étude  d'ensemble),  par  M.  Renard  ;  et  Concordat 
de  4804,  article  fort  abondant  (36  col.)  et  très  sûrement  documenté  ps^ 
M.  l'abbé  Constantin,  de  Nancy. 

La  publication  se  continue  sans  accroc,  sans  trop  de  retard,  et  surtout 
sans  cette  hâte  qui  ne  donne  que  des  résultats  incomplets  et  inexacts  ; 
les  articles  parus  font  désirer  ceux  qui  restent  à  paraître  ;  mais,  la 
valeur  des  travaux  étant  subordonnée  au  temps  que  demande  leur 
élaboration,  mieux  vaut  attendre  un  peu  que  d'avoir  une  publication 
qui  ne  serait  pas  irréprochable.  P.  Pisani. 


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—  154  - 

Scotus  Acadi  BMiIium  uu  ufitv«r«a  Doclorw  «udfilir  iheologica  dogmata  quae 
ad  nitidam  et  toiidam  Açademùu  Parûienêiê  dôotnéi  tnethodum  concinnavlt 
R.  P.  GLAUDIU8  Pai.ssBN.  NouTolle  édiiloo.  Roiiiae>  D'esclée,  Lefebrre, 
1900-1902, 12  Tol.  ln-8  de  XLYIii-490,  429,  284,  466,  510,  273,  921,  640,  240,  690, 
S07  et  254  p. 

Voici  une  réédition  d'un  des  plus  illustres  représentants  de  TÉcole 
franciscaine.  L'auteur  avait  fait  paraître  à  Paris,  en  1672,  cet  exposé  de 
la  doctrine  de  Duns  Scot.  Puis  il  avait  préparé  une  seconde  édition  ; 
piais  la  mort  Tavait  arrêté.  La  Bibliothèque  nationale  possède  les 
volumes  II,  III,  IV,  avec  corrections  et  additions  de  l'auteur.  Le  pre- 
mier  h*a  pu  être  retrouvé.  Ce  travail  de  revision,  dû  à  Tauteur  lui-même, 
sert  de  base  à  la  présente  édition. 

Qu'on  se  rappelle  certaines  controverses  actuelles  sur  le  primat  de  la 
volonté,  et  Ton  comprendra  quel  genre  d'intérêt  peut  s'attacher  ,tout 
spécialement  à  la  doctrine  de  Scot.  Il  faut  pour  cela  étudier  tout  le 
tome  II  :  De  Deo  intelligente  et  volente.  Signalons  encore,  dans  le  pre- 
mier volume,  la  méthodologie,  De  Theologia  in  communi  p.  1-97  ;  dans 
le  quatrième,  la  Démonologie^  qui  porte  la  marque  des  préoccupations 
de  l'époque  :  merveilleux  diabolique,  apparitions,  sorcières,  p.  255-282; 
356-466. 

Le  sixième  volume:  DeLegibus.m'di  paru  particulièrement  intéressant. 
L'auteur  y  suit  le  plus  habituellement  Alexandre  de  Haies,  cite  ou 
discute  d'ailleurs  ses  coatemporains  :  Lessius,  Suarez,  Vasquez..  etc. 
il  insiste  surtout  sur  Topposition  et  la  conciliation  de  la  loi  éternelle  et 
de  ses  applications  contingentes. 

La  Convenance  de  Vlncarnation^  la  Science  du  Christ,  la  Rédemption  et 
le$  droits  du  diable,  la  Mariologie,  en  particulier  la  question  de  VAssomp^ 
tion  de  la  Sainte  Vierge  (p.  845-884)  reçoivent  encore  d'assez  longs 
développements. 

Leà  citations  patristiques  sont  abondantes;  on  désirerait  un  Index 
qui  permit  de  les  retrouver.  Il  y  a  d'ailleurs,  à  chaque  volume,  une 
table  analytique  et  une  table  alphabétique  assez  détaillée. 

B.  DE  Garrot. 


JURISPRUDENCE 

Infttituttones  juris  publicl  eccleslaatici,  auctore  F.  Gard.  Ga- 
VAONis.  Ed.  IV  accuratior.  Bomae,  Deeclôe-Lefebvre,  1906,  3  vol.  in-i6  de 
xxvn-496,  426  et  320  p.  —  Prix  :  10  fr.' 

En  présentant  à  nos  lecteurs  la  quatrième  édition  des  Institutions  de 
droit  public  ecclésiastique  de  S.  £.  le  cardinal  Gavagnis,  nous  jugeons 
superflu  d'en  louer  de  nouveau  la  substantielle  doctrine,  l'heureuse 
division  ou  l'harmonieux  groupement  des  thèses,  car  la  réputation  du 
regretté  cardinal  était  depuis  longtemps  établie;  mais  uous  avons  le  devoir 


—  IW  — 

1er  iM  Dombraoz  dénloppaments  et  les  ineessants  perfeetion- 
quHl  y  &  IntroduiU.  Le  deuxième  Tolume,  eo  particulier, 
in  commentaire  très  serré  du  CoBCordat  de  1801,  la  critique 
îles  organiques,  et  relate  les  divers  documents  concemaot  la 
parallon  avec  l'alloculion  et  l'encyclique  de  S.  S.  Pie  X.  Nous 
as  encore  un  chapitre  où  se  trouve  magistralement  réfutée  la 
la  déelgnatlon  effective  d'un  successeur  par  un  pootlfe  régnant. 
>as  constaté  avec  fierté  que  réminentisslmt)  auteur  avait  entiére- 
>plé  les  vues  que  nous  exposions  en  1902  sur  la  matière  daas  un 
i  fit  alors  quelque  bruit  et  dont  la  doctrine  s'appuyait  déjà  sut 
autorité.  —  La  seconde  partie  de  l'ouvrage  tait  l'application 
des  principes  tracés  dans  la  première.  Les  publlelstes  chré- 
uveront  ïk  tout  un  arsenal  qui  leur  permettra  de  parer  les  coupa 
aires  plus  audacieux  qu'informés  :  nominations  ecclésiasliquea, 
omme  d'abus,  immunités,  droits  de  l'Église  en  matière  tem- 
ècoles  chrélfeunes,  indépendance  dans  l'administration  des 
nts  et  l'exercice  du  culte,  etc.  Ces  titres,  et  bien  d'autres  que 
irrions  ajouter,  montrent  quelles  précieuses  réserves  se  trou- 
idensées  dans  ces  pages  ob  se  révèlent  ta  vaste  expérience 
et  la  science  solide  d'un  prélat  dont  l'Église  déplore  la  mort 
rée,  au  moment  où  elle  comptait  le  plus  sur  ses  lumières. 

G.  PÉR1B3. 


\,  por  D.  amtolIn  L^pbz  PbUbz,  obispo  de  Jaca. 
•OB,  Glli,  1906,  ia-18  de  2U1  p-  —  Prix  :  }  fr. 
Ëvèque  de  Jaca,  déjà  connu  par  de  nombreux  ouvrages  litur- 
hlstoriques  et  économiques,  en  particulier  par  son  livre  sur  le 
pagnol  et  ses  relations  avec  l'Église,  a  réuni  dans  cette  bro- 
vera  essais,  dont  plusieurs  relatifs  à  la  législation  matrimoniale, 
artlculier,  à  la  fameuse  question  qui  passionne  aujourd'hui 
le  :  le  mariage  civil.  Nous  y  rencontroQS  également  de  bonnes 
ir  les  praires  au  Parlement,  sur  le  for  ecclésiastique,  la  procé- 
lonique  et  cerlains  autres  sujets  empruntés  à  là  matière  pénale 
ificiale.  Doctrine  sûre,  réQexions  pleines  de  sagesse,  style 
i,  c'en  est  assez  pour  assurer  le  succès  de  cet  ouvrage  dans  le 
catholique  espagnol  et  pour  attirerraitention  de  ceux  qui,  dans 
Lys,  suivent  avec  une  légitime  sympathie  les  étapes  de  la  lutte 
se  chez  nos  voisins  du  sud.  G-  P^ribs. 


SCIENCES  ET  ARTS 

■  phH— Itfclnr  «hanalMlMie.  Volumen  prlmum.  Logiea. 
minoT;togiea  nu^or, KuctoreR.  P.  Fr.  Ed.  IloaON.  Parla,  Lelhielleui, 
906),  ln-8  de  vui-808  p.  -  Prix  :  6  fr. 
urs  de  philosophie  commencé  par  le  B.  P.  Hugon  constituera  un 


—  136  - 

ouvrage  très  important,  si  Ton  en  juge  par  le  premier  volume  consacré 
à  la  logique.  Il  comblera  un  vide  dans  renseignement  scolastique  en 
France,  car  nous  n*!ayiOQS  pas  jusquMci  de  cours  comparable  en  étendue 
à  celui  des  P.P.  de  Maria  Laach  en  Allemagne  ou  même  de  Mgr  Mer- 
cier en  Belgique.  La  logique  du  R.  P.  Hugon  est  très  complète  et  très 
approfondie.  Elle  contient  toute  la  moelle  de  la  logique  scolastique* 
^ous  y  avons  remarqué  une  excellente  réfutation  de  la  théorie  de 
Kant  sur  les  Jugements  synthétiques  à  priori  L*auteur  montre  que  ces 
prétendus  jugements  synthétiques  sont  en  réalité  des  jugements  ana- 
lytiques. La  théorie  difficile  des  universaux  est  exposée  d'une  manière 
très  claire  et  très  complète  dans  le  sens  d*un  réalisme  modéré.  Pour  le 
sensible  par  accident,  Tauteur  marque  nettement  le  réle  de  rintelli^ 
gence  trop  rarement  mis  en  lumière.  Quant  au  syllogisme,  il  a  suivi 
la  théorie  en  usage  dans  Técole,  mais  il  n*ignore  pas  certainement  que 
cette  théorie  a  été,  ces  temps  derniers,  Tobjet  de  critiques  plus  ou  moins 
spécieuses.  La  notion  dMdentité  entre  le  sujet  et  le  prédicat,  par  exem- 
pie,  a  été  contestée  par  divers  penseurs.  Bien  qu*en  usage  depuis  le 
moyen  âge,  elle  ne  parait  pas  rigoureusement  exacte,  le  prédicat 
n'étant  identique  au  sujet  ni  en  compréhension,  ni  toujours  en  exten- 
sion. Saint  Thomas  s'en  tirait  en  remarquant  que  Pierre  est  homme, 
équivaut  à  Pierre,  est  un  être  qui  a  l'humanité.  De  la  sorte,  il  y  a  vrai* 
ment  égalité  entre  les  deux  termes.  Mais  pourquoi  ne  pas  revenir  à 
ridée  d'inclusion  qui  était  celle  d'Aristote  ;  si  A  appartient  à  B  i<nl  xCf 
/et  si  B  appartient  à  C,  A  appartient  à  G. 

Nous  ajouterions  le  vœu  que»  dans  une  nouvelle  édition,,  l'auteur  don- 
nât plus  de  place  aux  travaux  contemporains.  Ne  serait-il  pas  à  propos 
de  parler  de  la  théorie  de  l'induction  de  M.  Lachelier,  des  données 
immédiates  de  la  conscience  de  M.  Bergson,  de  la  logistique  de 
MM.  Russell  et  Gouturat?  Nous  n'ignorons  pas  ce  que  l'on  pourrait 
trouver  de  contestable  dans  ces  diverses  théories,  mais  elles  ont  exercé 
et  exercent  une  influence  considérable  dans  les  milieux  intellectuels. 
Elles  méritent  dès  lors  d'être  examinées  par  les  philosophes  néo- 
scolastiques. 

Ges  additions  n'ajouteraient  sans  doute  pas  à  la  valeur  d'un  ouvrage 
si  plein  de  science  et  d'appréciations  justes,  sages  et  solides,  mais  peut- 
être  en  augmenteraient-elles  l'utilité.  D.  V. 


Anmum%repmur  Vrnm  fl^OV^  publié  par  le  Bureau  des  longitudes. 
Paris,  Gauthier- Villars,  in-16  de  vi-682  +  A8  +  B20  +  Gl^  +  B43  p.  ;  en  tout 
905  p.  —  Prix  :  1  fr.  50. 

L'Anntioire  pour  1907,  éiml  d'une  année  impaire,  ne  contient  pas  les 
données  physiques  et  chimiques  qui  y  figuraient  en  1906,  mais  ren- 
ferme, d'autre  part,  la  partie  géographique  et  statistique  comprenant 


—  t57  — 

aussi  la  métrologie  et  la  météorologie»  et  destinée  aux  seules  années 
impaires.  Dans  le  même  esprit,  on  a  supprimé,  dans  la  Partie  astrono- 
mique, qui  est  permanente,  les  cadrans  solaires^  la  physique  solaire  et 
]e  Tableau  des  petites  planètes,  sujets  qui  seront  exposés  dans  PAnnuaire 
de  1908.  —  À  signaler,  parmi  les  principaux  phénomènes  astronomiques 
de  Tannée,  les  éclipses  de  soleil  des  14  janvier  et  10  juillet  (inyisibles 
en  Europe),  et  partielle  de  lune  du  29  janvier  (également  invisible 
dans  nos  parages),  et  le  passage  de  la  planète  Mercure  sur  le  disque  du 
soleil,  visible  à  Paris  le  14  novembre.  On  a  inséré,  dans  la  Partie  astro- 
nomique, des  tables  pour  calculer  les  altitudes  par  le  baromètre,  le 
tableau  des  étoiles  variables  à  période  connue,  les  parallaxes  stellaires, 
les  étoiles  doubles,  etc.  Le  chapitre  concernant  les  monnaies  françaises 
et  étrangères,  en  «  Géographie  et  Statistique  >,  a  été  entièrement 
refondu  par  M.  Rooques  DesvaUées; 

Mais  ce  qui  est  plus  particulièrement  remarquable,  dans  cet  Annuaire, 
ce  sont  les  trois  Notices  A.  B.  et  G  ,  la  dernière  surtout,  dues,  les  deux 
premières  à  M.  Bouquet  de  la  Grye,  membre  titulaire  du  Bureau,  la 
troisième  à  M.  Deslandres,  membre  correspondant. 

Donnons  un  rapide  aperçu  de  chacune  d'elles. 

La  première,  A,  traite  du  diamètre  de  Vénus  et  conclut,  d*après 
l'observation  des  formes  de  cet  a^tre,  qui  seraient  celles  d*ûne  sphère 
aplatie  aux  pôles  et  renflée  à  Téquateur,  à  une  rotation  diurne  analogue 
à  celle  de  la  terre,  contrai^rement  aux  vues  de  M.  Schiaparelli  lui 
attribuant  une  durée  de  rotation  égale  à  celle  de  sa  révolution. 

La  Notice  B,  rend  compte  des  travaux  de  la  XV<  conférence  triennale 
de  r  «  Association  géodésique  internationale  »,  tenue  à  Budapest  le 
20  septembre  1906  et  jours  suivants.  On  sait  que  cette  association 
a  pour  objet  la  détermination  exacle  de  la  forme,  des  dimensions  et  de 
la  constitution  intime  du  globe  terrestre,  par  des  triangulations,  des 
opérations  de  nivellement,  la  mesure  de  la  variation  d^es  latitudes,  celle 
de  rintensité  de  la  pesanteur  en  différents  lieux,  et  nombre  d'autres 
sujets,  le  tout  exposé  dans  la  Notice  avec  indication  des  résultats 
obtenus.  Celle  des  travaux  ultérieurs  et  l'énoncé  de  différents  vœux 
formulés  pour  l'avenir,  complètent  ce  travail. 

Dans  la  Notice  G,  de  beaucoup  la  plus  considérable  puisqu'elle  ne 
contient  pas  moins  de  146  pages,  table  des  matières  comprise, 
M.  Deslandres,  astronome  à  l'observatoire  de  Meudon,  donne  un  aperçu 
historique  et  descriptif  des  recherches  et  des  résultats  obtenus  sur  la 
constitution  intime  du  soleil,  ou  du  moins  de  sa  surface  ou  photosphère 
et  des  trois  couches  de  la  vaste  et  complexe  atmosphère  qui  l'environne. 
L'emploi  de  l'analyse  spectrale  jointe  à  l'observation  des  éclipses,  a 
puissamment  contribué  dans  ces  derniers  temps,  à  éclaircir  cet  état.  Il 
ne  saurait  éire  question  d'en  donner  ici,  même  d'une  manière  très 


—  158  — 

saccincte,  la  description  ;  relatons  eeolemoBt  ce  fait  curieux  de  l'émiMion 
probable,  par  la  surface  de  la  chromosphère,  de  rayons  cathodiques 
formés  de  particules  très  petites,  électrisées  négatiTement  et  animées 
d*une  extrême  vitesse  ;  d*où  il  résulterait  que  le  soleil  aurait,  outre  son 
rayonnement  lumineux  par  ondulations,  un  autre  rayonnement  par 
émission  de  particules  et  exerçant  ainsi  une  certaine  action  répulsiT<e. 
L'influence  du  soleil  sur  le  magnétisme  terrestre  semblerait  se  rattacher 
à  ce  second  mode  de  rayonnement. 

Un  autre  point  important  qui  ressort  de  la  remarquable  étude  de  - 
M.  Deslaodres,  est  que,  abstraction  faite  des  différences  de  température, 
une  grande  analogie  existerait  entre  Tatmoephère  solaire  et  Tatmosphère 
terrestre.  C.  db  EmwAif. 

Mm  Théorie  et  la  pMtMfve  éles  pf|— il— ,  par  G.  MrcBBL 
Goissàc.  Paris,  Maison  de  la  Bonne  Presse,  1905,  gr.  ln-8  de  xi-699  p., 
avec  400  illustrations.  —  Prix  :  7  fr.  50. 

La  Maison  de  la  Bonne  Presse,  qui  a  tant  fait  pour  répandre  en 
France  le  goût  des  projections,  était  toute  désignée  pour  éditer  un 
ouvrage  vraiment  complet  sur  le  sujet,  et  elle  ne  pouvait  mieux  faire 
que  de  charger  M.  Michel  Goissac  de  l'écrire.  Celui-ci,  en  effet,  comme 
rédacteur  en  chef  du  Fasdnateur^  possède  une  longue  pratique  des  pro- 
jections et  des  appareils  que,  pour  la  plupart,  il  a, 'sinon  créés,  au 
moins  grandement  perfectionnés.  De  plus,  il  a  eu,  dans  les  lecteurs  de 
son  Journal,  de  nombreux  collaborateurs  auxquels  Tusagedes  projections 
était  familière  et  qui  Font  fiait  profiter  de  leur  expérience.  De  cette 
collaboration,  sous  une  telle  direction,  est  sorti  un  ouvrage  des  plue 
intéressants,  très  complet  et  très  pratique,  que  nous  ne  saurions  trop 
recommander.  Le  maniement  des  appareils  actuels  à  projections  ne 
rappelle  que  de  fort  loin  celui  des  lanternes  magiques  de  notre  enfance  ; 
il  est  infiniment  plus  compliqué,  plus  minutieux;  aussi  était-il  indis- 
pensable, dans  un  livre  tel  que  celui  qui  nous  occupe,  d'entrer  dans 
mille  détails,  dont  aucun,  si  futile  qu'il  paraisse,  n'est  superflu.  Par  là 
seulement,  l'amateur  sera  préservé  des  insuccès  qui  peut-être  le 
décourageraient  dès  les  premières  tentatives  et  le  priveraient  ainsi  de 
la  satisfaction  de  faire  une  œuvre  réellement  utile,  en  propageant  autour 
de  lui  rinstruction  et  aussi  l'amusement. 

Dès  les  premières  lignes  de  l'Introduction,  toutes  nos  sympathies 
ont  été  acquises  à  l'auteur,  en  constatant  que  celui-ci  n'a  pas  oublié  de 
citer  le  nom  de  M.  Eugène  Trutat,  dont  le  Traité  général  des  projections 
faisa^  autorité  Jusqu'à  ce  Jour.  Nous  ne  craignons  pas  de  dire  que  ce 
remarquable  ouvrage  trouvera  aujourd'hui  auprès  des  amateurs,  sinon 
mèine  auprès  des  professionnels,  un  rival  heureux  dans  le  volume  que 
vient  d'écrire  M.  Michel  Goissac.  J.  G.  T. 


—  159  — 

UTTÉRATORE 

léf&iU^mm  de  Gabribllb  Dblzamt  (ift94-tMIS),  publiées  par  Louis 
Loviot,  avec  nue  préface  de  Th.  Beatson.  Paris,  Hacbette,  1906,  ioM6  de 
zxzii-28i  p.  —  Prix.:  3  fr.  50. 

U  7  a  un  peu  d^ezagération,  comme  Ta  fait  M»«  Bentzou  dans  aa 
Préface,  d'ailleurs  charmante,  k  proclamer  les  ieltres  de  Gabrielle  Del- 
zant  supérieures  k  celles  d'Eugénie  de  Quérin  ;  mais  il  est  yrai  que 
ces  lettres  nous  font  pénétrer  dans  riutimité  d*une  très  sympathique 
personnalité.  Croyante  sincère,  catholique  pratiquante.  M'"*  Delzant  a 
laissé  le  souvenir  d'une  fenune  et  d'une  mère  chrétienne,  et  à  ce  titre 
elle  a  droit  à  toute  notre  sympathie,  d'autant  que  le  milieu  où  elle  a 
Técu  rend  plus  méritoires  les  vertus  et  Mes  croyances  qu'elle  a  su 
garder  et  défendre  ;  femme  intelligente,  très  cultivée,  pourvue  d'un 
goftt  très  délicat  et  fin,  qui  lui  fait  très  bien  parler,  sioon  toujours  très 
bien  juger,  des  choses  de  la  littérature  et  de  Tart;  elle  est  intéressaote 
et  agréable  à  lire,  et,  ee  qui  vaut  mieux  encore,  nous  émeut  souvent 
par  la  délicatesse  de  son  âme  et  de  son  cœur«  Mais  elle  sortait  d'une 
lignée  protestante,  et  cela  se  sent,  et  les  morts  empruntent  sa  voix 
pour  lui  faire  dire  des  paroles  d'une  très  douteuse  orthodoxie  ;  de  plus,  — 
etce  n'est  pas  sa  faute  hélas  I —privée  dès  son  jeune  âge  des  soios  d'uae 
mère,  elle  a  reçu  une  éducation  trop  inteliectuelle,  et  n'est  pas  toujours 
exempte  d'uoe  sorte  de  pédantisme,  aimable  sans  doute,  mais  où 
l'esprit  se  montre  plus  que  l'Ame.  Et  elle  lit  trop  Michelet,  Victor  Hugo, 
Renan  et  autres,  mauvais  maîtres  pour  le  bon  sens  et  pour  le  goût. 
Sans  doute  son  heureuse  nature  n'en  a  pas  trop  soufifert,  mais,  tout  de 
même,  une  sensibilité  parfois  un  peu  maladive  montre  bien  qu'elle 
n'en  a  pas  toujours  subi  impunément  le  contact  J'admire  que,  avec  de 
pareilles  fréquentations,  où  se  rencontrent  aussi  pas  mal  de  pécores 
des  temps  passés,  elle  ait  pu  rester  si  sincèrement  et  si  simplement 
chrétienne.  Car  elle  l!est  restée  et,  à  ce  point  de  vue,  la  Préface  de 
U.^  Bentzon  n'exagère  rien  et  l'hommage  n'excède  pas  le  mérite. 
J'aurais  donc  à  faire  pas  mal  de  réserves  sur  certains  passages  de  ces 
lettres,  et  même  de  ceux  que  la  distinguée  préfaciére  (je  m'excuse  de 
ce  vilain  mot,  n'en  trouvant  pas  d'autre)  admire  et  vante  le  plus.  Mais 
où  je  suis  tout  à  fait  d'accord  avec  elle,  c'est  pour  admirer  cette 
femme  de  bien,  de  dévouement,  de  sacrifices,  qui  tomba  vraiment 
victime  de  son  zèle  charitable  en  disant  ces  mots  qui  valent  d'être 
retenus  et  qui  lui  font  plus  d'honneur  que  ses  dissertations  sur  les 
mérites  littéraires  de  Michelet,  de  George  Sand  et  de  Renan  :  c  Cest 
belle,  ce  n'est  rien,  pourvu  que  l'on  se  sente  en  conformité  avec 
Dieu.  »  Somme  toute,  je  ne  crois  pas  que  ces  lettres  classent  M*»*  Del* 
zant  parmi  nos  grandes  épislolières,  mais  elles  rendent  le  son  d'un 
esprit  distingué  et  d'une  belle  âme.  Edouard  Pontal. 


—  160  — 

Ii'ÉméMe  de  Viboxlb  ;  traduction  nonvelle  en  vert  français,  arec  com- 
mentaire explicatif  en  tète  de  chaque  livre,  par  Auoustb  Poiribr.  Paâ*U» 
Leroux;  1906,  2  vol.  lrii*'dè'xx-375  et  341  p.  —  Prit  :  15  fr. 

La  Préface  contient,  au  sujet  de  la  traduction  en  général,  des  réfiexions 
tpii  n'ont  rien  dé  neuf  ni  d*oriffinal.  L'auteur  réclame  la  permissioa 
d^aliéger  le  style  virgilien  de  certains  «  excédents  de  bagage  inutiles  »  : 
c'est  son  dmit  ;  mais-  pourquoi  ajouter,  à  cette  occasion,  que  recoller, 
sur  les  bancs  du  collège,  n*a  pas  à  se  préoccuper  dans  sa  Torsion  «  de 
l'inél^ance  et  de  la  lourdeur  forcées  de  son  travail?  »  Désireux  d'éclai- 
rer la  route  où.  il  engage  ses  lecteurs,  M.  Poirier  n'a  voulu  ni  de  notes 
correspondant  à  des  renvois,  ni  d'un  lexique  placé  à  la  fin  de  l'ouvrage  : 
il  s'est  arrêté  à  l'idée  de  faire  précéder  chaque  livre  de  VÉtiéide  d'une 
€  chronique  des  fttits  et  gestes  des  hommes  et  des  dieux  aux  temps 
chantés  par  le  poète.  »  Ce  commentaire  ne  pèche  assurément  ni  par 
excès  de  profondeur  ni  par  excès  de  solennité.  On  y  lit,  par  exemple, 
(p.  2^  :  «  Déesse  des  amours  et  de  la  beauté,  Vénus  étaUt  née  de  l'écumo 
de  la  mer.  C'est  une  généalogie  qui  ne.  compromet  personne  »,  ou 
encore  (p.  193)  :  c  II  est  clair  que  la  ScBur  Anne  de  Barbe  Bleue  fait 
renier  à  DeUlle  VAnna  Soror  de  VÉnéide^  et  sans  autre  forme  de  procès» 
il  remplace  le  nom  d'iinna  par  celui  d'Élise.  Il  n'y  a  que  les  timides 
pour  avoir  de  ces  hardiesses  1  » 

£t  maintenant,  quel  jugement  porter  sur  la  traduction  elle-même  f 
Le  temps  me  manque  pour  la  comparer  |t  ses  devancières,  et  je  confesse 
yavoir  rencontré,  en  la  feuilletant,  plus  d'un  vers  heureux.  Qà  et  là  le 
sens  demeure  incompris  ;  témoin  les  deux  vers  8-9  du  II*  chant,  ainsi 

rendus  : 

î>^k  la  nuit,  do  ciel 
Fias  humide,  deKend  et,  de  plus  en  plus  noire. 
Sollicite  au  repos.  .  ^ 

Avant  de  quitter  la  plume,  j'en  reviens  à  la  Préface  pour  y  cueillir 
quelques  lignes  touchantes  :  c  Les  douloureux  loisirs  de  l'Année  terrible 
m'ont  permis  de  risquer  cett^  tentative  :  commencé  pendant  les  sinis- 
tres journées  de  garde  aux  remparts  de  Paris,  ce  travail  à  été  pour  moi 
une  bienfaisante  diversion  aux  tristesses  de  ces  heures  de  mornes 
angoisses  et  de  patriotiques  désespérances.  •  •  J'ai  dû  à  Virgile  bien  des 
consolations,  et  je  n'ose  me  demander,  en  faisant  cet  aveu  si,  lui,  il  me 
devra  jamais  quelque  chose  »  (p.  v).  La  dette  du  poète  latin  est  réelle  ; 
toutefois  gardons-nous  également  de  la  méconnaître  et  de  l'exagérer. 

G.  Huit. 


Mâm  €owié<lle-Fmiifal«e,  tS&H-tMIG,  par  FRÈDàRic  Loliâb. 
Préface  de  Paui  Hervieu,  de  rAcadémie  française.  Paris,  Lucien  Laveur, 
1907,  gr.  in-8  de  vii-318  p.,  avec  une  eau-forte  de  Declsy,  33  héliograv., 
200  grav.  sur  bois  d'après  les  dessins  de  Georges  Scott  et  les  œuvres  d^art 


-  161  - 

renfermées  à  U  Comédie-Française  et  dans  les  collections  pubUques  et 
piiTées.  —  Prix  :  180  fr. 

Le.  titre  Innscrit  ci-dessus  indique  dès  l'abord  le  caractère  distinctif 
d«  ce  magnifique  volume.  ïi  8*agit  ici  avant  tout  d'une  œuvre  d*art, 
d'un  monument,  d*un  musée  en  Phonneur  de  la  Comédie-Française  et 
de  ses  deux  cent  cinquante  années  dliistoire.  La  pleine  jouissance  de 
cette  galerie  de  tableaux  et  de  portraits,  de  scènes  et  de  personnages, 
ncssemblés  à  grands  frais,  à  Taide  de  beaucoup  de  temps  et  de  beau- 
coup de  peine,  se  trouve  réservée,  par  son  prix,  à  un  public  opulent. 
Elle  sera  néanmoins  visitée  et  goûtée  par  les  amateurs  de  curiosités 
artistiques  et  aussi  par  les  amis  du  théâtre  et  les  investigateurs  de 
rbistoiredes  mœurs.  «Avec  une  scrupuleuse  exactitude,  nous  dit  Pédi- 
teur,  digne  dépositaire  des  traditions  d'une  librairie  renommée  pour 
ses  belles  entreprises,  nos  graveurs  les  plus  habiles  ont  transporté 
dans  le  bois  nombre  d'estampes  précieuses  du  xvii*  et  du  zvni*  siècle, 
puis  des  compositions  datant  du  romantisme,  et  enfin  les  tableaux  de 
choix  qui  composent,  dans  les  galeries  ou  les  foyers  de  la  Comédie,  le 
long  cortège  des  gloires  du  théâtre.  Avivant  tout  cela  de  son  crayon 
spirituel  et  sûr,  M.  Georges  Scott,  Fun  des  premiers  parmi  nos  modernes 
illustrateurs,  aura  multiplié  pour  Tagrément  de  Timagination  et  le 
plaisir  des  yeux,  les  ingénieux  dessins,  les  croquis  enlevés  sur  le  vif, 
les  jolis  portraits,  toute  une  série  d'impressions  charmantes  glanées  au 
cours  de  ses  visites  en  la  maison  de  Molière.  »  Au  point  de  vue  de 
l'histoire  et  de  l'archéologie  dramatiques,  lequel  est  ici  le  nôtre,  per- 
sonne assurément  ne  saurait  considérer  avec  indifférence  des  reproduc- 
tions comme  celles-ci,  que  nous  relevons  un  peu  au  hasard  dans  la 
c  table  des  illustrations  »,  qui  est  comme  le  catalogue  de  ce  musée  : 
€  Les  Acteurs  de  THètel  de  Bourgogne,  par  Abraham  Bosse.  —  Far- 
ceurs français  et  italiens.  —  Scène  du  théâtre  du  Palais-Royal,  par 
Abraham  Bosse.  —  Façade  du  théâtre  de  la  rue  des  Fossés-Saint-Ger- 
main. —  Scène  du  même  théâtre.  —  M"®  Ducios,  par  N.  de  Largiliière. 
—  Adrienne  Lecouvreur,  par  Goypei.  —  M"®  Clairon  dans  le  rôle  de 
Ifédée,  par  Carie  Van  Loo.  —  Montmenil,  par  Gillot.  —  Au  seuil  d'une 
loge  :  Adieux,  par  Moreau  le  Jeune.  —  Agamemnon,  Achille.  — 
Phamace,  Mithridate,  Xipharès.  —  Lei  Kain,  par  S.-B.  Le  Noir.  —  La 
Mort  de  César,  dans  le  «  Brutus  »  de  Voltaire,  par  Moreau  le  Jeune.  ^ 
CrébilloD,  par  Aug.  de  Saint-Aubin.  —  Couronnement  de  Voltaire  au 
Théâtre-Français.  —  L'Odéon,  dessin  de  Lallemand,  gravé  par  Née.  — 
Une  loge  d'artiste.  —  Beaumarchais.  —  Scène  du  c  Barbier  »,  par 
Moreau  le  Jeune.  —  M^^^  Contât  dans  le  rôle  de  Suzanne.  —  Larive, 
portrait  attribué  à  L.  David.  —  M"<>  Raucourt,  par  S.  Freudeberg.  — 
Le  Théâtre  de  la  rue  Richelieu.  —  W^^  Mars  et  Saint-Phal  dans  «  l'Abbé 
de  rÉpée  ».  —  Talma,  par  Eugène  Delacroix.  —  W^^  George,  par  le 
FÉvMiR  i907.  T.  CIX.  11. 


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-  462  - 

baron  Gérard.  —  Alexandre  Dumas,  par  Devéria.  —  La  Bataille 
d' t  Hernani  »,  par  Albert  Besnard.  —  Scribe.  —  Alfred  de  Vigny,  pzi 
Lafosse.  —  Victor  Hugo,  par  Puech.  —  «  Le  Roi  s'amuse  »,  par  Victor 
Hugo.  —  M'i^Mars,  d'après  F.  Gérard.— Les  Sociétaires  de  laCbmédie- 
Française  en  1840.  —  Rkcbel,  par  Devéria.  —  Arsène  Houssaye,  par 
Edmond  Geffroy.  —  Alfred  de  Musset,  par  Gavarni.  —  Régnier,  par 
Élie  Delaunay.  —  George  Sand.  —  Les  Sociétaires  de  la  Comédie- 
Française  en  1864,  par  E.  Geflroy.  —  Ed.  Thierry,  par  Paul  Merwart. 

—  Emile  Augier,  par  F.  Gourboin,  d'après  Dubufe.  —  Madeleine 
Brohan,  par  Paul  Baudiy.  —  L'Ambulance  de  la  Gomédie-Françàise, 
par  Tissot.  —  Edmond  Got,  par  P.  Scbommer.  —  Maubant»  par  Char- 
tran.  —  Emile  Perrin,  par  Gaston  Thys.  —  Décor  de  c  Jean  de  Thom^ 
meray  »,  par  Rure  et  Chaperon.  —  Entr'acte  d'une  première  à  la 
Comédie-Française^  par  E.  Dantàn.  —  Mounet- Sully  (rôle  de  Gérald), 
par  A.  de  Neuville.  —  M"*®  Sarah-Bernhardt,  par  Georges  Clairin. 

—  Coquelin  aîné  dans  sa  loge  à  la  Comédie-Française.  ^  Jules  Claretie, 
par  Georges  Scott.  —  Les  Sociétaires  de  la  Comédie-Française  en  1894. 

—  Une  lecture  au  Comité  de  la  Comédie-Française,  par  H.  Laissement. 

—  Coquelin  cadet,  par  E.  Friant.  —  Un  décor  moderne  (l'Autre  Danger). 

—  M.  Paul  Hervieu  et  M"^'  Brandès,  par  Georges  Scott.  > 

Cette  riche  et  intéressaote  galerie  se  présente  à  nous  sous  la  forme 
d'un  livre.  Il  lui  fallait  donc  un  texte  pour  appui  et  pour  commentaire. 
C'est  M.  Frédéric  Loliée,  un  de  bos  anciens  collaborateurs,  qui  s'est 
chargé  de  l'écrire,  et  il  ne  manquait  assurément  pas  du  talent  néces- 
saire pour  se  bien  acquitter  d'un  tel  ouvrage.  Quelle  conception  il  s'en 
est  faite,  l'éditeur  nous  le  dit  en  ces  termes  :  «  Aidé  de  mille  révéla- 
tions originales  recueillies  dans  les  archives  inexplorées  du  Bureau  des 
théâtres,  soutenu  des  concours  les  plus  sympathiques  de  l'administra- 
tion de  la  Comédie*Française,  de  MM.  Jules  Claretie,  Duberry,  Monval, 
Couôt,  il  a  pu  réunir  tous  les  documents  précieux  et  rares  qui  con- 
cernent l'illustre  maison.  Voilant  les  austérités  de  l'érudition  sous  les 
agréments  d'une  forme  de  style  alerte,  il  a  représenté  la  Comédie- 
Française  comme  une  incarnation  toujours  présente  delà  |$lus  passion- 
nante des  formes  de  l'art.  Dans  le  cadre  d'un  seul  et  même  récit  se 
déroule  l'histoire  entremêlée  de  tant  de  personnages  et  d'épisodes, 
d'écrivains,  de  pièces;  de  rôles,  de  scènes  fameuses  jouées  .».  ou 
vécues.  »  —  Le  récit  se  répartit  en  treize  chapitres,  aux  sommaires 
desquels  nous  relevons  ainsi  qu'iisuit  quelques-uns  des  «ujets  traités 
L  L'Hôtel  de  Bourgogne.  —  La  troupe  de  Molière.  ^  Au  Petit-Bourbon. 
—  Au  Palais-Royal.  —  Émigration  à  l'hôtel  de  Guénégaud.  ^  Fonda-* 
tion  officielle  de  la  Comédie-Française.  —  Ih  Pérégrinations  des  Comé- 
diens du  Roi.  —  Théâtre  de  la  rue  des  Fossés-Saint-Germain.  —  Les 
gentilhommes  de  la  Chambre.  —  Querelle  avec  les  Italiens  et  les  forains. 


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—  m.  Fin  du  xfii*  siècle  et  premières  aimées  du  zyiii*.  —  Une  reTue 
satirique  des  auteurs  en  vedette,  aux  alentours  de  1715. -^  Vollaire, 
ftôn  influence.  «— ,  La  déclamation,  la  mise  en  scène,  le  costume.  — 
Adrienne  Lecouvreur,  MP^  Glakon,  Le  Kain.  —  Les  habits  de  théâtre 
et  leur  transfpi^mation.  —  IV.  Formules  administratiTes.  —  Saint-Foizi 
l|u«  Clairon  et  Fréron.  —  Les  gentilhommes  de  la  Chambre  en  lutte 
avec  les  sociétaires.  —  M^^^  Clairon  et  ses  camarades  au.Fort-Lévèque. 

—  Mœurs  théâtrales  du  jour.  —  État  de  la  production  dramatique.  — 
La  Salle  des  Tuileries.  —  frènê  et.  le  couronnement  de  Voltaire.  —  La 
nouvelle  salle  de  l'Odéon  et  le  parterre  assis.  —  V.  La  période  de  Thôtel 
de  Gondé.  —  Les  œuvres,  les  artistes,  les  événements*  —  La  Folle  Jour^, 
née  .de  Beaumarchais.  —  La  Révolution  au  théâtre.  —  Charles  IX,  ou 
rÉeole  des  rois.  —  Talma.  —  UAmi  des  lois  et  PatnAa.  —  Scission  de 
la  troupe.  Le  Théâtre  de  la  Nation.  —  Emprisonnement  des  artistes. 

—  Leur  libération  après  Thermidor.  ^  VL  Le  Théâtre  de  la  République^ 
«-  Reconstitution  de  Tancienne  Comédie.  —  Sous  le  Directoire  et  le 
Consulat.  —  Une  élite  de  comédiens  :  liolé,  Fleury,  Louise  Contât» 
MU*  Lange,  M"*  Mars,  M"*  Duchesnois,  M*^*  George.  —  Napoléon  et  la 
Comédie-Française. .—  La  Restauration.  —  Les  Symptômes  d*une  pro- 
chaine révolution  dramatique.  -^  VIL  Classiques  et  romantiques.  — - 
Hemanù  -*  Difficultés  financières  et  administratives.  —  Installation 
d'un  directeur.  Jonslin  de  la  Salle.  —  VIII.  Administration  de  Vedel. 

—  Baehel  et  la  renaissance  de  la  tragédie.  r—Buloz,  commissaire  royal. 

—  Lockroy.  —  Les  pièces  et  les  artistes.  —  Période  critique  de  1847  â 
1860.  —  IX.  Troubles  et  discordes.  —  Administration  d'Arsène  Hous- 
ÊSLje.  —  Samson,  Provost,  Leroux,  les  Brohao.  —  Le  théâtre  de  Musset 
et  ses  interprètes.  —  Administration  d'Empis.  —  X.  Administration 
d'Edouard  Thierry.  —  Grand  éclat  littéraire  et  artistique  du  Théâtre- 
Français.  —  La  soirée  d^ Henriette  Maréchal,  -^  Le  Supplice  d'une  femme, 

—  Pendant  le  siège  de  Paris.  —  Agar  et  la  Marseillaise,  ^  L'ambu- 
lance da  Théâire-Français.  —  Sous  la  Commune.  — XL  Administration 
d'Emile  Perrin.  Son  caractère  et  ses  résultats.  —  Sarah  Bernhardt.  — 
XII.  Administration  de  M.  Jules  Claretie.  —  Incendie  du  Théâtre- 
Français.  Ses  conséquences.  —  Xin.  Réinstallation  de  la  Comédie- 
Française.  —  Suppression  du  Comité  de  lecture.  —  Les  deux  troupes 
tragique  et  comique.  —  Mounet-Sully ,  Le  Bargy,  Silvain,  Leioir,  Coque- 
Un  cadet,  Marie  Leconte.  —  Le  public  d'autrefois  et  le  public  d'aujour- 
d'hui. —  Tenue  générale  du  répertoire  dans  les  premières  années  du 
SX*  siècle.  —  Le  récit  est  complété  par  d'abondants  appetuàices  :  c  piècea 
Justificatives,  autographes,  documents  administratifs  inédits  »,  dont 
un  bon  nombre  reproduits  en  fac-similéSt  et  l'usage  en  est  facilité  aux 
curieux  et  aux  travailleurs  par  un  copieux  <  Index  alphabétique  et 
chronologique  des  noms  d'auteurs,  d'acteurp,  de  personnages  drama- 


-  164  — 


tiques,  historiques  ou  aneedo tiques,  des  pièces  et  des  lieux  de  spee- 
tacles  mentionnés  dans  l'ouvrage.  »  - 

Nous  avons  lu  en  leur  entier,  d'un  bout  à  l'autre,  les  quatre  cents 
pages  et  plus  dont  le  fond  de  ce  livre  se  oompose.  Nous  croyons  donc 
pouvoir  risquer  un  Jugement  d'ensemble.  Malgré  quelques  laf^guê 
(Papillon  de  la  Ferté,  par  exemple  (p.  49,  98)  transformé  en  «  duc  de  la 
Ferté  »)  le  travail  de  M.  Loliée  s*appuie  sur  des  recherches  sérieuses  et 
sur  une  érudition  étendue.  Mais  un  littérateur  de  son  mérite  aurait  dû 
y  donner  plus  de  place  aux  questions  proprement  littéraires,  .que 
faisaient  naître,  pour  ainsi  dire,  soua  ses  pas  les  diverses  évolutions  des 
genres  dramatiques,  et  il  aurait  dû  en  donner  moins  aux  détails  des 
questions  administratives  et  financières,  qui  n'intéressent  qu'un  petit 
public  très  spécial  et  qui  Tont  entraîné  à  des  répétitions  fatigantes. 
Gela,  pour  le  fond.  Pour  la  forme,  tout  en  rendant  volontiers  Justice  à 
ce  qu*ii  y  a  réellement  d'alerte  et  d'animé  dans  son  style,  nous  ne  pou- 
Iroos  approuver  cette  recherche  du  pittoresque  à  tout  prix,  qui  a  écarté 
trop  souvent  M.  Loliée  de  la  véritable  élégance  et  même  de  la  correction 
dans  le  choix  des  termes  et  la  construction  des  phrases.  Nous  n'admet- 
tons ni  les  c  progéniteurs  intellectuels  »  (p.  295),  ni  lés  «  élégances 
vêêtifnerUaUê{\]  »  (p.  398).  Cest  perdre  le  sentiment  de  la  propriété  des 
termes  que,  de  nous  parler  de  c  VaUiage  des  idées  esthétiques  et  du 
point  de  vue  financier  >  (p.  323).  Laissons  ValUage  aux  métaux  ou  dis- 
posons mieux  la  métaphore.  —  Le  même  défkut,  nous  regrettons  de  le 
dire,  se  retrouve,  plus  accentué  peut-être  encore,  dans  la  Préface  mise 
à  ce  beau  volume  par  M.  Paul  Hervieu,  l'un  des  maîtres  reconnus  de 
l'art  dramatique  actuel.  €e  morceau  est  rédigé,  comme  on  dit,  en  écrt- 
ture  artiste.  Nous  y  lisons,  par  exemple,  que  l'administration  actuelle 
marquera,  dans  les  annales  de  la  Comédie,  c  un  long  sillage  de  diffi- 
cultés aplanies  et  de  limpide  prospérité  i  (p.  TV).  Celte  manière  d'écrire, 
nous  le  savons,  est  maintenant  à  la  mode.  Mais,  sous  quelque  plume 
que  ce  soit,  si  éminente  qu'on  la  suppose,  nous  n'y  donnerons  jamais 
notre  assentiment.  Nous  la  Jugeons  en  effet  contradictoire  aux  carac- 
tères propres,  aux  qualités  essentielles  de  notre  langue.  On  ne  sait  plus 
en  France,  on  ne  veut  plus  savoir  le  vrai  français.  Si  peu  que  notre 
protestation  vaille,  mais  précisément  parce  qu'il  s'agit  dans  ce  compte 
rendu  de  Fun  des  conservatoires  encore  subsistant  de  notre  haute  litté- 
rature, nous  protestons.  —  Nous  devons  relever  aussi  dans  la  même 
Préface  une  méprise  historique  assez  remarquable.  Ce  n'est  pas  à  la 
«  Rome  papale  •  (p.  v),  qui  n'a  vraiment  que  faire  ici,  qu'il  faut  attri*- 
buer  la  sévérité  de  l'opinion,  au  xvn«  sièole,  à  l'égard  des  comédiens, 
mais,  au  contraire,  à  ce  rigorisme  gallican  qui  confinait  au  jansé- 
nisme, quand  il  ne  se. confondait  pas  avec  lui.  Il  est  juste  d'ajouter 
d'ailleurs  qu'eu  égard  aux  mœurs  notoires  des  comédiens  de  ce 


—  165  — 

tempt^là,  cette  aéyérité  était  loin  d'être  injustifiée.  —  Cette  pari  donnée 
à  la  eriiiquey  qui  ne  doit  jamais  abdiquer  ses  droits,  nous  sommes 
heureux  de  constater  en  terminant  que  ia  somptueuse  publication  qui 
est  le  sujet  de  eet  article  fait,  rue  et  lue,  beaucoup  d'honneur  à  ceux 
de  qui  elle  procM'e  et  à  nos  diverses  industries  du  livre.  M.  S. 


HISTOIRE 


M/WÊkmtmÈÊPm  expUqvée  par  la  meîmmmm  mmmim^^  Ëjm  Chrèc* 
■■tl^— »  par  Gabiibl  d'Asambuja,  avec  une  Préface  par  fi.  Demolins» 
Paris,  bureaux  de  la  Sdmce  loeiate,  1906,  gr.  in-8  de  xu-385  p.  ^  Prix  :  5  f r» 

M.  d'Axambuja  est  un  privilégia  :  nul  ne  sait  mieux  que  lui  soit 
dérider  par  de  piquants  articles  ou  d'ingénieux  récits  le  lecteur  le 
plus  morose,  soit  composer  des  ouvrages  où  les  plus  doctes  trouvent 
•ncore  à  apprendre.  Celui  dont  j'ai  à  rendre  compte  n'est  destiné  à  rien 
moins  qu'à  inaugurer  la  Collection  dn  eUmiques  dU  l'École  des  Roches^ 
où  seront  serrées  de  près  et  approfondies,  chez  les  peuples  tant 
anciens  que  modernes,  les  répercussions  qui  se  manifestent  entre  les 
divers  phénomènes  sociaux,  expliqués  ici  et  étroitement  liés,  au  lieu 
d'être  simplement  constatés  et  juxtaposés. 

La  Qrèce,  nul  ne  l'ignore,  est  une  terre  dont  les  rivages  sont  décou- 
pés et  montagneux  :  de  là  non  seulement  des  contacts  faciles  et  mùlti* 
pUés  avec,  l'étranger,  mais  encore  le  fractionnement  par  cités,  propre  à 
créer  des  dissensions  et  à  susciter  le  type  du  c  banni  k  Les  fugitifs 
gagnent,  la  montagne,  et  y  vivent  en  bandits  plus  ou.  moins  civilisés, 
dont  Tauteur  croit  découvrir  le  prototype  dans  Hercule  et  même  jusque 
dans  Jupiter,  le  souverain  des  dieux  (ch.  I  et  II).  Dans  le  chapitre  III  il 
étudie  les  éléments  fédératifs  du  type  hellène,  notamment  les  Ampbic- 
tyonies,  les  pèlerinages  nationaux  et  les  grands  Jeux.  Vlliadc  célèbre 
et  amplifie  les  expéditiona  d'outre-mer,  ce  qui  nous  vaut  un  panégy- 
rique  du  génie  homérique  (ch.  IV).  Puis  nous  assistons  au  rayonnement 
militaire  de  Sparte  (ch.  Y)  et  au  remarquable  essor  de  la  poésie  et  delà 
philosophie  sous  le  ciel  sans  rival  de  llonie,  où  l'art  reflète  direae- 
ment  les  élégances  natives  de  la  race  (ch.  YI).  A  Athènes,  Selon  tra^ 
vaille  à  la  formation  d*une  démocratie  active  et  intelligente,  dont  les 
forces  reçoivent  une  triomphante  impulsion  à  la  suite  des  guerres 
médiquesi  pleines  des  grandes  choses  enfantées,  par  l'amour  passionné 
de  la  cité  (ch.  VU).  L'âge  suivant  est  témoin  de  la  popularité  extraor* 
dinaire  des  sophistes,  «  marchands  qui  tiennent  tous  les  articles 
nécessaires  au  futur  politicien,  et  ces  articles  sont  si  précieux. qu'on 
ne  lésine  pas.  Certains  jeunes  gens  se  saignent  pour  se  procurer  ces 
bienheureuses  leçons.  D'autres,  moins  fortunés,  essayent  du  moins  de 
s'en  faire  communiquer  le  résumé  par  un  camarade,  et  l'on  se  pâme 


—  165  — 

au  cours  d'un  sophisie  auquel  on  n'a  pas  assisté.  »  L'obscurcissement' 
de  la  morale  marche  de  pair  avec  la  création  et  le  développement  de 
là  logique  (eh.  VIII).  Dans  là  guerre  du  Péloponèse,  Alhènes  est 
perdue  par  son  instabilité  et  sa  nervosité,  Sparte  victorieuse  par  son. 
esprit  de  suite  (eh.  IX).  Les  armées  se  peuplent  de  mercenaires,  tandis 
que  les  cités  grecques  sont  envahies  par  des.  condottieri  de  la  parole* 
à  la  solde  du  plus  offrant  (ch.  X).  Tout  dès  lors  est  prêt  pour  Tinvasion 
macédonienne  (ch.  XI)  :  le  rôle  prodigieux  d'Alexandre»  ses  conquêtes» 
mettent  simultaoémmt  le  commerce,  la  t^tique  milit^re  et  la  science 
en  possession  de  richesses  nouvelles  (elk^^XII)  :  niais  le  typegf^e  va  se 
déformant  et  s'éclipsant  au  cours  de  cette  même  période  àlèxandrine 
qui  en  avait  vu  l'étonnante  expansion  (ch.  XIII). 

Sur  la  Grèce  antique  les  travaux  abondent,  et  quelques»uns  étaient 
de  tout  premier  ordre.  Il  a  suffi  cependant  à  M.  d'AsambuJa  de  se 
placer  à  un  point  de  vue  nouveau  pour  nous  donner  une  œuvre  en 
grande  partie  originale.  Ces  quatre  cents  pages  remuent  Une  quantité 
incroyable  d'idées  ;  il  n'en  faut  pas  davantage  pour  les  rendre  intéres- 
santes, surtout  lorsqu'à  ce  premier  mérite  s'ijoute  la  sobriété  lumi- 
neuse de  Texposition.         G.  Huit. 


IiMi  9eiii«e0  4e  ridvtolra  4e  Wrmm—  4ep«to  îmm  •ri^fasee 
|«M|u'eB  tStft.  Preolière  Partie  :  Des  Originu  aux  guerru  d'italiet 
par  AUOUSTB  MOLINIBR.  l.  Époque  primitive.  Mérovingiens  et  CarolingienÊ; 
II.  Époque  féodale,  les  Capétiens  jusqu'en  44$0;  111.  Les  Capétiens,  44g(h4S%B  } 
lY. Les  Valois  (45»8-4é$i)iY,  introducUon générale,  les  Valois {%\iïtfi), Louis  JT/, 
et  Charles  Vlll  (4461-4494) ;\l.  Table  générale,  par  LooiS  POLAIN.  Deuxième 
Partie  :  Le  xvi*  Siècle  {449é-4S40),  par  Hbnbi  HàOSna.  I.  Lee  Premièrtê 
Querrti  dTitalie,  Charles  VIII  et  Louis  XII  {449é*4545).  Paris,  Alphonse 
Pioard  et  flls,  1901-1906,  6  vol.  in-S  de  vin-288;  322  ;  248  ;  354-12;  CLXX^vii- 
396-10;  Vll-218;  XX-197  p.  {Manuels  de  bibliographie  historique,  III).  ^  Prix  : 
chaque  vol.  broché,  5  fr.  ;  relié  toile,  7  fr. 

Jusqu'ici  nous  ne  possédions  pas  en  France  un  instrument  de 
travail  analogue  à  celui  dont  TValtenbach  et  Locenz  ont  doté  l'Alle- 
magne, dans  lequel  on  pût  trouver  des  renseignements  précis  et 
critiques  sur  les  sources  de  notre  histoire  nationale.  Depuis  1882^ 
date  de  la  création  à  l'École  des  chartes  d'un  cours  des  sources  de 
l'histoire  de  France,  les  élèves  de  cette  école  avaient  ravantage  de 
pouvoir  combler  partiellement  au  moins  cette  lacune  ;  partiellement, 
car  il  n'est  guère  possible  au  professeur  d'embrasser,  dans  les  ^eux 
années  que  dure  le  cours,  l'ensemble  des  sources,  même  pour  la 
période  médiévale.  Érudits  et  étudiants  ne  sauraient  avoir  trop  de 
reconnaissance  au  successeur  dans  cette  chaire  de  Siméon  Lueci  à 
If.  Auguste  llolinier,  qui  a  entrepris,  avec  le  concours  de  quelques 
collaborateurs,  de  combler  cette  lacune  et  qui  n'a  pas  hésité  à  assumer 
pour  lui-même  la  tâche  de  nous  Ikire  connaître  les  sources  de  notre 
histoire  médiévale,  depuis  les  origines  Jusqu'à  la  fin  du  tV  siècle. 


/ 


r 


—  167  — 

LâbMî  considérable  qui  suppose  chez  celui  qui  Fa  mené  à  bonne  fin 
anianl  â*abnégaUon  que  d*énidiUon  et  de  perséTéran^e* 

La  moH  a  surpris  M.  Uoliaier  dans  la  correclien  des  épreuves  de 
«DU  dernier  yolume;  il  avait  du  moins  eu  le  temps  d^en  achever  la 
rédaction,  en  y  comprenant  rintroduction  générale  publiée  en  tête  du 
t  Y;  IL  Bémont,  qui*  a  ienniné  rimpnession  de  ce  volume,  n'a  eu, 
comme  il  le  déclare,  d'autres  modifications  à  y  faire  que  des  correc- 
tions de  pure  forme. 

L'Introduction  dont  nous  venons  de  parler  est  un  morceau  excellent 
que  liront  avec  intérêt  et  pr<^t  lous  les  gens  d^esprit  cultivé,  même 
s'ils  ne  doivent  pas  se  lancer  ensuite  dans  la  lecture  et  l'étude  de 
l'ouvrage.  M.  Molinier  n'y  expose  pas  simplement  les  principes  et  les 
idées  qui  Tout  guidé  dans  son  travail  ;  il  trace  un  tableau,  bomplet 
dans  sa  concision,  judicieux  et  suggestif,  de  l'historiographie  française 
au  moyen  Age  et  des  grands  travaux  de  Térudition  historique  depi^ 
le  XVI*  siècle. 

La  façon  dont  Tauteur  a  compris  et  exécuté  son  ouvrage  le  rend  k  nos 
yeux  supérieur  à  ceux  de  Wattenbach  et  de  Lprenz.  En  élargissant  son 
cadre,  en  ajoutant  à  l'indication  des  sources  narratives  proprement 
dites  la  mention  de  text^  qu'il  a  qualifiés,  plus  ou  moins  justement 
-!»ie  titre  d'ailleurs  importe  peu,  ^  de  sources  indirectes,  il  a  donné 
à  son  livre  un  caractère  d'utilité,  pratique  dont  les  étudiants  ne  seront 
pas  les  seuls  à  lui  savoir  gré. 

Au  premier  abord,  l'on  sera  tenté  de  regretter  que  l'auteur  ait  exclu 
de  cette  revue  des  sources  les  ouvrages  manuscrits;  il  né  les  montionne 
que  quand  ils  ont  fait  l'objet  d'une  analyse  ou  étude  imprimée.  Si  l'on 
y  réfléchit,  on  se  convaincra  aisémient  qu'en  voulant  agir  autrement» 
M.  Molinier  se  serait  mis  dans  l'impossibilité  démener  rapidement  son 
trwail  à  bonne  fin  ;  l'étude  des  sources  manuscrites  aurait  exigi^  un 
temps  considérable,  et  il  aurait  difficilement  évité  des  lacunes. 

Ce  que  nous  regrettons  davantage,  c'est  qu'il  ait  prononcé  la  même 
exclusion  systématique  contre  la  mention  des  manuscrits  existants  des 
ouvrages  imprimés  dont  il  parle  ;  il  ne  s'est  permis  d'infractions  è 
cette  règle  que  c  quand  l'histoire  du  texte  ne  peut  être  séparée  <k 
l'étude  directe  des  manuscrits  ».  n  justifie  la  mesure  qu'il  a  prise  par 
Vne  double  considération  :  i<»  «  les  éditeurs  modernes  donnent  géuérale** 
ment  la  liste  des  manuscrits,  utilisés  par  eux  »  ;  2«  l'insuffisanee  d^ 
estalogues  de  bibliothèques  rendait  le  travail  à  peu  près  impossible» 
)fous  aurions  souhaité  que,  sans  prétendre  être  complet  sur  ce  points 
11.  Molinier  eût  donné  au  moins  quelques  indications  sur  les  manus- 
eiits  d'un  texte  quand  il  n'en  existe  pas  de  bonne  édition. 

{i*ouvrage  ayant  et  devant  avoir  un  caractère  de  manuel,  l'auteur  a 
.cru  devoir,  et  il  a  eu  raison,  n'indiquer  pour  chaque  écrivain  qu^  les 


1 


—  16S  — 

éditions  critiques  ;  il  a  toujours  pris  soin  ds  renvoyer,  le  cas  échéant, 
aux  ManumerUa  Germaniae^  et  aussi  au  RecueU  des  hiêtorien$  de  Franee 
ou  même  aux  ScripU>reê  eoaetanei  de  Duchesne^  n*oubliaiit  pas  que. 
pour  beaucoup  de  ses  lecteurs,  ces  deux  derniers  recueils  sont  d^accèB 
plus  facile  que  le  premier.  Il  n'a  pas  hésité  non  plus  à  fitire  un  choix 
parmi  les  ouvrages  qui  concernent  tel  ou  tel  écrivain,  et  il  ne  nous  a 
{>as  semblé,  pour  les  partieè  de  son  ouvrage  que  nous  avons  examinées 
de  plus  près,  qu'il  ait  rien  omis  d'essentiel. 

L'ordre  adopté  a  été  naturellement  l'ordre  chronologique,  tempéré 
dans  une  certaine  mesure  par  des  considérations  d'utilité  pratique  :  c  il 
a  paru  utile  de  rapprocher  parfois  des  textes  de  même  nature,  ainsi  les 
chroniques  universelles;  dès  l'époque  mérovingienne,  on  a  Jugé  néce»- 
saire  de  grouper  les  chroniques  consulaires  et  mondaines  d'inspiration 
tantôt  profane,  tantôt  chrétienne,  composées  du  iv«  au  vm*  siècle» 
d^usèbé  à  Bède  le  Yénérable  ;  il  n'y  avait  pas  d'autre  moyen  de  rendre 
sensibles  les  rapports  de  parenté  qui  unissent  ces  différents  ouvrages.  » 
Les  auteurs  qui  traitent  de  plusieurs  règnes,  comme  FroiBsart,ne8on 
mentionnés  qu'une  fois;.  M.  Môlinier  a  jugé  d'autant  moins  nécessaire 
de  faire  à  chaque  règne  des  renvois,  qu'il  comptait  grouper  ces  indica» 
tiens  complémentaires  dans  la  table  générale. 

Cette  table  que  la  mort  a  empêché  l'auteur  de  dresser  lui-même,  ou 
de  faire  dresser  sous  ses  yeux,  c'est  M.  Polain  qui  a  pris  la  charge  de 
l'exécuter,  liais  il  s'est  écarté  du  plan  de  Môlinier,  qui  «  aurait  présenté 
plusieurs  inconvénients,  dont  le  moindre  aurait  été  de  donner  à  ce 
fascicule  des  proportions  beaucoup  trop  considérables.  »  La  table  fond 
dans  une  seule  série  alphabétique  les  noms  de  personnes  et  de  livres, 
les  événements  historiques,  les  titres  des  chroniques  et  écrits  ano- 
nymes, en  ayant  soin  d'ailleurs  d'adopter  des  caractères  typographiques 
différents  qui  en  rendent  le  maniement  plus  aisé.  Dans  chaque  article 
des  mentions  sont  classées  alphabétiquement,  ce  qui  est  assurément 
l'ordre  le  plus  simple  et  le  plus  commode. 

Tout  en  rendant  hommage  au  labeur  de  M.  Polain  et  en  reconnais* 
sant  les  services  que  la  table  est  appelée  à  rendre,  nous  regrettons 
d'avoir  à  y  relever  de  graves  imperfections.  Pour  le  classement  des 
anonymes,  M.  Polain  s'en  est  tenu  rigoureusement  au  premier  mot  du 
titre  :  c'est  ainsi  qu'on  trouve  à  &  une  relation  des  États  généraux 
de  1484  qui  commence  :  Ceêt  Vordre;  à  Eœ  des  extraits  d'une  chronique 
anonyme  du  xiv*  siècle  publiée  avec  la  mention  Ex  ananymo  Francioê 
chronico;  k  s^ensuU  un  ouvrage  sur  le  sacre  d'Anne  de  Bretagne, 
qui  débute  par  ces  mots.  Encore  faut-il  noter  que  tandis  que  s'ênêuU 
est  classé  comme  s'il  s'écrivait  en  un  seul  mot  <^eêt  est  classé  en  tête 
du  c.  Nous  n'ignorons  pas  qu'il  existe  encore  des  bibliogn^hes  pour 
prôner  ce  genre  de  classement  qui  est  d'une  utilité  pratique  douteuse. 


—  1Ô9  — 

Il  y  a  vraiment  aussi  trop  d'incohérence  et  de  négligence  dans  la 
façon  dont  sont  comprises  et  traitées  les  rubriques.  Quelques  exemples 
suffiront.  Sous  une  rubrique  Accord  je  trouve  mention  d*un  accord 
entre  les  Bourguignons  et  les  capitaines  du  parti  d'Orléans,  qui  n'est 
mentionné  ni  à  Bourguignons  ou  Bourgogne,  ni  à  Orléans.  Je  rencontre 
plus  loin  une  rubrique  Archambaud  de  GraiUy^  comte  de  Foks  avec  un 
renvoi  ;  mais  k  Fdx  le  même  personnage  figure,  avec  deux  renvois 
différents  du  premier.  En  général,  les  Annales  connues  sous  le  nom  de 
villes  ne  figurent  qu'au  mot  Annales  ;  exception  a  été  faite  pour  Auch, 
mais  sous  cette  rubrique  il  n*y  a  qu'un  renvoi  au  lieu  de  deux.  De 
même  les  anonymes,  comme  celui  de  Bétbune,  ne  figurent  pas  sous 
le  nom  de  ville  ;  c'est  pourtant  là  que  beaucoup  les  iront  chercher.  Il 
y  a  une  rubrique  Artnée  anglaUe  ;  les  comptes  de  1428-1429  n'y  figu- 
rent pas.  Des  rubriques  comme  Anarchie  curislooratique^  Aristocratie 
intelleeluelîej  PiUage  des  reliques^  etc.,  étaient-elles  bien  utiles?  Je 
rencontre  un  article  Bataille  où  n'est  relevée  que  la  mention  Bataille 
cke  Trente  et  un  article  Combat  réduit  également  à  une  seule  mention. 
Pourquoi,  puisqu'il  y  a  une  rubrique  Formulaires^  celui  de  Bernard  de 
Ifeung,  entre  autres,  n'y  figure-t-il  pas  I  Pourquoi  un  article  FcHsifi" 
ccUions^  pour  relever  les  faux  de  Richer,  et  d'autres  falsifications 
célèbres  comme  celles  de  Jérôme  Yignier,  n'y  sont-elles  point  indi- 
quées? 

M.  Molinier  avait  Joint  aux  fascicules  4  et  5  de  son  ouvrage  des 
tables  alphabétiques  sommaires;  malgré  leur  insuffisance  sur  certains 
points,  la  table  de  M.  Polain  n'en  supprime  pas  l'emploi  ;  pour  des 
rubriques,  adoptées  par  ce  dernier,  par  exemple,  elles  sont  plus  com- 
plètes que  la  sienne..  C'est  ainsi  qu'à  Tarticle  Dièle^  M.  Polain  note  bien 
la  diète  de  Francfort  de  1486,  mais  point  celle  de  1400  indiquée  par 
M.  Molinier  dans  son  fascicule  4^ 

Une  dernière  critique  à  cette  table  :  nulle  part  je  n'ai  vu  indiqué  — 
c'était  cependant  un  renseignement  nécessaire  —  que  les  chifires  en 
italique  renvoyaient  aux  numéros  de  l'Introduction. 

En  acceptant  de  rédiger  dans  ce  Manuel  la  partie  relative  au  xvi* 
siècle,  M.  Hauser  avait  assumé  une  tâche  particulièrement  redoutable; 
il  le  dit  lui-même,  il  n'avait  plus  Tappui  qu'offrent  pour  le  moyen  âge 
la  Bibliotheca  de  Potthast  ou  le  Bépertoire  de  l'abbé  U.  Chevalier.  Les 
travailleurs  qui  ont  à  s'occuper  du  xvi*  siècle  français  sont  fort  mal 
outillés  ;  les  biographies  générales  sont  pour  cette  période  d'une  pau- 
vreté et  d'une  insuffisance  extrêmes.  Mais  par  là  même  que  le  travail 
de  M.  Hauser  est  plus  neuf,  il  n'en  était  que  plus  impatiemment 
attendu  et  il  n'en  sera  accueilli  qu'avec  plus  de  reconnaissance.  Il  était 
hien  difficile  d'éviter  l'arbitraire  sur  certains  points  :  pour  l'utilisation, 
|>ar  exemple,  des  sources  littéraires,  l'auteur  est  le  premier  à  recon- 


—  170  — 

a&ttre  qu'  «  il  sera  gouv^nt  bien  difficile  de  rendre  compte  des  raisons 
qui  ont  fait  exclare  telle  œuyre,  accepter  telle  autre.  » 

Les  principes  qui  ont  guidé  M.  Hauser  dans  son  travail  et  dans 
l'élaboration  de  son  plan  sont  ceux  mêmes  qu'avait  adoptés  K.  Molinier 
et  il  ne  pouvait  guère  en  être  autrement. 

Le  premier  fascicule,  et  le  seul  paru  jusqu'ici,  de  cette  seconde 
partie  du  Manuel,  a  pour  objet  :  Les  Premières  Guerres  d'Italie^  Charles 
Vin  et  Louis  XII  et  embrasse  une  période  d'une  vingtaine  d'années 
(1494-1514).  Plus  encore  que  pour  les  périodes  précédentes,  une  large 
part  a  dû  être  faite  aux  sources  étrangères.  M.  Hauser  en  expose  les 
raisons  dans  le  cbapitre  qu'il  intitule  :  De  V Historiographie  des  pre-^ 
migres  guerres  cTItalie.  Il  sera  naturellement  possible  de  formuler  des 
critiques  de  détail  et  de  relever  des  lacunes  dans  cette  œuvre  ;  elle 
n'en  est  pas  moins,  dans  l'ensemble,  très  satisfaisante  et  rendra  de 
précieux  services.  E.-G.  L, 

BULLETIN 

IMe^Belelit  naob  iSi&Mirlii»  v«b  Melajerfch,  VOn  ALBBRT  M1CB4BL 
KOBNIQBB  {VerôffenlHehungen  aui  dem  kircKenhiitorisehen  Seminar  Mùnchen 
Il  Reihe  nr.  iO.)  Mûncben,  Lentner,  1906,  ln-8  de  vin-107  p.  —  Prix  :  3  fr. 

Le  D*  A.  Eoeniger  a  étudié  le  Dialogue  bien  connu  et  aussi  les  bomélieB 
plus  ineiplorées  de  Gésaire  d'Heisterbach  pour  en  extraire  une  vue  d'en- 
semble de  la  confession.  Ce  travail  historique,  accompli  avec  une  extrême 
bonne  foi  et  une  rare  compétence,  jdst  une  contribution  intéressante  à  la 
question  toujours  si  brûlante  de  la  discipline  pénitentielle.  Péchés,  contri- 
tion, ferme  propos,  aveu,  absolution,  satisfaction,  sont  successivement 
examinés  dans  les  écrits  du  prieur  d*Heisterbach,  et  l'on  arrive  à  cette  con- 
clusion qu'U  a  marché  sur  les  traces  de  Pierre  Lombard  sans  avoir  échappé 
à  l'influence  de  l'école  de  Saint- Victor,  surtout  en  ce  qui  concerne  l'impor» 
tante  question  de  Tabsolution  du  prêtre.  Il  avait  même  réalisé  les  notions 
modernes  du  sacrement  bien  qu'il  ne  comprit  peut-êtro  pas  la  production 
de  la  grâce  dans  le  sens  de  la  théologie  actuelle.  L'auteur  réfute  le  préjugé 
qui  faisait  de  Gésaire  un  écrivain  peu  au  courant  de  la  littérature  théologique 
de  son  temps  ;  il  le  montre  au  contraire  un  homme  plein  d'estime  pour  la 
science,  et  l'on  ne  saurait  douter  que,  grftce  à  la  vaste  diffusion  de  soa 
Dialogue,  ses  vues  n'aient  exercé  une  large  et  profonde  influence  dans  l'Ëgiise. 

G.  P. 

Oe«a«  eonaeleatlae  pr»po»IU  et  soliitl  Romae  ad  SAiietmii  Apolll- 
■Arem  in  ea»tm  «eoet:!  PanU  ApoAtolt  aufto  1904-190II  o.  lO, 

cura  et  expensis  Rmi.  Dni  Fbligis  GadAnb.  Romae,  apud  Analectorum 
Ecclesiasticorum  editorem,  praecipuosque  bibliopolas,  1906,  in-s  de  SI  p» 
—  Prix  :  1  fr.  26. 

Nous  aimons  chaque  année  à  rappeler  U  haute  valeur  des  solutions  pra* 
tiques  apportées  dans  les  conférences  des  cas  de  conscience  tenues  au  sémi- 
naire de  Saint- Apollinaire  à  Rome.  Mgr  Cadène,  en  l'absence  d'une  pubiioa- 
tion  ofBcieUe,  rend  .un  service  signalé,  par  la  réunion  de  cf  s  procès-verbsux 


—  171  — 

où  Doafl  retroufons  les  Tuet  lonjoart  si  sages  des  modératears  ehargés  de 
résumer  les  dlTers  cas.  Au  eours  4e  Tannée  i9M-f905  les  sujets  traités  ont 
roulé  sur  les  eensnres  en  général:  faute  requise,  eontumaoe,  excuses 
constituées  par  la  erainte  ou  IMgnorance,  limites  territoriales,  censures 
€  per  modum  pœnae  »,  absolution  privée,  absolution  des  censures  réserrées 
mu  Pape  ou  à  l^Téque,  etc.  G.  P. 


Htm  ilaa»  «MUiiuiles.  Comentario  canânico-moval  fo6re  el  decreto  «  Ut 
éebUa  >,  por  elR.  p.  Juan  B.  Fbrbbrbs.  3»  edicidn.  Madrid,  tip.  del  Asilo 
de  buérfanos  del  S.  C.  de  Jésus,  1906,  in-16.  de  132  p. 

Nous  tenons  à  signaler  la  3*  édition  de  rezceilent  commentaire  du  décret 
€  Ut  débita  »,  par  le  canoniste  espagnol  Ferreres,  S.  J.  Précision,  clarté, 
métbode  sont  ses  mérites  reconnus.  L*auteur  a  tenu  compte  des  décrets  de 
la  S.  G.  du  Concile,  publiés  depuis  sa  première  édition  et  des  applications 
pratiques  que  lui  ont  suggérées  les  questions  qui  lui  ont  été  adressées  de 
dirers  côtés.  ^___^^^_____^_  O.  P, 

Bl    Av«rrotomo   te^léffleo   de    eant^   Vlioina*   de  Aqnlno»  por  ei 

P.  Fr.  Luis  G.  À.  Gbtino.  Vergara,  tip.  de  «  El  Santisimo  Rosario  »,  1906, 
in-12  de  111  p. 

Ce  petit  volume  est  intéressant  tant  par  le  sujet  traité  que  par  Térudi- 
Uon  de  Tauteur.  Un  saTant  espagnol,  Don  Miguel  Asin  y  Palaeios,  avait 
soutenu  que  dans  la  Somme  contre  les  Gentils,  saint  Thomas  avait  copié 
des  passages  nombreux  du  Pugio  /Idet,  ouvrage  d*un  autre  dominicain, 
Baimond  Marti.  Le  P.  Getino  montre  avec  une  grande  précision,  par  les 
dates,  que  le  Pugio  fidei  fut  écrit  plusieurs  années  après  la  publication  de 
te  Somme.  Les  passages  communs  aux  deux  ouvrages  sont,  d'ailleurs,  la 
reproduction  d'opinions  que  l'on  trouve  sans  doute  dans  Averroès,  mais 
dont  plusieurs  se  rencontrent  aussi  dans  saint  Augustin.  Il  n^est  pas  éton- 
nant que  les  musulmans  et  les  chrétiens,  deux  religions  monothéistes, 
eussent  sur  certaines  questions  théologiques  des  idées  analogues.  Rien  ne 
prouve  donc  un. plagiat,  mais  seulement  une  communauté  dlnformations. 
L.*auteur  dit  très  à  propos  que  saint  Thomas  a  continué  la  philosophie  de 
saint  Augustin,  en  la  précisant  à  l'aide  de  la  méthode  d*Aristote.  Ce  point 
de  vue  nous  parait  tout  à  fait  juste,  et  nous  croyons  que  c'est  une  erreur 
de  ne  voir,  dans  TAnge  de  Téçole,  qu'une  simple  reproduction  des  théories 
péripatéticiennes.  D.  V. 


I*r«nBl«i«  !»«•  dms*  l*eoSoin«l09l«.  Jdom  INipllloiM,  par  PaUL 

MiBTLUs.  Paris,  L.  Laveur,  1906,  in^4  de  67  p.,  avec  fig.  et  4  planches.  — 
Prix  :  3  f^.  50. 

L*auteur  a  Jugé  qu'il  y  avait  lieu  d'encourager  l'étude  de  Thistoire  natu- 
relle des  insectes  et  tout  particulièrement  des  papillons  en  offirant  aux 
gens  du  monde  et  aux  amateurs  un  ouvrage  de  Tulgarisation  leur  permet- 
tant de  reconnaître  facilement,  en  les  comparant  aux  planches  coloriées  et  à 
la  description,  les  principales  espèces  de  pspilions  vivant  en  France.  Les 
enfants  eux-mêmes,  pour  lesquels  Touvrage  a  été  spécialement  rédigé  et 
illustré,  pourront  ainsi  apprendre  très  facilement  à  composer  une  petite 
collection  des  principaux  types  sans  être  obligés  de  recourir  à  des  ouvrages 
trop  coûteux  et  aussi  trop  scientifiques  pour  la  lecture  desquels  il  faut 
déyà  posséder  un  certain  bagage  scientifique. 

L*auteur  a  pris  soin  dUnitier  ses  petits  amis  aux  secrets  de  la  chasse  et 


^ 


—  172  — 

de  la  préparation  des  spéoimenB.  Dans  on  second  ehapltre  il  leur  révèle  les 
métamorphoses  sueeessives  qui  font  de  la  vulgaire  chenille»  sonvent  trop 
méprisée,  un  brillant  insecte.  Viennent  ensuite  les  notions  nécessaires 
pour  le  classement  de  la  collection  ;  enfin  la  description  des  principales 
espèces  :  rbopalocères  ou  diurnes,  héterocéres  comprenant  les  crépuscu- 
laires et  les  nocturnes.  A  côté  du  nom  latin  et  scientifique  se  trouve  dans 
la  dite  description  le  nom  français  ou  vulgaire.  Si,  comme  nous  l'espérons, 
cet  intéressant  et  utile  travail  obtient  une  nouvelle  édition,  llauteur  nous 
permettra  de  loi  recommander  de  donner,  à  côté  des  noms  latins,  leur 
origine  et  signification.  Cette  explication  des  racines  grecques  ou  latines 
ajouterait  un  nouvel  intérêt  à  l'ouvrage  en  le  rendant  encore  plus  instructif. 

A.-A.  FàUYBL. 


i^«  VégéCmix  daa»  le»  proverbe^  par  CHAALB8  ROZAM.  Paris,  Ducrocq, 

s,  d.,  in-lS  de  rv-284  p.  -  Prix  :  3  fr.  {Mk 

L'auteur  passe  d'abord  en  revue  quantité  de  proverbes  ou  même  de 
simples  locutions  courantes  oii  la  terre  et  Peau  sont  rappelées*  avec  force 
explications  littéraires,  historiques  et  humoristiques.  D'après  la  même 
méthode,  il  parle  ensuite  des  arbres,  puis  de  fleurs  telles  que  le  laurier,  le 
lierre,  le  lis,'  le  muguet,  la  rose,  etc.,  après  quoi  vient  le  tour  des  fruits 
cerise,  figue,  amande,  noisette,  poire,  pomme,  prune).  Certaines  espèces 
d'herbes  ont  un  chapitre  spécial,  de  même  que  les  légumes  parmi  lesquels 
on  remarquera  le  chou,  la  carotte,  la  fève  et  le  pois.  La  dernière  partie  du 
volume  est  consacrée  au  blé,  aux  oignons  et  à  l'ail,  à  la  truffe,  à  la  paille, 
à  la  vigne  et  au  pavot. 

A  la  fols  instructif  et  récréatif,  ce  Joli  livre  plaira  à  tous  les  êges  :  les 
uns  apprendront  là  nombre  de  choses  charmantes  qui  leur  auraient  certaW 
nement  échappé  si  leur  attention  n'avait  pas  été  ainsi  sollicitée  ;  les  autres 
pourront  considérer  ces  agréables  pages  comme  un  aide-mémoire  des  plus 
utiles.  E.-G.  Gaudot. 


E.'Sicll«e  ^  libre    den»    l*Bt«t    libre.    Deux    Idéal*  t   tAmenaale  et 

dréffolre,  par  WiLUAii  GiBSON.  Paris,  Emile  Nourry,  1907,  in-12  de 
116  p.  —  Prix  :  i  fr.  25. 

Nous  voulons  bien  rÉgllse  libre  dans  PËtat  libre,  libre  comme  au  Brésil 
par  exemple,  où  PËgUse  est  une  société  reconnue  ayant  sa  hiérarchie  et 
Jouissant  de  tous  les  droits  civils,  sans  que  l'Ëtat  prétende  intervenir  dans 
son  organisation.  Mais  ce  n'est  pas  de  cette  liber^A  AJLqii'il  s'agit  dans  la 
présente  brochure.  .C'est  contre  le  Pape  que  l'auteur  demande  la  liberté.  Il 
attribue  tous  lés  maux  de  l'Église  au  développement  de  rultramontanisme 
provoqué,  croit-il>  par  Lamennais.  Son  idéal  religieux  est  l'abbé  Grégoire, 
évêque  constitutionnel  de  Blois  sous  la  première  Révolution.  Ceci  suffit 
pour  indiquer  dans  quel  esprit  ce  livre  est  écrit.  M.  Gibsonnous  dit  s'être 
converti  dans  le  temps  au  catholicisme;  tant  mieux.  Mais  sa  brochure  nous 
montre  qu'il  lui  reste  encore  pas  mal  des  préjugés  anglicans.  D.  V. 


CHRONIQUE 


NAcaoLOoiB.  —  M.  fimile-Louis  Bornouf,  littérateur  et  érudlt  remarqua- 
ble, mort  au  milieu  de  Janvier,  &  l'&ge  de  85  ans,  était  né  à  Valognes 
(Manche),  le  25  août  1821.  Après  avoir  terminé  ses  études  secondaires  au 
Ijrcée  Saint-Louis,  il  fut  reçu  à  l'Ecole  normale  supérieure  en  1841,  envoyé 


r 


-  178  — 


ensuite  à  l'École  d'Athènes  et  soutint  brillamment  ses  tbèses  de  doctorat 
te-lettres  en  1850.  Après  sToir  professé  la  littérature  ancienne  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Nancy,  il  retourna  à  Athènes  avec  le  titre  de  directeur  de 
l^ficole  française  et  c^est  en  cette  qualité  qull  entreprit  en  Grèce  des  fouilles 
intéressantes.  Au  terme  de  sa  délégation,  en  1878,  en  dépit  des  tœux 
exprimés  pour  son  maintien  k  ce  poste,  il  fut  nommé  professeur  et  doyen 
de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  mais  il  refusa  cette  nomination  pour 
protester  contre  les  doctrines  antilibérales  qui  avaient  été  manifestées  lors 
de  la  rentrée  solennelle  de  cette  Faculté.  Une  compensation  lui  fut  accordée 
toutefois  en  1878,  lorsqu'il  reçut  le  titre  de  directeur  honoraire  de  Técole 
d'Athènes.  Outre  de  nombreux  articles  parus  dans  diverses  revues  telles 
que  la  Bévue  des  Deum  Mondée^  M.  Bumouf  a  écrit  toute  une  série  d'ouvrages 
fort  estimés.  En  voici  les  titres  :  Deê  Prineipee  de  Vart  d'après  la  méthode  et 
les  tfocfrmef  de  Platon  (Paris,  18S0,  in-8)  ;  —  De  Nepiuno  ejueque  euHu  (Paris, 
f850,  in-8),  thèse  de  doctorat;  —  Méthode  pour  étudier  la  tangue  eaneerite^ 
oueragt  composé  iur  le  plan  de  la  méthode  grecque  et  de  la  méthode  latine 
de  J.'L.  Bumouf  diaprés  les  idées  d^Bugène  Bumouf  et  les  meiUeun  traités 
éeP Angleterre  et  de  V Allemagne,  notamment  la  grammaire  de  Bopp  (Pafis,  1899, 
in-8),  avec  L.  Leupol;  -^  Le  Bhagawid^QHà^  ou  te  Chant  du  bienheureuco^ 
poème  indien  (Nancy «  1861,  in-8);  —  Buai  sur  le  Vida  ou  Introduction  A  la 
connaissance  de  VInde  (Nancy,  1863,  in-8);  —  Dictionnaire  classique  sanscrit- 
fronçait  où  sont  coordonnés,  revisés  et  complétés  les  travaux  de  Wilson^  Bopp, 
Westergaardy  Johnson,  etc,  et  contenant  lai>évandgari,  sa  transàription  européenne, 
Cinterprétation,  les  racines  et  de  nombretUD  rapprochements  philosophiques 
(Nancy,  1863-1865,  in-8),  avec  L.  Leupol;  »  Nala,  épisode  du  Mahdbbdrata^ 
traduit  du  sanscrit  en  françaû  (Nancy,  1865,  ln-8);  —  Histoire  de  la  littérature 
grecque  (Paris,  1869,  2  vol.  in-8);  —  Choix  de  morceaux  sanscrits,  traduits, 
emnotés,  analysés  (Paris,  1866,  in-8),  avec  II.  L.  Leupol  ;  —  La  Légende  tuhé- 
nienne.  Étude  de  mythologie  comparée  (Paris,  1872,  in-8);  —  Vlndigo  japonais . 
Culture  et  préparation  (Paris,  1R74,  in-8)  ;  ~  La  Mythologie  des  Japonais  d'après 
te  Ko'Ku'Si-Ryaku,  ou  Abrégé  des  historiens  du  Japon,  traduite  pour  ta  première 
fois  sur  te  texte  japonais  (Paris,  i875i  in-8);  —  La  Ville  et  PAcropole  d^Athènu 
aux  diverses  époques  (Paris,  1877,  in-8);  —  Le  C€UhoUcisme  contemporain  (Paris, 
1879,  in-8);  —  Mémoires  sur  Vantiquité  :  f Age  de  bronse;  Troie;  Santorin, 
Délos;  Myctnes;  U  Parthénon;  les  Propylées;  Un  Faubourg  d*Athènei  (Paris, 
1879,  in-8);  —  La  Vie  et  la  Pensée,  éUmenU  réels  de  philosophie  (Paris,  1886, 
in-8);  — t  Les  Chants  de  f Église  latine  ;  restitution  de  la  mesure  et  du  rythme  selon 
la  méthode  'na^r«l{«  (Paris,  1887,  in-8);  —  Le  Vase  sacré  et  ce  qu'il  contient  dans 
■  l^Inde,  la  Perse,  la  Grèce^  et  dans  VBgiise  chrétienne,  avec  un  appendice  sur  le 
Saint'Qraal  (Paris,  1896,  in-8). 

—  La  magistrature  et  les  lettres  ont  fait  dernièrement  une  grande  perte 
'en  la  personne  tle  M.  Beaune,  doyen  de  la  Faculté  de  droit  à  TUniversité 
catholique  de  Lyon,  qui  est  mort  en  cette  ville  à  74  ans.  M.  François- 
Bénigne-Henri  Bbaonb  est  né  à  Dijon,  le  24  août  1833.  Après  a^oir  achevé 
ses  études  de  droit,  il  se  Ht  Inscrire  au  barreau  de  sa  ville  natale,  mais 
bientôt  après,  en  1858,  il  entra  dans  la  magistrature  comme  substitut  au 
tribunal  de  Langres,  puis  il  fut  successivement  substitut  à  Ghaumont  en 
1860  et  è  Dijon  en  1862,  procureur  impérial  à  Louhans  en  1865,  substitut  du 
procureur  général  à  Dijon  en  1866,  et  enfin  procureur  général  à  Alger  eu 
18rM.'DBûti<^é  dernier  poste  il  eut  &  organiser  les  nouveaux  tribunaux  créés 
-epf'Éabyfiei'ét'lo^rsqfue,  en  1875,  il  fut  rappelé  à  Aix  comme  procureur  géné- 
ral,'''il  fiiè'élià^gé'  de  préparer  les  réformes  introduites  depuis  dans  les 
tribiïdéVi  coiiwilaires  du  Levant.  Il  était  procureur  général  à  Lyon  depuis 


,  % 


—  174  — 

le  25  mai  1877,  quand  la  retraite  da  maréchal  de  Mae-Mahon  en  1879,  les 
insuccès  de  la  politique  conservatrice  et  la  préparation  des  décrets,  coptre 
les  ordres  religieux  le  déterminèrent  à  donner  sa  démission.  Lorsque  la 
Faculté  libre  de  droit  de  Lyon  s'organisa  il  fut  chargé  d*7  enseignai^  le  droit 
public  et  français  et,  depuis  lors,  il  n'a  cessé  d*étre  un  des  membres  les 
plus  distingués  de  l^Université  catholique  lyonnaise.  11.  Beaune  appartenait 
à  plusieurs  sociétés  savantes  des  départements  et  était  président  de  la 
section  des  lettres  de  l'Académie  des  sciences,  belles4ettres  et  arts  de  Ljron. 
Il  laisse  de  nombreux  ouvrages  qui  ont  établi  sa  réputation  de  Juriste  et 
d'historien.  Bo  voici  les  titres  :  Det  Diêtinetiom  tionorifiqueê  et  de  la  parUeuU 
(Paris,  1862,  in-12),  réimprimé  l'année  suivante  ;  —  SotnM  Chanial  cl  ta  dfree- 
Hon  deg  âmes  au  XYII<  êièele  (Par^,  1862,  in-8)  ;  —  La  Nobleise  aux  ÉiaU  de 
Bourgogne  de  4550  à  1199  (Dijon,  1864,  in-4),  avec  Bf .  Jules  d'Arbaumont  ;  — 
Voltairt  au  collège,  ea  famille,  eee  itudee,  see  première  amie.  Lettrée  et  documevUê 
inédite  (Paris,  J 867,  in-8)  ;  ^  Lee  Sorcière  de  Lyon,  ipieodee  judidairee  du  i^nif 
ei^le  (Paris,  1868,  in-8)  ;  ^  Journal  d*un  lieutenant-criminel  au  XYll*  eiècU 
(Paris,  1866,  in-S)  ;  —  Voltaire  contre  Travenol.  Proeèe  de  preeee  au  XYlil*  eièoU 
(Paris,  1869,  in-8)  ;  -^  Lee  UnivereiUe  de  Franche^Comti,  Gray,  Dole,  Beeançon 
(Dijon,  1870,  in-8),  ouvragé  couronné  par  l'Institut  ;  •—  Lee  Biformee  judU 
dairee  dane  lee  cahiere  de  4789  (Paris,  1860,  in-8)  ;  -*  Le  Palaie  de  juetice  ei 
Paneien  Parlemmït  de  Dijon  (Paris,  1872,  in-18)  ;  —  M.  Th.  Foieeet,  notice 
biographique  (Dijon,  1872,  in-18),  réimprimé  en  1875;  —  Lee  Dépouilke  de 
Charlee  le  Téméraire  à  Berne  (Dijon,  1873,  in-4)  ;  —  Introduction  à  l'étude 
,hielorique  du  droit  coutumier  françaie  juequ'à  la  rédaction  officielle  dee  coutumee 
(Lyon,  1880,  in-8)  ;  —  Le  Droit  coutumier  et  Vunité  Ugielatiw  en  France  (LyoD^ 
1880,  in-8)  ;  —  CSneeignement  du  droit  romain  et  la  Papauté  (Ljon,  1881,  in-8); 

—  La  Juetice  eoue  la  féodalité  (Grenoble,  1880,  in-8)  ;  —  Claude  de  Ruhye  et  ta 
liberté  de  teeter  au  XYi*  eièeie  (Lyon,  1881,  in-8)  ;  —  La  Chapelle  $am^HennU  d 
Villey-eur-TUle  (Dijon,  1881,  in-8)  ;  —  La  Condition  dvile  de  la  bourgeoieie  fran- 
çaiee  d'aprie  le  droit  coutumier  (Grenoble,  1882,  in-8)  ;  —  Drotl  coutumier  fran^ 
gaie  :  la  Condition  dee  pereonnee  (Lyon,  1882,  In-B)  ;  ^^  La  Vie  intérieure  au 
XYU*  eiècle  (Lyon,  1883,  in-8)  ;  —  Auguetin  Cochin  et  lee  Eepérancee  chrétiennes 
(Lyon,  1883,  in-8);  —  La  Nobleue  bourgeoiee  (Lyon,  1883,  in-8);  —  La  Corree- 
pondance  de  Voltaire  (Lyon,  1884,  in-8)  ;  —  Loe  Avocate  d'autre  foie,  la  confrérie 
de  Saint^Vvee  à  ChaUm^eur-Saône  apant  4789  (Dijon,  1885,  in-8)  ;  —  Droit  ooti- 
tumier  françaie  :  la  condition  dee  biene  (Lyon,  1885,  in-8)  ;  —  Vaiu  aprèe  le  tiège 
de  Lyon,  (Lyon,  1886,  in-8)  ;  —  Pierre  Paillot,  impriwuur^  hietoriographe  6our- 
guignon  (Dijon,  1888,  in-8);  '^  Un  La  Bruyère  bourguignon.  Lee  Caractèree  de 
Pierre  Le  Qoue,  cotïeeiUer  au  Parlement  de  Dijon  {4$éO'479M)  (Dijon,  1888,  in-8)  ; 

—  Droit  coutumier  françaie.  Lee  ContraU  (Paris,  1889,  in-8),  ouvrage  couronné 
par  l*Institut  ;  —  Fragmente  de  critique  et  d'hietoire.  i)roit  public  et  privé.  Épi* 
eodee  judiciaires  (Paris,  1800,  in-8)  ;  —  La  Partlcipatian  aux  bénéfices  dane  rtn« 
duetrie  et  le  commerce  (Lyon,  1893,  in-8)  ;  —  Nouveau»  Fragmente  de  droit  et 
d'hietoire  (Lyon,  1899,  in-8)  ;  —  La  Liberté  d*eneeignement  devant  le  Parlement 
(Lyon,  1899,  in-8);  —  Un  Juge  de  Marie-AntoinetU  (Lyon,  1899,  in-8)  ;  —  Scénee 
de  la  vie  privée  au  xvni«  eiècle  (Lyon,  1901,  in-8).  M.  Beaune  ^  donné  en 
outre  une  édition  des  Lettres  inéditee  de  Catinat  (Paris,  1861,  in-8),  et,  avec 
M.  J.  d'Arbaumont,  celle  des  iiémoiree  d^Olivier  de  la  Marche  (Paris,  1883- 
1884,  3  vol.  in-«). 

—  Un  homme  qui  tenait  une  place  considérable  dans  la  science  médiçalOt 
le  docteur  Pierre  Budin,  est  mort  à  Marseille,  au  milieu  de  Janvier,  à  61  aoa. 
Né  à  Enencourt-leSec  (Seine-et-Olse)  en  1846,  il  fut  reçu  docteuf  en  tnéde^ 
cine  à  Paris,  en  1875,  après  avoir  été  interne  des  hôpiUttt.  Sa  tiièee  de 


—  175  — 

doctorat  et  ses  travaux  sur  Tobstétrique  attirteent  sur  lui  Tattention,  et  en 
1878,  il  était  nommé  professeur  de  clinique  obstétricale  à  la  Faculté  de 
médecine,  puis,  le  25  Janvier  1889,  il  devenait  membre  de  r Académie  de 
médecine.  Ses  ouvrages  sur  l'obstétrique  fout  autorité»  En  voici  rénumé- 
ration complète  :  Déê  iMons  hraumaiiquM  che»  la  femme  dont  Us  açcouchemenU 
eunifcieU  (PariSf  1878,  in-8)»  thèse  de  doctorat  ;  —  De  (a  Téu  du  fœiuê  au  point 
de  vuê  de  Fobetéirique,  Recherchée  cliniquee  et  ewpinmenUdes  (Paris,  1876,  in-8); 

—  Beekerehee  pkyHologiquee  et  cliniqueê  êur  leê  aceouehemenie  (Paris,  1876,  in-S)  ; 

—  Des  Varieee  chee  la  femme  tneeinie  (Paris,  1880,  in-8)  ;  —  ObeUirique. 
Recherchée  cHniqueCt  le  palper  abdominal  (Paris,  1881,  in-8)  ;  —  ObeUirique  <t 
gynécologie.  Recherchée  cliniquee  et  ewpérimentalee  (Paris,  1883,  gr.  in-8);  — 
Obelétrique,  Notée  et  recherchée.  Le  Procrée  médical  (Paris,  1888,  in-8)  ;  —  Leçont 
de  clinique  obeUiricale  (Paris,  1889,  in-8)  ;  —  LaU  etérilieé  et  aUaitement  (Paris, 
1894,  in*  8);  —  Recherchée  eur  Valimentaiion  dee  enfante  débitée .  Emploi  dee 
produiu  de  digeetUm  artifieielle  du  lait  de  vache  (Paris,  1897,  in-8),  avec 
G.  Michel  ;  ^  Femmee  en  coudiee  et  nouveau-née.  Recherchée  cliniquee  et 
eœpérimentalee  (Paris,  1897,  in-8)  ;  —  La  Pratique  dee  aeeouehemente  à  Pueage  dee 
eagee^femmee  (Paris,  1897,  in-8),  avec  E.  Grouzat.  Le  docteur  Budin  a,  en 
outre,  traduit  de  Tanglais,  du  docteur  Duncan  :  Sur  le  méeanieme  de  Vaccou- 
ehement  normal  et  pathologique  ^Paris,  1876,  in-8). 

-*  Ifu*  Agnès  Mary  Glirkb,  morte  le  20  Janvier  à  Kensington,  à  6%  ans, 
occupait,  grftce  à  ses  travaux,  une  place  importante  parmi  les  astronomes 
anglais.-  Aussi,  sa  disparition  cause-t-elle  un  vide  considérable  dans  le 
monde  scientifique.  Parmi  les  ouvrages  qu'elle  laisse  et  qui  ne  ressemblent 
guère  à  ceux  que  les  femmes  écrivent  ordinairement,  nous  citerons  :  A 
Popular  hietory  of  Aetromomy  during  the  Nineteenth  Century  (Londres,  188S 
iii-8/,  plusieurs  fois  réimprimé  ;  —  The  Syetem  of  the  Store  (Londres,  1890, 
in-8),  réimprimé  avec  additions  en  1906;  —  Problème  in  Àttrophyeiee  (Londres^ 
1903,  in-8).  Mu«  Glerke  a  publié  d'autres  volumes,  en  apparence  moins 
Importants,  mais  d'un  intérêt  plus  considérable  pour  le  grand  public,  par 
exemple  une  biographie  des  trois  Herschel  et  un  traité  intitulé  Modem 
Cœmogcniee^  En  outre  «  elle  collaborait  assidûment  à  divers  périodiques 
scientifiques,  tels  que  r^  Obeervatory,  Knowledge,  etc.  Enfin,  ses  connais- 
aances  étaient  tellement  étendues  qu*elle  a  pu  faire  paraître,  en  1892,  un 
très  Intéressant  petit  volume  dont  le  titre  est  Familiar  Sttuiiee  in  Homer. 

—  II.  Framçois  Pibkosiiïsxi,  membre  de  TAcadémie  polonaise,  depuis 
1885  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Gracovie,  est  mort  le  27  novembre. 
M.  Piekosiùsld  avait  fait  ses  études  supérieures  à  rUniversité  de  Gracovie. 
D*abord  avocat,  puis  employé  de  banque  et  employé  dans  Tadmlnistration 
du  pays,  il  a  publié  des  ouvrages  historiques  et  législatif.  G'est  à  lui  qu'on 
doit  les  premières  publications  concernant  les  sources  de  l*histoire  de 
Pologne.  Voici  les  principaux  ouvrages  polonais  :  Le  Code  de  iiogilno  (1865); 

—  Le  Code  de  ta  eathédrale  de  Craeovie deSt,  Veneeelae (1874-1883)  ;  —  Leê  Codée 
de  la  PetUe-Pologne  (1874-1881)  ;  —  Lee  Sceaux  polonaU  au  moyen  âge  (1878)  ;  — 
Le  Code  de  la  Ville  de  Craeovie  (1879-82)  ;  —  De  VOrigine  dynaetique  de  la  nubleeee 
pokmeUee  (1888).  M.  PiekosiAskI  a  fondé  une  revue  héraldique  intitulée 
Berold. 

—  On  annonce  encore  la  mort  de  MM.  :  Henri  Astibe,  membre  de 
rAasociation  des  Journalistes  parisiens,  rédacteur  au  Petit  Journal^  mort  à 
Paris  k  la  fin  de  Janvier,  à  83  ans  ;  —  Raphaël  Basch,  homme  de  lettres,  mort 
à  Paris  à  la  fin  de  Janvier;  —  Gustave  Ganton,  professeur  d^histoire  au 
lycée  d*Annecy,  mort  en  cette  ville  au  commencement  de  Janvier,  a  43  ans, 
lequrt  s'était  spécialisé  dans  Tétude  de  la  période  napoléonienne  et  avait 


I  I     - 

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f  —  176  — 


publié,  ouiipe  divers  trayaux  parus  dans  la  Remte  hùioHqm,  des  ouvrages 
tels  que  Naj^Wm  anUmilUariste  (Paris,  1902,  in-S)  ;  —  Michel  Gharaiub, 
fondateur  de  la  grande  maison  d'imprimerie  de  Sceaux  (Seine)»  mort  au 
milieu  de  janYler»  à  89  ans  ;  —  Foifbr,  inspeeteur  d*académie  à,  Laon,  mort 
en  cette  ville  le  31  décembre;  —  Tabbé  Foubot,  qui  fut  pendant  plus  de 
cinquante  années  professeur  au  collège  de  Saint-Dizier,  mort  en  cette  ville 
au  commencement  de  janvier  ;  —  la  vicomtesse  db  Granotal,  née  de  Reiset, 
compositeur  musical  bien  connu,  morte  au  commencement  de  Janvier; 
—  Emile  Lbpbllbtibb*  avocat  à  la  cour  d^ppel  de  Paris,  mort  au  commen- 
cement de  janvier,  à  85  ans,  auquel  on  doit  plusieurs  ouvrages  sur  la  police 
sanitaire  des  animaux  et  un  code  pratique  des  usages  de  Paris  ;  —  Lb  Roux, 
professeur  honoraire  de  TÊcole  de  pharmacie  de  Paris,  mort  en  cette  ville  à 
|;V.  la  fin  de  décembre;  —  le  colonel  J.-C.-L.  Lubauski.  d'origine  polonaise, 

T-'  naturalisé  Français,  mort  au  commencement  de  janvier  à  la  Ganée  (Grète), 

jfi^  lequel  a  écrit  des  romans  militaires  en  collaboration  avec  son  ami  le  capi- 

1^,  taine  Bonnerive  (George  -de  L^s)  et  donné  des  articles  kla  VU  pariêimne 

|i  sous  le  preudonyme  de  Jean  Star  ;  —  Arthur  BIjlrtin,  rédacteur  en  chef  du 

h  journal  catholique  U  Courrier  du  Pof-de-Calatf , «mort  au  milieu  de  janvier; 

^:  —  Victor  PiLLON-DuFRBSNB ,  conservftteur  honoraire  à  la   Bibliothèque 

\\  .'  nationale,  collaborateur  à  Vlntermidiaùre  det  chercheurê  ei  euritux^  mort  le 

2  janvier,  à  PAge  de  71  ans;  —  RàOobz,  publiciste,  commissaire  du  Laos 
k  l'Exposition  coloniale  de  Marseille,  mort  au  commencement  de»  Janvier  ; 
•»  A.  ROQUBZ,  ancien  journaliste  parisien,  connu  par  ses  explorations  tn 
^  Indo-Ghine,  mort  &  Marseille  au  milieu  de  janvier,  à  45  ans  ;  —  Numa  Rous- 

r<  T&M,  Journaiiste  appartenant  à  la  presse  républicaine  départementale,  mort 

[;  au  milieu  de  Janvier,  à  Istres  (Bouches-du-Rhône)  à  45  ans,  lequel  coUa- 

^'  bora  au  Courrier  du  «oir,  rédigea  la  Dépêche  de  Lorieni  et  en  dernibr  lieu 

dirigeait  le  Petit  Haui-Mamaii  ;  —  Jean-Ëmile-Henri  Sarbiau,  archéologue 

et  numismate  de  valeur,  attaché  &  la  bibliothèque  de  PArsenal,  mort  au 

milieu  de  janvier,  à  47  ans,  lequel,  en  dehors  de  certains  mémoires  sur  les 

y  monnaies  et  les  monuments  gallo-romains  du  Nivernais  a  publié  :  Le  Mueée 

eeniennal  de  la  céramique  à  PSœposition  univenelle  (Paris,  t90i«  in-S);  — 
M"**  Pauline  Sayari,  morte  au  commencement  de  janvier,  qui  a  publié  un 
certain  nombre  de  romans^  s'est  consacrée  aux  œuvres  féministes  et  a 
fondé  la  «  Fédération  féministe  »  ;  —  Gélestin  Sbnès,  mort  &  80  ans 
au  milieu  de  janvier,  l^in  des  précurseurs  du  mouvement  féllbréen  et  -qui 
a  écrit  sous  le  nom  de  La  Sinse,  un  intéressant  ouvrage  :  La  Vie  provençale^ 
ecèneg  populaires  (Toulon,  1874,  in-8)  ;  — •  M"»  Sobolbska,  connue  sous  le 
pseudopyme  de  Jacques  Lermont,  morte  à  la  fin  de  janvier,  laquelle  fut 
une  collaboratrice  de  P.-J.  Stahl  (Hetzel)  et  a  publié  dans  la  collection  de 
ce  dernier  un  grand  nombre  de  volumes  de  morale  familiale  à  Tusage 
de  la  jeunesse  et  qui  a  traduit  de  Tanglais  :  Les  Émigrants  du ,  TraneuMal^ 
la  Montagne  perdue^  de  Mayne-Reid,  etc  ;  —  le  peintre  alsacien  Toughb- 
MOLiN,  mort  au  milieu  de  janvier,  è  Brighton,  en  Angleterre,  à  77  ans,  lequel 
avait  publié  et  illustré  divers  ouvrages  relatifs  à  PAlsace,  tels  que  le  Jour- 
nal assiégéf  de  Piton,  d'un  Régiment  d'Alsace  dans  Parmée  française,  Strasbottrg 
militaire.  Quelques  Soutfenirs  du  vieux  Streubourg^  etc. 

—  A  rétrani^er  on  annonce  la  mort  de  BJM.  :  le  P.  Ballbrini,  mort  à  Rome, 
le  17  janvier,  k  76  ans,  doyen  des  RR.  PP.  jésuites,  rédacteur  de  la  Ciiailtà 
Catiolica^  revue  dans  laquelle  il  a  publié  plusieurs  romans,  notamment 
Jules  le  Chasseur  des  AlpeSy  qui  lui  attira  des  poursuites  à  cause  d'allusions 
qu'il  aurait  faites  au  roi  Victor-Emmanuel  ;  ^  Nikolaï  Barssukoy,  his- 
torien russe,  directeur  des  archives  du  ministère  de  l'instruction  publique 


—  177  — 

da  Russie,  mort  deraièremeot  &  Saint-PéteraboorK  ;  —  Dr.  Otto  BaifNDOMJ 
4lireeieordoi'In»tUat  arohéologiqoe  impérial  d'Autriche,  mori.le  2  Janyier, 
4  VJeane,  à  eo  ana  ;  —  Dr.  Albert  Friedrich  Bsrnbe,  profesaeor  de  droit 
civil  et  de  droit  criminel,  mort  à  Charlottenhourg,  le  14  Jantièr,  à 
M  ans;  —  Dr,  Haig  Bbown,  pédagogue  aQgiaia  fort  conou,  mort  au 
mUleu  de  Janvier,  àttans,  lequel  après  a?oir  été  pendant  sept  ans  à  la  tête 
de  Técole  de  Kensington,  dirigea  Jusqu'en  I8tf7,  et  aTOc  ua  réel  succès,  la 
4^nde  institution  de  Gharterhouse  ;  —  Saiomon  BuBsa,  écrivain  allemand, 
mort  au  commencement  de  Janvier,  à  Lembeig  (Gallcie),  4  80  ans,  auquel 
<nx  doit  d'importants  travaux  sur  Thistoire  des  Juifo  allemands,  par 
asemple  i^Ânêche  Sckem,  Biographim%  tmd  LeickenêUininêekriflên  «en  RuMntn^ 
l^hrhauêvcrgtehêrn,  HêHgiomweUem,  RabbinatêaueMioren  tmd  û^nMindevovête" 
4en»,  die  wàhrmd  tine»  Zeiiraumeê  wm  400  Jahrm  (4500^489$)  in  Lemberg  Mrten 
ftMiil  wirkim  (Gracovie,  1885,  in-8)  ;  —  Dr.  Alfred  Bughwald,  professeur  de 
thérapeutique  à  Breslau  (Silésie),  mort  en  cette  ville,  le  16  décembre,  & 
02  ans;  —  Henri  Gastbbman,  chef  de  la  grande  maison  d'édition  catholique 
cte  Tournai,  mort  à  la  fin  de  Janvier  ;  *~  Gustave  Gzbhwinxa,  professeur  de 
construction  de  voies  ferrées  et  de  tunnels  à  r£cole  technique  supérienre 
de  Brunn  (Moravie),  mort  en  cette  ville,  le  6  janvier  ;  —  J.-J.  Djlvid,  roman, 
oier,  poète  et  Journaliste  autrichleo^  mort  dernièrement  à  Vienne,  h 
48  ans,  qui  laisse,  outre  quelques  volumes  de  vers,  un  certain  nombre  de 
nouvelles  et  de  drames,  tels  que  :  Am  Wege  uerben  (ferlin,  1900,  in-8)  ; 
DU  Troika,  Er»ahlumgm  (Berlin,  1901,  in-8);  Der  (ratie  EckMKU.  Bin 
S9hmuipUl  m  fUnf  Aufêûgm  (Berlin,  1902,  ln-8)  ;  -  Dr.  Wilhelm  DiTrmi- 
BBMOBB,  professeur  allemand  de  philologie  classique,  mort  le  29  décembre,  à 
Ualle-sur-Saale,  à  67 ans;  —  Joseph  Dupeanh,  littérateur  wallon,  mort  en 
décembre,  k  Mons  ;  —  Hélène  FBLSiNO-PiCHLBa,  femme  de  lettres  aUemapde, 
morte  à  B^lin,  le  29  novembre,  à  57  ans,  laquelle  laisse  un  certain  nombre  de 
nouvelles  et  de  romans,  tels  que  :  Sûemanmliêbe.  NovelUn  (Berlin,  1896,  in-8))  ; 
I>er  Nordêlemund  Andtres.  Aeht  Seenovellen  (Stuttgart,  19(92,  in-8)  ;  —  Oskar 
FuHBiiANN>  sous-directeur  de  TÊcole  de  commerce  de  Dresde  (Saxe),  mort 
«n  cette  ville,  le  31  décembre  ;  —  Victor  Golzbw,  ancien  professeur  de  droit 
4  PUniversité  de  Moscou,  mort  dernièrement  en  cette  ville,  à  66  ans  ;— ^  Dr. 
JohannesYonGOTTSCHiGE,  professeur  de  théologie  à  l'Uni versité  de  Tubin- 
^ue,  mort  en  celte  ville,  le  3  janvier,  à  60  ans  ;  —  Dr.  Wilhelm  GaBicPLBa, 
é<»rivain  allemand,  mort  4  Breslau  (Silésie),  le  8  Janvier,  à  81  ans  ;  —  Hatoit 
DBTBRMioouaT,  profcssour  &  la  Faculté  de  médecine  de  rUniversité  catho- 
lique de  Louvain,  mort  en  cette  ville,  le  16  décembre,  à  l'&ge  de  74  ans;.^  Dr. 
Kurst  Hbtzbe,  philologue  allemand,  auteur  d'ouvrages  surles  langues  romanes, 
mort  le  1«'  novembre,  à  Thôpital  militaire  de  Naumbu^g•su^Saale  ;  —  Dr. 
Addf  HiLQBNPBLD,  profcsscur  de  théologie  &  rUniveraité  d'iéna,  mort  en 
cette  ville,  le  12  Janvier,  à  83  ans;  —  le  R.  P.  Paul  Huys,  professeur  au 
collège  Saint- Vincent  de  Pauie,  mort  en  décembre,  k  Ypres,  à  l'Age  de 
36  ans;  —  E.  F.  Jagqubs,  musicien  anglais  de  talent,  mort  au  commence- 
ment de  Janvier,  lequel  fut  propriétaire  et  directeur  du  Mutioal  World  de 
1888  à  1891,  directeur  du  Musical  Times,  de  1892  à  1897,  et  enûo  critique 
musical  à  VObserver;  ^  Dr.  Eno  Jûbobns,  professeur  de  mathématiques  à 
l'École  technique  supérieure  d'Aiz-la-Ghapelle,  mort  en  cette  ville,  le  5  jan. 
vier,  à  68  ans  ;  —  Gyrill  Kistlbr,  musicien  allemand,  mort  au  milieu  de 
Janvier,  &  59  ans,  lequel,  outre  diverses  compositions  musicales,  laisse  un  cer- 
tain nombre  d'opéras-oomiques,  tels  que  KunihUd  (1884);  Stdenspiegel  (1 889);  il rm 
^IsUin  (1902),  etc.  ;  —  Wilhelm  Kobnig,  professeur  de  chimie  à  Munich, 

FÉVRiia  1907.  T.  CIX.  12. 


-  178  — 

^ mort  en  cette  yille,  le  17  décembre,  à  55  ans;  —  MIchael  Eonowaloy,  pro- 
fésBeur  de  chimie  aa  Polytechnicum  de  KieT  (Russie),  mort  en  cette  ville,  le 
35  décembre,  à  49  ans  ;  —  Dr.  Adam  Keamwtzgky,  professear  d^  théologie 
morale  &  la  FaculUVde  théologie  catholique  de  Breslau  (Silésie),  mort  récem- 
ment en  cette  ville,  à  67  ans;  —  Burkhard  Wilhelm  Lbist,  professeur  de 
droit  à  runiversité  allemande  dléna,  mort  en  cette  ville,  le  31  décembre,  à 
84  ans,  auquel  on  doit  dMmportants  travaux,  entre  autres  :  AU^aritehei  Jus 
gentium  (lénht  1889,  in-8);  AU^irUches  Jus  chUe  (léna,  1892-189$,  in-8)  ;  —  Peter 
LOHMA.NN,  auteur  dramatique  allemand,  mort  le  10  Janvier,  à  Leipzig,  à 
74  aos  ;  '—  Frederick  William  Maitlàmd,  professeur  de  droit  à  Cambridge 
et  Pun  des  plus  remarquables  historiens  dé  PAngieterre,  mort  dernièrement 
dans  les  Iles  Canaries,  à  57  ans,  lequel  s'est  distingué  par  une  brillante  car- 
rière comme  avocat  d'abord,  puis  comme  professeur,  et  a  publié  des  travaux 
de  premier  ordre  tels  qu'une  édition  du  Note-Book  de  Bracton  en  1887  ;  HtS" 
tory  ofBngUsh  Lato  (1805),  avec  Sir  F.  Pollock;  Canùn  Law  in  England  (1898); 
-*  Dr.  Feodor  Mightchbnko,  professeur  de  littérature  grecque  &  llJnivanlté 
russe  de  Kaxan,  mort  dernièrement  en  cette  ville,  à  59  ans;  —  Dr.  Paul 
M0BIT7S,  mort  vers  le  milieu  de  janvier,  à  Leipzig,  à  54  ans,  connu  par  ses 
recherches  sur  les  maladies  nerveuses,  par  ses  études  pathologiques  sur 
des  hommes  illustres  tels  que  Rousseau,  Nietzsche,  Schopenhauer,  et  qui 
laisse  des  ouvrages  d*une  très  grande  valeur,  tels  que  :  Ueber  dU  Eintheilwig 
der  Krankheiten.  Neurologische  Beiraehtungen  (Coblenz,  1892,  in-8);  Ueber  diê 
Behcmdlung  von  Nervenkranken  und  die  Errichtung  von  Nervenheilstàueh  (Berlin, 
1896,  in-8)  ;  —  Dr.  Johann  Najbwski,  professeur  de  mathématiques  à  Lem- 
berg  (Galicie),  mort  en  cette  ville,  le  l**  janvier;  —  Dr.  Bruno  Nakb,  profes- 
seur allemand;  mort  à  Dresde,  le  10  janvier;  —  Miss  Alice  Oldham,  morte  vers 
le  milieu  de  janvier,  laquelle,  après  avoir  longtemps  enseigné  en  Irlande,  s'est 
fait  connaître  par  ses  remarquables  cours  d'histoire  et  de  philosophie  au  col- 
lège Alexandra  et  par  le  zèle  qu'elle  a  déployé,  non  sans  succès,  pour  obtenir 
aux  femmes  le  droit  de  suivre  les  cours  du  collège  de  la  Trinité  de  Dublin; 

—  Adam  Paulsbii,  météorologiste  danois  de  grande  réputation,  directeur  de 
rinstitut  météorologique  de  Copenhague,  mort  en  cette  ville,  le  12]anvier> 

•  &  74  ans,  lequel  s'est  fait  connaître  surtout  par  des  recherches  entreprises, 
au  Groenland,  sur  les  aurores  boréales,  recherches  dont  les  résultats  ont 
été  consignés  dans  un  remarquable  ouvrage  :  Observations  internationales 
polaires  (1882-1883)  ;  —  le  baron  Karl  ton  Pbrfaix,  auteur  dramatique  et 
compositeur  de  musique  allemand,  mort  le  15  janvier,  à  Munich,  &  83  ant; 

—  Dr.  Arthur  Ppbrhofbr,  auteur  dramatique  allemand,  mort  le  14  janvier, 
à  Berlin,  &  35  ans  ;  —  Emst  Pfitzbb,  le  distingué  botaniste  allemand,  pro- 
fesseur &  l'Université  de  Heidelberg,  mort  dernièrement  en  cette  ville,  à 
61  ans,  auquel  on  doit  de  nombreux  ouvrages  fort  estimés,  entre  autres  : 
Uebersicht  des  natûrliehen  Systems  der  Pflansen.  Zum  Cebrauck  in  Vorlesungen 
fur  Anfànger  bearbeitet  (Heidelberg,  1894,  in-8)  ;  Der  botanische  GMten  der 
Universitàt  Heidelberg.  Ein  Fiihrer  fur  dessen  Besvcher  (Heidelberg,  1899,  in-8); 

—  Dr.  Emil  Philippson,  directeur  de  la  «  Jacobson-School  m,  mort  le 
23  décembre,  &  Seesen  ;  »  Jacob  Pobsghl,  professeur  de  physique  techni- 
que à  l'École  technique  supérieure  de  Gratz  (Styrie),  mort  récemment  en 
cette  yille,  à  79  ans  ;  —  Nlkolai  Pugheabby,  écrivain  russe,  mort  à  Saint- 
Pétersbourg,  le  27  décembre,  &  65  ans  ;  —  Dr.  Rudolf  Quaas,  médecin  autri- 
chien,  professeur  de  pansements  à  PUnlversité  de  Gratz  (Styrie),  mort 
récemment  en  cette  ville,  &  66  ans  ;  —  Dr.  Hermann  Rasbow,  directeùr-du 
gymnase  de  Weimar,  mort  le  3  janvier,  à  Brème,  à  88  ans  ;  —  B.  Flechter 
BoBiNSON,  journaliste  anglais,  mort  le  22  janvier,  &  35  ans,  après  avoir 


^■T~Wr^ 


—  179  — 

dirij^é  l^.DçiityExpreUt  Vanity  Fair  et,  plus  réceiiimeQt,  Tke  World \  'y  l>t. 
Hugo  Sqhlàdjbbagh,  directeur  de  TÊcole  des  €  Trols-ïloift  »  4<ç  Dresde,  miftl 

.en  cette  Tille,  le  9  janvier,  à  47  ans  ;  —  Dr.  .Dskar  Schà^b/  professejir 
de  langue'  et  de  littérature  allemandes,   mort  à  Kœriigsberg  (Crusse), 

.le  30  décembre,  à  ,81  ans  ;  —  Dr.  Glemens    ScHLtjTBR,   professeur  de 

.géologie  et  de  paléontologie  k  Bonn,  lùôrt  en  cette  ville,  à  la  fin  jde 
décembre,  à  82  ans;  r-  Dr.  Eugen  Sbmicbr,  ancien  professeur  de  ^atiio* 
logie  et  d'anatomie  à  l'Université  de  Saint-Pétersbourg,  mort  à  la  îln  de 
décembre,  à  Woldar  (Livoni^)  ;  —  Dr.  Ernst  Auguste  yoN  Sbdpfbrt,  pro- 
fesçe^r.  de  droit  romain  à  runlversité  de  Munich,  mort  en  cette  ville,  le 
t  Janvier,  &  88  ans  ;  —  William  Sinus,  membre  de  c  Royal  Âstronom^çal 
Society  >,  auteur  de  nombreux  articles  parus  dans  les  Monthly  Sotiees^ 
mort  le  2  janvier,  à  Shanklin,  à  90  ans;  —Dr.  Ot^o  Woirgang  Spbybr, 
écrivain  allemand,  auteur  d'ouvrages  d'histoire  localo,  diôrt  le  14  janvier  & 
Francfort-sur-le-Mein ,  à  81  ans  ;  —  Ferdinand  Sprinobr,  édi.teur  allemand, 
mort  dernièrement  &  Chariot tenbourg,  prés  de  Berlin,  à  61  ans  ;  —  le  Hév. 

,RoJ)ert  Herbert  Stort,  principal  de  runiversitfi  de  Glasgow,  lequel  laisse 
de  nombreux  ouvrages  fort  appréciés  en  Angleterre,  notamment  :  Cveedand 
conduet  (1872,  ln-8)  ;  Health  HaunU  of  ihe  Riviera  (1880,  in^8);  The  Aposiolie 
Miniâtry  in  ihe  ScoUiêh  Church  (1897,  in-8)  ;  —  Jules  Tubldpô,  Tun  des 
rédacteurs  dti  Journal'  de  Bntxellèe,  mort  en  décembre;  —  Eliel  Vbst, 
écrivain  suédois,  mort  le  22  décembre  à  Storkyro  (Finlande),  à  43  ans  ;  — 
Dr..  Kasixnir  Wrowlbski»  écrivain  polonais,  mort.  &  la  fin  de  décembre,  à 
Lemberg  (Galiçie^.  . 

LbGTXJRBS  FAITBS  ▲  L'ACADÈMIB  DBS  SGIBNGBS  MORAI^S  BT  POLITIQUBS.  — 

Le  5  janvier^  M.  Gebhart  remercie  ses  confrères  de  la  mission  quUls  lui  ont 
eonOée,  et  souhaite  la  bienvenue  à  Lord  Reay,  associé  étranger^  — 
M.  Luchaire,  nommé  président,  remercie  son  prédécesseur  et  TAcadémie,  et 
exprime  quelques  vœux.*  —  M.  Dareste  Ut  une  notice  sur  les  travaux  de 
M.  E.  de  Hinojosa,  concernant  l'histoire  du  droit  espagnol.  —  M.  Levasseur 
donne  une  analyse  de  l'ouvrage  de  Sir  J.  Lubbock  (Lord  Avebury)  sur  la 
liberté  des  transports.  —  Le  19  janvier,  M.  Levasseur  termine  la  lecture  de 
son  travail  sur  les  transports  en  Angleterre  oonsidéréa  comme  iudustrie, 
et  sur  le  rdle  que  jouent  les  municipalités  à  cet  égard. 

LBGTURBS  FAITBS  ▲  L'ACADâlIIB  DBS  INSCRIPTIONS  BT  BBLLBS-LBTTRBS .  ^ 

Le  4  janvier,  M.  Gagnât  transmet  avec  les  remerciments  accoutumés,  le 
fauteuil  de  la  présidence  à  M.  S.  Reinach.  —  Celui-ci  exprime  le  vœu  que 
des  communications  brèves  remplacent  la  lecture  des  mémoires.  —  M.  Sénart 
donne  des  nouvelles  de  la  mission  Palliot,  dans  le  TurJcestan,  où  Ton  a 
trouvé  des  ruines  et  des  manuscrits  extrêmement  curieux.  —  M.  Serruys 
explique  un  flragment  important  du  canon  historique  d*Eusèbe,  fragment 
écrit  en  grec.  —  M.  N.  Valois  parie  d'un  texte  manuscrit  relatif  à  Jeanne 
d'Arc,  qu'il  a  découvert  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne,  et  qui 
prouve  que  la  Pucelle  fut  très  vite  l'objet  d*un  culte  populaire.  ^  Le  il  jan- 
vier, M.  d'Arbois  de  Jubainville  démontre  l'identité  entre  les  Manapii  de 
Ptolémée  établis  en  Irlande,  et  les  àtenapu  venus  de  Casse!  en  Flandre.  — 
M.  Chavannes  lit  une  lettre  de  M.  PelJiot  sur  des  textes  très  anciens,  en 
écriture  brahmi,  trouvés  dans  le  Turkestan.  —  M.  Léon  Dorez  parle  d'nn 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale,  qu'il  croit  être  celui  sur  lequel 
travaillait  Pétrarque,  quand  il  fut  frappé  de  mort,  en  1374.  —  Le  25  janvier» 
M.  Dieulafoy  poursuit  sa  lecture  ayant  trait  au  théâtre  espagnol  à  tendance 
religieuse.  —  M.  Gagnât  indique  à  l'Académie  le  résultat  des  fouilles  faites 


'*;»: 


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—  180  — 

en  Algérie  sous  la  direction  de  M.  Ballu,  à  timgad ,  Lambéze,  tfdaoaFo'o^, 
Announa  et  Khamlasa.  —  M.  Salomon  Relnach  explique  que  le  type  tfe'la 
Vierge  à  la  Massue,  doit  être  une  traduction  du  mot  :  Virgo  eUnHgera,  qiii 
Teul  dire  porteuse  de  fiuutice,  aussi  bien  que  porteuse  de  clef, 

Pbix.  —  Dans  sa  séance  publique  annuelle  du  16^  noveàitlre  dernier, 
TAcadômie  des  inscriptions  et  belles-lettres  a  décerné  les  prix  suivants  : 

Prix  ordinaire  de  TAcadômie  (8,000  fr.]-  ^  Sujet  proposé  :  Étudier  vne 
période  de  Vhiêtoire  ancienne  au  Japon»  —  Un  encouragement  de  500  fr.  àii  P. 
Balet,  missionnaire  à  Tokio  (Japon)  :  Sfiohku^Taiêhi  et  eon  époque. 

Antiquités  de  la  France.  —  Quatre  médailles.  V*  médaille  de  1,500  fr.,  à 
M.  Léon  Mirot  :  lêabeUe  de  France^  reine  d'Angleterre^  comteiêe  d^Angoulêine^  et 
lei  Jneurrectione  urbaineê  au  début  du  règne  de  Charlee  VL  ~  2«  médaille  de 
1,ôbo  fr.,  à  M.  Pb.  Lauer  :  Lu  Annalee  de  Flodoard.  —  3«  médaille  de  500  fr., 
à  M.  Serbat  :  Lee  Aêêembléee  du  clergé  de  France  de  45i1  à  4048.  —  4«  médaille 
de  500  fr,  à  M.  Henry  d'Allemagne  :  Lee  Cartet  à  jouer  du  quatortième  au 
vingtième  siècle. 

Mentions  bonorables  :  1*  M.  6.  Dottin  :  Manuel  pour  tervir  à  Vétude  de 
Vantiquité  celtique.  -*  2«  M.  Tabbé  G.  Ailibert  :  Bietoire  de  Seyne,  de  eon 
bailtage  et  de  ea  viguerie.  —  3®  M.  Lucien  Begule  :  Lee  Incruêtalione  décoratives 
des  cathédrales  de  Lyon  et  de  Vienne.  —  4*  M.  Pabbé  J.-N.  Abgrall  : 
V Architecture  bretonne.  Étude  des  monuments  du  diocèse  de  Quimper  et  Livre  dPor 
des  églises  de  Bretagne.  —  5®  M.  Emile  Bonnet  :  Antiquités  et  monuments  du 
département  de  VHéràult.  — >  6<>  M.  Henri  Moris  :  Carhtlaire  de  Vabbajfe  de 
Lirins.  !*«  et  2«  partie.  —  ?•  M.  J.  G.  Demarteau  :  L'Aràenne  belgo-roméine. 
Étude  d*histoire  et  ^^archéologie. 

Prix  Gobert  (10,000  fr.).  —  Premier  prix,  à  M.  Ernest  Petit  :  Hietoire  àsB  ducs 
de  Bourgogne  de  la  race  capétienne.  ^  Le  Second  prix,  à  M.  Alfred  Rlcbard  : 
Histoire  du  comtes  du  Poitou. 

Prix  Bordin  (3,000  fr.).  -  Partagé  :  2,0(M)  fr.  à  M.  Jules  Gay  :  VltaUe  méH- 
dionale  et  V Empire  hgsantin  depuis  Vavèneinent  de  Basile  /«'  j%uqu*à  la  pHse  de 
Bari  par  les  Normands  {8$7'4ôH).  —  000  fr.iiMM.  Ch.  Samaran  et  G.  Mollat  : 
La  Fiscalité  pontificale  en  France  au  quatortième  siècle.  —  400  Ir.  à  M.  P. 
Champion  :  Guillaume  de  Flavy,  capitaine  de  Compiègne. 

Prix  Fould  (5,000  fr.).  —  M.  Henri  Lechat  :  La  Sculpture  attique  avant  Phidias 
et  Tensemble  de  ees  travaux  sur  l'histoire  de  Tart  grec. 

Prix  Brunet  (3,000  fr.).  —  2,000  fr.  &  M.  Frédéric  Lachèrre  :  Bibliographie 
du  recueils  collectifs  de  poisiu  publiés  de  4597  à  41Q0.  —  600  fr.  à  M.  A.  de  la 
Bouralière  :  ^Imprimerie  et  la  librairie  à  Poitiers  pendant  les  diao-eepHème  et 
dix-huitième  sièclu*  —  500  fr.  À  M.  P. -P.  Plan  :  Bibliographie  rabelaisienne. 
Les  Éditions  de  Babelais  de  455$  à  4744. 

Prix  Stanislas  Julien  (1,500  tr.).  —  MM.  Raguet,  delà  Société  des  Missions 
étrangères,  et  Ono-Tota  :  Dictionnaire  français^japonais. 
.    Prix  Delalande-Guérineau  (1,000  fr.  —M.  Edmond  Gourbaud  :  Œuvru  de 
Cieèron,  de  Oratore,  livre  /•'. 

Prix  de  .la  Grange  (1,000  fr.).  —  M.  Bedier  :  Roman  de  Tristan. 

Fondation  Gamier  (15,000  fr.).  —  Une  subvention  de  3,000  fr.  à  la 
Mission  saharienne  de  M\  de  Galassanti-Motylinski.  —  Une  subvention 
complémentaire  de  12,000  fr.,  pour  la  Mission  de  M.  Pelliot,  au  Turkestan. 

Fondation  Piot  (17,000  fr.).  —  !•  3,000  fr.  au  R.  P.  Delattre,  pour  la  con- 
tinuation de  ses  fouilles  &  Garthage;  —  2*  2,000  fr.  à. M.  Hoileaux,  pour 
Tachèvement  des  planches  reproduisant  les  mosaïques  et  peintures  murales 
.de  Délos;  ^  3»  2,000  fr.  &  M.  Grenier,  pour  exécuter  des  fouilles  dans  .la 
nécropole  de  Bologne;  —  4*  2,000  fr.  pour  la  publication,  chez  M.  Leroux,  du 


-  181  — 

Journal  det/buit/M  de  M,  U  commandant  Cro$^  à  TtUo;  ^  5*  300  fir,  à  M.  Tabbé 
Hdfcaet»  pour  continuer  les  fouilles  de;  la  Graufesengue(A7Giyron);  —  6'  5Q0  fr. 
à  M.  Léon  Dores^  pour  photographie  des  plus  belles  miniatures  qui  ornent 
les  manuscrits  dans  la.  collection  de  '  Lord  Lelceater,  A  Holkham  Hall 
(liorfbl)K)  ;  —  "•  500  fr.  h  M.  Dufour,  pour  la  publication  de  son  ouTrage  sur 
les  monuments  d'Anghoyat;  —  8»  600  £r.  à  M.  Gartailhac  pour  ses  fouilles  dans 
une  grotte  préhistorique  de  TAriège  ;  — .  9*  400  Ar.  À  M.  E.  Rivière  pour 
achever  des  fouilles  dans  une  grotte  de  TATejron;  — 10*  000  fr.  à  M.  l'abbé 
Lc^naud  pour  achever  ses  fouillea  dans  les  catacombes  d^Hadrumète 
(Tunisie). 

Prix  Joseph  Sain  tour  3,000  fr.  — .  1|500  fr.  au  R..P.  Lagrange  :  Ètudtt  tur 
Uê  reUgûmêMémitique^,  —  500  fr.  k  M.  l'abbé  J.  Labourt  :  U  CM9UanUme  dans 
Pempire  perie^  9Qut  la  dynasUe  Sasianide»  «-  500  fr*  à  M.  Moïse  Schwab  : 
Rapport iur  Uê  inseriptionê  hibra%q^e$  d^  la  France^  -^500  fr.;  à  M.  Victor. 
Chauvin  :  Bibliographie  deg  ouvragu  arabee  ou  relatifê  auaf  Arabe»t  tomes 
VU  à  IX. 

Prix  Gabriel-Auguste  Prost  (1,200  fr.).  ^eoofr.à  MM.  H.  Stein  et  Léoa 
Legrand  :  La  Frontière  d^Argonne  {8*3- 1669)^1  400  fr.  à  M.  Edmond  Pionnier  s 
Suai  sur  Chistoire  de  la  Révolution  à  Verdun  (I789-I79s).  —  Mentions  honora* 
blés:  à  M.  J.  Ducrocq,  directeur  de  la  revue  intitulée  :  UAustrasie,  revue 
du  pays  Messin  et  de  Lorraine  ;  —  à  M»  Alfred  Pierrot  :  ^Arrondissement  de 
iionlmédy  sous  la  Révolution, 

ANNUâiaB  PONTiPiCAL  GATHouQUB  1907.  —  L*exceUent  annuaire  publié 
par  Mgr  Albert  Battandier  (Paris,  Maison  de  la  Bonne  Presse,  in-8  de  671  p., 
avec  grav.  et  portraits.  —  Prix  :  3  ûr.  50)  se  compose,  comme  on  sait,  de 
deux  parties.  La  plus  grosse  moitié  du.  volume  est  occupée  par  des  listes 
de  dignitaires  ecclésiastiques  ;  chaque  année  quelque  petit  perfectionnement 
en  rend  le  maniement  plus  pratique  ;  quant  aux  inexactitudes  matérielles 
inévitables,  nous  n^en  avons  relevé  qu'un  fort  petit  nombre,  encore  sont-ce 
plutôt  des  omissions  que  des  erreurs.  Pour  corriger  ce  que  ces  longues  nomen. 
datures  ont  d'un  peu  aride,  Térudit  éditeur  ajoute  chaque  année  quelques 
articles  éclairclssant  certains  points  de  Torganisation  religieuse.  Sait-on 
ce  que  sont  la  Falda,  le  Fanon  et  le  Subeinetoriumi  Ce  sont  des  ornements 
liturgiques  propres  au  Souverain  Pontife  :  nous  en  trouvons  la  description 
et  rhistoire.  A  propos  du  sacre  des  quatorze  évéques  firançais  préconisés  lé 
21  février  1906,  nous  trouvons  des  recherches  sur  les  sacres  d'évéques 
célébrés  par  les  Papes;  voici  encore  diverses  études  sur  le  cardinal  Perron, 
apologiste  ;  sur  les  papes  du  viu*  siècle  ;  sur  les  anciens  évêchés  d*Êcosàe  ; 
sur  la  couronne  de  saint  Etienne,  qui  figure  dans  les  armoiries  du  royaume 
de  Hongrie  ;  sur*  la  stalle  réservée  dans  le  chapitre,  de  Latran  à  nos  roiSt 
empereurs  ou  présidents,  Jusqu'à  M.  Fallières  exclusivement.  D'importantes 
noties  statistiques  sont  consacrées  aux  ordres  religieux,  aux  missions,  aux. 
églises  protestantes.  Enfin,  sous  la  rubrique  des  Congrégations  romaines, 
sont  réunies  les  principales  décisions  prises  par  ces  hautes  assemblées;  on  p^ut 
ansfli,  en  quelques  pages,  se  tenir  au  courant  de  la  Jurisprudence  romaine» 
surtout  en  matière  canonique  et  liturgique.  Enfin,  l*auteur  a  dressé  la  liste 
des  ecclésiastiques  membres  des  divers  parlements  européens  et  de  ceux 
qui  ont  appartenu  aux  diverses  classes  de  l'Institut  de  France... 

'  PiRts.  -*  La*  publication  par  S.  S.  le  cardinal  RampoOa  d'un  ouvrage 
monumen  ta!  sur  sainte  Mélanie  (Sancta  Melania  giuniore,  Roma,  tip.  vaticanâ, 
i905,  in-fol.  dé  lxxix-306  p^  avec  pi.)  a  fourni  à  M.  Paul  Allàrd  l'occasion 
d^ône  étude  fort  curieuse  d'histoire  sociale.  Mélanie  étail  une  des  pins 


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—  182  — 


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grandeB,  sinon  la  pliiii  grande  propriétaire  romaine  de  son  temps»  et,  en  nons 
faisant  l'histoire  de  cette  fortune  à  laquelle  la  sainte  et  Pinianus  son  époux 
opt  si  généreusement  renoncé,  c^est  bien  Une  QraniU  Fortune  romaine  au 
Vêiizle  qu*il  nous  Ihit  connaître  (Extrait  de  la  Revua  de9  question»  hietoriquee. 
Janvier  1907.  Paris,  aux  bureaux  de  la  Revue,  in-8  de  28  p.)*  On  reste  con- 
fondu en  présence  des  immenses  fortunes  d*une  époque  où  beaucoup  de 
riches  ont  près  de  quatre  millions  de  revenu  annuel,  et  où  Ton  classe 
€  parmi  les  gens  de  fortune  moyenne  un  sénateur  capable  de  dépenser,  pour 
célébrer  la  préture  de  son  nis,  2  000  livres  d*or,  soit  1«944,000  francs.  »  Quant 
à  Mélanie,  son  revenu  annuel  était  de  plus  de  116  millions  et  demi. 

-^  La  librairie  Beauchesne,  vient  de  publier  une  petite  brochure  sur 
V Attitude  des  eatkoliques  en  face  de  la  violenee  légale  (in-18  de  23  p.)-  Cette 
brochure,  due  à  la  plume  d'un  théologien  anonyme  mais  très  documenté, 
prouve  le  droit  des  catholiques  non  seulement  de  ne  pas  tenir  compte  des 
lois  civiles  contraires  à  la  loi  divine,  mais  même  de  s'opposer  par  la  force 
à  leur  exécution.  11  va  sans  dire  que  cette  thèse  est  purement  théorique 
surtout  pour  la  secotide  partie,  dont  Tapplication  est  subordonnée  en  fait 
à  un  grand  nombre  de  conditions. 

—  Les  Origines  du  protectorat  français  au  Cambodge  n*ont  pas  encore  été 
exposées  d'une  façon  scientifique  et  critique.  On  se  contente  habituellement 
dé  constater  lacoùiquenlent  Phabileté  diplomatique  avec  laquelle  le  com- 
mandant Doudart  de  Lagrée  sut  amener  le  roi  Norodom  à  substituer  notre 
protectorat  à  ceux  de  l'Annam  et  du  Siam.  Dans  un  article  du  Bulletin  du 
Comité  de  VAsie  française  (Tiré  &  part.  Paris,  au  siège  du  Comité,  1906»  in^8 
de  47  p.),  notre  savant  collaborateur  M.  Henri  Froidevaux  met  en  pleine 
lumière  combien  la  tâche  de  Doudart  de  Lagrée  a  été  difficile  et  sa  situation 
délicate. 

—  En  publiant  une  deuxième  édition  de  son  étude  critique  sur  H  Sanct 
par  Fogittsaro,  dont  nous  avons  parlé  dans  une  de  nos  dernières  chroniquest 
le  P.  James  Porbes  a  joint  une  Béponse  à  la  Lettre  à  une  critique  de  M,  le  V^de, 
Vogiiét  de  V Académie  française  (PariSy  Vaton  ;  Berche  et  Tralin,  1906»  in-8  de 
32-iO  p.).- M.  de  Vogué,  en  effet,  avait  protesté,  par  un  article  du  Figaro 
(27  Juillet  1906)  contre  la  critique  sévère  du  P.  Forbes. 

—  La  section  des  sciences  historiques  et  philologiques  de  TÊcoie  pratique 
des  hautes  études  a  la  bonne  habitude  de  Joindre  aux  documents  et  rapports 
dont  se  compose  son  annuaire  un  mémoire  original  de  Tun  des  membres  du 
corps  enseignant.  Lé  volume  de  cette  année  (Jfeofe  praiique  des  hautes^'études, 
êecHon  des  sciences  historiques  et  philologiques.  Annuaire  4901.  Paris,  Impri- 
merie nationale,  1906,  in-8  de  180  p.)  nous  apporte  un  travail  des  plus 
«urieux  de  M.  Jules  Soury,  intitulé:  Nature  et  localisation  des  fonctions 
i^sychiques  ehes  Vautour  du  traité  de  la  Maladie  saorée.  Il  montre  que  Pouvrage 
ne  saurait  être,  comme  on  1-a  dit,  de  Polybe,  gendre  d*Hippocrate,  puisque 
^s  doctrines  du  ictpl  Up^ic  vou^oo  sont  en  contradiction  avec  celles  du  letçi 
fi&9toc  ivOpfl&icou,. œuvre  authentique  de  Polybe.  Il  établit  auksi  très  nettement 
qu'en  faisant  du  cerveau  l'organe  de  rintelllgence  il  entend  ces  mots  dans 
un  Sens  fort  différent  de  celui  des  neurologistes  contemporains;  pour  lui 
€  la  vie,  les  sensations  et  l'intelligence,  sont  des  propriétés  immanentes  de 
l'air  extérieur  ou  intérieur  à  la  tète  et  non  du  parenchyme  cérébral  ».  Le 
cerveau  n*est  qu*an  intermédiaire,  un  interprète  de  l'intelligence  apporté  à 
l'homme  par  l'air. 

.  —  Le  BuUeRn  bimestriel  de  VAssociation  des  Mliothésafres  français^  dont  le 
premier  foseicuie  a  paru.eojajovier  1907  (Paris,  Le  Soudier,  in-8.  —  Pfix  : 
6  fr.  par  an  pour  la  France  ;  7  fr.  pour  l'étranger),  est  l'organe  d*un  groupe- 


—  183  — 

ment,  dont  nous  aTons  parlé  il  y  a  quelques  mois  lors  de  sa  constitution. 
Ce  premier  fi&scicule  retrace  la  première  année  de  PAssociation,  dont  il 
donne  les  statuts  et  la  liste  des  membres  et  contient  les  articles  suiyants  : 
La  SUuaHon  dn  bibliothiques  de  provinee,  par  M.  Charies  Sùstrac  ;  —  La  Btdlto- 
thèquê  de  la  mUe  d'Amieni,  par  M.  Henri  Michel  ;  —  La  Réforme  légale  de$bibli(H 
lA^uet,  article  anonyme  ;  «  De  VAtlribution  de  la  penonnalUé  civile  aux 
bîblioUUqueê  publiqueê^  par  M.  Jean  Gautier. 

—  Les  amis  de  Part  apprendront  avec  plaisir  que  la  Société  de  Thistoire 
de  l'art  français  vient  de  se  reconstituer.  Fondée  en  1872,  la  Société  s'est 
fait  connaître  par  d'excellentes  publications  :  Proeèi^verbiMuœ  de  V Académie 
de  pet'ffiliire,  Correipandanee  de»  dlrecteun  de  V Académie  de  France  à  Rome^  etc., 
sans  compter  sa  revue,  les  NouvelUs  Archivée  de  Part  françcdt.  Sous  l'impul- 
sion d'un  comité  directeur,  dont  le  président  est  M.  Jules  Guiffrey,  le  vice- 
président  M.  André  Michel,  les  secrétaires  MM.  Pierre  Marcel  et  P.-A.  Lemoisne» 
la  Société  continuera  la  publication  de  ses  Archives,  en  môme  temps  qu'elle 
donnera  au  public  des  inventaires,  des  albums  graphiques,  des  bibliogra- 
phies. Des  réunions  mensuelles,  tenues  à  l'Union  des  arts  décoratifs,  107, 
rue  de  Rivoli,  permettront  aux  membres  de  la  Société  d'échanger  leurs  vues 
et  de  se  communiquer  leurs  découvertes. 

—  Ijb  Petit  Guide  de  Pexposition  rétrœpective  françaiee  des  moyene  de  transporte. 
Espoeitionintemationale  de  MUan,  490$  (Saint-Cloud,  impr.  Belin,  1906,  in-8  de 
38  p.,  avec  18  pi.)  a  été  rédigé  par  le  président  môme  du  Comité  d'organisation, 
M.  Henry-René  d'Allemagne.  Après  avoir  attiré  l'attention  des  visiteurs  sur 
les  pièces  les  plus  curieuses  qui  ont  figuré  à  cette  exposition  à  laquelle 
90  exposants  ont  pris  part,  il  en  conservera  le  souvenir  et  il  demeurera, 
tant  par  les  indications  brèves  et  précises  de  M.  d'Allemagne,  que  par  les 
excellentes  reproductions  qui  l'accompagnent,  un  document  précieux  pour 
l^stoire  des  moyens  de  transport  dans  notre  pays. 

—  Nous  avons  reçu  tout  récemment  le  tome  XXXV  (année  1905}  de  l'Af- 
mmnach  des  epectacUs^  publication  connue  et  estimée,  due  au  zèle  persévérant 
de  M.  Albert  Soubies  (Paris,  Flammarion,  1906,  petit  in-18  de  157  p.,  avec 
une  eau-forte  de  Lalauze.  »  Prix^Sfr.).  Les  indications  qui  figurent  dans 
ce  répertoire  se  rapportent  aux  spectacles  suivants  :  Opéra.  —  Gomédie- 
Françiadse.  —  Opéra-Comique.  —  Odéon.  —  Gymnase.  —  Vaudeville.  — 
Palais-Royal.  —  Variétés. ,—  Porte-Saint-Martln.  —  Ambigu.  —  Galté.  — 
Ghâtelet.  —  Renaissance.  —  Thé&tre  Antoine.  —  ThéAtre  Sarah-Bèmhardt. 

—  Bouffes-Parisiens.  ~  Folies-Dramatiques.  —  Nouveautés.  —  Athénée.  — 
Clnny.  —  Déjazet.  —  Théâtres  de  quartier.  Salles  diverses.  Cafés-Concerts. 

—  Province.  —  Une  seconde  partie,  intitulée  :  Documents  eoneemant  le 
ihééUre,  nous  ottte  d'utiles'  renseignements  classés  sous  ces  quatre  chefs  : 
1.  Bibliographie  (comprise  et  traitée  en  un  sens  très  large).  II.  Concours  et 
prix.  IIL  Critique  théâtrale.  IV.  Nécrologie. 

AnjoXT.  —.Sous  le  titre:  La  Révolution  en  province.  Voyage  à  travers  un  vieux 
registre.  La  Sodéié  populaire  de  Beauf or t^en- Vallée  (1795),  M.  l'abbé  G.  Hautreux 
vient  de  publier  (Angers^  Germain  et  Grassin,  1907,  in-8  de  151  p.)  un  docu- 
ment historique;  qui  ne  manque  pas  d'iactualité.  On  sait  que  les  Jacobins 
ont  toujours  affectionné  les  pouvoirs  irréguliers.  Pendant  la  plus  triste 
époque  de  la  Révolution,  la  France  était  gouvernée  par  les  Clubs:  les  archives 
eootemporaines  sont  généralement  muettes  sur  l'action  de  ces  «  sociétés 
populaires  »  comme  on  les  appelait.  Le  document  dont  M.  Hantreux  fait 
ioi  de, copieux  extraits. donne,  lui,  les  procès- verbaux  détaiùés  de  tout  ce 
qui  se  fit,  s'éerivit  et  se  dit  dans  ce  ciub  souverain  d'une  petite  ville  de 


1 


-  184  — 

6000  âmes.  Rien  ne  saurait  donner  miens  l'idée  du  désarroi  dans  lequel  se 
trouvaient  les  communes  de  France  à  cette  époque.  L'éditeur  a  souTent 
remplacé  par  des  X...  (a-t-il  eu  tort  ou  raison?)  les  noms  des  membres  de 
ce  club,  pour  épargner  leur  mémoire,  mais  on  ne  peut  pas  être  très  fier  de 
rhumanité  en  voyant  à  quels  excès  et  quelles  stupidités,  des  époques 
troublées  peuvent  mener  des  gens  qui,  en  tout  autre  temps,  eussent  été 
«  bons  époux,  bons  pères  et  bons  gardes  nationaux  ».  Bemarque  qui  n*est 
point  à  négliger  et  qye  M.  Hautreux  n*a  peut-être  pas  voulu  faire,  mais  que 
nous  avons  faite  par  ailleurs:  les  meneurs  de  cette  société  populaire  étaient 
tous  les  plus  assidus  de  la  loge  ma^nnique,  instituée  quelques  années 
plus  i6t  à  Beaufort. 

FBANCHB-GoifTi.  —  Nous  avous  eu  Toccasion  de  dire  {PolybihUon,  t.  GVI, 
p.  473,  mai  1906)  que»  depuis  Tannée  dernière,  VAcadémie  des  sciences, 
belles-lettres  et  arts  de  Besançon,  ayant  renoncé  à  publier  un  volume 
annuel  de  Mimoireê,  s'était  décidée  à  faire  paraître  trimestriellement  un 
foscicule  renfermant  les  travaux  de  ses  membres.  La  Partie  technique  du 
Polybiblian  a,  dès  lors,  inséré  les  sommaires  de  ce  nouveau  périodique,  dont 
l'intérêt  est  réel.  Mais,  entre  le  volume  de  1904  (ancien  régime),  signalé  ici 
en  mars  1906  (t.  OUI,  p.  282)  et  les  fascicules  de  revue  (régime  nouveau),  il  y 
avait  une  lacune  pour  nous.  Cette  lacune  vient  d*être  comblée  par  la  docte 
compagnie  bisontine,  qui  nous  a  fait  parvenir  Tannée  1905  de  son  recueil 
Besançon,  impr.  Jacquin,  1906,  in*8  de  LViii-d26  p.,  avec  trois  portraits).  On 
trouve  là  les  études  suivantes  :  La  Franche-Comié  a-^lle  ilé  espagnole  ?  par 
H.  Boussey  (p.  3-24)  ;  -r-  Julu-Jouph  Vaifrey^  minUire  pUnipotenHaire,  discours 
dé  réception,  par  M.  le  chanoine  Panier  (p.  35-65)  ;  —  Des  RelatUmi  du  capital 
avec  le  travail  etdU  la  Condiiion  deê  ouvriers^  par  M.  Hugues  (p.  68-81)  ;  —  Sw 
VAiUhenticiU  et  la  vraiiemblanoe  4'un  mot  attrilmé  à  Laplaee,  par  M.  Crétin 
(p.  82-89)  ;  —  Notice  eur  M.  Eugène  Pouillet,  membre  /lonpraire  de  PAcadèmief 
par  M.  Maurice  Chipon  (p.  90-99)  ;  -^  Emile  Vemier,  artiete  lithographe  H 
peintre  de  marine^,  sa  vm,  son  ctuvre  {4it9*4887),  par  M.  Victor  Guillemln 
(p.  iOO-137,  avec  portrait)  ;  le  tirage  à  part  de  cette  biographie  a  été  men- 
tionné dans  le  PolybibHon  de  janvier  1906  (t.  CVI,  p.  44)  ;  —  X.o  Surmortalité 
masculine^  ses  enseignements  en  France  et  à  Besançon^  par  le  D'  Baudin  (p.  135- 
153)  ;  — r  Jean  de  Orandson^  seigneur  de  Pesmes,  et  la  Fin  d'une  famille  féodale 
dans  le  Comté  de  Bourgogne  au  xv»  siioU^  par  MM.  Gaston  de  Beauséjour  et 
Charles  Godard  (p.  207-242)  ;  —  Notice  sur  M.  Jules  Gauthier,  archiviste  de  la 
Câte^d'Or,  archiviste  honoraire  du  DouhSj  par  M.  Roger  de  Lurion  (p.  243-273, 
avec  portrait)  ;  —  Notice  sur  Alfred  Bambaud^  membre  honoraire  de  V Académie^ 
par  M.  Léonce  Pingaud  (p.  274-303,  avec  portrait),  dont  le  tirage  k  part  a  été 
signalé  par  nous,  en  avril  1906  (t.  GVI,  p.  377-378). 

—  M.  Pierre  de  Lacretelle  a  publié  dans  la  Grande  Reviùe  du  15  février  1906 
(p.  264  à  297)  une  fort  a,ttachante  étude  sur  le  Maréchal  Jourdan  à  Besançon 
en  4846.  Les  sources  auxquelles  Fauteur  a  puisé  sont  les  papiers  militaires 
du  général  Delavaux,  les  Archives  de  la  Guerre,  les  Archives  nationales, 
celles  des  Affaires  étrangères  et  celles  du  Doubs  ;  il  a  consulté  également 
divers  mémoires  ou  Journaux  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de  Besançon  et 
ceux  de  Charles  Weiss  publiés  et  annotés  par  M.  Léonce  Pingaud.  AiniA 
outillé,  M.  de  Lacretelle  a  tracé  un  tableau  curieux,  plein  de  vie  et  de  mou- 
vement, des  faits  et  gestes  non  seulement  de  Jourdan  dans  notre  grande 
cité  militaire  de  l'Est,  mais  aussi  du  rôle  de  ce  pauvre  Lecourbe,  si  lo&g^ 
temps  laissé  à  l'écart  par  Napoléon,  comblé  de'  faveur  par  Louis  XYIIl  à  son 
avènement  et  si  mal  avisé  en  manquant  à  son  serment  pour  i(^ttacher  à  la* 


-  181  - 

IbrUiDd  dé  TBiupereiiF  éehappé  del^d  d'Blb*.  L'AUteo^,  tout  en  MmAi  1« 
récit  de»  opératibas  militaiFM  dea  chefa,  asoin  d^eàquiaaer  largament  Téiat 
d*êsprll  d6a  papalatioùti  le  déftiat  d^eniliousiaama  des  recniei  et  la  foreur 
dba  Tieoz  oflBeiera  en  apprenant  le  désastre  de  Waterloo  et  la  deuxième 
i^dieaiionde  Napoïéon.  Gette  étude  est  attachante  au  plas  haut  point  et  il 
Cant  remercier  M.  de  Laeretelle  de  Tarolr  composée  avec  un  si  grand  soin. 
▲  signaler  tontefoia  quelques  erreurs  de  noms  propres  :  Lecas^  pour  Lecoz; 
Beukm,  probablement  le  Boulols  ;  Viilens,  qui  paraît  devoir  être  le  Lac  ôa 
^nUers.  Mais  cela  n'enlève  rien  au  mérite  du  travail. 
:—  Le  léoaée  pédagogique  a  fait  imprimer  deux  iàsciculee  contenant  des 
uotiee^  rédigées  par  M.  André  Lanier,  professeur  au  lycée  de  Besançon  et 
destinées.  A  expliquer  les  projectioni^  lamtneuse%de  Tues  du  Jura  f^ançaU 
(IMun»  Imp.  administrative,  1006,  in«8  de  26  et  17  p.).  La  première  de  ces 
plaquettes  est  relative  à  Buançon  el  êea  envirof»*  et  aux  VaUées  de  la  Lou€  el 
4m  iiwm  ;  la  deuxième  est  consacrée  aux  Bégiom  du  Doubê  «upérteur,  de  la 
Bfkmm  el  de  l'Ain,  L*auteur  a  fort  bien  décrit  les  sites  représentés  par  les 
prqjeetions  ;  la  précision  et  la  netteté  des  détails  montrent  surabondamment 
qu'il  connaît  à  merveille  le  pays.  Les  deux  fascicules  que  nous  avons  sous 
les  yeux  donnent  donc,  une  idée  exacte  de  ces  pittoresques  régions  du  Jura 
fiançais  trop  délaissées  pour  d'autres  qui  les  valent  pas.  Ainsi,  par  exemple» 
il  n'eslAte  peut-être  nulle  part,  même  dans  la  Suisse  si  vantée,  de  plus 
impressionnants  paysages  que  ceux  qui  se  déroulent  de  la  Faucille  à  Morbier^ 
en  passant  par.  Mores,  et  de  Saint-Glaude  à  Gex,  en  franchissant  la  même  Faut 
cille.  Bt  la  vallée  delà  Loue,  et  celle  du  Lison,  et  celle  du  Doubs  l  Régions 
spleiMlides,  en  vérité,  qui  laissent  &  leurs  visiteurs  des  souvenirs  ineffaçables. 

—  Mentionnons  une  brochure  où  le  comique  le  dispute  au  sérieux  :  La  Qrèv^ 
de  Vimp^  é  ilff:6ote,  490S-'4$0$^  par  Un  Vigneron  (Arbois»  imp.  Chapeau,  1006, 
petit  in-8  de  10  p.,  avec  une  grav.).  Gette  «  page  d'histoire  locale  »  nous 
apprend  comment  la  population  d'Arbols,  résolue,  parfhitement  unie  et 
toutes  opinions  politiques  mises  à  part,  a  su  faire  échec  au  fisc.  Gette  popu* 
latloo  réclamait  <  la  liberté  du  vin  et  de  Talamblo  ».  On  pourrait  croire  que 
la  loi  du  27  février  1006  a  donné  satisfaction  à  la  petite  ville,  dont  les  habi- 
tants ont  la  tète  chaude,  très  près  du  bonnet.  II  n'y  parait  pas  absolument* 
Quoi  qu'il  en  soit,  la  présente  brochure  vaut  la  peine  d'être  lue  par  d*autres 
eneone  que  par  des  viticulteurs.  A  noter,  tout  partlAuliècemeni,una<  chaa- 
80II  à  moustaches  »^  Traiment  désopilante,  intitulée  :  tUrèoietenne  (8  cou* 
pieu,  p.  25-36). 

—  Mais  voici  qui  est  bien  autrement  grava  et  pltc^yable.  G'est  l'histoire  de 
la  résistance,  dans  le  Jura,  à  Topération  dite  des  inTcntaires.  MM.  l'abbé 
Baol  Bousset  et  Amédée  Glerc  ont  eu  TexceUente  idée,  pour  conserver 
mieux  enjooie  le  souvenir  de  l!odieuse  mesure,  d'écrire  une  brochure 
suf  le  sujet  :  Lis  /nvenlatree  danê  la  Juta,  Le  LiwH  d'à**  de  la  défenee  dee. 
liUHée  reUgieueee  (Dole,  imp.  V^^A,  Jacques^  1906,  in-4  de  06  p.,  illustré  de 
nombreuses  photolypies).  Les  auteurs  ont  noté«  de  façon  brève  le  plus  sou* 
Tent,.  mais  parfois  a^ec  des  détails  assez  étendus,  tout  ce  qui  s*est  pasié 
dans  142  paroisses  jurassiennes  à  l'occasion  des  inventaires.  Navrant  docu- 
Bientqiui  monU^ra,  A.  la  postérité  comment,  en  l'an  de.  disgrâce  1006,  des 
sectaires  ont  semé  la  haine  entre  les  ÛI9  d*une  même  patrie,  qui  se  trouve 
ainsi  âffldbiie  en  face  de  Tétranger.  U  serait  k  désirer  que  pareil  travail  fût 
exi^uté  pour  tous  nos  départements. 

^  Avec  la  présente  année  1907,  le  Diairi  en  est  à  son  douzième  volom^e^ 
Ce  iHe«ri,  dédié,  €  &  bouanes  dgjons  dipays  >,  n'est  autre  que  VAUntinaeh 


—  18e  — 

monihiliardaig  (MontbéUard,  imp.  Barbier»  in«4  de  106  p.,  «Tee  des  illunlra- 
lions,  dont  une  hors  texte).  Qael  dommage  que  cette  origHtale  publication 
contienne,  in?ariablement,  des  inconvenances  au  point  de  Tue  religieux!  Ces 
grosses  plaisanteries  se  présentent  en  patois  do  cru.  Le  Diairi  de  1907  est 
exceptionneliement  ridie  en  pièces  patoises,  prose  et  poésies  :  par  le  ton,  on 
Toit  que  les  rédacteurs  ont  voulu  Caire  rire  leur  public,  presque  tov^ours 
aux  dépens  de  quelqu'un  ou  de  quelque  chose.  Ajoutons  que,. de  temps  à 
autre^  sans  prétention,  ils  servent  aux  lecteurs  de  petites  tranches  d'his- 
toire locale  (en  français)  relevées  d*  <  iipages  »  concernant  Montbéliard.. 

iLB-DB-PaAMOB.  —  Le  volume  û*Ànnal«$  que  la  Société  historique  et 
archéologique  de  Château-Thierry  a  donné  en  1905  (Château-Thierry,  imp. 
moderne,  1906,  in-8  de  yx-247  p.,  avec  2  portraits  hors  texte  et  quelques 
vignettes]  ne  contient  pas  moins  de  vingt-trois  pièces.  C'est  beaucoup  ;  aussi, 
la  plupart  sont-elles  aAsez  éoourtées,  ce  qui  ne  signifie  nullement  qu'elles 
doivent  être  considérées  comme  quantité  négligeable,  car,  presque  toutes 
peuvent  très  utilement  servir  à  l'histoire  locale.  Il  va  être  facile  d'en  Juger 
par  les  titres  de  ces  pièces  :  Le  CoUmei  de  Junioû^  par  M.  Frédéric  Heoriet 
(p.  1-21,  avec  un  portait  hors  texte  et  deux  vignettes);  —  Deux  dmiegttuimu 
entre,  la  vtUe  de  Château-Thierry  et  un  de  êee  habitante  au  XYIII*  eièeie^  par 
M.  Maurice  Henriet  (p.  25^);  —  Contributione  à  Vhietoùre  de  Charly,  par 
M.  le  I>  A.  Charlieu  (p.  34-37)  ;  —  Le  Préhietoriqtê»  dame  la  Vendée  maritime,  par 
M.  Jules  Henriet  (p.  38-48);  ^Jfne  Vieite  au  weum  château,  par  M.  l'abbé 
M.  Guyot  (p.  49^)  ;  —  Notice  nécrologique  eur  M.  Doyen,  par  M.  A.  Minouflet 
(p.  62-64)  ;  -«  Notée  eur  la  légende  de  la  dame  hlanche  et  eur  lee  pierree  el 
monumente  mégalithiquee  dee  anmrorw  de  NemUiy^Saint^rcnt,  par  le  même 
(p.  65-67);  —  UlnetiÈuUur  d'Èpaum  en  4i0$,  le  eieur  Nicolae  Chapeau,  par 
M.  l'abbé  N.  Guyot  (p.  68-74)  ;  —  Lee  Clochee  de  Château-Thierry,  par  le  même 
(p.  75-92)  ;  —  U  Profeeeeur  Fr.  Lhomme,  ^Mir  M.  le  D*  A.  Gorlieu  (p.  93-96)  ;  — 
Lee  Médecine  de  VH6uUE>ieu  de  Château^Thierry,  par  le  même  (p.  99*111,  avec 
un  portrait)  ;  —  Lee  Ap&tree  che»  lee  anthropophagee,  d'après  M.  S.  Reinach,  par 
M.  Jules  Henriet  (p.  112-122)  ;  —  Lee  Peinturée  préhietoriquee  de  la  caeeme 
d^Altamira^  d'après  M.  Cartailhac,  par  le  même  (p.  123-124;  —  Un  Procèe  de 
vinage  à  Buoeê  (hameau  de  Charly),  en  «757,  par  M.-A.  Minouflet  (p.  125-133)  ; 
—  Noê  Ancétree  primitife,  par  le  même  (p.  134-137)  ;  —  Notée  eur  fet  dépeneee 
d^un  petit  propriétaire  rural  [A  Ché^],  au  commencement  du  XIX*  eièete,  par 
M.  Emile  Deraine  (p.  143-149  p.)  :  ces  simples  notes  (1812-1813)  ne  sont  pas  ce 
qui  nous  a  paru  le  moins  intéressant  dans  le  présent  volume  ;  —  Lee 
Archivée  el  lee  biene,  en  4ê9S,  de  VégUee  Saint-Crépin  de  Château-Thierry^  par 
M.  l'abbé  N.  Guyot  (p.  150-174)  ;  —  Sou»enire  rétroepecHfe  eur  Charly,  de  495ê 
à  488%,  par  M.  le  D»  A.  Ck>rlieu  (p.  175-182)  ;  —  Notice  hietorique  eur  lee  eoinfd- 
gniee  d^archere  de  Varrondieeement^  par  M.  A.  Minouflet  (p.  183-199)  ;  —  Notée 
eur  Vimpôt  dee  boieeone  donc  Vétection  de  Château»Thierry  au  xvill*  eiècte,  par 
M.  Maurice  Henriet  (p.  200-211)  ;  —  Nou  eur  une  adreeee  de  la  mile  de  Château' 
Thierry  à  VAeeemUie  nationale,  en  47$$,  par  M.  Legrand  (p.  212-421)  ;  —  Épi' 
graphie  eampanaire  de  VAiene.  L$e  Clochee  du  canton  de  Fère^en»Tardenoie,  par 
M.  L.-B.  Rlomet  (5«  et  dernière  partie)  (p.  223-244). 

Lanodh>oc.  —  Dans  le  tome  XXVIII  de  la  VII«  série  des  Mémairee  de 
VAcadémie  de  Nimee  (Année  1905.  Nîmes,  Chastanier,  in-8  de  Ln-94493  p., 
avec  plans  et  planches),  le  morceau  de  résistance  —  qu'on  nous  permette 
l'expression  ^  est  otttti  par  M.  l'abbé  G.  Nicolas  qui  poursuit  la  publication, 
commencée  dans  le  précédent  volume  de  l'Académie  nlmoise,  de  VHietoire 
dee  grande  prieure  et  du  prieuré  de  Saint-QiUee,  par  M,  Jean  Raybaud,  ovofol  ef 


j 


—  187  — 

«reMvotr*  de  ce  prUuri.  Nous  ayons  14  le  tome  II  de  cette  publication  (3d3  p.) 
qui  «  commence  4  Hiistoiie  da  grand  prieur  de  Saint-Gilles,  frère  Raimond 
Ricard,  qui  prit  possession  de  sa  charge  le  19  octobre  1449;  11  renferme* 
l'histoire  de  quarante  et  un  grands  prieurs  Jusque»  et  y  compris.  l^hisCoire 
da  frère  Joseph-François  de  Piolenc,  en  1751.  »  M^  l'abbé  G.  Nicolas,  après 
avoir  rappelé  que  Jean  Raybaud,  mort  le  7  arril  178SI,  a  iaissé  ainsi  ^on 
iBurre  inachetée,  annonce  llntentit/h  de  continuer,  dans  un  troisième 
Tolume,  «  cette  histoire  si  intéressante  et  si  peu  connue  des  grands  prieurs  > 
de  Saint-Gilles  Jusqu*4  Ja  RéTolullon  et  à  la  vente  de  leurs  biens,  et  cela 
d^près  les  documents  inédits  trouvés  4  la  bibliothèque  Méjanes  d*Aix  et 
aoz  archives  d^Arles  et  de  Marseille.  »  Nous  enregistrons  avec  plaisir  cette 
promesse.  Ce  tome  II  contient  un  plan  du  grand  prieuré,  un  portrait  de 
Jean  de  Valette  Parisot,  grand  prieur  (xvp  siècle)  et  de  trois  planches 
reproduisant  86  sceaux.  Il  se  termine  par  une  liste  des  grands  prieurs  de 
Saint-Gilles  de  1449  4 1751  et  par  une  table  considérable  des  noms  de  per^ 
sonnes  et  de  lieux  (p.  344-391).  —  La  première  partie  de  ce  gros  volume 
renferme  les  pièces  ci*après  :  Henry  Eipérandieu  et  le  Palaiê  de  Longekamp 
(de  Marseille),  par  M.  E.  Reinaud  (p.  v-xxv)  ; —  VEnirepn$e  d?A%gue$  mortee, 
par  M.  A.  de  Cazenove  (p.  i-35);  —  Scène  champêtre  du  xv«  sièele,  par 
M.  E.  Bondurand  (p.  37-42)  ;  -*  Déelaratian  patoiee  de$  kiem  et  fortune  du 
g^  Gédion  OuiUaumet^  fabriq^  de  bœ  dû  celte  ville,  faite  à  Voceoeion  de  T^mpott- 
tiùn  dee  chargée  «ont  ta  Régence  du  due  d^OrUane,  par  M.  Joseph  Simon  (p.  43- 
46;;  —  Ifn  Oénéral  de  cavalerie  eoue  CkoM^le»  XII  [roi  de  Suède].  VaUnik^ 
DdMdorff  (IM5-I745),  par  M.  le  comte  E.  de  Balincourt  (p.  47-64). 

Pigàbbib.  —  Par  le  simple  énoncé  des  travaux  qui  composent  le  tome  LU 
des  Afémotref  de  V Académie  des  «eteneei,  du  lettrée  et  des  arte  d^Amiene  (année 
1905,  Amiens,  imp.  Yvert  et  Tellier,  1906,  in-8  de  387  p.,  avec  planbhes  et 
vignettes)  chacun  verra  que  plusieurs  des  sujets  traités  offrent  un  intérêt 
général  qu*il  convient  de  reconnsltre  et  dont  beaucoup  d*écrivains  qui  ne 
sont  pas  Picards  pourront  tirer  profit.  Citons  :  Souvemr«  de  VBxpoeition  dee 
Jhrimitifi  français  à  Parie  en  1$M.  La  Part  de  la  mile  d^Abbeeille  (école  de 
PAmiénois),  par  M.  £m.  Delignières  (p.  1-28)  ;  —  Cabotins  et  Marionnettes.  Les 
Théâtres  populaires  à  Amiens,  par  M.  E.  David  (p.  89-99,  avec  8  planches  et  2 
vignettes].  Cette  amusante  monc^raphie  eût  ravi  le  «  bon  Nodier  >»  si  elle 
agitait  produite  de  son  temps  ;  —  !mpreesions  ifune  automobile  dane  la  région 
piearde,  par  M.  le  D'  Foumier  (p.  101-112)  ;  —  Étude  sur  U  style  de  Massenel, 
par  le  même  (p.  129-154,  avec  un  portrait  du  grand  compositeur)  ;  ^  Lamar' 
Itffie,  uquisse  d'une  biographie^  diaprée  les  écrits  les  plus  réàents,  par  M.  Blanchard 
(p.  155-194)  ;  --  Vers  VCSuvre  d*art,  par  M.  Milvoj  (p.  195-S81)  et  Béponse,  de 
If.  Pabbé  Blandin  (p.  923-333)  ;  —  La  Poésie  dane  la  science,  par  M.  Moynler 
dé  VlUepoix  (p.  285-258)  et  Réponse,  de  M.  le  D'  Peugniez  (p.  259-280);  —  U 
Vitte  cloie,  par  M.  Maurice  Percbeval  (p.  281-290)  ;  —  Brutus^  par  M.  Macque 
(p.  S9l-3i5,  avec  une  vignette)  ;  —  Notes  sur  (^industrie  linéèrsy  par  M.  Debauge 
(p.  317-352).  Mentionnons  ehfln  les  deux  discours  que  M.  le  D»  Foumier  a 
prononcés  aux  obsèques  de  M.  Leieu  (p.  113-116),  et  de  M.  Jules  Verne 
(p.  117-128,  avec  portrait  du  midtre  conteur),  l'un  et  l'autre  membres  de 
TAcadémie  d* Amiens. 

PotToa.  —  La  presse  catholique  a  déJ4  parlé  du  Congrès  sacerdotal  d^eeuores 
du  diocèse  de  Poitiers,  tenu  les  18, 19  et  2a  septembre  1905  sous  la  présidence 
de  Mgr  Peigé,  évèque  de  Poitiers.  Les  secrétaires  généraux  du  congrès* 
MM.  Godet,  curé  d^Bxireuil,  et  coudrain,  curé  des  Jumeaux,  ont  publié  en 
1906  le  CompU  rcnifti  des  séancu  (Salnt-Maixent«  Pajet,  ln-8  de  xnr-370  p.).  Ce 


-  1«8  -^ 


Tolum«  reporodait  les  documenu  relaUfo  k  La  canveoallon  et  4  rorganisaiioa 
du  congrès»  les  rapskirts  des  secrétaires  sur  les  qoeistioas  soumises  à  rétu4ei! 
les  observations  qui  suivirent  la  lecture  de  ces  rapports.  La  presse  (Jouri^ 
naux,  tracts»  affiches^  bulletins  et  almanacks  paroissiaux^  bibliothèques)» 
les  œuvres  de  Jeunesse  (eatéchi8mes«  patronages,  cercles,  sports,  grouper 
mentsde  Jeunes,  cercles  d^tudes),  les  conlérenoes  etprqjections*  les  œuvrer 
sociales  (syndicau  et  mutualités),  furent  successivement  examinées  aucoor. 
grès,  et  l'on  a  dans  le  Compte  rendu  un  exposé  ûdèle  des  opioions  et  des 
efforts  du  clergé  poitevin  en  matière  d*ouvres.  DVibondantes  indication* 
bibliographiques»  un  choix  de  documents  complètent  le  volume  que  Ton 
peut  consulter  aisément  à  Taide  d*une  table  alphabétique  très  détaillée  dea. 
questions  étudiées  en  séances.  Cet  ouvrage,  d*où  Ton  a  écarté  lea  question» 
oiseuses  et  les  débats  irritants,  n'intéresse  pas  seulement  le  diocèse  de  Poir 
tiers,  il  fournit  une  ample  moisson  de  faits  et  d'aperçus  à  tous  ceux  qui 
s^occupent  d*œnvres  ou  qui  veulent  suivre  de  près  le  mouvem^t  social. 

—  Sous  ce  titre  :  Le  Ckrgi  du  dioeè$€  de  PoUitrê  dfpuù  le  Concordat  de4$04 . 
Juiqu^à  noêjourê  (Poitiers,  Société  française  dimprimerie  et  de  librairie,  1906» 
in-8  de  itS  p.  —  Prix  :  3  fr.  80),  M.  Béduchaud,  directeur  de  la  Sewiaine  rei^tsusa 
de  FoUiett^  publie,  d'après  les  nécroioges  des  ordos  diocésains,  la  list^,  par 
ordre  chronologique,  de  tous  les  prêtres  poitevins  morts  entre  les  années  1604 
et  1905.  Cette  liste,  accompagnée  de  notices,  enrichie  de  nombreuses  illustra* 
tidns,  réunit  un  nombre  considérable  de  matériaux  épars  ;  tous  ceux  qui 
voudront  étudier  l'histoire  du  Poitou  au  xix«  siècle  devront  la  consulter. 

-!-  Le  lycée  de  Poitiers  occupe  les  anciens  bâtiments  du  collège  dea. 
Jésuites,  fondé  en  1606.  M.  Joseph  Deifour,  qui  fut  censeur  de  cet  établis- 
sement, a  publié  :  Le  TroUiime  Centenaire  du  lycée  de  Poitiere  {1S06'490e).  Pro- 
menade  à  travere  le  lycée  et  vue  générale  sur  ton  paeié  (Paris,  Paulio,  1906,  iurQ 
de  70  p.).  Cette  brochure  contient  une  description  des  divers  b&iiments  et 
une  histoire  de  leurs  transformations  au  cours  des  trois  derniers  siècles. 
Les  pages  consacrées  à  la  bibliothèque  (p.  53-60)  méritent  une  attention 
spéciale.  On  y  trouve  des  renseignements  précieux  sur  les  coUections  d^ 
livres  devenua  biens,  nationaux,  sur  les  diverses  bibliothèques  de  Poitiers, 
sur  les  opinions  littéraires  et  morales  des  anciens  professeurs  du  lycée» 
M.;  J.  Delfour  a  composé  une  œuvre  utile  et  intéressante,  que  Ton  souhaiterait 
plus  méthodique,  et  où  l'on  regrette  quelques  appréciations  trop  peu  objeo* 
tlves. 

HoNORiB.  —  Notre  distingué  collaborateur  M.  Emile  Horn  a  extrait  de  la 
Quineaine  un  drame  historique  en  trois  actes  —  si  l'on  peut  dire— intitulé  : 
Lee  Prineeeees  M/cdcxt  (xvii*  sièele).  La  Ghapelle-Montligeon,  impr.-libr.  d^ 
liontligeon,  1906,  in»8  de  34  p.).  Ce  trio  d*héroYnes  vraiment  peu  ordinaires» 
Suzanne  Loréntfly,  Sophie  Béthory  et  Hélène  Zrinyi,  sont  les  princesses 
H&k6czi,  dont  le  rMe  puissant  dans  les  événements  politiques  de  la  Hon- 
grie au  xvn*  siècle,  est  esquissé  par  M.  Horn  de  la  façon  la  plus  captivante, 
Ce  n'est  pas  à  dire  que  ces  caractères  inspirent  une  sympathie  saiia 
réserve  :  dans  ce  beau  ffoment,  il  y  a  bien  un  mélapge  d'ivraie  ;  mais  il. 
n'en  est  pas  moins  évident  que  nous  nous  trouvons  en  présence  de  figurea 
saisissantes,  burinées  d'ailleurs  con  amore.  «  La  première,  observe  l'auteur, 
fut  le  génie  du  protestantisme,  la  secçnde,  l'initiatrice  de  la  contre-réforme 
catholique,  et  la  troisième,  la  personnification  du  patriotisme.  »  6n  aussi 
Pieu  de  n^ots,  il  était  impossible  de  mieux  caractériser  ces  trois  physiono- 
mies de  femmes,  qui  frappent,  attachent  et  retiennent  l'kttention,  en  dépit 
de  travers  dont  aucune  nature  humaine  n'est  exempte. 


[■»•- 


-  1«9  — 


ITAUB.  —  Le  PolyhWH&n  de  mars  fM6  (t.  GVI,  p.  284)  a  déjà  parlé  de 
l^iitfde  consacrée  par  M.  A&lonto  Rettore  à  la  «patavinité»  de  TIte  LiTe.Il 
^ènt  de  la  rééditer  sous  un  titre  à  peine  différent  {Tito  Livio  Pauufîno  pi^ 
tiutgort  delta  dtcadmita  delîa  ihtgua  laHna.  Prato,  Alt>erghettt,  tV07,  In-»I2  de 
161  p.)*  iBala  aTec  dteaez  notables  additions.  Une  Introduction  de  37  pa^ 
est  sulTle  d*ùne  léHe  de  oatalogues  où  se  trouvent  classés,  par  ordre  alpha- 
bétiqftte,  les  néologismes»  arebaïsmes,  mots  et  tournures  poétiques,  cons- 
tructions de  tout  genre  propres  à  Tite  Live.  Un  index  très  complet  fttcllhe 
les  consultations  que  les  latinistes  ne  manqueront  pas  de  demander  à  un 
guide  aussi  ayerU. 

^  La  librairie  Léo  S.  Oisobki,  de  Florence,  la  plus  importante  maison 
dltalle  pour  la  vente  des  livres  anciens,  et  qui  est  connue  des  bibliophiles 
du  monde  entier,  mettra  en  vente,  au  procîkain  mois  de  mars,  le  premier 
volume  d'un  ouvrage  considérable  du  prince  d'Esslingsur  Uê  Lityru  à  figuret 
tiwiiUni  de  ta  fin  dv  zv*  wièele  ei  du  eommeneemeni  du  ZYi*.  Cet  ouvrage,  en 
quatre  volumes  in-folio,  sera  tiré  sur  papier  velln,  à  trois  cents  exemplaires 
numérotés.  L'illustration  comporte,  avec  des  figures  dans  le  texte,  un  grand 
nombre  de  planches,  dont  plusieurs  en  couleur.  Le  prix  de  souscription 
t400  francs  pour  les  quatre  volumes)  sera  augmenté  de  moitié  dès  la 
publidation  du  premier  volume. 

POLOOKB.  —  Le  savant  historien  polonais,  M.  Szjmon  Askenazj,  depuis 
!ê97  professeur  à  rvniverslté  de  Lw6w  (Léopol),  auteur  de  nombreuses 
études  historiques,  a  consacré  son  dernier  volume  au  prince  Joseph 
Poniatèwslci  [Kêiq*  Jôwf  Poniaiow$ki^  47$5-4Bis.  Varsovie,  Gebetfaneret  Wolff, 
1906,  fn-8,337  p.).  Le  héros  polonais  nHi  pas  eu  de  monographie  Jusqu'à  ce  Jour. 
M.  Askenazy,  s'appuyant  sur  des  documents  en  majeure  partie  inédits,  nous 
raconte  sa  vie,  ses  gestes  et  ses  faits  ;  il  nous  montre  les  difficultés  que  le 
prince  a  dû  subir  pour  concilier  les  devoirs  du  citoyen  et  du  patriote  polo- 
nais, d'une  part,  et  Tàmour  pour  son  oncle  et  son  bienfaiteur,  le  roi  Stanislas- 
Aug;uste,  de  Tautre.  Nous  le  voyons  organiser  des  armées,  diriger  des 
batailtes,  et  partout,  manifestant  du  génie,  visant  des  buts  élevés,  ayant 
toujours  en  vue  llntérèt  de  la  Pologne.  Le  prince  Joseph  fut  nommé  maré- 
chal de  i^raoce  par  Napoléon.  Le  volume  de  M.  Askenazy  étant  non  seule- 
ment mtéressatit  pour  les  Polonais,  mais  aussi  pour  les  étrangers,  et  en 
première  ligne  pour  les  Français,  M.  Kozakiewicz  en  prépare  une  traduction 
qui  paraîtra  dans  quelques  mois. 

Publications  NOUVBLLBS.  —  La  Creaciôn  del  mundo  êôgûn  san  AguiHn 
interprète  del  Oenesùf  por  el  P.  A.  R  de  Prada  (in-8,  Monàstero  de  el  Escorial, 
4  Ciudad  de  Dios  »).  »  Études  bibliques.  Choix  de  textes  religieux  auyro-bciby^ 
Ioniens,  transcrit)tion,  traduction,  commentaire,  par  le  R.  P.  Dhorme  (in-8, 
Lecoffre,  Gabalda).  —  Dos  Alte  Testament  in  der  Mischna,  von  Dr.  G.  Aicher 
(ln-8»  Freiburg  im  Brelsgau  Herder).  —  Esechias  und  Sènacfierib^  exetiscKe 
studie,  von  M.-T.  Brème  (in-a,  Freiburg  im  Brelsgau,  Herder).  —  Der  Judas' 
brief.  Seine  echtheit  àbfcusungsseit  und  User,  von  F.  Maier  (in-8,  Freiburg  im 
Brelsgau,  Uerder).  —  Hrabanus  Maurus.  Èin  beitrag  9ur  Oeschichte  der  Mittel- 
alterliehen  Exégèse^  vou  Dr.  J.  B.  Habiitzei  (in-8,  Freiburg  im  Brelsgau,  Her- 
der). —  Noël,  par  A.  Gastoué  (in-12,  Bloud).  —  Le«  Réordinalions,  étude  sur  le 
sacrement  de  VOrdre^  par  Tabbô  L.  Saltet  (in-8,  LecolTre,  Gabalda).  —  Sur  la 
divinité  de  Jésus-Christ^  par  le  comte  H.  de  Lacombe  (petit  in-8,  Téqui).  — 
Formation  de  Vorateur  sacré,  1%  exercices.  Comprenant  tout  le  catéchisme  du  con^ 
die  de  Trente,  par  le  P.  F.  Bouchage  (in-i8,  Paris  et  Lyon,  Vitte).  —  Gerbet, 
par  H.  Brémoûd  (in-i6,  Bloud).  ^  Les  Progrès  actttels  de  VÉglise^  petite  apolo- 


'/. 


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j   \ 


—  i90 — 

gilique  populaire,  par  A.  Godard  (in-12,  Bloud).  —  JéiUi.et  la  Prièté  dan$  VÉwm- 
gHCf  par  Y.  Ermoni  (in-12,  Bloud).  —  Marie  dam  êa  vie  et  ies  ufrlto,  êon  ctif(e 
elfef  fêU$.  Méditatiom  (in-16,  Lyon  et  Paris,  ViUe).  -^  Le$  Indulgeneeê,  docMn» 
et  hiêtoire,  par  G.  de  Pascal  (ln-1 2,  Bloud).  —  U  Carême,  par  V.  Ermoni  (i&-i2, 
Bloud).  —  Uê  Viergee  chritienneB,  étude  historique  par  A.  de  Gourlet  (ii^rlS, 
Bloud).  —  Qu'est-ce  que  le  /droit  naturel  f,  par  G.  Boucaud  (in-12,  Bloud).  — 
Vidée  de  droit  et  eon  ieolutùm  hiêtorique,  par  G.  Baucaud  (in-12,  Bloud).  — 
De  la  Situation  Ugcile  des  tujetê  ottomans  non^musulmanSf  par  le  oomte  F.  Van 
den  Steen  de  J&ay  (in-8,  Bruxelles,  Société  belge  de  librairie).  —  La  Pro' 
videnee  créatrice,  par  A.  de  Lappa^ent  (in-12,  Bloud).  —  Les  Idéu  moraUs  de 
Sophocle,  par  A.  Dufréchou  (ln-12,  Bloud).  —  One  Autobiograi^ie,  par  H.  Spen- 
cer ;  trad.  et  adaptation  par  H.  de  Varignjr  et  li'^*'  de  Mestral-Gombremont 
et  G.  de  Varigny  (in-8,  Alcan).  —  Gobineau,  par  A.  Dulirécliou  (in-i2,  Bloud). 
—  Intellectualisme  et  Catholicisme,  par  A.  Sueur  (in-12,  Bloud).  —  La  Morale 
est-elle  une  seiencef  par  A.  Gholet  (in-12,  Bloud).  —  ^ludct  de  morale  positive^ 
par  G.  Belot  (in-8,  Alcan).  —  La  Charité  ehes  Us  jeunes^  par  A.  Texier  (in-12, 
Téqui).  —  Le  Savoir-vivre.  Les  Usages^  le  monde,  ouvrage  publié  sous  la  direc- 
tion de  M»«  A.  Raymond  (in-18,  Librairie  de  Paris).  —  Questions  d'enseigné- 
ment  supérieur  ecclésiastique,  par  P.  Battifol  (in-12,  Lecoffre,  Gabalda).  — 
Principes  d^économie  politique,  par  G.  Schmoiler.  2*  partie.  T.  IV  ;  trad.  de 
l'allemand  par  L.  Polack  (in-8,  Giard  et  Brière).  —  Le  Système  polUiqus 
d^Àuguste  Comte,  par  le  comte  L.  de  Montesquieu  (ii^-18,  Nouyelle  Librairie 
x^tionale).  —  Prêt,  intérêt,  usure,  par  L.  Garriguet  (in-12,  Bloud).  —  Robert 
Owen,  1774-4858,  par  E.  Doiléans  (in-18,  Alcan).  — Histoire  du  mouvement 
syndical  en  France  (4789-4906),  par  P.  Louis  (in-16,  Alcan).  —  D(u  Hersogtum 
Schleitoig  in  seiner  ethnographischen  und  nationalen  Bntwiekelung,  von 
A.  Sach.  lU.  Abteilung  (ln-8.  Halle  a  S.,  Verlag  der  Buchhandlung  des 
•  Waisenbauses).  —  Les  Tourteaux  oléagineux,  tourteaux  alimentaires,  tour- 
teaux-'cngraii,  par  J.  Fritsch  (in-i8,  Laveur).  ^  Traité  des  assurances  sur 
la  vie  avec  développements  sur  le  calcul  des  probabilités,  par  U.  Broggi; 
trad.  de  Titalien  par  S.  Lattes  (petit  in-8  cart.,  Hermann).  —  VÉvolu- 
sione  e  t  suoi  limiti,  da  G.  Galderoni  (in-8,  Roma,  Desclée,  Lefebvre).  — 
L  Homme,  organisation,  hygiènei  expUnteUion  des  êtres  vivants  par  Chamms, 
par  Ë.  Brucker  (In- 12,  Delagrave).  —  Physiologie  philosophique.  Définition  de 
la  physiologie.  Méthode  expérimentale.  Génération  spontanée  et  darwinisme^  par 
le  D*  N.  G.  Paulesco  (in-12,  Bloud).  ->  UOffieier  éducateur,  par  G.  Duri^y 
(ln-12,  Ghapelot).  —  L'Officier  et  ses  ennemis^  par  le  capitaine  G.  Gouderc  de 
Fonlongue  (in-16,  Perrin).  —  La  Prochaine  Guerre;  le  haut  commandement; 
les  avant-gardes  d'armée;  le  testament  mililaire  de  Kouropatkii(te,  par  le 
G^  H.  Bonnal  (in-12,  Ghapelot).  —  Enseignement  nautique,  par  A.  Adde  (in- 
12  cart.,  Delagrave).  ~  Études  navales  et  côlières^  p^r  le  capitaine  Sorb 
(in-8,  Ghapelot).  —  Manuel  pratique  de  cinématique-  navale  et  maritime  à 
Pusage  de  la  marine  de  guerre  et  de  la  marine  de  commerce,  par  L.  Vidal  (gr. 
in-8,  Gauthier-Villars).  —  De  Port' Arthur  à  Tsou-Chima,  Enseignement  de  la 
dernière  guerre  navcUe,  par  le  comte  M.  des  Gourtis  (in-16,  Perrin).  —  Le 
Demi'Sang  trotteur  et  galopeur. ,  Théories  générales,  élevage,  entraînement,  att- 
mentation,  par  P.  Fournier  (Ormonde)  (gr.*  in-8,  L.  Laveur).  —  Les  Maîtres 
italietis  d'autrefois.  Écoles  du  Nord,  par  T.  de  V\^yzewa  (in-8,  Perrin).  -^  Les 
Maîtres  de  la  musique.  Beethoven,  par  J.  Chantavoine  (petit  in-8,  Alcan).  — 
Hector  Berlios.  Les  Années  romantiq%»es,  4849''4S4i.  Correspondanee  publiée  par 
J.  Tiersot  (in-18,  Galmann-Lévy).  —  Paris,  Souvenirs  d'un  musicien  (I85.«« 
4870),  par  H.  Maréchal  (in-16.  Hachette).—  Études  musicales^  par  G .  Bellaigue* 


—  191  — 


3«  série  (in*t2,  Delagrave).  —  Qu*at<-c«  que  la  $eierteef  par  L.  Baille  (in-12, 
Blond).  —  Lei  MilU  Trua  pour  conserver  et  réparer  le$  mille  objets  tPun  ménagef 
par  A.  PooBBart  (iii-16,  Gamier).  -^Particularités  linguiuiques  des  noms  sub^ 
jeeHfs^  par  R.  de  la  Grasaerie  (in-12,  Leroux).  —  Anthologie  des  poètes  flrançais 
contemporains  (48€B'î$o$),  T.  I**  (in-i6,  Delagrsve).  —  Poèmes^  par  L.  Vannoz 
(In-id,  Sanaot).  —  La  Couronne  de  lierre,  poèmes,  par  J.  de  Dampierre  (in-lS, 
Sansoi).  —  Le  Passant  qui  regarde,  par  £.  Deyerin  (in-18,  Sansot).  ^  Un 
Chatte  proisé,  par  G.  d'AzambiJJa  (in-ia,  Plon-Nourril).  —  Le  Point  d^honneur, 
par  M.  Paléologue  (in-ia,  Plon-Nourrit).  —  Jf^jaMiance,  par  A.  Gambry  (ln-16, 
Plon-Noarrit).  *-  U  Désir  de  viore^  par  P.  Aeker  (in-t8,  Galmann-Lévy).  — 
La  Puissance  du  mensongs,  par  J.  Bojer  ;  trad.  du  norTégien  par  G.-G.  Gros 
(in-ii8,    Galmann-Lévy).   ~    La  Prêtresse   d'Isis.    Légende  de    Pompéî^   par 
E.  Scliaré(in-ld,  P%mu).^L Étemelle  Attente,  mesure  militaires,  par  F.  Ifédine 
(pelfi  in-8,   Footemoing).   ^  Ames  inquiètes,   par  Edgy  (in-18,   Flamma- 
rioD).  —  Amek  fortes,  par  G.  de  Ferenxy  (in-12,  Lethielleuz).  ~  Afodemoùelle 
de  Kérmoon,  par  A.  d'Echérac  (G.  Dargenty)  in-i8,  Dujarric).  —  Les  Effacées, 
par  M.  Boutry  (in«18,  Henri  Paulin).  —  Mdemption,  roman  satanique, 
par  R.    UBLjgn^T   (in*12,   Flcker).   —    Le  Joujou    de    la    Dauphine,    par 
A^    Qourliac   (in-t2,  Henri    Gautier).     —  Le  Trésor  de  Roehemonde,    par 
J.    de  Lias  {in-12t  Henri  Gautier).  —  Scsur  Ouenolé,  histoire  d^aujourd^hui, 
par  KenaTO  (in-tô,  Henri  Gautier).  —  Fénelon  et  M»«  Guyon,  documents  noth^ 
iteauœ  et  inédits,  par  M.  Masson  (in-i6.  Hachette).  —  Études  d'histoire  romane 
tique,  Alfred  de  Musset,  par  L.  Séché  (2  vol.  in-8,  «  Mercure  de  France  »).  — 
Un  Poèu  réaliste  anglais,  George  Crabbe  {4l54'tS59)',  par  R.  Huchon  (gp.  in-8, 
Bâche tte).  ~  H  Vero  Bdgardo  Poe,  da  R.  Bresciano  (in-i2,  Palermo-Roma, 
Ganguzza-Lajosa).  —  Essai  sur  révolution   intelleetuelle  de   Vltalie  de   4849  à 
4850,  par  J.  Luchaire  (in-8,  Hachette).  — -  Obras  vaseongadas  dei  doctor  labor- 
tano  Joannes  d*Etcheberri  (I7ijt),    con  una  Introducciôn  y  notas^  por  J.    de 
Urquijo   é   Ibarra  (in-4,   Geuthner).   —  Dictionnaire    de    giograpnie,    par 
A.    Demangeon   (in-!8,  relié   toile.   Colin).  —    VAme   de   Naples,  tableaux 
napolitains,  parle  chanoine  H.  Q^lhiat  (in-i2,  Tours,  Cattier).    —  Amerika- 
Wanderungen  eines  Deutschen,  yon  J.  Wilda.  il.  Auf  dem  Kontinenl  der  Mitte. 
Zwischen  Alaska  und  Peru  (in-8,  Berlin,  AUgemeiner  Verein  fUr  Deutsche 
Literatur).  —  A  travers  r  Amérique  du  sud,  par  J.   Delebecque  (in-16,  Plon- 
Nourrit).  —  Campagnes  du  roi  Amaury  /•'  de  Jérusalem  en  Egypte  au  xii*  siècle^ 
par  G.  Schlumberger  (in-8,  Plon-Nourrit).  —  Innocent  IV  et  la  Chute  des  Uohens" 
taufen,  par  P.   Deslandres  (in-12,  Bloud).  —  SixtC'-Quint  et  la  Réorganiiation 
moderne    du  Saint-Siège,  par  P.  Graziani  (in-12,  Bloud).  ~   Pie    VI,    sa 
vie,  son  pontificat  (4747*4'7$9),  diaprés   les  Archives  vatieaneê  et  de  nombreux 
documenu  inédiU^  par  J.  Gendry  (2  vol.  in-8,  A.  Picard  et  flls).  —  Histoire  de 
VémignUion  pendant  la  Révolution  française,  par  E.  Daudet.  T.  III.  Du  Dix-huit 
Bnunaire  à  la  Restauration  (in-8,  Hachette).  —  Les  Tombeaux  des  rois  sous  la 
Terrtwr^  par  le  D'  M.  Billard  (in-8,  Perrin).  —  Études  et  leçons  sur  la  Révolu- 
tion française,  par  A.  Auiard.  5«  série  (in-i6,  Alcan).  —  Souvenirs  et  fragments 
pour  servir  aux  Mémoires  de  ma  vie  et  de  mon  temps  par  le  marquis  de  Rouillé 
[Louis^oseph  Amomr)^  4189-484%,  publiés  pour  la  Société  d^histoire  contempo- 
raine par  P.-L.  de  Kermaingant.  T.  I.  4l89'mai  419%  (in-8,  A.  Picard  et  fils). 
-«  VEmpére  libéral,  études,  réciU,  souvenirs,  par  Ê.  OUivier.  T.  XI  (in-18, 
(vamier).  «—  Prêtres,  soldats  et  juges  sous  Richelieu,  par  le  yicomte  G.  d'Ayenel 
(in-18,  Colin).  —  Une  Ambassade  persane  sous  Louis  XIV,  d'après  des  documents 
{nitfOf,  par  M.  Herbette  (in-8,  Perrin).  —  Rome  et  Napoléon  lll,  par  £.  Bour- 
feoit  et  B.  Clermont  (in-8,  Colin).  —  Études  sur  l'année  4845.  La  Défection  de 


f 


^ 


—  192  — 


la  Prttm  {dieembre  4êé$'mmr$  4iê9),  par  le  Tteoniie  J.  d'Ussel  (ia-8,  Pion- 
Noarrit).  -^  4970.  La  PerUdêf^Akmee^  par  le  chef  d^eectdroot  B.  Picard  (in^, 
PlOD-Nourrit).  —  /Votef  d'âmbuUm^,  aoûl  4n^éwriur  4971,  par  le  I>  A.  Mtoy 
(in-ld,  Ploa-Nourrit).  *-  Lu  MmUnu  ei  leur  Ff*oleefomi,  par  J.-L^deLaiMMaQ 
(ln*i6.  Âlcan).  ^Efiirê  CAÎIema§n€et  V^AnfUagrre^.pÊkf  le  eapHaliie  8ei^<hi*12, 
Ghapelot).  »  Im  Fnmte  et  OmUlaumt  //,  par  V.  Bérard  (in«i8,  €k>li«).  — 
L'Homme  qui  vient  ;  phiUmopkk  d9  PnmioHté^  par  G.  Valois  (iii*18,  NouTelle 
Librairie  nattooale).  —  Lee  MaUret  de  ta  cantre^i^okutmi  au  dia^^Mwritme 
fiècte,  par  L.  Dlmier  (in-^,  NtMivelle  Librairie  nationale).  —  La  Pirâiculian 
et  la  Bé»istain€e  par  O.  HaTàrd  (10-12,  Librairie  des  Saints-^Pèrea).  «^  le 
IHIemme  de  Mare  Samgmer,  Seeai  eur  la  âémoeraUe  rtlt^teiiae,  par  G.  ifaairat 
(in-18,  Nouvelle  Librairie  nationale).  —  L  Évolution  4u  ekrgi  angiieanf  par 
H.  Bremond  (in-lS,  Blond).  —  Bepa^nole  et  Flamande  au  XYt*  eiMe,  La 
Domination  eepa^nole  dane  (ci  Paye^Bae  à  la  fin  du  régne  de  Philif^  li»  par 
E.  Gossart  (in-8,  Bruxelles,  Lamertin).  —  Rome^  eompleaùi  et  harmonie,  par 
R.  Schneider  (in«*l6,  Bacbette).  —  Rèifne  de  Miehel  Siutdea^  prince  régmmi  de 
Moldavie  {49S4^1i4$),  par  A.  A.  G.  Stnrdsa  (gr.  in-8,  Plon-Nonnit).  —  Le 
Tearieme  et  Wkravfie^  par  R.  Sembratovyteh  <ln-8,  Gomélj).  —  Le  Japon, 
Aietoire  et  ehitUation  par  le  M^*  de  la  Mazelière  (3  vol.  inM6,  Plon-Nourrit). 
•»  M^angee,  Épigraphie  gatlo-romaine,  eeulpture  et  arehileeture  méâUoatèe^ 
eampanographie  anoiétine  et  macleme,  par  J.  Berthelé  (ln<^,  Montpellier,  Talat). 
«-  Le  Travail  hiêtorifue,  par  G.  Desdevises  da  Désert  et  L.  BréUer  <ia-l2. 
Blond).  YiamoT. 


U  Gérant  :  GHAPUIS. 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Simon,  Aeanes. 


COMITÉ    DE    RÉDACTION 


i  ■ 


r 
MM.  le  baroaCiLRKA  us  Vaux  ;  Osopprot  db  aRANDiiAisoN  ;   B.-O.   Lmos  ;   P.  Pubani  ; 

Marias  Sbpbt. 

Seoréiaire  dt  la  rid(Mtion  :  M^  E.-A.  Chapuis. 

Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la 
rédaction. 

Les  communici^tions  relatives  k  Tadministration  doivent  être  adressées  au  Gérant. 

4 


PRIX    D'ABONNEMENT 

Partie    littéraire  :  France,   15  fr.  par  an;  pays  faisant  partie  de  l'Union   des  postes, 
16  fr. 

Partie  technique  :  France,  10  fr.  ;  pays  faisant  partie  de  l'Union  des  postes,  11  fr. 

Les  deux  Pctt^lies  réuniea  :  France,  20  fr.  ;  pays  faiMant  partie  de  l'Union  des  postes, 
12  fr. 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-4essus  indiqués,  le  port  en  sus. 

Le  Polyhihlion  parait  cous  les  mois. 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1  fr.  50  ;  —  technique,   1   fr.  ;  ^  les  deux 
parties  ensemble,  2  fir.  50. 

Les  abonnements  parlent  du  1*'  janvier,  et  sont  payables  d'avance  en  un  mandat  sur  U 
poste  k  Tordre  do  Qêrant  du  Polyhihlion. 


COLLECTIONS 

Uss  années  I8t>8-1906  sont  en  vente,  et  forment  cknt-huit  volums»  gr.  ia-8,  du  prix  de 
7  fr.  50  chacun  pour  la  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  partie  technique. 

Dne  très  importante  réduction  peut  être  faite  sur  la  vente  d'une  collection  complète, 
notamment  aux  bibliothèques  et  aux  institutions  françaises  ou  étrangères.  Ces  collec- 
tions sont  aujourd'hui  en  très  petit  nombre. 


Le  Potybiblion,  Revue  bibliographique  universelle^  est  publié  aoun  les  HuspiueM  de  la 
Sociiré  bibliooraphiqub. 

La  Société  bibliooraphiquk  se  compose  de  membres  titulaires  et  d'as.sociés  corres- 
pondants, dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admis 
par  le  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  associés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  trancs. 

Tout  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  versement  de 
150  francs. 

Le  titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,  en  outre,  fait  à  la 
Société  un  apport  de  100  francs  au  moins. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la  Société,  5,  rue  de 
Saint-Simon  (boulevard  Saint-Oermain),  Paris  (7*). 


HUE   DE    SAINT-SIMON,  6,    PARIS    (7«) 


Fondée  en  1866  par  M.  le  marquis  db  Beaucourt 
et  aujourd'hui  dirigée  par  M.  Paul  Allard 

Paraissant  tous  les  trois  mois  (en  janvier,  avril,  juillet  el  oclohre)  par  livraisons  d'environ 
350  pages,  et  formant  à  la  /In  de  l'année  deux  volumes  grand  in-8  de  700  pages. 

Prix   dk  i.'Abonnkmknt  annuel  : 
Paris  et  Départements,  WO  fr.  —  Etranger.  9B  kr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  BU  !•'  JANVIER  I9D7 

Paul  Allard  :  Une  Grande  Fortune  romaine  au  v«  siècle. 

Henri  Baraude  :  Le  Siège  d'Orléans  et  Jeanne  d'Arc,  1428-1429  (fin). 

Stanislas  Smolka  :  Hedwige  d'Anjou,  reine  de  Pologne,  1371-1379. 

Marc  Dubruel  :  Innocent  XI  et  TËxtension  de  la  Régale,  d'après  la  Corres- 
pondance confidentielle  du  Cardinal  Pio  avec  Léopold  K. 

M.  de  Fréville  :  Lally  et  Bussy  aux  Indes,  Avril  1758  Mars  1761. 

J.  Pietsch  :  Un  Prêtre  français  en  exil.  L'Abbé  Gabriel  Henry,  Curé 
d'Iéna  (1795-1815),  et  ses  relations  avec  Napoléon  I®^ 

MÉLANGES  :  V.  Ermoni  :  Les  Commencements  du  culte  des  Saints  dans 
TEglise  chréiienne.  A  propos  d'un  livre  récent.  —  Pierling  :  Dmitri  dit 
le  Faux  à  propos  du  nouveau  livre  de  M.  Walis  Zewski.  —  "Hyryotk, 
de  Landosie  :  Lettre  inédite  de  saint  Vincent  de  Paul  à  Magdeleiae  de 
Lamoignon,  1652.  -—  Pierre  Bain  :  La  France  et  les  Armées  d'occu- 
pation, 1815-1818. 

E.-G.  Ledos  :  Chronique. 

Revue  des  Recueils  périodiques.  —  Albert  Isnard  :  Français.  — 
F.  Gabrol  :  Anglais.  —  Paul  Allard  :  Ilaliens. 

Bulletin  bibliographique.  —  I.  Bibliographie;  IL  Histoire  générale; 
III.  Antiquité.  Origines  chrétiennes;  IV.  Moyen  âge;  V,  Renaissance. 
Réforme  ;  VI.  Dix-septième  et  dix-huitième  siècles  ;  VIL  Révoluttan  ; 
VIII.  Temps  modernes  ;  IX.  Géographie.  Monographies  locales. 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Simon,   Rennes. 


POLYBIBLION 


*    '  ^ 


REV€E 


•^ 


BIBLIOGBAPHIQUE    UNIVERSELLE 


PARAISSANT      TOUS      L.  C 


OIS 


PARTIE    LITTÉRAIRE 


DEUXIÈME  SÊKIE.—  TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME.—  CIX*  DE  LA  COLLECTION 


TBOISIÈaU    (.■«■«■••M.    —    HABS 


PARIS   (7^) 


AUX     bukjb:a.ux     r>u     polybiblion 

5,     RUB     DB    SAINT-SIMON,    5 
(Boulevard  SaiDt-Germaia) 


LOITDAES 
BvaMs  el  Oatks,  28^  Orchard  Street. 

miBOURO  Elf  BRIBOAU 
B.  Hbrdkr. 

TIENNE 
(J^MtOLO  et  C**,  Stefansplaix. 

BRUXELLES 

SocièU  belgtf  de  librairie  (Oscar  Schkpkns  A  C**) 
16,  rue  Treurenberg. 


RO 


Dkscléi,  Lkfkbvrk  et  G*«,  éditeurs  pontiûcAUZ, 
piazza  Qrazioli  (palaxzo  Doria). 

MADRID 

Josi  RUIE  y   C*    (LiBRBRIA    QUTBNBKKa), 

13,  plaza  Santa  Ana. 

MONTREAL 

Alphonsb  Lkclairk,  directeur  de  la   Revytt 
canadienne^  290,  rue  de  rUniTersité. 


mJGMARBST.  BUDAPEST.  GOPENaâ.aOÇ.    CHRISTIANIA,   STOCOKMOItM, 

BAINT-PÉTERSBOURa,  VARSOVIE 
.  BURKAUX    DB  POSTB 


1907 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DE  MARS  1907 


I.  —  PUBLICATIONS  RÉCENTES  SUR  L'ECRITURE  SAINTE  ET  LA  LITTÉRATURE 
ORIENTALE,  par  M.  E.  Manoenot  (p.  193-210). 

IL  —  GÉOGRAPHIE.  —  VOYAGES,  par  M.  H.  Froidevaux  (p.  210-221). 

III.  —  COMPTES  RENDUS. 

TliéoloKle.  —  J.-H.  Nrwman  :  La  Foi  et  la  Raison  ;  trad.  par  1(.  Salrillbs  (p.  221).  *- 
F.  PiJPBR  :  Primitiae  Poûtificiao  theologorum  Neerlandicorum.  Disputationes  contra 
Luterum  inde  ab  a.  1519  usque  ad  a.  1526  promulgatae  (p.  222).  —  L.  Félix-Faurk- 
GoYAU  :  Vers  la  joie.  Ames  païennes,  âmes  chrétiennes  (p.  223). 

Aelenee»  et  Art*.  —  A.-D.  Skrtillanoes  :  La  Famille  et  TÉtat  dans  J*cducation 
(p.  223).  —  L.  WoDON  :  Sur  quelques  Erreurs  de  méthode  dans  l'élude  de  l'homme  pri- 
mitif (p.  224).  —  E.  HouzÉ  :  L'Aryen  et  TAnthroposociologie  (p.  224).  —  R.  Pbtrucci  : 
Origine  polyphyiétique,  homotypie  et  non  comparabilité  des  sociétés  animales  (p.  225).  — 
P.  Uarispe  :  Convulsions  sociales.  Catholicisme  et  socialisme  (p.  225).  —  P.-H.  Fritkl  : 
Histoire  naturelle  de  la  France.  23*  partie.  Géologie  (p.  226).  —  H.  Bun  :  Vente  et 
débouchés  des  produits  de  la  ferme  fp.  227).  —  HiRscunERO  :  Ein  deutscher  Seeoffizier 
(p.  227). 

lilttét-nture.  —  F.  Lachèvre  :  Les  Satires  de  Boileau  commenté«s  par  lai-méme 
(p.  228).  —  G.  Lanson  :  Voltaire  (p.  229).  —  A.  Le  Brkton  :  Balzac,  l'homme  et  Poeuvre 
(p.  231).  —  F.  Brunetikrk  :  Honoré  de  Balzac,  1789-1850  (p.  232J.  —  At  :  Taine,  philo- 
sophe, esJhèle,  historien  (p.  2.'U).  —  Bêla  Lkubrcr  :  (»sszegyUjtott  munkai.  (Œuvres 
complètes  de  Bêla  Loderer)  (p.  2'M). 

lll«toli*«.  —  F. -G.  SoMMi  Picknardi:  Itinéraire  d'un  chevalier  de  Saint-Jean  de. Jérusalem 
dans  rile  de  Ilhodes  (p.  2:^'i.  —  P. -S.  Reyxaud  :  La  Question  sociale  et  la  Civilisation 
païenne  p.  2'M\).  —  G.  Boissier  :  La  Conjuration  de  Catilina  (p.  238'.  —  P.  Allard  :  Dix 
leçons  sur  le  martyre  (p.  238).  —  H.  Grisar  :  Histoire  de  Rome  et  des  Papes  au  moyen  &'^c; 
trad.  de  rallcmand  pjir  E.-G.  Lkdos  (p.  240).  — F.  Cavallbra  :  Le  Schisme  d'Àntioche 
(iV  siècle)  (p.  241).  —  J.  Parooirk  :  L'Èplise  byzautine  de  527  à  847  ip.  243).  —  A.  Brou: 


jusqu'à  la  Révolution.  T.  Vil.  i.  Louis  XIV,  la  Fronde,  le  Roi,  Golbert  (164:-H685) 
(p.  246).  —  J.  Thii.ijkr  et  E.  Jarry  :  Cartulaire  de  Suinte-Croix  d'Orléans  {8U-1300), 
contenant  le  «  Chartularium  ecclesiae  aurolianensis  vêtus  »  (p.  247).  —  G.  Lenôtre  : 
Paris  révolutionnaire.  Vieilles  Maisons,  vieux  papiers.  3'-'  série  ,'p.  2'i8..  —  M^  Uiolkol  : 
Études  politiques  sur  le  département  de  la  Haute-Loire.  La  Mévolulion  de  1789  dans  le 
Vflav  (p.  !2liM.  —  R.  DE  BoYSsoN  :  Le  Cl*»rgé  périirounlin  pendant  la  persécution  révo- 
lutionnaire (p.  2r)0i.  —  \Ui  H.  dj:  HALOoui<;T  :  Essai  sur  le  Porhoef,  le  comté,  sa  capitale, 
ses  sein^neurs  (p.  '251).  —  F.  ii'.rM.TiKKE  :  Questions  actuelles  (p.  2»)8).  —  C^e  ^  de  Mun: 
Contre  la  séparati<»n.  De  la  Rupture  à  la  condamnation  (p.  2r)^V.  —  V.  BuNvrrAY, 
R.  P».APAics  et  J.  Karacsonyi  :  Eiryh;'iztr.rléntdini  omlékck  a  mri'.'yarors/ûgi  hilujitas 
kor.'ibôl  (Souvenirs  de  l'histoire  de  l'Eglise  à  l'époque  de  la  Kélorme  en  Hongrie). 
T.  U  et  III  'v.  251).  —  A.  Cz.ubkrka  :  Kuruc/kori  fegyverek  (Armes  de  l'époque  des 
Kouroucz  (p.  255).  —  Zftironi  Mikcs  Kelemen  Tijrdkorszagi  levelei  (Lettres  de  Turquie,  de 
C.  MiKKs)  (p.  257).  —  D'Ollonk  :  La  Chine  novatrice  et  ^uerri<>re  (p.  259).  —  M»«  de  la 
Mazklikrk  :  Le  Japon,  histoire  et  civilisation  (p.  260).  —  V^e  A.  uk  Trl'cuis]db  Varennks  : 
Généalogie  de  la  maison  de  Truchis  (p.  261). 

IV.  —  BULLETIN.  —  L.  Goluschmidt  :  liant  und  Haeckel  (p.  262).  —  F.  A. -M.  :  Aux  jeunes 
filles.  Lettres  (p.  262).  —  H.  Irving  Hancock  :  .]iu-.litsu,  méthode  japonaise  d'entraî- 
nement et  de  combat;  trad.  par  L.  Fi-.hrus  et  J.  Pksskald  (p.  263).  —  H.  Irving 
Hancock  :  Le  Jiu  Jitsu  et  la  Femme.  Entrainement  i)hysique  féminin  ;  irad.  parles  mêmes 
(p.  2(>3).  —  P.  Graziani  :  Sixte-Quint  et  la  Réorganisation  moderne  du  iSaini-Sièce 
(p.  264).  —  J.  RoL'QL'ETTE  :  L'Abbé  Du  Chayla  et  le  Clergé  des  Cévennes,  1700-1702 
(p.  264).  —  J.  DE  BoNNKFOV  :  Les  Leçons  de  la  défaite,  ou  la  Fin  d'un  catholicisme 
(p.  264).  —  T. -G.  Djuvama  :  Edgar  Qui'net  philo-Roumain  (p.  265). 

V.  —  CHRONIQUE.—  Nécrologie  :  le  R.  P.  Monsabré,  MM.  Henry,  Glasson,  Moissan,  A.scoli, 
S.  E.  le  cardinal  Cavagnis,  M.  Busnach,  M>»e  Blanc  (Th.  Bemzon),  le  R.  P.  Marie- 
Antoine,  etc.  —  Lectures  faites  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  Lec- 
tures faites  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  —  Congrès.  —  Les 
Archives  de  l'histoire  relii^ieuse  de  h  France.  —  Paris-Hachette  1907.  —  NouTelles  : 
Paris.  France.  — Belgique.  —  Italie.  —  Suisse.  —  Etats-Unis.  —  Publications  nou- 
velles. 


< 


POLTBIBLION 


REVUE  BIBLWRAP&IQUE  UNIVERSELLE 


■m,'  ■»  1' 


PUBUCATIONS  R^ENTES  SUR  L'ÉCRITURE  SAINTE 
ET  LA  LITTÉRATURE  ORIENTALE 

i.  De  Evangeliorum  insptralione.  De  dogmalis  evolutione.  De  arcani  disciplina^ 
aoctore  P.  Reginaldo  Maria  Fbi.  Paris,  Beaucbe^ae,  1906,  ia-8  de  iv-il3  p.,  3  fr.  ^. 
—  2.  L«  Question  biblique  au  iz^  siècle,  pvr  Albert  Houtin.  2e  édit.  revue  et  augmeo- 
lée.  Paris,  Nourry,  1906,  in-8  de  331  p.,  4  fr,  —  3.  Choix  de  textes  religieux  assyro- 
babyloniens.  TraoscriplioD,  traduction,  commentaire  par  le  P.  Paul  Dhorme.  Paris, 
Leeoffre,  Gabalda,  1907,  io-8  de  xxxvii'40ô  p.,  12  fr.  —  4.  Die  Urzeit  der  Bibel.  I. 
Die  Weltsckôpfung,  Mit  einer  allgemeinen  Einfûhrung  in  die  Exégèse,  von  Tjuo. 
Ergbrt.  MûDcheo,  Lentner,  1907,  in-8  de  iv-53  p..  1  fr.  50.  —  5.  Ezechias  und 
Senacherib.  Exegetische  Studie^  von  M.  Thrresia  Brème  (Biblische  Studien,  t.  XI, 
fasc.  5.  Freibarg  im  Breisgau,  Herder,  1906,  in-8  de  zii-133  p.,  6  fr.  25.  —  6. 
Éludes  de  l'histoire  Juive^  par  Tabbé' Barrbt.  Paris,  Savaète,  s.  d.,  (1906),  in-8  de 
201  p.,  3  fr.  —  7.  //  Messianisme  seconda  la  Bihbia.  Discorsi  d'Avvenlo  e  studi 
critici,  da  Emiliaro  Pasterii.  Borna,  Pustet,  1907.  in-8  de  xii- 248  p.,  avec  une  cartei 
3  fr.  50.  —  8.  Les  Idées  de  M,  Loisy  sur  le  quatrième  Évangile,  par  ÇonsTANTiif 
CHAUViff.  Paris,  Beaucbesne,  1906,  ifl-12  de  292  p.,  3  fr.  50.  —  9.  L'Origine  du 
quatrième  Évangile,  par  M.  Lbpin.  Paris,  Lctouzey  et  Ané,  1907,  in- 12  de  xi«508  p., 
3  fr.  50.  —  10.  Die  Dauer  der  ôffentlichen  Wirksamkeit  Jesu,  vob  Lbonhaho 
FEitorr.  Mùncbeo,  Lentopr,  1906,  in-8  de  viii-US  p.,  3  fr.  75.  —  11.  Morceaux 
choisis  des  saints  Évangiles.  Textes  publiés  avec  des  notes,  une  Introductiou,  et  un 
appendice  par  J.-C.  Broussollb.  Paris,  Téqui,  1906,  in-12  de  viir-279  p.,  avec  9b  grav., 
t  fr.  -~  12.  Jésus-Christ,  sa  trtV,  son  temps  (Leçons  d'Écriture  sain[e  prècbées 
au  Gesù  de  Paris  et  de  Bruxelles,  année  1906),  par  le  P.  Hippolytb  Leroy.  Pariç, 
Beaucbesne,  in-12  de  iv-330  p.,  3  fr.  —  18.  L'Évangile  médité  avec  les  Pères,  par 
le  Pi  Th. -M.  Thiribt.  T.  l.  La  Naissance  et  renfonce  de  Jésus,  Paris,  Leeoffre, 

1905,  iD-8  de  423  p.  ;  T.  IL  Commencement  du  ministère  public  de  Jésus.  Sermon 
sur  la  montagne.  Ibid.,  1905,  in-S  de  462  p.  ;  T.  III.  Le  Ministère  public  de 
Jésus.  Les  Paraboles.  Ibid.,  1906,  in-8  de  55i  p.  ;  T.  IV.  La  Fin  du  ministère 
pubtie  de  Jésus.  La  Préparation  de  la  Passion,  ibid.,  1906,  in-8  de  560  p.  ;  T.  V/ 
La  Pcktsion  et  la  Résurrection.  Ibid.,  1906,  tn-8  de  484  p.,  35  fr.  —  14.  Jésus  et 
la  Prière  dans  l'Évangile,  par  V.  Ermoni.  Paris,  Bloud,  19(Xî,  in-12  de  64  p. 
(ColtectloD  Science  et  Religion)^  0  fr.  '6o.  —  15.  Der  Judasbrief.  Seine  Echtheit, 
Abfassungs  zeit  und  Léser.  Ein  Beitrag  zur  Einteituug  in  die  katholischen  Brtefe^- 
von  Friedrich  Maibr  {Biblische  Studien,  t.  XI,  fasc.  1  et  2).  Freiburg  im  Breisgau, 
Herdcr,  1906,  io-8  de  xvi-188  p.,  5  fr.  50.  —  16.  Das  Aile  Testament  in  der  Mischnn^ 
von  Georo  Aigher  {Biblische  Studien,  t.  XI,  fasc.  1).  Freiburg  im  Breisgau,  Herder,^ 

1906,  in-8  de  xvii-181  p.,  5  fr.  75.  —  17.  Origène,  le  théolçgien  et  l'exégète,  par  le 
P.  F.  Phat.  Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de  lxiii-.221  p.,  3  Tr.  50.  —  18.  Urabanus 
Maurus.  Ein  Beitrag  zur  Gèschichte  der  mittelallerlichen  Exégèse,  von  Jou.  Bxi»t. 
Hablitbbl  {Biblische  Studien,  t.  XI,  fasc.  3).  Freiburg  Im  Breisgau,  Herder,  1906,: 
iD-8  de  vii-i05  p.,  3  fr.  25.  -«  19.  L'Authenticité  mosaïque  du  Penlateuque^  par 
£io.  Manqbnot.  Paris,  Letouzey  et  Aaé,  1907,  io-i'i  de  331  p.,  3  fr.  50. 

i.  -^  Le  P.  Fei  a  rèani  en  un  petit  volume  trois  thèses  disparaleâ; 
Die  Evangeliorum  it^piralione.  De  dogmatis  evolutione.  De  cxrcani  disci'-t 
plincL,  qui  n^oot  entre  elles  d^autre  lien  que  d'avoir  été  récemment 
Fob|et  de  recherches  spéciales  ou  même  de  controverses.  Laissant  ici 
de  côté  les  deux  dernières,  qui  ne  rentrent  pas  dans  notre^  cadre  et  qux> 
Mars  1907.  T.  CJX.  13. 


m 


-  194  - 

at  aucun  caractère  saillaot,  cous  doub  occuperons  excluslvemenl 
gpirallon.  On  ne  voit  pas  pourquoi  il  n'est  question  que  de  l'ins- 
>n  dea-ËvaDgiles,  alors  que,  sauf  deux  pages  sur  la  connaissance 
!tle  que  les  ëvangélistes  auraient  eue  de  leurs  récita,  lout  ce  qui  est 
a  nature,  de  Texlatence  et  de  l'étendue  de  l'inspiraiion  convient  i 
e  entière.  Sur  la  nature  de  cette  action  divine,  le  P.  Fei  expose 
sivemeDt  l'avis  de  sept  théologiens  contemporains,  au  nombre  de 
.  l'honneur  de  figurer,  puis  celui  de  saint  Thomas,  niais  en  évitam 

I  grande  subtilité  du  P.  Zanecchia,  l'obscurité  du  P.  Lagrange  et  la 
ixité  du  cardinal  Zigliara.  Ainsi  expliqué,  tle  salut  daeleur  sert 
rrede  touche  pour  apprécier  les  explicalions  souvent  gratuites  et 
liglbles,  dit-on,  des  modernes.  Ou  peut  se  demander  s'il  est  juste 
ner  que  le  concept  de  l'inspirât  ion  scripluraîre  u'apasétéèclairci 
saint  Thomas,  que  par  suite  le  travail  de  six  ou  sepi  eiècles  serait 
ion  nuisible,  D'élantqu'unreculou  une  régression  sur  le  xiii*siMe. 
,  l'accord  existe  pour  le  fond  de  la  doctrine,  les  différences  nesont 
.ns  les  expressions  et  proviennent  du  point  de  départ  de  saint 
,9,  la  prophétie,  et  de  la  méthode  scolastique.  A  mon  sens,  il  y  a 
rogrès  au  moins  dans  l'énoncé  de  la  doctrine.  Le  P.  Pei  n'a  pas 
ef)  pour  son  compte,  les  inexactitudes.  L'opinion  du  P.  Pescb 

II  être  rangée  parmi  les  sentiments  qui  limitent  l'inspiration 
Le    critérium   du   langage   des   apparences,   appliqué    par 

LUI  aux  sciences  naturelles,  est  étendu,  bien  i  lorl,  à  l'histoire 
autt«s  disciplines.  Il  fallait  signaler,  en  la  rapportant,  afin  de  ne 
attre  l'accepter,  l'erreur  grossière  commise  par  U.  Leclair,  dans 
laias  de  philosophie  ehritienne  (décembre  1904,  p.  258),  préteudanl 
wncjle  de  Trente  en  1546,  dans  son  décret  Z)«canontcijScripiHrû, 
1  réprimer  le  sentiment  postérieur  du  jésuite  Pereira  sur  la  non- 
tioD  (?)  de  saint  Luc.  Le  P.  Patrixl,  jésuite,  a  été  confondu 
avec  son  fràre,  le  cardinal.  Les  noms  propres  tronqués  de  la 
I  et  de  la  table,  p.  111  et  112,  ont  été  servilement  copiés  dans 
ronique  exégétîque,  dont  les  épreuves  avalent  élé  mat  corrigées, 
liven  du  23  janvier  1905.  Bu  somme,  la  publication  du  P.  Fei 
s  importance. 

Abordant  sans  irritation  ni  aigreur,  mais  avec  sang-froid  et 
i,  comme  on  y  a  convié  les  critiques  catholiques,  la  lecture  de 
lion  biblique  au  xx*  siècle,  de  M.  Houtiu,  j'ai  vainement  cberché 
livre  d'histoire  contemporaine  l'information  abondante  et  objec- 
l'on  était  en  droit  d'y  trouver.  L'état  général  de  la  question,  qui 
le  premier  chapitre,  est  vague  et  imprécis.  Les  renseignements 

sont  réduits  au  minimum,  même  pour  les  pays,  comme  rAlle- 
et  l'Angleterre,  oii  ils  foisonnent.  Le  chap.  XII,  il  est  vrai,  est 
é  à  l'Angleterre  ;  mais,  sauf  l'indication  des  brochures  relatives 


—  19S  — 

-à  l'afiaira  Loisy,  tout  est  ramené  à  la  déclaration  des  Cent-Un.  Les 
Anglais  ont  publié  beaucoup  d'autres  travaux  plus  importante,  dont 
a.  Uouiin  ne  dit  mot.  Voir  la  brocbure,  non  utilisée,  de  If^^r  BatifTol, 
signalée  dans  le  Polybiblion,  t.  CVi,  p.  193-197.  Sur  l'Allemagne,  dont 
les  D  ombreuse  s  publications  sont  plus  variées  encore,  la  documentation 
est  dea  plus  élémentaires.  La  lettre  de  Guillaume  II  à  l'amiral  UoUmann 
en  est  la  maltresse  pièce.  Or,  si  tqus  comparez  ia  traduction  citée  au 
texte  originaL  comme  Je  l'ai  fait  sans  doute  par  un  reste  de  préjugé  de 
vieux  conservateur,  vous  constaterez  qu'elle  est  notablement  tronquée 
(il  y  manque  des  lignes  entières  et  un  paragraphe  complet),  et  qu'elle 
iourmille  de  contresens.  Le  plus  cocasse  consiste  à  traduire  ;  londem 
vm  Laien  aller  Slànde  ittid  Geschiechter,  par  :  t  mais  d'une  réunion  de 
laïques  de  toutes  les  professions  et  de  tous  les  sexes  >  (p.  19).  M.  Houtin 
n'a  pas  lu  la  conférence  de  Frédéric  Deliizscb,  qui  a  motivé  ce  message 
impérial,  pas  plus  que  celles  des  deux  années  suivantes.  Quant  &  l'im- 
mense littérature  qu'a  produite  la  polémique  Bibel-Uabel,  il  en  connaît 
la  déclaration  de  Harnack,  traduite  dans  le  Protestant,  et  les  maigres 
renseignements  empruntés  à  M.  Jean  de  Boonefon.  Il  n'en  sait  guère 
plus  sur  le  code  d'Hammourabi  ;  il  ignore  que  le  Père  Scheil  l'a  déchif- 
fré le  premier  et  11  en  attribue  la  première  traduction  à  Winckler  ; 
mais  il  sait  que  nous  en  possédons  plusieurs  exemplaires  (p.  40),  et 
qu'il  est  antérieur  de  dix  siècles  peut-être  k  Moïse  (p.  tt9).  Cinq  Bièdea 
feraient  la  bonne  mesure.  Les  discussions  relatives  à  l'inspiration,  à 
la  révélation  et  à  l'origine  mosaïque  du  Pentateuque  n'existent  donc 
pour  M.  Houtin  à  peu  près  qu'en  Franoe.  Leur  exposé  est  mêlé  &  des 
théories,  fort  incomplètes  et  inexactes.  L'ébauche  d'histoire  de  l'inspi- 
ration, p.  33,  est  fausse  de  tous  points.  La  preuve  qu'  ■  il  n'y  a  pas  eu 
de  grandes  découvertes  qui  n'aient  donné  aux  incrédules  occasion  de 
taxer  la  Bible  d'erreur  >  (p.  35),  est  faite  par  un  renvoi  au  livre  de 
U.  Perrière,  dont  on  connaît  la  valeur.  L'erreur  sur  la  proximité  de  Ja 
parousie  est  formellement  attribuée  &  Jésus  (p.  37).  Une  proposition  des 
jésuites  Leselus  et  Hamelius  est  citée,  p.  38,  avec  une  erreur  de  date 
|1586  pour  1585)  et  une  faute  de  traduction  :  par  exemple  traduisant 
iortatse.  On  propose,  p.  39,  de  rettiincher  de  ia  liste  des  livres  inspirés 
le  livre  des  Machabées  que  l'Église  y  a  inclus  (on  ne  dit  pas  lequel  des 
deux).  Les  positions  prises  pir  les  catholiques  modernes  en  face  de 
rinspiralton  biblique  sont  exposées  incomplètement  ei  inexactement, 
p.  43-47.  M.  Houtin  connaît  mieux,  quoique  yroMo  i/iocfo,  celles  des 
protestants  libéraux,  A.Sabatier,  E.  Ménégoz,  A.  Uarnacket  J.iléville. 
Il  a  surtout  la  préteniion  d'exposer  U  position  Ihéologique  de  M.  Loisy. 
Or,  ce  critique  a  déclaré  que,  nonobstant  le  reportage  documenté  de 
.U.  Houtin,  sa  pensée  n'avait  pas  été  comprise.  Sans  entrer  dans  ce 
débat,  signalons  quelques  inexactitudes  de  U.  Houtin  :  Le  concile  du 


»*  ♦  ■"  ■     ,  ■ 


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>*'•*'". 


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—  196  — 

Vatican  n*a  pas  déclaré  que  t  lé  raiaonoemeDt  peul  proarer  arec  eerli- 
tttde  Texistence  de  Dieu  »  (p.  76,  note  2).  La  queeiion  de  rauthenUcité 
du  venel  des  trois  témoins  célestes  est  mal  résumée  (p.  96).  Les  rensei- 
gnements sur  les  travaux  de  la  Commission  biblique  sont  incomplets, 
aussi  bien  que  ceux  qui  sont  fournis  (p.  203)  sur  son  institution.  Ceux 
qui  concernent  les  Pérès  Hetsenauer  et  Delattre  ont  été  lus  dans  le 
Sièch  ;  étaitHse  une  première  édition  ?  Quant  aux  théories,  éparses 
dans  le  tolume  et  résumées  dans  le  dernier  chapitre,  elles  ramènent 
les  problèmes  actuels  à  la  naissance  virginale  de  Jésus,  à  la  virginité 
de  Marie  et  de  Joseph,  à  la  réalité  de  la  résurrection  du  Sauveur,  comme 
si  la  question  n*aliait  pas  jusqu'à  la  divinité  de  Jésus  et  à  Pexistence 
de  la  révélation  chrétienne,  comme  si  toutes  les  doctrines  quHl  cite 
étaient  essentielles  au  christianisme  (la  virginité  de  saint  Joseph  n*est 
qu'une  pieuse  croyance  et  pas  un  dogme),  comme  si  les  obJeeUons  des 
ennemis  de  rÉglise  n'avaient  pas  été  maintes  161»  résolues,  et  solide- 
ment, sinon  définitivement.  M.  Houtin  n'a  donc  pas  suivi  la  discussion 
éi  chaude  des  leçoiis  de  la  version  syriaque  sinaltique,  ou,  par  un  pro- 
cédé renouvelé  de  Yèltaire,  il  n'a  retenu  que  les  objections.  Bref,  le 
titre  du  livre  de  M.  Houtin  est  fautif  ;  pour  le  faire  correspondre  au 
contenu,  il  faudrait  le  remplacer  par  celui-ci  :  La  QuêstUm  loisy  an 
xx*  siècle.  Libre  à  M.  Aulard  d'y  reconnaître  «  un  livre  de  combat  pour 
la  vérité  par  la  science.  »  Nous  n*y  voyons  qu'un  pamphlet  d'un  écri- 
vain san^  compétence  ni  impartialité. 

3.  —  Cfest  faire  œuvre  utile  et  profitable  que  de  fournir  aux  exégètee 
un  Choix  de  textes  réligîeux  assyro^habyloniens^  de  les  transcrire,  de  les 
traduire  et  de  les  commenter  à  leur  usage.  Lee  documents,  exhumés 
sur  les  rives  du  Tigre  et  de  FEuphrate  et  de  mieux  en  mieux  interpré- 
tés grâce  aux  progrès  de  Tépigraphie  cunéiforme,  ont  apporté  des  ren- 
seignements nouveaux  et  de  tout  premier  ordre  sur  les  idées  religieuses 
de  l'antique  Ghaldèe.  Or  plusieurs  de  ces  idées  présentent  un  rapport 
étroit  avec  la  religion  des  Hébreux  et  servent  à  mieux  comprendre  la 
Bible.  On  les  a  interprétées  dans  des  sens  divers  et  on  en  a  tiré  des  con- 
clusions divergentes.  L'exégète,  qui  n'est  pas  doublé  d'un  assyriologue, 
peut  hésiter  entre  deux  explications,  f^ute  d'avoir  à  sa  portée  les  moyens 
nécessaires  de  contrôle.  Une  traduction  exacte  des  textes  religieux  baby- 
loniens, dont  la  connaissance  est  nécessaire  pour  étudier  T  Ancien  Tee* 
tament,  lui  permettrait  de  pénétrer  sur  un  terrain,  fermé  aux  profanes, 
et  de  se  rendre  compte  par  lui*mème  du  contact  réel  que  la  r^igion 
hébraïque  a  eu  avec  les  religions  des  peuples  voisins.  C'est  le  service 
que  vient  de  nous  rendre  le  P.  Dhorme.  Son  recueil  contient  les  pièces 
les  plus  importantes  de  la  littérature  religieuse  de  la  Gbaldée:  le  potoie 
chaldéen  de  la  création  avec  lescosmogonies  assyrienneet  babyloniennet 
les  trois  recensions  du  récit  du  déluge,  l'épopée  de  Gilgamès  avec  les 


—  197  — 

légandM  d*£a  et  d'Atarfaasis,  les  mythes  d'Etana  et  d^Adapa,  la  des-^ 
cente  d'Ichtar  aux  enfers,  qui  nous  fait  connaître  les  idées  babylo* 
.  niennes  sur  Tautre  vie,  des  hymnes,  des  psaumes  pénilenlielsei  quelques 
proverbes,  enfin  des  doeumen  Is  relatifs  au  sacerdoce,  à  son  origine  divine, 
à  ses  droits  sur  une  part  des  victimes  et  à  certaines  prescriptions  le  con« 
cernant  spécialement.  Le  P.  Dhorme  a  transcrit  (travail  inutile  pour  les 
non^spécialistes)  tous  ces  textes  en  caractères  romains,  d'après  le$  plu^ 
Téce&tes  publications.  Ses  pairs  ne  manqueront  pas  sans  doute  de  trouver 
exacte  cette  transcription  ainsi  que  la  traduction  qui,  tout  en  s'appuyant 
sur  les  travaux  antérieurs,  en  particulier  sur  ceux  de  Jensen»  est  une 
oeuvre  originale.  Une  assez  copieuse  annotation  accompagne  les  textes. 
Elle  est  surtout  philologique  et  a  pour  but  de  j  ustiûer  les  lectures  adop^ 
tées,  les  interprétations  données,  et  d^expliquer  les  passages  obscurs.  Elle 
répond  aux  exigences  des  esprits  modernes  et  elle  sera  utile  surtout  aux 
jeunes  assyriolog^es.  Les  profanes  y  trouveront  encore  des  renseigna* 
ments  historiques  et  des  rapprochements  entre  documents  similaires^ 
qui  donneront  lieu  à  des  études  d'ensemble,  facilitées  par  la  table  ajphan 
bétique^  Le  P.  Dhorme,  ayant  voulu  seulement  livrer  des  matériaux»  et 
non  les  exploiter,  s'est  interdit  tout  rapprochemeot  formel  avec  laBible« 
On  peut  le  regretter.  Toutefois  de  précieuses  indications  sont  fournies 
dans  l'Introduction  et  dans  les  résumés  placés  en  tète  des  morceaux» 
Llntroduction  traite  des  textes,  de  leur  âge  et  de  leur  signification,  et 
de  la  religion  de  Babylone  et  de  Ninive  (dieux,  création  et  destinée  de 
l'homme,  rapports  des  hommes  avec  les  dieux).  Ce  livre  est  donc  une 
excellente  contribution  à  l'étude  comparée  des  religions.  L'auteur  note 
en  passant  quelques  rapprochements  a  éviter:  les  traces  d'un  monor 
théisme  primitif  en  Ghaldée,  la  comparaison  de  l'arbre  d'Eridon  avec 
l'arbre  de  vte,  et  le  prétendu  sabbat  babylonien. 
'    4.  ^  Si  les  catholiques  allemands  ont  suivi  et  suivent  encore  lente- 
ment et  avec  réserve  la  voie  nouvelle  prise  en  France  pour  résoudre  les 
problèmes  exégétiques  soulevés  par  la  connaissance  plus  complète  de 
'l'Orient  antique,  M.  Engert  veut  prendre  les  devants  et  se  lance  avec 
une  ardeur  juvénile  sur  les  traces  des  exégôtes  progressistes,  Die  Urgeit 
der  Bïbel.  En  permettant  de  replacer  Israël  au  milieu  des  peuples  qui 
l'entouraient  et  influaient  sur  lui^  les  découvertes  modernes  obligent, 
prétend-il,  à.modifier  les  positions  anciennes  de  Texégèse  non  seule- 
ment sur  une  foute  de  points  particuliers,  mais  môme  sur  des  questions 
de  principes.  Ainsi  la  notion  métaphysique  de  Tinspirationi  logique- 
'  ment  déduite  de  principes  apnort^  et  sans  connaissance  de  l'histoire 
du  canon,  doit  être  élargie  afin  d*étre  mise  d'accord  avec  les  faits  cons- 
'  talés  et  les  résultats  acquis  sur  Torigine  et  l'histoire  de  la  Bible.  Il 
^  faut  Notamment  admettre  Tintroduclion  d'éléments  mythiques  dans  la 
Genèse  et  dans  les  prophéties  d'Ëzéchiel,  de  ZachariOi  de  Daniel  et 


—  wa  — 


môme  dlsaïe,  des  traditions  populaires  dans  Tbistoire  primitive  de 
rhumanilé,  des  traces  et  des  restes  d'une  religion  plus  élémentaire, 
simplement  animiste,  dans  le  monothéisme  biblique.  La  législation 
mosaïque  a  été  constituée  progressivement  et  a  reçu  des  adaptations 
successives  aux  diverses  situations  politiques,  sociales  ei  religieuses 
dlsraei.  Les  prophètes  hébreux  ont  parlé  dans  Tesprit  et  la  langue  de 
leur  temps.  L'idée  de  leur  inspiration  doit  être  rattachée  aux  phases  du 
prophétisme,  partant  des  vulgaires  devins  des  premiers  âges  pour 
aboutir,  par  l'intermédiaire  des  prophètes  intolérants,  aux  prophètes 
poètes  et  politiques.  Le  Pentateuquo  doit  être  considéré  comme  une 
compilation  récente,  et  les  écrits  des  prophètes  ramenés  aux  dates  que 
leur  fixe  la  critique.  Par  suite,  la  notion  de  la  révélation  divine  doit 
être  modifiée  r  tout  en  étant  réelle,  la  révélation  n'a  pas  été  extérieure  ; 
elle  était  providentielle  seulement  et  produite  par  le  jeu  régulier  des 
causes  secondes.  L'histoire  d'Israël  doit  aussi  être  ramenée  aux  condi- 
tions historiques  qui  se  sont  rencontrées  chez  les  peuples  voisins  ; 
elle  a  été  seulement  dirigée  par  une  providence  spéciale.  La  méthode 
exégétique  doit  être  désormais  exclusivement  historique  et  critique. 
Elle  écarte  le  sens  spirituel,  qui,  bien  qu^appuyé  Bur  le  Nouveau  Tes* 
tament,  n'a  pas  de  valeur  scientifique  et  n'est  plus  guère  admis  dans 
les  cercles  savants.  Purement  littérale,  elle  replacera  Israël  dans  son 
milieu  et  recherchera  les  influences  babyloniennes  et  orientales  qu'il  a 
subies  dans  son  histoire,  sa  législation,  ses  coutumes  et  ses  idées  reli- 
gieuses. Cette  déclaration  de  principes  a  au  moins  le  mérite  de  là  clarté 
et  de  lalfranchise.  M.  Engert  se  propose  de  l'appliquer  à  l'histoire  pri- 
mitive. Pour  cette  fois,  il  étudie  le  premier  récit  de  la  création,  qui  est 
du  code  sacerdotal.  Ce  n'est  pas  Toeuvre  d'un  poète  ni  d'un  savant,  c'est 
Tancien  mythe  babylonien,  modifié  par  la  tradition  orale  des  Israélites 
et  rédigé  sinon  par  opposition  directe  au  mythisme,  du  moins  coumie 
le  premier  essai  d'un  exposé  philosophique  et  scientifique  de  Tancienne 
tradition  élohiste.  M.  Engert  reconnaît  des  éléments,  mythiques  dans 
le  tohu-bohu  du  texte  (chaos  primitif],  dans  le  tehom  (Tiamat),  dans  les 
ténèbres  et  dans  l'océan  primitif.  L'auteur  connaissait  la  lutte  de  Mar- 
douk  contre  Tiamat,  mais  il  l'a  écartée  et  en  a  attribué  les  résultats  à 
l'action  de  Jahvé,  le  Dieu  unique  et  le  souverain  législateur  d'Israël,  en 
les  distribuant  dans  les  six  jours  de  la  création.  M.  Engert  croit  aussi 
au  sabbat  babylonien,  mais  regarde  comme  une  particularité  spéci- 
fiquement Israélite  de  rattacher  le  sabbat  liturgique  au  sabbat  de  la 
création.  Il  accepte  donc  les  conclusions  de  Loisy,  de  Gunkel  et  de 
Delitzsch  ;  il  critique  celles  de  Nikel.  Le  livre  du  P.  Dhorme  servirait 
à  contrôler  et  à  discuter  les  opinions  de  M.  Engert,  qui  sont  très 
avancées  et  contestables  au  moins  pour  une  bonne  part.  Son  étude  a 
paru  sans  imprimatur. 


r 


199  - 


5.  —  Il  est  rare  que  nous  ayons  à  rendre  compte  d'ouvrages  ezégé- 
tiques  dus  à  une  main  féminine.  Une  ursuline  allemande,  Sœur  Théré^ 
fiia  Brème,  vient  de  publier  une  étude  intitulée:  E;ec/ita<  und  Senaokerii^, 
dans  les  Biblische  Sludien  de  Bardenhewer.  Après  une  courte  Inlro^ 
duclion  sur  la  situation  politique  de  rancien  Orîent  au  vjiio  siècle  avant 
Jésus- Christ  et  sur  la  place  qu'y  tenait  le  royaume  de  Juda,  Vautour 
examine  dans  un  premier  chapitre  les  sources  de  la  guerre  entre  Senna- 
chérib  et  Ézéchias  :  les  trois  récils  bibliques  du  II*  livre  des  Rois,  des 
prophéties  dlsaîe  et  du  II»  livre  des  Paralipomènes,  les  sources  cunéi- 
formes et  grecques.  Dans  un  deuxième  chapitre,  elle  raconte  la  campagne 
assyrienne  d'après  le  rapport  de  Sennachérib  lui-même,  le  récit  bibliquô 
et  Hérodote.  Le  troisième  chapitre  est  consacré  à  la  comparaison  de  ces 
différents  récits.  Sœur  Brème  indique  d'abord  ce  qu^ils  ont  de  commun, 
pois  expose  et  discute  leurs  divergences.  Les  difficultés  chronologiques 
De  peuvent,  à  son  sens,  être  résolues  que  si  on  reconnaît  l'altération 
des  chiffres  dans  la  Bible  et  que  si  on  place  en  727  le  coinmencement  du 
règne  d'Ézéchias.  Au  sujet  des  alliés  du  roi  de  Juda,  l'auteur  réfute 
l'hypothèse  de  Winckler,  qui  fait  de  Musri  et  de  Meluhha  des  contrées 
du  nord  de  l'Arabie  et  elle  reconnaît  dans  les  rois  de  ces  pays  des 
princes  égyptiens  du  Delta,  placés  sous  la  suzeraineté  du  Pharaon,  roi 
d'Egypte  et  d'Ethiopie.  Elle  réfute  encore  l'hypothèse  d'une  double 
campagne  assyrienne  contre  Juda,  confondue  en  une  seule  dans  les 
récits  bibliques.  Elle  étudie  enfin  l'issue  de  la  campagne.  Le  chapitre 
quatrième  forme  un  résumé  de  tout  le  travail  et  expose  ta  marche  de  la 
campagne  entière  d'après  tous  les  résultats  combinés.  On  ne  peut  que 
féliciter  la  religieuse  allemande  de  son  érudition  et  de  son  esprit  cri- 
tique ;  elle  a  été  formée  par  de  bons  mallres.  Son  exposition  aurait  pu 
ôtre  plus  serrée  et  dégagée  de  considérations  générales»  qu'on  aurait 
dû  supposer  connues  et  dont  il  eût  suffirde  faire  l'application.  Les  vues 
de  Sœur  Brème  sont  très  modernes,  et  son  œuvre  est  du  féminisme  de 
bon  aloi. 

6.  •—  Les  Etudes  sur  Vhistoire  juive  avant  Jésus-Christ^  de  M.  Tabbé  Barret, 
ne  remontent  pas  plus  haut  que  la  captivité  des  Juifs  à  Babylone.  Elles 
ne  suivent  pas  l'ordre  chronologique  et  ne  sont  pas  également  déve- 
loppées :  les  unes  sont  très  courtes,  les  autres  très  longues.  Il  y  a  des 
détails  sur  Esther  et  presque  rien  sur  Esdras.  Trois  pages  suffisent  pour 
les  sadducéens  et  trois  chapitres  sont  consacrés  à  Hérode  le  tyran.  On 
nous  présente  successivement  les  Juifs  captifs  en  Chaldée  et  en  Perse, 
sous  le  titre  :  Les  Origines  du  pharisaïsme,  les  colonies  juives  après 
Alexandre^  puis,  par  un  retour  en  arrière,  la  restauration,  les  Asmonéens, 
Hérode  et  ses  fils,  les  procurateurs  romains,  les  sadducéens,  les  esséniens 
et  les  hérodiens.  Sur  tout  cela,  rien  de  neuf,  ni  de  complet,  ni  de  précis. 
C'est  de  l'histoire  à  grands  traits.  Les  inexactitudes  ne  manquent  pas. 


—  •200  - 

empire  assyrien  est  dté  au  lieu  et  place  de  l'empire  babylooien  |p.  7 
9).  Oa  affirme  (p.  9)  que  Cyrusavaitemmené  Daniel  avec  lui  eo  Perse 
que  le  tombeau  du  prophète  est  à  Sutie  (p.  10),  ce  qui  n'est  pu  certain. 
1  admel  (p.  31|  l'authenticilé  de  la  lettre  d'Aristée,  et  on  entonne  un 
uplet  contre  la  haute  critique.  En  tenant  celle  pièce  comme  apocryphe, 
1  critiques  ne  nieut  pas  la  confecLiou  de  la  traduction  grecque  da 
iolateuque  soue  Ptolémée  ;  ils  savent  même  qu'avant  de  devenir  un 
ar  de  jeûne,  l'ânnivcreaire  de  ce  Tait  a  éié  un  jour  de  Kt«.  On  nous 
t  (p.  43)  que  le  nom  perse  de  Néhémie  était  Atbesatha  {$ie)  ;  de  fait, 
\ersaiha  était  le  nom  âef,  TonctioDe  de  gouverneur  qui  lui  furent  côn- 
es. Le  recensement,  qui  amena  Uarie  et  Joseph  à  Bethléem,  différent 
I  celui  de  Quirinue  [p.  ]32),  malgré  saint  Luc,  II,  1,  2,  est  expUqaé 
.  138),  je  ne  sais  sur  quel  fondement,  par  le  eerment  de  fidélité  qae 
i  Juifs  durent  prêter  à  Auguste  et  que  les  pharisiens  refusèrent, 
irode  Aniipae  et  Hérodiade  furent  exilés,  non  eu  Espagne  (p.  161), 
ais  en  Gaule,  au  rapport  de  l'historien  Joaèphe.  Le  passage  de  cet 
storien,  relatif  à  Jésus,  est  admis  comme  aulheutique  (p.  i6ft^  On 
iribue,  p.  178-181,  à  tous  tes  pharisiens  la  doctrine  et  ta  pratique  du 
icide  collectif,  qui  ne  sont  vraies  que  des  zélotes  et  n'ont  passé  eo 
te  qu'à  des  époqueg  d'exaltation,  et  p.  193-194,  à  l'eseènisme  une 
Quence,  non  démontrée,  sur  la  primitive  Église  et  les  premières  béré. 
;s.  Le  prote  a  laissé  passer  de  grosses  fautes  d'impression,  p.  75,  l6l, 
I.  Quant  &  l'auteur,  Il  ne  connaît  pas  l'ouvrage  magistral  de  SchQtet. 
rs  études  sont  sans  valeur  critique. 

7.  —  Le  titri^  principal  :  Il  Meisianismo  tecondo  la  Bibbia  déborde  le 
ntenu  de  l'ouvrage  de  H.  Pasteris.  Il  annonce  un  exiiosé  du  measia- 
sme  biblique  qu'on  ne  nous  donne  pas.  Le  souB-titre  est  exact  :  Dit- 
rti  iCAvvenlo  e  itudi  crilici.  Le  livre  contient,  en  eSet,  quatre  discours 
ir  les  Évangiles  des  dimanches  de  l'Avent.  Le  premier  concerne  l'avè- 
;ment  final  de  Jésus,  juge.  L'orateur  traite  Euccessivement  de  U 
sureclion  des  corps,  des  caraclffres  du  jugement  dernier,  de  U  fin  du 
onde  qui  ne  sera  pas  une  catastrophe,  des  nouveaux  deux  et  de  ta 
luvelle  terré.  Les  deux  discours  suivants  concernent  l'avènement 
oyen  de  Jésus  Hesaie  et  exposent,  l'un  les  témoignages  de  Jésus  lul- 
ôme  sur  sa  messiauité,  l'a^itre  ceux  de  Jean-Baptiste.  Le  quatrième 
Bcours  a  rapport  au  premier  avènement  de  Jésus  promis,  et  présente 
ne  vue  d'ensemble  des  prophéties  messianiques.  La  doctrine  commune 
est  exposée  modo  oratorio,  sans  rien  de  particulier,  sauf  sur  la 
aniâre  dont  s'opérera  la  fin  du  monde.  De  numbreueea  notes  critiques 
)  théologie  ou  d'exégèse,  placées  tant  au  bas  des  pages  qu'à  la  suite 
9  chaque  conférence,  tentent  de  donner  un  cachet  sclealillque  à  ce 
cueil  de  sermons.  Elles  n'abordent  guère  les  problèmes  modernes, 
non  celui  de  la  proximité  de  la  parouiie,  qui  est  plus  développa,  <it 


-  201  - 

Mtu*  les  éeuter  d'un  mot  pluiAt  que  pour  les  rémudre  Bcienlifl- 
ent.  La  bibliographie  n'est  pas  au  couranl  ;  les  rares  rârérences  à 
vr«s  ou  k  des  articles  réceotadCDDeni  l'impressioD  d'une  informa- 
le  circonstance.  Par  suite,  les  questions  traitées  ne  sont  pas  misés 
Int  de  la  science  actuelle. 

-  Nous  arons  reçu  deux  ouvrages  sur  le  quatrième  Évangile, 
le  premier  en  date  :  Les  Idéeë  de  Af .  Loisy  tur  le  qualriim»  Évangile, 
auTln  s'est  proposé  de  discuter  loyalement,  sans  aigreur  ni  sar- 
!,  les  vues  nouvelles  et  dangereuses  que  son  adversaire  a  exposées 
ujet  dans  la  troisième  lettre  •  à  un  évéque  ■  de  V Autour  d'un  petit 
A  l'occaBioD,  il  les  a  éclairées  par  de  longues  citations  du  eom- 
lire  de  cet  Évangile.  Les  idées  particulières  de  H.  Loisy  portent 
s  origines  liltëraircs,  la  nature  al  la  doctrine  du  quatrième  É  van - 
Les  trois  premiers  chapitres  sont  consacrés  au  premier  point, 
lauvln  discute  tour  à  tour  la  critique  que  H.  Loisy  a  faite  de  la 
traditionnelle  de  l'authenticité  du  quatrième  Évangile  ;  les  argu- 
1  invoqués  à  l'encoQtre  de  cette  authenticité  ;  enfin  les  origines 
tires  de  cet  écrit  selon  H.  Loisy.  Les  chapitres  IV*  et  V*  réfutent 
lux  idées  que  le  quatrième  Évangile,  au  lieu  d'être  un  récit  histo- 
,  serait  une  comemplation  mystique  et  une  méditation  théolo- 
.  Les  chapitres  VI*  et  VII*  discutent  les  raisons  qui  déterminent 
ilsy  à  allégoriser  tout  le  quatrième  Évangile  (la  part  de  l'allégorie 
islble  est  indiquée),  et  huit  exemples  de  fausses  allégorisations 
par  le  célèbre  critique.  H.  Chauvin  prend  son  adversaire  corps 
is  ;  il  le  suit  ligne  par  ligne,  en  relevant  ses  outrances  et  en  mon- 
à  l'occasion  dans  quelle  mesure  il  dépend  des  exégëtes  prolet- 

et  en  particulier  de  H.  Jean  RévIUe.  Comme  tous  les  écrits  de 
lique,  l'ouvrage  de  U.  Chauvin  présente  l'inconTéniont  Inévitable 

lié  au  texte  discuté  et  de  manquer  par  suite  de  ta  liberté  d'allure 
auteur  aurait  eue  s'il  avait  opposé  thèse  &  thèse.  Sauf  ce  défaut 
BDt  à  sa  nature,  le  livre  est  ferme  et  net  ;  il  mérite  l'altentioa  el 
ne  des  lecteurs. 

-  De  prime  abord,  M.  Lepla  devait  traiter  en  un  seul  volume  les 
is  questions  que  U.  Chauvin  et  étudier  l'orlginet  la  valeur  histo- 
et  le  témoignage  sur  Jésus  du  quatrième  Évangile.  L'importance 
Jet  l'a  amené  à  sa  restreindre  ft  la  première  de  ces  questions  : 
rt'ne  du  quatrième  Évangile.  Il  ne  s'est  pas  borné  &  l'examen  des 
)as  de  Mltf.  Loisy  et  Béville  ;  il  le»  a  constamment  comparées  à 
de  MM.  Holtsmann,  Harnack,  Jtllicher,  Abbott  et  Schmiedel.  Cette 
nclature  bigarrée  ralentit  certainement  la  marche  de  la  discussion  ; 

elle  présente  non  seulement  l'avantage  d'une  documentation 
lôte,  elle  permet  encore  de  contrôler  et  d'apprécier  l'une  par  l'autre 
un  divergeant  parfois  plus  que  par  des  nuances,  vraiment  dispa- 


—  5.02  -- 

rates  et  contradictoires.  M.  Lepin  a  décomposé  la  thèse  de  raulhentl-* 
cité  johauDique  en  ces  diverses  parties  :  authenticité  d'époque, 
authenticité  de  lieu,  authenticité  d'auteur.  Ce  partage  produit  néces^ 
sairement  quelques  répétitions;  mais  il  met  au  point  précis  chaque 
aspect  d*une  question  fort  complexe.  Pour  Tépoque  de  la  composition, 
M.  Lepin  prouve  graduellement  que  le  quatrième  Évangile  est  antérieur 
à  140,  à  125,  à  110  et  même  à  100.  Pour  le  lieu  de  puhlication,  il  montre 
par  des  arguments  internes  et  externes  que  cet  Évangile  est  asiate 
d'origine  ;  puis,  après  avoir  fortement  conQrmé  la  tradition  du  ii*  siècle 
relative  au  séjour  de  Tapôtre  saint  Jean  à  Éphèse,  il  peut  conclure  que 
le  quatrième  Évangile  a  vu  le  jour  dans  cette  Église.  Enfin,  rattribution 
de  cet  écrit  au  même  ap6tre  par  la  tradition  primitive,  dont  la  valeur  est 
mise  hors  de  conteste,  est  aussi  confirmée  par  le  témoignage  des  autree 
écrits  johanniques  et  du  livre  lui-même.  M.  Lepin  est  paifaitemeat  au 
courant  de  toute  la  littérature  du  sujet  ;  son  ouvrage  est  une  petite 
«omme  de  tout  ce  qui  a  été  dit  d'important  dans  ces  dernières  années 
poui^  et  contre  l'authenticité  johannique  du  q.uatrième  Évangile.  Je  n'ai 
trouvé  sa  documentation  incomplète  qu'au  sujet  de  Caîus  et  des  Aloges 
romains,  p.  185-186.  S'il  avait  pu  recourir  directement  aux  sources,  il 
aurait  été  plus  précis  sur  Caîus  et  sur  saint  Hippolyte.  Les  prologues 
monarchiens  des  Évangiles  ne  sont  pas  du  début  du  m*  siècle,  comme 
l'avait  prétendu  M.  Gorssen.  Samuel  Berger  les  a  reculés  au  iv<»  siècle, 
et  Dom  Chapman  a  cru  pouvoir  les  attribuer  à  l'hérétique  Priscillien« 
Nous  sommes  donc  bien  éloignés  de  prétendus  Aloges  romains.  Une 
inadvertance,  étonnante  de  la  part  d^un  sulpicien,  a  fait  attribuer,  p.  59, 
à  M.  Vigouroux  le  tome  III  du  Manuel  biblique^  qui  est  de  M.  Bacuez. 
L'ouvrage  de  M.  Lepin  se  recommande  par  une  érudition  presque 
impeccable  et  par  une  critique  sagace  autant  que  ferme.  A  bientôt  le 
volume  promis  sur  la  valeur  historique  du  quatrième  Évangile. 

10.  —  La  durée  de  la  vie  publique  de  Notre-Selgneur  est  pour  les 
catholiques  allemands  un  des  problèmes  de  la  question  biblique.  Ils 
discutent  longuement  et  à  grand  renfort  d'érudition  si  Jésus  n'a  préchjô 
qu'une  année  seulement,  comme  semblent  le  supposer  les  Synoptiques^ 
Ce  sentiment  qui  a  une  grande  vogue,  est  vivement  combattu  par  les 
partisans  d'un  ministère  de  deux  ou  même  de  trois  ans  et  demi.  La 
Faculté  de  théologie  de  Munich  en  a  fait  le  sujet  d'un  concours  en  1904- 
1 905.  L'étude  de  M.  Fendt  a  eu  le  prix;  il  la  publie  :  Die  Dauer  der  ôffenl' 
lichen  Wtrksamkeit  Jesu,  La  première  partie  du  mémoire  est  consacrée 
à  l'examen  du  témoignage  des  apôtres  et  des  Pères.  Les  renseignements 
accumulés  prouvent  à  tout  le  moins  qu'il  n'y  a  pas  eu  sur  ce  point  de 
tradition  ferme  dans  TÉglise  ;  les  opinions  les  plus  variées  se  sont  pro- 
duites là-dessus  dès  le  ii®  siècle.  Dans  la  seconde  partie,  M.  Fendt 
propose  des  moyens  et  des  voies  nouveaux  pour  résoudre  le  problème* 


—  203  — 

Il  écarte  les  conclusions  tirées  de  la  chronologie  générale,  et  il  examine 
les  théories  purement  exégétiques.  Il  ne  pense  pas  que  les  Synoptiques 
affirment  évidemment  que  la  vie  publique  de  Jésus  n^ait  duré  qu'un  an  ; 
plusieurs  de  leurs  données  créent  de  sérieuses  difficultés  à  cette  con- 
clusion. Quant  à  saint  Jean,  on  ne  peut  sacrifier  comme  inauthentique 
le  texte,  Joa.,  vi,  4.  D'autre  part,  on  ne  peut  pas  dire  que  cet  évangéliate 
indique  trois  fêtes  de  Pâque  distinctes.  La  nouvelle  solution  proposée 
consiste  sommairement  en  ces  résultats  :  i^  Les  Synoptiques  n'ont  pas 
3uivi  Tordre  chronologique  des  événements  ;  ils  ont  groupé  les  faits 
d'après  les  discours»  et  ce  groupement  a  créé  les  difficultés  de  réduire 
le  ministère  public  de  Jésus  à  une  année.  Si  on  tient  compte  du  grou- 
pement, ces  difficultés  s'évanouissent.  2P  Saint  Jean  ne  suit  pas,  lui  non 
plus,  la  chronologie  des  faits;  il  ne  raconte  pas  plusieurs  séjours  de 
Jésus  en  Galilée;  mais  il  procède  par  tableaux  et  il  revient  plusieurs 
fois  sur  les  mêmes  événements,  qui  lui  servent  de  cadre;  la  P&que  à 
laquelle  il  fait  venir  Jésus  à  Jérusalem  est  toujours  la  môme.  Il  en 
résulte  donc  que  le  ministère  public  du  Sauveur  n'a  duré  qu'une  année. 
Cette  interprétation  nouvelle  de  saint  Jean  souffre  d*énormes  difâcultés  ; 
elle  ne  me  parait  pas  avoir  de  chances  de  succès. 

11.  —  Les  Morceaux  choisis  des  saints  Évangiles  sont  destinés  au  cours 
d'instruction  religieuse  du  lycée  Michelet.  Ils  comprennent  d'abord  cent 
Évangiles  des  dimanches  et  des  fêtes,  distribués  d'après  les  grandes 
périodes  de  la  vie  de  Jésus,  quoique  pas  suivant  l'ordre  chronologique 
strict  des  événements.  Ainsi  les  témoignages  rendus  à  Jésus  par  saint 
Jean-Baptiste  précèdent  le  baptême  du  Sauveur,   sans   doute  pour 
grouper  les  péricopes  qui  se  rapportent  au  Précurseur.  Trente-deux 
.autres  textes  des  Évangiles  sont  ensuite  doonés  en  diverses  langues  : 
grec^  latin,  vieux  français  et  français  moderne,  sans  qu'on  devine  tou* 
jours  la  raison  de  cette  bigarrure.  Ils  sont  suivis  de  trois  récits  des  Actes 
des  apôtres,  d'une  géographie  de  la  Palestine,  d'un  catalogue  des  ima- 
ges byzantines  qui  illustraient  les  Évangiles  et  de  l'explication  des  gra- 
vures du  recueil.  Dans  la  courte  Introduction  du  début,  on  regrette 
quelques  inexactitudes.  M.  Broussolle  attribue  à  la  fois  à  saint  Matthieu 
tles  Logia  araméens  de  Jésus,  dont  parlerait  Papias,  et  la  forme  défini- 
tive, grecque  par  conséquent,  dans  laquelle  son  Évangile  nous  est  par- 
veAu.  Saint  Jérôme  n'avait  pas  seulement  fait  soigneusement  copier 
l'Évangile  araméen  des  Hébreux,  il  l'avait  traduit  en  grec  et  en  latin  ; 
.ilavait  même  cru  un  moment  y  reconnaître  l'original  de  saint  Matthieu. 
M.  Broussolle  trouve  de  l'intérêt  mystique  aux  Évangiles  apocryphes. 
U  ne  rapporte  pas  le  témoignage  de  Papias,  conservé  par  Eusèbe,  au 
Mujet  de  l'Évangile  de  saint  Marc.  Il  distingue  la  Doctrine  des  douze 
, apôtres  de  la  Didaché.  Ce  n'est  pas  seulement  la  tradition,  c'est  saint 
.Paul  lui-mêifie,qui^nous  apprend  que  saint  Luc  était  médec^i.  C'est»  au 


—  204  — 

contraire,  une  ftimple  hypothèse  des  critiques  modernes  que  cet  évân* 
géliste  était  un  esclave  affranchi  de  Théophile.  On  nous  dit  que  saint 
Marc  est  le  plus  ancien  des  évangélistes  et  on  place  la  date  de  son 
livre  entre  64  et  67  ;  ce  qui  n'empêche  pas  quelques  lignes  plus  loin  de 
placer  saint  Luc  avant  62*64.  M.  Broussolle  réédite  sa  théorie  person* 
nelle  de  trois  sens,  historique,  moral  et  surnaturel  des  Évangiles  ;  il 
oublie  de  dire  si  ces  sens  sont  superposés  ou  simplement  juxtaposés. 
De  trop  rares  notes  accompagnent  les  textes  ;  elles  sont  peu  suggestires 
et  quelques-unes  visent  à  la  Ûnesse.  Qualre-vingt  quloxe  gravures, 
dont  quelques-unes  sont  reproduites  deux  fois,  forment  une  illustra^ 
lion  documentaire  plutôt  qu'artistique.  Des  tables  développées  sont 
destinées  à  faciliter  le  maniement  du  volume.  Pourquoi  appeler,  arec 
la  Légende  dorée,  Hérode  le  Grand  Hérode  Ascalon  (p.  264j  ?  Crucifia* 
gium  est  mis  (p.  261)  pour  crurifragrium.  Nous  louons  le  zèle  de 
M.  Taumônier  pour  la  diffusion  de  l'Évangile;  nous  désirerions  toute- 
fois qu'il  fût  plus  seoundum  scientiam  ;  les  lycéens  y  ont  droit. 
.  12.  —  Le  P.  Hippolyte  Leroy  continue  la  publication  de  ses  Leçom 
(TÉoriture  sainte,  sous  le  titre  :  Jésua-Christ,  sa  vie,  son  temps.  Voici  les 
dix  de  1906.  Elles  terminent  la  vie  publique  du  Sauveur  et  nous  con-* 
duisent  à  la  veille  de  la  Passion.  Elles  commentent  les  paraboles  des 
ouvriers  de  la  vigne,  des  dix  serviteurs  et  des  vignerons  homicides,  la 
parole  :  «  Le  Père  et  moi  nous  sommes  un  >,  la  résurrection  de  La<are, 
l'arrêt  de  mort  de  Jésus  prononcé  par  le  Sanhédrin,  la  réponse  de  Jésus 
à  Salomé,  l'histoire  de  Zachée,  le  repas  chez  Simon,  l'entrée  triomphale 
à  Jérusalem,  le  figuier  maudit,  la  discussion  de  Jésus  avec  ses  adver- 
saires. Gomme  d'habitude,  la  leçon  est  variée  et  vivante.  Au  commen- 
taire érudit,  elle  mêle  ^application  morale  et  tourne  à  Thomélie,  plus, 
semble- t-it,  que  dans  les  premières  années,  peut-être  trop,  au  moins 
par  des  applications  aux  choses  contemporaines,  au  socialisme,  au  mil* 
liard  des  congrégations,  à  la  démocratie  chrétienne,  à  M.  M arcSangnier 
et  à  M.  Loisy.  Signalons  un  ou  deux  détails  piquants.  A  propos  de  Zachée, 
nous  apprenons  que  Corneille  de  la  Pierre  était  très  petit  de  taille,  et 
que  M.  Girodon  a  été  distrait  en  composant  son  Commentaire  de  saint 
Luc.  Le  P .  Leroy  doute  de  la  bonne  foi  de  tous  les  incrédules  et  il  s'ap^ 
puis  sur  les  miracles  de  Lourdes.  L'argument  pourrait  être  discuté. 
La  citation  de  Jérémie,  faite  p.  254,  est  du  chap.  VII,  et  non  du  chap.  VI. 
;  13.  -~  Le  R.  P.  Thiriet,  dominicain,  vient  de  publier  un  ouvrage  consi- 
.  dérable  en  cinq  volumes  in-8  sous  le  titre  :  LÉvangilo  médité  avec  IssPères, 
Prenant  la  Chaîne  d'or  de  saint  Thomas  sur  les  Évangiles  comme  base 
première  de  son  travail,  il  y  a  ajouté  des  extraits  d'œuvres  des  Pères 
que  saint  Thomas  ne  connaissait  pas  ;  il  a  fait  des  emprunts  aux  com- 
mentateurs postérieurs  au  xi«  siècle  et  même  aux  écrivains  modernes, 
à  Bossuet,  à  Fénelon,  au  cardinal  de  BéruUe,  à  Mgr  Gay,  au  P.  Fi^r, 


—  205  — 

aa  P.  Laeordaire,  etc.  Mais  au  lieu  de  euivre»  comme  saint  ThomaB, 
les  ÉTangiles  eéparémeut»  il  a  formé  des  quatre  récits  une  seule  trame 
pour  ne  faire  qu'une  chaîne  de  citations  patristiques.  En  faitj  Tauteur 
a  débordé  de  beaucoup  le  cadre  éyangélique,  et  il  a  fait  de  fréquentes 
et  longues  incursions  dans  le  domaine  de  la  théologie.  Il  nous  a  donné» 
d'après  lea  Pères  et  les  commentateurs,  une  mariologie  complète^  de 
nombreux  renseignements  sur  saint  Joseph,  même  sur  sa  résurrection, 
une  théologie  de  Jésus-Christ,  des  études  sur  les  miracles  et  les  para- 
hcHts  du  Sauveur,  de  longs  développements  doctrinaux  sur  TEucharistie, 
le  sacerdoce  el  le  sacrifice  de  Jésus,  la  Passion,  la  croix,  la  Résurrection, 
TAseension,  la  permanence  de  Jésus  dans  les  fidèles  et  dans  son  Eglise, 
la  descente  du  Saint-Esprit,  ralliance  nouvelle  et  TÉglise.  Sur  tous  ces 
points  de  doctrine  comme  sur  tous  les  ftiits  de  la  vie  du  Sauveur  et 
toutes  ses  paroles,  disposés  en  373  sections,  on  nous  donne,  traduites 
en  fîrançaiB,  des  citations  choisies  des  Pères.  L'auteur  nous  avertit  qu'il 
a  vérifié  à  peu  près  tous  les  textes  cités  et  que  si  ce  travail  de  vérifica- 
tion n'a  pas  été  complet,  cela  tient  à  la  déplorable  dispersion  des 
religieux.  Lee  références  sont  indiquées  en  manchette  à  la  marge  exté* 
rieure  des  pages  avec  les  divisions  du  sujet,  imprimées  en  caractères 
gras  ;  les  références  scripturaires  sont  à  la  marge  intérieure.  Les  éditions 
consultées  ne  sont  pas  toutes  les  meilleures  ;  aussi  s'est-il  glissé,  rare- 
ment toutefois,  des  citations  d'ouvrages  apocryphes.  L'écueil  le  plus 
grave  pouvait  être  dans  le  choix  des  citations.  Le  genre  des  anciens 
commentateurs  était  si  différent  de  celui  qui  a  prévalu  dans  les  temps 
modernes,  leurs  préoccupations  et  leurs  procédés  si  éloignés  des  nètres, 
qu'on  courait  risque  de  leur  emprunter  des  explications  démodées, 
singulières,  peu  attrayantes  pour  nous.  Le  R.  P.  Thiriet  a  été  assez 
'sagace  pour  éviter  cet  écueil.  Il  a  sans  doute  reproduit  quelques 
étymologies  de  noms  propres  hébreux  de  personnes  ou  de  lieux,  que 
les  exégètes  actuels  n'approuveraient  pas,  certains  détails  légendaires 
sur  des  personnages  ou  des  faits  évangéliques,  par  exemple,  sur  le 
mariage  de  la  Sainte  Yierge.  Mais  la  plupart  des  anneaux  de  sa  chaîne 
sont,  sinon  d'or,  du  moins  de  solide  métal.  Le  commentaire  des  discours 
de  Kotre* Seigneur,  du  sermon  sur  la  moutag^e,  des  paraboles,  m'a 
paru  particulièrement  instructif.  Un  critique  pointilleux  reprocherait 
à  l'auteur  quelques  notes  personnelles,  manquant  de  ci  de  là  de  fermeté 
ou  d'exactitude  ;  mais  comme  elles  sont  étrangères  au  plan  général  de 
rouvragOi  Je  ne  les  signale  pas.  Je  préfère  recommander  aux  âmes 
ineuses,  qui  aiment  à  se  nourrir  de  ht  substantielle  doctrine  des  Pères, 
la  méditation  de  l'Évangile  dans  la  belle  et  solide  Chaf  oe  qu'a  forgée  à 
leur  usage  le  R.  P*  Thiriet. 

14.  —  Dans  sa  brochure  t  Jé$us  et  la  Prière  dam  l'Évangile,  M.  Ermoni 
s^esl  proposé  de  faire  une  étude  historique  et  critique  plutôt  que  direc- 


.-«  206  — 

tement  pieuse  de  la  prière  dans  rËvangile.  II  examine  successivement 
la  prière  faite  par  Jésus  lui-même  dans  les  Synoptiques  et  le  quatrième 
•Évan^Ie,  Toraison  dominicale  ou  la  prière  enseignée  par  Jésus  (spé- 
cialement développée),  la  bonne  prière  selon  la  doctrine  de  Jésus,  la 
prière  par  Tinte^médiaire  de  Jésus  et  la  prière  à  Jésus.  Ces  cinq  cha- 
pitres sont  courts  et  succincts,  mais  bourrés  de  faits  et  d^observations 
critiques.  M.  Ërmoni  est  au  courant  des  problèmes  modernes,  qu^il 
indique  parfois  d^un  mot,  de  telle  sorte  que  l'allusion  ne  sera  pas  trans- 
parente pour  tous  les  lecteurs.  Il  manque  à  son  étude  ce  dernier  tour 
de  main,  qui  aurait  éliminé  certaines  répétitions,  par  exemple aru  sujet 
de  Tauthenticité  du  Paler^  dont  il  est  parlé  à  trois  endroits,  et  qui  aurait 
rendu  Texposition  plus  claire.  Néanmoins,  elle  est  instructive  et  édiûaate 
tout  ensemble;  elle  ne  peut  que  faire  aimer  la  prière  et  en  rendre  la 
pratique  plus  fructueuse* 

15.  —  M,  F.  Maier  nous  donne  dans  les  Biblische  Siitdien  une  impor- 
tante étude  sur  TËpître  de  saint  Jude,  Der  Judasbrief,  Elle  se  divise  en 
trois  parties.  La  première  est  consacrée  à  démontrer  raulhenticité  de 
cette  lettre  apostolique.  La  démonstration  procède  par  degrés.  D'abord, 
cette  lettre  représente  le  christianisme  primitif.  Les  erreurs  morales 
qu'elle  combat,  n'ont  aucun  caractère  gnostique;  l'idée  de  la  foi  qui  y  est 
.exprimée,  l'appel  qui  y  est  fait  à  Tautorité  des  apôtres,  les  citations 
d'écrits  apocryphes,  etc.,  ne  sont  pas,  quoiqu'on  ait  dit,  des  indices  de 
non-authenticité.  Ensuite,  ses  rapports  littéraires  avec  la  11^  Pétri,  les 
lettres  de  saint  Paul  et  les  Épitres  pastorales  prouvent  son  antiquité. 
En  outre,  elle  n'est  pas  un  écrit  pseudonyme;  elle  n'appartient  pas  au 
genre  littéraire  épistolographique;  mais  elle  est  bien  une  lettre,  adressée 
par  saint  Jude  à  des  particuliers.  Enfin,  l'auteur  signale  les  premières 
attestations  formelles  en  faveur  de  cette  Ëpiire,  ses  plus  anciennes  uti- 
lisations, •  et  il  discute  les  témoignages  patristiques  pour  et  contre 
l'authenticité,  la  canonicité  et  Tapostolicité  de  Jude.  La  seconde  partie 
traite  de  la  date,  qui  n'est  pas  postérieure  à  70  ni  à  la  mort  de  saint 
Jacques,  qui  est,  au  contraire,  antérieure  à  70  et  à  la  11^  Pétri,  dont 
l'autheaticlté  est  maintenue  et  prouvée.  La  conclusion  est  que  l'Ëpltre 
est  de  67-65  plutôt  que  de  63-64.  Dans  la  troisième  partie,  M.  Maier 
détermine  quels  ont  été  les  destinataires  ou  les  lecteurs  de  cette  lettre  : 
ce  ne  sont  pas  tous  les  catholiques,  ni  les  destinataires  de  la  11^  Pétri,  ni 
les  paganochrétiens  de  l'Asie  Mineure,  mais  les  judéochré tiens  de 
Palestine,  que  connaît  particulièrement  Jude,  le  frère  de  Jacques, 
quoique  Jude  ne  soit  peut-être  pas  l'apôtre  de  ce  nom.  La  différence  du 
contenu  avec  celui  dé  la  11^  Pétri,  destinée,  elle,  à  des  paganochrétiens 
de  l'Asie  Mineure,  le  coloris  hébraïque  du  style  et  les  allusions  à  l'Ancien 
Testament  confirment  cette  destination.  Dans  ce  cadre  vaste  et  logique- 
ment ordonné,  M.  Maier  a  fait  entrer  une  masse  énorme  de  renseigne- 


—  207  — 

ments  et  de  détails  critiques.  Aucun  travail  antérieur,  sauf  quelques 
thèses  de  protestants  français,  ne  semble  lui  avoir  échappe.  Il  cite 
toutes  les  opinions,  en  rapporte  et  discute  les  arguments.  Toutefois,  son 
étude»  savante  contribution  à  l'introduction  critique  des  Épîtres  catho- 
liques, est  un  amas  de  matériaux  plutôt  qu'une  dissertation  bien  com- 
posée ;  elle  est  un  instrument  de  travail,  mais  non  un  livre  de  lecture 
courante.  L'auteura  vraiment  abusé  des  points  d^exclamation  et  d'inter- 
rogation. 

16.  —  Un  autre  fascicule  des  Blblische  Studien  est  intitulé  :  Dos  AlU 
TuiamerU  in  der  Mischna,  M.  Aicher,  qui  a  étudié  la  littérature  rabbi- 
nique^  nous  donne  le  résultat  de  ses  recherches  dans  un  domaine  peu 
connu  du  publie  chrétien.  Il  s^est  restreint  à  la  Mischna,  qui  est  du 
iii«  siècle  de  notre  ère  et  qui  résume  l'enseigoement  des  tannaïles,  ou 
répétiteurs  de  la  tradition,  depuis  la  prise  de  Jérusalem  par  les  Romains. 
Dans  la  première  partie,  il  expose  les  idées  de  ces  docteurs  sur  la  cano- 
nicité  et  Tinspiration  des  livres  de  TÀncien  Testament.  Il  rectifie  et  pré- 
cise bien  des  opinions  qui  ont  cours  sur  ce  sujet,  en  expliquant  le  sens 
des  expressions  :  «  souiller  les  mains  »,  <  écrit  caché  »,  etc.  Il  montre 
en  particulier  que  ces  docteurs  n'établissaient  aucune  différence  entre 
les  écrits  de  l'ancienne  alliance  et  qu*ils  ne  mettaient  pas  la  Loi  au- 
dessus  des  Prophètes  et  des  Hagiographes.  Il  indique  enfin  les  propriétés 
que  la  Mischna  reconnaissait  aux  Livres  saints.  La  seconde  partie,  qui 
est  plus  développée,  traite  de  l'exégèse. biblique  dans  la  Mischna.  L'au- 
teur distingue  la  halacha^  ou  exégèse  légale,  de  la  haggada,  ou  exégèse 
homilétique^  et  expose  leurs  relations  avec  les  Livres  saints.  Il  fait 
ensuite  connaître»  par  de  nombreux  exemples,  Fusage  que  la  Mischna 
fait  de  l'Écriture,  et  le  genre  d^explication  qu'elle  en.  donne.  Rien  de 
plus  Tarie  et  de  plus  déconcertant  au  premier  abord  que  les  applications 
et  les  interprétations  du  texte  sacré.  L'exégète  moderne  trouve  peu  à 
y  puiser.  Dans  la  conclusion,  M.  Aicher  publie  et  explique  les  sept 
règles  d'herméneutique,  attribuées  à  Hillel,  les  treize  middoth  de  Rabbi 
Jischmael  et  les  trente-deux  régies  de  Rabbi  Ëliéser,  fils  de  Rabbi  José 
le  Galiléen.  Il  résout  enfin  par  l'affirmative  la  question  controversée 
de  la  priorité  du  Midrasch,  ou  commentaire,  sur  la  Mischna.  Des 
tables  très  détaillées  permettent  de  retrouver  les  détails  entassés  dans 
ce  curieux  mémoire. 

17.  —  Le  P.  Prat  a  étudié,  lui,  Origène^  le  théologien  et  Vexègète,  Il  a 
laissé  de  côté  le  prédicateur  et  l'apologiste.  Ce  qui  l*a  intéressé  le  plus, 
c'est  l'éclosion  de  la  pensée  du  célèbre  Alexandrin,  renchaîaement  de 
son  système,  la  filiation  de  ses  erreurs  et  son  influence  sur  ses  contem- 
porains et  sur  la  postérité.  Une  assez  longue  Introduction  expose  suc- 
cinctement et  clairement  la  question  difficile  et  délicate  de  l'origéuiàme 
dansOrigène  et  après  Origëne.  Le  corps  du  livre  comprend  deux  parties. 


—  208  — 

Pour  faire  connaître  le  théologien,  le  P.  Prat  expose  Tidée  et  le  plan  da 
Periarchon,  Tourrage  le  plus  discuté.  Il  étudie  ensuite  la  règle  de  foi,  la 
Trinité,  la  création  et  les  fins  dernières  dans  Origène.  D  ne  se  borne  pas  à 
citer  les  extraits  les  plus  caractéristiques,  il  encadre  les  morceaux  choisis 
dans  un  résumé  d'ensemble,  précis  et  très  net.  L*exégète  noue  intérevsê 
spécialement  ici.  D'ailleurs,  Origène  est  exégète  arant  tout;  au  fond, 
sa  théologie  n'est  que  de  l'exégèse.  Le  P.  Prat  nous  fait  connatlre  briè- 
vement les  travaux  exégétiques  d'Origène  :  commentaires,  homélies  et 
sdholles.  Il  n'a  rien  dit  des  Hexaples  ni  des  autres  travaux  de  critique 
biblique,  sauf  une  allusion  au  texte  grec  du  Nouveau  Teslament.  n 
s'arrête  spécialement  aux  principes  d'exégèse  et  «[pose  la  notion  qn'Ori* 
gène  avait  de  l'inspiration,  sa  théorie  des  trois  sens  et  son  aliégorisme. 
Très  précis  sur  les  preuves  de  la  divinité  de  l'Écriture,  sur  l'action  de 
Dieu  dans  l'inspiration,  sur  lavérité,  l'unité  el  la  plénitude  des  écrits 
inspirés,  Origène  n'a  pas  supposé  un  instant  qu'il  pouvait  y  avoir  des 
erreurs  dans  la  Bible.  La  théorie  des  sens  scripturaires,  répondant  au 
corps,  à  l'âme  et  à  l'esprit  de  l'homme  et  suggérée  par  la  trichotomle  de 
Platon,  tout  en  manquant  de  justesse  et  en  créant  d'énormes  difficultés, 
ne  vient  pas  de  l'école  juive  d'Alexandrie.  Elle  a  été  souvent  mal  com- 
prise et  mal  présentée,  parce  qu'on  a  identifié  à  tort  le  sens  corponl 
avec  le  sens  littéral  de  l'Écriture.  Elle  a  amené  peut-être  Origène  à  exa*« 
gérer  Tallégorisme,  à  substituer,  sans  raison  suffisante,  au  sens  propre 
Une  métaphore  ou  un  symbole.  Il  j  recourt  pour  éviter  les  anthropo* 
morphismes  et  pour  donner  une  signification  spirituelle  aux  paseagea 
de  TAncien  Testament,  dont  la  lettre  ne  pouvait  plus  servir  à  l'édifica- 
tion des  chrétiens.  Gomme  spécimen  d'exégèse,  le  P.  Prat  présente  l'ex*/ 
plication  du  ch.  IX  de  l'Épltre  aux  Romains  sur  la  prescience  et  la 
prédestination,  Tendurcissement  de  Pharaon,  la  comparaison  du  potier 
et  des  vases  de.  colère  et  le  rôle  de  la  grâce.  Dans  les  appendices,  il 
revient  sur  la  doctrine  de  la  Trinité  et  sur  l'herméneutique  d'Origène, 
pour  préciser  sa  pensée  et  expliquer  sa  terminologie;  il  revient  aussi 
sur  la  tradition  catholique  au  sujet  d'Origène  jusqu'à  la  fin  du  vi«  siècle.. 
Son  livre  sera  un  excellent  instrument  de  travail  aux  mains  de  ceux 
qui  voudront  étudier  Origène.  Il  multiplie  les  références,  les  rappro« 
chements,  les  termes  de  comparaison,  et  permet  de  contrôler  les  juge- 
ments donnés.  Il  pique  enfin  la  curiosité,  et  sollicite  à  une  étude 
personnelle,  pour  laquelle  il  servira  de  guide.  Volume  bien  conçu  et 
bien  exécuté,  quoique  ne  faisant  pas  connaître  Origène  tout  entier. 

18.  —  Un  commentateur  du  haut  moyen  âge,  Raban  Maur  (776^896)^ 
a  été  l'objet  d'une  intéressante  monographie  des  BiblUche  Studien  t 
Hrabanuê  Maurus.  C'est  une  thèse  de  doctorat  remaniée,  qui  a  été  pré* 
sentée  en  1901  à  la  Faculté  de  théologie  de  l'Université  de  Munich. 
Élève  d'Alcuin,  le  futur  abbé  de  Fulda  et  archevêque  do  Mayenee 


—  209  — 

n'avail  appris  à  Técole  de  Tours  qu'un  peu  de  grec  et  il  ignorait  Thé- 
breu  ;  mais  il  y  avait  appris  la  méthode  allégorique  d'interpréter  la 
Yulgate,  qu'il  a  suivie  dans  ses  commentaires,  sans  négliger  toutefois 
entièrement  le  sens  littéral  ou  historique.  Il  aimait  à  citer  les  Pères  et 
il  avait  lu  les  ouvrages  ezégétiques  de  saint  Jérôme,  de  saint  Augus- 
tin, de  saint  Grégoire  le  Grand,  de  saint  Isidore  de  SévilLe,  d*Origène» 
de  saint  Ambroise  et  du  Vénérable  Bède.  Il  avait  consulté  aussi  eaint 
Hilaire  de  Poitiers,  Gassieu,  etc.  Il^suivait  la  méthode  de  Bède.  Son  pre- 
mier commentaire  fat. celui  de  saint  Matthieu  (821  et  822).  Il  dépend 
beaucoup  d*un  commentaire  attribué  à  tort  à  Bède  et  utilisé  aussi 
par  Claude  de  Turin.  M.  Habliiz^^l  détermine  autant  que  possible  toutes 
les  sources  de  Raban  Maur,  en  faisant  l'analyse  détaillée  du  comm^oi- 
taire  entier.  Il  se  borne  à  donner  quelques  spécimens  des  autres 
ouvrages  exégétiques  de  Rabau  (Pentateuque,  Josué,  Juges,  Épltres  de 
saint  Paul,  Ézéchiel),  en  examinant  à  part  les  commentaires  purement 
allégoriques  (Rulh,  Judith,  Esther),  dont  il  résume  les  allégories.  Le 
guide  principal  de  Raban  est  ici  saint  Isidore  de  Séville.  En  terminant, 
M.  Habliizel  parle  de  quelques  Chaînes,  postérieures  à  Raban  et  en  par- 
ticulier d'une  Chaîne  sur  les  Évangiles,  contenue  dans  un  manuscrit 
de  Wurzbourg.  M.  Kôberlin  l'avait  attribuée  à  Raban  ;  mais  elle  n'est 
pas  de  lui  ;  son  auteur  a  seulement  puisé  aux  mêmes  sources  que  l'abbé 
de  Fulda.  Finalement,  Texégèse  de  Raban  Maur  marque  une  étape  de 
décadence  ;  elle  se  borne  à  recueillir  mécaniquement  les  explications* 
des  Pères,  comme  pour  en  former  une  biblioihôiue  et  dans  un  but  pra- 
tique, pour  l'usage  des  homélistes.  Toutefois,  Raban  nous  a  conservé 
des  œuvres  perdues  ;  tout  le  commentaire  d'Hesychius  sur  le  Lévitique, 
un  fragment  d'un  commentaire  de  Bachiarius  &ur  Josué  et  des  parties 
d^un  commentaire  d'AIcuin  sur  l'Épître  aux  Éphésiens. 

19.  —  Ayant  composé  nous-mème  un  petit  volume  sur  VAulhenticilé 
mosaïque  du  Pentaleuque^  nous  cédons,  pour  l'aualyser»  la  plume  à  un 
professeur  d'Écriture  sainte  : 

«  Le  27  juin  1906,  la  Commission  biblique  a  pris  une  décision  au  sujet 
de  Pauthenticité  mos^aïiiue  du  Pentateuque.  C'est  une  sorte  de  commen- 
taire de  cette  décision  qu'a  donné* M.  Mangenot,  sans  s'astreindre  pour- 
tant  à  suivre  pas  à  pas  les  réponses  de  la  CommidSion.  Comme  il  est 
impossible  t  de  réfuter  sérieusement  les  systèmes  adversaires  si  on  ne 
les  connaît  pas  à  fond  »,  il  importe  d'en  faire  une  étude  approfondie, 
sans  cacher  aucun  de  leurs  multiples  arguments,  sans  atténuer  eu 
rien  leur  valeur  démonstrative.  Aus^i  la  première  partie  du  travail  de 
M.  Mangenot,  et  de  beaucoup  la  plus  considérable,  m^t-elle  le  Penta- 
teuque en  face  de  la  critique  mo  terne.  Dans  un  riipide  aperçu  historique 
se  déroule  la  série  des  efforts  tentés  pour  expliquer  les  origines  du 
Pentateuque  en  dehors  des  données  traditionnelles.  Arguments  et 
Mars  1907.  T.  CIX.  14. 


—  210  — 

ultiplient  et  aboulUsent  k  l'hypolbèse  dite  wetihausienne 
Ile  le  Peolaleuque  eet  une  compilation  de  quatre  docu- 
If,  jâbovUle,  DeuléroDome  et  code  sacerdotal,  combiniB 
lent  remanias  par  trois  rédacteurs.  A.  l'exposé  de  ta  thèse 
le  celui  de  la  thèse  traditionnelle  ;  arguments  directs  et 
ses  aux  objeciioos  tiennent  une  soixantaine  de  pages.  La 
de  ces  argumeuts  soulève  la  question  de  la  note  ihéolo* 
r  à  La  thèse  de  l'authenticité  mosaïque.  Voici  la  solution 
aol  :  •  L'authenticité  mosaïque  du  Pentaleuque  n'est 
dëânie  ni  de  foi  catholique,  ni  au  moine  avec  une  cer- 
de  foi  divine  ;  sa  négation  ne  serait  donc  ni  une  hérésie 
Uns  la  foi.  »  La  Commission  biblique  ne  l'a  pas  déclarée 
nt  certaine,  •  mais  puisqu'elle  la  déclare  fondée  sur 
sur  la  tradition,  elle  rccopnalt  implicitement  qu'elle 
ijuelque  manière  à  la  doctrine  chrétienne.  Le  théologien 
donc  en  droit  de  conclure  que  ce  serait  une  tëmëiilé  de 
le  main»,  sa  négation  heurterait  de  front  une  doctrine 
énéralemenl  et  constamment  reçue  par  les  6dèles  et  les 
son  de  ses  preuves  et  de  ses  autorités  sérieuses,  et  elle 
ne  témérité.  >  Un  dernier  point  restait  &  préciser,  celui 
de  cette  authenticité.  ImpoEe-t-eile  la  composition  par 
le  Pentaleuque  en  toutes  ses  partie?,  ou  bien  tolère-l-elle 
documenta  antérieurs,  des  additions  postérieures?  peut- 
»)n  cil  ter  avec  l'hypothèse  de  développements  progressifs 
s  Eucceesiyes  de  la  législation  mosaïque?  La  réponse  & 
ail  l'objet  de  la  quatrième  et  dernière  partie  du  volume. 
>ur  ceux  qui  s'intëreasenl  aux  choses  bibliques  une  mine 
renseignements  précis  qui  leur  permettront  de  juger  la 
nnaissance  de  cause.  *  ~  A.  C.  £.  Manosnot. 


GÉOGRAPHIE  —  VOYAGES 

■■  de  géographit  ancienne  el  moderne,  pir  P.  Schrader  et  L.  Cal- 
Ettchetle,  a.  à.,  iD'4  de  %  plancbea  de  cartes  el  grapbiquei,  ivee 
[oané,  7  Tr.  50.  —  2.  Méthode  de  cartographie.  Cartel  à  main  levi« 

tracé»  rapides:  i"  tasc.  Fiance-Aigérie,  par  J.  Parluh.  Pari» 
r-LeTraull.  i90j,  in-i  <Jg  W  p.  et  ao  piaothes  en  r.imieur».  3  fr.  — 
lel  dt  géographie,  ouvrage  commeDcé  par  Vivic.t  oi  Saikt-Uirtih  et 

ScHBitDEH.  »•  77.  Èlatt-Unia  [région  du  nord-est).  Paris,  HacheUe^ 
le  in-folio,  'i  Fr.  — i,  L'Année  cartographique.  Supplément  annuel 
'tications  de  géogra/Me  el  de  cai  tograpkia,  àrtisé  et  dirige  bous 
'.  ScuBADEB.  IG*  année.  Parii,  Haclielte  190d,  3  planclies  in-rolio, 
ionnaire-Manuet-illiutré  de  géographie,  par  Aldekt  OiMAiiaEOH. 
17,  in-tS  de  vin-860  p.,  purles  et  croquis,  rflji  Loilp,  tr.  rouges,  6  tr. 
•n  de  la  Terre  el  de  l'Homme,  par  G.  LisrAonoL.  Pari*,  Deligrave, 
de  Yi-720  p.,  aïec  csrles  et  grtv.,  5  Ir.  —  7.   -<  traiitr»  le  monde. 


-  211  - 

par  Clacde  Vbh.'^iï  et  Émilk  Roux.  ParU,  Falqu»,  s.  d.,  in-8  de  xvi-521  p.,  avec 
grav.,  6  rr.  —  8.  En  courant  iê  monde.  Canada^  Étais-Unis^  Corée,  Japon,  Mexique^ 
par  Madbicr  ok  Périohy.  Paris,  Perrio,  1906,  in-16  de  238  p.,  3  fr.  50.  —  9.  VEu- 
ropt  (moim  la  France)  au  début  du  xx*  tiède,  par  M.  Pallbx  et  à.  Mairby. 
Paria,  Delagrave,  s.  d.  [1906],  in  8  de  624  p.,  avec  cartes  et  grav.,  5  fr.  —  10.  Dos 
Berzogtum  Svhleswig  in  seiner  elhnographischen  und  nationalen  Eniwickelung, 
voo  AuoDRT  Sach.  T.  Ht.  Halle  a.  S.,  Buchhandiung  des  Waisenhaus^^s,  1907,  io-S 
de  yiii-510  p.,  7  fr.  50.  —  11.  L'Ame  de  NapUs,  tableaux  napolitains,  par  le 
chanoioe  Henry  Calhiat.  Tours,  Catlier,  s.  d.  (1907],  io-16  de  yiii-338  p.,  3  fr.  50. 
—  12.  Un  Crépuscule  d'Islam.  Maroc,  par  Andr^  r.HBVRiLLON.  Paris,  Hachette,  1906, 
în-16  de  315  p.,  3  fr.  50.  —  13.  Oujda,  historique,  organisation,  commerce^ 
rapport  da  capitaine  Modgin.  Paris,  Comité  du  Maroc,  s.  d.,  in  8  de  61  p.,  avec  carte  et 
grav.,  1  fr.  50.  —  14.  A  travers  VHindo-Kush,  par  le  prince  Louia  d'Or  Lé  ans  bt 
Bragancb.  Pari<<,  Beauchesoe,  1906,  in-8  de  428  p.,  avec  cartes  et  grav.,  6  'r.  —  15. 
-  Amerika-Wanderungffn  eines  Deutichen,  von  JoHArrriES  WilIia.  H.  Auf  dnm  Kon^ 
tinent  der  Mitte,  zwischen  Alaska  und  Peru,  Berlin,  Allg^'meine  Verein  fur 
Deulfcbe  Literatur,  1905,  in-8  de  339  p.,  avrc  carte  et  grav.,  6  fr.  — 16.  A  travers 
V Amérique  du  sud,  par  J.  Delbbrcqub.  Paris,  Pion-Nourrit,  1907,  in-16  de  yii-318  p., 
avec  3  cartes  et  17  grav.,  4  fr.  —  17.  Vers  la  terre  polaire  australe,  par  E.  Parisbt. 
Lyon,  impr.  Rey,  1904,  in-8  de  134  p.,  avec  cartes.  —  18.  Questions  de  géographie 
générale.  L'Italie  actuelle,  par  le  lieutenant  Revol.  Paris  et  Nancy,  BergCr- 
Levraull,  1907,  in-8  de  vni-129  p.,  2  fr.  50. 

i.  —  MM.  F.  Schrader  et  E.  Gallouédec  ont  récemment  publié  un 
Alliu  classique  de  géographie  ancienne  et  moderne  qui,  par  ses  qualités 
de  tous  ordres,  se  recommande  à  l'attention  ;  spécialement  rédigé  en 
Tue  de  renseign^ement  de  la  géographie  et  de  Phistoire,  dressé  conformé- 
ment aux  programmes  officiels  de  renseignement  secondaire,  il  alTecte 
un  ôaraclère  didactique  très  accentué  qui  le  différencie  nettement  des 
autres  publications  cartographiques.  Peu  de  nomenclature  :  seuls  les 
noms  utiles  pour  renseignement  (ceux  que  contiennent  le  Cours  d'his^ 
ioire  de  M.  ^ Malet  et  le  Cours  de  géographie  de  MM;  Schrader  et  Gal- 
louédec) figurent  dans  cet  Allas  classique,  et  encore  leur  degré  dMmpor- 
tance  pe  trouve-t-il  indiqué  par  une  différence  de  caractère.  Par  contre, 
dans  les  cartes  historiques  aussi  bien  que  dans  les  cartes  proprement 
géographiques,  le  figuré  du  terrain,  le  tracé  des  cours  d'eau  et  des 
côtes  ont  été  faits  avec  le  plus  grand  soin,  de  telle  sorte  que  d*un  bout 
à  Tautrede  Pouvrage,  la  géographie  physique  constitue  la  base  solide 
sur  laquelle  repose  tout  le  reste;  mais,  naturellement,  c'est  dans  la 
partie  proprement  géographique  de  Patlas  que  ce  souci  de  la  représen- 
tation exacte  des  lignes  physiques  apparaît  avec  le  plus  de  netteté  ;. 
grâce  à  de  nombreuses  cartes  en  relief,  Pécolier  a  une  idée  véritable-  ^ 

ment  saisissante  de  la  physionomie  réelle  des  continents  et  des  princi-- 
paux  pays  du  globe.  Rien  de  plus  éloquent  que  la  juxtaposition  sur- 
une  même  planche  d*une  carte  du  relief,  d*une  carte  hypsométrique, 
d'une  coupe  dressée  à  travers  tout  un  pays,  de  profils  des  principaux, 
eobrs  d'eau,  et  d*une  carte  politique  ;  tout  s*éclaire,  s'explique,  se  com- 
plète, et  rien  n'est  plus  capable  de  frapper  un  enfant,  de  développer 
ses  qualités  d'attention,  d'observation  et  de  comparaison.  De  brèves 
notices  servent  d'ailleurs  d^  ûl  conducteur  à  l'élève,  qui  trouve  en  outre; 


—  212  — 

dans  des  figures  en  noir  et  en  couleur,  dans  des  diagrammes,  dans  une 
vivante  «  statistique  graphique  de  géographie  »  placée  à  la  fia  de 
VAltas  claêsique^  uûe  foule  d'indications  économiques  d'un  très  vif  inté- 
rêt, et  est  ainsi  amené  à  faire,  sur  la  situation  et  le  r6!e  de  la  France 
•dans  le  monde^  de  nombreuses  et  salutaires  réflexions.  Un  index  alpha- 
l)étique  des  noms  qui  y  sont  contenus  termine  cet  excellent  Allas  clas^ 
^ique^  pour  la  rédaction  duquel  les  auteurs  se  sont  parfois  inspirés  des 
procédés  et  de  Tesprit  de  VAtîa$  Vidal-Lablache^  tout  en  demeurant  eux- 
mêmes  et  en  conservant  leur  originalité  propre  ;  aussi  leur  œuvre  est- 
•elle  intéressante,  vraiment  digne  d'attention  et  se  classe-t-elle  parmi 
les  premières  à  recommander  aux  écoliers,  —  et  parfois  môme  à  leurs 
parents. 

2.  —  C'est  seulement  de  donner  aux  élèves  de  nos  établissements 
<i*en8eignement  secondaire  un  bon  atlas  que  se  sont  préoccupés 
MM-  F.  Schrader  et  E.  Gallouédec  ;  mais  ils  n*ont  nullement  songé  à 
leur  apprendre  à  dessiner  eux-mêmes  des  cartes.  Or^  voilà  précisément 
ce  dont  se  préoccupe  le  capitaine  J.  Fariner  dans  sa  Méthode  de  carlO' 
^raphie^  qui  permet  d'exécuter  à  main  levée  et  de  mémoire  des  tracés 
rapides  appuyés  sur  des  formes  schématiques  résultant  d'uue  étude 
approfoudie  de  la  carte  et  de  Thisloire  physique  de  la  surface  terrestre. 
Fimples  et  originaux  sont  les  procédés  et  les  méthodes  préconisés  par 
>3  capitaine  Parlier,  comme  il  est  facile  de  s'en  rendre  compte  eu  étu- 
('iaat  de  près  le  fascicule  de  son  ouvrage  consacré  à  la  France  et  à 
rAlgérie  ;  puisque  leur  applicaiion  a  été  couronnée  de  succès,  souhai- 
tons qu'elle  se  généralise,  et  qu'en  même  temps  se  vulgarise  davantage 
l'étude,  encore  insuflisammeut  répandue  dans  une  partie  du  public,  de 
la  science  géographique. 

3.  —  Tout  en  menant  à  bonne  fin  ses  travaux  d'enseignement  et  de 
vulgarisation,  M.  F.  Schrader  continue  à  s'occuper  activement  de  publi- 
cations d'ordre  scientifique.  La  feuille  n°  77  de  VAllas  universel  çie  géo- 
graphie  commencé  par  Vivien  de  Saint-Martin  nous  en  fournit  la 
preuve  ;  dressée  par  M.  V.  Iluot  à  Técheile  du  1 :  3  000  000«  à  l'aide  de 
nombreux  documents  de  toute  réelle  valeur,  au  premier  rang  desquels 
il  est  de  stricte  justice  de  placer  les  feuilles  publiées  du  Geological 
Survey  des  États-Unis,  cette  carte  est  consacrée  à  la  région  nord-orien- 
tale des  Éiats-Unis.  Rien  de  plus  intéressant  que  de  comparer,  au  point 
de  vue  du  relief  du  sol,  celte  carte  nouvelle  avec  celles  qui  Tout  pré- 
cédée; le  travail  de  M.  V.  Huot  marque  unUrés  réel  progrès  sur  celui 
de  ses  devanciers,  et  représente  en  particulier  pour  la  première  fois, 
soui  une  forme  géographique  vraiment  exacte,  la  région  des  Appa- 
laches.  Un  plan  de  Chicago,  à  l'échelle  du  1  :  200  000»  accompagne 
cette  carte  très  belle  ot  très  instructive,  qui  fait  bien  augurer  de  la 
carte  générale  au  1  :500000*p  en  quatre  feuillos,  dont  M.  Schrader 
ajinonce  la  publication  con^me  prochaine. 


4.  —  La  publicalioQ  du  seizième  fascicule  de  P Année  cartographique 
nous  est  encore  une  preuve  de  ractivUé  scienliûque  de  M.  F.  Schndier 
et  de  ses  collaborateurs;  ou  trouvera,  dans  les  4roi8  feuilles  de^ce 
«  Supplément  annuel  à  toutes  les  publications  de  géographie  et  de  car- 
tographie, »  de  précieux  renseignements  docMmentairés  sur  les  inodi- 
^cations  géographiques  et  politiques  de  rannée.  1905.  La  première  âe 
ces  planches  est  consacrée 'à  la  traduction  cartographique  des  résultat» 
du  recensement  exécuté  le  0  février  1897  dans  la  Russie  d-Ëurope  et  au 
Caucase,  recensement  qui  a  été  pour  la  Russie  c  la  preitiière  opération 
statistique  digne  de  ce  nom  »  ;  les  résultats  définitifs  en  ayant  paru  en 
juillet  1905,  M.  D.  AïiofT  en  a  résumé  les  conclusions  dans  une  notice 
pleine  de  faits^  qu'accompagnent  une  série  de  cartes  dont  chacune  est 
affectée  à  un  groupe  ethnique  distinct,  en  montre  Textension  et  en 
indique  le  pourcentage  sur  le  territoire  qu'il  occupe.  —  Sur  la  seconde 
planche,  M.Chesneau  a  dessiné  la  carte  de  TErglguidi  d'après  les  tra^ 
vaux  du  capitaine  Fiye  Sainte-Marie,  le  cours  supérieur  de  TAbiï 
d'après  les  levés  de  H.  W.  Blundell,  le  tracé  du  projet  de  chemin  de  fer 
entre  Dirédaoua  et  Addis-Ababa  d'après  les  études  de  la  mission  topo* 
graphique  française  ;  enfin  une  carte  d'une  parf  ie  de  la  Nigeria,  du  Came- 
roun et  du  Congo  français,  à  l'échelle  de  1  :  d.bQO.OOO<»,  a  été  dressée  par 
le  même  cartographe  d'après  les  reconnaissances  des  plus  récents  explo* 
rateurs  anglais,  allcniands  et  français.  A  signaler  dans  la  notice  qui 
accompagne  cette  planche  d'intéressants  paragraphes  relatifs  aux  explo* 
rations  au  Maroc,  aux  faits  politiques  de  Tannée  IdOo  et  aux  progrès 
des  voies  ferrés.  —  M.  Y.  Huot  a  inséré  dans  la  troisième  planche^  à 
côté  d'une  cane  montrant  les  explorations  des  D'*  Steinmann,  Hock  et 
von  Bistram  et  de  M.  J.  B.  Vaudry  en  Bolivie,  le  tracé  des  nouvelles 
frontières  du  Brésil  et  de  la  Guyane  anglaise,  ainsi  que  du  Brésil  et  de 
là  Bolivie  dans  la  région  du  Haut-Paraguay  ;  il  a  repris,  d'autre  part, 
un  travail  qu'il  avait  déjà  publié  eu  1891,  Ta  complété^  et  a  donné  une 
instructive  carie  d'ensemble  des  frontières  définitives  des  États  de 
l'Amérique  du  sud  en  1905.  —Cette  brève  énumérationsufllt  à  prouver 
que,  ni  pour  Tutilité,  ni  pour  l'intérêt,  le  dernier  fascicule  de  ["Année 
cartographique  n'est  inférieur  à  ses  aînés. 

5.  —  Le  Dtctionnaire" Manuel-illustré  de  géographie,  que  M.  Albert 
Demangeon  vient  de  publier  à  la  librairie  Armand  Colin,  rendra  certal* 
nement  de  très  grands  services,  car  il  contient  une  foule  de  renseigne^ 
ments  très  précieux  ;  à  côté  de  cette  inévitable  nomenclature  des  noms 
de  lieux,  sans  laquelle  un  dictionnaire  de  géographie  ne  mériterait 
pas  son  nom,  et  de  laquelle,  en  dépit  de  tous  ses  efforls,  l'auteur  n^est 
pas  toujours  arrivé  à  éliminer  l'imprécision  ni  la  banalité  (voyez  par 
exemple  l'article  Zevmatt}^  on  y  trouve  en  effet  une  foule  de  nom»  de 
c'joscs,  de  définitions,  de  renseignements  relatives  aux  dilTérentea 


—  214  — 

banehes  de  U  géographie.  Ceux  qui  ne  sont  pas  très  familiers  avec  la 
treminologie  actuelle  y  appreadrooi  facilement,  par  exemple,  ce  qne 
c'est  qu^ua  anticlinal  et  y  recourront  avec  profit  pour  l'explication  de 
tous  les  termes  qui,  au  cours  d'une  lecture  géographique  courante, 
leur  échapperaient  ;  ils  y  renci»ntreront  aussi  une  foule  d'articles  précis 
de  géographie  économique,  sur  les  métaux  précieux,  les  grandes  cul- 
tures, etc.  Sans  doute  quelques-uns  àé  ces  articles  ne  sont  pas  suffi- 
samment au  courant  (pourquoi,  dans  un  ouvrage  daté  de  1907,  ne  pas 
donner  un  chiffre  de  production  totale  de  Tor  postérieure  à  1899?)  et  il 
est  possible  de  relever  quelques  lacunes  (le  mercure,  Tabaca,  par 
exemple)  ;  mais  TefTort  tenté  par  M.  Demangeon  n'en  est  pas  moins 
très  considérable,  et  digne  d'être  encouragé,  d'autant  plus  que,  non 
content  de  faire  un  dictionnaire  de  géographie  pure,  l'auteur  a  donné 
en  même  temps  un  dictionnaire  d^hi^oire  de  la  géographie  et  des 
explorations.  Ce  petit  volume  contient  donc,  pour  toutes  les  branches 
de  la  géographie  sans  exception,  une  masse  énorme  d'indications  qui 
étaient  jusqu'alors  éparses  un  peu  partout;  avec  ses  cartes  et  ses  figures 
schématiques,  qui  conrplètentle  texte,  il  constitue  un  répertoire  très 
commode  et  très  utile,  facile  à  améliorer  et  à  compléter,  mais  qui,  dès 
maintenant,  mérite  d'être  accueilli  par  tout  le  monde  avec  faveur,  «et 
même  avec  reconnaissance. 

6.  —  Le  Tolume  publié  par  le  regretté  G.  Lespagnol  sous  le  titre  : 
L'Évolulion  de  la  Terre  et  de  V Homme  constitue  une  excellente  introduc- 
tion à  la  lecture  d'ouvrages  relatifs  à  telle  ou  telle  partie  de  notre  pla- 
nète ;  c'est  en  eliet  une  étude  d'ensemble,  très  claire  et  très  sérieuse  à 
la  fois,  des  principaux  phénomènes  susceptibles  de  s^'y  produire  et  de 
.  réagir  les  uns  sur  les  autres.  Partant  de  cette  idée  que  c  la  terre  est 
une  sorte  d'organisme  dont  les  parties  sont  dans  une  dépendance  réci- 
proque »,  que  «  les  traits  de  la  surface  du  globe  sont  solidaires  et 
présentent  un  enchaînement  d'actions  et  d'influences,  de  causes  et 
d'eflets,  avec  répercussion  des  effets  sur  les  causes,  comme  il  doit  arriver 
en  un  corps  bien  organisé  »,~M.  Lespagnol  s'est  efforcé  de  montrer  la  cor- 
rélation étroite  existant  entre  les  formes  terrestres  et  la  flore  et  la  faune 
qui  vivent  à  la  surface  du  globe  -,  c  raccord  magnifique  de  la  Terre  et 
de  tout  ce  qui  germe  et  se  développe  à  la  surface  ».  Il  Ta  fait  de  manière 
fort  heureuse,  après  avoir,  dans  une  première  partie,  raconté  l'évolu- 
tion de  la  découverte  de  la  terre  et  de  la  science  géographique;  cette 
manière  d'introduction  une  fois  achevée,  c'est  à  la  géographie  mathé- 
matique et  physique,  à  la  géographie  humaine,  enfin  à  la  géographie 
économique  du  globe  que  le  défunt  professeur  de  géographie  de  l'Univer» 
site  de  Lyon  a  consacré  la  majeure  partie  de  son  livre.  On  y  retrouve  une 
bonne  partie  des  notes  qu'il  avait  réunies  en  vue  de  son  enseignement, 
qui  était,  ne  l'oublions  pas,  un  enseignement  de  Faculté  ;  de  là  bien 


y 


—  215  — 

des  indtcatioDS  inutiles  pour  les  élèves  des  Ijxées,  mais  précieuses 
pour  les  étudianls  des  Universités.  C'est  en  effet  à  ces  étudiants  que 
rÉvolution  de  la  Ttrre  et  de  riJomme  rendra  surtout  des  services,  avec 
ses  indications  bibliographiques,  sa  masse  de  renseignements  imprimés 
en  petits  caractères,  ses  appendices  ;  on  fera  bien  toutefois  de  se  méûer 
de  certaines  assenions  de  Fauteur,  que  ses  tendances  évolutionnistes 
ont  amené  à  accepter  trop  facilement  sans  critique  des  faits  tels  que  la 
découverte  du  PUheoanlhropus  erecius  de  E .  Dubois. 

7.  —  Pour  ne  pas  être  didactique,  Touvrage  dans  lequel  MM.  Claude 
Verne  et  Emile  Roux  ont  raconté  leur  voyage  A  travers  le  mofide^  de 
Marseille  au  Havre  par  les  Indes  anglaises,  Ceylan,  Java,  Tlndo-Cbine 
française,  la  Chine,  le  Japon  et  le  Canada,  n*en  est  pas  moins  très 
instructif.  De  la  collaboration  du  touriste  qu'est  M.  Emile  Roux  et  du 
savant  qu'est  M.  Claude  Verne  est  sorti oin  livre  très  intéressant  et  plein 
d'aperçus  et  de  renseignemeats  qui  sont  aussi  des  enseignements.  On 
y  trouvera  de  bonnes  pages  sur  Thisloire  de  la  colonisation  des  pays 
visités  par  nos  deux  auteurs  ;  mais  c'est  surtout  au  point  de  vue  de 
Thistoire  naturelle  que  A  travers  le  monde  nous  parait  susceptible 
d'iuslruire  le  lecteur;  suria  culture  des  pavots  à  opium,  Êur  la  mangue 
et  sur  le  manguier,  sur  lo  cannelier,  sar  la  culture  du  thé  a  Ceylan, 
sur  l'arbre  à  gutta,  etc.,  nous  avons  relevé  bien  des  indications  brèves, 
mais  précises  et  qui  méritent  de  retenir  Tattention.  Le  côté  pittoresque 
et  descriptif  n'a  d'ailleurs  nullement  élé  sacrifié  au  c6lé  scientifique  ; 
l'un  et  Tautre  ont  été  heureusement  fondus  dans  l'ouvrage  de  MM.  C. 
Verne  et  É.  Roux,  illustré  de  nombreuses  et  intéressâmes  gravures. 
Aussi  A  travers  le  monde  n'est-il  pas  seulement  un  volume  à  feuilleter, 
mais  vraiment  un  livre  à  lire  et  à  lire  avec  attention,  car,  en  huit  mois, 
ses  auteurs  ont  beaucoup  vu,  beaucoup  appris,  et  très  bien  observé  les 
spectacles  de  toute  nature  si  variés  qui  se  présentaient  à  eux. 

8.  —  Il  ne  faut  pas  demander  à  tous  les  voyageurs  le  même  genre 
d'observations  et  d'études  ;  chacun  s'arrête  à  ce  qui  lui  semble  le  plus 
digne  d'être  remarqué  et  passe  sans  se  détourner  à  côté  de  ce  qui 
frappera  son  successeur  ;  le  petit  livre  auquel  nous  arrivons  maintenant 
nous  en  fournit  une  preuve  nouvelle.  En  courant  le  monde^  M.  Maurice 
de  Périgny  a  brossé  au  Canada,  aux  Éiatà-Uuis,  en  Corée  aux  îles 
Riou-Kiou,  dans  l'Hokkaïdo,  au  Mexique,  un  certain  nombre  de  petits 
tableaux  de  mœurs,  ou  crayonné  lestement  des  croquis  pris  sur  le  vif; 
de  leur  réunion  résulte  un  agréable  volume,  d'où  la  note  humoristique 
nVst  pas  bannie  et  qui  nous  fait  connaître,  tout  au  moins  de  manière 
supeificielle,  quelques  traits  de  la  vie  des  sociétés  fréquentées  ou  plutôt 
affleurées  par  Fauteur.  Pour  être  écrit  sans  la  moindre  prétention,  le 
livre  d^  M.  de  Périgny,  consacré  exclusivement  à  l'homme,  abstraction 
/adte  du  sol  lui-même,  ne  se  lit  pas  moins  avec  plaisir  ;  certaines  de  ces 


—  216  — 

pages  sonl  un  excelleot  commentaire  de  quelques  lignes  éparses  dans 
les  graves  relations  de  voyageurs  qui,  trop  souvent,  s*oecupent  unique- 
ment de  la  nature,  et  oublient  que,  sans  Thomme,  la  terre  la  plus  riche 
et  la  plus  féconde  ne  donne  presque  rien. 

9.  —  LEurope  au  début  du  xx»  siècle^  de  MM.  M.  Fallex  et  A.  Mairey, 
n*e8t  pas  un  récit  de  voyage,  mais  un  ouvrage  d'enseignement,  dans 
lequel  les  auteurs  se  sont  efforcés  de  tracer,  à  Tusage  des  élèves  des 
4ycées  et  collèges,  un  tableau  d'ensemble  (abstraction  faite  de  la  Franco, 
à  qui  sera  consacré  un  autre  volume)  de  la  géographie  de  la  partie  du 
monde  que  nous  habitons.  Ils  l'ont  fait  avec  grand  soin,  en  s'inspirant 
des  idées  nouvelles,  en  voyant  dans  la  terre  t  une  sorte  d'organisme 
dont  toutes  les  parties  sont  dans  une  dépendance  réciproque  »,  en 
«  replaçant  dans  la  complexité  des  conditions  naturelles,  dans  le  mou- 
vement de  la  vie,  les  phénomènes  du  monde  physique  et  organique  »» 
et  ils  ont  su  composer  un  livre  véritablement  attrayant  en  même  temps 
qu'instructif.  Sans  doute,  ce  volume  n'est  qu'un  manuel;  mais  des 
ouvrages  de  ce  genre  n'ont-ils  pas  leur  prix,  même  pour  d^autres  que 
des  élèves?  et  n'est-on  pas  heureux  d*y  recourir  à  l'occasion  comme  k 
de  commodes  et  utiles  répertoires  de  faits  ?  L Europe  au  début  du 
XX*  siècle,  qu'accompagnent  de  très  belles  et  pittoresques  illustrations, 
se  place  au  premier  rang  des  ouvrages  de  Ce  genre. 

10.  —  Est-ce  bien  ici  le  lieu  de  parler  de  Timportant  travail  que  le 
professeur  Dr.  Âugust  Sach  a  composé  sur  le  duché  de  Schleswig  dans 
son  développement  ethnographique  et  national?  Nous  aurions  sans 
aucune  hésitation  consacré  à  cet  ouvrage,  de  caractère  surtout  histo* 
Tique,  une  étude  spéciale,  en  insistant  sur  son  grand  intérêt  à  ce  point 
de  vue  (cf.,  dans  le  tome  III,  les  chapitres  concernant  les  établissements 
des  Jutes  et  des  Saxons  dans  le  pays  compris  entre  la  Schlei  et  l'Eider, 
et  surtout  au  développement  national  des  villes),  si  nous  n'y  avions 
rencontré  une  série  de  très  bons  chapitres  relatifs  au  langage.  Partout 
d'ailleurs,  au  point  de  vue  toponymique  et  toponomastique,  l'ouvrage 
de  M.  August  Sach  abonde  en  renseignements  extrêmement  précis,  et 
repose  sur  de  minutieuses  investigations  dans  les  archives  paroissiales 
et  judiciaires  ;  il  contient  aussi,  dans  son  chapitre  sur  le  développement 
national  et  linguistique  du  duché  du  Schleswig  depuis  lb64,  une 
foule  de  données  btatistiques  fort  précieuses  et  dignes  de  l'atlention 
des  géographes.  Ainsi  peut  s'expliquer  que  nous  ayons  finalement 
tenu  à  mentionner  ici,  avec  tous  les  éloges  qu'il  mérite,  le  tome  III  du 
travail  du  professeur  Augnsl  Sach  inlitulé  :  Das  IlerxogCum  Schleswig. 

il.  —  En  une  série  de  tableaux  pittoresques,  vivants  et  amusants  à  la 
fois,  M.  le  chanoine  Henri  Calhiat  a  voulu  étudier  VAme  de  Naples, 
esquisser  à  grands  coups  de  pinceau  ses  mœurs,  ses  coutumes,  ses 
fôtes,  ses  dévolions,  et  donner  une  idée  suffisante  de   <  la  manière 


-  217- 

de  vivre  et  d'agir,  de  senlir  et  de  penser  sous  le  ciel  radieux  de 
Naples  1.  Ce  n'est  donc  pas  un  guide  que  ce  volume,  mais  plutôt  une 
étude  ouy  mieux  encore,  une  esquisse  psychologique  ;  Tauteur  s'est 
efforcé  d'y  faire  comprendre  1'  c  essence  spirituelle  de  cette  cité  incom* 
parable  i,  dont  il  est  (les  quelques  citations  qu'on  vient  de  lire  en 
fournissent  la  preuve)  un  admirateur  enthousiaste.  Aussi,  sans  en 
dissimuler  les  imperfectioDS,  n'y  insiste-t-il  peut- être  pas  autant  qu'il 
eût  convenu;  mais,  en  agissant  autrement,  M.  Henri  Galhiat  n'eût-il 
pas  été  à  rencontre  de  son  caractère  sacerdotal  ?  Il  «  chante  »  donc 
VAmê  de  Naples;  il  exalte  les  beautés  pittoresques,  monumentales, 
archéologiques  et  surtout  iotellectuelles,  morales  et  religieuses  de  cette 
ville  et  il  le  fait  avec  tant  de  persuasion  et  d'habileté  qu'il  amène  ses 
lecteurs  à  partager  presque  toitjours  ses  opinions.  Presque  toujours, 
ai-je  dit  ;  car  j'ai  été  parfois  amené  à  discuter  les  idées  de  M.  Calhiat 
pour  protester  contre  les  fautes  qu'il  avait  laissé  passer  en  corrigeant 
ses  épreuves  (n'est-il  pas  question,  à  la  p.  189,  du  président  UainaïUl], 
et  surtout  contre  la  sévérité  dont  il  fait  preuve  à  l'égard  «  du  néo- 
protestant Fogazzaro»  (p.222),dont  la  soumission  appelle  l'indulgence. 
12.  —  Depuis  longtemps  déjà,  M.  André  Chevrillon  est  connu  pour  un 
excellent  écrivain,  pour  un  de  ceux  qui,  à  l'heure  actuelle,  savent  le 
mieux  décrire  les  paysages  qu'ils  ont  contemplés,  et  communiquer  à 
leurs  lecteurs  les  vives  impressions  qu'ils  ont  eux-mêmes  ressenties  au 
cours  de  leurs  voyages.  Aux  preuves  qu^il  en  avait  fournies  naguère, 
Un  C'-épuscule  cTIslam  vient  d'ajouter  une  preuve  nouvelle  ;  rien  de 
plus  vivant,  de  plus  intéressant  et  en  même  temps  d'un  style  plus  char- 
mant que  la  relation  du  voyage  effectué  au  Maroc,  aux  mois  d'avril  et 
de  mai  1905,  par  M.  Chevrillon.  La  Revue  de  Paris  en  avait  naguère 
publié  des  fragments;  mais  jamais  la  lecture  d'un  périodique  ne  per- 
met, autant  que  celle  du  volume  lui-même,  de  goûter  le  mérite  et  la 
valeur  littéraire  d'un  livre.  Nous  nous  en  sommes  convaincu  une  fois 
de  plus  en  lisant  Un  Crépuscule  d'Islam.  La  première  partie  de  cet 
ouvrage  décrit,  -^  avec  quel  pittoresque  et  quelle  vérité  !  —  <  la  route 
de  Fez  »,  depuis  le  port  atlantique  de  Larache,  où  M.  Chevrillon  a  débar- 
qué, jusqu^à  la  grande  plaine  qui  porte  le  nom  de  la  capitale  religieuse 
du  Maroc.  A  la  description  de  cette  plaine  elle-même  et  de  l'arrivée 
dans  la  ville  est  consacrée  la  seconde  partie,  «  rentrée  de  Fez  ».  Vient 
enfin  le  récit  de  la  vie  menée  par  Fauteur  <  dans  l'ombre  de  Fez,  »  de 
ses  promenades  à  travers  les  différents  quartiers  et  autour  de  la  ville, 
de  ses  visites  à  un  notable  commerçant  juif,  à  des  personnages  impor- 
lants  du  Maghzen,  au  Sultan  lui-même.  Chacune  de  ces  pages  présente 
son  intérêt,  sa  saveur  et  son  charme  particuliers  ;  mais  dous  n*en  con- 
naissons point  de  plus  remarquables  que  celles  où  M.  Chevrillon  a 
raconté  son  entrevue  avec  les  ministres  de  la  guerre  et  des  affaires 


-  518  - 

étrangères,  sinon  celles  qui  terminent  Un  Crépuacule  d'Islam.  Avec 
une  puissante  éloquence,  et  un  sens  critique  aiguisé,  Fauteur  y  a 
montré  par  quels  côtés  un  Marocain  est  supérieur  à  un  Européen  civi- 
lisé :  «  le  soir,  dans  nos  campagnes,  n*éveiile  plus  au  cœur  de  Thomme 
une  suite  émouvante  et  simple  de  ^ons;  là-bas,  au  contraire,  «  le  sens 
divin  de  la  beauté  »  subsiste  encore  dans  Tàme  obscure  et  résignée  ;  le 
lien  qui  Tunissait  à  la  vie  des  choses  n*a  pas  été  coupé  par  la  raison 
consciente  qui  pose  à  part  les  individus,  et  fait  que  chacun  s^apparait 
à  soi-même  comme  une  fin.  > 

13.  —  Bien  qu*Oujda  soit  situé  à  quelques  kilomètres  seulement  de  la 
frontière  algérienne,  c'est  déjà  une  ville  du  Maroc,  relativement  peu 
accessible  et  d'un  aspect  peu  engageant.  C'est  ce  dont  on  se  convaincra 
en  lisant  la  notice  précise,  et  en  même  temps  très  modérée  de  ton, 
que  le  capitaine  Mougin,  chef  de  la  section  frontière  de  la  mission 
militaire  française  au  Maroc,  a  consacrée  à  cette  localité  ;  non  content 
d'en  esquisser  l'histoire  et  d'en  faire  counallre  l'organisation  et  le  com- 
merce, il  en  a  exposé  la  situation  géographique  au  fond  d'une  large 
cuvette  et  décrit  le  misérable  aspect,  les  jardins,  les  populations.  Une 
carte,  un  plan  de  la -ville  et  quelques  photographies,  œuvres  (comme  le 
texte  lui-même)  du  capitaine  Mougin,  achèvent  de  faire  de  cette  sobre 
élude  sur  Oujda  une  excellente  publication  documentaire. 

14.  —  A  la  suite  d'un  voyage  accompli  dans  Tlnde  au  début  de 
Tannée  1902,  le  prince  Louis  d'Orléans  et  Bragance  a  voulu  regagner 
l'Europe  en  escaladant  le  «  Toit  du  monde  »  et  en  parcourant,  une  fois 
cet  obstacle  franchi,  les  plaines  du  Tuikestan  russe.  Grâce  à  l'obli- 
geance des  autorités  anglaises,  il  a  pu  réaliser  ce  projet,  et  suivre  un 
chemin  fermé  au  commun  des  mortels  en  raison  des  difficultés  de  trans- 
port qui  s'y  présentent.  Après  avoir  pénétré  dans  la  vallée  de  Cache- 
mire, la  «  Vallée  heureuse  »  dbs  poète?,  et  y  avoir  passé  les  quelques 
semaines  qui,  au  moment  où  il  fut  assuré  de  pouvoir  effectuer  son 
voyage,  le  séparaient  encore  de  la  belle  saison,  le  prince  Louis  d'Orléans 
et  Bragance  a  donc  quitté  Srinagar  le  12  mai  1902,  et  s'est  ensuite,  [ar 
Gilgit,  la  sentinelle  perdue  de  l'empire  des  Indes,  par  la  vallée  de 
Hanza,  le  col  de  Kilik,  haut  de  4  900  m.,  et  le  Tagh-Dam-Bach  Pamir, 
dirigé  vers  Tachkourgan  et  vers  Kachgar.  Quels  merveilleux  spectacles 
il  lui  a  été  donné  de  contempler  au  cours  de  ce  voyage  pénible,  mais 
pittoresque  au  plus  haut  degré,  lui-même  vient  de  le  raconter  dans  le 
livre  qu'il  a  intitulé  :  A  travers  VIJlndoKush.  Livre  simple  et  sans 
prétention,  où  aucune  aventure  remarquable,  aucun  récit  de  chasse 
particulièrement  émouvant  ne  vient  retenir  rattenlion,  mais  qui,  par 
ses  qualités  de  sincérité  et  de  modestie,  ne  tarde  pas  à  conquérir  son  lec* 
teur.  Le  prince  y  a  vraiment  mis,  comme  il  le  désirait,  toute  son  âme 
di  voyageur,  et,  en  reproduisant  les  notes  prises  par  lui  le  soir  à  l'étape 


—  219  — 

quand  le  froid  ou  la  fatigue  ne  Tempéchait  pas  de  tenir  un  crayon 
entre  les  doigt»,  il  arrive  à  faire  partager  à  fies  lecteurs,  qui  deviennent 
pour  lui  autant  d'amis  iuconnus,  ses  surprimes,  ses  admirations  et  ses 
extases.  De  belles  photographies  accompagnent  rattachant  récit  du 
prince  Louis  d^Orléans  et  Braganee,  récit  dont  la  lecture  s'impose  à  tous 
les  géographes  désireux  de  connaître  un  coin  encore  très  peu  étudié 
de  TAsie  centrale,  comme  k  tous  ceux  qui  cherchent  à  se  renseigner 
de  leur  mieux  sur  les  situations  respectives  des  Russes  et  des  Anglais 
et,  dans  Tétat  politique  actuel  du  pays,  à  deviner  son  avenir. 

15.  ^  Nous  avons  lu  avec  un  très  grand  plaisir  le  second  volume  des 
Amerika-Wanderungen  eines  DeuUchen.  Son  auteur,  M.  Jobannes  Wilda, 
nous  était  d^jà  connu  par  plusieurs  récits  de  voyage  dont  Tun  était 
relatif  aux  colonies  allemandes  de  TOcéan  Pacifique  et  i  rExtrème- 
Orient»  dont  les  autres  avaient  trait  au  Nouveau  Monde;  le  volume 
dont  nous  avons  à  nous  occuper  particulièrement  aujourd'hui  complète 
heureusement,  k  cet  égard,  soit  les  impressions  recueillies  naguère 
par  M.  Wildà  à  bord  du  Meleor,  ~  elles  se  rapportent  surtout  à  la  côie 
atlantique  des  États-Unis,  —  soit  les  notes  relatives  à  l'Amérique  cen- 

raie  et  t  aux  îles  du  Pérou  »  (comme  on  disait  naguère)  que  contient 
le  tome  I  des  Amerika-Wandeiningen.  G*ebt  en  effet  la  côte  pacifique  de 
TAfflérique  centrale  et  de  l'Amérique  du  nori  que  décrit  surtout 
M.  Wilda  dans  ce  nouveau  volume  ;  mais  il  ne  s'arrête  pas  longuement 
«u  Mexique,  <  le  pays  des  grands  chapeaux  »  et  préfère  (on  le  sent  très 
bien  à  la  lecture)  s'occuper  plutôt  de  ces  pays  plus  septentrionaux, 
dont,  pour  d«s  motifs  ditlérents  de  ceux  que  nous  avons  aujourd'hui, 
on  parlait  déjà  beaucoup  lors  du  voyage  de  Tauteur.  Los  Angeles,  San 
Francisco,  l'Alaska  sud-oriental,  Vancouver,  sont  les  points  sur  les^ 
quels  il  insiste  de  préférence,  et  s'il  n'a  pas  été  jusqu'au  Klondyke, 
du  moins  a-l-il  poussé  jusqu'à  Skaguay  et  juàqu'à  la  White  Pass. 
Ouvert  à  tout  ce  qui  présente  de  rintérét,  M.  Wilda  ne  laisse  pas 
plus  de  côté  les  spectacles  de  la  nature  ni  l'ethnographie  que  les  faits 
politiques  ou  économiques  ;  les  pages  qu'il  a  consacrées  au  Yosemite 
et  aux  Montagnes  rocheuses  canadiennes  en  fournissent^  entre  beaucoup 
d'autres,  une  preuve  évidente.  li  y  a,  au  total,  beaucoup  à  prendre  dans 
•ce  volume  agréable  et  intéressant  à  la  fois,  illustré  d'excellentes  gravures, 
et  qui  s'arrête  au  moment  où  l'auteur,  après  avoir  fait  escale  dans  les 
principaux  ports  de  l'Amérique  centrale  sur  la  Mer  du  sud,  débarque 
au  Gallao. 

16.  —  Le  Gallao,  c'est  déjà  une  ville  que  décrit  un  livre  de  bonne  foi, 
plein  de  faits  intéressants,  écrit  avec  agrément  et  modestie,  le  petit 
volume  de  M.  J.  Delebecque  intitulé  :  A  travers  L'Amérique  du  sud.  L'au- 
teur y  a  raconté  le  voyage  que,  en  compagnie  de  son  frère,  il  a  récem- 
ment exécuté,  d'abord  dans  la  république  de  l'Equateur^  de  Guayaquil 


—  220  — 

à  Quito  et  à  Banos,  puis  à  travers  les  différentes  régions  du  Pérou,  depuis 
le  Callao  jusqu'au  rio  Pichis  par  Lima  et  le  cbemiQ  de  fer  de  La  Oroya, 
puis  en  pirogue  et  en  bateau  à.  vapeur  sur  les  flots  du  Pichis  du  Pachi>- 
tea,  de  TUcayali  et  en6n  de  TAmazone  Jusqu'à  Para.  Ce  n*est  pas  seule- 
ment par  Tentrain  et  la  bonne  bumeur  que  se  recommande  cet  excel- 
lent livre  ;  à  ses  qualités  d'esprit  et  d'  «  écriture  »,  il  en  ajoute  de  plus 
estimables  encore  :  de  sérieuses  qualités  de  finesse  et  d'observation, 
un  réel  sens  géograpbique,  une  remarquable  pondération.  Aupsi  ne 
lit-on  pas  seulement  avec  plaisir  le  volume  de  M.  J.  Delebecque  ;  on 
en  tire  un  véritable  profit,  car  on  y  rencontre  des  renseignements 
précis,  des  idées  très  justes,  une  exacte  description  des  cboses  et  des 
gens.  Sur  deux  points  toutefois,  je  cbercberai  noise  au  voyageur  ;  à  la 
page  30,  il  déclare  que  les  cbapeaux  de  paille  fine  dits  Panama  atteignent 
<  des  prix  élevés  même  dans  l'Equateur  »  ;  sans  doute,  on  fabrique  en 
Equateur  et  au  Pérou  des  articles  de  tous  prix,  valant,  de  2  fr.  90  à 
100  francs  et  plus  ;  mais  le  D'  Rivet,  le  médecin  de  celte  mission  géo- 
désique  française  dont  M.  Delebecque  a  fait  un  éloge  si  mérité  (p.  8i- 
82],  vient  de  nous  révéler  que  les  élégants  de  France  «  s^enorgueilltseent 
de  coiffures  qui,  en  Equateur  et  au  Pérou,  sont  exclusivement  réservées 
k  la  classe  pauvre  de  la  population.  »  Pourquoi,  d'autre  part,  à  propos 
de  riça  et  du  Japurâ,  qui  est  c  sans  doute  le  plus  mal  connu  des 
fleuves  amazoniens  »  (p.  304),  ne  pas  avoir  rappelé  le  souvenir  du 
vaillant  docteur  Grevaux?  Ces  critiques  ne  sont  d'ailleurs  pas  impor- 
tantes, et  j'ai  presque  bonté  de  les  faire  en  voyant  quelle  justice 
M.  Delebecque  rend  aux  missionnaires  de  TEquateur  et  du  Pérou,  et  de 
quelle  manière,  en  présence  des  plus  beaux  spectacles  de  la  nature,  il  rend 
bommage  au  Créateur  ;  «  on  se  sent  loin  de  tout,  écrit-il  quelque  part 
(p.  187),  et  cependant  près  de  Dieu.  »  Cette  note  cbrélienne,  qui  règne 
d'un  bout  à  l'autre  d'^  travets  l'Amérique  du  sud^  devient  si  rare 
aujourd'hui  qu'il  est  juste  de  la  signaler  ;  elle  ne  nuit  pas,  bien  au 
contraire,  à  la  valeur  littéraire  ni  à  la  valeur  scientifique  de  Texcellent 
ouvrage  de  M.  J.  Delebecque. 

17.  —  Depuis  quelques  années  Tatteniion  publique  se  tourne  vers  les 
abords  du  pôle  antarctique,  dont  de  hardis  voyageurs,  les  Gerlacbe,  les 
Nordenskjôld,  les  Drygal^ki,  les  Scott,  les  Bruce,  les  Cbarcot  s'efforcent 
de  soulever  les  voiles.  Rappeler  l'œuvre  de  leurs  devanciers,  depuis  le 
moment  où  a  été  acceptée,  puis  combattue,  l'bypolbèse  du  continent 
austral,  jusqu'à  l'époque  contemporaine  ;  exposer  dans  leurs  grandes 
lignes  et  dans  leurs  principaux  résultats  les  explorations  des  baleiniers 
et  des  navigateurs  du  xix«  siècle  ;  montrer  enfin  l'œuvre  remarquable 
due  aux  dernières  expéditions  entreprises  dans  l'Antarctique,  voilà  le 
but  que  s'est  proposé  et  qu'a  atteint  M.  £.  Pariset  en  écrivant  Vers  la 
terre  polaire  australe.  Malheureusement,  les  croquis  intercalés  dana 


—  221  — 

«on  texie  sont  trop  rares  (il  eût  élë  iotéressanl,  à  notre  avis,  dans  un 
travail  de  ce  genre,  de  montrer  révolution  cartographique  de  la  région 
ant^clique)  et  quelques  fâcheuses  erreurs  déparent  le  texte  de  notre 
auteur  (à  la  p.  5t,  note  4,  M.  Pariset  fait  du  Challenger  un  «  navire 
norvégien,  le  même  sur  lequel  Nansen  était  allé  au  Groenland  ;  »  à  la 
page  92,  il  donne  à  tort  à  la  Société  royale  de  Londres  le  nom  de  Société 
royale  de  géographie,  et  semble  croire  que  Londres  #  compte  deux 
sociétés  de  géographie);  mais  ce  sont  là  simples  lapsus  et  omissions 
faciles  à  réparer  ;  en  les  faisant  disparaître,  M.  Pariset  pourra  donner 
une  seconde  édition  plus  utile  et  plus  intéressante  encore  que  la 
première.  Henri  Froidevaux. 

THÉOLOGIE 

ËjMk  Foi  ei  Ia  liaison,  par  J.-tl.  Nbwman.  Six  ditconrg  empruntée  aux 
diêcoui's  universilaites  d'Oxford.  Traduction  et  l^réface  de  R.  Salbillbs* 
Introduction  par  Tabbé  Dimnet.  Paris,  Lelheilleux,  s.  d.,  lu-12  de  xlvii- 
263  p.  —  Pi  ix  :  3  fr. 

Ces  six  discours,  prononcés  entre  1837  et  18'i3,  appartiennent  à  la 
période  la  plus  émouvante  de  la  vie  de  Newman,  au  moment  où  appro- 
chait le  dénouement  de  sa  crise  religieuse.  M.  Saleilles,  en  les  faisant 
connaître  au  public  français,  a  voulu  concourir  au  vif  mouvement  de 
sympathique  curiosité  qui,  depuis  quelques  années,  porte  vers  Tillustre 
converti  tant  de  cœurs  et  d'intelligences.  Dans  sa  Préface,  il  explique 
et  la  genèse  de  ce  travail,  occupation  de  convalescent  méditatif,  et  la 
nature  de  l'œuvre  newmanienne  :  observation  psychologique,—  obser- 
vation réaliste,  —  psychologie  de  la  foi  chez  le  croyant,  chez  le  plus 
simple  comme  chez  le  plus  cultivé. 

A  rheure  tardive  où  j'écris  ce  compte  rendu,  cette  traduction  a  déjà 
trouvé  bien  des  lecteurs  ;  et  pendant  ce  temps,  la  doctrine  newma- 
nienne a  déjà,  été  livrée  à  des  controverses  qui  ne  semblent  pas 
près  de  unir.  Sans  doute,  quelques  observations  ne  seront  pas  inutiles 
pour  faire  comprendre  Tiatérét  du  livre,  les  points  par  où  le  newma- 
nisme  suscite  les  critiques  et  les  polémiques  présentes. 

Le  jugement  par  lequel  la  conscience  humaine,  plus  ou  moins  / 
distinctement,  se  formule  Tobligation  de  croire  à  une  révélation  —  le 
jugement  de  crédibilité^  comme  disent  les  théologiens  —  suppose  deux 
éléments  ou  deux  conditions  préalables.  Ce  sont,  d'une  part,  l'élément 
moral  :  besoin  et  obligation  d'une  religion,  d'une  croyance,  d'un  cuite, 
réclamés  par  Tordre  naturel  des  choses,  par  les  droits  de  Dieu,  par  la 
dépendance  de  l'homme.  C'est,  d'autre  part,  l'élément  scientifique  ou 
historique^  démonstration  rationnelle  du  fait  de  révélation. 

On  sait  que  Newman  aima  à  considérer  surtout  le  premier  élément 
et  parfois  semble  oublier  la  nécessité  du  second,  du  moins  reléguer  au 


—  222  — 

second  plan  la  démonstration  hisloriqae  et  scientifique,  quand  il  ne  va 
pas  jusqu'à  déclarer  inutiles,  ineilicaces  même,  «  nos  raisons  de- 
croire.  > 

L'acte  de  foi  est-il  donc  indépendant  des  motifs  de  croire?  On 
pourrait  le  dire,  en  un  sens  Trai  et  dûment  expliqué,  puisque  Tassen- 
timent  de  Foi  est  super  omnia.  [II  n*cn  est  pas  moins  vrai  que  dans  sa 
genèse,  dans  sa  conservation  même,  il  dépend  de  la  raison.)  La  pensée^ 
exacte  de  Newman  se  dégage  difficilement,  et  Ton  est  souvent 
déconcerté  par  Ténergique  insistance  de  ses  déclarations  antirationa- 
listes. En  lisant  les  six  sermons,  le  lecteur  pourra  juger  lui-même.  Il 
ne  devra  pas  oublier  d'ailleurs  l'intention  habituelle  de  Newman  :  noa 
pas  donner  une  théorie  de  la  foi,  mais  expliquer  comment  les  foulea- 
arrivent  habituellement  à  croiro  —  non  pas  sans  raisons  —  mais  sans 
raisons  explicitement  formulées  et  logiquement  enchaînées.  Le  danger 
serait  d^oublit  r  celte  orientation  spéciale,  et  d*ériger  en  théorie  absolue 
ce  qui  est  seulement  une  psychologie  tcfùte  relative  .—  par  suite  de^ 
condamner  en  toute  hypothèse  les  légitimes  efforts  de  la  c  raisoa 
raisonnante.  » 

Sous  le  bénéfice  de  ces  réserves  indispensables,  nous  sommes- 
grandement  redevables  au  distingué  et  zélé  professeur  de  la  Faculté  de 
droit,  d'avoir  mis  à  la  portée  de  tous  ces  pages  remarquables,  où  Ton 
peut  étudier  dans  toute  sa  complexité  le  développement  de  cette  pensée 
si  originale,  si  puissante,  parfois  si  déconcerlanie  pour  le  public 
français.  B.  de  Garrot. 

Primitiae    Pontificlae    theologoram    IVeerlandlcormu. 
llivputatlonefl  ronirâ  Luteruna  inde  ab  a.  ISifl  uaque 
ad  a.    I59tt  promulgalae.  Coilegit  denno  edidit  commeniariis 
prseviis   necnon   annotatiouibiis    instruxit    F.   Pijpbr.   Hagae-Gomitis^ 
Nijhofr,  1905,  gr.  in-S  de  X(-6'i2  p. 

Cet  ouvrage  est  une  réédition  des  vieux  théologiens  néerlandais,, 
principaux  adversaires  de  Luther.  Le  D^  Pijper  ajustement  pensè-que 
ces  dissertations  jetteraient  une  ample  lumière  sur  l'histoire  de  la* 
Réforme.  D'ailleurs,  ces  ouvrages  antérieurs  au  concile  de  Trente  sont 
à  présent  très  rares,  x introuvables.  Le  présent  volume  contient  les- 
dissertations  suivantes  :  ' 

De  Jacques  Latomus  :  De  Irium  linguarum  et  studii  theologici  raiione, 
1519  ;  et  De  prlmalu  Romani  ponli/%ci$,  1525. 

D'Eustache  de  Zichenis  :  En^orum  Lutheri  oonfukUio^  1521  ;  et  Sacra^ 
mentorum  brevis  eiucidalio,  1523. 

De  Jaques  Hoochstrat  :  Diatogus  de  venei'atione  Sanctorum^  1524  ;  De^, 
purgalorio,  1525';  et  Disputationes  continu  LutheranoSy  1526. 

B.  DE  Garrot.. 


-  223  — 

¥ers  la  jele.  Amea  |>aYeiines,  âines  chrétiennes^  par  Lcgib 
Fànx-FAURB-GOTAU.  Paris,  Perrin,  1906,  in-16  de  XLVii-281  p.  —  Prix  : 
3  fr.  50. 

Faire  sentir  quelle  incomparable  source  de  joie  jaillit  du  christia- 

nisme  pourrait  bien  être  Tune  des  tàcbes  qui  importent  le  plus  à  l'heure 

présente.  Je  ne  connais-  guère  de  meilleur  moyen  de  réconforter  les 

croyants  dans  leur  foi  et  de  la  rendre  conquérante.  Voilà  précisément 

renseignement  que  donne  le  nouveau  livre  de  M°>*  Lucie  Félix-Faure- 

Goyau,  non  pas  en  leçons  abstraites  et  didactiques,  mais  par  de  fortes  et 

vivantes  études  d'âmes.  Quelle  maltresse  de  joie  ardente,  héroïque  et 

ioqte  gracieuse  pourtant,  que  Catherine  de  Sienne,  qui  disait  :  <  Mon 

âme  se  réjouit  dans  sa  douleur  et  tressaille  d'allégresse,  parce  qu*au 

milieu  des  épines  elle  sent  Todcur  de  la  rose  qui  va  s*ouvrir  »  I  Avec 

quelle  pénétrante  sympathie  nous  est  montrée  la  sérénité  d'Eugénie  de 

Guérin,  vivant  d'un  grand  cœur  sa  modeste  vie,  à  Tombre  d'un  clochelr 

deviUage  de  vieille  France!  ChristinaRosselti,cetteexilée  de  ritalieet  du 

catholicisme,  sœur  de  ce  Dante-Gabriel  Rossetti  qui  fonda  en  Angleterre 

la  confrérie  préraphaélite,  n'a  pas  le  même  calme,  mais  s'oriente  vers 

les  mêmes  clartés.  Dans  les  âmes  païennes,  au  contraire,  se  découvre 

un  fond  de  tristesse  que  voilent  à  peine  les  joies  légères  de  la  vie,  et 

dont  les  tombeaux,  les  épitaphes  funèbres  rendent  un  saisissant 

lémoignage.  Ce  n'est  pas  que  le  poète  de  la  Vie  nuancée  ne  sache 

plus  goûter  la  beauté  antique.  Mais  M.  William  James  nous  avertit 

lui  aussi  (Varietiei  ofreligious  eaperience^  lectures  VI  et  VII)  que  la 

belle  joie  du  polythéisme  des  anciens  n'est  qu'une  fiction  poétique 

inventée  par  les  modernes.  M"**  Lucie  Félix-Faure-Goyau  a  donc  été 

clairvoyante,  et  elle  a  su  indiquer  en  une  seule  phrase,  bien  riche  de 

pensées,  ce  qu'est  la  joie  nouvelle  (p.  48)  apportée  par  le  christianisme  : 

c  une  joie  qui  surmontera  toutes  les  douleurs  de  la  vie,  et  même 

toutes  les  terreurs  du  péché,  de  la  mort  et  du  jugement,  celle  de  se 

confier  à  une  immense  miséricorde  et  d'appeler  Notre  Père  un  Dieu  qui 

vous  aime.  )»  Baron  J.  Anoot  des  Rotocrs. 


'       ÏV» 


SCIENCES  ET  ARTS 

Ma  Famille  ci  TÉtot  dans  l'édueation,  par  A.-D.  Sbrtillànqbs. 
Paris,  LecolTre,  Gabaida,  i9u7,  iQ-12  de  24u  p.  —  Prix  :  2  fr.  to. 

Ce  volume  représente  une  nouvelle  série  de  conférences  faites  par  le 
professeur  de  morale  de  l'Institut  catholique  à  Sjiinl-Prançois-Xavier.  Ces 
conférences,  si  intéressantes  et  si  attractives,  de  M.  l'abbé  Sertillanges, 
ont  eu.  l'année  dernière,  un  sujet  bien  actuel  :  les  droits  de  la  famille  et 
les  droits  de  l'Etat  dans  l'éducation  de  Tenfant.  L'éminent  c<»nféreocier 
établit  tout  d'abord  le  droit  de  la  famille,  droit  naturel  et  primordial,  à 


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*   '-■'. 


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-  224  — 

diriger  Téducalion  de  re&fanl.  Il  recoaaait  que  l'État  a  aussi  des  droits: 
ceux-ci  ne  peuvent  primer  ceux  de  la  famille  ;  ils  se  bornent  à  contiOler 
réducation  familliale,  en  s^assuraot  que  les  parents  remplissent  leurs 
devoirs,  à  leur  procurer  les  moyens  de  s*en  acquitter  au  mieux,  et  à 
pousser  au  développement  de  l^instruction  générale.  L'État  ne  doit  être 
qu^un  auxiliaire.  L*orateur  combat  vigoureusement  tout  monopole  de 
rÉtat  ouvertement  avoué  ou  déguisé  sous  des  mesures  hypocrites.  Il 
n^est  point  hostile  à  Tobligation  ni  même  à  la  gratuité  de  renseignement, 
mais  repousse  absolument  Téducaiion  laïque,  en  tant  que  Ton  entend 
par  là  une  éducation  en  dehors  de  toute  influence  confessionnelle. 
Toutes  ces  vues  sont  développées  avec  une  logique  vigoureuse  et  hardie 
et  soutenues  par  un  langage  animé,  souvent  éloquent.  Il  faut  lire  sur- 
tout la  dernière  conférence  sur  Tédacation  religieuse  :  on  verra  avec 
quelle  puissance  de  dialectique  M.  Tabbé  Sertillanges  défend  la  nécessité 
de  la  religion  dans  Téducalion.  La  religion  est  une  des  conditions  iné- 
luctables de  la  vie  humaine.  On  ne  lui  fait  passa  part.  Élever  Tenfant 
sans  religion,  c'est  Télever  dans  Tincrédulité. 

Ce  beau  volume  feia  honneur  à  MM.  Gabalda  et  D*,  successeurs  de 
M.  Lecofifre,  dont  il  est  une  des  premières  publications.  D.  V. 

Sar  quelques  Erreurs  de  mètlioile  dans  Tétude  de  l'hom- 
me  primitif.  Noien  critiques^  par  L.  Wooon.  Bruxelles,  Misch  et  Thron* 
1906,  gr.  ia-8  de  37  p.,  cartouuô.  —  Prii  :  2  fr.  50. 

lA^Arjen  et  VAMktikropomoHologîe, Étude crUique,p-Ar\eD^E.Uo\JzÈ. 
Bruxelles,  Misch  et  Thron,  \906,  gr.  iii-8  de  117  p.,  carlouné.  —  Prix  :  6  fr. 

Origiue  polypiiylétique,  homotypie  et  non  eomparabillté 
des  Moeiétéâi  animale*,  par  B.  Pbtrucci.  Bruxelles,  Misch  et  Throo, 
19U6,  gr.  in-8  de  vui-126  p.,  cartonné.  —  Prix  :  5  fr. 

Le  monde  savant  connaît  la  belle  création  que  M.  Solvay  a  su  faire 
«n  s'inspirant  du  Smithsonian  Institution  américain. 

Les  trois  mémoires  dont  nous  avons  à  parier^  et  qui  appartiennent  à 
la  collection  de  Vlnstilut  de  sociologie  Solvay,' oui  ce  caractère  commun 
d'avoir  été  écrits  pour  réfuter  un  ouvrage  scientifiquement  critiquable, 
et  d'exposer  à  cette  occasion  tout  l'ensemble  d'une  question. 

—  D'après  le  D^  Karl  Bûcher,  de  Leipzig,  l'homme  ne  s'est  pas  cons- 
titué en  groupes  sociaux  sous  la  pression  du  besoin,  qu'il  appelle  mobile 
économique.  M.  Wodon  oppose  à  celte  affirmation  les  preuves  contraires 
résultant  de  Tezamen  des  faits,  et  sa  démonstration  est  décisive. 

—  Le  mémoire  du  U'  Houzé  est  la  réfutation  des  doctrines  de  Técole 
anthroposociologique  que  M.  de  Lapouge  expose  dans  son  livre  V Aryen. 
Pour  celui-ci,  toute  civilisation  vient  d'une  race  dolichocéphale  blonde 
créatrice  des  langues  dites  aryennes  ;  c*est  une  manifestation  nouvelle 
du  pangermanisme.  Le  D^  Houzé  s'attaque  d'abord  à  cette  légende 
aryenne  qui,  concluant  des  analogies  linguistiques  à  une  parenté 


1 


—  225  — 

ethnique,  rapproche  des  races  inconciliables,  malgré  les  indicationd 
contraires  de  Thisloire,  de  Tanlhropologie  et  de  Tethnographie.  —  Dans 
une  seconde  partie,  il  résume  tout  ce  qiie  Ton  sait  des  lois  de  révolu- 
tion, et  montre  le  rôle  essentiel  de  la  spécialisation  des  centres 
nerveux.  G*est  au  perfectionnement  plus  rapide  de  leur  cerveau  que  les 
quadrupèdes  vrais,  et  parmi  eux  les  carnassiers,  puis  en6n  l'homme, 
doivent,  non  seulement  leur  supériorité,  mais  encore  tous  leurs  carac- 
tères. Le  crâne  s'est  modelé  suivant  les  exigences  de  Tencéphale  qu*il 
renferme  ;  la  forme  des  mâchoires,  puis  l'adaptation  spéciale  des 
membres  en  dérivent  directement.  Aucune  des  nombreuses  enquêtes 
médicales,  sociologiques  ou  ethnographiques,  ne  permet  de  conclure 
de  la  dolichocéphalie  ou  de  la  brachycéphalie  à  une  supériorité  intel- 
lectuelle. En  ce  qui  concerne  les  Germain?^  ils  ne  sont  apparus,  barbares 
encore,  qu'à  une  époque  où  la  civilisation  avait  atteint  son  apogée 
grâce  à  des  races  dont  plusieurs  avaient  même  achevé  leur  complète 
évolution.  Il  finit  en  examinant  une  à  une  les  lois  que  prétend  formuler 
Técole  anthroposociologique.  Toutes  se  détruisent  entre  elles  ou  sont 
contraires  aux  faits  observés.  Depuis  longtemps  il  n*avait  paru  sur  ces 
questions  un  livre  aussi  plein  de  faits  et  aussi  remarquable  sous  le 
rapport  de  la  doctrine. 

—  Malgré  la  somme  considérable  de  connaissances  dont  témoigne  le 
mémoire  de  M.  Petrucci,  la  lecture  en  est,  au  début,  moins  facile  et 
moins  attrayante.  Ne  croyant  pas  que  Ton  puisse  s'appuyer  sur  Tobser- 
vation  des  sociétés  animales  pour  expliquer  la  genèse  des  sociétés 
humaines,  il  part  de  la  doctrine,  supposée  admise,  du  transformisme, 
et  recherche  à  quelle  époque  chaque  rameau  du  règne  animal  s*est 
détaché  du  tronc  commun.  Tous  ont  pu  subir  la  double  inûuence  de 
Talavisme  et  du  milieu,  mais  cette  dernière  a  prédominé  à  mesure  que 
Ton  s'éloignait  de  Thypothétique  ancêtre  commun.  De  là  une  étude  de 
tous  les  embranchements  du  règne  animal  où  Ton  a  quelque  peine  à 
suivre  les  pensées  de  Fauteur.  Dans  sa  dernière  partie,  il  rassemble 
sous  un  certain  nombre  de  rubriques  tout  ce  que  l'on  a  pu  observer 
de  la  vie  sociale  des  animaux  en  la  rapprochant  de  celle  des  sauvages. 
On  lit  avec  intérêt  ces  documents,  aussi  curieux  qu'abondants,  sans 
bien  saisir  la  raison  de  leur  mise  en  œuvre  avant  d'arriver  aux  conclu- 
sions, à  savoir  qu'il  ne  peut  y  avoir  en  cela  preuve  d'hérédité,  et  que 
les  analogies  dans  les  solutions  sont  imposées  par  les  circonstances  ; 
elles  sont  le  fait  de  la  vie  en  groupe.  F.  de  Villbnoist. 


C?mivulftl«iui   nociales.    €atli«llclfime   et  nodUiliMBie,   par 

PiBABB  Uarispb.  PaHs,  Nourry,  1907,  in-12  de  370  p.  ->  Prix:  3  fr.  50. 

Ce  livre  est  original.  Dans  une  suite  de  visions  en  style  apocalyptique 
Mars  1907.  T.  CIX.  ih. 


w^ 


—  226  — 

■     '  '        ■ 

çiùi  font  penser  au  prophète  Ézéchiel,  l'auteur  expode  les  vicissitudes 

de  la  crise  sociale.  Les  intentions  de  Fauteur  sont  excellentes.  Il  montre 
dans  le  retour  au  catholicisme  le  principal  remède  aux  maux  qui 
nous  tourmentent  et  aux  dangers  qui  nous  menacent,  liais  n'exagère- 
t-il  pas  quand  il  représente  les  classes  ouvrières  engraissant  de  leurs 
sueurs  les  classes  supérieures  et  dévouées  jusqu'à  épuisement  à  entre- 
tenir leur  luxe  et  leurs  plaisirs  ?  Ce  sont  des  déclamations  bonnes  pour 
les  orateurs  de  club,  mais  qui  n'ont  pas  place  dans  un  livre  sérieux. 
La  vérité  est  que  si  l'ouvrier  donne  son  temps  et  ses  forces,  il  ne  trou- 
verait pas  à  les  utiliser  sans  les  classes  supérieures,  puisque  ce  sont 
elles  qui  fournissent  la  direction  et  les  capitaux.  Si  l'ouvrier  comprenait 
ce  qu'il  a  fallu  de  temps,  d'expérience  et  même  de  génie  pour  arriver 
à  faire  la  simple  blouse  qui  le  couvre,  il  se  rendrait  peut-être  mieux 
compte  du  r61e  social  et  économique  des  classes  qu'il  jalouse. 

Après  tout,  nous  convenons  que  tout  n'est  pas  parfait.  Les  économistes 
du  xviii«  siècle  ont  fait  triompher  le  principe  de  la  liberté  économique, 
et  ce  principe  avait  sans  doute  du  bon,  car  il  a  amené  un  immense  dé- 
veloppement de  la  richesse  publique,  ce  qui  est  une  force  ;  mais  il  n'y 
a  pas  à  douter  qu'il  n'ait  aussi  de  grands  inconvéuients.  Arrêter  les 
inconvénienis  et  conserver  les  avantages  est  un  problème  très  délicat  à 
résoudre.  Nous  avons  cherché  dans  le  livre  de  M.  Harlâpe  les  solutions 
qu'il  propose,  nous  n'avons  rien  trouvé  de  très  précis  :  droit  de  tous  à 
la  vie,  rétablissement  des  corporations,  parlement  élu  par  les  différentes 
classes  sociales.  Toutes  ces  améliorations  valent  surtout  par  la  manière 
dont  elles  seraient  appliquées,  et  l'auteur  est  sur  ce  point  sagement 
discret.  Il  y  a  une  chose  toutefois  sur  laquelle  nous  sommes  pleinement 
d'accord  avec  lui  :  en  ce  moment  les  foules  et  les  hommes  qu'elles 
mettent  au  pouvoir  n'ont  ni  les  lumières,  ni  les  vertus  nécessaires  pour 
rétablir  la  paix  sociale.  D.  Y. 


Histoire  natureUe  de  1a  France.  23*  partie.  Géologie,  par  P.-H. 
FaiTBL.  Paris,  les  Ûis  d'Emile DeyroUe,  s.  d.,  in-i2  de  391  p.,  avec  250  figures, 
29  planches  et  18  cartes  en  noir  et  une  carte  géologique  de  la  France  en 
couleur.  —  Prix  :  6  Ir. 

Cette  excellente  monographie  géologique  de  la  France,  abondam- 
ment illustrée  de  fort  bonnes  gravures  obtenues  par  la  zincogravure, 
accompagnée  de  croquis,  de  cartes,  dont  une  en  couleur,  de  listes: 
des  principaux  fossiles  caractéristiques  de  chaque  espèce  de  terrains, 
dont  la  situation  respective  est  d'ailleurs  donnée  dans  des  tableaux 
fort  clairs,  est  tout  ce  qu'il  faut  pour  les  jeunes  naturalistes  désirant 
s'initier  à  la  connaissance  géologique  et  paléontologique  des  terrains 
du  beau  pays  de  France,  si  riche  à  ce  point  de  vue. 

M.  P.*H.  Fritel  a  d'ailleurs  pris  comme  guide,  pour  la  partie  descriptive, 


le  traité  dé  ce  inattre  incomparable  qu'est  M.  A.  de  Lappa^ent.  t^oar  U 
partie  stratigraphique,  il  »*e&t  aidé  des  travaux  de  M.  Munier  Ghalmas. 
La  classification  des  roches  éruptives  est  donnée  d*après  M.  A.  Lacroix^ 

Gomme  le  dit  l'auteur,  les  1 400  espèces  tant  animales  que  végétales, 
citées  et  décrites  dans  les  trois  volumes  qu'il  a  rédigés,  et  qui  y  sont 
représentées  par  plus  de  1 600  dessins,  sont  lafgemez^t  suffisantes  pour 
permettre  la  détermination  des  fossiles  les  plus  répandus  et  les  plus 
importants  à  connaître  parmi  ceux  qui  se  rencontrent  dans  les  diffé- 
rentes couches  de  notre  sol. 

Nous  espérons,  comme  lui,  que  ce  volume  recevra  du  public  un  accueil 
aussi  favorable  que  celui  qui  a  été  fait  aux  deux  précédents  (PaléonUh- 
logie  et  Paléobotanique  de  la  France)^  car  il  le  mérite  certainement,  et 
nous  ne  pouvons  que  le  remercier  d'avoir  douné  à  nos  jeunes  étu« 
dianta  des  livres  aussi  bien  compris.  A.-A.  Fauvbl. 


Vente  et  «iéboueliéfl  des  produit»  de  la  ferme,  par  Hbnri 
Blin.  Paris,  L.  Laveur,  s.  d.,  petit  in-12  de  xv-303  p.  (UAg^^cuiiurt  au  xix* 
^    siècU),  —  Prix  :  broché,  2  fr.  ;  cartonné  toile,  3  fr. 

Si  cette  nouvelle  collection  répond  à  ce  qu'apporte  son  premier  volume, 
elle  rendra  un  réel  service.  Rien  ne  sera  plus  pratique.  Ce  petit  ouvrage 
résume  ce  qui  concerne  la  vepte  aux  halles  de  Paris,  au  marcbé  de  la 
Yillette  pour  les  animaux  sur  pied,  et  comme  le  marché  anglais  dans 
ses  diverses  villes  est  souvent  avantageux  pour  nos  produits,  un 
troisième  chapitre  lui  est  consacré.  Le  producteur  est  ainsi  mis  au  cou* 
raut  des  goûts  de  Ja  clientèle,  de  ses  besoins,  de  ses  exigences  et  défi 
moyens  de  lui  fournir  ce  qu'elle  demande.  Que  de  renseignements  il 
trouvera  sur  les  conditions  à  remplir  pour  les  emballages,  les  expédi- 
tions, les  tarifs  de  transports,  les  divers  règlements  à  observer,  etc.  ! 
Bien  souvent  de  l'exact  emploi  des  moyens  reconnus  pratique»  ou 
exigés  par  certains  goûts  ou  usages  locaux  dépendra  le  succès  des 
opérations  de  la  vente. 

Un  dernier  chapitre  est  consacré  aux  associations  coopératives 
de  producteurs  pour  la  vente  des  produits  agricoles  spéciaux.  Il 
démontre  une  fois  de  plus  combien  Tisolé  est  impuissant,  et  combien 
au  contraire  l'association  peut  lui  donner  de  chances  de  réussir. 

G.  DB  Sbnnkvillb. 

f 

EIm  deuteeher  9ee«f  Aster*  A^btellung  D  :  Der  KajntànUutnœu  [4880- 

48S8),  Auê  den  hinterUusenen  Papieren  der  iCorveîten-Kapitan  HiasGHBBRO. 
Hirschberg,  Gernrode  a.  H.,  1906,  in-8  cartonné  de  234  p.,  avec  grav.  et 
portrait. 

Ce  petit  livre,  présenté  avec  élégance,  relié  avec  soin,  ne  pe«t  pas  être 
lu  sans  une  sincère  émotion.  Le  capitaine  dé  corvette  Hirschberg  a'a^ 


■4.» 


^-"^ 


—  228  — 

Hen  qui  le  distingue  du  bon  officier  de  marine  allemand.  Il  fait  cons- 
ciencieusement un  métier  quMl  aime,  il  navigue  beaucoup,  assiste  à  des 
faits  intéressants,  comme  au  cours  d'une  campagne  en  Chine,  mais  ne 
s'étonne  de  rien,  ne  cherche  pas  à  passer  pour  un  grand  homme,  et 
note  tout,  dans  ses  lignes  journalières,  comme  dans  ses  lettres  aux 
divers  membres  de  sa  faobllle,  d'une  même  plume  calme,  franche,  alerte. 
Ces  impressions  de  chaque  jour  et  ces  lettres  ont  été  réunies  par  sa. 
veuve  et  nous  devons  lui  être  reconnaissants  d'avoir  rendu  à  un  mari 
très  aimé  ce  témoignage  de  son  aflection.  Par  là,  elle  nous  a  permis  de 
suivre  de  près  la  vie  intime  d'un  officier  de  marine  allemand  ;  et  de  ces 
pages  très  simples  et  très  sincères,  il  se  dégage  une  émotion  vraiment 
douce,  ainsi  d'ailleurs  que  l'intérêt  réel  toujours  présenté  par  un  récit 
vécu. 

Le  volume  que  nous  avons  sous  les  yeux  comprend  les  huit  années 
que  le  commandant  Hirschberg  à  passées  dans  le  grade  de  capitaine- 
lieutenant.  L'ouvrage  entier  se  compose  de  cinq  volumes  semblables. 

_^  J.  G.  T. 

LITTÉRATURE 

lie*  Satires  de  Boileau  eommeiitées  par  lui-même  et  publiées 
avec  des  notes  par  Frédéric  LACHâvRB.  BeproducUon  du  Commentaire  inédit 
de  Pierre  Le  Verrier,  awc  les  corrections  autographe»  de  Despréaux.  Le  Vésinet 
(Seine-et-Oise)  et  Gourménil  (Orue),  1906,  gr.  in-8  de  xii-163  p.,  avec  un 
fac-similé. 

Pierre  Le' Verrier,  traitant  bel  esprit  et  grand  admirateur  de  Boileau, 
celui-là  même  qui  devait  plus  tard  acheter  au  poète  sa  maison  d'Auteuil, 
s'avisa  d'écrire  un  commentaire  des  Satires.  Il  consigna  ses  notes,  d*une 
belle  écriture,  sur  un  exemplaire  interfolié  de  rédiiion  de  1701,  puis  il 
soumit  son  travail  à  Boileau,  qui  le  corrigea  d'une  écriture  moins  noble, 
mais  d'un  style  plus  ferme.  C'est  ce  commentaire  estimable  des  Satires^ 
de  la  I^  à  la  XI«,  que  publie  pour  la  première  fois  M.  Lachèvre.  Il  y  a 
joint  quelques  observations  de  Mathieu  Marais  sur  une  partie  du  com- 
mèiitaire  de  Le  Verrier,  aujourd'hui  perdue,  et  relative  à  la  Satire  XII 
et' aux  Ëpitres.  On  conçoit  l'intérêt  de  cet  ouvrage.  Le  Verrier  a  intro- 
duit dans  ses  notes  tout  ce  qu'un  commerce  assez  étroit  lui  avait  fait 
connaître  sur  les  circonstances  ou  les  personnes  qui  avaient  inspiré  la 
verve  du  satirique.  Son  commentaire,  contemporain  de  celui  de  Bros- 
sette,  peut  servir  utilement  à  en  contrôler  les  assertions.  Le  Verrier 
donne  des  détails  curieux  pour  l'histoire  des  mœurs  et  l'archéologie.  Il 
cib  s^yec  diligei^ce  des  passages  des  poètes  latins  que  d'autres  n'avaient 
pas  songé  à  rapprocher  des  vers  de  Boileau.  Mais  ce  qui  est  plus  précieux 
que  ces  notes  mêmes,  ce  sont  les  rectifications  que  Boileau  a  faites  dans 
le^  souvenirs  et  dans  les  appréciations  de  son  commentateur.  Il  précise 


—  229  — 

eu  connaissance  de  cause  les  détails  qui  le  concernent.  Il  redresse,  ou 
complète  parfois,  les  éloges  que  Le  Verrier  fait  de  ses  vers.  Il  n'atténue 
en  rien  le  mal  qu'il  dit  de  Quinault,  mais  montre  un  peu  plus  d'indul- 
gence pour  Gotin.  Ses  corrections  de  style  ne  sont  pas  moins  piquantes  ;  il 
s'efforce  de  donner  du  nerf  au  style  un  peu  mou  de  son  ami,  et  sup- 
prime sans  pitié  ce  qui  lui  parait  languissant.  Est-ce  à  dire  maintenant 
que  toutes  les  indications  de  Le  Verrier  doivent  être  acceptées  sans  con- 
trôle ?  N'est-il  pas  arrivé  à  Le  Verrier  de  commettre  des  erreur?,  à  Boileau 
de  ne  pas  les  apercevoir?  Dans  le  tnanuscrit  de  M.  Lachëvre  se  trouve 
écrite,  de  la  main  même  de  Boileau,  une  lisle  des  onze  satires,  dans  Tordre 
deleur  composition,  qui  est,  en  prenant  leschifTresdes  éditions  courantes: 
1,  6,  7,  2,  4,  5,  3,  9,  8,  10,  11.  Or,  Le  Verrier  dit  que  la  VU»  Satire  a  été 
composée  la  quatrième,  ce  qui  ne  concorde  pas  avec  la  liste  de  Boileau, 
et  Boileau  n'a  pas  corrigé  cette  inadvertance.  Une  difficulté  analogue 
pourrait  (^tre  signalée  pour  la  date  de  la  Satire  IX.  Ce  sont  là  des  points 
à  vérifier  et  à  rectifier.  Le  commentaire  de  Le  Verrier  n^en  est  pas  moius 
un  document  important.  Sauf  quelques  fautes  dans  la  transcription  des 
citations  latines  ou  italiennes  (!<>  Signum  pour  tignumj  viniluv  pour 
vimlu7\  fréquemmen  t  des  œ  pour  des  œ  ;  2<>  rischiava  pour  rischiara^  infesso 
pour  intesso)^  ce  livre  a  été  édité  avec  beau&oup  de  soin  et  de  goût  par 
M.  Lacbèvre,  et  enrichi  de  notices  et  de  notes  utiles.  Tout  commenta- 
teur futur  de  Boileau  devra  en  tenir  compte.      '      Louis  Goquelin. 


Voltaire,  par  G.  Lanson.  Paris,  Hachette,  1906,  in-16de224  p.  (Goliection 
Les  Grands  Écrivains  français).  —  Prix  :  2  fr. 

Il  n'y  a  plus  à  louer  la  valeur  littéraire  de  M.  Lanson  ;  et  Ton  pense 
bien  qu'un  livre  de  lui  sur  Voltaire,  écrit  pour  la  collection  «  mon- 
daine  i>  des  Grands  Ecrivains  français^  est  d'une  information  exacte, 
mais  bien  dépouillée,  d^un  ordre  justement  équilibré,  d'une  souplesse 
d'esprit  très  normalienne,  d'une  sagesse  morale  assez  bourgeoise,  d'un 
style  élégamment  académique. 

Je  me  plains  pourtant  de  deux  choses.  D'abord  que  la  méthpde  de 
M.  Lanson  est  trop  a  vieil-universitaire  »,  pas  assez  pittoresque  et 
vivante.  Les  professeurs  racontent  volontiers  ainsi  aux  écoliers  les 
grands  hommes,  par  leurs  faits  littéraires  surtout,  par  leurs  œuvres, 
par  leurs  idées,  pas  assez  par  l'intérieur  de  leurs  âmes  et  par  les  gestes 
qui  peignent.  Alors  il  détile  devant  nous  des  fantômes  qui  se  trémous- 
sent de  Paris  à  Londres,  et  à  Girey,  et  à  Berlin,  et  à  Ferney,  tout  exprès 
pour  dire  ou  écrire  ceci  et  cela,  plutôt  que  des  êtres  vivants,  et  à  appétit-, 
à  passions,  à  chagrins  comme  nous.  Ge  Voltaire  m'échappe  encore  :  et 
je  ne  le  vois  pas  comme  je  voudrais  le  voir  :  d'une  part  dans  son  cos- 
tume, dant  son  attitude,  dans  ses  façons  d'être  ordinaires  et  caractéris- 
tiques ;  d'autre  part  dans  l'intime  et  le  caché  des  ressorts  de  sa  volonté 


^  230  r- 

et  de  sa  conBcience.  Même  le  décor  de  Girey,  des  Délices,  de  Ferney 
demeure  vague,  ainsi  que  la  ûguralion  qui,  ici  ou  là,  et  à  Sceaux,  et  à 
la  rue  Traversière-Saiul-Honoré,  Tencadre  lisant  ses  contes,  jouant  la 
comédie,  ou  lançant  ses  traits  d'esprit. . .  L'ombre  d'un  cocher  brossant 
Tombre  d*un  carrosse  avec  Fombre  d*une  brosse, . .  Il  reste  en  ce  diable 
d'hommes  trop  d'obscuriié,  trop  de  myslère.  Et  je  donnerais  pour  vingt 
pa^(*s  colTt-es,  iilastiques,  et  révélatrices,  à  la  façon  de  Taine,  tous  les 
clia^pUre.s  sur  Iti  Goût  de  Voltairey  VArt  de  VoUaire^  VoUaire  historien^  la 
Philosophie  de  VoUaire,  qui  ne  sont  que  des  modèles  du  genre  fatigué 
de  la  dissertation  de  licence  ou  d'agrégation. 

Voici  un  grief  de  plus  de  portée.  M.  Lanson  se  proclame  et  se  croit 
impartial.  Il  a  écrit  exprès  un  Avertissement  pour  dire  qu'il  avait  tâché 
a«  parler  de  Voltaire  «  sans  apothéose  et  sans  caricature,  sans  regarder 
les  préoccupations  ni  l'actualité  contemporaines.  »  Hélas!  c'est  leçon- 
raire  qui  »  Ht  vrai.  Il  est  tyranniquement  dominé,  sans  le  savoir,  —  car 
je  ne  voudrais  pas  mettre  sa  bonne  foi  en  doute,  —  par  sa  curiosité 
passionnée  des  questions  d*aujourd'hui,  et  par  les  partis  qu*il  a  pris 
sur  ces  questions. 

Il  y  a  de  tout  dans  Voltaire,  et  l'odieux,  et  l'obscène,  et  le  grotesque, 
et  le  niais  m^me,  roinme  le  reste.  Quelle  liberté  d'esprit  il  faudrait  pour 
tout  mettre  en  un  juste  relief! 

Mais,  si  l'on  mène  encore  combat  contre  «  l'infâme  »,  si  l'on  est  sur 
hien  des  '  oints  volt^i'<eii,  on  pre.id  d'instinct  le  manteau  des  fils  de 
N'ié  poiiP  c vher  an  m  -  «•*  a  leiiii,  la  misère  di*  Taïeul. -7  le  styleà  plis 
èn^'^ln  xan  -  do  j  .-Mai*  tout  a  I  lieure  est  ici  d'un  précieux  emploi 
—  «i  (OUI  I  lei  (  lu  u^  •'t  iiiéme,  en  uu  certain  sens,  très  légitimement 
On  L*ti  SHiliir  les  beaux  traits,  les  idées  qu'on  aime  et  pour  lesquelles 
un  iu  !•'.  0  u.'  rM'i:ir!4ét  revanche  de  la  loi  de  tradition  sur  ceux 
iiM'un^  .)'.  1-  !ig  h'  .'<::ari*  r|ie  !  N'f'î^t-on  i  as  toujours  heureux  de 
ir  II  Ver  dcius  i<  ^.t-.-»-  une  Illustre  ^oiiéaiogie  à  ses  idées  ou  à  ses  pré- 
ventions, aux  systèmes  auxquels  on  est  en  train  d'adjuger  l'avenir  I 

Et  donc  Voltaire  a  fondé  la  critique  historique,  il  a  «  libéré  les  esprits 
de  l'histoire  ihéologique  et  de.  l'histoire  puérile,  »  il  a  t  vulgarisé  les 
résultats  et  les  problèmes  de  l'exégèse  biblique,  »  expliqué  l'évolution 
du  christianisme  d'une  manière  c  qui  ne  serait  pas  repoussée  par  cer- 
tains catholiques  de  notre  temps  ;  »  il  a  laïcisé  la  morale  :  «  il  n'y  a  pas 
de  devoir  qui  ait  rapport  à  Dieu  ;  toute  vertu  est  un  rapport  d'homme  à 
homme  »  ;  il  a  été  opportuniste  en  politique  ;  patriote  en  haïssant  la 
guerre,  mais  «  le  patriotisme  au  xyiii^  siècle  n'avait  rien  à  voir  avec 
l'armée  »  ;  il  a  voulu,  au  moins  en  principe,  le  monopole  de  renseigne- 
ment pour  l'État  et  la  disparition  des  congrégations,  et  la  subordination 
de  l'Église  au  pouvoir  civil  ;  la  suppression  des  procédures  secrètes, 
etc.,  etc.  II  a  enfin  été  le  défenseur  des  Galas,  des  Sirven,  de  La  Barre 


-  231  - 

et  da  comte  de  Morangiès  par  pur.  amour  de  la  justice  et  de  rhumanUé  ; 
et  «  c'est  la  réparation  de  Galas  qui  Ta  oouduit  au  Panthéon  dans  une 
apothéose...  » 

Et  M.  Lanson  qui  étire  à  ce  poini  Tondoyante  pensée  et  la  conscience 
très  mêlée  àe  Voltaire  dans  le  sens  de  ses  propres  visions,  croit  quUl 
n*a  pas  t  regardé  Tactualité  ni  les  préoccupations  contemporaines  1 1 
Eh  bien  !  c'est  qu'il  est  possédé  d'elles  à  son  insu,  qu'elles  lui  ont  fait 
perdre  cette  liberté  d'esprit  et  cette  clairvoyance  qu'il  avait  au  temps 
de  son  large  et  pénétrant  ouvrage  sur  Bossuet.         Gabrikl  Audiat. 


BaIbac,  rii^iiime  et  Tceuvre,  par  Andrâ  Lb  Brbton.  Paris,  Colin, 
1905,  in-18  de  295  p.  -  Prix  :  3  fr.  50. 

Honoré   de  Balzac,    t99B-t9AQ,   par  Ferdinand  Brunbtièrb. 
Paris,  Galmann-Lévy,  s.  d.  (1906),  in-18  de  vi-33i  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Les  deux  ouvrages  qui  s'ofifrent  à  mon  examen  sont  assurément  des 
plus  remarquables  parmi  les  meilleurs  de  ceux  dont  Balzac  a  été  le 
sujet.  Ils  diffèrent  cependant  d'allure  :  le  premier,  quoique  visant  à 
moins  de  haute  psychologie,  me-  parait  le  plus  attachant  sinon  le 
plus  profond. 

J'ouvre  le  livre  de  M.  Le  Breton.  Et  tout  de  suite,  je  m'arrête  devant 
rimage  si  originale  par  laquelle  l'auteur  caractérise  l'homme,  qu*après 
tant  d'autres,  il  a  entrepris  de  nous  faire  connaître  :  «  Regarder  dans 
un  pareil  cerveau,  c'est  pénétrer  dans  une  usine  à  vapeur  où  cinquante 
machines  marchent  à  la  fois  avec  un  fracas  assourdissant  »  (p.  28).  Il 
complète  ainsi  son  jugement  :  «  Cette  vie  où  les  plus  romanesques 
fictions  se  mêlent  sans  cesse  aux  réalités  les  plus  vulgaires,  cette  vie 
de  chercheur  d'or,  de  «  chercheur  d*absoIu  »,  où  le  drame  de  l'argent 
a  la  tragique  outrance  et  la  beauté  d'un  drame  de  passion,  cette  vie 
qui  est  hallucination  continuelle  et  continuel  paroxysme,  elle  est  le 
plus  typique  des  romans  de  Balzac,  elle  est  le  roman  balzacien  par 
excellence.  »  [p.  51).  —  Jle  suis  tout  à  fait  de  l'avis  de  M.  Le  Breton. 

Le  chapitre  II  esquisse  les  Origines  du  roman  baUacien.  On  assiste  là 
aux  tâtonnements  du  débutant  et  l'on  suit  ses  développements.  Plus 
d'un  auteur  sera  surpris  de  voir  que  Balzac  a  subi  grandement  l'in- 
fluence d'écrivains  fort  divers  de  manière  et  de  mérite.  Mais  enfin,  ayant 
trouvé  sa  voie,  il  s'y  engage  résolument,  sans  regarder  derrière  lui, 
marchant  à  pas  de  géant.  Le  moment  est  alors  venu  pour  M.  Le  Breton 
de  nous  parler  (cb.  III)  de  la  Genèse  et  du  Plan  de  la  a  Comédie  humaine,  » 
—  t  Balzac,  déclare  l'auteur,  est  le  peintre  des  réalités  vulgaires,  This- 
torien  bourgeois  d'une  société  bourgeoise,  et,  au  total,  le  plus  grand 
peintre  de  mœurs  que  la  France  ait  produit  depuis  Molière,  La  Bruyère 
et  Saint-Simon.  i> 

Un  chapitre  particulièrement  bien  traité,  c'est  le  chapitre  IV  :  L'0&- 


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-  23*2  - 


iervalion  dans  la  itComécUe  humaine.  »  M.  Le  Breton  n*héBite  pas  à  affirmer 
que  rœuvre  du  maître  ressemble  à  une  encyclopédie  et  qu'on  y  apprend 
a  la  politique,  la  philosophie,  Thistoire,  le  blason,  la  géographie,  le 
droit,  la  médecine,  le  commerce,  Tindustrie,  Tarchitecture,  ragricui- 
4ure.  »  (p.  149).  Et  ce  n'est  pas  tout.  S*agit-il  de  faire  le  portrait  d'une 
personne,  de  décrire  un  meuble,  une  maison,  Balzac  entre  dans  les 
détails  les  plus  minutieux.  Il  en  est  de  même  dans  le  domaine  des 
choses  de  la  morale  ou  de  la  sociologie.  Bref,  c  rassemblez  Sauvai  et 
Sorel,  Tallemant  des  Réaui ,  Bussy-Rabutin  et  Gourtilz  de  Sandras, 
M°i«  de  Sévigné,  La  Bruyère  et  Saint-Simon  :  vous  en  saurez  moins  sur 
la  vie  du  xvii*  siècle  qu'il  ne  nous  en  apprend  à  lui  seul  sur  celle  de 
son  temps.  »  (p.  157). 

Je  n*en  sortirais  pas  si  je  devais  insister  sur  les  chapitres  suivants 
où  M.  Le  Breton  nous  entretient  des  chefs-d'œuvre  d'art  réaliste  du 
grand  romancier,  de  ses  excès  d'imagination,  de  son  pessimisme,  de  la 
surproduction  à  laquelle  il  se  trouva  en  quelque  sorte  condamné  toute 
sa  vie  par  la  dette  qui  le  poursuivait,  inexorable,  depuis  ses  tentatives 
malheureuses  dans  l'imprimerie.  Je  signalerai  spécialement,  cependant, 
le  dernier  chapitre  de  l'ouvrage,  qui  a  trait  à  l'influence  exercée  par 
l'œuvre  de  Balzac.  Il  est  assez  court,  mais  combien  suggestif!  Quant 
à  sa  conclusion,  je  résiste  d'autant  moins  à  l'envie  de  la  reproduire  ici 
que  je  la  contre-signerais  volontiers  :  t  Si  Balzac  a  préparé  la  venue  de 
nos  plus  distingués  réalistes,  il  a  également  préparé  l'éclosion  d'une 
littérature  sans  dignité  et  sans  beauté  qui  est  la  plus  basse  de  toutes 
les  industries,  et  dont  il  semble  que  le  but  soit  de  faire  prendre  en 
dégoût  la  vie  et  les  hommes...  Il  a  laissé  Tœuvre  la  plus  vaste  qu'aucun 
romancier  ait  édifiée  ;  mais  à  cette  œuvre  on  hésite  à  donner  le  nom 
d'œuvre  d'art,  parce  qu'elle  est  demeurée  à  l'état  d'énorme  ébauche,  et 
surtout  parce  qu'il  ue  s'en  dégage  rien  ou  presque  rien  de  grand,  de 
noble.  Elle  n'est  point  de  celles  qui  nous  inspirent,  selon  la  vieille 
formule  a  des  sentiments  bons  et  courageux  »»  et  il  est,  en  somme, 
presque  aussi  difficile  d'aimer  Balzac  que  de  ne  pas  Tadmirer.  » 

—  Venue  après  celle  de  M.  Le  Breton,  l'étude,  d'aspect  un  peu  ardu, 
de  M.  Brunelière,  en  dilTère  comme  manière.  Elle  est  conçue  néanmoins 
sur  un  plan  qui  ofire  des  analogies.  C'est  ainsi  que  Tauteur  examine 
ce  qu'était  le  roman  moderne  avant  Balzac,  après  quoi  il  passe  à  ce  qu'il 
appelle  «  les  années  d'apprentissage  »,  pour,  ensuite,  arriver  à  /a  Comé- 
die humaiyie^  qu'il  définit  ainsi  :  «  C'est  la  comédie  que  se  joue  l'huma- 
nité à  elle-même,  chacun  de  nous,  tour  à  tour  ou  ensemble,  y  étant 
acteur  et  spectateur.  On  nait,  on  vit,  on  peine,  on  aime,  on  hait,  on 
pardonne  et  on  se  venge,  on  s'entr'aide  ou  on  se  nuit,  on  se  révolte 
et  on  se  résigne,  on  rit  et  on  pleure,  on  s'indigne  et  on  se  moque,  on 
se  dispute,  on  se  bat,  on  s'agite  —  et  on  meurt  »  (p.  76).  Un  peu  plus 


—  233  - 

loin  (p.  90),  H.  Brunetiëre  ajoute  :  c  Les  romans  de  Balzac  ne  se 
dflâ  récits  isolés,  dont  chacun  se  suffise  à  lui-même,  ni  qui  pi 
donc  élre  jugés  ou  appréciés  indifféremment,  et  comme  par  absti 
de  l'ensemble  dont  ils  font  partie. . .  On  ne  peut,  pour  les  juger 
apprécier,  les  comparer  qu'avec  la  vie.  >  l^'ëminenl  critique  y 
tréquemmeul  :  Balzac  s'est  appliqué  à  la  <  représentation  de  la 
son  temps,  s  Et  il  s'efforce  de  le  démontrer  surtout  dans  les  iro 
niera  chapitres  de  son  Tidume,  où  il  nous  parle  de  la  portée  soc 
roman  de  Balzac,  de  la  moralité  de  l'œuvre  et  de  l'inQuence  qi 
exercée.  Est-il,  par  exemple,  question  du  suffrage  uoifersel,  M. 
tière  ne  manque  pas  d'évoquer  le  docteur -Beuassis  (du  Mià 
campagne),  lequel,  eu  e'exprlmant  comme  suit,  dévoile  indso 
ment  la  pensée  personnelle  du  clairvoyant  romaucler  :  i  Si,  à  [ 
plaise,  la  bourgeoisie  abattait,  bous  la  bannière  de  l'oppositk 
supériorités  sociales  contre  lesquelles  sa  vanité  regimbe,  ce  tri 
serait  immédiatement  suivi  d'an  combat  soutenu  par  la  bour 
contre  le  peuple. ..  Dans  ce  combat,  la  société,  je  ne  dis  pas  la  ] 
périrait  de  nouveau,  parce  que  le  triomphe  loujours  momeniau 
masse  souffrante  implique  les  plus  grands  désordres.  ■  Le 
docteur  Benassis  complète  ainsi  sa  profession  de  foi  (qui  s'i< 
toujours,  4  mon  avis,  avec  celle  du  romancier)  :  i  Je  la  déelar 
pable  (la  classe  pauvre)  de  participer  au  gouvernement.  Les  prol 
me  semblent  les  mineurs  d'une  natioa,  et  doivent  toujours  re 
tutelle.  Ainsi,  selon  moi,  le  mot  élection  est  près  de  causer  au 
dommage  qu'en  ont  fait  les  mots  conscience  et  liberté,  mal  compi 
définis,  et  jetés  au  peuple  comme  des  symboles  de  révolte  et  det 
de  destruclloD.  »  —  Et  dire  que  Balzac  a  pévé  d'être  député  ! 

L'opinion  de  M.  Brunetiëre  sur  la  <  moralité  de  l'œuvre  de  E 
me  trouble  ;  elle  ne  ressemble  pas  à  celle  de  U.  Le  Breton,  cornu 
l'altez  voir  :  a  Concluons  donc,  sur  la  morale  des  romans  de 
qui  ne  sont,  à  proprement  parler,  ni  moraux,  ni  immoraux 
ce  qu'ils  sont  et  ce  qu'ils  devaient  être,  en  tant  que  reprèsenl: 
la  vie  de  son  temps.  Us  sont  immoraux  comme  l'histoire  et  coi 
vie,  ce  qui  revient  à  dire  qu'ils  sont  aussi  moraux  comn 
puisque  sang  doute,  &  un  moment  donné  de  leur  évoluiion,  i 
peuvent  être  autres  qu'elles  ne  sont,  b 

La  phrase  me  parait  un  peu  entortillée,  mais  on  voit  bien, 
cela  la  pensée  de  l'auteur. 

Comme  M.  Le  Breton,  H.  Brunetiëre  a  consacré  un  chapitre  s 

l'inDuence  de  Balzac  sur  ses  contemporaine  non  seulement  en 

mais  &  l'étranger,   où  ses  romans  faisaient  loi,  a  dit  Sainte 

Une  telle  étude  comportait  naturellement  des  n  conclusions.  ■ 

netlëre  n'y  a  pas  manqué  :  il  les  a  formulées  non  sans  quelque 


•  -^ 


-  234  - 

rité8  justifiées,  pour,  en  fia  de  compte,  présenter  son  héros  à  la  pos* 
térité  dans  les  termes  que  voici  :  c  II  nous  apparaît  donc  comme  Tun 
des  écrivains  qui,  en  France,  au  xiz*  siècle,  auront  exercé  l'action  la 
plus  profonde,  et,  à  la  distance  où  nous  sommes  de  lui  et  de  ses  contem- 
porains, je  n^en  vois  guère  plus  de  quatre  ou  cinq  dont  on  puisse  dire 
que  rinfluence  ait  rivalisé  avec  la  sienne  (p.  309). 

Dans  ces  deux  importants  travaux  sur  Balzac,  l<^s  auteurs  sont  tombés 
d'accord  assez  fréquemment,  malgré  certaines  divergences  qui  se  com- 
prennent :  on  ne  voit  pas  toujours  les  hommes  et  les  œuvres  sous  le 
même  angle.  Le  premier  se  lit  plus  aisément  ;  Tautre  nécessite  une 
attention  plus  soutenue  et,  i^rtant,  occasionne  quelque  fatigue.  Mais, 
en  somme,  tous  deux  méritent  de  figurer  dans  une  bibliothèque  bal- 
zacienne au  premier  pian.  E.  Chàpuis-Gaudot. 

Taine)  phIl«wophe,  esthète,  liistoricii,  par  le  R.  P.  At.  Paris, 
Savaôte,  s.  d.,  in-8  de  58  p.  —  Prix  :  0  fr.  75. 

c  Eu  philosophie,  Taine  est  positiviste»...  Généralités  sur  le  positi- 
visme. Taine  o^est  plus  nommé  qu*à  la  page  21,  et  il  n*est  cité  de  lui 
qu*une  phrase  sur  la  vertu-sucre  et  le  vice-vitriol,  —  qu*il  n^a  jamais  dite. 
(Voir  à  ce  sujet  sa  Correspondance). 

Taine-esthète  estjugé  et  condamné,  sans  plus  d'analyse  de  ses  idées, 
en  5  ou  6  pages. . .  Historien-philosophe  ou  historien-moraliste,  «  dont 
le  Décalogue  est  celui  de  Moïse  i,  c  de  quel  droit  »  a-t-il  censuré  les 
mauvaises  mœurs,  puisqu'il  est  positiviste  et  que  «  la  base  du  vrai 
comme  celle  du  beau  est  métaphysique?  »...  Molière  encore  c  avait 
conservé  des  principes  d'honnêteté  et  le  sens  moral  assez  éveillé  pour 
flétrir  sans  illogisme  les  misères  de  la  société  i.  Et  Montesquieu  «  avait 
une  doctrine  ;  des  notions  exactes  sur  Tauiorité,  la  liberté,  etc.  »  Il  a 
donc  pu,  malgré  ses  erreurs  et  ses  lacunes,  prendre  des  conclusions  et 
former  une  école.  «  De  Taine  on  ne  peut  pas  en  dire  autant  »... 

Brochure  équivalant  à  une  copie  d'écolier,  inconsistante,  sans  docu- 
mentation, sans  critique,  et  qui  révèle  trop  manifestement  que  l'auteur 
ne  connaît  pas  mieux  Taine  que  le  pervers  sophiste  des  Lettres  persanes  ! 

G.  A. 

Bêla  Iiederer.  OMizegjllltoit  naunkai.  (IBuYrefl  camplètea 

de  Bblâ  Lbdbrbr).  Budapest,  Société  Franklin,  1906,  4  vol.  in-12  de  xiv- 
305,  367,  45t  et  269  p.,  avec  un  portrait  et  un  index  alphabétique. 

Ces  quatre  volumes  renfermoAt  toute  Tœuvre  littéraire  du  jeune 
critique  que  la  mort  enleva  prématurément.  Ayant  terminé  ses  études 
de  droit  en  Hongrie,  il  vint  à  Paris,  et,  pendant  trois  ans,  suivit  les  cours 
de  rÉcole  des  sciences  politiques.  Il  eut  pour  professeurs  Boutmy, 
Léon  Say,  Albert  Sorel»  Albert  Yandal,  Alfred  Fouillée  ;  à  renseigne- 


-  235  - 

ment  de  ces  mattres  éminents,  il  prit  goût  aux  éludes  approfondies  et 
publia  en  Hongrie  des  essais  sur  des  questions  politiques  et  historiques  ; 
il  s'adonna  ensuite  à  la  critique  et,  dans  les  quatre  volumes  de  ses 
Œuvres^  on  trouve  quelques  articles  intéressants  sur  les  ouvragef  parus 
en  France  pendant  les  dernières  années  du  siècle  passé.  Les  pages 
consacrées  à  la  France  chrétienne^  que  Fauteur  intitule  :  Un  Nouveau 
Geela  Dei  per  Francos  sont  intéressantes.  De  même  les  éludes  sur  les 
ouvrages  de  Boutmy  :  Étiuie  de  droit  constitutionnel  ;  de  Fouillée  :  La 
Propriété  sociale  et  la  Démocratie  ;  de  L.  Say  :  Les  Solutions  démocra' 
tiques  ;  de  Yogûé  :  Villars;  de  Dareste  :  Études  de  droit  ;  d*£.  Simon  : 
V Allemagne  et  la  Russie;  de  Duret  :  Histoire  de  France  4 87 0-1 87 S;  de 
Fagniez  :  Le  Père  Joseph  et  Bichelieu^  UÉconovaie  sociale  de  la  France 
sous  Henri  IV ^  etc.  Outre  ces  ouvrages  français,  Pauteur  a  commenté 
quelques  ouvrages' allemands  et  anglais.  Le  tome  III  renferme  la  tra- 
duction en  hongrois  de  quelques  extraits  des  œuvres  d'Anatole  France 
et  de  Guy  de  Maupassant;  dans  le  tome  IV  se  trouvent  les  articles 
rédigés  en  français  dans  la  Bévue  historique^  par  Bêla  Lederer,  sur  les 
ouvrages  d'histoire  publiés  en  Hongrie  de  1877  à  1887  :  ils  permettent 
de  se  rendre  compte  du  développement  que  prirent  dans  ce  pays  les 
études  historiques  quand  le  Compromis  de  1867  eut  permis  aux  érudits 
de  consacrer  leurs  efforts  à  la  science.  Depuis  lors,  ce  mouvement  n'a 
cessé  de  progresser,  et,  si  absorbante  que  reste  toujours  la  vie  politique 
pour  tous  les  Hongrois,  elle  permet  à  bon  nombre  d*entre  eux  de  se 
consacrer  aux  recherches  historiques  :  Tbistoire  n'est-elle  pas,  au  fond, 
la  politit^ue  du  passé,  et  les  Hongrois  d'aujourd'hui  puisent  dans  la 
politique  de  leurs  ancêtres  des  leçons  qu'ils  savent  mettre  à  profit. 

Dans  les  différents  travaux  réunis  en  ces  quatre  volumes,  on  constate 
une  érudition  permettant  d'apprécier  avec  quelque  compétence  des 
ouvrages  français  et  hongrois,  allemand  et  anglais  ;  certaines  études 
sur  les  événements  politiques  dénotent  un  esprit  libéral. 

Émilb  Horn. 


HISTOIRE 

Itinéraire  d'un  chevalier  de  Saint-JTean  de  Jéruaalem 
dans  rile  de  Riiodea,  par  le  bailli  F.  Guy  Sommi  Picbnardi.  Lille 
et  Paris,  Desclée  et  de  Brouwer,  s.  d.,  gr.  in-8  de  267  p.  —  Prix  :  5  fr. 

M.  le  bailli  Guy  Sommi  Picenardi,  grand-prieur  de  l'ordre  de  Malte 
pour  la  Lombardie  et  Venise,  a  visité  par  deux  fois  l'île  de  Rhodes  où 
Tordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  chassé  de  Terre- Sainte,  puis  de 
Chypre,  s'installa  en  1310  pour  n'en  sortir  qu'après  le  fameux  siège 
de  1523.  Il  a  recueilli  avec  un  soin  pieux  les  souvenirs  de  cette  époque 
glorieuse.  Histoires  et  légendes,  il  rapporte  tout  avec  fidélité  en  l'insé- 
rant dans  le  cadre  d'un  itinéraire  complet  et  méthodique.  M.  Sommi 


FvTJ; 


'■^^ 


i  '■ 


Ï4^ 


-  236  - 

Picenardi  a  Joint  à  son  texte  des  illustralions  intéressantes,  vieux 
plans  et  cartes  du  xyi«  siècle,  photographies  des  monuments  ou 
fragments  de  monuments  respectés  par  le  vandalisme  imbécile  des 
f  Turcs.  Le  livre  n*est  pas^isé  à  lire^  mais  la  consultation  en  est  rendue 
très  commode  par  des  tables  nombreuses  et  détaillées  :  c*est  un  réper- 
toire très  riche  de  souvenirs  et  de  documents.  On  regrette  d'y  relever 
beaucoup  de  fautes  d'impression  et  des  phrases  peu  correctes,  quel- 
quefois incompréhensibles  ;  mais  il  faut  accorder  à  un  étranger  le 
bénéfice  d*une  exceptionnelle  indulgence.  L'Itinéraire  de  M.  Sommi 
Picenardi  est,  malgré  quelques  imperfections,  une  publication  intéres- 
sante et  utile.  J.  Labourt. 


Im  Question  soetolc  et  1»  Civilisation  pslenne,  par  P.  Stanis- 
las Rbtnaud.  Paris,  Perrln,  1906,  in-16  de  xnii-302  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

L'auteur  examine  successivement  la  répartition  des  richesses  dans  la 
société  païenne,  les  sources  normales  de  la  richesse  ou  le  travail  agri- 
cole, industriel,  commercial,  puis  les  sources  anormales  de  la  richesse, 
conquête  et  pillage,  exactions,  usures  ;  l'usage  de  la  richesse,  dépenses 
publiques,  privées,  œuvres  charitables. 

S'il  s'était  contenté  de  dire  que  le  christianisme  a  modifié  la  situation 
réciproque  des  riches  et  des  pauvres,  tendu  à  supprimer  l'esclavage, 
réhabilité  le  travail,  presque  entièrement  créé  la  charité,  il  aurait 
exprimé  une  fois  de  plus  des  vérités  qu'on  ne  conteste  guère,  mais  qu*il 
est  utile  de  rappeler  en  un  temps  de  guerre  religieuse  et  de  calomnies 
intéressées. 

Seulement  M.  S.  Reynaud  va  plus  loin.  Non  content  d'anathéma- 
tiser  la  religion  païenne  comme  un  Père  de  TÉglise,  il  la  rend  respon- 
sable d'une  foule  de  méfaits  qu'il  serait  souvent,  je  crois,  plus  équitable 
d'attribueràTextréme  inexpérience  des  anciens  en  économie  politique. 
Chaque  fois  qu'ils  abordent  ces  questions,  ils  tâtonnent  étrangement. 
Il  est  curieux,  par  exemple,  que  sur  l'intérêt  de  Targent,  Platon  s'ex- 
prime exactement  comme  le  vieux  Moujick,  très  pieux  et  très  droit, 
mais  borné,  de  la  a  Puissance  des  Ténèbres  ».  Ne  comprenant  en  aucune 
façon  le  rôle  du  capital,  il  est  naturel  que  l'un  et  l'autre  considère  l'in^ 
térèt  de  l'argent  comme  Tabominalion  de  la  désolation.  Gela  e.'^t  gros  de 
conséquences.  El  le  mépris  du  petit  commerce?  Ce  n'est  pas  une  idée 
païenne,  mais  aristocratique.  Les  descendants  des  croisés  et  nos  aris- 
tocrates intellectuels  pensent-ils  autrement  que  Platon  et  Gicéron  ?  Et, 
au  fond,  ont-ils  complètement  tort?  Économiquement,  peut-ôtre,  mais 
moralement,  intellectuellement?  Et  la  monnaie?  Les  entraves  que 
Tusage  de  monnaies  volontairement  incommodes  mettaient  à  l'échange 
était  antiéconomique.  Était-il  immoral  dans  son  principe?  Aristide  et 
Tbémislocle  étaient,  je  pense,  païens  l'un  et  l'autre.  Le  premier  est  le 


-  237  - 

tenant  des  vieilles  mœurs,  le  défenseur  de  la  vie  agricole,  Tadvereaire 
du  commerce  maritime,  Fhomme  pieux  et  conservateur  qui  redoute  le 
progrès  matériel  pour  ce  que  la  richesse  apporte  d'immoralité.  Thémis- 
tocle  défend  le  progrés  économique,  lutte  pour  le  développement  de  la 
cité.  Ce  sont  deux  points  de  vue  soutenables.  La  religion  païenne  n'a 
rien  à  y  voir.  £t  pourquoi  rendre  le  paganisme  responsable  des  lati- 
fundia ?  Ce  n*est  pas  d'abord  par  goût  ni  par  paresse  que  la  population 
abandonna  la  culture  pour' affluer  à  Rome.  L'abus  du  service  militaire 
lât  détourna  de  Tagricuiture,  la  terre  abandonnée  tomba  aux  mains  des 
usuriers,  c'est-à-dire  des  riches  ;  la  grande  propriété  fut  entraînée  à 
user  de  la  main  d'oeuvre  esclave  d'autant  plus  fatalement  que  la  guerre 
fournissait  des  esclaves  à  volonté,  enfin  la  prairie,  l'élevage  des  bœufs 
et  des  chevaux  rapportait  en  Italie  beaucoup  plus  que  le  labourage. 
C'est  Caton  l'ancien  qui  le  dit,  et  il  n'est  pas  suspect.  Quant  à 
«  l'annone  »,  c'est  un  lieu  commun  abandonné  que  de  la  représenter 
uniquement  comme  une  prime  à  la  paresse.  Ces  distributions  sont  la 
conséquence  d'une  mauvaise  condition  économique^  une  Assistance 
publique  inorganique  et  par  là  regorgeant  de  défauts,  mais  aussi 
nécessaire  que  l'assistance  et  les  exemptions  d'impôt  à  Paris  ou  à 
Londres. 

Incontestablement  l'esprit  du  christianisme  fit  faire  à  la  société  des 
progrès  de  géant.  Encore  n'a-t-il  pas  réussi  à  réaliser  entièrement  son 
idéal  social.  Et  puis  ne  faudrait-il  pas  oublier  l'infusion  du  sang  et  des 
mœurs  germaniques  dans  la  société  issue  des  invasions.  Gela  nous 
entraînerait  loin. 

Que  tous  les  hommes  soient  de. parfaits  chrétiens^  qu'ils  interrogent 
l'Évangile,  qu'ils  l'observent  et  tout  ira  bien.  Telle  est  en  somme  la 
thèse  de  l'auteur.  Et  nous  en  tombons  d^accord  ;  mais  le  moyen  ? 

Et  puis  il  n'y  a  pas  eu  <  une  »,  mais  des  religions  païennes*  Il  a  bien 

existé  un  a  esprit  b  païen.  Mais  il  y  a  des  nuances.  La  vieille  religion 

familiale  des  Romains  n'était  pas  immorale  Comme  la  religion  hellénisée 

qui  la  gâta.  En  Grèce  même,  comme  à  Rome^  on  relève  plus  d^un  indice 

d'aspiration    moralisatrice.  Il   y  a  deux   courantH^   même   dans   le 

paganisme  d'Homère.  Les  religions  orientales  importées  en  Occident 

offrent  le  plus  singulier  mélange  de  sensualisme  outré  et  d'idéalisme* 

Apulée  surtout  est  suggestif  sur  ce  point.  Dans  les  idées  sociales  du 

christianisme  il  y  a  un  apport  juif  qui  n'est  pas  à  négliger.  Bref,  tout 

cela  n'est  pas  si  simple  ni  si  tranché  que  l'auteur  le  donne  à  entendre. 

Familier  avec  les  textes  antiques,  M.  Reynaud  parait  l'être  moins 

avec  les  travaux  contemporains.  Bœck  et  Dezobry  ne  sont  pas  toute  la 

loi  et  les  prophètes.  Les  références  ne  sont  pas  toujours  fournies  avec  la 

précision  que  l'on  exige  aujourd'hui.  Je  relève  à  la  page  50  un  étrange 

lapsus  :  l'auteur  fait  mourir  Gicéron  deux  ans  avant  Gésar. 


i  d'ailleurs  dans  ce  livre,  écrit  d'une  plume  alerte  el  ferme,  beatl' 
'excellentes  pages  et  de  sages  peuEées.    André  Baudrillart. 


>n|uMtti«it  4e  C«<U]iui,  par  Gaston  Boissibb.  Parie,  Hachette, 
iQ-18  de  261  p.  -  Prix  :  3  fr.  ». 

Boissier  a  réunion  ud  volume  les  articles  qu'il  a  publiés  dans  la 
Us  Deux  Mondes  sur  la  Conjuration  de  Caliiina.  Il  se  défend,  dans 
nencement  du  premier  chapitre,  de  retenir  sur  ce  sujet  rebattu, 
rabeau,  du  temps  de  la  Révolution,  trouvait  qu'on  en  abusait.  Au 
lermidor,  il  n'était  pas  de  conseiller  municipal  môme  illetirëqui  ne 
Robespierre  de  Catilina  moderne.  La  conjuration  de  Catilina  e^t 
ne  particulièrement  curieux  et  par  l'inlérét  du  drame,  et  par  l'im- 
le  des  acteurs,  et  par  l'abondance  des  renseit^aernents  que  nous 
lur  les  personnages.  Sans  doule  il  reste  encore  beaucoup  d'obseu- 
lais  qui  les  dissipera  jamais  eatiérement  î 
adant  les  événements  qui  se  sont  passés  au  cours  de  notre  siècle 
quelque  lumière  sur  le  passé.  <  L'homme  ne  change,  dit  M.  Boia- 
l'à  la  eUrCace.  Nuus  allons  souvent  demander  k  ues  documents 
x  et  lointains  des  explications  sur  les  choses  antiques,  quand  il 
e  regarder  autour  de  nous  pour  eu  avoir  l'inielligence.  C'est  bien 
,s  que,  lorsqu'il  s'agit  d'étudier  les  révolutions  d'autrefois,  l'expé- 
que  noua  avons  faite  pendant  plus  d'un  siècle  des  mouvementa 
ires,  des  conspirations,  des  coups  d'Etat,  nous  serve  à  quelque 
nous  en  avons  assez  souffert  pour  avoir  le  droit  d'en  proBier.  » 
est  pas  à  dire  que  le  nouvel  historien  de  la  conjuration  abuse  des 
'aiaons  entre  le  passé  el  le  présent.  Ce  n'est  pas  l'hialoire  des  temps 
,e  qu'il  raconte  sous  des  noms  d'autrefois  ;  ce  sont  bien  Catilina 
ron  qui  sont  les  héros  de  son  livre.  Les  titres  des  cinq  chapitres 
mt  la  suite  des  événements  depuis  les  préliminaires  de  la  conju- 
it  le  consulat  de  Cicéron  Jusqu'aux  Gatilinaires  et  aux  fameuses 
le  Décembre.  Lorsque  Cicéron  prêta  le  serment  qu'il  avait  sauvé 
iblique,  il  croyait  dire  vrai  :  il  n'avait  fait  que  précipiter  le  mou- 
,  qui  devait  aboutir  à  l'empire.  Tout  au  moins  avait-il  dispersé 
nenta  d'une  révolution  sociale  et  anarcbique.  La  tentative  de 
L  et  de  ses  complices  ne  s'eal  pas  renouvelée.  E.  B. 


Kfrnn»  Mir  le  Buartyre,  données  a  l'Institut  catholique  lie  Paris, 
:-avril  190S,  par  Piui.  Allahd.  Paris,  LecolTrc,  tWfi,  in-l!  de  xxxi- 
—  Prix:  3fr.50. 

avauxdeM. P.  Allard  sur  l'histoire  dea  peraécuitons  l'ont  depuia 
ipa  placé  au  premier  rang  parmi  lea  apoiogiates  contemporaine. 
r  traite  la  queation  avec  une  compétence  bora  de  pair.  Il  expose 
}  multtplea  aapects  le  grand  tait  historique  qui  ne  peut  manquer 


:r.*^:ijf 


i>.«ys 


de  frappeir  quiconque  étudie  Thistoire  de  Tempire  romaiD,  à  savoir  le 
témoiguage  rendu  par  le  sacrifice  de^  leur  vie  k  Jésus-Christ,  à  sa  résur- 
rection, à  la  vérité  de  sa  doctrine,  par  cette  multitude  de  chrétiens  de 
tout  âge,  de  tout  sexe,  de  tous  pays  et  de  toutes  conditions. 

Le  martyr  est  avant  tout  un  témoin,  témoin  par  le  sang,  de  la  réalité 
des  faits  évangéliques  ou  de  la  perpétuité  de  la  tradition  chrétienne.  Un 
coup  d*œil  sur  Texpansion  de  la  foi  chrétienne  dans  le  monde  antique 
est  la  préface  naturelle  du  sujet.  Dés  le  milieu  du  second  siècle,  la  foi 
avait  atteint  les  frontières  de  Tempire  romain.  Plus  rapide  en  Afrique 
et  dans  FOrienl,  elle  avait  même  dépassé  les  frontières  romaines  en 
Egypte  et  en  Asie.  Un  demi-siècle  plus  tard,  rÉvangile,d*abord  prêché 
dans  les  villes,  s'était  répandu  dans  les  campagnes;  dès  le  début  du 
iv«  siècle,  des  cités  entières  de  TAsie  romaine  s'étaient  converties,  et  la 
foule  des  ruraux,  dit  le  martyr  Lucien,  professait  la  religion  du  Christ. 
En  Afrique,dès  les  premières  années  du  m*  siècle,les  chrétiens  formaient 
la  moitié  de  la  population.  A  Rome  on  comptait,  au  t^mps  du  pape  Cor- 
neille, environ  50,000  chrétiens,  200,000  vers  Tan  300. 

La  vie  de  ces  chrétientés  était  une  vie  intense,  pour  employer  une 
expression  à  Tordre  du  jour.  Ils  tenaient  des  assemblées  fréquentes,  où 
Ton  remuait  des  idées,  où  Ton  promulguait  des  lois  qui  réglaient  laçons-- 
cience  d'une  quantité  considérable  d'hommes,  et  qui,  chose  qui  nous 
parait  extraordinaire,  n'étaient  pas  troublées  par  l'autorité  romaine,  res- 
pectueuse de  l'exercice  du  droit  d'association. 

Les  chrétiens  n'en  étaient  pas  moins  sous  la  menace  de  lois  rigoureuses. 
Si  le  massacre  de  l'an  64  n'eut  aucun  caractère  légal  et  fut  seulement  un 
acte  tyrannique,  11  eut  bientôt  pour  les  chrétiens  défense  d'exister  : 
Christiani  non  sinL  Cette  prohibition,  au  dire  de  Mommsen  et  de  ses  parti- 
sans, fut  l'application  de  la  loi  de  lèse-majesté,  ou  simplement  l'exer- 
cice du  pouvoir  discrétionnaire  dont  étaient  armés  les  magistrats  contre 
les  hommes  dangereux  et  suspects.  M.  AUard  croit  au  contraire,  et  il 
semble  bien  qu'il  ait  raison,  que  ce  fut  un  édlt  spécial  qui  proscrivit 
Texercice  de  la  religion  du  Christ  pour  des  raisons  étrangères  à  la  loi  de 
majesté.  La  réponse  de  Pline  à  Trajan  est  une  limite  du  pouvoir  dis- 
crétionnaire des  magistrats.  Elle  fit  jurisprudence  jusqu'au  moment  où, 
au  début  du  ui«  siècle,  Septime  Sévère  inaugura  une  nouvelle  législation 
persécutrice  ;  de  temps  à  autre  un  ordre  impérial  enjoignait  des  pour- 
suites en  masse.  La  loi  était  devenue  conquirendi  sunl  et  puniendi. 

Pourquoi  cet  acharnement?  La  cause  en  est  dans  les  préjugés  popu- 
laires qui  faisaient  des  chrétiens  une  race  odieuse,  dans  les  préjugés 
du  gouvernement  qui  voyait  dans  l'Église  une  association  incompatible 
avec  la  sécurité  ou  même  avec  l'existence  de  l'empire  romain.  Certains 
critiques  ont  affirmé  que  le  nombre  des  martyrs  avait  cependant  été 
assez  restreint.  Origène  assure  que  peu  de  sang  chrétien  a  coulé;  par 


i 


—  240  - 

:,  il  insiste  à  plusieurs  reprises  sur  leur  grand  nombre.  Qu'il  y 
peu  de  martyrs  Bi  l'on  compare  leur  nombre  à  la  popuUiioa 
le  l'empire,  il  ne  saurait  en  être  autremem  ;  qu'ils  aient  été  peu 
lux  par  rapport  à. l'ensemble  des  chrétiens,  cela  est  également 
e  évidence,  eLc'esl  probablement  le  sens  qu'a  en  vue  Origëne. 
Ilt-U,  ne  roulait  pas  faire  disparaître  tout  le  peuple  cbrétien, 

quelque  contestation  pour  les  deux  premiers  siècles,  personne 
i  plus  de  nier  le  grand  nombre  des  victimes  faites  dans  les 
Liions  de  la  Su  du  troisième.  Ils  apparteuaient  à  toutes  les  con- 
soclales,  petites  gens  et  patriciens,  femmes  et  soldats.  M.  Allard 
ne  qne  ces  derniers  se  signalent  par  la  modération  de  leurs 
)e  et  par  leur  retenue  dans  leur  force. 

preuves  physiques  des  martyrs  étaient  souvent  accompagnées 
ides  épreuves  morales  :  c'étaient  la  perte  de  leurs  bieas,  d.;  leur 
)n  sociale.  Tertullien  fait  allusion  à  la  monstrueuse  coutume  de 
es  chrétiennes  en  les  livrant  à  l'entrepreneur  de  débauche. 
Uard  esquisse  ensuite  rapidement  la  physionomie  d'un  procès, 

l'arrestation  et  la  torture  jusqu'au  supplice,  la  déportation  ou 
t,  accompagnée  souvent  de  raffinements  cruels.  G'eet  ainsi  que 
hommes  et  de  femmes  ont  rendu  témoignage  à  leur  f^i. 
le  est  cependant  la  valeur  de  ce  témoignage  ?  Sans  doute  on  peut 

pour  une  doctrine  fausse,  mais,  comme  nous  l'avons  dit  en 
iQfant,  les  chrétiens  ne  sont  pas  morts  pour  une  doctrine,  ils 
orts  pour  un  fait.  Les  uns  ont  vu  le  Sauveur  et  sa  résurrection, 
,res  sont  les  témoins  de  cette  Église  vivante  dont  la  tradition 
rompue  monte  jusqu'aux  premières  générations.  A  ces  témoins 
aient  scellé  leur  témoignage  de  leur  sang,  l'Église  chrétienne 
■  de  grands  honneurs,  encore  fallait-il  qu'il  y  eût  une  recon- 
ice  of&cielle  de  leur  martyre.  Sans  doute  dans  ces  temps  primi- 
Q  qui  ressembl&t  à  la  canonisation  actuelle  :  la  plupart  étaient 
ses  par  l'acclamation  populaire.  Le  peuple  chrétien  leur  rendait 
mêmes  le  témoignage  qu'ils  avaient  rendu  au  Christ  :  on  les 
on  aimait  plus  tard  à  être  enterré  près  d'eux.  Leur  gloire  est  tou- 
'ivante  et  le  plus  précieux  hommage  qui  leur  est  rendu  consiste 
i  règle  liturgique  qui  fait  du  tombeau  des  martyrs  la  table  oii 
obligatoirement  le  aacri&ce  eucharistique.  E.  B. 


ilr»  de  RoBie  et  de*  Papes  au  nkayeii  Age,  par  le  P.  Hàrt- 

I  GbiSAR.  Vol.  1.  Romt  au  dielin  du  monde  antique.  Traduction  de 
mand  avec  l'autorisation  et  les  corrections  de  l'auteur,  par  Eua^NS- 
,1BL  Lbdos.  Rome,  Parie  et  Lille,  Société  de  Salut- Augustin,  Desclée 
:  Brouwer,  1906,  2  vol.  gr.  in-S  de  46S  et  456  p.,  avec  224  Usures  et  plans 
riques  et  une  carte  eu  couleur.  —  Prix  :  SS  (r. 

juste  renommée  est  dès  &  présent  la  récompense  du  gcaod 


—  241  — 

ouvrage  entrepris  par  le  P.  Grisar  :  Histoire  de  Rome  et  des  Papes  au 
moyen  âge^  dont  le  premier  volume  :  Borne  au  cUelin  du  monde  antique, 
forme  à  lui  seul  déjà  un  livre  de  première  importance  pour  ThiBloire 
ecclésiastique  et  civile.  L*intérét  qui  s^attache  à  de  telles  études  deman- 
dait que  l'accès  à  une  pareille  œuvre  fût  rendu  aisé  aux  lecteurs  de 
notre  paj^s.  Or,  la  connaissance  de  la  langue  allemande,  quoique  en 
progrès  chez  nous,  n*y  est  pas  tellement  répandue  encore,  que  le  fait 
d*avoir  été  composé  dans  cette  langue,  ne  fût  un  sérieux  obstacle  à 
ce  que  ce  beau  travail  produisit,  en  France  aussi,  les  fruits  qu'on  en 
doit  attendre.  Q*a  été,  on  peut  le  dire,  une  bonne  fortune  pour  Téminent 
auteur  et  pour  le  public  français,  que  le  labeur  d^une  traduction,  tou- 
jours difficile  en  pareil  cas,  et  qui  exige  des  qualités  peu  aisées  à  réunir, 
ait  été  accepté  par  un  érudit  et  un  écrivain  aussi  bien  préparé  à  une 
tâche  de  ce  genre  que  notre  très  distingué  et  très  cher  collaborateur 
M.  E.-G.  Ledos.  Avec  quel  talent  et  quel  soin  consciencieux  il  s'en  est 
acquitté,  il  n^est  pas  nécessaire  de  le  faire  observer  ici.  Non  seulement 
cette  traduction  a  la  pleine  approbation  du  P.  Grisar,  mais  elle  a  pu 
profiter  des  corrections  et  additions  que  les  dernières  découvertes  et 
les  travaux  récents  ont  amené  le  docte  religieux  à  faire  à  son  texte. 
L*appareil  bibliographique  a  été  amélioré  en  ceci  que  le  traducteur  a 
sur  quelques  points  précisé  ou  complété  les  références  de  Tédition 
allemande,  notamment  par  des  renvois  aux  ouvrages  français  ou 
aux  traductions  françaises  d'ouvrages  étrangers.  L'usage  de  cette 
excellente  édition  en  notre  langue  est  facilité  par  une  «  table  alpha- 
bétique »  détaillée,  due  au  dévouement  éclairé  de  W^^  Henriette 
Ledos,  qui  a  également  concouru  à  quelques  parties  de  la  traduction 
entreprise  par  son  frère.  Nous  devons  mentionner  encore  la  <  liste  des 
ouvrages  cités  » ,  dont  Tobjet  est  de  préciser  et  dans  certains  cas  de 
compléter  et  de  rectifier  les  renseignements  bibliographiques  relatifs 
aux  ouvrages  indiqués  dans  le  livre.  Une  triple  raison  nous  empêche 
de  rien  ajouter,  c'est  que  livre,  auteur  et  traducteur  se  recommandent 
assez  d*eux-mèmes.  Pour  peu  que  le  succès  réponde  aux  mérites,  il  est 
acquis.  M.  S. 

Ijm  Sdiisme  4'AiitlMhe  (1V«  alèele),  par  Fbrdimano  Cavallbba. 
Pans,  A.  Picard  et  fils,  1905,  gr.  in-8  de  xix-342  p.  —  Prix  :  7  fr.  50. 

Le  schisme  d'Antioche  (M.  Cavallera  ne  veut  absolument  pas  que  l'on 
dise  le  schisme  mélécien)  a  été  pendant  un  quart  de  siècle  a  le  pivot  des 
relations  entre  les  orthodoxes  d'Orient  et  ceux  d'Occident.  »  Il  a  occupé 
presque  tous  les  Pères  illustres  de  la  seconde  moitié  du  iv«  siècle,  d'une 
part  saint  Athanase,  saint  Épiphane,  saint  Jérôme,  saint  Ambroise, 
saint  Damase,  de  l'autre  saint  Basile,  saint  Ghrysostome,  saint  Gré- 
goire de  Nysse  et  saint  Grégoire  de  Nazianze  ;  cela  atteste  l'impor- 
MAhS  1907.  T.  CIX.  16. 


—  242  — 

tance  des  iutérèts  qui  étaient  en  jeu  ;  et  ce  qui  prouve  la  complexité  de 
la  quesiiou,  c'est  que  de  pareils  hommes  se  soient  partagés  en  deux 
camps  différents  :  des  saints  en  désaccord  au  sujet  d'un  saint,  puisque 
Mélèce  ûçrure  très  authentiquement  au  martyrologe  romain.  D'un  bout 
à  l'autre  de  son  livre,  c'est  à  Mélèce  que  M.  Gavallera  est  favorable.  Il 
donne  à  entendre  ou  déclare  que  les  vrais  auteurs  responsables  du 
schisme  sont  les  orthodoxes  intransigeants,  les  eustathiens  devenus 
une  «  petite  église  »  après  la  disparition  de  leur  évéque;  que  Lucifer  de 
Ca)>liari,  en  ordonnant  leur  chef  Paulin  pour  l'opposer  à  Mélèce,  fut  leur 
très  regrettable  instrument  ;  que  si  le  schisme  a  duré  aussi  longtemps, 
c'est  parce  que  TOccident  connaissait  et  comprenait  mal  la  situation  de 
rOrient  ;  que  Damase,  qui  aurait  pu  y  mettre  fin,  n'avait  pas  «  l'esprit 
assez  large  ou  le  cœur  assez  haut  »  pour  «  mépriser  les  questions 
d'étiquette  »  qui  l'empêchaient  d'y  voir  clair  ;  qu'au  fond  la  querelle  n'a 
jamais  été  que  disciplinaire  et  personnelle,  qu'aucun  principe  dogma- 
tique n'y  était  engafré.  Il  y  a  beaucoup  de  vrai  dans  ces  vues,  à  con- 
dition d'y  introduire  quelques  correctifs,  comme  le  fait  d'ailleurs 
M.  Gavallera,  qui  seulement  n'y  insiste  pas  assez.  L'intransigeance  n'a 
pas  été  toute  du  côté  des  pauliniens.  Mélèce  paraît  bien  avoir  manqué, 
comme  de  gaîlé  de  cœur,  l'occasion  d'obtenir  la  reconnaissance  et  la 
communion  de  saint  Athanàse.  Si  l'Occident  était  si  mal  renseigné, 
la  faute  en  est  un  peu  à  Mélèce  lui-même  et  à  son  attitude  presque 
passive.  Enfin  après  sa  mort,  qui  pouvait  tout  arranger,  l'élection  de  son 
successeur  Flavien  fut  une  faute  impardonnable.  Surtout  il  est  à  prévoir 
que  l'on  entreprendra  M.  Gavallera  sur  un  point.  Il  parait,  comme  bien 
des  Orientaux  du  iv«  siècle,  à  commencer  par  nos  héros,  —  plus  soucieux 
d'union  que  de  précision  théologique.  En  ce  qui  concerne  l'événement 
qui  fut  la  cause  lointaine  du  schisme,  qui  avait  raison  :  ceux  des  ortho- 
doxes d'Antioche  qui,  après  la  déposition  et  l'exil  injuste  de  saint  Eus- 
tathe,  victime  de  son  attachement  à  la  foi  de  Nicée,  s'isolèrent  sous  la 
direction  irréprochablement  orthodoxe  de  Paulin;  ou  ceux,  sous  la 
conduite  de  Flavien  et  de  Diodore,  qui  acceptèrent  la  communion  de 
ses  successeurs  intrus  et  arianisants,  et  restèrent  dans  la  communauté 
gouvernée  par  eux,  en  se  payant  d'apparences  et  en  se  contentant  de 
fictions  légales?  De  même,  les  relations  que  Mélèce  avait  ouvertement 
avec  les  arianisants,  et  son  parti  pris  d'éviter  tous  les  termes  théologiques 
techniques  et  déjà  consacrés,  n'étaient-ils  pas  de  nature  à  inspirer,  au 
début,  quelques  doutes  légitimes  sur  son  orthodoxie?  Nous  posons 
ces  questions  délicates  saps  prétendre  les  brancher  ;  alors  ou  jamais,  il 
fut  plus  difficile  de  connaître  son  devoir  que  de  le  faire. 

Ce  que  personne  ne  contestera,  c'est  le  talent  et  Térudition  dont  a 
fait  preuve  M.  Gavallera.  Il  a  su  rendre  singulièrement  vivante  cette 
vieille  histoire.  J. 


'V.PîT 


.  —  243  — 


li'E^liflc  byzantine  de  Stif  à  HlV,  par  le  H.  P.  J.  Parqoirb.  Paris, 
Lecoflfre,  1905,  in-12  de  xx-405  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Uouvrage  di]^  P.  Pargoire  est  le  premier  du  genre  qui  ait  paru  soit  en 
FraDce,  soit  à  Tétranger.  Il  fait  partie  de  la  Bibliothèque  de  Venseigne- 
ment  de  Vhistoire  ecclésiastique^  dont  la  réputation  est  solidement  établie. 
Le  P.  Pargoire  partage  son  étude  en  trois  grandes  périodes  :  !<>  De 
Tavèoement  de  Justinien  l^^  k  Técrasement  de  Tempire  perse  sous  les 
coups  des  musulmans  (527-628)  ;  2<^  de  Técra^ement  de  la  Perse  à  Tappa- 
rition  de  Ticonoclasme  (628-725)  ;  3»  de  Tapparition  de  Ticonoclasme  à 
la  mort  de  saint  Méthode  (725-S47).  Sous  un  si  petit  volume,  le  savant 
auteur  ne  prétendait  pas  épuiser  des  questions  dont  plusieurs  com- 
mencent à  peine  de  s*éclaircir.  Mais  il  les  a  toutes  posées  et  bien  posées. 
Sa  classification  est  toujours  claire.  Sa  bibliographie  rendra  surtout 
service  à  ceux  qui  n*auraient  pas  à  leur  portée  le  gros  répertoire  de 
Krumbachei:.  Elle  ne  sera  inutile  à  personne  :  car  elle  est  Tœuvre  d*un 
éruditqui  a  une  lecture  immense  et  a  dépouillé  par  lui-même  le  plus 
grand  nombre  des  documents  originaux.  Les  jugements  historiques 
sont  impartiaux  ;  à  peine  pourrait-on  noter  une  légère  tendance  -^ 
inconsciente  —  à  exalter  les  mérites  des  patriarches  attachés  à  Rome 
et  à  isoler  —  peut-être  un  peu  arbitrairement  —  leurs  textes  les  plus 
significatifs  en  faveur  de  Tadhésion  au  siège  de  Pierre.  Ne  jamais  oublier 
que  les  Orientaux  cultivent  Thyperbole.  Sur  ce  point  les  Byzantins 
sont  des  Orientaux.  Ce  livre  d'érudition  se  lit  facilement.  On  y  pren- 
drait plus  de  plaisir  encore,  si  le  style  en  était  plus  limpide,  plus  sobre, 
plus  harmonieux.  Nous  espérons  que  le  P.  Pargoire  continuera  et 
achèvera  prochainement  son  œuvre  historique.  Le  premier  volume 
est  tout  à  l'honneur  de  la  vaillante  phalange  assomptionniste  deCons- 
tantinople,  à  laquelle  nous  devrons  bientôt  la  refonte  de  VOriens  chris- 
tianus,  si  impatiemment  attendue.  J.  Laboubt. 


*m 


IiC«  Jésuites  delà  légende,  par  âlbxandrb  Brou.  Première  Partie. 
Les  Origines  jusqu'à  Pascal.  Paris,  Retaux,  1906,  in-18  de  484  p.  —  Prix  :  4  fr. 

Les  calomnies  dont  les  membres  de  la  Compagnie  de  Jésus  ont  été 
Pobjet  depuis  leur  fondation  trouvent  ici  un  adversaire  bien  informé  et 
très  capable  de  remettre  les  choses  au  point.  Il  le  fait  avec  autorité,  cour- 
toisie, esprit  et  vigueur.  Il  s'efforce  surtout  de  ne  pas  s'éloigner  de 
rimpartialité,  c'est-à-dire  d'exposer  bien  clairement,  longuement  même, 
l'objection,  la  médisance  ou  le  grief  avant  d'apporter  la  rectification. 
A  ce  titre,  cette  étude  est  particulièrement  recommandable  par  la  modé- 
ration de  la  forme  jointe  à  la  netteté  du  fond.  Ce  grand  travail  com- 
prendra deux  volumes,  car  il  ira  du  xvie  siècle  k  nos  jours.  Voici  le 
tome  premier  :  des  contemporains  de  saint  Ignace  aux  Provinciales  de 
Pascal.  —  Des  notes  nombreuses^  l'indication  multipliée  des  sources, 


-  244  - 

:tique,  la  vëriCicalion  exacle  des  citalions  apporleat 
CuriU  seienliâque  de  bon  aloi. 
verses  quesliona  étudiées  dans  leura  déiaila  inléres- 
le  se  peut  guère  résumer.  Ou  voit  les  «  Origiues  pro> 
smiëres  attaques  contre  les  jé&uiles  en  Allemagne  dès 
lee  <  gallicanes  »  de  la  même  aaimosilé  à  la  mftme 
igne  jalouse  de  l'Uni versîté  et  de  la  Sorbocue  de  Paris 
ux  collèges  ;  le  r61e  des  Pères  peadunt  la  Ligue  ;  s'ils 
non  endigué  le  tyraonicide  (iroie  chapitres  sur 
ine,  son  livre  ;  et  les  attentats  de  Barrière  et  de  Jean 
apilres  (assez  obscurs  et  moins  iutéressanlsj  sur  les 
les  •  et  la  légende  antijésuitique  d'Oulre-Manche.  — 
il  de  la  sottise  trop  célèbre  des  Moniia  secreia,  i  Gona- 
D  inventée  de  toutes  pièces  par  un  apostat.  —  Enfin, 
diées  sur  les  luttes  de  Porl-Boyal  contre  la  Compa- 
le  lOQgue  analyse  des  erreurs,  exagérations  et  men- 
dans  1«B  Provinciales.  A  la  &D,  une  étude  très  lîne  du 
i-à-vis  des  Pères,        Guofprot  dk  Giujiduaisom. 

evëque  de  Cambrai,  par  H.  Druon.  Paris,  Letbiel- 
les  en  un  vol.  lu-S  de  vili-35S  et  iv-lTG  p.  —  Prix  ;  4  fr. 

ice  Emmanuel  de  Broglie  et  tant  d'autres,  M.  Druon 
de  Fénelon  à  Cambrai.  La  matière  est  si  riche  que 
i  a  pu  dire  encore  bien  des  choses  neuves  et  instruc- 
),  au  reste,  d'une  manière  attrayante,  en  même  temps 
ue  avertie. 

oumission  de  Fénelon,  dans  l'affaire  du  semiquié- 
e  des  lettres  privées  de  l'arcbevèque,  lettres  poslé- 
d'Innocent  Xll,  et  qui  laissent  paialtre  quelques 
oins  transitoires,  dans  l'acceptation  iuiime  du  juge- 
I,  p.  188).  D'autre  part,  H.  Druon  ne  paruge  pas 
imune  qui  attribue  à  Bogsuet  la  majeure  partie  des 
de  polémique.  •  Tout  bien  considéré,  nous  nous 
m  concluant  à  l'égalité  des  tojts,  nous  ferions  Injure 
(97). 

U.  Druon  dénature  un  peu  la  pensée  de  Fénelon  & 
ibilité  du  Pape,  quand  il  aCQrme  que  l'archevêque 
lége,  non  pas  au  Pontife  lui-même,  mais  à  ■  tout  le 
■omaiD,  avec  le  Pape  à  sa  léte,  ou  même  sans  le 
tut  arriver  que,  parfois,  il  n'y  ait  point  de  Pape.  » 
inction  fameuse  inter  sedem  el  ledentem  n'impose  pas 
)tie  conclusion. 
:  Fénelon  est  non  moins  étudiée,  dans  ce  livre,  que 


-  245  — 

Tactivité  religieuse  et  littéraire  du  prélat.  Ses  projets  politiquesiOê  soDft 
pas  oubliés.  M.  Druon  observe,  à  juste  titre,  que  Fénelon,  tout  partisan 
qu'il  fût  de  la  monarchie  représentative,  est  fort  loin  d'ôtre  un  précur- 
seur de  89.  Son  idéal  est,  au  contraire,  une  restauration  aristocratique, 
une  extension  jalouse  des  privilèges  nobiliaires.  Il  est  donc  fort  hostile 
à  cette  ascension  de  la  bourgeoisie  et  du  peuple  qui  caractérise  l'âge 
moderne  ;  à  ce  mouvement  d'égalité  auquel  la  monarchie  absolue  a 
contribué  d'une  manière  si  puissante  (II,  p.  129). 

Yves  db  la  Briérb. 

Figares  bysMitineM,  par  Chablbs  Dibhl.  Paris,  Colin,  1906^  in-16  de 
342  p.  —  Prix  :  3  fr.  60.^ 

M.  Diehl  est  véritablement  un  merveilleux  vulgarisateur.  Si  du 
savant  il  a  toutes  les  qualités,  la  méthode,  la  précision,  la  sûre  critique, 
la  complète  connaissance  des  sources  et  des  ou vrages  de  seconde  main 
du  littérateur  qui  sait  profiter  du  travail  de  Térudit,  il  a  le  don  de  la 
mise  en  scène,  de  l'exposition  du  pittoresque  et  de  la  vie.  Sous  sa 
plume  aux  brillantes  couleurs,  les  «  figures  byzantines  »  renaissent  à 
l'existence  ;  elles  se  détachent  en  relief  sur  le  fond  parfois  bien  sombre 
de  l'époque  où  la  Providence  les  fit  nattre  et  ce  sont  presque  des  con* 
naissances    pour   nous  quand   le   chapitre  s'achève.  Douze  études 
composent  ce  volume,  études  habilement  choisies  parce  que  chacune, 
c  représentative  t>  de  son  époque,  déroule  devant  nos  yeux,  toutes 
réunies,  comme  en  une  galerie,  sept  longs  siècles  d'histoire.  Après 
avoir  raconté  a  la  vie  d'une  impératrice  à  Byzance  »,  M.  Diehl  nous  fait 
pénétrer  au  palais  impérial  dé  Gonstantinople  à  une  époque  entre 
toutes  intéressante^  celle  où  disparatt  lentement  le  paganisme  vaincu 
par  le  christianisme,  c'est-à-dire  au  v«  siècle.  C'est  «  Athénaîs  »,  fille 
d'un  professeur  d'Athènes,  qui  devient  épouse  de  Théodore  le  Jeune, 
monte  sur  le  trône,  se  fait  chrétienne  et  finit  sa  vie  en  Palestine  comme 
femme  de  lettres.  C'est  «  Théodora  »  femme  de  Justinien  pour  le 
VI*  siècle.  Le  viip  siècle  est  représenté  par  deux  femmes  assez  dissem- 
blables :  l'une  est  une  impératrice,  «  Irène  »  ;  l'autre  une  dame  de  la 
haute  bourgeoisie  «Théoctiste  »,  mère  de  saint  Théodore,  abbé  du  grand 
monastère  du  Stoudion.  a  Sainte  Théodora  »,  elle,  nous  permet  de  con- 
naître la  fin  des  querelles  contre  les  images  au  ix*  siècle.  Épouse 
de  l'empereur  Théophile,  Théodora,  dès  qu'elle  fut  au  pouvoir,  gouverna 
en  femme  de  tète,  arrêta  l'hérésie  et  prépara  de  loin  le  règne  de 
l'empereur  «  Basile  »,  dont  M.  Diehl  nous  raconte  les  étranges  aventures. 
Grâce  à  son  habileté,  à  son  absence  de  sens  moral,  à  son  intelligence 
aussi,  après  avoir  assassiné  les  deux  maîtres  de  l'Empire,  le  césar 
Bardas  et  l'empereur  Michel,  Basile  monta  sur  le  trône  et  fonda  une 
des  plus  illustres  et  des  plus  aimées  dynasties  qu'ait  eues  Byzance.  Le 


-  246  — 

amençaat  eut  pour  souverain  ud  fils  putalif  de  l'empereur 
lomme,  légiste  et  orateur,  fui  le  premier  &  enfreindre  ses 
)ananceB  eo  épousant  successlTemeot  quatre  femmes.  Cest 
B  *  quatre  mariages  de  l'empereur  Léon  le  Sage  ■  que  nous 
ihl,  avant  de  noue  peindre  le  portrait  de  «  Théopliano  »,  une 
i  femme,  si  elle  fut  grande  Impératrice.  Son  pauvre  homme 
lépbore  Ptiocas,  souffrit  de  son  amour  comme  de  sa  haine, 
elle  le  fit  assassiner  pour  convoler  en  troisièmes  noces  avec 
ces.  Avec  •  Zoé  la  Porpbyrogenëte,  >  nous  avons  auzi'stècle 
pe  de  femme.  Celle-là  aussi  fut  habile  en  toutes  sortes  de 
I  eut  de  sérieuses  qualités  comme  souveraine;  elle  eut 
faiblesses  de  cœur.  Mais  une  époque  ne  se  juge  pas 
lar  ses  rois.  Pour  Ja  bien  conn&ttre,  il  faut  descendre  dans 
profondes  de  la  sociéië.  Cela  n'est  pas  toujours  possible  ; 
i  peut  c'est  une  chance  qu'il  ne  faut  pas  laisser  perdre.  tVae 
bourgeoisie  k  Byzance  au  zi'  siècle  >  en  est  la  preuve, 
tère  de  l'écrivain  Psellos,  était  de  moyenne  bourgeoisie  et  ce 
infite  femme,  deux  choses  assez  iaLéregsantes  pour  que  son 
se  pas  tout  à  fait  inaperçu.  Le  livre  de  M.  Diebl  s'achève 
trait  d'  ■  Anne  Dalassëne  »  qui,  elle,  appartenait  à 
9  byzantine  du  xi'  siècle  et  donna  à  l'empire  une  famille 
18,  les  •  Comnëne.  > 

I  quelques  lignes,  le  résumé  du  livre  de  M.  Diehl.  Il  est  aussi 
u'insttuctif.  Si  ses  portraits  ne  sont  pas  toujours  très 
.  ne  faudrait  point  en  conclure  que  le  récit  est    de  ceux 

pas.  Chacun,  sans  scrupule,  peut  ouvrir  ce  livre  et  le  laisser 

II  amusera  tout  en  faisant  connaître  une  histoire  qu'on 
m  dédaigne  et  qu'on  juge  mal.  Albert  Voar. 


de  FrHDBc  depuis  les  •rlslnes  lunqii'A  1»  Rêva- 

par  Ebnbst  Lavlssb.  T.  Vit.   i,   Louit  XIV,  la  Fronde,  U  Boi, 

US-iess],    par   E.  Lavissb.  Paris,   Hachette,  1905-19U6,  in-j  de 

•rix  :  6  Ir. 

dait  avec  impatience  ce  nouveau  volume  de  VHUloire  de 

curiosité  du  lecteur  ne  sera  pas  déçue;  l'œuvre  de  M.  Lavisse 

nement  à  ce  qu'on  pouvait  se  promettre  de  sa  plume  et  à  ce 

it  la  grande  époque  qu'il  s'est  proposé  de  nous  retracer. 

mis  tout  son  talent  à  nous  donner  du  Grand  Roi  un  portrait 

I  tableau  exact  de  la  France  sous  son  règne. 

ous  là,  autant  qu'on  en  peut  juger  par  le  premier  volume, 

aeilleur  et  le  plus  pondéré  qui  ail  paru  sur  le  siècle  de 

er  volume  comprend  cinq  livres.  Le  premier  livre  nous  donne 


—  247  — 

rhistoire  de  «  la  période  Mazarine  »,  avant,  pendanl  et  après  la  Fronde 
(1643-1661).  Le  deuxième  nous  retrace  «  rinslallation  du  Roi  ».  Les 
trois  autres  sont  consacrés  à  étudier  a  le  Gouvememeot  économique  » 
(finances,  travail,  commerce)  ;  —  c  le  Gouvernement  politique  »,  —  a  le 
Gouvernement  de  la  société.  » 

Les  jugements  de  M.  Lavisse  sont  parfois  sévères;  mais  c'est  une. 
sévérité  à  laquelle  il  est  difficile  de  ne  pas  souscrire;  elle  ne  Tempèche 
pas  d*étre  jusie  pour  les  qualités  de  ses  personnages  ;  c'est  ainsi  quHl 
proteste  contre  Topinion  que  Mazarin  «  ait  laissé  à  dessein  le  Roi  dans 
l'ignorance  des  affaires.  >»  Les  éloges,  d'autre  part,  qu'il  ne  marchande 
pas  aux  grandes  qualités  de  Golbert  ne  lui  ferment  pas  les  yeux  sur 
ses  défauts.  Son  portrait  de  Louis  XIV  est  particulièrement  soigné  et 
remarquable  ;  s'il  refuse  de  voir  en  lui  un  grand  homme,  il  ne  conteste 
pas  qu'il  fut  du  moins  un  grand  roi. 

La  môme  modération  se  retrouve  dans  l'appréciation  des  événements 
ou  des  DQèthodes  de  gouvernement. 

L*information  —  est-il  utile  de  le  dire  ?  —  offre  la  même  abondance 
et  la  même  variété  que  les  précédents  volumes  de  V Histoire  de  France. 

Le  succès  de  celte  belle  publication  a  décidé  les  éditeurs  —  si  nous 
sommes  bien  informé,  —  à  dépasser  le  cadre  primitif  et  à  conduire  le 
récit  des  événements,  qui  tout  d'abord  devait  s'arrêter  à  1789,  jusqu'à 
notre  époque.  Tout  le  monde  s'en  félicitera.  £.-G.  L. 


Cartulaire  de  Sainfe-t?roix  d'Orléaos  (^tâ-lSOO),  eon- 
tenant    le    t    C'Iiartiilarium    eeelesiae    aurellaiteiuii» 

Yetua  »  suivi  d'un  appendice  et'd^un  supplément,  par  Josbph  Thillibr 
et  EuoBNB  Jarry.  Orléans,  Marron,  1905,  gr.  in-8  de  cxix-634  p.  (Mtmoirt$ 
de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais.  T.  XXX.) 

La  cathédrale  d'Orléans,  qui  est  sous  le  vocable  de  Sainte-Groix, 
possédait  deux  cartulaires  connus  des  éditeurs,  le  Chartularium  vetiLS, 
formé  avant  la  fondation  de  l'anniversaire  de  Philippe  Auguste  (1187), 
et  le  Livre  rouge,  commencé  au  xiv*  siècle.  Il  dut  y  avoir  un  cariulaire 
du  xiii<»  siècle,  dont  on  a  perdu  la  trace  ;  le  compilateur  du  Livre  rouge 
le  fit  entrer,  ainsi  que  le  Chartularium  vêtus,  dans  son  recueil,  qui 
s'arrête  vers  le  milieu  du  xv<>  siècle.  Ge  livre  rouge  a  disparu  pendant 
la  Révolution  ;  mais  on  a  des  copies  de  pièces  par  Dom  Gérou  et  des 
extraits  dans  le  Répertoire  du  trésor  de  VÉglise  d'Orléans,  Le  premier 
cartulaire  est  conservé  dans  une  copie  due  à  la  plume  de  Baluze,  que 
les  éditeurs  ont  prise  pour  base  de  leur  publication.  Les  61  chartes, 
dont  il  se  compose,  vont  de  814  à  1172.  Pour  quelques-unes  d'entre  elles, 
il  a  été  possible  de  revoir  le  texte  de  Baluze  sur  les  documents  origi- 
naux, qui  se  trouvent  aux  archives  départementales  du  Loiret.  Certains 
diplômes  carolingiens,  en  renouvelant  les  dispositions  de  chartes  plus 


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anciennes,  y  font  des  allusions  très  claires;  elles  conservent  aussi  le 
souvenir  des  documents  de  la  période  mérovingienne. 

Les  éditeurs  ont  eu  l'heureuse  idée  de  compléter  le  Charlularium 
vetus^  par  Taddition  d*un  copieux  appendice^  ne  renfermant  pas  moins 
de  361  pièces,  dont  les  40  premières,  antérieures  à  1186,  n*avaient  point 
trouvé  place  dans  ce  recueil.  Elles  sont  tirées,  comme  les  suivantes, 
des  archives  d'Orléans  ;  leur  ensemble  permet  de  suppléer  à  la  dispa- 
rition du  second  cartolaire  et  du  livre  rouge.  Les  387  chartes  ou  autres 
documents,  que  nous  possédons  ainsi,  s'échelonnent  de  Tannée  814  à 
1300;  ils  appartiennent,  en  grand  nombre,  à  la  chancellerie  épiscopale 
d'Orléans.  Aussi  peut- on  les  mettre  largement  à  profit  pour  l'histoire 
des  évéques  ;  nous  y  trouvons  des  bulles  de  Léon  VII,  Benoit  VII, 
Alexandre  II,  Innocent  II,  Eugène  III,  Anastase  IV,  Adrien  IV, 
Alexandre  m,  HonoriusIII.  Celles  de  ces  deux  premiers  papes,  recons- 
tituées après  coup,  sont,  dans  la  Préface,  l'objet  d'une  étude  spéciale. 
Les  actes  royaux  abondent  dans  les  chartes  de  Sainte-Croix,  le  plus 
ancien  est  de  814  ;  il  y  en  a  de  Louis  le  Débonnaire,  de  Charles  le 
Chauve,  de  Lothaire  et  de  Louis  V.  Presque  tous  les  princes  capétiens 
y  sont  représentés.  On  juge  par  là  du  grand  intérêt  que  présente 
cette  publication. 

Ce  n'est  pas  tout  :  les  monastères  et  lés  églises  du  diocèse  ont  eu  des 
relations  fréquentes  d'affaires  avec  les  évéques  et  l'église  cathédrale;  il 
y  a  là  un  grand  nombre  de  documents  qui  intéressent  leur  histoire.  La 
même  chose  peut  se  dire  de  quelques  abbayes  des  diocèses  voisins. 
Une  table  alphabétique  des  noms  de  lieux  et  de  personnes  permet  de 
retrouver  sans  peine  les  renseignemebts  utiles.  Les  éditeurs  ont  con- 
sacré dans  l'Introduction  une  notice  aux  dépendances  de  Sain  te- Croix 
dont  il  est  fait  mention. 

Ce  cartulaire  est  la  publication  la  plus  importante  qui  se  soit  faite  à 
Orléans  depuis  plusieurs  années  ;  elle  honore  ses  auteurs  et  la  Société 
historique  et  archéologique  de  l'Orléanais,  qui  Ta  prise  à  sa  charge. 

J.  Bbssb. 


Wwupfim  véTolntiennAire.  ITielIlcs  Mals^iis^  -vievx  paplem^ 

par  G.  Lbnôtrb.  3*  série.  Paris,  Perrin,  1906,  iQ-8  de  401  p.,  arec  planches 
et  grav.  —  Prix  :  5  fr. 

M.  G.  Lenôtre  continue  à  explorer  les  vieilles  maisons,  à  dépouiller 
les  vieux  papiers,  et  il  en  tireune  série  de  notices  charmantes  comme 
celles  que  contient  cette  troisième  série.  Elles  sont  consacrées  à  des  per- 
sonnages secondaires  ou  à  des  épisodes  un  peu  oubliés  de  la  Révolu- 
tion. On  connaît  les  principaux  proconsuls  de  la  terrible  époque;  mais 
leurs  femmes  qu'étaient-elles  I  La  plupart  étaient  les  imitatrices  ou  tout 
au  moins  les  admiratrices  de  leurs  époux.  Mimie,  la  femme  du  sinistre 


-  5!49  - 

Le  Bon,  est  la  pourvoyeuse  de  son  mari  ;  c*eBt  elle  qui  lui  signale  les 
aristocrates  qui  ont  «  une  mine  à  guillotine,  9  c'est  elle  aussi  qui  lui  fait 
changer  sa  maison  pour  un  h6lel  plus  somptueux  et  qui  a  ce  grand 
avantage  que,  de  son  balcon,  on  peut  «  voir  tomber  les  abricots.  » 
Bonne  Jeanne,  la  femme  de  Foucbé,  se  promène  avec  lui  sur  les  terrains 
des  Brotteaux»  couverts  de  sang,  avec  c  aulant  d'impassibilité  que  dans 
un  jardin  de  roses,  »  et,  quand  elle  quitte  Lyon,  elle  en  ramène  une  voi- 
ture chargée  de  a  dépouilles  opimes,  a  soieries  et  vases  sacrés  ;  mais 
quand  Tex-oratorien  est  devenu  duc  d'Otrante,  elle  demande  à  Tarche- 
véque  de  Paris  de  bénir  le  mariage  de  sa  ôUe.  Pour  la  femme  de  Billaud 
Varennes,  le  monstre,  qui  fait  horreur  au  peuple  de  Paris,  est  toujours 
le  plus  pur  et  le  plus  délicat  des  hommes.  Aberration  étrange  ;  mais  il 
semble  que,  dans  cette  période  tourmentée,  je  ne  sais  quel  vent  de  folie 
souffle  partout.  Les  plus  corrompus  sont  les  plus  puissants;  les  moins 
méritants  sont  aux  honneurs.  Qu'est-ce  que  ce  Santerre  qui  se  crut  un 
général  parce  qu'il  avait  fait  couvrir  par  un  roulement  de  tambour  la 
voix  de  Louis  XVI  sur  l'échafaud?  Un  vaniteux  et  un  lâche  qui 
ne  put  que  fuir  devant  les  Vendéens  et  qu'on  voit  avec  soulagement 
dédaigné  par  Napoléon  et  finissant  dans  la  misère.  Nous  remercions 
M.  Len6tre  de  nous  avoir  révélé  ces  détails  ignorés.  Qu'est-ce  queHan- 
riot  qui  fut  un  moment  le  maître  de  Paris  etât  trembler  la  Convention  ? 
Un  ivrogne  et  une  brute  que  représente  bien  d'ailleurs  son  portrait 
reproduit  dans  le  volume.  A  côté  de  ces  répugnantes  figures  en  voici  du 
moins  une  sympathique  ;  c'est  la  citoyenne  Villirouet  qui  eut  le  courage 
de  défendre  elle-même  devant  le  tribunal  révolutionnaire  son  mari 
poursuivi  comme  émigré  rentré  el  qui  réussit  à  enlever  son  acquitte- 
ment :  les  femmes  des  Halles  la  portèrent  en  triomphe.  M°>«  Bouquey 
fut  moins  heureuse  :  elle  ne  put  sauver  les  Girondins  réfugiés  à  Saint- 
Emilion  et  périt  avec  eux.  On  reverra  avec  le  même  intérêt  les  autres 
personnages  de  la  série.  Nous  pourrions  prédire  à  ce  volume  le  même 
succès  qu'ont  obtenu  ses  aînés  ;  mais  la  prédiction  serait  tardive  ;  il 
en  est  déjà  à  sa  troisième  édition.  Max.  de  la  Rochbterie. 


Étadeii  politiques  sur  le  département  de  1»  Haute-IiOlre. 
Ëjm  Révolution  de  i9#1l  d»no  le  Velay,  par  Maxime  Rioupol. 
Le  Puy,  Imp.  Mey,  1904,  in-8  de  xxii-530  p.,  avec  planches. 

M.  Rioufol  a  voulu  apporter  sa  pierre  à  ce  grand  édifice  de  Thistoire 
vraie  de  la  Révolution  de  1789,  qui  se  construit  lentement  dans  toute  la 
France  et  qui  ne  sera  achevé  que  lorsque  toutes  les  archives  départe- 
mentales auront  été  inventoriées.  Cette  fois  il  s'agit  du  Velay,  région 
montagneuse,  englobée  dans  la  grande  province  du  Languedoc. 
Une  très  intéressante  étude  sur  la  situation  du  pays  avant  1789 
commence  le  volume.  Puis  viennent  les  préparatifs  des  États  gêné- 


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—  250  — 

raux,  et  dans  le  Velay  la  note  qui  domine  est  à  peu  près  la  même 
que  partout,  la  note  optimiste.  On  se  croit  à  l'aurore  d'une  ère  nou- 
yelle  idéale,  à  la  porte,  en  quelque  sorte,  du  paradis  terrestre.  Sauf 
quelques  desiderata  spéciaux  et  locaux,  comme  la  suppression  de  la 
douane  de  Valence,  les  aspirations  sont  les  mêmes  que  dans  toute  la 
France  :  régalité  civile  et  politique,  le  paiement  de  Timpôt  par  tous« 

i garantie  de  la  liberté  iadividuelle,  la  liberté  de  la  presse,  la  réforme 
la  justice^  etc.^  etc.  La  noblesse  du  Velay,  parmi  laquelle  on  trouve 
des  bommes  comme  La  Fayette  et  La  Tour  Maubourg,  comptait  parmi 
les  plus  libérales.  Quelques  années  après,  la  plupart  de  ses  membres, 
La  Fayette  et  La  Tour  Maubourg  en  tête,  figuraient  parmi  les  émigrés. 
M.  Rioufol  donne  intégralement  les  cabiers  des  trois  ordres.  Il  donne 
aussi,  lorsque  la  liberté  du  début  est  devenue,  sous  la  pression  des 
jacobins,  tyrannie  et  persécution,  des  pièces  officielles  fort  curieuses, 
les  jugements  du  tribunal  révolutionoaire  du  Puy  condamnant  à 
mort  les  prêtres  insermentés  et  ceux  qui  leur  ont  donné  asile,  même 
lorsque  ces  compatissants  sont  les  père  et  mère,  les  frères  ou  sœurs 
des  réfractaires.  Le  tribunal  du  Puy  ne  cbêma  guère  :  tant  prêtres 
insermentés  que  complices,  il  en  condamna  64.  Et  en  dehors  de  ces 
victimes,  le  nombre  des  habitants  du  Velay  exécutés  hors  du  pays 
s'éleva  à  plus  de  80.  Pour  une  population  si  peu  dense,  le  nombre  est 
considérable.  M.  Rioufol  donne  également  la  liste  des  426  Vellaviens 
inscrits  sur  la  liste  des  émigrés.  Son  livre  d'ailleurs  est  moins  une 
histoire  qu'un  recueil  de  documents  inédits,  et  il  en  convient  lui-même. 
Et  ces  documents  offrent  presque  tous  un  grand  intérêt.  Beaucoup 
concernent  les  mouvements  insurrectionnels  et  les  tentatives  contre- 
révolutionnaires  qui  ont  agité  le  pays,  la  conspiration  de  du  Saillans, 
les  expéditions  dTssingeaux,  qui  ne  mirent  pas  en  relief  la  vaillance  et 
le  sang-froid  des  gardes  nationaux  du  Puy,  Texécution  du  marquis  de 
Surville,  le  procès  des  compagnons  de  Jésus.  Et  le  volume  s'achève  par 
un  tableau  de  ce  que  l'auteur  nomme  justement  Vinsécurité  génét^ale 
pendant  les  ans  VI,  VII  et  VIII,  les  attaques  de  diligences,*  les  exploits 
des  chaufi'eurs,  etc.  Il  fallut  la  fprte  main  de  Bonaparte  pour  remettre 
Tordre  dans  ce  malheureux  pays,  mis  à  sac  par  les  jacobins  de  fructi- 
dor, précurseurs  et  modèles  des  jacobins  d'aujourd'hui. 

Max.  de  la  Roghetbrib. 


lie  Clerné  périgourdin  pendant  la  persécutlen  révoln- 
tionnaire^  par  R.  db  Botsson.  Paris,  A.  Picard  et  f)is,  1907,  petit  in-8 
de  xix-340  p.  —  Prix  ;  4  fr. 

Cette  intéressante  monographie  est  Fœuvre  d^un  érudit  qui  est  en 
même  temps  un  écrivain  distingué;  je  reprocherai  peut-éire  à  Técrivain 
d'avoir  quelquefois  pris  le  pas  sur  Térudit  et  d'avoir  eu  un  peu  honte 


—    251     -r 

de  son  érudition  ;  par  crainte  sans  doute  d'encourir  le  reproche  de 
pédantisme,  il  a  négligé  de  nous  renseigner  sur  les  sources  dont  il  a 
fait  usage,  ou*  quand  il  les  indique,  c^est  d'une  façon  un  peu  trop  som- 
maire :  plusieurs  fois  il  cite  le  curieux  ouvrage  d*un  M.  Grédot  sur 
révèque  Pontard  ;  ouvrage  de  plus  de  200  pages,  mais  sans  nous  dire 
où  et  quand  a  paru  cette  étude  qu*il  y  aurait  avantage  à  consulter  ; 
aucun  des  nombreux  ouvrages  auxquels  renvoient  les  notes  n'a  de 
références  bibliographiques  suffisantes  pour  venir  en  aide  à  ceux  qui 
voudraient  y  recourir. 

Cette  réserve  faite,  je  dois  dire  que  j*ai  luUe  livre  avec  un  grand 
intérêt;  la  notice  que  j'ai  consacrée  à  Tévéque  Pontard  dans  mon 
Répertoire  de  VÉpiscopcU  constitutionnel  est  entièrement  à  refaire,  et, 
faute  d'avoir  connu  assez  tôt  l'ouvrage  de  M.  de  Boysson. . .  et  celui  de 
M.  Grédot,  je  suis  tombé  dans  des  erreurs  que  je  remercie  Fauteur  de 
m'avoir  signalées.  En  revanche,  je  me  permettrai  de  rectifier  ce  qu'il 
dit  p.  291  et  294  sur  Bouchier,  successeur  de  Pontard  :  ce  n'est  pas  en 
iSOi  qu'il  fut  nommé,  mais  en  1800,  et  son  sacre,  retardé  par  des  inci- 
dents que  M.  de  Boysson  paraît  ignorer,  eut  lieu  non  le  22  mai,  mais 
le  22  mars  de  l'année  suivante,  à  Bordeaux. 

J'ajouterai  qu'il  n'est  pas  exact  de  parler  des  évèques  formant  le 
Comité  directeur  de  l'Église  constitutionnelle,  en  les  appelant  «  les  Six 
Réunis  >,  attendu  qu'ils  n'étaient  que  cinq;  jque  Clément,  devenu 
évéque  de  Versailles,  n'a  jamais  été  curé  constitutionnel  (p.  .232)  et 
ne  fit  pas  partie  du  comité  des  Réunis,  auprès  desquels  il  ne  joua 
jamais  d'autre  rôle  que  celui  de  mouche  du  coche;  que  M.  de  Lostanges 
(p.  320)  n'était  pas  vicaire  général  de  Dijon  quand  il  devint  évéque  de 
Périgueux;  il  l'avait  été  avant  la  Révolution,  et  en  1817,  il  était  pré- 
cepteur en  Seine-et-Marne  ;  que  les  évèques  de  France  n'eurent  pas  à 
donner  leur  démission  en  1817  (p.  320).  Ce  qui  est  vrai,  c'est  que 
Mgr  Lacombe,  évéque  d'Angoulèmeet  auparavant  métropolitain  cons- 
titutionnel de  Bordeaux,  fut  invité  à  donner  sa  démission  en  1816,  et 
qu'il  la  refusa. 

Les  principes  de  M.  de  Boysson  et  ses  vues  générales  sur  la  crise 
religieuse  qui  va  de  1789  à  1815,  sont  inspirées  par  l'orthodoxie  la  plus 
pure,  et,  s'il  est  possible  de  le  chicaner  sur  certains  faits  et  certains 
chiffres,  on  ne  peut  que  se  rallier  à  toutes  ses  conclusions. 

P.   PïSANI. 

Essai  «ur  le  Porheët,  le  comté,  ea  capitale,  sec  seitmeum, 

par  le  vicomte   HBRVâ  du  Hàloouët.   Paris,  Champion,  1906,  in-8  de 
285  p.,  avec  grav.  et  une  carte.  —  Prix  :  4  fr. 

Monographie  excellente  à  laquelle  on  ne  peut  guère  reprocher  que 
la  modestie  du  titre,  reproche  que  les  auteurs  méritent  assez  rare- 
ment, je  l'avoue.  Cet  ouvrage  est  plus  qu'un  «  essai  »  ;  en  réalité,  c'est 


~  252  - 

aussi  complÈte  que  le  comporte  le  sujet;  peut-être  mftme 
eu  trop  complète,  dans  ce  sens  qu'elle  le  dépasse,  pour 
(oia  sur  l'histoire  générale  de  Bretagne,  lorsque,  par 
iiteur  insiste  quelque  peu  sur  la  guerre  entre  Blois  et 

celles  de  religion,  au  xti*  siècle,  ou  de  la  chouannerie, 
rin*  ;  mais  je  ne  lui  en  fais  pas  un  grief,  d'autant  que  le 
non  pas  sans  doute  le  Ibéilre  enller,  mais  du  moins  une 
éâtre  de  ces  luttes  fratricides.  —  L'auteur  raconte  les 
ères  .origines  du  PorhoSt,  de  ce  Pagus  trans  sylvam,  ea 
lulTOcodt,  qui  fut  d'abord  une  juveignerie  de  Bretagne 
s).  La  Tille  de  Jossello,  si  âèrement  assise  eur  les  bords 
irde  toujours  son  aspect  féodal,  après  neuf  siècles.  Le 
ohan  est  de  la  plus  grande  beauté,  tandis  que  la  curieuse' 
tte-Dame  du  Roncier  attire  de  son  cAté  l'attention  du 

sa  statue  miraculeuse,  et,  dans  la  sacrislie,  le  tombeau 
nés  de  Du  Gueeclin,  lu  connétable  Olivier  de  Clisson. 
de,  le,  ou  plutôt  la  comté,  comme  on  disait  alors,  étant 
lenoullle,  subit  une  dislocation  quin'était  pas  la  première, 
rait  déjà  éprouvé  une  autre,  celle  d'où  sortit  la  vicomte 
li  garda  Josselio  comme  capitale,  el  non  la  petite  ville 
I  nom.  De  1239  à  1370,  le  ForhoQt  appartint  tgur  à  tour 
de  Fougèi^es,  de  Lusitruau  et  de  France  ;  ce  fut  dans  l'in- 
151,  qu'eut  lieu  dans  les  landes  de  Mi-Voie,  entre  Josselin 
le  fameux  combat  des  Trente  qui  eut  un  si  grand  reien- 
dont  cependant  le  résultat  fut  si  mince.  Dne  héroïque 
i,  ce  qui  est  déjà  bien  quelque  chose, 
ble  de  Clisson  échangea  en  1370,  contre  le  Porhoei,  avec 
ert  d'Âlençon,  la  terre  de  Tuit,  sise  dans  la  vicomte  de 

ajoutant  une  rente  de  deux  mille  livres  tournois.  Ce 
atrix  qui  apporta  ce  Sef  dans  la  maison  de  Roban,  d'où  11 
s  sortir  qu'à  la  Révolution.  * 

les  guerres  de  religion  du  xvi*  siècle,  et  pour  récompenser 
I  s'étalent  montrés  fidèles  partisans  de  la  Royauté,  durant 
mme  aussi,  bêlas!  ardents  champions  du  calvinisme, 
;ea  en  duché  la  vicomte  de  Rohan,  au  profit  do  Henri, 
1  nom.  Le  PorhoSt,  réduit  à  la  cb&telleaie  de  Josselin, 
iporlance. 

chapitre,  qui  n'est  pas,  le  moins  intéressant,  est  un  peu 
1  hors-d'ceuvre,  parce  que  le  Porbœt,  dépouillé  de  sa 
qu'on  me  passe  le  mot,  n'existe  plue,  et  dès  lors  ne  peut 
listoire. 

ppendlces,  dont  une  carte  du  PorhoSt  et  une  liste  gén^a- 
omtes  de  ce  nom,  terminent  cette  monograpbie  que  nous 


r 


-  253  — 


Toudrions  voir  suivie  d'autres  du  même  genre.  L*auteur  pourrait 
nous  les  donner  :  il  a  du  talent^  et  j'aime  à  penser  que  les  loisirs  ne  lui 
font  pas  défaut  pour  ces  recherches  qui  intéressent  si  grandement 
rhistoire  provinciale.  A.  Roxjssk^. 

ÇHCSfimnsaetvelles,  par  Pbbdima.nd  BauNBTiàaB.  Paris,  Perrin,  1907, 
in-16  de  xxvi-411  p.  —  Prix  ;  3  fr.  50. 

Lia  date  que  porte  la  préface  de  ce  volume  (i*^  novembre  1906]  — 
M.  Bruneliére  est  mort  le  9  décembre  —  lui  donne  Tintérét  émouvant 
d'une  sorte  de  testament.  Ces  pages  sont  contemporaines  des  Discours 
de  combat  et  inspirées  des  mêmes  préoccupations.  On  remarquera  qu'à 
part  deux  morceaux,  le  Mensonge  du  pacifisme  et  Pour  les  humanités 
classiques^  les  questions  actuelles  abordées  ici  se  rapportent  toutes  au 
problème  religieux,  et  presque  toujours  au  catholicisme.  On  verra  là  le 
peu  de  valeur  des  prétendues  incompatibilités  par  lesquelles  on  prétend 
récarter  :  incompatibilité  avec  la  science  (voir  spécialement  la  premier» 
élude,  A2^ès  une  visite  au  Vatican^  1897)  comme  s'il  pouvait  y  avoir  con- 
flit entre  deux  ordres  de  connaissances  entre  lesquelles  l'auteur  estime 
qu'il  ne  doit  y  avoir  pas  même  de  contact;  —  incompatibilité  avec  la 
raison,  ou  plutôt  avec  le  rationnel,  entendu  au  sens  étroit  de  ce  que  com- 
prend la  raison  raisonnante  (voir  les  Bases  de  la  croyance,  préface  au 
livre  de  M.  Balfour);  —  conflit  avec  la  démocratie,  comme  s'il  n'y  avait 
pas  au  contraire  une  sorte  de  convenance  interne  entre  elle  et  une  Église 
où  rien  n'est  héréditaire,  où  tout  est  social,  —  de  même  que  l'on  peut 
découvrir  une  convenance  interne  pour  la  doctrine  évolutive  et  la  morale 
dont  on  a  craint  parfois  qu'elle  n'eût  ébranlé  les  fondements.  M.  Brune- 
tière  va  plus  loin  :  il  montre  à  plusieurs  reprises  (La  Fâcheuse  Équivoque, 
Voulons-nous  une  Église  nationale  ?  Le  Catholicisme  aux  États-Unis)  qu'une 
religion  sans  une  affirmation  du  surnaturel  qui  là  fonde,  sans  dogme 
et  sans  autorité,  n'est  qu'un  leurre,  et  que  vraiment  la  religion,  pour  qui 
ne  veut  pas  se  payer  de  mots  et  n'a  pas  peur  de  voir  clair,  c'est  le  catho- 
licisme. —  À  noter  cette  franche  déclaration  que  je  relève  dans  le  mor- 
ceau intitulé  :  Éducation  et  instruction  [  p.  54.)  :  «  Je  regrette  que  l'éducation 
ne  soit  pas  demeurée  chose  privée.  »  —  La  lecture  de  ce  livre  fera  vive- 
ment sentir  quel  vigoureux  et  indépendant  serviteur  vient  de  perdre 
l'Église  catholique,  et  combien  il  est  faux  de  s'imagioer  que  l'adhésion 
à  ses  dogmes  empêche  de  penser.         Baron  J.  Anqot  des  Rotours. 


Contre  la  •éparatlon.  De  la  Rupture  à  la  condamnation^  par  le  comte 
Albbrt  db  Mun.  2«  édit.  Paris,  Poussielgue,  1906,  ln-12  de  x-483  p.  — 
Prix  :  4  fr. 

Dans  ce  volume  Téminent  orateur  a  renfermé  par  ordre  chronologique 
les  articles  successifs  qu'il  a  donnés  aux  journaux  pendant  cette  période 


—  254  — 

si  douloureuse  pour  les  calfaoligueg  qui  s'étend  de  la  rupture  du  con- 
cordat à  la  loi  de  190G  sur  la  séparation  de  l'Église  et  de  l'Élat  et  à  la 
condamaation  de  cette  loi  pat  le  pape  Pie  X.  Au  milieu'  d'événemeutg 
si  graves,  l'éloquent  député  ne  pouvant  plus  défeadre  l'Église  par  la 
parole  que  lui  inlerdit  une  malencontreuse  infirmité,  a  voulu  du  moins 
la  défendre  par  la  plume.  Les  articles  reproduits  ici  ont  été  admirés  et 
applaudis  au  moment  de  leur  publication  par  tout  ce  qu'il  y  a  d'hommes 
de  sens  et  de  cœur.  On  les  trouvera  réunis  avec  grand  plaisir.  Outre  le 
charme  qui  s'attache  à  tout  ce  qu'écrit  M.  de  Mun,  on  pourra  se  rendre 
compte  de  la  suite  des  événements  de  ces  temps  malheureux  espoaés 
par  un  témoin  très  informé  et  caraclêrisésavecun  sentiment  très  élevé 
de  la  justice  immuable.  On  y  verra  toutes  les  hypocrisies,  les  violences, 
les  actes  arbitraires  d'un  gouvernement  qui  n'a  de  républicain  que  le 
nom  et  cache  sous  cette  étiquette  un  despotisme  que  n'a  jamais  égalé 
celui  des  monarques  les  plus  absolus,  D.  V. 


E]irltii)Bti»rténeliMl  enaléltek  a  inngyaro^KK^gl  hltaJiiM 
Uonïb^l.  (SouvenlrM  de  l'hlHtoIre  de  l'EglIae  A  l'époqne 
de  !■  Hèfonne  en  Honi^rle),  par  V.  Buntitay,  R.  Hapaics  et  J. 

K^BicsOMn.   Budapest,  Stephaneum,  1904.  T.  II,  in-8  de  S66  p,  et  index 
alptiabëlique  ;  t.  III,  1906,  iii>S  de  S93  p. 

Le  premier  volume  de  cet  ouvrage  [Cf.  Polybtblion  de  février  1904, 
t.  C,  p.  141-142)  s'arrêtait  au  désastre  de  Mobàcf,  au  moment  où,  par 
la  mort  de  l'infortuné  roi  Louis  II,  commence  pour  la  Hongrie  une  des 
périodes  les  plus  lamentables  de  son  histoire.  Le  pays  est  divisé,  deux 
rois  se  disputent  la  couronne,  les  seigneurs  ne  comprennent  pas  que  leur 
devoir  le  plus  strict  leur  impose  l'union  ;  ils  se  séparent  pour  soutenir 
les  rivaux  et  pendant  ce  temps  les  Ottomans,  qui  rencontrent  des  alliés 
parmi  les  chefs  mêmes  du  gouvernement,  envahissent  le  pays.  Â  la 
faveur  de  ces  troubles,  la  Béforme  se  développe  et  gagne  toujours  plus 
de  partisans.  L'autorilé  des  seigneurs  s'accroît,  et  la  convoitise  d'un 
grand  nombre  trouve  à  se  satisfaire  par  la  spoliation;  ils  s'emparent 
des  dîmes,  des  redevances  dues  à  l'Église,  et,  pour  assurer  la  tranquil- 
lité de  leur  conscience,  ils  adoptent  la  nouvelle  religion.  L'Église 
appauvrie  manque  de  prêtres,  et  tandis  que  les  luthériens  publient,  en 
une  seule  année,  deux  catéchismes,  les  catholiques  resleot  silencieux. 
Lesévéchésn'ontplusde  titulaires,  leurs  revenus,  comme  ceux  de  nom- 
breuses abbayes,  sont  confisqués  ;  quand  un  évoque  est  nommé,  Rome, 
sous  préteite  que  d'autres  pays  eussent  pu  réclamer  la  même  faveur, 
ne  veut  pas  lui  faire  remise  des  droits  que  le  nouveau  prélat  est  trop 
pauvre  pour  payer,  et  ainsi  se  prolonge  la  vacance  des  sièges  épisco- 
paux.  Lors  de  la  réunion  du  Parlement  et  des  négociations  pour  la 
paix,  il  est  toujours  question  de  restituer  au  clergé  tous  ses  biens,  mais 
l'argent  fait  défaut.  Le  Roi  ne  pouvait  sévir  contre  les  seigneurs  qui 


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—  255  — 


détenaient  ces  biens  :  il  avait  besoin  d'eux  pour  la  guerre  contre 
les  Turcs. 

Les  prêtres,  disséminés  à  travers  le  pays,  étaient  trop  peu  nombreux 
pour  lutter  contre  les  prédicants  venus,  non  seulement  de  Wittemberg, 
.  mais  de  Jftgerndorf,  de  Breslau,  de  Liegnitz,  etc.,  envahissant  surtout 
les  villes  minières  du  nord  de  la  Hongrie  où  la  population  était  mieux 
préparée  pour  les  comprendre.  Les  auteurs  de  Souvenirs  de  l'histoire  de 
P Église  établissent,  par  des  documents,  Tinvasion  de  la  pensée  alle- 
mande dans  cette  réfjfion  dont  la  proximité  de  la  frontière  rendait  Taccès 
plus  facile,  et  cependant,  malgré  le  développement  du  luthérianisme^  k 
Besztercebànya,  en  1541,  tout  le  progrès  de  la  Réforme  consistait  à 
avoir  détaché  les  catholiques  de  Tobéissance  au  Saint-Siège  et  aux 
évêques  ;  ils  célébraient  encore  la  messe  et  les  autres  cérémonies 
comme  autrefois.  Â  cette  époque,  la  lutte  contre  les  catholiques  n'avait 
pas  encore  pris  l'acuité  qu^elle  devait  avoir  plus  tard  quand  le  succès 
des  réformés  enleva  tout  frein  à  leurs  exigences  et  leur  permit  de 
montrer  jusqu'où  pouvait  aller  leur  intolérance. 

L'ouvrage  de  MM.  Bunyitay,  Rapaics  et  Karàcsonyi  comprend  de 
nombreux  documents  inédits,  classés  dans  Tordre  chronologique,  qui 
en  rend  la  consultation  facile  ;  c'est  un  des  ouvrages  les  plus  importants 
sur  le  xvi®  siècle,  depuis  celui  de  Mgr  G.  Fraknôi  sur  les  Rapports  relu 
gieux  et  politiques  de  la  Hongrie  avec  le  Saint-Siège.  Presque  tous  les 
documents  des  Souvenirs  étant  publiés  en  latin,  les  historiens  étrangers 
pourront  y  trouver  des  renseignements  sur  cette  période  de  l'introduc- 
tion de  la  Réforme  en  Hoogrie  si  peu  connue  à  l'étranger,  ou  connue 
seulement  par  des  documents  d'origine  germanique.    Emile  Horn. 


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CLurucskorl  fegyverek  (JLrmev  de  Fépoque  des  Kou- 
roucz))  par  âlprbd  Czubbbka..  Budapest,  Siephaiieum,  1906,  iu-8  de 
150  p.,  illustré.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Au  xviii^  siècle,  un  historien  allemand  écrivait  :  «  Les  Hongrois  étaient 
guerriers  et  ils  le  sont  encore  ;  ils  forment  le  rempart  des  peuples 
chrétiens  et  défendent  courageusement  leur  liberté.  »  Cette  apprécia- 
tion de  l'auteur  allemand  est  exacte  ;  à  travers  les  siècles,  les  Hongrois 
combattirent  tantôt  contre  les  invasions  de  peuples  étrangers,  tantôt 
pour  conserver  leur  liberté  si  souvent  menacée  ;  aussi  la  description 
des  armes  de  ce  peuple  guerrier  c  né  à  cheval  »  est-elle  intéressante. 
M.  Gzuberka  n'a  traité  qu'une  petite  partie  de  ce  sujet,  il  n'embrasse 
que  l'époque  des  Kouroucz,  c'est-à-dire  la  période  qui  s'étend  du  sou- 
lèvement d'Émeric  Thôkôiy  jusqu'à  la  paix  de  Szatmâr,  lorsque  Fran- 
çois Ràkôczi  II  dut  cesser  la  lutte  contre  l'Autriche.  A  cette  époque, 
plus  qu'à  toute  autre  peut-être,  la  guerre  fut  la  grande  préoccupation, 


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—  256  — 


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Tunique  occupation  de  tous  les  patriotes  qui  avaient  alors  plus  d'occa- 
sions de  combattre  que  de  vaincre.  L'armée  kouroucz>  si  originale,  se 
recrutait  de  différentes  façons,  toutes  fort  variées  ;  aussi  ses  armes 
étaient-elles  assez  disparates  :  elles  avaient  une  origine  plutôt  orien- 
tale. Getle  influence  de  TOrient  remontait  à  Tère  même  de  la  migration 
des  Magyars  en  Pannonie  ;  elle  se  renouvela  en  quelque  sorte  au  mo- 
ment des  guerres  turques  et  s'étendit  môme  vers  TOccident.  A  cette 
époque  de  guerres  continuelles,  les  combattants  ne  se  contentaient 
pas  d'une  seule  arme,  les  seigneurs  en  possédaient  de  nombreuses,  dont 
quelques-unes  de  grande  valeur  ;  mais  celles-ci  n'étaient  pas  destinées 
uniquement  aux  combats,  elles  servaient  aussi  d'ornement  dans  les 
cérémonies  solennelles,  aux  séances  du  Parlement,  etc.  Le  luxe  ne  se 
bornait  pas  aux  armes ,  il  s'éiendait  aux  liarnacbements  des  chevaux  : 
selles,  shabraques,  harnais,  etc.,  étaien^^  ornés  de  pierreries  et  repré- 
sentaient souvent  une  valeur  importante. 

L'ouvrage  de  M.  Gzuberka  est  divisé  en  sept  chapitres  ;  le  premier 
est  consacré  aux  armes  blanches,  sabres,  lances,  épées,  etc.  ;  le  sabre, 
arme  sans  laquelle  on  ne  peut  guère  se  représenter  le  Magyar,  y  tient 
une  large  place.  Nos  ambos^  écrivait  le  Eouroucz  sur  la  lame  de  ce 
compagnon  inséparable  de  sa  vie  agitée.  Il  y  avait  d'autres  inscriptions 
encore  :  Soli  Deo  Gloria  et  Honor  ;  Pro  Deo  et  PcUria  ;  Domine  dirige  vias 
meas.  Ce  fut  à  Tépoque  kouroucz  que  l'on  vit  graver  sur  les  lames  des 
sabres  l'image  de  la  Vierge  avec  l'enfant  Jésus.  £n  1708,  François 
Ràkôczi  II  avait  un  sabre  de  ce  genre  ;  tout  différent  était  celui  que, 
selon  la  tradition,  Louis  XIV  aurait  envoyé  à  son  allié,  en  1707.  Un 
chapitre  est  consacré  aux  armes  à  feu,  aux  canons,  mortiers,  obusiers 
et  aussi  à  tous  les  engins  et  projectiles  destinés  à  Tattaque  ou  à  l'incen- 
die des  villes.  Un  autre  traite  des  masses  d*armes,  haches,  etc.,  un 
autre  encore,  des  armures,  boucliers,  cottes  de  mailles,  etc.,  le  dernier 
chapitre  s'occupe  des  harnachements  ;  mais  l'un  des  plus"  intéressants 
est  celui  que  Tauieur  consacre  aux  drapeaux,  oriflammes  et  étendards  ; 
là  aussi,  on  remarque  les  inscriptions  significatives  des  sentiments 
religieux  qui  animaient  les  guerriers  hongrois  :  sur  un  côté  du  drapeau, 
on  voit  les  armes  du  chef,  sur  l'autre,  l'image  de  la  Vierge.  Celui  de 
Râkôczi,  à  la  bataille  de  Koronczo,  en  1704,  avait  pour  inscription  : 
Maire  monstrante  viam  Deo  duce  pro  patria  et  libefHaXe  vincere  aut  mori. 
Les  principaux  arsenaux  de  cette  époque  se  trouvaient  à  Munkâcs,  à 
Kassa,  à  Eger  et  à  ÉrsekujvÀr. 

L'ouvrage  de  M.  A.  Gzuberka,  bien  documenté,  constitue  une  contribu- 
tion intéressante  à  l'histoire  guerrière  de  la  Hongrie.     Emile  Hobn. 


—  257  — 

Tmop^màB,  de  CLénsNT  Mikbs,  de  Zdgou).  Budapest,  Franklin»  1D06,  in-4 
de  LxxT-233  p.,  aree  36  plancbes  en  ooulears  hort  texte»  31  grarures  «t 
3  reproductions.  •-  Prix  :  105  fv.  , 

Paitni  les  publications  que  le  rapatriement  en  Hongrie  des  cendres 
de  François  Ràkôczi  II,  a  suscitées,  il  en  est  une  qui  mérite  tout  parii- 
liéremént  de  retenir  Uattenlion  :  c'est  la  nouvelle  édition  des  Lettrée  4e 
Turquie,  Ces  Lettres^  écrites  vers  le  milieu  du  xviii*  siècle,  forment  un 
des  chefs-d'œuvre  de  ^  prose  magyare  de  l'époque. 

Clément  Mikes  était  né  en  1690  à  Zàgoû.  A  Tâge  de  dix-sepi  ans,  il 
entra  comme  page  à  la  cour  de  François  Râk^czl  II  et  voua' à  son 
maître  une  affection  qui  ne  se  démentit  jamais.  Ce  fut  aioBi  qu'il  l'accom- 
pagna  en  France,  lorsque  la  paix  de  Szatmàr  eut  fait  de  François 
RAkôczi  un  exilé  ;  il  le  suivit  en  Turquie,  l'assista  dans  ses  derniers 
moments  et,  seulement  alors,  se  rappelant  qu'aucun  décret  n*àTait 
prononcé  son  exil,  voulut  retourner  en  Hongrie.  Mais  Marie-Tbérése 
repoussa  la  requête  du  proscrit  par  dévouement,  qui  mourut  à  Rodoslo, 
après  avoir  vu  disparaître  presque  tous  ses  compagnons  d*infortune. 
Pendant  son  ^éjour  en  France/Glément  Mikes.  avait  lu  de  nombreux 
ouvrages  français  et  avait  pris  goût  à  la  littérature  épistolairedu  siècle 
de  Louis  XIV.  A  Constantinople,  il  trouva,  dans  la  femme  de  Tambas- 
sadeur  de  France,  une  âme  compatissante  :  M»«  de  Bonnac  lui  prêtait 
les  livres  qu'elle  recevait  de  Paris,  ce  qui  permettait  au  «  gentilhomme 
de  la  chambre  »  qu'était  devenu  le  page  d'autrefois,  de  tromper  les 
tristesses  de  l'exil. 

Ce  fut  alors  qu'il  se  mit  à  écrire  ces  Lettres  de  Turquie  adressées  à  la 
comtesse  Y...  E...,  sa  tante,  mais  que  Ton  suppose  avoir  été  un 
personnage  fictif.  La  forme  épistolaire  avait  dû  sembler  à  Clément  Mikes- 
une  manière  plus  agréable  de  rédiger  son  journal  ;  on  y  retrouve  l'io* 
fluence  de  la  littérature  française.  La  première  lettre  est  datée  de 
GalUpoli,  le  10  octobre  1711,  et  la  207«,  la  dernière,  porte  la  date  du 

;20  décembre  1758.  Ces  lettres  donnent  sur  l'exil  du  prince  de  Transyl- 
vanie des  renseignements  que  l'on  ne  rencontre  dans  aucun  autre 
ouvrage  :  détails  circonstanciés  sur  les  pérégrinations  des  exilés  avant 

.leur  installation  à  Rodosto,  descriptions  de  leurs  installations  souvent 
sommaires,  relations  des  pourparlers  et  des  négociations  avec  les 
Biinistres  et  les  gouvernements,  aperçus  originaux  sur  les  usages  et 
les  mœurs  turqueSi  considérations  sur  les  faits  et  gestes  des  membres 
de  cette  colonie  pour  qui  le  moindre  incident  prend  de  l'importance. 
On  peut,  à  travers  ces  lettres^  suivre  la  transformation  que  subirent  les 
sentiments  de  Clément  Mikes  ;  au  début,  il  est  plein  de  confiance  ;  plus 
tard,  il  juge  les  hommes  et  les  choses  avec  perspicacité,  mais  ne  perd 
pas  encore  sa  sérénité  ;  ce  n'est  que  bien  plus  tard,  lorsque  François 

Mars  1907.  T.  CIX.  il. 


Hn. 


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—  258  — 

Bâkôcz^  meurt,  qu'il  se  lamente  :  «  C'est  nous  qui  sommes  à  plaindre, 

écrit-il^  nous  qui  sommes  devenus  des  orphelins,  abandonnés  sur  cette 

terre  étrangère.  Que  Dieu  nou«  console!..*  •  A  partir  de  ce  moment, 

les  soucis  de  Clément  Mikes  augmentent  et  ses  lettres  se  font  plus 

rares,  la  visite  du  fils  de  François  Râkôezi,  impatiemment  attendu,  lui 

cause  plus  de  tristesse  que  de  joie^  et  quand  le  prince  Joseph  meurt, il 

écrit  :«  Il  était  intelligent,  il  avait  le  cœur  bon...  mais  qu'eût-ce  été 

si  son  père  Tavait  élevé  ?. . .  »  D'autres  exilés  meurent*  et  Mikes  observe 

tristement  que  a  tous  ceux  qui  restent  tiendraient  à  l'ombrç  d'un  pru- 

.ni.er.  .Que  la  volonté  de  Celui  qui   nous  a  créés  s'accomplisse  en 

nous  !. . .  Que  Dieu  fasse  que  jamais  personne  ne  me  suive  et  qu'on  ne 

parle  qu'avec  horreur  de  notre  long  exil  !  à  Le  temps  passe  et  les  évé- 

.nements  se  succèdent  sans  amener  de  grands  changements  dans  le 

nprt  de.Mikes  ;  il  a  la  direction  des  exilée,  et  souvent,  lui,  dont  l'amour 

.a,  été  repoussé  par  la  jeune  Suzanne  KOszegi,  qui  lui  a  préféré  le  vieux 

comte  Bercsényi,  il  remplit  les  fonctions  de  parrain  pour  les  enfants 

4es  Hongrois  qui  viennent  au  monde  sur  cette  terre  d'exil.  Les  jours 

.se  suivent  et  se  ressemblent,  Mikes  fait  cette  réflexion  :  «  Où  il  n'y  a 

plus, d'espérance  humaine,  il  reste  le  secours  de  Dieu.  »  Le  16  janvier 

iTSO,  il  écrit:  c  C'est  l'année  du  jubilé,  anaée  sainte,  si  nous  pouvions 

aller  à  Saint-Pierre  de  Rome,  mais  nous  ne  pouvons  y  aller.  Prions 

Dieu  ici  ;  son  nom  est  graod  et  partout  on  bénit  son  nom.  >  Quelques 

années  plus  tard,  un  mal  d'yeux  le  prive  pendant  de  longs  mois  de  la 

possibilité  de  lire  ;  quand  il  est  rétabli,  il  remercie  Dieu  de  ça  guérison  : 

«  Il  n'est  permis  de  souhaiter  du  mal  à  personne,  écrit-il,  même  à  son 

.ennemi,  mais  il  est  certain  que  lui  sophaiter  d'être  aveugle  serait  pire 

.que  la  mort.  La  lumière  de  mes  yeux  est  revenu^e  sans  médicaments, 

;pa;]r  la: grâce  de  Dieu...  )»  Il  termine  sa  dernière  lettre  par  ces  mots: 

4  Lorsque  je  vous  écrivais  ma  première  lettre,  j'avais  vingt-deux  ans, 

j'écris  celle-ci  dans  ma  soixante-neuvième  année.  Â  l'exception  de 

tdix-sept  années,  j'ai  passé  ma  vie  dans  des  pérégrinations  inutiles.  Je 

ne  devrais  pas  dire  «  inutiles,  »  car  il  n'est  i^ien  d'inutile  dans  ^es 

.décrets  divins,  Dieu  dispose  tout  à  sa  gloire.  Ne  désirons  que  Taccom- 

.plissement  de  la  volonté  de  Dieu.  Demandons-lui  la  vie  bienheureuse, 

.une  bonne  mort  et  le  salut  éternel.  Amen.  » 

Clément  Mikes  mourut  le  2  octobre  1761,  et  ses  Lef^res  restèrent  long- 
temps inédites  :  ce  fut  en  1794  seulement  qu'un  professeur  de  Szombat- 
hely,  Etienne  Kulcsàr,  les  découvrit  et  les  publia,  l$\i  1861,  François 
Joldy  en  publia  une  seconde  édition  ;  depuis,  d'autres  éditions  parurent 
«n  Hongrie,  la  plus  complète  est  celle  qui  vient  d'être  faite  par  les 
soins  du  gouvernement  hongrois  :  au  point  de  vue  littéraire  et  au  point 
de  vue  typographique,  elle  est  irréprochable. 
Les  Lfittres  ont  été  soigneusement  çollationnées  sur  le  manuscrit 


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même  qui  se  ;  trouve  maintenant  à  la  Bibliothèque  de  rarchevéch^. 

d'Eger  et  Vlniroduction  qui  les  précède  est  due  aux  meilleurs  historiens.  '{§} 

Ladislas.Négyesy  a  écrit  la  vie  de  Clément  Mikes,  Kâlmân  de  Thaly^ 
réminent  historien  de  Tépoque  ràkôcziste,  a  retracé,  en  ternies  émus, 
rattachement  de  Clément  Mikes  pour  François  Râkôczi,  cette  fidélité 
qni  lui  fit  confondre  sa  vie  avec  celle  de  son  maître  vaincu  et  maHieu* 
reuz.  Zolt^  BeOthy  a  ti*aité  de  la  place  qu^occupent  les  Lelires  dansla 
littérature  houKroise  et  Kâlmân  Szily  les  a  étudiées  au  point  de  vue 
philologique»  tandis  que  Bêla  Erôdi  y  a  relevé  Tinfluence  turque. 
François  Miklôs  a  classé  les  Lettres  et  a  donné  la  bibliographie  relative 
à  Clément  Mikes.  Ces  différentes  études  forment  un  ensemble  complet 
sur  les  Lettres  de  Turquie,  sur  leur  auteur  et  sur  son  époque.  Les  illus- 
trations dues  à  Edvi  Illés  sont  fort  remarquables,  l'artiste  a  passé  de 
longs  mois  en  Turquie  pour  y  recueillir  les  éléments  qui  donnent  à  ses 
compositions  une  exactitude  absolue.  Emile  Horn. 


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Mm  Cliiiie  n^Tatriee  et  guf  rrlére^  par  le  capitaine  d'Ollqnb.  Paris, 
Colin,  1906,  in-18  de  vui-319  p.  —  Prix  :  3  fr.  50.  ]^ 

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Le  capitaine  d'Ollone,  qui  vient  de  partir  récemment  pour  une  mis- 
sion d'étude  en  Asie  centrale,  a  profité  de  son  séjour  en  Chine,  ^u  *  ^ 
cours  d'une  mission  qui  lui  avait  été  confiée  par  le  ministre  de  Fins- 
truction  publique,  pour  réunir  sur  place  les  éléments  de  ce  livre  sur 
la  Chine,  où  il  réfute  un  certain  nombre  d'erreurs  accréditées  depuis 
trop  longtemps,  et  nous  fait  voir,  sous  un  jour  aussi  nouveau  que  M 
véritable,  Tétat  d^âme  de  ce  pays  encore  si  peu  connu  en  France. 
On  a  pourtant  beaucoup  écrit  sur  l'Empire  du  Milieu,  mais  rarement 
avec  une  connaissance  suffisante  delà  langue  et  des  mœurs  ;  aussi  .^ 
quantité  de  légendes  ont  encore  besoin  d'être  mises  au  point.  Ceux  qui                     J^ 
veulent  sérieusemeut  connaître  ce  pays  trouveront  dans  l'étude  du 
capitaine  d'Ollone  des  jugements  sains,  basés  sur  l'observation  et  la 
lecture  de  nombreux  documents  soigneusement  critiqués  d'ailleurs. 

On  se  convaincra  facilement  avec  l'auteur  que  c  le  Dragon  chinois 
n'est  pas  la  momie  à  demi  décomposée,  que  tant  de  descriptions  fantai- 
sistes  nous  montraient»  puisqu'il  secoue  l'engourdissement  béat.. .  où  il 
se  reposait.  Il  faut  prendre  garde  à  ses  griffes...  Puis  il  faudia  faire 
place  dans  le  concert  des  nations,  non  plus  à  une  nouvelle  grande  puis- 
sance comme  le  Japon,  mais  k  la  plus  grande  de  toutes  les  puissances,  v 

.D'un  autre  côté,  certains  symptômes  semblent  moiitrer  que  la  Chine 
tend  à  se  désorganiser,  c  Cet  empire  touche- t-il  donc  à  sa  ruine?  Bien 
imprudent  qui  oserait  prophétiser  en  ces  matières.  Loin  d*y  prétendre», 
ce  livre  ne  s'est;  proposé  que  de  montrer  la  complexité  du  problème 
et  le  danger  de  spéculations  sans  fondement.  >  A  ce  point  de  vue  il 
renseignera  tous  ceux  que  peut  intéresser  cette  question  brûlante  et  on 


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—  460  — 

peut  dire  qu*il  s'adresse  à  tous  ceux  qui  ont  Tamour  de  leur  pays,  car 
TaveDir  de  nos  colonies  d'Extrême-Orient  est  intimement  lié  à  la  solu- 
tion de  ce  problème.  A.- A.  Fauybl. 


\.M. 


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lie  JFapmi,  liistofaw  et  eiTillMitieM,  par  le  M^*  db  la  MiZBLi&as. 

Paris,  Flon-Nourrit,  1907i  3  vol.  in-16  de  Gzxy-569,  406  et  623  p.,  arec 
41  gray.  et  2  cartes.  —  Prix  :  12  fr. 

Le  développement  si  extraordinaire  de  Tempire  du  Japon  depuis  une 
quarantaine  d'années  et  Taffirmation  toute  récente  de  sa  puissance 
militaire,  par  ses  victoires  remportées  par  terre  et  par  mer  sur  Tune  des 
plus  grandes  puissances  européennes,  ont  fortement  ému  l'opinion 
uiiiverselie.  Les  États-Unis  d'Amérique  n'en  sont-ils  pas  eux-mêmes 
à  Compter  aujourd'hui  avec  le  patriotisme  japonais,  qui  s'insurge 
contre  les  prétentions  de  la  Californie  voulant  expulser  les  Nippons  des 
écoles  de  l'Etat.  C'est  donc  avec  juste  raison  que  le  monde  entier 
s'occupe  avec  crainte  de  l'arrivée  de  l'empire  du  Soleil-Levant  au  rang 
de  grande  nation  guerrière.  On  se  demande  avec  inquiétude  ce  qu'il 
adviendra  de^  colonies  européennes  en  Extrême-Orient  si  la  Chine, 
militarisée  par  son  petit  mais  vaillant  voisin,  conclut  avec  lui  une 
alliauce  offensive  et  défensive,  ayant  pour  objectif  de  chasser  les 
Européens  des  territoires  asiatiques.  Le  fameux  rapport  Kodama,  vrai 
ou  apocryphe,  ne  nous  a-t-il  pan  inspiré  quelques  inquiétudes  pour 
notre  colonie  d'Indo-Ghine? 

Dans  ces  conditions,  l'étude  sérieuse  du  Japon,  de  son  histoire,  de  ses 
ûioeurs  et  de  ses  tendances  s'impose  à  tous  les  esprits  sérieux  se 
préoccupant  de  l'avenir  des  colonies  d'Asie  que  l'on  a  pris  tant  de 
peine  à  développer. 

M  le  marquis  de  la  Mazelière,  avec  l'esprit  éminemment  pratique  qui 
le  distingue,  s'est  mis  à  l'étude  de  toutes  ces  questions  et  il  vient  de 
nous  donner  en  trois  gros  volumes,  fort  bien  écrits  et  parfaitement 
documentés,  le  résultat  de  ses  travaux.  Il  y  étudie  tour  à  tour  le 
Japou  ancien  (t.  I),  le  Japon  féodal  (t.  II),  et  enfin  le  Japon  de  Toku- 
gawa  (t.  III),  après  nous  avoir  donné,  dans  uoe  longue  Introduction 
de  130  pages,  un  aperçu  des  origines  de  la  civilisation  japonaise  et  de 
ses  reisf lions  avec  l'Europe,  sur  les  races  diverses  des  tles  du  Nippon, 
sur  la  langue,  etc. 

Des  listes  chronologiques,  donnant  les  synchronismes  de  l'histoire 
japonaise  et  des  index  alphabétiques  soigneusement  établis  complètent 
ces  volumes,  dont  la  lecture,  aussi  attrayante  qu'instruciive,  s'impose  à 
cous  ceux  qu'intéresse  l'histoire  de  révolution  des  races  humaines  et 
tout  particulièrement  celle  des  races  jaunes.  A.-A.  Fàuvel. 


-  261  — 


Oénéatogle  de  te  malseii  d»  TriMMUi,  par  le  vicomte  âlbârig 
DB  Tbughis  db  Yabbmnbs.  DijOD,  Jobard,  1906,  iQ-8  de  ix-536  p.,  avec 
planches  et  blasons. 

La  maison  de  Truchis  a  trouvé  dans  M. .  le  vicomte  de  Truchis  de 
Yarennes  un  historien  aussi  érudit  que  compétent.  Il  n*a  en  effet 
négligé  pour  son  travail  aucune  des  sources  imprimées  ou  manus-^ 
crites  ;  il  a  multiplié  ses  longues  et  patientes  recherches  soit  dans  les 
grands  dépôts  publics  de  la  France  et  de  iltalie,  soit  dans  les  archives 
plus  rarement  consultées  des  communes  et  des  châteaux.  Des  docu- 
ments si  nombreux  que  If.  de  Truchis  a  recueillis,  il  a  fait  sur  sa 
Ikmille  une  étude  complète  qui,  à  des  degrés  divers,  intéresse  l'histoire 
et  les  beaux-arts. 

L^histoire  particulière  des  provinces  de  Bourgogne  et  de  Franche**, 
Comté  s'y  trouve  représentée  par  le  sujet  même  choisi  par  fauteur, 
puis  par  les  généalogies  très  complètes  des  familles  alliées,  si  bien  que 
plus  de  4000  noms  propres  y  sont  cités  et  plus  de  60  blasons  y  sont 
figurés.  L*histoire  générale  y  trouve  aussi  son  compte  par  maint  trait 
de  détail  inédit  ou  peu  connu,  comme  par  cette  pièce  de  vers  adressée 
par  Voltaire  à  M^  de  Truchis  de  Lagrange,  religieuse  visitandine. 

Quant  aux  beaux-arts,  c'est  par  les  soins  minutieux  apportés  à  Tor- 
nementaiion  de  ce  magnifique  ouvrage,  par  le  choix  et  le  nombre  des 
gravures,  par  le  style  des  lettres  d*eùtéte  des  chapitres  et  des  culs-dè- 
lampe  que  l'auteur  s*est  concilié  le  goût  des  connaisseurs  les  plus 
difficiles.  Il  fait  défiler  devant  les  yeux  du  lecteur,  par  plus  de  soixante 
planches,  tour  à  tour  les  vues  des  chAteaux  qui  ont  appartenu  aux 
diverses  branches  de  aa  famille,  et  une  superbe  galerie  de  portraits 
dont  les  plus  remarquables  sont  signés  de  noms  connus,  tels  que  de 
Lahiche  et  de  Mignard,  le  célèbre  peintre  de  Louis  XIY,  et  sont  repro- 
duits dans  Touvrage  par  des  héliogravures  Dujardin. 

M.  de  Truchis  sait  encore  charmer  le  lecteur  par  les  conseils  pleins 
de  simplicité  et  de  modestie  que,  dans  la  Préface,  il  donne  à  ses 
enfants,  à  qui  il  retrace  leurs  devoirs  en  les  mettant  en  garde  contre 
certains  sentiments  que  pouvait  leur  suggérer  la  généalogie  de  leur 
famille.  Toutefois,  nous  ne  lui  épargnerons  pas  le  reproche  de  n'avoir 
fait  tirer  son  travail  qu'à  deux  cents  exemplaires.  Ce  volume  se  pré* 
sente  donc  comme  un  ouvrage  de  haut  luxe,  rare  dès  sa  publication,  et 
qui  comptera  comme  l'un  des  meilleurs  et  l'un  des  plus  recherchés  du 
genre  dans  les  grandes  bibliothèques  de  la  France  et  de  l'étranger. 

B.  B. 


r-ï     7: 


I;.u> 


—  262  - 

BULLETllN 

MLmnt  und  Uaeckei,  voQ  LuDWiQ  GoLDSCHMioT.  Gotha,  Thiebemann, 
1906,  iii-8  de  138  p.  —  Prix  :  3  fr.  75. 

M.  GoLdschmidi  est  un  partisan  de  Kant,  mais  de  Eant  complété  par  la 
raison  pratique.  Nous  n'avons  pas  à  rechercher  ici  si  cette  position  est 
parfaitement  logique,  du  moment  qu*elle  est  acceptée  par  l'auteur,  nou^ 
devons  reconnaître  quMl  en  fait  un  bon  usage. 

Le  petit  volume  quUl  vient  de  publier  contient  trois  essais.  Le  premier  est 
une  réfutation  de  Haeckel.  &I.  Goldsctimtdc  repousse  le  matérialisme  athée 
du  célèbre  zoologiste»  en  montrant  qu'il  sort  de  sa  compétence  de  natura- 
liste et  qu'il  entre  précisément  sur  ce  terrain  où  la  critique  de  la  raison 
pure  refuse  de  se  hasarder,  n'y  étant  pas  soutenue  par  Texpérience. 

Le  second  essai  est  un  plaidoyer  en  faveur  de  la  liberté.  Kant  a  montré 
que  les  raisons  Invoquées  contre  la  liberté  et  les  raisons  qui  la  persuadent 
sont  en  antinomie.  Dans  ces  matières,  la  raison  ne  peut  aller  jusqu'au  bout. 
Elle  ne  peut  point  prouver  la  liberté  d'une  manière  apodictique,  elle  ne 
peut  point  prouver  non  plus  que  tout  est  sujet  à  la  nécessité.  Mais  la  pra- 
tique rompt  Tantinomie  en  faisant  voir  que  la  liberté  est  une  condition 
indispensable  de  la  moralité  qui  est  un  fait. 

Le  troisième  essai  est  une  réplique  à  M.  F.  Baumann,  qui  avait  relevé  sur 
plusieurs  points  les  attaques  de  M.  Goldschmidt  à  son  Antikant.     D.  V. 


Ans  Jeune*  iilie*..  lettre»,  par  Fr.  A.-M.  Abbeville,  Paillart,  s.  d.,  in-lf 
de  vM42  p.  —  Prix  :  1  fr. 

Ceci   n'est  sans  doute  qu'un  roman  épistolaire,  mais  c'est  un  roman 
délicieux,  et,  ce  qui  vaut  mieux,  plein  d'utiles  enseignements.  Voici  le 
sujet.  Une  jeune  ûile,  bonne  chrétienne,  mais  abondamment  pourvue  de 
tous  ces  petits  défauts  que  la  nature  place  en  travers  des  sollicitations  de 
la  grftce,  écrit  à  son  frère,  religieux  éminent  «  pieux  comme  Angelico, 
ferme  comme  saint  Jérôme,  directeur  de  la  famille,  confident  des  joies  et 
des  souffrances,  conseiller  aux  heures  difficiles.  ■  La  petite  sœur  s'ouvre  à 
son  grand  frère  en  toute  franchise  et  elle  lui  confesse  ses  ardeurs,  parfois 
intempérantes,  ses  faiblesses,  ses  défauts,  ses  fautes,  et  le  grand  frère  lui 
répond,  souvent  poor  la  gronder  et  la  reprendre,  toujours  pour  la  guider  et 
lacorriger.  Et  c'est  ainsi  qu'il  lui  enseigne^  en  lettres  spirituelles  etaimables, 
dont  le  ton  grondeur  parfois  se  fait  aisément  pardonner,  combien  Tespritde 
sacrifice  vaut  mieux  que  l'action  extérieure  trop  souvent  suggérée  par  1^ 
vanité  ;  comment  une  jeune  fille  chrétienne  doit  se  comporter  avec  les  domes- 
tiques, Avec  les  ouvrières,  et  en  tout  rester  fidèle  &  l'esprit  de  justice  et  de 
charité,  au  risque  d'en  oublier  un  peu  les  agréments  fritoles  du  monde;  com- 
ment elle  organisera  chrétiennement  ça  vie,  et  quels  rapports,  faits  de  respect 
et  docilité,  elle  entretiendra  avec  son  directeur  de  conscience  ;  quels  sont  les 
livres  qu'elle  pe  doit  point  lire,  et  quels  sont  les  livres  qu'elle  peut  et  même 
doit  lire,  pour  la  bonne  formation  de  son  esprit  et  de  son  cœur;  quels 
soins  il  faut  qu'elle  apporte  dans  le  choix  de  ses  amitiés,  et  ce  qu'elle  doit 
éviter  dans  les  conversations,  et  quel  est  le  rôle  social  de  la  femme,  et 
quelle,  dans  la  vie  chrétienne,  la  part  nécessaire  et  bienfaisante,  du  sacrifice 
et  de  la  souffrance.  Et  la  jeune  fille,  très  vive,  très  ardente,  très  en  dehors, 
se  rebiffe  bien  un  peu  contre  ces  leçons  austères,  mais  elle  finit  par  les 
accepter,  par  j  conformer  sa  vie,  ce  qui  vaut  mieux,  et  ainsi  elle  mérite  la 


14.  ' 

L'»_ 


—  263  — 

récompense  qui  loi  advient,  sous  la  forme  d^un  mariage  où  se  rencontrent 
toutes  ies  conditions  qui  assurent  le  bonheur  chrétien.  G^est  de  la  main 
d'une  amie  très  chère,  partie  pour  le  ciei  eh  lui  léguant  son  propre 
bonheur  terrestre,  qu^elle  reçoit  ce  dernier  bienfait,  et  c*est  sur  la  tombe 
de  la  chère  petite  morte  qu^eile  dépose  ces  lettres  comme  la  fleur  dn 
souvenir,  i  l*ofT^ant,  par  là  même,  aux  Jeunes  filles,  ses  sœurs,  puisqne  c'est 
à  elles  que  Marguerite  pensait  »  quand,  avant  de  s^envoler  vers  le  bon  Dieu, 
elle  lui  demandait  de  publier  cette  correspondance.  Les  jçunes  filles 
chrétiennes  recevront  avec  reconnaissance  ce  legs  pieux  de  la  douce  et 
charmante  Marguerite.  Êdouabd  Pontal. 

Jlu-«iltsii,  méthode  japonaUe  cTentraînemeni  et  de  combat,  par  H.  Irvino 
Hancock  ;  trad.  par  L.  FsaRUS  et  J.  Pbssbaud.  Paris,  Berger-Levrault, 
1905,  petit  in-8  de  xxyiM72  p.,  avec  19  planches.  —  Prix  :  3  fr.  t$0. 

Lie  «Ilu- jritsa  et  la  Femme.  Entrainement  physiqtté  féminin,  parjH.lRViNO 
Hancock;  trad.  par  L.  Fbrrus  et  J.  Prssbaud.  Paris  et  Nancy,  Berger;- 
Levraultr'  1906,  in-12de  xxxix-i66  p.  avec  32  planches.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

—  Le  jiu-jitsu  n*ést  pas  seulement  un  sport  auquel  peut  aller  pendant 
quelque  temps  la  faveur  d^un  certain  public  ;  c'est,  si  Ton  en  croit  cet  inté- 
ressant et  joli  volume,  une  longue  méthode  d^entraînement,  une  règle 
sévère  de  vie,  presque  une  morale.  L'étudiant  en  jiu-jitsu  ne  doit  pas%eule- 
ment  apprendre  à  pincer  le  bras  ou  le  poignet  de  façon  à  produire  roogour* 
dissementde  certains  muscles,  il  ne  doit  p^s  s'exercer  seufement  à  frapper 
du  tranchant  de  la  main,  à  réussir  le  coup  du  gosier  ou  celui  des  manches  ; 
il  doit  aussi  et  d'abord  s'habituer  à  un  régime  frugal,  être  tempérant» 
modéré  et  d'un  bon  naturel  ;  il  faut  qu'il  réunisse  en  lui  le  calme  d'un  sage 
et  rhéroïsme  d'un  Samouraï.  On  lui  promet  d'ailleurs  qu'à  cette  école,  en 
même  temps  que  sa  force  et  son  adresse,  il  accroîtra  sa  beauté.  —  Seize 
photographies,  représentant  des  instructeurs  japonais  en  train  d'exécuter  les 
mouvements  les  plus  importants,  achèvent  de  précfser  les  idées  du  lecteur. 

—  Après  le  jiu-jitsu  de  l'homme,  celui  de  la  femme.  Les  éditeurs,  dans 
leur  Avertissement,  vont  au-devant  d'une  certaine  inipression  d*étonnement 
qu'ils  supposent  devoir  être  celle  du  lecteur  à  la  vue  de  ce  titre.  Cependant, 
puisque  nous  savons  déjà»  par  le  premier  ouvrage,  que  le  jiu-jitsu  est  une 
méthode  raisonnée  et  mesurée  de  développement  physique,  nous  ne  voyons 
pas  pourquoi  il  ne  s'appliquerait  pas,  comme  tel,  et  en  teuant  compte  de 
leurs  qualités  propres,  à  l'un  et  à  l'autre  sexe.  Le  préfacier  d^aîlleurs  nous 
jamène  en  terrain  connu  par  la  comparaison  qu'il  établit  entre  le  jiu-jitsu 
et  la  gymnastique  suédoise;  et  ici  reparait  ce  goût  des  considérations 
philosophiques  qui  est  bien  ce  qu'il  y  a  de  plus  surprenant  en  pareille 
matière  :.il  nous  est  dit  que  les  procédés  de  la  gymnastique  suédoise  sont 
€  analytiques  »,  parce  qu'ils  développent  séparément  chaque  muscle,  que 
ceux  des  méthodes  d'entraînement  anglaises  sont  <  synthétiques  »  parce 
que  tout  le  corps  y  agit  à  la  fois,  et  que  le  jiu-jitsu  emploie  tour  à  tour 
l'analyse  et  la  synthèse;  de  plus,  cette  méthode  japonaise  préfère  une 
longue  série  de  petits  efforts  à  des  efforts  peu  nombreux  mais  très  intenses. 
.Le  livre,  illustré  de  32    photographies,    est  d'un  réel  intérêt    pour  les 

personnes  qui,  dans  un  esprit  assez  libre,  s'occupent  de  questions  d'éduca- 
tion ;.le8  résultats  dont  il  témoigne  semblent  vraiment  satisfaisants. 

Baron  C.  db  Vaux. 


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f-'- 


-  264  — 

•ISto»Quli»t  et   im   WLéor^mnïmmtîan    modorne   du  •aloC-Alène,   par 

Paul  Qraz^ani.  Paria,  Bloud,    1907,  ia-8  de  64  p.  (CSolléctioa  Science  èî 
n.lighn).  —  Prix  :  0  fr.  60. 

Résumé  clair  ot  de  lecture  facile  de  Thistoire  du  célèbre  pontiflcat. 
M.Graziani  iiASiste  particulièremeut,  avec  raison,  sur  la  rôpressioa  du 
brigandage  qui  désolait  l'État  pontifical,  et  surtout  sur  la  grande  ^t  durable 
création  de  Sixte-Quiut  :  le  83rsl6ine  des  congrégations  de  cardinaux.  Deux 
chapitres  traitent  aussi  des  relations,  du  Pape  avec  les  puissances  euro- 
péennes; sa  politique  vis-à-vis  de  la  France  et  do  TBspagne  est  bien 
caractérisée.  E.  Jobdàn. 


».  .- 


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s-'*.-.'- 


I^'Abbë  du  Gliayla  et  le  Clergé  des  Céveosee,    iTOO-lTOtB»  par 

Tabbé  J.  Rouqubttb,  Paris,  Savaète,  s.  d.,  in-8  de  159  p.  —  Prix  :  3  fr.   - 

Pour  faire  connaître  au  vrai  les  débuts  de  Tinsurrection  camisarde, 
U.  Pabbé  Rouquetie  publie  et  eomdiente  les  documents  contemporains, 
provenant  des  archives  civiles  de  Tlntendance  du  Languedoc,  qui  sont 
conservés  à  la  préfecture  de  l'Hérault.  Outre  des  correspondances,  des 
prooés-verbaux,  des  rapports  inédits,  le  volume  contient  la  liste  de  plus  de 
cinq  cents  victimes  des  Camisards. 

Ces  pièces  authentiques,  d*origlne  très  diverse,  montrent  le  rôle  du  clergé 
catholique  sous  un  jour  tout  autre  que  celui  de  la  légende  protestante.  Le 
célèbre  abbé  du  Chayla,  en  particulier,  semble  devoir  être  libéré  définiti- 
vement de  la  réputation  de  farouche  «  tortionnaire  »,  dont  on  le  chargeait 
sans  miséricorde.  En  somme,  la  révolte  des  Camisards  n*a  pas  eu  tout  & 
fait  les  excuses  et  le  caractère  qui  lui  ont  été  communément  attribués. 
.  M.  Pabbé  Rouquette  a  donc  rendu  un  grand  service  à  Thlstoire  impar- 
tiale. Il  est  seulement  permis  de  regretter  que,  dans  les  parties  narratives, 
l'auteur  n'ait  pas  donné  un  soin  plus  attentif  à  la  composition  littéraire. 

YVBS  DB  LA  BaiÈRB. 

Les  LeçOB»  de  la  déf)alte,  on  la  Fia  d'un  catiionetune»  par  Tabbé 
JBHAN  DB  BONNBFQT.  Parls,  Êmllc  Nourry,  1907,  in-i2  de  112  p.  ~ 
Prix  :  1  fr.  25. 

U  nous  est  difficile  dé  qualifier  ce  volume  autrement  que  comme  une 
mise  en  accusation  des  catholiques  français.  Que  les  catholiques  aient 
manqué  d^adresse  dans  certains  cas,  quUls  n'aient  pas  su  parler  aux  masses, 
ou  quHls  se  soient  trop  habitués  à  compter  sur  le  pouvoir  ou  sur  un  miracle, 
c'est  possible,  mais  Tauteur  va  beauéoup  plus  loin  ;  il  i^ignale  une  incom- 
patibilité radicale  entre  les  idées  catholiques  et  celle  du  monde  moderne. 
Les  catholiques  ne  rêveraient  qu'une  chose  :  la  doçiination  absolue  de 
PÊglise,  le  gouvernement  des  curés,  le  rétablifisement  de  Tancien  régime. 
Le  ralliement  ne  trouve  même  pas  grâce  devant  M.  Tabbé  Bonnefoy  ;  11  n'y 
volt  qu'une  manœuvre  pour  s'emparer  du  pouvoir;  11  admet  l'obéissance  au 
Pape  en  ce  qui  concerne  exclusivement  le  dogme  et  la  morale,  et  encore 
nous  n'en  voudrions  pas  répondre,  vu  les  louanges  qu'il  donne  à  certains 
auteurs  condamnés;. mais,  pour  le  reste,  il  veut  que  le  catholique  puisse 
choisir  librement  ses  alliances,  même  avec  les  partis  les  plus  avancés.  U  n^jr 
a  pas  jusqu'à  l'affaire  Dreyfus  qu'il  ne  regarde  comme  une  attaque  des 
catholiques  contre  le  Judaïsme. 

M.  Tabbé  Bonnefoy,  dont  l'ouvrage  est  d'ailleurs  écrit  avec  talent,  nous 
fait  l'effet  d'un  homme  qui  ne  s'est  mêlé  k  rien,  qui  n'a  jamais  rien  vu  par 
lui-même  et  qui,  entendant  partout  autour  de  lui  des  cris  contre  les  catho- 


—  265  — 

tiques,  les  a  acceptés  pour  rrais.  S*ll  atait  été  un  peu  plus  méléfttixa^sse* 
menis  de  ses  coreligionaires,  il  aurait  pu  voir  que  personne  ohes  eux  ne 
pense  au  gouveroemeut  des  curés,  et  que  la  religion  de  Dreyfus  n*a  été 
absolument  pour  riea  dans  sa  condamnation^  Il  aurait  pu  voir  aussi  que  le 
parti  qui  occupe  le  pouvoir  est  moins  un  parti  politique  qu'un  parti  ayant 
pour  tmt  de  détruire  le  catholicisme  en  France.  U  serait  pourtant  étrange 
qu*un  catholique  se  ;aQette  dans  les  rangs  d'un  parti  qui  a  pour  but  d'abolir 
ses  croyances.  D.  V. 


OaiB^t  pinlo^Rovmfliln,  par  T.-G.  Djuyarâ    Paris,  Belin,  1906, 
iû-16  de  60  p.  —  Prix  :  1  fr. 

Lorsque  fut  célébré  à  Paris  le  centenaire  d'Edgar  Quinet,  la  Roumanie  sY 
associa  par  différentes  manifestations.  Le  nom  de  Quinet  fut  donné  à  une 
des  principales  rues  de  la  capitale  du  pays,  et  l'Athénée  roumain  organisa 
une  séance  pour  commémorer  le  souvenir  de  l'auteur  des  Boumaitiê.  De  la 
conférence  quMl  fit  en  cette  occasion,  le  20  février  1903,  à  TAthénée  roumaiu 
de  Bucarest,  M.  T.-G.  Djuvara  a  récemment  publié  la  partie  la  plus  intéres- 
sante, celle  dans  laquelle  il  montre  en  Edgar  Quinet,  h  Taide  de  documents 
inédits  ou  peu  connus,  le  philo-Roumain.  Ëtait-il  utile,  pour  corser  cette 
étude,  de  reproduire,  en  terminant,  une  série  de  citations  d*écrivains  fran- 
çais €  de  marque  »  —  parmi  lesquels  Henri  de  Lapommeraye  et  Jules 
Lermina  (t)  —  en  ^honneur  de  la  Roumanie  ?  U  ne  le  semble  pas.  A  .quoi 
bon,  en  effet,  grossir  superficiellement  une  étude  intéressante  par  elle- 
m6me  et  aussi  par  le  sujet  qu'elle  traite,  c'est-À-dire  un  des  points  les  moins 
discutables  de  la  vie  d'Edgar  Quinet  ?  F. 


CHRONIQUE 


NécROLOGiB.  —  Le  R.  p.  Jacques-Marie-Louis  MoNSABaé,  né  à  Blols  le 
10  décembre  1827,  est  mort  au  Havre  le  ^  février.  Après  avoir  terminé 
dans  cette  ville  ses  études  ecclésiastiques,  il  fut  ordonné  prêtre,  exerça  le 
ministère  dans  son  diocèse  pendant  deux  ans,  puis  devint  précepteur  pour 
quelque  temps.  Étant  entré  en  185S  dans  Tordre  des  frères  prêcheurs,  il  ne 
tarda  pas  &  attirer  sur  lui  l'attention  par  une  suite  de  conférences  données 
à  Paris  dans  Péglise  de  Saint-Thomas  d*Aquiu.  11  prêcha  ensuite  avec  un 
talent  toujours  croissant  dans  les  principales  églises  de  Paris  et  de  la 
province,  à  la  Chapelle  française  de  Londres  et  enfin  à  Notre-Dame  de 
Paris,  en  1869.  Ne  pouvant,  en  1871,  se  rendre  à  Paris  où  il  devait  prêcher  la 
statidu  du  carême,  il  alla  faire  entendre  à  Metz  sa  parole  ardente  et  patrio- 
tique, ce  qui  lui  attira  des  difilcultés  avec  le  gouvernement  allemand.  L*année 
suivante,  Tarchevêque  de  Paris,  Mgr  Guibert,  Pinvita  &  occuper  définitivement 
la  chaire  de  Notre-Dame,  et  on  le  vit  commencer  la  série  d^admirables 
conférences  qui  ne  se  termina  qu^en  1890.  De  là  cette  longue  suite  de  con- 
férences de  Carême  suivies  de  «  Retraites  pascales  »,  réunies  sous  le  titre 
iVExpotition  raisonnée  du  dogme  catholique  qui  resteront  comme  la  «  Somme 
théologique  »  du  xix*  siècle.  Voici  la  liste  des  œuvres  oratoires  du  P.  Mon- 
sabré,  ainsi  que  des  quelques  volumes  qu'il  a  en  outre  publiés  sur  des  sujets 
mystiques  :  Conférences  du  carême  de  Saint-Thomas  d^Aquin  d€  Paris  (Paris, 
1866,  2  vol.  in-8)  ;  —  Conférences  de  Notre-Dame  de  Paris,  Concile  et  Jubilé. 
Avent  4869  (Paris,  1870,  in-i2)  ;  —  Sainte  Monique  et  les  femmes  chrétiennes 
(Paris,  1870,  in-18)  ;  —  48  octobre  4870-4811.  Une  Ville  héroïque.  Discours  pour 


—  266  — 

VanniverMmire  de  la  défente  de  Châteaudun  (Paris,  1872,  in-18)  ;  —  Confirenceê  de 
Notre-Dame  de  Paris.  Carême  49/lt.  RadicaliMvie  contre  radicalisme  ;  suivies  du 
miserere  de  la  France^  de  l'allocution  du  jour  de  Pâques  et  du  discours  pour  le 
vœu  national  du  Saeré-Cceur  (Paris,  1873,  in-8)  ;  —  Conférences  de  Notre-Dame 
de  Paris.  Carême  4873.  Exposition  du  dogme  catholique.  Existence  de  Dieu  (Paris, 
1873,  in-8)  ;  —  Conférences  de  Notre-Dame  de  Paris.  Carême  4814.  Exposition  du 
dogme  catholique.  Être,  perfections,  vie  de  Dieu  (Paris,  1874,   in-8)  x  '^  Or  et 
alliage  dans  la  vie  dévote  (Paris,  1874,  in-18)  ;  —  Conférences  de  Notre-Dame  de 
Paris.  Carême  4875.   Exposition  du  dogme  catholique.  Œuvre  de  Dieu  (Paris, 
1875,  in-S)  ;  —  PetiUs  Méditations  pour  la  récitation  du  saint  Rosaire  (Paris, 
1878-1879,  7  vol.  in-32)  ;  —  Jésus  ouvrier  (Paris,  1880,  in-12)  :  —  Conférences  de 
Notre-Dame  de  Paris.  Retraites  pascales.   Le  Chrétien.   Devoirs  eucharistiques 
(Paris,  1885,  in-8)  ;  —  Le  Saint  Rosaire  et  V Adoration  nocturne  ;  réflexions  utiles 
aux  adorateurs  {PhTÏs,  1885,  in- 16)  ;—  Conférences  conventuelles.  Introduction  au 
dogme  catholique  (Paris,  1887,  4  vol.  in-12}  ;  —  Le  Mariage  (Paris,  1887,  in-8  et 
in-12)  ;  ^  Le  Roi  d'amour ^  discours  pour  la  bénédiction  de  V Église  du  Sacré-Cœur 
à  Montmartre  prononcé  le  8  juin  4894  (Paris,  1891,  in-8)  ;  ^  L'Empire  du  diable^ 
discours  prononcé  à  la  chapelle  des  R.  R.  P.  P.  Dominicains,  le  t8  mai  4894 
(Paris,  1894,  in-8)  ;  —  La  Croisade  au  XIX*  siècle,  discours  prononcé  à  Clermont- 
Ferrand,  à  Voecasion  du  huitième  centenaire  de  la  première  croisade^  le  48  mai 
1895  (Paris,  1896,  iti-8);  —  Discours  et  panégyriques  (Paris,  1891-1397,  8  vol. 
in-12)  ;  —  Allocution  prononcée  à  Voecasion  du  service  religieux  du  iO  juillet  4898^ 
célébré  à  la  mémoire  des  victimes  de  la  €  Bourgogne  »  (Paris,  1898,  in-8)  ;  — 
Avant,  pendant,  après  le  combat.  Conseils  aux  jeunes  ecclésiastiques  (Paris,  1900« 
in-18)  ;  —  L'École  et  la  Famille.  Discours  (Rouen,  1900,  in-8).  Le  P.  Monsabré, 
qui  était  membre  de  PAcadémie  des  Arcades  de  Rome,  serait  l'auteur  d'un 
certain  nombre  de  fantaisies  poétiques,  de  fables,  de  sonnets,  etc.  Bon 
musicien  il  a  écrit  diverses  compositions  musicales,  une  messe  entre  autres. 
—  La  science  française  a  fait  une  grande  perte  en  la  personne  de  M.  Victor 
HBNaT,  Péminent  philologue,  mort  à  Sceaux,  près  de  Paris,  le  6  lévrier/  à 
57  ans.  Né  à  Golmar,  en  1850,  M.  Henry  se  destina  d'abord  à  la  carrière 
administrative,  se  fit  recevoir  docteur  en  droit  et  devint  conservateur  de  la 
bibliothèque' municipale  de*  Lille.  Autodidacte  en  grammaire  comparée,  il 
publia  d^abord  quelques  volumes  et,  en  1883,  il  obtint  le  diplôme  de  docteur 
es  lettres,  avec  une  thèse  couronnée  par  Tlnstitut.  Bientôt  après  il  était 
appelé  en  qualité  de  maître  de  conférences,  puis  de  professeur  adjoint  de 
philologie  classique,  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai,  qui  allait  être  transférée 
à  Lille.  Entln  en  1889  il  était  jugé  digue  de  succéder  en  Sorbqnne  au  regretté 
Abel  Bergaigne,  comme  chargé  du  cours  de  grammaire  comparée  et  en  1894 11 
était  nommé  professeur  titulaire  de  sanscrit  et  de  grammaire  comparée  des 
langues  indo-européennes.   Les  connaissances  de  M.  Victor  Henry  dans  le 
domaine  de  la  philologie  étalent  extrêmement  vastes;  aussi  son  œuvre  scienti- 
fique est-elle  singulièrement  variée.  Plusieurs  de  ses  ouvrages,  presque  tous 
de  premier  ordre,  ont  été  couronnés  par  l'Institut  et  ont  eu  plusieurs  édi- 
tions. Voici  la  liste  de  ceux  qui  nous  sont  connus  :  Les  Vraies  Racines  du  verbe 
«  être  »  <ians  les  langues  indo-européennes  (Paris,  1878,  in-S);  —  Esquisse  d^une 
grammaire  de  la  langue  tnno/c,  étudiée  dans  le  dialecte  des  Tchiglit  du  Mackensie 
(Paris,  1878,  in-8)  ;  —  Esquisse  d'une  grammaire  raisonnée  de  la  langue  aléoute, 
d'après  la  grammaire  et  le  vocabulaire  de  Ivan  Vénaminov  (Paris,  1873,  in-8)  ; 
-«  Le  Quechua  est-il  une  langue  aryenne  9  Examen  critique  du  livre  de  D,  V.  F. 
Lope*  «  Les  Races  âryennu  du  Pérou  »  (Nancy,  1878,  in-8)  ;  —  La  DistHbuiion 
géographique  des   langues  (Paris,  1882,  ln-8);  —  Études  afghanes  (Paris,  1882, 
ln-8);  ~  Esquisses  morphologigues.  Considérations  générales  sur  la  nature  et 


i 


»v 


-  267  - 

Varigine  de  la  fUxiùn  indo-européenne.  Les  Thèmes  féminins  oxytons  à  racine 
fléchie  dans  la  langue  grecque.  Le  Subjonctif  latin  (Paris,  1882-1885,  3  vol.  in-8>; 
~  De  Sermonis  humant  origine  et  natttra  M.  Terentius  Varro  qvid  senserit 
(Lille,  1883,  iD-8)  ;  —  Étude  sur  Vanalogie  en  général  et  sur  les  formations  ana^ 
logiques  de  la  langue  grecque  (Pari«,  1883,  in-8)  ;  —  Contribution  à  l'étude  des 
origines  du  décasyllabe  roman  (Paris,  1885,  iQ-8)  ;  —  Trente  stances  du  Bhâmini* 
Vildsa^  accompagnées  de  fragments  du  commentaire  inédit  de  Manirdma  (Paris, 
1885,  in-6)  ;  —  Précis  de  grammaire  comparée  du  grec  et  du  latin  (Paris,  1888, 
in-8)  réimprimé  Tannée  suivante;  —  Manuel  pour  étudier  le  sanscrit  védique. 
Précis  de  grammaire;  Chrèslomathie;  Lexique  (Paris,  1890,  gr.  iii-8),  avec  M.  A* 
Bergaigne  ;  —  Uvre  XIll  de  VAtharva-Vêda.  Les  Hymnes  Rohitas.  Traduit  dU 
sanscrit  avec  commentaires  (Paris,  1891,  in-8);  —  Atharva-Vêda.  Traduction  et 
commentaire.  Livres  VII-XII  (Paris,  1892-1895,  3  vol.  in-8)  ;  —  Précis  de  gram- 
maire comparée  de  l'anglais  et  de  l'allemand,  rapportée  à  leur  commune  origine 
et  rapprochée  des  langues  classiques  (Paris,  1893,  in-8);  —  Quarante  hymnes  dû 
Biff-Véda,  traduits  et  commentés  (Paris,  1895,  in-8)  avec  A.  Bergaigne  ;  —  Anti- 
nomies linguisliqiies  (Paris,  1896,  in-8)  ;  —  Étude  de  syntaxe  comparée.  La  Rela- 
tion tocative  dans  les  langues  italiques  (Paris,  1897,  in-8);  —  L^ Antithèse  védique 
et  les  ressources  qu'elle  offre  à  Pexégète  modefme  pour  VirJerprétation  du  Védae 
(Paris,  1898,  in-8):  —La  Fatigue  inUllectuelle  (Paris,  1898,  in-8),  avec  le  docteat 
Alfred  Binet;  —  Bouddhisme  et  Positivisme  (Paris,  1901,  in-8);  —  Le  Langage 
martien  (Paris,  1901,  in-8)  ;  —  Éléments  de  sanscrit  classique  (Paris,  1902,  in-8)  ; 
—  La  Magie  dans  VInde  antique  (Paris,  1903,  in-18)  ;  —  Les  Littératures  de  Plnde 
(Paris,  1904,  ln-16)  ;  —  Précis  de  grammaire  pâlie  (Paris,  1904,  in-8)  ;  —  Le  Par-  ^ 
sisme  (Paris,  1905,  in-18).  M.  Victor  Henry  a  traduit  du  sanscrit  :  Agnimiti^a 
et  Malavika,  de  Kalidasa  et  le  Sceau  de  Rachchasa,  de  Yiçâkhadatta^  et  dé 
Tallemand  :  La  Vie  privée  des  Romains,  de  J.  Marquardt  et  la  Religion  du  Véda, 
de  Oldenberg  (Paris,  1903,  in-8).  Enfin  il  a  donné  de  nombreux  articles  k 
diverses  revues  spéciales,  à  la  Revue  critique,  à  la  Revue  de  linguistique  et  de 
philologie  comparée,  etc. 

—  M.  Ernest-Désiré  Glasson,  le  distingué  jurisconsulte,  mort  à  Paris, 
le  9  janvier,  à  68  ans,  est  né  à  Noyon  (Oise)  le  6  octobre  1839.  Docteur  en 
droit  depuis  1862  et  agrégé  de  la  Faculté  de  droit  de  Paris  en  1867,  il  fut 
chargé  du  cours  de  procédure  civile  &  cette  Faculté  en  1872.  En  1878,  il  était 
nommé  professeur  de  code  civil  et.  Tannée  suivante,  il  succédait  &  M.  Col- 
met  Daage  dans  sa  chaire  de  procédure  civile.  Le  4  février  1882,  11  fut  élu 
membre  de  TAcadémie  des  sciences  morales  et  politiques  en  remplacement 
de  M.  Charles  Giraud.  Il  laisse  un  assez  grand  nombre  d^ouvrages  fort  appré- 
ciés, dont  voie!  les  titres  :  Du  Droit  d'accroissement  entre  cohéritiers  et  entre 
coUgataires  en  droit  romain.  Droit  de  rétention  sous  Vempire  du  code  Napoléon 
(Paris,  1862,  in-8)  \  —  De  la  Bonorum  possessio,  établie  par    Védit  carbonien 
(Paris,  1866,  in-8);  —  Du  Consentement  des  époux  au  mariage,  d*après  le  droit 
romain,  le  droit  eanoniqiAe,  Panden  droit  français,  le  code  Napoléon  et  les  légis- 
lations étrangères  (Paris»  1866,  in-8)  ;  —  Étude  sur  Gaius  et  sur  le  Jus  respon- 
dendi  (Paris,  1867,   in-8)  ;  —  Étude  sur  les  donations  à  cause  de  mort.  Textes 
expliqués  à  la  conférenee  publique  sur  les  Pandectes  (Paris,  1870,  in-8)  ;    — 
Éléments  du  droit  français  considéré  dans  ses  rapports  avec  le  droit  naturel  et 
Téconomie  politique  (Paris,  1875,  in-8),  ouvrage  couronné  par  l'Institut;  — 
Le  Mariage  dvil  et  le  divorce  dans  Vantiquité  et  dans  les  principales  législations 
modemjesde  V Europe  ;  étude  de  législation  comparée,  précédée  d'un  aperçu  sur 
les  origines  du  droit  dvil  moderne  (Paris,  1880,  in-8)  ;  —  Histdre  du  droit  et  des 
institutions  politiques,  civiles  et  judiciaires  de  l'^Angleterre  depuis  leur  origine 
jmqu'à  nos  jours  (Paris,  1881-1883,  6  vol.  in-8)  ;  —  Les  Sources  de  ta  procédure 


r^^^'.'V^'/A   ^^     * 


—  268  - 


Ik'  - 


cto</6  françaiie  (Paris,  1882,  in -8)  ;  —  Élude  historique  sur  la  olameur  de  Haro 
(Paris,  1882,  in-8)  ;  —  Les  Origines  du  costume  de  la  magistrature  (Paris,  1884, 
iQ-8)  ;  —  Le  Code  civil  et  la  Question  ouvrière  (Paris,  1886,  ia-8)  ;  —  Histoire  du 
droit  et  des  institutions  de  la  France  (Paris,  1887*1896, 7  Tol.  in-8)  ;  —  La  Réforme 
de  U  procédure  civile  en  France  (Paris,  1887^  in-8)  ;  —  Les  Rapports  du  pouvoir 
spirituel  et  du  pouvoir  temporel  au  moyen  âge  (Paris,  1890,  in-8)  ;  —  Les  Com- 
munaux et  le  domaine  rural  à  l'époque  franque.  Réponse  à  M,  Fustel  de  Coulanges 
(Paris,  1890»  in-12)  ;  —  Le  Droit  de  succession  au  moyen  âge  (Paris,  1893,  ln-8)  ; 

—  Les  Juges  et  consuls  des  marchands  (Paris,  1897,  in-8).  M.  Ernest  Glasson 
a  traduit  en  outre  de  l*allemand,  avec  MM.  B.  Lederlin  et  f*.-R.  Dareste  le 
Code  de  procédure  civile  de  Vempire  d'Allemagne.  Il  a,  enlin,  donné  de  nom- 
breux articles  à  diverses  revues  de  droit,  telles  que  la  Revue  critique  de  légis^ 
lotion  et  de  jurisprudence  et  à  la  Revue  historique  de  droit  français  et  étranger, 

—  Nous  avons  appris  avec  un  vif  regret  la  mort  de  M.  Henri-P.-M.  Mois- 
MA»,  enlevé  à  la  science  d'une  façon  inattendue,  dans  le  courant  de  février , 
à  rage  de  55  ans.  Né  k  Paris  le  28  septembre  1852,  M.  Moissan  étudia  les 
sciences  physiques  et  naturelles  &  la  Faculté  des  sciences  et  au  Muséum 
d^histoire  naturelle.  Licencié  ès-sciences,  il  deyint  maître  de  conférences  et 
chef  des  travaux  pratiques  de  chimie  à  TÉcole  de  pharmacie.  Agrégé  ea 
1882,  il  fut  reçu  docteur  és-sciences  physiques  en  1885  avec  une  thèse  excel'- 
lente  :  Série  du  cyanogène  (Paris,  in-8),  et  le  30  décembre  1886  il  était  nommé 
professeur  de  toxicologie  &  PÊcole  supérieure  de  pharmacie.  Le  22  mai 
1888,  il  était  élu  membre  de  l'Académie  de  médecine  (section  de  pharmacie), 
et  le  8  Jula  1891  il  entrait  à  TAcadémie  des  sciences  où  il  occupait  le  fauteuil 
de  Gahours.  En  1887,  ^Académie  des  sciences  lui  avait  accordé  le  prix 
Lacaxe,  et  très  peu  de  temps  avant  sa  mort  il  avait  reçu  le  prix  NobeU 
Outre  la  thèse  mentionnée  plus  haut  et  de  savants  mémoires  parus  dans 
les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  et  dans  les  Annales  de  chimie  et 
de  physique,  M.  Moissan  a  publié  :  Le  Nickel  (Paris,  1896,  in-16),  avec  L.  Ou- 
vrard  ;  —  Le  Four  électrique  (Paris,  1897,  in-8)  ;  —  Quatrième  Congrès  intema- 
tionêl  de  efUmie  appliquée  tenu  à  Paris  du  t3  au  98  juillet  idoi.  Compte  rendu 
(Paris,  1901,  4  voL  in-8),  avec  M.  François  Dupont;  —  Le  Carbure  métallique 
(Paris,  1902,  in-8)  ;  —  Traité  de  chimie  généraU  (Paris,  1904-1905,  4  vol.  iQ-8)  ; 

—  La  Chimie  minérale.  Ses  relations  avec  les  autres  sciences  (Paris,  1905,  iQ-8). 

—  Avec  M.  Grasiadlo  Isaia  Asgoli,  mort  à  Milan  le  21  janvier,  disparaît  Tun 
des  doyens  et  le  plus  éminent  des  philologues  italiens.  Né  à  Goritz  le  16  Juil- 
let 1829,  destiné  au  commerce  par  sa  famille  qui  s*occupait  de  la  fabrication  du 
papier,  il  se  laissa,  dès  sa  premlèro  Jeunesse,  entraîner  aux  études  linguis- 
tiques et  philologiques  où  il  ne  tarda  pas  à  se  faire  une  place  des  pli^s  hono- 
rables. Il  Q'avait  pas  seiie  ans  qu*ll  publiait  un  travail  comparé  sur  la  langue 
du  Frloul  et  sur  le  valaque,  qui  obtint  rapprok>atioQ  flatteuse  du  sa  vaut 
Miklosich.  Appelé  oq  1860  éi  la  chaire  de  philologie  comparée  de  l'Académie 
scieQtlQque  et  littéraire  de  Milao,  il  exerça  par  soq  eoseignement  et  par 
ses  écrits  la  plus  profonde  influence  sur  le  développement  des  études  lin- 
guisiiques  et  philologiques  en  Italie  ;  presque  tous  ceux  qui,  depuis  lors,  se 
sont  mis  à  défricher  ce  vaste  domaine,  se  sont  fait  honneur  d^ètre  ses 
disciples.  L*Académle  des  sciences  de  Berlin,  après  avoir  couroQQé  du  prix 
Bopp  ses  Lesioni  di  fonologia  lui  avait  donué  ea  1887  le  titre  de  correapon- 
daat.  LUQStitut  de  Frauce,  l'Institut  Lombard,  les  Académies  de  Yleone,  de 
Budapest,  de  SalQt-Pétersbourg  TavaieQt  hoQoré  de  dlstmctloQs  aQaioguea. 
Parmi  set  ouvrages,  et  saos  tenir  eompte  des  articles  et  mémoires  publiés 
par  lui  dans  divers  périodiques  {Crépuscule^  Atti  ëeW  Istituto  lombarde  Poli» 
ICOMCO,  Rivista  orientale,  Rivista  di  filologia),  mais  en  rappelant  qu^il  a  fOQdé 


—  269  - 

(1873)  et  dirigé  VArcMvio  ghttologicoy  nous  citerons  les  suivants  :  SuWidiotna 
/Wuiano  e  iuUa  tua  affinità  eolla  lingua  vcUaea  (Udine,  1846,  in-8)  ;  --  Qoriûaf 
ikUiana  MUremte  concorde  (Gorixio,  1854-1861,  in-S);  ~  Stu4j  orientali  e  Un-*' 
pitHid  (Gorizio,  1854  et  suiv.,  in-8)  ;  —  ShidJ  erUid  (Milano,  1861-1877,  2  voK 
in-8)  ;  —  Del  Ncuo  ariosemiHco  (Ifilano,  1864,  2  vol.  in-8)  ;  —  Frammenti  lin- 
guisiici  (Milano,  1864-1867,  in-8)  ;  —  8tu4j  ario-semUici  (Milano,  1865,  in-folio|  ; 
-^  ZigewurUcke  (HaUe,  1865,  in-8};  —  Saggi  ed  appunti  linguUtici  (Milano, 
1867,  in-8)  ;  —  IN  t«n  gruppo  di  de$inen»ê  indoetaropec  (Milano,  1868,  in*4)  ;  — • 
Lesioni  di  fonologia  oomporato  del  tansoritOf  dcl  greco  et  del  laHno  (Torlno»  1870, 
in-8);  —  Saggi  ladini  (Torino,  187^-1882,  2  vol.  in-8)  ;  —  H  Codiee  irlandcee  dêlV 
Âmbroeiana  (Roma,  1878  et  saiv.,  in-8)  ;  —  liorizioni  inedUe  o  mal  noie,  greche, 
taiine,  ebraieke  di  antichi  êepoleri  giudaiei  dèl  NapolUano  (Torino,  1880,  in-8)  ; 
—  Note  irlandeti  (Milano,  1883,  in-8)  ;  —  Duo  reccnii  Letêere  gloltologiehe  (Torino, 
1886,  in-«).  En  1889  le  gouvernement  italien  Tavalt  appelé  au  Sénat  du 
royaume. 

—  S.  Em.  le  cardinal  G^vaqnis,  ancien  professeur  de  philosophie,  pois  de 
droit  canon  à  TUniverelté  pontiflcale  de  rApollinalre,  est  mort  à  la  un  de 
décembre,  a  P&ge  de  66  ans.  Il  était  né  èi  Bordogna,  dans  le  diocèse  de 
Bergame,  le  13  Janvier  18^1.  Ganoniste  éminent  et  diplomate  avisé,  le  délùnt 
cardinal  avait  occupé  pendant  huit  années  la  charge  importante  de  secré- 
taire des  Affaires  ecclésiastiques  extraordinaires.  LMntérôt  tout  spécial  quMl 
portait  k  la  France  et  la  connaissance  qu'il  avait  de  notre  véritable  situation 
religieuse  faisaient  de  lui,  dans  la  crise  actuelle,  Tun  des  conseillers  les  plus 
écoutés  du  Saint- Père.  Los  InsMuliones  JurU  publiei  eccleMsiieit  où  s'était 
condensé  renseignement  du  cardinal  Gavagnis,  venaient  d'avoir  une  qua-' 
trième  édition  (3  vol.  iu-8,  Rome,  Desclée,  1906)  et  avaient  été  traduites  en  espa* 
gtioi.  Les  autres  ouvrages  du  cardinal  Cavagnis  sont  les  suivants  :  Nodoni 
di  diritto  pubbiico  naturale  ed  eceleêiasiico  (Roma,  1886,  in-t6)  (traduit  en  fk«2l* 

*  çais  par  Duballet)  ;  —  Il  DirUto  divino  ed  il  diHtto  umano  neUa  soeietà  ;  "-* 
Délia  aede  deW  anima  riguardata  iperimentalmenU  ;  —  Dei  vaniaggi  arrecati 
délia  rivelaûone  alla  filotofia  ;  —  Esame  délia  religione  deW  avvenére  di  T,  Ma^ 
miaiti  ;  —  Délia  natura  di  soeietà  giuridica  e  publiea  compétente  cUla  CMua 
(trad.  frMUçaise  de  Duballet)  ;  —  Il  Cinquantesimo  cUUa  definizione  delV  imma^ 
colato  Concepimento  di  M.  V,  ;  ^  La  Maisoneria,  —  Elementa  jurU  publiei 
naturalis  et  ecoleêiastici. 

—  M.  William-Bertrand  Busnach,  fauteur  dramatique  bien  connu,  mort 
le  21  Janvier  &  Tâge  de  75  ans,  est  né  à  Paris  le  7  mars  1832.  Il  appartenait  à 
une  fomille  de  juifs  arabes  alliée  à  celle  du  compositeur  F.  Halévy.  Après 
avoir  occupé  un  emploi  dans  les  douanes,  il  se  consacra  au  théâtre  et  dirigea 
i*Athénée  peudant  deux  ans.  Il  a  écrit  pour  cette  scène  et  pour  plusieurs 
autres,  une  quantité  considérable  de  pièces,  avec  des  collaborateurs  variés,  tela 
que  HenT3'  Buguet,  A.  Livrât^  Marquet,  Jules  Fréval,  Elle  Frehauit,  etc.,  etc. 
Les  plus  importantes  sont  celles  dans  lesquelles  il  a  adapté  pour  le  tlié&tre 
les  principalos  œuvres  d^Ëmile  Zola.  Il  a  donné  en  outre  quelques  romans 
dont  Tun,  le  Petit  Gosse,  a  été  couronné  par  TAcadémio  française.  De  ce  bagage 
littéraire  nous  ne  citerons  que  :  Les  Virtuoses  du  pavé^  bouffonnerie  musicale 
eu  un  acte  (Paris,  1864,  in- 12);  —  Les  Petits  du  premier^  opéra-bouffe  en  Ud 
acte  (Paris,  1865,  in-12);  —  Le  Quai  Malaquais^  opérette  en  un  acte  (Paris,  1866, 
iQ-t2);  —  Lfs  Canards  Vont  bCén  passée!  revue  en  3  actes  et  7  tableaux  (Paris, 
1867,Mii-U);  —  U Éducation  d*Emest%ne,  comédie-vaudeville  en  un  acte  (Paris, 
1873,  in-12);  —  Mariée  depuis  midi,  pièce  en  un  acte  (Paris,  1874,  in-12);  —  Les 
Boniments  de  Vannée,  revue  en  4  actes  et  10  tableaux  (Paris,  1878,  in-12);  •— 
L'Asgomnwx'r,  drame  en  5  actes  et  9  tableaux  (Paris,  1881,  in-12);  —  Zoé  Chiei^ 


—  270  — 

en  8  tableaux  (Paris,  1882,  [D-12)i—Trolspiëce8tirâw des  romuii 
:  L'Auommoir,  Nami,  Porl-Bouilie  (Paris,  16B4,  iD-12)  ;  —  U  Petit 
a&  en  S  tableaux  (Paris,  1BB5,  in-lï);  —  L'Œuf  rouge,  opAra 
i  actes  (Paris,  18W),  ia-12;  —  Vain  Saeri/iet.  roman  (Parla,  1891, 
•Tienne  Guirard  (Paris,  I8BS,  in-1!);  —  U  lUmplafant,  comédie 
uiM.  189B,  in-12). 

fier  est  morte  à  Paris,  à  67  ans,  U»  Marie  Tbérése  Blàhc, 
is  connue  sous  le  pseudonyme  de  Th.  Bbntzon.  Gelta  femme  de 
giiét,  qui  étatl  née  à  Seine-Port  (Seine-et-Uarne) ,  le  21  sep- 
B  été  une  active  collaboratrice  de  Ja  Rtmie  polilique  et  lilUraire, 
la  Rnue  da  Deux  Monde*.  Elle  a  publié  un  grand  nombre  de 
lés  et  de  traductions  d'ourrages  anglais.  Nous  citerons  seule- 
oman   d'un   muet   (Paris,    IH6S,    in-!!);   —   Un    Ditoree  (Paris, 

—  La  Vocation  de  Louiie.  Madeletle  ',ParU,  <8T3,  iD-12); 
nanquée    (Paris,   1874,    in-12];    —    Vit    Cltdlimenl   (Paris,    1876, 

Bemord*  (Paris,  1878.  In-t2),  ouvrage  couronné  par  l'Aca- 
Use;    —    L'ObtiacU    (Paris,    1879.  in-13);  —   Oeorgette    (Paris, 

—  RéciU  de  (OUI  lei  pay*  (Paria.  1879-1881,  2  vol.  ln-12)  ;  — 
rAline  (Paris,   1(^81,   in-13);   —   Liiiifature  et  maurt  itrangiree 

2  vol.  in-l!);—  Tile  fotU  (Parle,  1883,  ln-12);  -  Pierre 
iris,  lSe«,  in-4);  —  Tony  (Paris,  1884,  ln-12);  —  Lee  Nouveautc 
nérieaint  (Paris,  1883,  ln-12j  ;  —  Figure  étrange.  Un  Gateon  (Parla, 

—  Émanarpée  {Paris,  1887,  ln-1!);  —  Coniet  de  tout  leg  paya  réunit 
iris,  1888.  Id-8)  ;  —  Confiance  (Paris.  1891,  in-lS)  ;  —  La  FUU  à 
!  d'une  étude  mr  Urt.  Bumell  (ParU^  1892,  in-12)  ;  —  U  Parrain 
ris,  1893.  in-12):  —  Jaeaueline  (Paris,  1895,  to-12);  —  Note*  de 
mirieainet  ehei  elle*  (Paris,  1896,  m-12)  ;  —  Choiei  et  gent  d'Ami- 
1898,  in-t2);  —  A'olei  de   voltage.   !>loavtUt- France  et  NouvilU 

iris,  1899.  In-lS)  ;  —  Queslioru  américaine!  (Paris.  1901,  ln-16). 
sment  est  mort  à  Toulouse,  a  l'Age  de  83  ans,  le  R.  P.  Uarte- 
ordredescapuclns.  Il  était  ne  &Lavaur  (Tarn),  en  1824;  son  nom 
lit  Léon  Clbkoub.  Le  P.  M  a  rie- A  moi  ne,  «  le  saint  do  Toulouse  ■, 
anu  et  fort  aimé  dans  tout  le  midi  de  la  France  où  pendant 
mées  on  a  entendu  sa  prédication.  Outre  dts  articles  donnés 
idlques.  par  exemple  à  VExpreu  de  Toulouie,  l'émlneut  religieux 
ra  ouvrages,  la  plupart  sur  des  sujets  mjstiques,  parmi  lesquels 

I  :  Le  Protettantiâme  confondu  par  U  IfuJ  argutnml  d'autorité,  ou 
eontroverte  entre  un  minitire  protetlant  et  un  miuionnairt  eatho- 
865,  in-16);  —  Petit  Tritor  du  pèlerin  de  Lourde*  (Toulouse,  187*, 
attire  d'or  dei  proicriti  (Toulouse,  1880.  io-12)  ;  —  Le  Pieux  POerin, 
Miont  dédiée*  aux  eroiii*  de  la  Prière  (Toulouse,  18S2,  ln-32;  ;  — 
•ur.  Le  Salut  par  te  droit  chrétien  el  Cobéitfance  au  Pape  (NauviUe- 
lil,  1893,  in-IS)  ;  —  Le»  Grande*  Uloire*  de  taint  .inloine  de  Padout 
3,  in-32)  ;  —  Fetilen  l'âge*  d'or,  ou  Trètor*  de  la  ute  cAr^lienne 
n-32)  ;  —  La  Dibdele  du  prate*tanli*me.  Le  Aetour  au  bercail  (Ber- 
n-tS);  —Manuel  téraphiqut.   Léon  XIII  rt  le  tirr*  ordre  (Paria, 

—  Le  Saint  de  notre  Jpo^ue.  Une  fleur  pour  te*  Irej*e  mardi*  de 
de  Padoue  (Paris,  1896,  in-32);  —  Ganligue*  à  taint  Antoine  de 
.  1896,  in-18)  ;  —  La  Sainte  Amitié  (Paris,  1897.  ln-8). 

,re  dernière  livraison  (p.  173),  nous  avons  inexactement  attribué 
,ouis  Burnouf,  mort  le  15  Janvier,  les  ouvrages  suivants  dont 
lUteur  est  M.  Emile  BurnouT.  son  neveu  et  homonyme,  acluelr 
iseur  au  lycée  du  Mans  :  L'Indigo  japonai*.  Culture  elprtparation 


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—  Î71  — 

(1874)  et  la  Mythologie  japonaite,  d'après  le  Ko-Ku-Si-Ryaku  (1875).  -^  Ce  ren* 
seigQement  nous  est  foural  par  le  gendre  du  défunt,  M.  Philippe  de  Rouvre, 
qui  nous  signale  aussi  spécialement  trois  ouvrages  omis  dans  la  biblio- 
graphie. Nous  les  Indiquons  Ici  :  Ut  Perset,  trad.  d'Eschyle  (Athènes,  1871); 

—  Méthode  pour  Venwignement  de  la  prononciation  du  grée  (Paris.  1896)  ;  -^ 
Leâ  ChanU  iocrés  tirés  du  Cantique  des  ecmHquee  de  VApocalypte,  l**  vol.  (Paris, 
1886),  le  second  volume  étant  prêt  pour  l'impression,  avec,  d'ailleurs,  qjuel- 
ques  autres  travaux  du  savant.  Ajoutons  enfin,  pour  les  amis  de  la  précision, 
que  M.  Burnouf  est  né  le  26  août  1821  et  non  le  25,  comme  nous  l'avions 
indiqué. 

—  On  annonce  encore  la  mort  de  MM.  :  Arbooin,  ancien  député  de 
Troyes,  directeur  du  journal  le  Petit  Troyen,  mort  à  la  fin  de  février  ;  — 
BBaTALL,  ancien  bibliothécaire  de  la  Bibliothèque  nationale,  mort  è  Paris, 
au  milieu  de  février,  à  79  ans  ;  —  Paul  Bljknghot,  secrétaire  de  la  rédaction 
de  ^Économiste  européen,  mort  au  commencement  de  février;  —  le  R.  P. 
BoucHBT,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  qui  fut  professeur  pendant  cinquaute 
ans  au  collège  de  Dole,  mort  au  milieu  de  février,  à  90  ans  ;  —  le  R.  P. 
Brbqk,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien  professeur  à  TÉcole  de  la  rue  des 
Postes,  mort  à  la  fin  de  janvier  ;  —  Charles  Cgntbjban,  originaire  de  Mont- 
béliard,  ancien  professeur  de  Faculté,  botaniste  et  géologue  connu,  auteur 
d*UB  Traité  de  géologie  et  de  paléontologie,  d'un  Catalogue  de  plantes  jurassiqiàes 
pour  la  régiofi  du  nw^d-est  du  Doubs  et  d'un  Glossaire  du  patois  du  pays  de 
Montbiliard,  mort  dernièrement  à  Paris,  à  TAge  de  86  ans  ;  —  le  D*^  Georges 
Dakbmbbro,  le  clinicien  bien  connu,  mort  à  la  fln  de  janvier,  è  Cannes,  à 
57  ans,  lequel  s'était  fait  connaître  par  ses  travaux  sur  (a  tuberculose  et 
Talcoolisme,  publiés  en  partie  dans  le  Journal  des  Débatt,  en  partie  dans 
des  volumes  tels  que  :  De  C Expectoration  dans  la  phtisie  pulmonaire  (Paris, 
1876,  in-8)  ;  Influence  de  la  fonction  menstruelle  $ur  la  marche  de  la  phtisie 
puhnonaire  (Paris,  1884,  in-8)  ;  —  Tabbé  Augustin- Léonard  Dbssaillt,  cnré 
de  Villepinte  (Seine-et-Oise),  mort  à  la  fln  de  février,  à  76  ans,  lequel  avait 
collaboré  aux  Splet^deurs  de  la  foi  de  l'abbé  Moigno,  et  a  publié  quelques 
ouvrages  estimés,  tels  que  :  U Antiquité  de  la  race  humaine,  diaprés  les  seienœs 
contemporaines.  Réponse  à  Mgr  d'Hulst  (Paris,  1893,  iu-12)  et  Coneof*danee  par* 
faite  de  la  chronologie  biblique  et  de  la  chronologie  égyptienne  (?hnfi,  1895,  in- 16)  ; 

—  Henri  Paurb,  homme  de  lettres,  mort  à  Paris,  le  19  janvier  ;  —  le  cha* 
noine  Arnaud  Fbrrand,  membre  de  l'Académie  de  Bordeaux,  poète  distin- 
gue, mort  au  milieu  de  février  ;  —  Henry  Girardon,  professeur  d'économie 
politique  à,  l'École  de  commerce  de  Lyon,  mort  eu  cette  ville,  au  commence- 
ment de  février,  à  62  ans  ;  —  Charles  Godron,  agrégé  de  l'Université,  profes- 
seur honoraire  au  collège  Rollin,  mort  à  Paris,  au  milieu  de  février  ;  —  Paul 
GuiLLBiiAiN,  inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées  en  retraite,  ancien 
directeur  de  l'Ecole  des  ponts  et  chaussées,  mort  à  la  fln  de  janvier  ;  -« 
ISat,  rédacteur  parlementaire  au  Figaro,  mort  à  la  fin  de  février  ;  — ^  le  ly 
Emile  Javal,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  mort  à  Paris,  au  milieu 
de' janvier,  à  68  ans,  lequel  s'était  spécialisé  dans  les  maladies  de  la  vue  sur 
lesquelles  il  jaisse  des  ouvrages  estimés,  tels  que  :  Du  Strabisme  dans  ses 
applications  à  la  physiologie  de  la  vision  (Paris,  1868,  in-8),  thèse,  et  Hygiène 
des  écoles  primaires  et  des  écoles  maternelles;  rapport  d^ensemble  (Paris,  1884, 
in-8)  ;  —  G.-L.  Jbssionbssb,  rédacteur  en  chef  du  Recueil  de  Sirey  et  du 
Journal  du  Palais,  mort  à  Paris,  à  la  fln  de  février  ;  —  Lb  Brbton,  proviseur 
honoraire  du  lycée  de  Laval,  mort  à  Granville.  au  milieu  de  février,  è 
72  ans  ;  —  Ferdiuaud  Lbvâ,  ancien  directeur  du  journal  le  Monde,  mort  h 
^aris,  au  milieu  de  février  ;  -^  Albert  Mattbr,  pasteur  protestant,  mort  à 


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Paris>  au  cocamencêment  de  fétrier,  lequel  arail  contribué  à  la  fondation 
de  la  Faculté  de  théologie  protestante  de  Paris  et  publié  plusieurs  ouvrages 
de  théologie,  notamment  une  Élud€  tur  la  doctrine  chrétienne  (Paris,  1892i 
%  vol.  in-8)  ;  —  Louis  Mbrgibr,  Thorlogèr- poète  bisontin,  qui  a  publié  des 
volumes  de  poésies  :  Au  'payé  comtois^  Nostalgies^  Us  Saxifrages^  mort  k 
Besançon,  le  5  Janvier,  à  Tftge  de  68  ans  ;  —  Edouard  Pjlnsard,  l'un  des 
doyens  d^Age  de  TUniveriBlté,  qui  avait  été  attaché  à  rétablissement  libre 
{onde  par.  le  cardinal  Donnet  à  Bordeaux,  mort  au  milieu  de  février  ;  — 
Jean  Robbat,  rédacteur  au  Figaro,  mort  k  Paris,  au  commencement  de 
février  ;  —  Numa  Roustan,  qui  a  dirigé  divers  Journaux  français  à  l'étran- 
ger, mort  en  janvier  ;  ^  Alexandre  Tanghard,  qui  a  collaboré  k  divers 
Journaux  de  Franche-Cîomté,  entre  autres  au  Petit  Comtois  et  aux  Oaudes, 
mort  dernièrement  k  Rougemons  (Doubs),  à  i'&ge  de  45  ans  ;  —  Mgr  Tou* 
LOTTB,  évoque  titulaire  de  Tagastc,  ancien  supérieur  des  Pères-Blancs,  qui 
travaillait  k  une  Histoire  de  P Afrique  chrétienne,  dont  plusieurs  volumes  ont 
déjà  paru,  mort  à  Rome,  en  Janvier,  k  T&ge  de  54  ans;  —  le  général  db 
Toulzâ,  ancien  directeur  de  TÊcole  polytechnique,  ^^ort  k  Paris,  au  milieu 
de  février  ;  —  A.  Vannugci,  directeur  de  V Appel  au  peuple,  mort  il  Paris,  k 
la  fin  de  février  ;  ^  Antoine-Doctrové  VBRNiàRB,  auteur  de  divers  ouvrages 
d'histoire  locale  sur  la  Basse-Auvergne,  parmi  lesquels  nous  rappellerons  : 
Journal  de  voyage  de  D,  Jacques  Boyer,  religieux  bénédictin  de  la  Congrégation 
de  Saint'Maur  dans  Us  diocèses  de  CUrmont,  Le  Puy,  Saint-^Flour,  Autun,  Lyon^ 
etc.  {47ifh47U)  (Glermont-Ferrand,  1886,  in-8),  et  Courses  de  Mandrin  dans 
V Auvergne,  U  Vclay  et  U  Fores  [1754)  (Glermout-Ferrand,  1890,  in-8),  mort  k 
Ménétrol  (Puy-de-Dôme),  le  25  décembre  dernier,  à  TAge  de  66  ans. 

—  A  Tétranger  on  annonce  la  mort  de  MM.  :  John  Gorbet  Anobrson, 
archéologue  anglais  connu,  mort  au  commencement  de  Janvier,  k  Vkge  de 
80  ans,  auquel  on  doit  plusieurs  ouvrages  estimés,  par  exemple  :  Monuments 
and  antiquitUs  of  Croydon  Chwch  (Londres,  1855,  in-fulio);  —  Shropshire  i  ils 
early  Hùtory  and  Antiquities  (Londres,  1864,  in-8>;  —  The  Roman  City  of  Dricomum 
at  Wroxeter  Salop  :  iilustrative  of  the  History  and  Social  Life  of  our  RofnanO" 
Brilish  Forefathers  (Londres,  1867,  in-8)  ;  —  Or.  Hermann  Babrwald,  péda- 
gogue allemand,  ancien  directeur  du  c  Philanthropin  »,  mort  le  9  février,  à 
Francfort-sur-ie-Mein,  k  79  ans  ;  —  Edouard  Bauonibs,  rédacteur  en  chef  du 
Journal  de  Bruges,  mort  en  cette  ville  à  la  fin  de  Janvier  ;  —  N.  Bbrnardakis, 
philologue  et  poète  grec,  ancien  professeur  de  philologie  classique  à  l'Uni- 
versité d*Athènes,  mort  récemment  k  73  ans,  dans  l'ile  de  Mytilène  ;  ^  Dr« 
Wilhelm  von  Bbzold,  directeur  de  l'Institut  météorologique  de  Berlin, 
mort  en  cette  ville  le  17  février,  k  70  ans,  auquel  on  doit  de  nombreux  et 
importants  ouvrages  tels  que:  Zur  Théorie  des  Erdmagnetismus  (Berlin,  1897, 
in-8)  ;  Zur  Thermodynamik  der  Atmosphaere  (Berlin,  1900,  in-8)  ;  Ûberdie  Zûnahme 
der,  Blitsgefahr  wàhrend  der  le(*ten  60  Jahre  (Berlin,  1900,  in-8)  ;  —  le  !>  Joseph 
BORLÈB,  professeur  émérite  de  TUniverslté  de  Liège,  ancien  président  de 
l'Académie  royale  de  médecine  de  Belgique,  mort  en  Janvier,  à  Ixelles  ;  — 
Dr.  Heinrich  Buhl,  professeur  de  droit  romain  et  de  droit  français  k  l'Uni- 
versité de  Heidelberg,  mort  dernièrement  k  Louqsor  (Egypte),  k  59  ans  ;  — 
le  R.  P.  CzBGH,  S.  J.,  ancien  professeur  d'allemand  à  l'externat  de  la  rue  de 
Madrid,  mort  k  Paris  k  la  fin  de  février;  —  Davin,  secrétaire  général  du 
journal  VÉtoiU  belge,  mort  dans  le  courant  de  février  ;  —  Sir  Michael  Fostbr, 
le  distingué  professeur  de  physiologie  de  l'Université  de  Cambridge,  mort 
k  la  fln  de  Janvier,  k  71  ans,  lequel  avait  fondé  et  dirigé  Tne  Journal  ofPhy- 
siology,  et  auquel  on  doit  de  nombreux  et  importants  ouvrages,  notamment  : 
EUments  ofEmbrioUgy  (1874)  et  Lectures  on  the  History  ofPhysiology  (1901),  etc.  ; 


-  273  — 

—  Alfred  Fbbihofbr,  critique  d'art,  directeur  du  Journal  offlciei  du  Vurtem- 
berg,  mort  à  Stuttgart,  le  4  février,  à  50  ans  ;  —  Gxacombtti,  journaliste 
italien,  ancien  correspondant  |i  Rome  de  journaux  français,  mort  à  la  fln  de 
février;  —  Lord  Gosghbn,  chancelier  de  PUniversité  d*Oxford,  mort  le 
6 février,  lequel  laisse  divers  ouvrages,  tels  que  :  Theory  of  Foreign  ExGhanges^ 
plusieurs  fois  réimprimé;  E$say$  and  Addresies  on  Economie  Questions  (1909), 
ainsi  qu'une  histoire  de  son  grand-père,  Georg  Joachim  Goschen,  le  célèbre 
éditeur  de  Leipzig  ;  —  Richard  Holbrook,  le  doyen  des  directeurs  du  Port- 
smouth  Times,  mort  &  la  un  de  février,  à  87  ans  ;  —  le  R.  P.  Charles  Housb, 
S.  J.,  ancien  professeur  au  Collège  théologique  de  la  Compagnie  de  Jésus  à 
Louvain,  ancien  recteur  à  Namur,  puis  &  Tournai,  qui  a  collaboré  aux 
Acta  Sanetorum,  mort  à  Trêves,  le  9  janvier,  à  Tâge  de  58  ans  ;  —  JusTi,  pro- 
fesseur À  runiversité  de  Marbourg,  mort  au  milieu  de  février  ;  —  Dr.  Alfred 
Kibchhofp,  géographe  allemand,  professeur  à  TUniversité  de  Halle,  mort 
le  8  février,  à  Mockau,  près  de  Leipzig,  à  69  ans,  lequel  laisse  denombreux 
ouvrages,  entre  autres  :  Erdkunde  fur  SchuUn  nach  den  fiir  Preussen  guUigen 
Lehnielen   (Halle,  1900-1902,  2  vol.  in-8)  et  Die  Schutsgebiete  des  Deulschen 
Bsiehs,  sam  Gebrauch  bei  Schulunterricht  dargesiellt  (Halle,  1902,  in-8)  ;  —  Alois 
Laib  ,  professeur  suisse,  directeur  du  gymnase  allemand  de  Fribourg,  mort 
en  cette  ville,  le  15  février,  &  49  ans  ;  —  Dr.  J.  Lyon,  professeur  de  géomé- 
trie analytique  &  Genève,  mort  en  cette  ville,  le  29  janvier;  —  Dr.  Nicolaï 
Alexandrovitch  MBNCHUTiaN,  professeur  de  chimie  k  l'Institut  polytechnique 
de  3aint-Péter8bourg,  mort  en  cette  ville,  le  5  fétrier  ;  —  Dr.  Dmitri  Ivano- 
vitch  Mbndblibby,  le  plus  remarquable  chimiste  que  la  Russie  ait  produit  au 
XIX*  siècle,  professeur  de  chimie  à  l'Université  de  Saint-Pétersbourg  depuis 
1866,  mort  en  cette  ville,  au  commencement  de  février,  k  73  ans,  auquel  on 
doit  la  fameuse  loi  périodique  des  éléments  chimiques  qui  a  ouvert  un 
immense  horizon  &  la  science  ;  —  Dr.  Viktor  von  Mgr  zu  Sunnbg  bt  Mor- 
BBRO,  professeur  de  statistique  et  dos  lois  financières  d'Autricheà  TUniver- 
sité  allemande  de  Prague,  mort  à  Gratz,  le  26  janvier,  à  79  ans  ;  —  le  R.  P. 
Anthime  Mullibr,  S.  J.,  tour  à  tour  professeur  &  Tournai,  Liège,  Bruxelles 
et  Namur  et  directeur  du  Collège  SaintrServais  à  Liège,  mort  à  Namur,  le 
10  janvier,  dans  sa  59«  année  ;  —  le  P.  Nicolas  Nillbs,  de  la  Compagnie  de 
Jésus,  savant  liturgiste,  professeur  &  PUniversité  d'Innsbruck,  mort  en  cette 
ville,  le  31  janvier,  à  80  ans,  lequel  laisse  de  remarquables  ouvrages,  entre 
autres  :   Kalendarium  manuale  ulriMque  ecclesiae    Orienlalis  et  Occidentalis 
(Innsbruck,  1896-1897,  2  vol.  ln-8)  ;  —  Dr.  Robert  Otto,  ancien  professeur  de 
chimie  et  de  médecine  à  l'École  technique  supérieure  de  Brunswick,  mort 
dernièrement  en  cette  ville,  à  70  ans;  -r-  Dr.  John  Gibson  Paton,  mission- 
naire protestant  auglais,  mort  au  commencement  de  février,  auquel  on.doit 
une  intéressante  autobiographie  parue  en  1889  et  la  traduction  de  TÉcriture 
Sainte  en  diverses  langues  de  peuples  sauvages  ;  —  le  major  Rombaut,  direc- 
teur de  VÉcho  de  Varméeel  auteur  d*un  volume  de  Souvenirs^  mort  en  janvier,  à 
Jette-Saint-Pierre  (Belgique);  —  Sir  William  Russell,  écrivain  militaire  an- 
glais, mort  à  Londres,  le  10  janvier,  & 86 ans;  —  Roland  Stichbr,  médecin  alle- 
mand, chargé  d^un  cours  de  gynécologie  à  l'Université  de  Breslan,  mort  der- 
nièremept  à  35  ans  ;  —  M^^*  Hélène  Taylor,  la  belle-fille  de  Stuart  Mill,  morte 
à  Torquay,  au  commencement  de  février,  è  75  ans,  laquelle  avait  édité  les 
trois  essais  sur  la  religion,  Pautobiographie,  les  notes  sur  le  socialisme,  etc., 
du  grand  philosophe  ;  —  Ludwig  Thuillb,  compositeur  de  musique  tyrolien, 
auteur  de  diverses  pièces  musicales  pour  piano,  entre  autres  d'une  Lobetans, 
parue  en  1898,  mort  au  milieu  de  février,  è  46  ans  ;  —  le  chanoine  Van 

Mars  1907.  T.  CXI.  18. 


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-  274  — 

Kbrchoyb,  ancien  professeur  au  séminaire  américain  de  Louvain,  mort  k 
Destelbergen,  le  22  janvier  ;  —  Friedrich  Wbstbrmann,  éditeur  allemand, 
mort  le  4  février,  à  Brunswieic,  à  67  ans  ;  —  Ludwig  Woltmann,  anthro- 
pologiste  allemand,  mort  accidentellement,  au  commencement  de  février, 
sur  les  côtes  de  la  Ligurie. 

LBCTURBS  faites  a  L'ACADÈMIB  DBS  INSCRIPTIONS  BT  BBLLBS-LBTTRBS.  — 

Le  !•'  février,  M.  S.  Reinach  fait  l'éloge  de  M.  Graziado  Âscoli,  et  parle  de 
ses  nombreux  travaux  sur  la  linguistique.  —  M.  Dieulafoy  termine  son 
Mémoire  sur  le  théâtre  d^édiûcation  en  Espagne.  —  M.  Psichari  indique  cer- 
taines fautes  de  syntaxe  dans  des  textes  grecs  anciens.  —  M.  Ph.  Berger  parle 
d'une  femme  carthaginoise  qui,  si  Ton  en  croit  son  inscription  funéraire, 
était  à  la  tête  du  collège  des  prêtres.  —  Le  8  février,  M-  Héron  de  Ville- 
fosse  explique  longuement  la  découverte,  à  Vienne  (Isère),  de  fragments 
de  la  Venus  accroupie,  qui  est  au  Louvre.  —  M.  Dorez  communique  le  fac- 
similé  d'un  manuscrit  autographe  de  Fétrarque,  la  Vie  de  César.  —  Le 
15  février,  M.  Gagnât  commente  une  inscription  latine  concernant  l'apo- 
théose de  Garthage.  ^  M.  S.  Reinach  explique  la  signification  du  mot 
grec  asTOc,  qui  veut  dire  en  même  temps  aigle  et  fronton,  par  la  ressemblance 
qu'offre  ce  membre  d'architecture  avec  les  ailes  éployées  d'un  aigle.  — 
M.  Ed.  Guq  donne  des  explications  sur  un  texte  de  l'époque  d'Adrien,  conte- 
nant des  renseignements  sur  l'exploitation  des  mines  à  cette  date  par  des 
sociétés.  —  M.  Havet  donne  une  interprétation  nouvelle  de  quelques^  vers 
du  Budens  de  Plante,  et  en  tire  des  conséquences  iutéressant  le  culte  des 
dieux  romains  et  phéniciens.  —  Le  22  février,  M.  S.  Reinach  présente  une 
flûte  de  Pan,  trouvée  à  Alise  Sainte-Reine,  seul  spécimen  connu  de  cet 
antique  instrument.  —  M.  Perrot  lit  un  mémoire  de  M.  Gauckler,  sur  la 
découverte  à  Rome  d'une  Niohide.^  M.  d'Arbois  de  Jubainville  parle  du  de- 
mi-dieu irlandais  Guchulainn,  géant  borgne.  ~  M.  Héron  de  Villefosse  lit 
une  notice  du  P.  Delattre,  sur  Varea  de  la  basilique  chrétienne  de  Meidfa 
(Garthage).  —  M  Gagnât  lit  deux  études  de  M.  Mispoulet,  Pune  spr  l'inscrip- 
tion d'Aïn  el  Djemaïa  eu  Tunisie,  l'autre  sur  Tinscriplion  d'Aljustrel  (Por- 
tugal) relative  au  régime  minier  sous  le  gouvernement  d'Hadrien. 

LbCTURBS  PAITBS  a  L'XcaDBIiCIB  DBS   SCIBNGBS  MORALBS  BT  PDLITIQUBS.  <— 

Le  2  février,  M.  Gheysson  exprime  son  opinion  sur  les  dangers  que  présente 
la  régie  par  l'État,  et  son  infériorité  sur  rindnstrie  privée.  —  Le  9  février, 
,MM.  d'Haussonville,  Stourm,  A.  Ribot  et  Paul  Gambon  présentent  leurs 
observations  sur  la  question  des  monopoles  d'État.  —  Le  16  février, 
M.  Berenger  fait  connaître  les  études  préliminaires  auxquelles  il  s^est  livré 
pour  établir  le  programme  du  congrès  international  pénitentiaire  à 
Washington.  —  M.  Espinas  lit  un  mé^noire  sur  la  jeunesse  de  Descartes.  — 
Le  23  février,  M.  Espinas  achève  la  lecture  de  son  mémoire.  —  M.  Levasse ur 
lit  un  travail  concernant  la  population  algérienne  MM.  P.  Leroy- Beaulieu 
et  Monod  font  entendre  leurs  observations. 

GoNGRÂs.  —  Un  congrès  international  des  sciences  sociales  et  économiques 
se  tiendra  à  Bordeaux  du  16  au  21  septembre  1907.  Organisé  par  la  Société 
d^économie  politique  de  cette  ville,  il  est  placé  sous  les  auspices  de  la  Ligue 
maritime  française  et  le  patronage  officiel  du  gouvernement.  Ge  congrès  a 
plus  spécialement  pour  objet  Tétude  des  questions  concernant  Pindustrie  et 
le  commerce  maritimes  et  les  industries  annexes.  —  Sont  membres  du 
congrès  :  1*  lets  délégués  du  gouvernement  ;  2«  les  mandataires  des  associa- 
tions scientiOques,  industrielles  et  commerciales  ;  S^  les  personnes  qui  se 
feront  inscrire  au  Secrétariat  général  du  congrès  avant  le  15  août  prochain. 


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—  275  — 


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Toas  les  membres,  à  rcxception  des  délégués  des  gouvernements,  versent 
au  moment  de  leur  inscription  une  cotisation  de  20  fr.  Ils  reçoivent  une 
carte  personnelle  qui  leur  donne  d»oit  d'assister  aux  séances  et  aussi  à  un 
exemplaire  des  publications  du  congrès.  —  Les  rapports  ou  mémoires, 
écrits  très  lisiblement  sur  le  recto,  devront  parvenir  au  Secrétariat  général 
au  plus  tard  :  1*  les  mémoires  en  langue  française,  le  !•'  août  1907  ;  2*  les 
mémoires  en  langues  étrangères,  le  !•'  juillet  1907.  Ces  travaux  pourront 
être  rédigés  en  allemand,  en  anglais,  en  espagnol,  en  français,  en  italien 
et  en  russe.  La  Commission  aura  le  droit  de  les  publier,  en  totalité  ou  en 
partie,  soit  dans  leur  texte  même,  soit  traduits  en  français.  —  Le  congrès 
se  divisera  en  deux  sections  :  Section  A.  Sciences  économiques  ;  Section  B. 
Sciences  sociales.  —  Il  sera  rédigé  un  compte  rendu  de  la  session,  dont  un 
exemplaire  sera  envoyé  &  tous  les  adhérents.  Toutes  les  communications  et 
la  correspondance  doivent  être  adressées  au  Secrétariat  général  du  Congrès 
international  des  sciences  sociales  et  économiques,  29,  rue  Ferrère,  &  Bor- 
deaux. 

—  Le  septième  congrès  zoologique  international  aura  lieu  du  19  au  22  août 
à  Boston,  sous  la  présidence  de  M.  Alex.  Agassiz.  Il  ne  comporte  pas  moins 
de  quatorze  sections  :  I.  Zoologie  générale  ;  II.  Zoologie  sjstémati((ue  ;  III. 
Entomologie  ;  IV.  Ornithologie  ;  V.  Thalassograpbie  ;  VI.  Paléozoologie  ;  VIL 
Anatomie  comparée;  VIII.  Embryologie;  IX.  Physiologie  comparée;  X. 
Cytologie  ;  XI.  Zoologie  expérimentale  ;  XII.  Hérédité  ;  XIII.  Zoologie  écono- 
mique ;  XIV.  Mœurs  des  animaux.  La  visite  de  quelques  centres  zoologiques 
(Univers]^  Harvard,  Muséum  américain,  Société  zoologique  et  Aquarium  de 
New  York,  Institution  smithsonicnne,  etc.)  et  des  excursions  (sur  le  Potomac, 
au  Niagara,  etc.)  figurent  au  programme  du  Congrès.  La  cotisation  est  de 
cinq  dollars  (26  fr.  environ)  donnant  droit  au  volume  de  compte  rendu. 

Lbs  ARCHivBS  DB  l'histoirb  rbliqibusb  db  l\  Francb.  —  A  diversos 
reprises  déjà  nous  avons  eu  Toccasion  de  parler  des  publications  entreprises 
par  le  Comité  des  archives  de  Thistoire  religieuse  de  la  France.  Suivant 
Pexemple  déjà  donné  dans  d'autres  pays,  TAUemagne  notamment  et  la 
Belgique,  le  Comité  a  décidé  de  mettre  à  la  disposition  des  travailleurs  les 
papiers  des  nonciatures  de  France.  II  n^est  pas  utile  d'insister  longuement 
sur  l'importance  de  la  correspondance  des  nonces  pour  Phistoire  religieuse, 
diplomatique  et  politique  et  l'oif  ne  peut  qu'applaudir  à  IMnitiative  du 
Comité  et  lui  souhaiter  bon  succès.  Le  P.  Ancel  a  mené  une  vaste  enquête 
dans  les  archives  italiennes,  qui  servira  de  base  au  travail.  Avec  l'aide  du 
regretté  Georges  Salles  et  de  M.  Tabbé  Fraikin,  il  a  reconstitué  les  registres 
des  nonciatures  depuis  Clément  VII  jusqu'à  Grégoire  XIII,  analysant  ou 
copiant  quatre  mille  dépêches.  Le  premier  volume  des  nonciatures  de 
Clément  VII  a  déjà  paru  ;  le  deuxième  est  sous  presse  ;  le  premier  volume 
des  nonciatures  de  Paul  IV  est  prêt  pour  Timpression  ;  les  nonciatures  de 
Paul  III  sont  en  préparation.  Nous  recommandons  d'autant  plus  volontiers 
rœuvre  à  nos  lecteurs  que,  partie  de  Tinitiative  privée  sans  subsides  officiels, 
elle  a  su  déjà  donner  de  précieux  résultats  et  que  l'objet  qu'elle  poursuit 
est  incontestablement  des  plus  utiles.  Le  prix  de  chaque  volume  étant  de 
7  fr.  50  (au  lieu  de  10  fr.)  pour  les  souscripteurs,  et  le  Comité  ne  publiant 
pas  plus  de  deux  volumes  par  an,  la  souscription  n'engage  pas  à  une  forte 
dépense.  C'est  à  la  librairie  Picard  que  se  reçoivent  les  souscriptions. 

Paris-Haghbttb  1907.  —  Voici  la  onzième  édition  de  ce  très  utile  ouvrage 
(petit  in*8  carré  de  xvi-2704-xxyiii  p.  —  Prix,  cartonné  :  3  fr.  75).  Il  s'est 
encore  accru,  cette  année,  de  quantité  de  renseignements  pratiques  qui  en 


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inuairâ  parisien  le  plus  complet  et  le  plus  clair  qui  existe.  Béunis- 
UD  seul  touBles  aaiiualres,  celui-ci  conlient  plus  d'un  deml-mlllioa 
«s,  ce  qui  ne  l'empêche  nullement  d'ëlre  le  plus  facile  à  consulter. 

des  adresses  commerciales  et  dei  adresses  mondalaes,  soigneu- 
tenues  &  jour,  Farii-Hoehette  offre  tous  les  renseigne  méats  possibles 
vie  et  l'organisation  sociale  eoutemporaine.  On  trouve  U  aussi  un 
dictionnaire  des  pseudonymes  du  monde  littéraire  et  du  monde  des 
\,  une  galerie  des  célébrités  con  temporal  a  es,  le  plan  des  tbëAtres  de 
a  nomenclature  de  toutes  les  expositions  qui  auront  lieu  dans 
la  liste  de  toutes  les  attraclloos  parisiennes  et  maints  articles 
lants  à  divers  points  de  Tue.  La  partie  mondaine  donne  les  adresses 
i  4Q,000)  de  toutes  les  personnes  ajaut  un  nom  dans  l'aristocratie, 
s  lettres,  dans  les  arts,  dans  le  monde  politique,  scientifique,  flnan- 
NB  la  colonie  étrangère,  ta  magistrature,  l'armée,  etc.  Ces  adresses 
mplétées  par  la  meution  du  numéro  de  téléphone  de  chaque  abonné, 
lion  des  Jours  de  réception,  et  celle  des  ch&teaui  et  Tillâgialurea 
Qseignements  complets  sur  les  bureaux  de  poste,  de  télégraphe  et 
:innB  de  chemin  de  fer  qui  les  desserrent.  Ajoutons  que  le  volume 
le  un  grand  plan  de  Paris  Indiquant  de  façon  remarquablement  nette 
mlQs  de  1er  et  leurs  stations,  les  stations  de  bateaux -omnibus  et 
es  du  Uétropolltaiu  avec  leurs  statious  (en  rouge  très  accentué).  — 
s  cesserons  jamais  de  le  dire  :  ParU-Haelielu  réalise  la  publication 
pour  ceux  qui   tiennent  k  être  fixés  exactement  Gur  Paria  et  les 

I.  —  Dans  sa  brochure  intitulée  :  Le  Traité  de  rindull  du  Parlement  de 
'«  Ctaude  Itrgntiuldin,  procureur  général  au  Ufand  ConitH  (<t3t-^£7S)  tt  ta 
lion  aux  bmé/icet  ecclitiatliquea  (Uamers,  impr.  Fleury,  1906,  lD-8  de 
ec  grav.j,  Dom  Paul  Benaudln  éioque  con  omore  le  souTCDir  d'un 
:  qui  a  laissé  un  grand  nom  daoB  la  magistrature  d'autrefois.  11  a 
insl  une  charmante  page  d'blstolre  provinciale  en  préambule  à  une 
le  droit  ecclésiastique  français.  Un  induit  du  Saint-Siège  réscrTait 
'Aciers  du  Parlement  des  avantages  exorbitants  en  matière  de 
;<-B,  qui  soulevërL-nt  de  nombreux  conflits.  Dom  Renaudin  rapporte, 
.  l'ouvrage  du  procureur  général  au  Grand  Conseil,  dont  l'autorité 
la  Jusqu'à  la  Révolution,  les  origluts  de  cet  Induit,  et  11  nous  donne 
ie  très  nette  de  l'extension,  des  al>us,  des  règles  diverses  de  ce  tiuneux 
je  à  jamais  disparu. 

Jules  Cauvlère.  professeur  de  droit  &  llnstitut  catholique  de  Paris, 
pour  le  ifoi't  liuiraire  et  piitoreique  et  a  ensuite  publié  à  part  une  inté- 
,e  notice  biographique  sur  Edmond  Rousse  (Paris,  Letbielleux,  s.  d. 
iu-4  de  S  p.  —  Prix  ;  Q  fr.  75).  Ayant  pénétré  dans  l'intimité  du  grand 
M.  Cauvlère  le  montre  aussi  principalement  dans  l'intimité.  Les 
qu'il  donne  sur  les  origines  familiales  d'Edmond  Rousse,  sur  son 
Ion,  ses  débuts  au  l>arreau,  ses  opinions  et  ses  pratiques  religieuses 
3u  connus  et  éclalrentla  physionomie  de  l'illustre  bâtonnier  de  1871. 
!ux  nouveaux  volumes  de  la  collection  des  Cilibriléi  contcmporaineM 
nt  de  paraître.  Le  premier  est  consacré  6  W-  Maurice  Barrit  (auteur  : 
ié  GIlLoulo  [Paris,  Sausot,  1907,  in-13  de  72  p.,  avec  portrait).  Le 
,  de  M.  Léon  Bazalgeite,  a  trait  à  U.  Emile  Verhaeren  (Paris,  m4me 
1«,  1907,  ln-18  de  72  p.,  avec  portrait  et  autographe).  —  Prix  de  chaque 
ire  :  t  fr.  Très  bien  Imprimée,  chaque  biographie  est  complétée  par 
lUe  d'  «opinions  »  de  divers  auteurs  sur  le  personnage  et  par  une 
raphie  très  complète  i.  ce  jour. 


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—  277  — 

—  Il  vient  de  se  fonder  &  Paris  une  nouvelle  société  archéologique  :  la 
Société  de  ^histoire  du  costume,  qui  se  propose  de  propager  le  goût  des 
études  sur  cette  matière  i!>ar  des  publications  périodiques,  par  des  cours  et 
conférences  et  par  la  création  d^un  Musée- bibliothèque.  La  Société,  dont  le 
siège  est  21,  avenue  Gourgaud,  a  pour  président  M.  Maurice  Leloir,  pour 
yice-président  M.  Maurice  Msdndron,  pour  secrétaire  M.  Manceaux  Duche- 
min,  pour  trésorier  M.  Jacques  Doucet. 

—  Suivant  Phabitude  qu'il  a  prise  depuis  quelques  années,  M.  Henri  Omont, 
conservateur  du  département  des  manuscrits  à  la  Bibliothèque  nationale, 
nous  fait  connaître  l'accroissement  du  dépôt  confié  à  ses  soins  pendant  les 
deux  dernières  années  :  Bibliothèque  nationale.  Nouvelles  Acquisitions  du  dépar- 
tement des  manuscrits  pendant  les  années  4905-1906.  Inventaire  sommaire  (Extrait 
de  la  Bibliothèque  de  V École  des  chartes.  Paris,  Leroux,  1907,  in-8  de  80  p.). 
Parmi  ces  acquisitions  nous  signalerons  les  papiers  des  Rohault  de  Fleùry, 
les  célèbres  archéologues  ;  ceux  de  Pinventeur  Philippe  de  Girard  ;  ceux 
d*Edgar  Quinet  ;  les  Mémoires  du  Maréchal  de  Gastellane  ;  la  correspon- 
dance du  révolutionnaire  Buonarotti  ;  des  lettres  de  Descartes,  de  Fermât, 
de  Fénelon,  de  Chateaubriand  ;  la  correspondance  diplomatique  du  cardinal 
de  Forbin  Janson  ;  celle  des  deux  Feuquières  ;  les  papiers  du  général  Brd 
sur  l'Afrique  ;  des  lettres  de  Bugeaud  &  Péconomiste  Blanqui  ;  les  papiers 
de  J.-L.  et  de  E.  Burnouf  ;  un  manuscrit  des  opuscules  mathématiques  de 
Gerbert,  qui  contient  des  parties  inédites,  etc.  Â  la  suite  de  cet  inventaire 
sommaire,  on  trouvera  la  liste  des  catalogues  imprimés  du  département  des 
manuscrits  et  celle  des  recueils  de  facsimllés. 

—  M.  Georges  Vicaire  vient  de  publier  une  luxueuse  brochure  :  José-Maria 
de  Heredia,  de  l'Académie  française.  Sa  bibliographie  (Paris,  Henri  Leclerc,  1906, 
in-4  de 50  p.).  «  L^ordre  chronologique  que  J^ai  cru  devoir  adopter,  dit  Pauteur 
dans  une  courte  Introduction,  a  Pavantage  d^étre  le  plus  simple  et  le  plus 
pratique.  Toutefois,  il  pourrait,  dans  le  cas  présent,  faire  croire  à  des  lacunes 
qui  ne  sont, qu'apparentes.  Ainsi,  il  est  bon,  d'avertir  le  lecteur  qu'aucun 
des  sonnets  des  Trophées  ne  ligure  à  sa  date  de  première  publication,  mais 
que  Pindication  de  leur  origine  se  trouve  immédiatement  à  la  suite  de  la 
description  des  trois  éditions  de  l'ouvrage.  Avant  1893,  sont  donc  seules 
décrites  des  études  en  prose  ou  des  poésies  que  l'auteur  n'a  pas  jugé  à 
propos  de  réimprimer.  Quoique  j'aie  fait  de  minutieuses  recherches  pour 
retrouver  les  écrits  de  José- M  aria  de  Heredia  qui  ont  été  imprimés,  je  n^ose 
me  flatter  de  les  avoir  tous  découverts.  Quelque  lecteur  mieux  informé 
pourra  pput-être  me  documenter  et  me  permettre  d*élever  à  la  mémoire  du 
poète  un  paonument  bibliographique  digne  de  lui.  »  —  Quoi  qu'en  dise 
M.  Vicaire,  trop  modeste,  en  vérité,  il  nous  semble  bien  que  ce  monument 
il  vient  de  Périger  dès  à  présent.  Et  notons  que  sa  brochure,  tirée  à  50 
exemplaires  seulement,  ne  pourra,  par  le  fait,  se  trouver  qu'entre  les  mains 
de  certains  privilégiés. 

—  La  librairie  Bloud  va  entreprendre  une  nouvelle  collection  qui  prendra 
le  titre  de  Bibliothèque  régionaliste.  <  Il  ne  suffit  pas,  dit  M.  F.  Charpin  dans 
le  programme  qu'il  a  rédigé  à  cette  occasion,  d'observer  sommairement  les 
provinces  comme  un  touriste  qui  les  traverserait  en  train  rapide.  Il  faut 
s'attacher  aux  détails  les  plus  minutieux  de  la  vie  économique  et  aussi  de 
l'histoire  des  mœurs  et  des  traditions  locales.  »  La  Bibliothèque  régionaliste 
offrira  le  caractère  d'une  œuvre  de  vulgarisation, et  chaque  volume,  déformât 
ia-16  illustré,  coûtera  1  fr.  Le  Polybiblion  aura  â  s'en  occuper  avant  qu'il  soit 
longtemps. 

—  Parmi  les  récentes  publications  de  la  Société  de  Phistoire  de  France 


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nous  signalerons  ici  &  nos  lecteurs  deux  très  intéressants  et  utiles  volumes  : 
les  Mémoriaux  du  Conseil  de  4661  (tome  II),  publiés  par  M.  Jean  de  Boislisle, 
avec  une  annotation  (additions  et  appendices)  qui  rappelle  le  complément 
Justement  célèbre  dont  M.  Arthur  de  Boislisle,  son  père,  enrichit  la  grande 
édition  des  Mémoires  de  Saint-Simon  ;  —  et  le  tome  second  et  dernier  de  la 
précieuse  Chronique  de  Jean  le  Bel;  Puue  des  sources  de  Froissart,  publiée 
par  MM.  Jules  Viard  et  Eugène  Dôprez.  Ce  volume  est  accompagné  de  Tln- 
troduction,  due  à  M.  Viard,  et  où  notre  savant  collaborateur  fait  d^abord 
connaître  ce  que  Ton  a  pu  découvrir  sur  la  personne  de  Jean  le  Bel,  puis 
s^attache  à  l'étude  de  la  Chronique.  Il  montre  dans  quelles  circonstances, 
comment  et  à  quelle  époque  elle  fut  composée  et  les  sources  où  puisa  son 
auteur.  Il  termine  en  faisant  ressortir  tout  ce  que  Froissart  doit  à  Jean  le 
Bel  et  en  donnant,  de  Tunique  manuscrit  de  sa  chronique  connu  jusqu^à  ce 
]our,  une  description  aussi  complète  et  aussi  exacte  que  possible.  —  Ces 
deux  ouvrages  sont  publiés,  selon  la  coutume,  à  la  librairie  Renouard  (H. 
Laurens). 

-*  Dans  la  série  :  Chefs-d^œuw^e  de  la  littérature  religieuse,  de  la  collection 
Science  et  Religion,  M.  Victor  Giraud  vient  de  mettre  au  jour  une  édition 
nouvelle  des  Pensées  de  Pascal,  «  revue  sur  les  manuscrits  et  les  meilleurs 
textes  avec  une  Introduction  et  des  notes  »  (Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de 
175  p.  —  Prix  :  0  fr.  60).  Considérée  au  point  de  vue  littéraire,  cette  édition 
est  vraiment  neuve  et  Tlntroduction,  intitulée  :  De  la  Modernité  des  €  Pensées  » 
du  Pascal,  est  un  morceau  remarquable.  Mais  comme  la  destination  de  ce 
livre  est  «  populaire  »  et  que,  selon  la  prévision  même  de  M.  Giraud,  il 
pourra  tomber  «  entre  les  mtfns  »  de  «  tout  jeunes  gens  »,  il  nous  paraît 
à  regretter  que,  soit  dans  Tlntroduction,  soit  dans  les  notes,  aucune  pré- 
caution n'ait  été  prise  pour  mettre  le  lecteur  en  garde  contre  Terreur  jan- 
séniste, plus  souvent  et  plus  intimement  mêlée  qu'on  ne  le  pense  d^ordi- 
naire  à  Tadmirable  apologie  due  au  génie  de  Pascal.  Il  y  a  là  une  amélio- 
ration nécessaire  à  introduire  dans  les  réimpressions  qui  sont  à  prévoir, 
et  le  docte  éditeur,  dont  les  sentiments  chrétiens  ne  font  pas  l*objet  d'un 
doute,  donnerait  ainsi  à  son  travail  une  valeur  et  s'acquerrait  à  lui-même 
un  mérite  de  plus. 

Anjou.  —  La  race  des  mécènes  n'est  pas  éteinte.  Et  celui  dont  nous 
allons  dire  ici  deux  mots  mérite  la  pleine  reconnaissance  d'une  jolie  petite 
ville  de  TAnjou  :  Beaufort-en-V^llée.  lise  nomme  M.  Joseph  Denaisetnous 
avons  le  plaisir  de  le  compter  parmi  les  collaborateurs  du  Polybiblioyi. 
Beaufort  lui  doit  un  musée  local  d'un  intérêt  considérable.  Le  Monde  illustré 
du  19  janvier  dernier  >l  consacré  à  cette  création  un  article  des  plus 
intéressants,  accompagné  de  fort  belles  gravures.  Pendant  trente  années, 
avec  une  persévérance  dont  ses  occupations  multiples  ne  Tont  jamais  fait 
dévier,  le  généreux  donateur  s'est  appliqué  à  réunir  tout  ce  qu'il  a  pu 
trouver  concernant  sa  ville  natale  en  fait  d'objets  de  toutes  sortes  depuis 
l'époque  préliistorique  jusqu'à  nos  jours.  On  trouve  là  quantité  de  peintures, 
d'aquarelles,  de  dessins,  de  gravures  rappelant  les  monuments  actuels  ou 
disparus  ou  donnant  les  portraits  des  personnages  intéressant  la  localité  à 
titres  divers.  L'histoire,  Tarchéologie,  l'ethnographie,  les  sciences  en  général 
sont  amplement  représentées  dans  ce  musée  spécial.  Bref,  grâce  à  ce 
collectionneur  émérite,  homme  d'une  foi  artistique,  scientifique  et 
patriotique  intense,  Beaufort-en-Vallée  est  aujourd'hui  doté  d'un  musée 
qui  peut  faire  envie  à  plus  d'une  grande  cité.  11  a  été  inauguré  en  1905.  Ce 
fait,  assurément  peu  ordinaire,  mérita4t  une  mention  dans  le  Polybiblion, 


—  279  — 

Artois.  —  M.  Armand  d^Herbomez  nous  donne  dans  la  Bibliothèque  de 
récole  des  chartes  (5«-6e  fasc.  de  1906.  Tiré  à  part.  Paris,  Nogent-le-Rotrou, 
impr.  Daupeley-Gouverneur,  1906,  in-8  de  8  p.),  quelques  notes  A  propos  des 
baillis  d*Arras  sous  le  règne  de  ^aint  Louis.  Il  y  montre  que  Tournai  était  à 
répoque  dans  le  ressort  de  ce  bailli  et  que  c^est  entre  1252  et  1269  ou  1267 
quMl  passa  dans  le  ressort  du  bailli  de  Vermandois.  Il  y  étudie  les  relations 
entre  le  bailli  d*Arras  et  la  ville  de  Tournai,  et^  chemin  faisant,  il  nous 
apprend  qu*il  a  pu  exister  en  1242  un  bailli  de  Lens,  auquel  momentanément 
aurait  ressorti  la  cité  tournaisienne. 

BbauyaiSIS.  —  Le  Congrès  archéologique  de  France  a  tenu  sa  Lxxii«  session 
à  Beauvais  enH905.  Les  travaux  présentés  à  cette  occasion  par  les  membres 
de  la  Société  française  d'archéologie  ont  été  si  nombreux  qu'il  en  est  résulté 
un  volume  exceptionnellement  important  (Paris,   A.  Picard  et  fljs  ;  Caen, 
Delesques,  1906,  in-8de  Lix-719  p.,  avec  136  planches,  pians  et  figures).  Le  prix 
ordinaire  de  10  fr.  a,  quand  même,  été  maintenu.  Ce  très  beau  recueil  s'ouvre 
par  le  Guide  archéologique  du  Congrès  de  Beauvais,  rédigé  par  MM.  E.  Lefèvre- 
Poutalis,  le  chanoine  Marsaux,  X.  de  Bonnault  d'Houët  et  Louis  Régnier 
(p. là  192, avec 53 planches  et  plans).  Ces  auteurs  nous  donnent  la  description, 
en  ce  qui  concerne  Beauvais,  des  enceintes  romaines  et  du  moyen  âge,  de 
la  cathédrale,  de  Téglise  Sain t-Ë tienne,  des  anciennes  églises,  du  palais  de 
justice,  du  musée,  de  Thôlel  de  ville,  de  la  manufacture  nationale  4e  tapis- 
serie, etc.  Après  quoi  sont  également  décrits  les  églises,  châteaux,  abbayes 
et  autres  monuments  que  Ton  peut  remarquer  en  diverses  localités  voisines  : 
Marissel,  Allonne,  Bury,  Gambronne,  Glermont,  Gisors,  Senlis,  Montataire, 
Compiègne,  Ourscamp,  Noyon,  etc.  Quant  aux  mémoires,  nous  en  comptons 
vingt-six,  savoir  :  Étude  sur  les  cimetières  francs  des  vallées  du  Thérain,  de  la 
Brèche  et  du  Petit  Thérain^  par  M.  A.  Houle  (p.  255-284,  avec  deux  planches 
et  4  figures)  ;  —  Le  Tm^ques  d'or  de  Saint- Leu-d'Esserent  (Oi«é),  par  M.  le  comte 
OUivier  Gosia  de  Beauregard  (p.  285-303,  avec  une  pi.,  une  fig.  et  une  carte 
dans  le  texte)  ;  —  Les  Inscriptions  en  miroir  sur  poteries  gallo-romaines  dans 
'  rOwe,  par  M.  L.  Thiot  ^p.  304-307)  ;  —  Le  Pays  des  Bellovaqws,  essai  de  géogra- 
phie historique  et  de  numismatique,  par  M.  le  D»"  V.  Leblond  (p.  308-333)  ;  — 
Le  Temple  de  la  forêt  d^Halatte  et  hcs  ex-voto,  par  M.  le  comte  de  Caix  de  Saint- 
Aym'our  (p.  33'i-361,  avec  2  pi.);  —  Les  Temples  cTHalatte  et  d'Essarois,  par 
M.  Léon  Fautrat  {p.  ?62-365,  avec  un  plan  dans  le  texte)  ;  —  Le  Balnéaire 
gallo-romain  de  Beauvais,  par   MM.  Acher  et  le  D»  V.  Leblond  (p.  366-39t, 
avec  4   pi.);  —  /-a   Vie  de  saint  Germer,  par  M.  J.   Depoin  (p.   392-406)  ; 
—  L'Église  de  Saint-Germer,  par -M.    A.     Besnard  (p.  407-449,  avec    7    pi. 
et  une    fig.)  ;   —  Le  PHeuré  de  Saint- Jean-du^ Vivier^  par  le  D'  R.    Par- 
menlicr  (p.  450-470,  avec  1   plan  et  1  planche)  ;  —  Les  Voûtes  du  chevet  de 
Morienval,  par  M.  J.-A.  Brutails  (p.  471-474,  avec  2  fig.)  ;  —  VÉglise  de  Mogne- 
ville^  par  M.  Marcel  Aubert  (p.  475-488,  avec  un  plan  et  1  planche)  ;  — 
L'Église  de  la  Villetertre  (Oise),  par  M.  Louis  Régnier  (p.  489-522,  avec  1  plan, 
3  plsuQChes  et  1  fig.)  ;  —  La  Pierre  tombale  de  Berthaut  de  Fresnoy  et  de  Philippe 
des  Champs  au  Musée  de  Beauvais,  par  M.  le  comte  des  Méloizes  (p.  523-529. 
avec  1  pi.);  —  Une  Particularité  architectonique  du  chuur  de  Saint-Élienne  de 
Beauvaisyp&v  M.  Louis  Régnier  (p.  530-534)  ;  —  L  Église  de  M  onligny-en-C  haussée, 
par  M.  rabbé  Beaudry  (p.  535-354,  avec  1  plan  et  3  planches)  ;  —  Les  Tapisse- 
ries de  Gui  de  Bàudreuil,  abbé  de  Saint-Mariin-aux-Bois,  par  M.  Philippe  des 
Forts  (p.  555-560,  avec  2  pi.)  ;  —  ^  Tentation  de  saint  Antoine,  ven*e  peint  en 
grisaille  par  Nicolas  Le  Pot^  par  M.  le  marquis  de  FayoUe  (p.  561-577,  avec 
1  pi.)  ;  —  Les  Messes  miracu'euses  de  saint  Grégoire  dans  VOise^  par  M.  le  cha- 


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noine  Marsaux  (p.  578-591,  avec  1  pi.)  ;  —  ^"  Clochers  du  xiii»  ei  du  xvv  tièekê 
dans  le  Beauvaisis  el  le  Valois^  par  M.  Eugène  Lefèvre-Pontalis  (p.  592-61^, 
avec  24  pi.)  )  "*  Clochers  picards  avec  flèches  gothiqties  en  maçonnerie  des  XYll* 
et  xviiP  siècles^  par  M.  Georges  Durand  (p.  623-636,  avec  3  pi.)  ;  —  VÉvangé- 
liaire  de  Morienval  à  la  cathédrale  deNoyon,  par  M.  Amôdée  Boinet  (p.  637-6IiO, 
avec  1  pi.  et  2  flg.)  ;  —  Une  Plaque  de  reliure  en  os  de  la  colUetion  Troussures, 
par  M.  Hector  Quignon  (p.  651-660,  avec  1  pi.)  ;  —  Pierres  tombales  de  Chevrières, 
Longuetl'Sainte- Marie  et  Remy,  par  M.  le  chanoine  More!  (p.  661-666,  et  2  pi.)  ; 
La  Famille  CaviUier  [fondeurs  de  cloches],  par  M.  Joseph  Berthelé  (p.  667-677)  ; 
^  Une  Fonderie  de  cloches  à  Noyon  au  xyii<»  siècle,  par  M.  O.  Jourdain  (p.  678- 
687)  ;  -—  Inauguration  du  médaillon  du  comte  de  Marsy  [et  discours]  (p.  688-704, 
avec  1  pi.). 

Bourgogne.  —  Nous  recevons  le  tome  X  de  la  quatrième  série  des  Mé- 
moires de  l'Académie  des  sciences,  arts,  et  belles^lellres  de  Dijon  {Années  4905- 
4906)  (Dijon,  Nourry,  1906,  in-8  de  XGiii-457  p.,  avec  4  pi.).  Les  études  qui 
'ont  pris  place  dans  ce  volume  ne  sont  pas  nombreuses,  mais  leur  impor- 
tance est  d^autant  plus  réelle,  surtout  celles  qui  ont  trait  à  Thistoire  bour- 
guignonne. Citons  :.  Reptile  jurassique  {Teleidosaurus  Gaudryi)  trouvé  à 
Sainl-Seine-VAbbaye  {Côte-d''Or],  par  M.  L.  Collot  (p.  41-45,  avec  3  pi.)  ;  —  La 
Cour  plénière  el  les  édits  de  4788.  Les  Avocats  de  Dijon  à  Versailles,  par  M.  A. 
Huguenin  (p.  47-131);  —  Le  Congrès  inlemational  de  botanique  à  Vienne 
[Autriche]  en  1905,  par  M.  le  D'  X.  Gillot  (p.  133-141);  —  Les  Cimelières  et  les 
marchés  du  vieux  Dijon,  par  M.  E.  Cham peaux  (p.  143-226);  —  Courte  Élude  sur 
le  chevalier  d'Éon,  par  M.  le  comte  A.  d'Avout  (p.  227-305);  —  L  Écurie  de 
Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne  (p.  307-439,  avec  une  planche,  représen- 
tant le  sceau  du  duc). 

Brbtagnb.  —  On  doit  à  M.  P.  Delarue  la  publication  de  :  Un  Chef  de  la 
correspondance  des  princes  français  pendant  la  Révolution»  Mémoires  du  colonel 
Du  four  de  Saint-'Coulomb  (lUe'et-  Vilaine)  avec  une  notice  biographique  iur  Pufour, 
des  notes  el  le  récit  des  aventures  du  baron  de  Cormatin  (Saint-Servan,  J.  Haize,  1906, 
in-8  de  56  p.).  Rien  de  curieux  comme  ces  Mémoires,  écrits  sans  prétention' 
par  un  ancien  chouan,  plus  d*un  demi-siècle  après  les  événements.  Gomme 
tous  les  vieillards,  le  colonel  Dufour  se  plaisait  à  revivre  dans  le  passé,  si 
agité  qu'il  eût  été  pour  lui  :  «  Ah  !  c^était  le  bon  temps  alors,  s'exclamait- 
il,  on  vivait  l  »  Lorsque  Bretons  et  Vendéens  sUnsurgèrent  contre  la  tyrannie 
Kévolutionnaire,  Dufour,  qui  habitait  le  pays  malouin,  jeune  homme  intel- 
ligent et  actif,  s'enrôla  dans  les  rangs  royalistes.  Durant  plusieurs  années  11 
mena  la  vie  la  plus  aventureuse,  au  milieu  d'incessantes  allées  et  venues  entre 
les  côtes  de  Bretagne  et  celles  d'Angleterre,  bravant  la  mort  à  chaque  coup 
d'aviron,  pour  ainsi  dire,  traversant  la  Manche  souvent  sur  une  chaloupe  de 
pêcheur  mal  équipée,  embarquant  Ou  débarquant  à  la  barbe  des  douaniers 
républicains  dont  il  sut  toujours  éviter  les  balles,  ne  sortant  des  périls  de 
mer  que  pour  affronter  ceux  de  terre.  Il  prit  part,  lôrs  de  la  pacification  de 
LaMabilais,  à  rentrée  triomphale  à  Renues  de  Cormatin  dont  il  partagea 
aussi  la  captivité  à  nie  Pelée,  près  de  Cherbourg.  Transféré  avec  son  géné- 
ral dans  les  prisons  de  Paris,  il  fut  enûn  mis  en  liberté,  le  16  juin  1795.  Plus 
tard,  U  fut  de  nouveau  incarcéré  &  Nantes,  et,  après  diverses  péripéties 
enrôlé  dans  l'armée  d'Espagne  en  qualité  de  garde-magasin,  puis,  en  1812, 
d'inspecteur  surnuméraire.  A  la  chute  de  l'Empire,  il  revint  dans  ses  foyers 
pour  n'en  plus  sortir.  Louis  XVIII,  qui  précédemment  lui  avait,  avec  la  croix 
de  Saint-Louis,  conféré  le  grade  de  colonel,  lui  accorda  le  titre  et  la  solde 
de  retraite  de  chef  de  bataillon  :  600  francs.  C'était  maigre,  aussi  le  style  du 


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narrateur  se  res»ent-il  quelque  peu  du  mécontentement  du  vieux  soldat. 
Dufour  mourut  à  Saint-Goulomb,  le  28  mars  1856,  à  86  ans.  Uéditeiir  de  ces 
Mémoires,  à  lui  confiés  par  le  petit-ûls  de  Dufour,  leur  a  joint,  avec  des 
notes  érudites,  une  notice  fort  Intéressante  sur  Cormatln  (Desoteux),  person- 
nage problématique  investi  de  la  confiance  de  pauvres  princes  qui,  semble- 
t*il,  furent  la  proie  constante  et  facile  d'intrigants  et  de  flatteurs,  au  grand 
détriment  de  leurs  serviteurar  fidèles  et  aussi  de  la  cause  quMls  représentaient. 

CAMBRésiS.  —  Le  tome  LX  des  Mémoireê  de  la  Sooiéié  d'émulation  de  Cambrai 
(Cambrai,  Imp.  Régnier,  1906,  in-8  de  cin-212  p.,  avec  4  pi.)  vient  d'être  mis 
en  distribution.  Voici  les  travaux  de  genres  très  divers  qui  le  composent  : 
Note  Ëur  les  va$e8  appelés  biberons  trouvés  dans  les  sépultures  d'enfants  (époque 
gallo-romaine}^  par  M.  le  D»  H.  Cou  Ion  (p.  3-13,  avec  2  planches);  —  Une  Jpur- 
née  à  Waterloo,  par  M.  le  D'  G.  Dailliez  (p.  17-39,  avec  un  plan);  —  VOHgine 
du  jeu  de  cartes^  par  M.  le  D'  H.  Bombart  (p.  43-49);  —  Relation  de  la  visite  aux 
caves  de  la  maison  de  M,  Godelier-Bolvin,  rue  Saint-Jérôme,  par  M.  le  comte  de 
Proyart  de  Baillescourt  (p.  53-57);  —  des  poésies  patoises  curieuses,  réunies 
lOUS  le  titre  de  :  Sur  des  Saquois  qui  n*a  aulaint  à  rire  qu^à  braire,  par  M. 
Charles  Lamy  (p.  61-118)  ;  —  Lettre  d'un  Anglais  {James  Mitch^U)  au  cours  d'un 
voyage  à  travers  la  Belgique  et  une  partie  de  la  France  jusqu'à  Paris  {Londres 
1849,  Lettre  XXlï).  Traduction  par  M.  A.  Lallemant  (p.  121-137)  ;  —  Camôt-at, 
la  ville  et  Us  envirom  (traduction  par  M.  A.  Lallemant  de  la  description 
flamande  de  la  ville  de  Cambrai  au  verso  d^un  plan  de  la  ville  en  deux 
feuillets,  vers  1649)  (p.  141-146)  ;  --  Recherches  tur  les  patois.  Concordance  du 
patois  et  du  roman^  par  M.  le  D'  H.  Bombart  (p.  149-202);  —  Le  Dégagement 
de  Us  Porte  de  Paris^  appelée  autrefois  Porte  Saint -Sépulcre^  à  Cambrai,  par  M. 
A.  Lallemand  (p.  203-209,  avec  planche). 

Dauphinâ.  —  M.  Brun-Durand  vient  de  mettre  en  lumière  la  figure  de 
Tun  de  ses  compatriotes  illustres.  Autour  d'elle  il  groupe,  pour  ainsi 
dire,  les  noms  historiques  de  la  Société  protestante  an  début  du  xvii<'  siècle. 
Le  titre  de  son  ouvrage  circonscrit  bien  le  domaine  où  il  a  plu  à  M.  Brun- 
Durand  de  se  confiner  :  Le  Président  Charles  Ditcros  et  la  Société  protestante 
en  Dauphiné  au  commencement  du  xvii»  siècle  (Valence,  impr.  Jules  Céas, 
1906,  in-8  de  156  p.).  C'est  donc  une  très  utile  contribution  &  l'histoire  du 
protestantisme  dans  le  Dauphiné  et  particulièrement  dans  le  Diois. 
L^auteur  fait  ressortir  les  conséquences  de  Tassassinat  dont  Charles  Ducros 
fut  victime,  aussi  bien  que  son  influence  conciliatrice  au  milieu  des 
déchirements  de  la  guerre  religieuse  :  «  Sa  physionomie,  dit-il,  est  de  celles 
qui  attirent  par  leur  honnête  originalité...  Protestant  convaincu,  il  ne  se 
laissa  pas  plus  envahir  par  l'esprit  sectaire  qu'égarer  par  l'ambition  et  fut 
toujours  assez  peu  homme  de  parti  pour  distinguer  la  politique  de  la 
religion  et  faire  équitablement,  par  suite,  &  chacune  d'elles  sa  pan  en  toute 
circonstance.  »  De  son  mariage  avec  Jeanne  Bertrand,  fille  d'un  bourgeois 
de  Die,  11  laissa  un  fils,  Pierre,  qui  devint  conseiller  au  Parlement  de 
Grenoble  et  eut  également  une  fin  tragique.  En  compagnie  deNicolas  Fouquet 
il  fut  ajssommé  À  Valence,  à  coups  de  pierres,  et  son  cadavre  jeté  au  Rhône 
(14  août  1644). 

France B-CoMTÂ.  —  La  plus  jeune  des  sociétés  savantes  franc-comtoises, 
la  Société  grayloise  d'émulation,  poursuit  très  honorablement  son  chemin.  Elle 
vient  de  donner  le  tome  neuvième  de  son  Bulletin  (Gray,  imp.  Gilbert  Houx, 
1906,  ln-8  de  207  p.),  qui  renferme  les  études  et  articles  ci-après  :  Un 
Document  inédit.  Essai  sur  le  commerce  de  Franche-Comté,  par  M,  Chevillet, 
avocat  à  Gray  (^755),  publié  avec  Introduction  et  notes  par  M.  Charles  Godart 


—  282  — 

Un  Nouveau  Carreipondanl  frane-comloii  de  Vabbc  Grandiditr. 
'Andelarrt.  Ltttret  inidilet  pitbliéei  par  M.  le  cbauoiiie  LouTOl 
lUS  rev^Dons  plus  loin  sur  ceCte  publication  qui  h  fait  l'objet 
.  part  ;  —  MUlion  eonfiie  par  la  ville  de  Beinnçon  à  Jean-BaptiâU 
ne»,  par  U.  G.  F.,  luivi  du  Compte  prèienU  et  rendu  de  ma  dipu- 
1  voyage  et  de  mon  tijour  en  la  ville  de  Parit  |à  lui,  d'AuxIroD] 
ret  de  la  eiti.de  Betançon  (p.  BS-116].  Nous  u'avous  là  encore 
1ère  partie  du  rapport  de  cette  mission  ;  ~  Contribniiom  à  rHudt 
le   la   HaïUe-Saône,   par  M.   R.   Maire  {fasc.  VII)  (p.  ln-15S)  ;  - 

à  la  flore  mycologîque  de  ta  Haute-Saône,  par  U.  L.  Uaire 
—  Note  sur  une  moraine  glaciaire  dam  Irt  environt  de  Oray,  par 

(p.  169-173]  1  —  Note  (ur  un  nouveau  gitemenl  de  gauil  dam  te$ 
ray,  par  le  mSme  (p.  lTS't76)  ;  —  A'oïc  lur  quelque*  espèeei  fouiltt 
••  la  Franehe-Comti  ieptentrionale,  par  le  même  (177-tSn)  ;  -~  Étudei 

paliontolagiqua  lUr  Parronditiement  de  Oray.  Faune  du  raumcien 
1  région  de  Ckantplitle  (Ba),  par  le  même  (p.  181-30S]. 

Bail  de  Chetne,  poète  et  ehroniqueur  montbiliardaii,  1SiS-lS7l, 
documenta  inidiit,  tel  est  le  titre  d'une  brochure  de  M.  Julien 
UoDlbéliard,  Imp.  mon tbéliard aise,  1906.  iu-S  de  31  p.,  arec  un 
Écriture,  Eitralt  des  Mimoiret  de  la  Soeiiti  d'émulation  de  Uont- 
irmi  les  documeuts  parti culiëremeitt  utiles  pour  reconstituer 

Comte  de  Montbéliard  au  zvic»  siècle,  dit  l'auteur,  U  en  est  un, 
lier  ordre,  qui  nous  permet  de  suivre  les  événements  presque 
r,  de  1615  à  loes,  soit  pendant  une  période  de  cinquante  années. 
)S  parler  de  la  Chronique  ou  Accueil  mémorable  du  boulanger 
lis  Hugues  Bois  de  Cbesne,  dout  Léon  Weizel,  en  IBSi-iS5â, 
te  dans  les  M  émoi  t'M  de  la  Sociétâ  d'émulation  de  Montbéliard... 
d'artisan  intelligent  et  avisé  attirait  notre  sympathie  et  excitait 
té.  >  U.  Julien  Mauveaux,  ayant  retrouvé  dans  les  archives 
confiées  6  sa  garde  le  testament  du  personnage  et  l'invenlaire 
,  «  dressé  dix  jours  après  son  décès  >.  a  réussi  à  retracer  la 

peu  banale  de  Hugues  Bois  de  Cbesne  et  à  déterminer  exacte- 
:  de  sa  mort,  ignorée  jusqu'à  présent  (15  Juillet  1671).  L'auteur 
.si  l'écrivain,  comme  poète,  il  nous  le  montre  ce  qu'il  fut:  ses 
l'entrain  et  de  verve,  sonl  écrits  dans  unelangue*  qui  semble 
.n  siècle.  >  Mais  son  Recueil  mémorable,  qui  contient  des  détails 

la  vie  privée  et  publique  dans  sa  ville  natale,  à  une  époque  où 
&  noter  ce  qui  se  passait  autour  de  lui,  reste  la  partie  la  plus 
ble  de  son  œuvre.  Travail  très  intéressant  et  aussi  bien  pré- 
icumenté. 

d'abord  dauî  le  Bulletin  de  la  SociiU  graijloite  d'émulation,  la 
le  M.  le  cbaiioine  Louvoi.  curé  de  Gray,  intitulée  :  Un  Nouveau 
t  franc-comtoiê  del'abbi  Grnndidicr.  Le  Marquis  d'Andelarre.  Lettret 
.l'objet  d'un  tirage  à  part  (Paris,  A.  Picard  et  (Ils  jGray,  G.  Roux, 
16  p.).  Ces  lettres,  sonservéeà  à  la  bibliothèque  de  In  ville 
sont  datées  de  1733  à  t7â6.  Elle:,  ont  été  écrites,  à  l'origine,  & 
:  épitaptae  â  graver  sur  la  tombe  du  père  du  marquis  érigée 

la  cathédrale  de  Strasbourg  et  dont  Graudidier  s'était  chargé. 
I  d'A-ndelarre,  observe  M.  Louvot,  n'était  pas  un  lettré  comme 
)rrespoudants  Tranc-comtols  de  Graudidier...  On  ne  trouvera 
lettres  les  savantes  dissertations  de  Perreciot  ou  du  P.  Dunand, 
apprendra  les  petites  nouvelles  de  l'époque,  et  sa  correspon- 
[>ur  cela,  un  tableau  des  préoccupations  ordinaires  du  monde 


—  283  — 

fraDc-comtois  à  la  fin  du  xviii*  siècle.  »  —  C'est  déjà  bien  quelque  chose, 
sans  compter  que  les  annotations  nombreuses  de  l'éditeur  donnent  à  sa 
publication  un  mérite  et  un  intérêt  complémentaires. 

Lanouboog.  —  Indépendamment  de  trois  rapports  signés  de  MM.  Etienne 
Boulllet,  Soucaille  et  Gassan  sur  les  concours  de  poésie  française,  de 
mémoires  historiques  et  de  poésie  néo-romane,  on  trouve  dans  le  trente- 
sixième  volume  de  la  collection  du  BuUelin  de  la  Société  achéologique^  scienti- 
fique et  littéraire  de  Binen,  qui  correspond  à  la  2*  livraison  du  tome  VI  de 
Ia>  série  (Béziers,  imp.  générale  Barthc,  Soucix,  Bourdon  et  Rul,  1906, 
^n-8  paginé^ 353-636,  avec  pi.)  deux  publications  importantes  ayant  chacune 
leur  intérêt  particulier  :  1»  Statuti  des  corporations  bittéroires  d'arts^et-métierst 
précédés  d'une  Introduction  pAV  M.  A.  Soucaille  (p.  353-446).  11  est  ici  question 
des  boulangers,  pâtissiers  et  fourgonniers,  des  boutonniers  et  garnisseurs 
de  chapeaux,  des  jardiniers,  laboureurs,  marchands  mangonniers,  orfèvres, 
tailleurs,  teinturiers  et  moliniers  de  soie  ;  —  2»  Sulpice  Sévère  à  Primuliac, 
par  M.  F.  Mouret  (p.  447-568,  avec  15  planches). 

—  Du  Bulletin  de  la  Commission  archéologique  de  Narbonne^  nous  avons  deux 
fascicules  à  enregistrer,  tous  deux  appartenant  au  tome  IX  du  recueil.  Le 
premier  (année  1906,  2«  semestre.  Narbonne,  imp.  Gaillard  ;  1906,  in-8  paginé 
XXXIII-LIV  +  99-261  )  se  compose  ainsi  :  Examen  d'une  enquête  relative  à  la  limite 
méridionale  de  la  vicomte  de  Narbonne^  du  côté  du  RoussUlon^  par  M.  J.  Régné 
(p.  ^9-178)  ;  —  Les  Monnaies  de  Raymond  Z*»",  vicomte  de  Narbonne  et  le  Moyen 
Age  melgorien,  par  M.  G.  Amardel  (p.  179-223)  ;  —  Notes  sur  Jacques  Oamelin 
(suite),  par^M.  Julien  Yché  (p.  22^i-244)  ;  —  Un  Aureus  inédit  de  L.  Piniarius, 
bcarpus,  par  M.  G.  Amardel  (p.  245-252)  ;  —  Éloge  funèbre  de  M.  Eugène 
PeyrussCt  ancien  maire  de  Narbonne,  ancien  député^  membre  résidant  de  la  Com- 
mission archéologique,  par  M.  G.  Amardel  (p.  253-261).  —  Le  deuxième 
fascicule  (année  1907,  l«'  semestre.  Narbonne,  imp.  Gaillard,  in-8  paginé  lv- 
Livii  +  263-339,  avec  une  planche)  comprend  les  études  suivantes:  Deux 
Deniers  carcctssonnais  incertains,  pîir  M.  G.  Amardel  (p.  263-274)  ;  —  Le  Retable 
de  Véglise  Saint-Luc  à  Ginestas  (Aude)  (xvji«  siècle)^  ^ar  M.  le  chanoine  Escar- 
guel  (p.  275-287,  avec  une  planche)  ;  —  Étude  sur  la  toponomastique  de  VAude, 
par  M.  Pabbé  Sabarthés  (p.  288-316)  ;  —  Sw  quelques  monnaies  du  déptirtement 
de  V Hérault,  par  M.  G.  Amardel  (p.  317-339). 

Mainb.  —  Les  tristes  circonstances  de  l'heure  présente  donnent  un  inté- 
rêt d'actualité  à  deux  nouveaux  opuscules  dus  à  la  plume  docte  et  précise 
de  M.  Robert  Triger  :  La  Séparation  dans  la  Sarthe.  VÉvêché  du  Mans.  Les  Pres- 
bytères de  la  Sartne.  Notes  et  documents  (Le  Mans,  Bienaimé,  in-8  de  27  p.). 
Outre  leur  intérêt  pour  l'histoire,  ces  notes  et  documents  aideront  aux 
revendications  des  ayant-droit.  —  Les  Sociétés  savantes  et  la  conservation  des 
édifices  et  objets  d'art  religieux.  Rapport  à  M.  le  directeur  de  la  Société  française 
d'archéologie  (Maraers,  G.  Fleury;  Le  Mans,  A.  de  Saint-Denis,  gr.  in-8  de 
7  p.  Extrait  de  la  Revue  historique  et  archéologique  du  Maine). 

NiYBRNAis.  —  Les  compatriotes  de  M.  Hené  de  Lespinasse  lui  doivent 
une  réelle  reconnaissance  pour  le  petit  volume  qu'il  vient  de  publier  sous 
le  titre  :  Notes  d'histoire  contemporaine.  Almanachs  nivertiais  des  xviii»  et 
xixe  siècles  (Nevers,  Ropiteau,  s.  d.  [1907J,  petit  in-8  carré  de  vii-155  p.)«  Mais 
ces  notes  savoureuses  intéresseront  aussi  tous  les  érudits  en  quête  de 
choses  de  nature  à  les  renseigner  documentairement  sur  les  mœurs  en 
Nivernais  vers  la  Qn  du  xviii*  siècle  et  pendant  le  xix«.  Il  faut  lire  ces 
pages  pour  se  faire  une  idée  des  recherches  laborieuses  qu'elles  ont 
imposées  à  Tauteur.  G'est,  en  quelque  sorte,  toute  la   vie  publique  de  la 


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—  284  — 

province  nivernaise,  durant  plus  de  cent  ans,  que  M.  de  Lespinasse  ressus- 
cite. «  Pendant  longtemps,  dit-il,  j'ai  feuilleté  en  petits  volumes,  hérissés 
de  têtes  de  chapitres,  de  noms  de  lieux,  de  noms  d'hommes,  la  plupart 
connus  et  aimés  pour  leurs  services,  étalant  &  chaque  page  des  choses  et  des 
institutions  administratives,  militaires,  religieuses,  charitables,  artistiques, 
agricoles,  industrielles.  Je  voyais  ce  qu'elles  étaient  et  ce  qu'elles  sont... 
Nos  pères  . . .  ont  assisté,  dans  le  cours  du  xix*  siècle,  au  développement 
successif  et  régulier  de  l'agriculture,  des  affaires,  de  la  religion,  de  Tins- 
.  traction,  et  flnalement  du  bieu-ètre  général  pour  le  peuple  et  pour  la 
société,  situation  enviable  puur  une  nation,  que  nous  sommes  en  train  de 
démolir  à  grands  coups  eu  nous  laissant  diriger  par  les  absurdités 
politiques  çt  sociales  goûtées  de  tout  le  inonde,  riches  et  pauvres,  sans 
réfléchir  aux  conséquences  qu'elles  entraînent.  »  A  noter  spécialement  les 
deux  derniers  chapitres  de  cet  excellent  travail,  lesquels  mentionnent  les 
articles  historiques  et  littéraires  publiés  par  les  almanachs  nivernais,  de 
1821  à  1898,  et  ceux  insérés  dans  les  annuaires,  de  1838  à  1870. 

NORMANDiB.  —  La  savante  <  étude  historique  et  critique  »  de  M.  Henri 
LorJquet  :  Le  Beffroi  de  Rouen  avant  la  iédilion  de  la  Harelle  (Rouen,  Lestrin- 
gantt  1906,  gr.  in-8  de  23  p.,  avec  une  planche),  contient  deux  affirmations  : 
la  première,  c'est  que  le  beffroi  de  Rouen,  bâti  en  1389,  ne  succédait  pas  è 
un  beffroi  antérieurement  construit  et  démoli  par  Charles  VI  à  la  suite  d'une 
insurrection.  Sur  ce  point,  l'auteur  paraît  avoir  appuyé  sa  thèse  sur  des 
documents  et  des  raisonnements  irréfutables.  Quant  à  la  seconde,  que  les 
assemblées  de  la  commune  rouennaise  se  tenaient  au  premier  étage  de  la 
tour  Saint-Romain,  bâtie  auprès  de  la  cathédrale,  l'auteur  ne  la  présente 
que  comme  une  hypothèse  séduisante.  Aucun  texte  ne  la  vient  appuyer. 
Mais  il  a  pris  toutes  ses  précautions  pour  qu'on  ne  le  taxe  pas  d'im- 
prudence, et  l'ensemble  de  la  brochure  est  digne  des  éloges  de  ceux  qui 
aiment  les  travaux  d*érudition  clairement  et  élégamment  exécutés. 

Vbndômois.  —  La  Société  archéologique,  sclentiûque  et.  littéraire  du 
Vendômois  nous  a  fait  parvenir  le  tome  XLV  de  son  Bulletin  (Vendôme, 
imp.  Vilette,  1906,  ii>8  de  266  p.).  A  signaler  :  Hiitoire  du  collège  et  du  lycée  de 
Vendôme^  par  M.  G.  Bonhoure  (suite)  (p.  20-40)  ;  —  Généalogie  de  la  famille  du 
bienheureux  Agalhange  de  Vendôme^  par  M.  Jean  Martellière  (p.  41-62  et  113- 
127)^  —  La  Zone  à  marsupites  dans  la  craie  de  VendôfM^  par  M.  Marins  Filliozat 
(p.  63-69)  ;  —  Notice  biographique  $ur  Louis  Lasneau  {de  'Mondoubleau)^  évéque 
de  Metellopolis,  par  M.  l'abbé  Ghéramy  (p.  87-102];  —  Monsieur  Henri-Émile  de 
Boisgueret  de  la  Vallière.  Essai  d'une  bibliographie  de  ses  travaux,  par  M.  Pierre 
Dufay  (p.  103-112);  —  Note  sur  deux  nouveaux  ateliers  néoliihigues  à  Pesou  et  à 
Dansé,  par  M.  G.  Renault  (p.  128-131)  ;  —  Denier  inédit  de  Bouchard  comte  de 
Vendôme,  par  M.  L.  Letessier  (p.  132-134)  ;  —  Commentaires  de  deux  chartes 
vendômoises  du  xi«  siècle,  par  M.  R.  de  Saint- Venant  (p.  146-164)  ;  —  Cassandre 
Salviati  et  la  Cassandre  de  Ronsart,  par  M.  Jean  Martellière  (p.  165-183);  — 
Note  sur  un  nouveau  polissoir,  par  M.  G.  Renault  (p.  184-185)  ;  ^  La  Bonne 
Aventure  du  Gué-du'Loir,  ses  propriétaires,  ses  hôtes,  par  M.  Jean  Martellière 
(p.  201-225)  ;  —  Notes  pour  servir  à  Vhistoire  monumentale  de  la  Trinité,  par 
M.  Tabbé  Gabriel  Plat  (p.  226-254)  ;  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Vabhé  Haugou, 
curé  de  Trôo  (membre  de  la  Société),  par  M.  R.  de  Saint-Venant  (p.  255-256). 

BblqiqOb.  —  En  septembre  1905  le  séminaire  de  Bonne- Espérance,  au 
diocèse  de  Tournai,  célébrait  le  soixante-quinzième  anniversaire  de  son 
existence.  A  cette  occasion,  les  institutions  épiscopales  d'enseignement 
moyen,  ce  que  nous  appelons  en  France  enseignement  secondaire,  du  dio- 


'«'TTS' 


—  285  - 


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cèse  de  Tournai,  organisèrent  une  Exposition  et  un  Congrès  scolaires.  Lé 
volume  intitulé  :  Congrès  de  renseignement  moyen  tenu  à  Bonne-Espérance^  4% 
et  15  septembre  1905  (Tournai,  Casterman,  in-8  de  536  p.  —  Prix  :  4  fr.  50), 
contient  le  compte  rendu  de  ces  importantes  assises,  qui  ont  été  considé-  < 

rées  comme  un  véritable  événement  pédagogique.  On  a  pensé  avec  raison 
qu^ii  y  aurait  grand  intérêt  à  faire  connaître  aux  maîtres  de  renseignement 
moyen  ou  secondaire  qui  n^ont  pu  prendre  part  au  congrès  de  Bonne-Espé- 
rance, les  rapports  qui  y  ont  été  présentés,  et  les  discussions  qu'ils  ont 
soulevées.  Après  un  chapitre  préliminaire  consacré  à  la  préparation  du 
congrès  et  &  son  programme,  nous  trouvons  dans  ce  très  intéressant  recueil 
d^abord  le  compte  rendu  des  assemblées  générales,  puis  le  compte  rendu 
des  sections  avec  le  texte  intégral  des  rapports  qui  y  ont  été  lus  et  discu- 
tés, et  un  résumé  de  ces  discussions.  Les  sections  étaient  au  nombre  de  six  :  V.  f^ 
I.  Littératures  classiques,  histoire  et  géographie  anciennes,  économie  poli- 
tique, institutions.  II.  Mathématiques,  sciences,  histoire  et  géographie,  cos- 
mographie, commerce.  III.  Agriculture.  IV.  Religion,  éducation  intellec- 
tuelle, religieuse  et  morale  ;  éducation  physique,  gymnastique,  hygiène.  V. 
Langues  vivantes,  flamand,  allemand,  anglais.  VI.  Esthétique,  dessin,  cal-  ,,^ 
ligraphie,  musique.  Les  chapitres  suivants  rendent  compte  de  Texposition  %!|^; 
scolaire,  relèvent  les  appréciations  dont  a  été  l'objet  le  congrès  de  Bonne- 
Espérance,  enfin  nous  donnent  la  liste  des  membres  du  congrès.  Voilà  ce 
quon  trouve  dans  ce  volume;  inutile  d'ajouter  qu*il  présente  un  très  haut 
intérêt.  Discuter  ainsi,  librement,  sans  souci  des  programmes  oftlciels  ni 
des  examens  qui  les  sanctionnent,  cela  ne  peut,  hélas!  se  pratiquer  qu'en  v 
pays  de  liberté.  On  devine  ce  qui  s*y  révèle  de  méthodes  originales  et  dMni- 
tiatives  fécondes,  prometteuses  de  grands  progrès  pour  l'avenir.  Le  livre 
nous  montre  à  nous  Français,  qui  vivons  sous  un  régime  bien  diffé- 
rent, quel  avantage  un  pays  trouve,  même  au  simple  point  de  vue  intellec- 
tuel et  scientifique,  ^  être  libéré  des  lisières  officielles,  et  à  secouer  la  rou- 
tine des  monopoles  d'État.  En  dehors  des  enseignements  pédagogiques  que 
nous  trouverons  dans  ce  volume,  il  y  a  donc  1&  un  bel  exemple  de  ce  que 
peut  la  pratique  intelligente  de  la  liberté.  Puisse  notre  pauvre  France,  qui 
s'enlise  dans  la  routine  et  ne  connaît  plus  sa  belle  originalité  féconde 
d'autrefois,  méditer  ces  leçons  et  en  tirer  profit  I  Si  nous  n'insistons  pas  sur  le 
détail  de  ces  discussions,  c'est  qu*&  raison  même  de  la  diversité  des  ques- 
tions qui  y  ont  été  traitées,  cela  dépasserait  de  beaucoup  la  mesure  de  la 
place  dont  nous  pouvons  disposer  ici.  Il  nous  suffira  donc  de  recommander 
très  chaudement  ce  recueil  &  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  choses  de 
l'enseignement  et  de  l'éducation. 

Italie.  —  Le  Polybiblion  de  mars  1906  (t.  G VI,  p.  284)  a  déjà  parlé  de  l'étude 
consacrée  par  M.  Antonio  Rettore  à  la  «  patavinité  >  de  Tite  Live.  L'auteur 
Tient  de  la  rééditer  sous  un  titre  à  peine  différent  (Titio  Livio  Patavino  pre- 
cursore  délia  decadensa  delta  litigtia  tatina.  Prato,  Alberghetti,  1907,  in-12  de 
164  p.),  mais  avec  d'assez  notables  additions.  Une  Introduction  de  37  pages 
est  suivie  d'une  série  de  catalogues  où  se  trouvent  classés,  par  ordre  apba- 
bétique,  les  néologismes,  archaïsmes,  mots  et  tournures  poétiques,  cons- 
tructions de  tout  genre  propres  à  Tite  Live.  Un  Index  très  complet  facilite 
les  consultations  que  les  latinistes  ne  manqueront  pas  de  demander  à  un 
guide  aussi  averti. 

—  Il  Rinnovamento»  rivisla  critica  di  idée  e  di  fatti  (Mensuel.  Milano,  via  Bigli, 
15,  12  fr.  par  an  pour  il  lai  ie,  16  pour  l'étranger),  €  n'est  pas  une  revue  écrite 
pour  le  grand  public.  Délibérément,  dit  le  programme,  nous  fuyons  la  foule 


/     --wl 


ivulgatioDS  enejclopédlqucs.  Et  nous  ne  ooub  oceupoos  p&i 
public  plus  curieux  qu Intelligent.  Notre  publication  est  une 
^ence  dédiée  t  des  frères  de  notre  &me.  Nous  y  parloni  avec 
mes,  noua  travaillons  pour  le  petit  nombre.  »  La  direction 
érlodlquB  explique  qu'elle  n'agit  pas  ainsi  par  un  goût  mor- 
de aristocratique  mais  par  la  conviction  que  le  vrai  moyen  de 
aux  bommes  est  d'agir  profondément  sur  les  IndivlduB.  Le 
le  est  d'améliorer  collaborateurs  et  lecteurs  dans  la  recherche 
la  vérité.  La  direction  a  soin  de  déclarer  son  attachement  k 
igieuseet  de  proclamer  que*  le  catbolICLsme  est  la  base  natu- 
:  recherche.  C'est  sur  la  pierre  éternelle  d'une  toi  que  la 
rénovant,  prend  des  (ormes  précises.  >  Les  noms  de  certains 
de  la  revue,  comme  Antonio  Fogazzaro  et  Romolo  L.  MurrI, 
t  plus  nettement  Porientatlon  et  éveilleront  tes  méfiances. 
grégation  de  llndex  vient  (J^llleurs  de  condamner  formelle- 
illcatlon^ 

a  disparition  des  KaiAoliiche  Schweiitrblàtter  a  laissé  dans  la 
)ue  suisse  un  vide  que  l'Association  catholique  suisse  a  résolu 
ais  elle  a  pensé  qu'au  lieu  de  ressusciter  purement  et  simple- 
détunt,  il  serait  plus  utile  de  donner  naissance  à  une  revue 
plus  scientiOque  et  dont  l'objet  serait  plus  nettement  déter- 

créatiou  d'un  recueil  qui  depuis  janvier  se  publie  aous  les 
ux  érudits  distîDgués,  UU.  Albert  BûchI  et  Joh.  Peter  Kirsch  : 
schuieiitrùche  Kirelungtiehichle,  Revue  d'hifloire  ecelésiaslique 
Hana  von  Matt,  6  St.  par  an).  Articles  de  .fond  et  commuai- 
brèves,  textes  originaux,  comptes  rendus  et  bibliographie 

le  cadre  de  la  revue,  qui  accepte  des  articles  écrits  en 
allen  et  en  allemand. 

—  Le  trentième  volume  des  Proeeedingt  of  ihe  Vniled  Slalet 
«m,  édités  par  les  soins  de  la  Smithaonian  Institution 
Sovernment  prinling  OtDce,  1906,  in-B  de  xvi-833  p.,  arec 
rav.  dans  le  texte  et  photogravures  hors  texte,  cartonné) 
ne  à  l'ordinaire,  une  série  de  mémoires  originaux  décrivant 
liections  du  National  Muséum.  Ils  sont  au  nombre  de  36  et 
ticullèrement  d'histoire  naturelle.  Certains  n'ont  que  deux 
celui  décrivant  un  nouveau  ruminant  fossile  du  pléiostocène 
exique,  par  M.  J.  W.  GIdIe;.  D'autres  sont  plus  volumineux, 
criptlons  de  nouveaux  genres  et  de  nouvelles  espèces  de  cré- 
Japon,  parM.  W.  Warren  (IBS  pages).  Les  faunes  cambriennea 
ir  M.  Cb.  D.  Walcott,  est  un  travail  très  intéressant,  comme  la 
Idès  malais,  par  M.  Miller,  qui  est  illustré  de 26  grandes  pho- 
prës  nature.  Un  travail  bien  spécial  est  celui  de  M.  Aies 
s  cervelles  et  les  liquides  propres  a  les  conserver.  Il  nous 
de  passer  Ici  eu  revue  tous  ces  mémoires  auxquels  nous 
icteur  désireux  de  se  documenter. 
S(i  Conlribuliont  from  ihe  United  StaUê  Nationat   Herbariam, 

North  American  tpteiet  of  fettuea,  by  Charles  V,  Piper,  et  Vol. 
gcniu  plelea  in  the  wettern  and  lOuthu/ttUm  United  Statet  »nd 
udL.  Greene  (Washington,  Government  printlug Office,  1906> 
8,  p.  4e-ix,  avec  planches  ;  et  p.  43  Ji  ^^)■  Ces  deux  brocbureu 
ides  herbes  de  l'esi^èce /ufuea,  illustrée  de  15 gravures;  l'autre 
liantes  de  l'espèce  pieka,  mais  cette  (ois  sans  gravures. 


•"•Si? 
^   .' 


—  287  — 


%^ 


Publications  nouvbllrs.  —  Les  Commencements  du  canon  de  l'Ancien 
Testament^  par  le  P.  Jean-Baptiste  de  GlatSgny  (iQ-12,  Rome,  Desclée  et 
Lefebvre).  —  Manuale  pro  benedicUonibus  et  processionibus  Ss,  sacramenti  ex 
libris  Solesmensibus  exeerptum  cum  cantit  gregoriano  {in-12,  Romae,  Desclée, 
Lefebvre).  —  Manuale  pro  benedicUonibus  et  processionibus  Ss,  sacramenti  ex 
librii  Solesmensibus  exerptum  in  recentioris  musicae  notulas  translatum  (iQ-12, 
Romae,  Desclée,  Lefebvre)^  —  Commune  sanctorum  cum  cantu  gregoriano  ad 
exemplar  editionis  vaticanae  concinnatum  (in-12,  Romae,  Tornaci,  Desclée» 
Lefebvre).  —  Le  Dogme  de  la  Trinité  dans  les  trois  premiers  siècles^  par  A.  Du- 
piii  (111-12,  Nourry}.—  La  Simpliiilé  d^apt^ès  l*Èvangite,  par  Tabbé  de  Gibergues 
(in-12,  Lille  et  Paris,  Desclée  et  de  Brouwer).  —  Œuvres  choisies^  par  Mgr 
Billard  (2  vol.  in-8,  Vie  et  Amat).  —  Histoire  de  la  dévotion  au  Sacré-Cœur 
de  Jésus,  Vie  de  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie,  par  A.  HamOD  (gr.  in-8, 
Beauchesne).  —  Misère  et  Miséricorde.  lui  Parabole  de  VEnfant  prodigue,  par 
Léon  Rimbault  (in-t6,  Librairie  des  Saints- Pères).  —  Le  Miracle  et  la  Cri- 
tique  historique,  par  P.  Saintyves  (in-12,  Nourr^').  —  Valeur  des  décisions  doc- 
trinales et  disciplinaires  du  Saint-Siège,  par  L.  Choupin  (in- 16,  Beauchesne). 

—  De  Prohibitions  et  censura  librorum,  dissertatio  canonico-moralis,  auctore  A. 
Vermeersch  (in-8,  Romae,  Desclée,  Lefebvre).  —  Elementa  philosopMae 
scholasticae,  auctore  Dr.  S.  Reinstadler  (2  voL  in-12,  Friburgi  Brisgoviae, 
Herder).  —  La  Philosophie  de  M.  Sully  Prudhomme,  par  C.  Hémon  (in-8, 
Alcan).  —  Que  savons^nous  f  Esquisse  d'une  conclusion  de  philosophie  et  d'his- 
toire, par  M.  Jacquinet  (in-16,  Perrin).  —  Mensogne,  par  A.  Lo  Forte-Randi 
(in-16,  Palerme,  Reber).  —  Le  Problème  de  la  conscience,  étude  psycho- sociolo- 
gique, par  D.  Draghicesco  (in-8,  Alcan).  —  Essai  critique  et  théorique  stir 
Vassocialion  en  psychologie,  par  le  D^  P.  SoUier  (in-16,  Alcan).  —  La  Morale 
sexuelle,  par  le  D'  A.  Wylm  (in-8,  Alcan).  —  Pascal  et  son  temps,  par  F. 
Slrowskl.  1"  Partie.  De  Montaigne  à  Pascal  (in-16,  Plon-Nourrit).  —  Cau- 
seriea  pédagogiques ,  ipBiT  W.  James  ;  trad.  par  L.-S.  Pidoux  (in-16,  Alcan). 

—  Éléments  de  physiologie  biologique,  par  F.  Le  Dantec  (in-16,  Alcan). 
Valeur  du  dosage  de  l'hémoglobine  dans  la  pratique  des  accouchements,  par  le  D' 
L.  Devraigne  (in-8,  Henry  Paulin)-  —  Les  Abcès  du  lobe  sphéno- temporal  du 
cerveau  d'origine  otique,  par  le  D'  Wicart  (in-8,  Henry  Paulin).  —  Manuel  de 
eliniqtie  et  de  thérapeutique  spéciales.  1"  et  2«  séries  (2  vol.gr.  in-8,  Heury,Paalin). 

—  Les  Carrés  magiques,  contribution  à  leur  étude,  par  J.  RioUot  (in-8,  Gauthier- 
Villars).  —  Procédés  mécaniques  spéciaux  et  tours  de  main,  par  R.  Grimshaw. 
Seconde  série  (in-8,  Gauthier- Viliars).  —  Les  Lampes  à  incandescence  électriques, 
par  J.  Rodet  (in-8,  Gauthier- Viliars).  —  La  Statique  graphique  et  ses  applica- 
tions aux  constructions,  par  M.  Lévy.  1'^  Partie.  Principes  et  application  de 
statique  pure.  Texte  et  Atlas  (2  vol.  in-8,  Gauthier- Viliars).  —  La  Théorie  de 
Vart  pour  Vart  en  France  ches  Us  derniers  romantiques  et  les  premiers  réalistes, 
par  A.  Gassagne  (gr.  in-8.  Hachette).  —  Les  Maîtres  de  Vart,  Paphaët,  par  L 
Gillet  (ln-8.  Librairie  de  PArt  ancien  et  moderme).  —  Les  Applications  de  la 
photographie,  par  G.-H.  Niewenglowski  (in-18,  Garnier).  —  Bases  physiques  de 
la  musique,  par  H.  Bouasse  (in-8,  Gauthier- Viliars).  —  U Année  technique  490$, 
par  A.  Da  Cunha  (ln*8,  Gauthier- Viliars).  —  La  Légende  dorée  des  bêtes,  par 
P.  Franche  (in-16,  Perrin).  —  Nuits  d'Orient,  folk-lore  roumain,  par  H.  Vaca- 
resco  (petit  in-12,  Sansot).  —  Théâtre  de  Jules  Lemaîlre.  II.  (in-18,  Caimann- 
Lévy).  —  Claude  Bardane  (épisode  des  guerres  de  Vendée),  drame  en  3  actes  et 
\  prologue,  par  J.  Richer  (in-12,  Haton).  —  Le  Drapeau  du  4^*  grenadia^s,  drame 
militaire  en  3  actes,  par  J.  Richer  (in-12,  Haton).  —  Anthologie  des  poètes 
contemporains  {4866-4906),  T.  II  (in-16,  Delagrave).  —  Les  Sentiments,  par  N. 
Sonnenfeld  (in-16,  Plon-Noarrit).  —  Ombres  voluptueuses,  par  L.  Mandin  (in- 


.^ 


^■t■ 


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18,  SaiiBOt).  -/La  Clef  dt  la  vie,  par  L.  de  Tluseau  (in-18,  C&lmann-Lévj).  — 
Femme  de  ptintre,  par  G.  Amiot  (In-lS,  Calmanu-Lérj).  —  Le  ftoi  dtt  mitliard», 
par  H.  OréTille  (ln-16,  Ploo-Nourril).  —  L'Aimée,  par  E.  Joliclere  (in-18 
Lemerre).  —  Plta  haut,  par  J,  Labour  (iD'l3,  Stock].  —  Le  Gouff're  de  la  libefU, 
par  M.  Keepmaker  (ln-18,  Stock).  —  Œuii.-«  de  M.  Bakounine.  T.  Il  (In-lS, 
Stock].  —  La  fille  de  Caifhe,  par  M.  Legrand  (petit  in-12,  Sansot).  — 
Leê  Confetaoni  de  LouUa  Burnal,  par  M.  Gonfaï  (In-IS,  Paris-Neulllj,  édUloQS 
du  Creuset).  —  Montieur  le  maître  du  Châlelmont,  par  B.  de  Buxy  (1q-12, 
Henri  Gautier].  —  Un  Conte  bieti,  par  H.  Ardel  ;in-1B,  Hatier).  —  Cceur-de-Uoi, 
par  G.  Foley  |in-12,  Hatier).  —  Lellrei  du  comte  et  de  !a  comleue  de  Monlholon 
[iSt9-lSH),  publiées  avec  Introduction  et  notes,  par  p,  Gonnard  (ln-8,  A. 
Picard  et  ûls).  —  Let  Dcynùrt  Écrivain*  profane».  Lu  Fanégyrititt,  Autant, 
Le  "  Querolus  »,  ftutilui  JVamaliaiiui,  par  R.  Pichon  (in-8,  Leroui].  —  Fwii/Î- 
ealion  el  métrique  de  Ch.  Baudelaire,  par  A,  CaRSagne  (In-g,  Hacbettej.  — 
UipUistaphilii  et  le  froblème  du  mat  dans  U  drame  de  Faust,  par  A.  Dra]!On 
(petit  in-lï,  Sansot).  —  ri-oii  Semeurs  d'idées,  Aginor  de  Gasparin,  Emile  de 
Laixleye,  Emile  Faguet,  par  U.  Wllmotte  (in-12,  Fisclibaclier).  —  Allas  de 
géographie  moderne,  par  F.  Schrader,  F.  Prudent  et  E.  Antlioine,  nouvelle 
édition  corrigée  et  mise  &  jour  (iu-follo,  demi-reliure  basane,  avec  coins, 
platB  toile,  Hachelle).  —  La  Terre  et  l'Homme  par  l'image.  La  France.  L'Europe. 
Let  Coloniet,  par  J.  Ferre  (3  fasc.  gr.  ln-8.  Hachette).  —  fjueslions  de  giogra- 
phie  générale.  LUialie  actuelle,  par  le  lieutenant  Bevol  (in-8,  Paris  el  Nancy, 
Berger-LerrauU].  —  Clarlét,  notes  el  pochades.  Italie.  Prinlemp*  el  été  tSOS,  par 
M.  Dauguet  (ln-18,  Sansot).  —  Terres  lointaines,  sensations  d'Egypte,  Ctylan, 
la  Chine  et  U  Japon,  par  E.  Gomez  Carrillo  ;  trad.  par  C.  Barthez  (ln-18,  Gar- 
nier).  —  Élude  sur  Didyntot  d'après  un  papyrus  de  Berlin,  par  P.  Foucart 
(in-4,  C.  Kllncksieck).  —  Le  Sanctuaire  de  Tanit  à  Ei-Kinisna,  par  le  D' Carton 
(in-4,  c.  Elincksieck).  —  La  S.  Casa  di  Loreto  secoiido  une  affresca  di  Gubbio, 
illustrato  e  cominentato  da  Mons.  M.  F.  Pullgnani  (ia-8,  Borna,  Desclée, 
Lefebvre).  —  Figures  de  martyrs,  par  le  R.  P.  Chôrot,  2>  éd.  revue  par  E. 
Grls.lle  (ln-8,  Beauchesne).  —  Camban  et  la  Révolution  française,  par  F.  Bor- 
narel  (in-8,  Alcan),  —  Les  Massacres  de  Septembre,  par  G.  Lenfttre  (in-lâ, 
Perrin).  —  Bécii»  d'une  tante.  Mimairc*  de  ta  comtesse  de  Boigne,  née  d'Osmond, 
publiés  par  C.  Nicoullaud.  I.  <7Sf-*8<4  lin-8,  Ploo-Nourrit).  —  te»  Origine*  de 
la  léyende  nopnlionienne .  L'Œuvre  hïitoHque  de  Napoléon  d  SainCe-Helène,  par 
P.  lionnard  |in-8,  Calmaiin-LéTy).  —  Bitmarck  el  la  France  d'après  les 
Mémoires  du  prince  de  Hohealohe,  par  J.  Balnville  (in-18.  Nouvelle  Librairie 
nationale).  —  Rambouillet,  ta  vilte,  le  château,  ses  hôtes,  "iSS-lSOS,  par  F.  Lorin 
(in-8,  A.  Picard  et  Dis).  —  France,  christianisme  et  civititation,  par  G-  Bonnet- 
Maury  (in-I6,  Hachette).  —  Figures  de  femmes.  Madame  Sujetchine  intime,  par 
A.  Pavle  (in-16,  Librairie  des  Sainla-Pèresi.  —  Un  Grand  Aueniuritr  dtt 
XII*  sifcte.  Gordon  P'icha,  par  A.  Bîovës  (in-8,  Fontemoing).  —  La  Civilisation 
en  {latte  au  temps  de  la  Renaissance,  par  J.  Burckbardt  ;  trad.  par  M.  Schmitt 
(î  vol.  in-16,  Pt on- Nourrit).  —  La  Femme italienni  à  l'ipoque  delà  Rmaitiance, 
sa  vie  privée  et  mondaine,  son  influence  sociale,  par  K.  Rodocanachi  (ln-4, 
Ilacbette).  —  L'Enseignement,  la  doctrine  et  la  vie  dans  les  Unioersité*  musul- 
manes d'Egypte,  par  P.  Armliijon  (in-B,  Alcan).  —  Library  of  Congrets.  A.  L. 
A  ,  Portrait  Index.  Index  lo  portra%ls  conlained  in  prinled  bookt  and  perioàicaU, 
ediled  bj  W.  C.  Lane  and  N.  E.  Browne  (tn-8  cari.,  Washington,  Govern- 
ment Prinllng  Office).  Visbnot. 

U  Gérant  :  CHAPUIS. 


COMITÉ    DE    RÉDACTION 


MM.  !•  baron  Carra  di  Taux  ;  QiorrROT  dr  Orandmaibon  ;   IB.-O.  LRodi  ;  P.  Pisam  ; 
Mmriut  Srprt. 

Seerétaire  d«  la  rédaeîion  :  M.  E.-A.  Chapuis. 

Les  commanieRtioni  relatifes  à  U  rédaction  doifenC  être  adressée!  au  Secrétaire  de  lu 
rédaction. 

Les  commonications  relatifes  à  Padministration  doirent  être  adressées  au  Gérant. 


PRIX    D'ABONNEMENT 


>-i^ 


^.PiïJ 


Partie   littéraire  :  France,  15  fr.  par  an  ;  pays  faisant  partie  'de  l'Union   des  postes* 
16  fr. 

Partie  tioknlqu$  :  France,  10  fr.;  pays  faisant  partie  de  TUnion  des  postes,  11  fr. 

Les  dêUM  Parties  réunie»  :  France,  20  fr.  ;  pays  ùtÎMant  partie  de  TUnion  des  postes, 
e2fr. 

m 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  lefport  en  sas. 
Le  Polyhiblion  paraît  tous  les  mois. 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1  fr.  50  ;  —  technique,  1  fr.  ;  —  les  deui 
parties  ensemble,  2  fr.  50. 

L«s  abonnements  partent  du  1*>^  janvier,  et  sont  payables  d'avance  en  un  mandat  sur  la 
postf^  k  Tordre  du  Qérant  du  Polylâhlion. 


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COLLECTIONS 


Les  années  1868-1906  «ont  en  vente,,  et  forment  cknt-huit  volumbs  gr.  iii-8,  du  prix  d« 
7  fr.  50  chacun  pour  Ja  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  partie  technique.* 

Une  très  importante  réduction  peut  être  faite  sur  la  vente  d'une  collection  complète, 
notamment  aux  bibliothèques  et  aux  institutions  françaises  ou  étrangères.  Ces  colle- 
tions sont  aujourd'hui  en  très  petit  nombre. 


^  ■  .1 


Le  Poiyôiblion,  Revue  bibliographique  universelle^  est  publié  sous  les  auspices  de  la 

ttOOlArft  BIBLIOORAPHIQUB. 

La  SociéTS  BIBI.IOGRAPHIQUK  86  composB  de  membres  titulaires  et  d'associés  corres- 
pondants, dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admis 
par  Je  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  associés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  francs. 

Tout  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  versement  de 
150  francs. 

Le  titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,  en  outre,  fait  à  la 
Société  un  apport  de  100  francs  au  moins. 

L«s  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la  Société,  5,  rue  de 
Saint-Simon  fboulevard  Saint-Germain),  Paris  (7«). 


RUE   DE    SAINT-SIMON,  5,    PARIS   (7*) 


Fondée  en  1866  par  M. Me  marquis  db  Bbaucourt 
et  aujourd'hui  dirigée  par  M.  Paul  Alulrd 

ParaUtant  tous  lt$  troi$  moû  (en  janvier,  aTrii,  juillet  et  octobre)  par  livraisons  d'environ 
360  pagss,  et  formant  à  la  fin  de  r année  deux  volumes  grand  in^  de  700  pages. 

Prix  db  l'Abonmkmibnt  ai«nubl  : 
Paris  bt  Départbmbnts,  99  fr.  —  Étranqbr,  9B  pr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  S0  !•'  JANVIER  1907 

Paul  Allard  :  Une  Grande  Fortune  romaine  au  y  siècle. 

Henri  Baraude  :  Le  Siège  d'Orléans  et  Jeanne  d*Arc,  1428-1429  (fin). 

StaniBlas  Smolka  :  Hedwige  d'Anjoi},  reine  de  Pologne,  1371-1379. 

Marc  Dubruel  :  Innocent  XI  et  TËxtension  de  la  Régale,  d'après  la  Cîorres- 
pondance  confidentielle  du  Cardinal  Pio  avec  Léopold  l^. 

M.  de  Fréville  :  Lally  et  Bussy  aux  Indes,  Avril  1758  Mars  1761. 

J.  Pietsch  :  Un  Prêtre  français  en  exil.  L*Abbé  Gabriel  Hcnrj,  Curé 
dléna  (1795-1815),  et  ses  relations  avec  Napoléon  l*»^ 

MéLANGBS  :  V.  Ermoni  :  Les  Commencements  du  culte  des  Saints  dans 
TËglise  chrétienne.  A  propos  d'un  livre  récent.  —  Pierling  :  Dmitri  dit 
le  Faux  à  propos  du  nouveau  livre  de  M.  Walis  Zewski.   —  Hyrvoix 

^  de  Landosle  :  Lettre  inédite  de  saint  Vincent  de  Paul  à  Magdeleine  de 
Lamoîgnon,  1652.  —  Pierre  Rain  :  La  France  et  les  Armées  d'occu- 
pation, 1815-1818. 

E.-G.  LedoB  :  Chronique. 

Rbvub  des  Recueils  périodiques.  —  Albert  Isnard  :  Français:  — 
F.  Gabrol  :  Anglais.  —  Paul  Allard  :  Italiens. 

Bulletin  BiBUoaRAPHiQua.  —  L  Bibliographie;  IL  Histoire  générale; 
III.  Antiquité.  Origines  chrétiennes;  IV.  Moyen  âge;  V.  Renaissance. 
Réforme;  VI.  Dix-septième  et  dix-huitième  siècles;  VIL  Révolution; 
Vlil.  Temps  modernes  ;  IX.  Géographje.  Monographies  locales. 


Impri série  polyglotte  Pr.  Simon,  Renoms. 


POLYBIBLION 


REVUE 

BIBLIOGRAPHIQUE    UNIVERSELLE 

PARAISSANT      TOUS      UES      MOIS 


PARTIE   LITTÉRAIRE 


DBUXIÉMK  SÉRIE.-  TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME.-  CIX-  DE  LA  COLLECTION 
QllATUfcHB     LIVBAla«M.    —    AVRIL 


PARIS  (7*: 


AUX       BUABAUX      du       POLYBIBI.ION 

5,    aUB    DB    SAIMT-41IC0M,    5.< 
(BoulaTud  S 


uu  et  Oatks,  28,  Orchaid  Streat. 
nmoDRa  B<  BRimoAD 

B.  Ubrdkb. 


VDOHAKEBX.  BUDAPEST.  OOPENH&aDE.   OHKMMAWIA.  STOCSBOUC, 


1; 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  D'AVRIL  1907 


I.  —  ROMANS,  CONTES  ET  NOUVELLES,  par  M.  C.  Arnaud  {p.  289-302).  ' 
H.  —  SCIENCES  BIOLOGIQUES,  par  M.  J.-L.  db  Saintk-Marib  (p.  302-310). 

III.  —  OUVRAGES  SUR  LA  LANGUE,  LE  STYLE  ET  LA  VERSIFICATION  FRANÇAISE, 

par  M.  M.  S.  (p.  310-320). 

IV.  —  COMPTES  RENDUS. 

Tlié^loftle.  —  A.  d'Alês  :  La  Théologie  de  saint  Hippolyte  (p.  321).  —  F.  Pourrat  : 
La  Théologie  sacramentaire.  Etude  de  théologie  positive  (p.  321).  —  G.  Barnier  :  Contre 
les  sectes  et  les  erreurs  qui  nous  divisent  et  nous  désolent  (p.  322). 

Meleoee*   «1   J^vtm.  —  L.-\f.  Leroy  :  Vers  l'éducation  nouvelle  (p.  323). — G.  Caldb* 
BONI  ':  L'Evoluzione  e  i  suoi  limiti  (p.  324).  —  J.  Rudolpr  :  Les  Plantes  vivaces  de  pleine 
terre  (p.  325).  —  L.  Laloy  :  Parasitisme  et  mutualisme  dans  la  nature  (p.  326).  —  P*    j 
Oalery  :  Ma  pratique  de  la  culture  des  plantes  agricoles  (p.  326).    —   G, -H.    Nibwen»   i 
OLOWSKI  :  Les  Applications  de  la  pholographie  (p.  327).  —  Sokb  :  Etudes  navales  et   * 
côtières  (p.  327). 

l(lttéi*Ature.  —    M.  Castkllar  :    L^Art   du   lecteur,    Tart   du  diseur,  Tart  de  Torateur 

ip.  328).  —  J.  Blaize  :  Récits  à  dire  et  comment  les  diie  ,'p.  329).  —  P.  Sébillot  :  Le  ! 
''olk  Lore  de  France.  T.  111.  La  Faune  et  la  Flore  (p.  329).  —  A.  Millien  et  J.-G. 
Pénavairb  :  Chants  et  chansons  populaires.  T.  1.  Complaintes,  chants  historiques  (p.  330). 
—  E.  BiRÉ  :  Chateaubriand.  Victor  Hugo.  H.  de  Balzac  (p.  332).  — J.  Favrb  :  Lacer- 
daire  orateur,  sa  formation  et  la  chronologie  de  ses  œuvres  (p.  333).  —  L.  Dimier  :  Les 
Maîtres  de  la  contre-Révolution  au  dix-neuvième  siècle  (p.  331).  —  P.  Cleroet  :  Litté- 
rateurs et  artistes.  Ernest  Raynaud  (p.  331). 

lllstoii-«.    —    E.   Gomez-Caukillo  :   Terres  lointaines .  Sen>ations  d'Egypte,  Ceylan,  la 
Chine  et  le  Japon  ;  trad.  de  r»*spagnol  par  C.  Barthez  (p.  335).    —   A.  Linsknmayer  : 
Die  Bekâmpfung  des  Christcnihums  durch  den  rOmischen  Sfaat  bis  zura  Tude  des  Kai- 
sers Julian  (p.  303). —  Chronique  et  Annales  de  Gilles  Le  Muisit,  abbé  de  Saint-Martin 
de  Tournai  (1272-1352),  publiées  par  II.  Lemaitre  (p.  337).   —  E.  Dauobt  :  Histoire  de 
rémigration  pendant  ia  Kèvolution  française.  II  et  III  (p.  33W).  —  A.  Lebey  :  Les  trois 
Coups  d'Ktut  de  Louis-Napoléon  Bonajiarte  (p.  339j.  —  K.  Ollivikr  :  L'Empire  libéral. 
Etude,  récits,  souvenirs.  T.  XI.  LaV»illëe  des  armes  (p.  310).  —  R.  dk  Cuauviony  :  Une 
Page  d'histoire  religieuse  pendant  la  Révolution.  La  Mère  de  Bclloy  et  la  Visitation  lie 
Rouen  (1746  1807)  (p.  310  .  —  A.  Dry  :  Soldats  ambassadeurs  sous  le  Directoire,  an  Vl- 
an VIII  (p.  342).  —   G.  DucHESNK  :   Ilisioiie  de  l'abbaye  royale  de  Longchamps  {12N)- 
1789)  (p.  342).  —  B*n  A.  de  Galonné  :  Histoire  de  la  ville  d  Amiens.  T.  IIL  Amiens  au 
xix«  siècle  (p.  313).  —  0.   Havard  :   La  Persécution  et  la  résistance  (p.  311).   —  J.  dk 
l'Akbonnoisk  :  A  bas  la  calotte  I  (p.  314).  —  Jeunes  Gens  de  France  (p.  345).    —   Lc> 
Origines  du  Centre  allemand.  Congrès  catholique  de  Mavenct  (1818);  trad.  par  M.  Bu* 
siÈKKS   (p.  346).    —    La   Nation   belge,     830-1905  (p.  347).  —   Cio  de  Goblnkau  :  Df 
Etudes  sur  la  Grèce  moderne.  Capodistrias.  Le  R(»yauine»  des  Hellènes  (p.  3-17).  — 
DE  Nkssklrodk  :  Lettres  et  i  apicrs  du  chancelier  comte  de  Nesselrode.  17G0-1850.  T 
1812  (p.  3-18).  —  H.  Bi\ui.ix  :  Sverige  och  Frankrike  under  Nordiska  kriget  och  Sp  . 
Successioiiskrisen,  aren  noO-HOl  (La  Suède  et  France  pendant  la  guerre  du  Nord  et 
de  la  succession  espagnole,  en  1700-1701  (p    319)—  L.  Dard:  Un  Epicurien  sou 
reur.-.Hérault  de  Sécheiles  (1751-1794]  (p.  35(h  —  i»^    •  "-'  rault  de  Séchellks.  Œv 
rairps  ivk    '^"(^^  .     —  ^  ,  ,  EsHrti  sur  l  inditierence 

..  ••  •  '  '  \       et  ses  ouvrages   (p.   f 

.       .         '  5.  RoD  :  L'Allaire  J 

*   •  staùores  et  Roiielt»  .-     s 

'    •  .  •    ar;i    (p.  351).   — 

J       ;  -     •  '■  a  AzAD  :  La   Rof  ;ir, 

t   •        •  oir,  elioix  de  qu  '  ^UW 

•  '  •       I  M.  Nicolas  :  iS   .  •  ûain- 

•  -     ■         '  •     •        re  sacré  du  b  *éyyèd 

'        '•       ■    .  '  ,  -  .  rl.-H.-r.  Ch  -UÛah; 

:  La  Biblio'  .  mateur. 

•  '  ;tiinés  et  le    •  ouvrages 

*  '  ■ 

V.  —  BULLETIN.  —  T.  Dudot  :  Preuves  de  l'existence  de  Dieu  (p.  35^  ^  :    ^appar«nt:    I 

La  Providence  créatrice  (p.  358).  —  Mohkau   et  Lesesnk  :  Ler  .aires  d'agri-  i 

culture    à   l'usage    des    cours    moyen    et   supérieur    des    école      ,  (p.    359).    —    | 

P.  Hariot  :  Le  Pommier,  origine,  culture,  utilisation,  le  cidr       .  jis  du  pommier    ' 
(p.   359'i.   —   G.  BioouRDAN  :  Les   K<'lipses    de    soleil.    Iiistr         .-.         nraaiires   sur  les    | 

observations  que  l'on  peut  faire  pendant  les  éclipses  (p.  359  ilippi  :   L'Orateur 

populaire  (p.  360).  —  J.  Bourlon  ;  Les  Assemblées  du  us  l'ancien  régime 
(p.  361).  —  P.  Batiffol  :  L'Avenir  prochain  du  calholicism^.  .  i^Vance  (p.  361).  — 
J.  DK  RocBAY  :  Fragments  d'un  journal  intime  (p.  361). 

Vr.  —  CHRONIQUE.  —  Nécrologie  :  MM.  Berthelot,  Carducci,  Biré,  Corlieu,  Duval,  Gale- 
zowski,  Guiraud,  Lausî<édal,  Lemoyne,  Mgr  Ceriani,  MM.  Pobédonotsev,  Wosinsxky* 
etc.  —  Lectures  faites  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  Lectures  faites  » 
l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  —  Concours  —  Les  Bibliothèûuef  du 
moyen  âge.  —  Nouvelles  :  Paris.  —  France.  —  Allemagne.  —  Belgique.  —  Italie.  -- 
Pologne.  —  Suisse.  —  Chine.  —  Etats-Unis.  —  Mexique.  —  Publications  nouvelles. 


POLTBIBLION 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 


ROMANS,   CONTES  ET  NOUVELLES 

Lbs  Anormaux.  ^  \,  La  Fille  de  Caiphe,  par  Maxbnci  Lbqrand.  Paris,  Saosot,  1907, 
petit  io-i2  de  68  p.,  i  fr.  —  2.  Cinq  Contes  hypothétiques^  par  âlbbrt  Kbim. 
Paris;  Saosot,  1906,  petit  ia-12  de  86  p.,  1  fr.  ~  3.  La  Mésaventure  de  M.  de 
Chanqueyras,  par  Adribn  Chbvalibr.  Paris,  Saosot,  1906,  petit  iD-12  de  119  p., 
1  fr.  —  4.  Jean  sans  Terre,  par  Raool  Gaobbrt.  Paris,  Saosot,  1907,  io-lSde  179  p., 
3  fr.  50.  ^  5.  Presque  Amant,  par  Iann  Karmor.  Paris,  Saosot,  1906,  in-18  de 
325  p.,  3  fr.  50.  — >  6.  Stérilité!  par  Fbrri-Pisani.  Paris,  «  le  Rom&o  pour  tous  », 
1906,  io-18  de  96  p.>  1  fr.  50.  —  7.  Hélène,  ou  la  Religion  des  grandes  amours. 
Un  pur  Roman  qui  mène  au  ciel,  par  Jean  Fronoal.  Paris,  Schulz,  1906,  ia-18  de 
294  p.,  3  fr.  50.  —  8.  V Ascète^  par  Charlbs  Rboismansbt.  Paris,  Sansot,  1907,  io-lS 
de  239  p.,  3  fr.  50. 

Romans -FBOiLLBTONs.  —  9.  Criminel?  par  Mary  Floran.  Paris,  Calmano-Lévy,  1906, 
io-18  de  362  p.,  3  fr.  50.  —  10.  Sa  Femme,  mœurs  contemporaines,  par  Pibrrb 
Sales.  Paris,  Bauche,  1907,  iQ-12  de  406  p.,  avec  iliustralions  hors  texte  en  couleurs, 
3  fr.  50.  — 11.  le.  Comte  de  Chamarande,  par  ErnbbtOaudbt.  Paris,  Ploo-Nourrit, 
1906,  in-16  de  377  p.,  3  fr.  50. 

Romans  psyghologiqubs.  —  12.  Les  Dieux  d'argile^  par  Léon  Thbvbnin.  Paris,  Per- 
rin,  1907,  iâ-16  de  312  p.,  3  fr.  50.  —  13.  Christine  Rodis,  par  Camille  Marbo. 
Paris,  Stoclc,  1906,  in-18  de  282  p.,  3  fr.  50.  —  14.  Les  Forces  perdues,  par  RbnAb* 
Tony  Ulmès.  Paris,  Messeio,  1906,  in-18  de  279  p.,  3  fr.  50.  —  15.  L'Aimée,  par 
EuoftNB  JoLicLBRG.  Paris,  Lemerro,  1907,  in-18  de  319  p.,  3  fr.  50. 

Romans  de  moeurs.  —  16.  Un  Chassé^croisé,  par  Gabriel  d^Azamboja.  Paris,  Ploo- 
Nourrit.  1907,  iQ-16  de  299  p.,  3  fr.  50.  —  17.  Les  Complaisants,  par  Marcel 
DucHÊNB.  Paris,  Dojarric,  1906,  in-18  de  292  p.,  3  fr.  50.  —  18.  Les  Effacées,  par 
M.  BouTRY.  Paris,  Henri  Paulin,  s.  d.  (1907),  îo-18  de  iv-316  p.,  3  fr.  50.  —  19. 
Sur  tes  rouies,  contes  d'ici  et  d'ailleurs,  par  E.  Goillon.  Paris,  Ploo-Nourrit,  s.  d., 
iQ-16de  351  p.,  3  fr.  50.  —  20.  L'Insidieuse  Volupté,  par  Paul  Lagoor.  Paris, 
Perrin,  1907,  in-16  de  307  p.,  3  fr.  50.  —  21.  La  Vie  finissante,  par  L.  Espinasse- 
MoNOBurr.  Paris,  Perrin,  1907,  in-16  de  428  p.,  3  fr.  50.  —  22.  Un  Mirage,  par 
Jban  de  la  Brètb.  Paris,  Pioo-Nourrit,  1906,  io-16  de  320  p.,  3  fr.  50. 

Roman  a  thâse.  —  23.  L«  Saint,  par  Antonio  Foqazzaro  ;  trad.  de  Tilalieo  par  G.  Hérbllb. 
Paris,  Hachette,  1906,  in-12  de  380  p.,  3  fr.  50. 

Les  Anormaux.  —  Il  nous  faut  reveoir  à  cette  rubrique,  dont  j'avais 
essayé  de  me  passer  pendant  quelle  temps  ;  elle  est  la  seule  qui 
convienne  aujourd'hui.  Les  auteurs  intéressés  voudront  bien  me  la 
pardonner  :  un  diagnostic  n*est  pas  une  injure. 

1,  2f  3.  —  La  Fille  de  Caïphe,  Rachel,  est  amoureuse  de  Jésus,  et  elle 
manifeste  ses  sentiments  par  des  paroles,  des  gestes,  des  démarches, 
dont  Tauteur.  dans  une  dédicace  pleine  d'assurance,  attribue  l'inspira- 
tion à  c  . . .  Flavius  Joséphe,  Strauss,  Fergusson,  Dernburg,  Renan.  » 
Il  oublie  Ponson  du  Terrail,  le  seul  exégète  qu'il  paraisse  capable  de 
compreodre.—  Le  jour  du  crucifiement,  à  l'aube,  Rachel  veut  pénétrer 
jusqu'au  vestibule  oCi  des  soldats  gardent  Jésus;  un  centurion  en  sort, 
voit  la  jeune  fille,  l'emporte  sur  ses  épaules  et  la  viole;  Rachel  s'en- 

AVRiL  1907.  T.  CIX.  10. 


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—  290  — 

fonce  une  aiguille  dans  le  sein  et  meurt.  —  La  rubrique  ci-dessus  me 
dispense  de  formuler  un  jugement. 

—  Cinq  contes  hypothéliques  d*un  conteur  qui  s'appelle  Eeim,  — 
«  contes  de  rêve  et  de  mélancolie,  contes  d'autrefois,  dans  l'effort  yers 
Tabsolu  (?)  >  Le  premier  nous  raconte  comment  le  prince  Abou-Halssen 
aima  et  tua  quelques  douzaines  de  femmes  de  tout  pays,  de  toute 
couleur  et  de  tout  âge,  et  finalement  fut  écrasé  par  un  globe  de  feu, 
que  lança  sur  sa  tète  la  main  du  ToutrPuissant  ;  le  second,  quelle  fut 
la  fin  de  Don  Quichotte,  et  comment  l'amant  de  Dulcinée  épousa  la 
parente  d*un  barbier;  ...  le  cinquième,  comment  André  le  Rouge,  un 
grand  écrivain  neurasthénique  et  mystique,  commença  son  après-midi 
dans  une  église,  agenouillé  et  rêveur,  et  la  termina  dans  un  cabaret, 
avec  une  échappée  d*un  bouge  voisin.  —  Voir  la  rubrique  ci-dessus. 

^  La  Mésaventure  de  M.  de  Chanqueyra,  un  austère  professeur  de 
Faculté  de  province,  qui  va  à  Paris  pour  étudier  la  phonétique,  se  laisse 
déniaiser  par  un  vieux  camarade,  mener  au  cabaret,  au  Moulin-Rouge, 
et  vient  échouer  dans  un  commissariat  de  police,  pour  avoir,  dans  un 
jardin  public,  dit  à  une  mineure  un  bonjour!  un  peu  brusque,  mais 
combien  innocent  ! 

4.  —  De  la  même  mentalité,  Jean  sans  Terre,  un  penseur,  qui;  du  haut 
d'une  tour,  laquelle  n*est  autre  que  «  la  ruine  fantomatique,  qui  s'ap- 
pelle la  question  Naûndorff,  »  a  a  contemplé  le  monde,  la  boule  écono- 
mique où  nous  nous  agitons,  ce  qui  nuança  son  sourire  d'amertume  1  » 
...  «  L'étendue  môme  de  son  champ  de  vision  lui  rendit  imperceptibles 
et  comme  également  bleues  plusieurs  de  nos  constructions  modernes  : 
le  Palais  Bourbon,  la  Bourse,  le  Louvre,  le  Bon  Marché.  Le  temps  a  ses 
thébaîdes  comme  l'espace  ! . . . .  »  Il  s'appelait  Jean  Plomb  ;  il  étudia  la 
question  Naûndorff,  il  aima  Ambroisine  de  Boisgolin,  la  rendit  mère, 
l'épousa  une  nuit,  et  quelques  heures  après,  la  fit  épouser  par  son  ami 
Robert  de  Pielo,  les  deux  mariages  dûment  bénis  par  le  même  prêtre, 
le  premier  sérieusement,  validement  et  secrètement,  le  second,  publi- 
quement, parodiquement  et  sacrilègement.  Ces  six  adverbes  joints  font 
admirablement  valoir  les  droits  de  l'auteur  à  être  classé  sous  la  rubrique 
ci-dessus. 

5.  —  Presque  Amant  est  une  suite  de  Plus  qu'Amie,  que  je  vous  ai 
analysé  il  y  a  quelque  temps,  avec  une  indulgence  que  je  ne  me 
reproche  pas,  car  le  t^as  de  l'auteur  ne  me  semble  pas  désespéré. 
Certes  il  est  gravement  atteint.  Son  livre  est  anarchiste,  spirite, 
hystérique,  et  souvent  logomachique  ;  il  y  est  parlé  d'«  homme  évolué,  » 
d' a  entités  astrales,  »  de  «  fusion  odique  ;  »  le  sujet  en  est  de  ceux  qui 
inquiètent  les  médecins  spécialistes  ;  mais  lui,  l'auteur,  je  le  soupçonne 
d'être  surtout  un  naïf,  dupe  et  victime  de  ses  fréquentations  livresques 
ou  autres.  Il  sufQra  peut-être  de  l'avertir  nettement  et,  au  besoin,  bruta- 


à 


—  291  — 

lement,  pour  lui  donner  la  force  de  changer  de  milieu  et  donc  de  guérir. 
S*ii  a  autant  de  TOlonté  que  de  talent  —  (et  je  répète  qu*il  en  a)>  —  il 
peut  devenir  tout  à  fait  normal,  et  nous, donner  les  belles  œuvres  que 
je  m^obstine  à  attendre  de  lui,  malgré  cetie  rechute.  -*  Les  deux  héros, 
de  Presque  Amani  une  missionnaire  russe,  vingt  ans,  et  un  officier  de 
marine  breton,  trente-cinq  ans.  Tune  névrosée,  Tautre  éthéré,  se  livrent 
aux  exercices  dont  j*ai  essayé  de  vous  donner  une  idée,  à  propos  de 
Plus  qu^Amie^  et  de  vous  faire  sentir  le  péril.  Les  témérités  des 
deux  jouteurs  s'aggravent,  la  gageure  quUls  soutiennent  contre  la 
nature  devient  de  plus  en  plus  impossible,  et  la  nature  le  leur  prouve 
une  fois,  deux  fois,  trois  fois,  quatre  fois,  ainsi  que  s^acharne  à  nous 
en  informer,  en  termes  parfaitement  incongrus,  quoique  ou  parce  que 
poétiques,  leur  véridique  historien.  Ils  finissent  par  se  séparer,  sans 
avoir  jamais  été  réellement  unisi  (J'espère  que  je  ne  me  fais  pas 
comprendre).  La  jeune  Russe  remercie  son  a  cher  marin  »  de  lui  «  avoir 
ouvert  des  horizons  nouveaux.  »  Encore  quelques  jours,  et  il  lui  ouvrait 
—  et  il  s'ouvrait  à  lui-même  —  les  portes  du  cabanon,  car  c*est  là 
que  finissent  les  a  éthérés  »  de  leur  espèce. 

6.  —  Et  vous  aussi,  jeune  homme  à  peine,  échappé  à  l'enfance,  et  qui 
menacez  d'y  retomber,  auteur  de  Slérilitéi  je  vous  y  place,  sous  ma 
rubrique  no  1,  et  je  vous  y  retiens,  le  temps  de  vous  administrer  une 
bonne  douche  !  C'est  le  seul  traitement  que  mérite  cette  œuvre,  et  le 
seul  qui  puisse  sauver  Tavenir  de  cet  adolescent,  qui  a  déjà  un  passé  : 
il  est  neveu  de  George  Sand  1  II  avait  écrit,  pour  ses  débuts,  une  étude 
brutale  sur  les  mœurs  de  nos  lycées,  qu'il  n'avait  pas  peut-être  encore 
quittés,  —  et  où  l'on  voulut  voir  une  intention  morale  ;  je  crus  y  voir 
surtout  une  intention  de  réclame.  Aujourd'hui  il  continue  par  une 
thèse  sur  Putilité,  la  nécessité  et  la  moralité  de  Tavortemenl,  ainsi  que 
sur  les  moyens  les  plus  pratiques,  les  plus  scientifiques  et  les  plus 
hygiéniques  de  pratiquer  cette  petite  opération!  Je  vous  répète  qu'il  a 
vingt  ans  à  peine.  Critiques,  mes  frères  et  confrères,  ayez  pitié  de  cet 
enfant,  et  ne  lui  dites  pas  qu'il  est  a  un  penseur  hardi,  »  un  artiste 
«  vibrant  et  sincère.  »  Dites-lui  qu'il  est  un  dévoyé  et  qu'au  bout  du 
chemin  où  il  s'engage,  il  y  a  ...  la  culbute.  Déjà  ce  deuxième  ouvrage, 
moins  bien  composé  et  moins  bien  écrit  que  le  premier,  porte  des 
traces  de  dégénérescence,  a  Neveu  de  George  Sand,  v  attention  1 

7.  —  Hélène  est  ude  suite,  —  et  une  rechute,  où  l'auteur  «  s'avère  • 
plus  anormal,  avec  un  style  plus  irrégulier  et  une  composition  plus 
morbide  que  dans  le  premier  roman.  Nous  y  retrouvons  le  mauvais 
prêtre  qui  était  allé  s'accuser  d'un  péché  qu'il  n*avait  pas  commis,  pour 
gagner  les  bonnes  grâces  de  son  confesseur,  lequel  était  vicaire  général  I 
Ne  les  ayant  pas  obtenues,  il  quitta  le  ministère,  l'habit  ecclésiastique, 
la  France  et  alla  étudier  en  Allemagne,  où  sa  foi  acheva  de  se  perdre, 


■Épi»'   ^*«    ■    1/      •  I 


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—  292  - 


et  où  W^*  Hélène  vint  le  rejoindre,  après  un  échange  de  tettres  et  de 
dissertations  sur  Tezégèse,  Tbistoire,  la  philosophie,  la  politique, 
l'amour,  etc.,  etc.,  pour  célébrer  avec  lui  «  les  mystères  trois  fois  saints, 
initiateurs  des  plus  sublimes  secrets,  évocatoires  de  la  seule  immorta- 
lité possible,  »  c*est-à-dire  les  mystères  du  «  mariage.. .  vrai,  celui  de 
Tamour  !  >  toujours  et  encore  !  Cette  élucubration  a  deux  sous-titres  : 
«  Hélène^  ou  la  Religion  des  grandes  amours.  Un  pur  Roman  qui  mène 
au  ciel,  —  c  Qu'en  pensez-vous,  docteur  ?  —  Rien  à  faire  I  » 

8.  —  Les  médecins  Tant-Pis  peuvent  cependant  se  tromper,  comme 
les  autres.  L'auteur  de  VAscéte  avait  été,  lui  aussi,  Fobjet  d*un  dia- 
gnostic sévère  et  d'un  pronostic  sans  appel.  Il  vient  de  le  démentir  dans 
son  second  ouvrage,  lequel  reste  anormal  encore,  je  dirai  par  quoi  tout 
à  Theure,  mais  contient  une  presque  belle  scène,  d*un  sentiment  élevé 
et  presque  pur,  d*une  émotion  contenue  et  presque  communicative  : 
c'est  celle  où,  après  une  longue  promenade  nocturne,  sur  les  quais 
déserts,  ils  s'aperçoivent  qu'ils  s'aiment,  ne  se  le  disent  qu'à  peine,  et 
se  séparent  heureux  !  Ils  c'est  d'abord  Elle,  une  femme  mariée  ;  c'est 
ensuite  Lui,  VAscéte,  un  étudiant  de  dixième  année,  dont  les  camarades 
admirent  l'esprit  génial,  qui  prépare  uh  livre  génial,  et  qui  s'affirme 
génial  surtout  par  ses  silences,  quand  ce  n'est  pas  par  sa  inanière  de 
demander  :  «  Quelle  heure  est-il  ?  »  L'un  de  ces  camarades,  qui  s'est 
marié  l'introduit  dans  son  intimité,  répète  ses  mots,  commente  ses 
silences,  prophétise  sa  gloire  et  le  laisse  souvent  seul  avec  sa  femme, 
—  laquelle  aime  tellement  son  mari,  qu'elle  finit  par  aimer  l'ami  de  son 
mari.  C'est  elle,  l'héroïne  de  la  promenade  nocturne  et  de  l'aveu  sans 
paroles,  la  presque  géniale  scène.  En  dehors  de  cet  événement,  il  ne  se 
passe  pas  grand'chose  dans  ce  livre.  Des  jeunes  gens  y  échangent  toute 
sorte  de  propos  esthétiques,  philosophiques  et  sociologiques  ;  ils  man- 
gent des  soupes  à  l'oignon,  l'un  d'eux  se  distingue  tout  à  fait  :  il  meurt, 
d'une  fièvre  typhoïde^  après  un  voyage  à  Cannes  avec  sa  maltresse  ! 
Et  ceci  «  n'est  pas  un  roman  »,  nous  confie  l'auteur,  «  c'est  une  suite 
de  'Souvenirs  d'une  époque  où.  jeune  homme,  je  vivais  avec  d'autres 
jeunes  hommes,  qui  oubliaient  d'être  pour  se  regarder  être,  x»  Il  a 
raison,  l'auteur,  «  ceci  n'est  pas  un  roman,  »  et  il  est  un  bon  critique. 
Seulement  il  serait  un  critique  meilleur  encore  s'il  attachait  un  peu 
moins  d'importance  a  ses  «  souvenirs  d'une  époque  où,  jeune  homme, 
il  vivait  avec  etc.,  etc.  )»  Il  y  a  tant  de  jeunes  hommes  à  qui  pareille 
aventure  est  arrivée  !  Mais  oui  !  ils  vivaient  avec  d'autres  jeiines 
hommes,  faisaient  des  dissertations  philosophiques  et  des  dissections 
psychologiques,  ils  avaient  des  camarades  géniaux  (devenus  depuis 
avoués  en  province),  ils  mangeaient  même  la  soupe  à  l'oignon.  Toute- 
fols  ils  n'ont  pas  éprouvé  le  besoin  d'en  informer  la  postérité.  C'est  ce 
besoin,  cette  notation  trop  complaisante  et  trop  pompeuse  de  souvenirs 


—  293  — 

sans  originalité,  qui  rappelle  encore  Fauteur  de  la  Femme  à  l'Enfant. 
c  Manie  puérile,  pitoyable  et  incurable I  »  dit  M.  G.  Regismanset  lui-» 
même  (p.  6).  Non,  pas  incurable,  puisqu'elle  lie  Ta  pas  empêché  de 
trouver  une  jolie  scène  et  quelques  mots  judicieux.  «Tai  bon  espoir  I 

RoMANS-FsuiLLBTONS.  —  9.  —  Pour  80  roposor  des  œuvres  anormales, 
à  prétentions  esthétiques  et  philosophiques,  rien  ne  vaut  un  feuilleton 
bien  franc,  bien  sain,  bien  plat,  bien  vulgaire  et  où  il  n'y  a  de  compli- 
qué que  les  aventures.  CrtminW  ?  a-t-il  toutes  ces  qualités  ?  J*ai  peur 
que  quelques-unes  ne  lui  manquent  ;  mais  celles  qui  lui  restent,  sufn 
fisent  à  le  rendre  reposant  et  intéressant  pour  tout  le  moade.  Firmin 
aimait  une  jeune  fille  trop  riche  pour  lui.  Il  avait  bien  lui-même 
un  oncle  et  une  tante  riches,  et  dont  Théritage  lui  avait  été  promis; 
mais  cet  oncle  et  cette  tante  s'étant  avisés,  sur  le  tard,  d*avolr  un  enfant, 
Firmin  perdit  l'héritage  et  ne  put  épouser  celle  qu'il  aimait  et  dont 
il  était  aimé  —  aimé  au  point  qu'elle  ne  voulut  pas  accepter  un  autre 
époux,  le  riche  voisin  X.  La  fidélité  de  l'aimable  jeune  fille  allait  être 
soumise  à  des  alternatives  de  joie  et  de  terreur,  qui  veut  vous  donner 
le  frisson.  Voici  que  brusquement  le  bébé  de  l'oncle  et  de  la  tante 
à  héritage  disparaît!  Où?  Gomment?  Il  a  été  enlevé!  Par  qui?  Par 
Firmin,  assure  le  riche  voisin,  par  Firmin  qui  n'a  trouvé  que  ce  moyen . 
de  s'assurer  l'héritage.  Le  pauvre  Firmin  est  arrêté  I  II  passe  en  cour 
d'assises  1  Pauvre  jeune  fille,  qui  l'aime  encore,  quel  ne  doit  pas  être 
son  désespoir!  Mais  Firmin  est  acquitté,  faute  de  preuves!  Pauvre 
Firmin,' dont  l'innocence  n'est  pas  assez  éclatante,  pour  que  l'estime 
publique  lui  revienne  !  Mais  voici  que  le  bébé  est  retrouvé  chez  des 
bohémieus,  qui  avouent  l'avoir  volé  eux-mêmes  !  Voilà  Firmin  réhabi- 
lité et  sa  fiancée  reconquise.  Je  vous  laisse  à  penser  de  combien  de 
plaisirs  ils  payèrent  leur  peine  ! 

iO.  ^Sa  femme f  c'est  encore  plus  beau,  plus  intéressant,  <  plus  empoi- 
gnant; »  je  ne  vois  pas  laquelle  pourrait  lui  manquer,  des  qualités  énu- 
mérées  ci-dessus  et  de  toutes  les  autres  que  vous  pouvez  exiger  d'un 
feuilleton  idéal.  —  L'action  se  passe  dans  le  graod  monde,  mais  elle  a 
des  digressions  charmâmes  dans  le  demi-monde;  les  personnages 
sont  des  marquis,  des  comtes,  des  banquiers,  des  marquises,  des  com- 
tesses, des  jeunes  filles  très  belles,  très  pures,  très  héroïques  ;  les  scé- 
lérats y  ont  des  élégances  et  des  délicatesses  aristocratiques.  Du  reste, 
vous  en  connaissez  le  sujet  ;  je  vous  en  ai  déjà  conté  la  première  partie 
cet  automne,  et  nous  en  sommes  à  la  deuxième  aujourd'hui.  Vous  vous 
souvenez,  j'en  suis  sur,  de  ce  Don  Juan  qui  allait  se  tuer,  parce  qu'il 
ne  pouvait  plus  aimer,  lorsque  brusquement  il  re-aime.  Et  qui  aime- 
l-il  ?  Une  inconnue,  masquée,  qu'un  accident  d'automobile  a  jetée  dans 
son  ch&teau,  et  qui  s'enfuit,  sans  avoir  levé  son  masque.  Vous  savez 
aussi  qu'il  se  met  à  la  poursuite  de  la  dame,  qu'il  la  perd,  la  cherche , 


—  294  — 

reirouTer,  et  s'aperçoit  de  son  erreur.  —  Eh  bien  I  daosee  volume 
:he  encorfi,  reperd,  croit  retrouver,  reperd  encore,  et  en&n  trouve 
ui  ?  Sa  femme  !  Céiait  ea  femme,  qu'il  avait  abandonnée,  et  qui 
n  ange,  un  ange  de  beauté  et  de  pureté  1  El  cet  ange  lui  amèae 
Ile,  qui  n'était  pas  sa  fille,  mais  qui  est  un  autre  angel  El  ces 
Loges  purifient  ce  démon  et  lui  rouvrent  le  paradis  perdul  — 
,  en  deux  parties,  18  chapitres,  406  pages,  et  de  joKee  gravures. 
-Le  Comte  de  Chamarande  est  un  feuilleton  historique,  moins 
tement  pourvu  que  le  précédent  des  qualités  du  genre,  mais 
oins  intéressant,  et  de  plus  très  honnête  ;  tout  se  passe  dans 
d  monde  auBsl,  mais  sans  aucune  échappée  vers  le  demi-monde, 
ni  les  émigrés  qui  formaient,  eu  1801,  k  Londres,  une  colonie 
auvres  glorieux,  »  apparaît  brusquement  un  Nabab,  multi- 
aaire,  qui  paye  les  dettes  du  comte  d'Artois,  et  celles  du  duc 
tal,  et  celles  de  M'»  de  Saint-Marcel,  elc,  «le.  Cesi  le  comte  de 
rande,   retour  des. Indes,  où  sa  famille  avait  ramassé  •  une 

I  immense  »  et  qui  n'aspire  plus  qu'au  bonheur  de  rentrer  en 
avec  une  femme  de  son  choix.  Or,  son  choix  se  porte  sur  la 

i  duc  d'Hérislal,  laquelle  se  débattait  depuis  longtemps  contre 
iduités  du  chevalier  de  Ramîlhac,  lequel  était  un  chevalier  de  la 
Igure  !  Or,  Chamarande  était  beau,  jeune,  charmant  autant  que 
Kque.  Ce  fut  lui  qui  l'emporta,  d'abord  par  sa  magnificence  : 
Btte  l'épousa,  sans  l'aimer,  donnant  sa  main  en  échange  des 
ta  reçus.  Uais  bientôt  elle  donna  son  cœur,  ce  qui  mit  le  comble 
'eur  jalouse  du  chevalier,  et  le  poussa  à  la  plus  basse  vengeance. 

II  complot  de  Cadoudal  coutrele  Premier  Consul,  il  y  compromet 
rande.  Or,  voici  comment  Chamarande  se  vengea,  lui  :  il  fit   ' 
er  Ramilhac,  déjà  tombé  entre  les  mains  de  Fouché  !  Après  quoi 
lappa  lui-même,  ât  reconnaître  son  innocence,  et  rentra  bientât 

d'Ernaldelte.  t  Je  vous  laisse  à  penser,  etc.,  etc.  • 
\NS  FSYCHOLoaiQUKs—  1S.  —  Ils  sont  quatre  dans  la  méme-^ 
,  qui  n'ont  que  des  i>ieu3;(/'ar^i/e,  chacun  le  Bien  ;  la  mère  n'adore 
ieufaniB,  ses  idoles;  lesenfantsconséquemmeot n'adorent qu'eux- 
i,  Siephan,  avec  simplicité  et  un  cynismecandlde,  Frédéric,  avec 
rases  et  des  inquiétudes  philosophiques,  Emma,  avecaccompa- 
nt  de  romanesque.  Celle-ci  a  conçu  un  amour  impossible,  dont 
i  le  cœur  enfanglant^,  >  Stepban  appartient  à  toutes  les  femmes 
lissent,  tout  en  gardant  une  prédilection  marquée  pour  la 
e  Suzanne,  qui  est  la  maîtresse  d'un  financier  ;  Frédéric  cherche 
eu,  disserte  avec  un  penseur  de  ses  amis,  et  adresse  des  sermons 
tre  ;  et,  en  attendant  d'avoir  trouvé  Dieu,  il  court  après  lafortune; 
cule  avec  le  financier  de  Suzanne,  il  ruine  sa  famitlel  Et 
.une,  rencontrant,  par  hasard   ■    le  livre   des   Évangiles,    i 


—  295  — 


:  i»  ♦  ' 


semble  regretter  que  «  le  Dieu  de  charité  »  soit  resté  un  inconnu  pour 
lui  et  pour  les  siens  I  —  L*idée  générale  de  ce  livre  est  élevée^  mais  un 
peu  trouble  et  vague  ;  quant  à  la  fable,  je  n*ai  pas  su  en  voir  rintérét 
ni  l'unité. 

13.  -^  Christine  Rodis  est  une  indépendante  :  caractère  altier,  esprit 
nety  volonté  énergique,  aspirations  très  nobles.  C'est  pourquoi,  avant 
d'épouser  un  monsieur  qu'elle  aime,  elle  décide  de  le  soumettre  à  une 
épreuve,  à  une  dure  épreuve  :  elle  sera  sa  maîtresse  !  Elle  Test.  L'épreuve 
tourne  d'abord  à  leur  honneur  commun  :  ils  sont  des  amants  parfaits. 
Mais  au  bout  de  je  ne  sais  combien  de  jours  ou  d'années  (le  livre  a  quatre 
jMurties),  une  jeune  fille  survient  que  le  monsieur  regarde  avec  une  com- 
plaisance inquiétante  pour  Christine.  Et  en  effet,  Christine  s'inquiète. 
Mais  comme  elle  est  restée  r&me  altière  et  énergique  que  vous  savez, 
elle  cède  ie  monsieur  à  la  jeune  fille,  et  s'en  va  noblement,  sans  faire 
claquer  les  portes,  mais  non  sans  monologuer  :  «  Jean,  je  t'aimais  !  • . . 
mais  ton  amour  était  trop  beau  pour  que  j'étreigne  son  fantôme...  Nous 
n'avons  pas  su  nous  comprendre  I.  • .  »  Quant  à  vous,  j'espère  que  vous 
comprenez. 

14.  —  Les  Forces  perdues  nous  racontent  le  suicide  de  deux  jeunes 
filles,  la  première,  Jacqueline  Darmont,  éprise  d'un  anarchiste  russe,  qui 
a  refusé  de  l'aimer  et  de  l'épouser  pour  rester  fidèle  à  son  unique  pas- 
sion :  la  liberté  de  son  pays  1  La  seconde,  lolanta,  âme  douce  et  tendre 
qui  ne  peut  supporter  d'être  trahie  pour  une  blanchisseuse  et  qui  avale 
un  flacon  de  strychnine  !  —  Et  il  me  semble  qu'il  y  a  bien  du  talent 
perdu  dans  ces  deux  histoires.  Il  y  a  aussi,  —  chose  plus  grave  I  — 
quelques  idées  fausses,  de  celles  malheureusement  qu'il  n'est  pas  facile 
de  rectifier,  soit  parce  qu'elles  restent  dififuses  dans  l'ensemble  de 
l'œuvre,  sans  jamais  s'affirmer  dans  une  formule  précise,  soit  parce 
qu'elles  ne  sont  que  des  conséquences  particulières  d'erreurs  plus 
générales.  Il  suffira,  pour  le  moment,  d'en  avertir  l'auteur  —  et  les 
lecteurs. 

15.  —  Pourquoi  n'aî-je  pas  placé  l'Aimée  dans  la  rubrique  no  1? 
Parce  que,  si  le  sujet  en  est  anormal,  l'exécution  en  est  encore  plus 
débile,  et  que  certaines  débilités  ont  droit  à  de  l'indulgence.  Sachez 
donc  que  l'Aimée  est  une  seule  et  même  femme  en  trois  personnes 
distinctes  :  Béatrice,  Nadette  et  Beojamina.  Si  le  musicien  Robert 
Divry  a  aimé  Nadette  après  avoir  tant  pleuré  Béatrice,  c'est  que  Nadette 
était  le  double  de  Béatrice-  Et  si,  après  avoir  épousé  Nadette  et  l'avoir 
vu  mourir,  il  a  aimé  Beojamina,  c'est  que  c  la  forme  divine  de 
Benjamina  était  la  synthèse  de  Béatrice  et  de  Nadette  9  (p.  153).  «  La 
folie  gagne-t-elle  mon  cerveau?  »  se  demande  Robert,  à  la  même  page. 
—  Pas  encore  !  En  attendant,  il  va  tous  les  soirs  au  théâtre  de  Venise 
où  se  montre  c  la  forme  divine  »  sans  autres  voiles  que  ie  Tutu 


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—  296  — 


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claBBique,  car  Benjamina  est  une  ballerine.  Et  puis,  puis...  il  laisse 
grandir  près  d*elle  le  fils  quMl  avait  eu  de  Nadette,  si  bien  que  le  bébé, 
devenu  adolescent,  e*^rend  de  cette  espèce  de  belle*mèi^,  sans  savoir 
toutefois  si  elle  est  sa  belle-mère.  Il  a  seize  ans,  cet  innocent!  Il  promet 
àBenjaminade  l'épouser  dès  qu*il  aura  vingt  ans,  et  en  attendant  il  se 
jette  à  son  cou.  Mais  pif  I  pafi  pouf!  Quatre  détonations  retentissent 
et  Tenfant  et  la  femme  s*abattent  sur  le  sol.  Qui  les  a  tués  ?  Robert 
Divry  lui-même,  qui  n^avait  pas  reconnu  son  fils.  Mais  lorsque,  peucbè 
sur  ce  cadavre  sanglant,  il  a  vu  c  cette  chevelure  blonde,  ce  visage  fin, 
il  pousse  un  hurlement  sauvage,  un  rire  de  dément  tord  sa  face  con- 
vulsée. »  Cette  fois,  «  ça  y  est  ».  La  folie  a  gagné  son  cerveau.  Tous 
mes  vœux  de  santé  à  Tauteur  ! 

Romans dbhœurs.  — 16.— L'observation  se  mêle  à  la  fantaisie  dans  Un 
Chassé'Croisé  et  constitue  la  partie  solide  de  cet  aimable  ouvrage.  Deux 
jAunes  amis  ont  fait  une  gageure  :  Fun,  René,  appelé  c  Dans  la 
Lune  »  par  un  vieil  ami»  n*épousera  qu'une  fille  pauvre;  Pautre, 
Jacques,  dit  «  Terre  à  Terre  >  n*épousera  qu'une  fille  ricbe.  Tous  deux 
sont  riches,  ils  peuvent  choisir  ;  l'un  choisit  de  «  corriger  une  inégalité 
du  sort,  B  l'autre  de  l'augmenter  à  son  profit.  Et  ils  partent  pour  la 
chasse  au  bonheur.  Chacun  d'eux  voit  trois  fois  se  lever  devant  lui 
l'Oiseau  bleu.  C'est  Georgette,  Yseult  etÉtiennette  pour  Jacques  ;  mais 
Georgelte,  vue  de  près,  n'est  qu'une  linotte,  uniquement  occupée  de 
chiffons,  et  le  chasseur  la  laisse  s'envoler.  Yseult  est  plus  sérieuse  et 
même  plus  belle  ;  mais  elle  se  révèle  vite  comme  une  petite  personne 
volontaire  et  s'annonce  plutôt  comme  un  tyran  que  comme  un  maître  : 
et  Jacques  a  changé  son  fusil  d*épaule.  Étiennette  promet  d'être  l'idéal 
rêvé:  aussi  millionnaire  que  les  deux  autres,  mais  douce,  grave, 
modeste,  et  cependant  presque  une  savante  et  presque  une  artiste,  c'est 
elle  qui  va  fixer  le  choix  de  Jacques  le  pratique.  C'est  du  moins  ce 
qu'il  annonce  à  René,  qui  lui  aussi  revient  bredouille  d'une  double 
campagne  et  qui  lui  raconte  ses  déceptions.  Julienne  était  une  perfec- 
tion, mais  une  perfection  tellement  vantée  par  sa  mère,  sa  sœur,  ses 
tantes,  ses  cousines,  ses  amies,  ses  voisines,  qu'il  a  eu  peur  d'un  piège, 
et  qu'il  est  parti.  Valentine  était  une  perle  :  de  la  gaieté,  de  l'entrain, 
de  l'esprit,  mais  trop  de  hardiesse  dans  les  idées,  trop  peu  de  réserve 
dans  ses  lectures  :  Aristophane,  TibuUe,  Properce  (dans  des  traductions  I] 
Mondes,  Zola,  Verlaine  1  Épouvanté,  il  a  fait  ses  malles,  et  s'est  enfui 
jusqu'en  Suisse,  où  il  se  rencontre  avec  René,  t  Tu  tombes  bien,  mon 
cher  I  Étiennette  a  pour  institutrice  une  Miss  Augusta,  qui  fera  ton 
affaire  I  Un  galbe  !  un  esprit  I  un  tact  I  des  yeux  I  oh  !  quels  yeux  !  —  Dis 
donc,  tu  t'emballes  pour  ton  compte,  camarade  ?  —  Eh  !  eh  I  je  ne  dirais 
pas  non,  si  déjà  Étiennette  ne  m'avait  conquis.  Du  reste  viens  les  voir  ! 
elles  sont  là  tout  près.   »  Ils  y  vont.  Et  René  de  s'écrier  tout  bas,  à 


—  297  - 

Toreille  de  Jacques  :  «  Mâtin  I  quel  galbe  1  quel  esprit  1  oh  I  ces  yeux  l 
—  N*e8t-ce  pas  que  cette  Augusta  te  plaît  I  —  Oui  I  oui  I  mais  c'est 
d'ÉtiennèUe  que  je  te  parle.  Quels  yeux  I  quel  tact  !  quel  esprit  I  quel 
galbe  !  —  Dis  donc  toi  !  il  me  semble  que  tu  t'emballes  !  —  Eh  !  eh  !  — 
Pas  possible  T  ^  Mais  si  !  —  Eb  bien  !  tope  là  !  Je  te  cède  Étiennette  l 
^  Je  te  cède  Augusta  I  i  Et  comme  la  cession  fut  ratifiée  par  les  deux 
jeunes  personnes,  M.  le  Maire  et  M.  le  Curé  furent  bientôt  appelés  à  la 
consacrer  à  leur  tour.  —Ce  n'est  pas  à  un  homme  d'esprit  tel  que  M.  d'A- 
zambuja  qu*il  faut  apprendre  que  l'idée  de  cette  chasse  et  de  ce  Chassé- 
croisé  est  un  peu  trop  spirituelle  et  n'a  pas  les  conditions  requises 
pour  une  «  création  objective  ».  Mais  il  est  évident  que  Tauteur  n'a 
voulu  y  voir  qu'un  cadre  commode  à  enchâsser  quelques  portraits  de 
jeunes  filles  et  quelques  croquis  de  mœurs  bourgeoises.  >  On  remarquera 
que  le  peintre  a  su  rester  gai  et  humoristique  tout  en  restant  vrai  :  il 
est  même  resté  bienveillant  pour  ceux  de  ses  personnages  qu*il  fait  le 
plus  ressemblants  et  donc  les  moins  aimables.  Un  moraliste  amer  a 
dit  :  c  II  faut  choisir  d'aimer  les  hommes  ou  de  les  connaître.  »  M.  d'A- 
xambuja  ne  choisit  pas,  il  cumule  ! 

17.  —  L'auteur  des  Complaisants  cumule,  lui  aussi,  —  mais  c'est 
rignorance,  la  malveillance,  la  morosité,  et  en  plus  les  fautes  de  fran- 
çais t  II  est  vrai  que  son  sujet  n'est  ni  gai,  ni  sympathique  ;  mais  il  le 
connaît  mal  —  (on  dirait  qu'il  le  découvre  et  qu'il  n'a  jamais  entendu 
parler  d'Alphonse  ni  de  Mamaffe)  —  et  il  le  traite  avec  mollesse,  quoique 
avec  lourdeur  et  grossièreté.  —  Pourquoi,  dans  cette  troupe  d'entre- 
metteurs et  d'entremetteuses,  introduit-il  c  un  curé,  •  trop  complaisant 
lui  aussi  ?  Est-ce  pour  racheter,  par  un  peu  d'anticléricalisme,  ce  qui 
peut  manquer  à  son  œuvre  d'iniérèt  et  d*art?  Le  calcul  ne  serait  point 
si  sot  I  Et  c'est  le  seul  mérite  que  je  puisse  louer  dans  ce  livre. 

48.  --«  Il  y  a  vingt-cinq  nouvelles  dans  les  Effacées  ;  toutes  tendent 
à  démontrer  que  ce  n'est  pas  seulement  «  la  tuberculose  qui  tue  les 
jeunes  filles,  »  mais  aussi  et  encore  vous,  moi,  la  société,  les  impru- 
dences, l'incapacité,  la  vanité  de  la  famille.  La  première  des  vingt-cinq 
victimes  qu'on  nous  présente  ici  meurt  d*une  méningite,  parce  que  sa 
mère  la  néglige  pour  s'occuper  de  bonnes  œuvres!  Elle  s'appelait 
Noemi.  —  La  seconde  s'appelait  Nellie.  Sod  père  était  un  savant  qui  étu-*  ' 
diait  les  auteurs  grecs  et  latins,  mais  négligeait  sa  fille  ;  c*est  pourquoi 
elle  devint  poitrinaire  et  mourut  à  vingt  ans.  La  troisième  devint  cou'* 
cierge,  parce  qu'on  ne  l'avait  pas  assez  négligée,  et  qu'on  lui  avait 
appris  la  musique,  mais  sans  lui  apprendre  à  gagner  son  pain  ;  elle 
s'appelait  Germaine.  Voulez-vous  connaître  les  noms  et  les  malheurs 
de  la  quatrième,  cinquième,  sixième?  Non,  n'est-ce  pas?  Vous  teniez 
aurtout  à  être  renseignés  sur  le  sujet  et  la  valeur  du  livre.  —  Vous 
l'êtes  I 


Les  sept  nouvelles  que  M.  GuillOD  iolUule:  Sur  ta  roulei,  aoat 
[es  I  histoires  de  voyage  »  que  des  ■hiBloire3>  à  propos  de  voyAges, 
oyages  à  propos  à'hitloire*.  Cest  aîDSi  que  le  héros  de  MUaion 
que,  l'employé  d'un  minislâre,  est  envoyé  à  Londres  pour  y 
er  sa  femme,  en  rapture  de  domicile  conju^.  Le  voyage  a 
rs  le'pl us' heureux  résultat  pour  lui  :  sa  lemme  le  débarrasse 
étant  d'une  feoâtre  en  bas.  ^  Le  héros  de  U  première  nouvelle 
âge  de  Sainl-Marc)  est  un  peintre  de  valeur,  qui,  pour  ae  eon- 
ivolr  perdu  une  amie  (histoire  de  l'amie,  uoe  actrice  senllmen- 
ceple  de  voyager  en  Espagne,  en  compagnie  d'un  bon  jeune 

et  d'un  abbé.  Il  retrouve  en  Andalousie  le  souvenir  de  Carlotta 
B  de  Carlolta,  la  brûlante  Andaloase),  et,  au  retour,  devient  l'ami 
aronne,  tante  ou  cousine  du  bon  jeune  homme  [histoire  de  U 
!,  une  ardente  Parisienne,  aussi  rusée  que  dépravée).  Inutile  de 
re  qu'à  l'occasion  de  toutes  ces  c  histoires  »,  H.  Ouillon  nous 
les  renseignements,  des  descriptions  géographiques,  des  résu- 
toriques,  presque  aussi  abondants  que  ceux  d'un  Bsdeker,  sur 
),  Santiago,  Compostelle,  Burgos,  etc.,  etc.  Il  est,  je  me  h&te  de 

un  peu  plus  gai  qu'un  Bsedeker  et  presque  aussi  t  artiste  ■. 
)st  un  aimable  compagnon  de  route,  poiut  prétentieux,  point 

pas  toujours  austère,  mais  toujours  correct  ;  c'est  ainsi  que  le 
:orrect  des  personnages  qu'il  nous  présente,  le  peintre,  n'a  que 
iltresses  1  Trois  1  Mille  de  moins  que  Don  Juan  I  II  n'y  a  pas  de 
^her  !  —  Je  vous  prie  du  reste  de  croire,  cbers  lecteurs,  que 
e  me  fflcbe,  il  y  a  de  quoi,  surtout  quand  je  ne  puis  pas  vous 
;1  est  ce  quoi  I 

V Insidieuse  Volupté,  qui  a  perdu  tan  t  d'hommes  depuis  Samson, 
lichel  d'Estoureilles  et  le  sépara  à  jamais  de  sa  fiancée  Fabienne 
mery.  L'implacable  jeune  fille  refusa  de  pardonner  une  faute, 
.  grave,  sans  doute,  mais  qui  fut  unique  (une  seule  fois,  oui, 
tel)  et  qui  certainement  n'aurait  pas  été  recommencée.  Car  elle 
ïsultat  d'un  complot,  un  guet-apens  machiné  contre  le  nouveau 
,  entre  Dalila  et  un  philistin,  qui  d'ailleurs  était  un  juif!  Jamais 
e  ne  mérita  plus  que  Michel  les  circonstances  atténuantes, 
donc  1  C'était  minuit  I  II  était  seul,  dans  une  aile  du  eb&teau, 
énervé  par  les  incidents  d'une  soirée  de  fête,  lorsque  la  porte 
lambre  s'ouvrit  et...  l'ennemi  entra.  Songes  en  outre  que  le  guel- 
^tait  aussi  flagrant  que  le  délit,  puisqu'il  avait  été  annoncé  & 
le  par  une  lettre  anonyme,  l'invitant  à  venir  constater  elle-même 
,  &  telle  heure,  à  telle  place  !  Fabienne,  j'ai  bien  envie  de  vous 
3  vous  fûtes  une  petite  dinde  1  —  Mais  non  1  C'est  autre  chose 
it  dire.  Cette  belle  et  farouche  vierge  vit  dans  un  monde  contre 
ille  doit  se  défendre,  et  duquel  surtout  elle  éprouve  le  besoin  de 


—  299  — 

se  sentir  dlstiDcle  et  eéparée.  Son  père  enlretient  des  danseuses 
belle-mère  a  des  amants  ;  ses  «mies  sont  des  induBtrlelles  de  l'ami 
Cest  une  bermiDe  entourée  de  boue  ;  sa  pureté  se  raidit  en  pui 
oîame.  Fabienne,  tous  fûtes  une  hermine  1  Michel,  tous  ne  fûtes 
un  archange  I  PauTre  Uichel  I  Pauvre  Fabienne  I  Leur  aventure  ser 
prétexte  et  de  conclusion  à  une  peinture  un  peu  loogue  et  pas  ai 
originale,  de  la  «  société  parisienne.  >  On  retrouve  Ik  l'acUusé 
lionne  pauvre,  le  juif,  ânaccler  libidiueuz  et  tout-puissant,  etc.,  « 
bref  la  plupart  de  ces  ■  types  >  eL  des  «  clichés  ■  qui  rempliseent 
I  romans  de  mœurs  >  depuis  Balzac.  Baaa  un  coin  de  ce  tableau  &( 
pourtant  un  couple  honnête,  tels  les  deux  Romains  de  Coulure. 
Hais  t  tout  ça,  c'est  littérature  !  >  comme  disait  Verlaine,  c'ést-à- 
qu'il  y  a  là  plus  de  ■  trucs  >  conveationnele  et  de  souvenirs  livres*; 
que  de  véritable  obserTatioD. 

21.  —  Il  eu  va  tout  autrement  dans  ia  Vie  finiitante.  Ce  n'est 
que  *  la  littérature  >  en  soit  absente,  puisqu'on  serait  tenté  d'y 
trouver  trop,  ou  du  molDs  trop  d'iuientions,  trop  d'efforts,  trop  d 
plicatlou.  L'auteur  eu  mettra  certainement  moins  dans  son  sec 
ouvrage,  car  celui-ci  est  «  un  début,  ■  où  ae  révèle,  disait  quelqi 
d'esprit  très  aigu,  ■  la  main  plutAt  que  l'&me  d'une  artiste.  *  Lors 
l'on  voit  ia  main,  le  reste  se  devine ...  ou  s'annonce  !  Attendoaal  Et  [ 
le  moment,  prenons  ce  qu'on  nous  donne.  Sachez  donc  que,  sous  | 
texte  de  nous  raconter  la  biographie  de  M<i*  d'Arazac,  l'auteur  n 
raconte  la  vie  et  la  mort  du  village,  —  le  Village  qui  meurt,  con 
a.  Bazin  ooUB  racontait  naguère  la  Terre  qui  meurt.  Seulement  : 
avait  un  drame  dans  l'œuvre  de  U.  Bazin  ;  ici,  il  n'y  en  a  pas.  La  i 
lable  béroïae  du  livre,  c'est  moins  M'"  d'Arazac,  que  la  maison  du 
lage  d'où  elle  voit  se  développer  et  finir  la  vie  des  autres,  où  se  di 
loppe  et  finit  la  sienne  propre.  Ce  qu''elle  voit,  on  nous  le  fait  voir.  1 
les  détails  —  (surtout  les  détails  extérieurs)  —  de  la  vie  religieuse 
ceux  de  la  vie  rurale,  et  ceux  de  la  vie  communale  passent  ainsi  f 
nos  yeux  :  et  la  procession  du  15  août,  et  l'arrivée  de  l'évéque,  ( 
bénédiction  des  animaux,  le  jour  de  Saiot-Roch,  et  les  mariages, 
baptêmes  et  les  enterremeals,  et  les  bandes  rivales  des  politicienf 
les  couples  amoureux,  et  M.  le  Maire,  et  le  Curé,  et  l'Instituteu 
l'Institutrice,  celle-ci  plus  moderne  que  celui-là,  et  le  vieux  Chantn 
le  tailleur  qui  habille  et  ménage  les  deux  partis,  —  enfin  quelc 
jeunes  filles,  d'âge  plus  ou  moins  avancé,  parmi  lesquelles  la  sœui 
curé;  qui  donne  quelque  souci  à  son  frère  1  Tous  ces  petits  croq 
tous  ces  portraits  forment  un  seul  tableau,  d'une  i  objectivité  ■  imp 
sionoanie. 

22.  —  Le  Mirage  est  fait  d'un  drame  —  et  même  d'un  mélodra 
—  et  d'une  thèse  philosophique.  Que  ces  deux  éléments  soient  parf 


-  300  — 

ment  liés  ensemble  el  fassent  un  tout  bien  homogène,  jen*en  répondrais 
pas.  Il  s*agit  pourtant  d*un  cas  psychologique  assez  simple  :  une  per- 
version de  l'esprit  guérie  par  Tamour.  Mais  Fauteur  Fa  un  peu  com- 
pliqué, comme  vou9  Tallez  voir.  Sous  l'influence  de  son  milieu,  une 
jeune  fille  a  cessé  d^étre  chrétienne  et  elle  est  devenue  i*adepte  d'une 
religion  nouvelle,  d'une  religion  universelle,  fabriquée  avec  un  peu  de 
bouddhisme,  un  peu  de  mahométisme,  quelques  traces  de  catholi- 
cisme et  beaucoup  de  protestantisme.  Gett^  religion  éclectique,» 
dont  les  pontifes  sont  connus,  et  dont  les  fidèles  ne  sont  pas  rares, 
va-t-elie  donner  le  bonheur  à  l'âme  inquiète  de  la  jeune  néophyte? 
Bile  le  croit,  jusqu'au  moment  où  elle  est  désabusée  par  les  arguments 
et  les  discours  d'un  Monsieur  très  éloquent  et  surtout  très  aimable. 
Elle,  l'aime  1  II  l'aime  1  Ils  s'aiment  1  Parfait  !  Mais  voici  où  tout  se  gâte 
et  s'embrouille.  Ce  Monsieur  est  son  beau-frère,  sans  qu'elle  s'en  doute, 
et  ce  beau-frère  est  le  mari  de  sa  sœur,  qui  ne  s'en  doute  pas  davan- 
tage, attendu  qu'elle  le  croit  mort,  qu'elle  s'est  remariée,  et  qu'elle  est 
très  heureuse  avec  son  nouvel  époux  I  Gomment  s'explique  cet  imbro- 
glio I  Gomment  le  mort  est-il  ressuscité?  et  comment  est-il  revenu  près 
de  sa  belle-sœur  sans  être  reconnu?  Et  comment  se  tire-t-il  d'affaire? 
Je  ne  puis  pas  vous  renseigner  avec  précision.  Sachez  seulement  qu'il 
se  décide  à  ne  rien  dire  à  sa  femme,  mais  à  tout  dire  à  sa  belle-sœur. 
Il  dit  tout,  et  puis  il  disparaît!  £n  quoi  il  est  très  noble  1  Mais  en  quoi 
il^est  cruel  aussi,  puisque  la  pauvre  enfant  meurt  de  cette  disparition, 
succédant  à  cette  révélation,  victime  hélas  1  d'un  double  mirage 
—  celui  de  l'esprit,  dissipé  par  l'amour,  ~  celui  de  l'amour,  dissipé  par 
la FFFatalité,  avec  trois  FI 

Roman  ATHÂSB.  — -  On  a  beaucoup  parlé  du  Sainl;  l'a-t-on  beaucoup 
lu?  Il  y  a  lieu  d'en  douter;  cette  lecture  est  une  épreuve,  une  dure 
épreuve,  et  elle  n'a  pas  dû  être  soutenue  longtemps,  même  par  les 
curieux  et  curieuses  qu'avait  pu  attirer  la  condamnation  de  l'Index  et 
l'attrait  du  fruit  défendu.  Ni  les  amateurs  d'émotions  dramatiques,  ni 
les  penseurs  n'ont  pu  y  trouver  leur  compte.  On  va  peut-être  voir 
pourquoi,  sur  la  simple  analyse  de  la  fable  et  de  la  thèse  dont  est  fait 
ce  roman  à  la  fois  célèbre  et  peu  connu.  —  Quelque  chose,  que  nous 
sommes  censés  savoir  déjà  —  (Le  Saint  est  une  «  Suite  s)  s'est  passé 
entre  les  personnages  suivants  :  trois  femmes  :  Jeanne,  Noémi,  Marie; 
trois  hommes  :  Pietro  Maironi,  Giovanni  Selva,  Dom  Glément.  Que 
▼a-t-il  se  passer  encore?  Rien.  L'un  d'eux,  Maironi,  s'est  détaché 
brusquement  du  groupe  (il  s'est  enfui,  il  s'est  caché,  on  ne  sait  où)  et 
il  va  devenir  un  apôtre,  un  réformateur,  presque  un  martyr  1  Les  cinq 
autres  vont  assister,  de  plus  ou  moins  loin  et  avec  des  intérêts  divers, 
k  cette  ascension  vers  la  sainteté  et  vers  la  gloire.  Maironi  avait  aimé 
Jeanne,  il  ne  l'aime  plus.  Il  n'aime  plus  que  Dieu  et  son  Église.  Disciple 


-  301  - 

de  Giôv&nUi  Selva,  un  écrivain  de  génie,  quiest  lechef  des  catholiques 
progressistes,  et  qui  rêve  d'une  sorte  de  chevalerie  du  Saint-Ëspril 
destinée  à  rénover  le  catholicisme,  il  est  allé  méditer  les  idées  du  Maître 
en  com];>agnie  de  Dom  Clément,  dans  un  couvent  de  bénédictins.  U  s'y 
cache  depuis  trois  ans,  sous  les  habits  et  dans  le  rôle  d*aide-jardinier^ 
pratiquant  toutes  les  vertus  et  les  mortifications,  passant  les  nuits  en 
oraison  sur  la  montagne,  ayant  des  visions  prophétiques,  faisant 
Taumône  aux  pauvres,  soignant  les  malades  et,  bientôt,  les  guérissant 
par  la  vertu  qui  émane  de  sa  seule  présence.  (Test  du  moins  ce  que  dit 
«  la  Voix  du  Peuple  >,  et  c^est  précisément  au  milieu  de  tout  un  peuple 
qui  lui  demande  des  miracles,  que  Jeanne  le  retrouve  enfin.  Ce  qu*elle 
vient  lui  demander,  elle,  on  le  devine  ;  car  elle  n'est  pas  une  sainte, 
elle  n'est  qu'une  amoureuse.  Mais  elle  n'a  ni  le  temps  ni  le  courage  de 
formuler  sa  demande  :  le  saint  lui  ordonne,  d*un  mot  bref  et  sans  un 
regard,  de  se  vouer  aux  bonnes  œuvres,  ce  à  quoi  elle  s'empresse  de 
s'appliquer,  sans  consolations  d'ailleurs  et  sans  joie.  Sa  compagne  et 
son  amie,  Noémi  (la  sœur  de  Marie,  femme  de  Selva),  s'applique  à 
comprendre  le  saint  et  la  sainteté  catholique,  car,  au  contraire  de  sa 
sœur,  qui  a  adopté  la  religion  de  son  mari,  elle  est  restée  protestante. 
L'intelligence  lui  viendra  par  l'émotion,  par  l'admiration,  par  un  sen- 
timent «  qu'il  serait  abominable  de  comparer  à  celui  que  les  hommes 
appellent  du  nom  que  vous  savez  »,  mais  qui,  en  présence  de  Pietro, 
provoque  dans  son  cœur  <  non  un  battement  de  plus,  mais  un  batte- 
ment de  moins.  )»  Lui,  le  Saint,  sans  se  laisser  émouvoir,  continue  sa 
mission,  celle  qui  lui  a  été  révélée  dans  une  vision,  et  qui  consiste  à  être 
l'apôtre  laïque  d'un  catholicisme  nouveau.  Ce  catholicisme,  il  le  prêche 
aux  foules  de  sa  province;  bientôt  il  se  sent  poussé  à  aller  l'exposer  au 
Pape  lui-même,  à  Rome.  Et  il  va  à  Rome;  il  obtient  du  Pape  une 
audience,  dont  tous  les  détails  ont  été  d'avance  consignés  dans  la 
relation  de  sa  vision  déposée  entre  les  mains  de  son  confesseur;  et  il 
parle  I  II  dit  tout  ce  que  l'esprit  le  pousse  à  dire.  Il  demande  au  Pape 
de  chasser  de  l'Église  «  les  quatre  esprits  malins  qui  sont  entrés  en 
elle.  »  Il  le  prie  en  outre  d'épargner  aux  écrits  de  Selva  la  condamna- 
tion de  l'Index.  Le  Pape  l'écoute  avec  bonté,  ce  qui  indigne  une  partie 
de  son  entourage  et  provoque  entre  les  intransigeants  du  Vatican  et  les 
habiles  du  Quirinal,  un  complot  ayant  pour  but  de  chasser  de  Rome  le 
Novateur.  —  Mais  celui-ci  meurt  bientôt  de  la  fièvre,  non  sans  avoir  eu 
la  consolation  suprême  de  convertir  à  sa  foi  et  Jeanne  et  Noémi.  »  Cette 
.  analyse  a  un  défaut  grave,  au  moins  un  :  elle  ne  donne  pas  l'idée  de  ce 
qui  est  la  caractéristique  de  ce  récit,  à  savoir  la  discontinuité  et  Tim- 
précision.  Le  grand  peintre  qu'est  M.  Fogazzaro  ne  dessine  pas  avec 
netteté  ;  si  sa  couleur  ejst  parfois  éclatante,  ses  lignes  sont  molles  et 
flottantes  ;  personnages  et  faits,  présentés  pôle-mêie,  sans  perspective 


-  302  - 

,  Bemblent  plODjgéB  dans  un«  bruine  myetârieuse  et  pudique, 
le,  f  à  et  11,  de  quelques  coups  de  lumière. 
I  géuérale  d«  la  \hhae  a  plus  de  relief,  bien  que  les  détails  en 
oloQtairement  laissée  dans  la  brume,  eux  aussi.  Elle  se  résume 
leuz  on  trois  points  :  !<>  L'Église  catholique  a  besola  d'être 
e  dans  son  enseignement,  son  culte,  sa  discipline,  son  goaver- 
suprfime  ;  2°  les  initiateurs  et  les  agents  de  cette  réforme  seront 
ueB  <  le  laïcat,  disait  naguère  H.  Fogazzaro  lui-même,  dans  un 
I  prononcé  à  Paria,  le  18  janvier  dernier,  représentant  éminem- 
nergie  progressiste  de  l'Église,  tandis  que  le  clergé  en  représente 
i  conservatrice  ■  ;  3°  toutes  ces  réformes  devront  être  faites 
L  avec  l'autorité  ecclésiastique;  le  respect  de  la  hiérarchie  est 
le  devoir,  les  laïques  devront  s'y  tenir,  <  au  prix  des  plus 
amertumes  et  des  plus  grands  sacrifices  >,  mais,  ajoute  encore 
izzaro  ■  dans  la  limite  des  droits  sacrés  et  inviolables  de  la  con- 
»  Telle  est  la  thèse.  Nous  n'avons  pas  à  la  juger,  nous,  puisque 
Ité  l'a  condamnée.  On  sait  que  M.  Pogazzaro  a  accepté  cette  con- 
ion,...  et  dans  quelles*  limites.*  Uis  à  l'Index  par  l'Église,  et, 
part,  excommunié  par  la  Franc-Iiaçonnerie,  il  a  connu  toutes 
ertumes  i  et  toutes  les  souffrances.  Puisse-t-il  n'en  pas  •  perdre 
*  1  comme  disait  saint  Augustin.  Chablbs  Arnaud. 


SCIENCES    BIOLOGIQUES 

fdeein  du  ivcii'  liéeU.  Théodore  Tronehin  (4709-1711),  d'aprèa  des  docu- 
nédili,  par  Ukjirt  Tho^cuin.  Parla,  Plon-Noarrit,  1906,  8  de  in-417  p.,  arec 
et  pholoKr.  hors  Uile,  7  fr.  50,  —  2.  Manuel  dt  clinique  tl  de  thirapeu- 
pécialet,  publié  anus  la  direction  do  D'  Wicart.  i»  el  !•  sériiB.  Paris,  Henry 

1906,  2  vol.  gr.  in-8  de  ii-TOl  p.  et  464  llg.  et  58Î  p.  et  314  flg.,  25  fr.  — 
Abcii  du  lobe    sphéno-Umporal    du   cerveau    d'origine   otique,    pir  l« 

AHT.  Paria,  Uenrf  Paulio,  1906,  ia-8  de  IStJ  p.,  5  fr.  —  4.  Valeur  du  doiage 
moglohine  dans  la  pratique  dea  accouchements,  par  le  D'  Loues  Diteuioub. 
Uacj  PaulÎD,  1906,  in-8  de  130  p.,  3  tr.  —  5.  Traitement  de  la  volonté 
lolhérapie,  par  le  D'  H.  Lathund.  Pari»,  Bloud,  1907,  io-i!  de  64  p.  (Col- 
Seiehce  el  Religion],  0  (r.  60.  —  6.  Fhytiologie  philosophique.  Difinition 
kysiologie,  mtthode  expérimentale,  génération  spontanée  et  darwinieme, 
V  N.  C.  P«ui.«sco.  Paris,  Bloud,  1907,  m-16  de  64  p.  (CollecUon  Scienee  el 
n),  0  fr.  60.  —  7.  Éléments  de  philosophie  biologique,  parle  D' Ffctx 
ne.  Paris,  Alcau,  1907,  in-16  de  iï-Ï97  p..  3  fr.  50.  —  8.  VlIypnolUme  et 
■ilisme,   itvdt  médico-crilique,  par  le  D'   JosapH  Lippotii.  3*  édit.  Paris 

1907,  iu-16  de  1T-Î9C  p.,  3  fr.  50.  —  9.  Le  Magnétisme  humain,  Vhypnolisml 
piritualiime  taoderne  comidérés  au  point  de  vue  théorique  et  pratique, 
)»  L.  MooTi».  Parie,  Perrin,  1907,  in-16  de  iT7  p.,  3  fr.  50.  —  10.  Magné~ 
Vital,  contributions  expérimentales  à  Célude  par  le  galvanomètre  de 
i-ntagVfûme   iii(a(,   jui'i'"   d'inductions  scienli/igues  et   biologiques,   par 

OAsc-DESFossis.  !•  éd.  Paris,  F.-R.  de  Ruderal,  1907,  ia-l£  de  aOl  p.,  avac 
uche  et  36  Rf.,  5  [r.  —  11.  Le  Langage  muilcal  et  set  troublet  hystérique», 
de  psychologie  clinique,  par  le  l)'  J.  Inatariiinos.  Paria,  Alcaa,  1907,  gr, 
(  ïii-208  p.,  6  fr.  —  IZ.  Demifous  el  demiretponsabUt,  par  le  prof.  J. 
r.  Paris,  Alcan,  1907,  iii.8  de  897  p.,  &  fr.  —  13.  Guide  ftralique  pour  le 


—  303  - 

choix  des  lunettes,  par  le  D'  Â.  Troubsbao.  2*  éd.  Paris,  F.-R.  de  Rudeval,  1907, 
in-18  cartonné,  de  102  p.,  2  fr.  —  14.  Guide  maternel^  ou  Hygiène  de  la  mère  et 
4e  Venfant,  par  le  D'  A.-E.  Sslli.  3*  éd.  Paris.  F.-R.  de  Rodeyal,  1907,  iD-12  de 
Yi-396  p.,  cartonné,  3  fr.  50.  —  15.  Manuel  du  candidat  aux  grades  et  emplois 
de  médecin  et  phœrmacien  de  réserve  et  de  Varmie  territoriale,  par  le  D' P.  Bou- 
LOUMiÉ.  2*  éd.,  mise  à  jour  par  le  D' H.  Virt.  Paris,  F.-R.  de  Radeval,  1907,  in>12  de 
xz-491  p.,  5  fr.  —  16.  L'Homme^  organisation,  hygiène,  exploitation  des  êtres 
vivants  par  Vhomme,  par  E.  Bruckir.  Paris,  Deiagrave,  s.  d.,  iD*12  de  327  p.,  avec 
212  flg.,  2  fr.  75.  —  17.  Spécial  Reports  :  The  Blind  an  the  Deaf.  Washington, 
Goyemment  Prioting  OfRce,  1906,  gr.  in-4  de  iz-264  p.,  10  fr. 

i.  —  Il  n'existait  sur  le  D' Tronchin,  médecin  qui  jouit  d'une  si  grande 
vogue  au  xyiii*  siècle,  que  de  courtes  notices  biographiques  éparses 
dans  les  recueils  périodiques  du  temps  ou  les  dictionnaires  spéciaux. 
Uft  de  ses  descendants,  M.  H.  Tronchin,  a  entrepris  de  faire  connaître 
au  public  la  physionomie  si  intéressante  de  son  ancêtre  :  Théodore 
Trwiehin.  Cette  biographie  est  d*autant  plus  intéressante  qu'elle  a  été 
composée  à  l'aide  surtout  de  papiers  de  famille  et  de  documents 
inédits  conservés  soit  à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  soit  aux 
archives  d'État  de  Genève  et  de  Parme.  Gomme  beaucoup  d'autres. 
Th.  Tronchin  avait  été  tout  d*abord  destiné  à  une  carrière  toute  différente 
de  celle  qu'il  devait  illustrer  plus  tard  :  son  père,  banquier  et  protes- 
tant a  austère  et  rigide,  »  avait  résolu  d'en  faire  un  ecclésiastique.  Mais 
le  jeune  homme,  tout  en  étant  assez  assidu  èT  ses  études,  aimait  pas- 
sionnément certains  divertissements  bien  peu  compatibles  avec  l'étude 
de  la  théologie,  même  réformée  ;  il  était  même  tellement  porté  à  la 
danse,  qu'il  allait  dans  la  nuit  faire  plusieurs  lieues  à  pied,  pour  cher- 
cher des  balé  à  l'insu  de  ses  parents.  Et  c'est  en  Angleterre,  au  cours 
de  ses  études  d'humanités  qu'il  se  décida  à  embrasser  la  carrière  médi- 
cale, où  il  eut  pour  premier  maître  le  fameux  J^  Mead,  médecin  de 
Georges  II .  Il  passa  de  là  en  Hollande,  pour  suivre  les  cours  d'un  médecin 
plus  célèbre  encore,  Boerhave,  et,  devenu  médecin  lui-même,  il  ne 
tarda  pas  à  acquérir  une  telle  notoriété  qu'on  lui  proposa  la  place  de 
premier  médecin  du  stathouder  Guillaume  Y.  Malgré  cette  oiTre,  et  bien 
d'autres  tout  aussi  avantageuses  qu'on  lui  fit,  il  n'en  résolut  pas  moins 
de  retourner  dans  son  pays  natal,  où,  aussilêt  auprès  son  arrivée,  le  Con- 
seil lui  décerna  s  le  titre,  le  rang  et  les  honneurs  de  professeur 
honoraire  en  médecine.  »  Seule,  la  Faculté,  ou  Collège  des  médecins 
de  Genève,  vit  d'un  mauvais  œil  cette  nomination  qui  avait  été  faite  à 
son  insu.  Il  faut  dire  que  la  médecine,  à  cette  époque,  était  restée  dog- 
matique et  routinière.  Les  médecins,  c  aveuglés  par  leurs  petites 
argumentations,  aimaient  mieux  donner  des  lois  à  la  nature  que  de  lui 
en  demander,  et  ils  suivaient  les  visions  trompeuses  de  leur  imagina- 
tion. De  telle  sorte  qu'ils  pouvaient  être  considérés,  sans  exagération, 
comme  un  fléau  du  genre  humain.  »  Tronchin  n'hésita  pas  à  mettre 
une  telle  profession  de  foi  en  tète  d'une  édition  nouvelle  des  œuvres  de 


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Baillou.  Aussi  ne  peut-on  le  ranger  dans  aucune  des  sectes  aussi 
tranchées  quUntransigeantes  dans  lesquelles  se  parquaient  les  médecins 
ses  contemporains.  Il  fut  éclectique,  retenant  dans  les  systèmes  ce 
qu'ils  pouvaient  avoir  de  bon,  et  s'attacha  surtout  à  l'observation,  seule 
voie  sûre  pour  Tétude  et  la  pratique  de  l'art.  Le  peu  de  ménagement 
qu'il  manifesta  parfois  à  regard  de  confrères  par  trop  intéreî'Sés,  ou 
fervents  adeptes  de  théories  outrées,  lui  suscita  d*assez  nombreux 
ennemis  ;  aussi  son  premier  voyage  à  Paris  fut-il  marqué  par  Téclosion 
de  caricatures  et  de  chansons  satiriques.  Gela  ne  l'empêcha  pas  d'ail- 
leurs de  s'y  établir  définitivement  dix  ans  plus  tard.  On  sait  l'attitude 
très  nette  qu'il  prit  alors,  dans  une  question  discutée  pendant  de 
longues  années,  l'inoculation.  L'auteur  de  sa  biographie  s'étend 
longuement  sur  ses  relations  avec  des  clients  célèbres  à  divers  titres, 
dont  Voltaire,  et  avec  Jean-Jacques  Roussseau.  Il  nous  montre  comment, 
malgré  les  plus  hautes  protections  et  le  titre  de  premier  médecin  du 
duc  d'Orléans,  il  fut  en  butte  à  la  jalousie  et  aux  rancunes  de  la 
plupart  de  ses  confrères.  Cette  vie  de  Tronchin,  qui  intéressera  non- 
seulement  les  médecins,  mais  encore  les  curieux  d'histoire  du 
xviii*  siècle,  se  termine  par  une  série  de  lettres  inédites  adressées  au 
célèbre  praticien  par  des  contemporains  illustres.  Elle  a  sa  place 
marquée  dans  toute  bonne  bibliothèque. 

2.  —  Les  critiques  adressées  au  mode  actuel  d'enseignement  de  la 
médecine  ne  se  comptent  plus.  On  accuse  à  bon  droit  cet  enseigne- 
ment d'être  des  plus  défectueux  et  de  former  des  médecins  «  incom- 
plets ».  Les  étudiants  ont  tellement  d'heures  à  consacrer  à  des  sciences 
accessoires,  dont  ils  n'auront  que  faire  une  fois  qu'ils  seront  entrés  en 
contact  avec  la  clientèle,  qu'ils  en  sont  arrivés  à  négliger  certaines 
notions  d'utilité  pratique  incontestable.  C'est  pour  combler  dans  la 
mesure  du  possible  cette  lacune,  qu'un  médecin  jeune  et  actif  s'est 
mis  en  devoir  c  de  donner  à  l'étudiant  une  sorte  de  programme  juste- 
ment équilibré  de  ce  qu'il  peut  et  doit  apprendre  des  spécialités  de  la 
médecine  ;  de  mettre  entre  les  mains  du  praticien,  un  manuel  dépouillé 
de  toute  théorie  et  susceptible  de  lui  faire  connaître  rapidement,  pour 
les  besoins  fréquents  de  la  pratique,  les  notions  que  l'enseignement 
officiel  a  jusqu'ici  négligé  de  lui  apprendre.  »  Tel  est  le  but  du  Manuel 
de  clinique  et  de  thérapeutique  spéciales.  Le  premier  volume  comprend 
l'ophtalmologie,  l'odontologie,  roto-rhioo-laryngoiogie,  avec  les  affec^ 
tiens  du  pharynx,  et  les  notions  de  petite  chirurgie  afférentes  à  cette 
partie.  En  ce  qui  concerne  l'ophtalmologie,  l'auteur  s'est  borné  aux 
notions  élémentaires  indispensables,  qu'il  a  envisagées  à  deux  points 
de  vue  différents.  Il  a  tout  d'abord  cherché  à  mettre  le  médecin  à  n^ème 
d'examiner  l'œil  au  point  de  vue  médical  et  de  se  rendi^e  compte,  au 
moyen  de  l'ophtalmoscope,  de  l'état  du  fond  de  l'œil.  Puis  il  a  donné 


—  Î05  — 

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des  affections  ocalaires  les  plas  fréquentes,  ane  symptomàtologie  à  la 
fois  claire  et  succincte,  et  indiqué  la  thérapeutique  à  mettre' en  œùVVe 
une  fc^is  Taffection  reconnue.  Peut-être  pourra-t-on  trouver  Fauteur  un 
peu  trop  enthousiaste  pour  Fin terren tien  chirurgicale  en  cas  de  glaù- 
•eome  aigu  :  il  suit  en  cela  les  erreinents  de  tous  les  oculistes.  Le  cha- 
pitre consacré  aux  maladies  oculaires,  suites  d'accidents  du  travail,  et 
à  la  simulation  qu'elles  provoquent  chez  les  victimes,  sera  d^autant 
mieox  accueilli  par  les  praticiens,  que  le  sujet  n'est  mâme  pas  effleuré 
dans  la  plupart  des  traités  spéciaux.  Les  deux  parties  suivantes  ne 
sont  pas  moins  bien  traitées  par  leurs  auteurs  respectifis,  qui  ont  visé 
surtout  à  être  simples.  Le  second  volume,  d'un  intérêt  pratique  tout 
aussi  grand  que  le  précédent,  renferme  les  notions  élémentaires  d*orth6- 
pédie,  les  affections  des  voies  urinaires.  On  a  cru  devoir  jr  insérer  la 
gynécologie  et  Tobstétrique,  pour  lesquelles  cependant  oh  fait  passer 
à  la  Faculté  un  examen  spécial  ;  mais  on  ne  songera  pas  à  reprocher  aux 
.  auteurs  de  l'ouvrage  des  notions  d'électrothérapie  et  de  radiographie. 
Quoi  qu'en  dise  Tauteur  de  la  partie  consacrée  à  la  chimrgie  orthopé- 
dique, on  trouvera  avec  raison  exagérée  la  plaîce  qu'il  a  faite  à  la 
description  de  certaines  difformités  peu  communes  :  Fexpôsé  en  eàt 
«xcellent,  mais  pour  un  manuel  qui  vise  surtout  à  être  le  vade  mecum 
du  praticien,  il  faut  savoir  s'en  tenir  aux  choses  courantes. 
.    3.  -—  Dans  les  otites  moyennes,  les  complications  suppurées  sont 
.fréquentes,  et  l'erreur  clinique  facile.  Aussi  le  D'  Wicart  a-t-il  jugé 
bon  de  consacrer  à  la  plus  habituelle  de  ces  complications  sa  thèse 
inaugurale  :  Les  Abcès  du  lobe  sphéno-temporal  du  cerveau  d'origine 
otique.  En  effet,  lorsque  Ferreur  se  produit  dans  de  tels  cas,  il  peut  en 
résulter  des  conséquences  très  sérieuses  en  raison  même  de  la  gravité 
des  propagations  suppurées  des  otites  et  de  leur  évolution  fréquente 
dans  la  boîte  crânienne,  où  l'exploration  directe  est  presque  impossible. 
L'auteur  s'est  attaché  à  établir  autant  que  possible  les  éléments  d'un 
diagnostic  précis  de  toutes  les  variétés  d'accidents  otogènes  et  en  parti- 
culier de  Fabcès  du  cerveau,  si  souvent  méconnu  parce  qu'il  est  dissi- 
mulé. Il  convient  que  la  radiographie  donne  des  indications  peu  sûres, 
mais  l'examen  combiné  du  sang  et  du  liquide  céphalo-rachidien  permet 
d'arriver  à  une  plus  grande  précision.  D'assez  longues  considérations 
sur  ce  que  doit  être  le  traitement  d'une  affection  aussi  rebelle  terminent 
l'ouvrage, 

4.  —  Les.  hémorragies  en  obstétrique  comportent  souvent  un  pronos- 
tic sombre.  Et  très  souvent  les  malades  soot  admises  à  Fhôpital,  sans 
pouvoir  donner  de  renseignement  précis  sur  l'importance  de  celles 
qu'elles  ont  subies.  Comment  arriver  à  déterminer  approximativement 
leur  anémie?  Ifexiste-t-il  pas  un  procédé  simple  et  suffisamment 
«zact  qui  permette  au  praticien  de  faire  séance  tenante,  pour  ainsi 

AvniL  1907.  T.  CIX.  20. 


—  3{I6  — 

dire»  cette  évaluation  f  C*eftt  ce  que  recherche  le  D' Devraigne  dans  eon 
étude  :  Valeur  du  doêoge  de  thémaglobine  dane  la  pratique  de$  accoucha 
merUs,  La  numération  globulaire  bien  connue  depuis  de  longues  années, 
et  à  laquelle  il  faudra  recourir  toutes  les  fois  qu*on  le  pourra,  nécessite 
malheureusement  un  laboratoire,  un  microscope,  un  hématimètre»  que 
Ton  ne  peut  le  plus  ordinairement  avoir  à  sa  disposition.  Mais,  comme 
Ta  reconnu  le  prof.  Hayem,  <  au  point  de  vue  clinique,  le  dosage  de 
Thémoglobine  est  plus  précieux  à  lui  seul  que  la  numération  des  glo- 
bules, et  les  renseignements  qu*il  fournit  sur  la  richesse  globulaire 
vraie  sont  souvent  d'une  connaissance  plus  importante  dans  Tanémie 
que  celle  du  nombre  des  hématies.  »  Partant  de  cette  donnée,  le  D' De- 
vraigne préconise  le  dosage  de  Thémoglobine  par  la  méthode  colori- 
métrique  ;  Topération  ne  prend  guère  que  cinq  minutes  et  n'exige  ni 
connaissances  ni  études  spéciales.  En  procédant  par  comparaison  avec 
la  numération  globulaire,  Tauteur  a  constaté  que,  dans  les  cas  où  les 
deux  courbes  sont  parallèles,  le  nombre  des  globules  importe  peu  ; 
dans  le  cas  contraire,  il  est  plus  important  de  connaître  la  quantité  de 
rhémoglobine  que  le  nombre  des  globules.  En  tout  cas  le  procédé  permet 
au  clinicien  de  doser  d'une  façon  suffisamment  exacte  l'anémie  des 
malades,  et  de  porter  dès  Tabord  un  pronostic  sûr.  La  seule  chose  que 
Ton  pourrait  trouver  exagérée  c'est  le  conseil  que  donne  l'auteur  de  ne 
pas  hésiter  à  interrompre  la  grossesse  pour  éviter  une  anémie  grave. 
5.  -—  Le  Traitement  de  la  volonté  et  Psychothérapie,  du  D' H.  Lavrand, 
fait  partie  de  la  collection  bien  connue  Science  et  Religion^  éditée  par 
la  maison  Bloud,  et  on  peut  dire  que  la  question  a  été  traitée  de  main 
de  maître.  Aux  yeux  d'un  grand  nombre,  comme  le  reconnaît  l'auteur, 
ne  pas  soigner  un  malade  par  des  drogues  équivaut  à  ne  pas  prendre 
les  moyens  capables  de  procurer  la  guérison.  Or,  tous  ces  procédés 
ne  s'adressent  qu'aux  troubles  et   lésions  somatiques.  Sans  doute 
cette  manière  de  procéder  apparaît  parfaitement  licite  et  recomman- 
dable,  mais  est  passible  d'un  grave  reproche  :  elle  ne  s'adresse  qu'à 
une  partie  des  troubles  et  des  souffrances  de  l'homme,  composé  d'un 
corps  et  d'une  âme,  éléments  absolument  inséparables.  Dans  les  phéno- 
mènes vitaux,  on^ne  rencontre  jamais  que  des  maladies  affectant  tout 
à  la  fois  le  moral  et  le  physique,  quoique,  ordinairement,  il  y  ait  pré- 
dominance somatique  ou  prédominance  psychique  dans  les  phéno- 
mènes observés.  Il  résulte  de  là  que  la  thérapeutique,  pour  être  com- 
plète, logique,  adéquate,  doit  s'adresser  k  la  fois  aux  deux  éléments  du 
composé  humain,  réservant  à  l'un  les  médicaments  d'ordre  physique  et 
à  l'autre  tout  un  ensemble  de  moyens  groupés  sous  le  nom  de  psycho- 
thérapie. L'auteur  passe  en  revue  les  éléments  de  cette  thérapeutique 
spéciale  envisageant  successivement  la  psychothérapie  suggestive  'et 
la  psychothérapie  rationnelle.  Mais  comme  tout  aboutit  à  la  maîtrise 


—  807  - 

de  soi  par  le  iraiiement  rationnel  de  la  volonté,  il  commence,  au  préa-> 
lable,  par  établir  quels  doivent  être  les  éléments  d*une  hygiène  morale 
bien  entendue. 

6  et  7.  —  Sous  le  titre  :  PhytMogie  philosophique,  DéfinUion  de  la 
physiologie,  méthode  expérimentale^  génération  spontanée  et  darwinisme^ 
le  D**  Paulesco  a  réuni  un  certain  nombre  de  conférences  faites  par  lui 
à  la  Faculté  de  médecine  de  Bucarest.  La  première  a  pour  objet  de 
montrer  ce  qu'il  convient  d'entendre  par  le  mot  physiologie  :  c'est  un 
commentaire  lumineux  de  la  définition  donnée  jadis  par  Claude 
Bernard  :  la  physiologie  est  la  science  des  phénomènes  qui  se  passent 
chez  les  êtres  vivants.  Une  deuxième  leçon  traite  de  la  niéthode  de  la 
physiologie,  de  cette  règle  ou  voie  que  suit  l'esprit  pour  arriver,  par  le 
moyen  de  l'élude  des  phénomènes  vitaux,  k  la  connaissance  de  la 
vérité.  Dans  la  troisième  leçon,  l'auteur  étudie  Thypothèse  de  la  géné- 
ration spontanée,  et  n'a  point  de  peine  à  démontrer  que  cette  hypo- 
thèse est  en  contradiction  avec  un  fait  bien  établi,  c'est-à-dire 
l'impossibilité  de  la*  synthèse  artificielle  de  la  substance  vivante.  Une 
excellente  critique  du  darwinisme  termine  l'opuscule.  —  C'est  dans  un 
esprit  diamétralement  opposé  que  sont  conçus  les  Éléments  de  philoso" 
phie  hiotogique  du  D^  Le  Dantec.  Les  théories  de  cet  auteur  ont  été  bien 
des  fois  exposées  ici  même,  à  l'occasion  d'autres  ouvrages  précédem- 
ment publiés.  Dans  celui-ci,  le  D'  Le  Dantec  n'a  pas  la  prétention  de 
refaire  toute  la  biologie  ;  il  veut  seulement  en  fixer  les  méthodes,  et  la 
première  moitié  du  volume  est  coniacrée  à  cet  essai  ;  les  faits  consi- 
gnés dans  le  second  livre  n*ont  d'autre  but  que  d'illustrer  les  méthodes 
exposées  dans  le  premier.  L*auteur  convient  cependant  que  le  problème 
de  la  synthèse  d'un  protoplasme  vivant  reste  entier.  Nos  connaissances 
sur  les  colloïdes,  dit-il,  sont  si  récentes  et  si  rudimentaires  que  nous 
ae  devons  pas  compter  voir  se  réaliser  avant  peu  la  fabrication  d*une 
cellule  ;  mais  on  y  arrivera  un  jour  par  une  analyse  méthodique  permet- 
tant c  une  synthèse  raisonnée,  >  et  c'est  dans  l^tude  des  diastases  qu'il 
entrevoit  la  solution  du  problème,  et,  peut-être,  dans  le  pur  hasard  l 

8,  9  et  10,  —  Voici  encore  trois  volumes  traitant  de  questions 
médico-psychiques.  Nous  avons  déjà  fait  connaître  celui  du  D*"  Lap- 
poni  :  ^Hypnotisme  et  le  Spiritisme^  élude  médioo-crilique,  à  propos  d'une 
édition  précédente,  publiée  en  langue  italienne.  L'auteur  commence 
par  un  exposé  historique,  aussi  bien  de  l'hypnotisme  que  du  spiritisme. 
Il  passe  de  là  à  l'exposition  de  leurs  phénomènes  respectifs,  tout  en 
indiquant  les  autorités  qui  nous  prouvent,  en  partie  tout  au  moins, 
l'existence  de  ces  mêmes  phénomènes.  Puis  vient  l'examen  des  analo- 
gies et  des  différences  des  deux  ordres  de  faits,  avec  des  explications 
sur  la  nature  intime  et  l'origine  des  uns  et  des  autres.  Si  l'on  peut 
reprocher  au  D'  Lapponi  d'y  mêler  un  peu  trop  le  diat>le  parfois,  du 


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moiaft  0:0  n»  pouvrait.trop  ao^Bcnve à;  ce  qu*H  <IU;  de9  eSsta  aeciaiiB  de 
l^^jpnoti&me  ^t  d^  s^tîâJftmAi  et  aux  ^e9u«ea,qu^  devmieatpteAdre  à 
regard  de  Tan  et  de  Tautre  ceux  à  qui  est  confié  le  aoin  de  Ji*,or4rè 
ll|0|!]»l^et aocâft^vd^la c^lleeiivitè^huaaAÎB^;  —  Le  bal  du  ï^ Moutin  dans 

défé^  ffMX  pointé  de  vue  théorique  ^i  pratique  est  de  meltie  an.  coumat 
des  pbéAOiDièae^.  psychiques  des  peraoonesvqvj  n'eut  eu  a)  le  temps 
Di» l'occasion  de  les  étudier.  Jl  a  la  ppétetotioa  de  les  passer  ea  revue 
sanç^  parti  pris»  et  peuWôire  serait-osi  tenté  de  lai  reprocher  cette  îndif* 
fôrenee,  si  Ton  n'était  l>ieD|6l  eoa vaincu,  k  la  lect^fe  de  roinvrage^ 
d^'étre  QD  pré6eiH;e  4'ua  croyant  du  spiritisoie. >-:  M.  Gasc-Desfossés  ne 
s7e^  pas  çoolenlé  de  faire,  tomme  le  IK  Moulin^  sorloui  un  exposé  de 
laits  ;  il  y  a  focce  reehercèes  personnelles  dans  .son  trayaol  :  Magnéiiema 
vUiU,  c^nâributionâ  expérimenlales  à  V étude  par  le  galwanomètre  de 
i'éleetrormebgnétisme  vitaL  On  ue  saurait  accepter  sans  de  formelles 
xéserves,  ti>utefoiSs.les  inductions  tant  scîentiûquee  que  philosophiques 
de  Tâ^ttleui,  et  tout  esprit.non  prévenu  trouvera,  à  Jbon  droite  ses  con* 
clusion s. prématurées,  sinon  tpui  à  fait  témiraires.  Gela  ne  diminue 
point  d'ailleurs  rintérèt  de  l'ouvrage. 

il.  -^  Si  rétudfi'de  la  payehophysiologie  du  langage  musical^  en 
dehors  du  langage  ordinaire,  a  été  entreprise  par  ptusieurs  cliniciens 
ou  psychologues,  celle  de  sa  pathologie  a  été,  par  contre,  .presque  toia- 
leoitent  négligée.  £t  pourtant  cette  dernière  pirésente  quelques  faits  de 
réelle  importance,  qui  permettent  de  confirmer  ou  de  rectifier  les  indue* 
ligna  primitives  de  la  physiologie,  inductions  basées  sur  les  données 
du  fonctionnement  normal.  Assurément  la  perle  de  cette  forme  de  laa«- 
gage  est  le  plus  souvent  d'importance  minime,  tandis  qu'elle  constitue 
.U/i  trouble  très  grave  pour  les  sujets  ayant  uno  éducation  musicale 
technique^  et  devient  une  catastrophe  pour  le  musicien  professionneL 
■Le  D*^  Ingegnieros  a  entrepris,  dans  le  Langage  musical  et  ses  Irouèles^ 
hystériques f  comme  Tindique  assez  le  tilre  de  son  travail,  l'étude  des 
faits  d'aphasie,  musicale  ou  d'amusie  coustatés  chez  des  hystérique». 
/Les  observations  qu'il  a  groupées  dans  sa  monographie  constituenl^un 
xjbapitre  tout  nouveau  et  non  encore  traité  de  la  psychopathologie  du 
langage  musical.  Mais  dans  le  but  de  faciliter  là  description  des.  faits, 
.et  de  rendi*e  la  thèse. plus  intelligible,  l'auteur  a  cru  utile  de  commen- 
cer son  travail  par  l'examen  de  «  questions  préliminaires,  »  une  mise  au 
.point  de.  l'origine  et  de  la  fonction  de  la  musique,  l'étude  des  conditions 
,de  l'émotion  musicale,  rintelligence  musicale  et  la  classification  des  apti- 
tudes spéciales  àPart.  Ce  qui  permet  d'étudier  Toiigine,  l'évolution  et  le 
mécanisme  physiopathologique  du  langage  musical.  Un  chapitre  de  con- 
clurions, synthétiques  termine  l'ouvrage. 
,  .12.  —  Demifous  et  demiresppnsabUà  i  teLest  le  titre  de  l'ouvrage  que 


—  àeS  — 


etesàere  te  prof«80eitt  €rraf«et  à  r  ètdde  tTânequestio^^ 
Aottale,  et  aterdèè  éèttfécneQi  ces  derniers  tempe.  La'tpiéfllrion  dasfDim 
Bxaâqne  toajcmradâ  aolutiaa;  mais  elle^sftpaàëe,  él  ia  Bociété  Teton- 
BaH  qu'elle  a  des  devel»  eit  des  droite  vie^à-^is  de  oéttie  catégorie  de 
malades,  et  oeax-ci  aot  leur  place  dans  I^orgaaisatioa  sociale  acCaélIe^ 
Il  t^tn  est  pas  de  même  de  ees  êtres,  en  général  mal  jujg^és,  qùelèstnis 
tniftent  de  fureeurs,  d'imbéciles,  de  mauvais  plaisants,  que  les  autres 
WMidnieDit  Totr  enfermier  au  même  titre  que  lei^  Tràts  fous.  Assurément, 
quelques-uns  d'entre  eut  peuveiiit  être  nuisibles  à  xin  moinent  donné, 
Mais  il  y  i  exagération  de  part  et  d*autre  dans  la  oiàniére  d*appréder 
cette  «afégerie  dliktiTiduB.  %  On  sent  plus  ou  moiné  Tagaement  que  lé 
denid-feu  ne  peut  pas  être  traité  comme  un  cnminei  Vulgaire;  maison 
stôt  aussi,  qu'S  ne  peut  pas  être  traité  comme  un  fou  irrespon^blé  et' 
que  la  seclélé  est  bien  obligée  de  se  garantir  contre  lui  et  de  le  traiter 
d^aîitoritë  quand  il  est  nuisible  et  quMl  a  commis  un  crime  ou  miême  un 
délit.  C'est,  au  Rmd,  toute  la  grave  questiofr  de  la  responsabilité  atténilèe  » 
qnâ  se  pose,  et  ipxt  le  professeur  Qrasset  va  étudier  aussi  complètement 
que  possible.  TJn  premier  e!bapitre  est  consacré  k  démontrer  rexistënce 
des  demi-fous,  qu€  l'auteur  nous  Montre  tout  spécialement  dans  la  âtié- 
rature  ^  le  tbéâtre  :  le  nombre  de  héroâ  ddmi-fous  que  Ton  rencontre 
dans  la  littérature  des  romans  ou  des  drames,  prouve  surabondamment 
que  leur  présence  a  été  constatée  dans  tous  les  siècles.  Le  second  cha- 
pitre est  une  réfutation  dés  deux  théories  qui  rejettent  les  demi-fbûs. 
Tune  n'admettant  que  des  fous  irresponsables  et  des  raisonnables  res- 
ponsables^ I^autre  confondant  tous  les  bommes  dans  le  même  groupe 
universel  des  plus  ou  moins  responsables.  Le  troisième  Chapitre  vrai- 
ment neuf,  contient  la  démonstration  clinique  de  Teilstence  des  demi- 
fous,  et  leur  étude  médicale.  Dans  un  quatrième  chapitre,  Tauteur  montre 
ht  Yaleur  sodale  des  demi-fous,  qnelques-uns  supérieurement  doués, 
même  hommes  de  génie,  et  dont  la  non-existence  eût  été  regrettable 
pour  la  marche  de  Thumanité.  Un  dernier  chapitre  traite  des  demi-fous 
nuisibles,  qui  constituent  pour  la  société  une  Véritable  cause  de  damger; 
de  la  notion  médicale;  de  la  responsabilité  sociale,  distincte  pour  Tau* 
teur  de  ridée  de  responsabilité  morale;  enfin  de  la  grosse  questi^on  des 
responsabilités  atténuées,  et  des  principes  généraux  de  la  prophylaxie 
sociale  de  la  demi-folie. 

13  et  14.  —  Le  Guide  pratique  pour  le  choix  des  lunettes,  du  1)"^  Trous- 
seau, édité  pour  la  seconde  fois,  a  pour  unique  but  de  mettre  à  la 
portée  dés  médecins  débutants  ou  prati<:tens  les  notions  indispensables 
pour  choisir  ^  toute  sécurité  les  verres  destinés  à  corriger  les  imper- 
fections de  la  vue.  L'auteur  en  a  banni  toute  considération  scientifique,. 
n*y  retenant  que  les  seuls  renseignements  néoessaires  i  Tétude  des 
anomalies  de  la  réfraction  et  au  choix  eorrect  des  verres.  —  La  même 


—  aie  — 

préoccupation  d'utilité  pratique  a  présidé  à  la  rédaction  du  Guide  mor 
temél,  ou  Hygiène  de  la  mère  et  de  VenfanL  Le  D'  Selle  a  mis  à  la  portée 
des  jeunes  mères,  comme  de  toutes  les  personnes  qui  ont  à  charge  la 
première  enfance,  un  petit  manuel  où  elles  pourront  puiser  les  rensei- 
gnements les  plus  précieux  pour  Télevage  des  petits  enfants. 

15.  —  Le  Manuel  du  candidat  a^  grades  et  emploie  de  médecin  et 
pharmacien  de  réserve  et  de  Tarmée  territoriale  est  tout  différent  de  la 
première  édition  publiée  par  le  D'  Bouloumié  il  y  a  quelque  dix  ans. 
Depuis  cette  époque,  bien  des  dispositions  nouvelles  ont  été  prises,  et 
des  règlements  supprimés,  ajoutés  ou  modifiés.  La  nouvelle  édition, 
complètement  refondue  et  mise  à  jour^  renferme  non  seulement  les 
renseignements  indispensables  à  Fétudiant,  au  médecin  et  au  phar- 
macien désireux  de  devenir  médecin  auxiliaire  ou  officier  de  réserve  du 
corps  de  santé,  mais  encore  les  notions  nécessaires  à  ceux  qui,  appelés 
à  passer  un  temps  plus  ou  moins  long  dans  rarmèe,  ont  à  cœur  d*ea 
profiler  pour  leur  éducation  militaire  et  de  faire  profiter  le  plus  pos- 
sible le  soldat  de  leurs  capacités  professionnelles.  Les  auteurs  ont  con- 
sacré plusieurs  chapitres  à  Thygiène,  à  la  pathologie  et  à  Tépidémio- 
logie  militaire,  ainsi  qu'à  la  chirurgie  d'armée.  Ces  études,  résumé  de 
grotf  volumes  et  de  nombreuses  publications,  contiennent  ce  qu'il  est 
indispensable  à  un  médecin  d'armée  de  savoir  pour  remplir  utilement 
son  rôle  si  différent  de  celui  du  praticien  civil. 

16.  —  Le  dernier  plan  d'études  a  introduit  en  «  Troisième  B  »  les 
sciences  naturelles,  et  par  conséquent  les  notions  d'anatomie  et  de 
physiologie  humaines  et  d'hygiène  pratiquement  indispensables. 
C'est  pour  répondre  au  but  de  ce  nouveau  programme  que  M.  Brucker 
a  composé  son  travail  :  L'Homme^  organisation^  hygiène^  exploitation 
des  êtres  vivants  par  rhomme.  L'utilité  de  telles  études  pourra  à  bon 
droit  paraître  superflue.  Mais  l'ouvrage  de  M.  Brucker  n'en  répond  pas 
moins  aux  exigences  du  plan  d*études  imposé  il  y  a  cinq  ans. 

17.  —  Sous  le  titre  :  Spécial  Reports  :  The  Blind  and  the  Deaf,  l'Office 
du  commerce  et  du  travail  des  États-Unis  vient  de  publier  une  statis- 
tique spéciale  de  la  surdité  et  de  la  cécité  envisagées  à  différents  points 
de  vue  (consanguinité  des  parents,  sexes,  races,  âge,  conditions  sociales, 
professions,  distribution  géographique,  causes,  etc.)  pour  les  divers 
États  de  l'Union.  C'est  un  travail  surtout  documentaire  et  statistique. 

J.-L.  DB  Saintb-Marib. 


OUVRAGES  SUR  LA  LANGUE,  LE  STYLE 
ET  LA  VERSIFICATION  FRANÇAISE 

1.  Histoire  de  la  langue  française  des  origines  à  4900,  par  Ferdinand  BgDKOT.  T.  IL 
Le  Seizième  Siècle,  Paris,  Colin,  1906,  gr.  in-S  de  xxxii-504  p.,  15  fr.  —  2.  Le» 
Voyelles  toniques  du  vieux  français^  par  HaRMAifii  Suchibr.  Trad.  de  rallemaad» 


-  311  — 

.augmentée  d'un  index  et  d*ttn  lexique,  par  Ch.  Oobrlih  m  Ooni.  Paris,  Champion, 
1906,  iD-12  de  230  p.,  3  fr.  50.  —  3.  Causeries  sur  l'étymologie^  par  Emilb  Ernault. 
Poitiers,  (Ilerté,  1906,  ia-S  de  48  p.  (en  deux  fascicules,  extraits,  arec  quelques 
ehangements,  da  Builelin  des  conférences  et  des  cours  de  la  Faculté  des  lettres 
^  de  Poitiers^  janTi^r-juin  1906).  —  4.  Voyage  en  linguistique^  ou  Explication  sur 
la  préhistoire  du  Périgord  et  du  Sarladais.  Recherches  sur  les  noms  de  lieux  ou  . 
d'hommes  du  Périgord  et  Dictionnaire  de»  mots  patois  périgourdins  avec  Fori* 
,gine  et  l'historique  de  ces  mots,  par  Ëmilb  Colas.  Périgueux,  Librairie  centrale  ; 
Paria.  Vie  et  Amat,  1905,  in-12  de  xi-211  p.,  2  fr.  75.  —  5.  itymçlogies  vendéennes^ 
par  Hbkri  Boorobois.  3*  série.  iJuçon,  Bideaux,  1904,  petit  in-i8  de  lOi  p.,  Ofr.  60. 

—  6.  Observations  sur  Vinfinitif  dans  Agrippa  d^Aubigné,  par  Valfrid  Palmqrbn. 
.Stoekolm,  Norstedt,  1905,  in-8  de  159  p.  -^  7.  Étude  historique  sur  la  syntaxe  des 
pronoms  personnels  dans  la  langue  des  félibres,  par  Victor  Brosbwitz.  Stockplm, 
Marcus,  1905,  in-8  de  xiv-122  p.  —  8.  La  Querelle  de  l'orthographe^  par  Marcbe. 
BooLBROCR.  Paris,  Sansot,  1906,  petit  in-12  de  95  p.,  1  fr.  ^  9.  La  Querelle  de 
l'orthographe.  Réponse  à  M.  Marcel  BoulevLger,  Lyon,  édition  de  la  Revue  de 
tyon  et  du  Sud-Est;  Paris,  Garnier,  1906,  in-8  de  39  p.  — 10.  Français  parlé  et 

■français  écrite  ou  te  Procès  de  V Académie  contre  Vortografe^  par  Émilb  Brnadlt. 
2«  éd«  Paris,  Champion,  s.  d.  (1906),  in-8  de  29  p.  —  11.  Étude  sur  la  simplifia 
cation  de  l'orthographe,  par  Alprbd  Dutbns.'  Paris,  F.-R.  de  Ru^eval,  1906,  gr. 
in-8  de  ii-483  p.,  6  fr.  —  12.  La  Grammaire  du  purisme  et  l'Académie  française 
au  xvui*  siècle.  Introduction  à  Vétude  des  commentaires  grammaticaux  d'auteurs 
ctassiques,  par  Alexis  François.  Paris,  Beliais,  1905^  in-8  de  xv-279p.,  5  fr.  —  13. 
Mélanges  d'histoire  littéraire^  publiés  sous  la  direction  de  G.  Lanson.  I.  Les 
Sources  grecques  des  «  Trois  Cents ^^  par  E.  FRémifBT.  IL  Étude  sur  la  chronologie 
des  «  Contemplations  »,  parti.  Dopin.  111.  Étude  sur  les  manuscrits  de  Lamartine 
consei'vés  à  la  Bibliothèque  nationale,  par  J.  des  CoaitBTs.  Paris,  Alcao,  1906, 
io-8  de  vi-200  p.  (T.  XKl  de  la  Bibliothèque  de  la  Faculté  des  lettres  de  r Uni- 
versité de  Parir),  6  fr.  50.  —  14.  L'Art  des  vers^  par  Auguste  Dorghain.  Paris, 
Bibliothèque  des  Annales  politiques  et  littéraires^  s.  d.,  in-12  de  424  p.,  3  fr.  50. 

—  15.  Versification  et  métrique  de  Ch,  Baudelaire^  par  Albbrt  Cassaonb.  Paris, 
Hachette,  1906,  in-8  de  ni-126  p.,  3  fr. 

1.  —  Il  convient  de  louer  M.  Ferdinand  Brunot  du  zèle  ininterrompu 
ayec  lequel  il  poursuit  sa  grande  entreprise  :  Histoire  de  la  langue  frau" 
çaise  des  origine^  à  4900,  Le  second  volume  a  pour  sujet  :  Le  Seizième 
Siècle,  Les  deux  premiers  livres  ont  un  caractère  plus  général  et 
méritent  d*attirer  Tattention,  même  du  grand  public  :  Livre  premier. 
V Emancipation  du  français.  Chapitre  premier.  Considérations  générales* 
IL  Les  Obstacles.  La  Tradition  latine  dans  l'École.  La  Tradition  latine 
dans  l'Église.  III.  Influence  favorable  de  la  Royauté.  lY.  Premières 
revendications  en  faveur  du  français.  Y.  Le  Français  dans  les  sciences 
médicales.  YI.  Le  Français  dans  les  sciences  mathématiques.  YII.  Le 
Français  dans  la  philosophie.  YIII.  Le  Français  dans  les  sciences  histo- 
riques. IX.  Le  Français  dans  la  littérature  proprement  dite.  —  Livre 
deuxième.  Tentatives  des  savants  pour  cultiver  la  langue.  Chapitre  pre- 
mier. Essais  de  simplification  et  d'unification  de  Torthographe.  II.  Efforts 
pour  constituer  une  grammaire.  —  Le  troisième  livre  :  Le  gouvernent 
de  la  langue,  a  un  caractère  plus  technique  et  s'adresse  surtout  aux 
spécialistes.  Section  I.  Le  Vocabulaire,  Chapitre  premier.  Nécessité  d'un 
développement  nouveau  du  vocabulaire.  II.  Développement  du  fonds 
français.  Mots  dialectaux.  Mots  archaïques.  Formation  de  mots  nou- 


—  3ta  — 

y^az«  IH.  fimprunls  aux  autres  lai^^es.  Italianisiiie  et  hispaDisme» 
Le  foods  ftavanl  :  le  grec  et  le  latin  dans  la  langue  scientifique.  —  Seê- 
tipn  n.  Phon^tiq^,  Chapitre  premier.  Généralités.  II*  VojreUes.  UL  Les 
Diphtongties.  IV.  Les  Nasales.  V.  Réduction  des  hiatus.  YI.  Consonnes.. 

—  Section  m.  Morphologie.  Chapitre  premier.  Formes  de  Tarticle.  U. 
Fonnes  du  substantif  et  de  Tadjectif.  IIL  Degrés  des  adjectifs*  IV. 
Noms  de  nombre.  V.  Pronoms*  VI.  Verbe.  VII.  Les  Ilots  invariables.. 

—  Section  IV.  SyntaoK.  Chapitre  premier.  Article.  H.  Substantif.  III. 
A4)sctil.  IV.  Noms  de  nombre.  V.  Pronoms.  VI.  Verbe.  VII.  Négation., 
yni.  Préposition.  IX.  Ordre  des  mots.  —  La  compétence  de  M.  Bru- 
not,.danB  son  domaine  propre»  est  incontestable.  Son  labeur  donc  est  à 
looer,  et  son  ouvrage  à  recommander  comme  livre  dHnformation.  Mais 
il  appelle  des  réserves  là  où  Tautear,  qui  n'est  pas  exempt  de  préjugés, 
se  trouve  appelé  par  son  sujet  ou  se  transporte  de  lui-même  sur  un 
terrain  mixte.  Tel  est  le  cas  dans  les  pages  où  il  s'occupe  de  €  la  tradi- 
tion latine  dans  FÉglise  »,  et  s^introduit  notamment  dans  les  questions 
de  théologie  et  de  liturgie.  Nous  y  avons  aperça  des  signes  de  préoc- 
cupation regrettable  en  même  temps  que  dUnstruction  superficielle  et 
incomplète. 

2.  —  Il  serait  honorable  pour  la  France  que  les  travaux  du  genre  de- 
celui  que  nous  venons  de  signaler  sV  multipliassent.  Ce  n'est  pas  en 
effet  sans  rougir  un  peu  que  Ton  annonce  Tapparition  d*un  écrit  sur 
notre  ancienne  langue,  publié  au-delà  du  Rhin  et  qu'il  a  fallu  traduire 
en  français .  Nous  n'en  devons  pas  moins  un  bon  accueil  à  la  traduction, 
par  M.  Ch.  Guerlin  de  Guer,  de  la  remarquable  élude  de  M.  Hermann 
Suchier,  c  professeur  de  philologie  romane  4  rUaiversité  de  Halle  »  i 
Lu  Voydles  iofUquei  du  vieux  français .  «  Cet  opuscule,  nous  dit  Tau- 
teur,  a  pour  objet  la  langue  française  de  Tan  liOO  à  Tan  t300environ. 
Toutefois,  nous  ne  naus  interdirons  pas,  à  Toccasion,  des  excursions 
en  deçà  et  au  delà  de  ces  dates,  i 

3.  —  Nous  ne  manquons  pas  chez  nous  d'excellents-  linguistes.  Le» 
spirituelles  Causeries  sur  Véiymologie^  de  BI.  ^mile  Ërnault,  en  sont  une 
preuve.  Il  y  est  question  de  beaucoup  de  choseSi  de  trop  peut-être,  et 
Tauteur  se  plaît  à  y  déployer,  en  des  sens  bien  divers,  sa  science  mul- 
tiple. Mais  on  y  prend  avec  agrément  des  leçons  de  saine  méthode,  et 
nous  souhaiterions  que,  surtout  parmi  les  lettrés  ou  domi-le  tirés»  trop^ 
autodidactes^  de  nos  provinces,  ces  agréables  variations  sur  un  fond 
solide  trouvassent  beaucoup  d'auditeurs. 

4.  —  Quelle  bonne  fortune  pour  M-  Emile  Colas,  s*il  avait  pu  les 
entendre  et  s'en  pénétrer  I  II  aurait  conçu  et  composé  tout  autrement 
son  bizarre  ouvrage  :  Voyage  en  linguistique,  ou  Eicplication  sur  la  pré'^ 
histotÊre  du  Périgord  et  du  Sarladais,  Becherehes  sur  les  nome  de  lieux  ou 
d^hommes  du  Périgord  et  Dictionnaire  des  mots  paUÀs  périgourdins,  avec 


—  3U  — 

rori(fine  el  VkMoriq^tB  iê  aes  moli.  Il  sttfBit,  pôar  en  donner  ime  Juste 
idée,  de  citer  ces  lignée  du  délmt  :  «  Souffrez  quelques  explkatkme 
piéLinàinaiiee  A  notice  Tbyàgt:  i«  Les  noms  vienneni  d'abord  de  la 
pereeone  de  rhomme.  Les  premières  choses  que  Thomme  a  dû  nommer, 
c'eei  lui*mème  et  les  principatos  pârUes  de  son  corps  :  bouche,  tète, 
jambe,  peau,  bras,  ecc. . .  2*  Ensuite,  il  a  dû  voir  ei  nommer  des^hosee 
^  noal  à  sa  portée  immédiate,  ou  qui  l'ont  vivement  impressionné, 
ou  dont  il  a  eu  besoin  dès  Taboid  :  bois,  eau,  quelques  arbres,  quelques 
animaux,  le  bas,  le  haut,  le  ciel  et  la  tem.  3«  Et  c'est  par  similitude 
eu  par  analogie  avec  ces  diœes  qu'il  a  nommé  tout  le  reste.  De  rima^ 
ailles  de  son  (rem,  il  a  nommé  d^abord  la  contraction  que  produit  lé  rire, 
ntu,  puis  la  gerçure  que  fait  sur  la  terre  Veau  qui  court  :  rivu$  ;  de  Hvub^ 
il  a  &Lit  rtpo,  la  rive  ;  de  sa  barbe  (èarèe),  Il  a  nommé  Therbe  {herba\ 
qui  est  là  barbe  de  la  terre  ;  de  gula,  gosier,  il  a  âiit  gvrffn^  gorge  oii 
l'eau  coule  ;  de  èncoo,  sa  joue,  il  a  Cail  èuila,  quelque  chose  d'enflé.  Il  a 
ouvert  la  bouche  et,  ce  faisant,  il  a  fait  une  figure  et  un  son  qu'on  repré- 
sente par  ce  signe  :  O.  Ainsi  art-il  appelé  sa  bouche  et  toute  sa  figure  : 
os,  et  il  a  appelé  os,  l'embouchure  dVne  rivière.  .•  »  La  suite  est  plus 
earieuse  encore,  mais  il  laut  savoir  se  borner. 

S.  «-  IL  Henri  Bourgeois  use  de  procédés  moins  extraordinaires  et 
plus  techniques  dans  ses  Ètymologiu  veniéennei^  qui  s'appliquent 
toutes  à  des  noms  de  Ueux.  Son  opuscule  est  un  recueil  d'aHides 
publiés  dftns  la  Vendée  hutorique^  revue  bi-mensuelie,  dont  il  est  le 
directeur.  Nous  laissons  è  qui  de  droit  la  discussion  des  solutions  indi- 
quées par  lui  aux  problèmes  qu'il  se  pose,  conclusionB  dont  il  fait 
d*alllâurs  avec  bonne  grâce  assez  aisément  bon  marché.  Mais  il  aurait 
mieux  valu  qu'il  s^absttat  de  m^er  continuellement  à  l'exposé  de 
recherches  asses  sérieuses,  des  boutades  de  journaliste  en  plus  ou 
moins  belle  humeur  et  des  plaisanteries  dont  le  sel  n^est  pas  toujours  fin. 

6  et  7.  —  Nous  devons  d'autant  plus  veiller  sur  notre  méthode  et 
notre  tenue  dans  les  travaux  de  cet  ordre,  que  nous  y  avons  des  rivaux 
fort  habites  et  fort  bien  armés,  non  seulement  en  Allemagne,  mais  plus 
loin  encore,  dans  les  pays  Scandinaves^  eu  les  études  relatives  â  notre 
langue  et  à  notre  littérature  sont  de  jour  en  jour  plus  en  honneur.  En 
voici  deux  nouveaux  témoignages  récemment  adressés  au  Polffbiblion, 
et  dont  il  enregistre  bien  volontiers  la  valeur.  Ge  sont  deux  thèses  pour 
le  doctorat,  soutenues  Tune  et  l'autre  à  rUniversilé  d*Upsal  et 
rédigées  en  français.  La  spécialité  des  sujets  traités  par  les  candidats 
e»t  à  divers  égards  significative  :  (^servcUlonê  $ur  Vin finUif  dans  Agrippa 
d^Aukigné^  par  11.  Yaifrid  Palmgren.  —  Élude  historique  sur  la  syntaxe 
des  pronoms  personnels  dans  la  tangue  des  félibres,  par  If.  Victor  Bru-> 
sewitx.  La  bibliographie  jointe  par  les  deux  auteurs  à  leurs  exposés 
atte'ste  l'étendue  de  leurs  connaissances. 


—  S14  — 

8.  —  A  une  époque  eonleniieuse  eomme  lai  nôtre  tout  devient  sujet 
de  guerre.  Les  opinions  divergentes  se  traduisent  bien  vite  en  hostili- 
tés passionnées,  où  les  esprits  s^enflamment  et  où  s^endurcissent  les 
partis  pris.  Peu  s^en  est  fallu  que  la  question  de  la  réforme  ou  de  la 
simplification  de  notre  orthographe  ne  donnât  lieu  à  une  nouvelle 
affaire^  Le  fond  du  problème  semblait  par  insUnts  disparaître  dans  la 
poussière  soulevée  par  le  choc  de  préoccupations  accessoires  ou  même 
étrangères  à  ses  données.  Cette  fureur  parait  calmée  pour  rinstant* 
mais  la  controverse  continue*  Elle  nous  laisse  curieux  et  attentif, 
mais  sans  émotion.  Nous  sommes  médiocrement  frappé«  soit  des 
avantages,  soit  des  inconvénients  signalés  de  part  et  d*autre,  où  nous 
croyons  que,  selon  Tusage,  on  a  beaucoup  exagéré  et  abondé  dans  son 
propre  sens.  Réduite  à  ses  termes  réels  et  à  son  intérêt  effectif,  la  ques- 
tion a  au  moins  un  très  bon  côté  :  c*est  d*appeler  l'attention  et  la  dis* 
cussion  sur  un  grand  nombre  de  points  relatifs  à  Thistoire  et  aux  qua- 
lités distinctives  de  notre  langue,  et  plus  généralement  à  la  grammaire, 
à  la  nature  et  aux  rapports  du  langage  et  de  récriture,  au  style  et  à 
Testhéiique.  Si  la  guerre  est  fâcheuse,  la  diiscussion  est  bonne.  Dans 
son  élégant  et  vif  écrit  :  La  Querelle  de  l'orthographe,  M.  Marcel  Bou- 
lenger  a  pris  en  main  la  cause  de  Tusage  en  vigueur  et,  avec  beaucoup 
d'esprit,  Ta  soutenu  d'arguments  où  les  considérations  sentimentales 
et  poétiques,  mises  en  valeur  par  une  rhétorique  habile,  tiennent  une 
place  considérable  et  même  excessive.  Gomme  il  arrive  d'ordinaire,  il 
s'est  surtout  distingué  dans  la  critique  des  exagérations  de  quelques- 
uns  des  réformateurs  et  de  leur  appel  peu  libéral  au  bras  séculier, 
c'est-à-dire  à  un  ukase  de  l'autorité  politique.  Sa  conclusion  est  loin 
d'être  intransigeante  :  c  S'il  y  a,  dit-il,  dans  notre  orthographe  actuelle, 
des  bizarreries,  des  anomalies,  des  fantaisies  choquantes  à  l'excès, 
notez-les,  cataloguez-les,  signalez-les  à  Tironie  ou  au  boa  sens  popu- 
laires... Aucun  esprit  sensé  ne  saurait  s'opposer  à  ce  qu'on  régularise 
très  prudemment  l'orthographe,  dans  la  mesure  où  le  voudra  faire 
quiconque  aime  et  respecte  profondément  notre  langue,  les  chefs- 
d'œuvre  qu'elle  a  produits,  la  longue  et  vénérable  tradition  qu'elle 
prolonge.  » 

9.  —  La  Querelle  de  Vorlhographe,  Réponse  à  M,  Marcel  Boulenger,  est, 
cela  va  sans  dire,  l'œuvre  d'un  partisan  de  la  réforme.  L'auteur  ne  se 
nomme  point,  mais  il  est  aisé  d'y  reconnaître  un  savant  professeur  de 
l'Université  de  Lyon,  spécialiste  très  distingué.  Il  apporte  dans  cette 
controverse,  menée  par  lui  avec  une  courtoisie  louable,  des  arguments 
d'ordre  technique,  exposés  clairement  et  très  intéressants  par  eux- 
mêmes.  Si  sa  conviction,  qui  est  d*ancienne  date,  outre  quelque  peu  la 
nécessité  et  ïurgence  de  la  réforme,  si  telle  ou  telle  de  ses  assertions, 
celle-ci,  par  exemple,  que  «  tout  philologue  est  nécessairement  grain- 


—  315  — 

mairien  >  (p.  ii),  est  sujette  à  contestation  ou  à  réserve,  ses  propositions 
sont,  en  somme,  assez  modérées,  et  il  parait  à  propos  de  prendre  note 
de  cette  déclaration  générale  :  t  On  ne  saurait  trop  répéter  que  rien  ne 
sera  changé  pour  le  moment  aux  habitudes  orthographiques  actuelles. 
Mais  les  enfants  auront  le  choix  entre  deux  orthographes,  pour  un 
nombre  de  mots  déterminés,  et  seront  mis  à  même  d'adopter  en  parfaite 
connaissance  de  cause,  quand  ils  arriveront  à  Tàge  d'homme,  celle  qui 
leur  paraîtra  la  meilleure.  Celle  qui  prévaudra  remportera  par'  la 
réflexion  et  non  par  la  routine,  sans  que  la  liberté  de  personne  ait  été 
violentée.  » 

iO.  —  Avec  ses  qualités  déjà  signalées  plus  haut  et  son  habitude  de 
chercher  toujours,  à  côté  de  l'argument  d'érudition,  le  trait  d'esprit, 
M.  Emile  Ernault,  auteur  naguère  d'un  livre  ex-professo  sur  la  matièrci 
est  intervenu  dans  la  polémique  en  couVs  et  a  pris  surtout  pour  cible 
TAcadémie  française,  selon  lui  trop  conservi^trice  et  trop  résistante. 
Son  agréable  libelle  :  Français  parlé  et  français  écrii^  au  U  Procès  de 
C Académie  contre  roRTOORAFS,  est  instructif  et  amusant.  Ij' Académie, 
qui  aime,  dit*on,  les  gens  d'esprit,  ne  lui  en  voudra  sans  doute  pas 
beaucoup. 

il.  —  Ce  n'est  plus  un  écrit  de  controverse,  mais  un  livre  de  doctrine 
et  de  discussion  approfondie  que  l'ouvrage  de  M.  Alfred  Duteos  :  Étude 
sur  la  simplification  de  V orthographe,  La  question  en  litige  y  est  examinée 
à  fond  et  dans  le  plus  grand  détail.  Les  points  suivants  sont  abordés 
dans  Vlntroduction  :  Défauts  de  l'orthographe  française,  leurs  origines, 
leurs  conséquences.  —  Nécessité  d'une  réforme.  —  Étymologistes  et 
phonétistes.  —  Préjugé  de  Tétymologisme.  —  Dangers  du  phonètisme 
radical.  —  Homophones,  hémogrammes  et  amphibologies.  —  Le  phonè- 
tisme mitigé,  seule  solution  possible.  —  Échecs  des  réformes  antérieures, 
leurs  causes.  — ^  Bases  d'une  nouvelle  réforme.  —  Sa  réduction  à  un 
minimum.  —  Régions  du  vocabulaire  soustraites  à  son  action  :  noms 
historiques,  noms  de  famille,  langue  scientifique.  —  Le  corps  de 
l'ouvrage  se  compose  de  dix  chapitres,  intitulés  :  L  Voyelles  orales. 
IL  Voyelles  nasales.  IIL  Consonnes  doubles.  IV.  Consonnes  finales 
muettes.  Généralités.  V.  Examen  détaillé  des  consonnes  finales  muettes* 
VI.  Consonnes  muettes  non  finales.  VII.  Consonnes  en  général.  VIII, 
Trait  d'union.  —  Soudure  des  mots  composés.  —  Accents.  —  Apos- 
trophe. —  Tréma.  —  Ponctuation.  IX.  Mots  d'origine  étrangère.  — 
Noms  propres  étrangers.  —  Noms  propres  français.  -—  Versification 
et  réforme.  —  Langue  scientifique.  X.  Résumé.  —  Conclusion.  —  L'usage 
du  livre  est  facilité  par  un  c  Index  alphabétique  des  graphies  étudiées 
dans  les  chapitres  I,  II,  V,  VI,  VII  ».  —  Les  solutions  adoptées  par 
M.  Dutens  sont  discutables.  Telle  même  est  bizarre.  Ainsi  le  système 
proposé  pour  les  noms  propres  étrangers  [Buh'neur  pour  Buc/iner]  n'accé* 


—  $16  — 

lérerait  pas  le  seririee  de  U  poste.  Nous  ne  saurions  surtout  lui  eoneédev 
l'étrange  aphorisme  par  où  se  termine  sa  conclusion,  à.savoir  que  c  l& 
véritable  commencement  de  la  sagesse  et  la  condition  nécessaire  de 
tout  progrès,  ce  n^est  pas  le  respect,  mais  TirréTérence.  »  Mais  l'esprit  t 
général  de  l'ouvrage  n'est  nullement  révolutionnaire^  il  est  modéré^ 
transùctianneL  Les  objections  de  l'auteur  au  phonéHsme  radical  reposent 
sur  des  considérations  fort  intéressantes,  celle-ci,  par  exemple  :  «  Un 
mot  n'est  pas  un  simple  groupe  de  sons  :  il  a  une  valeur  parfaitement 
définie,  il  sert  à.désigner  un  objet,  il  expriniie  une  idée.  Par  suite, le 
groupe  de  caractères  qui  le  représente  devient  signe  d'idée  à  son  tour 
et  passe  très  vite  peur  nous  à  l'état  de  symbole.  Nous  sommes  ainsi 
amenés  par  un  irrésistible  instinct  à  introduire  dans  notre  conception 
de  récriture  un  sentiment  d'idéographisme  qui,  pour  être  inconscient, 
n'en  est  pas  moins  réel.. .  L'écriture  a  bien  pour  destination  première 
•  de  noter  les  îsons  delà  langue,  mais  nous  venons  de  la  voir  s'élever 
plus  haut.  Le  mol  parlé  étant  le  signe  d'une  idée,  lien  est  forcément  de 
même  du  mot  écrit,  et  nous  sommes  trop  habitués  à  envisager  les 
choses  sous  cet  angle  pour  ne  pas  répugner  invinciblement  à  toute 
graphie  qui  contrarierait  sur  ce  point  nos  tendances  les  plus  intimes» 
II  y  a  là  un  Calt  de  suggestion  tout  à  la  fois  mentale  et  visuelle,  impos- 
sible à  contester,  et  sur  lequel  je  devais  insister  d'autant  plus  sérieu- 
sement que  la  plupart  des  apôtres  du  phonétisme  ont  eu  le  tort  grave 
d'en  méconnaître  Texistence  et  la  portée.  >  (p.  22-24).  —  Quoi  qu'il  en 
soit  de  celte  vue  et  d'autres  encore,  très  dignes  tout  au  moins  d'atten- 
tion et  de  discussion,  l'ouvrage  dont  il  s'agit,  en  dehors  môme  de  son 
objet  spécial,  nous  parait  une  contribution  importante  à  l'étude  appro- 
fondie de  notre  langue  et  de  sa  grammaire. 

12.  —  Négligées  trop  longtemps  chez  nous,  du  moins  dans  leur  appli- 
cation aux  origines  et  à  l'évolution  historique  de  notre  idiome,  les 
études  de  linguistique  y  ont  pris  dans  la  seconde  moitié  du  xix«  siècle 
un  essor  1res  heureux,  mais  qui  a  un  peu  trop  fait  oublier  l'utilité  dea 
éludes  grammaticales,  au  sens  plus  ancien  du  mot,  c'est-à-dire  en  leur 
donnant  pour  objet  de  régler,  au  moyen  d'observations,  de  raisonne- 
ments et  de  distinctions  solidement  et  ingénieusement  fondées,  l'usage 
pratique  de  la  langue,  en  particulier  de  la  langue  écrite.  Le  caractère 
universel  et  classique  du  français  qui  commence,  hélas  I  à  s'e&cer  dans 
le  nronde,  ne  tenait- il  pas  en  bonne  partie  à  cette  ordonnance  raison-^ 
nable,  ferme  et  fine  qu'il  devait  à  ses  grands  écrivains  sans  doute, 
mais  aussi  aux  grammairiens  qui  les  avaient  commentés  ?  Ne  serait-il 
pas  maintenant  à  propos,  en  rejetant  les  excès  du  puriftme  d^autrefois^ 
d'en  rechercher,  d'en  constater,  d'en  renouveler  pour  nous  les  avan- 
tages ?  C'est  la  question  que  sont  amenés  à  se  poser  même  des  adeptes 
très  soumis  de  la  méthode  historique  et  linguistique,  et  l'on  commence  à 


—  3t7  — 

▼oit  paraître  d'uLlles  travaux  qui  serviront  à  y  réppndrft.  L'ouvrage  4e 
M.  Alexis  François  :  La  Grammaire  du  purisme  et  i Académie  française 
€n  xvni*  siècle  nous  introduit  dans  cette  yoie  avec  un  soin  diligent  et 
un  talent  plein.de  promesse».  Gomme  Tindique  son  sous-titre  :  c  Intro- 
duction à  rétude  des  commentaires  grammaticaux  d*auteurs  clas- 
siques >,  ce  n'est  encore  qu*un  premier  pas.  Uauteur  nous  annonce  que 
ce  travail  «  sera  suivi  d*un  autre  qui  consistera  dans  le  dépouillement 
méthodique  de  tous  les  commentaires, de  TÀcadémie  qui  nous  sont 
parvenus,  et  notamment  du  plus  considérabled'entre  eux,  les  Remarquss 
sur  U  c  Quinte-Curce  9  de  Vaugelas.  Nous  inaugurerons  de  la  sorte 
rétttde  détaillée  des  ouvrages  de  ce  genre  qui  méritent  de  retenir  Tat- 
tention  de;s  historiens  de  la  langue.  »  Il  est  bien»  à  souhaiter  que 
II..  François  ne  s'arrête  pas  en  si  bonne  route.  C'est  un  esprit  solide, 
délicat  et  judicieux.  Il  ne  pense  pas  t  qu'il  faille  abandonner  une  langue 
à  toutes  ses  impulsions,  ni  surtout  aux  caprices  de  ceux  qui  la  gou- 
yement  momentanément  :  pareille  indifférence  ne  sied  qu'au  linguiste, 
chez  qui  c'est  une  attitude  strictement  scientifique  :  la  langue  passe 
«ous  ses  yeux,  il  l'observe  dans  son  mouvement  spontané,  le  seul  qui 
l'intéresse,  et  s'étonne  qu'on  puisse  chercher  à  lui  faire  violence  ou 
simplement  à  la  soustraire  aux  influences  pernicieuses.  Tout  autre  est 
le  point' de  vue  de  l'homme  de  goût,  de  celui  qui,  préoccupé  de  la 
beauté  littéraire  d'une  langue,  estime  qu'elle  n'a  pas  de  meilleur  sou- 
tien qu'une  tradition  glorieuse.  Certes  le  passé  ne  doit  point  asservir 
un  idiome,  mais  il  l'enrichit  de  toutes  les  expériences  acquises,  parmi 
.lesquelles  il  est'légitime  de  choisir  celles  qui  ont  donné  les  meilleurs 
résultats.  Partout  où  l'on  sent  vivre  la  langue  d'une  vie  intense  et 
magnifique,  partout  où  l'arbre  déploie  une  frondaison  luxuriante,  on 

•  recueille  la  sève  nourricière  des  œuvres  durables  «  A  ce  titre  la  langue 
des  chefs-d'œuvre,  mais  de  tous,  n'a  pas  cessé  de  mériter  notre  vénéra- 
tion. L'écrivain  d'aujourd'hui,  dont  la  démarche  est  rendue  hésitante 
par  tant  d'influences  contradictoires,  y  cherche  d'instinct  un  terrain 
solide  ;  .elle  l'assure  contre  le  mirage  séducteur  des  sables  mouvants. 
Yoilà  ce  qu'on  peut  encore  retenir  de  l'enseignement  des  puristes.  » 
On  peut  en  retenir  aussi,  et  nous  conseillons  à  M.  François,  qui  est 
si  bien  doué,  d'y  recueillir  cette  leçon,  qu'il  est  bon  d'éviter  en  fran- 
çais, surtout  dans  un  écrit  didactique,  les  images  trop  luxuriantes. 

13. —  C'est,  on  le  voit,  au  moyen  même  de  la  méthode  d'observation 

•  historique  et  scientifique  que  s'opère  le  retour,  qui  parait  s'annoncer, 
aux  études  de  raisonnement  et  de  logique  grammaticale.  Cette  méthode 
d'ailleurs  s'étend  de  jour  en  jour  davantage  à  tous  les  domaines.  Une 
minutieuse  et  curieuse  application  vient  d'en  être  faite,  sous  la  direc- 
tion de  M»  G.  Lanson,  dans  les  Mélanges  d'histoire  liUéraire,  qui  forment 

"le  fascicule  XXI  de  la  BihUalhèque  de  la  Faculté  dés  lettres  de  l'Univer- 


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—  3W  - 

gité  de  Paris.  Les  procédés  de  composition  et  de  style  de  Victor  Hugo 
et  de  Lamartine  y  ont  été  soumis  à  une  enqUète  détaillée  et  fort  instruc- 
tive. La  fascicule  comprend  trois  études,  c  La  première,  due  à  M.  Fré- 
minet,  porte  sur  les  Sources  grecqites  des  <  Trois  Cents  »  de  Victor  Hugo 
(l^une  deis  pièces  de  la  Légende  des  siècles).  L'auteur  a  recherché  les 
sources  et  les  textes  dans  lesquels  le  poète  a  puisé  son  inspiration  et, 
sur  les  manuscrits  à  lui  confiés  par  M.  Paul  Mourice,  il  a  pu  recimsti- 
tuer  la  suite  du  travail  qui  précéda  la  mise  au  jour  de  ce  poème.  >  Le 
sans- gène  et  le  charlatanisme  de  cet  étonnant  génie  y  apparaissent  en 
plein.  —  c  Dans  Tétude  suivante,  M.  H.  Dupin  traite  de  la  Chronologie 
des  «  Contemplations  t.  Il  explique  les  différences  des  dates  que  présentent 
les  manuscrits  et  les  éditions  successives  de  ces  poésies,  donne  des 
indications  curieuses  sur  la  méthode  de  travail  de  Victor  Hugo,  et 
montre  comment  celui-ci  mit  Tordre  logique  de  ses  pièces  d*accord 
avec  la  véritahle  évolution  de  ses  idées  et  de  ses  sentiments.  »  On  saisit 
là  sur  le  fait  l'aisance  extraordinaire  avec  laquelle  le  poète  exprime 
publiquement  le  contraire  de  ce  qu*il  sait  être  la  vérité.  —  «  Enfin  les 
Nouvelles  Méditations  et  les  Harmonies  poétiques  de  Lamartine  ont  été 
examinées  par  M.  J.  des  Gognets  sur  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale.  Ces  manuscrits  bien  écrits  et  peu  couverts  de  ratures  four- 
nissent de  précieuses  indications  sur  la  manière  dont  Lamartine  com- 
posait. Si  Ton  n^  suit  pas  tous  les  efforts  d'un  labeur  obstiné,  on  y 
saisit  du  moins  l'élan  d'un  esprit  aisé  et  vigoureux,  et  il  s*en  dégage 
une  impression  de  facilité,  de  sincérité  et  de  puissance.  >  Ces  trois 
travaux  honorent  leurs  jeunes  auteurs  et  témoignent  de  leurs  aptitudes. 
14.  —  Les  études  de  versification  ne  sont  pas  moins  en  honneur 
depuis  quelque  temps  que  les  études  de  grammaire  et  de  style,  et  l'on 
tend  à  y  appliquer  aussi  une  méthode  d'observation  exacte  et  minu- 
tieuse. Quoique  adressé  au  grand,  au  très  grand  public,  et  digne  d'y 
arriver  par  le  souffle  de  poésie  qui  l'anime  et  le  talent  d'exposition  qui 
s'y  déploie,  VArt  des  vers,  de  M.  Auguste  Dorchain,  à  côté  de  sa  valeur 
littéraire,  possède  une  valeur  technique  de  solide  et  fine  qualité.  C'est  un 
ouvrage,  comme  on  dit>  très  au  courant  et  c'est  en  même  temps  un 
livre  très  neuf.  Il  se  compose  de  seize  chapitres  :  I.  Versification  et 
Poésie.  IL  La  Poésie  et  la  Vie.  m.  Le  Rythme  poétique.  Le  Vers  entre 
la  Musique  et  la  Prose.  IV.  Les  Éléments  constitutifs  du  Vers  et  l'Accent 
tonique.  V.  Compte  des  Syllabes  (1.  De  l'Élision.  2.  de  l'Hiatus.  3.  Dis- 
tinction des  Syllabes).  VI.  De  la  Rime  (1.  Rimes  masculines  et  Rimes 
féminines.  2.  De  la  Qualité  des  Rimes.  Qualités  d'ordre  acoustique. 
Qualités  d'ordre  intellectuel.  3.  Du  bon  et  du  mauvais  usage  de  la 
Rime.  4.  Comment  naît  la  Rime.  5.  Dernières  Considérations  sur  la 
Rime).  VII.  De  la  Césure  (1.  Vers  où  la  Césure  est  facultative.  2.  Vers 
où  la  Césure  est  obligatoire  sans  être  fixe.  3.  Vers  où  la  Césure  est  obli- 


—  319  — 

gatoire  et  fixe).  YIII.  De  la  Césure  dans  rAlexaûdrin  (i.  Alexandrin  à 
Césure  fixe.  2.  Alexandrin  à  Césures  mobiles).  IX.  De  rEnJambement. 
X«  De  la  Concordance  différée.  XI.  Allitération  et  Assonance.  Harmooie 
imitatlve  et  Suggestion.  XII.  Inspiration  et  Suggestion.  XIII.  Des 
Licences  poéliqd^  (1.  Licences  d'orthographe.  2.  Licences  de  conslruc- 
tion.  3.  Licence  de  grammaire.  4.  Des  Mots  nobles  et  de  la  périphrase). 
XIV.  Des  Strophes.  Llambe.  Quelques  remarques  sur  les  Strophes. 
XY.  Les  Poèmes  k  forme  fixe  (f .  Le  Sonnet.  2.  La  Ballade.  3.  Le  Trio- 
let. 4.  Le  Rondel  et  le  Rondeau.  5.  La  Terza-Rima.  6.  La  Villanelle. 
7.  Le  Huitain  et  le  Dizain.  8.  Le  Pantoum}.  XVI.  Les  Vers  libres. 
Conclusions.  —  La  doctrine  de  Tauteur  est  généralement  saine»  son 
'  travail  abonde  en  vues  justes  et  délicates  et  en  remarques  suggestives. 
Nous  devons  dire  pourtant  que  nous  différons  d*avis  avec  lui  sur  un 
assez  bon  nombre  dépeints.  Nous  ne  pouvons  énumérer  ici  et  discuter 
ces  dissidences.  Bornons-nous  à  quelques  observations  de  fait  ou  de 
goût.  M.  Dorchain  a  bien  reconnu  Flmportance  de  la  <  modulation 
des  syllabes  accentuées»  demi-accentuées  ou  atones  dans  Tintérieur  du 
vers  »  (p.  26).  Mais  les  applications  quUl  a  faites  de  cette  vue  sont 
défectueuses,  faute  d*avoir  tenu  im  compte  suffisant  de  Taccent 
secondaire^  tonique  ou  rythmique,  dont  Gaston  Paris  a  si  ingénieuse- 
ment signalé  la  présence  dans  la  rythmique  latine,  et  dont  le  rôle  ne 
nous  parait  pas  douteux  non  plus  dans  la  rythmique  française.  —  Il  est 
faux  historiquement  que  le  vers  français  soit  <  issu  de  la  prose  » 
(p.  27).  Il  est  issu  du  vers  latin  rythmique.  L'exemple  de  Michelet  ne 
vaut  rien  (p.  28).  Sa  prose  rythmée  est  issue  en  effet  de  notre  versifi- 
cation. —  Nous  ne  saurions  partager  Tenthousiasme  de  M.  Dorchain 
pour  le  morceau  de  Victor  Hugo  cité  p.  148-149.  Il  est  plein  d'impro- 
priétés d'idées  et  d'images.  Nous  regrettons  qu'un  écrivain  d'un  si  réel 
mérite  se  soit  abandonné  à  cette  hugolâlrie  effrénée  qui  est  un  des 
ridicules  littéraires  de  notre  temps  (Cf.  p.  172-173, 179-180, 218  et  passim). 
—  En  revanche,  nous  le  trouvons  beaucoup  trop  dur  pour  le  pauvre 
Jacques  Delille  (p.  344-5],  sur  lequel  on  daube  à  tour  de  bras  depuis 
près  d'un  siècle,  mais  sur  le  compte  de  qui  une  critique  avisée  pourrait 
bien  enfin  revenir.  L'éducation  poétique  de  Victor  Hugo  lui-même  en 
a  plus  profilé  qu'on  ne  le  pense  et  ses  défauts  ont  trop  .fait  oublier  ses 
belles  qualités.  —  Qualifier  de  c  parfait  »  le  Colloque  sentimental  de 
Paul  Verlaine»  c'est  perdre  le  sentiment  de  la  mesure  (p.  352].  —  D'une 
façon  générale  nous  aurions  préféré  dans  un  livre  de  ce  genre  une  façon 
d'écrire  plus  simple,  une  moindre  recherche  du  pittoresque  et  de  la 
couleur,  avec  plus  de  soin  dans  le  choix  exact  des  termes  et  d'élégance 
dans  la  construction  des  phrases.  Nous  n'aimons  guère  les  «  annoncia- 
teurs de  l'humanité  future  »  (p.  21).  C'est  un  néologisme  bien  lourd. 
Nous  aimons  encore  moins  le  procédé  dé  démalérialisation  »  (p.  329]. 


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^:0*è8t  un  batiMirisme  de  cent  kilos.  —  Pour  finir. par  un  éloge  le 
compte  rendu  d*un  oavrasre  dont  nous  pensons  beaucoup  de  bien,  nous 
applaudissons  des  mains-  et  du  coeur  à  l'éloquente  et  vigoureuse  sortie 
.  de  M.  Auguste  Dorcbain*  dans  ses  Coneluêioti^,  eontre  les  c  décadent^  » 
ei  eontre  les  «  amorphes  ».  Qui  ne  lui  saurait  gr^  d^aToir  opposé  à  c^ 
stérilités  prétentieuses  cette  noble  fin  de  non-recevoir  :  c  Parmi  (ses 
.  pages  amorpbes,  dont  pas  une  ne  s*est  ipiposée  à  la  mémoire,  cherchez 
-r-  et  vous  ne  ks  trouvier^z  pas  —  qu.elles  août  celles  qui  ont  ajouté  un 
peu  de  tendresse,  et  de  pitié  au  monde»  qui  onU  fùt-c^  dans  une  seule 
.  âme,  jeté  Un  ferment  d'enthousiasme  ou  dç  joie,  affiné  le  sens  du  bien 
et  du  mal,  affermi  la  volonté,  ennobli  la  notion  de  Tamour,  ^  tout  cela, 
bien  entendu,  non  par  une  prédication  voulue  et  vaine,  mais  par  Tinvo- 
lontaire  et  invincible  émanation  de  la  magnanimité  du  poète.  Pourtant, 
il  n*y  a  que  cela  qui  compte  ;  et  si  le  poète  ne  peut  dire  de  s<m  oeuvre 
ce  que  Gounod  écrivait  dans  la  dédicace  latine  d^un  de  ses  oratorios,  : 
4  Ici,  j*ai  travaillé  à  Taccroissemeni  de  la  vie  intérieure  en  mes  frères 
et  en  moi-même,  —  ad  incremenlum  vilœ  in  fratribus  meis  et  in  meipso  » 
-^  il  ne  mérite  pas  plus  de  considération  qu'un  gymnaste,  un  équili- 
briste  ou  un  joueur  de  boules.  » 

15.  —  C'est  dans  le  vrai  et  pur  style  français,  et  cela  ne  laisse  pas  4e 
faire  contraste  avec  le  sujet  choisi,  qvi*est  écrite  Pétude  de  M.  Albert 
Gassagne  :  Venification  el  métrique  de  Ck,  Baudelaire,  thèse  de  doctorat 
'es-lettres.  Fidèle  aux  vieilles  et  bonnes  traditions  de  notre  prose, 
M.  Gassagne  est  un  ami  des  nouveautés  poétiques.  Nous  ne  parta^pns 
à  aucun  degré  son  admiration  pour  Tauteur  des  Fleurs  du  mal^  dont  il 
ne  néglige  pas  du  moins  de  signaler  la  «  gaucherie  »  et  la  c  pauvreté 
d'invention  verbale..  »  L'intérêt  de  son  travail  réside  surtout  dans  les 
observations  générales  de  métrique  présentées  par  lui  à  l'occasion  des 
procédés  habituels  de  Baudelaire.  Elles  sont  tout  à  fadt  digne  d'atten- 
tion et  dénotent  un  esprit  juste  et  un  critique  perspicace.  Il  a  très  bien 
reconnu  la  présence  et  l'importance  des  <  mesures  anapestiques  »  dans 
la  versification  française  (p.  34,  69]  et  cela  n'est  pas  le  fait  du  premier 
venu.  Ge  ne  l'est  pas  non  plus  de  t  donner  raison  à  ceux  qui  pensent  que 
la  règle  de  la  rime  riche  a  soumis  la  poésie  romantique  à  une  tyrannie 
tout  aussi  oppressive  que  celle  des  règles  classiques  »  (p.  24).  Nous 
sommes  en  cela  pleinement  de  son  avis.  Mais  nous  ne  le  sommes 
pas  sur  la  €  règle  »  relative  à  a  la  dissonance  des  consonnes  qui  suivent 
la  tonique  >  (p.  9).  Ge  n'est  pas  sans  raison  que,  comme  M.  Gassagne 
i  le  constate  lui-même,  «  cette  règle  est  continuellement  violée  par  les 
classiques,  aussi  bien  que  par  les  poêles  du  xix*  siècle.  »  Racine  et 
Hugo  sont  ici  d'accord  et  ils  ont  tous  deux  raison*  M.  S. 


^'•T: 


V, 


—  821  — 
THÉOLOGIE 

II»  Tliéel^gle  de  saint  Ilippolyte,  par  ADHéiiAa  d'ÂLÈs.  Paris» 
Beaucheane,  1906)  in-S  de  liv-242  p.  —  Prix  :  6  fr. 

li  y  a  soixante  ans,  avant  la  découverte  des  Pkilosophumenay  Hippo- 
lyle  était  un  inconnu.  Depuis  lors,  telle  a  été  Fimportance  des  décou- 
vertes, qu'il  nousapparalt,  après  Origène,  comme  Técrivain  le  plus  fécond 
des  trois  premiers  siècles. 

Dans  cette  remarquable  et  consciencieuse  étude,  écrite  pour  la  BibUo- 
îhèque  de  théologie  historique^  M.  d'Àlès  nous  fait  bien  comprendre  ce  que 
fut  l'attitude  d'Hippolyte  vis-à-vis  de  Gallfstâ.  La  querelle  Sabellienne 
est  pleinement  élucidée.  Les  propositions  incriminées  par  Hippolyte  sont 
absolument  orthodoxes.  Galliste  ne  fut  point  hérétique;  Torthodoxle  du 
pontife  nous  parait  un  merveilleux  témoignage  de  l'assistance  de  TEs- 
prit  saint;  quant  aux  accusations,  elles  s'expliquent  par  une  conception 
philosophique  erronée  du  Logos,  de  sa  production  et  de  son  rôle,  d'où 
une  doctrine  subordinatienne. 

Sur  le  terrain  de  la  morale  encore,  Galliste  sort  pleinement  disculpé; 
au  contraire,  on  trouve  dans  sa  conduite  des  marques  éclatantes  de  pru- 
dence et  de  largeur  d'esprit.  Hippolyte  lui  reprochait  son  laxisme  aa 
sujet  de  la  rémission  des  péchés  —  de  la  réconciliation  des  clercs  cou- 
pables —  de  la  continence  des  clercs  —  de  là  clandestinité  du  mariage. 
M.  d'Alès  fait  bien  voir  combien  est  peu  fondé  le  grief  de  rigorisme,  fait 
à  rÉglise  primitive.  La  thèse  moderne  de  Tirrémissibilité  des  trois  grands 
péchés  a  fait  son  temps.  Après  ces  fortes  et  lumineuses  discussions,  les 
historiens  du  dogme  sont  avertis  de  se  tenir  en  garde  contre  les  vues 
systématiques  et  les  généralisations  trop  hâtives. 

L'étude  scripturaire,  entièrement  neuve,  porte  en  grande  partie  sur  les 
œuvres  exégé tiques  d'Hippolyte  retrouvées  au  monastère  caucasien  de 
Sehalberg,  dans  un  manuscrit  du  x**  siècle  :  Commentaires  sur  le  Cantique 
des  cantiquesy  sur  les  bénédictions  de  Mdise^  sur  David  et  Goliath, 

Le  chapitre  IV,  tout  en  nous  faisant  connaître  l'attitude  de  l'Église 
en  face  de  la  science  profane,  nous  présente  Hippolyte  comme  un 
esprit  médiocre,  et  un  encyclopédiste  sans  originalité.  Adieu  la  légende 
orientale  ! 

Le  chapitre  V  expose  et  discute  une  doctrine  de  la  justification  et  du 
salut,  bien  supérieure  à  l'eschatologie  montaniste.        B.  db  Garroy. 


Et»  Tlitel«gie  sacramentoire.  Éiude  de  théologie  positive^  par  P.  Pooa- 
BAT.  Paris,  Lecoffre,  Gabaldn,  1907,  in-12  de  xv-372  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ge  livre  représente  l'enseignement  historique  donné  par  l'auteur  au 
grand  séminaire  de  Lyon  :  définition  du  sacrement,  composition  du 
signe  sacramentel,  efficacité,  caractère,  nombre  et  institution  divine. 

Avril  1907.  T.  GIX.  21. 


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—  322  — 

intention  du  ministre  et  du  sujet.  A  i*étude  des  sources  sont  joints  quel- 
ques aperçus  nouveaux  sur  l'évolution  des  écoles,  spécialement  sur  Tin- 
fluence  abélardienne. 

De  temps  à  Tautre,  Fauteur  a  dessiné  de  brèves  synthèses,  utiles 
cartes  en  ce  pays  accidenté  et  très  boisé.  J'y  recours  pour  donner  une 
idée  de  deux  chapitres,  des  plus  intéressants,  les  chapitres  III  et  IV,  et 
aussi  pour  caractériser  la  manière  de  Tauteur. 

c  Le  dogme  catholique  de  Tefficacité  des  sacrements  s'est  développé 
avec  une  logique  remarquable  et  dans  un  sens  tout-à  fait  contraire  aux 
hérésies  protestantes.  »  D'abord  ce  sont  des  moyens  de  pardon  et  de 
sanctification.  Puis,  à  l'occasion  de  la  controverse  baptismale,  laquestion 
de  l'efficacité,  deson  rapport  avec  les  dispositions  subjectives  duministre 
et  du  sujet.  Restait  à  préciser  le  rapport  —  de  causalité  ou  de  simple 
concomitance — entré  le  rite  sacramentel  et  la  grâce.  Le  concile  de  Trente 
a  laissé  entendre  que  les  sacrements  doivent  être  considérés  comme 
causes  instrumentales  de  la  grâce.  D'où  la  controverse  actuelle  :  çont- 
ils  causes  pbysiques  ou  simplement  causes  morales?  • 

Après  avoir  admis,  tout  en  la  conciliant  avec  les  faits,  la  théorie  catho- 
lique de  l'institution  immédiate,  l'auteur  expose  complaisamment  la 
conception  newmanienne  du  développement  :  le  Christ  aurait  seulement 
c  posé  les  principes  essentiels  »  confiant  à  l'Esprit  saint  c  la  mission  de 
dévoiler  toutes  les  richesses  de  l'institution  sacramentelle,  lorsque  les 
besoins  de  la  société  chrétienne  grandissante  l'exigeraient.  >  Cette  insti- 
tution immédiate,  mais  implicUe^  conviendrait  à  tous  les  sacrements,  hors 
le  baptême  et  l'Eucharistie,  institués  immédiatement  et  explicitement. 

En  ce  qui  concerne  la  pénitence,  quels  que  soient  les  mots,  l'auteur 
exprime  au  fond  l'opinion  communément  admise.  La  pénitence  a  été 
«  implicitement  instituée  par  le  Sauveur,  lorsqu'il  a  donné  à  son  Église 
un  pouvoir  sans  bornes  de  remettre  les  péchés.  Le  Cbrist  a  laissé  à  son 
Église  le  soin  de  régler  l'exercice  de  ce  pouvoir;  de  fait,  cet  exercice  a 
revêtu  des  formes  différentes  dans  la  suite  des  siècles.  »    B.  de  Carrot. 


Contre  les  sectes  et  les  erreurs  qui  nous  divisent  et  nous 
désolent)  démonstrations  et  réfutations  par  l'abbé  Ou.  Barnibr.  Lyon 
et  Paris,  Vitte,  1906,  in-8  de  479  p.  —  Prix  :  5  fr. 

Le  litre  de  ce  volume  nous  avait  fait  croire  tout  d'abord  qu'il  s'agis- 
sait de  signaler  les  divisions  qui  affaiblissent  les  catholiques  dans  leurs 
réclamations  contre  la  persécution  grandissante.  L'objet  en  est  plus 
général.  L'auteur  entreprend  une  démonstration  en  règle  des  vérités  de 
la  foi,  et  une  réfutation  des  hérésies  et  des  philosophies  qui  les  mécon- 
naissent. Sa  méthode  est  très  simple  :  il  expose  l'historique  de  chaque 
hérésie  ou  théorie  philosophique,  et  en  fait  ensuite  la  critique.  Nous 
voyons  passer  devant  nous  le  positivisme,  le  naturalisme,  le  darwinisme. 


—  323  — 

le  lalionalisme,  le  judaïsme,  le  socinianisme»  le  protestantlBine,  la  franc- 
maçonnerie,  etc.  La  partie  historique  est  généralement  complote  et  sup- 
pose beaucoup  de  lectures.  Les  réfutations  nous  ont  moins  plu.  Elles 
sont  solides  sans  doute,  et  appuyées  sur  les  arguments  d'usage  ;  mais 
nous  aurions  souhaité  que  Tauteur  se  plaçât  plus  expressément  et  plus 
souvent  au  point  précis  de  la  difficulté,  qui  n'est  pas  exactement  le  môme 
aujourd'hui  qu'aux  époques  antérieures. 

L'auteur  présente  ce  travail  comme  un  extrait  d'un  grand  ouvrage 
qu'il  prépare  contre  les  faux  systèmes  de  religion  et  de  philosophie. 
Qu'il  nous  permette  de  lui  donner  un  conseil^  celui  de  modifier  le  plan 
suivi  dans  ce  premier  volume.  On  y  trouve  entassées  beaucoup  trop  de 
choses  disparates.  H  vaudrait  mieux  consacrer  un  volume  à  chaque 
erreur  moderne.  Il  est  d'ailleurs  trop  long  :  480  pages  de  petit  texte  sur 
des  matières  souvent  très  abstraites  effraieront  beaucoup  de  lecteurs. 
Nous  croyons  que  le  talent  et  les  grandes  connaissances  de  l'auteur 
apparaîtront  beaucoup  mieux  dans  une  série  de  publications  distinctes 
et  d'une  étendue  modérée,  que  dans  un  ouvrage  massif  qui  rebutera 
le  grand  nombre  et  réduira  l'utilité  d'un  travail  aussi  considérable. 

j__  D.  V. 

SaENCES  ET  ARTS 

Venu  l'édiicatloii  nonTelle,  par  L.-Modbstb  Lsaor.  Paris,  Henry  Pau- 
Im,  1906,  in-18  de  xxxii-259  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

M.  Leroy  a  confié  à  M.  Jacquemart  le  soin  de  louer  son  œuvre  et  d'en 
résumer  les  enseignements.  M.  Leroy  a  eu  la  main  heureuse»  car  la 
Préface  est  de  beaucoup  ce  qu'on  trouve  de  plus  intéressant  dans  le 
livre»  et  elle  en  dit  plus,  en  ses  trente  pages,  que  le  volume  tout  entier. 
Donc,  d'après  M.  Jacquemart,  la  préoccupation  dominante  du  recueil  des 
discours  de  M.  Leroy,  -—  car  le  livre  n'est  pas  autre  chose,  —  est  de 
montrer  qu'il  faut  non  seulement  achever  l'appropriation  commencée 
des  programmes  d'études  aux  besoins  de  notre  temps,  mais  encore  et 
avant  tout,  modifier  les  dispositions  normales  de  notre  jeunesse,  qu'une 
tendance  atavique  porte  à  préférer  le  fonctionnarisme  et  quelques  pro- 
fessions toujours  encombrées  aux  multiples  carrières  qui  sollicitent 
l'activité  moderne.  Le  but,  à  coup  sûr,  est  louable,  et,  pour  l'atteindre, 
M.  Modeste  Leroy  s'est  constitué  à  la  Chambre  le  défenseur  des  écoles 
d'industrie,  de  commerce  et  d'agriculture,  à  condition,  bien  entendu, 
<[u'elles  portent  l'estampille  officielle  ;  car  des  écoles  libres  dirigées  par 
des  maîtres  chrétiens,  fussent-elles  prospères,  pourvues  de  méthodes 
excellentes,  attestées  par  de  magnifiques  résultats,  de  ces  écoles  il  n'en 
faut  plus.  Aussi  M.  Leroy  ne  s'occupe-t-il  que  des  écoles  officielles  ; 
c'est  pour  elles,  seules,  qu'il  demande  des  subventions  et  des  bourses, 
c^est  pour  elles  qu'il  propose  le  patronage  et  la  direction  d'un  minis- 


—  324  — 

1ère  moins  incompétent  que  le  ministère  de  rinstruelion  publique,  et 
qu'il  développe  de  nouveaux  programmes  d'enseignement.  Ce  n^est  pas 
seulement  à  la  Chambre»  mais  un  peu  partout,  mais  uniquement  dans 
des  réunions  républicaines,  quMl  défend  leur  cause,  en  relayant  d'ar- 
guments où  le  sectaire  plus  d*une  fois  se  montre. 

La  lecture  de  ces  discours,  d*un  intérêt  très  variable,  suggère  quel- 
ques réflexions.  Il  en  résulte,  qu'après  tant  de  réformes  de  renseignement 
en  France,  renseignement  a,  plus  que  jamais,  besoin  d'élre  réformé.  £n 
second  lieu,  M.  Leroy  oublie  trop  une  chose  pourtant  bien  simple,  c'est 
qQ*ici  comme  en  tout  le  reste,  ce  sont  les  mœurs  plus  que  les  lois  qu*il 
importe  de  changer»  et  que  tant  que  la  politique  du  jour  encouragera, 
comme  elle  ne  cesse  de  le  faire,  les  progrès  du  fonctionnarisme»  elle 
détournera  les  générations  nouvelles  des  labeurs  féconds  du  commerce, 
de  l'agriculture  et  de  Tindustrie;  et  cela  promet  aux  écoles^ chères  à 
M.  Leroy  un  bel  avenir  :  elles  coûteront  fort  cher,  mais  ne  rendront 
service  à  personne»  à  moins,  ce  qui  pourrait  bien  arriver,  qu'elles  ne 
servissent,  comme  les  autres,  de  pépinières  aul  innombrables  fonction- 
naires de  demain. 

J'ajoute  que  la  politique  financière  et  sociale  présente,  travaillant  de 
tout  son  pouvoir  à  ruiner  le  commerce,  l'agriculture  et  l'industrie  en 
France,  je  ne  vois  pas  trop  où  lesèlèves,  poussés  à  coup  de  subventions 
dans  les  écoles  professionnelles,  pourront  trouver  l'emploi  de  leurs  capa- 
cités spéciales  acquises  par  de  longs  efforts,  que  Tinsécurité  de  l'avenir 
rend  par  avance  inutiles.  Pour  ces  raisons,  et  d'autres  que  je  pourrais 
dire,  je  fais  peu  de  fond  sur  les  réformes  prônées  par  M.  Leroy.  Il  lui 
manque  d'être  un  homme  de  tradition  et  de  liberté.    Éoouaro  Pomtal. 


Ei'CYoluzieiie  e  i  0iioi  limlti  da  Giusbppb  Calobroni.  Homa». 
Dentelée,  Lefebvre,  s.  d.,  in-8  de  vii-370  p.  —  Prix  :  4  fr.  50. 

L'évolution  est  partout  ;  et  si  Tidée  qu'évoque  cette  expression  est 
l'objet  d'incessantes  disputes,  c'est  qu'elle  peut  s'entendre  et  s'entend 
souvent  en  des  sens  fort  difilérents.  L'auteur  de  VEvolusioiie  la  prend 
dans  son  acception  la  plus  large  et  l'étudié  dans  tous  les  ordi*es  de 
phénomènes  tant  cosmologiques  que  physiologiques  et  même  noolo- 
giques. 

C'est  d'abord  VEvoluzione  inorganica,  comprenant  l'évolution  de  la 
primitive  matière  chaotique  en  formation  et  groupements  d'étoiles^ 
puis  révolution  planétaire  issue  de  fragments  de  notre  soleil  en  for- 
mation, et  enfin  l'évolution  de  notre  globe  sorti,  petite  nébuleuse,  d& 
la  grande  nébuleuse  solaire  et  arrivant  graduellement  à  l'état  de 
planète  habitable  par  l'homme.  Suit  un  chapitre  sur  les  deux  termes 
extrêmes  de  celte  évolution  inorganique,  impliquant  nécessairemeatH 
une  Cause  première,  efficiente  au  début,  finale  à  son  épanouissement* 


r 


—  325  — 

L'Evoluiione  organiea^  comprenaul  les  évoluUoos  biogénique,  ontogé»» 
nique  el  philogénique,  aborde  le  côté  lé  plus  épineux,  le  plus  irritani 
peut-on  dire,  de  la  vaste  question  de  révolution  universelle.  M.  Gaideroni 
y  développe  les  considérations  de  fait  qui  renveraent  la  théorie,  d'ailleurs 
aujourd'hui  surannée.delagénérationspontanée.  Puis,  après  avoir  expo- 
sé, dans  une  sage  critique,  les  systèmes  de  Lamarck  et  de  Darwin  et 
montré  ce  quUIs  peuvent  avoird'acceptable pour  lespiritualisme,  àla con- 
dition d*y  faire  intervenir  la  Cause  première  et  la  iSnalité,  Tauteur  intro<- 
dujt,  dans  un  appendice  à  cette  partie  de  son  œuvre,  la  très  ingénieuse 
distinction  établie  par  le  P.  Wassmann,  S.  J.,  entre  Tespèce  naturelle^ 
c'est-à-dire  telle  que  le  Créateur  la  forma  à  rorigine»  et  Tespèee 
systématique,  c'est-à-dire  telle  qu'elle  est  comprise  dans  la  classification 
des  naturalistes. 

Avec  VEvolusione  pslchica,  nous  entrons  en  pleine  philosophie 
psychologique.  Le  premier  terme  de  l'évolution  est  ici,  la  transition  de 
la  vie  physique,  ou  mieux  physiologique,  à  la  vie  psychique,  laquelle 
implique,  de  même  qu'auparavant  entre  l'inorganisme  et  la  vie  orga- 
nique, un  hiatus  qui  ne  peut  être  comblé  que  par  une  intervention 
extérieure.  L'évolution  des  instincts,  celles  de  l'intelligence  et  de  la 
volonté  s'expliquent,  la  première  par  le  concours  des  circonstances 
ambiantes,  et  les  deux  autre»,  mélange  de  progrès  et  de  régressions, 
étant  fonction  de  la  raison  et  de  la  liberté  de  l'homme. 

On  peut  en  dire  autant,  bien  que  dans  un  sens  collectif,  de  VEuotuzione 
superorganica,  partie  dernière  du  travail  de  M.  Gaideroni.  Sous  cette 
rubrique,  il  envisage  la  questton  du  progrès  de'  l'humanité  en  partant 
de  IHiomme  primitif  et  développant  les  dons,  le8j)rérogatives  du  roi  de 
la  création,  l'évolution  de  la  moralité,  de  la  religiosité  (en  prenant  ce 
mot  dans  le  sens  d'aptitude  à  la  religion],  de  la  sociabilité.  Après  un 
aperçu  développé  sur  les  causes  et  la  raison  d'être  des  progrès  chez 
l'homme,  l'auteur  arrive  à  ses  conclusions.  Au  spectacle  de  la  nature, 
si  certains  faits  requièrent  l'évolution,  d'autres,  pour  différentes  causes, 
ne  permettent  pas  de  ralTirmer.  La  seule  manijère  de  concilier  ce  qu'il 
y  a  d'acceptable  dans  ces  théories  avec  les  exigences  de  la  raison,  c'est 
dé  reconnaître  que  la  Cause  première  a  réalisé  l'ensemble  de  la  création 
d*après  un  plan  digne  d'elle  et  se  dévoilant  par  une  série  d*ôtres  admi- 
rablement groupés  par  caractères,  enchaînements  et  relations  :  peu 
importe  d'ailleurs  que  ce  plan  se  soit  réalisé  par  descendance  ou 
autrement.  J.  n'E. 

liM  Plantes  Tiiracesde  pleine  terre,  par  Jules  Rudolph.  Paris, 
Amat,  1906,  in-12  de  xu-440  p.,  illustré  de  105  gcav.  —  Prix  :  5  fr. 

Ce  recueil  s'adresse  aux  amateurs  et  aux  jardiniers.  Dans  la  première 
partie  de  l'ouvrage,  sont  rappelées  les  notions  générales  concernant  les 
semis^  le  bouturage  et  la  culture  même  des  plantes  vivaces,  ces  végé- 


—  326  — 

taux  de  pleine  terre,  rustiques,  ayant  le  grand  avantage  de  durer  plu- 
sieurs  années  et  de  prospérer  en  restant  à  la  même  place.  Le  reste  est 
consaeré  à  rénumération»  la  description  et  la  multiplication  des  princi- 
pales espèces  de  ces  plantes  suivant  le^  nécessités  auxquelles  il  faut 
satisfaire  et  d'après  leurs  aptitudes  d*emploi«  Aussi  l'auteur  les  di  vise-t-il 
en  trois  groupes,. suivant  qu*elles  peuvent  être  utilisées  en  bordure,  sur 
des  rocailles  ou  des  talus,  qu'elles  sont  destinées  à  des  plates-bandes, 
des  corbeilles  ou  des  bouquets,  enfin,  les  dernières  qui  se  prêtent  mieux 
à  rester  isolées  ou  à  venir  dans  les  sous-bois.  Pour  chacune  de  ces  parties 
sont  rédigés  des  calendriers  indiquant  les  dates  de  floraison  des  diverses 
espèces.  L'auteur,  après  les  avoir  dressés  séparément,  les  a  réunis  à  la 
un  de  l'ouvrage.  N'aurait-il  pas  mieux  valu  les  mettre  chacun  à  la 
suite  de  la  partie  qui  les  concerne  ?  G.  D£  S. 


Wmmtmltlmwae  et  muttiAliaine  dans  la  nature,  par  le  D' L.  Laloy. 
Paris,  Alcan,  1906,  in-8  de  Yni-284  p.,  avec  82  fig.,  cartonné.  —  Prix  :  6  fr. 

Ce  livre  est  entièrement  consacré  à  l'étude  de  la  dépendance  étroite 
que  les  êtres  vivants  ont  les  uns  par  rapport  aux  autres.  Le  monde 
vivant,  rappelle  l'auteur,  est  un  champ  de  bataille  où  chacun  lutte  pour 
s'assurer  des  aliments  et  sa  place  au  soleil.  Tous  les  animaux,  insectes, 
et  plantes  elles-mêmes  que  l'on  étudie  en  donnent  le  spectacle.  Chacun 
vit  aux  dépens  du  voisin,  qu'il  se  fasse  son  commensal  et  se  contente 
d'un  mutualisme  complet  avec  lui,  ou  qu'il  devienne  son  parasite  et 
tire  tout  de  lui,  sa  nourriture,  sa  vie,  au  détriment  même  de  l'existence 
du  malheureux  sacrifié;  il  se  nourrit,  vit,  se  perfectionne  ainsi.  Des 
faits,  à  l'appui  de  cette  thèse,  sont  réunis  dans  cet  ouvrage,  contri- 
bution à  la  théorie  complète  du  transformisme.  Pour  l'auteur  a  l'hypo- 
thèse d'une  Providence  extérieure  au  monde  a  toujours  été  opposée  à 
tout  progrès  scientifique  »  et  si  l'on  est  contraint  d'avouer,  sur  bien  des 
problèmes  a  notre  ignorance  qui  peut  n'être  pas  définitive  »,  cependant, 
«  on  se  convainc  de  l'intervention  incessante  de  cette  finalité  interne 
du  protoplasme,  de  cette  tendance  au  mieux  qui  fait  l'essence  même  de 
la  vie.  »  Tels  sont  les  derniers  mots  du  livre.  G.  de  S. 


ma  pratique  de  la  culture  des  plantes  agricoles,  par  P. 

Galbry.  Paris,  Librairie  agricole  de  la  maison  rustique,  s.  d.,  in-12  de  xn- 
372  p.,  orné  de  81  flg.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

En  écrivant  ce  livre,  l'auteur  a  voulu  surtout  s'inspirer  de  ses  propres 
observations,  pour  mieux  dire  de  sa  pratique  personnelle,  pendant  les 
trente-deux  ans  qu'il  a  dirigé  une  exploitation  considérable.  Cette 
manière  offre  ici  un  véritable  intérêt,  puisqu'elle  ajoute  en  quelque  sorte 
Texemple  à  l'enseignement  proprement  dit.  Après  des  considérations 
générales  sur  la  tenue  des  terres,  les  assolements  et  les  systèmes  de 


—  327  — 

eultare,  Tauteur  examine  les  diverses  plantes  suivant  rutilité  que  ïe 
eultivateur  peut  en  tirer,  alimentaires,  fourragères  ou  industrielle^. 
Puis,  comme  Texploitation  de  M.  Galery  était  au  pays  breton,  il  termine 
par  un  chapitre  spécial  sur  la  culture  du  pommier  à  cidre  qui  a  été 
pour  lui  une  source  de  notoriété  et  de  récompenses. 

En  tenant  compte  de  ce  que  les  observations  de  l'auteur  ont  été  faites 
surtout  dans  une  région  spéciale,  son  livre  sera  profitable  partout,  écrit 
avec  des  vues  d^ensemble  et  une  intelligence  large  qui  en  font  une 
œuvre  utile  à  tous  les  agriculteurs.  '  G.  ds  S. 


lies  Applications  de  la  photograplile,  par  G.-H.  Nibwbnqlowski. 
Paris,  Garnier,  1907,  in-18  de  459  p.,  avec  181  flg.  —  Prix  :  3  fr. 

M.  G.-H.  Niewenglowski,  l'auteur  bien  connu  de  nombreux  ouvrages 
traitant  de  la  photographie,  étudie  aujourd'hui  dans  un  volume  abon- 
damment illustré,  les  applications  de  la  photographie. 

Après  un  aperçu  d'ensemble,  rappelant  ce  qu'est  Tappareil  photogra- 
phique et  les  nombreuses  applications  auxquelles  il  se  prête,  Fauteur 
étudie  la  photographie  dans  ses  rapports  avec  les  principales  sciences, 
on  pourrait  presque  dire  avec  toutes  les  sciences  abordées  par  Fesprit 
humain.  L'astronomie,  la  météorologie,  l'électricité,  l'optique,  les 
sciences  physiques  et  chimiques,  les  éludes  microscopiques,  la  radio- 
.graphie,  les  sciences  biologiques,  tour  à  tour  livrent  k  la  phQtographie 
un  champ  vaste,  illimité,  où  les  découvertes  déjà  faites,  les  applications 
entrées  dans  la  pratique,  sont  innombrables,  mais  dans  lequel  on 
aperçoit  de  tous  côtés  des  voies  encore  inexplorées,  livrées  au  savant 
pour  récolter  des  moissons  abondantes. 

Une  seconde  partie  est  consacrée  aux  applications  industrielles  :  la 
photogravure,  la  transmission  lointaine  des  photographies,  impropre- 
ment appelée  téléphotographie,  la  photosculpture,  )a  décoration  des 
métaux  et  des  tissus,  la  phototeinture,  la  photographie  et  Tindustrie 
textile,  sont  décrits  dans  autant  de  chapitres. 

L'ensemble  forme  un  volume  d'un  intérêt  puissant,  écrit  avec  agré- 
ment, complet  sans  être  technique,  peut-être  même  ne  l'est-il  pas  assez  ; 
bien  fait  pour  exciter  la  curiosité  de  tous  ceux  qui,  amateurs  ou 
professionnels,  aiment  la  photographie  et  ont  Tesprit  ouvert  sur  les 
merveilles  de  la  science  que  tant  de  savants  créent  à  notre  époque. 

J.  G.  T. 

Études  liATAles  et  edtlëres,  par  le  capitaine  Sors.  Paris,  Ghapelot, 
1906,  petit  in-8  de  460  p.  —  Prix  :  3  fr. 

Le  capitaine  Sorb  aime  frapper  toujours  sur  le  même  clou  ;  il  sait 
que  c'est  là  le  seul  moyen  de  le  bien  enfoncer.  De  même,  faut-il  répéter 
toujours  et  sans  cesse  les  mêmes  pensées,  les  mêmes  arguments,  pour 


—  328  — 

,l6  faire  pénétrer  dans  les  cerTelles  plus  ou  moins  réfractaires  de  nos 
contemporains.  (Test  à  cette  tâche  que  s'est  déroué  i^auteur  des  «  Études 
navales  et  côtières  »  ;  une  fois  de  plus,  il  a  pris  la  plume  pour  nous 
metire  en  garde  contre  rAogleterre  et  pour  exposer  les  mesures  récla- 
mées par  la  menace  d'une  guerre,  toujours  possible,  contre  cette 
puissance. 

Dans  le  rolume  qui  nous  occupe  aujourd'hui,  le  capitaine  Sorb  a 
étudié,  avec  la  précision  et  la  netteté  qui  caractérisent  ses  ouvrages, 
QS  principes  qui  doivent  présider  à  la  détermination  de  la  flotte  néces- 
saire à  la  France.  Il  passe  ensuite  en  revue  les  précautions  qu'il  con- 
vient de  prendre,  au  point  de  vue  côtier,  contre  l'éventuallié  d'une 
attaque  anglaise,  ce  qui  le  conduit  à  constater  Tétat  lamentable  actuel 
de  la  défense  de  notre  littoral  et  à  établir  ce  qu'il  serait  nécessaire  de 
faire,  pour  empôther  l'ennemi  de  s*emparer  de  nos  côtes  et  en  particu- 
lier de  nos  lies,  et  d'y  créer  des  bases  d'opérations  et  d'observations 
qui  seraient  pour  lui  d'un  très  grand  prix. 

Ce  court  résumé  suffît  à  montrer  l'intérôt  très  grand  que  présente  la 
nouvelle  étude  du  capitaine  Sorb,  pour  tout  lecteur  préoccupé  de 
l'avenir  de  son  pays  et  de  l'issue  des  luttes  futures.  J.  C.  T. 


LITTÉRATURE 


Ii^Art   du  lecteur,   Vmrt  iln  diseur,  r^rt  de  l'artttenr, 

par  Mauricb  GASTBLLAa.  Paris,  Poussieigue,  1906,  in-12  de  215  p.,  avec 
planches.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Réelto  m  dire  et  eomment  le«  dire,  par  Jban  Blaizb.  Paris, 
Colin,  1905,  ia-18  de  ix-423  p.  —  Prix  :  4  fr. 

Malgré  les  différences  et  du  titre  et  de  la  forme,  ces  deux  livres  trai- 
tent au  fond  le  môme  sujet,  l'art  de  lire  ou  de  dire,  avec,  comme  exer- 
cices pratiques,  un  choix  de  morceaux  à  lire  ou  à  dire,  accompagnés 
des  indications  nécessaires  pour  les  lire  et  les  dire  bien. 

De  ces  deux  recueils,  je  dirai  tx)ut  de  suite  que  Je  premier,  le  moins 
gros,  me  semble  le  meilleur,  parce  que  les  morceaux  choisis  y  sont 
moins  longs,  mieux  adaptés  à  la  jeunesse,  à  qui  ces  livres  me  semblent 
surtout  destinés,  enûn,  accompagnés  d'indications  plus  claires,  et  par 
cela  même  plus  susceptibles  d'atteindre  le  but  pratique  que  les  deux 
auteurs  ont  visé.  Leur  procédé  est  d'ailleurs  tout  à  fait  différent, 
et  je  laisse  aux  hommes  du  métier  le  soin  de  décider  quel  est  le 

meilleur. 

M.  Gastellar  nous  donne  en  somme  un  véritable  traité  de  Tart  de 
lire,  ou  de  dire  ou  de  parler,  et  ses  divers  chapitres  sont  consacrés  ^  la 
voix  et  à  TatUtude,  à  l'articulation,  à  la  prosodie,  à  la  prononciation 
de  certains  mots,  aux  liaisons,  à  la  respiration,  au  ton,  à  la  ponctuation, 


■**■ 


—  as9  — 

aux  propofiiikos  ei  mots  de  yaleor»  au  rythme,  aux  Ters,  au  mou- 
vement, à  rintoaaiioQ,  à  la  mémoire,  à  Tatlitude  et  au  geste,  avec  des 
images  à  l'appui,  à  des  conseils  particuliers  pour  les  orateurs,  eufin  à 
rhygièae  de  la  yoIx.  Dans  chaque  chapitre  se  mâlent  les  préceptes  et 
ks  morceaux  à  réciter,  oii  Ton  en  peut  fisdre  une  immédiate  application. 
Chaque  exercice  est  accompagné  de  signes  et  de  notes  marginales,  qtui 
me  semhlent  à  la  ibis  très  pratiques  et  très  clairs»  A.  la  fin  seulement 
vient  une  suite  de  morceaux»  où  Tenseignennent  du  livre  entier  trouve 
6on  application,  et»  pour  terminer,  Fauteur  nous  donne  un  petit  diction- 
naire ded  difficultés  de  la  prononciation. 

Le  livre  de  M.  Blaize  procède  tout  autrement*  Au  déhut,  l'auteur, 
sous  le  litre  :  Comment  lire  ce  livre^  nous  fait  en  quarante  pages  un 
petit  traité  de  Tart  de  lire,  où  il  parle  tour  à  tour  de  la  ponctuation,  de 
la  valeur  des  mots,  de  l'accent  tonique,  de  la  césure,  de  i'e  muet,  de  la 
fin  du  vers,  de  la  quantité,  de  Tarticulation,  de  la  prononciation,  de  La 
liaison,  enfin  de  la  diction  des  vers.  Vient  ensuite  le  recueil  des  mor- 
ceaux choisis,  groupés  par  genre,  le  mélancolique,  le  dramatique,  le 
comique,  le  lyrisme  sentimental^  le  lyrisme  dramatique,  le  genre 
épique,  le  lyrisme  enthousiaste.  Quelques  pages  sont  consacrées  aux 
notices  hiograpbiques  et  hibliographiques  des  auteurs  cités,  à  une  liste 
d'autres  récits  empruntés  à  des  auteurs  du  xix«  siècle,  aune  liste  d'an- 
thologies, où  les  liseurs  et  diseurs  pourront  recourir,  enfin  à  un  dic- 
tionnaire de  la  prononciation.  Bien  entendu,  chaque  morceau  estaccom- 
pa£^é  de  noies  ahoudantes  et  aussi  des  signes  nécessaires  pour  guider 
le  lecteur.  Beaucoup  de  morceaux,  je  Tai  dit,  surtout  des  morceaux  en 
prose,  ont  le  défaut  d'être  trop  longs,  et  aussi  empruntés  à  des  auteurs 
quUl  ne  faut  pas  trop  se  presser  de  faire  lire  à  la  jeunesse.  Le  livre, 
<Buvre  d'un  homme  expérimenté,  est  bien  fait,  mais  j'estime  qu'il  ne 
faut  Tutiliser  qu'avec  quelque  discernement.  Un  certain  nombre  des 
morceaux  qu'il  nous  donne  sont  des  morceaux  à  lire  (et  pas  par  tout  le 
monde)  plutôt  que  des  morceaux  à  dire.  Je  n'ajoute  pas,  certes,  que  ce 
soit  un  mauvais  livre,  mais  11  me  semble  que  celui  de  M.  Gastellar  con- 
vient mieux  à  la  jeunesse  :  les  morceaux  qu^il  a  recueillis  pour  elle  sont 
mieux  choisis,  et  ils  sont  plus  courts.  —  Les  deux  volumes  peuvent  d'ail- 
leurs rendre  d'utiles  services.  Edouard  Pontal. 


lie  VellL-li^re  Ae  Fmnee>  par  Paul  Sébillot.  T.  III.  La  FawteM 
la  Flort,  Paris,  Guilmoto,  1906,  ia-S  de  xi-54t  p.  —  Prix  :  18  fr. 

Ce  volume  s'ajoute  avec  avantage  aux  deux  premiers  dont  nous 
avons  parlé  précédemment  :  il  s'occupe,  il  est  vrai,  d'un  sujet  qui  n^eet 
pas  nouveau  après  les  ouvrages  de  M.  de  Qubernatis  et  surtout  de 
M.  £ûg.  Rolland  ;  mais  comme  M.  Sébillot  a  entrepris  de  réunir  dans 


-  330  - 

8te  «l  commode  répertoire  tout  ce  qui  a  été  recueilli  jusqu'ici 

folk-iore  de  France,  il  n'y  a  pas  lieu  de  lui  reprocher  de  irdier 
ijets  déjà  familiers  aux  folk-lorisles.  Du  reste,  par  la  f&çou  dont  11 
bue  les  matières  et  par  sou  plan  d'expositiou,  on  peut  dire 
le  rajeunit,  au  moins  pour  te  grand  public.  Son  Avant-propos  le 
1  termes  sL  nets  qu'on  peut  en  cller  le  début  :  c  Les  tradition- 
I  qui  se  sont  occupés  du  monde  animal  ou  du  monde  végëtal  ont, 
ne  toujours,  traité  isolémeot  chaque  animal  ou  chaque  plante 
faire  de  rapprochements  entre  les  traits  qui  sont  communa  i 
lurs  qui  font  partie  de  la  même  grande  division.  J'ai  pensé  que 
UD  livre  qui  est,  avant  tout,  une  réunion,  par  affinités  de  sujets 
isodes,  d'éléments  jusqu'ici  très  dispersés,  il  convenait  d'adopter 
létbode  plus  synthétique...  > 

ouvrages  précédents  sont  donc  comme  des  dictionnaires  de  follc- 
)t  rien  ne  remplacera  k  cet  égard  (comme  aussi  pour  la  linguis- 

lea  ouvrages  de  M.  Eug.  Rolland  eur  la  Faune  et  la  Flore 
gdre  ;  mais  le  plus  récent  volume  de  M.  Sébillot  n'en  aura  pus 
.  son  mérite  comme   étude  d'ensemble  et  comme  assemblage 
ëtique  de  croyances,  de  légendes  et  de  superstitions, 
adre  de  ce  volume  est  tellement  vaste  qu'on  ne  peut  en  analyser 

la  table  des  matiëres.  Mammifères,  oiseaux,  reptiles,  insectes, 
ns,  arbres  et  plantes  diverses  forment  autant  de  séries /laos  les- 
s  M.  Sébillot  suit  à  peu  près  partout  le  même  plao,  autant  que  ta 
re  le  permet,  c'eBt-k-dire  origines  et  légendes,  erreurs  et  préju- 
'apports  avec  les  hommes,  présages,  charmes,  médecine  et 
lerie,  contes  et  légendes.  Comme  dans  les  deux  précédents 
es,  M.  Sébillot  a  tenu  compte  des  légendes  populaires  sur  les 
,  et  des  rites,  souvent  superstitieux,  qui  ont  prie  dans  le  peuple  et 
,e  peuple  une  apparence  religieuse, 

ouvrage  est  le  fruit  de  trës  vastes  lectures,  et  bien  classé  avec 
iférences  précises  en  noie  :  on  regrette  seulement  que  pour 
e  ouvrage  cité  M.  Sébillot  n'ajoute  pas  la  date,  car  c'est  un 
at  important  de  bibliographie.  Mais,  pour  qui  ne  regardera  pas 
les,  M.  Sébillot  a  présenté  le  résultat  de  ses  recherches  d'une  façon 
is  simple  et  attrayante.  -     H.  Gaidoz. 


.  ■  populnlrea,  recueillis  et  classés  par  Achillb 
-S  noiés  par  J.-U.  Pbnavairb.  T.  I.  Complainta,  chanU 
■iqut».  Paris,  Leroux,  1906,  gr.  in-8  de  xiv-3i8  p-,  avec  dessins  de 
Bse-AuguBle.  —  Prix  :  15  fr. 

ing  que  soit  ce  litre,  nous  ne  l'avons  pas  reproduit  intégralement, 
débute  par  la  rubrique  générale  suivante,  pour  indiquer  que  ce 
le  inaugure  une  collection,  ou  peut-être  la  continue  :  Liltérature 


—  331  — 

orale  et  traditions  du  Nivernais  [Morvaii^  Bazoïs,  Amoignes,  Puisaye, 
Vaux  <r  ybnne,  de  Loire  et  d'A  Uiers^  etc).  G^esi  beaucoup  pour  un  simple 
titre. 

On  a  aujourd'hui  tant  publié  de  recueils  de  chansons  populaires 
que  les  collecteurs  ne  peuvent  g^ère  que  répéter  des  textes  connus,  de 
même  (je  suppose)  quMl  est  difficile  de  publier  une  flore  locale  de  nos 
provinces  qui  apprenne  beaucoup  aux  botanistes.  Mais  il  faut  dire  à 
la  décharge  de  M.  Millien  que  s*il  est  un  des  derniers  à  publier  le  fruit 
de  ses  recherches,  il  a  été  un  des  premiers  en  date,  et  des  plus  actifs, 
à  entreprendre  une  exploration  de  ce  genre.  À  vouloir  enrichir  ses  col- 
lections et  à  prétendre  accaparer  tout  le  folk-lore  du  Nivernais,  il  a  été 
devancé  par  les  collecteurs  d^autres  provinces.  Des  œuvres  de  littéra- 
ture originale  avaient  aussi  pris  M.  Millien  :  c'est  sur  le  tard  qu'il 
revient  «  à  ses  premières  amours  ».  Pour  ne  parler  que  de  sa  collection 
de  chansons  —  toutes  avec  les  mélodies  notées  —  il  nous  dit  lui-même  : 
c  Ainsi  s'est  formée  cette  collection,  plus  abondante  qu'aucune  de  celles 
qui  l'ont  précédée  :  deux  mille  six  cents  mélodies  notées  (y  compris 
les  variantes  et  aussi  les  formulettes  des  enfants  et  des  pâtres)  ;  des 
versions  du  texte,  à  Tinfini,  toutes  recueillies  directement  de  la  bouche 
d'environ  six  cents  paysans.  ••  ». 

Ce  volume  est  donc  le  premier  d'une  série,  car  il  ne  contient  guère 
que  cent  quinze  chansons  avec  un  nombre  plus  grand  de  mélodies, 
grâce  aux  variantes  (pourquoi  M.  Millien  n'a-t-il  pas  numéroté  ses 
chansons  pour. faciliter  les  références?)  Une  introduction  pleine  de  goût» 
et  où  Ton  sent  le  poète,  caractérise  l'essence  de  la  poésie  populaire  et 
résume  les  longues  recherches  de  Tauteur  dans  le  Nivernais  ;  et  celui-ci 
ajoute  :  9  Je  donne  la  chanson  sans  commentaires  et  sans  références; 
j'ai  cru  préférable  d'établir  à  la  fin  de  la  publication  un  répertoire  où 
se  résument  les  comparaisons  avec  les  similaires.  »  Les  historiens  de  la 
littérature  comparée  auraient  préféré  trouver  ces  indications  à  la  suite 
de  chaque  chanson,  mais  les  lecteurs  doivent  accepter  le  plan  d'un 
auteur. 

Sous  le  litre  de  Complaintes,  qu'il  faut  entendre  en  un  sens  plus  large 
et  plus  i>oétique  que  lorsqu'on  parle  de  la  complainte  du  Juif-Errant 
ou  de  celle  de  Fualdès,  M.  Millien  a  réuni  d'abord  tous  ces  récits  d'une 
saveur  chrétienne  si  pénétrante  et  d'une  si  haute  moralité  dont  les 
«  Noëls  »  sont  les  plus  connus,  mais  sans  être  aussi  beaux  que  le 
Mauvais  Riche,  Sainte  Marie- Madeleine,  le  Galant  qui  voit  sa  mie  en  enfer 
et  tant  d'autres  ;  —  les  légendes  romanesques  comme  Jean  Penaud,  la 
Pemette^  la  Fille  du  roi  dans  sa  tour,  etc.  ; — les  récits  de  crimes  que  la 
passion,  la  jalousie  ou  la  cupidité  ont  toujours  inspirés;  —  enfin, 
quelques  chansons  historiques,  toutes  modernes,  et,  comme  d'ordinaire, 
bien  inférieures  en  poésie,  sorte  de  gazette  rimée  lorsque  la  presse 
n'existait  pas  pour  porter  au  loin  l'écho  des  grands  événements. 


—  33«  — 

Les  histopiens  de  la  littérature  popaUire  ne  troureront  dans  ce 
Yolame  que  des  chansons  déjà  connues  d^euz  et  répandues  par  toute 
la  France,  mais  avec  des  mélodies  que  je  n'apprécie  pas,  par  manqae 
de  compétence.  Pourtant,  si  on  laisse  de  côté  ce  point  de  vue  critique 
et  le  désir  du  nouveau  quand  il  n*en  existe  plus,  et  si  on  considère  le 
recueil  de  M.  Million  en  lui-même  au  simple  point  de  vue  littéraire,  on 
ne  peut  en  désirer  de  mieux  fait  comme  critique  dans  la  collection, 
comme  sobriété  de  goût  dans  Tédition  et  aussi  (car  ce  n*est  pas  à 
dédaigner]  comme  beauté  d'exécution  matérielle.  Nous  souhailonB 
que  ce  volume  se  répande  dans  le  grand  public  pour  lui  faire  connaître 
en  le  charmant,  nous  Tespérons,  cette  poésie  dont  TAlcestede  Molière 
faisait  son  régal  :  et  que  dirait  Alceste  aujourd'hui  de  la  vulgarité,  de 
la  grossièreté  et  souvent  de  Tobsçénité  de  nos  chansons  de  café-concert 
auxquelles  la  province  sert  maintenant  de  «  champ  d'épandage  »  1  La 
comparaison  du  présent  avec  le  passé  n'est  pas  k  l'avantage  du  présent. 
C'est  là  le  côté  «  sociologique  »,  comme  on  dit  aujourd'hui,  de  Tétude 
de  la  poésie  populaire.  H.  Gaidoz. 

Cliateaiilbriaiidl.  Tiet^r  1I«90.  H.  de  Balmae.  par  Edicomd 

BiRÉ.  Lyon  et  Paris,  Vil  te,  1907,  in-8  de  358  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ge.ne  sont  que  des  articles  écrits  t  à  pièces  décousues  »,  comme  disait 
Montaigne  ;  mais  ils  sont  de  M.  Biré,  c'est-à-dire  de  l'homme  de  France 
qui  connaît  le  mieux  Chateaubriand,  Victor  Hugo  et  Balzac,  ayant  fait 
sur  ces  trois  géants  littéraires  les  beaux  travaux  que  l'on  sait. 

Aussi,  point  de  livre  touchant  à  ces  sujets,  qu'il  ne  rectifie  ou  complète 
avec  les  documents  dont  il  a  sa  mémoire  et  ses  cartons  pleins,  et  qui 
ne  lui  donne  l'occasion  d'une  causerie  instructive,  piquante,  charmante 
comme  le  seraient  des  Mémoires  personnels  écrits  par  les  secrétaires 
de  ces  grands  hommes.  C'est  la  sincéHlé  religieuse  de  Chateaubriand, 
ou  son  exactitude  dans  les  Mémoires  cCoutre-lombe  et  dans  rilinéraire^ 
ou  sa  délicatesse  dans  ses  rapports  avec  M™«  de  Custine  prouvées  par 
des  textes  inédits  ou  tirés  de  publications  nouvelles.  C'est  la  généalogie 
et  l'enfance  de  Victor  Hugo  rétablies  dans  leur  vérité,  en  face  de  la 
légende  que  perpétuent,  sur  la  parole  du  maître,  les  hugolâtres;  ou  le 
sérieux  des  convictions  catholiques  et  monarchistes  de  Balzac  une  fois 
de  plus  démontré  par  des  citations  et  des  analyses  qui  permettent  k. 
M.  Biré  d'appeler  le  grand  romancier  un  prophète  et  un  voyanL 

Voici  des  pages,  perdues  et  retrouvées  dans  des  journaux  du  tempa 
ou  des  dossiers  manuscrits,  de  Balzac,  de  Lacordaire  (le  sommaire  d'an 
sermon  à  l'infirmerie  Marie-Thérèse),  de  Ch.  Nodier,  des  lettres  iné- 
dites de  Nettement,  de  M<°«  de  Lamartine,  etc.,  etc..  Voici  la  biographie 
originale  et  très  intéressante,  où  ne  manque  ni  le  romanesque  ni  le 
sublime,  et  que  traversent  bien  des  figures  et  des  faits  de  la  grande 


—  333  — 

histoire^  de  M>^  Bayart,  première  nourrice  du  comte  de  Ghambord  et 
très  bonne  amie  du  ménage  Chateaubriand.  Avec  ce  morceau-là,  les 
deux  promenades  aux  maitons  de  Chateaubriand  et  aux  logis  de  Balzac^ 
sont,  si  je  puis  dire^  la  fleur  de  cette  érudition  si  exacte,  souriante, 
imprégnée  d^une  vieille  sympathie  pour  le  talent  littéraire,  d*une  amitié 
profonde  pour  les  braves  gens,  et  doucement  spirituelle  toutes  les  fois 
qu'il  y  a  quelque  chose  de  faux  ou  de  ridicule  sur  le  chemin. 

Gabriel  Audut. 

Iiacevdiaire  orateur,  mi  formatloM  et  la  cliranolosie  de 
•es  «eiiTre»,  par  Julibn  Favrb.  Paris,  Poussielgue,  1906,  gr.  in-8  de  xixr 
589  p.,  avec  portrait  —  Prix  ;  7  fr.  50. 

'  Voici  une  étude  très  fouillée,  très  approfondie  de  la  carrière  de  Tillus- 
tre  dominicain  ;  les  méthodes  exa^^tes  de  la  précision  historique 
sont  mises  ici  &  profit  pour  pénétrer  plus  à  fond,  mieux  anfilyser  et 
comprendre  la  vie  du  P.  Lacordaire.  C'est  avec  les  faits  et  des  documents 
que  M.  Julien  Favre  nous  trace  un  large  tableau  de  cette  belle  forma- 
tion intellectuelle  ;  son  examen  va  de  la  maison  paternelle  au  sacerdoce, 
de  la  prêtrise  au  couvent.  Il  indique  révolution  des  idées,  la  vocation 
religieuse,  les  études,  les  lectures,  Tinfluence  de  La  Mennais,  la  cam- 
pagne de  V Avenir  (ici  les  pages  sont  un  peu  trop  courtes),  les  premiers 
essais  de  prédication,  les  débuts  dans  la  chaire  de  Notre-Dame,  la  c  sta- 
tion >  de  Metz,  Tétude  de  la  t  Somme  théologique  ■  de  saint  Thomas. 
—  Après  ce  récit  biographique,  ce  résumé  historique,  vient  la  Chronolo- 
gie des  œuvres,  c'est-à-dire  Texamen  minutieux  et  complet,  année  par 
année,  de  toute  la  prédication  de  Lacordaire.  Elle  est  groupée  en 
trois  périodes:  de  1829  à  1837,  de  1840  à  1852,  de  1854  à  1861,  parcourant 
les  trois  phases  de  sa  carrière  apostolique.  Chaque  sermon  est  indiqué, 
mis  à  sa  place,  résumé  succinctement,  placé  dans  son  cadre,  à  sa  date. 
L*arid1té  extérieure  de  ce  grand  travail,  qui  a  dû  coûter  tant  de  soins, 
est  compensée  largement  par  la  précision  de  la  nomenclature. 

Cette  heureuse  précision  prend  toute  son  ampleur  dans  la  partie  biblio- 
graphique. On  trouvera  des  index  des  œuvres  de  Lacordaire  et  des  œu- 
vres sur  Lacordaire  ;  la  liste  des  villes  ou  Lacordaire  a  parlé,  et  une  table 
analytique  des  sujets  qu'il  a  traités.  Tout  ceci,  fond  et  forme,  doone 
une  valeur  de  premier  otdre  à  cette  large  étude  conduite  avec  attention, 
précision  et  succès.  Elle  doit  être  comparée  au  volume  si  précieux  que 
vient  de  nous  donner  sur  La  Mennais  M.  Feugère  ;  c'est  la  même  méthode 
savante,  attentive,  scientifique  et  qui  sera  admirablement  profitable  à 
Tétttde  de  Thistoire  catholique  au  xix*  siècle. 

G&oFFaoT  Dx  Gra^dmaison. 


—  334  — 

Iies^  Msitres  de  la  contre-RéToltitl^Bi  au  dlm-neuiriéi 
•ièele,  par  L.  Dimibr.  Paris,  NouToUe  Librairie  nationaie,  1907,  iu-18  de 
359  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Dire  que  les  chapitres  de  ce  livre  sont  des  conférences  faites  à 
c  l'Action  française  »  indique  le  but  et  Tesprit  de  ces  études  ;  le  nom 
de  Fauteur  en  réyèle  la  compétence.  Successivement  il  analyse  Joseph 
de  liaistre,  M.  de  Bonald,  Rivarol,  Balzac,  P.-L.  Courier,  Sainte-Beuve, 
Taine,  Renan,  Fustel  de  Goulanges,  Le  Play,  Proudhon,  les  frères  de 
Goncourt,  Louis  Veuillot.  L'intérêt  ne  saurait  faiblir.  Les  deux  premiers 
de  ces  quatorze  écrivains  diversement  célèbres  et  le  dernier  :  de  Maistre, 
Bonald,  Louis  Veuillot,  voilà  les  grands  répondants  et  d'illustres  cham- 
pions de  la  cause  catholique,  des  défenseurs  qualifiés  de  TÉglise  ;  pour 
les  autres,  chez  les  autres,  il  faut  voir  des  littérateurs,  des  historiens, 
des  économistes  (des  littérateurs  surtout),  d'orthodoxie,  d'influence,  de 
mérites  inégaux.  Une  opinion  politique  a  pleinement  le  droit  de  se  recom- 
mander d'eux  et  de  les  reconnaître  pour  des  amis;  la  doctrine  religieuse 
est  plus  exigeante  et  ne  saurait  leur  demander  que  des  aveux,  des  argu- 
ments ou  des  conclusions;  par  suite  elle  ne  saurait  les  qualifier  du  titre 
trop  grave  de  «  maître  >.  Cette  nuance  délicate,  et  encore  est-ce  plus 
qu'une  nuance,  peut  aider  à  distinguer  ici  la  différence  entre  l'opinion 
d'un  parti  et  la  doctrine  du  fidèie  catholique. 

Sur  ce  dernier  terrain  il  convient  de  féliciter  M.  Dimier  de  la  netteté, 
de  la  franchise  de  ses  affirmations,  de  ses  conclusions.  11  partage  son 
sujet  en  six  subdivisions  :  la  contre-révolution  en  politique,  en  littéra- 
ture, en  histoire,  en  sociologie,  dans  Tart  et  la  contre-révolution 
catholique.  J'ai  moins  compris  ce  dernier  sous-titre,  parce  qu'il  sort  du 
cadre  ;  puisque  ce  chapitre  était  consacré  à  Louis  Veuillot,  pourquoi 
ne  pas  l'intituler  «  la  Contre-Révolution  dans  la  presse  »  f 

M.  Dimier  prend  chacun  des  auteurs  qu'il  analyse,  recueille  çà  et  là 
des  passages  conformes  à  son  dessein,  à  sa  thèse,  et  il  les  met  en  œuvre 
avec  habileté,  talent*;  il  cherche  l'idée  plus  encore  que  le  fait,  et  si  par 
suite  il  n'échappe  ni  toujours  ni  complètement  à  l'arbitraire,  il  demeure 
à  la  fois  bien  informé,  intéressant  à  lire  comme  à  entendre  et  reste  un 
de  ces  esprits  dont  personne-  ne  peut  nier  la  valeur  ni  passer  sous 
silence  l'opinion.  G.  db  G. 

Iilttératears  et  artistes.  Ernest  Raynaudy  par  Fbbnànd 
Clbrgbt.  Paris,  Bibliothèque  de  l'Association,  1905,  in-lB  de  93  p.»  avec 
portrait.  —  Prix  :  1  f r.  50. 

M.  Glerget,  je  l'ai  déjà  dit,  a  entrepris  de  nous  présenter,  sous  le  titre 
de  LUlérateurê  et  artistes,  les  figures  contemporaines  qui,  par  leurs 
tendances,  leurs  pensées  hardies  ou  leur  forme  originale,  lui  semblent 
présenter  le  plus  d'intérêts  II  choisit  d'ailleurs  volontiers  celles  qui 
sont  peu  connues  du  public  et  auxquelles  la  critique  officielle  prête  peu 


—  335  — 
« 
d'attention.  Aujourd'hui  c'est  M.  Ernest  Raynaud  qu'il  nous  présente, 

un  commissaire  de  police  parisien,  qui  fait,  ma  foi  !  fort  bien  les  vers, 
et  qui  mêle  à  un  vif  sentiment  de  mélancolie  un  art  pittoresque  et  ému 
d'évocation,  qui  donne  k  ses  œuvres  un  charme  très  particulier. 
Parti  de  l'école  parnassienne,  puis  venu  à  Técole  symbolique, 
M.  Raynaud  est  maintenant  l'un  des  représentants  les  plus  habiles  de 
récole  romane,  qui  se  rattache  au  symbolisme  par  la  forme,  au  roman- 
tisme ou  plutôt  au  préromantisme%par  l'inspiration  et  par  l'idée.  En 
somme  c'est  surtout  un  paysagiste  mélancolique,  qui  fait  passer  dans 
les  paysages  un  peu  de  son  âme,  et  les  anime  de  cette  vie  mystérieuse, 
où  l'on  devine  l'effet  d'une  sorte  de  panthéisme  nébuleux.  Ces  ten- 
dances, plutôt  païennes,  ne  sont  pas  faites  pour  me  plaire,  mais  je 
conviens  que  M.  Ernest  Raynaud  en  tire  de  jolis  effets,  surtotU  quand 
il  évite  de  se  servir  des  libertés  fâcheuses  que  les  poètes  se  donnent 
aujourd'hui,  certains  d'entre  eux  du  moins,  au  «grand  dommage  de 
rharmonie,  de  l'élégance  et  de  la  clarté  du  vers.  Gomme  d'habitude, 
M.  Glerget  analyse  livre  par  livre  toute  l'œuvre  de  M.  Raynaud,  nous 
en  donne  de  larges  citations,  qu'il  accompagne  des  appréciations  for- 
mulées par  la  critique  sur  chacun  d'eux.  Quoique  le  volume  de 
M.  Glerget  ne  soit  pas  cette  fois  très  gros,  simplement  parce  que  les 
productions  de  M.  Raynaud  ne  sont  pas  très  nombreuses,  on  est  tenté 
pourtant  de  le  trouver  trop  long,  parce  que  le  procédé,  qui,  sur  une 
série  de  livres,  répète  toujours  à  peu  près  la  même  chose,  devient  très 
vite  monotone.  Je  crois  que  Fauteur  fera  bien  de  modifier  sa  méthode, 
et  qu'il  pourra,  en  se  condensant  un  peu,  nous  donner,  des  auteurs 
qu*il  veut  nous  faire  connaître,  une  représentation  plus  précise  et  plus 
vivante,  parce  que  plus  synthétique  et  moins  dispersée.  Je  sais  bien 
qu'il  veut  faire  une  enquête,  et  qu'une  enquête  vit  surtout  de  détails, 
«t  vise  avant  tout  à  être  complète;  mais  il  en  portera  la  peine,  et  ses 
livres  se  classeront  d'eux-mêmes  dans  cette  catégorie  que  l'on  consulte 
mais  qu'on  ne  lit  guère.  J'ajoute  volontiers,  bieu  que  M.  Raynaud  ait 
sans  doute  peu  d'idées  communes  avec  nous,  — je  le  devine  plutôt  que 
je  ne  le  vois  dans  le  livre  de  son  biographe,  —  que  j'ai  trouvé  du 
plaisir  à  faire  connaissance  avec  lui.  Edouard  Poktal. 


HISTOIRE 


Terres  letntiiliies.  SeuMitlons  d'Egypte,  Ceylan,  la  Chine 
et  le  Japon 9  par  £.  Gombz-Carrillo  ;  traduit  de  Tespagnol  par 
Ch.  Barthrz.  Paris,  Garnier,  1907,  in-18  de  307  p.  ->  Prix  :  3  fr.  50. 

Passons  par-dessus  les  premières  impressions,  celles  de  Marseille, 
Port-Saïd,  Geylan,  pour  arriver  tout  de  suite  à  celles  sur  la  Chine,  et 
môme  à  celles,  plus  intéressantes  encore,  concernant  le  pays  si  capti- 
vant qu*est  le  Japon. 


-  336  — 

Quelgues-nnes  auraient  pu  ôtre,  avec  ayantage,  laissées  de  côté  pour 
prendre  place  dans  un  livre  plus  spécial,  plus  technique,  comme  ces 
collections  de  peintures,  de  moulages  que  Ton  réserve  à  la  seule  vue 
des  savants  ou  des  initiés ,  dans  les  musées  secrets  de  médecine  ou 
d*anatomie.  Nous  voulons  parler  des  pages  concernant  le  culte  tout 
païen  de  la  courtisane,  qui  nous  relève  un  des  côtés  les  moins 
agréables  de  Tâme  japonaise,  encore  toute  imbue  de  son  origine  indo- 
mélanésienne ou  sauvage.  Nous  savons,  avec  l'auteur,  que  «  la  race  est 
peu  mystique  par  tempérament  et  que  le  seul  sens  religieux  des 
Nippous  est  celui  de  la  nature.  «  Nous  préférons  la  description 
graphique  de  leur  sentiment  chevaleresque  et  patriotique,  le  Bushido, 
et  regrettons  qu'une  race  qui  cultive  si  amoureusement  les  fleurs  et 
les  jardins  ait  si  peu  de  respect  pour  cette  ûcur  vivante,  la  femme, 
qu'elle  en  arrive  à  préférer  la  coui^tisane  et  les  joies  impures  de 
Tosbiwara,  à  réponse  légitime  et  aux  douceurs  intimes  du  foyer 
domestique.  Le  christianisme  n*eût-il  donné  au  monde  que  le  respect 
pour  la  femme  et  la  mère,  qu^il  eût  à  ce  seul  titre,  conquis  le  droit  à  la 
reconnaissance  du  monde  entier.  Décidément,  le  monde  jaune  ne 
pourra  jamais  comprendre  la  civilisation  chrétienne,  et  Tadmiration  de 
quelques  écrivains  européens  pour  les  vertus  (!)  japonaises  ou  chinoises^ 
ne  nous  fera  jamais  admettre  que  ces  peuples  aient  gs^né  à  suivre  la 
nature  dans  ce  qu'elle  a  de  moins  digne,  de  moins  poétique,  et  surtout 
de  moins  charitable.  A.-A.  Fauvel. 


Die  BelLÎîiiapfiHig  de»  dirifitentliuins  durcH  deit  romf- 
sclieii  HUmt  bi»  siun  'l'ode  dee  &»iseni  JuIImh  (SAS), 

voQ  Dr.  À.  LiMSBNMAYSR.  Mîlnchen,  Lentner,  1903,  in-SdedOi  p.  —  Pri^  i 
.    6  fr.  90. 

L'auteur  a  vu,  dans  l'intérêt  même  de  la  question  de  la  lutte  entre  le 
chfistianisme  et  TËiat  romain  pendant  les  quatre  premiers  siècles,  la 
justification  d*un  nouveau  livre,  qu*il  présente  aussi  comme  une  œuvre 
de  vulgarisation  des  résultats  acquis  par  l'histoire  jusqu'en  1905. 

Si  le  D*"  Linsenmayer  semble  faire  fi  de  Tarchéologie,  il  cite  du  moins 
tous  les  textes  des  écrivains  anciens  connus  sur  cette  période  héroïque^ 
ainsi  qu'il  Tintituie. 

Pareille  vulgarisation  avait  tenté  jadis  chez  nous  les  Le  Blant,  les 
Boissier,  les  Aliard,  et  il  n'est  que  juste  de  remonter  à  l'année  1875, 
où  déjà  le  professeur  de  philosophie  d'un  lycée  de  Paris,  M.  Àubé»  aban- 
donnait parfois  sa  chaire  scolastique  pour  aller  lire  à  l'Académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres  des  mémoires  sur  une  question  si  passion- 
nante. Alors  la  curiosité  des  élèves  de  sa  classe  fut  piquée,  et  l'un 
d'eux  ne  résista  pas  à  la  tentation  de  discuter  les  assertions  de  son 
maître  dans  un  travail  qui  porte  un  titre  presque  identique  à  celui  de 


j 


—  337  — 

roulage  du  Dr.  Linsemnayer.  La  philosophie  n*ensaigDe-t-elle  pas  à  ne 
point  €  jurar$  in  verba  magistri  »  ? 

Or,  pendant  ces  trente  ans  (1875-1905),  les  découvertes  littéraires,  les 
fouilles  archéologiques  ont-eiks  changé  la  face  de  Thistoire?  Une 
lumière  nouvelle  a-t-elle  éclairé  la  marche  et  les  motifs  des  persécutions? 
Les  récits  du  martyre  de  tant  de  chrétiens  ont-ils  été  infirmés  ?  Après  la 
lecture  du  savant  de  Munich,  il  faut  répondre  négativement  à  toutes 
ces  interrogations.  Tandis  que  les  études  critiques  passaient  au  crible 
les  Actes  des  martyrs,  leurs  gestes  glorieux  ont  reçu  des  documents, 
^pigraphiques  et  autres,  une  éclatante  confirmation.  Il  reste  constant 
que  les  chrétiens  ont  été  persécutés  avec  acharnement  sous  les  empe* 
reurs  romains,  et  par  eux,  car,  en  fin  de  compte,  c*était  leur  volonté  qui 
faisait  la  loi.  Seulement  Texpression  de  cette  volonté  prenait,  suivant 
le  caractère  et  le  point  de  vue  de  chacun  d'eux,  une  tournure  diverse, 
eine  mannigfoLche  Wendung,  dit  le  Dr»  Linsenmayer.  Avec  cela  le  fon- 
dement juridique  de  la  persécution  de  Domitien  à  Dèce  n*est  nullement 
éclairci,  et  le  système  imaginé  par  Mommsen  (lois  de  droit  commun, 
tribunaux  de  police  administrative)  n'est  pas  plus  démontré.  On  doit  en 
revenir  à  la  vieille  explication  d'un  édit  initial  ;  instruits  par  Texpérience 
-contemporaine,  nous  dirions  aujourd'hui,  d'un  programme  ainsi  conçu  : 
JVon  licet  esse  chrislianos,  s'attaquant  à  l'existence  individuelle  autant 
•qu'à  Texistence  collective  des  chrétiens.  L'application  en  était  laissée 
■aux  circonstances  pendant  tout  le  second  siècle  ;  au  m*,  elle  fut  réglée 
.par  des  textes  juridiques  :  au  iv*,  un  édit  formel,  celui  de  Milan,  y  mit 
•fin.  ^ H.  D. 

dir«iili|iie  et  Annales  de  Gillbs  Lb  Muisrr,  abbé  de  Saint-Martin 
de  Tournai  { 4 T7^'455i),  publiées,  pour  la  Société  de  Thiâtoire  de  France,  par 
Hbniu  Lbmaithb.  Paris,  Laurens,  1906,  in-8  de  xxxiii-336  p.  —  Prix:  9fr. 

Je  ne  suis  pas  qualifié  pour  faire  la  critique  de  cette  nouvelle  édition 
de  la  Chronique  et  des  Annales  de  Gilles  Le  Muisit  ;  l'éditeur,  en  effet, 
a  bien  voulu,  dans  son  Introduction,  reconnaître  qu'il  avait  pu  profiter 
de  quelques-uns  de  mes  conseils.  Mais  ce  que  je  me  crois  en  droit  de 
«faire  sans  ambages,  c'est  de  déclarer  que  la  Société  de  lliistoire  de 
France  a  été  parfaitement  inspirée  en  décidant  cette  réédition  d^une 
^oeuvre  de  très  haute  valeur  historique,  qui  n'avait  trouvé  Jusqu'ici, 
dans  le  chanoine  De  Smet,  qu'un  éditeur  déplorable  et  valait  certes 
mieux  que  sa  publication  dans  le  tome  II  du  Corpus  Chronicorum 
J^landrùie.  Gilles  Le  Muisit  est  un  chroniqueur  d'une  sincérité  absolue  ; 
il  a  été  le  témoin  de  beaucoup  des  événements  qu'il  raconte  ;  il  a  eu 
entre  les  mains  des  documents  originaux  ;  il  ne  fait  aucun  récit  sans 
ravoir  contrôlé  ;  et  sa  Chronique  et  ses  Annales^  qui  se  rapportent  aux 
^années  1272  à  1352,  doivent  être  consultées  presqu'à  l'égal  des  Chro-' 

Avril  1907.  T.  CIX,  «2. 


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—  338  — 

ni<}t<e«  de  Jean  le  Bel  ou  de  Froissart.  M.  H.  Leinaltre  était  parfaitement 
préparé,  par  la  thèse  qu*il  a  soutenue  en  janvier  1903  sur  Gilles  Le 
Muisit  à  l'École  des  chartes,  à  nous  donner  une  édition  des  œuvres 
historiques  du  hon  abhé  de  Saint-Martin  de  Tournai.  Cette  édition,  il 
l'a  particulièrement  soignée,  et  si  l'on  peut  cependant,  à  la  rigueur,  lui 
reprocher  la  -sobriété  de  ses  notes  biographiques  ou  topographiques, 
c'est  que  M.  Lemattre  avait  projeté  de  reporter  toutes  les  notes  de  ce 
genre  à  la  table  alphabétique  qui  termine  son  livre.  Des  nécessités 
matérielles,  je  veux  dire  Tobligation  où  il  s^st  trouvé  de  réduire  les 
proportions  de  son  volume,  ont  contraint  Téditeur  à  pratiquer  au  dernier 
moment,  dans  sa  table,  des  coupures  considérables.  J'avais  le  devoir  de 
le  dire.  On  me  permettra  d*ajouter  que  je  le  regrette. 

Armand  d'Hbrbombz. 


Hiatolre  de  rémlgration  pendant  la  RéTolntian  f  ranfalse, 

par  Ernkst  DaUDBT.  II.  Du  Dix»kuU  fructidor  au  Dix-huit  brumaire.  —  III.  Du 
Dix-huit  brumaire  à  la  Restauration.  Paris,  llacheUe,  1905-1907,  2  TOl.  1q-8  de 
454  et  539  p.  —  Prix:  15  fr. 

Dans  le  premier  volume  de  cette  histoire  (Cf.  Polybiblion  t.  CI,  p.  155), 
M.  Ernest  Daudet  avait  fondu  un  volume  antérieurement  publié  par  lui 
et  intitulé  CoblenU.  Dans  le  deuxième  et  le  troisième,  ii  a  de  môme  repro- 
duit, avec  des  modifications,  ses  deux  études  sur  les  Émigrés  et  la  seconde 
Révolution  et  les  Bourbons  en  Russie,  et  utilisé  en  outre  ses  curieuses 
recherches  sur  Pichegru.  Il  n^aura  consacré  qu'un  tiers  de  son  important 
ouvrage  à  la  période  la  plus  en  vue  de  l'émigration.  Les  deux  autres  tiera 
—  du  18  fructidor  à  1814  —  mettent  presque  exclusivement  eu  scène  les 
princes  de  la  famille  royale.  Ils  ont  été  établis  sur  des  sources  encore 
inconnues,  je  veux  dire  les  papiers  de  d'Avaray  et  de  Blacas,  princi- 
paux  confidents  des  pensées  et  des  projets  de  Louis  XVIII  pendant  son 
régne  m  partibus  de  dix-neuf  ans. 

Le  chef  des  Bourbons  n*a  jamais  été  plus  actif  que  durant  ses  années 
d^exil,  si  agir  c'est  proclamer  en  toute  occasion  d'uoe  plume  impeccable 
ses  droits  et  ses  espérances.  Nous  le  trouvons  ici  successivement  à  Blan- 
kenbourg  encourageant  ses  partisans  en  France  à  leurs  essais  de  res- 
tauration légale  ;  à  Mît  tau,  subissant  tour  à  tour  les  faveurs  et  la  disgrâce 
de  Paul  1°';  à  Varsovie,  se  raidissant  contre  les  prétentions  du  futur  «  usur- 
pateur »  ;  à.  Calmar  et  à  Hartweil,  réservant  sans  faiblir  l'avenir  de  sa 
maison  ;  partout  défenseur  imperturbable  de  l'ancien  régime  tout  entier» 
y  compris  le  concordat  de  1516^  et  néanmoins  faisant  appel  aux  concours 
les  plus  divers,  à  Pichegru  et  à  Barras,  à  Moreau  et  à  Bernadette.  Les 
misères  d'argent  et  les  humiliations  d'amour-propre  ne  lui  ont  jamais 
manqué.  Il  n'a  jamais  pu  aborder  aucun  souverain  du  continent,  mais 
sa  correspondance  avec  eux  ne  s'est  pas  lassée  et,  entre  temps,  il  a,  comme 
chef  de  famille,  marié  le  duc  d'Angoulème  avec  la  fille  de  Louis  XVI, 


—  339  — 
cherché  des  alliances  pour  le  duc  de  Berry,  reçu  la  soumission  des 

m 

princes  d'Orléans.  Tous  ces  faits,  inscrits  comme  en  marge  de  la  grande 
histoire  de  l*époque,  sont  élucidés  ici  à  Paide  de  nombreuses  citations, 
empruntées  tant  aux  lettres  de  Louis  XYIII  qu^à  celles  de  ses  partisans 
et  de  ses  conseillers  intimes. 

On  remarquera  surtout  au  t.  II  les  lettres  de  Madame  Royale,  au  t.  III 
celles  de  Joseph  de  Maislre  :  les  unes  (p.  147, 154, 163, 185,  etc.)  caractéris- 
tiques des  sentiments  élevés  de  la  princesse,  de  son  tact  dans  des  cir- 
constances difficiles,  les  autres  (p.  454,  482,  497,  etc.)  éloquentes,  inci*  ^ 
slves,  mais  plus  intéressantes  par  les  horizons  qu'elles  font  entrevoir 
que  par  les  nouvelles,  souvent  hasardées,  qu'elles  racontent. 

Dans  rÂvertissement  placé  en  tête  de  son  ouvrage,  M.  Daudet  annon- 
çait devoir  exposer  dans  tous  ses  détails  «  la  triste  odyssée  des  Bourbons 
et  de  la  noblesse  de  France  en  exlL  »  Il  est  à  craindre  que,  séduit  par  cer- 
taines parties  de  sa  riche  documentation,  il  en  ait  négligé  volontairement 
certaines  autres,  mais  ce  qu*on  peut  affirmer,  c'est  qu'il  a  tracé,  selon 
son  expression,  <  un  tableau  complet  de  la  politique  des  émigrés,  >  et  cela, 
avec  une  impartialité  qui  ne  dissimule  pas  les  erreurs  et  exclut  tout 
esprit  de  parti.  L.  P. 

Iic»  trois  Coups  d'État  do  Iioulo-]¥apoléoii  Bonaiiarte, 

par  ANoaé  Lbbbt.  1.  Strasbourg  et  Boulogne,  Pans,  Porrin,  1906^  petit  in-8 
de  111-519  p.,  avec  portraits.  —  Prix  :  5  fr. 

Pour  le  fond  et  pour  la  forme,  Tauteur  ne  parait  pas  posséder  les 
qualités  de  Thistorien,  car  il  est  obscur  et  parfois  affecté  ;  les  documents 
quUl  fournit  sont  intéressants,  mais  n*apporLent  rien  de  vraiment  nou- 
veau aux  débats,  -r  Cependant  la  valeur  de  celte  étude  parait  consister 
dans  la  multiplicité  des  références,  la  variété  des  ouvrages  consultés  ; 
enfin  les  très  nombreuses  notes  au  bas  de  chaque  page  offrent  un  attrait 
qu'on  ne  saurait  contester. 

Ayant  d'aborder  les  deux  soulèvements  de  Strasbourg  et  de  Boulogne 
M.  Lebey  esquisse  la  vie  du  prince  Louis-Napoléon  ;  sa  naissance,  son 
enfance,  son  éducation  sont  examinées  de  près  ;  les  problèmes 
soulevés  sur  sa  légitimité  sont  étudiés  avec  impartialité.  Toute  cette 
histoire  est  assez  connue  ;  elle  n'est  pas  rajeunie. 

L'auteur  fournit  des  détails  curieux  sur  les  relations  du  prince  avec 
la  franc-maçonnerie,  les  carbonari  ;  il  est  de  ceux  qui  croient  à  son 
affiliation  aux  sociétés  secrètes  :  ses  raisons  semblent  bonnes.  Sur 

« 

les  «  choses  religieuses  »,  il  est  visiblement  assez  mal  instruit  et  les 
expressions  qu'il  emploie,  les  auteurs  sur  lesquels  il  s'appuie  révèlent 
^on  ingénuité  en  la  matière  ;  il  est  du  moins  respectueux  et  demeure 
correct  et  loyal.  Les  hommes  de  la  Restauration  ne  lui  sont  pas  non 
plus  très  familiers.  Son  récit  des  deux  échauffourées  de  1836  et  1840  est 
très  plein  de  détails.  Il  les  relie  par  un  chapitre  fort  documenté  sur  le 


—  340  — 

séjour  du  prétendant  à  Londres  et  les  préps^'atifs  de  son  aventureuse 
expédition  ;  il  les  fait  suivre  du  tableau  sobrement  esquissé  de  sa  vie 
dans  la  prison  de  Ham.  —  Les  sentiments  personnels  de  M.  Lebey  sont 
un  peu  imprécis,  il  penche  vers  la  sympathie,  il  admire  franchement 
la  persévérance,  la  volonté,  la  froide  audace  du  futur  Napoléon  IIL 

G.  DB  G. 


m 

f.      ' 

ri    . 


:i  * 


li'JEmpire  libéral.  Étude,  f^dtt,  souvenirs,  par  Émilb  Oluvibe.  T.  XI. 
La  VttUée  des  armes.  Paris,  Garnier,  s.  d.,  (1907),  in-18  de  631  p.  —  Prix  : 
3  ff.  50. 

L'influence  de  la  politique  européenne  sur  les  affaires  intérieures  de 
la  France  en  Tannée  1869  est  caractérisée  en  ce  volume  par  le  récit  de 
la  révolution  espagnole,  chassant  la  reine  Isabelle  (chap.  II)  ;  les  intrigues 
de  Prim  et  d'Olozaga  (chap.  XXI j  ;  les  menées  de  Bismarck  en  Roumanie 
(chap.  V)  ;  en  Angleterre  la  chute  de  Disra(;ii  et  rentrée  de  Lord 
Olarendon  au  Foreign-OfTice  [chap.  VII)  ;  à  Vienne  la  politique  de 
M.  de  Beust  (chap.  IX)  ;  à  Bruxelles,  ce  que  M,  Emile  OUivier  appelle 
«  rhallucination  des  chemins  de  fer  belge  »  (chap.  XV).  Mais  surtout, 
Tauteur  met  en  belle  lumière  la  tension  morale  qui  s'accentuait  chaque 
jour  davantage  entre  Paris  et  Berlin  et  conduisait  peu  à  peu  à  un 
conflit  armé.  Dés  lors  la  formation  militaire  de  la  France,  la  sollicitude  de 
Napoléon  III  pour  Tarmée,  Le  rôle  considérable  du  maréchal  Niel,  (qui 
ici  ne  semhle  pas  aussi  digne  d'éloges  qu^on  avait  coutume  de  le  croire} 
dans-la  préparation  de  nos  forces,  de  longues  explications  sur  Parme-' 
ment,  U  mobilisation,  les  instmctîons  et  les  c  plans  »,  sont  les  éléments 
très  fouillés  d^une  étude  saisissante.  ^ 

A  mesure  que  Ton  approche  de  Pheure  où  M.  Êmtle  Ollivier  va 
arriver  aux  affaires,  le  récit  devient  plus  vivant,  Pintérdl  grandit  encore, 
Pbomme  apparaît  et  le  lecteur  écoute  le  plaidoyer  avec  une  attention 
séduite.  La  campagne  électorale  du  printemps  de  1869  est  donc  la 
scène  maltresse  de  ce  tome  XI*  ;  en  vingt  pages>  M.  OUivier  nous  dit  la 
genèse  de  son  livre  le  49  janvier^  dont  25  000  exemplaires  furent  enlevés 
en  quelques  semaines  par  un  public  avide  de  révélations  piquantes  ; 
puis  il  nous  redit,  non  sans  complaisance,  avee  une  firaf  cheor  admirable 
de  souvenirs,  dans  les  plus  caractéristiques  détails,  quelle  opposition 
fut  faite  à  sa  candidature  à  Paris,  dans  le  III*  arrondissement,  par  les 
radicaux  de  son  propre  parti,  sa  lutte  éloquente,  son  échec,  sa  consolation 
et  son  espérance.  Gboffrot  dk  Grandmaison. 


IjMe  V^9e  dlilAtoire  rellsiense  pendant  la  RéTolati^. 
Mm  HéM  de  Bélier  «t  la  VIsItetien  de  Rouen  (i  têm- 

t9<l9),  par  Rbnê  db  Gbauvxomt.  Paris,  Pion-Nourrlt,  1906,  in-iO  de 
x?i-298  p.  —  Prix  :  3  fr.  150. 

Anaslasie-Marie-Françoise  de  Belloy  était  la  nièce  du  cardinal  <ie 


—  341  — 

B^Iloy,  ipui  moufut  fnresque  eentoMtre,  trefa0T6q»e  d»  Psiris.  Qlottrée 
jeune  au  premier  monastère  de  la  Visitation,  de  Rouen,  elle  en  était 
supérieure  lorsque  éclata  la  Révolutioa.  «  Femme  de  tête,  de  cœur  et 
de  dévouement  »,  elle  dirigeait  admirablement  le  troupeau  qui  lui  était 
confié,  lorsque  les  éyénements  lui  imposèrent  des  devoirs  de  vaillance 
devant  lesquels  ne  recula  pas  sa  frôle  constitution.  L* Assemblée  conâ- 
lituanLe  avait  aboli  les  vœvix  monastiques;  le  2  septembre  t790,  les 
administrateurs  du  district  de  Rouen,  après  avoir  dressé  Pin ven taille 
du  couvent,  —  préliminaire  de  la  spoliation,  —  demandèrent  aux 
sœurs  si  elles  voulaient  profiter  de  la  loi  qui  leur  permettait  de  rentrer 
dans  le  monde.  Pas  une  n'accepta.  Mais  cette  constance  des  sœurs  ne 
faisait  pas  les  affaires  des  prétendus  réformateurs.  Les  vîsitandines 
ayant  refusé  d'interdire  leur  chapelle  aux  fidèles  qui  voulaient  entendre 
la  messe  d'un  prêtre  insermenté,  on  en  ferma  d'abord  la  porte  ;  on 
s^empara  de  tout  ce  qu'elles  possédaient  et  on  finit  par  les  chasser 
eiles-mèmes.  La  Mère  de  Beiloy  se  retira  à  la  campagne.  Mais  lÀ  même 
elle  ne  fut  pas  en  sûreté  ;  un  jour  elle  ne  put  échapper  aux  agents  qui 
venaient  pour  Farrêter  qu'en  se  cachant  dans  un  champ  de  blé.  Un 
autre  péril  menaçait  les  malheureuses  expulsées  :  elles  mouraient  de 
faim.  On  leur  avait  promis  une  pension,  on  ne  la  leur  payait  pas,  et  le 
volume  de  M.  de  Ghauvigoy  contient  plusieurs  lettres  où  elles 
réclament,  avec,  une  grande  dignité,  mais  avec  une  insistance  légitime, 
ce  qui  leur  était  dû.  Au  lieu  de  les  payer,  on  les  emprisonna  ;  la  mort 
même  de  Robespierre  ne  leur  rendit  pas  la  liberté  :  les  haines  religieuses 
étaient  plus  violentes  encore  que  les  haines  politiques,  et  ce  n'est  que 
dans  Tautomne  de  1797  que  la  Mère  de  Beiloy  put  reconstituer,  dans 
une  maison  modeste,  où  elle  vivait  de  privations,  une  petite  commu- 
nauté qui,  petit  à  pelit,  reprit  l'œuvre  d'éducation  à  laquelle  elle  était 
consacrée  avant  la  Révolution.  Le  Concordat  enfin  rendit  la  paix  à 
rËglise  de  France,  et  un  décret  impérial  de  1806  assura  une  existence 
légale  au  monastère  dissous.  Réélue  supérieure,  la  Mère  de  Beiloy  y 
mourut  l'année  suivante.  Elle  avait  ..vu  les  épreuves;  elle  vit  le 
triomphe. 

En  lisant  ce  très  intéressant  volume  de  M.  de  Chauvigny,  que  Témi- 
nent  et  regretté  cardinal  Perraud  a  bien  voulu  faire  précéder  d'unie 
éloquente  Introduction,  on  se  demande  vraiment  si  c'est  un  récit  de 
la  fin  du  xviiio  siècle  ou  du  comuieucement  du  xx°.  Même  persécution 
sournoise  précédant  la  persécution  brutale,  môme  cynisme  chez  les 
bourreaux,  môine  misère  et  môine  vaillance  chez  les  victimes.  Verrons- 
nous  la  môme  résurrection  ?  Nous  en  avons  la  confiance,  et  c'était  bien, 
semble-t-il,  la  pensée  de  l'illustre  cardinal,  lorsqu'il  félicitait  l'auteur 
d'avoir  écrit  «  cette  Paje  cV histoire  religieuse  où  se  trouvent  à  la  fois  des 
leçons  fort  utiles  à  méditer  et  de  précieux  encouragements.  » 

Max.  dk  la.  Rochbterig. 


-  342  — 

S«Mat0  anibaMMiAevni  mmum  la  Mrectoire,  an  IV- 
•«  VIII,  par  A.  XMiT.  taris,  PloD-Nourrll,  1906,  2  toI.  Jii-8  de  v-536  et 
497  p;,  avec  7  perlpaits.  —  Prix  :  10  fr. 

Les  titres  des  divers  chapitres  de  ces  deux  importants  volumes 
disent  retendue,  l'intérêt  et  la  précision  des  sujets  abordés  :  après  une 
Introduction  sur  les  généraux  c  politiques  •  de  la  Révolution  et  les 
diplomates  républicains  que  les  éyénements  improvisent  au  lendemain 
de  la  paix  de  Bàle,  quand  la  France  reprend  des  relations  avec  les 
gouvernements  européens,  Fauteur  étudie  les  ambassades  du  général 
Périgoon  (1795-1797)  et  de  Tamiral  Truguet  (1798-1799)  à  Madrid,  ceUe 
du  ministre  Aubert  Dubayet  à  Constantinople,  du  général  Glarke  en 
Italie  avant  les  préliminaires  de  Leoben,  de  Ganclaux  à  Naples, 
de  Lacombe  Saint-Michel  à  la  cour  de  Sicile,  de  Bernadotte  à  Vienne. 

Le  récit  de  ces  épisodes  si  divers,  si  mouvementés  de  la  vie  de  ces 
ambassadeurs  soldats,  est  non  seulement  bien  construit,  bien  conduit 
et  rempli  de  renseignements  curieux,  instructifs,  mais  M.  Dry  a  eu  le 
soin  —  dont  il  le  faut  grandement  louer  —  d*encadrer  ses  personnages 
entre  Thistorique  de  leurs  antécédents  et  celui  de  la  fin  de  leur 
carrière.  Ainsi  ce  sont  des  monographies  complètes,  dont  le  point 
central,  plus  détaillé,  appartient  à  ce  rôle  diplomatique  qui  constitue 
le  sujet  de  celte  étude  particulière. 

M.  Dry  est  optimiste,  indulgent  autant  qu'il  le  peut  pour  la  politique 
du  Directoire  ;  quelques-unes  de  ses  conclusions  seraient  sans  doute 
susceptibles  de  controverses;  mais  l'ensemble  présente  une  étude 
variée,  travaillée,'  capable  d'impressionner  et  d'instruire.  Il  a  lu  beau- 
coup de  livres,  s'est  fort  bien  tenu  au  courant  de  la  «  littérature  ■  des 
auteurs  qui  Pont  précédé,  a  voulu  feuilleter  de  sa  main  les  documents 
aux  archives  des  Affaires  étrangères,  il  les  cite  opportunément;  ses 
notes  biographiques  témoignent  de  sagaces  recherches,  elles  seront 
consultées  avec  fruit.  Une  soigneuse  table  nominative,  des  gravures 
(entre  autres  une  jolie  miniature  de  Glarke,  un  crayon  de  Lacombe 
Saint-Michel)  complètent  agréablement  une  étude  faite  pour  être 
recommandée.  Geoffroy  de  Granomaison. 


Histoire  de  l'abbaye  royale  de  IiOii|çeiiaiiipa  (t  9ftft-1 799)9 

par  Gaston  Duchbsnb.  2«  éd.  Paris,  Daragon,  1906,  gr.  in-8  de  ii-22t  p., 
avec  2  plans  et  6  planches.  -~  Prix  :  4  fr. 

Parmi  les  innombrables  promeneurs  qui  parcourent  la  région  s^éten- 
dant  du  Bois  de  Boulogne  à  la  Seine,  combien  en  est-il  qui,  à  Taspect 
des  rares  vestiges  de  Tancien  domaine  de  Longchamps,  évoquent  le  sou- 
venir de  la  royale  abbaye?  Bien  peu  sans  doute.  Gefax-là  du  moins,  qui 
auront  lu  Topuscule  de  M.  Gaston  Duchesne,  pourront  avoir  une  idée  de 
rimportanceet  de  l'ancienne  grandeur  de  la  maisonfondée  parla  sœur  de 
saint  Louis. 


—  343  — 

L*auteur  a  divisé  son  travail  en  douze  chapitres,  dans  lesquels  il 
expose  successivement  Thistoire  de  la  fondation  de  Tabbaye  par 
Isabelle  de  France,  la  description  des  bâtiments,  leurs  agrandissements, 
Tétat  de  la  fortune  de  la  communauté,  la  vie  des  religieuses,  les  causes 
matérielles  et  morales  du  relâchement  de  la  discipline,  et  enfin  la  sup- 
pression de  l'abbaye  à  Tépoque  révolutionnaire.  La  deuxième  moitié 
du  volume  est  consacrée  à  différentes  pièces  justificatives  parmi  les- 
quelles il  faut  signaler  les  listes  des  abbesses  et  des  religieuses,  le 
tableau  des  possessions  de  l'abbaye  et  quelques  inventaires.  Ces  derniers 
renferment  des  renseignements  intéressants. 

On  ne  s'explique  guère  en  quoi  celte  c  deuxième  édition  »  a  été 
c  revue  et  augmentée.  »  L'étude  de  M.  G.  Duchesne  avait  paru  dans  le 
MuUetin  de  la  Société  historique  d'Auteuil  ;  la  présente  brochure  n'est 
qu'un  extrait  du  dit  Bulletin  (Fachevé  d'imprimer  et  la  mention  du 
faux-titre  en  font  foi]  ;  cet  extrait  a  été  tiré  sur  la  même  composition, 
dans  laquelle  ont  été  respectées  les  coquilles  et  les  fautes  typogra- 
.phiques  qui  déparaient  l'original,  ainsi  que  le  premier  tirage  à  part 
publié  avec  l'adresse  d'un  autre  libraire  ;  les  bibliographes  admettront 
difficilement  qu'un  simple  changement  de  titre  ait  motivé  cette  Jiien* 
tion.  Pourquoi  leur  tendre  des  embûches  ? 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  faut  louer  l'auteur  de  ses  efforts  ;  il  serait  à 
souhaiter  que  des  tentatives  telles  que  la  sienne  se  produisissent  plus 
souvent.  P.  Lbe. 

Histoire  Û9  la  Tille  d'Auniens,  par  le  baron  A.  db  Galonnb.  T.  III. 
Amiens  au  xix*  siècle.  Paris,  A.  Picard  et  ûls;  Amiens,  Piteux  frères,  1906, 
gr.  in-8  de  m-468  p.,  avec  planches.  —  Prix  :  15  fr. 

Le  volume  que  donne  aujourd'hui  M.  de  Galonné  forme  le  troisième 
et  dernier  tome  de  VHisloire  de  la  ville  d'Amiens.  Le  second  volume 
s'était  arrôté  au  18  brumaire  an  YIII  (9  novembre  1799),  au  moment  où  la 
France  ruinée,  épuisée  et  avilie  par  les  gouvernements  révolutionnai- 
res, saluait  avec  satisfaction  l'avènement  des  Consuls.  Dans  l'exposé  de 
la  vie  municipade  amiénoise  pendant  le  xix°  siècle,  que  M.  de  Galonné 
nous  présente,  il  s'est  efforcé  d'observer  la  plus  stricte  impartialité. 
ËDregistrant^crupuleusement  les  faits,  il  aspire,"dit-il,  «  à  faire  revivre 
la  vérité,  telle  qu'elle  m'est  apparue  à  travers  les  documents  contem- 
porains, telle  que  les  survivants  des  générations  de  1815  et  de  1830  me 
Tont  révélée,  telle  enfin  que  moi-même  j'ai  pensé  l'entrevoir.  > 

Pour  chacun  des  régimes  que  le  xix*  siècle  vit  éclore,  M.  de  Galonné 
fait  connaître,  non  seulement  les  faits  politiques  qui  se  déroulèrent  dans 
la  ville  d'Amiens,  mais  aussi  toutes  les  transformations  et  les  amélio- 
rations dont  sa  population  put  profiter.  En  parcourant  son  travail 
on  se  rend  compte  de  ce  que  fit  la  charité  pour  les  déshérités  de  ce 


—  344  — 

monde,  du  développement  que  prirent  dans  cette  Yllle  les  sciences» 
les  lettres,  les  arts,  Tindustrie  et  le  éommerce.  Le  contrecoup 
des  révolutions  et  des  transformations  gouvernementales  est  exposé 
avec  impartialité,  Vauteur  évitant  tpujours  soigneusement  les  appré- 
dations  mal  fondées  ou  les  récriminations  stériles.  L*un  des  der* 
niers  chapitres  retrace  avec  soin  et  avec  beaucoup  de  détails  les 
opérations  militaires  effectuées  pendant  la  guerre  de  1870  autour  de  cette 
ville.  De  nombreux  combats  furent  livrés  dans  la  région  du  Nord  et  elle 
fut  à  plusieurs  reprises  le  centre  de  manœuvres  importantes.  Une  table 
onomastique  termine  ce  volume  enrichi  de  jolies  héliogravures  et  d^un 
plan.  Jules  ViJkRD. 

Mm  IfmrmétmÊÉMmm  «t  la  réstotanee^  par  Oscard  Havard.  Paris» 
Librairie  des  Saiuts-Pères,  1907,  in-16  de  xi-22S  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Voici  un  livre  qui  sent  la  poudre  :  M.  Havard  est  un  belliqueux.  En 
4880,  lors  de  Texécution  des  décrets,  il  était  accouru,  avec  un  grand 
nombre  de  catholiques,  pour  défendre  les  religieux.  Deux  politiques,, 
qu'il  ne  nomme  pas,  vinrent  persuader  aux  combattants  de  ne  point 
engager  de  lutte  sérieuse.  L'auteur  reproduit  les  décisions  d'un  grand 
nombre  de  théologiens,  établissant  qu'un  certain  degré  d'oppression 
donne  droit  à  la  résistance,  même  jusqu'à  la  guerre  ouverte.  Il  est 
certain  que  les  révolutionnaires  ne  peuvent  repousser  cette  thèse  sans 
inconséquence,  eux  qui  ont  proclamé  que  Tinsurrection  élait  le  plus 
saint  des  devoirs. 

Mais  la  plus  grande  partie  du  livre  de  M.  Havard  est  suitout  un 
exposé  des  horreurs  commises  dans  les  guerres  religieuses  par  les 
protestants,  et  surtout  par  les  hommes  de  la  grande  Révolution.  Nous 
souhaitons  que  beaucoup  lisent  ces  pages  :  il  est  bon  que  les  nouvelles 
générations  sachent  de  quoi  sont  capables  les  jacobins  pouf  arriver  à 
leur  but  final,  qui  est  la  destruction  du  christianisme.  D.  V. 


AliaB  la  calotte!  par  Julbs  db  l'ârbonnoisb.  Paris  et  Tournai,  Gaster- 
man,  s.  d.  (l»06),  in-ie  de  573  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

L*auteùr  est  un  catholique  ardent  qui  pense  non  sans  raison  que  la 
meilleure  défensive  est  d'attaquer  Tennemi.  Son  livre  est  donc  une 
attaque  à  fond  contre  la  franc-maçonnerie.  Il  la  prend  dans  ses  origines 
qu'il  trouve  dans  le  paganisme  antique,  il  la  retrouve  datis  les  hérésies 
successives,  dans  la  secte  des  assassins,  puis  chez  les  templiers  livrés 
d'après  lui  ài  une  immoralité  navrante,  qu'il  décrit  avec  une  précision 
trop  significative  peut-être  pour  que  ce  livre  puisse  être  mis  en  toute 
main.  Le  socinianisme  et  l'illumiaisme  canalisent  toutes  ces  tendances 
coupables.  Les  juifs,  d'abord  tenus  à  l'écart  de  la  secte,  y  entrent  après 
le  congrès  de  Wilbemsbad  et  y  prennent  Irôs  vite  la  haute  main. 


r 


—  345  — 

IL  de  TÂrbonnoise  décrit  ensuite  Taclion  de  cette  société  secrôte 
dans  la  Révolution  française,  son  aplatissement  devant*  les  pouvoirs 
qu'elle  juge  trop  forts  pour  les  combattre  et  enfin  la  part  prise  dans 
l'évolution  de  la  troisième  République.  Entre  temps,  il  se  livre  i  une 
attaque  très  vive  contre  la  dynastie  des  Rothschild  et  l'accuse  d^un 
double  jeu  dans  notre  malbenreuse  guerre  avec  1* Allemagne. 

Enfin  il  montre  le  but  dernier  de  la  franc- maçonnerie,  à  savoir  la 
glorification  de  Satan.  Mais  ce  but  est  caché  au  grand  nombre  des  franc- 
maçons.  Us  sont  menés  par  des  cbsfs  inconnus  ;  après  le  30^  degré  d'ini- 
tiation, il  en  existe  d'autres,  ignorés  même  des  adeptes,  d'où  partent 
les  ordres  qui  règlent  la  marche  de  la  société. 

On  le  voit,  ce  livre  poursuit  un  but  excellent  :  démasquer  la  franc- 
maçonnerie.  Nous  craignons  toutefois  qu'il  n'ait  pas  tout  le  succès  qui 
serait  désirable.  Le  titre  suppose  un  ouvrage  de  propagande  populaire  ; 
mai^  quel  ouvrage  peut  être  populaire  en  573  pages?  Celui-ci  est  long 
même  pour  des  lecteurs  éclairés,  qui  d'ailleurs  regretteront  que  la 
documentation  y  soit  un  peu  vague,  et  que  parfois  des  soupçons  rem- 
placent les  preuves.  Ces  défauts  affaibliront  probablement  l'autorité 
qui  devrait  être  attachée  à  un  livre  de  cette  nature.  D.  T. 


JFeancs  Gens  de  France^  publication  de  VAction  populaire.  Abbeville, 
Paillart,  s.  d.,  iu-S  de  366  p.  —  Prix  :  2  fp.  50. 

C'est  bien  le  sentiment  de  la  vie,  d'une  vie  montante  et  riche  de  pro- 
messes, que  donne  la  vaillante  et  active  jeunesse  dont  ces  pages  expo- 
sent les  préoccupations  et  les  diverses  entreprises  d'apostolat  social. 
Sur  la  formation  des  idées  et  de  Tàme,  on  trouvera  de  pénétrantes 
éludes  de  M.  Tabbé  L.  Le  moi  ne  [L'Idée  so'^iale  au  collège],  de  M.  l'abbé 
Leieu  {L'Idée  sociale  dans  lescercles  d'études),  de  M.  Max  Turmann  [L'Idée 
sociale  en  marche),  de  M.  G.  Leroz(-É^re  quelqu'un]^  de  M.  G.  Desbuquois^ 
qui  a  écrit  des  pages  bien  justes  sur  le  Devoir  de  la  foi^  ou,  pour  mieux 
dire,  sur  le  devoir  de  développer  la  foi.  Les  œuvres  variées  entre 
lesquelles  se  partage  le  dévouement  des  jeunes,  sont  passées  en  revue, 
depuis  la  Jeune  Garde  du  Sillon,  la  Fédération  régionale  des  groupes 
d'études  du  sud-est,  des  Cercles  d'instruction  populaire,  comme  à 
Epernay,  la  Fédération  gymnastique  et  sportive  des  patronages  de 
France  (F.  G.  S.  P.  F.)  du  docteur  Michaux,  jusqu'aux  groupements  de 
la  Jeunesse  catholique,  et  aux  patronages  qui  n'ont  pas  peur  de  garder 
ce  nom  traditionnel,  et  qui  peuvent  fort  bien  être  néanmoins  de  fortes 
écoles  de  foi  et  d'énergie,  comme  celui  de  Mont  rouge,  dont  M.  Frédéric 
Duval  parle  avec  autant  de  cœur  que  de  compétence.  Certains  de  ces 
réformateurs  ne  croient-ils  pas  à  une  trop  radicale  solution  de  continuité 
entre  le  travail  actuel  et   le   travail  antérieur  de   Thumanilé?  Ne 


—  346  — 

Bubissent-il^  pas  et  n'exploitent-ils  pas  avec  excès  le  prestige  de  mots 
qui  prèteat  à  de  daogereuBes  équivoques?  G*est  mon  sentiment.  Mais 
il  faut  souhaiter  de  plein  cœur  à  ces  jeunes  de  répandre  victorieusement 
la  conviction  profonde  qu*ils  ont  tous  qu'il  n'y  a  nulle  incompatibilité 
—  au  contraire  —  entre  le  christianisme  intégral  et  les  légitimes  aspira- 
tions de  la  ci  lé  moderne.  Baron  J.  ânqot  obs  Botours« 


Eie*  Ori|çlnc«  du  Centre  allemand.  Cangrès  eathaliqae  de 
Mayenee  (t9'i9)  ;  traduction  de  Marius  Bbssibrbs  avec  Préface  et 
notes,  par  G.  Gotau.  Paris,  Bioud,  1907,  in-16  de  336  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ceci  est  une  vieille  histoire,  mais  qui  a  un  intérêt  très  actuel.  En  1848^ 
la  situation  des  catholiques  allemands  n'était  pas  très  différente  de  la 
nôtre  aujourd'hui  :  gouvernements  tracassiers  et  tyranniques,  le  parle- 
ment de  Francfort  hostile  en  grande  majorité,  quatre-vingt-neuf  députés 
catholiques  sur  cinq  cents,  les  populations  se  détachant  peu  à  peu  de 
ridée  religieuse.  On  n'a  qu'à  lire  la  Préface  de  M.  Goyau,et  Tlntroductioa 
du  compte  rendu  du  congrès  pour  juger  combien  la  situation  de  l'Église 
était  précaire  dans  les  pays  de  langue  allemande.  Des  catholiques  zélés 
eurent  la  pensée  de  faire  un  grand  effort  pour  réveiller  la  foi  et  assurer 
la  liberté  de  l*Ëglise.  Par  leur  influence,  il  se  forma  de  toutes  parts  des 
associations  locales,  où  l'on  n'admettait  que  des  catholiques,  mais  sans 
distioction  de  parti  et  d'opinion.  Puis  on  décida  la  réunion  des  délé- 
gués de  toutes  les  associations  catholiques  en  un  grand  congrès  à 
Mayenee.  L^entreprise  réussit  à  merveille,  etH'on  y  arrêta  la  constitu- 
tion de  la  grande  association  catholique  allemande.  C'est  elle  qui  sou* 
tient  aujourd'hui  au  parlement  le  parti  du  centre,  que  Bismarck  n'a  pu 
asservir. 

Alors,  les  promoteurs  de  l'association  n*avaîent  aucune  visée  poli- 
tique. Au  contraire,  ils  excluaient  expressément  les  questions  gouver- 
nementales. Les  statuts  rédigés  à  Mayenee  indiquent  trois  buts  à 
l'association  :  défendre  la  liberté  de  l'Église,  obtenir  la  liberté  d'ensei- 
gnement et  surtout  réveiller  la  foi  dans  les  populations.  En  ne  travail- 
lant que  pour  Dieu,  elle  est  devenue,  sans  le  chercher,  une  puissance 
parlementaire  formidable* 

Il  y  a  là  pour  nous  un  grand  exemple.  Nous  devons  remarquer  qu^en 
1848,  les  catholiques  allemands  avaient  pris  modèle  sur  nous.  En  effet, 
lors  de  la  clôture  du  congrès,  ils  eurent  soin  de  notiQer  la  constitution 
de  leur  association  à  l'Association  française  pour  la  liberté  de  l'ensei- 
gnement. Mais,  en  France,  on  n*eut  pas  plus  tôt  obtenu  cette  liberté 
que  les  troupes  catholiques  se  dispersèrent  sans  se  préoccuper  de  tirer 
parti  de  la  victoire.  Ou  n'imagina  pas  qu'il  y  eût  une  action  à  exercer 
sur  les  masses  et  l'on  s'en  remit  au  gouvernement  de  garder  les  posi- 
tions conquises.  C'est  une  faute  que  nous  payons  aujourd'hui. 

D.  V. 


\ 
\ 


—  347  — 

•fta  Mation  belflpe,  t9SIKi90A.  Liège,  Desoer  ;  BruzoUes,  Weissen- 
bruch,  s.  d.,  gr.  inS  de  zxi-490  p.  —  Prix  :  12  fr.  50. 

A  roceasioQ  de  rExposition  universelle  qui  s'est  tenue  Tan  dernier 
à  Liège,  le  Comité  exécutif  de  celte  exposition  a  eu  Tidée  d^une  série 
de  conférences,  destinées  à  présenter  un  tableau  d'ensemble  de  révo- 
lution de  la  Belgique  pendant  les  trois  premiers  quarts  du  premier 
siècle  de  son  histoire  en  tant  que  monarchie  indépendante.  Ce  sont  ces 
conférences  qui  sont  publiées  luxueusement  sous  le  titre  que  j*ai  trans- 
crit ci-dessus.  Elles  sont  naturellement  de  mérite  inégal,  puisqu'elles 
émanent  d'auteurs  très  différents;  mais,  toutes  sont  intéressantes, 
toutes  s'inspirent  d'un  vibrant  patriotisme,  toutes  contribuent  à  créer 
une  «  synthèse  éloquente  des  efforts  déployés  par  la  Belgique  dans 
tous  les  domaines  de  son  activité  intellectuelle  et  matérielle;  elles 
résument  soixante-quinze  ans  d'histoire.  »  En  voici  les  titres  :  Les 
Origines  de  l'État  belge,  par  H.  Pirenne  ;  la  Commune  de  Liège  dans 
l'histoire,  par  G.  Kurth  ;  les  Libertés  constitutionnelles  en  Belgique, 
par  L.  Dupriez;  les  Œuvres  et  les  études  sociales  en  Belgique,  par  H. 
Carton  de  Wiart  ;  la  Révolution  industrielle  en  Belgique,  par  E.  Wax- 
weiler  ;  le  Développement  commercial  de  la  Belgique,  par  L.  Strauss  ; 
le  Développement  industriel  de  la  Belgique,  par  Ch.  Morisseaux  ;  le 
Développement  agricole  de  la  Belgique,  par  E.  Yliebergh  ;  l'Expansion 
coloniale  belge,  par  le  colonel  Thys  ;  les  Lettres  françaises  en  Belgique, 
par  £.  Verhaeren  ;  les  Lettres  néerlandaises  en  Belgique,  par  A.  Ver- 
meylen  ;  la  Littérature  wallonne  à  Liège,  par  Y.  Chauvin  ;  l'Art  natio- 
nal belge,  par  C.  Lemonnier  ;  l'Art  musical  en  Belgique,  par  M.  Kuffe- 
rath  ;  les  Sciences  de  la  matière  en  Belgique,  par  L.  Crismer  ;  les 
Sciences  de  la  vie  en  Belgique,  par  A.  Lameere  ;  les  Sciences  morales 
en  Belgique,  par  M.  Wilmotte  ;  l'Évolution  philosophique  en  Belgique, 
au  XIX*  siècle,  par  P.  Hoffmann  ;  l'Évolution  du  droit  national,  par  Ed. 
Picard  ;  le  Roi  Léopold  II,  par  L.  Hennebicq.  Cette  énumération  donne 
une  idée  complète  de  ce  qu'il  y  a  dans  la  Nation  beige.  C'est  un  livre 
important,  où  se  trouvent  des  leçons  à  méditer,  des  exemples  à  suivre, 
des  connaissances  à  acquérir;  je  n'hésite  donc  pas  à  en  recommander 
la  lecture.  Armand  d'Herbomez. 

Deux  Études  sur  la  Orèee  moderne.  Cmpodistrias.  lie 
Royaume  des  llellène«,  par  le  comte  db  Gobineau.  Paris,  Pion- 
Nourrit,  1905,  ia-i8  de  iv-327  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

L'éditeur  a  réuni  dans  ce  volume  un  des  premiers  et  un  des  derniers 
travaux  de  M.  le  comte  de  Gobineau.  L'article  sur  Capodislrias  a  paru 
en  1841  dans  la  Bévue  des  Deux  Mondes,  le  Royaume  des  Hellènes 
forme  une  série  d'articles  publiés  dans  le  Correspondant  de  mai  à 
novembre  1878.  M.  le  comte  de  Gobineau  cherche  à  déterminer  la  part 


—  348  — 

qui  revient  à  Gapodistrias  dans  les  transactions  politiques  de  son  tempe* 
Porté  aux  nues  par  ses  amis,  par  ses  créatures  et  surtout  par  les  parti- 
sans de  la  Russie,  il  chercha  surtout,  il  faut  le  reconnaître,  à  plier  son 
peuple  à  des  formes  moscovites.  Il  rêva  une  union  inlime  de  la  Grèce 
avec  Tempire  russe. 

L'étude  sur  le  Royaume  des  HeUèneseAi  un  plaidoyer  en  faveur  de  ce 
peuple.  Tour  à  tour  TËurope  a  eu  sur  lui  les  opinions  les  plus  opposées. 
On  est  passé  de  Tenthousiasme  romanesque  des  premiers  temps 
à  une  désillusion  qui  touchait  à  l'injustice.  Notre  ambassadeur  à 
Athènes  a  cru  devoir  réhabiliter  le  pays  qu^il  connaissait  mieux  que 
ses  dôlracleurs.  Pendant  que  cette  éternelle  affaire  de  Crète  traversait 
une  phase  particulièrement  fâcheuse,  le  comte  de  Gobineau  a  su  faire 
la  dififérence  entre  les  aspirations  légitimes  des  Grecs  et  la  manière 
dont  leur  diplomatie  cherchait  à  la  réaliser.  Si  <  les  méprises  des  con- 
ducteurs de  la  politique  grecque  le  faisaient  désespérer  temporaire- 
ment de  l'avenir  du  peuple  hellène,  il  regagnait  coufîance  quand  il 
constatait  dans  ce  peuple  lui-même,  un  foi^d  si  précieux,  des  qualités 
si  excellentes,  des  talents  si  riches  et  si  variés.  » 

M.  de  Gobineau  montre  dans  le  peuple  hellène  le  dépositaire  de  toute 
la  science  morale  dans  l'Orient  chrétien,  l'éducateur  de  ses  voisins.  Il 
voit  aussi  dans  cette  race  particulièrement  cultivée  et  intelligente,  une 
barrière  protectrice  contre  l'asiatisme  et  le  slavisme,  la  race  qui  s'inter- 
posera entre  les  Orientaux  et  les  Occidentaux  au  jour  de  la  grande 
liquidation  entre  l'Europe  et  l'Asie.  £.  B. 


Ijettre**  et  papiers  du  chAiieelier  comte  db  NsssBLfiODB,. 
19SO-t(lftfl*  Extraits  de  ses  archives,  publies  et  annotés  avec  une 
iQtroductiou  par  le  comte  A.  nu  Nbssblroob.  T.  IV.  iSét  Paris,  Lahure>^ 
8.  d.  ,1906S  in-8  de  325  p.,  avec  2  portraits.  —  Prix  :  7  fr.  50. 

Sijron  remarque  que  ce  volume  se  réfère  à  la  seconde  partie  de 
Tannée  1812,  époque  de  la  campagne  de  Russie  et  de  la  retraite  de 
Moscou,  on  comprend  quel  intérêt  particulier  il  peut  présenter.  A  ce 
moment,  le  jeune  comte  de  Nesselrode  est  attaché  à  TÉtat-major  de 
Tarmée  russe  comme  agent  diplomatique  du  cabinet  de  Tempereur 
Alexandre;  ses  lettres  sont  adressées  à  sa  jeune  femme  demeurée  à 
Saint-Pétersbourg,  mais  les  correspondances  qu'il  reçoit  et  qui  sont 
données  n'offrent  pas  une  valeur  documentaire  moindre,  tout  au  con- 
traire ;  son  collègue,  M.  d'Anstedt,  possède  une  plume  d'originalité  et 
d'esprit  et  par  lui  nous  possédons  des  détails  très  curieux^  très  nouveaux 
sur  la  désastreuse  retraite  de  Napoléon  ;  c*esl  un  adversaire  acharné  de 
TEmpereuret  de  la  France  qui  écrit  :  il  faut  tenir  compte  de  cet  état 
d'âme,  mais  nous  entendons  de  la  sorte  un  son  de  cloche  diflérent  de 
celui  auquel  sont  habituées  nqs  oreilles  sur  cette  lutte  acharnée.  Si 


—  349  — 

nous  ne  connaissions  pas  leséYénemenls,  nous  démêlerions  difâcilement 
d^abord  que  M.  d*Ansledl  parle  de  nos  victoires  de  la  Moscowa  et  de 
Moscou,  car  il  ne  voit  dans  ces  combats  que  nos  effroyables  pertes 
d'hommes,  mais  il  faut  bien  convenir  qu'à  porter  un  jugement  d'ensem- 
ble, toute  cette  expédition,  pour  glorieux  qu'en  furent  les  débuts 
demeure^  un  épouvantable  désastre.  C'est  ce  dont  se  félicitèrent  les 
diplomates  russes  «  pour  la  paix  de  TËurope.  »  Doue,  nous  sommes  ici  en 
face  d'une  source  très  intéressante  de  renseignements  pour  Tannée  1812. 
Trois  documents  importants  suivent  ces  lettres  :  !<>  Un  rapport  de 
M.  de  Gentz  à  M.  de  Nesselrode  sur  les  déclarations  du  gouvernement 
anglais  à  propos  du  blocus  continental  et  des  griefs  ofâciels  de  la 
France  contre  le  cabinet  britannique  (mars-avril  4812);  j2<»  une  dépêche 
du  comte  Roumiantsof  au  duc  de  Bassano  (l'éditeur  a  tort- de  l'appeler 
c  comte  >),  dép'^che  du  mois  de  mai  1812;  3<>  un  rapport  du  prince 
Ozartoryski  au  Tzar  sur  le  rétablissement  de  la  Pologne.  Ces  deux 
deroiôres  pièces  ne  sont  pas  inédites,  mais  leur  valeur  est  grande  et 
leur  intérêt  n'a  pas  diminué.  Le  comte  de  Nesselrode  a  ajouté  un 
résumé  des  conclusions  du  prince  Czarloryski.  Ce  document  précis 
termine  le  volume.  Geoffroy  db  Grandmaison. 


Sverlge  iicli  FranKrilie  under  IVordisba  kriget  oeli 
Spanska  HacceastonsUrisen,  iàren  1 700-1901.  (I^a 
Steèdie  et  France  pemiaiiC  la  guerre  da  ]¥ord  m€  la  erlae 
de  la  flaeeeesien  eapagnole,  en  1900-1  TOI),  parUsHMAN 
Bruun.  Upsala,  impr.  Almqvist  et  Wikseli,  190oj  in-8  de  xix-235  p. 

Il  n'y  a  rien  de  Baillant  dans  les  relations  de  la  France  avec  la  Suède 
pendant  la  très  courte  période  que  l'auteur  étudie  <r  pour  éclairer, 
comme  porte  le  sous-titre,  la  politique  étrangère  de  la  Suède  sous 
Charles XII.  »  Aussi,  ni  F.  F.  Garlson.dana  sa  volumineuse  Histoire  de  la 
Suède  sous  les  rois  de  la  maison  palatine,  ni  d'autres,  pas  m<^me  les 
«uteurs  de  monographies  qui  ont  touché  au  sujet,  ne  l'ont  approfondi. 
Ce  n'est  pas  que  les  sources  manquent  :  outre  une  dizaine  de  recueils  de 
•documents  imprimés,  il  y  en  a  beaucoup  d'inédits,  et,  sans  qui  tter  la  Suède 
pour  faire  des  recherches  en.  France,  M.  H.  Brulin  a  trouvé  aux  archives 
de  l'État  à  Stockholm  des  extraits  de  la  correspondance  de  nos  diplo- 
mates, copiés  à  Paris»  par  Warhenberg,  et  nombre  d'originaux  suédois 
aux  mêmes  archives^  ainsi  que  dans  les  bibliothèques  de  Stockholm  et 
d'Upsala  et  dans  la  riche  collection  du  grand  chambellan  Cari  Bonde 
au  château  d'£ric8berg  ;  mais  les  négociations  qui  portèrent  simulta- 
nément ou  successivement  sur  les  duchés  Nordalbingiens,  la  Saxe,  la 
Pologne,  et  la  Livonie,  étaient  si  compliquées  qu'il  était  difficile  de 
tirer  d'une  manière  brute  une  narration  limpide  et  animée.  L^auteur 
^  l'a  pas  essayé  :  il  n'a  pas  décrit  le  théâtre  des  événements,  ni  fait 


—  350  — 

« 

le  portrait  des  acteurs,  mais  il  expose  largement  les  circonslances, 
même  lointaines,  dans  lesquelles  e*engageaient  les  intrigues  et  se  pour- 
suivaient les  négociations.  Il  s'est  surtout  attaché  à  Texactitude  en 
analysant  les  documents,  en  en  donnant  des  extraits,  non  dans  le  texte, 
mais  en  note  sous  chaque  page,  et  en  en  reproduisant  quelques-uns 
dans  Tappendice.  Si  ce  tahleau  n'a  rien  de  brillant,  il  a,  du  moins,  le 
mérite  de  fournir  d*excelleots  matériaux  aux  écrivains  qui  traiteront  le 
sujet  autrement  qu'en  simples  érudits.  Il  y  a  dans  ce  travail  un  nouvel 
exemple  du  zèle  avec  lequel  les  étudiant»  suédois  préparent  la  revision 
de  rhistoire  de  leur  pays.  £.  Bbauvois. 


Un   Epicurleii  ••«■  la  Terreur.    Hérault   de   Séefaelle^ 

(1961-19114),  d'après  des  documents  ioédits,  par  Êmilb  Daed.  Paris, 
Perrin,  1907,  petit  in-8  de  388  p.,  avec  planches.  —  Prix  :  5  fr. 

Hérault  de  Séchelles.  €Buirree  littéraires,  publiées  avec  une 
Préface  et  des  notes  par  Ëmilb  Dard.  Même  librairie,  1907,  in-16  de  xiii- 
262  p.,  avec  portrait.  —  Prix  ;  3  fr.  HO. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  M.  Emile  Dard  s^attaque  aux  roués 
de  Tancien  régime  entraînés  dans  la  mêlée  révolutionnaire.  Après  avoir 
peint  Laclos,  il  nous  montre  Hérault  de  Séchelles.  Ge  cousin  de  M°*^  de 
Polignac,  ce  représentant,  avec  son  ami  Lepelletier  de  Saint^Fargeau 
du  Parlement  de  Paris...  à  la  Convention,  est  aussi  intéressant  pour 
un  observateur  des  infirmités  morales  qu'antipathique  à  quiconque 
croit  rbonnèteté  privée  et  publique  un  des  éléments  essentiels  de  toute 
réputation.  On  Ta  surnommé,  à  la  fin  de  sa  vie,  TAlcibiade  de  la  Révo- 
lution ;  son  biographe  le  qualifie  de  c  prince  des  intellectuels  de  ce 
temps-là  »  (p.  34)  et  il  Tétait  en  effet,  avec  Tétalage  de  «  rosserie  »  qui 
lui  fit  écrire  sa  Visite  à  Buffon.  Nihiliste  dans  ses  croyances,  libertin 
dans  sa  conduite,  il  ne  professa  que  le  culte  du  moi.  Son  goût  pour 
les  plaisirs  lui  fil  courir  des  aventures  multipliées,  auquelles  se  rai- 
tacheat  entre  autres  les  noms  d'Adèle  et  d'Aurore  de  Bellegarde,  ainsi 
que  dlllyrine  de  Morency.  Son  ambition  le  poussa  dans  cette  carri^e 
orageuse  où  il  devait  devenir  l'/ami  de  Danton,  le  pontife  des  fêtes  de 
la  Nature  et  le  rédacteur  de  la  Constitution  mort-née  de  1793.  Il  la  sui- 
vit jusqu'à  son  dernier  terme,  qui  fut  pour  lui  la  guillotine,  comme 
pour  tant  d'autres. 

M.  Dard  a  divisé  cette  biographie  en  trois  périodes,  caractérisées  par 
ces  titres  :  La  Douceur  de  vivre.  V Ivresse  révolutionnaire.  L'Abîme,  Il  a 
replacé  avec  art  son  triste  héros  dans  les  milieux  si  divers  traversés 
par  lui.  Chemin  faisant,  il  a  ressuscité  (p.  83-104)  la  figure  d'un  excen- 
trique, Antoine  de  Lasalle,  auteur  d'un  système  physico-moral  dont  il 
n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  des  précurseurs  oubliés.  Hérault  de 
Séchelles  rédigea,  d'après  ses  idées,  son  Codicille  politique  et  pratiqtAe^ 
recueil  de  maximes  égoïstes  et  cyniques  auxquelles  il  conforma  sa  vie* 


n 


—  351  — 

Cet  opuscule,  joiat  au  pamphlet  «  pince-sans-rire  »  contre  Buffon,  a  été. 
réédité  par  M.  Dard,  ainsi  que  divers  autres,  dans  un  volume  à  part, 
intéressant  à  consulter  pour  ceux  qui  aiment  à  étudier,  dans  leurs  mani^ 
festations  variées^  les  misères  et  les  aberrations  de  Torgueil  humain. 

L.  P. 

LanicitiuiUi  aTant  r  c  EMat  «vr  l'Indifférence  ]»,  tT après  de$ 

doeumenU  inédits  (y7S^-  4847).  Étude$  sur  ta  vie  et  ses  ouvrages,  par  AnâTOLS 
Fbuqbrb.  Paris,  Bioud,  1906,  in-8  de  xiii-460  p.  —  Prix  :  10  fr. 

Pour  des  motifs  d*ordre  religieux  et  social,  dont  Texposition  dépasserait 
de  beaucoup  le  cadre  d'un  compte  rendu  bibliographique,  il  est  évident 
que  depuis  quelques  années  on  étudie  passionnément  La  Mennais.  Un 
des  travaux  les  plus  «  scientifiquement  »  ordonné  est  sans  doute  celui 
que  je  signale  en  ce  moment.  Afin  de  mieux  comprendre  Pinfluence  de 
La  Mennais  sur  ses  contemporains  et  môme  sur  tout  le  xix"  siècle, 
M.  Anatole  Fougère  lètudie  le  célèbre  écrivain  dans  ses  «  origines  >. 
Après  une  courte  Préface  très  claire  et  bien  présentée,  il  fait  une  rapide 
revue  des  t  sources  »  de  la  biographie  de  La  Mennais.  Ses  renseigne- 
ments demeurent  très  complets  et  parfaitement  tenus  à  jour  des  plus 
récentes  découvertes.  Ce  travail  bibliographique  est  complété  de  la 
façon  la  plus  heureuse  par  un  Appendice  (p.  248  à  440)  qui,  à  lui  seul, 
constitue  un  travail  tout  ^  fait  précieux.  C'est  une  Table  chronologique 
de  la  Correspondance  générale  (connue  jusqu'ici)  de  La  Mennais,  du 
commencement  de  1806  à  la  fin  de  1853.  Chaque  lettre  est  classée  à  sa 
date,  avec  la  référence  de  la  publication  où  elle  se  trouve,  et  analysée, 
citée  même  en  partie,  suivant  l'importance.  Il  est  inutile  d'insister  sur 
la  valeur  d'une  semblable  étude.  Suit  une  liste  chronologique  des 
pamphlets  ou  articles  de  Tauteur  des  Paroles  d'un  croyant  (1844-1847) 
et  un  Index  alphabétique  des  noms  de  personnes  contenus  dans  la 
table  de  la  Correspondance. 

Après  cet  immense  labeur,  si  méritoire  et  pour  lequel  noi]^  lui 
devons  nos  plus  vifs  remerclments,  M.  Feugëre  aborde  le  côté  historique 
de  Texistence  de  Féli,  de  sa  naissance  à  son  ordination.  Armé  comme 
il  l'était  par  son  travail  bibliographique  préparatoire,  Tauteur  a  pu 
rendre  nouveaux,  plus  précis,  soigneusement  vérifiés  ces  dix  chapitres 
sur  la  famille  du  célèbre  polémiste ,  Bon  adolescence,  sa  conversion 
(1804};  sa  vie  intime  avec  son  frère  Jean  (1805-1807);  leurs  débuts  dans 
Tapologétique  religieuse;  son  livre  de  la  Tradition  de  VÈglise  sur 
l'inslUuiion  des  évêques  (1814)  ;  son  mysticisme,  ses  premières  œuvres 
de  polémique;  la  «  crise  de  Tordination  »  (1816-1817). 

tous  ces  chapitres  renferment,  en  bon  style,  des  aperçus  curieux, 
des  documents  précieux.  La  «  Conclusion  »  (p.  235  à  248)  appelle  la 
méditation  du  lecteur  et  forme  un  excellent  résumé  de  toute  cette  époque^ 


—  352  — 

sigaificalive  des  <  origines  »  d'un  esprit  si  mystérieux  et  i  la  fois  ai 
-curieux  à  étudier.  Ce  volume  fait  avancer  avec  bonheur  a  Thistoire  b 
déûnitive  du  solitaire  de  la  Chênaie.     Geoffroy  db  Granbma.ison. 


nem  Origines,  mémoires  et  réeits,  par  FaéoBRic  Mistral.  Trad. 
du  proveuçal.  Paris,  Plon-Nourrit,  19u6,  in-l6  de  367  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Voici  Tun  des  plus  charmants  livres  parus  au  cours  de  l'annéeT  finie. 
Sans  doute,  pour  en  apprécier  toute  la  saveur  originale,  il  faudrait  le 
lire  dans  la  langue  de  Mistral  ;  mais  ce  n'est  pas  à  la  portée  de  tout  le 
monde,  et  la  traduction  française,  autant  que  la  différence  de  deux 
langues  sœurs  Ta  permis,  garde  beaucoup  des  parfums  de  Provence 
qui  embaument  le  texte  provençal.  Dans  ce  livre.  Mistral  raconte  ses 
souvenirs,  son  origine,  son  enfance,  sa  jeunesse,  ses  débuts  dans  la 
vie  littéraire,  avec  une  bonhomie  charmante,  où  s^ajoule  la  fleur  de 
poésie  qui  ne  saurait  élre  absente  môme  de  Fœuvre  en  prose  d'ua 
poète.  Mais  on  y  trouve  autre  chose  encore  par  quoi  le  livre  prend  un 
intérêt  général  qui  en  augmente  singulièrement  la  valeur.  (Test 
l'histoire,  en  effet,  de  la  renaissance  provençale,  illustrée  de  jolies 
légendes  des  temps  passés  et  de  charmants  récits  ou  poésies  des  plus 
glorieux  et  des  plus  aimés  entre  les  morts  du  félibrige;  tout  cela 
réveillé  et  ressuscité  par  l'esprit  primesautier  de  Mistral,  ûdèle  gardien 
des  traditions  de  son  cher  pays  de  Provence.  Histoire  d'un  homme,  et 
quel  homme  et  quel  poète  !  histoire  de  mœurs  populaires,  d*une  si 
pittoresque  naïveté,  histoire  d'une  littérature  rajeunie  qui  a  jeté  tant 
d*éclat  et  susdté,  dans  toute  la  région  de  langue  d*oc,  de  si  intéres* 
santés  résurrections,  voilà  ce  qu'on  trouve  dans  ce  volume,  où  dlilustres 
morts,  Roumanille,  Aubanel,  Daudet,  d'autres  encore,  revivent  sympa- 
thiques sous  le  souffle  créate.ur  d'un  grand  poète  ami.  En  vérité  ce 
iivre  de  Tauleur  de  Mireille  est  à  la  fois  instructif,  émouvant,  amusant 
et  charmant.  Tous  ceux  qui  le  liront  voudront  en  connaître  la  suite  et 
la  fin.  Je  fais  le  vœu  que  Mistral  ne  nous  les  fasse  pas  longtemps 
attendre.  Edouard  Pontal. 


X*AilAlr«  jr.-jr.  MmwÊÊmemm,  par  Edouard  Rod.  Paris,  Perrin,  \¥»,  in-s 

de  xiv-359  p.,  avec  2  portraits.  —  Prix  :  5  fr. 

C'est  à  un  épisode  de  la  vie  de  J.-J.  Rousseau  et  de  Thistoire  de 
•Genève  qu'est  consacré  ce  Yolume  de  M.  Edouard  Rod.  V Affaire  J.^J^ 
Rùtiêêeau,  comme  Tintituie  Fauteur,  n'a  pas  duré  longtemps,  mais  elle 
a  fait  couler  des  flots  d'encre,  déchaîné  des  passions  violentes  ei  pré- 
paré d'importants  bouleversements  politiques.  Le  philosophe  avait 
déjà  quitté  Genève,  lorsqu'il  publia  le  Contrat  social  et  VÉmile  ;  mais 
•ces  deux  ouvrages  battaient  en  brèche  les  principes  religieux  ei  poti* 
tiques  sur  lesquels  était  fondé  le  gouvernement  de  la  République.  Le 


—  353  — 

Pelii Conseil  s'émut,  il  fit  saisir  les  deax  onrrageg  et  chargea  le  pro- 
cureur général  Tronchiu  de  faire  un  rapport  sur  la  question.  Celui-ci, 
tout  en  admirant,  comme  lettré  «  ces  deux  livres  qui  étincelieot  d'au- 
dace et  de  génie  »  dut,  comme  magistrat,  reconnaître  qu*ila  contenaient 
des  c  erreurs  pernicieuses  »  et  que  l'i^mi/e  était  a  une  satire  indécente  > 
de  la  religion  révélée.  Il  concluait  à  la  suppression*  Le  Petit  Conseil  ne 
se  contenta  pas  de  la  destruction  de  Tœuvre,  il  décréta  Tauteur  de  prise 
de  corps.  Grand  émoi  naturellement  chez  Rousseau  et  chez  ses  anus, 
quoique  ceux-ci  fussent  parfois  assez  durs  pour  le  philosophe  et  que 
Tun  des  plus  ardents,  Jean-Audré  de  Luc,  ait  écrit  que  «  la  passion 
dominante  de  Rousseau  était  Taversion  de  toute  gène  sociale»  »  L'exilé 
écrivit  au  premier  syndic  quUl  abdiquait  son  titre  de  citoyen    de 
Genève.  Et  alors  commence  une  guerre  de  brochures,  dans  laquelle 
8*engagent  et  les  partisans  du  gouvernement  genevois,  et  ses  adver- 
saires, heureux  de  pouvoir  compter  parmi  eux  un  écrivain  aussi  élo- 
quent et  aussi  universellement  connu  que  Jean-Jacques.  Il  faut  savoir 
grand  gré  à  M.  Edouard  Rod  d'avoir  eu  la  patience  de  parcourir  et 
d'analyser  tous  ces  pamphlets,  dont  la  lecture  doit  être  souvent  sin- 
gulièrement insipide  :  les  Lettres  écrites  de  la  campagne,  les  RepréMen- 
talions,  les  Lettrée  écrites  de  la  montagne^  les  Lettres  d^un  eotUaire^  les 
Lettres  populaires,  les  Dialogues  de  village^  les  Princes  maniqués^  VÉpitre 
à  Damon^  tant  d'autres  encore,  en  prose  et  en  vers,  qu'il  serait  trop 
long  d'énumérer.  Les  passions  furent  soulevées  non  seulement  à  Genève, 
mais  même  à  Métiers,  dans  la  principauté  de  Neuchàtel,  où  Rousseau 
s'était  réfugié  et  où  la  populace  jeta  des  pierres  ecHitre  sa  maison,  et, 
de  toute  cette  polémique  résulta  en  somme  l'expulsion  du  philosophe. 
Le  Petit  Conseil  l'emportait  donc  ;  mais  ce  fut  une  victoire  à  la  Pyrrhus. 
Confiant  dans  l'appui  de  la  France  et  de  ses  alliés  de  Berne  et  de 
Zurich,  il  s'endormit  dans  son  triomphe.  Ses  adversaires,  eux,  ne 
désarmèrent  pas  :  les  idées  semées  par  Rousseau  germèrent  et  fmcti- 
fièrenC,  sur  ce  terrain  bien  préparé,  et,  après  de  longues  agitations, 
aboutirent  à  une  révolution.  «  Les  conservateurs,  dit  justement  M.  Rod, 
aimant  à  jouir  de  ce  qu'ils  ont,  s'abandonnent  à  la  douceur  de  somno- 
ler dans  une  sécurité  facilement  trompeuse...  Au  contraire,  les révo^u^ 
tionnaires,  sires  aux  dents  longues,  aiguisées  par  la  faim,  ne  dorment 
guère,  ne  se  âant  qu'à  eux-mêmes,  opposent  la  passion  à  la  paresse, 
l'enthousiasme  à  la  veulerie,  au$2rmentent  leurs  forces,  exercent  leur 
prévoyance  et  leur  adresse,  et  finissent  par  dévorer  ceux  qui,  jusque 
sous  leurs  dents,  s'étonnent  de  l'être.  » 

Est-ce  seulement  à  la  république  de  Genève  que  s'appliquent  ces 
éclatantes  vérités  ?  Max.  de  la  Rochatbuib. 


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Avril  1907.  T.  CIX.  23. 


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—  354  — 

C^nqiilpteélsreM  et  R^iteleto.  Wirnln  «ans  couroniie.  Du  Itoi 
des  Canarien  à  l'empereur  du  SaHara,  par  le  baron  M  abc 
DB  ViLLiBBS  DU  Tbrraqb.  PaMs,  Perrii),  1906,  In-8  de  vi-474  p.,  avec  por- 
traits et  cartes.  —  Prix  :  5  fr. 

C'est  une  longue  liste  curieuse,  singulière,  disparate  et  variée. 
Le  manque  d'uniformité  même  apportait  à  écrire  ce  livre  une  difficulté 
que  l'auteur  n*a  pas  vaincue.  L'esprit  du  lecteur  voltige  au  milieu  de 
ces  sujets  multiples,  sans  pouvoir  se  fixer.  Aucun  de  ces  personnages 
n*est  étudié  à  fond  :  de  là  une  déception  en  parcourant  le  récit  trop 
rapide  et  trop  succinct  de  leurs  odyssées.  On  eût  aimé  apprendre 
davantage  sur  ces  <  rois  »  mal  connus  ;  pour  cela  il  eût  fallu  recher- 
cher, trouver,  mettre  en  œuvre  des  documents  originaux  qui  nous 
manquent  encore. 

Les  principales  aventures  contées  se  rapportent  au  baron  de  Bélhen- 
court  ;  à  Théodore,  prince  de  Corse  ;  aux  soldats  de  fortune  dans  les 
Indes;  au  marquis  de  Rays  (Port-Breton);  au  baron  Harden-Hickey. 
Les  deux  chapitres  les  mieux  traités  concernent  le  comte  de  Raousset* 
Boulbon,  le  conquérant  de  la  Sonora,  et  Orélie  I*',  c  roi  d'Araucanie.  » 
Elles  sont  curieuses,  mais  incomplètes,  alors  qu'elles  eussent  pu  et  dû 
être  étayées  de  renseignements  historiques,  les  études  sur  le  champ 
d'asile  du  général  Lailemand  au  Texas;  les  phalanstériens  en  Amérique 
(Cabet  et  Considérant);  les  Mormons  (Brigham-Young).  L'idée  de 
M.  de  Villiers  du  Terrage  était  séduisante  et  ingénieuse;  mais  il  a  mené 
trop  vite  ses  travaux.  C.  C. 

fitudiea  in  aneient  Persian  Himtorj,  by  P.  Ebrshasp.  London, 
Trilbner,  1905,  in-b  cartonné  de  x-186  p. 

Lia  Itoeeraie  du  savair,  €^lsàr~é  maréiét;,  texte  persan  publié 
par  HoÇBTNB  AZAD.  Paris,  Gailmoio,  1906,  petit  in-8  de  204  p.  — Prix: 5  fr. 

lia  Roseraie  «lu  oairoir,  choix  de  quatrains  mijêtiques  tiré*  des  meilleurs 
auteurs  persans,  traduits  pour  la  première  fois  en  français,  par  HoçairNB 
AzAD,  avec  une  latroduction  et  des  notes  critiques,  littéraires  et  philo^ 
sopliiques.  Paris,  Guilmoto,  1906,  petit  in-8  de  xxxv-360  p.  —  Prix; 5  fr. 

Seyyèd  Ail  Holianiined  dit  le  Bâb,  par  A.-L.-M.  Nicolas.  Paris, 
Bujarric,  1905,  iu-16  de  458  p.  —  Prix  ;  5  fr. 

lie  BéyAn  arabe,  le  livre  saeré  du  bàbjsme,  de  Séyyéd  Ali 
Moliaiumed,  dit  le  BÀb^  traduit  de  l'arabe  par  A.-L.-M.  Nicolas, 
Paris,  Leroux,  1905,  petit  in-18  de  236  p.  —  Prix  :  5  fr. 

Béha-Ullah)  les  paroles  eaehéen  en  persan;  traduction  fran- 
çaise par  iiippoLYTB  Drbyfus  et  Mirza.  Habib-Ullah   Chirazi.  Paris 
Leroux,  1005,  iu-18  de  116  p.  —  Prix  :  3  fr.  ' 

—  M.  Kershasp  émet  bur  l'histoire  de  la  Perse  ancienne  jusqu'à  la 
chute  des  Sassanides,  des  considérations  générales  qui  sont  agréables 
à  lire  et  portent  à  la  réflexion,  mais  qui  sont  tout  de  même  un  peu 
affaire  de  sentiment  et  n'entraînent  pas  toujours  la  conviction  du  lec- 
teur. Il  s'efforce  de  relever  la  Perse  et  de  la  glorifier  par  rapport  aux 


—  355  — 

puissances  voisines  qui  dominèrent  aux  différentes  époques.  Ses  idées 
concordent  parfois  avec  celles  qui  sont  communément  admises  :  Ainsi 
l'influence  qu*eut  la  Perse  sur  les  Arabes  musulmans,  la  part  qu'elle 
prit  aux  sciences,  à  la  philosophie,  aux  arts,  à  l*administration  dans  la 
monde  de  l'islam,  sont  reconnues  de  tous  les  érudits  ;  mais  l'éloge  du 
rei  Anochir^ân,  auquel  est  consacré  tout  un  chapitre,  est  peut-être 
exagéré;  et  Tauteur  doit,  pour  le  justifier,  combattre  l'autorité  d*un 
sayant  tel  que  Noeldecke.  L'influence  qu'il  attribue  à  la  Perse  sur  le 
moyen  âge  occidental  semble  excessive  aussi.  Plus  difficiles  à  suivre 
encore,  malgré  l'appui  invoqué  du  philosophe   Spencer,   sont  les 
réflexions  par  lesquelles  l'auteur  oppose  les  anciens  Perses  aux  Grecs, 
«n  donnant  aux  premiers  toute  la  préférence,  et  en  exaltant  le  génie 
et  la  morale  asiatiques  au  détriment  du  génie  olassique  ;  Alexandre  le 
Grand  n'est  pas  épargné  ;  pourtant,  s'il  est  vrai  qu'on  ne  peut  l'absoudre 
d'avoir  laissé  brûler  Persépolis,  du  moins  peut-on  croire  qu'il  le 
regretta.  L'ouvrage  contient  des  appréciations  sur  les  sources  de 
l'histoire  de  Perse,  depuis  Hérodote,  à  qui  est  imputé  le  dessein  d'avoir 
voulu  grandir  les  Grecs  aux  dépens  des  Barbares,  jusqu'aux  historiens 
arabes  et  persans,  les  premiers  regardés  comme  superficiels  et  dépour- 
vus d'esprit  critique,  les  seconds  comblés  d'éloges  ;  et  dans  l'intervalle 
sont  encore  étudiées  les  données  de  l'épopée  persane,  auxquelles  l'au- 
4eur,  avec  Gobineau, ^accorde  une  assez  grande  importance  historique, 
—  M.  Hoçeyne  Azad  a  formé  un  très  joli  recueil  de  çtuûratns  persans 
à  mettre  entre  les  mains  du  public  européen,  qui  ne  connaît  guère  que 
«eux  de  Kheyyâm.  L'auteur  les  a  empruntés  à  de  nombreux  poètes 
qui*  dit-il,  sont  aussi  appréciés  en  Perse  que  Kheyyâm,  et  quelquefois 
plus  ;  parmi  eux  sont  SéhÂbi  d'Asterabâd,  Afzel,  à  côté  des  grands 
classiques  Abou  Said,  Attàr,  Roumi.  Un  volume  contient  le  texte  per- 
san des  quatrains  ;  un  autre  en  donne  une  traduction  fort  élégante, 
accompagnée  dénotes  développées  dans  lesquelles  le  traducteur  a 
relevé  de  nombreux  points  de  contact  entre  les  poètes  de  la  Perse  et 
nos  écrivains  d'Occident.  Ces  poésies  parcourent  une  gamme  de  senti- 
ments assez  étendue  ;  mais  elles  sont  en  somme  dominées  par  l'espèce 
de  scepticisme  mystique  bien  connu  des  écoles  Soufis  orientales  qui 
enseignent  la  vanité  de  la  science,  le  subjectivisme  du  monde,  et  qui 
s'efforcent  de  retrouver  en  Dieu  la  réalité  qui  échappe  dans  l'univers. 
(On  peut  comparer  à  ce  sujet,  à  titre  d'imitation,  les  Quatrains  de  Gazali^ 
par  Jean  Lahor,  et  comme  œuvre  d'érudition,  notre  ouvrage  sur  Gazali]» 
—  Le  babisme,  cette  religion  si  intéressante  par  ses  tendances  libé- 
rales, qui  fut  fondée  en  Perse  au  milieu  du  xix^'  siècle,  était  encore  fort 
mal  connue  il  y  a  quelques  années.  En  écrivant  naguère  sur  le  Maho^ 
métistne  et  les  léveils  de  l'ancien  esprit  aryen  en  Perse,  nous  indiquions 
l'utilité  qu'il  y  aurait  à  rechercher  sur  elle  des  renseignements  nou- 


l 


—  356  — 

veaox.  Ce  souhait  a  été  exaucé,  et  plusieurs  auteurs,  surtout  MM.  Nico- 
las et  Hippolyte  Dreyfus,  ont  beaucoup  augmenté  notre  connaissance 
du  sujet.  Le  livre  de  M.  Nicolas  raconte  avec  de  fort  grands  détails, 
puisés  aux  bonnes  sources,  la  vie  du  B&t>  {Seyyèd  Ali  Mohammed,  dit 
le  B&b),  à  laquelle  sont  adjoints  :  l'histoire  des  troubles  de  Néîris, 
celle  de  Tattentat  contre  le  chah  de  Perse  Nasr  ed-Dtn  en  18^  ;  un  rapport 
sur  les  atroces  exécutions  de  b&bis  qui  le  suivirent,  et  un  récit  fort 
émouvant  et  très  neuf  de  la  mort  de  Kourret  ul-Ain,  la  célèbre  fonda- 
trice et  héroïne  bàbie*  Le  livre  est  précédé  d'un  long  tableau  indi- 
quant  les  titres  <les  écrits  du  Bâb,  puis  d*une  liste  des  ouvrages  musuU 
,mans  ou  bâbis,  imprimés  ou  manuscrits,  auxquels  Fauteur  a  puisé,, 
ainsi  que  des  noms  de  quelques  personnes  de  la  secte,  qui  lui  ont 
enseigné  la  tradition  orale.  Un  portrait  du  Bàb,  médiocrement  signir 
ficatif,  est  reproduit  en  frontispice. 

—  Quoique  le  Bàb  ait,  dans  sa  vie  assez  courte,  beaucoup  écrit,  un« 
fort  petit  nombre  de  ses  ouvrages,  trois  seulement  d'après  M.  Nicolas, 
sont  restés  d'un  usage  courant  parmi  les  bâbis,  parce  que  le  Bàb  lui- 
même  a  été  un  peu  éclipsé  par  ses  successeurs,  et  que  des  troubles 
trop  graves  ont  empêché  les  bâbis  de  prendre  soin  de  la  littérature  de 
leur  secte.  Vun  de  ces  ouvrages  est  leBdyan^  dont  M.  Nicolas  nous  donne 
4a  traduction.  Au  milieu  de  phrases  assez  confuses  sur  la  manifestation 
de  Dieu^  s'y  trouvent  des  préceptes  d'une  minutie  parfois  inattendue 
tels  que  ceux  qui  permettent  le  sommeil  après  dtner  ou  conseillent 
l'usage  du  cu^e-dents,  et  d'autres  d'une  haute  importance,  relatifs  par 
exemple  aux  héritages  et  au  divorce  ;  tous  sont  censés  promulgué» 
par  Dieu  même.  —  Le  traducteur,  dans  sa  Préface,,  proteste,  au  nom 
des  b&bis,  contre  les  historiens  qui  ont  pu  confondre  les  idées  du  Bàb 
avec  celles  des  Soufis  et  lui  attribuer  la  croyance  à  l'incarnation  ;  c'est 
peut*^tre,  pourtant,  parce  que  le  bàbisme  est  né  dans  le  voisinage  de 
telles  doctrines,  qu'il  affecte  si  fort  de  s'en  détacher. 

•^  La  littérature  babie  postérieure  au  Bàb,  nous  est  représentée  par 
quatre  petits  morceaux  de  Béhà-ullah,  traduits  par  MM.  Drt'yfus  et 
Hippolyte  Ghérazi  {Us  Paroles  cachées),  Béhà  fut  le  successeur  du  Bàt>- 
aux  yeux  d'une  partie  de  la  secte  ;  il  vécut  exilé  à  Saint- Jean  d'Acre 
depuis  1868,  et  y  mourut  en  1892.  Les  quatre  morceaux  sont  :  un  traité 
sur  f  les  Sept  Vallées  «,  vallées  mystiques  conçues  selon  les  traditions 
de  la  mystique  persane  ;  un  autre  intilulé  «  la  Sainte  Tablette  »,  com- 
posé d'exhortations  diffuses  et  un  peu  vaifues  ;  un  troisième  sur  «  la 
Sagesse  »  écrit  avec  quelque  prétention  philosophique,  où  Ton  voit 
le  Prophète  (Mahomet)  invoquer  les  anciens  philosophes  grec»  et  les 
considérer  eux-mêmes  presque  comme  des  prophètes  ;  enûn  le  traité 
des  Paroles  cachées,  fait  d'élans  pieux,  d'exhortations,  d'invocations,, 
très  riches  en  images  dont  plusieurs  sont  belles.  —  M.  Dreyfus  a  aussi 


1 


publié  sur  le  bAbisme  un  autre  livre  de  Bébi,  celui  de  1»  c  Cerliiude  », 
et  une  conléreDce  dans  le  recueil  Religion*  tt  SodéUt  (Paris,  Alean, 
1903).  Baron  Càara.  sb  Vaux. 

fttt  BlUlatlkèqne  4«  l'»1><»llr.  Gnid»  tommaire  à  traeart  Ui  livre* 
ancieni  (u  plue  (ilim^  el  Ui  principaux  ouvragts  modems,  pir  ËDODABD 
RiuiR.  Paris,  Bahir,  1907,  )u-8  de  xlviu-408  p.,  avec  des  Teproductl»us  de 
Tleux  boia.  —  Prix  :  10  fr. 

L'A  vaut-Propos  placé  eu  tête  de  cet  ouvrage  le  présente  si  bien  au 
public  que  nous  De  saunons  faire  mieux  que  de  le  reproduire  Ici  : 
<  Destiné  aux  bibliophiles  amateurs,  c'est-fc-dlre  à  ceux  qui  s'intéressent 
au  livre  comme  relique  du  passé,  monument  litiéraire  ou  historique, 
oeuvre  d'art  par  la  reliure  ou  l'illustration,  es  volume  contient  rassem- 
blés de  nombreux  renseigne  m  en  ta  épars  dans  des  ouvrages  souvent 
trop  volumineux  pour  qu'ils  puissent  être  consultés  avec  fruit  par  des 
bibliophiles  débutants.  Les  livres  cités  sont  généralemeut  les  plus 
éélëbres  et  les  plus  imporiants  dans  chaque  genre  ;  ce  sont  ceux  qu'il 
coDvient  tout  d'abord  de  placer  dans  une  bibliothèque.  La  collection 
commencée,  le  bibliophile  saura  bleu  vite  trouver  les  volumes  de 
moindre  intérêt  qui  compléteront  ses  séries.  La  nomenclature  de  ces 
livres  aurait  dépassé  le  cadre  que  nous  nous  sommes  fixé. 

1  L'ouvrage  comprend  deux  parties  principales  :  la  première  se  com- 
pose d'une  série  de  tableaux  mélbodiques  dans  lesquels  les  livres  qui 
peuvent  intéresser  les  bibliophiles  sont  distribués  daus  trois  chapitres 
principaux  :  1°  Livres  recherchés 'pour  le  texte  ;  2°  Livres  recherchés 
pour  les  illustrations  dont  ils  sont  ornés  ;  3°  Livres  curieux  au  point 
de  vue  typographique  :  incunables,  premiers  livres  imprimés  dans 
diverses  villes,  productions  importantes  des  typographes  célèbres,  livres 
gravés,  livres  détruits,  etc. 

c  Dans  la  deuxième  partie  se  trouvent  mentionnée,  dans  l'ordre 
alphabétique,  avec  de  plus  amples  détails  et  l'Indication  des  meilleures 
éditions,  tous  les  ouvrages  indiqués  dans  la  première.  —  Troie 
paragraphes  supplémentaires  sont  consacrés  aux  principaux  livres 
modernes  (œuvres  des  écrivains  célèbres  et  volumes  bien  illustrés), 
aux  volumes  recherchés  pour  leur  reliure  ou  leur  provenance  et  aux 
manuscrits. 

c  Les  tableaux  méthodiques  dont  se  compose  la  première  partie  pour^ 
ront  aider  le  bibliophile  à  tracer  le  catalogue  de  sa  future  bibliothèque; 
une  collection  ue  devenant  estimable  et  intéressante  que  lorsqu'elle  a 
été  eompoâëe  d'après  un  plan  déterminé  à  l'avance.  • 

On  ne  saurait  Cire  plus  explicite.  Il  convient  toutefois  d'ajouter  que 
M.  Raliira  été  bien  inspiré  eu  émaiUant  sanoticu  sur  les  Livre*  rec/ter- 
^és  pour  leurs  iUiiStfaliong  (p.  is-XLi)  de  trente-cinq  reproductions  de 
vieux  bois  empruntés  à  des  ouvrages  ëdltésen  Allemagne,  en  Italie,  ea 


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—  358  — 

Suisse  et  en  France.  A  la  fin  du  volume  on  trouve  aussi  quatre  fac-similés 
de  reliures,  et  quatre  planches  donnant  soixante-douze  armoiries  dont 
certains  bibliophiles  royaux,  princiers  et  autres  de  moindre  envergure 
ont  enrichi  les  livres  leur  appartenant 

M.  Rahir  me  permettra  de  lui  conseiller,  quand  il  publiera  une 
deuxième  édition  —  que  je  lui  souhaite  —  de  son  très  utile  travail,  de 
développer  un  peu  plus  sa  liste  des  Principaux  Livres  illtislréx  conlem* 
porains  (p.  365-377).  Et  dès  à  présent,  en  me  bornant  à  quelques  volumes 
de  ma  bibliothèque  personnelle,  je  lui  signalerai  les  cinq  titres  suivants 
qu'il  connaît,  je  n*en  doute  pas,  aussi  bien  que  moi  :  Le  Livre  d'or  de  Vic- 
tor Hugo,  par  Télite  des  artistes  et  des  écrivains  contemporains,  direc- 
tion de  Emile  Blémont  (in-4,  Launette,  1883).  C'est,  au  point  de  vue 
artistique, run  des  plus  beaux  volumes  contemporains  que  je  connaisse, 
-—  La  Franche-Comté,  par  Henri  Bouchot,  illustré  par  Eugène  Sadoux 
(in-4,  Plon-Nourrit,  1890).  —  VArl  du  rire  et  de  la  caricature,  par  Arsène 
Alexandre,  avec  300  fac-similés  en  noir  et  12  pi.  en  couleurs  (in-4,  Libr. 
imp.  réunies,  May  et  Motleroz,  1893).  —  La  Seine  à  travers  Paris,  par 
SaiQt-Juirs,  illustrée  de  230  dessins  et  de  17  compos.  en  couleurs  par 
G.  Fraipont  (in-4,  Launette,  Boudet  suce,  1890).  —  Contes  pour  les 
bibliophiles,  par  Octave  Uzanne  et  A.  Robida  (in-4,  Libr.  imp.  réunies, 
May  et  Motteroz,  1895).  —  Bien  certainement,  je  centuplerais  ces  indi- 
cations si  j'ouvrais  le  Polybiblion  depuis  ses  origines  (1868);  mais  M.  Rahir 
a  voulu  se  limiter  et  laisser  aux  amateurs  le  soin  et  le  plaisir  de  faire 
eux-mêmes  des  découvertes  dans  le  genre."        E.  Ghapuis-Gaudot. 


BULLETIN 

pr«avea  de  l*exlatenee  de  Diev,  par  le  chanoine  Th.  Dubot.  Paris, 
Beauchesne,  1906,  in-16  de  xviii-242  p.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Dans  son  Avant-propos,  Tauteur  nous  ^montre  la  nécessité  d'organiser 
TapostOlat  laïque  et  dédie  sa  broshure  aux  Cercles  (Pelades  apologétiques.  S'il  a 
simplement  prétendu  «  former  une  élite  dans  nos  paroisses  >  —  élite  toute 
relative,  soit,  —  ces  dissertations  très  savantes  ne  dépassent-elles  pas  nota- 
blement le  but?  Nous  les  croyons  plutôt  destinées  au  conférencier  qui 
voudrait  se  documenter  en  vue  d'un  auditoire  plus  particulièrement  intel- 
lectuel. B.  C. 

tam  Providence  erëatriee,  par  A.  DB  LappaRBNT.  Paris,  Bloud,  1907,  in-12 
de  63  p.  (Collection  Science  et  Religion).  —  Prix  :  0  fr,  60. 

Cet  opuscule  forme  un  excellent  chapitre  d'apologie  chrétienne  par  la 
sciencedelanature.  C'est  un  triple  tableau,  premièrement  de  Tordonnance 
générale  de  notre  terre,  exposé  historique  et  descriptif  de  la  physique  du 
globe  et  de  la  connaissance  que  Thomme  peu  à  peu  s'en  est  faite  ;  seconde- 
ment, des  lentes  transformations  de  sa  surface  amenée  graduellement  à 
être  habitable  pour  l'homme,  grâce  à  Ténorme  quantité  d'énergie  accumu- 
lée dans  le  noyau  incandescent  qu'elle  recouvre  de  sa  faible  épaisseur  -, 


—  359  — 

troisièmement  enfla  de  la  primitive  formation  de  réserves  d^énergie  à  la 
portée  de  Thomme,  dans  les  luxuriantes  yéffétatlons  de  la  longue  période  car- 
bonifère, destinée  à  produire  les  immenses  gisements  de  houille  que 
l'homme  exploite  aujourd'hui,  et  qu^on  a  si  Justement  nommée  U  pain  de 
Finduêtrie, 

Ce  qui  donne  à  cet  opuscule  sa  haute  valeur  apologétique,  c'est  le  soin 
que  prend  l'auteur  de  faire  ressortir,  combien  tous  les  phénomènes  dont  se 
compose  la  lente  élaboration  de  notre  séjour  terrestre,  préparant  chacun 
ceux  qui  le  suivent  pour  arriver  à  des  résultats  manifestement  prévus  et 
voulus  d^avance.  Écrite  d*un  style  clair,  élégant  et  facile,  la  Providence 
créatrice  se  lit  d'un  howi  k  Pautre  avec  un  véritable  attrait. 

C.  DB  KiRWÂN. 

Eieçon»  él^aientalres  d*asrlc«ltare  à  l'usage  dee  cours  moyen  et  supérieur 
des  écoles  primaires,  par  Morbau  et  Lbsbsnb.  Paris,  Âmat,  1906,  in-12  de 
Yin-346  p.,  avec  117  ûg.,  cartonné.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Ces  leçons,  au  nombre  d^une  cinquantaine,  sont  vraiment  élémentaires, 
simplement  exposées,  bien  graduées  et  complètes.  De  nombreuses  gravures 
reudent  encore  le  texte  plus  clair  et  gravent  renseignement  dans  rintelli- 
gence  du  jeune  élève.  Chaque  sujet  exposé  par  les  auteurs  est  suivi  d'une 
lecture  courte  et  bien  choisie,  empruntée  à  des  ouvrages  spéciaux,  qui 
ajoute  encore  à  la  variété  et  l'autorité  &  Fouvrage  lui-même. 

G.  PB  S. 

I^e  I^ommler,  origine,  culture,  utilisation,  te  eidre^  les  ennemis  du  pommier^ 
par  Paul  Hariot.  Paris,  Laveur,  s.  d.  (1906),  in-4  de  44  p.,  avec  35  grav. 
et  1  planche  en  couleurs.  —  Prix  :  3  fr. 

Cette  monographie,  très  bien  réussie,  sera  fort  utile.  L^auteur  est  un 
érudit,  il  montre  des  connaissances  archéologiques  et,  pour  augmenter 
Pintérêt,  il  ne  craint  pas  de  faire  des  excursions  littéraires.  Mais  en  sus  de  ces 
côtés  brillants  et  agréables,  c'est  un  savant.  Après  avoir  étudié  le  pommier 
au  point  de  vue  botanique,  il  aborde  ce  qui  concerne  la  culture,  la  sélection 
des  espèces  pour  obtenir  un  maximum  d'utilité  et  de  production.  Peut-être 
pourrait-on  regretter  qu'il.n'ait  pas  donné  sur  quelques  points  de  pratique 
culturale  des  développements  un  peu  plus  étendus.  Naturellement  le  sujet 
appelait  une  étude  spéciale  sur  le  cidre  et  les  espèces  les  plus  favorables  à 
cet  emploi.  Le  dernier  chapitre  est  consacré  aux  maladies,  aux  principaux 
insectes  ou  cryptogames  qui  attaquent  le  pommier  et  aux  remèdes  recon- 
nus contre  ces  fléaux.  —  Des  illustrations  fort  soignées  ornent  ce  volume. 
Il  convient  d'en  distinguer  la  dernière  :  véritable  tableau  d'enseignement, 
se  pliant  en  plusieurs  parties,  elle  représente  et  décrit  l'arbre,  ses  fleurs  et 
ses  fruits,  et  contribue  ainsi  à  l'intelligence  plus  complète  par  ce  qui  se 
grave  par  les  yeux.  G.  db  Sbnnbvillb. 

Li4»s  Éellpae»  de  «olell.  Inatruetlon*  aoiniiialres  sur  le»  obaervatlon» 
que  l'on    pe«t    Taire   pendant  lea  ^cllpaea,  par  G.  BiGOURDAN.  Paris, 

Gauthier-Villars,  1906,  in-8  de  167  p.  —  Prix  ;  3  fr.  50. 

Repro4uction  de  la  notice  A,  publiée  par  VAnnuaire  du  Bureau  des  longi- 
tudes pour  1906,  cette  étude  a  été  sommairement  mentionnée  dans  le  compte 
rendu  du  dit  Annuaire,  en  mars  1906.  Nous  pouvons  ici  entrer  dans  quelques 
détails  qu'il  n'eût  pas  été  possible  de  mentionner  alors. 


^  1         > 


—  360  — 

Le  travail  débute  par  une  €  Introduction  »  où  soot  eiposés  le  rôle  du 
soleil  dans  runivers,  Timportance  de  son  étude  et  les  renseignements  pré- 
cieux obtenus  {et  à  obtenir)  par  PobserTation  du  pourtour  de  cet  astre  à  la 
faveur  des  ôclipsea,  en  particulier  de  celle  du  ao  avril  1905.  Indications 
diverses  sur  la  rapide  durée  de  ces  phénomènes,  les  divers  modes  d'obser- 
vation môme  à  la  portée  des  simples  amateurs* 

Soit  une  longue  et  détaillée  série  d*enseignements  sur  les  éclipses  partielles 
et  les  phénomènes  concomitants,  appuyés  dé  nombreuses  ûn^nres  dans  le 
texte  et  hors  texte  et  qui,  —  tirées  sur  un  papier  de  meilleure  qualité  et  de 
plus  grand  format  qu'elles  ne  pouvaient  l'être  dans  l'Annuaire  livré  tout 
entier  au  prix  de  1  fr.  50,  —  sont  un  véritable  charme  pour  la  vue. 

La  partie  la  plus  étendue  du  volume  est  consacrée  aux  «  observations  &  faire 
pendant  Téclipse  totale.  »  Elle  comprend  tout  ce  qui  concerne  les  représen- 
tations par  dessins  et  photographies  de  la  couronne  solaire;  Téclat  de 
celle-ci  et  du  ciel  pendant  la  durée  du  phénomène;  Tapplication  de  la  spec- 
troscopie  aux  observations  ;  Télude  de  la  polarisation  de  la  lumière  coro- 
nale  ;  enfin  diverses  observations  sur  la  recherche  des  hypothétiques  pla- 
nètes Intra-mercurielles,  sur  les  effets  qu'exercent  les  éclipses  totale.H  sur 
rhomme,  les  animaux,  les  plantes  et  les  phenomèues  météorologiques. 

Quatre  notes  en  appendice  et  une  table  minutieusement  détaillée  com- 
plète ce  précieux  opuscule.  G.  db  Kirwan. 


L*or»tear  populaire,  par  LODis  FiLippi.  Paris,  Gamier,  s.  d.,  In- 18  de 
xii-329  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Après  ce  titre,  voici  le  sous-titre,  qui  en  est  le  commentaire  :  Recueil  de 
discowê  à  Cusage  de    tous  ceux  qui  iont  appelée  à  prendre  la  parole^  êoit  e%i. 
public^  soit  dans  les  réunions  privées^  maireê  et  adjoints^  présidents  ou  membres 
de  sociétés  diverses^  délégués  ou  représentants^  etc.^  elc, . .  Ges  deux  etc,  indiquent 
que  nombre  d'autres  orateurs  improvisés  pourraient  trouver  dans  le  livre 
de  M.  Filippi  des  modèles  de  discours.  On  y  rencontre,  en  efTet,  de  la  nais- 
sance à  la  mort,  en  passant  par  toutes  tes  étapes  intermédiaires,  des  allo- 
cutions pour  toutes  les  circonstances  de  la  vie,  les  baptêmes,  les  premières 
communions,  les  mariages,  mariages  chrétiens  aussi  bien  que  mariages 
civils,  les  noces  d'argent  et  d^or,  les  banquets,  les  remises  de  décorations, 
palmes  académiques  et  légion  d*honneur  (le  Mérite  agricole  est  oublié), 
les  distributions  de  prix,  les  réunions  de  bienfaisance,  et  Dieu  sait  s'il  en 
est  do  diverses  sortes  1  les  f^tes  ou  manifestations  politiques,  très  abon- 
dantes aussi,   les  réunions  sportives,  les  enterrements,  enterrements   de 
prêtres,  de  religieuses,  de   mères,  de  petites  flUes,  de  libres  penseurs,  et 
d^acteurs  ;  il  y  a  même  des  modèles  de  conversations,  au  jour  de  Pan,  au 
bal,  en  wagon,  à  la  sacristie  après  un  mariage,  au  cimetière  après  les  funé- 
railles, et,  pour  finir,  des  explications  diverses  en  espéranto.  L'auteur,  on  le 
voit,  en  s*accommodant  aux  diverses  circonstances,  en  parlant  tour  à  tour 
les  langages  les  plus  difTérents,  chrétien  et  libre  penseur,  conservateur  et 
républicain,  suivant  les  cas,  fait  preuve  d'une  grande  souplesse  de  pensée, 
et  cherche  à  donner  satisfaction  à  tous  les  genres  de  clientèles.  Plaira- t-ll 
à  tous,  ou  ne  plaira-t-il  à  personne?  Je  n'en  sais  rien;  il  est  seulement 
évident  pour  tous  qu'un   livre  ainsi  compris  ne  relève  pas  de  la  critique 
littéraire,  mais  simplement  de  la  pablicicé.  Je  Tai  annoncé,  j'ai  dit  à  peu 
près  ce  qu'on  y  trouve  ;  je  ne  lui  dois  pas  davantage,  et  je  me  dispenserai 
de  Tapprécier.  J'ajouterai  simplement  qu'étant  donné  le    grand  nombre 
d'insupportables  bavards  que  nous  comptons  en  France,  il  peut  n'être  pas 


-  361    r- 

fians  danger  d'en  multiplier  encore  le  nombre,  en  fournissant  à  ceux  que 
leurs  inapiitudes  détournent  de  la  parole  publique,  des  modèles  de  discours. 

EDOUARD  PONTAX. 


A.«««Btil»l^e»  du  etorgé  bous  l*Aiielea  végliiM»,   par   J.    BOURLON. 

Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de  \2è  p.  (Collection  Science  et    Religion)^    — 
Prix  :  1  fr.  20, 

Cette  monographie  fort  curieuse  des  assemblées  du  clergé  résume  tout  ce 
qull  faut  savoir  sur  une  des  questions  les  pins  importantes  dans  Thistoire  de 
TËglise  de  France.  Nous  j  trouvons  exposée  l'organisation  de  ces  assemblées 
et  leur  origine  :  comme  toutes  nos  institutions  nationales,  celle-ci  s*est 
fermée  progressivement  par  le  dévelopoement  et  la  régularisation  d'assem- 
blées occasionnelles.  Au  xyi*  siècle,  c'était  déjà  un  des  rouages  importants 
de  TÊtat  ;  car  c'était  dans  ces  réunions  décennales  que  se  traitaient  les 
graves  questions  dMntérét  général  ;  c'est  là  que  s'élabore  Tesprit  de  TËglise 
^Uicaue,  respectueux  de  l'autorité  royale,  néanmoins  assez  ferme  pour 
défendre  ses  prérogatives;  plein  de  déférence  pour  Tautorité  du  Pape, 
quoique  très  pénétré  d*un  certain  particularisme  ;  attaché  à  Torthodoxle, 
et  réagissant  avec  suite  contre  les  empiétements  du  parlementarisme  et 
rinvasion  de  doctrines  dangereuses.  On  peut  former  divers  jugements  sur 
répiscopat  français  de  Tancien  régime  ;  on  ne  peut  uier  que,  dans  ses 
assemblées,  cet  episcopat  ait  fait  grande  flgure. 

L'exposition  de  M.  Bourlon  est  claire,  complète,  autant  que  le  permettait 
la  brièveté  d'un  volume  de  vulgarisation,  et  dénote,  chez  son  auteur,  une 
Gonnaissance  très  profonde  d'une  matière  abondante  et  souvent  assez 
délicate.  P.  Pisani. 

C* Avenir  proehain  du  esithollelaine  en  Frasée,  par  PlBRRB  BàTIFFOL. 
Paris,  Bioud,  19j7,  in-16  de  42  p.  —  Prix  :  0  fr.  50. 

Cette  petite  brochure  est  la  reproduction  d'une  conférence  donnée  par 
'Mgr  Batlffol  à  PUniversité  populaire  de  Luxembourg  au  mois-  d'octobre 
dernier.  L'éminent  recteur  repousse  les  prophéties  pessimistes.  Il  juge,  sans 
doute,  que  le  clergé  aura  à  souffrir,  surtout  dans  les  premiers  temps,  mais 
il  croit  que  la  crise  sera  passagère.  Il  indique  divers  moyens  de  pourvoir 
aux  nécessités  pressantes  :  caisse  mutuelle  de  retraite,  concentration  des 
fonds  au  diocèse  pour  le  denier  du  culte,  diminution  du  nombre  des 
paroisses,  groupement  de  prêti'es  dans  les  centres  importants  pour  rayonner 
de  là  dans  les  paroisses  trop  pauvres.  A  certains  égards  la  séparation  sera 
un  bien  en  obligeant  le  prêtre  à  sortir  de  cette  attitude  passive  où  le 
régime  concordataire  le  tenait  renfermé,  et  le  vénérable  conférencier  ne 
craint  pas  de  rappeler  ces  mots  de  Pie  X  :  Timent  ne  mmpatur  catena  eon^ 
cordatus^  lUinam  rumpatur,  D.  V. 


Fragmenta  d*iiH  Journal  Intime,  par  J.  DB  ROCHAT,  précédés  d'une  notiCO 

biographique.  Paris,  Beauchesne,  s.  d.,   in-i2  de  xuv-214  p.,  avec  une 
t)lanche.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

J.  de  Rochay  était  le  pseudonyme  d'une  spirituelle  et  charmante  femme, 
M"«  Juliette  Charoy,  qui  a  longtemps  rédigé  la  Chronique  HUéraire  de  la 
Bévue  du  monde  eaiholiqive,  avec  une  distinction  et  une  compétence  qui  ont 
obtenu  les  suffrages  des  .meilleurs  juges.  La  notice  biographique,  rédigée 
par  le  P.  Brucker,  nous  la  rend  tout  a  fait  sympathique.  M'^«  Charoy  n'était 


—  362  — 

pas  seulement,  en  effet,  un  écrivain  distingué,  une  femme  très 'cultivée, 
une  artiste  de  talent,  mais  une  excellente  personne, dont  la  vie,  «en  dehors 
de  ses  travaux  littéraires,  constamment  orientée  vers  le  meilleur  but,  a  été 
surtout  remplie  par  les  devoirs  de  la  chrétienne  excellemment  pratiqués, 
par  le  dévouement  affectueux  dans  l'intérieur  familial,  par  la  charit<)  envers 
les  malheureux-,  par  les  mille  services  que  sa  charité  ne  refusait  à  personne.  » 
A  la  suite  de  la  bibliographie  de  ses  principales  œuvres,  qui  complète  la 
notice  biographique  du  P.  Brucker,  Téditeur  nous  donne  des  fragments  de 
son  Journal  où  s'expriment  ses  sentiments  intimes,  ou  ses  impressions  sur 
les  événements  qui  passent,  sur  les  gens  qu'elle  rencontre,  sur  les  manifes- 
tations littéraires  auxquelles  elle  assiste,  sur  les  livres  qu'elle  lit,  bref 
toutes  les  réactions  de  son  &me  de  chrétienne  et  de  française,  d'artiste  et 
de  lettrée,  au  contact  des  choses,  des  gens  et  des  œuvres.  Parmi  ses  appré* 
dations,  il  en  est  sans  doute  de  contestables,  mais  aucune  qui  ne  soit 
sincère.  Vue  ainsi,  dans  cette  sorte  d'intimité  posthume,  M"«  Cbaroj  ne 
perdra  rien  de  l'estime  et  de  la  considération  qu'elle  avait  obtenues  de  son 
vivant  de  tous  ceux  et  celles  qui  l'avaient  approchée,  connue  et  aimée. 
Elle  était  vraiment  ce  qu'elle  paraissait  être,  et  je  ne  saurais  en  faire  un 
meilleur  éloge.  11  me  semble,  et  ceci  s^adresse  t  l'éditeur,  que  le  Journal 
intime  aurait  été  plus  intéressant  et  plus  vivant,  si  l'on  n'y  avait  effacé 
tant  de  noms  pour  y  substituer  des  initiales  impersonnelles,  et  aussi  si  les 
fragments  en  avaient  été  disposés  dans  leur  ordre  naturel,  qui  est  l'ordre 
chronologique.  Ou  perd  un  peu  le  fli  des  événements  dans  ces  fragments 
assemblés  à  l'aventure.  Le  livre  est  d'ailleurs  intéressant  et  bon,  et  mérite 
d'être  recommandé  spécialement  aux  jeunes  flUes  et  femmes  chrétiennes, 

Edouard  Pontix. 


CHRONIQUE 


NéCROLOOiB.  —  M.  Pierre-Eugène-Marcelin  Bbrthblot,  le  célèbre  chimiste 
qui  est  mçrt  le  18  mars,  à  80  ans,  à  Paris,  était  né  en  cette  ville  le  25  octo- 
bre 1827.  Après  avoir  fait  de  brillantes  études  au  Collège  Henri  IV,  il  se 
consacra  à  la  science,  s'occupant  spécialement  de  recherches  sur  les  acides 
et  les  corps  gras,  et  fut  reçu  docteur  ès-sciences  en  avril  1854,  avec  une 
remarquable  thèse  sur  les  Combinainons  de  la  glycérine  avec  lei  acides  et  repi^o^ 
duciion  des  corps  gras  neutres  natut^els,  thèse  qui  contient  pour  la  première 
fois  la  fameuse  théorie  dos  alcools  polyatomiques.  Attaché,  en  1851,  au  Col- 
lège de  France,  comme  préparateur  du  cours  de  chimie  de  M.  Balard,  il 
devint,  en  1859,  professeur  de  chimie  organique  à  TÉcole  supérieure  de 
pharmacie,  et  enûn,  en  1865,  on  créait  pour  lui,  au  Collège  de  France,  une 
nouvelle  chaire  de  chimie  organique.  En  1863,  il  était  élu  membre  de  l'Aca- 
démie de  médecine  et  le  3  mars  1875,  il  remplaçait  à  l'Académie  des  sciences 
(section  de  physique)  M.  Duhamel,  et,  plus  tard,  il  en  devenait  secrétaire 
perpétuel,  en  remplacement  de  M.  Pasteur,  démissionnaire.  Les  travaux  de 
M.  Berthelot  ont  eu  principalement  pour  objet  la  synthèse  chimique, 
c'est-à-dire  la  reproduction  des  substances  qui  entrent  dans  la  compo- 
sitiou  des  êtres  organisés.  Ils  ont  ouvert  une  nouvelle  voie  à  la  science  et 
diverses  industries  en  ont  tiré  un  grand  parti.  Nommé  inspecteur  général 
de  l'enseignement  supérieur  le  6  avril  1876,  M.  Berihelot  fut  élu  sénateur 
inamovible  le  16  juillet  1881  ;  mais  il  ne  prit  part  aux  discussions  de  la 
Chambre  haute  que  sur  les  questions  d'enseignement.  Appelé  au  ministère 
de  l'instruction  publique  dans  le  cabinet  Goblet  le  11  décembre  1886,  il  se 


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—  -ses  — 

retira  avec  tout  le  ministère  le  18  mai  1887.  Le  !**  novembre  1895,  il  fit  par- 
tie du  cabinet  Bourgeois  comme  ministre  des  afliEiires  étrangères  ;  mais  il 
fut  obligé  de  démissionner  le  28  mars  1896,  par 'suite  de  circonstances  en- 
core présentes  à  toutes  les  mémoires.  En  dehors  de  très  nombreuses  com- 
munications insérées  dans  les  Comptes  rendue  de  V Académie  de$$cien(^  et  dans 
les  Annales  de  physique  et  de  chimie,  et  des  articles  quUl  a  fait  paraître  dans  la 
Rsvue  des.  Deux  Mondes,  la  Revue  germanique^  la  Bévue  des  cours  scientifiques, 
le  Temps,  etc.,  M.  Berthelot  a  publié  de  nombreux  et  importants  ouvrages, 
parmi  lesquels  nous  citerons  :  Chimie  organique  fondée  sur  la  synthèse  (Paris, 
1860,  2  vol.  in-8);  —  Leçons  sur  les  principes  sucrés  (Paris,  1862,  in-8);  —  Leçons 
sur  lu  méthodes  générales  de  synthèse  en  chimie  organique  (Paris,  1864,  in-8);  — 
Leçons  sur  Visomérie  (Paris,  1865,  in-8]  ;  —  Traité  élémentaire  de  chimie  organique 
(Paris,  1872,  in-8),  réimprimé  en  1881  ;  —  Sur  la  force  de  la  poudre  et  des  matières 
explosives  (Paris,  1871,  in-18),  refondu  et  réimprimé  en  1881  (Paris,  2  vol.  in- 
8);  —  Vérification  de  Vaéromèire  de  Baume  (Paris,  1873,  in-8)  ;  —  La  Synthèse 
chimique  (Paris,  1875,  in-8)  ;  —  Essai  de  mécanique  chimique  fondée  sur  la  thermo' 
chimie  (Paris,  1879,  2  vol.  in-8);  —Les  Origines  de  Palchimie  (Paris,  1885,  gr. 
in-8);  —  Science  et  philosophie  (Paris,  1885,  in-8);  —  Collection  des  anciens 
alchimistes  grecs  (Paris,  1887-1888,  3  vol.  in-4);  —  Introduction  à  tétude^de  la 
chimie   des  anciens  et  du  moyen  âge  (Paris,  1889,  in-8);  —  La  Révolution  chi" 
mique:  Lavoisier  (Paris,  1890,  in-8);  ~  Histoire  des  sciences,  La  Chimie  au 
moyen  âge  (Paris,  1893,  3  vol.  in-4)  ;  —  Traité  pratique  de  oalorimétrie  chimique 
(Paris,  1893,  in-16)  ;  —  Science  et  morale  (Paris,  1897,   in-8)  ;  —  Thermochimie, 
données  et  lois  numériques  (Paris,  1897,  2  vol.  in-8)  ;  —  Correspondance  avec 
E.  Renan  (Paris,  1898,  in-8)  ;  — •  Chaleur  animale,  principes  chimiques  de  la  prom 
duction  de  la  chaleur  chez  les  êtres  vivants  (Paris,  1899,  2  vol.  in-16)  ;  —  Station 
de  chimie  végétale  de  Meudon  {1883-1899).  Chimie  végétale  et  agricole  (Paris,  1899, 
4  vol.  in-8)  ;  —  Les  Carbures  d:*hydrogène  (Paris,  1901,  3  vol.  in-8)  ;  —    Science 
et  éducation  (Paris^  1901,  in-i8).  Si  nous  devons  joindre  nos  regrets  à  ceux 
qu^éprouve  le  monde  scientifique  devant  la  disparation  de  M.  Berthelot,  nous 
ne  pouvons  éviter  de  dire  qu'ii  eût  été  préférable  quUl  n*ait  pas  acquis 
une  notoriété  également  fort  grande  dans  le  monde  des.  libres  penseurs  par 
les  violences  de  son  anticléricalisme. 

—  Giosué  Carducci,  le  plus  illustre  des  poètes  de  ritalie  contemporaine, 
est  mort  au  milieu  de  février,  à  71  ans.  11  était  né  À  Valdicastello,  près  de 
Pietrasanta,  le  27  juillet  1836.  Jusqu'à  l'âge  de  14  ans,  il  jouit  de  la  vie  libre  des 
champs,  mais,  après  la  réaction  de  1849,  son  père,  qui  était  médecin,  s^étant 
retiré  à  Florence,  le  mit  au  collège  des  «  Scolopii  ».  A  peine  sorti  de  ce  col- 
lège, il  fonda,  avec  quelques  jeunes  lettrés,  la  revue  II  PolisianOy  qui  n'eut 
qu'une  courte  durée.  Quelques  poésies  et  une  édition  des  Satire  e  poésie 
minori  d'Alfieri  ne  tardèrent  pas  à  attirer  sur  lui  rattentfon  ;  mais  en  1865, 
11  devint  tout  à  coup  célèbre  par  son  fameux  Inno  a  Satana,  imprimé  à 
Pistoia  sous  le  nom  d*Ëuotrio  Romano,  pseudonyme  qu'il  gardera  quelques 
années  encore.  Cet  Hymne  à  Satan,  délire  d'un  possédé  qui  s'est  donné  au 
démon,  devint  le  cri  de  guerre  de  la  révolution  et  de  l'anticléricalisme  ita- 
liens. Désormais  Carducci  sera  adoré  de  la  jeunesse  italienne  et  trouvera 
des  admirateurs  passionnés  jusqu'à  la  Cour  de  Rome.  Il  donnera  plus  tard 
des  Studii  lelterarii  (1874),  Boisetti  crilici  e  discorsi  letlerarii  (1876),  des  éditions 
des  Rime  del  Petrarca  (1879)  et  des  œuvres  d'Aristote  traduites  en  latin,  des 
articles  pour  la  Nuova  Antologia,  etc.  Enfin  pour  ses  Odi  barbare,  si  connues, 
il  créa  de  nouveaux  mètres  qui  donnèrent  lieu  à  de  très  vives  discussions. 
Quelques-unes  de  ses  œuvres  ont  été  traduites  en  français  par  M.  Julien 


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I.ngol.  Giosué  Garduccl  était  professeur  de  TUniversité  de  Bologne,  mais  sa 
popularité  lui  est  moins  venue  de  ses  cours  de  littérature  que  des  efforts 
incessants  qu*il  a  fait  pour  ressusciter  dans  sa  patrie,  par  ses  vers  enHam- 
saés,  Tesprit  païen  de  là  Rome  antique.  Peu  de  temps  avant  sa  mort,  il 
venait  d'obtenir  le  prix  Nobel.  Nous  citerons  de  lui,  outre  une  édition  de 
ses  œuvres  eu  iô  volumes  (Bologna,  1889-1905,  in-16),  les  ouvrages  suivants  : 
Pœne  di  Oabrieli  B<imUi  (Firenze,  1861,  in-lô)  ;  —  CantiUne  e  baliate,  itram- 
boUi  e  madrigali  nei  secoli  XIil  e  xiv  (Pisa,  1871,  in-8)  ;  —  Siudi  lett^rari 
(Livorno,  1874,  in-16)';  ^Ddle  Pouie  latine  édile  ed  inédite  di  Ludovico  Àriosto 
(Bologna,  1675,  in-8)  ;  —  La  Giovtntù  di  Ludovico  AHosto  (Bologna,  1877,  \ 
in-8);  —  Cronache  farliveei  di  L.  CobeUi  (Bologna,  1877,  in-fol.)  ;  —  ./i«»«- 
nilia  etfistone  definitiva  (Bologna,  1880,  iQ-16)  ;  —  Levia  gravia  edisione  défi 
nitiva  (Bologna,  1881,  in-16);  —  La  Poesia  barbara  nei  iecoli  XV  e  ZVI 
(Bologna,  1881,  iu-16)  ;  —  Giatnbi  ed  epodi  (Bologna,  1K82,  in-16);  ->  Vai 
barbare  (Bologoa,  1883,  in-16)  ;  —  Letlert  diêperee  ed  inédite  di  P.  MetMtasio 
(Bologna,  1883,  in-i6);  —  Jaufré  Rudel  (Bologna,  18S8,  in-IG);  -^  Pacce  in 
remio  dei  eeeoli  xiv  e  xv  (Bologna,  1896,  ln-8)  ;  —  Su  VAminta  di  T.  TauQ 
(Firenze,  1896,  in-16).  Ajoutons  que  M.  Garduccl  a  pris  une  part  active  à  la 
direction  de  la  Scella  di  ctiriasità  lelterarie  depuis  1887,  de  la  Collezione  di 
opère  inédite  o  rare,  depuis  1895  et,  depuis  1900,  de  la  nouvelle  édition  des 
Rerum  italicorum  ecriptorei  de  Muratore. 

—  L^éminent  écrivain  et  le  grand  chrétien  que  fut  M.  Edmond  Birb^ 
s'est  éteint  à  Nantes,  au  milieu  de  mars,  à  l'âge  de  78  ans.  Né  à  Luçon 
le  13  mars  1881,  M.  Edmond  Biré  se  fit  recevoir  docteur  en  droit  à  Paris,  en 
1^52,  avec  une  thèse  :  Des  seconds  mariages^  puis  se  rendit  à  Nantes  où  11  fut 
inscrit  au  barreau  des  avocats.  Il  cessa  bientôt  de  plaider  pour  s^occu perde 
commerce  et  devint  secrétaire  de    la  chambre  de  commerce  de  Nantes. 
Toutefois  il  consacrait  tous  ses  loisirs  aux  lettres  et  collaborait  assidûment 
à  diverses  revues,  telles  que  V Union  de  COuest  et  la  ftevue  de  Bretagne  et  de 
Vendée.  Les  ouvrages  dans  lesquels  il  a  réuni  les  résultats  de  ses  recherches 
littéraires   et   historiques,  fort  remarquables  pour  la   plupart,    sont   les 
suivants  :    Les   Poètes   lauréats  de  l'Académie  française.   Recueil  des   poèmes 
couronnés  depuis  J800^  avec  une   Introduction   {i67l'l800)  et  des  notices  biogrO" 
phiques  et  littéraires  (Paris,  1864,  2  vol.  in-8),  avec  G.  Grimaud;—  Victor  Hugo 
et  la  Restauration,  étude  kistorique  et  littéraire  (Paris,  1869,  in-12)  ;  -*  Dialogue 
des  vivants  et  des  morts  (Paris,  1872,  in-12)  ;  —  La  Légende  des  Girondins  (Paris, 
1882,  in-12);  —  Victor  Hugo  avant  i830  (Paris,   1883,   in-12);  —  Journal  d:'un 
bourgeois  de  Paris  pendant  la  Terreur  (Paris,  1884,  in-l2),   ouvrage  auquel 
rAcadémie  française  a  accordé  le  grand-prix  Gobert  ;  -<-  Victor  de  Lap'ode 
(Paris,  1886,  in-16);  —Paris  en  y7P5  (Paris,  1888,  in-1 8)  ; —  PoWraits  littéraires 
(Lyon,  1888,  in-8);'—  Causeries  littéraires  (Ljon,  1890,  in-8);  —   Victor  Hugo 
après  4830  (Paris,  1891,  2  vol.  in-16)  ;  —  Portraits  historiques  et  littéraires  (Lyon, 
1892,  iri-8)  ;  ■—  Légendes  révolutionnaires  (Paris,  1893,  in-8);  —    Victor  Hugo 
après  4889  (Paris,  1894,  in-16)  ;  —  Les  Défenseurs  de  Louis  XVI  (Paris,  1896,  in-16)  ; 
—  Honoré  de  Balzac  (Paris,  1897,  in-8)  ;  —Nouvelles  Causeries  littéraires  (Lyon, 
1897,  in-8)  ;  — -  Dernières  Causeries  histotiques  et  litiéi^aires  (Lyon,  1898,  in-8)  ;  — 
Études  d'histoire  et  de  littérature  (Lyon,  1900,  in-8)  ;  —  Alfred  Nettement  (Paris, 
1901,  in-8);  —  Le  Cfergé  de  France  pendant  la  Révolution  (Lyon,  1901,  in-8);  — 
Les  Dernières  Années  de  Chateaubriand  (Paris,  1902,  in-8).  M.  Edmond  Biré  a 
publié  également  une  remarquable  édition  des  Mémoires  d^outre-tombe  de 
Chateaubriand.  Il  faisait  depuis  longtemps  la  critique  littéraire  de  la  Gazette 
de  France,  et  il  donnait  de  loin  en  loin  dans  VUnivers  de  très  intéressanU 


—  365  - 

comptes  rendus  d'ouvrages  relatif^  à  la  période  de  la  HéToIution,  période- 
que  personne  ne  connaissait  mieux  que  lui. 

—  Bans  les  premiers  Jours  de  mars  est  mort  &  Paris,  à  l'âge  de  82  ans,  le 

D'  Auguste  CoRLiBu,  Viine  des  physionomies  les  plus  connues  du  monde 

médical  parisien.  Il  était  né  à  Charly-sur-Marne  le  26  mars  1825.  Après  avoir 

fait  ses  classes  au  collège  de  Château-Thierry,  il  étudia  la  médecine  à  Paris 

et  fut  reçu  docteur  en  1851.  Plusieurs  de  ses  travaux  sur  Thistoire  médicale 

ont  été  récompensés  par  rinstitut  de  France  et  la  Faculté  de  médecine.  En 

dehors  de  sa  collaboration  à  des  revues  et  publications  médicales  pendant 

un  demi-siècle,  on  doit  au  Dr.  Corlleu  toute  une  série  d'ouvrages  estimés  : 

Ètudei  sur  les  causes  de  la  mélancolie  (Paris,  1861,  in-8};  —  Nouvelle  Médecine- 

des  familles  à  la  ville  et  à   la  campagne  (Paris,  1865,  in-12),  plusieurs  fois- 

réimprimé  ;  —  Aide-mémoire  de  médecine^  de  chirurgie  et  d'accouchement^  vade^ 

mecum  du  praticien  (Paris,  1869,  in-12),  réimprimé  en  1872;  —  La  Mort  des  rùis 

de  France f  depuis  Pran^-ois  l^^jusqu''à  la  Béoolution  française  (Paris,  1874j  iii-lS)  ; 

—  La  Fistule  de  Louis  XIV  (Paris,  1874,  in-8)  ;  —   Géographie  historique  de   la 

Brie  galeuse  ou  Galvèse  (Paris,  1875,  in-8)  ;  —  V Ancienne  Faculté  de  médecine  de- 

Paris  (Paris,  1877,   in-8  -,  -    La  Mort  de  Louis  XVII  (Paris,  1877,  in-8);  — 

UA$sassinat  du  duc  de  Berr\j;   considérations  cliniques  sur  sa  blessure;  «orv 

autoptie  (Paris,  1879,  in-8)  ;  —  Les  Chaires  de  médecine  légale  et  d^histoire  de  la 

médecine  à  la  Faculté  de  Paris  (Paris,  1879,  in-8);  *-  L'Hôpital  des  clitiiques  de 

la  Faculté  de  médecine  de  Paris  (Paris,  1879,  ln-8)  ;  —  Le  Roi  François  !•'  est'il 

mort  de  la  syphilis^  (Paris,  1880,  in-8);  —  Histoire  de  Charly-sur- Marne  (Paris, 

1881,  in-8);  —  Les  Médecins  grecs  depuis  la  moi-t  de  Qalien  Jusqu'à  la  chute  de 

Vempire  d'Orient,  ^O-iiôZ  (Paris,  1885,  in-8). 

—  Un  autre  médecin  parisien  fort  connu,  le  D'  Mathlas-Marie  Duval,  né 
à  Grasse  le  7  février  1d4'i,  est  mort  à  Paris,  au  commencement  de  mars,  â 
63  ans.  Il  fit  ses  études  médicales  à  Paris  et  fut  reçu  docteur  en  1869.  En 
1873  il  obtenait  le  diplôme  d'agrégé  avec  une  thèse  intitulée  ;  Structure  et 
usages  de  la  rétine^  et  bientôt  après  il  était  nommé  directeur  du  laboratoire 
d'anthropologie  à  TËcole  des  Uautes-Êcudes,  puis   professeur  d^anatomie 
à  l'École  supérieure  des  beaux-arts.  Après  le  décès  de  M.  Robin,  il  obtenait 
la  chaire  d'histologie  à  la  Faculté  de  médecine.  Il  fut  élu  membre  de  l'Aca- 
démie de  médecine  en  1882.  Les  ouvrages  que  laisse  le  D^  Mathias  Duval 
sont  :  Manuel  du  microscope  dans  ses  applications  au  diagnostic  et  à  la  clinique 
(Paris,  1873,  iu-8),  réimprimé  en  1877';  —  Précis  de  technique  microscopique  et* 
histologique  (Paris,  1878,  in-18)  ;  ^  Précis  de  Vanatomie  à  l'usage  des  artistes 
(Paris,  1881,  in-8),  ouvrage  qui  a  été  traduit  en  allemand  ;  —  Leçons  sur  la- 
physiologie  du  sysième  net^eux  (Paris,  1883,  in-8)  ;  —  Atlas  d'emln^ologie  (PariSy. 
1888,  in-4);  —  L'Anatomie  des  maîtres  (Paris,  1870,  in-fol.)  ;  •—  La  Technique 
microscopique  et  histologique  (Paris,  1891,  in-12)  ;  —  Le  Placenta  des  rongeurs 
(Paris,  1893,  in-4)  ;  —  Anatomie  et  physiologie  aynmales  (Paris,  1892,  in-8),  avec 
M.  P.  Constantin  ;  —  Le  Placenta  des  carnassiers  (Paris,  1895,  in-4)  ;  —  Précis- 
d'histologie  (Paris,  1897,  gr.  in-8)  ;  —  Dictionnaire  usuel  des  sciences  médicales 
(Paris,  1897,  gr.  in-8),  avec  le  D'  A.  Dechambre;  —  Études  sur  l'embryologie- 
des  chéiroptères  (Paris,  1899,  in-4)  ;  —  Histoire  de  Vanatomie  plastique  (Paris, 
1899,  in-8),  avec  Ed.  Guyer. 

—  Annonçons  encore  la  mort,  à  Page  de  74  ans,  d'un  troisième  médecin  pari- 
sien, le  D»  Xavier  Galbzowski,  d'origine  étrangère,  mais  naturalisé  Fran- 
çais. Né  à  Lipowice  (Pologne),  le  5  janvier  1833,  il  fit  ses  études  médicales  à 
Saint-Pétersbourg,  fut  reçu  médecin  en  1858,  puis  vint  à  Paris,  où  il  devint 
chef  de  la  clinique  oculistique  du  D'  Desmarres.  En  1865,  il  fut  reçu  docteur 


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en  médecine  et  bientôt  après  il  fonda  une  clinique  pour  les  maladies 
d^jeux.  Plus  tard,  il  fut  nommé  professeur  d^ophtalmologie  à  Técole  pra- 
tique de  la  Eaculté  de  médecine  de  Paris.  Le  D'  Galezowslâ  était  devenu 
Tun  des  oculistes  les  plus  renommés  de  TEurppe,  et  les  ouvrages  qu*li  a 
écrits  sur  son  art  sont  des  plus  estimés.  Citons,  entre  autres  :  De  la  Pupille 
artificielle  et  de  ëeê  indicationê  (Paris,  1662,  in-8)  ;  —  ObiervatUms  cliniqueë  sur 
le$  maladies  des  yeiuD  (Paris,  1862,  in-8)  ;  —  Recherches  ophthalmoscopiques  sur 
les  maladies  de  la  rétine  et  du  nerf  optique  (Paris,  1863,  in-8)  ;  —  Élude  ophthaU 
moseopique  sur  les  altératiùns  du  nerf  optique  et  sur  les  maladies  cérébrales  dont 
elles  dépendent  (Paris,  1865,  gr.  in-8),  thèse  pour  le  doctorat  ;  —  Traité  des  mala- 
dies des  yeux  (Paris,  1872,  in-8),  réimprimé  en  1874;  —  Échelles  typographiques 
et  chromatiques  pour  Vexamen  de  Vacuité  visuelle  (Paris,  1874,  in-8)  ;  —  Traité 
iconographique  d'ophthalmoscopie  (Paris,  1876,  in-8),  réimprimé  en  1885;  —  Dec 
Amblyopies  et  des  amauroses  toxiques  (Paris,  1873,  in-8)  ;  —  Échelles  optométri-- 
ques  et  chromatiques  pour  mesurer  Vctcuité  de  la  vision,  les  limites  du  champ 
visuel  et  la  faculté  chromatique  (Paris,  1883,  gr.  in-8)  ;  —  Des  Cataractes  et  de 
leur  traitement  (Paris,  1885,  in-8},  avec  le  D'  V.  Daguenet. 

—  M.  Paul  GUZRA.UD,  professeur  d'histoire  ancienne  à  la  Sorbonne,  est 
mort  à  Paris,  à  Page  de  57  ans.  Disciple  de  Fus  tel  de  Goulanges,  dont  il  a 
publié  la  biographie,  il  connaissait  à  fond  les  constitutions  de  la  Grèce  et  de 
Rome.  En  février  1906,  il  avait  remplacé  à  Tlnstitut  M.  Alfred  Rambaud. 
Il  laisse  plusieurs  ouvrages  estimés,  notamment  :  Le  Différend  entre  César  et 
le  Sénat,  59-49  avant  Jésus-Christ  (Paris,  1878,  ln-8)  ;  —  De  fa  Réforme  des  comiœs 

'^enturiates  au  iii"  siècle  avant  Jésus-Christ  (Paris,  1881,  gr.  ln-8),  avec  G.  Lacour- 
Gajet  ;  --^  Delà  Condition  des  alliés  pendant  la  première  confédération  athénienne 
(Paris,  1883,  in-8)  ;  —  Histoire  romaine  depuis  la  fondation  de  Rome  jusqu'à 
Vinvasion  des  barbares  (Paris,  1884,  in-8)  ;  —  Les  Assemblées  provinciales  dans 
'^empire  romain  (Paris,  1887,  in-8),  ouvrage  couronné  par  l'Académie  des 
sciences  morales  et  politiques  ;  —  La  Vie  privée  et  la  vie  publique  des  Grecs 
{Paris,  1890,  ln-8)  ;  —  La  Propriété  foncière  en  Grèce  jusqu*à  la  conquête  romaine 
(Paris,  1893,  in-8),  ouvrage  couronné  par  PInstitut;  —  Pustel  de  Coulanges 
(Paris,  1896,  in-12),  ouvrage  couronné  par  TAcadémie  française  ;  —  Histoire 
ancienne  et  histoire  du  moyen  âge  du  W  au  x«  siècle  (Paris,  1903,  in-i8),  avec 
G,  Lacour-Gayet. 

—  Le  colonel  Aimé  Laussédat,  mort  au  milieu  de  mars  &  Paris,  à  Tâgè 
de  88  ans,  était  bien  connu  dans  le  monde  scientifique  et  militaire.  Né  à. 
Moulins,  le  17  avril  1817,  il  entra  à  l'École  polytechnique  eu  1838,  et  à  sa  sortie 
en  1840,  fut  employé  aux  travaux  de  défense  de  Paris  et,  ensuite  des 
Pyrénées-Orientales.  En  1851,  il  devenait  répétiteur  d^astronomie  et  de  géo- 
désie à  TÉcole  polytechnique,  puis  professeur  titulaire  et  enfin,  directeur 
des  études.  En  1871,  il  renonça  à  ses  fonctions,  mais  conserva  la  chaire  de 
géométrie  qu'il  occupait  au  Conservatoire  des  arts  et  métiers  depuis  1865. 
Fait  colonel  le  11  décembre  1874,  il  fut  admis  à  la  retraite  en  1879  et  succéda 
en  1881  à  Hervé-Mangon  comme  directeur  du  Conservatoire  des  arts  et 
métiers.  Il  fut  en  outre  nommé  membre  du  conseil  de  robservatoire  de 
Paris.  On  doit  à  ce  savant  officier  quelques  ouvrages  de  haute  valeur, 
tels  que  :  Expériences  faites  avec  Vappareil  à  mesurer  les  bases  appartenant  à 
la  commission  de  la  carte  d'Espagne,  Traduit  de  l'espagnol  (Paris,  1860,  gr. 
in-8)  ;  —  Leçons  sur  Vart  de  lever  les  plans  (Paris,  1861,  in-4)  ;  —  Notice  biogra- 
phique sur  Gustave  Froment  (Paris,  1865.  in-8).  Il  a  donné,  de  pliis,  un  grand 
nombre  de  mémoires  au  Spectateur  militaire,  au  Bulletin  de  la  Réunion  des 
officiers,  aux  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences^  aux  Annales  du  Con^ 
servatoire  des  arts  et  métiers^  etc. 


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—  367  - 

—  Au  commencement  de  mars  est  mort  à  Saint-Jean-d'Ângély  (Charente- 
Inférieure),  à  rage  de  85  ans,  Texcellent  poète  Gamille-Audré  Lbmoynb. 
Il  était  né  dans  cette  même  Yille  en  septembre  1822.  II  vint  faire  son  droit 
à  Paris  et  fut  reçu  avocat  en  1847.  Mais,  en  1848,  il  se  fit  ouvrier  typographe 
et  entra  dans  Timprimerie  Firmin-Didot.  Plus  tard  il  devint  archiviste- 
bibliothécaire  de  ri^:cole  des  arts  décoratifs.  C'est  à  partir  de  1856  qu'il  se 
ût  une  notoriété  littéraire  en  donnant  à  VArtiêle^  à  la  Revue  de  Paris,  &  la 
Revut  française  et  à  divers  autres  périodiques  des  pièces  de  vers  qui  furent 
ensuite  réunies  en  un  volume  et  qui  furent  comme  certaines  de  ses  œuvres 
postérieures,  couronnées  par  TAcadémie  française.  Voici  la  liste  des  œuvres 
dues  À  sa  muse  noble  et  délicate  :  Stella  maris.  Ecce  homo.  Renoncement,  Une 
larme  de  Dante^  poésies  (Paris,  1860,  in-18);  —  Les  Sauterelles  de  Jean  de  Satn- 
tonge  (Paris,  1863,  in-18)  ;  —  Chemin  perdu  (Paris,  1863,  in-t6),  couronné  par 
l'Académie  française;  —  Les  Roses  d'autan^  ia  Fée  des  fleurs^  les  Faysages 
(Paris,  1867,  in'i2)  ;  —  Les  Charmeuses^  paysages  des  bois  et  des  grèves  (Paris, 
1868,  in-8)  ;  —  Poésies^  1855'1870,  couronnées  par  F  Académie  française  (Paris, 
1871,  in- 12)  ;  —  Une  Idylle  normande  (Paris,  1874,  in-12)  ;  —  Paysages  de  mer 
et  fleurs  des  prés  (Paris,  1876,  in-12);  —  Alise  d'Évran  (Paris,  1876,  in-12)  ;  — 
Légendes  des  bois  et  Chansons  marines  (Paris,  1880,  in-4)  ;  —  Fleurs  des  ruines 
(Paris,  1888,  in-12)  ;  —  Fleurs  du  soir  (Paris,  1893,  in-12). 

—  La  disparition  de  Mgr  Antonio  Cbriàni,  mort  à  Milan,  le  2  mars,  à 
80ans,afait  un  grand  vide  dans  le  monde  des  orientalistes  et  des  paléographes. 
Mgr  Ceriani  était  depuis  1870  directeur  de  la  Bibliothèque  ambrosienne  et  il 
professait  la  paléographie  grecque  et  latine  à  TAcadémie  scientiûque  et 
littéraire  de  Milan.  Connaissant  à  fond  la  plupart  des  langues  orientales,  il 
est  l'auteur  de  publications  qui  l'ont  rendu  célèbre  dans  le  monde  entier. 
C^est  lui,  par  exemple,  qui  a  publié  en  1876,  en  fac-similés  photolithogra- 
phiques, le  codex  ambrosien  de  la  Peschito,  version  syriaque  de  TAncien  et 
du  Nouiceau  Testament,  la  plus  ancienne  après  celle  des  Septante.  On  lui 
doit  aussi  Téditlon  du  Missel  ambrosien  d'après  d'antiques  manuscrits, 
l'édition  phototypique  du  manuscrit  ambrosien  d'Homère,  etc.  Son  œuvre 
principale  fut  la  publication,  en  neuf  volumes,  des  Monumenta  sacra  et  profana 
ex  codicibus  praesertim  Bibliothecae  Ambrosianae.  C'est  à  juste  titre  qu'il  avait 
été  choisi  par  Léon  XIII  comme  consulteur  de  la  Commission  biblique. 

—  Le  célèbre  administrateur  et  Jurisconsulte  russe  Constantin  Petrovitch 
PoBBDOMOTSBv  est  mort  k  Saint-Pétersbourg,  le  25  mars,  à  80  ans.  Né  & 
Moscou  en  1827,  il  entra  en  1841  à  l'Institut  supérieur  de  droit  et,  à  sa  sortie, 
en  1840,  il  devint  référendaire  auprès  de  l'un  des  départements  du  Sénat. 
De  1859  à  1865,  il  enseigna  le  droit  civil  à  l'Université  de  Moscou  et  fut  choisi 
pour  précepteur  du  grand-duc  Alexandre,  que  la  mort  de  son  frère  aîné, 
Nicolas,  rendit  héritier  du  trône.  Gréé  sénateur  en  1868  et  membre  du  Con- 
seil de  l'Empire  en  1872,  il  fut  nommé,  en  1881,  procureur  général  du  Saint- 
Synode.  11  a  été  élu  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques  le  9  décembre  1888.  Parmi  les  différentes  publications  dont 
M.  Pobédonotsev  est  Tauteur,  nous  citerons  un  Cours  de  droit  civil  (1868, 
3  vol.  in-8)  et  un  Manuel  de  la  procédure  civile.  Il  a  traduit  de  Tallemand  la 
Vie  chrétienne  de  famille,  de  Thiersch,  et  du  latin  l'Imitation  de  Jésus-Christ. 

—  L'archéologue  Maurice  Wosinszky,  vient  de  mourir  à  Szekszârd  (Hon- 
grie). Né  en  1854,  il  lit  ses  études  théologiques  et,  tout  en  s'occupant  de 
littérature  religieuse,  s'adonna  aux  recherches  archéologiques  ;  il  publia  : 
Croquis  de  mon  voyage  en  Suède  et  en  Norvège,  puis  Souvenirs  de  mon  voyage 
en  Orient.  Il  donna  ensuite  :  Les  Reiranchements  préhistoriques  de  Lengyel,  leurs 


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ctmsfruc/eurt  e^  leurs  habitants  (2  vol.)  et  Histoire  du  Comitat  de  Toina,  depuis 
V antiquité  jusqu'à  Varrivée  des  Magyars  (2  vol.).  11  prit  part,  en  1895,  à  l'expé- 
âîlion  du  comte  Eugène  Zichy,  au  centre  de  TAsie  et  publia  de  nombreux 
articles  dans  les  revues  spéciales  hongroises,  françaises  et  allemandes.  Il 
était  membre  de  T Académie  hongroise,  de  la  Société  d'archéologie,  de 
rAcadémie  d'archéologie  de  Rome,  etc. 

—  On  annonce  encore  la  mort  de  MM.  :  Jean-Baptiste  AMr,  ancien  vice- 
président  dé  la  Société  des  (élibres,  auteur  d^une  monographie  de  Tarascon- 
sur-Rhônei  sa  ville  natale,  mort  à  Paris,  à  la  fin  de  mars,  à  64  ans  ;  —  le  R. 
P.  Baudoin,  des  frères  prêcheurs,  ancien  professeur  de  théologie  â  Flavigny,. 
puis  k  Gorbara  (Corse),  mort  le  23  mars,  à  Rome,  à  65  ans  ;  —  Marcel  Bbbtrand,. 
professeur  à.  TËcole  des  mines,  mort  dernièrement  à  Paris,  à  60  ans,  auquel 
on  doit  de  savantes  monographies  géologiques,  notamment  :  Le  Massif 
d*AUauch  au  nord-ouest  de  Marseitle  (Paris,  1892,  gr.  in-8)  ;  Le  Bassin  erè- 
taeé  du  Fuveau  et  Je  bassin  houitlier  du  nord  (Paria,  1898,  in-8),  etc.  ; —  Ga- 
briel Delmas,  rédacteur  en  chef  du  Nord  maritime  de  Dunkerque,  mort  aa 
milieu  de  mars;  — -  Pierre  Dbnis,  Journaliste,  mort  à  Plaisance,  à  la- 
fin  de  mars,  lequel  avait  collaboré  sous  l'Empire  à  divers  journaux  de 
l'opposition,  puis  au  Cri  du  peuple,  de  Jules  Vallès,  et  ensuite  au  Corsaire^  et 
qui  avait  publié  un  livre  contre  le  boulangisme,  le  Mémorial  de  Sainie-Bre- 
lade;  —  Alphonse  Duvernot,  musicien  et  compositeur  de  grand  talent,, 
professeur  au  Conservatoire,  mort  à  Paris,  au  commencement  de  mars  ;  — 
Tabbé  Eyssbric,  auteur  d'une  Petite  histoire  sainte  autorisée  pour  rensei- 
gnement primaire,  mort  au  commencement  de  mars,  à  88  ans  ;  —  Marcel 
FouRNiBR,  directeur  général  honoraire  de  l'enregistrement,  fondateur  de- 
la  Revue  politique  et  parlementaire^  mort  à  Paris,  au  milieu  de  mars  ;  '-:-  Abel 
GOUBAUD,  créateur  et  éditeur  de  plusieurs  revues  illustrées,  mort  à  Paris 
à  la  fin  de  mars  ;  —  Charles  Guébin,  jeune  poète,  qui  avait  déjà  donné  :. 
Coeur  solitaire  et  Semeur  de  cendres^  mort  au  milieu  de  mars,  à  LunéTiile,  à 
30  ans  ;  —  Victor  Gulllemin,  artiste  peintre  et  critique  d'art,  né  à  Besançon 
en  1831,  mort  à  Cannes  à  la  fin  de  décembre  dernier,  qui  a  publié  un  certain 
nombre  d'études  artistiques  soit  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d^émulation 
du  Doubs,  soit  dans  ceux  de  l'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  aits 
de  Besançon,  entre  autres  :  Le  Peintre  franc-eomtois  R.  P.  Hyacinthe  Besson, 
ides  frères  pêcheurs  (1889)  ;  Corot  et  V École  moderne  du  paysage  (1897);  Jean-^ 
Léon  Gérômey  peintre  et  sculpteur  (1903);  —  F.-J.  Hebgott,  professeur  hono-. 
ralre  à  la  Faculté  de  médecine  de  Nancy,  mort  à  Nancy,  au  commencement 
de  mars,  à  92  ans  ;  —  Edouard  Hospitalier,  professeur  d'électricité  appli- 
quée à  l'École  industrielle  supérieure  de  la  ville  de  Paris,  mort  dernièrement 
en  cette  ville,  à  5'4  ans  ;  —  le  D'  Labéda,  professeur  d'anatbmie  artistique  à 
l'École  des  beaux-arts  de  Toulouse,  fondateur  et  rédacteur  de  la  Gazette- 
médico-chirurgicale  de  Toulouse,  mort  en  cette  ville,  au  milieu  de  mars, 
à  73  ans  ;  —  Lanorb,  archiviste  des  Basses-Pyrénées,  mort  à  la  fin 
de  février  ;  —  Charles  Léser,  qui  collabora  d'abord  Si  des  journaux 
d'Alsace,  puis  au  Temps,  au  Figaro  et  à  la  Répid>lique  française,  mort  t  Paris^ 
au  milieu  de  mars,  à  53  ans  ;  —  Lbspinb,  auteur  de  poésies  béarnaises, 
mort  à  la  fin  de  février;  —  Mateteu,  professeur  de  mathématiques  spéciales 
au  lycée  Louis-le-Grand ,  mort  à  Paris  au  milieu  de  mars;  —  db  Motylinski» 
directeur  de  l'École  supérieure  arabe  de  Constantine  (Algérie),  mort  derniè- 
rement en  cette  ville;  —  M>>^«  Roussbllb,  qui,  sous  le  pseudonyme  de  Paul 
d^Aigremont,  a  publié  plusieurs  romans  ainsi  que  d^autres  œuvres  sous  le 
nom  de  Pierre  Ninous,  morte  au  commencement  de  février  ;  —  le  chasKÂae 


—  369  — 


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A.  SOGKBBL,  arcblprètre  de  Saint-Por,  au  diocèse  d'Arras,  mort  aa  milieu 
de  février,  lequel  avait  publié  le  Moit  de  la  SaUiu^  Ueiure$  pour  te  mais  de 
Marié  (Paris,  1903,  ia-8)  ;  ~  Henry  Soim,  dessinateur,  qui  avait  contri- 
bué à  l'UlustratioQ  d*un  certain  nombre  de  revues  et  Journaux,  entre 
autres  du  Chai  Noir^  mort  &  Paris,  au  milieu  de  mars,  k  63  ans  ;  —  Edouard 
TourouzB,  peintre  de  talent,  connu  également  comme  illustrateur,  auteor  ^  ^ 

de  compositions  remarquables  pour  la  Chronique  de  Charles  /X,  de  Méri-  '.'^ 

mée,  Nigel  et  Woodgtoek,  de  Walter  Scott,  mort  k  Paris,  en  mars,  &  58  ans.  i 

»  A  Pôtranger,  on  annonce  la  mort  de  Mil.  :  —  Dr.  Georg  Aarland,  pro-  ;^ 

fesseur  d*art  graphique  et  de  tenue  de  livres  à  TAcadémie  royale  de  '^ 

Leipzig,  mort  en  cette  ville,  le  8  mars  ;  —  Thomas  Bailbz  Aldbigh,  mort  à  | 

la  Qn  de  mars,  à  71  ans,  lequel  dirigea  VEvery  Saturday,  de  Boston,  de  1865  ^ 

à  1874,  et  7^  Atlantte  Monthly^  de  1881  à  1890,  et  publia  plusieurs  volumes 
de  vers  fort  estimés,  tels  que  Chth  of  gold  and  other  Poemê,  ainsi  que  de 
charmantes  nouvelles,  notamment  :  Prudence  Palfrey,  MarjorU  Dow  and 
other  People  ;  ~  Dr.  H.  W.  Bakhuis  Roozbboom,  professeur  de  chimie  k 
Amsterdam ,  mort  en  cette  ville,  le  8  février,  k  54  ans  ;  —  Dr.  Ernest 
Von  Bbrgmann,  le  célèbre  médecin  allemand,  auteur  de  divers  ouvrages 
sur  les  blessures  reçues  à  la  guerre,  mort  k  Wiesbaden,  le  25  mars,  à 
61  ans;  —  Theodor  Bbrna.lbkbn,  pédagogue  et  écrivain  allemand,  mort  ,  j 

récemment  à  Gratz,  k  95  ans;  —  Vemon  Blagkburn,  écrivain  anglais,  J 

critique  musical  du  PeUl  Mail  Gasetle,  auteur  de  The  Pringe  of  an  Art,  mort  'J 

à  la  fin  de  février,  à  42  ans  ;  —  Dr.  Friedrich  Blass,  auteur  d'une  remar-  \ 

(fuable  grammaire  du  grec  du  Nouveau  Testament,  et  d^une  bonne  édition  \} 

de  révangile  de  saint  Luc,  mort  k  Halle,  le  5  mars,  à  64  ans  ;  —  Dr.  Gott-  t 

fried  ton  Bûlow,  historien  allemand,  mort  le  7  mars,  k  Stettin,  à  76  ans  ;  v 

—  Dr.  Wiliam  Cbamond,  archéologue  anglais,  mort  k  la  fin  de  février,  '^ 

lequel  laisse  des  travaux  estimés  sur  l'histoire  du  Banffshire  et  du  Morays-  'f- 

hire,  tels  que  The  Annales  of  Banff,  Recorde  of  Elgin^  etc.  ;  ^  Otto  GORNIIX, 
directeur  du  musée  d'histoire  de  Francfort-sur-le-Mein,  mort  dans  cette  ^ 

ville,  le  12  mars,  à  83  ans  ;  —  Le  R.  P.  Jules  Dbqubsnb,  qui  a  successive-  «• 

ment  exercé  les  fonctions  de  recteur  des  collèges  de  Liège,  de  Namuret  de  'g 

Tournai  pendant  quinze  années,  mort  k  Gharleroi,  le  26  février,  à  l'âge  de  '^ 

84  ans  ;  —  Wilhelm  Dibz,  peintre  allemand  connu,  qui  a  fourni  de  remar-  f 

quables  compositions  pour  des  ouvrages  de  Schiller,  et  auquel  on  doit  un 
grand  nombre  des  illustrations  des  Fliegende  Blàtier^  mort  à  Berlin,  au 
commencement  de  mars,  k  69  ans  ;  —  Dr.  Karl  Dilthbt,  professeur  d'ar- 
chéologie classique  k  Gœttingue,  mort  en  cette  ville,  le  5  mars,  à  68  ans  ;  — 
Emilie  Dobrino,  femme  de  lettres  allemande,  morte  le  8  mars,  k  Francfort- 
sur-le-Mein  ;  —  le  R.  P.  Dominique,  dans  le  monde  Edouard  Foulon,  tour 
à  tour  professeur  et  surveillant  aux  collèges  épiscopaux  de  Pop^ringhe  et 
d'Osiende,  mort  k  Bruges,  le  21  février,  dans  sa  74«  année  ;  —  Dr.  Franz* 
Xaver  von  Funk,  professeur  d'histoire  ecclésiastique  k  la  Faculté  de 
théologie  de  Tubingue,  auteur,  entre  autres  ouvrages  importants,  de 
ûesehichte  des  ktrchliehen  Zinsverbols  (1876)  ;  Echiheil  der  Jgnatianischen  Briffe 
(1883)  ;  Uhrhueh  der  Kirehengeschichte  (1886,  nouv.  éd.  en  1 902),  trad.  en  français  ;  ' 
Kirchengesehicktliche  Abhandlungen  und  Untersuchungen  (1897-1899,  2  vol.  in-8)  ; 
Dos  Testament  unseres  Herm  und  die  verwandte  Schriften  (1901)  ;  Did(uoatia  et 
constHuliones  apostolorum  (1906,  2  vol.  in-8),  mort  en  cette  ville,  le  24  février,  k 
67  ans  ;  —  Archibald  Glavering  Guntbr,  auteur  dramatique  et  romancier 
américain,  mort  le  25  février,  k  New  York,  dont  certains  volumes,  tels  que  Mr 
Bornes  ofNew  York  çt  Mr  Pottcr  of  Texas  ont  obtenu  un  légitime  succès  ;  —  Dr. 

Avril  1907.  T.  CIX.  24. 


—  370  — 

* 

Julius  HA8SBLBLATT,  mort  à  Bertln  k  la  ftn  de  féyrier,  à  98  ans,  lequel,  outre  les 
nombreux  articles  qu*il  a  donnés,  sous  le  nom  de  Julias  Norden,  k  divers 
périodiques  de  Berlin,  a  publié  plusieurs  ouvrages  appréciés,  par  exemple  : 
HUtoriêchér  Veherhlick  ûber  die  koùfriich  ruitiêche  Akademie  der  Kûnste;  — 
le  Dr.  J.-J.  Hbroott,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Nancy,  mort 
au  commencement  de  mars;—  Dr.  Jakob  Hurt.  philologue  russe,  mort  le 
13  janvier,  à  Saint-Pétersbourg,  à  68  ans  ;  —  Giovanni  Battista  iMPÀULOiiBNi, 
professeur  de  droit  criminel  italien,  mort  dernièrement  à  Rome,  &  60  ans; 

—  Dr.  Oskar  ISRAikL,  professeur  d'anatomie  pathologique  à  Berlin,  mort  en 
cette  ville,  le  5  mars,  à  53  ans;  —  Arthur  L.  Jbllinbk,  mort  le  9  mars,  k 
Mauer-Oehilng  (Basse-Autriche),  à  41  ans,  auquel  on  doit  d'importants 
ouvrages,  tels  que  InlemcUianale  Bibliographie  der  Kunâiwissenechaft  Bihlith- 
graphie  der  vergleichenden  Lileraturgesehiehte^  etc.  ;  —  Dr.  Ferdinand  JUSTI» 
professeur  de  grammaire  comparée  et  de  langues  orientales  à  l'Université  de 
Marbourg,  mort  en  cette  ville,  le  17  février,  à  70  ans,  lequel  s^est  fait  connaître 
par  d^importantes  études,  notamment  :  OeechichU  der  orientaliechen  VâUcer  im 
Aliertum  (Berlin,  1864,  in-8]  ;  irani$eheê  Namenbuch  (Marbourjf,  1895,  in-8); 

—  Dr.  Paul  Kràblbr,  médecin  allemand,  professeur  de  thérapeutique  pour 
les  maladies  des  enfants  à  Greifswald,  mort  en  cette  ville,  le  19  février,  à 
65  ans  ;  —  Dr.  Guido  Kràpft,  professeur  de  technique  agricole  à  TEcole 
technique  supérieure  de  Vienne,  mort  en  cette  ville,  le  22  février,  à  63  ans; 

—  Dr.  Karl  Lampb-Visghbr,  ancien  éditeur  allemand,  mort  à  Leipzig,  le 
24  février,  à  71  ans  ;  —  Dr.  Karl  von  Lotzbbck,  médecin  mililaire  allemandt 
auteur  d'ouvrages  sur  la  santé  dans  les  armées,  mort  le  19  Janvier,  & 
Munich,  &  74  ans  ;  —  Dr.  Karl  Maybr-Etmar,  professeur  de  paléontologie  & 
Zurich  (Suisse),  mort  en  cette  ville^  le  27  février,  k  81  ans;  -^  Vasslli 
Ivanovitch  Modbstov,  historien  russe,  mort  à  Rome,  le  26  février,  k  68  ans  ; 

—  Henry  Steel  Olgott,  écrivain  anglais,  auteur  d'ouvrages  sur  la  théosopbie, 
mort  le  18  février,  k  Adyar  prés  de  Madras,  à  75  ans  ;  —  John  O^Lbart, 
écrivain  irlandais,  mort  k  Dublin,  k  la  fin  de  mars,  lequel  a  publié  :  Young 
Jreland  ihe  Old  and  the  New  (Dublin,  1885,  in-8);  What  Irxshmen  ehould 
read  (Dublin,  1886,  in-8)  ;  Inirodtiction  to  the  Wrilinge  of  James  Fenion 
Laior  (Dublin,  1895,  in-8);  ReeoHeetions  of  Fenians  and  Fenianism  (Dublin, 
1896,  in-8]  ;  —  M»«  Hastings  Parkbr,  femme  de  lettres  anglaise,  morte  le 
8  mars  dans  le  comté  de  Norfollc,  à  101  ans,  laquelle  a  publié  plusieurs 
nouvelles,  telles  que  Adèle  :  a  Taie  of  France  (Londres,  1838)  ;  et  Bentley 
Priùry  (Londres,  1857)  ;  —  Henry  Pblhâm,  professeur  d'histoire  ancienne  et 
président  du  «  Trinity  Collège  »  d'Oxford,  mort  en  cette  ville,  au  milieu  de 
février,  k  61  ans  ;  —  Dr.  David  Prydb,  mort  au  milieu  de  février,  k  73  ans, 
auquel  on  doit  divers  ouvrages,  notamment  :  Biographical  Oullines  of 
Bngliih  Lilerature  ;  The  Highways  of  Lileralure  ;  Greal  men  in  Suropean  Hiêtory^ 
etc.  ;  —  William  Dobson  Rbbvbs,  libraire  éditeur  anglais  connu,  mort  k 
la  fin  de  mars,  à  Southend,  à  81  ans;  —  Vicier  Rbmouchamps,  poète  belge, 
collabor&teur  de  plusieurs  revues  bel^res  et  françaises  et  qui  laisse  deux 
volumes  de  vers  :  Les  Aspirations  (l^:93)  et  Vers  ^de  i*àme  (1893).  mort 
récemment,  k  l'âge  de  45  ans;  —  Dr,  Franz  von  Rottbnburo,  curateur  de 
rUniversitéi  de  Bonn,  mort  en  celte  ville,  le  14  février,  k  62  ans;  —  H.-C. 
Hussbll,  qui  fut  pendant  plus  de  trente  ans  directeur  de  l'Observatoire  de 
Sidney  (Australie),  mort  en  celte  ville,  à  la  fui  do  février;  —  Max 
ScHLBSiNGBR,  Joumaliste  autrichien  fort  connu,  mort  à  Vienne,  au  com- 
mencement  de  mars,  à  62  ans  ;  —  Adolf  Schmitthbnmbr,  auteur  de  romans 
et  de  nouvelles,  par  exemple  :  Psyché;  eine  Ersahlung  (Bielefeld,  1891,  ln-t2)  ; 


—  371  — 

NoveUen  (Leipzig,  1896,  in-8)»  mort  récemment  à  Heideiberg,  &  52  ans;  — 
Dr.  Richard  ScHBODBa,  conservateur  de  la  Bibliothèque  universitaire  de  Kiel 
et  romaniste  distingué,  mort  à  Kiel,  le  16  février,  à  46  ans  ;  —  Nikoial  A. 
SOKOLOv,  géologue  russe,  mort  à  Saint-Pétersbourg,  le  15  février,  à  51  ans; 

—  Dr.  Moritz  Stbinsghnbidbr,  mort  le  24  février,  à  Berlin,  h  91  ans, 
auquel  on  doit  un  certain  nombre  d'ouvrages  importants,  entre  autres  :  Die 
hetiratêchen  Ueb^rgeizungen  dei  MUUlaUer$  u6«r  die  Jwitn  oê  DolmeUeher,  Ein 
Beitrag  sur  Literaturgeschiehtc  dei  MiUelaUers,  meiit  nach  handsohrifUichen 
Qtêellm  (Berlin,  1893,  2  vol.  in-8)  ;  Die  arabiêchen  Uebenetsungen  au$  dem 
Grieehiêchen  (Leipzig,  1»97,  in'8),  couronné  par  l'Académie  des  inscriptions  ; 

—  Dr.  Anton  SuGHA.aDA,  professeur  de  mathématiques  à  l*Ëcole  technique 
supérieure  tchèque  de  Prague  ^Bohême),  mort  en  cette  ville,  le  19  février,  à 
53  ans;  —  Dr.  Ludwig  Thomas,  professeur  de  pharmacologie  à  PUniversité 
de  Fribourg-en-Bri^gau,  mort  en  cette  ville,  le  24  février,  &  70  ans,  lequel 
laisse  dUmportants  ouvrages  ;  —  Dr.  Adalbert  Tilkowskt,  auteur  d*ouvrages 
sur  la  psychiatrie,  mort  à  Vienne,  le  22  février,  &  65  ans;  —  August 
ToBTTBBiiANN,  professeur  d^ezégèse  de  TAncien  Testament,  h  Heisingfors 
(Russie),  mort  le  1«'  mars,  en  cette  ville,  à  72  ans  ;  —  Dr.  Edmund  Ulbrigétt, 
mort  &  Dresde,  le  19  février,  &  5Ô  ans,  lequel  est  Pauteur  d'ouvrages 
estimés,  tels  que  :  GrundMÙge  der  GesehichU  dte  yiUelaUen  (Dresde,  1902, 
iD*8)  ;  et  Grundtûge  d'tr  alten  Guehichte  (Dresden,  1902,  in-8)  ;  —  &!"•«  £rnestine 
Van  Hassblt,  qui  laisse  sur  la  musique  des  travaux  appréciés,  morte  à 
Bruxelles,  le  8  février;  —  Gustave  Van  IIoorbbbkb, auteur d*ouvrages estimés, 
tels  que  le  Nobiliaire  de  Gand  (1849),  une  Étude  sur  Us  noms  patronymiques 
flamands  (1876)  et  la  Bibliographie  d'Olivier  U  Dain  (1904),mort  à  Gand,  le 
16  février,  dans  sa  82«  année;  —  Alexander  yon  Wbismatb,  professseur 
de  médecine  autrichien,  mort  à  Vienne,  le  10  mars  ;  —  Heinrich  Willbn- 
bûghbb,  mort  à  Berlin,  le  7  février,  à  72  ans,  auquel  on  doit  divers  ouvrages 
sur  la  jurisprudence,  tels  que  :  Dos  Kostenfestsetsungs^verfahren  und  die  deutS' 
ehe  Gebuhrenordnung  fur  RecMsanwàlte  mit  Erlâuterungen  (Berlin,  1895,  in-8)  ; 
Die  Reichsgrundbuchordnung  mit  Anmerkungen  und  Sachregister  (Berlin,  1897, 
in-8)  ;  -r  Dr.  Heinrich  yon  Wlislocki,  dont  les  travaux  sur  les  Tsiganes 
font  autorité,  mort  1^  19  février,  &  Bethlen-Zent-Mlklos  (Hongrie). 

LBGTUBBS  PaITBS  a  L'AGADÂMIB  DBS  INSCaiPTIONS  BT  BBLLBS-LBTTBBS.  — 

Le  15  mars,  M.  G.  Perrot  donne  lecture  d'un  rapport  de  M.  Joncl^ler  qui 
Yient  de  découvrir  à  Rome,  sur  le  versant  est  du  Janlcule,  les  restes  du  Iwus 
Furrinœ^  où  s'est  tué  Galus  Gracchus.  —  M.  Pottier  lit  une  partie  de  son 
mémoire  sur  les  vases  mycénienii  de  Chypre.  —  Le  22  mars,  M.  Booth  pré- 
sente un  rapport  sur  les  résultats  de  la  mission  Pelllot  dans  le  Turkestan. 

—  M.  Gagnât  prononce  quelques  mots  élogieux  sur  une  note  de  M.  le  baron 
de  Baye,  relative  aux  Goths  de  Grimée.  —  M.  d'Arbois  de  Jubainvllle  parle 
du  héros  irlandais  Guchulelnn,  de  Pusage  qu'avaient  les  Celtes  de  couper 
la  tête  aux  vaincus,  et  de  Pétymologie  du  mot  butin  qui  vieut  du  mot  cel- 
tique signiQant  victoire.  —  M.  Havet  explique  quelques  passages  de  Plauteet 
signale  des  erreurs  de  copiste  dans  le»  textes  admis  jusqu*&  ce  Jour.  ^  M.  le 
marquis  de  Vogilé  parle  des  fouilles  entreprises  en  Egypte  par  M.  Clermont- 
Ganneau.  —  l^e  27  mars,  M.  Héron  de  Villefosse  entretient  ses  collègues  de 
la  découverte  faite  par  le  P.  Delattre  &  Carthage,  de  la  pierre  tombale  de 
sainte  Félicité,  sainte  Perpétue  et  ses  compagnons.  -^  M.  M.  Croisât,  par 
lant  du  mythe  d'Ulysse  et  d'Êole,  exprime  Topinion  que  c'est  un  conte  de 
matelots  recueilli  par  Homère.  —  M.  Léger  donne  lecture  d*un  mémoire  sur 
la  vie  de  Georges  de  Rayn,  connu  en  France  au  xy*  siècle  sous  le  nom  de 


-  372  - 

Georges  d'EsclavoDle,  chanoine  d*Auxerre  et  de  Tours,  diaprés  des  manus- 
crits anglais,  français  et  allemands.  —  M.  Mispoulet  i>arle  de  la  Coutume  det 
mines  au  moyen  âge  et  de  la  similitude  de  ce  statut  avec  le  droit  romain  tel 
quMl  résulte  de  textes  récemment  découverts  en  Portugal. 

LBCTURBS  PA.ITBS  k  L^ACADàMIB  DB8  SGIBNCBS  MORALBS  BT  POLITIQUBS.  * 

Le  2  mars,  M.  Luchaire  présente  Téloge  de  M.  Qlasson  et  de  M.  Guiraud, 
récemment  décédés.  ^  Le  9,  M.  Luchaire  expose  les  travaux  et  les  situa- 
tions qui  ont  illustré  la  vie  de  Lord  Goschej^,  correspondant  de  TAcadémleÀ 
titre  étranger,  et  qui  vient  de  mourir.  —  Le  23  mars,  kl.  d*Haussonvilie  Ut 
une  partie  d'un  mémoire  sur  des  rapports  présentés  au  duc  de  Bourgogne 
par  les  intendants  des  provinces,  et  sur  l^étude  que  le  Jeune  prince  en  avait 
entreprise. 

CONGOUBS.  —  La  Société  bibliographique  italienne  (Milan,  biblioth.  di 
Brera)  décernera  en  1908  (délai  :  !•'  mars  1908)  un  prix  de  500  fr.  au  meilleur 
travail  sur  Thistoire  de  Timprimerle  à  Milan  du  xv*  au  xviii«  siècle. 

Lbs  Bibliothbqubs  du  moybn  aob.  —  Depuis  longtemps  déjà  et  dans  les 
divers  pays,  on  s*occupe  de  rechercher  et  de  publier  les  catalogues  des 
biblloth^ues  du  moyen  âge  ;  dans  son  bel  ouvrage  :  Ueber  mittelmlterliche 
Bibliotheken  (Cf.  Polybiblion,  t.  LXII,  p.  67),  M.  Théodor  Gottlieb  a  répertorié 
près  de  1400  catalogues  anciens,  publiés  ou  inédits.  L'intérêt  que  ces  cata- 
logues offrent  pour  l'histoire  littéraire  et  pour  la  bibliographie  explique  suffi- 
samment qu'on  les  recherche  avec  tant  de  soin.  Jusqu'ici  cependant  les 
efforts  étaient  isolés,  et  Ton  n'avait  pas  encore  eu  l'idée  de  faire  une  publi- 
cation d'ensemble  et  systématique  des  catalogues  d^un  pays.  L*Allemagne 
prend  Tinitiative  d'un  recueil  de  ce  genre  :  les  cinq  grandes  académies 
de  ce  pays  (Berlin,  Gœttingue,  Leipzig,  Munich  et  Vienne)  se  sont  enten- 
dues pour  entreprendre  cette  œuvre d*un  commun  accord;  une  commission 
composée  de  délégués  des  diverses  académies  (MM.  Burdacb,  SchrOder,  Hauck, 
Traube  et  Ottenthal)  dirigera  le  travail,  l'Académie  de  Vienne,  qui  en  a 
eu  ridée  et  qui  prépare  depuis  assez  longtemps  déjà  le  recueil  des  cata- 
logues autrichiens,  s'est  réservé  cette  partie  ;  le  reste  sera  fait  par  TAca- 
démie  des  sciences  de  Bavière  avec  le  concours  des  trois  autres  académies  ; 
MM.  Traube,  Grauert  et  Vollmer  ont  été  choisis  par  TAcadémie  de  Munich 
pour  surveiller  le  travail,  dont  la  principale  charge  reposera  sur  M.  S.  Hell- 
mann  (Munich,  23,  Kaiserplatz  12/1)  qui  centralise  tous  les  renseignements. 
La  commission  académique  fait  appel  à  tous  les  concours  pour  lui  signaler 
et  lui  faire  connaître  les  catalogues,  répondant  au  plan  de  la  publication^ 
qui  peuvent  se  trouver  dans  les  diverses  bibliothèques. 

Paris.  —  11  y  a  près  de  vingt  ans  que  nous  n'avons  eu  à  mentionner  ici 
l'une  des  nombreuses  éditions  du  Guide  Jeanne  de  Paris,  Voici  donc  la  plus 
récente:  elle  vient  de  parjLÎtre  (Paris,  Hachette,  1907,  in-12  de  gxiv-424-2S- 
148  p.,  avec  162  illustrations,  72  plans,  tableaux  et  panoramas,  dont  un  grand 
plan  de  Paris  divisé  en  4  coupures.  —  Prix,  cartonné  toile  :  5  fr.).  En  premier 
lieu,  les  «  Renseignements  pratiques  »  (p.  ix-gxiii,  tranches  rouges.)  Après 
quoi  tout  ce  qui  concerne  la  grande  ville  est  traité  en  onze  chapitres.  Dans 
sa  courte  Préface,  l'auteur  appelle  tout  spécialement  €  l'attention  du  lecteur 
sur  le  chapitre  IV,  qui  comprend  la  description  de  Paris  par  sections 
correspondant  à  un  groupement  ratioi^nel  des  quartiers.  Chaque  section  est 
accompagnée  d'un  plan  pratique  qui  donne  les  grandes  directions  et  les 
principales  curiosités  et  qui  permet  ainsi  de  ne  pas  recourir  au  grand  plan 
de  la  fin  du  voittmei  »'Lés  plans  généraux  ou  spéciaux,  en  noir  ou  en 


/ 


—  373  — 

couleur  sont  très  lisibles,  très  clairs  et  les  gravures  irrôproâiables.  Cette 
édition  est  vraiment  fort  bien  ;  nous  la  recommandons  à  tout  le  monde. 

—  Le  temps  approche  où  Parisiens,  provinciaux  et  étrangers  ezcursionne- 
ront  autour  de  la  capitale.  C'est  donc  le  moment  de  leur  signaler  la  dernière 
édition  des  Quide$'Joanne  relative  aux  Environs  de  Paru  (Paris,  /Hachette, 
1903,  in-12  de  48-xii-400-136  p.,  avec  16  cartes  et  22  plans.  —  Prix  :  cartonné 
toile  :  7fr.  bO).  Remarquons  d*abord  que  si  les  descriptions  remontent  à  un  peu 
plus  de  trois  ans,  les  t  Renseignements  pratiques  »  (p.  1  à  48)  ont  été  mis 
au  courant  pour  1906.  Le  volume  est  divisé  en  deux  sections.  La  première 
comprend  les  Environs  immédiats  :  Sèvres,  Saint-Gloud,  Meudon,  Saint-Ger- 
main, Saint-Denis,  Enghien,  Montmorency,  Pontoise,  Vincennes,  etc.  Quant 
à  la  deuxième  section,  elle  renferme  ce  que  Ton  appelle  les  Grands  Environs  : 
ManteK,  Rambouillet,  Maintenon,  Dreux,  la  Vallée  de  Chevreuse,  Fontaine- 
bleau, Maiesberbes,  Corbeil,  Moret,  Ëtampes,  Dourdan,  Compiègne,  Pierre- 
fonds,  Senlis,  Chantilly,  Coucy-le-Cbftteau,  Brie-Gomte-Robert,  Meaux, 
Gh&teau-Thierry ,  Provins,  etc.  Les  cartes  et  les  plans  ont  été  particulièrement 
soignés.  A  noter  particulièrement  deux  cartes  d'ensemble  placées  dans  une 
pochette  et  qui,  par  conséquent,  se  déploient  en  dehors  du  volume. 

—  Nous  saluons  avec  joie  Tapparition  du  huitième  fascicule  de  la  nouvelle 
édition  du  Répertoire  des  sources  historiques  du  moyen  âge.  BiO'bibliograpkie 
de  M.  le  chanoine  Ulysse  Chevalier.  Ce  huitième  fascicule  paru  avec  la 
date  de  janvier  1907  (Paris,  Alphonse  Picard  et  fils,  gr.  in-8,  col.  3817-4812) 
est  l'ayant-demier  de  Touvrage,  et  comme  il  parait  moins  de  six  mois  après 
le  septième  (août  1906,  col.  3289-3816),  cela  nous  laisse  espérer  le  prompt 
achèvement  d*un  répertoire  infiniment  précieux  à  tous  les  travailleurs  qui 
s'occupent  du  moyen  ftge.  Ces  deux  fascicules  7  et  8  nous  conduisent  du 
commencement  de  la  lettre  N  à  plus  de  la  moitié  de  la  lettre  S.  Comme  les 
fascicules  précédents,  ils  ajoutent  considérablement  à  IkBuvre  primitive  et 
à  son  supplément.  Voici  par  ex.  le  minnesinger  Neidhart,  qui  était  repré- 
senté d'abord  par  huit  articles  et  qui  en  compte  28  ;  Nicodème  dont  les  28 
BH  ont  monté  à  près  de  40  ;  Nicolas  de  Cues,  passé  de  42  à  57  ;  Origène 
est  augmenté  aussi  de  plus  d^un  tiers  et  bien  des  articles  sont  grossis  dans 
la  même  proportion  :  encore  faut-il  rappeler  que,  pour  des  raisons  faciles  à 
comprendre,  II.  le  chanoine  Chevalier  n'a  pas  poussé  ses  dépouillements  au 
delà  de  l'année  1900.  Nous  avons  eu  déjà  occasion  de  remarquer  que  le 
savant  auteur  ne  s'est  pas  seulement  préoccupé  de  développer  la  valeur 
bibliographique  de  son  répertoire,  mais  qu'il  a  pris  soin  de  mettre  les  courtes 
indications  biographiques  contenues  dans,chaque  article  au  courant,  autant 
qu'il  a  pu,  des  plus  récents  travaux.  Voici  quelques  exemples  de  ces  modi- 
fications :  la  date  de  mort  de  saint  Patrice  n'est  plus  fixée  en  463,  mais  en 
493  ;  pour  Paul  II  la  date  de  sa  nomination  comme  oardinal-prêtre  de  Saint- 
Marc  est  précisée  et  de  nouvelles  données  chronologiques  sont  ajoutées  ;  des 
précisions  ou  rectifications  analogues  sont  apportées  aux  articles  de  Pie  II, 
de  Pierre  de  Luxembourg,  de  saint  Pierre  Thomas,  de  Raymond  Lull,  de 
Raymond  de  Penafort,  de  Robert  de  Genève  (Clément  VII),  etc.  Les  articles 
les  plus  considérables  que  renferment  ces  deux  fascicules  sont  Savonarolé 
(7  col.),  saint  Pierre  (15  col.  1/2),  Pétrarque  (17  col.  1/2),  saint  Paul  (20  coLf. 
Rappelons  que  par  l'exécution  matérielle,  qui  en  rend  la  consultation  plus 
aisée  et  moins  fatigante  pour  l'œil,  la  nouvelle  édition  du  Répertoire  affirme 
encore  sa  supériorité  sur  l'édition  antérieure.  Et  n'oublions  pas  de  dire  aux 
retardaires  que  le  prix  des  fascicules  qui  est  encore  de  7  fr.  50  pour  les  sous- 
cripteurs sera  porté  &  10  francs  dès  l'apparition  du  prochain  et  dernier 
fascicule. 


-  374  - 

—  Le  périodique  qui»  depuis,  le  W  avril  1900  se  publie  à  Paris,  sous  le 
titre  de  Bulletin  de  la  Soeiité  archéologiquef  hùtoriqtœ  et  artùtique  c  le  Vieux 
Papier  »  a  si  bien  «  besogné  »  que  Tod  peut  sans  bésitation  le  considérer 
colnme  l*an  des  plus  curieux,  des  plus  rariés  et  des  plus  intéressants  qui 
existent  aujourd'hui.  C'est  de  cette  revue  que  M.  F.- A.  Quinet,  ancien 
receveur  des  postes  à  Dole  du  Jura,  a  extrait  le  travail  important  qu'il  vient 
d'achever  :  EM$ai  de  hibliograf^ie  pottaU  (Lille,  imp.  Lefebvre-Ducrocq,  1906, 
gr.  in-8  de  122  p.,  avec  vignettes).  Voici  comment  l'auteur  présente  son 
flsuvre  :  «  Le  titre  d'J?s«at  de  bibliographie  pottale  donné  à  cette  brochure  est 
peut-être  pi^étentieux  ;  celui  de  Npieê  êur  la  bibliographiepoêtaU  eût  été  plus 
exact.  Ce  travail  n'a  pas  été  fait  d'après  un  plan  préconçu  ;  quelques  articles, 
Tun  amenant  Tautre,  donnés  au  Bulletin  de  la  SooUté  archéologique  le  Vieux 
Papier^  écrits  sans  souci  d'une  méthode  bibliographique  rigoureuse,  sont 
reproduits  ici  tels  qu'ils  ont  été  publiés  dans  la  Revue  qui  les  a  accueillis. 
On  y  remarquera  des  omissions  ;  nous  signalerons  nous-méme  une  impor- 
tante lacune  :  la  cartographie  n*y  est  pas  traitée.  Enfin,  nous  nous  sommes 
renfermé  dans  le  domaine  déjà  très  vaste  des  postes  françaises,  citant 
toutefois  quelques  ouvrages  étrangers  dans  lesquels  la  France  occupe  une 
place  plus  ou  moins  importante.  Plus  tard,  si  nous  en  avons  le  loisir,  nous 
reprendrons  ce  travail  et  essayerons  de  lui  donner  une  forme  bibliogra- 
phique plus  rationnelle.  »  Quoi  qu'en  dise  M.  Quinet,  qui  nous  paraît  trop 
sévère  pour  lui-même,  le  présent  Estai  est  bien  présenté.  Non  seulement 
il  fournit  des  indications  techniques  sur  quantité  d'ouvrages  relatifs  aux 
postes,  mais  il  en  analyse  un  bon  nombre.  La  propre  critique  de  l'auteur 
ne  porte  justement  que  sur  un  point  :  l'absence  de  la  cartographie  ;  mais 
pourquoi  ne  traiterait-il  pas  ce  sujet  à  part,  complémentairement  ?  Les  divi- 
sions du  travail  sont  les  suivantes  :  I.  Dee  Anciennei  Publicationg  françaiseê^ 
offieielleê  et  autres^  deitinées  à  renseigner  le  publie  sur  le  service  des  postes 
(p.  3-16);  —  II.  Guides  et  itinéraires.  Voyages  dans  Paneienne  France  (p.  17-31)  ; 
—  III.  Histoire  (p.  33-ftO)  ;  —  IV.  Voies  et  tnoyens  de  transport  (p.  51-86)  ;  — 
V.  Législation^  jurisprudence,  exploitation  (p.  57-86);  —  VI.  Timbres-poste 
(p.  87-93);  —  VII.  Littérature  postale  (p.  94-110).—  La  page  111  mentionne 
quelques  Articles  omis  dans  les  diverses  catégories  ci-dessus.  Enfin  la  bro- 
chure se  termine  par  une  ample  Table  alphabétique  des  ouvrages  cités  (p.  113- 
182).  Si  M.  Quinet  fait  mieux  plus  tard  nous  serons  heureux  de  le  constater  ; 
pour  l'instant  nous  affirmons  qu'il  a  fait  bien  et  qu'il  mérite  la  reconnais- 
sance de  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  l'histoire  générale  des  postée,  car 
il  leur  a  signalé  des  sources  nombreuses  sur  lesquelles,  sans  lui,  il  eût  été 
long  et  difficile  d'être  fixé.  Ce  tirage  à  part  du  Vieux  Papier  a  été  exécuté 
à  50  exemplaires  seulement  :  c'est  trop  peu. 

—  Sous  le  titre  trop  modeste  de  Nou,  M.  Paul  Guilhlermoz  nous  donne 
sur  les  poids  du  moyen  dge  un  mémoire,  paru  d'abord  dans  la  Bibliothèque  de 
l'icole  des  chartes,  année  1906  (Paris,  Nogent-le-Rotrou,  Impr.  Daupeiey- 
Oouverneur,  1906,  in-8  de  421  p.).  Il  a  su  porter  dans  une  matière  délicate  et 
obscure  les  lumières  et  les  précisions  d'une  critique  sûre  et  sagace.  Ce  tra- 
vail sera  d'autant  plus  précieux  qu'il  ne  se  borne  pas  &  la  France,  mais 
qu'il  s'étend  à  tous  les  pays.  Le  résultat  de  cette  enquête  consciencieuse 
est  que  «  tous  les  anciens  poids  en  usage  en  Europe  avaient  pour  base 
première  l'once  romaine.  » 

—  Dieu  ne  meurt  pësl  Béponse  à  M,  Viviani,  ministre  du  travail^  est  le  titre 
d'une  éloquente  conférence  de  M.  l'abbé  Naudet,  qui  vient  de  paraître 
(Paris,  Bloiid,  s.  d.,  in-12  de  48  p.  —  Prix  :  0  fr.  50)  prononcée  à  une  réunion 


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organUée  parle  comité  des  conférenciers  républicains  démocrates,  au  sujet 
des  paroles  impies  lancées  du  haut  de  la  tribune  par  M.  Vivian!,  contre 
rexîstenee  de  Dieu.  L'abbé  démocrate  ne  regrette  pas  cette  manifestation 
du  ministre  du  travail,  il  juge  bon  que  les  adversaires  du  catholicisme  se 
montrent  à  visage  découvert,  liais  il  fait  re3Sortlr  Tinfluenoe  néfaste  de 
semblables  opinions,  qui  vont  à  enlever  tout  espoir  et  toute  consolation  aux 
déshérités  de  ce  monde. 

—  MM.  Auguste  Bobin  et  F.  Faideau  ont  eu  une  excellente  idée  en  se 
proposant  de  fournir  aux  élèves  de  renseignement  secondaire,  pour  étudier 
rhls^ire  naturelle,  des  «  livres  capables  de  leur  plaire  et  de  leur  donner  la 
représentation  waie  des  êtres  et  des  choses».  Bien  moins  que  les  ouvrages 
classiques  d^histoire  et  de  géographie,  en  eifet,  Pillustration  des  volumes 
d^histoire  naturelle  a  été  (chose  curieuse!)  renouvelée  et  mise  au  point  à 
l'aide  des  récents  progrès  réalisés  par  la  photogravure  et  les  autres  procédés 
contemporains.  Quels  intéressants  résultats  il  est  possible  d'obtenir  par 
l'emploi  de  cesprocédés,  la  Géologie  éUmenlaire  de  MM.  Faideau  et  Robin  (Paris^ 
Larousse,  s.  d.,  in-8  de  112  p.,  avec  cartes  etgrav.)  en  fournit  la  preuve;  de 
nombreuses  et  parlantes  photographies,  des  cartes  très  simples,  mais  par- 
lantes elles  aussi,  y  accompagnent  un  texte  intéressant  et  attrayant,  qui 
en  fournit  le  commentaire  et  expose  en  même  temps  les  causes  et  le  méca- 
nisme des  phénomènes  actuels.  li  y  a  là  une  heureuse  initiative,  digne 
d*ètre  signalée  avec  éloge  et  d'être  poursuivie. 

— >  M.  Georges  Gibault  entreprend  une  série  de  publications  sur  VHUUrire 
du  Ugumeê^  dont  voici  la  première  :  Le  Cardon  et  P Artichaut  (Paris,  chez  l'au- 
teur et  au  Moniteur  iP horticulture^  1907,  petit  in-16  de  10  p.,  avec  2  vignettes). 
M.  Gibault  nous  raconte  rhistotre  du  cardon  et  de  l'artichaut  à  travers  les 
liges,  chez  les  différents  peuples,  et  il  donne  à  ce  sujet  des  détails  bien 
amusants  eu  ce  qui  concerne  la  France.  En  ces  quelques  pages  est  dépensée 
une. somme  considérable  d'érudition,  où  la  linguistique  universelle  est  lar- 
gement représentée. 

<»  Il  va  de  soi  que  le  nouvel  album  de  Garan  d'Ache  :  Qro$  et  Détail  (Paris, 
Plon-Nourrit,  s.  d.  [1907],  in*4  de  70  p.  —  Prix  :  3  fr.  50)  n'est  pas  à  l'usage 
de  la  jeunesse.  C'est,  en  nombre  de  pages,  une  satire  réussie  des  ridicules 
et  des  travers  du  temps  présent.  Il  y  a  là,  égalen^ent,  des  scènes  d'une  galté 
un  peu  folle.  Somme  toute,  beaucoup  de  talent,  beaucoup  d'esprit.  Mais  il 
convient  de  ne- pas  laisser  traîner  cet  album  sur  la  table  de  salon,  à  la  dis- 
position des  tout  jeunes  gens  et  des  fillettes. 

~  Le  ministère  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  vient  de 
publier  le  volume  relatif  à  la  30«  session  de  la  Réunion  des  Sodétée  des 
heaux^aru  dee  départementt  (Paris,  impr.  Plon-Nourrit,  1v06,  in-8  de  377  p., 
avec  04  grav.).  Les  séances  ont  eu  lieu  à  l'École  nationale  des  beaux-arts,  du 
17  au  20  avril  1906.  Les  dix-huit  études  lues  au  cours  de  ces  réunions  sont 
les  suivantes  :  Lee  Séffulcree  ou  mieet  au  tombecM  en  Picardie  {Indicatione  préli- 
mûiaiTM),  par  M.  Cm.  Delignières  (p.  33-69)  ;  —  Objete  a'art  religieux  dans 
l'ancien  archidiaconé  de  Toumui^  par  M.  J.  Martin  (70-82);  —  Inventaire 
sommaire  des  églises  rurales  de  l'arrondissement  de  Beims^  au  point  de  vue  de 
rart  et  de  Vhistoire,  par  M.  Henri  Jadart  (p.  83-106)  ;  —  Trois  Statuettes  en  bois 
de  f école  provençale  (seisième,  dix^eptième^  dix-huitiéme  siècles)^  par  M.  le  baron 
Guiliibert  (p.  106-113)  ;  ^  Statues  de  l'école  dijonnaise  &  la  cathédrale  Ut  Besam- 
çon,  par  M.  P.  Brune  (p.  114-118);  —  Une  Staiue  de  Nicolas  d*Angennes  en 
marbre  et  un  portrait  du  même,  par  M.  Lorin  (p.  119-t2i6);  —  Un  Portrait  de 
IfaM  de  Montespan  à  Hambouillet,  rue  de  la  àtotie^  par  M.  Lorin  (p.  126-132)  ;  — 


—  370  — 

Etiseifffument  publie  des  arts  du  dessin  à  Lyon  (suite),  par  M*  E.-L.-G.  Gharvet 
(132-170)  ;  —  Essai  de  répertoire  des  artistes  lorrains  (8*  suite).  Brodeurs  et  ta/pù- 
siers  de  hauU  Usu,  par  M.  Albert  Jacquot  (p.  170-198)  ;  —  La  Collection  de 
tableaux  du  chevalier  Emile  de  Tarade,  par  M.  A.  GabeaU  (199^235)  ;  —  Une 
•Famille  de  peintres  bUsois  :  les  Monsnier,  par  M.  L.  Bossebœuf  (236-2A7)  ;  —  La 
,  Chapelle  du  château  de  la  Sorinière  en  Saint- Pierre  de  Chemtllé,  par  M.  le 
chanoitie  Ch.  Ur»eau  (p.  247-255)  ;  —  Histoire  dhm  tableau  :  U  Martyre  de  saint 
Etienne  par  Rubens,  par  M.  Maurice  Héoault  (p.  256-280)  ;  —  Un  Tableau  inédit 
de  Jean  Daret  dans  Péglise  de  Saimt'Paul'dtt'Var^  près  de  Vence  {Alpes- 
MariHmes)^  par  M.  Georges  Doublet  (p.  281-^95)  ;  —  Recherches  sur  les  artibtes 
se  rattachant  au  Qdtinais.  Pierre  Gobert,  portraitiste.  Supplément  au  catalogue  de 
son  cBu«r»,  par  M.  Eugène  Thoison  (296-905)  ;  —  A  propos  cTun  «  Van  Loo  »  et 
d'un  €  Largilliire  ».  Les  Œuvres  d'art  du  château  de  àiaudétour^en'Vexin,  par 
M«  Léon  P)ancouard  (p.  305-313)  ;  —  Jules  -Edouard  de.  Biagy^  peintre  marseiUais 
i4W'4878)t  par  M.  Bouillon-Landais  (p.  313-319);  —  Herlin  (Auguste^oseph), 
artiste  peintre  (W(h4900),  par  H.  Quarré-Reybourbon  (p.  320-333). 

Alsacb.  —  M.  Joseph  d'Arbaumont  a  extrait  des  Mémoires  de  V Académie  de 
Besançon  un  curieux  travail  intitulé  :  Autour  d^un  procès  de  sorcellerie  aM$ 
commencement  du  xvil*  siècle  (Besançon,  imp.  Jacquin,  1907,  in-8  de  35  p.)*  I^es 
premières  pages  esquissent  Thistoire,  d*intérèt  relatif,  de  la  terre  de  Bou-^ 
rogne,  située  dans  le  Sundgau,  «  ce  petit  lambeau  d* Alsace,  que  Théroïsmie 
d*une  défense  fameuse  a  conservé  h  la  France  arec  Belfort.  »  C*est  en  ladite 
localité  que  s*est  déroulé,  en  1623,  le  procès  dont  il  8*agit.  Le  particulier  qui 
en  fut  Tobjet  était  accusé  de  vingt-sept  méfeits,  dont  un  seul,  de  nos  jours, 
tomberait  sous  le  coup  de  la  loi  :  le  crime  d'infanticide.  Ce  peu  intéressant 
personnage,  Perrin  Bonvalot,  malgré  des  rivalités  de  Juridiction,  finit  par 
être^ondamné  à  être  br<llé  vif,  sentence  qui  fut  exécutée  le  24  décembre  1023* 
Très  documentée,  cette  brochure  sera  utilement  consultée  ^ar  ceux  qui 
s'occupent  de  Thistoire  générale  de  la  sorcellerie  et  des  sorciers. 

Anjou.  —  Sous  le  titie  :  Fête  du  cerUenaire  iSce-lBOe.  Lycée  David  d'Angers^ 
on  vient  de  réunir  en  un  album  de  28  pages  (in-4  oblong,  Angers,  Grassin. 

—  Prix  :  2  fr.  50)  les  clichés  Ed.  Decauville  d'Angers,  représentant  avec  les 
divers  groupes  d'écoliers,  par  classes,  et  leurs  professeurs,  toutes  les  parties 
intéressantes  de  ce  monument,  avec  l'intérieur  de  la  chapelle,  construit, 
comme  le  corps  principal  de  Tédifice,  au  XYiil*  siècle,  par  les  Frères  des 
écoles  chrétiennes. 

»  Signalons  les  publications  suivantes  de  M.  l'abbé  F.  Uzureau,  directeur  do 
V  Anjou  historique  :  U  Ancienne  Université  d'Angers^  notice  rédigée  par  Jacques 
Rangeard  (1723-1797)  (Paris  et  Arras,  Sueur-CIharruey,  s.  d.,  in-16  de  12  p. 
Extrait  de  la  Revue  des  sciences  ecclésiastiques)  ;  —  Charette  et  la  Guerre  de 
Vendée  (#795),  fragment  de  Mémoires  d'un  lieutenant  de  Charette,  rédigé 
par  le  baron  de  Barante,  en  1807  (Vannes,  imp.  Lafolye,  1906,  in-8  de  19  p. 
Extrait  de  la  Revue  du  Bas-Poitou)  ;  —  Les  Religieusu  de  Vàbbaye  du  Ronceray 
à  Angers^  avant,  pendant  et  après  la  Révolution  (Paris,  Picard  et  fils,  in-8 
de  25  p.  Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  nationale  d*agriculturet  sciences  et 
art»  d* Angers),  Dans  la  partie  antérieure  à  la  Révolution,  l'éditeur  a  repro- 
duit la  notice  envoyée  d'Angers,  en  1712,  par  le  chanoine  Le  Massonau 
P.  Héliot,  qui  l'avait  ii\|iérée  au  tome  V  de  son  Histoire  des  ordres  monastiques  ; 

—  Les  Communautés  religieuses  de  femmes  dans  le  diocèse  d^ Angers  en  1790 
(Paris,  Picard  et  fils,  in-8  de  23  p.  Extrait  des  mêmes  Mémoires),  avec  les 
listes  nominatives  envoyées  par  certaines  communautés  au  Comité  eccl6-> 
sistique  de  l'Assemblée  constituante  ;  —  Collège  de  Beaupréau,  les  Eosercicee 


-  377  — 

publiée  et  fet  (Hitribulionê  des  prix  iou$  le  Conêulal  et  VEmpire  (Paris»  Picard  et 
fils,  1906.  Extrait  des  mêmes  Mémoiree)  ;  —  Histùtte  d'un  troupeau  soui  le 
Directoire^  kroapeaa  acheté  en  1797,  par  Padministratioa  de  Maine-et-Loire , 
en  yae  de  i'amôlioration  de  la  race  des  moutons  du  pays  (Angers,  Germain 
et  Grassin,  1902,  in-8  de  7  p.  Extrait  des  mêmes  Hémotrei). 

Dayjphinà.  —  Nous  receTons  le  numéro  d*avril-Juillet  1906  du  Bulletin  de  la 
SociiU  dauphinoiie  d'ethnologie  tt  d anthropologie  (tome  XIII.  Grenoble»  imp« 
Allier,  1907,  in-8  de  77  p.,  avec  ûg.).  Notons  les  travaux  originaux  dont  il  se 
compose  :  A  propoê  de  Vœ  malaire  des  Japonaie^  par  M.  A.  Picaud  (p.  6-11, 
avec  tig.)  ;  —  Pâturages  alpestres  et  reboisetnents^  par  M.  Ghalvin  (p.  12-21)  ;  — 
Numérotage  des  moutons  dans  les  troupeaux,  par  M.  A.  Picaud  (p.  29-32,  avec 
fig)  ;  ***  ^  Totémisme^  par  M.  le  D'  Bordier  (p.  32-37);  —  Les  quatre  Saisons 
dans  les  patois  du  Dauphiné  et  delà  Savoie,  par  M.  A.  Picaud  (p.  38-42)  ;  *—  Le 
Pliau  [instrument  de  battage]  et  ses  diverses  parties  dans  le  Dauphiné  et  en 
Savoie,  par  le  même  (p.  43-48,  avec  une  fig.)  ;  —  Le  Contrat  dalbergement,  par 
M.  Richard  (p.  72-77). 

FBANCHB-CoMTi.  —  On  ne  peut  que  savoir  le  plus  grand  gré  à  M.  Léonce 
Pingaud  de  nous  donner  la  Correspondance  de  Leeo*  et  de  Grégoire  {tS0i'48t5) 
(Besançon,  imp.  Dodivers,  1906,  ln-8  de  125  p.  Extrait  des  Mémoires  de  la 
Société  d'émulation  du  Doubs).  «  Ce  recueil,  dit  M.  Pingaud  dans  son  Intro- 
duction, comprend  48  lettres,  dont  22  de  Lecoz  et  26  de  Grégoire,  écrites  de 
1801  à  1815.  Les  lettres  de  Lecoz  ont  été  empruntées  aux  trente  registres 
contenant  sa  vaste  correspondance  pendant  les  années  de  son  séjour&  Besan  - 
çotf . . .  Les  lettres  de  Grégoire  proviennent  :  1»  d^un  gros  volume  manuscrit 
dépendant  de  la  succession  Grappin,  légataire  des  papiers  de  Lecoz  ;  2«  du 
manuscrit  coté  641  de  la  Bibliothèque  publique  de  Besançon.  En  reconsti- 
tuant ce  dossier  dans  Tordre  chrooologique,  en  le  complétant  par  une  anno- 
tation empruntée  aux  documents  de  Tépoque,  J*ai  essayé  de  faire  mieux 
connaître  deux  personnages  ecclésiastiques  sur  lesquels  le  P.  Roussel  et 
M.  Gazier  n'ont  donné  que  des  études  volontairement  incomplètes  ou  ina- 
chevées. J^  voulu  montrer  en  même  temps,  d'après  des  témoignages  de  pre- 
mière main,  l'Eglise  constitutionnelle,  celle  des  révolutionnaires,  toujours 
vivante  sous  l'Empire  :  telle  la  Petite  Église,  celle  des  royiilistes,  conti- 
nuant &  ne  pas  croire  légitime,  en  dehors  de  son  système  politique  et  religieux, 
la  gouvernement  des  âmes  en  France.  »  M.  L.  Pingaud  a  parfaitement 
atteint  le  but  qull  se  proposait,  grAce  surtout  Arexceilente  étude  de  19  pages 
dont  il  a  fait  précéder  sa  publication.  Entre  autres  choses  curieuses  ou  sug- 
gettivet»  on  remarquera  dans  l'Introduction  (p.  7-8)  les  portraits  des  deux 
correspondants,  burinés  sobrement,  de  main  de  maître.  Tous  ceux  que  préoc- 
cupent les  destinées  de  TÊglise  catholique  dans  les  temps  troublés  que  nous 
traversons  liront  ces  pages  non  seulement  avec  intérêt,  mais  avec  passion. 

Lanoubdoc.  —  En  termes  aimables  et  avec  une  plume  alerte,  M.  Georges 
llaurin  dans  une  brochure  intitulée  :  Journal  dun  bourgeois  de  Nîmes  sous 
te  premier  Empire  (Nîmes,  imp.  de  la  Revtêe  du  Midi,  in-8  de  59  p.  Extrait  de 
la  Revue  du  Aftdt),  résume  et  ordonne  le  manuscrit  d*un  Jeune  commerçant 
nimois  (de  16  ans  à  29  ans  d'ftge],  qui  a  écrit  ses  impressions  sur  la  vie 
locale  du  29  mars  1801  à  la  fin  de  1814.  If.  Maurin  a  groupé  les  faits  sous 
diverses  rubriques  :  Le  Culte,  —  Les  Fonctiounaires,  —  L'Armée,  —  Les  Fêtes 
—  Les  Travaux  publics,  —  estimant  que  la  sèche  nomenclature  d'un  cahier 
de  notes  quotidiennes  rebuterait  le  lecteur.  On  trouve  là,  sans  en  exagérer  la 
portée,  des  renseignements  sincères  et  sans  apprêt  sur  les  choses  du  temps, 


—  378  — 

la  Tie  fiocîtle,  et  surtout  Texposé  naïf  d'un  état  d'&me,  ce  qui  est  la  Traie 
▼aleur  de  cette  courte  étude.  Des  notes  précisent  et  complètent  ce  traraiL 

Limousin.  —  Nous  croyons  bien  que  U  BibliopfUU  iwunuin  est  la  seule  rerue 
provinciale  donnant  à  la  bibliographie  une  place  aussi  considérable.  Sans 
doute  chaque  liTraison  trimestrielle  publie  des  articles  où  Phistoire  surtout 
est  représentée»  Phistoire  régionale»  bien  entendu  ;  mais,  au  fond,  ce  pério- 
dique est  devenu,  depuis  un  certain  nombre  d'années,  un  répertoire  biblio- 
gtaphique  précieux  pour  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  choses  de  la  pro* 
vince  limousine.  En  ce  qui  concerne  les  articles  en  question,  nous  pouvons 
mentionner»  pour  Tannée  4906,  dont  nous  avons  sous  les  yeux  les  quatre 
fascicules  :  BabelaU  et  leê  UmoÊins^  par  M.  Alphonse  Précigou  (suite  et  lin, 
p.  1*9  et  37-49)  ;  —  Lu  Frmqueê  du  PalaU  dei  PapM  à  Avignon,  par  If.  René 
Fage  (p.  i0"t2)  ;  —  Répertoire  du  doeum/mtê  de  la  période  révolutionnaire  eon- 
eervét  auœ  arehivu  départepnentalei  de  la  Haute-Vienne,  Complémenif  eirie  L, 
4495  à  4988,  par  M.  Alfred  Leroux  (p.  42-52  et  83-S9)  ;  —  M.  Emile  Fage,  arU- 
cle  nécrologique,  par  M.  Paul  Ducourtieux  (p.  77-8^;  --  Contribution  à  TAtt- 
toire  dupérioaiguu  limoutins  (suite),  par  M.  Paul  Ducourtieux  (p.  113-119}  ;  — 
La  ThUe  d^un  médecin  limouein  au  XYIII"  eièele,  par  M.  R.  F.  (p.  120-121)  ;  —  Le 
Département  de  la  Haute-Vienne  de  4800  à  4900.  Projet  d'un  recueil  de  notices  Aitlo- 
riquu,  par  M.  A.  L.  (p.  121-125).  —  Nous  rappellerons  que  la  bibliographie  pro- 
prement dite  embrasse  les  rubriques  suivantes  :  l.  Journaux  limoueine.  II.  Revuu 
limoutimu.  IIL  BeeueiU  publiée  dane  la  région,  maii  en  dehors  du  Limouein.  IV. 
BecueiU  publiée  à  Parie  {\q  Po<y6i6iion  est  fréquemment  cité).  Y.  Revue  des  livres 
concernant  le  pays  ou  écrits  par  des  Limousins  sur  toutes  sortes  de  sujets. 

NiTBRMAis.  —  Voici  le  quatrième  et  deniier  fascicule  du  tome  XI  de  la 
3«  série  du  Bulletin  de  la  Société  nivemaise  du  leUree,  eciencu  et  arU  (XXI« 
volume  de  la  collection.  Nevers,  Mazeron,  1906,  in-8,  paginé  xyi-537-620),  | 
lequel  contient  les  trois  études  ci-après  :  Documente  sur  Vadminiuration  du 
comté  de  Nevers  au  xiii*  siècle,  par  M.  H.  de  Flamare  (p.  537-576)  ;  —  UeJéeuUu 
à  Nevers  au  moment  de  leur  euppreeeeion  {47i%'4785),  par  M.  Tabbé  Joseph  Dasae 
(p.  577-596)  ;  —  Un  Inventaire  de  minutu  notariatee  en  478é,  par  If.  Léon  If irot 
(p.  597-604).  —  Le  fascicule  se  termine  par  une  Chronique  et  des  Mélangée^ 
pour  Tannée  1906»  dus  &  M.  René  de  Lespiuasse. 

NOBMANDiB.  —  La  savante  brochure  de  If.  Bug.  Lefèvre-Pontalis  :  Lu 
Influences  normandes  au  xi«  et  au  xii*  eièele^  dane  le  nord  de  la  Firanoe  (GaaD« 
Delesques»  1906,  in-8  de  37  p.,  avec  planches),  démontre  qu*il  n*y  avait  pas 
d^école  d^archltectnre  dans  le  nord  de  la  France  au  xi«  siècle,  qu'il  y  en 
avait  une,  au  contraire,  très  fortement  constituée,  en  Normandie.  Cette 
constatation  résulte  d'une  étude  minutieuse  des  édifices  religieux  des  den 
régions  remontant  aux  deux  «iècles  envisagés  par  Tauteur.  Non  seulement 
les  architectes  du  nord  empruntèrent  à  ceux  de  la  Normandie  des  formulas 
de  construction,  notamment  le  pilier  cantonné  de  colonnes  engagées 
disposé  pour  recevoir  soit  des  retombées  d*arcades,  soit  des  fermes  de  charr 
pente»  mais  ils  apprirent  aussi  à  se  servir  de  nombreux  motib  d*omement« 
dont  M.  Lefèvre-Pontalis  présente  une  énumération  démonstrative  de  sa 
thèse.  Ce  travail  est  plus  Important,  par  les  documents  et  les  observations 
dont  il  est  rempli,  que  ne  semble  le  comporter  sa  dimension  matérielle. 

—  Lu  Églisee  et  communautée  d'Avranehu  pendant  la  Révolution  ^ Avranches, 
imp.  de  TAvranchin,  1906»  petit  in-i6  de  83  p.),  tel  est  le  titre  d'une  bro- 
chure que  M.  Félix  Jourdan  aurait  peut-être  plus  justement»  quoique  uû  peu 
plus  longuement,  intitulée  :  «  Histoire  des  immeubles  d*Avranches  affectés  à 


r 


--  379  - 

un  service  utile  avant  la  BéTolution  et  dea  abus  auxquels  se  livra  à  leur 
occasion  l^dministration  révolutionnaire.  »  Elle  décrit,  d'après  les  rensei- 
gnements les  plus  authentiques,  ce  qu'était  la  vie  publique  dans  la  petite 
ville  épiscopale  avant  1789,  et  Tusage  auquel  en  étaient  consacrés  les  prin- 
cipaux bâtiments.  Trois  églises  assuraient  Texereioe  du  culte,  renseigne* 
ment  primaire  était  donné  gratis  par  des  frères  et  des  sœurs.  Divers 
tribunaux  rendaient  la  Justice,  chacun  dans  un  immeuble  aménagé  à  cet 
effet.  Au  bout  de  deux  ans,  les  églises  étaient  détruites  ou  en  ruines,  les 
écoles  vidées  ou  transformées  en  prisons  politiques,  le  tribunal,  désormais 
unique,  errait  dimmeuble  en  immeuble.  Le  gaspillage  le  plus  éhonté 
régnait  sans  scruputo.  Il  serait  k  souhaiter  que  partout  le  tableau  de  ces 
destructions  stupides  fût  présenté  par  une  plume  aussi  compétente  que 
celle  de  M.  Jourdan. 

-«-  Avec  la  Pênécuiion  religieuâê  dam  k  bourg  d'Harcourt  pendant  sa  Aévolu- 
(ton,  M.  le  duc  d*Harcourt  nous  donne  une  véritable  étude  d'actualité 
(Falaise,  Montauzé,  s.  d.,  in-8  de  19  p.).  L'auteur  a  recherché,  dans  les 
archives  du  Calvados  les  pièces  intéressant  la  petite  ville  pendant  l'époque 
où  les  révolutionnaires  étaient  au  pouvoir.  Il  a  eu  entre  les  mains  les 
registres  des  délibérations  de  la  municipalité.  De  tous  ces  documents,  il  a 
su  extraire  un  tableau  aussi  vivant  que  sincère  de  la  phTsionomie  dllar- 
conrt  à  cette  douloureuse  époque.  Le  pays  était  soumis  à  une  tyrannie  aussi 
absurde  que  fanatique.  Une  minorité  empêchait  par  la  force  toutes  les 
manifestations  du  culte  catholique;  mais  dès  que  se  produisait  une  accalmie» 
la  majorité  des  habitants  se  pressait  dans  Téglise.  Seul,  le  Concordat,  qui 
amena  rabolition  des  lois  Jacobines,  put  mettre  fin  à  l'oppression.  La  con- 
damnation des  procédés  de  gouvernement  des  sectaires  ressort  nettement 
de  l'exposition  des  faits. 

Poitou.—  Les  deux  fascicules  qui  terminent  le  tome  III  du  Dictionnaire  Mê* 
lortgtM  el  généalogique  d9t  familUê  du  Poilou  ont  paru  à  plus  de  deux  ans  d'In- 
tervalle (Juillet  1903-septembre  1905).  La  lenteur  de  cette  publication  ne  sur» 
prend  pas  qui  s'est  rendu  compte  du  nombre  de  menues  informations  que 
MM.  Beauchet*Filleau  doivent  réunir  pour  remplir  leur  programme.  Ils 
recueillent  tout  ce  qui  peut  éclairer  Thistolre  des  familles  anciennes  de  leur 
province,  familles  assez  obscures  pour  la  plupart,  lentement  parvenues 
d'étape  en  étape  à  la  haute  bourgeoisie  ou  &  la  noblesse.  En  faisant  con- 
naître rascenslon  graduelle  de  ces  races  modestes,  ils  fournissent  de  pré- 
cieux éléments  à  l'histoire  sociale  de  la  France.  Cependant,  ils  ne  négligent 
point  les  maisons  illustres  ;  leurs  derniers  fascicules  renferment  dlmpor- 
tantes  généalogies  des  Du  Fou  et  des  Gaucourt.  Même,  lis  donnent  plus  que 
ne  promettait  le  titre  de  leur  ouvrage,  en  publiant  la  biographie  de  person- 
nages isolés,  de  famille  inconnue,  comme  ce  Gauthier  de  Bruges  qui  fut 
évèque  de  Poitiers  à  la  fin  du  xixi*  siècle. 

Pbotbngb.  —  Dans  un  mémoire  académique  ayant  pour  titre  :  VHtUinitu 
iPÀntu  de  Viiioiion  el  la  Provence  (Paris,  A.  Picard  et  fils,  1906,  in-8  de  50  p.), 
M.  Charles  Joret  a  mis  à  contribution  la  correspondance  du  célèbre  érudit 
avec  plusieurs  érudits  provençaux  ses  contemporains  (Sainte-Croix^ 
Saint*Vlncens,  des  Noyers,  etc.).  Les  détails  qu'il  en  extrait  ne  seront  pas 
sans  intérêt  pour  les  archéologues  curieux  de  s'Initier  &  la  renaissance  un 
peu  imprévue  des  études  grecques  en  France  durant  le  dernier  quart  du 
xTni*  siècle.  II  y  est  question  notamment  des  controverses  auxquelles 
donna  lieu  la  découverte  d*une  inscription  ancienne  dans  la  maison  de 


—  380  — 

Peiresc,  ^  Aix,  et  des  rapports  assez  étroits  qu'entretint  Villoison  durant 
près  de  trente  ans  avec  Marseille,  la  vieille  cité  phocéenne. 

Allbmagnb.  —  Est*il  utile  de  signaler  longuement  la  brochure  de  M.  Paul- 
Théodore  Vibert  sur  V Allemagne  tentaculaire  (Foix,  imp.  Gadrat  aine,  1906, 
in-ie  de  153  p.  —  Pris  :  1  fr.)  ?  Il  suffit  d'en  indiquer  l'idée  maltresse,  et  la 
yoici  :  le  but  de  la  politique  tenace  des  HohenzoUern,  ce  n'est  pas  lé  Maroc  ni 
la  Tripolitaine,  mais  Pempire  d'Autriche,  «  parce  que  c'est  un  port  sur  TAdria- 
tique,  c'est  la  puissance  de  la  mer  ».  A  côté  de  la  démonstration  de  cette 
théorie,  où  le  vrai  et  le  faux  se  mêlent  étroitement,  le  lecteur  de  YAllrmagne 
tenUieulaire  trouvera  dans  cette  brochure  une  foule  de  digressions  oiseuses, 
de  nombreuses  citations  d'articles  de  M.  Paul-Théodore  Vibert,  sans  parler 
de  ses  gentillesses  ordinaires  à  regard  de  l'Ëglise  et  du  Pajpie  qui,  a-t-il  écrit 
quelque  part  (p.  151),  «  est  mû  par  un^eul  sentiment  :  la  hatne  de  la  France, 
de  la  Révolution,  des  Droits  de  l'homme  et  de  la  loi  de  Réparation,  et  veut 
l'abaisser  et  la  détruire  au  besoin  par  tous  les  moyens  possibles.  » 

Bbloiqub.  —  M.  le  chevalier  Edmond  Marchai,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  royale  de  Belgique,  a  fait  tirer  à  part  la  notice,  destinée  à 
ï Annuaire  de  C Académie^  qu'il  a  consacrée  au  baron  J.-J.-A.-M.  de  Witte. 
L'éminent  archéologue,  Belge  de  naissance.  Français  de  cœur,  auquel  le 
Cabinet  des  médailles  de  France  est  redevable  de  dons  si  magnifiques,  est 
ici  loué  par  le  chevalier  Marchai  comme  il  convient,  et  la  notice,  complétée 
par  une  «  Bibliographie'  du  baron  J.  de  Witte  »,  se  trouve  être,  en  même 
temps  qu'un  hommage  mérité,  un  précieux  Instrument  bibliographique. 
Le  travail  de  M.  le  chevalier  Marchai  a  pour  titre  :  Le  Baron  Jean-Joêeph-- 
Antoine-Marie  de  Witte,  membre  de  V Académie  royale  de  Belgique^  atioeié  de 
VInstitut  de  France  (4808-1889)  (Bruxelles,  imp.  Hayez,  1907,  in-8de  96  p., 
avec  portrait). 

iTJkUB.  —  M.  Adolfo  Ginquini  a  publié  deux  textes  non  dépourvus  d'intérêt 
pour  l'histoire  viscontéo-lombarde.  On  sait  que  les  Visçonti  prétendaient 
descendre  des  rois  lombards,  et  les  traditions  populaires  milanaises  ont  con- 
servé Jusqu'à  nos  jours  des  traces  de  cette  origine  légendaire.  M.  Novati  a 
depuis  longtemps  montré  l'intérêt  qu'il  y  aurait  pour  l'historiographie  lom- 
barde à  débrouiller,  en  s'aidant  de  la  chronique  de  Filippo  de  Gastel  Seprio  et 
du  poème  de  Stefanardo  de  Vimercate,  les  éléments  fabuleux,  mais  intéres- 
sants de  la  Chronica  Danielis,  principal  réservoir  de  ces  légendes  et  traditions 
viscontiennes.  M.  Cinquini,  après  s'être  longtemps  attaché  à  l'examen  de  ce 
problème,  a  désespéré  d'arriver  à  un  résultat  définitif  et  satisfaisant.  lia  voulu 
du  moins  avoir  l'honneur  de  donner  la  première  édition  de  cette  chronique. 
Il  se  borne  ici  à  en  présenter  le  texte  avec  quelques  notes  paléographiques 
et  une  Introduction  consacrée  à  la  description  des  manuscrits.  Il  a  suivi  le 
texte  du  manuscrit  de  la  Bibl.  nat.  Paris,  Lat.  8315  (anc.  6168),  le  plus 
ancien  et  le  plus  pur  dlnterprétations.  En  épilogue,  il  a  publié  une  Genealo- 
gia  comiium  AngUriae  d'après  un  manuscrit  de  Turin  (God.  Lat.  1045)  qui 
a  péri  dans  le  premier  incendie  de  cette  bibliothèque.  Le  tout  forme  une 
brochure  intitulée,  sur  la  couverture  :  Chronica  Mediolanentie  a,  soê^Uê 
Oeneatogia  comiium  Angleriae  ;  et  au  titre  de  départ  :  Una  Croneica  milaneem 
médita  delêeeolo  xrv.  La  Ckronica  DanieUe  (Roma,  Lœscher,  in->8  de  xyi-31  p.)« 

—  Après  avoir  eu  quelque  temps  un  organe  distinct,  là  Société  bibliogra- 
phique itaiiemie,doht  nous  avons  eu  plusieurs  fois  occasion  de  parler iinas 
lecteurs,  avait  fondu  son  bulletin  dans  la  Rivieta  delU  biblioteche  dont  il  oCéttU 
devenu  qu'une  annexe.  Elle  se  décide  à  revenir  à  l'idée  primitive  et  à  publier 


-  381  — 

un  bulletin  indépendant  :  H  Libro  e  la  Stampa,  bulleilino  uf/iciaU  deUaiociécà 
bibliografiea  italiana  (Biilano.  Biblioteca  di  Brera,  in-8,  bimestriel)  et  nous 
croyons  qu'on  ne  peut  que  Ten  féliciter.  Le  premier  fascicule  (Janvier-février 
1907)  contient  le  commencement  d^une  étude  de  M.  Vittorio  Rossi  sur  la  belle 
collection  de  manuscrits  recueillis  au  xviii«  siècle  par  Jacopo  Soranzo.  A. 
propos  d'une  note  de  M.  Tabbé  Tougard  sur  un  Almanach  de  Milan  dit  le 
Pécheur  fidèle,  dont  il.a  retrouvé  un  exemplaire  français  de  1686,  M.  Francesco 
Novati  signale  une  suite  de  cet  almanacb  parue  en  1724,  et  se  demande 
quel  en  était  le  prototype  italien.  —  H.  Achille  Bertarelli  a  dressé  uoe 
curieuse  bibliographie  iconographique  des  «  cris  »  italiens  du  xvi*  au  xx* 
siècle. 

POLOQNB.  ^  On  vient  de  fonder  à  Varsovie  une  nouvelle  société  savante  : 
SwftéU  edenlifiqtAe  de  Vargovie,  composée  de  trois  sections  :  section  de  langue 
et  de  littérature  polonaise  ;  section  des  sciences  sociales,  historiques  et 
philosophiques  et  section  des  sciences  proprement  dites.  Les  fondateurs 
sont  des  membres  de  l'Académie  de  Gracovie  et  des  professeurs  de  l'ancienne 
Université  polonaise  de  Varsovie  (Szkola  Gîôwna).  Pour  devenir  membre  de 
la  dite  société,  il  faut  posséder  un  titre  universitaire,  ou  bien  avoir  publié  des 
ouvrages  scientifiques.  La  Société  a  Tintention  de  fonder  une  bibliothèque, 
des  laboratoires  et  des  cabinets  scientifiques  ;  elle  organisera  des  confé- 
rences publiques,  des  concours,  et  elle  publiera  les  travaux  de  ses  membres 
(mémoires,  bulletins,  volumes  séparés,  etc.). 

—  Vient  de  paraître  à  Lw6w,  le  premier  fascicule  d^une  revue  hebdoma- 
daire :  Poérednik  Antykwareki  {V Intermédiaire  de*  antiquairee).  Ce  genre  do 
périodique  manquait  en  Pologne.  Chaque  numéro  sera  composé  de  deux 
parties  :  l*une,  théorique,  sera  consacrée  aux  questions  concernant  le  livre 
et  son  industrie  ;  Tautre  contiendra  des  informations  sur  la  vente  et  sur 
rachat  des  livres.  Le  Poertdnik  Aniykwarski  facilitera  la  tâche  de  la  «  Librai- 
rie ancienne  scientifique  >,  fondée  à  Varsovie  il  y  a  quelques  mois  et  dont 
nous  avons  parlé  ici-même  {Polybiblion,  t.  GVII,  p.  476). 

SuiSSB.  -^  Signalons  un  tirage  à  part  des  Mémoires  de  la  Société  ftHbourgeoise 
det  teiences  naturelles^  dont  Tauteur  est  M.  Firmin  Jacquet,  et  qui  a  pour 
titre  :  Contribution  à  Vétude  de  la  flore  fribourgtoise.  Quelqueà  plantet  nouvelles. 
Détails  phytologiques.  Plantes  à  rayer  de  la  flore  fribourgeoise  (Fribourg,  imp. 
Fragnlère,  in-S  de  23  p.).  M.  Jacquet  fournit  ici,  sur  48  plantes,  quelques 
détails  intéressants  pour  les  botanistes. 

Ghins.  —  Le  h.  p.  de  Moidrey,  S.  J.,  directeur  de  l'observatoire  de  Zi-Ka- 
Wei,  continue  la  publication  de  son  Calendrier-Annuaire.  11  a  été  rendu 
compte,  en  juillet  i90S  (Polybiblion^  t.  G IV,  p.  92),  des  trois  premières  années 
de  cette  publication,  et  en  juillet  1906  (t.  G VII,  p.  93)  de  la  quatrième.  G*est 
de  la  cinquième,  pour  1907  (Ghang-Haï,  imp.  de  la  Mission  catholique,  in-16 
de  158+68  p.,  en  tout  226  p.  avec  croquis.  —  Prix  :  5  fr.),  que  nous  avons  à 
nous  occuper  aujourd'hui.  —  Aux  données  essentielles  contenues  dans  les 
annuaires  précédents,  celui-ci  en  ajoute  de  nouvelles  dont  nous  signalerons 
les  principales.  C'est  d'abord  une  carte  de  visibilité  de  Téclipse  de  soleil  du 
14  Janvier  1907,  s*étendant  des  lies  du  Japon  et'des  Philippines  à  la  Nubie 
et  à  l'isthme  de  Corinthe  ;  et  plus  loin  tous  les  détails  utiles  à  l'observation 
de  oe  phénomène  ;  un  tableau  des  24  fuseaux  horaires  donnant  l'heure  de 
chacun  d*eux  quand  il  est  minuit  &  Greenwich  ;  une  notice  assez  étendue 
sur  les  tremblements  de  terre  ;  la  télégraphie  en  Chine  ;  un  résumé  des 
principaux  événements  dans  ce.  vaste  pays,  de  juillet  1905  à  juillet  1906.  — 


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—  382  — 

Uannuaire,  cette  année,  est  suivi  dhin  appendice  de  67  pages,  contenant  des 
tableaaz  de  données  astronomiques,  météorologiques,  économiques,  etc., 
etc.,  et  Jusqu'à  de  petites  tables  de  logarithmes  et  d'antilogarithmes  de  100  à 
1000,  suivies  d'une  table  des  lignes  trigonométriques  naturelles  de  30  en  30 
minutes  Jusqu'à  45  degrés. 

États-Unis.  —  La  Smithsoniaa  Institution,  United  States  national  Mu- 
séum vient  de  faire  paraître  :  Contributions  from  the  United  State$  NcUionai 
H^barium,  vol.  XI.  Flora  of  the  itate  of  Washington,  by  Charles  V.  Piper 
(Washington,  Government  printing  Office,  1906,  in-8  de  637  p.,  avec  22  pi. 
hors  texte  et  2  cartes).  Cet  excellent  travail,  parfaitement  illustré,  fait  le 
plus  grand  honneur  à  la  Smithsonian  Institution,  chargée  comme  l'on  sait» 
du  Muséum  National  des  États-Unis  à  Washington.  Il  est  dû  aux  conscien- 
cieuses recherches  de  M.  Ch,  V.  piper  parmi  les  nombreux  documents 
possédés  par  le  dit  Muséum.  La  carte  en  couleurs  qui  devait  accompagner 
le  volume  n*a  pu  malheureusement  être  prête  à  temps  et  sera  envoyée  plus 
tard.  Le  soin  apporté  aux  descriptions,  à  la  synonymie,  sont  dignes  de  tous 
éloges,  et  cette  importante  contribution  à  la  science  botanique  sera  reçue 
avec  joie  par  tous  les  savants,  aussi  bien  que  par  les  amateurs  eux-mêmes. 
Parmi  les  photogravures  représentant  des  paysages  des  États-Unis,  avec 
leurs  plantes  caractéristiques,  quelques-unes  sont  vraiment  remarquables  ; 
aussi  ne  regrette-t-on  qu'une  chose  :  c'est  qu'il  n'y  en  ait  pas  davantage.  11  y 
aurait,  croyons-nous,  grand  intérêt  à  multiplier  celles  reproduisant  les 
plantes  indigènes  les  plus  rares,  ainsi  que  cela  a  été  fait  pour  la  White 
Ellébore  {Veratrum  Caii/ornieum) qui  constitue  la  planche  XX,  l'une  des  plus 
belles  de  la  collection. 

Mbxiqub.  —  Une  étude  sur  les  parents  et  sur  la  jeunesse  du  président 
Porûrio  DIaz,  telle  esl  la  première  publication  sortie  des  nouvelles  presses 
du  Museo  naclonal  de  Mexico  (Porflrio  Dias,  sus  padresy  nifitz  y  juventud^  par 
M.  Genaro  GarciSr  Mexico,  imp.  del  Museo  naclonal,  1906,  in-4  de  68  p.,  avec 
portrait).  A  un  double  point  de  vue,  cette  plaquette  mérite  d*être  signalée 
à  cette  place  :  au  point  de  vue  typographique,  car  l'impression  en  est  très 
soignée  et  réellement  fort  belle,  et  aussi  au  point  de  vue  historique. 
M.  Genaro  Garcia  a  rédigé  son  ^avail  avec  une  conscience  scrupuleuse, 
à  l'aide  de  toutes  les  indications  qu'il  lui  a  été  possible  de  réunir  ; 
c'est  pourquoi  les  futurs  biographes  du  général  Porûrio  Diaz  devront 
consulter  cette  étude,  que  termine  une  bonne  bibliographie  critique  et 
qu'accompagne  un  beau  portrait  du  président  de  la  République  mexicaine. 

PUBLICA.TIONS  NOUVBI.LBS-  — *  Èiudes  bibliques,  Canaan,  diaprés  Vexploration 
récente,  par  le  P.  H.  Vincent  (gr.  in-8,  LecofTre,  Gabalda).  —  La  Question 
biblique  chez  les  modernes  Japonais,  par  J.  de  Laverdière  (in-18,  Stock).  —  La 
Vie  du  Sauveur  écrite  avee  les  seuls  textes  évangéliques^  disposée  chronologique^' 
ment  et  rattachée  à  Vhistoire  de  son  temps^  par  l'abbé  H.  Pasquier  (Beauchesne, 
in-S).  —  Les  Quatre  Évangiles,  matériaux  pour  servira  Vhistoire  des  origines 
orientales  du  christianisme,  textes  et  documents  publiés  par  A.  Metzger  et 
revisés  par  L.  de  Milloné  (in-18,  Leroux).  —  La  Tfiéologie  du  Nouveau  Testa» 
ment  et  l'Évolution  des  dogmes^  par  l'abbé  J.  Fontaine  (iQ-12,  Lethielleux)-  — 
De  la  Croyance  en  Dieu,  par  C  Plat  (in- 12,  Lethielleiix).  —  Le  Saint  Sacrifice 
de  la  messe.  Sa  doctrine^  ses  rubriques,  ses  prières,  par  le  R.  P.  M.  Gavin  ;  trad. 
par  P.  Gueneau  de  Mussy  (in-16,  Retaux).  —  La  Loi  d'amour,  par  L.-A. 
Gaffre.  lil.  Bien/aisance  (in-12,  LecofTre,  Gabalda).  —  Du  Carmel  à  Ston.  MoU 
de  Marie^  par  Tabbé  A.  Dard  (petit  in-18,  Lecoffre-Gabalda).  -*  Pour  no» 


—  383  — 

petiu  enfants.  Courtes  lectures^  par  F.  de  Céez  (hi-12,  Lethielleux).  —  Religion 
et  évolution,  par  E.  Haeckel  (in-S,  Schleicher).  ^  De  la  Déclaration  de  guerre, 
par  M.  Maurel  (iii-8,  Librairie  générale  de  droit  et  de  Jurisprudence).  — 
Histoire  u^nstitutionnelU  de  CAngleterre^  par  W.  Stubbs,  édition  française 
avec  Introduction,  notes  et  études  historiques,  par  G.  Petit-Dutaillis  ;  trad. 
de  ranglals  par  G.  Lefebvre.  T.  I.  (in-8,  Giard  et  Brière).  —  Philosophie 
sociale  et  religion  d'Aitgusie  Comte^  par  E.  Gaird  ;  trad.  de  l*angiais  par  èliss. 
May  Grum  et  G.  Rossigneux  (in-8,  Giard  et  Brière).  —  L'État  présent  de  la 
philosophie,  par  O.  Merten  (petit  in-8,  Amat).  —  Éthique^  de  Spinoza  ;  trad. 
inédite  du  comte  Henri  de  Boulainviiiiers  (1658-1722),  publiée  avec  une 
Introduction  et  des  notes  par  F.  Goionna  d*l8tria(in-8«GoIin).  —  LesMqrales 
d^aujourd^hui  et  la  Morale  chrétienne,  par  L.  Désers  (in-t2,  Poussielgue).  — 
Pour  la  Patrie,  par  E.  Bocquilion  (in-i6,  Vuibert  et  Nonjr).  —  Les  Quatre 
Livres  de  la  femme,  par  P.  Combes.  I .  Le  Livre  de  Vépouse  (Avignon,  Aubanel, 
in-18).  —  Pour  et  contre  le  baccalauréat^  pur  P.  Grouzet  (in-8,  Golin).  — 
Histoire  des  systèmes  économiques  et  socialiêtes,  par  H.  Denis.  T.  II.  Les  Fon- 
dateurs (gr.  in-8,  Giard  et  Brière).  —  L'Individu,  l^assodation  et  VÉtat,  par 
E.  Foumlère  (in-8,  cart.,  Alcan).  —  Une  Étape  de  Nvolulion  sociale.  Le  Contrat 
de  travail,  par  H.-Gt.  Langlois  (in-8,  Librairie  générale  de  droit  et  de  Juris- 
prudence). —  Patrons  et  ouvriers,  par  A.  Roguenant  (in-12,  LecofiOre,  Gabalda). 
^  La  Lutte  par  Vassoeialion,  V Action  libérale  populaire,  par  E.  Flomoy  (in-12, 
Lecoffre,  Gabalda).  —  Le  Solidarisme,  par  G.  Bougie  (in-12,  Giard  et  Brière). 

—  Le  Moreellisme,  par  G.  Sabatier  (in-i2,  Giard  et  BrièreV  —  Les  Classes 
sociales  au  point  de  vue  de  Vévolution  soologique,  par  G.  Malato  (in-12,  Giard  et 
Brière).  —  Les  Débuts  d'un  savant  naturaliste.  Le  Prince  de  Ventomologie.  Pierre-' 
André  Latreille  à  Brive,  de  4769  à  i79S,  par  L.  de  Nussac  (in-8,  Steinheii).  — 
Descendance  de  Vhomme,  par  G.  BOlsche  ;  trad.  de  Tallemand,  par  V.  Dave 
(petit  in-8,  Sclileicber).  —  Agriculture  générale.  II.  Semailles  et  récoltes,  par 
P.  Difiloth  (in-18,  Baillière).  —  Le  Livre  agricole  des  imtituteurs,  des  élèves  des 
écoles  normales,  des  lycées  et  collèges  et  des  agricultures,  par  C.  Seltensperger. 
L  Agriculture  générale  (in-16  cart.,  Baillière).  —  La  Guerre  napoléonienne.  LesSyê- 
tèmes  d'opérations.  Théorie  et  technique,  par  le  lieut^oUmel  Oamon  (in-8,  Ghapelot). 

—  Le  Contact.  Étude  de  guerre  moderne,  par  le  G'i  IzzeVFuad  (in-8,  Ghapelot). 

—  Méthode  Jaques 'Dalcrose.  Première  Partie.  Qymn<utique  rythmique.  VoL  I. 
(gr.  in-8,  Neuch&tel,  Sandoz  et  Jobin).  —  Le  Musée  d^art.  Histoire  générale 
de  Vart  au  XIX*  siècle  (gr.  in-4,  Larousse).  —  ^Aquarelle  pratique.  Fleurs, 
paysages,  figures,  par  Gaston-Gérard  (in-8,  Deiagrave).  —  Traité  de  galvano" 
plastic,  par  A.  Soulier  (in-18,  Garnier).  —  La  Voix,  sa  culture  physiologique, 
théorie  nouvelle  de  la  phonation,  par  P.  Bonnier  (in-16,  Alcan).  —  Rhytmischer 
Choral,  Altarweisen  und  griechische  Bhythmen  in  ihrem  Wesen  dargeiiellt  dureh 
eine  Rhyimick  des  einslimmigen  Gesanges  auf  Grund  der  Aceente,  von  F.  Succo 
(in-8,  G'ûtersloli,  Bertelsmann).  —  Actualités  scientifiques,  par  M.  de  Nansouty, 
3»  année  (in-8,  Schleicher).  —  Glanes  du  passé,  par  F.  Werm  (in-12,  Nice, 
librairie  Visconti).  —  Les  Brumes  de  la  vie,  par  G.  Syffert  (in-12,  Roubaix, 
Éditions  du  Beffroi).  —  L* Amour  sans  ailes,  par  E.  Dncoté  (in-18,  Gaimann- 
Lévy).  —  Le  Baron  de  Heiednsiamm,  par  W.  Meyer-FÔrster  ;  trad.  de  M.  Ré- 
mon  et  W.  Bauer  (in-t8,  Galmann-Lévy).  —  Terres  lorraines,  par  E.  Moselly 
(in-t6,  Plou-Nourrit).  —  Ceux  de  Villaré,  par  J.  Eriez  (iii-16.  Pion -Nourrit). 

—  Mona,  par  M.  Aigueperse  (ln-16,  Plou-Nourrit).  —  Le  Mari  d Hélène,  par 
G.  Verga;  trad.  de  l'italien  par  M»«  J.  Garrère  (in-16,  Plon-Nourrit).  — 
LAme  qui  se  donne,  par  R.  Havard  de  la  Montagne  (in-12,  Lethielleux).  — 
Au  delà  du  cœur,  par  A.  de  Bersaucourt  (in-12.  Vie  et  Amat).  —  Jean-Jacqées 


-  384  — 

BotàMêeau,  par  J.  Lemaitre  (in<>18,  Calmann-LéTy).  — >  Caweriei  liltérairti  tur 
le  XIX*  êièôle  {4800-4850),  par  E.  SouYestre,  ouvrage  inédit  publié  par  M>*  A. 
Beaui  née  Souvestre  (in-18,  Henry  Paulin)..— L'/lalie  inUlUctudle  et  Uitiraire  au 
dibtAt  du  XX*  iiècle.  Étude  eritiq^ie  précédée  d'une  Introduction  $ur  le  râle  de  la 
eritiqw  psychologique^  par  A.  Reggio  (in-16,  Perrin).  —  Lee  Falaiêes  de  la 
Manche,  par  J.  Girard  (gr.  in-8,  Leroux).  —  Makedonieche  Fni^rten,  Ton  A. 
Struck.  I  (in-8,  Wien  und  Leipzig,  A.  Hartieben).  —  Dej^  Kirchenstaat 
unter  Klemeni  F,  von  A.  Eitei  (in-8,  Berlin,  Rothschild).  —  Cartulaire 
général  de  Vordre  dee  hœpitaliers  de  S.  Jean  de  Jérusalem  (/#00-l9i(7),  par 
J.  Delaville  Le  Roulz.  T.  IV  [4504-4540).  2«  partie,  additions  et  table  (in- 
folio^  Leroux).  —  Lee  Jésuites  de  la  légende^  par  A.  Brou.  Seconde  partie.  De 
Pascal  jusqu'à  nos  jours  (in-18,  Retaux).  —  Saint  Jean  Chrysostome  et  ta  Femme 
chréHenne  au  iv*  eièele  de  V Église  grecque^  par  H.  Dacier  (in-12,  Falque).  — 
Saint  Joseph,  par  V.-D.  Artaud  (ln-12,  Beauchesne),  —  La  Jeunesse  de 
Louis  X!  {44U'4i4&),  par  M.  Thibault  (in-8,  Perrin).—  Guerres  de  religion  dans 
le  sud-ouest  de  la  France  et  prirtcipalement  dans  le  Quercy^  d'après  tes  papiers 
des  seigneurs  de  Saint-Sulpice,  de  4504  à  4590^  documents  transcrits,  classés  et 
annotés  par  E.  Cabié  (gr.  in-4,  Champion).— 3fémotr«s  sur  Louis  XVH  {Mémoires 
d^Eckard.  Souvenirs  de  Naundorff.  Introduction  et  notes  de  M.  Vitrac  et  A. 
Galopin  (In-^,  A.  Michel).  —  Journal  politique  de  Charles  de  Laeombe^  député 
à  VAssemblée  nationale^  publié  pour  ia  Société  d'histoire  contemporaine  par 
A.  Hélot.  T.  I  (in-8,  A.  Picard  et  Ois).  —  LÉlaboration  de  la  charte  constitu- 
tionnelle de  4844  (/«r  avril^4  juin  4844),  par  P.  Simon  (in-8,  Cornély).  —  Les 
Royalistes  contre  Varmée  {4815-48^0)^  d'après  les  archives  du  ministère  de  la 
guerre,  par  E.  Bonnal  (2  v/)l.  in-8,  Ghapelot).  —  Le  Duc  de  Nemours,  par  R. 
Bazin  (petit  in-8,  Êmile-Paul).  —  La  Vie  religieuse  en  France  sôue  la  Révolution, 
VEmpire  et  la  Restauration.  Monseigneur  du  Bourg ^  évéque  de  Limoges,  4754 * 
48iX,  par  Dom  du  Bourg  (petit  in-8,  Perrin).  —  Les  EschoUers  du  temps  jadis^ 
par  A.  Robida  (petit  in-8,  Colin).  —  La  Conférence  d*Algésiras.  Histoire  diploma^ 
tique  de  la  crise  marocaine,  ISjanvier-J  avril  1907,  par  A.  Tardieu  (in-8,  Alcan).^ — 
Études  politiques^  par  E.  Boutmy  (in-18,  Colin).  —  Vingt-cinq  ans  de  vie  catho- 
lique, expériencet  et  observations^  par  T.  de  la  Rive  (in-16,  Plon-Nourrit).  — 
Les  Cfonditions  de  retour  au  catholicisme.  Enquête  philosophique  et  religieuse,  par 
le  D'  M.  Rifaux  (in-16,  Plon-Nourrit).  —  Biblioteca  di  storia  italiana  récente 
{4800^4850).  Vol.  /.  Aneddoti  documentati  sulla  censura  in  Piemonte  dalla  Res- 
taurazione  alla  Coslituiione,  da  A.  Manno  ;  Alcuni  episodi  del  risorgimenlo  ita- 
liano  illuttrati  con  lettere  e  memorie  inédite  del  générale  marchese  Carlà  Ema- 
nuete  Ferrero  délia  Marmora,  principe  di  Masserano  (ln-8,  Torino,fratelli  Bocca). 
—  Recherches  sur  les  origines  des  évêchis  de  Genève,  Lausanne,  Sion  et  leurs  pre- 
miers titulairei  jusqu'au  déclin  du  vi*  siècle,  par  M.  Bessoo  (in-8,  Fribourg 
(Suisse),  Librairie  de  TUniversité,  0.  Gschwend;  Paris,  A.  Picard  et  fils).— 
Les  Arabes  eti  Syrie  avant  VIslam,  par  R.  Dussaud  (in-8,  Leroux).—  Maryland 
during  the  Engliih  civil  wars,  by  B.  C.  Steiner.  Part.  I  (in-8,  Baltimore, 
The  Johns  Hoplàns  Press).  —  Vie  de  M.  Jules  Gossin,  fondateur  de  la  Société 
de  Saint- François- Régis  de  Pqris^  publiée  par  E.  et  T.  Gossin  (in-12,  Poitiers 
et  Paris,  Oudin).  Visbnot. 

U  Gérant  :  CHAPDIS. 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Simon, Rennes. 


L 


COMITÉ   DE    RÉDACTION 

baron  Carra  dr  Vaux  ;  GRonrROT  dr  Okandmaison  ;  E.-G.  Lrdos  ;  P.  Puani  ; 


irê  de  la  rédaction  :  M.  Ë.-A.  Chapuis. 

Les  commonicR  ans  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la 
rédaction. 

Les  eommnnicatiooR  relatives  à  l^administraûon  doivent  être  adressées  au  Gérant. 


PRIX    D'ABONNEMENT 

Parité   littéraire  :  France,  15  fr.  par  an;  pays  faisant  partie 'de  l'Union    des  poste», 
16  Ir. 

Partie  ieehniquê  :  France,  10  fr.  ;  pays  faisant  partie  de  TUnion  des  postes,  11  fr. 

Les  deux  Partie»  réunies  ;  France,  20  fr.  ;  pays  fai>ant  partie  de  T Union  des  postes. 
12  fr. 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  le  port  en  sus. 

Le  Polybiblion  parait  tous  les  mois. 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1  fr.  50  ;  — >  technique,  1  fr.  ;  —  les  deux 
parties  ensemble,  2  fr.  50. 

Les  abonnements  partent  du  1"'  janvier,  et  sont  payables  d'avance  en  un  mandat  sur  la 
poste  à  Tordre  du  Gérant  du  Polybiblion. 


COLLECTIONS 

r  Les  années  1868-1906  août  eu  vente,  et  forment  ckwt-huit  volumrs  gr.  iu-8,  du  prijc  de 

7  fr.  50  chacun  pour  la  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  partie  technique.' 

Une  très  importante  réduction  peut  être  faite  sur  la  vente   d'une   collection    complète, 

notamment  aux  bibliothèques  et  aux  institutions  fracçaises  ou  étrangères.   Ces  collec- 

j       tions  sont  aujourd'hui  o.n  très  petit  nombre. 

I  


Le  Polybiblion,  Revue  bibliographique  universelle^  ûst  publié  sous  les  auspices  de  la 
i       SooiAtâ  biblioorapuiqur. 

■ 

'  La    SociBTS  BiBLiooRAPHiQUB  se   compose  de    membres    titulaires  et   d'associés    corres- 

^       pondants,  dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admis 
I       par  le  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  associés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  francs. 

Tout  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  versement  de 
f        150  francs. 

\  Le   titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,   en  outre,  fait  à    la 

I        Société  nn  apport  de  100  francs  au  moins. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la  Société,  5,  rue  de 
Saint-SioDon  (boulevard  Saint-Germain),  Paris  (7«). 


RUE   DE    SAINT-SIMON,  5,    PARIS   (?•) 


Foudëe  en  1866  par  M.  le  murquis  de  Bsaucourt 
et  aujourd'hui  dirigée  par  M.  Paul  Allard 

Paraissant  tous  les  trois  mois  (en  janvier,  avril ,  juillet  et  octobre)  par  livraiscns  d'envirms 
350  pages,  et  formant  à  la  fin  de  iannéa  deux  volumes  grand  inS  de  700  pagêê. 

Prix  dk  l'Abonnbmbnt  ànmubl  : 

Paris  bt  Dâpartbmrnts,  90  fr.  —  ëtramobr,  9fk  pr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DU  !•'  AVRIL  1907 

é 

A«  d'Alès  :  La  Question  baptismale  au  temps  de  saint  Gyprien. 

Gaétan  Guiilot  :  Léopold  h^  et  sa  Cour  (i68i-lG8^),  d'après  la  correspon- 
dance diplomatique  du  marquis  de  Sébeville,  envoyé  français  à  la  Cour 
de  Vienne. 

De  Maricourt  el  A.  Driard  :  Une  Abbaye  de  filles  au  xviii*  siècle.  Gomer- 
loutaine. 

Henry  du  Bourg  :  Religieux  et  Monastère  persécutés  au  xviii®  siècle. 

P.  Bliard  :  La  Guerre  aux  émigrés.  Un  Épisode  de  la  jeunesse  du  P.  Loriquet. 

A.  Auzoux  :  Linois  à  Algésiras  (juillet  1801), 

Mblanqbs  :  J.  Viard  :  La  Fiscalité  pontificale  en  France  au  xcy^  siècle.  — 
Léon  Maître  :  Uue  Coalition  religieuse  en  1792  chez  les  Bretons. 

F.  Gabrol  :  Courrier  aoglais. 

E.-G.  LedOB  :  Chronique. 

Revus  des  Recueils  périodiques.  —  Albert  Isnard  :  Français.  — 
E.-G.  Ledos  :  Allemands.  —  G.  Galle^waert  :  Belges. 

BuLLBTjN  BIBLIOGRAPHIQUE.  —I.  liistoire  générale;  IL  Antiquité.  Origines 
chrétiennes  ;  III.  Moyen  âge;  IV.  Renaissance.  Réforme;  V.  Dix>8eptièma 
et  dix-huitième  siècles;  VI.  Révolution  ;  VIL  Temps  modernes  ;  VM. 
Géographie.  Monographies  locales. 

Table  des  matières  du  Tome  LXXXL 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Simon,  Hennés. 


POL.YBIBLION 


REVUE 


BIBLIOGRAPHIQUE    UNIVERSELLE 


PARAIS8AN 


TOUS      L.ES      MOIS 


PARTIE   LITTÉRAIRE 


DEUXIÈME  SÈKIE.— TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME.—  CIX»  DE  LA  COLLECTION 


CIKQl'IÈHB    lilVBAM«M.    —    HAÏ 


PARIS   (7') 


AUX       BUREAUX       DU       P  O  LY  B  I  B  L  I  O  N 

5,     RUB    DB    SAINT-SIMON,    5 
(Boulevard  Saint-Germain) 


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BuAMB  et  Oatks,  28^  Orchard  Street. 

FRIBOURO  EN  BRI8aA.U 

B.  Hkkdbr. 

VIENNE 
OKaoLD  et  C**,  Stefansplaiz. 

BRUXELI^S 

»oci6tâ  belge  de  librairie  (Oscar  Schkpkns  &  C^e) 
16,  rue  Treureaberg. 


ROMB 


Dksclék^  Lkkkbvkk  et  C®,  éditeurs  pontificaux, 
piazza  Grazioli  (palazzo  Doria). 

MADRID 

JOSB   KUIZ   y    G»     (LiBRBRIA    GUTKNBKKO), 

13,  plaza  Sauta  Aaa. 

MONTRÉAL 

Alphonsb  Lbclairk,  directeur  de  la  Hevue 
canadienne,  290,  rue  de  T Université. 


BUGBAREST.  BUDAPEST.  GOPENHAQUE.    CHRISTIANIA,   STOCBaOLM, 

BAINT-PBTERSBOaRO,  VARSOVIE 

BURBAUX   DB  POSTB 


1907 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DE  MAI  1907 


I.  —  PHILOSOPHIE,  par  L.  Maisonnkuve  (p.  585-401). 

n.  —  SCIENCES   PHYSIQUES    ET   CHIMIQUES.    SCIENCES  MATHÉMATIQUES,  par 
M.  E.  Chailan  (p.  401-409). 

III.  —  BEAUX- ARTS,  par  M.  André  Pkraté  (p.  410-419). 

IV.  —  HAGIOGRAPHIE    ET   BIOGRAPHIE    ECCLÉSIASTIQUE,    par   M.    Louis    Robert 

(p.  419-424). 

V.  —  COMPTES-RENDUS. 

Xhéologle.   —   J.  HoppENOT   :    La   Messe   dans  l'histoire  et  dans  l'art,  dans  Tâme  de 

saints  et  dans  notre  vie  (p.  424'.  —  J.-C.  Broussollk  :  Théorie  de  la  messe  (p.  425).  - 

J.  B.  Ferreres  :  La  Mort  réelle  et  la  mort  apparente  et  leurs  rapports  avec  Tadminis 

tration   des    sacrements,    étude   physiologico-théologique  ;  trad.  de  l'espagnol  par  J.-B. 

Gëniesse  (p.    426).  —  Bruzat  :  Henri  Lasserre,  son  testament  spirituel  (p.  427).  : 

Jarlspmdence.  —  II.  de  Jhering  :  Etudôs  complémentaires  deIVsprit  du  droit  romain; 
trad.  par  0.   de  Mellenaerk.  V  à  IX  (p.  427).   —   M.    Lega   :  Praelectiones  in  lextui 
juris  canonici  de  judiciis  ecclesiasticis.  I.  De  Judiciis  ecclesiasticis  civilibus  (p.  428). 

Aeioneen  ot  i%rt«.  —  P.  FouRNiFR  iOrmonde)  :  Le  Demi-Sang  trotteur  et  galopeur 
Théories  générales.  Elevage,  entraînement,  alimentation  (p.  42'J).  —  J.  Fritsch  :  Le 
Tourteaux  oléagineux,  tourteaux  alimentaires,  tourteaux-engrais  (p.  430).  —  G.  Duval  ^ 
L.  BussARD  :  Arboriculture  fruitière  (p.  431).  —  L.  Vidal  :  Manuel  pratique  de  cin.4 
raatique  navale  et  maritime,  à  l'usage  de  la  marine  de  guerre  el  de  la  marine  du  corn 
merce  (p.  431).  —  C.  Fabre  :  Traité  encyclopédique  de  photographie.  Supplément  1 
(p.  432 j. 

Littérature.  —  A.  Cartault  :  A  propos  du  «  Coi^us  Tibullianum  ».  Un  Siècle  de  phi 
lologie  latine  classique  (p.  433).  —  P.  Bourokt  :  Etudes  et  Portraits.  III.  Sociologie  € 
littérature  ;p.  434).  —  R.  Bazin  :  Questions  littéraires  et  sociales  (p.  436).  —  E.  Hai' 
MANT  :  Ivan  Tourguénief.  La  Vie  et  l'CEuvre  (p.  437).  —  F.  Cleroet  :  Littérateurs  e 
artistes.  Emile  Blémont  (p.  437). 

Hiatoire.  —  B.  Moi>estov  :  Introduction  à  l'histoire  romaine  ;  trad.  du  russe  pa 
M.  Dklines  (p.  439^.  —  L.  Bréhier  :  L'Kglise  et  l'Orient  au  moyea  âge.  Les  Croisade 
(p.  440).  —  J.  GhNDRY  :  Pie  VI,  sa  vie,  son  pontificat  \1717-17i>9)  (p.  412).  —  J.  Délai 
VILLE  Le  Roulx  :  Cartulaire  général  de  l'ordre  des  hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Jéni 
salem  (1100-1310).  T.  IV  ^1301-1310)  2»  partie  (p.  413).  —  Gdokfrgy  de  Granbmaison  j 
Madame  Louise  de  France.  La  Vénérable  Thérèse  de  Saint-Augustin  (1737-178TJ 
(p.  444).  —  H.  Derout  :  Jeanne  d'Arc,  1412-1131  (p.  415).  —  P.-L.  Malassagne  ;  I^ 
Vénérable  Jeanne  d'Arc,  copi»^  fidèle  de  Jésus  et  de  Marie  (p.  4471.  —  L.-A.  GaFFREc: 
A.-C.  Desjardins  :  Autour  de  la  grande  Française.  Les  Etapes  de  l'antipatriotisr  " 
(p.  418).  —  H.  Leclercq  :  Jeanne  d'Arc.  Savonafole  (p.  418).  —  N.  Valois  :  Un  no 
veau  Témoignage  sur  Jeanne  d'Arc  (p.  450  .  —  Bon  1^,  dj?  Contenson  :  Mémoires 
comte  DE  SouviGNY,  lieutenant  général  des  armées  du  Hoi  (p.  450).  —  V'e  dk  Reise' 
Alario-Caroline,  duchesse  de  Berry,  1810-1830  (p.  451).  —  A.  Loxgnon  :  Fouillés  de 
prowncp  de  Lyon  (p.  452).  —  G.  Alacevic  :  Keccnsione  sulT  opéra  «  La  Dalmatie 
1797  à  1825  »  di  Mons.  Paolo  Pisani  (p.  454).  —  11.  Taisin  :  Dictionnaire  des  devis 
ecclésiastiques  (p.  154).  —  H.  Marcel,  H.  Boichot,  E.  Badixon,  P.  Marchal 
C.  Couderc  :  Les  Grandes  Institutions  de   France.   La  Bibliothèque  nationale  (p.  4r" 

VI.  —  BULLETIN.  —  J.  Baudot  :  Le  Bréviaire  romain,  ses  origines,  son  histoire  (p.  457).  - 

E.  BouRGi.NE  :  Foi  catholique  et  Science  moderne  (p.  157).  —  H.  Romdndt  :  Kant 
Kritik  der  reinen  Vjimuntt  abgokiirzl  auf  Grund  ihrer  Entstehungsgeschichte.  Eim 
Voriibung-  fiir  kritische  Philosophie  (p.  457).  —  J.  Loiskl  :  Guide  de  l'amateur  météoj 
rologisle  'p.  458),  —  P.  Boyé  :  Corrt-sjjondance  inédite  de  Stanislas  Leszczynski,  'la* 
de  Lorraine  et  dt;  Bar,  avec  les  rois  de  i*riisse  Frédéric-Cîiiillaume  \*^  et  Frédéric  I 
{17:jr.-17()(j)  fp.  458,.  —  R.  Brfsciano  :  11  Vero  Edgardo  Poe  (p.  458).  —  P.  Dcslan- 
drks  :  Innocent  IV  et  la  chute  des  Hohenstaufen  (p.  159).  —  Imuart  de  la  Tour  :  Del 
Conditions  d'une  renaissance  T'eligiense  et  sociale  en  France  (p.  459).  —  A.  Sueur: 
Intellectualisme  «t  catholicisme  (p.  160). 

VU.  —  CIIROxMQUE.  —  Nécrologie  :  MM.  Theuriet,  Veuillot,  Stotfel,  Ambrosoli,  Colonnai 
Tôth,  etc.  —  Lectures  faites  à  l'Académis  des  inscriptions  et  belles-lettres.  —  Lecturei 
faites  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  —  Index.  —  La  Spéléologie  al 
XX*  siècle.  —  Nouvelles  :  Paris.  -7  France.  —  Alsace-Lorraine.  —  Allemagne. 
Belgique.  —  Italie.  —  Brésil.  ^  États-Unis. —  Publications  nouvelles. 


POLTBIBLIOH 

VUE  BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 

PHILOSOPHIE 

Kpmï  gintRALE.  —  Looiqdr.  —  I .  Elem«nla  philosophia*  icholattieaê,  laclore 
.  RsiHSTADLEB,  3<  éd.  PrîlHturf;  en  Brisgui,  Uerdar.  1907.  8  vol.  ÎD-IZ  de  uva- 
el  imi*4&T  p.  —  2.  Lôgica  fundaïuealat,  por  Pidro  Maria  LâPn  v  Uartihu. 
d.  Valsncia,  Domenicb,  1906,  in-^  de  605  p.,  15  fr.  —  3.  i^  PniU  de  Pyrrhon, 
HiNH[  Mauu.  Piria,  Saosot,  1907,  petit  in-12  de  83  p.,  1  fr.  —  4.  Qu'tn-ee 
la  tcienet  T  par  Louis  Baili-i.  Parla,  Bloud,  1906,  in-l!  de  79  p.  (Collection 
tnct  tt  Religion),  C  (r.  60.  —  5.  ScUnet  tl  Spirilualime,  par  le  D'  Ch,  FiRi- 
«H.  Paria,  Periia,  1907,  iD-16  de  27B  p.,  3  fr.  50.  —  6.  Fhyiiologie  philoM- 
que.  Finalité,  matérialismt,  djtie  et  Dieu,  par  le  D'  N.-C.  Padluco.  Paru, 
od,  1907,  io-12  de  125  p.  (CoUeetiop  Science  et  Religion),  1  fr.  W.  ~  7.  La 
Joaophie  da  monitme.  Le  Monisme  logique,  par  le  D'  A.  THOania.  Paris, 
loioe,  1007,  ia-12  de  76  p..  0  fr.  60. 

jOLOoii.  —  S.    Le   Dupliciime  humain,   par   Cahilli   Sabatiib.    Paris,  Alcao, 

1907,  in-16  de  jiïi:-166  p.,  2  (r.  50.  —  9.  Les  Sabatiluts  de  Vdme  dans  la  piycho- 
iogie  modfme.  par  Nicolas  Rostileff.   Paris.  Alcan,  1.907,  in-S  de  xi-!S8  p.,  4  tt. 

—  10.  Estai  lur  lei  paiaions,  par  Th.  Ribot.  Paris,  Alcaa,  1907.  ia-8  da  vli-192  p., 
3  fc.  75.  —  11.  PsycAologit  d't  libre  arbitre,  suivie  de  Dêfinitioni  fondamen- 
tales, par  Sdllv  Phtohomiiï.  Pari»,  Alcao,  19cn,  in-13  de  176  p.,  2  tr.  50.  —  12. 
Myaticitmeel  Polie,  par  le  D'A.  Mark.  Paria,  Giardet  Brière,  1907,  io-Sde  11-342  p., 
avec  19  Qg.,  6  fr.,  —  13.  Le  Sourire  [Psychologie  et  phyiiologie),  pur  tiaoaats 
DuuAs.  Paris,  Alcan,  1906,  iii-16  de  167  p.,  avec  19  flg.,  2  fr.  50. 

MoRALi  sT  Phiuisophii  Rutoisuss.  —  14.  La  Morale  est-elle  une  science?  par  J.-A. 
Chollit.  Paria,  Bloud,  1907,  iii-12  de  63  p.  (Collection  &ience  et  Religion),  0  fr.  60. 

—  15.  Études  de  morale  posilioe,  par  Gustitvt  Bilot.  Paris,  Alcao,  1907,  ia-8  de 
vu-5i4p.,  7  tr-50.  — 16.  L'Organisation  de  la  conscience morale,esquUse  d^unarlmo- 
rai  positif,  par  Jatri  Delvolti.  Paris,  Alcan,  1906.  in-ld  de  17!  p.,  î  fr.  50.  - 17.  Le  Pro- 
blime  de  laconscience,  étude  psycho-sociologique,  par  D.  Draouicesco.  Paris,  Alcan, 
1907,111.8  de  ii-24t  p.,3fr.  75.  —18.  La  Vie  sociale  et  fEducalion,  pur  JuLusDm.- 
TAiLLï,  Paris,  Alcan,  1907,  in-8  de  ¥[i[-190  p.,  3  fr.  75.  —  19.  Le  Memonge  de  l'art, 
par  Pr.  Paulhah.  Parie,  Alcao,  1907,  i  a -S  de  380  p.,  5  fr.  —20.  Les  Sources  de  la 
croyance  en  Dieu,  par  A.-D.  SiRTiLLAiiau.  NouTelle  édition.  Paris,  Perrin,  1906, 
i[i-i6de  572  p.,  3  fr.  50.  —  21.  Matérialisme  et  Libre  pensée  à  l'aube  du  u.' siècle. 
Dku,  Vdme,  la  prière,  pnr  A.  Dmbiii.  Parle  et  Lyon,  Vitte,  1906,  petit  io-8  de 
ïiii-271  p..  3  fr.  —  28.  Le  Divin.  Expériences  et  hypothèses,  éludes  ptycholo- 

'  gigues,  par  Marcel  Bésert.  Parie,  Alcan,  1907,  in-S  de  316  p..  5  fr. 

Histoire  et  CRrriQL'E.  —  23.  Les  Grands  Philosophes.  Platon,  par  Clodius  Pur- 
Paris,  Alcwi,  1907,  iQ-«  de  ïiii.382  p.,  7  fr.  50.  —  24,  Histoire  de  la  philosophie 
moderne,  par  Harald  Hûrrmna  ;  trad.  de  fallemand  par  P.  Bohdibr.  T.  II.  Paris, 
Alcan,  190G,  in.8  de  6£0  p.,  10  fr.  —  25.  Pascal  et  son  temps.  Première  Partie. 
De  Montaigne  à  Pascal,  par  Foriubai  Stbowssi.  Paris,  Plon-No.urril,  1907,  io-lO 
de  [v-286  p.,  3  fr.  60.  —  26.  Leibnii  et  l'Organisation  religieuse  de  la  terre, 
d'après  des  documents  inédits,  par  Jean  Bardii.  Paris,  Alcan,  1907,  in.8  de  5Ï5  p., 
avec  facaimiie,  10  fr.  —  27.  Leibniz,  par  le  baron  Cahra  db  Vaui.  Paris,  Bloud, 
1906,  iD-12  de  63  p.  (Collection  Science  et  Religion],  0  fr.  60.  —  2S.  Caro,  par  le 
R.  P.  Ar.  Paria,  Savaèle,  a.  d.  (190S),  in-8  dé  78  p.,  0  tr.  75.  —  29.  Autobio- 
graphie, par  Herbsbt  Spehcir  ;  IraductioQ  et  adaplalion  par  Hburi  de  Vabionv. 
Paris,  Alcan,  1907,  in-8  de  iii-350  p.,  10  fr.  —  30.  La  Philosophie  de  M.  Sully 
Prudhomme,  par  Camille  Héhod.  Paris,  Alcan,  1907,  in-8  de  xiii-464  p.,  7  fr.  50. 

Philosophie  générale.  —  Logique.  —  l.  —  Nouâ  avoaa  déjà  saiBÎ 

l'occaBJoa  de  louer,  ici  même,  les  Elemenla  philcsophiae  sckolastieae  de 

Mai  1907.  T.  CIX.  25. 


—  386  — 

M.  Seb.  Reinstadler  :  ]a  troisième  éditioD  de  cet  excellent  manuel,  qui 
vient  de  paraître,  contient  des  additions  qui  le  perfectionnent  et  le 
complètent.  L*auteur  s^est  aUaché  à  définir  plus  exactement  la  vérité 
et  à  défendre  la  notion  classique  :  Adaequatio  rel  ad  inleUeclum,  contre 
les  objections  kantiennes  et  néo^criticistes  ;  il  a  exposé  la  méthode 
employée  dans  les  diverses  sciences;  le  concept  de  la  quantité,  si 
important  en  cosmologie^s^est  éclairci  par  de  nouveaux  développements 
et  les  hypothèses  récentes,  suggéj^es  par  la  découverte  de  la  radio- 
activité de  la  matière,-ont  été  succinctement  indiquées.En  psychologie, 
révolutionnisme,  le  déterminisme  et  le  phénoménisme  sont  Tobjet 
d'un  examen  attentif  et  d^une  critique  judicieuse.  M.  Reinstadler  s'est 
inspiré  surtout  des  travaux  de  Técole  de  Louvain,  soucieux,  à  bon 
droit,  d'adapter  aux  découvertes  modernes  les  principes  de  la  philo- 
sophie scolastique .  Puisse-t7il  avoir  convaincu  ses  lecteurs  que  par  la 
solidité  et  l'ampleur,  la  cohérence  et  la  précision,  aucun  système 
ancien  ou  moderne  n'égale  cette  magnifique  synthèse  intellectuelle 
dont  on  pourra  sans  doute  modifier  et  perfectionner  quelques  détails, 
mais  qui  restera,  dans  son  ensemble,  le  chef-d'œuvre  de  la  raison 
humaine  à  la  recherche  de  la  vérité. 

2.  —  M.  Lôpez  y  Martinez  publie  sous  le  titre  de  :  Lôgica  funda* 
mental,  les  cours  professés  par  lui  à  l'Université  de  Valence.  C'est  un 
traité  complet,  très  bien  divisé,  qui  débute  par  quatre  excellents 
chapitres  sur  l'intelligence  et  la  connaissance.  Science  étendue  et  cri- 
tique pénétrante  des  systèmes  logiques  du  dernier  siècle  ;  questions 
nettement  circonscrites  et  clairement  posées;  solutions  déduites  des 
principes  qui  dominent  les  théories,  les  éclairent  et  les  justifient,  tels 
sont  les  principaux  mérites  de  cet  ouvrage  où  sont  abordés  et  discutés 
les  problèmes  les  plus  importants  de  l'art  d'arriver  au  vrai.  Signalons 
la  partie  de  l'ouvrage  où  l'auteur  traite  des  catégories  d'après  Aristote, 
Eant,  Rosmini  et  Erause;  c'est  une  étude  comparée  très  intéressante. 
Les  fondements  philosophiques  du  calcul  des  probabilités  sont  établis 
en  quelques  paragraphes  dont  nous  recommandons  la  lecture  aux 
mathématiciens.  Un  chapitre  sur  les  excès  du  dogmatisme  révèle  la 
largeur  et  la  liberté  d'esprit  d'un  penseur  indépendant  et  personnel. 
En  somme,  il  est  peu  d'ouvrages  français  ou  étrangers  qui  soient 
supérieurs  ou  même  comparables  à  cette  Logique,  écrite  en  espagnol 
dans  un  style  si  limpide  qu'elle  est  facilement  accessible  à  ceux  qui 
connaissent  la  langue  latine. 

3.  —  Le  Puits  de  Pyrrhon  est,  sans  doute,  une  œuvre  de  jeunesse. 
M.  Henri  Massis  a  pris  pour  modèle  M.  Anatole  France  :  il  imite  visi- 
blement et  complaisamment  son  ironie  transcendante,  son  ton  dégagé 
et  détaché,  l'agaçante  afiectation  de  sa  fausse  simplicité.  Rien  n'est  cer- 
tain ;  l'esprit  de  l'homme  s'enchante  de  rêves  spécieux  qu'il  prend  pour 


—  387  - 

des  vérités  respectables.  Mais  s'il  faut  agir,  il  se  contente/  à  peu  de 
frais,  d'opinions  vulgaires  ;  le  dilettante  délicat  se  transforme  en  gros- 
sier politicien  ;  du  Jardin  d'Épicure^  il  émigré  dans  les  marécages  de 
ranticléricalisme  et,  après  avoir  écrit  le  Livre  de  mon  ami,  il  s'abaisse 
à  rédiger  la  Préface  des  œuvres  oratoires  de  M.  Combes  I  II  nous  a  sem- 
blé que  ce  pastiche,  dont  le  scepticisme  est  d'ailleurs  nuancé  d'in- 
convenance, laisse  deviner  quelles  tendances  à  l'irrévérence  envers 
ces  semeurs  malfaisants  de  révolte  intellectuelle  et  morale  qui 
prennent  leur  Impuissance  pour  de  la  sagesse  et  leur  haine  pour  de  la 
justice. 

4.  —  De  récentes  et  retentissantes  batailles  se  sont  livrées  autour  de 
l'antique  définition  de  la  science  :  Cognilio  rerum  per  causas.  —  Mais 
s'il  n'y  a  pas  de  choses,  et  s'il  n'y  a  pas  de  causes  ?.  • ,  M.  Louis  Baille 
consacre  un  opuscule  de  la  collection  Science  et  Religion  intitulé  : 
Qu'est-ce  que  la  science?  à  l'examen  de  cette  question  dont  personne 
ne  méconnaîtra  l'importance.  Il  expose  d'abord  la  notion  de  science 
telle  qu'elle  résulte  aussi  bien  des  spéculations  anciennes  que  des 
théories  modernes  ;  elle  est  la  connaissance  arrivée  à  un  degré  relatif 
de  perfection  et  destinée  à  se  perfectionner  encore  (p.  10).  La  condition 
essentielle  de  la  connaissance  parfaite  est  Tacquisilion  ^e  la  vérité 
dont  l'évidence  crée  en  nous  la  certitude  ;  l'iastruction,  la  raison,  l'ex- 
périence, le  témoignage  sont  les  moyens  de  faire  apparaître  cette 
évidence,  immédiate  ou  médiate.  On  oppose  à  cette  conception  le  rela- 
tivisme de  la  connaissance  et  de  la  réalité  elle-même  et  de  la  causa- 
lité efficiente  et  finale  ;  mais  on  peut  admettre,  on  doit  affirmer  on  un 
certain  sens  cette  relativité,  sans  être  forcé  d'aboutir  au  symbolisme 
arbitraire  et  au  scepticisme  de  certains  savants.  Il  suffit  de  reconnaître 
le  caractère  analogique  de  la  science,  qui  résulte  de  tous  les  principes 
posés  par  la  métaphysique  thomiste.  M.  Louis  Baille  nous^paraît  avoir 
bien  saisi  et  parfaitement  dénoué  le  nœud  embrouillé  par  la  philoso- 
phie kantienne,  devant  laquelle  s'évanouissent  successivement  le 
monde,  l'esprit  et  Tôtre  lui-même.  Il  montre  très  clairement  qu'il  n'y 
a  point  d'antinomie  entre  la  notion  philosophique  de  la  science  et  les 
théories  modernes  logiquement  et  sagement  interprétées. 

5.  —  M.  le  D^  Fiessinger,  dans  son  livre  :  Science  et  spiritualisme, 
étudie  sucessivement^  en  quatre  chapitres  :  la  valeur  de  la  science  ; 
l'âme  et  Dieu  ;  le  matérialisme  ;  la  psychologie  du  catholicisme.  Il 
déclare  la  science  incapable  de  pénétrer  le  domaine  des  causes  :  (ce  qui 
veut  dire,  sans  doute,  leur  nature,  car  leur  existence  est  plutôt  l'objet 
souverain  de  sa  recherche).  La  cause  seconde,  l'âme,  et  la  cause  pre- 
mière, Dieu,  sont  acces3ibles  au  sentiment  et  à  la  raison  ;  le  spiritisme 
confirme  Thypothèse  de  l'âme.  Le  matérialisme  nous  ramène  à  la 
barbarie  :  ses  conséquences  intellectuelles,  morales  et  sociales  sont 


-  388  - 

analysées  lucidement  et  dénoncées  courageusement.  Le  catholicisme^ 
par  ses  dogmes,  ses  préceptes  et  ses  rites,  est  en  harmonie  avec  les 
aspirations  de  la  nature  humaine  et,  s*il  dépasse  la  raison,  il  satisfait, 
par  son  admirable  mesure,  aux  exigences  de  la  raison,  de  la  volonté  et 
du  cœur.  Les  pages  qui  développent  ces  idées  sont  agréablement 
écrites,  sur  un  ton  de  causerie  élevée,  émaillées  de  citations  bien 
choisies.  Peut-être  la  liaison  des  diverses  parties  n^en  est-elle  pas  assez 
marquée  :  ce  sont  des  considérations  qui  incitent  et  aident  à  réfléchir 
plutôt  que  des  preuves  qui  forcent  Passentiment,  mais  l'auteur  nous 
dirait,  sans  doute,  qu'il  n'a  pas  voulu  écrire  un  traité  et  qu'il 
s'est  surtout  proposé  de  montrer  qu'il  ne  saurait  y  avoir  contradiction 
entre  les  lois  scientifiques  et  les  croyances  spiritualisles. 

6.  —  Les  mêmes  questions  sont  abordées  dans  un  volume  de  la 
collection  Science  et  Religion,  qui  contient  trois  conférences,  prononcées 
à  la  Faculté  de  médecine  de  Bucarest,  par  le  professeur  Paulesco,  sous 
ce  titre  :  Finalité^  matérialisme^  âme  et  Dieu,  La  première  leçon  peut  se 
résumer  ainsi  :  «  La  finalité  immanente  morphologique  et  physiolo- 
gique est  le  trait  distinctif  des  êtres  vivants.  >  La  thèse  est  fortement 
étayée  par  Texamen  des  fonctions  biologiques  Qt  des  phénomènes  de 
nutrition  et  de  relation  des  êtres  vivants.  —  La  seconde  leçon  démontre 
que  rhypothése  matérialiste  est  condamnée  par  la  science,  qu'elle  est 
fondée  sur  une  observation  faite  de  parti  pris,  qu'elle  entrave  les 
progrès  de  la  pensée,  qu'elle  diminue  Thorizon  de  ses  investigations. 
—  La  troisième  remonte  à  là  cause  de  la  finalité  immanente  que  la  vie 
révèle  :  cette  cause  prochaine  et  immédiate  est  l'âme,  dépendante  elle- 
même  de  la  Cause  suprême,  souverainement  intelligente  :  Dieu.  —  Ce 
petit  livre  condense  avec  netteté  des  arguments  solides  bien  présentés 
et  capables  de  produire  une  impression  favorable  et  bienfaisante. 

7.  —  Le  monisme  ou  philosophie  de  l'unité  est  un  système  métaphy- 
sique qui  prend  indifféremment  la  forme  idéaliste  (Hegel)  ou  la  forme 
matérialiste  [Haeckelj  ;  mais  on  peut  le  considérer,  non  plus  comme  une 
ontologie,  mais  comme  une  méthode.  C'est  le  point  de  vue  qui  a  tenté 
M.  }e  De  Thooris  dans  son  étude  :  Le  Monisme  logique.  Comment  se 
relient,  entre  eux  les  mouvements,  impressions,  sensations,  idées, 
jugements,  impulsions,  désirs,  sentiments,  volitions,  dont  l'ensemble 
constitue  le  monde  interne?  C'est  l'anatomie  et  la  physiologie  céré- 
brale qui  fourniront  la  réponse  à  cette  question.  On  dislingue  trois 
zones  dans  le  cerveau:  la  zone  antérieure,  région  préfrontale  de  l'encé- 
phale, accumulateur  d'énergie  (A)  ;  la  zone  inférieure,  région  polygonale, 
siège  de  l'automatisme  (B)  ;  la  zone  supérieure,  région  corticalet 
théâtre  des  faits  intellectuels  (C).  Les  connexions,  les  adaptations,  les 
résistances,  les  inhibitions,  les  réactions  du  système  expliquent,  en 
les  groupant  autour  d'un  centre  unique,  les  opérations  intellectuelles. 


—  389  — 

eQ  tani  qu*elles  sont  objet  d'expériences,  et  amènent  à  cette  conclusion 
que  l'utilité  est  la  cause  finale  qui  oriente  et  domine  notre  vie  mentale, 
et  qu'il  faut  substituer  le  concept  d'utilité  à  celui  de  vérité.  D'innom- 
brables citations,  dont  plusieurs  ne  présentent  qu'une  relation  très 
lointaine  avec  le  sujet,  ont-  pour  but  d'éclairer  cette  tbèse  obscure. 
M.  Lyon  déclare,  dans  une  préface  que  ce  monisme  c  laisse  en  suspens 
les  controverses  séculaires  sur  l'essence  des  cbosea.  »  Cette  affirmation 
a  dû  faire  ^urire  M.  Tbooris.  Si  la  «  région  corticale  »  du  cerveau  pro- 
duisait la  pensée,  nous  ne  voyons  pas  bien  comment  on  s'y  prendrait 
pour  démontrer  l'existence  d'une  âme  spirituelle  et  à  quoi  celle-ci  pour- 
rait servir. 

PsTCHOLOGiB.  —  8.  —  Tout  le  monde  sait  que  l'bomme  possède 
deux  yeux,  deux  oreilles,  deux  mains,  deux  pieds  ;  les  physiologistes 
nous  apprennent  que  nous  avons  deux  cerveaux;  les  psychologues 
nous  révèlent  que  Thypnose  décèle  en  nous  deux  personnalités. 
M.  Camille  Sabatier  en  déduit  que  chacun  de  nous  est  composé  de 
deux  contres  et  il  expose  les  raisons  et  les  conséquences  de  son  système 
dans  un  livre  intitulé  :  Le  Duplicisme  humafn  :  l'homme  est  physiolo- 
giquement  double  ;  la  morphologie,  l'embryologie,  la  tératologie 
démontrent  cette  vérité;  la  pathologie  psychique  la  confirme;  elle 
explique  notre  vie  normale;  elle  permet  de  résoudre  les  objections 
déterministes;  elle  fournit  des  règles  d'éducation  et  une  méthode 
efficace  dans  les  sciences  sociologiques.  Cette  méthode  n'est  ni  la 
déduction  ni  l'induction,  mais  «  l'intuduction  ».  Que  ce  néologisme 
ne  vous  trouble  pas  :  c  ce  n'est  au  fond  que  ce  que  Thomas  Reid 
appelait  le  bon  sens  ».  ^  Racine  traduisant  les  éptires  de  saint  Paul, 
s'écriait  : 

Grand  Diea,  quelle  guerre  cruelle, 
Je  trouve  deux  hommes  en  moU 

Tout  au  rebours,  M.  Sabatier  trouve  en  cette  coexistence  le  secret 
de  l'activité,  de  la  paix  et  de  l'harmonie  humaines.  Aussi  dégagé  de 
préjugés  qu'il  est  possible,  il  développe  sa  thèse  avec  une  assurance 
intrépide  et  des  qualités  réelles  d'esprit  et  de  style  ;  mais  aucune  de 
ses  «  preuves  »  ne  parait  de  nature  à  produire  la  conviction. 

9.  ^  Puisqu'il  est  entendu  qu'il  ne  saurait  plus  être  question  d'àme 
réelle,  substantielle  et  personnelle  en  psychologie,  il  faut  bien  se  mettre 
en  quête  de  savoir  par  quoi  on  la  peut  remplacer.  Tel  est  le  problème 
que  s'efforce  à  résoudre  M.  N,  KostylefT  dans  son  livre  :  Les  Subsliluts 
de  Pâme  dans  la  psychologie  moderne.  Après  une  Introduction  où  l'auteur 
nous  avertit  modestement  que  la  science  ne  peut  fournir  que  des 
solutions  approximatives,  il  examine,  dans  une  première  partie,  la 
coDception  chimique  de  la  vie,  due  à  M.  Le  Dantec  ;  dans  une  deuxième, 
la  conception  mécanique  proposée  par  M.  Zahnder;  dans  la  troisième, 


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—  390  — 

il  iDSlitue  la  critique  des  données  de  rintrospection  d'après  les  travaux 
de  Bering,  de  Wahle  et  de  Mach  qui  aboutissent  au  parallélisme 
psycho-pbyeique  entre  les  images  mentales,  souyenirs  et  idées  d'une 
part,  les  cellules  et  voies  nerveuses  d'autre  part,  considérées  comme 
deux  aspects  d*une  même  réalité.  La  question  s'éclaircit  et  se  précise, 
si  on  substitue  au  point  de  vue  statique  le  point  de  vue  dynamique, 
c'est-à-dire  Fassociation,  la  succession,  le  groupement,  la  synthèse  des 
réflexes  ou  des  réactions  de  notre  organisme  auxquels  se  ramènent 
tous  les  phénomènes  psychiques.  Nous  pourrons  déûnir  Tâme,  consi- 
dérée objectivement,  comme  Tensemble  des  phénomènes  périphériques 
et  internes  qui  atteignent  des  centres  cérébraux,  et  subjectivement, 
comme  la  mosaïque  de  sensations  par  lesquelles  cet  ensemble  se  révèle 
à  notre  sens  interne.  L'auteur  a  tenté  un  effort  considérable  pour 
donner  une  baee  scientifique  au  phénoménisme  matérialiste;  il  analyse 
très  exactement  les  récents  travaux  qu'il  est  utile  et  intéressant  de 
connaître  et  dont  le  vice  commun  est  de  confondre  les  conditions 
organiques  de  notre  vie  intellectuelle,  affective  et  morale  avec  ses  vraies 
causes. 

10.  —  Toutes  les  fois  qu'on  lit  un  livre  de  M.  Th.  Ribot  on  admire  la 
précision  de  ses  analyses,  la  rigueur  de  sa  méthode  objective,  la  net- 
teté de  ses  formules  et  on  regrette  que  ce  psychologue  si  pénétrant  et 
si  avisé  s'abstienne,  avec  uneobstinatiou  voulue,  d'indiquer  les  conclu- 
sions métaphysiques  inséparables  de  toute  psychologie.  Ces  réflexions 
naissent  d'elles-m^^mes  à  l'occasion  de  sa  dernière  monographie  :  Essai 
suv  les  passions.  Le  directeur  de  la  Revue  philosophique  réduit  son 
enquête  aux  trois  questions  suivantes  :  Qu'est-ce  qu'une  passion  ?  Com- 
ment se  développent  les  passions?  Comment  finissent-elles?  Elle  se 
distinguent  des  états  affectifs  et  des  émotions  par  leur  durée,  leur 
intensité,  leur  caractère  intellectuel.  Dépendant  du  milieu,  de  l'imitation 
et  de  la  suggestion,  elles  naissent  du  caractère  et  du  tempérament 
qu'elles  expriment,  elles  se  constituent  autour  d'un  point  fixe  :  image 
ou  émotion  ou  plutôt  idée  affective.  La  généalogie  des  passions  s'ordonne 
autour  de  quatre  groupes  :  tendances  ayant  pour  but  la  conservation 
individuelle,  la  conservation  de  l'espèce,  l'expansion  de  l'individu  et 
Taflirmation  de  la  volonté  de  puissance,  la  satisfaction  de  certaines 
inclinations  spéciales  :  esthétique,  scientifique,  politique,  religieuse 
(division  assez  arbitraire  mais  commode  pour  une  classification).  Les 
passions  finissent  par  épuisement,  transformation,  substitution,  folie, 
mort.  —  Les  faits  sont  clairement  présentés  et  parfaitement  décrits, 
bien  que  leur  explication  soit  souvent  très  sommaire  et  parfois  insoi- 
fisante.  Mais  c'est  tout  ce  qu'on  peut  demander  et  tout  ce  qu'on  doit 
attendre  d'une  méthode  positive,  ou  plutôt  positiviste. 

41.  —  M.  Sully  Prudhomme  publie  un  petit  livre  intitulé  :  Psycho^ 


4 


—  391  — 

logie  du  Ubre  arbilrej  suivie  de  Dé/inUions  fondamentales.  Je  suis  agréa- 
blement surpris  par  la  solution  quUl  apporte  au  problème  de  la  liberté  : 
il  y  croit,  parce  que  l'homme  possède  tout  au  moins  Tillusion  qu'il  est 
libre;  c'est  un  instinct  moral  irrésistible.  Mais,  d'autre  part>  il  est' 
plongé  dans  un  univers  où  règne  l'absolu  déterminisme.  D'où  pourrait 
donc  lui  venir  l'idée  de  liberté,  si  elle  ne  correspondait  pas  à  une 
réalité  objective?  Donc,  tout  n'est  pas  nécessaire,  et  la  liberté  est  réelle, 
puisqu'elle  est  pensée.  Cette  preuve  est  bien  présentée,  bien  discutée, 
mais  parait  beaucoup  moins  convaincante  que  la  démonstration  de 
l'acte  libre  par  la  conscience.  —  Les  Définitions  fondamentales  sont  un 
vocabulaire  logiquement  ordonné  des  idées  les  plus  générales  et  les 
plus  abstraites.  Elles  sont  rangées  par  ordre  de  complexité  croissante, 
depuis  l'ôtre  jusqu'à  la  personnalité.  Si  elles  n'expriment  que  les 
conceptions  personnelles  de  M.  Sully  PrudHomme,  il  n'y  a  rien  à  leur 
objecter,  tout  le  monde  ayant  le  droit  d'imposer  aux  mots  qu'il  emploie 
le, sens  qu'il  prétend  leur  attacher.  Dans  le  cas  contraire,  il  s'attend  sans 
doute  à  ce  que  nous  nous  refusions  à  admettre  un  très  grand  nombre  de 
ses  définitions.  Ces  remarques  s'appliquent  spécialement  aux  mots  : 
substance,  infini,  esprit,  et  à  plusieurs  autres  qui  nous  paraissent  sup- 
poser des  notions  singulièrement  confuses. 

12.  —  M.  le  D^^  A.  Marie  nous  offre,  sous  le  titre  :  Mysticisme  et  Folie, 
une  genèse  des  idées  religieuses.  Première  partie  :  généralités  sur 
l'origine  des  conceptions  religieuses  et  mystiques.  Il  y  est  question  de 
naturisme  et  d'animisme,  de  zoolàtrie  et  d'anthropoUtrie,  de  magie  et 
de  monothéisme.  Tout  cela  est  emmêlé,  embrouillé,  banal,  sans  préci- 
sion, sans  netteté.  Ni  l'histoire,  ni  la  philosophie,  ni  la  critique,  ni  le 
bon  sens  ne  certifient,  n'appuient  les  conclusions  antireligieuses  de 
cette  première  partie.  —  Deuxième  partie  :  généralités  sur  les  psy- 
choses mystiques  et  religieuses;  ceci  est  beaucoup  plus  digne  d'atten- 
tion. Il  y  a  des  observations  intéressantes,  à  propos  de  dégénérescence, 
de  délires  dépressifs  ou  progressifs,  de  ces  pathologiques  singuliers. 
Naturellement,  le  mysticisme  surnaturel  y  est  confondu  avec  une 
névrose  maladive,  parce  que  M.  Marie  ne  possède  aucune  des  notions 
indispensables  pour  l'expliquer,  le  définir,  l'étudier  ou  même  le  com- 
prendre. Sachons-lui  gré,  cependant,  d'une  modération  relative  que 
l'on  apprécie  après  avoir  lu  la  Préface  écrite  pour  ce  livre,  par  M.  Thulié; 
on  y  cueille  des  affirmations  telles  que  celle-ci  :  c  La  science,  par  ses 
découvertes  incessantes,  démontre  que  l'idée  de  Dieu  n'a  rien  à  faire 
avec  le  progrès  humain,  et  qu'au  point  de  vue  matériel  comme  au  point 
de  vue  moral,  cette  fiction  est  inutile  et  n'a  jamais  apporté  que  la  néga- 
tion et  l'empêchement  de  tout  progrès  dans  la  vie  sociale  et  scienti- 
fique. »  Vous  ne  direz  pas  que  le  docteur  Thulié,  directeur  de  l'École 
/  d'anthropologie,  n'est  pas  un  «  savant  »  ! 


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—  392  — 

13.  —  Le  Sourire^  par  M.  G.  Dumas,  est  une  étude  psychologique  et 
physiologique.  Le  sujet  est  examiné  et  traité  en  cinq  chapitres  :  I.  Le 
Nerf  facial  f  notions  anatomiques  et  physiologiques,  claires  et  utiles  pour 
Fétude  de  la  question;  n'oublions  pas  que  M.  Damas  est  docteur  en 
médecine.  II.  La  Physiologie  du  «ourire:  c'est  un  réflexe  comme  Té ternue- 
ment  et  le  larmoiement.  Sourire  de  joie  ou  de  comique  sous  sa  forme 
spontanée,  il  n*a  rien  à  voir  avec  l'esthétique  ou  la  psychologie  :  l'explica- 
tion  mécanique  est  seule  vraisemblable.  III.  Pathologie  du  sourire  :  il  y 
a  des  sourires  malades  et  des  sourires  bien  portants  :  vous  vous  en 
convaincrez  par  des  «  images  •  insérées  dans  le  texte,  qui  vous  donne- 
ront plutôt  des  impressions  tristes  que  des  pensées  riantes,  et  qui  sont 
destinées  à  vous  convaincre  que  «  le  sourire  est  la  réaction  motrice  la 
plus  facile  des  muscles  du  visage,  pour  toute  excitation  légère  du 
facial,  que  cette  excitation  soit  sensitive,  électrique,  circulatoire,  trau- 
matique  ou  inflachmatoire.  »  IV.  Psychologie  du  sourire  :  Ck>mment 
avon»-notts  transformé  un  réflexe  mécanique  en  un  signe  usuel,  en  un 
geste  expressif  de  la  vie  sociale  ?  C'est  le  résultat  d'une  excitation  modé- 
rée dont  rhomme  a  fait,  en  s'imitant  lui-même,  un  signe  voulu  et  con- 
ventionnel. Y.  La  Loi  du  sourire  et  P expression  des  émotions  tend  à 
démontrer  que  les  variations  du  tonus  musculaire  dominent  les  expres- 
sions émotionnelles  ;  on  peut  ramener  toute  la  vie  affective  &  des  phé- 
nomènes d'exaltation  ou  de  dépression.  —  Bien  que  la  thèse  nous 
semble  trop  générale,  ce  livre  est  une  importante  contribution  à  l'étude 
psycho-physiologique  du  sourire.  Il  ne  prétend  pas  nous  expliquer  son 
charme  lumineux  ou  sa  pénétrante  douceur,  car  il  se  pique  d'être 
sérieux,  technique,  un  peu  rébarbatif,  et  nous  gagerions  volontiers  que 
son  auteur,  en  l'écriVant,  n'a  pas  une  seule  fois  souri. 

Morale  et  Philosophie  rblioibusb.  —  14.  —  La  Morale  est-elle  une 
science  f  Tel  est  le  titre  de  l'opuscule  publié  par  M.  J.-A.  Ghonet,dans  la 
collection  :  Science  et  Religion.  Vous  pensez  bien  qu'il  répond  :  oui,  et 
il  a  cent  fois  raison.  Car  la  morale  dérive  ses  conclusions  de  principes 
incontestables,  par  des  déductions  rigoureuses,  suivant  une  méthode 
logique,  dans  un  ordre  hiérarchique,  et  dirige  vers  la  fin  dernière  de 
l'homme  tous  ses  actes  libres,  réglés  par  la  loi  éternelle,  promulguée 
par  la  conscience.  On  nous  objecte  cependant  que  la  morale  est  condi-» 
tionnée  par  les  besoins  de  la  vie  pratique,  et  qu'il  y  a  conflit  entre  les 
actes  de  l'honnête  homme  et  les  théories  qui  se  targuent  de  fournir  des 
motifs  et  des  règles  à  son  activité;  qu'il  n'y  a  de  science  que  de  ce  qui 
est  et  non  de  ce  qui  doit  être  ;  que  la  morale  suppose  des  postulats 
très  contestables  :  l'unité  de  la  nature  humaine,  le  caractère  absolu  et 
immuable  de  la  loi.  M.  Ghollet  dénoue  ces  difiQcultés  en  distinguant 
les  faits,  les  lois,  la  conscience,  la  responsabilité,  et  en  montrant  led 
relations  qui  les  unissent.  Il  examine  ensuite  le  système  opposé  à  la 


—  393  —        . 

morale  traditionnelle  par  MM.  Lévy  Brûhl,  Bayet,  Raub,  Mauxion, 
Darkheim  et  autres  partisans  de  la  morale  scientifique  dont  les 
éléments  sont  c  le  besoin  immédiat  de  Faction,  la  pratique  morale  spon- 
tanée, les  progrès  de  la  connaissance  scientifique  de  la  nature,  l'art 
moral  rationnel  »  incapables  d'imposer  Tobligation,  d'expliquer  le 
devoir  et  d'inspirer  la  vertu.  Ce  petit  livre  est  une  excellente  synthèse, 
brève  et  lucide,  et  une  victorieuse  réfutation  des  folies  malfaisantes, 
par  lesquelles  certains  t  penseurs  »  se  flattent  de  remplacer  la  morale 
du  christianisme  et  de  la  raison. 

15.  ^  M.  Gustave  Belot,  professeur  au  lycée  Louis  le  Grand,  réunit 
en  un  volume  :  Êiudes  de  morcUe  positive^  plusieurs  articles  publiés  en 
divers  recueils  philosophiques.  Il  s'agit  de  substituer  à  la  morale  fondée 
sur  la  religion  ou  la  métaphysique  une  morale  afiranchie  des  dogmes 
et  des  principes  a  priori.  On  espère  que  celle-ci  apparaîtra  comme  la 
morale  propre  d*une  démocratie,  en  organisant  les  fonctions  de  Tindi- 
vidu  et  les  rapports  des  individus  en^re  eux  {Esquisse  (Tune  moraie 
pasiiive].  Il  s*agit  d*abord  de  la  constituer  (En  quéie  cTune  morale 
poêitive)  par  une  recherche  attentive  et  progressive  de  ses  conditions  ; 
au  fond,  elle  ressemble  à  l*utilitarisme  trop  décrié  et  qu'il  sufiQt  d'expli- 
quer et  de  justifier.  L'auteur  essaie  de  montrer  comment  elle  suppose 
le  respect  intérieur  et  extérieur  de  la  vérité  qui  parait»  au  premier 
abord,  réfractaire  avec  la  conception  purement  sociale  de  la  moralité 
{la  véracité)  ;  comment  elle  permet  de  blâmer  le  suicide  sans  faire  inter- 
venir des  préoccupations  théologiques  ;  comment  elle  fournit  une  juste 
appréciation  du  luxe;  enfin  comment  elle  maintient  la  spécificité  de 
l'idée  morale  et  se  constitue  uniquement  par  l'humanité  et  pour 
l'humanité  [Justice  et  socialisme,  charité  et  sélection).  C'est  ainsi  que 
peuvent  s'unir  l'idéal  et  le  réel  sans  aucune  autorité  extérieure  ou 
supérieure  à  l'homme  et  en  sauvegardant  son  autonomie.  —  Si  nous 
afiBrmons,  pour  être  juste,  que  ce  livre  révèle  un  véritable  talent,  on 
ne  sera  pas  surpris  que  nous  le  considérions  comme  très  dangereux. 

16.  —  L'Organisation  de  la  conscience  morale  y  esquisse  d'un  art  moral 
positif,  est  une  des  thèses  de  doctorat  de  M.  Delvolve.  Puisque  la  morale 
n'a  pas  une  origine  surnaturelle  ou  métaphysique,  la  conscience  ne 
peut  être  la  voix  de  Dieu  ni  de  la  raison.  Elle  est  la  faculté  humaine  de 
centralisation  et  de^coordination  des  divers  centres  d'activité  organique; 
elle  organise  nos  instincts.  C'est  la  faculté  de  juger  qui  aperçoit  des 
rapports  entre  les  diverses  données  élémentaires  de  la  vie  consciente. 
De  la  connaissance  de  ces  rapports  procède  un  ensemble  d'idées  géné- 
rales qui  se  conditionnent  et  s'évoquent  mutuellement,  et  qui,  liées  aux 
images  motrices,  en  règlent  le  jeu  spontané.  Ce  système  d'idées  se 
constitue  au  moyen  des  tendances  naturelles,  des  suggestions  exté- 
rieures, des    expériences   individuelles,  des   connaissances  et   des 


—  394  - 

» 

croyances.  Tout  cela  s'unit  en  une  idée  fondamentale  et  dominatrice 
autour  de  laquelle  se  groupent  les  idées  pratiques  qui  gouvernent  la 
vie.  De  là  découle  une  manière  d'agir  ou  art  moral  dont  Fauteur 
cherche  les  règles  directrices  dans  les  lois  universelles  de  la  nature 
vivante  et  indique  les  diverses  applications  à  l'accroissement  individuel, 
à  l'instinct  de  reproduction,  à  l'instinct  social,  à  la  conception  du 
monde  et  à  l'ascèse  ou  réforme  de  soi-même  et  lutte  contre  soi-même. 
Deux  idées  excellentes  en  ce  livre  :  la  vie  morale  est  une  vie  intérieure  ; 
la  conscience  n'a  pas  une  origine  exclusivement  sociologique,  liais 
la  tentative  de  réduire  la  conscience  à  une  fonction  primitivement 
biologique,  la  substitution  d'un  art  moral  à  une  science  morale  rendent 
illusoire  et  impossible  l'explication  de  la  loi,  du  devoir  et  de  la  vertu 
qui  demeurent  radicalement  inintelligibles  sans  l'existence  de  Dieu, 
législateur,  un  dernière  et  Providence  de  Vunivers. 

17.  —  La  solution  de  M.  Devolve  ne  satisfait  pas  complètement 
M.  Draghicesco  qui  traite  une  question  analogue  dans  son  dernier 
ouvrage  :  Le  Problème  de  la  conscience.  La  conscience  a  une  origine 
sociale,  car  c  Tâme  et  la  conscience  sont  le  flambeau  qui  s'allume  à 
l'intercontact  des  individus.  Le  milieu  social,  la  collectivité,  la  vie  en 
commun  sont  le  principe  initial  de  l'esprit,  le  primum  movens  de  la 
conscience,  v  En  effet,  introspective  ou  expérimentale,  la  psychologie 
individuelle  est  impuissante  et  inefficace  ;  d'autre  part,  la  statistique 
et  le  droit  qui  nous  permettent  de  découvrir  des  lois  sociales  n'abou- 
tissent qu'unies  aux  recherches  de  l'individu  conscient.  Psychologie 
et  sociologie  se  concilient  sur  le  terrain  de  la  morale.  Mais  l'esprit  de 
l'homme  n'est  point  destiné  uniquement  à  connaître  les  rapports  des 
êtres,  il  doit  agir,  intervenir,  créer  des  relations  entre  eux  et  déter- 
miner les  conditions  de  ces  rapports.  La  conscience  est  à  la  fois  sujet 
et  objet.  Elle  arrivera,  par  des  efforts,  des  acquisitions,  des  progrès 
collectifs  à  constituer  uue  sociologie  scientifique  et  objective  et  à  jus- 
tifier les  croyances  traditionnelles  sur  lesquelles  reposait  l'ancienne 
morale;  par  exemple,  la  liberté  sera  réalisée  par  la  maîtrise  de 
l'homme  sur  la  nature  ;  Timmortalité,  par  la  continuation  perpétuelle 
de  la  vie  physique  entrevue  par  la  science.  Dieu  par  la  perfection  de 

m. 

l'homme  devenu,  après  bien  des  siècles,  omniscient  et  souverainement 
bon.  Si  l'on  ajoute  à  tout  cela  que  la  démocratie  universelle  réalisera 
l'égalité  et  la  fraternité,  on  sera  convaincu  que  tout  sera  pour  le  mieux 
dans  le  meilleur  des  mondes  possibles.  —  Je  suis  tenté  de  m'écrier  : 
0  sociologie,  que  de  crimes  on  commet  et  que  de  sottises  on  débite 
en  ton  nom  !  —  Ce  qui  ne  m'empêche  pas  de  reconnaître  qu'il  faut 
être  très  intelligent,  avoir  beaucoup  lu  et  profondément  réfléchi  pour 
écrire  un  pareil  livre. 

18.  —  M.  Jules  Del  vaille  est  un  philosophe  attentif  aux  aspirations 


—  395  - 

et  préoccupé  des  besoins  de  son  pays  et  de  son  temps.  La  Vie  sociale 
et  V Education  est  un  livre  écrit  pour  fournir  des  règles  directives  aux 
hommes  de  bonne  volonté  soucieux  de  Tavenir  et  de  la  grandeur  de 
notre  race.  Après  avoir  déterminé  les  éléments  et  les  avantages  de  la 
société,  l'auteur  montre  qu*il  ne  faut  pas  se  borner  à  Tétudier  en  his- 
torien et  en  psychologue,  mais  qu'il  faut  préparer,  organiser,  améliorer, 
enrichir  la  vie  sociale.  Pour  cela,  il  faut  instruire  et  élever  les  jeunes 
générations.  L^éducation  doit  former  les  corps,  les  esprits,  les  volontés, 
les  cœurs,  et  avoir  constamment  pour  but  et  pour  idéal  l'homme 
vivant  avec  ses  semblables,  par  eux  et  pour  eux.  Plusieurs  desidées 
de  M.  Delvaille  sont  très  sages  ;  certaines  sembleront  très  contestables 
et  même  absolument  fausses.  Nous  avons  cherché  vainement  un  chapitre 
sur  rinstruction  et  Téducation  religieuses  de  Thumanité.  Or,  sans  elles, 
il  nous  est  impossible  de  concevoir,  pour  Thomme,  la  dignité,  le 
progrès  ou  le  bonheur.  Il  demeurera,  malgré  les  excellentes  inten- 
tions de  M.  Delvaille,  un  animal  stupide,  lubrique,  cruel  ~  et  mal- 
heureux. 

19.  —  Si  j'ai  placé  le  livre  de  M.  F.  Paulhan  :  Le  Mensonge  de  fart, 
dans  la  catégorie  des  ouvrages  de  morale,  c'est  à  cause  de  deux  im- 
portants chapitres  sur  les  rapports  de  Fart  avec  la  morale,  mais  il 
ressortirait  aussi  bien  à  la  psychologie  ou  à  l'esthétique.  Le  but  de 
Tauteur  est  d'étudier  l'attitude  artiste  que  prend  l'homme  devant  cer- 
tains objets,  comme  d'autres  lui  suggèrent  l'attitude  religieuse,  indus- 
trielle ou  scientifique;  ou,  plutôt,  les  inémes  objets  peuvent  inspirer 
des  idées,  des  sentiments  ou  des  actions  qui  intéressent  diverges  formes 
de  l'activité  humaine.  Les  œuvres  d'art  idéaliste,  sentimentaliste  ou 
réaliste,  sont  comme  les  réactions  provoquées  chez  l'artiste  par  l'im- 
pression que  causent  en  lui  le^s  réalités  extérieures.  L'honcime  crée 
l'art,  mais  il  ne  crée  pas  le  beau  qui  est  «  un  tout  harmonisé  de  per- 
ceptions, d'images,  de  sentiments  produisant  normalement  en  nous 
une  contemplation  désintéressée  »,  Mais  la  fonction  de  l'art  est  de 
créer  une  illusion  dont  nous  ne  sommes  pas  dupes  et  qui  nous  agrée. 
M.  Paulhan  recherche  les  signes  et  les  effets  de  ce  mensonge  dans  les 
arts  décoratifs,  industriels,  dans  le  jeu  ;  individuelle  ou  collective,  l'atr 
titude  artiste  n'est  pas  seulement  différente  de  l'attitude  morale  :  elle 
lui  est  essentiellement  opposée  ;  car  «  la  morale  est  une  systémati- 
sation de  la  vie  aussi  rapprochée  que  possible  de  la  perfection  »,  tandis 
que  l'art,  «  par  son  principe  et  par  sa  nature  propre,  s'oppose  à  la  systé- 
matisation générale  des  phénomènes  et  des  existences  ».  Néanmoins, 
l'art  possède  une  moralité  indirecte,  car  il  nous  détache  du  monde 
réel,  il  provoque  ou  réprime  en  nous  des  idées  ou  des  sentiments 
favorables  ou  nuisibles  à  notre  progrès  moral,  il  contribue  à  la  forma- 
tion de  l'idéal.  En  somme,  le  mensonge  de  l'art  est  bienfaisant.  — 


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-  396  — 

Souirent  judicieux,  pénétrant,  ingénieux,  parfois  paradoxal  et  un  peu 
déconcertant,  M.  Paulhan  écrit  toujours  dans  un  style  agréable.  Il  est 
regrettable  que  son  livre  débute  par  cette  phrase  très  malheureuse  : 
«  La  vie  de  Thumaniié  est  assurée  ou  rend ue^ possible  par  de  grandes 
fonctions  sociales,  Tari,  la  religion,  la  science,  qui  dirigent  l'homme 
en  le  trompant  ».  C'est  une  profession  radicale  de  scepticisme.  Il  n'y  a 
rien  ;  mais  alors  pourquoi  écrire? 

20.  —  Les  Sources  de  la  croyance  en  Dieu^  de  M.  Sertillanges,  ont 
obtenu  un  succès  très  mérité.  Nous  recommandons  de  nouveau  cette 
enquête  philosophique,  morale  et  religieuse  où  la  pensée  et  le  monde, 
le  sentiment  et  la  vie,  Thistoire  et  Thumanité  rendent  témoignage  à 
Celui  qui  seul  les  rend  possibles,  les  explique,  leur  confère  leur  valeur, 
leur  assigne  une  fin.  M.  Sertillanges  ne  prétend  pas  rendre  inutiles  les 
démonstrationsplusscientifiquesetsystématiquesderexistencedeDieu, 
mais  il  montre  qu*il  faut  aller  à  Lui  par  toutes  les  avenues  qui  s^ouvrent 
devant  notre  activité  et  que  nous  sommes  assurés  de  le  rencontrer  au 
principe,  au  cours  et  au  terme  de  notre  vie  intellectuelle,  affective  et 
sociale,  parce  qu*il  est  la  Vérité,  le  Bonheur  et  la  Justice.  L'élévation 
des  idées  et  Vémotion  du  langage  sont  des  qualités  attrayantes  que 
nous  avons  déjà  louées,  en  cet  ouvrage,  et  sur  lesquelles  il  nous 
plaît  d'insister,  en  annonçant  la  nouvelle  édition. 

21.  •»  U  est  très  méritoire  de  combattre  les  mauvaises  doctrines  :  tel 
est  l'objet  du  livre  de  M.  Tabbé  Deneux  :  Matérialisme  et  Libre  pensée 
à  VavJbe  du  xx*  siècle.  Dieu  existe  nécessairement  ;  l'âme  est  créée  à  son 
image  ;  elle  l'adore  et  Timplore  par  la  prière.  LUmpiété  et  Fincrédulilé 
n'arracheront  pas  à  l'homme  ses  croyances,  source  de  noblesse,  de 
force,  d'espérance  et  de  joie.  Telles  sont  les  affirmations  djâveloppées 
en  style  facile  et  abondant,  confirmées  par  des  citations  scripturaires 
et  patristiques,  en  des  méditations  propres  à  affermir  la  foi  et  à 
nourrir  la  piété. 

22.  —  Le  Divin  est  conçu  différemment  suivant  qu'il  est  considéré 
comme  un  sentiment,  un  objet  de  pensée  ou  une  source  d'activité.  La 
prédominance  de  l'élément  émotif  caractérise  les  mystiques,  un  Ruys- 
broeck  ou  un  Tolstoï  qui  vont  à  Dieu  par  l'amour  ;  il  serait  injuste  de 
les  considérer  comme  des  déséquilibrés,  car  ils  ont  le  souci  de  la  vie 
morale,  de  la  perfection,  de  la  sainteté.  La  prédominance  de  l'élément 
intellectuel  a  produit  les  théologiens  qui  donnent  des  «  preuves  »  de 
l'existence  de  Dieu,  affirment  la  personnalité  divine,  essaient  de  conci- 
lier l'existence  du  mal  moral  et  physique  avec  la  Toute  Puissance  et 
l'infinie  Bonté  de  la  Providence,  la  liberté  de  l'homme  avec  la  grâce  de 
Dieu.  Saint  Thomas  d' àquin  représente  excellemment  ce  type  de  méta- 
physicien. —  La  prédominance  de  l'élément  actif  amène  à  considérer 
le  divin  comme  une  direction,  une  impulsion,  un  secours,  un  surcroît 


-  397  — 

de  notre  dire  limité  et  borné.  Ce  sont  des  variétés  de  l'expérience  reli- 
gieuse, auxquelles  correspondent  les  dlveisltéB  des  crojances.  Le  sen- 
limeat  religieux  est  un  phénomène  universel,  indestructible,  qui  se 
transforme  et  ne  paraît  pas  devoir  s'anéantir  ;  il  revêtira  sans  doute  des 
formes  diverses  qu'on  ne  saurait  prévoir  et  qu'il  serait  téméraire  de 
déterminer.  Telles  nous  semblent  les  idées  principales  développées  dans 
le  livre  de  M.  Hébert  :  Le  Divin.  Expénence»  et  kypolhètes,  «tqui  révèle 
l'information  abondante,  l'intelligence  réfléchie,  l'inquiétude  morale  et 
la  désolante  incrédulité  dç  son  auteur.  Nous  l'avons  lu  avec  une 
profonde  tristesse. 

HisioiRs  ET  CBinQQB.  —  23.  —  H.  ClodlUB  Piat  noua  donne  aujour- 
d'hui, dans  la  série  des  Grands  Philosophts,  un  savant  ouvrage  :  Platon. 
Nous  ne  saurions  mieux  résumer  cette  magistrale  étude  qu'en  indi- 
quant les  chapitres  qui  la  divisent  :  Les  Dialogues  ;  —  La  Méthode  ;  — 
Les  Idées  ;  —  La  Nature  ;  —  Dieu  ;  —  l'Âme  humaine  ;  —  Le  Bien  moral 
—  La  Cité.  —  Pour  éviter  les  ty nlhéses  artificielles,  les  généralisations 
h&tives,  les  afBrmations  absolues,  l'émlnent  profeseeur  a  gardé  un 
contact  direct  et  continuel  avec  l'œuvre  de  Plalou  ;  il  examine  tous  les 
textes  caractéristiques,  les  iulerprële  et  les  éclalrcit.  Il  n'ignore  aucun 
des  travaux  récents  dont  le  fondateur  de  l'Académie  a  été  l'objet,  maie 
il  pense  avec  raison  que  rien  ne  vaut,  pour  découvrir  ses  idées  direc- 
trices, l'étude  attentive  des  Dialogues.  Les  conclusions  que  résument 
chacun  des  chapitres  noua  paraissent  justiSées  et  mesurées.  Cette 
méthode  objective,  scrupuleusement  adoptée,  est  seule  elTicace;  elleper- 
mel  de  comprendre  l'œuvre  et  d'apprécier  le  génie  du  merveilleux 
penseur  et  de  se  faire  une  idée  juste  de  l'inlluence  qu'il  a  exercée,  mais 
aussi  de  ses  lacunes,  de  ses  défauts,  de  ses  rêveries  parfois  malfai- 
santes. Nous  eussions  désiré  que  cet  exposé  systématique,  qui  fait 
honneur  à  M.  Piat,  fût  précédé  d'une  courte  biographie  à  laquelle  ne 
supplée  pas  absolument  la  chronologie  des  Dialogues. 

24.  —  M.  Bordier  vient  de  traduire  le  second  volume  de  l'Histoire  de 
la  philûtophle  moderne  de  M.  Harald  Hâffding,  qui  sera  bientôt  complé- 
tée par  la  traduction  de  :  Les  Philosophes  contemporains.  Le  livre  VI  est 
consacré  à  la  philosophie  des  lumières  (l'AulkiAruDg)  et  au  rôle  de 
Lessing,  ce  brouillon  génial  et  turbulent  qui  voulut  émanciper  la 
pensée.  —  Le  livre  VU  expose  de  façon  personnelle  le  criticisme  de 
Eant.  Après  lui,  ses  successeurs  tentèrent  de  dénouer  le  conflit  qu'il 
avait  laissé  subsister  entre  le  sujet  et  l'objet,  en  préconisant  l'activité 
féconde  et  créative  de  l'esprit  ;  c'est  ce  que  M.  HBffding  appelle  la  philo- 
sophie du  romantisme  comme  théorie  idéaliste  de  l'évolution  :  philoso- 
phie et  poésie  se  ressemblant,  se  rapprochent,  deviennent  presque 
Identiques  (1.  Vlllj.  Tout  au  rebours,  A.  Comte,  Stuart  Mill,  Spencer, 
les  positivistes  et  les  évolutioni&tes,  proclament  la  souveraineté  du 


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•  —  398  — 


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fait  (1.  IX)  ;  tandis  qu'en  Allemagne,  on  essaie  de  fonder  scientifique- 
ment le  matérialisme  sur  le  principe  de  la  conservation,  de  Ténergie 
de  R.  Mayér,  sans  s'interdire  les  constructions  idéalistes  -que  Lotze  ou 
Fechner  essaient  d'édifier  sur  une  base  réaliste,  ou  les  transpositions 
du  positivisme  français,  transformé  par  Lange  ou  Diihring.  Ge  livre 
sera  très  utilement  consulté,  non  seulement  pour  les  renseignements 
qu'il  fournit,  mais  parce  qu'il  fait  penser,  même  lorsqu'on  se  trouve 
en  désaccord  avec  son  auteur. 

25.  —  M.  Forlunat  Sirowskl  a  entrepris  l'histoire  da  sentiment  reli- 
gieux en  France  ;  il  nous  a  déjà  donné  une  remarquable  et  attrayante 
étude  sur  saint  François  de  Sales,  et  il  publie  aujourd'hui  la  prepiière 
partie  de  :  Pascal  et  son  temps.  De  Montaigne  à  Pascal,  Le  sujet  est 
traité  en  quatre  chapitres.  Dans  le  premier,  le  sentiment  religieux 
tel  qu'il  apparaît  et  s'exprime  après  la  Réforme  et  le  concile  de  Trente, 
est  excellemment  défini,  avec  ses  caractères  et  ses  nuances.  Le  second 
décrit  l'invasion  de  la  morale  antique,  spécialement  du  stoïcisme  en 
certaines  âmes  ;  Montaigne,  Juste  Lipse,  Du  Vair,  sont  dépeints  en 
quelques  traits  justes  et  leur  œuvre  brièvement  résumée.  Le  chapitré  m 
nous  montre  les  libertins  luttant  contre  cette  rude  et  dure  concep- 
tion de  la  vie,  aussi  bien  que  contre  le  christianisme  ;  c'est  l'occasion 
de  faire  connaissance  avec  Vanini,  dont  la  plupart  ignorent  tout,  sauf 
qu'il  fut  impie  et  brûlé.  Le  livre  de  la  Sagesse^  composé  par  Charron, 
pour  défendre  le  christianisme,  devint  le  bréviaire  des  incroyants. 
M.  Strowski  explique  àmerveille  cette  transformation  contraire  aux  in  ten- 
tions de  son  auteur.  Enfin  le  quatrième  chapitre,  un  peu  trop  écourté, 
trace  la  courbe  du  double  mouvement  religieux  :  d'une  part,  saint 
Vincent  de  Paul  et  les  jésuites  ;  d'autre  part,  les  jansénistes.  Nous 
regrettons  que  les  limites  assignées  à  cette  notice  ne  nous  permettent 
pas  de  discuter  quelques  assertions  [à  propos  de  la  casuistique  et  de 
la  grâce  efficace)  qui  nous  ont  semblé  trop  absolues.  Cela  tient  évi-^ 
demment  à  la  concision  que  l'historien  s'est  imposée.  Mais  il  a  écrit 
un  livre  très  intéressant,  avec  une  large  compréhension  et  une  finesse 
pénétrante,  d'un  style  lucide,  alerte,  vif,  d'une  allure  distinguée  et 
qui  nous  fait  désirer  et  espérer  les  deux  livres  annoncés  sur  Pascal  et 
Fénelon.  M.  Strowski  a  le  sens  de  la  continuité  des  idées  que  Bru  netière 
aimait  à  retrouver,  à  mettre  en  lumière  et  sans  lequel  l'histoire  litté- 
raire n'est  qu'une  collection  de  portraits  sans  unité  et  sans  portée  phi- 
losophique. 

26.  —  Philosophe,  savant,  homme  d'État,  Leibniz  avait  le  droit  d'être 
rêveur;  il  y  a  des  traces  d'esprit  chimérique  en  quelques-uns  des 
desseins  qu'il  conçut.  M.  Baruzi,  en  son  livre  :  Leibniz  et  VOrganisation 
religieuse  de  la  terre^  nous  raconte,  avec  preuves  à  l'appui  fournies  par 
des  documents  inédits,  l'histoire  d'une  de  ces  tentatives,  à  laquelle  il 


r 


—  399  - 

revint  fréquemment,  avec  une  de  ces  passions  fortes  et  obstinées  de 
philosophe.  Ce  fut,  dit  M.  Baruzi,  un  rêve  d'impérialisme  religieux  : 
le  conseiller  hanovrien  jetait  un  regard  de  conquête  morale  sur 
rÉgypte,  la  Chine,  le  Japon,  TAmérique;  il  comptait  sur  Tappui  des 
jésuites  ;  comme  tous  les  esprits  élevés  ou  avisés  de  son  siècle,  il 
n'avait  garde  de  ne  les  point  apprécier  à  leur  valeur  ;  il  espérait  aussi 
dans  Talliance  russe.  Mais  à  Faction  diplomatique,  il  comptait  bien 
unir  la  propagande  doctrinale,  et,  comprenant  la  force  du  catholicisme, 
il  essayait,  par  Bossuet,  de  se  rapprocher  de  TÉglise  ;  enfin  il  accep- 
tait avec  trop  d'éclectisme  les  conceptions  mystiques  des  illuminés  et 
jusqu'aux  folies  du  théurgisme.  M.  Baruzi  manie  allègrement  la  masse 
de  documents  qui  sont  le  fonds  solide  de  son  livre  bien  composé  et 
bien  présenté,  malgré  la  complexité  du  sujet  et  le  nombre  des  pièces 
inédites. 

27.  —  G^est  au  point  de  vue  général  qu'est  écrite  la  brochure  de 
M.  le  baron  Carra  de  Vaux  :  Leibniz  (Collection  Science  et  Religion).  Il  était 
extrêmement  difficile  de  condenser  en  quelques  pages  les  idées  du  savant, 
du  penseur  et  de  l'homme  d'État.  L'auteur  y  est  parvenu.  Après  une 
notice  biographique,  il  fait  connaître  l'Inventeur  du  calcul  infinitésimal 
et  les  théories  de  Leibniz  sur  les  séries,  les  nombres,  le  calcul  de 
probabilité.  La  physique  mécanique,  les  sciences  naturelles,  la  philo- 
logie sont  aussi  redevables  à  cet  infatigable  chercheur.  Il  a  fallu  user 
du  langage  technique  dont  les  termes  ne  sont  pas  accessibles  aux 
profanes,  mais  qui  sont  ici  éclaircis,  autant  que  cela  était  possible. 
L'épistomologie  de  Leibniz,  sa  monadologie,  son  hypothèse  de  l'har- 
monie préétablie,  son  optimisme,  sont  les  parties  saillantes  d'un  système 
dont  la  liaison  est  mise  en  relief  ;  enfin  le  controversiste  religieux  et  le 
diplomate  nous  sont  présentés  d'une  manière  suffisante  pour  nous  en 
faire  apprécier  l'œuvre.  Il  n'était  guère  possible  de  donner  une  idée 
exacte  de  la  personne  complexe  et  de  l'œuvre  encyclopédique  d'un  si 
beau  et  si  vaste  génie  sans  posséder  une  exceptionnelle  compétence  en 
des  genres  d'études  divers  et  presque  opposés.  Philologue,  mathéma- 
ticien, philosophe,  historien,  homme  de  science  et  de  pensée,  M.  Carra 
de  Vaux  s'est  parfaitement  acquitté  de  cette  tâche  ardue. 

28.  —  D*esprit  libre  et  ouvert,  de  jugement  droit  et  ferme,  théologien 
très  orthodoxe,  polémiste  vaillant,  écrivain  personnel  et  suggestif, 
le  R.  P.  At  s'occupe  aujourd'hui  de  Caro^  comme  il  s'était  occupé 
naguère  de  Gratry.  On  lira  d'un  trait  cette  brochure  d'allure  vive  et  on 
sera  charmé  de  la  justice  rendue  à  l'estimable  philosophe  et  de  la  sym- 
pathie éprouvée  pour  l'aimable  essayist  que  fut  Edme  Caro.  Le  P.  At  le 
considère  comme  un  apologiste,  et  il  a  raison;  mais  il  est  impatienté 
parfois  par  la  bienveillance  un  peu  banale  de  celui  que  Yeuillot  aurait 
pu  appeler  «  un  sage  doux  s.  Il  est  vrai  que  ses  successeurs  ont  grandi 


—  400  — 

ce  psychologue  et  ce  moraliste  qui  croyait  au  devoir,  à  la  raison  et  à 
Dieu,  et  qui  traduisait  dans  une  forme  éloquente,  bien  que  parfois  un 
peu  trop  oratoire,  les  raisons  solides  de  ses  croyances.  On  se  conyaincra 
par  cette  brochure  que  l'œuvre  de  Garo  n'est  pas  uniquement  littéraire 
et  que  sa  réfutation  du  matérialisme,  du  positivisme  et  de  la  morale 
indépendante  est  encore  actuelle  et  persuasive. 

29.  —  M.  de  Varigny  a  exactement  traduit  et  heureusement  abrégé 
Une  Autobiographie  par  Herbert  Spencer.  L*Âristote  moderne  s'y  mon- 
tre sous  tous  ses  aspects,  dans  son  enfance  et  sa  Jeunesse,  les  événe- 
ments de  sa  vie,  ses  voyages,  ses  goûts,  ses  diverses  professions  d'in- 
génieur et  de  publiciste,  ses  plaisirs  et  ses  chagrins,  ses  espérances  et 
ses  déceptions,  ses  œuvres  et  ses  succès.  Il  nous  met  en  rapport  avec 
ses  parents,  ses  amis,  ses  connaissances  ;  il  nous  transmet  les  impres- 
sions  que  lui  causa  la  lecture  d'Homère,  de  Goethe  ou  de  Y.  Hugo,  la 
musique  de  Meyerber  ou  de  Wagner.  La  Critique  de  la  raison  pure  lui 
inspira  une  invincible  répugnance  et  la  théorie  de  Kant  sur  l'espace 
el  le  temps,  formes  de  la  sensibilité,  lui  resta  toujours  inintelligible. 
Nous  sommes  plus  intéressés  par  ses  jugements  sur  A.  Comte,  Stuart 
Mil],  Garlyle  ou  Ruskln  et  surtout  nous  pouvons  profiter  d'explications 
et  de  commentaires  qui  nous  orientent  dans  l'étude  de  la  philosophie 
synthétique.  Trop  souvent  le  penseur  anglais  affirme  son  irréductible 
incrédulité,  «  la  foi  chrétienne,  dit-il,  étant  contraire  à  ma  nature  tant 
émotive  qu'intellectuelle.  ^  Vers  la  fin  de  sa  vie,  cependant,  il  se  mon- 
tra moins  hostile  à  la  religion,  dont  il  entrevoit  l'influence  bienfaisante. 
Oserais-je  dire  que  cette  existence  décèle  un  fond  d'orgueilleux 
égoïsme  qui  est  comme  la  trame  sur  laquelle  se  détachent  des  brode- 
ries vaniteuses  et  puériles? 

30.  —  Le  poète  profond  et  délicat  auquel  nous  devons  des  œuvres 
exquises,  est-il  un  penseur  ?  Sa  «  doctrine  »  vaut-elle  d'être  exposée 
en  un  gros  volume,  comme  les  systèmes  d'Aristote  ou  de  Eant?v 
M.  G.  Ilémon  l'a  cru,  puisqu'il  nous  donne  en  un  livre  de  près  de 
500  pages  :  La  Philosophie  de  M.  Sully  Prudhomme,  Get  ouvrage  est 
divisé  en  quatre  parties  :  I.  Caractères  généraux  de  l'œuvre  et  de  la 
doctrine,  où  il  est  traité  de  la  poésie  philosophique,  parfois  admirable, 
souvent  ennuyeuse  ;  de  la  méthode  à  laquelle  M.  Hémon  attribue  une 
rigueur  qu'il  contribue  peut-être  à  lui  prêter,'  les  données  immédiates 
de  la  conscience  réûéchie,  point  de  départ  des  spéculations  de  cet  esprit 
méditatif.  II.  Philosophie  spéculative  :  la  connaissance  de  l'être,  la  sub- 
tance, les  causes,  la  liberté,  le  divin  ;  les  métaphysiciens  et  les  théolo- 
giens se  plaindront  sans  doute  des  idées  singulières  qu'ils  ne  recon- 
naîtront pas  pour  les  leurs.  lU.  Philosophie  de  l'inspiration;  les 
meilleures  pages  du  livre,  surtout  à  propos  de  Texpression  et  de  la 
poésie,  IV.  Antinomies,  conjectures  et  postulats  ;  critique  de  Tart,  de 


—  401  — 

la  morale  et  de  raclion.  —  Certes,  tout  n*est  pas  négligeable  ou  indifîé-* 
reat  dans  les  recherches  inquiètes  de  celte  noble  intelligence,  dans  les 
hypothèses  qu^elle  imagine,  et  dans  les  solutions  qu'elle  propose;  mais 
rien  ne  nous  parait  original,  si  ce  n'est  la  perpétuelle  oscillation  entre 
Tidéalisme  et  le  positivisme.  M.  Hémon  accomplit  la  tâche  malaisée  de 
lier  entre  elles  des  théories  disparates,  avec  une  conscience,  une  dili- 
gence et  une  ingéniosité  dignes  d*éioges.  Pourquoi  faut-il  que  M.  Sully 
Prudhomme,  comme  tant  d'autres  philosophes,  s'obstine  à  dédai- 
gner, à  omettre  ou  à  ignorer  les  définitions,  les  principes,  et  les 
démonstrations  à  l'aide  desquelles  une  philosophie  rationnelle,  sans 
prétendre  dissiper  le  mystère  qui  nous  domine  et  nous  enveloppe,  a 
laborieusement  et  progressivement  construit,*  au  cours  des  siècles, 
l'harmonieux  édifice  ou  règne  la  vérité  ?  L.  Maisonneuvb. 


•  4 


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SCIENCES  PHYSIQl  ES  ET  CHIMIQUES 
SCIENCES  MATHÉMATIQUES 

Fhysiodk.  —  1.  Traité  de  physi(fue,  parO.-D.  Cmwolso."t;  trad.  sur  lès  éditions  rus«ïe 
et  aliemande  par  K.  Davaux.  Edition  revue  et  considérublement  augmentée  par  Pau- 
teur,  îMîivie  de.  Notes  sur  la  physique  théorique,  par  E.  et  K.  Cossbrat.  Pari», 
Hermann,  1902.  T.  I.  Si''  fasc.  VÉlat  gazeux  des  corps,  in  8  pa;;iné  v-409  ii  559, 
avec  60  fig.,  0  fr.  T.  II.  2*  fasc.  L'Indice  de  réfraction.  Dispersion  et  transfor^ 
mations  de  l'énergie  rayonnante^  in-8  paginé  vin-203  à  431,  avec  157  flg.,  10  fr. 
—  2.  État  actuel  des  industries  électriques,  conférences  fait»>s  sous  les  auspices 
de  la  Société  française  de  physique  et  de  la  Société  d'encouragement  pour  l*industrie 
nationale.  Paris,  (lauthier-Viiiars,  1906,  in-8  de  247  p.,  5  fr.  —  3.  Étude  lie  la 
r('sonnance  des  systèmes  d'antennes  dans  la  télégraphie  sans  fil^  par  Camili.b 
TissoT.  Paris.  Gauihier-Viilars,  1906,  in-8  de  203  p. /avec  (ig.,  5  fr.  —  4.  La  Télé- 
graphie sati  s  fil  et  la  THémêcanique  à  la  portée  de  tout  le  monde,  par  E.  Mo.mkh. 
Paris,  DuHod  et  Pinat,  19(06,  in-12  de  vii-119  p.,  2  fr. 

Chimie.  —  5.  Traité  pratique  de  V analyse  des  gaz,  par  M.  BsRriiRLOT.  P'aris,  Gau- 
thier-Villars,  1906,  gr.  in-8  de  ix-483  p.,  17  fr.  —  6.  Cours  de  chimie  organique, 
par  Fréd.  Swarts.  Paris,  Hermaun,  1905,  in-8  de  ii-669  p.,  avec  fig.,  15  fr. 

Mathématiques.  — 7.  Cours  d'astronomie.  l'«  Partie.  Astronomie  théorique^  par  H. 
Andoyer.  Paris,  Hermann,  P.K)6,  in-8  de  222  p.,  9  fr.  —  8.  Théorie  des  fonctions 
algébriques  de  deux  variables  indépendantes,  par  Emile  Picard  et  Georoks 
SiMART.  Paris,  Gauthier- Villars,  1906,  gr.  in-8  de  vi-528  p.,  18  fr.  —9.  Leçons  sur 
les  séries  Irigonométriques,  par  H.  Lebesque.  Paris,  Gauthier- Villars,  1906,  in-8  de 
n-128  p.,  3  fr.  50.  —  10.  La  Géométrie  analytique  générale,  par  H.  Laurent. 
Paris,  Hermann,  1906,  gr.  in-8  de  vii-15i  p.,  6  fr.  —  11.  Mélanges  de  géométrie 
à  quatre  dimensions,  par  E.  Jolkfret.  Paris,  Gauthier- Villars,  1906,  gr.  in-8  de 
XI-  227  p.,  avev.  49  fig.,  7  fr.  50.  —  12.  Principes  et  formules  de  trigonométrie 
rectiligne  et  sphérique,    par  J.   Pioxcho.-*.    Paris,   Gaulhier-Viilars,    1906,  in-8  de  ^: 

146  p.,  avec  63  lig.,  5  fr.  —  13.  Précis  de  géométrie.  Compléments.  Les  trois 
coniques^  par  Joseph  Girod.  Paris,  Alcan,  P.)07,  in-8  paginé  451  à  718,  avec  219  fig., 
2  fr.  50.  —  14.  Curiosités  géométriques,  par  E.  Fouhrey.  Paris,  Vuibert  et  Nony, 
1907,  in-8  de  viii-431  p.,  avec  de  nombr.  fig..  3  fr.  50.  —  15.  N.-lï.  Abel,  sa  vie 
et  son  œuvre,  par  Ch.  Lucas  dk  Peslouan.  Paris,  Gaulhier-Viilars,  llK)o,  in-8  car- 
tonné, de  XIII- 169  p.,  avec  1  grav.,  5  fr. 

Physique.  —  1.  —  Toute  la  presse  scientifique  a  fait  le  plus  chaleu- 
eux  accueil  à  la  publicatioa  des  deux  premiers  fascicules  du  Traité 

Mai  1907.  T.  CIX.  20. 


—  402  — 

de  physique  de  M.  0.  D.  Ghwûlson.  Il  en  sera  de  même  pour  les  deux 
fascicules  suivants  :  Rappelons  (Cf.  Polybiblion^  t.  G VI,  p«  402-403» 
mai  1906)  que  l'auteur  a  voulu  faire  un  livre  d'enseignement  supérieur, 
et  qu'il  s'est  très  fort  préoccupé  de  donner  une  ppésenlation  logique  de 
l'ensemble  des  faits  de  la  physique.  Ce  plan  parfaitement  exposé  dans  les 
premiers  fascicules  poursuit  soc  développement  naturel  dans  ceux  qui 
nous  occupent  actuellement  ;  si,  par  invraisemblable,  il  était  resté  quel- 
ques doutes  dans  Tesprit  du  lecteur,  il  est  bien  convaincu  maintenant 
que  le  plan  de  M.  0.  D.  Ghwolson  est  absolument  logique  et  enserre 
dans  un  cadre  plus  précis  que  ceux  de  ses  prédécesseurs  Texposé 
expérimental  des  faits.  —  Le  second  fascicule  du  tome  I*'  est  consacré 
à  i'Éial  gazeux  des  corpi.  Il  contient  l'étude  de  la  densité  des  gaz,  de  la 
tension  des  gaz,  des  baromètres,  manomètres  et  machines  pneuma- 
tiques, des  gaz  en  contact  avec  des  gaz,  liquides  ou  solides,  de  la 
théorie  cinétique  des  gaz,  enûn  des  mouvements. des  gaz  et  de  la  disso- 
ciaiion.  A  peine  150  pages  clairement  écrites,  richement  et  exactement 
illustrées,  imprimées  avec  soin,  nous  suffisent  pour  faire  une  étude 
très  approfondie  des  gaz.  Combien  de  professeurs  prendront  désormais 
modèle  sur  ce  livre  pour  leur  enseignement  ?  Impossible  de  le  savoir 
exactement,  mais  ils  sont  déjà  nombreux.  —  Le  second  fascicule  du 
tome  II  est  consacré  k  la  suite  de  l'étude  de  C Énergie  rayonnante.  Les 
chapitres  successifs  ont  pour  titres  :  L'Indice  de  réfraction  ;  la  Dispersion 
de  l'énergie  rayonnante»  c'est-à-dire  toute  laspectroscopie;  la  Transfor- 
mation de  l'énergie  rayonnante,  c'est-à-dire  la  fluorescence,  la  phospho- 
rescence; les  Actions  mécanique  et  physique  de  la  lumière.  Gefaècicule 
mérite  les  mêmes  compliments  que  ses  prédécesseurs,  et  ne  fait  qu'aug- 
menter le  vif  désir  qu'ont  beaucoup  de  professeurs  et  étudiants  de 
notre  connaissance  de  voir  paraître  rapidement  la  suite  de  cet  ouvrage» 
si  important  et  si  pratiquement  utile. 

2.  —  Sous  les  auspices  de  la  Société  française  de  physique  et  de  la 
Société  d'encouragement  pour  l'industrie  nationale,  huit  conférences 
ont  été  faites  en  1905-1906.  Elles  ont  été  réunies  en  un  volume  inti- 
tulé :  Êlat  actuel  des  industries  électriques.  Ces  conférences  ont  pour 
titres  et  pour  auteurs  :  c  $ur  les  Tendances  et  les  recherches  actuelles  de 
l'éieclrotechnique,  par  M.  Paul  Janet;  —  Les  Progrès  récents  de  Télectro- 
chimie,  par  M.  Ghaumat  ;  —  Les  Principes  généraux  pour  la  construction 
des  dynamos  à  courant  continu,  par  M.  R.  Y.  Picon  ;  —  Les  Moteurs  élec- 
triques dans  l'industrie,  par  M.  A.  Hillairet  ;  —L'État  actuel  de  l'indus- 
trie des  accumulateurs,  par  M.  Jumau;  — Les  Principes  généraux  dans 
la  construction  des  alternateurs,  par  M.  Boucherot;— Les  Progrès  récents 
de  l'éclairage  électrique,  par  M.  Pierre  Weiss  ;  —  L'État  actuel  de  la 
téléphonie,  par  M.  Q.  de  laTouanne.»  La  compétence  des  différents  auteurs 
suffirait  pour  justiQer  le  haut  intérêt  de  cette  publication,  mais  nous- 


—  403  — 


croyons  devoir  insister  sur  une  idée  générale  qui  nous  paraît  avoir 

présidé  à  l'ensemble  de  la  rédaction  de  ces  diverses  conférences.  Il 

ne  s'agissait  pas  de  mettre  le  gros  public  au  courant  des  derniers 

progrès  de  Tindustrie  électrique,  on  ne  voulait  pas  non  plus  résumer  ^ 

devant  des  spécialistes  très  érudits  l'ensemble  des  progrès  accomplis.  '^ 

Il  nous  a  paru  qu'on  avait  la  ferme  intention  de  montrer  quelles  sont  j 

les  voies  actuellement  les  plus  ouvertes  à  l'ingénieur  électricien,  quels  *  1 

sont  les  progrès  réalisés  dans  diverses  branches  qui  semblent  avoir  un  ^ 

grand  avenir.  Aussi  concluons-nous  que  la  lecture  de  ce  livre  s'impose  jj 

aux  électriciens  au  début  de  leur  carrière.  Nous  savons  d'autre  part  qu'il 

a  déjà  fait  nattre  des  vocations. 

3.  —  M.  G.  Tissot  considère  que  les  études  des  oscillations  mises  en  jeu  ;i< 
dans  la  télégraphie  sans  ûl,  et  en  particulier  celles  qui  se  propagent  | 
dans  les  antennes  agissant  comme  résonnateurs  sont  insuffisantes.  Si 
l'on  se  reporte  à  son  livre  :  Étude  de  larésonnance  des  systèmes  ct'antennes 
dans  la  télégraphie  sans  fily  on  est  vite  convaincu  qu'il  a  conduit  ses 
expériences  avec  des  soins  tout  particulièrement  délicats  et  minutieux. 
Après  avoir  passé  en  revue  les  recherches  expérimentales  antérieures  ^\ 
aux  siennes  et  en  avoir  fait  une  critique  empreinte  du  meilleur  esprit  | 
scientifique^  il  expose  des  méthodes  personnelles  pour  étudier  les  | 
constantes  qui  définissent  soit  un  oscillateur,  soit  un  résonnateur.  Ce  ,; 
sont  les  valeurs  de  la  période  et  celle  de  l'amortissement.  Il  semblerait,  | 
d'après  le  titre  de  ce  volume,  que  l'auteur  n'aurait  à  s'occuper  que  des  '  ^^ 
résonnateurs,  mais  les  questions  relatives  aux  oscillateurs  sont  si  inti- 
mement liées  aux  précédentes,  les  méthodes  à  appliquer  sont  si  évi-  • 
demment  les  mêmes  que  ces  questions  ne  sauraient  être  séparées. 

L'auteur  termine  par  la  très  délicate  question  de  la  valeur  absolue  de 
l'énergie  mise  en  jeu.  En  résumé,  c'est  une  étude  excessivement  sérieuse 
à  consulter  avant  d'entreprendre  des  expériences  sur  le  même  sujet. 

4.  —  Le  livre  de  M.  Monier  :  La  Télégraphie  sans  fil  et  la  Télémécanique 
à  la  portée  de  tout  le  monde  mérite  parfaitement  la  dernière  partie  de 
son  titre.  Ce  petit  ouvrage  peut  être  compris  sans  aucune  connaissance 
antérieure  et  il  fait  bien  saisir  la  solution  actuelle  donnée  à  ces  deux 
intéressantes  questions.  L'auteur  est  un  ami  du  savant  Branly  qui  a 
écrit  une  jolie  préface,  mais  cette  amitié  n'a  aucunement  entaché  son 
impartialité.  D'où  vient  l'idée  de  la  télégraphie  sans  fil  ;  comment  le 
tube  de  Branly  V9.  rendue  possible  ;  qu'ont  fait  les  autres  savants? 
Tout  est  dit  et  très  exactement  dit.  Parmi  tous  les  livres  de  vulgarisa- 
tion publiés  sur  le  sujçt,  nous  mettons  celui-ci  au  premier  rang,  et  nous 
ne  sommes  pas  seul  de  cet  avis,  car,  au  moment  où  paraîtront  ces 
lignes,  une  seconde  édition  aura  probablement  vu  le  jour. 

Chimie.  —  5.  —  L'érudit  aux  connaissances  les  plus  étendues,  l'expé* 
rimentateur  le  plus  délicat,  le  professeur  le  plus  disertétaient  réunis  dans 


l^- 


—  404  — 

la  seule  personne  de  M.  Berthelot  pour  composer  son  dernier  livre  : 
Traité  pratique  de  l'analyse  des  gaz.  Dans  toute  son  existence  scientifi* 
que,  la  question  de  Tanalyse  des  gaz  n'a  cessé  d'être  approfondie  par 
M.  Berthelot.  Outre  qu'il  paraît  avoir  eu  une  affection  particulière  pour 
cette  étude,  Tensemble  de  ses  travaux  Ty  ramenait  sans  cesse.  Ses  der* 
nières  études  sur  la  végétation  n^étaient,  au  fond,  qu*une  recherche  sur 
les  gaz  absorbés  ou  sécrétés  par  les  plantes.  M.  Berthelot  était  poursuivi 
par  ridée,  féconde  en  résultats,  de  toujours  analyser  :  aussi,  à  côté  des 
grandes  méthodes  d'analyses,  voyons-nous  survenir  une  foule  de  per- 
fectionnements provenant  de  la  préoccupation  de  pouvoir  opérer  sur  des 
masses  infimes  de  gaz,  et  cela,  tout  en  conservant  une  très  grande  préci* 
sion  dans  les  résultats  de  l'analyse.  L'ouvrage  débute  par  l'exposé  du  plan 
suivi:  la  seule  lecture  dece  plan,  qui  aété  scrupuleusement  observé,  suffi- 
rait à  indiquer  la  haute  valeur  de  tout  l'ouvrage  ;  c'est  un  modèle  de  logi- 
que scientifique.  Pour  analyser  les  gaz,  il  faut  les  récolter  et  les  conser- 
ver ;  nous  ne  signalerons  pas  les  divers  procédés  employés  dans  ce  but, 
mais  nous  indiquerons  le  souci  constant  qu'a  pris  l'auteur  d'indiquer  les 
soins  à  donner  aux  préparations  et  aux  ilâcipienls  pour  éviter  toute  souil- 
lure et  conserver  la  pureté  du  produit.  Les  méthodes  d'analyse  quali- 
tative passent  en  revue  tous  les  procédés  employés,  tous  les  appareils 
pratiques  et  signalent  les  tours  de  mainindispensables.il  en  est  de  même 
pour  les  méthodes  d'analyses  quantitatives.  Il  semblait  qu'ici  le  travail 
de  M.  Berthelot  fût  terminé.  Kn  effet,  son  action  personnelle  sur  le  per-> 
fectionnement  des  appareils  et  des  méthodes  finit.  Mais  il  a  voulu  faire 
un  livre  qui  se  suffire  à  lui-même.  Avec  un  soin  minutieux,  dans  la 
partie  intitulée  :  Monographies,  il  a  énuméré  pour  les  gaz  qui  se  ren- 
contrent le  plus  fréquemment  toutes  les  propriétés  physiques  et  chimi- 
ques apparentes  dans  les  essais  immédiats,  l'action  de  la  lumière,  les 
autres  actions  chimiques  plus  particulières  à  chaque  gaz,  ainsi  que  les 
méthodes  propres  à  chacun  d'eux.  C'est  une  sorte  de  dictionnaire  de 
toutes  les  propriétés  chimiques  indispensables  pour  faire  des  analyses. 
Enfin  une  dernière  partie  est  consacrée  à  la  reconnaissance  et  au  dosage 
des  gaz  isolés  et  des  mélanges:  pour  la  reconnaissance  les  méthodes indi~ 
quées  permettent  d'opérer  par  éliminations  successives;  pour  le  dosage 
volume  trique  il  a  recours  à  l'absorption  et  à  la  combustion  soit  sépa- 
rément soit  simultanément.  Rien  n'a  été  négligé,  rien  n'a  été  oublié  pour 
former  des  expérimentateurs  habiles.  Ce  très  remarquable  ouvrage  de 
M.  Berthelot  doit  être  étudié  et  consulté  à  chaque  instant;  11  est  le  guide 
sûr  et  indispensable  que  rien  ne  peut  remplacer. 

6.  —  Professeur  à  l'École  du  génie  civil  de  l'Université  de  Qand, 
M.  Swarts  a  publié  son  Cours  de  chimie  organique.  Mais,  comme  il  arrive 
fréquemment,  il  ne  s'est  pas  borné  à  reproduire  son  cours  oral»  il  l*â. 
complété  lorsque  cela  était  nécessaire  et  surtout  il  l'a  rédigé  en  pensant 


/ 


4 


—  405  — 

à  ses  lecteurs.  Ce  volume  s'adresse  aux  futurs  ingénieurs,  médecins 
et  pharmaciens.  r4'est  donc  un  livre  élémentaire,  relativement^  et  en 
tout  cas  de  première  étude.  Le  grand  écueil  de  renseignement  de  la 
chimie  est  (|ue,  pour  bien  étudier  les  corps,  il  faut  des  connaissances 
théoriques  assez  étendues  et  que,  d'autre  part,  pour  comprendre  ces 
théories  et  pour  en  saisir  la  portée,  il  est  nécessaire  de  posséder  d^jà 
des  notions  importantes  de  chimie.  La  solution  de  ce  redoutable  pro- 
blème est  de  réduire  au  minimum  l'introduction  théorique  et  de  ne 
donner  des  développements  étendus  ou  des  théories  spéciales  que 
lorsqu'on  est  parvenu  à  Tétude  du  corps  ou  du  groupe  de  corps  qui 
facilite  le  plus  la  conpréhension.  C'est  ce  mode  de  rédaction  qu'a 
adopté  l'auteur,  èti  il  nous  paraît  avoir  particulièrement  réussi  dans  la 
division  de  son  travail.  Une  autre  difficulté  est  de  se  limiter  dans  les 
descriptions  des  innombrables  composés  de  la  chimie  organique  et 
dans  la  multiplicité  des  modes  de  préparation.  Sur  cette  double  ques- 
tion, l'auteur  est  toujours  resté  dans  de  sages  limites.  Il  étudie  les 
composés  typiques  de  chaque  famille,  puis  les  variétés  importantes 
qui  se  déduisent  du  type  en  donnant  toujours  soit  la  meilleure  prépa- 
ration de  laboratoire,  soit  la  méthode  industrielle  la  plus  communément^ 
employée.  Les  formules  de  constitution  et  de  réaction  sont  très  claire* 
ment  établies.  La  composition  est  particulièrement  soignée  :  c'est  un 
excellent  livre  d'étude. 

Mathématiques.  —  7.  —  Depuis  plusieurs  années,  M.  Andoyer  pro- 
fesse à  la  Sorbonne  le  Cours  (T astronomie.  Ses  leçons  ont  pour  but  de 
préparer  directement  au  certificat  d'astronomie^  aussi  sont- elles  de 
deux  espèces  :  théoriques  et  pratiques.  Les  premières  ont  été  réunies 
dans  ce  volume,  qui  contient  les  chapitres  suivants  :  Trigonométrie 
sphérique  ;  la  Terre  ;  Coordonnées  astronomiques  ;  Temps  ;  Changement 
de  coordonnées  ;  Mouvements  diurnes  ;  Réfraction  astronomique  ; 
Parallaxe;  Aberration;  Notions  de  mécanique  céleste  ;  Précession  et 
nulation  ;  Positions  apparentes  des  astres  ;  Mouvement  du  soleil  ;  Mou- 
vement géocentriqoe  des  planètes  ;  Mouvement  de  la  lune  et  des 
satellites;  Éclipses.  M.  Andoyer  s'est  préoccupé  avant  tout  de  n'établir 
que  les  formules  qui  peuvent  donner  actuellement  la  plus  grande 
précision  possible.  Les  méthodes  historiques,  si  intéressantes  qu'elles 
pussent  être,  ne  rentrent  pas  et  ne  devaient  pas  rentrer  dans  son  cadre. 
Sur  toutes  les  questions,  après  avoir  établi  les  formules  fondamentales, 
il  donne  et  discute  avec  le  plus  grand  soin  les  formules  de  correction^ 
En  tout  il  a  cherché  la  concision.  Peut-être  lui  fera-t-on  un  reproche 
d'avoir  exagéré  ;  son  livre  s'adressant  à  des  débutants  qui  ne  sont  pas 
toujours  très  familiarisés  avec  le  calcul,  ceux-ci  regretteront  parfois 
que  bien  des  transformations  puretnent  algébriques  ne  soient  pas 
indiquées  ;  il  leur  faudra  faire  un  effort  dont  ils  auraient  bien  voulu  se 


-  406  — 

passer.  Nous  espérons  que  cela  ne  nuira  pas  au  succès  de  Pouvrage,  qui 
par  tant  d'autres  poiots  est  si  recommandable. 

8.  —  La  on  du  deuxième  volume  de  la  Théorie  des  fonctions  algébriques 
de  deux  variables  indépendantes,  de  MM.  Picard  et  Simart,  était  vivement 
attendue.  Lors  de  Tapparition  du  premier  fascicule,  en  i900,  on  ne  pou- 
vait prévoir  l'essor  rapide   que  prendrait  Tétude  de  cette  question* 
L'école  italienne,  en  particulier,  a  produit  sur  ce  sujet  de  nombreux 
travaux.  M.  Picard  a  forcément  entrepris  de  les  résumer,  de  les  coor- 
donner et  surtout  de  les  compléter  :  c'était  une  œuvre  considérable 
venant  s'ajouter  à  toutes  les  préoccupations  scientifiques  de  Tauteur. 
Le  lien  intime  qui  unit  la  théorie  des  intégrales  doubles  de  seconde 
espèce  à  la  périodicité  de  ces  intégrales  a  été  particulièrement  déve- 
loppé et  présente  une  théorie  définitive  du  moins  dans  les  parties 
essentielles  ;  dés  questions  qui  paraissaient  éloignées  les  unes  des 
autres  se  trouvent  liées  d'une  façon  indissoluble.  La  géométrie  des 
courbes  algébriques  subit  de  grands  perfectionnements  et  des  déve- 
loppements  nouveaux  d'une  étendue  considérable   :   les   systèmes 
linéaires  de   courbes  sont  étudiés  dans  le  plan  et  sur  les  surfaces 
ainsi  que  le  système  adjoint  .à  un  système  linéaire.  Les  systèmes 
linéaires  de    surfaces,   les    surfaces   sous -adjointes  et  les  surfaces 
adjointes  forment  un  chapitre  profondément  étudié.  Les  intégrales  de 
différentielles  totales  de  troisième  espèce  s'intercalent  entre  les  nom- 
breux chapitres  consacrés  aux  intégrales  doubles  déjà  citées.  L'étude 
des  surfaces  hyperelliptiques  forme  un  intéressant  chapitre.  Mais  sur 
toutes  ces  questions  le  sujet  est  bien  loin  d'être  épuisé:  M.  Picard 
n'hésite  pas  à  montrer  les  lacunes  qui  subsistent  encore;  bien  plus, 
pour  diverses  questions  qui  ne  sont  encore  qu*amorcées,  au  lieu  de  se 
les  réserver  pour  des  travaux  ultérieurs,  il  publie  en  quelques  notes 
finales  l'état  dans  lequel  elles  se  trouvent  dans  son  esprit,  permettant 
ainsi  à  d'autres  de  le  concurrencer  dans  les  profonds  travaux  qui 
rhonorent  si  grandement. 

9.  —  La  très  intéressante  collection  de  monographies  sur  la  théorie 
des  fonctions,  publiée  sous  la  direction  de  M.  E.  Borel,  yient  de  s'enri- 
chir d'un  nouveau  volume  :  Leçons  sur  les  séries  ti^igonométriques.  C'est 
à  peu  près  la  reproduction  du  cours  professé  par  M.  Lebesgue,  au 
Collège  de  France,  en  1904-1905.  Les  questions  élémentaires  exposées 
dans  un  grand  nombre  de  livres  classiques  ont  été  omises;  par  contre, 
Tauleur  s'est  plus  étendu  sur  la  possibilité  d'utiliser  les  séries  de 
Fourier  pour  la  représentation  des  fonctions  arbitraires.  L'ouvrage  est 
divisé  en  cinq  chapitres  :  Propriétés  des  fonctions;  Détermination  des 
coefficients  des  séries  trigonométriques  représentant  une  fonction 
donnée  ;  Séries  de  Fourier  convergentes;  Séries  de  Fourier  quelconques  ; 
Séries  trigonométriques  quelconques.  L'auteur  n'a  pas  eu  la  prétention 


\ 
I 


__  407  — 

i 

de  faire  un  travail  soit  complet,  soit  déûnitif  ;  il  s'est  contenté  d*étudier 
très  largement  le  domaine  des  connaissances  actuellement  acquises  et 
à  signaler  les  lacunes  non  encore  comblées  et  les  voies  dans  lesquelles 
pourront  s'engager  ses  successeurs.  Pour  étudier  les  séries  trigonomé- 
triqnes,  M.  Lebesgue  s'est  fréquemment  appuyé  sur  des  modes  de  calcul 
ne  s'appliquant  qu'à  des  séries  satisfaisant  à  des  condilioDsbien  déter- 
minées, môme  lorsqu'il  ne  pouvait  pas  justifier  à  priori  que  ses  séries 
remplissaient  les  conditions  requises.  La  légitimité  des  résultats  est 
établie  par  la  cuite.  Celte  façon  d'agir  ne  peut  déplaire  qu'à  un  tra- 
vailleur superficiel.  Il  faut  savoir  grand  gré  à  l'auteur  de  nous  avoir 
dévoilé  dans  tous  ses  détails  sa  manière  d'agir  ;  l'emploi  en  est  très 
fructueux. 

10.  —  L'idée  développée  par  M.  Laurent  dans  la  Géométrie  analytique 
générale  est  très  curieuse  à  étudier.  C'est  une  sorte  de  retournement 
de  ce  qui  a  été  fait  pour  créer  la  géométrie  analytique.  Partant  de  la 
géométrie  euclidienne,  Descartes  et  ses  successeurs  ont  édifié  la 
géométrie  analytique.  Prenons  la  question  à  l'envers  :  étudions  les 
formes  algébriques  qui  se  succèdent  en  analytique  et  recbercbons  les 
différentes  hypothèses  qu'il  faut  faire,  et  non  pas  les  axiomes  évidents 
sur  lesquels  nous  devons  nous  appuyer,  pour  avoir  une  représentation 
de  nos  formes  purement  algébriques.  Il  est  évident  que  le  problème 
étantainsiposé,nou8lrouveroD8  non  seulement  la  géométrie  euclidienne 
mais  encore  toutes  les  géométries  étudiées,  et  de  plus,  ce  qui  dépasse 
Tœuvre  faite  par  M.  Laurent,  toutes  les  géométries  concevables.  De  ses 
très  intéressantes  recherches  l'auteur  conclut  que  toute  géométrie 
repose  sur  un  principe  indémontrable  mais  indispensable,  c'est  la  possi- 
bilité d'un  déplacement  d'une  figure  sans  changement  de  forme,  ce 
qui  revient  à  dire  que  toute  science  mathématique  se  réduit  à  l'idée 
de  nombre  :  c'est  l'opinion  généralement  admise  aujourd'hui. 

11.  —  M.  Joufiret  consacre  ses  loisirs  à  l'étude  approfondie  de  iagéo* 
métrie  à  quatre  dimensions.  Il  avait  donné  antérieurement  un  excellent 
traité  élémentaire  de  géométrie  à  quatre  dimensions  (Cf.  Polybiblion^ 
t.  XGYIII,  p.  327-328,  octobre  1903).  Mais  ce  livre  était  de  théorie  pure 
et  laissait  de  côté  tout  ce  qui  pouvait  correspondre  à  un  emploi  pratique. 
Il  y  avait  une  lacune  à  combler,  c'est  le  but  du  présent  volume  : 
Mélanges  de  géométrie  à  quatre  dimensions.  Après  avoir  brièvement 
rappelé  les  principes  fondamentaux  de  la  géométrie  à  quatre  dimensions, 
l'auteur  s'occupe  de  justifier  l'utilité  pratique  de  cette  géométrie  et  de 
montrer  les  divers  liens  qui  l'unissent  (par  extension)  aux  géométries  à 
deux  ou  trois  dimensions  qui  nous  sont  familières.  Le  mot  de  géométrie, 
appliqué  dans  le  cas  de  plus  de  trois  dimensions,  déroute  les  ignorants- 
Jusqu'à  présent  les  géométries  à  plusieurs  dimensions  ne  sont  que  des 

,  conceptions  analytiques  n'ayant  pas  de  représentation  graphique.  Sur 


—  408  — 

plusieurs  poials  M.  Jouifret  a  monlré  quMl  y  avait  des  représentations 
judicieuses  de  l'espace  à  quatre  dimensions  et  que  cette  science  forme 
une  géométrie  dans  Taiicienne  acception  du  mot.  Pour  la  ques- 
tion de  l'existence  réelle  de  Thyperespace,  il  a  très  judicieusement 
recours  à  la  stéréochimie.  Il  aurait  pu  ajouter  que  la  mécanique  est  une 
gôométrieàquatredimensionspuisqueaux  trois  coordonnées  cartésiennes 
d'un  point,  elle  lui  en  adjoint  un  quatrième  :  la  masse.  Mais  revenant 
au  point  de  vue  purement  géométrique,  nous  voyons  que  les  études  de 
M.  Jouffret  sur  Thexagrame  de  Pascal,  la  surface  du  troisième  degrés 
le^  hypersurfaces  du  second  degré,  les  quartiques  justifient  Tutilité  de 
celte  nouvelle  science  qui  peut  rendre  de  bons  services  à  Tancienne 
géométrie  anal^'lique. 

12.  —  Nous  partageons  entièrement  Tavis  de  M.  Pionchon,  Tauteur 
des  Principes  et  formules  de  trigonoméb-ie  rectiligue  et  sphérique  à  Tusage 
des  élèves  ingénieurs  :  ni  un  cours  de  trigonométrie  élémentaire,  ni  un 
traité  de  trigonométrie  supérieur  ne  leur  convenait.  En  effet,  leurs 
conaissances  théoriques  n'ont  pas  besoin  d'ôtre  étendues  et  bien  des 
formules  de  calcul  intégral  leur  sont  indispensables.  M.  Pionchon  a 
voulu  écrire  un  livre  qui  se  suffise  à  lui-môme  ;  il  a  voulu  que  Télève- 
ingénieur  y  trouve  tout  ce  dont  il  a  besoin,  depuis  la  définition  môme 
des  fonctions  trigonométriques,  jusqu'à  la  résolution  des  triangles 
sphériques,  en  passant  par  l'étude  de  la  célèbre  série  de  Fourier  et  la 
représentation  des  grandeurs  sinusoïdales.  L'auteur  a  pleinement 
atteint  lo  but  qu'il  se  proposait  ;  aux  élèves-ingénieurs  de  faire  un 
succès  à  cet  ouvrage  qui  abrège  le  travail  propre  qu'ils  auraient  à  faire 
en  employant  des  traités  plus  étendus. 

43.  —  Les  derniers  programmes  universitaires  ont  introduit  des 
changements  dans  l'enseignement  de  la  géométrie,  pour  les  classes  de 
mathématiques  A  et  B.  M.  Girod  a  écrit  un  Précis  de  géométrie  conforme 
aux  nouvelles  idées.  Deux  fascicules  avaient  déjà  paru  (Cf.  Polybihlion, 
t.  GVl,  p.  412-413,  mai  4906,  et  t.  CVII,  p.  411,  novembre  1906).  Un 
troisième  et  dernier  porte  le   sous-titre  :  Compléments.  Les  trois  coni- 
ques.   Le   premier   de  ces   termes    se   rapporte,  à    des  matières    de 
la  géométrie  plane  ou  de  l'espace,  qui  ne  sont  pas  enseignées  antérieu- 
'  rement  à  la  classe  de  mathématiques  élémentaires.  Le  second  s'ex- 
plique de  lui*mème.  Nous  ne  pouvons  que  répéter  ce  que  nous  avons 
dit  précédemment  :  c'est  un  excellent  livre  classique  où  la  simpli- 
cité a  été  recherchée,   non   pas  dans   des  démonstrations    particu- 
lières, brèves,  mais   par   des   ensembles    de   théorèmes,   procédant 
toujours  delà  même  méthode.  Incidemment  l'auteur  regrette  la  prome- 
nade  que  la  théorie  des  vecteurs,  celle  des  moments  et  celle  de  l'hélice 
fait  à  travers  les  modifications  successives  des  programmes.  Il  est  ea 
effet  regrettable  d'enseigner  ces  questions,  tantôt  uniquement  en  géO" 
métrie,  tantôt  seulement  en  mécanique. 


^  409  - 

14.  —  Si  les  récréations  arilhméliques  ont  eu  de  tout  lemps  un  grand 
succès,  les  Curiosités  géométriques,  avant  le  livre  de  M.  Fourrey,  ont  été, 
à  tort,  plutôt  négligées.  La  lecture  de  cet  ouvrage  est  fort  intéressante. 
Nous  trouvons  tout  d^abord  une  très  grande  partie  attribuée  à  la  géo- 
métrie théorique  et  pratique  des  anciens.  La  comparaison  des  anciens  et 
des  nouveaux  procédés  est  de  nature  à  amener  les  Jeunes  lecteurs  à  Té- 
tude  de  Thistoire  des  mathématiques.  Les  paralogismes  géométriques 
détruiront  la  vieille  idée  que  la  géométrie  est  Tart  de  raisonner  exacte- 
ment sur  des  figures  fausses.  Toute  uue  suite  de  problèmes  qui  nous 
intéressent  encore  ont  une  origine  fort  ancienne,  les  diverses  solutions 
qu'ils  ont  reçues  sont  des  plus  curieuses  à  consulter  ;  la  partie  de  ce 
livre  ne  fait  pas  double  emploi,  comme  ou  pourrait  le  supposer,  avec 
celle  consacrée  à  la  partie  .purement  historique.  Il  n'est  pas  jusqu'à  la 
géométrie  hugodomoîdale  qui  nous  montre  les  correspondances  singu- 
lières que  Ton  peut  trouver  en  géométrie.  Volume  à  mettre,  comme 
véritable  récréation,  à  la  disposition  de  la  jeunesse  curieuse  de  science 
géométrique. 

15.  —  Si  vous  vous  intéressez  à  Abel,  lisez  le  livre  de  M.  Lucas  de 
Pesloûan  :  N.-H.  Abel,  sa  vie  et  son  œuvre.  Si  Abel  vous  laisse  indilTé- 
rent,  parcourez-le  quand  môme.  Il  ne  ressemble  en  rien  à  tout  ce  qui 
a  été  écrit  en  fait  de  biographie  jusqu'à  présent.  Nous  étions  habitués  à 
trouver  dans  un  ouvrage  de  cette  nature,  d'abord  les  événements 
saillants  de  la  vie  du  savant  puis  une  énumération  plus  ou  moins 
approfondie  de  ses  oeuvres  ;  en  somme  un  livre  en  deux  parlies  si 
distinctes  Tune  de  l'autre  que  l'on  aurait  pu,  sans  inconvénient  pour 
rinlérèt  du  lecteur,  joindre  à  la  biographie  d'un  savant  la  liste  des 
travaux  d'un  autre.  M.  de  Pesloûan,  rejetant  cet  usage,  nous  a  donné 
une  reconstitution  de  la  vie  physique  et  intellectuelle  d'Abel.  Est-elle 
conforme  à  la  vérité?  Peut-être;  probablement  môme.  Que  le  lecteur 
nous  pardonne  l'expression,  mais  c'est  une  i  vie  vivante  »  que  nous  a 
tracée  l'auteur  :  Abel  pauvre,  malheureux  dans  sa  vie,  peu  heureux  dans 
ses  affections,  arrivait  à  grand'peine  à  arracher  de  maigres  subsides  à 
sa  patrie,  briguant  lessuflVages  des  savants  étrangers,  dans  un  doulou- 
reux voyage  en  Allemagne  et  en  France;  presque  toujours  méconnu, 
mais  travaillant  sans  cesse;  aimant  passionnément  mais  souvent  dou- 
tant de  sa  fiancée,  ne  sachant  jamais  si  elle  attendra  le  jour  où.  il  pourra 
lui  offrir,  avec  son  amour,  une  position  non  pas  convenable,  mais 
suffisante  pour  vivre.  Épuisé  par  la  maladie,  il  travaille,  produit 
toujours,  et  finit  par  mourir  près  de  sa  fiancée,  sentant  qu'il  avait  fait 
beaucoup  pour  la  science.  Nous  croirions  avoir  eu  main  un  roman,  si 
une  analyse  serrée  de  l'œuvre  d'Abel  ne  nous  rappelait  pas  qu'il  faut 
ôtre  mathématicien  pour  lire  ce  volume.  É.  Cha^ilan. 


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—  410  -. 


BEAUX-ARTS 

1.  Le  Musée  d*a^t.  Galerie  des  chefs-d'œuvre  et  précis  de  Vhisioire  de  Vart  au 
XIX»  siècle^  en  France  et  à  l'étranger,  Paris,  Larousse,  s.  d.,  in-4  de  412  p.,  avec 
1  000  grav.  et  58  pi.  hors  texte,  28  fr.  —  2.  Histoire  de  Vart  depuis  les  premiei's 
temps  chrétiens  jusqu'à  nos  jours.  T.   II.  Première  Partie.  Paria,  Colin,  1906, 
in-4  de  viii-520  p  ,  avec  333  grav.  et  5  pi.  hors  texte,  15  fr.  —  3.  Inventaire  général 
des  dessins  du  Musée  du  Louvre  et  du  Musée  de  Versailles,  École  française,  par 
Jkan  Guiffrey  et  Pikrre  Marcel.   Paris,   Librairie  centrale   d'art  et   d'architecture, 
1907,  in-4  de  xvi-149  p.,  avec  427  illustrations,  25  fr. —  4.  Library  ofcongress. 
A,   L.   A.   Portrait  Index.   Index  to  portraits  contained  in  printed  books  and 
periodicals,  by  William  Coolidgb  Lanb  and  Nina  E.  Browne.  Washington,  Govern- 
ment Printing  Office,  1906,  in-8deLXxiv-1601  p.,  cartonné  toile,  18  fr.  75.  —5.  Les 
Maîtres  de  Vart,   Raphaël^   par  Louis  Gillbt.  Paiis,  Librairie  de  Tart  ancien  et 
moderne,  s.  d.,  in-8  de  188  p.,  avec  24  grav.,  3  fr.  50.  — -  6.  Les  Grands  Artistes, 
Carpaccio,  par  Gabriblle  et  Léon  Rosbnthal.  Paris,  Laurens,  s.  d.,  in-8  de  128  p., 
avec    2i  grav.,  2  Tr.    50.  —   7.   Les  Grands  Artistes.  MichelAngCt  par  Marcel 
hsYuoND.    Paris,   Laurens,  s.  d.,   in-8  de  128  p.,  avec  24  grav.  2  fr.  50.  —  8.  Les 
Grands  Artistes.  Les  Clouet,  par  Alphonse  Germain.  Paris,  laurens,  s.  d.,  in-8  de 
128   p.,  avec  24  fig.,  2  fr.  50.  —  9.  L  Art  chrétien  en  France  des  origines  au 
XVI*  siècle^  par  Alphonse  Germain.  3*  édition.  Paris,  Bloud,  1907,  in-16  de  72  p., 
0  fr.  60.  —  10.  Les  Maîtres  italiens  d'autrefois.  Écoles  du  Nord,  par  TAodor  de 
Wyzewa.  Paris,-Perrin,  1907,  in-8  de  356  p.,  avec  19  grav., 5  fr.  —  11.  Un  Peintre 
alsacien  de  transition.  Clément  Faller,   par  André  Girodie.  Strasbourg,  Revue 
alsacienne  illustrée  ;  et  Paris,  Floury,  1907,  in-16  de  vii-110  p.,  avec  25  planches 
hors  texte,  4  fr.  —  12.    Aimé  de  Lemud,  par  Ferdinand  des  Robert.  Metz,  aux 
bureaux  de  VAustrasie,  1905,  in-8  de  46  p.,  avec  20  grav.  et  8  planches  hors  texte, 
3  fr.   50.  —   13.    Les  Villes  d'art  célèbres.   Palerme  et  Syracuse,  par  Charles 
Dibhl.  Paris,  Laurens,  1907,  in-8  de  164  p.,  avec  129  grav.,  4  fr.  —  14.  Les  Villes 
d'art  célèbres.  Padoue  et  Vérone,  par  Roger  Peyre.  Paris,  Laurens,  1907,  in-8  de 
188   p.,  avec  128  grav.,  4  fr.  —  15.  Les  Villes  d'art  célèbres.  Prague,  par  Louis 
LêoER.  Paris,  Laurens,  1907,  in^  de  148  p.,  avec  111  grav.  4  fr.  —  16.  Les  Matins 
à  Florence,  par  John  Ruskin  ;  traduction  de  E.  Nypels.  Paris,  Laurens,  1906,  in-8 
de  xzxii-223   p.,  avec   12  planches  hors  texte,  6  fr.  —  17.  Rome.  Complexité  et 
harmonie,  par  René  Schneider.  Paris,  Hachette,  1907,  in-16  de  x-334  p.,  2  fr.  50. 
—  18.  Les  Grandes  Institutions  de  France,  Les  Gobelins  et  Beauvais,  par  Jules 
GuiFFREY.  Paris,  Laurens,  s.  d.,  in-8  de  156  p.,  avec  94   grav.,   3  fr.  50.   —  19. 
Les  Grandes  Institutions  de  Francs.  L'Hôtel  des  Monnaies,  parFBRNAXo  Mazbrollb. 
Paris,  Laurens,  s.  d.,  io-8  de  180  p.,  avec  107  grav.,  3  fr.  50.  —  20.  Mélanges, 
Épigraphie  gallo-romaine.  Sculpture  et  Architecture  médiévales.   Campanogra- 
phie   ancienne  et  moderne^  par  Joseph  Berthblé.  Montpellier,  Louis  Valat.  1906, 
in-8  de  x-628  p.,  illustré,  8  fr.  — 21.  Nouvelle  Anatomie  artistique,  cours  pratique 
et  élémentaire,  par  le  D'  Paul  Richer.  Paris,  PIon-Nourrit,  1906,  iu-8  de  vi-177  p., 
a/ec  29  fig.,  6  fr.  —  22.  Le  Peintre.  Traité  usuel  de  peinture  à  Vusage  de  tout 
le  monde,  par  Camille  Bbllarobr.  Paris,  Garnier,  1907,  in-12  de  xvi-392  p.,  avec 
220  dessins  et  42  planches  en  couleurs,  5  fr.  —  23.  L'Aquarelle  pratique.  Fleurs, 
paysages,  figure.  Principes  de  composition  décorative  appliqués  aux  arts  indus- 
triels, par  Gaston  Gérard.  Paris,  Delagrave,  s.  d.,in-8  dexi-136  p.,avec  12 modèles 
en  couleur  et  3  planches  en  noir,  7  fr.  50.   —  24.  La  Découverte  de  la  vie,  par 
Gérard  db  Lacaze-Duthibrs.  Paris,  Société  d'éditions  littéraires  et  artistiques,  1907, 
in-i2  de  327  p.,  3  fr.  50. 

1.  —  Je  suis  heureux  de  commencer  cette  revue  des  livres  d'art  de 
1907  par  Féloge  d*uiie  publication  qui  fait  honneur  à  la  librairie  fran- 
çaise. V Histoire  générale  de  Vq,rt  au  xix*  siècle^  qu^édite  la  librairie 
Larousse,  est  une  suite,  d'ailleurs  absolument  indépendante,  de  ce  très 
beau  Musée  d'art  qui  nous  fut  offert  il  y  a  deux  ans  ;  monument  vrai- 


r 


—  411  — 

ment  magnifique  à  ia  gloire  de  Fart  moderne.  Gomme  le  livre  précédenl, 
c'est  d^abord  et  sans  doute  un  musée  dMmages,  le  plus  riche,  le  plus 
ingénieusement  choisi  que  Ton  puisse  imaginer  ;  mais  c'est  en  môme 
temps  un  livre  de  doctrine  et  d'érudition,  dont  le  texte  a  été  confié  à 
quelques-uns  de  nos  meilleurs  critiques  et  historiens  d'art.  La  première 
moitié  du  volume,  et  ce  n'est  que  justice,  est  consacrée  à  l'art  français. 
Le  chapitre  de  TArchitecture,  traité  avec  beaucoup  de  compétence  par 
M.  Charles  Saunier,  nous  conduit  des  œuvres  gréco-romaines  du  pre- 
mier Empire  jusqu'aux  plus  inquiétantes  fantaisies  de  Tart  nouveau. 
La  Sculpture,  de  Roland  et  de  Ghaudet  jusqu'à  Dalou  et  Rodin..  a  élé 
étudiée  par  M.  Paul  Vitry  ;  et  le  chapitre  de  la  Peinture,  d'une  impor- 
tance exceptionnelle,  a  été  réparti  entre  plusieurs  collaborateurs  :  c'est 
M.  Charles  Saunier  qui  nous  entretient  de  Louis  David  et  de  son  école; 
Ingres  et  ses  élèves  nous  sont  présentés  par  M.  Maurice  Hamel  ;  l'ana- 
lyse du  mouvement  romantique  dans  la  peinture  d'histoire,  avec  Géri- 
cault,  Delacroix,  Horace  Vernet,  revenait  de  droit  à  M.  Maurice  Toury 
neux,  et  le  regretté  Georges  Riat  était  le  critique  désigné  pour  parler 
de  l'école  paysagiste  de  1830  ;  enfin  M.  Gustave  Geffroy  a  écrit  de  belles 
et  ardentes  pages  sur  la  peinture  de  la  seconde  moitié  du  siècle,  Dau- 
mier  et  Courbet,  Fantin-Latour,  Puvisde  Chavannes,  Cabanel,  Baudry, 
Meissonier,  Bonoat,  puis  Besnard  et  Carrière,  puis  surtout  les  impres- 
sionnistes, grands  paysagistes  et  maîtres  de  la  vie  moderne,  dont  plu- 
sieurs vivent  encore  parmi  nous.  La  médaille  et  ia  pierre  fine,  la  gra- 
vure et  la  lithographie,  Tart  décoratif  enfin,  sont  l'objet  de  monogra- 
phies érudites,  et  terminent  dignement  cette  première  partie,  si  pleine 
et  majestueuse,  du  volume.  La  seconde  partie  enferme  tout  Tart  eurO" 
péen.  M.  Fierens-Gevaert  est  l'historien  de  l'art  en  Belgique  et  en  Hol- 
lande ;  Tari  en  Scandinavie,  Danemark,  Suède,  Norvège,  Finlande,  nous 
est  exposé  par  M.  Avenard  ;  l'art  russe  a  pour  biographe  le  savant  et 
spirituel  peintre  M.  Alexandre  Benois  ;  avec  M.  Gabriel  Mourey,  nous 
allons  en  Angleterre  et  aux  États-Unis;  avec  M.  Conrad  de  Mandach, 
en  Suisse  ;  avec  M.  Auguste  Marguillier,  en  Allemagne  et  en  Autriche  ; 
avec  M.  Paul  Lafond,  en  Espagne  ;  avec  M.  Camille  Mauclair,  en  Italie. 
Voilà  une  table  des  matières  bien  sommaire  et  bien  sèche.  Mais 
n'oubliez  pas  que  ce  volume  est  avant  tout  le  Musée  d'art  du 
xix«  siècle  ;  jamais  encore  pareille  profusion  d'admirables  images 
n'avait  été  offerte  à  notre  enseignement  et  à  noire  plaisir.  Paysages 
lumineux  et  sombres  drames,  gloire  des  arcs  de  triomphe  et  calme  des 
maisons  rustiques,  statues  héroïques  ou  intimes,  douceur  et  gravité 
d?8  portraits,  familiarité  de  l'objet  d'art  dont  s'égaie  la  vie  de  chaque 
jour,  tout  est  là,  toute  l'âme  d'un  siècle,  l'œuvre  à  côté  du  commentaire, 
la  joie  des  yeux  auprès  de  l'ornement  de  l'esprit;  c'est  un  livre  de  coût 
modique  et  de  valeur  considérable. 


—  412  - 

2.  —  Le  première  partie  du  tome  II  de  la  grande  Histoire  de  Part 
dirigée  par  M.  André  Michel  étudie  la  période  de  formation  et  d*expan- 
sion  de  Tari  gothique.  Nous  avons  dit  adieu  à  Parchéologie  indispen* 
sable  mais  un  peu  fatigaûte  du  tome  1";  nous  voici  désormais  en 
présence  d'admirables  monuments,  d'un  art  qui  vit,  s'épanouit  libre- 
ment, nous  étonne  et  déjà  nous  émeut.  M.  Camille  Ënlart  étudie  Tàr- 
chitecture  du  xiii°  siècle  ;  MM.  André  Michel  et  Emile  Bertauz,  la 
formation  et  le  développement  de  la  sculpture  gothique  en  France,  en 
Angleterre  et  en  Espagne.  Un  chapitre  très  riche  et  très  neuf  de 
M.  Arthur  Haseloff  sur  les  miniatures  précède  les  intéressantes  études 
de  MM.  Emile  Mâle,  Conrad  de  Mandach,  Emile  Bertaux  sur  les  vitraux 
et  la  peinture  murale.  Le  critique  d'art  du  Polybiblion  expose  les  com- 
mencements de  la  peinture  italienne  avant  Giotto,  et  M.  Raymond 
Koechlin  traite  des  ivoires  gothiques.  Il  y  a  dans  chacune  de  ces  études 
érudites  et  fortes  des  éléments  de  vie  et  de  beauté  qui  s'exaltent  mutuel- 
lement pour  arriver  à  une  plénitude  d'harmonie.  Rien  qu'à  feuilleter 
le  volunie,  à  se  réjouir  les  yeux  de  sa  riche  et  abondante  illustration, 
on  pressent  tout  ce  que  nous  devons  aux  grands  artisans  gothiques,  et 
quels  éléments  de  renouveau  notre  art  pourrait  encore  leur  demander. 
"L'Histoire  de  Vart^  de  la  librairie  Armand  Colin,  peut  désormais  se  pour- 
suivre sans  hésitation  et  sans  tâtonnements;  elle  est  assurée  d'une 
longue  et  féconde  existence. 

3.  —  Pour  permettre  ces  heures  glorieuses  de  synthèse,  il  faut  des 
années  d'analyse;  et  les  catalogues  doivent  précéder  l'histoire.  L'entre- 
prise était  aussi  belle  que  courageuse  de  ^MhiiQv  V Inventaire  g&i\éral  des 
destiins  du  Musée  du  Louvre  et  du  Musée  de  Versailles.  Jusqu'ici  les  dessins 
de  Versailles  avaient  seuls  été  catalogués  par  Soulié  ;  pour  le  Louvre, 
des  notices  successives,  les  dernières  savamment  rédigées  par  Reiset, 
ainsi  qu'un  catalogue  sommaire,  devaient  suffire  à  révéler  au  public 
une  partie  minime  de  l'immense  trésor.  Le  grand  inventaire  manuscrit, 
en  quinze  volumes  in-folio,  où  Reiset  a  tout  décrit,  mesuré,  annoté,  n'était 
.accessible  qu'à  un  nombrs  très  restreint  de  travailleurs.  La  jeunesse 
hardie  de  deux  érudits  et  la  belle  vaillance  d'un  éditeur  ont  eu  raison 
de  tous  les  obstacles  ;  MM.  Jean  Guiffrey  et  Pierre  Marcel,  déjà  experts 
en  belles  études  d'art,  ont  repris,  vérifié  point  par  point  et  complété 
l'inventaire  de  Reiset.  Ils  le  publient  en  suivant  l'ordre  alphabétique  ; 
c'est  le  seul  système  de  consultation  pratique.  Leur  publication  com- 
mence par  l'école  française,  dont  le  tome  P""  comprend  794  numéros  ; 
plus  de  400  sont  des  œuvres  de  Bouchardon  ;  91  sont  des  aquarelles  do 
Bagetti,  destinées  à  illustrer  les  campagnes  de  Bonaparte  en  Italie.  Les 
noms  d'Aligny,  de  Baudouin,  de  Bérain,  de  Blanchard,  de  Bosse,  sont 
les  plus  notables  du  volume.  Ce  qui  donne  à  la  publication  son  incom- 
parable utilité,  c'est  la  reproduction  très  réduite,  mais  suffisamment 


—  413  — 

nette  pour  les  renseigaernents  ess^nliels,  de  tous  les  documents  offrant 
quelque  intérêt  ;  sur  les  794  dessins  inventoriés  dans  ce  volume,  plus 
de  400  sont  reproduits  ;  que  Ton  songe  à  ce  que  sera  un  jour  Tensemble 
du  recueil!  Enfin  une  excellente  Introduction  nous  donne  Thiâlorique 
sommaire  des  collections  depuis  leur  origine,  les  auteurs  s^  réservant 
d'étudier  avec  plus  de  détail,  en  tète  des  volumes  successifs,  tel  groupe 
de  dessins  ou  Toeuvre  de  tel  artiste. 

4.  —  La  Bibliothèque  du  Congrès,  à  Was^hington,  a  édité  en  1906 
un  recueil  dont  nous  devrions  posséder  l'équivalent  en  France.  C'est 
un  Dictionnaire  des  portraits  gravés  (Porh^ait  Index)  contenus  dans  les 
livres  illustrés  et  dans  les  périodiques.  Le  travail,  auquel  un  grand 
nombre  de  bibliothécaires  ont  collaboré  sous  la  direction  de  M.  Coolidge 
Lane,  de  la  Harvard  University,  a  été  mené  à  bonne  fin  en  moins  de 
dix  ans.  Il  se  présente  sous  la  forme  d'un  volume  compact  de 
1600  pages,  solidement  relié  en  toile.  Le  texte,  très  lisible,  où  la  (|is- 
tinctioa  des  caractères  gras  et  maigres,  de  Titalique  et  des  majuscules 
romaines  porte  immédiatement  une  parfaite  clarté,  so  répartit  par 
articles  bien  isolés  et  classés  sur  deux  colonnes.  Près  de  120000  portraits 
y  sont  catalogués.  Tous  ne  sont  pas  des  documents  certains  ;  on  ne 
peut  admettre  que  sous  les  plus  grandes  réserves  les  portraits  de 
Cimabué,  et  ceux  de  Clolilde  de  Surville  commandent  le  plus  absolu 
scepticisme  ;  mais,  s'il  s'agit  d'histoire  moderne,  et  plus  particulière- 
ment d'histoire  contemporaine,  on  trouvera  dans  ce  volumineux  recueil 
les  plus  précieuses  informations  ;  la  liste  des  livres  et  périodiques 
consultés  ne  remplit  pas  moins  de  64  pages.  Encore  n'est-elle  pas 
aussi  complète  qu'on  le  souhaiterait  pour  la  France,  où  manquent  un 
certain  nombre  de  revues  illustrées,  et  non  des  moindres.  Puisse  celte 
publication  si  louable  susciter  Témulation  parmi  nous  !  Un  Dictionnaire 
analogue,  mais  strictement  limité  —  en  attendant  mieux  —  à  Ticono- 
graphie  française,  nous  serait  delà  plus  grande  utilité; les  merveilleuses 
collections  de  notre  Bibliothèque  nationale  en  fourniraient  tous  les 
matériaux. 

5.  —  Un  seul  volume,  cette  fois-ci,  dans  la  collection  des  Maures  de 
Varty  le  Raphaël  de  M.  Louis  Gillet.  Sujet  difTicile  entre  tous,  et  traité 
jusqu'à  la  satiété  par  les  historiens  français  ou  étrangers  ;  Mûntz  y 
revint  durant  toute  sa  vie,  avec  une  passion  minutieuse.  M.  Gillet  ne 
pouvait  innover  ;  il  résume  du  moins  avec  beaucoup  de  grâce  et  d'in- 
géniosité tout  ce  qu'il  est  possible  de  savoir  d'une  existence  aussi 
éclatante  et  comme  divinisée.  Il  compose,  peur  encadrer  les  diverses 
phases  du  développement  de  Tartiste,  des  paysages  d'une  rare  délica- 
tesse; il  analyse  avec  une  souplesse  extrême  la  technique  et  Tesprit 
des  fresques  et  des  tableaux.  L'illustration,  aussi  bien  exécutée  que 
choisie,  joint  à  ces  fresques  et  à  ces  tableaux  quelques-uns  des  dessins 


—  41/1  — 

les  plus  typiques  du  maître;  une  table  chronologique,  un  catalogue 
sommaire,  une  notice  des  dessins  et  des  gravures,  une  bibliographie 
enfin  donnent  l'essentiel  de  ce  qu'il  faut  connaître  pour  bien  comprendre 
Tœuvre  extraordinairement  riche  et  l'influence. immense  du  peintre  de 
Jules  II  et  de  Léon  X. 

6,  7,  8  et  9.  —  La  série  des  Grands  Artistes^  fidèle  à  ses  bonnes  habi- 
tudes, nous  apporte  trois  volumes.  Le  Carpaccio  de  M.  et  M°>«  Rosenthal 
est  un  travail  aimable  et  délicat,  où  Tétude  très  sérieuse  du  peintre  et 
de  son  milieu  se  colore  d'obseivatiohs  fines  ;  il  reste  de  cette  lecture 
une  vision  précise  et  brillante  de  Tart  qui  précéda,  qui  permit  l'épa- 
nouissement suprême  du  génie  vénitien,  avec  Titien  et  Yéronèse.  — 
Le  Michel-Ange  de  M.  Marcel  Reymond  montre  une  beauté  et  une  force 
plus  personnelles,  comme  on  les  devait  attendre  de  Téminent  historien 
de  la  Sculpture  fUn^entine  et   du  récent  et  très  pénétrant  livre  sur 
Verrocchio.  Auprès  de  l'œuvre  du  peintre,  du  sculpteur,  de  Tarchitecte, 
rame  du  poète  et  du  patriote,  exaltée,  purifiée  par  la  souffrance,  nous 
parle  dans  ces  pages  éloquentes.  L'admiration  la  plus  lucide  pour  les 
fresques  de  la  Sixtine,  la  statue  de  Moïse  et  la  coupole  de  Saint- Pierre» 
ces  merveilles  quUl  semble  presque  impossible  à  un  même  esprit  d'avoir 
créées  n'empêche  nullement  M.  Reymond  de  juger  avec  une  sévérité 
qu'approuveront  la  plupart  des  lecteurs,  les  scandaleuses  violences,  les 
inconscientes  indécences  du  «  Jugement  dernier.  »  On  ne  peut  exprimer 
qu'un  regret,  c'est  que  le  plan  même  de  la  collection  n'ait  pas  permis 
un  plus  libre  développement  d'une  étude  si  vivante  et  généreuse.  —  Le 
travail  de  M.  Alphonse  Germain  sùr/e5  Cloi^ei  vient  à  point,  au  moment 
où  l'Exposition  de  la  Bibliothèque  nationale  nous  permet  d'étudier  la 
plus  précieuse  série  que  Ton  puisse  voir  de  portraits  au  crayon  du 
xvi«  siècle.  Ces  dessins,  M.  Germain  les  connaît,  11  en  analyse  très 
finement  les  principaux,  et  je  regrette  un  peu  qu'il  ne  les  compare  pas 
aussi  souvent  qu'il  le  faudrait  à  ceux,  non  moins  nombreux,  et  presque 
aussi,  précieux,  du  Musée  de  Ghautilly.  Mais  ce  petit  livre  très  délicat 
ne  prétend  point  à  des  nouveautés  d'érudition,  et  nous  serions  mal 
venus  d'en  exiger.  Notre  ami  Bouchot  n'est  plus  là  pour  les  audacieuses 
et  ingénieuses  découvertes  ;  et  d'autres  bons  travailleurs  nous  pré- 
parent l'indispensable  Corpus  de   ces  charmants  portraits,  où  tant 
d'esprit  français  vit  encore.  Le  livre  de  M.   Germain  est  une  des 
meilleures  introductions  que  l'on  puisse  avoir  à  de  plus  minutieuses 
études.  —  Je  suis  heureux  de  mentionner  ici  la  troisième  édition, 
refondue  et  augmentée,  d'un  bref  et  substantiel  travail  du  même  auteur 
sur  VArt  chrétien  en  France,  des  origines  au  xvi«  siècle, 

10.  —  On  retrouvera  avec  grand  plaisir  dans  le  nouveau  volume  de 
M.  Téodor  de  Wyzewa  :  Les  Maîtres  italiens  d'autrefois,  les  qualités 
d'analyse  et  de  psychologie  délicate  qui  donnaient  un  si  grand  charme 


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—  415  — 


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à  800  précédent  recueil  :  Peintres  de  jadis  et  d!* aujourd'hui,  La  plupart 

des  articles  qui  composent  ce  livre  ont  été  publiés  dans  la  Revue  des 

Deux  Mondes^  à  propos  d'études  érudiles  et  de  grandes  monographies 

d*art  pour  la  plupart  éditées  en  Allemagne  ou  en  Angleterre  ;  les  voici 

ornés  d*un  choix  parfait  de  gravures,  qui  leur  apporte  un  renouveau 

d^élégance.  Le  sous-titre  du  livre  :  Écoles  du  Nord,  parait  bien  un  peu 

élastique  lorsque  Ton  voit  que  le  premier  chapitre  est  consacré  à 

«  l'Ame  siennoise  »  ;  maisTauteur  s'excuse  aimablement,  en  présentant 

ce  premier  travail  comme  une  sorte  de  préface  aux  chapitres  suivants, 

où  il  commente  la  poésie  de  l'art  florentin  ;  et  c'est  Giotto,  Fra  Angelico,  ;| 

Fra  Bartolommeo,  Botticelli,   Verrocchio  qui  en  sont  les  poètes.  On 

remarquera  également  les  pages  données  au  grand  Mantegna,  au  trop 

peu  connu  Gaudenzio  Ferrari,  au  délicieux  Garpaccio,   et  Ton  ne 

pourra  que  remercier  M.  de  Wyzewa  d'avoir  joint  à  son  livre  une  liste 

chronologique  à  peu  près  complète  de  l'œuvre  des  grands  peintres 

dont  il  a  parlé.  ^^ 

11.  —  Peu  de  personnes  ont  connu  le  peintre  alsacien  Clément  Faller.  i| 
Ce  fut  pourtant  un  homme  de  talent,  un  romantique  amoureux  de  la 
couleur,  un  précurseur,  peut-on  dire,  dont  les  paysages  rappellent 
Corot  et  annoncent  les  impressionnistes.  Une  exposition  toute  récente 
l'a  rôvélé  aux  amateurs  ;  et  M.  André  Girodie,  l'historien  si  bien  infor- 
mé et  si  soigneux  des  artistes  et  des  musées  d^Alsace,  a  entrepris  de  nous 
expliquer  sa  vie  et  son  œuvre,  vie  de  souffrance,  œuvre  de  transition, 
en  un  très  élégant  petit  livre  édité  à  Stras))ourg  par  la  Bévue  alsacienne 
Uluslrée.  De  fidèles  et  lumineuses  gravures  reproduisent  une  vingtaine 
des  principaux  tableaux,  dont  on  trouvera  plus  loin  le  catalogue  dé- 
taillé, et  rien  ne  manque  vraiment  à  ce  petit  monument  de  sympathie 
et  de  piété,  qui  fera  durer  la  mémoire  du  vaillant  et  probe  artiste. 

12.  —  Cest  encore  un  oublié  que  l'excellent  Aimé  de  Lemud^  bien 
qu'il  ait  pris  sa  part  du  mouvement  romantique,  et  que  le  merveilleux 
procédé  de  ses  lithographies  n'ait  pas  été  sans  inQuence  sur  les  travaux 
d'un  Raffet  ou  d'un  Gavarni.  M.  Ferdinand  des  Robert,  dans  une  élé- 
gante brochure  (extraite  de  la  Revue  messine  VAustrasie)  a  fait  revivre 
le  vieux  peintre-graveur  (sculpteur  même,  et  bien  doué)  qui  s'éteignit 
chrétiennement  à  Nancy  en  1887.  Le  luxe  de  la  typographie  et  la  beauté 
des  illustrations  font  de  cette  gracieuse  brochure  un  petit  joyau  de 
bibliophile. 

13.  14  et  15.  —  Trois  volumes  encore  dans  la  jolie  collection  des  Villes 
(Tort  célèbres.  M.  Charles  Diebl,  à  qui  nous  devions  déjà  un  livre  parfait 
sur  Ravenne^  a  traité  de  Palerme  et  de  Syracuse,  ces  capitales  de  Tin- 
comparable  Sicile,  qui  conservent  les  trésors  de  l'art  grec  et  byzantin, 
môles  aux  souvenirs  arabes,  sous  le  ciel  enivrant  de  la  Méditerranée. 
Lt'étude  de  l'histoire,  intimement  unie  à  celle  des  monuments,  fait  de 


—  416  — 

ce  nouvel  ouvrage  de  l'émineat  professeur  un  modèle  de  dissertation 
érudite  et  pittoresque,  dont  la  valeur  est  rehaussée  par  la  variété 
charmante  de  l'illustration.  —  M.  Roger^Peyre  a  réuni  en  un  même 
livre,  sans  de  Irop  violents  contrastes,  deux  villes  du  nord  de  Tltalie, 
très  diverses  par  Thidloire  et  par  Tari,  Padoue  et  Vérone^  la  ville  de 
saint  Antoine  et  celle  des  Scaligers  ;  ici,  Giotto,  Mantegna,  Donatello, 
là,  Pisanello  et  Véronèse  ;  quelles  sources  toujours  vives  de  joie  et 
d'émotion  dans  les  églises,  dans  les  palais,  au  long  des  rues  de  Ces 
vieilles  villes  italiennes  I  —  Prague^  où  nous  introduit  M.  Louis  Léger, 
n'est  pas  moins  séduisante.  L'antique  capitale  du  royaume  de  Bohème, 
la  métropole  des  Slaves  autrichiens  et  balkaniques,  s'est  éloignée  de 
TAliemugne  pour  se  rapprocher  de  la  France  ;  notre  art  et  notre  langue 
y  ont  droit  de  cité  ;  que  le  livre  de  M.  Léger  nous  soit  donc  une  invi- 
tation au  voyage  I  II  nous  expose  aimablement  et  familièrement  This- 
toire  de  Prague,  et  résume  en  un  chapitre  des  plus  intéressants  les 
phases  diverses  des  relations  entre  Tchèques  et  Français,  avant  d'en- 
treprendre l'examen  des  œuvres  d^art  que  possède  la  ville.  Cette  pro- 
menade d'art  réserve  les  plus  charmantes  surprises  ;  des  collections  du 
Rudolphinum  au  Château  royal,  k  la  cathédrale  et  jusqu^au  cimetière 
juif,  les  souvenirs  affluent,  et  les  sensations  joyeuses  ou  émues  se 
multiplient  ;  au  travers  des  monuments  toute  Fâme  d*un  peuple  nous 
apparaît. 

16.  —  Si  Ton  veut  connaître  l'âme  florentine,  étudiée,  exaltée  par  un 
historien  d'art,  qui  est  toujours  et  d'abord  un  poète,  il  faut  lire  ce  bré- 
viaire des  touristes  anglais,  Mornings  in  Florence,  les  Matins  à  Florence 
[j'aurais  préféré  :  Matinées  florentines),  de  Rubkin,  dont  M.  Laurens 
nous  donne  une  très  belle  édition,  pareille  à  celle  qu'il  nous  offrait  Tan 
dernier  des  Pierres  de  Venise.  La  traduction,  par  M™«  Eugénie  Nypels, 
m'a  paru  excellente,  et  je  n'ai  pas  besoin  de  dire  que  la  préface  de 
M.  Robert  de  la  Sizeranne,  le  biographe  de  Ruskin,  est  une  chose 
exquise;  elle  contient,  en  joli  français,  quelques  pages  de  PraeteHla^ 
ce  journal  de  la  jeunesse  et  des  joies  de  Ruskin,  qui  sont  parmi  les 
plus  belles  de  l'admirable  écrivain.  M.  Laurens,  donnez>nous  une  tra- 
duction de  Praeterital  Un  Avant-Propos  et  des  Notes,  de  M.  Cammaerts, 
mettent  au  point,  avec  une  érudition  eu  général  bien  informée,  les  des- 
criptions et  surtout  les  hypothèses  critiques  de  Ruskin,  à  qui  la  divi- 
nation tenait  souvent  lieu  de  science.  Enfin  de  très  bonnes  gravures, 
qui  reproduisent  Ips  photographies  d'Alinari,  donnent  au  lecteur  une 
vision  claire  et  directe  des  principales  fresques  et  des  bas-reliefs  si 
éloquemment  commentés  par  Ruskin. 

17.  —  M.  René  Schneider,  qui  nous  donnait  récemment  sur  TOmbrie 
un  livre  tout  vibrant  de  descriptions  lumineuses,  nous  apporte  aujour- 
d'hui un  tableau  de  la  grande  i^ome.  Complexité  et  harmonie^  inscrit-il 


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—  117  — 

«a  iUve  du  Tolume  ;  et  boa  diletlantifloie  voluptueux  lui  offre  1»  eoiuSioii 
facile  des  plus  iiiquiAa|it&  problèmes.  Eusses  modes  di'v^s^  Rotae  Itfi 
apparaît  uae,  «  depuis  la  bourgade  romuléenodf  Jusqu'è  ki  capitale  de 
la  Iroisièmo  italien  qm  se  vue  ài  toutes  les  moderaités»  Sans  vouMr  ou 
pouvoir  secouer  lo  pMds  des  testaments  qu'eUe  a  reçus^ .  •  Rome  est  la 
«ilé  historicnie  par  eoBeelleiice»  celle  où  chaque  pas  vous  communique 
des  pieds  à  la  tète  le  seûtimeiit  quasi  olympien  de  l'Évolution,  où  les 
•contradictoires  se  fondent^   »  (p.  vn.)  Voyageur  érudit  et  artiste, 
M.  Schneider  jouit  délicieusement  de  tant  de  contrastés.  Et  il  nous 
invite  à  ks  savourer»  assis  au  pied  de  cette  statue  de  6aribaldi«  qui 
domine  un  peu  insolemment  toutes  les  g*loires  d'autrefois  et  la  coupole 
même  de  Saint-Pdérre.  Mais  peut-être  aimerions-neus  mieux,  au  lieu 
de  leçons  de  choses  qui  ne  nous  offrent  qu'un  amusement  et  un  sourire^ 
l'expression  même  violente  d'une  conviction,  fùt^He  réactionnaire.  Ce 
nihilisme  délicat  nous  offusque  à  la  longue,  malgré  les  plus  spirituelles 
es  brillantes  impressions  d'art.  Il  n*empéche  que  le  livre  mérite  d'être 
lu,  et  que  là  même  ott  il  peut  irriter,  il  instruit  ;  il  évoque  des  images 
étincelantes,  derrière  lesquelles  se  projette  longuement  l'ombre  de  la 
majesté  romaine. 

18, 19.  —  A  ses  collections  si  activement  et  intelligemment  conduites 
des  Villes  d'art  et  des  Grands  Artistes,  voici  que  l'éditeur  M.  Laurens 
en  joint  une  troisième,  plu&  restreinte,  qui  obtiendra  certainement  le 
même  succès  :  Les  Grandes  Institutions  de  France.  Le  texte  du  premier 
volume  de  cette  nouvelle  série,  les  Gobelins  et  Beauvais,  est  de  M.  Jules 
Guiffrey,.  le  zélé  administrateur  de  la  manufacture  nationale  des  Gobe- 
lins.  On  y  trouvera  l'histoire  sommaire  de  la  tapisserie  en  France,  dès 
avant  l'indtallation  sur  les  bords  de  la  Bièvre  de  Tatelier  de  Jean 
et  Philibert  Gol>elin,  marchands  teinturiers  en  écarlate,  à  la  fin  du 
xv«  siècle  ;  les  détails  de  la  création  officielle  de  la  manufacture  en 
Janvier  1607,  puis  de  la  période  si  féconde  qui  commence  à  Golbert  pour 
se  prolonger  jusqu'à  nos  jours.  De  bonnes  et  nombreuses  illustrations 
nous  aident  à  comprendre,  en  même  temps  que  le  classement  des  tapis- 
iseries,  toutes  les  phases  de  leur  fabrication,  aussi  bien  pour  Beauvais 
que  pour  les  Gobelins.  —  M.  Fernand  Mazerolle  a  savamment  décrit 
CHâêel  des  Monnaies,  ses  bâtiments,  son  musée,  ses  ateliers  ;  il  nous 
initie  ayx  secrets  de  la  frappe  des  médailles  et  nous  fait  passer  en  revue 
les  minuscules  chefs-d'œuvre  qui  ont  contribué  pour  une  bonne  part  à 
l'éclatant  renom  de  l'art  français  ;  les  gravures  nous  en  présentent  un 
^oiz  des  plus  attrayants, 

20.  —  Le  volume  de  Mélanges  de  M.  Joseph  Berthelé  renferme  des 
études  de  l'érudition  la  plus  sûre,  dont  une  bonne  moitié  est  consacrée 
à  la  campanographie  ancienne  et  moderne.  On  n'ignore  pas  que 
l'auteur,  à  qui  nous  devons  déjà  un  précieux  recueil  d'Enquêtes  campa^ 

Mai  1907.  T.  CIX.  27. 


—  418  — 

i 
flaires,  est  le  spécialiste  le  mieux  informé  de  Thistoire  des  cloches  et  des 

fondeurs  de  cloches  depuis  le  plus  haut  moyen  âge  jusqu'à  nos  jours. 
Ses  notes  bibliographiques,  ses  archives  et  son  index  des  noms  de 
fondeurs  seront  consultés  avec  fruit,  tant  que  nous  n'aurons  point  le 
Corpus  campanaire  que  nous  sommes  en  droit  d'attendre  de  son  zèle 
érudit.  Il  y  a  encore  dans  ce  livre  une  très  intéressante  élude  sui 
TArchitecture  Plantagenet  en  Anjou  et  en  Poitou;  une  autre,  toute 
d'épigraphie  gallo-romaine,  sur  les  «  Samnagenses  »  et  Toppidum  de 
Nages  (Gard)  ;  une  enfin,  accompagnée  d'utiles  illustrations,  et  dont  les 
amis  de  l'archéologie  chrétienne  tireront  le  meilleur  profit,  sur  la 
superbe  collection  de  moulages  du  chanoine  Didelot,  qui  vient  d'être 
acquise  pour  le  musée  de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 

21.  —  M.  le  D^  Richer,  le  savant  membre  de  Tlnstitut  et  de  l'Académie 
de  médecine,  professeur  à  l'École  nationale  des  beaux-arts,  a  déjà 
rendu  les  plus  grands  services  aux  artistes  par  ses  nombreuses  et 
magnifiques  publications  sur  Panatomie  et  les  formes  du  corps  humain. 
Voici  qu'il  publie  une  Nouvelle  Anatomie  artistique  du  corpe  humain, 
cours  pratique  et  élémentaire^  où  Ton  retrouve  tout  l'essentiel  de  son 
enseignement,  accompagné  des  figures  explicatives  les  plus  claires. 
C'est,  si  l'on  veul,  une  réduction  de  l'admirable  traité  d*anatomie  artis- 
tique publié  il  y  a  bien  des  années  par  les  mêmes  éditeurs;  mais  c'est 
en  même  tepips  une  tentative  nouvelle  de  simplification  des  études 
d'anatomie  par  la  description  minutieuse  de  chaque  muscle  essentiel  et 
le  classement  en  groupes  ^condaires  de  tous  ceux  qui  n'intéressent 
pas  directement  la  forme  vivante.  Livre  de  consullatiou  commode  et 
d'incontestable  utilité.    • 

22,  23.  ^  Je  recommanderai  volontiers  l'usage  du  Traité  usuel  de 
peinture  à  VvLsage  de  tout  le  monde^  par  M.  Camille  Bellanger,bien  que  je 
ne  me  dissimule  pas  le  danger  de  ces  sortes  de  manuels  qui  ne  peuvent 
en  aucune  façon  remplacer  la  leçon  pratique  et  l'exemple  du  professeur. 
Mais  ce  petit  volume,  qui  est  Tosuvre  d'un  excellent  peintre,  ancien 
prix  de  Rome  et  longuement  exercé  à  toutes  les  difficultés  de  l'ensei- 
gnement, me  parait  d'une  simplicité,  d^une  clarté  remarquables  ;  il  est 
succinct  et  complet  cependant,  comme  le  dit  avec  raison  André  Theuriet 
«  dans  sa  préface  toute  amicale.  Une  quantité  de  petits  croquis  spirituels 
en  rend  i'accôs  encore  plus  aimable  et  facile.  —  Le  traité  d'Aquarelle 
pratique^  fleurs^  paysage^  figure,  de  M.   Gaston  Gérard,  avec  de  très 
sérieux  mérites,  rendra  surtout  service  aux  apprentis  décorateurs;  mais 
il  n'y  faut  pas  chercher  le  secret  de  cet  art  spontané,  rapide,  étincelant, 
auquel  la  peinture  moderne  doit  quelques-uns  de  ses  plus  délicats 
chefs-d'œuvre. 

24.  — -  M.  Gérard  de  Lacaze-Duthiers  me  rappelle  bravement  que  j'ai 
j  ugé  sans  aucune  indulgence  son  Idéal  humain  de  Cari  [Polybiblion, 


—  419  — 

U  CVII,p.423),  et  il  m'envoie  la  Découverte  delà  vie.  k  la  bonne  heure  1 
eette  vaillance  me  plaît,  et  même  si  ce  nouveau  livre  ressemble  encore 
à  l'autre,  je  me  sens  disposé  à  lui  trouver  des  excuses.  Je  viens  de  le 
parcourir  :  hélas  !  il  ressemble  à  Tautre,  il  est  presque  aussi  jeune. 
Pourquoi  mais  pourquoi  dire  en  300  pages  que  Part  nous  aide  à  décou- 
vrir la  vie  ?  que  la  vie  est  la  réalisation  de  Tari  ?  J*aime  aussi,  je  vous 
Tassuit»  la  poésie  de  Verlaine,  de  Samain  et  d*Henri  de  Régnier,  les 
peintures  de  Delacroix  et  de  Carrière,  les  sculptures  de  Rodin  ;  mais  je 
ne  me  sens  pas  assez  artiste,  j'en  ai  peur,  pour  qu'elles  remplissent 
ma  vie,  pour  qu'elles  m'expliquent  la  vie.  Le  ciel  nous  préserve,  encore 
une  fois,  de  cette  absurde  divinisation  de  Tart  1      André  Pératé. 


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HAGIOGRAPHIE  ET  BIOGRAPHIE  ECCLÉSIASTIQUE  | 

1.  Sainie  Marie-Uadeleine^  par  Tabbé  M.  Sicard.  Paris,  Savaëte,  s.d.  (1906),  2  vol.  -À 

in-S  de  191  et  336  p.,  8  fr.   —  2.    Les  VvaUs  Force»,   La  Sainteté  du  ix«  au  ^ 

xn«  siècle.  Saint-Grégoire,  VU.  Saint  Anselme^  saint  Bernard^  les  Croisades,  par  -ji 

J.  AuRiADLT.  Paris  et  Lyon,   Vitte.   1906,  in-16  de  275  p.,  2  fr.  —  3.  La  Légende  .^ 

dorée^  par  Jaoqcis  di  Voraoinb;  trad.  du  latin  et  précédée  d'une  notice  historique  '^H 

et  bibliographique  par  M.   G.   B.   Paris,  Garnier,  s.  d.    (1906),   2  vol.  iD-12  de  \,'y 

431  et  423  p..  3  fr.  —  4.  La  Vie  et  ta  légende  de  Madame  saincte  Claire,  par  le 
frère  mineur  Francoys  Dopuis  (1563).  Texte  publié  d'après  le  ms.  de  la  Bibliothèque 
de  Lyon  avec  une  Introduction  et  des  notes  par  Arnold  Gofpin.  Paris,  Bloud,  s.  d. 
(i9û6),  in-i6  de  125  p..  1  fr.  20.  —  5.  Sainte  Colette,  pan  André  Pidoux.  Paris, 
LecofTre,  Gabalda.  1906,  inl2  de  191  p.   {Les  Saints),    2  fr.  —  6.    X^  Vénérable  ^ 

Père  Eudes  {4601-1  €80),  par  Hbnri  Joly.    Paris,  Lecoiïre,  Gabalda,  1907,  in-12  de  i 

1U-207  p.  (les  Saintê)y2  fr.  —  7.  Frédéric, Ozanam.  Sa  vie,  ses  œuvres,  par  le 
chanoine    François  Fourniir.    Paris,  Haton,  s.  d.  (1906),  in-8  de  vui-150  p.,  ^  fr. 

—  8.  Newman,  par  William  Barry  ;  trad.  de  Panglais  par  l'abbé  Albert  Clémbnt. 
Paris,  Lethielleux,  s.  d.  (1906),  in-8  de  299  p.,  avec  12  grav.  et  un  portrait,  5  fr. 

—  9.  Monseigneur  Lanusse.  Le  Pi-étre  et  te  soldat,  par  Boyer  d*Aobn.  Paris, 
Haton,  1906,  gr.  in-8  de  xlviii-452  p.,  avec  4  planches,  4  fr.  —  10.  Ames  vaillantes. 
Mrs.  Fanny  Pittar,  autobiographie  traduite  de  Tanglais  par  Joseph  Pittar  et 
annotée  par  Jban  Charruau.  Paris,  TéquI,  s.  d.  (1907),  in-12  de  xi-276  p.,  2  fr.  50. 

—  11.  Nos  Saints.  Biographie  sommaire  des  principaux  personnages  béatifiés 
de  l'Église  des  Gaules  et  de  l'Église  de  France,  par  H.  Tivibr.  Paris,  Hetaux,  1906, 
io-18  de  xi-344  p.,  3  fr.     « 

1.  —  Les  tradilious  sur  Torigine  apostolique  ou  presque  apostolique 
de  l'Église  de  Proyence  ont  fait  naître  une  littérature  abondante  et 
mis  deux  camps  en  présence  :  celui  des  traditionnistes  et  celui  de  Técole 
dite  critique.  M.  Tabbé  Sicard  est  un  traditionniste  convaincu,  ardent, 
et  soutient  l'évangélisation  de  la  région  phocéenne  par  Lazare,  le 
ressuscité,  Madeleine,  la  pécheresse  convertie,  Marthe,  l'hôtesse  active 
de  Béthanie,  dans  ces  deux  volumes  sur  Sainte  Madeleine.  Le  tome  la 
pour  sous-titre  :  c  La  Tradition  et  la  critique  »  ;  le  tome  II  :  «  Sa  vie,  son 
culte  ».  Avec  fougue,  Tauteur  fonce  sur  les  hypercritiques,  notamment 
sur  Mgr  Duchesne.  Il  ne  nous  parait  pas  toutefois  que  Fauteur  ait  versé 
au  débat  des  éléments  nouveaux  ;  il  résume  bien  draille urs  les  ouvrages  • 

sur  cette  matière  toujours  passionnément  discutée.  Dans  cette  œuvre 


I 


.     —  420  — 

intéressante  et  loyale,  M.  Sicard  considère  la  sainte  «  dans  son  intégrale 
unité  B  et  nous  la  montre  synthétisant  l'humanité  coupahle  et  repen- 
tante, puis  transfigurée  par  sa  généreuse  pénitence.  La  deuxième  par- 
tie de  Touvrage,  c^est  la  vie  proprement  dite  de  sainte  Madeleine.  Nous 
y  suivons  Tillustre  pécheresse  devenue  la  pénitente  extatique,  de 
Béthanie  à  Magdala  et  à  la  Sainte-Baume.  L'auteur  essaye  de  temps  oa 
temps  de  dissiper  quelques  ombres  sur  la  route  parcourue  ;  pac  plus 
d'un  détail  prouvé,  il  y  réussit  parfois.  Mais  le  plus  souvent  robscurité 
persiste  à  quelques  détours  du  chemin  attachant.  Dans  la  première 
partie,  la  Vie,  c'est  surtout  la  note  pieuse  et  poétique  qui  est  la  carac- 
téristique; appuyée  sur  des  citations  choisies.  Il  n'en  va  pas  de  même 
pour  la  seconde,  celle  qui  a  pour  objet  le  culte  de  sainte  Madeleine.  Là, 
on  se  trouve  en  pleine  critique  à  coups  de  documents,  avec  une  large 
part  faite  à  Thypothèse  pour  ce  qui  concerne  les  premiers  siècles  chré- 
tiçus.  M.  Sicard  cherche  aussi  à  solutionner  des  questions  précises  de 
controverse  d'ordre  topographique  à  l'aide  de  traditions  et  de  docu- 
ments trop  imprécis. 

2.  —  Avec  le  P.  AuriauU,  nous  sommes  à  l'époque  de  Téclosion  de  la 
puissance  temporelle  de  TÉglise  qui,  depuis  les  âges  apostoliques,  eut 
tant  de  luttes  k  soutenir,  tant  de  persécutions  sanglantes  à  subir.  Dans 
ce  volume  de  conférences  sur  divers  sujets,  l'auteur  de  la  Sainteté  du 
IX*  atixu"  siècle  s'est  occupé  de  saint  Grégoire  VII,  de  saint  Anselme 
et  de  saint  Bernard.  £t,  pour  avoir  l'impression  exacte  et  totale  de  la 
sainteté  du  grand  Pontife,  ilétudieséparémentsafonctionet  son  état  inté- 
rieur tels  qu'ils  se  dessinent  à  nous  dans  une  correspondance  singulière- 
ment suggestive,  et  dans  des  actes  extrêmement  expressifs.  Saint  Ansel- 
me» lui,  apporte  une  contribution  très  précieuse  à  l'hagiographie  du 
XI*  siècle,  soit  au  point  de  vue  apologétique,  soit  sous  le  rapport  mys- 
tique. Docteur,  moine,  évoque,  rien  ne  lui  a  manqué  pour  défricher  le 
champ  évangélique  et  donner  le  plein  épâ.nouissement  à  ses  propres 
vertus.  Le  conférencier  découvre  en  lui  la  science  du  docteur,  le  cœur 
du  moine,  l'autorité  de  l'évéque,  en  groupant,  dans  leur  ordre  réel,  ses 
qualités  et  ses  actes.  Pour  saint  Bernard,  beaucoup  l'ont   regardé 
comme  un  outraucier  dans  l'ordre  de  la  vie  chrétienne,  c'est-à-dire 
qu'il  a  exécuté  jusqu'à  son  ultime  limite  le  mandat  d/observer  et  de 
faire  observer  tout  ce  qui  a  été  prescrit  par  le  Maître.  Il  est  simple- 
ment un  fort  dans  la  foi  qui  a  empreint  tous  ses  actes  du  sceau  évan- 
gélique. C'est  précisément  ce  caractère  de  force,  disons  d'intransigeance, 
que  relève  le  P.  Auriault  dans  saint  Bernard,  homme  de  cloître,  homme 
de  doctrine  et  homme  d'action.  C'est  donc  à  juste  titre  que  ces  trois 
grands  personnages  entrent  dans  ce  volume  :  Les  Vraies  Forces. 

3.  —  Cest  tout  un  autre  caractère  que  celui  de  conférences  que  revô 
la  Légende  dorée  du  xiir*  siècle.  Depuis  quelque  temps,  sa  bibliog^ra 


—  4Î1  — 

pbie  s'est  considérablement  enrichie  d'œuvres  importantes.  Jacqaes 
de  Voragine,  évéque  de  Gréaes,  son  auteur,  a  réuni  un  grand  nombre 
de  faits  épais  dans  une  quantité  de  chroniques  contemporaines»  de 
biographies  pieuses,  dont  les  sources  sont  faciles  à  déterminer.  Il  a*a 
prétendu  faire  qu'une  compilation  qui  dispenserait  de  recourir  à  une 
multitude  d'autres.  Sa  crédulité  nous  parait  excessive,  mais,  au 
xui*  siècle,  un  prélat  italien  pouvait-il  être  le  précurseur  de  Jean 
Launoi  ?  Jacques  a  cru  bonnement  ce  qu'on  croyait  à  son  époque. 
I/ailleurs  il  nous  avertit  parfois  que  telle  narration  des  plus  merveil- 
leuse ne  repose  que  sur  Tautorité  d'un  livre  apocryphe  et  que  telle 
ou  telle  circonstance  doit  être  l'objet  de  quelque  doute  assez  fondé. 
Bans  la  Légende  dorée  beaucoup  de  récits  inculquent  la  charité 
envers  lés  pauvres,  la  résignation  chrétienne,  la  pureté  des  mœurs. 
Ce  fut  le  livre  du  moyen  &ge  :  dans  les  monastères,  dans  les  châteaux, 
dans  les  chaumières,  on  lisait  la  Légende.  Ses  récits  enflammaient 
pour  le  bien  les  esprits  les  plus  grossiers.  Les  manuscritia  en  furent 
reproduits  à  llnfiuL  Quétif  en  indique  un  grand  nombre  existant  dans 
les  bibliothèques  parisiennes.  Notre  traducteur,  dans  une  notice  limi* 
naire  intéressante,  en  fait  beaucoup  connaître;  il  décrit  même  les  prin- 
cipaux mss.  n  s*occupe  également  des  premières  éditions  dont  la  toute 
première,  exécutée  à  Strasbourg,  remonterait  k  1471-1473.  Or,  toutes 
ces  éditionâ  et  traductions  difiTèrenl  les  unes  des  autres,  surtout  vers 
la  fin,  les  éditeurs  ajoutant  ou  retranchant  suivant  leur  convenance, 
selon  qu'ils  voulaient  un  volume  plus  ou  moins  étendu.  Le  traducteur 
anonyme  de  la  présente  édition  s'est  attaché  à  reproduire  fidèlement 
l'original,  à  ne  jamais  substituer  d'autres  idées  aux  siennes.  Parfois  le 
le  récit  du  Légendaire  semble  abrupte,  dépourvu  de  logique,  chargé 
de  répétitions  :  on  doit  se  souvenir  que  le  texte  primitif  fut  rédigé 
vers  1260.  Tout  en  étant  fidèle,  cette  nouvelle  traduction  est  écrite 
dans  un  français  clair,  pur,  élégant. 

i. —  Sainte  Claire  est  aussi  une  sainte  à  légendes.  C'est  M.  Paul 
Sabatier,  l'auteur  de  travaux  importants  sur  l'histoire  franciscaine, 
qui  fit  connaître  à  Téditeur  de  la  présente  Vie  le  manuscrit  se  trou- 
vant à  la  Bibliothèque  de  Lyon.  Le  Catalogue  général  des  mes.  des 
Bibliolhêques  publiques  de  Frafice^  t.  XXX»  le  mentionne  sous  le  n^'  870* 
Il  se  compose  de  37  feuillets  de  papier,  format  170  x  130  millim. 
Les  titres  des  chapitres  sont  à  l'encre  rouge  ou  bleue,  ainsi  que  la 
lettre  majeure  de  chacun  d'eux  ;  l'écriture  est  une  imitation  gothique. 
M.  Arnold  Goffin  s'est  borné  à  ajouter  la  ponctuation  et  raccentuation, 
sans  lesquelles  la  compréhension  du  texte  eut  été  trop  laborieuse. 
Pour  le  surplus,  il  s'est  appliqué  à  reproduire  telle  quelle  la  leçon  du 
ms.,  sauf  à  corriger  quelques  erreurs  évidentes  du  copiste  et  à  expli- 
quer en  note  les  passages  et  les  mots  nécessitant  des  éclaircissements 


\ 


—  422  — 

ou  une  traduction.  Ainsi  se  déroule  la  vie  de  sainte  Glaire  dans  cette 
langue  naïve  et  savoureuse  qui  nous  rappelle  celle  de  saint  François 
de  Sales.  Une  considérable  Introduction  sur  saint  François  d'Assise  et 
sainte  Claire  forme  comme  le  portique  de  cette  édifiante  biographie 
où  les  documents  primitifs  très  sûrs  sont  agrémentés  de  légendes 
exquises. 

5.  ~  Si  la  fondatrice  de  Tordre  des  darisses,  sainte  Glaire,  n*a  pat 
assez  vécu  pour  fournir  la  matière  d'un  gros  volume,  on  peut  se  dédom- 
mager en  lisant  la  vie  de  la  réformatrice  de  son  ordre.  Sainte  CcleUe 
de  Gorbie.  Rien  de  plus  vivant  que  cette  histoire  qui  commence  dès 
les  jeunes  années  de  Théroïne  et  se  poursuit  tour  à  tour  en  Picardie  et 
en  Franche-Gomté.  M.  Pidoux,  archiviste  paléographe,  a  trouvé,  dans 
sa  situation  près  de  la  personne  même  du  Souverain  Pontife,  à  Rome, 
le  moyen  de  se  faire  communiquer  bien  des  documents  le  plus  souvent 
inédits.  Son  ouvrage  est  un  livre  neuf,  plein  d'enseignements  pieux, 
très  soigné. 

6.  —  La  nouvelle  vie  du  Vénérable  P^e  Eudes,  à  la  différence  de  celle 
de  sainte  Glaire  et  de  sainte  Golette,  toute  contemplative,  est  toute  d'ac- 
tion dévorante  I  Destinée  au  grand  public,  elle  lui  fera  aimer  un  saiot 
français  dans  sa  personne  et  dans  ses  œuvres  charitables  etaposloliques, 
en  lui  faisant  connaître  d*une  façon  éclatante  TÉglise  de  France  dans  la 
plus  belle  partie  du  xvii*  siècle.  G*est  à  lui  que  l'on  doit  la  fondation  de 
nombre  de  séminaires,  de  prédications  opérant  des  miracles  de  conver- 
sion, de  la  Congrégationde  Notre-Dame  de  Gharité  dite  du  Bon-Pasteur, 
si  admirable  dans  ses  œuvres  de  préservation  et  de  relèvement.  C'est 
encore  le  P.  Eudes  qui  répandit  la  saine  doctrioe  et  des  œuvres  de 
dévotion,  antidote  du  jansénisme  alors  régnant.  Ge  volume  est  précédé 
d'une  bibliographie  bien  à  jour  dont  M.  Joly  s'est  abondamment  servi  ; 
lia  profité,  aussi,  et  avec  sa  scrupuleuse  probité  littéraire,  des  écrits 
du  seint,  de  la  grande  vie  du  P.  Eudes,  par  le  P.  Boullay,  actuellement 
en  cours  de  publication.  Ge  dernier  s'arrête  avec  une  certaine  complai- 
sance sur  les  faits  controversés  jusque  là  et  donne  ses  preuves  avec 
largesse;  ce  qui  occasionne  des  digressions  qui  ne  laissent  pas  d*ètie 
attachantes. 

7.  —  Du  clotlre  nous  passons  à  la  vie  laïque  d'un  chrétien  éminent  : 
Frédéric  Ozanam,  L'auteur,  en  racontant  cette  existence,  a  eu  moins 
en  vue  de  suivre  la  carrière  de  cet  illustre  lettré,  bien  connue  déjà,  que 
de  le  proposer  pour  modèle  aux  élèves  des  établissements  secondaire^ 
et  aux  étudiants  de  l'enseignement  supérieur.  Geux-là  fixeront  leurs 
regards  i^ers  ce  brillant  avenir  réservé  aux  études  sérieusement  faites; 
ceux-ci,  loin  de  se  contenter  de  suivre  leurs  cours  de  droit,  de  méde- 
cine, de  sciences,  de  lettres,  chercheront,  à  Texemple  dOzanam,  les 
cercles  catholiques  où  se  groupe  la  jeunesse  chrétienne  studieuse,  oii 


—  429  — 

s*orgaiiiaent  des  conférences  de  science^  d'histoire,  de  littérature, 
d'apologétique.  Ils  constateront  ce  que.  peut  obtenir  la  puissance  du 
travail  et  de  la  bonne  voionté  Jointe  à  celle  de  réaliser,  comme 
Ozanam,  l'étroite  alliance  de  la  foi»  de  la  charité  et  de  la  science.  Cette 
vie  fera  certainement  beaucoup  de  bien  aux  étudiants.  Le  style  de 
Tauteur  sera  agréable  à  leurs  imaginations  fleuries  :  il  est  orné,  mais 
il  l'est  trop. 

8.  —  Le  livre  du  Jy  Barry  sur  Tillustre  théologien  anglais  Newman^ 
par  le  seul  fait  que  c'est  la  première  fois  qu*un  prêtre  catholique 
anglais  étudie  d'une  façon  scientifique  le  leader  de  Tanglo-catholicisme' 
mérite  de  fixer  l'attention.  Ses  qualités  d'écrivain  rehaussent  d'ailleurs 
l'intérêt  de  l'ouvrage  ;  on  sent  dès  les  premières  pages  que  la  phras® 
n'est  que  le  revêtement  d'une  pensée  que  n'effrayent  nullement  les 
méthodes  modernes  d'analyse.  En  huit  chapitres,  d'un  mouvement 
rapide  et  harmonieux,  d'un  style  nerveux,  souvent  passionné,  il  trace, 
du  grand  cardinal  anglais,  le  plus  ordinairement  à  l'aide  de  Newman 
lui-même,  le  portrait  le  plus  vrai  et  le  plus  vivant  que  jusqu'ici  nous 
possédions* 

9.  —  Monseigneur  Lanusee^  lui,  fut  le  prêtre  et  le  soldat;  il  fut 
aussi  un  écrivain  militaire.  Depuis  les  Mémoires  du  général  Marbot, 
aucune  main  plus  digne  que  celle  du  légendaire  et  dernier  aumônier 
de  Saint-Gyr  —  en  Gascogne  du  moins  —  n'avait  pris  si  vaillamment 
la  plume,  pour  parler  plus  noblement  de  l'épée.  A  l'époque  de  Jules  César 
déjà,  on  signalait  cette  race  de  cadets,  hardis  jusqu'à  la  bravade,  faconds 
jusqu'à  l'éloquence,  pour  qui  l'épée  et  la  langue  furent  toujours 
tout  un.  Getle  tradition  de  chroniqueurs  militaires  gascons  qui,  de 
Montluc,  maréchal  de  Charles  IX,  s'était  arrêtée  à  Marbot^  général  de 
Napoléon  I^,  poursuit  donc  aujourd'hui  sa  marche  glorieuse  à  travers 
l'histoire  de  France  dont  Mgr  Lanusse  a  vécu,  au  xlx^  siècle,  la  plus 
belle  part  sur  presque  ^ous  les  champs- de  batailles  de  TEmpire  et  de  la 
République.  Au  terme  d'une  si  longue  carrière,  c'était  bien  le  moins 
que  ce  vieillard  parlât  après  avoir  agi,  n'eût-il  qu'à  protester,  par  les 
soixante  ans  de  sa  vie  militaire  et  sans  défaillance,  contre  les  incom- 
préhensibles déclamations  d'une  jeunesse  qui  se  prétend  française  et 
antimilitariste  à  la  fois. 

10.  —  Veuve  à  vingt  ans,  Mrs,  Fanny  Plttar  fut,  quelques  jours  après  sa 
conversion  au  catholicisme,  en  butte  aux  persécutions  de  ses  parentsi 
séparée  de  ses  jeunes  enfants,  contrainte  à  les  enlever,  à  s'enfuir  avec 
eux  loin  de  la  patrie.  Elle  a  donné,  dans  ces  surhumaines  épreuves, 
d'éloquents  exemples  d'humilité,  de  confiance  chrétienne.  Cet  excellent 
livre,  d'une  parfaite  sincérité,  est  à  répandre  :  il  apprendra  à  ceux  qui 
pleurent  la  résignation  religieuse,  aux  femmes  mondaines  le  dévoue* 
ment  familial. 


^  AU  ^ 

41 .  •*  iM  aainU  <!•  la  Ffaaee,  N.o$  Sàinf^,  «68  Mtets  qui  oàt  CaR  noir» 
Pi9im,  rx>ibt  illvkstrée  leit  ro&t  lenétM  «i  |(ioiieiM^  «us  yeux  du  faoBiée, 
C4IS  MtoU  4€«i  la  «ainieté  porte  ie  iripUb  «aoraotèM  4a  génie  de  notre 
xm^  :  U  4i»fié,  bi  gténérosité,  la  Bies«r«,  ee  èo&i eeé  aaifita  à  qui  M.  Tt<rier^ 
di»y^(&  jbonoraii»  4Le  te  Faouité  des  ieitfea  4e  Beaaaçoa,  a  consa'evé  un 
vetoiue  «Qiust,  iomé  <Lea  <giÀcee  d*iui  «lyle  aoMe  «t  pur,  «arkshi,  «aalgré 
la  brièvelé  des  notices  sur  chacun  de  ses  héros,  des  derniera  lésaltats 
^us  jt  jba  ciiiU<f4ae4^QnteiniKNEaine.  Qu'ils  g*«ppeileat  nos  saints  de  France» 
iUlair^,    fiuilHAs  Sérèiie,  Sidoine    Apollinaire,  Peosper,    Portunai, 
Bmtxo,  (Mo»,  Ber0a{4,  Yv^es^   CoMie»  Pienre  Fourier,  Françote  de 
6atas«  Jeat^fiaptiste  de  la  Salle,  lis  aoni  docteurs,  histerieBS,  éeti- 
▼alfls#  fmdsâ^urs  ou  réformateurs  de  grandes  familles  religieuses.  Ça 
«Wl  des/Bairanis  et  des  organisateurs  de  premier  ordre,  toujours  aus 
piDomiers  rangs  de  la  culiture  iniellectuelie  et  du  progrés.  De  plus,  ils 
Ifo^i  ioua  d'une  générosité  iacompadrable.  Les  novis  seuls  des  Martin, 
Ass  Rémii  des  Éloi,  des  Léger,  des  GlotUde,  des  Radegonde,  des  Jean 
de  Matha,  des  Louis  IX,  des  Chantai,  des  François  B^s,  des  Curé 
d'Ara,  suffisent  à  susciter  en  nous  le  zèle  pour  les  choses  de  Dieu.  Et 
cette  générosité  et  eette  intettigonce  sont  servies  par  un  bon  sens  rare  : 
par  ie  sens  de  la  «lesare,  par  la  notion  exacte  des  nécessités  de  rheure 
à  laquelle  ils  vivent,  et  qui  montre  nettement  leur  rôle  providentiel. 
Ce  fiont  ces  xfuidités  que  M.  Tivier  a  mises  admirablement  en  lumière. 
Bestiné  k  faire  connaître  les  saints  de  notre  pays,  son  livre  est  appelé 
à  les  Caire  aimer  d'abord,  puis  à  faire  comprendre  aux  masses  ia  part 
prépondérante  que  ces  saints  ont  eue  dans  la  formation  de  la  France,. 
daii9  sa  formation  politique  aussi  bien  que  dans  sa  formation  inteilec 
tueUe  et  morale»  Il  servira  4  dissiper  nombre  de  préjugés  surannés  et 
d^ignorances  contemporaines,  Louis  Bobkrt» 


THÉOLOGIE 

Mm  nmmm  ëmmm  I'litel#lM  #i  Mmmm  r^rt,  ûmtm  rA«ae  étmm 
pa|ji>|«  et  itaïui  motre  irie,  par  J.  Hopfb^ot.  Lille,  Paris,  Bruges, 
Bruxelles,  Rome,  Société  de  Saint- Augustin,  Desciee  et  de  Brouwer, 
s.  d.  (1906),  gr,  in^  de  xu^387  p.,  avec5  ehromolith.,  iOgrav.  hors  texte  et 
de  nombr.  grav.  dans  le  texte.  —  Prix  :  10  fr. 

L'auteur  nous  dit  son  but  en  quatre  phrases  :  ce  que  l'hisloire  sait 
de  La  liesse  ;  ee  que  l'art  a  fait  pour  la  Messe  ;  ce  que  la  Messe  a  fait 
dans  rame  des  saints  ;  ce  qu'elle  peut  faire  dans  notre  vie.  Magniâque 
programme,  qui  a  été  réalisé  non  en  quatre  chapitres  et  d'une  manière 
technique  et  scientifique,  mais  en  vingt  et  un  tableaux  qu'on  pourrait 
appeler  des  tableaux  vivants:  tableaux  où  se  mêlent  harmonieusement 
l'histoire,  l'art,  la  piété,  le  symbolisme  ;  ajoutoos-y  la  littérature  et 
parfois  réloquence.  Toutes  ces  ressources  donnent  aux  descriptions  le 


—  «5  - 

ttsit  et  le  «olofic  EUei  Irat  coaeevoir  1«  nspeei,  J'jLdmiiatfoB,  l'uao 
du  plua  «oixliinfl  objet  jqui  soit. 

Ua  tràf  «rustique  ebeix  de  ^nrunei,  daBi  le  texl«  «t  bon  l«z 
cûaq  OMfsi&quei  cfaionollUiaKnpbiea  transformeot  «e  beau  rolai 
«o  on  Tfti  niMéc  eueturiaiiqne.  ^ui,  90  illuslruil  la  doctrine,  clwrt 
h  U  toi»  Vail  et  l'eepni.  Huit  chupitm  coadaiMat  le  lecteur  de 
Cia*  aa  zui*  eitale  H  foot  aeetater  jui  dévcleppemeot  de  1k  liturgie  q 
jjout&ît  de  BauvollM  «pieodeurs  k  «a  foad  idealique. 

La  oeuTiëme  ekapitie  ncoiite  les  atiaquee  de  la  Etéfiirme,  la  répof 
4iii  coaelle  d«  Trente. 

Cerlâine*  neesee  ont  reçu,  des  circonstances  où  elles  se  célébraîe: 
un  earaclère  plus  émouvant;  on  noue  les  décrit  soua  la  Terreur,  da 
^uclqaee  meseea  miracuteuses,  aux  messee  mf litairos  depuis  ConsUni 
jusqu'à  BOs  jouri,  à  la  messe  papale  de  Pie  IX,  le  jour  de  Piques  18t 
VieDoeul  enuHiiU  les  relatioas  de  la  Heaee  arec  les  Anges,  avec 
Sainte  Vierge,  avec  les  défunts,  et  même  avec  la  question  sociale. 
deniw  point  amène  l'auteur  à  déterminer  quelle  influence  profon 
pourrait  ezeK«r  l'aesietance  k  la  grand'  mesee.  Elle  devrait  être  le  w\ 
lieo  paroissial  et  faire  de  tous  les  airnubres  de  ce  groupe  et  mdme 
l'ÉgliM  entière,  uo  MUl  easur  et  une  seule  Ime. 

Le  journal  d'an  vieux  prâtre  nous  montre  dans  sa  messe  quotidieni 
depuislapremière  juequ'àlaâeraière,  le  principe  de  eavie  saeerdoti 
et  de  son  action  apostolique.  I^  messe  à  laquelle  l'âoie  pieuse  assû 
chaque  jour  est  aussi  la  source  de  ion  progrès  spirituel. 

Le  vingtième  chapitre  rend  tangible  la  r^.alisalion  de  la  prophétie 
Halachie,  en  nous  montrant  le  sacrifice  gterpétuel  qui  se  fondra  défii 
tivemeot  dans  le  eacriflee  éternel  du  Paradis. 

Œuvre  pleine  d'intérêt.  Les  grandes  lignes  de  l'histoire  y  so 
agrémentées  d'anecdote»,  de  poésies  et  de  gracieuses  légendes.  On  i: 
tfouve  ni  l'appareil  ni,  par  endroits,  la  rigueur  scientifique  d 
Ducheine  et  des  Cabrol  ;  mais  tout  ce  qui  peut  faire  comprend 
et  aimer  la  sainte  Liturgie,  ce  qui  peut  en  bire  vivre,  y  a  trouvé  plai 
On  ne  peut  qite  souhaiter  à  ce  volume  le  même  succès  au  moins  qu'ai 
cinq  éditions  de  son  alué  :  Le  Crucifix.  A.  VieouKSL. 

TI>è«rleJ«I»  lameaae.  par  J.-C.  Brodssollb.  Parie,  Téqui,  190e,  in 
de  VlIC-263  p.  —  Prti  :ift.  ' 

La  théorie  de  la  Messe  est  un  ■  ouvrage  d'ensef  g  Dément.  >  On 
trouve  a^des  sommaires  >  [c'esi-à-dire  un  précis  de  la  doctrine),  t  d 
notes,  a  t  des  exercices,  *  <  des  lectures,  *  le  tout  claseé  en  douze  ce 
féreuceii  :  moins  serait  insuISsant,  plus  deviendrait  peut-être  fastidieu 
La  variété  plaît  aux  jeuues  ;  une  autre  année,  après  la  théorie  viend 
la  pratique.  Une  illustration  i  archéologique  et  documentaire  >  piq 


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—  426  — 

la  curiosité  ;  si  parfois  elle  prêle  à  sourire,  toujours  elle  instruit,  qui 
plus  est  eller  intéresse,  —  l'expérience  en  est  garant,  —  plus  qu^une 
^composition  très  artistique.  La  page  32  en  fournit  d'excellentes  raisons. 
Ce  plan  est  suivi,  sauf  deux  ou  trois  exceptions  que  Tauteur  légitime 
(p.  74  et  177).  De  la  notion  générale  de  sacrifice,  par  l'histoire  des 
sacrifices  anciens  déformés  chez  les  païens,  réguliers  dans  la  loi  juive, 
on  est  conduit  au  sacrifice  de  la  croix  qu'ils  figuraient  et  au  sacrifice 
eucharistique  qui  le  représente  et  le  reproduit.  L'histoire  de  la  messe, 
ses  fruits  et  son  importance  achèvent  Tétude  attachante,  documentée, 
vraiment  instructive  de  la  théorie  ;  vienne  bientôt  la  partie  pratique  ! 

A.  VlGOUREL. 


t? 


*:•* 


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lie  Mort  réelle  et  la  mort  apiMirente  et  leurs  rapporta 
avee  Fadmlnlotrailon   des  oaeremento,  élude  physiotogico- 

*  théologique,  par  le  R.  P.  J.  B.  Fbrbbrbs  ;  traduction  de  l'espagnol,  avec 
notes  et  appendices,  par  le  Rev.  Dr.  J.-B.  Gbnibssb.  Paris,  Beauchesne,  1906, 
in-8  de  466-xvi  p.  —  Prix  :  3  fr. 

M.  Geniesse  a  lui-même  reconnu  ingénument,  dans  Tépilogue  de  sa 
traduction  commentée,  les  défauts  de  son  œuvre  :  contradictions  appa- 
rentes, critiques  peu  mesurées,  négligences  de  style,  dont  il  explique 
les  causes.  Il  serait  donc  cruel  d'insister  ;  nous  ne  pouvons  pourtant 
nous  dispenser  de  regretter  ces  ombres  parfois  trop  accentuées,  car 
Touvrage,  diffus  et  mal  divisé,  est  malgré  tout  fort  intéressant,  et  ren- 
dra un  véritable  service  en  mettant  à  la  disposition  des  lecteurs  de 
langue  française  l'excellente  étude  du  P.  Ferreres  dont  le  public  espa- 
gnol et  celui  de  langue  anglaise  ont  déjà  apprécié  la  valeur.  Il  eût 
certes  mieux  valu  qu'un  travail  de  cette  importance  fût  parfait  à  tous 
égards,  mais  tel  qu'il  est,  nous  le  répétons,  il  devra  prendre  place 
dans  la  bibliothèque  du  théologien  et  dans  celle  du  prêtre  de  paroisse. 
La  fréquence  des  cas  de  mort  apparente  est  telle  qu*un  devoir 
strict  de  conscience  s'impose  à  ceux  qui  ont  la  charge  d'administrer 
les  sacrements»  de  se  bien  pénétrer  de  la  doctrine  médico-physiolo- 
gique  sur  la  persistance  de  la  vie,  soit  chez  les  fœtus  et  les  enfants  que 
Ton  croit  généralement  morts,  —  soit  chez  les  adultes,  dans  le  cas  de 
mort  subite,  et  même  à  la  suite  de  longues  maladies.  Il  y  a  donc  lieu, 
suivant  les  circonstances,  d'administrer  le  baptême,  ou  la  pénitence, 
ou  aussi  Textrême-onction.  Le  traducteur  a  complété  l'étude  primitive 
du  théologien  espagnol  par  de  nombreux  appendices,  remplis  de  vues 
pratiques  et  de  documents  dont  certains  peuvent  parfois  donner  lieu  à 
discussion,  mais  dont  l'ensemble  est  vraiment  convainquant.  Ne  pou- 
vant entrer  ici  dans  un  examen  plus  détaillé,  nous  indiquerons  seule- 
ment les  titres  principaux,  susceptibles  de  faire  entrevoir  l'intérêt  des 
sujets  traités  :  Fréquence  des  cas  de  mort  apparente;  Du  Baptême  uté- 
rin et  de  l'opération  césarienne  ;  Administration  de  l'extrême-onction  à 


—  427  — 

ceux  qui  sont  morls  dans  Timpénitence,  Tapostasie,  rhérésie  ;  Assis- 
tance spirituelle  des  défunts,  de  la  part  des  prôlres,  durant  les  heures 
qui  suivent  la  mort  ;  Soins  à  donner  aux  corps  des  défunts,  moyens  à 
employer  pour  les  ranimer  ;  Signes  de  mort  et  procédés  employés  pour 
constater  le  décès;  Comment  prévenir  les  enterrements  prématurés. 

G.  PÉRIBS. 

Henri  l4M0erre,0«n  testament  spirituel,  pages  inéiiies  veeMiUies 
après  la  mort  de  Cauteur  et  publiées  avec  un^.  Préface  par  le  chaDOlne 
BauzAT.  Paris,  Poossielgue,  1906,  in-12  de  xxxiv-443  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ce  volume  est  un  ouvrage  de  solide  spiritualité.  L*auteur^  homme  de 
méditation  et  homme  de  prière,  faisait  sa  lecture  journalière  de  TÉcri- 
ture,  des  SS.  Pères,  de  la  théologie  catholique.  Ce  sont  des  effusions 
intimes  non  destinées  à  la  publicité  et  recueillies  par  une  main  amie.  Le 
matin,  de  très  bonne  heure,  Henri  Lasserre  avait  l'habitude  de  méditer, 
la  plume  à  la  main.  Il  s*y  abandonnait  au  libre  cours  de  sa  pensée 
pieuse,  sans  trop  se  préoccuper  de  plan  ni  de  méthode  et  sans  même* 
prendre  garde  à  quelques  répétitions.  Ce  recueil  de  ses  méditations  et 
de  ses  prières  a  été  divisé,  pour  la  commodité  du  lecteur  et  pour  le  bon 
ordre  des  matières,  en  deux  parties  dont  la  distinction  n^est  qu^une 
nuance.  H.  Lasserre,  à  la  première,  avait  lui- môme  donné  le  titre  de 
Notes  du  matin^  bien  que  ce  ne  soit  proprement  que  des  méditations 
pour  la  plupart.  Elles  mettent  en  pleine  lumière  la  mentalité  profon- 
dément chrétienne  de  leur  auteur.  La  seconde  partie  contient  des 
PiHères,  toutes  inédites,  sauf  quelques  rares  exceptions,  justifiées  par 
un  intérêt  ou  un  mérite  particuliers.  Dans  ces  c  Notes  du  matin  »  et 
dans  les  prières,  on  ne  reconnaît  pas  toujours  le  style  si  clair,  si  ferme, 
de  forme  si  parfaite:  mais  la  prière  et  la  méditation  valent  surtout  par 
la  ferveur  et  la  sincérité  de  celui  qui  médite  et  qui  prie.  La  grâce  litté- 
raire n'en  relève  guère  le  mérite  intrinsèque.  A  la  lecture  de  ces  pages 
on  verra  avec  quelle  ardeur  et  quelle  bonne  foi  Lasserre  prenait  tous 
les  meilleurs  moyens  pour  vivre  en  fervent  chrétien.  Au  contact  de 
cette  âme  grande  et  généreuse  on  se  sentira  devenir  meilleur. 

L.  Robert. 

JURISPRUDENCE 

Etudes  eomplémentaires  de  l'esprit  du  dr«it  r^main^ 

par  H.  DE  Jherino;  trad.  par  O.  de  Meulknabrb.  V  à  IX.  Paris,  Gheva- 
lier-Marescq,  1903,  in-s  de  xv-597  p.  —  Prix  :  15  fr. 

Il  y  a  longtemps  que  j'aurais  dû  signaler  le  volume  livré  au  public, 
après  tant  d'autres,  par  M.  0.  de  Meulenaere.  Gomme  ses  aînés,  il  con- 
tient la  traduction  d'œuvresde  Jhering.  Nous  trouvons  un  certain  nombre 
de  dissertations  dont  plusieurs  sont  justement  célèbres  dans  le  monde 
des  juristes  :  d'abord  l'étude  sur  le  transport  de  la  revendication  aux 


V 


—  428  — 

non-propriétaires,  qai  se  termine  par  quelques  pages  où  Tautenr  pré- 
sente le  connaissement  comme  une  cession  de  la  reTendication  ;  en 
second  lieu  une  étude  approfondie  sur  la  coopération  aux  actes  juri- 
diques d*aulrai,  suirie  d^une  étude  sur  les  effets  réfldzes  des  actes- 
juridiques,  c'est-à-dire  sur  la  réaction  exercée  sur  les  tiers  par  les  faits 
juridiques.  Vient  ensuite  le  mémoire  bien  connu  sur  la  passiveté  de& 
droits.  Jheriog  y  rompait  en  visière  avec  la  doctrine  diaprés  laquelle 
un  droit  n'engendrerait  plus  aucun  effet  lùrsqueson  sujet  vient  à  dispa- 
raître momenlanémenl»  et  s'eSorçait  de  démoatrar  que,  temporairement, 
le  droit  pouvait  subsister  par  son  côté  passif,  sans  qu*il  fût  nécessaire 
de  reconslituer  en  bâte,  môme  au  prix  d'une  ûciion,  le  côté  actîL 
U  allait  même  jusques  à  admettre  la  passiveté  des  droits  comme  état, 
permanent  et  expliquait  par  cette  idée  la  condition  des  rtê  publicae- 
sacrae  religiosaê.  Cette  doctrine  fera  son  chemin  et  jouera  un  grand  rôle 
dans  rélaboration  des  syslèmes  modernes  sur  la  personnalité  morale^ 
M.  de  Jhering  s'occupe  surtout  des  théories  de  droit  privé»  et  en  suit  le 
principe  jusque  dans  le^  institutions  contemporaines  :  titres  au  por- 
teur, registres  fonciers,  hypothèque  du  propriétaire  sur  sa  propre 
chose,  etc.  —  Le  volume  se  termine  par  un  exposé  doctrinal  consacré  à 
robligation  solidaire  active.    '  P.  F. 


Fmelaettonea  in  test«m  |isri«  can^nlei  de  Judfoito  ecele- 
•iaiiaiciii,  in  scholis  pont.  sem.  rom.  babilae  da  Michablb  Lboà.  i.  De 
Judicii*  ecclesiasUcU  civilibus.  Ëditio  altéra.  Roma,  Desclée-Lefebrre,  s.  d., 
in-8  de  635  p.  —  Prix  :  8  |r. 

Mgr  Lega,  sous-secrétaire  de  la  Congrégation  du  Concile,  a  mérité^ 
par  son  enseignement  au  Collège  romain,  une  réputation  de  caoo- 
niste  éminent,  confirmée  auprès  du  grand  public  ecclésiatique  par- 
la mise  au  jour,  en  1896,  de  la  première  édition  de  ce  vaste  traité  des 
Jugements,  qu'il  vient  de  compléter  et  de  perfectionner.  Le  commen- 
taire des  livres  des  Décrétâtes,  suivant  l'eDChainement  plus  ou  moins- 
logique  des  titres,  fatiguait  saus  profit  l'attention  et  ne  permettait 
pas  cette  méticuleuse  proportion  et  cette  répartition  ordonnée  des 
matières,  sans  lesquelles  l'esprit  s'égare  dans  les  mille  détails  de  la. 
législation  judiciaire.  L'auteur,  absolument  maître  de  son  sujet,  a  su 
fixer  de  grandes  divisions  harmonieuses  autour  desquelles  sont  venues 
se  grouper,  dans  une  régularité  parfaite  et  une  importance  justifiée,, 
toutes  les  questions  secondaires  dont  les  éléments  gisaient  plus  ou 
moins  épars  jusqu'ici  au  travers  du  Corpus  Juris  et  des  diverses  col- 
lections de  documents  juridiques.  Il  répartit  donc  son  travail  en  deux 
sections  principales  :  la  procédure  civile  (ecclésiastique),  et  la  procé- 
dure criminelle.  A  la  première  s'ajoute,  en  un  volume  distinct,  l'étude 
de  la  Curie  romaine  et  de  la  Curie  diocésaine  ;  à  la  seconde  sert  d'in- 


-  429  — 

trodaetioQ  nUureUe  le  traité  des  délits  «t  des  peinu.  L«  t 
prend»  quatre  volumes.^  —  Noua  a'avoiM  aoua  les  yeux  seti 
quelle  pramter,  ou  tr^ié  des  jugcmcots  ciTils  en  giB^nl,  < 
Après  les  Décsssures  prolégomëDes,  l'ouTerture  du  pcocës,BO| 
tiOQ  el  sa  clAture,  «nâa  l'exéculioa  de  la  seatsuee.  Les  Un 
«ompte  rendu  ae  nous  pennettent  pas  l'aoalyae  détaillée  <; 
terait  ce  trarail  considérable  où  l'on  ne  sait  qu'admirer  davi 
la  précision  du  maître,  manireslement  en  possession  de  lous  1 
d'UD  vaste  sujet  longuemeoi  médité,  habikement  charpenté 
mvnt  exprimé,  ou  du  praticien  averti  qui  prévoit  k  l'avancâ 
sites  légitimes  et  1«a  objections  possiblesi.  Nous  ne  eraig 
d'afârmer  que  ce  magnifique  traité  de  droit  canonique  est  u 
du  genre  et  répond,  par  la  sûreté  de  sa  docjrine  autant  q 
division  scientifique  des  matières  qu'il  renferme,  aux  plu 
exigences  de  la  critique. G.  Pfe 

SOENCES  ET  ARTS 

■le  a«— l-S«M9  4p««t«ar  et  ■al«p«nr.  Thiorûi  générale 
entraînement,  alimenlalion,  par  Paul  Fournicb  tOnuONDB}.  Pa 
Laveur,  1307,  gr.  jo-S  de  xii-339  p.,  avec  26  il tusl rations.  —  Prl 

Ce  livre  complète  utilement  le  remarquable  ouvrage  dn  mér 
en  collaboration  avec  H.  Edmorul  Curot,  consacré  au  Pur  Sai 
le  Poiybiblk>n  a  rendu  compte  au  moment  de  son  apparition. 

Si  l'élude  du  Pur  Sang,  de  sa  généalogie,  de  son  tempér 
sen  dressage,  intéresse  les  fervents  des  épreuves  sportive 
cavaliers,  les  propriétaires  d'écuries  de  course,  celle  du  ] 
s'adresse  à  un  public  beaucoup  plus  étendu.  Les  meilleu 
(cbevaux  de  cbasse}  et  chevaux  de  guerre  sont  recrutés 
Demi-Sangs,  tout  comme  les  grands  carrossiers  et  les  plu 
chevaux  d'attelage. 

U.  Paul  Fournier,  en  une  série  de  chapitres  doeumen 
'd'utiles  aperçus  sur  les  races,  les  croisements,  la  sélection  zool 
il  conteste,  non  sans  raison,  les  expressions  algébriques  par 
■on  a  prétendu  déterminer,  taul  en  France  qu'eu  Allemagne, 
des  produits  d'un  m&le  apparmnaot  k  une  race  génératrice 
femelle  de  race  dégénérée,  aux  divers  degrés  de  deseendanc 

Il  Tait  l'historique  des  trois  variétés  chevalines  de  la  plaine 
qu'on  résolut  d'améliorer,  dès  le  xviu°  siècle,  par  l'interi 
cbevaux  de  course  anglais  et  préci.te  l'onigine  des  trotteurs 

Des  pages  fort  attachantes  sont  consacrées  au  cheval  de 
France,  en  Allemagne,  en  AngleleiTe,  à  ses  qualités,  aux  chari 
tives  qu'on  lui  fait  porter  en  ces  trois  pays,  suivant  qu'il  es 
U  cavalerie  légère  oii  à  la  grosse  cavalerie.  Quelques  doeun 


—  430  — 

logues  sur  la  cavalerie  hongroise  et  la  cavalerie  russe  eussent  été 
également  précieux  au  point  de  vue  militaire. 

Les  deux  dernières  parties  de  ce  substantiel  travail  ont  trait  à  reDtrai- 
nement  et  à  Talimentation.  M.  P.  Fournier  entre  dans  les  plus  minutieux 
détails  sur  Taménagement  des  écuries  et  boxes,  sur  les  soins  hygié- 
niques à  donner  aux  animaux  avant  et  après  la  course,  sur  la  prépara- 
tion du  cheval  de  chaëse,  sur  le  dressage  du  cheval  de  concours 
hippique. 

La  nourriture  des  poulinières  soulève  de  délicats  problèmes.  L'auteur 
démontre  la  nécessité  d*obtenir  la  suralimentation  minérale  qui  doit 
jouer  un  rôle  important  dans  le  dernier  stade  de  la  vie  utérine,  d'autant 
que,  à  sa  naissance,  le  poulain  de  poidis  normal  a  soustrait  à  Tonga- 
nisme  de  sa  mère  300  grammes  environ  de  sels  minéraux,  dont 
0  gr.  921  de  peroxyde  de  fer. 

Une  dernière  note,  résumant  les  recherches  du  docteur  Tau  gai, 
physiologiste  hongrois,  parait  établir  que,  contrairement  à  un  usage 
admis,  il  vaut  mieux  faire  boire  les  animaux  après  le  repas  qu'avant  ; 
l'assimilation  serait  meilleure  par  suite  d'une  plus  grande  production 
de  sucs  digestifs. 

Inutile  d'ajouter  que  le  Demi-Sang  trotteur  et  gdlopeur  est  édité  avec 
le  soin  qui  caractérise  les  livres  sortis  de  la  librairie  de  M.  Lucien 
Laveur;  la  plupart  des  gravures  reproduisent  des  étalons,  cobs  et 
chevaux  de  course  connus.  RoasA  Lambblin. 


liCfi  TttlirteaiiX  •léaglneiis,  tourteaux  alimentaires,  tourteaux-engraiSf 
par  J.  FaiTSCH.  Paris,  L.  Laveur,  s.  d.  (1906),  ln-18  de  vii-233  p.  —  Prix  :  2  fr. 

L*auleur  étudie  les  tourteaux  d'un  usage  si  fréquent  en  agriculture, 
puisque  les  uns  y  trouvent  une  importante  ressource  pour  nourrir  et 
engraisser  le  bétail,  alors  que  d'autres  les  utilisent  comme  engrais.  Mais 
au  milieu  de  leur  grande  variété,  il  faut  connaître  avant  tout  les  élé- 
ments qui  les  composent,  caril  n'est  pas  indifférent  de  se  servir  de  celui-ci 
plutôt  quede  celui-là. Cette  composition  estloin d'être  toujours laméme: 
il  faut  s'en  bien  rendre  compte  lorsqu'il  s*agit  de  les  donner  comme  nour-  , 
riture.  Certaines  espèces  sont  nocives  et  produiraient  des  effets  désas- 
treux dans  Torganisme  des  animaux,  si  on  les  employait  sans  soin.  C'est 
donc  rendre  un  véritable  service  que  de  présenter  à  Tagriculteur  un  livre 
complet,  instructif,  compétent,  des  diverses  sortes  de  tourteaux  qu*ofTre 
le  commerce.  Et  puisque  l'étranger  est  de  plus  en  plus  le  fournisseur 
principal,  il  est  bon  d'avoir  sous  la  main  une  étude  comme  celle-ci.  Elle 
est  divisée  en  deux  parties;  tourteaux  alimentaires  d'abord>  leur. rôle 
dans  la  nourriture  du  bétail,  leur  fabrication^  leur  composition,  leur  em- 
ploi, la  manière  de  les  reconnaître  et  quelles  falsifications  la  fraude  peut 
leur  faire  subir,  sousquelles  conséquences  de  danger  et  de  valeur  ;  tour- 


r 


»• 


—  431  — 


teaux  d*engrais  ensuite,  étudiés  d^une  manière  analogue,  mais  au  point 
de  Yue  de  l'emploi  que  Ton  peut  faire  des  diyerses  espèces  qui  sont 
offertes.  On  ne  saurait  trop  louer  la  science  qui  a  présidé  à  tout  ce  tra- 
Tail  et  les  services  qu^il  rendra  à  Tagriculture.       G.  de  Sbnnetillb. 


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Arterieultiire   fratttère,  par  G.  Duval  et  L.   Bussakd.  Pari», 
Baillière,  1907,  in-18  de  xi-567  p.,  avec  188  flg.  —  Prix  :  5  fr. 

Déjà  nous  devions  à  M.  Hussard  la  Culture  potagère  et  la  CuUure 
maratchère  (Cf.  Polybiblion,  juillet  1904,  t.  CI,  p.  52-53)  ;  aujourd'hui  il 
«  nous  donne,  en  collaboration  avec  M.  Duval,  un  excellent  volume  sur 
V Arboriculture  fruitière.  La  première  de  ses  deux  parties  contient  les 
nolions  générales  indispensables  à  tous  ceux  qui  veulent  s'occuper 
d'arbres  à  fruits.  Ils  trouvent  réuni  avec  méthode  tout  ce  qti'il  leur 
importe  de  connaître.  L'ouvrage  est  scientifique  dans  la  mesure  du 
nécessaire,  de  sorte  que  le  lecteur  se  rend  compte  du  pourquoi  de 
chaque  chose,  c'est  donc  de  renseignement  supérieur  dans  un  genre 
d'opérations  où  la  pratique  joue  un  gi*and  rôle  et  où  la  simple  routine 
prend  trop  souvent  le  dessus.  Successivement  il  étudie  la  multiplication 
des  arbres,  plantation,  semis,  bouturage,  greffage  ;  un  long  et  important 
chapitre  sur  la  taille  vient  ensuite.  Entre  temps  il  est  question  des  ;| 

pépinières,  de  la  création  des  jardins  fruitiers  et  des  soins  qu'ils  ,^ 

réclament.  L'enseignement  est  clair  et  singulièrement  facilité  par  le 
nombre  considérable  de  gravures  bien  faites  et  fort  bien  appropriées  au  -i 

sujet. 

La  seconde  partie  de  l'ouvrage  traite  des  cultures  spéciales,  et  énu- 

mère  les  espèces  d'arbres  à  fruits  acclimatées  à  nôtre  pays.  L'auteur 

décrit  leurs  organes,  les  conditions  plus  spéciales  de  leur  culture  et 

leurs  variétés.  Il  donne  à  ce  propos  les  conseils  concernant  chacune  de 

ces  espèces.  Peut-être  aurait-il  été  bon  d'ajouter  quelques  avis  sur  les 

lîruits  étrangers,  notamment  de  l'Extrême-Orient  que  des  amateurs 

cherchent  à  introduire  chez  nous  à  l'heure  qu'il  est.  Ce  n'est  en  effet 

que  par  des  efforts  multipliés  qu'on  peut  arriver  à  augmenter  no» 

richesses  actuelles  ;  mais  les  auteurs,  en  s'en  tenant  à  ce  qui  est  bien 

acquis,  n*en  ont  pas  moins  fait  une  œuvre  éminemment  utile  et  proÛ-* 

table. ^'  ^^  Sbnne VILLE. 

Hanuel  pratique  de  ciaéni^tlque  navale  et  naaritliney 

'  à  Vuêage  de  la  marine  dt*  guerre  et  de  la  marine  du  commerce,  par  le  capitaine 
de  vaisseau  Lâon  Vidal.  Paris,  Gauthier-Viilars,  1905,  in-8  de  xvii-222  p. 
avec  flg.  —  Prix  :  7  fr.  50. 

La  cinématique  navale  est  l'étude  des  mouvements  des  vaisseaux 
considérés  soit  comme  des  points  mobiles,  soit  en  tenant  compte  de 
leur  longueur,  de  leur  giration  et  de  leur  puissance.  Cette  définition, 
gui  laisse  entrevoir  l'étendue  du  champ  ouvert  à  la  cinématique  navale, 


■  u, 

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—  432  — 

montre  qaeUe  e«i  riœpoftaDce  de  cette  science,  non  seulement  poor 
Fofâcier  de  la  maiine  militaire,  Tofôeier  «  combattant  »,  mate  encore, 
pour  Tolficier  c  nariguant.  »  Cette  définition  fait  roit  également  qfue  ta 
einémal;i(pie  n^eat  pas  sealement  la  géométrie  de  la  tactique  narale  ; 
•elle  est  beaucoup  plus  que  cela. 

Depuis  de  longues  années,  dans  de  multiple»  revues^  ua  gnad 
nombre  d^offieiers  de  marine  araient  £ait  paraître  réiade  et  la  solution 
de  problèmes  de  cinématique  navale,  au  hasard  des  circoDStaâice&  qui 
les  avaient  mis  sur  la  voie  de  ces  solutions,  ou  les  «vaient  amenés  à 
entreprendre  ces  études.  Parmi  les  noms  de  ces  officiers,  revenait  sou- 
vent celui  de  M.  Léon  Vidal  ;  aussi,  lorsque  T&ge  de  la  retraite  Teut 
obligé  à  se  retirer  de  la  carrière  active»  nul  n'était  plus  qualifié  que 
ce  capitaine  de  vaisseau  pour  recueillir  et  coordonner  les  études  de  ses 
camarades  et  devanciers. 

C'est  le  résultat  de  ce  travail  considérable  qui  est  présenté  aujour- 
d'hui au  lecteur.  Le  commandant  Yidal  ne  s'est  d'ailleurs  pas  contenté 
de  publier,  tels  quels,  les  problèmes  étudiés  par  les  divers  auteurs  ;  il 
les  a  triturés  pour  la  pratique  immédiate,  voulant  faire  de  ce  volume 
non  un  cours  mais  un  manuel,  et  y  a  ajouté  un  grand  nombre  de  tables 
rendant  très  aisée  rapplicalion  des  formules. 

Les  chapitres  I  et  II  traitent  de  la  spirale  logarithmique»  d'une 
utilisation  si  féconde  dans  maints  problèmes  maritimes,  en  particulier 
dans  ceux  ayant  pour  objet  la  recherche  d'un  ennemi.  Le  chapitre  III 
étudie  la  concentration  des  bàliments  dispersés.  Les  chapitres  IV  et  V, 
purement  maritimes,  sont  consacrés  aux  problèmes  de  route  et  à  ceux 
ayant  pour  objet  la  rencontre  de  deux  mobiles.  Le  chapitre  VI  a  un 
intérêt  direct  et  particulier  en  temps  de  guerre,  car  il  étudie  les  condi- 
tions d'établissement  et  de  tenue  d'un  barrage  de  détroit  ou  de  frac- 
tion de  mer  par  un  certain  nombre  de  bâtiments» 

Cette  énumération  succincte  des  chapitres  suffit,  nous  TespérODS,  à 
montrer  les  services  que  ce  volume  est  appelé  à  rendre  dans  les  appli* 
cations  multiples  de  la  cinématique  navale,  au  cours  de  la  navigatioa 
de  tous  les  jours,  et  principalement,  dans  la  vie  d'escadre.  En  entrepre- 
nant cette  tâche  et  en  la  menant  à  bien,  le  commandant  Vidal  a  mérité 
la  reconnaissance  de  ses  camarades  de  Parmée  de  mer  ;  il  serait  à  son 
haiter  que  ce  très  intéressant  volume  fdt  classique  à  l'École  navale 
que  les  questions  qu'il  soulève  et  qu'il  traite  fassent  étudiées  et  médi- 
tées par  les  jeunes  élèves.  ^  J.  G.  T, 

Traité  enryrlopédique  de  plt«tograplile.  Supplément  D,    par 
Charlbs  Fabrk.  Paris,  Gauthier- Viiiars,  1906,  in-8  de  414  p.  —  Prix.  :  14  Dr. 


I 


Ce  supplément  du    Traité  encyclopédique  de  photographie  fait 
naître  les  progrès  accomplis  dans  les  sciences  et  la  pratique  pkcio- 


{pmpbiques  pendant  la  période  comprise  «lire  les  années  1903  et  1906.  Il 
est  le  quatrième  que  M.  Charles  Pabre  ait  fak  paraître  depuis  1891,  date 
de  Tachèvement  du  remarquable  ouvrage  qu'est  son  traité  encyclopé- 
dique. Ce  volume  ne  le  cède'  en  rien  à  ceux  qui  Toni  précédé,  et  nous 
pourrions  répéter  à  son  sujet  tout  le  bien  que  nous  avons  dit  des  autres 
suppléments.  Les  mêmes  divisions,  les  mêmes  caractères  ont  été  con- 
servés ;  les  labiés  sont  anssi  nombreuses,  aussi  complètes,  aussi  faciles 
à  consulter;  enfin,  comme  toujours,  une  bibliographie  très  étendue 
termine  chaque  chapitre. 

Au  cours  de  ces  trois  dernières  années,  les  perfectionnements  et  les 
applications  nouvelles  sont  plus  nombreux  que  les  inventions  propre- 
ment dites.  Dans  le  volume  que  nous  avons  entre  les  mains,  le  para- 
graphe traitant  des  écrans  colorés  et  Texposition,  peut-être  un  peu 
succincte,  des  applications  scientifiques  paraissent  offrir  un  intérêt 
tout  spécial.  ^^^  J.  C.  t. 

LITTÉRATURE 

Jk  propos  dn  c  €7orpu«  Tlballiaiiuiii  ».  Un  Sitècle de  pltlto-* 

,    l€»f|ie  latine  classique,  par  A.  Gabtault.  Paris,  Aican,  1VK)6,  ia-s  de 
vm-569  p.  —  Prix  :  18  Xr. 

Volume  presque  entièrement  nouveau  en  son  genre,  et  qui  tèmoigae 
de  Torientalion  donnée  depuis  1870,  à  rexeiyiple  de  ce  qui  se  pratique» 
en  Allemagne,  aux  études  classiques  dans  notre  enseignement  supé» 
rieur.  Les  questions  de  goût,  d'imagination,  de  sentiment  étaient  seules» 
ou  à  peu  près  seules,  à  intéresser  nos  pères,  qu'on  qualifiait  et  qui 
aimaient  à  s'entendre  qualifier  de  Utlrés^  d'humanisles  :  nos  contempo- 
rains discutent  des  variantes,  cherchent  à  résoudre  des  problèmes  de 
chronologie,  entreprennent  d'interminables  recberches  historiques  :  ce 
sont  des  philologue§,  et  aucun  tilre,  semble- t-ii,  ne  saurait  flatter  plus 
agréablement  leurs  oreilles. 

M.  Gartault  s*est  imposé  la  lÂche  de  découvrir  et  d'analyser  toutes  les 
éditions  de  Tibulle,  toutes  les  études  consacrées  à  ce  poète  (depuis  les 
in-8  compacts,  jusqu'aux  moindres  articles  de  revues],  sans  oublier 
les  appréciations  bienveillantes  ou  défavorables  dont  ces  études  oo  tété 
l'objet  dans  les  divers  périodiques  de  l'Europe  savante.  Ce  qu'un  pareil 
travail  suppose  de  recherches  et  de  lectures  se  laisse  à  peine  à  deviner. 
Aussi  bien,  qu'il  s'agisse  de  la  généalogie  et  de  l'autorité  comparée  des 
manuscrits  de  TibuUe,  —  de  la  grammaire,  de  la  métrique  ou  du  style 
du  poète,  —  de  ses  rapports  avec  les  Grecs  se^  devanciers,  ou  les  Latins 
ses  émules,  —  du  degré  absolu  ou  relatif  d'authenticité  de  ses  diverses 
compositions,  —  de  sa  biographie  personnelle  ou  de  celle  des  différents 
personnages  mis  en  scène  dans  ses  vers,  —  il  n'y  a  pas  une  controverse 
qui  ne  soit  ici  exposée  avec  la  plus  patiente  exactitude.  Combien 

Mai  1907.  T.  CIX.  28 


-  434  — 

peu  ont  abouti  d'une  façon  déânitiv«  !  Que  de  points,  même  impor- 
tants, restés  incertains!  M.  Gartault  lui-mdme  reconnaît  que,  sur 
ce  terrain  où  TAUemagne  exerce  une  hégémonie  incontestée,  la  Utbo^ 
riosilM  liçermanique  atteste  «  plus  de  bonne  yolonté  que  de  véritable 
esprit  scientifique  »,  à  tel  point  que  Thistoire  de  ces  polémiques  «  est 
celle  de  romans  qui  s'ébauchent,  s'amplifient  et  s'évanouissent,  de 
systèmes  qui  paraissent  doués  d*une  vitalité  intense  et  qui  s'écroulent 
en  se  heurtant  les  uns  contre  les  autres  »  (p.  651).  Et  il  conclut  en  ces 
termes  :  c  On  dépense,  dans  la  lutte  contre  le  faux,  une  bonne  part 
d'activité  qui  serait  mieux  employée  à  la  découverte  du  vrai.  • .  L'esprit 
germanique  a  une  grande  difficulté  à  comprendre  Tesprit  grec  ou  latin, 
tel  qu*il  est,  et  si  une  nation  latine,  avec  une  organisation  universi* 
taire  équivalente,  et  douée  d*une  faculté  de  travail  égale,  avait  entre- 
pris la  même  besogne  philologique,  elle  l'eût  sans  doute  accomplie 
avec  moins  de  tâtonnements,  mieux  et  plus  vite  »  (p.  552).  Que  nous  nous 
préparions  k  cueillir,  à  défaut  d^autres,  les  lauriers  qu'on  nous  fait 
entrevoir,  fort  bien  ;  mais  je  ne  puis  me  défaire  de  celte  idée  que 
notre  véritable  vocation  littéraire  est  ailleurs.  G.  Huit. 


Études  et  Portralls.  III.  SfNsiologie  ei  littérature,  par  Paul 
BOURGBT.  Paris,  Plou-Nourrit,  s.  d.  (1906),  in-18  de  382  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

4|aestIona  littéralres^t  sociales,  par  RBNé  BAzrN.  Paris,  Galmann- 
Lévy,  1906,  ia-18  do  357  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Il  n'y  a  rien  de  plus  instructif  et  de  plus  salubre  que  de  voir  ces 
amuseurs  de  notre  décadence  que  sont  les  romanciers  se  prendre, 
cbacun  à  son  tour,  au  noble  souci  des  questions  sociales  les  plus 
bautes,  et  délaisser  leurs  marionnettes  pour  faire  la  leçon  auxbommea. 
A  vrai  dire,  ils  ne  les  délaissent  pas,  ils  les  expliquent.  Car  de  ces  deux- 
là  surtout,  de  M.  Paul  Bourget,  auteur,  en  ses  débuts,  des  pénétrants 
Essais  de  psychologie  contemporaine^  et  de  M.  René  Bazin,  né  cbrélien 
et  voué  à  renseignement  supérieur  catholique,  on  peut  bien  affirmer 
qu^à  rheure  même  où  ils  semblaient  n'être  que  des  conteurs,  il  y  avait 
sous  leurs  plus  beaux  contes  une  pensée  grave,  une  inquiétude  de  phi- 
losophes et  de  pasteurs  de  peuples  —  comme  il  y  a  toujours  un  sque- 
lette, disait  Victor  Hugo,  sous  la  chair  d'une  jolie  femme. 

C'est  ce  qui  m'a  rendu  parfois  sévère  au  romanesque  de  leurs  fables, 
moi  qui  les  aime  beaucoup,  mais  qui  les  aime  bien,  c'est-à-dire  par  ce 
qu'ils  ont  de  meilleur  et  de  plus  noble  en  eux.  Aussi  ne  suis-je  que 
juste  à  leur  égard  et  d'accord  avec  moi-même  en  professant  une  estime 
et  une  tendresse  particulières  pour  ces  études  d'aielier,  ces  a  notes 
sociales,  »  dit  modestement  M.  Bourget,  qui  nous  traduisent  directe- 
ment le  fond  de  leur  âme  et  nous  livrent  le  sécrétée  leur  force. 

M.  Bourget,  nous  le  trouvons  penché  sur  la  philosophie,  la  politique 


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—  435  — 


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et  la  science,  sur  les  ouvrages  de  biologie  de  M.  Grasset  (JDe  la  vt^ie 

Méthode  scientifique),  sur  le  Réalisme  de  Bonald,  la  Politique  de  Balzac, 

le  traditionalisme  de   Taine^  sur   Vœuvre  scolaire  de  la  troisième 

République.  Et  toujours  par  ces  analyses  se  fortifie  en  lui,  —  donc 

en  nous,  —  la  vision  que  dans  toutes  les  discussions  d'aujourd'hui» 

au  fond  du  problème   de    l'éducation,  comme   du  problème  ■  de  la 

politique,  comme  des  problèmes  religieux,  se  heurteiit  l'esprit  d'utopie 

qui,  sous  prétexte  de  science  et  de  renouvellement,  introduit  partout . 

la  confusion  de   l'anarchie,  et   l'esprit   positiviste  qui,  voyant  les  ^| 

limites  de  chaque  science  et  ses  méthodes  propres,   reconnaît  la 

méthode  expérimentale  comme    la   seule  convenable   à  la  science 

politique  ou  à  la  psychologie  sociale,  et  dégage  par  conséquent  leurs 

lois  de  la  coutume,  de  Thistoire  et  de  la  tradition. 

Ainsi  c'est  pour  avoir  bien  compris,  avec  les  limites  de  la  biologie^  la 
définition  et  l'objet  propre  de  la  science,  qu'un  médecin  comme 
M.  Grasset  aboutit  au  traditionalisme,  et  même  au  christianisme.  C'est 
par  son  réalisme  ou  son  empirisme,  cabré  contre  l'idéologie  révolution- 

■ 

naire,  que  Bonald  est  amené  à  chercher  par  l'observation  de  la  famille  cette 
première  celluile  sociale,  et  à  trouver  dans  la  tradition  monarchique 
la  législation  primitive  et  nécessaire  des  sociétés.  C'est  par  la  lucidité 
d'un  véritable  diagnostic  scientifique  que  Balzac  est  rejeté,  à  son  tour, 
vers  le  monarchisme  et  le  catholicisme,  et  induit  a  écrire  sur  le  suffrage  . 
universel,  la  lutte  des  classes,  la  souveraineté  de  Targent  et  de  la 
presse,  Témiettement  des  familles  par  le  partage  égal  des  successions 
et  leur  déracinement,  sur  «  le  communisme,  cette  logique  de  la  démo^ 
cratie  »,  tant  de  pages  prophétiques. 

Et  quel  admirable  ouvrier  fut  Taine  de  <  la  rupture  entre  l'erreur 
révolutionnaire  et  les  vérités  scientifiques  »,  c'est  ce  que  prouve  l'étude 
de  sa  correspondance,  où,  dès  le  premier  éveil  de  la  pensée  réfléchie,  il 
va  d'instinct  à  la  méthode  d*observation  positive,  a  Pour  voter,  écrit-il 
dès  1849,  il  faudrait  connaître  l'état  de  la  France,  ses  idées,  ses  mœurs, 
son  avenir.  Il  me  m,anque  un  élément  empirique.  »  / :| 

On  peut  entrevoir  d'après  cela,  et  sachant  toute  l'intrépidité  de  dissec- 
tion, toute  la  vigueur  de  logique  de  M.  Bourget,  l'intérêt  et  la  portée 
de  ce  livre,  où  il  y  a  encore  des  articles  sur  le  Péril  primaire  (à  propos 
des  ouvrages  si  pleinement  documentés  de  M.  Goyau),  sur  V Ascension 
sociale,  la  Décentralisation,  la  Dialectique    de  M,  Bandés.  Et  l'on  ne  ^i 

s'étonne  plus  qu'une  partie  de  la  jeunesse  d'aujourd'hui,  non  la  moins 
sérieuse,  s'attache  à  ce  maître  et  reçoive  de  lui  ses  directions  politiques 
et  religieuses. 

Dix  chaepitres  plus  exclusivement  lutéi^aircs,  quoique  riches,  toujours 
de  fines  notations  morales,  politiques,  et  sociales  encore  bien  souvent, 
sur  Victor  Hugo  romancier,  George  Sand  et  Alfred  de  Musset,  Sainte-Beuve 


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poèie^  Balzac  nauvelttgU^  Henri  HevM  et  Alfred  de  Muêael,  M.  Meiehior  der 
Vogùéy  M.  Charlee  de  Pomairoh^  M.  Pierre  Loti  en  Terre  Safnie^  de  carieox 
eC  tooebants  ftooveoirs  personnels  sur  Guy  de  Maupaesani  et  Barbey 
d*AureviUyj  font  ^  après  la  première  partie  ptûs  austère,  un  régal  délicieux. 
—  M.  René  Bazin  est  aimable  et  délicieux  tout  le  temps»  sans  se 
priver  d'être  moraliste,  philosophe,  profondément  et  largement  humain. 
Au  contraire,  il  dit,  et  très  justemenl,  quelque  part,  cette  phrase  gui  le 
traduit  presque  tout-entier  :  <  On  ne  peut  pas  éerire  un  roman  véritable 
avant  la  trentaine,  parce  que,  sauf  exception,  Fexpérience  est  courte, 
et  que  la  philosophie  de  la  peine  n'est  pas  née  en  nous.  Par  un  privi* 
lège  de  la  jeunesse,  la  douleur  est  ce  qui  compte  le  plus  dans  toute  vie 
humaine  et  ee  qui  s'imagine  le  moins  bien»  quand  on  n*a  pas  souffert.  >^ 
Aussi,  soit  qu'il  traile^e  Fromentin,  dont  il  aime  Fâme  haute,  sœur  de 
la  sienne  par  la  tendresse  et  les  nobles  inquiétudes,  soit  qu'il  écrive  ses 
charmantes  causeries,  ici  et  là  données,  sur  les  Personnages  de  roman^ 
le  Roman  populaire,  la  Pnrmnce  dans  le  roman,  les  Lecteurs  de  romans^ 
l'Ame  alsacienne,  c>9t  Tintime  de  son  âme  dont  11  nous  fait  la  confidence* 
en  analysant  ses  préférences,  les  procédés  de  son  art  ou  de  son  métier  r 
et  ses  préférences,  on  le  sait,  vont  droit  au  monde  du  travail,  aux  ou- 
vriers, aux  paysans,  aux  braves  gens  de  province  et  de  campagne* 
qu'il  connaft,  auxquels  sans  cesse  il  se  mêle  avec  une  sympathie  de 
bon  chrétien ...  et  un  cahier  de  noies.  Ce  qu*il  deman<le,  c'est  ee  qu'il 
a  fait  lui-même,  du  roman  populaire,  aux  deux  sens  du  mot  :  inspiré 
par  l'amour  du  peuple,  et  qui  soit  poiir  le  peuple  c  une  œuvre  d'éduca^ 
tion  et  d''ascen8ion  ».  S'il  critique  la  déplorable  erreur  du  monde  catho- 
lique, tout  prêt  à  jeter  les  hauts  cris  dès  qu'un  roman  honnête  et  d'hon- 
nête homme  ne  peut  être  lu  de  tout  le  monde  dans  la  famille  et  même 
de  la  pensionnaire  à  tresse  pendante,  c'est  qu'il  a  certainement  souffert 
de  cette  incompréhension  de  Tart,  qui  a  ses  franchises,  et  d'an  genre  lit- 
téraire qui  s'abaisse  et  meurt  de  puérilité  s'il  se  voue  à  Famusement 
des  petites  filles.  «  Le  roman  pomr  toutes  les  mains  est  un  genre  faux. . . 
Le  roman  de  la  vie  vraie  n'est  pas  fait  pour  ceux  qui  n*ont  pas  vécu.  >- 
El  c'est  parce  qu'il  a  une  â,me  tout  imprégnée,  et  on  peut  bien  dire 
aujourd'hui,  douloureusement  tourmentée  de  la  grande  fraternité  chré*- 
tieune,  que  M.  René  Bazïn  sort  avec  aisance  de  la  fiction  de  ses  contes 
pour  monter  droit  dans  l'éloquence,  et,  quand  il  parle  à  des  réunion» 
d'étudiants,  d'hommes  d'œuvres,  voire  d'économistes  ou  de  poètes, 
q^uand  il  trace  avec  fermeté  le  rôle  social  de  îajewiesse,  les  dévoilas  des 
compagnes  de  la  vie,  les  obligations   de  Vkew*e   qui  sonne,  ne  fait 
toujours  que  développer  la  belle  moralité  de  ses  romans  et  de  sa  vie  -^ 
sans  cesser  d'ailleurs  d^étre  homme  d'esprit,  délicat  coloriste  et  doux, 
poète.  Gabriel  A^tbiat. 


.  —  437  — 

■  Mifmm  y— igguéititt*  Im  lf$m  ei  y€Swwi^»   par  fiictLB  HAmf/Lwf . 

Paris,  G0UD4 1906,  inrS  de  iv-313  p.,  avec  2  photogniTujpeB  iiors  (exce.  — 
Prix  :  3  fr.  50. 

Celte  étu4e  très  cooscieDcieuse  sur  le  célèbre  romsncier  russe  offre 
le  précieux  avantage  d'utiliser  un  certain  nombre  de  lettres  ioéditeps. 
Dirai-je  pourtant  que  la  vie  de  ce  petU  gentilbonune  rus^»  dVigioe 
tarlare,  ne  me  parait  pas  offrir  un  intérêt  très  particulier.  Il  nous  fut 
sympathique  parce  que  ses  ouvrages  eurent  la  chance  rare  d*ôtre  bien 
traduits  et  parce  qu'il  habita  longtemps  notre  pays»  sans  d'ailleurs  l'ai- 
mer ni  le  comprendre.  Quant  k  sa  patrie,  il  l'aima  d'un  amour  chagrin 
et  distant.  Il  peignit  et  jugea  les  Russes,  les  pères  et  les  enfants»  avec 
intelligence  et  finesse»  mais  sans  bienveillance  et  par  suite  avec  une  jus- 
tice imparfaite.  U  ne  fit  grâce  aux  «  nihilietes  >  d'aucune  de  leurs  fai- 
blesses, il  ne  sut  pas  voir  ce  qu'il  y  avait  en  eux  de  sentiments  forts  et 
d'héroïsme.  De  la  société  russe  il  n'étudia  ^ère  que  les  nobles»  les 
fonctionnaires  et  les  intellecluels»  il  entra  peu  ,daas  les  couches  pro« 
fondes  de  la  population.  Aussi  fut-il  renié  par  les  siens,  qui  l'accusèx^nt 
d'être  superficiel»  mauvais  patriote  et  infidèle  à  ses  prétentions  libérales. 
M.  Haumant  dit  tout  cela;  j'aurais  voulu  qu'il  insistât  davantage»  qu'il 
nous  fit  mieux  connaître  le  milieu  réel  des  romans  de  Tourguénief» 
qui  furent  non  seulement  des  œuvres  d'art,  mais  encore  des  œuvres 
sociales  et  politiques. 

Il  analyse  longuement  les  principaux  livres  de  l'auteur^  les  Récits 
d'un  chassmjLT^  Un  Bulgare ^  Pères  et  enfants,  FunUs^  Terres  vierges,  et  en 
dégage  d'une  manière  intéressante  les  idées  maîtresses;  mais  il 
a*attaehe  peu  à  la  critique  proprement  littéraire  et  ne  s'étend  pas  sur 
les  procédés  de  composition  et  de  style.  Pourtant  il  montre  bien  que 
Tourguénief  n'a  pas  l'imagination  créatrice»  que  tous  ses  personnages 
ae  ramènent  à  quelques  types  peu  nombreux.  En  somme  ce  romancier 
manque,  sinon  de  pathétique,  du  moins  de  puissance  dramatique,  et 
il  vaut  surtout  par  une  langue  souple  et  claire»  un  esprit  vif,  une 
f^ràce  pénétrante  et  délicieuse  qui  a  été  accordée  à  peu  d'écrivains. 
Peut-être  eût-il  valu  la  peine  de  développer  cela  davantage;  mais 
M.  Haumant  dit  avec  raison  dans  sa  Préface  :  «  Noue  n'avons  ni  tout 
discuté,  ni  tout  analysé  ;  c'eût  été  impossible  dans  un  livre  d'étendue 
si  restreinte.  Nous  avons  insisté  sur  les  parties  dont  la  crise  actuelle 
avive  l'intérêt.  1  II  faut  l'en  approuver»  et  son  livre  se  lira  avec  profit 
dans  les  circonstances  présentes.  F.  G. 


Uttérateun  et  artiste».  Emile  Bléflaont,  par  Fbrnànd  Gjlbe- 
GBT.  Parif,  Bibliothèque  de  l'Association,  1906,  in<18  de  336  p.,  avec 
portrait.  —  Prix  :  3  fr.  50» 

Dans  la  collection  Littérateurs  et  artistes^  M.  Fernand  Glerget  a  déjÀ 


—  438  — 


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II. 

'•V    . 


publié  deux  Yolumes  consacrés  à  Ernest  Raynaud  et  à  Paul  Gourmand. 
A  coup  &ûr,  M.  Emile  Blémont,  poète,  auteur  dramatique,  critique 
littéraire,  méritait  mieux  que  MM.  Raynaud  et  Gourmand  l^honneur  de 
figurer  dans  une  collection  des  grands  hommes  de  la  littérature  eC  de 
l'art  contemporains.    Pourtanl,  lui  consacrer   un   gros   volume   de 
336  pages,  n'est-ce  pas  lui  faire  un  honneur  un  peu  disprop(»rtionné 
à  son  mérite?  Sincèrement,  je  le  crois,  et  d'ailleurs,  d'une  façon  géné- 
rale, je  trouve  exagérées  ces  apothéoses  complaisantes,  décernées  à  toute 
une  troupe,  car  la  liste  est  dressée  déjà,  et  elle  est  longue,  de  petits 
grands  hommes  vivants.  Oette  réserve  faite,  il  ne  m'en  coûte  pas  de 
reconnaître  que  le  volume  consacré  à  Emile  Blémont  par  M.  Glerget  est 
beaucoup  plus  intéressant  que  le  Paul  Gourmandy  du  même  auteur. 
Sans  doute,  le  modèle  lui  a,  cette  fois,  porté  bonheur,  car  le  livre  «st 
mieux  écrit,  avec  plus  de  simplicité  et  plus  d'élégance,  et  il  se  lit  avec 
plus  d'intérêt.  Le  procédé  est  d'ailleurs  le  même.  L'auteur  analyse  les 
unes  après  les  autres  les  œuvres  de  M.  Blémont,  en  en  citant  de  larges 
extraits,  auxquels  il  ajoute,  pour  chaque  œuvre,  les  appréciations  des 
critiques  de  revues  et  de  journaux.  Dans  ces  citations,  dont  beaucoup 
ne  signifient  pas  grand  chose,  et  ne  contiennent  guère  que  ces  compli- 
ments banals  qu'on  ne  refuse  jamais  à  des  écrivains  amis,  Fauteur  du 
volume  aurait  pu,  sans  dommage,  faire  de  larges  coupures.  Son  travail 
en  eût  été  allégé  et  n'y  aurait  rien  perdu.  A  ces  appréciations,  l'auteur 
ajoute  d'ailleurs  ses  propres  commentaires,  qui  sont  plus  intéressants, 
parce  que  plus  personnels  et  plus  sincères.  M.  Glerget  ne  grandit-il  pas 
un  peu  son  héros,  en  lui  assignant  un  rôle  si  important,  comme  témoin 
survivant  du  passé  qui  finit,  et  précurseur  de  l'avenir  qui  commence  ? 
J'incline  à  le  penser;  mais  j'apprécie  tout  de  même  le   talent   de 
M.  Blémont  qui,  l'esprit  très  ouvert  aux  choses  littéraires  de  l'étranger, 
n'en  reste  pas  moins  fidèle  aux  meilleures  traditions  de  l'esprit  français, 
et  n'a  jamais  versé  dans  les  extravagances  des  naturalistes  grossiers 
et  des  faiseurs  de  vers  invertébrés  de  notre  temps.  En  vers  et  en  prose, 
il  écrit  bien,  avec  élégance,  avec  émotion,  avec  clarté,  et  il  pratique  le 
culte  du  vieux  bon  goût  et  du  vieux  bon  sens,  qui  furent  si  longtemps 
et  qui  redeviendront,  espérons-le,  la  marque  caractéristique  de  l'âme 
française.  Sans  doute,  il  est  assez  éloigné  de  nos  idées  conservatrices 
et  chrétiennes  ;  libre  penseur,  républicain,  il  se  montre  scandaleuse- 
ment indulgent  pour  la  Commune,  dont  il  évoque  le  rude  châtiment, 
sans  avoir  l'air  de  se  souvenir  de  ses  abominables  crimes  ;  ii  croit  un 
peu  naïvement  en  Garibaldi,  en  Quinet,  en  Michelet,et  autres  fantoches 
malfaisants  ;  mais,  du  moins,  il  garde  quelque  chose  des  croyances  et 
des   traditions  d'autrefois  ;  les  espérances  chrétiennes,  héritées  des 
ancêtres,  ne  sont  pas  tout  à  fait  mortes  eti  son  âme,  et  il  aspire  à 
retrouver,  par  delà  la  tombe,  les  êtres  chéris  qu'il  a  tant  aimés  ici-bas. 


—  439  — 

Épris  de  juslice  et  de  liberté,  il  sympalhipe  avec  les  opprimés,  avec  les 
Boers  éomme  jadis  avec  la  Pologoe ,  et  ce  n'est  pas  aux  vaincus,  mais  aux 
oppresseurs  et  aux  bourreaux  que  vont  ses  éloquentes  invectives,  aux 
Anglais  d'aujourd'hui,  comme  aux  Russes  de  jadis.  CTest  diaprés  ses 
,  vers  que  je  juge  M.  Blémont;  je  veux  espérer  qu'en  dépit  de  tant 
d'autres  exemples  de  fâcheuses  palinodies,  il  ne  démentira  pas  les  bons 
sentiments  que  je  lui  prête.  Si  je  me  trompe,  j'en  serai  fâché,  car  j'ai 
gardé  de  son  œuvre,  entrevue  seulement,  je  dois  l'avouer,  à  travers  les 
abondantes  citations  de  M.  Glerget,  une  assez  bonne  impression. 

Edouard  Pontal. 

HISTOIRE 

Introduetton  à  l^bistolre  r^maiiie,  par  Basilb  Modbstov  ;  tra- 
duit  du  russe  par  Michbl  I)BLiNBS,avec  une  Préface  de  Saloiboa  Reinach. 
Paris,  Alcan,  1907,  gr.  in-8  de  xi-474  p.,  avec  39  planches  hors  texte  et  30 
fig.  dans  le  texte.  —  Prix  :  15  fr. 

Le  temps  n'est  plus  où  le  grand  Mommsen  pouvait  écrire  avec  tran- 

r     quillité  :  «  L'Italie  est  étonnamment  pauvre  en  monuments  de  l'époque 

primitive...  jusqu'à  ce  jour,  rien  ne  nous  donne  le  droit  de  supposer 

gue  l'existence  du  genre  humain  en  Italie  est  plus  ancienne  que  la 

culture  des  champs  et  le  travail  des  métaux »  (1861).  Quarante 

années  de  recherches  méthodiques  et  de  découvertes  fortuites  ont 
révélé  partout  en  Italie  la  présence  de  l'homme  primitif,*  jusques  et  y 
compris  celle  de  l'homme  quaternaire. 

Préoccupé  d'étudier  Thistoire  de  Rome  dès  les  temps  les  plus  reculés, 
M.  Modestov,  philologue  russe  devenu  archéologue  en  Italie,  devait 
nécessairement  être  entraîné  dans  ses  recherches  jusqu'au  préhislori- 
•  que.  Ne  lui  fallait-il  pas  savoir  quelles  furent  les  plus  anciennes  et  les 
successives  populations  du  Latium,  k  quelles  races  les  rattacher,  ce  que 
furent  les  Latins  eux-mêmes,  quelles  influences  ils  subirent?  Or,  pour 
répondre  à  toutes  ces  questions,  force  lui  était  de  sortir  du  Latium  et 
d'étendre  son  investigation  à  tout  le  sol  italique,  y  compris  la  Sicile. 
C'est  pourquoi  il  passe  en  revue  successivement  les  périodes  paléolithi- 
que, néolithique,  énéolithique,  pour  arriver  à  l'âge  du  fer  avec  la 
civilisation  dite  de  YiUanova  et  enfin  au  problème  étrusque,  sur  lequel 
porte  son  principal  effort.  Et  ainsi  il  nous  donne,  le  premier,  une  pré- 
cieuse synthèse  de  la  masse  un  peu  confuse  et  prolixe  des  travaux  italiens 
et  aussi  français,  allemands  et  anglais  sur  ces  questions. 

Mais  M.  Modestov  n'est  pas  seulement  un  érudii  bien  au  courant  de 
cette  littérature  considérable.  Esprit  actif,  caractère  décidé  —  ses  adver- 
saires en  savent  quelque  chose,  trop  mémo  à  notre  gré  —  il  prend  vio- 
lemment position  sur  toutes  ces  questions,  propose  à  toutes  ses 
solutions.  La  force  de  sa  logique,  la  clarté  de  son  exposition,  l'abondance 


^ 


-r  ,440  - 

àe  80Q  inforoiatlon^  et  aussi  la  bonne  foi  qu*il  apporte  dans  la  discus- 
«ion,.  donneront  à  coup  sùi  une  gnuide  autorité  à  ses  opinions.  Toutes 
m  seront  pas,  cependant,  acceptées  par  tous.  Par  exemple  la  lliéorie 
de  M.  Sergi,  que  M.  Modestov  a  fait  sienne,  du  peuplement  d*ane  partie 
deariyes  européennes  de  la  Méditer/année  et  de  TEurope  centrale  par 
des  émigrants  venus  de  TAfrique  tropicale,  ne  ralliera  pas  tous  les 
suffrages.  M.  Reinach,  qui  à  donné  à  VftUroah^ion  à  Vhisioire  romaine 
une  Préfaee  nourrie  de  faitset  d^idées,  le  fait  assez  entendre.  En  revanche, 
après  avoir  lu  le  lumineux  plaidoyer  de  Tauteur  en  faveur  de  Torigine 
^;  orientale  des  Étrusques,  on  est  tenté  de  s'écrier  avec  lui  :  a  La  question 

ïc  ^8^  résolue,  et  scientifiquement  résolue.  »  Reste  à  savoir  si  MM.  Pigorini, 

et  Helbig  souscriront  à  cette  fière  déclaration.  Il  y  a  lieu  d*en  douter. 

Oserons-nous  ajouter  qu*il  est  non  moins  douteux  que  ces  derniers  con- 

','  tinuent  à  être  suivis  dans  leurs  conclusions  ?  De  moins  en  moins 

^.  nombreux  sont  les  savants  qui  prétendent  faire  venir  les  Étrusques 

:  des  Alpes  rhétiques.  Quoiqu'il  en  soit,  Texposition  serrée,  victorieuse 

^  de  M.  Modestov  est  un  modèle  de  logique  pressante.  La  thèse  qu'il 

soutient  en  recevra,  cela  n'est  pas  douteux,  une  force  nouvelle,  et 
croyons-nous  décisive,  à  moins  que...  La  protohistoire  a  des  sur- 
prises avec  lesquelles  il  faut  toujours  compter. 

.    Ce  sont  là,  semble-t-il,  matières  rébarbatives  entre  toutes.  Dirons- 
'  QOU8,  qu'ouvert  avec  la  juste  méfiance  qui  s'attache  au  préhistorique, 

ee  volume  nous  a  captivé  dès  les  premiers  chapitres,  entraîné  dans 

»  ■ 

les  derniers  ?  Tant  est  souverain  le  don  de  vie.  Incisif,  cassant,  batail- 
leur, mais  logicien  de  premier  ordre,  M.  Modestov  a  les  qualités  de  ses 
défauts  :  passionné,  il  passionne  à  son  tour  le  lecteur.  Et,  au  fond,  riea 
ii*est  attachant  comme  ces  vieilles  et  primordiales  recherches^  à  la  con<- 
dition  que  Ton  y  soit  guidé  à  la  fois  par  un  esprit  clair  et  par  une 
érudition  sûre,  deux  qualités  qui  trop  souvent  manquent  l'une  et 
l'autre  à  ceux  qui  s'y  adonnent.  André  Bauorillart. 


I/Églice  et  POrient  au  moyen  Hge.  lies  Croisades,  par  Louis 
BRËHI8R.  Paria,  Lecoffre,  Gabalda,  1907,  Iq-12  de  xiii-377  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Le  livre  de  M.  Bréhier  sera  assurément  l'un  des  meilleurs  de  la  collec- 
tion où  il  parait.  Appelé  à  traiter  en  trois  cent  cinquante  pages  un  sujet 
si  vaste  et  sur  lequel  on  a  tant  écrit,  il  ne  pouvait  avoir  la  prétention  de 
le  renouveler  ;  il  est  difficile  de  l'exposer  avec  plus  de  compétence,  de 
clarté,  de  vie,  d'intérêt  ;  une  conuaissance  plus  exacte  des  sources  et  des 
travaux  modernes  ;  un  plus  juste  sentiment  des  proportions  à  donnera 
chaque  partie  ;  une  précision  plus  sobre  dans  l'exposé  des  points  con- 
troversés. L'ouvrage,  avec  raison,  déborde  des  deux  côtés  le  cadre  de  ce 
qu'on  est  convenu  d^appeler  les  croisades.  Après  une  Introduction  sur 
les  sources  et  les  instruments  de  travail,  trois  chapitres  traitent  des  rap* 


—  441  — 

porte  andens  efntre  TOrient  et  lK)cscid€(at,  des  ongûxee  du  mouTement 
des  pèlerinages,  des  proteetorais  franc  et  byzantin.  Six  autres  cantien* 
nent  le  récit  des  croisades  proprement  dîtes,  jusqu^à  la  roiae  défluitive 
du  royaume  de  Jérusalem.  M.  Brébier  note  avec  beaucoup  de  justesse 
les  différences  qui  séparent  ces  diverses  expéditions  -,  les  cbaugemenis 
survenus  dans  la  manière  de  les  concevoir,  de  les  organiser,  de  les  con* 
duire,  et  dans  les  sentiments  qui  les  inspirent.  Nous  avous  particulière- 
ment apprécié  le  chapitre  X,  où  il  montre  la  transformation  complète 
que  subit  Tidée  de  la  croisade  vers  la  fin  du  xiu^  siècle.  D'une  part  les 
projets,  très  intéressants,  très  étudiés,  mêlant  une  connaissance  beau- 
coup plus  sérieuse  de  TOrient  à  une  part  de  chimère  et  d'illusion,  se 
multiplient  à  mesure  que  diminue  le  zèle  pour  les  exécuter.  D^autre 
part,  ridée  bien  plus  féconde  de  la  'mission  se  substitue  à  celle  d'ex- 
pédition militaire.  L'extraordinaire  développemeot  des  missions  de 
Chine  peut  faire  espérer  un  instant  la  conquête  religieuse  de  l'Asie. 
Mais,  au  xiv«  siècle,  l'Islam,  sous  sa  forme  ottomane,  reprend  sa  marche 
victorieuse  vers  l'Occident,  en  même  temps  qu'il  conquiert  l'Asie  cen- 
trale avec  Tamerlan,  et  qu'en  Chine  le  renversement  de  la  dynastie  des 
liings  porte  un  coup  fatal  aux  missions.  Les  exploits  des  États  chrélieos 
de  Rhodes  et  de  Chypre  et  les  tentatives  faites  pour  aider  Constantino- 
ple,  ne  peuvent  que  retarder  l'échéance  fatale  de  la  ruine  de  l'empire 
grec,  que  M.  Bréhier  a  prise  pour  terme  de  son  travail.  —  Sïl  faut  à 
tout  prix  présenter  quelques  observations,  nous  demanderons  à  M. 
Bréhier  d'ajouter  à  sa  prochaine  édition  une  dizaine  de  pages  en  tout 
-qu'il  pourrait  consacrer  :  1<»  à  détailler  un  peu  plus,  aux  diverses  épo- 
ques, la  géographie  politique  de  l'Orient  musulman  qu*il  a  une  ten- 
dance à  supposer  connue,  alors  quo  beaucoup  de  ses  lecteurs  l'ignorent 
À  coup  sûr,  et  ont  le  droit  de  l'ignorer  ;  2»  à  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  la  levée  et  l'administration  des  décimes  ecclésiastiques,  dont 
l'établissement,  au  xiii*  siècle,  est  si  caractéristique  de  la  forme  nouvelle 
prise  par  les  croisades;  3»  à  insister  un  peu  plus  sur  la  lutte  entre  Fré- 
déric II  et  les  barons  de  Terre-Sainte«  qui  fait  si  curieusement  connaî- 
tre la  mentalité  propre  à  ces  derniers.  —  Un  dernier  regret  enûo,  qui 
serait  un  peu  plus  grave,  mais  que  nous  n'exprimons  que  sous  réser- 
ves. L'histoire  des  rapports  entre  l'Église  romaine  et  les  Églises  orien- 
tales n'est  traitée  que  du  point  de  vue  diplomatique  et  militaire,  à  peine 
du  point  de  vue  religieux  et  théologique.  Il  y  a  U  une  lacune  particu- 
lièrement regrettable,  étant  donné  l'objet  de  la  Bibliothèque  de  l'ensei^ 
gnement  de  Vhistolve  ecclésiastique^  et  que  le  savant  historien  de  Michel 
Gérulaire  aurait  été  mieux  que  personne  à  même  de  combler.  Mais  peut« 
•être  le  programme  de  la  collection  réserve-t-il  cet  ordre  de  questions  k 
•un  autre  collaborateur.  E,  Jordan. 


I 


■■p* 


'1- 


—  442  — 

Pie  VI,  M»  Tie,  «on  pontliicat  (  i  7 i  9-i  999),  d'après  les  archives 
▼aticanes  et  de  nombreux  documents  inédits,  par  Julbs  Gbndry.  Paris^ 
A.  Picard  et  fils,  1,907,  2  yoL,  in-8  de  xx-528  et  513  p.,  avec  2  grav.  hors 
texte.  —  Prix  :  15  fr. 

Ces  deux  volumes  contiennent  sur  les  États  pontificaux  et  sur 
FEurope  catholique  à  la  fiu  du  xyiii*  siècle  une  multitude  de  renseigne- 
ments recueillis  principalement  dans  les  archives  vaticanes.  L'auteur 
a  dépouillé  avec  soin,  pendant  plusieurs  années,  les  dossiers  oii 
reposait,  inconnue  jusqu'à  nos  jours,  la  correspondance  des  nonces  de 
Pie  YI.  Il  a  également  travaillé  dans  les  autres  dépôts  de  la  ville  de 
Rome,  a  exploré  les  archives  d^  Cour  et  d'Etat  à  Vienne  et  nos  archives 
des  Affaires  étrangères.  De  ces  recherches  il  est  sorti  une  biographie 
copieuse,  de  plus  de  mille  pages.  Les  chercheurs  à  leur  tour  trouveront 
profit  à  la  lire,  mais  je  crains  un  peu  que  le  commun  des  lecteurs  ne 
se  rebute  devant  Tabondance  des  détails  et  ne  reproche  en  même  temps 
à  M.  Gendry  une  mise  en  œuvre  imparfaite  de  ses  documents.  Je 
m'explique.  L*auteur,  en  face  du  dossier  considérable  amassé  par  lui 
pièce  à  pièce,  me  semble  ne  pas  avoir  eu  le  couragf  d'éliminer  bon 
nombre  d'incidents  inutiles,  pour  ne  pas  dire  plus,  à  la  marche  de  son 
récit.  Il  a  jeté  dans  son  exposition,  en  bloc,  sa  documentation,  de  telle 
sorte  que  tous  les  événements,  importants  où  minuscules,  apparaissent 
sur  la  mèm^  ligne.  Il  en  est  même  qu'il  était  tenu  de  connaître  pour 
l'intelligence  de  son  récit,  mais  qui  constituent  ici  de  véritables 
digressions,  comme  le  conclave  de  1769  (I,  25-38)  et  les  origines  de  la 
Révolution  française  (II,  92  et  sq.).  De  plus,  mais  ceci  est  de  moindre 
conséquence,  il  n'a  pas  pris  complètement  soin  de  contrôler  et  de 
rectifier  les  noms  d*hommes  et  de  lieux  qu'il  a  reproduits  avec  l'ortho- 
graphe fantaisiste  des  diplomates  d'autrefois.  Gela  le  conduit  par 
exemple  à  nous  donner  le  nom  d'une  commune  de  Seine-et-Oise  pour 
celui  de  l'évéque  assermenté  de  Versailles  (II,  p.  140). 

Parmi  les  questions  très  variées  qui  se  rattachent  à  l'histoire  de 
Pie  YI,  il  en  est  une  sur  laquelle  on  souhaiterait  quelques  éclaircisse- 
ments. Jusqu'à  quel  point  le  Pape  fut-il  mêlé,  comme  chef  d'une 
religion  proscrite  en  France,  à  la  croisade  antirévolutionnaire?  Il  fut  au 
moins  sollicité  d'intervenir.  M.  Gendry  n'a  évidemment  rien  découvert 
à  cet  égard,  mais  il  existe  un  document  qui  mériterait  d'être  examiné. 
C'est  un  manuscrit  conservé  dans  la  bibliothèque  de  la  Société  de 
l'histoire  du  prêtes  tan  tit^me  français,  d'où  il  résulte  qu'à  la  fin  de  1793 
le  comte  d'Artois,  par  la  main  de  Galonné,  s'efi'orçait,  au  nom  des 
intérêts  religieux,  d'attirer  le  Pape  dans  la  coalition.  Cette  pièce  fournit 
une  piste  qu'il  serait  intéressant  de  suivre. 

Si  sur  ce  point  Tauteur  est  muet,  en  revanche  il  a  élucidé  complè- 
tement une  page  assez  peu  connue  de  la  vie  de  son  héros.  Pie  YI  eut  à 
surveiller  Texécution  du  bref  Dominus  ac  redemptor  contre  les  jésuites 


—  443  — 

réfugiés  ea  Prusse  et  en  Russie.  Il  résulte  des  faits  mis  ici  en  lumière 
que  ce  pontife,  malgré  ses  sympathies  personnelles  pour  la  célèbre 
compagoie,  tint  à  honneur  d'assurer  comme  il  put  et  constamment 
Teffei  des  volontés  de  son  prédécesseur.  Go  fut  seulement  sous  le  règne 
djB  Pie  711  que  le  Saint-Siège,  par  des  mesures  détournées  et  partielles^ 
commença  à  préparer  la  restauration  totale  qui  coïncida  en  Europe 
avec  celle  des  Bourbons.  L.  P. 


tm 


Cartvlalre  i^énéral  de  Tordre  des  liiMipitallerfl  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem  (Il  OO- 1 S 10),  par  J.  Dblayillb  Lb  Roulz. 
T.  IV  {iSQ4'4S40).  2»  partie.  Additions  et  Table.  Paris,  Leroux,  1906,  In-follo 
paginé  309  à  696.  —  Prix  de  Touvrage  complet  :  400  fr. 

Cette  seconde  partie  du  tome  IV  termine  le  grand  ouvrage  entrepris 
par  M.  J.  Delaville  Le'Roulx,  et  mené  par  lui  à  bien  avec  une  persévé- 
rance des  plus  louables,  en  même  temps  qu'avec  une  science  à 
laquelle  TÂcadémie  des  inscriptions  et  belles-lettres  a  rendu  hommage 
par  le  grand  prix  Qobert.  Nous  avons  eu  roccasion  déjà  de  signaler  aux 
lecteurs  du  Polybiblion  toute  Timporlance  historique  du  recueil' des 
quatre  mille  documents  réunis  par  M.  Delaville  Le  Roulx,  au  prix  d'in- 
vestigations poursuivies  dans  toutes  les  archives  et  les  bibliothèques  de 
l'Europe.  Il  nous  reste  à  célébrer  les  mérites  de  l'immense  table  géné- 
rale, ne  comprenant  pas  moins  de  331  pages  in-folio,  qui  vient  complé- 
ter l'ouvrage  et  lui  donner  toute  sa  valeur.  Cette  table,  en  efiet,  est  un 
monument  qui  n'a  pas  son  pareil.  On  y  trouve  repris  tous  les  noms  de 
personnes  et  tous  les  noms  de  lieux  imprimés  dans  les  quatre  volumes 
qui  forment  le  Gartulaire  des  hospitaliers.  Et  si  l'on  veut  se  rappeler 
que  ces  noms  sont  ceux  de  personnes  ou  de  lieux  des  pays  les  plus 
divers,  on  se  rendra  compte  qu'en  les  groupant,  l'auteur  a  constitué  un 
véritable  arsenal,  où  devront  désormais  puiser  tous  les  érudits  qui 
s'occupent  de  l'histoire  des  xa«  et  xiii«  siècles.  A  mon  sens,  cette  table 
est  appelée  à  devenir  d'une  utilité  permanente.  Qu'ils  y  cherchent  des 
renseignements  sur  les  personnes  ou  sur  les  lieux,  les  érudits  de  toutes 
régions  ont  chance,  en  efiet,  d'y  trouver  satisfaction.  Et  je  ne  parle  pas 
seulement  des  érudits  qui  s'intéressent  aux  hospitaliers;  je  parle  de 
tous  les  érudits  en  général.  Quelle  que  soit  la  nature  de  leurs  travaux, 
si  ces  travaux  se  rapporteut  à  la  période  comprise  entre  les  années 
1100  et  1310,  ils  sont  presque  assurée  de  faire  une  fructueuse  récolte  en 
consultant  la  table  du  Gartulaire  des  hospitaliers.  Renseignements  sur 
les  rois,  les  princes,  les  grands  seigneurs  laïques  ou  ecclésiastiques, 
qu'ils  soient  d'Angleterre,  de  France,  d'Allemagne,  d'Espagne,  de 
Chypre  ou  d'ailleurs  ;  renseignements  sur  les  provinces,  les  villes,  les 
communes,  qu'elles  soient  en  Italie,  en  Hongrie,  en  Portugal,  aux 
Pays-Bas  ou  en  Terre-Sainte,  voilà  ce  que  leur  fournira  la  table  gêné- 


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raie  dressée  par  M.  DeUviUe  Le  Roulx.  Il  est  évident,  poar  tous  ceux  qui 
ont  eu  à  faire  des  tal>le6  ooomastiqaes;  queeelie*ci  a  dû.  coûter  à  Tauteur 
uAe  somme  de  travail  exiraofdiaaire,  et  que  ce  a^est  pas  sans  ks  plus 
grands  efforts  qu'il  est  parveou  4  ideuiiôer  ces  milliers  de  localités, 
situées  dans  des  régioos  doat  quelques-unes,  la  Terre-Sainte  par 
exemple,  sont  encore  des  plus  mal  connues*  Puissent  ces  efforts 
porter  les  fruits  qu'ils  doivent  logiquement  donner!  Puissent  tous  les 
amis  de  Thisloire  savoir  profiter  du  remarquable  instrument  de  travail 
que  M.  Delà  ville  Le  Roulx,  Lien  qu*en  ne  songeant^u'aux  bospitalierâ» 
a  su  forger  pour  eux!  Arhakd  d'Hxeboicbz. 


adftine  Iiontae  die  Fvane»,  ïïjm  Vénérable  TMéirèse  de 
Saiiie-Aiio*M^te  (l1fS1f-ttS9),  par  G&opprot  db  Grandicaison. 
Paris,  Lecoffre,  Gabaida,  1907,  in-12  de  V-2S7  p.  (Oolleetion  ks  6ainu).  — 
Prix  :  2  fr. 

La  naissanôe  du  dixième  enflant  ei  de  la  huitième  fille  de  Louis  XV, 
Madame  Louise,  tut  saluée  en  France  sans  enthousiasme,  c  Madame  der- 
nière, >  se  contenta  de  dire  le  Roi,  et  comme  l'instruction  des  Pilles  de 
France  coûtait  ciier  à  Versailles,  on  renvoya,  au  bout  d'un  an,  avec  ses 
sœurs,  à  Fonlevrault.  Les  chroniqueurs  prétendent  que  son  éducation, 
son  instruction,  tout  au  moins,  j  fut  négligée.  M.  de  Gian<iaLaison 
qui  tient  à  contrôler,  à  Taide  des  documents  authentiques,  les  assertions 
des  chroniqueurs,  affirme  que  celle-là  est  fausse.  En  tous  cas,  le  coeur 
de  la  jeune  princesse  fut  bien  cultivé  à  Fontevrault  et  sa  piété  amise 
sur  des  fondement  solides.  Pour  qu'une  vocation  religieuse,  une 
vocation  de  carmélile  surtout,  se  formât  k  Versailles,  dans  la  Cour  de 
Louis  XV,  il  fallait  que  l'éducation  chrélienne  eût  été  sérieuse.  Et 
cette  vocation  fut  suscitée  surtout  par  Tamour  filial.  C'est  pour  racheter 
les  égarements  de  son  père  et  obtenir  de  Dieu  sa  conversion  que 
Louise  de  France  voulut  entrer  au  Carmel,  et  au  carmel  le  plus  austère 
el  le  plus  pauvre,  celui  de  Saint-Denis.  Et  il  faut  rendre  cette  justice 
au  Roi,  si  avili  et  si  chrétien  pourtant  au  fond,  il  semble  qu'il  ait 
compris  la  grandeur  de  la  missk)n  de  sa  fille.  Il  ne  s'y  opposa  pas» 
tout  au  moins.  Quant  à  elle,  une  fois  entrée  an  couvent  de  son  choix, 
elle  en  accepta  la  règle  dans  son  entier  et  la  pratiqua  dans  toute  sa. 
rigueur,  remplissant  les  occupations  les  plus  humbles  et  les  plus 
répugnantes,  lavani  la  vaisselle,  récurant  les  chaudrons,  donnant  à 
tous  Texemple  du  dérouemeot  et  du  sacrifice,  n'acceptant  qu'avec 
peine,  et  dans  le  seul  intérêt  de  la  communauté,  le  titre  de  prieure  qu'à 
trois  reprises  les  suffrages  de  tous  lui  décernaient.  Pendant  dix-sept  ans 
elle  ne  cessa  d'être  le  modèle  du  couvent  et  l'édification  des  prêtres  et 
des  évèques  avec  lesquels  elle  était  en  relation,  Mgr  de  la  Motte, 
Mgr  de  Donnai,  évèque  de  Glermont,  le  cardinal  de  Demis,  etc.  M.  de 


—  448  — 

Graadmatflon  cite  de  nombreux  exemples  de  son  hamilité,  de  la  ferveor 
de  SSL  foi,  de  la  Tivaciié  de  soû  esprit,  de  ses  yertns  de  loat  genre.  Un 
mot  cependant  nons  étonne,  c*est  que,  parlant  de  son  neveu  Louis  XVI,  si 
chréliea  malgré  sa  faiblesse,  elle  se  soit  écriée  avec  r«gret  :  «  Ah!  ce  n*e8t 
pas  Louis  XY.  »  Mais  après  avoir  lu  ce  petit  yolume,  on  ne  peut  que 
soubaiter,  avec  son  très  distingué  anlenr  et  avec  le  dévoué  vice-postu-* 
lateur  de  la  cause,  Mgr  du  Teil,  que  le  jour  soit  prochain  où  la  Véné- 
rable Thérèse  de  Saint-^Augustia  sera  proclamée  la  Bienheureuse 
Louise  de  France.  Max.  de  la  Rochetbrib. 


jrcanite  d'Arc,  téliV-l'iSI,  grande  hintaire  illustrée,  par  le  chanoine 
Hbnri  Debout.  Paris,  Maison  de  la  Bonne  Presse,  s.  d.,  2  vol.  gr.  in-8  de 
xxix-827  et  xu-1016  p.,  illustrés  de  nombreuses  figures.  —  Prix  :  25  fr. 

Ijm  VénérmMe  ^easBC  d'Are,  cofiie  fMéle  de  Jéwmm  et  de 

M^rle,  par  Tabbé  P.-L.  Malassagi^b.  Paris,  Savaète,  s.  d.,  in-d  de  bS9  p., 
avec  gravures.  —  Prix  :  5  fr. 

Autour  de  la  grande  Franfaise.  Les  Etapes  de  l'antipa- 
trietiatue,  par  L.-A.  Gafprb  et  A.-C.  Dbsjardins.  Paris,  LecolTre, 
Oabaida,  1906,  in>12  de  xi-382  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

JeauMie  d'Are.  Sa^'^uarale,  par  le  R.  P.  Dom  H.  Lbclrrcq  (t.  VI  de 
la  coilection  :  Les  Martyrs).  Paris,  Oudin,  1906,  petit  in-8  de  LXXi-3e9  p.  — 
Prix  :  4  fr.  50. 

Vu  vteuTeau  Tématgnage  sur  JTeaiuie  d'Are,  par  Noël 
Valois.  Paris,  1907,  ln-8  de  19  p.  (Extrait  de  V Annuaire- Bulletin  de  la 
SoeiéU  de  V Histoire  de  France,  année  1906). 

—  Le  Polybiblion  a  déjà  signalé  à  deux  reprises,  dans  sa  revue  des 
publications  illustrées,  la  Jeanne  d'Arc  de  M.  le  chanoine  Henri  Debout. 
Nous  avions  ajourné  Texamen  spécial  du  texte;  nous  nous  en  occupe- 
rone  aujourd'hui  avec  une  juste  liberté.  L'auteur  expose  ainsi  dans  un 
c  Avertissement  au  lecteur  »  son  objet  et  son  plan  r  «  Avant  toutes 
cboses,  je  déclarerai  que  la  tâche  proposée  à  mes  efforts  est  une  œuvre 
hagiographique.  A  Theure  où  l'Église  s*appréte  à  mettre  Jeanne  sur 
les  autels,  je  veux  raconter  sa  vie  comme  on  écrit  la  vie  d'une  sainte, 
c'est-à-dire  avec  le  respect  filial  d'un  catholique  qui  parle  de  son 
modèle  dans  la  foi,  le  patriotisme  ardent  d'un  Français  qui  exalte  la 
libératrice  de  sa  patrie,  la  pieuse  curiosité  d'un  historien,  jaloux  de 
recueillir  les  moindres  détails  capables  de  faire  mieux  ressortir  les 
venus  de  celle  qu'il  propose  à  l'admiration  des  foules. . .  Ces  traits  de 
la  vie  de  la  Pucelle,  que  je  voudrais  décrire  ici  par  le  menu  et  jusqu'au 
dernier,  j'ai  tenu  à  les  puiser  dans  ce  que  rérudiiion  générale  ou  locale 
fournit  de  plus  pur  et  de  plus  autorisé  parmi  les  sources  historiques. 
Moi-même,  depuis  de  longues  années,  je  me  suis  livré  aux  plus  cons- 
ciencieuses recherches  dans  les  archives,  en  même  temps  que  je  par- 
courais en  pèlerin  et  en  observateur  attentif  les  pays  traversés  par 
Jeanne. ..  Je  travalAe  avant  tout  à  l'édiâcation  de  mes  concitoyens  ;  la 


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meilleure  récompense  que  j'ambitionne  est  d^engager  les  âmes  géné- 
reuses à  entrer  dans  la  pratique  des  vertus  de  Jeanne  d*Arc.  Je 
m'efforce  donc  de  la  faire  connaître  plus  complètement  qu'elle  ne  l'est 
déjà.  Pour  cela,  je  puise  dans  les  éléments  de  la  vie  même  de  notre 
Libératrice  une  division  émanant  de  ses  actes  et  résumant  la  mission 
que  Dieu  lui  confia.  Établir  son  rôle  miraculeux  d'Envoyée  du  ciel  ; 
montrer  la  fortune  diverse  qu'il  lui  suscite  auprès  des  Français,  des 
Bourguignons  et  des  Anglais  ;  suivre,  après  sa  mort  même,  le  sillage 
de  son  court  passage  dans  l'histoire  du  pays,  jusqu'au  jour  où  il 
semble  voir  Dieu  montrer  de  nouveau  son  intervention  céleste  comme 
un  remède  à  nos  maux,  telle  m'a  paru  la  meilleure  manière  de  ménager 
à  mes  lecteurs  l'exposé  des  gestes  de  Jeanne.  Ce  livre  aura  donc 
quatre  parties  ;  en  voici  les  titres  :  I.  Inspirée  et  envoyée,  II.  Triomphante 
et  méœnnue.  III.  Trahie  et  vendxAe.  IV.  Martyrisée  et  glorifiée.  La  juxta- 
position de  ces  huits  mots,  constituant  autour  de  la  Pucelle  autant  de 
qualificatifs  mérités,  suffit  à  montrer  combien  différentes  entre  elles, 
émouvantes  aussi  dans  leurs  phases  successives,  furent  les  étapes  de 
son  existence  de  dix-neuf  ans,  combien  glorieux  en  sont  devenus  les 
effets.  Que  d'enseignements  n'en  sortiront  point  pour  nous!  Aucun 
n'en  doit  être  perdu.  J'ai  recueilli  avec  un  soin  jaloux,  je  l'ai  dit,  jusqu'au 
moindre  détail  de  sa  précieuse  vie.  Ce  n'est  pas  assez  :  pour  mettre 
mieux  en  lumière  la  personne  et  les  vertus  de  la  Libératrice,  j*ai  fouillé 
l'histoire  de  ceux  qui  vécurent  à  c6té  d'elle  et  me  suis  efforcé  de 
reconstituer  la  physionomie  des  contrées  et  des  monuments  où  se 
déroulèrent  ces  scènes  célèbres.  »  —  Il  convient  tout  d'abord  de  rendre 
hautement  justice  à  la  vaste,  consciencieuse,  minutieuse  investigation, 
par  laquelle  M.  le  chanoine  Debout  s'est  attaché  à  prendre  de  son 
sujet  une  connaissance  aussi  complète  que  possible.  Il  y  a  très  bien 
réussi  et  possède  à  un  degré  rare  Thistotre  de  Jeanne  d'Arc  jusque  dans 
ses  moindres  circonstances.  On  peut  le  rapprocher  à  cet  égard  du 
P.  Ayroles,  dont  l'immense  travail,  très  méritoire  malgré  ses  défauts, 
lui  a  été,  comme  il  se  plait  à  le  reconnaître,  d'un  grand  usage.  L'éru- 
dition de  M.  Debout,  elle  aussi,  est  vraiment  digne  d'un  bénédictin  ou 
d'un  bollandiste.  Mais  on  ne  peut  pas  en  dire  autant  de  sa  méthode, 
qui  appelle  des  réserves  au  double  point  de  vue  historique  et  littéraire. 
Son  sens  critique,  diligent  et  avisé  sur  tel  et  tel  point  particulier,  n'est 
en  général  ni  assez  ferme  ni  assez  pénétrant.  Il  ne  sait  pas  distinguer 
les  faits  et  les  traits  caractéristiques  de  ceux  qui  sont  insignifiants,  et 
accable  son  lecteur  d'une  surabondance  de  détails.  Son  exposé  des  opé- 
rations militaires,  conduit  avec  un  souci  d'exactitude  méticuleuse  trè» 
louable  en  soi,  est  interminable.  Il  abuse  des  conjectures  et  en  fait 
parfois  de  bien  vaines,  parce  qu'il  veut  à  toute  force  parler  là  où,  de 
aon  propre  aveu,  t  l'histoire  est  muette  ».  Il  prête  à  ses  personnages  et 


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—  447  — 

à  Jeanne  d*Ârc  elle-même  des  paroles  de  son  crû,  trop  souvent  banales. 
Surtout  dans  les  premiers  chapitres,  il  allonge  son  récit,  trop  long 
déjà,  par  des  narrations  accessoires,  où  il  donne  carrière  à  sa  fantaisie 
et  adopte  le  ton  de  la  fiction  romanesque.  Tel  ce  tableau  du  voyage  de 
Jeanne  à  Burey-en-Vaux  en  compagnie  de  Durand  LAxart  :  c  L*oncle 
et  la  nièce  partirent  donc  en  une  après-dtnée  de  printemps.  Le  renouveau 
du  premier  jour  de  mal  donnait  à  la  vallée  de  la  Meuse  un  charme 
incomparable.  Jeannette  parlait  peu  :  son  regard  semblait  parfois  se 
fixer  sur  des  êtres  invisibles,  el  de  temps  en  temps  ses  lèvres  murmu- 
raient  une  courte  prière.  Elle  avançait  aux  côtés  de  son  parent,  en  proie  .i-rj 

à  une  émotion  qu'elle  ne  cherchait  pas  à  cacher.  Durand  Laxart  la 
contemplait,  ému  lui-même,  n'osant  Tinterroger.  La  route  était  presque 
déserte.  La  voyageuse  rompit  enfin  le  silence,  etc.  »  (t.  I,  p.  120).  Invo- 
lontairement on  se  sent  recherché  en  lisant  cela  par  le  souvenir  de  la 
Mare  au  diable.  Un  autre  abus  est  celui  des  réflexions  qui,  loin  d'aug- 
menter rimpression  des  faits  saisissants,  tout  au  contraire  Tamortissent. 
Les  récits,  divinement  inspirés  de  TÉvangile,  sont,  à  cet  égard,  dans 
leur  sobriété  tout  objective,  un  parfait  modèle,  trop  peu  suivi,  notam- 
ment  des  auteurs  ecclésiastiques.  Le  style  de  M.  Debout  est  générale- 
ment simple  et  clair,  chose  bien  digne  d'éloge,  mais  le  tissu  n*en  est . 
ni  fort  ni  serré.  On  y  sent  rinûuence  de  ces  procédés  d'amplification, 
de  ces  habitudes  de  redondance  oratoire,  encore  çà  et  là  trop  en  vogue 
dans  les  séminaires.  Ces  réserves  faites,  la  Jeanne  cTArc  de  M.  le  cha- 
noine  Debout,  appréciée  dans  son  ensemble,  mérite,  croyons-nous,  de  ^ 

garder  une  place  parmi  les  travaux  vraiment  importants  sur  ce  beau  :.é 

sujet.  La  grande  érudition  du  docte  écrivain  en  a  fait  une  sorte  de 
Somme,  selon  Texpression  du  moyen  Âge,  où  toute  la  matière  est  entrée 
avec  quelque  chose  de  plus.  Son  livre  sera  donc  utilement  consulté 
de  tous  les  travailleurs,  même  spéciaux,  sur  Théroïque  vierge  et  sur  .j* 

son  époque.  Il  servira  aussi  à  multiplier,  à  fortifier  dans  le  public  | 

étendu  et  si  estimable,  que  vise  et  atteint  la  Maison  de  la  Bonne  Presse, 
la  connaissance  du  glorieux  passé  de  la  France,  le  culte  des  grandes 
actions  et  des  sublimes  vertus  de  Jeanne  d'Arc. 

—  Rien  de  plus  estimable  assurément  que  le  zèle  religieux  et  patrio- 
tique de  M.  Tabbé  P.-L.  Malassagne,  du  diocèse  de  Mende,  doué  en  outre 
d'un  certain  talent  de  plume  et  d'une  disposition  naturelle  à  l'éloquence. 
Mais  nous  ne  pouvons  lui  dissimuler  que  le  gros  volume  intitulé  :  La 
Vénérable  Jeanne  d'Arc,  copie  fidèle  de  Jésus  et  de  Marie,  qu'il  a  o  dédié 
aux  femmes  de  France  >,  nous  parait  être  le  résultat  d'une  illusion  de 
son  esprit.  La  relation  mystique,  vraie  en  soi,  où  il  espérait  trouver 
pour  son  livre  un  caractère  nouveau  et  original,  ne  lui  a  pas  donné  le 
plan  détaillé  qu'il  en  attendait.  Ce  qu'il  offre  donc  en  réalité  au  public, 
après  tant  d'autres,  c'est  une  biographie  ordinaire  de  la  Pucelle,  c'est- 


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—  448  — 

à^dire  un  récit  d'hisiolré.  Mais  précisément  rinltûaion  et  l'informaliOD 
techniques,  nécessiaires  pour  une  composition  de  ce  genre,  luifaisaienl 
défaut,  comme  cela  résulte  avec  éTidesce  das  termes  montes  de  sa 
noie  intilulée  :  «  Auteurs  consultés  >.  Dans  ces  conditions,  sans  être 
dépourvu  de  tout  intérêt,  son  livre  ne  semble  pas  représenter  le 
meilleur  emploi  quMl  aurait  pu  faire  de  son  ssète  et  de  son  talent.  Il  n'est 
pas,  croyons-nous,  à  propos  d'encourager  nilusiond^un  certain  nombre 
de  membres  ô^  notre  excellent  clergé,  trop  disposés  à  s'imaginer  qu'en 
raison  de  leurs  études  de  petit,  puis  de  grand  séminaire,  ils  sont  aptes 
de  prime  abord  et  sans  autre  apprentissage  à  traiter  n'importe  qaé^ 
sujet  d'histoire  religieuse,  ou  même  profane.  C'est  une  erreur  analogue, 
mais  en  sens  contraire,  à  celle  de  ces  pieux  laïques,  qui  se  croient  auto- 
risés par  leur  piété  même  à  s'improviser  théologiens,  docteurs  et 
Pères  de  rËglise.  Nous  n'avons  pas  parlé  des  figures  qui  sont  censées 
illustra'  le  volume  dont  il  s'agit;  c'est  que  le  mieux  est  de  n'en  rien  dire. 

—  «  Pareil  au  couchant  splendide  d'un  soir  d'été,  où  quelques  nuages 
cuivrés  semblent  présager  cependant  de  prochains  orages,  le  xin*  siècle 
vient  de  s'éteiodre  dans  le  rayonnement  à  peine  affaibli  d'une  grande 
figure  de  roi  et  de  saint  :  I^uis  IX.  »  Cette  phrase  de  début  indique 
assez  le  caractère  oratoire  du  volume  de  MM.  L.-A.  Gaffre  et  A. -G. 
Desjardins  :  AiUour  de  la  grande  Française,  Les  Étapes  de  Vantipatrio^ 
tis'me,  11  est  formé  en  effet  de  six  conférences,  composées  sans  doute  en 
commun  par  les  deux  auteurs,  mais  prononcées  par  un  seul,  M.  l'abbé 
Gaffre,  à  rAlhénée  Saint-Germain.  Voici  les  sujets  traités  :  L  Les  Antipa- 
triotes au  xv°  siècle.  II.  L'Incarnation  du  patriotisme  en  Jeanne  d'Arc, 
m.  Cauchon  et  les  siens.  Les  Attaques  contre  l'Inspirée.  IV.  Les 
Attaques  contre  la  femme.  Des  fausses  Jeanne  à  la  Pucelle  de  Voltaire. 
V.  Les  Attaques  contre  la  Patriote.  Historiens  et  bypercri tiques.  VI. 
Les  Attaques  contre  la  Patriote.  Savants  et  intellectuels.  Les  auteurs- 
y  ont  joint  un  certain  nombre  d'Annexés  sur  divers  points  d'histoire 
ou  d'hisloire  littéraire.  On  remarque  dans  ces  discours  une  ferveur 
passionnée  de  patriotisme  ;  des  notions  historiques  assez  étendues,  mais> 
superficielles;  une  grande  abondance,  une  grande  véh^nence  d'élocu- 
tlon,  avec  des  tendances  hyperboliques;  une  recherche  assez  heureuse 
parfois,  mais  souvent  excessive  du  pittoresque  ;  une  ardeur  de  polé- 
mique qui  se  laisse  entraîner  à  des  violences  regrettables.  Nousdevons- 
ajouter  que  la  hardiesse  de  certaines  peintures  et  de  certaines  citations 
ne  permettrait  pas  de  mettre  ce  volume  entre  toutes  les  mains. 

—  Lorsqu'on  a  fait,  comme  c'a  été  noire  cas  dans  les  ouvrages  qai 
précèdent^  une  forte  consommation  de  rhétorique,  on  n'est  pas  fâché,  œ- 
fût-ce  que  pour  changer  un  peu,  de  se  trouver  en  relation  avec  un  esprit 
plus  positif  et  plus  technique,  surtout  s'il  est  doué  d'un  sens  critique 
un  peu  fin.  C'est  le  plaisir  que  nous  a  donné  l'un  des  moines  les  plii^^ 


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dislingués  de  Tabbaye  de  Solesmes,   transportée  à  Saint-Michel  de  t  ^i 

Farnborougb,  Dom  H.  Leclercq.  Nous  lais^ns  à  la  diligence  de  notre 


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collaborateur  pour  Tbagiographie  le  soin  de  noter  la  place  du  volume  ^^^ 
dont  il  s'agit  dans  la  collection  dont  il  fait  partie  :  Les  Martyrs  etc.,  et 

d*apprécier  les  quelques  pages  qui  s'^jr  rapportent  à  SavonaroU.  Mais  le  iil 

volume  presque  entier  est  consacré  à  Jeanne  d'Arc.  Ce  n'est  pas  une  '''^'" 


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histoire  de  la  Pucelle,  mais,  selon  le  plan  de  la  collection,  un  «  recueil 
de  pièces  authentiques  »  sur  elle,  mises  à  la  portée  du  grand  public. 
Le  plan  suivi  par  Dom  Leclercq  lui  a  été  suggéré  par  une  indication 
que  réminent  fondateur  de  notre  Revue,  le  feu  marquis  de  Beaucourt, 
exprimait  un  jour  en  ces  termes  :  <  Se  borner  à  des  notices  sur  le  pro» 
ces  de  condamnation  et  les  principaux  personnages  qui  y  ont  été  mêlés,  }-'^-. 

puis  donner  sans  autre  préambule  la  traduction  du  texte  du  procès  ;  et 
grouper  enfin,  dans  une  dernière  partie,  ce  qu'il  convenait  d'extraire 
et  de  traduire  du  procès  de  réhabilitation.  »  —  c  Je  me  suis  conformé 
en  partie  à  ce  programme,  dit  Dom  Leclerq,  je  l'ai  modifié  ou  complété 
sur  quelques  points.  Mon  dessein  n'était  pas  de  présenter  dans  leur 
ensemble  les  débats  et  enquêtes  des  deux  procès.  J'ai  voulu  présenter, 
d'après  les  textes  judiciaires  et  quelques  extraits  des  chroniques  con-  '  i 

temporaines  ce  que  nous  savons  de  là  vie,  du  procès  et  de  la  mort  de  ^^-^ 

la  jeune  martyre.  Dans  ce  but.  Tordre  chronologique  s'imposait.  J'ai  '  >,^^ 

donc  disposé  les  extraits  des  dépositions  et  procès-verbaux,  les  lettres  \   ;'| 

et  fragments  historiques  dans  l'ordre  qui  se  rapprochait  le  plus  de  cette 
chronologie  parfois  imprécise  des  années  d'eofance  de  Jeanne.  J'ai  eu 
soin  dlndiquer  dans  les  notes  la  source  à  laquelle  chaque  citation  est 
empruntée.  Afin  de  laissera  Jeanne  sa  physionomie  vivante,  j'ai  donné 
le  texte  original  de  la  minute  française,  contenant  les  propres  paroles 
de  la  jeune  fille..»  —  Vlnirod'uction  du  docte  bénédictin  devait  attirer 
en  particulier  notre  attention.  A  défaut  de  rhétorique,  le  souffle  littéraire 
a'en  est  pas  absent.  Les  inclinations  poétiques  de  l'auteur  s'y  mani- 
festent dans  une  appréciation  un  peu  trop  favorable  et  une  citation  un 
peu  trop  longue  de  1'  «  Essay  »  sur  «  Joan  of  Arc  »  de  Thomas  de  Quin- 
cey.  Mais  nous  y  avons  surtout  goûté  les  marques  d'un  sens  critique 
original  et  perspicace.  C'est  une  vue  très  suggestive  que  celle  qui  est 
développée  dans  le  passage  commençant  par  ces  mots  (p.  III)  :  «  Parmi 
tant  d'ouvrages  inspirés  par  l'extraordinaire  jeune  fille,  très  peu  se 
sont  attachés  à  faire  ressortir  l'importance  sang  égale  de  la  vie  de  Jeanne 
au  point  de  vue  des  opérations  surnaturelles  dans  l'intelligence 
humaine,  v  Dom  Leclercq,  ce  nous  semble,  s*est  très  bien  rendu  compte 
que  les  tentatives  faites  jusqu'à  présent  dans  le  sens  qu'il  indique  ont 
manqué  de  critique  et  de  pénétration,  historique  et  théologique,  et  il  a 
eu  grande  raison  d'appeler  le  regard  des  hommes  compétents  sur  «  l'in- 
térêt qui  s'y  attache  et  les  conséquences  très  originales  qui  en  devront 

Mai  1907.  T.  CIX.  29. 


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sortir  v  (p.  vu).  Nous  signalerons  encore  les  motifs  donnés  à  Tappui 
de  Tattribution  par  Fauteur  de  la  qualification  de  mtxrtxfre  à  la  mort 
de  rhéroîque  vierge  (p.  xzvi-xxvii). 

—  Tout  dépend  du  contenu.  L'opuscule  de  M.  Noël  Valois:  Un  vwuvtayk 
Témoignage  sur  Jeanne  cTArc,  n'atteint  pas  le  chiffre  de  vingt  pages,  et 
c^est  peut-être  la  plus  intéressante  des  publications  passées  en  revue 
dans  cet  article.  Klle  nous  apporte  en  effet  sur  Jeanne  un  document 
tout  neuf,  contemporain,  et  qui  n^est  pas  sans  importance  intrinsèque. 
Il  s'agit  de  la  a  Réponse  d'un  clerc  parisien  à  TApologie  de  la  Pucelle 
par  Gerson  ».  Ce  texte  a  été  découvert  par  M.  Valois,  dans  un  manus- 
crit de  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne.  Il  a  été  composé  à  la  fin 
de  Tannée  1429  ou,  au  plus  tard,  dans  les  premiers  mois  de  Tannée 
suivante  par  un  clerc  du  parti  anglais,  membre  de  la  Faculté  de  droit 
de  TUniversilé  de  Paris.  Outre  quelques  curieux  détails  anecdotiques, 
il  nous  offre  Timage  des  sentiments  de  haine  nourris  contre  Jeanne 
dans  le  milieu  intellectuel  où  vivait  Tauteur,  et  comme  une  esquisse 
anticipée  des  accusations  qui  formèrent  la  trame  si  habilement  ourdie 
plus  tard  par  Pierre  Gauchon.  Il  confirme  Topinion  déjà  émise  par  le 
P.  Ay rôles  {L'Université  de  Paris  au  temps  de  Jeanne  d'Arec  p.  4^5),  sur 
rinitiative  de  TUniversilé  dans  les  poursuites  dirigées  contre  Jeanne 
pour  cause  d'hérésie.  Le  caractère  et  Tintérèt  de  ce  document  sont  mis 
\^<  en  lumière  dans  Topuscule  dont  nous  parlons  avec  cette  netteté,  cette 

^.'•■-  méthode,  cette  précision  critique  auxquelles  on  est  accoutumé  de  la 

^;,  part  de  M.  Noël  Valois,  Tun  des  représentants  les  plus  distingués,  les 

l  plus  solides  de  Térudition  française.  .  M.  S. 


i 


Mémoires  du  comte  de  SouviaNY,  lieutenant  général  des 

armées  du  Roi,  publiés  par  le  baron  Ludovic  db  eoNTBNSON.  T.  !*'• 
4516-1658.  Paris,  Laurens,  1906,  in-8  de  367  p.  —  Prix  :  9  fr. 

Les  Mémoires  inédits  du  comte  de  Souvigny  vont  de  1613  à  1660  ;  ils 
étaient  conservés  chez  Talné  de  ses  descendants,  qui  a  autorisé  M.  le 
baron  de  Gontenson  à  les  publier,  et  la  Société  de  Thistoire  de  France 
en  a  voté  Timpression  et  les  a  fait  entrer  dans  sa  célèbre  colleclion,  qui 
8*accroît  chaque  jour.  Le  premier  volume,  seul  paru  jusqu^à  ce  jour, 
indique  quel  sera  Tintérèt  de  Tensemble. 

Souvigny  est  véritablement  un  nom  de  guerre.  Jean  Gaugnières,  fils 
d'un  marchand  boucher  de  Jargeau,  ancienne  châtellenie  de  TOrlé^inais, 
entra  très  jeune  au  service  comme  soldat  du  régiment  d'Auvergne,  où 
il  conquit  ses  premiers  grades.  Tout  en  n'oubliant  pas  sa  famille,  dont 
l'honorabilité  était  proverbiale  dans  la  région,  son  grand-père  ayant 
fait  le  pèlerinage  de  Jérusalem,  il  avait  pris,  selon  Tusage,  la  qualifica- 
tion de  Souviguy,  tirée  d'un  village  voisin  de  Sologne.  Au  reste,  ses 
parents  avaient  dû  Télever  dans  des  traditions  d^honneur  militaire,  car 


r 


-  451  - 

sur  ses  six  frères,  cinq  furent  soldats  sous  des  noms  différents  et  avec 
des  fortunes  diverses,  et  le  dernier  devint  aumônier  du  Roi  et  doyen  du 
chapitre  de  Saint- Vrain  de  Jargeau. 

Jean,  Talné,  prit  part,  sous  Louis  XIII,  aux  campagnes  contre  les  pro- 
testants, et  à  toutes  les  guerres  d'Italie,  puis  devint  gouverneur  de 
Quérasque  et  mestre  de  camp  d'un  régiment,  appelé  le  régiment  de 
Souvigny,  en  164i.  Deux  ans' plus  tard,  il  recevait  des  lettres  de 
noblesse,  et  ensuite  le  titre  de  comle.  Il  fut  bientôt  gouverneur  de 
la  citadelle  de  Turin,  sergent  de  bataille,  maréchal  de  camp  et  lieute- 
nant-général, au  plus  beau  moment  de  régne  de  Louis  XIV.  Ayant 
figuré  aux  sièges  de  Gravelines,  de  Roses,  de  Bellegarde  et  de  Valence, 
il  fut  pourvu  d'une  charge  de  maître  d'hôtel  du  Roi  et  obtint  les  faveurs 
de  la  Cour.  Nous  le  voyons  en  1653  chargé  d*une  mission  diplomatique 
près  le  duc  de  Mantoue  et  enfin  nommé  lieutenant  général  Ae  la  forte- 
resse de  Monaco,  poste  qu'il  occupa  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1673. 

Ses  Mémoires,  très  simplement  écrits,  et  dont  la  sincérité  font  tout 
le  prix,  donnent  des  détails  très  précis  sur  la  vie  militaire  du  temps,  la 
i^anière  dont  se  recrutaient  les  armées,  dont  s'y  faisait  l'avancement, 
les  plus  humbles  serviteurs  de  la  France  arrivant  alors,  comme  aujour- 
d'hui, aux  plus  haut  grades  par  leur  seul  mérite,  sans  noblesse  elsans 
fortune. 

M.  de  Gontenson  a  joint  à  son  intéressante  publication  de  nombreuses 
notes  qui  en  doublent  l'intérêt  ;  il  a  retrouvé  dans  les  archives  locales 
et  les  études  de  notaires  les  détails  les  plus  précis  sur  la  famille  de 
Souvigny  et  sur  les  mœurs  de  l'époque  ;  il  a  rattaché  les  petits  faits  à 
l'histoire  générale  et  nous  donne  ainsi  un  livre  plein  de  renseignements 
nouveaux,  qui  apprend  beaucoup  de  choses  sur  une  histoire  qu'on 
croyait  si  complètement  connaître.      G.  Baqubnault  de  Puchbsse. 


Marie -Caroline,  duefiesse  de  Berry,   tSIU-tSSO,  par  le 

vicomte  db  Rbiset.  Paris,  Caïman u-Lévy,  s.  d.,  in-8  de  435  p.,  avec  por- 
trait. —  Prix  :  7  fr.  50. 

Ce  n'est  pas  sans  une  profonde  tristesse  qu'on  lit  ce  volume,  consa- 
cré par  M.  le  vicomte  de  Reiset  à  Madame  la  duchesse  de  Berry,  et 
qui  n'aura  pas,  nous  en  sommes  convaincu,  sôus  cette  forme  plus 
modeste,  moins  de  succès  que  la  grande  édition  illustrée.  Que  de 
péripéties,  que  de  contrastes  dans  cette  vie,  commencée  sous  le  radieux 
soleil  de  Naples,  achevée  sous  le  climat  plus  sévère  de  l'Autriche,  après 
une  brillante  et  trop  courte  apparition  en  France,  du  21  mai  1816  au 
16  août  1830!  C'est  cette  période  qu*a  entrepris  de  raconter  M.  le  vicomte 
de  Reiset.  Quatorze  années  seulement,  mais  si. remplies,  tantôt  de 
bonheur»  tantôt  de  tristesses.  Les  années  de  bonheur  d^abord,  pendant 
lesquelles  Marie-Caroline,  avec  sa  grâce  prime-sautière  et  son  affection 


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-  482  - 

tendre,  sans  réussira  fixer  complètement  le  cœur  volage  de  son  époux, 
s'attire  cependant  de  sa  part  un  réel  attachement,  en  même  temps  qu'elle 
séduit  le  vieux  Roi  qui  voit  en  elle  saduchesse  de  Bourgogne.  A  TÉlysée, 
à  Rosny,  à  Bagatelle,  le  jeune  couple  s'affranchit  de  Féliquette  compas- 
sée de  la  Cour,  mène  une  vie  bourgeoise  et  conquiert  les  sympathies 
populaires.  M^is  il  ne  peut  désarmer  les  haines  politiques,  elle  coup  de 
poignard  du  13  février  vient  brutalement  tranchercette  période  heureuse. 
Puis,  voici  un  nouveau  rayon  :  le  29  septembre  naît  V  €  enfant  du  mi- 
racle »,  et  si  le  cœur  de  réponse  saigne  encore*  celui  de  la  mère  e*ouvre  k 
Tespérance.  Et  ce  sont  les  belles  années  de  la  Restauration.  Le  vieux  Roi 
qui  a  reçu,  après  Waterloo,  une  France  épuisée  et  humiliée,  n*a  pas 
tardé  à  lui  rendre  en  Europe  la  place  d'honneur  qui  lui  convient,  et  du 
fauteuil  roulant  qui  lui  sert  de  trône,  il  s'impose  au  respect  des  autres 
souverains.  Le  roi  de  France  est  toujours  le  roi  de  France.  La  duchesse 
de  Berry,  elle,  est  la  reine  de  la  mode,  de  la  grâce  et  de  la  charité  ; 
elle  est  la  bonne  duchesse, 

A  Dieppe,  où  elle  va  tous  les  ans  prendre  les  bains  de  mer,  à  Rosny, 
où  elle  passe  ses  étés,  dans  Touest  de  la  France  qu'elle  parcourt  en  1829, 
elle  est  adorée  et  acclamée.  Elle  se  tient  à  l'écart  de  la  politique,  et  il 
semble  que  la  politique  l'épargne,  momentanément  du  moins.  La  venue 
du  roi  de  Naples  en  France  en  1830  est  pour  elle  un  dernier  triomphe 
et  une  dernière  joie.  Mais  comme  le  dit  un  diplomate  du  bal  du  Palais 
Royal,  «  on  danse  sur  un  volcan.  »  L'impopularité  du  ministère  Poli- 
gnac  déchaîne  la  révolution  et  son  imprévoyance  la  rend  facile.  £q 
trois  jours,  le  trône  qui  paraissait  solide  est  renversé  et  la  famille  royale 
prend  de  nouveau  le  chemin  de  l'exil. 

Cette  révolution,  Marie-Caroline  eût-elle  pu  la  conjurer?  Si  Charles  X, 
comme  elle  le  voulait,  Tavait  laissée  aller  à  Paris  avec  son  fils,  eût-elle 
sauvé  le  trône  de  ce  fils?  Il  est  permis  d'eu  douter.  Mais,  si  elle  eût  réussi, 
que  de  secousses,  que  de  ruines,  que  de  périls,  qui,  hélas  !  ne  sont  pas 
conjurés,  elle  eût  peut-être  évités  à  la  France  I  Et  c'est  là  la  leçon  mé- 
lancolique qui  ressort  de  l'attachante  étude  de  M.  le  vicomte  de 
Rei&et.  Quand  on  vit  dans  un  présent  comme  le  nôtre,  on  apprécie 
mieux  la  grandeur  du  passé.  M.  db  la  Rocheterib. 


i 


PouiUéti  de  la  province  de  Ijyon,  publiés  par  Augustb  Longnon. 
Paris,  C.  Klincksieck,  1904,  in-4  de  Liii-319  p.  —  Prix  :  15  fr. 

Ce  volume  est  destiné  à  la  série  des  Fouillés  du  Recueil  des  historiens 
de  France,  Il  constitue  un  Corpus  des  pouillés  les  plus  anciens  de  la 
province  de  Lyon. 

En  ce  qui  concerne  le  diocèse  de  Lyon,  M.  Longnon  publie  d*abord 
le  document  jadis  imprimé  par  M.  Auguste  Bernard  sous  le  titre  de 
Fouillé  du  xni^'  siècle  ;  il  a  pu  constater  que  ce  pouillé  avait  été  dressé 


—  453  — 

Ters  1235.  Il  imprime  ensuite  un  compte  de  la  fia  du  xiv®  siècle, 
eomprenaot  trois  colonnes  :  Tune  contient  le  nom  du  bénéfice,  la 
seconde  la  taxe  de  ce  bénéfice  pour  la  perception  des  décimes  levés 
par  le  Saint-Siège,  la  troisième  le  montant  de  la  moitié  tiu  droit  de 
procuration  que  les  collecteurs  pontificaux  prélevaient  depuis  le  début 
du  xiv«  siècle.  Ce  compte  avait  été,  lui  aussi,  imprimé  par  M.  Auguste 
Bernard  ;  M.  Longnon,  en  le  réimprimant,  s'est  aidé  de  diverses  copies 
manuscrites  qui  sont  demeurées  inconnues  au  premier  éditeur. 

Les  documents  relatifs  au  diocèse  d'Autun  s'ouvrent  par  deux  comptes 
de  paratae  du  xi*  siècle,  malheureusement  fragmentaires.  On  y  trouve 
ensuite  un  pouillé  antérieur  à  1312^  oii  les  bénéfices  sont  classés  par 
ministeria  ou  archiprétrés,  avec  indication,  pour  chacun,  de  la  taxe 
établie  pour  la  perception  des  décimes,  du  chifl're  de  la  procuration,  et 
du  chifire  des  droits  de  parées.  A  ces  documents  M.  Longnon  ajoute 
une  liste  du  xiv*  siècle  où  sont  seulement  indiqués  les  chifires  de  la 
taxe  relatifs  aux  décimes.  Tous  ces  textes  avaient  été  -précédemment 
imprimés,  sauf  Tappendice  du  pouillé  et  la  liste  du  xiv«  siècle. 

Le  diocèse  de  Langres  est  représenté  par  deux  documents  inédits  : 
Tun  est  un  compte  du  xiv«  siècle,  avec  indication  de  la  taxe  des  décimes 
et  du  chifire  des  procurations;  Tautre  est  un  pouillé  compilé  en  1436,  q\û 
indique  le  nom  du  patron  de  chaque  bénéfice  avec  la  taxe  des  décimes. 

Pour  le  diocèse  de  Gbalon,  M.  Longnon  donne  aussi  deux  documents 
qui,  Tun  et  Taulre,  sont  inédits.  L'un  est  un  compte  du  xiv«  siècle  indi* 
quant,  pour  la  partie  du  diocèse  qui  dépendait  de  la  France,  le  montant, 
réduit  de  moitié,  de  la  taxe  apostolique  (il  s'agissait  de  la  perception 
d^ne  demi-décime),  et  l'indication  de  la  somme  due  à  titre  de  procura- 
tion. L'autre  est  un  pouillé  du  xiv*  siècle  contenant  simplement  la  liste 
des  bénéfices  avec  l'indication  des  patrons. 

Enfin  deux  documents  concernent  le  diocèse  de  Màcon  :  un  compte 
du  xiv«  siècle,  avec  indication  de  la  taxe  de  la  dîme  et  du  chiffre  des 
procurations,  et  un  pouillé  antérieur  à  ril2.  Ces  deux  documents  avaient 
déjà  été  publiés. 

Il  n^est  pas  besoin  de  dire  que  les  textes  sont  établis  avec  un  soin 
minutieux;  M.  Longnon  n'a  pas  manqué  d'améliorer  sensiblement  la 
leçon  des  documents  déjà  publiés.  Quant  aux  identifications  géogra- 
phiques, le  nom  de  l'auteur  suffit  à  en  garantir  la  rigoureuse  exactitude. 
Dans  sa  Préface,  M.  Longnon  donne  pour  chaque  diocèse  l'indication 
des  pouillés  et  documents  analogues,  imprimés  ou  manuscrits,  qu'il 
s'abstient  de  publier,  ayant  dû  se  borner  aux  textes  les  plus  anciens.  Il 
présente  aussi  une  histoire  sobre  et  précise  de  la  circonscription  de 
chaque  diocèse  et  des  circonscriptions  divisionnaires  entre  lesquelles  les 
diocèses  se  répartissent. 

Une  telle  publication  présente  un  intérêt  capital,  aussi  bien  pour 


KC' 


—  454  — 

rélude  de  la  géographie  hislorique  et  des  noms  de  lieux  que  pour 
l'histoire  des  béDéfices  et  de  la  fiscalité  ecclésiastique.  Eu  outre,  on  y 
trouve  des  renseignements  utiles  pour  rétablissement  de  la  statistique 
économique  des  paroisses  au  moyen  &ge;  leur  importance  relative  peut 
être  déduite,  plus  ou  moins  rigoureusement,  des  chiffres  pour  lesquels 
elles  sont  taxées.  A  tous  ces  points  de  vue,  il  serait  à  désirer  que  Tœuvre 
accomplie  par  M.  Longnon  trouvât  des  imitateurs  dans  toutes  les  pro- 
vinces de  France.  P.  F. 

Receiisione  suU*  opéra  c  lia  DaUnatte  de  1997  à  tStft  > 

di  Mon  s.  Paolo  Pisani,  con  ulteriori  notïzie  inédite  e  documenti,   da 
GtusBPPB  ÂLAÔB\ué.  Spalato,  Narodna  Tlskara,  1894-1905,  in-8  de  vm-235p* 

Eu  1893,  M.  le  chanoine  Pisani  a  publié  le  livre  mentionné  ci-dessus» 
Ce  travail,  comme  tout  ce  qui  sort  de  la  plume  dû  savant  auteur,  était 
richement  documenté  et  d'une  lecture  attachante.  Les  archives  de 
Paris,  de  Vienne,  de  Venise,  de  Trieste,  de  Zara,  bien  d^autres  encore 
avaient  été  explorées,  et  c^est  ainsi  qu'un  simple  incident  de  conquête 
est  devenu  une  histoire  très  fouillée-et  très  complète  de  la  Dalmatie 
pendant  la  période  napoléonienne.  On  fib*  bon  accueil  à  cet  ouvrage. 
La  preuve  du  puissant  intérêt  qu'il  a  excité  parmi  les  Slaves,  c'est  que 
M.  Alacevic  a  consacré  tout  un  livre  à  son  analyse  détaillée.  Il  est  vrai 
que  ce  livre  contient,  outre  l'analyse,  un.  grand  nombre  de  notices 
inédites  et  de  documents.  Il  sert  d'appendice  à  l'ouvrage  de  M.  l'abbé 
Pisani.  Les  deux  auteurs  n'avaient  pas  le  même  problème  à  résoudre. 
L'un  a  fait  la  synthèse  de  l'époque,  tracé  les  grandes  ligneSfllonné  des 
vues  d'ensemble  en  les  appuyant  sur  des  faits  nombreux  et  dûmeat 
constatés;  l'autre  s'est  arrêté  &  des  détails  locaux  qu'il  a  mis  consciea* 
cieusement  en  lun^ière  à  grands  frais  d'érudition.  De  la  sorte,  on  peut 
dire  que  le  sujet  est  épuisé.  P.  S.  P. 


IHetiennaire  des  devises  eeelésiastiques^  par  Hbnri  Tausin. 
Paris,  Lechevalier,  1907,  in- 18  de  xx-324  p.  —  Prix:  6  fr. 

L'historien,  l'archéologue  ou  le  simple  curieux  ont  souvent  souhaité 
un  livre  spécial,  mentionnant  les  devises  qui  accompagnent  parfois  uq 
écusson  inconnu,  sur  un  vitrail,  un  monument,  une  boiserie,  une 
tapisserie,  un  sceau,  ou  tout  autre  objet.  M.  Henri  Tausin,  qui  avait 
déjà  publié  d'excellents  travaux  en  ce  genre,  nous  donne  aujourd'hui 
une  fort  précieuse  nomenclature  alphabétique  des  devises  des  papes,  car- 
dinaux, archevêques,  évêques,  prélats,  celles  des  congrégations  ou  com- 
munautés religieuses,  elc. . .  Il  n'y  en  a  pas  moins  de  2502  ;  sans  compter 
les  pages  consacrées  aux  buUaires,  et  aux  initiales  qui,  sur  les  blasons 
épiscopaux,  de  i802  à  1808,  remplacèrent  les  armoiries.  Très  utilement, 
l'auteur  a  joint  l'indication  sommaire  des  meubles  des  armoiries^ 


—  455  — 

lorsque  les  paroles  de  la  devise  s'y  rapportent;  on  aurait  souhaité,  peut- 
ôtre,  que  Ton  eût  indiqué  aussi  à  quel  texte  ancien  ces  devises  avaient 
été  empruntées,  bien  que  ce  ne  fût  pas  indispensable.  Nous  ne  chica- 
nerons pas  non  plus  le  patient  collectionneur  de  devises  des  omissions 
qu'il  s'excuse  de  n'avoir  pas  pu  éviter  :  le  temps  complétera  ce 
précieux  recueil  ;  nous  signalons,  par  exemple,  à  Tauteur,  la  devise 
oubliée  de  Mgr  Dupanloup,  qui  est  celle  de  Mgr  Barra,  citée  au  n°  1690, 
et  aussi  la  devise  de  Tévéque- poète  angevin,  Jean  Olivier,  au  xvi*  siècle  : 
Spes  mea  Deus  de  juventute  mea^  que  cite  V Armoriai  général  de  C Anjou, 
de  M.  Joseph  Denais,  indiqué  pourtant  aux  références  de  M.  Tausin.  Des 
tables  de  uQms  de  personnes  et  de  noms  de  lieux  rendent  toutes 
recherches  faciles  en  cet  excellent  livre.  Dom  Bouquin. 


Kj«i  CIrandes  Iiuitltutioiis  de  France.  Ija  BtUiotlièque 
■latlaitale,  par  MU.  Hbnrt  Marcel,  Hbnbi  Bouchot,  Ernbst  Babblon, 
Paul  Marchal  et  Camillb  Goddbrc.  Paris,  Laurens,  1907,  2  vol.  in-8 
de  135  et  131  p.,  avec  138  gravures.  —  Prix  :  7  fr. 

Dans  la  aollection  sur  nos  Grandes  inêliiiUions  nationales,  qu*il  a  inau- 
gurée récemment  par  des  monographies  desGobelinsetde  la  Monnaie, 
M.  Henri  Laurens  a  consacré-  à  la  Bibliothèque  nationale  deux  vo- 
lumes, que  Ton  peut  aussi  se  procurer  réunis  en  un  seul,  sous  une 
même  couverture. 

Dans  une  sorte  d'Introduction  générale,  M.  Henri  Marcel,  qui  a  suc- 
cédé récemment,  on  le  sait,  à  M.  Léopold  Delisle  dans  Tadministration 
de  la  Bibliothèque,  esquisse  Thistoire  et  indique  Taménagement  actuel 
des  b&timents  ;  —  il  fournit  quelques  renseignements  généraux  sur 
les  collections  ;  —  il  expose  Torganisation  administrative  el  formule 
quelques  désirs  de  réforme  (augmentation  des  crédits,  réforme  du 
dépôt  légal,  etc.). 

Chacun  des  départements  entre  lesquels  est  divisée  la  Bibliothèque  : 
Estampes  ;  —  Médailles  et  antiques  ;  —  Imprimés  ;  —  Manuscrits,  est 
représenté  par  une  monographie  spéciale,  rédigée  par  le  conservateur 
même  de  chaque  section,  sauf,  pour  les  manuscrits,  où  c'est  le  conser- 
vateur adjoint,  M.  Camille  Gouderc,  qui  a  pris  la  .plume  au  lieu'du 
conservateur,  M.  Henri  Omont.  Bien  que  ces  diverses  monographies 
soient  conçues  sur  un  plan  uniforme,  que  chacune  doive  répondre  k 
ce  double  programme  :  histoire,  —  organisation  actuelle,  chacun  des 
quatre  auteurs  a  gardé  une  assez  grande  liberté,  et  il  en  résulte  dans 
le  détail  de  Texécution  une  variété  qui  empêche  toute  monotonie. 

M.  Henri  Bouchot,  dont  nous  avons  là  le  dernier  travail  ou  Tun  des 
derniers,  puisqu'il  n'en  a  même  pas  pu  corriger  les  épreuves,  a  commencé 
par  partir  en  bataille,  avec  son  ardeur  coutumière,  pour  soutenir  les 
théories  récemment  exposées  par  lui  sur  l'antiquité  de  la  gravure,  et  il 


—  456  — 

apporte  le  môme  enthousiasme  à  conclure  dans  le  dernier  chapitre  de 
son  travail  (I.  Origines  ;  IL  Accroissements  et  déplacements;  III.  Direc- 
tions successives  ;  IV.  État  actuel),  que  le  département  des  estampes 
est  «  le  dépôt  type,  le  cahinet  modèle.  > 

La  diversité  des  collections  dont  est  composé  le  déparlement  des 
médailles  a  obligé  M.  Babelon  a  nous  faire  connaître  séparément,  après 
un  rapide  résumé  historique  (I),  les  séries  des  monnaies  et  médailles 
(II),  les  camées  et  intailles  (III),  les  antiques  (lYj,  les  monuments  du 
moyen  âge  et  de  la  Renaissance  (V)  ;  dans  les  observations  générales 
qui  servent  de  conclusion  (VI),  il  fait  excellemment  ressortir,  contraire- 
ment à  une  opinion  trop  répandue,  les  inconvénients  d^ordre  divers  qu'il 
y  aurait  à  disloquer  ce  cabinet  célèbre  pour  en  répartir  les  collections 
dans  d^autres  dépôts,  tels  que  le  Louvre. 

Le  département  des  imprimés,  auquel  se  rattache  la  section  de  géo- 
graphie, jadis  joint  aux  estampes,  est  actuellement  le  plus  considé- 
rable, celui  qui  a  le  plus  à  répondre  aux  exigences  du  public  moderne, 
et  il  est  bien  évident  que  son  importance  à  ce  point  de  vue  d'utilité 
pratique  ne  peut  que  croître  encore.  M.  Paul  Marchai  en  retrace  This- 
toire  dans  deux  chapitres  (I.  Des  Origines  k  la  Révolution  ;  II.  De  la 
Révolution  à  nos  jours)  où  il  a  su  condenser,  sur  les  accroissements 
des  collections,  sur  les  efforts  qui  ont  été  faits  pour  en  faciliter  l'usage 
au  public,  sur  les  hauts  fonctionnaires  dont  la  science  et  le  zèle  se  sont 
dépensés  au  service  de  l'établissement,  des  renseignements  précis.  Un 
chapitre  entier  (III)  est  consacré  à  Texposition  de  la  Galerie  Mazarine, 
où  les  visiteurs  peuvent  venir  contempler  les  chefs-d'œuvre  les 
plus  remarquables  de  l'imprimerie  et  de  la  reliure;  un  autre  (IV) 
expose  l'organisation  actuelle;  un  dernier  (V)  traite  des  collections 
géographiques. 

M.  Gouderc  s'est  attaché  surtout  à  Thistoire  du  département  des 
manuscrits,  à  laquelle  il  a  consacré  trois  des  quatre  chapitres  dont  se 
compose  son  travail,  et  dans  cette  histoire  il  a  fait  la  place  plus  large 
aux  collections  mêmes  qu'aux  personnes  chargées  de  les  administrer  ; 
de  même  son  dernier  chapitre  sur  l'état  actuel  du  département  nous 
renseigne  plus  précisément  sur  l'état  des  collections  que  sur  l'organi- 
sation du  personnel. 

Dans  l'ensemble  et  malgré  quelques  petits  défauts  (M.  Marcel  n'a 
pas  toujours  mis  les  termes  de  son  Introduction  en  suffisant  accord 
avec  les  renseignements  fournis  par  ses  collaborateurs),  ce  volume, 
abondamment  illustré  de  gravures  choisies,  fera  bien  connaître  au 
public  l'histoire  et  les  richesses  de  notre  Bibliothèque  nationale. 

E.-G.  L. 


—  457  — 

BULLETIN 

Lie  Bréviaire  romain,  se»  orlslne*»  son  lilalolre»  par  JULES  BaUDOT. 
Paris,  Bloud,  1907,  iQ-12  de  184  p.  (Collection  Science  et  Beligion).  —  Prix  : 
1  fr.  20. 

Dom  Baudot  trahit  ici  Tancien  professeur  de  liturgie,  pratique  et  bien 
renseigné.  11  sait  que,  dans  les  œuvres  modernes  sur  le  bréviaire,  deux  ou- 
vrages font  autorité  :  VHUtoire  du  bréviaire,  de  Mgr  Batiffol,  et  celle  de  Dom 
B&umer.  I^  première  est  plus  connue  en  France,  elle  est  entre  toutes  les 
mains.  D.  Baudot  la  recommande  et  lui  fait  quelques  emprunts.  Celle  de 
D.  B&umer,  récemment  traduite  par  D.  Biron,  est  par  trop  volumineuse  pour 
des  séminaristes  :  question  de  temps  et  d*argent.  Ils  en  trouveront  ici  un 
résumé  net,  bien  classé.  On  y  suit  llnstitution  du  bréviaire  dans  la  pé- 
riode patristlque,  puis  au  moyen  âge  et  dans  les  temps  modernes.  Nulle 
prétention  à  l'originalité,  ouvrage  de  vulgarisation  qui  réalise  son  but. 
Comme  de  Juste  on  y  trouve  de  nombreux  renvois  aux  beaux  articles  déjà 
parus  dans  le  Dictionnaire  iVarchiotogie  chrétienne  et  de  liturgie  de  D.  Cabrol. 

A.  VlGOUBBL. 

¥•%  eatlioll^ae  eC  Selenee  moderive,  par  E.  BOURQINB.    Paris,  Haton, 
1906,  in-12  de  63  p.  -  Prix  :  0  fr.  85. 

Dans  cette  brochure,  Tauteur  combat,  non  sans  succès,  le  sophisme 
cent  fois  réfuté  et  toujours  renaissant  de  la  prétendue  incompatibilité  de  la 
foi  et  de  la  science.  «  Foi  et  science  sont  deux  termes  qui  s'excluent  », 
avait  répété,  après  tant  d'autres,  le  D^  Paul  Topinard  dans  son  ouvrage 
intitulé  :  Science  et  foi  ;  V Anthropologie  et  la  Science  sociale»  M.  Bourgine  a 
voulu  relever  ce  défi,  qui  témoigne  d'ailleurs,  chez  l'auteur  précité,  plus 
dIgDorance  des  éléments  de  la  question  que  d'hostilité  systématique. 

D'abord,  qu'est-ce  que  la  foi  catholique  7  M.  Tabbô  Bourgine  en  donne  un 
exposé  clair,  précis  et  suce  lue  t. 

Ensuite,  qu'est-ce  que  la  science  ?  C'est  le  sujet  de  la  presque  totalité  de 
la  brochure.  Après  avoir  indiqué,  au  point  de  vue  général,  la  nature,  le 
domaine  de  la  science  proprement  dite  et  les  points  où  elle  prend  ou  peut 
prendre  contact  avec  la  foi,  notre  auteur  s'applique  plus  particulièrement  à 
étudier  la  question  quant  aux  sciences  naturelles  en  face  des  textes  scrip- 
turaires  qui  l'y  rapportent,  et  consacre  ensuite  quelques  pages  aux  débats 
plus  délicats  entre  la  critique  et  les  données  historiques  de  la  Bible.  Il  le 
fait  d'ailleurs  avec  modération  et  en  se  conformant  aux  décisions  de  la  Com- 
mission pontiûcale  des  études  bibliques. 

Cette  brochure,  excellente  à.  répandre,  s'adresse  d'ailleurs  &  un  public 
doué  déjà  d'une  certaine  culture  et  à  qui  ne  sont  point  étrangères  les  ques- 
tions qui  y  sont  abordées.      ^^^___^__  C.  de  Kirwan. 

Kanta  Kritlk  der  relnen  Vemniiflt  absekArzt  aaf  Grand  Ibrer 
Bntat«»baiiBA«eaeblelite.  Eine  Voriibung  fiir  hrilische  Philosophie^  von 
Hbinrich  Romundt.  Gotha,  Thienemann,  1905,  in-8  de  iii-112  p.  — 
Prix  :  2  fr.  60. 

Cette  brochure  est  une  exposition  abrégée  de  la  Critique  de  la  raison  pure, 
au  point  de  vue  de  sa  genèse  historique.  Après  les  premiers  chapitres,  où 
l'auteur  s'applique  à  montrer  les  relations  historiques  de  Hume  et  Kant,. 
les  chapitres  IX  et  X  (p.  42-112),  étudient  les  rapports  de  la  physique  et  de 


—  458  — 

la  métaphysique,  ainsi  que  les  méttiodes  qui  peuvent  conduire  l'humanité 
aux  sommets  de  la  philosophie  scientifique.  Le  dernier  chapitre  est  un 
parallèle  du  criticisme  de  Kant  et  de  Tidéalisme  de  Platon.  B.  G. 


Guide  de  l*amateor  météorolof^late,  par  JULIBN  LOISBL.  Paris,  Gauthier- 

Villars,  1906,  in-8  de  vi-101  p.,  avec  planches  et  gravures.  —  Prix  :  2  fr.  75. 

Excellent  petit  traité  d'observations  météorologiques,  clair,  précis,  à  la 
portée  de  tout  le  monde  et  à  i'aide  duquel  quiconque  a  le  goût  de  ce  genre 
d'études  peut  arriver  à  recueillir,  en  grand  nombre  et  sans  frais  onéreux» 
des  observations  précieuses.  La  température;  les  précipitations  atmosphé- 
riques :  pluies,  neige,  grêle,  grésil,  brouillards,  givre,  verglas;  le  gel,  les 
orages,  régime  des  eaux  ;  halos,  parhélies,  nuages  et  leur  classification  ; 
direction  et  vitesse  des  vents  ;  hygrométrie,  observatious  barométriques  ; 
enfin  le»  phénomènes  habituels  de  la  végétation  et  les  mœurs,  en  fonction 
des  conditions  atmosphériques,  de  certains  animaux,  —  tels  sont  lea  ordres 
de  phénomènes  proposés  à  l'observation,  non  des  professionnels,  mais  des 
amateurs.  Les  instruments  nécessaires  &  la  plupart  de  ces  observations, 
les  méthodes  et  procédés  à  suivre  pour  chacune  d'elles,  le  tout  appuyé  de 
14  figures  dans  le  texte  et  de  8  autres  en  deux  planches  de  photogravure, 
tout  cela  est  décrit  et  expliqué  en  un  langage  parfaitement  clair  et  accessible 
à  toutes  les  intelligencea.         G.  db  Kirwan. 

Correspondanee  Inédite  de  StABlslas  LeaBczynskl,   due   de   Lor- 
raine et  de  Bar,  Aveo  lea  rela  de  l^niaae  Frédérie-Gulllaume  I*!* 

et  Frédéric  II  <iTa0-lT0e),  publiée  avec  une  étude  et  des  notes  par 
PiBBBB  Bore.  Paris  et  Nancy,  Berger-Levrault,  s.  d,  (1906),  in-8  de  89  p.  — 
Prix  :  3  fr. 

Depuis  plus  de  quinze  ans,  U,  Boyé  s^est  consacré  tout  entier  à  l'étude  de 
la  Lorraine  au  xyiii*  siècle,  notamment  sous  le  règne  nominal  du  dernier 
duc,  Stanislas  Leszczynski.  Après  avoir  publié  la  correspondance  de  ce 
prince  avec  sa  fille  la  relue  de  France,  il  nous  donne  celle  quMl  entretint 
avec  les  rois  de  Prusse,  Frédéric-Guillaume  !•'  dont  il  avait  été  l'hôte  à 
Kœnigsberg,  Frédoric  II  qu'il  admirait,  qu'il  imitait  comme  auteur  et  pro- 
tecteur des  lettres,  dont  il  espérait  naïvement  le  concours  pour  sa  restau- 
ration en  Pologne.  Cette  correspondance  se  compose  de  39  lettres,  4  de 
Frédéric-Guillauume,  15  de  Frédéric,  20  de  Stanislas  (dont  une  en  latiu).  En 
dehors  de  lettres  de  compliments  ou  relatives  à  des  affaires  particulières, 
on  peut  signaler  celles  qui  ont  trait  aux  communautés  protestantes  de 
Lorraine  (10,  H,  13),  au  projet  de  congrès  de  Nancy  imaginé  par  Stanislas 
en  pleine  guerre  de  Sept  ans  (34,  35).  Une  copieuse  introduction,  des  notes 
nombreuses  et  piquantes,  une  table  alphabétique  des  noms,  propres  accom- 
pagnent cette  publication •  L.  P. 

11  Vero  Edgardo  i»oe,  da  Rappablb  Bhbscianq.  Palermo,  Roma,  Gan- 
guzza-Lajosa,  1904,  in-12  de  191  p.  —  Prix  :  2  fr.  50. 

Dans  le  petit  volume  de  M.  Bresciano  se  trouve  une  biographie  assez  dé- 
taillée de  Poe  et  une  traduction  en  prose  italienne  du  plus  grand  nombre 
de  ses  poèmes.  La  version  est  fidèle,  et,  autant  qu'en  peut  juger  un  étran- 
ger, joint  à  l'exactitude  les  qualités  de  forme  et  de  rythme  que  Ton  souhaite 
chez  l'interprète  d'un  poète.  Quant  &  la  notice  biographique,  c'est  un  tra- 
vail consciencieux  qui  s'appuie  principalement  sur  les  ouvrages  bien  con- 


-    459  — 

nus  d^Ingram  et  de  Woodberry,  du  premier  surtout.  L'auteur  y  présente- 
t»il,  suivant  les  promesses  de  son  titre,  «  le  véritable  Poe  >?  On  eu  doutera 
peut-être  si  Ton  a  lu  certains  travaux  récents  et  particulièrement  la  thèse 
de  M.  Lauvrière,  c[ue  M.  Bresciano  n'a  connue  qu'après  avoir  terminé  son 
livre.  LUmage  conventionnelle  n'est  pas  assez  corrigée  ici,  et  l'enthou- 
siasme est  trop  débordant  vis-À-vis  d^un  malade  quUl  convient  moins  sou- 
vent d^admirer  que  d'excuser  et*  de  plaindre.  A  tout  le  moins  se  trouve- 
t-ou  en  présence  d'une  étude  sérieuse  et  qui  sera  lue  avec  proût  en  Italie  où 
les  écrivaius  de  langue  anglaise  semblent  en  général  encore  moins  connus 
que  chez  nous.  A.  Barbeau. 

« 

InnoceDt  IV  et  la  Cbote  de»  H^henataufeD*  par  PàUL  DBSLANDRBS. 

Paris,  dfoud,  1907,  in-8  de  64  p.  (Collection  Science  et  Religion),  —  Prix 
0  fr.  60. 

Les  collaborateurs  de  la  série  des  Qrandt  Papes  n'ont  pas  une  t&che  aisée* 
Si,  sur  le  pape  qu'ils  ont  choisi  pour  héros  ils  écrivent  un  «  essai,  >  ils 
risquent  de  paraître  vagues  aux  lecteurs  qui  ouvrent  leurs  livres  préci- 
sément pour  se  renseigner  sur  les  faits.  SMls  prétendent  résumer  en  une 
soixantaine  de  pages  un  «  grand  *  pontificat  (un  pontificat  aussi  rempli 
oue  celui  dUnnocent  IV),  ils  risquent  de  tomber  dans  la  sécheresse. 
M.  Deslandres  n^a  pas  évité  ce  défaut.  Son  résumé  est  d^ailleurs  clair, 
exact,  puisé  aux  meilleurs  travaux.  On  regrette  que  la  personnalité 
dUnnoceh^  IV  n'apparaisse  pas  plus  vivante,  fi  manque  une  ombre  de 
portrait  :  le  népotisme.  M.  Deslandres  a  d^ailleurs  très  loyalement  indiqué 
le  défaut  général  de  ce  pontificat,  défaut  qu'excusent  en  partie  seulement 
les  circonstances.  Innocent  IV,  dit-il  d'après  Rodenberg,  se  servait  surtout 
des  moyens  matériels  de  TÊglise.  Ajoutons  quHl  en  poursuivait  surtout  les 
intérêts  matériels.  Comparé  &  son  grand  prédécesseur  Grégoire  IX,  son 
infériorité  morale  paraît  certaine.  A  côté  de  parties  intransigeantes  et 
violentes,  le  protecteur  de  saint  François  avait  dans  le  caractère  une, 
magnanimité,  une  idéalité  religieuse,  qui  manquaient  au  lutteur  intrépide, 
mais  positif  et  vindicatif,  au  diplomate  rusé,  au  financier  parfois  trop  avide, 
au  légiste  inflexible  que  fut  Innocent  IV.  Dans  le  développement  de  ces 
sentiments  d'hostilité  au  Saint-Siège,  qui  deviennent  si  vifs  à  la  fin  du 
moyen  âge,  et  qui  auront  les  conséquences  que  l'on  sait,  nous  croyons  que 
la  responsabilité  d'Innocent  IV  est  très  grande.  E.  Jordan. 


D«»  Gon<lltlons  d'une  renaissance  rellsleuse  et  aoclale  en  Franee, 

par  IiCBABT  DB  LA  TouR.  Paris,  Bloud,  1906,  in-12  de  46  p.  —  Prix  :  Ofr.  40. 

On  retrouve  dans  cette  conférence,  donnée  &  la  Semaine  sociale  de  Dijon 
d^août  1906,  Thabituelle  maîtrise  de  style  et  de  pensée  de  M.  Imbart  de  la 
Tour.  Il  propose  aux  catholiques  un  examen  de  conscience  peut-être  un 
peu  sévère  pour  le  passé.  Mais  il  tient  surtout  à  leur  donner  des  conseils 
pour  l'avenir,  et  ceux-ci  sont  excellents  :  prendre  de  plus  en  plus  contact 
avec  la  vie  sociale  du  pays,  —  cultiver  davantage  notre  foi  et  en  faire  un 
principe  de  pensée  et  de  vie,  —  apprécier  Timmense  avantage  que  TÉglise 
de  France  vient  d'acquérir,  au  prix  d'iniques  spoliations,  celui  d'avoir 
désormais  un  gouvernement  intérieur,  un  épiscopat. 

Baron  J.  Angot  dbs  Rotours. 


—  /i60  — 

intolleetuallame   et   eath«llelaine,    par  ALBBRT   SUBUR.    Paris,    Bloud, 
1906,  in-12  de  64  p.  (Collection  Scîeyice  et  Religion).  —  Prix  :  0  fr.  60. 

L'auteur  expose,  avec  beaucoup  de  clarté  et  de  justesse,  ce  qui  rend 
incoDciliables  avec  la  religion,  qui  tient  à  la  vie  et  au  cœur  de  Thomme, 
les  philosophies  de  Theure  présente,  toutes  en  abstraction,  qu'il  réunit 
'ftous  le  nom  dHntellçctualisme.  Sa  critique 'de  ces  philosophies,  toute  rapide 
qu^elle  est  dans  une  étude  aussi  abrégée,  nous  a  paru  fondée;  les  objections 
sont  mises  en  lumière,  avec  force,  mais  avec  modération. 

Le  but  de  ce  travail  est  donc  excellent  et  nous  devons  en  féliciter  Tauteur. 
Toutefois,  nous  ferions  uue  réserve  sur  remploi  du  mot  intellectualisme. 
Nous  savons  que  dans  les  derniers  temps  on  a  appliqué  à  certains  penseurs 
le  titre  dUotellectuels  ;  mais  il  faut  ajouter  que  leur  intellectuâilisme  est 
tronqué,  superficiel  et  dépourvu  de  base;  c^est  en  cela  précisément  quUl 
•^oppose  au  catholicisme.  M.  Sueur,  qui  est  un  partisan  de  la  philosophie 
de  Taction,  ne  connaît  sans  doute  que  celui-là.  Il  ne  faut  pas  oublier 
cependant  que  les  docteurs  du  xiip  siècle  poussaient  Pintellectualisme  bien 
plus  haut  et  bien  plus  loin  que  les  philosophes  modernes;  c^est  par  1& 
même  quMls  rejoignaient  la  vie.  La  philosophie  de  Taction  est  assurément 
un  retour  heureux  vers  la  vérité  intégrale,  mais  il  est  encore  Incomplet. 
Sans  le  cœur  et  sans  la  vie,  on  n'a  pas  Fessence  du  catholicisme;  mais  aussi 
sans  une  doctrine  solidement  fondée,  le  cœur  n'olfre  à  la  religion  qu^ua 
appui  assez  Instable.  D.  T. 


CHRONIQUE 


NécROLOGiB.  —  M.  André  Thburibt,  directeur  en  exercice  de  TAcadémie 
française,  est  mort  le  23  avril,  &  Bourg-la-Reine  (Seine),  &  P&ge  de  74  ans.  U 
était  né  le  8  octobre  1833,  &  Marly-le-Roi,  d'une  famille  lorraine.  Après  avoir 
terminé  ses  études -secondaires  au  collège  de  Bar-le-Duc,  il  vint  faire  soa 
droit  à  Paris,  fut  reçu  licencié  en  1857  et  entra  dans  Tenregistrement  d'où  il 
passa  plus  tard  au  ministère  dès  finances,  grâce  à  Tamitié  d'Eugène 
Muiler.  Son  premier  volume  :  Le  Chemin  des  bois^  paru  en  1867,  mérita  les 
éloges  de  Sainte-Beuve  et  de  Théophile  Gautier,  et  dès  lors  sa  carrière 
littéraire  suivit  un  cours  régulier  que  la  mort  seule  vint  arrêter.  En  dehors 
de  ses  poésies,  M.  Theuriet  a  donné  quelques  pièces  de  théâtre,  dont  l'une, 
Jean-Marie,  est  restée  au  répertoire  de  TOdéon,  mais  c'est  surtout  par  uq 
grand  nombre  de  romans  et  d'œuvres  de  fantaisie  qu'il  s'est  acquis  une  répu- 
tation méritée  d'écrivain  distingué  et  délicat.  En  1880,  l'Académie  française 
lui  accorda  le  prix  Yitet,  et  en  1896,  elle  l'appela  dans  son  sein  en  rempla- 
cement d'Alexandre  Dumas.  D'une  intarissable  fécondité,  il  publiait  un  ou 
deux  volumes  chaque  année  ;  aussi  ne  citerons-nous  que  les  suivants  qui 
ne  représentent  guère  que  le  tieris  de  son  bagage  littéraire  :  Le  Chemin  des 
boist  poèmes  et  poésies  (Paris,  1667,  in-12)  ;  —  Nouvelles  intimes  (Paris,  1870 
in-12j  ;  —  Le  Legs  d^une  Lorraine  (Paris,  1871,  in-16)  ;  —  Jean^Marie,  drame  en 
un  acte,  en  vers  (Paris,  1871,  in-16);  —  Le  Bleu  et  le  Noir,  poème  de  la  vie 
réelle  (Paris,  1873,  in-12)  ;  —  Mademoiselle  Guignon  (Paris,  1874,  ln-12)  ;  —  Le 
Mariage  de  Gérard,  suivi  de  :  Une  Ondine  (Paris,  1875,  in-12)  ;  —  La  Fortune 
dMnpéle  (Paris,  1876,  in-12);  —  La  Maison  des  deux  Barbeaux;  le  Sang  des 
Finoël  (Paris,  1879,  in-12)  ;  —  Nos  Enfants.  Le  FiU  Maugars  (Paris,  1879,  in-12)^ 
—  Madame  Véronique,  scènes  de  la  vie  forestière  (Paris,  1880,  ln-12)  ;  —  Les 
Enchantements  de  la  forêt  (Paris,  1881,  in-12)  ; — Le  Livre  de  la  payu.  Nouvelles 
Poésies  (Paris,   1882,  in-12)  ;  —  Journal  de  Tristan,   impressions  et  souvenir  g 


—  461  — 

(Paris,  1883,  iD-12);  —  Le  Secret  de  Gerlrude,  tuivie  de  :  Péché  de  jeuneue 
(Paris,  1883,  in-12)  ;  —  Us  ŒilleU  de  Ket^lat  (Paris,  1885,  iD-12)  ;  —  JuUs  Bm- 
tien-Lepagt,  Vkomme  et  l'ariisie  (Paris,  1883,  iQ-t2)  ;  —  Péché  mortel  (PariS' 
1885,  lnM2);  --  Au  Paradis  des  enfants  (Paris,  1887,  in-12);  —  Gontes  de  la 
forêt  (Paris,  1888,  in-12)  ;  —  ConUs  pour  les  soirs  d'hiver  (Paris,  1889,  in-12)  ;  — 
L'OncU  Scipion  (Paria,  1890,  iii-12)  ;  —  Charme  dangereux  (Paris,  1891,  in-12)  ; 
Nos  Enfants,  Jeunes  et  vieilles  barbes  (Paris,  1892,  in-12)  ;  —  La  Chanoinesse 
1189-1193  (Paris,  1893,  in-12)  ;  —  Contes  forestiers.  Le  Malpertuis,  Hosa  mystica 
'Paris,  1894,  in-12)  ;  —  Contes  tendres  (Paris,  1895,  in-12);  —Jofel/«  (Paris,  1896, 
in-12)  ;  —  Contes  de  la  primevère  (Paris,  1897,  in-12);  —  Le  Refuge  (Paris,  1898, 
iD-12)  :  —  Discours  de  réception  à  V Académie  française^  prononcé  le  9  décembre 
4S97  (Paris,  1898,  in- 8)  ;  —  Dorine,  Chèvrefeuilles  sauvages.  Vacances  de  Pâques, 
Herbes  fauchées.  Les  Araignées  (Paris,  1899,  in-12)  ;  —  Villa  Tranquille  (Paris. 
1899,  in-12)  ;  —  UAniie  de  Noël  Frémont  (Paris,  1900,  in-12)  ;  —  Les  Contes  de 
Marjolaine  (Paris,  1901,  in-12)  ;  —•  Contes  en  prose  et  petits  poèmes  (Paris,  1902, 
in-12)  ;  —  Souvenirs  des  vertes  saisons  (Paris,  1903,  in-12)  ;  —  Les  Revenants  »* 
les  Pupilles  de  M.  de  Valbruant  (Paris.  1904,  in-12).  M.  André  Theuriet  a 
collaboré  également  &  dé  nombreux  périodiques,  tels  que  le  Figaro^  VIlluS" 
tration,  le  Moniteur,  le  Musée  universel,  le  Gaulois,  etc. 

—  Nous  ayons  appris  avec  un  vif  regret  le  nouveau  deuil  qui  a  frappé  la 
direction  de  V Univers.  M.  Pierre  Vbuillot,  Ûls  d'Eugène  et  neveu  de  Louis 
YeuiJlot,  est  mort  à  Paris,  le  20  avril,  à  47  ans,  dans  toute  la  force  de  Page 
et  du  talent.  Né  en  la  môme  ville,  le  8  septembre  1859,  il  fit  ses  études  au 
collège  Staoislas,  et  les  termina  à  Amiens,  au  collège  de  la  Providence.  Il 
avait  21  an!^  lorsqu'il  fit  ses  premières  armes  dans  le  journalisme,  sous  le 
patronage  de  son  père  et  de  son  oncle,  et  dès  lors  sa  vie  se  confondit  avec 
celle  de  VUnivers.  En  lui  disparaît  un  des  chefs  incontestés  de  la  presse 
catholique.  L'acte  le  plus  important  qu'il  ait  accompli  comme  directeur  de 
VUnivers,  à  la  tète  duquel  il  se  trouvait  placé  depuis  la  mort  de  son  père, 
survenue  il  y  a  moins  de  deux  ans,  fut  la  réunion  de  ce  journal  avec  la 
Vérité  française.  Doué  d*un  talent  réel  et  vigoureux,  il  a  donné  à  PUnivers 
dUnnombrables  articles,  tous  écrits  dans  un  style  précis  et  élégant,  et 
marqués  au  coin  du  plus  pur  bon  sens  et  de  la  plus  saine  doctrine;  plu- 
sieurs volumes  suffiraient  à  peine  pour  les  contenir..  En  fait  délivres,  il  n'a 
publié  que  le  suivant  :  Vlmposture  des  Naundorff  (Paris,  1885,  in- 18). 

—  Le  colonel  StofTel  est  mort  au  commencement  d'avril,  à  Paris,  à  l'&ge 
de  88  ans.  Eugène-Georges-Uenri-Céleste  baron  Stopfbl,  était  né  à  Arbon 
(Suisse),  le  1"  mars  1823.  Venu  en  France,  il  entra  à  l'École  polytechnique, 
et  en  sortit  dans  l'artillerie,  où  il  passa  par  tous  les  grades,  jusqu'à  celui  de 
chef  d'escadrons, puis  fut  envoyée  Berlin  en  qualité  d'attaché  militaire  à  l'am- 
bassade de  France,  et  fut  promu  lieutenant-colonel  le  21  décembre  1866.  C'est 
pendant  les  quutre  années  suivantes,  qu'il  euvoyaces  rapports  bien  connus 
aujourd'hui,  mais  dont  on  tint  si  peu  compte  alors,  où  il  exposait  la'puissance 
redoutable  de  l'organiFaiion  allemande.  Retrouvés  après  la  chute  de  TEm- 
pire,  ces  rapports  furent  publiés  dans  le  Temps,  puis  dans  les  Papiers  et 
correspondances  de  la  famille  impériale  recueillis  aux  Tuileries.  Il  les  fit  paraître 
loi-môme,  après  la  conclusion  de  la  paix,  en*  un  volume  intitulé  :  Rapports 
militaires  écrits  de  Berlin  {1866-4870)  (Paris,  187 1,  iu-8),  ouvrage  bientôt  suivi 
de  :  Rapports  sur  les  forces  militaires  de  la  Prusse,  la  garde  nationale  mobile  de 
la  France,  le  mouvement  politique  de  l'Allemagne,  adressés  au  gouvernement 
français  en  1868,  4869  et  ^«70  (Paris,  1871,  in-12)  et  La  Dépêche  du  iO  août  4810 
du  maréchal  Baiaine  au  maréchal  de  Mac-Mahon  (Paris,  1874,  in-8).  Après 
avoir  été  l'un  des  principaux  collaborateurs  de  Napoléon  III  pour  Vflistoire 


—  462  — 

dé  Ut  vie  de  Jules  César,  il  a  repris  pour  son  propre  compte  le  même  sij^et 
dans  deux  remarquables  ouvrages  :  Histoire  de  Jules  César  (Paris,  1887,  gr. 
in-4  avec  atlas)  et  Guerre  de  César  et  d'Arioviête  (Paris,  1891,  in-'4).  Enfin,  il  a 
publié  une  brochure  d'actualité,  qui  a  fait  un  certain  bruit  :  De  la  Possibilité 
dune  future  allianee  franeo^llemande  (Paris,  1890,  in-18). 

—  Le  27  septembre  1906,  est  mort  l'un  des  maîtres  de  la  science  numis- 
matique, Solone  AiiBROSOLi.  Né  à  Gôme  le  8  octobre  1851,  il  avait  d'abord 
étudi'ë  le  droit  et  la  littérature  Scandinave  ;  ayant  réuni  dés  sa  jeunesse  une 
belle  collection  de  monnaies,  il  en  fit  paraître  un  catalogue  dans  la  Ga%%etta 
numi^maticat  en  1878.  La  deuxième  édition  de  cette  notice,  publiée  en  1881, 
sous  le  titre  de  Zecche  italiane  rappresentate  nella  raceolta  numiêmatica  del 
dotlore  S.  A.,  le  Ht  apprécier  des  érudius.  Appelé,  en  1887,  après  la  mort  de 
Biondelli,  à  diriger  le  Cabinet  royal  numismatique  de  Brera,  il  fit  don  à  la 
ville  de  Côme  de  ses  propres  collections.  Il  ne  cessa,  depuis,  de  collaborer 
activement  &  la  Rivista  italiana  di  numiêmatica  qui  lui  doit  pour  una  bonne 
part  le  renom  dont  elle  jouit  dans  le  monde  savant.  Ambrosoli  s'est  efforcé 
de  répandre  dans  le  grand  public  la  science  des  monnaies.  11  Ta  enseignée 
à  rUniversité  de  Milan,  et  il  l'a  mise  à  la  portée  des  débutants  en  compo- 
sant d'utiles  manuels,  parus  dans  la  collection  Hoepli  :  Manuale  di  numiê- 
matica; —  Vocabolarietto  pei  numismatici  in  7  lingue;  —  Atlantino  di  monetê 
papali  moderne;  —  Monete  greche;  — Atene. 

—  Le  24  mars  dernier  est  mort  à  Naples  M.  Ferdinando  Colonna.  Ce 
gentilhomme  italien,  qui  appartenait  à  la  noble  famille  des  princes  de 
Stigliano,  s'était  pris  d'une  généreuse  passion  pour  Tarchéologie.  Secrétaire 
de  la  commission  civique  pour  la  conservation  des  monuments,  inspecteur 
des  fouilles  dans  Tarrondissement  de  Naples,  membre  de  la  Commission 
héraldique  et  de  diverses  sociétés  savantes,  il  avait  publié  sur  les  décou- 
vertes d'antiquités  à  Naples  depuis  1876  et  sur  le  Musée  où  elles  sont  recueillies 
deux  ouvrages  considérables  :  Scoperte  di  antichità  in  NapoU  dal  4B16  al  tutto 
il  4897  (Napoli,  1898,  in-4}  ;  —  Il  Museo  civico  di  Napoli, . .  e  scoperte  di  anticMtà 
in  NapoU  dal  4898  al  tutlo  agosto  490i  (ibid.,  1902,  in-foL),  que  nous  avons  eu 
récemment  l'occasion  de  signaler  à  nos  lecteurs  (t.  G VII.  p.  452).  Quelques 
années  auparavant,  il  avait  publié  sur  le  Castelnuovo  de  Naples  un  impor- 
tant mémoire  :  Notisie  storiciie  di  Castelnuovo  in  Napoli  (Napoli,  1892,  gr.  in-8). 
Bien  qu'il  eût  70  ans,  on  pouvait  espérer  de  sa  verte  vieillesse  d'autres 
travaux. 

—  A  Budapest  vient  de  mourir  l'écrivain  Bêla  Tôth.  Né  en  1857,  à  Pest, 
Bêla  Tôth  y  Qt  ses  étudQs  et  donna  un  recueil  de  vers  en  1873  ;  journaliste, 
critique  et  traducteur,  il  a  publié  de  nombreux  articles  dans  les  journaux 
hongrois  et  traduit  des  œuvres  d'A.  Daudet,  P.  Bourget,  A.  Theuriet,  G. 
Ohnet,  G.  Flammarion,  Guy  de  Mau passant,  F.  Coppée,  E.  de  Amicis,  Verga, 
M.  Serao,  S.  Farina,  etc.  Parmi  ses  ouvrages  personnels,  on  peut  citer: 
Souvenirs  de  Constantinople  (1877);  —  Histoires  turques  (1887);  —  L'Enfance  de 
Notre-Seigneur  Jesus-Christ  (1893);  —  Traditions  orales  (1895);  —  Contes  et 
légendes  (1896)  ;  —  Le  Derviche  de  la  Vierge  (1897)  ;  —  Curiosa  hungarica  (1899)  ; 
—  Le  Trésor  anecdotique  hongrois  (5  vol,  1899-1902)  ;  —  Du  Spiritisme  (1903)  ;  — 
Cent  Lettres  du  soir  (1904). 

—  On  annonce  la  mort  de  MM.  :  Bazin  db  Bbzons,  ancien  directeur  du 
petit  lycée  de  Saint-Rambert,  à  Lyon,  proviseur  du  lycée  Lakanal,  près 
Paris,  mort  au  commencement  d'avril  ;  ~  Boybllbs,  ancien  rédacteur  de 
plusieurs  journaux  catholiques  de  Lille,  mort  au  commencement  d'avril,  à 
83  ans  ;  —  Léonce  Duparg,  ancien  bâtonnier  des  avocats  d'Annecy,  mort 
dans  cette  ville  au  milieu  d'avril,  à  63  ans,  auquel  on  doit  plusieurs  études 


—  463  — 

de  y  aléa  r,  telles  que  :  Zone  frcmcht  de  la  Haute-'Savoie  et  É^lité  et  nivellement  \ 
—  Laurent  D^EœoLE,  professeur  au  collège  Stanislas,  ancien  précepteur  du 
duc  d'Orléans,  mort  à  Paris,  à  la  fin  de  mars;  —  M.  Gabriel  Jooand,  triste- 
ment connu  en  littérature  sous  le  nom  de  Léo  Taxil,  qui,  après  ayoir  écrit 
nombre  d'ouvrages  tendant  à  flétrir  le  clergé  et  à  ridiculiser  la  religion, 
passa  subitement  du  côté  des  catholiques,  faisant  parade  de  sa  conversion, 
composant  des  livres  contre  la  flranc- maçonnerie,  pour,  en  fin  de  compte, 
retourner  à  ses  publications  anticléricales,  mort,  tout  a  fait  oublié,  à  Sceaux 
(Seine)  le  30  mars,''à  Tâge  de  83  ans  ;  —  le  D'  MicÈ,  recteur  honoraire  et 
ancien  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  et  à  TËcole  de  médecine  de 
Bordeaux,  mort  au  commencement  d'avril;  —  Jean  Monod,  ancien  doyen 
de  la  Faculté  de  théologie  protestante  de  Montauban,  mort  au  milieu 
d'avril,  à  85  ans;  —  Léon  Palustrb,  archiviste  du  département  des 
Pyrénées-Orientales,  mort  au  milieu  d'avril  ;  —  Charles  Pradbl,  qui  a  publié 
les  Antiquité»  de  Castres^  le  Journal  de  Fauriny  les  Mémoires  de  Jacques 
Gâches^  etc.,  collaborateur  du  Bulletin  de  la  Société  de  Vhistoire  du  protestan- 
tisme français,  mort  à  Puylaurens,  le  3  mars,  à  l'âge  de  71  ans  ;  —  Edouard 
TiLMANT,  rédacteur  au  Courrier  de  la  Champagne,  mort  au  milieu  d'avril,  à 
.27  ans. 

— >  A  l'étranger  on  annonce  la  mort  de  MM.  :  le  D^  Rudolf  Adbbhold,  direc- 
teur de  rinstitut  royal  biologique  de  Berlin,  mort  en  cette  ville,  le  17  mars, 
à  42  ans  ;  —  Georges  Armstrono,  baronnet  anglais,  propriétaire  du  Globe, 
mort  h.  71  ans,  à  la  fin  d'avril  ;  —  Theodor  Aufrbght,  professeur  de  sanscrit 
et  de  grammaire  comparée  à  l'Université,  de  Bonn,  mort  en  cette  ville  le 
4  avril,  à  85  ans,  lequel  avait  publié  d'importants  ouvrages,  entre  autres  : 
Catalogua  Catalogorum,  An  alphabetical  Regisler  of  Sanskrit  works  and  auihors, 
Printed  for  tke  German  Oriental  Society  (Leipzig,  1891,  in-4)  ;  Florentine  Sanskrit 
manuscripts  (Leipzig,  1892,  in-8};  —  Arth.  Babsslbr,  ethnographe  allemand, 
qui  laisse,  entre  autres  ouvrages,  Sudsee-Bilder  (Berlin,  1895,  in-8),  mort  le 
31  mars  à  Eberswalde  ;  — -  D'  Ernst  von  Bbrqmann,  professeur  de  chirurgie 
à  runiversité  de  Berlin,  mort  en  cette  ville,  le  25  mars,  à  71  ans  ;  —  le 
baron  Jean  db  Bèthunb,  à  qui  Ton  doit  la  publication  du  Cartulaire  du 
béguinage  de  Sainte-Elisabeth  à  Gand^  des  Méreaux  des  familles  brugeoises  et  des 
Épitaphes  et  monuments  des  églises  de  la  Flandre  au  XYI<>  sièclOy  collaborateur 
de  diverses  revues  belges  telles  que  le  Bulletin  de  la  Gildede  Saint-Thomas^  le 
Messager  des  sciences  historiques  de  Belgique,  la  Revue  belge  de  numismatique , 
mort  à  Heestert-lez-Courtrai,  le  26  mars,  à  l'âge  de  54  ans;  —  D»  Anton 
Blbighstbinbr,  chargé  d'un  cours  de  thérapeutique  pour  les  maladies  des 
dents  à  l'Université  de  Gratz  (Styrie),  mort  récemment  en  cette  ville  ;  — 
Mgr  Cartuyvbls,  ancien  vice-recteur  de  l'Université  catholique  de  Louvain, 
mort  à  Liège,  le  26  avril,  à  72  ans  ;  —  Thomas  A.  Groal,  attaché  au  «  General 
Post  Office  »  d'Edimbourg  (Ecosse),  mort  au  milieu  d'avril,  à  74  ans,  lequel 
écrivait  dans  de  nombreux  périodiques,  The  Invemess  Courier,  Madras  Mail, 
Raiîway  News,  etc.,  et  a  publié  un  volume  intitulé  :  A  Book  about  Travelling 
(Edimbourg,  1877,  in-8);  —  Robert  Cromib,  journaliste  et  romancier  irlandais, 
dont  le  volume  qui  eut  le  plus  de  succès,  The  Crack  of  Doom,  a  paru  en  J895, 
mort  au  commencement  d'avril  ;  —  Henry  Gullimorb,  professeur  de  langue 
anglaise  à  PUniversité  de  Fribourg  (Suisse),  mort  dernièrement  à  Londres; 
—  James  Davis,  librettiste  anglais,  qui  écrivait  sous  le  pseudonyme  de 
Owen  Hall,  mort  le  11  avril,  à  Londres,  à  54  ans;  —  D'  Oskar  Dobbnbr, 
professeur  de  chimie  à  l'Université  de  Halle-sur-ia-Saale,  mort  récemment 
h  Marseille,  à  57  ans  ;  —  D'  Ottomar  Domrigh,  ancien  professeur  de  physio- 
logie à  l'Université  d'Iéna,  mon  récemment  à  Meiningen,  à  88  ans;  — 


—  464  - 

William  Henry  Dbummond,  le  poète  le  plus  populaire  du  Canada,  mort  au 
eommencement  d^avril,  à  53  ans  ;  —  D*  Karl  Foy,  professeur  de  langue 
turque  à  rinstitut  oriental  de  Berlin,  mort  en  cette  ville,  le  25  mars,  à 
51  ans;  —  D'  Albert  S.  Gatsghbt,  philologue  américain,  un  des  savants 
qui  connaissaient  le  mieux  les  langues  des  tribus  indiennes,  mort  derniè- 
rement à  Washington,  &  75  ans  ;  —  D^  Adolf  Glogknbr,  chargé  d'un  cours 
de  gynécologie  à  TUniversité  de  Leipzig,  mort  en  cette  ville,  le  23  mars,  à 
38  ans;— A.-J.  Gbootjans,  le  dojen  de  la  presse  catholique  flamande, 
directeur  du  journal  Dender  en  Schelde,  mort  à  Termonde,  le  30  mars,  à 
82  ans;  —  D'  Wllhelm  Auguste  von  Hartbl,  ministre  de  l'instruction 
publique  d^Autriche,  vice-président  de  TAcadémle  impériale  des  sciences 
de  Vienne,  mor^t  en  cette  ville,  le  14  janvier,  à  68  ans,  lequel  laisse  de 
nombreux   et   importants   ouvrages,  notamment  :   Ueber  die  griecfiûchen 
Papyri  Enherzog  Rainer,  Vortrag  (Vienne,  1886,  in-8);  Abriss  der  Grammatik 
des  hamerischen   und  herodoiischen  JDialekls,  im  Ân$chlu$s  an  die  iS  Auflage 
von    Curtius'    griechitchen  Schulgrammalik    bearbeilet    (Leipzig,    1888,    in-8)  ; 
KriUêche  Versuche  tur  fUnften  Dekade  des  Livitu  (Vienne,  1888,  in-8}  ;  —  Emile 
Harzb,   directeur   général  honoraire  des  mines,  qui  a  publié  de  nom- 
breux  travaux  sur  toutes  les  questions  minières,  mort  à  Bruxelles,  le 
25  avril;—  D'  Max  Haushopbr,  poète  et  économiste  allemand,  professeur 
&   l'École    technique   supérieure  de   Munich,   mort   le  10  avril,  à  Gries, 
près  de  Bogen,  à  67  ans,  lequel  laisse  des  pièces  de  théâtre  et  des  ouvrages 
d'économie  politique  tels  que  :  Der  ewige  Jude.  Ein  dramatisckes  Gedicki  in  drei 
Thalern  (Leipzig,  1894,  in-8);  Wie  gewinnt  und  sichertsich  der  Handelsgehilfen- 
Frage  (Berlin,  1892,  in-8);  —  Joseph  Hellmbsbbrgbh,  chef  d^orchestre  de 
la  cour  d'Autriche,  compositeur  de  D)U8ique  distingué,  mort  à  Vienne,  à  la 
un  d'avril;  —  le  R.  P.  François  Kibckbns,  de  la  Compagnie  de  Jésus,  suc- 
cessivement professeur  au  collège  Saint-Michel,  à  Bruxelles  et  au  collège 
Notre-Dame,  à  Anvers,  qui  a  collaboré  avec  le  P.  Sommervogel  à  la  Biblio- 
graphie  de*  écrivains  de  la  Compagnie  de  Jésus,  a  donné  des  articles  remarqués 
aux  Précis  historiques  et  à  la  Dietsche  Warande^  et  a  publié  un  ouvrage  sur 
Sainl  Boni  face  de  Bruxelles,  mort  â  Tronchiennes,  le  2  avril;  —  Dr.  Franz 
Rheinhold  Kjbllman,  professeur  de  botanique  à  TUnivorsité  d'Upsal  (Suède), 
mort  en  cette  ville  à  la  un  d'avril  ;  —  Heinrich  von  Kobn,  éditeur  de  Bres- 
lau  (Silésie),  mort  en  cette  ville,  le  20  mars,  à  78  ans  ;  ~  Otto  von  Lbixnbr, 
écrivain  allemand,  mort  le  12  avril,  à  60  ans,  à  Grosslichterfelde,  près  de 
Berlin,  auquel  on  doit  de  nombreux  ouvrages,  tels  que  :  Zur  Reform  unserer 
Volkslilteraiur.  lierausgegebenim  Auflrage  des  Vereins  fur  VolksliUeratur  {Berlin, 
1891,  in-12);  Geschiehte  der  deutschen  LiUeratur  (Leipzig,  1893,  in-8);  Laien- 
Predigten  fur  dos  deutsche  HaxAS,  UngehaUene  Beden  einer  Ungehaltenen  (Berlin, 
1894,  in-8)  ;  —  Dr.  Alexander  Magbain,  celtisant  écossais  de  grand  mérite, 
ancien  directeur  de  la  €  High  School  »  d'inverness,  mort  dernièrement  à 
52  ans,  lequel  fut  pendant  un  certain  temps  le  rédacteur  en  chef  du  Celtic 
Magasine  et  a  publié  le  remarquable  ouvrage  :  Etymological  Dictionary  çf  ihe 
Gaelic  Language  ;  —  Canon  Mag  Coll,  écrivain  anglais  fort  connu  dans  les  cercles 
ecclésiatiques  et  politiques  de  la  Grande-Bretagne,  mort  au  commencement 
d'avril  à  70  ans,  lequel  a  publié  plusieurs  ouvrages  tels  que  The  Beforma- 
tion  Seitle-ment  et  plus  récemment  The  Ornamenls  Bubric*  ;  —  Robert  Mac 
Lbhosb,  imprimeur  et  éditeur  écossais  fort  connu,  fondateur  et  président 
de  Tassociation  des  libraires  écossais,  mort  le  18  avril  ;  —  J.-C.-G.  Magrab, 
journaliste  anglais,  sous-directeur  de  The  Daily  Chronicle^  mort  au  milieu 
d'avril  ;  —  M.  Jules  Marchand,  professeur  émérite  h  l'Université  de  Lou- 
vain,  mort  à  Forest,  le  9  avril,  â  l'âge  de  67  ans  ;  —  Gustav  Gottfried  Maybb, 


—  465  — 

écrivain  et  poète  allemand,  mort  le  8  avril,  à  Leipzig,  à  Gi  ans;  -^  le  cha* 
noine  Mbrklbn,  un  des  derniers  représentants  du  célèbre  collège  libre  de 
Golmar,  mort  à  la  fln  d'avril  ;  —  Dr.  Julius  Naub,  peintre  et  écrivain  bava- 
rois, mort  le  14  mars,  à  Munich,  à  72  Ans,  auteur  de  Die  Hûgelgrœber  stui- 
sehen  Ammer  ùnd  Slaffelsee,  geô/fnet,  untersuckt  und  beschrieben  (Stuttgart, 
1887,  in-4);  —  Dr.  Karl  Nbubbubr,  bibliothécaire  adjoint  à  l'École  technique 
supérieure  de  Vienne,  mort  en  cette  ville,  le  7  avril,  &  29  ans;  —  Eduard 
Paulus,  poète  et  critique  d*art  allemand,  ancien  conservateur  du  musée 
archéologique  du  Wurtemberg,  mort  le  16  avril,  à  Stuttgart,  à  70  ans,  dont 
le  bagage  littéraire  est  considérable  et  dont  nous  citerons  seulement  :  Lud- 
wig  Uhland  und  seine  Heimat  Tûbingen  (Stuttgart,  1887,  in-8)  ;  Der  neue  Mer^ 
Un,  Ein  Gedicht  auê  dêm  nàcfuten  Jahrhundert  [Stuttgart,  1888,  in-8)  ;  —  Dr. 
Baisgh,  chanoine  de  Mayence,  auteur  d'ouvrages  sur  Tbistoire  de  TÉglise, 
mort  à  la  fln  d^avrll  à  76  ans  ;  —  Dr.  Jacob  Rbdstbin,  professeur  de  géodé- 
sie au  Polytechnîcum  de  Zurich,  mort  récemment  en  cette  ville  ;  ^  Dr. 
Hans  RiOQAUBR,  professeur  de  numismatique  à  Munich,  mort  en  cette  ville, 
le  5  avril,  à  55  ans  ;  —  Dr.  Ottomar  Rosbnbach,  ancien  professeur  de  méde- 
cine à  rUniversité  de  Breslau,  mort  le  19  mars,  à  Berlin,  à  56  ans  ;*—  Franz 
Sablik,  professeur  d^archi lecture  à  TÉcole  technique  supérieure  allemande 
de  rUniversité^de  Prague  (Bohême),  mort  en  cette  ville  à  la  fln  de  mars,  à. 
64  ans  ;  —  Karl  Sghopp,  écrivain  bavarois,  mort  dernièrement  à  Munich,  à 
87  ans,  auquel  on  doit  de  nombreux  volumes,  entre  autres  :  Bswerde  Licht! 
BeUràge  »ur  Fôrderung  der  Religion  der  Humanitàt  (Leipzig,,  1883-1885,  in-8]  ; 
Naeh  Kamei'unl  Aus  den  hinterlassenen  Papier  en  meinesin  Kamerun  gestorbene^i 
Sohnes  (Leipzig,  1886,  in-8);  — ^  Frédéric  Georg  Stbphbns,  peintre  et  critique 
d'art  anglais,  mort  dernièrement  à  Londres,  à  79  ans;  ~  Adolf  Stbrn,  his- 
torien allemand,  professeur  à  TËcoIe  technique  supérieure  de  Dresde,  moH 
en  cette  ville,  le  13  avril,  à  72  ans,  auquel  on  doit  de  nombreux  ouvrages, 
notamment  :  Die  Siusik  in  der  deutchen  Dichtung  (Leipzig,  1888,  in-8);  </o- 
hannes  Gutenberg.  Epische  Dichtung  (Dresde,  1889,  in-8)  ;  Geschichie  der  Welt' 
Utleratur  in  ûbef^tichtlicher  Darstellung  (Stuttgart,  1887-1889,  in-S)  ;  —  Karl 
ToRBBSANi,  romancier  autrichien,  mort  à  Torbole,  sur  le  lac  de  Garde,  le 
12  avril,  à  61  ans,  dout  on  peut  citer  de  nombreux  volumes,  tels  que  :  Die 
luckercomteêse^  Roman  aiu  der  Gesellschafl  (Dresde,  1891,  in-8)  ;  Oberlicht.  Wie- 
ner Kiinêtler-Roman  (Dresde,  1893,  in-8)  ;  Ibi  Ubi.  Ernste  und  ausgelaaene  Sol- 
datengeschicMen  (Dresde,  1894, in-8);  —  Georg  Ultsch,  professeur  de  construc^ 
tion  de  machines  à  TÊcole  technique  supérieure  de  Munich,  mort  récemment 
en  cette  ville  ;  —  Van  Nbuss,  ancien  conservateur  du  dépôt  provincial  des 
archives  de  TÉtat,  mort  à  Hasselt  (Belgique),  au  commencement  d'avril  ; 

—  Van  Hambl,  professeur  à  TUniversité  de  Groningue,  titulaire  de  la  seule 
chaire  de  français  existant  dans  les  Universités  hollandaises,  mort  À  Ams- 
terdam, le  16  avril,  à  TAge  de  65  ans  ;  —  Dr.  Nicolaus  Waqnbr,  professeur 
de  zoologie  à  Saint-Pétersbourg,  mort  en  cette  ville,  au  commencement 
d*avril,  à  78  ans. 

LBCrnRBS  FAITES  A  L'ACADÈlilB   DBS    INSCRIPTIONS   BT    BBLLBS   LBTTRBS. 

—  Le  5  avril,  M.  Léopold  Delisle  communique  à  PÂcadémie  son  élude  sur 
le  dernier  cahier  d'une  Bible  moraliiée  du  xiii*  siècle;  ce  cahier  appartient  à 
M.  Fierpont  Morgan.  —  M.  Babel  on' expose  son  opinion  sur  la  $iylis,  attri- 
but naval  en  forme  de  croix,  qui  flgure  sur  les  monnaies  d^Alexandre,  et 
qui  était  placé  dans  les  mains  de  la  Victoire  sur  des  amphores  panathé- 
nalques  dès  Fan  336.  —  Le  12  avril,  M.  Perrot  lit  nue  lettre  par  laquelle 
M.  Gauckler  annonce  la  découverte  du  monument  de  sainte  Félicité.  — 

Mai  1907.  T.  CIX.  30. 


-  466  — 

M.  HéroLi  de  ViUefosse  lit  une  lettre  du  P.  Delattre  au  sujet  de  la  trouvaille 
faite  par  lui  d'une  boiilica  major,  mentionnée  pur  Victor  de  Vite,  érigée  pour 
la  sépulture  de  sainte  Perpétue,  sainte  Félicité  et  leurs  compagnons.  — 
M.  de  Mély  donne  connaissance  de  deux  signatures  de  Jean  Bellecbose, 
trouvées  dans  le  manuscrit  des  Très  Ftieheê  Heures  du  duc  de  Berry^  au  musée 
Condé/ signatures  qui  se  trouvent  sur  le  Martyre  de  Saint-Denis  au  musée 
du  Louvre,  jusqu'ici  attribué  à  Jean  Malouel.  ~  H.  Havet  explique  plusieurs 
passages  de  Plaute.  —  Le  9  avril,  M.  Clermont-Ganneau  présente  un  rapport 
sur  une  mission  dont  il  était  chargé  dans  la  Hautc-Êgypte,  où  il  a  décou- 
vert deux  statues  en  diorite  couvertes  d'inscriptions,  nombre  d'autres  objets« 
et  établi  le  plan  de  nouvelles  fouilles.  —  M.  d'Arbois  de  Jubainville  parle 
du  mot  celtique  qui  veut  dire  à  la  fois  forgeron  et  ffoète.  ^  M.  Havet  conti- 
nue se?  commentaires  sur  les  textes  de  Plaute.  —  M.  Monceaux  lit  un 
mémoire  sur  Vhagogé  de  Marius  VictoHntu.  —  Le  26  avril,  M.  Delisle  lit  une 
lettre  de  M.  Maçon,  conservateur  adjoint  du  musée  Condé,  qui  conteste  la 
signification  attribuée  aux  initiales,  H.  R.  ou  H.  B.  par  M.  de  Mély.  — 
M.  le  comte  Durrieu  explique  que  le  manuscrit  de  la   Bibiiotbèquo  de 
Munich  'Connu  sous  le  nom  du  Boccace  de  Muoich,  qu'on  croyait  avoir 
appartenu  à  £s  tien  ne  Chevalier,  a  appartenu  à  Laurens  Girard,  secrétaire 
de  Charles  VII.  —  M.  l'abbé  Breuil  présente  un  rapport  sur  les  grottes  & 
figures  de  l'Ariège  et  des  Hautes-Pyrénées.  —  M.  Collignon  étudie  la  tête 
d'Àthèna  provenant  de  la  collectioti  Pourtalès,  maintenant  au  comte  de 
Vogué.  ~  M.  G.  Scblumberger  parle  de  la  médaille  du  jurisconsulte  fran- 
çais André  Tiraqueau.  —  M.  Havet  continue  son  commentaire  sur  Plaute. 

LBCTUBBS  FAITBS   a  L'ACADéllIB  DBS  SGIBNGBS  MORALBS  BT  P0L1TIQUBS.  — 

Le  6  avril,  M.  Lyon-Caen  fait  l'éloge  de  M.  Constantin-Petrovioh  Pobiedo- 
notsev,  correspondant  de  l'Académie.  —  M.  Beauregard  exprime  son  opinion 
sur  le  droit  de  grève,  et  les  responsabilités  des  grévistes.  —  M.  Picot 
résume  pour  l'Académie  les  conférences  de  l'abbé  Gaîre  sur  le  Canada.  — 
M.  de  Franqueville  lit  une  partie  de  la  notice  de  M.  Jean  Darcy  sur  Mada- 
gascar. —  M.  G.  Picot  donne  lecture  d'une  lettre  par  laquelle  le  capitaine 
Carnot  offre  100  000  francs  à  l'Académie.  —  M.  le  comte  d'Haussonville  ter- 
mine la  lecture  de  son  mémoire  sur  le  projet  de  gouvernement  du  duc  de 
Bourgogne.  —  Le  20  avril.  M.  Eug.  d'Eichsthal  lit  une  notice  sur  les  res- 
sources alimentaires  de  l'Angleterre  en  temps  de  guerre,  d'après  un  travail 
ofilciel.  —  Le  27  avril,  M.  A.  Rafialovitch  lit  une  étude  sur  la  législation 
budgétaire  de  la  Rus.sie  et  sur  les  modifications  qu'  y  a  apportées  le  sys- 
tènie  électif. 

iNDBx.  —  Les  ouvrages  suivants  viennent  d'être  frappés  par  un  décret  de 
la  Sacrée  Congrégation  de  l'Index  :  Les  Mystères  saianiques  de  Lonrdea,  par 
Mgr  Léopold  Goursat  :  —  Le  Secret  de  Mélanie  dans  les  apparitions  de  la  Saletle 
et  la  crist  actuelle,  par  M.  l'abbé  Combe;  —  El  inmacolado  San  José,  par  M.  Tabbé 
José  Domingo  Corbato. 

La  Spélbolooib  au  xx'  sièclb.  —  Après  avoir,  dans  les  deux  premiers 
fascicules  de  la  Spéléologie  au  xx»  siècley  passé  en  revue  les  progrès  réalisés 
dans  l'exploration  et  dans  l'étude  des  cavernes,  des  «  abîmes,  >»  dans  les 
premières  années  du  nouveau  siècle,  soit  en  France,  soit  dans  les  pays 
étrangers,  M.  E  -A.  Martel  consacre  une  troisième  livraison  à  l'examen  des 
récentes  applications  de  la  spéléologie  :  1°  aux  sciences  ;  2»  à  l'hygiène 
publique  [Spelnnca,  Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  de  sj.éléologie,  n®*  44-45- 
46.  Paris,  au  siège  de  la  Société,  1906,  in-8  de  360  p.,  avec  fig.).  Si  cette 
-dernière  partie  a  été  sacrifiée  (malgré  son  importance  extrême  puisqu'il 
ne  s'agit  de  rien  moins  que  des  '<  problèmes  de  l'eau  potable  »>)  et  réduite 


—  *467  - 

le  plas  souvent  &  une  simple  énnmératiôa  des  publications  essentielles, 
il  n'en  a  pas  été  de  môme  pour  Pétude  de  la  spéléologie  appliquée  aux 
sciences.  Là  encore,  la  «  Revue  et  bibliographie  des  recherches  souterraines 
de  1901  à  1906  »  présente  un  développement  véritablement  inattendu,  et 
que  cependant  l'ampleur  prise  depuis  quelques  année»  par  les  investiga- 
tions des  spéléologues  permettait  en  une  certaine  manière  de  prévoir. 
On  en  aura  la  preuve  en  feuilletant  les  pages  du  3*  fascicule  de  Touvrage 
de  M.  Martel  :  applicationâ  de  la  spéléologie  à  la  géologie,  à  la  météorologie, 
aux  mines  et  aux  eaux  thermales,  à  la  paléontologie,  à  la  préhistoire,  à 
l^archéologie,  k  la  zoologie,  à  la  botanique,  à  l'exploration,  à  la  photographie 
y  sont  successivement  passées  en  revue,  et  énumérées,  exposées,  résumées 
avec  une  grande  précision,  parfois  aussi  discutées  et  critiquées  par  le  savant 
auteur  avec  une  autorité  que  personne  ne  songera  à  récuser.  Signalons 
comme  particulièrement  intéressant,  au  milieu  de  tant  d'autres,  le  dossier 
relatif  aux  peintures  et  aux  gravures  des  cavernes,  si  bien  étudiées  par 
le  D' Gapitau,  M.  Tabbé  Breuiiet  d'autres  préhistoriens;  mais  montrons-nous 
plus  sceptiques  que  M.  Martel  au  sujet  de  Thomme  tertiaire,  et  surtout  du 
Pithecanthropus  erectua  ;  seuls  des  faits  précis,  moins  contestables  que' la 
découvertes  de  M.  Dubois,  nous  amèneront  à  en  accepter  Texistence. 
Jusque-là,  mieux  vaut  garder  cette  attitude  dubitative  que  nombre  de 
savants  eussent  bien  fait  d^adopter  naguère  à  l'égard  du  fameux  BaihyUus, 
Cette  réserve  ne  retire  rien  d'ailleurs  au  mérite  ni  à  l'utilité  du  travail  de 
M.  Martel,  qui  est  pourvu  d'une  table  des  matières  (non  pas,  malheureuse- 
ment, d'un  index  alphabétique  des  noms  de  lieux),  et  qui  forme  maintenant 
un  gros  volume  de  810  p.,  illustré  de  42  figures. 

Pabis.  —  Sous  le  titre  de  Bibliographie  des  chants  populaires  français^ 
M.  de  Beaurepaire-Froment  publie  à  part  une  liste  d'ouvrages  de  folk-lore 
quil  avait  dressée  dans  la  Revue  du  traditionnisme  (Paris,  60,  quai  des 
Orfèvres,  in-16  de  41  p.).  C'est  une  liste  qu'il  avait  faite  pour  son  propre 
usage,  et  il  a,  non  à  tort,  pensé  qu'elle  pourrait  servir  à  d'autres.  «  J'ai, 
dit-il,  signalé  certains  volumes  non  exclusivement  dédiés  aux  chants 
populaires,  mais  dans  lesquels  ceux-ci  figurent  de  façon  notable.  J'ai  aréé 
{sic]  les  ouvrages  en  deux  sections  ;  livres  sur  l'ensemble  de  la  France, 
livres  sur  les  provinces  françaises.  »  L'auteur,  n'ayant  pu  lire  ni  même 
voir  tous  les  ouvrages  dont  il  a  recueilli  les  titres,  en  a  signalé  plus  d'un 
qui  ne  traite  en  aucune  façon  de  chansons  populaires,  par  exemple,  pour  la 
Franche-Comté,  l'ouvrage  de  M.  Bouchot,  pour  la  Bretagne  le  Myrdhinn  de 
La  Villemarqué,  etc.;  mais  ce  sont  là  fautes  légères,  et  comme  M.  de 
Beau  repaire-Froment  a  classé  les  titres  par  provinces,  le  lecteur  curieux 
de  folk-lore  trouvera  ici,  du  premier  coup,  d'utiles  renseignements  et  une 
orientation  générale. 

—  Dans  le  mémoire  qu'il  a  inséré  au  t.  XXXIIl  dn  Bulletin  de  la  Société  de 
Phistoire  de  Paris  et  de  llle  de  France  (Tiré  à  part.  Nogent-le-Rotrou,  impr. 
Daupeley-Gouverneur,  in-8  de  12  p.),  sur  les  Ascendants  et  descendants  du 
prévôt  de  Paris  Jean  de  Folleville  {4389-1400)^  M.  Henri  Gaillard  complète  et 
rectifie  les  données  généalogiques  de  MM.  Bazin  et  de  Beau  ville.  Il  établit 
notamment  que  Philippe  de  Folleville  fut  l'oncle  et  non  le  grand-père  du 
prévôt  de  Paris  et  que  Jean  !•'  de  Folleville  fut  non  son  père  mais  son 
grand-père. 

—  M.  le  chanoine  Ph.-H.  Dunand  n'a  pas  à  se  plaindre  de  l'éditeur  de  sa  vie 
populaire  de  Jeanne  d'Arc.  Cet  ouvrage,  signalé  par  nous  lors  de  sa  publica- 
tion première,  a  été  reproduit  depuis  sous  diverses  formes,  dont  Tune 

.annoncée   ici.   Nous  ea  avons  aujourd'hui  une  nouvelle  sous   les  yeux. 


-  46^  - 

qualifiée  «  édition  de  luxe  »  et  d'un  aspect  vraiment  élégant,  aussi  bien 
pour  le  texte  que  pour  Tillustration  (Paris,  Lethielleux,  s.  d.,  in-12  de 
383  p.|  avec  encadrement  rouge  et  de  nombreuses  gravures,  cartes  et  plans. 
—  Prix  :  1  fr.  50). 

—  Sur  deux  anciens  fonctionnaires  de  la  Bibliothèque  nationale,  qui  Tun 
et  l'autre  avaient  longtemps  rempli  côte  à  côte  les  mêmes  fonctions,  qui 
Tun  et  Tautre  avaient  pris  leur  retraite  et  que  la  mort  a  frappas  à  quelques 
semaines  de  distance,  Victor  Pillon  Dufresnes  (1855-4907)  et  Joseph  Bertal 
[iStO-i^ol),  il  convient  de  signaler  ici  les  discours  prononcés  aux  obsèques 
par  M.  Paul  Marchai,  conservateur  du  département  des  imprimés  de  la 
Bibliothèque  nationale,  qui  a  su  retracer,  en  quelques  paroles  courtes  mais 
pleines,  la  carrière  des  deux  amis  auxquels  il  adressait  un  adieu  ému 
(Chartres,  impr.  Durand,  s.  d.,  in-4  de  7  p.  chacun). 

—  En  signalant  ici  même  (t.  CIX,p.277)leCataloguedes  nouvelles  acquisitions 
de  la  Bibliothèque  nationale,  nous  y  notions,  parmi  les  articles  les  plus  inté- 
ressants, un  manuscrit  des  opuscules  mathématiques  de  Gerbert.  Voici  sur 
ce  précieux  volume  une  notice  détaillée  de  M.  Henri  Omonl  :  Nolice  $ur  le 
manuscrit  latin  886  des  nouvelles  acquisitions  de  la  Bibliothèque  nationale  (Tiré 
des  IS^otices  et  extraits  des  manuscrits,  t.  XXXIX.  Paris,  G.  Klincksieck,  1907, 
in-4  de  30  p).  Ce  petit  volume  in-12  de  1)^5  ff.,  qui  appartint  au  xvii«  siècle  à 
Nicolas  Camuzat,  chanoine  de  Rennes,  puis  à  Nicolas  Lcfebvre,  précepteur 
de  Louis  XIII,  est  un  recueil  de  morceaux  de  différentes  mains.  Outre  les 
parties  des  opuscules  de  Gerbert  qui  ne  figurent  pas  dans  la  dernière  et 
plus  complète  édition  de  ses  œuvres  par  M.  Bonbnov,  M.  Omont  nous  fait 
connaître  d'après  ce  manuscrit  la  lamentaiio  écrite  par  un  écrivain,  Jusqu'à 
présent  inconnu,  du  xiK  siècle,  Jean  d'Argilly,  chanoine  de  Dijon,  sur  son 
frère  utérin  Aimeri,  chanoine  de  la  même  église,  et  la  correspondance 
échangée  par  lui,  à  cette  occasion,  avec  divers  personnages;  —  une  lettre 
dans  laquelle  un  certain  clerc  B.  nous  donne  la  liste  des  ouvrages  composés 
par  lui;  —  enfin  un  traité  anonyme  de  comput,  incomplet,  qui  remonte  au 
X»  ou  XI*  siècle. 

—  Extraite  de  VEurope  politique  et  littéraire,  Tétude  de  M.  le  baron  de 
Stieghtz,  intitulée  :  VAnnie  4905  (Paris,  Dujarric,  1906,  in-8  de  54  p.)  consiste 
dans  un  examen  critique  des  événements  les  plus  saillants  qui  ont  marqué 
ravant-dernière  aiinée  au  point  de  vue  international,  à  savoir  la  crise 
austro-hongroise,  le  conflit  marocain  etia  paix  russo-Japonaise.  M.  de  Stie- 
glitz,  diplomate  russe,  s'affirme  partisan  de  Talliance  française.  Mais  il 
cherche  à  nous  détourner  d'une  entente  avec  TAngleterre,  pour  nous 
entraîner  dans  une  coalition  contre  cette  puisi^ance,  de  concert  avec  TAlle- 
magne.  Il  oublie  que  si  Talliance  russe  a  été  populaire  en  France,  c^est  dans 
la  mesure  où  elle  semblait  anti  germanique  ;  du  jour  où  elle  a  perdu  ce 
caractère,  elle  est  devenue  indifférente  à  la  masse  de  nos  compatriotes  ;  elle 
lui  serait  bientôt  odieuse,  si  elle  prenait  pour  but  de  nous  mettre  à  la 
remorque  des  détenteurs  de  l'Alsace- Lorraine. 

—  M.  J.  G.  Alfred  Prost  vient  de  publier  un  Projet  à  soumettre  au  gouverne- 
ment pour  une  diminution  de  dépenses  sous  forme  de  Rapport  préfrimnatre,  lu 
à  la  Section  d'^économie  et  de  législation  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France^ 
dans  sa  Uance  du  14  février  4907  (Paris,  Imp.  Picquoin,  1907,  in-8  de  13  p.).  Ce 
projet,  .pour  sa  réalisation,  comporterait,  dit  l'auteur,  un  volume  de  350  À 
400  pages  ;  mais  avant  d^exécuter  son  travail,  M.  Prost  demande  à  ses 
confrères  de  la  Société  des  agriculteurs  de  France,  è  son  Conseil  surtout,  si 
ridée  qu'il  met  en  avant  doit  recevoir  l'approbation  qu'il  Juge  nécessaire.  Il 
s'agirait  d'économiser,  sur  l'ensemble  actuel  de  notre  formidable  budget,  la 


somme  de  *00  milUoDS.  Honnête  denier  !  DtinB  tous  les  cas,  une 
tion,  6  l'heure  où  dos  loipAta  s'aggravent  outre  mesure,  ne  mai 
d'être  BccueilUe  avec  joie  par  les  contribuables.  Reste  à  savoir  : 
une  fois  approuvé,  frappera  assez  fort  et  mex  juste  pour  »  fa! 
utilement  par  qui  de  droit.  Il  n'ignore  pas  que  certaines  su 
incurables... 

—  Nous  recevons  loi"  fasclculedu  ButUlin  dt  la  Bibliothèque  et 
hitloriquet  de  la  vitle  de  Paris,  publié  soiis  la  direction  de  M,  Uarcei 
servateur  de  cet  établissement  (Paris,  Imp.  nationale,  190E,  in-: 
178  p.).  La  première  partie  de  ce  fascicule  est  relative  au  Service 
thèqut  cl  dfi  Travaux  hitloriqtut  de  ta  ville  de  Parie,  expliqué  par 
détaillô  de  U.  Poëte.  Ce  rapport  débute  par  un  exposé  hlstoriqu' 
vice,  son  état  actuel  et  sa  réorganisation.  Le  programme  etie  p 
porteur  sont  détaillés  sous  trois  rubriques,  comportant  des  si 
que  nous  allons  mentionner  :  A.  Let  Colleciiont  de  la  Bibtiothègut 
numéroter,  cataloguer  toute  la  Bibliothèque  (Le  fonds  géuéral. 
Les  usuels.  Les  doubles).  II.  Faire  du  catalogue  une  œuvre 
intellectuelle  aux  ressources  du  dépdt.  Son  mode  de  publicatio 
logue  type  sous  presse,  catalogue  des  manuscrits.  Catalogue  d> 
Paris).  III,  Accroître  les  ressources  de  la  Bibliothèque  (Le  cadre 
lions.  Le  rOle  iateilectuel  et  social  de  Paris.  Les  pièces  de  la  ri 
mes  volants.  Les  reproductions  photographiques.  L'atelier  photo 

—  B.  La  lertiiee,  Meturet  àprendre.  I.  La  création  d'un  ofllce  de  bl 
parisienne.  II,  La  création  du  BuUeiin  de  la  Bibtiothique  et  dtt  Tn 
Hquti  de  la  ville  de  Parit.  III,  La  réorganisation  des  travaux  his 
la  ville  de  Paris.  IV.  L'enseignement  de  l'histoire  de'  Paris.  V.  L 
des  collaborateurs  laénévoles,  VI.  Les  exposltious  annuelles.  VU.  1 
bistoriques  d'arrondissement  &  l'hôtel  Le  Pelletier  de  Sa)nt-Far 
La  création  des  cabinets  de  travail.  Le  prêt  des  doubles.  IX.  La  i 
Terture  de  la  Bibliothèque.  X,  Lo  service  rattaché  â  la  vie  ci 
C.  Let  Voia  et  mayem  d'exécution.  1.  Le  local.  II.  Le  personnel,  - 
quable  rapport  renferme  quantité  de  choses  dont  les  grandes  bil 
iQunicipales  de  province  pourront  utilement  s'inspirer  pour  sui 
analogue  :  <  il  faut,  dit  M.  Poëte,  qu'une  bibliothèque  soit  un  r( 
Tle  publique.  Étant  le  bien  de  toos,  elle  doit  Stre  aménagée,  int 
ment  aussi  bien  que  matériellement,  pour  servir  ji  tous.  E 
termes,  la  bibliothèque  n'est  pas  faite  pour  le  bibliothécaire,  mal 
ttaécBire  est  fait  pour  le  public  et  doit  assurer  le  rendement,  qui 
avantageux  pour  tous,  de  la  mine  Intellectuelle  que  constitue 
thèque  >  (p.  Tii-vici).  On  ne  peut  s'exprimer  mieux.  Le  reste  d 
est  consacré  au  Caialoçue  dei  publicaliont  enlrict  à  la  Bibliolhi 
Cannie  tSOS  et  à  ta  LiMte  dtt  pénodiquet  reçut  par  la  Bibttolhtque, 
et  liste  dressés  avec  le  plus  grand  soin,  en  suivant  l'ordre  alphal 
noms  des  auteurs  et  des  titres  des  périodiques,  par  M.  H. 
Desormeaux,  A  la  Qn,  on  trouve  une  table  alphabétique  qui,  k 
de  près,  aurait  pu  s'appeler  tablé  alphabétique-analytique,  car  e 
les  personnes,  les  localités  et  les  sujets  auxquels  sont  relatifs  le 
catalogués. 

-  C'est  en  avril  1883  (t.  KXXVII.  p,  339)  que  le  Polybibtion  a  si 
lecteurs  le  volume  de  u.  Xavier  Tbiriat  intitulé  :  Journal  d'un  n 
nous  revient  aujourd'hui,  dans  sa  6>  édition  (Paris,  F,-R.  de  Rue 
iD-IB  de  xxxiv-33e  p.,  avec  un  portrait  et  une  vue.  —  Prix  :  3  fr 
même  année  1S63,  cet  ouvrage  avait  été  distingué  (la  l»  édition 


—  470  — 

a  1866)  parla  Société  Franklin  et  par  la  Société  d'encouragement  au  bien, 
qui  lui  avaient  accordé  des  récompenses.  Un  an  plus  tard,  il  obtenait  de 
TAcadémie  française  un  prix  Montjon.  L'édition  de  1883,  comme  les 
précédentes,  du  reste,  était  accompagnée  d'une  intéressante  Introduction 
de  M.  Antoine  Champeaux  ;  la  présente  en  comporte  une  deuxième,  non 
moins  intéressante  et  qui  complète  la  première,  signée  de  M.  Joseph 
Merlent.  Excellent  petit  livre  que  tout  le  monde  peut  lire. 

Anjod.  —  Le  tome  neuvième  de  la  cinquième  série,  année  1906.  des 
Mémoires  de  la  Sociale  nationale  d'affHeuUure,  iciencet  et  aru  d*Àngêrê    vient 
de  paraître  (Angers,  Germain  et  G.  Grassin,  gr.  in-8  de  454  p.).  En  dehors  de 
poésies  de  MM.  Louis  Dedouvres  et  A.-J.  Verrier,  cet  important  recueil 
contient  :  VHittoire  de  Véglise  des  Ursules  depuis  la  BévoliUion,  par  M.  l'abbé 
E.  Rondeau  (avec  de  curieux  détails  sur  une  Association  cultuelle  du  com^ 
meneement  du  xix*  siècle  (p.  9-55)  ;  —  La  Protestation  de  la  Société  et  la  réponse 
rassurante   du  ministre   contre    Venlèvement   des  statues  des  rois  cTAngleterre 
inhuméi  à  V abbaye  de  Fontevrault  (p.  55-74);  —  Un  Chapitre  tenu  à  V abbaye  de  la 
Roë  en   4565,  par  M.  du  Brossay  (p.   85-111);  —  de  fort  curieux    détails 
sur  la  Chouannerie  et  le  général  Tranquille,  par  feu  M.  Arthur  du  Chêne  et 
M.  René  de  la  Ferrandière  (p.  135-238)  ;  —  Les  Du  Guesclin  en  Anjou,  par  M.  du 
Brossay  (p.  363-386)  ;  —  La  Construction  de  Vautel  des  Carmes,  par  M.  Paul  de 
Farcy  (p.  409-414);  des  travaux  de  philologie  de  M.  Verrier  sur  quelques 
mots  du  patois  angevin  (lucet,  aclopin,  Enlarmes,  pôt,  pau)  (p.  75-84)  et  sur 
le  Patois  créole  de  Pile  de  la  Réunion  (p.  283-306);  —  une  étude  du  D'  Labesse 
sur   Un    Champignon    servant  à  la  fabrication   des    poisons  violents    chez  Ipê 
peuplades  de  V Afrique  centrale  (p.  275-282)  ;  des   publications,  mentionnées 
ailleurs,  de  M.  F.  Uzureau  sur  les  communautés  de  femmes  en  1790,  les 
religieuses  de  Tabbaye  du  Ronceray  d^Augers,  les  distributions  des  prix  du 
collège  de  Beaupréau,  etc. 

—  Nous  avons  à  plusieurs  reprises,  et  tout  dernièrement 'encore,  signalé 
des  travaux  dliistoire  locale  de  M.  l'abbé  Uzureau,  fondateur  et  directeur  de 
V Anjou  historique.  Dans  sa  séance  du  10  avril  1907,  le  conseil  général  de 
Maine-et-Loire  a  voté  à  M.  Tabbé  Uzureau  une  subvention  de  700  francs 
pour  i^ensemble  de  ses  publications  historiques  angevines  et  vendéennes. 

Brbssb.  -r  Aigrefeuille,  actuellement  écart  de  la  commune  de  Bagé-la- Ville 
(Ain),  siège  d'un  pèlerinage  à  Saint-Lazare,  fameux  dans  toute  la  Bresse, 
n'est  plus  qu'une  ferme  et  une  chapelle.  Vers  la  Un  du  xiii*  siècle,  une 
commanderie  de  Tordre  hospitalier  et  militaire  de  Saint- Lazare  y  fut  fondée, 
commanderie  qui  subsista  jusqu'au  26  nivôse  an  II,  date  de  sa  vente. 
M.  Gabriel  Jeanton  ayant  trouvé  aux  Archives  natiouales  plusieurs  cartons 
et  registres  la  concernant,  s'est  efforcé,  avec  leur  aide,  d'en  retracer  lliis- 
toire  dans  un  opuscule  longuement  intitulé  :  Les  Ordres  militaires  et  hospi^ 
taliers  en  Bresse,  V Ordre  de  Saint-Lasare,  La  Commanderie  d' Aigre feuille-en^ 
Bresse  {Bagé-la-Ville)  et  ses  dépendances,  V hôpital  de  Curville,  L'Hôpital  de 
Chamonal.  Saint-Latare  de  la  Serveta.  La  Maladrerie  de  Touf*nus,  relevant 
des  ordres  militaires  et  hospitaliers  de  Saint-Lasare  de  Jérusalem,  des  Saints 
Maurice  et  Lazare  et  de  N.-D.  du  Mont  Carmel,  du  XIXI*  au  XYIU'  siècle  (Bourg, 
imp.  du  Courrier  de  VAin,  1906,  in-8  de  64  p.,  avec  une  planche.  Extrait  des 
Annales  de  la  Société  d'émulation  de  VAin),  Ce  travail  sera  très  utile  à  consul- 
ter par  les  érudits  qui  s^occuperont  de  la  topographie  du  département 
de  l'Ain. 

Dauphins.  —  Dans  l'élégante  ceinture  de  montagnes  qui  fuit  si  légère- 
ment dans  ce  magnifique  horizon  de  Grenoble,  dont  le  souvenir  poursuivit 
Lamartine  jusqu'en  Orient,  un  sommet  fait  presque  une  tache  en  raison  de 


\^ 


—  471  — 

sa  forme  massive.  C^est  le  fameux  <<  Casque»  dont  M.  E.  Morel-Gouprie  présente 
la  monographie  sous  ce  titre  :  Le  Néron.  Dtscriptioni,  itinéraires  (Grenoble, 
impr.  Yallier,  1907,  in -8  de  62  p.,  avec  cinq  dessins,  une  carte,  une  photo- 
graphie et  huit  croquis-itinéraires  hors  texte.  —  Prix  :  2  fr.  25).  Pendant 
longtemps,  les  alpinistes,  qui  forment  légion  dans  cette  contrée  privilégiée, 
se  bornèrent  h  coonaitre  Belledonne,  le  Taillefer,  le  Saint-Ejnard  ;  la  gloire 
vint  ensuite  aux  «  Pucelles  de  Saint-Nizier  »,  auxquelles  on  ne  sooge  plus 
guère.  EnQn>  gr&ce  &  des  éboulements  mémorables,  à  des  difficultés 
sérieuses  d^accès,  et  surtout  aux  aventures  de  quelques  jeunes  étourdis  qui, 
lancés  à  l'aveuglette  sur  ses  flancs  trompeurs,  s*y  «  dérochèrent  »  pour  Péter- 
nité,  le  "Néron  vit  venir  la  célébrité.  Plus  que  d^autres  montagnes,  il  a 
d'ailleurs  son  histoire  ancienne,  ses  légendes,  ses  particularités  qui  so 
trouvent  réveillées  ou  exposées  dans  celte  étude  d'un  ordre  sévère  et  élevé, 
élégamment  assise,  et  qui  restera  comme  un  modèle. 

—  Le  Stendhal-Club,  qui  va  élever  en  plein  Paris  à  son  grand  patron  un 

monument  dû  au  maître  Rodin,  nous  semble  dépourvu  de  préjugés  et  ne 

pas  redouter  4  r&pre  vérité  ».  C'est  lui-même  qui  a  édité  sur  vieux  japon, 

sous  couverture  funéraire,  à  15  exemplaires,  le  sonnet  qui  Giace  Arrigo  Beyle 

Milaneêe^  s.  1.  n.  d.  (Paris,  1906,  in-8  de  4  p.).   Citons  quatre  vers  bien 

firappés  : 

Roué  provincial,  et  Don  Juan  clandestin. 

Tu  proraoas  Tamour  dont  ton  cœur  s'infatue  ; 

Guerrier  d'arrière-carop,  loin  du  canon  qui  tue, 

Tu  réglas  la  cuisine  et  comptas  le  butin. 

Ce  petit  chef-d'œuvre  est  signé  Jacques  Aymar,  le  Rhabdophore,  du  nom 
d'un  vieux  Dauphinois  qui,  avec  sa  baguette  de  coudrier,  poursuivit,  sur 
terre  et  sur  mer,  des  assassine  restés  fameux.  Ce  sonnet  a  été,  par  le 
Stendhal- Club,  attribué  successivement  à  MM.  Henri  Second,  Henri  Bernard, 
Jean  Sarrazin  et  Paul  Berret.  Nous  tenons  pour  ce  dernier. 

Franghb-COMTÂ.  —  Dans  V Annuaire  du  Doubs^  de  la  Franche-Comté  et  du 
territoire  de  Belfort  pour  1907  (p.  420-467],  M.  Maurice  Pigallet,  archiviste 
départemental,  publie,  avec  une  notice  précise  mais  un  peu  écourtée,  sur 
Bernard  (de  Saintes)  {1751-1849),  les  arrêtés  pris  par  ce  conventionnel,  envoyé 
en  mission  dans  plusieurs  déparlements  de  Test  de  la  France,  pendant  son 
séjour  à  Besançon  et  à  Montbéliard.  «  La  plupart  de  ses  arrêtés,  dit 
M.  Pigallet, se  rapportentaMontbeliard.il y  étaitentré  le  10 octobre  1793.  Son 
premier  soin  fut  d'installer  les  administrations  républicaines  et  de  rattacher 
la  principauté  [qui  appartenait  à  la  maison  de  Wurtemberg]  au  département 
de  la  Haute-Saône,  dont  elle  forma  un  district.  »  Jacobin  dans  toute  la  force 
du  terme,  Bernard,  qui  se  faisait  appeler  Bernard  Pioche-Fer,  mourut  en 
exil,  à  Madère,  en  1819.  La  présente  publication  est  appuyée  d'un  certain 
nombre  de  notes. 

—  Les  cendres  de  Henri  Bouchot  sont  à  peine  refroidies  que  déjà,  de*  son 
pays,  nous  arrivent  des  biographies.  Presque  en  même  temps  que  M.  le 
D*  E.  Bourdin  {Henri  Bouchot^  de  l*Institut.  Bulletin  trimestriel  de  l'Académie  des 
sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Besançon,  4»  trim.  190Q,  p.  344-381,  avec  portrait), 
M.  Georges  Gazier,  conservateur  de  la  Bibliothèque  de  Besançon,  a  publié 
sur  le  regretté  écrivain,  dont  la  carrière  a  été  close  de  façon  si  prématurée, 
un  excellent  travail  intitulé  :  Henri  Bouchot,  membre  de  CInstitut,  conserva^ 
leur  des  estampes  à  la  Bibliothèque  nationale  {i6  septembre  4849-iO  octobre  i90S), 
(Besançon,  imp.  Dodivers,  1907,  in-8  de  49  p.,  avec  portrait.  Extrait  des 
Mémoires  de  la  Société  d'émulation  du  Doubs).  M.  Gazier  esquisse  d'abord  la  vie 
de  Bouchot  jusqu'à  son  entrée  à  la  Bibliothèque  nationale.  Il  rappelle 
ensuite  les  diverses  expositions  artistiques  organisées  par  ses  soins,  après 


—  472  — 

quoi  il  nous  présente  Pauteur,  assez  brièvement  en  ce  qui  concerne  tes 
nombreuses  études  relatives  à  Thistoire  de  iUmprimerie  et  à  rhistoire  de 
Tart  français,  mais  on  Insistant  plus  longuement  sur  ses  œuvres  consacrées 
à  la  Franche-Comté,  ce  qui  s'explique  de  soi  dans  le  cas  présent.  Ce  dernier 
point  est  traité  avec  un  charme  réel  et  avec  un  sens  rare  des  choses  de 
cette  province  et  du  caractère  particulier  de  ses  habitants,  ce  qui  ne  laisse 
pas  que  de  surprendre  agréablement  chez  un  érudit  étranger  à  la  Comté. 
Nous  ne  saurions  trop  féliciter  M.  Georges  Gazier  pour  la  f^çon  dont  il  a 
dressé  la  Bibliographie  de  Henri  Bouchot.  A  Tordre  méthodique,  adopté 
jusqu'ici  d'après  G.  Riat,  Tauteur  a  substitué  Tordre  chronologique,  plus 
rationnel  et  qui  permet  de  mieux  embrasser  Tensembled^une  œuvré.  «Aux 
livres  signalés  par  M.  Rlat,  dit  M.  Gazier,  nous  avous  joint  Tindication  des 
articles  les  plus  importants  publiés  par  notre  savant  confrère  dans  les 
grandes  revues  françaises  et  étrangères.  »  Cette  bibliographie,  sans  pré- 
tendre à  être  complète,  est  donc  sensiblement  plus  importante  que  les  pré- . 
cédentes,  et  il  convient  d^en  remercier  le  consciencieux  biographe. 

—  M.  Amédée  Deprat  est  un  poète  dont  il  a  été  plusieurs  fois  déjà  ques- 
tion dans  le  Polybiblion.  Nous  recevons  de  lui  un  petit  volume  d*  €  essais 
poétiques  »  :  /cféa( (Besançon,  imp.  Dodivers,  1907,  in-t2  de  143  p.).  Les  poésies 
ainsi  réunies  sont  groupées  comme  suit  :  I.  Mythes  et  Traditions  (p.  11-24)  ; 
II.  La  Légende  de  Marko  Kraliévich,  le  héros  des  Serbes  (p.  27-53)  ;  III.  Pour  la 
liberté  (p.  57-76);  IV.  Humanité  et  Patrie  (p.  79-88)  ;  V.  Les  Bas-Fonds  et  les 
Cîmes  (p.  91-112);  VI.  Voyages  de  jeunesse  (impressions)  (p.  115-120);  Vil.  Cest  le 
cœur  qui  fait  tout  (p.  123-133).  11  y  a  là  de  jolies  choses,  telles  les  Trois  Mages  ^ 
la  Tentation  de  Jésus;  Enseignements  de  Jésus,  Mais,  entre  autres  poésies 
moins  agréables,  nous  devrons  citer  la  dernière  :  Marcellin  Berthelot^ 
Madame  Marcellin  Berthelot  au  Panthéon^  où  se  trouvent  ces  vers  : 

Leur  idéal  était,  au  sens  profond,  chrétien  : 
ils  étaient  tolérants  pour  qui  croit  au  Mystère  ; 
Mais  leur  Concept  avait  un  plus  haut  caractère  : 
Faire  tout  sou  devoir  sans  en  attendre  rien. 

Franchement,  le  savant  et  sa  femme  ont  eu  bien  tort  de  mourir  avant  la 
publication  du  recueil  ;  cette  pièce  fâcheuse  de  circonstance  eût  été  ainsi 
épargnée  à  M.  Deprat.  Ce  n'est  pas  d'ailleurs  le  seul  tort  du  poète  :  il  glo- 
rifie aussi  Anita  Garibaldi,  la  première  femme  du  condottiere  si  fatal  à  la 
France  en  1870-71.  D'autres  morceaux,  heureusement,  servent  de  repoussoir 
à  ceux-ci.  Les  cinq  dernières  pages  du  volume  renferment  des  notes 
explicatives  utiles. 

—  Les  deux  livraisons  du  Cosmos^  datées  20  septembre  1906  et  20  avril 
1907,  contiennent  deux  articles  fort  différents,  mais  aussi  intéressants 
l'un  que  Tautre,  de  M.  L.  Reverchon,  lesquels,  réunis  aux  précédents  du 
môme  écrivain,  pourraient  sUntituler  :  La  Vie  en  Franche-Comté,  Dans  le 
premier,  M.  Reverchon  nous  entretient  du  Fromage  de  Gruyère  (4  pages,  avec 
5  grav.).  Nombre  de  lecteurs  apprendront  là  comment  se  fabrique  cet 
excellent  aliment,  ce  qu'il  représente  en  masse  comme  rapport  en  argent 
et  quelle  est  sa  valeur  nutritive  comparée  à  celle  du  lait  qui  le  produit  et 
aussi  à  celle  de  la  viande.  Il  termine  son  étude  par  «  cette  réflexion  judi« 
cieuse  d'un  honnête  particulier  du  Jura,  chez  qui  l'on  trouvait  souvent  des 
villageois  attablés  :  Décidément,  il  ne  faudra  plus  acheter  que  de  mauvais 
gruyère,  le  bon  flle  trop  vite  I  >  Le  mot  est  typique  ;  il  peint  assez  bien  le 
paysan  comtois  qui  n*a  généralement  pas  l'habitude  «  d^attacher  ses  chiens 
avec  des  saucisses  »,  imprudence  que  d'ailleurs  les  autres  paysans  de  France 
et  môme  les  citadins  se  gardent  bien  de  commettre.  —  Le  deuxième  article 


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—  473  — 


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de  M.  Reverchon  nous  montre  ce  qu^a  été  la  Neige  dans  le  Jura  pendant 

l'hiver  1906-1907  (3  pages,  avec  3  grav.).  Le  tableau,  s'il  est  pittoresque  ^^^] 

pour  ceux  qui,  éloignés  des  fortes  altitudes,  se  cliauffent  tranquillement  au  ^^7 

coin  de  leur  feu,  a  certainement  manqué  de  galté  pour  les  habitants  de  la 

haute  Franche-Comté.  M.  Revercbon,  entre  autres  choses,  fait  remarquer 

«  qu'il  faut  remonter  jusqu'en  1830  pour  trouver  une  température  plus  \ 

basse  que  celle  que  nous  avons  enregistrée  ces  derniers  mois.  » 

QUTBNNB  BT  GàSCOONB.  —  Daus  son  opuscule  intitulé  :  Fragments  d'an- 
ciennes ekroniquei  d* Aquitaine  d'après  des  manuscrits  du  xili*  siècle.  Inlroduetion 
et  texte  (Bordeaux,  Féret  ;  Paris,  Â.  Picard  et  fils,  1906,  in-8  de  78  p.)*  Dom 
Etienne  Darley  a  publié  un  ensemble  de  textes  très  intéressants  pour 
l'histoire  religieuse  du  sud-ouest  de  la  France.  Ils  existent  à  l'état  d'interpo- 
lation dans  deux  chroniques  anciennes  :  Toie  listoire  de  France^  éditée  .par 
M.  F.-W.  Bourdillon  et  la  Chronique  dite  saintongeaise  du  pseudo-Turpin* 
éditée  par  M.  Th.  Auracher.  Les  premiers  de  ces  textes  concernent  les 
fondations  de  plusieurs  églises  ou  monastères  de  Bordeaux,  d'Angoulême 
et  de  Saintes.  Les  seconds  renferment  des  indications  qui  se  rapportent  à 
Notre-Dame-en-riIe  près  de  Pons,  à  Sainte-Sone,  à  Baignes,  à  Saint-Germain 
de  Luzignan,  à  Barbezieux,  à  Saintes,  à  Oléro'n,  à  Blaye  et  à  Bordeaux.  Ces 
textes  sont  publiés  avec  soin,  et  l'éditeur  en  fait  ressortir  toute  l'importance 
dans  une  bonne  et  longue  Introduction. 

NoRMANDiB.  —  Notre  collaborateur  M.  Gaétan  Guillot  publie  simultané- 
ment deux  plaquettes  d'un  très  grand  intérêt  :  Une  Spéctdation  agricole  au 
XVIII*  siècle.  La  Lande  de  Lessay  et  le  Comte  de  Briqueville  (s.  1.  n.  d.,  in-8  de 
22  p.)  et  Un  Procès  au  sujet  de  ta  propriété  des  landes  de  Vesly,  Périers,  Vau- 
drimesnil  (Saint-Lo,  imp.  F.  Le  Tuai,  1907,  in-8  de  13  p.).  L'auteur  nous  ra-  '  t^ÏJ 

conte  la  tentative  faite  par  M.  de  Briqueville,  en  1763,  pour  mettre  en 
valeur  un  immense  terrain  inculte  situé  en  Normandie,  et  les  difficultés  de 
toutes  sortes  qui  entravèrent  son  projet  :  réclamations  de  riverains,  procès 
et  finalement  décision  du  Conseil  du  Bol  déboutant  de  leurs  prétentions  41 

les  adversaires  du  concessionnaire.  Ce  n'est  pas  seulement  l'histoire  d'un  '  ^ 

conflit  d'intérêts  que  Ton  a  ici  :  M.  Gùillotnous  fait  un  tableau  curieux  et 
hautement  suggestif  d'un  état  de  choses  à  jamais  disparu  en  donnant  un 
aperçu  de  ce  qu'était  la  législation  relative  au  sujet  traité,  à  une  époque 
précédant  de  moins  d'un  demi-siècle  la  tourmente  révolutionnaire. 

AlsàGB-Lorrainb.  —  Le  Grand  A  tour  de  Metz  {1405),  par  M.  Ferdinand  des 
Robert.  Extrait  de  VAustrasie,  1905-1906.  Metz,  aux  bureaux  de  la  Revue, 
1906,  in-8  de  55  p.  est  la  réimpression  d'un  livre  fort  rare,  publié  en  1542 
sans  nom  d'imprimeur.  Ce  livre  était  intitulé  :  Statuts  et  ordonnances  faicts 
entre  tes  seigneurs  gouverneurs  de  la  noble  et  impériale  Cité  de  Mets  et  les  6our- 
geois  {qu'on  dit  en  tangue  vulgaire  du  pais,  le  Grand  A  tour  de  la  Cité)  par  les- 
quels est  notoire  a  toiis  combien  grande  est  honeste  liberté  ont  eu  du  passé,  tes 
bourgeois  de  la  dicte  Cité  de  Mets^  et,  comme  le  montre  ce  titre,  était  une 
constitution  donnée  à  la  ville  de  Metz  en  1405.  En  parcourant  la  publication 
de  M.  des  Robert,  enrichie  d*un  très  grand  nombre  de  notes,  on  se  rendra 
facilement  compte  de  ce  qu'était  l'administration  municipale  à  Metz  au 
commencement  du  xv«  siècle. 

Allbmàqnb.  —  Mgr  Friedrich  Schneider,  membre  du  chapitre  cathédral  "^ 

de  Mayence,  s^est  acquis  un  nom  par  ses  diverses  publications,  dont  la  plus  ^ 
connue  est  son  histoire  de  la  cathédrale  de  Mayence,  au  poiiit  de  vue 

architectural.  De  nombreux  amis  ont  voulu,  suivant  un  usage  plus  fré-  vi 

quent  à  l'étranger  qu'en  France,  célébrer  son  70«  anniversaire  {7  août  1906)  jj 


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par  un  volume  de  mélanges  :  Studten  aut  Kunst  und  Gtêchichte,  Friedrich 
Schneider  tum  70.  Geburtttage  gewidmet  (Freiburg  i.  B.,  Herder,  1906,  gr.  in-4 
de  612  p.,  avec  portrait  et  48  pi.).  M.  Erwin  Hensler  a  dressé  une  bibliographie 
du  savant  écrivain,  qui  ne  contient  pas  moins  de  346  articles.  Quarante-neuf 
écrivains  ont  collaboré  &  cette  manifestation  littéraire;  nous  crojons  rendre 
service  à  nos  lecteurs  en  donnant  les  titres  de  ces  mémoires,  la  plupartt 
naturellement,  assez  courts  :  Léo  Baer,  Etne  Ze'tehnung  des  Meisterg  der  Spîel- 
karlen  (p.  63-76);  —  Julius  Baum,  Drei  Mainser  Hallenkirehen  (p.  355-370);  — 
Moriz  Binder,  Ein  byzantiniscn  vene^ianitches  Bausaltàrchen  (p.  503-505)  ;  — 
K.  G:  Bockenheimer,  Die  Mainzer  Geistlichkeit  wàhrend  der  î,  fran%ôsischen 
Herrschaft  a,  Rhein,  IlSH-llSS  {p.  251-258);  —  Wilhelm  Bode,  Luca  délia  Rob- 
bias  TUrliinette  mit  der  von  Engeln  verehrten  Madonna  im  Kaiser  Friedrich- 
Muséum  iu  Berlin  (p.  181-182);  —  Alf.  Boerckel,  Mains  als  Guienbergstadt  vor 
10  J.  (p.  21-27);  —  Booss,  Neu  aufgedeckte  Fundamenle  aus  der  Karolingerseit 
in  der  Einhartsbasilika  su  Seligenstadt  (p.  93-98)  ;  —  Horatio  Brown, 
Pensieri  persi  (p.  3M4)  ;  —  Julius  Gahn,  Die  Medaillenporlràts  des  Kard.  Albr, 
von  Mains,  Markgrafes  von  Brandenburg  (p.  161-167)  ;  ~  Durm,  Die  Supergabei 
Turin  und  Meister  Filippo  Juvara  aus  Messina  (p.  534-559);  —  Christian 
Eckert,  VolkiwirUehaft  und  Kuhst,  Reisebetrachtungen  aus  Portugal  und  den  Nie- 
derlanden  (p.  455-468);  —  J.  A.  Endres,  Abt  Ambrosius  Mairhofer  von  Si  Emme- 
ram  in  seinem  Verhang  sur  Kunst  (p.  239-248;;  —  Fr.  Falk,  Der  Abbreviator 
Johannes  von  Marsberg  et  Stiftvng  an  Liebfrau  ad  Gr,  durch  Kansler  Adolf  v. 
Breitharly  U68  (p.  13-17)  ;  —  F.  H.  Finke,  A.  von  Humboldt  an  W,  von  Scha^ 
dow  ùber  die  Rambouxschs  Sammlung  (p.  497-499);  —  M.  Furcy-Raynaud , 
Les  Directeurs  généraux  des  bâtiments  du  Roi  au  XYiii*  siècle  (p.  533-539)  ;  — 
Fritz  Geigers,  Ein  Begleilwort  su  meiner  Fensterskisse  (p.  471-477);  — Joh. 
Graus,  S/  Martin  bei  Seckau  (p.  53-59);  —  Alfred  Hagelstange,  Ein  Schrifichen 
liber  Zeichensprache  von  153i  (p.  225-284)  ;  —  Philipp  Haim,  Dos  Siiftergrab 
des  Klosters  Seeori  (p.  267-272);  ~  Ueidenheimer,  Aus  alten  Bibliotheken  (p.  3-9); 

—  Erwin  Hensler,  Das  Kônigreich  su  Mains  (p.  393-410);  —  Otto  Hupp»  Die 
Prûfeninger  Weihinschnft  v.  Jahr  44i9  (p.  185-186)  ;  —  Paul  Kaufmann,  Maler 
Johann  Martin  Méderée  aus  Lins  a.  R.  (p.  221-223)  ;  —  F<ud.  Kautzsch,  Die 
Heraclius-Bilder  su  Frau-Rombach  in  Oàerhessen  (p.  509-530)  ;  —  P.  A.  Kirsch, 
Zur  Geschichte  des  Ki*'chenschatses  von  F.  Viktor  in  Probedrucke  (p.  489-494);  — 
Joh.'Kisslingi  Kard,  Albrechi  von  Brandenburg  und  die  Religuiensammlung 
der  Barfiisser  su  Fritslar  (p.  119-123);  —  Adam  Klassert,  Misselteriaus  des  Michel- 
stàdtei'  Sladtbuch  (p.  287-294)  ;  —  Eugen  Kranzbiihler,  Der  Wormser  Dom  im 
xviii.  Jahrh,  (p.  297-312);  —  Koorad  LdiUge,  Das  A Itarwerk  von  Miihlhausen  a. 
Keckar  (p.  419-452)  ;  —  Franz  Leitschuh,  Zur  Baugeschichte  des  Bamberger 
Doms  (p.  3^3-390);  —  Alf.  Lichtwark,  Meister  Frankes  Einfluss  (p.  127-128);  — 
Jul.  Lessing,  Die  Grabtafel  des  Ersbischofs  Albrechts  von  Mains  (p.  261-264)  ; 

—  Ludwig  Lindenschmitz,  Ein  auf  dem  Schossplats  su  Mainz  gefundenes  Eifen- 
beinrelief{p.  413-415);  —  Ernst  Neeb,  Zur  Geschichte  der  Augustinerkirche  in 
Mainz  (p.  189-194);  —  Karl  Neumann,  Ein  oriental,  Dolch  auf  Rembrandls 
Qemàlde  der  BUndung  Samsons  et  Die  St  Georgs  Gruppe  aus  der  grossen  Kirche 
su  Stochhoim  (p.  315-322)  ;— Fr.  Rieffel,  Einige  Bemerkungen  iiber  Hans  Baldung 
(p.  85-89);  —  Sauer,  Das  Sposalisio  der  hl.  Katharina  von  AUxandrien  (p.  339- 
351)  ;  —  Ludwig  Schemann,  Ein  Wortûber  Luigi  Chtrubininebst4  unverôffent- 
lichen  Briefen  des  Meisters  (p.  563-574)  ;  —  Heinr.  Schrohe,  Johann  von  Hep^ 
penheim,  genannt  von  Saal,  ein  Mainser  Domherr  des  i7.  Jahrh.  (p;  143-157);  — 
Aloys  Schulte,  i  Aktenstiicke  sum  Leben  des  Kard.  Albrechts  von  Brandefiburg 
(p.  203-217);  —  Friedrich  Seesselberg,  Einiges  iiber  die  Forschungsmethoden 
in  der  kirchL  Kunst  (p.   31-34)  ;  —  Selbst,  Eine  Erinnerung  an  L,  J.  Colmar^ 


—  475  — 

Biêchofvon  Mainz  (p.  101-116);  —  Martin  SpCLhn,  Zur  Deutung  der  LûnêtUnbil' 
dung  in  der  Sixtin,  Capeile  (pi  197-199)  ;  —  Jaro  Springer»  Diirers  Probedruck 
(p.  481-486)  ;  —  Ernst  Steinmann,  La  Mano  di  Michelangelo  (p.  79-81)  ;  —  Jos 
Strzygowki,  SpcUato^  ein  Markstein  der  roman,  Kunal  (p.  325-336);  — 
E.  A.  Stllckelberg,  Stationen  det  sogenannten  Hieronymianums  (pi  47-50)  ;  — 
Georg  Swarzenski,  Die  LHanei  Ludwig  des  DeuUchen  (p.  171-177)  ;  —  Pierre 
de  Tourtoulon,  Fragment  d*un  commentaire  du  moyen  âge  sur  la  messe  et 
Voraiton  dominicale  (p.  131-139)  ;  —  Heinrich  Wallau,  Friihe  Formen  dersemi- 
tisch  griechisehen  Buchstabenschrifl  und  die  Sehrift  der  minoischen  Kultur  (p.  577- 
582);  —  HelDrich  Weizsacker,  Dos  arehitektonische  Problem  in  den  Decken- 
gemâlden  der  sixtinischen  Kapelle. 

—  Lorsque  sera  achevé  rimmense  monument  consacré  à  la  m.ythologie 
ancienne  par  M.  W.  H.  Roscheret  ses  savants  collaborateurs  [AusfUhrliches 
Lexikon  der  griechisehen  und  rômischen  Mythologie.  Leipzig,  Teubner),  il  y 
aura  lieu  de  parler  de  Pétonnante  érudition  dont  témoignent  la  plupart 
des  articles,  de  comparer  les  diverses  méthodes  suivies  dans  leur  composi- 
tion, et  peut-être  de  jeter  un  coup  d'œil  philosophique  sur  Tensemble  de  ces 
fictions,  les  unes  si  nobles  et  si  ingénieuses,  les  autres  si  grossières  et  si 
impures.  QuUl  nous  sufiQse,  pour  le  moment,  de  constater  une  fois  de  plus 
dans  le  Polybiblion  avec  quelle  régularité  et  quelle  conscience  se  poursuit 
cette  remarquable  construction.  Depuis  1903,  six  livraisons  (p.  49-54)  se  sont 
succédé,  et  les  articles  dignes  d^attirer  l'attention  y  sont  nombreux  :  citons 
en  particulier  les  suivants  :  Persée,  Phèdre,  Philoctète,  Pluius,  Polyphème, 
Polyxine^  Poséidon  (Neptune).  Une  étude  spéciale  de  M.  Deubner  sous  ce 
titre  :  Personnifications  de  concepts  abstraits  (de  la  colonne  2068  à  la  colonne 
2169)  ne  peut  manquer  d'intéresser  vivement  Phistorien  des  idées  et  des 
sentiments  dans  les  deux  civilisations  grecque  et  romaine. 

Bbloiqub.  —  Nous  signalons  avec  grand  plaisir  l'importante  Tcible  des 
matières  de  la  Bévue  bénédictine  (années  1-XXI,  1884-1904)  (Abbaye  de  Mared- 
sous,  Paris,  Champion,  1905,  ln-8  deii-254  p.).«  La  Revue  bénédictine,  Usons-nous 
dans  l' Avant-propos,  eut  des  commencements  fort  modestes.  Elle  parut  en 
1884  sous  le  titre  de  Messager  des  fidèles.  Son  but  était  de  rapprocher  les  fidèles 
de  TÉglise,  de  leur  eu  faire  connaître  et  goûter  les  traditions,  les  enseigne- 
ments et  les  rites  dans  des  articles  à  la  fois  scientifiques  et  pieux.  Le 
Messager  devait  également  servir  de  trait  d'union  entre  les  amis  de  saint 
Benoît  et  de  son  ordre.  Cependant,  sans  oublier  ce  but  primitif,  le  caractère 
scientifique  s'accentua  peu  à  peu,  et  au  bout  de  quelques  années  ie  Messager 
des  fidèles  devint  la  Revue  bénédictine.  La  voie  était  nouvelle  ;  on  y  persévéra 
avec  constance  et  courage,  malgré  les  obstacles  que  l'on  rencontra  parfois 
sur  le  chemin,  et  bientôt  la  Revue  s'occupa  presque  exclusivement  d'éru- 
dition. En  1900,  la  Revue  bénédictine,  accentuant  encore  son  caractère  scien- 
tifique,  devint  trimestrielle.  Dès  lors,  on  songea  k  élargij"  le  cadre  des 
matières  traitées,  faisant  en  cela  droit  &  un  désir  légitime  et  souvent 
exprime.  Telle  est,  dans  ses  grandes  lignes,  l'histoire  de  la  Revue  bénédictine 
durant  sa  première  période  de  21  années.  »  La  table  en  question  a  été 
dressée  de  la  manière  suivante  :  1*  Tnble  générale  des  articles  (p.  1-19); 
20  table  analytique  des  articles  (p.  20-228)  ;  3<»  table  de  la  bibliographie. 
Ces  deux  dernières  parties  comportent  deux  colonnes  par  page.  «  Pour  la 
plus  grande  facilité  des  recherches,  conclut  le  même  Avant-propos,  nous 
avons  indique  les  tomes  en  chifi^res  romains,  les  pages  en  chiffres  arabes. 
LUndication  des  chifiDres  romains,  soit  dans  la  table  générale  soit  dans  la 
table  analytique,  demeure  jusqu'à  désignation  contraire  du. nouveau 
Volume. . .  C'est  un  riche  répertoire  d'études  patristiques,  liturgiques,  histo- 


—  476  — 

riques,  etc.,  mis  à  la  disposition  des  travailleurs.  »  Rien  n'est  plus  vrai. 
Nous  ferons  toutefois  observer  qu'il  eût  été  utile,  afin  de  mieux  fixer  les 
intéressés  sur  Pimportance  des  sujets  traités,  d'indiquer  non  seulement  la 
page  du  début  mais  aussi  celle  de  la  fin  de  chaque  article. 

—  Les  PP.  Dominicains  français,  réfugiés  en  Belgique,  ont  commencé  en 
janvier  dernier  la  publication  d'une  Revue  des  scienceê  phUoëophiqnes  et  ihéo- 
logiques  (Kain,  Belgique).  L'un  des  principaux  objets  de  ce  nouveau  recueil 
trimestriel  (12  fr.  pour  la  France  et  la  Belgique,  14  fr.  pour  l'étranger)  sera 
d'être  un  organe  d'information  scientifique. 

Italie.  —  Dans  sa  dissertation  Sulle  relazioni  fra  la  ccua  di  Borbone  e  il 
papato  net  êecolo  xviii,  suivie  d'une  note  sugli  ot'dtnt'  religiosi,  M.  le  Dr. 
Francesco  di  Silvestri  Falconieri  examine  les  incertitudes  de  la  politique 
des  quatre  souverains  de  la  maison  de  Bourbon,  unis  par  le  pacte  de 
famille,  &  regard  des  jésuites  et  du  Saint-Siège.  Il  signale  avec  une  réelle 
force  logique  et  non  sans  âpreté  l'incohérence  de  la  diplomatie  et  de  la 
politique  de  ces  souverains,  de  leurs  ministres  et  de  leurs  ambassadeurs, 
qui,  tout  en  se  disant  catholiques,  se  sont  acharnés  à  ruiner  l'autorité  de 
l'Église  romaine,  pour  lui  demander  son  appui  quand  ils  ont  été  eux-mêmes 
en  danger.  L'auteur  développe  cette  opinion  avec  plus  d'éloquence  que 
de  précision,  et  ne  paraît  pas  trop  au  courant  des  dernières  recherches  sur 
l'histoire  diplomatique  du  xviii«  siècle  (Roma,  Casa  éditrice  romana,  1906, 
in-8  dé  27  p.). 

—  M.  Giuseppe  La  Mantia  poursuit  ses  recherches  sur  l'histoire  du  droit 
et  des  institutions  en  Sicile.  Sa  récente  brochure  Su  Tuso  délia  regùtraiionê 
nella  Canceileria  dél  regno  di  Sicilia  dai  Normanni  a  Federico  III  d*Aragona 
{4450-4377)  (Palermo,  tlp.  Boccone  del  Povero,  1906,  in-8  de  25  p.  Extrait  de 
VArchivio  slorico  siciliano,  t.  XXXI,  1906),  est  une  étude  très  approfondie  sur 
une  pratique  de  la  chancellerie  sicilienne  gr&ce  à  laquelle  les  ordres  et 
privilèges  émanés  du  Roi  étaient  recopiés  sur  des  registres  particuliers  et 
semblaient  ainsi  assurés  d'une  conservation  durable.  Malheureusement  ces 
registres  ont  été,  pour  les  premières  époques  surtout,  presque  complètement 
perdus  ou  détruits.  Leurs  débris  sont  infiniment  précieux.  M.  La  Mantia 
étudie  l'histoire  de  cette  pratique  depuis  les  temps  des  Normands  jusqu'à 
Frédéric  III  d'Aragon.  Il  ajoute  d'utiles  renseignements  à  ceux  qu'a  jadis 
donnés  Durrieu  dans  ses  Archives  angevine$  de  Naples.  Il  énumère  les 
diOTérentes  catégories  de  registres  spéciaux  aux  différents  groupes  d'actes. 
Il  est  fâcheux  qu'il  n'ait  pas  complété  ses  indications  par  un  tableau 
sommaire  des  registres  conservés. 

—  Une  autre  étude  du  même  sur  les  Pandette  délie  gabelle  régie  antiche  e 
nuove  di  Sicilia  nel  secolo  xiv  (Palermo,  Giannitrapani,  1906,  gr.  ln-8  de  liii- 
115  p.,  avec  un  fac-similé)  a  une  grande  importance  pour  l'histoire  écono- 
mique. C'est  un  recueil  des  textes  des  règlements  et  impositions  de  douane 
pour  les  principales  villes  de  Sicile  en  1312,  Palerme,  Trapani,  Girgenti, 
Terranova,  Messine,  Alcamo  (ceux-ci  de  1367,  étudiés  seulement  et  non  cités). 
M.  La  Mantia  y  a  joint  les  articles  de  la  gabelle  du  vin  de  Lentini  (1400)  et 
de  la  gabelle  de  la  teinturerie  de  Syracuse  (1401)  et  divers  autres  documents 
complémentaires.  Le  tout  forme  un  tableau  très  instructif  et  très  complet 
de  ce  qu'était  la  vie  industrielle  et  commerciale  à  ce  moment,  sous  la  tutelle 
d'impositions  établies  et  perçues  avec  rigueur  et  minutie.  Dans  son  Intro- 
duction, copieuse  et  bien  documentée,  l'auteur  étudie  les  manuscrits  qui 
nous  ont  conservé  ces  textes,  la  filiation  de  ces  règlements  et  leur  interdé- 
pendance, et  en  met  en  lumière  les  dispositions  les  plus  intéressantes  :  c'est 


—  477  — 

une  excellente  étude  sur  une  question  aride  et  peu  connue,  et  des  plus 
importantes  pour  l'histoire  de  la  Méditerranée. 

—  Le  CalendaiHo  délia  b<uUica  poniifieia  del  taniiisimo  Rosario  in  Valle  di 
Pompei  per  Vanno  4907  (Valle  di  Pompei,  scuola  tipografica  pei  ûgli  dei 
carcerati,  1907,  in- 16,  224-112  p.)  nous  rappelle  le  souvenir  des  œuvres  si 
belles  et  si  touchantes  fondées  par  M.  Bartolo  Longo  pour  les  orphelines  et 
pour  les  ûis  de  criminels  condamnés  à  la  détention.  Cinquante  fillettes  et 
▼ingt-huit  garçons  admis  à  Valle  di  Pompei  en  1907  ;  vingt-quatre  fillettes 
et  neuf  garçons  placés  attestent  la  vitalité  de  cette  œuvre  qui,  bien  que 
naturellement  plus  accueillante  pour  les  Italiens,  garde  son  caractère  inter- 
national et  ne  repousse  pas  les  demandes  venues  de  plus  loin,  même  de 
TAmérique  du  Sud.  Comme  toujours  le  Calendario  nous  apporte  les  histoires 
émouvantes  de  quelques-uns  des  enfants  ainsi  recueillis,  comme  la  visite 
d'un  des  enfants  à  son  père  détenu,  comme  la  fin  des  deux  petits  Félix 
Simobetti  et  de  Sanctis,  unis  par  la  mort  comtne  dans  la  vie  par  Tamitié, 
comme  encore  Paction  généreuse  de  cette  pauvre  femme,  vivant  de  misère 
et  abandonnant  le  pauvre  pécule  gagné  en  prison  par  son  mari  pour  Tœuvre 
qui  avait  accueilli  ses  enfants. 

'  La  mort  qui  a  frappé  récemment  Antonio  Ceriani  a  mis  en  deuil  tous 
ceux  qui  avaient  pu  apprécier  les  qualités  personnelles  du  vénérable  préfet 
de  la  Bibliothèque  ambrosienne  de  Milan  ou  qui  admiraient  les  travaux  de 
cet  éminent  orientaliste  et  paléographe.  Aussi  quelques  amis  (MM.  Carlo 
Cipolla,  1.  Guidi,  E.  Martini,  G.  Mercati,  G.  Pascal,  A.  Ratti,  R.  Sabbadini) 
ont-ils  pensé  à  honorer  sa  mémoire  par  un  volume  de  mélanges  qui  portera 
le  titre  de  Miscellanea  Ceriani.  Nous  nous  faisons  volontiers  Técho  de 
rappel  que  ce  comité  fait  à  tous  les  érudits  qualifiés  qui  voudraient  se 
joindre  à  cette  manifestation  en  adressant  au  préfet  de  PAmbrosienne  à 
Milan,  avant  le  1"  janvier  1908,  un  mémoire  d'érudition  critique.  Les 
mémoires  peuvent  être  écrits  en  latin,  italien,  allemand,  français  ou 
anglais  et  ne  pas  dépasser  la  matière  d'une  feuille  gr.  in-8. 

Bràsil.  —  Le  laborieux  chercheur  qu'est  le  baron  de  Studart  vieut 
d'ajouter  un  nouveau  titre  À  ceux  qui  lui  ont  déjà  valu  la  reconnaissance  des 
érudits.  C'est  en  eflét  un  travail  intéressant  que  sa  cartographie  deCearâ; 
une  liste  de  111  numéros,  allant  du  début  du  xvii*  siècle  à  1906,  et  accom- 
pagnée de  notes  biographiques,  bibliographiques,  etc.  {Resenha  de  cartas  e 
mapfxu  do  Cearà.  Ligeira  notieia  dos  leus  auctoret,  Cearâ-Fortaleza,  typ. 
Minerva,  1906,  in-8  de  74  p.  Extrait  de  la  Bevista  da  Academia  Cearense).  Sans 
doute,  il  ne  serait  pas  impossible  d'y  ajouter  quelques  nouveaux  numéros; 
sans  doute  aussi,  il  serait  utile  de  fournir  pour  chaque  carte  citée  rindication 
de  ses  dimensions  exactes,  de  son  échelle,  d*accompagner  certaines  d'entre 
elles  de  notes  critiques,  etc.  Tel  qu'il  est  néanmoins,  malgré  ses  imperfec- 
tions et  ses  lacunes,  ce  premier  essai  mérite  d'être  accueilli  avec  faveur,  et 
sera  consulté  avec  profit. 

Êt^ts-Unis.  —  Dès  l'année  1903,  la  Bibliothèque  du  Congrès  de  Washington 
avait  publié  une  bibliographie  choisie  d'ouvrages  et  d'articles  relatifs  aux 
rapports  politiques,  sociaux  et  ethniques  des  peuples  anglo-saxons  à 
l'époque  contemporaine.  Ce  travail  a  été  si  bien  accaeilli  ((u*un  second  tirage 
en  est  devenu  nécessaire  ;  ce  tirage  a  paru  il  y  a  quelques  mois,  et  contient 
un  certain  nombre  d'additions  nouvelles  {Select  List  of  Références  on  Ânglo^ 
Saxon  Interests,  compiled  under  the  direction  of  Appleton  Prentiss  Clark 
Griilln.  Washington,  Government  Printing  Office,  1906,  in-8  de  22  p.).  Peut- 
être  convisndra-t-il,  lors  d'une  nouvelle  édition,  d'en  revoir  avec  attention 
quelques  titres,  —  celui  de  Touvrage  de  M.  Ch.  Mourre,  par  exemple,  --  et 


—  478  - 

d'y  ajouter,  pour  sa  4«  partie,  Texcelleat  ▼olume  de  M.  Siegfried  sur  le 
Canada.  Un  index  alphabétique  des  noms  d'auteurs  termine  cette  utile 
bibliographie. 

Publications  nouvelles.  —  L'Exégè$e  traditionnelle  et  Vexégète  cHtique, 
par  Tabbô  Dessailly  (in-8,  Savaète).  —  Liens  intimes  entre  le  Paradis  terrestre  et 
le  Calvaire,  par  Tabbé  J.  Chauvel  (in-8»  Savaète).  —  Introduction  aux  études 
liturgiques^  par  le  R"«  Dom  Cabrol  (in-t6,  Bloud).  —  Études  sur  la  signification 
des  choses  liturgiques,  par  T.  Desloge  (in-12.  Vie  et  Amat).  —  Dogme^  hiérar~ 
chie  et  culte  dans  VÈglise  primitive,  par  le  R.  P.  J.  Semeria  ;  trad.  par  Tabbé 
F.  Richermoz  (in-8,  Lethielleux).  —  Dogme  et  critique,  par  E.  Le  Rôy  (in-16, 
Bloud).  —  Christianisme  et  Église,  par  le  R.  P.  T.  Bourgeois  (in-12,  Lethiel- 
leux). —  Actes  de  S.  S.  Pie  JT,  texte  latin  avec  traduction  française  en  regard. 
T.  II  (in-8,  édition  de»  «  Questions  actuelles  ^).  —  Du  Doute  moderne  à  la 
foi,  par  le  P.  B.  Kuhn  (in-8,  Lethielleux).  —  Par  l'espérance.  Institutions 
aux  hommeJt  du  monde  prêehées  à  fiaint»Philippe  du  Boule  et  à  Saint- Augustin 
{Carême  de  ^907),  par  Pabbé*  de  Gibergues  (in-i8,  Poussielgue).  —  Œuvres 
posthumes  du  Père  Faber.  Plans  de  sermons,  méditations,  notes  diverses,  trad. 
par  Un  bénédictin  de  la  congrégation  de  Solesmes  (2  vol.  in-i2,  Lethielleux). 

—  Sermons  et  allocutions  de  circonstance,  par  Tabbé  E.  Bouisson  (in-12,  Pous- 
sielgue).  —  Le  Gaspillage  de  la  vie,  par  Tabbé  Archelet  (in-i2,  Lethielleux). 

—  Marie  Mère  de  Dieu  et  notre  mère.  Les  Raisons  et  tes  avantages  de  la  dévotion 
à  la  Sainte  Vierge,  par  le  B.  P.  Lodiel  (in-12,  Lethielleux).  —  Le  Héraut  de 
l'amour  divin.  Révélations  de  sainte  Certitude,  vierge  de  Cordre  de  Saint-BenoUy 
trad.  sur  l'édition  latine  des  Pères  bénédictins  de  Solesmes.  Nouvelle 
édition,  revue  et  corrigée  (2  vol.  !n-18.  Oudin).  —  Une  Retraite  de  première 
communion^  par  V.-D.  Artaud  (ln-18,  Beauchesne).  —  La  Piété,  par  J.  Guibert 
(in-32,  Poussielgue).  —  Les  Saints  successeurs  des  dieux,  par  P.  Saintyves 
(in-8,  Nourry).  —  Manuel  des  associations  déclarées,  avec  statuts  et  formules, 
par  R.  Bertin  et  J.  Charpentier  (in-8,  Rousseau).  —La  Crise  de  la  certitude. 
Étude  des  bases  de  la  connaissance  et  de  la  croyance  avec  la  critique  du  néO' 
kantisme,  du  pragmatisme,  du  newmanismcj  etc,  par  A.  Farges  (in-8,  Perche 
etTralin).  —  L'Évolution  créatrice,  par  H.  Bergson  (in-8,  Alcan).  —  Essais 
sur  les  é'éments  principaux  de  la  représentation,  par  0-  Hamelin  (in-8,  Alcan). 

—  Études  sur  le  syllogisme,  suivies  de  l'observation  de  Platner  et  d'une  notice  sur 
le  «  Philèbe  >»,  par  J.  Lachelier  (in-16,  Alcan).  —  Faits  et  pensées,  par  A.  Labbé 
(in-16,  Plon-Nourrit).  —  L'Orientasione  psicologica  deWetica  e  délia  filosofia  del 
diritto,  da  A.  Bonucci  (in-8,  Perugia,  V.  BartelU).  --  La  Morale  sans  bien,  par 
L.  Jouvin  (in-16,  Perrin).  —  Les  Grands  Philosophes.  Philon,  par  Pabbé  J. 
Martin  (in-8,  Alcan).  —  L'Aisance  obligatoire^  au  le  Socialisme  pratique,  par 
P.  Ezou  (in-12,  Giard  et  Brière).  —  Le  Travail  à  bon  marché,  par  G.  Mény 
(in-16,  Bloud).  —  Le  Contrat  de  travail.  Le»  Salaires.  La  Participation  aux 
bénéfices,  par  R.  Merlin  (in-16,  Alcan).  —  L'Ouvrière  en  France,  sa  condition 
présente,  les  réformes  nécessaires,  par  0.  Milhaud  (in-16,  Alcan).  —  Hygiène 
individuelle  dn  travailleur  {Étude  hygiénique,  sociale  et  juridique),  par  le  D' 
R.  Martial  (in-18,  Giard  et  Brière).  —  Qu'est-ce  que  la  sociologie  ?  par  G. 
Bougie  (in-16,  Alcan).  —  Œuvres  de  Michel  Bakounine.  Fédéralisme,  socialisme 
et  antithéologisme.  Lettres  sur  le  patriotisme.  Dieu  et  VÉtat  (in-18.  Stock).  ~  Le 
Libéralisme  devant  la  raison,  par  A.  de  Chabannes  la  Palice  (in-8,  Alc^n).  — 
Le  Chrvnt,  ses  aptitudes  économiques  et  sportives,  par  P.  Le  Hello  (in-12,  Amat). 

—  Le  Péril  de  la  race.  Avarie,  alcoolisme,  tuberculose,  par  E.  Pierret  (in-16, 
Perrin).  ~  Traité  de  physique,  par  0.  D.  Scbwolson,  ouvrage  traduit  sur  les 
éditions  russe  et  allemande  par  E.  Davaux.  Edition  revue  et  considérable- 
ment augmentée  par  l'auteur,  suivie  de  Aotes  sur  la  physique  théorique,  par 


r 


—  479  — 

E.  et  F.  Cosserat.  T.  1".  3«  fasc.  (iiî-8,  Hermann).  ^  Cours  pratique  élément 
taire  d'éleclrxeité  industrielle,  par  E.  Fesquel  (in-S,  Paulin).  —  Vingt  leçons 
pratiquée  sur  les  courants  alteriiatifs,  par  E.  Nicolas  {in-8,  Paulin).  —  Soixante 
quintaux  de  blé  à  V hectare  [nouvelles  idées,  vouveau  système) y  par  E'.-S.  Belle- 
DOUX  (in-8,  Amat).  —  Machines  de  culture,  par  G.  Coupan  (in-18,  Baillière). 

—  Le  Petit  Domaine^  par  G.  de  Lamarche  (petit  in-18  cartonné,  H.  Gautier). 

—  La  Culture  potagère.  Les  Bons  légumes,  par  C.  de  Lamarche  (petit  in-18 
cartonné,  H.  Gautier).  —  Le  Porc  et  ses  produits.  Lard  et  jambons,  par  C.  de 
Lamarche  (petit  in-i8  cartonné,  H.  Gautier).  —  VÉlevogc  du  pigeon.  Le 
Colombier  et  la  volière^  par  G.  de  Lamarche  (petit  in-18  cartonné,  H.  Gautier). 

—  Le  Dindon  et  la  pintade.  VO\e  et  le  canard,  par  G.  de  Lamarche  (petit  in- 
18,  cartonné,  H.  Gautier).  —  Mutualité  agricole,  par  E.  Deliège  (in-12,  Amat). 

—  Chimie  agrologique.  La  Terre  arable,  par  J.  Dumont  (in-i2,  Amat).  —  /^ 
Rôle  sociologique  de  la  guerre  et  le  sentiment  national,  par  le  capitaine  A. 
Constantin,  suivi  de  la  Guerre,  moyen  de  sélection  collective,  par  le  D'  S.  R. 
Steinmetz;  trad.  de  Tallemand  par  le  cap.  Constantin  (in-8  cart.,  AicanK 

—  L'Expression  du  rythme  mental  dans  la  mélodie  et  dans  la  ^-^arole,  par  H. 
Goujon  (ln-8,  H.  Paulin).  —  Les  Littératures  provinciales,  par  Charles-Brun, 
avec  une  esquisse  de  géographie  littéraire  de  la  France,  par  P.  de  Beaurepaire- 
Froment  (in-16,  Blond).  —  Le  Clavier  des  harmonies,  transpositions  poétiques, 
par  H.  Allorge  (in-18,  Plon-Nourrit).  —  Anthologie  des  poètes  français  contem- 
porains (1866-1906).  T.  III  (petit  in-16,  Delagrave),  —  L'Effort  des  races,  par  J. 
Ott  (in-16,  F.-R.  de  Rudeval).  —  Phrases,  par  Estienne  (in-18,  Sansot).  — 
L'Or  des  automnes,  par  R.  ChristoÛour  (petit  in-8,  Maison  des  Poètes).  — 
Poèmes,  par  0.  Wilde  ;  trad.  par  A.  Savines  (in-18,  Stocic).  —  Princesses  de 
science,  par  C.  Yver  (in-18  Calmann-Lévj).  —  Aimer,  par  H.  Buteau  (in-16, 
Plon-Nourrit).  —  U Algérie  contemporaine,  La  ^ille  du  soleil,  par  R.-H.  do 
Vandelbourg  (in-16,  Plon-Nourrit).  —  Le  Secret  d'un  conspirateur,  par  le 
comte  A.  de  Saint-Aulaire  (in-16,  Perrin).  —  Le  Coffre-fort  vivant,  par  F. 
Mauzens  (fn-18,  Flammarion).  —  Contes  de  la  Pampa,  par  M.  Ugarte  ;  trad. 
de  P.  Garnier  (in-18,  Garnier).  —  Ce  qui  passe  et  ce  qui  reste,  paf.es  détachées 
d'un  Journal  de  jeunesse,  Xi^r  M.  d*Arvisy  (in-12,  Lethielleux).  —  VInventaire, 
par  G.  Chardonchamp  (in-18,  Wacogne).  —  Le  Sea^et  de  Rocamadour,  par  G. 
d'Aveline  (iu-12.  Vie  et  Amat).  —  A  Dragon' s  Wife.  A  Romance  of  the  ilth 
Ceniwy,  by  E.  Perrouet  Thompson  («  Péroune  >'),  (in-t8  cartonné,  London, 
Grecning).  —  Études  critiques  sur  Vhistoire  de  la  littérature  française,  par  F. 
Brnnetiére.  8*  série  (iu-16,  Hachette).  —  Ryron  et  le  Romantisme  français. 
Essai  sur  la  fortune  et  Vinfluence  de  Cosuvre  de  Byron  en  Franne  de  484t  à  1H50, 
par  E.  Estève  (gr.  in-8,  Hachette).  —  La  Légende  de  Don  Juan,  Son  évolution 

^  dans  la  littérature,  des  origines  au  romantisme^  par  G.  Gendarme  de  Bévotte 
(gr.  in-8,  Hachette).  —  Les  Femmes  dans  la  littérature  française,  par  M.  Rabut 
(in-8.  Vie  et  Amat).  —  La  Alpnjan^a  y  Siei^^a  K évada,  por  E.  Soler  y  Pérez 
(in-fe,  Madrid,  impr.  de  E.  Arias).  —  Les  Cultes  païens  dajis  Cempire  romain. 
.fro  Partie.  Les  Provinces  latines.  T.  4*r,  Les  Cultes  romains  et  gréco^romains,  par 
J.  Toutain  (in-8,  Leroux).  —  Constantin-le-Grand,  son  baptême  et  sa  vie  chré- 
tienne, études  nouvelles,  par  le  P.  Philpin  de  Rivière  (in-8,  Savaèle).  — 
Saint  Camille  de  l.ellis,  patron  des  malades  et  des  hôpitaux,  sa  vie  et  son  œuvre, 
par  le  P.  G.  Latarche  (in-12,  Tournai,  Castermann).  —  Histoire  de  la  véné- 
rable Marguerite  du  Sainl'Sacrement,  catvnélite  de  Beaune  {I649'1648)y  par  Pabbé 
E.  Deberre  (in-12»  Poussielgue).  —  Le  Bienheureux  L.-M.  Grignon  de  Montfort 
{1675-1746),  d'après  des  documents  inéditf^.  par  Tabbé  A.  Laveille  (in-8, 
Poussielgue).  —  Etudes  -sur  la  révocation  de  Védit  de  l^'antes,  en  Languedoc,  par 
Tabbé  Rouquette.  T.  11.  Les  Poètes  cévenols  (iu-8,   Savaète).  —  Mémoires  de 


-  480  — 

Saint-Hitaire,  publiés  pour  la  Société  de  Thistoire  de  France  par  L.  Lecestre. 
T.  II.  1680-4697  (in-8,  Laurens).  —  Le  Tiers  État  et  let  privilèges,  par  E.  Hoc- 
quart  de  Turtot  (in-16,  Perrin).  —  Lettres  (P  m  aristocrates  ».  La  Révolution 
racontée  par  des  correspondances  privées  4789 -4794),  par  P.  de  Vaissière  (In-S, 
Perrin).  —  Lettres  du  comte  Valentin  Esterhazy  à  sa  femme  i78é'479iy  avec  une 
Introduction  et  des  notes  par  E.  Daudet  (in-8,  Plon-Nourril).  —  Les  Fils  de 
Philippe-Égalité  pendant  la  Terreur,  par  G.  Lenôtre  (Mémoire»  et  souvenirs 
sur  la  Révolution  et  V Empire  publiés  avec  des  documents  inédits)  ^  (in*16, 
Perrin).  —  Questions  d'histoire  sociale  et  religieuse.  Époque  féodale,  par  Imbart 
delà  Tour  (in-l6,  Hachette).  —  Le  Christianisme  et  V Extrême- Orient.  I.  Mis- 
sions catholiques  de  Plnde^  de  Vlndo-Chine,  de  la  Chine^  de  la  Corée^  par  le 
chanoine  L.  Joly  (in-i2,  Lethielleux).  —  Souvenirs  d'un  engagé  volontaire. 
Belfort  {4870-4874),  par  M.  Poilay  (ln-16,  Perrin).  —  êSirande,  souvenirs  d'his' 
toire  civile  et  religieuie,  par  Tabbé  Gazauran  (2  tomes  en  un  Tol.  in-8»  A. 
Picard  et  flls).  —  Aix-en-Provence,  par  J.  Charles-Roux  (in-16,  Bloud).  —  Le 
Progrès  du  libéralisme  catholique  en  France,  sous  le  pape  Léon  XIII,  histoire 
documentaire,  par  l'abbé  E.  Barbier  (2  vol.  in-12,  Lethielleux).  —  Le  Catho^ 
lidsme  et  la  société,  par  Legendre  et  Chevalier,  avec  une  préface  sur  VÉglise 
et  VÉtat  à  travers  V histoire,  par  Tabbé  L.  Laberthonnière  (in-18,  Giard  et 
Brière).  —  V Église  et  la  Démocratie,  par  le  R.  P.  At  (in-8,  Savaète).  —  Le  Péril 
religieux,  par  le  R.  P.  A.-M.  Weiss;  trad.  par  Tabbé  L.  Collin  (in-8,  Lethiel- 
leux) —  Les  Allemands  en  Angleterre,  L'Invasion  de  4940,  par  W.  Le  Queux 
(in-12,  Fischbacher).  —  La  Chine  supérieure  à  la  France^  par  Tong  Ouôn  Uiési 
(in-8,  Savaète).  —  L^ Allemagne,  par  Mgr  J.  Fèvre.  T.  II.  Le  Protestantisme, 
L'Empire  allemand  (in -8,  Savaète).  —  Le  Réveil  du  catholicisme  en  Angleterre 
au  XIX*  siècle,  par  J.  Guibert  (in-12,  Poussielgue).  ~  L  Irlande  contemporaine 
et  la  Question  irlandaise,  par  L.  Paul-Dubois  (in-8,  Perrin).  —  Règne  de 
Charles  ///  d'Espagne  {4759-4788),  par  F.  Rousseau  (2  vol.  in-8,  Plon-Nourrit).  — 
Les  Institutions  politiques  et  administratives  des  principautés  lombardes  de  l'Italie 
méridionale  (ix«-xi*  siècles).  Étude  suivie  d'un  Catalogue  des  actes  des  princes  de 
Bénévent  et  de  Capoue,  par  R.  Poupardin  (in-8,  Champion).  —  Le  Campagne 
di  guerra  in  Piemonte  [470S-4708)  e  VAssedio  di  Torino  {4706).  T.  I  et  Vil  (in-4, 
Torino,  fratelli  Bocca).  —  Essai  sur  le  Monténégro,  par  A.  Nolte  (ln-8,  Gal- 
mann-Lévy).  —  La  Russie  et  le  Saint-Siège,  études  diplomatiques,  pur  P.  Pierlîng. 
T.  IV  (in-8,  Plon-Nourrit).  —  La  Guerre  russo-japonaise.  EnseignemerUs  taeti" 
tiques  et  stratégiques,  par  le  major  LœfÛer  ;  trad.  de  Tallemand  par  le  lieu- 
tenant G.  Olivari  (gr.  in-8,  Berger-Levrault).  —  Les  Traités  de  commerce 
conclus  par  le  Maroc  avec  les  puissances  étrangères,  par  E.  Rouard  de  Gard 
(in-8,  Toulouse,  E.  Privât  ;  Paris,  Pedone).  —  Luttes  pour  la  liberté  catholique 
aux  États-Unis,  par  G.  André  (in-12,  Lethielleux).  —  Une  petite  Nièce  de 
Lanzun,  par  C  de  Coynart  (in-16,  Hachette).  —  B.  Taine,  sa  vie  et  sa  corres- 
pondance. T.  IV  (in-16.  Hachette).  —  Hommes  et  femmes  d'hier  et  d*avant-hier, 
par  A.  Mézières  (in-i6.  Hachette).  —  Vie  de  William  Haslitt,  Vessayiste,  par 
J.  Douady  (in-lô,  Hachette).  —  Fedele  Lampertico  (in-8,  Vicenza,  tip.  S. 
Giuseppe).  —  Chambre  funéraire  de  la  sixième  dynastie  aux  musées  royaux  du 
cinquantenaire,  par  J.  Capart  (in-A  cart.,  Bruxelles,  Vromant).       Visbnot. 


U  Gérant  :  CHAPOIS. 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Simou,  Rennes. 


COMITÉ    DE    RÉDACTION 


MM.  le  baron  Carril  db  Vaux  ;  Qkopfrot  db  Qrandmaison  ;   B.-Q.  Lbdos  ;  P.  Pisani  , 
M arttts  Sbpbt. 

Secràlairt  de  la  7'éda€tion  :  M.  E.-A.  Chapuis. 

Les  commiinic&tioDS  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la 
rédaction. 

Les  eommiinicatioDR  relative»  À  TadministratioD  doivent  être  adressées  au  Gérant. 


PRIX    D'ABONNEMENT 

Partie    littéraire  :  France,  15  fr.  par  an;  pays  faisant  partie  de  TUniou    des  posiez, 
16  fr. 

Partie  technique  :  FrancOf  10  fr.;  pays  (aisant  partie  de  TUnion  des  postes,  11  fr. 

Lee  deux  Parlies  réunies  :  France,  20  fr.  ;  pays  faisant  partie  de  l'Union  des  portes, 
tSfr. 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  le  port  en  sus. 

Le  Polybibîion  parait  touê  les  mois. 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1  fr.  50  ;  —  technique,  1   fr.  ;  —  les  deux 
parties  ensemble,  2  fr.  50. 

Les  abonnements  partent  du  1*' janvier,  et  sont  payables  d'avance  en  un  mandat  sur  )a 
poste  ft  Tordre  do  Gérant  du  Polybibîion.  ' 


COLLECTIONS 

Les  années  1868-1906  sont  en  vente,  et  forment  ChNi-HUiT  volumb»  gr.  iii-8,  du  prix  de 
7  fr.  50  chacun  pour  la  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  partie  technique. 

Une  très  importante  réduction  peut  être  faite  sur  la  vente  d'une  collection  complète, 
notamment  aux  bibliothèques  et  aux  institutions  françaises  ou  étrangères.  Ces  collec- 
tions sont  aujourdiiui  en  très  petit  nombre. 


Le  Polybibîion,  Jievue  bibliographique  universelle^  est  publié  souh  les  auspices  de  la 
Société  biblioqraphiqub. 

La  SociéxB  BiBMooRAPHiQUB  se  compose  de  membres  titulaires  et  d'associés  corres- 
pondants, dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admi» 
par  le  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  associés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  francs. 

Tout  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  versement  de 
150  francs. 

Le  titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,  en  outre,  fait  à  la 
Société  un  apport  de  100  francs  au  moins. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la  Société,  5,  rue  de 
Saint-Simon  (boulevard  Saint-Germain),  Paris  (7«). 


RUE   DE    SAINT-SIMON,  5,    PARIS    (?•) 


Foudée  en  1866  par  M.  le  marquis  de  Beaucourt 
et  aujourd'liui  dirigée  par  M.  Paul  Au.ard 

Paraissant  tous  les  trois  mois  (en  janvier,  avril,  juillet  el  octobre]  par  livraisons  d'envi 
350  pages,  et  formant  à  la  fin  de  l' année  deux  volumes  grand  in-8  d§  700  pages. 

Prix  du:  l'àbonmumknt  annuel  : 

Paris  bt  Départemicnts,  90  fr.  —  Étranger,  M9  kr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DU  !•'  AVRIL  1907 

A.  d'Alès  :  La  QaesLion  baptismale  au  temps  de  saint  Cyprien. 

Gaétan  Guillot  :  Léopold  !<••  el  sa  Cour  (1081-1G84),  d'après  la  correspon- 
dance diplomatique  du  marquis  de  Sébeviile,  envoyé  français  à  la  Cour 
do  Vienne. 

De  Maricourt  el  A.  Driard  :  Une  Abbaye  dô  filles  au  xvia"  siècle.  Gomer- 
loutaine. 

Henry  du  Bourg  :  Religieux  et  Monastère  persécutés  au  xviiio  siècle. 

P.  Bliard  :  La  Guerre  aux  émigrés.  Un  Épisode  de  la  jeunesse  du  P.  Loriquel. 

A.  Auzoux  :  Linois  à  Algésiras  (juillet  1801). 

MÉLANGES  :  J.  Viard  :  La  Fiscalité  poutiQcale  en  France  au  xiv®  siècle. 

Léon  Maître  :  Une  CoaliLiou  religieuse  en  1792  chez  les  Bretons. 

F.  61abrol  :  Courrier  anglais. 

E.-G.  Ledos  :  Chronique. 

Hevuk    des    Recueils    périodiques.   —  Albert    Isnard   :    Français.    

E.-G.  Ledos  ;  Allemands.  —  G.  Gallewaert  :  Belges. 

Bulletin  bibliograi'hiquk.  —  I.  Histoire  générale;  IL  Antiquité.  Origines 
chrétiennes  ;  III.  Moyen  dge  ;  IV.  Renaissance.  Réforme;  V.  Djx-Beptièine 
et  dix-huitième  siècles;  VI.  RèvoluLiou  ;  VIL  Temps  modernes  ;  Vill . 
Géographie.  Mouograpbies  locales. 

Tahlk  des  matières  du  Tome  LXXXI. 


Imprincerie  polygloUe  Fr.  Simow,  Henn«s. 


POLYBIBLION 


REVUE 

BIBLIOGRAPHIQUE    UNIVERSELLE 

PARAISSANT      TOUS      L.eS      MOIS 


PAKTIE    LITTÉRAIRE 


DEUXIÈME  SÈIUE.  -  TOME  SOIXANTE-CINQUIÈME.-  CIX'  DE  LA  COLLECTION 


MIXIÈMB    MWSAItraM.    —    JUIN 


PARIS   (7") 


AUX       BUHEiLUK       DU       P  O  L.Y  B  1  B  L  I  O  N 

5,     BUB    OB    SAINT-SmON,    5 

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Société  belge  de  librairie  [Oscar  Schkpkns  à  D») 
16,  rue  Treureiiberg. 


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Oksclkb,  Lkkkbvkk  et  C'^,  éditeurb-  pontificaux, 
piazza  Qrazioli  (palazzo  Doria). 

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13,  plaza  Sauta  Ana. 

MONTREAX4 

ALPaoNSE  Lkclairk,  directeur  de  la   Revue 
canadienne,  290,  rue  do  T  Université. 


BOCHAREST.  BUOA.PEST,  COPENHAGaE.    GHRISTIA.NIA,   STOGKHOLBi. 

8à.INT-PÉTERSBOURa,  VAUSOVIE 

BURRAUX    DB   POSTB 


1907 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DE  JUIN  1907 


I.  —  JURISPRUDENCE,  par  M.  Mauuice  Lamuert  ;p.  i81-198). 

II.  --  OUVRAGES  POUR  LA  JEUNESSE,  par  M°»«>  lu  comtesse  dk  Colrson  fp,  'l08-5iKS). 
in.  —  COMPTES-RENDUS. 

Xliëolofile, , —  H.  Dacier  :  Saint  Jean  Chrysoblome  et  la  Femme  chréiieniie  au  iv« 
siècle  de  l'Église  grecque  (p.  508).  —  0.  Semeuia  :  La  Messa  nella  sua  storia  e  nei  siioi 

•  simboli.  2*  eu.  ^p.  509).  —  A.  de  Lappaf<ent  :  Science  et  Apologétique  (p.  510).  — 
P.  CoMMELiN  :  Nouvelle  Mythologie  grecque  et  romaine  (p.  510). 

f«clonc€>i»  et  Jkrim.  —  L.  Lescoxr  :  Appel  aux  pères  de  famille.  La  Mentalité  laïque  et 
l'Ecole  (p.  511).  —  F.  DE  MoNTESsus  DE  Bali.ore  :  Ltîs  Tremblements  de  terre.  Géogra- 
phie séismologique  (p.  512). 

l.lllét*tiiur<5.  —  G.  SiGWAi.T  :  De  rEnseignement  des  langues  vivantes.  Idées  d'un  vitiiix. 
professeur  dédiées  aux  jeunes  ip.  5J3).  —  P.  dk  Féliok  :  L'Autre  Monde.  Mythes  et 
Légendes.  Le  Purgatoire  de  saint  Patrice  (p.  513).  —  P.  Souriau  :  La  Rêverie  esthé- 
tique. Es.*;ai  sur  la  psychologie  du  poète  (p.  51  i).  —  R.  Bonnet  :  Isographie  de  T Aca- 
démie française,  liste  alphabétique  illustrés  déplus  de  500  fac-sindlcs  de  signatures  (ItK^l 
à  IV'OO)  lp.^515). 

Illtitoli-e.  —  Eduardus  Alknoomi-ssis  :  S.  Francisci  Às-^isicnsis  vita  et  miracula,  additîs 
opusculis  liturgicis,  uuctore  Fr.  Thoma  de  Ci  lano  p.  517),  —  G  Mauuin  :  Mémoires  sur 
le  xvm*  siècle.  Souvenirs  du  marqjiis  de  Valfo.ns,  vicoînie  de  Sf.bolro,  1710-178*3, 
publiés  par  son  neveu,  le  niîirquis  de  Valfons  ;p.  517;.  —  Bon  H.  vSkks  et  R.  Gliyot  : 
Souvenirs  d'un  préfet  de  l.i  .Monarchie.  .Mémoires  du  baron  Seus  (1780-1862)  (p.  5U»t.  — 
N.  Valois  :  llis^toire  de  la  Pragmatique-Sanction  de  Bourges,  sous  Charles  Vil  (p.  5^0). 
"^  D.  Dv  Bourg  :  La  Vie  rolir'ieuse  en  France  sous  la  Révolution,  l'Empire  el  la.  Kcs- 
tauralion.  Mgr  Du  Bourg,  éveque  de  Lijnoges,  1751-1822  (p.  521).  —  P.  Delakue  :  1^ 
Clergé  1 1  le  culte  catholique  en  Bretagne,  pendant  la  Révolution.  Ditrict  de  Dt»l.  -5» 
partie  (p.  521).  —  J.  Roman  :  Description  des  sceaux  des  familles  seigneuriales  de  Da.ii- 
phiné  (p.  b'i2).  —  L.  Haipuen  :  Le  Comté  d'Anjou  au  xi^  siècle  ({>.  523).  —  H.  Coi  k- 
thalilt  :  Le  Livre  des  syndics  des  étais  de  Béarn,  2"  pariie  (p.  521).  —  Mise  au  point 
nécessaire  (p.  525).  —  C.  Mauruas  ;  Le  Dihinme  de  Marc  Saugnier.  Essai  sur  la  déuio- 
cratie  religieuse  (p.  525).  —  Sorb  :  Entre  l'Allemagne  et  r.ingleterre  :p.  526).  —  J. 
BLiKCKHAHDr  :  La  Civilisation  en  Italie  au  temps  de  la  R<'naissance,  2*  éd.  ;  traii,  par 
M.  Sci  MiTT  et  annotée  par  L.  Gkioer  'p.  527).  —  A.  IjIfout  :  Histoire  du  départoniont 
des  Forêts  (Le  Duché  de  Luxemboui-g  (le  1795  à.  1814  (p.  527).  —  A.-A.-C.  Sturdza  :  De 
l'Histoire  di])li'matique  d<'S  Uoumains.  Règne  de  Michel  Sturdza,  prince  régnant  de  MtO- 
davie  (1831-1819)  ([».  528).  —  H.  Cordii-.r  :  L't^xpé<iiiiou  de  Chine  de  18ti0.  Histoire 
diplomatique,  notes  et  documents  i.p.  52<>).  —  Mgr  Bai  nard  :  Philibert  Vrau  et  Ks 
Oeuvres  de  Lille  (182'J-190r))  'p.  530).  —  Constant  :  Les  Juifs  devant  TEglise  et  l'histoire 
(p.  531).  —  A.  Lano  :  Les  Mystères  de  l'iustoire  ;  trad.  de  l'anglais  par  T.  dk  \V\/.k\v\ 
(p.  532).  —  Actes  du  Congrès  international  pour  la  rcprodnetion  d(>s  manuscrits,  dos 
monnaies  et  des  sceaux,  tenu  à  Liège.  h'S  21,  22  et  23  août  1905  (p.  533).  —  E.  Calvi  : 
Bibiiogralia  di  Roma  nel  medio  evo  (476- 1  PJ9)  (p.  5.31). 


IV.  -  BU 


V 


VI.   --   TABLE  MLTHODIQI'E  DES  GIVRAGES  ANALYSÉS. 
Vil.  —  TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  NOMS  D'AUTEL'HS. 
VlII.  -  TABLE  DE  LA  CHRONIQUE. 


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POLYBIBLION 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  UNIVERSELLE 


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JURISPRUDENCE 

Philosophie  du  droit.  —  1.  Examen  critique  des  gouvemementê  représentatifs  dans 
la  société  moderne,  par  le  P.  Taparklli  d^âzbolio  ;  trad.  de  TitaHea  par  le  P.  Pighot. 
Paria,  Lethiclleux,  s.  d.,  4  vol.  in-8  de  viii-356,  xi-392,  334  et  359  p.,  1^  fr.  —  2. 
Vidée  de  droit  et  son  évolution  historique^  par  Crarlu  Boocaud.  Paris,  Blond, 
1906,  io-12  de  64  p.  (Colleclion  Science  et  Religion),  0  fr.  60.  —  8,  Qu^est^ee 
que  le  droit  naturel?  par  Charles  Boocaud.  Paris,  Bloud,  1906,  in-i2de64p.  (Même 
collectioD),  0  fr.  60. 

Histoire  du  droit.  —  4.  Le  Droit  pénal  romain,  par  TnéoDORB  Mommsen  ;  traduit  de 
ralIeamDd  par  J.  Ddqubsnb.  T.  L  Paris,  FoDtemoing,  1907,  gr.  io-8  de  xvi-401  p., 
10  fr.  —  5.  Le  Servage  en  Bourgogne^  par  Gabriel  Jbamton.  Paris,  Rousseau,  1906, 
grand  in-8  de  259  p.  —  6.  Université  de  Grenoble.  Livre  du  centenaire  de 
la  Faculté  de  droit.  Discours^  éludes  et  documents,  par  R.  Moniez,  Paul  Fournibr, 
Louis  Ballbydikr  et  Raoul  Busqubt.  Grenoble,  Allier,  1906,  gr.  in-8  de  314  p.  —  7. 
Histoire  constitutionnelle  de  V Angleterre,  par  Willum  ST0BBs;trad.  de  raoglais 
par  G.  Lbpbbvre,  avec  Introduction,  notes  et  études  historiques  par  Ch.  Petit- 
DuTAiLLis.  T.  !.  Paris,  Giard  et  Brière,  1907,  in-8  de  xn-918  p.,  16  fr. 

Droit  public.  —  8.  Le  Rôle  du  pouvoir  exécutif  dans  les  républiques  modernes, 
par  Joseph  Barthélémy.  Paris,  Giard  et  Brière,  1906,  in-8  de  762  p.,  15  fr.  —  9. 
Les  Principes  du  droit  administratif  des  États- Unis j  par  Frank  J.  GcoOitow  ; 
trad.  de  Sanglais  par  A.  et  Gaston  Jèzb.  Paris,  Giard  et  Brière,  1907,  ia-8  de  x- 
613  p.,  12  fr. 

Ouvrages  divers.  —  10.  Nouveau  Manuel  de  droit  ecclésiastique  français,  textes  et 
commentaires  par  Éviile  Ollivibr.  T.  I.  It;j86.  T.  U.  Lois,  décrets  et  actes  pontifi- 
caux sur  la  séparation  de  V Église  et  de  VÉtat,  1907.  Paris,  Garnier,  2  vol.  in-12 
de  viii-712  p.  et  de  xii-327  et  85  p.,  7  fr.  50.  —  11.  La  Liberté  d'association. 
Commentaire  théorique  et  pratique  de  la  loi  du  1*'  juillet  1901,  par  Lucien 
Orouzil.  Paris,  Bloud,  1907,  in-d2  d«  306  p.,  3  fr.  50.  —  12.  Le  Contrat  de  travail, 
par  Hbwri-G.  Lanolois.  Paris,  Librairie  générale  de  droit  et  de  jurisprudence,  1907, 
in-8  de  431  p.,  8  fr.  —  13.  Le  Rachat  des  compagnies  *  de  chemins  de  fer  en 
France,  par  Pierre  Gillbt.  Besançon,  Jacqui»,  1906,  gr.  in-8  de  256  p.  —  14. 
Manuel- formulaire  de  l'enregistrement  des  domaines  et  du  timbre,  suivi  d*un 
précis  de  manutention  et  de  comptabilité,  par  Jules  Castillon.  5»  éd.  Paris, 
Librairie  générale  de  droit  et  de  jurisprudence,  1907,  gr.  in-8  de  942  p.,  12  fr.  — 
15.  L'Oppression  des  humbles  par  le  droit.  Les  Inégalités  de  classe  en  matière 
<Vélectorat  politique,  par  Edouard  Lambert.  Paris,  Giard  et  Brière,  1906,  gr.  in-8  de 
62  p.,  Ofp.  50. 

Philosophie  du  droit.  —  1.  —  Le  P.  TaparelU  d'Azeglio,  de  la 
Compagnie  de  Jésus,  esl  surtout  connu  par  son  Essai  théorique  de  droit 
naturel.  Il  a  composé  aussi  un  autre  ouvrage,  qui  parut  d'abord  par 
articles  séparés  dans  la  Civilta  ca^^o/ica  et  a  été  publié  en  Italie,  sous  le 
titre  ^^Examen  critique  des  gouvernements  représentatifs  dans  la  société 
moderne.  Bien  que  cet  ouvrage  date  de  plus  de  cinquante  ans,  on  ne 
saurait  nier  que  la  traduction  française  qu'en  vient  de  publier  le  R.  P. 
Pichot  ne  soit  vraiment  opportune.  Dans  ces  pages  destinées  à  réfuter 
les  erreurs  que  propageaient  en  Italie  les  partisans  du  parlementarisme 
et  les  fauteurs  du  libéralisme,  le  savant  jésuite  8*est  montré  souvent 

Juin  1907.  T,  CIX,  31. 


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—  482  — 

prophète.  Tous  les  vices,  tous  les  abus  du  prétendu  régime  constitu- 
tionnel et  démocratique  qui  fleurit  aujourd'hui  en  France,  il  les  a  par 
avance  signalas  et  démasqués.  Le  P.  Taparelli  n*est  pourtant  pas  en 
principe  hostile  au   régime  parlementaire.  Il  Tadmet  dans  un  pays 
comme  l'Angleterre,  où  cette  forme  de  gouvernement  est  fondée  sur 
les  traditions  du  pays  et  s'accorde  avec  le  caractère  et  les  habitudes  des 
citoyens.  Il  Tadrnet  même  en  théorie,  avec  saint  Thomas  d'Aquio, 
comme  un  système  de  gouvernement  mixte,  tenant  à  la  fois  de  la 
monarchie,  de  Taristocratie  et  de  la  démocratie.  Ce  qu'il  repousse,  ce 
qu'il   condamne,   ce  qu'il  dénonce  comme  le  virus  qui  infecte  les 
sociétés  modernes,  c'est  cette  prétendue  indépendance  de  la  raison 
individuelle,   proclamée  en  religioh  par  le  protestantisme,   et  qui 
aboutit  en  politique  à  faire  de  l'opinion  de  la  majorité  la  seule  source 
du  droit.  Dans  une  première  partie,  l'émlnent  publiciste  démontre 
que  ce  principe  protestant  et  rationaliste  est,  en  dernière  analyse,  la 
négation  du  droit;  qu'il  remplace  là  vérité  par  l'opinion  et  substitue 
au  règne  du  droit  celui  de  la  force.  Le  suffrage  universel  n'est  que  le 
mode  d'application  de  ce  faux  principe  ;  il  promet,  en  apparence,  le 
bonheur  social  et  il  conduit  en  réalité  les  peuples  à  leur  perte.  A  ceux 
qui  se  flattent  d'avoir  rendu  tous  les  citoyens  égaux  devant  la  loi  en 
leur  accordant  à  tous  un  bulletin  d'égale  valeur  à  jeter  dans  l'urne 
électorale,  le  P.  Taparelli  répond  :  «  En  vérité,  vous  m'avez  fait  là  tui 
beau  présent  !  Je  suis  un  pauvre  nigaud  ;  il  est  vrai,  l'homme  le  plus 
honnête  qui  ait  jamais  porté  botte  ou   chapeau;  mais  vivant   ren- 
fermé dans    ma  maison,  ignorant  et  ignoré   et  ne  connaissant  ni 
électeurs  ni  éligibles  !   Oui,  vous  m'avez  fait  un   beau  présent,  en 
me  remettant  en  .main  ce  bulletin  de  vote  avec  lequel  un  intrigant 
fera  des  merveilles  à  la  façon  de  ceux  qui  sont   si  habiles   au  jeu 
du  gobelet,  mais  avec  lequel  moi  je  ne  ferai  que  des  sottises,  avec 
lequel  je  donnerai  peut-être  ma  voix  à  un  candidat  prêt  à  me  trahir,  • 
moi,  ma  famille,  ma  parenté,  ma  ville,  ma  province  et  même  peut- 
être  ma  patrie  tout  entière  pour  obtenir  un  portefeuille  ou  une  bourse 
remplie  d'or  !  Et  .ce  qui  in'arrivera  à  moi,  remarquez-le  bien,  arrivera 
à  des  milliers  et  à  des  milliers  d'autres,  puisque  la  graine  des  gens 
simples  et  ignorauts  est  la  plus  féconde  de  toutes.  »  Tout  cela,  certes, 
n'est  pas  nouveau,  mais  du  moins  tout  cela  est  toujours  «  actuel  «,  et 
si  nous  citons  ce  passage,  c'est  pour  montrer  avec  quelle  verve  et  quel 
bon  sens  Téminent  jésuite  démolissait  dès  1850  des  préjugés  qu'on 
vénère  encorg  aujourd'hui.  Son  ouvrage  contient  d'ailleurs  la  réfuta- 
tion de  bien  d'autres  erreurs;  même  plus  subtiles  et  qui  sont  restées  en 
grande  faveur.  Dans  le  premier  volume  encore,  consacré  principalement 
à  l'idée  du  droit  et  à  l'origine  du  pouvoir,  le  P.  Taparelli  discute  aussi 
les  conséquences  qu'on  prétend  tirer  de  l'âge  des  peuples  ;  il  examine 


—  483  — 

« 

en  quel  sens  les  peuples  peuvent  être  appelés  enfants,  comment  Us 
parviennent  à  Tâge  mûr  et  ont  droit  alors  d'obtenir,  suivant  une  théo- 
rie soutenue  par  le  comte  Mathieu  Ricci,  une  influence  plus  grande 
dans  le  gouvernement.  —  Le  second  volume  traite  de  la  liberlé  de  la 
presse,  de  la  liberté  d^enseignement,  du  naturalisme  dans  la  poursuite 
de  la  félicité  sociale  et  de  la  division  des  pouvoirs.  En  ce  qui  concerne 
la  liberté  d'enseignement,  il  est  remarquable  que  le  P.  Taparelli,  écri- 
vant après  la  loi  française  de  1850,  alors  que  celle  liberté  paraissait 
définitivement  acquise,  ait  prévu  que  le  triomphe  du  régime  démocra- 
tique, destiné  en  apparence  à  garantir  toutes  les  franchises,  conduirait 
fatalement  au  rétablissement  du  monopole  universitaire.  L'éminent 
philosophe  a  bien  compris  aussi  que,  malgré  toutes  les  assurances 
apparentes  qu'on  prétend  trouver  dans  la  séparation  des  pouvoirs,  le 
tort  le  plus  grave  peut-être  du  régime  parlementaire  consiste  dans 
rirresponsabilité  des  gouvernants.  «  La  justice  légale,  comme  il  le  dit 
fort  bien,  est  devenue  un  automate,  un  jouet  d'enfant  :  en  quoi  est-elle 
coupable  d'avoir  trébuché  ?  Ceux  qui  ont  proposé  la  loi  comptaient 
qu'elle  serait  amendée;  ceux  qui  l'ont  approuvée  désespéraient  de 
l'empêcher  ;  les  hommes  de  cœur  ne  la  voulaient  point,  mais  ils  crai- 
gnaient un  plus  grand  mal  ;  les  ignorants  Tauraient  refusée,  mais  ils  n'en 
ont  pas  compris  l'esprit  et  les  conséquences  ;  les  honnêtes  gens  l'ont  com- 
battue, mais  ils  ont  été  vaincus.  En  fin  de  compte,  la  loi  est  passée  ;  les 
injustices  sont  plus  criantes  ;  les  infamiels  plus  honteuses,  et  toutes  ces 
basses  œuvres  ont  reçu  la  sanction  de  la^légalilé . .  »  II  n'y  a  plus  qu'à  dire  : 
c  Force  doit  rester  à  la  loi  !  »  Quant  aux  législateurs,  ils  sont  en  règle 
avec  leur  conscience,  qu'ils  apaisent  avec  des  raisonnements  borgnes, 
en  règle  avec  la  conscience  publique,  q\ii  n'existe  pas  et  ne  peut  pas 
exister.  *  —  Dans  un  troisième  volume,  le  P.  Taparelli  poursuit  l'examen 
de  l'application  des  faux  principes  dans  ce  qu'il  appelle  «  la  nation 
modernisée  »  ;  il  signale  dans  l'orgaaisalion  législative  les  graves 
inconvénients  de  la  latte  des  partis,  la  fausseté  des  fictions  parlemen- 
taires :  en  se  donnant  comme  les  mandataires  de  la  nation,  les 
parlementaires  émettent  presque  toujours  un  triple  mensonge  : 
ils  ne  sont  pas  les  vrais  élus  du  peuple  ;  ils  ne  s'inspirent 
pas  de  l'intérêt  général,  mais  obéissent  uniquement  à  rinlérôt 
de  parti;  ils  ne  représentent  pas  vraiment  l'esprit  national.  Ainsi 
s'explique  cette  anomalie  étrange  :  a  Le  peuple  donne  à  ses 
représentants  le  mandat  de  surveiller  et  de  contenir,  de  diminuer  les 
impôts,  de  faire  disparaître  les  abus  dans  l'administration  de  la  justice, 
les  dilapidations  dans  les  finances.  Or,  plus  il  y  a  de  représentants  et 
plus  le  pauvre  peuple  est  mis  à  sac.  »  Tout  cela  n'esl-il  pas  l'histoirg 
même,  écrite  cinquante  ans  à  l'avance,  de  notre  république  parlemen- 
taire? ...   A   propos  du  pouvoir  exécutif,  le  P.  Taparelli    explique 


—  484  — 

eommeni  les  miniBireB  sont  d'autant  plusdeepoleB  qu'ils  sont  dépounrus 
d'autorité  morale,  comment  on  ne  peut  espérer  d'eux  aucune  impar- 
tialité. Il  montre  qu*à  Tintérél  de  la  nation  on  préfère  presque  toujours 
riotérèt  du  parti  au  pouvoir,  et  qu'on  arrive  ainsi  h  cetie  horrible  consé- 
quence de  substituer  le  parti  à  la  patrie  elle-même,  de  remplacer  cbez  les 
citoyens  ramo.ur  d»  la  patrie  par  l'esprit  sectaire.  Remarque  très  juste  et 
très  profonde.  Qui  oserait  nier  qu'aujourd'hui  le  patriotisme  duos  bien  des 
cœurs  ne  soit  étouffé  par  ce  qu'on  pourrait  appeler  le  «  partiotisme?  »  • .  • 
—  Dans  le  quatrième  volume ,  l'auteur  continue  de  rechercher  l'iu  ûuence 
des  préjugés  modernes  au  point  de  vue  de  la  pratique  administrative, 
de  la  force  armée,  du  pouvoir  judiciaire.  L'ouvrage  se  termine  par  une 
critique  de  la  brochure  de  Montalembert  sur  le$  Intérêts  catholiques  au 
xix**  siècle.  Le  P.  Taparelli  y  soutient  qu'en  principe  le  céièbre  auteur 
de  cet  écrit  avait  tort  de  représenter  le  régime  constitutionnel  comme 
pouvant  être  favorable  à  rËglise.  «  Au  sein,  dit-il,  de  toutts  ces 
passions  politiques  débridées  par  le  régime  parlementaire,  petit  est  le 
nombre  des  hommes  courageux  qui  combattent  et  se  sauveat,  mais 
très  nombreux  au  contraire  sont  les  caractères  faibles  qui  tombent  et 
se  perdent  éternellement.  Si  d'un  côté  la  presse  catholique  éclaire  et 
désabuse  beaucoup  d'esprits  sincères,  la  presse  incrédule  et  perverse 
séduit  un  grand  nombre  d'âmes  faibles.  La  liberté  d'association  donne 
du  cœur  au  catholique  fervent  pour  la  défense  de  l'ordre,  mais  elle 
arme  aussi  des  millions  d'individus  contre  la  société  et  la  religion.  En 
somme,  l'Église  remporte  des  victoires;  oui,  mais  des  victoires  à  la 
Pyrrhus,  qui  la  contraignent  à  verser  des  pleurs.  »  Ici  encore  nefàut-il 
pas  reconnaître  que  l'événement  a  donné  raison  au  religieux  philosophe 
plus  qu'au  grand  orateur  catholique  ?  ...  Mais  nous  en  avous  dit  assez 
pour  montrer  tout  l'intérêt  que  conserve  l'ouvrage  du  P.  Taparelli  et 
toute  l'opportunité  de  la  traduction  qu'en  a  faite  le  R.  P.  Pichot. 

2  et  3.  —  A  la  philosophie  du  droit  se  rattachent  deux  iutéressanles 
brochures  de  M.  Charles  Boucaud,  maître  de  conférences  à  la  Faculté 
libre  de  droit  de  Paris.  Dans  la  première,  Vidée  de  droit  et  son  évolution 
historique,  l'auteur  fait  d'abord,  en  quelque  sorte,  l'anatomie  de  l'idée  de 
droit  ;  il  montre  ensuite  comment  le  droit  naît,  se  conserve  et  se 
perfectionnedanslessociétés  humaines.  Nous  souhaiterions  quelquefois 
plus  de  précision  dans  les  définitions.  Ainsi^  dire  que  le  droit  est  la 
conformité  d'un  être  à  sa  fin,  c'est  exprimer  une  pensée  très  juste,  mais 
ce  n'est  pas  caractériser  suffisamment  l'idée  du  droit,  car  la  même 
défiaition  peut  s'appliquer  au  bien  et  au  beau.  Nous  sommes  surpris 
aussi  de  voir  M.  Boucaud  paraître  accepter  la  conception  fausse  et 
surannée  des  jurisconsultes  romains  sur  le  droit  naturel  (page  22).  En 
revanche,  dans  sa  seconde  brochure  intitulée  :  Qu^est-ce  que  le  droit 
naturell  M.  Boucaud  se  laisse  un  peu  Irop  influencer  par  le  préjugé 


—  485  — 

• 

accfédité  aujourd'hui  Contre  le  yrài  droit  naturel  quand  il  en  conteste 
les  caractères  leà  pins  oertains,  Tuniversaliié  et  rimmulabilité.  Si  les 
principes  du  droilne  sontpasabsolus,  comment  ledroit  peut-il  élre  invio- 
lable?...  Nous  signatons  ces  inexactitudes,  échappées  à  Fauteur,  parce 
que  les  opuscules  de  M.  Boueaud,  publiés  dans  la  collection  Science  et 
rdigUm^  Sont  destinés  à  la  propagande  et  méritent  en  effet  d^étre 
pi^pagés.  Il  importe  de  rétablir  et  de  populariser  la  vraie  notion  du 
di^il,  car  rien  n'est  plus  incompris  ni  plus  méconnu  de  nos  Jours. 

HiSTOiftB  nu  DROIT.  —  4.  --  Le  droit  criminel  à  Rome  est  loin  d'avoir 
atteint  la  même  perfection  que  le  droit  civil  ;  aussi  est-ce  la  partie  de  la 
lé^slation  romaine  qui  a  été  ie  moins  étudiée.  Le  traité  de  Droit  pénal 
romain  publié  en  iS98  par  Théodore  Mommsen,  et  qui  fut  la  dernière 
œuvre  du  grand  romaniste  prussien,  a  sous  ce  rapport  comblé  une 
lacune.  C*est  un  ouvrage  qui  n'intéresse  pas  seulement  les  jurisconsultes, 
mais  qui  peut  être  aussi  fort  utile  aui  historiens  et  aux  amis  de  la  littéra- 
ture latine.  Il  méritait,  non  moins  que  le  traité  du  Droit  public  romain 
dn  même  savant,  d'être  traduit  en  français  et  Ton  doit  savoir  gré  à 
M.  Duquesnip,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Grenoble,  d'avoir 
entrepris  cette  traductioo.  lifommsen  a  réuni  Tétude  de  la  procédure 
pénale  à  celle  des  délits  privés  et  publics,  et  en  cela  il  a  eu  certaine- 
ment raison;  car,  comme  il  le  dit  lui-même,  le  droit  pénal  sans  la  pro* 
céd^re  peut  être  comparé  à  un  couteau  sans  manche,  ^ais,  malgré 
tons  les  changements  qui  se  sont  produits  en  ces  matières  depuis  les 
premiers  temps  de  Rome  jusqu'à  la  fin  de  TËmpire,  il  n*a  pas  cru 
devoir  diviser  sou  sujet  par  périodes  historiques.  G^est,  à  notre  avis, 
un  défaut  de  son  ouvrage.  C'est,  en  tous  cas,  un  système,  qui  laisse^  il 
est  vrai,  à  ce  livre  toute  sa  valeur  comme  œuvre  de  science,  utile 
à  consulter  pour  les  érudits,  mais  qui  lui  enlève  une  partie  de  Tintérêt 
qu'une  exposition  chronologique  offrirait  aux  lecteurs  et  spéciale- 
ment aux  éludiaols.  Nous  ne  possédons  encore  que  le  premier  volume 
de  la  traduction  de  M.  Duquesne.  Il  comprend  seulement  les  deux  pre- 
miers livres  de  l'ouvrage  entier,  qui  se  compose  de  cinq  livres.  Dans 
le  premier,  qui  traite  de  Tessence  et  des  limites  du  droit  pénal,  Momm- 
sen  montre  que  le  droit  criminel  des  Romains  est  sorti  de  Tancieune 
discipline  domestique  et  du  droit  de  la  guerre.  A  Torigine,  la  répression 
du  dommage  causé  à  un  particulier  était  laissée  à  la  discrétion  de  la 
victime  et  des  membres  de  sa  famille.  LMnlervention  de  la  puissance 
publique  se  produisit  d'abord  pour  les  crimes  qui  atteignaient  direc« 
tement  la  cité,  comme  la  trahison,  la  soustraction  des  biens  des  temples; 
elle  s'étendit  ensuite  aux  délits  qui,  tout  en  préjudiclant  à  un  particu- 
lier, menaçaient  la  sécurité  publique,  tels  que  le  meurtre  de  l'homme 
libre,  l'incendie  volontaire,  le  vol  de  la  récolte  sur  pied,  la  diffamation. 
Déjà  dans  la  loi  des  Douze  Tables,  premier  document  juridique  que 


—  486  — 

nous  ayons,  ces  faits-là  sont  traités  comme  des  crimes  publics.  Leur 
répression  rentre  dans  le  pouvoir  du  magistrat,  dans  Vimperium  qui 
appartient  d'abord  au  roi  et  ensuite  aux  consuls  et  aux  préteurs.  Sui- 
vant Mommsen,  «  le  droit  pénal  public  romain  commence  avec  la  loi 
Yaleria  qui  soumet  la  condamnation  k  mort,  prononcée  par  le  magistrat 
contre  le  citoyen  romain,  à  la  confirmation  du  peuple  ;  le  droit  pénal 
privé  débute  avec  la  prescription  qui  enlève  au  préteur  la  sentence 
pénale  définitive  et  ne  lui  laisse  plus  que  la  faculté  de  rendre  un  juge- 
ment conditionnel,  confiant  à  des  jurés  le  soin  de  remplir  la  condition. 
Désormais  il  n*y  a  plus  à  Rome  de  délit  sans  loi  criminelle,  de  procé- 
dure pénale  sans  loi  de  procédure  et  de  peine  sans  loi  répressive.  »  A 
mesure  que  Rome  grandit,  de  nombreuses  lois  furent  promulguées  pour 
organiser  la  répression  plus  complète  des  délits  publics  etprivés.  Les  prin- 
cipales furent  votées  sous  Sylla  et  sous  Auguste.  A  partir  de  la  fondation 
de  TEmpire  la  législation  en  matière  pénale  se  ralentit.  Par  un  singulier 
contraste,  tandis  que  la  République  tout  entière  est  concentrée  dans  les 
mains  d*un  seul  homme,  les  lois  républicaines  ne  subissent  que  de  faibles 
changements.  On  peut  remarquer  qu*en  France  au  xix^  siècle  un  con- 
traste analogue  s*est  produit  dans  un  sens  opposé  :  après  le  renverse- 
ment des  deux  empires  napoléoniens,  la  législation  impériale  a  été 
maintenue  par  les  régimes  suivants  et  même  par  la  République.  Sous 
TEmpire  romain,  il  faut  venir  jusqu'à  Dioclélien  et  à  Constantin  pour 
assister  à  une  réorganisation  générale  des  tribunaux  et  de  l'adminis- 
tration de  la  justice.  Le  livre  II  de  Mommsen  donne  le  détail  des 
autorités  répressives  aux  différentes  époques  de  l'histoire  romaine. 
C'est  peut-être  la  partie  de  l'ouvrage  où  se  manifeste  le  plus,  notam- 
ment par  d'innombrables  renvois  aux  écrivains  de  l'antiquité,  l'immense 
érudition  de  l'auteur. 

5.  —  M.  Gabriel  Jeanton,  lauréat  de  la  Faculté  de  droit  et  élève 
titulaire  de  l'École  des  liantes  études,  a  publié  sur  le  Servage  en 
Bourgogne  une  étude  très  consciencieuse  et  bien  documentée.  La 
Bourgogue  est,  arec  la  Franche-Comté,  le  pays  de  France  où  le  servage 
a  subsisté  le  plus  longtemps.  Au  xwiw  siècle,  sous  l'inûuence  du 
sentimentalisme  de  l'époque,  Topinion  publique  réclama  Tabolition 
des  derniers  vestiges  du  servage,  et  l'on  sait  que  Louis  XVI  la  prononça 
dans  ses  domaines,  en  1779,  en  invitant  les  seigneurs  de  tout  le  royaume 
à  suivre  son  exemple.  On  pouvait  cependant  encore  alors  se  demander 
si  l'affranchissement  était  réellement  profitable  aux  serfs  ou  mainmor- 
tables.  Le  président  Bouhier,  pour  la  Bourgogne,  et  le  jurisconsulte 
Dunod,  pour  la  Franche-Comté,  soutenaient,  non  sans  apparence  de 
raison,  que  la  coutume  qui  retenait  les  mainmortabies  sur  leurs  terres 
aesurait  leur  bien-être  plus  que  ne  pouvait  le  faire  la  liberté  de  disposer 
de  leurs  biens,  et  que  les  paysans  des  lieux  mainmortabies  étaient 


lY 


—  487  — 

plus  à  l^aige  que  ceux  qui  habitaient  les  lieux  francs.  Quoi  qu'il  en 
soit,  le  servage  n'avait  plus  alors  qu'un  caractère  réel,  et  l'homme  qui 
y  était  soumis  pouvait  toujours  s^en  affranchir  par  le  «  désaveu  ».  A 
l'origine,  au  contraire,  le  servage  ne  différait  pas  essentiellement  de 
l'esclavage  antique  ;  il  n'en  était  qu'une  forme  atténuée;  le  serf,  comme 
l'esclave,  était  un  objet  de  propriété.  Encore  aux  ix^,  x^,  xi^  et  xii^'  siècles, 
le  serf  ne  pouvait  quitter  en  droit  la  seigneurie  sans  l'autorisation  du 
seigneur.  Au  xiii*  siècle,  cette  règle  s'est  rel&cbée;  Tinstitution  du 
désaveu  permet  aux  serfs  de  changer  de  maître  ou  même  de  s'affran- 
chir sans  pouvoir  être  poursuivis  par  leur  ancien  seigneur,  en  lui 
délaissant  leurs  tenures.  La  coutume  bourguignoune,  rédigée  par 
ordre  du  duc  Philippe  le  Bon  en  1459,  proclame  qu'au  duché  de 
Bourgogne  c  n'a  nuls  hommes  serfs  de  corps  ».  Tandis  que  s'atténuait 
ainsi  Tautorité  du  seigneur  sur  la  personne  du  serf,  le  droit  du  serf  sur 
ses  biens  s'aflirmait  et  se  fortifiait.  Dés  le  x«  siècle,  ce  droit  n'est  plus 
une  simple  possession  précaire  :  le  serf  peut  vendre  ses  meubles  sans 
autorisation.  Plus  tard,  il  peut  disposer  aussi  de  ses^  immeubles 
acquêts.  Au  xv«  siècle,  il  est  libre  d'aliéner  pendant  sa  vie  aux  hommes 
de  pareille  condition  de  la  seigneurie  ;  à  sa  mort,  ses  biens  passent  de 
droit  à  ses  enfants  ou  à  ses  parents  vivant  en  communauté  avec  lui. 
M.  Jeanton  suit  et  décrit  avec  précision  tous  ces  changements  succes- 
sifs qu'a  subis  le  servage  depuis  le  commencement  du  moyen  âge 
jusqu'à  la  fin  de  Tancien  régime. 

6.  —  Les  «  centenaires  »  ont  quelquefois  du  bon,  et  celui  de  la 
Faculté  de  droit  de  Grenoble,  célébré  Fan  dernier,  a  enrichi  la  science 
d'un  excellent  livre  sur  l'histoire  d'une  de  nos  auciennes  Universités. 
A  vrai  dire,  l'Université  de  Grenoble,  bien  que  son  institution  remonte 
à  une  bulle  du  pape  Benoit  XII,  de  1339,  n'a  jamais  jeté  un  très  grand 
éclat.  Son  institution  même  a  précédé  son  existence  réelle  de  près  de 
deux  siècles.  Ce  n'est  qu'au  milieu  du  xvi»  siècle  qu'elle  a  réussi  k 
s'organiser.  Alors,  pour  attirer  des  étudiants,  la  ville  d^  Grenoble  eut 
recours  au  grand  moyen,  qui  consistait  à  faire  venir  quelqu'un  de  ces 
fameux  docteurs  étrangers  que  se  disputaient  les  villes  universitaires* 
C'est  ainsi  que  le  droit  fut  enseigné  à  Grenoble,  d'abord  par  le  célèbre 
Gribaldi,  seigneur  de  Farges,  et  ensuite  par  Maître  Corras,  par  Jérôme 
Athénée,  par  Hector  Riquier,  par  Antoine  de  Govéa  et  par  Pierre 
Lorioz.  Mais  le  tout  n'était  pas  de  les  faire  venir,  il  fallait  les  payer,  et 
le  contrat,  appelé  «  conduite  >  —  conductio  —  que  la  ville  passait  avec 
eux  coûtait  fort  cher.  Ce  coulrat  ne  lut  pas  toujours  ponctuellement 
exécuté  de  la  part  de  la  ville  ;  de  là  est  venue,  nous  assure  M.  le  doyen 
Paul  Fournier,  la  mauvaise  réputation  des  «  conduites  de  Grenoble  ». 
Le  manque  d'argent  amena  des  dissensions  dont  surent  habilement 
profiter  les  voisins  et  rivaux  de  Valence.  En  156S,  par  lettres  patentes 


.—  488  — 

de  Charles  IX,  TUniversité  de  Grenoble  fut  réunie  à  celle  de  Valence,, 
ce  qui  équivalait  à  la  supprimer.  Elle  n'est  ressuscilée  qu^après  Ub 
Révolution,  lorsque  furent  créées  les  Facultés  de  droit,  des  sciences  et 
des  lettrée.  Outre  Thistoire  de  Tancienne  et  peu  glorieuse  Université 
de  Grenoble,  qu*a  écrite  avec  autant  de  science  que  de  talent  M.  Paul 
Fournier,  le  volume  du  centenaire  contient  Thistoire  de  la  Faculté  de 
droit  depuis  i805,  par  M.  Baileydier.  A  la  suite  se  trouve  une  impor- 
tante collection  de  documents  relatifs  à  Tancienne  Université,  classéa 
et  annotés  par  M.  Raoul  Busquet,  archiviste  de  la  ville  de  Grenoble» 
7.  —  La  ConstUulionàl  History^  de  William  Stubbs,  est  classique  en 
Angleterre  ;  elle  méritait  d'avoir  sa  place  dans  la  très  utile  «  Biblio- 
thèque internationale  de  droit  public  »,  publiée  sous  la  direction  de 
MM.  Max  Boucard  et  Gaston  Jèze.  William  Stubbs  est  un  des  hommes 
qui  ont  le  plus  étudié  le  moyen  âge  ;  il  fut  longtemps  professeur  à; 
rUniversité  d'Oxford,  et  il  y  est  mort,  revêtu  de  la  dignité  épiscopale. 
en  1S88.  Son  Histoire  constUuHonnelle  de  V Angleterre  se  compose  de 
trois  volumes  qui  ont  successivement  paru  de  1874  à  1878.  Cest  le 
fruit  d*un  prodigieux  labeur  et  d*une  érudition  puisée  aux  meilleures 
sources.  Par  «  constitution  >,  l'auteur  n'entend  pas  seulement  Torga* 
nisation  du  gouvernement;  ses  recherches  s'étendent  à  toutes  les 
blanches  du  droit  public  depuis  les  origines  de  la  nation  anglo- 
saxonne.  Pour  Stubbs,  l'élément  germanique  est  «  l'élément  créateur 
de  la   constitution  physique  et  politique  de  la  Grande-Bretagne  »  ;. 
aussi  remonte-t-il  jusqu'à  César  et  jusqu'à  la  Qermanie  de  Tacite  pour 
découvrir  les  premières  traces  du  système  constitutionnel  britannique. 
En  revanche,  l'élément  breton  lui  parait  n'avoir  apporté  dans  la  for- 
mation du  droit  anglais  qu'une  contribution  infinitésimale.  A  leur 
arrivée  en  Bretagne,  les  Saxons,  qui  n'avaient  pas  de  rois  chez  eux, 
fondèrent  sept  petits  États,  dont  les  chefs  prirent  le  titre  de  rois.  Telle 
fut  l'origine  du  pouvoir  royal,  qui  en  théorie  était  électif,  mais  devint 
en  fait  héréditaire.  La  conversion  de^  royaumes  saxons,  au  va»  siècle, 
fut,  d'après  Stubbs,  le  premier  facteur  de  l'unité  nationale.  Mais  l'uni- 
fication eut  moins  pour  cause  les  tendances  des  peuples  que  Tambition 
des  rois.  Les  invasions  danoises  la  favorisèrent.  La  guerre  continuelle 
donna  au  prince  qui  était  capable  de  la  conduire,  la  possession  et 
l'exercice  ininterrompu  du  commandement  militaire.  Et,  à  mesure 
que  le  royaume  s'unifiait,  le  pouvoir  royal  croissait.  Au  milieu  du 
x«  siècle,  lorsque  le  roi  Edgard  réunit  sous  son  sceptre  les  Angles,  les 
Saxons  et  les  Danois,  une  certaine  centralisation  régnait  déjà,  au  point 
qu'Edgard  jugea  nécessaire  d'interdire  le  recours  au  tribunal  du  Roi 
avant  que  l'on  n'eût  épuisé  les  moyens  d'obtenir  justice  dçvaiit  les- 
juridictions  locales.  Recherchant  quel  fut  l'efiet  de  la  conquête  nor- 
mande sur  le  caractère  et  la  consliiution  des   Anglais,  Stubbs  lui* 


—  489  — 

attribue  une  triple  influence  :  elle  donùa  une  nouvelle  vigueur  à  la 
nation  en  i^intioduisant  dans  le  cercle  des  intérêts  européens  et  en 
ramenant  à  jouer  un  rôle  sur  le  continent  ;  elle  stimula  le  développe- 
ment de  la  liberté  en  provoquant  une  réaction  des  nobles  et  des  puis- 
sants contre  la  tyrannie  du  roi  ;  elle  créa  un  nouveau  système  d'admi- 
nistration qui,  imposé  par  la  force,  assura  le  règne  de  Tordre  et 
habitua  les  dififérentes  classes  sociales  i  se  soumettre  à  la  loi.  L'étude 
des  formes  de  Tadminislration  sous  la  domination  normande  remplit 
la  plas  grande  partie  du  premier  volume  de  V Histoire  constitutionnelle 
de  Stubbs.  Le  Roi  gouverne  alors  avec.raide  des  grands  officiers  du 
palais,  du  graod  justicier  d'abord,  qui  est  ordinairement  un  évèque  et 
rempHt  les  fonctions  de  premier  ministre,  du  chancelier,  qui  succéda 
plus  tard  au  justicier,  du  trésorier,  qui  recevait  les  comptes  des  shériffs, 
du  chambellan,  du  sénéchal,  du  connétable  et  du  maréchal.  L'entou- 
rage de  la  Royauté  est  constitué  en  second  lieu  par  la  réunion  des 
principaux  barons  normands,  qui  forme  la  cour  du  Roi  ou  le  grand 
conseil.  Cette  assemblée  n'a  pas  alors  de  caractère  représentatif  ;  elle 
participe  néanmoins  à  l'autorité  législative.  C'est  avec  le  conseil  et  le 
ccmsentement  des  barons  que  Guillaume  le  Conquérant  réforma  les 
lots  d'Edouard  le  Confesseur  et  sépara  les  cours  ecclésiastiques  des 
cours  séculières*  Henri  I^,  qui  succéda  à  Guillaume  le  Roux  en  1100, 
reconnut,  dans  une  charte  publiée  le  jour  même  de  son  couronnement, 
qu'il  recevait  la  couronne  par  le  conseil  des  barons.  Il  semble  aussi 
que  déjà  le  Roi  soumettait  à  ses  barons  les  augmentations  d'impôts 
projetées  et  que  leur  assentiment  était  regardé  comme  nécessaire  pour 
en  légaliser  la  perception.  Mais  le  self-govemment  véritable,  le  droit 
pour  les  sujets  d'être  gouvernés  par  leurs  représentants,  n'existait 
alors  —  et  pour  les  francs  tenanciers  seulement,  non  pour  les  vilains 
—  que  dans  les  institutions  provinciales,  manoirs,  centaines,  comtés 
et  communes  urbaines.  A  la  fin  de  la  période  normande,  le  dévelop- 
pement des  villes  anglaises  était  très  avancé  ;  elles  s'étaient  libérées 
des  exactions  pécuniaires  des  shérifis  et  avaient  obtenu  des  chartes  qui 
reconnaissaient  leurs  libres  coutumes.  Des  gildes  ou  associations  de 
marchands  s'étaient  formées  et  contribuaient  à  créer  entre  les  habi- 
tants une  cohésion  plus  forte.  Une  nouvelle  période,  dite  angevine, 
commence  avec  Henri  II,  qui  était  le  fils  de  Godefroy,  comte  d'Anjou, 
et  de  Mathilde,  sœur  de  Henri  I<^.  Les  règnes  de  ce  roi  et  de  ses  fils, 
Richard  Cœur  de  Lion  et  Jean  sans  Terre,  furent  remplis  par  des 
discordes  religieuses  et  par  des  révoltes  féodales,  qui  aboutirent  à  la 
•  Grande  Charte  »,  imposée  à  Jean  par  les  barons,  en  1215.  Est-il  exact 
de  dire,  comme  le  fait  Stubbs,  que  c  la  Grande  Charte  fut  l'œuvre  de 
la  nation  entière,  de  l'Église,  des  barons,  et  du  commun,  agissant 
parfaitement  d'accord  pour  la  première  fois?  >  A  l'encontre  de  cette 


—  490  — 

appréciatioD,  trop  optimiste,  une  étude  impartiale  de  la  Grande  Charte 
a  fait  reconnaître  qu'elle*  fut  au  fond  un  acte  féodal,  ayant  surtout 
pour  but  de  protéger  la  noblesse  contre  les  ezaciions  financières  et  les 
violences  d'un  roi  cruel  et  tyrannique*  C^est  le  point  de  vue  auquel  se 
sont  placés,  depuis  Stubbs,  Sir  Fréd.  PoUock  et  M.  Maitland,  dans  leur 
Histoire  du  droit  anglais.  C'est  aussi  l'opinion  que  soutient  M.  Petit- 
Dutaillis,  professeur  de  l'Université  de  Lille,  dans  une  des  intéressantes 
études  historiques  qu'il  a  ajoutées  au  volume  dont  nous  rendons 
compte.  Ce  volume  s'arrête  à  la  Grande  Charte  ;  souhaitons  que 
M.  Lefebvre,  professeur  agrégé  du  lycée  de  Lille,  qui  a  bien  voulu  se 
charger  de  traduire  Touvrage  de  Stubbs,  parvienne  bientôt  à  inachè- 
vement de  la  tâche  difficile  qu*il  a  assumée,  au  double  profit  du  droit 
et  de  l'histoire.  '         ^ 

Droit  public.  —  8.  —  Quand  on  jouit  d'une  république  comme  celle 
que  nous  possédons,  il  est  tout  naturel  que  bien  des  gens  en  cherchent 
une  meilleure  :  on  est  invinciblement  porté  à  faire  comme  Jérôme 
Paturot.  De  là  Tintérèt  que  peuvent  avoir,  même  pour  d'autres  que 
pour  les  hommes  de  sciencOj^  des  livres  comme  celui  de  M.  Joseph 
Barthélémy  :  Le  Rôle  du  pouvoir  exécutif  dans  les  républiques  modernes, 
M.  Barthélémy  distingue  trois  types  difiéren^  du  pouvoir  exécutif 
dans  les  républiques  :  le  type  américain,  dans  lequel  Tezécutif  est 
indépendant  des  Chambres;  le  type  suisse,  qui  fait  de  l'exécutif  Tagent 
subordonné  du  pouvoir  législatif;  enfin  le  type  français,  qui  est  une 
combinaison  des  deux  autres,  par  l'amalgame  de  rirrespons&bilité 
présideixtielle  et  de  la  responsabilité  ministérielle.  Il  étudie  successi- 
vement ces  trois  systèmes.  Dans  la  première  partie,  consacrée  à 
l'étude  du  pouvoir  exécutif  aux  États-Unis,  il  montre  que  si  les  cons- 
tituants de  Philadelphie  ont  eu  la  sagesse  d'assurer  au  Président  de 
la  Confédération  une  réelle  indépendance  et  un  pouvoir  propre,  c'est 
que  déjà  la  pratique  des  États  particuliers  leur  avait  enseigné  l'inap- 
titude des  Chambres  à  tenir  les  rênes  du  gouvernement.  Ils  avaient 
appris  par  expérience  que  les  assemblées  politiques,  sans  discipline  et 
sans  chef,  inclinant  de  la  faiblesse  à  l'anarchie  et  de  l'anarchie  à  la 
corruption,  ont  peu  de  capacité  pour  le  bien  et  beaucoup  pour  le  mal. 
C'est  pourquoi,  d'une  part,  ils  ont  voulu  que  le  Président  de  l'Union 
fût  élu  par  le  peuple  et  non  par  le  Congrès  et,  d'autre  part,  qu'il 
dirigeât  efi'ectivement  l'administration  par  des  ministres  librement 
choisis.  On  ne  doit  pas  oublier  non  plus  tout  le  système  de  freins  et 
de  contrepoids  auquel  les  auteurs  de  la  constitution  américaine  ont  eu 
recours  pour  éviter  que  Tun  des  pouvoirs  n'empiétât  sur  les  attribu- 
tions de  l'autre.  Comprenant  fort  bien  que  la  séparation  des  pouvoirs 
a  pour  but,  non  de  les  rendre  indépendants  l'un  de  l'autre,  mais  bien 
plutôt  de  les  limiter  Tun  par  Tautre,  ils  ont  voulu  :  1*  que  les  États 


—  i9l  — 

particuliers  servent  de  contrepoids  au  gouvernement  fédéral  ;  2''  que  la 
Chambre  des  i^eprésentanls  soit  le  contrepoids  du  Sénat  et  le  Sénat  de 
la  Chambre;  2^  que  le  Président,  par  son  origine  populaire,  par  son 
droit  de  veto  et  par  toutes  ses  attributions  executives^  soit  le  contre- 
poids de  la  législature;  4<>  que  le  pouvoir  judiciaire  contrebalance  tout 
à  la  fois  le  législatif,  Texécutif  et  le  gouvernement  des  États...  Cette 
diffusion  des  pouvoirs  sauvegarde  les  droits  et  les  libertés  des  citoyens 
contre  les  usurpations  des  diverses  autorités.  M.  Barthélémy  montre 
aussi  par  l'histoire  des  États-Unis  et  plus  spécialement  par  celle  des 
dernières  années,  que  les  Présidents  de  TUnion  ont  usé  de  tous  les 
moyens  constitutionnels  pour  maintenir  leurs  prérogatives  et  exercer  - 
une  influence  personnelle  sur  la  marche  des  affaires  publiques.  Dans 
la  Confédération  suisse,  la  situation  est  tout  autre  :  le  pouvoir  exécutif 
appartient  à  un  conseil  et  non  à  un  seul  homme  ;  on  a  même  contesté 
au  Président  du  Conseil  fédéral,  élu  pour  un  an  seulement,  la  qualité 
de  chef  de  TËtat.  Le  Conseil  fédéral  lui-môme  n*est  que  le  délégué  des 
Chambre^,  qui  peuvent  réformer  ses  décisions.  Bien  que  ce  système, 
qui  fait  de  Texécutif  le  simple  agent  du  pouvoir  législatif,  soit  plus 
conforme  à  la  théorie  du  gouvernement  populaire,  il  faut  noter  cepen- 
dant qu^en  Suisse  les  partis  les  plus  avancés  demandent  que  le  Conseil 
fédéral  soit  élu  directement  par  le  peuple;  si  ce  mode  d'élection  était 
adopté,  il  aurait  certainement  pour  effet  d'accroître  Tautorité  du  Conseil 
exécutif.  Il  faut  encore  observer  que  les  membres  de  ce  Conseil  sont 
élus  pour  trois  ans  et  que  Tusage  est  de  les  réélire  quand  ils  ne 
demandent  pas  eux-mêmes  à  se  retirer.  Ils  sont  ainsi  en  fait  beaucoup 
plus  indépendants  de  la  majorité  parlementaire  que  nos  ministres 
français.  Dans  notre  constitution  de  1875,  Texécutif  a  toutes  les  appa- 
rences de  la  force,  mais  il  n'en  a  que  les  apparences.  Le  Président  de 
la  République  française  est,  de  tous  les  présidents,  celui  dont  le  mandat 
est  le  plus  long;  il  est  irresponsable  et  il  est  armé  du  droit  de  dissolu- 
tion ;  seulement,  à  raison  même  de  son  irresponsabilité,  il  ne  peut  user 
du  droit  de  dissolution  qu*au  moyen  d'un  ministère  responsable.  En 
fait,  il  n'est  rien  ;  comme  Ta  dit  M.  Casimir  Périer  en  se  retirant,  tout 
son  rôle  se  réduit  à  la  présidence  des  solennités  nationales.  On  propose, 
pour  relever  son  prestige  et  lui  donner  plus  d'action,  de  le  faire  élire, 
sinon  par  le  suffrage  universel,  du  moins  par  un  collège  composé  de 
délégués  des  conseils  généraux  associés  aux  membres  du  Parlement. 
M.  Barthélémy  se  montre  favorable  à  cette  réforme.  Nous  croyons 
qu'elle  serait  inefficace  ;  ce  n'est  pas  Tautorité  du  Président  qui  a 
besoin  d'être  augmentée  ;  c'est  l'omnipotence  des  Chambres  qu'il  faut 
restreindre  par  une  application  réelle  et  sincère  de  la  séparation  des 
pouvoirs. 
9.  —  On  a  dit  souvent  que  les  Anglo-Saxons  n'ont  pas  de  droit  admi- 


—  492  — 

nislratif.  Gela  est  vrai  en  ce  sens  qu^en  Angleterre  et  aux  États-Unis, 
où  les  pouvoirs  sont  séparés»  Tautorilé  administrative  est  régie  par  le 
droit  commun  et  soumise  aux  tribunaux  ordinaires.  Mais  elle  n'en  a 
pas  moins  ses  règles  propres.  Aux  États-Unis,  ces  règles  ne  sont  pas 
absolument  identiques  dans  tous  tous  les  États  de  TUnion  ;  elles  pré- 
sentent néanmoins  de  grandes  analogies,  qui  tiennent  à  leur  commu- 
nauté d*origine,  puisque  ce  sont  les  institutions  anglaises  qui  ont  généra 
ralement  servi  de  modèle  à  celles  que  les  premiers  colons  ont  fondées 
sur  le  sol  américain.  Les  mêmes  principes  ont  également  présidé  à  Tor- 
ganisation  de  Tadminislration  fédérale.  On  pourra  8*en  faire  une  idée 
enlisantlellvreduprofesseur Frank  Goodnow,  de  Columbla  Collège, dont 
la  traduction,  due  à  MM.  A.  et  Gaston  Jëze,  vient  de  paraître  dans  la 
«  Bibliothèque  internationale  de  droit  public  ».  Le$  Principes  du  droit 
administratif  des  ÉlatS'-Unis.  Cet  ouvrage  est  divisé  en  six  livres,  qui 
traitent  :  de  la  séparation  des  pouvoirs,  de  l'administration  centrale,  de 
Tadministration  locale,  des  fonctions  publiques  considérées  au  point 
de  vue  des  droits  et  des  devoirs  des  fonctionnaires,  des  méthodes  et 
des  formes  de  l'action  administrative,  et  enfin  du  contrôle  exercé  sur 
Tadministration  tant  par  les  agents  supérieurs  que  par  les  tribunaux 
et  par  les  pouvoirs  législatifs.  Tout  en  faisant  connaître  le  droit  en 
vigueur,  Fauteur  prend  soin  généralement  de  remonter  aux  causes  his- 
toriques qui  rexpliquent.  C'est  ainsi  qu'il  montre  comment  les  formes 
primitives  de  Tadministration  locale  dans  les  colonies  anglaises  se  sont 
perpétuées  dans  les  circonscriptions  diverses,  suivant  les  régions:  le 
town  dans  la  Nouvelle- Angleterre  ;  le  comté  dans  le  Sud.  On  trouve 
encore  aujourd'hui  dans  le  town  de  la  Nouvelle-Angleterre  un  town 
meeting,  composé  des  électeurs  du  town,  qui  élit  les  fonctionnaires,  vote 
les  crédits  et  les  impôts  ;  la  sphère  d'action  du  town  meeting  diflère 
d'ailleurs  notablement  dans  les  divers  États.  Là  où  le  town  réunit 
presque  toute  Tautorité,  le  comté  a  une  faible  importance;  ce  n'est 
guère  qu'une  circonscription  administrative.  Bans  les  autres  parties  des 
États-Unis,  non  seulement  le  comté  est  important,  mais  encore  il  y  a. 
une  autorité  de  comté,  généralement  élue  par  le  peuple  et  investie  de 
larges  pouvoirs.  Dans  les  villes,  l'administration  reposait  à  l'origine 
sur  un  conseil,  qui  réunissait  tous  les  pouvoirs  municipaux.  A  partir 
de  1830,  le  maire,  qui  n'était  d'abord  que  le  président  du  conseil,  fut 
élu  séparément  par  le  peuple  ;  à  côté  de  lui,  des  chefs  de  service  ont 
acquis  à  leur  tour,  grâce  à  l'élection  populaire,  une  certaine  indépen- 
dance ;  mais  aujourd'hui  dans  beaucoup  de  villes  est  adopté  le  mayor 
System^  qui  accorde  au  maire  le  droit  de  nommer  tous  ou  presque  tous 
les  chefs  de  service,  à  l'exception  du  chef  du  service  financier,  qui  est 
élu.  La  durée  des  fonctions  du  conseil  et  du  mayor  varie  entre  deux  et 
quatre  années.  —  A  la  suite  de  la  traduction  du  livre  du  professeur 


I 

I 


—  493  — 

I 

Goodnow  sur  les  PriJicipes  du  droit  administratif,  se  trouve  nû  impor- 
taoi  appendice  tiré  d'un  autre  ouvrage  du  même  auteur  sur  la  respon- 
sabilité des  municipaliiés  en  droit  américain. 

Ouvrages  divers.  —  10.  —  M.  Émiie  Ollivier  a  publié  en  1886  un 
Nouveau  manuel  du  droit  ecclésiastique  français^  qui  s^appliquait  à  la 
législation  concordataire.  Ce  volume  contenait,  depuis  la  Pragmatique 
Sanction  de  Charles  YII  jusqu'au  décret  de  1885  désaffectant  le  Pan- 
théon, tous  les  actes  importants  édictés  pendant  les  derniers  siècles, 
soit  par  Tautoritè  ecclésiastique,  soit  par  le  gouvernement  civil.  Dans 
la  préface  et  dans  les  commentaires  placés  à  la  fin  du  volume,  Téminent 
auteur  faisait  ressortir  une  contradiction  singulière  entre  Tesprit 
vraiment  large  du  Concordat  et  la  plupart  des  lois  et  décrets  qui  l'ont 
suivi,  lesquels,  pour  permettre  à  TÉtat  de  dominer  sur  TÉglise,  réta- 
blissaient dans  une  notable  mesure  Tunion  entre  le  trône  et  Tautel, 
contrairement  aux  principes  de  1789.  Cette  contradiction  s'est  perpétuée 
jusqu'au  moment  où  TEtat  lui-même,  de  sa  seule  initiative,  a  brisé  le 
Concordat,  sans  pour  cela  renoncer  à  tenir  TÉglise  sous  sa  dépendance. 
Dans  un  second  volume,  que  M.  Emile  Ollivier  vient  d'ajouter  au 
premier,  se  trouvent  tous  les  documents  qui,  depuis  le  pontificat  de 
Léon  XIII,  sont  intervenus  sur  les  divers  incidents  de  la  lutte  religieuse 
et  enfin  la  loi  sur  la  séparation  de  l'Église  et  de  l'État  et  ses  suites.  En 
té! e  de  ce  nouveau  volume,  M.  Ollivier  constate  que  l'Église  catholique, 
bien  loin  de  s'être  montrée  l'ennemie  de  la  troisième  République, 
4^omme  les  hommes  du  parti  républicain  n'ont  guère  cessé  de  l'en 
accuser,  a  fait  au  contraire  les  plus  grands  efforts  pour  séparer  sa  cause 
de  celle  des  partis  hostiles  à  ce  régime.  Malgré  tout,  la  République  n'a 
pas  désarmé.  Enhardie,  au  contraire,  par  cette  longanimité,  elle  a 
frappé  d'autant  plus  fort  que  l'Eglise  lui  concédait  davantage  :  t  elle 
a  détruit  son  enseignement,  chassé  ses  religieux,  fermé  ses  écoles,  mis 
le  sac  au  doc  des  séminaristes,  prêché  partout  la  haine  ou  le  mépris  de 
sa  doctrine,  et  finissant  un  peu  à  l'étourdie  par  où  l'on  avait  craint 
qu'elle  ne  commençât,  elle  a  dénoncé  le  Concordat  et  supprimé  le 
budget  des  cultes.  »  Ce  sont  les  documents  marquant  les  étapes  de  cette 
guerre  sans  trêve  ni  merci,  menée  depuis  trente  ans  par  la  République 
contre  l'Église  de  France,  que  M.  Emile  OUivi^  a  réunis  dans  le 
second  volume  de  son  Manuel.  A  la  fin  se  trouvent  quelques  études  où 
l'ancien  ministre  de  Napoléon  III  exprime  son  opinion  sur  les  consé- 
quences qu'aura  pour  la  France  la  séparation  de  l'Église  et  de  l'État, 
Suivant  lui,  les  catholiques  doivent  se  mettre  résolument  en  face  du 
principe  de  la  séparation  et  eu  réclamer  l'application  sincère  et  loyale  : 
la  loi  de  190B  violait  ce  principe,  tout  en  le  proclamant,  puisqu'elle 
prétendait  encore  enfermer  l'Eglise  dans  le  cercle  étroit  des  associations 
cultuelles.  La  conclusion  d'un  nouveau  concordat  est  une  chimère 


—  49i  — 

irréalisable  duns  Tétat  actuel  des  esprits.  Ce  n'est  donc  que  par  la 
liberté,  enfin  accordée  à  TÉglise,  que  pourra  se  faire  la  pacification 
religieuse. 

11.—  M.  Lucien  Crouzil  présente,  sous  le  titre  de  :  Im  Liberté  cPasso- 
dation,  un  commentaire  de  la  loi  du  l*''*  juillet  1901,  «composé  surtout, 
dit^il,  à  Tusage  des  catholiques  ».  S'il  est  vrai  que  toute  une  partie  de 
la  loi  de  1901  ait  pour  but  de  mettre  hors  du  droit  commun  et  de  la 
liberté  les  congrégations  religieuses,  on  doit  reconnaître  cependant 
que  les  catholiques  peuvent  encore  tirer  un  très  grand    parti   des 
diâpositions  vraiment  libérales  de  cette  loi,  qui  leur  permettent  de 
s'unir,  de  se  concerter,  d'agir  de  toutes  façons  pour  maintenir  leurs 
droits  et  développer  leur  influence.  Le  malheur  est  que,  même  en 
dehors  des  congrégations,  dès  qu'une  association  revêt  un  certain 
caractère  religieux,  elle  ne  jouit  plus  complètement  du  droit  commun. 
Par  exemple,  une  association  quelconque,  régulièrement  déclarée,  peut 
recevoir  des  subventions  de  l'État,  des  départements  ou  des  communes, 
mais  s'il  s'agit  d'une  association  ayant  pour  but  de  soutenir  une  école 
libre  ou  une  œuvre  ayant  un  caractère  confessionnel,  toute  subvention 
est  interdite.  De  plus,  outre  les  impôts  ordinaires  et  de  mainmorte  qui 
frappent    toutes    les   associations    déclarées   ou  reconnues    d'utilité 
publique,  les  associations  ayant  un  but  religieux  sont  encore  soumises, 
par  une  interprétation  abusive  de  la  Cour  de  cassation,  à  l'impôt  sur  le 
revenu  et  à  la  taxe  d'accroissement  édictés  contre  les  congrégations. 
Enfin,  toute  association  formée  pour  subvenir  aux  frais,  à  l'entretien  et 
à  l'exercice  public  du  culte  est  assujettie  aux  règles  spéciales  des 
associations  cultuelles  organisées  par  la  loi  du  9  décembre  1905  et  que 
rÉglise  n'a  pu  tolérer...  En  face  de  telles  embûches  on  comprend  très 
bien  que  les  catholiques   français  témoignent  eu  ce  moment  d'une 
certaine  défiance  envers  cette  prétendue  c  liberté  d'association  »  de  la 
loi  de  1901,  qui  a  ouvert  pour  eux  l'ère  de  la  tyrannie  et  de  la  spoliation. 
Et  cependant,  quelles  que  soient  les  entraves  qu'une  législation  sectaire 
oppose  à  l'exercice  de  leurs  droits  légitimes,  ils  n'en  doivent  pas  moins 
user  de  ces  droits  pour  la  défense  de  leurs  croyances  et  la  revendication 
de  leurs  libertés.  Le  livre  de  M.  Lucien  Crouzil  leur  fournira  notamment 
des  modèles  de  statuts  pour  l'organisation  d'associations  de  pères  de 
famille,  en  vue  de  sauvegarder  la  foi  de  leurs  enfants.  Avec  la  tournure 
de  plus  en  plus  impie  que  prend  l'enseignement  public,  de  telles 
associations  ne  tarderont  pas  à  s'imposer  comme  une  nécessité. 

12.  —  Gomme  le  dit  M.  Henri  Langlois,  dans  son  livre  sur  le  Contrat  de 
travail,  <  ce  contrat  est  le  terrain  sur  lequel  se  livre  la  balaUle  entre 
employeurs  et  employés,  et  cette  bataille  elle-même  n'est  que  la  phase 
moderne  de  la  lutte  des  classes.  »  L*étude  du  contrat  de  travail  présente 
ainsi  un  intérêt  puissant,  surtout  quaud  elle  est  faite  non  pas  seulement 


/ 


au  point  de  vue  juridique,  mais  aussi  au  point  de  vue  économique 
et  social.  M.  Laqglois  analyse  parfaitement  les  causes  qui  tendent  à  la 
transformation  du  vieux  contrât  de  louage  d'ouvrage  réglementé  par  le 
code  civil.  Juridiquement  les  parties  contractantes  sont,  d'une  part,  le 
maître,  d'autre  partchaqueouvrier:ilyaautantdecontratsqued*ouvriers. 
Mais  en  réalité,  dans  Tétat  actuel  de  l'industrie,  le  contrat  du  côté  des  ou- 
vriers a  un  caractère  collectif,  et  les  conditions  faites  à  chacun  d'eux 
dépendent  de  celles  acceptées  par  tous  les  autres.  Cette  antinomie  entre  le 
contrat  juridique  et  la  réalité  économique  doit  fatalement  engendrer 
des  conflits.  Les  difficultés  qui  peuvent  surgir  existeront  non  pas  séu* 
lement  entre  le  patron  et  l'ouvrier  cocontractant,  mais  de  plus  entre  le 
patron  et  une  entité,  la  collectivité  de  ses  ouvriers,  qui  cependant  n'a 
pas  directement  contracté.  Ce  ne  sont  plus  seulement  deux  personnes, 
mais  trois,  qui  doivent  se  mettre  d'accord.  Avant  de  rechercher  les 
moyens  proposés  pour  étahlir  Taccord,  M.  Langlois  expose  l'état  du 
conflit.  Entre  les  revendications  ouvrières  et  les  intérêts  patronaux, 
l'État  est  un  arbitre  tout  indiqué.  Il  intervient  par  les  lois  sur 
la  police  du  travail,  par  les  tarifs  de  douane,  par  la  fixation  d'un  mini- 
mum de  salaire,  par  la  limitation  du  temps  de  travail.  Son  inter- 
vention a  aussi  pour  but  de  remédier  aux  infortunes  qui  frappent 
les  travailleurs.  En  dépit  de  l'influence  légitime  que  TËtat  peut 
ainsi  exercer,  le  conflit  ne  persiste  pas  moins  et  souvent  il  se  mon- 
tre à  l'état  aigu  dans  les  batailles  ent»re  ouvriers  et  patrons,  c'est-à- 
dire  dans  les  grèves.  M.  Langlois  étudie  à  ce  sujet  les  procédés  par 
lesquels  on  peut  mettre  fin  aux  grèves,  les  systèmes  de  conciliation  et 
d'arbitrage.  Mais  ce  sont  là  seulement  des  incidents  de  la  lutte.  Existe- 
t-il  des  remèdes  généraux  pour  rétablir  une  paix  dui*able  ?  M.  Langlois 
divise  en  trois  groupes  tous  les  remèdes  qui  ont  été  préconisés.  Ceux 
du  premier  groupe  laissent  subsister  le  contrat  de  travail  sans  modifier 
ses  caractères,  mais  en  essayant  d'adoucir  ses  clauses  :  ce  sont  les 
oeuvres  charitables,  les  institutions  patronales,  les  unions  de  patrons  et 
d'ouvriers  dans  des  syndicats  mixtes,  imités  des  anciennes  corporations. 
Ces  remèdes,  suivant  M.  Langlois,  apportent  des  atténuations  fort  utiles, 
mais  laissent  subsister  le  principe  des  conflits,  et,  à  ce  titre^  on  peut  les 
appeler  «  remèdes  inefTicaces  ».  Les  remèdes  du  second  groupe  sont, 
au  contraire,  radicaux  :  ils  ne  voient  la  solution  que  dans  la  disparition 
même  du  contrat  de  travail  ;  ils  prétendent  abolir  le  salariat  et  le  rem- 
placer par  la  participation  des  ouvriers  aux  bénéfices,  par  l'organisation 
•de  sociétés  coopératives,  par  la  socialisation  des  moyens  de  production 
et  le  collectivisme.  Condamnés  jusqu'ici  par  l'expérience,  difficilement 
applicables  sur  une  vaste  échelle,  ces  remèdes  sont  considérés  par 
M.  Langlois  comme  a  utopiques  ».  Un  troisième  groupe  de  solutious 
laisse  subsister  le  contrat  de  travail,  mais  en  modifie  les  bases  et 


—  496  — 

cherche  rapaisement  dans  l'accord^  enlre  le  caractère  juridique  et  le 
caractère  économique  du  contrat.  Aux  contrats  individuels  seraient 
substitués  des  contrats  collectifs  entre  les  patrons  et  les  syndicats 
ouvriers.  Les  syndicats  actuels  finiraient  par  se  transformer  en  sociétés 
ouvrières  de  production  de  main-d^œuvre.  Ce  système  ne  ferait  sans 
doute  pas  disparaître  la  lutte  des  classes,  qui  est  de  tous  les  temps, 
mais  il  Torgaolserait  et  la  rendrait  plus  tolérable. 

13.  •—  M.  Pierre  Gillet,  ancien  élève  de  l'École  polytechnique,  docteur 
en  droit,  dans  une  étude  sur  le  Rachat  des  compagnies  de  chemins  de 
fer  en  France^  s'est  proposé  de  faire  abstraction  de  toute  idée  politique 
et  de  discuter  la  question  du  rachat  au  seul  point  de  vue  juridique  et 
économique.  Il  expose  d*abord  quelle  a  été  révolution  de  la  politique 
française  en  matière  de  chemins  de  fer  depuis  Torigine  jusqu'à  nos 
jours.  Dans  les  premières  années  et  jusqu'en  1851,  on  hésitait  entre  le 
régime  de  la  construction  et  de  l'exploitation  par  TÉtat  et  celui  de  la 
concession  à  des  sociétés.  Mais  à  partir  de  l'établissement  du  second 
Empire,  les  concessions  se  multiplièrent,  leur  durée  fut  portée  à  99  ans, 
^t  les  sociétés  primitives  fusionnèrent  pour  former  les  six  grandes 
compagnies  qui  existent  encore  aujourd'hui.  En  1859,  à  la  suite  d'une 
crise  commerciale  dont  les  voies  ferrées  avaient  subi  le  contre*coup,  le 
gouvernement,  pour  favoriser  rétablissement  de  nouvelles  lignes, 
accorda  aux  compagnies  une  garantie  d'intérêts  applicable  seulement 
aux  lignes  du  nouveau  réseau.  C'est  le  même  système  de  garantie 
d'intérêts  qui  a  été  adopté,  d'une  manière  plus  générale,  en  1883, 
lorsque  l'État,  renonçant  à  poursuivre  plus  avant  la  construction  trop 
dispendieuse  de  toutes  les  lignes  comprises  dans  le  fameux  plan 
Freycinet,  se  déchargea  de  cette  vaste  entreprise  sur  les  compagnies. 
L'éventualitédurachatdescheminsdefer  par  rÉtata  été  prévue  dèsl857, 
dans  le  cahier  des  charges  commun  à  toutes  les  compagnies;  lesprin- 
cipales  conditions  du  rachat  y  sont  même  précisées,  mais  certaines  de 
ces  conditions  ont  été  modifiées  par  les  conventions  de  1859  et  de  1883  : 
de  là  des  difficultés  et  des  controverses  dont  on  trouve  un  clair  et 
judicieux  résumé  dans  l'ouvrage  de  M.  Gillet.  Après  avoir  examiné 
comment  se  réglerait  le  rachat  au  point  de  vue  financier,  M.  Gillet 
jette  un  coup  d'oeil  sur  le  régime  des  voies  ferrées  à  Tétranger,  parti- 
culièrement en  Suisse  et  en  Italie,  où  Texploitation  par  l'État  a  pré- 
valu et  n'a  nullement  donné  les  heureux  résultats  qu'on  s'en  était 
promis.  «  Il  ne  nous  parait  pas  douteux,  dit-il  dans  sa  conclusion,  que 
ce  qui  s'est  passé  à  l'étranger  se  reproduirait  en  France,  si  jamais' nos 
chemins  de  fer  devaient  passer  aux  mains  de  TÉlat.  Les  promesses  de 
réduction,  de  simplication  des  tarifs,  seraien-t  aussi  peu  tenues  par 
notre  gouvernement  qu'elles  l'ont  été  par  les  gouvernements  étrangers. 
L'esprit  de  fiscalité,  la  cherté  de  l'exploitation  par  l'État,  une  régie* 


r 


—  497  — 

mentation  excessive  du  travail  des  agents,  empêcheraient  d'ailleurs 
quVlles  le  soient.  £t,  en  admettant  que  roi>  n'ait  pas  à  constater  et  à 
subir  des relôvemants  de  tarifs,  il  est  très  vraisemblable  que  la  poli- 
tique d'abaissement  des  prix  de  trc'nsport  pratiquée  avec  suite  et  avec 
méthode  paf  les  compagnies,  serait  vite  abandonnée.  L*exemple  de 
rélranger  justifie  (|u  moins  pleinement  cette  opinion  ». 

14.  —  Le  Manuel- formulaire  de  V enregistrement ^  des  domaines  et  du  • 
timbrCy  par  M.  Jules  Gaslillon,  est  d'usage  courant  dans  Tadminislration 
de  Tenregistrement.  Mais  il  peut  èire  utile  aussi,  en  dehors  de  cette 
administration,  à  toutes  les  personnes  qui,  soit  pour  l'exercice  de  leur 
profession,  soit  pour  la  gérance  de  leur  fortune,  ont  de  fréquents 
rapports  avec  le  seigneur  Fisc.  Plus  on  va,  plus  les  exigences  de  ce 
seigneur-là  augmentent,  et  plus  aussi  les  lois  iiscales  se  compliquent. 
Chaque  année,  la  loi  des  finances  ajoute  quelques  dispositions  nou- 
ve4les  à  la  multitude  de  celles  qui  enserrent  déjà  les  contribuables  sous 
leur  réseau  inextricable.  Chaque  année  aussi,  ou  plutôt  chaque  jour,  la 
jurisprudence  des  iribunaujc  eniremôle  de  nouvelles  distinctions  et 
sous-distinctions  Tinlerprétation,  déjà  si  emmêlée,  des  lois  anciennes 
et  récentes.  Ah  !  que  nous  sommes  loin  aujourd'hui  des  lois  simples 
cl  brèves  que  réclamait  Napoléon  I  Pour  se  reconnaître  dans  ce  dédale, 
des  manuels  bien  faits  et  régulièrement  tenus  à  jour  sont  indispen- 
sables. Nous  avons  déjà  signalé  les  mérites  de  celui  de  M.  Jules  Caslil- 
Ion,  lorsqu'en  ont  paru  les  premières  éditions.  Constatons  seulement 
qu'à  la  cinquième  est  joint  un  précis  de  manutention  et  de  comptabi- 
lité, où  les  matières  sont  réparties  par  ordre  alphabétique  comme  dans 
le  corps  de  l'ouvrage.  Rappelons  aussi  que  la  Librairie  générale  de  droit 
et  de  jurisprudence,  qui  est  l'éditeur  de  ce  Manuel,  publie  deux  fois  par 
an  des  annotations  sur  papier  gommé,  destinées  à  être  collées  en 
marge  des  articles  sur  lesquels  sont  intervenues  des  lois  ou  des  déci* 
sions  nouvelles. 

15.  —  Il  paraît  que  les  commissions  municipales  chargées  d'établir 
les  listes  électorales  s'acquittent  généralement  fort  mal  de  leur  mission  ; 
elles  manquent  presque  toutes  de  compétence  et  d'impartialité.  On  le 
soupçonnait  ;  mais  un  professeur  de  la  Faculté  de  droit  de  Lyon, 
M.  Edouard  Lambert,  l'a  positivement  constaté;  il  a  fait  part  de  sa 
découverte  à  ses  concitoyens,  dans  une  conférence  qu'il  a  ensuite 
publiée  sous  ces  titres  sensationnels  :  VOppression  des  humbles  par  le 
droit.  Les  Inégalités  de  classe  en  matière  d^électorat  politique.  Les  abus 
contre  lesquels  M.  Edouard  Lambert  s'élève  sont  au  nombre  de  quatre: 
i^  Les  commissions  municipales  ne  motivent  pasleursdécisions;  Scelles 
exigent,  pour  Tinscription  sur  la  liste  électorale,  une  résidence  de  six 
xnois,  même  des  électeurs  qui  ont  transporté  leur  doniicile  réel  dans  la 
commune  et  qui,  par  ce  fait,  ont  le  droit  d'être  inscrits  immédiatement;  * 

Juin  1907.  T.  CIX.  32. 


—  498  — 

3^  elles  réclament,  de  tout  électeur  demandant  à  ^tre  inscrit,  la  preuve 
de  sa  radiation  sur  Tancienne  liste  où  il  figurait;  4<>  elles  opèrent  elles- 
mêmes  des  radiations  d'office,  sans  veiller  à  ce  que  les  intéressés  ea 
soient  avertis.  M.  Edouard  Lambert  estime  que  tous  ces  abus  tournent 
surtout  au  détriment  des  prolétaires  socialistes  et  autres  électeurs  du 
bloc,  qui  sont,  comme  chacun  sait,  les  éternelles  victimes  des  machi- 
nations réactionnaires.  Il  reconnaît  cependant  que  les  mêmes  irrégu- 
larités se  commettent  dans  les  communes  radicales,  non  moins  que 
dans  les  communes  conservatrices.  Pour  y  remédier,  il  propose  d'orga- 
niser des  associatioas  qui  se  chargeraient  de  reviser  les  opérations  des 
commissions  et  d'en  poursuivre  le  redressement.  Ce  conseil  mérite 
d*ètre  recommandé  à  tous  les  partis.  S'il  était  suivi,  M.  Edouard  Lam* 
bert  nous  permettra  de  douter  que  ce  serait  le  parti  du  bloc  qui  ea 
profiterait  le  plus.  -  Maurice  Lambert. 

s       — — ^— ^— — — 

OUVRAGES  POUR  LA  JEUNESSE 

Romans,  contes  et  nouvelles.  —  i.  Jumelles,  par  M.  Maryan.  Paris,  HcDri  Gautier, 
s.  d.,  io-12  de  301  p.,  3  fr.  —  2.  Part  à  deux,  par  Albkrich-Chabrol.  Paris, 
Hachette,  s.  d.,  in-i2  allongé  de  462  p.,  avec  une  grav.,  8  fr.  50  —  3.  Le  Mirage, 
P3ir  Paul  Bèral.  Paris,  Hachette,  s.  d.,  in-i2  allongé  de  317  p.,  avec  12  grav., 
3  fr.  50.  —  4.  L'Aumône  fleurie^  par  B.  de  Buxy.  Paris,  Henri  Gautier,  s.  d.,  in-12 
de  320  p.,  3  fr.  —  5.  Les  Medlicotts,  par  Cdrtis  Yorke  ;  Irad.  de  l'anglais  par 
Valy  Jacques.  Paris,  Hachelte,  s.  d.,  in-16  allongé  de  344  p.,  illustré,  3  fr.  50.  — 
6.  Le  Joujou  de  la  DauphinCy  par  Arthur  Dourliac.  Paris,  Henri  Gautier,  s.  d., 
iû-i2  de  3^0  p.,  3  fr.  —  7.  Sœur  Guénole\  par  Kenavo.  Paris,  Henri  Gautier,  s.  d., 
iQ-12  de  314  p.,  3  fr.  —  8.  Le  Trésor  de  Rochemonde,  par  Jean.vb  de  Lias.  Paris, 
Henri  Gautier,  s.  d.,  in-12  de  3^0  p.,  3  fr.  —  9.  Ames  fortes^  par  Oscar  de  Kerbnzv. 
Paris,  Lelhielleux,  s.  d.,  in-12  de  292  p.,  3  fr.  50.  —  10  Le  Secret  de  Saint- Remy^ 
par  Lucie  des  Ages.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-12  de  241  p.,  2  fr.  —  11.  Sous  Vécorce, 
par  M™*  Chéro.n  de  la  Bruyère.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-12  de  288  p.,  3  fr.  —  12. 
Amies  de  pension,  par  F.  de  Noce.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-J2  de  281  p.,  3  fr.  — 
13.  L'Ouvrière^  par  Stanislas  de  Saint- Loup.  Paris,  Haton.  1907,  in-13  de  356  p., 
s.  d.,  3  fr.  —  14.  Fleurs  et  parfums^  souvenirs  et  n^cils  T.  H.  OEuvre  des  Orplie- 
lins-apprenlis  d'Auteuil,  s.  d.,  in-12  de  301  p.  —  15.  Le  Chevalier  de  Notre-Dame, 
par  Jean  Teixcey.  Paris,  Lethielleux,  s.  d.,   in-8  dr*.  291  p.,   avec  24  grav.,  3  fr.  50. 

—  16.  Mes  Petits  GatSy  histoires  vécues^  par  Un  vicaiie  de  campagne.  Paris  et 
Lyon,  Beaiichcsne,  1907,  in-12  de  viii-ii-142  p.,  2  fr.  50  —  17.  La  Fille  du  son- 
weur,  par  Élianb  de  Kernac.  Paris,  Savaèt»j,  s.  d.,  in  8  de  132  p.,  2  fr.  —  18- 
Monsieur  le  maître  du  Chdfelmontj  par  B.  de  Buxy.  Paris,  Henri  (Jautier,  s.  d., 
in-i2  de  322  p.,  3  fr.  —  19.  Cœur^de-Roi,  par  Charles  PolbV.  Paris,  Hatier,  s.  d.^ 
in-12  allongé  de  327  p.,  illustré,  3  fr.  50.  -^  20.  Un  (ont^  bleu,  par  Hknri  Ardel. 
Paris,  Hdtier,  s.  d.,  in-12  allongé  de  324  p.,  illustré,  3  fr.  50.  —  21.  Au-delà  du 
cœur  y  par  Albert  de  Bersaugourt.  Paris,  Vie  et  Araat,  1907,  iu-12  de  337  p.,  3  fr.  50. 

—  22.  L'Ame  qui  se  dotnie,  par  Robert  Havard  de  la  Monta(i.ne.  Paiis,  Lethielleux, 
s.  d.,  in-12  de  318  p.  3  fr.  50.  —  23.  MonOy  par  M.  Aigueperse  Paris,  Plon-Nourrit, 
s.  d.,  in-16  de  262  p.,  3  fr.  50.  —  24.  Les  Confessions  de  Louisa  Hurnaty  par 
M.  Gonfaz.  Paris,  Édition  du  Creuset,  1907,  in-16  de  ix-281  p.,  8  fr.  —  25.  Le 
Coffm-fort  vivant,  par  Frédéric  Mauze.ns.  Paris,  Flammarion,  s.  d.,  in -18  de 
.306  p.,  3  fr.  50. 

PiÈiiiîs  DE  THÉÂTRE.  —  1.  Théâtre  pour  les  jeunes  filles^  par  Maurice  Bouchor.  Paris, 
Colin,  1906,  in-18  de  295  p.,- broché,  3  fr.  50;  relié,  4  fr.  50  —  2.  Sainte  Hélène^ 
ou  le  Triomphe  de  la  Croix,  drnme,  par  Jehan  Grech.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-12 
de  lOi  p.,  1  fr.  —  3.  Le  Marchand  d'automates,  opérette,  par  Ch.  Le  Roy-Villars. 


M. 


—  499  — 

Paris,  Bricon  et  Lesot,  1906,  in-i2  de  108  p.,  avec  la  musique  de  A  Le  Roy,  gr.  in-8 
de  2i  p.,  3  fr.  —  4.  Dans  le  train  de  Saint- Brieuc !  monologue,  par  L.  Vilain.  Paris, 
llatoo,  s,  d.,  in-12  de  8  p.,  0  fr.  50.  —  5.  Mademoiselle  «  Bagout  «,  monologuei 
par  L.  Vilain.  Paris,  Haton,  s.  d.,  iii-12  de  8  p.,  0  fr.  50.  —  6.  Cahj  la  hohé^ 
mienne,  drame,  par  l'abbé  LÉOLisg.  Paris,  Haton,  1906,  in-12  de  51  p.,  1  fr.  —  7. 
La  Mouette,  légende  de  mer,  par  Hbnri  Ciiantrel.  Paris,  [lalon,  s.  d.,  in-12  de  6  p., 

0  fr.  50.  —  S.  Le  Dernier  Brigand,  comédie,  par  Ervy  db  Myrpa.  Paris,  Hatoo, 
8.  d.,  in-12  de  45  p.,  1  fr.  —  9.  Bamboulasse^  comédie  par  A.  Saulnibr.  Paris, 
Haton,  s.  d.,  in-12  de  70  p.,  1  fr.  —  10.  Jeanne  Hachette,  drame,  par  Pabbé  A. 
SocKBEL.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-i2  de  68  p.,  1  fr.  —  11.  Miriam^  la  fille  du  pharisien, 
drame  par  l'abbé  Gratieux.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-16  de  70  p.,  i  fr.  —  12.  Albérie 
d*Aumont^  ou  Saint  Philibert^  défenseur  de  SoirmoMtier^  drame,  par  l'abbé  J.  de 
Martrin-Donos.  Paris,  Uaton,  1906,  in-12  de  61  p.,  1  r.  —  13.  Les  Enfants 
des  bergers,  pastorale,  par  l'abbé  Lorthioy.  Paris,  Haton,  s.  d.,in-8  de  26  p.,  0  fr.  80. 

—  14.  La  Ligne  droite^  drame,  par  Jos.  Rellno.  Paris,  Haton,  1906,  in-8  de  83  p., 

1  fr.  —  15.  Semence  de  chrétiens.  Épisodes  du  martyre  de  sainte  Ursule^  au 
ve  siècle,  drame  lyrique,  par  J.  M.  J.  A.  Paris,  Haton,  in-8  autograpbié,  40  p.,  1  fr. 

—  16.  Rustaude  et  Citadine^  opérette  par  Cii.  Le  Roy-Villars.  Paris,  Bricon  et 
Lesot,  1906,  in-12  de  66  p.,  avec  la  musique  de  A.  Le  Roy,  gr.  in-8  de  16  p.,  3  fr. 
17.  Les  Jambons,  comédie  bouffe,  par  L.  Aubrkspy.  Paris,  Haton,  s.  d.,  in-12  de 
36  p.,  1  fr.  —  18.  Claude  Bnrdane,  épisode  des  guerres  de  Vendée,  drame,  par 
Jdlie.n  Richer.  Paris,  Haton,  1907,  in-12  de  111  p.,  avec  une  planche,  1  fr.  50.  — 
19.  Le  Drapeau  du  y"  grenadiers^  drame  militaire,  par  Jui.ib.h  Richer.  Paris, 
Haton,  1907,  in-12  de  78  p.,  1  fr.  50.  —  20.  Pauvre  Pierrot!  saynète  comique,  par 
Caritas.  Musique  de  A.  ïrojelli.  Paris,  Haton,  s.  d.,  gr.  in-8  de  8  p.,  2  fr. 

Romans,  contf.s   et  nouvelles.  —    1.  —  Nous  retrouvons  dans 
Jumelles  les  qualités  auxquelles  nous  a  habitués  M'"^  Maryan  :  un 
esprit  distingué,  des  sentiments  élevés  et  délicats^  une  note  religieuse 
juste,  un  style  aisé.  Ajoutons  toutefois  que  l'enchevêtrement  assez 
compliqué  et  peu  vraisemblable  des  faits  qui  forment  le  fond  du  récit, 
le  rend  peut-ôtre  moins  agréable  à  lire  que  les  volumes  du  même 
auteur  où  la  donnée  est  plus  simple  et  plus  unie.  Les  Jumelles^  qui,  en 
réalité,  ne  sont  pas  sœurs,  bien  qu'elles  semblent  Pètre  aux  yeux  du 
public,  ont  été  échangées  au  berceau,  à  la  suite  d^uue  série  d'accidents; 
celte   confusion    et    le   mystère    qui    en   résulte   pèsent   sur  la   vie 
tout  entière,  de  leur  mère,  qui  n'ignore  pas  qu'une  des  deux  enfants 
n  est  pas  sa  tille,  sans  savoir  laquelle.  A  la  fin  du  volume  cependant 
le  myslère  s*éclaircit  et  los  choses  s'arrangent  si  bien  que  les  Jumelles 
ne  souffrent  pas  du  secret  qui  a  été  dans  la  vie  de  leurs  parents 
un  long  cauchemar.  Le  récit  de  M"^e  Mary  an  est  agrémenté  df  jolies 
descriptions  de  la  Suisse. 

2.  —  L'héroïne  de  Pari  à  deux^  Migueline  de  Senazans,  est  une 
aimable  Provençale,  jolie,  gaie,  ensoleillée  comme  il  convient  à  une 
fille  du  Midi.  Malgré  sa  dot  très  mince,  elle  est  adorée  par  le  riche 
Hubert  de  Quincieux,  dont  une  K^gère  infirmité  assombrit  l'existence, 
mais^dont  le  noble  caractère  pourrait  assurer  le  bonheur  de  Migueline, 
si  celte  dernière  n'avait  pas  donné  son  affection  à  un  camarade 
d'enfance,  Patrice  de  Pontavaux.  Patrice,  comme  Migueline,  est  pauvre, 
et  quand  celle-ci  gagne  un  lot  d'un  million,  elle  trouve  tout  simple  de 
faire  avec  lui  «  part  à  deux  *,  en  souvenir  d'un  engagement  pris 


—  500  — 

jadis,  en  plaisantant,  pendant  une  soirée  de  Noël.  Hubert  ne  se  laisse 
pas  dépasser  en  générosité  et,  à  son  tour,  il  fait  Part  à  deux  de  son 
immense  fortune  avec  celle  qu*il  aime,  mais  à  la  main  de  laquelle  il 
renonce  en  faveur  de  Patrice.  Ce  dénouement  est  presque  trop  beau 
pour  être  vraisemblable  :  la  vie  réelle,  bêlas  !  n'a  pas  de  ces  surprises 
heureuses.  Le  volume  est  écrit  d^un  style  alerte  et  agréable,  les  senti- 
ments en  sont  irréprochables  et  nous  y  rencontrons  avec  plaisir  de 
jolies  descriptions  de  la  Provence  et  de  ses  habitants,  qui  donnent 
riinpression  d'avoir  été  vécues. 

3.  —  Encore  le  Midi.  Cette  fois  le  récit  se  passe  dans  un  milieu  de 
campagne  et  nous  fait  assister  au  combat  qui  se  livre  dans  l'âme 
paysanne  et  terrienne  de  Pierril  Combals  entre  rinfluence  du  sol 
natal,  influence  saine  représentée  pa^  Januine  Bavinel,  et  celle  des 
grands  centres,  tentateurs,  représentée  par  Zoé  Tabourich.  L'enjeu  est 
tout  Tavenir  de  Pieriil;  mais,  en  fin  de  compte,  Jannine  triomphe  et, 
grâce  à  elle,  Pierril  reprendra,  sur  le  vieux  sol  des  ancêtres,  les 
traditions  familiales.  Ce  livre,  bien  imprimé  et  joliment  illustré,  est 
écrit  avec  charme;  les  descriptions  des  paysages  du  Midi  révèlent  un 
sens  très  fin  et  très  profond  de  la  nature  dans  ses  manifestations-  si 
variées. 

4.  —  Marie-Madeleine  Davignan,  élevée  par  un  oncle,  riche  industriel 
du  Nord,  se  brouille  à  tort  avec  lui  au  sujet  d'un  projet  de  mariage, 
où  elle  se  figure,  un  peu  trop  vite,  que  son  indépendance  de  jugement 
est  menacée.  Elle  se  retire  auprès  de  ses  parents  de  Provence  et,  dans  un 
milieu  pauvre,  simple,  laborieux,  un  peu  rude,  T  «  intellectuelle  » 
qu^était  Marie-Madeleine  apprend  la  vraie  science  de  la  vie,  la  souf- 
france et  le  dévouement.  Elle  finit  par  y  rencontrer  le  bonheur  en 
épousant  Estève  Mauségur,  beau  type  de  Provençal  énergique  et  intel- 
ligent. La  trame  du  récit  gagnerait  peut-être  à  être  simplifiée  et  con- 
densée, mais  les  descriptions  de  la  Provence,  du  manoir  de  l'Aumône 
fleurie,  boni  charmantes,  empreintes  d'une  couleur  très  particulière  et 
un  peu  étrange. 

6.  —  Lt8  MedlicoUs,  c'est  Thistoire  d'une  famille  anglaise.  Elle  sent 
trop  la  traduction  ;  le  style  manque  de  souplesse  et  certaines  expres- 
sions demanderaient  à  être  modifiées.  Le  récit  est  honnête,  simple  et 
pourtant  assez  mouvementé  :  les  mille  incidents  de  la  vie  de  famille  : 
fiançailles,  mariages,  malheurs  et  joies,  sont  racontés  avec  entrain  ; 
une  grand'mère,  confidente  de  tous,  est  le  bon  génie  des  «  Medllcotts  »  ;. 
de  sa  chambre  rayonne  une  influence  heureuse,  pacifiante  et  bénie. 
La  différence  de  mœurs  de  deux  pays,  très  rapprochés  et  pourtant 
très  dissemblables,  se  révèle  à  chaque  ligne,  et  le  lecteur  français  sera 
étonné  de  voir  les  jeunes  gens  se  fiancer  et  se  marier,  presque  en 
dehors  de  leurs  parents,  sans  que  ceux-ci  en  soient  froissés.  Il  serait 


—  501  — 

cependant  faux  de  prendre  la  très  frivole  M"^°  Medlicott  comme  le  type 
des  mères  d'où  ire-Manche  et  de  croire  que  dans  toutes  les  familles 
anglaises  les  jeunes  gens  se  marient,  comme  Eenneth  Medlicott»  sans 
que  leurs  parent  s  en  sachent  rien  I  II  y  a  en  Angleterre,  entre  jeunes  gens 
et  jeuneâ  filles,  des  rapports  de  bonne  camaraderie,  honnête  et  franche, 
où  le  «  ûirt  »  n'a  rien  à  voir  ;  ces  rapports  ont  d'incontestables  avan- 
tages, mais  il  ne  s'ensuit  pas  que  les  projets  de  mariage  soient  toujours 
arrangea,  rompus  et  repris  «vec  l'indépendance  et  la  désinvolture  dont 
font  preuve  les  jeunes  Medlicotts.  Du  reste,  des  questions  aussi  com- 
plexes que  les  idées  et  les  vues  de  deux  pays  sur  un  même  sujet  ne 
sauraient  être  traitées  à  fond  dans  un  roman. 

6.  —  Le  Joujou  de  la  Dauphine  est  un   petit  paysan  que  Marie- 
Antoinette,  presque   une  enfant   elle-même,  a  adopté  et  dont  elle 
sVccupe  comme  a  un  joujou  »  jusqu'à  ce  que  la  naissance  de  ses 
propres  enfants  lui   créent    des   responsabilités   pliis   grandes    qui 
remplissent  son  existence  de  souveraine  et  de  mère.  Le  récit  se  pour* 
suit  jusqu'à  la  mort  de  la  Reine  ;  tous  ceux  qui  ont  été  mêlés  de  près 
ou  de  loin  à  ce  drame  y  défilent  tour  à  tour.  En  général,  la  vérité  histo- 
rique est  respectée  et  les  personnages  conservent  leur  véritable  carac- 
tère ;  il  y  a  cependant  une  certaine  comtesse  de  Falkenstein,  tille 
naturelle  de  Joseph  II,  Ogure  purement  imaginaire^  dont  la  personna- 
lité manque  de  vraisemblance.  Fersen,  Robespierre,  Marat»  les  amis 
obscurs  du  Temple  et  de  la  Conciergerie,  apparaissent  dans  ces  pages 
avec  les  rôles  qui  leur  conviennent;  mais  le  grand  nombre  d'épisodes 
rendent  Tensemble  du  récit  un  peu  confus.  Il  est  écrit,  ajoutons-le, 
dans  un  excellent  esprit,  et,  à  ce  point  de  vue,  peut  être  recommandé 
aux  jeunes  lecteurs  qui  y  trouverontt  sous  une  forme  fictive,  des  idées 
justes  sur  l'époque  de  la  Terreiir,  dont  les  livres  scolaires  contempo- 
rains cherchent  trop  souvent  à  atténuer  l'horreur. 

7.  —  Sœur  Guénolé,  Thumble  héroïne  de  ce  roman,  est,  son  nom 
l'indique,  une  enfant  de  la  Bretagne,  et  c'est  dans  un  coin  obscur  de  ce 
pays  de  foi  qu'elle  se  dépense  au  service  des  petits  et  des  pauvres 
jusqu'à  ce  qu'elle  soit  brutalement  expulsée  de  son  école  au  nom  de  la 
loi.  Autour  de  cette  vénérable  figure,  se  meuvent  d'autres  personnages  : 
lev  financier  libre-peuseur  Ploch,  Yvonne  de  Kerbarzic,  type  de  la 
Bretonne  croyante  et  enthousiaste,  Edith  de  Lansac,  plus  mondaine» 
convertie  par  l'inQuence  presque  inconsciente  de  l'humble  sœur.  Le 
livre  est  suffisamment  bien  écrit,  inspiré  par  d'excellents  sentiments 
et  les  récentes  expulsions  des  congrégations  enseignantes  lui  donnent 
une  certaine  actualité. 

« 

8.  —  Le  Trésor  de  Rochemonde  nous  offre  l'histoire,  devenue  banale, 
hélas  !  d'un  gentilhomme  ruiné,  qui,  acculé  à  une  position  désespérée^ 
se  voit  obligé  d'aliéner  le  domaine  de  ses  ancêtres.  Plus  heureux  que 


—   50.2  — 

les  gentilbommes  ruiués  de  la  vie  réeile,  Armand  de  Rochemonde  est 
sauvé  par  rintervenlion  mystérieuse  d'un  a  oncle  d'Amérique  »,  M.  Me- 
nadier  qui,  pour  prix  du  secours  qu'il  promet,  exige  du  jeune  homme 
inutile,  un  travail  manuel,  humble  et  assidu.  Armand  accepte  brave- 
ment cette  condition,  peu  rigoureuse  après  tout,  et,  après  une  courte 
épreuve,  trouve  dans  un  heureux  mariage  avec  une  jolie  et  riche 
Américaine,  une  situation  stable  et  fortunée.  Son  expiation  a  élé  rela- 
tivement courte  et,  en  somme,  assez  douce  ;  mais  nous  sommes  dans 
le  roman,  pas  dans  la  vie  réelle  où  les  choses  se  passent  autrement. 
L'esprit  du  livre  est  excellent,  la  note  religieuse  accentuée,  le  style  assez 
coulant  ;  mais  la  forme  sous  laquelle  est  amenée  rinterveution  du 
mystérieux  sauveur  sent,  nous  paraît-il,  un  peu  trop  le  mélodrame. 

9.  —  Dans  Ames  fortes,  roman  par  correspondance,  Armand  de  Val- 
mières  est  obligé,  par  suite  de  revers  de  fortune,  de  prendre  une  place 
de  précepteur  chez  M.  Pradel,  riche  industriel.  Il  rencontre  de  grosses 
difficultés  dans  sa  nouvelle  vie,  où  la  haine  jalouse  d'un  jeune  ingé- 
nieur, Robert  Devaux,  le  poursuit  d'accusations  injustes.  En  an  de 
compte,  le  noble  caractère  d'Armand  triomphe  de  ces  manœuvres 
hostiles  et  son  mariage  avec  Marcelle,  la  charmante  fille  de  son  patron, 
fixe  heureusement  sa  vie.  Le  style  du  volume  manque  un  peu  de 
relief,  mais  les  sentiments  en  sont  irréprochables  et  l'esprit  foncière- 
ment religieux. 

5  10.  —  Hélène  Marchai  est  sympathique,  comme  Test  aussi  le  curé  de 
Perdillac,  qui  joue  auprès  de  la  jeune  fille  isolée  le  rôle  d'une  bonne 
Providence.  Mais  le  Secret  de  Saint-Rémy,  que  nous  laissons  au 
lecteur  le  soin  de  pénétrer,  offre  un  intérêt  plutôt  restreint  et  le  carac- 
tère de  Denise,  le  mauvais  génie  du  récit,  présente  des  invraisem- 
blances réelles;  ces  lacunes  n'empêchent  pas  le  volume  d'être 
parfaitement  honnête  et,  comme  toutes  les  œuvres  de  l'auteur, 
inspiré  par  un  sentiment  chrétien. 

11.  — Sous  Vècorce  est  un  récit  agréablement  conté,  avec  une  note 
religieuse  discrète  et  sincère;  il  convient  aux  petits  lecteurs  de  huit  à 
dix  ans.  M.  Berielle,  banquier  parisien,  obligé  d'aller  en  Amérique 
pour  ses  affaires,  emmène  avec  lui  son  fils  Jean  et  laisse  à  Biois  ^a 
femme  et  sa  fille.  Les  aventures  de  Jean  Berielle  forment  le  fond  du 
roman.  Enlevé  par  les  directeurs  d'un  cirque,  il  est  si  bien  surveillé 
qu'il  a  grand'peine  à  donner  de  ses  nouvelles  à  son  père.  Après  des 
semaines  d'angoisses,  M.  Berielle  retrouve  son  enfant  et  le  ramène  en 
France,  où  le  manoir  de  a  la  Bougonnière  »,  malgré  son  nom  rébar- 
batif, est  en  fcHe  pour  le  recevoir.  Il  y  revoit  sa  mère  et  sa  sœur,  à 
qui  une  vieille  parente,  qui  cache  un  bon  cœur  sous  une  rude 
écorce,  a  offert  l'hospitalité  et  dont  elle  a  partagé  les  mortelles 
inquiétudes. 


—  503  — • 

12.  —  Françoise  Morange,  obligée  de  se  séparer  de  sa  mère  qui  doit 
gagner  sa  vie,  est  mise  en  pension  à  Gaeo.  Elle  y  souffre  tout  d'abord 
de  la  malveillance  de  son  nouvel  entourage,  mais  peu  à  peu  sa 
douceur,  sa  bonté,  son  dévouement  lui  gagnent  tous  les  cœurs,  et  elle 
fiait  par  épouser  le  frère  d^une  de  ses  Amies  de  pension.  Pourquoi  ce 
récit,  rempli  de  bons  sentiments,  est-il  d'un  intérêt  plutôt  médiocre? 

13.  —  La  pensée  qui  a  inspiré  l'Ouvrière  est  excellente  et  ne  manque 
pas  d'actualité.  L'auteur  a  voulu  montrer  les  dangers  matériels  et 
moraux  auxquels  s'exposent  les  paysans  qui  désertent  la  campagne, 
où  leurs  ancêtres  ont  vécu  et  peiné,  pour  les  grandes  villes,  où  les 
attendent  des  déceptions,  des  tentations  et  souvent  la  ruine.  L'  4  ou- 
vrière »  héroïne  du  récit  est  une  honnête  et  vaillante  fille;  plus  heureuse 
que  la  plupart  des  ouvrières  dans  la  vie  réelle,  elle  trouve  un  avocat 
distingué  qui  réponse  par  amour,  et,  miracle  plus  grand  encore!  elle 
recueille  un  million  d'un  parrain  d'Amérique.  De  telles  chances  n'ar- 
rivent guère  que  dans  les  romans. 

14.  —  Nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  parler  du  premier  volume 
de  Fleurs  et  parfums.  Celui-ci,  comme  son  aîné,  est  inspiré  par 
une  pensée  chrétienne  et  forme  un  recueil  de  légendes,   de  contes, 

.  de  récits  historiques  et  religieux,  pieusenftent  et  poétiquement  racontés 
dans  un  style  simple  et  alerte,  qui  convient  aux  jeunes  lecteurs. 

45.  —  Le  Chevalier  de  Notre-Dame,  épisode  du  temps  des  croisades, 
est  rempli  de  faits  d'armes  éclatants  et  inspiré,  comme  son  titre  l'in- 
dique, par  une  pensée  toute  chrétienne.  Le  dénouement  final  laisse 
peut-être  un  peu  à  désirer  :  le  «  chevalier  »,  au  moment  de  se  marier, 
recule  et  abandonne  sa  fiancée,  parce  que,  dans  une  vision,  Notre-Dame, 
dont  il  s'est  constitué  le  «  servant,  »  réclame  sa  vie  et  sa  foi!  La  pauvre 
fiancée  n'a  d'autre  ressource  que  de  prendre  le  voile,  ce  qu'elle  fait  du 
reste  •avec  une  rare  abnégation. 

16.  —  Mes  Petits  Gara  est,  comme  l'auteur  le  déclare,  une  collection 
^  d'  «  histoires  vécues  »,  très  simples,  contées  sans  emphase  et  sans  pré- 
tention par  un  prêtre  qui  aime  et  comprend  Tàme  de  l'enfant  de  la 
campagne  et  dont  l'œuvre  apostolique  est  voilée  de  modestie.  €es  récits 
fieront  lus  avec  fruit  par  d'autres  petits  enfants  ;  ils  n^y  trouveront  pas 
des  aventures  bien  dramatiques,  mais  des  sentiments  vrais  et  sinpères, 
une  religion  pratique  faite  de  renoncement  et  de  foi  naïve. 

17.  —  la  Fille  du  sonneur  paraît  être  l'œuvre  d'une  plume  inexpéri- 
mentée :  les  événements  du  récit,  assez  invraisemblables,  ne  sont  pas 
amenés  avec  art  et  le  style  de  l'auteur  est  plutôt  faible. 

18.  —  Certains  épisodes  de  Monsieur  le  mailre  du  Châtelmont,  par 
M"»®  B.  de  Buxy,  laissent  également  à  désirer  sous  le  rapport  de  la  vrai- 
semblance, telle  l'histoire  du  mariage  sicilien  d'Annette  de  Châlel- 
mont;  mais,  celte  réserve  faite,  ajoutons  que  le  récit  est  intéressant  et 


.—  504  - 

que  les  descriptions  des  rnootagnes  de  la  Franche- Gomié,  avec  leurs 
beautés  sauvages,  sont  pilloresques.  M^^^B.  de  Buxy  saisil  à  merveille 
certains  aspect^  étranges  de  la  nature  :  on  sent  qu'elle  Taime  et  la  com- 
prend et  ses  tableaux  ont  un  charme  incontestable. 

19.  —  M.  Charles  Foley,  dans  Cœur-de-Rol,  nous  transporte  en  Vendée^ 
pendant  la  guerre  des  Chouans.  Dans  un  récit  écrit  d*un  style  alerte, 
plein  d^entrain  et  de  charme,  il  nous  fait  assister  à  un  épisode  drama- 
tique de  cette  lutte  fameuse.  Ses  personnages,  Florise  Perdriel^  que 
Pamour  rend  brave,  «  Cœur-de-Roi,  »  le  chef  des  «  brigands,  i  la  jolie 
Yvette  et  même  Gilbert,  un  Bleu,  mais  un  brave  soldat,  sont  sympa- 
thiques, et  le  lecteur  suivra  leurs  aventuri'S  avec  intérêt. 

20.  —  Un  Conte  bleu  est  l'histoire  d'une  jeune  fille,  Viviane  Daunon, 
artiste  de  valeur,  qui,  après  avoir  hésité  entre  deux  dancés  possibles, 
se  décide  pour  le  poète  Pierre  Husseau.  Gomme  on  le  voit,  cette  histoire 
est  ordinaire  ;  mais  elle  est  joliment  contée  et  les  sentiments  en  sont 
honnêtes  et  délicats.  Mieux  encore,  à  noire  avis,  est  la  seconde  nouvelle 
du  même  volume  :  Par  lo  droit  chemin^  où  la  probité  de  la  charmante 
Simone  de  Broge  est  récompensée,  même  en  ce  monde,  ce  qui  n'arrive 
pas  toujours,  comme  la  vie  se  charge  de  nous  rapprendre. 

21.  —  Au-delà  du  cœur  et  les  dix-sept  nouvelles  qui  suivent  sont 
écrites  avec  émotion  et  couleur;  la  note  en  est  plutôt  douloureuse  et 
l'auteur  s'y  montre  attiré  par  les  aspects  tragiques  et  désabusés  de  la  vie 
humaine.  Ici  et  là,  son  style  gagnerait  à  se  simplifier  et  certaines 
expressions  un  peu  réalistes  pourraient  être  supprimées  avec  avantage. 

22.  —  L'Ame  qui  se  donne  est  l'hlatoire  vivomtnt  et  joliment  contée 
d*une  jeune  fille,  chrétienne  militante,  dont  les  allures  décidées  épou- 
vantent les  habitants  étroits  et  malveillants  de  la  petite  ville  de  Pont^ 
gibaud.  La  physionomie  morale,  de  la  petite  ville,  avec  i^es  potins,  ses 
commérages,  son  esprit  dénigrant  et  hostile,  est  décrite  avec  un  sens 
très  fin  des  côtés  ridicules  de  l'humanité-  Le  récit  se  passe  au  moment 
des  Inventaires  :  il  est  donc  tout  d'actualité;  la  courageuse  Yvonne  a 
réellement  existé  et  agi  sous  un  autre  nom.  Malgré  le  soufllet,  donné  par 
elle  au  percepteur,  l'héroïne  est  sympathique,  avec  sa  foi,  sa  franchise,  sa 
générosité,  qualités  qui  font  excuser  les  excès  un  peu  jeunes  de  soa 
ardeur  belliqueuse,  et  le  lecteur  sera  plus  indulgent  pour  elle  que  ses 
moro.ses  concitoyens.  Son  union  avec  Jacques  de  Broyse,  lieutenant 
démissionnaire  à  la  suite  des  Inventaires,  donnera  à  Yvonne  un  mari 
qui  saura  la  guider  en  môme  temps  que  l'aimer.  Loin  de  fuir  le  milieu 
malveillant  de  Pontgibaud,  ils  s'y  fixeront  c  et,  surmontant  les  obstacles 
de  la  petite  ville,  se  riant  de  ses  éiroitesses,  négligeant  ses  querelles, 
ils  sauront  marcher  de  l'avant,  toujours,  l'intelligence  élargie,  le  cœur 
épanoui,  vers  la  pleiue  floraison  de  l'idéal  chrétien.  »  Ces  lignes  qui 
terminent  le  volume  en  résument  bien  l'esprit. 


—  505  — 

23.  —  Mona  nous  apparaît  sous  la  forme  d'un  roman  dialogué. 
Comme  Théroîne  du  livre  qui  précède,  Mona  est  un  type  de  jeune  (ille 
très  moderne,  vive,  franche,  avisée,  un  peu  enfant  terrible  ;  mais  avec 
cela  une  brave  et  honnête  petite  créature,  pleine  de  sentiments 
patriotiques  et  généreux.  Le  dialogue  est  écrit  d^un  style  alerte,  mais 
cette ^orme  de  roman  n*est  pas  dMne  lecture  toujours  facile. 

24.  —  Les  Confessions  de  Loiiisa  Burnal,  dont  Tauteur,  dans  sa  Préface, 
dit  :  «  Ces  pages  ne  sont  qu^un  début  dans  la  carrière  littéraire  »,  cons- 
tituent, reconnaissons-le,  un  début  malheureux.  Ni  comme  fond  ni 
comme  forme,  nous  ne  saurions  recommander  cet  amalgame  d'aven* 
lures  amoureuses,  fort  platoniques  du  reste,  de  philosophie  décevante, 
de  religiosité  vague  et  d*épisodes  vulgaires.  L'auteur,  on  le  devine,  est 
protestant,  mais  sans  convictions  bien  nettes,  et  sa  langue  incorrecte 
et  bizarre  ferait  croire  qu'il  n'est  pas  Français. 

25.  —  Cet  article  était  terminé  lorsque  nous  est  arrivé  un  roman  peu 
banal  vraiment,  que  nous  ne  voulons  pas  renvoyer  au  prochain 
semestre.  Il  a  pour  titre  :  Le  Coffre-fort  vivant.  Sous  ce  titre  impres- 
sionnant, M.  Frédéric  Mauzens  nous  raconte,  avec  une  verve  entraî- 
nante, la  fantastique  aventure  de  Mathias  Bernard,  qui  se  trouve,  du 
jour  au  lendemain,  sans  le  vouloir  du  reste,  le  héros  du  jour.  Le 
pauvre  homme,  modeste  employé  au  service  du  propriétaire  du  «  Vieux 
Sèvpes  >,  magasin  de  curiosités  très  connu,  avale,  par  accident,  un 
diamant  historique,  d'une  eau  et  d'une  forme  admirables,  que  venaient 
de  se  disputer  avec  acharnement  amateurs  de  curiosités  et  Américains 
milliardaires.  A  la  stupéfaction  de  ceux-ci  et  à  la  grande  colère  de  son 
patron,  un  Auvergnat  lapace,  Mathias  refuse  nettement  de  se  laisser 
opérer,  à  moins  qu'il  n'y  8oit  forcé  par  une  appendicite.  Les  journaux 
s'emparent  de  son  cas  ;  il  devient  un  objet  de  convoitise  pour  les  un?, 
de  curiosité  pour  les  autres,  si  bien  qu'excédé  du  bruit  qui  s'est  lait 
autour  de  son  nom,  le  receleur  involontaire  du* merveilleux  diamant 
finit  par  prendre  la  fuite.  Mais  il  n'échappe  pas  pour  cela  à  Tobsession 
torturante  dont  il  est  victime,  et,  en  débarquant  à  Bombay,  il  voit, 
l'attendant  sur  le  quai,  le  patron  du  «  Vieux  Sèvres  »  et  l'inspecteur 
jadis  attaché  par  le  service  de  la  sûreté  au  «  CofTre-fort  vivant  »  1  En 
Amérique  cependant,  Mathias  réussit  à  tiomper  la  vigilance  de  ses 
surveillants  ;  mais,  pour  un  temps  très  court.  Il  redevient  prompte- 
ment  l'homme  qu'on  suit,  qu'on  exploite,  qu'on  surveille,  qu'on 
assassinerait  au  besoin  I  A  New  York,  un  imprésario  lui  fait  des  offres 
magnifiques,  l'assure  contre  tout  accident  pour  trois  cent  mille  dollars 
et  le  dépose,  pour  plus  de  sûreté,  dans  le  souterrain  blindé  de  la 
c  Mercantile  Sape  deposit  Company  s.  Les  milliardaires  lui  font  fête  et 
leurs  femmes  sollicitent  de  lui  une  phrase  écrite  dans  leurs  albunis. 
Il  rentre  en  France,  toujours  suivi  de  ses  surveillants  et  aussi,  il  ne 


—  506  — 

s'en  doute  pas,  de  deux  voleurs  de  premier  ordre  qui  ont  juré  de 
mettre  la  main  sur  le  diamant.  A  Cherbourg,  une  crise  d'appendicite 
oblige  rinfortuné  à  subir  l'opération  à  laquelle  il  s'était  jadis  si  éner- 
giquement  opposé  ;  mais  quelle  amère  déception  en  résulte  I  Le 
«  Coffre-fort  vivant  »  ne  récelait  qu'un  diamant  de  verre  I  Laissons 
à  nos  lecteurs  le  plaisir  de  découvrir  eux-mêmes  comment  s'est  faite 
cette  étrange  substitution  ;  ajoutons  seulement  que  les  merveilleuses 
aventures  du  pauvre  Mathias Bernard,  toutes  extraordinaires  qu'elles 
nous  paraissent,  sont  contées  d'une  façon  si  naturelle,  avec  tant  de 
bonne  humeur  que  leur  côté  fantastique  ne  nous  choque  nullement. 
Nous  suivons  avec  un  intérêt  qui  ne  se  lasse  pas  l'odyssée  quelquefois 
pathétique,  le  plus  souvent  bouffonne,  de  cet  humble,  devenu  célèbre 
malgré  lui,  de  ce  timide,  voué  à  l'obscurité  par  sa  naissance,  qui 
inconsciemment  révolutionne  le  monde  des  collectionneurs,  de  la 
police,  de  la  presse  et  des  millions. 

Pièces  db  théâtre.  —  1.  —  Dans  un  volume  élégamment  cartonné, 
M.  Boucher  a  réuni  un  certain  nombre  de  pièces  de  Théâtre pouv jeunes 
filles.  Parmi  elles,- /a  Première  Vision  de  Jeanne  d'Arc  respire  un  senti- 
ment élevé  de  foi  et  d'héroïsme.  Les  autres,  puisées  à  des  sources 
plus  profanes  et  plus  fantaisistes,  sont,  comme  le  dit  Tauteur  dans  sa 
Préface,  «  inspirées  par  une  pensée  plus  moderne,  plus  vigoureuse- 
ment laïque  »  ;  toutes,  cependant,  sont  irréprochables  au  point  de' vue 
moral. 

2.  —  Sainte  Hélène,  drame  en  trois  actes,  avec  une  vingtaine  de  per- 
sonnages, a  pour  sujet,  comme  on  le  devine,  la  découverte  de  la  croix 
du  Christ  par  la  mère  de  Constantin  et  le  premier  miracle  opéré  au 
moyen  du  bois  sacré.  Cette  pièce  convient  surtout  aux  œuvres  catho- 
liques de  jeunes  fillep. 

3.  —  Le  Marchand  d*aiitomates  se  présente  comme  une  opérette  en 
deux  actes  avec  onze  rôles,  tous  pour  jeunes  garçons.  Le  héros  de  la 
pièce  est  un  petit  Infant  de  Castille>  véritable  enfant  terrible,  qui  se 
métamorphose,  un  peu  trop  vile  pour  être  vraisemblable,  en  Prince 
Charmant.  Cette  opérette  (avec  musique  de  A.  Le  Roy),  facile  à  repré- 
senter, irréprochable  comme  sentiments,  convient  à  des  patronages  et 
œuvres  de  jeunesse. 

4.  —  Dans  le  train  de  Saint-Brieuc  I  est  un  monologue  pour  jeunes 
gens,  d'une  gaité  un  peu  vulgaire. 

5.  —  Mademoiselle  «  Bagout  :d,  du  même  auteur,  est  un  monologue 
c  extravagant  »  pour  jeunes  filles. 

6.  —  Caly  la  bohémienne,  drame  en  quatre  actes,  n'a  qu'un  rôle  mas- 
culin et  sept  rôles  de  femmes.  La  pièce,  un  peu  triste,  a  une  certaine 
actualité,  puisqu'elle  touche  à  la  brûlante  question  du  divorce  qui, 
en  détruisant  le  foyer  de  famille  de  Caly,  fait  de  celle-ci  une  bohémienne. 


—  507  — 

7.  —  la  Mouette,  légende  de  mer,  en  vers,  d'une  allure  dramatique. 

8.  —  Le  Dernier  Brigand  est  une  comédie  en  un  acte,  écrit  en  prose, 
dont  tous  les  rôles  sont  des  rôles  d'hommes. 

9.  —  Bamboulasse,  comédie  en  deux  actes,  n^a  au  contraire,  que  des 
rôles  de  femmes.  C'est  Thistoire  d'une  petite  servante  qui  sacrifie  ses 
minces  économies  pour  que  sa  jeune  maîtresse,  qu'elle  adore,  fasse 
bonne  figure  dans  le  monde. 

iO.  — Jeanne  Hachette,  drame  lyrique  en  trois  actes,  est  d'une  envolée 
plus  haute.  C'est  l'histoire  de  l'héroïque  bourgeoise  de  Beauvais,  qui^ 
en  1472,  fut  Tàmo  de  la  défense  de  sa  ville  natale.  Une  pensée  patrio- 
tique et  chrétienne  a  inspiré  l'auteur  et  son  œuvre,  qui  a  de  nombreux 
rôles  de  femmes/convient  aux  patronages  de  jeunes  filles. 

11.  —  Aftrtam,  drame  sur  la  Passion,  a  trois  rôles  masculins  et  quatre 
rôles  de  femmes,  parmi  lesquelles  on  trouve  Marthe  de  Béthanie  et 
MJriam,  fille  du  prince  des  pharisiens,  convertie  à  la  foi  de  Jésus. . 

12.  —  Albéric  d'Aumontj  ou  Saint  Philibert,  défenseur  de  Noirmoutiery 
drame  en  trois  actes,  convient  aux  patronages  de  jeunes  gens.  L'action, 
qui  se  passe  au  neuvième  siècle,  pendant  les  invasions  normandes,  a 
une  dllure  mouvementée. 

13.  —  Les  Enfants  des  bei'gers,  pastorale  en  deux  actes,  pourrait  être 
jouée  pendant  le  temps  de  No(3l  par  les  jeunes  enfants  des  œuvres 
catholiques. 

14.  —  La  Ligne  droite,  drame  de  l'époque  révolutionnaire,  en  trois 
actes,  a  pour  sujet  un  épisode  de  la  Terreur  aux  Sables  d'Olonne,  et 
c'est  dans  un  patronage  de  cette  ville  qu'il  a  été  représenté  pour  la 
première  fois.  Les  personnages,  comme  nous  l'apprenons  dans  la 
Préface,  ont  réellement  existé  et  le  fond  du  drame  est  vrai.  Du  reste, 
les  idées  de  foi,  de  loyauté,  de  dévouement  qu'il  exprime  sont  de  tous 
les  temps  et  de  tous  les  lieux  et,  en  ce  mpment  surtout,  pleins 
d'actualité. 

15.  —  Semence  de  chrétiens  est  un  drame  lyrique  en  trois  actes,  fondé 
sur  le  martyre  de  sainte  Ursule,  au  cinquième  siècle  ;  mais,  comme 
nous  l'apprend  l'auteur,  tout  en  s'inspirant  pour  le  fond  de  sa  pièce 
d'un  fait  historique,  il  y  a  ajouté  des  détails  de  pure  imagination.  La 
pièce  convient  aux  patronages  catholiques  de  jeunes  filles. 

16.  —  Rustaude  et  Citadine  est  une  opérette  en  un  acte  avec  trois  rôles 
defemmes;  très  simple  et  facile  à  représenter,  la  mise  en  scène  étant 
peu  compliquée.  La  musique,  de  A.  Le  Roy,  se  trouve  dans  un  fasci- 
cule à  part. 

17.  —  Les  Jambons,  comédie  bouffe  en  un  acte,  avec  six  rôles,  tous 
d'hommes,  conviendrait  aux  œuvres  de  jeunes  gens.^ 

18.  —  Claude  Bardanne,  drame  en  trois  actes,  se  passe  enTendée  au 
temps  de  la  grande  guerre;  les  dix-sept  rôles  sont  tous  des  rôles 


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d'hommes,  et  la  pièce,  d*uQe  inspiration  chrétleane,  convient  à  mer- 
veille aux  patronages  catholiques  à  qui  il  est  utile  de  rappeler  les 
héroïques  souvenirs  de  cette  «  guerre  de  géants  ». 

19.  —  Le  Drapeau  du  /•'  grenadiers,  du  même  auteur,  est  un  drame 
militaire  en  trois  actes,  qui  convient  également,  par  son  inspiralioa 
patriotique,  aux  œuvres  catholiques  de  jeunesse. 

20.  —  Pauvre  Pierrot,  saynète  comique,  avec  la  musique  par  A.  Tro- 
jelli,  est  à  Tusage  des  petits  enfante.  Comtesse  H.  db  Courson. 


THEOLOGIE 


JFean  CHrjjÊmmt^UÊe  et  la  Vemme  cltrétienne  av 
1V«  fliède  de  rjB^liae  grecque,  par  liBNaiBTTB  Daqhr.  Paris, 
Falque,  1907,  in-12  de  vu-345  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Cet  ouvrage,  précédé  d'une  Introduction  du  très  regretté  M.  E.  Biré, 
a  pour  objet  d*étudier  saint  Jean  Ghrysoelome  dans  ses  relationa  avec 
les  femmes,  et  de  tirer  de  ses  écrits  les  passages  qui  peuvent  être  lua 
avec  le  plus  d'utilité  par  des  chrétiennes  désireuses,  de  devenir 
meilleures.  C^est  là  un  excellent  dessein,  et  je  dois  dire  que  l'auteur  me 
parait  ravoir  parfaitement  réalisé. 

Le  livre  se  partage  en  quatre  divisions,  qui,  en  fall,  se  réduisent  à 
trois  :  Saint  Jean  et  sa  mère  ;  Saint  Jean  et  V Impératrice  Eudoxie  ; 
Saint  Jean  et  la  diaconesse  Olympias  :  ce  qui  revient  à  dire  que  nous  le 
voyons  présenté  successivement  comme  ôIs,  comme  évèque  et  comme 
directeur  de  consciences.  La  quatrième  partie,  saint  Jean  et  les  Diac0» 
nesses,  n'est  que  la  continuation  de  la  trois<ième.  J'ajouterai  que,  par 
suite  de  cette  division  légèrement  artiQcielle^  l'auteur  n'a  pas  pu  éviter 
certaines  redites,  et  que  les  trois  parties  empiètent  un  peu  Tune  sur 
Pautre  quant  à  Tordre  chronologique. 

Je  pourrais  me  plaindre  aussi  d'avoir  trouvé  un  peu  trop  de  digres- 
sions ;  mais  je  n'ai  pas  le  courage  de  dire  que  c'est  un  défaut  du  Livre  : 
c'en  est  peut-être,  au  contraire»  un  des  principaux  attraits  Faire  lire  de 
longs  extraits  des  discours  d'un  Père  de  rÉgliiie  e^t  sans  doute  une 
œuvre  utile,  mais  taut  soi  peu  chimérique  :  la  constance  manquerait 
aux  lectrices  les  mieux  intentionnées.  Encadrer  au  contraire  le  texte  du 
saint  docteur-Klans  un  commentaire  érudit  et  attrayant,  liessiiier  légè- 
rement la  physionomie  des  correspondants  et  auditeurs  auxquels 
Pévèque  s'adressait,  montier  les  milieux  dans  lesquels  il  avait  à  exercer 
son  apostolat,  nous  faire  connaître  les  travers  d'une  société  qu'il  avait 
à  gouverner  et  à  laquelle  il  ne  ménageait  pas  les  sévères  admonestations, 
nous  dire  quelles  étaient  ces  femmes,  saintes  ou  vicieuses,  coquettes  où 
pénitentes,  vindicatives  ou  charitables,  pieuses  ou  possédées  par  la  soif 
de  jouir,  grandes  dames,  princesses  &a  affranchies^  c'est  rendre  un 


r 


—  509  — 

Térilable  service  au  public.  Une  petite  note  romanesque  n*empôche  pas 
le  livre  d'être  eéricux  el  bieufaisanl,  instructif  et  moralisateur^  agréable 
à  lire,  et  qu'il  est  bon  d'avoir  lu.  P.  Pisani. 


liA  Meiuia  nella  sua  storia  e  nei  suoi  ftlmboll,  da  P.  Giovanni 
Sbmeria.  2»  éd.  Homa,  Pustet,  1907,  ia-18  de  xiv-306  p.  —  Prix  :  3  fr. 

Utiliser  les  plus  récentes  découvertes  pour  peindre  le  tableau  de 
révolution  historique  de  la  Messe,  instruire  les  fidèles  du  symbolisme 
réel  à  l'exclusion  du  symbolisme  de  fantaisie,  tel  est  le  but  de  Tauteur» 
il  faudrait  dire  de  Toraleur,  dont  le  souffle  puissant  et  communicatif 
donne  la  vie  à  ces  conférences  plutôt  savantes. 

Œuvre  de  vu]$?arisation,  non  de  recherches  originales;  maisTauleur 
a  lu,  compulsé,  approfondi.  Les  travaux  étrangers  à  Fltalie  lui  sont 
familiers;  volontiers  surtout  il  met  à  profit  les  remarquables  éludes 
des  Duchesne,  Gabrol,  Cagin,  Baliffol,  etc.  Il  est  au  courant  des  arlicles 
et  des  polémiques  de  nos  revues  françaises. 

En  instruisant,  il  veut  édifier.  Grâce  à  lui,  le  catholique,  après  avoir 
recueilli  le  fruit  de  nos  rites  sacrés,  sera  capable  d'en  expliquer  le 
moindre  détail  à  un  juif  ou  à  un  protestant  qui  Tinlifrrogerait  sur  la 
Messe.  A  son  avis,  chacun  de  ces  détails  trouve  sa  raison  dans  l'influence 
vitale  de  la  présence  réelle  qui  est  Tâme  de  la  Messe,  comme  le  récit 
de  la  Cène  en  est  le  noyau. 

Sept  lectures  ou  conférences  se  partagent  la  matière  traitée.  Chacune 
de  ces  lectures  est  précédée  d*un  sommaire  qui  met  en  relief  l'idée  de 
chaque  numéro.  La  première  lecture  a  pour  objet  la  Gène  ou  la  pre- 
mière Messe.  L'auteur  rapproche  les  quatre  récits  qu'en  offrent  nos 
saints  livres,  et  y  joint  les  détails  que  nous  a  conservés  saint  Jean. 

Puis  viennent  les  premières  Messes.  On  y  voit,  comme  dans  un 
organisme  naturel,  se  constituer  rapidement  les  linéaments  essentiels. 
Les  apparitions  de  Jésus-Christ  ressuscité,  les  textes  des  actes  où  il  est 
question  de  la  fraction  du  pain,'  la  première  épître  de  saint  Paul  aux 
Corinthiens  apportent  leur  contribution,  puis  la  Didaché,  saint  Justin, 
les  Constitutions  apostoliques. 

La  question  des  Agapes,  le  rôle  des  pi^ophèles  et  de  leurs  improvisa* 
lions  liturgiques  ne  sont  pas  négligés.  Finalement,  au  ly^  siècle,  nous 
trouvons  la  messe  constituée  dans  son  état  adulte  ;  désormais,  elle 
n'évoluera  que  lentement.  Il  n'y  a  plus  dans  les  quatre  conférences 
suivantes  qu'à  étudier  les  quatre  parties  de  la  Messe.  Le  Prologue^  ou 
Messe  des  catéchumènes,  est  emprunté,  pour  le  fond,  à  la  synaxe 
ëynagogale. 

VOffrande  a  deux  parties,  la  préparation  do  la  matière  du  sacri- 
fice et  l'oblation  à  laquelle,  moins  heureusement  nous  semble-t-il, 
on  rattache  la  Préface  et  le  Trisagion  comme  conclusion.  Ne  sont-ils  pas 


—  510  — 

plulôl  le  commencemenl  de  TAnaphore  ou  Canon  qu'étudie  la  cin- 
quième lecture,  comprenant  très  justement  le  PaUr?  Vient  eusuile  la 
Communion  qui  conduit  jusqu'aux  prières  finales. 

La  septième  et  dernière  conférence  étudie  Thistoire  des  vêtements 
sacrés  et  leur  symbolisme.  On  n'a  guère  oublié  que  l'amict  et  ses  rap- 
ports avec  le  capuchon  on  la  barrette. 

En  somme,  ouvrage  érudit  et  pieux.  II  trouve  un  puissant  intérêt 
dans  le  souffle  de^vie  qui  l'anime,  et-y  rend  souvent  la  technique  élo- 
quente.    A.  VlQOUREL. 

Science  et  Apologétique,  par  A.  db  Lapparbnt.  Paris,  Bioud,  s.  d., 
in-16  de  304  p.  —  Prix  :  3  fr. 

M.  de  Lapparent  a  publié,  sous  ce  titre,  les  conférences  faites  par  lui 
à  rinslitut  catholique  de  Paris,  en  190o.  C'est  une  revue  des  diverses 
sciences  humaines,  une  analyse  de  leurs  méthodes,  une  constatation 
de  leurs  hésitations,  de  leurs  théories,  de  leurs  résultats  définitivement 
acquis.  En  étudiant  quelques  lois  générales,  et  révolution  des  doctrines 
scientifiques  vers  l'unité,  Tauteur  conclut  à  la  nécessité,  à  Torigine,  d'une 
cause  première.  Dans  un  dernier  chapitre,  Téminent  académicien  fixe 
les  droits  et  les  devoirs  de  Tapologiste  en  face  des  enseignements  de  la 
science.  Il  y  a  sur  ce  point  des  aperçus  nouveaux  et  saisissants  qu'il 
est  utile  de  méditer.  C'est  l'œuvre  d'un  savant  et  d'un  apologiste  ; 
l'ouvrage  mérite  donc  bien  son  titre.  Savant  de  premier  ordre,  apolo- 
giste humble  et  ardent,  M.  de  Lapparent  a  fourni  des  armes  nouvelles 
et  solidement  trempées  à  ceux  qui  s'imposent  la  tâche  délicate  de 
défendre  la  certitude  de  la  religion  contre  les  attaques  d'une  science 
pleine  d'incertitudes.  A.  C. 

]¥ouveile  lHytliologie  grecque  et  romaine,  par  P.  COMMBLi^f. 
Paris,  Garnier,  iy07,  îu-i2>de  ix-ol6  p.,  avec  63  grav.  —  Prix  :  3  fr.  50, 

Partout  où,  dans  la  contemplation, de  la  nature  physique  ou  morale, 
la  pensée  moderne  se  heurte  au  mystère,  elle  demande  à  la  science  le 
secours  parfois  bien  insuffisant  de  ses  formules,  tandis  que  la  pcn&ée 
antique  faisait  intervenir  une  divinité.  Ainsi  s'explique  la  mythologie 
avec  ses  fictions  tantôt  si  fâcheusement  immorales,  tantôt  si  spirituel- 
lement ingénieuses,  dont  l'ignorance  jette  paifois  dans  un  cruel  em- 
barras l'interprète  des  créations  de  l'art  et  de  la  poésie  antiques  :  et 
voilà  pourquoi,  tant  de  siècles  après  la  disparition  du  vieux  paganisme 
un  manuel  tel  que  celui  de  M.  Commelin  peut  rendre  d'utiles  services 
à  certains  lecteurs. 

Sur  un  point  spécial,  l'auteur  exprime  dans  son  Introduction  des 
vues  très  sensées  :  «  Depuis  quelques  années,  il  est  de  mise  en  littéra- 
ture de  désigner  les  divinités  grecques  par  leur  dénomination  hellé- 


—  511  — 

nique.  Est-ce  simplement  par  un  scrupule  d'exactitude  mythologique, 
ou  pour  faire  montre  d'érudition?  nous  n^oson»  nous  prononcer... 
Mais  rérudition  ou  le  pédantisme  aura  beau  faire  :  le  public  français 
s'obstinera  toujours  à  emplo^'er  dans  le  langage  usuel  les  noms 
romains  de  Jupiter,  JuBon,  Apollon,  Mars,  Hercule,  etc.,  qui  nous  sont 
familiers.  Est-ce  notre  faute  à  nous,  si  ce  sont  malgré  nous  les  mots 
latins  qui  nous  reviennent  sur  nos  lèvres,  si  c'est  Rome  qui  d'abord 
nous  a  enseigné  les  noms  et  les  attributs  de  ses  dieux  ?  i  (p.  vi). 

G.  Huit. 

SCIENCES  ET  ARTS 

Appel  aux  pères  de  famille.  lia  Mentalité  laïque  et  l'Éeole. 

par  L.  Lbscœur,  avec  une  Préface  de  M.  Keller.  Paris,  Téqul,  19G6,  in-r2 
de  xiv-264  p.  —  Prix  :  3  fr.  J50. 

En  écrivant  ce  livre,  au  témoignage  de  M.  Keller,  le  P^  Lescœur  a 
rendu  un  nouveau  et  signalé  service  au  pays,  en  lui  montrant  ce  que 
devient  l'enseignement,  de  plus  en  plus  impie  et  antifrançais,  que  la 
franc-maçonnerie  au  pouvoir,  prétend  imposer  à  toute  notre  jeunesse. 
Pour  atteindre  son  but,  Téminenl  écrivain  ne  déclame  pas,  — ce  n'est  pas 
son  genre,  —  il  démontre,  avec  de  nombreux  témoignages  à  l'appui,  que 
renseignement  laïque,  tel  qu*il  est  aujourd'hui  donné,  oriente  très 
ouvertement  la  jeunesse,  -—  car  le  voile  de  la  neutralité  menteuse  est 
tombé,  •—  vers  l'athéi^^me,  vers  la  haine  de  TÉglise  et  le  mépris  de  la 
morale  chrétienne,  vers  le  socialisme,  vers  Tantipatriotisme,  vers  Tanar- 
chie  :  des  générations  sans  foi,  sans  morale,  sans  patrie,  voilà  bien  ce 
que  récole  laïque  nous  prépare.  En  le  disant  et  le  prouvant,  le  P.  Les- 
cœur n*a  pas  seulement  voulu  délivrer  son  âme  de  chrétien  et  de 
Français,  il  a  voulu  surtout  remplir  un  devoir  et  montrer  aux  pères 
de  famille  les  dangers  où  ils  exposent  leurs  enfants  confiés  à  l'ensei- 
gnement officiel.  Il  faudrait  vraiment  désespérer  de  la  France  si  cet 
appel  n'était  pas  entendu  et  compris.  D'autres  voix  autorisées  se  sont 
fait  entendre  au  nom  de  la  liberté,  au  nom  de  la  morale,  au  nom  de  la 
pairie,  pour  dénoncer  ces  dangers.  Venue  de  plus  haut  et  pourvue  de 
la  double  autorité  du  prêtre  et  du  penseur,  celle  du  P.  Lescœur  s'im- 
posera davantage  èi  l'attention  des  pères  de  famille  chrétiens.  Ils  sau- 
ront, grâce  à  ce  volume,  où  se  porte  aujourd'hui  l'effort  principal  de 
nos  adversaires  et  ils  s'uniront  pour  en  triompher,  a  Menacée  dans  sa 
vie,  la  France  ne  se  sauvera  qu'en  séparant  Técole  de  TÊtal,  et  en 
laissant  aux  familles  et  à  la  religion  le  soin  de  former  des  âmes  indé- 
pendantes, honnêtes  et  viriles.  t>  C'est  la  conclusion  pratique  du  livre, 
formulée  par  M.  Keller  :  quel  père  de  famille  chrétien  refuserait  d'y 
souscrire  et  d'en  faire  désormais  la  règle  de  son  action  !  L'intérêt  bien 
entendu  commande  à  tous  ce  que  leur  ffrescrit  le  devoir.    P.  Talon. 


.*  "î 


An 


—  512  —      . 

lies  TreiuMements  de  terre.  Géographie  séisinalogique^ 

par  F.  DB  MoNTBSsus  DE  Ballore.  Paris,  colio,  1906,  in-8  de  v[-47o  p., 
avec  3  cartes  hors  texte  et  cartes  et  figures  duns  lo  texte.  —  Prix  ;  12  Ir. 

Voici  une  vingtaine  d^années  que,  de  manière  absolunient  coolinue, 
M.  de  Monlessus  de  Ballore  consacre  869  moments  de  loisir  à  l'étude 
des  tremblements  de  terre.  Lentement,  patiemment,il  a  réuni  sur  les 
séismes  de  tous  les  temps  et  de  tous  les  pays  une  foule  de  documents 
qu'il  a  ensuite  critiqués  et  systématiquement  classés,  et  dont  il  s'est 
servi  pour  établir  de  nombreuses  et  excellentes  monographies.  C'est 
encore  en  s'appuyant  sur  ce  précieux  catalogue,  —  constamment  tenu 
à  jour  et  dans  lequel  sont  actuellement  mentionnés  plus  de  170  000 
tremblements  de  terre,  —  que  M.  de  Montessus  de  Ballore  a  rédigé  le 
gros  volume  dont  nous  venons  de  transcrire  le  titre.  —  Cet  ouvrage, 
qui  constitue  véritablement  la  synthèse  des  patientes  et  scrupuleuses 
recherches  de  détail  de  Tauteur,  est,  comme  Tindique  le  sous-titre, 
une  «  géographie  séismologîque  ».  M.  de  Montessus  de  Ballore  y  a 
en  efTet  donné  à  grands  traits,  en  l'accompagnant  de  cartes  pleines  d'in- 
térêt, une  description  séismique  du  globe  terrestre,  description  dont  une 
excellente  mappemonde  séismographique  résume  les  données  essen- 
tielles. Mais  là  ne  s'est  pas  borné  Pauleur  ;  dans  l'Introduction  qu'il  a 
placée  en  lète  de  son  travail  géographique,  il  a  mis  en  pleine  lumière 
les  conclusions  qui  s'en  dégageaient  et  montré  que  les  foyers  d'insta- 
b  Hté  ne  se  répartissent  pas  arbitrairement  à  la  surface  des  pays  à 
tremblements  de  terre.  Il  y  a  indépendance  entre  les  phénomènes 
séismiques  et  les  phénomènes  volcaniques,  mais  la  distribution  des 
régions  séismiques,  pénéséismiqueset  aséismiques  manifeste  d'intimes 
relations  avec  les  grandes  vicissitudes  d'ensemble  de  la  surface 
terrestre;  en  effet  «  l'écorce  terrestre  tremble  à  peu  prés  également  et 
pref^que  uniquement  le  long  de  deux  étroites  zones,  qui  se  couchent 
suivant  deux  grands  cercles  (dans  le  sens  géométrique  du  nîot)  faisant 
introduire  un  angle  d'environ  67o  :  le  cercle  méditerranéen  ou  alpino- 
caucasien-himalayen  '53,  M  pour  100  des  séismes)  et  le  cercle  circum- 
pacifique  ou  ando-japonais- malais  (41,0»  pour  100  des  séismes).  Ces 
deux  zones  coïncident  avec  les  deux  plus  importantes  lignes  de  relief 
de  la  surface  terrestre  »  (p.  24).  Ce  sont  là  des  faits  d'un  très  grand 
intérêt  et  que,  seule,  la  méthode  suivie  par  M.  de  Montessus  de  Ballore 
permettait  de  mettre  au  jour.  On  en  trouvera  la  démonstration  complète 
dans  celte  remarquable  étude  sur  les  lyemblements  de  terre,  qui  fait  le 
plus  grand  honneur  à  son  auteur,  et  aussi  à  la  science  française. 

Henri  Froidevaux. 


—  513  -w 
LITTÉRATURE 

De  l'Knfleigncnieiit  des  langues  TlTantes*  Idées  d'un  vieux  pro- 
feueur  dédiées  avx  jeunes,  par  Ch.  Siowalt.  Paris,  Hachetle,  1906,  in-16 
de  XIII- 2É«  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

c  En  publiant  celle  collection  d^articles  relatifs  à  renseignement  des 
langues  vivantes,  je  voudrais,  dans  Tintérèt  supérieur  de  nos  élèves  et 
de  nos  études,  d*une  part,  défendre  le  droit  du  professeur  à  la  liberlô 
de  la  méthode^  et,  d^autre  part,  fournir  quelques  documents  utiles  aux 
jeunes  professeurs  qui  voudront  étudier  Thistoire  de  renseignement 
des  langues  vivajites  en  France.  »  —  Tel  est  Tobjet  que  s^est  proposé 
M.  Sigwalt  et  quUl  atteint  dans  ce  volume,  où  il  y  ai>eaucoup  de  rai- 
son et  beaucoup  d'esprit.  La  lecture  en  est,  à  divers  égards,  des  plus 
instructives.  On  y  ^u  quel  est  le  poids  de  Fautocratie  ministérielle 
sur  les  professeurs  de  TUaiversité,  précisément  en  des  matières  où  il 
semble  qti*une  juste  part  doive  être  laissée  à  Tiniliativê  et  à  Texpé* 
rience  des  maîtres.  On  y  apprend  comment  une  mélbode  exclusive  est 
devenue,  par  le  caprice  dictatorial  de  Tun  des  détenteurs  parlemen- 
taires du  portefeuille  de  rinstruclion  publique,  la  «  vérité  ofôclelle  », 
uq  dogme  pédagogique,  un  joug  de  fer  imposé  k  tous.  On  y  constate 
que  cette  vérité  d'airain,  si  inflexible,  était  pourtant  tout  autre  hier  et 
sera  probablement  tout. autre  den^^in.  On  y  trouve  aussi  une  disons* 
sion  exacte  et  intéressante  des  divers  procédés  employés  jusqu^à  ce 
Jour  pour  Tèlude  et  renseignement  des  langues  vivantes,  d'excellentes 
observations  techniques  et  pratiques  et  des  conclusions  d'un  éclec- 
tisme fort  sage.  On  regrette  d'autant  plus  que  l'auteur,  si  grand  parti- 
san, si  bon  défenseur  de  la  c  tolérance  »  et  de  la  «  liberté  »  dans  son 
domaine  spécial,  se  montre,  dans  une  sphère  plus  haute  et  plus  géné- 
rale, animé  d^un  esprit  de  passion  sectaire  (p.  S52)  et  de  plus  imbu 
d'une  philosophie,  ou,  pour  parler  à  sa  façon,  d*une  «  biologie  »  très 
fausse  (p.  2t3,  note  1).  N'en  déplaise  à  M.  Sigwalt,  il  n'est  pas  d'esprit 
un  peu  raisonnable  qui  ne  doive,  dans  l'intérêt  même  de  l'Université, 
souhaiter  le  maintien  de  renseignement  libre,  ne  fût«ce  que  pour  nous 
conserver  un  refuge  ouvert  contre  le  despotisme  versatile  des  méthodes 
absolues,  mais  successives,  qui  font  c  table  rase  tous  les  dix  ans  », 

M.  S. 

ti'Autre  Mende.  Ulytliesi  et  Iiégendes.  lie  Purgaiolre  ûé 
saint  Patriee,  par  Philippe  db  Fblicb.  Paris,  Champion»  1906,  in-8 
de  195  p.  —  Prix  :  5fr. 

Le  long  titre  de  ce  livre  indique  déjà  que  l'auteur  n*a  pas  su  se 

borner,  et  qu'à  propos  de  ce  «  Purgatoire  »  célèbre  au  moyen  âge,  il  a 

entrepris  de  traiter  un  très  vaste  suje't.  De  là  un  grave  défaut  :  l'auteur 

n'en  dit  pas  assez  du  «  Purgatoire  »,  d'autant  qu'il  n'en  connaît  pas 

Juin  1907.  T.  CIX.  33. 


^  B14  — 

beaucoup  plus  que  ce  qu'en  disait  Th.  Wright  dans  un  livre  de  très 
grande  valeur  (quoique  ancien  déjà)  ;  et  il  ne  conduit  pas  jusqu'à 
l'époque  actuelle  l'histoire  du  pèlerinage  à  File  du  Lough  Derg  (lac 
rouge]  et  on  voit  même  qu'il  ne  connaît  pas  cette  histoire  récente  et 
contemporaine.  Pourtant  quand  on  se  réclame  de  la  théorie  de  l'évolu- 
tion (à  ce  qu*il  semble  par  des  expressions  comme  celle-ci  €  les 
sociétés  les  moins  évoluées  9,  il  faudrait  mener  l'histoire  de  cette 
antique  dévotion  jusqu'à  notre  temps  où  elle  se  continue  et  se  répète 
chaque  année  du  1er  juin  au  15  août.  Naturellement  elle  se  continue 
mulalis  mulandis.  Les  pèlerins  restent  encore  trois  jojirs  en  morliûca- 
lions  et  en  prières  dans  Tile  ;  mais  le  séjour  passé  jadis  dans  la  «  cave 
du  Purgatoire  »  est  remplacé  par  une  nuit  de  prières  dans  une  église  ; 
et,  par  tradition,  on  appelle  cela  la  passer  «  danslaprison  9.  Il.y  a  quelques 
années,  on  comptait  environ  5  000  pèlerins  par  été.  Cette  ignorance  de 
la  partie  moderne  est  d'autant  plus  étx>nnante  que  M.  de  Féliceapris  la 
peine  de  faire  le  voyage  d'Irlande  pour  visiter  les  lieux  mêmes  du 
pèlerinage  ;  c'était,  nous  dit-il,  le  29  mars  1905  ;  il  a  pu  se  faire  trans- 
porter dans  la  petite  île  parce  que  c'était  en  dehors  du  temps  du 
.  pèlerinage  :  autrement  cela  lui  eût  été  impossible.  Cette  excursion  ^de 
touriste  nous  a  valu,  du  moins,  quelques  pages  charmantes  comme 
description  de  paysage,  les  meilleures  du  livre. 

Mais  était-il  bien  nécessaire  de  consacrer  près  de  la  moitié  du  volume 
à  décrire  les  conceptions  de  «  l'Autre  Monde  »  en  Egypte,  en  Ghaldée, 
chez  les  Hébreux,  chez  les  Grecs  et  les  Romains,  pour  prouver  que  les 
anciens  Irlandais  n'étaient  pas  seuls  à  y  croire?  Cela  nous  parait 
mettre  un  sujet  dans  un  autre,  et  il  aurait  mieux  valu  traiter  l'histoire 
du  Purgatoire  de  saint  Patrice  dans  ce  seul  volume,  car  M.  de  Félice 
en  annonce  encore  un  deuxième,  au  début  môme  de  son  Avant-propos: 
c  Les  pages  qui  suivent  renferment  la  première  partie  d'une  étude  sur 
le  Purgatoire  de  saint  Patrice.  J'ai  voulu,  après  avoir  raconté  la 
légende,  en  rechercher  les  origines  lointaines  et  montrer  la  place 
qu'elle  occupe  dans  l'ensemble  des  traditions  relatives  à  l'Autre 
Monde.  Je  me  propose  d'établir  plus  tard  quelle  a  été  son  influence  sur 
les  littératures  anglaise,  française,  espagnole  et  italienne.  »  Nous 
espérons  que  M.  de  Félice  sera  mieux  au  courant  de  la  question 
d'histoire  littéraire  qu'il  ne  l'est  de  la  question  d'histoire  religieuse,  et 
surtout  qu'il  la  traitera  plus  sobrement.  H.  Gaidoz. 


IiA  Réirerie  esthétique.  EMiai  sur  la  psyelielogle  du  poète, 

par  Paul  Soukiau.  Paria,  Alcan,  1906,  in-16  de  171  p.  —  Prix  :  2  fr.  50, 

Cet  essai  de  M.  Paul  Souriau  sera  lu  avec  intér<>t  et  avec  fruit  par  les 
philosophes,  par  les  poètes,  par  les  critiques  littéraires,  par  tous  les 
amis  des  lettres.  Il  se  compose  de  sept  chapitres  :  I.  Définition  psy- 


—  815  — 

chologique  de  la  poésie  (1.  Éléments  intellecluels.  La  rêverie.  2.  Élé- 
ments esthétiques).  II.  La  Poésie  intérieure.  III.  La  Poésie  de  la  nature. 
IV.  La  Poésie  dans  Tart.  Y.  La  Poésie  littéraire  (i.  Effet  sur  rintelli- 
gence.  2.  Valeur  poétique  de  la  pensée.  3.  Valeur  poétique  du  senti- 
ment). VI.  La  Composition  poétique  (1.  La  méthode  d'inspiration.  2.  La 
méthode  de  réflexion).  VII.  La  Question  du  vers  et  l'aTenir  de  la  poésie. 
—  Les  y  nés  de  l'auteur,  très  dignes  d'attention,  ne  sauraient  d'ailleurs 
être  acceptées  toutes.  Sa  théorie  repose  sur  une  définition  de  la  poésie 
qui  ne  nous  parait  pas  exacte.  Il  est  abusif,  selon  nous,  de  confondre 
la  poésie  avec  la  rêverie,  même  de  caractère  esthétique.  Nous  ne  sau- 
rions admettre  qu'il  n'y  ait  de  poétique  que  c  Timaginaire  »  (p.  48)  et 
que  c  toute  poésie  soit  subjective  »  (p.  51).  La  poésie,  à  notre  avis,  est 
bien  plutôt  la  perception  ou  le  pressentiment  de  Tidéal  (vrai  et  objec- 
tif, lui  aussi)  dans  le  réel.  Gomment  souscrire  à  cette  assertion  singu- 
lière que  c  ridée  est  tout  au  plus  de  luxe  en  poésie  >  et  même  que 
«  ridée  n'est  rien,  l'image  est  tout  »  (p.  93)?  Combien  plus  juste  cette 
observation  d'Eugène  Véron,  citée  par  l'auteur  (p.  94,  note)  :  «  Les 
Idées  ont  leur  poésie  comme  les  sentiments.  »  Voici  encore  une  pro- 
position bien  paradoxale  :  <  En  poésie  les  mots  sont  faits  pour  être 
oubliés  »  (p.  iOQ-lOi).  On  trouve  dans  le  dernier  chapitre,  sur  le  rythme 
et  la  versification,  des  remarques  ingénieuses,  mais  aussi  des  spécu- 
lations un  peu  utopiques.  «  L'idéal,  dit  entre  autres  choses  M.  Sou- 
riau,  ne  me  semble  pas  que  la  poésie  et  la  prose  aillent  se  rapprochant, 
mais  au  contraire  qu'elles  se  différencient  le  plus  possible.  >  (p.  164) . 
Étant  donnés  les  caractères  naturels  de  la  langue  française,  cette  vue 
chez  nous  pourrait  devenir  dangereuse,  du  moins  pour  la  poésie,  qui 
doit  contenir  tout  d'abord,  comme  dans  Corneille  et  dans  Racine,  une 
excellente  ^rose,  et  y  ajouter  quelque  chose  de  plus  et  de  mieux.  L'essai 
de  M.  Paul  Souriau  est  d'ailleurs  utile,  même  à  contredire,  parce  qu'il 
fait  penser.  M.  S. 

iMographle  de  rAcadémle  lraiifai«e,  lUte  alphabétique  Ulutirée 
de  plut  de  500  fac-similés  de  iignaturei  (1654  à  4906),  par  R.  BONNBT.  Paris, 
Noël  Charavay,  1907,  in-8  carré  de  322  p.  —  Prix  :  12  fr. 

Cette  isographie  peut  passer  pour  un  modèle  du  genre,  et  rendra  les 
plus  grands  services  à  tous  les  amateurs  de  la  précision  dans  l'histoire 
littéraire.  La  liste  des  membres  de  l'Académie  française,  déjà  publiée 
en  1867  dans  V Amateur  ^autographes  par  IIM.  Bance  et  Et.  Charavay 
avait  Jadis  constitué  une  base  solide  pour  un  monument  isographique 
en  l'honneur  de  l'Académie  française  ;  mais  un  grand  nombre  de  pro- 
blèmes biographiques,  qui  ont  été  résolus  depuis,  ne  Tétaient  pas 
encore  à  cette  époque,  et  quarante  ans  constituent  une  lacune  très 
appréciable.  Le  catalogue  de  la  magnifique  Collection  de  Befuge  avait 


—  d16  — 

bien  apporté,  il  y  a  trois  aus,  UDe  forte  contribution  au  travail  d*ea«> 
semble,  mais  il  y  avait  à  compléter  et  à  coordonner  tout  cela  sur  un 
plan  uniforme  et  régulièrement  suivi.  M.  Bonnet  a  fort  heureusement 
exécuté  Tenlreprise  avec  le  concours  de  M.  NoGl  Charavay  et  de  tous 
les  collectionneurs  spéciaux  des  autographes  de  TAcadémie.  Sa  liste 
comprend  tous  les  académiciens  nommés  ou  élus  depuis  la  fondation  de 
l'Académie  en  1634  jusqu'à  sa  disparition  en  1793,  les  membres  de  la 
deuxième  classe  de  Tlnstitut  réorganisé  en  1803  Jusqu'aux  exclusions  de 
i8l6,  et  enfin  les  membres  de  TAcadémie  nommés  ou  élus  de  1816  à  nos 
jours.  L'ordre  adopté  est  Tordre  alphabétique  :  nous  le  préférons  de  beau- 
.coup  à  celui  des  énuméralions  par  fauteuil  qui,  pour  plusieurs  d'entre 
eux,  estabsolumentarbitraireà  cause  des  lacunes  de  1803  et  1816.  Au  point 
de  vue  de  l'histoire  littéraire,  nous  aimerions  mieux  encore  l'ordre  chro- 
nologique par  réception,  qui  groupe  ensemble  les  personnages  con- 
temporains, mais  nous  devons  reconnaître  que  VIsographie  étant  un 
dictionnaire,  l'ordre  alphabétique  s'offre  plus  facilement  aux  recherches  ; 
du  reste  il  ne  s'agit  pas  ici  d'une  simple  liste.  Non  seulement  M.  Bonnet 
accompagne  ses  reproductious  de  signatures^  d^ndications  fort  inté- 
ressantes sur  le  plus  ou  moins  de  rareté  des  autographes,  et.  sur  les 
collections  dans  lesquelles  les  plus  rares  se  conservent  actuellement, 
mais  il  les  fait  précéder  d'une  notice  biographique  donnant  exacte- 
ment les  dates  de  naissance,  d'élection,  de  réception  ou  de  mort  avec 
celles  de  ce  que  l'on  appelle  aujourd'hui  le  currioulum  vUae  de  chaque 
académicien  ;  il  a  mis  à  profit  pour  cela  les  nombreuses  études  qui 
ont  été  publiées  depuis  une  quarantaine  d'années,  parles  érudits  delà 
province  sur  les  académiciens  de  leur  région,  ce  qui  lui  a  permis  de 
rectifier  une  foule  d'erreurs  biographiques  qui  se  répètent  à  l'eavi 
dans  les  dictionnaires,  malgré  les  travaux  dont  je  viens  de  parler.  Je 
lui  suis  en  particulier  reconnaissant  d'avoir  fait  naître  Bigot  de  Préa- 
mencu  à  Rennes  et  non  pas  à  Redon.  L'erreur  consacrée  vient  de  ce 
(jue  son  premier  biographe  avait  lu  Redonensis  sur  son  diplôme  de 
licencié  en  droit,  et  il  avait  traduit  ce  mot  par  de  Redon,  sans  se  douter 
qu'il  a  toujours  signifié  de  Rennes.  Il  eût  fallu  Retonensis  pour  de 
I^edon  ;  c'est  ainsi  que  s'établissent  les  légendes.  Pour  le  médecia 
Pilet  de  la  Mesnardière,  M.  Bonnet  le  fait  naître^  comnie  tous  les  bio- 
graphes, à  Loudun  (p.  150);  mais  lorsque  son  article  a  paru  et  a  été  tiré 
à  part  de  VAinaleur  d'autographes,  il  ne  pouvait  pas  se  douter  que  le 
docteur  Rousseau  démontrerait  dans  la  Chronique  médicale  de  janvier 
1907,  qu'il  faut  lire  :  le  Loroux-Bottereau,  près  de  Nantes,  et  non  pas 
Loudun.  Il  l'a  fait  remarquer  à  la  page  321  de  ses  Additions.  Oa  voit  qu'oa 
ne  peut  le  prendre  sans  vert.  Tout  compte  fait,  il  ne  manque  plus  pour 
la  collection  complète  que  les  signatures  d'Auger  de  Maulèoa,  de  Phi- 
lippe  Habert  et  de  Pierre  Bardin.Les  deux  premières  sont  introuvables. 


—  517  — 

La  troisième  existe  chez  un  farouche  collectionneur  qui  a  cru  déprécier 
son  document  en  le  communiquant  pour  calquer  la  signature.  Travail- 
leurs, mes  amis,  Dieu  vous  garde  de  ces  implacables  cerbères,  et  félicitez 
avec  moi  M.  Bonnet  d*avoir  ouvert  pourvous  tant  de  portes  moins 
fermées!  René  Kerviler. 


HISTOIRE 


0«  Franeis«i  A««i«ieii»ia  iritA  et  miraeula,  adoitis  opusculis 
Ijturgicis,  aiictore  Fr.  ThoU)^  db  Cblano.  Ilanc  editionem  novam  ad 
ndem  manuscriptorum  recensait  P.  Eduardus  Albnconibnsis.  Romae, 
Desclee,  Lefebvre,  1906,  in-8  de  LXXXVii-481  p.  —  Prix  :  10  fr. 

Tout  ce  que  Thomas  de  Gelano  a  écrit  sur  saint  François  a  été  réuni 
dans  cet  élégant  volume,  où  Ton  trouvera,  outre  de  courts  opuscules 
liturgiques,  en  prose  ou  en  vers,  la  première  légende  du  glorieux 
fondateur,  composée  par  Gelano  dans  les  derniers  mois  de  1228,  la 
seconde  légende,  rédigée  environ  quinze  ans  plus  tard,  pour  servir  de 
complément  à  la  première,  enfin,  le  traité  des  miracles,  dont  la  compi- 
lation se  place  entre  les  années  1247  et  1257*  Le  P.  Edouard  d'AIençon 
a  établi  son  texte  d'après  tous  les  manuscrits  actuellement  connus  de 
ces  différents  ouvrages,  et  il  en  a  soigneusement  relevé  les  variantes. 
Une  bonne  table  des  matières  facilitera  Tusage  de  cette  très  estimable 
édition,  qui,  pour  les  deux  légendes  tout  au  moins,  remplacera  avanta- 
geusement celles  que  la  critique  avait  à  sa  disposition,  et  sera  accueillie 
avec  reconnaissance  par  toutes  les  personnes  qui  s'intéressent  à 
saint  François  et  à  la  littérature  franciscaine. 

Ce  n'est  pas  le  lieu  de  rappeler  ici  les  nombreuses  controverses  dont 
l'œuvre  de  Thomas  de  Gelano  a  été  Tobjet.  Disons  seulement  que  le 
nouvel  éditeur,  dans  son  Inlroduction,  prend  très  nettement  position 
contre  une  récente  école,  qui  ne  reconnaît  pas  volontiers  dans  le  saint 
François,  si  franchement  catholique  et  si  sincèrement  soumis  à  Tauto- 
rilé  pontificale,  dépeint  par  Gelano,  le  réformateur  indépendant  et 
quelque  peu  hérétique  qu'elle  aimerait  à  se  représenter.  Aux  yeux  du 
P.  Edouard,  Thomas  de  Gelano  est  le  biographe  à  la  fois  le  plus  ancien 
et  le  plus  autorisé  du  grand  saint  d'Assise.  L.  A. 


némoirea  Aur  le  XVI 11^  «ferle.  Souvenirs  du  marquis  de 
Valfons,  vicomte  de  Sebourg,  11IO-17SG,  publiés  par  son 
petit-neveu,  le  marquis  db  Valfons,  revus  ei  précèdes  d'une  notice  par 
Georobs  Maurin.  Paris,  Êmile-Paul,  s.  d.  in-8  de  xxxi-/i68  p.,  avec  por- 
trait. —  Prix  :  5  ftp. 

m 

Ce  fut  un  vaillant  homme  de  guerre  que  ce  marquis  de  Valfons,  dont 
M.  Georges  Maurin  vient  de  publier  les  Souvenirs  dans  une  édition 
«  définitive  et  autorisée  »,  Il  a,  disent  les  lettres  patentes  du  Roi  qui 


—  518  — 

• 

érigent  pour  lui  et  sa  famiilo  la  terre  de  la  Galmette  en  marquisat,  il  a 
assisté  à  vingt-six  sièges,  six  grandes  batailles,  a  eu  trois  chevaux  tués 
sous  lui  à  la  bataille  de  Lawfeld.  Pourvu,  dès  Tàge  de  onze  ans,  d'une 
lieutenance  dans  le  régiment  de  Royal-Cavalerie,  il  a  fait  toutes  les 
guerres  de  Louis  XV,  la  campagne  de  Bohème  avec  les  maréchaux  de 
Broglie  et  de  Belle-Isle,  la  campagne  des  Pays-Bas  avec  le  maréchal  do 
Saxe,  la  guerre  de  Sept  ans  avec  les  maréchaux  d'Ëstrées  et  de  Riche- 
lieu. Partout  il  s'est  distingué  non  seulement  par  sa  valeur,  mais  par 
son  sang-froid  et  son  coup  d*œil  ;  partout  il  a  conquis  et  mérité  la 
confiance  de  ses  grands  chefs.  Mauricer  de  Saxe  surtout,  dont  il  avait 
été  le  chef  d'état-major,  Tavait  en  particulière  estime,  et  lorsque,  la 
guerre  finie,  Tilluslre  capitaine  se  fut  retiré  dans  sa  belle  terre  de 
Gbambord,  M.  deValfonsy  fit  de  longs  séjours,  devisant  avec  lui  de 
tactique  et  de  stratégie. 

A  ses  grandes  qualités  militaires,  M.  de  Valfons  joignait  aussi  beau- 
coup de  finesse  et  de  diplomatie,  et  plus  d'une  fois,  par  son  adresse,  il 
réussit  à  éviter  des  froissements,  ou  à  ramener  la  concorde  entre  les 
grands  chefs  qui  se  jalousaient,  comme  le  comte  de  Glërmont  et  le 
maréchal  de  Saxe,  entre  ce  dernier  surtout  et  le  ministre  de  la  guerre, 
le  comte  d'Argenson.  Il  avait  encore  une  autre  qualité,  assez  rare  à  cette 
époque,  un  souci  profond  du  bien-être  du  soldat,  une  préoccupation 
constante  d'épargner  la  vie  des  combattants,  et  de  les  maintenir  en 
bonne  santé,  par  ramélioralion  des  campements  et  la  bonne  tenue  des 
hôpitaux.  Il  avait  dressé,*  à  ces  derniers  points  de  vue,  tout  un  plan  de 
réformes  très  judicieuses,  et,  en  somme,  faciles  à  effectuer.  Il  avait 
enfin  un  dernier  désir,  plus  rare  encore  en  tout  temps,  celui  que  la 
guerre  fût  le  moins  onéreuse  possible  aux  pays  dans  lesquels  s'effec* 
tuaient  les  opérations. 

Malgré  tous  ces  exploits,  malgré  l'amitié  de  ses  chefs  et  les  éloges 
qu'on  ne  cessait  de  faire  de  lui  à  l'armée  et  à  Versailles,  sa  carrière  fut 
lente  :  il  s'effaçait  trop  facilement  devant  d'autres  moins  méritants, 
mais  plus  courtisans.  Il  finit  cependant  par  être*  lieutenant  général  et 
gouverneur  du  fort  de  l'Écluse. 

Deux  chapitres  d'anecdotes  sur  la  Cour  terminent  ces  Souvenirs,  qui 
sont  plus  spécialement  militaires,  et  dont  la  lecture  est  indispensable 
à  tous  ceux  qui  veulent  étudier  ou  raconter  les  guerres  du  xyuv  siècle  ; 
ils  ont  d'ailleurs  été  utilisés  déjà  par  plusieurs  historiens,  notamment 
M.  Taine,  M.  de  Nolhac  et  M.  le  duc  de  Broglie  ;  un  excellent  index,  placé 
à  la  fin  du  volume,  rendra  la  tâche  encore  plus  facile. 

Max.  de  la  Roghbtbrib. 


—  519  — 

8ouireiiiini  d'un  préfet  de  la  Monareliie.  HémoireM  du 
Baron  Sers  (l9MS-tStt«),  publiés  d'après  le  manuscrit  origiDal, 
avec  une  Introduction  et  des  notes  par  le^  baron  Hbnri  Sbrs  et  Raymond 
GuYOT.  Paris,  Fontemoing,  1906,  in-8  de  xvi-339  p.,  avec  portrait.  — 
Prix  ;  7  fr.  50. 

L*bomme  politique,  et  pour  dire  plus  exactement  «  radminislrateur  » 
dont  ce  livre  rapporte  lee  Souvenir$^  fut  moins  un  «  préfet  de  la  Mo- 
narchie 9  qu'un  préfet  de  trois  gouvernements,  :  le  premier  Empire, 
la  Monarchie  des  Bourbons,  et  le  régime  issu  de  la  Révolution  de  1830. 
Cette  précision  dans  les  termes  est  aussi  une  rectification  dans  les  idées. 
Le  baron  Sers  parait  avoir  été  un  parfait  honnête  hoiUme,  fonction- 
naire appliqué,  intelligent  et  intègre,  se  mêlant  le  moins  ppssible 
à  la  politique  ;  s'il  continue  sa  carrière  avec  Napoléon,  Louis  XVIII, 
Charles  X  et  Louis-Philippe,  il  sMnquiète  assez  peu  de  l'étiquette  gou- 
vernementale et  se  contente  de  bien  administrer  les  départements  qui 
lui  sont  confiés.  Il  trouve  un  couronnement  assez  inattendu  de  son 
fonctionnarisme  régulier  à  la  Chambre  des  pairs  oii  Louis-Phillippe 
rappelle  en  1845.  Aussi  bien  la  monarchie  de  Juillet  est-elle  tout  à 
fait  le  système  qui  correspond  à  Tétat  d*âme  du  baron  Sers,  fils  d^un 
commerçant  de  Bordeaux,  Girondin,  député  à  TAssemblée  législative 
avec  Gensonné,  Yergniaud,  Guadet,  Ducos,  Lafond  Ladébat...  De  reli* 
gion  protestante,  comme  ce  dernier,  il  possède  le  puritanisme  et 
rétroitesse  d'esprit  de  ses  coreligionnaires  ;  les  principes  de  la  Révolu- 
tion Tenchantent,  et  contre  les  catholiques  il. a  les  préjugés  les  plus 
sincères  :  Entre  Napoléon  qui  lui  fait  un  peu  peur  et  LouiE-Philippe 
qu'il  admire,  il  sert  les  Bourbons  à  contre-cœur  et  comme  gêné  de  son 
personnage. 

Sa  carrière  est  fort  honorable  et  toute  patriotique  à  Mayence,  Spire, 
puis  après  les  Cent  Jours  comme  préfet  à  Golmar.  Ensuite  à  Aurillac, 
Clermont;  après  1830  à  Metz  et  à  Bordeaux.  Ce  sont  là  des  postes  im- 
portants ;  partout  le  baron  Sers  y  fut  estimé  et  regretté;  partout  il  y 
déploya  du  zèle,  de  la  science  administrative,  de  la  fermeté.  On  lira 
avec  utiliK,  mais  en  tenant  compte  des  préjugés,  ce  qu^il  dit  de  Tarrivée 
des  alliés  à  Paris  en  1814;  son  séjour  à  Colmar,  de  1819  à  1820;  dans 
le  Cantal  pendant  huit  années  ;  surtout  sa  <  préfecture  »  à  Metz  en  1830. 
Plus  d*un  portrait  tracé  sans  prétention  (par  exemple  celui  de  Mont- 
losier,  p.  209)  est  à  retenir.  Sur  la  duchesse  d'Angouléme,  il  a  des  parti- 
cularités à  noter  (p.  223),  mais  toujours  sous  Tempire  d'assez  niaises 
préventions  confessionnelles.  Naturellement,  la  meilleure  princesse 
qui  convienne  à  la  France,  c*est  Hélène  de  Mecklenbourg-Schwerin, 
la  duchesse  d^Orléans,  parce  qu'elle  est  luthérienne.—  Le  texte  est  com- 
plété par  des  notes  bibliographiques  généralement  exactes,  une  table 
alphabétique  utile,  un  portrait  médiocre,  d'après  une  miniature,  et 
une  Introduction   sans  critique   historique  suffisante,   où  l'on  cite 


—  5-20  — 

Tannée  1819  comme  le  plus  fort  du  régime  de  la  Congrégalion  »  (?) 
—  au  temps  du  ministère  Dessoles  !  -*  et  où  Ton  parle  de  Mgr  de  Saia- 
mon  comme  d*  «  un  uUramonlain  renforcé  »,  alors  qu'il  était  publique, 
ment  Gallican.  O.  G. 

nistolre  de  la  Praginatliiue-4iaift«tioii  de  Bourgc*,  mmvÊM 
Cliarlefl  YU,  par  Nokl  Valois.  Paris,  A.  Picard  et  nis,  1906,  in»8  da 
GXGii-288  p.  —  Prix  :  10  fr.  r 

L'Église  venait  à  peine  de  sortir  des  épreuves  du  Grand  Schisme 
d'Occident  quelle  allait  se  trouver  aux  prises  avec  de  nouvelles  diffi- 
cultés. Pendant  cette  triste  période^et  au  milieu  des  conflits  qui  avaient 
profondément  troublé  les  nations  chrétiennes,  la  discipline  ecclésias- 
tique s'était  relâchée  et  les  relations  entre  le  pouvoir  spirituel  et  le 
pouvoir  temporel  avaient  subi  le  contre-coup  de  tous  ces  événements. 
Il  ne  faut  donc  pas  être  surpris  qu'un  souverain,  qui,  comme  Charles  VU, 
avait  pour  ainsi  dire  transformé  l'administration  de  la  France,  ait  été 
tenté  de  trancher  aussi  de  nombreuses  et  délicates  questions  de  disci-» 
pUne  ecclésiastique.  Ainsi  que  le  fait  très  bien  remarquer  M.  Valois,  il  ne 
s'agit  pas,  dans  les  mesures  qui  furent  prises  par  le  Roi,  ni  de  contester 
à  l'Église  son  droit  4'enseigner  ou  son  droit  de  posséder,  ni  de  pros- 
crire la  vie  commune  dans  le  clergé  régulier,  ni  d'interdire  aucune  des 
manifestations  du  culte  catholique,  mais  seulement  de  desserrer  quel- 
que peu,  sans  les  rompre,  les  liens  qui  rattachaient  le  clergé  de  France 
au  Saint*Siôge.  Le  Rof  avait  alors  de  sérieux  motifs  de  s'intéresser  à  la 
composition  et  au  mode  de  recrutement  du  clergé,  car  une  partie  im« 
portante  de  la  fortune  publique  était  entre  ses  mains,  et  dans  les 
circonstances  difliciles,  la  Royauté  y  trouvait  une  aide  appréciable.  Or, 
au  xve  siècle,  pour  disposer  des  sièges,  des  gros  et  des  petits  bénéQces, 
tantôt  le  Prince  se  concerte  avec  le  Pape  ;  tantôt  par  des  ordonnances 
telles  que  la  Pragmatique*  Sanction,  il  cherche  à  s'affranchir  plus  ou 
moins  de  l'autorité  pontificale.  C'est  cette  oscillation  entre  ces  deux 
systèmes  que  M.  Valois  a  bien  mis  en  relief  dans  la  longue^t  impor- 
tante étude  qui  précède  la  publication  des  textes  relatifs  à  la  Pragma- 
tique-Sanction. Ne  remontant  pas  au-delà  du  pontifical  de  Martin  V,  il 
montre  la  série  des  l&tonnements  par  lesquels  passa  le  gouvernement 
avant  de  l'édicter,  fait  ressortir  coniment  elle  fut  appliquée  ou  violée, 
puis  par  quels  systèmes  il  fut  question  de  la  remplacer  à  peine  mise  en 
vigueur.  L'ensemble  de  ces  textes  s'arrête  au  mois  de  mars  1461.  Tirés 
de  différents  dépôts  :  Bibliothèque  et  Archives  nationales,  Archives  du 
Vatican,  Musée  britannique,  Bibliothèque  BodléienneàOxford,  Archives 
départementales  du  Cher,  du  Loiret  et  de  la  Seine-Inférieure,  Biblio- 
thèques de  Poitiers  et  de  Carpentras,  publiés  avec  soin  et  éclairés  de 
bonnes  notes,  ils  forment  un  excellent  appoint  à  l'histoire  religieuse 
sous  le  règne  de  Charles  VIL  Jules  Viard.  ^ 


—  521  — 

La  TIe  religicvae  en  FraAee  sous  la  RéTolutlon,  l'JËm- 
pire  et  la  Rcatauratiou.  Mgr  Dit  Bourg,  éTëquo  de 
Limogée,  1151-1999,  par  Dom  Du  Bouko.  Paris,  Pcrrin,  1907, 
petit  ia-8  de  472  p.,  avec  un  portrait.  —  Prix  :  5  fc. 

Ce  livre  offrira  à  rhiBlorien  des  renseignements  précieux,  inédits  sur 
plus  d*un  point  obscur,  de  la  fin  de  l'ancien  régime,  de  la  Révolution, 
du  premier  Empire,  de  la  Restauration  ;  au  chrétien  un  grand  nombre 
de  sujets  d'édification  ;  au  Toulousain  d'agréables  détails  d'histoire 
locale  ;  aux  membres  du  clergé  des  exemples  toujours  vivants  et  pleins 
d'application  dans  le  temps  actuel.  En  voilà  assez  pour  recommander 
la  lecture  de  ce  volume  et  féliciter  ^'auteur  des  soins  qu'il  y  a  voulu 
et  su  apporter. 

Des  papiers  de  famille,  des  documents  d'archives»  des  travaux  anté- 
rieurs ont  donné  à  Dom  Du  Bourg  les  moyens  de  tracer  à  Eon  tour  celte 
biographie  très  complète. 

Les  trois  premiers  chapitres  gardent  un  charme  très  particulier  et 
donnent  une  noie  vraiment  précieuse  sur  la  vie  provinciale  au  temps 
de  Louis  XYI  ;  ce  qui  a  trait  à  la  composition  des  loges  maçonniques  au 
xviii^  siècle  (p.  76-97)  est  fort  curieux.  La  seconde  partie  permet  de 
vivre  au  jour  le  jour  ces  années  terribles  du  schisme  et  de  la  Terreur 
en  Languedoc,  les  efforts  courageux  de  l'abbé  Du  Bourg,  chargé  à  lui 
seul  par  onze  évéques  de  l'adminislration  secrète  de  leurs  diocèses 
dont  les  jacobins  les  ont  chassés.  Un  chapitre  est  plein  d'émolion 
communicative,  celui  consacré  aux  malheurs  de  la  famille  Du  Bourg 
dont  le  chef  périt  sur  l'échafaud,  à  la  place  du  Trône  (le  12  juillet  1794, 
et  non  pas  en  juin).  Les  efforts  du  clergé  orthodoxe,  les  échecs  du 
clergé  constitutionnel  sont  nettement  mis  en  lumière,  avec  preuves  à 
l'appui  (p.  200-279).  «  L'abbé  Du  Bourg  journaliste  >  (p.  260)  est  un  épi- 
sode très  curieux,  très  instructif,  très  neuf. 

Les  trois  derniers  chapitres  —  un  peu  courts  à  notre  gré  quoique  très 
remplis  —  racontent  l'épiscopat  à  Limoges  (1802-1822)  ;  les  difficultés 
d'ordres  divers  avec  les  fonctionnaires,  les  gouvernements  ;  la  pénurie 
de  ressources  matérielles  ;  les  vides  dans  le  clergé  décimé. 

On  voit  quels  filons  différents,  tous  intéressants,  Dom  Du  Bourg  a 
su  exploiter  ;  il  enrichit  en  cent  endroits  l'histoire  religieuse  du  midi 
de  la  France  et  même  de  l'Église  de  France  entière  pendant  un  demi- 
siècle  des  temps  les  plus  agités  de  sa  vie.  G.  db  G. 


lie  Clergé  et  le  eulte  eatholique  en  Bretagne,  pendant 
la  Révolution.  Dlutrlet  de  Bol.  Documents  inédits,  recueillis, 
mis  en  ordre  et  publiés  par  P.  Dblarub.  3«  partie.  Communeê  ruraleê  du 
canton  de  Dol^  aveo  le$  Tables  des  noms  de  prêlres  des  trois  premiers  volumes. 
Rennes,  Plihon  et  Hommay,  1906,  in-8  de  248  p.  —  Prix  :  4  fr. 

Le  Polybiblion  (juillet  1903,  t,  XGVIII,  p.  61-62  et  janvier  1906,  t.  GVI» 


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—  522  — 


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p.  68-69)  a  rendu  compte  des  deux  premières  parties  de  cet  important 
travail  que  devront  consulter  tous  ceux  qui  auront  à  traiter  de  cette 
période  de  notre  histoire. 

Après  avoir,  dans  une  notice  substantielle  et  succincte,  exposé  Tétat 
du  séminaire  de  Dol,  dans  le  département  dllle-et- Vilaine,  Tauteur 
insère  une  série  de  documents  qui  s'y  rapportent.  Ce  sont,  pour  la 
plupart,*les  procès-verbaux  des  délibérations  du  conseil  et  de  la  muni- 
cipalité de  TAbbaye,  commune  qui  n'eut  qu'une  durée  éphémère,  et 
sur  le  territoire  de  laquelle  se  trouvait  ce  séminaire,  tenu,  à  la  Révolu- 
tion, par  les  eudistes. 

Fidèle  à  sa  méthode  qui  d'ailleurs  est  la  bonne,  M.  P.  Delarue,  en 
quelques  lignes,  met  le  lecteur  au  courant  de  ce  qui  se  passait  dans 
chacune  des  communes  dont  il  s'occupe  et  dont  voici  la  liste.  Outre 
celle  de  l'Abbaye  qui  fut  réunie  à  la  commune  de  Dol,  ainsi  que  celle 
de  Garfantain,  dont  il  parle  immédiatement  après,  viennent  les  com- 
munes de  Mont-Dol,  Saint-Léonard,  réunie  à  Épiniac,  Épiniac,  Baguer- 
Morvan,  Yildé-Bidon,  réunie  à  Roz-Landrieux,  Roz-Landrieux  et 
Baguer-Pican.  L'ancienne  abbaye  de  la  Vieuville,»  de  l'ordre  de 
Citeaux,  située  dans  la  commune  d'Épiniac,  et  détruite,  comme  toutes 
ses  pareilles,  par  la  tourmente  révolutionnaire,  retient  la  plume  de 
Tauteur  qui  cite  à  son  sujet  de  très  importants  documents  relatifs  à  sa 
c  nationalisation  »,  suivant  l'euphénisme  officiel.  L'État  nationalisait, 
c'est-à-dire  volait,  au  profit  non  du  trésor  public,  mais  d'acquéreurs 
sans  scrupule,  qui  achetaient  les  biens  du  clergé  ou  des  émigrés  à  un 
prix  dérisoire,  payé  avec  des  assignats  discrédités. 

Ces  procès-verbaux  renferment  des  renseignements  fort  curieux  et 
très  instructifs.  Si  les  révolutionnaires  d'aujourd'hui  n^ont  pas  plus  de 
scrupules  que  ceux  qu'ils  appellent  à  bon  droit  leurs  ancêtres,  recon- 
naissons  qu'ils  ont  un  peu  plus  d'orthographe  et  qu'ils  rédigent  leurs 
actes  de  spoliation  en  meilleur  style:  mince  consolation  pour  les  spoliés. 
Le  volume  se  termine  par  un  supplément  aux  deux  premières  parties 
et  par  une  table  onomastique  relative  aux  ecclésiastiques  mentionnés 
dans  le  cours  de  l'ouvrage.  Souhaitons  que  M.  Delarue  fasse  pour 
d^autres  cantons,  —  celui  d'Antrain  est  tout  indiqué,  —  ce  qu'il  a  fait 
pour  celui  de  Dol.  A.  Roussel. 


Descripiloii  de»  «ceaiix  des  familles  «eigneurifiles  4e 
Dauphiné,  par  J.  Roman.  Paris,  A.  Picard  et  fils,  1906,  in-8  de  zl- 
402  p.,  avec  des  reproductions  de  sceaux.  —  Prix  :  12  fr. 

Ce  recueil  pourrait  être  donné  comme  modèle  à  tous  ceux  qui  ras- 
semblent les  éléments  de  notre  histoire  nationale.  L'auteur  a  pu  cata- 
loguer neuf  cent  soixante-sept  sceaux,  en  indiquant  pour  chacun  la 
nature  et  la  date  du  document  qu'il  authentique,  ainsi  que  le  dépôt  où 
Il  se  trouve.  Encore  ne  s'est-il  attaché  qu'aux  seuls  sceaux  de  familles 


—  523  — 

» 

ayant  possédé  des  fiefs  dauphinois.  Il  importe  d'appeler  Tattention  sur 
le  haut  intérêt  historique  de  l'Introduction  où  il  recherche  rorigine  du 
blason,  son  rôle,  et  prouve  une  fois  pour  toutes,  qu'avant  les  premières 
années  du  xiv^  siècle,  il  appartenait  au  fief,  et  que  le  seigneur  en 
était  seulement  usufruitier.  Toute  modification  du  blason  à  celle  époque 
nous  apporte  donc  la  preuve  d'une  mutation  territoriale.  L'Ëlat  de 
Dauphiné  en  est  lui-môme  une  preuve.  Les  comtes  de  Vienne  ont 
acquis  successivement  les  fiefs  qui,  par  leur  réunion,  devaient  consti- 
tuer la  province,  et  dont  chacun  pouvait  avoir  déjà  un  blason;  ce 
n'est  qu'après  avoir  couronné  leur  œuvre  en  1232  par  Tacquisilion  des 
comtés  d'Embrun  et  de  Gap  qu'ils  ont  adopté  le  dauphin  comme  bla- 
son de  l'ensemble  de  leurs  seigneuries.  Leurs 'sceaux  ont  été  nom- 
breux, et  c'est  un  des  grands  mérites  de  M.  Roman  d'avoir  su  en 
recueillir  une  suite  aussi  considérable  depuis  celui  de  Hugues  de  Bour- 
gogne, comte  d'Âlbon,  en  1182.  Tous  les  princes  des  deux  maisons  de 
Bourgogne  et  de  la  Tour  du  Pin  y  sont  représentés,  sauf  un.  Plusieurs 
de  ces  sceaux  n'étaient  pas  connus  avant  la  découverte  qui  en  a  été 
faite  par  M.  Roman.  Il  y  a  joint  ceux  de  leurs  juridictions.  Aux  familles, 
il  a  fait  également  jSgurer  les  sceaux  de  fonctionnaires  sur  lesquels 
figure  le  nom  do  l'officier.  L'ouvrage  se  termine  par  un  très  utile  index 
chronologique.  On  peut  regretter  l'absence  d'un  répertoire  comprenant 
les  noms  de  personnes  et  de  fiefs.  Des  dessins  fort  exacts  reproduisent 
les  sceaux  les  plus  importants.  F.  db  Villenoist. 


lie   Comté  d*Aii|oii  an  XI*  sléele,  par  Louis  Halphbn.  Paris, 
A.  Picard  et  fils,  1906,  gr.  in-8  de  xxiv-428  p.  —  Prix  :  7  fr.  tlO. 

Voici  incontestablement  un  des  livres  les  plus  consciencieux  que 
l'érudition  ait  consacrés  à  l'histoire  du  moyen  âge,  et  spécialement  à 
cette  province  d'Anjou.  L'auteur,  qui  nous  avait  déjà  fourni  en  1903, 
dans  la  Collection  des  textes,  un  excellent  Recueil  cTannales  angevines 
et  vendômoises^  et,  les  années  précédentes,  de  non  moins  bonnes  études 
sur  cette  région,  a  tenté  une  oeuvre  assurément  malaisée,  étant  donné 
c  la  pénurie  et  l'insignifiance  apparente  des  textes.  »  Jusque-là,  «  les 
érudits  se  sont  trop  souvent,  pour  le  xi*  siècle,  contentés  de  raconter 
dans  l'ordre  chronologique  les  grands  événeçients  dont  les  chroniques 
nous  ont  conservé  le  souvenir,  ou  se  sont  attachés  à  tracer  des  biogra- 
phies dont  la  pauvreté  même  des  documents  eût  dû  d'avance  les  détour- 
ner. »  A  vrai  dire,  M.  Halphen  n'est  pas  très  indulgent  pour  ces  derniers. 
D'ailleurs,  et  devons-nous  l'en  blâmer,  bien  peu  de  textes  échappent  à  sa 
critique  sévère  :  t  la  plupart  des  travaux  consacrés  jusqu'à  ce  jour  à 
l'histoire  angevine  péchant  par  un  emploi  défectueux»  des  plus  anciens 
documents,  l'érudit  écrivain  commence  par  bien  préciser  leur  valeur 
réelle.  Cette  revue  documentaire  est,  à  elle  seule,  d'une  utilité  plus  gêné- 


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—  524  — 

raie  qu'on  ne  le  pourrait  croire,  de  même  que  son  recueil  d'Actei  : 
peut-être  la  critique,  dont  on  ne  peut  blâmer  la  sévérité,  est-elle  par- 
fois un  peu  tranchante  ;  sufTit-il  par  exemple,  si  Ton  ne  donne  pas 
comme  un  original  du  xi»  siècle,  un  acte  écrit  au  xiv^  que  le  nom  de 
c  Tabbé  Galeran  »  figure  dans  une  charte  à  une  date  où  le  monastère 
n'était  qu'un  prieuré,  pour  que  ce  document  soit  Tœuvre  d*un  faussaire 
(p.  341)  ;  la  version  de  Dom  Landreau  (S.  Maur  du  x^  au  xiii*  siècle^ 
p.  22),  qui  a  estimé  qu'il  s^aglt  d'un  «  abbé  de  S.-Maur-des-Fossés  » 
est^lle  inadmissible?  II  serait  peut-être  permis,  en  des  matières 
d'une  obscurité  relative,  d'être  un  peu  hésitant,  moins  absolu.  Mais 
en  somme  nous  ne  saurions  faire  à  M.  Halphen  un  reproche  pour  sa 
trop  grande  répugnance  à  accepter  les  sources  indécises,  sinon  sus- 
pectes, et  nous  n'aurons  qu'à  le  féliciter  d^avoir  pu  fuir  les  sentiers  trop 
battus,  pour  aller  à  grand' peine,  à  travers  les  ronces  et  la  mauvaise 
herbe,  à  la  recherche  d'une  œuvre  véritablement  sérieuse  et  originale. 
Son  livre  montre  bien,  ainsi  qu'il  en  avait  le  projet,  <  comment  s'est 
formé  le  comté  d'Anjou  au  xi"  siècle,  au  point  de  vue  territorial  et  au 
point  de  vue  interne  »,  sans  omettre  aucun  des  faits  essentiels  de  l'his* 
loire  angevine.  Après  avoir  démêlé,  autant  que  cela  était  possible  (à 
cette  époque  on  ne  saurait  être  complet),  les  conquêtes,  les  rapports  avec 
l'Aquitaine,  le  Yendômoisetle  Maine,  la  renaissance  intérieure  et  Tor- 
gauisation  du  comté,  sous  Foulques  Nerra  et  GeofTroi  Martel  (987  à 
i060),  l'auteur  en  vient  au  comté  sous  GeofTroi  le  Barbu  et  Foulques  le 
Réchin  (1060  à  H09),  avec  les  barons,  la  politique  de  Foulques  et  le 
caractère  de  l'autorité  du  comte.  Des  Appendices  permettent  de  con- 
naître les  surnoms  des  comtes  d'Anjou  au  xi^  siècle,  les  pèlerinages  de 
Foulques  Norra  à  Jérusalem,  si  singulièrement  travestis  parles  légen- 
daires, etc.  Enfin  le  catalogue  critique  des  Aples  des  comtes,  et  les 
Pièces  fuslificalives  sont  suivies  de  Tables  alphabétiques^  analytiques  qui 
facilitent  toutes  recherches  dans  cet  ouvrage,  qui  peut  servir  de  modèlo 
pour  d'autres  travaux  sur  les  antiquités  provinciales  et  l'hlsioire 
générale  de  la  France.         Josbph  Benais. 

I^e  lilvre  des  syndies  des  états  de  Béarn  (texte  béarnais), 
publié  pour  la  Société  historique  de  Gascogne  par  Hbnri  Courtbault. 
2*  partie.  Paris,  Champion;  Auch,  Gocharaux,  1906,  in-8  de  viii-234  p.  — 
Prix  :  10  fr. 

Voilà  déjà  dix-sept  ans  que  la  première  partie  de  ce  travail  a  paru  et 
que  nous  en  avons  rendu  compte  (Cf.  Polybiblion^  février  1890,  t.  LVIIf, 
p.  135-136).  Cette  première  partie  était  l'œuvre  de  Léon  Gadier,  mort 
avant  d'avoir  pu  mettre  la  seconde  partie  en  état  de  paraître.  Un  de 
ses  amis,  M.  H.  Gourteault,  chargé  de  la  continuation  de  ce  travail,  fut 
pendant  longtemps  entravé  dans  l'accomplissement  de  cette  œuvre. 
Mais,  la  publication  n'aura  pas  perdu  pour  avoir  attendu  si  longtemps  : 


—  525  — 

M.  Gourleaull  y  a  en  effet  apporté  le  plus  graod  Boin  el  Ta  eoricbie  de 
notes  nombreuses,  qui  augmentent  beaucoup  Tintérét  du  texte. 

Le-premier  volume,  précédé  d'une  longue  Introduction  faisant  con- 
naître rimporlance  du  texte  publié,  allait  de  li88à  1505.  Le  second  va 
de  1506  à  1521.  Pour  toute  cette  période,  on  trouvera  dans  ce  travail  les 
détails  les  plus  précis  et  les  plus  complets  sur  Tadministration  inté- 
rieure du  Béarn,  sur  les  relations  do  ce  pays  avec  TAragoD,  avec  la 
France  ou  avec  d^autres  États,  sur  les  cbarges  qu'il  eut  à  supporter 
pendant  cette  période,  sur  les  guerres  qu'il  eut  à  soutenir.  En  tête  de 
cbacune  deS  sessions,  formant  un  chapitre,  M.  Courteault  a  placé  un 
sommaire.  A  la  lin  du  volume,  une  table  des  chapitres,  un  glossaire 
et  un  index  alphabétique  permettent  de  consulter  facilement  les  deux 
volumes  et  de  tirer  parti  de  ces  textes  si  intéressants  pour  Thistoire  du 
sud-ouest  de  la  France  à  la  fin  du  xv°  siècle  et  au  commencement  du 

XV1«,  J.   VlARO. 

I       — ^»^— ^i— — — 

mise  au  point  nécessaire.  Paris  et  Nancy,  Berger^Levrault,  1906, 
gr.  in-8  de  xui-427  p.  —  Prix  :  4.fr. 

L'auteur  anonyme  de  ce  livre,  douloureusement  ému  par  la  crise 
militaire  que  subit  la  France  et  en  particulier  par  les  haines  sociales 
qui  entraînèrent  la  mort  du  lieutenant  Lautour,  tué  par  les  grévistes 
du  Nord,  a  voulu  soulager  sa  conscience  et  soumettre  au  public  ses 
vues  sur  diverses  questions  qui  lui  ont  paru  les  plus  intéressantes  et 
les  plus  controversées. 

Sucessivement  il  envisage  la  question  militaire,  la  question  du  duel, 
la  question  juive,  V  «  énigme  sociale  »  et  le  péril  jaune.  Il  cile  des 
ouvrages  connus,  parfois  môme  des  articles  de  journaux  et  formule 
sur  bien  des  points  des  jugements  empreints  d'une  vraie  sagesse,  tel 
que  celui-ci  :  «  L'exercice  réel  du  gouvernement  par  le  peuple,  ou 
même  sous  la  pression  trop  directe  du  peuple,  n'est  qu'une  utopie 
dangereuse.  Tous  les  essais  de  réalisation  pratique  qui  ont  été  ou 
seront  faits  dans  ce  sens  n'ont  abouti  et  n'aboutiront  jamais  qu'à 
l'anarchie,  puis  au  despotisme.  » 

En  somme,  si  ces  études  manquent  un  peu  de  cohésion  et  d'harmo- 
nie, elles  témoignent  parfois  d'excellentes  intentions  et  contiennent 
quelques  pages  utiles  à  méditer.  R.  L. 


lie  Dilemme  de  IVare  Sfin|çnier.  Estai  sur  la  démueratle 
religieuse,  parCHABLEsMAURRAS.  Paris,  ]Nouvelle  Librairie  nationale, 
1906,  in-18  de  xxv-286  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Ce  volume  est  la  reproduction  d'articles  publiés  une  première  fo's 
dans  V Action  française.  Il  s'agit  de  discussions  survenues  entie 
MM.  Sangnier  et  Gh.  Maurras.  M.  Marc  Sangnier  avait  avancé  cettd 


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—  526  — 

proposition  qu'un  impérieux  dilemme  doit  tôt  ou  tard  se  poser  :  ou  le 
positivisme  monarchique  de  l'Action  française  ou  le  christianisme 
social  du  Sillon.  M.  Maurras  reproche  k  son  adversaire  de  s'approprier 
le  christianisme  social  à  lui  seul.  Puis  il  se  trouve  conduit  à  établir 
que  la  monarchie  est  seule  capable  de  rétablir  Tordre  en  France,  et  que 
la  démocratie  du  Sillon  mène  le  pays  aux  abîmes. 

Nous  n'avons  pas  à  nous  poser  en  arbitre  de  la  querelle.  Nous  esti- 
mons les  deux  contradicteurs  ;  les  lecteurs  que  la  chose  peut  intéresser 
jugeront,  sans  doute,  suivant  leur  tendance  à  chacun.  Nous  nous  per- 
mettons simplement  d'exprimer  un  regret,  c'est  le  mélange  de  politique 
et  de  religipn  qui  apparaît  à  chaque  page.  Notre  idéal  serait  qu'il  se 
formât,  en  dehors  de  tout  parti  politique,  une  organisation  religieuse 
ayant  pour  but  unique  la  liberté  de  l'Église  et  le  réveil  de  la  foi  dans 
les  populations.  Tant  que  l'on  n'aura  pas  obtenu  ce  résultat,  la  France 
sera  ingouvernable  soit  en. république,  soit  en  monarchie,  et  le  meilleur 
moyen  de  l'obtenir  nous  parait  être  de  le  chercher  en  dehors  de  toutes 
les  contingences  du  gouvernement  temporel.  D.  U. 


Kntre  l'AUemagiie  et  l'Angleterre,  par  le  capitaine  Sorb.  Paris, 
Chapelet,  1906,  in-12  de  371  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Êtes-vous  anglophile,  partisan  de  l'entente  cordiale? Alors,  n'ouvrez 
pas  le  dernier  volume  signé  par  le  capitaine  Sorb.  Si,  au  contraire,  vous 
êtes  sinon  anglophobe,  au  moins  hésitant,  plongez-vous  dans  la  lecture 
de  Entre  V Allemagne  et  V Angleterre  :  vous  irez  jusqu'au  bout  sans 
défaillance  et,  la  dernière  page  lue,  vous  conclurez  avec  Tauteur  que 
les  Anglais  peuvent  être  pour  nous  d'excellents  amis,  mais  des  alliés, 
jamais. 

C'est  là  le  kit  motiv  de  l'écrivain  distingué  dissimulé  sous  le  pseu* 
donyme  de  «  Sorb  »  et  qui,  chose  singulière,  a  changé  de  nationalité 
entre  deux  volumes.  De  «  captain  >,  il  est  devenu  <  capitaine».  Aurait- 
il  craint  vraiment  de  passer  pour  un  Anglais  ?  Ce  n'étaHguère  à  redouter. 
Toujours  est-il  que,  «  captain  »  ou  «  capitaine  »,  Anglais  ou  Français, 
l'auteur  est  resté  le  même,  maître  de  sa  pensée  et  de  sa  plume,  apôtre 
convaincu  d'une  cause  qu'il  sait  excellente  et  nécessaire.  La  France 
est,  montre-t-il  dans  ce  volume,  entre  l'Allemagne  et  l'Angleterre,  à 
peu  près  comme  le  fer  entre  le  marteau  et  l'enclume.  La  lutte  inévitable, 
c'est  la  guerre  anglo-allemande,  et  elle  ne  peut  se  faire  sans  que  nous  y 
soyons  engagés.  Nous  mettrons-nous  du  cêté  de  l'Angleterre,  la  guerre 
se  fera  malgré  nous  et  contre  nous.  Sur  terre,  notre  alliée  ne  nous  sera 
d'aucun  secours  et,  si  nous  sommes  battus,  nul  ne  nous  empêchera 
d'être  écrasés,  anéantis.  Sur  mer,  rien  ne  permet  de  penser  que  l'Angle- 
terre sera  en  état  d'imposer  la  paix,  encore  moins  de  dicter  ses  condi- 
tions ;  de  toutes  façons,  un  désastre  nous  menace  donc.  Si,  au  contraire. 


—  527  — 

nous  sommes  les  alliés  de  l'Allemagne,  celle-ci  ne  saura  déclarer  la 
guerre  sans  noire  consentement,  car,  dans  le  cas  contraire,  notre  alliance, 
qui  lui  apporte  les  points  d'appuis  nécessaires  à  sa  flotte,  deviendrait 
sans  utilité.  Cette  entente  serait  donc  essentiellement  pacifique,  et  de 
plus,  si  la  guerre,  ayant  éclaté,  se  termine  par  une  défaite,  celle-ci 

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ne  saurait  avoir  des  conséquences  comparables  à  celles  d'une  victoire' 
de  TAllemagne  sur  laJPrance. 

Ceci  exposé,  comment  acquérir  ralliance  allemande,  de  quel  prix  se 
la  faire  payer,  et  ensuite,  celte  alliance  conclue,  comment  répartir 
nos  flottes,  tels  sont  les  sujets  réellement  passionnants  et  actuels  qui 
sont  traités  avec  une  logique  et  une  dialectique  remarquables  dans  les 
dix  chapitres  du  très  intéressant  ouvrage  du  capitaine  Sorb. 

J.  G.  T. 

Jim  Civllisatiou  en  ltalie.au  temps  de  la  Renaissanee, 

par  Jacob  Burgkhardt.  2*  éd.  ;  trad.  par  M.  Schmitt  et  annotée  par 
L.  Gbiqbr.  Paris,  Plon-Nourrit,  1906,  2  vol.  in-16  de  n-378  et  389  p.  — 
Prix  ;  7  f r. 

Cette  seconde  édition  de  Touvrage  célèbre  et  longtemps  classique  de 
Burckhardt  est  une  pure  et  simple  réimpression  de  Tédilion  in-8  de 
i885.  Elle  en  reproduit  exactement  même  la  disposition  typographique 
et  ne  parait  pas  avoir  reçu  aucune  amélioration  scientifique.  Il  est 
fâcheux  qu'on  n'ait  pas  tenu  compte  du  commentaire  amélioré  que 
fournit  la  traduction  italienne  de  Valbusa  :  on  y  trouve  nombre  de 
notes  plus  précises  et  de  renseignements  nouveaux  et  rectifiés.  — 
L'ouvrage,  en  lui-môme,  est  toujours  aussi  intéressant  qu'il  y  a  vingt 
ans  ;  mais  les  travaux  italiens  contemporains  l'ont  fait  vieillir  beaucoup. 
La  théorie  de  rindividualisme  commence  à  être  discutée,  non  sans 
arguments  sérieux.  La  thèse  sur  les  origines  de  la  tyrannie  est  encore 
plus  contestable;  il  faut  renoncer  à  y  voir  une  création  spontanée,  ce 
n'est  qu'une  transformation  et  une  floraison  du  vlcarialus  impevii. 
Enfin,  l'extension  que  donne  Burckhardt  à  la  période  de  la  Renaissance, 
la  liberté  synthétique  qui  lui  fait  rapprocher  des  textes  et  des  faits  du 
temps  de  Frédéric  II  et  du  temps  de  Maximilien,  sont  excessives.  Il 
n'est  pas  permis  à  un  biologiste  de  mépriser  à  ce  point  le  microscope. 

L.-G.  PÉLISSIKR. 

Histoire  du  département  des  Forêt*,  par  âlfrbd  Lbfort  (Le 
Duché  di  Luxembourg  de  1795  à  iSU)^  d'après  les  archives  du  gouvernement 
grand-ducal  et  des  documents  français  inédits.  T.  !«'.  Paris,  A.  Picard  et 
flls,  1905,  gr.  in-8  de  viii-350  p.,  avec  un  plan  et  2  cartes.  —  Prix  ;  7  fr.  50. 

Le  département  des  Forêts  a  été  créé  par  un  décret  de  la  Convention 
en  date  du  \^^  octobre  1793.  Il  eut  pour  chef-lieu  Luxembourg.  Ses 
limites  furent  d'abord  incertaines.  D'une  manière  générale,  on  peut  dire, 
cependant,  qu'il  correspondit  assez  bien  à  Fancien  duché  de  Luxem- 


h!*- 


—  528  — 

bourg.  Jusqu'en  1814  le  déparlement  des  Forôts  a  suivi  le  sort  et  par- 
tagé la  deslinée  des  autres  départements  français.  M.  A.  Lefbrt  s'est 
efforcé  de  nous  retracer  l'histoire  de  ce  département.  Il  a  compulsé, 
pour  ce  faire,  les  archives  du  gouvernement  grand-ducal  et  beaucoup 
de  documents  inédits,  et  il  est  arrivé  à  noup  donner  un  livre,  qui  relève 
plutôt  du  domaine  de  la  statistique  que  de  celui  de  Thisloire,  mais 
qui  ne  laisse  pas  d'être  intéressant.  Quand  il. sera  complet,  avec  les 
trois  volumes  que  M.  Lefort  projette  de  lui  donner,  ce  livre  sera  un 
véritable  monument.  L'auteur  n*a  pas  hésité  à  y  dire  leur  fait  aux 
énergumènes  qui  ont  tant  fait  pour  déshonorer  la  France  à  la  fin  du 
xvm«  siècle.  Il  a  eu  grandement  raison.  Il  faut,  en  effet,  qu'on  s^che 
bien,  dans  le  Luxembourg  où  Toa  a  gardé  un  mauvais  souvenir  si 
justifié  des  incendies  d'Orval  ou  des  assassinats  de  Dudelange,  que  si 
ces  ignominies  peuvent  malheureusement  trouver  des  thuriféraires, 
les  honnêtes  gens  restent  nombreux,  très  nombreux  en  France,  pour 
répudier,  comme  il  convient,  les  turpitudes  des  républicains  et  des 
sans-culotte  de  la  Révolution  française.        Armand  d'Hbkboubz. 


De  I^HIfttoire  dlplomatiqvie  ûmm'  WLmuwamïnm.  Rénue  de 
Miehel  Sturds»,  prince  ré||nan$  de  noldavle  (tllS4- 
1840),  par  Alexandre  A.  C.  Sturdza.  Paris,  Plon-Nourrlt,  1907,  gr. 
in-8  de  ix-432  p.,  avec  3  héliogravures,  2  phototypies,  68  illustrations, 
portraits,  fac-similés  d'autographes  et  de  sceaux.  —  Prix  t  20  fr. 

Dominée  successivement  par  les  Turcs  et  les  Slaves,  exploitée  parles 
pachas  et  les  hospodars  phanariotes,  passée  à  Tétat  de  monnaie 
d'échange  que  les  diplomates  offraient  comme  appoint  dans  les  partages 
projetés  de  l'Orient,  la  Moldavie,  comme  Fa  sœur  la  Yalachie,  était 
tombée,  au  début  du  siècle  dernier,  dans  un  état  de  misère  physique 
et  morale  dont  les  historiens  ont  souvent  peint  le  désolant  tableau.  Les 
tt  boîars  >,  épargnés,à  condition  de  ne  pas  attirer  l'attention,  vivaient 
dans  l'oisiveté,  au  milieu  d'un  luxe  barbare  et  dans  une  profonde 
démoralisation,  ou,  se  mettant  au  service  des  oppresseurs  de  leur  paya, 
ils  devenaient  les  complices  de  toutes  les  abominations  qui  se 
commettaient. 

Il  y  avait  cependant  un  sang  généreux  dans  ce  peuple  latin,  et  des 
siècles  de  servitude  n'en  avaient  pas  tari  la  source  :  c'est  par  l'aristo- 
cratie que  commença  la  libération  :  des  hommes  élevés  par  des 
maîtres  français,  souvent  par  des  émigrés,  mais  par  des  esprits  sages 
qui  avaient  compris  que  le  mouvement  de  1789  répondait  aux  besoins 
nouveaux  d'une  société  renouvelée,  —  des  hommes  comme  le  prince 
Michel  Sturdza,  élève  d'un  prêtre  lorrain  émigré,  comprirent  que  la 
résurrection  de  leur  patrie  dépendait  d'eux,  mais  à  condition  qu'eux- 
mêmes  réagiraient  contre  un  fâcheux  passé,  s'oublieraient  et 
entraîneraient  alors  derrière  eux  le  reste  du  pays. 


—  529  — 

Tel  parait  avoir  été  le  programme  de  Michel  Sturdza  quand,  en  1834» 
il  fut  élu  prince  régnaqt  ;  son  biographe  nous  fait  un  saisissant  portrait 
de  ces  vrais  patriotes  qui  allaient  régénérer  leur  peuple  en  se  régéné- 
rant eux-mêmes.  «  Vivre  avec  dignité,  mais  sans  dépense  exagérée; 
prendre  sa  part  des  fpnctions  publiques,  non  pour  en  tirer  des 
richesses,  mais  pour  servir  Tintérét  général;  satisfaire  aux  besoins 
populaires  légitimes,  sans  appauvrir  le  budget  ;  secourir  le  prolé- 
tariat, sans  rien  enlever  aux  propriétaires;  faire  vivre  d'accord 
l'administration  civile  et  l'autorité  militaire  ;  la  société  laïque  et  la 
hiérarchie  religieuse,  tel  est  le  rêve  intérieur  de  ces  hommes 
éminemment  prudents  et  pleins  de  patriotiques  intentions.  »  (Introd., 
p.  vii). 

Arrivé  au  pouvoir  au  moment  où  se  terminait  l'occupation  russe,  le 
prince  Sturdza  eut  à  appliquer  la  constitution  que  la  Moldavie  venait 
de  recevoir,  et,  pendant  une  période  de  gouvernement  qui  dura  quinze 
années,  il  s'appliqua  à  faire  régner  partout  Tordre,  l'économie  et  la 
moralité.  Finances,  législation,  travaux  publics,  agriculture  et  com- 
merce furent  ses  principaux  soucis,  et  quand  un  retour  offensif  de  la 
domination  russe,  en  1849,  jui  fît  une  position  intenable,  il  se  retira, 
ayant  mis  ses  compatriotes  sur  la  route  du  progrès  social  et  politique; 
lorsqu'il  mourut,  en  1894,  à  l'âge  de  cent  ans,  il  avait  pu  voir  à  l'état 
de  grand  arbre  la  semence  qu'il  avait  laborieusement  jetée  en  terre 
soixante  ans  auparavant. 

■ 

L'ouvrage,   plein   de  faits  et  d'idées,   soutenu    par    une    savante 
documentation,  écrit  dans  une  langue  pure  et  élégante,  est  d'une  ' 
lecture  fort  agréable  ;  les  appendices    contiennent   sur   l'ancienne 
histoire  des  pays  roumains  des  détails  pleins  de  saveur. 

La  maison  Pion,  par  une  édition  luxueuse,  a  encore  augmenté  le 
mérite  du  livre  ;  les  principaux  documents  sont  reproduits  en  beaux 
fac-sinlilés,  et  une  galerie  de  portraits  sert  de  commentaire  à  cette 
histoire  :  depuis  les  €  boïars  »  et  «  boïaresses  »,  aux  costumes  à  demi- 
orientaux,  jusqu'aux  brillants  officiers  et  aux  gentlemen  de  nos  jours, 
on  suit  de  Tœil  la  transformation  d'un  peuple  qui,  en  moins  d'un 
demi-siècle,  a  su  passer  de  la  barbarie  à  la  civilisation  \fi  plus  raffinée. 

P.  PiSANI. 


li'ExpédltioM  de  Chine  4e  1 960.  Histoire  dipleuMtiqtue, 
netee  et  docunaente,  par  Hbnri  Gordibr.  Paris,  Aican,  1906,  in-8  de 
460  p.  —  Prix  :  7  fr. 

Ge  nouveau  volume  du  savant  professeur  de  l'École  des  langues  orien- 
tales vivantes  ne  saurait  manquer  d'être  bien  accueilli  par  tous  ceux 
qui  s'intéressent  à  l'histoire  de  l'Extrême-Orient,  et  qui  sont  soucieux 
de  savoir  exactement  pourquoi  la  France  et  l'Angleterre  sont  brutale- 

JuiN  1907.  T.  CIX.  34. 


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ment  intervenues,  au  début  de  la  seconde  moitié  du  xix*  siècle,  dans 
les  affaires  de  la  Chine.  G^est  ce  que  M.  Henri  Cordier  avait  déjà  en  par- 
lie  raconté  dans  son  ouvrage  sur  l* Expédition  de  Chine  de  4857-68  ;  c*est 
ce  qu*il  achève  d*exposer  dans  son  Expédition  de  Chine  de  4860.  Apres 
y  avoir  montré  comment  les  traités  de  Tien-Tsin,  ou  du  moins  celui 
qu'avait  conclu  l'Angleterre,  n'étaient  qu'une  trêve  et  comment  la  leçon 
reçue  par  la  Chine  avant  la  signature  de  ces  traités  était  insuffisante, 
M.  Cordier  explique  comment,  presque  immédiatement,  il  fallut  de  nou- 
veau recourir  à  la  force  des  armes  ;  il  explique  comment  les  événements 
extérieurs  ne  permirent  pas  aux  deux  plénipotentiaires  envoyés  en 
Chine  par  leurs  gouvernements  respectifs  d'agir  avec  autant  de  con- 
fiance réciproque  que  dans  leur  précédente  mission,  et  il  raconte,  à 
l'aide  des  documents  diplomatiques  officiels  et  des  publications  éma- 
nant de  particuliers,  les  principaux  événements  de  l'expédition  jusqu'à 
la  destruction  du  palais  d'été  et  la  signature  des  conventions  de  Pékin. 
Ainsi  se  trouve  complétée  une  excellente  histoire,  —  pleine  de  faits,  de 
textes  et  de  renseignements  de  toute  nature,  —  des  relations  de  la  Chine 
avec  les  puissances  occidentales  depuis  1857  jusqu'en  1902  ;  ces  cinq 
volumes,  avec  leurs  annotations  nombreuses,  et  leurs  index,  constituent 
un  véritable  ouvrage  de  chevet  auquel  recourront  toujours  avec  profit 
diplomates,  économistes  et  historiens.  Henri  Froide  vaux. 


PliUlbert  Vrau  et  les  œuwres  de  UUe  (t9«0-t0O5), 

par  Mgr  Baunabd.   Paris,  Maison  de  la  Bonue  Presse,  s.  d.,  in-8  de 
xiv-3y0  p.,  avec  planches.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

Voici,  écrit  de  main  de  maître,  de  la  même  main  qui  consacra  de  si 
belles  pages  au  cardinal  Pie,  au  général  de  Sonis,  à  la  vénérable  Mère 
Barat,  à  Tabbé  Ernest  Leiiëvre,  la  vie  de  celui  que,  dans  les  provinces 
du  Nord,  la  voix  populaire  appelle  «  le  saint  de  Lille  ». 

Comme  le  sous-titre  de  Touvrage  l'indique^  en  lui  s'incarne  pendant 
cinquante  ans  c  la  vie  catholique  très  intense  d'une  grande  ville,  et 
presque  d'une  province  entière.  »  La  simple  énumération  des  œuvres 
auxquelles  se  consacra  cet  homme  de  bien  est  trop  longue  pour  trouver 
place  ici.  «  A  ilire  vrai,  écrit  Mgr  Baunard,  quelle  est  la  bonne  œuvre 
parnïi  nous  qui  ne  puisse  se  réclamer  de  lui,  sinon  comme  auteur  ou 
fondateur,  du  moins  comme  bienfaiteur,  protecteur  ou  ami?  » 

A  vingt-cinq  ans,  à  peine  reconquis  à'  Dieu,  Philibert  Vrau  se 
consacre  irrévocablement  à  un  très  grand  dessein:  faire  de  sa  ville 
a  une  cité  sainie  d.  C'est  sa  formule.  Il  en  fait  sa  tâche,  et  il  lui  voue 
son  existence  jusqu'au  dernier  soupir. 

Au-dessus  de  l'homme  d^œuvre  admirable,  méthodique,  «  il  y  a  — 
nous  citons  encore  Mgr  Baunard  —  l'homme  de  Dieu.  Si  l'œuvre  est 
grande,  plus  haut  encore  est  l'ouvrier. . .  du  jour  où  Dieu  fut  devenu 


1 


—  531  — 

tout  pour  lui,  le  reste  ne  lui  fut  plus  rien,  et  il  se  dépouilla  de  tout, 
pour  ne  ravir  rien  à  ce  souverain  empire...  Il  met  àr  se  cacher  Tari 
savant  que  d'autres  mettent  &  se  produire.  Il  fonde  des  institutions  où 
il  ne  se  montre  pas  ;  H  accomplit  des  desseins  sur  lesquels  son  nom  ne 
B*écrit  pas  ;  il  fait  des  dons  à  condition  que  ce  nom  ne  se  prononce  pas  ; 
il  réunit  des  conseils  auquel  il  ne  préside  pas.  C'est  Tâme  qui  anime 
tout  et  que  Ton  sent  partout,  mais  qu'on  ne  voit  nulle  part.  % 

«  Gomme  par  Thumilité,  il  s'est  désapproprié  de  lui-môme,  ainsi  par 
la  pauvreté,  il  se  désapproprié  de  la  terre  et  de  ses  biens.  Et  on  le  voit 
alors,  ce  pauvre  volontaire,  maître  d'une  grande  fortune  acquise  par  son 
travail,  se  défaire  de  tout,  renoncer  à  tout,  distribuer  tout,  ne  gardant 
rien  pour  lui,  vivant  de  presque  rien,  se  logeant  étroitement,  vivant 
pauvrement...  » 

En  1904,  pour  avoir  gardé  dans  sa  maison  quelques  religieuses 
occupées  à  soigner  les  ouvriers  de  son  usine  et  leurs  familles,  ce  grand 
bienfaiteur  des  œuvres  fut  condamné  à  un  mois  de  prison  !  Le 
18  mai  i 905,  la  cour  d'appel  évoquait  à  son  tour  Taffaire.  L'avocat, 
M.  Théry,  se  leva,  et,  gravement  :  M.  le  président,  M.  Vrau  est  mort 
hierl  _^...._  A.-J.  Lapar. 

Iie«  Jliiiia  devaitt  l'Église  et  Thlstolre,  par  le  R.  P.  Constant. 
2»  éd.  Paris,  Sa?aète,  s.  d.,  in-8  de  xii-351  p.  —  Prix  :  5  fr. 

Le  but  de  cet  ouvrage  est  de  faire  connaître  Tattitude  ordinaire  des 
juifs  au  milieu  des  populations  chrétiennes  et  de  justifier  les  mesures 
restrictives  dont  ils  ont  été  l'objet  pendant  des  siècles.  Les  juifs  con- 
servent la  Bible,  mais  ils  suivent  le  Talmud  f)our  le  règlement  des 
actes  de  la  vie;  or,  les  décisions  des  talmudistes  sont  très  hostiles  aux 
chrétiens.  Leur  doctrine  commençait  déjà  &  se  former  avant  l'ère  chré- 
tienne, remarque  le*P.  Constant.  C'était  d'eux  que  N.-S.  disait  :  a  Avec 
vos  traditions,  vous  annulez  les  commandements  de  Dieu.  »  Après  la 
diffusion  du  christianisme,  les  juifs  ont  toujours  cherché  à  nuire  aux 
chrétiens,  tantôt  par  ruse,  tantôt  par  violence,  et  môme  par  ces  meurtres 
rituels  dont  on  a  plusieurs  exemples  authentiques.  L'Église  avait  donc 
le  droit  de  prendre  des  mesures  contre  eux,  et  c'est  encore  les  pouvoirs 
ecclésiastiques  qui  oui.  été  les  plus  doux.  On  disait  couramment  que 
Rome  était  le  paradis  des  juifs. 

Tel  est,  en  résumé,  l'exposé  du  R.  P.  Constant.  N'est-il  pas  un  peu 
sévère?  Sans  doute,  il  y  a  toujours  eu  entre  juif^  et  chrétiens  une 
antipathie  assez  naturelle.  Mais  si  les  juifs  ont  été  souvent  rapaces  et 
cruels,  ne  pourrait-on  Tattribuer  en  partie  à  la  manière  brutale  dont 
cette  antipathie  a  été  exprimée  par  les  populations  barbares  qui  ont 
fondé  les  États  modernes?  Nous  reconnaissons  toutefois  que  les  juifs 
ont  montré  de  tout  temps  deux  qualités  :  l'aptitude  à  concentrer  en 


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—  532  — 

leurs  mains  toutes  les  richesses,  et  la  teadaoce  à  dominer  partout  où 
ils  ont  été  libres.  Tels  ils  ont  été  sous  le  roi  Denis,  en  Portugal,  où  Ton 
n*a  pu  s'en  débarrasser  qu*en  les  expulsant,  tels  ils  étaient  déjà  du 
temps  d'Estber  et  de  Mardochée.  L'affaire  Dreyfus  a  n^ontré  quelle 
énorme  influence  ils  exercent  aujourd'hui  dans  PËurope  entière.  Il  n*y 
a  pa6  à  douter  que  ces  deux  tendances  sont  un  vrai  danger  de  la  part 
de  personnalités  cosmopolites  nombreuses  ayant  un  caractère  spécial 
et  intimement  unies.  Nous  pensons  donc  que  la  Hévolution  a  été  impru- 
dente en  leur  concédant  la  nationalité.  La  situation  d^étranger  admis 
à  domicile  eût  suffi,  et  eux-mêmes,  à  cette  époque,  ne  demandaient  pas 
autre  chose.  D.  V. 

ïïjem  Vtymtèrem  de  ntistoire,  par  Andrew  Lang  ;  traduit  de  l'anglais 
par  TèODOR  db  Wyzbwa.  Paris,  Perrin,  1907,  in-I6  de  viii-355  p.  —  Prix  : 
•  3  fr.  50. 

M.  de  Wyzewa  est  un  grand  traducteur  et  nous  lui  devons  la 
meilleure  connaissance  de  beaucoup  de  livres  des  «  pays  du  Nord  ». 
Il  nous  donne  aujourd'hui  quelques  pages  d'un  assez  prolixe  écrivain 
étranger,  Andrew  Lang,  qu'il  nous  présente  comme  c  Tun  des  maîtres 
de  la  littérature  anglaise  contemporaine  »  :  philosophe,  romancier,  his- 
torien. C'est  en  cette  dernière  qualité  quMl  apparaît  ici.  Le  traducteur 
emploie  un  style  facile,  très  familier,  aisé  à  lire  comme  un  bon  feuille- 
ton de  journal. 

Mais  le  *  fond  »  du  livre  n'est  pas  à  proprement  parler  de  Thistoire  ; 
ce  sont  plutôt  là  des  historiettes,  malgré  le  cèté  tragique  de  ces  divers 
récils.  Us  ont  naturellement,  en  majorité,  trait  aux  choses  d'Angleterre 
au  vii«  siècle  :  Jacques  de  la  Cloche  qui  aurait  été  un  fils  naturel  de 
Charles  II  ;  le  mystère  de  Campden  ;  la  conspiration  de  Growrie  ;  l'aven- 
ture d'Elisabeth  Cs^ning  ;  le  spectre  de  Fisher.  D'autres  épisodes 
»  touchent  aux  événements  espagnols  (l'assassinat  d'Ercovedo  à  la  Cour 

de  Philippe  II)  ;  aux  choses  d'Allemagne  (l'aventure  de^  Gaspard 
Hauser]  ;  aux  choses  de  France  :  le  comte  de  Saint-Germain,  cet  aven- 
turier du  temps  de  Louis  XV  ;  le  Masque  de  fer.  —  Sur  ce  dernier 
point,  Andrew  Lang  écarte  les  hypothèses  précédentes,  notamment 
celle  de  Mattioli  présentée  dernièrement  par  M.  Funck  Brentano,  il 
adopte  celle  du  t  valet  »  Danger.  Mais  sans  beaucoup  d'assurance.  C'est 
au  reste  sa  méthode  :  un  récit  dramatique,  pittoresque,  volontiers 
embelli,  poussé  au  noir  dans  un  style  sceptique  et  railleur,  mais  de  très 
vagues  conclusions,  point  de  solution  ferme,  et  le  lecteur  laissé  dans 
le  doute  des  hypothèses.  Le  meilleur  chapitre  est  peut-être  le  dernier, 
où  la  paternité  de  ses  propres  œuvres  est  défendue  vigoureusement 
en  l'honneur  de  Shakespeare  contre  Bacon  à  qui  on  prétendait  en 
attribuer  le  mérite.  G . 


—  533  — 

Amt^m  du  C!«iifprè«  interfetatiAiuil  pour  la  repraduetlon  des 
manuscrits,  des  mannales  et  des  sceaux,  tenu  h  liiége^ 

les  •!,  ••  et  «S août  190ft.  Bruxelles,  Misch  et  Thron,  1905,  lQ-8 
de  xxviii-338  p. 

Depuis  que  la  Renaissance  a  créé  la  mélhode  historique  moderne,  on 
s'est  préoccupé  de  fournir  aux  éiudils  des  reproductions,  aussi  fidèles 
que  possible,  des  documents.  Dès  le  xvi*  siècle,  il  a  été  fait,  en  Italie 
et  en  France,  des  fac-similés  d^écritures  anciennes.  Au  xyii»  et  au  xYiii^' 
siècle,  on  a  reproduit  des  chartes  et  des  manuscrits  précieux.  Les  fac- 
similés  étaient  alors  des  œuvres  de  luxe  ;  on  ne  les  obtenait  que  par 
des  procédés  de  gravure  fort  dispendieux.  La  découverte  de  la  lithogra- 
phle  a  permis  d*en  réaliser  à  meilleur  compte;  aussi  leur  nombre 
s*est-il  rapidement  accru  depuis  le  commencement  du  xix*'  siècle.  Mais 
c'est  la  photographie,  avec  ses  dérivés,  qui  a  vulgarisé  Fart  des  repro- 
ductions paléographiques  et  archéologiques  :  ses  résultats  sont  infini- 
ment moins  coûteux  et  beaucoup  plus  exacts  que  ce  que  Ton  avait  fait 
avant  son  invention.  Dans  les  (rente  dernières  années,  les  fac-similés 
se  sont  multipliés,  surtout  en  Angleterre,  en  France  et  en  Allemagne, 
par  les  soins  des  sociétés  savantes,  des  érudits  et  des  amateurs. 

M.  de  Trootz,  ministre  de  l'intérieur  et  de  Tinstruction  publique  en 
Belgique,  a  eu  Theureuse  pensée  de  coordonner  les  efforts  particuliersi 
et  de  faire  profiter  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  la  reproduction  des 
documents  historiques,  de  Texpérience  acquise  par  chacun  d*eux.  Il  a 
réuni  à  Liège,  à  Toccasion  de  l^Exposition  universelle,  un  congrès  de 
spécialistes  appartenant  à  seize  nationalités  différentes,  afin  d'étudier 
les  moyens  les  meilleurs  à  adopter  pour  la  reproduction  des  manuscrits, 
des  monnaies  et  des  sceaux. 

D'un  système  méthodique  de  reproduction,  on  peut  attendre  un 
double  avantage.  Il  remédierait,  d'une  part,  à  la  diflîculté  qu'éprouvent 
les  travailleurs  à  se  procurer  les  documents  conservés  dans  les  biblio- 
thèques, les  dépôts  d'archives  et  les  musées.  Actuellement,  ou  bien 
l'érudit  est  obligé  d'aller  chercher  le  document,  ou  bien  le  document 
va  trouver  l'érudit,  grâce  aux  prêts  de  plus  en  plus  largement  consentis 
par  les  dépôts  publics.  Mais  les  frais  de  longs  voyages  arrêtent  souvent 
le  ehercheur  et  les  prêts  sont  toujours  forcément  restreints.  De  bonnes 
reproductions  fourniraient  un  heureux  moyen  de  sortir  d^  cette 
alternative. 

D'autre  part,  les  documents  les  mieux  gardés  courent  des  chances 
de  destruction  ;  récemment  encore,  Tincendie  de  la  bibliothèque  de 
Turin  en  a  donné  la  preuve.  Les  sceaux  s'émietient  dans  les  cartons 
des  archives.  Reproduits  à  de  nombreux  exemplaires,  manuscrits  et 
sceaux  acquerraient  une  sorte  d'immortalité  ;  du  moins  ne  périraient- 
ils  Jamais  tout  entiers. 

Le  congrès  ouvert  à  Liège,  le  21  août  1905,  sous  la  présidence  de 


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—  534  — 


M.  H.  OmoDt,  conservateur  des  manuscrits  k  la  Bibliothèque  nationale 
de  Paris,  a  discuté  pendant  trois  jours  les  procédés  de  reproduction  les 
plus  avantageux,  et  a  recherché  les  moyens  de  créer  une  entente  inter- 
nationale pour  favoriser  Tezécution  des  fac-similés.  Leb  vœux  quUl  a 
formulés  tendent  à  obtenir  des  pouvoirs  publics  les  facilités  les  plus 
libérales  pour  la  reproduction  des  documents,  et  à  organiser  à  cet  effet, 
dans  tous  les  États,  des  services  réguliers.  Certaines  motions  réclament 
d*utiles  innovations.  Le  congrès  préconise  remploi  de  photographies, 
au  lieu  de  copies,  dans  Texpédition  des  pièces  d'archives  demandées 
par  les  érudits. 

Il  conseille  la  création,  dans  les  collections  nationales  de  chaque 

pays,  d'un  phototype  des  manuscrits,  sceaux  et  monnaies  que  désigne- 

I  raient  les  commissions  compétentes,  et  de  photocopies  destinées,  les  unes, 

à  être  réparties  dans  les  diverses  bibliothèques  nationales,  les  autres, 
à  être  vendues,  à  bon  marché,  au  public. 

En  ce  qui  touche  les  sceaux,  dont  la  fragilité  réclame  des  soins  tout 
spéciaux,  le  Congrès  a  conseillé  de  fort  sages  précautions  :  tous,  — 
ceux  qui  doivent  être  moulés,  comme  ceux  que  leur  mauvais  état  de 
conservation  ne  permettrait  pas  de  mouler,  —  seront  photographiés. 

Avant  de  se  clore,  le  Congrès  de  Liège  a  constitué  un  Comité  inter« 
national  permanent  pour  continuer  Tétude  des  questions  qu*il  avait 
rX  ,  discutées.   Ce  Comité  correspondra   avec    un   Bureau   central    que 

11.  C.  M.  Gayley,  deSan  Francisco,  est  chargé  d'organiser  en  Amérique, 
pour  provoquer  l'exécution  des  moulages  et  fac-similés.  Le  congrès  a 
beaucoup  compté,  pour  la  réalisation  de  ses  idées,  sur  l'activité  des 
États-Unis,  pays  particulièrement  intéressé  à  la  multiplication  des 
fac-similés  puisqu'il  ne  possède  que  fort  peu  de  documents  originaux. 
En  cette  affaire,  comme  en  toute  autre,  les  questions  financières  sont 
importantes.  Espérons,  avec  le  congrès,  en  la  générosité  des  mécènes 
américains.  Max  Prinbt. 

Bibliografla  di  Roma  nel  medio  ewo  (49tt*i400),  da  ëmilio 
Cal VI,  con  indicl  par  soggetti  e  autori.  {Bibliografia  générale  di  Roma, 
vol.  l.)  Borna,  Loescher,  1906,  in-8  de  xxiii-175  p. 

Eu  1893,  M.  E.  Celani  commençait  la  publication  d'un  ouvrage  pos- 
thume de  Francesco  Cerroti  :  Bibliogra/ia  di  Borna  médiévale  emoderrM; 
la  mort  du  fils  de  l'auteur  empêcha  de  publier  la  suite  de  cette  œuvre 
considérable,  dont  le  premier  volume,  seul  paru,  ne  comprend,  en  cinq 
parties,  que  les  sujets  suivants  :  I.  Histoire  ecclésiastique;  IL  Couvents, 
confréries,  etc.;  III.  Biographies  générales  des  Papes  ;  IV.  Biogrâphieft 
particulières  des  Papes  ;  V.  Cour  et  curie. 

■ 

Espérons  que  le  projet  de  M.  Ëmilio  Calvi,  de  nous  donner  à  soa 
tour  une  bibliographie  générale  de  Rome,  aura  un  meilleur  succès.  Il 
a  pu,  en  tout  cas,  mener  à  bonne  fin  la  première  partie  de  son  travail 


—  535  — 

consacré  à  la  Rome  médiévale,  depuis  la  chule  de  l'empire  romain  jus- 
qu'à la  fin  du  ZY«  siècle. 

Tout  en  limitant  son  sujet  à  «  Phistoire  intime  de  la  civita  romana  », 
à  ce  qui  concerne  «  le  peuple  et  la  commune  »,  M.  Galvi  n'a  pas  cru 
—  et  on  ne  saurait  Ten  blâmer  —  devoir  se  fixer  un  cadre  trop  rigide. 
G*est  ainsi  que  son  plan  semblait  exclure  les  ouvrages  relatifs  à  la 
Papauté  et  à  la  curie;  il  conserva  tout  ce  qui  se  rapporte  à  Faction 
politique  des  Souverains  Pontifes  et  du  clergé  romain  sur  Rome;  les 
entrées  des  Papes,  les  cérémonies  religieuses,  qui  tinrent  une  si 
grande  place  dans  la  vie  de  la  cité  romaine,  Tadministration  pontifi- 
cale, ne  pouvaient  guère  être  exclues  de  ce  répertoire. 

Les  deux  mille  six  cents  et  quelques  indications  recueillies  par 
M.  Galvi  ont  été  réparties  par  lui  dans  les  six  sections  suivantes  : 
I.  Sources  bibliographique^;  II.  Bibliographie  générale  de  Rome  à 
toutes  les  époques  ;  III.  Bibliographie  générale  de  Rome  au  moyen  âge; 
IV.  Bibliographie  de  Rome  dans  le  haut  moyen  âgé  (476-999),  1.  géné- 
rale, 2.  particulière;  V.  Bibliographie  de  Rome  dans  le  bas  moyen  âge 
(1000-1399),  1.  générale,  2.  particulière;  VI.  Bibliographie  du  xv«  siècle, 
1.  générale,  2.  partitulière. 

Dans  chacune  de  ces  sections,  les  ouvrages  sont  groupés  méthodique- 
ment sous  un  certain  nombre  de  rubriques  ;  ce  que,  pour  les  sections 
IV- VI,  Fauteur  comprend  sous  le  titre  :  Bibliographie  particulière,  ce 
sont  les  ouvrages  qui  se  rapportent  à  telle  période,  à  telle  année,  à  tel 
fait,  classés  suivant  Tordre  chronologique. 

Il  est  remédié  aux  inconvénients  d'un  classement  méthodique  —  qui, 
malgré  tout,  demeure  le  plus  utile  et  le  plus  pratique  ^  par  une  double 
table  alphabétique,  complète  et  commode  :  i^  des  matières,  2<>  des 
auteurs. 

Un  ouvrage  de  ce  genre  échappe  difficilement  à  tout  reproche.  Je  n*ai 
point  remarqué  qu'il  y  eût  des  lacunes  bien  essentielles  â  signaler  dans 
le  répertoire  de  M.  Galvi  :  assurément,  il  y  a  des  ouvrages  que  Ton 
s'étonne  de  ne  pas  voir  mentionnés,  tels  que  celui  de  MM.  Goyau,  Fabre 
et  Pératé  sur  le  Vatican^  ou  celui  de  M.  Valois  sur  la  France  et  le  Grand 
Schisme,  celui  de  M.  Pérouse  sur  le  Cardinal  Louis  Aleman,  et  d'autres  qui 
sembleraient  devoip  intéresser  un  historien  de  Rome  ;  mais  peut-être 
Tauteur  les  a-t-il  exclus  systématiquement.  Les  indications  bibliogra- 
phiques ne  sont  pas  toujours  données  avec  une  même  précision  :  le 
plus  souvent,  le  format  et  la  pagination  des  volumes  cités  sont  omis . 
on  ne  peut  croire  que  M.  Galvi  ait  ainsi  agi  par  principe,  puisqu'il 
offre  des  exemples  du  contraire  ;  parfois  l'adresse  même  est  donnée 
d'une  manière  incomplète. 

Nous  avons  remarqué  par  contre  que  les  noms  et  les  mots  étrangers 
sont  presque  toujours  transcrits  avec  une  correction  à  laquelle  les 
ouvrages  publiés  en  Italie  ne  nous  ont  pas  habitués. 


—  536  — 

Nous  ne  pouvons  en  terminant  que  souhaiter  de  voir  M.  Galvl  pour- 
suivre et  achever  un  travail  appelé  incontestablement  à  rendre  de 
précieux  services.  E.-G.  Lkdos. 

BULLETIN 

E.e  Cimréwn^,  par  V.  Ebmoni.  Paris,  Bloud,  1907,  in-12  de  63  p.  (Collection 
Seiênee  et  Religion).  —  Prix  :  0  fr.  60. 

L'étude  sur  le  carême  est  restreinte  à  la  question  du  jeûne.  Cette  ques- 
tion elle-même  est  principalement,  on  pourrait  dire  uniquement,  traitée  au 
point  de  vue  historique,  celui  des  origines  et  de  l'évolution. 

Cette  institution  n^est  pas  d'origine  apostolique  mais  seulement  ecclé- 
siastique. On  en  suit  minutieusement  les  moindres  manifestations  que 
nous  ont  laissées  les  documents. 

Le  développement  est  examiné,  en  parcourant,  k  la  suite  de  M.  Vacan- 
dard,  dans  le  Dictionnaire  de  théologie  catholique,  trois  périodes  successives 
qui  conduisent  à  la  période  actueUe.  Dans  chacune  de  ces  périodes  :  avant- 
le  vii<  siècle,  jusqu^au  ix%  au  moyen  âge  et  actuellement,  on  se  pose  la 
question  de  durée,  puis  celle  du  mode  comprenant  le  nombre  de  repas, 
leur  matière,  les  dispenses.  Un  chapitre  spécial  s^occupe  brièvement  des 
compensations  du  jeûne  dont  on  est  dispensé.  Ces  compensations  per- 
mettent de  garder  l'esprit  du  carême,  temps  de.  deuil,  d'affliction  et  de 
pénitence.  De  courtes  considérations  sur  le  symbolisme  attribué  dans  la 
littérature  chrétienne  au  chifl)re  40  terminent  Touvrage. 

On  regrette  que,  dans  une  «  Série  liturgique  »,  la  question  du  carême  se 
réduise  à  une  étude  canonico-his torique  sur  le  jeûne.  La  liturgie  du  Missel 
et  du  Bréviaire  en  carême  rapprochée  de  la  préparation  au  baptême  solen- 
nel du  samedi  saintj  de  la  réconciliation  des  pécheurs,  et  de  la  dévotion 
des  stations  aurait  offert  un  aliment-  non  moins  intéressant  à  la  science  et 
à  la  piété.  Souhaitons  que  M.  Ermoni  traite  bientôt  ce  sujet  avec  une 
égale  compétence.  A.  Vïgoukbl. 

La   Déeowerte   de   l'aBoeau   de   Saturne  p«i*  Huy^ens»  par  JBAN 
Mascart.  Paris,  Gauthier-Villars,  1907,  in-8  de  58  p.,  avec  27  ûg.  —  Prix  :  2  fr. 

M.  Masoart  a  entrepris  de  retracer  Thistoire  de  la  découverte  de  l'anneau 
—  ou  plutôt  des  anneaux  —  entourant  la  planète  Saturne.  Galilée,  lorsquUl 
eut  fabriqué  la  première  lunette,  s'empressa  (c'était  le  13  novembre  1610) 
de  la  braquer  sur  cette  planète  et  ne  fut  pas  peu  surpris  de  la  voir  flanquée, 
à  droite  et  à  gauche,  de  deux  astres  plus  petits;  il  la  qualifia  d'astre 
trijumeau,  planetam  tergeminam.  Un  peu  plus  tard,  en  1612,  une  nouvelle 
observation  ne  lui  laissa  plus  voir  que  Saturne  tout  seul  ;  le  grand  astro- 
nome florentin  en  fut  fort  troublé,  et,  malgré  ses  recherches,  mourut  sans 
avoir  pu  trouver  Pexplicatiou  de  cette  bizarrerie.  Après  lui,  Gassendi, 
Helvétius,  Riccioli,  reprirent  les  observations;  mais  bieu  qu^approchant  un 
peu  plus  de  la  réalité  que  n^avait  pu  faire  Galilée,  n'arrivèrent  pas  à  la 
pleine  solution  du  problème. 

Il  était  réservé  à  Pastronome  de  la  Haye  de  trouver  le  mot  de  Pénigme. 
Ce  ne  fut  pas  sans  de  laborieuses  recherches  qu*expose  en  grand  détail 
M.  Mascart. 

Ce  qui  donne  un  prix  particulier  à  cette  brochure,  c*est  la  reproduction 
de  tous  les  dessins  par  lesquels  les  divers  observateurs,  et  particulièrement 


—  537  — 

Hujgens  (ou  Huyghens),  représentèrent  à  diverses  époques  Tastre  énigma- 
tique  tel  quMls  l'avaient  vu  chaque  fois,  suivant  Ja  position  sur  l'orbite  et 
l'angle  sous  lequel  il  était  visé.  G.  de  ErawAN. 


Aplsr*niiiiea  de  LÉON ID AS  DB  Tarbntb  ;  trad.  du  grec    par  Julbs 
IIOUQUBT.  Lille,  Le  Bettroy,  s.  d.,  in-16  de  138  p.  —  Prix  :  2  fr. 

Léonidas  de  Tarente  n*a,  bien  entendu,  que  le  nom  de  commun  avec  le* 
célèbre  chef  des  Spartiates  aux  Thermopyles.  11  vivait  au  commencement 
du  m*  siècle  avant  notre  ère,  et,  après  une  jeunesse  heureuse,  il  connut  les 
privations  de  l'exil,  sauf  à  s'en  consoler  par  le  culte  des  muses  et  de  la 
philosophie.  Parmi  ses  épigrammes  funéraires  et  ses  dédicaces,  il  en  est  un 
assez  grand  nombre  qui  furent  composés  pour  des  petites  gens,  pécheurs, 
charpentiers  ou  Ûleuses  :  de  1^  les  termes  techniques  qui  abondent  dans  ce 
volume,  mêlant  un  certain  réalisme  à  des  développements  contenant  çà  et 
là  des  traits  de  véritable  poésie.  —La  traduction  de  M.  Mouquet  ne  serait- 
elle  pas  la  première  en  date  ?  Pour  juger  de  son  exactitude,  le  texte  original 
me  fait  défaut:  Fauteur  pariait  s'être  attaché  &  la  fidélité  plus  encore  qu*à 
l'élégance.  D'ailleurs,  pour  qu'un  lecteur  moderne  en  ait  une  complète 
intelligence,  un  bref  commentaire  mythologique  serait  maintes  fois  le 
bienvenu.  G.  Huit. 

Miémeires  et  lettres,  par  M. -F.  DB  Gastbllanb'.  Paris,  Dujarric,  1906,  in- 
18  de  228  p.  —  Prix  :  3  fr.  50. 

M"»«  de  Gastellane  était  la  nièce  du  célèbre  et  original  maréchal,  et  Ton 
peut  dire  qu'elle  fut  aussi  originale  que  lui.  On  pourrait  intituler  ce  volume  : 
Mémoireê  d'une  enfant  terrible.  On  y  trouve  de  tout  :  de  l'esprit,  de  l'émotion^ 
du  scepticisme,  des  préjugés,  des  idées  fausses,  des  réflexions  justes,  de  la 
charité  et  de  l'injustice.  Le  moraliste  s'intéressera  à  un  état  d'esprit  parfai- 
tement irréligieux,  quoique  honnête,  qui  s'est  développé  dans  les  milieux 
les  plus  religieux.  M»*  de  Gastellane  a  été  l'hôte  d'une  multitude  de  com- 
munautés religieuses.  L'historien  trouvera  ici  quelques  anecdotes  Intéres- 
santes sur  la  fin  du  second  Empire,  sur  la  révolution  du  Quatre  Septembre 
et  sur  le  principat  de  M.  Thiers.  Mais  c'est  un  ouvrage  très  superûciel. 

EUGÈNB  GODBFROY. 

Le   Caleadrler     in«i*tyi*olo|se    de    Im    Vendée    mtlUAlre,  par  HbnrI 

BonHQBOiS.  T.  1.  1-10  janvier.  Luçon,  imp.  Bideaux,  1906,  in-16  de  155  p. 
-  Prix  :  2  fr.  25. 

L'infatigable  historiographe  delà  Veudée,  M.  Henri  Bourgeois,  a  entrepris 
de  dresser  la  liste,  aussi  complète  que  possible,  des  victimes  des  guerres 
de  Vendée.  L'œuvre  est  immense  et  le  travail  écrasant  ;  il  n'a  cependant 
pas  effrayé  sou  courage.  «  Il  n'est  pas  une  bourgade,  écrit  justement  Fau- 
teur, pas  un  village,  j'oserais  dire  pas  un  champ  vendéen  qui  n'ait  été 
arrosé  du  sang  versé  pour  la  cause  de  la  religion ,  à  l'époque  de  la  Grand'- 
Guerre  et  delà  Terreur.  »  Il  n'a  pas  dressé  sa  funèbre  et  glorieuse  liste  par 
ordre  alphabétique  ni  par  région,  mais  sous  forme  d'éphémérides  et  en  sui- 
vant  l'ordre  du  calendrier.  G'est  un  vrai  martyrologe,  et  quel  martyrologe  I 
Que  de  martyrs,  chaque  jour  I  M.  Bourgeois  n'en  est  encore  qu'au  10  janvier, 
et  il  a  rempli  déjâi  plus  de  cent  cinquante  pages  ! 

Max.  DB  LA  ROCHBTBRIB. 


—  538  — 

l4e  Miirqul*  de  Ségui*,  19Sta*lQ09.  Étu<ie  sur  sa  vie  el  son  œuvre^  suivie 
d'un  ckoiiP  de  ses  lettres  à  la  jeunesse,  par  Gharlbs  Vibnnbt  et  LOUIS 
QuiNTON.  Lille,  Paris,  Bruges,  Société  de  Saint-^Augusrin,  s.  d.,  in-8  de 
196  p.,  avec  portrait.  —  Prix  :  2  fr. 

Ouvrage  de  bonne  propagande  où  Ton  retrace  rapidement  la  vie  si 
chrétienne,  si  charitable,  si  apostolique,  si  parfaitement  édifiante  de  ce 
gentilhomme  bienfaisant,  frère  du  saint  Mgr  de  Ségur  et  lui-même  pieux 
et  vertueux.  Son  existence  publique  (au  Conseil  d'Etat)  ;  ses  travaux 
littéraires,  son  dévouement  dans  les  Œuvres  forment  la  trame  charmante 
du  récit.  A  la  fin,  en  80  pages,  un  choix  de  ses  lettres  complète  heureuse- 
ment les  traits  délicieux  de  son  caractère  et  de  son  zèle.  On  les  a 
groupées,  sous  des  titres  spéciaux  :  Papostolat,  à  des  soldats,  aux  membres 
des  petites  conférences  de  Saint- Vin  cent  de  Paul,  à  un  séminariste,  sur 
Tamitié,  etc.. 

Ce  classement,  un  peu  arbitraire  pour  Thlstoire,  répond  bien  au  but 
édifiant  que  les  auteurs,  Justement  respectueux  et  reconnaissauts,  se  sont 
proposé.  G. 


Les    Bibliothèques     munlelpales    «tuas    Pemplre    romala,    par    R. 

GaOnat.  Paris,  G.  Kllncksieck,  1906,  gr.   in-4  de  30  p.,  avec  5  Ûg.   et 
2  planches.  —  Prix  :  2  fr.  10. 

On  n'avait  pas  jusqu'à  présent  de  données  précises  sur  la  disposition  des 
bibliothèques  publiques' dans  Tantiquité.  La  découverte  de  celles  d*Ëphèse 
et  de  Timgad  a  permis  à  M.  Gagnât  de  reconstituer  le  plan  des  monuments 
de  ce  genre.  Ils  se  composaient  d'une  salle  de  lecture  ornée  de  statues, 
de  bustes,  de  médaillons,  et  dont  les  murs  étaient  creusés  en  niches  for- 
mant armoires.  Naturellement  il  n'est  rien  resté  du  mobilier,  tables  et 
sièges,  non  plus  que  des  rayons,  mais  tout  cela  peut  se  supposer  aisément. 
Extérieurement  &  la  salle,  il  y  avait,  à  Ëphèse  et  à  Timgad,  des  dépôts  de 
livres.  L'extérieur  de  rédiûce  était  monumental.  On  sait,  par  les  distiques 
de  la  bibliothèque  dUsidore  de  Séville,  que  les  ouvrages  étaient  classés  par 
genres,  et  par  un  texte  d'AuluGelle  que  le  prêt  était  autorisé. 

M.  Cagnat  profite  de  Toccasion  pour  dresser  la  liste  des  bibliothèques 
municipales  connues.  Elles  sont  en  assez  grand  nombre;  beaucoup  sont 
dues  à  des  libéralités  privées,  beaucoup  étaient  jointes  à  des  temples. 

Enfin  M.  Cagnat  rapproche  de  la  bibliothèque  d'Êphèse  une  construction 
de  Pompéi,  située  sur  le  forum,  entre  le  marché  et  le  temple  de  Vespasien, 
et  sur  la  destination  de  laquelle  on  n'est  point  d'accord.  La  grande  ressem- 
blance qui  existe  entre  le  plan  de  ce  monument  et  celui  de  la  bibliothèque 
d'Êphèse  permet  de  supposer  que  c'était  également  une  bibliothèque.    A'.  B. 


CHRONIQUE 


NécROLOGiB.  —  Après  une  longue  et  douloureuse  maladie,  M.  Huysmans 
est  mort  à  Paris,  le  12  mai,  à  T&ge  de  59  ans.  M.  Joris-Karl  Hutsmans,  d'ori- 
gine hollandaise,  était  né  à.  Paris  en  1848.  Entré  dans  l'administration,  il 
fit  toute  sa  carrière  dans  les  bureaux  du  ministère  de  Tintérieur.  Il  avait 
27  ans  lorsque,  en  1875,  il  débuta  dans  les  lettres  par  un  volume  bixarre  : 
LeDrageoir  aux  épices^  écrit  dans  la  manière  baudelairienne,  volume  qui,  ainsi 
que  les  suivants,  Marthe,  Croquis  parisiens,  etc.,  le  classèrent  au  nombre  de 
ces  écrivains  qui  méditaient  d'élever  sur  les  ruines  du  romantisme  cetCe 


i 


—  539  — 

nouvelle  forme  littéraire  nommée  naturalisme.  Un  jour  vint  où,  se  déga- 
geant d*un  réalisme  poussé  à  Texcès,  il  chercha  dans  le  surnaturel  des 
satisfactions  que  sa  nature  tourmentée  et  inquiète  n^vait  pu  trouver 
Jusque-là,  et  il  publia  Là-Bas,  épisode  satanique  de  la  vie  du  romancier 
Durtal.  Enfin,  par  une  évolution  qui  semblera  naturelle  &  ceux  qui  avaient 
su  découvrir  tout  ce  quUl  y  avait  de  droiture  et  d'humilité  au  fond  de  son 
âme,  Huysmans  se  convertit  au  catholicisme  et  fit  paraître  alors  :  En  routCt 
la  Cathédrale^  etc.  Il  est  vrai  que  sa  conversion  ue  fit  pas  de  lui  un  autre 
écrivain,  car  il  garda  la  plupart  de  ses  formes  de  sensibilité  et  toute  sa 
hardiesse  de  langage.  Huysmans  laissera  lé  souvenir  d'un  styliste  étrange» 
incomparable,  et,  d^un  autre  côté,  la  transformation  qui  s^était  opérée  en  lui 
depuis  sa  conversion,  son  attitude  héroïque  devant  la  mort  et  le  renon- 
cement avec  lequel  il  a  détruit  pendant  son  agonie  de  nombreux  manus- 
crits prêts  à  voir  le  Jour,  seront  toujours  considérés  comme  un  des  épisodes 
littéraires  les  plus  extraordinaires  de  notre  époque.  Voici  la  liste  à  peu  près 
complète  de  ses  œuvres  :  Le  Drageoir  à  épices  (Paris,  1874,  in-18)  ;  —  Ln 
SoBurs  Vatard  (Paris,  1879,  in-12)  ;  —  Marthe,  histoire  d'une  fille  (Paris,  1879, 
.in-12)  ;  —  Croquis  parisiens  (Paris,  18^0,  gr.  in-8)  ;  —  En  ménage  (Paris,  1881, 
in-l2)  ;  —  A  vau-Peau  (Bruxelles,  1882,  in-12)  ;  —  LArt  modetme  (Paria,  1883, 
in-12)  ;  —  A  rebours  (Paris,  1884,  in-12)  ;  —  Un  Dilemme  (Paris,  1887,  in-12i  ;  — 
En  rade  (Paris,  1887,  in-12)  ;  —  Certains  {G.  Moreau,  Degas,  Chéret,  Wisthler, 
Rops,  le  Monstre^  le  Fer^  etc.)  (Paris,  1889,  in-12);  —  Les  Vieux  Quartiers  de 
Paris.  La  Bièvre  (Paris,  1890,  in-8);  —  Là-bas  (Paris,  1891,  in-12)  ;  —En  route 
(Paris,  1899,  in-12)  ;  —  Félicien  Rops  et  son  œuvre  (Bruxelles,  1896,  in-4),  avec 
J.Péladan,  F.  Ghampsaur,  Eug.  Demolder,  etc.  ;  —  La  Bièvre  et  Saint^Sévc 
rin  (Paris,  1898,  in-t2);  —  La  Cathédrale  (Paris,  1898,  in-12);  —  Pages  catho^ 
liques.  (Paris,  1899,  in-12]  ;  —  De  tout  (Paris,  1901,  in-16)  ;  —  La  Bièvre,  les 
Gobelins^  Saint-Séverin  (Paris,  1901,  in-12)  ;  —  Sainte  Lydwine  de  Schiedam 
(Paris,  1901,  in-8  et  in-12)  ;  —  Esquisse  biographique  sur  Don  Bosco  (Paris, 
1902,  in-12)  ;  —  L'Oblat  (Paris,  1903,  in-12)  ;  —  Le  Quartier  Notre-Dame  (Paris, 

1905,  in-8)  ;  —  Trois  Primitifs  (Paris,  1905,  in-8)  ;  —  Les  Foules  de  Lourdes  (Paris, 

1906,  in-16). 

—  M.  Jules  Lairj  directeur  de  la  Compagnie  des  entrepôts  et  magasins 
généraux  de  Paris,  est  mort  en  cette  ville,  au  milieu  de  mai.  11  était  né  âi 
Gaen  (Calvados)  en  1836.  Ancien  élève  de  TÉcole  des  chartes  et  membre  do 
PÂcadémie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  M.  Lair  était  un  historien 
remarquable.  Voici  les  titres  des  principaux  ouvrages  qu*il  a  publiés  : 
Histoire  du  parlement  de  Normandie  depuis  sa  translation,  à  Caen,  au  mois  de 
juin  1589,  jusqu'à  son  retour  à  Rouen,  en  avî^il  459A  (Caen,  1860,  in-8)  ;  —  Études 
sur  les  origines  de  Vévêchè  de  Bayeux  (Paris,  1862,  in-8)  ;  —  Des  Sociétés  à  respon- 
sabilité limitée  (Paris,  1863,  in-8)  ;  —  Documents  inédits  sur  Vhistoire  de  la  Révo- 
lution française.  Correspondances  de  Paris,  Vienne,  Berlin,  Varsovie,  Constanti- 
nople  (Paris,  1872,  in-8),  avec  M.  Emile  Legrand  ;  —  Histoire  de  la  seigneurie 
et  de  la  paroisse  de  Bures  [Seine- et- Oise)  (Paris,  1876,  iQ-8)  ;  —  Louise  de  la 
^  Vallière  et  la  Jeunesse  de  Louis  XI V,  diaprés  des  documents* inédits,  avec  le  texte 
authentique  des  lettres  de  la  duchesse  au  maréchal  de  Belle  fonds  (Paris,  1881,  in-8), 
réimprimé  en  1882;  —  Nicolas  Fouquet,  pt^ocureur  général,  surintendant  des 
finances,  ministre  d'État  de  Louis  XI V  (Paris,  2  vol.  in-8),  ouvrage  couronné 
par  PAcadémie  française  ;  —  Étude  sur  la  vie  et  la  mort  de  Guillaume  Longue- 
Épée,  duo  de  Normandie  (Paris,  1893,  in-fol)  ;  —  Les  Normands  dans  Vile  d^OS" 
celle  (Paris,  1898,  in-8);  —  Études  critiques  sur  divers  textes  des  x<>  et  xP  siècles 
(Paris,  1899,  2  vol.  in-4). 


—  540  — 

—  Le  monde  médical  a  fait  une  perte  sérieuse  en  la  personne  du  docteur 
Paul  PoiRiBR,  mort  le  2  mai,  à  Boulogne-sur-Seine,  à  54  ans.  Né  à  Granville 
le  7  février  1853  et  appartenant  à  une  famille  modeste,  il  fat,  dans  toute  la 
force  du  terme,  un  fils  de  ses  œuvres.  Aide  d'anatomie  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris  en  1880,  prosecteur  en  1883,  chirurgien  des  hôpitaux  et 
agrégé  en  1886,  chef  de  travaux  en  1887,  professeur  d'anatomie  en  1902,  élu 
membre  de  l'Académie  de  médecine  en  1905,  le  docteur  Poirier  avait  par- 
couru, on  ]e  voit,  une  brillante  carrière  scientiflque.  Clinicien  des  plus 
habiles,  le  docteur  Poirier  a  trouvé  le  temps  d^écrire  d'importants  ouvrages 
se  rapportant  surtout  à  des  questions  d^anatomie  et  de  médecine  opératoire, 
tels  que  :  Contribution  à  Vétude  des  tumeurs  du  sein  chez  Vhomme  ;  tubercules, 
sarcomes,  épithéliomest  carcinomes.  Étude  clinique  du  cancer  (Paris,  1883,  in-8), 
thèse  pour  le  doctorat;  —  Du  DéveloppemeiU  des  membres  (Paris,  1886,  in-8), 
thèse;  —  Lymphatiques  des  organes  génitaux  de  la  femme  (Paris,  1890,  in-8);  — 
Topographie  cranioencéphalique.  Trépanation  (Paris,  1890,  ln-8)  ;  —  Quinze 
leçons  d*anatomie  pratique,  recueillies  par  MM.  Friteau  et  Juvara  (Paris,  1890, 
in-12),  plusieurs  fois  réimprimé  ;  —  Un  Cas  d'^anévrisme  artério-veineux  du  sinus 
carotidien  ayant  envahi  la  cavité  crânienne  ;  attaques  épxlepliformes  subintrantes  ; 
ligatiare  de  la  carotide  primitive;  amélioration  (Paris,  1891,  in-8).  On  lui 
doit  en  outre  une  active  collaboration  au  Traité  d'anatomie  humaine  (Paris, 
1892-1902,  5  vol.  gr.  in-8),  qui  a  été  publié  sous  sa  direction  avec  le  concours 
de-^  docteurs  A.  Charpy,  RiefTel,  Nicolas,  etc.  Il  a  donné  enfin  de  remar- 
quables articles  aux  Archives  générales  de  médecine. 

—  On  annonce  encore  la  mort  de  MM.  :  Pierre  Buffbt,  rédacteur  en  chef  du 
Nouvelliste  des  Vosges,  fils  de  l'ancien  ministre,  mort  au  milieu  de  mai  à 
51  ans;  —  Alexandre  Casarin,  peintre,  sculpteur,  musicien  et  écrivain,  né 
au  Mexique  de  parents  français,  mort  &  Paris  &  la  fin  de  mai  ;  —  le  Dr. 
Albert  Charrin,  médecin  des  hôpitaux,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine,  mort  à  Paris,  au  milieu  de  mai,  à  50  ans,  auquel  on  doit  quelques 
ouvrages  estimés,  par  exemple  :  Des  blessures  du  cœur  au  point  de  vue  médico- 
judiciaire  (Lyon,  1888,  in-8);  La  Maladie  pyocyanique  (Paris,  1889,  in-8);  — 
Chbvrbmont,  auteur  de  nombreux  travaux  sur  Marat,  duquel  il  s^intitulait 
lui-même  le  «  bibliographe  »,  mort  le  24  avril,  dans  sa  84*  année  ;  —  Georges 
Cousin,  ancien  élève  de  l'Ëcole  normale  supérieure,  ancien  membre  de 
rÉcolo  d'Athènes,  professeur  adjoint  a  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy,  mort 
en  cette  ville,  à  la  fin  de  mai,  à  46  ans;  —  Denys  Darribux,  rédacteur  en 
chef  de  la  Liberté  du  Cantal,  mort  à  40  ans,  au  commencement  de  mai  ;  — 
André  Dior,  avocat-,  directeur  de  VAvenir  républicain  de  la  Manche,  mort  au 
commencement  de  mai,  à  40  ans  ;  —  Louis  Lucibn-Brun,  qui,  indépendam- 
ment des  soins  qu'il  donnait  k  la  revue  les  Missions  catholiques,  collaborait 
avec  son  père  à  la  rédaction  et  à  la  direction  de  la  Revue  des  institutions  et  du 
droite  mort  à  Lyon,  le  5  février,  à  Page  de  49  ans  ;  —  Edouard  Mangin,  chef 
d'orchestre  de  TOpéra,  lequel  avait  fondé  le  Conservatoire  de  musique  de 
Lyon  et  professé  pendant  plusieurs  années  à  celui  de  Paris,  mort  à  Paris,  le 
24  mai,  à.  70  ans;  —  Ferdinand  Martin,  avocat,  journaliste,  auteur  de  plu- 
sieurs ouvrages  sur  la  période  révolutionnaire,  mort  à  la  fin  de  mai  ;  —  le 
chanoine  Oscar  Philippe,  curé-doyen  de  Pont-de-l'Arche  (Eure),  mort  au 
commencement  de  mai,  lequel  avait  publié  de  nombreuses  brochures  sur  le 
culte  de  Notrc-Dame-des-Arts  qu'il  avait  organisé  dans  son  église;  — 
Arthur  Plançon,  professeur  au  lycée  Montaigne,  mort  le  13  mai,  à  Paris,  à 
66  ans  ;  —  W^^  Aimée  db  Roghb  du  Tbilloy,  femme  de  lettres,  auteur 
d'ouvrages  en  prose  et  de 'poésies  estimées,  morte  à  la  fin  de  mai,  à  78  ans. 


—  541  — 


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—  A  l'étranger  on  annonce  la  mort  de  MM.  :  Dr.  Rudolf  Baibb,  bibliothé- 
caire de  la  ville  de  Stralsund,  fondateur  et  directeur  du  Musée  provincial  de 
Poméranie,  mort  dernièrement  à  Stralsund,  à  90  ans  ;  —  Joseph  Bonhomme,  '^ 

éditeur-propriétaire  du  journal  hebdomadaire  catholique  Dt  Vturnatr,  mortà 
FuriieSi  au  commencement  de  mai,  à  Page  de  75  ans  ;  —  Ëdoardo  Bbizio,  érudit 
italien,  connu  par  ses  recherches  sur  la  civilisation  étrusque,  mort  le  5  mai,  à 
Bologne  ; — Dr.  Alexander  Buchan,  botaniste  et  météorologiste  anglais,  ancien 
secrétaire  de  la  Société  de  météorologie  d^Ëcosse,  ancien  président  de  la  Société 
de  botanique  d^Ëdimbourg;  —  Rudolf  BuNOB,  écrivain  et  poète  allemand,  mort 
le  5  mai,  &  Halle-sur-la-Saale,  à  71  ans,  dont  nous  citerons  :  Camoëns.  Ein 
Dickierleben.  Boman  in  Versen  (Leipzig,  1891,  in-8);  Prinz  Louis  Ferdinand.  Ein 
Heldenltben,  Historische  Dichtung  (Berlin,  1895,  in-8);  ~  Luigi  Conforti,  poète 
italien,  mort  récemment  à  Naples,  à  53  ans  ;  —  George  Byron  Gurtis,  journa- 
liste anglais  fort  connu,  qui  fit  partie  de  la  rédaction  du  Standard  pendant  de  '3 
longues  années  et  en  fut  le  directeur  de  1899  à  190^,  moft  à  la  fin  de  mai  ;  —  Dr.  .  .  §| 
Hermaan  Dbitbbs,  philologue  et  musicologue  allemand,  auteur  d^ouvrages 
fort  estimés,  tels  que  Abhandlungen  zu  Hésiode  Abkandlungen  zu  den  giHechi- 
sohen  Afuiikern,  mort  récemment  à  Coblenz,  à  74  ans  ;  —  Sir  Joseph  Faybbr, 
médecin  et  écrivain  anglais,  mort  le  21  mai,  à  83  ans,  lequel  avait  publié  en  f^ 
1897  un  mémoire  de  Sir  Ranald  Martin  et  en  1900  un  intéressant  volume  : 
RecoHection$  of  my  lifcy  ainsi  que  de  nombreuses  études  sur  le  climat,  les 
Ûèvres  et  les  serpents  venimeux  de  rinde  quMl  avait  longtemps  habitée  ;  — 
Dr.  Arved  von  Fuhbmann,  ancien  professeur  de  mathématiques  h  TËcole 
technique  supérieure  de  Dresde,  mort  en  cette  ville,  le  23  avril,  à  67  ans; 

—  Georgiï  Norbertovitch  Gabr4tchbvskï,  professeur  de  bactériologie  à 
runiversité  de  Moscou,  mort  dernièrement  en  cette  ville;  —  Dr.  P.  Hassb, 
archiviste  d'État  et  historien  allemand,  mort  le  1*^  mai  à  Lubeck,  à  62  ans, 
lequel  a  publié  des  ouvrages  relatifs  à  Thistoire  de  cette  dernière  ville, 
notamment  :  Die  Anfànge  Lubecks  (Lubeck,  1893,  in-8)  ;  Kaiser  Friedrich 
I,  Freibrief  fiir  Lubeck  vom  19  September  4188.  Zum  Andenken  an  das  750 
jàhrlichen  Beslehen  der  Stadt  eingeleiiet  und  herausgegeben  (Lubeck,  1893,  in-4); 

—  Josef  JoLOWiQZ,  éditeur  allemand,  auteur  d'ouvrages  de  bibliographie 
polonaise,  mort  le  4  mai,  à  Posen,  à  67  ans  ;  —  Dr.Theodor  von  JCrobnsbn,. 
professeur  de  pathologie  et  de  thérapeutique  à  TUniversité  de  Tubingue, 
mort  dernièrement  en  cette  ville,  à  67  ans;  —  Dr.  Horst  Kbfbbstbin,  péda- 
gogue et  écrivain  allemand,  mort  dernièrement  à  léna,  â  79  ans;  —  Tabbé 
Joseph  Labidon,  professeur  de  mathématiques  jet  sciences  au  collège  épis- 
copal  Saint-Vincent  de  Paul  à  Ypres,  mort  en  cette  ville,  le  14  mai,  à  l'âge 
de  31  ans  ;  —  Dr.  Hugo  Lobbsgh,  professeur  de  droit  civil  allemand  et  des 
provinces  rhénanes  à  TUniversité  de  Bonn,  mort  en  cette  ville,  le  10  mai,  & 
67  ans,  lequel  a  publié  entr^  autres  volumes  :  Die  Gesetze  iiber  das  Grund' 
buchwesen  und  die  Zwangsvollstreckung  in  das  unbewegliche  Vei*mÔgen  im 
Gebi^le  des  Rheinpreussischen  Rechts  aU  Ergdnzung  der  driUen  Auflage  des  Code 
Civil  herausgegeben  (Leipzig,  1890,  in-8);  —  Dr.  Alexander  Macbain,  celtisant 
écossais,  mort  dernièrement  à  In verness,  &  52  ans;  —  John  Mackintosu, 
érudit  écossais,  qui,  après  avoir  été  cordonnier,  policeman  et  papetier,  s'est  ' 
révélé  excellent  historien,  comme  le  prouvent  ses  remarquables  ouvrages  : 
Hislory  of  CivUization  in  Scotland  en  4  volumes  et  The  Révolution  of  4688  and 
the  Viscount  of  Dundee,  mort  à  Aberdeen,  le  4  mai;  —  Dr.  Hugo  Maqnus, 
oculiste  allemand,  professeur  de  thérapeutique  pour  les  maladies  des  yeux* 
à  runiversité  de  Breslau,  mort  en  cette  ville,  le  14  avril,  è  65  ans,  lequel  a 
publié  de  nombreux  et  importants  travaux  «ur  Toculistique,  entre  antres  : 


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DÎ6  Einaeugigkeit  in  ihren  Benehungen  zur  Erwerbsfàhigkeit  (Breslau,  1895* 
in-8);  Die  Unterst^hung  der  optitchen  Dientlfàhigkeit  deê  Ei$enbahns'Per${malSy 
Leitfaden  fur  Aersle  und  Vtnoaltungsbeamte  (Breslau,  1B98,  iii-8);  —  Paul 
Friedrich  Ma.utzgh,  éditeur  allemand  de  Hildburgshausen,  mort  à  Bad 
Rauheim,  le  27  avril,  à  74  ans  ;  —  Dr.  Albert  Mosbtig-Moobhop,  professeur 
de  chirurgie  &  Vienne,  auteur  dUmportants  travaux,  notamment  :  Handbuch 
der  ehirurgischen  Teehnik^  Er»te  Hilfe  bei  plôulichen  Ungîûekêfàllen^^  etc.,  mort 
accidentellement  le  25  avril,  &  70  ans  ;  —  Dr.  Wilhelm  MItllbr,  chargé  d'un 
cours  de  minéralogie  et  de  géologie  à  FËcoie  technique  supérieure  deChar- 
lottenbourg,  mort  en  cette  ville,  le  2  mai;  —  Dr.  Georg  Obbqbl,  écrivait 
allemand,  secrétaire  de  l'Académie  royale  des  sciences  d^utilité  publique, 
mort  dernièrement  à  Erfurt,  à,  67  ans,  lequel  laisse  divers  ouvrages  sur 
Luther  et  sur  l'histoire  religieuse  ;  —  Dr.  Karl  Payr,  professeur  d^économie 
politique  à  l'Université  d*Innsbruck  (Tyrol),  mort  dernièrement  à  Gratz,  & 
73  ans;  —  le  chanoine  Ernest-Pierre- Jean  Rbmbry,  qui  a  collaboré  aux  Précis 
historiques  de  Belgique,  auteur  de  divers  ouvrages  parmi  lesquels  le  plus  im- 
poriautest  une  monographie  sur  la  Vie  et  le  culte  de  saint  Gilles,  mort  à  Bruges, 
en  mai,  à  r&gede72ans;— HansvoNDBRSANN,  historienet  écrivain  militaire» 
mort  le  24  avril  »  à  Gratz,  à  61  ans,  auquel  où  doit,  entre  autres  volumes  : 
Sagen  aus  der  grûnen  Mark  (Graz,  1890,  in-8)  ;  Mit  G  oit  fur  Kaiser  und  Vater- 
land.  Lorbeerblatter  aus  der  Ruhmesgeschichte  steir.  TruppenkÔrper  (Graz,  1894^ 
in-8)  ;  —  Dr.  Heinrlch  Saurb,  professeur  à  TEcole  commerciale  supérieure 
de  Wiesbaden,  ancien  directeur  de  l'École  Victoria  de  Breslau,  mort  à 
Wiesbaden,  le  9  avril,  à  66  ans  ;  —  Alexander  von  Tritschlbr, 
ancien  directeur  de  la  section  d'architecture  à  l'École  technique  supérieure 
de  Stutlgart,  mort  dernièrement  en  cette  ville,  &  80  ans  ;  —  0.  Vandbr- 
LiNDBN,  publiciste  belge,  collaborateur  de  plusieurs  journaux  américains, 
mort  à  Mont-Sain t-Amand,  le  20  mai,  à  Tâge  de  56  ans;  —  Jean-Charles- 
François  Vbrhbtbn,  professeur  &  l'Institut  Saint-Norbert  d'Anvers, 
mort  en  cette  ville,  &  la  Un  de  mai;  —  le  D'  Auguste  Vbrmbr,  à  qui 
Ton  doit  des  chansons  wallonues  devenues  très  populaires  en  Belgique, 
mort  à  Beauraing  le  28  mai,  à  Tftge  de  90  ans  ;  —  Wentworth  Wbbstbr,  qui  a 
publié  :  Basques  legends  (Londres,  1877,  in-8)  ;  Grammaire  cantabrique,  basque, 
par  Pierre  d*Urte  (1749)  (Bagnères-de-Bigorre,  1900,  gr.  ln-8);  Gleanings  in 
church  history  (1903,  in-8]  et  a  collaboré  à  diverses  revues  françaises  et 
anglaises  telles  que  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  et  arts  de  Bayonne,  le 
Bulletin  de  la  Société  Ramoud,  de  Baguères-de-Bigorre,  VAcademy,  VAthe- 
naeum,  P Anglican  church  Magasine,  etc.,  mort  à  Sare,  le  2  avril,  âgé  de  près 
de  80  ans;  —  Cari  Philipp  Wolfbom,  ancien  directeur  de  TÉcole  commer- 
ciale de  Leipzig,  mort  en  cette  ville  le  28  avril;  —  Zàchariab,  lieutenant- 
général  danois,  vice-président  de  la  commission  géodésique  internationale 
permanente,  mort  le  15  mal,  à  Copenhague. 

LBCrURBS  FAITBS  ▲  L'AGADÊMIB  DBS  INSCRIPTIONS  BT  BBLLBS-LBTTRBS.  — 

Le  3  mai,  M.  le  docteur  Gapitan  signale  à  TAcadémie  les  aveux  spontanés 
faits  par  un  vieillard,  au  sujet  de  silex  égyptiens  qu^il  a  jetés  dans  l'île  Riou, 
près  de  Marseille,  et  qui,  trouvés  en  cet  endroit  par  M.  Tabbé  Arnaud  d'Agnel, 
ont  servi  de  base  à  une  théorie  historique.  —  M.  S.  Heinach  lit  un  travail 
relatif  à  un  signe  d^antiquité  des  statues  grecques  de  femmes,  résultant  de 
Pécartement  des  seins,  et  leur  diamètre,  qui  diminuent  au  cours  des  siècles. 

—  M.  Pottier  parle  d*un  vase  attique  du  y*  siècle,  représentant  une  clinique. 

—  M.  Havet  poursuit  son  commentaire  de  certains  passages  de  Plante.  — 
Le  10  mai,  TÂcadémie  entend  la  lecture  dMne  lettre  de  M.  Léopold  Delisle, 


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aa  sujet  dMn  manuscrit  faussement  attribué  à  la  bibliothèque  de  Charles  Y. 

—  M.  Gollignon  explique  à  TAcadémie  que  la  tête  d^Bros,  en  marbre,  qui  ï^ 
appartient  à  M.  de  Bioncourt,  et  qui  a  été  trouvée  à  Rome,  en  1872,  est  une 
réplique  de  l^Eros  de  Lysippe.  —  M.  Charles  Normand  parle  de  la  décou- 
verte récente,  faite  à  Paris,  dans  un  îlot  voisin  de  la  Sainte-Chapelle,  d^un                , 
bas-relief  ancien,  non  encore  expliqué.  —  M.  Ciermont-Ganneau  donne 
lecture  d'une  notice   sur  une  nécropole  juive  auprès  d'Alexandrie.  — 
Le  24  mai,  le  président  lit  &  l'Académie  une  notice  sur  la  vie  et  les  œuvres              *        "'/^ 
de  M.  J.  Lair.  —  M.  Pottier  explique  le  calque  d^un  nouveau  fragment  de 
céramique,  trouvé  à  Suse,  par  M.  de  Morgan.  —  M.  Havet  continue  son 
commentaire  sur  Plante.  —  M.  Ciermont-Ganneau  parle  de  la  cérémonie 
magique  de  la  Ùe/ixio. 

LbCTURBS  FAITBS  a  L^ACADéMIB  DBS  SGIBNGBS  liORALBS  Bt  POLITIQUBS.  — 

Le  4  mai,  M.  Gheysson  lit'  un  travail  qui  a  pour  but  de  rechercher  comment  ^| 

on  pourrait  remplacer  le  droit  de  grève  dans  certaines  industries  où  le 

chômage  est  préjudiciable  au  public,  dans  les  entreprises  de  transport  par 

exemple.  —  Le  il  mai,  M.  H.  Carré  lit  son  mémoire  sur  «les  Parlementaires 

aux  états- généraux  et  Phumiliation  des  Parlements  »  (mai,  juillet  1789).  — 

Le  18  mai,  M.  de  Franqueville  lit  le  travail  de  M.  Darcy,  relatif  à  Madagascar. 

—  M.  Boutroux  lit  le  mémoire  de  M.  Passy  sur  Pimpossibilité  de  supprimer 
la  misère  et  sur  les  moyens  de  Tatténuer. 

Lbs  Papyrus  obbgs  d'Êgtptb.  —  Sous  ce  titre»  M.  Nicolas  Hohlwein  d(}nne 
au  Bibliographe  moderne  (septembre-décembre  1906)  un  article  fort  intéres- 
sant, dans  lequel  il  fait  excellemment  ressortir  tout  le  parti  que  Ton  peut 
tirer  de  ces  précieux  documents  pour  les  études  tant  littéraires  qu'histo- 
riques et  juridiques.  Un  court  historique  des  découvertes  papyrologiques  et 
une  bibliographie  d'ouvrages  relatifs  aux  papyrus  complètent  cet  article  sur 
lequel  il  convient  d*appeler  Tattention. 

FoLK-LORB.  —  Dans  son  opuscule  intitulé  :  Dt  VÈtwU  des  traditions  populaires^ 
ou  Folk-Lore,  en  France  et  à  l'étranger  (Bagnères-de-Bigorre,  imp.  Berot,  1907, 
in-8  de  24  p.  Extrait  des  Explorations  pyrénéennes ^  bulletin  trimestriel  de  la 
Société  Ramond),  notre  savant  collaborateur  M.  Henrf  Galdoz  a  tracé  une 
esquisse  générale  de  la  science  du  folk-lore  et  de  ses  diverses  branches, 
ainsi  que  de  la  bibliographie,  déjà  très  étendue,  qui  s'y  rapporte. 

RéTiP  db;  la  Brbtonnb.  —  M.  le  D*  Iwan  Bloch,  qui  écrit  généralement 
BOUS  le  nom  de  Eugen  Diïhren,  nous  donne  une  bibliographie  des  éditions 
françaises  et  des  traductions  allemandes  des  œuvres  de  Rétif  de  la  Bretonne. 
L^ouvrage  considérable  quMl  a  consacré  à  étudier  le  trop  fameux  écrivain, 
lui  assurait  en  la  matière  une  compétence  toute  spéciale.  La  Bétif-Bibliothek, 
yerzsichnis  der  fransôsischeti  und  dexUscken  Ausgaben  und  Schriften  von  und 
liber  Rétif  de  La  Bretonne  (Berlin,  Max  Harrwitz,  1906,  in-8  de  xii-42  p.)  com- 
prend, ainsi  que  Tindique  ce  titre  un  peu  long,  Pindication  non  seulement 
des  ouvrages  de  Rétif,  mais  de  ce  qui  a  été  écrit  sur  lui.  La  première  partie 
contient  sous  les  n»*  1-57  bis  la  mention  de  85  ouvrages  ou  réimpressions 
d'ouvrages  de  Rétif.  La  deuxième  partie  (n**  58-78)  est  consacrée  aux  traduc- 
tions allemandes  ;  la  troisième  (n*'*  79-137)  nous  donne  la  liste  des  travaux 
relatifs  h  Técrivain.  Dans  chaque  section  Tordre  chronologique  a  été  adopté. 
Un  triple  index  alphabétique  est  destiné  à  faciliter  les  recherches  :  le  pre- 
mier donne  les  titres  des  œuvres  françaises  ;  le  second  ceux  des  traductions 
allemandes  ;  le  troisième  les  noms  des  pseudonymes,  traducteurs,  annota- 
teur^ illustrateurs,  etc.  Malheureusement  les  renvois  ne  sont  pas  toujours 


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/•■■ 


—  544  — 

exacts:  par  ex.,  k  la  rubrique  Monsieur  N%cola$,  au  lieu  de  U  f.  il  faut  lire  14 g.  ; 
à  la  rubrique  Talmeyr^  au  lieu  de  14  s.  il  faut  lire  14 1.  D'autre  part,  Tauteur 
prend  soin  de  marquer  d'un  *  les  noms  des  illustrateurs,  mais  il  oublie  de  le 
faire  pour  Baquoy,  pour  Bosse,  etc.  Ënân  ces  tables  sont  incomplètes  ;  nous 
ne  voyons  pas  figurer  dans  la  première  par  ex.,  les  Dangers  de  la  vUU  (44  i.)  ; 
dans  la  troisième,  à  Tarticle  Lacroix  manquent  les  renvois  15,  110,  à  Tarticle 
Assézat  le  renvoi  23  f.,  à  Particle  Cohen  le  renvoi  40,  à  l'article  Nencke  le 
renvoi  68  c,  à  Tarticle  Matharel  le  renvoi  105.  Des  articles  manquent  complè- 
tement (Asselineau,  Marandon,  etc.).  Quant  à  la  bibliographie  même,  Tim- 
possibilité  pour  M.  Diihren  et  son  collaborateur  M.  Max  Harrwitz  d^avoir 
entre  les  mains  tous  les  ouvrages  dont  ils  dressent  la  liste,  a  entraîné 
quelques  inexactitudes  et  quelques  imprécisions  dans  les  descriptions.  La 
traduction  de  Quevedo  (13}  est  intitulée  Œuvres  choisies  ;  Touvrage  indiqué 
sous  le  n*  2  g.  porte  pour  titre,  —  du  moins  dans  Texemplaire  de  la  Biblio- 
thèque nationale  —  la  Protiiluée  devenue  honnête  femme,  et  non  pdiS  vertueuse  ; 
le  volume  de  Firmiu  Boissin  (114)  a  108  p.  Nous  n'avons  pas  vu  mentionné  par 
M.  Dûhren  le  Contre-avis  aux  gens  de  lettres  (Paris,  Humblot,  1770,  in-12),  qui 
est  attribué  à  Rétif;  Le  Paysan  et  la  paysanne  ont  été  réimprimées  en  1891 
par  Dentu  dans  sa  Bibliothèque  des  chefs-d^œwire;  Tédition  des  Contemporaines 
donné  par  Assézat  chez  Marpon  et  Flammarion  a  été  réimprimée  en  1881. 
La  Bibliothèque  nationale  possède  une  édition  isolée  du  Jugement  de  Paris 
(42)  avec  Tadresse  :  Londres,  chez  les  Cadette,  4773  ;  Louise  et  Thérèse  a  fait 
l'objet  de  plusieurs  réimpressions  en  1881  dans  la  collection  des  Chefs- 
d'œuvre  inconnus,  en  1900  dans  celle  des  Petits  chefs-d'œuvre  ;  Liseux  a  publié 
en  1885  Sara,  ou  V Amour  à  45  ans  (43  c).  En  1871,  sous  Padresse  supposée 
Genève,  Lebondril,  on  a  donné  :  Ruses,  supercheries,  artifices  et  m^ichinalions 
des  filles  publiqueà.  U  y  a  une  notice  sur  Rétif  dans  les  Oubliés  et  dédaignés, 
de  Charles  Mouselet  (Paris,  Bachelin  DeÛorenne,  1885,  iii-8).  Avons-nous 
besoin  d'ajouter  que  le  travail  de  M.  Diihren  n^en  est  pas  moins  fort  ins- 
tructif, très  consciencieux  et  qu'il  sera  indispensable  à  ceux  qui  voudront 
s^occuper  d'un  auteur  médiocrement  estimable,  mais  qui  devient  très  &  la 
mode. 

Bbrrv.  —  Le  21*  volume  de  la  4«  série  des  Mémoires  de  ta  Société  historique, 
littéraire  et  scientifique  du  Cher  (1906-4907)  (Bourges,  Renaud  ;  Paris,  Lèche  va- 
lier,  gr.  in-8  de  xyiii-325  p.)  est  presque  entièrement  occupé  par  la  Un  des 
deux  éludes  qui  mériteraient  un  tirage  à  part,  en  raison  de  l'intérêt  qu^elles 
présentent,  à  des  points  de  vue  différents  :  Contribution  à  Vhistoire  de  la  vie 
privée  et  de  la  Cour  de  Louis  XI  (1423  4481),  par  M.  Alfred  Gaudilhon  (p.  1-120) 
et  tes  Vignes  et  les  vitis  du  Berry^  élude  hiitorique  et  statistique,  par  M.  Emile 
Turpin  (p.  121-253).  Nous  mentionnerons  ensuite  :  Notice  nécrologique  sur 
M.  Le  Grand,  membre  de  la  Société,  auteur  d^un  grand  nombre  de  travaux 
sur  la  botanique,  par  M.  A.  Mornet  (p.  255*280);  —  La  Fontaine  de  Fer  ou 
Fontaine  Saint-Firmin  à  Bourges  {Cher),  par  M.  le  D'  M.  Leprince  (p.  285-312); 
—  Notes  sur  qtielques  orchidées  hybrides  du  Cher,  par  M.  Lambert  (p.  313-322). 

BouRGOGNB.  —  Nous  reccvons  le  tome  XXXI V»  de  la  nouvelle  série  des 
Mémoires  de  la  Société  éduenne  (  Autun,  imp.  Dejussicu,  1906,  in-8  de  xxiv-400  p.i 
avec  2  planches).  C'est  nous  répéter  que  de  constater  Timportance  et  IMntérét 
de  cette  publication.  Par  le  simple  énoncé  des  travaux  ayant  formé  ce  beau 
volume,  on  verra  tout  de  suite  quel  profit  peuvent  en  tirer  les  érudits  autres 
que  ceux  de  la  région,  savoir  :  Magnence,  proclamé  empereur  à  Autun,  en  550^ 
par  M.  A.  de  Charmasse  (p.  1-12)  ;  —  La  Chdtellenie  de  ta  Toison,  par  M.  E. 
Fyot  (p.  13-32)  ;  —  Les  Députés  de  Saône-et- Loire  aux  assemblées  de  ta  dévolution 


—  545  — 

{47B9'4799)  (suite).  5«  f'artie.  Convention  nationale,  par  M.  P.  Montarlot 
(p.  33^137].  Cette  excelleDte  contribution  à  THistoire  delà  Révolution  conti- 
nuera dans  le  prochain  yolume  du  recueil  ;  les  parties  précédentes,  nous  le 
rappelons,  se  trouvent  dans  les  tomes  XXX  à  XXXIII  ;  —  Un  Projet  cTètablis-' 
sèment  à  Autun  éTune  manufacture  de  dentellee  en  46B$^1667^  par  M.  André 
Giliot  (p.  139-147)  ;  —  La  Cathédrale  d* Autun  en  4705,  d'après  un  manusorit  iné- 
dit de  la  Bibliothèque  de  Rouen,  par  M.  A.  de  Charmasse  (p.  149-197);  ^  Le 
Dernier  Titulaire  du  droit  de  cité  à  Autun,  Augustin  Creusé  de  Lesser^  poète  et 
sous- préfet,  par  M.  Ch.  Boéli  (p.  199-205);  —  Esquisse  de  ^histoire  économique 
de  Vagriculture  autunoise,  par  M.  Edouard  Escarra  (p.  207-259);  —  Noie  sur 
une  .figurifie  de  bronse  découverte  au  Beuvray  en  4905,  par  M.  René  Gada^t 
(p.  261-265,  avec  une  planche)  ;  --  Notes  sommaires  sur  l'église  de  Laisy  et  son 
mobilier  d*art,  par  M.  Gh.  Boëll  (p.  267-288,  avec  une  planche)  ;  ~  Notes  sur  le 
libraire  et  imprimeur  dijonnais  Pierre  /.  Orangier,  à  propos  d'une  édition 
inconnue  du  €  Computus  novus  »  de  Pierre  Turrel,  par  M.  G.  Oursel  (p.  889- 
309)  ;  —  Mélanges  d'histoire,  d'archéologie  et  de  bibliographie  locales,  par  divers 
auteurs  ayant  signé  de  simples  initiales  (p.  311-328);  —  Le  Château  de  Bussy^ 
Rabutin,  excursion  faite  par  la  Société  éduenne  le  4  juin  4906,  par  M .  Ch.  Boôll 
(p.  %9-340).  Dans  une  note  Qnale,  M.  Boëlh  rectlQe  l'erreur  trop  fréquente 
commise  par  les  biographes  dans  indication  du  lieu  de  naissance  de 
Bussy-Rabutin  :  Ëpiry,  commune  de  Saint-Êmiland,  arrondissement  d'Autun^ 
et  non  Êpiry,  canton  de  Gorbigny  (Nièvre);  —  Alise  Sainte^ Reine,  excw^sion 
faite  far  la  Société  éduenne,  le  7  septembre  4906  (p.  341-347). 

Dauphinè.  —  Les  no*  3  et  4,  datés  décembre  1906,  du  Bulletin  de  la  Société  dau^ 
phinoise  d^ethnologie  et  d'anthropologie  {Grenoble,  imp.  Allier,  in-8  paginé  79-174) 
vient  de  paraître  en  un  fascicule  dont  la  majeure  partie  est  occupée  par  le 
travail  de  lyf.  le  colonel  de  Rochas  d^Aiglun  :  Henry  de  Rochas,  s*  d'Ayglun, 
ingénieur  des  mines^  conseiller  et  médecin  ordinaire  du  roi  Louis  XIII  (p.  79-138), 
Viennent  ensuite  :  La  Matérialisation  et  la  lecture  de  la  pensée,  par  M.  L. 
Jacquot  (p.  138-141)  ;  —  A  propos  du  musée  d'archéologie  [de  Grenoble],  par 
M.  le  D'  J.  Bonnet  (p.  142-153)  ;  —  Ce  qu'on  peut  voir  aux  Eysies  entre  deux 
trains,  par  M.  le  commandant  Audebrand  (p.  153-155)  ;  —  Au  sujet  de  Hans^ 
le  cheval  sagace,  par  le  même  (p.  155-163). 

FRANCHB-CoiiTà.  —  La  livraison  de  mars-avril  dernier  du  Bulletin  de  la 
Société  de  l'histoire  du  protestantisme  français  (p.  97-158)  renferme  une  étude 
aussi  curieuse  qu'intéressante  sur  Un  Secrétaire  d'' Érasme,  Gilbert  Cousin  et  la 
Réforme  en  Franche-Comté.  Gilbert  Cousin,  né  à  Nozeroy  enl506,  appartenait 
à  la  petite  bourgeoisie  comtoise.  L'auteur,  M.  Lucien  Pebvre,  nous  présente 
ainsi  le  personnage  :  «  Formé  dans  sa  jeunesse,  à  Fri bourg  et  &  Bâle,  au 
contact  journalier  d^un  maître  comme  Érasme,  dans  la  société  familière 
des  Zasius,  des  Amerbach,  des  Grynée,  de  tout  ce  que  le  milieu  b&lois,  si 
plein  de  vie  et  d'activité,  comptait  de  grands  esprits  larges  et  généreux,  — 
puis,  brusquement,  séparé  de  ces  esprits  d'élite,  rejeté  par  les  hasards  de 
Pei^istence,  lui,  B&lois  d*adoption,  dans  un  pays  de  langue  et  de  culture 
française  ;  lui,  évangélique  de  cœur,  dans  la  carrière  d'Ëglise  ;  fait  cha- 
noine et  installé  pour  toujours  par  sa  famille  dans  un  pays  de  contre- 
Réforme  sauvage  et  résolue  [ce  qui  signifie  que  la  Franche-Comté  était 
profondément  catholique]  qu'il  ne  trouvera  jamais  la  force  d'abandonner, 
il  me  semble  qn'êi  partir  du  moment  où  il  a  quitté  BÂle,  il  ait  cessé  de 
s'enrichir  d'idées,  de  sentiments  nouveaux  ;  il  semble  que,  sans  souci  de 
s'adapter  aux  conditions  diverses  que  lui  créaient  &  la  fois  son  pays  et  son 
temps,  il  n'ait  plus  fait  dès  lors  que  laisser  croître  en  lui  et  se  développer 

Juin  1907.  T.  CIX.  35. 


—  546  — 

les  semences,  les  germes  de  vie  intellectuelle  et  morale  qu'avait  recueillis  sa 
jeunesse  studieuse.  Toute  sa  rie,  il  est  resté  ainsi  «  de  la  religion  de  j^&le,  » 
comme  disaient  ses  ennemis. . .  »  Ce  portrait  est  complété  à  la  page  125,  où 
M.  L.  Febvre  constate  qu*  <  il  existe  toute  une  catégorie  'd*écrits  qui  nous 
montre  en  Cousin,  non  point  seulement  un  réformiste,  mais  vraiment  un 
révolutionnaire  religieux  ;  toute  une  série  de  textes  d*un  ton  âpre,  tendui 
agressif,  qui  précisent  singulièrement  ses  revendications  et  ses  tendances.  » 
Après  cela,  il  ne  faut  pas  s^étonner  si  Rome  flnit  par  se  fâcher.  Il  en  résulta 
que  Gilbert  Cousin  fut  arrêté  e^  1571,  jugé  et  condamné  &  la  prison,  perdant 
ainsi  sa  prébende  de  chanoine.  Enfin  le  22  mai  1572,  11  mourut  «  es  Chartres 
de  rarchevôque  >  [de  Besançon].  Assurément  cette  figure  est  curieuse, 
mais  dépourvue  de  franchise  :  vivant  de  TÉglise  catholique,  il  en  fut  en 
somme  le  détracteur.  On  comprendra  qu'elle  ne  nous  inspire  pas  de  sym- 
pathie. M.  L.  Febvre  a  composé  son  étude  «  â  Taide  des  ouvrages  de  Cou- 
sin, de  sa  correspondance  publiée,  de  quelques  lettres  enfin  et  de  quelques 
documents  inédits.  »  On  trouve  là,  avec  cinq  reproductions  de  vieux  bois  un 
certain  nombre  de  documents. 

—  Nous  remarquons  dans  VAnnttaire  du  Jura  pour  1907  (p.  56-67),  un  travail 
de  M.  C.  Boissonnet,  sous-intendant  militaire  en  retraite,  relatif  à  VAn- 
nexion  de  la  Franche-Comté  à  (a  France.  L'auteur  aurait  pu,  s'il  Teût.  voulu, 
nous  donner  un  tableau  mieux  exécuté  du  grand  fait  qu'il  rappelle.  Tel 
qu'il  est,  cependant,  il  apprendra  quelque  chose  à  ceux  qui  ignorent  /tout 
de  cet  événement.  M.  Boissonnet,  qui  semble  avoir  écrit  à  bâtons  rompus, 
se  livre  ici  à  une  sorte  de  dissertation  de  près  de  trois  pages  sur  les  diverses 
devises  de  Charles-Quint  et  de  Louis  XIV.  N^est-ce  pas  vraiment  un  hors 
d'œuvre?  ^  Pages  77  à  89  du  même  Annuaire,  nous  signalerons  le  Procès- 
verbal  de  VAisemklée  électorale  du  déparlement  du  Jura^  ouverte  à  Arbois  le  sept 
mai  et  close  le  quatorze  mai  4190.  Les  sentiments  religieux  de  cette  assemblée 
et  son  hommage  de  reconnaissance  et  de  fidélité  au  Bol  ne  laissaient  guère 
alors  soupçonner  Torgie  révolutionnaire  prochaine. 

NOBMANDIB.  —  Signalons  le  volume  des  Mémoires  de  PAcadémie  nationale 
des  seienees^  arts  et  belles'lettres  de  Caen  qui  porte  le  millésime  de  1906  (Gaen, 
imp.  Delesques,  iu-8  de  15-200-131-14  p.)-  Ce  volume,  quoique  paginé  au  bas 
pour  Tensemble  de  chacune  des  trois  divisions  du  recueil,  offre  cette  parti- 
cularité que  les  études  qui  le  composent  sont  paginées  spécialement  dans 
le  haut,  ce  qui  donne  au  volume  Taspect  d'une  collection  de  brochures 
distinctes,  l.  Partie  scientifique  :  Problèmes  sur  le  mouvement  di^une  figure 
plane  dans  un  plan  fixe,  par  M.  A.  de  Saint-Germain  (15  p.).  —  II.  Partie 
Jittéraire  :  Impressions  sur  le  Mexique  contemporain,  par  M.  Le  Page  (9  p.);  — 
Un  Opuscule  de  Robert  Du  Val^  par  U.  l'abbé  A.  Tougafd  (19  p.)  ;  —  Étude  sur 
la  prise  de  Cherbourg  par  les  Anglais  en  /758,  par  M.  Gabriel  Vanel  (47  p.)  ;  — 
Boucher  de  Perthes^  musicien  et  auteur  dramatique,  par  M.  Jules  Cariez  (31  p.); 
»  Le  Collège  royal  de  Caen  après  l'abbé  Daniel  {1859-4848),  par  M.  C  Pouthas 
(79  p.).  _  Dictons  et  sentences,  par  M.  le  comte  de  Charencey  ;10  p.).  —  III. 
Documents  :  La  Chronique  de  Sainte-Barbe-en-Auge,  texte  latin  publié  avec 
une  Introduction  et  des  notes  par  M.  R.-Norbert  Sauvage  (69  p.)  ;  —  Les 
Écoles  vétérinaires  et  la  Oénéralilé  de  Cam,  par  M.  A.  Gallier  (61  p.). 

PÉBiaoBO.  —  La  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord  vient  de 
faire  paraître,  en  un  fort  volume  orné  de  nombreuses  gravures,  VBxploration 
eampanaire  du  Périgord,  par  MM.  le  chanoine  H.  Brugière,  vice-président 
honoraire  de  la  Société,  et  Jos.  Berthelé,  archiviste  du  département  de 
l'Hérault,  membre  non  résidant  du  Comité  des  travaux  historiques  (Péri- 


-  547  — 

gueux,  i90'/,  in-8  de  653  p.).  L'ouvrage  se  compose  de  trois  parties  :  1*  Let 
Cloches  du  Périgordy  par  M.  J.  Berthelé  (p.  5  à  169),  étude  d^ensemble  divisée 
en  six  chapitres  :  bibliographie,  archéologie  et  statistique,  épigraphie, 
paléographie,  iconographie,  histoire  industrielle;  2*  DExploralion  campa- 
noire  du  Périgord,  par  M.  H.  Brugière  (p.  173  à  456),  inscriptions,  docu- 
ments, etc.,  concernant  les  cloches  de  presque  toutes  les  communes  des 
arrondissements  de  Périgueux,  Bergerac,  Nontron,  Ribérac  et  Sarlat;  3* 
Lei  Fondeurs  de  cloches  ayanl  travaillé  pour  le  Péngord  du  xv«  au  XIX"  siècle^ 
par  M.  J.  Berthelé  (p.  459  à  573),  d'après  des  informations  recueillies,  non 
seulement  en  Péngord,  mais  encore  en  Angoumois,  en  Limousin,  en  Quercy, 
en  Bassigny»  etc.  —  L'usage  du  volume  est  facilité  par  des  tables  analy- 
tiques très  développées  (p.  577  k  652).  Cette  publication  est  une  des  plus 
considérables  qui  aient  été  consacrées  jusqu'ici  à  Tarchéologie  et  à  rhistoire 
campanaires.  Ce  n'est  que  justice  de  féliciter  la  Société  historique  et 
archéologique  du  Périgord  de  l'avoir  entreprise  et  menée  à  bonne  Un. 

Alsacb.  —  Dom  G.  de  Dartein  vient,  par  une  étude  sur  un  sujet  des  plus 
ardus,  d'apporter  une  intéressante  contribution  à  Tétude  de  la  liturgie,  de 
la  chronologie  et  aussi  des  procédés  scolaires  du  moyen  âge.  Son  curieux 
mémoire  :  Cisiojamts  cistercien^  calendrier  de  Pairis  {Alsace)  —  (xill*  siècle)  — 
(Strasbourg,  Le  Houx,  1907,  in-8  de  34  p.  Extrait  de  la  Revue  Mabîllon)  sera 
très  justement  goûté  des  spécialistes.  —  «  Le  Cisiojanus  n'est  autre  chose 
qu'un  calendrier  syllabique.  Rédigé  en  vers  latins,  il  cooopte  par  syllabe 
les  jours  du  mois  et  chaque  syllabe  doit  rappeler  au  moins  la  fête  principale 
du  quantième...  Ce  procédé  mnémonique  paraît  avoir  été  inventé  au 
xni«  siècle...  Il  importait,  au  moyen  âge,  de  graver  dans  la  mémoire  des 
enfants  Tordre  de  succession  des  fêtes  de  r£glise,  à  une  époque  où  les 
calendriers  étaient  rares  et  où  Ton  datait  les  actes  par  les  fêtes  les  plus 
Toisines.  » 

Allemagne.  —  L'on  comprend  de  plus  en  plus  la  nécessité  d'établir  un 
répertoire  bibliographique  universel,  constamment  tenu  à  Jour,  qui  permette 
de  se  renseigner  sur  les  ouvrages  dans  lesquels  a  été  traité  tel  ou  tel  sujet, 
et  qui  évite  aux  travailleurs  un  gaspillage  de  temps  et  de  forces.  Malheu- 
reusement un  projet  de  ce  genre  se  heurte  encore  à  bien  des  diCOcullés  : 
l'Institut  international  de  Bruxelles,  qui  a  eu  la  prétention  de  dresser  le 
bilan  do  la  publication  mopdiale  depuis  les  origines,  ne  répond  —  et  il  ne 
peut  guère  en  être  autrement  —  que  fort  imparfaitement  &  son  but. 
M.  Hermann  Beck,  directeur  de  l'Institut  international  de  bibliographie 
sociale  à  Berlin,  dans  une  brochure  qu'il  consacre  à  l'avenir  de  la  biblio- 
graphie internationale  {Die  internationale  Bibliographie  und  ihre  Zukunft. 
Extrait  des  Kritische  Dlutter  fiir  die  gesammten  Sosialwissenschaften ,  1907, 
lasc.  4.  Dresden,  0.  V.  Boehmert,  in-8  de  13  p.]  prône  le  système  des  biblio- 
graphies nationales  ;  chaque  pays  dressant  lui-même  sa  propre  bibliogra- 
phie, c'est  par  la  réunion  et  l'unification  de  ces  instruments  locaux  que  l'on 
arriverait  le  plus  vite  et  le  plus  sûrement  à  la  constitution  d'un  grand 
répertoire  international.  Mais  que  de  difllcultés  à  aplanir  avant  d'atteindre 
ce  résultat! 

Belgique.  —  V Annuaire  de  VAcadémie  royale  d^s  sciences^  des  lettres  et  des 
beaux-arts  de  Belgique  pour  l'année  1907.(Bruxelles,  Uayez,  1907,  in-16  de  147  p.) 
ne  renferme,  en  dehors  des  renseignements  habituels,  que  la  notice  de  M.  Je 
chevalier  Edmond  Marchai  sur  le  haron  de  Wiite,  dont  le  tirage  à  part  a 
été  déjà  signalé  ici. 


—  548  — 

ITAUB.  —  Mn«  Browning,  qui  a  tant  aimé  iltaiie.  n^est  pas  oubliée  en  ce 
pays.  Voici,  rendues  en  vers  italiens  deux  de  ses  poésies,  ie  Boman  du 
Page  et  Bianca  parmi  les  BossîgnoU  (Due  Poésie  di  ElizabelK  Barreit  Browning 
e  due  Poésie  di  ***,  tradotte  deli'  iugtese  da  Miss  Kate  Davis  e  Francesco  d| 
Silvestri  Falconieri.  Borna,  casa«editrice  romana,  1906,  ln-12  de  24  p.  — 
Prix  :  1  fr.).  La  traduction  est  suffisamment  fidèle  et  parait  élégante.  Si  les 
deux  courtes  pièces  qui  terminent  la  plaquette  sont  vraiment  traduites  de 
Tanglais,  pourquoi  n'en  pas  indiquer  l'auteur,  ou,  tout  au  moins,  en  donner 
ie  texte  original? 

—  Le  P.  Fedele  Savio  apporte  une  solution,  qui  parait  fort  plausible,  à  la 
question  de  Tauteur  de  la  basilique  de  Sainte-Agnès  hors  les  murs  de  Bome  : 
conformément  À  rinscripti^n  antique  qui  nous  a  été  conservée,  il  croit  pou* 
voir  établir  que  c*est  Constantine,  Ûlle  de  Constantin  le  Grand,  femme  suc- 
cessivement d'Annit>aIien  et  de  Gallus,  et  non  une  fille  problématique  de 
l'empereur,  Constance,  vierge  consacrée  à  Dieu.  11  faut  rayer  de  la  légende  la 
participation  de  Constantin  à  la  construction,  car,  en  ce  cas, Il  serait  inadmis- 
sible que  sa  fille,  dans  rinscription  mise  au  monument,  ne  fît  aucuneallusion 
à  son  père.  La  construction  doit  dater  de  Tépoque  du  veuvage  de  Gonstantiae 
et  de  son  séjour  à  Bome  (337-3S0).  Les  deux  bustes  de  la  mosaïque  repré- 
sentent l'un  la  fondatrice  et  Tautre  Anuibalien,  comme  on  peut  s'en  rendre 
compte  en  comparant  ce  dernier  avec  une  monnaie  du  Cabinet  des  médailles. 
Telles  sont  les  conclusions  du  P.  Savio  dans  son  mémoire  extrait  des  Aui 
délia  r.  Accademia  délie  science  di  Torino,  vol.  XLII  ;  Coslantinat  figlia  deWim- 
peratore  Costantino  Magno  e  la  basiliea  di  S,  Agnese  a  Borna  (Torino,  Carlo 
Glausen,  1907,  in-8  de  23  p.,  Og.  et  2  pi  ). 

Pbbsb.  —  C'est  avec  beaucoup  de  pénétration  et  de  précision  que  le 
P.  J.  Charles,  S.  J.,  vient  d^étudier  les  LutUt  d'in/luence  dans  le  Golfe  Persique 
(Bruxellep,  Albert  Dewit,  1907,  in-8  de  56  p.,  avec  carte).  Après  y  avoir 
exposé  les  projets  et  les  espérances  des  Russes  et  des  Anglais,  et  expliqué 
leurs  récents  succès  ou  leurs  déconvenues  diplomatiques,  Tanteur  y  montre 
comment  l'intervention  allemande  est  venue  compliquer  la  lutte  dMnÛuence 
déjà  engagée  sur  toutes  les  rives  du  Golfe  Persique.  Pacifique,  la  lutte  le 
demeure  encore  sans  doute,  mais  elle  ne  peut  pas  le  rester  longtemps;  au 
fur  et  à  mesure  que,  de  Konieh,  de  Merv  et  de  Quetta  (dit  le  P.  Charles  à 
la  fin  des  deux  pages  vigoureuses  dans  lesquelles  11  conclut),  les  voies 
ferrées  allemandes,  russes  et  anglaises  se  rapprocheront  du  golfe,  les 
chances  de  conûit  iront  se  multipliant;  et  qui  sait  si  les  conseils  de 
TAmirauté,  l'achèvement  de  nouveaux  Dreaduought  ne  pousseront  pas  le 
cabinet  anglais  à  trancher  promptement  la  question  par  ks  canons  des 
cuirassés  ? 

Etats-Unis.  —  La  Bibliothèque  du  Congrès  a  publié  en  1903  une  bitlio- 
graphie*choisie  de  la  question  nègre  aux  Etals-Unis  :  SeleclLisl  of  Beferences 
on  ihe  AV^ro  question);  c'en  est  en  quelque  sorte  le  complément  que  la  liste 
récemment  publiée  par  le  même  établissement  sur  les  amendements  relatifs 
à  l'attribution  du  droit  de  sufi'rage  aux  hommes  de  couleur  (List  of  discus- 
sions of  ihe  fourteentfi  and  fifleenlh  amendmenls,  wilh  spécial  référence  to  negro 
suffrage.  Washington,  Government  Printing  OQlce,  190G,  in-8  do  18  p.). 
Aus&i  est-il  juste  de  rappeler,  en  disant  de  ce  nouveau  travail  exécuté  sous 
la  direction  de  M.  Appleton  Prenliss  Clark  Grifiln  tout  le  bien  qull  mérite, 
de  quelle  bibliographie  antérieure  il  constitue  la  suite. 

Publications  nouvelles.  —  Cours  synthétique  de  liturgie,  par  A.  Vigou- 


—  549  — 

Vel  (|n-12,  Roger  et  Chernoviz).  —  Cours  dH'rn^ruc/ton  religieuse,  La  Vie  surna- 
turelle. Commentaire  synthétique  de  la  troisième  partie  du  catécMsme,  La 
Grâce  et  les  sacrements  (in-12,  Tôqui).  —  Hors  de  V Église  point  de  salut^  par 
le  R.  P.  E.  Hugon  (in-12,  Téqai).  —  L' Esprit-Saint.  Sa  personne  divine^  son  action 
dans  VÉglise  et  dans  les  âmes,  méditations  inédites  par  Mgr  Dupanloup  (in-12, 
LethieJleux).  —  Medulla  sancti  Thomae  Aquinatis  seu  Meditationes  ex  Operifms 
S,  Tkomae  depromptae^  auctore  P.  D.  Mézard  (2  vol.  petit  va-iBy  Lethielleux)^ 
—  Le  Chrétien  intime.  T.  HT.  Les  Litanies  du  Cœur  de  Jésus  (Jésus  notre  vie)* 
Elévations,  par  C.  Sauvé  (in-12,  Vie  et  Amal).  —  Les  Promesses  du  Sacré  Cœur, 
Béflexions  et  prières,  par  J.  Bon  bée  (in-18,  Tournai  et  Paris,  Casterman).  —  La 
Science  de  la  vie.  2'  partie.  Le  Devoir,  T.  I«%  pages  recueillies  dans  les  pa- 
piers ou  rédigées  diaprés  les  cours  de  M.  Tabbé  Guinand  (in-18,  Lyon,  A. 
Rey).  —  Au  vingtième  Siècle.  Françaises  selon  V  Évangile,  par  la  C^—^  de  Fia  Vi- 
gny (in-12,  Lethielleux).  —  Les  Vaillantes  du  devoir.  Études  féminines,  par 
Léon-Rimbault  (in-12,  Téqui).  —  Traité  de  droit  public  international,  par  A. 
llérlgnhac.  2«  partie.  Le  Droit  de  la  piix  (iH-8,  Librairie  générale  de  droit 
et  de  jurisprudence).  —  Les  Bases  de  la  philosophie  naturaliste,  par  A.  Cresson 
(in-16,  Alcan).  —  La  Physionomie  humaine^  son  mécanisme  et  son  râle  social, 
par  le  !>  I.  Waynbauoi  (in-8,  Alcan).  —  L'Éducation  et  le  suicide  des  enfants, 
étude  psychologique  et  sociologique,  par  L.  Proal  (in-16,  Alcan).  —  Les  Mer- 
veilles de  la  vie,  par  E.  Haeckel  (in-8,  Schleicher).  —  L'Année  philosophique, 
publiée  sous  là  direction  de  F.  Pillon.  17«  année,  1906  (in-8,  Alcan).  —  Pré-^ 
cis  raisonné  de  morale  pratique,  par  A.  Lalande  (in-16,  Alcan).  —  La  Crise  mo- 
rale des  temps  nouveaux,  par  P.  Bureau  (in-lô*,  Bloud).  —  Pour  les  petits  et  les 
grands.  Causeries  sur  la  vie  et  la  manière  de  s^en  servir,  par  G.  Wagijer  (ln-16, 
Hachette).  -^  Essai  sur  Vamitié,  par  L.  Rouzic  (in-32,  Lethielleux).  —  La 
Sdmce  économiqiêe,  ses  lois  inductives,  par  Y.  Guyot  (in-12,  Schleicher).  —  Une 
Fondation  nécessaire.  Les  Secrétariats  d''œuvres  sociales,  par  V.  Betten court  et 
le  R.  P.  Rutten  (in-12,  Lecoffre,  Gabaida).  —  Le  Chômage,  publié  sous  les 
auspices  de  la  Società  umanitaria  (in-8,  Giard  et  Brière).  —  Les  Silex- taillés 
et  l'Ancienneté  de  Vhomme,  par  A.  de  Lapparent  (in-12,  Bloud).  —  La  banté 
par  Vhygiène,  par  N.  Gréhant  (in-12  cartonné,  Delagrave).  —  Précis  de  tech- 
nique orthopédique  par  P.  Redard  (in-18  cart.,  F.-R.  de  Rudeval).  —  La  Vache 
taitière,  par  P.  Dechambre  (in-8,  Amat).  —  La  Cidrerie,  par  J.  Crochélelle 
(ln-12,  Atnat).  —  Économie  forestière,  par  G.  Hnffél.  T.  III  (gr.  in-8.  Laveur). 
—  Évolution  des  mondes^  suivi  de  C  histoire  des  progrès  de  l'astronomie,  par  M.- 
J.  Nergal  (in-12,  Schleicher).  —  Commandement  ei  obéissance, -ipar  le  G»»  Do- 
nop  (in-18,  Nouvelle  Librairie  nationale).  —  La  Guerre  sur  mer.  Stratégie  et 
tactique,  par  le  capitaine  de  vaisseau  G.  Darrieus.  La  Doctrine  (in-8,  Challa- 
mel).  —  Comment  nourrir  le  pur-sang  au  haras  et  à  l'entraîiiemeut,  par  E.  Cu- 
rot  et  P.  Fournier  (Onuonde)  (gr.  in-8,  Asselin  et  Houzeau).  —  Les  Maîtres 
de  la  musique,  Mendelssohn,  par  G.  Bellaigue  (in-i6,  Alcan).  —  Les  Variations 
des  théories  de  la  science,  par  le  vicomte  R.  d'Adhémar  f in-12,  Bloud).  —  Tout 
ce  qu*il  faut  savoir  en  astronomie  et  géologie,  géographie  et  histoire,  histoire  des 
religio^u,  philosophie  et  morale,  nouvelle  encyclopédie  publiée  sous  la  direc* 
tiOn  de  F.  Damé  (gr.  in-8,  Delagrave).  —  Le  Prince  des  libertins  du  xvn»  siècle. 
Jacques  Vallée  des  Barreaux,  ta  vie  et  ses  poésies  {I599't€75),  par  F.  Lachèvre 
(in-8,  Leclerc).  —  Le  Livre  d^amour  d'Est.  Durand.  Pour  Marie  de  Fourcy,  mar- 
quise d*Effiat.  Méditations  de  E.  D.,  réimprimées  sur  Tunique  exemplaire 
connu,  précédées  de  la  vie  du  poète,  par  G.  Colletet  et  d'une  notice  par  F. 
Lachèvre  (in-8,  Leclerc).  —  Œuvres  complètes  d'Alfred  de  Musset^  nouvelle 
édition  précédée  d'une  notice  biographique  sur  Tau  leur  et  suivie  de  notes 


—  550  — 

par  E.  Blré.  T.  I.  Premières  Poésies,  48^9-4835  (ln-18,  Garnier).  —  Œuvres 
choisies  d'Alfred  de  Musset.  Poésie^  théâtre^  roman  et  critique  avec  éludes  et 
analyses  par  P.  Morillot  (iQ-18,  Delagrave).  —  De  Coeur  à  cœur,  par  6.  Duiac 
(iD-16,  Plon-Nourrit).  —  Nocturnes  [1899'4905),  par  A.  Gosmont  (ln-16,  Ha- 
chette). —  Les  Papillons  noirs,  par  P.  Rodet  (iQ-18,  Garaier).  —  Spectacles  et 
rêves,  par  G.  Durviile  (in-18,  Sansot).  —  Les  Feuilles  du  tremble,  par  G.  Richard 
(in-tS,  Sansoi).  —  i: Émigré,  par  P.  Boiirget(in-i6,  Plon-Nourrit).  — L'i^uromn^, 
par  A.  Lichlenberger  (in-l<5,  Plon-Nourritj.  —  Le  Loup  dans  IffMrgerie,  par  A. 
Noël  (in-16,  PlOQ-Nourrit).  —  Malgré  Vamour,  par  Brada  (in-16,  Plon-Nour- 
rit). —  Croquis  de  jeunes  filles,  par  II.  Davignon  (iu-l6,  Plon-Nourrit).  — 
le  Lendemain  du  péché,  par  H.  dUIennezel  (in-16,  Perrin)  ;  —  Les  Circonstances 
de  la  vie,  par  G.-F.  Ramuz  (in-16,  Perrin)  ;  —  L'Ile  héroïque,  par  L.  Lefebvre 
(Jean  Deuzôle)  (in-l6,  Perrin);  —  Journal  d'une  femme  du  mo/icte,  par  M.  de 
Bray  (in-16,  Perrin)  ;  —  Simples  Contes  des  collines,  par  R.  jCipling  ;  trad.  par 
A.  Savine  (in-18,  Stock)  ;  —  Jardin  ensoleillé^  par  G.  Martinez  Sierra  ;  trad.  par 
P.  Garnier  (in-18,  Garnier);  —  Les  Gueules  noires,  par  E.  Morel  (in-8,  Sansot); 

—  Les  Souliers  des  morts,  par  L.  de  Chauvigny  (in-18,  Sansot)  ;  —  Les 
Profondeurs  de  la  forêt,  par  A.  Mary  (iu-18,  Sansot);  —  Gens  de  là  et  d^ailleurs. 
Qens  de  la  terre^  gens  de  la  ville,  gens  de  Paris,  par  A.  Mercereau  (Eshmer- 
Valdor)  (in-12,  «  UAbbaye  »)  ;  —  Nouvelles  philosophiques.  Pour  lire  en  ballon. 
Nouvelles  sentimentales,  par  P.  Tbéodore-Vibcrt.  Nos  frères  inférieurs.  Les 
Maladies  pour  rire  (in-16,  Paris  et  Nancy,  Berger-LevrauU)  ;  —  Intelleetuelles^ 
par  G.  Mancey  (in-12,  Lethielleux)  ;  —  Geoffroy  Austin,  par  P.  A.  Sheehan 
(in-12,  Lethielleux)  ;  —  Succès  dans  l'échec  (Tait  suite  à  et  Geoffroy  Aiatin  »,  par 
P.-A.  Sheehan  (in-12,  Lethielleux)  ;  —  yers  la  haine,  par  P.  Gourdon  (ia-12), 
Lethielleux);  —  Le  Long  du  chemin,  par  A.  Giacomelli;  trad.  de  Titalien 
(ln-12,  Téqui)  ;  —  Louisette,  par  M.  Lacroix  (in-8,  Abbeville,  Paillart)  ;  — 
Lettres  tle  Gui  Patin,  4650-4672.  Nouvelle  édition,  collationnée  sur  les  manus- 
crits autographes,  publiée  avec  Taddition  des  lettres  inédites,  la  restauration 
des  textes  retranchés  ou  altérés,  et  des  notes  biographiques,  bibliographiques 
et  historiques,  par  le  D'  P.  Triaire.  T.  1"  (gr.  in-8,  Champion);  ^La  Bulgarie 
d'hier  et  de  demain,  par  L.  de  Launay  (in-i6,  Hachette)  ;  —  V Aurore  austraUi 
par  Biard  d'Aunet  (in-16,  Plon-Nourrit)  ;  —  Histoire  des  conciles,  diaprés  tes 
documents  originaux,  par  G.-J.  Hefele.  Nouvelle  trad.  française  faite  sur  la  3»  éd. 
allemande  corrigée  et  augmentée  de  notes  critiques  et  bibliographiques  par 
Un  religieux  bénédictin  de  l'abbaye  Saint-Michel  de  Farnborough.  T.*  I. 
!'•  partie  (gr.  in-8,  Letouzey  et  Ané)  ;  —  Saint  Martin  (SI6-597),  par  A.  Régnier 
(iu-12,  LecolTre,  Gabalda)  ;  —  Genséric,  la  conquête  vandale  en  Afrique  et  la  des- 
truction de  l^empire  d^Occident,  par  F.  Maitroye  (in-8,  Hachette)  ;  —  Jeanned'Arc 
devant  l'opinion  allemande^  par  G.  Goyau  (in-16,  Perrin)  ;  —  Un  Préfet  du  Con- 
sulat, Jacques- Claude  Beugnot,  organisateur  des  préfectures  au  ministère  de 
Vintérieur,  4799-4800,  préfet  de  la  Seine-Inférieure,  1800-4806,  par  E.  Dejean 
(in-8,  Plon-Nourrit)  ;  —  UArchitrésorier  Lebrun,  gouverneur  de  la  Hollande, 
4840-4843,  par  le  M^*  de  Caumont  la  Force  (in-8,  Plon-Nourrit)  ;  —  L'Œuvre  de 
Lourdes,  par  la  D'  Boissarie  (gr.  in-8,  Téqui)  ;  —  Procès^-verbaux  du  comité 
d'instruction  publique  de  la  Convention  nationale,  publiés  et  annotés  par  M.  J. 
Guillaume.  T.  VI.  6  germinal  an  III  {i6  mars  i795)-4  brtimaire  an  I V  [tS  octobre 
4795)  (gr.  in-8,  Imp.  nationale)  ;  —  La  France  et  la  Prusse  avant  ta  guerre^  par 
D.  Richard  Cosse  (2  vol.  iD-18,  Nouvelle  Librairie  nationale)  ;  —  Souveîiirs  de 
ma  vie  militaire  479H-48U,  par  le  corn»  E.  Vivien  (in-16.  Hachette)  ;  —  La 
Politique  coloniale  sous  Louis  XV  et  Louis  XVI,  par  L.  Sch(5ne(in-8,  Chailamei); 

—  Alsace  champêtre.  Le  Parfait  village,  par  C.  Fische» (petit  in-12,  Sansot)  ;  — 


—  551  — 

Hùioive  du  mandement  de  Afontorcier,  par  Pabbé  J'  Ranguis  iin-S,  Gap,  Jean)  ; 

—  La  Nation^  Varmée  el  la  guerre ,  par  le  Gom*  Muaier  (iu-18,  Nouvelle  Librairie 
nationale);  —  Magùlrature  et  justice  maçonniques^  par  J.  Bidegain  (in-iô. 
Librairie  des  Saints-Pères);  '^Démoeratie  politique.  Démocratie  sociale.  Démo- 
cratie chrétienne^  par  G.  de  Lamarzeile  (in-18,  Nouvelle  Librairie  nationale)  ; 

—  Le  Retour  à  la  monarchie.  Sa  néceuité  absolue  pour  notre  pays,  par  A.  Sautour 
(petit  ln-8,  Nouvelle  Librairie  nationale)  ;  —  Des  faiis^  des  hommes^  des  idées,  par 
H.  de  Noiissanne  (iu-16,  Plon-Nourrit)  ;  —  Le  Pape  et  V Empereur ^  par 
Théodore- Vibert  (in-12,  Foix,  imp.  Gadrat  aîné)  ;  —  La  Soumission  des 
Touareg  du  Nord,  par  le  capitaine  Métois  (in-8,  Ghallamel)  ;  —  La  Situation 
économique  de  V Afrique  occidentale  anglaise  et  française,  par  Ë.  Baiilaud  (in-8)» 
Ghallamel)  ;  —  Comptes  du  domaine  de  Catherine  de  Bourgogne^  duchesse 
d'Autriche^  dans  la  Haute-Alsace  {4â24-44^6),  par  L.  Stouff  (in-8,  Larose  et 
Tenin)  ;  —Venise  au  xvin*  siècle^  par  P.  Monnfer  (petit  in-8,  Perrin)  ;  —  Une 
Page  d*hisloire  sur  les  associations  cultuelles,  ou  Un  demi-siècle  de  troubles 
religieux  dans  V Église  des  États-Unis  par  le  fait  des  assemblées  laïques  des 
«  Trustées  »,  par  G.  André  (in-12,  Lethielleux)  ;  —  Femmes  galantes  du 
XVII «  siècle.  Madame  de  Villedieu  (Hortense  des  Jardins,  465^-4699,  par  E.  Magne 
(in-16,  Mercure  de  France)  ;  —  La  Servante  de  Dieu  Louise- Edmée  Ancelot» 
veuve  de  Maître  Charles  Lachaud,  avocat,  par  Tabbé  P.  Moniquet  (iu-8,  Savaète); 

—  Louis  Veuillot,  par  J.  Renault  (in-8,  Lethielleux)  ;  —  Du  Diable  à  Diftu.  His- 
toire d'unrf  conversion,  par  A.  Retté  (in-18,  Messein)  ;  —  Le$  Indiscrétions  de 
Vhistoire,  par  le  D'  Gabanès.  4*  série  (in-16,  Albin  Michelj  ;  ^  Library  of 
Congrets.  Naval  records  of  the  American  Révolution  {4775-4788),  by  G.  H.  Lincoln 
(gr.  in-8  cart.  Washington,  Government  Printing  Office)  ;  —  Library  of 
Congress.  Preliminary  Cheek  list  of  American  almanacs  (4639-480O),  by  P.  A. 
Morrison  (gr.  in-8  cart.  Washington,  Government  Printing  Office). 

VlSBNOf. 


*■»»•  ^  ■ 


■  :\ 


—  552  — 


TABLE  MÉTHODIQUE 

DES   OUVRAGES   ANALYSÉS 


THÉOLOGIE 

■Ecriture  sainte.  Exégèse.  La  Queslion  biblique  au  xx«  siècle 

{Albert  Houtin) 194 

L* Authenticité  mosaïque  du  Pentateuque  [Eyg.  MangenoO 209 

Choix  de  textes  religieux  assyro-babyloniens.  Transcription,  tra- 
duction, commentaire,  par  U  P.  Paul  Dhortne 196 

Die  Urzeit  der  Bibel.  1.  Die  Weltschôpfung.  Mit  einer  allgcmeinen 

Einfûhrunff  in  die  Exégèse  (  Thad,  Êngeri) 197 

Ezechias  und  Senacherib.  Exegetische  Studie  {M.  Thert$ia  Brème).,    199 

Ëtudes  de  l'histoire  Juive  iVahhé  Ban  et) \W 

Il  Messianisme  seconde  la  Bibbia.  Discorsi  d*Ay vente  e  studi  critici 

{Emiliano  Patteris) 200 

De  Evan^liorum  inspiratione.  De  dogmatis  evolutione.  De  arcani 

disciplina  (P.  Heginaldo  Maria  Fei) 193 

Les  Idées  de  M.  Loisv  sur  le  quatrième  Evangile  {Constantin  Chauvin),    201 

L*Origine  du  quatrième  Evangile  {M.  l^if^ 201 

Morceaux  choisis  des  saints  Evangiles.  Textes  publiés  avec  des 

notes,  une  Introduction  et  un  appendice  par  «/.-C.  BrousBolle 203 

Die  Dauer  der  ôffentlichen  Wirlcsamkeit  Jesu  (Leonhard  Fendi)....    202 

Jésus-Christ,  sa  vie.  son  temps  (le  P,  Hippolyte  Leroy) 204 

L'Evangile  médité  avec  les  Pères  {le  P,  Th-M.  Thiriel),  T.  I.  La  Nais- 
sance et  l'enfance  de  Jésus  ;  T.  II.  Commencement  du  ministère 
public  de  Jésus.  Sermon  sur  ia  montagne  ;  T.  III.  Le  Ministère 
public  de  Jésus.  Les  Paraboles  ;  T.  IV.  La  Fin  du  ministère 
public  de  Jésus.  La  Préparation  de  la  Passion  ;  T.  V.  La  Passion 

et  la  Résurrection 204 

Jésus  et  la> Prière  dans  l'Evangile  (  y.  Ermoni) 205^ 

Der  Judasbrief.  Seine  Echtheit,  Abfassungszeit  und  Léser.  Ein  Bel- 
trag  zur  Einleitung in  die  katbolischen  Briefe  {Friedrich  Mater),,    206 

Das  Alte  Testament  in  der  Mischna  (Georg  Aieher) 207 

Origène,  le  théologien  et  Pexégète  {le  P.  F,  Prat) 207 

Hrabanus  Maurus.  Ein  Beitrag  zur  Geschichte  der  mittelalter- 
lichen  Exégèse  {Joh,  Bapt,  Hablit»el) 208 

Patrolegie.  Saint  Jean  Chrysostome  et  la  Femme  chrétienne  au 

lye  siècle  de  PEglise  grecque  {Henriette  Dacier) 506 

]iit«rgie.  Mensa  und  Confessio.  Studien  ûber  den  Altar  der  altchrist- 
lichen  Liturgie  {D*  Fran%  Wieland).  I.  Der  Altar  der  Yorkonstan- 

tinischen  Kirche 47 

La  Messe  dans  Phistoire  et  dans  Part,  dans  r&me  des  saints  et  dans 

notre  vie  (J,  Hoppenot) 424 

La  Messa  nella  sua  storia  e  nei  suoi  simboli  (P.  Giovanni  Semeria).    S09 

Théorie  de  la  m^^sse  (/.-C.  BrousioUe) 425 

Lo  que  debe  hacerse  y  lo  que  hay  evitar  en  la  celebraciôn  de  las 
misas  manuales.  Gomentario  canônico-moral  sobre  el  décrète 

«  Ut  débita  »  {B.  P.  Juan  B.  Fen^erei) 171 

Le  Bréviaire  romain,  ses  origines,  son  histoire  {Jules  Baudot) 457 

Théologie  dogmatiqoe.  Dictionnaire  de  théologie  catholique, 
publié  sous  la  direction  de  Vabbé  Mangenot,  Fasc.  XVIII,  XIX  et 
XX  (T.  III,  col.  1-960) 152 


—  553  — 

La  Théologie  sacramen taire.  Étude  de  théologie  positive  (P.  Pourrai).  321 

La  Théologie  de  saint  Hippoijte  {Adhémar  d^Alès) 321 

L*Ëtude  de  la  Somme  tbéoiogique  de  saint  Thomas  d*Aquin  (le  /?. 

P.  J.  BerihUr\ ;..... 47 

Scotus  Âcademicus  seu  universa  Doctoris  subtilis  theoiogica  dog- 
mata  quae  ad  nilidam  et  solidam  Academiae  Parisiensis  docendi 
methodum  concinnavit  R,  P.  Claudius  Frtupen 154 

PHmitiae  Pontiflclae  theologorum  Neerlandicorum  Disputationes 
contra  Luterum  inde  ab  a.  1519  usque  ad  a.  1526  promulgatae. 
Coilegit  denuo  edidit  commentariis  praeviis  necnon  annotatio- 
nibus  instruxit  F.  Pijper 222 

Die  Beicht  nach  Casarius  von  Ileisterbach  (Albert  Michael  Koeniger),    170 

La  Mort  réelle  et  la  mort  apparente  et  leurs  rapports  avec  Tadmi- 
nistration  des  sacrements,  étude  pbysiologico-théoiogique  (le  /?. 
P.  J.  B,  Ferrtre8)  ;  trad.  de  l'espagnol,  avec  notes  et  appendices, 
par  U  Rev.  Dr,  J.-B,  Geniesse 426 

Gasus  conscientiae  propositi  et  soluti  Romae  ad  sanctum  Apolli- 
narem  in  cœtu  sancti  Pauli  Apostoli  anno  1904-1905  n.  10  (FelicU 
Cadène.) 170 

Cours  complet  d'enseignement  religieux  destiné  aux  élèves  des 
maisons  d'éducation  TVabbé  Terrasse) , 98 

Tout  l'enseignement  religieux  eu  400  gravures.  I^*  partie  :  Je  crois 
en  Dieu  (Vabbé  L,  de  C.) 99 

La  Foi  et  la  Raison  {J.-H,  Netuman).  Six  discours  empruntés  aux 
discours  universitaires  d'Oxford.  Trad.  et  préface  de  R.  SaleiUes.    221 

Tliéalogle  monile.  Sterman».  Exposition  de  la  morale  catho- 
liaue.  IV.  La  Vertu.  Conféreuces  de  N.-D.  de  Paris:  Carême  de 

1906  [le  ekanoine  S.  Janvier) 99 

La  Prière,  l^hilosophie  et  théologie  de  la  prière  [le  R.  P,  J.-M.-L, 

Mùnsabré) 100 

La  Société  contemporaine  et  les  leçons  du  Calvaire.  Conférences 
prêchées   à  Notre>Dame-des-Champs   pendant  le   Carême   1906 

(ra66ë  P.  Magaud) ICI 

Conférences  religieuses  sur  la  divinité  du  christianisme,  la  prière, 
rEucharistfe,  et  discours  de  circonstance  (le  R.   P.  Constant). 

T.  n 97 

Les  Causes  du  malheur  pendant  la  vie  [Cabbé  Archelet),  Carêjne  de 

1903  à  Notre-Dame  de  Reims 106 

Ëtudes  théologiques.  La  Mère  de  grâce  [le  R.  P,  B.  Hugon) 104 

Doctrine  spirituelle  extraite  des  CEavres  de  Fénelon 105 

Le  Carême  (  l^.  Ermoni,) 536 

Retraite  (Mgr  Hedley),  Trad.  de  Tanglais  par  Joseph  Bnmeau 107 

JLpalogéllque.  Preuves  de  Texistence  de  Dieu(le  chanoine  Th.  Dubot.)  358 
Nos  Devoirs  envers  Dieu.  Instructions  d^apologé tique  (le  chanoine 

Léon  Désers) 100 

La  Providence  créatrice  (A\  de  fMpparent) 358 

Foi  catholique  et  Scieuce  moderne  (E,  Bourgine) 457 

Science  et  Apologétique  (il.  de  Lapparenl) ^  510 

Contre  les  sectes  et  les  erreurs  qui  nousdivisent  et  uous  désolent,  dé- 
monstrations et  réfutations  (Vabbé  Ch.  Barnier) : 322 

Vers  la  joie.  Ames  païennes,  âmes  chrétiennes  (Lucie  Félix- Faure- 

Goyau) 223 

JLseétiame  et  Piélé.  Scènes  d'Évangile  (Jean  Barbet  de  Vaux) 102 

I^  Moulée  du  Calvaire  (P.  Louis  Perroy) 106 

De  la  Cène  &  la  Résurrectlou  (Vabbé  Daymard) 102 

La  Dévotion  au  Sacré-Cœur  de  Jésus.  Doctrine,  histoire  (J.-K.  Bainvel),  103 
Le  Sacré-Cœur  médité  (Une  Religieuse  des  Sacrés-Cœurs  de  Jésus  et  de 

Marie) 103 

Manuel  de  Tapostolat  de  la  réparation,  pouvant  servir  de  Mois  du 

Sacré-Cœur  (le  R,  P.  André  Prévol) 108 

Lettres  de  direction  sur  la  vie  chrétienne  (Mgr  Dupanloup),  publiées 

par  Mgr  Chapon 104 

La  Vie  spirituelle  d'après  les  mystiques  allemands  du  xiv*  siècle 

(le  R.  P.  Denifle);  trad.  et  adaptation  par  la  comteste  de  Flavigny 

et  in»*  M,'A.  de  Pitteurs 105 


—  534  — 

Exercices  spirituels  de  saint  Ignace  de  Loyola.  Trad.  de  Titalien  du 
R,  P.  Bucceronit  par  l'abbé  Ph.  Mazoyer 106 

Henri  Lasserre,  son  testament  spirituel»  pages  inédites  recueillies 
après  la  mort  de  l'auteur  et  publiées  avec  une  Préface  par  U 
chanoine  Bruiat 427 

Pensées  chrétiennes  et  morales  de  Bossuei.  Edition  nouvelle,  revue 
sur  les  meilleurs  textes,  avec  une  Introduction  et  des  noies,  par 
Fielor  Giraud 73 

L^Eiifant  chrétien.  Entretiens  de^ morale  chrétienne  {Une  Mère),...    101 

La  Formation  de  la  chasteté  (£*.  Smtt)  ;  adapté  de  Tallemand  par 
J.'P   Armand  Hahn 107 

Hétéroiloxle.  Séyyèd  Ali  Mohammed  dit  le  B&b  {A.'L.-M.  Nicolat).    355 
Le  Bey&n  arabe,  le  livre  sacré  du  bâbysme,  de  Séyyèd  Ali  Moham- 
med, dit  le  Bâb  ;  traduit  de  Tarabe  par  A.-L.-M.  Nicolas 356 

Béhà-Ullah  ;  les  paroles  cachées  en  persan  ;  trad.  française  par 
Hippolyte  Dreyfus  et  i4irsa  Habib- Uilah  Chirasi 356 

mythologie*  Nouvelle  Mythologie  grecque  et  romaine  (P.  Commeftn).    510 


JURISPRUDENCE 

Philosophie  et  Histoire  du  droit.  Examen  critique  des  gou- 
vernements représeniatifâ  dans  la  société  moderne  [le  P.  Tapa- 

relU  d*Az^glio)  ;  trad .  de  Titalien  par  le  P.  Pichot 481 

L'Idée  de  droit  et  son  évolution  historique  (^Charles  Boucaud) 484 

Qu'est-ce  que  le  droit  naturel  ?  (Charles  Boucaud) 484 

Le  Droit  pénal  romain  [Théodore  Mommsen);  trad.  de  l'allemand 

par  /.  Duquesne.  T.  I • 485 

Le  Servag^e  en  Bourgogne  (Gabriel  Jeanton) 486 

Université  de  Grenoble.  Livre  du  centenaire  de  la  Faculté  de  droit. 
Discours,  études  et  documents  {R.  Monies^  Paul  Foumter,  Louù 

Ballexjdier  et  Raoul  Busquel) ". 487 

Uiatoire  constitutionnelle  de  l'Angleterre  (William S tubbs)\\.i9A.  de 
l'anglais  par  G.  Lefebvre,  avec  introduction,  notes  et  études  his- 
toriques par  Ch.  Petit' DutaiUis,  T.  1 488 

Droit  romain.  Etudes  complémentaires  de  Tesprit  du  droit  romain 

{H.  de  Jhering)  ;  trad .  par  0.  de  MeuUnaere.  V  &  IX 427 

Droit  eanonique  et  eeelésiastique.    Estudios    cunônicos 

(Antolin  Lapez  Perdes) 155 

Praeleciiones  in  textum  juris  canonici  de  judiciis  eccleslasticis, 
in  scholis  pont.  sem.  rom.  hablLae  da  Michaele  Lega.  I.  De  Judi- 
ciis ccclesiasticis  civilibus 428 

Institutiones  juris  publici  écclesiastici  [F.  Gard.  Cavagnis) i54 

Nouveau  Manuel  de  droit  ecclésiastique  français,  textes  et  com- 
mentaires (Emile  Ollivier).T.  I.  T.  II.  Lois,  décrets  et  actes  pon- 
tificaux sur  la  séparation  de  TEglisc  et  de  TEtat 493 

Droit  publie  et  admiulAtratlI.  Le  Rôle  du  pouvoir  exécutif 

dans  les  républiques  modernes  (Joseph  Barthélémy) 490 

Les  Réquisitions  militaires  et  maritimes  en  droit  public  fran^is 
(L.  Pérault) 149 

Les  Principes  du  droit  administratif  des  Etats-Unis  (Frank  J.  Good- 
now)  ;  trad.  de  Tangiais  par  A .  et  Gaston  Jèse 491 

Droit  eiwil.  La  Liberté   d^association.   Commentaire  théorique  et 

pratique  de  la  loi  1«'  du  juillet  1901  [Lucien  Crousil) 494 

Droit  iiaeal.  Manuel-formulaire  de  Tenregistrement  des  domaines 
et  du  timbre,  suivi  d*un  précis  de  manutention  et  de  comptabi- 
lité (Jules  Caslillon) 497 

liégislation  ouvrière.  Le  Contrat  de  travail  (flenrt-C7.  Langlois\.    494 


—  555  — 

M[élaM0es.  Le  Rachat  des  compagnies  de  chemins  de  fer  en  France 

(Pierre  Oillet) ., 496 

L*Oppre88ion  des  humbles  par  le  droit.  Les  Inégalités  de  plasse  en 
matière  d*électorat  politique  (Edouard  Lambert) ^ 497 


SaENCES  ET  ARTS 

Pliilosopbie.  Généralités*  Cursus  phiiosophiae  thomisticae. 
Volumen  primum.  Logica.  Logica  minor;  logica  major  (A.  P.  Fr, 

Ed,  Hugon) 155 

Les  Sources  de  la  croyance  en  Dieu  [A  ."D,  Senillanges) 396 

Eleiuenta  phiiosophiae  scholasticae  {Stb.  Reinstadler) 385 

Logica  fiindamental  (Pedro  Maria  Lapez  y  Martinet) 386 

Eants  Kritiic  der  reinen  Vernunft  abgelLîlrzt  auf  Grund  ihrer  Ent- 
stehungsgescbichte.  Eiae   Vorubung  fur  kritische  Philosophie 

{Heinrich  Romundl) 457 

Kant  und  Haeckel  {Ludwig  Ooldschmidt) 262 

Le  Puits  de  Pyrrhon  (Henri  MfUêie) 386 

Science  et  Spiritualisme  (le  D*  Ch,  Fietsinger) 387 

Physiologie  philosophique.  Finalité,  matérialisme,  âme  et  Dieu  (le 

D'  N.'C.  Pauleeco) 388 

La  Philosophie  di^  monisme.  Le  Monisme  logique  (le  D^  A,  Thooris).  388 
Matérialisme  et  Libre  pensée  à  l'aube  du  xx«  siècle.  Dieu,  i'&me, 

la  prière  (A.  Deneux) 396 

La  Philosophie  de  M.  Sully  Prudhomme  (Camille  Hémon) 400 

Intellectualisme  et  catholicisme  (Albert  Sueur) 460 

L'Evoluzione  e  i  suoi  limiti  (Giuseppe  Caideroni) 324 

Psycliolagie.  Die  Psychologie  des  Hugo  von  St.  Viktor,  ein  Beitrag 
zur  Geschichte  der  PsychoFogiein  der  Frûhscholastik  (Or,  Ueinricn 

OstUr) : 50 

Le  Duplicisme  humain  (Camille  Sabatier) 389 

^    Les  Sub!>titut8  de  Tâme  dans  la   psychologie  moderne   (Nicolae 

KostyUrf) r. 389 

Psychologie  du  libre  arbitre,  suivie  de  Définitions  fondamentales 

(Sully  Prudhomme) 390 

Essai  sur  les  passions  (T/j.  Ribot) 390 

Le  Sourire  (Psychologie  et  physiologie)  (Georges  Dumoi) 392 

Le    Problème  de  la  conscience,   étude   psycho-sociologique   (D, 

Draghicesco) 394 

Le  Mensonge  de  l'art  [Fr.  Paulhan) : 395 

Le  Divin.  Expériences  et  hypothèses,  études  psychologiques  (Marcel 

Hébert) 396 

Le  Langage  musical  et  ses  troubles  hystériques,  études  de  psycho- 
logie clinique  [le  D^  J.  Ingegnieros) 308 

Morale.  La  Morale  est-elle  une  science  ?  (J.-A.  Chollei) 392 

Etudes  de  morale  positive  (Gustave  Beloi) 393 

L'Organisation  de  la  conscience  morale,  esquisse  d'un  art  moral 

positif  (Jean  Dtlvolve) 393 

La  Vie  bien  comprise,  notes  d'une  femme  du  monde  (F.  de  Cées)...  73 

Aux  jeunes  filles.  Lettres  (Fr.  A.-M.) ^. 262 

Histoire  de  la  philoeopliie.  mélanges.  Les  Grands  Philo- 
sophes. Platon  (Clodiua  Piat) 397 

El  Averrolsmo  teolôglco  de  santo  Thomas  de  Aquino  (P.  Fr.  Luis 
G.  A.  Getino) 171 

Ist  Duns  Scotus  Indeterminist  ?  (Dr  P.  Parthenius  Minges) 49 

Thomas  Bradwardinus  und  seine  Lehre  von  der  menschlichen  Vil- 
lensfreiheit  (Dr,  Sébastian  Hahn) 49 

Meister  Dietrich  (Theodoricus  Teutonicus  de  Vriberg).  sein  Leben, 
seine  Werke,  seine  Wissenschaft  (Dr,  Engelbert  Krebs) '  50 

Histoire  de  la  philosophie  moderne  (Harald  Ho/fding);  trad.  de  l'al- 
lemand par  P.  Bordter.  T.  II 397 

Pascal  et  son  temps.  Première  Partie.  De  Montaigne  à  Pascal  (Por- 
(unat  Strowski) 398 


—  556  - 

Leibniz  et  POrganisation  religieuse  de  la  terre,  d'après  des  doca- 

menls  inédits  {Jean  Baruù) 3d8 

Leibniz  {le  baron  Carra  de  Vaux). .  ^ 399 

Caro(te  R.  P.  Ai) 399 

Autobiographie  (Herbert  Spencer);  trad.  et  adaptation  par  Henri  de 

Varigny 400 

Parasitisme  et  mutualisme  dans  la  nature  {le  D*  L.  Laloy)  : 329 

Qraiihelegle.  Les  Révélations  de  l'écriture  [Altred  Binei) 51 

L^ducatioii  aidée  par  la  graphologie  {Solange  Pellai) 52 

Éducation.  Eii»el|piienieiii.  La  Famille  et  l'État  dans  Téduca- 

lion  {A.'D.  Sertillanges) 223 

La  Vie  sociale  et  l'Education  {Jules  Delvaille) 394 

Vers  Téd  ucation  nouvelle  (  L.-Modetu  Leroy) 323 

Appel  aux  pères  de  famille.  La  Mentalité  laïque  et  TEcole  (L.  Lescœur),  511 

Fémlnlsilie.  Le  Vrai  Féminisme  (Jean  du  Valdor) 23 

Sici0B«r(i  politiques,  économiques  et  ooelales.  Principes 
d'économie  politique  {Gustav  Schmoller)  ;   trad.  par  Léon  Polack, 

2»  partie.  T.  III 21 

La  Monnaie,  le  crédit  et  le  change  {Aug.  Amauné) 22 

Les  Antagonismes  économiques  ;  intrigue,  catastrophe  et  dénoue- 
ment du  drame  social  {Otto  Eflertt) 22 

Le  Socialisme,  ce  qu'il  est  (Vabbé  Patoux) 24 

Convulsions  sociales.  Catholicisme  et  socialisme  {Pierre  Hariepe).,.    225 

Les  Retraites  ouvrières  {Georges  Fréville) 24 

Les  Transformations  de  la  puissance  publique.  Les  Syndicats  de 

fonctionnaires  {Maxime  Leroy) 25 

Le  Problème  agraire  du  socialisme.  La  Viticulture  industrielle  du 

midi  de  la  France  (Michel  Augi-Laribé) 25 

Les  Origines  naturelles  de  la  propriété,  essai  de  sociologie  com- 
parée (/?.  Petruoci)  26 

Esquisse  d'une  sociologie  (Emile  Waxweiler) 27 

Une  Expérience  industrielle  de  réduction  de  la  Journée  de  travail 

{L,-G.  Fromont) 28 

La  Mesure  des  capacités  intellectuelle  et  énergétique»  notes  d'ana- 
lyse statistique  {Charles  Henry) 28 

De  TEsprit  du  gouvernement  démocratique  {Adolvh  Prins) 29 

L'Année  sociologique,  publiée  sous  la  direction  de  M.  Emile  Durk- 

h^im,  9«  année 30 

Un  Nouveau  Contrat  social,  étude  de  médecine  sociale  {le  D^  F.  Boé).     30 
La  Maladie  contemporaine.  Examen  des  principaux   problèmes 

sociaux  au  point  de  vue  positiviste  {le  colonel  E.  de  Lacombe) 31 

Guide  social  de  Paris  (Rogtr  Merlin) 31 

Ce  qui  manque  au  commerce  belge  d'exportation  (0.  de  Leener)  —     32 
Les  Régies  et  les  concessions  communales  en  Belgique  {Ernest 

Brees) 32 

La  Belgique  criminelle  {Henri  Joly) 32 

The  Finances  of  American  Trade-unions  {A,  M.  Sakolski) 33 

Une  Organisation  socialiste  chrétienne.  Les  Jésuites  au  Paraguay 
(Amand  Rasloul) 127 

Seleueeo  Boturelleo.  Histoire  naturelle  de  la  France.  23«  partie. 

Géologie  {P.-U.  Fritel) 226 

Singes  et  singeries.  Histoire  anecdolique  des  singes  {Henri  Coupin).  8 
Le  Demi-Sang  trotteur  et  galopeur.  Tnéories  générales.  Elevage, 

entraînement,  alimentation  (Paul  Foumier)  (Ormonde) 429 

Les  Premiers  Pas  dans  rentomologie.  Nos  Papillons  {Paul  MarylHs).  171 

Autliro|iologle.  Sur  quelques  Erreurs  de  méthode  dans  Pétude  de 

Phomme  primitif.  Notes  critiques  {L,  Wodon)  . .  ^24 

L'Aryen  et  TAnthroposociologie.  Etude  critique  {le  D^  E.  HouU),,\.    224 
Origine  polvphylétique,  homotypie  et  non-comparabilité  des  socié- 
tés animales  (R.  Petrucci) 225 

Médeelne.    Histoire.   Généralitéo.   Un  Médecin   du   xviii« 
siècle.    Théodore   Tronchin    (1709-1781),   diaprés   des   documents 
inédits  {Henry  Tronchin) 303 


-  557  — 

Manuel  du  candidat  aux  grades  et  emplois  de  médecin  et  pharma- 
cien de  réserve  et  de  l'armée  territoriale  iU  D*  P.  Bouloumi^ 
2«  éd.,  mise  à  jour  par  le  D*  H.  yiry 310 

LUIomme,  organisation,  hjrgièiie,  exploitation  des  êtres  vivants  par 
rhomme  {E.  Bruoker) 310 

lli»lo9ie.  Éléments  de  philosophie  biologique  (le  D^  Félix  Le  Dantec),    307 

Ptairaiol«fii«*  Physiologie  philosophique.  Définition  de  la  physio- 
logiet  méthode  expérimentale,  génération  spontanée  et  darwinisme 
(U  D'  N.  C.  Paulesco) 307 

Hygiène.  Guide  maternel,  ou  Hvgiène  de  la  mère  et  de  Tenfant 

{le  D'  A.'E,  Selle) T 309 

Patholegle  et  Thérape.utii|ue.  Manuel  de  clinique  et  de  thé- 
rapeutique spéciales  {te  Dr  Wicart).  i^t  et  2*  séries 304 

Les  Abcès  du  lobe  sphéno- temporal  du  cerveau  d^origine  otique 
(le  D'  Wicari) . . .  ^ 305 

Valeur  du  dosage  de  l'hémoglobine  dans  la  pratique  des  accouche- 
ments {le  D*  Louis  Devraigne) 305 

Traitement  de  la  volonté  et  Psychothérapie  {le  D'  ff,  Lavrand) 306 

Guide  pratique  pour  le  choix  des  lunettes  (ie  D'  A.  Trousseau) 309 

Sciencea  iMycliiques.  L*Hypnotisme  elle  Spirilisme>  étude  médico- 

critique  (le  D*  Joseph  Lavponi) '307 

Le  Magnétisme  humain,  l'hypnotisme  et  ie  spiritualisme  moderne 
considérés  au  point  de  vue  théorique  et  pratique  {le  D'  L.  Moutin),    308 

Msignetisme  vital,  contributions  expérimentales  a  Tétude  par  le 
galvanomètre  de  rélectro-magnétlsme  vital,  suivi  d'inductions 
scientifiques  et  biologiques  {Ed.  Gcuc-Desfostés) 308 

Mysticisme  et  Folie  {le  D'  A.  Marie) 391 

Demifous  et  demiresponsables  {le  pt*of,  J.  Qrasseï) 308 

Seleiires  physiques  et  rhimlques.  Traité  de  physique 
{O.'D.  C/iiuoZson);  trad.  par  E.  Davaux,  Edition  revue  et  consi- 
dérablement augmentée  par  l'auteur,  suivie  de  Notes  sur  la  phy- 
sique théorique,  par  E,  et  F.  Cosserat.  T.  1.  2«  fasc.  L'Etat  gazeux 
des  corps.  T.  II.  2*  fasc.  L'Indice  de  réfraction.  Dispersion  et 
transformation  de  l^énergie  rayonnante 401 

État  actuel  des  industries  électriques,  conférences  faites  sous  les 
anspices  de  la  Société  française  de  physique  et  de  la  Société 
d'encouragement  pour  l'industrie  nationale  — 402 

Étude  de  la  résonnance  des  systèmes  d'antennes  dans  la  télégra-  . 
phie  sans  fil  (Camille  Tissot) 403 

La  Télégraphie  sans  fil  et  la  Télémécanique  à  la  portée  de  tout  le 
monde  ( E.  Manier) 403 

Traité  pratique  de  Tanalyse  des  Kaz  {M.  Bertheloi) 403 

Cours  de  chimie  organique  {Fréd,  Sioarts) 404 

Afprtculture.  Horticulture.  Leçons  élémentaires  d'agriculture 
à  l'usage  des  cours  moyen  et  supérieur  des  écoles  primaires  [Moreau 

et  Ltsesne) '. 359 

Vente  et  débouchés  dés  produits  de  la  ferme  (Htnri  Blin) ^27 

Les  Tourteaux  oléagineux,  tourteaux  alimentaires,  tourteaux- 
engrais  (J.  Frilsch] 430 

Ma  pratique  de  la  culture  des  plantes  agricoles  (P,  Galery) 326 

Les  Plantes  vivaces  de  pleine  terre  (Jules  Rudolph) 325 

Arboriculture  fruitière  (G.  Duval  et  L.  Bussard) T 431 

Le  Pommier,  origine,  culture,  utilisation,  le  cidre,  les  ennemis  du 

pommier  (Paul  Hariot) 359 

Les  Récréations  botaniques  (ce  qu'on  volt  dans  les  fleurs)  (Henri 
Coupin) 9 

0cieiices  mathémaliqucfei.  Théorie  dès  fonctions  algébriques  de 

deux  variables  indépendantes  (Emile  Picard  et  Georges  Simari)..,  406 

Leçons  sur  les  séries  trigonométriques  (H.  Lebtsguf),, 406 

La  Géométrie  analytique  générale  (H*  Laurent) 407 

Mélanges  de  géométrie  à  quatre  dimensions  (E,  Jouffret) 407 


\ 


( 


—  558  - 

Principes  et  formules  de  trigonométrie  rectiligne  et  sphérique  (J. 

Pionchon) 408 

Précis  de  géométrie.  Compléments.  Les  trois  coniques  {Joseph  Qirod).  406 

Curiosités  géométriques  (E,  Fourrey) /i09 

Ilfo|;raplii«  seientlilque.  N.-H.  Abel,  sa  vie  et  son  œuvre.  {Ch, 

Luccu  de  Pesloûan) 400 

Actrenooite.  Cours  d'astronomie.  I'*  Partie.  Astronomie  théorique 

{H.  Andoyet) 405 

Les  Eclipses  de  soleil.  Instructions  sommaires  sur  les  observations 

que  Ton  peut  faire  pendant  les  éclipses  [G.  Bigourdan) 359 

La  Découverte  de  l'anneau  de  Saturne  par  Huygens  {Jean  Mascart),  536 

Annuaire  pour  Tan  1907,  publié  par  le  Bureau  des  longitudes 156 

Guide  de  Pamateur  météorologiste  {Julien  Loisel) 458 

(Gléologte.  L'Évolution  de  la  Terre  et  de  l'Homme  (G.  Lespagnol) 214 

Les  Tremblements  de  terre.  Géographie  séismologique  {F.  Monienm 
de  Ballore) 512 

Sciences  milldifreM.    Nos   Alpins  en  campagne   {le   lieutenant 

Georges  Heni*y)  i 147 

La  Loi  de  deux  ans  et  la  Leçon  du  conflit  franco-allemand  à  propos 

du  Mnroc  {le  capitaine  Condamy) 148 

La  Réforme  des  conseils  de  guerre  {U  général  Pédoyà) 1 49 

Four  nos  soldats.  Essai  d'éducation  morale  {le  capitaine  Romain) ...    149 

L'Infanterie  dans  le  mouvement  en  avant  (le  lieutenant  Caron) 150 

Défense  des  crêtes  contre  de  Pinfanterie  tirant  la  cartouche  alle- 
mande [le  général  Le  Joindre) 150 

Emploi  de  mitrailleuses  dans  l'armement  des  troupes  métropoli- 
taines et  coloniales  {le  commandant  Guérin) 150 

Évaluation  automatique  des  distances  {le  colonel  Renard) 151 

Règlement  d'exercices  de  l'infanterie  allemande  du  29  mai  1906  ; 
trad  de  Tallemand  par  le  capitaine  Maurice  Heyer 152 

Murine.  Études  navales  et  côtières  (le  capitaine  Sorb) 327 

Manuel  pratique  de  cinématique  navale  et  maritime,  à  l'usage  de 
la  marine  de  guerre  et  de  la  marine  du  commerce  {le  capitaine 

de  vaiêseau  Léon  Vidal) 431 

Ein  deutscher  S**eoflIzier.  Abteilung  D  :  Der  KapitSLnleutnant  (t880- 
1888).  Aus  den  hinterlassenen  Papieren  der  Korvetten-Kapitan 
Hirschberg .' 227 

flelenee  colouinle.  La  Concurrence  étrangère.  La  Philosophie  de 
la  colonisation.  Les  Questions  brûlantes;  exemples  dhier  et 
d'aujourd'hui  {PatU  Théodore-Vibert).  T.  II 126 

Jeux.    Sport*.   É^uitatieii.  Le  Bridge  moderne  (C/n  ancien  JT)..      74 

Les  Bons  Jeudis  {Tom  fit) 9 

La  Gymnastique  chez  soi,  ou  Dix  minutes  d'exercices  méthodiques 

chaque  jour  {le  capitaine  Harmand) 15! 

Le  Jiu-JitSd  {le  capitaine  Harmand) 151 

Jiu-Jitsu,  méthode  japonaise  d'entraînement  et  de  combat  (f^.  Irving 

U'incock)  ;  trad.  par  L.  Ferrus  et  J,  Pesêeaud 263 

Le  Jiu-Jitsu  et  la  Femme.  Entraînement  physique  féminin  {H,  Ir- 
ving Hancook)  ;  trad.  par  /..  Ferras  et  /.  Pesseaud 263 

Notions  pratiques  d'équitation  à  l'usage  de  MM.  les  officiers  d'in- 
fan  terie 151 

Beaux-Arts.  Bf  Ofiraplilee  d'artiiites.  Le  Musée  d'art.  Galerie 
dtis  chefs-d'œuvre  et  précis  de  Phisioire  de  l'art  au  xix*  siècle,  en 
France  et  &  l'étranger 410 

Histoire  de  i*art  depuis  les  premiers  temps  chrétiens  jusqu'à  nos    ' 
jours.  T.  II.  Première  Partie 412 

Mélanges.  Epigraphie  gallo-romaine.  Sculpture  et  Architecture  mé- 
diévales. Campanographie  ancienne  et  moderne  {Joseph  Bfi'theli).    417 

L'Art  chrétien  en  France  des  origines  au  xvi*  siècle  {Alphonse 
Germain) 414 

Inventaire  général  des  dessins  du  Musée  du  Louvre  et  du  Musée 
de  Versailles.  Ecole  française  {Jean  Guiffrey  et  Pierre  Marcel) 412 


—  359  — 

Les  Grandes  lastitations  de  France.  Les  Gobelins   et  Beauveais 

iJuleâ  Ouiffrey) Jkil 

Liorary  of  Gon^ress.  A.  L.  A.  Portrait  Index.  Index  to  portraits  con- 
tained  in  printed  books  and  periodicals  {William  Coolidge  Laneand 

Nina  E.  Broume) 413 

Les  Maîtres  de  Part.  Raphaël  {Louis  Gillet) 413 

i^es  Grands  Artistes.  Garpaccio  [Gabrielle  et  Léon  Rosenthai) 414 

Les  Grands  Artistes.  Michel- Ange  {Marcel  Reymond) 414 

Les  Grands  Artistes.  Les  Clouet  M  Iphonse  Germain) .414 

Les  Maîtres  italiens  d^autrefois.  Ecole  du  Nord  (Téodor  de  Wysewa).  414 

Un  Peintre  alsacien  de  transition.  Clément  Fallet  (André  Girodie)..  415 

Aimé  de  Lemud  {Ferdinand  défi  Robert) 415 

Les  Villes  d'art  célèbres.  Pait-rme  et  Syracuse  {Charles  ÙieM) 415 

Les  Villes  d'art  célèbres.  Padoue  et  Vérone  {Roger  Peyi'e) 416 

Les  Villes  d'art  célèbres.  Prague  {Louis  Léaer) 416 

•  Les  Matins  à  Florence  (/ohn  Ruskin)  ;  trad.  de  E.  Nypels , 416 

Rome,  Complexité  et  harmonie  {René  Schneider) 416 

Nouvelle  Anatomie  artistique,  cours  pratique  et  élémentaire  {le  D^ 

Paul  Rich^) 418 

Le  Pt'Jntre.  Traité  usuel   de  peinture  à  Pusage  de  tout  le  monde 

{Camille  Bellanger) '418 

L'Aquarelle  pratique.  Fleurs,  paysages,  flffure.  Principes  de  com- 
position décorative  appliqués  aux  arts  industriels  {Gaston  Gérard).    418 

Photographie.  Traité  encyclopédique  de  photographie.  Supplé- 
ment D  {Charles  Fabre) 432 

Les  Applications  de  la  photographie  {G, -H.  Niewenglowski) 327 

La  Théorie  et  la  pratique  des  projections  {G.  Michel  Coissac) 158 

Elementa  fotographa  optiko,    original  verkita  en  espéranto   de 

KarlO'Verks 74 

lll«i0iiiue.  L'Édition  vatlcane  du  plain-chant.  Étude  critique  {le  R. 

Bewerunge) 34 

Método  complète  de  solfeo,  teorîa  y  pràtica  de  canto  gregoriano 
segnn  los  principos  di  ios  RH.   PP.  bénédictines  de  Solesmes 

(Rdo  P.  D.  Gregorin  Jlf*  Suflol) 35 

Musica  rf'Iigiosa  6  comentario  leôrico  .practico  del  motu  proprio 

(P.  L.  Serrano) 36 

Que  es  canto  gregoriano.  Su  naturaleza  é  historia  (Un  Padre  bene- 

dictino  del  monasterio  de  Silos  {Burgos) 35 

La  Musique  et  les  Musiciens  d'église  en  Normandie  au  xiii*  siècle, 
d'après  le  «  Journal  des  visites  pastorales  »  d'Odon  Rigault  {Pierre 

Aubry) 36 

Notes  pcAir  servir  à  l'histoire  de  la  musique  à  Lille.  Les  Ménestrels 
et  joueurs  d'instruments  sermentés  du  xiv  au  xviiie  siècle  [Léon 

Lefebvré) 36 

Les  Symphonies  de  Beethoven  (1820-1827)  [J.-p.  Prod^homme) 36 

La  Jeunesse  d*nn  romantique.  Hector  Berlioz  (1803-1831),  d'après  de 

nombreux  documents  inédits  {Adolphe  Boschot) 37 

Schubert  et  le  Lied  (Af»»  Maurice  Gallel) 38 

Les  Maîtres  de  la  musique.  Palestrina  [Michel  Brenet) 39 

Les  Maîtres  de  la  musique.  César  Franck  (  Vincent  dlndy) 40 

Les  Maîtres  de  la  musique.  J.  S.  Bach  {André  Pirro) 40 

Les  Musiciens  célèbres.  Rossini  {LionA  Dauriac) 41 

Les  Musiciens  célèbres.  Franz  Liszt  [M.^D.  Calvocoressi) 41 

Les  Musiciens  célèbres.  Charles  Gounod  {P.-L.  Hillemacher) 42 

Geschichte  der  Musik  in  Frankfurt  am  Main  vom  Anfange  des 
xiY  bis  zum  anfange  des  xviii  Jahrunderts  {Caroline  Valentin).,.      42 

The  Bells  of  Englana  (/.-/.  Raven) 43 

Les  Éléments  de  l'esthétique  musicale  {Hugo  Riemann);  trad.  et  pré- 
cédé d'une  Introduction  par  Georges  Humbert 43 

Histoiie  de  la  musique  {Albert  Soubies),  IL  lies  Britanniques.  Les 

xviip  et  X4X»  siècles 45 

Teatro  e  musica  in  Roraa  nel  seconde' quarto  del  secoio  xix  (1825-50). 

{prof,  Giuseppe  Radiciotti) r 45 

Traité  de.  psaltique.  Théorie  et  pratique  du  chant  dans  l'Eglise 
grecque  {le  P.  J.-B.  Rebours) : 46 


—  560  — 

MélangCM.  Qu'est-ce  que  la  science  ?  (Louis  BailU) 387 

La  Découverte  de  la  vie  (Gérard  de  Laoa%e  Duth%er$) 418 

L*Ârt  culinaire  à  la  caserne  (Oodbert) 151 

Spécial  Reports  :  The  Bliud  and  the  Deaf 310 


LITTÉRATURE 

* 

€}raiiiin»ire.   Iilnguiatique .    Philologie     RhétorliiM. 

études  de  linguistique  et  de  psychologie.  De  la  Catégorie  du  genre 
{Raoul  de  la  Grasserie) 53 

Les  Voyelles  toniques  du  vieux  français  (Hermann  Suchier);  trad. 
de  railemand,  augmentée  d'un  index  etd^unlexique,  par  CA.G'uer/m    . 
de  Ouer 312 

Yoyaffe  en  linguististqne,  ou  Explication  sur  la  préhistoire  du  Péri- 

§ora  et  du  Sarladais.   Recherches  sur  les   noms  de  lieux  ou 
'hommes  du  Périgord  et  Dictionnaire  des  mots  patois  périgour- 

dins  avec  Torigine  et  l'historique  de  ces  mots  (Emile  Colas) 312 

Causeries  sur  Tétvmologie  (EmiU  Ernault) 312 

Et.ymoloe[ies  venoéennes  (Henri  Bourgeois).  3«  série 313 

Observations  sur  rinflnltif  dans  Agrippa  d'Aubigné  [Valfrid  Palm' 

gren) , 313 

Étude  historique  sur  la  syntaxe  des  pronoms  personnels  dans  la 

langue  des  félibres  (Victor  Brusewiis) 313 

La  Quj^relle  de  Torthographe  ( Marcel  Boulenger) 31 4 

La  Querelle  de  l'orthographe.  Réponse  à  M.  Marcel  Boulenger 314 

Français  parlé  et  français  écrit,  ou  le  Procès  do  i*Académie  contre 

l'ortografe  (Emile  EmauU] ..." 315 

Étude  sur  la  simplification  de  l'orthographe  {Alfred  Dulens) 315 

La  Grammaire  du  purisme  et  l'Académie  française  au  XYiii^  siècle. 

intro'luction  à  l'étude  des  commentaires  grammatfcaux  d'auteurs 

classiques  (Alexis  François) 316 

De  l'Enseignement  des  langues  vivantes.  Idées  d'un  vieux  professeur 

dédiées  aux  jeunes  (Ch.  Sigwali) 513 

L'Art  du  Ipcteur,  l'art  du  diseur,  l'art  de  l'orateur  (Maurice  Castellftr).    328 
Récits  à  dire  et  comment  les  dire  (Jean  Biaise) 328 

Folk-lere.  Le  Folk-lore  de  France  (Paul  Sébillot),  T.  IlL  La  Faune 

et  la  Flore 329 

L'Autre  Monde.  Mythes  et  Légendes.  Le  Purgatoire  de  saint  Patrice 

(Philippe  de  Féliie) 513 

Chants  et  chansons  populaires,  recueillis  et  classés  par  AcMlle  Mil» 
lien,  avec  les  airs  notés  par  J.G.  Penavaire.  T.  I.  Complaintes, 
chants  historiques 330 

Éloquence.  L'Orateur  populaire  (Louis  Filippi) 361 

Poéaie.  L'Enéide  de  Virgile;  trad.  nouvelle  en  vers  français,  avec 

commentaire  explicatif  en  tête  de  chaque  livre,  p&r  Auguste  Poirier.  160 
Les  Epigrammes  (Léonidas  de  Tarente)^  trad.  du  grec  par  Jules  Mou- 

quel. 537 

Cent  Poésies  de  Pierre  Corneille,  tirées  de  sa  traduction  de  l'Imita- 
tion de  Jésus-Christ  [Joseph  Fabre) 109 

Les  Satires  de  Boileau  commentées  par  lui-même  et  publiées  avec 
des  notes  par  Frédéric  Lachèvre.  Reproduction  du  Commentaire 
inédit  de  Pierre  Le  Verrier,  avec  les  corrections  autographes  de 

Despréaux 228 

En  Forêt  {Paul  Harel) 109 

Ecoles  buissonnnières  {Edouard  Leclcrc) 110 

Les  Cygnes  noirs,  poèmes,  1899-1903  (Léon  Bocquet) 111 

Rimes  cuivrées  (Alfred  MoulyJf .♦. m 

ïambes  patriotiques  [Armand  Le  français) 1  lî 

Heures  lyriques  et  chrétiennes  {Charles  Daniélou) 1 12 

la  Voix  des  âges  (Paul  Payen  de  la  GarandeHe),  1"  série 1 13 

Fleurs  morvandelles  (  Théodore  Maurer) 113 


—  561  — 

Chants  de  soleil  (MarU  de  Sormiou) 114 

La  Belle  Saison  (Lionel  det  Bieux) ,  ...  lU 

Spectacles  d^outre-mer  {Jutes  Leclercq) 115 

Les  Festins  de  la  mort  IBâichel  Vntson) 115 

Les  Nénuphars  {Jean  Ricquebourg) 116 

Les  Pénitents  noirs  (Max  Daireatuc) 116 

Rayonnements  {Chartes  de  Bussy), 117 

Les  Nuages  de  pourpre  (Paul  Verola) 117 

La  Vie  enchantée  {J,  Vnlmy'Bafyue) 118 

La  Faim  {Louis  Hénard) 118 

Le  Regard  d'ambre  (Henri  Sh-enti) J19 

'    Le  Miroir  d'é  tain  {Maurice  Levaillant) % 119 

Le  Poème  de  ma  vie.  Première  partie  {Lucien  Duc) ViO 

Le  Pardon  d'un  ange  {Aymée  Bourbon) 120 

Le  Répertoire  d'une  cigale  {Pierre  Tisné) 120 

Pro  Deo  et  patria  {Gabriel  Leprévost) 120 

Poèmes  [Pierre  Ctiaine) 121 

Les  Appels  [Claudine  Funek-Brentano)  [M^^^ de  Pavloff  de  Tatvnenberg],  121 

Aux  r^ays  de  la  beauté  {Jean  Morel) 122 

La  Tragédie  des  espaces  [Bené  Arcos) , 122 

Le  Poème  de  la  Grande  Armée.  Souabe,  Autriche,  Moravie  (1805) 

{Gaston  Armelin) 122 

La  Dame  aux  songes  {A.-B.  Schneeberger) 123 

La  Roâeraie  du  savoir,  Golz&r-è  maréfôt,  texte  persan  publié  par 

Hoçey'ne  Atad 355 

La  Roseraie  du  savoir,  choix  de  quatrains  mystiques  tirés  des  meil- 
leurs auteurs  persans,  traduits  en  français,  par  Hoçeyne  Atad, 
avec  une  Introduction  et  des  notes  critiques,  littéraires  et  philo- 
sophiques    355 

ThéAtre.  Le  Maître  de  la  mort,  drame  lyrique  en  un  prologue  et 

trois  actes  {Marguerite  Allotte  de  la  Fuye) 123 

Hécube,  tragédie  en  trois  actes  [Lionel  des  Bieux) 124 

Passions  d'hier  et  passions  d'aujourd^hui.  Amours  de  Napoléon. 

Mariage  de  ministre  (//.  Mauprai) 125 

Théâtre  pour  les  jeunes  filles  {Maurice  Bouchçr) 506 

Sainte  Hélène,  ou  le  Triomphe  de  la  Croix,  drame  [Jehan  Grech).,,  SOt^ 
Le  Marchand  d^au tomates,  opérette  [Ch.  Le  Boy-Vtllars)  (musique  de 

A,  Le  Roy) 506 

Dans  le  train  de  Saint-Brieuc  !  monologue  {L.  Vilain). 506 

Mademoiselle  <  Bagout  »,  monolofue  (£.  Vilain) 506 

Caly  la  bohémienne,  drame  [Vabbe  Léalise) 506 

La  Mouette,  légende  de  mer  {Henri  Chantrel) / 507 

Le  Dernier  Brigand,  comédie  {Hervy  de  Myrpa) 507 

Bamboulasse,  comédie  {A.  Saulnier) 507 

Jeanne  Hachette,  drame  {Pabbé  A,  Sockeel) 507 

Miriam,  la  tille  du  pharisien,  drame  [Vabbé  Gratieux) 507 

Albéric  d'Aumont,  ou  Saint  Philibert,  défenseur  de  Noirmoutier, 

drame  [l'abbé  J.  de  Marlrin-Donos) 507 

Les  Enfants  des  bergers,  pastorale  {l'abbé  Lorlhioy) 507 

La  Ligne  droite,  drame  (Jos.  Bellno) 507 

Semence  de  chrétiens.  Episode  du  martyre  de  sainte  Ursule,  au 

V"  siècle,  drame  lyrique  [J.  M,  J.  A.) 507 

Rustaude  et  Citadine,  opérette  [Ch.  Le  Roy-Villars)  (musique  de 

A.  UBoy) 507 

Les  Jambons,  comédie  bouffe  {L.  Aubrespy) 507 

Claude  Bardane,  épisode  des  guerres  de  Vendée,  drame  [Julien 

Bicher) ; 507 

Le  Drapeau  da  .1«'  grenadiers,  drame  militaire  [Julien  Bicher) 508 

Pauvre  Pierrot  !  saynette  comique  {Caritas)  (musique  de  A,  Trojelli).  508 

Roman*  coule*  et  neuYelleo.  Après  le  pardon  {Mathilde  Serao)\ 

trad.  de  l'italien  par  Héi-elle ., 11 

Cher  infidèle  [Edgy), , 11 

Pilleurs  d'amours  [Lucien  Uonel) 12 

Le  Sacrifice  [Maxime  Formônl) 12 

Meurtrissure  [Gaston  de  Bussy) 12 

Le  Devoir  d'un  fils  [Mathilde  Alanic) 12 

Juin  1907.  T.  CIX.  36 


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—  562  — 


Le  Prestige,  scènes  de  la  vie  politique  (le  comte  Rouillé  d'OrfeuUle).  13 

Mariage  moderne  {Resclauêe-  de  Bermon) 14 

Cœurs  inutiles  [André  Ge^*main) 14 

/                         Petits  et  gros  Bourgeois  (J.  Esquirol) 16 

Les  Derniers  Jours  de  nos  églises  {Jean  Frondai) 15 

Grichemidi  {Pien-e  Billaud) 15 

;>t .                          Histoires  de  Pautre  monde.  Le  Grime  du  fantôme  {Henri  Belsac)..  15 

Jv                            Gorri  le  forban  {André  Lichtenberger) 16 

Les  Désenchantées,  roman  des  harems  turcs  contemporains  (Pt>rre 

Loti) .' 18 

Paysages  romanesques  {Henry  Bordeaux) 20 

La  Fille  de  Gaïpbe  ^axet^ce  Legrand) 28Ô 

Cinq  Contes  hypothétiques  {Albert  Keim) 29(3 

La  Mésaventure  de  M.  de  Chanqueyras  {Adrien  Chevalier) 290 

Jean  sans  Terre  {Raoul  Gauberi) 29Ù 

Presque  Amant  {lann  Karmor) 290 

Stérilité  I  (Ferri  Pisani) 291 

Hélène,  ou  la  Religion  des  grandes  amours.  Un  pur  Roman  qui 

mène  au  ciel  {Jean  Frondai) 291 

L'Ascète  {Charles^ Regismanset) 292 

Criminel  ?  {Mary  Floran) 29.3 

Sa  Femme,  mœurs  contemporaines  {Pierre  Sales) 293 

Le  Comte  de  Cbamarande  {Eniett  Daudet) 294 

Les  Dieux  d*argile  [Léon  Thevenin) 294 

Christine  Rodis  {Camille  Marbo) 295 

Les  Forces  perdues  {Renée-Tony  Utmès) 295 

L'Aimée  {Eugène  JolicUrc) 235 

Un  Chassé-croisé  {Gabriel  d'A  ^ambuja) 296 

Les  Complaisants  (Marcel  Duckêne) 297 

Les  Effacées  {M.  Boutry) 297 

Sur  les  routes,  contes  d'ici  et  d'ailleurs  (E.  Guxllon) ; 296 

L'Insidieuse  Volupté  (Paul  Lacouy*) 298 

Là  Vie  Unissante  [L.  Espinatse-Mongenet) 2^9 

Un  Mirage  (Jean  de  ta  Brile) 299 

Lé  Saint  (Antonio  Fogaziaro)  ;  trad.  de  l'italien  par  G.  Hérelle 3Q0 

Ouvra^^a  pour  la  JeuMene.  Le  Forban  noir  {Pierre  Mael.) 6 

Mademoiselle  Oluiu  (H,  de  Charlieu.) 6 

Mademoiselle  PAmirale  (Afin*  cfe  BovtfO , 7 

Jumelles  (M.  Maryan.) 499 

Part  à  deux  { A Ibérich- Chabrol) 499 

Le  Mirage  (Pa\U  Serai) Sf 

L'Aumône  fleurie  [B.  de  Buxy) 

Les  Medlicotts  (Curtis  Vorke);  trad.  de  Tanglais  par  Valy  Jacques... 

Le  Joujou  de  la  Dauphine  (Arthur  Dourliac.) 5pl 

Sœur  Ouénolé  ( Kenavo .) 501 

Le  Trésor  de  Rochemonde  (Jeanne  de  Lias.) ; 501 

Ames  fortes  {Oscar  de  Ferensy.) 502 

Le  Secret  de  Saint-Remy  (Lucie  des  Ages) 502 

Sous  Fécorce  (Af»»  Chéron  de  la  Bruyère) 502 

Amies  de  pension  (F.  de  Noce.) ^ 503 

L*Ou vriére  (Stanislas  de  Saint-Loup.) 503 

Fleurs  et  parfums,  souvenirs  et  récits.  T.  Il 503 

Le  Chevalier  de  Notre-Dame  (Jean  Teincey.) 503 

Mes  petits  gars,  histoires  vécues  (Un  vicaire  de  campagne.  ) 503 

La  Fille  du  sonneur  (Etiane  de  Kemac.) 503 

Monsieur  le  maître  du  Châtelmont  (B.  de  Buxy) 503 

Cœui^de-Roi  (Charles  FoUy.) 5p4 

Un  Conte  bleu  {Henri  Ardel.) 504 

Au-delà  du  cœur  (Albert  de  Bersaucourt.) 504 

L'Ame  qui  se  donne  {Robei't  Havard  de  la  Mont€igne.) 504 

Mona  (Af .  Aigueperse.) 505 

Les  Confessions  de  Louisa  Burnat  (M.  Gonfa%.) 505 

Le  Coffre-fort  vivant  (Frédéric  Mauzens.) 505 

Le  Boy  de  Marins  Bouillabès  {A,  Vimar) 7 

L'Enfance  laborieuse.  André  le  meunier  {G.  Fraipont) 7 

Pauvre  Petit  Frédy  1  (Af^e  Charlotte  Chabrier-Rieder) 8 

Le  Réjoui  (C.  dTAfjuzon) 8 


-  563  — 

Férlmlli|ue«  illustrés  et  Albums.  La  Poupée  modèle.  Joun 

nal  des  petites  flUefl.  42*  aanée  . . .% 10 

Petit  Sainmy  ôteraue  {Wintor  Mac  Cay) 10 

Épistollers.  Lettres   de   GahrUlle  Deiiani  (t874*1903),  publiées  par 

Louis  Loviot 159 

Pelyi^niphet.   Hérault  de   Séchelles,   Œuvres  littéraires,   publiées 

avec  uQe  Préface  et  des  notes  par  Emile  Dard 350 

Bila  Lederer.  Osszegyûjtôlt  inuakai.  (Œuvres  complètes  de  Bêla 
Lederer) 234 

I«lttér»ture  laiiiie.    A  propos  du  <  Corpus  Tibullianum  ».  Ua 

Siècle  de  philologie  latine  classique  {A.  Car'tauU] 43 

Histoire  et  OItIque  littéraire.  Histoire  de  la  langue  fran- 
çaise des  origines  à  1900  {Ferdinand  Brunot),  T.  II.  Le  Seizième 

Siècle 31 1 

L*Arl  ries  vers  (Augiiste  Dorchain) 318 

la  Go:nédre-Française,  1658-1906  {Frédéric  Loliée) 160 

Les  Grands  Ecrivains  français.  Calvin  (il.  Bosseri) 55 

Voltaire  {G,  Langon) 229 

Du  Caractère  intellectuel  et  moral  de  J.-J.  Rousseau,  étudié  dans 

sa  vie  et  dans  ses  écrits  (L.  Brédif) 56 

Les  Maîtres  de  la  contre-H^voluiion  au  dix-neuvième  siècle  (L, 

Di/nier) 334 

Lacordaire  orateur,  sa  formation  et  la  chronologie  de  ses  couvres 

[Julien  Favre) 333 

Chateaubriand.  Victor  Hugo.  H.  de  Balzac  [Edmond  Biré) 332 

Balzac,  l'homme  et  l'œuvre  {André  Le  Breton) 231 

Honoré  de  Balzac,  1789-1850  [Ferdinand  BrunetUre) 232 

Taine,  philosophe,  esthète,  historien  (le  /?.  P,  At) 234 

Deuxième  Mémorandum  (1838)  et  quelques  pages  de  1864  (7.  Barbey 

d'Aurevilly) 54 

Pensées  choisies  de   Détiré  Msard  (1806-1888),  publiées  à  Toccaslon 

de  son  centenaire,  avec  Avant-propos  par  A.  Mézières 54 

La  Rêverie  esthétique.  Essai  sur  la  psychologie  du  poète  {Paul 

Souriau) 514 

Versification  et  métrique  de  Ch.  Baudelaire  [AlbeH  Cag$agne) 320 

Etudes  et  Portraits.  III.  Sociologie  et  littérature  (Paul  Bourget) 434 

Questions  littéraires  et  sociales  [R^né  Batin) 436 

Littérateurs  et  artistes.  Eniest  Raynaud  [Femand  Clerget) 334 

Littérateurs  et  artistes.  Emile  Blémont  {Femand  Clerget) 437 

liittératuree étrannères. il Vero Edgar Jo ï^oeiBaffaele Bresciano).    453 

La  Littérattire  italienne  d'aujourd'hui  [Maurice  Muret] 57 

Ivan  Tourguéuief.  La  Vie  et  l'Œuvre  [Emile  ilaumani) 437 

Mélangée.  Mélanges  d'histoire  littéraire,  publiés  sous  la  direction  de 
G.  Lanton.  I.  Les  Sources  grecques  des  <  Trois  Cents  »  (£".  Fré- 
minet).  II.  Elude  sur  la  chronologie  des  «  Contemplations  » 
{H.  Duvin).  III.  Etude  sur  les  manuscrits  de  Lamartine  conservés 
à  la  Bioliothèque  nationale  {J.  des  Cognett) 317 

Isographie  de  l'Académie  française,  liste  alphabétiqiie  illustrée  de 
plus  de  500  fac-.similé8  de  signatures  (1ô3i  à  1906)  {R.  Bonnef) 515 

Les  Végétaux  dans  les  proverbes  {Cfinrles  Roian) 172 


HISTOIRE 

Géograpliie  et  Voyages.  Atlas  classique  de  géographie  ancienne 

et  moderne  {F.  Schrader  et  L.  Gallouéâec) 211. 

Méthode  de  cartographie,  Cartes  à  main  levée  et  de  mémoire, 
tracés  rapides.  1"  fasc.  France- Algérie  {J.  Parlier) 212 

Atlas  universel  de  géographie  (  Vivien  de  Saint-Martin  et  Fr.  Schrader) 
N»  77.  fitats-Unis  (région  du  nord-est^ 212 

I/Année  cartographique.  Supplément  annuel  h  toutes  les  publica- 
tions de  géographie  et  de  cartographie  (F.  Schrader).  16«  année..    213 


-^  564  — 

DlctionDaire  Manuel-illustré  de  géographie  (il /6«rt  Demati^reon) 213 

A  travers  le  monde  (Claude  Verne  et  Emile  Houx) 215 

L'Europe  (moins  la  Frauce)  au  début  du  xx*  siècle  {M.  FcUlex  et 

A.  AÊairey) 216 

L*Ame  de  Naples,  tableaux  napolitains  (le  chanoine  Henry  CalMat).  216 
Itinéraire  (Vnu  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  dans  nie  de 

Rhodes  {le  bailii  F.  Guy  Sommi  Pieenardi) 235 

Sanctuaires  d^Orient.  Egypte.  Grèce.  Palestine  (Edouard  Schuré)....  58 
Terres  lointaines.  Sensations  d'Egypte,  Geylan,  la  Chine  et  le  Japon 

{E.  Gomez-CarriUo)  ;  trad.  de  Tespagnol  par  Ch.  Barttie% 335 

Aux  Indes  et  au  Népal  (le  docteur  Kurt  Boeck)  ;  trad.  par  Franqoû 

Ricard 5 

A  travers  THindo-Kush  (le  prince  Louis  d'Orléans  et  Bragance) 218 

Un  Crépuscule  d'Islam.  Maroc  {André  Çfievrillon) 217 

Oujda,  historique,  organisation,  commerce  (le  capitaine  Mougin)...  218 

En  courant  le  monde.  Canada,  États-Unis,  Corée,  Japon,  Mexique  215 

(Maurice  de  Périgny) 215 

Amerika-Wanderungen  eines  Deutschen  {Johannes  WUda).  11.  Auf 

dem  Kontiiient  der  Mitte,  zwischeu  Alaska  und  Peru 219 

A  travers  T Amérique  du  sud  {J.  Delebecque) 219 

Vers  la  terre  polaire  australe  (E,  Pariseï) 220 

Oistaire  amclemne.  L'Histoire  expliquée  par  la  science  sociale. 

La  Grèce  antique  {Gabriel  d'Atambuja) 165 

La  Question  sociale  et  la  Civilisation  païenne  (P.  Stanislat  R^ytiaud).  236 
Introduction  à  l'histoire  romaine  (Bcuile  Modesiov]  ;  trad.  du  russe 

par  Mickel  Delines 439 

La  Conjuration  de  Gatilina  (Gaston  Boissier) 238 

Stndies  in  ancient  Peraian  history  (P.  Kershasp) 354 

OIfltaIre  de  l'Eglise.  Dix  Leçons  sur  le  martyre,  données  à  Tins- 

titut  catholique  de  Paris,  février-avril  1905  (Paul  AUard) 238 

Die  Bekampfung  des  Christenthums  durch  den  rdmischen  Staat 
bis  zum  Tode  des  Kaisers  Julian  (363)  (Dr.  A.  Linsenmayer) 336 

Le  Schisme  d'Anlloche  (iv«  siècle)  (  FerdinanJ  Cavallera) 241 

Histoire  de  Rome  et  des  Papes  au  moyen  âge  {le  P.  Hartmann  Gri- 
sar).  Vol.  I.  Rome  au  déclin  du  monde  antique.  Trad.  de  Tallemand, 
avec  Pautorisation  et  les  corrections  de  Tàuteur,  par  Eugène- 
Gabriel  Ledos 240 

L'Eglise  byzantine  de  527  à  847  (le  R.  P.  J.  Pargoire) 243 

Innocent  IV  et  la  Chute  des  Honenstaufen  {Paul  Desîandres) 459 

Sixie-Quint  et  la  Réorganisatiou  moderne  du  Saint-Siège  {Paul 
Gratiani) 264 

Pie  VI,  sa  vie,  son  pontittcat  (1717-1799),  d'après  les  archives  vati- 
canes  et  d^  nombreux  documents  inédits  {Jules  Gendry) 442 

Lutherpsychologie  als  Schûssel  zur  Luiherlegende  {Albert  Maria 
Weiss) -61 

Luther  und  Luthertum  in  der  ersten  Entwickelung,  Quellenmaissfg 
dargestellt  (P.  Heinrich  Denifle.),  herausgegeben  von  P.  Albert 
Maria  Weiss 61 

La  Fiscalité  pontlûcalè  en  France  au  xiy*  siècle  (période  d'Avignon 
et  Grand  Schisme  d'Occident;  {Ch.  Samaran  et  0.  Mollat) 60 

Histoire  de  TEglise  gauloise  depuis  les  origines  Jusqu'à  la  conquête 
franque  (511)  {Cabbé  Louis  Launay) 59 

Histoire  des  ordres  religieux.  Cartulaire  général  de  Tordre 
des  hospitaliers  de  Saint- Jean  de  Jérusalem  (1100-1310)  (J.  Delaville 

Le  Boulx),  T.  IV  (1301-1310).  2«  partie.  Additions  et  Table 443 

Les  Jésuites  de  la  légende  {Alexandre  Brou).   Première  Partie.  Les 

Origines  jusqu'à  Pascal 243 

Hagiographie.  Blograpltle  eecléelaetliiae.  Sainte  Marie- 
Madeleine  {Cabbé  M:  Sicard) 419 

Les  Vraies  Forces.  La  Sainteté  du  ix«  au  xi»  siècle.  Saint  Grégoire 
VII.  Saint  Anselme,  saint  Bernard,  les  Croisades  {J,  AuriauU) 420 

La  Légende  dorée  {Jacques  de  Voragine);  trad.  du  latin  et  précédée 
d'une  notice  historique  et  bibliographique  par  M.  G.  B 420 

Nos  Saints.  Bogriaphie  sommaire  des  principaux  personnages 
béatifiés  de  l'Egliie  des  Gaules  et  de  rfiglise  de  France  {H,  Ti^ier).    424 


—  565  - 

S.  Franclsci  Assiaiensis  vita  et  miracula,  addills  opusculis 
liturglciB  auctore  Fr,  Thoma  de  Celano.  Hanc  editionem  novam 
ad  fldem  raanuacriptorura  recensnit  P.  Eduardm  Alencon\er\sis.,.  517 
La  Vie  et  la  léjrende  de  Madame  saincte  Claire  {le  frère  mineur 
Françoy*  Dupuis)  (1563).  Texte  publié  d'après  le  ms.  de  la  Biblio- 
thèque de  J-.yon  avec  une  Introduction  et  des  notes  par  Arnold 

Goffin) 421 

Sainte  Colette  {André  Pidoux)  (Les  Saints) 422 

Le  Vénérable  Père  Eudes  (1601-1680)  {Henri  Joly)  (les  Saints). . .        *.    A22 

FéneloD,  archevêque  de  Cambrai  {H.  Df^uon) 244 

Madame   Louise   de    France.    La  Vénérable   Thérèse   de    Saint- 
Augustin    (1737-1787    [Geoffroy   de   Grandmaison)   (Les  Saints) ...     /M 
Newman  {William    Barry)  ;  irad.    de   l'anglais   par   l'abbé   Albert 

Clément ^23 

Monseigneur  Lanusse.  Le  Prêtre  et  le  soldat  (Boycr 'd*À'g'en) '. l'. .' . .' .' ."    A23 

Histoire  du  m^yen  âge.  Histoire  du  moyen  âge,  depuis  la  chute 
de  l'Empire  romain  jusqu'à  la  fin  de  Tépoque  franque  (476-950 
après  J.  C.)  (Charles  Mœîleri  Dernière  Partie.  Les  Carolingiens...      65 

Fiffures  byzantines  {Charles  Diehl) .      . .        245 

L'Eglise  et  l'Orient  au  moyen  âge.  Les  Croisades  (uùisBréhièr).  \  \  \    440 

Histoire  de  Franee.  Les  Sources  de  Phistoire  de  France  depuis 

les  origines  jnsqn^en  1815.   Première  Partie  '-  Des  Origines  aux 

guerres  d'Italie  {Auguste  Molinier),  l.  Epoque  primitive,  Mérovin- 

?:iens  et  Carolingiens;  IL  Epoque  féodale,  les  Capétiens  Jusqu'en 
180;  III.  Les  Capétiens,  1188-1328;  IV.  Les  Valois  (1328-1461);  V. 
Introduction  générale,  les  Valois  (suite),  Louis  XI  et  Charles  VIII 
(1461-1494);  vf.  Table  générale  iLonis  Polain).  Deuxième  Partie  : 
Le  XVI*  Siècle  (1494-1610)  {Henri  Hamer).  I.  Les  Premières  Guerres 
d'Italie,  Charles  VIII  et  Louis  XII  (1494-1515) 166 

Chronique  et  Annales  de  Gilles  Le  Muisit,  abbé  de  Saint-Martin  de 
Tournai  (1272-1352),  publiées,  pour  la  Société  de  l'histoire  de 
France,  par  Henri  Lemaitre 337 

Jeanne  d*A.rc,  1412-1431,  grande  histoire  iflustrée  (le  chanoine  Henri 
Debout) 445 

La  Vénérable  Jeanne  d'Arc,  copie  fidèle  de  Jésus  et  de  Marie 
[l*abbé  P.-L,  Malassagne) 447 

Autour  de  la  grande  Française.  Les  Etapes  de  l'antipatriotisme 
(L,'A:  Gaffre  et  A.-C,  Désjardins) 448 

Jeanne  d'Arc.  Savonarole  (le  B.  P.  Dom  H.  Uclercq)  (t.  VI  de  la 
collection  «  Les  Martyrs  >) 449 

Un  nouveau  Témoignage  sur  Jeanne  d'Arc  (^oël  Valois) 450 

Mémoires  du  comte  de  Souvigny,  lieutenant  général  des  armées  du 
Roi,  publiés  par  2^  baron  Ludovic  de  Contenson.  T.  l^'.  1516-1638....     450 

Histoire  de  France  depuis  les  origines  jusqu'à  la  Révolution.  T.  VIL 
I.  Louis  XIV,  la  Fronde,  le  Roi.  Colbert  (1643-1685)  {E.  Lavisse)..,.    246 

Mémoires  sur  le  xvni»  siècle.  Souvenirs  du  marquis  de  Valfons, 
vicomte  de  Sebourg,  1710-1786,  publiés  par  son  petit-neveu,  le 
marquis  de  Valfons,  revus  et  précédés  d'une  notice  par  Georges 
Maurin /517 

Histoire  de  rémigration  pendant  la  Révolution  française  {Emest 
Daudet).  II.  Du  Dix-huit  fructidor  au  Dix-huit  brumaire.  —  III.  Du 
Dix-huit  brumaire  à  la  Restauration 338 

Marie-Caroline,  duchesse  dtt  Berry,  1816-1920  {le  vicomte  de  Reiset)...    451 

Souvenirs  d'un  préfet  de  la  Monarchie.  Mémoires  du  Baron  Sers 
(1786-1862),  publiés  d'après  le  manuscrit  original,  avec  une  Intro- 
duction et  des  notes  par  le  baron  Henri  Sers  et  Raymond  Guyot...    519 

Les  trois  Coups  d'Etat  de  Louis-Napoléon  Bonaparte  {André  Lebey).  I. 
Strasbourg  et  Boulogne .• 339 

L'Empire  libéral.  Etude,  récits,  souvenirs  {Emile  Ollivier).  T.  XL  La 
Veillée  des  armes 340 

Histoire  religieuse.  Hi<^toire   de   la   Pragmatique-Sanction   de 

Bourges,  sous  Charles  VII  {Noël  Valois) 520 

Les  Assemblées  du  clergé  sous  l'ancien  régime  (/.  Bourlon) 361 

Répertoire  biographique  de  l'Episcopat  constitutionnel  (1791-1802) 
{Paul  Pisani) 62 


—  566  — 

L'Êpiscopat  français  depuis  le  Concordat  jusqu^à  la  Séparation  (1802- 
1905).  Ouvrage  publié  sous  la  direction  de  la  Société  bibliogra- 
phique,  avec  le  concours  de  90  collaborateurs  diocésains,  et  une 
Introduction  par  Mgr  Uaunard 61 

La  Vie  religieuse  eu  France  sous  la  Révolution,  PEmpire  et  la 
Restauration.  Mgr  Du  Bourg,  évoque  de  Limoges,  1751-1822  [Dom 
Du  Bourg) 521 

Une  Page  d'histoire  religieuse  pendant  la  Révolution.  La  Mère  de 
Belloy  et  la  Visitation  de  Rouen  (1746-It07)  {Bené  de  Chauvigny),.    340 

L'Eglise  et  l'Etat,  leur  séparation  en  France  (Uchanoifie  Planeix).,.      70 

Contre  la  séparation.  De  la  rupture  à  la  condamnation  {te  comte 
Albert  de  Mun) • 253 

Les  Leçons  de  la  défaite,  ou  la  Fin  d'un  catholicisme  {Vabbé  Jehan 
de  Bonne foy) 264 

Dictionnaire  des  devises  ecclésiastiques  {he^iri  Tausin) 454 

Histoire  de»  Instituti^iiB  et  des  moDurs.    Les  Grandes 

Institutions  de  France.  L*Hôtel  des  Motmaies  {Femand  MazeroUe).     \\1 
Inventaire  de  l'orfèvrerie  et  des  joyaux  de  Louis  !«'  duc  d'Anjou, 
publie  par'//.  iforanut/Zé 66 

Histoire  diplemiitique  et  militaire.  Soldats  ambassadeurs 

sous  le  Directoire,  an  IV-an  VIII  {A.  Dry) 342 

Mémoires  du  général  Bennigien^  avec  une  Introduction  et  des  notes 

par  le  capitaine  Catalas 139 

Souvenirs  historiques  du  capitaine  Krettly^  trompetle-major  des 
Guides  de  Bonaparte,  Mémoires  authentiques  recueillis  par  Dick 

de  Lonlay  et  Jean  Carvalho 142 

Napoléon  au  camp  de  Boulogne,  d'après  des  documents  inédits 

{Femand  Nicolay) 142 

Campagne  de  l'empereur  Napoléon  en  Espagne  (1808-1809)  {le  com- 

mandant  Balagny).  T.  IV j. !4l 

Etude  sur  les  guerres  d'Espagne  {le  commandant  Bagès).  T.  1 142 

Silhouettes  de  soldats  (i4.  Mésières) 142 

Militaires  fils  d'acteurs  {le  baron  de  Contemon) 144 

La  Cavalerie  de  1740  à  1789  {U  commandant  Edouard  Deibrière  et  le 
capitaine  Maurice  Sautai)  (Organisation  et  tactique  des  trois  armes. 

1"  fasc.) 144 

L'Artillerie  dans  la  bataille  du  18  août.  Essai  critique.  Considéra- 
tions sur  l'artillerie  de  campagne  à  tir  rapide  {le  lieutenant-cotonel 

Gabriel  Houquerol) 1 45 

De  Gunstett  au  Niederwald  pendant  la  bataille  de  Frœschwiller 

{le  K^utefmnt  René  Tournés) 145 

Goucepto  y  estudio  de  la  historia  inilitar  [Carloi  Garcia  Alonso).,..    146 
L'Alerte  {Pierre  Baudin) 147 

Histoire  marilime  et  eoloniale.  La  France  moderne  et  le 

Problème  colonial  {Christian  Schefer).  T.  I.  1815-1830 128 

The  Napoleonic  exiles  in  America.  A  study  in  American  diploma- 
tie History  (1815-1819)  {Jesse  S.  Beeves).. ..' .,    129 

Traites  de  la  France  avec  les  pays  de  l'Afrique  du  nord.  Algérie, 
Tunisie,  Tripoli tai ne,  Maroc  (fi*.  Rouard  de  C^rd) 131 

La  Pénétration  saharienne  (1830-1906)  {Augu6tin  Bernardel  /V.  Lacroix).    130 

La  Péuetration  française  on  Afrique,  ses  caractéristiques  et  ses 
résultats  {le  lieutenant  de  la  Vergne  de  Tressan) 131 

Les  Annamites.  Société,  coutumes,  religions  {le  colonel É.  Diguet).,,    132 

L'Œuvre  de  la  France  au  Tonkin.  La  Conquête,  la  mise  en  valeur 
(Albert  Gaiiman) 133 

Les  Colonies  françaises.  Petite  Encyclopédie  coloniale,  publiée  sous 
la  direction  de  M.  Maxime  Petit.  Supplément 134 

Le  Partage  de  FOcéanie  {Henri  Russier) 135 

Histoire  meiUMtliiue.  Histoire   de   Tabbaye   royale   de    Long- 
champs  (1255-1789)  (Gaston  Duchesne) 342 

Histoire  proirineiaie  et  iocale.  Paris  révolutionnaire.  Vieilles 

Maisons,  vieux  papiers  {G.  Lenôtre).  3*  série *. 248 

Histoire  de  la  ville  d'Amiens  {le  baron  A.  de  Galonné),  T.  III.  Amiens 
au  xii«  siècle 343 


—  567  — 


Essai  sur  le  Porhoet,  le  comté,  sa  capitale,  ses  seigneurs  {le  vicomte 
Hervé  du  Halgouët) 25 1 

Le  Clergé  et  le  culte  catholique  en  Bretagne,  pendant  la  Révolu- 
tion. District  de  Dol.  Documents  inédits,  recueillis,  mis  en  ordre 
et  publiés  par  P.  Delame*  3»  partie.  Communes  rurales  du  canton 
de  Dol,  avec  les  Tables  des  noms  de  prêtres  des  trois  premiers 
volumes 521 

Fouillés  de  la  province  de  Lyon,  publiés  par  Auguste  Longnon 452 

Le  XYi<»  Siècle  et  les  Guerres  de  la  Réforme  eii  Berry  {le  vicomte  de 
Brimont) 67 

Cartulaire  de  Sainte-Croix  d'Orléans  (814-1300),  contenant  le  «  Cbar- 
tolarium  ecclesiae  aurelianensis  vêtus  »  suivi  d'un  appendice  et 
d'un  supplément  (Joseph  Tkiltier  et  Eugène  Jarry] 247 

Le  Comié  (TAnJou  au  xp  siècle  (Louis  Halphen) 523 

Andegaviana  {F,  Usureau),  (3»,  V  et  5«  séries) 74 

Le  Calendrier  martyrologe  de  la  Vendée  militaire  {Henri  Bourgeois) 
T.  I.  1-10  janvier 537 

Ëtudes  politiques  sur  le  déparlement  de  la  Haute-Loire.  La  Révolu- 
tion de  1789  dans  le  Velay  [Mtixime  Rioufol) 249 

Description  des  sceaux  des  familles  seigneuriales  de  Dauphiné  {«/. 
Romem) 52J5 

L'Abbé  du  Ghayla  et  le  clergé  des  Cevennes,  1700-1702  {Vabbé  J. 
Rouquettey 264 

Le  Clergé  pérlgfoiirdin  pendant  la  persécution  révolutionnaire  {R. 
de  Boysson) 250 

L'Epoque  de  la  Terreur  à  Roc^nemaure  (Gard),  d'après  des  docu- 
ments officiels  {Durand^/iustas) 69 

Le  Livre  des  svndics  des  états  de  Béarn  (texte  béarnais),  publié 
pour  la  Société  historique  de  Gascogne  par  Heni^i  CourteauU, 
2*  partie 524 

^WÊmmtîmmm  ékm  J^Mur.  Entre  l'Allemagne  et  l'Angleterre  [le  capi- 
taine Sorb) 526 

L'Avenir  prochain  du  catholicisme  en  France  {Pierre  Batiffol.) 361 

Des  conditions  d'une  renaissance  religieuse  et  sociale  en  France 

(Imbart  de  la  Tour.  ) 459 

L'Eglise  libre  dans  TEtat  libre.  Deux  idéals  :  Lamennais  et  Gré- 
goire (  William  Gibson.) 172 

La  Persécution  et  la  résistance  {Oscard  Havard.) 344 

Questions  actuelles  {Ferdinand  Bruneiière.) 253 

Le  Dilemme  de  Marc  Saiignier.  Essai  sur  la  démocratie  religieuse 

{Chartes  Maurras.) 525 

Mise  au  point  nécessaire 525 

Jeunes  gens  de  France 345 

A  bas  la  calotte  !  (Jules  de  PArbonnoise) 344 

Hifttofre  étrangère.  L'Emigration  européenne  au  xix*  siècle. 
Angleterre,  Allemagne,  Italie,  Auiriche-Hongrie,  Russie  {R.  Gon- 
nard.  ) 1 37 

Les  Origines  du  Centre  allemand.  Congrès  catholique  de  Mayence 
(1848);  trad.  de  Marius  Bessières,  avec  Préface  et  noies  par 
G.  Goyau 346 

Das  Herzogtum  Schleswig  in  seiner  ethnographischeu  und  natio- 
nalen  Entwickeiung  (i4ti^u<(  Sac/t).  T.  111 216 

La  Nation  belge.  1830-1905 347 

Recensione  suU*  opéra  «  La  Dalmatie  de  1797  à  1815  »  di  Mons. 
Paolo  Pisani,  con  ulteriori  notizie  inédite  e  documenti  {(Huseppe 
Alaôevic.) 454 

Deux  Etudes  sur  la  Grèce  moderne.  Gapodistrias.  Le  Royaume  des 
Hellènes  [le  comte  de  Gobineau.) 347 

Egyhâztôrténelmi  emlékek  a  magyarorszàgt  hitujitàs  koràbôl. 
(Souvenirs  de  l'histoire  de  l'Eglise  &  l'époque  de  la  Réforme  en 
Hongrie)  (K.  Bunyitay,  R.  Rapaics  et  J.  Karàesonyi).  T.  II  et  IIL.     254 

KuruczkorI  fegyverek  (Armes  de  l'époque  des  Kouroucz)  {Alfred 
Csnberka.) 255 

Zâgoni  Mikes  Kelemen  Tôrôkorszàgi  levelei  (Lettres  de  Turquie, 
de  Clément  Mikes,  de  Z4gon) 257 


«    568  — 

La  Civilisation  en  Italie  au  temps  de  la  Renaissance  {Jacob  Burck- 
hardi).  2»  éd.  ;  trad.  Af .  Schmitt  et  annotée  par  L,  Oeiger 527 

Correspondance  inédite  de  Stanislas  Leszcsynski,  duc  de  Lorraine 
et  de  Bar,  avec  les  rois  de  Prusse  Frédéric-Guillaume  1"  et 
Frédéric  II  (1736-1766),  publiée  avec  une  étude  et  des  noies  par 
Pierre  Boyé 458 

Histoire  du  département  des  Forêts  (Alfred  Le  fort)  (Le  Duché  de 
Luxembourg  de  1795  à  1814)  T.  I" 527 

De  r Histoire  diplomatique  des  Roumains.  Règne  de  Michel  Stur- 
dza,  prince  régnant  de  Moldavie  (1834-1819)  {Alexandre  A.  C. 
Sturdza.) 528 

Lettres  et  papiers  du  chancelier  eomte  de  Nesselrode,  1760-1850. 
Extraits  de  ses  archives,  publiés  et  annotés  avec  une  Introduction 
par  le  comte  A.  de  Nesielrode.  T.  IV.  1812 348 

Campagne  turco-russe  de  1877-18/8  {G.  CUment) 146 

L^Expédition  de  Chine  de  1860.  Histoire  diplomatique,  notes  et 
documents  [Henri  Cordier) 529 

La  Lutte  pour  le  Pacifique.  Origines  et  résultats  de  la  guerre  russo- 
japonaise  (René  Pinon) 135 

Comptes  rendus  par  le  «  Rouskii-Invalid  »  des  conférences  sur  la 
\  guerre  russo-Japonaise  faites  à  TAcadémie  d^état-major  Nicolas. 
1*'  fasc.  :  Origine  de  la  guerre  et  ses  débuts.  Combats  de  Tiou- 
rentchen  et  de  Vafangeou 147 

Studier  1  Vadstena  klosters  och  birgittinordens  historia  indtlll 
midten  af  1400-talet  [Thoi^ald  Hœjer)  (Etudes  sur  l'histoire  du 
cloître  de  Vadstena  et  de  Tordre  des  brigittines  jusqu'au  milieu 
du  XV  siècle)  — ., 70 

Sverige  och  Frankrike  under  Nordiska  kriget  och  Spanska  Succès- 
sionskrisen,  âren  1700-1701.  (La  Suède  et  la  France  pendant  la 
guerre  du  Nord  ^  la  crise  de  la  succession  espagnole,  en  1700- 
1701)  {Herman  Brulin) , 349 

La  Chine  novatrice  et  guerrière  ((e  capitaine  d:'Ollone) 259 

Le  Japon,  histoire  et  civilisation  (U  .1/**  de  la  Mazelière) 260 

Spanish- American  Diplomatie  Relations  precediug  the  war  of  1898 
{Horace  Edgar  Flack) 136 

La  Inquisiciôn  de  Mexico  {Genaro  Garcia  Carlos  Pereyrà) 76 

Documentos  inéditos  6  muy  raros  para  la  Historia  de  Mexico, 
publicados  por  Oenaro  Garcia,  T.  VIL  Don  Juan  de  Palafox  y 
Mendoza 127 

Documentos  para  la  historia  de  Mexico.  Causa  instruida  contra  el 
gênerai  D.  Leonardo  Marquez  por  graves  dolitos  del  orden  militar, 
publicados  por  Genaro  Garcia.  T.  VIU 145 

Blograpliie  franfaiflie.  Héros  martyr  oublié.  Le  Chevalier  de 

ThéméricouTt  (1646-1672)  [le  comte  de  Brémond  dMr») 1.39 

L'Affaire  J.-J.  Rousseau  (Edouard  Rod) 352 

Un  Epicurien  sôajs  la  Terreur.  Hérault  de   Séchelles  (1751-1794), 

d'après  des  documents  inédits  {Emile  Dard) 350 

Un  Duc  et  pair  au  service  de  la  Révolution.  Le  Duc  de  Lauzun 
(général  Biron),  1791-1792.  Correspondance  intime,  publiée  par  le 

comte  de  Lort  de  Sérignan 68 

Lamennais  avant  V  «  Essai  sur  l'indifférence  i>,  diaprés  des  docu* 
ments   inédits   (1782-1817).  Etudes  sur  sa  vie  et  ses  ouvrages 

(Anatole  Ftugère) 351 

Frédéric  Ozanam.  Sa  vie,  ses  œuvres  (le  chanoine  François  Fournier"^,    422 
Le  Marquis  de  Ségur,  1823-1902.  Elude  sur  sa  vie  et  son  œuvre,  sui- 
vie d'un  choix  de  ses  lettres  à  la  jeunesse  (Charles  Viennet  et 

Louis  Quinton) 538 

Edgar  Quinet  philo-Roumain  {T.-G.  Djuvara) 265 

Philibert  Vrau  et  les  Œuvres  de  Lille  (1829-1905)  {Mgr  Baunard) 530 

Mes  Origines.  Mémoires  et  récits  {Frédéric  Mistrat).  Trad.  du  pro- 
vençal.      352 

Fragments  d'un  journal  intime  {J.cle  Bochay)  précédés  d'une  notice 
biographique 361 

Blograplile  étrangère.  Ames  vaillantes.  Mrs.  Fanny  PitUr, 
autobiographie  traduite  de  Tanglais  par  Joseph  Piitar  et  annotée 
par  Jean  Charruau 423 


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«•  yy    -r 


-  560  — 

Maiiiiserltfl.  liamUnnatliiue.  Sigill^graplile.  Actes  du  Con- 
grès international  pour  la  reproduction  des  manuscrits,  des  mon- 
naies et  des  sceaux,  tenu  à  Liège,  les  ^1,  22  et  23  août  1905 533 

Généalogie.  Généalogie  de  la  maison  de  Truchis  [le  vicomte  AÏbéric 

de  Truchii  de  Vtirennes) » 261 

HEélaiigcti.  Les  Juifs  devant  TÊglise  et  l'lii«toire  (le  /?.  P.  Constant).    531 

Les  Mystères  de  Tliistoire  {Andrew  Lang)  ;  trad.  de  l'anglais  par 
Téodor  de  Wytewn • 532 

Conquistadores  et  Roitelets.  Bois  sans  couronne.  Du  Roi  des  Cana- 
ries k  l'empereur  du  Sahara  [le  baron  Marc  de  ViUiers  du  Terrage),    354 

Mémoires  et  lettres  [M.-F.  de  Caxtellane) 537 

BIMiof  raphle.  0lMiothèi|ues.  BibliograOa  di  Roma  nei  me- 
dio  eyo  (476-1499)  (Emitio  Calvi)  con  indici  per  soggetti  e  autori 
(Bibliografia  générale  di  Roma,  vol.  I.) 534 

La  Bibliothèque  de  Tamateur.  Guide  sommaire  à  travers  les  livres 
anciens  les  plus  estimés  et  les  principaux  ouvrages  modernes 
{EdoMrd   Hahir) « 357 

Book  auctions  in  England  in  the  seventeenth  century  (1676-1700), 
with  a  chrouologicai  list  of  the  book  auctions of  the  period  {John 
I^wler) 71 

Les  Bibliothèques  municipales  dans  TEm pire  romain (i?.  Cdgnai)...    538 

Les  Grandes  Institutions  de  France.  La  Bibliothèque  nationale 
{Henry  Marcel,  Henry  Bouchot,  Ernest  Baheton^  Paul  Marchai  et 
Camille  Couderc) 45 


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—  1)70  — 


1 


TABLE    ALPHABÉTIQUE 


DES  NOMS  D'AUTEURS 


AOBN  (BOYBR  D^) 423 

AOBS  (Lucie  DBS) 502 

AiCHBH  (Georff) 207 

AlOUBPBRSB  (M.) SgS 

ALAÔBVié  (Giuseppe) 454 

ALANic  (lilatbilde) 12 

ALBÈRICH-ChaBROL 499 

Alàs  ( Adhémar  d') 321 

Allard  (Paul) 238 

ALLOTTB  DE  LA  FuYB  (Margue- 
rite)    123 

Alonso  (Carios  Garcia) 146 

Andoybr  (H) 405 

Arghblbt  (Tabbe) 106 

Arcos  (Ren© • 122 

Ardbl  (Henri) 504 

Arjuson  (G.  D*) 8 

Armblin  (Gastoij) 122 

Arnauné  (Aug.) 22 

Ars  (le  comte  db  Brëmond  d')  .  13^ 

AT  (le  R.  P.) 234,399 

Aubrbspy  (L.) 507 

AUBRY  (Pierre) 36 

Auo6-Laribè  (Michel) 25 

AURBVILLY  (J.  BaRBBY  D') 54 

AURIAULT  (J.) 420 

AzAD  (Hoçe/ne) 355 

Az AMBUJA  (Gabriel  d') 1 65, 296 

AzBOLio  (le  P.  Taparblli  d')...  481 

Babblon  (Bruest) 455 

Baobs  (le  commandant) 142 

Baillb  (Louis) 387 

Bainvbl  (J.-V.) 103 

Balagny  (le  commandant) 141 

Ballbydibr  (Louis) 487 

BaLLORB  (F.  DB  MONTBSSUS  DB).  512 

Barbbt  dk  Vaux  (Jean) 102 

Barbby  d'Aurbvilly  (J.) 54 

Barnibb  (rabbé  Cb.) 322 

Barrbt  (Pabbe) 199 

Bahry  (William) 423 

Barthâlbmy  (Joseph) 490 

Barthbz  (Ch.) 335 

Baruzi  (Jean) 398 

Batipfol  (Pierre) 361 

Baudïn  (Pierre) 147 

Baudot  (Jules) 457 

Baunard  (Mgr) 530 

Bazin  (René) 436 


Bbllanqbb  ^Camille) 418 

Bblot  (Gustave) 393 

BBLSAG  (Henri) 15 

Bbnnigsbn  (le  générale 138 

BAral  (Paul) 500 

BBRMON  (RBSCLAUZB  DB) 14 

Bbrnard  (Augustin) 131 

Bbrsaucourt  (Albert  db) 504 

Bbrthblè  (Joseph) 417 

Bbrthblot  (M.) 403 

Bbrthibr  (le  R.  P.  J.) 47 

Bbssibrbs  (Marius) 346 

BBWBRUNOB  (le  R.^ 34 

BiQOURDAN  (G.) 359 

BiLLAUD  (Pierre) 15 

BiNBT  (AlfredJ 51 

BiRÂ  (Edmond) 332 

Blaisb  (Jean) 328 

Blin  (Henri) 227 

BOGQUBT  (Léon) 111 

BOB(D'  F.) 30 

BoBGK  (le  docteur  Kurtb) 5 

BoiLBAU 228 

BoissiBR  (Gaston) 238 

BoNNBFOY  (Pabbé  Jehan  db)...  204 

BONNBT  (R.) 515 

BoRDBAUx  (Henry) 20 

BORDIBR  (P.) 397 

BosGHOT  (Adolphe) 37 

BOSSBRT  (A.) 55 

BOSSUBT 73 

BouGAUD  (Charles) 484 

BouCHOR  (Maurice) 506 

BouGHOT  (Henri) 455 

BouLBNQBR  (Marcel) 314 

»BouLOUà4iB  (le  Dr.  P.) 310 

Bourbon  (Aymée) 120 

BoURGBOis  (Henri) 313,  537 

BOURGBT  (Paul) 434 

BOURGINB  (E.) 457 

BOURLON  (J.) 361 

BOUTRY  (M.) 297 

BOVRT  (M™«  DB) 7 

BOYÉ  (Pierre) 458 

BO YBR  D'AGBN 423 

BOYSSON  (R.  DB) 250 

Brbdip  (L.) 56 

Brbbs  (Ernest) 32 

Brbhibr  (Louis) 440 

Brbmb  (M.  Theresia) 199 

BaâMOND  d^Ars  (le  comte  db).  .  1^9 


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-  »;7i  - 


Brbnbt  (Mich«l) 39 

Brbsgiano  (Rafftiele) 458 

BRmONT  (le  vicomte  db) 67 

Brou  (Àlexaadro) 243 

BrOUSSOLLB  (J.-C.) ...     203,  425 

Brownb  (NInaE.) 413 

Bruckbr  (E.) 310 

Brulin  (HeruiaQD) 349 

Brunbau  (Joseph) 107 

Brunbtibrb  (Ferdinand) . .    232,  253 

Brunot  (Ferdinand) 311 

BruSbwitz  (  Victor) 313 

Bruzat  (le  chanoine).  427 

BUGGBROtlI  (le  R.  p.) 106 

BUNYITAY  (V.) 254 

BURGKHARDT  (Jacob) 527 

BuSQUBT  (Raoul) 487 

BUSSARD  (L.) 431 

BussY  (CHarles  dk)  .  : 117 

BussY  (Gaston  db) 12 

BUXY  (B.  db) 500,  503 

Gadbnb  (Félix) 170 

Gagnât  (R.) 538 

Caldbroni  (Giuseppe) 324 

Galhiat  (le  chauoine  Henry).. .  216 

Galonnb  (le  baron  Â.  db) 343 

Calvi  (iiijQilio) 534 

Galvogorbssi  (M.  D.) 41 

Gard  (E.  Rouard  de) 130 

Gari tas 508 

Caron  (le  lieutenant) 150 

Carra  de  Vaux  (le  baron) 399 

Cartault  (A.) 433 

Garvalho  (Jean) 142 

Gassagnb  (Albert) 320 

Gastbllanb  (M. -F.  db) 537 

Castbllar  (Maurice) 318 

Castillon  ;j  uies) 497 

Gavaonis  (F.  card.) 154 

Cavallbra  (Ferdinand) 241 

GazaLas  (le  capitaine) 139 

CÉBz  (F.  db) 73 

Gblano  (Thomas  db) 517 

Chabribr-Ribdbr    (M™«    Char- 
lotte)   8 

Ghainb  (Pierre) 121 

Chantrbl  (Henri) 507 

Chapon  (Mgr) 104 

Charlibu  (H.  DB) 6 

Charruau  (Jean) 423 

Chauvigny  (René  DB) 340 

Chauvin  (Constantin) 201 

Chéron  db  la  Bruybrb  (M"«)-  502 

Chbvalibr  (Adrien) 290 

Ghbvrillon  (André) 217 

Chollbt  (J.-A.) 392 

Chwolson  (O.-D.) 401 

Clbmbnt  (l'abbô  Albert) 428 

Clément  (G.) 146 

Clbrgbt  (Fernand) 334,  437 

CoGNBTS  (J.  DBS) 317 

CoissAC  (G. -Michel) 158 

Colas  (Emile) 312 

Commblin  (P.) 510 

CONDAMY  (le  capitaine) 148 

Constant  (le  R.  P.) 97,531 

Contbnson  (le  baron  db) 144 


Contbnson  (le   baron  Ludovic 

DB) 450 

GORDiBR  (Henri) 529 

Cornbillb  (Pierre) 109 

COSSBRAT  (E.) 401 

COSSBBAT  (F.) 401 

GOUDBRG  (Camille) 4S5 

CoupiN  (Henri) 8 

Courtbault  ( Henri) 524 

Crouzil  (Lucien) 494 

GzuBBRKA  (Alfred) 255 

Dagibr  (Henriette) 508 

Dairbaux  (Max) 116 

Daniélou  (Charles) 112 

Dard  (Emile) 350 

Daudet  (Ernest) 294,  338 

Dauriag  (Lionel) 41 

Davaux  (E.) 401 

Daymard  (Pabbé) 102 

Debout  (le  chanoine  Henri) —  445 

Dblarub  (P.) 521 

Dblav illb  L9  Roulx  ( J  •) 443 

Dblbbbgqub  (J*) •  •  •  •  219 

Dblinbs  (Michel) 439 

Dblyaillb  (Jules) 394 

Dblvolvb  (Jean) 393 

Dblzant  (Gabrielle) 159 

Dbmanqbon  (Albert) 213 

Dbnbux  (A.) ?96 

Deniplb  (P.  Heinrich) 61,  105 

DBSBRiàRB    (le     commandant 

Edouard 144 

DÂSBRS  (le  chanoine  Léon) 100 

Dbsjardins  (A.-C.) 448 

Dbslandrbs  (Paul) 459 

Dbvraignb  (le  Dr  Louis) 305 

Dhorhe  (le  P.  Paul) 196 

DiBHL  (Charles) 245.  415 

DiGUBT  (le  colonel  E.) 132 

Dimibr  (L.) 334 

Djuvara  (T.  g.) 265 

DONBL  (Lucien) 12 

DORGHAiN  ( Augusti  ) . .  : 318 

DOURLIAC  (Arthur) 501 

DraGHigbsgo  (D.) 394 

Dreyfus  (Hippolyte) 356 

DRUON  (H.)....- 244 

Dry  (A.) 342 

Dubot  (le  chanoine  Th.) 358 

Du  Bourg  (Dom) 521 

DUG  (Lucien) 120 

DuGHÊNE  (Marcel) 297 

DuGHBSNB  (Gaston) 342 

Dumas  (Georges) 392 

DUPANLOUP  (Mgr) 104 

DUPIN  (H.) 317 

Dupuis  (le  frère  mineur  Fran- 

çoys) 421 

DuQysSNB  (J.) 485 

DURAND-AUZIAS 69 

DuRKHBiM  (Emile) 30 

DuTBNS  (Alfred) 315 

DuvAL  (G.) 431 

Edgy 11 

Edouard  d^Albnçon  (le  P  .  )  —  517 

Epfertz  (Otto) •  22 


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■1 


-r  572  — 


ENOBaT  (Thad.) 197 

Ermoni  (V.) 205.  536 

Ernault  (Emile) 312,  3t5 

Ernst  (E.) 107 

ESPINASSB-MONOBNBT  (L. ) 299 

ESQUIROL  (J.) 15 

Fabrb  (Charles) 432 

Fabrb  (Joseph) 109 

Fallbx  (M.) 216 

Favbb  (Julien) 333 

Fbi  (P.  Reffinaido  Maria) 193 

FâLiGB  (Philippe  db) 513 

Fbndt  (Leonhard) 202 

FÈNBLON 105 

Fbbbnzt  (Oscar  DB) •.  502 

Fbrrbrbs  (le  R.  P.  J.'B.)..    171,  426 

Fbrri-Pisani 291 

Fbrrus  (L.) 263 

Fbuobrb  (Anatole) 351 

Fibssingbr  (le  D'  Ch.) 387 

Filippi  (Louis) 360 

Flagk  (Horace  Edgar) 136 

Flavign Y  (la  comtesse  db) 105 

Floran  (Mary) 293 

Fogazzaro  (Antonio) 300 

FOLB*  (Charles) 504 

FORMONT  (Maxime) : .  12 

FouRNiBR  (le  chanoine  François)  422 

FouRNiBR  (Paul)  [Ormondb] —  429 

FODRNIBR  (Paul) 487 

FOURRY  (E.) 409 

Fraipont  (G.) 7 

François  (Alexis) 316 

Fbassbn  (te  R.  P.  Claudius) 154 

Fréminbt  (E.) 317 

Frévillb  (Georges) 24 

Fritbl  (P.-H.) 226 

Fritsgh  (J.) 430 

Fromont  (L.-G.) 28 

Frondal  (Jean) 15,  291 

Funck-Brbnt ANC  (Claudine)...  121 

Gafprb  (L.-A.) 448 

Gaisman  (Albert) 133 

Galbry  (P.) 326 

Gallbt  (M"'  Maurice) 38 

Gallouèdrc  (L.) 21 1 

GARGt a  (Genaro) 76,  127,  145 

Gasg-Dbsfossbs  (Ed.) 308 

Gadbbht  (Raoul) 290 

Gbigbr  (L.) 527 

Gbndry  (Jules) 442 

Gbnibssb  (le  Rev.  Dr.  J.-B.) 426 

Gbopproy  db  Grandmaison  ...  444 

GÉRARD  (Gaston) 418 

Gbrmain  (Alphonse) 414 

Gbrmain  (André) 14 

Gbtino  (P.  Fr.  Luis  G.  A.) 171 

Gibson  (William) 172 

GiLLBT  (Louis) 413 

GiLLBT  (Pierre) 496 

GiRAUD  (Victor) 73 

GiROD  (Joseph) 408 

GiRODiB  (André) 415 

GOBiNBACJ  (le  comte  db) 347 

GODBBRT 151 

GOPFiN  (Arnold) 421 


Goldsghmidt  (Lud wig) 262 

Gombz-Carrillo  (E) 335 

G0NPA2  (M.) 505 

GONNARD    (R.) 137 

GOODNOW  (Frank  J.) 491 

Goyau  (G.) 346 

Goyau  (Lucie  Félîx-Faurb)...  223 

Grandmaison  (Gbopproy  db)..  444 

Grassbt  (le  prof.  J.) 308 

Gratibux  (l'abbé) 507 

GRAZiANi  (Paul) 264 

Grbgh  (Jehan) 506 

Grisar  (le  P.  Hartmann) 240 

GUBR  (Cd.  Gubrlin  db) 312 

GUBRiN  (le  commandant) 150 

Gubrlin  db  Gubr  (Gh.) 312 

GuiFPRBY  (Jean) 412 

GuiPFRBY  (Jules) 417 

GUILLON  (E.) 298 

GuYOT  (Raymond) 519 

Habib-Ullah  Chirazi  (Mirza)..  356 

Hablitzbl  (Joh.  Bapt) 208 

Hahn  (J.  P.Armand) 107 

llAHN  (D'  Sébastian) 49 

Haloouët   (le  vicomte  Hervé 

DU) 251 

Halphbn  (Louis) 523 

Hancock  (H.  Irving) 263 

Harbl  (Paul) 109 

Hariot  (Paul) 359 

Harispb  (Pierre) 225 

Harm AND  (le  capitaine) 151 

Haumant  (Emile) 437 

Hausbr  (Henri) 166 

Havard  (Oscar) *. . . .  344 

Havard  db  la  Montagnb  (Ro- 
bert)   504 

Hâbbrt  (Marcel) 396 

Hbdlby  (Mgr) i(W 

HÈMON  (Camille) 400 

HÈNARD  (Louis) , 118 

Hbnry  (Charles) 28 

Hbnry  (le  lieutenant  Georges).  147 

Hérault  db  Séchbllbs 350 

Hérbllb  (g.) 11,  300 

HillbmaChbr  (P.-L.) 42 

Hirschbbrg 227 

Hœjbr  (Thorvald) 70 

Hôppding  (Harald) 397 

HOPPBNOT  (J.) 424 

HouTiN  (Albert) 194 

HouzB  (le  I>  E.) 224 

Hugon  (le  R.  P.) 104,  155 

IGNACB  DB  Loyola  (saint) 106 

iMBART  DB  LA  TOUR 459 

INDY  (Vincent  D') 40 

Ingbgnibros  (le  D'  j.) 308 

Jacqubs  (Valy) 500 

Janyibr  (chanoine  E.) 99 

Jarry  (Eugène) 247 

Jbanton  (Gabriel) 486 

JÈZB(A.) 491 

JàzB  (Gaston) 491 

Jhbrinq  (H.  db) 427 


—  573  — 


JoLiGLBRG  (Bugône) 29$ 

JOLY  (Henri) 32,  422 

JOUFPRBT  (E.) 407 

Karâcsonyi  (J.) 254 

K4RL0- Vbrks 74 

Karmor  (lann) 290 

Kbim  (Albert) 290 

Kbnayo 501 

Kbrnac  (Eliaae  db) 503 

Kbrshasp  (P.) 354 

KOBNiOBR  (Albert  Michael) 170 

KOSTTLBFF  (Nicolas) 389 

Krbbs  (D'  Bngelbert) 50 

La  Brâtb  (Jean  db) 299 

La  Brutbrb  (!d»«  Ghbron  db).  502 

Lacazb-Duthibrs  (Gérard  db)  .  418 

Laghèyrb  (Frédéric) 228 

Lagombb  (le  colonel  E.  db) 31 

Lagour  (Paul) 298 

Lacroix  (N  .] 131 

La  FutB  (Marguerite  Allottb 

db) 123 

La    Garandbrib   (Paul    Paybn 

DE) ; 113 

La  Grassbrib  (Raoul  DB) 53 

Laloy  (le  D'  L.) 326 

La  Mazblibrb  (le  W*  db) 260 

Lahbbrt  (E'Jouardj 497 

La  Montaqnb  (Robert  Hayard 

db) 50'i 

Lanb  (William  Cooudqb) 413 

Lang  (Andrew) 532 

Lanqlois  (  Henri  G.) 494 

Lanson  (G.) 229,  317 

Lapparbnt  (A.  DB) 358,510 

Lapponi  (le  D'  Joseph) 307 

L'Arbonnoisb  (Jules  db) 344 

Lassbrrb  (Henri) 427 

La  Tour  (Imbart  db) 459 

L  AUN  A  Y  (l'abbé  Louis) 59 

Laurbnt  (H.) 407 

La  Vbrgnb  db  Trbssan  (ie  lieu- 
tenant DB) 131 

Lavissb  (E.) 246 

Lavrand  (le  D'  h.) ...  306 

Lawlbr  (John) 71 

Lbbesoub  (H.) 407 

Lbbby  (André) 339 

Lb  Brbton  (André) 231 

Lbglbrg  (Edouard) 110 

Lbglbrgq  (le  R.  P.  Dom  H). .  ^ .  449 

Lbclbrcq  (Jules) 115 

Lb  Dantbc  (le  D'  Félix) 307 

Lbdbrbr  (Bêla) 234 

Lbdos  (Eugène-Gabriel) 240 

Lbbnbr  (G.  DB) 32 

LBPBBYRB  (G.) 488 

Lbfubyrb  (Léon) 36 

Lbfort  (Alfred)  527 

Lbp  RANG  Aïs  (Armand) 112 

Lbo  A  ( \i .  ) 428 

L60BR  (Louis) 416 

LéOJLiSB  (l'abbé) 506 

Lborano  (Maxence) 289 

Lb  Joindrb  (le  général) 150 


LbmaItrb  (Henri) 337 

Lb  MaisiT  (Gilles) 337 

Lbnôtrb  (G.) 248 

LBONIDAS  DB  TaRBNTB 537 

Lbpin  (M) 201 

Lbprbyost  (Gabriel) 120 

LbR0Y(A.) 506,507 

Lbroy  (le  P.  Hippoly te) 204 

Lbroy  (L.-Modeste) 323 

Lbroy  (Maxime) 25 

Lb  RoY-ViLLARS  (Ch.) 506,  507 

Lbsgœur  (L.) 511 

Lbsbsnb 359 

LbSPAONOL  (G.) 214 

Lbv AILLANT  (Maurice) li9 

Lias  (Jeanne  DB) 50i 

LiCHTBNBBROBR  (André) 16 

LlNSBNMAYBR  (D'  A.) 336 

LoiSBL  (Julien). . . , 458 

LOLiÂB  (Frédéric) 160 

LONLAY  (Dick  DB) 142 

LoNONON  (Auguste) 452 

LÔPBZ  Y  Martinbz  (Pedro  Maria).  386 

LORT  DB  SÈRiQNAN  (le  comte  DB).  68 

LoRTHiOY  (rabbô) 507 

LOTI  (  Pierre) 18 

LoviOT  (Louis) 159 

LOYOLA  (saint  Ignagb  db) 106 

MagCay  (Winsor) 10 

Maël  (Pierre) 6 

Magaud  (l'abbé  P.) 101 

Maibr  (Friedrich) 206 

Mairby  (A) 216 

Malassagnb  (Pabbé  P.-L.) 447 

Manobnot  (l'abbé  E.) 152,  209 

M arbo  (Camille) 295 

Marcbl  (Henry) i55 

Margbl  (Pierre) 412 

Makghal  (Paul) 455 

Marib  (le  D»  A.) 391 

Martrin-Donos  (i'abbé  J.  db).  .  507 

Maryan  (M.) 499 

Maryllis  (Paul) 171 

Masgart  (Jean) 536 

Massis  (Henri) 386 

Mauprat  (H.) 125 

Maurbr  (Théodore) 113 

M AURiN  (Georges) 517 

Maurr AS  (Charles) 525 

Mauzbns  (Frédéric) 505 

Mazbrollb  (Fernand) 417 

Mazoybr  (rabbé  Ph.) 106 

Mbrlin  (Roger) 31 

Mbulbnabrb  (O.  db) 427 

Mbybr  (le  capitaine  Maurice) . .  152 

MËziBRBS(A.) :,.    54,  142 

Mikbs  (Clément) 257 

MiLLiBN  (Achille) 330 

MiNQBS  (Dr.  P.  Parthenius) 49 

Mistral  (Frédéric) 352 

MoDBSTOv  (Basile) 439 

MoBLLBR  (Charles) 65 

Molinibr  (Auguste) 166 

MOLLAT  (G.). 60 

MoMMSBN  (Théodore) 485 

MONiBR  (E.) 403 

MONIBZ  (R.) 487 


-  574  - 


UoNSABRé  (le  R.  p.  J.-M.-L.)' .  *  100 

MONTBSSUS  DR  BaLLORB  (F.  DB).  512 

MORANYILLB  (H.) 66 

MORBAU 359 

MoRBL  (Jean) 122 

MouoiN  (le  oapilaine) 2t8 

Moult  (Alfred) m 

MouQUBT  (Jules) 537 

MouTiN  (le  D»  L.) 308 

MUN  (le  comte  Albert  db) 253 

MuRBT  (Maurice) 57 

Mtrpa  (Er?y  db) 507 

Nbssblroob  (le  comte  db) 348 

Nbssblrodb  (le comte  A.  db)..  348 

Nbwman  (J.  U.) 221 

Nicolas  (A.-L.-M.) 355,  356 

NigolaV  (Fernand) 142 

NibwbnOlowski  (G.- 11.) 327 

Nisard  (Dé&iré) 54 

NOGÉ  (F.  DB) 503 

Ntpbls  (E.) 416 

Ollivibr  (Emile) 340,  i93 

Ollonb  (le  capitaiue  d') 259 

Orpbuil  (le  comte  Bouille  d').  13 
Orléans  BT  Braoangb  (le  prince 

Louis  D'j 218 

ORMONDR  [Paul  FOURNIBR] 429 

OSTLBR  (D'  Heinech). 50 

Palmgrbn  (Valfrid) 313 

ParOOIRB  (le  R.  p.  J  .) 243 

Parisbt  (E.) 220 

Parlibr  (J .) 212 

Pastbris  (Emiliano) 200 

Patoux  (rabbé) 24 

Paulbsgo  (le  D'  N.-G.) 307,  388 

Paulhan  (Fr.) 395 

Pavlofp  db  Tannbnbbrg  (M™« 

DB) .• 121 

PATBNDBLAGARANDBRIB(Paul).  113 

PÈDOTA  (le  général) 149 

PblAbz  (Antolin  Lôpez) 155 

Pbllat  (Solange) 52 

Pbnavairb  (J.-G.) 330 

PéRAULT  (L.) 149 

PÂRiONr  (Maurice  db) 215 

PBBR0r(P.  Louis) 106 

Pbslouan  (Ch.-Lucas  db) 409 

Fbssaud  (J.) 263 

Pbtit  (Maxime) 134 

Pbtit-Dutaillis  (Gh.) 488 

PbtrUGGI  (R.) 26,  225 

Pbyrb  (Roger) 416 

PiAT  (Clodius) 397 

Picard  (Emile) 406 

PiCHOT  (le  P.) 481 

PiDOUX  (André) 422 

PijPBR  (F.) 222 

PiMON  (René) 135 

PlONCHON  (J.j 408 

PiRRO  (André) 40 

PiSANr(Paul) • 62 

PiTTAR  (Joseph) 423 

PiTTBURS  (M'»'  M.-A.  DB) 105 

Planbix  (le  chanoine) 70 


PoiRiBR  (Auguste) 160 

PoLACK  (Léon) 21 

Polain  (Louis) ; 166 

POURRAT  (P.) 321 

Prat  (le  p.  F.) 207 

Prévôt  (le  R.  P.  André) .......  108 

PRINS  (Adolph) 29 

Prod'homub  (J.-G.) 36 

Prudhomm B  (Sully) 390 

QuiNTON  (Louis) 538 

Radiciotti  (prof.  Giuseppe) —  45 

Rahir  (Edouard) 357 

Rapaics  (R.) 254 

Rastoul  (Amand) 127 

Ravbn  (J.  J.) 43 

Rbbours  (le  P.  J.-B.) 46 

Rbbvbs  (Jesse  S .  ) 129 

Kbgismansbt  (Charles) 292 

Rbinstadlbr  (Seb.) 3S5 

RmsBT  (le  vicomte  DB) 451 

Rbllno  (Jos.) 507 

Rbnard  (le  colonel) 151 

Rbsclauzb  db  Bbrmon 14 

Hbtmond  (Marcel) 414 

Rbtnaud  (P.-Stanislas).. ;...'...  236 

RIBOT  (Th.) 390 

Ricard  (François) 5 

RiCHBR  (Julien) 507,  508 

RiCHBR(leD'  Paul; 418 

Rigqubbourg  (Jean) 1 1G 

RlBMANN  (Hugo) 43 

RiBUX  (Lionel  dbs) 114,  124 

RiouFOL  (Maxime) 249 

ROBBRT  (Ferdinand  dbs) 415 

ROGH AY  (J.    DB) 361 

RoD(Edouard) 352 

Romain  (le  capitaine) 149 

ROMAN(J.) 522 

ROMUNDT  (Heinrich) 457 

ROSBNTHAL  (Gabriolle) 414 

RosBNTUAL  (Léon) 414 

ROUARD  DB  Gard  (E.) 130 

ROUILLA  d*Orpbuil  (le  comte)..  13 
RouQUBROL  (le  lieutenant-colo 

nel  Gabriel.) 145 

RouQUETTB  (Pabbé  J .  ) 264 

Roux  (Emile) 215 

RozAN  (Charles) 172 

RuDOLPH  (Jules) 325 

RuSKiN  (John) 410 

RussiBR  (Henri) 135 

Sabatibr  (Camille) 389 

Sagh  (Auguste) 216 

Saint-Loup  (Stanislas  db) 503 

Saint-Martin  (Vivien  db) 212 

Sakolski  (A.  m.) 33 

Salbillbs  (R.) 221 

Sales  (Pierre) 293 

Samaran  (Ch.) 6() 

Saulnïbr  (A.) 507 

Sautai  (le  capitaine  Maurice)..  144 

Schbfrr  (Christian) 128 

SCHMITT(M.) 527 

ScuMOLLBR  (Gustav) 21 

Schnbbbbrqbr  (A.-R.) 123 


—  575  — 


ScHNBiDBR  (René) 416 

SCHBADBR   (F.) 211,  212,  213 

ScHURÈ  (Edouard) 58 

Sbbillot  (Paul) 329 

SiCHBLLBS   (HERAULT  DB) 350 

Sbllb  (le  D' A.-E.) 309 

Sbmbria  (P.  Giovanni) 509 

SbraO  (Mathilde) 11 

SéRiQNAN  (le  comte  db  Lort  db).  68 

Sbrrano  (P.  L.) 35 

Sbrs  (le. baron  db) 519 

Sbrs  (le  baron  Henri  db) 519 

Sbrtillangbs  ( A.-D.) 223,  396 

SiCARD  (Fabbô  M.) 419 

SiowALT(Gh.) 513 

SiMART  (Gorges) 406 

SocKBBL  (l'abbé  A.) 507 

SOMMi  PiCBNARDi  (le  bailli  F. 

Guj) 235 

SORB  (le  capitaine) 327,  526 

SoRifiou  (Marie  db) 114 

SouBiBS  (Albert) 45 

SouRiAO  (Paul) 514 

SouYiONT  (le  comte  db) 450 

Spbncbr  (Herbert) 400 

Strowski  (Fortunat) 398 

Stubbs  (William) 488 

Sturdza  (Alexandre  A.  G.) 528 

SucHiBR  (Hermann) 312 

SuBUR  (Albert) 460 

ScjNOL  (H.  P.  D.  Gregorio  M*)...  35 

SWARTS  (Fréd.) 404 

Tannbnbbrq  (M»*  DB  Pavlopf- 

DB) 121 

Tapabblli  d'Azbouo  (le  P.) •  •  •  •  481 

Tausin  (Henri) 454 

Tbincby  (Jean) 503 

Tbrraob  (le  baron  Marc  db  Vil- 

UBRS  DU) 354 

Tbrrassb  (l'abbé) 98 

Thàodorb-Vibbrt  ,Paui) 126 

Thevbnim  (Léon) 294 

Thillibr  (Joseph) 247 

THiRiBT(le  P.  Gh.-M.) 204 

Thomas  db  Cblano 517 

Thooris  (le  D'  a.) 388 

TiSNÈ  (Pierre). 120 


TissoT  (Camille) 403 

TiVîBR  (H.) 424 

TomTit 9 

Tournés  (le  lieutenant  René). .  145 
Trrssan  (le  lieutenant  db  la 

Vbrqnbdb) 131 

Trojblli  (A.) 508 

Tronghin  (Henry) 303 

Trousseau  (le  D'  A.) 309 

Truchis  db  Varbnnbs  (le  vi- 
comte Albéric  DB) 261 

Ulmbs  (Renée-Tony) 295| 

UZURBAU  (F.) 74 

Valdor  (Jean  du) 23 

Valbntin  (Garoline) 42 

Valfons  (le  marquis  db) 517 

Valmy-'Bayssb  (J.) 118 

Valois  (Noël) 450.  520 

Varbnnbs  (le  vicomte  Albéric 

DB  Truchis  db) 261 

Varignt  (Henri  db) 400 

Vasson  (Michel) 115 

Vaux  (Jean  Barbbt  db) 102 

Vaux  (le  baron  Garra  db) 399 

Vbrnb  (Glaude) 215 

Vbbola  (Paul) 117 

Vidal  (le  capitaine  de  vaisseau 

Léon) 431 

ViBNNBT  (Gharles) 538 

Vilain  (L.) 506 

ViLLiBRS  DU  Tbrragb  (Le  baron 

Marc  DB) 354 

ViMAR  (A.) 7 

ViBGILB 160 

ViRY(le  D'  H.) 310 

VoRAGiNB  (Jacques  db) 420 

Waxwbilbr  (Emile) 27 

Wbiss  (Albert-Maria) 61 

WiCART  (D') 304,305 

Wibland  (D»  Franz) 47 

Wilda  (Johannes) 219 

Wodon  (L .  ) 224 

Wyzbwa  (Téodor  db) 414,  632 

YORKB  (Gurtls) 500 


—  576  — 


TABLE  DE  LA  CHRONIQUE 


Nécrologie  :  Acsâdy  (Ignace),  78.  — 

AMBROSOLI  'Solone),  462.  — ASGOLI 

(Graziadio  Isaia),  268 Bba.unb 

(François- BéQiffne- Henri)»  173.  — 
Bbntzon  (Th.)  M"o  Marie-Thérèse 
BlangJ,  270.  —  Bbrthblot  (Pierre- 
Eugène-Marcelin),  362.  —  Birè 
(Edmond),  364.  —  Brunbtibrb 
Ferdinand),  77.  —  Budin  (le  D^ 
Pierre),  174.  —  BuaNOUP  (Emile- 
Louis),  172,  270.  --  Busnagh  (Wil- 
liam-Bertrand), 269.  —  Cardugci 
(Giodué),  363.  —  Gàyaonis  (le  car- 
dinal), 269.  —  Cbriani  (Mgr  Anto- 
nio), 367.  —  Clbrgub  (Léon)  [le  R. 
P»  Marie- Antoine],  270.  —  Clbrkb 
(Agnès  Mary),  175.  — CoLONNA(Fer- 
ainando),  462.  —  Corlibd  (le  D' 
Auguste),  365.  -  DuvAL  (le  D'  Ma- 
thias-Marie),  365.  —  Galbzowski 
(le  D'  Xavier),  365.  —  Glasson 
(Ernest- Désiré),  267.  —  Gdiratjd 
(Paul), 366.  — Hbgbdûs(  Alexandre), 
78.  —  Ubnry  (Victor),  266.  -  HuYS- 
MANS  (Joris-Karl),  538.  —  Lair 
(Jules),  539.  —  LAusséDAT  (le  colo- 
nel Aimé),  366.  —  Lbmotnb  (Ca- 
mille-André), 367.  —  MOISSAN 
(Henri-P.-M.),  268.  —  Monsabrb 
[le  R.  P.  Jacques-Marie- Louis),  265. 
,—  PiBKOSiNSKi  (François),  175.  — 
^  POBÈDONOTSBV  ( Constantin- Petro- 
vitch),  367.  —  PoiRiBR  (D'  Paul), 
540.  —  Stoffbl  (Eugène-Georges- 
Henri-Céleste),  461.  —  Thburibt 
(André),  460.  —  Tôth  (Bêla),  462. 
—  Veuillot  (Pierre),  461.  —  Wo- 
SINSKY  (Maurice),  367.  —  Zighy  (le 
comte  Eugène),  78. 

Lectures  faites  à  TAcadémie  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  81, 
179,274,  371,  465,  542. 

Lectures    faites  à    TAcadémie  des 


sciences  morales  et  politiques.  Si, 
179,  274,  372,  466,  543. 

Concours  .et  Prix,  180,  372. 

Congrès,  274. 

Index,  466. 

Mélanges  :  Les  Papyrus  grecs  d'E- 
gypte, 543.  —  La  Spéléologie  au 
xx*siècle,466.— Folk-lore,543.— Les 
Archives  de  Tbistoire  religieuse  de 
la  France,  275.  —  Rétif  de  la  Bre- 
tonne, 543.  —  Les  Bibliothèques  du 
moyen  âge,  372.  —  Bibliothèques 
de  troupe,  81.  —  Annuaire  pontiQ- 
cal  catholique  1907,  181.  —  Paris- 
Hachette  1907,  275. 

Nouvelles  :  Paris,  82, 181, 276, 372, 467. 

—  Alsace,  376,  547.  —  Anjou,  84, 
183,  278,  376,   470.  —  Artois,  279. 

—  Beauvaisis,  279.  —  Berry,  544.  — 
Bourgogne,  280,  544.  —  Bresse,  470. 

—  BreUgne,  8s  280.  —  Cambrésis, 
281 .  —  Champagne,  85.  —  Dauphiné, 
281  ,.377, 470,  545.  —  Franche-Comté, 
86, 184,281,377,471,545.  -Gascogne, 
473.—  G  6  y  en  ne,  473 .  —  Ile-de-France , 
i86.  —  Languedoc,  186,  283,  377.  — 
Limousin,  378.  —  Lorraine,  88.  — 
Maine,  283.  —  Nivernais,  283,  378. 

—  Normandie,  89,  284,  378, 473,  546. 

—  Périgord,  546.  —  Picardie,  187. 

—  Poitou,  89, 187,  379.  —  Provence, 

379.  —  Vendôraols,  284.  —  Alsace- 
Lorraine,  89,   473.  —  Allemagne, 

380,  473,  547.  —  Belgique,  284,  380, 
475,  547.  —  Hongrie,  188.  -  Italie, 
189,  285,  380,  476,  548.  -  Pologne, 
189,  381.  —  Suède,  90.  —  Suisse, 
286,  381.  —  Chine,  381.  —  Perse,  548. 
Brésil,  477.  —  Etats-Unis,  90,  286, 
382,  477,  548.  —  Mexique,  382. 

Publications  nonvelles  91,  189,  287, 
382,  478,  548. 


ERRATA 

Page  297,  ligne  23,  au  lieu  de  :  Mamaffe,  lise%  :  Marneffe. 
Page  364,  ligne  21,  au  lieu  de  :  Muratore,  lises  :  Muratori. 
Page  371,  ligue  35,  au  lieu  de  :  Jonckler,  lisez  :  Gauckler. 
Ibid.      ,  ligne  38,  au  lieu  de  :  Booth,  lises  :  Barth. 
Page  450,  ligne  28,  au  lieu  de  :  1316,  Uses  :  1516. 


Le  Gérant  :  CHAPOIS. 


Imprimerie  polyglotte  Fr.  Sl]llo^,  Rennes. 


COMITÉ    DE    RÉDACTION 

MBI.  le  biron  Carra  Dk  Vaux  ;  QiiorrROY  dm  Grandmaison;   K.-0.   Lu>oa;   P.  PlbANi  ; 
MariOB  Srpbt. 

S€Of'éiair€  de  la  rédaetion  :  M.  E.-A.  Cbapuis. 

Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la 
rédaction. 

Les  communications  relatives  à  Tadministration  doivent  être  adressées  au  Gérant. 


PKIX    D'ABONISEMEiNT 

Parité    titiétahe  :   France,  15  fr.  par  au;  pays  faisant  partie  de  l'Union   dos  postée, 
16  fr. 

Pariu  technique  :  France,  10  fr.  ;  pays  faisant  partie  de  rUnion  iX^i  poste»,  11  fr» 

Les  deux  Parlies  réuniei  :  France,  20  fr.  ;   pays  fai^^ant  partie- de  l'Uuion  des  poste* 
tSfr. 

Pour  les  autres  pays  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  le  port  eu  huh. 

Le  Polybiblion  paraît  tou»  les  mois.^ 

Une  livraison  prise  séparément  :  littéraire,  1   fr.  50;  -*  technique,  I   fi:^  ;  —  les  deux 
parties  ensemble,  2  fr.  50. 

Les  abonnements  partent  du  1*^  janvier,  et  sont  payables  d'avance  en  iiu  mandat  gur   la 
poste  à  l'ordre  du  Gérant  du  Polyfnhlion. 


COLLECTIONS 

Les  années  1868-1906  sont  en  vente,  et  forment  ChNT-iiLiT  volumus  gr.  iu  8,  du  prix  ce 
7  fr.  50  chacun  pour  la  partie  littéraire  et  de  10  fr.  pour  la  partio  techniuue. 

Une  très  importante  réduction  pout  être  faite  sur  la  vente  d'une  collection  complète, 
nolanimenl  aux  bibliotliAqiiea  et  aux  institutions  françaises  ou  étrangères.  —  Ces  collec- 
tions sont  aujourd'hui  en  tiès  petit  nombre. 


Le  Polybiblion,  Rivim  bibLiogruphique  universelle^  est  ptiMié   sou»  les  juisj/iceù  de  la 

SOCIRTB  BIBI.IOORAPHIQUB. 

La  SociFTÉ  BiBLioouAPHiQUK  se  coiupose  de  membres  titulaires  et  d'associés  corres- 
pondants, dont  le  nombre  est  illimité.  On  fait  partie  de  la  Société  après  avoir  été  admi» 
par  le  Conseil,  sur  la  présentation  de  deux  membres  titulaires  ou  associés. 

Chaque  Sociétaire  paye  une  cotisation  annuelle  de  10  francs. 

Tout  Sociétaire  peut  se  libérer  de  la  cotisation  annuelle  en  faisant  un  \er.semeut  de 
150  francs. 

Le  titre  de  membre  titulaire  est  acquis  à  tout  Sociétaire  qui,  en  outre,  Aiil  à  la 
Société  un  apport  de  100  francs  au  moins. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être  adressées  au  Secrétaire  de  la  Sociét«i,  5,  rut  de 
Saint-Simon  (boulevard  Saint-Germain),  Paris  (7*). 


RUE   DE    SAINT-SIMON,  5,    PARIS    (7«) 


Foudée  en  1866  par  M.  le  marquis  de  Beaucourt 
et  aujourd'hui  dirigée  par  M.  Paul  Allard 

Paraiiiiant  tous  les  trois  mois  (en  JMiivier,  avril,  juillet  et  octobre)  par  livraisons  d'environ 
350  pngts,  et  formant  à  la  fin  de  l'année  deitx  volumes  grand  in^  de  700  pages. 

Prix  db  i/A bonnement  annuel  : 

Paris  et  Départements,  «O  kr.  —  Étranger,  ••  kr. 


SOMMAIRE  DE  LA  LIVRAISON  DU  !•'  AVRIL  1907 

A.  d^Alès  :  La  gueslion  baptismale  au  temps  de  saint  Cyprien. 

Gaétan  Guiilot  :  Léoj^old  ^'"  et  sa  Cour  (1081-1084),  d*après  la  correspon- 
dance diplomatique  du  marquis  de  Sébeville,  envoyé  français  à  la  Cour  . . 
de  Vienne. 

De  Marlcourt  et  A.  Driard  :  Une  Abbaye  de  tilles  au  xviii*  siècle.  Gomer- 

foiitaine.  1 

Henry  du  Bourg  :  Reli^^ieux  et  Mouasl6re  persécutés  au  xyiu^  siècle.  i 

P.  Bliard  :  La  Guerre  aux  émigrés.  Un  Épisode  de  la  jeunesse  du  P.  Loriquet.  i 

A.  Auzoux  :  Liuois  à  Alijésiras  (juillet  1801).  ] 

Mklvngks  :  J.  Viard  :  La  Fiscalité  pontificale  en  France  au  xiv®  siècle.  —  j 

Léon  Maître  :  Une  Coalition  religieuse  en  1792  chez  les  Bretons.  ; 

F.  Gabrol  :  Courrier  anglais.  j 

E.-G.  Ledos  :  Chronique. 

» 
HtvuK    DKb    Rkcukils    PERIODIQUES.   —   Albert    Isnard  :   Français.  —  'i 

E.-G.  Ledos  .  Allemands.  —  G.  Callcviraert  :  belges.  < 

Bulletin  BiBLioauAPHiguK.  —  L  Histoire  générale;  II.  Antiquité.  Origines 

chrétiennes  ;  IlL  Moyen  Age  ;  IV.  Renaissance.  Réforme;  V.  Dix-septième  .1 

et  dix-huiliéme  siècles;  VI.   dévolution  ;  VIL  Temps  modernes  ;  VIII.  ( 

Iréugraphie.  Monographies  locales.  « 

Table  des  matièhes  du  Tome  LXXXt.  i 


Iinprinerie  polyjfltiite  Fr.  Simon,   ilennes.