Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
r
BPSH-k'l
Sarbatti Collège l.i&cars
THE QUARTERLY JOURNAL
OF ECONOMICS
POLYBIBLION
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
PARTIE LITTÉRAIRE
•■VXlftliB atmtm. — T«nB BOIXANTS-CMQUltHB
PARIS {7*)
AUX BUREAUX DU PO L,TBIB LI O M
t>, KUI DE BA.INT-S1U0N, 8
T*' .
A4. > //^
<• \
POLYBIBLION
1
i
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
Janvier i907. T. CIX. 1.
i' V
// BP^V^^-^
■y>
V
RENNES
IMPHIMERIB POLYGLOTTE FRANCIS SIMON
I _
^t^^^Y
POLYBIBLION
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAISSANT TOUS L. SS MOIS
PARTIE LITTÉRAIRE
DEUXIÈME SÉRIE— TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.- CIX- DE LA COLLECTION
PREHIÈIIB l<IWSAIilOIV. — JANWIEB
PAÏUS (7^)
A.UX bureaux: du polysiblion
5, AUB DB SAINT-SIMON, 5
(Bouievard Sainl-Oermain)
LONDRES
BuRNs et Oatbs, 28, Orchard Street.
FRIBOnRO laf BBUaAU
B. Hrrdrr.
VIENNE
dnLOLD et C**, Stefansplatz.
BRUXELLES
:iété belge de librairie (Oscar Sghrpkns A O")
iô, rue Treurenberjç.
ROME
DKSGLéB, Lkpkbvrr et Gi«, éditeurs pontificaux,
piazza Qrazioli (palazzo Doria).
MADRID
JOSK RUIZ y G* (LiBRBRiA GUTBNBBRO),
13, plaza Santa Âna.
MONTREAL
Alphonse Lkglairk, directeur de la Retfue
canadienne, 290, rue de l' Université.
BUGHAREST. BUDAPEST. GOPENHAGUC. CHRISTIANIA, STOCKHOLM,
SAINT-PÉTEBSBODRa, VARSOVIE
burkaux dk postb
1907
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DE JANVIER 1907
I. — DERNIÈRES PUBLICATIONS ILLUSTRÉES, par Visbnot (p. 5-10).
H. — ROMANS, CONTES ET NOUVELLES, par M. C. Arnaud (p. 10-20).
III. — ÉCONOMIE POLITIQUE ET SOCIALE, par M. J. Rambaud (p. 20-33).
IV. — OUVRAGES SUR LA MUSIQUE, par M. O. M. B. (p. 33-46).
V.- COMPTES RENDUS.
Théologie. — P. Wieland : Mensa und Confessio (p. 47). — J. Berthier : L*Étude de la
Somme théologique de saint Thomas d'Aquin (p. 47).
fielenees et. Atrtm. — C. Babdmkër et O. F. von Hertuno : Beitrage zur Geschichte
der Philosophie des Mittelalters : S. Uahn : Thomas Bradwardinus und seine Lehre
vou der menschlichen Willensfreiheit (p. 49). — Partbbnius Minobs : Ist Duns Scotus
Indeterminist ? (p. 49). — E. KRhBS : Meister Dietrich (Theodoricus Teutonicus de
Vriberg), seine Leben, seine Werke, seine Wissenschaft (p. 50). — H. Ostlkr : Die
Psychologie des Hugo von St. Viktor, ein Beitrag zur Geschichte der Psychologie in der
Frùhschoîastik (p. 50). — A. Binet : Les Révélations de l'écritare (p. 51). — S. Pi-llat :
L'Education aidée par la graphologie (p. 52).
Littérature. — R. DE la GRASSbRiB : Études de linguistique et de psychologie. De la
Catégorie du genre (p. 53). — A. iMkzièrbs : Pensées choisies de Désiré Nisard (1806>
1888) (p. 54). — J. Barbey d'Aurevilly : Deuxième Mémorandum (1838) et quelques
pages de 1864 (p. 54). — A. Bossert : Les Grands Ecrivains français. Calvin {p. 55). —
L. Brédip : Du Caractère intellectuel et moral de J.-J. Rousseau, 'étudié dans sa vie et
dans ses écrits (p. 56). — M. Muret : La Littérature italienne d'aujourd'hui (p. 57).
Histoire. — E. Schuré : Sanctuaires d'Orient. É^rypte. Grèce. Palestine (p. 58). — L. Lau-
iCAY : Histoire de l'Eglise gauloise depuis les origines jusqu'à la conquête franque (511)
(p. 59). — C. Samaran et G. Mollat : La Fiscalité pontincale en France au ziv* siècle
(période d'Avignon et Grand Schisme d'Occident) (p. 60). — H. Dkniflb : Luther und
Lutherlum in der ersten Entwickelung, Quellenmassig dargestellt (p. 61). — A. -M. Weiss :
Luther psychologie als Schtlssel zur Luiherlegeode (p. 61). — P. Pisani : Répertoire bio-
graphique de l'Episcopat constitutionnel (1791-1802) (p. 62). — L'Épiscopat français
depuis le Concordai jusqu'à la Séparation (1802-1905) (p. 64). — C. Mœller : Histoire
du moyen âge, depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la fin de l'époque franque
(476-9J0 après J.-C). Dernière Partie. Les Carolingiens (p. 65). — H. Moranvillb :
Inventaire de l'orfèvrerie et des joyaux de Louis !•' duc d'Anjou (p. 66). — V^e de Bri-
MONT : Le xvie Siècle et les Guerres de la Réforme en Beiry (p. 67). — C*» dk Lort db
Sérignan : Un Duc et pair au service de la Révolution. Le Duc de Lauzun (général
Biron), 1791-1792. Correspondance intime (p. 68). — Durand- Auzias : L'Epoque de la
Terreur à Koquemaure (Grard) (p. 69). — Planbix : L'Église et l'État, leur séparation en
France (p. 70). — T. Hœjer : Studier i Vadstens Klosters och birgittinordens historia
indtill midlen af 1400talet (p. 70). — J. Lawler : Book auctions in England in the seven-
teenth century (1676-1700) (p. 71).
VI. — BULLETIN. — V. Giraud : Pensées chrétiennes et morales de Bossuet (p. 73). — F. dï
Céez : La Vie bien comprise, notes d'une femme du monde (p. 73). — Un ancien X. :
Le Bridge moderne (p. 74). — Karlo-Vbrks : Elementa fotographa optiko (p. 74). —
F. UzuRBAU : Andegaviana (3«, 4» et 5' séries) (p. 74). — O. G. C. PhRtYRA : La Inqui-
sicién de Mexico (p. 76).
VII. — CHRONIQUE. — Nécrologie : MM. Brunetière, Zichy, Acsâdy, HegedUs, etc. — Lec-
tures faites à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — Lectures faites à l'Académit
des sciences morales et politiques. — Bibliothèques de troupe. — Nouvelles : Paris. —
France. — Alsace. — Suède. — Etats-Unis. — Publications nouvelles.
POLTBIBLION M
EVUE BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
DERMÉRES PUBLICATIONS ILLUSTRÉES
ux ïndti tt au Népal, par le docteur Kurt Boick ; trad. par Fràdïou Ricard. Paris,
achslte, 1906. io-â de tii.£58 p., illustri pnr l'Huteur. Broché, 15 fr.; ralié, EO h.
- 2. Lt Forban noir, par Piuni Ma£l. Paris, Htehette, 1907. ia-8 da £9& p.,
rec 60 griT. par Vagel. Brocbé, 3 h.; cartonné, 6 fr. — 3. Vademoisetle Otulu,
a H. Dt Charliio. Purii, Hache tte< 1 BOT, in-S de 300 p., avec 60 gr*T. par Ed.
ler. BrcKhé, 3 fr.; cartocné, S fr. — 4. MademoùtUe VAmiralt, par U»* m
Dvn. Paris, Hachette, 1907, gr. io-S ds £45 p., avec 34 grav. par Totani. Brocha, '
Tr. 60; cartonné, S Tr. ~ 5. le fioy de Marina Bouillabitf par A. Vimar. Paria,
lurens, i. d, (1906), in-8 de 92 p., avec 4 planches hors leite et de nombr. grav.
ins le texte par l'auteur. Broché, è fr. 50 ; relié, 3 fr. 50. — 6. L'Bnfanet labo-
eute. André U mtunier. par G. Frupo:it. Paris, Laurens, s. d. (1906), in-8 de
!4 p.. avec 4 planches en cooleurs et de nombr. grav. dODi le texte. Broché,
Xt. 50 ; relié, 3 fr. 50. — 7. Pauvre Petit Frédy ! par M»' Chirlott» CBiBRiwi-
BDin. Parla, Hachette, 1907, in-lSde!71 p., avec 5i Tigoelles par Dutriae(BiMio-
\igut ro>e). Broché, 2 Tr. !S; curt., Ir. dnriea, 3 tr. 50..— 8. Le Réjoui, par C.
Arjdiom. Paris, Hachette, 1907, ia-lS de 264 p., avec 30 vignettea par Totani
miiolhéqut rose). Broché, 2 rr. £5 ; cart., tr. doréea, 3 fr. 50. — 9. Singes tl
ngtriea. Histoire anecdolique da singes, par HtxM Codpin. Paris, Vuibert at Nony,
)07, in-8 de tiii-Z19 p., orné de 53 grav. Broché, 2 fr.; cari., 3 fr. 50. — 10. Les
<criations botanique» [ce qu'on voit dans les fleurs), par Banni Coopiir. Paris,
uibert et Noaf , 1907, in-S de i-162 p., avec 387 illuatrations. BKiché, l fr.; cart.,
fr. 50. — 11. Les Bons Jeudis, par Tou Tti. Paris, Vuiberl et Noot, s. d. (1907),
-8 de viu-m p., illuBlri de nombr. grav. Broch«. Z fr. ; cart., 3 fr. — 12. Petit
ammy itemue. Paria, Hachette, s. d. (1907), graod album oblong, illustrations de
'usoii Uac Cay. Cartonné, 5 fr. — 13. La Poupée modèle. Journal des petites
lies. 42< année. Paris, 14, tue Drouot, 1906, gr. ln-8 de 292 p., avec nombr.
■av. el plancbei. Paris, 7 fr.; Seine, 8 fr. -, province, 9 Fr.; Union postais, 11 fr.
;ncore quelques livres d'itrenoes attivés trop Urd A. nos bureaux
ir ôtre analysés le molB dernier. Hais comme ils ne conviennent
i uniquement à cet usage — il s'en faut — nous les siernalerons
:ore très utilement à nos lecteurs.
. — C'est avec un très vif intérêt que nous avions lu dans le Tour du
nde, en 1905, la relation des quatre voyages exécutés au cours des
dernières années du xix* siècle par le Dr. E. Boeck dans les diffé-
tes parties de rBindoustan et jusque dans le pays encore si mal
inu du Népal ; sous la forme nouvelle qu'elle vient de revêtir, cette
ition n'a rien perdu de son attrait ni de son charme. Elle est en effet
[âgée de toutes ces broulIUes et de ces mille incidents qui n'ont (n'en
ilaise à la plupart des voyageurs) nulle valeur d'aucun genre ;
U une véritable promenade à travers les parties insulaire, péninsu-
V et continentale de l'Inde, depuis Ceylan jusqu'au Népal, en passant
les villes du pays que leur population, leurs monuments ou leur
>ortanee politique rendent le plus remarquables. Il est possible, en
m
• • ■ ,
ry '■
i.
^y
W :
•' ?
.,•'1»''
J.-
t*r-<
?l"
t5'
F»r
— 6 —
lisant le substantiel exposé du Dr. Boeck, de relever bien des faits inté-
ressants, dont Tensemble constitue un tableau d'ensemble, non pas de
la géographie, mais des mœurs et coutumes des populations les plus
importantes de Tlnde ; et c'est surtout pour ses pages sur le Népal
que Touvrage de M. Boeck mérite de retenir l'attention. Combien sont-
ils, en effet, les explorateurs qui ont visité ce mystérieux pays? Bien
peu, en vérité, et moins nombreux encore sont ceux qui en ont vrai-
ment exploré un coin. M. Boeck n'a pas été plus heureux que ses pré-
décesseurs : il n'y a passé que quatre semaines et seulement (selon sa
propre expression) dans c une demi- liberté »; il y a fait cependant de
très intéressantes observations et sa trop courte excursion dans les
montagnes du Eoukani surtout semble lui avoir inspiré « Tardent désir
de retourner un jour » auNi^pal. Souhaitons que le Dr. Boeck réalise ce
projet, car la géographie en bénéficiera et nous y gagnerons sans doute
un nouveau volume aussi instructif et aussi bien illustré qxx^AuxIndeê
el ou Népal.
2. — Le nouveau roman de M. Pierre Maei est l'histoire mouvementée,
dramatique, de la poursuite du Forban noir par la c Némésis », qui
porte à son bord la famille de M. Héoault, riche négociant français tué
et dépouillé par une association de malfaiteurs internationaux. Ceux-ci
opèrent sur mer, et, au moyen d'une organisation hardie et iogénieuse,
ils ont pu échapper pendant longtemps à la justice. C'est grâce à la
persévérance tenace de M^« Hénault, mère de la victime, que le Forban
noir reçoit enfin son châtiment mérité ; mais, avant d'atteindre ce
résultat, la courageuse femme et l'équipage de la a Némésis » passent
par les situations les plus périlleuses et les plus tragiques, dont le
récit captivera les jeunes imaginations avides de merveilleux. Ajoutons
qu'une note morale et religieuse anime le récit.
3. — Mademoiselle Olulu est la fille d'un grand chef Indien qu'un
officier de la marine royale, le marquis de Eergoven, a rencontrée
abandonnée dans les forêts du Brésil. Il la ramène en Europe, où la
petite sauvage poursuit son éducation, d'abord dans le manoir de son
père adoptif, puis à Saint-Cyr, où elle accompagne Anne-Marie de Eer-
goven. Le récit se passe en plein dix-septième siècle et la nature indé-
pendante d'Olulu est mal à Taise dans le cadre cérémonieux et solennel
de la fondation royale. Du reste, jolie et attachante, mais volontaire et
fière, la jeune Indienne excite, dans son passage à travers le monde, des
jalousies et des inimitiés qui finissent par la pousser à un coup de tôte
regrettable. Elle s'enfuit du manoir de Eergoven, où cependant elle a
rencontré, à côté de certaines souffrances, des affections véritables ; et,
après mille aventures, arrive à Saint-Cyr, d'où M°*« de Maintenon, fort
scandalisée de son équipée, la fait reconduire chez son père adoptif.
C'est là que nous la retrouvons heureuse et aimée, les manœuvres hostiles
4>' •'.-h
— 7 —
, u -
r . '■ ;
1 \ I '
ayanl échoué. Olulu, dans une atmosphère toute cordiale et affec-
tueuse, laissera se développer librement les dons de générosité et de
dèYOuément de sa nature élevée et droite. Les aventures plaisantes et
dramatiques de Théroîne du récit ne manqueront pas d'intéresser les
jeunes lecteurs.
i. — Éliane de Trémor, enfant g&tée et volontaire, prend volontiers
le titre de MademoiseUe VAmirale^ dont Tont gratifiée les braves marins
qui adorent son père ; mais avec certaines qualités de sincérité et de
franchise, la fîlle de Tamiral de Trémor est surtout remarquable par
son orgueil, sa vanité, son caractère violent ei dominateur. Pour l*aider
à diriger dans la bonne voie cette nature difficile, Tamiral, devenu
veuf, fait appel au dévouement d'une charmante fille, Anne-Marie Le
Ck>la!c, qu'il épouse en secondes noces, et dont le caractère ferme et
doux, raisonnable et calme, en impose à riu<1omptable Éliane. Mais si
sa jeune belle- mère lui inspire une véritable estime, Éliane se refuse de
Taimer ; ses préventions disparaissent seulement après la naissance de
sa demi-sœur Germaine, dont le charme inconscient abat le mur de
froideur et de fierté que le mauvais vouloir d'Ëliane avait élevé entre
les deux femmes. Écrit avec aisance^ d'un style alerte, dans un excel-
lent esprit, ce volume est rempli de notions justes ; les extravagances
de Cléop&tre, la mulâtresse qui a été la nourrice d'Éliane, y mettent
une note de gaieté.
5. — M. Vimar est l'auteur d'un fort gracieux livre intitulé : Le Boy
de Mariuê Bouillabès. Un particulier illustré d'un tel nom est nécessai-
rement Marseillais : il Test en plein, selon la formule connue. Si toutes
ses histoires et confidences ne sont pas la vérité môme, nous n'y irons
pas voir, croyez-le bien. Mais elles sont gaies et amusantes au possible
— et c'est l'essentiel pour les enfants à qui ce volume s'adresse. Donc,
Marius Boqillabès possède un éléphant qui s'appelle Jingo et qu'il
dresse tout jeune à remplir des emplois variés : c'est un domestique
point banal, comme bien vous le pensez. Mais Jingo a des défauts, des
vices même. Il fume les cigares de son maître, il boit ses liqueurs, etc.,
tout comme certains valets recrutés dans l'espèce humaine. Il est
cause, finalement, de la rupture d'un mariage qui allait faire sinon le
bonheur, du moins la fortune de Marius. Aussi ce vicieux pachyderme
finit-il très mal : il devint l'un des ornements du Jardin zoologique de
Marseille... L*illustration de ce peu soporifique volume est très spiri-
tuelle et très soignée ; on peut dire que si le texte est comique, les
gravures le sont plus encore.
6. — Gomme M. Vimar, M. G. Fraipontest à la fois écrivain et artiste.
Mais André le meunier a une portée tout autre que le Boy de Marius
Bouillabés, Cest un livre excellent à divers points de vue et dont la
portée morale est indiscutable. L'auteur nous montre un enfant trouvé
t ■ ■•.
:w
<l
t *t\
■j:^
V ',
» «'il
• • ,'nt
:JH,
I u
••i'^
♦!
^>û
1
— 8 —
qui, non content de marcher droit dans la vie, B*efforce, les mauvais
jours venus, de rendre à ceux qui l'ont recueilli le bien qu*il en a reçu.
A regard de sa mère adoptive surtout, qui a beaucoup à se plaindre de
son mari devenu alcoolique, il est parfait. Cependant, il n'arriverait
certainement pas au but qu'il s'est proposé si un accident providentiel
ne lui faisait retrouver un oncle riche qui le dote d'un moulin magni-
fique auprès duquel celui où il a été élevé ne compte guère. Et tout le
monde est heureux, y compris le vieux meunier, qui s'est assagi et ne
boit plus. M, Fraipont a parsemé ce très simple récit de peintures de
mœurs bourguignonnes fort intéressantes et aussi de détails sur le
métier de meunier que les gens des villes ignorent absolument et
que nombre de « ruraux » ne connaissent guère mieux. Les gravures
sont charmantes.
7. — Pauvre Petit Frédy 1 nous oflFre un récit un peu triste, mais qui « finit
bien. > « Dans la vie, observe l'auteur, il est loin d'en être ainsi, et ce
n'est pas en ce monde que les méchants sont punis et les bons récom-
pensés. > 11 n'est pas mauVais que les petits lecteurs de la Bibliothèque
rose trouvent sous la gaie couverture de leurs volumes préférés des
leçons de patience, d'endurance et de courage, comme leur en donne
le pauvre Frédy, qui, dans le < Pensionnat rationnel » de M«« Pince-
gourde, traverse de dures épreuves physiques et morales. Heureuse*
ment pour l'enfant, il est retiré à temps de chez cette institutrice où
< le Manuel des vertus civiques » remplace bien insuffisamment les
douces croyances dont l'a bercé sa mère; un bon curé le recueille
d'abord, puis il retrouve dans un intérieur de famille modeste et labo-
rieuse les leçons de travail, de bonté et de probité, qui feront du
« pauvre petit Frédy » un honnête homme.
8. — Henri de Garel, dit le Réjoui, est un petit garçon idéal : bon^
gai, travailleur, courageux, et, de plus, pas un enfant prodige, pédant
ni ennuyeux. C'est dire que ses aventures ne peuvent qu'intéresser et
amuser les petits lecteurs et que son exemple ne saurait leur être que
profitable. Le livre est écrit avec entrain, clarté, dans un style simple
et limpide, et, détail à noter, tous les sentiments y sont élevés et la
note religieuse, bien que discrète, y est nettement accentuée. Parmi
les nombreux volumes de la Bibliothèque rose, si chère aux petits
enfants, celui-ci mérite une place d'honneur.
9. ^ M. Henri Coupin est un maître en matière de science vulga-
risée ; il n'a pas son pareil pour savoir la rendre aimable, car il aime
son sujet. Voici son volume : Singes et singeries^ histoire anecdotique des
singes. On voit tout de suite que l'instruction et l'amusement forment
le tond de ce nouvel' ouvrage, « d'une documentation rigoureusement
exacte, > assure l'auteur. « J'ai rassemblé, dit-il, pour le grand public,
tout ce qui est susceptible de l'intéresser sur les mœurs des singes»
I
— 9 —
Chacun pourra ainsi se faire une opinion sur le degré dUntelligence
de ces animaux. • . On peut dire que, s'ils ont beaucoup de « malice, »
par contre, leurs idées sont assez courtes. Au moral comme au
physique, il ne faut guère voir en eux que des caricatures de
rhomipe; la lueur d'intelligence qui les anime, quand ils sont
jeunes, 6*éteint assez vite. Toujours fort « amusants », ils possèdent,
à défaut d'une intelligence continue, un fond très affectueux et
ne demandent qu'à être aimés; je ne. doute pas que mes jeunes
lecteurs goûtent, aux récits de leurs faits et gestes, liutant de plaisir
que s'il s'agissait de personnages d'un roman d'aventures quel-
conques. » Hâtons-nous de confirmer la bonne opinion que l'auteur a
de son œuvre, et de lui prédire, sans être grand prophète, le succès
complet que méritent des pages si vivantes ; l'illustration, d'ailleurs,
y aidera.
10. — Après les bètes, les plantes. Le même M. Henri Goupin nous
offre des Récréations botaniques (ce qu'on voit dans- les fleurs). Pour les
présenter à nos lecteurs, nous n'avons qu'à extraire de la Préface les
lignes suivantes : « Ce livre est un guide pratique pour l'étude des
fleurs, et nous avons choisi, dans ce but, cent types de plantes, très
communes partout, afin qu'il soit toujours aisé de se les procurer. Il
doit être lu comme il a été fait, c'est-à-dire en ayant en mains la fieur
à étudier. De cette façon, la descriptioo devient très claire et fait aper-
cevoir nombre de détails qui, sans un tel guide, eussent pu échapper
à l'observateur. . . Nous inspirant des nouvelles et heureuses tendances
pédagogiques sur lesquelles repose, d'ailleurs, le plan tout entier de
notreJivre, forgé en vue d'en faire un outil de travaux pratiques, nous
avons jugé nécessaire de laisser une large part à l'initiative de chacun...
Les jeunes gens et les jeunes filles recueilleront dkns cet ouvrage
nombre de faits intéressants sur les fleurs et ne les aimeront que
davantage et mieux. > Notons pour finir que l'impression de ce volume
a été exécutée sur papier permettant aux amateurs de colorier les
gravures. Les éditeurs ont eu là, vraiment, une excellente idée.
il. — Les Bons Jeudis : tel est le titre de l'un des livres les plus
curieux de l'écrivain qui signe Tom Tit. L'auteur a consacré une
partie importante de ce nouveau volume aux Travaux manuels faciles
à exécuter sans outils, et n'exigeant, comme matières premières, que
dés objets sans valeur : cartes à jouer hors d'usage, vieux bouchons,
boites d'allumettes vides, noyaux de cerise, plumes, bobines, etc. Puis
viennent les Devinettes et Casse-tête^ ayant pour but d'exercer la saga-
cité et la patience des jeunes amateurs. Nous passons ensuite aux
Tours d^escamotage pouvant être faits sans aucun matériel spécial.
Enfin l'ouvrage se termine par quelques Exhibitions amusantes ; des
accessoires très simples permettent de les organiser, et voilà les élé-
n^
— 10 -
ments d^uae charade, d'un divertissement pour les réunions d*amis.
Ce joli livre, abondamment et pratiquement illustré, se recommande
aux familles et aux patronages, dont il fera la joie.
12. — La librairie Hachette a publié, à Toccasion des étrennes de
1907, un album de 28 plaochea représentant chacune six scènes, soit
au loial 168 scènes invraisemblablement comiques. Nous regrettons de
n'avoir pu le signaler plus t6t à nos lecteurs qui, dans tous les cas,
pourront se le procurer Tan proc&ain, car lète enfants en riront à perdre
haleine. Le Petit Sammy éta^nue à tout propos, et, sauf deux' fois en sa
vie de gamin, toujours hor^ de propos. « Il n*a jamais pu s'en empo-
cher > et même c n'a jamais su comment cela arrivait. » Aussi cette
infirmité trop retentissante cause-t-elle à tout le monde des préjudices
et à ses parents de sérieux ennuis. Quant à lui, il recueille souvent
des horions. C'est à croire qu'en venant au monde une fée malfaisante
Ta affligé de cet éternuement dont les effets rappellent parfois ceux
d'une bombe. Les images en couleurs sont jolies et bien amusantes,
en vérité 1
13. — Le mois dernier nous avons été heureux de faire reloge du
Journal des demoiselles ; parlons à présent de la Poupée modèle, qui
parait sous la môme direct ion.Gette a Revue des petites filles » ne laisse
rien à désirer ; elle noui^ parait même être en progrès et les gravures
sont plus nombreuses en 1906 que dans les années précédentes. Et puis
la variété est réelle. D'abord des nouvelles ou des comédies charmantes,
au nombre de quinze. Inutile d-en donner les titres ; il suffit de dire
qu'elles sont signées de M»» Mary Floran, Marga Léo, de Harcoât,
H. Bezançon, Marthe E^pilly, M. du Rocher, Aigueperse, etc. Notons
ensuite des Tableaux parlants ayant pour sujets (avec explications
ultérieures) le.mar.tyre de saint Etienne, Perrault et ses contes, le lion
de Florence, Yercingétorix, les ballons,* les croisades : c'est de l'his-
toire facilement compréhensible pour les jeunesintelligences. N'oublions
pas non plus les devinettes, les petites causeries, les poésies, des
notions d'économie domestique et des conseils pratiques. Enfin on
trouve naturellement dans ce joli et très attachant périodique enfantin
de nombreuses explications de travaux relatifs à la poupée et aux
planches annexes : de ces planches, variées, brillantes, utiles à titres
divers, il n'y en a pas moins de cinquante et une, si nous avons bien
compté. Quant à l'ensemble, nous ne nous lasserons jamais de le répé-
ter, il est très franchement chrétien. Visbnot.
ROMANS, CONTES ET NOUVELLES
KovANS psYGHOLOQiQUBs. — 1 . Après Ic pardoti^ par Mathildb Sbrao ; trad. de Tita-
lien par Hbrbllb. Paris, Calmaon-Lévy, s. d. (1906), io-8 <ltî 397 p., 3 fr. 50. —
2. Cher Infidèle^ par Edqy. l^aris, Plon-Nourrit, s. d. (190(5), in-16 de 322 p.,
— 11 —
3 fr. 50. — 3. Pilleurs d'amour^ par Lucibn Donbl. Paris, Perrin, 1906, io-lG de
259 p., 3 fr. 50. — 4. (^e Sacrifice^ par Maxime Formont. Paris, Lemerre, 1906,
i&-18 de 303 p., 3 fr. 50. — 5. Meurtrissure, par Gaston ob Bussy. Paris, Dujarric,
1906, io-16 de 198 p., 2 fr. 50. — 6, Le Devoir d'un fils, par Matuildb Alanic.
Paris, Pioo-Noarrit, s. d. (1906), iQ-16 de 307 p , 3 fr. 50.
Romans db mobors. -^ 1. Le Prestige» scènes de la vie politique^ parle comte Rouillé
o'Orfbuil. Paris, Librairie des Saint-Pères, 4906, in-t8 de 319 p., 3 fr. 50. — 8.
Mariage modem*', par Rbsclauzb db Bbrmon. Paris, Pion- Nourrit, s. d. (1906),
io*16 de 285 p., 3 fr. 50. ~ 9. Cœurs inutiles^ par Andr^ Gbrmain. Paris, Pion-
Nourrit, s. d., ia-16 de 247 p., 3 fr. 50. — 10. Petits et gros Bourgeois, par J.
Bsqdirol. Paris, Stock, 1907, in-18 de 374 p.^ 3 fr. 50. «- 11. Les Derniers Jours
de nos égliseSy par Jban Fronoal. Paris, Scbulz, 1906, in-12 de 300 p., 3 fr. 50. —
12. Grichemidi, par Pibrrb Billaud. Paris, Lemerre, 1906, in-18de 258 p., 3 fr. 50.
Roman pantaisistb. — 13. Histoires de l'autre monde. Le Crime du fantôme, par
Hbnri Rbliag. Paris, Perrin, 1907, io-16 de 285 p., 3 fr. 50.
Roman historiqub. — 14. Gorri le forban, par André Licutbnbbrgbr. Paris, Calmann-
LéTy, 1906, in-18 de 390 p., 3 fr. 50.
Roman a THisB. — 15. Les Désenchantées^ roman des harems turcs contemporains,
par Pibrrb Loti. Paris, Calmaon-Lévy, 1906, iu-18 de 435 p., avec 1 grav., 3 fr. 50.
P. S. — 16. Paysages romanesques, par Hbnrt Bordbaux. Paris, Plon-Nourrit, 1906,
iD-18 de 358 p., 3 fr. 50.
Romans psychologiques. — 1. — Après le pardon, DoDna Maria
Guasco fut UQ peu plus malheureuse et 6e vit condamnée à « revenir à
son vomissement, » c'esl-à-dire à Marco, un amant qu'elle n^aimait plus.
Son mari avait fait cet efiorl de lui rouvrir le foyer qu^elle avait aban-
donné trois ans auparavant; elle-même, lassée et même rassasiée,
ava|t essayé sincèrement d'accepter le pardon, de revenir à son devoir,
de se reclasser dans son monde. Son monde Ty avait aidée, feignant
dMgnorer, d'oublier. Son amant lui-même, lassé comme elle, rassasié
comme elle, s^était marié. Tout était remis en ordre, mais àreziérieur
seulement. Au dedans, lésâmes restaient désorganisées incurablement.
Le mari ne se pardonnait pas d^avoir pardonné ; la femme se sentait
écrasée par Thumilialion ; Tamaut n^arrivait pas à aimer ses nouveaux
devoirs; Guasco écumait de rage, Maria pleurait, Marco b&illait. Si bien
qu*unjour, M^^ria fuyant Guasco, revint à Marco, fuyant sa jeune femme.
Et ils se reprirent sans amour, sans illusion, condamnés à finir leur
vie, liés Tun à Tautre, tels deux compagnons de bagne. — On le voit,
le thème ou roman est saisissant, l'exécution en est un peu brutale et
violente. Cette psychologie italienne surprend nos habitudes de gour-
mets délicats ; et c*est du gros vin de Chianti.
2. — Mais il est naturel, tandis que le Cher Infidèle semble mêlé de
parfums artificiels, d'ailleurs exquis. C'est Thistoire d'une jeune femme
très intelligente, très fine, qui aime un bellâtre quelconque, médiocre
d'esprit et de cœur, et qui la trompe avec les premières venues. Quand
elle constate ces infidélités elle se jure de ne pas les pardonner ; mais
elle les pardonne. Celle-là revient à bon vomissement, comme l'héroïne
d^Après le pardon, mais elle n^a pas de nausée. Elle a un estomac
d'autruphe. . . ou de dinde !
— 12 —
3. — Pilleurê d'amour est Thistoire lamentable de deux villageoises,
la mère et la fille, victimes Tudc et Tautre d'un sot mariage. Elles se
sont laissé prendre aux belles paroles d'un citadin qui les a aban-
données. . . « La scène se passe dans un lieu champêtre, mats agréable *
comme on disait du temps de Molière. Le récit est un peu lent et long,
comme si Fauteur avait pris plaisir à écrire et avait voulu faire durer
le plaisir de lire. La morale en est d'ailleurs excellente, puisqu'elle se
résume dans la vieille maxime : € Il faut se marier dans son monde. »
4. — C'est pour n'avoir pas voulu sortir de son monde que meurt
Théroïne de Sacrifice. Celui qu'elle aime, est trop haut pour elle; c'est
un prince ! Elle se contentera « de regarder d'en bas les hauteurs inter-
dites », sans s'éloigner pourtant, vivant pour Lui, auprès de Lui,
épousant même un des serviteurs de la maison pour rester près de Lui.
Et c'est à cause de Lui qu'elle périt, victime de son dévouement, et
peut-être de ses illusions, frappée par son mari jaloux, qu'excite un
lago corse !.. Il y a un peu de mélodrame dans celte histoire senti-
mentale, comme il y en a dans toutes celles que j'ai déjà lues du môme
auteur.
5. — La plaquette intitulée : Meurtrissure contient six nouvelles,
qui annoncent un débutant âgé d'au moins quinze ou seize ans. L'or-
thographe et l'accent ne sont déjà plus d'un enfant, s'ils ne sont pas
encore d'un honmie. La première nous raconte l'aventure d'un Mon-
sieur qui s'est fait aimer de deux sœurs et qui, ne sachant à laquelle
des deux il doit offrir son coaur et sa main, va méditer au bord de la
mer sur son malheureux son, entend « le vent qui lui jetait ces deux
noms comme la source de tourments infinis, b s'affole, se sent « emporté
par la nature démontée, ne lui parlant que de ces deux êtres, » et se
jette « dans le gouffre qui l'attirait ! » Les « deux êtres > en restèrent
meurtries un bon bout de temps. — La seconde nouvelle nous raconte
la vengeanc^ d'une femme mariée qui a découvert que son amant la
trompe et la vole avec sa propre femme de chambre. — La troisième. . .
je la passe sous silence, ainsi que les suivantes ; c'est un traitement
de faveur.
6. — Le Devoir d'un fils est-il de restituer la fortune mal acquise par
son père ? Parfaitement, répond Gilbert. Et il restitue la fortune de son
père. U fait plus : il refuse d'accepter la fortune de sa tante. Il fait
encore plus : il refuse d'épouser l'héritière de sa tante. Or, la fortune de
sa tante n'était pas mal acquise, et l'héritière de sa tante est charmante,
et il l'aime 1 Mais comment le lui dire, sans se faire accuser de vils
calculs ? Et il est aimé d'elle I Mais comment pourra-t-il l'apprendre
d'une enfant aussi pudique? Heureusement M, Audibon veille! M.
Audibon est une espèce de Providence terrestre, un bon vieillard qui
aime les fleurs et les hommes, et qui trouve son bonheur dans le bon-
— la-
beur d'auLrui, un altruiste par égoisme 1 Âb ! le bon Audibou I II a
besoin de voir tiilberl el Charlotte heureux ; il les coavoque, chez lui,
l'un et l'autre, mais séparément, dans deux pièces continues, d'où l'un
peut entendre l'autre et l'autre l'un. Et ce que l'un et l'autre entendent,
TOUS le devinez, c'est qu'il aime, c'est qu'elle aime, c'est qu'il est le
plus déaiDléresBé des amour«uz, c'est qu'elle est la plus généreuse des
héritières, el donc qu'ils peuvent el qu'ils doivent s'épouser 1 Et c'est
ce qu'il fallait démontrer, el c'est ce qui est démontré avec beaucoup
d'adresse.
Rouans db uceubs. — 7. — Il parait jjue la fonction de député garde
encore du Prestige. Pour obtenir cette fonction et ce prestige, M. Buclos
avait trahi tout son passé et renié toutes ses opinions ; pour ne pas les
perdre, il avait subi les pires cbanlages, livré sa fortune et son hon-
neur; il va livrer sa fille I M"* Buclos était déjà fiancée à un brave
jeune homme, le nommé Dalbrac, un avocat plein de mérites, quoique
' clérical. Comment le député blocard avait-il consenti à de pareilles
fiançailles ? C'est ce que l'auteur explique longuement, et ce que vous
comprendrez vite si vous voulez bien admetA« qu'un homme « capable
de tout t par faiblesse, peut aussi être capable d'une bonne action : cela
dépend de la volonté qui, ce jour-là, régit la sienne. QuitQd Buclos se
laissait gouverner par sa fille, c'était un brave homme ; mais quand il
retombait sous l'influence de son comité électoral ou du D' DuBiel,
c'était le dernier des lâches. Or le D^ Duffiel lui ayant dit : t Je veux
votre fille DU votre place! » il avait choisi de garder sa place et de
donner sa fille. Le momenl était d'ailleurs favorable : sa fille avait été
abandonnée par Dalbrac. Pourquoi 4 Comment ? Par suite des
maocBuvres du U' DuCfiel, qui, éla&t le dernier, non, l'avant-demier
des lâches, n'avait pas reculé devant la plus infâme des calomnies. Il
avait fait savoir k M'°' Dalbrac, mère, que feue M'°° Buclos, la mère de
MU» Marguerite, avait été folle'! M"" Dalbrac, qui dominait son fila (pour
des raisons exposées à ta page 69) l'avail obligé à rompre les fiançailles,
jusqu'au jour où elle les avait renouées elle-même, ayant appris que
les renseignements données par Duffiel éLaient faux et constituaient un
faux. La preuve du faux, M. Dalbrac la tient entre ses mains, il va s'en
servir pour confondre Dufflel el libérer son futur beau-pêre ! Mais non !
Celui-ci ne veut pas, il ne peut plus être libéré! Car, lui aussi, il est
coupable d'un f^ux qu'il a commis pour obliger Duffiel et que Duffiel
va dénoncer au.parque^.à m^oins que Dalbrac ue renonce à sa ven-
geance et à sa fiancée! El Dalbrac est obligé de se sacrifier! El Margue-
rite meurt du sacrifice ! Et Buclos en vil ! Il est toujours député, et il
a ■ le Prestige 1 • — Dans quelle mesure celle satire est une histoire,
ll'Qe m'appartient pas de le dire ; mais j'ai le droit d'en coaseiller la
'leCllire à tous les élecleurs de mon pays. Ils y retrouveront quelques'
'f ■
l' '
— 14 —
figures de eonnaissances, et pourront profiter de l'occasion pour méditer
utilement sur le devoir électoral. Que si, eu outre, ils rencontrent
quelque page 69 moins bien venue qu'ils ne le voudraient, ils seront
indulgents. Le jeune Aristophane qui a écrit le Prestige n'est pas
encore un artiste très sûr. Qu'importe, sUl a voulu faire une bonne
action plutôt qu'une œuvre d'art! N'épluchez pas de trop près les phrases
de ceux qui veulent vous servir ; les éplucheui*8 de phrases en politique,
sont destinés à être des épluchés.
8. — Voici ce qu'est un Mariage moderne : Une petite oie blanche
(il en reste encore), qui a refusé d'épouser un voisin, plein dequaliiés»
mais dépourvu de chic, s'éprend d'un chauffeur ; et comme il se trouve
que ce chauffeur est de son monde, elle devient sa femme. Elle devient
sa femme et sa victime ; il la trompe, il la ruine, il la désole. Mais,
comme il est très moderne, il se suicide, et donc il la délivre et lui
permet de se rabattre sur le voisin, lequel^ manquant de modernité et
de rancune, consent à la consoler. — On sait de quelles qualités ont '
témoigné les précédents ouvrages de l'auteur : continuité du récit^
limpidité de la langue, sens très délicat des convenances, etc., etc. :
on les retrouve toutes dans celui-«i.
9. — Cœurs iniUiles est un début; « l'amour et la beauté enveloppaient
son front obstiné de leurs irrésistibles tresses déroulées. » Dès son
deuxième ouvrage l'auteur ne se permettra plus d'aussi jolies choses.
Il choisira aussi des sujets un peu moins subtils et d'une « objectivité »
moins rare que celui de sa première nouvelle. Intitulée : Fin du mirage.
Il y est question de deux âmes, qui s'aiment ardemment, à l'exclusion
de leur corps respectif; ce sont deux flammes quij en se confondant,
s'exacerbent et s'épurent, — s'épurent au point que l'une d'elles se
détache complètement de son propre corps, et s'en détache au point
que ce pauvre corps, abandonné à lui-même, < fait des bêtises. » Et
c'est le corps de Madame à qui arrive cet accident, plusieurs fois renou-
velé d'ailleurs. Toutefois les mains dudit corps restent indemnes: «Mes
mains, je vous ai gardé mes mahis, dit-ello à l'ami épufé et éthéré ; un
Jour il voulait les prendre (iZ, c'est Tautre, celui qui n'est pas épuré), je
l'ai frappé ! » L'épuré en reste ébahi ; il se retire « d'un pas de fantôme i,
en disant : « La vie est bien drôle 1 » — Mai» son histoire ne l'est pas
assez. — Celle de Une Vlclime^ ■ qui suit, est triste aussi, mais plus
attachante. C'est celle d'une institutrice laïque, qui se croit libre
d'admirer Jeanne d'Arc et d'aller à la messe, mais à qui Monsieur
l'inspecteur rappelle rudement son devoir ; certes il respecte profondé-
ment la liberté de conscience, mais il ne peut tolérer qu'une fonction-
naire de la République entretienne par ses leçons et par ses exemples
l'esprit de superstition et de réaction ; elle doit choisir entre la répara-
tion et la destitution. — Quelle réparatiooi Monsieur l'inspecteur? —
/
n*
VVî*
^^5:
- 15 -
L'abstention de toute manifestation religieuse et antirépublicaine ! —
La pauvre enfaot dut choisir Tabstention, pour ne pas mourir de faim.
Elle faillit mourir de honte. Cette histoire manque-t-elle aussi d' « objec-
tivité »? Vous le savez.
10. — Quel dommage que Peiii% ei gros Bourgeois soit écrit en style
coquecigrue ! Sans doute feu Alphonse Allais nous a laissé de petits chefs-
d'œuvre dans ce genre, mais, précisément, ils étaient petits et courts,
f5 ou 20 ligues à peine; et Tœuvre de M. Esquirol a 374 pages, petit
texte ! C'est trop, surtout pour le sujet, qui eut la biographie d'un imbé-
cile, né d'un clerc de notaire, éduqué par une mère acariâtre, déniaisé
par des professionnelles, trompé par sa femme et tué par l'alcoolisme ;
vous voyez d'ici de quels aimables détails doivent être remplies ces
longues pages. Si maintenant j'ajoute : Quel dommage que ce livre, si
mal écrit, soit consacré à un sujet si peu intéressant ! vous allez me
demander où est le dommage •et pour qui? Il n'est pas seulement pour
le lecteur ; il est aussi pour Tauteur, dont le talent parvient à se mon-
trer à travers l'erreur de son système ^'écriture et de son « réalisme
laidiste. » U y fait preuve d'une acuité de vision et, çà et là, d'un relief
dans le t rendu » qui font espérer des œuvres meilleures pour le jour
où il aura changé d' « esthétique. »
il. — Les Derniers Jours de nos églises ont pour sous-titre : t Roman
d'histoire vraie. > Et pour vous donner tout de suite la mesure de la
vérité contenue dans cette • histoire », sachez qu'on y voit un curé qui
va avouer au confessionnal de son grand vicaire un crime qu'il n'a pas
commis, pour s'attirer, par le mérite de l'aveu, la considération de son
supérieur! Ce même curé se défroque et annon<ie l'intention de se
marier parce qu'il désapprouve les procédés d'administration de son
évéque. Et sans doute il est c vrai » qu'il y aura toujours des défroqués
parmi nous I Mais il y aura aussi des « écrivains > sans orthographe et
des raisonneurs sans logique ni bon sens. Et il est vrai que l'auteur
de ce livre est un de ces c pauvres ».
12. — L'auteur de Griehemidi et des trois autres nouvelles qui suivent
dans ce même volume est un « cruelliste ironique », comme on disait
il y a quelques années. C'est avec une apparente impassibilité et avec
des détails d'un réalisme drôle qu'il nous raconte la courte et doulou-
reuse vie du pauvre petit berger Griehemidi, < loué à l'année pour vingt
firancs et deux paires de sabots » ; les persécutions que Lolo doit sup-
porter de la part de ses camarades, mais qu'il rend à son véitérable
papa, M. du Boulay-Morin ; c'est lui, M. du Bouiay, qui fait les versions
de Lolo et qui copie cent fois c Je suis un cancre I » etc., etc. Retenez
le nom de l'auteur : lî. Pierre Billaud.
Romans fantaisistbs. — 13. — Il n'y en a qu'un. Le Critne du fan^
tôms, et encore pourrait-il être classé sous une autre rubrique, celle des
•tr.- ■; ':t'
'"-X:
r«
I ' .'
^-1%
»
M
•S
■ ' ■> 1
V'-
■M
t ■
i"i
•I
^ 16 -
Romans physiologiques ou médicaux, puisque les héros en sont des
malades et que leurs aventures pourraient être réelles. Le château -de
la Rochepertuis est hanté depuis sept cents ans, par une Dame Blanche;
le duc de la Rochepertuis, le dernier et triste héritier de la race, conte
l'histoire du fantôme à sa fiancée, une juive qu'il épouse pour redorer
le hlason ; Fun et l'autre la trouvent hien bonne ! Or voici que la nuit
qui suit leur arrivée au château, la dame reparait ; les domestiques
Tont vue se promener sur les créneaux, M"« Brunswick la voit se
dresser à son chevet, menaçante. Elle attribue Tapparition à un rêve,
et, le jour venu, ne s*en inquiète plus. Son fiancé, moins confiant et
craignant quelque mauvaise farce, peut-étre un attentat, fait verrouiller
les portes et place un garde dans l'antichambre. Vaines précautions !
La nuit qui précède le mariage, M"« Brunswick est tuée dans son lit,
d'un coup de poignard porté en pleine poitrine par le fantôme ; le garde
i'a vu disparaître par la porte I La justice informe et ne trouve rien.
Six mois après, le fantôme reparaît ; le duc ayant donné Tordre à ses
gens de tirer dessus, sans ménagement, on tire ; le fantôme s'écroule ;
on accourt, on le débarrasse de ses voiles, et que voit-on ? Le duc lui-
même, la tète fracassée d'une balle. — C'était un somnambule et c'était
lui, qui, par un phénomène d'inconscience bien connu des spécialistes,
avait joué le rôle et commis le Crime du fantôme. — Cette longue
nouvelle, bien racontée, est suivie de deux autres, la Possédée et le Vam-
pire^ dans lesquels le caractère morbide des personnages s'aperçoit
avant le dénouement.
Romans historiques. — 14. — Il n'y en a qu'un aussi, ot il est de
M. André Lichtenberger, dont je n'ai jamais pu louer les efi'orts autant
que nous l'aurions voulu, lui et moi. Cette fois, je m'incline, je me
soumets, je me rends, je capitule, je mets bas les armes! Gorri le For-
ban est un roman réussi et intéressant. N'étaient quelques a ficelles »
et procédés conventionnels, ce serait « une œuvre ! ». Et n'étaient
quelques détails inconvenants et lourdement appuyés^ où se reconnaît
Tancienne manière de l'auteur, on pourrait en permettre la lecture à
nos filles. — La scène se passe sous Louis XY, pendant la guerre de
Sept ans. Gorri, qui « avait étudié pour être prêtre », était devenu cor-
saire, le plus hardi, le plus redouté des corsaires basques. Ses exploits
ne se coqiptaient plus. Il rentrait en Biscaye pour se reposer de ses
dernières courses, à côté de sa mère, qu'il adorait, et pour épouser Tunna,
â laquelle, à son dernier départ, il avait donné £on cœur. Or il retrouve
Yunna fiancée â un autre et dans des conditions qui apaisent ses pre-
mières fureurs et qui excitent même sa générosité. Cet autre fait déjà
pleurer sa fiancée ; il s'est laissé a prendre aux lacs » d'une comédienne,
en villégiature dans ces parages. Gorri, qui n'entend pas que celle qu'il
aima soit malheureuse, prend uu moyen énergique pour mettre fin aux
y
■• ♦.*■ ^ ^ •■ ""fit,
— 17 —
manigances de la comédienne : il renlève, elle et sa suite, sur sa goé-
lette, et repart pour d*aiitres aventures, sans s'occuper de ses prison-
niers. Mais un jour qu'un officier de la marine royale vient visiter sa
goélette, Tun de ses prisonniers, qui se trouvait être le gouverneur de
Saint-Jean de Luz, le dénonce comme « coupable d'un attentat » sur la
personne d'un serviteur du Roi. Et c'est alors Gorri qui est fait prison-
nier à bord d'une frégate royale, et mis aux fers. Il y reste assez pour
méditer sur ses fins dernières, sentir renaître en sod âme la piété de
son enfance, se repentir de ses fautes et accepter avec résignation la
mort à laquelle ii sait qu'il sera condamné. Mais voici que son cachot
s'ouvre ; on le fait monter sur le pont, au milieu de l'état-major de la
frégate qui tient conseil. La circonstance est grave : six vaisseaux
anglais donnent la chasse au vaisseau français. Continuer à fuir devant
eux, c'est aller se briser sur les hauts fonds du Rosaire ; mettre le cap
au sud, c'est engager le combat un contre six, c'est couler sous la
mitraille, — ce qui n'etfraie d'ailleurs pas ces braves marins de France !
mais dans les deux cas, c'est perdre plus que la vie, à savoir des
dépêches de la plus haute importance, que le ministre attend. — Que.
faire? Un des marins a dit que Gorri avait, l'année d'avant, franchi les
récifs du Rosaire; est-ce vrai? Et Gorri consent-il à recommencer et à
prendre le commandement de la frégate ? Il aura la vie sauve, la croix
de chevalier de Saint- Louis...... a Non! dit-il, qu'on me ramène au
cachot! » Il veut mourir, par peur de retomber daas le péché, et parce
que « l'œil de la courtisane Ta troublé > ; comme dit la Bible, et qu'il a
eu la preuve que son ex-prisonnière ne lui gardait pas raucune. Mais
on arrive à le décider et par des raisons d'ordre ihéologique : si lui est
en état de grâce, l'équipage de la frégate n'y est pas, et il n'a pas le
droit de sauver son âme au préjudice de tant d'autres âmes ! C'est la
comédienne qui a trouvé ce bel argument. Gorri prend donc la barre,
dicte les ordres, fait mettre toutes les voiles au vent, précipite le vais-
seau parmi les récifs, frôle des blocs de granit hauts comme des mon-
tagnes, tourne â bâbord, tourne à tribord, et il passe, il a passé, —
entraînant derrière lui les six vaisseaux anglais qui, l'un après l'autre,
se bribont comme verre contre les écueils et s'engloutissent dans
l'abîme. — Ce n'est pas tout! A peine sorti des parages du Rosaire,
Gorri se trouve en présence d'un vaisseau de ligne anglais, à deux
ponts 'y il n'en fait qu'une bouchée, c'est-â-dire qu'il le prend à l'abor-
dage, massacre, brûle, détruit, et vainqueur des Anglais, de la mer
des rochers, de la tempête, noir de poudre, rouge de sang, étincelant
de carnage et de gloire, il tombe dans les bras de son ex-prisonnière,
qui Tattendl Ce grand vainqueur est vaincu par une femme! Amené à
Paris et à Versailles, reçu par le Roi, devenu le héros des salons, Gorri
montre un front désespéré ; sou péché le bourrelé, et il n'a pas la force
Janvis^ 1907. T. CJX. 2.
«
-18 —
de 8*y arracher. Qui la lui donoera? Une lettre de sa mère, qui le
menace de sa malédiction 1 II Ta à peine lue, qu'il part, il disparaît; sa
maîtresse ne sait pas ce quUl est devenu. £ile va en mourir de chagrin,
lorsqu'elle apprend que Gorri s'est réfugié en Biscaye. Elle accourt et
le retrouve en effet, mais combien changé! Gorri est devenu le vicaire
de son curé. Il baptise, il prêche, il confesse. La malheureuse aban-
donnée se précipite à son confessionnal, elle le supplie, elle Tinveclive»
elle sanglote, elle se tord à ses genoux, et ce n'est pas l'absolution
qu'elle demande I Implacable, l'abbé résisie; et comme la femme insiste,
il la menace de la livrer aux crocs de son chien ! £t c'est elle alors qui
disparait, dans la nuit, sous une pluie diluvienne, « parmi les éclairs
et les tonnerres d, comme on dit à l'Ambigu. — Et il est certain qu'on
pourrait tirer de ce mélodrame quelques belles scènes pour l'Ambigu.
« La lettre de ma mère v y ferait sortir les mouchoirs les plus récalci-
trants, le mien compris, et la scène du conseil, avec le « Qu'on me
raçiène aux fers! » étreindrait toutes les poitrines. J'applaudirais
surtout une scène, moins voyante et moins conventionnelle, celle
où Gorri apprend, en rentrant chez lui et de la bouche de sa mère,
les fiançailles de Yunna ; pour en être discret et contenu, le pathétique
n'en est que plus puissant. Puissant, ai-je dit I C'est une bien grosse
épithèle ; l'auteur voudra bien me la pardonner.
Roman a thèse. — 15. — On ne peut pas dire de M. Pierre Loti :
Cet bomme-là s'aimait, et s'aimait sans rival.
Il a des rivaux dans l'amour qu'il a pour lui-môme, et même des
rivales. Il nous l'a fait savoir bien des fois, mais jamais avec autant d'in-
génuité que dans son dernier roman : Les Désenchantées, Je dois ajouter
tout de suite que j'ai été tenté de prendre rang parmi ces rivaux : le
livre m'a beaucoup intéressé et moins par le sujet que par le talent de
l'auteur, qui a dû triompher de son sujet ou du moins de la manière
dont ce sujet a été conçu. Car, traité directement et pour lui-même,
ce sujet, qui n'est autre que l'émancipation, l'élévation sociale et
morale de la femme musulmane, est intéressant entre tous ; mais il
est devenu ici comme un chapitre des Mémoires de Loti lui-môme.
Trois jeunes musulmanes, éprises de son talent, et a éblouies par son
auréole « (p. 293), s'éprennent peu à peu de sa personne, ce qui ne
laisse pas d'émouvoir l'académicien bientôt sexagénaire ; l'une d'elles
s'en éprend au point qu' « elle s'en fait mourir », comme on dit dans
le monde spécial réservé à ce genre d'aventures. — Eh bien ! il faut
que Loti l'apprenne, si vraiment il ne s'en doute pas : ce genre d'aven-
tures a quelque chose de répugnant et de ridicule à la fois, et c'est ce
« quelque chose » qui pouvait compromettre le succès de son livre.
A vrai dire, l'action en est un peu monotone, malgré ce que le début
fait espérer — ou redouter — . Que va-t-il se passer dans ce harem
— 19 —
uvre devant un étranger, sous la perpétuelle menace du cftne-
'sdJtionnel? Oue va-t-il résulter de ces entrevues renouvelées,
ombre et le mystère, entre cet homme, encore impressionnable,
rois jeunes Orien talée, si impresEionnantes?!! ne se passe rieni
en résulte rien, que de nouvelles eotrevities préparées avec les
précautions, fixées par le même signal — (un mouchoir blanc
ux barreaux d'une fenêtre ou au bord d'uue yole), occupées
mêmes entretiens et les mémea dissertations austères. C'est k
'il s'en dégage un subtil et pénétrant parfont de sensualité et
Lpté, — la parfum spécial au lieu, et à toutes les œuvres de
- et, si deux ou trois fois le voile de ces dames s'entr'ouvre pour
rir... leurs yeux. Les amateurs d'émotions fortes et de
is à faire > seront déçus. Mais les amateurs — ■ sans plus •
I seront que plue ravis qu'avec une si petite matière et d'une
si discutable, l'auleur soit parvenu à se faire lire pendant
■es, entretenant sans doute leur curiosité par l'attente de ce qui
t arriver et n'arrive pas, mais Justifiant leur attention par 1«
ralfde son talent. « Lui seul et c'est assez 1 ■ Car c'est lui qui donne
lur valeur aux meilleures parties de l'œuvre, je veux dire à ces
«râbles « Vues du Bosphore » prises sous tous les auglee possibles
Ltes les beures du jour et de la nuit ; le kaléidoscope le plus
onné n'arriverait pas à donner de telles sensations de beauté
rérité. Ajoutez enfin ta valeur de la thèse, dont tous ces
as et toutes ces aventures ne sont que le prétexte, et à laquelle
as enfin. — Les femmes turques avaient été endormies par je ne
lel enchanteur; elles restaient, depuis des siècles, dans ce
il tranquille, gardées par les traditions et les dogmes. Mais
ue le souille d'Occident a passé sur elles et les a Uésenchantées ;
I sont éveillées, elles f s'éveillent au mal de vivre et de- savoir »
186), elles réclament la même part que leurs sœurs chrétiennes ;
lulenl 4tre les égales de leur mari, du moine dans la mesure
I cesseront d'être leur • chose • pour devenir leurs compagnes,
isociées, etc., etc., etc. Bref, c'est la « question féministe > en
avec tout ce que les mœurs de là-bas y ajoutent de particulière-
Iguel, il faut le dire, de particulièrement légitime. L'auteur a su
inner aussi la sensation de la légitimité de ces revendications
:boix qu'il a su faire de certains détails caractéristiques dans la
ibie de la principale de ses héroïnes, la princesse Djèaane;
ainement, 11 aura ému toutes les sympathies de. ses lecteurs et
B. Halheureueement ces sympathies resteront stériles tant
) sera rien changé aux c dogmes ■ musulmans. En diplomate
et prudent, Loti, qui a été l'hAte du gouvernement ottoman,
id de vouloir toucher à ces dogmes et à ces traditions ; il affirme
l*
l
il.
'ti-
■••^/
■ïtr
'H"
itl
- 20 —
même qu'un cliangement dans la condition des femmes serait con-
forme aux enseignements du Prophète. Il Faffirme ! Mais, par là môme,
il oblige à se souvenir que, dans tous les temps et dans tous les pays,
la condition des femmes a été déterminée par la nature du « Dogme i
et de la Religion. De sorte que son livre, en dépit de ses protestations et
de ses précautions, prend un air de manifeste religieux et pourrait
aboutir à la prédication d'une nouvelle croisade. Ce n*est d'ailleurs pas
nous qui nous en plaindrons. Croisons-nous, mes frères ! contre tous les
oppresseurs de la femme, et contre tous les adversaires de la civili-
sation ! Je demande seulement que Ton commence par les musulmans
de chez nl^us et les Mamelouks de notre Parlement français, —
lesquels sont pires que ceux de Stamboul, si Ton en croit celui de nos
évéques qui demandait récemment a la liberté comme en Turquie! »
Charles Arnaud.
PosT-ScRiPTÛM. — 16. — Bien que les Paysages romanesques de
M. Henry Bordeaux ne relèvent de celte chronique que par le titre (très
spirituellement expliqtié par l'auteur p. m), je me fais un devoir de
les signaler à Tattention de tous ceux qui aiment la délicatesse et
rélévalion dans les sentiments, retendue de l'information, Tacuité de
robservalion, la liberté de la pensée dans rattachement aux traditions,
une langue sûre et ferme, quoique non exempte parfois de subtilité :
tout cela, ils le trouveront dans ces quarante et un petits morceaux
qui nous promènent sur le Rhin, en Montagne, à la Malmaison, à la
Sorbonne, à la Maison de Pasteur, etc., etc. C. A.
ÉCONOMIE POLITIQUE ET SOCIALE
1. Principes d'économie politique, par Gustav Sciimollbr, traduit par LéoN Polack.
g"- partie. T. 111. Paris, Giard et Brisre, i906, in-8 de 615 p., 10 fr. — 2. La
Monnaie^ le crédit el le change^ par Aoo. Arnauwé. 3e éd. Paris, Alcan, 1906,
in-8 de viii-516 p., 8 fr. — 3. Les Antagonismes économiques ; intngue^ catas-
trophe et dénouement du drame social, par Otto Effbrtz. Paris, Giard et Brière,
1906, in-8 de xxvii-566 p., 12 fr. — 4. Le Vrai Féminisme^ par Jean dd Valdor.
Paris, Savaèle, s. d., in-8 de 219 p., 3 fr. — 5. Z^ Socialisme, ce qu'il est, par
Tabbé Patoux. Paris, Savaèle, s. d., in-8 de 215 p., 3 fr. — 6. Les Retraite9
ouvrières^ par Gborgbs Fréville. Paris, Cornély, 1906, in-16 de 93 p., 0 fr. 50. —
7. Les Transformations de la puissance publique. Les Syndicats de fonctionnaires^
par Maxime Leroy. Paris, Giard et Brière, 1907, gr. in-8 de 288 p., 5 fr. — 8. Le
Problème agraire du socialisme. La Viticulture industnelle du midi de la
France^ par Michel Augé-Lahibé. Paris, Giard et Brière, 1907, in-8 de 361 p., 6 fr.
— P. Les Origines naturelles de la propriété^ essai de sociologie comparée, par
R. Petrucci. Bruxelles, Miôch el ïhron, 1905, gr. in-8 cartonné de xvi-246 p., avec
14 grav.,12 fr. — 10. Esquisse d'une sociologie, par Emile Waxweiler. Bruxelles,
Misch el Thron, 1906, gr, in-8 cartonné de 306 p., 12 fr. — 11. Une Expénence
industrielle de rédaction de la journée de travail, par L.-G. FROMO.Tr. Bruxelles,
Misch et Thron, 1906, in-16 cartonné de xx-120 p., avec 25 diagrammes, 10 clichés en
couleurs cl 11 clichés en noir, 3 fr. — 12. La Mesure des capacités intellectuelle
et énergétique, notes d'analyse statistique, pes CuKRLEi Ue.nry. Bruxelles, Misch el
- 21 —
ThroD, 1906, gr. ln-8 cartonné de 77 p., 4 fr. — 13. De V Esprit du gouvernement
démocratique^ par Adolpii Prins. Bruxelles, Misch et Thron, 1906, in -8 cartonné de
ix-294 p., 7 fr. 50. — 14. IJ Année sociologique^ publiée sous la direction de M. Ëmilb
DuRKiiEiM. 9« année. Paris, Âlcao, 1906, in-8 de 62i p., 12 fr. 50. — 15. Un Nouveau
Contrat social y étude de médecine sociale, par le D^" P. Bo^. Paris, Librairie des
Saints-Pères, s. d., in-8 de 231 p., 4 fr. — 16. La Maladie contemporaine. Exa-
men des principaux problèmes sociaux au point de vue positiviste^ par le colonel
E. DR Lacombb. Paris, Alcan, 1906, in-8 de ii-256 p., 3 fr. 60. — 17. Guide social
de Paris^ par Boqbr Mkrun. Paris, Bousseau, 1906, in-18 de 441 p., 3 fr.. 50. —
18. Ce qui manque au commerce belge d'exportation, par G. db Lbener. Bruxelles,
Miscb et Tbron, 1906, in-16 cartonné de vin-294 p., avec 2 diagrammes, 2 fr. 50.^—
19. Les Régies et les concessions communales en Belgique^ par Ernbst Brbks .
Bruxelles, Misch et Thron, 1906, in-8 cartonné de xxvin-556 p., 12 fr. — 20. La
Belgique criminelle^ pur Henri Joly. Paris, Lecoffre, Gabalda, 1907, in-12 de
vii-362 p. 3 fr. 50. — 21. The Finances of American Trade-Unions^ by A. M.
Sakolski. Baltimore, Johns Hopkins Press, 1906, gr. in-8 de 152 p.
i. — Le troisième volume des Principes d'économie politique de
M. Gustave Scbmoller^ que M. Polack vieat de traduire de i^allemaad,
ne nous fait pas changer le jugement que nous avions déjà porté sur
cette œuvre. Cependant M. Schmoller établit une différence entre les
deux parties de son ouvrage. « Dans tout le livre précédent, dit -il, il
s'agissait pour ainsi dire de Tanatomie et de la morphologie' du corps
économique ; nous essaierons dans celui-ci une sorte de physiologie
de ses forces et de ses organes > (p. 5) ; mais^ bien entendu, « Texposé
des phénomènes de circulation est un résultat du point de vue social,
évolutionniste et éthique que nous avons justifié dans la première
partie » (p. 6). ~ Ce tome III comprend : la Circulation, le marché et le
commerce ; la Concurrence économique ; les Poids et mesures, monnaie
et numéraire ; la Valeur et les prix ; le Patrimoine, le capital et le
crédit, la rente du capital et le taux de l'intérêt ; les Organes du crédit
et leur développement moderne. Rien que dans ces titres, il y a bien
des choses que je ne m'explique pas. Gomment une théorie de la
valeur — concept primordial en économie politique — ne vient-elle
qu'au milieu d'un troisième volume? Et puisque le prix n'est qu'une
forme d'évaluation, pourquoi l'étude du prix précède-t-elle l'étude de
l'évaluation, au lieu de la suivre? Pourquoi M. Schmoller parie-t-il de
la « rente d'un capital » (p. 478), alors que les économistes n'accolent
qu'à la terre ce mot « rente o et alors que, pour le capital, ils ont eu
coutume de parler, d'abord de profits, ensuite de loyer ? Il y aurait
ainsi beaucoup d'autres critiques à faire. M. Schmoller, par exemple,
croit au monopole régalien du monnayage dans la période franque
(p. 163) ; il prête à Quesnay et à Adam Smith -(p. 251) une théorie de
la valeur d'usage que ni l'un ni l'autre n'ont jamais professée, puisque
notamment, ne lui en déplaise (p. 254), la valeur d'usage d'Adam Smith,
est tout bonnement l'utilité. Mais, ce qui est plus grave, c'est l'esprit
nettement étatisle et réglementaire de ce travail. M. Schmoller
approuve volontiers les taxations officielles (p. 277 et s.) ; il explique
"W'
— 22 —
•if,
Ni?
V
r.
Ar.v;
à'i'
rx. r
?», .
très complaisamoieQt les lois de maximum de Dioclétien comme une
< conséqiieDce de la révolution monétaire de Tépoque > (p. 279), en
oubliant une condamnation d'expérience que Lactance a si justement
relevée. Il est, du re^te, un ennemi décidé de la liberté économique, et
c'est là ce qui rend intéressant son cbapitre sur la concurrence et ses
éloges pour les régiiues de concessions et d'autorisations préalables
(p. 122. 126, 127, 130, etc.). Eofin, en ce qui concerne l'observation des
faits économiques contemporains, tout critique impartial sera obligé de
reconnaître la supériorité de M. Paul Leroy-Beaulieu sur M. Schmoller.
Oe dernier a des idées un peu trop rétrogrades. Son historisme le rend
injuste pour le présent. Il l'est, par exemple, quand il affirme que « le
triomphe du numéraire dans l'économie » (autrement dit la Geldwirih-^
schaf£\ < amène toujours la détresse des classes inférieures » (p. 233). Il
était mieux inspiré lorsqu'il montrait dans la lutte entreprise contre
l'usure a un des actes les plus glorieux à l'actif de l'Église du moyen
âge... avec moins de partialité dans la pratique que ne supposent
souvent ses adversaires libéraux d'aujourd'hui > (p. 469 ; idem, p. 473).
— Bref, l'œuvre restera comme un des monuments les plus considé-
rables de l'école historique ; elle reflète bien des inclinations vers le
socialisme d'État; mais pour volumineuse et massive qu^elle soit, elle
n'en est pas plus solide. De trop longues citations de statistique Paide-
ront aussi beaucoup .trop à vieillir. — Au point de vue de la forme,
nous persisterons à regretter que les assertions d'ordre historique
n'aient aucune référence et ne prêtent à aucune vérification. Le lecteur
ne peut que consulter en bloc l'index bibliographique général —
de deux grandes pages parfois — qui précède chacun de ces longs
chapitres.
2. ~ M. Arnauné nous donne une troisième édition de son beau
volume sur la Monnaie^ le crédit el le change. C'est la preuve d'un
succès bien mérité. Inutile de revenir sur ce travail judicieux et solide,
dout nous avons déjà fait l'éloge en janvier 1903 [Po^i/6i6/ion, t. XG^II,
p. 30).
3. — Où classer M. Otto Effertz et ses Antagonismes économiqxAes^
Est-il un économiste ou un socialiste? L'un et l'autre à la fois, car il
parait que c'est une des fortes tètes du socialisme scientifique. L'auteur
de la préface, M. Charles Andier, lui fait gloire d'avoir.a fait en écono-
mie politique pure une trouvaille de simple bon sens, mais qui suffit
à bouleverser profondément les principes de toute la science écono-
mique... Il a observé que toute économie met en présence l'homme et
la nature, c'est-à-dire le travail et le sol » (p« v). Autant les gens qui
découvrent l'Amérique après Christophe Colomb! Mais il parait que jus-
qu'à M. Effertz on avait fait tantôt de la physiocratie, tantôt de la
« ponocratie », et jamais de la « ponophysiocratie », qui est la c syn-
-sa-
la thèse poDoeralique el de l'aaïlthéae pliyejocratique • |p,
it du gne. Au surplus, les citatfoae ^ecques d'Hésiode,
et autres auteurs abondent dans cet ouvrage, ainsi que les
Teauz I dardanariat, mouoone > [p. 188), > écologique >. La
est puremeat mathématique, avec de tougues pages de
Igébriques ; malt> ces équations serveut souvent à terrasser (î)
es des marxistes, que U. BfTertz appelle < les plus rSdoutableB
veieaires ■ (p. 197). Au demeurant, le livre m'a paru confus,
lé et pédant. Je ne comprends donc pas que la théorie de
i doive « prendre place dans la série des systèmes classiques
je politique d (p. xxvii), et je m'explique beaucoup mieux U
) « conspiration du silence ■ qui l'a enveloppée, à ce que dit
Tiste H. Andier. Il est beau sans doute de forger une théorie
ur et une échelle de ses variations ; mais il faut bien aussi
définition réponde au sens usuel du mot et que cette échelle
tux constatations de la pratique. » Un objet nlile qui enferme
tité assignable de travail et de terre », voilà la valeur selon
(p. yi). Eh bien, Cantillon déjà — Il va y avoir deux cents ans
ar il mourut en 1733, — avait dit pareillement que • le prix
inirfaaèque d'une chose est la mesure de la quantité de terre
'ait qui entre dans sa production. • Est-ee que M. Efferlz ou
r n'auraient pas bien fait d'avouer ce droit d'antériorité de feu
1 — Va mot encore. M. Effeitz, înoldemment, aborde la ques-
apports entre le darwinisme et le socialisme (p. 469 et 470).
solution. A ses yeux, Il y a.conflit et non pas hurmonle. Le
le est en opposition avec le socialisme par sa t pointe soclo-
qui est le > capitalisme > ; mais sa c pointe métaphysique ■
éisme et le mortallsme ■, et c'est elle qui a séduit les socla-
' a Ik toute une page fort curieuse.
leandu Yaldor — pseudonyme évidemment — dont nous avons
< connaître Ici un premier travail contre le malthusianisme
revient à la charge avec te Vrai Féminitnu. Féminisme : ici
carte tout à lait de son sens usuel. L'auteur ne revendique
orne ni l'éligibilité, ni l'éleelorat, ni l'accès aux emplois publies
ne l'indépendance dans le ménage ; non, ce qu'il revendique
et trop souvent contre elle, hètas I c'est l'accomplissement
e son rôle de mère et d'épouse. C'est donc encore de l'antl-
nisme. L'ouvrage a trois parties : la Science, la Raison et la
conelualOD uniforme qui se dégage de toutes, c'est que la
>riée ne tient sa place, n'obtient l'eslime et ne sauve son âme
acceptation pleine et entière de sa tâche de maternité. On
[. de Valdor tape fort, j'en conviens; on dira que son livre
lis BOUS clef, je sulsle premier à le reconnaître; mais je trouve
?*^'- ^
-r- 24 —
k**-.-
m--
Wr.,
W 'iV
a» V '
.:^■
m:- ■
H;<
aussi quUl ne frappe pas à faux et que, sUI a des crudités d'expression,
c'est que son plan et même son sujet Vy entraînaient. On ne. veut pas
voir un mal dont la France périt; on veut moins encore en sonder la
cause et en chercher le remède dans un retour sincère à la morale, je
ne dis pas seulement morale chrétienne, mais tout simplement moral»
naturelle. Ce n'est pas, tant s'en faut, qu'on veuille faire Tange, mais
on fait iaôniment pis que la hôte ; car le malthusianisme,, aussi hien
que le suicide, est le crime des décrépits de la civilisation : les hètes
ignorent l'un et Fautre.
5. — Il n'était pas facile d'être très neuf dans un exposé du socialisme.
M. Tabbé Patouxl'a t-il été dans son volume le Socialisme^ cequHlestI
Je n'en suis pas bien sûr, et lui-même avoue que le Collectivisme^ de
M. Paul Leroy-Beaulieu, l'a inspiré très largement [p. 135). En tout
cas, il est exact et judicieux dans sa réfutation; de plus, il iusiste avec
beaucoup de raison sur le caractère athée et matérialiste de tous les
socialistes anciens et nouveaux ; enûn il proclame à bon droit que « le
socialisme n'est pas un fait purement économique et qu'il a pour cause
l'apostasie réalisée dans leur vie publique par les nations autrefois
chrétiennes » (p. 172). Tout cela est très bien. Mais il y a aussi bien des
lacunes ou des défauts. Ainsi certaines affirmations sur les conditions
économiques actuelles seraient difficilement démontrées, et M. Patoux,
qui a mis ailleurs M. Leroy-Beaulieu à contribution, aurait bien fait de
s'en inspirer également ici. Il s'est trop exclusivement rapporté à des
déclarations générales de l'encyclique de Léon XIII sur la Condition
des ouvriers (p. Ibi et s.), bien que l'épiscopat belge, par exemple, ait
été obligé de reconnaître que ces appréciations ne répondaient pas par-
tout à kl réalité des faits. M. Patoux en arrive à trouver « vraiment
plausible » le maintien du mot < socialisme x^ pour désigner les doctrines
sociales chrétiennes, à condition qu'on ajoute au sub8tantif« l'épi thète
vrai ou catholique ou chrétien », car, ce que Léon XIII rejetait, dit-il, ce
n'est que « le nom de socialisme tout court » (p. 176). Je ne suis pas de
cet avis. — Signalons en terminant l'absence presque complète de réfé-
rences, malgré les nombreuses citations d'auteurs. Pourquoi aussi
ce volume de plus de deux cents pages, coupé en xxviii points de lon-
gueur très inégale et flans apparence d'ordre entre eux, n'a-t-il aucune
table des matières ?
6. — Puisque nous en sommes au socialisme, restons-y. En quelques
pages, les Retraites ouvrières de M. (reorges Fréville (éditées par la
c Bibliothèque socialiste »), nous résument les projets en discussion et
les solutions proposées sur les assurances ^obligatoires ou facultatives
sur la vieillesse. Rien de particulier à y signaler : car une conclusion
en faveur de l'obligation n'est pas quelque chose de bien neuf ou de
bien original sous une plume socialiste. Je ne retiens que ceci : c'est
— 25 —
que cette « modeste réforme n^apportera pas avec elle la paix sociale. . .
Elle n'établira pas la justice démocratique... Les causes de Tantago-
nisme des employeurs et de leurs ouvriers tiennent trop profondément
à rétat de notre société • ; seulement a le travailleur, se sentant plus
fort, sera plus disposé à affirmer ses droits is> (p. 91-92). Autrement dit,
rinstitution des retraites obligatoires, bien loin de désarmer le socia-
lisme, ne fera que le fortifier. Ainsi nous sommes bien prévenus, et
ceux qui sont aveugles le sont bien par leur faute.
7. — A propos d'une question de droit très actuelle, c'est aussi une
thèse socialiste que les Transformations de la puissance publique. Les
Syndicats de fonctionnaires, par M. Maxime Leroy. Qu'est-ce qu'un
fonctionnaire? demande t-il en commençant? qu'est-ce que la loi?
qu'est-ce que l'État ? Il tranche toutes ces questions par des formules
hardies. Puis, une fois le terrain déblayé, il note ce qu'il appelle c l'in-
différence politique » en contraste avec l'intérêt passionné que l'on
prend maintenant aux questions sociales, économiques, professionnelles ;
.il polémique fréquemment contre M. Charles Benoist et la Crise de
VÈtat moderne ; il conclut enfin pour un c État futur » (p. S69 et s^,
dans lequel tous les fonctionnaires seront ouvriers de la collectivité et
où tous les ouvriers seront devenus des fonctionnaires. « Les services
communs, dit-il, tendront tous à entrer dans la gestion sur le modèle
des industries privées » (p. 269) ; et « l'organisation fédérale technique-
ment constituée » dominera partout (p. 271). La Confédération générale
du travail n'est-elle pas déjà une merveille de démocratie, de liberté et
de compétence ? « Le mouvement fédéraliste professionnel, dit-il, sup-
prime Tautorité par une nécessité qui vient de la qualité même de ses
membres : rien n'est plus .éloigné du désordre (p. 275)... Leifédéra-
lisme autarchique se développera ; la tradition cédera ; il n'y aura plus
d'État au sei^s où nous l'entendons ; il y aura un gouvernement pro-
fessionnel pour la plus grande liberté des hommes » (p. 277). Hélas!
combien je plains mes petits-enfants d'avoir à vivre dans l'esclavage de
cette liberté I En attendant que nous y soyons, les associations, coali-
tions et grèves de fonctionnaires sont le chemin très savamment com-
biné qui doit nous y conduire.
8. — Bien que le socialisme marxiste soit aux antipodes de mes
convictions, j'ai lu avec un vif intérêt, soit pour la partie descriptive,
soit pour la partie théorique, le Problème agraire du socialisme. La VitU
culture industrielle du midi de la France^ par M. Michel Augé-Laribé.
L'ouvrage a trois parties : Ancienne Production viticole, Industrialisa-
tion de la viticulture et Prolétariat agricole, tout cela fort bien docu-
menté. Dans la description de ce vignoble languedocien, qui possède
évidemment un régime économique bien différent de celui du reste de
la France, M. Augé-Laribé remonte au xviii* siècle ; il y constate les
:...■«'•.•.■ /
— 26 —
■1'
Sv
'ir.
V.
difficultés naturelles et artificielles des débouchés et y signale le
voyage historique de Blanchet, décrit par Tabbé B&udeau (p. 32). Cette
période est suivie de deux autres, la prospérité du milieu du zix* siècle,
puis la crise du phylloxéra, qui provoque la production intensive
actuelle avec une forme de plus en plus industrialisée. Ici se placent
des statistiques très instructives sur les capitaux nécessaires à la viti-
culture : capital foncier, capital de premier établissement (considé-
rable avec les foudres, cellierSi etc.) et capital d'exploitation ou fonds
de roulement, sans compter les réserves, qui, dans une exploitation
aussi aléatoire que la culture de la vigne, doivent ôtre très élevées et
ne le sont jamais assez. Malgré les c sentiments individualistes des
paysans méridionaux » (p. 210), le socialisme devait trouver là un
terrain excellent ; car le Midi a vraiment un prolétariat agricole, peu
ou pas propriétaire et gravement frappé par la mévente des vins et la
baisse des salaires qui en résulte. Alors sont arrivés les syndicats
ouvriers et les grèves (p. 289 et s.). Celles-ci, M. Augé-Laribé les
ménage ou les choie : il trouve qu'elles ont été « courtes et calmes i ;
il se félicite que la gendarmerie ne se soit pas mêlée de défendre la
liberté du travail et de la circulation : car a les entraves qui y furent
mises par le système des postes et des patrouilles, ne furent ni plus
ni moins gênantes, ni plus vexatoires que les mesures prises par le
service des douanes à Tégard des voyageurs... Il y aurait quelque
hypocrisie à permettre aux ouvriers le droit de grève et à ne leur laisser
aucun moyen efficace d'action j (p. 301-302). Les grands propriétaires
ont tort de ne pas vouloir du contrat collectif de travail (p. 322),
puisque d'ailleurs la participation aux bénéfices est impraticable (p. 319).
Le coiftrat collectif imprimerait une activité plus grande au travail,
ou bien il ne resterait plus qu'à abandonner la culture de la vigne
(p. 323). Tout cela donne-t-il tort ou raisoa à Marx, qui prédisait une
concentration croissante jusqu'à la catastrophe finale ? Eh bien, c les
théories marxistes restent valables pour la région viticoledu midi de la
France, mais l'évolution économique qui doit préparer les voies au
collectivisme est lente et incertaine » (p. 356). — M. Augé-Laribé n'est
pas bien sévère pour la fraude, probablement parce qu'elle s'exerce
avec certaines connivences. — En terminant, je signale une bonne
exposition de la loi des diminx&hing TtiwmB de la terre, avec cette juste
remarque que, t môme pour l'industrie, on ne peut pas accroître isolé-
ment un des facteurs de la production : si l'on veut augmenter la main
d'œuvre, il faut plus de machines, et pour placer plus de machines, il
faut augmenter la superficie de l'usine » [p. 6).
9. — c L'Institut de sociologie, » fondé à Bruxelles en 1902 par
M. Ernest Solvay et dirigé par M. Emile Waxweiler, nous a envoyé
pour ce semestre un lot important de publications sociologiques. Elles
- 27 -
. conçues daos l'eaprU de la philoaophie matérialiste et évotutioa-
s, qui logiquemeut aboutit aux Béloctions arfetocratiques du dar-
isme, mais qui, praliquemenl, mène surtout au sociaiisme. — La
ime de If. Petruccl, luxueusement édité avec des gravures, s'Inti-
: Ln Origines naturttUt de la propriéli. Il a'a.git de d&moaitaTqMeia.
>rlété n'est point du tout un phénomène humain et moins encore
;ibéaomène de civilisation ; qu'elle est liée aux premiërea manifee-
ms de la Tle {voilà pourquoi le règne minéral parait Tlgnoret) et
m la trouve dans le règne végétal aussi bien que dans tous les
tranehements du règne animal, tantât sous la forme collective,
6t sous la forme familiale, tactAt enfin sous ta forme indiviiluelle.
e dernière réflècliil la structure et les activités propres de l'animal
lidéré Isolément ; dans la forme familiale, la tendance associative
lomine, quoique limitée encore au lien direct de parenté ; enfin,
s la forme collective, cette prédominance règne sans réserve. Â la
da volume, un vaste tableau groupe toutes les branches d'éiree
intB, d'abord en divisions seulement trlparlites, puis bienidl après
: « intégialion des formes de propriété. > Les trois sortes de pro-
ie, appliquées successivement aux réserves nutritives, à l'exploita-
d'ua territoire, enfin à la possession d'un abri et d'une demeure,
-nissanl ainsi matière & neuf colonnes, que remplissent des noms
tlaotes, de poiesoiis, de vers, de mollusques. On y apprend que les
loches (qui sont des poissons) pratiquent les trois formes de propriété
ndividuelle, familiale et collective, — et qu'ils intégrent chacune
!es & une catégorie suivante, ce qui leur donne le plaisir de voit
' nom dans dix colonnes différentes du tableau. Pourtant les hommes
t encore bien plus heureux, puisqu'on les trouve dans onze colonnes,
l4-dire dans toutes, moins deux. — Je me suis demandé si tout
était dit bien sérieusement.
). — M. Waxweller, directeur de l'Institut Solvay, s'est attribué le
i de définir la sociologie dans l'Eiquiete cfune soeiologie, mais cela
i point de vue propre de cette science > (p. 9j et en s'appuyant
luementaur des faits d'observation et d'expérience. Ëvidemment
vrage suppose une foule d'observations minuscules, par exemple
r distinguer les unes des autres les activités imitatrices, suggérées,
tagieuses, reproductrices (p. 183), etc. ; il a même, avec desexpres-
iB algébriques de sommes, des explications d'une insondable pro-
leur. En Tolci une: > la potentialité sociale F est l'ensemble de
iibilltés réaction nellçs p dont un individu (animal allophiU ou
ime), vivant un temps t, après une période de formation { Indice f,
lose à chaque instant de son existence k l'égard des autres Individus
ion espèce I (p. 166). Que c'est savant I J'avoue toutefois que j'aurais
Dinde savoir un peu ce que c'est que cet homme ou animal aJfa>pAtI«;
mais M. Waxwcller ne m'ea apprend rien, car il n'a point de psycholo-
gie. De plus, son œuvre prend beaucoup trop de mots pour des idées;
bien mieux, ces mots qu'il trouve si caraciérietiques u'appar tiennent
bien souvent qu'à l'argol passager d'un paye et d'un temps. Ces deux
défauts sautent aux yeux quand on parcourt le a lexique sociologique >
de 3200 mots qui termine le volume, nomenclature aride et sans expli-
cations ni paraphrases, où l'on trouve pau(l>*ioîâ, bagoûl,atlicotei; seriner,
Irac, tarabuster, conlre-propoiitcon, mais où l'on cbercherait vainement
dme, arbtlr» ou libre arbitre, vice, vertu, etc.
U, — En fait d'expérience, J'aime mieux celle de M, Promont : Une"
Expérience industrielle de rédaction de la journée de travail, II est par-
faitement vrai que le rendement utile de l'ouvrier ne décroît pas
comme le temps de son travail, au moins aussi longtemps qu'on n'est
pas arrivé à une limite de rédaction dont le point n'est pas le mâme
pour toutes les industries et tous les milieux. Voilà ce que l'expA-
rience a appris. M. Fromont décrit et démontre les résultats très
scientifiques de celle qu'il a poursuivie pendant dix ans, aux usines
de produits chimiques d'Engis, sur le traitement de la blende par le
grillage. En sept heures et demie de travail efTectif et absolu, on fait
autant qu'autrefois en dix heures, et on le fait avec do meilleures
conditions hygiéniques et avec profit pour le patron comme pour
l'ouvrier. D'antres observations analogues ont été laites dans les
ateliers de broyage des minerais et autres établissements similaires:
mais M. Fromont ajoute que ces expérimentations ne sont concluantes
qu'avec des patrons qui peuvent ordonner très scientifiquement leur
propre travail. — Le volume renferme de nombreuses vues coloriées
des diverses phases de l'opération devant les fours à griller.
12, — Le travail de M. Ch, Henry, sur la Mesure des capacUésintelleo
titeïle et énergétique, est surtout mathématique. Les trois conférences
que ce volume réunit s'intitulent : t Critérium d'irréductibilité des
ensembles statistiques ; Décomposition des courbes pseudobinomiales
en courbes binomiales; Cotes et mesures ^. M.Henry part de ce fait que
«les objets doués de propriétés moyennes sont en plus grand nombre,...
que de part et d'autre de cette moyenne les écarts, i. mesure qu'ils
grandissent, sont représentés par des nombres d'objets décroissants,
et l'écart maximum en plus et eu moins, par un nombre très petit >.
Alors, * si l'on porte en abscisse les écarts rapportés à la moyenne
et en ordonnées les nombres d'individus doués de l'écart considéré,
on obtient la célèbre courbe en cloche à laquelle Quetelet a donné le
nom de binomiale • (p. 7 et 6). De curieuses observations sont faites
ensuite sur les courbes de répartition statistique des longueurs des
pinces de forficules m&les et des cornes cëphaliques du scarabée
Xylolrope Gédéon et des longueurs frontales de la carapace du
- 29 -
.•;-i'
Carcinus menas (p. 29). Puis vient, avec le môme caractère c binomial «,
la répartition statistique des candidals à TÉcole polytechnique (p . 50
et s.)* Vraiment je dois ajouter une conclusion que M. Henry a omise :
c^est que ce hasard est bien trop savant, trop fort en mathématiques,
pour ne pas être la révélatioA d'une Sagesse créatrice! — M. Waxweiler
a joint une « Remarque additionnelle » sur une interprétation socio-
logique de la distribution des salaires, tentée par la méthode mathé-
matique. Mais il avoue que « ni les employeurs ni les einployés ne
reconnaissent comme facteurs déterminants les quantités d'énergie
dépensée » et que « les salaires n'apparaissent que comme des mesures,
exprimées en unités monétaires, des limites respectives de déclan-
cbement des salariés et de consentement des employeurs » (p. 13 et 74).
—Au demeurant, ce volume, ainsi illustré de très nombreux graphiques
des courbes obtenues, est fort curieux et fort instructif.
1^. — L'ouvrage de M. Adolphe Prins : De l'Esprit du gouvernement
démocratique^ ne se recommande pas seulement par la justesse des
aperçus et la force de la logique, mais aussi par Tindépendance et
Taudace des jugements. M. Prlns n*adore pas les idoles du jour. Pour
lui, la première erreur est de regarder- la démocratie comme procédant
de Pégalilé des individus, des volontés et des droits ; la seconde, c'est
le sophisme du principe majoritaire ; la troisième, c'est le suffrage
égalitaire universel (p. 7-8). Au moins, M. Prins ne mâche pas ses
mots. Il prend d^abord corps à corps le collectivisme -marxiste et il
Taccuse de rêver une perfection sociale immobile, tandis que révolution
est la loi de la société et de la vie. Et le progrés, selon la loi de Spencer
prolongeant Darwin, n^est-ce pas Tascension vers rhétérogénéité, de
telle sorte que, plus une société sera- parfaite, plus les individus en
soient différenciés les uns des autres? (p. 11 et s.) « L'utopie égali-
taire » une fois démolie, M. Prins s'en prend au c principe majoritaire, »
une autre erreur de Rousseau (qu'il appelle pourtant un « génie »). Ce
principe pourrait valoir quelque chose dans une petite société c unie
par la communauté du sang, de la croyance, des occupations et ayant
à prendre, dans des cas très rares^ des décisions très simples ï> (p. 104).
Mais, appliqué ailleurs, il «compromet la sélection des intelligences et
le progrès des lois » (p. 107) ; il prépare le gouvernement d'une majo-
rité (p. 110) et « conduit à la négation des droits d'une minorité »
(p. 115). « Une majorité qui abuse de sa force est môme pire qu'un tyran,
parce que celui-ci a au moins une responsabilité personnelle dont il
sent le fardeau permanent » (p. 113). Il n'y a plus qu'à démontrer que
« !e suffrage universel brut est un véritable trompe-l'œil et qu'il n'a
fourni ni une expression ûdèle de la volonté générale, ni une sélection
rationnelle des hommes de gouvernement, ni un moyen eflîcace d'as-
surer réquilibre politique, la protection et la représentation des inté-
\ '.)
\'i'<.\
- 30 ^
rôts de tous » (p. 162). M. Prins remplit très bien cette fia de son
programme, avec des preuves historiques et des déductions très
solides. La démocratie, comme il Tentend, se concilie avec la monar-
chjie, au lieu de mener inévitablement au despotisme (p. 4) ; elle exige
de fortes institutions locu^les, avec des libertés locales non moins respec-
tées, et tout cela importe plus que le chiffre des électeurs où la
supériorité numérique des votants (p. 292). Appliquons-nous aussi k
nous-mêmes ce jugement : c Quand, pour s*oppo8er à la différentiatjion
ou à rinégalité, on enveloppe une société d'un étroit réseau de lois de
police, si elle les supporte, elle prouve sa décrépitude; si elle est
jeune ou bien portante, elle s'en délivre ou périt » (p. 26). Pauvre
France, par conséquent l
14. — Le neuvième volume de V Année sociologique, qui parait sous la
directiondeM. Emile Durkheim, nousapporte deux mémoires originaux,
Pun de M. Meillet : « Gomment les mots changent le sens », l'autre, de
M. Mauss : « Essai de morphologie sociale sur les variations saison-
nières des sociétés eskimos ». Viennent ensuite d'innombrables notices
bibliographiques sur les ouvrages qui ont paru du l^^^ juillet 1904 au
30 juin 1905, à propos de «sociologie générale, religieuse, morale et
juridique, criminelle, économique; > etc. Le côté religion ne comprend
que Phistoire des religions au sens actuel de ce mot, c'est-à-dire ce
que j'appellerais l'histoire préhistorique, reconstituée avec le folklore
et toutes les observations recueillies chez des sauvages actuels. L*his-
toire positive du christianisme est donc exclue : place est faite cepen-
dant à certaines hypothèses qui, dès qu^elles peuvent fournir des
armes au positivisme, sont prises pour des démonstrations (par exemple
une analyse de Goetz, p. 246). Le P. Lagrange, il est vrai, semble favo-
risé ; mais en réalité il est discuté et exécuté avec une vigueur que les
autres auteurs n'éprouvent pas à leur endroit (p. 212 et s.). Cependant
M. Durkheim ne veut pas aller j usqu'à la néga tion de toute morale : ainsi 11
« considère les obligations qui s'imposent à nous, comme des faits, aussi
définis et aussi réels que les faits de la nature matérielle i (p. 326), et il
oppose cette morale à celle de M. Bayet, qui, d'après lui, ne voit dans
c l'idée du devoir » qu'une « sorte de fantasmagorie sans base objective »
(p. 325). — Je regrette surtout que V Année sociologique juge les livres
plutôt que de les résumer et qu'elle y critique telle ou telle théorie,
peut-être exposée incidemment, au lieu de faire connaître par à peu près
la table des matières avec ses divisions. Les analyses m'intéresseraient
beaucoup plus que les appréciations.
15. — Précisément le volume : Un Nouveau Contrat social^ du docteur
Boé, défie l'analyse. C'est la réunion de six articles parus dans l'Ac-
tion française et précédés cette fois d'une longue préface. Est-ce une
thèse? un système? une philosophie sociale? Non: car le décousu
— 31 —
partout. Aussi je reDonce à faire uq résumé ou à exposer ua
I Boat des critiques de faits coulemporaias, mêlés k des idées de
I et de décentralisation, le toul dans un seas très royaliste et
«ëmlle, avec une grande confiance dans tes médecins, lesquels
sentes comme les ageots de la révolution à opérer.
A propos de médecins, qu'est-ce que la MaJadi« contemporaiiie
rie M. E. de Laeombe ? Uu sous-titre le fait comprendre :
I du principaux problèmes sociaux au point da vue positiviste ;
ize articles qui vont suivre, publiés dans la. Bévue occidentale,
ld04 à avril 1906, corn portent réellement uue suite d'idées. La
e contemporaine >, c'est de ne rien savoir édifier. Nous sommes
ircbie morale > comme en « anarchie matérielle ■ ; tout cela
la décomposilioa rapide du régime calbolico-féodal à partir
;lècle et k la lenteur de la reconstitution des choses sociales et
». Auguste Comte s'en plaignait déjà ; mais ■ depuis lui le
encore aggravé ; la recomposition n'a pas fait de progrès, et
iposltion continue toujours » (p. 3-4). C'est que l'esprit
nnaire est inconciliable avec le positivisme et la science
s.) ; il est cassant, ennemi de la continuité (p. 16 et 11] ; avec
imaginé une < morale sans obligation ni sanction > ; et la
ai ■ en arrive k ne plus croire i rien, ne croit plus qu'au Moi. . .
iclusion : l'égoîsme pour seul mobile et pour sanction la force •
Le raisonnement se poursuit dans cet esprit là, avec de
is comparaisons mathématiques et de justes relevés de con-
1 de contradictions. Assurément < notre espèce doit aboutir à
e paizi de concorde et d'harmonie > ; mais « les mutations de
lité sont lentes;... la morale est k refaire sur des bases
mt positives > ; et quoiqu'on doive ' arriver certainement à
ie dégagée de tout mysticisme, k un droit équitable et humain
tphysique, cet avenir n'est pas prochain • (p. 253-251}}. — Le
'œuvre d'un désabusé, empreint partout d'une aigre tristesse.
Q'a pas même le plaisir d'être compris. Mais aussi, avec son
onne foi, quels arguments ne donne-l-il point contre le néant
ce positivisme dans lequel Ha mis toutes ses espéiancesl
e terminerai par quelques volumes de description économique
. ^ D'abord, st vous voulez une nomenclature des institutions
''ance, des œuvres de patronage, etc., etc.. qui existent à Paris,
Guide aociai de Paris, par M. Roger Merlin, archiviste du
liai. Ministères et ofSces d'information ; syndicats profession-
icipation aux bénéfices ; coopératives de tout genre (consom-
'édit et production) ; hygiène sociale ; habitations k bon mar-
atloa; éducation de la femme ; réglementation du travail ;
:;e : tout y passe avec l'atidité d'un dictionnaire. Cependant
:i.,ri'
if
.- \
,A^
1"»
rfv
i*t
— 32 -
n'ai pas Irouvé la Société d*ôducalion el d'enseignement, bien que des
ligues d'une beaucoup moindre importance aient leur place el qu^elles
raient même bien large pour le peu qu'elles sont. Est-ce que M. Merlin,
du Musée social, aurait plus de sympathies pour les fondations des
francs-maçons que pour les œuvres autrement fécondes des catho-
liques ? Je pose la question, mais je ne la résous point.
18. — Dans Ce qui manque au commerce belge d'exportation^ M. de
Leener étudie de façon très intéressante le commerce international de
la Belgique. Il le juge en déclin, parce que les exportalions de la Bel-
gique progressent moins c^ue celles des nations rivales. Gela est frappant
dans les rapports avec l'Argentine, TÉgypte, le Maroc, la Bulgarie, la
Turquie d*Asie. Et pourquoi? Parce que TAUemagne et les États-Unis
font plus grandement les choses, avec une activité fiévreuse et une
concentration industrielle qui abaissent les prix de revient et qui
forcent l'écoulement des produits. Peut-être aussi les Belges ont-ils visé
trop exclusivement à la a conservation de la petite industrie et des
métiers familiaux » (p. 288). Les banques ont également manqué à leur
« mission patriotique » en « se préoccupant plus de spéculation et
d'émissions que de commandite industrielle », ce qui a laissé le champ
libre aux banqj^es allemandes (p. 287). Il n'est que temps d'aviser, pSur
une heureuse excitation des activités individuelles. Tout cela, bien
entendu, n'est écrit que pour la Belgique ; mais nous pouvons bien en
faire notre profit pour la France.
19. — Nous devons encore à l'Institut Solvay, d'où, vient le précédent
volume, un autre bon travail : ce sont les Régies el les concessions com-
munales en Belgique^ par M. Ernest Brees. On sait combien la question
de la « municipalisation » des services publics a préoccupé les esprits
dans ces derniers temps. Peu à peu, par l'évolution des idées et le pro-
grès souvent inaperçu du socialisme, le système de la régie l'emporte
sur celui des concessions. Où en est la Belgique à ce point 'de vue?
Cest ce que M. Brees nous apprend dans son intéressant volume. La
Belgique a peu « municipalisé. » M. Brees donne la statistique minu-
tieuse de ses régies d'eau, de gaz et d'électricité, et la liste est courte î
il donnerait aussi celle des tramways s'il ^y avait des tramways qui
fussent en régie, mais la législation belge n'admet que les concessions
et encore le gouvernement a-t-il la haute main sur l'affaire quand il
s'agit d'en accorder [p. 293). Aussi Fauteur, ayant trop peu à dire sur
les régies et se sentant mal au large dans un cadre trop serré, parle
des concessions de tramways comme de celles d'eau, de gaz et d'élec-
tricité. Puis vient Tétude comparée et critique des deux systèmes. Les
sympathies de M. Brees vont à la régie et ne s'en cachent aucun^ent.
20. — C'est encore de la Belgique que nous parle M. Henri Joly,
mais c'est de la Belgique crlmi7ieUc, M. Henri Joly, trop connu pour
- sa-
que nous ayoQS à le présenter et à faire son éloge, montre dans ce
nouvtîau travail d'observation toute la finesse de pénétration et toute
la rectitude de jugement que Ton a coutuuie d'apprécier en lui. Il note
avec soin les différences des deux régimes judiciaires de la France et
de la Belgique : en Belgique, par exemple, les contraventions sont
innombrables en face d'une réglementation qui s*est évertuée à tout
prévoir et à tout prévenir; le sursis est d'une application encore plus
fréquente qu'en France, quoique nous aussi nous en abusions ; pour
des délits même graves, les peines sont d'une courte durée, avec un
régime cellulaire très perfectionné; enfin les cours d'assises fonction-
nent peu, parce que le procédé de la correctionnalisation des délits est
poussé très loin. Certaines différences de statistique peuvent être expli-
quées par des différences de conditions sociales — d'aucuns parleraient
ici de morphologie sociale. — Ainsi la densité plus ou moins considé-
rable des populations et la mobilité plus ou moins grande des indivi-
dus exercent une certaine influence sur la criminalité. Il y a toujours,
comme dit M. Henri Joly, < un péril social dans ces déplacements au
cours desquels il y a toujours quelque frein qui tombe ou qui s'use »
(p. 353). Une très longue < Étude morale des arrondissements judi-
ciaires > de la Belgique, les uns après les autres, prépare ou appuie les
constatations générales de M. Joly.
2i. — Au moment où les grandes organisations ouvrières de TEurope
appellent si justement l'attention sur elles, on aurait tort de dédaigner
l'étude de M. Sakolski : The Finances of Ameii*ican Trade-Unions. Les
trades-unions des États-Unis sont moins anciennes que celles de
l'Angleterre ; elles ont commencé isolées et locales ; le régime de la
fédération et parfois de la centralisation y est relativement récent : il
ne suffit donc pas de voir ce qui est maintenant, il faut voir comment
peu à peu on y est arrivé. L'ouvrage de M. Sakolski — une des publi-
cations toujours goûtées de l'Université John Hopkins — comprend
trois parties : les Revenus, les Dépenses et l'Administration financière
des trade-unions. La dernière est peut-être la plus instructive: car,
si nous voyons bien les collectes de fonds et les levées de contributions
sur les syndicats professionnels, si nous nous imaginons tout aussi bien
les subsides donnés dans les grèves, nous soupçonnons peut-êtte un
peu moins bien les problèmes de tout genre, organisation, contrôle,
placements, etc., que supposent les réserves, souvent colossales, des
grandes et puissantes trade-unions. J. Rambaud.
t
(
OUVRAGES SUR LA MUSIQUE
1. L'Édition vaiicane du plain-chant. Élude critique, par le R. Bbwbrunob. Brest, imp
Kaigre, s. d. 1906), petit in-S de 23 p., 0 fr. 25. — Z, Mitodo compléta de solfeoy
teoria y prdtica de canto gregoriano segun los principos de los RR, PP. benediC'
Janvier 1907. T. CIX. 3.
— 34 -
F'*
tinos de Solesmes, por el Hdo P. D. Grboorio M* So^ol, 0. S. B. Tournai, Sociedad
de S. JuBD Evaogelisla, Desclée, Lefebvre, 1905, io-S de 198 p. — 3. Mûaica reli-
giosa 6 comenlario teôrico praclico del motu proprio^ por ei P. L. Sbrrano, 0;
S. B. Barcelona, Gili, 1906, io-lS de 180 p., 1 fr. 50. — 4. ;,Qué e$ canto grego-
riano. Su naturaleza i historia^ por Un Padre benedictino del monasterio de Silos
(Burgos). Barcelona, Gili, 1905, petit in-8 de 155 p. — 5. La Musique et les
Musiciens d'église en Normandie au ztii« siècle^ d'après le « Journal des visites
pastorales » d'Odon Rigaud, par Pibrrb Aubry. Paris, Champion, 1906, gr. in-8 de
57 p., 3 fr. 50. — 6. Notes pour servir d V histoire de la musique à Lille, Les
Ménestrels et joueurs d'instruments sermentés du ziv* au xvm* siècle, par L^oif
L«! Lbfbbvrb. Lille, imp. Lerebvre-Ducrocq, 1906, in-8 de 14 p., avec 2 flg. — 7.
Les Symphonies de Beethoven [tS^O-lSf?), par J.-G. Prod^hommb. Préface de
M. Edouard Colonne. Paris, Delagrave, s. d. (1906), in-12 de ziv-492 p., 5 fr. — 8.
Im Jeunesse d'un romantique. Hector Berlioz {4803-i8S1)^ d'après de nombreux
documents inédits, par Adolphe Boschot. Paris, Plon-Nourrit, 1906, in-18 de xii-
543 p., avec 3 portraits, 4 fr. — 9. Schubert et le Lied, par ii^^ Mauricb Gallbt.
Paris, Perrin, 1907, in-16 de 301 p., 3 fr. 50. — 10. Les Maîtres de la musique,
Palestrina, parMiCHBL Brbiiet. Paris, Alcan, 1906, ia-16 de 231 p., 3 fr. 50. — 11.
f^s Maîtres de la musique. César Franck, par ViwcBtfT d'Indy. Paris, Alcao, 1906,
in-16 de 253 p., 3 fr. 50. — 12. Les Maîtres de la musique. J. S. Bach, par
André Pirro. Paris, Alcan, 1906, io-16 de 245 p., 3 fr. 50. — 13. Les Musiciens
célèbres, Rossini, par Lioivbl Daurug. Paris, Laurens, s. d,, (1906), petit in-8 de
127 p., avec 13 pi. hors texte, 2 fr. 50. — ^ 14. Les Musiciens célèbres. Franz
Liszt, par M.-D. Calvocorbssi. Paris, Laurens, s. d. (1906), petit in-8 de 127 p.,
avec 12 pi. hors texte, 2 fr. 50. — 15. Les Musiciens célèbres. Charles Gounod,
par P.-L. Hillbmachbr. Paris, Laurens, s. d. (1906), petit in-8 de 128 p., avec 12 pi.
hors texte, 2 fr. 50. — 16. Geschichte der Musik in Frank fur i am Main vom
An fange des xiv tns zum an fange des xviii Jahrunderts, von Carolinb Valbutin .
Frankfurt, Vôlckers, 1906, in-8 de zii-280 p. — 17. The Bells of England, by J. J.
Ravbn. London« Methuen, 1906, ia-8 de xvi-338 p., avec 60 illustrations. — 18. Les
Éléments de Vesthétique musicale, par Huoo Ribmann ; traduit et précédé d'une
Introduction par Georqbs Huhbbrt. Paris, Alcan, 1906, iD-8 de ii-278 p., 5 fr. — 19.
Histoire de la musique, par Albbrt Soubibs. H. Iles Britanniques. Les xvui* el
XIX* siècles. Paris, Flammarion, s. d. (1906), petit in-12 de 145 p., avec planches,
2 fr. — 20. Teatro e musica in Roma nel Secondo quarto del secolo xix {4895-50).
da prof. GiusBPPE Radiciotti. Roma, tip. délia Accademia dei Lincei, 1906, in-8 de
166 p., 2 fr. 75. ^21. Traité de psaltique. Théorie et pratique du chant dans
l'Église grecque, par le P. J.-B. Rbbodrs. Paris, A. Picard et fils; Leipzig, Barras-
sovitz, 1906, in-4 de xv-290 p., 12 fr.
1. — D'après le Motu propi*io de Pie X, du 25 avril 1904, les mélodies
grégorieones devaient être rétablies dans leur intégrité et leur pureté
primitive. VÉdition du Kyriale Vatican répond-elle à cette pensée du
Saint-Père ? Non, déclare l'auteur sans hésitation. Suit une longue énu-
mération de passages mélodiques dans lesquels VÉdition vatioane du
plain-chant^ confrontée avec les versions des meilleurs manuscrits,
s*écarte évidemment des textes anciens. Un seul exemple ; je cite,
page 12 : c Tous les manuscrits et les éditions imprimées jusqu'au dix-
neuvième siècle assignent ce Gloria (celui de la messe pascale I,) au
septième mode, et le finissent en«o/. L'édition de Reims-Cambrai (1851)
fut la première à changer la finale en si, faisant de ce Gloria une mélo*
die du quatrième ton. L'édition vaticane se range du c6té de Reims-
Gambrai 1 » Le Rév. Bewerunge conclut que l'auteur du Kyriale Vati-
can t a abandonné son rôle de restaurateur des anciennes mélodies, et
- 35 —
qu*il est allé grossir les rangs des réformateurs. » Néanmoins, de ]a
comparaison entre Tancien Kyriale du Liber gradualls et le Kyriàle
Vatican il résulte que les mélodies ont été beaucoup améliorées. L'au-
teur termine par un vœu en faveur du retour sans mélange à la iradition.
2. — De nombreuses Méthodes de chant grégorien y oieni le io\it depuis
deux ou trois ans surtout. Presque toutes ont pour but d^exposer les
théories rythmiques des bénédictins de Solesmes. La Metodo compleio de
solfeo du P. D. Suiiol se distingue entre toutes par sa précision^ sa
clarté et son exactitude parfaite avec ces théories. Les reproduire, c'était
du reste Tunique objectif de Tauteur ; il a parfaitement réussi. Il se
sert régulièrement des signes rythmiques solesmiens dans tous les
exemples de chant. C'est aussi la première méthode qui indique la
manière de diriger un chœur avec les mouvements de la main ; cet
enseignement est également emprunté à la Paléographie musicale des
bénédictins. La deuxième édition espagnole de cette méthode est sous
presse, ainsi qu'une édition française.
3. — Mûsica religiosa 6 comentario teôrico praclico del motu proprio^
par le P. Serrano, tel est le titre d'un excellent petit livre appelé à
faire grand bien, plein d'ordre et de bon sens. Les points principaux
des controverses suscitées par le Molu proprio semblent devoir trouver
là terrain d'entente. Les règles liturgiques et les décrets canoniques
viennent prêter main-forte à l'auteur pour montrer partout l'accord
qui s'établit entre les idées émises par Pie X et la tradition de l'Église.
— Voici le résumé de cette courte mais judicieuse étude : Principes
généraux sur la musique religieuse et ses divers moyens d'exécution
et d'accompagnement. Le Chant grégorien, origine, l'édition vaticane
et l'interprétation qu'il convient de lui appliquer. Rôle de la polypho-
nie et de la musique moderne. — Enfin, en appendice, se trouvent lee
décrets postérieurs qui sont venus depuis appuyer Tautorité du motu
proprio, dont le caractère obligatoire est rappelé fort à propos.
4. — Les résultats du Motu proprio de S. S. Pie X sur la réintégra-
tion du chant grégorien dans les églises se font heureusement déjà
sentir au pays du Gid. Et voici un tout petit livre, d'air coquet et très
avenant, qui contribuera, pour une bonne part sans doute, au succès
de l'initiative pontificale. En Espagne, comme ailleurs, l'ignorance est
le principal obstacle à l'acclimatation du plain-chant. Aussi c'est à
faire connaître son origine, sa nature, sa valeur musicale et sa restau*
ration actuelle par les bénédictins français que s'applique l'auteur de
g Que es canto gregoriano. Il prétend à présenter à ses lecteurs moins
une œuvre originale, qu'une étude consciencieuse et parfaitement à
jour. Les derniers chapitres sont consacrés à l'étude de la réforme
grégorienne en ce qui concerne les chants propres à l'Église d'Espagne.
Nous ne le suivrons pas sur ce terrain : il sait ici mieux que nous à
.t -rf..
?^m
r.K:
; .f
:u- •
%.■
- K
<
■. *
'•
— 36 --
^'),
"'■■'"■
quoi s^en tenir. Ma,is de tous nos vœux nous Tencourageons à mener à
bien, par la plume et par Taclion, cette croisac^e si chère au cœur
de Pie X.
5. — M. P. Aubry a fait tirer en brochure une série d'articles parus
dans le Mercure musical sous ce titre : La Musique et les Musiciens
d église en Normandie au xiip siècle. Nous y retrouvons la verve, l'hu-
mour et l'érudition familières à Tauteur. C'est un tableau joliment
dessiné des mœurs musicales dans un diocèse français au moyen âge,
d'après le journal d*un archevêque de Rouen. M. Aubry nous en
avertit lui-même : c Odon Rigaud eoregislre sans exception toutes les
actions mauvaises et garde le silence sur le bien. > Éiait-il donc
nécessaire de tant insister — surtout à notre époque — sur ces faits
scabreux ou scandaleux que relève en gémissant Tarchevèque? Il y a
là trois pages que M. Aubry eût mieux fait de ne pas écrire : il avait
assez à faire à nous parier musique. La pratique du chant — écoles, exa-
mens,exécution — les chanteurs, leurs us et leurs abus ; les livres de
' chant ; Rigaud parle de tout, et M. Aubry a tout recueilli, tout classé
en un travail intéressant. Quelques exemples notés de séquences,
d'épttres farcies, d'un virelai môme, illustrent heureusement cette étude.
6. — NotM pour servir à f histoire de la musique à Lille : le tilre dit
exactement le contenu de cette plaquette. Elle est tirée à cent
exemplaires ; c'est trop peu vraiment, car les Notes de ce genre sont
très utiles, non seulement, comme le dit modestement M. L. Lefebvre,
« pour l'histoire de la musique à Lille, » mais encore pour Thistoire
générale de l'art musical. . . A la page 11, très curieuse représentation
de quatre joueurs de hautbois de la ville en 1729, d'après un manuscrit
de 1^ collection Quarré-Reybourbon.
7., — a Cette histoire des neuf Symphonies de Beethoven est un flam-
beau qui nous éclaire et nous permet de mieux comprendre Beethoven,
en nous le faisant mieux connaître. Plus on pénètre sa vie, plus on
adniire son œuvre. » Ainsi parle M. E. Colonne, dans la courte
préfjaice de ce livre. On ne pouvait mieux dire, car l'histoire « des neuf
muses, li qu'enfanta le génie de Beethoven, se confond avec la vie
d'arXiste la plus douloureuse qui jamais ait été vécue. Le plan de
M. Prod'homme est simple et bien exécuté. Neuf chapitres, un pour
chaque symphonie, selon l'ordre chronologique ; un dixième expose les
projets d'une Dixième symphonie, que la mort empêcha Beethoven
d'écrire. Chaque chapitre comprend trois parties : dans la première,
M. Prod'homme nous fait assister à la naissance des symphonies; les
motifs en sont recherchés dès leurs premières conceptions, dans les
cahiers d'esquisses qui nous restent de Beethoven, les modifications qu'ilç
ont subies sont indiquées soigneusement, jusqu'à l'instant où ils sont
révélés au monde musical ; en même temps, les circoostances qui ont
— 37 —
é I» eréatioQ de l'caavre soat racontées ea détail.— LadauxiéiAe
est destinée & l'analyse de la partition : composition d«
stre, duré« de l'exécuLion, btève analyse de chaque morceau,
)ar motif, développemeal, reprises, etc. EaSa, la troisiAme partie
Il l'histoire de chaque symphonie, depuis sa première exécution
i nos jours, critiques, approbations qu'elle a suscitées. A. la An
que symphonie, M. Prod'homme a eu l'excelleule idée d'éuumé-
œuvres de Beethoven anlérieureê à la symphonie qifll vleJat
or, ce qui permet de suivre les développements du génie de
ven entre chaque symphonie ; il eût été plus naturel de placer
ste avant chaque symphonie. Cette troisième partie est parlicu-
3ni intéressante; les impressions et Iss opinions suscitées .
ision de chaque symphonie y sont reUlèeB dans l'ordre hisLo-
ilfaut lire ces pages émouvantes qui racontent les oppositions
se, parfois douloureuses que le géant de la musique symphb-
i dû surmonter pour imposer ses œuvres à l'admiration enthou-
le ses contemporains et de la postérité. Je ue connais pas, dads
langue, de guide plus sûr pour aborder les symphonies du
, que le livre de H. Prod'homme.
H. Boscbot, dans la Jeunette d'un romanlûjue. Hector Berliùx
'53/), s'est proposé de nous raconter l'histoire de son héros, mais
lanière, et sa manière est bonne. Il a voulu nous présenter
ime. l'artiste qui vit sa vie, fait son oeuvre et. la fait valoir > ; il
à: tout dans ce livre donne la sensation de ce qui fut vivant ou
xiuiUoananl, car Berlioz est sans cesse en ëbullitiun. — Commeiit
■il prisf II a d'abord réuni, puis classé les documents, et dès
;nts datés. Pour lui, i l'inëvitable armature d'une biographie
jeu de fiches datées jour par jour, et avec lequel ou fait une
ui doit se présenltir comme un calendrier. C'est d'un aspect peu
', mais cette sorte de graphique de laboratoire est indispensable.
i celte précision consciencieuse, t'histolie qui en résulte est
que de légendes, basées sur les Mémoire» de Berlioz lui-mèmè,
bent devant la brutalité d'une date. Fresque à chaque page,
■ le volcanique », le méridional, est pris eu flagrant délit de
I, lorsqu'il parle de lui ou des autre». On ne s'en étonne pas :
comprendre Berlioz, il faut sentir que dans Berlioz il y a du
a *, dit l'historien, • ce qui est loin de nuire à un héros roma^-
yrique >, ajoute bien vite l'admirateur berliozlen. Mais cette
irécision historique ne ra-t-elle pas nuire au récit} tioa, l'écha-
I critique des âches i^ui a servi à contenir l'histoire disparkli et
imeuts parlent eux-mêmes. Chaque ûcbe, chaque date, chaque
plongé, pour ainsi dire, dans l'àuie, daus la cervelle d'Hector,
rt tout imprégné de sa vie, de sa forme. Les (locum<::iLS se suii-
'1-
— 38 -
cèdent et fpot parler le héros lui-môme; on dirait ce livre écrit par
Berlioz lui-môme reprenant vie. Il se juge, il se corrige, se rectifie;
c*est bien lui tout entier, avec sa nature volcanique, « son cratère dans
^^ le cœur », ses explosions, ses abattements, et aussi sou aptitude aux
affaires. On le voit, la tète est enfouie dans i'embroussaillement d'une
chevelure-réclame, rousse, d*un brun rouge calciné, s^tanique... 1^
^ pensée roule des projets surhumains, monstrueux, sinistres, fantas-
tiques. On Tentend dans ses moments de bouillonnement, de fureur
où il voit rouge : c Feux et tonnerres. Mort et furies ». Écoutez son
bulletin de victoire après sa première messe à Saint-Roch : sa messe a
produit « un effet d*enfer », les cuivres ont mitraillé ses auditeurs...
et après son premier concert, trombes d'applaudissements, trombes
dans le public, trombes dans Torchestre. . . Oh! ce tableau du Jugement
dernier, quelle tempête où retentit récroalement des mondes. .. C'est
colossal, horrible, monstrueux, et Berlioz souligne ce dernier mot...
Et ses colères, ses rages contre les « podagres » du Conservatoire! c*est
ainsi qu'il appelle les professeurs de rinstitut qui lui refusent jusqu'à
deux fois le premier prix. Mais entraîné par le courant magique de ce
livre, j'oublie que je dois me borner à en donner une idée. . . C'est « au
suicide de Berlioz », au faux suicide, que M. Boschot arrête la jeunesse
de son héros (18 avril 1813). Il se propose de poursuivre, dans un autre
ouvrage, cette vie volcanique, sous le titre : Un Romantique sous Louis-
Philippe, Tout porte a croire que cette seconde partie sera aussi impres-
sionnante que la première. Toutefois en fermant ce volume je ne puis me
défendre d'éprouver un soulagement : je l'ai lu, relu, avec plaisir,
angoisse, passion, et cependant je le quitte volontiers. Après avoir
exploré et admiré les terrifiantes beautés du Vésuve, on redescend
avec joie vers les plaines riantes et paisibles qui se déroulent non loin
à ses pieds.
9. — Avec Schubert et le Lied de M°>* M. Gallet nous nous reposons
dans ces plaines riantes. La vie de Schubert, en effet, offre un contraste
complet avec celle de Berlioz ; elle fut heureuse, calme, exempte des
orages suscités par les grandes passions. Schubert aimait sa famille,
ses amis, et en éiait adoré. Sa musique reflète souvent les dispositions
ordinaires de cette âme pondérée, religieuse et tendre ; d'autres fois
aussi, elle est triste, sombre, dramatique : il suffit de se rajipeler le Roi
des Aulnes : c'est que, de temps en temps, «r l'ange aux ailes noires de la
tristesse et de la mélancolie planait sur lui ; génie favorable, puisquUl
lui inspirait ses lieder si douloureux. » Après avoir, en quelques pages,
retracé, en guise d'introduction a l'œuvre de Schubert, la vie de son
héros (1797-1828), M"»» Gallet raconte brièvement l'histoire du lied. La
France, l'Italie et l'Allemagne se partagent l'empire de la poésie et de
la musique ; mais à l'Allemagne était réservé de pousser cette branche
- 39 —
d*art à sa suprême limite avec Mozart, Beethoven, Schumaon, Liszt,
Hugo Wolf. £q France il faut citer Berlioz, Gounod, Lalo, Pauré,
Debussy. Quelques mots sur Griegle Norvégien, puis sur l'école russe,
et Ton arrive c à Schubert, le maître entre tous, qui a résumé l'œuvre
lyrique de ses prédécesseurs en Télargissant, en lui donnant un essor
inconnu, une forme plus définitive. » Les lieder de Schubert, au
nombre de six cent-quatre, sont ramenés par M»^ Gallet à trois catégo*
ries: ceux que les mélodies populaires ont inspirés, les ballades et les
mélodies historiques, les lieder philosophiques. M""* Gallet étudie et
analyse, « dans Tœuvre de Schubert, les mélodies qui réunissent le plus
parfaitement ses qualités dominantes et dans lesquelles la forme,
récriture, Tinspiration ne laissent rien à désirer. » Cette analyse est
simple, fine, pénétrante, le style en est clair et harmonieux, il revêt en
quelque sorte les qualités même des mélodies dont il fait ressortir les
beautés. Mais le dernier chapitre de l'ouvrage est peut-être le plus
personnel et le plus important; il traite a de Tinterprétation des liederi »
Les instructions données aux chanteurs révèlent dans celle qui les a
rédigées un goût épuré, une éducation artistique très élevée, une
possession et une entente parfaites des procédés techniques nécessaires
à l'interprétation idéale des lieder.
iO. — Palestrina est le premier volume d'une collection entreprise
par réditeur Alcan sous la direction de M. J. Ghantavoine. On ne peut
qu'applaudir au but de cette œuvre : faire pénétrer dans le public la
connaissance exacte des « Maîtres de la musique » et des caractères
particuliers de leur œuvre, dans des livres qui réunissent au sérieux
du travail, Tintérêt et la brièveté. •— Nous trouvons ces qualités dans
le PalestHna de M. Michel Brenet. L*étude est divisée en quatre parties :
« Avant Palestrina », tableau succinct du développement de la musique
polyphonique depuis le xiv« siècle. < La Yie » de Giovanni Pierluigi (le
nom véritable de Palestrina), dans laquelle Fauteur évite les longueurs
de détails. U insiste cependant sur ceux dont la vérité historique
avait été longtemps méconnue, c Les destinées posthumes » et
c Tœuvre » du prince de la musique d^Église sont Tobjet des deux
autres parties. Cette dernière, après quelques détails sur le style pales-
irinien et le genre des compositions de ce maître, montre à son véri-
table point de vue la place qu'occupe Palestrina dans TJiistoire de la
musique. M. Brenet a fait œuvre vraiment utile en rétablissant la
pbysionomie authentique du célèbre musicien, dont le public n'avait
possédé longtemps qu'une image défigurée. Pierluigi n'est, en
effet, devant Tbistoire documentée, ni le sauveur, ni proprement le
réformateur de la musique d'Église. Il n'a pas inauguré un genre nou-
veau : il a continué, en les épurant, les traditions de.^ contrapontistes
néerlandais, ses maîtres. Son mérite est précisément d'avoir atteint la
-V
"*3
< ii
'■ .rJ,
JHUà
— 40 -
perfection du genre, en lui donnant plus de clarté et d*élégance ; il
couronne et achève une période de développement musical dont son
œuvre est l'aboutissement. De nombreux travaux parus en ces derniers
temps ont remis ces vérités en lumière. Il restait à concentrer ces
traits épais en une figure harmonieuse et vivante, et à la présenter au
public. M. Brenet s'en est acquitté, comme on devait s^ attendre, avec
beaucoup de tact, et en homme qui connaît à fond son sujet.
11. — La deuxième publication de cette collection est le travail de
M, Vincent dlndy sur son maître César Fra^nck. Il ne s'agit point ici
d'une firoide analyse de la vie et de Tœuvre du grand symphoniste :
M. dlndy a fait passer toute son dme dans ces pages consciencieuse-
ment élaborées. U nous laisse une peinture forte et touchante de
l*homme accompli, de Tartiste puissant, de Féducateur fécond que fut
César Frank. Sa vie, mbdesle, laborieuse, à peine illuminée par Taube
d'une gloire qui devait éclater aussitôt après sa mort, est racontée
agréablement, suivie d*un portrait physique et moral du musicien tracé
demain de maître. Cette physionomie, faite de sincérité, de pureté et d'une
douce bonté, laisse son empreinte dans l'œuvre musicale de César Franck,
que l'auteur étudie longuement et méthodiquement. Il nous fait entrer
Jusque dans le fond des choses : traits caractéristiques du génie de son
héros, influences, procédés de composition, phases de développement.
Celles-ci sont divisées en trois époques : la première aboutit à l'oratodo
de Ruthy la seconde a son point culminant dans Ridempliony la dernière
est couronnée par le grand oratorio des Béatitudes, Les principales des
œuvres du maître sont analysées en détail. M. Y. d'Indy, disciple de
César Franck et héritier de ses traditions, ne pouvait pas plus heureu-
sement terminer qu'en nous montrant l'influence considérable exer-
cée par celui-ci sur ses élèves. Il fait plus, il nous indique la source
à laquelle elle puisait sa fécondité : l'amour. Et ce dernier trait achève
de nous faire connaître la personnalité déjà si attachante de César
Franck, c Certes, Tart du père Franck fut tout de bonté et de sincérité,
comme son enseignement fut tout de charité et d'amour, et c'est pour
cela qu'ils dureront... » C'est pour cela aussi qu'après avoir lu ces pages,
on se prend à aimer l'artiste. L'impression de sincère émotion, la
chaleur communicative qui les anime en rehausse singulièrement l'in-
térêt. Gomment aussi ne pas mieux goûter après cela les admirables
symphonies de Franck, quand on y sentira les vibrations de son âme
pure, douce et aimante ?
12. — C'est encore un ouvrage instructif et intéressant que le «/• S.
Bach de M. André Pirro. La biographie du musicien allemand, bien
connu, n'occupe guère que le quart du volume. C'est à l'analyse de ses
œuvres que l'auteur a réservé tous ses soins. Les cantates religieuses
surtout sont étudiées en détail, avec la compétence d'un musicien déli-
— 41 —
Denté. Le lecteur y est initié aux beautés artisiiques de
S. Bacb ; en quelques mots expreseifs, l'auteur a fait pas-
reux le caractère particulier deacautatea, la peneée iaiime
ment, leasentimeiits qui s'y mirent, le procédé qui lea
L'ordre chroDOlogique suivi par l'auteur permet de saiBir
oaent et la marche du laleat de son héroB. Le reste des
vocales de J. S. Bach sont traitées plua succinctement.
tpUre de vingt pages est consacré aux autres œuvres
Ions, oratorios, elc; une trentaine de pages seulement à
nsirumentale. H. A. Pirro donne en terminant quelques
ur la manière d'interpréter les œuvres de Bach. « Pour
, h jouer Bach c selon Bach, ■ il but apprendre a le con-
spanitioQs de cantates. . . * Ces motsexpliquent pourquoi,
immense du grand maître, l'auteur s'est étendu de préfé-
lalyse des cantates. En somme, le travail est excellent,
lume exercée de M. A.. Pirro. La collection Us Matlrea do
i bien conduite jusqu'ici, sera hientfit enrichie d'un
M. J. Chantavoine. Chaque volume contient eu appen-
) bibliographie, et un catalogue des œuvres du musicien
consacré. De nombreux exemples notés en musique
Irer le texte.
toute collection à cadre fixe, la llche de l'écrivain est
en cent vingt pages la vie, les œuvres d'un grand musl-
« avec critique, n'est pas chose toujours aisée. Mais c'est
t mode : il faut, dans chaque branche de l'art ou de la
uTrage signé de noms divers et comprenant, soub un
re de volumes à dos uniformément épais, les différents
son histoire. Ici, il s'agit de biographie de MuticitM
It d'abord Ronini, p&r M. L. Dauriac. Nous avons IJt,
le style original et nerveux que l'on connaît, l'histoire
aentdugéuiedeRosBini; fine e t sobre analyse de ses prinoi-
cri tiques justes, éloges justifiés ; ce n'est pas un panégy-
'est pas un réquisitoire : l'auteur a bu éviter les défauts
B à quelques-uns de bbs devanciers dans l'hlsioire de
t. Bibliographie. Il nous donne pour finir im répenoire
} complet des œuvres de son héros. • Si Bossloi ne fut
id musicien *, il fut du moins un • grand musicien de
Jvocoressi étudie en Frant Liazl le virtuose et le compo-
, Liszt le piano était un instrument : il eu a fait un
ix-là le savaient qui l'entendirent jouer, et nous pouvons
e qu'il a écrit. De ces œuvres, U, CalvocoreBsi donne une
Mûrement brève, mais exacte. Au ch. VI, nous lisons les
'f'
I*-
'» t
t
3«t>
W3!>
— 42 —
idées que Liszt se faisait du compositeur de musique religieuse : « il
est aussi un prédicateur et un prêtre : là où la parole n'est plus assez
expressive, la musique vient lui apporter une fol, un élan nouveau/»
Liszt priait en composant : c'est Tidéal. M. Galvocoressi n'a pas pu
tout dire ; sans cesse il se plaint de Tétroitesse de son cadre, et beau-
coup de choses intéressantes ont dû être passées sous silence. Pourquoi
ne pas nous donner un autre livre plus complet sur ce même Liszt ?
16. •— Encore un malheureux auteur qui se plaint des « dimensions
restreintes imposées à son volume » et qui espère cependant — il le dit
avec quelque mélancolie, — o^ avoir rempli consciencieusement sa
tâche. • Il nous fait suivre, semées dans sa vie et en marquant les
étapes, les diverses œuvres de Charles Gounod. En 1847, Charles
Gounod, se croyant appelé de Dieu, suivait à Saint-Sulpice les cours
de théologie. « Fort heureusement pour lui — et aussi pour nous (c'est
M. Hillemacher qui parle), — Gounod s'aperçut à temps de la grave
erreur qu'il allait commettre en s*aveuglant sur son propre caractère
et sa réelle vocation. Il jeta le froc aux orties et rentra dans le monde.
L'art lyrique Pavait échappé belle » (p. 31). Le dirai-je ? Je ne com-
prends guère ce soupir de soulagement. Sans Polyeucte^ sans Faust
même, le monde pouvait vivre, il Ta prouvé assez longtemps. Et
Tabbé Gouuod, avec sa foi et sa tendre piété, eût appris peut-être à
composer de la musique religieuse/ de la vraie, je veux dire de cette
musique impersonnelle telle que la comprend et la veut rÉglise. Les
œuvres de Palestrina, de Yittoria, vivent encore; où seront dans
quatre cents ans les opéras de Gounod? La gloire est réservée à
i^ Gounod pour l'éternité, nous dit en terminant M. Hillemacher : nous
n'oserions souscrire à cette conclusion. — Somme toiite, cette coUec^
tion s'annonce bien. Chacun des volumes est ornée de quelques gra-
vures : portraits, autographes, etc. Tout cela sera parfait si l'éditeur
veut l&cher un peu les lisières. Je veux dire donner plus de papier à
ces auteurs qui s'appellent Vincent d'Indy, Camille Bellaigue, Charles
Malherbe, et d'autres dont il s'est assuré la collaboration.
16. ^ C'est avec l'organisation du culte catholique à Francfort, dès
le début du ix* siècle, que commencerait VHistoire de la miisique dans
cette ville, si les traces en étaient parvenues jusqu'à nous. Le chant
était en honneur, en efiet, et dans TÉglise, où il faisait partie du
culte lui-même, et dans les cours des princes, où il célébrait les grandes
actions des héros. Mais on trouve les éléments d'une histoire locale de
a musique, dans les chroniques et les monuments, seulement à partir
du XIV* siècle, et encore sont-ils d'abord bien rares. Le présent livre
(Geschichte der Musik in Frankfurt am Main vom Anfange des xrv bis
9um Anfange des xvin. Jahrhunderts) en a recueilli le détail, de façon
à dessiner le tableau du développement progressif des diverses branches
'4 .
. i
- 43 —
de Part musical, jusqu'au commencement du xvni* siècle, époque à
laquelle cet art entre dans une voie nouvelle avec Bach et son école.
Rien de ce qui concerne la musique n'est omis dans cette étude. Au
premier plan est la musique religieuse. D'abord le chant grégorien,
déjà sur son déclin au xiv* siècle, puis la polyphonie qui, au contraire,
était alors encore au berceau, mais qui devait se développer au
XV* siècle et s'épanouir au xvi* avec les compositions vocales des con-
trapontistes. Avecie chant on voit croître Tusage des instruments de
musique à l'Église, et l'orgue acquérir ses perfectionnements successifs.
Parallèlement à ce mouvement on peut suivre le développement de la
musique profane, qui commence avec les ménétriers et les troupes de
batteleurs, puis va progressant en divers sens ; compositions vocales et
exécutions instrumentales. Ce double mouvement fut dirigé et stimulé
par les maîtres de chapelle et directeurs de la musique choisis avec
grand soin et rétribués par le Conseil de la ville, pour diriger les
chantres, l'orgue et les musiciens de l'Église. Ils étendaient nécessaire-
mentleur influence sur lamusique profane, sur laquelle s'exerçaient aussi
leur goût et leur talent. On remarque, parmi les plus influents, les noms
d'Andréas Myller et surtout de J. Andréas Herbot au xvii« siècle, et de
Georges Philippe Tadelmann au xviii*. Lorsque ce dernier partit pour
Hambourg en 1*721, la musique était entrée dans sa période moderne.
L'auteur, sans entrer dans le détail de cette dernière période, en donne
simplement une vue d'ensemble jusqu'à nos jours. Il ressort de son
travail que Francfort a toujours aimé la musique et l'a cultivée avec
succès et tout porte à croire que cette glorieuse tradition trouvera
encore dans l'avenir une continuation digne du passé.
17. — Le Dr G. G. Raven, D. D., F. S. A., qui a produit de nombreux
ouvrages sur les cloches, publiait récemment, dans la collection : The
Antiquary's Books : The BelU of England^ sorte de synthèse de tous ses
travaux antérieurs de campanologie. Quelques jours après, l'auteur
mourait, plus que septuagénaire, dans la petite paroisse de campagne
dont il était le pasteur. Ce dernier livre est surtout un livre d'archéo-
logie ; pourtant il intéresse aussi la musique par quelques-uns de ses
derniers chapitres, consacrés aux sonneries d'horloges à airs variés
(ch. XY)) aux carillons, aux corporations de sonneurs, aux cloches
manuelles (ch. XVII), et enfin à la poésie des cloches (ch. XIX), poésie
pleine d'harmonie imitative. Le volume est orné de soixante illustra-
tions.
18. — L'Esthétique mueicale a donné lieu à des travaux si nombreux
et si importants qu*elle est devenue une science spéciale. Le prof.
H. Riemann essaie d'en grouper et d'en expliquer systématiquement
les Éléments. Ce livre, publié en langue allemande, en 1900, répond,
ce me semble, à ces questions : Quels sont les phénomènes élémentaires
— 44 —
ou supérieurs de Testhétique musicale? Quels sont les principes
essentiels du beau musical? 'L'auteur, selon sa méthode ordinaire,
s'élève par degrés des faits particuliers aux grandes lois générales.
Dans un premier chapitre, il limite le champ de sa recherche. Pour
lui, Testhétique n*est point un enseignement, mais une philosophie de
Tart ; elle se propose de favoriser non pas Thabileté technique, mais la
compréhension de l'œuvre d'art. Après ayoir repoussé et rejeté Topinion
d*Hanslick, qui nie le beau naturel dans la musique, M. Riemann pose
sa thèse en affirmant que « la musique n'est point un produit de
Fimagioation, sans lien avec le monde réel, mais que nous devons la
considérer comme un moyen d'exprimer et de communiquer les
mouvements les plus intimes de l'àme humaine. Le beau naturel de la
musique réside donc dans Tensemble des émotions de Tâme humaine,
et Tappréciation du beau musical n'est nullement plus difficile que
celle du beau des autres arts. » Sur cette assertion, l'auteur entre en
matière et entreprend Tanalyse détaillée de l'impression musicale et
des différents facteurs qui contribuent à sa formation. Il faut distinguer
d'abord les facteurs élémenlaires^ à savoir Tintonation, le timbre, la
dynamique et l'agogique ; puis les facteurs supérieurs qui participent
à l'élaboration de la forme musicale artistique et expressive ; l'harmonie
et le rythme. Chacun de ces phénomènes est étudié d'une manière
approfondie, parfois un peu abstraite, dans autant de chapitres
particuliers. Il est impossible de suivre l'auteur dans les détails de
son exposition, où sa science musicale, historique, philosophique, se
donne libre carrière. Je relève quelques points seulement. Il faut louer
M. Riemann de l'importance qu'il donne à la dynamique, c'est-à-dire
à l'ensemble des variétés d'intensité du son dans la phrase musicale : il
démontre que « l'accroissement d'intensité agit toujours comme un
accroissement d'activité. » Par Vagogique, l'auteur entend les modi-
fications du mouvement fondamental. Elle est étroitement liée & la
dynamique, car à l'augmentation d'intensité, s'allie toujours une
accélération du mouvement, et au sommet dynamique correspond un
élargissement subit, suivi du retour graduel à la valeur normale. —
Vient ensuite l'étude des deux facteurs supérieurs, l'harmonie et le
rythme, c qui mettent de l'ordre et de la mesure dans le mouvement
sonore, et relèvent ainsi au rang d'art; et Ici l'auteur aborde les
problèmes ardus relatifs à la consonnance et à la dissonance, le
c punctum saliens » de toute la théorie musicale. A propos du rythme,
M. Riemann combat victorieusement cette opinion trop commune,
que les groupes rythmiques reposent sur l'échange périodique des
temps forts et des temps doux. Le groupe rythmique le plus simple est
constitué non par la mesure moderne (v. g. deux noires entre
deux barres) mais par deux noires, ou une croche et une noire k cheval
— 45 —
mesure (jTj ou j^i- Le moft/ musical que NJetzscbe
usemeal le ■ gesle de l'ëmotioD musicale » est formé
eurB ëludlés prëcédemmenl. Ed terminant, U. Riemaon
□e sur VimUation, le contratte, et le développement. Un
résume sa pensée et sert de conclusion : • La musique
expression spontanée des sentiments... elle transmet les
clément de l'&me du composIleuF dans celles des
, vraie musique, la musique pure, ne veut rien
Lre que ce qu'elle est en soi et par sol. * C'est le dernier
le.
lert Soubies continue la publication déjà connue du
lre de la musique. 11 s'agit celle fois des Iles Britan-
et XIX* >)êc/M. La matière estTasie, car si la Grande-
pas, pendant celle dernière période, de génies créateurs,
ns ilu continent, nul peuple n'a peui-^lre cultivé cet
patiente sollicitude. Les chefs-d'œuvre des autres
lurs été étudiés et applaudis ; le génie national n'a
emps de s'exercer laborieusement comme le feu qui
adre. Mais, selon le dessein de la collection, c'est un
! vue d'ensemble que M. Soubies présente aux lecteurs,
les indications, non seulement sur les œuvres propre-
mais sur tout ce qui touche à l'histoire de cel art :
res, ouvrages théoriques et historiques, sociétés musî-
étrangères. Tout cela est tracé avec l'exaciilude et
00 que l'auteur s'est posées pour règle.
i|ues pages fort intéressanies, le professeur Badiciot|,i
at lamentable de l'art musical à Rome, au débul du
tout, au théâtre et dans les concerts, sur la scène
estres, il constate la même décadence. La musique
lant sacré n'ont pas su non plus se maintenir à la
raient portés les grands maîtres du zvi* siècle. Il n'y
asicale, plus d'éducation arlislique, et les voyageurs
musiciens célèbres comme Berlioz, portent sur les
emenls poussés parfois jusqu'à l'extrême sévérité. Peu
i personnels sont couronnés de succès et, avec des
Liszt, Ramacciolli. . . , Verdi et Ravatti pour la musique
s se réforment, le bon goût reparaît dans les composl-
k réforme est déjà bien avancée, ei, gr&ce à l'influence
ïtres, elle se poursuivra. En une seconde partie. Tau-
les noms des pièces exécutées dans les thé&lres et les
soncerls, de 1825 & 1830, et nous prouve, par les petites
cette nomenclalure, que sa thèse de la première partie
sur des documents incontestables.
"T^l^iW^Î
'A.
.il
> t,
u. •
I.
• S':
k'v'
J .
— 46 —
21. — Les Européens qui s'intéressent à la musique byzantine — et
ils deviennent chaque jour plus nombreux — sauront gré au R. P.
Rebours, des Pères Blancs, d'avoir publié son Traité de psaltique.
Théorie et pratique du chant dans C Église grecque. Beaucoup, eu effet,
avaient pu, au cours de voyages en Orient, se procurer des livres de
chant, de chant liturgique surtout, écrits avec les signes en usage
dans rÉglise grecque; mais leur embarras avait été grand lorsqu'ils
avaient voulu, en s'aidant des méthodes rédigées en grec et très com-
pliquées qu'on leur avait fait acheter sur place, transcrire en notations
modernes tel ou tel morceau dont l'exécution les avait particulièrement
charmés. La méthode qui vient de paraître, fort claire et très complète
k la fois, ne permettra plus d'être embarrassé : l'auteur affirme qu'il
doit tout à son savant collègue, le R. P. Abel Couturier, professeur de
liturgie et de musique au séminaire de Sainte-Ânne de Jérusalem. Il
proteste vigoureusement contre«ceux qui, de nos jours, réclament sinon
la disparition totale de l'antique psaltique — ils n'oseraient pas en
venir là du premier coup, — du moins de tels changements, de telles
adaptations que ceriainement en pratique c'en serait fait de la musique
byzantine. > La méthode proprement dite occupe toute la première
moitié du livre : des exercices sagement gradués permettent de se fami-
liariser rapidement avec les signes de la psaltique. Puis vient une lon-
gue série de chants caractéristiques du rite grec, avec leur traduction
en musique européenne, autant du moins que celle-ci peut rendre par-
faitement le a laisser aller » inhérent à la psaltique, et voulu des Orien-
taux. Deux appendices, accompagnés de quelques exemples de chants
liturgiques, avec traduction, sont consacrés à la musique arabe et à la
musique russe ; un troisième appendice nous donne un aperçu som-
maire sur les tons et les modes grecs dans l'antiquité et dans la période
médiévale. Après avoir fait un court résumé de l'histoire de la musi-
que grecque, et parlé de la déplorable réforme, ou mieux du massacre
des Ghrysanthe et des Grégoire, l'auteur ajoute : « Malgré le désastre,
il reste encore de bien belles choses, et s'il nous est permis de regretter
le passé, le plus pratique assurément est de nous appliquer à tirer tout
le parti possible du peu qui nous reste. . . £n attendant que des maîtres
viennent réédifier, efforçons-nous du moins de conserver l'édifice dans
l'état actuel. > Nul doute que ce bel ouvrage ne réalise pleinement son
dessein de vulgarisation, et n'intéresse les Occidentaux eux-mêmes à
la cause de cette musique ecclésiastique grecque qui, de l'avis déjuges
autorisés, « reste supérieure à la musique européenne sous le rapport
de la mélodie. » O. M. B.
- Al -
THÉOLOGIE
unil ConfcSMia. Studien ûber den AUar der altchrUtliehen Litur-
gie, vou D' Feanz WiblaND. I. Der AUar der vorkomiantinischen Kirche.
M&nchen, Lentner, 1906, in-8 de yiiM67 p., avec planches et gravures.
Tracer en ses grandes lignes Thistoire primitive de Tau tel chrétien,
montrer par quelles étapes successives la Afen<a, simple table eucharis-
tique de la liturgie primitive, est devenue Confessio, autel-tombeau des
basiliques, tel est le but que se propose M. le professeur Wieland. Le
présent livre n'est que la première partie de cette étude ; il embrasse
seulement la période pré-constantinienne.
Malheureusement, explique M. Wieland en quelques pages d'Intro-
duction très claires, les écrits du ii* et du iii« siècle ne disent à peu près
rien de l'autel. Mais comme ils parlent davantage du sacrifice qui s'ac-
complit sur l'aulel, et aussi du lieu de cuUe dont Tautel est le point cen-
tral, on peut indirectement, en suivant le développement historique du
sacrifice et du lieu de culte, arriver à glaner quelques éléments d'in-
formation sur l'autel. D'où la division du livre en deux sections :
I. Liturgie apostolique. H. Lilurgie des ii-ui* siècles en chacune des-
quelles on traite successivement : I, du Sacrifice — II, du Lieu de cidte
— m, enfin de V Autel.
Un simple mot des conclusions de l'auteur. Au i^' siècle, point d'autel
caractérisé : la mensa de la cène est une table ordinaire, servant même
à tous usages. C'est à la fin du ii« siècle et surtout dans le III^ qu'elle
tend à occuper la place d'honneur au milieu des églises primitives et
des chapelles catacombales. Dès lors elle est véritablement autel : il
lui restera surtout à évoluer dans la forme. — Sur le point délicat du
rapport entre la mensa et le tombeau des martyrs, M. Wieland se
montre très, peut-être trop difficile. Il ne voit pas que Varcosolium mar-
que nécessairement le souvenir d'un auteUombeau (de Rossi) mais
surtout il combat avec vigueur la prétention de Wllpert à en reconnaître
un dans la Capella graeca de Priscille et conclut que la preuve de l'exis-
tenc#de ce genre d'autels au iii« siècle est encore à faire.
En somme, très bon petit livre vulgarisateur en une matière très
aride et provoquant aux discussions, bien informé par ailleurs et d'une
remarquable clarté d'expoâition. Sous ce dernier rapport la table ana-
lytique du début est un vrai chef-d'œuvre. P. G.
Ii'Ktade de la S^miiie tliéologiqiie de Miint Tlaoniae
il'A^uin» par le R. P. J. Bbrthibb. 2« édit. Paris, Lethielleux, 1906»
in-i2 de 494 p. — Prix : 4 fr.
Le R. P. Berthier s'est préoccupé tout particulièrement de répandre
l'étude des ouvrages de saint Thomas d'Aquin. Il y a quelques
années, il publiait un résumé , en tableaux synoptiquesl, de la Somme
f
' ■ 1
l'ii'..,
'.h'
[.'.>"
■M •
— 48 —
théologique et de la Somme contre les gentils. En outre, dans des
réunions d'ecclésiastiques il a fait plusieurs discours pour exciter ses
auditeurs à Tétude de notre grand docteur. Cest une rédaction de
ces discours en forme d'essai que renferme le présent volume.
L'ouvrage 'est divisé en onze chapitres. Les trois premiers sont
destinés à montrer l'utilité de l'étude de la Somme. Les autres chapitres
renferment une analyse substantielle des diverses parties de ce monu-
ment de la science catholique.
Un travail de ce genre se refuse naturellement à un court résumé tel
que nous pourrions le donner ici. Nous n'avons pas besoin de dire que
l'auteur exalte les mérites et la science merveilleuse du Docteur angé-
lique. Peut-être même exagére-t-il Pautorité acquise dans le passé par
la philosophie thomiste, car les six siècles qui nous séparent de
saint Thomas en ont vu plus d'une éclipse ; mais il faut passer cela à
l'enthousiasme d*un dominicain.
Sans entrer dans une analyse qui ne serait qu^un tableau succinct de
la Somme, nous avons relevé dans le cours de l'ouvrage quelques
observations qui méritent d'être signalées. Ainsi, l'auteur tire de
l'examen des théories de saint Thomas sur les prophéties un blâme de
toutes ces prophéties particulières qui se racontent à l'oreille et
auxquelles des âmes candides se croient obligées d'ajouier foi. Il
donne une pièce peu connue^ croyons-nous, relative au procès de
Galilée, c'est l'approbation très élogieuse de l'un des ouvrages où il
expose son système, par deux dominicains, le P. Riccardi et le P. Pau-
lucci, maître du Sacré Palais. Il remarque que Tim possibilité d'une
démonstration apodictique de la non-éternité du monde n'est pas ensei-
gnée par saint Thomas, principalement pour le monde matériel et
successif, mais plutôt pour une créature permanente, telle que pourrait
être un pur esprit. En politique, il reproduit la doctrine de l'Ange de
l'école, niant que Dieu ait imposé à une nation quelconque, excepté au
peuple juif, telle forme particulière de gouvernement ou telle famille
royale.
On le voit, les opinions du P. Berthier sont assez libérales. Peut-être
lui reprocherions-nous un peu d'inexactitude dans la traduction de
certains textes. Ainsi, cette énonciation du P. Reginald: absolvta sped'
flcantur a se, relativa ab alio est traduite par l'auteur : « l'absolu se
spécifie par lui-même, le relatif par un autre. » L'absolu au singulier
a aujourd'hui un sens spécial, celui de l'Être souverain, Pabsoluium
des scolastiques a un sens bien plus étendu. Mais passons; les
critiques d'un laïque n'inquiéteraient pas beaucoup l'auteur, a puisque
quelques écrivains profanes qui se réclament de saint Thomas nous
répètent des affirmations auxquelles il a été répondu mille fois et qui
ne sont nouvelles que'pour les novices. » D. V.
1 . '..»
• I
- 49 —
SaENCES ET ARTS
B^tr»s« *«r «MClitelite «er riittoMpliie «m lltttol-
mMMmwm, herausgegeben von Dr. Glbmbns BABuiiKBa und Dr. Gbobo
Freilierr yON HsaTLiNQ. Milnster, ÀschendoriT, 1905-1906.
Band. V. Heft. 2. Tli^iiuMi Bradwardlniis umék aetiie Iieltre
-wmiÊÊL der HieBUWUlcIieM urilleBafrellieity vod Dr. Sbbastian
Hahn. In-8 de 56 p. — Prix : 2 fr. 15.
Band V. Heft. 4. Mmi Bwmi Mm^iwm Indlelermiiilst? vod Dr.
p. P4BTHBNIU8 MiNOBS. Id-8 de xi-138 p. — Prix : 5 fr. 90..
Band V. Hefi. K et 6. Hetoter Dtotrleli (The««ori«iui Teuto-
■ilOTis ile Vrlberg), «efaie Iielien, fleliie "WWmrÊLe^ aelne JlWîm-
mmÊÊÊÊétÈmHy von Dr. Enoblbbet Krbbs. In-8 de xi-155-230 p. » Prix :
15 fr. 70.
Band VI. Heft. i. JMe Psrcholegle (4m Huyo ▼•!! ftt.Tihtor,
ein Bei«ra9 but denclilclite der Psychologie Im ékmr
WrùÈÊmmUmÊmmaËL , von Dr. Hbinbigh Ostlbr. In -8 de vin-183 p. —
Prix : 7 fr. 50.
La grande colleclion d^s philosophes du moyen âge, entreprise par
MM. Baeumker et' Ton Hertling continue à B*enrichir de nouyeiles
monographies. En voici quatre, publiées dans les années 1905 et 1906 ,
dont plusieurs sont d*un grand *^intérét pour Thistoire des doctrines
médiévales.
— Le docteur Sébastien Hahn s*est occupé de Thomas Bradwardine. Ce
philosophe n*est pas un inconnu : on le voit cité dans les listes de
docteurs du xiv* siècle, avec quelques variantes dans son nom. Mais
' jusqu'ici on ne connaissait guère que son nom ; cependant il joua à son
époque un rôle considérable. On le croit né à Ghichester, vers 1290 ; il
entra à l'Université d'Oxford comme étudiant, et en fut nommé député
vers 1325. En 1338, nous le voyons chapelain du roi Edouard HI qu'il
suivit dans la guerre de France. 11 fut un des négociateurs du traité de
Bretigny après la bataille de Crécy. Enfin, il fut sacré archevêque de
Ganterbury en 1349.
Sa vie philosophique ne fut pas moins remarquable. On lui donna de
sort temps le surnom de docteur profond. Son principal ouvrage est
intitulé Causa Dei ; il était dirigé contre le pélagianisme, dont certaines
idées avaient repris cours en ce temps-là. Bradwardine fut encore un
mathématicien de haute valeur.
M. Hahn s'attache surtout à mettre en relief Fidée que ce docteur se
. faisait du libre arbitre. Leibniz l'accuse d'avoir cru k la nécessité de
nos déterminations. Il le met à tort à c6té de Hobbes et de Spinosa.
CSeux-ci considéraient la volonté comme un véritable mécanisme;
Bradwardine enseignait seulement que la première cause de nos volon-
tés est libre, n^ais agit avec une infaillible sûreté.
— Le P. Parthenius Minges ne nous donne point une étude détaillée
sur Duns Scot qui est du reste suffisamment connu. Il recherche seule-
Janvibr 1907. T. CIX. — 4.
»,
v-
— 50 —
ment jusqu'à quel point le docteur subtil était indétermlnisle. SI l'on
appelle iDdél«rmiDiBte, dit-il, un syalème duie lequel 1& volonté agirait
d'une manière purement arbitraire, uns règle et uns motif, Scot n'est
pas indétermlnfste. Si l'on appelle indéterministe un système qui
maintient la liberté du choix et du vouloir, Scot est indéterministe
comme pas un.
— Le docteur Erebs nous < connaître l'OBuvre de Dietrich, que l'on
Qommait. dans l'école Theodoricus teutonlcus de Vriberg et que les
Français appellent Thierry de Fribourg. Né, en effet, à Fribourg, selon
les uns Fribourg en Brisgau, selon d'autres Fribourg en Saxe, II entra
de bonne heure dans l'ordre des dominicains. Il fut envoyé à Paris pour
prendre ses grades en théologie. En 1293, il fut prieur au couvent de
Sainte^iïatherlae, à Aogsbourg, et en 1296, il fat nommé provincial pour
l'A-Uemagae. Eu 1313, Clément T le nommait ëvAque de Raiisbonne ;
mais il ne put occuper ce siège, dont un autre titulaire avait déjL pris
possession.
L'oeuvre philosophique de Dietrich est fort considérable. On connaît
les titres de 3S traités, dont 23 sont conservés. M. Erebs en donne une
analyse sommaire, il publie in-eztenso le traité De vUelleetu et inJeUt-
gibUi et le trailè De habitibus. Dietrich vivait & une époque où la philo-
sophie thomiste n'était pas encore universellement reçue : les augua-
tiniens lui disputaient l'influence.' Dietrich fut un indépendant ;
il défendait certaines thèses de saint Thomas, sur l'unité des formes
substantielles, sur l'indétermination de la matière première, sur la
simplicité des substances spirituelles, etc.; mais sur d'autres théories,
telles que l'identité de l'Âme et de ses facultés, la connaissance de la
vérité dans la lumière divine, etc., il tenait pour saint Augustin ; cette
situation du religieux allemand entre les diverses tendances alors en
vogue, donne une importance considérable, ^onr l'histoire de la
philosophie, à l'étude si complète et si intéressante du docteur Erebs.
— Si Dietrich était jusqu'ici un philosophe Inconnu, on n'en peut
dire autant de Hugues de Saint-Victor. L'école de Saint-Victor est
célèbre dans l'histoire du moyen Age, et ses principaux maîtres,
Hugues et Richard, ont laissé une réputation dont l'écho est parvenu
jusqu'à nous. Mais 11 faut bien le dire, si l'on connaît le nom de ces
penseurs puissants, on connaît très peu leur vie et leurs ouvrages.
Aussi est-ce un véritable service rendu à la philosophie que l'étude
donnée par le D' Ostler sur la psychologie de Hugues de Saint- Victor.
Hugues était né en 1096 en Saxe, de la famille des comtes de BlaD>
kenburg. Il vint étudier à Paris sous Guillaume de Champeaux, fonda-
teur de l'École de Saint- Victor, et professa à son tour dans cette école
de 1133& ilil.Sonenseigneioent était donc antérieur au grand siècle delà
scolastique et a contribué à le préparer. Il a laissé un grand nombre d'oa-
— 51 -
de philosophie et de théologie : De Saeramenlit c/irûtûinae /Um,
êentent<arum,ErxtdUi<mUdidatealica9libHV}l,DeUnionacorporit
u(, etc. Sapsychologle est étudiée par H.Ostler avec une grande
BDCe el une érudition merveilleuBc, relevacl tes origines des
émises, les thèses analogues des auteurs contemporains oa
eurs, etc. Ce qui dialingue la psychologie de Hugues, c'est qu'il
néralemenl saint Augustin, mais l'on volt déjb poindre chez
iieurs théories importantes de la philosophie du ztu* siècle, par
e sur l'utiilé de l'être humain, et sur l'abstraction scolastique.
«Tail si profondément étudié de U. Ostler fait le plus grand
ir & la belle collection où il a pris place, collection si utile pour
ite compréhension de la philosophie médiévale. Nous permettra
itefois UD regret} La collection avait commencé par nous donner
tes soigneusement revus el épurés ; les nouvelles publications,
raire, sont plulAl des études sur les philosophes du moyen &ge
I textes. Un seul des quatre auteurs dont nous venons de prè-
les travaux, nous a donné un texte complet. Sans doute, ainsi
«, la collection reste encore éminemment utile, mais ce n'est
ifl utilité du même genre. Bien des personnes aimeraient mieux
l'Ire les penseurs originaux eux-mêmes que de lire un commen-
II, ai bien fait qu'il soit, se ressent toujours de la personnalité de
in. D. V.
iévAlmtlsiia de l'écriture, par alprbd Binbt. Paris, Alean
n-6 de 260 1)., avec 67 flg. — Prix : S fr.
ica«li»n «Idée p«r la flrsphelvgle, par Solanob Pbllat.
Hachette, 1906, iD-l6<le207 p., avec 107 exemples d'écriture. — Prix:
SO.
.Ifred Binet s'était proposé de « faire triompher une règle de
te » appliquée, cette fois, à la Graphologie. A cet effet, un nombre
e de epèclatisles prirent part à cinq épreuves, dont les trois prin-
Coneernaient le Sexe, l'Intelligence et le Caractère.
iigemenl des plus flatteurs est acquis & celle du Seixe. L'erreur
nble y est d'un dixième, et l'auteur se demande si une exper-
cet ordre n'est pas admissible en justice.
VJntelltgenee dee adultes, deux épreuves eurent lieu, l'une consa-
des couples, l'autre & des écritures & classer respectivement, par
le valeur. Le réaulut est ainsi exprimé : SI, d "/■ de solutions
quand il s'agit de comparer, et 87 quand U s'agit de coter. •
ar Ta commenté en ces termes : « U faut admettre l'existence
telle d'écritures ayant les caractères que les graphologues décri-
— « La QoUtton pourrait être rendue tellement précise que
ne, ou presque personne, ne s'y tromperait. >
ue-li, il semble que l'ordonnance du contrôle doit rallier au
- 52 -
>« 1
F' • *
■Al-
V"-.
'V-'
"♦'»■;
L »
4^
-s .
isi ■
^'f::
:*' -
À.
savant maître d'unanimes suffrages, et que la graphologie va sortir
triomphante de ces épreuves, car elle ne saurait prétendre à rinfailli*
bilité absolue des sciences exactes.
Mais, une dernière expérience, beaucoup plus délicate, restait h
opérer. Rien n'est complexe comme le Caractère. Il y a en lui une car»
taine stabilité foncière, laquelle est sujette à des modifications, les unes
graduelles, d'autres occasionnelles ; d'où la nécessité de ne juger que
des écritures naturelles, spontanées, d*époques différentes. Or, c'est le
document unique et incontrôlé dont les experts ont été saisis. Le juge
a produit onze écritures de criminels et onze de norma%»œ (c'est-à-dire
de gens non condamnés) et a fondé son verdict sur le postulat suivant :
« Il est très vraisemblable que chacun de nos honnêtes gens est d'une
moralité supérieure à celle de chacun de nos criminels, i Peut-être
pourrait-on demander si la vraisemblance est vraiment un critérium
scientifique. M. Biuel reconnaît lui-même que le crime peut dépendre
d'une manifestation occasionnelle, pour laquelle c il a fallu le concours de
circonstances matérielles qui sont indépendantes du caractère de Vagent,
et qui auraient pu manquer. » Résultat de cette méthode : un pourcentage
de 73 °/o. Dès lors, l'éloge cède le pas à la critique, et la graphologie
est accusée de divincUion. « Des devins 1. . • », diront les détracteurs. -*
c Ces devins, riposteront peut-être des esprits impartiaux, se sont mon-
trés bien souvent perspicaces 1 »
Quant à l'auteur, partisan et antagoniste tour à tour, il estime fina-
lement que la graphologie, dont il s'est occupé avec passion, est un
a art d*avenir », qui mérite de se transformer en science, métamorphose
pour la réalisation de laquelle il offre son concours.
— Le livre de M^ Solange Pellat parait à une heure propice où la
graphologie, jusque-là confinée dans le calme modeste de ses travaux,
et maintenant stimulée par une haute initiative scientifique, émerge
en pleine lumière et affronte plus que jamais la discussion. Le passage
de l'enfance à l'âge adulte est, d'ordinaire, marqué par une crise
féconde; ainsi en est-il souvent d'une doctrine née depuis peu
d'années. Favorable, d'autre part, est l'émulation passionnée qui tend
au développement de la pédagogie du jeune âge; or, celle-ci peut
recevoir un très utile concours de l'ouvrage que nous présentons aux
lecteurs.
Sur le terrain choisi, déjà exploré par trois spécialistes et qui
appelle de plus eu plus l'attention, M. Solange Pellat semble s'être
inspiré, entre autres mobiles, de ce passage d'une lettre écrite autrefois
à Michon par une institutrice fort distinguée : t Je connais mieux mes
élèves par leur écriture que par l'étude consciencieuse que j'avais faite
de leur caractère au moyen de leur vie extérieure, et cette connaissance
de leur àme m'est hautement profitable. »
r
— 53 —
L'entrée en matière consiste dans des Considéi*(Uion$ générale* qui
sont très judicieuses et particulièrement dignes d'attention. Elles
conseillent, à bon droit, une grande prudence dans le diagnostic. La
nature de TenCant est une cire molle qui prend facilement les empreintes
Tenues du dehors. Tel jeune sujet dont on étudie l'écriture n*a pas
encore de personnalité propre; son âme n'est qu'un reûet : sous sa
plume ont ainsi pu apparaître des singularités (dérogations aux leçons
reçues] et cependant pas de révélations caractérologiques. Tel autre
ne s*est pas livré et toute investigation sur son ètr0 intime serait vaine.
G*e8t en cette matière difficile que les e][^cellents conseils de Tauteur
sont indispensables à suivre pour qui ne veut pas s'égarer dans
l'appréciation.
Les chapitres qui suivent sont consacrés d'abord aux trois grandes
facultés psychiques : Intelligence^ VoUmlé, SensiMUé. Pois viennent
des études sur les principaux penchants, et l'ouvrage se termine par
quatre sujets d'un vif intérêt : Les Bonnes Natures ; — Les Enfants à
ménager ; — Le Choix d'une profeêsUm* — L'Enseignement de Vécriture,
L.es innovations personnelles à l'auteur ne sont point rares dans ce
livre, où l'on pouvait n'attendre d'autres signes graphologiques
élémentaires quexeux déjà inscrits dans les nomenclatures éprouvées.
Peut-être auraient-elles occupé une meilleure place dans un Appendice
consacré aux signes stagiaires.
Telle est la substance de ce livre, inspiré par une idée généreuse et
réalisé d'une plume alerte, sobre et méthodique. Il semble appelé au
succès et rendra sûrement des services. L. YiÉ.
LITTÉRATURE
ÉtndMi 4e lingultttlqiie et 4e psyeiiolegle. Hé 1a €até||«-
rle 4ii senre, par Raoul db la Grassbrib. Paris, Leroux, 1906, in-12
de 256-v p. — Prix : 6 fr.
Cet ouvrage ajoute une importante unité à la longue série des
œuvres du savant et fécond linguiste qu'est M. "Raoul de la Grasserie.
Les personnes qui croient qu'il n*y a dans les langues que de^x
genres, le masculin et le féminin, auxquels on peut> comme par tolé-
rance, ajouter le neutre, seront surprises de la grande quantité d^
genres divers que fait apparaître l'analyse de l'auteur, en même temps
qu'elles admireront tout ce que cette analyse contient de fine psycho-
logie et de pénétrante logique. Ces genres sont désignés par des mots
parfois étranges : «anthropique, métanthropique, biotique et zootique »;
mais cette terminologie ne représente en somme que des faits bien
aisés à comprendre, et elle s'y adapte assez heureusement ; les termes
que nous venons de citer, par exemple, indiquent que certaines langues
_ ai —
distinguent, dans leurs grammiiires, entrs les Atraa doués de raison et
Muxqnlen sont dépourvus, que cerui nés autres diellaguent les êtres
ftnlméa, d'sulres encore, les animaux eux-mêmes; il y a bien des
manitoes de classer les êtres, et les langues se sont beaucoup diversi-
fiées dans leurs hçons d'envisager les genres.
Cette étude de linguistique générale a des applicaiioas IntéressaDtea
pour t'élude de la langue française, oti les mots semblent répartis
souvent bien au basant entre le masculin et le UmlDia ; l'auteur essaie
de rendre raison de ces irrégularités, et son analyse sur ce point,
ainsi que sur certaines questions de syntaxe, soulevées naguère à
l'occasion des réformes orthographiques, est digne de toute l'atteation
du lecteur. B&son Cabba dk T&ox.
I (IS««-1S«S), publiéesh
l'occasion de son centenaire, avec Avanl-propos par A. Mèzièkbs. Parts,
Delagrave, 1BU6, petit ia-12 cartonné de x-Z29 p. — Prix : i fr. SO.
Ce charmant petit livre a été publié k l'occasion du centenaire de
JDéslré Nisard : il nous donne comme la substance et la moelle de ses
osuTres. Ces fragmenta sont groupés sous les litres suivants : Pensées.
La Politique. L.a Patrie. La Critique littéraire. La Critique historique.
Quelques notes sur lui-même. Les dernières lignes du livre renfer-
ment l'expresBlon des dernières volontés de l'illustre écrivain; elles
portent l'empreinte d'une grande modestie et d'une foi profonde. C'est
vraiment un bel adieu au monde qui ne lut avait ménagé ni les succès
flatleurs ni les contradictions passionnées, double signe où se recoD-
oalssent les hommes de vraie valeur. Ce livre, où se retrouve la marque
d'un émtneol écrivain, d'un penseur de grand bon sens, d'un patriote
ardent et d'un chrétien sincère, intéressera et fera du bien. Comme
l'écrit très justement H. Hézières dans la Préface, on y trouvera ■ le
oontrepolBon dont une partie de notre société malade a besoin, et qu'on
ne «aurait lui verser à trop haute dose, i Et donc il faut remercier les
petila-enfoats do Désiré Nisard d'avoir si heureusement fait revivre la
mémoire de leur aïeul. Édodabd PoNTij..
DmiMièBse nénacrandani (I8S9) et siuel<|U0B p*aea de
1M4) par J. BUBsr D'Adbbvillt. Paris, Stock, 1906, in-l! de !97 p. —
Prix : 3 tr. 50.
Comme l'indique le titre, ce livre se rapporte à deux périodes très
différentes l'une de l'autre de la vie de Barbey d'Aurevilly. C'est d'ail-
leurs moins un récit suivi, surtout pour la première période, qu'une
Urie de notes, entremêlées (à et \k de couplets plus longs, oti le bril-
lant conteur se retrouve avec cette originalité d'expressions et cette
puissance d'évocation qui donne une vie si intense k ses livres. Dans
la première période, en 1838, l'auteur est dans toute la fougue de sa
_ B3 -
icroyaal encore, llrré k tous lea pUlairs du monde, el jeCaal
reaU aa vie pu lambeaux. Rendons-lui cette JUBllce qu'il
que l'eDDui, el qu'on sent qu'à cette Ame ua peu foUe 11
lelque cfaoae, sana quoi l'on ne trouve Ici-bas ni le bonheur
. Notons dans cette partie de curieux détails sur la vie
en 1838 et sur le Jaurnalisme du temps. C'est l'époque de
le Btirbey avec Maurice de Guérin, qui devait si peu sur-
» union prometteuse de bonbear ; c'est le temps aussi où. 11
iére rencontre d'Eugénie de Ouérin, dont 11 nous trace un
t el vivant portrait, qui restera paripl les meilleures pages
seconde période, en 1864, Barbey d'Aurevilly est devenu
l les quelques semaines qu'il bous raconte, passées au pays
Bompagoie de son frère, l'abbé Barbey, respirant la paix
I tranquille. Celte partie du volume, moins saccadée, moins
i la première, se lll aussi avec plus d'agrémenU La fièvre de
s est tombée, et c'est surtout à cbanler les paysages aimés
Ltal que l'auteur consacre ces pages charmantes. Quel encban-
a Barbey, et quel dommage qu'il n'ait pas su mettre dans sa
) ses ouvrages un peu plus d'ordre et de bon sens I Ce livre
int curieux, parfois émouvant. Uals, pas'plus que les romans
auteur, 11 ne peut être recommandé indisiinctement i
lorale n'y est pas toujours assez respectée et la lecture en
bis troublante pour les imes pures. Mais, aux bons endroits,
Aurevilly se montre, ici comme ailleurs, le preetigteux écri-
i conquis l'admiration des lettréSf mais, trop souvent aussi,
la sympatbie des honnêtes gens. C'est bieo dommage.
ËDOtriJBD PONTU..
tada ÉcriTabaa lninf«ls. CUvIn, par A. Bossbrt. Paris,
>, 190a, In-IG de 223 p., avec portrait. — Prix : 2 fr.
i sérieuses réserves à faire sur tel ou tel jugement contenu
>uvrage, et, par exemple, sur la manière dont U. Bosserl prë-
logme de la Trinité divine (p. 155]. En général, cependant,
(ait une œuvre de réelle impartialité, non moins qu'une œuvre
nforœaiion historique et de trta agréable mérite littéraire.
Bunesse de Calvin, If. Bossert ne veut rapporter que les seuls
établis :, c'est dire qu'il eal court. Il s'étend, au contraire, sur
; la physionomie morale du < réformateur. > Il résume donc
les saillantes de l'inalitution ckrétiaine, et, mieux encore, fait
cité de Genève au xvp siècle avec ses querelles politiques
ises. Milieu étrange où Calvin eut exercer un empire qui ne
:clu8ivement U dictature de la persuasion.
- 56 -
Le lecteur trouvera mainte remarque instructive et intéressante dans
le chapitre intitulé : Calvin humanisU, orateur^ écrivain. Quant aux der-
nières pages, elles résument les Destinées du calvinisme. Certains points
4e vue sembleront contestables ; mais d^autres sont mieux justifiés. Tel
celui-ci : « Le jansénisme n'est, au fond, qu'un calvinisme qui veut être
« orthodoxe » (p. 219). Yvxs^db la Briàrb.
Cliu^etère imtellectisel et aioral 4e #.-^. Bc— „,.-^,
étudié dans «a vie et àmmm eee éerite, par L. BaâDiF. Paris,
Hachette, 1906, in-8 de iu-4t4 p., avec une lettre reproduite en phototj-
pie. — Prix : 7 fr, 50.
On a beaucoup écrit sur J.-J. Rousseau ; mais a-t-on tout dit sur soti
compte. M. Brédif, recteur d'Académie honoraire, ne Ta pas pensé ;
aussi lui a-t-il consacré le beau volume dont le titre précède. Ce
n'est point une vie qu'il raconte : c'est une étude très fouillée sur
le caractère du célèbre auteur, d'après sa vie et ses écrits. Il passe
successivement en revue le philosophe, le moraliste, le politique, l'écri-
vain, le romancier, l'ami du peuple et l'ami des grands, l'ami des
femmes, le botaniste, le musicien, le poète, l'amant enthousiaste de la
nature. Il analyse ses ouvragés, en extrait en quelque sorte ses idées
et ses théories et montre combien ces idées sont souvent en contradic-
tion avec elles-mêmes et plus encore avec sa conduite. La grande
erreur de Rousseau, qui est le principe de toutes les autres, c'est quM
croit à la bonté originelle de l'homme ; et.comme l'observation de ce qui
se passe autour de lui montre kh)p la fausseté de cette maxime , il
en accuse la société. « Il a le sophisme dans le sang », dit M. Brédif.
Et lui-même s'est rendu justice lorsqu'il a écrit : < Déliez -vous, non pas
de mes intentions, mais de mon jugement, t U a lancé dans le monâè
un certain nombre d'idées généreuses, mais en même temps beaucoup
d'idées fausses, que son éloquence a accréditées, et il est ainsi respon-
sable des conséquences, déplorables souvent, qu'en ont tirées ses
disciples en les appliquant. Lui-même, d'ailleurs, a souvent agi con-
trairement à ses théories. Il s'est fait l'avocat, et l'avocat entraînant,
des humbles ; il s'est attendri même sur les souffrances des animaux;
des chevaux, par exemple, maltraités par un charretier brutal ; il a
donné tout un plan d'éducation de la jeunesse, et lorsqu'il a eu des
enfants, au lieu de songer à les élever, il les a envoyés à l'hôpital.
L'auteur, dans ses conclusions, met parfaitement en lumière ces contra-
dictions de la conduite et du caractère de Rousseau : < Positif et exta-
tique, dit-il, impulsif capable de calculs avisés, sauvage séduisant,
âme de cire molle aux impulsions de dehors ou d'un bronze sur lequel
tout glisse, il est le rendez-vous favori des contraires. Il a connu
Tamour séraphique ou enûammé de convoitises, l'amitié impérieuse et
fantasque ou attendrie d'effusions exquises... Il pardonnait les bien-
r
— 57 —
iUt8 moins ftcilement que Us injures ; il a prtch6 la paix el sema la
tempAle... Respectueux des lois édicUes, il édicté la loi de nature qut
les mine toutes ; avec tous les égards dus aux locataires, il met le feu
à la maison. Prosterné devant l'Être suprAme, il se rel6ve, invecllTUit
•M mlDistres ; pour eu faire lonit>er les chenilieH, il secoue l'arbre de
la religion jusqu'k l'ébranler. — Ainsi se meut, sous des aspects
dlS%reots, uu hoaune qui fut extraordinaire, sans en être plus grand
ni plus heureux. ■ — On ne saurait mieux dire.
H. DK LA ROCHBTBRIS.
Mm UMteMtvre Itallcaute #*a«J*«ir4l*hul, par m^ubick Uobbt.
Paris, Perrin, 1906, In-IS de xii-3U p. — Prix : 3 fr. 50.
Ce n'est pas un tableau d'ensemble de la littérature italieune de nos
jours, que H. Unret a voulu préseoler au public; il a réuni dans ce
Tolume une série d'études publiées dans diverses Revues, de décembre
1902 fc novembre 1905, une trentaine de t monographies > de- poètes,
d'auteurs dramatiques, de romanciers, de philosophes; moDographles,
hàton»-nons de le dire, beaucoup moins biographiques que critiqueti ;
ce sont les œuvres que M. Uuret examine, et dans les oeuvres, les idées
plus que la forme. Esprit d'une curiosité quasi universelle, très au fait
de la littérature européenne, 11 s'applique à rechercher les antécédente
intellectuels des éerlTains dont il parle; pour plusieurs d'entre eux,
il les trouve surtout hors d'Italie; les noms d'Ibsen et de Nietzsche
reviennent fréquemment sous sa plume.
La variété de ces essais n'en est pas le moindre agrément. M. Uural
entretient ses lecteurs tour k tour des romans siciliens de M. Verga, le
dernier * vériste ■, et des romans sardes de M"* Deledda; des drames
et des comédies de MM. Qiacosa, Rovetta, Praga, Butti, Anlona-Tra-
versi, Roberto Braeco ; des poésies révolutionnaires de M*^ Ada Negri,
et des poèmes champêtres ou patriotiques de M. Pastoncbi ; des doc-
trines critiques de M. Zumbini ; des idées sociales du grand publiciste
catholique Filippo Crispolti. Il montre comment les tendances socia-
listes de M. De Amicis se font jour dans plusieurs de ses ouvrages,
bien avant sa converÙQu retentissante et orGcielte au socialisme. A
propos du Pays de Jésus, il définit le christianisme de M^"* Mathilde
Serao, et oppose le c récit fervent • de son pèlerinage à Jérusalem au
■ récit blasé > de H. Pierre Loti. Ici, it plaide, avec autant d'ingéolosité
que de chaleur, la cause de M. Garducci, poète païen, mais idéaliste,
1 qui ses admirateurs souhaitaient de voir attribuer le prix Nobel ;
«t cette cause ou sait que H. Muret vient de U gagner. Plus loin, 11
combat vigoureusement certaines théories paradoxales et aveutureuses
de M. Gugllelmo Ferrero. M. d'Annunzio et U. Fogazzaro ne pouvaient
point ne pas figurer dans cette galerie de portraits littéraires; mais
- 58 -
leur œuvre eet étudiée Ici d'un poiolde vue particulier; ehezM.d'An-
nuDzlo, U. Hurel consiâdre unlqueiaeiit l'&uteur dramatique; chez
M. Fogazzaro, le poAte et 1« philosophe. Les deux articles qu'il leur
coDsacre peuvent compter parmi les meilleurs du livre. Mais nous
avons remarqué, entre toutes, les pages eotliousiastes qu'fl a écrites
sur H. Giovanni Paseoli, le pur et délicat poète de la nature, du foyer
et de la douleur, poète encore trop peu connu, et que H. Huret a éprouvé
une véritable joie k > découvrir. ■
Ces études, où l'on trouvera une critique avisée, de l'esprit, une
saine doctrine, ont re$u au-deli des monts un accueil très (kvorable ;
c'est surtout auprès du public français, trop peu attentif au mouvement
littéraire des nalions voisines, qu'il faut leur soubaiter le succès.
Le volume se termine par une table, qui o'est pas inutile, t des prin-
cipaux auteurs contemporains cités * ; le mot « contemporain ■ est pris
ici daits un sens la^e ; Goethe et Scblller, qui y figurent, sont d^fc
loin de nous ; l'auteur de Gil Bla* l'est plus encore, et l'on éprouve
quelque surprise k le rencontrer ici, entre M. Jules l^mailre et
U. LombrOBO. L. âuvkàt.
HISTOIRE
flaactiHUrai 4'Orlrat. Ésrptc. Créée. PiileaMae» par Ëbodied
ScauBâ. 2* éd. Paris, Perrio, 1907, In-lS de xt-i36 p. — Prix : 3 fr, SO.
J'ai rendu compte ici même de la première édition de cet ouvrage
paru en 189& (t. LXXXm, p. 216) . Il reparaît sans autre modiâcatlon que
le format ; le nombre des pages n'a pas changé. Je pourrais répéter les
remarques et les légères critiques de mon premier compte rendu ; je
n'ai rien & y i^outer et rien à en retrancher. Mais, ces réserves faites,
comme il était nécessaire, je dois avouer le plaisir que j'ai éprouvé en
relisant ces pages, qui, même quand le lecteur se trouve en contradic-
, tlon avec l'auteur, laissent une impression pleine de charme. Chacun
WDt à sa manière ; les dispositions particulières modifient notre façon
de voir et de comprendre ; tel rayon de soleil transforme un paysage
et le souvenir d'un eoaai g&te pour toujours l'harmonie d'un site clas-
sique. Mais rencontrer quelqu'un qui, ayant vu dans des conditions dif-
térentes, a emporté d'autres impressions, comparer des sentiments
divers, opposés même, et s'efforcer de rétablir l'équilibre entre des
appréciations contradictoires, c'est plus qu'un jeu d'esprit, c'est une
jouissance Intellectuelle et un exercice oii le jugement s'habitue k tenir
compte des éléments extérieurs pour se plier k des généralisation»
d'ordre élevf. Se sentir en contradiction avec M. Schuré est une satis-
faction : on aime à se mesurer avec un tel adversaire et on se réjouit
ensuite quand, tombant d'accord avec lui, on sort des dissonnances pour
isson. Quand un livre est bleo
% toujours avantage & le lira, et
de lieiucoup d'autres 1
; rfegll«« gaolwUe depula I
Ne lra*««« (&■ 1). par l'abbi
s ; Knuen, Germain et Graialn, t
; : Sfr.
Lons d'avoir h nous exprimer séi
rarail et de louables intentions;
LauDa7 n'était guère préparé i, i
prétendu apporter des documeni
I personnelles. Pour la période i
I s'attendait à le voir apporter d
iter son livre sous le titre tmodesl
tautout; l'esprit synthétique este
one guère qu'une compilation,
Joutons de matériaux de râleur t]
1er problème qui se posait à lui
les eirconstaneee de l'érangélisa
muée qu'il se serait faite touchai
toute la trame de son réeit chai
uoncer, par désir • de ménager ti
l'axiome ne tjuid vert non aud»
roduire sommalremeut les a^ui
lire à copier ou k résumer de l
b sont occupés de la question. 1
le c]u'à coupa de ciseaux. Si grai
OBuvre personnelle, qu'il n'a m<
,e façon un peu systématique iei
ailleurs qu'il soit complet : aio
I parait ignorer lee travaux de 1
le pas les qualités d'un bon raj
venl d'être inâdéle à ce rôle, et
égeodaire. ■ — Il a fait des dt
il est loin d'avoir tiré des Inscri
revanche il use des ries de salo
Uuit.trop souvent à n'être qn'ui
.ci eneora il n'a pas su comnteaci
ipte de la valeur, très diverse, d<
. les unes comme historiques, re
Bse époque et légendaires, et ]
vatl pas se douter de la difBculi
— 60 —
dan8 uDe source qu*îl déclare lui-même être suspecte ; en sorte qu'on
finit par ne plus savoir ce qu'il croit et veut faire croire, dans ce qu'il
raconte. — U ne sait pas «e limiter, il.se perd en récits relatifs à l'histoire
générale de l'Église, qui sont, à l'égard de son sujet, de véritables
digressions. Quel besoin de raconter, par exemple, lesaflairesdel'ariar
nisme, ou l'histoire de Julien, sinon dans la mesure où elles touchant
la Gaule ? — Par contre, que de questions intéressantes, notamment
pour l'histoire des institutions, ne sont pas abordées, ou sont à peine
effleurées 1 — A tout prendre, ce livre est bien loin de nous apporter
sur nos origines religieuses le bon ouvrage de vulgarisation que l'on
souhaiierait. E. Jordan.
Ia FlMcaltté pontlflcAle en France mi X.IV» wêèmle {période
<F Avignon et Grand Schiênu d'Occident)^ par Ch. Samaban et G. MOLULT.
Paris, Fontemoing, 1905, in-8 de xv-268 p., avec 2 canes. — Prix : 10 (r.
Au xiv» siècle, les documents financiers occupent une place considé-
rable dans les archives pontificales; «cependant, jusqu'à présent, peu
d'érudits ont essayé d*éludier l'histoire financière de la Papauté. Un
travail sur la Chambre apostolique, qui était comme le ministère des
finances du Saint-Siège, Rivait été déjà ét)auché par M. Deloye ; mais le
seul résultat appréciable de cet eff'ort fut un inventaire sommaire des
archives de cette Chambre, qui forme un guide utile pour les travail-
leurs. MM. Samaran et MoUat ont repris le projet de M. Deloye en le
restreignant beaucoup, et, de la sorte, sont parvenus à composer une
excellente étude sur l'organisation des finances de la Papauté au
XIV* siècle. Dans leur ouvrage, ils étudient d*abord Tadministration
centrale, qui comprend la Chambre apostolique avec le camérier et le
trésorier à sa tête ; puis, au-dessous d'eux, toute une série de fonction-
naires, tels que clercs de la Chambre, scribes, courriers, etc. Ils passent
ensuite en revue les principaux droits qui formaient les revenus de la
Papauté : décimes, annates, procurations, droit de dépouilles, subsides
caritatifs, cens vacants, etc., et donnent une bonne étude sur chacun
d'eux. Pour la perception de ces droits, la France était divisée endifié-
rentes circonscriptions appelées coUectories. MM. Samaran et Mollat en
font connaître le nombre et l'organisation, montrent comment se recru-
taient les collecteurs, les missions dont ils étaient chargés, les pouvoirs
dont ils étaient investis. Après avoir recueilli l'argent, le collecteur
devait présenter ses comptes à la Chambre apostolique. Là était établie
toute une organisation destinée à les examiner et à juger les collecteurs
peu consciencieux. L'argent recueilli dans les coUectories parvenait au
Saint-Siège, en général par l'intermédiaire des maisons de banque et
des Lombards. A la fin de leur travail, fait avec soin et présenté très
clairement, les auteurs ont dressé des listes des fonctionnaires finan-
ciers. Trente et une pièces justificatives, une table des noms de per-
!ux et deux cariée de circonscriptions finanelères de la
9at le volume. Jules Vubd.
/
Ii«ilt»r«vHi In 4er erMen BntwIckclaMg,
■■Ig dargcatelU, vod P. Ubinrich Dbniplb. Zwelte,
te Auflage, erganet und berausgeffebGD von P. albbrt
(Eetet Band, Scblusz-Abt«lluiig). Maine, Klrchheim, IMS,
à 909, XXIV et IX p., avec 9 porirelU.
loto^ie «la Schlkaael >ânp IjutheriefçeMde, Ton
Wbiss. {Ergàntungtband II Oïni/I«'i Luther und Luthtrium).
im, 1906, in-e de xvi-2t8 p.
dernière parlie de son premier volume, le P. Denifle
emeot dans l'élau de son implacable logique l'idole du
tllemand : ignorance criminelle ou mensonge impru-
tisir; mais le cboix est limité à ces deux alterDalives,
I luthériens ne peuvent dissimuler leur parti pris
insiDcéritâ dans leurs explications de la genèse de la
tu râformateur. Denifle ne leur passe rien. Concupis-
ton, loi et évangile, autant d'expressions qu'il faut, avec
près, élucider, commenter et faire sortir du vague où
se complaisent, après leur maître, à les ennuager. On
maître de son sujet, solidement documenté, et d'une
ireuse. Il met eu pleine lumière les pétitions de principe
ions de Luther ; il le convainc d'avoir confondu le péch^
concupiscence et de s'être consciemment obstiné dans
iteur ne le l&che plus : Il le prend sur le fait d'altération
isute tantôt aa demi-scienee, tanlftt son ignorance
1 vraie doctrine de l'amour de Dieu ou de Vaccompliase-
n il signale ses attaches avec les anciennes hérésies
■6. La fol, la justification, telles que les ejitend Luther,
ités. — Quelles pages vengeresses encore que celles où
i l'idéal que se faisait Luther de ta vie bienheureuse, et
•rend cette apostrophe familière, ai durement commentée
her, tu n'as rien d'un saint ! » Après ces critiques si
ament appuyées et qui ont soulevé dans tout le monde
^issement de fureur que l'on sait, il faut bien recon-
'ormaleur avait été singulièrement transfiguré par les
lériens, mais représenté d'une façon très inexacte. Pour
larés de la méthode scientifique et de la critique Indé-
mériter ud grave reproche. — Neuf portraits de Luther,
Mimplétenl ce volume.
fs a parfait cette exécution magistrale en recherchant
iaiises du développement de la légende de Luther. Il
né la t&che facile de faire s'écrouter sous le ridicule ce
— 62 —
fétiebisme grossier qui entoure Phérésiarque d*une auréole de saintetéi
lui attribuant des miracles et des propbéties, Yénérant ses reliques, etc.,
mais il a pris francbement le protestantisme à partie, par une mise en
demeure de produire les titres de son droit à l'existence* Avec une
fermeté invincible, le P. Weiss juge Lutber au point de vue bistorique,
pour nous faire pénétrer de là dans l'intime de sa pensée et de son
cœur et nous fixer ainsi sur sa psycbologie. Homme et chrétien,
Luther relève des mêmes lois que chacun d'entre nous, à savoir des
principes de la doctrine et de la morale catholiques. Le livre du P. Weiss
se trouve ainsi à fournir la Justification pondérée, magistrale, irréfu-
table de Touvrage du P. Denifie. Nous apprécions maintenant à leur
valeur les naïves excuses dont Lutber voulait couvrir sa sortie de
rÉglise. Son impétuosité indomptable, ses brusqueries de caractère, son
obstination apparaissent sous leur vrai jour, et, sans nier des qualités
très réelles, nous ne pouvon» que conclure à Timperfection de cette
nature» riche sans doute, mais dépourvue d*équilibre. Nous n'appelle-
rons pas Luther Vantéchrist, dit Tauteur (p. ^09), comme lui et les siens
se plaisent à désigner le Pape, mais nous ne ferons pas de lui un t sur-
homme »• Il fut un homme comme tous les autres, et les mesquineries
de l'humanité ont joué dans sa vie un grand rôle, un plus grand rôle
que chez la plupart des hommes. — On doit rendre cette justice au
P. Weiss que, dans cette étude si serrée et si délicate, il ne s'est inspiré
d'aucune considération humaine, mais qu'il n'a eu en vue que les
droits de la vérité. Modéré et charitable, on serait parfois tenté de dire
à l'excès, il n'en est pas moins arrivé aux mêmes conclusions que
Denifie. Luther sort bien diminué à tous égards de l'examen minutieux
auquel les deux savants dominicains ont soumis ses œuvres et sa
mentalité. .^—««.«..^ ^' P^^tiBS.
Répertoire Mographiiiue de rÉpIeeepat eoiuititutioiiiiel
(1 99t-l90*), par Paul Pisami. Paris, A. Picard et fl(8, ilK)7, gr. in-8
de Xil-476 p. — Prix : 1 fr. !M).
L'auteur de ce substantiel volume a voulu seulement, nous dit-il,
réunir un ensemble de matériaux pour le futur historien de l'Église
constitutionnelle. Il a, en conséquence, rédigé cent-quatorze notices,
consacrées aux chefs de cette Église ; puis il les a encadrées entre une
Introduction présentant un tableau général des événements et trois
tables chronologiques et onomastiques destinées à faciliter les
recherches du lecteur. Chacune de ces courtes biographies nous fournit,
outre un état civil complet qu'il fallait chercher Jusqu'ici au fond d'un
recueil bien oublié [Dictionnaire de la conversation^ Supplément)^ une
suite de renseignements précis sur les actes, les opinions, les évolutions
du personnage ecclésiastique qui la remplit.
-63 -
er est lui-même établi sur une collection de documente
veux dire l'Immense correspondance de Grégoire, que
a bonne fortune de eonniltre et le courage de lire
!1 lui a emprunté de curieux extraits (Noiices sur
Hénudio, Diot, Berliu, etc.). Ouant aux sources eecon-
presque toutes passé sous ses yeux, comme l'atteeteot
inles aux notices (journaux religieux de l'époque,
es ou particulières, travaux publiés vu province, etc.).
B d'un nouveau tirage, quelques omissions : les notices
tligion sur Ifaesieu (t. 26), Bissoii (t. 27), Lacombe
t Àssetin (t. 62], Rodrigue (t. 6i), l'étude sur Pelletier
vue d'Anjou en 1874, la précieuse correspondance de
dans les Mémoire» de la Société littéraire de Vltry-le-
■ crainte sans doute de grossir outre mesure son
olnL k la bibliographie des hommes celle des œuvres,
eu, puisqu'on U trouve ébauchée aux articles Bisson.
Gouttes, Pacareau. On la cherche iautilemeot à la
Grégoire. Celui qui fut l'&me du parti assermenté
t au moins mention de ses principaux ouvrages et
lelpaux biographes (UU. Gazier et Uaggiolo).
épertoire, si désireux qu'il soit de s'effacer, n'est pas
à des dates et à de sèches oomeoclaturee. Il peut
de l'exactitude celui de l'impartialité: on ne les refu-
l'autre k H. Pisaoi. Il a expliqué dans son Avaut-
. i la suite de la Bévolution, une légende i deux faces
dans les mémoires, rappelant d'un côté le réfractaire
et martyr, de l'autre le jureur, servile, traître et décrié
es un siècle, maintenant que l'idée ■ constitutionnelle •
ue quelques cerveaux laques et libres penseurs, il
derendrejostiee aux qualités, aux vertus personnelles
res de l'épiscopat schismatique. M. Pisaoi, tout en cons'
tlale qui a pesé sur leur vie, ne se croit pas tenu d'ou-
i furent pieux, instruits ou sérieusemeol appliqués à
tait faire franchement la part du bien et du mal, celle
. et celle de la hlblease humaine. Ce n'est pas lui qui,
'un recueil du même genre, ferait de ses sympathies
règle pour apprécier les évéques du xviii* siècle
Etallicane, et ajouterait avec dépit, après avoir constaté
èlal suspect de Jansénisme : ■ Nous voulons bien
lait pas de l'hypocrisie. . . i
lant souhaiter que rblstorien dont M. Pisani se dit
rar noua trace bientôt d'une (açon complète ce lablean
— 64 —
me coQBtitatioaael T Lorsque k l'aide da présent Tohime od
mieux connaître cette Église née d'un trait de plume de 1& Con^
et morte d'un Bigne de lëte de Bonaparte, on peut déjà
qu'elle n'a droit qu'& un chapitre assez court dans l'histoire
inoaire. Ce groupement ecclésiastique, composé d'éléments très
[isputé sans cesse entre la vie et la mort durant son existence
«, n'a eu à aucun moment une influence sérieuse sur les idées
éoemeots. H. Pisanl, avec son érudition précise et minulieuse,
montré tout l'esBeotiel de celte histoire et noue permet d'en
ler nettement le caractère. L. P.
emat Iranfals dcpnl* le CTaMcsniat |uBqu*à la Bé|i»
m (190«-190a). Ouvrage publie sous la directlou de la Société
rapblque, avec le coneoura de SO collaborateurs diocésains, et une
icliOD par Mgr Baunard. Paria, Librairie des Saints-Pères, 1907, in-4
■720 p. — Prix : 12 Ir.
u volume vient à son heure, une heure triste, mais décisive.
le tableau de toute une période, la plus récente, aujourd'hui
I la longue et glorieuse histoire de I^glise de France. Comme
fr Baunard au début de l'Introduction confiée à son éloquente
plume, et où sont résunjés avec son talent connu les traite
et jques de ce tableau, < c'est plus qi;'une date que le millésime
publication, c'est, dans un tournant de notre histoire, le point
foe la fin d'un vaste eut de choses disparaissant sans retour,
imencement d'un autre dpnt nul ne peut prévoir le caractère,
res, la durée, mais dont on peut déjb prédire les luttes
tutir les souffraoces. — La Sociéli bibliùgraphique, qui avait eu
l'œuvre, en lit aussi l'entreprise. Elle eo dressa le plan. A. la
par ordre de provinces ecclésiastiques, autrefois adopté par la
irùtUma, elle préféra l'ordre aphabétique des diocèses, y com-
E que le premier gmpire avait annexés à la France. Elle choisit
:teurs, s'adressant dans chaque diocèse à l'homme que ses
les souvenirs, ou sa position et ses relations, accréditaient spé-
il pour parler des personnes et des choses ecctésiasliques du
meilleure counalesaDce de cause. Elle formula le progranune :
i lignes d'introduction sur les origines et la circonscription de
ivèché depuis le Concordat ; une notice biographique sommaire
un des titulaires qui se sont succédé sur chaque siège. C'est ta
ncipale et centrale. Quelques indications bibliographiques sur
'its et leun actes. Enfin les armoiries et ricono(;rap)}le, peln-
sculpture, qui conserve leurs traits. Le tout auLhentiqué par la
e de chaque auteur. Ainsi fut-il bit, avec une conscience de
[ui en garantit l'exactitude. Ainsi pouvons-nous présenter
1
— 65 —
aujourd'hui plus de cioq cents de ces notices, écrites sur jes lieux,
tiuitées de première main, et quelques-unes de main de maître. -^
Dans leur pensée comme dans la nôtre, ces notices ne prétendent ni à
fampleur ni à Péclat des compositions historiques et littéraires, aux-
quelles d'ailleurs elles se réfèrent et renvoient le lecteur. Bien marquer
le trait caractéristique de la physionomie de- leurs personnages, avec
la liste de leurs écrits et la suite de leurs actes : c'est tout ce qui
fut demandé à ces modestes esquisses pour atteindre leur fin, qui est
d'être pour le passé un mémorial fidèle, d^étre pour le présent un pré-
cieux répertoire, et d'ouvrir des sources sûres de documentation aux
historiens de l'avenir. — Dans cette galerie de portraits, il y a naturel-
lement hon nomhre de figures effacées et perduesdans l'omhre où sont
restés leurs personnes et leur rôle. D'autres, au contraire, conservent,
même dans le lointain de l'histoire, la vigueur de leur relief, l'éclat de
leur heauté. Toutes portent le reflet de leur milieu et de leur temps,
suivant la diverse ambiance du régime politique ou religieux dans
lequel elles furent placées. »
Nous ne pouvions mieux faire que de reproduire cette analyse, dont
la claire précision donne une juste idée de ce grand travail. L'his-
toire ecclésiastique et plus généralement l'histoire' contemporaine y
trouveront de nombreux renseignements et des indications très pré-
cieuses. Nous espérons que le succès qu'il mérite lui sera promptement
licquis.Ilfaitbeaucoupd'honneuràlaSociété bibliographique qui, s'étant
décidée à l'entreprendre à l'instigation du regretté Victor Pierre, trop
tôt enlevé à sa direction, l'a poursuivi et n^eué à bien à travers des
difficultés multiples, grâce au zèle éclairé et persévérant de M. le comte r
Âymer de la Chevalerie, son président, et du dévouement aussi vaillant
que modeste des hommes si distingués qui, d'accord avec lui, en ont
concentré et coordonné les éléments. Un tel livre se recommande à tous
égards k l'attention, à l'appui de nos lecteurs. < M. S.
Histoire du moyen âge, depuis la elaute de rKmpire
jromain jiisqit'a la lin de l'épiNfue iranque (4VG-OAO
après J.C.)» par Charlbs Mœllbr. Dernière Partie. Les Carolingiens,
Paris, Fontemoing, 1905, in-8, p- 369 à 830-xiii. — Prix : 7 fr. 50. .
Le manuel de M. Mœller nous semble excellent de tous points, et sur-
tout très commode : clair, d'une information sûre et précise, bien dis-
tribué ; on appréciera les nombreux tableaux généalogiques qui y sont
insérés et épargneront des recherches et des vérifications parfois lon-
gues. En tèle de chaque chapitre, une bibliographie très pratique,
donnant Tessentiel sans encombrement. Des notés signalent les sources
les plus importantes et les principaux problèmes de critique, de diplo-
matique, d'archéologie : elles sont très propres à éveiller la curiosité
Janvier 1907. T. CIX 5.
-66 -
pour les sciences auxiliaires de Tbistoire. Très utile ainsi aux étudiants
des Universités, que leurs maîtres ont tant de peine souvent à habituer
au travail de première main, ce livre ne le sera pas moins aux profes-
seurs d*enseignement secondaire, qui, sans faire, à proprement parler,
de travaux d^érudition, veulent vivifier leur enseignement parle recours
direct aux documents et donner à leurs élèves une idée de la manière
dont se posent les problèmes historiques. En résumé, livre admirable-
ment approprié à son objet. J.
iMTemteire de l'«rlévrerie et 4e« |eyaux de Iiouls I*'
«lue d'AM|#u, publié par H. Moranvillè. Paris, E. Leroux, 1903-1906*
in-8 de Gyii-626 p. — Prix : !6 fr.
Ce beau volume, qui fait partie de la Collection de documenta inédUs
publiée par le ministère de Fi nstruclion publique, vient compléter la
série ouverte jadis par VInventaire du mobilier de Charles F et à laquelle
se sont ajoutés plus récemment les Inventaires du duc de Berry et
ceux de Philippe le Hardi, respectivement publiés par M. Guiffrey et
par M. B. Prost.
On connaissait déjà un inventaire des joyaux de Louis d*Anjou,
jadis édité par M. de Laborde, à la suite de sa Notice des émaux. . « du
Dmvre, Moi-même, j*ai retrouvé et publié un fragment perdu de ce
inventaire, et j'en ai précisé la date de rédaction aux années 1364-1365.
Le nouvel inventaire que nous donne M. Henri Moranvillè est con-
servé dans un manuscrit récemment acquis par la Bibliothèque natio-
nale. Rédigé sous rinspiralion et la dictée du duc, à la fin de 1879, ou
au débat de 1380, il est infiniment plus considérable que Tinventaire
de 1364-1365 ; on s^en rendra un compte mathématique si Ton constate
qu^au lieu des 793 articles que contenait Tinventaire de M. de Laborde,
nous avons ici 3602 numéros. Encore M. Moranvillè fait-il justement
observer que l'on n'a pas là un état complet des richesses possédées
par le duc d'Anjou. Ce n'en est pas moins un monument fort précieux
du faste d'un des plus grands collectionneurs du xiv« siècle, et il faut
remercier M. Moranvillè de n'avoir pas reculé devant le labeur de cette
publication.
Les descriptions des diverses pièces de l'inventaire sont extrêmement
détaillées et généralement assez précises : tabernacles, autels» reli-
quaires, croix, bénitiers, boites à hosties, calices ; armures, cuissards,
ceintures, chaperons ; aiguières, coupes, hanaps, gobelets, bassins^ plats,
écuelles, saucières, salières, cuillers, fourchettes, etc., défilent tour à
tour sous nos yeux. Les objets anciens se mêlent dans la collection
aux objets modernes : pièces provenant des papes, des empereurs, des
souverains, s*y rencontrent et s'y heurtent.
Dans son Introduction, M. Moranvillè ne s'est pas contenté de donner
— 67 —
l«s indications nécessaires sur cet inventaire et sur ies principes qui
ont présidé à sa publication (intégrale pour Torfèvrérie, la reproduction
du texte a subi quelques coupures pour la description des Joyaux),
mais il a encore fourni au lecteur des explications sur les particularités
que présente ce document et sur quelques questions qu'il soulève. Ces
explications sont groupées sous les rubriques suivantes : Armoiries,
Devises, Initiales, etc. ; — Costumes ; — Émaux ; — Figurations; —
Musique ; — Pièces anciennes et particularités ; — Pierres et matières
diverses ; -^ Poids et mesures ; — Porcelaine.
Parmi les points que discute et élucide M. Moranvillé, quelques-uns
me semblent devoir être particulièreinent signalés à Tattention de nos
lecteurs. Sur le sens de Texpression « émail de plique », « de plitre »
ou « de plitte > il se rattache à Topinion de M. Labirte, qui y recon-
naissait rémail cloisonné, et il apporte à Tappui d& nouveaux argu-
ments. Il parait mettre hors de contestation que, par Témail ou la
ciselure « à donaiement », il faut entendre une pièce dont la décoration
représente des scènes amoureuses. Il établit qu*il faut renoncer à voir
dans les objets en madré autre chose que des objets en bols. Enfin, il
croit pouvoir affirmer qu'il s'agit bien de porcelaine, au sens actuel du
mot, dans l'écuelle que décrit le no 3364.
Les notes dont M. Moranvillé a accompagné son texte sont fort peu
nombreuses : elles se réduisent pour la plupart à indiquer la place que
tiennent dans le manuscrit les articles qui ont dû être coupés et
à donner, lorsqu'il y a lieu, la concordance avec les numéros de l'inven-
taire publié par M. de Laborde et complété par moi. Un appendice
donne la même concordance dans Tordre inverse. Une table alphabé-
tique des pièces d'orfèvrerie «et des joyaux termine la publication.
Nous regrettons qu'il manque à l'ouvrage une table alphabétique
détaillée qui* aurait été précieuse à l'archéologue et à Térudit ; mais
nous comprenons qu'elle aurait exigé un travail et atteint des propor-
tions qui ont dû effrayer l'auteur et la commission de publication des
Documenlê inédits. E.-G. L.
lie HWW SIécto et lee Guerres de la RéforBie en Bcrry,
par le vicomte db Brimont. Paris, A. Picard et fils, 1905, ^ vol. in-8 de
V-470 et 474 p., avec une planche. — Prix : 15 fr.
On ne connaîtra sérieusement l'histoire de la Réforme française que
lorsque chacune de nos provinces aura été, pour cette période, l'objet
d'un travail semblable à celui de M. le vicomte de Brimont.
Les sources locales ont été exploitées par l'auteur avec méthode et
avec patience. Il a donc pu tracer un fidèle tableau du Berry au
XTi* siècle, depuis les débuts du protestantisme jusqu'à l'édit de Nantes.
M. de Brimont suit par le détail la lutte des partis et débrouille l'éohe-
B4-'
- 68 -
veau compliqué de leurs intrigues. Ce qui donne un caractère vrai-
ment moderne à i*ouvrage est le souci de Thistoîre sociale. Catholiques
ou hugenots, clercs, gentilhommes ou bourgeois, marchands, hommes
des métiers ou paysans, on les voit vivre dans leur cadre archaïque ; on
les voit s'agiier, combattre et pâtir. Après cinquante ans d'effroyables
désordres, dus à Thérésie, bien déchu sera le Bèrry de la haute pros-
périté, de la puissante vitalité provinciale qui avait marqué Tauroredu
XVI® siècle.
L'anarchie aura pour terme la victoire trop complète de la Royauté
absolue et Tannihilation des antiques franchises. Ce sera le germe
d'autres bouleversements dans l'avenir : car, observe M. de Briment, la
liberté des provinces entretenait de ces réserves de vie sociale • qui
permettent à tout un peuple d'échapper à la tyrannie d'en haut et à
celle, mille fois pire, d'en bas. » (p. iv). Yves db là Briàrb.
Un Duc et pair «u «erviee de la Réirolution. lie Dur de
Iiausun (généml Biron), 190t-t7fl!i. Corresponde née
Intime, publiée par le comte de Lort db Sérignan. Paris, Perrin, 1906,
in-8, 329 p., avec trois portraits. — Prix : 5 fr.
On pourrait croire, diaprés ce titre, trouver ici l'histoire de» dernières
années de Lauzun, et sur l'annonce d'une correspondance intime, s'atten-
dre à une Bérie de lettres galantes comme le dernier roué de l'ancien
régime a dû beaucoup en écrire. En réalité^ il s'agit uniquement d'un
' recueil documentaire sur la période comprise entre le 9 décembre 1791
et le 10 décembre 1792.
Pendant ce temps, le gentilhomme rallié à la Révolution sotis son
• unique ndm de Biron, correspondit activement de son quartier de
l'armée du Nord, avec Talleyrand et avec les deux ministres de la
guerre, Narbonne et Dumouriez. Les préparatifs militaires, les plans de
campagne et aussi quelque peu les intrigues diplomatiques forment le
fond de cette correspondance. D'autres personnages, le maréchal de
Rochambeau, le général Beau harnais, Tagent français à Bruxelles, La
Gravière y prennent incidemment la parole et, à la fin, des hommes
. politiques, Merlin de Douai, Gondorcet, Pétion, Lebrun, recevront
aussi des missions de ce chef d'armée improvisé et impuissant.
Lauzun a compté dans sa carrière beaucoup de bonnes fortunes, mais
pas tin exploit militaire sérieux. Son rôle en 4792 aboutit à un échec
V complet de son plan chimérique d^invasion aux Pays-Bas.
Ses lettres, conservées aux archives de la guerre, avalent été déjà
utilisées dans des ouvrages récents ; mais leur éditeur actuel a pensé
avec raison qu-elles méritaient une publication intégrale. Il a intercalé
• aux bons endroits quelques pages de récit destinées à éclairer la suite
«-dei faits^t, çà et là, des notes instructives sur les personnes citées. Dans
— 69 —
une seconde édition on pourra supprimer les notes des pages 40 et 439
q[ue répèlent à peu près celles des pages 30 el 32, et ajouter Tindicalion
(p. 12) du recueil utilisé de la Correspondance de Marie-Antoinette.
Trois portraits ont été joints : ceux de Lauzun, de Rochambeau et* de
Dumouriez. En somme, bonne publication pourThistoire militaire, don*
naut en outre à réfléchir, à plus d'une page, sur le terrible désarroi que
les fauteurs étourdis de guerre civile peuvent jeter dans la politique
étrangère et la défense extérieure d'un pays. L. P.
L'jfepo^ue de 1» Terreur m Requemaure (Gard), d'après des
documents officiels, par Durand-Auzias. Paris, Pion-Nourrit, 1906, in-4 de
111-124 p., avec un facsimilé. — Prix : 4 fr.
Parmi de vieux papiers de famille, M. Durand-Auzias à trouvé toute
une liasse de pièces fort curieuses sur la Terreur dans le canton de
Roquemaure. Et il a eu l'çxcellente pensée de publier ces pièces, non
paâ qu'elles apprennent rien de bien nouveau, mais elles apportent un
élément de plus à lliistoire de ces temp^ troublés que la consigne
aujourd'hui est d'admirer en bloc. Ce sont des mandats d'amener, des
procès- verbaux d'inventaires, de vente d'objets confisqués. Les motifs
d'arrestations varient peu : ce sont toujours des suspects de fanatisme
et de conlre-révolùtion, des parents ou des amis d'émigrés, parfois des
fédéralistes. Il y a pourtant des variantes, et ces variantes ne manquent
pas de piquant, surtout lorsque, comme Ta fait très justement M. Durand-
Auzias, on les reproduit avec l'orthographe des rédacteurs. Voici par
exemple un commissionnaire en vins, suspect pour avoir été déjà mis
en arrestation et « s'en être tiré par la faveur et Vastuche. » £n voici un
autre, incarcéré pour avoir fréquenté les aristocrates et notamment
« les assemblées autruchiens tenues chez la veuve Fraisée, en Ger-
manie. > Un abbé « fanatique et fanatisant, a été arrêté parce qu'on a
trouvé des rubans dans sa mâle» » Un notaire est suspect parce que sa
femme, ses filles, ses sœurs, ont enlevé leurs chaises du temple constitu-
tionnel, lorsqu'il n'y a plus eu de prêtres réfractaires. Un perruquier a
cherché à-a émuter » le peuple. La femme Le Biache a discrédité les assi-
gnats. La femme Bassal est suspecte pour être en religieuse. Un culti-
vateurachantépendant la nuitdeschansons indignes contre lespatriotes.
Un autre est jeté en prison parce qu'on a découvert chez lui c une immen-
sité de marques de fanatisme. » Demémepourune pauvre fillesurlaquelle
on a trouvé c beaucoup des signes de fanatique. > Nous en passons et
des meilleures. Il faut dire, du reste, que la plupart de ces suspects ont
été élargis après la chute de Robespierre ; mais la j ustice thermidorienne
n'alla pas jusqu'à, leur rendre leurs biens qu'on avait confisqués.
M. DE LA ROGHBTBRIB.
w
•t
— 70 —
Ii'Ef^lise et l'fitat, leur séiMiriition' en Fi-anee, par le cha-
DOioe Planbix. Paris, Lethielleux s. d., (1906), iQ-12 de XLI7-423 p. «
Prix : 3 fr. 50.
Voici un livre de toute opportunité. Combien de personnes, même
PArmi les catholiques, n'ont qu'une idée très vague des droits de
rÉglise el des rapports qu*elle doit avoir avec TÉtat. M. le chanoine
Planeix nous expose très complètement la doctrine catholique à cet
égard. L*Église dans sa sphère, l'État dans la sienne doivent être abso-
lument indépendants, mais cordialement unis. Leur union consiste en
ceci, que TÉtat accepte les doctrines de TÉglise et y conforme sa légis-
lation, et que l'Église assure par ses enseignements le respect du pou-
voir et Tobéissance aux lois. Cet état de choses suppose naturellement
un gouvernement et une nation pleinement catholiques: ces conditions
ont été rarement réalisées. Aussi l'auteur examine ensuite quelle est
la situation de FÉglise dans les diverses hypothèses d^un État infidèle,
hérétique, neutre ou, comme l'on dit aujourd'hui, laïque.
Ce livre est un véritable traité de droit canonique, mais il n^a point
la sécheresse didactique d^un livre de droit. Il est écrit au contraire
dans un style large, élégant et parfois éloquent; il est accessible à tous
et nous souhaitons quUl soit lu par beaucoup de chrétiens qui s'imagi-
nent que tout est pour le mieux tant qu'on ne ferme pas les églises.
D. V.
Studier i Vailstena Uloetere-oeli blrglttinordeiis blsterla
indtlll mldteii ai I4€IO-talet, Aliademisk afbandlingaf Thor-
VALD Hœjbr (Études tur Vhistoire du cloître de Vadslcna et de Vof^dre des brigit-
. Unes jiuqu^au r^ïHieu du xv* siècle), Upsala, impr. Âlmkvist çt Wilcsell, 19(35,
in-8 de xxvu-360 p.
Malgré le changement de communion; les Scandinaves ont eu assez
de patriotisme pour ne pas renier les saints qui ont fait tant d'honneur
à leur nation. Saint Olaf est encore le patron de la Norvège et sainte
Brigitte, continuant d^ètre sinon vénérée, du moins honorée par les
protestants de la Suède, y a été l'objet de nombreuses publications.
L'auteur de la présente thèse n'a pas négligé d'en tirer parti pour son
sujet ; mais, loin de se borner à les résumer, il y a ajouté de nom-
breuses notions, tirées des archives de Stockholm, Copenhague,
Munich, et de divers recueils de documents suédois, danois, finlandais,
italiens, allemands, anglais, sans s'occuper des brigittines d'Arras et
de Besançon. La liste de ses sources ne remplit pas moins' de treize
pages ; les extraits qu'il en a publiés en note, joints à ses remarques
sur les faits et les dates, ne contribuent pas peu à donner à cet
ouvrage un caractère de sérieuse érudition. M. Hœjer avoue d'ailleurs
qu'il s'est plutôt attaché au fond qu'à la forme, et, s'il n'a pas fait
œuvre de littérateur, il a du moins éclairé bien des points d'un sujet
- 71 -
complexe, embrassant une grande étendue de pays, depuis la Méditer-
ranée jusqu'aux mers du Nord, et depuis le golfe de Finlande jusqu'à
rAtlantique. Sainte Brigitte et sa canonisation forment le centre de ces
recherches, mais il s'agit surtout de 1 ordre du Saint-Sauveur, fondé par
elle, du monastère de Yadstena, la maison mère de Tordre, et de ses
filiales en Finlande, en Danemark, en Norvège, en Angleterre, dans les
Pays-Bas, en Allemagne, dans les provinces Balliques, en Pologne, en
Italie et même en Espagne. L'ouvrage est si touffu que la brève table
des matières est insuffisante : un copieux index alphabétique eût été
bien nécessaire pour relier les faits afférents aux diverses personnes et
localités ; tellquel cependant, il apporte une utile contribution à Thistoire
générale du grand ordre du Saint-Sauveur, qui a tant fait pour
le progrès de la culture matérielle et intellectuelle eu Suède.
EuGF. Bbauvois.
Il avcttoiui in Knglanil In tlie «eTenteentl» centur^
(1979-1900), with a chronological list of the book auctions of the
period, by John Lawlbr. {The Book lover library.) LondOD, Elliot Stock,
1906, la-i6 de XLiv-24i p. — Prix : 1 fr. 85.
C'est vers la fin du xvi* siècle que s'introduisit Tusage de vendre
des livres à Tenchère; la première tentative de ce genre que l'on ait
mentionnée est la vente à Leyde, par le Français Christophe Poret, le
6 juillet 1699, de la bibliothèque de Mamix de Sainte-A.ldegonde (et
non pas, comme le dit M. Lawler, celle de la bibliothèque des Dousa
en 1604). Le système prit une rapide extension aux Pays-Bas d*abord,
puis en France où Ton peut signaler des ventes dès 1630, en Allemagne
où le Leipzigois Ghristoph Eirchner revendique en 1671 l'honneur
d^avoir rompu la glace sur ce terrain, bien qu*on rencontre des ventes,
à Slrasbou^ au moins, avant cette date, en Danemark où Godicchenius
commence ses ventes publiques au moins en 1662. En Angleterre, ce
n*est qu*en octobre 1676 que le libraire William Gooper ou Gowper, qui
habitait au Little Britain, à renseigne du Pélican, entreprit la première
▼ente aux enchères.
Nous savons, grâce à des listes qu'il a dressées' lui-même, qa*en
moins de dix ans, jusqu'au 13 juillet 1686, il n'y eut pas moins da
74 ventes de ce genre. Jusqu'à la tin du xvii* siècle, M. Lawler en
compte jusqu'à 134. Encore, malgré le soin qu'il a mis à rassembler
les matériaux de son ouvrage, malgré la passion qui a dirigé ses
heureuses recherches, a-t-il certainement laissé échapper un certain
nombre de catalogues de ventes. En voici quelques-uns que je lui
signale et qui font partie des collections de notre Bibliothèque natio-
nale : lo 1694, 21 février, vente *par Edward Millington à la Roll's
àuction bouse de Bihliothecae nobilis8im<ie aive coUectlo miUlifaria
divertorum iibrorum pars prior (in- 4, 68 p.) dont la pars posieriar^
V/ZTT^-*;^'
fK'»^^r^
— 72 —
11' .
:«s^
comprenant la bibliothèque de John Scott (in-4, 24-28 p.]> fut vendue
par lui le 23 mai 1695 ; on jugera de Tintérèt de cette bibliothèque par
ces mots de TAvertissement : « io dtêcribe the books in the ensuing part
is rtaUy in other mords to inform the leamed world thai whatever are
wUrAobU and useful in divinity^ choice in philology^ désirable in classical
and critical leaming are therein contained; > 2<» 1694/5,. 8 février, vente
par Ghristopher fiateman, « at the Bible and Crown in Middle Row in
Hoiborn >, de la Bibliolheca Scarburghiana, contenant principalement les
c Greek books in ail facuUies » de Sir Charles Scarburgh, tandis que les
livres mathématiques et physiques de ce collectionneur furent vendus
plus lard, en 1699, nous apprend M. Lawler, par le même libraire;
3<» 1695, 20 août, vente par Fra. Mills, et W. Turner, c at the Rose
and Crown without Temple bar » d*une Bibliotheca eximia^ the library
ofa leamed person ofquality consisling ofthe choicest books in ail factÀllies^
dans laquelle je relève, entre autres, un exemplaire du Chronicon
Chronicorum de 1495; une note à la main sur l'exemplaire de la
Bibliothèque nationale indique que la vente n'a eu lieu en réalité que
le l*' octobre ; 4® 1698/9, 43 février, vente par Millington à Temple charge
Cofiee house de la Bibliotheca skinneriana et hampdaiiana, dont la pre-
mière est annoncée comme comprenant libros omnes qui versantur in
scientia legum anglicarum rerumque anglicarum scriptores antiquos et
hodiemos; 5<» 1699, 23 mai, vente par John BuUord de la Bibliotheca
graecolcUina cujusdam viri inlustris.
Des lacunes semblables sont à peu près inévitables dans un travail
de ce genre, surtout lorsqu*!! est entrepris pour la première fois. Elles
ne diminuent guère la valeur du livre de M. Lawler, qui a su tirer un
excellent parti des matériaux assemblés par lui et qui, dans une langue
claire et simple, nous a donné les renseignements les plus complets et
les plus curieux sur les ventes de livres au xvii* siècle en Angle-
terre, — sur les lieux où elles se tenaient, — sur la façon dont elles
s'accomplissaient, — sur les libraires qui s'en occupaient, et dont les
principaux, avec Gooper, furent Edward Millington, John Dunmore et
Richard Chiswell, Benjamin Tooke qui fut sans doute chargé de la
vente de Sir Kenelm Digby, John Dunton, qui opéra surtout en
Irlande ; — sur la manière dont étaient rédigés les catalogues, — sur la
composition des bibliothèques vendues, sur les prix obtenus par quel-
ques articles particulièrement recherchés de nos jours.
Une liste chronologique de toutes les ventes anglaises du xvu« siècle
dont il a eu connaissance, et un index alphabétique fort commode
terminent Texcellent ouvrage de M. Lawler, qui aura certainement
dans cette édition populaire le succès qu'il a obtenu dans la première
édition parue en 1898. Nous ne saurions mieux rendre hommage à son
mérite qu'en souhaitant quMl ait dans les autres pays des imitateurs
qui s'acquittent aussi bien de leur tâche. E.-G. Lbdos.
— 73 -
BULLETIN
Pensées eiii»étieiuiea et morales de BossuBT. Ëklition nouvelle^ revue
sur les meilleurs textes, avec une Introduction et des notes, par Victor
GiRAUD. Paris, Bloud, s. d., in-12 de 72 p. (Collection Science et Religion),
— Prix : 0 fr. 60.
Préparée, par le savant professeur de TUniversité de Fribourg, avec le soin
scrupuleux que l'érudition contemporaine apporte à la publication des
textes classiques, cette brochure est vraiment fort bien faite. Le texte est
emprunté à Tédition des Œuvret oratoire» de Bossuet, de M. Pabbé Lebarcq,
mais l'éditeur a proQté des travaux plus récents pour Taméliorer en quelques
points, et môme y ajouter quelques pensées inédites que M. Lebarcq n'avait
pas connues. En tête, une excellente Introduction qui précise la valeur de
ces Peruée» et en raconte Torigine et l'histoire. Il faut se féliciter que ce soit
une collection chrétienne qui donne ainsi Texemple d'une édition populaire
. faite dans un esprit critique qui contraste avec le sans-façon de maintes
collections populaires. C'est plaisir de lire nos grands classiques religieux
dans cet appareil d'une pureté toute classique, qui nous permettra de les
mieux comprendre et de les mieux goûter. Edouard Pontal.
L* Yle bien eomprlae, notes (Tune femme du mondet par F. DE CâBZ. 2^ éd.
Paris^ Beauchesne, 1905, petit in-1« de 227 p. — Prix : 2 fr. 50.
Ce petit livre fait suite à l'ouvrage du môme auteur : En attendant Vavenir.
Il a pour obje\ de le compléter, et de « donner un aliment plus spécial à
rintelligence de celles qui n'attendent plus Tavenir, mais qui cherchent à
vivre sérieusement dans le présent. » Ce n'est donc plus aux jeunes filles
que l'auteur ^'adresse, quoique d'ailleurs les jeunes filles puissent le lire
sans inconvénients, mais plus particulièrement aux jeunes femmes et aux
jeunes mères, à qui la vie impose des devoirs nouveaux. Vie frivole et vie
férteufe, c'est la comparaison, non pas sous une forme scolastique, mais
sous une forme vivante, de la vie tranquille et féconde & la campagne, et
de la vie agitée et stérile & Paris ; ^ Vie intellectuelle^ c'est comme un pro-
gramme de travail et de lectures, d'où l'on écarte soigneusement tout ce
qui peut déformer l'esprit ou corrompre le cœur.; » L'Esprit et le Cœur^ c'est
la vie de famille, protégée par le bon sens, le dévouement, l'affection conci-
liante, la modération des désirs, qui savent éviter les écueils où tant de
foyers se sont brisés ; — UAme, c'est la vie chrétienne, le plus sûr fondement
de la vie heureuse; — L*Éducalion, c'est l'étude délicate des moyens les
meilleurs pour bien former le cœur, Tesprit et Tâme des petits êtres char-
mants qui sont le sourire du foyer ; — La Vie sociale, c'est le devoir plus
étendu qui règle les rapports extérieurs avec les domestiques, avec les
ouvriers, avec les pauvres, avec tous les souffrants qui sont nos frères et
dont Dieu nous a donné la charge ; c'est, en un mot, le rayonnement d'une
famille bien ordonnée sur tous ceux où s'étend son influence pour les faire
profiter du bonheur et de la paix dont elle s'est assuré la jouissance. On
voit par cette progression ascendeuite, de la vie individuelle à la vie sociale,
jusqu'où s'étend et grandit la vie bien comprise, è mesure qu'elle monte et
progresse, élargissant devant elle Thorizon des influences et des devoirs. Il
me semble que voilà vraiment un beau piogramme de vie, non pas précisé
•^T--'^'
L*
U^
ï>-i
— 74 —
80U8 forme d'enseignement, mais exprimé de graeiense façon dans une
sorte de Journal intime qui se lit avec plaisir et me parait apte & faire du
bien.. Edouard Pontal.
Le Bridffe moderne, par Un ancien X. Paris, Plon-Nourrit, 1906, in-16
cartonné de 140 p. — Prix : 4 fr .
' Nous avons connu un traité de whist écrit naguère par un général d'ar-
tillerie, et où les différents préceptes, après avoir été établis au moyen de
considérations fort savantes, étaient résumés en vers. A cette dernière cir«
constance près, ce traité sur le bridge nous semble un peu parent de celai
auquel nous pensons ; il est élégamment imprimé ; les probabilités dans
les divers coups y sont appréciées avec la science qu^on peut attendre d'un
polytechnicien ; et l'esprit militaire n'en est pas absent, au contraire, puis-
qu'il s'agit de rechercher < la tactique » la meilleure, soit pour « attaquer »,
soit pour répondre à l'attaque de TadversiUre, en tenant compte de la place
que Ton occupe et des ressources que vous met en mains la fortune. —
(Test une étude intéressante; cependant une.personne qui n'auraitaucune con-
naissance du Jeu devrait d'abord demander k quelque ami les premiers rensei-
gnements. B»" C. DB V.
Blementa roCoKrmphe optiko, original verklta en espéranto de Karlo-
Ybeks. Paris, Mendel, ld06, in-12 de 74 p., avec 30 ûg. — Prix : 1 fr. 25.
Ce petit volume, édité avec le soin qui caractérise les publications de la
maison Mendel, est presque un événement littéraire. Il contribue, en effet,
à prouver la vitalité de l'espéranto, car il est, non pas une traduction, mais
un écrit original dans cette nouvelle langue universelle ; la traduction en
est même.€ réservée ». Il faut d'ailleurs espérer que l'autorisation de tra-
duire sera accordée facilement, car cet ouvrage sur l'optique photographique
élémentaire est très complet relativement et mérite d'être répandu. Je sais
bien que l'espéranto aidera à sa diffusion dans le monde entier, mais Je songe
aux amateurs de France qui auraient beaucoup & extraire de ce petit traité
et ne savent pas l'espéranto. Qu'ils l'apprennent donc, répondra sans doute
M. Karlo-Verks. Je suis entièrement de cet avis. L'auteur a d'ailleurs voulu
encourager toutes les tentatives, car il a eu soin de compléter son ouvrage
par un lexique esperanto-f^nçais qui donne l'équivalence des termes omis
dans les dictionnaires usuels. J. G. T.
Andesaviana, par F. UzuRBAU. (3«, 4« et 5* Séries). Axigers, Siraudeau;
Paris, A. Picard et fils, 1905-1906, 3 vol., gr. in-8 de 496, 511 et 499 p. ^
Prix de chaque vol. : 4 fr.
U est difficile de rendre compte d'une telle quantité de documents, manus-
crits et imprimés, de valeur inégale, qui ne s'élèvent pas & moins de
deux cents. L'auteur du recueil copie, découpe tout ce qui lui paraît inté-
resser sa province, au hasard des lectures et des trouvailles, offrant aux
historiens, comme aux penseurs, de véritables dossiers à mettre en œuvre,
et empruntés aux Archives du département, de la Mairie d'Angers, de la
Cour d'appel (pour la période révolutionnaire), comme aussi dans les livres
rares et môme dans les ouvrages les plus récemment parus, plus particu-
lièrement dans les vieux Journaux de la région, allant du Qloria laut de
l'évoque Théodulphe (V, 284), — poésie ayant provoqué entre Dom Gha-
— 75 -
mard et C. Port une vive cootroverse, qu'oD'auralt aimé t voir nppi
DOt«— jucqa'&u Rapport itunpriftt, en 1SS9, sur l'opinion publique do
tement (lllj, de la g4né8loKie du duc de la TrémoUle, h qui l'ouvra
dédié, à la raprodaoïlon d'une notice lur Sauiru le bel esprit, et j
d'une note sur le* Loup* entagU en nu ou le pafl«aga d'un ventril»
tm (V). On voitquli ; en a pour tous les goûts, c'est surtout & la i
moderne qu'il faut demander les plus Instructifs documents, dep
Révolution, qui occupe, d'ailleurs, la mejeure partie de ces volun
acquièrent uo poignant intérêt, à une heure où l'histoire a comn
Teliéltés de recommencement. 11 y a là de fort curieuses pages, écril
des témoins, sur ces pillages, ces spoliations nocturnes que H. V,
Intitule : L« Cambriolage de$ iglûet d'Aagert et de maisons partiouliâl
1793 ; sur la valeur morale de ces TerrorUttt, partout les mêmes ; sur
tution et le fonctionnement de l'odieuse et sanglante Commûtiort m
de Félix (digne émule de Carrier], le pourvoyeur de la guillotine en ;
nence (III, p. 59) et sur le Comité de surveillance et révolutionnaire (|
Rien n'est plus digne de méditation que le procès de ces monstres
leur honteuse tyrannie (p. 123). Un irait, entre autres : 1300 à 1BO0 priso
qui avaient déposé leurs armes, qui s'étaient rendus, * sont fouillés d
prairie des Poots-de-Cé — Je cite la déposition de témoins — et 4 be
plus que tigre t Dés hommes sont mutilés, écorchés, et de leur peau <
des pantalons, des culottes, et c'est des militaires, des généraux & qi
fera un babillement. > (p. 134). Quatre-vingts prêtres sont Jetés à l'ea
huit pauvres Vendéens, malades, qui étaient dirigés versi'hOpital.Pi
quinze jours, au milieu d'une population de mœurs douces — qu'on
iDJurlie du nom de « modérés > parce que les Angevins s'opposérei
qu'on promen&t dans la ville les têtes coupées des prisonniers (III, |
— les bandits qui s'étalent Imposés par la Terreur, font circuler, en i
B ion, avec tambours et musiques, (t travers les rues, de longues tl
d'hommes, de femmes, de vieillards et d'enfants, presque tous du p
laboureurs, tisserands, domestiques, apprentis, préalablement dépoul
Tolés par les autorités, pour être fusillés, en tas, dans la bouche
Champ tta JMariyri. Faut-Il s'étonner, après cela, que ce Champ da i
au lendemain de la Terreur (p. 209) Boit devenu un lieu de respect
Ténèratioo I
On n'est pas surpris des déceptions et des dégoûts de braves uto
Agaréa dans ce milieu, comme celles qu'iprouve un ancien oratorlen, Bi
tm savant modeste qui, comme tant d'autres, de tous les temps, ai
aux portes du tombeau, demanda les secours de la religion, déjà dés
quasi misanthrope.
Très vite, les FHti eiviquts, dont les récits pittoresques emprunt
Affiche* d'Àngtrê ne sufllreui plus au besoin d'idéal, et, malgré la
cvfi'on du clergé, die <Tt3(IV, H3-U4), malgré les essais malheureux du si
consliiutiounel, comme en dépit de l'exil, des emprisonnements
fusillades, bien avant le Concordat, nous voyons renaître le culte calh
sous le régime de la Séparaiion de VÈglUe et de l'Étal : un rapport du
préfet de Beaupréau, le 30 avril 1802, déclare, comme le préfet l'avait d
dés iao9, que tous les prêtres rentrés dans leurs fonctions sont < 1:
ehables, sans exception >, puis • donnent de bons conseils aux habii
et s'emploient à pacifier les esprits; l'Ëtat s'aperçoit enfin que 1
général bénéficie de la religion. Andegaviana contient aussi d'abo
l«plors sur te Concordai tt tu Pretbyiiitt (IV, 204), sur les Paroitiu '
w;..
— 76 -
Use pendant le Concordat de 1802 & 1874, des notices détaillées sur . un grand
nombre de congrégations et communautés religieuses, les Collègeê de Beau^
Préau, Montga%on et Combrée ; des Lettrée du général Delaage $ur la Vendée^
» ^ en 1831 ; etc. Peut-être i^éditeur du recueil sort-il un peu de son cadre, en
reproduisant des pages de livres tout récemment publiés, par conséquent
faciles à trouver, comme un extrait de la Bibliographie moderne de 1900 (IV
347, etc. III, 372 ; IV, 438), ou bien en publiant une note sur la Fontaine d'Arl
vort (ill, 278) qui se trouve presque mot pour mot dans le Dictionnaire
C, Port. Mais le même reproche, si c*en est un, ne s'applique pas k l'inté-
ressante publication de petits Mémoire*, inédits, sujh la fin du xyiii* siècle,
ceux de M, Delacroix, trétorier de l'armée de Stofflel (IV, 256-286), ceux de
Mm€ Letondal'MiUcent, écrits, en 1810 (111, 242-258), les Notes de Jean Soyer sur
la guerre de Vendée, ou la curieuse collaboration du baron de Barante, aux
Mémoires de la marquiee de la Rochejaguelein, qui ont suscité tant de con*
troverses : ces documents n'ont point perdu leur intérêt, malgré l'édition de
1889 (V, 353-392). On pourrait encore consulter avec fruit, un Rapport du
préfet en iSOt (iV, 94-113) sur VInduâtrie et le Commerce angevin êous le Consu-
lat ; rappelant combien ils étalent inférieurs alors à la période d*a van 1 1789,
et répondant ainsi, par des statistiques peu suspectes, à ce parti pris de
dénigrement du passé, auquel, malgré son érudition, ne sut pas toujours
échapper le savant G. Port, qui eut le tort d^avancer, contre de tels témoi-
gnages, que « 1* Anjou, en 1789, était sans industrie et sans commerce. >
En résumé, VAndegaviana offre non seulement aux travailleurs dos sources
utiles, mais encore aux curieux beaucoup de faits intéressants, d^une
lecture souvent agréable et facile. J. D.
La Inqulslelén de Mexico, par GbNARO GARCIA: CARLOS PBRBTRA. MéxlCO,
Vluda de Gh. Bouret, 1906, in- 12 de ii-287 p.
Gette publication, tirée d'autographes offlciels des xvp, xyip, xyiii* et
xix« siècles, est une collection de documents — quelques-uns d*un haut
intérêt — dont leS apologistes devront faire état pour ne pas se heurter à
des objections compromettantes. Les manuscrits utilisés Ici proviennent en
partie de la collection personnelle de Téditeur, mais surtout de la Biblio-
thèque du Musée national qui est rentrée en possession d*un fonds précieux
constitué autrefois par le général Don Yicente Riva Palacio. On y trouve
la jurisprudence du Saint Office, la relation de divers auto-da-fé, la descrip-
tion de certaines curieuses cérémonies et d'événements importants pour
l'histoire locale. C'est un exposé très vivant des origines de l'Inquisition
mexicaine, de la nature de sa juridiction et compétence, emprunté entière*
meut & ses anciennes archives ou aux documents offlciels, et présentant
toutes les marques d'une authenticité dont on voudrait parfois vouloir
douter. M. Garcia a le mérite d'avoir su conserver la plus stricte impartialité
et, s'il est possible d'entrevoir dans quel sens penchent ses sympathies, il
ne s'est du moins pas écarté de la réserve que lui imposait son rôle d'éditeur
consciencieux. G. P.
— 77 -
CHRONIQUE
Nbcrologib. — y. Ferdinand Bbunbtièrb est mort à Paris, le 9 décembre,
à 57 anp. Sa disparition est un deuil pour les lettres et pour la pensée
française. Né à Toulon en 1849, M. Brunetière commença ses études à l^ar-
seille et Tint les compléter à Paris, au lycée Louis le Grand. En 1869, il se
présenta à rËcolé normale supérieure et échoua. Sans ressources, sans pro-
tections, sans grades universitaires, il né dut qu^à un incessant labeur Téciat
de sa carrière littéraire qui débuta par une collaboration à. la Revue Bleuêei
À la Revue des Deux Mondes^ yets 1875. Il avait 25 ans lorsqu'il prit dans cette
dernière revue la plume ou, pour mieux dire, la férule de la 'critique
littéraire. On sait avec quelle rudesse il la mania pendant une vingtaine
d*aûnées. Champion de la France du xvii^ siècle, c*est avec une vigueur incom-
parable quMl sut exalter la grandeur majestueuse et la fermeté austère des
doctrines littéraires, artistiques et philosophiques des Bossuet, des Pascal, des
Boileau, aux dépens des théories humanitaires des Rousseau, des Voltaire et des
autres écrivains du xviii« siècle. En 1886, il fut nommé maître de conférences
à cette École normale où il n^avait pu entrer comme élève. En 1893, il rem-
plaça John Lemoinne & TAcadémie française, et la même année rassemblée
des actionnaires dé la Revue des Deux Mondes le mit à la tète de ce pério-
dique en qualité de directeur-gérant. On se souvient de la façon éclatante
dont M. Brunetière, que rien n'arrêtait une fois sa conviction faite, revint
au catholicisme, et de l^élbquence qu'il déploya pour développer les « raisons
de croire ». On n^a pas oublié non plus que si ses opinions religieuses et
politiques Pont fait exclure du Collège de France, cet échec n*a fait que le
graudlr encore aux yeux de ceux qui aiment la justice et méprisent les
coteries mesquines et tracassières. M. Ferdinand Brunetière laisse une
œuvre considérable qui se distingue par Textrême variété des sujets. Voici '
les titres de la plupart des volumes dont elle sev compose : Études cHliques
sur V histoire de la littérature française. La Littérature française du moyen âge ;
Pascal^ M^ de Sévignéy Molière, Racine, etc. (Paris, 1880, in-12), ouvrage
couronné par TÂcadémie française ; — Nouvelles Études critiques sur l'histoire
de la littérature française ; Lis Précieuses , Bossuet et Fé?ie/on, Massillon, MaH-
vaux, la Direction de la libraine sous Malesherbes, Galiani, Diderot, etc. (Paris,
1882, in-12), ouvrage couronné par rAcadécoie française ; — Sermons choisis
de Bossuet, collationnés sur les meilleures éditions, disposés dans leur ordre chro-
nologique, accompagnés d*une Introduction, de notices et de notes (Paris, 1882,
in-12) ; — Le Roman naturaliste (Paris, 1883, in-12) ; — Histoire et littérature
(Paris, 1884-1885, 2 vol. in-12) ; — Éludes critiques sur Vhistoire de la littérature
française. 5« série : Descartes, Pascal, Le Sage, Marivaux, Prévost, Voltaire et
Rousseau. Classiques et romantiques (Paris, 1887, in-i2) ; — Œuvres poétiques de
Boileau. Avec une introduction et des notes (Paris, 1889, in-4); — Nouvelles
Questions de cj^ilique (Paris, 1890, in-t2); — L* Évolution des genres dans l'histoire
de la littérature. Leçons professées à V École normale supérieure (Paris, 1890,
in-i2) ; — Études critiques sur Vhistoire de la littérature française. 4«, 5^, 6* séries.
(Paris, 1891-1898, 3 vol. in-12) ; — L"* Évolution de la poésie lyrique en France au
XIX» siècle. Leçons professées à la Sorbonne (Paris, 1894, 2 vol. in-12) ; — La
Science et la Religion. Réponse à quelques objections (Paris, 1895, in-12) ; — Dis-
coïii^s de réception. Réponse de M. le comte d*Haussonville. Séance de V Académie
française du 5 février 4894 (Paris, 1894, in-12) ; — Essais sur la littérature con^
temporaine (Patls, 1893, in-12) ; — Éducation et instruction (Paris, 1895, in-16) ;
r
1
— 78 -
— Confirenceê de VOdéon. Leê Époques du théâtre françaU {4€56-1850) (Paris, 1895,
in-12) ; — La Renaiuanee de VidéalUme, Ccnférenee prononcée à Besançon
(Paris, 1896, in-12) ; — La Moralité et la doctrine évoluiivs (Paris, 1896, iQ-8);
— Manuel de VhUtoire de la littérature française (Paris, 1897, in-8); — Vidée de
patrie. Conférence prononcée à MaruHle, le ^ octobre 4898 (Paris, 1897, iUrlS) ;
— Après le procès. Réponse à quelques « intellectuels n (Paris, 1898, in-12) ^ -«
VArt et la morale (Paris, 1898, in-12) ; — Les Ennemis de l'âme française, Con^
férence faite à Lille (Paris, 1899, in-16) ; — Le Génie latin. Conférence faite à
Avignon le S août 4899 à Cocecuion des fêtes religieuses et musicales de la Schola
cantorum (Paris, 1899, in-8) ; — Discours académiques (Tours, 1900, ln-16) ; —
VArt poétique de Boiteau^ précédé d^une notice littéraire et accompagné de notes
(Paris, 1901, in'16) ; — Extraits de Chateaubriand, publiés avec une Introduction^
des notices et des notes (Paris, 1901, in-8) ; — Morceaux choisis de prose et de
poésie du xYi« au xix« siècle (Paris, 1901, in-18) ; — Discours de combat. Les
Raisons actuelles de croire ; Pldée de solidarité ; V Action catholique ; l'Œunre de
Calvin ; Les Motifs d^espérer ; l'Œuvre critique de Taine ; le Progrès religieux
(Paris, 1903,. ln-16) ; — L'Action sociale du christianisme (Paris, 1904, in-16); —
Sur les chemins de la croyance (Paris, 1904, iu-16] ; — Répotise au discours de
réception à V Académie française de M. R. Basin (Paris, 1904, in-16) ; — Variétés
littéraires (Paris, 190â, in-18)-, — Honoré de Balsac (^799-/959) (Paris, 1906, in-18).
— La Hongrie vient de perdre un savant explorateur, le comte Eugène
ZiGHT, mort le 25 décembre 1906 & Meran. Né en 1837 à Szent-Hihaly, il
commença ses études en Hongrie, mais fut contraint par les événements
politiques de les terminer en Allemagne. Il fut élu membre du Parlement
en 18ôl. Il fit de nombreux voyages & Tétraoger pour se documenter sur
les questions agricoles et industrielles; de retour en Hongrie^ il publia le
résultat de ses études, et put, gr&ce & son immense fortune, réaliser quelques
œuvres intéressant le développement économique du pays. LMnstruction
du peuple Pintéressait vivement ; il écrivit quelques brochures sur ce sujet
et fonda des écoles industrielles, dont il rédigea les programmes, adaptés
aux besoins spéciaux des contrées. Ces travaux terminés, le comte Zicby
put s'adonner à ses études de prédilection, la recherche des origines du
peuple magyar ; il organisa une expédition au Caucase et dans le Turkestan
pour y faire des études ethnographiques et archéologiques ; le résultat de
ses travaux fut publié en un important ouvrage (Budapest, 2 vol. 1897), qui
a été traduit en français. En 1898, il fit une nouvelle expédition à travers
TAsie, alla Jusqu*& Péking et donna ainsi aux collaborateurs qull avait
choisis la possibilité de publier sur l'Asie centrale des ouvrages fort bien
documentés. Il avait été élu membre de PAcadémie hongroise en 1899 et
liBLisait partie de nombreuses sociétés savantes. Dans son palais de Budapest,
il avait créé un musée que, par testament, il a légué & la ville, avec ses
collections de tableaux et sa bibliothèque.
— Le 17 décembre 1906 est mort h. Budapest, M. Ignace Aqsadt. Né en
1845, il s'occupa de Journalisme avant de se consacrer à Thlstolre. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : Le Titre impérial autrichien et la Hongrie de 1804 à
4807 (1877) ; — Marie Sséchy (1885) ; — La Hongrie à l'époque de la reprise de
Buda (1886) ; — Les Questions financières en Hongrie pendant le règne de Ferdi»
nand /•' (1888) ; — La Situation économique aux XYX« et XYli* siècles (1889).
M. I. Acsàdy, qui avait été élu membre de T Académie hongroise en 1888, a
publié les tomes Y et VII de l'Histoire générale de la Hongrie. Son dernier
ouvrage, tout récemment terminé, est l'Histoire du royaume de Hongrie (2 vol.).
— M. Alexandre Hbqboûs, mort à Budapest le 28 décembre 1906, est né
r
— 79 *-
en 1847 k KolozsTàr. Il écrivit d'abord des articlds relatifs à l^économie
politique; élu^membre du Parlement, il se eonsacra aux questions flnan-
eières et publia en 1878 : U Qouvem€meni atUanotne et le$ afaires finandèret.
De la Conception deg impétê au point do vue êçientifique et pratique. Pendant
qull était ministre du commerce, il Introduisit quelques réformes dans les
finances et lindustrie. Ëlu membre de TAcadémie hongroise en 1885, il fai-
sait partie, depuis 1905, de la Chambre haute.
* On annonce encore la mort de MM. : Aublâ, professeur honoraire de
rhétorique au lycée .Janson de Sailljr, mort à Paris au milieu de no-
Tembre ; — Augustin Bàeultibb, Journaliste, directeur du Sémaphore de
Marseille, mort en cette Tille, h la fin de novembre, à 27 ans ; — Bautibux,
officier de marine en retraite, Tun des correspondants du New York Herald
à Paris, mort en cette ville, à la fin de novembre ; — Charles Bbrnaad,
ancien rédacteur du Patriote de VArtoië^ mort au commencement de décembre;
— Gassionbul, directeur du Petit Journal^ mort k Paris, au milieu de
décembre ; — Emile Giffaut, membre de l'Association des Journalistes
parisiens, mort k Paris au milieu de décembre, k Page de ?^ ans ; —
Edmond Hbmbt, directeur du Journal de Caen^ ancien député du Calva-
dos, mort à là fin de décembre ; — Lalanâ dbs Hatbs, professeur k la
Faculté de droit de Caen, mort au milieu de décembre ; — Félix Làvv, le
« cigalier » bien connu de tous les amateurs de musique, mort k Paris, le
14 décembre, à 83 ans ; — db Maht, député, ancien ministre, qui, alors qu*il
exerçait la médecine k la Réunion, était rédacteur du Courrier de Saintm
Pierre^ mort en novembre, à l'ftge de 76 ans ; — Augustin Normand, auteur
de diverses brochures sur la construction des navires, mon au Havre, au
milieu de décembre; ^ Pibron, inspecteur général de l'enseignement
secondaire, mort à la fin de décembre ; — L. QuARaÈ-RBYBOuaBON, érudit
et bibliographe distingué, membre de plusieurs sociétés savanteF, mort à
Lille à la fin de décembre, auquel on doit, entre autres publications intéres-
santes : Iconographie et bibliographie de Notre-Dame de la Treille (Lille, 1900»
in-8] ; — Charles Raoubt, agrégé et professeur honoraire de l'Université,
professeur k rAlliance française et k l'Hôtel de Ville, mort k Paris, au
milieu de décembre ;
— A l'étranger on annonce la mort de MM. : Dr. Karl Abbl, philologue
allemand, mort à la fin de novembre, k Wiesbaden, k 80 ans ; — Dr. Fredrik
AMDBasoN, astronome suédois, ancien attaché à TObservatoire de Lund,
professeur de mathématiques et de physique à Halmstad depuis 1874, mort
à la fin de décembre, k 65 ans ; — Hermann Bbnrath, Journaliste allemand
rédacteur du Hamburger Korreêpondentenj mort k Hambourg, le 9 décembre,
iL64ans;r' Joseph Casalbono, sous-directeur de l'Agence Slefani^ mort
au milieu de décembre; — le maréchal espagnol comte db CBBSTBt
écrivain et poète, président de l^Académie espagnole, mort au commence-
ment de novembre, à P&ge de 96 ans ; — W. J. Cbaio, écrivain anglais, mort
le 13 décembre, k 63 ans, auquel on doit de nombreux et fort intéressants
travaux, sur la littérature et la langue anglaise de l'époque de la reine
Elisabeth, entre autres : The Oxford ShcUcespeare, des éditions annotées de
Cifmbeline et de diverses autres pièces, et qui préparait un Shakespeare JLean-
< n ; -:- le Dr. Amand Dbyos, membre de l'Académie flamande depuis sa
c éation, littérateur flamand très distingué, mort le 4 novembre ; — Karl
( «ROAAOLU TON TuRMLAGH, profosscur de Chimie à l'Université de Vienne,
z ort en cette ville, le 29 novembre, k 52 ans ; — Adolf Garino, professeur
t I construction de voies ferrées k l'École lechniqde supérieure de Berlin,
- *-« 86- —
' mort en cette ville, le 6 décembre, à 65 ans ; — le chevalier Adalbert db
' GoLDSGHMiDT, le composîteur de musique bien connu, mort à la fin de
. décembre ; ^ Dr. Karl Otto Harz, professeur de botanique et de pharmacie
& l'Ëcole vétérinaire supérieure de Munich, mort dernièrement en cette
Tille, à 64 ans ; — le R. P. d'Hondt, de la Compagnie de Jésus, qui a été
successivement professeur et préfet des études aux collèges de Gand, Âlost,
Anvers et Bruxelles, mort à Turnhout (Belgique), en novembre, & Tftge de
79 ans ; — Dr. Feodor Iblbonski, professeur d^histoire biblique & rAcadëmid
-ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, mort en cette ville, à la fin de no-
vembre; — le chanoine Pierre-Joseph Kbmpbn, qui fut, durant trente
. années, professeur au petit séminaire de Malines, mort au commencement de
novembre; — Dr. Martin Kowatsch, professeur à l'Université de Gratï (Sty-
. rie), mort dernièrement en cette ville, à 64 ans ; — Karl Krauss, professeur
: d^rchitecture à PÊcole technique supérieure d*Aix-la-Chapelle, mort ea
cette ville, le 30 novembre; — Sir Johan Lbng, écrivain et Journaliste
anglais, mort au milieu de décembre, à Deimonte (Californie), à 78 ans,
-lequel avait publié de nombreux récits de voyages, et s'était surtout fait
^connaître comme fondateur ei éditeur de Journaux populaires pour les
. Ëcossais, tels que The Dundee Advertiser^ The People's Journal, People's Friend^
^Evening Telegraph ; — le R. P.LoosBN, de la Compagnie de Jésus, directeur
delà revue Bode van het H. Harl van Jésus, mort au commencement de
novembre ; — Dr. Wilhelm NOldbrb, ancien directeur de l'École f upérieure
«de filles à Leipzig, mort en cette ville, le 2 décembre, à 8S ans ; — Dr. Karl
OCHSBNius, géologue allemand, mort le 10 décembre âi Marbourg, à 77 ans ;
>- Agathon db Pottbr, directeur de la revue ia Philosophie de [Vavenir,
auteur de nombreux ouvrages sur le « socialisme rationnel » mort en novembrer
à Bruxelles ; — Dr. Raint, pasteur de l'Église unie libre d'Ecosse, écrivain
estimé par ses coreligionnaires, mort & la fin de décembre, lequel laisse
les ouvrages suivants : The Bible and Criticism (1878, in-8) ; une édition de
. VÉpîlre aux Philippiens (1892) et The Ancient Calholic Church (1901) ; — Dr. Georg
Rbinbagh, chargé d'un cours de chirurgie à l'Université de Breslau, mort en
celte ville, le 4 décembre, à 34 ans ; — Dr. Hoinrich Rbinhardt, professeur
d'histoire à Fribourg (Suisse), mort en cette ville, le 7 décembre, t 51 ans ;
— Dr. Karl Sghônborn, professeur de chirurgie, à l'Université de Wurtzburg,
mort en cette ville, le 10 décembre, à 67 ans ; — Dr. Beruhardt Stadb, pro-
fesseur de théologie à Glessen, mort en cette ville, le 7 décembre, à 58 ans;
— Dr. Albrecht Thabr, ancien professeur d'agriculture à Glessen, taort en
cette ville, le 14 décembre, à 78 ans ; — Donato Tommasi, auteur de plusieurs
traités d'électricité et d'électrochimie fort appréciés, mort à la fin de
décembre, à 54 ans; — S. Ëm. le cardinal Tripepi, ancien préfet des
. Archives vaticanes et ancien substitut de la Secrétairie d'État, que ses
remarquables travaux historiques avaient fait choisir comme second secré-
taire de ia Commission cardinalice pour les travaux historiques, mort à
Rome, à la fin de décembre, à 76 ans ; — Vbnnbman, professeur à la Faculté
de médecine de Louvain, qui a publié des études sur Tostéologie et rhisto-
logie humaine et a collaboré à un grand nombre de revues telles que la
-Bevtte médicale de Louvain, les Annales de la Société scientifique de Bruxelles
les Annales d*oeulistique, etc., mort le 15 novembre, à Louvain, dans sa
57c année; — Dr. isidor Zabludowski, professeur à TUniversité de Berlin,
mort en cette ville, le 25 novembre, k 55 ans; — Dr. Hans Zwibdinbgz, pro-
fesseur â l'Université autrichienne de Gratz, mort dans cette ville, à la On
de novembre, à 62 ani, lequel laisse d'importants ouvrages d'histoire
— 81 —
notamment : Die PoUtik der Republiek Venedig wàhrend des dreiseigjàhrigen
Kriegee; Die Deutsche Qeechichte im Zeilraum der Griindung des PreuesiseKen
Hômgiums ; Deutsche Geschichte, 4 $06-497 4,
LbGTQRBS FâITBS à L'AC/lDàlCIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS-LBTTRBS . —
Le 3 novembre, M. Gagnât donne lecture d*un rapport de M. Merlin sur les
fouilles pratiquées & Butter Regia, par le capitaine Binet, et qui ont mis au
Jour un édifice important et de nombreuses statues. — M. Holieaux résume
la situation des fouilles entreprises à Délos au moyen des fonds dus à la
générosité du duc de Loubat : déblaiement d'un grand portique, et décou-
verte d*nn tombeau mycénien, etc.— M. E. Berger lit le mémoire destiné à la
séance publique de l' Académie.— Le 9, M. Haussoullier lit un travail sur la vie
et les œuvres de Jules Oppert. — M. Th. Berger parle du voyage entrepris
en Tripolitaine par M. Slouschz. — M. Glermont-Ganneau entretient l'Aca-
démie d*un certain nombre de légendes relatives à l'alouette liuppée,
légendes nées dans TAsie orientale.— Le 16, M. E. Berger raconte Phistoire
et la légende de la reine Aliéner. — Le 30 novembre, M. Joulin donne lecture*
d'un mémoire sur les Établi$sements anligues du bassin supérieur, de la Garonne.
— M. A. Bérard prétend démon trer que TA lésia de Vercingétorix doit se pla-
cer à Izernore dans l'Ain. MM. Boissier et S. Beinach affirment une opinion
contraire. — Le 7 dâsembre, M. Salomon Reinach lit un travail sur réglise
de Boget-du-Lac en Savoie. M. A. Martin donne des détails sur l'armure
mycénienne, d'après Homère. — Le 14, M. S. Reinach parle de Tétymo-
iogie du mot sycophante^ opposé au mot hiérophante^ et qui fait allusion aux
mystères d'Eleusis. Le 28, M. M. Bréal s^associe à l'opinion de M. S. Rei-
nach au sujet de la signification du mot sycophante^ qu*il considère comme
une adaptation injurieuse, imaginée par le peuple, d.'un mot désignant une
fonction.
LBGTURBS FAITBS ▲ L'ACADBMIB DBS SCIBNCBS MORALBS BT POLITIQUBS. —
1.0 7 novembre, M. Gabriel Monod lit un mémoire sur Télection de 1830, où
Letronne fat nommé contre Saint-Martin et Michelet. — - Le 1^' décembre,
M. de Franqueville entreprend la lecture d'un ouvrage de M. Darcy, sur la
France et l'Angleterre & Madagascar. — Le 8, M. G. Picot lit une notice sur
les œuvres et la vie de M. Albert Sorel."^ M. A. de Foville rappelle le sou-
venir de M. A. Gorboy. — Le 22, M. Gabat communique un mémoire sur la
Vérilé dans Vart.
. BiBLiOTHÈQUBS DB TROUPB. — NOUS remarquons dans la Revue du Cercle mili'
taire du 3 novembre dernier la note suivante, qui mérite d*ôtre reproduite ici :
« Le Journal officiel du 25 octobre publie une instruction relative à Torga-
nisation et au fonctionnement des bibliothèques de troupe dont, nous ex-
trayons les points principaux. Ges bibliothèques sont instituées à l'usage
commun des sous-officiers, caporaux ou brigadiers et soldats. Elles doivent
contenir, avant tout, un certain nombre d'ouvr.ages de première nécessité,
d'intérêt général et permanent, ne dépassant pas, d'ailleurs, la compréhen-
sion d'un lecteur d'intelligence moyenne et de culture primaire. Elles sont
alimentées : i* par les envois du ministre de la guerre; 2* parles libéralités
de certaines sociétés civiles ou de particuliers ; 3* par des achats des inté-
ressés eux-mêmes, achats faits à frais communs, mais sans contrainte et
avec le consentement de tous. Toute bibliothèque est mise, par les soins du
ministère, en possession d'une liste contenant l'énumération des ouvrages
de tout ordre que doit tendre à posséder une bibliothèque de troupe. Toute
bibliothèque do troupe est administrée par une commission que préside
Janvier 1îk)7. T. CIX. C.
— 82 —
un ofûeier choisi parmi ceux qui se montrent le plus soucieux du perfcc-
tionnemeut intellectuel et moral des hommes. Les autres membres sont
un sous-ofllcier, un caporal ou brigadier, et un soldat. Les livres de la
bibliothèque seront lus sur place. Peut-être pourrait-il être fait une
exception à cette clause en (àveur des sous-offlciers rengagés et mariés?
Ce serait une prérogative de plus accordée à cette classe de serviteurs si
intéressante et une facilité pour eux de contribuer par des lectures en
commun à l'éducation de la famille. »
Pabis. — De la Société de Saint-Augustin un seul almanach nous est
paryenu, mais du moins c^est incomparablement le plus beau : VAlmatioeh
catholique de France pottr l'année 1907 (Lille^ Paris, Bruges, Desclée et de
Brouwer, in-4 de 197 p., illustré, cartonné toile, fers spéciaux). Cet almanach
est fort bien composé. D'abord douze poésies du P. Dervieux (une pour
chaque mois avec d'admirables encadrements chromolithographiques).
Ensuite les plus complètes indications sur la hiérarchie catholique. Enfin
de très intéressants articles que nous ne saurions citer tous, même par leurs
simples titres, mais parmi lesquels nous mentionnerons cependant les sui-
vants : Notre- Dame-^ieê'Naufragés à la pointe du Raz^ poésie du P. V. Dela-
porte ; Èruptionê et ti*emblemenU de terre, par M. A. Witz ; Les Flambeaux de
la marquise, par M. L. de Eérany ; Les Delta Robbia, céramistes des xv et
XYI* sièôles, d'après le professeur Lapatelli et M. Rio ; Les Carmélites de Com"
pt>^ne, par notre regretté collaborateur le P. Chéroi \ Souvenirs de Milan^
par M. kervyn de Volkaersbeke ; Polyeucte, à Voccasion du troisième centenaire
du grand Corneille {460$' 490$)^ par M. G. Sortais; L'Inventaire, par M. G. de
Weede ; Les Origines de la peinture religieuse en Italie, par M. L. Cloque t. De
nombreuses gravures, .très soignées, et cinq grandes planches eu couleurs
de toute beauté font de cet almanach une véritable œu?ro d'art.
— On trouve dans chaque volume de V Annuaire- Bulletin de la Société de
Vhistoire de France, diverses séries de Bibliographies offrant un réel intérêt.
Le volume de l'année 1905, que nous venons de recevoir (Paris, Laurens,
ln-8 de 252-xyi p.)> ne fait pas exception à la règle. Quelques-uns des
ouvrages ou brochures inventoriés sont même accompagnés d'indications
équivalant parfois à un compte rendu succinct. Mais nous remarquons que
les dates de publication sont invariablement omises : lacune qui, à notre
avis, devrait être comblée à Tavenir. Un discours prononcé par M. H. Omont
à l'assemblée générale du 2 mai 1905 contient de très intéressantes notices
concernant plusieurs membres décédés, savoir : MM. Anatole de Barthé-
lémy, le marquifi de Nadaillac, le comte de Reiset, Auguste Molinier,
Henri Lacaillcs etc. Notons aussi, à la même date, le Rapport de M. de
Boislisle, secrétaire, sur l'état des travaux de la Société. Nous earegis-
trerons ensuite une Lecture sur les Souvenirs historiques dans les manuscrits
à miniatures de la domination anglaise en France au temps de Jeanne d'Are, par
M. le comté Durrieu (p. 111-135); Document concernant un voyage de
François !•* en Normandict au mois de septembre 4540, publié par le capitaine
Gh. Engelhard (p. 201-204) et le Conseil de V Assemblée pour Us affaires de la
R, P, R. [la religion prétendue réformée], par M. A. de Boislisle (p. 205*
252). Les seize dernières pages de l'Annuaire sont remplies par une Liste
des ouvrages publiés par la Société de Vhistoire de France depuis sa fondation
en i8S4.
— Le 20 novembre dernier a paru la première livraison d'une « revue
miniature, littéraire et familiale » intitulée : Dilecta. En tête de cette livrai-
son, on peut lire les Quelques Notes en guise de prélude par lesquelles s'annonce
/•
— 8:i -
la nouvelle née. Nous en dôtaeherons^ quelques passages : « En venant
prendre place parmi ses grandes sœurs aussi fastueuses que robustes, la
petite Dilecla ne prétend pas lutter avec elles pour le luxe de la décoration
et de la mise en scène... ▲ ceux que harassent les futiles papotages et le
papillotage photographique, DiUcta se présente avec une conflance ing^i^ue...
Bn fait, son invention procède seulement désespoir d'être un jour la revue
de prédilection des familles françaises. » Ce gracieux périodique est remar-
quablement imprimé sur beau papier ; sa lisibilité est parfaite : c^est déjà
quelque chose. Quant à sa variété, elle est considérable : littérature fran-
çaise et étrangère, roman, théâtre, sciences, beaux*arts, tout cela trouve,
une place dans DiUeta, sans compter certaines rubriques faites pour plaire à
beaucoup : Vie féminine; Vie pratique, etc. La revue en est, à Theure actuelle
à son quatrième numéro: le premier et le second se composant de 1*28 pages*
chacun ; les autres de 144 (avec quelques gravures dans le texte). Le format
mesure 19 centimètres sur M, de manière à s'intercaler facilement dans la
poche. Les sommaires sont' très étendus; nous les publierons, au moins en
leurs parties essentielles, dans notre Partie technique (Paris, VI% Uatieri
33, quai des Grands- Augustins. •>- Bimensuelle. Prix de Tabonnement
annuel : France. 10 fr. — Étranger, \2 fr. 50).
— La publication de la collection déjà bien connue sous le titre: L«< Célé-
brité* eontempof*aintê se poursuit régulièrement. Nous avons aujourd'hui It
enregistrer deux nouveaux volumes de cet ensemble curieux à beaucoup de
titres : JuUê Claretie, par M. Georges Grappe (Paris, Sansot, 1906, in-18 de
72 p.) et Georgee Courtelinef par M. Roger Le Brun (môme librairie, 1906, in-18
de 85 p.). L*une et Tautre de ces biographies, de prix modique (1 fr.), illus-
trée d*un portrait et d*un autographe, sont documentées d' € opinions >
critiques diverses et d'une bibliographie soigneuàement dressée.
— M. H. Omont nous fait connaître Une Relation nouvelle des obtèquee de
François /*' à Paris et à Saint-Denys en 1547 (Extrait du Bulletin de la Société
de Vhistoiré de Paris et de P!le de France, t. XXXIII. NogenU-le-Rotrou, impr.
Daupeley-Gouverneur, 1906, in-8 de 7 p.). Ce récit anonyme d'un contem-
porain, conservé parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale, diffère
en plusieurs points de la relation quasi offlcielle imprimée par Robert
Estienne.
— Lé très remarquable sermon que Mgr Touchet prononça, le 13 juin 1906,
dans réglise Saint-Sulpice, au dernier jour du triduum en l'honneur des
Sei9e Carmélites de Compiègne^ a été publié en une brochure spéciale (Paris,
Lethielleux, s. d., in-12 de 30 p. — Prix : 0 fr. 50). Ces trente pages renfer-
ment de très curieux rapprochements historiques et constituent un discours
de la plus haute éloquence.
— Signalons un Programme pédagogique à Vu%age des écoles librits, extrait au
Cours de pédagogie théoriqtu et pratique de MU« A. Vaguer (Paris et Lyon,
E. Vitte, in-32 de 72 p.), ouvrage dont le Polybibtion rendra compte pro-
chainement.
— V Agenda photographique et de Vamateur de photographie pour 1907 (Paris,
Mendel, gr. in-8 de 160-95 p., Illustré. — Prix : 1 fr.) contient, à côté de
dessins humoristiques, anecdotes, bons mots brodés sur des thèmes photo-
graphiques« des renseignements techniques, des articles de vulgarisation,
un formulaire, etc. On trouve là aussi quelques photographies d'amateurs,
tirées hors texte, un répertoire pour le classement des clichés et des
pages spécialement réglées pour l'inscription de notes, formules, etc.,
qu^on désire sauver de Toubli. Le Tout-Photo^ qui fait suite, comporte la
liste mise à jour de dix mille amateurs.
ir^^^'T^- ■ ■>'n
;•*%
l 4. ■ *
ri"
l^>' .
- 84 -
— DF^iDS la collection Science et Religion, M. J. Caivet, professeur à Plnstitut
catholique de Toulouse, réédite le chapitre De* Esprits forts que Pon trouve
dans les Caractères de La Bruyère (Paris, Bloud, 1907, in-i2 de 63 p. »
Prix : 0 fr. 60). M. Galvet a fait précéder ce petit volume d'une fort intéres-
sante Introduction, puis il a édairé le texte quMl reproduit au moyen de
rapprochements avec les écrits de Pascal, de Bossuet, de Bourdaloue, de
-Montaigne, etc. Ces notes, presque aussi nombreuses que les pages, sont de
tous points excellentes.
Anjou. — De M. F. Uzureau : L* Abbaye de Fontevrault 4790 (s. 1. n. d.,
in-8 de 8 p.), avec des notes sur les fontevristes, Jusqu*en 1897; -^ Le
Concordat et les presbytères (Lille, Morel, 1905, in^8 de 8 p. Extrait de la
Reoue dês sciences ecclésiastiques) , notice bien plus étendue, donnée dans
' Andegamana ; — Les Èvêques d'Angers et V Académie [de cette ville] (Angers,
Germain et Qrassin, 1906, in-8 de 37 p. Extraits des Mémoires de la Société
d'agriculture, sciences et arts d* Angers,
— Dom François Landceau, moine bénédictin, a entrepris une histoire
de Tantique monastère fondé par saint Maur en Anjou, dans Tannée 543.
On ne sait rien sur Tabbaye de Glanfeuilou Saint-Maur-sur-Loire, pendant
tout le vi«, le Yii« et la majeure partie du viii* siècle. L^étude de Dom François
Landreau sur les Vicissitudes de Vabbaye de Saint- Maur aux vui* et ix* siècles
(Angers, Siraudeau, in-8 de 60p. Extrait de P Anjou historique), oonstàte
cette rareté de textes avant le xviii* siècle ; elle retrace Thistorique des
ruines de Glanfeuil, les biens ecclésiastiques étant aux mains des laïques,
raconte la dispersion des moines, la désolation, puis la reconstruction du
monastère, vers 830, confiée aux moines des Fossés, la dDnation et la mort
du comte Rorigon, le priorat de Gosbert, la réforme d^Ëbroïo, la rupture
avec les Fossés, les abbatiats de Goslin (qn'il identifie avec Tévèque de
Paris) de Théodrade et d^Odon, les troubles locaux, les invasions nor-
mandes, la fuite et les pérégrinations des religieux. L'érudil auteur y joint
dUntéressantes notes sur les reliques de saint Maur et sur saint Firmin.
— Dans une seconde étude, quUl intitule : U Abbaye de Saint-htaur de Glan-
feuil du X* au xur siècle, ses relations avec le Mont-Cassin (Angers, Grassin,
in-8 de 83 p. Extrait de la Revue de VAnjou), Dom François Landreau, après
quelques mots sur le Cartulaire du monastère, qui est sa principale source
d'informations, nous retrace la chronique du « Prieuré » (868-1096), de
€ l'Abbaye > (1096-1200) et de son union .avec le Mont-Cassin (1133-1253). Il
y a, dans ces pages passées au crible d'une critique consciencieuse, d'intéres-
sants détails, notamment sur les vassaux de Saint- Maur, Maubert et Tîle
delà Madeleine, « entre Loire et Vienne », les domaines monastiques, sur
Urbain II au concile de Tours, la consécration de l'église par Calixte II,
etc. Nous attendons la suite de cette histoire du monastère de Saint-
Maur, que font désirer ces excellents préliminaires sur une époque qu'il
était malaisé de connaître.
Brbtaonb. — Les travaux présentés au 46®. congrès tenu à Goncarneau,
du 4 au 9 septembre 1905, par V Association bretonne {classe d'archéologie) ont
fourni la matière du tome vingt-quatrième de la 3« série de son Bulletin
(Saint-Brieuc, imp. Prud'homme, 1906, in-8 de liv-316-39-93 p., avec planches
et cartes). Ces travaux sont les suivants : Coup dœil sur les recherches pré-
historiques dans le Morbihan en 4904-1905, par M. Aveneau de la Grancière
(p. 3-6) ; — Le Château de Kernut, son histoire, ses collections, par M. l'abbé A.
Millf n (p.' 7-41, avec une vue du chAteau) ; — Les Ancêtres des Bretons actuels
et les Constructeurs de mégalithes, par M. E. Sageret (p. 42-54) ; — Observations
f
— 85 —
(ur qutlgut* poinU eanlroveriét de l'hiiloire de Brttagixr, par M. le'Tico
Charles de Calan (p. CS-lOTj ; — A propot dei obiervation4 dr M. de KeriAltr
les mtMuret dt longueur cl iti nombres 3 <{ 7 c/tei t«t eontlrueleurt de nu
menli migatilttiquej en Armorique, par M . Aveneaii de la Graoclère jp.
110); — Étude de la voie romaine et du chemin de Pétirinage de Se)'l Saîn.
Bretagne, entre Quimper et Vannée, par W. lo ohauoiiie Abgrall (p. 111-134)
Suinl Hervé, par M. le comte René do Laigue (p. 125-13S, avec une carte
Lcê Rclipte* bretonnet de Monlreuil-iur-Mer, par M. André Ohpis (p. 139>173)
La Légende de laint Théleau et la Troménie de Landeleau, par M. le cbani
Pej'roD (p. 174-193) ; — Lee Uonumtnli du canton de Coneameaii, par M. P
Cbâtellier (p. lU-188) ; — Doeumenti militairei iniditi amcirnani Concam
publiés par U. AJaia Balaon du Cleuziou (p. 189-]y4},'— Lei Mittiantilui
Le Poux tn CornouaitU (teS7-t7l9), par le mSme (p. 193-202) ; — Le* Qlin
par M, Viliiers du Terrdge (p. S01-2iS, avec une carie de cet archipel)
Inoenliout bretonnet, par M. J. Trévedj (suite) (p. 249-268) ; — La Tapiti
de la bataille de Formignx/, parle mêise (p. 2e»-27S); — Uiiire et Mitireu^i
payt <le Lion, en t77i, par M, l'abbé Antoine Favâ (p, 21B-£S7) ; — Le Mn
du Poutgiiin, par M. Piurro llersael de la Villemarqué [p. 28S-294) ; — Mob
(I garde robe d'une dame bretonne au zvfii* tiicle, par M. le baron Gaëtar
Wismes |p. 293-302] i — Bapport lur renseignement ùgrieoU, par M. 1
Balson du Cleuziou (p. 303-30R); — Bapport sur Cexcurilon [du cODgréaJ,
M. PLerre de Calao [p. 300-316). Vient ensuite, avec une pagluatlon apéc
(1-33), un lièt Intéressant Rapport iJu comité de prêêervalion du breton (c'
6-dire de la langue celtique si attaqur^e actuellemenl daus les école:
Bretngne), présenté par M, F. Valléo. Le volume se termine par un Suli
agricole i|iii, lui auBsi, est paginé à part. Il se compose de cinq artlcl
Projet (Tune eaiue de Crédit agricole, par M. le marquis de Cbeffonta
(p. Ù-J) ; — Quelque* notes tiir l'élimtfion du chei'il dans les départemtnle bref
par U. le comte Hené de Beaumont [p. 10-26] ; — Conférence sur ia fabrioa
du cidre, par M. Boty de la Chapelle {p. WS%) ; — Les Pcin-li, par U. l'a
Alfrtd Le Itoj (p. SJ-%i); — Les Syndicats iigfieolrt, par U. A. de Vince
(p. 59-7Ô). Ensemble consIdéraOle, varié, rempli d'inlérôt.
— La Revue de Bretagne de uoTembre 1606 publie un Intéressant articU
H. George Bastard, iulltulé : Nos Peintres. James Tittot, notes intimes.
26 [^ages, l'auteur esquisse d'une laQon pittoresque la pbjsionomie ci
pleie de cet (\r\isle > fils d'un Franc-Comtois et d'une Bretonne, qui hé
de l'esprit positit de son père et du caractère mystique de sa mère. »
sait que Jacques-Joseph Tlssot, dit James (probablement â cause de
long séjour en Angleterre?) est né à Nantes, le 15 octobre ie37 et qu'il
mort au château de Buillon (Uouba), le 8 aoQt IB02, « emporte par un ai
de Qëvre pernicieuse qu'il contracta au milieu des terrassements entre
sur sa propriété pour le creusement d'un étang. > Si le peintre fameux
scènes de la vie de N.-S. Jésus-Christ est né en Bretagne, s'il a beauc
aimé cette belle province, il paraît être resté non moins vivement ulte
au paya d'origiue de son père, la Franche-Comté ; il nous parait donc I
□aturel que James TUsol puisse être aussi légitimement revendiqué pai
Comtois que par les Bretons comme un des leura. Il a d'ailleurs réun
sa personne, à un degré assez prononce, les qualités et les travers typiq
de ces deux races de Français, plus ressemblantes qu'on ne la croît gén
lemeot. Ainsi, par exemple, l'entêtement breton est proverbial; u
d'autre part, on dit des Comtois ; « Comtois, lële de bols. »
Cbàmpjionh.— M- l'ebLé Pélet, poursuivant ses Intéressantes éludes si
— 86 -
Champagne, examine aujourd'hui l'attitude du clergé, et des repn^sentants
des principales Tilles vis-à-vis de Philippe le Bel, lorsque le Roi les convo«
qua à propos de son différend avec Boniface VIIT et du procès des Templiers.
Son nouvel opuscule : La Diocèse de Troye$ dans le différend entre Boni face Vf H
et Philippe le Bel et dans l'affaire des templiers (Trojres, imp. Paul Nouel, 1906,
in-8 de 96 p. Extrait des Mémoires de la Société académique de VAube) composé
surtout & Talde de la publication de M. Picot intitulée : Documents relatifs
aux États généraux et assemblées réunis sous Philippe IV, fait parfaitement
ressortir combien la politique de Philippe le Bel fut médiocrement approu-
vée dans le diocèse de Troyes.
FRANQHB-CoMTâ. — Une moitié & peu près du neuvième volume de la
T série des Mémoires de la Société d*émulation du Douhs, 4905 (Besançon, impr.
Dodivers, 1906, in-8 de 556 p.,^avec 23 planches) a été composée avec des
travaux déjà publiés ailleurs, mais que la Société a été bien inspirée de
réimprimer dans son recueil ; nous parlerons d'ailleurs spécialement plus
loin des deux premières. Il s'agit des trois éludes suivantes : Notice sur l'Hâ^
pilai du Saint-Esprit de Besançon, par feu A. Castan (p. 1-94) ; — Qranvelle et
le Petit Empereur de Besançon (4 54 8- 4 558). Un Épisode de la vie municipale et
religieuse au xvi» siècle, par le même (p. 95-176, avec 3 planches) ; — Lee Deux
FHres Grenier': Le Poète Edouard Grenier, par M. Charles Baille (p. 181-216,
avec les portraits des deux frères); Lé? Peintre Claude Jules Grenier l484'7'488Z)t
par M. Gastou Coindre (p. 217*262). Quelques remaniements de peu d'impor-
tance ont élé apportés dans ces biographies par leurs auteurs qui les avaient
déjà données, le premier dans la Revue hebdomadaire (tiré aussi à part. Paris,
Plon-Nourrit, 1902, in-8 de 25 p., avec portrait); le second, dans les Annales
franc-comtoises (tiré également & part. Besançon, impr. Jacquin, 1898, in-8
de 22 p.) et dans le luxueux volume intitulé : Claude-Jules Grenier peintre
1847-4885) (Besançon, impr. Jacquin, 1899, in-8, avec vues et portraits). C'est
d'ailleurs ce dernier volume, renfermant une longue lettre du frère du
peintre (le poète Edouard), qui se trouve ainsi accessible à un plus grand
nombre de lecteurs. Il y avait là, en somme, un devoir de reconnaissance
à remplir par la Société, dont les frères Grenier ont été les bienfaiteurs. Or,
ce devoir, il était impossible de s'en mieux acquitter qu'en reproduisant
les excellents et très complets articles de MM. Baille et Coindre. — Le pré-
sent volume du recueil de la Société d'.émulation du Doubs se complète par
l'importante étude que M. Léon Nardin a consacrée, d'après des documents
inédits, à Jacquet PoiUety imprimeur, libraire et papetier {4554-4$49) et à ses
pérégrinations à Lyon, Genève, Constance, Bdle^ Coureelles-leS'Montbéliard,
Besançon et Montbéliard (p. 263-546, avec 16 planches) et- deux anciennes
communications de feu A . Castan : Le Portrait du maréchal de VieiHevilte au
musée de Besançon (p. 547-553, avec portrait); — Deux Gouaches du peintre
Cornu représentant la place Saint-Pierre [à Besançon] en 478!^ (p. 554-555, avec
2 planches).
» Du volume qui précède, a été tirée à part la Notice d'Auguste Castan» en
son vivant conservateur de la Bibliothèque de Besançon, sur VHôpital du
Saint-Esprit de Besançon (Besançon, impr. Dodivers, 1906, in-8 de 93 p.) Un
Avant-propos, dû à M. Léonce Pingaud, rappelle d'abord que cette notice,
« imprimée dans les Annuaires du Doubs (1864 et 1865), est une des premières
œuvres de son autour, et aussi l'une de celles qu'il est aujourd'hui le plus
difficile de rencontrer dans une bibliothèque comtoise. » Il était donc vrai-
ment opportun de la tirer de la demi-obscurité où elle se trouvait reléguée.
Les quelques lignes suivantes de M. Pingaud, résumant parfaitement cette
- 87 -
étude, méritent d*ôtre citées : « Fondé au commencement du ziii* siècle,
dirigé par un ordre aujourd'hui éteint, et sécularisé cinquante ans aTant la
Révolution, l'hôpital du Saint-Esprit n*a pas disparu tout entier. Sa dotation,
ou du moins ce qui a survécu d*elle, constitue un fonds dont dispose TAssis-
tance publique à Besançon. Aussi la notice de Castan n*est-elle pas absolu-
ment une page d'histoire morte. Sur les personnes ecclésiastiques ou laïques
qui ont été mêlées à son histoire, sur les biens dont les revenus continuent
à soulager les malades et les pauvres, elle contient des notions précises,
méthodiquement et clairement distribuées dans quatre chapitres substan-
tiels. > Ce travail a obtenu Jadis les éloges de Jules Quicherat ; les nôtres
ne lui seront pas davantage marchandés.
_ Voici un autre tirage à part des Mémoireê de la Société d'émulation du
Doubs. Il a pour titre : Granvelle ei le Petit Empereur de Besançon (4 548-4 5SS),
Un Épisode de la vie municipcUe et religieuse au zvi* siècle^ et pour auteur le
même Auguste Castan (Besançon, imp. Dodivers, 1906, in -8 de 80 p., avec
trois planches). Des nombreux fragments d'histoire dont Castan a doté sa
ville natale « la plus importante, la plus curieuse, fait judicieusement obser-
ver M. Léonce Plngaud daus le court Avant-propos dont il a fait précéder la
publication, est celle sur Oranvelle et le Petit Empereur de Besançon, qui parut
en 1876 dans une revue parisienne [la Bévue historique] et qui, pour ce motif,
fut moins remarquée, au moins en Franche-Comté. On y voit aux prises,
dans l'euceinte de la ville, tous les pouvoirs publics d'alors, l'Empereur, Tar-
chevêque, le corps municipal et, & côté d'eux, une puissance nouvelle, la
Réfdrmation protestante, essayant de conquérir la cité. Dans cette lutte
complexe figurent, à titres divers, le garde des sceaux Nicolas Perrenot de
Granvelle, Gaùthiot d'Ancier, le « petit empereur, » le secrétaire de la com-
mune Lambelin, qui en fut la principale victime. D'illustres étrangers pas-
sent au fond du tableau : l'humaniste Ërasme, le connétable de France
Charles de Bourbon. Toute la vie religieuse et municipale de Besançon est
^essuscitée dans ces pages rédigées d'après les documents originaux, accom-
pai^ées de notes et suivies de pièces justificatives on ne peut plus variées
et caractéristiques. » M. Pingaud constate que des écrivains tels que
€ MM. John Viénot et Maurice Cadix ont, sur ce sujet, et en se plaçant plus
particulièrement au point de vue protestant, fait paraître des travaux esti-
mables. > Ajoutons que le roman s'est emparé de l'œuvre de Castan et qu'il
en est résulté un livre curieux, certes, mais où les tendances < anticléricales »
de son auteur, M. Jules Gros, se sont donné ample carrière, en même
temps que des haines électorales y éèlatent pour le plus grand amusement
de la galerie qui a voulu reconnaître dans certain personnage semi-grotesque
du récit, une notabilité du cru, tout à fait contemporaine. La grande et belle
planche qui représente Qauthiot d'Ancier est empruntée à la Revue de l'art
ancien et moderne, OÙ son auteur, M. Fournler-Sarlovèze, l'a publiée & l'appui
de son article sur le Buste de Qauthiot d'Ancier {U90'l566) (livr. du
10 février 1898).
^ Et encore une troisième plaquette de A. Castan, toujours extraite des
mêmes Mémoires, laquelle comprend deux sujets. Dans le premier, l'auteur
a recherché à qui devait être attribué \t Portrait du maréchal de yieilleviUe
que possède le musée de Besançon. Dans le second, il est question de detuc
Gouaches du peintre Cornu représentant la place Saint-Pierre en 1789. Ces deux
gouaches, dont l'on a ici d'excellentes reproductions en phototypie, offirent
une idée très exacte de ce qu'était ce coin de Besançon un peu avant la
Révolution (Besançon, impr. Dodivers, 1906, in-8 de 10 p., avec 3 planches).
— 88 —
— Dans la colleclion si connue Science et Religion (série des PhihêopUeê et
penseurs)^ M. Michel Salomoii Tient de donner un faâciculesur Théodore Jouf"
frôy (Paris, Bloud, 1907, in-12 de 64. — Prix : 0 fr. 60). Les douze premières
paires (chapitre 1) de l'opuscule sont consacrées & la biographie de Jouflroy.
L'auteur se montre miséricordieux pour celui qui a écrit Comment les dogmee
finissent; Il émet d^allleurs cette opinion que si le philosophe ne fût mort
prématurément à T&ge de 46 ans, < peut-être un complet retour k ses croyances
premières eût-il clos le cercle de sa vie. » Il convient, en effet, de se sou-
venir que Théodore Jouffroy, presque à ses derniers instants, déclara net-
tement au prêtre qui le visitait et avec qui il causait ; « Monsieur le curé,
tous ces systèmes ne mènent à rien ; mieux vaut mille fois un bon acte de
foi chrétienne.» Les sept chapitres qui suivent, analysent et critiquent Tœu-
vre du philosophe franc-comtois.
LoRRAiNB. — A rheure où Taplculture est redevenue en honneur, et où, en
Lorraine en particulier, de nombreuses sociétés se sont formées pour favo-
riser son développement, il a semblé bon à M. Pierre Boyé de faire con-
naitte comment se pratiquait autrefois i^éievage des abeilles. Pendant
longtemps on se contenta do prendre le miel que Ton trouvait dans les
forêts. Peu à peu, cependant, on s^appliqua à former des ruchers et à tirer
meilleur parti des essaimas. Jusqu'au xvi* siècle, Tapiculture fut assez
florissante en Lorraine et le domaine tirait un revenu appréciable de cette
industrie; mais h. partir du commencement de ce siècle, on relève partout
dans les registres des gruyers des signes de décadence. Pendant le xvl«
siècle et jusque vers 1633 la décadence s'accentua. Vinrent alors les
horreurs de la guerre de Trente ans. Tout le pays lut ravagé et dépeuplé
et les abeilles furent abandonnées si complètement que plusieurs fois pen-
dant le xvir siècle on constata que Ton ne pouvait plus trouver « aucunes
mouches ». Au cours de son travail intitulé : Les Abeilles^ la cire, le miel en
Lorraine jusqu'à là fin du xvili^ siècle, élude d*économie historique (Paris et
Nancy, Berger-Levrault, 1906, in-8 de 108 p. — Prix : 3 fr.), M. Boyé fait res-
sortir tout le parti que Ton peut tirer du miel et de la cire et montre les
progrès réalisés avant la Révolution dans la manière d'exploiter les
abeilles. Neuf pièces justificatives terminent cette brochure intéressante et
vraiment bien présentée.
— L'ouvrage de M. Tabbé A. Paloux intitulé : Origine de Passavant et
Hédt du massacre des mobiles de la Marne en Î870 à Pcusavant (Paris, Savaète,
8. d., in-8 de 111 p.) comprend deux parties bien inégales. La première, sur
les origines de Passavant, ne donne que des notions très vagues et très
générales sur ce sujet. La deuxième, dans laquelle est retracé avec détails
le récit du massacre des mobiles qui eut lieu dans cette commune le 25
août 1870, est plus intéressante. M. Patoux fait connaître dans quelles ciN
constances la colonne de mobiles du commandant Terquen évacua Vitry-
le-François, comment elle fut surprise par les Prussiens à la Baisse, puis
emmenée en Prusse où elle fut internée à Glogau. C'est après le combat
de la Basse, et au moment où les prisonniers traversaient Passavant
qu'eut lieu le massacre d'un bon nombre d'entre eux. La publication de
cet opuscule a pour but d'aider à recueillir la somme nécessaire pour
acquérir les vitraux destinés & perpétuer et à glorifier la mémoire des
quarante-neuf mobiles tués à Passavant (Marne).
^ M. Albert CoUignon, professeur à la Faculté des lettres de Nancy,
vient de publier une brochure sur un ouvrage assez oublié aujourd'hui et
qui mérite d'être connu. 11 est intitulé : Le Portrait des esprits (Icon ani-
r
— 89 —
marum) de Jean Barklay (Nancy, Berge r-Levrault, 1906, in-8 de 74 p.)- Jean
Barklay était Écossais, il a longtemps habité la France, et a dédié &
Louis XIII son ouvrage écrit en latin. VIcon animorum est un portrait dea
caractères de chaque Age, de chaque époque et de chaque peuple. La partie
la plus originale est celle qui concerne les mœurs et le caractère des diffé-
rents peuples de l'Europe. Beaucoup de traits sont encore exacts de nos
Jours. M. Coliignon donne un tableau très complet deto éditions successives
de VIcon atUmorum, des traductions qui en ont été faites, et des auteurs
qui l'ont commenté. Les chercheurs sauront gré au professeur de TUniver-
sité de Nancy de ce travail intéressant et d^une érudition sûre.
Normandie. — L^auteur du Recrutement militaire êota le premier Emfnre,
les Gardes cThanneur du Caloadoê {4808-4844) (Caen, Jouan, 1906, in-8 de 154 p.)
a encadré les pièces intéressantes qui forment la charpente de son ouvrage
dans des réflexions politiques et des jugements historiques dont nous lui lais-
sons toute la responsabilité. Mais M. U. Defontaine mérite des éloges sans
réserve pour la méthode avec laquelle il a dirigé ses recherches. Celles-ci ont
été fructueuses. Elles lui ontpermis de reconstituer, avec autant de précision
que comporte l'état des archives nationales et départementales, l'I^istoire
d'une institution qui a Joué un certain rôle dans les guerres de TEmpire.
'C*est Torganisation, en corps militairement constitué, des gardes d'honneur,
et non le récit de leurs exploits militaires que nous trouverons dans ces
pages : elles nous livrent le nom de toutes les personnalités du Calvados qui
furent appelées à figurer dans ces régiments, où furent incorporés les Jeunes
gens do famille du Calvados ; elles nous donnent des détails d^une incom-
parable précisionsur Tarmement et Puniforme qui leur furent attribués. Le
généalogiste, et l'amateur d'armes consulteront avec le plus grand profit
c« tte importante brochure.
Poitou. — Une notice de M. Henri Clouzot sur Antoine Jacquard et Us gra^
veurt pottevins auxvji* siècle^ extraite du Bulletin du 6t6 h'opAt le (Paris, Leclerc,
1906, in-8 de 26 p., avec 1 grav.), nous apporte les plus utiles renseignements
sur un graveur ornemaniste assez oublié, dont le talent original et primcsau-
tier peut être rapproché de celui d^un Etienne Delauine ou d'un Théodore
de Bry. L^œuvre d'Antoine Jacquard est d'ailleurs assez restreint ; le Cabi-
aet des estampes de Paris n'en possède qu'un petit nombre de pièces, et
celles qui passent quelquefois dans les ventes montent à des prix fort éle-
vés. A la suite de ce maître dont les accents pittoresques sont presque
dignes d'un Callot, M. Clouzot a ressuscité les noms de quelques graveurs
plus modestes qui continuèrent ses traditions à Poitiers. Cette monogra-
phie très élégante, que complète un précieux catalogue iconographique
contribuera à remettre en honneur les œuvreâ trop ignorées de nos graveurs
provinciaux du xvi" et du xvii* siècles.
ALSACB. — M. Maurice Barrés publie un petit volume intitulé : Alsace-Lor-
raine (Paris, Sansot, 1906, in-12 de 96 p. — Prix':'1 fr.)!lequel renferme dUnté-
ressauts fragments sur nos provinces perdues. D'abord il reproduit la con-
férence faite à la « Patrie française » en décembre 1899, sous le titre : Une
Nouvelle Position du problème alsacien- lorrain, où M. Barrés a trouvé des études
et des appréciations si profondément vraies ; puis une description des
beautés naturelles de TAlsace et principalement du mont Sainte-Odile. La
pensée qui se dégage de ce dernier site fait l'objet d'un fragment suivant
où l'auteur prend à partie Taine pour avoir parlé d'Iphigénie dans un lieu tout
rempli d^une autre Vierge sacrifiée et sacrifiante. Dans un autre morceau il
examine comment l'activité éternelle de l'Alsace s'adap/era aux circons-
- 90 —
tances présentes, et 11 répond par la victoire de Tesprlt latin sur l'esprit
germain. Un dernier fragment, extrait du Roman de ^énergie nalionale^ décrit
Metz : eateme dam un séptUcre. En appendice une étude sur Tesprlt réel et uon
sur celui apparent de l^Alsacien et sur la conscience alsacienne manifestée
par deux institutions récentes : la Revue alsacienne illustrée et le Musée alsa^
et«n. — Nous signalons aussi l^pparition du 2* volume de V Histoire de VAl'
sace au xyiii* sièeù, par M. Gh. Hoffmann, édité par la direction de la Revue
d'Alsace (Colmar, H&ffel, 1906, in-8 de 576 p. — Prix de Touvrage entier en
souscription : 45 fr.). Cet ouvrage off^e un tableau complet de TAisace
administrative, économique, sociale, etc., au xviii* siècle, en même temps
qu'une enquête sur les causes réelles de la Révolution dans ce pays. —
Citons encore : Les Monuments d^architecture de V Alsace^ par MM. J. Hausmann
et Polaczek (Strasbourg, Heinrich, 1906, in-4 de 123 p., avec 100 planches.
— Prix : 75 fr.}, qui constituent un splendide ouvrage d'une exécution parfaite
représentant un choix des types les plus caractéristiques de l'architecture,
dans ce pays, interprétés au point de vue historique et artistique; —
UAlbum Totxhemolin 4906 (Paris, Schlaeber, 1906), dans un ordre d'idée ana-
logue, est une collection de dessins qui embrasse toute l*histoire de l'Alsace
depuis les temps les plus reculés. On regrette que cette suite de dessins
n'ait pu être placée dans l'ordre chronologique; — Die Juden in Rufach, par
MM. le D' Ginsburger et G. Winkler (G^iebviller, Dreyfus, 1906» in-8 de 53 p«
et 7 planches) retrace la courte et tragique histoire de la communauté
Israélite de Rouffacb, et remet devant nos yeux une vieille synagogue du
xiy« siècle, d'après des vestiges encore existants ; — Dessins représentatifs
sur os de la station préhistorique de Gierents^ par M. Mathieu Mies (in-8 de
8 p. et 2 pi. ; extrait du Bulletin.de la Société des sciences de Nancy). Gette
brochure relate une découverte de haute importance en préhistoire et met
en évidence une curieuse persistance de l'art de la gravure, magdalénien
jusque dans la période néolithique. — Les amateurs de patois et de folk-
lore pourront se délecter à la lecture de : Edgar ufpm Schilkener Messdi de
M. Ad. ErafTt (Strasbourg, Staat, 1906, in-8 de 144 p.), récit d'une excursion
fantastique h la foire de Schiltigheim, près Strasbourg, avec défilé de types
et d'expressions caractéristiques.
SuËDB. — Sous le titre délusoire d'Exposition universelle de 490$, à Liège :
Suède , Catalogue spécial, rédigé avec le concours de plusieurs spécialistes émi-
nents, par le Dr. A. -G. Ekstrand, membre de l'Académie des sciences et de
l'Académie d^agriculture (Stockholm, impr. Ivan Hseggstrœm, in-12 de
xxv-146 p.) a paru un joli petit volume qui donne beaucoup plus qu*un
simple catalogue : il ne s'agit pas uniquement ici des exposants, dont la
succincte énumération n'occupe que neuf pages, mais surtout des pays qu'ils
représentaient et dont les ressources matérielles et même intellectuelles
sont « exposées » avec beaucoup de méthode. De nombreux tableaux statis-
tiques, entremêlés au texte, montrent les progrès que la Suède a faits sous
le règne d'Oskar II. G'est un résumé net et précis des principales notions
qui concernent ce pays, et onze vues photographiques fort bien venues y
donnent une idée des monuments et de la nature de la Suède. Geux qui
veulent avoir des renseignements plus complets sur quelque matière y
verront avec plaisir que la Société générale d'exportation de Suède (Vasagatan
6, à Stockholm) s'offre à leur en fournir gracieusement.
États-Unis. — On sait que la Bibliothèque du Congrès a Theureuse habi-
tude de publier, sur toutes les questions importantes dont les membres du
Gongrès doivent entreprendre Texamen, une bibliographie de choix, ou la
— 91 —
lUTTages possédés par la Bibliothâque elle-même. AIdbI se t
es de très intéressantes listes bibliographiques en m4m<
lembres du Congrès savent quels ouvrages ils sont sftrs <
ament oonsulter. — Ce n'est pas seulement au polat de *ue
ue cette série de bibliographies, soigneusement rédlftéea, [
ii ; au point de vue politique, économique et social, on
flt à s'en servir ; la preuve en est fournie par lea dernlèn
,'uoe est relative aux tarlts douaniers, et fournit, outre d
énératee, des références précises sur l'union douaDlëre de
et sur les tarifs de la France, de l'Allemagne, de la Suisse,
Russie, du Canada (Lilirary of CongrtMt. Lût of Workt on th
n Countritt... compUed uuder the direction of Appleton
fân. Washington, Govemment printing Office, 1904, ia-8 6
)ppement du commerce américain en Europe, les dangerf
. pour l'essor commercial de l'Europe, les projets de 16
|ue de l'Europe contre le Nouveau Monde, voilà de qui t
Ion de cette bibliographie, où les articles de revue tiennent
is, de place que les ouvrages mêmes, et que complètent u
I d'auteurs et une table des matières. — Voici maintenant u
e traite du contrêle par l'Ëtat des entreprises d'assurancee
of Congreti. Lût of Warkt relating 10 Governmtnt Ftgulalion
'niled Stala and Foi-rign Countria. Complled unler the din
, PrentisB Clark Grlflln. Washington, Government printin
I de i6 p.) et fournil sur ce sujet important de précieuse
it, grAce & deux tables per ordre de matières et par noj
recherche est très facile. — Une dernière liste bibliogi
s questions municipales — et particulièrement de la i
kle — aux États-Unis, et peut servir, pour les publication
k 1001, è complâter p(Lrtlellement la bibliop'Bphle dés
lur le sujet en 1901, par Robert C. BroolES (Library ofCongn
leokt on Mvnieipal Affaxn, wlth spécial Référence to U
ip... Complled under the direction ot Appletlon PrentI:
Washington, Oovernment printing Office, 1B06, in-B de 34
tlTIONS NODVHLLBS. — il iieftianitmo teeondo ta Bibbia, >
'asteris (la-3, Roma, Pustet). — Morceaux cAoùti de* (ainli t
ibllés avec des notes par J.-C. Broussolle (in-i2, TéquI). — J
ttoria eneJ «uoi aimboli, da P. û. Semerla (ln-12, Roma, Pi
I« la meue, par J.-C. Broussolle (In-IS, ïâqui). — Le Bréviaif
isf, ion ItUtoin, par J. Baudot (in-12, Bloud). — Dieu, l'dn
Égliie, eonfértnee* apotogiliquti fattei aux étudiant», par L.
eauchesne). — La Foi devant la ration. Riponte & deux <
Ûé Gajraud (gr. In-ia, Bloud). — La Foi et ta morale cK
ipotogiiique, par l'abbé É. Blanc lin-18, Lethlelleux). — A'o
ieu. Inttrueiiont d'apotogilique, par le chanoine L. Déseï
gue). — Calichiime à Vutage du dtoc^ie de Lyon, Livre du mi
.. Oilagnler {î vol. lii-8, Ljon et Paris. Vltte), — Expotil
atholigue, par le chanoine E. Janvier. IV. La Vertu, eonfi
Carime ISOt [in-8, I.elhlelleuï). — Mgr Gonindard. <^vvret
■ d'une notice biographique, par le R. P. M.-J. Olllvier (li
Vitte), — L'Enfant ckriiien. Entrtiient de morale chréliennt,
-12, Lethlelleux). — La Uontie du Calvaire, par P.-L. PeTK
— U Saeri-Caur midUi, par Une Religieuse des Saciés-C
-92- .
Jésus et de Marie (ln-18, Beauchesne), — UAurûre de VÉiemiti, par le P. C.
Laurent (iQ«>12, Haton). — VÈcho du purgatoiret publié sous la dii^ection du
R. P. G. Laurent. 41» année. 1906 (tn-12, Haton). — La Formation de la c/ioc-
tetéj par E. Ërnst; adapté de ralleinaud par J.-P.-A. Hahn (in-12, Bloud).-—
Le Droit pénal romain, par T. Mommsen ; trad. de Tallemand par J. Duquesne
(ln-8, Fontemoing). — Le Râle du pouvoir exécutif dan$ le* république» modemeê,
par J. Barthélémy (in-8, Giard et Brière). — La Liberté d^aêsociation, com»
tnentaire théorique et pratique de la loi du 4^^ juillet 4906^ par L. Grouzil (In-ie,
Bloud). — Les Principes du droit administratif des États-Unis, par F. J. Good-
now; trad. par A. et G. Jèze (in- 8, Giard et Brière). — Responsabilité des
fondateurs et administrateurs de sociétés anonymes, par H. Mouret (in-8.
Librairie générale de droit et de jurisprudence). — Manuel- formulaire de
Venregistrement, des domaines et du timbre, suivi d!*un précis de manutention et
de comptabilité, par J. Castillon (gr. in-8, Librairie générale de droit et de
jurisprudence). — Le Rachat des compagnies de chemins de fer en France, par
P. Giliet [in-8, Besançon, imp. Jacquin). — Pensées de Pascal, Édition nou-
velle, revue par V. Giraud (in-12, Bloud). — Leibnis et l'Organisation religieuse
de la terre, d'après des documents inédits, par J. Baruzi (in-8, Alean). -^
Leibnis, par le baron Carra de Vaux (in-12, Bloud). — La Philosophie du mo-
misme. Le Momisme logique, par le D' A. Thooris (in-t2, Maloine). — Finalitét
Matérialisme, Ame et Dieu, par le D» N.-G. Paulesco (in-12, Bloud). — Matéria-^
lisme et libre-pensée à Vaube du j.T^ siècle. Dieu, l'^dme, la prière, par A. Deneux
(petit in-8, Lyon et Paris, Vitte). — Le Duplicisme humain, par C. Sabatier
(ln-16, Alcan). — Le Mensonge de Part, par F. Paulhan (gr. in-8, Alcan). —
Contre les sectes et les erreurs gui nous divisent et nous désolent . Démonstrations
et réfutations, par Tabbé G. Barnier (in-8, Lyon et Paris, Vitte). — Le Divin,
expériences et hypothèses. Études psychologiques, par M. Hébert (in-8, Alcan).
— Psychologie du libre arbitre, suivie de définitions fondatnentales, par Sully
Prudhomme (in-i6, Alcan). ~ Demi-fous et demp-responsables, par J. Grasset
(in-8, Alcan). — Les Idées morales de Cicéron, par A. Degert (in-12, Bloud). —
Les I fiées morales de Madame de Sévigné, par J. Galvet (in-12, Bloud). ~ La
Vie sociale et Véducation, par J. Dclvailie (in-8, Alcan). — Elementi di peda~
gogia ecclesiastica générale e spéciale, da A. M. Micheletti. Vol. IL II Rettore
ecclesiastico. Parte 1*. Délia Carità e prudensa (gr. in-8, Roma, Désolée,
Le(ebvre). — De la Préparation à la vie chrétienne dans les collèges religieux.
Les Éducateurs, par Tabbé F. Vallée (in-8, Beaiichesne). — Cours de pédagogie
théorique et pratique, par Mi^« A. Vagner (in- 16, Lyon et Paris, Vitte). —
L'Éducation scientifique dans les petites classes, par R. Godefroy (in-16. Ha-
chette). — Autour du féminisme, par T. Joran (in-16, Bibliothèque des
€ Annales politiques et littéraires » ; Plon-Nourrit). — • Principes d'économie
politique, par A. Marshall ; trad. par F. Sauvaire-Jourdan. T. i«' (in-8, Giard
et Brière). — La Monnaie, par A. de Foville (l!i-12, Lecoffre, Gabalda). — Le
Surpeuplement et les habitations à bon marche, par H. Turot et H. Bellamy
(in-8 cart., Alcan). — Un Prêtre continuateur de Le Play, Henri de Tourville
{f84t'4903), par C. Bouvier (in-18, Bloud). — Henri de. Tourville et son œuvre
sociale, par G. Meliu (in-8, Berger-Levrault). — Philibert Vrau et les Œuvres
de Lille, 48t9'4906, par Mgr Baunard (in-8, Maison de la Bonne Presse). —
Chei les jaunes, parle Conseil fédéral de la Fédération syndicale de Tindustrle
tourquennoise (in-16, Plon-Nourrit). — Les Premiers Pas dans Venlomologie.
Nos jmpillons, par P. Maryllis (iu-4 cart.. Laveur). — VAne et les muleu, par
E. Thierry (format album oblong, cartonné, Librairie agricole de la Maison
rustique).— (7n Médecin du xviil» siècle. Théodore Troncnin (4'709-41B1), par H.
- 93 ~
Tronchin (in-8, Plon-Nourrit). — Manuel du candidat aux grades et emploie
de médecin el pharmacien de réserve et de Varmée territoriale, par le D' P. Bou-
loamlé. 2«'éd. refondue par le D' H. Viry (ln-12, F.-R. de Rudeval). — Nou'
velle Anatomie artistique, cours pratique et élémentaii^e^ par le D' P. Bicher(!n-
8, Plon-Nourrit). — U Hypnotisme et le spiritisme, étude médico-critique, par le
D' J. Lapponl (in-16, Perrin). ^ Le Magnétisme humain, l'hypnotisme et te spi-
ritualisme considérés aux points de vtie théorique et pratique^ par le D* L. Mou-
tin (in-16, Perrin). — Traitement de la volonté et psychothérapie, par le D' H.
Lavrand (in-i2, Bloud). — Quide maleimel, ou Hygiène de la mère et de Penfanl,
par le D' Â.-E. Selle (iu-f8 cart.» F.-K. de Rudeval). — Ouide pratique pour
le choix de lunettes, par le D' A. Trousseau iin-18cart.,F.-R. de Rudeval).—
Histoire ncUuretle de la France. 23« partie. Géologie^ par P.- H. Fritel. Géologie
(in-18, les fils d'Emile Deyrolle). — UÉvolution de la terre et de Vhomme, par G.
Lespagnol ( petit in-8> Delagrave). — La Télégraphie sans fil et la télémécanique
à la portée de tout le monde, par E. Monier (in-12, Dunod et Plnai). —
Recherches sur VélasticUé, par P. Duhem (ln-4, Gauthier- Villars). — Traité
pratique de Vanalyse des gas, par M. Berthelot {gr. in-8, Gauthier- Villars). —
Leçons sur ta viscosité des liquides et des gaz, par M. Brillouin. 1^* partie (gr.
in-8, Gauthier-Villars). — Utilisation à la ferme des déchets et résidus industriels^
par J. Fritsch (in-12, Laveur). — Les Plantes vivaees de pleine terre ^ par J.
Rudolph (ln-12, Amat). — Monographie horticole des plantes bulbeuses^ tubercu'
leuses, etc., par R. de Noter (in-12, Amat). -^ UHybHdation des plantes, par
R. de Noter (in-12, Amat). — Ma Pratique de la culture des plantes agricoles,
par P. Galery (in-12, Librairie agricole de la Maison rusliçiue). — Arboricul-
ture frMitière^ par L. BuBsard et G. Duval (in-18, Baillièrej. — Le Pommier,
origine^ culture, utilisation, te cidre, les ennemis du pommier, par P. Hariot (gr.
in-8, Laveur). — Arithmétique graphique, introduction à l'étude des fonctions
arithmétiques, par G. Arnoux (gr. in-8, Gauthier-Villars). — Introduction à la
théorie des nombres transcendants et des propriétés arithmétiques des fonctions,
par E. Maillet (gr. in-8, Gauthier-Villars). — Théorie des fonctions algébriques
de deux variables indépendantes^ par E. Picard et G. Simart. T. Il (gr. in-8,
Gauthier-Villars). — Curiosités géontétriques^ par E. Fourrey (in-8, Vuibertet
Nony). — Le Jiu-Jitsu et ta Femme, Entraînement physique féminin, par II.
I. Hancock ; trad. par L. Ferrus^t J. Pesseaud (in-12, Berger-Levrault).—
Le Peintre. Traité usuel de peinture à Vusage de tout le monde, par C. Bel langer
(in-18, Garnier). — Histoire de la langue française des originet à i900, par F.
Brunot. T. II. Le Seisième Siècle (in*8, Colin). — Étude sur la simplification de
Vorthographe, par A. Dutens ;gr. in-8, F.-R. de Rudeval). — Flore popu-
laire, ou Histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et
le folklore, par E. Rolland. T. V et VI (2 vol. in-8, chez Tauteur, 5, rue des
Chantiers, Paris, V*). -^ La Chanson de Roland et la Littérature chevaleresque,
par M. Michel (in-16, Plon-Nourrit), — Littérature orale et traditions du Niver-
nais. Chants et chansons, recueillis et classés par A. Millieu. T. 1«r. Complaintes,
chants historiques (gr. in-8, Leroux). — En Forêt, par P. Harel (in-16, Plon-
Nourrit). — Les Nuages de pourpre, poésies, par P. Vérola (in-18, Perrin).—
Rimes cuivrées, par A. Mouly (in-18, « Annales politiques et littéraires »).—
De Rime en rime, par L.-L. Régnier (in-16, Maison des Poètes). — Pro Deo et
Patria, par G. Loprévost (in-18, Librairie de la province). — Le Poème de ma
M>, par L. Duc. V* partie. Jusqu'à la vingt et unième année (iu-18. Librairie
de la Province). — - Le Maître de la mor/, drame lyrique en un prologue et
trois actes, par M. Allotte de la Fiiye (petit in-8, Plou-Nourrit). — Théâtre
pour les jeunes filles^ par M. Bouchor (in-18, relié toile. Colin). — Sainte
t^:
•*
- 94 -
Hé\ène\ ou le Triomphe de la croiw, drame en trois actes et un épilogue, par
J. Grech (in-12, Haton). — Jeanne Hachette, drame lyrique en trois actes,
par i*abbé A. Soclceel (in-t2, Ilaton). — - La Ligne droite, drame de Tépoque
révolutionnaire, par J. Rellno (in-8, Haton). — Le Dernier Brigand, comédie
en un acte, par E. de Myrpa (in-12, Haton). — BambouUuêe^ comédie en
deux actes, par A. Saulnier (in-12, Haton). — Rustaude et Citadine^ opérette
en un acte, par C. Le Roy-Yiilars (in-12, Bricon et Lesot)'. — Le Marchand
iPautomaUê, opérette, par C. Le Roy Yillars (in-12, Bricon et Lesot). — Myt-
térieuœ Paêêé, par M»» 0. Feuillet (in-18, Calmann-Lévy). — VEêclavage, par
M. Ploran (in-18, Galmanu-Lévy). — La Gardienne de la lumière, et autret
histoires canadiennes, par H. Van Dyke, adaptées de l'anglais par E. Sainte-
Marie Perrin (ln-18, Caïman n-LéTy). — Les^ Dieux d*argile, par L. Thévenin
(in-16, Perrin). — La Vie finissante, par L. Espinasse-Mongenet (in*16,
Perrin). — > L'Insidieuse Volupté, par P. Lacour (in-16, Perrin). — L'Étemelle
Attente [mœurs militaires), par F. Médine (in-16, Fontemoing). — Le Mirage^
par P. Béral (in-16. Hachette). — Les Medlicotu, par G. Yorke (in-16, Hachette).
— L'Ascète, par G. Regismanset (in-18, Sansot). — LeJof/imal de Pierre Dau-
mû, par P. Grasset (ln-18, Sansot). — La Vis et la mer. Presque amant^ par i.
Karnior (in-18, Sansot). — Jean sans Terre, par R. Ganbert (in-18, Sansot).
— La Mésaventure de M. de Chanqueyras, par A. Chevalier (petit in-12, Sansot).
— Le Pays des Loiophages, par A. Ciugria-Wanner (petit ln-12, Sansot). —
^La Sei'vitude, par F. Rivet (in-18. Stock). — Le Jardin sur la glace, par H.-
R. Lenormand (in-18, Stock). — Dernière du nom, par M. Tessier-Bailleul
(in-18, Dujarric). — Un Chevalier de Saint'Andeu. Épisode des guerres de la
Vendée, par A. ChamboUe [E. Beauchamp] (in-18, Dujarric). — Hélène^ ou la
Religion des grandes amours. Un pur Roman qui mène au ciel, par J. grondai
(in-12, Schulz). — Stérilité! par Ferri-Pisaoi (ln-16, « Le Roman pour tous »).
— Jumelles, par M. Marya (in-12, H. Gautier). — Le Chevalier de Notre^Dame^
par J. Telncey (in-8, Lethielleuz). — Sous l'écorce^ par M** Chéron de la
Bruyère (in-12, Haton). — Amies de pension, par F. de Noce (ln-12, Haton).—
Le Senret de Saint^Remy, par L. des Ages (in-12, Haton). •* COuvriére, par
S. de Saint-Loup (in-12, Haton). -^ Miriam, la fille du pharisien, drame sur
la Passion, par Tabbé Gratieuz (in-18, Haton). — Mes petits Qars, histoires
vécues, par Un vicaire de campagne (in-12, Beauchesne). — fleurs et par fums,
€ Souvenirs et rédu ». T. 2 (in-12, Œuvre des Orphelins- Apprentis d'Auteuii).
— Pour mieux connaître Homère, par M. Bréal (in-16. Hachette). — Les Épi-
grammes de Léonidas de Tarente, traduites du grec par J. Mouquet (in-16,
Lille, Le Beffroi). — Esquisse historique de la littérature française au moyen
âge, {Depuis les origines jusqu'à la fin du xv* siècle), par G. Paris (in-18. Colin).
— Lss Satires de Boileau commentées par lui-même et publiées avec des notes,
par F. Lachèvre (gr. in-8. Le Vésinet (Seine-et-Oise) et Courménil (Oise). —
Bourd(sloue. Histoire critiquer de sa prédication, par E. Griselle (in-8, Beau-
chesne). — Lamennais avant C « Essai sur l'indifférence » diaprés des docufnents
inédits {4189-1817), Étude sur sa vie et sur ses ouvrages, par A. Fougère (iu-8,
Bloud). — Lacordaire orateur, sa formation et la chronologie de ses œuvres, par
Favre (gr. in-8, Poussielgue). — Chateaubriand, Victor Hugo, H. de Balsac^
par E. Biré (in-8, Lyon et Paris, Yitte). — La Littérature française au dix
neuvième siècle, par Tabbé P. Halflands. 1'* partie. Le Romantisme {1800-1850)
(in-12 relié, Bruxelles, Dewit). — Éttules sur Goethe, par P. Stapfer (in-18,
(}olin). — Histoire des littératures. Littérature italietine, par H. Hauvette (in-8,
Colin). — Ivfln Tourguénief, La Vie et Vœuvre, par E. Haumant (in-18, (^lin).
— L'Étape nécessaire, par A. Nepveu (in-18, Sansot). — Sur les grandes routes de
— 95 -
Fronce^ par A. Valabrègue (in-18, Lemerre). — A travers PHindo-Kuêh, parle
prince Louis d^Orléans et Bragance (gr. in-8, Beaucliesne). — Les Annamiieê,
mociéU^ eouiwneê, religiom^ par le ooloDei E. Digaet (gr. in-8, Challamel). —
iniroduciion à VHùioire romaine^ par B. ModestOT ; trad. du russe par M.
Delines (gr. in-8, Alcan). — La Question sociale et ta Civilisation païenne^ par
P. -9. Reynaud (in-16, Perrip). — VÉmigration européenne au xix* siècle, par
R. Gonnard (iu-id, Colin).-* Le Schisme d'Antioche (lye-y* siècle), par F. Gavai-
lera (in-8, A. Picard et Ûls). — S. Eustathii episoopi Antiocheni in'Laaarum
Miariam et Martham homilia christologica opéra et studio F. Cavallera (in-8f
Parisiis, A. Picard et Ûliuxn). — // PapaZoeimo, il conciliodi Torino e le origini
del primato pontificio^ studio storico-critica di F. Savio (in-i6, Roma, Pustet).
— Vlnquisitîon, Étude historique et critique sur U pouvoir coereitif de C Église,
par É. Vacandard (in-16, Bloud). — La Sainte Maison de Ifoire MèreàLorette,
première répome d T « Étude historique "k de M, le chanoine Vlys$e Chevalier
contre son authenticité, par Pabbé J. Faurax (in-8, Paris et Ljon, Vitte). —
Origène, le théologien et VexégèU, par F. Prat (ln-16, Bloud). — Les Vraiee
JPàrces, IX. La Sainteté, du ix« au xii« siècle, par J. Auriauit (in-16, Lyon et
Paris, Yitte). — Leê Martyrs. VI. Jeanne dMrc, Savonarole, parle R. P. Dom
H. Leclercq (petit in-8, Oudin). — La Vie' et la légende de Madame Saincte
Claire^ par le frère mineur Francoys Dupuis^ 4565^ texte publié par A. GoQln
(in-12, Bloud). — Le Vénérable Père Eudee {460t'4680), par H. Joly (in-12,
LecoflÂne, Gabalda). — Saint Vincent de Lerins, par F. Brunetière et P. de
Labriolle (in-16, Bloud). — Mémoires du comte de Souvigny, lieutenant génét*€U
deê arméee du Roi, publiés par le baron L. de Gontenson. T. 1*' {4645- t9S8
(in-8, Laurens). — Mémoriaux du Conseil de 4 $64, publiés par J. deBoislile.
T. 2. (in-8, Laurens). — Souvenirs du marquis de Valfonsy publiés par son
peiit-neveu le marquis de Valfons (in-8, Émile-Paul). — Marie-Caroline,
dueheêu de Berry, 1848-4850, par le Y^ de Reiset. (gr. in-8, Galmann-Lévy),
— Une Suite à VHistoire de Port^RoyaL Jeanne de Boisgnorel et Christophe de
Beaumont (4780-4789), par A. Gazler (in-16. Société française d'imprimerie et
de librairie). — Les Assemblées du clergé sous l'ancien régime, par 1. Bourlon
(in-12, Bloud). — Répertoire bibliographique de l'épiscopat eonstilutionnet (4774-
i80t), par P. Pisani (gr. in-8. Picard et û\s). — VEglise de France sous la
troisième République, 4870-4878, par E. Lecauuet (in-8, PouBslelgue). — Napo^
léon /«' au camp de Boulogne, par F. Nlcolay (petit in-8, Perrin). -r Campagne
de V empereur Napoléon en Espagne (4808-4809), par le commandant Balagny.
T. IV. (in-8, Nancy et Paris, Berger-Levrault). — L'Alerte^ par P. Buudin
(in-12, Ghapelot). — La Pénétration française en Afrique, Se* caractéristique* et
te* résultais, par le lieutenant de la Vergue de Tressan (gr. in-8, Challamel).
— La Philosophie de la colonisation. Les Questions brûlantes. Exemples d^hier et
dTaujourd'hui^ par P. Théodore- Vîber t. T. II (ln-8, Gornély). — Part* à la
fourchette^ par Hector-Hogier. 3" série (in-18, Champion). — Condition actuelle
de» serviteurs ruraux bretons, domestiques à gages et journaliers agricoles, par
J. Choleau (gr. in-8, Champion). — Inventaire eommairede la collection Bucquet^
Aux Coueteaux comprenant 95 volumes de documente manuscrit* et imprimés
ra**emblé* au XYlii* siècle sur Beauvais et le Beauvaisi*^ rédigés par le D' V.
Lebiond (gr. in-8. Champion). — Les Lombards dans les DeuX'Bourgognes^ par
L. Gauthier (in-8. Champion). — Le Servage en Bourgogne^ par G. Jeanton
(jgr. in*8, Rousseau). » Le Président Charles Ducros et la Société protestante
en DaufÀiné au commencement du xvii« siècle, par M. Brun-Durand (gr. in-8.
Valence, imp. J. Céas). — Faculté de Grenoble, Le Livre du centenaire de la
Faculté de droit. Discours, études et documents^ par R. Moniez, P. Fournier,
96
ejdler el S. Busquet (Id-8, Grenoble, Imp. Allier). — le Comté
au II» lièele, par L. Ilalpheo (gr. ln-8, A. picard et AIb). - U CUrgi
itin, fiendtinl ta ptrticution rivotuHonnairt, par R. de BojBROn (petit
Picard cl Qls). — Le Livre det tyndiet dei élali de Boum {texte biamaiê),
par H. Courteault. 2' partie (ln-8, Cbamplon). — Hiiloire du diparte"
» fortu {L^Duehi de Luxembourg de n9i à iSti), par A. Lefort.T. I
'8. A- Picard et Bt^ — Q\teitvmt aetuelUi, par F. BfaBettfire (io-Và,
. •— Contre la $iparatioa. De t»flBylyreA.la eam^ammmtMn^ parTe co m te
luD (iil'tî, Pousslelgue). — L'ÉglUe a FÉlal. Ifur liparation en France,
shaDOioe Ptaneix (In-ta, Lethielleux). — L'Égtite libre dan* VÉlat libre.
■taU : Lamennait eî Orègoire, par W. GlbBon (in-12, Nourij). — Lei
ie la défaite, ou ta Fin d'un calholieiime, par l'abbé J. ^e Bonnefoj
Nourrj'). — Conaulnonj eocialei. Cathaliciime el loeialitme, par P.
! (in-l!, Nouny). — La Famille et CÈtat dam Vidueation, par A.-D.
Dges (In-13, LeeoSre, Gabalda). — Jeunei Oent ^ France, publî-
dc 1 l'ActloQ populaire » (ln-4, Abbevllle, Ffiillart). — Autour
■ande Francité, Let Èlapet de Fantipalriotiimt, par L--A. GafTre et A.-
ardtDB (ln-{3, LeeoITre. G^alda). — Lierei el quettUnt$ iFaujourd'hui,
Giraud ;iii-ie, Hachette). — L'Allemagne lenlaculaire, par P. Théodore-
(in-l6, Foll, imp. Gadrat). — Let Origine* du Centre allemand. Congrit
•ue de Mayenee {IttS) ; trad. par M. Bessiëres (in-lS. Bloud). — Il B.
to More t \o Sciema <Clnghillerra, per il conte Q. Grabluskl (in-16,
Pustel). — Prieit d'hittoire nationale tPaprit le ooun de Mgr Namtcht,
b pour l'enBelgoenaent mojen par J.-J.-D. Swolfs (in-8, Louvaln, Ch.
n.).— La Pandette délie gabrllengie antiche e nuove diSieilia ntl UiiolollY
e e pubblicate per G- La Mantia (gr. Id-8, Paleimo, tip. Giannitrapanl).
:hine novatrice et guerrière, par le capitaine d'OlloQe (ln-i8, A. Colla).
onat tabor Federationâ in the United Stalei, bj W. Klrk (lU-B, Baltimore,
IDE Hopkiiis Preaa). — Frédirie Otanam. Sa vit, tet auvret, par le cba-
=*. Fournler (gr. ln-8. Hatoii)- — Henri Laiterre, tontettamenttpirituel,
par le chanoine Bruzat (la-iz, Pousslelgue). — Sultane fran^aite au
par N. Amaudru (In-IB, Ploa-Nourrlt). — Atlante ntimûmaltm ilaiiano
moderne),- de S. Ambroaoli (petit ln-16 cart.. Uilano, 0. Hoepli).
VlgBNOT,
Le Gérant ; CHAPUIS.
1
:oniU ^
Imprimerie polrglotle Pu. Sihoi', Rtnnr
COMITÉ DE RÉDACTION
MM. le b«roB Carra dr Vavz ; Oboptrot dr Oraiidmmboii ; B.-G. Lrdos; P. Pxsani;
lÉRriat Sspvr.
Secrétaire d§ la rédaction : M. E.-A. CHAPtiis.
Les commanieations relatÎYet à 1r rédaction doivent éite adressées au Secrétaire de la
rédaction.
Les commanications relatÏTes à radmit|istraiion doivent être adressées au Gérant,
PRIX D'ABONNEMENT
Partie littéraire : France, 15 fr. par an; pays faisant partie de l'Union des postes,
Idfr.
Pariie technique : France, 10 fr. ; pays faisant partie de l'Union des postes, 11 fr.
Les deux Parties réunies : France, 20 fr. ; pays fai^ant partie de TUnion des posiAs,
«fr.
Pour les autres pays que ceux ci-dessus indiqués, le port en sus.
Le Polyhiblion paraît tous les mois.
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50 ; — technique, 1 fr. ; — les deux
parties ensemble, % fr. 50.
Les abonnements partent du 1*' janvier, et sont payables d'avance ah un mandat nur la
pofttft à Tordre do Gérant du Polyhiblion.
COLLECTIONS
Lesanuées 18Ô8-1906 sont en vente, et forment chst-buit volumu gr. in-8, du prix de
7 fr. 50 chacun pour la partie littéraire et de 10 fr. pour la parUa technique.
Une très importante réduction peut être faite sur la vente d'une collection complète,
notamment aux bibliothèques et aux institutions françaises ou étrangères. Ces collec-
tions sont aujourd'hui en très petit nombre.
Le Polytibliorif Revue bibliographique universelle^ est publié aoux len AUMpice» de la
^ociAtb bibuooraphiqub.
La SociÉTB BiBLiooRAPBiQUB se composc de membres titulaires et d'associés corres-
pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admis
par le Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou aHSOciés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 francs.
Toat Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un versement de
150 francs.
La titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en entre, 6iit à la
Société an apport de 100 francs au moins.
Les demandes d'admission doivent être adressées an Secrétaire de la Société, 5, rue de
Saint-Simon fboulevard Saint-Germain), Paris (7*).
' i'
RUE DB SAINT-SIMON, 6, PARIS (7«)
Fondée en 1866 par M. le marquis ds Bbaucourt
et aujourd'hui dirigée par M. Paul Allard
Paraiuant tou$ les trois wu)is (en janvier, avril, juillet et octobre) par livraisoni d'enrirtm
360 pages, et formant à la /in de rannée deux volumes grand in-8 de 700 pages»
Prix db l'Abonnbmbnt annubl :
Paris rt Départements, ttO fr. — Étravobr, MB pr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DU !•' JANVIER 1907
Paul AUard : Une Grande Fortune romaine au v« siècle.
Henri Baraude : Le Sië^e d Orléans et Jeanne d'Arc, 1428-1429 (fin).
Stanislas Smolka : Hedwige d'Anjou, reine de Pologne, 1371-1379.
Marc Dubruel : Innocent XI et TËxtension de la Régale, d'après la Corres-
pondance confidentielle du Cardinal Pio avec Léopold I*'.
M. de Fréville : Lally et Bussy aux Indes, Avril 1758 Mars 1761.
J. Pietsch : Un Prêtre français en exil. L'Abbé Gabriel Henry, Curé
d'iéna (1795-1815), et ses relations avec Napoléon l•^
MÉLANGES : V. Ermoni : Les Commencements du culte des Saints dans
l'Eglise chrétienne. A propos d'un livre récent. — Pieriing : Dmilri dit
le Faux à propos du nouveau livre de M. Walis Zewski. — Hyrvoix,
de Landosle : Lettre inédile de saint Vincent de Paul à Magdeleine de
Lamoignon, 1652. — Pierre Rain : La France et les Armées d'occu-
pation, 1815-18J8.
E.-G. Ledos : Chroiiique.
Revue des Recueils périodiques. — Albert Isnard : Français. —
F. Gabrol : Anglais. — Paul Allard : Italiens.
Bulletin bibliographique. — I. Bibliographie; IL Histoire générale ;
III. Antiquité. Origines chrétiennes; IV. Moyen âge; V. Renaissance.
Réforme ; VI. Dix-septième et dix-huitiéme siècles ; VU. Révolution ;
VIII. Temps modernes ; IX. Géographie. Monographies locales.
Imprimerie polyglotte Kr. SiMoiv, BenDei.
POLYBIBLION
REVUE
t \
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAI88AN
TOUS 1.S8 MOIS
PARTIE LITTÉRAIRE
DEUXIÈME SÉRIE— TOME SOIXANTE-CINQUIÈME- CIX* DE LA COLLECTION
DBVXIÈHE UVRAISON. * FÉTSIES
PARIS (7^)
AUX BUREAUX DU POLYBIBLION
5, RUB DE SAINT-SIUON, 5
(Boulevard Saint-Germain)
LONDRES
Bui&NM et Oatbs, 28, Orchard Street.
rfUBOURa EM BRIBGAD
B. Hbrdkr.
YIENNE
OmOLD et G^*, StefanspJatz.
BRUXELLES
Société belge de librairie (Oscar Schkpbns à C'*)
16, rue Treurenberg.
ROMS
Dbsclri^ Lkfkbvkk et C>e, éditeurs poatiAcaux,
piazza Orazioli (palaz/.o Doria).
MADRID
José Ruiz y C* (Librkria Qutbnbkkq),
13, plaza Santa Ana.
MONTRÉAL
ALPHONSE Lkclairk, directeur de la Revue
canadienne^ 290, rue de l'Université.
BUCHAREST. BUDAPEST. GOPENHAQUE. CHRISTIANIA, STOCKHOLM,
BAINT-FETEBSBOURG, VARSOVIE
RURSAUX DB POSTB
1907
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DE FÉVRIER 1907
I. — OUVRAGES D'ENSEIGNEMENT CHRÉTIEN ET DE PIÉTÉ, par M. F. Chapot
(p. 97-108).
n. — POÉSIE-THÉATRE, par M. G. D'AzAMBUJâ (p. 108-125).
III. — HISTOIRE COLONIALE ET COLONISATION, par M. H. Froidkvaux (p. 125-138).
IV. — HISTOIRE, ART ET SCIENCES MILITAIRES, par M. le comte de Skhionan (p. 138-152) .
V. — COMPTES RENDUS.
Théologie.— Mamoenot: Dictionnaire de théologie catholique. Ï-III (p. 152). — C.
Frassbn : Scotus Acaderaicus (p. 151).
«Iarl»pradeuco. — Cavaqnis : Instituliones juris publici ecclesiastici (p. 154). — A.
Lôpsz Peliez : Estudios canônicos (p. 155).
Mcienee» et Artm. — F. E. Huoon : Cursus philosophiae thomisticae (p. 155). —
Annuaire du Bureau des longitudes pour l'an 1907 (p. 156). — G. M. Coissac : La
Théorie et la pratique des projections (p. 158).
lflUéi*nt.ure. — Lettres de Gabaiellk Delzant (1874-1903), publiées par L. LoviOT
(p. 159). — Virgile : L'Enéide; trad. par A. PoiaiEa (p. 160). — F. Loliék : La
Comédie-Française. 1658 1906 (p. 160),
Histoire. — G. d'Azambuja : L'Histoire expliquée par la science sociale. La Grèce
antique (p. 165;. — A. Molinier, L. Polain, H. Hauser : Les Sources de i'histoire de
France depuis les origines jusqu'en 1815 (p. 166).
VI. — BULLETIN. — A.-M. KŒNiaKR : Die Beicht nach Casarius von Heisterbach (p. 170).—
F. Cadkne : Gasus conscienliac propositi et soluti Romae ad Sanctum Apollinarem in
coetu sancti Paiili Apostoli anno 1904-1905 n. 10 (p. 170). — J.-B. FkrrerëS : Lo que
debe hacerse y lo que hay evitar en la celobracion de las misas manuales (p. 171). —
L. G. A. Gktino : El Averroisnio teolugico de santo Thomas de Aquiuo (p. 171). —P. Ma-
RYLUS : Les Premiers Pas dans l'entomologie. Nos Papillons (p. 171). — C. Rozan :
Les Végétaux dans les proverbes (p. 172). — W. Gibson : L'Eglise libre dans l'Etat
libre. Deux idéals : Lamennais et Grégoire (p. 172).
VII. — CHRONIQUE. - Nécrologie : MM. Burnouf, Beaune, Budin, M»» Clerke, M. Piekosinski,
etc. — Lectures faites à l'Académie des sciences morales et politiques. — Lectures faites
à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — Prix. — Annuaire pontifical catholique
1907. — Nouvelles : Paris. — France. — Hongrie. — Italie. — Pologne. — Publications
nouvelles.
f
ê
i
MBLION
RËVUli; BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
OUVRAGES DENSEIGNEIKNT CHRÉTIEN ET DE PIÉTÉ
. PniiHciTioH, — 1. Conftrtnett r^Hgimutt tur la diviniUdu ehrigtia-
nwne, la pritre, l'Bucharùtû, et dUcouri de ctrconlanet*, par la (t. P. CoNmin.
T. n. Piti*, Sarttle. a. d., lo-S de ao p., 3 Ir. 50. — S. Cour* eompkt d'nuti-
gnenunt rtligitux dtttin/ aux iUM* dti motioiu d'Muetfion, par l'abM TuuiM.
Parb, BaaucheiDS. 190S, \xk-i, de iira-4S2 p., 2 le. 75. — 3. Tout feiueigntmmt
rtligUux «i JM graturt*. l" partta ; J» etvii «n Digu, par l'abbé L. ■■ C. Paria,
LIbniria dai caUcUanea, a. d., iD-4 de 104 p. cartonné, idilioa aTeegrtT. an noir, 1 fr.;
ëditiun avec grav. an ooalaDra, 1 fr. 75. — 4. ExpoiUUm dt la wtoralt eatlioliqut. IV.
La y*nu. Confértaeti d* N.-O. i« Pari*. Carimt de 490i, par le chiDOtna B.
JaKTiaa. Parla, Letbtatleax, s. d., In-S de i37 p., 4 fr. — 5. Noi Dettoirg envm
Dieu. InttruelioM <tapologitiqut, par le chanoine Ltoa Diana. Paria, Ponaaleigue,
1906. in-ie de a-M6 p., S ti. Ki. — t. La Pritrt. PhilotophU tt IhéologU dt la
prUrt, par le R. P. J.-H.-L. Honskani. 2* édIUM. Paria, Letbieifeui, a. d., ia-l£
da 111-434 p., 3 Fr. 50. — 7. L'Bnfant eKrétitn. EMrttUm d» ftiorote ehniUnne,
pw Uea Uère. Parla, Lelhiellaui, a. d., lo-lt de 334 p., aTac une photograviire, S fr.
— 8. In SoeitU eonlemporaint et Ism Itçom du Calvaire, Confinncet prtchéei
à Nolrt-Dame-dei-Champt ptrutant U Carimê de 4S0I, par t'abbé P. Hioidd.
Parta. T4qai, 1906, In-» da *upt8D p., S rr.
Jtam. Huua. — 9. Seènee d'ÈvoMjile, par Jau< B*iikt d* Vidx. J'arlt, Lathialleui,
a.d., in-8de i(iii-39£ p., BTec 10 gravarea bora texte el IV dana le laite, 4 b. — 10.
i>« la Ckn» à la Riturreelion, par l'abt>é Dithund. Paria, Lethtelleui, a. d., ia-lS
de ir-a09 p., 8 fr. — 11. La Dévolioti au Soeri-Caur d» Jéeut. Doetriiu, Atifoirs,
par J.-V. B^iNvai. Parla, Baaucfaeane, 1906, to-lE de tui-374 p., 3 fr. 50. — 18. Le
StKr4-Cttur médilé, par Un« Religieuse des Sacrta-Coura de Jéioa et de Uaria.
Paria, Beaneheiae, 190S, in-lS da ii-336 p., S fr. 50. — 13. Éludet tlHologiquei.
La Mir» d* grdee, par le R. P. E. Homh. Parti, Lethielleni, a. d., in-12 de fm.
314 p.. 3 fr. 50.
SpniiTUjiiJTÉ ET DiTOTiON. — 14. Ltllrti de direction lur la vie éhrétierme, par Hgr
DupiMLOup, pabhie* par Ugr Cnarox, évèque da Nice. 2* iditlon. Paria, Leihielleui,
«. d., io-lS de S72 p., 3 Fr. — 15. Hoefrine tpirittalle arfroif* du OEavret de
Férilon. Paria, Lelhielleai, i. d., S toI. iq-18 de iri-513 el 552 p., 6 fr. ~ 16. La
Fie ipirituelle iCaprie la myitigjiee tdlemandi du ht* eiiele, par le R. P.
DaMiTLa; traduelionet «daptatioa par la conteaae ca FLATiaxi et H'!* H.-A, ot
PirraDRa. Paria, Lelbielleui:, >. d., in-lS de xvi-E82 p,, 3 fr. — 17. Exercices
ipirituel* de saint lartici et Loiola. Traduits de l'Itailea du R. P. Bncciaoïn, par
l'abbé Pb. UuoTan. Paris, Lelbielleui, a. d., io-S de 499 p., 8 fr. 50. — 18. La
lâonti* du Calvaire, par P. Lama PannoT. Paria, Ratani, 1906, ia-lB de 328 p.,
3 fr. 50. — 19. Lei Cause» du malheur pendant la aie, par l'abbé AnceaLn.
Carime de t$OS d Notre-Dame de Reime. Paria, Letblelleui, a. d., in-12 de 279 p.,
8 (r. — 10. iid Formation de la ehatteté, par É. Emut ; adapté de l'alleinand par
J.-P. Amund Hina. Paria, Bloud, 1907, in-12 da 87 p., 0 fr. 80. — 21. Retraite.
par Ugr Hbdlit, évAque de Mewport ; Irad. de l'anglais par JosaPH Bnuiia*!]. Paris,
Lelblelicui, a. d., ia-12 de TU]-t55 p., 5 fr. — 22. Manuel de l'apostolat de la
réparalion, pouaant terwir de Mois du Saeri Caur, par le R. P. Anoni Prévôt.
Pari* et Tournai, Cnatennan, s. d., in-18da 226 p., 1 fr.
Ehseiqmkmbmt. — Prédication. — 1 à 8. — à ce Biècle si avide de
scLeace el si pauvre en Bcience religiease, od do saurait trop offrir
roccasiOD de s'instruire de la vérité catholique. Le R. P. Constant,
FËVRiiR 1007. T. CiX. 7.
Pv;- .
ffc '^.^•;
^•4. '
— 98 -
•îv-.
tg 4
:-;*.r '
f '* •
M:-
K '
■'rV
I
dans 866 Conférences religieusee^ B'est attaché surtout à développer les
Preuves populflireê ëfi la div^hilé du^ christianisme ; i^^egi parla crojx»
par la chaire, par Tauiel, par le prêtre et par le confessionnal qu*
démontre que le Fondateur de TÉglise est bien le Fils de Dieu et que
son œuvre est bien divine. Il consacre ensuite sept conférences à la
prière et.au rosaire : à la pratique religieuse après la doctrine ; TEu»
charistie lui fournit le sujet de trois autres conférences, et enfin il
semble vouloir, à l'exposé de la doctrine et i la pratique religieuse,
joindre des exemples qui les confirment ou les encoùragjent, surtout
par ses panégyrique^ de saint François et de saint Dominique, par ses
discours. sur la pureté et le patronage de la Sainte Vierge Le. R. P.
Constant est orateur ; il a une manière très oratoire d'envisager le
sujet qu'il traite, un style tout k fait personnel : il est incisif, rapide,
jardent. Sa parole pénètre ses auditeurs jusqu'au fond de Tàme Qt y
porte la lumière pour y produire la conviction ; il rappelle parfois le
grand modèle que fut Lacordaire; ses conférences et seB discours,
« édités à la veille du carême, enrichiront d'éléments, neufs et de
sujets actuels Futile répertoire où aiment à puiser les prédicateurs, •
Nous devons regretter cependant une lacune : Tabsence de Vlmprimâlur
de rOrdinaire ; les règles de Tlndex sont très formelles et nous croyons
que, même un»docteur en théologie, si sûr qu'on le considère dans sa
science, gagne beaucoup à passer sous le contrôle de ceux que « l'Esprit
Saint a placés pour régir son Église ».
7- C'est encore Tapologie de notre foi qu'entreprend M. l'abbé Ter-
rasse; mais, comme l'indique le titre de son livre : Cours complet (fmi-
seignement religieux, il étend son travail à tous les sujets qu'embrasse
la doctrine catholique. Le plan de l'œuvre est très rationnel : c'est
Dieu, d'abord, — le principe et la fin de tout — qu'il nous fait étudier
dans son existence et dans ses perfections, dans ses œuvres ad extra,
la création et le gouvernement du monde. Il continue en nous déve-
loppant les rapports que Dieu doit avoir avec sa créature, et les devoirs
de la créature à l'égard de Dieu ; d'où, logiquement, la nécessité d'une
religion, religion qui, comme il le prouve, a été d'abord une religion
positive, confirmée par des miracles et des prophéties, étudiée dans
l'Ancien et le Nouveau Testament dont l'authenticité, la véracité et
l'intégrité sont démontrées ; elle s'appela alors la religion mosaïque;
nous la nommons aujourd'hui la religion chrétienne. Mais comme
trois sociétés prétendent étro cette religion, il faut prouver par les
notes ou caractères de la véritable Église que celle-ci n'est pas autre
que l'Église romaine, et alors l'auteur expose la constitution de cette
Église, ses pouvoirs, ses droits, ses rapports avec la société civile ei
avec la science, son enseignement autorisé sur diverses questions à
l'ordre du jour. Cette partie du livre est la plus considérable et nou^
- 99 -
en félieitQD^ iK.. Tablée Terrasa^'qui a au coiii(>r€»idr€ riinporiaooe «4
rof^poriunité 4^ eeUe- préférance. Mgr •V&i'.chev^ue d'Alger loue If
fond et la forme de cette oeuvra : il se plaît surtout à reconnaître qud
9 ceiSMaiiuel ^tr.faôlei retenir, ce qui; lui permeUva d'opérer le plus
gnnd.l^em »
' «fr L'enseignement peut se faire aussi par des images et e*est toujours
qnand même le ipot de saint Paul» fidea ex auditu^ car ce sont des
« imagjM bien parlantes ».que M. l'abbé L. de G... o£fre à ses lecteurs
ou pliMôt II ses disciples et pigr lesquelles il leur transmet ou fait ps^ss^i;
BOUS. leurs .regards tout V Enseignement religieux; il y aura» aulot^K
400 gravuresv La l'* partie, que nous avons en maias, est consacrée a^
Symbole des apOtres ; elle contient une centaine de pages dontlii
moitié réservée au texte et le reste, en face même du texte, aux gravures
représentant la doctrine^ en action. Cette disposition très ingénieuse
éclaire d'un vif éclat l'enBelgnement, le fait mieux comprendre, et aide
efficacement aie bien -retenir. L'auteur a droit à toutes nos félicita^,
tions^ nous faisons des vœux pour que son livre obtieoiie le grand suc-
cès qu'il mérite.
^ Dans son carême de 1906, à Notre-Dame de Paris, M. le chanoine
Janvier poursuit sa magistrale Exposition de la morfUe ccUholiqite^,
Après la béatitude, la liberté et les passions, c'est maintenant la Vertti
qui fût l'objet de ses conférences; il la, considère, au début, dans soa
entité et il en démontre l'excellence en établissant qu'elle est une
qualité qui nous élève, qu'elle est le règne de la raison et le triomphe
de l'activité. Il continue en l'étudiant dans ses. diverses branches.;
rerius intellectuelles qui sont la science et Fart; vertus morales : la
prudence qui dirige pratiquement la vie; la justice qui règle doa
rapports avec le prochain ; la tempérance qui modère la sensibilité ;
la force qui donne à l'homme le courage de supporter la souffrance, la
mort même pour pratiquer la vertu ; vertus divines : la foi, l'espérance^
et la charité qui transforment la vie morale ; les dons du Saint-Esprit
transfigurant à leur tour les vertus morales et les vertus théologales..
Les six conférences embrassent le développement de ces considérations;
Tiennent alors les allocutions de la Semaine sainte qui traitent du
juste milieu de la vertu, de la naissance et du progrès des vertus, de
leur décadence, de leur fruit, de leur cortège et de leur idéal, enfin
du € banquet » des vertus qui est TEucharistie^ dernière allocution
prononcée à la messe de Pâques pour la communion pascale. Tel est
le résumé, très succinct, mais très fidèle, du carême de 1906 : Téminent
orateur de Notre-Dame, aussi méthodique qu'éloquent, nous a facilité
ce travail par la table analytique très détaillée qu'il a placée à la fia
de son volume et qui est remarquable tout à la fois de concision et de
clarté. Entre le texte et les tables ont pris place des c appendices » où
— 100 —
•e 8onl donné rendez-TOUB toutes les notes et impoiiaoles eitslioas
pouvant serrir d^éelalreissements ou de plos grands développemwits
aux sujets traités dans les eonMrences.
-* La base de la rertu e*«st la fidélité à No$ detfoirê envers Meu. M. la
chanoine Désers traite de ces devoirs dans les instructions d^pologè»
tique quMl vient de publier et sur lesquelles nous nous plaisons à
appeler Taitention de nos lecteurs. Il ouvre sa prédicaHoUr par une
étude d'ensemble des préceptes du Décaloguè ; les autres instructions
sur la foi répondent à ces quatre interrogations : La foi est-elle néC6S«>
sairef La foi est-elle un acte Intelligent f Gomment entre*t-on et oooi-
ment reste-t-on dans la foi ? Pourquoi abandonhe-t-on la foi! DanslM
trois instructions suivantes, l'auteur étudie les fondements de notre
espérance ; il blâme surtout les excès d*espéranee, la présomption et 14
désespérance. Puis viennent la 9* et la 10* instruction nous faisant
connaître notre devoir d'aimer Dieu et nous apprenant comment il Ihiut
Taimer. Les autres neuf instructions traitent : i« de la vertu de religion
qui consiste dans la prière, le culte de Dieu et des saints ;!• des viola-
tions de cette vertu qui sont le blasphème et ridol&trie, la superstition
et le spiritisme ; 3» enfin des actes spéciaux de la vertu de religion : le
serment, les vœux, la sanctification du dimanche. Ces instructions sont
èourtes, bien claires, bien développées ; elles offrent au lecteur autant
d'attraits que d'intérêt. Cest ainsi que M. le curé de Saint-Vincent de
Paul continue sa tâche d'apôtre et de bon pasteur; il étend même, par
son livre, le risiyon de son influence salutaire à beaucoup d'autres
âmes avides de recevoir son enseignement et de le mettre en pratique.
— Le livre du R. P. llonsabré sur la Prière en est à sa 2» édition :
c'est dire qu'il était opportun et qu'il a été très goûté. L*iilusire prédi-
cateur de Notre-Dame est doublé d'un profond mystique, et on le suit
volontiers à travers ses considérations judicieuses ^ élevées sur la
prière, dont il expose la philosophie et la théologie. Nécessité de prier:
tel est le sujet du prologue, en j ajoutant la définition de la prière. Et
ensuite douze chapitres se partagent toute la doctrine de l'Église sur
ce point : prière d*adoration et d'actions de grâce, prière de demande,
prière publique, prière d'office, prière mentale et vocale, conditions et
qualités de la prière, l'objet, le temps et l'efficacité de la prière; le
livre se termine sur l'évocation du grand modèle de la prière qui est
Jésus, Torant divin. G*est un vrai traité que l'auteur nous offre.
• Traité, dit Mgr Fuzet dans sa lettre au R. P. Monsabré, et cependant
livre rempli d'éloquence. On retrouve l'orateur dans la clarté de l'or-
donnance, la netteté des divisions, la chaleur des développements, la
coloration des tableaux. Votre plume parle quand elle écrit. » Et
Mgr l'archevêque de Rouen, saisissant cette occasion de parler de la
nécessilé de la prière, fait ressortir surtout l'opportunité de ce livre
— 101 -
ni k propos pour noas appreod», eo «s jours mauvais, à
k rampUr te grand deroir de la prière. ■ Il lyoate ce rav
le nAtre : t puisse ce llrrc porter des fruits de lumière, de
wum^, dedévoûmentl >
e docteur, voiel une mèra qui, i son tour, fait eatsadre sa
I suis pas auteur, dit-ello en commençant ; je suis mère et
■erve et qui soit de près ses eofants. * Ceit bien la vraie
pat a conscience de sa bauta vocation et qui lient à y ètN
quel accent de maternelle tendresse elle parle k ces cbeM
j, ne redoutant même pas da les entretenir de pensée*
(»nme elle s'efforce de leur faire avant tout comprendre la
et l'éternité ! £lle les met eu face de leur conscience qui
s Dieu et leur recommande de lui obéir toujours. Elle ne
I pas de leur parler de la mort et de l'éternité, du Ciel, da
t de l'Enfer, austères vérités qui sembleraient devoir être
nées à des enfants tout jeunes, pleins de charmantes IUu<
vie qu'ils voient sous de riante* couleurs ; et en effet il est
• ob se pratique ainsi l'éducation cbrélienne. liais celte
e la Femme forte de l'Ëvanfflle, ne croit pas devoir retard
dences qui doivent exereer sur l'&me de l'enfant une si
luence. Elle continue è l'Initier k la connaissance de Dieu
lur, à l'amour du prochain, à la haine et à la fuite du péché,
■ de la gr&ee, è la pratique de la confesBlon et de la com-
, vie de la foi. Dans la deuxième partie, il est traité dea
inftnt chrétien: la sincérité, le respect, l'obéiseanee, le
woté, la douceur, l'auméue. Uoe troisième partie détaille
I l'enfant cbrétlsn, que la mère, pleine de sollicitude, autt
I son réveil, & son lever, k la prière, à l'église, au travail,
m, aux repas. Le livre se ferme sur les formules les plue
a prière. Nous recommandons ce livre d'une mère ii toutes
u'elles retiennent cette observation si juste de l'auteur:
>aB laisser la foroiation Intellectuelle empiéter sur la for>
le et religieuse : elles doivent marcher de front. La géné-
enl aura grand besoin d'une religion forte, éclairée... 11
B k l'enfant non pas seulement une rel^lon de eenilmeni,
qui soit sienne et fondée sur un enseignement raiaonoé. »
e tels chrétiens le monde serait bienlfit transformé. En
, l'abbé Uagaud fait entendre à 'a Société conUmporaine, le$
vaire. L'auguste Victime, Immolée pour nos péchés, nous
laut de sa croix et oppose ses austères eneelguements
de au mal qui nous dévore sons toutes ses formes : l'erreur,
1, l'ignorance, la vénalité, l'égoîsme, la haine et la luxure.
Buf confëreuces du Carême à Noire-Dame-des-Champe,
— 102 —
f orateur missionnaire paaae en revue toutes les catégories d*hommes
pkis ou moiiis éloignés de Tesprit du christianisme : incrédules, igno^
fauta, abstentionnistes, apathiques, hommes d*a^;ent et de plaisir,
indifférents, égoîsles, et il leur adresse à chacun les admonestations
^i coaviennent.i Aux incrédules le Calvaire prêche la divinité du
Ghrist ; pour les ignorants, la passion ,de Jésus est une source de
lumière et un principe de vérité ; aux abstentionnistes et aux apostats,
la croix donne des leçons de fidélité et de courage ; aux apathiques,
aile rappelle le devoir méconnu de Tapostolat ; aux hommes d*argent et
4e plaisir, elle apprends réagir contre Tamour immodéré de la volupté
Mi des richesses ; aux indifférents et aux égoïstes, elle enseigne à
aimer Dieu et le prochain. Une dernière conférence est consacrée aux
{persécutés auxquels la Passion de Jésus-Christ fait connaître leç senti*
ments qu'ils doivent avoir dans la crise actuelle et Pattitude qu^ils ont
à. prendre. Le monde traite ces enseignements de rêverie ou même de
lolle ; ils sont en réalité la seule vraie sagesse ; en régénérant les âmes,
la croix leur a communiqué une lumière éclatante qui leur permet de
Toir le9 choses du monde sous leur vrai jour, une force puissante qui
les. aide à suivre le Ghrist, .leur divin modèle, dans la voie du sacrifice,
seule capable de les cotiduire à leur fin suprême.
Jésus-Marie, --t 9 à 13. — Sous le titre de Scènes ctÉvangUe^ c'est
toute la vie de Jésus que fait, dérouler sous nos yeux M. Barbet de
.Vaux. Dd nombreuses gravures, dont quelques-unes hors texte, rendent
ces tableaux plus frappants. Car c^estbien par tableaux que. procède
-Fauteur et c!est ce qui lui permet, tout en suivant la t^ame du texte,
d*y joindre ses propres réflexions. Il y trouve aussi Tavantage d'offrir
plus d'attraits aux enfanta qu'il a eus surtout en vue : son ambition est
/l'instruire, les petits, de leur faire connaître et aimer ce Jésus qui
chérissait si fort les enfants. Quand Jésus traversait les rues et les places
.deç bourgs de la Judée, les petits enfants venaient à lui et en si grand.
nombre que les disciples, pour délivrer le divin Maître de leur impor-
.tunité, s'efforçaient de les tenir à l'éjcart. On connaît l'admirable
réponse de Jésus : c Laissez venir à moi les petits entants. • C'est pour
entrer dans ces vues, que M. Barbet de Vaux s'adresse plus spécialer
ment aux enfants ; il veut lea attirer doucement mais efficacement à
Jésus. Mais les Scènes de VÉvangile seront également utiles aux hommes
mûrs, i tous sans exception ; nous sommes convaincu que tous les
•Jiecteurs goûteraient, à parcourir ces pages, « les mêmes joies, les mêmes
espérances que l'auteur nous dit avoir éprouvées à les é<u*ire. ■
, — M. l'abbé Daymard borne ses études et ses méditations sur la vie
,de Jésus à l'espace du temps allant De la Cène à la Résurrection. Il
débute par l'institution de la sainte Eucharistie et à ce propos il traite
^du sacrifice de la Messe, de la communion et des dispositions qu'il
— 103 -
ttkvA j porter, de rutilité et de la convenance de la communion fréquente,
da^Baeérdoce et des devoirs envcss le pr6tre. Il passe et&sniie à là
Passion de Notre-Seigneur, et insiste sur la croix du Gallvaire : il
' rappelle la sépulture du divin Crucifié et sa' descente aur enfers < il
éoiironne soq travail par le mystère du jour de Pâques: M« • Tàbbé
Daymard avait déjà affronté le grand jour de la publicité par son
commentaire du Paier qui, sans être < un cbef-d'œuvre » -^ le» chef&>
é^œuvre sont rares — fut pour Fauteur un assez heiireuz coup d'essai.
Ij*ouvrage quenous annonçons' aujourd'hui témoigne de qualités plus
sérieuses pour le fond et pour la forme : il fera du bien parce qu*il sera
béni de Dieu. •
— Pour connaître encore miieruz le divin Maître, il faut pénétrer dans
rintérieur de son Cœur sacré. M. Tabbé Bainvçl nous y> introduit par
fionlivte : La Dévotion au Sacré Cœup de Jésus, Son. premier soin est de
rechercher ce qu'est cette dévotion chez la bienheureuse Ms^guerite*-
ilarie; il l'étudié dans ses écrits. et d'après. les grandes révélalions
dont elle a été farorisée; il la suit dans la pratique même, de cette
dévotion par la bienheureuse, pratique qui est l'âme de. tonte sa vie,
«esprit d'amour, de renoncement et de réparation par amour qui
péôètre et domine tout ; c'est une formule admirable de vie chrétienne
e< parfaite ', c'est l'amour de Jésus envAhiseànt l'âme avec toutes ses
pensées^ toutes ses affections, tous ses actes. > Cette première partie se
termine par le texte précis des promesses tant générales que spéciales
laites en faveur des dévots au Sacré Cœur. La deuxième partie est
toute doctrinale : elle traite dé l'objet propre de cette dévotion : lé cœur
symbole et le cœur organe ; de l'objet par extension^ l'intimé de Jésus
et son auguste personne ;. enfin de l'objet précis, le cœur qui aime les
hommes. Il en recherche les fondements historiques, dogmatiques et
philosophiques; il en précise l'acte propre qui est. un acte d'amour.
Dans une troisième partie est retracé le développement historique de
la dévotion divisé en trois chapit^s : la dévotion au Sacré-Cœur avant
la bienheureuse ; cette dévotion pendant sa vie et depuis sa mort. Rien
de plus complet, on le voit : c'est un vrai et beau traité sur la matière. Il
se distingue des autres livres sur le Sacré Cœur, qui sont très nombreux,
par un ensemble de notions qu'on ne trouve pas groupées ailleurs, par
quelques précisions nouvelles de la doctrine, par une vue historique
du développement de la dévotion avec un grand souci de la documen-
tation exacte et de l'affirmation mesurée.
.— Le Sacré Cœur médité n'offre pas une si grande allure. « C'est le
Sacré Cœur tel qu'il est apparu à une religieuse dans ses ferventes
contemplations ; elle le livre aux méditations des âmes avides de le
mieux connaître pour l'aimer et le faire aimer davautage. » Le plan est
selui'là même des litanies du Sacré Cœur^ où sont rappelés tous les
- 104 -
mystère» àê ce dirin Gomir, tous tes titrée à nos adontione, à noe
louanges et à noire amour. Ces litanies^ comme tant d*autree piièree.
sont réeiiées sans 6tre asses comfNrises : c'est la médilation qui pei^
mettra d'en saisir toute la doctrine, de la savourer et de s*ea nourrir.
Et la dévotion plus éclairée offrira plus d^attraits^ se préftenrera de
tout excès, déreloppera davantage dans notre âme c cette influence
de zèle qui la rendra plus attentive aux appels particuliers que le
Cœur de Jésus lui. fait entendre et l'aidera à les suivre. » Mgr Tévèque
de Luçon se dit heureux de bénir € ce Unt de vraie et féconde
piété » et ne doute pas c quUl n*ait un prompt et légitime succès, i
— Les études théologiques du R. P. Hugon sur la Mère dé grâm
méritent la même faveur; elles sont destinées à un public d'élite auprès
duquel elles recevront certainement le meilleur accueil. (Test une œuvre
thomiste, c'est^à*dire doctrinale ; elle est aussi œuvre d*actualité puis-
qu'elle rentre dans le développement actuel de la théologie mariale.
D^à le remarquable ouvrage du P. Terrien sur les gloires de Marie
avait donné le signal ; plus modeste, mais non moins recommandable«
le livre du P. Hugon obéit à l'impulsion et vient à son tour apporter
sa pierre à Tédiflce que la science théologique élève à la gloire de la
Mère de Dieu. Le pieux et savant auteur, commentant cette invocation
de l'Église : Marie, mère de grâce, s'attache à montrer : i^ la plénitude
des grâces en Marie ; 2» le rôle de Marie dans l'acquisition et la distrir
bution des grâces. Autour de ces deux idées mères viennent se grouper
des considérations qui les rendent manifestes : diverses plénitudes de
la grâce, plénitude de la première et de la seconde sanctification;
grâce de la materaité divine ; plénitude finale et d'universalité ; voilà
pour la première partie. La seconde renferme également six chapitres où
Marie nous est montrée jouant un r61e multiple dans l'affaire du salut,
comme cause méritoire et impétratoire, investie du pouvoir d'interces*
sion, ainsi que le prouvent le sentiment de TÉgliae et les raisons théo-
logiques, établie Mère de la grâce même pour les anges et enfin exer*
çant son action de Mère, de la grâce sur les âmes séparées, au ciel ou
en purgatoire. En forme de conclusion, l'auteur nous exhorte instam-
ment à redoubler de dévotion envers Marie, de cette dévotion qui est
surtout une pratique d'imitation et une vie d'union.
Spiritualité bt Dévotion. -* 14 à 22. — Il doit nous suffire d'annon*
cer les Lettres de direction sur la vie chrétienne^ par Mgr Dupanloup :
elles se recommandent assez par elles-mêmes, et quant aux enseigne*
ments qu'elles renferment ils sont toujours aussi opportuns : « les
coDditions de la vie chrétienne, de ses luttes, de son épanouissement,
n'ont pas, depuis une cinquantaine d'années, notablement changé. »
Elles 6ont publiées par celui qui reçut le dernier soupir du grand
évéque d'Orléans et à qui elles avaient été confiée». Nous nous féliei*
— i05 —
Un l'AvAqoe de Nice ait eu la bonoe penièe de bit* profiter
ir OD gnod nombre d'âmea. Cm lettres de Ugr Dupanlout)
l et noouveUenl e«« enireliMa intimes oti tant de eœura
•ot deas le lien ; elles ^portent surtout un banme prétienx
er Iw souffrances. L'Emploi de la jeunesse ; le If adage ; la
; la Fidélité eonjugale; le ^avail intellectuel; la Crise de la
ut lea titres soaa lesquftls sont groupées toutes ces lettres.
la Doetitne rpirituêlle tœtraUe dea (Buwat de Fénelou noua
I eneon un peu Ugt Dupanloup. L'éTéque d'Orléans aralt
recueil de ce genre sous ee titre : La VraU el Monde PiéU, par
lais eelni que nous présentons à nos lecteurs est plus complet
re aussi s'adresscKt-U à de plus diverus catégories de fidèles,
k de Fénelon «MkvieuDeat à d« hommes occupant de hautes
laas l'Ëtat et dans l'armée, k des femmes virant dans le
■'«D étant retirées pour mener une vie plus parfaite, à des
it à des religieuses. Une Introduetton sur les caractères delà
lida piété ouvre le premier volume. Quatre grandes divisions
nt ensuite les principales questions 4 traiter : Nécessité ds
aimer et servir Dieu; Vertus à pratiquer au service de Dieu ;
tu aervice de IMeu; Moyen d'arriver au vrai aervlee de Dieu,
d'appendice viennent, k la fin, certains extraits sur diSérents
e, des entretiens afieellfs et diverses prières. Mgr l'évAque de
onnatl que te choix des textes a été tait avec intelligence et.
té, mais il émet des réserves sur quelques phrases de divers
ful, prises daoB leur sens naturel et strict, ne paraissent pas
Igner de proposttione ooadamaéee par le Saiul-Siège.
ta tpirUwlU (fapriê leê myitiqua» aUsnuind* du xrv* tiéelr,
9 le R. P. Deuifle, est un résumé de la doctrine de ces mya-
|)rodulsit au moment de sa publication, parmi les catholi-
lemagne, une inQuence profonde. Deux nables et pieuses
I, M"* la comtesse de Flaviguy et H"* A. de Pilleurs, doos
la traduetiOD et l'adaptation de celte «uvre et nous devons
lercier : la France peut ainsi apprécier et ftoûter ce travail qui
i obtenir les meilleurs réaullalB. Les mystiques allemands
it quelques oplnloos que ne partagent pas tous les auteurs,
lissées à la libre discussion. Maie, le plus souvent, ils sont en
avec le commun des auteurs ascétiques, et tee considérations
eloppent peuvent servir de règle sûre de conduite. Citons
Litres des quarante chapitres dont se compose le livre : Dou-
ntrltlon de l'Ame tepentame ; l'Infinie Miséricorde de Dieu ;
ionfier à'ia Providence ; le Renoncement ; Imperrecllons des
imaines; ImilationduChriBl; la SouS'r&nce est utile; Ce que
l'Ame ; l'Union de Vime avec Dieu, etc. « Par l'ordre, par la
imposition du recueil est admirable, >
— 106 •—
— r Le R. P. Bucceroni, religieux iuiien, àvaH commenté et diBpùaé,
d«ii8 sa langue, les Ext^cices êpirUueli de saint Ignace de Loyola pour
Vueage des prêtree eéeuUerê^ des religieux et dès féUgi4uèes;W Tabbô
Bb. Mazoyer, du clergé de Paris, a fait paaéer cette oiUTrè en'frftû^s :
ce sont des méditattoDs ou des lectures pour une retraite de huit jourd
sur les sujets ordinaires de ces jours de récbllection, sur fe-péché, lès
fins dernières,' rineanAtion et la Nativité de Jésas-Gàrisi, ia^éicàchée
et la vie publique du Sauveur, la Passion dé N>S.-J.-G. ; enfiu^-la
Résurrection et l'Ascension. Nous n'avons pas besoin^de louer l\>Mon-^
nance et la composition de ce livre ; il est le f^uit d*uile sérieuse étude
des exercices et d'une longue expérience des âmes. L^âuteùr ne suggère
aucune pensée ni aucun sentiment qu^Hs ne soient juslifii^s par Ift
doctrine du livre. Les exercices spirituels de saint Ignace sont comme
la manne du désert : ils se prêtent à tous les goûts comme à toutes les
situations. Nous ne saurions trop nous familiarisé!' avec^ux. *
— La Montée du Calvaire : c'est, en d^autres termes, la voie doulou*
reuse que dut suivre le divin Sauveur pour être crucifié, depuis sa
comparution devant les tribunaux, jusqu^à sa mort.' L'auteur, P. LiOulB
Perroy , nous décrit dans une première partie les instruments de supplice,
la èroix surtout, mais auprès de laquelle apparaissent, pour calmer
les souffrances de THomme-Dieu, Marie, son auguste Mère, Simon dé
Cyrèue, Véronique et les femmes qui pleurent. La deuxième partie
.nous révèle les tortures du cœur de Jésus, tortures accrues par sa
grande tendresse, par la trahison de Judas^ par le reniemen( de Pierre ;
nous assistons à Tagonie sanglante, aux jugements, à la faiblesse de
Pilate, jouet de la peur et de Tambition. Enfin, dans la troisième partie :
Le Visage duSeigneur^ le pieux auteur nous représente la divine
Victime sur la croix ; son visage couvert encore de crachats et de sang
et qui contraste si fort avec sa ravissante beauté ; ^Mârie, sa mère, est
encore là, et aussi Madeleine pardonnée ; au milieu des outrages et des
moqueries, Jésus fait entendre sa voix pour nous révéler ses volontés
dernières, son testament, et nous donner, avec une nouvelle leçon de
miséricorde en pardonnant à ses bourreaux, un nouveau témoignage
dé son amour dans le legs qu*il nous fait de sa Mère. Bon livre,
destiné à édifier et à émouvoir les âmes pieuses, avides de mieux
comprendre les souffr^ces du Sauveur, aûa d*y compatir davantage
et de lui porter un plus grand amour.
— Dans ses instructions dominicales de carême, prêchées à Reims,
dans réglise Notre-Dame, en 1905, M. Tabbé Archelet a recheri^hé et
révélé devant un auditoire choisi : Les Causes du mailheur pendant la
vie ; il les a réunies en un volume qu'il vient de pliblièr et que nous
sommes heureux d'annoncer. Ainsi son enseignement s'étendra- t-il
plus au loin pour éclairer un plus grand nombre d'esprits. Le problème
— t07 -
4tt malheur est si énigmaiiqae pour beaucoup ! La première cause du
mallieur, c'est le péché originel : par le péché, nous dit saint Paul,
-taLmort est entrée dans le monde ; ie Seiigneur.en avait menacé Adam :
«.Le jour que tu pécheras, tu mourras. » Et avec la mort, tout son
cort^ de douleurs et de souffrances. A.Ù premier péché, nous svons
ajonté nos péchéa personnels qui n'ont fait qu'augmenter laotre
^malheur : nos péchés, c'es^4i-dire les effets de la concupiscence et de nos
passions immortifiées, trop bien secondées par lessuggestionsdu démon,
par les scandales du monde, et par une attache désordonnée de notre
cœur à la terre. Mais en décrivant les causes trop réelles du malheur,
M. Tabbé Arçhelèt s'empresse de signaler le remède, c'est-à-dire les
moyens de le diminuer, de le consoler et même d'en tirer un grand
profit pour notre sanctification.
.-- Le remède seul efficace contre la concupiscence, c'est la pratique
de la chasteté. Dans l'opuscule : La Formation de la chasteté, adapté de
l'allemand par M. J.-P. -Armand Hahn, l'auteur, institutrice alle-
mande, s'occupe de définir cette vertu et de l'étudier au point de vue de
l'éducation des enfants ; elle insiste sur la question très délicate.de rinir
tiation des enfants. à ce mystère de la vie : par qui, à quel moment et de
quelle manière elle doit être faite; elle recommande la formation du
caractère qui doit prévenir tout sérieux danger, et enfin, dans ie cas
d'une chute, elle réclame, pour aider au relèvement, la plus grande
indulgence. Sainte Monique nous en offre un exemple. La, Préface
de M. G. Fonsegrive met bien au point Tœuvre que nous venons
d'analyser et qui, d'ailleurs, dans le volume original, porte l'apprécia-
tion des autorités ecclésiastiques, tout en faisant quelques réserves et
en recommandant une extrême prudence, nous croyons pouvoir en
conseiller la lecture aux pères et mères de famille.
— La Retraite de Mgr Hediey mérite d'être bien appréciée des religieux
et des religieuses de France persécutés, proscrits pour la justice, aux-
quels M. Bruneau^ prêtre de Saint-Sulpice, a dédié sa traduction. Ce
livre leur offre des sujets d'oraison pour une retraite de huit ou dix
jours ; chacun d'eux se compose de considérations pieuses et d'un som-
maire pour la méditation. Mais les prêtres séculiers, mais les personnes
même du monde peuvent s'approprier ce volume et en retirer les plus
précieux avantages. Que n'a-t-on pas à gagner dans le recueillement,
dans la solitude, dans la méditation? Sans doute l'œuvre de Mgr Hediey
contient çà et là des considérations qui s'adressent spécialement à des
religieux ou à des prêtres, mais ce n'est d'abord que sur certaias points
déterminés, sur quelques devoirs de vocation spéciale et, d'autre part,
même là, l'auteur expose des principes qui se trouvent à la base de
toute vie chrétienne et propose des aspirations naturelles et utiles à
tout cœur qui veut sincèrement se donner à Dieu. Le plan de cette
- lOS -
retnite embrasae tous les •ujet* traiUs it'ordiDKin dtos ces axArei
spIriiMli.
'— Le ilamial pour Fapoêtolùt de la réparation eoDTleol plus spécii
iB«Dt aux LuM répântriCM ; Il est dAdié «ux sgréséa d« t'ioiUtut '
prêtres du Sseré^iour d« Jésus, aiosi qu'aux associés de l'iosUtBi '
Soeurs TicLimes du Cœur de Jésus et aux membres de l'assoeiat
intime du Ta]-de»-Bois. Il est dirlsé en deux parti«s. La premi
partie, toute dociriDi|l«, est sobdirisée en deux ebaplties qui irait
l'un de sept points de doctrine sur la via d'amour snTers le Sterf Ûa
l'autre de sept points théologiques sur la vie de réparation. La deuziè
partie, toute pratique, contient des formules de prières, des pratlqi
de piété et de dévotion, un règlement de vie dans l'esprit d'amoui
de réparation. Ce petit manuel, dont l'auteur est le R. P. André Préi
est revêtu de l'Imprimatur de rordio&ire de Tournai. F. Ch&poi
POÉSIE — THÉÂTRE
Pdtn*. — 1. Cent Pçéêit* ds Pnaa* Cohniilli, tii^n de ■« UwdnclioD de Vlmitai
de JénwChriit, ftx Jonra P*bm. Puii, Henri Pinlin, 1906, petit in-t6 de 160
1 rr. — e. Sn Ferit, pu Piol B&nu. Pu4i, Ploo-Noanit, 1900, b-ia de 114
3 fr. — 3. SeoUt buiioamirtM, ft ÉnotrAita Luxnic. Ptrli, Henri Ptulin, 1(
petit iD-S de 166 p., 3 ti. — It. Ut Cytrnn noir*, potmei, 1899-190il, p*r L
BocoDKT. Périt, Hercura de Franca, 1D06, in-lS de S35 p., 3 Fr. 50. — 5. An
cuivréa, par Altru Uodlt. Parie, ■ Anailes politique! et litl^rairee >, 1906. in
de 150 p., 2 fr. — S. lambti palriotiqutM, par Ajiiiind Lmuin^u. Parie, Dujar
1906, in-lG de BT p., 1 fr. — 7. Hturei lyriqiut »t ehrilitnntê, par Ceu
Daihélod. Parie, FontemciiDR, 1906, ia-18 de 112 p., 2 fr. — S. La Voi* dei dj
perP*DL PiTM HU GARAiiDiRia. inatrie. Parit,Utnerre, 1906, iD-18del&8p.,I
— 9, FUuri mortandtUtt, par TiiiODORa UAORCfi. Paria, Haiion dee Portée, 11
ia>16 de 179 p., 3 fr. — 10. Chant* d* toUil, par U*nia di Somaou. Paria, PI
Nourrit, i. d., iD'lB de m-tes p., 3 fr. 50. - 11. La BeUt Saiton, par Lu
Ht Rimi. Parte, Foniemoiag, 190S, In-lt de 1S8 p.. 3 fr. 50. — 12. Sptelat
d'oufrc-ner, per Jcui Liclbacq. Parie, Lemerre, 1906, io-lB de 216 p., 8 fr.
— 13. Lei Fttlim dt lu mort, par Mhxil VAatoN. Parie, Leiaerre, 1906, Iq-IS
113 p., 3 fr. — 14. Le* Sénuphari, par Jian RicQoiBoiiRa, Paria, Lemerre, IS
in-18de 169p..3 rr. ~ 15. ^t Ptfnitenfinoirf, par Hii DiietADi. Paria, Ses
1906, Ed-18 de 144 p., 3 fr. 50. — 16. BayonnemênU, par CuiiLea oe Buibt. P*
Stock, 1906, iD-18 de 344 p., 3 fr. 50. — 17. Lm Nuagn de pourpre, per P
VinoLA. Parle, Perrio, 1907, in-lS de 265 p., 3 fr. 50. — 18. La Vie tnchait,
par i. VALHT-BÀTiee. Paria, Saneot, 1907, in-lS de 171 p.. 3 fr. 50. — 19. La Fa
par LoDia Hieiaii. Parie, PUebbacbeT, 1906. ln-IS de IM p., 3 fr. _ 10. le R*^
d^ambrt, par Biiml Snaim. Paria, Saneot, 1906, in-lS de 148 p., 3 fr. 5a —
Lt Miroir d'ilain, par UADnica LaraiLLAirr. Pari», Ëdilioni de la ■ Revue dee poiti
(Pion), 1906, lD-16 de 138 p., 3 (r. — 21. Le Poime de ma oit. Première pai
. par LociaH Doc Paria, Librairie de la ProriDCe, 1900. iu-lS de it-180 p., illu»
3 fr. 50. — 23. t.« Pardon d'un ange, par Ath4i Bourbor. Lyon et Parie, VI
1906, iD-16 de 88 p., 2 fr. — 24. le Répertoire d'une eigalt, par PiaitM Tu
Parie, HatoB, 1906, ia-l£ de 810 p., 3 fr. 50. — 15, JVo Deo et palria, fw Gui
LiFRiToer. Paria, Librairie de la Province, 1906, iD-18 de m-118 p., 1 fr. —
Potmt*, par PiaRiie CHAina. Parie, Saoïol, 1907, ia-18 de 170 p., 3 fr. 50. —
Lee Appel*, par CLicDuia FoNci-Batimno (M^" oa PjtvLonr ne Tabnuhmo). Pe
Saneot, 1006, io-lS de 100 p., 3 fr. 50. — 16. Aiat paye de la beauU, par 1
- t09 —
MoBBL. Parii, àtnsot, 1906. io«18 de itt p., 3 fr. — 29. La Tragédie tfe< eapocc»,
par Rnri Aiigos. Paris, ÊdUioa de « TAbbaye », 1906, io-12 de 158 p., 3 fr. —
ao. U PohM dt la GroÊkdÊ Armée, SouathM^ Autriche^ Moravie (i805), par
Gaitoh ÀRMiufi. Paria, Flammarioo, a. d., in-iJB de 318 p., 3 fr. 50. — 31. la Dame
aux songea, par À.-R. SotanBiaaBa. Paria» Saasot, 1906, in-lf de 67 p., 2 fr.
TaiATiia. — 1. le Malire de la mort^ drame lyrique en ud prologue et trois actea,
par MAaoDBMm AbLom di là Foira. Paris, Plon-Ncurrit, 1906, petit iii-8 de 100 p.,
2 fr. 50. — t. Hécubet tragédie eo trois actes, par Liofiat. ois Riaox. Paris, Ponte-
moiog, 1906« in-8 de 129 p., 2 fr. — 3. Paseions d^hier et passions d^avjourd'hui.
Amours de Napoléon, Mairiage de mimsire, par S. Maupiiat. Paris, Perrib, 1906,
i»-16 de 171 p., 2 fr.
PoÉsiB. — i. — M. Joseph Fabre a eu la sage idée de publier, à
Toccasion du troisième centenaire de Corneille, Cent Poésie» tirées de la
iraduction de f Imitation de Jéeue-Christ par notre grand tragique. On
sait que V Imitation de Corneille, dans son ensemble, n*est pas un chef-
d'œuvre, mais il est des passages où Tauteur de Poîyeuote se
retrouYe et se ressaisit. On reconnaît bien Corneille dans des maximes
comme celles-ci :
Qui cherche à vivre au large est toujours à Tétroit...
Aussitôt qu*oo se cherche on ne sait plus aimer.
La traduction cornélienne, souvent prosaïque, a pourtant quelque
chose de touchant dans sa naïveté virile. Et puis, quels beaux coups
d'aile par ci par là i
Tout homme pour lui-même est une rive croix,
Pesante d'autant plus que plus lui-même il s*aime ;
Et, comme il n'est en soi que misère et qu'ennui,
Eu quelque lieu qu*il aille, il se porte lui-même,
Et rencontre la croix qu'il y porte avec lui.
Heureux siècle, où les grands écrivains étaient presque tous de
grands chrétiens et gardaient au fond de leur Ame un sanctuaire intime
pour ces beaux sentiments 1
2. — C*est En For^, aujourd'hui, que M. Paul Harei nous mèn^. Il
y a plaisir à s'égarer sous les vieux ombrages normands avec un cicé-
rone qui vous présente si gaiement cerfs, biches, chevreuils, merles,
poules d*eau. La poésie de M. Harel, inutile de le rappeler, tranche
vigoureusement sur les genres poétiques à la mode. Elle est saine,
joviale, bien française, et même parfois un brin gauloise. Du reste,
bien que Fauteur ne vise pas, de la même façon que les décadents, A
r < écriture artiste >, c'est un poète qui sait son métier. Il trousse
fort habilement certaines petites strophes de six vers qui, avec lui, ont
une frétillante allure. Nous plaçons un peu au-dessoud les petites
strophes de quatre syllabes qui rappellent trop les Chansons des rues
et des bois. Mais les alexandrins, sont réussis ; ce sont eux surtout qui
évoquent, avec une sorte de magnificence rapide et rustique, les spec-
tacles mystérieux de la forêt. En voici quelques-uns :
— 110 —
A • DnboU. Une saulaie où jûe an petit fleove. '
: ^ Lé chevreuil vient, te penche et se mire et s'abreuve.
^ ' Dans le cercle' qu^l fait en moaillant son muÉéau;, - '
Il voit; trembler sondain le Jonc et le rotfeati. • ^
li relève 1» tète, ouvre ses cornes fines, i -
Dea gouttelettes d*eau tombent de ses b&bines:' r ' ' '
Ailleurs, avec la même netteté d'observation, l.^aulear a vu
, • • • •
iA biche aurpîeds' tremblants, seule devant la nuit, ■
Et qui, lorsque le brise apportait quelque bruit, . i
Inquiète et levant très haut sa tête brunch,
Faisait jouer ses deux oreilles dans la laine.
M. Harei aime, comme un romaùlique, les souvenirs du moyen âge:
li aime aussi les scènes de ménage. Tçfl « Intérieur d*auberge » a
charmé en lui le poète non moins que le gourmand :
• . . . •
tet rognons affolés frétillaient danf la poêle. ^
Palpitant, crépitant et crevant sur le gril, '
Les boudins siffUuent mieux que merles en avril. '
Les tripes sanglotaient tout bas dans leurs terrines.
Des fumets nourrissants montaient dans les narines.
Le gigot le vautrait sur les oignons confits.
Les poulets écrasaient leurs lits de salsifis
-^ Bt les doux ris de veau, couchés dans leurs coquilles,
Semblaient en Uiyotant caresser les morilles.
Le cuisinier disait : « Cela sent bon, je crois
Que mes hôtes tantôt se' lécheront les doigts. »
La poésie de H. Harel est comme la cuisine de ses aubergistes. Elle
est appétissante et, si elle comporte des champignons, ils ne sont pas
vénéneux. Nous pourrions dire que certaines pièces sont moins belles
que d'autres, mais qui donc n'est pas inégal? M. Harel, pour faire des
(Buvres supérieures, n'a qu'à s'imiter lui-même, en choisissant dans le
très grand nombre de ses morceaux qui sont tout à fait réussis.
3. — Il n'est pas étonnant qu'il y ait quelque chose d'espiègle ches
M. Edouard Leclerc, puisque son livre s'appelle : Écoles buissonniàresm
On y trouve du sel, de Tesprit gaulois, de l'aisance, de la facilité et de
l'entrain. On y savoure quelques fables pleines d*humour, comme les
Légumes demandant un Roi (on élit la Carotte), la Revanche de la CigcUe^
et la Revanche du Pot de terre. Dans ce dernier apologue, Je Pot de
terre, raccommodé après sa mésaventure avec le Pot de fer, va con-
sulter Galchas c sur le meilleur moyen de prendre sa revanche ».
L*oracIe réfléchit, sourit, et dit : « Mon vieux, •
Pour remporter, sur tous, sans accroc, sans encombre.
Évite le grand jour» faufiie-toi dans Tombre !
Hais souviens-toi surtout, i^outa le devin,
Qu*ttn Pot n*e8t vraiment fort que s'il est Pot de vin.
M. Leclerc a une délicieuse pièce sur la Lune. Il a encore une amu- .
santé &ble sur le Chameau et V Autruche. Dans un banquet d'animaux.
r
- w. -
le Çb«pie&u n/%vait riço pu avoir,, et l^Autmehe n'avait eu q
caiUoiu, ,|inalgrà leu» pratesUtlpae. El le hbolUte conclut :
Sojci Citu, Nivtoo, Handrio', Paganinl;
Pic de 1* ,Hiniulol« ça sot eoama ua« crocbe.
Vous Alat condAinné, n-i ni, c'est Soi,
A Dungn dw oullooi-ii loaittMtalrDctig,
.A bouffer l'tlr du temps si tous étss cbamMa t
Le public n'edmet pu qa'oa rénAcIs on (rjbaebe I
Ud reiion, qoel qn'il gOit, est toojeurB na tudaa,
La belle humeur de H. Lioelere lui inspire alasi des trouraillf
pièces qui ne sont pas gaiea sont motos, réussies, el glissent (
• quelconque ».
4. — M. LéoD Bocquet prend quelque chose aux symbolistes e
réminiseeoees verlainiennee. Hais, qu'il le veuille ou non, ses i
noiVf offrent beaucoup de vers d'une Tactura classique, bien (
d'ailleurs, et d'un rythme chantant. L'auteur traduit général
une mélancolie pénétrée, qui glisse parfois dans le lugubre, Qi
fthante l'amour, c'est tani6t avec emportement, tant6t avec une
fusion ilavrée. ToulefoiBi & la fin du volume, une pièce noua i
que le poète a trouvé la fiaqcée consolatrice el rédemptrice,
mieux. Il y aurait beaucoup de strophes barmonieusea à cite
If. Bocquet. Bornons-nous à ce sonnet sur le matin qui naît :
Les cberauz da la' odII, noirs et religieux,
S'en root, au rjlbme égal d'une double ûdence.
Pu 1* route qoi mène L l'abreuToir immeose
DoDt l'etB btlgoe mui Qo l'autre eité des cieux.
Le cbar lointain, au eboc d'urjt de wi eaaieui,
Emplit, d'uD loag frtcii, les £chos du sUauce,
Et du rautail ouTert da l'Orient s'jlence
La jeunesse et la glolrt éternelle des dieux.
Les rosiers de l'aurore ont Qeuri. L'écarlale
S'épanouit dans l'air et la lumière éclata
Sur la cercle tremblé de l'horiion qui dort.
Alors, l'aube iDciiiuuit, admirable, eei Toiles,
Recueille, ani Joncs Ireuéa de sa corbeille d'or,
La manne radieuse et pure des étoiles.
Si If. Bocquet voulait se débarrasser de certaines expressions
dentés et maniérées, il ferait des œuvres plus remarquables i
qoe Itt Cygnet noirs, car il a de très sérieuses qualités de poète.
6. — SI vous deniandez It H. Alfred Kfouly pourquoi il intitu
recueil: Bimes ouivriei, il vous répondra modestement qu'ii-n
osé choisir copiiBe métal l'argent et l'or. Celle modestie sied au
ige, et H. Houly doit être jeune. Il a, de la jeunesse, l'exubéri
la désinvolture, parfois aussi ce sans-géne qui distingue les < je
de maintenaDt. A certaines pages il est franchement lyrique ; à d'
— 112 —
il est réaliste et trivial. Mais, en devenant trivial, il sait rester aaraeaiit
Yoici quelques standas d*uiie pièce sur les pommes de terre frites :
BUm sont dooeéf su to«eher«
LainntM, bmUm et gmlissmei,
Eotre uaht ie» miiM rleutat,
ÀMis eo rond tar le ptaselief ,
Sur un Jourut qal sert de oappe,
N*ea pcpDapt qo>06 à chaque fois,
Chaeuo son tour, a?ac las doigts,
Délicateaiant on lea happe.
. Et bientôt, de réaofBe tas
— Do tas qui paraissait énorme —
Il ne reste, vestige informe,
Qa'uo méprisable papier gras.
M. Mouly a trop de belle humeur pour être aussi malheureux qu*il
le dit en d'autres passages.
6. -* Les vilenies commises contre Tarmée et les déclamations anti-
françaises de certains < intellectuels « inspirent les Iafr^>eê palrioUquiS
dé M. Armand Lefrançais (est-ce un nom ou un pseudonyme î). D'une
façon générale, sa brochure est une œuvre vive, alerte, enlevante.
Citons ces deux premières strophes de V Appel :
Deboal ! debout I homme endormi,
Eoteods la voix de reonemi.
De reonemi dur et tenace
Qui te menace.
Celte voix, c*est la voix d*un loup.
Quand il paraîtra tout à coup,
Quelle arme pourras-tu donc prendre
Pour te défendra T
Il faut avoir. Tarme à. la maio,
Et sans attendre au lendemain,
Être prêt au combat suprême,
Aujourd'hui même !
Sois fort, et calme, et jésolu, /
En te voyant, le loup velu
Reculera, baissant le ventre,
Jusqu*à son antre.
M. Armand Lefrançais unit la force au pittoresque et la colère à la
sincérité. Et l'on ne saurait trop encourager des colères comme la
sienne.
7. — Le court recueil de M. Gharleâ Daniélou : Heures lyriques et
chrétiennes est l'écho dlBs tristesses qu'éveille dans les âmes chrétiennes
Tétat actuel de la religion. Il a des vers touchants sur la mélancolie
des couvents^abandonnés. Il chante les cloches de granit de son pays.
Voici la on d'une pièce où. l'auteur gémit sur lea égarements de la
France:
{
— 113—
'^ -' ' Après Mol dé rtjoDs, aprèfl Unt de ^arolei ,
, , Après tai^ de lumière, tprès tant de symboles, .
.. Après tant de. leçons, noos n*aVons rien appris.
*" fions pourrions, dans la paizi vivre des jours prospères, ' *^-
En étant attentifs à la voix de nos pères
Qui, dé l^Étemité, nous regardent surpris ; '
Mais Thomme est un aveugle, k la marché incertaine,
Qui j^asse, Aans la voir, auprès de la fontaine
Miroitante au milieu d*un pré; sur son chemin, '
Et qui, /lorsque la fièvre affaiblit son courage, \
Se couchant au soleil à deux pas d*un ombrage, .
Meurt aux pieds du Sauveur qui loi tendait la main. •
Le style est naturel. Il y a de' rimagiaatioa et des coups d'aile. On
peut regretter çà et là quelques bizarreriesy et certaine détails un peu
hardis pour un écrivain religievix«
8. — M. Paul Payèn de la Garanderie dédie la Voix de$ dgm k
M. Sully-Prudbomme. L'auteuir philosophe un peu, mais ce n'est pas
ce qui le rend intéressant. M. Payen delà Garanderie est uh'poëte
pénétré de ses fonctions : il est grave, solennel, hiératique. Sa tristesse
est tragique et apprêtée ; ses évocations de Tantiqulté sentent un peu
l'érudition ; mais 11 a de l'imagination et de l'éclat, et, sans que le titre
de son volume lê fasse prévoir, nous donne dé Jolies descriptions rus-
^ tiqbes^ assez « observées > :
Le chien hurle aux passants qui viennent sur la route ;
Une vieille en filant suit sa chèvre qui brolite;
La diligence au loin roule comme un tambourj
Les enfants ont quitté les écoles du bourg.
Sous (es saules penchés, revenant des mamières
Les chariots poudreux glissent dans les ornières.
Au vieux moqlin.la mule apporte son froment.
Et Tftne a tressailli d'un long frémissement :
La volaille s'éveille en secouant ses plûmes^ '
La forge do hameau vibre au choc des eocluînes.
Gela continue et cela est joli, bien que cela ne*^ sbK d'^aucun a âgé *.
Du reste, quand le poète se reporte à des millié» d^àunées e'o arrière,
^te sont les mêmes tableaux qui Tiùspirént heiirèûsbâiént : ' '
Les chars do moissonneur font gémir leurs essieux ;
Sur le chemin, là-bas, vois les blanches cfaïamydes ;
Begarde ; au fond du val les esclaves timides j /
Qui viennent chaque soir^^jaser au bord- des puits,
' Emportent lentement leurs amphores de buis.
Si M. Payen d|f 1^ Garanderie veut pous en. croire, il se 3péciaU6ei;a
dans la bucolique s vécue », pour laquelle il a des dispositions.
9. — Les Fleurs inorvandeUès ont de là grâce, comme il convient à
des fleurs, et cette. grAce va jusqu'à la mignardise,; laquelle à.spn tour,
en certaines pages, ne dédaigoe pas de s'allier à im grain d'émotion.
Il y a de jolies idées bercées dans de jolies ciaidences, des bluettes sur
des sujets insignifiants,' mais bien tournéesv des madrigaux coquets,
FÉVRIER 1907. T. CIX. 8
-- 114 —
affectés parfois, mais parfumés d'une agréable sentaur d'idylle. La petite
pièee suivante, intitulée : IntuUionê sentimwUalea^ résume on ne peut
mieux, dans ses douze vers, le c genre » de M. Théodore liaurer :
Avant qu'elle ail para, je conoaissais ses yeaz,
Pour 9Yoir regardé les éloiles charmaotes,
Ixtraqoe jVrrais, le soir, à P heure où Ton Toit mieux
Trembloter leur reflet au fond des eaux dormantes.
Avant qu'elle ait parlé, je connaissais sa voix,
Pour avoir entendu, dans les sentiers de mousses,
Braire le feuillage à la brise des bois.
Et la source chanter ses chansons les plus douces.
Avant qu'elle ait aimé, je connaissais son cœur.
Pour avoir découvert, au temps où la fauvette
Couve dans les roseaux que baigne une lueur,
De frêles petits œufs sous une aile inquiète.
10. — Les Chants de soleil, de li"^ Marie de Sormloq, sont un hymne
à la Provence, mais un hymne fébrile et exalté, où le pinceau exagère
les tons — ce qui est à la mode — et où une note païenne attriste le
lecteur. D y a des traits bien saisis, et Ton voit que M"^ de Sormiou
(pseudonyme local) est bien Provençale. Elle célèbre pittoresquement
les amandiers, les figuiers, les pins chanteurs, les c bastidons >, les
a traverses » aux murs blancs : i
Elles vont, rubans de lumière, #
De ci, de là, bordant de blanc
£^s vertes campagnes, pas flères
De leurs vieux murs étiocelants.
Elles ne voient rien, les traverses,
Qu'un bout de ciel comme en émail,
Et des jardins que ce qui perce
D'eux par les timides portails.
W^ de Sormiou est parfois pénible à lire, à cause de son style con-
tourné, tourmenté, incorrect même. Elle abuse de Tadjectif « bleu »
et de répitbèle « d*or ». Ajoutons que la césure est trop souvent esca-
motée, et que l'auteur ne recule pas devant le vers de onze pieds.
11. — M. Lionel des Rieux manie alertement la strophe et lui donne
fréquemment une coupe originale. Il y a dans la Belle Saison du
lyrisme léger, et aussi de l'idyllisme comique, mettant joliment en
scène les petites bétes, oiseaux, grenouilles, lézards, insectes, etc. Et
ce comique n*empèche pas les déclarations solennelles :
Ma poitrine contient TAme de Tunivers.
L'auteur recherche l^expression neuve et pittoresque :
La nuit, sirène bleue aux éeaiiles d'argent.
Il est surtout à son aise dan^ J# 4Mttif»Uon humoristique :
Une nioatic au loin rabola la lilBnce ; *
Du buitaoD Mcoud lart un brusqua lapin ;
L'inrliiblc dcureuil d'arbre ea arbfa a'Alaoce, '"'
Faiuat Bur le mI mil cboir des poiUDat deplna,
, du Rieuz aime U Proteaca, et il&im« ausai le paganisme.
pas besoin de le dire, car m maolAre d'exprimer l'amour,
sèment, ne le fait que trop voir.
Jules Leclercq est un vrai Torageur qui, dans ses Speclaclu
, décrit réellement ee qu'il a ru, arec de la naïveté, de la
et de la bonne humeur. Il nous promène .en Suède, en
1 Islande, au Mexique, dans l'Inde, k Java, dans le Caucase,
{ue australe, et met en sonnets, métbodlquement, les mon-
I, forêts, etc., qu'il a parcourus. Après les sonnets viennent
tiens, des récits, des traits de mœurs. Le style, malgré les
et le décor, est souvent prosuque. Notons ci et la quelquas
de rersiflcatlon, telles que les séries d'alexandrins marchant
. par trois rimes, et ime pièce sur une baleine où toutes
lont en «no. (^ hardiesses ne sont pas très heureuses,
les meilletvs sonnets, sur le Saut de ta ytllottutone, dans tes
Rocheuses :
La Qeova tfec effroi h prépare au grand acte.
11 a'amaiia, il accourt rara le goatTra profond
Dont le regard en Tain eberebe à «oader le Tond,
Et croule k grand tracu, en colonne oonpacte.
Nul rteir an cbemin ne rompt la aappe Intacte.
Le rocber eal à pic, et ie neuve, d'un bond
Vertical, dani les aira l'riEaDca [uribond.
L'ail faicini ne peut qnlltar la cataracte.
Comme un lUIon d'enceni qui s'ilève très pur,
Le Bot *aparlsi par te cdleite aiur
Se déploie «n rideau que le lolail iriae.
Et, du Tond de l'abtme, un pulseant cri d'horreur.
Que poniM tperdument celte onde qui le btiae.
Sort pareil t la Toii d'une mer an Tureur.
'acUa d^ovttre-mêr, malgré quelques défauts et surtout malgré
e grandes qualités, forment un recueil aimable et estimable,
s énergie sombre, un pessimisme tragique et amer s'exhalent
da la mort, de H. Michel Tasson, Ce sont des ■ révoltes >,
e à la douleur, des désillusions farouches qui font du pro-
Bt veulent désillusionner autrui, M. Vassoa a le vers m&le
Ses 8oB de strophe sont enlevantes et bien frappées ; mais
est par trop noir.
La douceur dee malini it la flartA des tolra
Ifallnme aucun reOet dani mei froides prunallea;
Au souvenir de nos gloires orifioeliei.
Je n'ai pas de regrets et ja n'ai paa d'eapoir*.
I. VtssoQ chante les lioaa qui dévorent leur dompteur, et les con-
trante qui ont ravagé le monde. Il fait dire à ceux-et :
InioQcfBni det loia, ie» r!t«* at de* ealtw,
Noiu mn>Di fligellri da dos Doirei insultas
Les dMU doDt U Tiailleaie inutila s'eDdort.
Leurs prilms se voil&imt sui plis das robes «nples,
Car DOS chieDs nofrs eoucbaieot sur 1* dalle dee temple*,
Kt DOS cherux bu*aieat duii les cralAres d'or.
Ispérons que, dans eette surabondance de fougue, d'amertume et de
>cité, il y a tout simplement ■ de la littérature •.
4. — U. Jean Ricquebourg a de l'élan et du coloris. On ne sait trop
irquol son recueil s'appelle : Lei NinupharM, car (I n'en est pas soa-
t question. Cest peut-être à cause de quelques pièces exotiques,
lout indo-ehineiBes, où l'auteur a cultivé un pittoresque spécial,
exotisme sa corse parfois d'une bizarrerie légèrement perverse, et
si d'une phraséologie abstraite où U poésie ne trouve pas trop son
iple. L'auteur aime le vers de neuf pieds et en abuse. Sa seconde
», te ilatin, nous semble la œeiUeure du recueil. En voici les
niera vers :
Fier da bdd front touffu, dédoublé tout à coup,
L'arbre allonge au cbemia la grands ombre. Et debout,
Dans le Jour qui le baigne étirant ses bras rudes,
Prisonnier de Is Siita al de ses babitudei.
Comme on dta un manteau, rbomme eacore engourdi
Écartait le lommeil de son geste «grendi.
e détail de tableauiin eet fort réussi. Si le eouci de la saine morale
vait partout M. Ricquebourg, il aurait droit à plus d'éloges. Hais
it e« qui malbeureusement n'arrive pas.
B. — Pourquoi le volume de M. Max Daireaux s'appelle- t-il let
liUnU noira ? — Parce que l'auteur a rêvé qu'il voyait une procession
pénitents jeter du bois sur un bûcher, et ctj rêve symbolique donne
^Umoliv de sou volume. Les pénitents nolrd, ce sont les désirs et
douleurs du poète qui entretiennent le feu de sa chimère. On devine,
es cela, que les poésies de H. Max Daireaux doivent être un peu
cieuses et alamhiquéee. Elles le sont en effet. Il y a aussi du vague,
le la fantasmagorie mélancolique ; mais il y a aussi un semiment
nonce du rythme, et -r- chose inattendue — l'on n'y trouve pas un
1 mot qui choque la pudeur. En revanche, le naturel se fait désirer,
uteur parle du rèVe qui
, . incruste dans l'espace • ,
Le souvenir sculpté dans las parfums da l'str.
[ termine une pièce par ce cri :
' Ah 1 p&r pitié ! je veux aouffrir t
.utre conclusion d'Une'autre piëi^e : .., . . .
out cela, du reste, ua« eeruine r«eh«Tcbe d« là profoadeur.
ni, puis n'a plus aimé, on du moiDs cru ne plufL aim^r,
•t il est cooLeat de souffrir, et pais U se troun qu'il
et tout cela est très compliqué,
larles de Bussy a dea qualités de variété et de souplesse.
peu de tout daus ses Rayotutement^, y compris des fables
) et des piécettes assez banales. Un grain de rêverie, un
drlssamenl, un grain de pittoresque, un grain d'immo*
tujours UD grain de tout, et un grain seulement.
vaguement tiunaies consacrées à chanter uq amour eou-
iréférons ce sonnet, intitulé : Sublime Aveuglemtnt :
jorique, ajint m Liuraane en prois lux litwrtiDi,
alDt Baraird cul mtudU la tIIIb épiacoptls
lù UonMLgnear l'ivêque, «d milica dea tuUoi,
KpaDdait i pIsiDi bordi U coDp« du ncsadtle,
kTee qoelqDBa prtlsii, grave* altramontaiot
lui loni lui , prodiguant uiui foi sana dgale,
pwlil, — Le m*Ua iDoIrait d'or 1m lotnlain* ;
• 1k, qu'il» ettOTueot, Mmblait naeré d'opale.
[ai* Mint Bernard soogeall — 6 douleur I ~ k l'aifront...
M bonis de l'ËglîM umobrinall iod rroat,
'l le Imbu Uc d'aïur ne troubla pu ion rlTO.
Lueù qneod, vert le Boir, dam ud bourg moutagnard,
,es moiueB regreUaieut le frstcbeur de la grète :
- ■ Où doue Atalt » Jac T » demanda aainl Bernard .
Uettantisme, mais le trait est bien rendu.
fuaget «Ce pourpre, de U. PauL Verola, Qotteut dans une'
le seosnallsme mystique. Une lutte a lieu eatre les pas- '
eur qui l'ea traînent vers la matière et ses aspirations vers
1. Le résultat, nous le connaisBona : c'est le dégoût, c'est
L, par lii, U, Verola ressemble à une foule d'autres poètes,
d'original, ce sont certaines tentatives prosodiques, telles
1 s Mntainet, Où, dans une stroplte de buit vers, on ne revoit
la première rime qu'après en avoir vu défiler trois autres, telles encore
que les SonnaU accoupUt, sorte d'encbevètremeut de deux sonnets
entre eux. Gela doit être assez difficile, mais la résultante harmonique
n'est pas heureuse. U- Verula montre d'ailleurs de l'élan, de la fantaisie
et parfois de l'émotion.
La bluette intitulée : Lea Mwt», nnus a plu particulièrement ; car on
y irauve de la pensée traduite avec naturel. En voici le début :
Plue on a de gloire su ce monde,
Plui la perte d'un ami chtr
t'iil une bleiBnre profonde
Dam notre tme et dîna notre ebalr ;
^
Car la gloire de notre argile
Ifesiste qoe par ses témoins ;
On sent trop ce qu*elte est fragile
Dëi qa*on a quelque ami de moins.-
18. — En intitulant son recueil : La Vie enchantée^ M. Yalmy-Baysse
exagère un peu. L'auteur chante comme tant d'autres des illusiohs et
des regrets, et la mélancolie, Tironie amère, s'y mêlent à Tenthousiasme.
Gé qui est vrai, c'est que la poésie de M. Valmy-Baysse est mâle et
sonore. Il aime les aspects de la vie moderne et exhorte, en termes un
peu diffus et obscurs', la jeunesse à Jouir de ce qui passe. Gomme note
sentimentale, notons l'amour de la famille et le regret du pays natal.
Le souvenir d'une « petite sœur • arrache à M. Valmy-Baysse des
accents émus. Mais la vie urbaine surtout a un puissant attrait pour
l'auteur : < La Ville m'a pris au filet de ses rêves. > Et voici comment il
l'aperçoit les soirs d'été :
Elle est belle et tragique et vivante, les soirs
D^été, quaud le soleil moribond nilumioe ;
Car c'est Tbeure où les ateliers et les usines
Jettent leur peuple de captifs sur les trottoirs,
L'heure rouge où la foule ardente et prisonnière
En qui chante la vie intense de Paris,
S*évade avec des chants, des plaintes et des cris
Des entresols sans air, des caves sans lumière.
La rue alors 8*émeut et s'humanise... Elle est
Le grand cœur inquiet et tendre de la Ville
Qui vibre, cependant qu'au seuil des cabarets
S'épanouit la fleur du meurtre et de TidjUe.
On voit par ce court extrait que M. Valmy-Baysse ne recule pas
devant des licences. Le vers de onze pieds, au besoin, ne l'effraye pas
non plus. D'autres négligences gâtent encore son volume, sans comp-
ter l'oubli de la morale.
19. — La Faim dont souffre M. Louis Hénard est une faim spirituelle.
L'auteur, qui est protestant, fait un peu de son livre un prêche. Il est
très moral, et même très moralisant. Il est également nuageux, et
solennel, et mystique, d'où il résulte qu'il est parfois ennuyeux,- mal-
gré ses sentiments louables. Ses sermons et ses aspirations pieuses se
déroulent en alexandrins peu respectueux de la césure,- ou en vers
inégaux qui admettent jusqu'à treize pieds. Pourtant la langue n'est
pas celle d'un décadent ; elle est grave, plutôt classique, et surtout
abstraite. Par exemple, M. Hénard parle de a la lâcheté savante » qui
nous mène
A l'abdication de notre dignité,
A la négation de notre liberté.
Ame noble, l'auteur est pour la paix universelle :
Les haines s'éteindront. Les antiques barrières
Qui se dressent encore entre les peuples frères
CroDlaroDt, et 1m grtnda baUgroot la* p«tlti,
L'uDour, Dlompbaiear qai doanc et qo\ ptrdaaiie,
L'tmour, loleil des unn, d'où la bonti riTODBe,
S«n le gardian da amaemu paradli*
lUis gardien &-l-il trota syllabeB f llyatère à joindre à mux qai tour-
antent l'esprit sérieux de H. Hioard.
StO. ^ De quelles prunelles Tient U Regard d'ambre que ctaunte
, Henri Strenlzf — De cell» de la femme aimte, ou de certaine
rtt personnlâée T Nous ne eavons trop. M. Henri StrentK, avec beaa-
up d'autres, regrette que le cbrlstlanieme ail détruit une Arcadie
éale qui n'a Jamais existé. L'amour de la nature est chez lui ardent
tarouefae. Dans son enthousiasme, s'il lui arrive de I&cher un vers de
)îze pieds, il ne s'en émeut pas autrement, et des hiatus encore
9lDS. AUrisle rime avec hachiich. Il a des ezpreseloiis bizarres :
L'Innocence du ciel blsuil la vert dei Data.
n parle des nymphes
BuvMMa de l'effroi dn cri de* laranditm,
Et 11 leur dit :
Apalaei ce chagrin dont tninblB la gouttière.
Ailleurs, c'est une ■ grâce amertumée >. Touterois quelques passages
nt assez bien venue, notamment une touchante déclaration d'amour
IX bétes, où l'âne est interpellé aiaai :
Paurre âne, tea longa jeui caraaiaat un mirage,
Tu reateraa aaclave, hélaa I jasqu'ï mourir ;
Le mort te aauvera de ce mdebant aervage.
Et, ravi, tu brairas en la aentant venir.
il. — Ia poésie archaïque et Déo-piûeaae coulinue & avoir ses âdèlea.
ist ainsi que M. Maurice Levaillant nous réfléchit, dans son Jlirotr
\lain, diverses scènes mythologiques et idylliques. El c'est naturelle-
snt un grand déballage de oymphes, de faunes, de satyres, de bac-
Antes, de «blanches théories >, sans oublier l'inévitable Pan. L'auteur,
ns lês Hegrettd'un barbare, exprime le chagrin qu'il éprouve de ne
s être né en ce temps-là :
Oh I que ne suia-ja oé dans un bourg de TAtlique,
D'une marchande d'berbe et d'un bouvier raatlqne.
Au Biècle lumineui d'Ëschyla ou da Platon,
Parmi dea llls des grands héros de Marathon !
Malgré cette passion, la poésie de U. Maurice Levaillant est un peu
ïide, et l'on n'y trouve guère de ces beaux vers plastiques dont la
iendeur iail pardonner pariois à un Hécëdia le caractère artificiel et
iprété des évocations de ce genre. L'auteur fait montre de qualités
oyennes et d'un style qui sent piulAl l'écoUer distingué que le poète
spire.
••K
■••, (
4
V '■■■
*»■■.■
;■ 1
pwV:
^?r
l )
22. — La poésie de M. Lucien Duc a un défaut :eeltti de ne pas être
dégagée des langes de la prose. Mais, ceci dit^ quel aimable
caractère nous révèle ce Poène de ma vie, racontée par un instituteur
de l'ancien type I Car M. Duc, filflf de travailleurs n^odestes, a été insti?
tuteur à une époque où Fécole n'était pas encore une machine de ^erro
contre rfiglise et où l'harmonie régnait parmi les diverses autorités et
notabilités du village. L'auteur est sincère, naturel, parfois na!f. U
m^ontre une belle âme et se fait aimer. Il n'est pas « dans le mouve-^
ment » qui emporte les pédagogues de la génération présente : .
Je sais pour le retour à It tradition,
dit-il sagement.
£t voici quelques vers qu'un instituteur d'aujourd'hui n'écrirait plus :
Depuis que nous vivons libres, en républtqne,
Plus d'un instituteur, grâce à la politique,
Se fait comme un devoir de fuir le desservant :
Bien plus, il entre en lutte avec lui, trop souvent^
Cest un tort, à mes yeux : en restaot à leur place.
Us peuvent se prêter un concours efficace.
Car leur tAche est la même, et c*est moraliser t
Qu'on laisse donc le prêtre en paix cat^hiser.
M. Lucien Duc termine par des souvenirs du siège de Belfori, dont
il . a été un des héros obscurs. Il y a là quelques pages d'un brûlant
patriotisme. ,
23. — Dans le Pardon cPun ange^ poème narratif, W^ Aymée Bourbon
retrace le court et pur roman d'une jeune fille qui, fiancée d'un jeune
officier, est abandonnée par celui-ci, et meurt peu de temps après.
Elle laisse im t journal » qui, remis à l'officier par les soins d'une
amie, convertit le jeune honune et le détermine à se faire prêtre. Le
sujet est touchant ; le style est élégant et noble ; mais on regretté
l'absence de vers vraiment beaux. Il y a de la monotonie et des lon-
gueurs* Malgré tout, le Pardon d^un ange n'est pas sans mérite, et l'au-
teur réussit parfois à faire passer dans l'âme du lecteur les poignantes
émotions qu'elle ressent.
24. -^ Que dire du Répertoire cPune cigale^ de M. Pierre Tisné, sinon
que ce recueil de chansons, avec illustrations et musique, donne l'idée
de ce que l'on pourrait faire pour amuser hoonètement le peuple, lui
inspirer l'amour de la campagne et des rustiques paysages, en même
temps que le mépris des persécuteurs ? Oui, il y a quelque chose à
faire dans ce sens ; mais, si M. Paul Tisné a montré de la bonne volonté
en essayant, nous avons le regret de constater que l'essai n'est pas
très heureux. Il y a trop de décousu et trop de (riviaiités inutiles, trop
de strophes de miriitou. Mais il y a au moins de la franche bonne
humeur.
25. — Pro Dec et pcUria, de M. Gabriel Leprévost, est un noble cri
— 12lf—
d*iûdigniLtioii conire la8.^lairefl et.les aixUpatrioteB gui détienneDl le
pouvoir en Franee. C'est de la poésie mâle et française, pleine d*éio-
quence et d*éiiergie. Peut-être même revèt-elle une forme trop oratoire
ei,. en cerMûns cas« trop didactique malgré le souffle satirique. Mais
M. Giabciel Leprévost n^en a pas moins Télan et la passion. L*auteur
Iraduit fièrement et belliqueusement les saintes haines de la FraocQ
honnête, opprimée par nos modernes jacobins. Et, courageusement, il
exhorte les bons à la bataille :
Oui, 0008 opposeroDs aox oouveaox inftdèles
La Dooreile Croisade, à toute heure, eo tout lieu ;
La Patrie et la Foi seront nos citadelles :
En phalange invincible, assemblés autour d*elles,
Nous saurons triompher pour la France et pour Dieu.
A noter la pièce des Hommes rougêê^ agréable parodie des Hommes
noire de Béranger. Pro^ Deo et pairia est un bon livre.
26« — M. Pierre Chaîne est symboliste. Ses Poèmes sont précédés
d^nne préface dogmatique où Ton cueille çà et là des phrases de
ee genre : c On trouve de tout chez Boileau, Racine et Molière. . . de
tout, excepté de la poésie. » Ces quelques mots donnent la note. Ajou-
tons que le symbole, diaprés l'auteur, c joue le rôle d'un écran derrière
lequel se cache le poète tandis qu'il y projette son moi. » Suivent des
méditations, parfois obscures, sur la Victoire de Samothrace, les jets
d'eau, les fumées, les sirènes, l'étang, le ^oulin, etc., M. Pierre Chaîne,
qui est de la race des imperturbables, dit à la Victoire de Samothrace,
statue sans tète :
Tu n*as pas de sourire et tu n'as pas de pleurs !
Le contraire eût étonné M. de la Palisse. Plus loin, ildit aux jets d'eau:
Ah I je sais votre mai, tous, les jets d*eau, mes frères 1
L*alexandrin ordinaire domine; mais il y a, comme échantillons
quelques vers de quatorze pieds. Et cependant^ le sentiment poétique
n'est pas absent du volume.
27. — Les A)ppels de Claudine Funck-Brentano (M'"* de Pawloff de
Tknnenberg) sont de la poésie décadente, inspirée de Verlaine, et où les
lois de la versification sont traitées de haut en bas. Durant une bonne
partie du recueil, on ne trouve que des vers irréguliers sans rime, c'est-
à-dire de la prose découpée arbitrairement en lignes inégales ; par
exemple :
C'était le printemps de notre amitié.
Je me souvieDs de ton nom liias
Et de tes yeux bleus
Que j^aimais si amèrement.
Quel était ce nom • lilas 9 ? Mystère des effusions idéalistes et vagues
Elt l'auteur dit plus loin en parlant des étoiles :
- 18»-
EUm Tout migHT i mon mnt de* Itnnt* biMM,
Dei IwmM trèi' btea«i «t trt* tu|jut«i
CaBm« dB l'encre Tiolette.
ae telle poésie est dirertiBSuite poar le critique, nuis aussi
géante. Et que dire de ce vers de quatorze pieds (quatoTEe p
roodeitrl)
Soii' belle, d mon amie, pour que ]e Muffri dtrintage I
t. — Si M. Jean Horel nous mène Aux paya dt la beauté, e'e
s y làire reneonlrer la tristesse, cette tristesse morne qi
éralemeot compagnie k la sensualité,
'auteur a des velléités d'harmonie, mais mal souteoues, d<
oresques dans des phrases embrouillées, des enjambemei
ivés qui gâtent des strophes dont le début promettait bieni. L
e Verlaine, et il appelle la mort < le noir trépas »1I1
Bs deux strophes suivantes résument assez bien l'état d'<
teur:
La triiteue et l'eDoni, oei deux Htan do potte,
S'eccoudent k mt table it veillent. 3*ne le* *oir
J'ai briaé dan mes mains ma plume, bdlu 1 U tSte
Vide de lont ditir, latie de trop UTOir. . .
Je doote. Ja oe lal» moUmAroe al j'existe.
Pula-je au combat mortel m'élaocn es TaiDqaenrf
Alors je ma sourieDs da banbaar d'ttre triate.
La Boaffranca me resta, et c'est assez, mon cœur. '
a un mot — nous regrettons de nous résumer ainsi — la po
(eau Morel est esaentiellemeni déprimante et débilitante.
I. — {jne préface agressive et hautaine précède la Tragé
£es. M. René Arcos est un décadent exaspéré, mais qui fait pi
efforts pour demeurer relativement intelligible. Il évoque les
>céaas, les ouragans, médite sur la nuit et le Bileuce. Il a ui
nélancolie qui tourne a la haine, et méprise tant de chose
ait plus trop ce qu'il ne méprise pas. Il est, aoit dit eu pass
E qui enterrent le christianisme. D'autres l'enterreront
is lui. Quant aux vers, ou devine qu'ils sont d'une form
rchée, bizarre, comme ceux-ci :
Le silence absuii sod poiog sur l'univers
Les biies ont pleuré sur des cbronologies
Quelles encore, ob I quelles funéraires urnes, ....
L'ombre au rËve leudsll la lune bu sébille
Toutes les nostalgies pleurent daoi mes yeux Terls.
près avoir bien raillé la versiflcation danssaprébce, M. Arco
txte même de ses vers, innove peu, et, bien souvent, se ci
'alexandrin classique.
). — L'épopée napoléonienne tente encore des poètes. M.
_J
— 123 —
Armelin, lai, a conça fo Poémê de la Gra$ide Armée comme un encbai*
nemeni d'épisodes, d*aïieedotes héroïques, mettant en relief les soldats
phis que les chefi. Nous ayons donc des scènes de biTouac et des
< eoins » de champ de bataille. Tous ces épisodes concernent la cam-
pafrne d'Austerlitz et le poème finit après le gain de cette bataille.
Il y a quelque chose de méritoire et de laborieux dans la tentative
de M. Armelin. Son style est souvent alerte, toujours simple ; mais
Fensemble donne Timpression plutôt ttcheuse d'une série de c narra^
tiens » versifiées. Voici pourtant sur quelle forte image se clôt la
description d'un champ de bataille:
Mais, comme aax soirs d*élé, la plainte da crapaud
Domine le concert allègre des rainettes,
Tout là-bas, par dessus la mer des baïonnettes,
Le r&le des blessés y égrenait lentement
Dans Timmense tumulte et dans l'éloignement.
Et rEmpereur* passa sans y prêter l'oreille,
Car pour le conquérant toute voix est pareille
Et se perd dans le bruit d'un ensemble charmeur.
Et lamentation, dithyrambe, clameur,
Chansons, vivats, sanglots, blasphèmes, cris de fête.
C'est de tout ce chorus que sa gloire était faite.
M. Armelin n^esi donc pas sans talent, mais nous craignons qu*il
n'ait été victime d'une « erreur de genre ».
31. — M. A.-R. Schneeberger, Tauteur de la Dame aux songes^ nous
confie, dans une préface appelée Frontispicfi^ que son poète est Verlaine.
Hélas I on s'en aperçoit. Les trois poèmes qui suivent, dialogues mêlés
de prose, sont parfaitement incompréheosibles. U y a un séraphin,
une nymphe, le Ciel, la Terre, TËau, un Chœur, un enfant qui, de
temps en temps, crie ; « Oh I » et ne dit pas autre chose. Gela pourrait
s'intituler plutôt : ^gri somnia^ mais il parait que ce genre a des
amateurs. Les lecteurs qui dédaignent la clarté nous sauront donc gré
de leur avoir signalé ce chef-d'œuvre dfi symbolisme impénétrable.
Théâtre. — - 1. — £.« Maître de la moH est une belle œuvre, et il faut
féliciter M"* Marguerite AUotte de la Fuye de la façon originale dont
elle l'a conçue et dirigée. Le Maître de la mort^ c*est Jésus, mais Jésus
lui'-méme ne paraît pas^ ce qui vaut mieux : trop d'auteurs dramatiques
ont échoué en voulant faire parler le Christ sur la scène. Tout se passe
dans la maison du centurion dont le serviteur a été guéri, et tout le
drame consiste dans la répercussion profonde qu'y produisent les
invisibles péripéties du drame divin. Par là, M^** Allotte de la Fuye
s'est attaquée k une difficulté de premier ordre, et elle en triomphe à
peu près complètement. Disons tout de suite que le centurion a pour
fille Véronique et que la femme du centurion a pour amie la femme de
Pilate. Dy aaussi de jeunes enfants qui racontent nsuvement ce qu'ils
ont vu au dehors. De là des ressources dramatiques spéciales, qui
— 124 —
,de coocenirer l'aetioii dans l'eDMinte i» ce aaible foyer. L»
eVieDl étndgemenL ■ cUsaique ■, et les rècfia y occupest
plKOe. M&iB quel an dans ces récits I L'entrée triomphale da
■usalem, par eiemple, racontée par trois jeunes enfants qui >
ir k toar, est une Idée très persoDoeUe et très aeave. Qallus,
r gaéri, est auasi un messager tout trouvé, Claudia Proela,
de Pilate, nous révèle ce qui se passe ches le. procurateur,
re Idée neuve et spleudide, c'est avec le voile de Claudia
Véronique s'élance au dehors, au moment où le Christ passe
, et c'est sur ce voile qu'apparaît, lorsqu'elle revient, l'image
le de Jésus. Le rideau tombe sur cette scène, qui, par la
de la conception, touche au sublime, et l'on oublie volonlierg
>Dgueure lyriques et élégiaques répandues dans ce troisième
est naturel) touchant, ému, entraînant ; quelques césures
Nous signalerons, pages 49 et 83, des vers rendus fautite par
Inadvertances, et faciles é corriger. Parmi les beaux vers,
ri du serviteur revenant à lui :
Qui n'a pu va II mort ne «dt rien de Ib vie.
dent couplet de Véronique :
Oh I oiu, je hidi ta mort I je !■ biit, et mon âcae
Se râ*olU, en Boagaiot que le terre ou 1» flsmioe
IMtorefout la corpi ds ceux que je ctiérii. '
Je M roudrsi« p«e voir teun Tlsiges fl^trii,
Leura lifrei sans parole et ieatt jeux aani lumière,
Et lenn muni que j'ai mail te réduire eD pouBiiire.
Putiqu'il dompta la mort, je leui dire à Jâiui ;
« Peitei, fattes. Seigneur, que l'on ue meure plus I u
le, 11 y a dans cette pièce, une vigueur de pensée plus que
L un talent qu'on peut saluer avec espoir,
icles représentations du thë&tre d'Orange, la mode revient
les antiques. C'est pour cette Bcène que M. Lionel des Rieuz a
^icube. Laveuve de Priam, espérant sauver sa fille Polyxëne,
immoler aux mflnes d'Achille, la confie à Polytnestor, roi de
L la trahit et immole lui-même la jeune fille. Hécube crève
Polymestor et se tue. Le thème est simple et pathétique
ni des vraies tragédies antiques, et II se peut que les vers de
des Rieux, convenablement déclamée, fassent un certain
scène d'un vénérable thé&ire romain. Mais, à la lecture, on
irtûut la convention et l'archaïsme voulu de l'intellectuel
jSs personnages parlent trop < littérairement >, tanlét dans
XVII* siècle, tantôt dans un style de « reconstitution ■ qui
itlante. L'auteur n'en a. pas moins de beaux vers, tels que
(Test aux faommea mueta que le* dieui semblent sourde
r
:-y.
*j »
»-i
t
♦ »•■
■r
4i
;^'
— 1Î5 —
et cet autre :
L*Mpoir est an oiseau charmant, mais il i*6nTole
Ajoutonev comme dernière critique à cette œuvre d^ailleurs estimable,
4udle8 scènes les plus pathétiques sont regrettablement écourtèes.
3. — M. H. Mauprat nous offre deux pièces en prose qui ne sont ni
tragédies ni comédies, mais dont Tune, plutôt sérieuse, est intitulée :
Amours de Napoléon^ et dbnt Tautre, gaie dans là plupart des scènes, ^
a pour titre : Mariage de minittre. Le tout est réuni en un volume sous
le titre collectif de : PoiHons d*kier et passions d'aujourd^hui. En réalité,
selon la formule même de l'auteur, ce sont plutôt des c tableaux » espacés ;^!
q^ue des actes. Amours de Napoléon est une pièce sans intrigue, mettant
en scène, à différentes époques. Napoléon et la comtesse Walewska,
éprise du grand capitaine parce qu'elle voyait en lui le restaurateur du
royaume de Pologne. La brusquerie impérieuse du grand homme n*est
pas trop mal rendue ; la comtesse est quelconque ; Talleyrand est une
-caricature; Gambronne et les c grognards » ont leur physionomie
classique (voir le Flambeau de Y Aiglon). — Dans Mariage de minUtre,
. qui finit en mélodrame, il y a des dialogues vifs et amusants. L'auteur
• veut prouver qu'il vaut mieux se maMer Jeune que vieux^ et que,
lorsqu'on est vieux, il ne faut pas épouser une jeunesse^ Le thème est
-*}uste. Le premier tableau de cette pièce, mettant en scène le mariage
à la mairie, est lestement troussé, et vraiment comique, mais il serait
difficile à jouer, vu les exigences de la mise en scène. M. Mauprat
excelle parfois dans la réplique c rosse > et incisive, mais tout ce qui
est €" tirade » tombe dans le convenu et dans le banal.
Gabrisl'd'âzaicbuja. ''^
HISTOIRE COLOiNIALE ET COLONISATION
1. hoL Concurrence étrangère. La Philosophie de la colonisation. Les Questions
brûlantes ; exemples d'hier et d'aujourd'hui^ par Paul Théodore- Vibbrt. T. II.
Paris, Comély, 1906, gr. iii-8 de 5i0 p., 8 fr. — 2. Documentos ihéditos ô muy
- rares, para la Eistoria de Mexico^ pablicados porOanARO GarcU. T. VII. Don
Juan de Palafox y Mendo*a, Mexico, Viuda Ch. Bouret, 1906, petit in-8 de vni-
295 p. — 3. Une Organisation socialiste chrétienne. Les Jésuites au Paraguay, "À
par ÂMAifD Rastool. Paris, Bloud, 1907, in-12 de 63 p. (CoiiectioQ Ècience et Reli-
gion), 0 fr. 60. — 4. La France moderne et le Prpblème colonial, pur Christian
ScHBFiR. T. I. 1845-4830, Parïi, Alcaii, 1907, 10-8 de ix-460 p., 7 fr. — 5. The
Napoleonio exiles in America, A study in AmerHcan diplomatie History {48 tS-^
.4849), bj Jbssb s. Ruvas. Baltimore, the Johps flopkins Press, 1905, in^ de. 134- p-,
2 fr. 50. — 6. Traités de la France avec les pays de l'Afrique du nord. Algérie^
Tunisie, TripoliiaiMy Maroc, pht E. Roparo ps Gard. Paris, Pedone, 1906, in -8 de
* Ji\i-4S& pi, 18 fr. — 7. La Pénétration -saharienne {48$0'4906)y par Aoodstin
*« BBRifARD et N. Lacroix.. Paris, Imp. algérieoDfs, 1906, in-8 de X'195 p,, avec carte. —
H,.. La Pénétration fra^nçaise en Afrique, ses caractéristiques et ses résultats, par
le lieQtéoaDC db la Vbr6'n& de Tresba^i. Farid, Ghanamer, 1906, io-S de 334 p., a^ec
" eartei 7 f r. 90. — 9^. Les Annamites. Société , coutumes i religions, pvf le coloàel
' y:f^, DiauBT, Paris, Chfliamel, 19!jÇt;ia-8 de .367- p.^ avec $nr.^ 7 fr. 50. — 10. L'CEu-
r
.o1
1
il
.Il
■1
i
EpST-r-.^
** ■
m
fv
y...
C/. V
't .
^V
L'* •
.»
— 126 —
iir« de la France au Tonkin. La Conquête^ la mUe en tHileur^ par ÀLBiRTOAisiaif.
Paris, Alcan, 1906, in-lG de zziv-240 p., avec cartes, 3 fr. 50. — 11. Les Colames
française». Petite Encyclopédie coloniale ^ publiée sous la direction de M. Mazdii
Prit. Supplément . Paris, Larousse, s. d. (1906), in«S de 120 p., avec portraits et
cartes. ^ 12.. La Lutte pour le. Pacifique, Origines et résultais de la querre
russo-japonaise, par RsNé Pihor. Paris, Perrin, 1906, petit îd-S de xn-512 p., avec
cartes, 5 fr. — 13. Le Partage de VOcéanie^ par Hurai Rossisr. Paris, Vuiberi et
Nopy, 1905, in-8 de xii-370 p., avec cartes et gray., 7 fc» 50. — 14. Spanish^Ameriean
Dipiomalie Relations preceding the war of 4S98, by Horacb Edgar Flack. Balti-
more, \he Johos Hopkins Press, 1906, io-8 de 95 p., 2 fr. 50. — 15. L'Émigration
européenne au six* siècle, Angleterre^ Allemagne^ Italie^ Autriche^Bongrie,
Russie, par R. Gonharb. Paris, Colio, 1906, io-lS de t99 p., 3 fr. 50.
i. -f- G'eBt loajottfB avec la certitude d^ trouver énoncées des
opinions curieuses que nous ouvrons les ouvrages de M. Paul Vlberi;
nous y apprenons des choses dont nous ne nous doutions pas. Jamais
peut-être nous n'en avons appris autant que dans le second volume de
sa PhUoêophie de la colonUation^ et nous nous reprocherions de ne pas
en signaler . quelques-unes aux lecteurs du Folybiblion. Peut-être
pensent-ils que la diplomatie a été créée pour améliorer les relations
entre peuples, et travailler à solutionner pacifiquement les conflits
internationaux; M. Vibert les détrompera aussitôt: « Tous les peuples,
écrit-il (p. 93-94) dans une lettre ouverte au roi Ménélik, savent, hélas !
par une longue et cruelle expérience de plusieurs milliers d'années,
que la diplomatie n'a jamais servi qu*à brouiller les cartes et à envev
nimer et à créer les causes latentes de querelles et même de guerre à
travers le monde •. Voilà sans doute une opinion intéressante ; la
suivante ne l'est pas moins : c Les Indes ont été colonisées par Bacchus
venant de Grèce, et le sanscrit, tout comme le grec, descend mot à mot
de l'hébreu » (p. 87). Ce sont là déjà des idées neuves et singulières;
en voici une autre digne d'être retenue, c'est que « la presse réaction-
naire est en même temps, par l'implacable logique de la pensée, la
presse esclavagiste » (p. 66). Vous avez bien lu, et vous devez sans
doute penser qu'il vaut en effet la peine d'ouvrir la Philosophie de la
colonisation de M. Paul Vibert ; ouvrez-la surtout si vous voulez savoir
jusqu'à quel point cet auteur pousse la haine de nos vaillants mission-
naires et de la religion. Non content d'avoir osé écrire dans un journal
de Montréal que le clergé canadien est « très fanatisé » (p. 112), non
content de raconter (p. 109) que le Pape a autorisé les padres des deux
Amériques du Sud et centrale à se marier et d'appeler l'attention c sur
cet exemple si réconfortant ..., espérant qu'il sera enfin compris et imité
en Europe, danb l'intérêt de la décence publique, des bonnes mœurs et
de la sécurité des familles », M. Vibert nous apprend que < l'Église n'a
inventé le sacrement du mariage que depuis la Révolution, pour faire
pièce à la société civile », et ... c s'en moque un peu » (p. 12) ; qu'aux
Indes néerlandaises, « comme au Congo, « l'Église veut le maintien de
l'esclavage » (p. 88). Cette dernière phrase est, notez-le bien, le titre
— ni —
d'un article dont tous les exemples se rapportent à des planteurs et: à
dos administrateurs, atteun à on missionnaire; mais qu*importe à
M. Yibertf grand homme méconnu, colonial ayant tout préru, tout «u,
•l dont tout le monde s*est approprié les idées sans qu'on lui ait jamais
rendu Justice 1
2. — L'ouvrage précédent embrasse (son titre même l'indique)
l'ensemble de la colonisation dans tous les temps et surtout dans tous
les pays ; occupons-nous maintenant de livres de moins vaste envergure,
ou même de monographies. M. Genaro Garcia, dont on connaît déjà
d'intéressants travaux sur l'histoire de la colonisation espagnole au
Nouveau-Monde, a entrepris la publication d'unecoileaion de documents
inédits ou très rares relatifs à l'histoire du Mexique. Huit volumes» ayant
presque tous trait à l'histoire du Mexique au ujfi siècle, ootdéjà paru;
le tome YII, — l'avant dernier qui ait été lancé dans le public, — est
relatif à Don Juan de Palafox y Mendoza^ le célèbre archevêque de Mexico,
qui joua au xvn* siècle un rôle politique et religieux si considérable.
U cmitient une série de onze texteé, dont plusieurs étaient jusqu'à
présent demeurés inédits et ont été empruntés par M. Genaro Garcia à sa
collection particulière de manuscrits. Félicitons le diligent érudit
d'avoir constitué cet intéressant recueil, qui fournit d'utiles indicaiions
sur le gouvernement de Don Juan de Palafox y Mendoza comme vice-
roi, sur ses démêlés avec les Jésuites, sa béatification, etc., mais dont
le document le plus remarquable est, à notre avis, ce véritable plaidoyer
en faveur (}es Indiens du Mexique intitulé : De ta Naturaleta dellndio et
composé par Don Juan de Palafox y Mendoza alors qu'il était simple-
ment évéque de la Puebla de los Angeles. Rien n'est mieui; susceptible
de montrer le rôle charitable et civilisateur de rÉglise que la publica-
tion de documents si fortement déduits et si rigoureusement composés ;
ils lM>norent leurs auteurs et le clergé auquel ils appartiennent, et ils
consiiluent, à quelque point de vue qu'on se place, des textes de
première valeur. Ne serait-ce que pour la Naluralexa del Jndio (et les
autres pièces publiées par le savant éditeur ont également leur prix), le
Dan Juan de Palafox y Mendoza de M. Genaro Garcia a sa place marquée
dans la bibliothèque de tous les américanistes.
3. — C'est d'un autre pays occupé par les Espagnols et d'un autre aspect
de cette colonisation dont — on s'en souvient peut-être — M. Genaro
Garcia s'était naguère efforcé de déterminer les principaux traits (Cf.
PcHybihlum^ t. CI, p. 37-38) que M. Amand Rastoul a étudié en partie
rhistoire quand il a écrit son travail sur les Jésuites au Paraguajf, On y
trouvera, esquissée de manière précise, à l'aide des meilleurs ouvrages
publiés Jusqu'à présent sur le sujet, cette célèbre organisation socia-
liste chrétienne que les missionnaires de la Compagnie de Jésus don-
nèrent, aux xvii« et xviii* siècles, à leurs néophytes des pays de
- 128 -
m^rique du sud AUbtIft vers l«s sources du Pftr&na et du Pàrterunr,
tout au moins sur le coars moyen êl supérieur de ces grsDdA fleures.
it-6Lre l'auteur aunlt-il pu rappeler en quelques mou que lei
iltAs essayèrent, dtns une autre partie duHoureau Monde, ta Guyane
içalse, de donner à leurs disciples une org:anlftatlen se rappro-
LUt par certains o6tés de celle des ■ réductions > du Paraguay (ti'est
moins ce qui ressort de quelques fragments des Leltret édifteiUa,
lt dee voyageurs eontemporaiâs ont rectifié les exagération*, mais
, par aUleurs, précisé et confirmé différents traits) ; peut^re aussi
'ut41 pu, pour c Illustrer > eu quelque sorte ce qu'il dit de la per-
e des philosophes du xtiii* siècle au sujet des élabiisSemenls dei
iiltes au Paraguay, parler du passage de ■ Candide ■ dans les
Muctions ■■ En dépit de ces lacunes, la brochure de U. A. RiAtoul
rite de retenir l'attention ; elle est très claire et vraiment intéresBanlc
constitue une bonne introduction à uoe étude développée d'uns
loire très célèbre, mais encore beaucoup trop mal connue.
. — Quittons maintenant la colonisation espagnole pour passer à la
Duieation française ; là encore nous n'avons que des travaux de
ail à signaler, mais quelques-uns d'entré eux sont cependant des
rrages de grande envergure, et sur lesquels il convient d'fnsistet.
est en particulier le cas pour le livre dont l'ordre ehrOuologique
is amène à parler en premier lieu. En 1891, H. Léon Deschamps
ïliait une Histoire de la question coloniale en France qui était surtout,
néme presque exclusivement, une histoire de la question coloniale
iQt la Révolution; c'est au contraire de la question coloniale à'parlit
1815 que traite H. Christian Sebefer dans un ouvrage intitulé : Im
mee moderne et U PrùbUme colonial, dont le premier volume vieot
paraître. Tout au long du xix* siècle, depuis la chute-de Napoléon V,
eque sans aucun répit, notre pays a dû examiner sous ses aspects
Itiples le problème colonial et résoudre successivemeht les questions
1 variées qui, à son sujet, se posaient ; dans quelfea circons-
ces et dans quel esprit les membres du gouvernement en ont-ils
irdë l'examen; k quelles solutions se sont-Us arrêtés et pour quelles
ises : voilà ce que le savant professeur de l'École des sdenees poll-
ues a entrepris de raconter, t Je soubailerais. dëclare-t-il lui-même
[ pages vi-vii de son Avant-Propos, éclîré une histoire de notre poll-
ue coloniale, en prenant le mot > politique ■ dans le sens lé plus
ndu. Demeurant par la pensée constamment à Paris,- pdUvant coq-
Itre à peU près tes renseignements qu'on y recevait au JOiir le joui
I diverses parties du monde, mais m'en tenant strictemont à ces
ils renseignemeolfl, je voudrais démâler lafaçon dont les minisiree
ib 1er prêtèrent, et analyser' les mesures ensuite priaés' soit pour
■andir notre domaine, soit pour combiner son drg^alaatiMi. Tel est,
- 1Î9 —
Mtwt lul-mAm*, I0 bat que B'«Bt proposé U. Sehefer ; il l'a,
lod* s'HoDdâDl de IBIB 4 1830, plslnemeot «ttelat dans u>d
mmeiU publié. — Après avoir, en auioiére d'Inlrodaetlon,
Lvre de raneien régime, canctArisé la reconitrucUon napo-
L liaeé le tableau de la Pranee eoloaiale de 1B15, U. S«behr
le ODS gTMide oetteté eo quels termes se posait, au début
ide Reetauratlon, te problème coloslal (Urre I) ; Il montre
quelle manière les annateurs ont, pendant les années qui
816-im), tecompU une œuvrti très IntéressaQle et pleine
nais ■ inacbeTèe, encore que considérable > en dépit de sa
apparente (livre II). Aussi les successeurs des armateura
tn>aTèrent-Il8, dès leur arrivée aux affaires, aux prises avec
■ difficultés j le ministère Yllléle eu résolut nue partie, et
e œuvre administrative importante, dont U. Sehefer a par-
it ressortir le caractère napoléonien ; les ministères suivants
de mener à bonne fin les réformes et nprlrect U politique
1 en décidant, non seulement de conquérir Alger, mais de
vre Œ). C'est sur cette résolution considérable, qui marque
née ■ le point de départ de la colonisation proprement mo-
B s'arrête le premier volume de la France moderne et k Pro-
ial, volnme plein de véritables révélations, d'indications
de bits jusqu'à présent ignorés. Nous eussions aimé, si la
os était pas mesurée, è en fournir la preuve et à nous
ignement sur quelques-uns des principaux points sur
livre de U. Sehefer projette une vive lumière; bomoDs-
de mieux, 4 le signaler ^mme la base fondamentale de
loniate de la flestauration et aussi comme une des oeuvres
lortantes publiées depuis longtemps sur toute notre histoire
i de l'oeuvre gouvernementale, la seule dont ait voulu s'occu-
itiac Scbefer, il existe une œuvre, ou du moins des essais de
1 tentés par des dissidents ; nous eu devons la connaissance
m étrangers. — II y a quelques mois, W** Luey Kiisabsth
ntait, dans un intéressant travail publié par ruclversité de
lamentable histoire des émigrés qui, pendant la période
aire, entreprirent de fonder dans le comté de Simcoe (Haut-
1798, sous U direction du comte de Pulsaye, une colonie
)ici maintenant une étude du même genre sur les exilés
is aux Éuts-nnis. Gomme son auteur, H. Jesse S. Reevea, le
ut dans une oole préliminaire, l'histoire de ces exilés entre
I a pour aboutissement la désastreuse tentative de colonisa-
Cihamp d'Asile qui était situé au Texas, sur les bords du
er : mais ce n'est pas la récit même de cette tentative de
1907. T. CIX. 9.
- lau -
lur lequel l'auteur a porté sou effort. Ce qui lui a paru
iflsant, — et amusaot, dirioDg-nous volontiers, — c'est 1«
les doeumeats relatifs à cette histoire sur U diplonutUe
e de Napoléon I*' ; et en effet, à ce point de vue comme à
de écrite par M. Beeves à Taide de nombreux documents
ite un réel attrait : elle met en pleine lumière, en face de
npmdente de quelques cerveaux brûlés, la tenue pleine
de dignité de Joseph Bonaparte, et montre avec quel soin
lent de la Restauratloa se préoccupait des agissements des
uelle facilité il prenait l'alarme i propos de leurs menées.
>i le travail de U. Reeves mérite d'être signalé k l'atten^
)ute on ue trouvera pas dans tha Napoleonie «xile* in
«ire complète du Champ d'Asile, mais du moins eslrce
e contribution à un épUode encore mal connu, et qui
lire raconté dans tous ses détails.
)ire des relations diplomatiques et commerciales avec les
sques el des établissements français dans la partie oecl-
me centrale de l'Afrique du nord a élé dans ces dernières
jet de plusieurs ouvrages tria gros et très intéressants,
— ceux de M. Eugène PJanlet, — sont de précieux recueils
k, les autres, — ceux de MM. Pierre Uelnrich, Boutln et
excellents exposés historiques, faits t. l'aide des sources
>aB sommes loin toutefois d'être encore, ai nous voulons
ïUB-mèmes tel ou tel point de cette longue et intéressanta
lés comme il le conviendrait ; bien des textes de première
lemeurent difficilement accessibles ; d'autres n'ont pas
6b de la poussière des archives. Aussi est-ce un service
dre que le comte Henry de Castries rend aux érudits en
Soureet inédites de fhUMro du Maroc ; pour être moins
c'est aussi un réel service que H. Rouard de Card a rendu
irs en constituant un recueil des Traitée de la France avec
Afrique du nord (Algérie, Tunisie, Tripolitaine, Uaroo]
lUsqu'à notre époque. Tintât il a tiré le texte de ces
icuelts si précieux de Du Ifoni, de O.-P. de Hartens,
cq, ou dans les Livres Jaunes, tantôt il l'a directement
DU tel dépôt d'archives ; ainsi a été formée une très utile
locuments qui sont, les uns, de véritables traités de paix
ce, les autres des actes de concessions. U. Rouard de Caïd
extes suivant l'ordre géographique, et établi dans son
6 divisions, groupant dans une première partie les traités
U régence d'Alger, et dans les parties suivantes ceux
ses avec les régences de Tunis et de Tripoli et avec l'em-
. Dans chaque partie, les documents se succèdent diaprés
"î,
— Î3Î —
Tordre chronologique, et font suite à une Introduction qai résume
rhistoire des traités et en indique les principales stipulations. Quelques
annoU,tiops^ — que nous eussions souhaitées moins rares et moins
laconiques, — et un court iexique de certains termes spéciaux com-
plètent ce précieux Corpus, auquel recourront très fréquemment les
travailieurs.
7. — CTest à l'établissement des Français sur les côtes barbaresques
que se rapporte le volume de M. £. Rouard de Gard; voici maintenant
un ouvrage qui traite de nos progrès au sud de TAtlas, des confins
méridionaux de TAlgérie jusqu'aux confins septentrionaux du Soudan.
Déjàyàroccasionde TExposition universelle de 1900, MM. Augustin Ber-
nard et le commandant N . Lacroix avaient rédigé un intéressant histori-
que de la pénétration saharienne depuis 1830; ils ont repris, pour la faire
figurer dans la collection d'ouvrages publiée sous les auspices du Gou-
vernement général de TAlgérie à Toccasion de TExposition coloniale
de Marseille, leur notice antérieure, Tout remaniée» augmentée et con-
tinuée Jusqu^au début de 1906, et en ont fait un beau livre, auquel se
reporteront fréquemment tous ceux qui voudront connaître Thistoire
des progrès de notre domination dans les espaces désertiques s^éten-
dant au sud de F Algérie. On trouvera, en effet, dans la P&nétrcUion
iaharienne^ de MM. Augustin Bernard et N. Lacroix, des faits précis,
systématiquement classés et rigoureusement contrôlés, exposés avec
une parfaite clarté, de précieuses références bibliographiques infrapa-
ginales, des appréciations toujours impartiales. Tels sont les mérites
de cet ouvrage qui tient plus que ne promet son titre, et auquel ne
manque qu'une chose : un index des noms d*auteur et des noms de
lieu; cette lacune, très facile à combler lors d'un prochain tirage,
n'empêche nullement la PénélraHon saharienne d*étre un excellent
travail d'histoire géographique et coloniale:
8. — Le volume que le lieutenant de la Vergue de Tressan a consacré
à kl Pénélralion française en Afrique^ ses caractéristiques et ses résultats,
n'est pas autre chose, en réalité, qu'une étude d'ensemble sur Tœuvre
coloniale accomplie par la France au sud de l'Atlas, dans l'Afrique conti-
nentale, sur les difficultés rencontrées et les formes mêmes de la
colonisation, ou plutôt de l'occupation du sol. Tâche énorme et dont
l'auteur s'est efforcé de s'acquitter de son mieux, après avoir consulté les
principaux travaux publiés sur les détails de ce beau sujet (la première
édition du livre de MM. A. Bernard et N. Lacroix, par exemple), et après
7 avoir ajouté d'intéressants renseignements inédits (p. 68-69, 192 et
sulv., 251). Le lieutenant de la Vergne de Tressan a divisé son sujet en
quatre parties, dont la première est une vue d'ensemble sur la diplo-
matie et la pénétration française en Afrique et sur son état actuel
(ehap. n et m du livre premier), dont les trois dernières sont de véri-
— 132 —
liflB hisloriques et géographiques du S&ban
de TAIVique occidentale française et de ses
livre III), et enfin du Congo français [livre
daetion de chaque partie de son ouvrage one \
icoup de soin. Il n'a pas maliteureosement, i
assez d'atteotioa; de la des noms propres con
les tiires d'ouvrages parfois méconnaisatb
ibllograpbie difficilement utilisable, au molo
faut-il quelques exemples : Je relève Dumait
nann pour Parkmann à la page 16, Pelotoi
iir Daumas, Héguin pour Riquin, aux pages 11
. la page 328, etc. ; ici, le BulUlin de la SocUié g
est cité au lieu du Bulletin de ta SociéU géo.
férence relative a la mission Toutée est à pe
(p. 267). Et ce n'est pas de la seule bibliograpt
graphique laisse autant à désirer; dans le tex
sible de signaler bien des orthographes défectu
quelques erreurs de faits. Est-ee à dire qu'il i
rre du lieutenant de la Vei^e de Tressaa T
la Pinétraiton française an Afrique est, tout a
is, un méritoire essai de synlhâse, présenta
l'intérêt pour que nous lui souhaitions les hoi
ion.
I eu l'occasion, au cours des dernières aoni
ice différentes études de valeur sur les Ânnai
tlle, due à homme qu'un séjour de quatorze ■
:, et ses fonclioas dans le corps d'occupatl
Is à môme de bien étudier les indigènes de la c
naître. L'auteur, — un de ces soldats mode
lotre corps de troupes coloniales en compte t<
II, — se défend de présenter aux lecteurs, di
nonographie complète du peuple annamite, i
ieatifiques > et prétend n'avoir consigné dai
d'observations faites au Jour te jour, guid
ants écrits des Luro, des Dumontier, etc. >
le pas élre de son avis. Sans doute, au point i
B colonel Diguet ne pouvait pas aspirer à nou
rofondie ; mais nous ne voyons pas, au point i
rre supérieur au sien, et nous tenons ses Ann
xcellent, et destiné à faire absolument autori
I, les coutumes et les Idées religeuses de ce p
lia d'observations précises et accompagné d
rations. Nous aurions aimé à en parler longuei
r"
■ 13S -
' du moina taoteroos-Dons d'en donoer un bref aperçu. — Le tranll du
eofaMMl D^«t débute par considérer l' Annamite en tant qu'homme (et
surtout en tant qu'ladlridu), en insistant sur sa valeur morale et sur
■on déTeloppement iatelleetuel, artistique et industriel ; puis il expose
rorganisalioa de la famille annamite la suit dans ses oceupationa
fu»tidienaee, et aborde enfin l'étude de l'organisation admloietralive
et de la constitution politique de l'empire d'Aonam. A cette première
partie, qui constitue une introduction aux deux parties suivantes,
■DceèdenI des exposés très minutieux : 1* des coutumes annamites
nlatlTes k la nafasance, au mariage et k la mort ; 2* des idées religieuses
des Annamites. De tout l'ouvrage, c'est cette partie qui, k notre avis,
présente le plus d'intérêt ; le colonel Diguet lui a, avec raison, donné
un très grand développement, et y a montré de la manière la plus
heoreuse l'amalgame des quatre rollgions bouddhique, taoïste, confu-
eianlete et domestique, de superstitions et de pratiques de sorcellerie,
avant de décrire Us pagodes de Cao Bang et des environs, ce par quoi
il termine son livre. — Ce qui nous a le moins plu, dans cette excei-
l«nto et remarquable étude, c'est le plan ; puisque ■ c'est du culte des
ancêtres que découle la constitution même de la famille », puisque < ta
piété filiale est la base fondamentale de la société aonamite toute
entière >, pourquoi n'avoir pas rejeté après l'examen des idées reli-
gieuses des Annamites et de leurs coutumes les chapitres II et III de la
première partie ï C'est quelque chose d'analogue qu'avalt/alt, dans cette
admirable Citi aiaique, que le colonel Diguet aime tant à citer, notre
maître Fuslel de Coulanges. Pourquoi ne pas avoir imité rezemple.de ce
grand hialorleu? L'ouvrage du colonel Diguet j eût sans doute gagné
comme contexture, et peut-être l'auteur fût-il parvenu à nous intéresser
plus encore è ce peuple si curieux et si mécoonu qu'est, comme il le dit
très justement, le peuple annamite.
10. — Voici maintenant, sur une partie du pays ob vivent les Anna-
mites, une étude de pur détail, qui est un travail d'histoire économique
coloniale ; M. Albert Oaismaa l'a consacrée a P(Euvre de la Franc» au
Tonkin, Combien jeune est véritablement cette œuvre, chacun le sait;
conquis une première fois en 1873, puis abandonné, réoccupé dédniti-
vemeni en 1885, le Tonkin n'a vraiment commencé que vers 1891 d'être
apprécié en France & sa juste valeur; auparavant, on le < boudait * (le
mot est de Jules Ferry), et on se refusait il comprendre l'utilité d'une
possession au sol riche, à la population docile et laborieuse, limitrophe
de la Chine. S'il n'en est plus de même aujourd'hui, c'est gr&ce à
l'œuvre de propagande persuasive, — nous dirions volontiers d'apos-
tolat, — accomplie par les croyants de la première heure, c'est bien plus
encore grâce à l'ceuvre menée à bien au Tonkin même, par les pion-
niers de notre colonisation, entre 1884 et i891. Des efforts des uns et
-. 13i -
des autres est résultée la formaiion, dans la métropole, d*un courant
favorable; et le Tonldn est entré dés lors dans une nouvelle phase de
développement, qui se poursuit encore actuellement, et qui est loin
d*étre achevée. Quels sont, en 1905, — après vingt ans d*occupation,-^
les résultats acquis, od en est la mise en pâleur du sol, voilà ce que
M. Gaisman, après avoir raconté Thistoire de la conquête du Tonkin,
s'efforce d'exposer le plus complètement et le plus impartialement pos-
sible. Il était juste qu'un des colons qui ont été à la peine eût la joie
de constater les progrès réalisés et de « présenter comme en raccourci »
l'œuvre accomplie par la France au Tookin dépuis 1884. M. Gaisman a
tenté de 1^ faire avec une réelle impartialité. Sans doute, on peut lui repro"
cher çà et là une admiration, — un peu trop vive à notre gré, — pour
M. de Lanessan^ dont nous aurions mauvaise grâce à nier les qualités,
et qui a fait précéder PŒuvre de la France au Tonkin d'une longue
Préface. Mais cette admiration n'empêche nullement M. Gaisman de
rendre justice à chacun. « Depuis 1885, écrit-il, la plupart de ceux qui
ont eu un rôle à jouer dans le développement de cette colonie se sonC
efforcés d'y faire d'utile besogne. Mais chacun a vu, pour ainsi dire,
son devoir à travers son tempérament; chacun a apporté dans l'accom-
plissement de ce devoir ses qualités avec ses défauts. De là des indul-
gences parfois excessives pour soi-même, des sévérités exagérées pour
autrui. » Cest vraiment là le langage d'un historien.
il. ^ A Q^ux qui désirent savoir exactement les modifications
survenues, depuis trois ou quatre ans, dans l'étendue, l'organisation
et la mise en valeur de notre empire d'outre-mer, il convient de
signaler Tapparition récente d'un très commode et très utile répertoire.
La librairie Larousse a publié, sur les Colonies françaises^ il y a
quelques années, deux excellents volumes qui constituent vraiment,
comme l'indique le sous-titre, une « Petite Encyclopédie coloniale > ;
on y trouve en effet, à tous les points de vue, des renseignements
précis sur les différentes parties de notre empire d'outre-mer, sur leur
passé, sur leur aspect actuel, leur organisation et leur mise en
valeur en même temps qu'un aperçu d'ensemble (c'est l'objet de la
première moitié du 1. 1) sur l'évolution de notre empire colonial, depuis
le xvi« siècle jusqu'à la fin du xix«. Mais, avec les années, la géographie
progresse et précise ou rectifie les cqnnaissances sur l'aspect physique
et les ressources du sol et sur les populations qui Thabitent, la diplo-
matie signe de nouveaux traités, la législation se modifie et introduit
des changements dans l'organisation de telle ou telle de nos possessions
et dans la réglementation administrative ; de là, Timpérieuse nécessité
de remaniements «ou de suppléments. Pour obéir à cette nécessité
M. Maxime Petit, sous la direction de qui avaient été naguère publiées
les Colonies françaises, a rédigé un Supplément dans lequel, laissant de
- )35 —
» modUie&lioiu de pur deuil, il a. exposé le réaultal dea uouvellca
•tfoDB et de» pliu récentes mlssienB, la teneur des dernière! con-
ne d'ordre colool&l et les chaDgemeots les plus Importants intro-
duis l'adminlstrstioQ de nos colonies. Grâce i ce précieux
intont, Toiel U$ Colonitt françaiteê tenues k jour et susceptibles
dre aalsnl de services qu'au lendemain même de leur apparition,
- Si Jamais une guerre a été coloniale en même temps que mon-
e'est bien cette c luue pour le Pacifique ■ que fut la )f uerre russo-
lise. De cette guerre, U. René Plnoa a étudié, au moment voulu,
it dans la Revue det Deua: iiondt», les origines et les résultats ;
pris plaisir à expliquer ensuite quelle était la situation actuelle
lulBsances européennes [y compris les Américaios] dans le
Océan ; arec une lucidité égale à celle de ses articles sur la
irusBo-japonalae elle-même, il a montré quelle position la France
rticulier y possède arec son empire indo-ehinole, la Nouvelle-
mie, Tahiti, et la poussière d'Iles que sont les Tuamotou, les
1er, etc., et il a conclu que notre pays, — s'il peut et doit faire
âgure au se6>iid plan, — ne peut pas aspirer à la mattrîse du
[ue. Comme les Russes ne peuvent pas non plusy prétendre depuis
récentes défaites et la sigoature du traité de Portsmoulta, c'est
les Anglais, les Américains et les Japonais que la lutte pour le
[ue demeure circooecrite. A vrai dire, M. Pinon semble réduire
I le nombre des adversaires, et estimer que les Anglais ne sont
e taille à lutter contre les Japonais ; les Américains le sont-ils
)résent, alors qur le canal de Panama n'est pas encore fait et que
)tte du Pacifique n'existe pour ainsi dire pas ? Non sans doute ;
est-on en droit de dire qu'actueliemenl, — mais qui sait pour
m de temps ? — l'hégémonie du Pacifique, ou tout au moins du
[ue septentrional, appartient au Japon. A la suite de quels évé-
ta le Japon en est arrivé à une telle situation, M. Pinon l'a exposé
les Origines et rétultata de ta guerre ruMù-japonaite avec cette
et cette précisfon qui constituaient déjà les qualités maltresses
précédents ouvrages ; mais, non content de faire de la politique
iporaine, il s'est souvenu qu'il était historien, et a mêlé k son
lioD une foule d'aperçus sur l'histoire de la colonisation russe
'Asie septentrionale et centrale, sur l'œuvre des Espagnols aux
;>ineB, et même un chapitre entier sur le périljauoe au xtii' siècle,
'ésulte un ouvrage plein de variété, de vie et d'intérêt, qui cons-
miment, avec la Chine qui s'ouvre, un substantiel précis de
re de l'évolution politique et coloniale do l'Extréme-Orient k
le contemporaine.
~ C'est aussi de la lutte pour le Pacifique que s'est occupé
irl Russier dans le Partage de l'Oeéanie, où il a étudié en détail
çe que M. René Pîqod ayait dû ae coatanter d'effleurer daoe une partie
de son livre. Ayant voulu (aire € une étude d'économie coloniale,
é'eet-à-dire mettre en relief un grand ùdt historique : FeziMineion des
nations modernos en Océanie; et une série de faits économiques : les
résultats matériels de cette expansion coloniale », M. Russier se trouvait
à Taise pour aller au fond même des choses, et traiter avec précision un
sujet d'un puissant intérêt, mais d'une indéniable difficulté. Il s'en est
acquitté de manière très satisfaisante, et tout à son honneur; après
avoir esquissé, dans uao première partie, les conditions géographiques
de la vie humaine en Océanie, — ou, pour parler plus exactement, de
la Polynésie, ou mieux encore de la partie de TOcéanie comprise entre
la côte orientale d'Australioi, les Moluques, les Philippines et le Japon
à l'ouest, les archipels américains de Revillagigedo, Galapagos et Juan
Femandez à Test, — M. Russier a retracé avec beaucoup de soin
l'histoire du partage politique de cette région, histoire qui n'avait
encore fait, en France, l'objet d'aucun travail d'ensemble; il en a nette-
ment caractérisé les différentes périodes, depuis celle de la découverte
jusqu'à celle (qui n'est pas encore close) des compétitions internationales,
puis il a montré comment les puissances européennes : France, Angle*
terre, États-Unis, Allemagne, s'étaient attachées à mettre en valeur leur
domaine océanien et à quels résultats chacune d'entre elles était arrivée
en l'année 1904. Dans une excellente conclusion sur « r£mpire du
Pacifique », M. Russier a indiqué avec beaucoup de justesse et de
précision quel rôle prépondérant les États-Unis étaient destinés à jouer
dans le Grand Océan; s'il n'a pas prévu, en plein cœur de Tannée 1904,
que dès le début de l'année 1907, le Japon mettrait un frein aux
ambitions américaines et amènerait la grande république étoilée à se
rejeter temporairement vers l'Amérique du sud, nous nous garderons
de le lui reprocher ; il lui était en effet difficile d'être prophète, et le
Partage de POcéanie n'en est pas moins un bon livre, auquel les
travailleurs trouveront toujours profit à se reporter.
li. -— Avant d'intervenir dans l'Océan Pacifique, les États-Unis ont
voulu faire leurs (on le sait) le golfe du Mexique et la mer des Antilles
et se rendre les maîtres du canal de Panama. Gomment ils ont rempli
ce programme, M. Achille Yialiate l'a en partie raconté, il y a quelques
mois, dans ses Essais d'histoire diplomatique américaine ; un point par-
ticulièrement important de cette histoire, celui qu'avait étudié l'érudit
professeur de l'École des sciences politiques dans ses « préliminaires
de la guerre hispano-américaine » a été traité, à peu près à la même
époque, par M. Horace Edgar Fiack dans ses SpanishnAmerican Diplo^
matic ReUUion preceding the War of 4898. A l'aide de tous les documents
publiés, M. Flack a su faire un travail très intéressant, très impartial,
et dans lequel il ne craint pas de montrer que, parfois, les États-Unis
— 137 -
ont mis loos let loris do leur e6té ; il déclare que les Equignols, lor»»
qtt*ils oui signalé au gouveraemeni de Washingion les nombreuses
ezpédiiions de flibas(lers {Muriies des poris des Éiais-Unis pour Tenir
en aide aux révoliés, se soni monirés c exacts dans leurs informations
et dans leurs soupçons » (p. 18) ; il se montre lui-môme, avec juste
raison» sévère pour rinaciion du même gouYernement à l'égard de la
junte insurreetionneUe de New York (p. 27), pour sa conduite lors de
raflUre du diaine (p. 44), etc. Le travail de M. Horace Edgar Flack
produit une impression d'autant plus grande quUl est rédigé avec un
calme et une impartialité indéniables ; il en ressort avec évidence que
la guerre déclarée par les États-Unis à TEspagne, en dépit de tous les
efforts de cette puissance, fut une guerre voulue, une guerre impériale.
(Test un heureux début, dont nous avons plaisir à féliciter l'auteur ;
dés maintenant, nous tenons pour assuré que la suite de son travail ne
sera ni moins impartiale, ni moins instructive.
16. — Avec le travail de M. Horace Edgar Flack s'arrêterait notre
lapide revue des ouvrages récemment parus sur Thistoire coloniale et
la colonisation, si M. René Gonnard n'avait pas lancé dans le public, il
y a quelques semaines, une très importante étude sur PÉnUgrcUion
européenne au xa* êiècle, « Rechercher ce que les données que nous
'avons sur Témigration d'hier et d'aujourd'hui peuvent nous faire
pressentir, avec quelque certitude, des nations de demain », voilà, de
l'aveu même de Fauteur [p. 7), le but de son livre ; aussi, négligeant
les nations qui émigrent peu, et, par conséquent la France, K. Gonnard
a-t-il concentré toute son attention sur les peuples qui ont fourni, au
cours du dernier siècle, les forts contingents d'émigrants, c*eai«à-dire
TÀngleterre, rAllemagne, lltalie et les pays slaves, comprenant, avec la
Russie, une très grande partie de l'empire austro-hongrois et des Balkans .
D'une étude très minutieuse des conditions dans lesquelles se produisent
ees émigrations, l'esprit perspicace et ingénieux qu'est M. Gonnard, a
tiré des conclusions fort intéressantes et parfois inattendues, mais
cependant très admissibles ; lorsque, par exemple, il déclare douter que
l'Océanie devienne entièrement contrée de race blanche (p. 72).
M. Gronnard nous surprend d'abord, mais nous ne tardons pas, après
avoir lu sa démonstration, à nous ranger à son avis ; nous opinons de
même dans son sens quand il explique comment de deux manières bien
différentes, les uns en s'expatriant dans la Russie d'Asie, les autres en
passant aux États-Unis, les émigrés russes rendent service à leur pays
(p.287-288). Abien d'autres reprises, l'auteur de V Émigration européenne
au XIX* êiécle énonce des idées à première vue paradoxales, et
auxquelles son lecteur ne tardera pas à adhérer complètement, au si:get
de rémigration allemande, dont il pronostique une importante diminu-
tion au XX* siècle — au sujet de l'émigration italienne, dont nous
— 138 —
lOQB plaisir k faeillier, ptr notre coupable intolérance religieuse, la
prauee expansion en Tunisie (p. SttT), etc. Sans doute, on est en droit
lui reprocher çà et t& quelques fteheuees .Tariaiions de chiffres
KipalaUon irlandaise en 1841 est évaluée à 8 100 000 individus à la
9 23, note f, — 1819SO0O imeeila page24, note 1, — àSOOOOOO
emeni à la page 27) et quelques regrettables lapsus [Sébastien
Dt est donné, à la page B, comme un pionnier français); mais son
ï n'en est pas moios fait de main d'ouvrier, et n'en constitue
moins un de ces ouvrages auxquels dOTront sans cesse recourir eaux
se préoccupent du présent et de l'avenir des Européens dans le
ide. Hkww Fsoidïtadx.
HISTOIRE, ART ET SCIENCES MILITAIRES
ém martyr oublié. Le Ckeoalitr dt Thémérieourt {iSit-le7i), pu le comte
BntHOND d'Ari. P&ria, Librairie dei Sainti-Pères, 19(M, iD-8 d» 16 p., 1 h. —
Mémoires du générai Bititriaiu, itbc une lalroductioD et des aotea par la capi-
ae Caialu. Paris, Cherlei-Lavsuialla, «. d., 2 vol. io-S de lxxitu-3£8 et !■
) p., avec prirtriit et cirtet, £0 fr. — 3. Campagne <U l'empereur Napoléon en
pagne (f iOJ-flM), par le commaDdul BiLjiainr. T. IV. Paris et Naacy, Berger-
Trault, 1906, in-a de &&! p., arec 8 certes, plans «t croquis, 1£ [r. —4. NapoUon
camp de Boulogne, d'aprit dea doeumenls inédiu, fit Fwhiihd NicoLitV. Paris,
rria, 190fi, ia-6 de ii-455 p.. avec grav,,5rr. — i. Souveniri hittoriquea du capitaine
ETTLr. Irompelte'tnnjor dei Guidei de Bonaparte, Hémoirei aulheniiques recueil-^
psr DicK Ds Loni.tT et Jsai Cjtnri[.ao. Paris, Delagnve, s. d., io-iî de 247 p.,
r, 50. — 6. Élude rur lei guerret d'Espagne, par le comiDiiideat BaoIs. T. I.
rii, CbarlBB-L^vauielle, ■. d., ia-S de 44â p. et 1 vol. de croqui*. 5 Tr. — 7.
'houKltet de toldalt, per A. MiiiiRu. Paris, HacheUe, 1907, ia-lS de 316 p.,
ï. &0. — S. MiUiairea fiU d'iuteuri, par le baron oa Contikson. Péris, PloD-
urrit, 1903, in-g de ii-l<3 p., avec 14 grav., 4 fr. — 9. La Cavalerie de 17*9
I7S», par ]s commuodapt Édodaiid Oisanitm et le capitsiae Miunica Sidtat (Orya-
\alion et lactique de» troia armei, 1" fasc], Paris et Nancy, Berger-Levraglt,
M, gr. in-6 de vi-133 p. avec uoe carte, 3 fr. — 10. Documenloe para la hietoria
Itéxico. Cauea initruida contra el gênerai D. Leonardo Unrquez por graves
liloi del orden militar. Tome VIll de la colleclioD de documenta ioédila ou raris-
lea publiée par D. Ganiao Ginci*. Mèiico, Vre Bourel, 1906, in-16, de S8Sp., £ Fr. 5(L
11 . L'Artillerie daru la bataille du 4i août. Eiiat critique. Comidéralions lur
rlillerie de campagne ù. tir rapide, par le lieuleiaDt- colonel GAïnia. Koiqduiol.
ris et Nancy, Bergar-Levraoll, 1906, Jn-8 de u-5tO p,, avec 1 croquis panoramiqDet
1 plans, 12 fr. — 1£. De Gumtett au Niederwald pendant la bataille de
œichwiller, par le lieutenant Hskë Tournés. Paris. Cburles-Lavauielle, i. d., in-
e 304 p., 5 fr. — 13. Conceplo y esludio de la fiiiloria militar, por D.
tu» Garcia kwnao. Mddrid, imp. ds ArlUleria, 1906. in-16 de 404 p., avec
tee, 8 fr. — 14. Campagne lurco-ruta de ISTl'iSJS, par G. CLÉnaiit.
ia, Charles-Liïuuielle, s. d., îd-S da 712 p., 10 fr. — 15. Compta rendui
• le <• Routkii-Invalid ■• des conférences tur la guerre rueiO'japonaiie
tes à l'Académie d'élat'iâajar Nicolai. 1°' fasc. : Origine de la guerre el eet
•ult. Combalt de Tiourentchen et de Yafangeou. Paris, Cbarles-Lavauielle,
d., io-8 de 158 p., 3 fr. — 16. Nos Àlpint en compagne, par le lieutenant
iHOEs Hbtthv. Paris, Charles-Uvauzelle, s. d., ia-S de 303 p., 5 fr. — 17. L'Alerte,
Pianna Baudih, Parie, Cbapelot, 1906, in-12 de xiv-i98 p., ^ k, 50. — 18. La
de deux ans et la Leçon du conflit franco-allemand d propos du Maroc, pac
apitaiue Co.'iqahy. Paris, Charles-Larauzelie, s. d., io-S d'. 144 p., 3 fr. — 19. La
'orme des conieila de guerre, par le général Ptoon. Paris, Cliarlei-LavBuielle,
— 189 —
t. d., fD-8 dft'lM p. 3 fr. — ». Pour no» âotdats. Bitai iTéduention moraU, pu
)• upiUint RoHiu. P*rîi «t Nancy, Bgrger-LivraDit, i. d.. In-lg d* xni-187 p.,
1 ft. 1t5, — il. Lti RéqutMitioru miÙtairt* il maritimei en droit public fronçait,
p«r L. PIhault. Pkiii, Cbtrlra-LsTauzallB, i. d., iii-8 de 116 p., 1 fr. 50. — H.
Dffetue dt erilt eontrt dt Onfanltrie tirant la eartoueht altemandt, pir la
g^rml La JoiNona. Paria, Charlea-LaTauielle, a. d., In-S de 40 p., 1 Tr. — 83. Bm-
ploi d» mitrailUuaa daru l'armemanl det troupa milropolilaintt et colonial**,
pu- la commaadaDt GoÉdiir. Parii, Charles-LarauiellB, a. d., Id-8 de 68 p., 1 fr. 50.
— 81. L'Infanltri* dan* l* mouvemtnt *n avant, par le lieuleDani Cuion. Pftria,
Cbarlet-Lanuielle, a. d., In-S de 56 p., 1 II. 60. — !5. Évaluation aulomaliqu*
dti di*tanet*, par le colonel RanuBD. Paria, Charlee-Lavaiuelle, a. d., la-8 de 16 p.,
0 fr. 50. — S6. ^ Jiu-Jittu, par le Mpltaiae Haiiuiiiid. Piris, Charlei-LiTauielle,
a. d., iD-16 de U p., 1 tt. — S^. La Gymnailique che: loi, ou Dix minute* d'eatr-
eieea méthodique* cli»qut jour, par le capltaiae Hurhuid. Parla, Cbarlea-LavaDielle,
•. d-, i[h-8 earl. da 60 p., i fr. 25. — 18. SalioTia pratique* d'tquitation à tusag»
de MM. te* offieitr* d'infanttrit. Parla, Charlea-Uvautelle, ». A., ia-16 de 60 p.,
carton., 1 fr. 25. — 29. L'Art culinaire d la cueme, par GoosanT. Parla, Cliarlu-
Lanuielte, «. d., iQ-32 de IT! p., 1 fr. — 30. Régtemenl (Texervicet de Cinfanterit
allemande du W moi 190S; Lrad. da l'allemand par le capItelDe MjiDiuca Maria.
Puii, Charles-UTauielle, a. d., In-ti de EOâ p., 3 fr.
1. — Dn èflrlTala bien coddu de dob leeteura, le comte A. de Br6moa(t
d'An, doot DOUB avons sie:nalè précédemment un Imporlani travail sur
le glorieux soldai du premier Empire que fut son père, publie aujour-
d'hui nne iatéressaate monographie couBacrëe à une ûgure bien oubliée
de nos contemporains, celle du Chmxdùr de Thiméricourt. Gabriel
d'Ahos, dit le chevalier de Thémëricourt (1648-1672), fut un des plus
vaillants [tarml ces hardis chevaliers de Malte, dont les luttes contre
les corsaires tHUbaresques, au xrn< niécle, sont demeurées justement
célèbres. Fait prieonaier en 1672, à la suite d!un combat naval livré
dans d'extraordinaires conditions d'audace et d'infériorité, Thémért-
■court UA envoyé & CoostaoUnople, eu, sur son refus de se hire musul-
man, Mahomet lY lui ât trancher la tête. Il avait vingt-six ans. — Cette
intéressante et noble âgure valait la peine qu'on la remit en lumière ;
M. de Brémond d'Ars a réalisé cette restitution avec son habituel talent
d'historien et d'étudit.
"^ S. — Les Mémoirei du général Bennigsen viennent à leur heure. Nul
moment n'était plus propice pour une telle pubUcatioD que celte année
1907, où Français et Russes ont célébré a Teavi le centenaire de ta vio-
toire d'Ejiau, car Eylau offre celte particularité que les deux partis
adverses ont pu s'en attribuer la gloire et que personne ne sachant
encore qui y fut vaincu, ne sachant même s'il y eut un vaincu, il est
naturel que chaque armée prétende y être demeurée victorieuse. —
BeoDigseu est assez peu connu en France et l'éditeur français de ses
Mémoires, M. le capitaine Cazalas, a eu une heureuse idée en faisant
précéder le texte môme du général d'une biographie importante, la plus
documentée qu'il nous ait été donné de lire sur l'adversaire de Napoléon
en 1806-1807 et plus lard en 1812. Bennigsen fut sans doute un général
de second ordre, mais il demeura, à l'époque od It entra en scène, en
7-
"•5
■•\:
>»•
i-^':
rj^N
'■-1
•t.
1 .
— 140 —
Pologne, un des cheCs d'armée les meilleats que pût opposer la
Russie au vainqueur d'Austerliiz et, pour eux, la Journée d'flylau
eût été certainement u^n grand, un complet triomphe, si le généra-
lissime russe eût connu la situation désespérée de notre armée, s*il
eût montré un peu plus d'audace, s*il eût eu simplement une rision
plus nette de sa situation. Quoi qu'il en soit de la vérité de cette appré-
ciation, nous dirons que les deux volumes de Mémoires que nous donne
aujourd'hui M. Gazalas, sont l'un et l'autre d*un très grand intérêt et
d'une précieuse valeur documentaire. Hahitués à n'étudier et k ne con-
naître les guerres du premier Empire que dans des récits français, nous
n'apercevons jamais les événements qu'envisagés d'un seul côté de la
lorgnette, et il n'est pas mauvais que, de temps en temps, nous retour-
nions l'instrument, que nous considérions les faits sous le même angle
qu'ils apparaissent à nos adversaires. C'est une remarque que no^s fai-
sions naguère, lors de la publication des Mémoires de LOwenstarn, de
Langeron, etc. ; il est à propos de la répéter ici. — Le premier volume
des Souvenirs de Bennigsen nous donne les opérations de novembre
1806 à mars 1807, c'est-à-dire que nous y rencontrons, — après plusieurs
chapitres consacrés aux relations politiques, à la Russie, au moment de
l'ouverture des hostilités — la relation des combats de Golymin, de
Gzamovo, de Pultusk, l'offensive qui aboutit à l'affaire de Mohrungen,
les combats de Dirschau, Passenheim, Eylau, la retraite sur KÔnigs-
berg, Braunsbeig et la prise des cantonnements d'hiver à Bartenstein.
Le tome second nous mène jusqu'à Tilsitt, en passant par le siège de
Danzig, par les combats de Spandau, Loweitten, Deppen, Heilsberg et
Friedland. ^ Tout cela est traité au point de vue russe naturellement,
et un lecteur français y ressent à chaque instant de fortes surprises ;
mais, en admettant que l'écrivain moscovite donne de temps en temps
une entorse à la vérité, son récit n'en ouvre pas moins des perspectives
qui nous aident à comprendre plus d'un mystère jusqu'ici demeuré
inexplicable de la campagne de 1807. Certaines pages particulièrement
curieuses et inédites des Mémoires de Bennigsen sont celles où il
publie les papiers du maréchal Ney, qui fut surpris, comme on le sait,
avant Mohrungen et dont tous les bagages furent saisis à Gutstatt ;
il y a là des documents dont on ne soupçonnait pas l'existence et qui
donnent à la publication du capitaine Gazalas une valeur toute
particulière. Très intéressantes également les annexes insérées à la fin
du second volume et dans lesquelles Fe laborieux éditeur nous fait
connaître quantité de figures militaires de l'entourage du généralissime
russe, figures à peu près complètement inconnues en France. Nous ne
parlons pas de personnalités comme celles de Bagration, Barklay de
Tolly, Lestocq, Knesebeck, mais d'autres : telles celles d'Ermoloff,
Michelson, Olsouvieff, etc., souvent citées dans nos histoires et sur
- 141 —
lesquelles hous n*aTions généralement aucun renseignement. Or, on
aime à connaître les gens que l'on fréquente, ne (ût-ce que dans des
livres, et sous^ ce rapport M. Gazalas rend à ses lecteurs un serrice dont
Us lui sauront gré. Signalons aussi diverses tables, c'est-à-dire dies
instruments de recherche qui ne sont jamais trop nombreux dans des
ouvrages de lecture et d*étude : une table des matières, une table des
annexes, une table des documents insérés dans le texte, enOû un index
alphabétique de noms de personne et de lieu. — Disons encore que de
très belles cartes d'ensemble et d'autres, de détail, permettent de suivre
facilement et dans toutes leurs péripéties les opérations militaires, et
qu'en tète du premier volume a été placée une très artistique phototypie
de Bennigsen, d'après le portrait peint par G. Dawe, qui se trouve dans
les galeries du Palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg. En somme, parmi
les nombreux Mémoires militaires qui ont été publiés sur le premier
Empire depuis une vingtaine d'années. Mémoires dont la liste s'accrott
tous les jours, un petit nombre présente l'intérêt de ceux-ci. Us
doivent être lus cependant avec une certaine réserve, l'aèteur modifiant
à son profit certains événements, de la même façon d'ailleurs que nos
mémorialistes les amputent en sens inverse. Ces restrictions faites, il
n'y a que du bien k dire de cette excellente publication.
3. — M. le commandant Balagny continue la série des études qu'il
a entreprises sur les opérations militaires conduites en Espagne, en
1806, par Napoléon en personne; et le tome quatrième, paru tout
récemment, nous donne les marches et mouvements des armées fran-
çaises du 25 décembre 1808 au 15 janvier 1809, c'est-à-dire, ceux qui
Suivirent lé fameux passage du Guadarrama, la poursuite de l'armée
anglaise, les combats de Benavente et de Lugo, enfin la bataille de la
Gorogne, dans laquelle fut tué, ou, plus vraisemblablement, se fit tuer,
le général en chef anglais, Sir John Moore. — On sait qu'à cette date,
l'Empereur, à la suite de nouvelles alarmantes reçues de Vienne et de
Paris, avait dû déjà abandonner l'armée pour rentrer en France, et il
est vraisemblable qu'au cas où Napoléon eût conservé en personne la
direction suprême des troupes, l'Angleterre, au lieu d'une demi-
défaite, eût essuyé un complet et écrasant désastre. Mais, entre deux
dangers, il fallait bien faire face au pire et, évidemment, la nouvelle
coalition qui se formait contre nous au centre de l'Europe avait pour
l'Empire, ùûe toute autre valeur que la destruction des troupes de la
Romana, ou mêniiB de Sir J. Môore. L'Empereur court donc au plus
pressé et, au fond, per&onne ne peut l'en blâmer. — Le nouveau
volume de M. Balagny, écrit, comme les précédents, sur des docu-
ments français et espagnols la plupart inédits ou peu connus, corroboré
de bonnes cartes et de croquis pris par l'auteur sur le terrain, a tout
Tiotérêt de ses devanciers. Publication de haute valeur pour l'histoire
militaire du premier Empire.
ï-^i
î:\ . ■
^'^
I»' t ■
1*»
. r ■
— 142 —
4. — Le Napoléon au camp de Boulogne de M. Fernand Nicolajr est
un livre d*un autre genre que le précédent et qui s'adresse à un public
plus nombreux. Le côté militaire y cMe le paâ au caractère anecdo-
tique et c'est même peut-être un peu par Tanecdote qu'il pèche, l'éeri*
yain abandonnant un peu trop souvent son sujet, pour ouvrir des
parenthèses n*ayamt avec « Napoléon au camp de Boulogne » que des.
rapports parfois problématiques. Quoi qu'il en soit de cette légère cri-
tique, le travail de M. Nicolay a cet avantage d'être écrit par quelqu'un
qui possède bien son si:get, par un < Boulonnais » qui a eu le loisir de
méditer, d*écrire son livre sur place, de le documenter sans sortir pour
ainsi dire de chez lui, et c'est là un mérite considérable.
6. — Intéressants également sont les Souvenirs ki$torique$ du capitaine.
KreUly, trompette major des Guides de Bonaparte^ Mémoires c authen-
tiques » ou tout au moins déclarés tels par les éditeurs actuels,
MH. Dick de Lonlay et Jean Garvalho. Que ces derniers écrivains aient
transcrit fidèlement et nous présentent, sans y ajouter un mot, le manus-
crit du capitaine Erettly» nous n'en doutons pas ; mais que ce dernier
ait rédigé ces Souvenirs avec une haute Cantaisie, c'est ce qui ne nous
semble pas douteux non plus. Il nous paraîtrait donc dangereux de
faire fond sur ce nouvel ouvrage pour rectifier l'histoire militaire du
premier Empire ; mais \e brave Erettly n'avait sans doute pas de visées
aussi ambitieuses, et ses anecdotes, telles qu'elles sont, demeurent
amusantes et pittoresques.
6. — UÉlude sur la guerre d^Espagne^ de M. le commandant Bagès,
n'est pas, comme le précédent travail du commandant Balagoy, un
épisode particulier de cette lutte néfaste qui fut si fatale au prestige et
à l'existence même de l'Empire ; c'est l'ensemble des opérations dont la
péninsule ibérique fut le théâtre, de 1807 à 1814, qu'entreprend de nous
dire l'écrivain. Le premier volume, que nous avons sous les yeux, va
de l'invasion du Portugal, dirigée par Junot en 1807, à la bataille de
Taiavéyra (juillet 1809), et bien que ce soit là plutôt un àommaire
qu'un récit détaillé des opérations, l'ouvrage se lit avec intérêt. De bons
croquis, formant un petit volume k part, permettent d'ailleurs de suivre
les explications du texte avec la plus grande aisance.
7. — Silhouettes de soldats est le titre d'une série d'articles que M. A*
Mézières, de l'Académie française, a publiés dans un grand journal du
soir et qu'il vient de réunir en volume. Il n'y aucun lien entre ces pages,
qui procèdent de sujets différents, l'auteur nous parlant successivement
du maréchal de Luxembourg^ de M. Pierre de Ségur, du Catinat^ de
M. de Broglie, du Général Dupont, du regretté colonel Titeux, du gêné-
rai de LÔwenstern et du sergent Bourgogne, du général Fabvi^r et du
maréchal Ganrobert, etc. L'écrivain va d'ailleurs lui-même au devant .
d'une objection qui ne pouvait manquer de se préseDi^çr à l'esprit du
- 143 —
lecteur, et il nous avertit, dans un court Avant-propos, de ne chercher
1 dans ce livre^ d'autre lien que le goût très ancien chez Fauteur, des
yertus militaires ». De ce que les chapitres du nouveau livre de M. A.
Héâères n*ont entre eux d'autres points de contact que ceux de Tarbi-
traire, il ne s'en suit pas que, pris un à un, il niaient chacun leur
intérêt, ei cet intérôt est celui qui s'attache aux œuvres de l'esprit fin
et délicat, du causeur charmant qu'est et demeure l'éminent académi*
cien. Donc, pour les gens sérieux qui n'ont point le temps de lire les
Tingt et quelques gros volumes qu'analyse M. llézières dans les dix-
sept chapitres de Silhouettes de sokkOe, ce sera un précieux guide que
ce petit in-12, et ils trouveront là la moelle, la c quinte essence » (en
deux mots, comme écrivait Montaigne) de travaux qu'ils ne pourront
connaître et s'assimiler par le menu. Nos amis ne seront pas
toujours d'accord sur la façon dont M. Mézières a Jugé certains des
personnages qu'il nous présente, et en dépit des attraits d'un style qui
pourrait nous faire hésiter à la résistance, nous dirons par exemple
que les jugements de l'écrivain sur le général Dupont ne nous parais-
sent pas de ceux que ratifiera la postérité. Nos lecteurs connaissent —
nous en avons parlé ici-môme ~ les deux ouvrages hors de pair qu'ont
publiés récemment sur ce grand soldat méconnu et si injustement
ealomnié, MM. les colonels Clerc et Titeux. L'un et l'autre, deux
courageux défenseu^rs du droit, ont démontré que le glorieux soldai
de Hasslach et précédemment de Pozzolo fut une des victimes les
plus innocentes du despotisme impérial ; ils ont fait voir en toute
limpidité que Dupont, en Andalousie, ne pouvait agir autrement
qu'il n'a fait, et qu'au point de vue militaire la convention de Baylen
était parfaitement honorable. Cependant, M. Mézières prend encore
parti pour le coupable contre Tinnocent, et, cédant à la légende, il
semble nous dire qu'en agissant conune il le fit. Napoléon obéissait à
des motifd imprescriptibles de politique, comme s'il y avait en morale
ou en politique des motifs d'être injuste, d'être inique, d*être criminel. Et
celte ûiçon de pallier les fautes impériales amène l'éminent écrivain à
d*aulreB propositions contestables. Le colonel Titeux a prouvé que, de
tout temps. Napoléon avait fait montre envers Dupont d'une partialité
notoire, et qu'il avait donné une première preuve de ce mauvais vou-
loir en n'accordant point au vaincu de Pozzolo le bâton de maréchal,
lors de la promotion de 1804. « Nous serions malvenu, écrit à ce sujet
H. Mézières, A contester au bout d'un siècle, les choix faits par le
maître, à en contester le mérite et à vouloir juger mieux que lui de
la valeur respective de ses généraux ». Cependant, personne n'ignore
aujourd'hui que précisément dans ces choix de 1804, Napoléon fit preuve
d'une partialité extrême, accordant la dignité de maréchal à certains
généraux qui étaient à peine connus de l'armée, comme Davout (voir
- 144 -
Ségur), la refusant à d'autres' dont la répatation était alors uliiTarsdlQ
aussi bièki en franco qa*en Barope, tel Leeourbe par example, dont le
seul défaut était d*étre «usei mauvais courtisan qtie .Dupont. — Bt un
témoin oculaire nous raconte à cet éfl^ard -^ c'est Ségor, si nous ne nous
trompons, ou Tliiébault peut-être, ^ que dès 1804 on murmurait sur
le passage de certains nouveaux promus : t Pourquoi est*4l maréchal t »
comme on disait de quelques autres : < Pourquoi ne TesUil past i
Dans un autre article, celui qu'il a consacré aux Mémoires du sergent
Bourgogne, M. Mézières émet encore une proposition qu'il convient de
relever, à savoir que « quelles que fussent les fautes de l'Bmpereur...
aucun sentiment de révolte n^entrait dans Tâme de ses soldats. » C'est
là une allégation qu'on pouvait encore formuler il y a une vingtaine
d'années ; mais la mise au jour des nombreux Mémoires de soldats
publiés depuis un quart de siècle a montré que cette façon d*appré-
Oier la mentalité des soldats du premier Bmpire était tout à fait erronée.
Qonneville nous racontant les propos tenus par les soldats de la divi-
sion Lapisse, au passage du Guadarrama, le soldat Glossener dana les
Souvenirs cTun ioldai du premier Empire, le colonel NoSl dana ses
Mémoirep, Pion des Loches dans Mes Campagnes, et beaucoup d'autres
ont mis la vérité au point à cet égard ; il n'est plus permis de la
déformer au profit de la légende. Quoi qu'il en soit de ces quelques cri-
tiques, elles n'enlèvent que peu de chose aux mérites de SUhoueUss de
soldats, qui demeure et demeurera un livre intéressant à lire.
8. — M. le baron de Gontenson est un érudit qu'attirent les curiosités
de l'histoire, et son travail : MUUairesfUs d'acteurs esi^ en ce sens, une
contribution utile à l'histoire de la Révolution et de PBmpire. On
savait que, sous la Révolution, un certain nombre d'anciens acteurs
avaient joué un rôle politique comme conventionnels, mais l'on igno-
rait que tant d'officiers de mérite tinssent de si près aux planches. On
ne savait guère, par exemple, que le colonel de Brancas, tué à Essling, Ait
fils de Sophie Arnoult ; que le général Dumouriez eût pour grand'père
un laquais de Molière ; que l'amiral Bénard-Fleury f&t fils de l'acteur
du même nom, etc., etc. Évidemment ces révélations n'ont pas, au
point de vue historique, une importance capitale, mais, au point de vue
sociologique, elles ne manquent pas d'intérêt. L'ouvrage, qui a certai-
nement nécessité des recherches parfois minutieuses, se lit sans effort ;
il est illustré de jolies gravures, reproductions de planches générale-
ment oubliées qui ajoutent à son mérite littéraire un cachet artistique.
9. — La Cavalerie de 4740 à 478B^ du commandant Desbriére et du
capitaine Sautai, est, comme on pense, un ouvrage d'un tout autre
genre que le précédent. Jusqu'ici il n'existait guère sur la cavalerie
française d'autre livre que le travail déjà ancien du général Suzane ;
encore l'auteur s'était-il borné à faire un historique des corps, étudiés
r
- 145 -
ehaean en particulier, et il ne nous parlait qu'accidentellement de
réquipement, de rarmement, de la tactique. L'étude enirepris^ par
MM. Dedbrièra et Sautai est le contraire de ToeuTre de Susane, c*eàt*à-
dire que lee noUTeaux hletoriisna, laissant de côté rUitoire même des
eorpa' de troupes, entreprennent de nous donner Tensemble des orga*
nisations par leifquelles passèrent, surtout au point de vue organique
et tactique, nos troupes de cavalerie à la fin du xmv siècle, Jusqu'au
début de la Révolution. — L*ouTrage, dont la première livraison seule
a- para, promet d'être fort intéressant : nous signalerons, au fur et à
mesure de leur apparition, les fascicules futurs.
10. — Il nous arrive du Mexique un intéressant volume intitulé:
Causa mandada format a Z>. Leonardo Marques par desoMUênda é
imubordinaeion como gênerai en jefe del primera Guerpo dêl efércUo de
operaeionei, soit : c Instruction ouverte, d'ordre supérieur, ^ïontre le
général en clief du 1^ corps de l'armée d'opérations, D. Leonardo Mar-
quez, pour désobéissance et insubordination. » ^ Ce mémoire, imprimé
dans la collection qu'a entrepris de publier notre savant confrère, D.
Genaro Garcia, était inédit et ir a trait à un épisode curieux de la
guerre civile qui bouleversa le Mexique un peu avant notre intervention
sous le second Empire. Il s'adressse surtout aux érudits — et ils sont
nombreux en France et en Europe — qui s'intéressent à l'histoire de
rimérique, spécialement à celle des anciennes colonies espagnoles.
Signalons l'excellente et élégante impression de ce volume, qui nous
donne une heureuse idée des progrès typographiques qu'ont su réaliser
les imprimeurs mexicains.
11. — M. Gabriel Rouquerol, lieutenant-colonel d'artillerie, n'est pas
un inconnu pour les lecteurs du Polybiblion. Nous avons eu, à diverses
reprises, à nous occuper des travaux publiés par cet ofiQcier qui jouit,
dans son arme, d'une notoriété bien établie, tout au moins comme écri-
vain militaire. Le nouveau travail de M. Rouquerol, £* Artillerie dans la
bataille du 48 août, n'est pas inférieur à ses aines et demeure, dans sa
spécialité, une contribution de valeur à l'histoire de la guerre de 1870.
L'écrivain étudie ici non seulement le rèle de l'artillerie dans la bataille
du 18 août, les positions qu'occupèrent successivement les batteries de
l'attaque et celles de la défense, mais il nous dit aussi celles qu'elles
auraient dû ou pu quelquefois prendre ; enfin il étudie encore la façon
dont l'artillerie actuelle utiliserait aujourd'hui le terrain de 1870, en
tenant ^compte de la modification du matériel et des nouvelles pièces en
usage dans les deux armées.
12. — Le livre de M. Rouquerol est l'œuvre d'un artilleur, celui de
M. le lieutenant Tournés est celle d'un fantassin, d'un officier d'infan-
terie étudiant, au point de vue spécial de son arme, le champ de
bataillid de Reichshoffen el examinant de quelle façon on pourrait utili-
FÉVRiEH 1907. T. CIX. — 10.
— 146 —
B6r aujourd'hui le champ de bataille du 6 août. Ce travail porte pour
titre : De GumUU au Niedenoald pendant (a balailU de FrϐchwUier^
montrant bien Uidée de récrivain de présenter moins une étude d^eo-
semble que celle d'un épisode, mais d'un épisode creusé, fouillé à
fond, de façon que les faits y apparaissent dans les minuties de la
réalité et offrent nettement aux yeux les moins clairvoyants les
ensei^ements quUls comportent. Il y a certainement dans cette façon
de procéder une méthode pratique dont les moins avisés comprennent
Tavantage : il y a plus de vingt-cinq ans que nous entendions Témi-
nent et regretté général Philebert le conseiller aux jeunes officiers
comme le meilleur moyen d'étudier et de s'assimiler les campagnes.
M. Tournés est parfaitement venu à bout de la (àche, difficile en somme,
qu'il s'était proposé de remplir.
43. — C'est encore de la guerre de 1870 que nous parle le lieutenant»
colonel espagnol D. Carlos Garcia Alonso, dans son volume : Coneepto y
eeludio de, la historia milUar^ ensemble des conférences faites Thiver
dernier par cet officier, à TÉcole des hautes études militaires et au
Cercle militaire de Madrid. Ces conférences sont intéressantes ; toute-
fois, le travail eût pu l'être davantage si Tauteur» au lieu de 8*en
rapporter à des travaux aussi anciens que le Rustow et le Lecomte,
vieux de plus de trente ans, s'était servi des ouvrages récents des
colonels Rousset et Palat (Pierre Lehautcourt) et des nombreux travaux
tout dernièrement publiésen Allemagne sur la matière, notanunent ceux
de Karl Bleibtreu. En dépit de cette critique, l'ouvrage est bien conçu,
présenté avec talent, suivant un plan judicieux : on nous écrivait
naguère de Madrid que ces conférences avaient été écoutées avec un
vif intérêt et que l'auteur avait su, dès la première, conquérir son
auditoire ; nous ne doutons point de ce résultat après avoir pris con-
naissance du petit livre que nous signalons.
14. •— Il paraîtra à certains qu'un livre sur la Campagne turco-tuue
de 4 977 '4 SI 8 n'est pas tout à fait une œuvre d'actualité. Pour les gens
sérieux qui savent qu'un certain recul est nécessaire pour aborder le
récit de l'histoire, en particulier pour entreprendre les relations des
opérations militaires, on estimera, au contraire, que livre de M. G.
Clément vient à son heure, et que trente ans sont à peine suffisants
pour que l'écrivain puisse nous parler de son sujet avec Timpartialité et
la documentation désirables. Le lecteur qui se donnera la peine de
confironter la nouvelle relation avec celles qui parurent au moment
même de la guerre de 1877-78, notamment dans l'anùenne Rmnjbe fnûi»
taire de l'étranger^ se rendra compte de l'immense différence qui sépare
l'histoire écrite au jour le jour de l'histoire vraie. L'ouvrage, illustré d'un
nombre considérable de croquis empruntés la plupart à des publications
étrangères peu connues en France, se lit d'un bout à l'autre, non Héule*
- «7 -
profit, mais arec na TériUbl« intirtl. Nous ^outerona un
ne nous parait pas aana lmporUDC«, c'est que' cette l«ctu»
•rtaioss réHexlonfl, bit entrevoir certaina pblnts de vue qui.
: comprendre l'issue de la récente campagne russo-japonaise. '
)rdre d'idées, l'ouvrage de M . Clément devient presque un
Elualîté.
Et c'est précisément en Usant les Complet rsndtu par le
nvatid » dM eonféreneet sur la guerre rutio-japonnise faites à
VAeadimU tCétat-major Nicolaa, que cette réflexion nous venait tout
natureilemeot à la pensée. Les foutes commises en 1877-78 par l'armée
russe furent un peu celles que nous comptlmes oous-mèmes en
ISBO.'Les Russes battirent les Turcs, en 1877-78, comme nous bat-
tîmes lea Autricbiens en 18S9, pour celle raison qu'au pays des
aveugles les borgnes sont rois : mais, en réalité, dés que taos alliés se
imnvèrent en face d'un ennemi bien oi^anlsé, ils succombèrent, et
c'est là uoe prévision que pouvait faire envisager, il y a trente ans déjk,
la campagne des Balkans. Les Confirmées dont nous parions nous
donnent l'origine de la guerre et conduisent les opérations jusqu'aux
combats de Tiourentcben et de Vafongoou. Divers croquis per*
mettent de suivre faciiement les nombreux mouvemeuts exécutés par
les armées en présence.
16. — Le livre de H. Qeoi^ee Henry, lieutenant aux baUeries alpines :
Noe Alpins en campagne, ne nous montre pas — comme on pourrait le
croire d'après le litre — la vie qu'auraient à mener nos alpins en temps
de guerre, mais celle qu'ils mènent en temps de paix, lorsqu'ils vont,
en été, passer la saison esllvait) dans la montagne. Ce déplacement
n'est, évidemment, qu'une ■ campagne > très anodine, relativement k
celle qiie nos bataillons seraient appelés, pourraient être appelés à faire
au cas d'une invasion de nos montagnes ; toutefois, cette restriction
faite — et elle ne porte guère que sur des mots — il convient de dire
que le travail de H. Henry est agréable à parcourir. Non pas que les
occupations de nos' alpins en montagne aient rien de passionnant ou
d'absolument émouvant, mais Fintérét qui s'attacbe i la c ebose vue ■
est toujours tel, que la relation de U. Henry tire de ce mérite une
valeur appréciable. L'ouvrage est écrit sans prétention ; cependant, U
ne manque ni de couleur ni de pittoresque : disons, en terminant, que
iO pholograpbles. Semées çà et là rians le texte ou placées bora texte,
ajoutent an mérite artistique sensible à cette publication.
17. — H. Pierre Baudin s'Mt fait depuis quelque temps une spécia-
lité des questions militaires ; elles paraissent l'Intéresser à un baut
point, et i voir la chaleur avec laquelle il défend lep solutions qu'il
préconise, on devine ebez l'ex-ministreune conviction profonde. L'Alerte
k laquelle l'écrivain fait allusioa dans son nouveau volume, est celle de
1
- 148 -
1905, celle qui troubla d'une façoa si soudaine, si inattendue, la 8omno<-
lence pacifique de l'Eurppe, au moment où. éclata chez Tempereur
d'Allemagne une de ces hallucinations dangereuses qu*on voit
apparaître chez lui à intervalles intermittents, mais malheureusement
trop fréquents. M. Baudin constate à cet égard que la France, après
s'être émue» plutôt avec exagération, du danger de guerre qui nous
menaça à cette époque, et retombée bien vite dans son apathie, est
revenue < aux bergeries et aux bons temps du pacifisme^ • Et déplorant
cette confiance, ou celte insouciance, il essaie de dire ce qu*est actuel-
lement notre défense nationale, les défauts qu'elle présente, les renforts*
qu'elle réclame, la façon dont on pourrait mettre nos forces combattantes
au niveau des nécessités les pl^s uj^entes, la manière dont nous
devrions extirper de Tarmée les procédés routiniers qui T^combreni,
qui Tencrassent au point de compromettre de la façon la plus dangereuse
son bon fonctionnement. Tout ce livre est écrit avec vigueur, clarté,
b^ucoup de bon sens et d^eœpérience : nous disons à dessein expérience,
car M. Baudin, qui n'est pas un professionnel, montre d*une façon
évidente qu'il en a consulté beaucoup et qu'il ejBt fortement documenté
sur la matière. Certains chapitres sont à lire et à relire, notao&tient
ceux qui sont intitulés : « (Gaspillage d'honmies > — ; « les Fausses
Manœuvres » — ; « les Grandes Marionnettes > ^ ; « Pulsations » — ;
etc., etc. Dans le chapitre : c Où sont les hommes? que font lès chef»? »
M. Baudin signale avec autant de force que de justesse l*abus des
employés^ qui enlève, en temps de paix, ^nquanU pour cent des
hommes, pour les occuper à des fonctions tout autres que celles pour
lesquelles ils sont au régiment. L'éminent écrivain constate que pour
changer un tel état de choses, il faudrait une t poigne exceptionnelle »
et déplore que jusqu'ici on n'en n'ait point rencontré qui fût capable de
couper court à Tabus signalé. Tous les militaires, tous ceux qui con-
naissent les dessous des choses, diront, affirmeront que M. Baudin a rai-
son. En somme, livre d'un intérêt profond, qu'il conviendrait de vul*
gariser et de répandre le plus possible.
iSi — Le travail de M. le capitaine Gondamy : La Loi de deux ans et la
Leçon du conflit franco^ allemand à propos du Maroc peut être rapproché^
par plus d'un cé^é, du travail de M. Pierre Baudin. M. Gondamy étudie
la loi de deux ans au point de vue de son influence sur la solidité
des forces combattantes de notre pays, et l'écrivain ne croit pas
que cette loi nous donne l'armée dent nous avons besoin. Il démontre
tout d'abord, au milieu de quels dangers évolue notre patrie,, menacée
d'une déclaration de guerre toujours possible de la part de l'Allemagne,
d'une guerre que l'Allemagne semble vouloir : il réclame, pour faire
face à ce danger imminent, l'organisatioa d'une armée véritablement
nationale, . j .* . ^ '
— 149 •
19. — La Réforme des conêelU de guerre^ de M. le général Pédoya,
aborde un autre sujet, un a»ire courant d'idées, un courant tout d*ac*
tualité, comme on sait, puisque la Chambre eéi saisie d'un projet dt,
gouyeniement sui^imant les eonseiis de guerre. Nos iégislateurè
feront bien, dans la discuseion prochaine, de s'inspirer de plusieurs
des propositions de M. Pédoya, bien que quelques-unes, à vrai dire,
soient deé plus discutables. Quoi qu'il en s<^t en pareille matière, en un
sujet aussi complexe, il convient d'écouter tous les sons de cloche,
encore que quelques-unes sonnent à faux.
2D. — Le petit traité de morale écrit par le M. capitaine Romain et
publié chez Berger-Levrault sous le titre : Pour noê soldaUtf est un bon
livre, qui rendra certainement service dans nos corps de troupes pour les
eonférences morales à faire aux soldats. A vrai dice, Técrivain émet bien
de ci et de là quelques allégations hasardées, comme celle, par exemple,
dans laquelle il affirme qu'au lendemain de la guerre de 1870, nos
officiers c commandaient raide, sec, plus raide, et plus sec eertcUnement^
que dans les armées du deuxième Empire », on peut se demander où
le capitaine Romain a pu aller chercher un renseignement aussi risqué;
— mais, cette phrase malencontreuse, n'est, à la vérité, qu'une boutade
sans importance : nous l'extrayons de TAvant-propos et elle n'entache
en rien la valeur du livre proprement dit. Celui-ci comprend une série
de quatorze chapitres ou entreliens dans lesquels l'écrivain passe
successivement en revue les qualités fondamentales du soldat :
rhonnèteté, le patriotisme, le courage, la discipline, la probité, la
tenue, l'hygiène, la tempérance, etc. Il les étudie et les explique à la
f(Âs avec simplicité, avec clarté, avec couleur^ et ces gloses pourront
être lues utilement dans les chambrées. Sans doute il se trouve encore
là quelques phrases que nous voudrions ne pas y voir, comme celles
qui ont irait aux volontaires de la Révolution dont la légende est
pourtant bien usée, bien démodée aujourd'hui (Voir Camille Çousset,
Belhomme, etc., etc.). Mais, en dépit de ces lacunes ou de ces erreurs,
nous n'hésitons pas à recommander le livre du capitaine Romain
comme l'un de ceux qu'on peut lire avec fruit.
21. ~ L'étude de M. Pérault, juge suppléant au tribunal civil de la
Seine et sous-intendant du cadre auxiliaire : Les Réquisitions militaires
et maritimes en droit public français^ n'a pas besoin d'autre présentation
que son titre même. Cest un sujet très particulier qui, par sa spécialité
même, demandait à être traité à la fois par un juriste et par un
militaire. M. Pérault s'est acquitté très honorablement de sa double
tâche, et son petit livre rendra des services non seulement aux
officiers, mais à quantité d^autres personnes ou agents civils, tels que
maires, adjoints, même simples conseillers municipaux. Après une
bonne Introduction contenant des notions générales et historiques, l'au-
— 150 —
leur aborde 8on sujet par Tétude des circonstances dans lesquelles, le
jdroit de réquisition est ouvert : ii nous dit ensuite les autorités qui peuvent
requérir, ce qu'on peut requérir, la façon dent les réquisitions sont
exécutées. Un chapitre spécial est consacré aux indemnités, un autre
aux mesures préparatoires d'organisation, telles que le recensement
des cUevaux, voitures, pigeons-voyageurs, celui des logements, etc., la
Commission militaire de chemins de fer, la Commission de iravitailie-
ment, etc., etc.
22. — M. le général Le Joindre s*est acquis une certaine notoriété
dans la solution des problèmes balistiques : aussi une brochure- de cet
écrivain sur le tir de rinfanterie allemande ne pouvait^Ue manquer
4*attirer Tattention du public militaire, tant français qu'étrange. C^est
ce qui a eu lieu par le nouveau travail de M. Le Joindre : La Défense des
crèles^ qui vise surtout la façon de s'abriter contre l'infanterie allemande
tirant sa nouvelle balle à tige aigu6, la balle S (de Spitze, pointe). Le
sujet, bien que spécial, ne touche pas seulement les militaires; il y a,
dans les propositions de l'écrivain, toute une série de calculs qui, par
leur essence même, sont du domaine de toute personne s'intéressant aux
problèmes scientifiques.
23. - On peut faire la même remarque à propos de la brochure
consacrée par le commandant Guérin à VEmpUA des mitrailleuses dans
rarmement des troupes métropolitaines et coloniales! Sans doute, ces
pages s'adressent surtout aux militaires ; mais il y a, de nos jours,
quantité d'autres personnes n'ayant avec l'armée que des liens fort éloi-
gnés et qui s'occupent cependant, avec passion, de.ce qui touche à cette
armée, comme nous le constations un peu plus haut, à propos deM. Pierre
Baudin. £t l'on peut dire que ce petit livre vient à point, à l'heure où 11
est question de renforcer les effectifs de notre artillerie et le nombre
de nos batteries. Les mitrailleuses, comme l'on sait, ont eu, il y a trente
et quelques années, leur heure d'engouement et de célébrité. Elles
devaient faire « merveille », tout comme le chassepot, leur contempo-
rain; mais, les mécomptes auxquels elles donnèrent lieu en 1870,
les ont fait souffrir, depuis cette époque, d'un dédain immérité. C'est
tout au moins l'avis du commandant Guérin. — Le sujet parait traité
avec compétence ; il l'est avec une certaine ampleur.
24. — L'Infanterie dans le mouvement en avant, de M. le lieutenant
CaroD, est une étude des principes posés par le règlement du
3 décembre 1904, comparés avec les enseignements de la récente
guerre russo-japonaise. Nous disions, plus haut, à propos du livre
consacré par M. G. Clément à la guerre des Balkans (1877-1878)
que l'histoire <lemandalt un certain recul pour pouvoir être étudiée
avec fruit ; aussi paraitra-t-il un peu prématuré, non pas de vouloir
tirer de la guerre russo-japonaise les enseignements qu'elle comporte,
— 181 —
rauloir baser un ralsonaemeDl sérieux sur des reaselgaemeats
t plupart des jauroaux, et sujets à contrsdicUoD, à coutestatlon.
de celte remuque, 11 convient de dire qut U. Caron tire de
[ues déductions de ce que les officiers russes oat aperçu ou cm
ir sur les champs de b&lallle de Uandcbourte.
L'éT«luallOD exat^te des distances est aujourd'hui plus que
condition indispoDeable pour obtenir les résultais décisifs
une inbnterle bleu exercée peut et doit préteadre. Halheu-
it, cette éTiluatioD demeure toujours uu problème très diffi-
ludre, et aucun des télémètres et autres iDstruments utilisés
pour arriver au but cherché, n'est arrivé à résoudre pra-
it la question. U. le colonel Reoard en propose un — une
d'une grande simplicité, qui parait appelé k rendre de bons
il n'en coûtera presque rieo pour l'utIUser, et c'est déjà un
Uil & son avantage, relativement à ses devanciers qui coûtaient
ueni fort cher.
'. — Les exercices du corps sont, de nos jours, Ibrt à la mode;
t à bon droit et chaque jour nous voyons apparaître quelque
qui tead a développer et à fortiâer ce goût dans notre jeunesse,
ns aujourd'hui a en signaler deux, du même écrivain, M. le
H&rmaud, qui sont appelés à rendre de très réels aervless.
er de ces deux opuscules est consacré b l'exposilloa de la
d'entraînement japonaise dite Jiu-JiUu ; l'autre, a un système
astique che* toi qui, gr&ce à quelques exercices d'eutralnement
1 exécutée chez sol (dix minutes par jour euTirou), permettra
., 4 l'adulte, même au vieillard, de se développer ou de se
r sain ei vigoureux, suivant l'&ge, uoa seulement sans fatigue,
i une dlmlDution notable de la fatigue habituelle,
^es Notiont pratiqua d'iquUatlott, à Cutag» de MU. les officierB
■te, ne sont pas un cours d'équitatiou proprement dit, mais
int, comme l'indique leur titre, un résumé de conseils réunis
)eleràdesofficlersByantdéjàune certaine pratique du cheval,
iB régies qu'il est indispensable de ne point oublier si l'on veut
omme montant convenablement à cheval, L'anonyme auteur
brochure étudie d'abord le cavalier et sa paeition en selle,
des rênes, la conduite du cheval, les allures; il donne ensuite
itB conseils pour le choix d'un cheval, pour le dressage, le
1 manège, la promenade; un dernier chapitre eel relatif au
ment. Bon petit volume qui sera lu utllemem par toute per-
illlaire ou non, qui monte à cheval sans être un professionnel
âtion.
''hygiène du soldat & la caserne a fait, depuis trente ans, des
onsidérables, et, en ce qui louche en particulier à l'alimenta-
•.:»V.
• » »
— 152 —
[y ».
w^
\s^
tioD, nos hommea JouiMent aujourd'hui d'un bien-éire» d'un confortable
que ne connurent guère leurs sinès. On si^t que toute caserne possède
désormais ses réfectoires, son matériel de table, souvent très supérieur
à celui qu'on rencontre dans nombre de ménages d^ourriers aisés ; on
nUgnore pas davantage que l'introduction des jrepas variés a depuis
longtemps dégà fait oublier l'antique c gamelle », et que, dorénavant,
nos soldats déjeunent et dînent souvent mieux qu'ils ne pourraient le
faire dans leur famille, trouvant devant eux, pour exciter leur appétit,
une nourriture à la fois très saine et très variée. Dans cet ordre d'idées*
les chefs de corps s'ingénient à faire mieux chaque jour, et ils seront
aidés dans cette tâche par le petit livre que vient de publier un ancien
chef de cuisine, aujourd'hui directeur des cours d'enseignement ména-
ger de la ville d'Amiens, M. Godbert : L*Arl culinaire à la eoêernem
Ce recueil de recettes économiques à l'usage des cuisines régimen-
taires nous a semblé conçu dans des idées très pratiques, et, bien que
nous ne soyons pas en mesure de donner une appréciation sur la
valeur du fond, il nous a paru qu'il n'y avait là que des procédés
simples, facilement exécutables, tels en un mot qu'on peut les souhaiter
dans une cuisine militaire. Nous serions même enclin à penser que le
petit traité de M. Godbert a 4evant lui un champ plus vaste que celui
auquel il semble destiné : nous ne serions pas éloigné de croire que
nombre de ménagères pourraient y trouver d'utiles indications pour
des préparations à la fois simples et cependant très acceptables.
30. -^ Nous terminerons cet article d'ensemble par quelques mots
consacrés au Règlement d'exercices poyr Pinfanterie allemande^ tout
récemment approuvé par l'empereur Guillaume, qui est dès mainte-
nant mis en pratique par nos voisinsi et qu'un capitaine de notre
cavalerie, M. Maurice Meyer, vient de traduire. On aait combien, en
fait de règlements de manœuvre, les Allemands aiment la synthèse, la
concision, et le nouveau maouel ne sort pas de la règle commune.
Dans le même volume nous trouvons tout ce qui a trait à l'instruction
individuelle, toute l'école de peloton, celle de compagnie, celle de
bataillon, de régiment et de brigade. — La deuxième partie contient
des règles pour le combat ; une annexe est réservée aux sonneries,
tambours, clairons, fifres et musiques. Gomtb de Sérignan.
THÉOLOGIE
Hictl^iiiiaire dm tlféùl«gle eatheliqve, publié sous la direction
de l'abbé Màmobnot. Fasc. XVIII, XIX et XX (T. III, col. 1-900). Paris,
Letouzey et Ânô, 1906, gr. in-8. — Prix de chaque livraison : 5 fr.
Le troisième volume du Dictionnaire de Ûiéologie commence avec le
18* fascicule, et trois fascicules ont paru au cours de Tannée 1906. Par
r
- 153 —
Bui^e 4eB baaards de 1^ distribution alphabétiqi&e 4^ matières, nou»
ATons eetta «nnée plaiieurs articles du plus haut intérêt •: ColosiUns
(épltre aux), excellent et substantiel article de M. firmoni ; Ccsur sacré
de Jûus (dévotion au) fournit au P. Bainvel les éléments d'une savante
dissertation qui comprend 80 colonnes.
Au mot Communion se placent : !• l'article du P. Dublanchy, mariste^
sur la Cimymunion dans la foi (11 col.); ^ la Communion des saints^
examinée au point de vue dogmatique et historique par M. Bernard
(95 col.) et ai;i point de vue archéologique par M. Bour, de Metz (25 col.) ;
enfin 3* la Communion tucharisiique, que M. Mouraux, à Lille, et le
P. Dublanchy ont traitée successivement sous ses divers aspects;
à propos de la Communion fréquente^ le décret doctrinal du
SM) décembre 1906 se trouve reproduit, traduit et commenté.
L'article Confession^ traité successivement par MM. Mangenot, Vacan-
dard, Bernard, Petit, Ermoni, Morel et Ortolan, s'interrompt à la fin du
fascicule XX ; 130 colonnes n*ont pas suffi pour épuiser la matière.
Je noterai encore dans la catégorie théologique : Commandements de
VÉglise (Dublanchy), Coaction (liberté de) (Ghollet), Clémence (P. Desr
brus), Colère (Blanc), Concupiscence (Ghollet), CompUcité ei Concubinage
(Dolhagaray), Compensation (Dublanchy et Oblet); et dans Tordre
économico-social : Commerce et Commodat^ par le P. Antoine, et
Communisme (20 col.^, par le P. Schwalm.
Les notices sur les auteurs ecclésiastiques, latins et orientaux,
orthodoxes et hétérodoxes, sont, comme toujours, très nombreuses, et
contiennent une fouie de renseignements qu'il serait malaisé de trouver
ailleurs ; S. Clément 7, pape^ est traité par le P. Godet ; Clément d'Alex
xandrie nous vaut un long article (65 col.) du P. de la Barre ; les
Apocryj^hes clémentine sont décrits par M. Nau. M. Hemmer et le P. de
la Perrière se sont partagé les notices des papes qui ont porté le nom
de Clément; M. Bareille parle de Commodien, et deux études consi-
dérables sont consacrées par M. Ermoni au sévère Collet et par M. Gou-
lon à Concina.
Signalons encor Clercs et Clôture, par M. Dolhagaray ; Conciles, par
M. Forget, de Louvaln (40 col.) ; Conclave^ Clauses apostoliques, par le
P. Ortolan ; Concordats (étude d'ensemble), par M. Renard ; et Concordat
de 4804, article fort abondant (36 col.) et très sûrement documenté ps^
M. l'abbé Constantin, de Nancy.
La publication se continue sans accroc, sans trop de retard, et surtout
sans cette hâte qui ne donne que des résultats incomplets et inexacts ;
les articles parus font désirer ceux qui restent à paraître ; mais, la
valeur des travaux étant subordonnée au temps que demande leur
élaboration, mieux vaut attendre un peu que d'avoir une publication
qui ne serait pas irréprochable. P. Pisani.
^.< ■■ fl
' ■- ■ .1
^
î*^'
*/
K:
J^
TA- r
— 154 -
Scotus Acadi BMiIium uu ufitv«r«a Doclorw «udfilir iheologica dogmata quae
ad nitidam et toiidam Açademùu Parûienêiê dôotnéi tnethodum concinnavlt
R. P. GLAUDIU8 Pai.ssBN. NouTolle édiiloo. Roiiiae> D'esclée, Lefebrre,
1900-1902, 12 Tol. ln-8 de XLYIii-490, 429, 284, 466, 510, 273, 921, 640, 240, 690,
S07 et 254 p.
Voici une réédition d'un des plus illustres représentants de TÉcole
franciscaine. L'auteur avait fait paraître à Paris, en 1672, cet exposé de
la doctrine de Duns Scot. Puis il avait préparé une seconde édition ;
piais la mort Tavait arrêté. La Bibliothèque nationale possède les
volumes II, III, IV, avec corrections et additions de l'auteur. Le pre-
mier h*a pu être retrouvé. Ce travail de revision, dû à Tauteur lui-même,
sert de base à la présente édition.
Qu'on se rappelle certaines controverses actuelles sur le primat de la
volonté, et Ton comprendra quel genre d'intérêt peut s'attacher ,tout
spécialement à la doctrine de Scot. Il faut pour cela étudier tout le
tome II : De Deo intelligente et volente. Signalons encore, dans le pre-
mier volume, la méthodologie, De Theologia in communi p. 1-97 ; dans
le quatrième, la Démonologie^ qui porte la marque des préoccupations
de l'époque : merveilleux diabolique, apparitions, sorcières, p. 255-282;
356-466.
Le sixième volume: DeLegibus.m'di paru particulièrement intéressant.
L'auteur y suit le plus habituellement Alexandre de Haies, cite ou
discute d'ailleurs ses coatemporains : Lessius, Suarez, Vasquez.. etc.
il insiste surtout sur Topposition et la conciliation de la loi éternelle et
de ses applications contingentes.
La Convenance de Vlncarnation^ la Science du Christ, la Rédemption et
le$ droits du diable, la Mariologie, en particulier la question de VAssomp^
tion de la Sainte Vierge (p. 845-884) reçoivent encore d'assez longs
développements.
Leà citations patristiques sont abondantes; on désirerait un Index
qui permit de les retrouver. Il y a d'ailleurs, à chaque volume, une
table analytique et une table alphabétique assez détaillée.
B. DE Garrot.
JURISPRUDENCE
Infttituttones juris publicl eccleslaatici, auctore F. Gard. Ga-
VAONis. Ed. IV accuratior. Bomae, Deeclôe-Lefebvre, 1906, 3 vol. in-i6 de
xxvn-496, 426 et 320 p. — Prix : 10 fr.'
En présentant à nos lecteurs la quatrième édition des Institutions de
droit public ecclésiastique de S. £. le cardinal Gavagnis, nous jugeons
superflu d'en louer de nouveau la substantielle doctrine, l'heureuse
division ou l'harmonieux groupement des thèses, car la réputation du
regretté cardinal était depuis longtemps établie; mais uous avons le devoir
— IW —
1er iM Dombraoz dénloppaments et les ineessants perfeetion-
quHl y & IntroduiU. Le deuxième Tolume, eo particulier,
in commentaire très serré du CoBCordat de 1801, la critique
îles organiques, et relate les divers documents concemaot la
parallon avec l'alloculion et l'encyclique de S. S. Pie X. Nous
as encore un chapitre où se trouve magistralement réfutée la
la déelgnatlon effective d'un successeur par un pootlfe régnant.
>as constaté avec fierté que réminentisslmt) auteur avait entiére-
>plé les vues que nous exposions en 1902 sur la matière daas un
i fit alors quelque bruit et dont la doctrine s'appuyait déjà sut
autorité. — La seconde partie de l'ouvrage tait l'application
des principes tracés dans la première. Les publlelstes chré-
uveront ïk tout un arsenal qui leur permettra de parer les coupa
aires plus audacieux qu'informés : nominations ecclésiasliquea,
omme d'abus, immunités, droits de l'Église en matière tem-
ècoles chrélfeunes, indépendance dans l'administration des
nts et l'exercice du culte, etc. Ces titres, et bien d'autres que
irrions ajouter, montrent quelles précieuses réserves se trou-
idensées dans ces pages ob se révèlent ta vaste expérience
et la science solide d'un prélat dont l'Église déplore la mort
rée, au moment où elle comptait le plus sur ses lumières.
G. PÉR1B3.
\, por D. amtolIn L^pbz PbUbz, obispo de Jaca.
•OB, Glli, 1906, ia-18 de 2U1 p- — Prix : } fr.
Ëvèque de Jaca, déjà connu par de nombreux ouvrages litur-
hlstoriques et économiques, en particulier par son livre sur le
pagnol et ses relations avec l'Église, a réuni dans cette bro-
vera essais, dont plusieurs relatifs à la législation matrimoniale,
artlculier, à la fameuse question qui passionne aujourd'hui
le : le mariage civil. Nous y rencontroQS également de bonnes
ir les praires au Parlement, sur le for ecclésiastique, la procé-
lonique et cerlains autres sujets empruntés à là matière pénale
ificiale. Doctrine sûre, réQexions pleines de sagesse, style
i, c'en est assez pour assurer le succès de cet ouvrage dans le
catholique espagnol et pour attirerraitention de ceux qui, dans
Lys, suivent avec une légitime sympathie les étapes de la lutte
se chez nos voisins du sud. G- P^ribs.
SCIENCES ET ARTS
■ phH— Itfclnr «hanalMlMie. Volumen prlmum. Logiea.
minoT;togiea nu^or, KuctoreR. P. Fr. Ed. IloaON. Parla, Lelhielleui,
906), ln-8 de vui-808 p. - Prix : 6 fr.
urs de philosophie commencé par le B. P. Hugon constituera un
— 136 -
ouvrage très important, si Ton en juge par le premier volume consacré
à la logique. Il comblera un vide dans renseignement scolastique en
France, car nous n*!ayiOQS pas jusquMci de cours comparable en étendue
à celui des P.P. de Maria Laach en Allemagne ou même de Mgr Mer-
cier en Belgique. La logique du R. P. Hugon est très complète et très
approfondie. Elle contient toute la moelle de la logique scolastique*
^ous y avons remarqué une excellente réfutation de la théorie de
Kant sur les Jugements synthétiques à priori L*auteur montre que ces
prétendus jugements synthétiques sont en réalité des jugements ana-
lytiques. La théorie difficile des universaux est exposée d'une manière
très claire et très complète dans le sens d*un réalisme modéré. Pour le
sensible par accident, Tauteur marque nettement le réle de rintelli^
gence trop rarement mis en lumière. Quant au syllogisme, il a suivi
la théorie en usage dans Técole, mais il n*ignore pas certainement que
cette théorie a été, ces temps derniers, Tobjet de critiques plus ou moins
spécieuses. La notion dMdentité entre le sujet et le prédicat, par exem-
pie, a été contestée par divers penseurs. Bien qu*en usage depuis le
moyen âge, elle ne parait pas rigoureusement exacte, le prédicat
n'étant identique au sujet ni en compréhension, ni toujours en exten-
sion. Saint Thomas s'en tirait en remarquant que Pierre est homme,
équivaut à Pierre, est un être qui a l'humanité. De la sorte, il y a vrai*
ment égalité entre les deux termes. Mais pourquoi ne pas revenir à
ridée d'inclusion qui était celle d'Aristote ; si A appartient à B i<nl xCf
/et si B appartient à C, A appartient à G.
Nous ajouterions le vœu que» dans une nouvelle édition,, l'auteur don-
nât plus de place aux travaux contemporains. Ne serait-il pas à propos
de parler de la théorie de l'induction de M. Lachelier, des données
immédiates de la conscience de M. Bergson, de la logistique de
MM. Russell et Gouturat? Nous n'ignorons pas ce que l'on pourrait
trouver de contestable dans ces diverses théories, mais elles ont exercé
et exercent une influence considérable dans les milieux intellectuels.
Elles méritent dès lors d'être examinées par les philosophes néo-
scolastiques.
Ges additions n'ajouteraient sans doute pas à la valeur d'un ouvrage
si plein de science et d'appréciations justes, sages et solides, mais peut-
être en augmenteraient-elles l'utilité. D. V.
Anmum%repmur Vrnm fl^OV^ publié par le Bureau des longitudes.
Paris, Gauthier- Villars, in-16 de vi-682 + A8 + B20 + Gl^ + B43 p. ; en tout
905 p. — Prix : 1 fr. 50.
L'Anntioire pour 1907, éiml d'une année impaire, ne contient pas les
données physiques et chimiques qui y figuraient en 1906, mais ren-
ferme, d'autre part, la partie géographique et statistique comprenant
— t57 —
aussi la métrologie et la météorologie» et destinée aux seules années
impaires. Dans le même esprit, on a supprimé, dans la Partie astrono-
mique, qui est permanente, les cadrans solaires^ la physique solaire et
]e Tableau des petites planètes, sujets qui seront exposés dans PAnnuaire
de 1908. — À signaler, parmi les principaux phénomènes astronomiques
de Tannée, les éclipses de soleil des 14 janvier et 10 juillet (inyisibles
en Europe), et partielle de lune du 29 janvier (également invisible
dans nos parages), et le passage de la planète Mercure sur le disque du
soleil, visible à Paris le 14 novembre. On a inséré, dans la Partie astro-
nomique, des tables pour calculer les altitudes par le baromètre, le
tableau des étoiles variables à période connue, les parallaxes stellaires,
les étoiles doubles, etc. Le chapitre concernant les monnaies françaises
et étrangères, en « Géographie et Statistique >, a été entièrement
refondu par M. Rooques DesvaUées;
Mais ce qui est plus particulièrement remarquable, dans cet Annuaire,
ce sont les trois Notices A. B. et G , la dernière surtout, dues, les deux
premières à M. Bouquet de la Grye, membre titulaire du Bureau, la
troisième à M. Deslandres, membre correspondant.
Donnons un rapide aperçu de chacune d'elles.
La première, A, traite du diamètre de Vénus et conclut, d*après
l'observation des formes de cet a^tre, qui seraient celles d*ûne sphère
aplatie aux pôles et renflée à Téquateur, à une rotation diurne analogue
à celle de la terre, contrai^rement aux vues de M. Schiaparelli lui
attribuant une durée de rotation égale à celle de sa révolution.
La Notice B, rend compte des travaux de la XV< conférence triennale
de r « Association géodésique internationale », tenue à Budapest le
20 septembre 1906 et jours suivants. On sait que cette association
a pour objet la détermination exacle de la forme, des dimensions et de
la constitution intime du globe terrestre, par des triangulations, des
opérations de nivellement, la mesure de la variation d^es latitudes, celle
de rintensité de la pesanteur en différents lieux, et nombre d'autres
sujets, le tout exposé dans la Notice avec indication des résultats
obtenus. Celle des travaux ultérieurs et l'énoncé de différents vœux
formulés pour l'avenir, complètent ce travail.
Dans la Notice G, de beaucoup la plus considérable puisqu'elle ne
contient pas moins de 146 pages, table des matières comprise,
M. Deslandres, astronome à l'observatoire de Meudon, donne un aperçu
historique et descriptif des recherches et des résultats obtenus sur la
constitution intime du soleil, ou du moins de sa surface ou photosphère
et des trois couches de la vaste et complexe atmosphère qui l'environne.
L'emploi de l'analyse spectrale jointe à l'observation des éclipses, a
puissamment contribué dans ces derniers temps, à éclaircir cet état. Il
ne saurait éire question d'en donner ici, même d'une manière très
— 158 —
saccincte, la description ; relatons eeolemoBt ce fait curieux de l'émiMion
probable, par la surface de la chromosphère, de rayons cathodiques
formés de particules très petites, électrisées négatiTement et animées
d*une extrême vitesse ; d*où il résulterait que le soleil aurait, outre son
rayonnement lumineux par ondulations, un autre rayonnement par
émission de particules et exerçant ainsi une certaine action répulsiT<e.
L'influence du soleil sur le magnétisme terrestre semblerait se rattacher
à ce second mode de rayonnement.
Un autre point important qui ressort de la remarquable étude de -
M. Deslaodres, est que, abstraction faite des différences de température,
une grande analogie existerait entre Tatmoephère solaire et Tatmosphère
terrestre. C. db EmwAif.
Mm Théorie et la pMtMfve éles pf|— il— , par G. MrcBBL
Goissàc. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1905, gr. ln-8 de xi-699 p.,
avec 400 illustrations. — Prix : 7 fr. 50.
La Maison de la Bonne Presse, qui a tant fait pour répandre en
France le goût des projections, était toute désignée pour éditer un
ouvrage vraiment complet sur le sujet, et elle ne pouvait mieux faire
que de charger M. Michel Goissac de l'écrire. Celui-ci, en effet, comme
rédacteur en chef du Fasdnateur^ possède une longue pratique des pro-
jections et des appareils que, pour la plupart, il a, 'sinon créés, au
moins grandement perfectionnés. De plus, il a eu, dans les lecteurs de
son Journal, de nombreux collaborateurs auxquels Tusagedes projections
était familière et qui Font fiait profiter de leur expérience. De cette
collaboration, sous une telle direction, est sorti un ouvrage des plue
intéressants, très complet et très pratique, que nous ne saurions trop
recommander. Le maniement des appareils actuels à projections ne
rappelle que de fort loin celui des lanternes magiques de notre enfance ;
il est infiniment plus compliqué, plus minutieux; aussi était-il indis-
pensable, dans un livre tel que celui qui nous occupe, d'entrer dans
mille détails, dont aucun, si futile qu'il paraisse, n'est superflu. Par là
seulement, l'amateur sera préservé des insuccès qui peut-être le
décourageraient dès les premières tentatives et le priveraient ainsi de
la satisfaction de faire une œuvre réellement utile, en propageant autour
de lui rinstruction et aussi l'amusement.
Dès les premières lignes de l'Introduction, toutes nos sympathies
ont été acquises à l'auteur, en constatant que celui-ci n'a pas oublié de
citer le nom de M. Eugène Trutat, dont le Traité général des projections
faisa^ autorité Jusqu'à ce Jour. Nous ne craignons pas de dire que ce
remarquable ouvrage trouvera aujourd'hui auprès des amateurs, sinon
mèine auprès des professionnels, un rival heureux dans le volume que
vient d'écrire M. Michel Goissac. J. G. T.
— 159 —
UTTÉRATORE
léf&iU^mm de Gabribllb Dblzamt (ift94-tMIS), publiées par Louis
Loviot, avec nue préface de Th. Beatson. Paris, Hacbette, 1906, ioM6 de
zxzii-28i p. — Prix.: 3 fr. 50.
U 7 a un peu d^ezagération, comme Ta fait M»« Bentzou dans aa
Préface, d'ailleurs charmante, k proclamer les ieltres de Gabrielle Del-
zant supérieures k celles d'Eugénie de Quérin ; mais il est yrai que
ces lettres nous font pénétrer dans riutimité d*une très sympathique
personnalité. Croyante sincère, catholique pratiquante. M'"* Delzant a
laissé le souvenir d'une fenune et d'une mère chrétienne, et à ce titre
elle a droit à toute notre sympathie, d'autant que le milieu où elle a
Técu rend plus méritoires les vertus et Mes croyances qu'elle a su
garder et défendre ; femme intelligente, très cultivée, pourvue d'un
goftt très délicat et fin, qui lui fait très bien parler, sioon toujours très
bien juger, des choses de la littérature et de Tart; elle est intéressaote
et agréable à lire, et, ee qui vaut mieux encore, nous émeut souvent
par la délicatesse de son âme et de son cœur« Mais elle sortait d'une
lignée protestante, et cela se sent, et les morts empruntent sa voix
pour lui faire dire des paroles d'une très douteuse orthodoxie ; de plus, —
etce n'est pas sa faute hélas I —privée dès son jeune âge des soios d'uae
mère, elle a reçu une éducation trop inteliectuelle, et n'est pas toujours
exempte d'uoe sorte de pédantisme, aimable sans doute, mais où
l'esprit se montre plus que l'Ame. Et elle lit trop Michelet, Victor Hugo,
Renan et autres, mauvais maîtres pour le bon sens et pour le goût.
Sans doute son heureuse nature n'en a pas trop soufifert, mais, tout de
même, une sensibilité parfois un peu maladive montre bien qu'elle
n'en a pas toujours subi impunément le contact J'admire que, avec de
pareilles fréquentations, où se rencontrent aussi pas mal de pécores
des temps passés, elle ait pu rester si sincèrement et si simplement
chrétienne. Car elle l!est restée et, à ce point de vue, la Préface de
U.^ Bentzon n'exagère rien et l'hommage n'excède pas le mérite.
J'aurais donc à faire pas mal de réserves sur certains passages de ces
lettres, et même de ceux que la distinguée préfaciére (je m'excuse de
ce vilain mot, n'en trouvant pas d'autre) admire et vante le plus. Mais
où je suis tout à fait d'accord avec elle, c'est pour admirer cette
femme de bien, de dévouement, de sacrifices, qui tomba vraiment
victime de son zèle charitable en disant ces mots qui valent d'être
retenus et qui lui font plus d'honneur que ses dissertations sur les
mérites littéraires de Michelet, de George Sand et de Renan : c Cest
belle, ce n'est rien, pourvu que l'on se sente en conformité avec
Dieu. » Somme toute, je ne crois pas que ces lettres classent M*»* Del*
zant parmi nos grandes épislolières, mais elles rendent le son d'un
esprit distingué et d'une belle âme. Edouard Pontal.
— 160 —
Ii'ÉméMe de Viboxlb ; traduction nonvelle en vert français, arec com-
mentaire explicatif en tète de chaque livre, par Auoustb Poiribr. Paâ*U»
Leroux; 1906, 2 vol. lrii*'dè'xx-375 et 341 p. — Prit : 15 fr.
La Préface contient, au sujet de la traduction en général, des réfiexions
tpii n'ont rien dé neuf ni d*oriffinal. L'auteur réclame la permissioa
d^aliéger le style virgilien de certains « excédents de bagage inutiles » :
c'est son dmit ; mais- pourquoi ajouter, à cette occasion, que recoller,
sur les bancs du collège, n*a pas à se préoccuper dans sa Torsion « de
l'inél^ance et de la lourdeur forcées de son travail? » Désireux d'éclai-
rer la route où. il engage ses lecteurs, M. Poirier n'a voulu ni de notes
correspondant à des renvois, ni d'un lexique placé à la fin de l'ouvrage :
il s'est arrêté à l'idée de faire précéder chaque livre de VÉtiéide d'une
€ chronique des fttits et gestes des hommes et des dieux aux temps
chantés par le poète. » Ce commentaire ne pèche assurément ni par
excès de profondeur ni par excès de solennité. On y lit, par exemple,
(p. 2^ : « Déesse des amours et de la beauté, Vénus étaUt née de l'écumo
de la mer. C'est une généalogie qui ne. compromet personne », ou
encore (p. 193) : c II est clair que la ScBur Anne de Barbe Bleue fait
renier à DeUlle VAnna Soror de VÉnéide^ et sans autre forme de procès»
il remplace le nom d'iinna par celui d'Élise. Il n'y a que les timides
pour avoir de ces hardiesses 1 »
£t maintenant, quel jugement porter sur la traduction elle-même f
Le temps me manque pour la comparer |t ses devancières, et je confesse
yavoir rencontré, en la feuilletant, plus d'un vers heureux. Qà et là le
sens demeure incompris ; témoin les deux vers 8-9 du II* chant, ainsi
rendus :
î>^k la nuit, do ciel
Fias humide, deKend et, de plus en plus noire.
Sollicite au repos. . ^
Avant de quitter la plume, j'en reviens à la Préface pour y cueillir
quelques lignes touchantes : c Les douloureux loisirs de l'Année terrible
m'ont permis de risquer cett^ tentative : commencé pendant les sinis-
tres journées de garde aux remparts de Paris, ce travail à été pour moi
une bienfaisante diversion aux tristesses de ces heures de mornes
angoisses et de patriotiques désespérances. • • J'ai dû à Virgile bien des
consolations, et je n'ose me demander, en faisant cet aveu si, lui, il me
devra jamais quelque chose » (p. v). La dette du poète latin est réelle ;
toutefois gardons-nous également de la méconnaître et de l'exagérer.
G. Huit.
Mâm €owié<lle-Fmiifal«e, tS&H-tMIG, par FRÈDàRic Loliâb.
Préface de Paui Hervieu, de rAcadémie française. Paris, Lucien Laveur,
1907, gr. in-8 de vii-318 p., avec une eau-forte de Declsy, 33 héliograv.,
200 grav. sur bois d'après les dessins de Georges Scott et les œuvres d^art
- 161 -
renfermées à U Comédie-Française et dans les collections pubUques et
piiTées. — Prix : 180 fr.
Le. titre Innscrit ci-dessus indique dès l'abord le caractère distinctif
d« ce magnifique volume. ïi 8*agit ici avant tout d'une œuvre d*art,
d'un monument, d*un musée en Phonneur de la Comédie-Française et
de ses deux cent cinquante années dliistoire. La pleine jouissance de
cette galerie de tableaux et de portraits, de scènes et de personnages,
ncssemblés à grands frais, à Taide de beaucoup de temps et de beau-
coup de peine, se trouve réservée, par son prix, à un public opulent.
Elle sera néanmoins visitée et goûtée par les amateurs de curiosités
artistiques et aussi par les amis du théâtre et les investigateurs de
rbistoiredes mœurs. «Avec une scrupuleuse exactitude, nous dit Pédi-
teur, digne dépositaire des traditions d'une librairie renommée pour
ses belles entreprises, nos graveurs les plus habiles ont transporté
dans le bois nombre d'estampes précieuses du xvii* et du zvni* siècle,
puis des compositions datant du romantisme, et enfin les tableaux de
choix qui composent, dans les galeries ou les foyers de la Comédie, le
long cortège des gloires du théâtre. Avivant tout cela de son crayon
spirituel et sûr, M. Georges Scott, Fun des premiers parmi nos modernes
illustrateurs, aura multiplié pour Tagrément de Timagination et le
plaisir des yeux, les ingénieux dessins, les croquis enlevés sur le vif,
les jolis portraits, toute une série d'impressions charmantes glanées au
cours de ses visites en la maison de Molière. » Au point de vue de
l'histoire et de l'archéologie dramatiques, lequel est ici le nôtre, per-
sonne assurément ne saurait considérer avec indifférence des reproduc-
tions comme celles-ci, que nous relevons un peu au hasard dans la
c table des illustrations », qui est comme le catalogue de ce musée :
€ Les Acteurs de THètel de Bourgogne, par Abraham Bosse. — Far-
ceurs français et italiens. — Scène du théâtre du Palais-Royal, par
Abraham Bosse. — Façade du théâtre de la rue des Fossés-Saint-Ger-
main. — Scène du même théâtre. — M"® Ducios, par N. de Largiliière.
— Adrienne Lecouvreur, par Goypei. — M"® Clairon dans le rôle de
Ifédée, par Carie Van Loo. — Montmenil, par Gillot. — Au seuil d'une
loge : Adieux, par Moreau le Jeune. — Agamemnon, Achille. —
Phamace, Mithridate, Xipharès. — Lei Kain, par S.-B. Le Noir. — La
Mort de César, dans le « Brutus » de Voltaire, par Moreau le Jeune. ^
CrébilloD, par Aug. de Saint-Aubin. — Couronnement de Voltaire au
Théâtre-Français. — L'Odéon, dessin de Lallemand, gravé par Née. —
Une loge d'artiste. — Beaumarchais. — Scène du c Barbier », par
Moreau le Jeune. — M^^^ Contât dans le rôle de Suzanne. — Larive,
portrait attribué à L. David. — M"<> Raucourt, par S. Freudeberg. —
Le Théâtre de la rue Richelieu. — W^^ Mars et Saint-Phal dans « l'Abbé
de rÉpée ». — Talma, par Eugène Delacroix. — W^^ George, par le
FÉvMiR i907. T. CIX. 11.
#-wV
■«"if* ■
t
•■!•■.
'5»
FA
M- «
,' -
- 462 -
baron Gérard. — Alexandre Dumas, par Devéria. — La Bataille
d' t Hernani », par Albert Besnard. — Scribe. — Alfred de Vigny, pzi
Lafosse. — Victor Hugo, par Puech. — « Le Roi s'amuse », par Victor
Hugo. — M'i^Mars, d'après F. Gérard.— Les Sociétaires de laCbmédie-
Française en 1840. — Rkcbel, par Devéria. — Arsène Houssaye, par
Edmond Geffroy. — Alfred de Musset, par Gavarni. — Régnier, par
Élie Delaunay. — George Sand. — Les Sociétaires de la Comédie-
Française en 1864, par E. Geflroy. — Ed. Thierry, par Paul Merwart.
— Emile Augier, par F. Gourboin, d'après Dubufe. — Madeleine
Brohan, par Paul Baudiy. — L'Ambulance de la Gomédie-Françàise,
par Tissot. — Edmond Got, par P. Scbommer. — Maubant» par Char-
tran. — Emile Perrin, par Gaston Thys. — Décor de c Jean de Thom^
meray », par Rure et Chaperon. — Entr'acte d'une première à la
Comédie-Française^ par E. Dantàn. — Mounet- Sully (rôle de Gérald),
par A. de Neuville. — M"*® Sarah-Bernhardt, par Georges Clairin.
— Coquelin aîné dans sa loge à la Comédie-Française. ^ Jules Claretie,
par Georges Scott. — Les Sociétaires de la Comédie-Française en 1894.
— Une lecture au Comité de la Comédie-Française, par H. Laissement.
— Coquelin cadet, par E. Friant. — Un décor moderne (l'Autre Danger).
— M. Paul Hervieu et M"^' Brandès, par Georges Scott. >
Cette riche et intéressaote galerie se présente à nous sous la forme
d'un livre. Il lui fallait donc un texte pour appui et pour commentaire.
C'est M. Frédéric Loliée, un de bos anciens collaborateurs, qui s'est
chargé de l'écrire, et il ne manquait assurément pas du talent néces-
saire pour se bien acquitter d'un tel ouvrage. Quelle conception il s'en
est faite, l'éditeur nous le dit en ces termes : « Aidé de mille révéla-
tions originales recueillies dans les archives inexplorées du Bureau des
théâtres, soutenu des concours les plus sympathiques de l'administra-
tion de la Comédie*Française, de MM. Jules Claretie, Duberry, Monval,
Couôt, il a pu réunir tous les documents précieux et rares qui con-
cernent l'illustre maison. Voilant les austérités de l'érudition sous les
agréments d'une forme de style alerte, il a représenté la Comédie-
Française comme une incarnation toujours présente delà |$lus passion-
nante des formes de l'art. Dans le cadre d'un seul et même récit se
déroule l'histoire entremêlée de tant de personnages et d'épisodes,
d'écrivains, de pièces; de rôles, de scènes fameuses jouées .». ou
vécues. » — Le récit se répartit en treize chapitres, aux sommaires
desquels nous relevons ainsi qu'iisuit quelques-uns des «ujets traités
L L'Hôtel de Bourgogne. — La troupe de Molière. ^ Au Petit-Bourbon.
— Au Palais-Royal. — Émigration à l'hôtel de Guénégaud. ^ Fonda-*
tion officielle de la Comédie-Française. — Ih Pérégrinations des Comé-
diens du Roi. — Théâtre de la rue des Fossés-Saint-Germain. — Les
gentilhommes de la Chambre. — Querelle avec les Italiens et les forains.
rt»'
r
— m. Fin du xfii* siècle et premières aimées du zyiii*. — Une reTue
satirique des auteurs en vedette, aux alentours de 1715. -^ Vollaire,
ftôn influence. «— , La déclamation, la mise en scène, le costume. —
Adrienne Lecouvreur, MP^ Glakon, Le Kain. — Les habits de théâtre
et leur transfpi^mation. — IV. Formules administratiTes. — Saint-Foizi
l|u« Clairon et Fréron. — Les gentilhommes de la Chambre en lutte
avec les sociétaires. — M^^^ Clairon et ses camarades au.Fort-Lévèque.
— Mœurs théâtrales du jour. — État de la production dramatique. —
La Salle des Tuileries. — frènê et. le couronnement de Voltaire. — La
nouvelle salle de l'Odéon et le parterre assis. — V. La période de Thôtel
de Gondé. — Les œuvres, les artistes, les événements* — La Folle Jour^,
née .de Beaumarchais. — La Révolution au théâtre. — Charles IX, ou
rÉeole des rois. — Talma. — UAmi des lois et PatnAa. — Scission de
la troupe. Le Théâtre de la Nation. — Emprisonnement des artistes.
— Leur libération après Thermidor. ^ VL Le Théâtre de la République^
«- Reconstitution de Tancienne Comédie. — Sous le Directoire et le
Consulat. — Une élite de comédiens : liolé, Fleury, Louise Contât»
MU* Lange, M"* Mars, M"* Duchesnois, M*^* George. — Napoléon et la
Comédie-Française. .— La Restauration. — Les Symptômes d*une pro-
chaine révolution dramatique. -^ VIL Classiques et romantiques. — -
Hemanù -* Difficultés financières et administratives. — Installation
d'un directeur. Jonslin de la Salle. — VIII. Administration de Vedel.
— Baehel et la renaissance de la tragédie. r—Buloz, commissaire royal.
— Lockroy. — Les pièces et les artistes. — Période critique de 1847 â
1860. — IX. Troubles et discordes. — Administration d'Arsène Hous-
ÊSLje. — Samson, Provost, Leroux, les Brohao. — Le théâtre de Musset
et ses interprètes. — Administration d'Empis. — X. Administration
d'Edouard Thierry. — Grand éclat littéraire et artistique du Théâtre-
Français. — La soirée d^ Henriette Maréchal, -^ Le Supplice d'une femme,
— Pendant le siège de Paris. — Agar et la Marseillaise, ^ L'ambu-
lance da Théâire-Français. — Sous la Commune. — XL Administration
d'Emile Perrin. Son caractère et ses résultats. — Sarah Bernhardt. —
XII. Administration de M. Jules Claretie. — Incendie du Théâtre-
Français. Ses conséquences. — Xin. Réinstallation de la Comédie-
Française. — Suppression du Comité de lecture. — Les deux troupes
tragique et comique. — Mounet-Sully , Le Bargy, Silvain, Leioir, Coque-
Un cadet, Marie Leconte. — Le public d'autrefois et le public d'aujour-
d'hui. — Tenue générale du répertoire dans les premières années du
SX* siècle. — Le récit est complété par d'abondants appetuàices : c piècea
Justificatives, autographes, documents administratifs inédits », dont
un bon nombre reproduits en fac-similéSt et l'usage en est facilité aux
curieux et aux travailleurs par un copieux < Index alphabétique et
chronologique des noms d'auteurs, d'acteurp, de personnages drama-
- 164 —
tiques, historiques ou aneedo tiques, des pièces et des lieux de spee-
tacles mentionnés dans l'ouvrage. » -
Nous avons lu en leur entier, d'un bout à l'autre, les quatre cents
pages et plus dont le fond de ce livre se oompose. Nous croyons donc
pouvoir risquer un Jugement d'ensemble. Malgré quelques laf^guê
(Papillon de la Ferté, par exemple (p. 49, 98) transformé en « duc de la
Ferté ») le travail de M. Loliée s*appuie sur des recherches sérieuses et
sur une érudition étendue. Mais un littérateur de son mérite aurait dû
y donner plus de place aux questions proprement littéraires, .que
faisaient naître, pour ainsi dire, soua ses pas les diverses évolutions des
genres dramatiques, et il aurait dû en donner moins aux détails des
questions administratives et financières, qui n'intéressent qu'un petit
public très spécial et qui Tont entraîné à des répétitions fatigantes.
Gela, pour le fond. Pour la forme, tout en rendant volontiers Justice à
ce qu*ii y a réellement d'alerte et d'animé dans son style, nous ne pou-
Iroos approuver cette recherche du pittoresque à tout prix, qui a écarté
trop souvent M. Loliée de la véritable élégance et même de la correction
dans le choix des termes et la construction des phrases. Nous n'admet-
tons ni les c progéniteurs intellectuels » (p. 295), ni lés « élégances
vêêtifnerUaUê{\] » (p. 398). Cest perdre le sentiment de la propriété des
termes que, de nous parler de c VaUiage des idées esthétiques et du
point de vue financier > (p. 323). Laissons ValUage aux métaux ou dis-
posons mieux la métaphore. — Le même défkut, nous regrettons de le
dire, se retrouve, plus accentué peut-être encore, dans la Préface mise
à ce beau volume par M. Paul Hervieu, l'un des maîtres reconnus de
l'art dramatique actuel. €e morceau est rédigé, comme on dit, en écrt-
ture artiste. Nous y lisons, par exemple, que l'administration actuelle
marquera, dans les annales de la Comédie, c un long sillage de diffi-
cultés aplanies et de limpide prospérité i (p. TV). Celte manière d'écrire,
nous le savons, est maintenant à la mode. Mais, sous quelque plume
que ce soit, si éminente qu'on la suppose, nous n'y donnerons jamais
notre assentiment. Nous la Jugeons en effet contradictoire aux carac-
tères propres, aux qualités essentielles de notre langue. On ne sait plus
en France, on ne veut plus savoir le vrai français. Si peu que notre
protestation vaille, mais précisément parce qu'il s'agit dans ce compte
rendu de Fun des conservatoires encore subsistant de notre haute litté-
rature, nous protestons. — Nous devons relever aussi dans la même
Préface une méprise historique assez remarquable. Ce n'est pas à la
« Rome papale • (p. v), qui n'a vraiment que faire ici, qu'il faut attri*-
buer la sévérité de l'opinion, au xvn« sièole, à l'égard des comédiens,
mais, au contraire, à ce rigorisme gallican qui confinait au jansé-
nisme, quand il ne se. confondait pas avec lui. Il est juste d'ajouter
d'ailleurs qu'eu égard aux mœurs notoires des comédiens de ce
— 165 —
tempt^là, cette aéyérité était loin d'être injustifiée. — Cette pari donnée
à la eriiiquey qui ne doit jamais abdiquer ses droits, nous sommes
heureux de constater en terminant que ia somptueuse publication qui
est le sujet de eet article fait, rue et lue, beaucoup d'honneur à ceux
de qui elle procM'e et à nos diverses industries du livre. M. S.
HISTOIRE
M/WÊkmtmÈÊPm expUqvée par la meîmmmm mmmim^^ Ëjm Chrèc*
■■tl^— » par Gabiibl d'Asambuja, avec une Préface par fi. Demolins»
Paris, bureaux de la Sdmce loeiate, 1906, gr. in-8 de xu-385 p. ^ Prix : 5 f r»
M. d'Axambuja est un privilégia : nul ne sait mieux que lui soit
dérider par de piquants articles ou d'ingénieux récits le lecteur le
plus morose, soit composer des ouvrages où les plus doctes trouvent
•ncore à apprendre. Celui dont j'ai à rendre compte n'est destiné à rien
moins qu'à inaugurer la Collection dn eUmiques dU l'École des Roches^
où seront serrées de près et approfondies, chez les peuples tant
anciens que modernes, les répercussions qui se manifestent entre les
divers phénomènes sociaux, expliqués ici et étroitement liés, au lieu
d'être simplement constatés et juxtaposés.
La Qrèce, nul ne l'ignore, est une terre dont les rivages sont décou-
pés et montagneux : de là non seulement des contacts faciles et mùlti*
pUés avec, l'étranger, mais encore le fractionnement par cités, propre à
créer des dissensions et à susciter le type du c banni k Les fugitifs
gagnent, la montagne, et y vivent en bandits plus ou. moins civilisés,
dont Tauteur croit découvrir le prototype dans Hercule et même jusque
dans Jupiter, le souverain des dieux (ch. I et II). Dans le chapitre III il
étudie les éléments fédératifs du type hellène, notamment les Ampbic-
tyonies, les pèlerinages nationaux et les grands Jeux. Vlliadc célèbre
et amplifie les expéditiona d'outre-mer, ce qui nous vaut un panégy-
rique du génie homérique (ch. IV). Puis nous assistons au rayonnement
militaire de Sparte (ch. Y) et au remarquable essor de la poésie et delà
philosophie sous le ciel sans rival de llonie, où l'art reflète direae-
ment les élégances natives de la race (ch. YI). A Athènes, Selon tra^
vaille à la formation d*une démocratie active et intelligente, dont les
forces reçoivent une triomphante impulsion à la suite des guerres
médiquesi pleines des grandes choses enfantées, par l'amour passionné
de la cité (ch. VU). L'âge suivant est témoin de la popularité extraor*
dinaire des sophistes, « marchands qui tiennent tous les articles
nécessaires au futur politicien, et ces articles sont si précieux. qu'on
ne lésine pas. Certains jeunes gens se saignent pour se procurer ces
bienheureuses leçons. D'autres, moins fortunés, essayent du moins de
s'en faire communiquer le résumé par un camarade, et l'on se pâme
— 165 —
au cours d'un sophisie auquel on n'a pas assisté. » L'obscurcissement'
de la morale marche de pair avec la création et le développement de
là logique (eh. VIII). Dans là guerre du Péloponèse, Alhènes est
perdue par son instabilité et sa nervosité, Sparte victorieuse par son.
esprit de suite (eh. IX). Les armées se peuplent de mercenaires, tandis
que les cités grecques sont envahies par des. condottieri de la parole*
à la solde du plus offrant (ch. X). Tout dès lors est prêt pour Tinvasion
macédonienne (ch. XI) : le rôle prodigieux d'Alexandre» ses conquêtes»
mettent simultaoémmt le commerce, la t^tique milit^re et la science
en possession de richesses nouvelles (elk^^XII) : niais le typegf^e va se
déformant et s'éclipsant au cours de cette même période àlèxandrine
qui en avait vu l'étonnante expansion (ch. XIII).
Sur la Grèce antique les travaux abondent, et quelques»uns étaient
de tout premier ordre. Il a suffi cependant à M. d'AsambuJa de se
placer à un point de vue nouveau pour nous donner une œuvre en
grande partie originale. Ces quatre cents pages remuent Une quantité
incroyable d'idées ; il n'en faut pas davantage pour les rendre intéres-
santes, surtout lorsqu'à ce premier mérite s'ijoute la sobriété lumi-
neuse de Texposition. G. Huit.
IiMi 9eiii«e0 4e ridvtolra 4e Wrmm— 4ep«to îmm •ri^fasee
|«M|u'eB tStft. Preolière Partie : Des Originu aux guerru d'italiet
par AUOUSTB MOLINIBR. l. Époque primitive. Mérovingiens et CarolingienÊ;
II. Époque féodale, les Capétiens jusqu'en 44$0; 111. Les Capétiens, 44g(h4S%B }
lY. Les Valois (45»8-4é$i)iY, introducUon générale, les Valois {%\iïtfi), Louis JT/,
et Charles Vlll (4461-4494) ;\l. Table générale, par LooiS POLAIN. Deuxième
Partie : Le xvi* Siècle {449é-4S40), par Hbnbi HàOSna. I. Lee Premièrtê
Querrti dTitalie, Charles VIII et Louis XII {449é*4545). Paris, Alphonse
Pioard et flls, 1901-1906, 6 vol. in-S de vin-288; 322 ; 248 ; 354-12; CLXX^vii-
396-10; Vll-218; XX-197 p. {Manuels de bibliographie historique, III). ^ Prix :
chaque vol. broché, 5 fr. ; relié toile, 7 fr.
Jusqu'ici nous ne possédions pas en France un instrument de
travail analogue à celui dont TValtenbach et Locenz ont doté l'Alle-
magne, dans lequel on pût trouver des renseignements précis et
critiques sur les sources de notre histoire nationale. Depuis 1882^
date de la création à l'École des chartes d'un cours des sources de
l'histoire de France, les élèves de cette école avaient ravantage de
pouvoir combler partiellement au moins cette lacune ; partiellement,
car il n'est guère possible au professeur d'embrasser, dans les ^eux
années que dure le cours, l'ensemble des sources, même pour la
période médiévale. Érudits et étudiants ne sauraient avoir trop de
reconnaissance au successeur dans cette chaire de Siméon Lueci à
If. Auguste llolinier, qui a entrepris, avec le concours de quelques
collaborateurs, de combler cette lacune et qui n'a pas hésité à assumer
pour lui-même la tâche de nous Ikire connaître les sources de notre
histoire médiévale, depuis les origines Jusqu'à la fin du tV siècle.
/
r
— 167 —
LâbMî considérable qui suppose chez celui qui Fa mené à bonne fin
anianl â*abnégaUon que d*énidiUon et de perséTéran^e*
La moH a surpris M. Uoliaier dans la correclien des épreuves de
«DU dernier yolume; il avait du moins eu le temps d^en achever la
rédaction, en y comprenant rintroduction générale publiée en tête du
t Y; IL Bémont, qui* a ienniné rimpnession de ce volume, n'a eu,
comme il le déclare, d'autres modifications à y faire que des correc-
tions de pure forme.
L'Introduction dont nous venons de parler est un morceau excellent
que liront avec intérêt et pr<^t lous les gens d^esprit cultivé, même
s'ils ne doivent pas se lancer ensuite dans la lecture et l'étude de
l'ouvrage. M. Molinier n'y expose pas simplement les principes et les
idées qui Tout guidé dans son travail ; il trace un tableau, bomplet
dans sa concision, judicieux et suggestif, de l'historiographie française
au moyen Age et des grands travaux de Térudition historique depi^
le XVI* siècle.
La façon dont Tauteur a compris et exécuté son ouvrage le rend k nos
yeux supérieur à ceux de Wattenbach et de Lprenz. En élargissant son
cadre, en ajoutant à l'indication des sources narratives proprement
dites la mention de text^ qu'il a qualifiés, plus ou moins justement
-!»ie titre d'ailleurs importe peu, ^ de sources indirectes, il a donné
à son livre un caractère d'utilité, pratique dont les étudiants ne seront
pas les seuls à lui savoir gré.
Au premier abord, l'on sera tenté de regretter que l'auteur ait exclu
de cette revue des sources les ouvrages manuscrits; il né les montionne
que quand ils ont fait l'objet d'une analyse ou étude imprimée. Si l'on
y réfléchit, on se convaincra aisémient qu'en voulant agir autrement»
M. Molinier se serait mis dans l'impossibilité démener rapidement son
trwail à bonne fin ; l'étude des sources manuscrites aurait exigi^ un
temps considérable, et il aurait difficilement évité des lacunes.
Ce que nous regrettons davantage, c'est qu'il ait prononcé la même
exclusion systématique contre la mention des manuscrits existants des
ouvrages imprimés dont il parle ; il ne s'est permis d'infractions è
cette règle que c quand l'histoire du texte ne peut être séparée <k
l'étude directe des manuscrits ». n justifie la mesure qu'il a prise par
Vne double considération : i<» « les éditeurs modernes donnent géuérale**
ment la liste des manuscrits, utilisés par eux » ; 2« l'insuffisanee d^
estalogues de bibliothèques rendait le travail à peu près impossible»
)fous aurions souhaité que, sans prétendre être complet sur ce points
11. Molinier eût donné au moins quelques indications sur les manus-
eiits d'un texte quand il n'en existe pas de bonne édition.
{i*ouvrage ayant et devant avoir un caractère de manuel, l'auteur a
.cru devoir, et il a eu raison, n'indiquer pour chaque écrivain qu^ les
1
— 16S —
éditions critiques ; il a toujours pris soin ds renvoyer, le cas échéant,
aux ManumerUa Germaniae^ et aussi au RecueU des hiêtorien$ de Franee
ou même aux ScripU>reê eoaetanei de Duchesne^ n*oubliaiit pas que.
pour beaucoup de ses lecteurs, ces deux derniers recueils sont d^accèB
plus facile que le premier. Il n'a pas hésité non plus à fitire un choix
parmi les ouvrages qui concernent tel ou tel écrivain, et il ne nous a
{>as semblé, pour les partieè de son ouvrage que nous avons examinées
de plus près, qu'il ait rien omis d'essentiel.
L'ordre adopté a été naturellement l'ordre chronologique, tempéré
dans une certaine mesure par des considérations d'utilité pratique : c il
a paru utile de rapprocher parfois des textes de même nature, ainsi les
chroniques universelles; dès l'époque mérovingienne, on a Jugé néce»-
saire de grouper les chroniques consulaires et mondaines d'inspiration
tantôt profane, tantôt chrétienne, composées du iv« au vm* siècle»
d^usèbé à Bède le Yénérable ; il n'y avait pas d'autre moyen de rendre
sensibles les rapports de parenté qui unissent ces différents ouvrages. »
Les auteurs qui traitent de plusieurs règnes, comme FroiBsart,ne8on
mentionnés qu'une fois;. M. Môlinier a jugé d'autant moins nécessaire
de faire à chaque règne des renvois, qu'il comptait grouper ces indica»
tiens complémentaires dans la table générale.
Cette table que la mort a empêché l'auteur de dresser lui-même, ou
de faire dresser sous ses yeux, c'est M. Polain qui a pris la charge de
l'exécuter, liais il s'est écarté du plan de Môlinier, qui « aurait présenté
plusieurs inconvénients, dont le moindre aurait été de donner à ce
fascicule des proportions beaucoup trop considérables. » La table fond
dans une seule série alphabétique les noms de personnes et de livres,
les événements historiques, les titres des chroniques et écrits ano-
nymes, en ayant soin d'ailleurs d'adopter des caractères typographiques
différents qui en rendent le maniement plus aisé. Dans chaque article
des mentions sont classées alphabétiquement, ce qui est assurément
l'ordre le plus simple et le plus commode.
Tout en rendant hommage au labeur de M. Polain et en reconnais*
sant les services que la table est appelée à rendre, nous regrettons
d'avoir à y relever de graves imperfections. Pour le classement des
anonymes, M. Polain s'en est tenu rigoureusement au premier mot du
titre : c'est ainsi qu'on trouve à & une relation des États généraux
de 1484 qui commence : Ceêt Vordre; à Eœ des extraits d'une chronique
anonyme du xiv* siècle publiée avec la mention Ex ananymo Francioê
chronico; k s^ensuU un ouvrage sur le sacre d'Anne de Bretagne,
qui débute par ces mots. Encore faut-il noter que tandis que s'ênêuU
est classé comme s'il s'écrivait en un seul mot <^eêt est classé en tête
du c. Nous n'ignorons pas qu'il existe encore des bibliogn^hes pour
prôner ce genre de classement qui est d'une utilité pratique douteuse.
— 1Ô9 —
Il y a vraiment aussi trop d'incohérence et de négligence dans la
façon dont sont comprises et traitées les rubriques. Quelques exemples
suffiront. Sous une rubrique Accord je trouve mention d*un accord
entre les Bourguignons et les capitaines du parti d'Orléans, qui n'est
mentionné ni à Bourguignons ou Bourgogne, ni à Orléans. Je rencontre
plus loin une rubrique Archambaud de GraiUy^ comte de Foks avec un
renvoi ; mais k Fdx le même personnage figure, avec deux renvois
différents du premier. En général, les Annales connues sous le nom de
villes ne figurent qu'au mot Annales ; exception a été faite pour Auch,
mais sous cette rubrique il n*y a qu'un renvoi au lieu de deux. De
même les anonymes, comme celui de Bétbune, ne figurent pas sous
le nom de ville ; c'est pourtant là que beaucoup les iront chercher. Il
y a une rubrique Artnée anglaUe ; les comptes de 1428-1429 n'y figu-
rent pas. Des rubriques comme Anarchie curislooratique^ Aristocratie
intelleeluelîej PiUage des reliques^ etc., étaient-elles bien utiles? Je
rencontre un article Bataille où n'est relevée que la mention Bataille
cke Trente et un article Combat réduit également à une seule mention.
Pourquoi, puisqu'il y a une rubrique Formulaires^ celui de Bernard de
Ifeung, entre autres, n'y figure-t-il pas I Pourquoi un article FcHsifi"
ccUions^ pour relever les faux de Richer, et d'autres falsifications
célèbres comme celles de Jérôme Yignier, n'y sont-elles point indi-
quées?
M. Molinier avait Joint aux fascicules 4 et 5 de son ouvrage des
tables alphabétiques sommaires; malgré leur insuffisance sur certains
points, la table de M. Polain n'en supprime pas l'emploi ; pour des
rubriques, adoptées par ce dernier, par exemple, elles sont plus com-
plètes que la sienne.. C'est ainsi qu'à Tarticle Dièle^ M. Polain note bien
la diète de Francfort de 1486, mais point celle de 1400 indiquée par
M. Molinier dans son fascicule 4^
Une dernière critique à cette table : nulle part je n'ai vu indiqué —
c'était cependant un renseignement nécessaire — que les chifires en
italique renvoyaient aux numéros de l'Introduction.
En acceptant de rédiger dans ce Manuel la partie relative au xvi*
siècle, M. Hauser avait assumé une tâche particulièrement redoutable;
il le dit lui-même, il n'avait plus Tappui qu'offrent pour le moyen âge
la Bibliotheca de Potthast ou le Bépertoire de l'abbé U. Chevalier. Les
travailleurs qui ont à s'occuper du xvi* siècle français sont fort mal
outillés ; les biographies générales sont pour cette période d'une pau-
vreté et d'une insuffisance extrêmes. Mais par là même que le travail
de M. Hauser est plus neuf, il n'en était que plus impatiemment
attendu et il n'en sera accueilli qu'avec plus de reconnaissance. Il était
hien difficile d'éviter l'arbitraire sur certains points : pour l'utilisation,
|>ar exemple, des sources littéraires, l'auteur est le premier à recon-
— 170 —
a&ttre qu' « il sera gouv^nt bien difficile de rendre compte des raisons
qui ont fait exclare telle œuyre, accepter telle autre. »
Les principes qui ont guidé M. Hauser dans son travail et dans
l'élaboration de son plan sont ceux mêmes qu'avait adoptés K. Molinier
et il ne pouvait guère en être autrement.
Le premier fascicule, et le seul paru jusqu'ici, de cette seconde
partie du Manuel, a pour objet : Les Premières Guerres d'Italie^ Charles
Vin et Louis XII et embrasse une période d'une vingtaine d'années
(1494-1514). Plus encore que pour les périodes précédentes, une large
part a dû être faite aux sources étrangères. M. Hauser en expose les
raisons dans le cbapitre qu'il intitule : De V Historiographie des pre-^
migres guerres cTItalie. Il sera naturellement possible de formuler des
critiques de détail et de relever des lacunes dans cette œuvre ; elle
n'en est pas moins, dans l'ensemble, très satisfaisante et rendra de
précieux services. E.-G. L,
BULLETIN
IMe^Belelit naob iSi&Mirlii» v«b Melajerfch, VOn ALBBRT M1CB4BL
KOBNIQBB {VerôffenlHehungen aui dem kircKenhiitorisehen Seminar Mùnchen
Il Reihe nr. iO.) Mûncben, Lentner, 1906, ln-8 de vin-107 p. — Prix : 3 fr.
Le D* A. Eoeniger a étudié le Dialogue bien connu et aussi les bomélieB
plus ineiplorées de Gésaire d'Heisterbach pour en extraire une vue d'en-
semble de la confession. Ce travail historique, accompli avec une extrême
bonne foi et une rare compétence, jdst une contribution intéressante à la
question toujours si brûlante de la discipline pénitentielle. Péchés, contri-
tion, ferme propos, aveu, absolution, satisfaction, sont successivement
examinés dans les écrits du prieur d*Heisterbach, et l'on arrive à cette con-
clusion qu'U a marché sur les traces de Pierre Lombard sans avoir échappé
à l'influence de l'école de Saint- Victor, surtout en ce qui concerne l'impor»
tante question de Tabsolution du prêtre. Il avait même réalisé les notions
modernes du sacrement bien qu'il ne comprit peut-êtro pas la production
de la grâce dans le sens de la théologie actuelle. L'auteur réfute le préjugé
qui faisait de Gésaire un écrivain peu au courant de la littérature théologique
de son temps ; il le montre au contraire un homme plein d'estime pour la
science, et l'on ne saurait douter que, grftce à la vaste diffusion de soa
Dialogue, ses vues n'aient exercé une large et profonde influence dans l'Ëgiise.
G. P.
Oe«a« eonaeleatlae pr»po»IU et soliitl Romae ad SAiietmii Apolll-
■Arem in ea»tm «eoet:! PanU ApoAtolt aufto 1904-190II o. lO,
cura et expensis Rmi. Dni Fbligis GadAnb. Romae, apud Analectorum
Ecclesiasticorum editorem, praecipuosque bibliopolas, 1906, in-s de SI p»
— Prix : 1 fr. 26.
Nous aimons chaque année à rappeler U haute valeur des solutions pra*
tiques apportées dans les conférences des cas de conscience tenues au sémi-
naire de Saint- Apollinaire à Rome. Mgr Cadène, en l'absence d'une pubiioa-
tion ofBcieUe, rend .un service signalé, par la réunion de cf s procès-verbsux
— 171 —
où Doafl retroufons les Tuet lonjoart si sages des modératears ehargés de
résumer les dlTers cas. Au eours 4e Tannée i9M-f905 les sujets traités ont
roulé sur les eensnres en général: faute requise, eontumaoe, excuses
constituées par la erainte ou IMgnorance, limites territoriales, censures
€ per modum pœnae », absolution privée, absolution des censures réserrées
mu Pape ou à l^Téque, etc. G. P.
Htm ilaa» «MUiiuiles. Comentario canânico-moval fo6re el decreto « Ut
éebUa >, por elR. p. Juan B. Fbrbbrbs. 3» edicidn. Madrid, tip. del Asilo
de buérfanos del S. C. de Jésus, 1906, in-16. de 132 p.
Nous tenons à signaler la 3* édition de rezceilent commentaire du décret
€ Ut débita », par le canoniste espagnol Ferreres, S. J. Précision, clarté,
métbode sont ses mérites reconnus. L*auteur a tenu compte des décrets de
la S. G. du Concile, publiés depuis sa première édition et des applications
pratiques que lui ont suggérées les questions qui lui ont été adressées de
dirers côtés. ^___^^^_____^_ O. P,
Bl Av«rrotomo te^léffleo de eant^ Vlioina* de Aqnlno» por ei
P. Fr. Luis G. À. Gbtino. Vergara, tip. de « El Santisimo Rosario », 1906,
in-12 de 111 p.
Ce petit volume est intéressant tant par le sujet traité que par Térudi-
Uon de Tauteur. Un saTant espagnol, Don Miguel Asin y Palaeios, avait
soutenu que dans la Somme contre les Gentils, saint Thomas avait copié
des passages nombreux du Pugio /Idet, ouvrage d*un autre dominicain,
Baimond Marti. Le P. Getino montre avec une grande précision, par les
dates, que le Pugio fidei fut écrit plusieurs années après la publication de
te Somme. Les passages communs aux deux ouvrages sont, d'ailleurs, la
reproduction d'opinions que l'on trouve sans doute dans Averroès, mais
dont plusieurs se rencontrent aussi dans saint Augustin. Il n^est pas éton-
nant que les musulmans et les chrétiens, deux religions monothéistes,
eussent sur certaines questions théologiques des idées analogues. Rien ne
prouve donc un. plagiat, mais seulement une communauté dlnformations.
L.*auteur dit très à propos que saint Thomas a continué la philosophie de
saint Augustin, en la précisant à l'aide de la méthode d*Aristote. Ce point
de vue nous parait tout à fait juste, et nous croyons que c'est une erreur
de ne voir, dans TAnge de Téçole, qu'une simple reproduction des théories
péripatéticiennes. D. V.
I*r«nBl«i« !»«• dms* l*eoSoin«l09l«. Jdom INipllloiM, par PaUL
MiBTLUs. Paris, L. Laveur, 1906, in^4 de 67 p., avec fig. et 4 planches. —
Prix : 3 f^. 50.
L*auteur a Jugé qu'il y avait lieu d'encourager l'étude de Thistoire natu-
relle des insectes et tout particulièrement des papillons en offirant aux
gens du monde et aux amateurs un ouvrage de Tulgarisation leur permet-
tant de reconnaître facilement, en les comparant aux planches coloriées et à
la description, les principales espèces de pspilions vivant en France. Les
enfants eux-mêmes, pour lesquels Touvrage a été spécialement rédigé et
illustré, pourront ainsi apprendre très facilement à composer une petite
collection des principaux types sans être obligés de recourir à des ouvrages
trop coûteux et aussi trop scientifiques pour la lecture desquels il faut
déyà posséder un certain bagage scientifique.
L*auteur a pris soin dUnitier ses petits amis aux secrets de la chasse et
^
— 172 —
de la préparation des spéoimenB. Dans on second ehapltre il leur révèle les
métamorphoses sueeessives qui font de la vulgaire chenille» sonvent trop
méprisée, un brillant insecte. Viennent ensuite les notions nécessaires
pour le classement de la collection ; enfin la description des principales
espèces : rbopalocères ou diurnes, héterocéres comprenant les crépuscu-
laires et les nocturnes. A côté du nom latin et scientifique se trouve dans
la dite description le nom français ou vulgaire. Si, comme nous l'espérons,
cet intéressant et utile travail obtient une nouvelle édition, llauteur nous
permettra de loi recommander de donner, à côté des noms latins, leur
origine et signification. Cette explication des racines grecques ou latines
ajouterait un nouvel intérêt à l'ouvrage en le rendant encore plus instructif.
A.-A. FàUYBL.
i^« VégéCmix daa» le» proverbe^ par CHAALB8 ROZAM. Paris, Ducrocq,
s, d., in-lS de rv-284 p. - Prix : 3 fr. {Mk
L'auteur passe d'abord en revue quantité de proverbes ou même de
simples locutions courantes oii la terre et Peau sont rappelées* avec force
explications littéraires, historiques et humoristiques. D'après la même
méthode, il parle ensuite des arbres, puis de fleurs telles que le laurier, le
lierre, le lis,' le muguet, la rose, etc., après quoi vient le tour des fruits
cerise, figue, amande, noisette, poire, pomme, prune). Certaines espèces
d'herbes ont un chapitre spécial, de même que les légumes parmi lesquels
on remarquera le chou, la carotte, la fève et le pois. La dernière partie du
volume est consacrée au blé, aux oignons et à l'ail, à la truffe, à la paille,
à la vigne et au pavot.
A la fols instructif et récréatif, ce Joli livre plaira à tous les êges : les
uns apprendront là nombre de choses charmantes qui leur auraient certaW
nement échappé si leur attention n'avait pas été ainsi sollicitée ; les autres
pourront considérer ces agréables pages comme un aide-mémoire des plus
utiles. E.-G. Gaudot.
E.'Sicll«e ^ libre den» l*Bt«t libre. Deux Idéal* t tAmenaale et
dréffolre, par WiLUAii GiBSON. Paris, Emile Nourry, 1907, in-12 de
116 p. — Prix : i fr. 25.
Nous voulons bien rÉgllse libre dans PËtat libre, libre comme au Brésil
par exemple, où PËgUse est une société reconnue ayant sa hiérarchie et
Jouissant de tous les droits civils, sans que l'Ëtat prétende intervenir dans
son organisation. Mais ce n'est pas de cette liber^A AJLqii'il s'agit dans la
présente brochure. .C'est contre le Pape que l'auteur demande la liberté. Il
attribue tous lés maux de l'Église au développement de rultramontanisme
provoqué, croit-il> par Lamennais. Son idéal religieux est l'abbé Grégoire,
évêque constitutionnel de Blois sous la première Révolution. Ceci suffit
pour indiquer dans quel esprit ce livre est écrit. M. Gibsonnous dit s'être
converti dans le temps au catholicisme; tant mieux. Mais sa brochure nous
montre qu'il lui reste encore pas mal des préjugés anglicans. D. V.
CHRONIQUE
NAcaoLOoiB. — M. fimile-Louis Bornouf, littérateur et érudlt remarqua-
ble, mort au milieu de Janvier, & l'&ge de 85 ans, était né à Valognes
(Manche), le 25 août 1821. Après avoir terminé ses études secondaires au
Ijrcée Saint-Louis, il fut reçu à l'Ecole normale supérieure en 1841, envoyé
r
- 178 —
ensuite à l'École d'Athènes et soutint brillamment ses tbèses de doctorat
te-lettres en 1850. Après sToir professé la littérature ancienne à la Faculté
des lettres de Nancy, il retourna à Athènes avec le titre de directeur de
l^ficole française et c^est en cette qualité qull entreprit en Grèce des fouilles
intéressantes. Au terme de sa délégation, en 1878, en dépit des tœux
exprimés pour son maintien k ce poste, il fut nommé professeur et doyen
de la Faculté des lettres de Bordeaux, mais il refusa cette nomination pour
protester contre les doctrines antilibérales qui avaient été manifestées lors
de la rentrée solennelle de cette Faculté. Une compensation lui fut accordée
toutefois en 1878, lorsqu'il reçut le titre de directeur honoraire de Técole
d'Athènes. Outre de nombreux articles parus dans diverses revues telles
que la Bévue des Deum Mondée^ M. Bumouf a écrit toute une série d'ouvrages
fort estimés. En voici les titres : Deê Prineipee de Vart d'après la méthode et
les tfocfrmef de Platon (Paris, 18S0, in-8) ; — De Nepiuno ejueque euHu (Paris,
f850, in-8), thèse de doctorat; — Méthode pour étudier la tangue eaneerite^
oueragt composé iur le plan de la méthode grecque et de la méthode latine
de J.'L. Bumouf diaprés les idées d^Bugène Bumouf et les meiUeun traités
éeP Angleterre et de V Allemagne, notamment la grammaire de Bopp (Pafis, 1899,
in-8), avec L. Leupol; -^ Le Bhagawid^QHà^ ou te Chant du bienheureuco^
poème indien (Nancy « 1861, in-8); — Buai sur le Vida ou Introduction A la
connaissance de VInde (Nancy, 1863, in-8); — Dictionnaire classique sanscrit-
fronçait où sont coordonnés, revisés et complétés les travaux de Wilson^ Bopp,
Westergaardy Johnson, etc, et contenant lai>évandgari, sa transàription européenne,
Cinterprétation, les racines et de nombretUD rapprochements philosophiques
(Nancy, 1863-1865, in-8), avec L. Leupol; » Nala, épisode du Mahdbbdrata^
traduit du sanscrit en françaû (Nancy, 1865, ln-8); — Histoire de la littérature
grecque (Paris, 1869, 2 vol. in-8); — Choix de morceaux sanscrits, traduits,
emnotés, analysés (Paris, 1866, in-8), avec II. L. Leupol ; — La Légende tuhé-
nienne. Étude de mythologie comparée (Paris, 1872, in-8); — Vlndigo japonais .
Culture et préparation (Paris, 1R74, in-8) ; ~ La Mythologie des Japonais d'après
te Ko'Ku'Si-Ryaku, ou Abrégé des historiens du Japon, traduite pour ta première
fois sur te texte japonais (Paris, i875i in-8); — La Ville et PAcropole d^Athènu
aux diverses époques (Paris, 1877, in-8); — Le C€UhoUcisme contemporain (Paris,
1879, in-8); — Mémoires sur Vantiquité : f Age de bronse; Troie; Santorin,
Délos; Myctnes; U Parthénon; les Propylées; Un Faubourg d*Athènei (Paris,
1879, in-8); — La Vie et la Pensée, éUmenU réels de philosophie (Paris, 1886,
in-8); — t Les Chants de f Église latine ; restitution de la mesure et du rythme selon
la méthode 'na^r«l{« (Paris, 1887, in-8); — Le Vase sacré et ce qu'il contient dans
■ l^Inde, la Perse, la Grèce^ et dans VBgiise chrétienne, avec un appendice sur le
Saint'Qraal (Paris, 1896, in-8).
— La magistrature et les lettres ont fait dernièrement une grande perte
'en la personne tle M. Beaune, doyen de la Faculté de droit à TUniversité
catholique de Lyon, qui est mort en cette ville à 74 ans. M. François-
Bénigne-Henri Bbaonb est né à Dijon, le 24 août 1833. Après a^oir achevé
ses études de droit, il se Ht Inscrire au barreau de sa ville natale, mais
bientôt après, en 1858, il entra dans la magistrature comme substitut au
tribunal de Langres, puis il fut successivement substitut à Ghaumont en
1860 et è Dijon en 1862, procureur impérial à Louhans en 1865, substitut du
procureur général à Dijon en 1866, et enfin procureur général à Alger eu
18rM.'DBûti<^é dernier poste il eut & organiser les nouveaux tribunaux créés
-epf'Éabyfiei'ét'lo^rsqfue, en 1875, il fut rappelé à Aix comme procureur géné-
ral,'''il fiiè'élià^gé' de préparer les réformes introduites depuis dans les
tribiïdéVi coiiwilaires du Levant. Il était procureur général à Lyon depuis
, %
— 174 —
le 25 mai 1877, quand la retraite da maréchal de Mae-Mahon en 1879, les
insuccès de la politique conservatrice et la préparation des décrets, coptre
les ordres religieux le déterminèrent à donner sa démission. Lorsque la
Faculté libre de droit de Lyon s'organisa il fut chargé d*7 enseignai^ le droit
public et français et, depuis lors, il n'a cessé d*étre un des membres les
plus distingués de l^Université catholique lyonnaise. 11. Beaune appartenait
à plusieurs sociétés savantes des départements et était président de la
section des lettres de l'Académie des sciences, belles4ettres et arts de Ljron.
Il laisse de nombreux ouvrages qui ont établi sa réputation de Juriste et
d'historien. Bo voici les titres : Det Diêtinetiom tionorifiqueê et de la parUeuU
(Paris, 1862, in-12), réimprimé l'année suivante ; — SotnM Chanial cl ta dfree-
Hon deg âmes au XYII< êièele (Par^, 1862, in-8) ; — La Nobleise aux ÉiaU de
Bourgogne de 4550 à 1199 (Dijon, 1864, in-4), avec Bf . Jules d'Arbaumont ; —
Voltairt au collège, ea famille, eee itudee, see première amie. Lettrée et documevUê
inédite (Paris, J 867, in-8) ; ^ Lee Sorcière de Lyon, ipieodee judidairee du i^nif
ei^le (Paris, 1868, in-8) ; ^ Journal d*un lieutenant-criminel au XYll* eiècU
(Paris, 1866, in-S) ; — Voltaire contre Travenol. Proeèe de preeee au XYlil* eièoU
(Paris, 1869, in-8) ; -^ Lee UnivereiUe de Franche^Comti, Gray, Dole, Beeançon
(Dijon, 1870, in-8), ouvragé couronné par l'Institut ; •— Lee Biformee judU
dairee dane lee cahiere de 4789 (Paris, 1860, in-8) ; -* Le Palaie de juetice ei
Paneien Parlemmït de Dijon (Paris, 1872, in-18) ; — M. Th. Foieeet, notice
biographique (Dijon, 1872, in-18), réimprimé en 1875; — Lee Dépouilke de
Charlee le Téméraire à Berne (Dijon, 1873, in-4) ; — Introduction à l'étude
,hielorique du droit coutumier françaie juequ'à la rédaction officielle dee coutumee
(Lyon, 1880, in-8) ; — Le Droit coutumier et Vunité Ugielatiw en France (LyoD^
1880, in-8) ; — CSneeignement du droit romain et la Papauté (Ljon, 1881, in-8);
— La Juetice eoue la féodalité (Grenoble, 1880, in-8) ; — Claude de Ruhye et ta
liberté de teeter au XYi* eièeie (Lyon, 1881, in-8) ; — La Chapelle $am^HennU d
Villey-eur-TUle (Dijon, 1881, in-8) ; — La Condition dvile de la bourgeoieie fran-
çaiee d'aprie le droit coutumier (Grenoble, 1882, in-8) ; — Drotl coutumier fran^
gaie : la Condition dee pereonnee (Lyon, 1882, In-B) ; ^^ La Vie intérieure au
XYU* eiècle (Lyon, 1883, in-8) ; — Auguetin Cochin et lee Eepérancee chrétiennes
(Lyon, 1883, in-8); — La Nobleue bourgeoiee (Lyon, 1883, in-8); — La Corree-
pondance de Voltaire (Lyon, 1884, in-8) ; — Loe Avocate d'autre foie, la confrérie
de Saint^Vvee à ChaUm^eur-Saône apant 4789 (Dijon, 1885, in-8) ; — Droit ooti-
tumier françaie : la condition dee biene (Lyon, 1885, in-8) ; — Vaiu aprèe le tiège
de Lyon, (Lyon, 1886, in-8) ; — Pierre Paillot, impriwuur^ hietoriographe 6our-
guignon (Dijon, 1888, in-8); '^ Un La Bruyère bourguignon. Lee Caractèree de
Pierre Le Qoue, cotïeeiUer au Parlement de Dijon {4$éO'479M) (Dijon, 1888, in-8) ;
— Droit coutumier françaie. Lee ContraU (Paris, 1889, in-8), ouvrage couronné
par l*Institut ; — Fragmente de critique et d'hietoire. i)roit public et privé. Épi*
eodee judiciaires (Paris, 1800, in-8) ; — La Partlcipatian aux bénéfices dane rtn«
duetrie et le commerce (Lyon, 1893, in-8) ; — Nouveau» Fragmente de droit et
d'hietoire (Lyon, 1899, in-8) ; — La Liberté d*eneeignement devant le Parlement
(Lyon, 1899, in-8); — Un Juge de Marie-AntoinetU (Lyon, 1899, in-8) ; — Scénee
de la vie privée au xvni« eiècle (Lyon, 1901, in-8). M. Beaune ^ donné en
outre une édition des Lettres inéditee de Catinat (Paris, 1861, in-8), et, avec
M. J. d'Arbaumont, celle des iiémoiree d^Olivier de la Marche (Paris, 1883-
1884, 3 vol. in-«).
— Un homme qui tenait une place considérable dans la science médiçalOt
le docteur Pierre Budin, est mort à Marseille, au milieu de Janvier, à 61 aoa.
Né à Enencourt-leSec (Seine-et-Olse) en 1846, il fut reçu docteuf en tnéde^
cine à Paris, en 1875, après avoir été interne des hôpiUttt. Sa tiièee de
— 175 —
doctorat et ses travaux sur Tobstétrique attirteent sur lui Tattention, et en
1878, il était nommé professeur de clinique obstétricale à la Faculté de
médecine, puis, le 25 Janvier 1889, il devenait membre de r Académie de
médecine. Ses ouvrages sur l'obstétrique fout autorité» En voici rénumé-
ration complète : Déê iMons hraumaiiquM che» la femme dont Us açcouchemenU
eunifcieU (PariSf 1878, in-8)» thèse de doctorat ; — De (a Téu du fœiuê au point
de vuê de Fobetéirique, Recherchée cliniquee et ewpinmenUdes (Paris, 1876, in-8);
— Beekerehee pkyHologiquee et cliniqueê êur leê aceouehemenie (Paris, 1876, in-S) ;
— Des Varieee chee la femme tneeinie (Paris, 1880, in-8) ; — ObeUirique.
Recherchée cHniqueCt le palper abdominal (Paris, 1881, in-8) ; — ObeUirique <t
gynécologie. Recherchée cliniquee et ewpérimentalee (Paris, 1883, gr. in-8); —
Obelétrique, Notée et recherchée. Le Procrée médical (Paris, 1888, in-8) ; — Leçont
de clinique obeUiricale (Paris, 1889, in-8) ; — LaU etérilieé et aUaitement (Paris,
1894, in* 8); — Recherchée eur Valimentaiion dee enfante débitée . Emploi dee
produiu de digeetUm artifieielle du lait de vache (Paris, 1897, in-8), avec
G. Michel ; ^ Femmee en coudiee et nouveau-née. Recherchée cliniquee et
eœpérimentalee (Paris, 1897, in-8) ; — La Pratique dee aeeouehemente à Pueage dee
eagee^femmee (Paris, 1897, in-8), avec E. Grouzat. Le docteur Budin a, en
outre, traduit de Tanglais, du docteur Duncan : Sur le méeanieme de Vaccou-
ehement normal et pathologique ^Paris, 1876, in-8).
-* Ifu* Agnès Mary Glirkb, morte le 20 Janvier à Kensington, à 6% ans,
occupait, grftce à ses travaux, une place importante parmi les astronomes
anglais.- Aussi, sa disparition cause-t-elle un vide considérable dans le
monde scientifique. Parmi les ouvrages qu'elle laisse et qui ne ressemblent
guère à ceux que les femmes écrivent ordinairement, nous citerons : A
Popular hietory of Aetromomy during the Nineteenth Century (Londres, 188S
iii-8/, plusieurs fois réimprimé ; — The Syetem of the Store (Londres, 1890,
in-8), réimprimé avec additions en 1906; — Problème in Àttrophyeiee (Londres^
1903, in-8). Mu« Glerke a publié d'autres volumes, en apparence moins
Importants, mais d'un intérêt plus considérable pour le grand public, par
exemple une biographie des trois Herschel et un traité intitulé Modem
Cœmogcniee^ En outre « elle collaborait assidûment à divers périodiques
scientifiques, tels que r^ Obeervatory, Knowledge, etc. Enfin, ses connais-
aances étaient tellement étendues qu*elle a pu faire paraître, en 1892, un
très Intéressant petit volume dont le titre est Familiar Sttuiiee in Homer.
— II. Framçois Pibkosiiïsxi, membre de TAcadémie polonaise, depuis
1885 professeur à la Faculté de droit de Gracovie, est mort le 27 novembre.
M. Piekosiùsld avait fait ses études supérieures à rUniversité de Gracovie.
D*abord avocat, puis employé de banque et employé dans Tadmlnistration
du pays, il a publié des ouvrages historiques et législatif. G'est à lui qu'on
doit les premières publications concernant les sources de l*histoire de
Pologne. Voici les principaux ouvrages polonais : Le Code de iiogilno (1865);
— Le Code de ta eathédrale de Craeovie deSt, Veneeelae (1874-1883) ; — Leê Codée
de la PetUe-Pologne (1874-1881) ; — Lee Sceaux polonaU au moyen âge (1878) ; —
Le Code de la Ville de Craeovie (1879-82) ; — De VOrigine dynaetique de la nubleeee
pokmeUee (1888). M. PiekosiAskI a fondé une revue héraldique intitulée
Berold.
— On annonce encore la mort de MM. : Henri Astibe, membre de
rAasociation des Journalistes parisiens, rédacteur au Petit Journal^ mort à
Paris k la fin de Janvier, à 83 ans ; — Raphaël Basch, homme de lettres, mort
à Paris à la fin de Janvier; — Gustave Ganton, professeur d^histoire au
lycée d*Annecy, mort en cette ville au commencement de Janvier, a 43 ans,
lequrt s'était spécialisé dans Tétude de la période napoléonienne et avait
I I -
'i f
f — 176 —
publié, ouiipe divers trayaux parus dans la Remte hùioHqm, des ouvrages
tels que Naj^Wm anUmilUariste (Paris, 1902, in-S) ; — Michel Gharaiub,
fondateur de la grande maison d'imprimerie de Sceaux (Seine)» mort au
milieu de janYler» à 89 ans ; — Foifbr, inspeeteur d*académie à, Laon, mort
en cette ville le 31 décembre; — Tabbé Foubot, qui fut pendant plus de
cinquante années professeur au collège de Saint-Dizier, mort en cette ville
au commencement de janvier ; — la vicomtesse db Granotal, née de Reiset,
compositeur musical bien connu, morte au commencement de Janvier;
— Emile Lbpbllbtibb* avocat à la cour d^ppel de Paris, mort au commen-
cement de janvier, à 85 ans, auquel on doit plusieurs ouvrages sur la police
sanitaire des animaux et un code pratique des usages de Paris ; — Lb Roux,
professeur honoraire de TÊcole de pharmacie de Paris, mort en cette ville à
|;V. la fin de décembre; — le colonel J.-C.-L. Lubauski. d'origine polonaise,
T-' naturalisé Français, mort au commencement de janvier à la Ganée (Grète),
jfi^ lequel a écrit des romans militaires en collaboration avec son ami le capi-
1^, taine Bonnerive (George -de L^s) et donné des articles kla VU pariêimne
|i sous le preudonyme de Jean Star ; — Arthur BIjlrtin, rédacteur en chef du
h journal catholique U Courrier du Pof-de-Calatf , «mort au milieu de janvier;
^: — Victor PiLLON-DuFRBSNB , conservftteur honoraire à la Bibliothèque
\\ .' nationale, collaborateur à Vlntermidiaùre det chercheurê ei euritux^ mort le
2 janvier, à PAge de 71 ans; — RàOobz, publiciste, commissaire du Laos
k l'Exposition coloniale de Marseille, mort au commencement de» Janvier ;
•» A. ROQUBZ, ancien journaliste parisien, connu par ses explorations tn
^ Indo-Ghine, mort & Marseille au milieu de janvier, à 45 ans ; — Numa Rous-
r< T&M, Journaiiste appartenant à la presse républicaine départementale, mort
[; au milieu de Janvier, à Istres (Bouches-du-Rhône) à 45 ans, lequel coUa-
^' bora au Courrier du «oir, rédigea la Dépêche de Lorieni et en dernibr lieu
dirigeait le Petit Haui-Mamaii ; — Jean-Ëmile-Henri Sarbiau, archéologue
et numismate de valeur, attaché & la bibliothèque de PArsenal, mort au
milieu de janvier, à 47 ans, lequel, en dehors de certains mémoires sur les
y monnaies et les monuments gallo-romains du Nivernais a publié : Le Mueée
eeniennal de la céramique à PSœposition univenelle (Paris, t90i« in-S); —
M"** Pauline Sayari, morte au commencement de janvier, qui a publié un
certain nombre de romans^ s'est consacrée aux œuvres féministes et a
fondé la « Fédération féministe » ; — Gélestin Sbnès, mort & 80 ans
au milieu de janvier, l^in des précurseurs du mouvement féllbréen et -qui
a écrit sous le nom de La Sinse, un intéressant ouvrage : La Vie provençale^
ecèneg populaires (Toulon, 1874, in-8) ; — • M"» Sobolbska, connue sous le
pseudopyme de Jacques Lermont, morte à la fin de janvier, laquelle fut
une collaboratrice de P.-J. Stahl (Hetzel) et a publié dans la collection de
ce dernier un grand nombre de volumes de morale familiale à Tusage
de la jeunesse et qui a traduit de Tanglais : Les Émigrants du , TraneuMal^
la Montagne perdue^ de Mayne-Reid, etc ; — le peintre alsacien Toughb-
MOLiN, mort au milieu de janvier, è Brighton, en Angleterre, à 77 ans, lequel
avait publié et illustré divers ouvrages relatifs à PAlsace, tels que le Jour-
nal assiégéf de Piton, d'un Régiment d'Alsace dans Parmée française, Strasbottrg
militaire. Quelques Soutfenirs du vieux Streubourg^ etc.
— A rétrani^er on annonce la mort de BJM. : le P. Ballbrini, mort à Rome,
le 17 janvier, k 76 ans, doyen des RR. PP. jésuites, rédacteur de la Ciiailtà
Catiolica^ revue dans laquelle il a publié plusieurs romans, notamment
Jules le Chasseur des AlpeSy qui lui attira des poursuites à cause d'allusions
qu'il aurait faites au roi Victor-Emmanuel ; ^ Nikolaï Barssukoy, his-
torien russe, directeur des archives du ministère de l'instruction publique
— 177 —
da Russie, mort deraièremeot & Saint-PéteraboorK ; — Dr. Otto BaifNDOMJ
4lireeieordoi'In»tUat arohéologiqoe impérial d'Autriche, mori.le 2 Janyier,
4 VJeane, à eo ana ; — Dr. Albert Friedrich Bsrnbe, profesaeor de droit
civil et de droit criminel, mort à Charlottenhourg, le 14 Jantièr, à
M ans; — Dr, Haig Bbown, pédagogue aQgiaia fort conou, mort au
mUleu de Janvier, àttans, lequel après a?oir été pendant sept ans à la tête
de Técole de Kensington, dirigea Jusqu'en I8tf7, et aTOc ua réel succès, la
4^nde institution de Gharterhouse ; — Saiomon BuBsa, écrivain allemand,
mort au commencement de Janvier, à Lembeig (Gallcie), 4 80 ans, auquel
<nx doit d'importants travaux sur Thistoire des Juifo allemands, par
asemple i^Ânêche Sckem, Biographim% tmd LeickenêUininêekriflên «en RuMntn^
l^hrhauêvcrgtehêrn, HêHgiomweUem, RabbinatêaueMioren tmd û^nMindevovête"
4en», die wàhrmd tine» Zeiiraumeê wm 400 Jahrm (4500^489$) in Lemberg Mrten
ftMiil wirkim (Gracovie, 1885, in-8) ; — Dr. Alfred Bughwald, professeur de
thérapeutique à Breslau (Silésie), mort en cette ville, le 16 décembre, &
02 ans; — Henri Gastbbman, chef de la grande maison d'édition catholique
cte Tournai, mort à la fin de Janvier ; *~ Gustave Gzbhwinxa, professeur de
construction de voies ferrées et de tunnels à r£cole technique supérienre
de Brunn (Moravie), mort en cette ville, le 6 janvier ; — J.-J. Djlvid, roman,
oier, poète et Journaliste autrichleo^ mort dernièrement à Vienne, h
48 ans, qui laisse, outre quelques volumes de vers, un certain nombre de
nouvelles et de drames, tels que : Am Wege uerben (ferlin, 1900, in-8) ;
DU Troika, Er»ahlumgm (Berlin, 1901, in-8); Der (ratie EckMKU. Bin
S9hmuipUl m fUnf Aufêûgm (Berlin, 1902, ln-8) ; - Dr. Wilhelm DiTrmi-
BBMOBB, professeur allemand de philologie classique, mort le 29 décembre, à
Ualle-sur-Saale, à 67 ans; — Joseph Dupeanh, littérateur wallon, mort en
décembre, k Mons ; — Hélène FBLSiNO-PiCHLBa, femme de lettres aUemapde,
morte à B^lin, le 29 novembre, à 57 ans, laquelle laisse un certain nombre de
nouvelles et de romans, tels que : Sûemanmliêbe. NovelUn (Berlin, 1896, in-8)) ;
I>er Nordêlemund Andtres. Aeht Seenovellen (Stuttgart, 19(92, in-8) ; — Oskar
FuHBiiANN> sous-directeur de TÊcole de commerce de Dresde (Saxe), mort
«n cette ville, le 31 décembre ; — Victor Golzbw, ancien professeur de droit
4 PUniversité de Moscou, mort dernièrement en cette ville, à 66 ans ;— ^ Dr.
JohannesYonGOTTSCHiGE, professeur de théologie à l'Uni versité de Tubin-
^ue, mort en celte ville, le 3 janvier, à 60 ans ; — Dr. Wilhelm GaBicPLBa,
é<»rivain allemand, mort 4 Breslau (Silésie), le 8 Janvier, à 81 ans ; — Hatoit
DBTBRMioouaT, profcssour & la Faculté de médecine de rUniversité catho-
lique de Louvain, mort en cette ville, le 16 décembre, à l'&ge de 74 ans;.^ Dr.
Kurst Hbtzbe, philologue allemand, auteur d'ouvrages surles langues romanes,
mort le 1«' novembre, à Thôpital militaire de Naumbu^g•su^Saale ; — Dr.
Addf HiLQBNPBLD, profcsscur de théologie & rUniveraité d'iéna, mort en
cette ville, le 12 Janvier, à 83 ans; — le R. P. Paul Huys, professeur au
collège Saint- Vincent de Pauie, mort en décembre, k Ypres, à l'Age de
36 ans; — E. F. Jagqubs, musicien anglais de talent, mort au commence-
ment de Janvier, lequel fut propriétaire et directeur du Mutioal World de
1888 à 1891, directeur du Musical Times, de 1892 à 1897, et enûo critique
musical à VObserver; ^ Dr. Eno Jûbobns, professeur de mathématiques à
l'École technique supérieure d'Aiz-la-Ghapelle, mort en cette ville, le 5 jan.
vier, à 68 ans ; — Gyrill Kistlbr, musicien allemand, mort au milieu de
Janvier, & 59 ans, lequel, outre diverses compositions musicales, laisse un cer-
tain nombre d'opéras-oomiques, tels que KunihUd (1884); Stdenspiegel (1 889); il rm
^IsUin (1902), etc. ; — Wilhelm Kobnig, professeur de chimie à Munich,
FÉVRiia 1907. T. CIX. 12.
- 178 —
^ mort en cette yille, le 17 décembre, à 55 ans; — MIchael Eonowaloy, pro-
fésBeur de chimie aa Polytechnicum de KieT (Russie), mort en cette ville, le
35 décembre, à 49 ans ; — Dr. Adam Keamwtzgky, professear d^ théologie
morale & la FaculUVde théologie catholique de Breslau (Silésie), mort récem-
ment en cette ville, à 67 ans; — Burkhard Wilhelm Lbist, professeur de
droit à runiversité allemande dléna, mort en cette ville, le 31 décembre, à
84 ans, auquel on doit dMmportants travaux, entre autres : AU^aritehei Jus
gentium (lénht 1889, in-8); AU^irUches Jus chUe (léna, 1892-189$, in-8) ; — Peter
LOHMA.NN, auteur dramatique allemand, mort le 10 Janvier, à Leipzig, à
74 aos ; '— Frederick William Maitlàmd, professeur de droit à Cambridge
et Pun des plus remarquables historiens dé PAngieterre, mort dernièrement
dans les Iles Canaries, à 57 ans, lequel s'est distingué par une brillante car-
rière comme avocat d'abord, puis comme professeur, et a publié des travaux
de premier ordre tels qu'une édition du Note-Book de Bracton en 1887 ; HtS"
tory ofBngUsh Lato (1805), avec Sir F. Pollock; Canùn Law in England (1898);
-* Dr. Feodor Mightchbnko, professeur de littérature grecque & llJnivanlté
russe de Kaxan, mort dernièrement en cette ville, à 59 ans; — Dr. Paul
M0BIT7S, mort vers le milieu de janvier, à Leipzig, à 54 ans, connu par ses
recherches sur les maladies nerveuses, par ses études pathologiques sur
des hommes illustres tels que Rousseau, Nietzsche, Schopenhauer, et qui
laisse des ouvrages d*une très grande valeur, tels que : Ueber dU Eintheilwig
der Krankheiten. Neurologische Beiraehtungen (Coblenz, 1892, in-8); Ueber diê
Behcmdlung von Nervenkranken und die Errichtung von Nervenheilstàueh (Berlin,
1896, in-8) ; — Dr. Johann Najbwski, professeur de mathématiques à Lem-
berg (Galicie), mort en cette ville, le l** janvier; — Dr. Bruno Nakb, profes-
seur allemand; mort à Dresde, le 10 janvier; — Miss Alice Oldham, morte vers
le milieu de janvier, laquelle, après avoir longtemps enseigné en Irlande, s'est
fait connaître par ses remarquables cours d'histoire et de philosophie au col-
lège Alexandra et par le zèle qu'elle a déployé, non sans succès, pour obtenir
aux femmes le droit de suivre les cours du collège de la Trinité de Dublin;
— Adam Paulsbii, météorologiste danois de grande réputation, directeur de
rinstitut météorologique de Copenhague, mort en cette ville, le 12]anvier>
• & 74 ans, lequel s'est fait connaître surtout par des recherches entreprises,
au Groenland, sur les aurores boréales, recherches dont les résultats ont
été consignés dans un remarquable ouvrage : Observations internationales
polaires (1882-1883) ; — le baron Karl ton Pbrfaix, auteur dramatique et
compositeur de musique allemand, mort le 15 janvier, à Munich, & 83 ant;
— Dr. Arthur Ppbrhofbr, auteur dramatique allemand, mort le 14 janvier,
à Berlin, & 35 ans ; — Emst Pfitzbb, le distingué botaniste allemand, pro-
fesseur & l'Université de Heidelberg, mort dernièrement en cette ville, à
61 ans, auquel on doit de nombreux ouvrages fort estimés, entre autres :
Uebersicht des natûrliehen Systems der Pflansen. Zum Cebrauck in Vorlesungen
fur Anfànger bearbeitet (Heidelberg, 1894, in-8) ; Der botanische GMten der
Universitàt Heidelberg. Ein Fiihrer fur dessen Besvcher (Heidelberg, 1899, in-8);
— Dr. Emil Philippson, directeur de la « Jacobson-School m, mort le
23 décembre, & Seesen ; » Jacob Pobsghl, professeur de physique techni-
que à l'École technique supérieure de Gratz (Styrie), mort récemment en
cette yille, à 79 ans ; — Nlkolai Pugheabby, écrivain russe, mort à Saint-
Pétersbourg, le 27 décembre, & 65 ans ; — Dr. Rudolf Quaas, médecin autri-
chien, professeur de pansements à PUnlversité de Gratz (Styrie), mort
récemment en cette ville, & 66 ans ; — Dr. Hermann Rasbow, directeùr-du
gymnase de Weimar, mort le 3 janvier, à Brème, à 88 ans ; — B. Flechter
BoBiNSON, journaliste anglais, mort le 22 janvier, & 35 ans, après avoir
^■T~Wr^
— 179 —
dirij^é l^.DçiityExpreUt Vanity Fair et, plus réceiiimeQt, Tke World \ 'y l>t.
Hugo Sqhlàdjbbagh, directeur de TÊcole des € Trols-ïloift » 4<ç Dresde, miftl
.en cette Tille, le 9 janvier, à 47 ans ; — Dr. .Dskar Schà^b/ professejir
de langue' et de littérature allemandes, mort à Kœriigsberg (Crusse),
.le 30 décembre, à ,81 ans ; — Dr. Glemens ScHLtjTBR, professeur de
.géologie et de paléontologie k Bonn, lùôrt en cette ville, à la fin jde
décembre, à 82 ans; r- Dr. Eugen Sbmicbr, ancien professeur de ^atiio*
logie et d'anatomie à l'Université de Saint-Pétersbourg, mort à la îln de
décembre, à Woldar (Livoni^) ; — Dr. Ernst Auguste yoN Sbdpfbrt, pro-
fesçe^r. de droit romain à runlversité de Munich, mort en cette ville, le
t Janvier, & 88 ans ; — William Sinus, membre de c Royal Âstronom^çal
Society >, auteur de nombreux articles parus dans les Monthly Sotiees^
mort le 2 janvier, à Shanklin, à 90 ans; —Dr. Ot^o Woirgang Spbybr,
écrivain allemand, auteur d'ouvrages d'histoire localo, diôrt le 14 janvier &
Francfort-sur-le-Mein , à 81 ans ; — Ferdinand Sprinobr, édi.teur allemand,
mort dernièrement & Chariot tenbourg, prés de Berlin, à 61 ans ; — le Hév.
,RoJ)ert Herbert Stort, principal de runiversitfi de Glasgow, lequel laisse
de nombreux ouvrages fort appréciés en Angleterre, notamment : Cveedand
conduet (1872, ln-8) ; Health HaunU of ihe Riviera (1880, in^8); The Aposiolie
Miniâtry in ihe ScoUiêh Church (1897, in-8) ; — Jules Tubldpô, Tun des
rédacteurs dti Journal' de Bntxellèe, mort en décembre; — Eliel Vbst,
écrivain suédois, mort le 22 décembre à Storkyro (Finlande), à 43 ans ; —
Dr.. Kasixnir Wrowlbski» écrivain polonais, mort. & la fin de décembre, à
Lemberg (Galiçie^. .
LbGTXJRBS FAITBS ▲ L'ACADÈMIB DBS SGIBNGBS MORAI^S BT POLITIQUBS. —
Le 5 janvier^ M. Gebhart remercie ses confrères de la mission quUls lui ont
eonOée, et souhaite la bienvenue à Lord Reay, associé étranger^ —
M. Luchaire, nommé président, remercie son prédécesseur et TAcadémie, et
exprime quelques vœux.* — M. Dareste Ut une notice sur les travaux de
M. E. de Hinojosa, concernant l'histoire du droit espagnol. — M. Levasseur
donne une analyse de l'ouvrage de Sir J. Lubbock (Lord Avebury) sur la
liberté des transports. — Le 19 janvier, M. Levasseur termine la lecture de
son travail sur les transports en Angleterre oonsidéréa comme iudustrie,
et sur le rdle que jouent les municipalités à cet égard.
LBGTURBS FAITBS ▲ L'ACADâlIIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS-LBTTRBS . ^
Le 4 janvier, M. Gagnât transmet avec les remerciments accoutumés, le
fauteuil de la présidence à M. S. Reinach. — Celui-ci exprime le vœu que
des communications brèves remplacent la lecture des mémoires. — M. Sénart
donne des nouvelles de la mission Palliot, dans le TurJcestan, où Ton a
trouvé des ruines et des manuscrits extrêmement curieux. — M. Serruys
explique un flragment important du canon historique d*Eusèbe, fragment
écrit en grec. — M. N. Valois parie d'un texte manuscrit relatif à Jeanne
d'Arc, qu'il a découvert à la Bibliothèque impériale de Vienne, et qui
prouve que la Pucelle fut très vite l'objet d*un culte populaire. ^ Le il jan-
vier, M. d'Arbois de Jubainville démontre l'identité entre les Manapii de
Ptolémée établis en Irlande, et les àtenapu venus de Casse! en Flandre. —
M. Chavannes lit une lettre de M. PelJiot sur des textes très anciens, en
écriture brahmi, trouvés dans le Turkestan. — M. Léon Dorez parle d'nn
manuscrit de la Bibliothèque nationale, qu'il croit être celui sur lequel
travaillait Pétrarque, quand il fut frappé de mort, en 1374. — Le 25 janvier»
M. Dieulafoy poursuit sa lecture ayant trait au théâtre espagnol à tendance
religieuse. — M. Gagnât indique à l'Académie le résultat des fouilles faites
'*;»:
n
'. 1
•I,
>. ' I»
■ T- ■ '•
LS^
h^:
Bfi.
1.^
— 180 —
en Algérie sous la direction de M. Ballu, à timgad , Lambéze, tfdaoaFo'o^,
Announa et Khamlasa. — M. Salomon Relnach explique que le type tfe'la
Vierge à la Massue, doit être une traduction du mot : Virgo eUnHgera, qiii
Teul dire porteuse de fiuutice, aussi bien que porteuse de clef,
Pbix. — Dans sa séance publique annuelle du 16^ noveàitlre dernier,
TAcadômie des inscriptions et belles-lettres a décerné les prix suivants :
Prix ordinaire de TAcadômie (8,000 fr.]- ^ Sujet proposé : Étudier vne
période de Vhiêtoire ancienne au Japon» — Un encouragement de 500 fr. àii P.
Balet, missionnaire à Tokio (Japon) : Sfiohku^Taiêhi et eon époque.
Antiquités de la France. — Quatre médailles. V* médaille de 1,500 fr., à
M. Léon Mirot : lêabeUe de France^ reine d'Angleterre^ comteiêe d^Angoulêine^ et
lei Jneurrectione urbaineê au début du règne de Charlee VL ~ 2« médaille de
1,ôbo fr., à M. Pb. Lauer : Lu Annalee de Flodoard. — 3« médaille de 500 fr.,
à M. Serbat : Lee Aêêembléee du clergé de France de 45i1 à 4048. — 4« médaille
de 500 fr, à M. Henry d'Allemagne : Lee Cartet à jouer du quatortième au
vingtième siècle.
Mentions bonorables : 1* M. 6. Dottin : Manuel pour tervir à Vétude de
Vantiquité celtique. -* 2« M. Tabbé G. Ailibert : Bietoire de Seyne, de eon
bailtage et de ea viguerie. — 3® M. Lucien Begule : Lee Incruêtalione décoratives
des cathédrales de Lyon et de Vienne. — 4* M. Pabbé J.-N. Abgrall :
V Architecture bretonne. Étude des monuments du diocèse de Quimper et Livre dPor
des églises de Bretagne. — 5® M. Emile Bonnet : Antiquités et monuments du
département de VHéràult. — > 6<> M. Henri Moris : Carhtlaire de Vabbajfe de
Lirins. !*« et 2« partie. — ?• M. J. G. Demarteau : L'Aràenne belgo-roméine.
Étude d*histoire et ^^archéologie.
Prix Gobert (10,000 fr.). — Premier prix, à M. Ernest Petit : Hietoire àsB ducs
de Bourgogne de la race capétienne. ^ Le Second prix, à M. Alfred Rlcbard :
Histoire du comtes du Poitou.
Prix Bordin (3,000 fr.). - Partagé : 2,0(M) fr. à M. Jules Gay : VltaUe méH-
dionale et V Empire hgsantin depuis Vavèneinent de Basile /«' j%uqu*à la pHse de
Bari par les Normands {8$7'4ôH). — 000 fr.iiMM. Ch. Samaran et G. Mollat :
La Fiscalité pontificale en France au quatortième siècle. — 400 Ir. à M. P.
Champion : Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne.
Prix Fould (5,000 fr.). — M. Henri Lechat : La Sculpture attique avant Phidias
et Tensemble de ees travaux sur l'histoire de Tart grec.
Prix Brunet (3,000 fr.). — 2,000 fr. & M. Frédéric Lachèrre : Bibliographie
du recueils collectifs de poisiu publiés de 4597 à 41Q0. — 600 fr. à M. A. de la
Bouralière : ^Imprimerie et la librairie à Poitiers pendant les diao-eepHème et
dix-huitième sièclu* — 500 fr. À M. P. -P. Plan : Bibliographie rabelaisienne.
Les Éditions de Babelais de 455$ à 4744.
Prix Stanislas Julien (1,500 tr.). — MM. Raguet, delà Société des Missions
étrangères, et Ono-Tota : Dictionnaire français^japonais.
. Prix Delalande-Guérineau (1,000 fr. —M. Edmond Gourbaud : Œuvru de
Cieèron, de Oratore, livre /•'.
Prix de .la Grange (1,000 fr.). — M. Bedier : Roman de Tristan.
Fondation Gamier (15,000 fr.). — Une subvention de 3,000 fr. à la
Mission saharienne de M\ de Galassanti-Motylinski. — Une subvention
complémentaire de 12,000 fr., pour la Mission de M. Pelliot, au Turkestan.
Fondation Piot (17,000 fr.). — !• 3,000 fr. au R. P. Delattre, pour la con-
tinuation de ses fouilles & Garthage; — 2* 2,000 fr. à. M. Hoileaux, pour
Tachèvement des planches reproduisant les mosaïques et peintures murales
.de Délos; ^ 3» 2,000 fr. & M. Grenier, pour exécuter des fouilles dans .la
nécropole de Bologne; — 4* 2,000 fr. pour la publication, chez M. Leroux, du
- 181 —
Journal det/buit/M de M, U commandant Cro$^ à TtUo; ^ 5* 300 fir, à M. Tabbé
Hdfcaet» pour continuer les fouilles de; la Graufesengue(A7Giyron); — 6' 5Q0 fr.
à M. Léon Dores^ pour photographie des plus belles miniatures qui ornent
les manuscrits dans la. collection de ' Lord Lelceater, A Holkham Hall
(liorfbl)K) ; — "• 500 fr. h M. Dufour, pour la publication de son ouTrage sur
les monuments d'Anghoyat; — 8» 600 £r. à M. Gartailhac pour ses fouilles dans
une grotte préhistorique de TAriège ; — . 9* 400 Ar. À M. E. Rivière pour
achever des fouilles dans une grotte de TATejron; — 10* 000 fr. à M. l'abbé
Lc^naud pour achever ses fouillea dans les catacombes d^Hadrumète
(Tunisie).
Prix Joseph Sain tour 3,000 fr. — . 1|500 fr. au R..P. Lagrange : Ètudtt tur
Uê reUgûmêMémitique^, — 500 fr. k M. l'abbé J. Labourt : U CM9UanUme dans
Pempire perie^ 9Qut la dynasUe Sasianide» «- 500 fr* à M. Moïse Schwab :
Rapport iur Uê inseriptionê hibra%q^e$ d^ la France^ -^500 fr.; à M. Victor.
Chauvin : Bibliographie deg ouvragu arabee ou relatifê auaf Arabe»t tomes
VU à IX.
Prix Gabriel-Auguste Prost (1,200 fr.). ^eoofr.à MM. H. Stein et Léoa
Legrand : La Frontière d^Argonne {8*3- 1669)^1 400 fr. à M. Edmond Pionnier s
Suai sur Chistoire de la Révolution à Verdun (I789-I79s). — Mentions honora*
blés: à M. J. Ducrocq, directeur de la revue intitulée : UAustrasie, revue
du pays Messin et de Lorraine ; — à M» Alfred Pierrot : ^Arrondissement de
iionlmédy sous la Révolution,
ANNUâiaB PONTiPiCAL GATHouQUB 1907. — L*exceUent annuaire publié
par Mgr Albert Battandier (Paris, Maison de la Bonne Presse, in-8 de 671 p.,
avec grav. et portraits. — Prix : 3 ûr. 50) se compose, comme on sait, de
deux parties. La plus grosse moitié du. volume est occupée par des listes
de dignitaires ecclésiastiques ; chaque année quelque petit perfectionnement
en rend le maniement plus pratique ; quant aux inexactitudes matérielles
inévitables, nous n^en avons relevé qu'un fort petit nombre, encore sont-ce
plutôt des omissions que des erreurs. Pour corriger ce que ces longues nomen.
datures ont d'un peu aride, Térudit éditeur ajoute chaque année quelques
articles éclairclssant certains points de Torganisation religieuse. Sait-on
ce que sont la Falda, le Fanon et le Subeinetoriumi Ce sont des ornements
liturgiques propres au Souverain Pontife : nous en trouvons la description
et rhistoire. A propos du sacre des quatorze évéques firançais préconisés lé
21 février 1906, nous trouvons des recherches sur les sacres d'évéques
célébrés par les Papes; voici encore diverses études sur le cardinal Perron,
apologiste ; sur les papes du viu* siècle ; sur les anciens évêchés d*Êcosàe ;
sur la couronne de saint Etienne, qui figure dans les armoiries du royaume
de Hongrie ; sur* la stalle réservée dans le chapitre, de Latran à nos roiSt
empereurs ou présidents, Jusqu'à M. Fallières exclusivement. D'importantes
noties statistiques sont consacrées aux ordres religieux, aux missions, aux.
églises protestantes. Enfin, sous la rubrique des Congrégations romaines,
sont réunies les principales décisions prises par ces hautes assemblées; on p^ut
ansfli, en quelques pages, se tenir au courant de la Jurisprudence romaine»
surtout en matière canonique et liturgique. Enfin, l*auteur a dressé la liste
des ecclésiastiques membres des divers parlements européens et de ceux
qui ont appartenu aux diverses classes de l'Institut de France...
' PiRts. -* La* publication par S. S. le cardinal RampoOa d'un ouvrage
monumen ta! sur sainte Mélanie (Sancta Melania giuniore, Roma, tip. vaticanâ,
i905, in-fol. dé lxxix-306 p^ avec pi.) a fourni à M. Paul Allàrd l'occasion
d^ône étude fort curieuse d'histoire sociale. Mélanie étail une des pins
I» ...
,«4''
J '
^^
— 182 —
ri*
îfx
S'
s:'.
.1.
I.
grandeB, sinon la pliiii grande propriétaire romaine de son temps» et, en nons
faisant l'histoire de cette fortune à laquelle la sainte et Pinianus son époux
opt si généreusement renoncé, c^est bien Une QraniU Fortune romaine au
Vêiizle qu*il nous Ihit connaître (Extrait de la Revua de9 question» hietoriquee.
Janvier 1907. Paris, aux bureaux de la Revue, in-8 de 28 p.)* On reste con-
fondu en présence des immenses fortunes d*une époque où beaucoup de
riches ont près de quatre millions de revenu annuel, et où Ton classe
€ parmi les gens de fortune moyenne un sénateur capable de dépenser, pour
célébrer la préture de son nis, 2 000 livres d*or, soit 1«944,000 francs. » Quant
à Mélanie, son revenu annuel était de plus de 116 millions et demi.
-^ La librairie Beauchesne, vient de publier une petite brochure sur
V Attitude des eatkoliques en face de la violenee légale (in-18 de 23 p.)- Cette
brochure, due à la plume d'un théologien anonyme mais très documenté,
prouve le droit des catholiques non seulement de ne pas tenir compte des
lois civiles contraires à la loi divine, mais même de s'opposer par la force
à leur exécution. 11 va sans dire que cette thèse est purement théorique
surtout pour la secotide partie, dont Tapplication est subordonnée en fait
à un grand nombre de conditions.
— Les Origines du protectorat français au Cambodge n*ont pas encore été
exposées d'une façon scientifique et critique. On se contente habituellement
dé constater lacoùiquenlent Phabileté diplomatique avec laquelle le com-
mandant Doudart de Lagrée sut amener le roi Norodom à substituer notre
protectorat à ceux de l'Annam et du Siam. Dans un article du Bulletin du
Comité de VAsie française (Tiré & part. Paris, au siège du Comité, 1906» in^8
de 47 p.), notre savant collaborateur M. Henri Froidevaux met en pleine
lumière combien la tâche de Doudart de Lagrée a été difficile et sa situation
délicate.
— En publiant une deuxième édition de son étude critique sur H Sanct
par Fogittsaro, dont nous avons parlé dans une de nos dernières chroniquest
le P. James Porbes a joint une Béponse à la Lettre à une critique de M, le V^de,
Vogiiét de V Académie française (PariSy Vaton ; Berche et Tralin, 1906» in-8 de
32-iO p.).- M. de Vogué, en effet, avait protesté, par un article du Figaro
(27 Juillet 1906) contre la critique sévère du P. Forbes.
— La section des sciences historiques et philologiques de TÊcoie pratique
des hautes études a la bonne habitude de Joindre aux documents et rapports
dont se compose son annuaire un mémoire original de Tun des membres du
corps enseignant. Lé volume de cette année (Jfeofe praiique des hautes^'études,
êecHon des sciences historiques et philologiques. Annuaire 4901. Paris, Impri-
merie nationale, 1906, in-8 de 180 p.) nous apporte un travail des plus
«urieux de M. Jules Soury, intitulé: Nature et localisation des fonctions
i^sychiques ehes Vautour du traité de la Maladie saorée. Il montre que Pouvrage
ne saurait être, comme on 1-a dit, de Polybe, gendre d*Hippocrate, puisque
^s doctrines du ictpl Up^ic vou^oo sont en contradiction avec celles du letçi
fi&9toc ivOpfl&icou,. œuvre authentique de Polybe. Il établit auksi très nettement
qu'en faisant du cerveau l'organe de rintelllgence il entend ces mots dans
un Sens fort différent de celui des neurologistes contemporains; pour lui
€ la vie, les sensations et l'intelligence, sont des propriétés immanentes de
l'air extérieur ou intérieur à la tète et non du parenchyme cérébral ». Le
cerveau n*est qu*an intermédiaire, un interprète de l'intelligence apporté à
l'homme par l'air.
. — Le BuUeRn bimestriel de VAssociation des Mliothésafres français^ dont le
premier foseicuie a paru.eojajovier 1907 (Paris, Le Soudier, in-8. — Pfix :
6 fr. par an pour la France ; 7 fr. pour l'étranger), est l'organe d*un groupe-
— 183 —
ment, dont nous aTons parlé il y a quelques mois lors de sa constitution.
Ce premier fi&scicule retrace la première année de PAssociation, dont il
donne les statuts et la liste des membres et contient les articles suiyants :
La SUuaHon dn bibliothiques de provinee, par M. Charies Sùstrac ; — La Btdlto-
thèquê de la mUe d'Amieni, par M. Henri Michel ; — La Réforme légale de$bibli(H
lA^uet, article anonyme ; « De VAtlribution de la penonnalUé civile aux
bîblioUUqueê publiqueê^ par M. Jean Gautier.
— Les amis de Part apprendront avec plaisir que la Société de Thistoire
de l'art français vient de se reconstituer. Fondée en 1872, la Société s'est
fait connaître par d'excellentes publications : Proeèi^verbiMuœ de V Académie
de pet'ffiliire, Correipandanee de» dlrecteun de V Académie de France à Rome^ etc.,
sans compter sa revue, les NouvelUs Archivée de Part françcdt. Sous l'impul-
sion d'un comité directeur, dont le président est M. Jules Guiffrey, le vice-
président M. André Michel, les secrétaires MM. Pierre Marcel et P.-A. Lemoisne»
la Société continuera la publication de ses Archives, en môme temps qu'elle
donnera au public des inventaires, des albums graphiques, des bibliogra-
phies. Des réunions mensuelles, tenues à l'Union des arts décoratifs, 107,
rue de Rivoli, permettront aux membres de la Société d'échanger leurs vues
et de se communiquer leurs découvertes.
— Ijb Petit Guide de Pexposition rétrœpective françaiee des moyene de transporte.
Espoeitionintemationale de MUan, 490$ (Saint-Cloud, impr. Belin, 1906, in-8 de
38 p., avec 18 pi.) a été rédigé par le président môme du Comité d'organisation,
M. Henry-René d'Allemagne. Après avoir attiré l'attention des visiteurs sur
les pièces les plus curieuses qui ont figuré à cette exposition à laquelle
90 exposants ont pris part, il en conservera le souvenir et il demeurera,
tant par les indications brèves et précises de M. d'Allemagne, que par les
excellentes reproductions qui l'accompagnent, un document précieux pour
l^stoire des moyens de transport dans notre pays.
— Nous avons reçu tout récemment le tome XXXV (année 1905} de l'Af-
mmnach des epectacUs^ publication connue et estimée, due au zèle persévérant
de M. Albert Soubies (Paris, Flammarion, 1906, petit in-18 de 157 p., avec
une eau-forte de Lalauze. » Prix^Sfr.). Les indications qui figurent dans
ce répertoire se rapportent aux spectacles suivants : Opéra. — Gomédie-
Françiadse. — Opéra-Comique. — Odéon. — Gymnase. — Vaudeville. —
Palais-Royal. — Variétés. ,— Porte-Saint-Martln. — Ambigu. — Galté. —
Ghâtelet. — Renaissance. — Thé&tre Antoine. — ThéAtre Sarah-Bèmhardt.
— Bouffes-Parisiens. ~ Folies-Dramatiques. — Nouveautés. — Athénée. —
Clnny. — Déjazet. — Théâtres de quartier. Salles diverses. Cafés-Concerts.
— Province. — Une seconde partie, intitulée : Documents eoneemant le
ihééUre, nous ottte d'utiles' renseignements classés sous ces quatre chefs :
1. Bibliographie (comprise et traitée en un sens très large). II. Concours et
prix. IIL Critique théâtrale. IV. Nécrologie.
AnjoXT. —.Sous le titre: La Révolution en province. Voyage à travers un vieux
registre. La Sodéié populaire de Beauf or t^en- Vallée (1795), M. l'abbé G. Hautreux
vient de publier (Angers^ Germain et Grassin, 1907, in-8 de 151 p.) un docu-
ment historique; qui ne manque pas d'iactualité. On sait que les Jacobins
ont toujours affectionné les pouvoirs irréguliers. Pendant la plus triste
époque de la Révolution, la France était gouvernée par les Clubs: les archives
eootemporaines sont généralement muettes sur l'action de ces « sociétés
populaires » comme on les appelait. Le document dont M. Hantreux fait
ioi de, copieux extraits. donne, lui, les procès- verbaux détaiùés de tout ce
qui se fit, s'éerivit et se dit dans ce ciub souverain d'une petite ville de
1
- 184 —
6000 âmes. Rien ne saurait donner miens l'idée du désarroi dans lequel se
trouvaient les communes de France à cette époque. L'éditeur a souTent
remplacé par des X... (a-t-il eu tort ou raison?) les noms des membres de
ce club, pour épargner leur mémoire, mais on ne peut pas être très fier de
rhumanité en voyant à quels excès et quelles stupidités, des époques
troublées peuvent mener des gens qui, en tout autre temps, eussent été
« bons époux, bons pères et bons gardes nationaux ». Bemarque qui n*est
point à négliger et qye M. Hautreux n*a peut-être pas voulu faire, mais que
nous avons faite par ailleurs: les meneurs de cette société populaire étaient
tous les plus assidus de la loge ma^nnique, instituée quelques années
plus i6t à Beaufort.
FBANCHB-GoifTi. — Nous avous eu Toccasion de dire {PolybihUon, t. GVI,
p. 473, mai 1906) que» depuis Tannée dernière, VAcadémie des sciences,
belles-lettres et arts de Besançon, ayant renoncé à publier un volume
annuel de Mimoireê, s'était décidée à faire paraître trimestriellement un
foscicule renfermant les travaux de ses membres. La Partie technique du
Polybiblian a, dès lors, inséré les sommaires de ce nouveau périodique, dont
l'intérêt est réel. Mais, entre le volume de 1904 (ancien régime), signalé ici
en mars 1906 (t. OUI, p. 282) et les fascicules de revue (régime nouveau), il y
avait une lacune pour nous. Cette lacune vient d*être comblée par la docte
compagnie bisontine, qui nous a fait parvenir Tannée 1905 de son recueil
Besançon, impr. Jacquin, 1906, in*8 de LViii-d26 p., avec trois portraits). On
trouve là les études suivantes : La Franche-Comié a-^lle ilé espagnole ? par
H. Boussey (p. 3-24) ; -r- Julu-Jouph Vaifrey^ minUire pUnipotenHaire, discours
dé réception, par M. le chanoine Panier (p. 35-65) ; — Des RelatUmi du capital
avec le travail etdU la Condiiion deê ouvriers^ par M. Hugues (p. 68-81) ; — Sw
VAiUhenticiU et la vraiiemblanoe 4'un mot attrilmé à Laplaee, par M. Crétin
(p. 82-89) ; — Notice eur M. Eugène Pouillet, membre /lonpraire de PAcadèmief
par M. Maurice Chipon (p. 90-99) ; -^ Emile Vemier, artiete lithographe H
peintre de marine^, sa vm, son ctuvre {4it9*4887), par M. Victor Guillemln
(p. iOO-137, avec portrait) ; le tirage à part de cette biographie a été men-
tionné dans le PolybibHon de janvier 1906 (t. CVI, p. 44) ; — X.o Surmortalité
masculine^ ses enseignements en France et à Besançon^ par le D' Baudin (p. 135-
153) ; — r Jean de Orandson^ seigneur de Pesmes, et la Fin d'une famille féodale
dans le Comté de Bourgogne au xv» siioU^ par MM. Gaston de Beauséjour et
Charles Godard (p. 207-242) ; — Notice sur M. Jules Gauthier, archiviste de la
Câte^d'Or, archiviste honoraire du DouhSj par M. Roger de Lurion (p. 243-273,
avec portrait) ; — Notice sur Alfred Bambaud^ membre honoraire de V Académie^
par M. Léonce Pingaud (p. 274-303, avec portrait), dont le tirage k part a été
signalé par nous, en avril 1906 (t. GVI, p. 377-378).
— M. Pierre de Lacretelle a publié dans la Grande Reviùe du 15 février 1906
(p. 264 à 297) une fort a,ttachante étude sur le Maréchal Jourdan à Besançon
en 4846. Les sources auxquelles Fauteur a puisé sont les papiers militaires
du général Delavaux, les Archives de la Guerre, les Archives nationales,
celles des Affaires étrangères et celles du Doubs ; il a consulté également
divers mémoires ou Journaux manuscrits de la Bibliothèque de Besançon et
ceux de Charles Weiss publiés et annotés par M. Léonce Pingaud. AiniA
outillé, M. de Lacretelle a tracé un tableau curieux, plein de vie et de mou-
vement, des faits et gestes non seulement de Jourdan dans notre grande
cité militaire de l'Est, mais aussi du rôle de ce pauvre Lecourbe, si lo&g^
temps laissé à l'écart par Napoléon, comblé de' faveur par Louis XYIIl à son
avènement et si mal avisé en manquant à son serment pour i(^ttacher à la*
- 181 -
IbrUiDd dé TBiupereiiF éehappé del^d d'Blb*. L'AUteo^, tout en MmAi 1«
récit de» opératibas militaiFM dea chefa, asoin d^eàquiaaer largament Téiat
d*êsprll d6a papalatioùti le déftiat d^eniliousiaama des recniei et la foreur
dba Tieoz oflBeiera en apprenant le désastre de Waterloo et la deuxième
i^dieaiionde Napoïéon. Gette étude est attachante au plas haut point et il
Cant remercier M. de Laeretelle de Tarolr composée avec un si grand soin.
▲ signaler tontefoia quelques erreurs de noms propres : Lecas^ pour Lecoz;
Beukm, probablement le Boulols ; Viilens, qui paraît devoir être le Lac ôa
^nUers. Mais cela n'enlève rien au mérite du travail.
:— Le léoaée pédagogique a fait imprimer deux iàsciculee contenant des
uotiee^ rédigées par M. André Lanier, professeur au lycée de Besançon et
destinées. A expliquer les projectioni^ lamtneuse%de Tues du Jura f^ançaU
(IMun» Imp. administrative, 1006, in«8 de 26 et 17 p.). La première de ces
plaquettes est relative à Buançon el êea envirof»* et aux VaUées de la Lou€ el
4m iiwm ; la deuxième est consacrée aux Bégiom du Doubê «upérteur, de la
Bfkmm el de l'Ain, L*auteur a fort bien décrit les sites représentés par les
prqjeetions ; la précision et la netteté des détails montrent surabondamment
qu'il connaît à merveille le pays. Les deux fascicules que nous avons sous
les yeux donnent donc, une idée exacte de ces pittoresques régions du Jura
fiançais trop délaissées pour d'autres qui les valent pas. Ainsi, par exemple»
il n'eslAte peut-être nulle part, même dans la Suisse si vantée, de plus
impressionnants paysages que ceux qui se déroulent de la Faucille à Morbier^
en passant par. Mores, et de Saint-Glaude à Gex, en franchissant la même Faut
cille. Bt la vallée delà Loue, et celle du Lison, et celle du Doubs l Régions
spleiMlides, en vérité, qui laissent & leurs visiteurs des souvenirs ineffaçables.
— Mentionnons une brochure où le comique le dispute au sérieux : La Qrèv^
de Vimp^ é ilff:6ote, 490S-'4$0$^ par Un Vigneron (Arbois» imp. Chapeau, 1006,
petit in-8 de 10 p., avec une grav.). Gette « page d'histoire locale » nous
apprend comment la population d'Arbols, résolue, parfhitement unie et
toutes opinions politiques mises à part, a su faire échec au fisc. Gette popu*
latloo réclamait < la liberté du vin et de Talamblo ». On pourrait croire que
la loi du 27 février 1006 a donné satisfaction à la petite ville, dont les habi-
tants ont la tète chaude, très près du bonnet. II n'y parait pas absolument*
Quoi qu'il en soit, la présente brochure vaut la peine d'être lue par d*autres
eneone que par des viticulteurs. A noter, tout partlAuliècemeni,una< chaa-
80II à moustaches »^ Traiment désopilante, intitulée : tUrèoietenne (8 cou*
pieu, p. 25-36).
— Mais voici qui est bien autrement grava et pltc^yable. G'est l'histoire de
la résistance, dans le Jura, à Topération dite des inTcntaires. MM. l'abbé
Baol Bousset et Amédée Glerc ont eu TexceUente idée, pour conserver
mieux enjooie le souvenir de l!odieuse mesure, d'écrire une brochure
suf le sujet : Lis /nvenlatree danê la Juta, Le LiwH d'à** de la défenee dee.
liUHée reUgieueee (Dole, imp. V^^A, Jacques^ 1906, in-4 de 06 p., illustré de
nombreuses photolypies). Les auteurs ont noté« de façon brève le plus sou*
Tent,. mais parfois a^ec des détails assez étendus, tout ce qui s*est pasié
dans 142 paroisses jurassiennes à l'occasion des inventaires. Navrant docu-
Bientqiui monU^ra, A. la postérité comment, en l'an de. disgrâce 1006, des
sectaires ont semé la haine entre les ÛI9 d*une même patrie, qui se trouve
ainsi âffldbiie en face de Tétranger. U serait k désirer que pareil travail fût
exi^uté pour tous nos départements.
^ Avec la présente année 1907, le Diairi en est à son douzième volom^e^
Ce iHe«ri, dédié, € & bouanes dgjons dipays >, n'est autre que VAUntinaeh
— 18e —
monihiliardaig (MontbéUard, imp. Barbier» in«4 de 106 p., «Tee des illunlra-
lions, dont une hors texte). Qael dommage que cette origHtale publication
contienne, in?ariablement, des inconvenances au point de Tue religieux! Ces
grosses plaisanteries se présentent en patois do cru. Le Diairi de 1907 est
exceptionneliement ridie en pièces patoises, prose et poésies : par le ton, on
Toit que les rédacteurs ont voulu Caire rire leur public, presque tov^ours
aux dépens de quelqu'un ou de quelque chose. Ajoutons que,. de temps à
autre^ sans prétention, ils servent aux lecteurs de petites tranches d'his-
toire locale (en français) relevées d* < iipages » concernant Montbéliard..
iLB-DB-PaAMOB. — Le volume û*Ànnal«$ que la Société historique et
archéologique de Château-Thierry a donné en 1905 (Château-Thierry, imp.
moderne, 1906, in-8 de yx-247 p., avec 2 portraits hors texte et quelques
vignettes] ne contient pas moins de vingt-trois pièces. C'est beaucoup ; aussi,
la plupart sont-elles aAsez éoourtées, ce qui ne signifie nullement qu'elles
doivent être considérées comme quantité négligeable, car, presque toutes
peuvent très utilement servir à l'histoire locale. Il va être facile d'en Juger
par les titres de ces pièces : Le CoUmei de Junioû^ par M. Frédéric Heoriet
(p. 1-21, avec un portait hors texte et deux vignettes); — Deux dmiegttuimu
entre, la vtUe de Château-Thierry et un de êee habitante au XYIII* eièeie^ par
M. Maurice Henriet (p. 25^); — Contributione à Vhietoùre de Charly, par
M. le I> A. Charlieu (p. 34-37) ; — Le Préhietoriqtê» dame la Vendée maritime, par
M. Jules Henriet (p. 38-48); ^Jfne Vieite au weum château, par M. l'abbé
M. Guyot (p. 49^) ; — Notice nécrologique eur M. Doyen, par M. A. Minouflet
(p. 62-64) ; -« Notée eur la légende de la dame hlanche et eur lee pierree el
monumente mégalithiquee dee anmrorw de NemUiy^Saint^rcnt, par le même
(p. 65-67); — UlnetiÈuUur d'Èpaum en 4i0$, le eieur Nicolae Chapeau, par
M. l'abbé N. Guyot (p. 68-74) ; — Lee Clochee de Château-Thierry, par le même
(p. 75-92) ; — U Profeeeeur Fr. Lhomme, ^Mir M. le D* A. Gorlieu (p. 93-96) ; —
Lee Médecine de VH6uUE>ieu de Château^Thierry, par le même (p. 99*111, avec
un portrait) ; — Lee Ap&tree che» lee anthropophagee, d'après M. S. Reinach, par
M. Jules Henriet (p. 112-122) ; — Lee Peinturée préhietoriquee de la caeeme
d^Altamira^ d'après M. Cartailhac, par le même (p. 123-124; — Un Procèe de
vinage à Buoeê (hameau de Charly), en «757, par M.-A. Minouflet (p. 125-133) ;
— Noê Ancétree primitife, par le même (p. 134-137) ; — Notée eur fet dépeneee
d^un petit propriétaire rural [A Ché^], au commencement du XIX* eièete, par
M. Emile Deraine (p. 143-149 p.) : ces simples notes (1812-1813) ne sont pas ce
qui nous a paru le moins intéressant dans le présent volume ; — Lee
Archivée el lee biene, en 4ê9S, de VégUee Saint-Crépin de Château-Thierry^ par
M. l'abbé N. Guyot (p. 150-174) ; — Sou»enire rétroepecHfe eur Charly, de 495ê
à 488%, par M. le D» A. Ck>rlieu (p. 175-182) ; — Notice hietorique eur lee eoinfd-
gniee d^archere de Varrondieeement^ par M. A. Minouflet (p. 183-199) ; — Notée
eur Vimpôt dee boieeone donc Vétection de Château»Thierry au xvill* eiècte, par
M. Maurice Henriet (p. 200-211) ; — Nou eur une adreeee de la mile de Château'
Thierry à VAeeemUie nationale, en 47$$, par M. Legrand (p. 212-421) ; — Épi'
graphie eampanaire de VAiene. L$e Clochee du canton de Fère^en»Tardenoie, par
M. L.-B. Rlomet (5« et dernière partie) (p. 223-244).
Lanodh>oc. — Dans le tome XXVIII de la VII« série des Mémairee de
VAcadémie de Nimee (Année 1905. Nîmes, Chastanier, in-8 de Ln-94493 p.,
avec plans et planches), le morceau de résistance — qu'on nous permette
l'expression ^ est otttti par M. l'abbé G. Nicolas qui poursuit la publication,
commencée dans le précédent volume de l'Académie nlmoise, de VHietoire
dee grande prieure et du prieuré de Saint-QiUee, par M, Jean Raybaud, ovofol ef
j
— 187 —
«reMvotr* de ce prUuri. Nous ayons 14 le tome II de cette publication (3d3 p.)
qui « commence 4 Hiistoiie da grand prieur de Saint-Gilles, frère Raimond
Ricard, qui prit possession de sa charge le 19 octobre 1449; 11 renferme*
l'histoire de quarante et un grands prieurs Jusque» et y compris. l^hisCoire
da frère Joseph-François de Piolenc, en 1751. » M^ l'abbé G. Nicolas, après
avoir rappelé que Jean Raybaud, mort le 7 arril 178SI, a iaissé ainsi ^on
iBurre inachetée, annonce llntentit/h de continuer, dans un troisième
Tolume, « cette histoire si intéressante et si peu connue des grands prieurs >
de Saint-Gilles Jusqu*4 Ja RéTolullon et à la vente de leurs biens, et cela
d^près les documents inédits trouvés 4 la bibliothèque Méjanes d*Aix et
aoz archives d^Arles et de Marseille. » Nous enregistrons avec plaisir cette
promesse. Ce tome II contient un plan du grand prieuré, un portrait de
Jean de Valette Parisot, grand prieur (xvp siècle) et de trois planches
reproduisant 86 sceaux. Il se termine par une liste des grands prieurs de
Saint-Gilles de 1449 4 1751 et par une table considérable des noms de per^
sonnes et de lieux (p. 344-391). — La première partie de ce gros volume
renferme les pièces ci*après : Henry Eipérandieu et le Palaiê de Longekamp
(de Marseille), par M. E. Reinaud (p. v-xxv) ; — VEnirepn$e d?A%gue$ mortee,
par M. A. de Cazenove (p. i-35); — Scène champêtre du xv« sièele, par
M. E. Bondurand (p. 37-42) ; -* Déelaratian patoiee de$ kiem et fortune du
g^ Gédion OuiUaumet^ fabriq^ de bœ dû celte ville, faite à Voceoeion de T^mpott-
tiùn dee chargée «ont ta Régence du due d^OrUane, par M. Joseph Simon (p. 43-
46;; — Ifn Oénéral de cavalerie eoue CkoM^le» XII [roi de Suède]. VaUnik^
DdMdorff (IM5-I745), par M. le comte E. de Balincourt (p. 47-64).
Pigàbbib. — Par le simple énoncé des travaux qui composent le tome LU
des Afémotref de V Académie des «eteneei, du lettrée et des arte d^Amiene (année
1905, Amiens, imp. Yvert et Tellier, 1906, in-8 de 387 p., avec planbhes et
vignettes) chacun verra que plusieurs des sujets traités offrent un intérêt
général qu*il convient de reconnsltre et dont beaucoup d*écrivains qui ne
sont pas Picards pourront tirer profit. Citons : Souvemr« de VBxpoeition dee
Jhrimitifi français à Parie en 1$M. La Part de la mile d^Abbeeille (école de
PAmiénois), par M. £m. Delignières (p. 1-28) ; — Cabotins et Marionnettes. Les
Théâtres populaires à Amiens, par M. E. David (p. 89-99, avec 8 planches et 2
vignettes]. Cette amusante monc^raphie eût ravi le « bon Nodier >» si elle
agitait produite de son temps ; — !mpreesions ifune automobile dane la région
piearde, par M. le D' Foumier (p. 101-112) ; — Étude sur U style de Massenel,
par le même (p. 129-154, avec un portrait du grand compositeur) ; ^ Lamar'
Itffie, uquisse d'une biographie^ diaprée les écrits les plus réàents, par M. Blanchard
(p. 155-194) ; -- Vers VCSuvre d*art, par M. Milvoj (p. 195-S81) et Béponse, de
If. Pabbé Blandin (p. 923-333) ; — La Poésie dane la science, par M. Moynler
dé VlUepoix (p. 285-258) et Réponse, de M. le D' Peugniez (p. 259-280); — U
Vitte cloie, par M. Maurice Percbeval (p. 281-290) ; — Brutus^ par M. Macque
(p. S9l-3i5, avec une vignette) ; — Notes sur (^industrie linéèrsy par M. Debauge
(p. 317-352). Mentionnons ehfln les deux discours que M. le D» Foumier a
prononcés aux obsèques de M. Leieu (p. 113-116), et de M. Jules Verne
(p. 117-128, avec portrait du midtre conteur), l'un et l'autre membres de
TAcadémie d* Amiens.
PotToa. — La presse catholique a déJ4 parlé du Congrès sacerdotal d^eeuores
du diocèse de Poitiers, tenu les 18, 19 et 2a septembre 1905 sous la présidence
de Mgr Peigé, évèque de Poitiers. Les secrétaires généraux du congrès*
MM. Godet, curé d^Bxireuil, et coudrain, curé des Jumeaux, ont publié en
1906 le CompU rcnifti des séancu (Salnt-Maixent« Pajet, ln-8 de xnr-370 p.). Ce
- 1«8 -^
Tolum« reporodait les documenu relaUfo k La canveoallon et 4 rorganisaiioa
du congrès» les rapskirts des secrétaires sur les qoeistioas soumises à rétu4ei!
les observations qui suivirent la lecture de ces rapports. La presse (Jouri^
naux, tracts» affiches^ bulletins et almanacks paroissiaux^ bibliothèques)»
les œuvres de Jeunesse (eatéchi8mes« patronages, cercles, sports, grouper
mentsde Jeunes, cercles d^tudes), les conlérenoes etprqjections* les œuvrer
sociales (syndicau et mutualités), furent successivement examinées aucoor.
grès, et l'on a dans le Compte rendu un exposé ûdèle des opioions et des
efforts du clergé poitevin en matière d*ouvres. DVibondantes indication*
bibliographiques» un choix de documents complètent le volume que Ton
peut consulter aisément à Taide d*une table alphabétique très détaillée dea.
questions étudiées en séances. Cet ouvrage, d*où Ton a écarté lea question»
oiseuses et les débats irritants, n'intéresse pas seulement le diocèse de Poir
tiers, il fournit une ample moisson de faits et d'aperçus à tous ceux qui
s^occupent d*œnvres ou qui veulent suivre de près le mouvem^t social.
— Sous ce titre : Le Ckrgi du dioeè$€ de PoUitrê dfpuù le Concordat de4$04 .
Juiqu^à noêjourê (Poitiers, Société française dimprimerie et de librairie, 1906»
in-8 de itS p. — Prix : 3 fr. 80), M. Béduchaud, directeur de la Sewiaine rei^tsusa
de FoUiett^ publie, d'après les nécroioges des ordos diocésains, la list^, par
ordre chronologique, de tous les prêtres poitevins morts entre les années 1604
et 1905. Cette liste, accompagnée de notices, enrichie de nombreuses illustra*
tidns, réunit un nombre considérable de matériaux épars ; tous ceux qui
voudront étudier l'histoire du Poitou au xix« siècle devront la consulter.
-!- Le lycée de Poitiers occupe les anciens bâtiments du collège dea.
Jésuites, fondé en 1606. M. Joseph Deifour, qui fut censeur de cet établis-
sement, a publié : Le TroUiime Centenaire du lycée de Poitiere {1S06'490e). Pro-
menade à travere le lycée et vue générale sur ton paeié (Paris, Paulio, 1906, iurQ
de 70 p.). Cette brochure contient une description des divers b&iiments et
une histoire de leurs transformations au cours des trois derniers siècles.
Les pages consacrées à la bibliothèque (p. 53-60) méritent une attention
spéciale. On y trouve des renseignements précieux sur les coUections d^
livres devenua biens, nationaux, sur les diverses bibliothèques de Poitiers,
sur les opinions littéraires et morales des anciens professeurs du lycée»
M.; J. Delfour a composé une œuvre utile et intéressante, que Ton souhaiterait
plus méthodique, et où l'on regrette quelques appréciations trop peu objeo*
tlves.
HoNORiB. — Notre distingué collaborateur M. Emile Horn a extrait de la
Quineaine un drame historique en trois actes — si l'on peut dire— intitulé :
Lee Prineeeees M/cdcxt (xvii* sièele). La Ghapelle-Montligeon, impr.-libr. d^
liontligeon, 1906, in»8 de 34 p.). Ce trio d*héroYnes vraiment peu ordinaires»
Suzanne Loréntfly, Sophie Béthory et Hélène Zrinyi, sont les princesses
H&k6czi, dont le rMe puissant dans les événements politiques de la Hon-
grie au xvn* siècle, est esquissé par M. Horn de la façon la plus captivante,
Ce n'est pas à dire que ces caractères inspirent une sympathie saiia
réserve : dans ce beau ffoment, il y a bien un mélapge d'ivraie ; mais il.
n'en est pas moins évident que nous nous trouvons en présence de figurea
saisissantes, burinées d'ailleurs con amore. « La première, observe l'auteur,
fut le génie du protestantisme, la secçnde, l'initiatrice de la contre-réforme
catholique, et la troisième, la personnification du patriotisme. » 6n aussi
Pieu de n^ots, il était impossible de mieux caractériser ces trois physiono-
mies de femmes, qui frappent, attachent et retiennent l'kttention, en dépit
de travers dont aucune nature humaine n'est exempte.
[■»•-
- 1«9 —
ITAUB. — Le PolyhWH&n de mars fM6 (t. GVI, p. 284) a déjà parlé de
l^iitfde consacrée par M. A&lonto Rettore à la «patavinité» de TIte LiTe.Il
^ènt de la rééditer sous un titre à peine différent {Tito Livio Pauufîno pi^
tiutgort delta dtcadmita delîa ihtgua laHna. Prato, Alt>erghettt, tV07, In-»I2 de
161 p.)* iBala aTec dteaez notables additions. Une Introduction de 37 pa^
est sulTle d*ùne léHe de oatalogues où se trouvent classés, par ordre alpha-
bétiqftte, les néologismes» arebaïsmes, mots et tournures poétiques, cons-
tructions de tout genre propres à Tite Live. Un index très complet fttcllhe
les consultations que les latinistes ne manqueront pas de demander à un
guide aussi ayerU.
^ La librairie Léo S. Oisobki, de Florence, la plus importante maison
dltalle pour la vente des livres anciens, et qui est connue des bibliophiles
du monde entier, mettra en vente, au procîkain mois de mars, le premier
volume d'un ouvrage considérable du prince d'Esslingsur Uê Lityru à figuret
tiwiiUni de ta fin dv zv* wièele ei du eommeneemeni du ZYi*. Cet ouvrage, en
quatre volumes in-folio, sera tiré sur papier velln, à trois cents exemplaires
numérotés. L'illustration comporte, avec des figures dans le texte, un grand
nombre de planches, dont plusieurs en couleur. Le prix de souscription
t400 francs pour les quatre volumes) sera augmenté de moitié dès la
publidation du premier volume.
POLOOKB. — Le savant historien polonais, M. Szjmon Askenazj, depuis
!ê97 professeur à rvniverslté de Lw6w (Léopol), auteur de nombreuses
études historiques, a consacré son dernier volume au prince Joseph
Poniatèwslci [Kêiq* Jôwf Poniaiow$ki^ 47$5-4Bis. Varsovie, Gebetfaneret Wolff,
1906, fn-8,337 p.). Le héros polonais nHi pas eu de monographie Jusqu'à ce Jour.
M. Askenazy, s'appuyant sur des documents en majeure partie inédits, nous
raconte sa vie, ses gestes et ses faits ; il nous montre les difficultés que le
prince a dû subir pour concilier les devoirs du citoyen et du patriote polo-
nais, d'une part, et Tàmour pour son oncle et son bienfaiteur, le roi Stanislas-
Aug;uste, de Tautre. Nous le voyons organiser des armées, diriger des
batailtes, et partout, manifestant du génie, visant des buts élevés, ayant
toujours en vue llntérèt de la Pologne. Le prince Joseph fut nommé maré-
chal de i^raoce par Napoléon. Le volume de M. Askenazy étant non seule-
ment mtéressatit pour les Polonais, mais aussi pour les étrangers, et en
première ligne pour les Français, M. Kozakiewicz en prépare une traduction
qui paraîtra dans quelques mois.
Publications NOUVBLLBS. — La Creaciôn del mundo êôgûn san AguiHn
interprète del Oenesùf por el P. A. R de Prada (in-8, Monàstero de el Escorial,
4 Ciudad de Dios »). » Études bibliques. Choix de textes religieux auyro-bciby^
Ioniens, transcrit)tion, traduction, commentaire, par le R. P. Dhorme (in-8,
Lecoffre, Gabalda). — Dos Alte Testament in der Mischna, von Dr. G. Aicher
(ln-8» Freiburg im Brelsgau Herder). — Esechias und Sènacfierib^ exetiscKe
studie, von M.-T. Brème (in-a, Freiburg im Brelsgau, Herder). — Der Judas'
brief. Seine echtheit àbfcusungsseit und User, von F. Maier (in-8, Freiburg im
Brelsgau, Uerder). — Hrabanus Maurus. Èin beitrag 9ur Oeschichte der Mittel-
alterliehen Exégèse^ vou Dr. J. B. Habiitzei (in-8, Freiburg im Brelsgau, Her-
der). — Noël, par A. Gastoué (in-12, Bloud). — Le« Réordinalions, étude sur le
sacrement de VOrdre^ par Tabbô L. Saltet (in-8, LecolTre, Gabalda). — Sur la
divinité de Jésus-Christ^ par le comte H. de Lacombe (petit in-8, Téqui). —
Formation de Vorateur sacré, 1% exercices. Comprenant tout le catéchisme du con^
die de Trente, par le P. F. Bouchage (in-i8, Paris et Lyon, Vitte). — Gerbet,
par H. Brémoûd (in-i6, Bloud). ^ Les Progrès actttels de VÉglise^ petite apolo-
'/.
r
j \
— i90 —
gilique populaire, par A. Godard (in-12, Bloud). — JéiUi.et la Prièté dan$ VÉwm-
gHCf par Y. Ermoni (in-12, Bloud). — Marie dam êa vie et ies ufrlto, êon ctif(e
elfef fêU$. Méditatiom (in-16, Lyon et Paris, ViUe). -^ Le$ Indulgeneeê, docMn»
et hiêtoire, par G. de Pascal (ln-1 2, Bloud). — U Carême, par V. Ermoni (i&-i2,
Bloud). — Uê Viergee chritienneB, étude historique par A. de Gourlet (ii^rlS,
Bloud). — Qu'est-ce que le /droit naturel f, par G. Boucaud (in-12, Bloud). —
Vidée de droit et eon ieolutùm hiêtorique, par G. Baucaud (in-12, Bloud). —
De la Situation Ugcile des tujetê ottomans non^musulmanSf par le oomte F. Van
den Steen de J&ay (in-8, Bruxelles, Société belge de librairie). — La Pro'
videnee créatrice, par A. de Lappa^ent (in-12, Bloud). — Les Idéu moraUs de
Sophocle, par A. Dufréchou (ln-12, Bloud). — One Autobiograi^ie, par H. Spen-
cer ; trad. et adaptation par H. de Varignjr et li'^*' de Mestral-Gombremont
et G. de Varigny (in-8, Alcan). — Gobineau, par A. Dulirécliou (in-i2, Bloud).
— Intellectualisme et Catholicisme, par A. Sueur (in-12, Bloud). — La Morale
est-elle une seiencef par A. Gholet (in-12, Bloud). — ^ludct de morale positive^
par G. Belot (in-8, Alcan). — La Charité ehes Us jeunes^ par A. Texier (in-12,
Téqui). — Le Savoir-vivre. Les Usages^ le monde, ouvrage publié sous la direc-
tion de M»« A. Raymond (in-18, Librairie de Paris). — Questions d'enseigné-
ment supérieur ecclésiastique, par P. Battifol (in-12, Lecoffre, Gabalda). —
Principes d^économie politique, par G. Schmoiler. 2* partie. T. IV ; trad. de
l'allemand par L. Polack (in-8, Giard et Brière). — Le Système polUiqus
d^Àuguste Comte, par le comte L. de Montesquieu (ii^-18, Nouyelle Librairie
x^tionale). — Prêt, intérêt, usure, par L. Garriguet (in-12, Bloud). — Robert
Owen, 1774-4858, par E. Doiléans (in-18, Alcan). — Histoire du mouvement
syndical en France (4789-4906), par P. Louis (in-16, Alcan). — D(u Hersogtum
Schleitoig in seiner ethnographischen und nationalen Bntwiekelung, von
A. Sach. lU. Abteilung (ln-8. Halle a S., Verlag der Buchhandlung des
• Waisenbauses). — Les Tourteaux oléagineux, tourteaux alimentaires, tour-
teaux-'cngraii, par J. Fritsch (in-i8, Laveur). ^ Traité des assurances sur
la vie avec développements sur le calcul des probabilités, par U. Broggi;
trad. de Titalien par S. Lattes (petit in-8 cart., Hermann). — VÉvolu-
sione e t suoi limiti, da G. Galderoni (in-8, Roma, Desclée, Lefebvre). —
L Homme, organisation, hygiènei expUnteUion des êtres vivants par Chamms,
par Ë. Brucker (In- 12, Delagrave). — Physiologie philosophique. Définition de
la physiologie. Méthode expérimentale. Génération spontanée et darwinisme^ par
le D* N. G. Paulesco (in-12, Bloud). -> UOffieier éducateur, par G. Duri^y
(ln-12, Ghapelot). — L'Officier et ses ennemis^ par le capitaine G. Gouderc de
Fonlongue (in-16, Perrin). — La Prochaine Guerre; le haut commandement;
les avant-gardes d'armée; le testament mililaire de Kouropatkii(te, par le
G^ H. Bonnal (in-12, Ghapelot). — Enseignement nautique, par A. Adde (in-
12 cart., Delagrave). ~ Études navales et côlières^ p^r le capitaine Sorb
(in-8, Ghapelot). — Manuel pratique de cinématique- navale et maritime à
Pusage de la marine de guerre et de la marine de commerce, par L. Vidal (gr.
in-8, Gauthier-Villars). — De Port' Arthur à Tsou-Chima, Enseignement de la
dernière guerre navcUe, par le comte M. des Gourtis (in-16, Perrin). — Le
Demi'Sang trotteur et galopeur. , Théories générales, élevage, entraînement, att-
mentation, par P. Fournier (Ormonde) (gr.* in-8, L. Laveur). — Les Maîtres
italietis d'autrefois. Écoles du Nord, par T. de V\^yzewa (in-8, Perrin). -^ Les
Maîtres de la musique. Beethoven, par J. Chantavoine (petit in-8, Alcan). —
Hector Berlios. Les Années romantiq%»es, 4849''4S4i. Correspondanee publiée par
J. Tiersot (in-18, Galmann-Lévy). — Paris, Souvenirs d'un musicien (I85.««
4870), par H. Maréchal (in-16. Hachette).— Études musicales^ par G . Bellaigue*
— 191 —
3« série (in*t2, Delagrave). — Qu*at<-c« que la $eierteef par L. Baille (in-12,
Blond). — Lei MilU Trua pour conserver et réparer le$ mille objets tPun ménagef
par A. PooBBart (iii-16, Gamier). -^Particularités linguiuiques des noms sub^
jeeHfs^ par R. de la Grasaerie (in-12, Leroux). — Anthologie des poètes flrançais
contemporains (48€B'î$o$), T. I** (in-i6, Delagrsve). — Poèmes^ par L. Vannoz
(In-id, Sanaot). — La Couronne de lierre, poèmes, par J. de Dampierre (in-lS,
Sansoi). — Le Passant qui regarde, par £. Deyerin (in-18, Sansot). ^ Un
Chatte proisé, par G. d'AzambiJJa (in-ia, Plon-Nourril). — Le Point d^honneur,
par M. Paléologue (in-ia, Plon-Nourrit). — Jf^jaMiance, par A. Gambry (ln-16,
Plon-Noarrit). *- U Désir de viore^ par P. Aeker (in-t8, Galmann-Lévy). —
La Puissance du mensongs, par J. Bojer ; trad. du norTégien par G.-G. Gros
(in-ii8, Galmann-Lévy). ~ La Prêtresse d'Isis. Légende de Pompéî^ par
E. Scliaré(in-ld, P%mu).^L Étemelle Attente, mesure militaires, par F. Ifédine
(pelfi in-8, Footemoing). ^ Ames inquiètes, par Edgy (in-18, Flamma-
rioD). — Amek fortes, par G. de Ferenxy (in-12, Lethielleuz). ~ Afodemoùelle
de Kérmoon, par A. d'Echérac (G. Dargenty) in-i8, Dujarric). — Les Effacées,
par M. Boutry (in«18, Henri Paulin). — Mdemption, roman satanique,
par R. UBLjgn^T (in*12, Flcker). — Le Joujou de la Dauphine, par
A^ Qourliac (in-t2, Henri Gautier). — Le Trésor de Roehemonde, par
J. de Lias {in-12t Henri Gautier). — Scsur Ouenolé, histoire d^aujourd^hui,
par KenaTO (in-tô, Henri Gautier). — Fénelon et M»« Guyon, documents noth^
iteauœ et inédits, par M. Masson (in-i6. Hachette). — Études d'histoire romane
tique, Alfred de Musset, par L. Séché (2 vol. in-8, « Mercure de France »). —
Un Poèu réaliste anglais, George Crabbe {4l54'tS59)', par R. Huchon (gp. in-8,
Bâche tte). ~ H Vero Bdgardo Poe, da R. Bresciano (in-i2, Palermo-Roma,
Ganguzza-Lajosa). — Essai sur révolution intelleetuelle de Vltalie de 4849 à
4850, par J. Luchaire (in-8, Hachette). — - Obras vaseongadas dei doctor labor-
tano Joannes d*Etcheberri (I7ijt), con una Introducciôn y notas^ por J. de
Urquijo é Ibarra (in-4, Geuthner). — Dictionnaire de giograpnie, par
A. Demangeon (in-!8, relié toile. Colin). — VAme de Naples, tableaux
napolitains, parle chanoine H. Q^lhiat (in-i2, Tours, Cattier). — Amerika-
Wanderungen eines Deutschen, yon J. Wilda. il. Auf dem Kontinenl der Mitte.
Zwischen Alaska und Peru (in-8, Berlin, AUgemeiner Verein fUr Deutsche
Literatur). — A travers r Amérique du sud, par J. Delebecque (in-16, Plon-
Nourrit). — Campagnes du roi Amaury /•' de Jérusalem en Egypte au xii* siècle^
par G. Schlumberger (in-8, Plon-Nourrit). — Innocent IV et la Chute des Uohens"
taufen, par P. Deslandres (in-12, Bloud). — SixtC'-Quint et la Réorganiiation
moderne du Saint-Siège, par P. Graziani (in-12, Bloud). ~ Pie VI, sa
vie, son pontificat (4747*4'7$9), diaprés les Archives vatieaneê et de nombreux
documenu inédiU^ par J. Gendry (2 vol. in-8, A. Picard et flls). — Histoire de
VémignUion pendant la Révolution française, par E. Daudet. T. III. Du Dix-huit
Bnunaire à la Restauration (in-8, Hachette). — Les Tombeaux des rois sous la
Terrtwr^ par le D' M. Billard (in-8, Perrin). — Études et leçons sur la Révolu-
tion française, par A. Auiard. 5« série (in-i6, Alcan). — Souvenirs et fragments
pour servir aux Mémoires de ma vie et de mon temps par le marquis de Rouillé
[Louis^oseph Amomr)^ 4189-484%, publiés pour la Société d^histoire contempo-
raine par P.-L. de Kermaingant. T. I. 4l89'mai 419% (in-8, A. Picard et fils).
-« VEmpére libéral, études, réciU, souvenirs, par Ê. OUivier. T. XI (in-18,
(vamier). «— Prêtres, soldats et juges sous Richelieu, par le yicomte G. d'Ayenel
(in-18, Colin). — Une Ambassade persane sous Louis XIV, d'après des documents
{nitfOf, par M. Herbette (in-8, Perrin). — Rome et Napoléon lll, par £. Bour-
feoit et B. Clermont (in-8, Colin). — Études sur l'année 4845. La Défection de
f
^
— 192 —
la Prttm {dieembre 4êé$'mmr$ 4iê9), par le Tteoniie J. d'Ussel (ia-8, Pion-
Noarrit). -^ 4970. La PerUdêf^Akmee^ par le chef d^eectdroot B. Picard (in^,
PlOD-Nourrit). — /Votef d'âmbuUm^, aoûl 4n^éwriur 4971, par le I> A. Mtoy
(in-ld, Ploa-Nourrit). *- Lu MmUnu ei leur Ff*oleefomi, par J.-L^deLaiMMaQ
(ln*i6. Âlcan). ^Efiirê CAÎIema§n€et V^AnfUagrre^.pÊkf le eapHaliie 8ei^<hi*12,
Ghapelot). » Im Fnmte et OmUlaumt //, par V. Bérard (in«i8, €k>li«). —
L'Homme qui vient ; phiUmopkk d9 PnmioHté^ par G. Valois (iii*18, NouTelle
Librairie nattooale). — Lee MaUret de ta cantre^i^okutmi au dia^^Mwritme
fiècte, par L. Dlmier (in-^, NtMivelle Librairie nationale). — La Pirâiculian
et la Bé»istain€e par O. HaTàrd (10-12, Librairie des Saints-^Pèrea). «^ le
IHIemme de Mare Samgmer, Seeai eur la âémoeraUe rtlt^teiiae, par G. ifaairat
(in-18, Nouvelle Librairie nationale). — L Évolution 4u ekrgi angiieanf par
H. Bremond (in-lS, Blond). — Bepa^nole et Flamande au XYt* eiMe, La
Domination eepa^nole dane (ci Paye^Bae à la fin du régne de Philif^ li» par
E. Gossart (in-8, Bruxelles, Lamertin). — Rome^ eompleaùi et harmonie, par
R. Schneider (in«*l6, Bacbette). — Rèifne de Miehel Siutdea^ prince régmmi de
Moldavie {49S4^1i4$), par A. A. G. Stnrdsa (gr. in-8, Plon-Nonnit). — Le
Tearieme et Wkravfie^ par R. Sembratovyteh <ln-8, Gomélj). — Le Japon,
Aietoire et ehitUation par le M^* de la Mazelière (3 vol. inM6, Plon-Nourrit).
•» M^angee, Épigraphie gatlo-romaine, eeulpture et arehileeture méâUoatèe^
eampanographie anoiétine et macleme, par J. Berthelé (ln<^, Montpellier, Talat).
«- Le Travail hiêtorifue, par G. Desdevises da Désert et L. BréUer <ia-l2.
Blond). YiamoT.
U Gérant : GHAPUIS.
Imprimerie polyglotte Fr. Simon, Aeanes.
COMITÉ DE RÉDACTION
i ■
r
MM. le baroaCiLRKA us Vaux ; Osopprot db aRANDiiAisoN ; B.-O. Lmos ; P. Pubani ;
Marias Sbpbt.
Seoréiaire dt la rid(Mtion : M^ E.-A. Chapuis.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées au Secrétaire de la
rédaction.
Les communici^tions relatives k Tadministration doivent être adressées au Gérant.
4
PRIX D'ABONNEMENT
Partie littéraire : France, 15 fr. par an; pays faisant partie de l'Union des postes,
16 fr.
Partie technique : France, 10 fr. ; pays faisant partie de l'Union des postes, 11 fr.
Les deux Pctt^lies réuniea : France, 20 fr. ; pays faiMant partie de l'Union des postes,
12 fr.
Pour les autres pays que ceux ci-4essus indiqués, le port en sus.
Le Polyhihlion parait cous les mois.
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50 ; — technique, 1 fr. ; ^ les deux
parties ensemble, 2 fir. 50.
Les abonnements parlent du 1*' janvier, et sont payables d'avance en un mandat sur U
poste k Tordre do Qêrant du Polyhihlion.
COLLECTIONS
Uss années I8t>8-1906 sont en vente, et forment cknt-huit volums» gr. ia-8, du prix de
7 fr. 50 chacun pour la partie littéraire et de 10 fr. pour la partie technique.
Dne très importante réduction peut être faite sur la vente d'une collection complète,
notamment aux bibliothèques et aux institutions françaises ou étrangères. Ces collec-
tions sont aujourd'hui en très petit nombre.
Le Potybiblion, Revue bibliographique universelle^ est publié aoun les HuspiueM de la
Sociiré bibliooraphiqub.
La Société bibliooraphiquk se compose de membres titulaires et d'as.sociés corres-
pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admis
par le Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou associés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 trancs.
Tout Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un versement de
150 francs.
Le titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en outre, fait à la
Société un apport de 100 francs au moins.
Les demandes d'admission doivent être adressées au Secrétaire de la Société, 5, rue de
Saint-Simon (boulevard Saint-Oermain), Paris (7*).
HUE DE SAINT-SIMON, 6, PARIS (7«)
Fondée en 1866 par M. le marquis db Beaucourt
et aujourd'hui dirigée par M. Paul Allard
Paraissant tous les trois mois (en janvier, avril, juillet el oclohre) par livraisons d'environ
350 pages, et formant à la /In de l'année deux volumes grand in-8 de 700 pages.
Prix dk i.'Abonnkmknt annuel :
Paris et Départements, WO fr. — Etranger. 9B kr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON BU !•' JANVIER I9D7
Paul Allard : Une Grande Fortune romaine au v« siècle.
Henri Baraude : Le Siège d'Orléans et Jeanne d'Arc, 1428-1429 (fin).
Stanislas Smolka : Hedwige d'Anjou, reine de Pologne, 1371-1379.
Marc Dubruel : Innocent XI et TËxtension de la Régale, d'après la Corres-
pondance confidentielle du Cardinal Pio avec Léopold K.
M. de Fréville : Lally et Bussy aux Indes, Avril 1758 Mars 1761.
J. Pietsch : Un Prêtre français en exil. L'Abbé Gabriel Henry, Curé
d'Iéna (1795-1815), et ses relations avec Napoléon I®^
MÉLANGES : V. Ermoni : Les Commencements du culte des Saints dans
TEglise chréiienne. A propos d'un livre récent. — Pierling : Dmitri dit
le Faux à propos du nouveau livre de M. Walis Zewski. — "Hyryotk,
de Landosie : Lettre inédite de saint Vincent de Paul à Magdeleiae de
Lamoignon, 1652. -— Pierre Bain : La France et les Armées d'occu-
pation, 1815-1818.
E.-G. Ledos : Chronique.
Revue des Recueils périodiques. — Albert Isnard : Français. —
F. Gabrol : Anglais. — Paul Allard : Ilaliens.
Bulletin bibliographique. — I. Bibliographie; IL Histoire générale;
III. Antiquité. Origines chrétiennes; IV. Moyen âge; V, Renaissance.
Réforme ; VI. Dix-septième et dix-huitième siècles ; VIL Révoluttan ;
VIII. Temps modernes ; IX. Géographie. Monographies locales.
Imprimerie polyglotte Fr. Simon, Rennes.
POLYBIBLION
* ' ^
REV€E
•^
BIBLIOGBAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAISSANT TOUS L. C
OIS
PARTIE LITTÉRAIRE
DEUXIÈME SÊKIE.— TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.— CIX* DE LA COLLECTION
TBOISIÈaU (.■«■«■••M. — HABS
PARIS (7^)
AUX bukjb:a.ux r>u polybiblion
5, RUB DB SAINT-SIMON, 5
(Boulevard SaiDt-Germaia)
LOITDAES
BvaMs el Oatks, 28^ Orchard Street.
miBOURO Elf BRIBOAU
B. Hbrdkr.
TIENNE
(J^MtOLO et C**, Stefansplaix.
BRUXELLES
SocièU belgtf de librairie (Oscar Schkpkns A C**)
16, rue Treurenberg.
RO
Dkscléi, Lkfkbvrk et G*«, éditeurs pontiûcAUZ,
piazza Qrazioli (palaxzo Doria).
MADRID
Josi RUIE y C* (LiBRBRIA QUTBNBKKa),
13, plaza Santa Ana.
MONTREAL
Alphonsb Lkclairk, directeur de la Revytt
canadienne^ 290, rue de rUniTersité.
mJGMARBST. BUDAPEST. GOPENaâ.aOÇ. CHRISTIANIA, STOCOKMOItM,
BAINT-PÉTERSBOURa, VARSOVIE
. BURKAUX DB POSTB
1907
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DE MARS 1907
I. — PUBLICATIONS RÉCENTES SUR L'ECRITURE SAINTE ET LA LITTÉRATURE
ORIENTALE, par M. E. Manoenot (p. 193-210).
IL — GÉOGRAPHIE. — VOYAGES, par M. H. Froidevaux (p. 210-221).
III. — COMPTES RENDUS.
TliéoloKle. — J.-H. Nrwman : La Foi et la Raison ; trad. par 1(. Salrillbs (p. 221). *-
F. PiJPBR : Primitiae Poûtificiao theologorum Neerlandicorum. Disputationes contra
Luterum inde ab a. 1519 usque ad a. 1526 promulgatae (p. 222). — L. Félix-Faurk-
GoYAU : Vers la joie. Ames païennes, âmes chrétiennes (p. 223).
Aelenee» et Art*. — A.-D. Skrtillanoes : La Famille et TÉtat dans J*cducation
(p. 223). — L. WoDON : Sur quelques Erreurs de méthode dans l'élude de l'homme pri-
mitif (p. 224). — E. HouzÉ : L'Aryen et TAnthroposociologie (p. 224). — R. Pbtrucci :
Origine polyphyiétique, homotypie et non comparabilité des sociétés animales (p. 225). —
P. Uarispe : Convulsions sociales. Catholicisme et socialisme (p. 225). — P.-H. Fritkl :
Histoire naturelle de la France. 23* partie. Géologie (p. 226). — H. Bun : Vente et
débouchés des produits de la ferme fp. 227). — HiRscunERO : Ein deutscher Seeoffizier
(p. 227).
lilttét-nture. — F. Lachèvre : Les Satires de Boileau commenté«s par lai-méme
(p. 228). — G. Lanson : Voltaire (p. 229). — A. Le Brkton : Balzac, l'homme et Poeuvre
(p. 231). — F. Brunetikrk : Honoré de Balzac, 1789-1850 (p. 232J. — At : Taine, philo-
sophe, esJhèle, historien (p. 2.'U). — Bêla Lkubrcr : (»sszegyUjtott munkai. (Œuvres
complètes de Bêla Loderer) (p. 2'M).
lll«toli*«. — F. -G. SoMMi Picknardi: Itinéraire d'un chevalier de Saint-Jean de. Jérusalem
dans rile de Ilhodes (p. 2:^'i. — P. -S. Reyxaud : La Question sociale et la Civilisation
païenne p. 2'M\). — G. Boissier : La Conjuration de Catilina (p. 238'. — P. Allard : Dix
leçons sur le martyre (p. 238). — H. Grisar : Histoire de Rome et des Papes au moyen &'^c;
trad. de rallcmand pjir E.-G. Lkdos (p. 240). — F. Cavallbra : Le Schisme d'Àntioche
(iV siècle) (p. 241). — J. Parooirk : L'Èplise byzautine de 527 à 847 ip. 243). — A. Brou:
jusqu'à la Révolution. T. Vil. i. Louis XIV, la Fronde, le Roi, Golbert (164:-H685)
(p. 246). — J. Thii.ijkr et E. Jarry : Cartulaire de Suinte-Croix d'Orléans {8U-1300),
contenant le « Chartularium ecclesiae aurolianensis vêtus » (p. 247). — G. Lenôtre :
Paris révolutionnaire. Vieilles Maisons, vieux papiers. 3'-' série ,'p. 2'i8.. — M^ Uiolkol :
Études politiques sur le département de la Haute-Loire. La Mévolulion de 1789 dans le
Vflav (p. !2liM. — R. DE BoYSsoN : Le Cl*»rgé périirounlin pendant la persécution révo-
lutionnaire (p. 2r)0i. — \Ui H. dj: HALOoui<;T : Essai sur le Porhoef, le comté, sa capitale,
ses sein^neurs (p. '251). — F. ii'.rM.TiKKE : Questions actuelles (p. 2»)8). — C^e ^ de Mun:
Contre la séparati<»n. De la Rupture à la condamnation (p. 2r)^V. — V. BuNvrrAY,
R. P».APAics et J. Karacsonyi : Eiryh;'iztr.rléntdini omlékck a mri'.'yarors/ûgi hilujitas
kor.'ibôl (Souvenirs de l'histoire de l'Eglise à l'époque de la Kélorme en Hongrie).
T. U et III 'v. 251). — A. Cz.ubkrka : Kuruc/kori fegyverek (Armes de l'époque des
Kouroucz (p. 255). — Zftironi Mikcs Kelemen Tijrdkorszagi levelei (Lettres de Turquie, de
C. MiKKs) (p. 257). — D'Ollonk : La Chine novatrice et ^uerri<>re (p. 259). — M»« de la
Mazklikrk : Le Japon, histoire et civilisation (p. 260). — V^e A. uk Trl'cuis]db Varennks :
Généalogie de la maison de Truchis (p. 261).
IV. — BULLETIN. — L. Goluschmidt : liant und Haeckel (p. 262). — F. A. -M. : Aux jeunes
filles. Lettres (p. 262). — H. Irving Hancock : .]iu-.litsu, méthode japonaise d'entraî-
nement et de combat; trad. par L. Fi-.hrus et J. Pksskald (p. 263). — H. Irving
Hancock : Le Jiu Jitsu et la Femme. Entrainement i)hysique féminin ; irad. parles mêmes
(p. 2(>3). — P. Graziani : Sixte-Quint et la Réorganisation moderne du iSaini-Sièce
(p. 264). — J. RoL'QL'ETTE : L'Abbé Du Chayla et le Clergé des Cévennes, 1700-1702
(p. 264). — J. DE BoNNKFOV : Les Leçons de la défaite, ou la Fin d'un catholicisme
(p. 264). — T. -G. Djuvama : Edgar Qui'net philo-Roumain (p. 265).
V. — CHRONIQUE.— Nécrologie : le R. P. Monsabré, MM. Henry, Glasson, Moissan, A.scoli,
S. E. le cardinal Cavagnis, M. Busnach, M>»e Blanc (Th. Bemzon), le R. P. Marie-
Antoine, etc. — Lectures faites à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — Lec-
tures faites à l'Académie des sciences morales et politiques. — Congrès. — Les
Archives de l'histoire relii^ieuse de h France. — Paris-Hachette 1907. — NouTelles :
Paris. France. — Belgique. — Italie. — Suisse. — Etats-Unis. — Publications nou-
velles.
<
POLTBIBLION
REVUE BIBLWRAP&IQUE UNIVERSELLE
■m,' ■» 1'
PUBUCATIONS R^ENTES SUR L'ÉCRITURE SAINTE
ET LA LITTÉRATURE ORIENTALE
i. De Evangeliorum insptralione. De dogmalis evolutione. De arcani disciplina^
aoctore P. Reginaldo Maria Fbi. Paris, Beaucbe^ae, 1906, ia-8 de iv-il3 p., 3 fr. ^.
— 2. L« Question biblique au iz^ siècle, pvr Albert Houtin. 2e édit. revue et augmeo-
lée. Paris, Nourry, 1906, in-8 de 331 p., 4 fr, — 3. Choix de textes religieux assyro-
babyloniens. TraoscriplioD, traduction, commentaire par le P. Paul Dhorme. Paris,
Leeoffre, Gabalda, 1907, io-8 de xxxvii'40ô p., 12 fr. — 4. Die Urzeit der Bibel. I.
Die Weltsckôpfung, Mit einer allgemeinen Einfûhrung in die Exégèse, von Tjuo.
Ergbrt. MûDcheo, Lentner, 1907, in-8 de iv-53 p.. 1 fr. 50. — 5. Ezechias und
Senacherib. Exegetische Studie^ von M. Thrresia Brème (Biblische Studien, t. XI,
fasc. 5. Freibarg im Breisgau, Herder, 1906, in-8 de zii-133 p., 6 fr. 25. — 6.
Éludes de l'histoire Juive^ par Tabbé' Barrbt. Paris, Savaète, s. d., (1906), in-8 de
201 p., 3 fr. — 7. // Messianisme seconda la Bihbia. Discorsi d'Avvenlo e studi
critici, da Emiliaro Pasterii. Borna, Pustet, 1907. in-8 de xii- 248 p., avec une cartei
3 fr. 50. — 8. Les Idées de M, Loisy sur le quatrième Évangile, par ÇonsTANTiif
CHAUViff. Paris, Beaucbesne, 1906, ifl-12 de 292 p., 3 fr. 50. — 9. L'Origine du
quatrième Évangile, par M. Lbpin. Paris, Lctouzey et Ané, 1907, in- 12 de xi«508 p.,
3 fr. 50. — 10. Die Dauer der ôffentlichen Wirksamkeit Jesu, vob Lbonhaho
FEitorr. Mùncbeo, Lentopr, 1906, in-8 de viii-US p., 3 fr. 75. — 11. Morceaux
choisis des saints Évangiles. Textes publiés avec des notes, une Introductiou, et un
appendice par J.-C. Broussollb. Paris, Téqui, 1906, in-12 de viir-279 p., avec 9b grav.,
t fr. -~ 12. Jésus-Christ, sa trtV, son temps (Leçons d'Écriture sain[e prècbées
au Gesù de Paris et de Bruxelles, année 1906), par le P. Hippolytb Leroy. Pariç,
Beaucbesne, in-12 de iv-330 p., 3 fr. — 18. L'Évangile médité avec les Pères, par
le Pi Th. -M. Thiribt. T. l. La Naissance et renfonce de Jésus, Paris, Leeoffre,
1905, iD-8 de 423 p. ; T. IL Commencement du ministère public de Jésus. Sermon
sur la montagne. Ibid., 1905, in-S de 462 p. ; T. III. Le Ministère public de
Jésus. Les Paraboles. Ibid., 1906, in-8 de 55i p. ; T. IV. La Fin du ministère
pubtie de Jésus. La Préparation de la Passion, ibid., 1906, in-8 de 560 p. ; T. V/
La Pcktsion et la Résurrection. Ibid., 1906, tn-8 de 484 p., 35 fr. — 14. Jésus et
la Prière dans l'Évangile, par V. Ermoni. Paris, Bloud, 19(Xî, in-12 de 64 p.
(ColtectloD Science et Religion)^ 0 fr. '6o. — 15. Der Judasbrief. Seine Echtheit,
Abfassungs zeit und Léser. Ein Beitrag zur Einteituug in die katholischen Brtefe^-
von Friedrich Maibr {Biblische Studien, t. XI, fasc. 1 et 2). Freiburg im Breisgau,
Herdcr, 1906, io-8 de xvi-188 p., 5 fr. 50. — 16. Das Aile Testament in der Mischnn^
von Georo Aigher {Biblische Studien, t. XI, fasc. 1). Freiburg im Breisgau, Herder,^
1906, in-8 de xvii-181 p., 5 fr. 75. — 17. Origène, le théolçgien et l'exégète, par le
P. F. Phat. Paris, Bloud, 1907, in-12 de lxiii-.221 p., 3 Tr. 50. — 18. Urabanus
Maurus. Ein Beitrag zur Gèschichte der mittelallerlichen Exégèse, von Jou. Bxi»t.
Hablitbbl {Biblische Studien, t. XI, fasc. 3). Freiburg Im Breisgau, Herder, 1906,:
iD-8 de vii-i05 p., 3 fr. 25. -« 19. L'Authenticité mosaïque du Penlateuque^ par
£io. Manqbnot. Paris, Letouzey et Aaé, 1907, io-i'i de 331 p., 3 fr. 50.
i. -^ Le P. Fei a rèani en un petit volume trois thèses disparaleâ;
Die Evangeliorum it^piralione. De dogmatis evolutione. De cxrcani disci'-t
plincL, qui n^oot entre elles d^autre lien que d'avoir été récemment
Fob|et de recherches spéciales ou même de controverses. Laissant ici
de côté les deux dernières, qui ne rentrent pas dans notre^ cadre et qux>
Mars 1907. T. CJX. 13.
m
- 194 -
at aucun caractère saillaot, cous doub occuperons excluslvemenl
gpirallon. On ne voit pas pourquoi il n'est question que de l'ins-
>n dea-ËvaDgiles, alors que, sauf deux pages sur la connaissance
!tle que les ëvangélistes auraient eue de leurs récita, lout ce qui est
a nature, de Texlatence et de l'étendue de l'inspiraiion convient i
e entière. Sur la nature de cette action divine, le P. Fei expose
sivemeDt l'avis de sept théologiens contemporains, au nombre de
. l'honneur de figurer, puis celui de saint Thomas, niais en évitam
I grande subtilité du P. Zanecchia, l'obscurité du P. Lagrange et la
ixité du cardinal Zigliara. Ainsi expliqué, tle salut daeleur sert
rrede touche pour apprécier les explicalions souvent gratuites et
liglbles, dit-on, des modernes. Ou peut se demander s'il est juste
ner que le concept de l'inspirât ion scripluraîre u'apasétéèclairci
saint Thomas, que par suite le travail de six ou sepi eiècles serait
ion nuisible, D'élantqu'unreculou une régression sur le xiii*siMe.
, l'accord existe pour le fond de la doctrine, les différences nesont
.ns les expressions et proviennent du point de départ de saint
,9, la prophétie, et de la méthode scolastique. A mon sens, il y a
rogrès au moins dans l'énoncé de la doctrine. Le P. Pei n'a pas
ef) pour son compte, les inexactitudes. L'opinion du P. Pescb
II être rangée parmi les sentiments qui limitent l'inspiration
Le critérium du langage des apparences, appliqué par
LUI aux sciences naturelles, est étendu, bien i lorl, à l'histoire
autt«s disciplines. Il fallait signaler, en la rapportant, afin de ne
attre l'accepter, l'erreur grossière commise par U. Leclair, dans
laias de philosophie ehritienne (décembre 1904, p. 258), préteudanl
wncjle de Trente en 1546, dans son décret Z)«canontcijScripiHrû,
1 réprimer le sentiment postérieur du jésuite Pereira sur la non-
tioD (?) de saint Luc. Le P. Patrixl, jésuite, a été confondu
avec son fràre, le cardinal. Les noms propres tronqués de la
I et de la table, p. 111 et 112, ont été servilement copiés dans
ronique exégétîque, dont les épreuves avalent élé mat corrigées,
liven du 23 janvier 1905. Bu somme, la publication du P. Fei
s importance.
Abordant sans irritation ni aigreur, mais avec sang-froid et
i, comme on y a convié les critiques catholiques, la lecture de
lion biblique au xx* siècle, de M. Houtiu, j'ai vainement cberché
livre d'histoire contemporaine l'information abondante et objec-
l'on était en droit d'y trouver. L'état général de la question, qui
le premier chapitre, est vague et imprécis. Les renseignements
sont réduits au minimum, même pour les pays, comme rAlle-
et l'Angleterre, oii ils foisonnent. Le chap. XII, il est vrai, est
é à l'Angleterre ; mais, sauf l'indication des brochures relatives
— 19S —
-à l'afiaira Loisy, tout est ramené à la déclaration des Cent-Un. Les
Anglais ont publié beaucoup d'autres travaux plus importante, dont
a. Uouiin ne dit mot. Voir la brocbure, non utilisée, de If^^r BatifTol,
signalée dans le Polybiblion, t. CVi, p. 193-197. Sur l'Allemagne, dont
les D ombreuse s publications sont plus variées encore, la documentation
est dea plus élémentaires. La lettre de Guillaume II à l'amiral UoUmann
en est la maltresse pièce. Or, si tqus comparez ia traduction citée au
texte originaL comme Je l'ai fait sans doute par un reste de préjugé de
vieux conservateur, vous constaterez qu'elle est notablement tronquée
(il y manque des lignes entières et un paragraphe complet), et qu'elle
iourmille de contresens. Le plus cocasse consiste à traduire ; londem
vm Laien aller Slànde ittid Geschiechter, par : t mais d'une réunion de
laïques de toutes les professions et de tous les sexes > (p. 19). M. Houtin
n'a pas lu la conférence de Frédéric Deliizscb, qui a motivé ce message
impérial, pas plus que celles des deux années suivantes. Quant & l'im-
mense littérature qu'a produite la polémique Bibel-Uabel, il en connaît
la déclaration de Harnack, traduite dans le Protestant, et les maigres
renseignements empruntés à M. Jean de Boonefon. Il n'en sait guère
plus sur le code d'Hammourabi ; il ignore que le Père Scheil l'a déchif-
fré le premier et 11 en attribue la première traduction à Winckler ;
mais il sait que nous en possédons plusieurs exemplaires (p. 40), et
qu'il est antérieur de dix siècles peut-être k Moïse (p. tt9). Cinq Bièdea
feraient la bonne mesure. Les discussions relatives à l'inspiration, à
la révélation et à l'origine mosaïque du Pentateuque n'existent donc
pour M. Houtin à peu près qu'en Franoe. Leur exposé est mêlé & des
théories, fort incomplètes et inexactes. L'ébauche d'histoire de l'inspi-
ration, p. 33, est fausse de tous points. La preuve qu' ■ il n'y a pas eu
de grandes découvertes qui n'aient donné aux incrédules occasion de
taxer la Bible d'erreur > (p. 35), est faite par un renvoi au livre de
U. Perrière, dont on connaît la valeur. L'erreur sur la proximité de Ja
parousie est formellement attribuée & Jésus (p. 37). Une proposition des
jésuites Leselus et Hamelius est citée, p. 38, avec une erreur de date
|1586 pour 1585) et une faute de traduction : par exemple traduisant
iortatse. On propose, p. 39, de rettiincher de ia liste des livres inspirés
le livre des Machabées que l'Église y a inclus (on ne dit pas lequel des
deux). Les positions prises pir les catholiques modernes en face de
rinspiralton biblique sont exposées incomplètement ei inexactement,
p. 43-47. M. Houtin connaît mieux, quoique yroMo i/iocfo, celles des
protestants libéraux, A.Sabatier, E. Ménégoz, A. Uarnacket J.iléville.
Il a surtout la préteniion d'exposer U position Ihéologique de M. Loisy.
Or, ce critique a déclaré que, nonobstant le reportage documenté de
.U. Houtin, sa pensée n'avait pas été comprise. Sans entrer dans ce
débat, signalons quelques inexactitudes de U. Houtin : Le concile du
»* ♦ ■" ■ , ■
^'Vv
>*'•*'".
è^
m
— 196 —
Vatican n*a pas déclaré que t lé raiaonoemeDt peul proarer arec eerli-
tttde Texistence de Dieu » (p. 76, note 2). La queeiion de rauthenUcité
du venel des trois témoins célestes est mal résumée (p. 96). Les rensei-
gnements sur les travaux de la Commission biblique sont incomplets,
aussi bien que ceux qui sont fournis (p. 203) sur son institution. Ceux
qui concernent les Pérès Hetsenauer et Delattre ont été lus dans le
Sièch ; étaitHse une première édition ? Quant aux théories, éparses
dans le tolume et résumées dans le dernier chapitre, elles ramènent
les problèmes actuels à la naissance virginale de Jésus, à la virginité
de Marie et de Joseph, à la réalité de la résurrection du Sauveur, comme
si la question n*aliait pas jusqu'à la divinité de Jésus et à Pexistence
de la révélation chrétienne, comme si toutes les doctrines quHl cite
étaient essentielles au christianisme (la virginité de saint Joseph n*est
qu'une pieuse croyance et pas un dogme), comme si les obJeeUons des
ennemis de rÉglise n'avaient pas été maintes 161» résolues, et solide-
ment, sinon définitivement. M. Houtin n'a donc pas suivi la discussion
éi chaude des leçoiis de la version syriaque sinaltique, ou, par un pro-
cédé renouvelé de Yèltaire, il n'a retenu que les objections. Bref, le
titre du livre de M. Houtin est fautif ; pour le faire correspondre au
contenu, il faudrait le remplacer par celui-ci : La QuêstUm loisy an
xx* siècle. Libre à M. Aulard d'y reconnaître « un livre de combat pour
la vérité par la science. » Nous n*y voyons qu'un pamphlet d'un écri-
vain san^ compétence ni impartialité.
3. — Cfest faire œuvre utile et profitable que de fournir aux exégètee
un Choix de textes réligîeux assyro^habyloniens^ de les transcrire, de les
traduire et de les commenter à leur usage. Lee documents, exhumés
sur les rives du Tigre et de FEuphrate et de mieux en mieux interpré-
tés grâce aux progrès de Tépigraphie cunéiforme, ont apporté des ren-
seignements nouveaux et de tout premier ordre sur les idées religieuses
de l'antique Ghaldèe. Or plusieurs de ces idées présentent un rapport
étroit avec la religion des Hébreux et servent à mieux comprendre la
Bible. On les a interprétées dans des sens divers et on en a tiré des con-
clusions divergentes. L'exégète, qui n'est pas doublé d'un assyriologue,
peut hésiter entre deux explications, f^ute d'avoir à sa portée les moyens
nécessaires de contrôle. Une traduction exacte des textes religieux baby-
loniens, dont la connaissance est nécessaire pour étudier T Ancien Tee*
tament, lui permettrait de pénétrer sur un terrain, fermé aux profanes,
et de se rendre compte par lui*mème du contact réel que la r^igion
hébraïque a eu avec les religions des peuples voisins. C'est le service
que vient de nous rendre le P. Dhorme. Son recueil contient les pièces
les plus importantes de la littérature religieuse de la Gbaldée: le potoie
chaldéen de la création avec lescosmogonies assyrienneet babyloniennet
les trois recensions du récit du déluge, l'épopée de Gilgamès avec les
— 197 —
légandM d*£a et d'Atarfaasis, les mythes d'Etana et d^Adapa, la des-^
cente d'Ichtar aux enfers, qui nous fait connaître les idées babylo*
. niennes sur Tautre vie, des hymnes, des psaumes pénilenlielsei quelques
proverbes, enfin des doeumen Is relatifs au sacerdoce, à son origine divine,
à ses droits sur une part des victimes et à certaines prescriptions le con«
cernant spécialement. Le P. Dhorme a transcrit (travail inutile pour les
non^spécialistes) tous ces textes en caractères romains, d'après le$ plu^
Téce&tes publications. Ses pairs ne manqueront pas sans doute de trouver
exacte cette transcription ainsi que la traduction qui, tout en s'appuyant
sur les travaux antérieurs, en particulier sur ceux de Jensen» est une
oeuvre originale. Une assez copieuse annotation accompagne les textes.
Elle est surtout philologique et a pour but de j ustiûer les lectures adop^
tées, les interprétations données, et d^expliquer les passages obscurs. Elle
répond aux exigences des esprits modernes et elle sera utile surtout aux
jeunes assyriolog^es. Les profanes y trouveront encore des renseigna*
ments historiques et des rapprochements entre documents similaires^
qui donneront lieu à des études d'ensemble, facilitées par la table ajphan
bétique^ Le P. Dhorme, ayant voulu seulement livrer des matériaux» et
non les exploiter, s'est interdit tout rapprochemeot formel avec laBible«
On peut le regretter. Toutefois de précieuses indications sont fournies
dans l'Introduction et dans les résumés placés en tète des morceaux»
Llntroduction traite des textes, de leur âge et de leur signification, et
de la religion de Babylone et de Ninive (dieux, création et destinée de
l'homme, rapports des hommes avec les dieux). Ce livre est donc une
excellente contribution à l'étude comparée des religions. L'auteur note
en passant quelques rapprochements a éviter: les traces d'un monor
théisme primitif en Ghaldée, la comparaison de l'arbre d'Eridon avec
l'arbre de vte, et le prétendu sabbat babylonien.
' 4. ^ Si les catholiques allemands ont suivi et suivent encore lente-
ment et avec réserve la voie nouvelle prise en France pour résoudre les
problèmes exégétiques soulevés par la connaissance plus complète de
'l'Orient antique, M. Engert veut prendre les devants et se lance avec
une ardeur juvénile sur les traces des exégôtes progressistes, Die Urgeit
der Bïbel. En permettant de replacer Israël au milieu des peuples qui
l'entouraient et influaient sur lui^ les découvertes modernes obligent,
prétend-il, à.modifier les positions anciennes de Texégèse non seule-
ment sur une foute de points particuliers, mais môme sur des questions
de principes. Ainsi la notion métaphysique de Tinspirationi logique-
' ment déduite de principes apnort^ et sans connaissance de l'histoire
du canon, doit être élargie afin d*étre mise d'accord avec les faits cons-
' talés et les résultats acquis sur Torigine et l'histoire de la Bible. Il
^ faut Notamment admettre Tintroduclion d'éléments mythiques dans la
Genèse et dans les prophéties d'Ëzéchiel, de ZachariOi de Daniel et
— wa —
môme dlsaïe, des traditions populaires dans Tbistoire primitive de
rhumanilé, des traces et des restes d'une religion plus élémentaire,
simplement animiste, dans le monothéisme biblique. La législation
mosaïque a été constituée progressivement et a reçu des adaptations
successives aux diverses situations politiques, sociales ei religieuses
dlsraei. Les prophètes hébreux ont parlé dans Tesprit et la langue de
leur temps. L'idée de leur inspiration doit être rattachée aux phases du
prophétisme, partant des vulgaires devins des premiers âges pour
aboutir, par l'intermédiaire des prophètes intolérants, aux prophètes
poètes et politiques. Le Pentateuquo doit être considéré comme une
compilation récente, et les écrits des prophètes ramenés aux dates que
leur fixe la critique. Par suite, la notion de la révélation divine doit
être modifiée r tout en étant réelle, la révélation n'a pas été extérieure ;
elle était providentielle seulement et produite par le jeu régulier des
causes secondes. L'histoire d'Israël doit aussi être ramenée aux condi-
tions historiques qui se sont rencontrées chez les peuples voisins ;
elle a été seulement dirigée par une providence spéciale. La méthode
exégétique doit être désormais exclusivement historique et critique.
Elle écarte le sens spirituel, qui, bien qu^appuyé Bur le Nouveau Tes*
tament, n'a pas de valeur scientifique et n'est plus guère admis dans
les cercles savants. Purement littérale, elle replacera Israël dans son
milieu et recherchera les influences babyloniennes et orientales qu'il a
subies dans son histoire, sa législation, ses coutumes et ses idées reli-
gieuses. Cette déclaration de principes a au moins le mérite de là clarté
et de lalfranchise. M. Engert se propose de l'appliquer à l'histoire pri-
mitive. Pour cette fois, il étudie le premier récit de la création, qui est
du code sacerdotal. Ce n'est pas Toeuvre d'un poète ni d'un savant, c'est
Tancien mythe babylonien, modifié par la tradition orale des Israélites
et rédigé sinon par opposition directe au mythisme, du moins coumie
le premier essai d'un exposé philosophique et scientifique de Tancienne
tradition élohiste. M. Engert reconnaît des éléments, mythiques dans
le tohu-bohu du texte (chaos primitif], dans le tehom (Tiamat), dans les
ténèbres et dans l'océan primitif. L'auteur connaissait la lutte de Mar-
douk contre Tiamat, mais il l'a écartée et en a attribué les résultats à
l'action de Jahvé, le Dieu unique et le souverain législateur d'Israël, en
les distribuant dans les six jours de la création. M. Engert croit aussi
au sabbat babylonien, mais regarde comme une particularité spéci-
fiquement Israélite de rattacher le sabbat liturgique au sabbat de la
création. Il accepte donc les conclusions de Loisy, de Gunkel et de
Delitzsch ; il critique celles de Nikel. Le livre du P. Dhorme servirait
à contrôler et à discuter les opinions de M. Engert, qui sont très
avancées et contestables au moins pour une bonne part. Son étude a
paru sans imprimatur.
r
199 -
5. — Il est rare que nous ayons à rendre compte d'ouvrages ezégé-
tiques dus à une main féminine. Une ursuline allemande, Sœur Théré^
fiia Brème, vient de publier une étude intitulée: E;ec/ita< und Senaokerii^,
dans les Biblische Sludien de Bardenhewer. Après une courte Inlro^
duclion sur la situation politique de rancien Orîent au vjiio siècle avant
Jésus- Christ et sur la place qu'y tenait le royaume de Juda, Vautour
examine dans un premier chapitre les sources de la guerre entre Senna-
chérib et Ézéchias : les trois récils bibliques du II* livre des Rois, des
prophéties dlsaîe et du II» livre des Paralipomènes, les sources cunéi-
formes et grecques. Dans un deuxième chapitre, elle raconte la campagne
assyrienne d'après le rapport de Sennachérib lui-même, le récit bibliquô
et Hérodote. Le troisième chapitre est consacré à la comparaison de ces
différents récits. Sœur Brème indique d'abord ce qu^ils ont de commun,
pois expose et discute leurs divergences. Les difficultés chronologiques
De peuvent, à son sens, être résolues que si on reconnaît l'altération
des chiffres dans la Bible et que si on place en 727 le coinmencement du
règne d'Ézéchias. Au sujet des alliés du roi de Juda, l'auteur réfute
l'hypothèse de Winckler, qui fait de Musri et de Meluhha des contrées
du nord de l'Arabie et elle reconnaît dans les rois de ces pays des
princes égyptiens du Delta, placés sous la suzeraineté du Pharaon, roi
d'Egypte et d'Ethiopie. Elle réfute encore l'hypothèse d'une double
campagne assyrienne contre Juda, confondue en une seule dans les
récits bibliques. Elle étudie enfin l'issue de la campagne. Le chapitre
quatrième forme un résumé de tout le travail et expose ta marche de la
campagne entière d'après tous les résultats combinés. On ne peut que
féliciter la religieuse allemande de son érudition et de son esprit cri-
tique ; elle a été formée par de bons mallres. Son exposition aurait pu
ôtre plus serrée et dégagée de considérations générales» qu'on aurait
dû supposer connues et dont il eût suffirde faire l'application. Les vues
de Sœur Brème sont très modernes, et son œuvre est du féminisme de
bon aloi.
6. •— Les Etudes sur Vhistoire juive avant Jésus-Christ^ de M. Tabbé Barret,
ne remontent pas plus haut que la captivité des Juifs à Babylone. Elles
ne suivent pas l'ordre chronologique et ne sont pas également déve-
loppées : les unes sont très courtes, les autres très longues. Il y a des
détails sur Esther et presque rien sur Esdras. Trois pages suffisent pour
les sadducéens et trois chapitres sont consacrés à Hérode le tyran. On
nous présente successivement les Juifs captifs en Chaldée et en Perse,
sous le titre : Les Origines du pharisaïsme, les colonies juives après
Alexandre^ puis, par un retour en arrière, la restauration, les Asmonéens,
Hérode et ses fils, les procurateurs romains, les sadducéens, les esséniens
et les hérodiens. Sur tout cela, rien de neuf, ni de complet, ni de précis.
C'est de l'histoire à grands traits. Les inexactitudes ne manquent pas.
— •200 -
empire assyrien est dté au lieu et place de l'empire babylooien |p. 7
9). Oa affirme (p. 9) que Cyrusavaitemmené Daniel avec lui eo Perse
que le tombeau du prophète est à Sutie (p. 10), ce qui n'est pu certain.
1 admel (p. 31| l'authenticilé de la lettre d'Aristée, et on entonne un
uplet contre la haute critique. En tenant celle pièce comme apocryphe,
1 critiques ne nieut pas la confecLiou de la traduction grecque da
iolateuque soue Ptolémée ; ils savent même qu'avant de devenir un
ar de jeûne, l'ânnivcreaire de ce Tait a éié un jour de Kt«. On nous
t (p. 43) que le nom perse de Néhémie était Atbesatha {$ie) ; de fait,
\ersaiha était le nom âef, TonctioDe de gouverneur qui lui furent côn-
es. Le recensement, qui amena Uarie et Joseph à Bethléem, différent
I celui de Quirinue [p. ]32), malgré saint Luc, II, 1, 2, est expUqaé
. 138), je ne sais sur quel fondement, par le eerment de fidélité qae
i Juifs durent prêter à Auguste et que les pharisiens refusèrent,
irode Aniipae et Hérodiade furent exilés, non eu Espagne (p. 161),
ais en Gaule, au rapport de l'historien Joaèphe. Le passage de cet
storien, relatif à Jésus, est admis comme aulheutique (p. i6ft^ On
iribue, p. 178-181, à tous tes pharisiens la doctrine et ta pratique du
icide collectif, qui ne sont vraies que des zélotes et n'ont passé eo
te qu'à des époqueg d'exaltation, et p. 193-194, à l'eseènisme une
Quence, non démontrée, sur la primitive Église et les premières béré.
;s. Le prote a laissé passer de grosses fautes d'impression, p. 75, l6l,
I. Quant & l'auteur, Il ne connaît pas l'ouvrage magistral de SchQtet.
rs études sont sans valeur critique.
7. — Le titri^ principal : Il Meisianismo tecondo la Bibbia déborde le
ntenu de l'ouvrage de H. Pasteris. Il annonce un exiiosé du measia-
sme biblique qu'on ne nous donne pas. Le souB-titre est exact : Dit-
rti iCAvvenlo e itudi crilici. Le livre contient, en eSet, quatre discours
ir les Évangiles des dimanches de l'Avent. Le premier concerne l'avè-
;ment final de Jésus, juge. L'orateur traite Euccessivement de U
sureclion des corps, des caraclffres du jugement dernier, de U fin du
onde qui ne sera pas une catastrophe, des nouveaux deux et de ta
luvelle terré. Les deux discours suivants concernent l'avènement
oyen de Jésus Hesaie et exposent, l'un les témoignages de Jésus lul-
ôme sur sa messiauité, l'a^itre ceux de Jean-Baptiste. Le quatrième
Bcours a rapport au premier avènement de Jésus promis, et présente
ne vue d'ensemble des prophéties messianiques. La doctrine commune
est exposée modo oratorio, sans rien de particulier, sauf sur la
aniâre dont s'opérera la fin du monde. De numbreueea notes critiques
) théologie ou d'exégèse, placées tant au bas des pages qu'à la suite
9 chaque conférence, tentent de donner un cachet sclealillque à ce
cueil de sermons. Elles n'abordent guère les problèmes modernes,
non celui de la proximité de la parouiie, qui est plus développa, <it
- 201 -
Mtu* les éeuter d'un mot pluiAt que pour les rémudre Bcienlifl-
ent. La bibliographie n'est pas au couranl ; les rares rârérences à
vr«s ou k des articles réceotadCDDeni l'impressioD d'une informa-
le circonstance. Par suite, les questions traitées ne sont pas misés
Int de la science actuelle.
- Nous arons reçu deux ouvrages sur le quatrième Évangile,
le premier en date : Les Idéeë de Af . Loisy tur le qualriim» Évangile,
auTln s'est proposé de discuter loyalement, sans aigreur ni sar-
!, les vues nouvelles et dangereuses que son adversaire a exposées
ujet dans la troisième lettre • à un évéque ■ de V Autour d'un petit
A l'occaBioD, il les a éclairées par de longues citations du eom-
lire de cet Évangile. Les idées particulières de H. Loisy portent
s origines liltëraircs, la nature al la doctrine du quatrième É van -
Les trois premiers chapitres sont consacrés au premier point,
lauvln discute tour à tour la critique que H. Loisy a faite de la
traditionnelle de l'authenticité du quatrième Évangile ; les argu-
1 invoqués à l'encoQtre de cette authenticité ; enfin les origines
tires de cet écrit selon H. Loisy. Les chapitres IV* et V* réfutent
lux idées que le quatrième Évangile, au lieu d'être un récit histo-
, serait une comemplation mystique et une méditation théolo-
. Les chapitres VI* et VII* discutent les raisons qui déterminent
ilsy à allégoriser tout le quatrième Évangile (la part de l'allégorie
islble est indiquée), et huit exemples de fausses allégorisations
par le célèbre critique. H. Chauvin prend son adversaire corps
is ; il le suit ligne par ligne, en relevant ses outrances et en mon-
à l'occasion dans quelle mesure il dépend des exégëtes prolet-
et en particulier de H. Jean RévIUe. Comme tous les écrits de
lique, l'ouvrage de U. Chauvin présente l'inconTéniont Inévitable
lié au texte discuté et de manquer par suite de ta liberté d'allure
auteur aurait eue s'il avait opposé thèse & thèse. Sauf ce défaut
BDt à sa nature, le livre est ferme et net ; il mérite l'altentioa el
ne des lecteurs.
- De prime abord, M. Lepla devait traiter en un seul volume les
is questions que U. Chauvin et étudier l'orlginet la valeur histo-
et le témoignage sur Jésus du quatrième Évangile. L'importance
Jet l'a amené à sa restreindre ft la première de ces questions :
rt'ne du quatrième Évangile. Il ne s'est pas borné & l'examen des
)as de Mltf. Loisy et Béville ; il le» a constamment comparées à
de MM. Holtsmann, Harnack, Jtllicher, Abbott et Schmiedel. Cette
nclature bigarrée ralentit certainement la marche de la discussion ;
elle présente non seulement l'avantage d'une documentation
lôte, elle permet encore de contrôler et d'apprécier l'une par l'autre
un divergeant parfois plus que par des nuances, vraiment dispa-
— 5.02 --
rates et contradictoires. M. Lepin a décomposé la thèse de raulhentl-*
cité johauDique en ces diverses parties : authenticité d'époque,
authenticité de lieu, authenticité d'auteur. Ce partage produit néces^
sairement quelques répétitions; mais il met au point précis chaque
aspect d*une question fort complexe. Pour Tépoque de la composition,
M. Lepin prouve graduellement que le quatrième Évangile est antérieur
à 140, à 125, à 110 et même à 100. Pour le lieu de puhlication, il montre
par des arguments internes et externes que cet Évangile est asiate
d'origine ; puis, après avoir fortement conQrmé la tradition du ii* siècle
relative au séjour de Tapôtre saint Jean à Éphèse, il peut conclure que
le quatrième Évangile a vu le jour dans cette Église. Enfin, rattribution
de cet écrit au même ap6tre par la tradition primitive, dont la valeur est
mise hors de conteste, est aussi confirmée par le témoignage des autree
écrits johanniques et du livre lui-même. M. Lepin est paifaitemeat au
courant de toute la littérature du sujet ; son ouvrage est une petite
«omme de tout ce qui a été dit d'important dans ces dernières années
poui^ et contre l'authenticité johannique du q.uatrième Évangile. Je n'ai
trouvé sa documentation incomplète qu'au sujet de Caîus et des Aloges
romains, p. 185-186. S'il avait pu recourir directement aux sources, il
aurait été plus précis sur Caîus et sur saint Hippolyte. Les prologues
monarchiens des Évangiles ne sont pas du début du m* siècle, comme
l'avait prétendu M. Gorssen. Samuel Berger les a reculés au iv<» siècle,
et Dom Chapman a cru pouvoir les attribuer à l'hérétique Priscillien«
Nous sommes donc bien éloignés de prétendus Aloges romains. Une
inadvertance, étonnante de la part d^un sulpicien, a fait attribuer, p. 59,
à M. Vigouroux le tome III du Manuel biblique^ qui est de M. Bacuez.
L'ouvrage de M. Lepin se recommande par une érudition presque
impeccable et par une critique sagace autant que ferme. A bientôt le
volume promis sur la valeur historique du quatrième Évangile.
10. — La durée de la vie publique de Notre-Selgneur est pour les
catholiques allemands un des problèmes de la question biblique. Ils
discutent longuement et à grand renfort d'érudition si Jésus n'a préchjô
qu'une année seulement, comme semblent le supposer les Synoptiques^
Ce sentiment qui a une grande vogue, est vivement combattu par les
partisans d'un ministère de deux ou même de trois ans et demi. La
Faculté de théologie de Munich en a fait le sujet d'un concours en 1904-
1 905. L'étude de M. Fendt a eu le prix; il la publie : Die Dauer der ôffenl'
lichen Wtrksamkeit Jesu, La première partie du mémoire est consacrée
à l'examen du témoignage des apôtres et des Pères. Les renseignements
accumulés prouvent à tout le moins qu'il n'y a pas eu sur ce point de
tradition ferme dans TÉglise ; les opinions les plus variées se sont pro-
duites là-dessus dès le ii® siècle. Dans la seconde partie, M. Fendt
propose des moyens et des voies nouveaux pour résoudre le problème*
— 203 —
Il écarte les conclusions tirées de la chronologie générale, et il examine
les théories purement exégétiques. Il ne pense pas que les Synoptiques
affirment évidemment que la vie publique de Jésus n^ait duré qu'un an ;
plusieurs de leurs données créent de sérieuses difficultés à cette con-
clusion. Quant à saint Jean, on ne peut sacrifier comme inauthentique
le texte, Joa., vi, 4. D'autre part, on ne peut pas dire que cet évangéliate
indique trois fêtes de Pâque distinctes. La nouvelle solution proposée
consiste sommairement en ces résultats : i^ Les Synoptiques n'ont pas
3uivi Tordre chronologique des événements ; ils ont groupé les faits
d'après les discours» et ce groupement a créé les difficultés de réduire
le ministère public de Jésus à une année. Si on tient compte du grou-
pement, ces difficultés s'évanouissent. 2P Saint Jean ne suit pas, lui non
plus, la chronologie des faits; il ne raconte pas plusieurs séjours de
Jésus en Galilée; mais il procède par tableaux et il revient plusieurs
fois sur les mêmes événements, qui lui servent de cadre; la P&que à
laquelle il fait venir Jésus à Jérusalem est toujours la môme. Il en
résulte donc que le ministère public du Sauveur n'a duré qu'une année.
Cette interprétation nouvelle de saint Jean souffre d*énormes difâcultés ;
elle ne me parait pas avoir de chances de succès.
11. — Les Morceaux choisis des saints Évangiles sont destinés au cours
d'instruction religieuse du lycée Michelet. Ils comprennent d'abord cent
Évangiles des dimanches et des fêtes, distribués d'après les grandes
périodes de la vie de Jésus, quoique pas suivant l'ordre chronologique
strict des événements. Ainsi les témoignages rendus à Jésus par saint
Jean-Baptiste précèdent le baptême du Sauveur, sans doute pour
grouper les péricopes qui se rapportent au Précurseur. Trente-deux
.autres textes des Évangiles sont ensuite doonés en diverses langues :
grec^ latin, vieux français et français moderne, sans qu'on devine tou*
jours la raison de cette bigarrure. Ils sont suivis de trois récits des Actes
des apôtres, d'une géographie de la Palestine, d'un catalogue des ima-
ges byzantines qui illustraient les Évangiles et de l'explication des gra-
vures du recueil. Dans la courte Introduction du début, on regrette
quelques inexactitudes. M. Broussolle attribue à la fois à saint Matthieu
tles Logia araméens de Jésus, dont parlerait Papias, et la forme défini-
tive, grecque par conséquent, dans laquelle son Évangile nous est par-
veAu. Saint Jérôme n'avait pas seulement fait soigneusement copier
l'Évangile araméen des Hébreux, il l'avait traduit en grec et en latin ;
.ilavait même cru un moment y reconnaître l'original de saint Matthieu.
M. Broussolle trouve de l'intérêt mystique aux Évangiles apocryphes.
U ne rapporte pas le témoignage de Papias, conservé par Eusèbe, au
Mujet de l'Évangile de saint Marc. Il distingue la Doctrine des douze
, apôtres de la Didaché. Ce n'est pas seulement la tradition, c'est saint
.Paul lui-mêifie,qui^nous apprend que saint Luc était médec^i. C'est» au
— 204 —
contraire, une ftimple hypothèse des critiques modernes que cet évân*
géliste était un esclave affranchi de Théophile. On nous dit que saint
Marc est le plus ancien des évangélistes et on place la date de son
livre entre 64 et 67 ; ce qui n'empêche pas quelques lignes plus loin de
placer saint Luc avant 62*64. M. Broussolle réédite sa théorie person*
nelle de trois sens, historique, moral et surnaturel des Évangiles ; il
oublie de dire si ces sens sont superposés ou simplement juxtaposés.
De trop rares notes accompagnent les textes ; elles sont peu suggestires
et quelques-unes visent à la Ûnesse. Qualre-vingt quloxe gravures,
dont quelques-unes sont reproduites deux fois, forment une illustra^
lion documentaire plutôt qu'artistique. Des tables développées sont
destinées à faciliter le maniement du volume. Pourquoi appeler, arec
la Légende dorée, Hérode le Grand Hérode Ascalon (p. 264j ? Crucifia*
gium est mis (p. 261) pour crurifragrium. Nous louons le zèle de
M. Taumônier pour la diffusion de l'Évangile; nous désirerions toute-
fois qu'il fût plus seoundum scientiam ; les lycéens y ont droit.
. 12. — Le P. Hippolyte Leroy continue la publication de ses Leçom
(TÉoriture sainte, sous le titre : Jésua-Christ, sa vie, son temps. Voici les
dix de 1906. Elles terminent la vie publique du Sauveur et nous con-*
duisent à la veille de la Passion. Elles commentent les paraboles des
ouvriers de la vigne, des dix serviteurs et des vignerons homicides, la
parole : « Le Père et moi nous sommes un >, la résurrection de La<are,
l'arrêt de mort de Jésus prononcé par le Sanhédrin, la réponse de Jésus
à Salomé, l'histoire de Zachée, le repas chez Simon, l'entrée triomphale
à Jérusalem, le figuier maudit, la discussion de Jésus avec ses adver-
saires. Gomme d'habitude, la leçon est variée et vivante. Au commen-
taire érudit, elle mêle ^application morale et tourne à Thomélie, plus,
semble- t-it, que dans les premières années, peut-être trop, au moins
par des applications aux choses contemporaines, au socialisme, au mil*
liard des congrégations, à la démocratie chrétienne, à M. M arcSangnier
et à M. Loisy. Signalons un ou deux détails piquants. A propos de Zachée,
nous apprenons que Corneille de la Pierre était très petit de taille, et
que M. Girodon a été distrait en composant son Commentaire de saint
Luc. Le P . Leroy doute de la bonne foi de tous les incrédules et il s'ap^
puis sur les miracles de Lourdes. L'argument pourrait être discuté.
La citation de Jérémie, faite p. 254, est du chap. VII, et non du chap. VI.
; 13. -~ Le R. P. Thiriet, dominicain, vient de publier un ouvrage consi-
. dérable en cinq volumes in-8 sous le titre : LÉvangilo médité avec IssPères,
Prenant la Chaîne d'or de saint Thomas sur les Évangiles comme base
première de son travail, il y a ajouté des extraits d'œuvres des Pères
que saint Thomas ne connaissait pas ; il a fait des emprunts aux com-
mentateurs postérieurs au xi« siècle et même aux écrivains modernes,
à Bossuet, à Fénelon, au cardinal de BéruUe, à Mgr Gay, au P. Fi^r,
— 205 —
aa P. Laeordaire, etc. Mais au lieu de euivre» comme saint ThomaB,
les ÉTangiles eéparémeut» il a formé des quatre récits une seule trame
pour ne faire qu'une chaîne de citations patristiques. En faitj Tauteur
a débordé de beaucoup le cadre éyangélique, et il a fait de fréquentes
et longues incursions dans le domaine de la théologie. Il nous a donné»
d'après lea Pères et les commentateurs, une mariologie complète^ de
nombreux renseignements sur saint Joseph, même sur sa résurrection,
une théologie de Jésus-Christ, des études sur les miracles et les para-
hcHts du Sauveur, de longs développements doctrinaux sur TEucharistie,
le sacerdoce el le sacrifice de Jésus, la Passion, la croix, la Résurrection,
TAseension, la permanence de Jésus dans les fidèles et dans son Eglise,
la descente du Saint-Esprit, ralliance nouvelle et TÉglise. Sur tous ces
points de doctrine comme sur tous les ftiits de la vie du Sauveur et
toutes ses paroles, disposés en 373 sections, on nous donne, traduites
en fîrançaiB, des citations choisies des Pères. L'auteur nous avertit qu'il
a vérifié à peu près tous les textes cités et que si ce travail de vérifica-
tion n'a pas été complet, cela tient à la déplorable dispersion des
religieux. Lee références sont indiquées en manchette à la marge exté*
rieure des pages avec les divisions du sujet, imprimées en caractères
gras ; les références scripturaires sont à la marge intérieure. Les éditions
consultées ne sont pas toutes les meilleures ; aussi s'est-il glissé, rare-
ment toutefois, des citations d'ouvrages apocryphes. L'écueil le plus
grave pouvait être dans le choix des citations. Le genre des anciens
commentateurs était si différent de celui qui a prévalu dans les temps
modernes, leurs préoccupations et leurs procédés si éloignés des nètres,
qu'on courait risque de leur emprunter des explications démodées,
singulières, peu attrayantes pour nous. Le R. P. Thiriet a été assez
'sagace pour éviter cet écueil. Il a sans doute reproduit quelques
étymologies de noms propres hébreux de personnes ou de lieux, que
les exégètes actuels n'approuveraient pas, certains détails légendaires
sur des personnages ou des faits évangéliques, par exemple, sur le
mariage de la Sainte Yierge. Mais la plupart des anneaux de sa chaîne
sont, sinon d'or, du moins de solide métal. Le commentaire des discours
de Kotre* Seigneur, du sermon sur la moutag^e, des paraboles, m'a
paru particulièrement instructif. Un critique pointilleux reprocherait
à l'auteur quelques notes personnelles, manquant de ci de là de fermeté
ou d'exactitude ; mais comme elles sont étrangères au plan général de
rouvragOi Je ne les signale pas. Je préfère recommander aux âmes
ineuses, qui aiment à se nourrir de ht substantielle doctrine des Pères,
la méditation de l'Évangile dans la belle et solide Chaf oe qu'a forgée à
leur usage le R. P* Thiriet.
14. — Dans sa brochure t Jé$us et la Prière dam l'Évangile, M. Ermoni
s^esl proposé de faire une étude historique et critique plutôt que direc-
.-« 206 —
tement pieuse de la prière dans rËvangile. II examine successivement
la prière faite par Jésus lui-même dans les Synoptiques et le quatrième
•Évan^Ie, Toraison dominicale ou la prière enseignée par Jésus (spé-
cialement développée), la bonne prière selon la doctrine de Jésus, la
prière par Tinte^médiaire de Jésus et la prière à Jésus. Ces cinq cha-
pitres sont courts et succincts, mais bourrés de faits et d^observations
critiques. M. Ërmoni est au courant des problèmes modernes, qu^il
indique parfois d^un mot, de telle sorte que l'allusion ne sera pas trans-
parente pour tous les lecteurs. Il manque à son étude ce dernier tour
de main, qui aurait éliminé certaines répétitions, par exemple aru sujet
de Tauthenticité du Paler^ dont il est parlé à trois endroits, et qui aurait
rendu Texposition plus claire. Néanmoins, elle est instructive et édiûaate
tout ensemble; elle ne peut que faire aimer la prière et en rendre la
pratique plus fructueuse*
15. — M, F. Maier nous donne dans les Biblische Siitdien une impor-
tante étude sur TËpître de saint Jude, Der Judasbrief, Elle se divise en
trois parties. La première est consacrée à démontrer raulhenticité de
cette lettre apostolique. La démonstration procède par degrés. D'abord,
cette lettre représente le christianisme primitif. Les erreurs morales
qu'elle combat, n'ont aucun caractère gnostique; l'idée de la foi qui y est
.exprimée, l'appel qui y est fait à Tautorité des apôtres, les citations
d'écrits apocryphes, etc., ne sont pas, quoiqu'on ait dit, des indices de
non-authenticité. Ensuite, ses rapports littéraires avec la 11^ Pétri, les
lettres de saint Paul et les Épitres pastorales prouvent son antiquité.
En outre, elle n'est pas un écrit pseudonyme; elle n'appartient pas au
genre littéraire épistolographique; mais elle est bien une lettre, adressée
par saint Jude à des particuliers. Enfin, l'auteur signale les premières
attestations formelles en faveur de cette Ëpiire, ses plus anciennes uti-
lisations, • et il discute les témoignages patristiques pour et contre
l'authenticité, la canonicité et Tapostolicité de Jude. La seconde partie
traite de la date, qui n'est pas postérieure à 70 ni à la mort de saint
Jacques, qui est, au contraire, antérieure à 70 et à la 11^ Pétri, dont
l'autheaticlté est maintenue et prouvée. La conclusion est que l'Ëpltre
est de 67-65 plutôt que de 63-64. Dans la troisième partie, M. Maier
détermine quels ont été les destinataires ou les lecteurs de cette lettre :
ce ne sont pas tous les catholiques, ni les destinataires de la 11^ Pétri, ni
les paganochrétiens de l'Asie Mineure, mais les judéochré tiens de
Palestine, que connaît particulièrement Jude, le frère de Jacques,
quoique Jude ne soit peut-être pas l'apôtre de ce nom. La différence du
contenu avec celui dé la 11^ Pétri, destinée, elle, à des paganochrétiens
de l'Asie Mineure, le coloris hébraïque du style et les allusions à l'Ancien
Testament confirment cette destination. Dans ce cadre vaste et logique-
ment ordonné, M. Maier a fait entrer une masse énorme de renseigne-
— 207 —
ments et de détails critiques. Aucun travail antérieur, sauf quelques
thèses de protestants français, ne semble lui avoir échappe. Il cite
toutes les opinions, en rapporte et discute les arguments. Toutefois, son
étude» savante contribution à l'introduction critique des Épîtres catho-
liques, est un amas de matériaux plutôt qu'une dissertation bien com-
posée ; elle est un instrument de travail, mais non un livre de lecture
courante. L'auteura vraiment abusé des points d^exclamation et d'inter-
rogation.
16. — Un autre fascicule des Blblische Studien est intitulé : Dos AlU
TuiamerU in der Mischna, M. Aicher, qui a étudié la littérature rabbi-
nique^ nous donne le résultat de ses recherches dans un domaine peu
connu du publie chrétien. Il s^est restreint à la Mischna, qui est du
iii« siècle de notre ère et qui résume l'enseigoement des tannaïles, ou
répétiteurs de la tradition, depuis la prise de Jérusalem par les Romains.
Dans la première partie, il expose les idées de ces docteurs sur la cano-
nicité et Tinspiration des livres de TÀncien Testament. Il rectifie et pré-
cise bien des opinions qui ont cours sur ce sujet, en expliquant le sens
des expressions : « souiller les mains », < écrit caché », etc. Il montre
en particulier que ces docteurs n'établissaient aucune différence entre
les écrits de l'ancienne alliance et qu*ils ne mettaient pas la Loi au-
dessus des Prophètes et des Hagiographes. Il indique enfin les propriétés
que la Mischna reconnaissait aux Livres saints. La seconde partie, qui
est plus développée, traite de l'exégèse. biblique dans la Mischna. L'au-
teur distingue la halacha^ ou exégèse légale, de la haggada, ou exégèse
homilétique^ et expose leurs relations avec les Livres saints. Il fait
ensuite connaître» par de nombreux exemples, Fusage que la Mischna
fait de l'Écriture, et le genre d^explication qu'elle en. donne. Rien de
plus Tarie et de plus déconcertant au premier abord que les applications
et les interprétations du texte sacré. L'exégète moderne trouve peu à
y puiser. Dans la conclusion, M. Aicher publie et explique les sept
règles d'herméneutique, attribuées à Hillel, les treize middoth de Rabbi
Jischmael et les trente-deux régies de Rabbi Ëliéser, fils de Rabbi José
le Galiléen. Il résout enfin par l'affirmative la question controversée
de la priorité du Midrasch, ou commentaire, sur la Mischna. Des
tables très détaillées permettent de retrouver les détails entassés dans
ce curieux mémoire.
17. — Le P. Prat a étudié, lui, Origène^ le théologien et Vexègète, Il a
laissé de côté le prédicateur et l'apologiste. Ce qui l*a intéressé le plus,
c'est l'éclosion de la pensée du célèbre Alexandrin, renchaîaement de
son système, la filiation de ses erreurs et son influence sur ses contem-
porains et sur la postérité. Une assez longue Introduction expose suc-
cinctement et clairement la question difficile et délicate de l'origéuiàme
dansOrigène et après Origëne. Le corps du livre comprend deux parties.
— 208 —
Pour faire connaître le théologien, le P. Prat expose Tidée et le plan da
Periarchon, Tourrage le plus discuté. Il étudie ensuite la règle de foi, la
Trinité, la création et les fins dernières dans Origène. D ne se borne pas à
citer les extraits les plus caractéristiques, il encadre les morceaux choisis
dans un résumé d'ensemble, précis et très net. L*exégète noue intérevsê
spécialement ici. D'ailleurs, Origène est exégète arant tout; au fond,
sa théologie n'est que de l'exégèse. Le P. Prat nous fait connatlre briè-
vement les travaux exégétiques d'Origène : commentaires, homélies et
sdholles. Il n'a rien dit des Hexaples ni des autres travaux de critique
biblique, sauf une allusion au texte grec du Nouveau Teslament. n
s'arrête spécialement aux principes d'exégèse et «[pose la notion qn'Ori*
gène avait de l'inspiration, sa théorie des trois sens et son aliégorisme.
Très précis sur les preuves de la divinité de l'Écriture, sur l'action de
Dieu dans l'inspiration, sur lavérité, l'unité el la plénitude des écrits
inspirés, Origène n'a pas supposé un instant qu'il pouvait y avoir des
erreurs dans la Bible. La théorie des sens scripturaires, répondant au
corps, à l'âme et à l'esprit de l'homme et suggérée par la trichotomle de
Platon, tout en manquant de justesse et en créant d'énormes difficultés,
ne vient pas de l'école juive d'Alexandrie. Elle a été souvent mal com-
prise et mal présentée, parce qu'on a identifié à tort le sens corponl
avec le sens littéral de l'Écriture. Elle a amené peut-être Origène à exa*«
gérer Tallégorisme, à substituer, sans raison suffisante, au sens propre
Une métaphore ou un symbole. Il j recourt pour éviter les anthropo*
morphismes et pour donner une signification spirituelle aux paseagea
de TAncien Testament, dont la lettre ne pouvait plus servir à l'édifica-
tion des chrétiens. Gomme spécimen d'exégèse, le P. Prat présente l'ex*/
plication du ch. IX de l'Épltre aux Romains sur la prescience et la
prédestination, Tendurcissement de Pharaon, la comparaison du potier
et des vases de. colère et le rôle de la grâce. Dans les appendices, il
revient sur la doctrine de la Trinité et sur l'herméneutique d'Origène,
pour préciser sa pensée et expliquer sa terminologie; il revient aussi
sur la tradition catholique au sujet d'Origène jusqu'à la fin du vi« siècle..
Son livre sera un excellent instrument de travail aux mains de ceux
qui voudront étudier Origène. Il multiplie les références, les rappro«
chements, les termes de comparaison, et permet de contrôler les juge-
ments donnés. Il pique enfin la curiosité, et sollicite à une étude
personnelle, pour laquelle il servira de guide. Volume bien conçu et
bien exécuté, quoique ne faisant pas connaître Origène tout entier.
18. — Un commentateur du haut moyen âge, Raban Maur (776^896)^
a été l'objet d'une intéressante monographie des BiblUche Studien t
Hrabanuê Maurus. C'est une thèse de doctorat remaniée, qui a été pré*
sentée en 1901 à la Faculté de théologie de l'Université de Munich.
Élève d'Alcuin, le futur abbé de Fulda et archevêque do Mayenee
— 209 —
n'avail appris à Técole de Tours qu'un peu de grec et il ignorait Thé-
breu ; mais il y avait appris la méthode allégorique d'interpréter la
Yulgate, qu'il a suivie dans ses commentaires, sans négliger toutefois
entièrement le sens littéral ou historique. Il aimait à citer les Pères et
il avait lu les ouvrages ezégétiques de saint Jérôme, de saint Augus-
tin, de saint Grégoire le Grand, de saint Isidore de SévilLe, d*Origène»
de saint Ambroise et du Vénérable Bède. Il avait consulté aussi eaint
Hilaire de Poitiers, Gassieu, etc. Il^suivait la méthode de Bède. Son pre-
mier commentaire fat. celui de saint Matthieu (821 et 822). Il dépend
beaucoup d*un commentaire attribué à tort à Bède et utilisé aussi
par Claude de Turin. M. Habliiz^^l détermine autant que possible toutes
les sources de Raban Maur, en faisant l'analyse détaillée du comm^oi-
taire entier. Il se borne à donner quelques spécimens des autres
ouvrages exégétiques de Rabau (Pentateuque, Josué, Juges, Épltres de
saint Paul, Ézéchiel), en examinant à part les commentaires purement
allégoriques (Rulh, Judith, Esther), dont il résume les allégories. Le
guide principal de Raban est ici saint Isidore de Séville. En terminant,
M. Habliizel parle de quelques Chaînes, postérieures à Raban et en par-
ticulier d'une Chaîne sur les Évangiles, contenue dans un manuscrit
de Wurzbourg. M. Kôberlin l'avait attribuée à Raban ; mais elle n'est
pas de lui ; son auteur a seulement puisé aux mêmes sources que l'abbé
de Fulda. Finalement, Texégèse de Raban Maur marque une étape de
décadence ; elle se borne à recueillir mécaniquement les explications*
des Pères, comme pour en former une biblioihôiue et dans un but pra-
tique, pour l'usage des homélistes. Toutefois, Raban nous a conservé
des œuvres perdues ; tout le commentaire d'Hesychius sur le Lévitique,
un fragment d'un commentaire de Bachiarius &ur Josué et des parties
d^un commentaire d'AIcuin sur l'Épître aux Éphésiens.
19. — Ayant composé nous-mème un petit volume sur VAulhenticilé
mosaïque du Pentaleuque^ nous cédons, pour l'aualyser» la plume à un
professeur d'Écriture sainte :
« Le 27 juin 1906, la Commission biblique a pris une décision au sujet
de Pauthenticité mos^aïiiue du Pentateuque. C'est une sorte de commen-
taire de cette décision qu'a donné* M. Mangenot, sans s'astreindre pour-
tant à suivre pas à pas les réponses de la CommidSion. Comme il est
impossible t de réfuter sérieusement les systèmes adversaires si on ne
les connaît pas à fond », il importe d'en faire une étude approfondie,
sans cacher aucun de leurs multiples arguments, sans atténuer eu
rien leur valeur démonstrative. Aus^i la première partie du travail de
M. Mangenot, et de beaucoup la plus considérable, m^t-elle le Penta-
teuque en face de la critique mo terne. Dans un riipide aperçu historique
se déroule la série des efforts tentés pour expliquer les origines du
Pentateuque en dehors des données traditionnelles. Arguments et
Mars 1907. T. CIX. 14.
— 210 —
ultiplient et aboulUsent k l'hypolbèse dite wetihausienne
Ile le Peolaleuque eet une compilation de quatre docu-
If, jâbovUle, DeuléroDome et code sacerdotal, combiniB
lent remanias par trois rédacteurs. A. l'exposé de ta thèse
le celui de la thèse traditionnelle ; arguments directs et
ses aux objeciioos tiennent une soixantaine de pages. La
de ces argumeuts soulève la question de la note ihéolo*
r à La thèse de l'authenticité mosaïque. Voici la solution
aol : • L'authenticité mosaïque du Pentaleuque n'est
dëânie ni de foi catholique, ni au moine avec une cer-
de foi divine ; sa négation ne serait donc ni une hérésie
Uns la foi. » La Commission biblique ne l'a pas déclarée
nt certaine, • mais puisqu'elle la déclare fondée sur
sur la tradition, elle rccopnalt implicitement qu'elle
ijuelque manière à la doctrine chrétienne. Le théologien
donc en droit de conclure que ce serait une tëmëiilé de
le main», sa négation heurterait de front une doctrine
énéralemenl et constamment reçue par les 6dèles et les
son de ses preuves et de ses autorités sérieuses, et elle
ne témérité. > Un dernier point restait & préciser, celui
de cette authenticité. ImpoEe-t-eile la composition par
le Pentaleuque en toutes ses partie?, ou bien tolère-l-elle
documenta antérieurs, des additions postérieures? peut-
»)n cil ter avec l'hypothèse de développements progressifs
s Eucceesiyes de la législation mosaïque? La réponse &
ail l'objet de la quatrième et dernière partie du volume.
>ur ceux qui s'intëreasenl aux choses bibliques une mine
renseignements précis qui leur permettront de juger la
nnaissance de cause. * ~ A. C. £. Manosnot.
GÉOGRAPHIE — VOYAGES
■■ de géographit ancienne el moderne, pir P. Schrader et L. Cal-
Ettchetle, a. à., iD'4 de % plancbea de cartes el grapbiquei, ivee
[oané, 7 Tr. 50. — 2. Méthode de cartographie. Cartel à main levi«
tracé» rapides: i" tasc. Fiance-Aigérie, par J. Parluh. Pari»
r-LeTraull. i90j, in-i <Jg W p. et ao piaothes en r.imieur». 3 fr. —
lel dt géographie, ouvrage commeDcé par Vivic.t oi Saikt-Uirtih et
ScHBitDEH. »• 77. Èlatt-Unia [région du nord-est). Paris, HacheUe^
le in-folio, 'i Fr. — i, L'Année cartographique. Supplément annuel
'tications de géogra/Me el de cai tograpkia, àrtisé et dirige bous
'. ScuBADEB. IG* année. Parii, Haclielte 190d, 3 planclies in-rolio,
ionnaire-Manuet-illiutré de géographie, par Aldekt OiMAiiaEOH.
17, in-tS de vin-860 p., purles et croquis, rflji Loilp, tr. rouges, 6 tr.
•n de la Terre el de l'Homme, par G. LisrAonoL. Pari*, Deligrave,
de Yi-720 p., aïec csrles et grtv., 5 Ir. — 7. -< traiitr» le monde.
- 211 -
par Clacde Vbh.'^iï et Émilk Roux. ParU, Falqu», s. d., in-8 de xvi-521 p., avec
grav., 6 rr. — 8. En courant iê monde. Canada^ Étais-Unis^ Corée, Japon, Mexique^
par Madbicr ok Périohy. Paris, Perrio, 1906, in-16 de 238 p., 3 fr. 50. — 9. VEu-
ropt (moim la France) au début du xx* tiède, par M. Pallbx et à. Mairby.
Paria, Delagrave, s. d. [1906], in 8 de 624 p., avec cartes et grav., 5 fr. — 10. Dos
Berzogtum Svhleswig in seiner elhnographischen und nationalen Eniwickelung,
voo AuoDRT Sach. T. Ht. Halle a. S., Buchhandiung des Waisenhaus^^s, 1907, io-S
de yiii-510 p., 7 fr. 50. — 11. L'Ame de NapUs, tableaux napolitains, par le
chanoioe Henry Calhiat. Tours, Catlier, s. d. (1907], io-16 de yiii-338 p., 3 fr. 50.
— 12. Un Crépuscule d'Islam. Maroc, par Andr^ r.HBVRiLLON. Paris, Hachette, 1906,
în-16 de 315 p., 3 fr. 50. — 13. Oujda, historique, organisation, commerce^
rapport da capitaine Modgin. Paris, Comité du Maroc, s. d., in 8 de 61 p., avec carte et
grav., 1 fr. 50. — 14. A travers VHindo-Kush, par le prince Louia d'Or Lé ans bt
Bragancb. Pari<<, Beauchesoe, 1906, in-8 de 428 p., avec cartes et grav., 6 'r. — 15.
- Amerika-Wanderungffn eines Deutichen, von JoHArrriES WilIia. H. Auf dnm Kon^
tinent der Mitte, zwischen Alaska und Peru, Berlin, Allg^'meine Verein fur
Deulfcbe Literatur, 1905, in-8 de 339 p., avrc carte et grav., 6 fr. — 16. A travers
V Amérique du sud, par J. Delbbrcqub. Paris, Pion-Nourrit, 1907, in-16 de yii-318 p.,
avec 3 cartes et 17 grav., 4 fr. — 17. Vers la terre polaire australe, par E. Parisbt.
Lyon, impr. Rey, 1904, in-8 de 134 p., avec cartes. — 18. Questions de géographie
générale. L'Italie actuelle, par le lieutenant Revol. Paris et Nancy, BergCr-
Levraull, 1907, in-8 de vni-129 p., 2 fr. 50.
i. — MM. F. Schrader et E. Gallouédec ont récemment publié un
Alliu classique de géographie ancienne et moderne qui, par ses qualités
de tous ordres, se recommande à l'attention ; spécialement rédigé en
Tue de renseign^ement de la géographie et de Phistoire, dressé conformé-
ment aux programmes officiels de renseignement secondaire, il alTecte
un ôaraclère didactique très accentué qui le différencie nettement des
autres publications cartographiques. Peu de nomenclature : seuls les
noms utiles pour renseignement (ceux que contiennent le Cours d'his^
ioire de M. ^ Malet et le Cours de géographie de MM; Schrader et Gal-
louédec) figurent dans cet Allas classique, et encore leur degré dMmpor-
tance pe trouve-t-il indiqué par une différence de caractère. Par contre,
dans les cartes historiques aussi bien que dans les cartes proprement
géographiques, le figuré du terrain, le tracé des cours d'eau et des
côtes ont été faits avec le plus grand soin, de telle sorte que d*un bout
à Tautrede Pouvrage, la géographie physique constitue la base solide
sur laquelle repose tout le reste; mais, naturellement, c'est dans la
partie proprement géographique de Patlas que ce souci de la représen-
tation exacte des lignes physiques apparaît avec le plus de netteté ;.
grâce à de nombreuses cartes en relief, Pécolier a une idée véritable- ^
ment saisissante de la physionomie réelle des continents et des princi--
paux pays du globe. Rien de plus éloquent que la juxtaposition sur-
une même planche d*une carte du relief, d*une carte hypsométrique,
d'une coupe dressée à travers tout un pays, de profils des principaux,
eobrs d'eau, et d*une carte politique ; tout s*éclaire, s'explique, se com-
plète, et rien n'est plus capable de frapper un enfant, de développer
ses qualités d'attention, d'observation et de comparaison. De brèves
notices servent d'ailleurs d^ ûl conducteur à l'élève, qui trouve en outre;
— 212 —
dans des figures en noir et en couleur, dans des diagrammes, dans une
vivante « statistique graphique de géographie » placée à la fia de
VAltas claêsique^ uûe foule d'indications économiques d'un très vif inté-
rêt, et est ainsi amené à faire, sur la situation et le r6!e de la France
•dans le monde^ de nombreuses et salutaires réflexions. Un index alpha-
l)étique des noms qui y sont contenus termine cet excellent Allas clas^
^ique^ pour la rédaction duquel les auteurs se sont parfois inspirés des
procédés et de Tesprit de VAtîa$ Vidal-Lablache^ tout en demeurant eux-
mêmes et en conservant leur originalité propre ; aussi leur œuvre est-
•elle intéressante, vraiment digne d'attention et se classe-t-elle parmi
les premières à recommander aux écoliers, — et parfois môme à leurs
parents.
2. — C'est seulement de donner aux élèves de nos établissements
<i*en8eignement secondaire un bon atlas que se sont préoccupés
MM- F. Schrader et E. Gallouédec ; mais ils n*ont nullement songé à
leur apprendre à dessiner eux-mêmes des cartes. Or^ voilà précisément
ce dont se préoccupe le capitaine J. Fariner dans sa Méthode de carlO'
^raphie^ qui permet d'exécuter à main levée et de mémoire des tracés
rapides appuyés sur des formes schématiques résultant d'uue étude
approfoudie de la carte et de Thisloire physique de la surface terrestre.
Fimples et originaux sont les procédés et les méthodes préconisés par
>3 capitaine Parlier, comme il est facile de s'en rendre compte eu étu-
('iaat de près le fascicule de son ouvrage consacré à la France et à
rAlgérie ; puisque leur applicaiion a été couronnée de succès, souhai-
tons qu'elle se généralise, et qu'en même temps se vulgarise davantage
l'étude, encore insuflisammeut répandue dans une partie du public, de
la science géographique.
3. — Tout en menant à bonne fin ses travaux d'enseignement et de
vulgarisation, M. F. Schrader continue à s'occuper activement de publi-
cations d'ordre scientifique. La feuille n° 77 de VAllas universel çie géo-
graphie commencé par Vivien de Saint-Martin nous en fournit la
preuve ; dressée par M. V. Iluot à Técheile du 1 : 3 000 000« à l'aide de
nombreux documents de toute réelle valeur, au premier rang desquels
il est de stricte justice de placer les feuilles publiées du Geological
Survey des États-Unis, cette carte est consacrée à la région nord-orien-
tale des Éiats-Unis. Rien de plus intéressant que de comparer, au point
de vue du relief du sol, celte carte nouvelle avec celles qui Tout pré-
cédée; le travail de M. V. Huot marque unUrés réel progrès sur celui
de ses devanciers, et représente en particulier pour la première fois,
soui une forme géographique vraiment exacte, la région des Appa-
laches. Un plan de Chicago, à l'échelle du 1 : 200 000» accompagne
cette carte très belle ot très instructive, qui fait bien augurer de la
carte générale au 1 :500000*p en quatre feuillos, dont M. Schrader
ajinonce la publication con^me prochaine.
4. — La publicalioQ du seizième fascicule de P Année cartographique
nous est encore une preuve de ractivUé scienliûque de M. F. Schndier
et de ses collaborateurs; ou trouvera, dans les 4roi8 feuilles de^ce
« Supplément annuel à toutes les publications de géographie et de car-
tographie, » de précieux renseignements docMmentairés sur les inodi-
^cations géographiques et politiques de rannée. 1905. La première âe
ces planches est consacrée 'à la traduction cartographique des résultat»
du recensement exécuté le 0 février 1897 dans la Russie d-Ëurope et au
Caucase, recensement qui a été pour la Russie c la preitiière opération
statistique digne de ce nom » ; les résultats définitifs en ayant paru en
juillet 1905, M. D. AïiofT en a résumé les conclusions dans une notice
pleine de faits^ qu'accompagnent une série de cartes dont chacune est
affectée à un groupe ethnique distinct, en montre Textension et en
indique le pourcentage sur le territoire qu'il occupe. — Sur la seconde
planche, M.Chesneau a dessiné la carte de TErglguidi d'après les tra^
vaux du capitaine Fiye Sainte-Marie, le cours supérieur de TAbiï
d'après les levés de H. W. Blundell, le tracé du projet de chemin de fer
entre Dirédaoua et Addis-Ababa d'après les études de la mission topo*
graphique française ; enfin une carte d'une parf ie de la Nigeria, du Came-
roun et du Congo français, à l'échelle de 1 : d.bQO.OOO<», a été dressée par
le même cartographe d'après les reconnaissances des plus récents explo*
rateurs anglais, allcniands et français. A signaler dans la notice qui
accompagne cette planche d'intéressants paragraphes relatifs aux explo*
rations au Maroc, aux faits politiques de Tannée IdOo et aux progrès
des voies ferrés. — M. Y. Huot a inséré dans la troisième planche^ à
côté d'une cane montrant les explorations des D'* Steinmann, Hock et
von Bistram et de M. J. B. Vaudry en Bolivie, le tracé des nouvelles
frontières du Brésil et de la Guyane anglaise, ainsi que du Brésil et de
là Bolivie dans la région du Haut-Paraguay ; il a repris, d'autre part,
un travail qu'il avait déjà publié eu 1891, Ta complété^ et a donné une
instructive carie d'ensemble des frontières définitives des États de
l'Amérique du sud en 1905. —Cette brève énumérationsufllt à prouver
que, ni pour Tutilité, ni pour l'intérêt, le dernier fascicule de ["Année
cartographique n'est inférieur à ses aînés.
5. — Le Dtctionnaire" Manuel-illustré de géographie, que M. Albert
Demangeon vient de publier à la librairie Armand Colin, rendra certal*
nement de très grands services, car il contient une foule de renseigne^
ments très précieux ; à côté de cette inévitable nomenclature des noms
de lieux, sans laquelle un dictionnaire de géographie ne mériterait
pas son nom, et de laquelle, en dépit de tous ses efforls, l'auteur n^est
pas toujours arrivé à éliminer l'imprécision ni la banalité (voyez par
exemple l'article Zevmatt}^ on y trouve en effet une foule de nom» de
c'joscs, de définitions, de renseignements relatives aux dilTérentea
— 214 —
banehes de U géographie. Ceux qui ne sont pas très familiers avec la
treminologie actuelle y appreadrooi facilement, par exemple, ce qne
c'est qu^ua anticlinal et y recourront avec profit pour l'explication de
tous les termes qui, au cours d'une lecture géographique courante,
leur échapperaient ; ils y renci»ntreront aussi une foule d'articles précis
de géographie économique, sur les métaux précieux, les grandes cul-
tures, etc. Sans doute quelques-uns àé ces articles ne sont pas suffi-
samment au courant (pourquoi, dans un ouvrage daté de 1907, ne pas
donner un chiffre de production totale de Tor postérieure à 1899?) et il
est possible de relever quelques lacunes (le mercure, Tabaca, par
exemple) ; mais TefTort tenté par M. Demangeon n'en est pas moins
très considérable, et digne d'être encouragé, d'autant plus que, non
content de faire un dictionnaire de géographie pure, l'auteur a donné
en même temps un dictionnaire d^hi^oire de la géographie et des
explorations. Ce petit volume contient donc, pour toutes les branches
de la géographie sans exception, une masse énorme d'indications qui
étaient jusqu'alors éparses un peu partout; avec ses cartes et ses figures
schématiques, qui conrplètentle texte, il constitue un répertoire très
commode et très utile, facile à améliorer et à compléter, mais qui, dès
maintenant, mérite d'être accueilli par tout le monde avec faveur, «et
même avec reconnaissance.
6. — Le Tolume publié par le regretté G. Lespagnol sous le titre :
L'Évolulion de la Terre et de V Homme constitue une excellente introduc-
tion à la lecture d'ouvrages relatifs à telle ou telle partie de notre pla-
nète ; c'est en eliet une étude d'ensemble, très claire et très sérieuse à
la fois, des principaux phénomènes susceptibles de s^'y produire et de
. réagir les uns sur les autres. Partant de cette idée que c la terre est
une sorte d'organisme dont les parties sont dans une dépendance réci-
proque », que « les traits de la surface du globe sont solidaires et
présentent un enchaînement d'actions et d'influences, de causes et
d'eflets, avec répercussion des effets sur les causes, comme il doit arriver
en un corps bien organisé »,~M. Lespagnol s'est efforcé de montrer la cor-
rélation étroite existant entre les formes terrestres et la flore et la faune
qui vivent à la surface du globe -, c raccord magnifique de la Terre et
de tout ce qui germe et se développe à la surface ». Il Ta fait de manière
fort heureuse, après avoir, dans une première partie, raconté l'évolu-
tion de la découverte de la terre et de la science géographique; cette
manière d'introduction une fois achevée, c'est à la géographie mathé-
matique et physique, à la géographie humaine, enfin à la géographie
économique du globe que le défunt professeur de géographie de l'Univer»
site de Lyon a consacré la majeure partie de son livre. On y retrouve une
bonne partie des notes qu'il avait réunies en vue de son enseignement,
qui était, ne l'oublions pas, un enseignement de Faculté ; de là bien
y
— 215 —
des indtcatioDS inutiles pour les élèves des Ijxées, mais précieuses
pour les étudianls des Universités. C'est en effet à ces étudiants que
rÉvolution de la Ttrre et de riJomme rendra surtout des services, avec
ses indications bibliographiques, sa masse de renseignements imprimés
en petits caractères, ses appendices ; on fera bien toutefois de se méûer
de certaines assenions de Fauteur, que ses tendances évolutionnistes
ont amené à accepter trop facilement sans critique des faits tels que la
découverte du PUheoanlhropus erecius de E . Dubois.
7. — Pour ne pas être didactique, Touvrage dans lequel MM. Claude
Verne et Emile Roux ont raconté leur voyage A travers le mofide^ de
Marseille au Havre par les Indes anglaises, Ceylan, Java, Tlndo-Cbine
française, la Chine, le Japon et le Canada, n*en est pas moins très
instructif. De la collaboration du touriste qu'est M. Emile Roux et du
savant qu'est M. Claude Verne est sorti oin livre très intéressant et plein
d'aperçus et de renseignemeats qui sont aussi des enseignements. On
y trouvera de bonnes pages sur Thisloire de la colonisation des pays
visités par nos deux auteurs ; mais c'est surtout au point de vue de
Thistoire naturelle que A travers le monde nous parait susceptible
d'iuslruire le lecteur; suria culture des pavots à opium, Êur la mangue
et sur le manguier, sur lo cannelier, sar la culture du thé a Ceylan,
sur l'arbre à gutta, etc., nous avons relevé bien des indications brèves,
mais précises et qui méritent de retenir Tattention. Le côté pittoresque
et descriptif n'a d'ailleurs nullement élé sacrifié au c6lé scientifique ;
l'un et Tautre ont été heureusement fondus dans l'ouvrage de MM. C.
Verne et É. Roux, illustré de nombreuses et intéressâmes gravures.
Aussi A travers le monde n'est-il pas seulement un volume à feuilleter,
mais vraiment un livre à lire et à lire avec attention, car, en huit mois,
ses auteurs ont beaucoup vu, beaucoup appris, et très bien observé les
spectacles de toute nature si variés qui se présentaient à eux.
8. — Il ne faut pas demander à tous les voyageurs le même genre
d'observations et d'études ; chacun s'arrête à ce qui lui semble le plus
digne d'être remarqué et passe sans se détourner à côté de ce qui
frappera son successeur ; le petit livre auquel nous arrivons maintenant
nous en fournit une preuve nouvelle. En courant le monde^ M. Maurice
de Périgny a brossé au Canada, aux Éiatà-Uuis, en Corée aux îles
Riou-Kiou, dans l'Hokkaïdo, au Mexique, un certain nombre de petits
tableaux de mœurs, ou crayonné lestement des croquis pris sur le vif;
de leur réunion résulte un agréable volume, d'où la note humoristique
nVst pas bannie et qui nous fait connaître, tout au moins de manière
supeificielle, quelques traits de la vie des sociétés fréquentées ou plutôt
affleurées par Fauteur. Pour être écrit sans la moindre prétention, le
livre d^ M. de Périgny, consacré exclusivement à l'homme, abstraction
/adte du sol lui-même, ne se lit pas moins avec plaisir ; certaines de ces
— 216 —
pages sonl un excelleot commentaire de quelques lignes éparses dans
les graves relations de voyageurs qui, trop souvent, s*oecupent unique-
ment de la nature, et oublient que, sans Thomme, la terre la plus riche
et la plus féconde ne donne presque rien.
9. — LEurope au début du xx» siècle^ de MM. M. Fallex et A. Mairey,
n*e8t pas un récit de voyage, mais un ouvrage d'enseignement, dans
lequel les auteurs se sont efforcés de tracer, à Tusage des élèves des
4ycées et collèges, un tableau d'ensemble (abstraction faite de la Franco,
à qui sera consacré un autre volume) de la géographie de la partie du
monde que nous habitons. Ils l'ont fait avec grand soin, en s'inspirant
des idées nouvelles, en voyant dans la terre t une sorte d'organisme
dont toutes les parties sont dans une dépendance réciproque », en
« replaçant dans la complexité des conditions naturelles, dans le mou-
vement de la vie, les phénomènes du monde physique et organique »»
et ils ont su composer un livre véritablement attrayant en même temps
qu'instructif. Sans doute, ce volume n'est qu'un manuel; mais des
ouvrages de ce genre n'ont-ils pas leur prix, même pour d^autres que
des élèves? et n'est-on pas heureux d*y recourir à l'occasion comme k
de commodes et utiles répertoires de faits ? L Europe au début du
XX* siècle, qu'accompagnent de très belles et pittoresques illustrations,
se place au premier rang des ouvrages de Ce genre.
10. — Est-ce bien ici le lieu de parler de Timportant travail que le
professeur Dr. Âugust Sach a composé sur le duché de Schleswig dans
son développement ethnographique et national? Nous aurions sans
aucune hésitation consacré à cet ouvrage, de caractère surtout histo*
Tique, une étude spéciale, en insistant sur son grand intérêt à ce point
de vue (cf., dans le tome III, les chapitres concernant les établissements
des Jutes et des Saxons dans le pays compris entre la Schlei et l'Eider,
et surtout au développement national des villes), si nous n'y avions
rencontré une série de très bons chapitres relatifs au langage. Partout
d'ailleurs, au point de vue toponymique et toponomastique, l'ouvrage
de M. August Sach abonde en renseignements extrêmement précis, et
repose sur de minutieuses investigations dans les archives paroissiales
et judiciaires ; il contient aussi, dans son chapitre sur le développement
national et linguistique du duché du Schleswig depuis lb64, une
foule de données btatistiques fort précieuses et dignes de l'atlention
des géographes. Ainsi peut s'expliquer que nous ayons finalement
tenu à mentionner ici, avec tous les éloges qu'il mérite, le tome III du
travail du professeur Augnsl Sach inlitulé : Das IlerxogCum Schleswig.
il. — En une série de tableaux pittoresques, vivants et amusants à la
fois, M. le chanoine Henri Calhiat a voulu étudier VAme de Naples,
esquisser à grands coups de pinceau ses mœurs, ses coutumes, ses
fôtes, ses dévolions, et donner une idée suffisante de < la manière
- 217-
de vivre et d'agir, de senlir et de penser sous le ciel radieux de
Naples 1. Ce n'est donc pas un guide que ce volume, mais plutôt une
étude ouy mieux encore, une esquisse psychologique ; Tauteur s'est
efforcé d'y faire comprendre 1' c essence spirituelle de cette cité incom*
parable i, dont il est (les quelques citations qu'on vient de lire en
fournissent la preuve) un admirateur enthousiaste. Aussi, sans en
dissimuler les imperfectioDS, n'y insiste-t-il peut- être pas autant qu'il
eût convenu; mais, en agissant autrement, M. Henri Galhiat n'eût-il
pas été à rencontre de son caractère sacerdotal ? Il « chante » donc
VAmê de Naples; il exalte les beautés pittoresques, monumentales,
archéologiques et surtout iotellectuelles, morales et religieuses de cette
ville et il le fait avec tant de persuasion et d'habileté qu'il amène ses
lecteurs à partager presque toitjours ses opinions. Presque toujours,
ai-je dit ; car j'ai été parfois amené à discuter les idées de M. Calhiat
pour protester contre les fautes qu'il avait laissé passer en corrigeant
ses épreuves (n'est-il pas question, à la p. 189, du président UainaïUl],
et surtout contre la sévérité dont il fait preuve à l'égard « du néo-
protestant Fogazzaro» (p.222),dont la soumission appelle l'indulgence.
12. — Depuis longtemps déjà, M. André Chevrillon est connu pour un
excellent écrivain, pour un de ceux qui, à l'heure actuelle, savent le
mieux décrire les paysages qu'ils ont contemplés, et communiquer à
leurs lecteurs les vives impressions qu'ils ont eux-mêmes ressenties au
cours de leurs voyages. Aux preuves qu^il en avait fournies naguère,
Un C'-épuscule cTIslam vient d'ajouter une preuve nouvelle ; rien de
plus vivant, de plus intéressant et en même temps d'un style plus char-
mant que la relation du voyage effectué au Maroc, aux mois d'avril et
de mai 1905, par M. Chevrillon. La Revue de Paris en avait naguère
publié des fragments; mais jamais la lecture d'un périodique ne per-
met, autant que celle du volume lui-même, de goûter le mérite et la
valeur littéraire d'un livre. Nous nous en sommes convaincu une fois
de plus en lisant Un Crépuscule d'Islam. La première partie de cet
ouvrage décrit, -^ avec quel pittoresque et quelle vérité ! — < la route
de Fez », depuis le port atlantique de Larache, où M. Chevrillon a débar-
qué, jusqu^à la grande plaine qui porte le nom de la capitale religieuse
du Maroc. A la description de cette plaine elle-même et de l'arrivée
dans la ville est consacrée la seconde partie, « rentrée de Fez ». Vient
enfin le récit de la vie menée par Fauteur < dans l'ombre de Fez, » de
ses promenades à travers les différents quartiers et autour de la ville,
de ses visites à un notable commerçant juif, à des personnages impor-
lants du Maghzen, au Sultan lui-même. Chacune de ces pages présente
son intérêt, sa saveur et son charme particuliers ; mais dous n*en con-
naissons point de plus remarquables que celles où M. Chevrillon a
raconté son entrevue avec les ministres de la guerre et des affaires
- 518 -
étrangères, sinon celles qui terminent Un Crépuacule d'Islam. Avec
une puissante éloquence, et un sens critique aiguisé, Fauteur y a
montré par quels côtés un Marocain est supérieur à un Européen civi-
lisé : « le soir, dans nos campagnes, n*éveiile plus au cœur de Thomme
une suite émouvante et simple de ^ons; là-bas, au contraire, « le sens
divin de la beauté » subsiste encore dans Tàme obscure et résignée ; le
lien qui Tunissait à la vie des choses n*a pas été coupé par la raison
consciente qui pose à part les individus, et fait que chacun s^apparait
à soi-même comme une fin. >
13. — Bien qu*Oujda soit situé à quelques kilomètres seulement de la
frontière algérienne, c'est déjà une ville du Maroc, relativement peu
accessible et d'un aspect peu engageant. C'est ce dont on se convaincra
en lisant la notice précise, et en même temps très modérée de ton,
que le capitaine Mougin, chef de la section frontière de la mission
militaire française au Maroc, a consacrée à cette localité ; non content
d'en esquisser l'histoire et d'en faire counallre l'organisation et le com-
merce, il en a exposé la situation géographique au fond d'une large
cuvette et décrit le misérable aspect, les jardins, les populations. Une
carte, un plan de la -ville et quelques photographies, œuvres (comme le
texte lui-même) du capitaine Mougin, achèvent de faire de cette sobre
élude sur Oujda une excellente publication documentaire.
14. — A la suite d'un voyage accompli dans Tlnde au début de
Tannée 1902, le prince Louis d'Orléans et Bragance a voulu regagner
l'Europe en escaladant le « Toit du monde » et en parcourant, une fois
cet obstacle franchi, les plaines du Tuikestan russe. Grâce à l'obli-
geance des autorités anglaises, il a pu réaliser ce projet, et suivre un
chemin fermé au commun des mortels en raison des difficultés de trans-
port qui s'y présentent. Après avoir pénétré dans la vallée de Cache-
mire, la « Vallée heureuse » dbs poète?, et y avoir passé les quelques
semaines qui, au moment où il fut assuré de pouvoir effectuer son
voyage, le séparaient encore de la belle saison, le prince Louis d'Orléans
et Bragance a donc quitté Srinagar le 12 mai 1902, et s'est ensuite, [ar
Gilgit, la sentinelle perdue de l'empire des Indes, par la vallée de
Hanza, le col de Kilik, haut de 4 900 m., et le Tagh-Dam-Bach Pamir,
dirigé vers Tachkourgan et vers Kachgar. Quels merveilleux spectacles
il lui a été donné de contempler au cours de ce voyage pénible, mais
pittoresque au plus haut degré, lui-même vient de le raconter dans le
livre qu'il a intitulé : A travers VIJlndoKush. Livre simple et sans
prétention, où aucune aventure remarquable, aucun récit de chasse
particulièrement émouvant ne vient retenir rattenlion, mais qui, par
ses qualités de sincérité et de modestie, ne tarde pas à conquérir son lec*
teur. Le prince y a vraiment mis, comme il le désirait, toute son âme
di voyageur, et, en reproduisant les notes prises par lui le soir à l'étape
— 219 —
quand le froid ou la fatigue ne Tempéchait pas de tenir un crayon
entre les doigt», il arrive à faire partager à fies lecteurs, qui deviennent
pour lui autant d'amis iuconnus, ses surprimes, ses admirations et ses
extases. De belles photographies accompagnent rattachant récit du
prince Louis d^Orléans et Braganee, récit dont la lecture s'impose à tous
les géographes désireux de connaître un coin encore très peu étudié
de TAsie centrale, comme k tous ceux qui cherchent à se renseigner
de leur mieux sur les situations respectives des Russes et des Anglais
et, dans Tétat politique actuel du pays, à deviner son avenir.
15. ^ Nous avons lu avec un très grand plaisir le second volume des
Amerika-Wanderungen eines DeuUchen. Son auteur, M. Jobannes Wilda,
nous était d^jà connu par plusieurs récits de voyage dont Tun était
relatif aux colonies allemandes de TOcéan Pacifique et i rExtrème-
Orient» dont les autres avaient trait au Nouveau Monde; le volume
dont nous avons à nous occuper particulièrement aujourd'hui complète
heureusement, k cet égard, soit les impressions recueillies naguère
par M. Wildà à bord du Meleor, ~ elles se rapportent surtout à la côie
atlantique des États-Unis, — soit les notes relatives à l'Amérique cen-
raie et t aux îles du Pérou » (comme on disait naguère) que contient
le tome I des Amerika-Wandeiningen. G*ebt en effet la côte pacifique de
TAfflérique centrale et de l'Amérique du nori que décrit surtout
M. Wilda dans ce nouveau volume ; mais il ne s'arrête pas longuement
«u Mexique, < le pays des grands chapeaux » et préfère (on le sent très
bien à la lecture) s'occuper plutôt de ces pays plus septentrionaux,
dont, pour d«s motifs ditlérents de ceux que nous avons aujourd'hui,
on parlait déjà beaucoup lors du voyage de Tauteur. Los Angeles, San
Francisco, l'Alaska sud-oriental, Vancouver, sont les points sur les^
quels il insiste de préférence, et s'il n'a pas été jusqu'au Klondyke,
du moins a-l-il poussé jusqu'à Skaguay et juàqu'à la White Pass.
Ouvert à tout ce qui présente de rintérét, M. Wilda ne laisse pas
plus de côté les spectacles de la nature ni l'ethnographie que les faits
politiques ou économiques ; les pages qu'il a consacrées au Yosemite
et aux Montagnes rocheuses canadiennes en fournissent^ entre beaucoup
d'autres, une preuve évidente. li y a, au total, beaucoup à prendre dans
•ce volume agréable et intéressant à la fois, illustré d'excellentes gravures,
et qui s'arrête au moment où l'auteur, après avoir fait escale dans les
principaux ports de l'Amérique centrale sur la Mer du sud, débarque
au Gallao.
16. — Le Gallao, c'est déjà une ville que décrit un livre de bonne foi,
plein de faits intéressants, écrit avec agrément et modestie, le petit
volume de M. J. Delebecque intitulé : A travers L'Amérique du sud. L'au-
teur y a raconté le voyage que, en compagnie de son frère, il a récem-
ment exécuté, d'abord dans la république de l'Equateur^ de Guayaquil
— 220 —
à Quito et à Banos, puis à travers les différentes régions du Pérou, depuis
le Callao jusqu'au rio Pichis par Lima et le cbemiQ de fer de La Oroya,
puis en pirogue et en bateau à. vapeur sur les flots du Pichis du Pachi>-
tea, de TUcayali et en6n de TAmazone Jusqu'à Para. Ce n*est pas seule-
ment par Tentrain et la bonne bumeur que se recommande cet excel-
lent livre ; à ses qualités d'esprit et d' « écriture », il en ajoute de plus
estimables encore : de sérieuses qualités de finesse et d'observation,
un réel sens géograpbique, une remarquable pondération. Aupsi ne
lit-on pas seulement avec plaisir le volume de M. J. Delebecque ; on
en tire un véritable profit, car on y rencontre des renseignements
précis, des idées très justes, une exacte description des cboses et des
gens. Sur deux points toutefois, je cbercberai noise au voyageur ; à la
page 30, il déclare que les cbapeaux de paille fine dits Panama atteignent
< des prix élevés même dans l'Equateur » ; sans doute, on fabrique en
Equateur et au Pérou des articles de tous prix, valant, de 2 fr. 90 à
100 francs et plus ; mais le D' Rivet, le médecin de celte mission géo-
désique française dont M. Delebecque a fait un éloge si mérité (p. 8i-
82], vient de nous révéler que les élégants de France « s^enorgueilltseent
de coiffures qui, en Equateur et au Pérou, sont exclusivement réservées
k la classe pauvre de la population. » Pourquoi, d'autre part, à propos
de riça et du Japurâ, qui est c sans doute le plus mal connu des
fleuves amazoniens » (p. 304), ne pas avoir rappelé le souvenir du
vaillant docteur Grevaux? Ces critiques ne sont d'ailleurs pas impor-
tantes, et j'ai presque bonté de les faire en voyant quelle justice
M. Delebecque rend aux missionnaires de TEquateur et du Pérou, et de
quelle manière, en présence des plus beaux spectacles de la nature, il rend
bommage au Créateur ; « on se sent loin de tout, écrit-il quelque part
(p. 187), et cependant près de Dieu. » Cette note cbrélienne, qui règne
d'un bout à l'autre d'^ travets l'Amérique du sud^ devient si rare
aujourd'hui qu'il est juste de la signaler ; elle ne nuit pas, bien au
contraire, à la valeur littéraire ni à la valeur scientifique de Texcellent
ouvrage de M. J. Delebecque.
17. — Depuis quelques années Tatteniion publique se tourne vers les
abords du pôle antarctique, dont de hardis voyageurs, les Gerlacbe, les
Nordenskjôld, les Drygal^ki, les Scott, les Bruce, les Cbarcot s'efforcent
de soulever les voiles. Rappeler l'œuvre de leurs devanciers, depuis le
moment où a été acceptée, puis combattue, l'bypolbèse du continent
austral, jusqu'à l'époque contemporaine ; exposer dans leurs grandes
lignes et dans leurs principaux résultats les explorations des baleiniers
et des navigateurs du xix« siècle ; montrer enfin l'œuvre remarquable
due aux dernières expéditions entreprises dans l'Antarctique, voilà le
but que s'est proposé et qu'a atteint M. £. Pariset en écrivant Vers la
terre polaire australe. Malheureusement, les croquis intercalés dana
— 221 —
«on texie sont trop rares (il eût élë iotéressanl, à notre avis, dans un
travail de ce genre, de montrer révolution cartographique de la région
ant^clique) et quelques fâcheuses erreurs déparent le texte de notre
auteur (à la p. 5t, note 4, M. Pariset fait du Challenger un « navire
norvégien, le même sur lequel Nansen était allé au Groenland ; » à la
page 92, il donne à tort à la Société royale de Londres le nom de Société
royale de géographie, et semble croire que Londres # compte deux
sociétés de géographie); mais ce sont là simples lapsus et omissions
faciles à réparer ; en les faisant disparaître, M. Pariset pourra donner
une seconde édition plus utile et plus intéressante encore que la
première. Henri Froidevaux.
THÉOLOGIE
ËjMk Foi ei Ia liaison, par J.-tl. Nbwman. Six ditconrg empruntée aux
diêcoui's universilaites d'Oxford. Traduction et l^réface de R. Salbillbs*
Introduction par Tabbé Dimnet. Paris, Lelheilleux, s. d., lu-12 de xlvii-
263 p. — Pi ix : 3 fr.
Ces six discours, prononcés entre 1837 et 18'i3, appartiennent à la
période la plus émouvante de la vie de Newman, au moment où appro-
chait le dénouement de sa crise religieuse. M. Saleilles, en les faisant
connaître au public français, a voulu concourir au vif mouvement de
sympathique curiosité qui, depuis quelques années, porte vers Tillustre
converti tant de cœurs et d'intelligences. Dans sa Préface, il explique
et la genèse de ce travail, occupation de convalescent méditatif, et la
nature de l'œuvre newmanienne : observation psychologique,— obser-
vation réaliste, — psychologie de la foi chez le croyant, chez le plus
simple comme chez le plus cultivé.
A rheure tardive où j'écris ce compte rendu, cette traduction a déjà
trouvé bien des lecteurs ; et pendant ce temps, la doctrine newma-
nienne a déjà, été livrée à des controverses qui ne semblent pas
près de unir. Sans doute, quelques observations ne seront pas inutiles
pour faire comprendre Tiatérét du livre, les points par où le newma-
nisme suscite les critiques et les polémiques présentes.
Le jugement par lequel la conscience humaine, plus ou moins /
distinctement, se formule Tobligation de croire à une révélation — le
jugement de crédibilité^ comme disent les théologiens — suppose deux
éléments ou deux conditions préalables. Ce sont, d'une part, l'élément
moral : besoin et obligation d'une religion, d'une croyance, d'un cuite,
réclamés par Tordre naturel des choses, par les droits de Dieu, par la
dépendance de l'homme. C'est, d'autre part, l'élément scientifique ou
historique^ démonstration rationnelle du fait de révélation.
On sait que Newman aima à considérer surtout le premier élément
et parfois semble oublier la nécessité du second, du moins reléguer au
— 222 —
second plan la démonstration hisloriqae et scientifique, quand il ne va
pas jusqu'à déclarer inutiles, ineilicaces même, « nos raisons de-
croire. >
L'acte de foi est-il donc indépendant des motifs de croire? On
pourrait le dire, en un sens Trai et dûment expliqué, puisque Tassen-
timent de Foi est super omnia. [II n*cn est pas moins vrai que dans sa
genèse, dans sa conservation même, il dépend de la raison.) La pensée^
exacte de Newman se dégage difficilement, et Ton est souvent
déconcerté par Ténergique insistance de ses déclarations antirationa-
listes. En lisant les six sermons, le lecteur pourra juger lui-même. Il
ne devra pas oublier d'ailleurs l'intention habituelle de Newman : noa
pas donner une théorie de la foi, mais expliquer comment les foulea-
arrivent habituellement à croiro — non pas sans raisons — mais sans
raisons explicitement formulées et logiquement enchaînées. Le danger
serait d^oublit r celte orientation spéciale, et d*ériger en théorie absolue
ce qui est seulement une psychologie tcfùte relative .— par suite de^
condamner en toute hypothèse les légitimes efforts de la c raisoa
raisonnante. »
Sous le bénéfice de ces réserves indispensables, nous sommes-
grandement redevables au distingué et zélé professeur de la Faculté de
droit, d'avoir mis à la portée de tous ces pages remarquables, où Ton
peut étudier dans toute sa complexité le développement de cette pensée
si originale, si puissante, parfois si déconcerlanie pour le public
français. B. de Garrot.
Primitiae Pontificlae theologoram IVeerlandlcormu.
llivputatlonefl ronirâ Luteruna inde ab a. ISifl uaque
ad a. I59tt promulgalae. Coilegit denno edidit commeniariis
prseviis necnon annotatiouibiis instruxit F. Pijpbr. Hagae-Gomitis^
Nijhofr, 1905, gr. in-S de X(-6'i2 p.
Cet ouvrage est une réédition des vieux théologiens néerlandais,,
principaux adversaires de Luther. Le D^ Pijper ajustement pensè-que
ces dissertations jetteraient une ample lumière sur l'histoire de la*
Réforme. D'ailleurs, ces ouvrages antérieurs au concile de Trente sont
à présent très rares, x introuvables. Le présent volume contient les-
dissertations suivantes : '
De Jacques Latomus : De Irium linguarum et studii theologici raiione,
1519 ; et De prlmalu Romani ponli/%ci$, 1525.
D'Eustache de Zichenis : En^orum Lutheri oonfukUio^ 1521 ; et Sacra^
mentorum brevis eiucidalio, 1523.
De Jaques Hoochstrat : Diatogus de venei'atione Sanctorum^ 1524 ; De^,
purgalorio, 1525'; et Disputationes continu LutheranoSy 1526.
B. DE Garrot..
- 223 —
¥ers la jele. Amea |>aYeiines, âines chrétiennes^ par Lcgib
Fànx-FAURB-GOTAU. Paris, Perrin, 1906, in-16 de XLVii-281 p. — Prix :
3 fr. 50.
Faire sentir quelle incomparable source de joie jaillit du christia-
nisme pourrait bien être Tune des tàcbes qui importent le plus à l'heure
présente. Je ne connais- guère de meilleur moyen de réconforter les
croyants dans leur foi et de la rendre conquérante. Voilà précisément
renseignement que donne le nouveau livre de M°>* Lucie Félix-Faure-
Goyau, non pas en leçons abstraites et didactiques, mais par de fortes et
vivantes études d'âmes. Quelle maltresse de joie ardente, héroïque et
ioqte gracieuse pourtant, que Catherine de Sienne, qui disait : < Mon
âme se réjouit dans sa douleur et tressaille d'allégresse, parce qu*au
milieu des épines elle sent Todcur de la rose qui va s*ouvrir » I Avec
quelle pénétrante sympathie nous est montrée la sérénité d'Eugénie de
Guérin, vivant d'un grand cœur sa modeste vie, à Tombre d'un clochelr
deviUage de vieille France! ChristinaRosselti,cetteexilée de ritalieet du
catholicisme, sœur de ce Dante-Gabriel Rossetti qui fonda en Angleterre
la confrérie préraphaélite, n'a pas le même calme, mais s'oriente vers
les mêmes clartés. Dans les âmes païennes, au contraire, se découvre
un fond de tristesse que voilent à peine les joies légères de la vie, et
dont les tombeaux, les épitaphes funèbres rendent un saisissant
lémoignage. Ce n'est pas que le poète de la Vie nuancée ne sache
plus goûter la beauté antique. Mais M. William James nous avertit
lui aussi (Varietiei ofreligious eaperience^ lectures VI et VII) que la
belle joie du polythéisme des anciens n'est qu'une fiction poétique
inventée par les modernes. M"** Lucie Félix-Faure-Goyau a donc été
clairvoyante, et elle a su indiquer en une seule phrase, bien riche de
pensées, ce qu'est la joie nouvelle (p. 48) apportée par le christianisme :
c une joie qui surmontera toutes les douleurs de la vie, et même
toutes les terreurs du péché, de la mort et du jugement, celle de se
confier à une immense miséricorde et d'appeler Notre Père un Dieu qui
vous aime. )» Baron J. Anoot des Rotocrs.
' ÏV»
SCIENCES ET ARTS
Ma Famille ci TÉtot dans l'édueation, par A.-D. Sbrtillànqbs.
Paris, LecolTre, Gabaida, i9u7, iQ-12 de 24u p. — Prix : 2 fr. to.
Ce volume représente une nouvelle série de conférences faites par le
professeur de morale de l'Institut catholique à Sjiinl-Prançois-Xavier. Ces
conférences, si intéressantes et si attractives, de M. l'abbé Sertillanges,
ont eu. l'année dernière, un sujet bien actuel : les droits de la famille et
les droits de l'Etat dans l'éducation de Tenfant. L'éminent c<»nféreocier
établit tout d'abord le droit de la famille, droit naturel et primordial, à
i
* '-■'.
«K
-f
J
- 224 —
diriger Téducalion de re&fanl. Il recoaaait que l'État a aussi des droits:
ceux-ci ne peuvent primer ceux de la famille ; ils se bornent à contiOler
réducation familliale, en s^assuraot que les parents remplissent leurs
devoirs, à leur procurer les moyens de s*en acquitter au mieux, et à
pousser au développement de l^instruction générale. L'État ne doit être
qu^un auxiliaire. L*orateur combat vigoureusement tout monopole de
rÉtat ouvertement avoué ou déguisé sous des mesures hypocrites. Il
n^est point hostile à Tobligation ni même à la gratuité de renseignement,
mais repousse absolument Téducaiion laïque, en tant que Ton entend
par là une éducation en dehors de toute influence confessionnelle.
Toutes ces vues sont développées avec une logique vigoureuse et hardie
et soutenues par un langage animé, souvent éloquent. Il faut lire sur-
tout la dernière conférence sur Tédacation religieuse : on verra avec
quelle puissance de dialectique M. Tabbé Sertillanges défend la nécessité
de la religion dans Téducalion. La religion est une des conditions iné-
luctables de la vie humaine. On ne lui fait passa part. Élever Tenfant
sans religion, c'est Télever dans Tincrédulité.
Ce beau volume feia honneur à MM. Gabalda et D*, successeurs de
M. Lecofifre, dont il est une des premières publications. D. V.
Sar quelques Erreurs de mètlioile dans Tétude de l'hom-
me primitif. Noien critiques^ par L. Wooon. Bruxelles, Misch et Thron*
1906, gr. ia-8 de 37 p., cartouuô. — Prii : 2 fr. 50.
lA^Arjen et VAMktikropomoHologîe, Étude crUique,p-Ar\eD^E.Uo\JzÈ.
Bruxelles, Misch et Thron, \906, gr. iii-8 de 117 p., carlouné. — Prix : 6 fr.
Origiue polypiiylétique, homotypie et non eomparabillté
des Moeiétéâi animale*, par B. Pbtrucci. Bruxelles, Misch et Throo,
19U6, gr. in-8 de vui-126 p., cartonné. — Prix : 5 fr.
Le monde savant connaît la belle création que M. Solvay a su faire
«n s'inspirant du Smithsonian Institution américain.
Les trois mémoires dont nous avons à parier^ et qui appartiennent à
la collection de Vlnstilut de sociologie Solvay,' oui ce caractère commun
d'avoir été écrits pour réfuter un ouvrage scientifiquement critiquable,
et d'exposer à cette occasion tout l'ensemble d'une question.
— D'après le D^ Karl Bûcher, de Leipzig, l'homme ne s'est pas cons-
titué en groupes sociaux sous la pression du besoin, qu'il appelle mobile
économique. M. Wodon oppose à celte affirmation les preuves contraires
résultant de Tezamen des faits, et sa démonstration est décisive.
— Le mémoire du U' Houzé est la réfutation des doctrines de Técole
anthroposociologique que M. de Lapouge expose dans son livre V Aryen.
Pour celui-ci, toute civilisation vient d'une race dolichocéphale blonde
créatrice des langues dites aryennes ; c*est une manifestation nouvelle
du pangermanisme. Le D^ Houzé s'attaque d'abord à cette légende
aryenne qui, concluant des analogies linguistiques à une parenté
1
— 225 —
ethnique, rapproche des races inconciliables, malgré les indicationd
contraires de Thisloire, de Tanlhropologie et de Tethnographie. — Dans
une seconde partie, il résume tout ce qiie Ton sait des lois de révolu-
tion, et montre le rôle essentiel de la spécialisation des centres
nerveux. G*est au perfectionnement plus rapide de leur cerveau que les
quadrupèdes vrais, et parmi eux les carnassiers, puis en6n l'homme,
doivent, non seulement leur supériorité, mais encore tous leurs carac-
tères. Le crâne s'est modelé suivant les exigences de Tencéphale qu*il
renferme ; la forme des mâchoires, puis l'adaptation spéciale des
membres en dérivent directement. Aucune des nombreuses enquêtes
médicales, sociologiques ou ethnographiques, ne permet de conclure
de la dolichocéphalie ou de la brachycéphalie à une supériorité intel-
lectuelle. En ce qui concerne les Germain?^ ils ne sont apparus, barbares
encore, qu'à une époque où la civilisation avait atteint son apogée
grâce à des races dont plusieurs avaient même achevé leur complète
évolution. Il finit en examinant une à une les lois que prétend formuler
Técole anthroposociologique. Toutes se détruisent entre elles ou sont
contraires aux faits observés. Depuis longtemps il n*avait paru sur ces
questions un livre aussi plein de faits et aussi remarquable sous le
rapport de la doctrine.
— Malgré la somme considérable de connaissances dont témoigne le
mémoire de M. Petrucci, la lecture en est, au début, moins facile et
moins attrayante. Ne croyant pas que Ton puisse s'appuyer sur Tobser-
vation des sociétés animales pour expliquer la genèse des sociétés
humaines, il part de la doctrine, supposée admise, du transformisme,
et recherche à quelle époque chaque rameau du règne animal s*est
détaché du tronc commun. Tous ont pu subir la double inûuence de
Talavisme et du milieu, mais cette dernière a prédominé à mesure que
Ton s'éloignait de Thypothétique ancêtre commun. De là une étude de
tous les embranchements du règne animal où Ton a quelque peine à
suivre les pensées de Fauteur. Dans sa dernière partie, il rassemble
sous un certain nombre de rubriques tout ce que l'on a pu observer
de la vie sociale des animaux en la rapprochant de celle des sauvages.
On lit avec intérêt ces documents, aussi curieux qu'abondants, sans
bien saisir la raison de leur mise en œuvre avant d'arriver aux conclu-
sions, à savoir qu'il ne peut y avoir en cela preuve d'hérédité, et que
les analogies dans les solutions sont imposées par les circonstances ;
elles sont le fait de la vie en groupe. F. de Villbnoist.
C?mivulftl«iui nociales. €atli«llclfime et nodUiliMBie, par
PiBABB Uarispb. PaHs, Nourry, 1907, in-12 de 370 p. -> Prix: 3 fr. 50.
Ce livre est original. Dans une suite de visions en style apocalyptique
Mars 1907. T. CIX. ih.
w^
— 226 —
■ ' ' ■
çiùi font penser au prophète Ézéchiel, l'auteur expode les vicissitudes
de la crise sociale. Les intentions de Fauteur sont excellentes. Il montre
dans le retour au catholicisme le principal remède aux maux qui
nous tourmentent et aux dangers qui nous menacent, liais n'exagère-
t-il pas quand il représente les classes ouvrières engraissant de leurs
sueurs les classes supérieures et dévouées jusqu'à épuisement à entre-
tenir leur luxe et leurs plaisirs ? Ce sont des déclamations bonnes pour
les orateurs de club, mais qui n'ont pas place dans un livre sérieux.
La vérité est que si l'ouvrier donne son temps et ses forces, il ne trou-
verait pas à les utiliser sans les classes supérieures, puisque ce sont
elles qui fournissent la direction et les capitaux. Si l'ouvrier comprenait
ce qu'il a fallu de temps, d'expérience et même de génie pour arriver
à faire la simple blouse qui le couvre, il se rendrait peut-être mieux
compte du r61e social et économique des classes qu'il jalouse.
Après tout, nous convenons que tout n'est pas parfait. Les économistes
du xviii« siècle ont fait triompher le principe de la liberté économique,
et ce principe avait sans doute du bon, car il a amené un immense dé-
veloppement de la richesse publique, ce qui est une force ; mais il n'y
a pas à douter qu'il n'ait aussi de grands inconvéuients. Arrêter les
inconvénienis et conserver les avantages est un problème très délicat à
résoudre. Nous avons cherché dans le livre de M. Harlâpe les solutions
qu'il propose, nous n'avons rien trouvé de très précis : droit de tous à
la vie, rétablissement des corporations, parlement élu par les différentes
classes sociales. Toutes ces améliorations valent surtout par la manière
dont elles seraient appliquées, et l'auteur est sur ce point sagement
discret. Il y a une chose toutefois sur laquelle nous sommes pleinement
d'accord avec lui : en ce moment les foules et les hommes qu'elles
mettent au pouvoir n'ont ni les lumières, ni les vertus nécessaires pour
rétablir la paix sociale. D. Y.
Histoire natureUe de 1a France. 23* partie. Géologie, par P.-H.
FaiTBL. Paris, les Ûis d'Emile DeyroUe, s. d., in-i2 de 391 p., avec 250 figures,
29 planches et 18 cartes en noir et une carte géologique de la France en
couleur. — Prix : 6 Ir.
Cette excellente monographie géologique de la France, abondam-
ment illustrée de fort bonnes gravures obtenues par la zincogravure,
accompagnée de croquis, de cartes, dont une en couleur, de listes:
des principaux fossiles caractéristiques de chaque espèce de terrains,
dont la situation respective est d'ailleurs donnée dans des tableaux
fort clairs, est tout ce qu'il faut pour les jeunes naturalistes désirant
s'initier à la connaissance géologique et paléontologique des terrains
du beau pays de France, si riche à ce point de vue.
M. P.*H. Fritel a d'ailleurs pris comme guide, pour la partie descriptive,
le traité dé ce inattre incomparable qu'est M. A. de Lappa^ent. t^oar U
partie stratigraphique, il »*e&t aidé des travaux de M. Munier Ghalmas.
La classification des roches éruptives est donnée d*après M. A. Lacroix^
Gomme le dit l'auteur, les 1 400 espèces tant animales que végétales,
citées et décrites dans les trois volumes qu'il a rédigés, et qui y sont
représentées par plus de 1 600 dessins, sont lafgemez^t suffisantes pour
permettre la détermination des fossiles les plus répandus et les plus
importants à connaître parmi ceux qui se rencontrent dans les diffé-
rentes couches de notre sol.
Nous espérons, comme lui, que ce volume recevra du public un accueil
aussi favorable que celui qui a été fait aux deux précédents (PaléonUh-
logie et Paléobotanique de la France)^ car il le mérite certainement, et
nous ne pouvons que le remercier d'avoir douné à nos jeunes étu«
dianta des livres aussi bien compris. A.-A. Fauvbl.
Vente et «iéboueliéfl des produit» de la ferme, par Hbnri
Blin. Paris, L. Laveur, s. d., petit in-12 de xv-303 p. (UAg^^cuiiurt au xix*
^ siècU), — Prix : broché, 2 fr. ; cartonné toile, 3 fr.
Si cette nouvelle collection répond à ce qu'apporte son premier volume,
elle rendra un réel service. Rien ne sera plus pratique. Ce petit ouvrage
résume ce qui concerne la vepte aux halles de Paris, au marcbé de la
Yillette pour les animaux sur pied, et comme le marché anglais dans
ses diverses villes est souvent avantageux pour nos produits, un
troisième chapitre lui est consacré. Le producteur est ainsi mis au cou*
raut des goûts de Ja clientèle, de ses besoins, de ses exigences et défi
moyens de lui fournir ce qu'elle demande. Que de renseignements il
trouvera sur les conditions à remplir pour les emballages, les expédi-
tions, les tarifs de transports, les divers règlements à observer, etc. !
Bien souvent de l'exact emploi des moyens reconnus pratique» ou
exigés par certains goûts ou usages locaux dépendra le succès des
opérations de la vente.
Un dernier chapitre est consacré aux associations coopératives
de producteurs pour la vente des produits agricoles spéciaux. Il
démontre une fois de plus combien Tisolé est impuissant, et combien
au contraire l'association peut lui donner de chances de réussir.
G. DB Sbnnkvillb.
f
EIm deuteeher 9ee«f Aster* A^btellung D : Der KajntànUutnœu [4880-
48S8), Auê den hinterUusenen Papieren der iCorveîten-Kapitan HiasGHBBRO.
Hirschberg, Gernrode a. H., 1906, in-8 cartonné de 234 p., avec grav. et
portrait.
Ce petit livre, présenté avec élégance, relié avec soin, ne pe«t pas être
lu sans une sincère émotion. Le capitaine dé corvette Hirschberg a'a^
■4.»
^-"^
— 228 —
Hen qui le distingue du bon officier de marine allemand. Il fait cons-
ciencieusement un métier quMl aime, il navigue beaucoup, assiste à des
faits intéressants, comme au cours d'une campagne en Chine, mais ne
s'étonne de rien, ne cherche pas à passer pour un grand homme, et
note tout, dans ses lignes journalières, comme dans ses lettres aux
divers membres de sa faobllle, d'une même plume calme, franche, alerte.
Ces impressions de chaque jour et ces lettres ont été réunies par sa.
veuve et nous devons lui être reconnaissants d'avoir rendu à un mari
très aimé ce témoignage de son aflection. Par là, elle nous a permis de
suivre de près la vie intime d'un officier de marine allemand ; et de ces
pages très simples et très sincères, il se dégage une émotion vraiment
douce, ainsi d'ailleurs que l'intérêt réel toujours présenté par un récit
vécu.
Le volume que nous avons sous les yeux comprend les huit années
que le commandant Hirschberg à passées dans le grade de capitaine-
lieutenant. L'ouvrage entier se compose de cinq volumes semblables.
_^ J. G. T.
LITTÉRATURE
lie* Satires de Boileau eommeiitées par lui-même et publiées
avec des notes par Frédéric LACHâvRB. BeproducUon du Commentaire inédit
de Pierre Le Verrier, awc les corrections autographe» de Despréaux. Le Vésinet
(Seine-et-Oise) et Gourménil (Orue), 1906, gr. in-8 de xii-163 p., avec un
fac-similé.
Pierre Le' Verrier, traitant bel esprit et grand admirateur de Boileau,
celui-là même qui devait plus tard acheter au poète sa maison d'Auteuil,
s'avisa d'écrire un commentaire des Satires. Il consigna ses notes, d*une
belle écriture, sur un exemplaire interfolié de rédiiion de 1701, puis il
soumit son travail à Boileau, qui le corrigea d'une écriture moins noble,
mais d'un style plus ferme. C'est ce commentaire estimable des Satires^
de la I^ à la XI«, que publie pour la première fois M. Lachèvre. Il y a
joint quelques observations de Mathieu Marais sur une partie du com-
mèiitaire de Le Verrier, aujourd'hui perdue, et relative à la Satire XII
et' aux Ëpitres. On conçoit l'intérêt de cet ouvrage. Le Verrier a intro-
duit dans ses notes tout ce qu'un commerce assez étroit lui avait fait
connaître sur les circonstances ou les personnes qui avaient inspiré la
verve du satirique. Son commentaire, contemporain de celui de Bros-
sette, peut servir utilement à en contrôler les assertions. Le Verrier
donne des détails curieux pour l'histoire des mœurs et l'archéologie. Il
cib s^yec diligei^ce des passages des poètes latins que d'autres n'avaient
pas songé à rapprocher des vers de Boileau. Mais ce qui est plus précieux
que ces notes mêmes, ce sont les rectifications que Boileau a faites dans
le^ souvenirs et dans les appréciations de son commentateur. Il précise
— 229 —
eu connaissance de cause les détails qui le concernent. Il redresse, ou
complète parfois, les éloges que Le Verrier fait de ses vers. Il n'atténue
en rien le mal qu'il dit de Quinault, mais montre un peu plus d'indul-
gence pour Gotin. Ses corrections de style ne sont pas moins piquantes ; il
s'efforce de donner du nerf au style un peu mou de son ami, et sup-
prime sans pitié ce qui lui parait languissant. Est-ce à dire maintenant
que toutes les indications de Le Verrier doivent être acceptées sans con-
trôle ? N'est-il pas arrivé à Le Verrier de commettre des erreur?, à Boileau
de ne pas les apercevoir? Dans le tnanuscrit de M. Lachëvre se trouve
écrite, de la main même de Boileau, une lisle des onze satires, dans Tordre
deleur composition, qui est, en prenant leschifTresdes éditions courantes:
1, 6, 7, 2, 4, 5, 3, 9, 8, 10, 11. Or, Le Verrier dit que la VU» Satire a été
composée la quatrième, ce qui ne concorde pas avec la liste de Boileau,
et Boileau n'a pas corrigé cette inadvertance. Une difficulté analogue
pourrait (^tre signalée pour la date de la Satire IX. Ce sont là des points
à vérifier et à rectifier. Le commentaire de Le Verrier n^en est pas moius
un document important. Sauf quelques fautes dans la transcription des
citations latines ou italiennes (!<> Signum pour tignumj viniluv pour
vimlu7\ fréquemmen t des œ pour des œ ; 2<> rischiava pour rischiara^ infesso
pour intesso)^ ce livre a été édité avec beau&oup de soin et de goût par
M. Lacbèvre, et enrichi de notices et de notes utiles. Tout commenta-
teur futur de Boileau devra en tenir compte. ' Louis Goquelin.
Voltaire, par G. Lanson. Paris, Hachette, 1906, in-16de224 p. (Goliection
Les Grands Écrivains français). — Prix : 2 fr.
Il n'y a plus à louer la valeur littéraire de M. Lanson ; et Ton pense
bien qu'un livre de lui sur Voltaire, écrit pour la collection « mon-
daine i> des Grands Ecrivains français^ est d'une information exacte,
mais bien dépouillée, d^un ordre justement équilibré, d'une souplesse
d'esprit très normalienne, d'une sagesse morale assez bourgeoise, d'un
style élégamment académique.
Je me plains pourtant de deux choses. D'abord que la méthpde de
M. Lanson est trop a vieil-universitaire », pas assez pittoresque et
vivante. Les professeurs racontent volontiers ainsi aux écoliers les
grands hommes, par leurs faits littéraires surtout, par leurs œuvres,
par leurs idées, pas assez par l'intérieur de leurs âmes et par les gestes
qui peignent. Alors il détile devant nous des fantômes qui se trémous-
sent de Paris à Londres, et à Girey, et à Berlin, et à Ferney, tout exprès
pour dire ou écrire ceci et cela, plutôt que des êtres vivants, et à appétit-,
à passions, à chagrins comme nous. Ge Voltaire m'échappe encore : et
je ne le vois pas comme je voudrais le voir : d'une part dans son cos-
tume, dant son attitude, dans ses façons d'être ordinaires et caractéris-
tiques ; d'autre part dans l'intime et le caché des ressorts de sa volonté
^ 230 r-
et de sa conBcience. Même le décor de Girey, des Délices, de Ferney
demeure vague, ainsi que la ûguralion qui, ici ou là, et à Sceaux, et à
la rue Traversière-Saiul-Honoré, Tencadre lisant ses contes, jouant la
comédie, ou lançant ses traits d'esprit. . . L'ombre d'un cocher brossant
Tombre d*un carrosse avec Fombre d*une brosse, . . Il reste en ce diable
d'hommes trop d'obscuriié, trop de myslère. Et je donnerais pour vingt
pa^(*s colTt-es, iilastiques, et révélatrices, à la façon de Taine, tous les
clia^pUre.s sur Iti Goût de Voltairey VArt de VoUaire^ VoUaire historien^ la
Philosophie de VoUaire, qui ne sont que des modèles du genre fatigué
de la dissertation de licence ou d'agrégation.
Voici un grief de plus de portée. M. Lanson se proclame et se croit
impartial. Il a écrit exprès un Avertissement pour dire qu'il avait tâché
a« parler de Voltaire « sans apothéose et sans caricature, sans regarder
les préoccupations ni l'actualité contemporaines. » Hélas! c'est leçon-
raire qui » Ht vrai. Il est tyranniquement dominé, sans le savoir, — car
je ne voudrais pas mettre sa bonne foi en doute, — par sa curiosité
passionnée des questions d*aujourd'hui, et par les partis qu*il a pris
sur ces questions.
Il y a de tout dans Voltaire, et l'odieux, et l'obscène, et le grotesque,
et le niais m^me, roinme le reste. Quelle liberté d'esprit il faudrait pour
tout mettre en un juste relief!
Mais, si l'on mène encore combat contre « l'infâme », si l'on est sur
hien des ' oints volt^i'<eii, on pre.id d'instinct le manteau des fils de
N'ié poiiP c vher an m - «•* a leiiii, la misère di* Taïeul. -7 le styleà plis
èn^'^ln xan - do j .-Mai* tout a I lieure est ici d'un précieux emploi
— «i (OUI I lei ( lu u^ •'t iiiéme, en uu certain sens, très légitimement
On L*ti SHiliir les beaux traits, les idées qu'on aime et pour lesquelles
un iu !•'. 0 u.' rM'i:ir!4ét revanche de la loi de tradition sur ceux
iiM'un^ .)'. 1- !ig h' .'<::ari* r|ie ! N'f'î^t-on i as toujours heureux de
ir II Ver dcius i< ^.t-.-»- une Illustre ^oiiéaiogie à ses idées ou à ses pré-
ventions, aux systèmes auxquels on est en train d'adjuger l'avenir I
Et donc Voltaire a fondé la critique historique, il a « libéré les esprits
de l'histoire ihéologique et de. l'histoire puérile, » il a t vulgarisé les
résultats et les problèmes de l'exégèse biblique, » expliqué l'évolution
du christianisme d'une manière c qui ne serait pas repoussée par cer-
tains catholiques de notre temps ; » il a laïcisé la morale : « il n'y a pas
de devoir qui ait rapport à Dieu ; toute vertu est un rapport d'homme à
homme » ; il a été opportuniste en politique ; patriote en haïssant la
guerre, mais « le patriotisme au xyiii^ siècle n'avait rien à voir avec
l'armée » ; il a voulu, au moins en principe, le monopole de renseigne-
ment pour l'État et la disparition des congrégations, et la subordination
de l'Église au pouvoir civil ; la suppression des procédures secrètes,
etc., etc. II a enfin été le défenseur des Galas, des Sirven, de La Barre
- 231 -
et da comte de Morangiès par pur. amour de la justice et de rhumanUé ;
et « c'est la réparation de Galas qui Ta oouduit au Panthéon dans une
apothéose... »
Et M. Lanson qui étire à ce poini Tondoyante pensée et la conscience
très mêlée àe Voltaire dans le sens de ses propres visions, croit quUl
n*a pas t regardé Tactualité ni les préoccupations contemporaines 1 1
Eh bien ! c'est qu'il est possédé d'elles à son insu, qu'elles lui ont fait
perdre cette liberté d'esprit et cette clairvoyance qu'il avait au temps
de son large et pénétrant ouvrage sur Bossuet. Gabrikl Audiat.
BaIbac, rii^iiime et Tceuvre, par Andrâ Lb Brbton. Paris, Colin,
1905, in-18 de 295 p. - Prix : 3 fr. 50.
Honoré de Balzac, t99B-t9AQ, par Ferdinand Brunbtièrb.
Paris, Galmann-Lévy, s. d. (1906), in-18 de vi-33i p. — Prix : 3 fr. 50.
Les deux ouvrages qui s'ofifrent à mon examen sont assurément des
plus remarquables parmi les meilleurs de ceux dont Balzac a été le
sujet. Ils diffèrent cependant d'allure : le premier, quoique visant à
moins de haute psychologie, me- parait le plus attachant sinon le
plus profond.
J'ouvre le livre de M. Le Breton. Et tout de suite, je m'arrête devant
rimage si originale par laquelle l'auteur caractérise l'homme, qu*après
tant d'autres, il a entrepris de nous faire connaître : « Regarder dans
un pareil cerveau, c'est pénétrer dans une usine à vapeur où cinquante
machines marchent à la fois avec un fracas assourdissant » (p. 28). Il
complète ainsi son jugement : « Cette vie où les plus romanesques
fictions se mêlent sans cesse aux réalités les plus vulgaires, cette vie
de chercheur d'or, de « chercheur d*absoIu », où le drame de l'argent
a la tragique outrance et la beauté d'un drame de passion, cette vie
qui est hallucination continuelle et continuel paroxysme, elle est le
plus typique des romans de Balzac, elle est le roman balzacien par
excellence. » [p. 51). — Jle suis tout à fait de l'avis de M. Le Breton.
Le chapitre II esquisse les Origines du roman baUacien. On assiste là
aux tâtonnements du débutant et l'on suit ses développements. Plus
d'un auteur sera surpris de voir que Balzac a subi grandement l'in-
fluence d'écrivains fort divers de manière et de mérite. Mais enfin, ayant
trouvé sa voie, il s'y engage résolument, sans regarder derrière lui,
marchant à pas de géant. Le moment est alors venu pour M. Le Breton
de nous parler (cb. III) de la Genèse et du Plan de la a Comédie humaine, »
— t Balzac, déclare l'auteur, est le peintre des réalités vulgaires, This-
torien bourgeois d'une société bourgeoise, et, au total, le plus grand
peintre de mœurs que la France ait produit depuis Molière, La Bruyère
et Saint-Simon. i>
Un chapitre particulièrement bien traité, c'est le chapitre IV : L'0&-
i^^r^V'
^^^-
";v
i^•-
- 23*2 -
iervalion dans la itComécUe humaine. » M. Le Breton n*héBite pas à affirmer
que rœuvre du maître ressemble à une encyclopédie et qu'on y apprend
a la politique, la philosophie, Thistoire, le blason, la géographie, le
droit, la médecine, le commerce, Tindustrie, Tarchitecture, ragricui-
4ure. » (p. 149). Et ce n'est pas tout. S*agit-il de faire le portrait d'une
personne, de décrire un meuble, une maison, Balzac entre dans les
détails les plus minutieux. Il en est de même dans le domaine des
choses de la morale ou de la sociologie. Bref, c rassemblez Sauvai et
Sorel, Tallemant des Réaui , Bussy-Rabutin et Gourtilz de Sandras,
M°i« de Sévigné, La Bruyère et Saint-Simon : vous en saurez moins sur
la vie du xvii* siècle qu'il ne nous en apprend à lui seul sur celle de
son temps. » (p. 157).
Je n*en sortirais pas si je devais insister sur les chapitres suivants
où M. Le Breton nous entretient des chefs-d'œuvre d'art réaliste du
grand romancier, de ses excès d'imagination, de son pessimisme, de la
surproduction à laquelle il se trouva en quelque sorte condamné toute
sa vie par la dette qui le poursuivait, inexorable, depuis ses tentatives
malheureuses dans l'imprimerie. Je signalerai spécialement, cependant,
le dernier chapitre de l'ouvrage, qui a trait à l'influence exercée par
l'œuvre de Balzac. Il est assez court, mais combien suggestif! Quant
à sa conclusion, je résiste d'autant moins à l'envie de la reproduire ici
que je la contre-signerais volontiers : t Si Balzac a préparé la venue de
nos plus distingués réalistes, il a également préparé l'éclosion d'une
littérature sans dignité et sans beauté qui est la plus basse de toutes
les industries, et dont il semble que le but soit de faire prendre en
dégoût la vie et les hommes... Il a laissé Tœuvre la plus vaste qu'aucun
romancier ait édifiée ; mais à cette œuvre on hésite à donner le nom
d'œuvre d'art, parce qu'elle est demeurée à l'état d'énorme ébauche, et
surtout parce qu'il ue s'en dégage rien ou presque rien de grand, de
noble. Elle n'est point de celles qui nous inspirent, selon la vieille
formule a des sentiments bons et courageux »» et il est, en somme,
presque aussi difficile d'aimer Balzac que de ne pas Tadmirer. »
— Venue après celle de M. Le Breton, l'étude, d'aspect un peu ardu,
de M. Brunelière, en dilTère comme manière. Elle est conçue néanmoins
sur un plan qui ofire des analogies. C'est ainsi que Tauteur examine
ce qu'était le roman moderne avant Balzac, après quoi il passe à ce qu'il
appelle « les années d'apprentissage », pour, ensuite, arriver à /a Comé-
die humaiyie^ qu'il définit ainsi : « C'est la comédie que se joue l'huma-
nité à elle-même, chacun de nous, tour à tour ou ensemble, y étant
acteur et spectateur. On nait, on vit, on peine, on aime, on hait, on
pardonne et on se venge, on s'entr'aide ou on se nuit, on se révolte
et on se résigne, on rit et on pleure, on s'indigne et on se moque, on
se dispute, on se bat, on s'agite — et on meurt » (p. 76). Un peu plus
— 233 -
loin (p. 90), H. Brunetiëre ajoute : c Les romans de Balzac ne se
dflâ récits isolés, dont chacun se suffise à lui-même, ni qui pi
donc élre jugés ou appréciés indifféremment, et comme par absti
de l'ensemble dont ils font partie. . . On ne peut, pour les juger
apprécier, les comparer qu'avec la vie. > l^'ëminenl critique y
tréquemmeul : Balzac s'est appliqué à la < représentation de la
son temps, s Et il s'efforce de le démontrer surtout dans les iro
niera chapitres de son Tidume, où il nous parle de la portée soc
roman de Balzac, de la moralité de l'œuvre et de l'inQuence qi
exercée. Est-il, par exemple, question du suffrage uoifersel, M.
tière ne manque pas d'évoquer le docteur -Beuassis (du Mià
campagne), lequel, eu e'exprlmant comme suit, dévoile indso
ment la pensée personnelle du clairvoyant romaucler : i Si, à [
plaise, la bourgeoisie abattait, bous la bannière de l'oppositk
supériorités sociales contre lesquelles sa vanité regimbe, ce tri
serait immédiatement suivi d'an combat soutenu par la bour
contre le peuple. .. Dans ce combat, la société, je ne dis pas la ]
périrait de nouveau, parce que le triomphe loujours momeniau
masse souffrante implique les plus grands désordres. ■ Le
docteur Benassis complète ainsi sa profession de foi (qui s'i<
toujours, 4 mon avis, avec celle du romancier) : i Je la déelar
pable (la classe pauvre) de participer au gouvernement. Les prol
me semblent les mineurs d'une natioa, et doivent toujours re
tutelle. Ainsi, selon moi, le mot élection est près de causer au
dommage qu'en ont fait les mots conscience et liberté, mal compi
définis, et jetés au peuple comme des symboles de révolte et det
de destruclloD. » — Et dire que Balzac a pévé d'être député !
L'opinion de M. Brunetiëre sur la < moralité de l'œuvre de E
me trouble ; elle ne ressemble pas à celle de U. Le Breton, cornu
l'altez voir : a Concluons donc, sur la morale des romans de
qui ne sont, à proprement parler, ni moraux, ni immoraux
ce qu'ils sont et ce qu'ils devaient être, en tant que reprèsenl:
la vie de son temps. Us sont immoraux comme l'histoire et coi
vie, ce qui revient à dire qu'ils sont aussi moraux comn
puisque sang doute, & un moment donné de leur évoluiion, i
peuvent être autres qu'elles ne sont, b
La phrase me parait un peu entortillée, mais on voit bien,
cela la pensée de l'auteur.
Comme M. Le Breton, H. Brunetiëre a consacré un chapitre s
l'inDuence de Balzac sur ses contemporaine non seulement en
mais & l'étranger, où ses romans faisaient loi, a dit Sainte
Une telle étude comportait naturellement des n conclusions. ■
netlëre n'y a pas manqué : il les a formulées non sans quelque
• -^
- 234 -
rité8 justifiées, pour, en fia de compte, présenter son héros à la pos*
térité dans les termes que voici : c II nous apparaît donc comme Tun
des écrivains qui, en France, au xiz* siècle, auront exercé l'action la
plus profonde, et, à la distance où nous sommes de lui et de ses contem-
porains, je n^en vois guère plus de quatre ou cinq dont on puisse dire
que rinfluence ait rivalisé avec la sienne (p. 309).
Dans ces deux importants travaux sur Balzac, l<^s auteurs sont tombés
d'accord assez fréquemment, malgré certaines divergences qui se com-
prennent : on ne voit pas toujours les hommes et les œuvres sous le
même angle. Le premier se lit plus aisément ; Tautre nécessite une
attention plus soutenue et, i^rtant, occasionne quelque fatigue. Mais,
en somme, tous deux méritent de figurer dans une bibliothèque bal-
zacienne au premier pian. E. Chàpuis-Gaudot.
Taine) phIl«wophe, esthète, liistoricii, par le R. P. At. Paris,
Savaôte, s. d., in-8 de 58 p. — Prix : 0 fr. 75.
c Eu philosophie, Taine est positiviste»... Généralités sur le positi-
visme. Taine o^est plus nommé qu*à la page 21, et il n*est cité de lui
qu*une phrase sur la vertu-sucre et le vice-vitriol, — qu*il n^a jamais dite.
(Voir à ce sujet sa Correspondance).
Taine-esthète estjugé et condamné, sans plus d'analyse de ses idées,
en 5 ou 6 pages. . . Historien-philosophe ou historien-moraliste, « dont
le Décalogue est celui de Moïse i, c de quel droit » a-t-il censuré les
mauvaises mœurs, puisqu'il est positiviste et que « la base du vrai
comme celle du beau est métaphysique? »... Molière encore c avait
conservé des principes d'honnêteté et le sens moral assez éveillé pour
flétrir sans illogisme les misères de la société i. Et Montesquieu « avait
une doctrine ; des notions exactes sur Tauiorité, la liberté, etc. » Il a
donc pu, malgré ses erreurs et ses lacunes, prendre des conclusions et
former une école. « De Taine on ne peut pas en dire autant »...
Brochure équivalant à une copie d'écolier, inconsistante, sans docu-
mentation, sans critique, et qui révèle trop manifestement que l'auteur
ne connaît pas mieux Taine que le pervers sophiste des Lettres persanes !
G. A.
Bêla Iiederer. OMizegjllltoit naunkai. (IBuYrefl camplètea
de Bblâ Lbdbrbr). Budapest, Société Franklin, 1906, 4 vol. in-12 de xiv-
305, 367, 45t et 269 p., avec un portrait et un index alphabétique.
Ces quatre volumes renfermoAt toute Tœuvre littéraire du jeune
critique que la mort enleva prématurément. Ayant terminé ses études
de droit en Hongrie, il vint à Paris, et, pendant trois ans, suivit les cours
de rÉcole des sciences politiques. Il eut pour professeurs Boutmy,
Léon Say, Albert Sorel» Albert Yandal, Alfred Fouillée ; à renseigne-
- 235 -
ment de ces mattres éminents, il prit goût aux éludes approfondies et
publia en Hongrie des essais sur des questions politiques et historiques ;
il s'adonna ensuite à la critique et, dans les quatre volumes de ses
Œuvres^ on trouve quelques articles intéressants sur les ouvragef parus
en France pendant les dernières années du siècle passé. Les pages
consacrées à la France chrétienne^ que Fauteur intitule : Un Nouveau
Geela Dei per Francos sont intéressantes. De même les éludes sur les
ouvrages de Boutmy : Étiuie de droit constitutionnel ; de Fouillée : La
Propriété sociale et la Démocratie ; de L. Say : Les Solutions démocra'
tiques ; de Yogûé : Villars; de Dareste : Études de droit ; d*£. Simon :
V Allemagne et la Russie; de Duret : Histoire de France 4 87 0-1 87 S; de
Fagniez : Le Père Joseph et Bichelieu^ UÉconovaie sociale de la France
sous Henri IV ^ etc. Outre ces ouvrages français, Pauteur a commenté
quelques ouvrages' allemands et anglais. Le tome III renferme la tra-
duction en hongrois de quelques extraits des œuvres d'Anatole France
et de Guy de Maupassant; dans le tome IV se trouvent les articles
rédigés en français dans la Bévue historique^ par Bêla Lederer, sur les
ouvrages d'histoire publiés en Hongrie de 1877 à 1887 : ils permettent
de se rendre compte du développement que prirent dans ce pays les
études historiques quand le Compromis de 1867 eut permis aux érudits
de consacrer leurs efforts à la science. Depuis lors, ce mouvement n'a
cessé de progresser, et, si absorbante que reste toujours la vie politique
pour tous les Hongrois, elle permet à bon nombre d*entre eux de se
consacrer aux recherches historiques : Tbistoire n'est-elle pas, au fond,
la politit^ue du passé, et les Hongrois d'aujourd'hui puisent dans la
politique de leurs ancêtres des leçons qu'ils savent mettre à profit.
Dans les différents travaux réunis en ces quatre volumes, on constate
une érudition permettant d'apprécier avec quelque compétence des
ouvrages français et hongrois, allemand et anglais ; certaines études
sur les événements politiques dénotent un esprit libéral.
Émilb Horn.
HISTOIRE
Itinéraire d'un chevalier de Saint-JTean de Jéruaalem
dans rile de Riiodea, par le bailli F. Guy Sommi Picbnardi. Lille
et Paris, Desclée et de Brouwer, s. d., gr. in-8 de 267 p. — Prix : 5 fr.
M. le bailli Guy Sommi Picenardi, grand-prieur de l'ordre de Malte
pour la Lombardie et Venise, a visité par deux fois l'île de Rhodes où
Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, chassé de Terre- Sainte, puis de
Chypre, s'installa en 1310 pour n'en sortir qu'après le fameux siège
de 1523. Il a recueilli avec un soin pieux les souvenirs de cette époque
glorieuse. Histoires et légendes, il rapporte tout avec fidélité en l'insé-
rant dans le cadre d'un itinéraire complet et méthodique. M. Sommi
FvTJ;
'■^^
i '■
Ï4^
- 236 -
Picenardi a Joint à son texte des illustralions intéressantes, vieux
plans et cartes du xyi« siècle, photographies des monuments ou
fragments de monuments respectés par le vandalisme imbécile des
f Turcs. Le livre n*est pas^isé à lire^ mais la consultation en est rendue
très commode par des tables nombreuses et détaillées : c*est un réper-
toire très riche de souvenirs et de documents. On regrette d'y relever
beaucoup de fautes d'impression et des phrases peu correctes, quel-
quefois incompréhensibles ; mais il faut accorder à un étranger le
bénéfice d*une exceptionnelle indulgence. L'Itinéraire de M. Sommi
Picenardi est, malgré quelques imperfections, une publication intéres-
sante et utile. J. Labourt.
Im Question soetolc et 1» Civilisation pslenne, par P. Stanis-
las Rbtnaud. Paris, Perrln, 1906, in-16 de xnii-302 p. — Prix : 3 fr. 50.
L'auteur examine successivement la répartition des richesses dans la
société païenne, les sources normales de la richesse ou le travail agri-
cole, industriel, commercial, puis les sources anormales de la richesse,
conquête et pillage, exactions, usures ; l'usage de la richesse, dépenses
publiques, privées, œuvres charitables.
S'il s'était contenté de dire que le christianisme a modifié la situation
réciproque des riches et des pauvres, tendu à supprimer l'esclavage,
réhabilité le travail, presque entièrement créé la charité, il aurait
exprimé une fois de plus des vérités qu'on ne conteste guère, mais qu*il
est utile de rappeler en un temps de guerre religieuse et de calomnies
intéressées.
Seulement M. S. Reynaud va plus loin. Non content d'anathéma-
tiser la religion païenne comme un Père de TÉglise, il la rend respon-
sable d'une foule de méfaits qu'il serait souvent, je crois, plus équitable
d'attribueràTextréme inexpérience des anciens en économie politique.
Chaque fois qu'ils abordent ces questions, ils tâtonnent étrangement.
Il est curieux, par exemple, que sur l'intérêt de Targent, Platon s'ex-
prime exactement comme le vieux Moujick, très pieux et très droit,
mais borné, de la a Puissance des Ténèbres ». Ne comprenant en aucune
façon le rôle du capital, il est naturel que l'un et l'autre considère l'in^
térèt de l'argent comme Tabominalion de la désolation. Gela e.'^t gros de
conséquences. El le mépris du petit commerce? Ce n'est pas une idée
païenne, mais aristocratique. Les descendants des croisés et nos aris-
tocrates intellectuels pensent-ils autrement que Platon et Gicéron ? Et,
au fond, ont-ils complètement tort? Économiquement, peut-ôtre, mais
moralement, intellectuellement? Et la monnaie? Les entraves que
Tusage de monnaies volontairement incommodes mettaient à l'échange
était antiéconomique. Était-il immoral dans son principe? Aristide et
Tbémislocle étaient, je pense, païens l'un et l'autre. Le premier est le
- 237 -
tenant des vieilles mœurs, le défenseur de la vie agricole, Tadvereaire
du commerce maritime, Fhomme pieux et conservateur qui redoute le
progrès matériel pour ce que la richesse apporte d'immoralité. Thémis-
tocle défend le progrés économique, lutte pour le développement de la
cité. Ce sont deux points de vue soutenables. La religion païenne n'a
rien à y voir. £t pourquoi rendre le paganisme responsable des lati-
fundia ? Ce n*est pas d'abord par goût ni par paresse que la population
abandonna la culture pour' affluer à Rome. L'abus du service militaire
lât détourna de Tagricuiture, la terre abandonnée tomba aux mains des
usuriers, c'est-à-dire des riches ; la grande propriété fut entraînée à
user de la main d'oeuvre esclave d'autant plus fatalement que la guerre
fournissait des esclaves à volonté, enfin la prairie, l'élevage des bœufs
et des chevaux rapportait en Italie beaucoup plus que le labourage.
C'est Caton l'ancien qui le dit, et il n'est pas suspect. Quant à
« l'annone », c'est un lieu commun abandonné que de la représenter
uniquement comme une prime à la paresse. Ces distributions sont la
conséquence d'une mauvaise condition économique^ une Assistance
publique inorganique et par là regorgeant de défauts, mais aussi
nécessaire que l'assistance et les exemptions d'impôt à Paris ou à
Londres.
Incontestablement l'esprit du christianisme fit faire à la société des
progrès de géant. Encore n'a-t-il pas réussi à réaliser entièrement son
idéal social. Et puis ne faudrait-il pas oublier l'infusion du sang et des
mœurs germaniques dans la société issue des invasions. Gela nous
entraînerait loin.
Que tous les hommes soient de. parfaits chrétiens^ qu'ils interrogent
l'Évangile, qu'ils l'observent et tout ira bien. Telle est en somme la
thèse de l'auteur. Et nous en tombons d^accord ; mais le moyen ?
Et puis il n'y a pas eu < une », mais des religions païennes* Il a bien
existé un a esprit b païen. Mais il y a des nuances. La vieille religion
familiale des Romains n'était pas immorale Comme la religion hellénisée
qui la gâta. En Grèce même, comme à Rome^ on relève plus d^un indice
d'aspiration moralisatrice. Il y a deux courantH^ même dans le
paganisme d'Homère. Les religions orientales importées en Occident
offrent le plus singulier mélange de sensualisme outré et d'idéalisme*
Apulée surtout est suggestif sur ce point. Dans les idées sociales du
christianisme il y a un apport juif qui n'est pas à négliger. Bref, tout
cela n'est pas si simple ni si tranché que l'auteur le donne à entendre.
Familier avec les textes antiques, M. Reynaud parait l'être moins
avec les travaux contemporains. Bœck et Dezobry ne sont pas toute la
loi et les prophètes. Les références ne sont pas toujours fournies avec la
précision que l'on exige aujourd'hui. Je relève à la page 50 un étrange
lapsus : l'auteur fait mourir Gicéron deux ans avant Gésar.
i d'ailleurs dans ce livre, écrit d'une plume alerte el ferme, beatl'
'excellentes pages et de sages peuEées. André Baudrillart.
>n|uMtti«it 4e C«<U]iui, par Gaston Boissibb. Parie, Hachette,
iQ-18 de 261 p. - Prix : 3 fr. ».
Boissier a réunion ud volume les articles qu'il a publiés dans la
Us Deux Mondes sur la Conjuration de Caliiina. Il se défend, dans
nencement du premier chapitre, de retenir sur ce sujet rebattu,
rabeau, du temps de la Révolution, trouvait qu'on en abusait. Au
lermidor, il n'était pas de conseiller municipal môme illetirëqui ne
Robespierre de Catilina moderne. La conjuration de Catilina e^t
ne particulièrement curieux et par l'inlérét du drame, et par l'im-
le des acteurs, et par l'abondance des renseit^aernents que nous
lur les personnages. Sans doule il reste encore beaucoup d'obseu-
lais qui les dissipera jamais eatiérement î
adant les événements qui se sont passés au cours de notre siècle
quelque lumière sur le passé. < L'homme ne change, dit M. Boia-
l'à la eUrCace. Nuus allons souvent demander k ues documents
x et lointains des explications sur les choses antiques, quand il
e regarder autour de nous pour eu avoir l'inielligence. C'est bien
,s que, lorsqu'il s'agit d'étudier les révolutions d'autrefois, l'expé-
que noua avons faite pendant plus d'un siècle des mouvementa
ires, des conspirations, des coups d'Etat, nous serve à quelque
nous en avons assez souffert pour avoir le droit d'en proBier. »
est pas à dire que le nouvel historien de la conjuration abuse des
'aiaons entre le passé el le présent. Ce n'est pas l'hialoire des temps
,e qu'il raconte sous des noms d'autrefois ; ce sont bien Catilina
ron qui sont les héros de son livre. Les titres des cinq chapitres
mt la suite des événements depuis les préliminaires de la conju-
it le consulat de Cicéron Jusqu'aux Gatilinaires et aux fameuses
le Décembre. Lorsque Cicéron prêta le serment qu'il avait sauvé
iblique, il croyait dire vrai : il n'avait fait que précipiter le mou-
, qui devait aboutir à l'empire. Tout au moins avait-il dispersé
nenta d'une révolution sociale et anarcbique. La tentative de
L et de ses complices ne s'eal pas renouvelée. E. B.
Kfrnn» Mir le Buartyre, données a l'Institut catholique lie Paris,
:-avril 190S, par Piui. Allahd. Paris, LecolTrc, tWfi, in-l! de xxxi-
— Prix: 3fr.50.
avauxdeM. P. Allard sur l'histoire dea peraécuitons l'ont depuia
ipa placé au premier rang parmi lea apoiogiates contemporaine.
r traite la queation avec une compétence bora de pair. Il expose
} multtplea aapects le grand tait historique qui ne peut manquer
:r.*^:ijf
i>.«ys
de frappeir quiconque étudie Thistoire de Tempire romaiD, à savoir le
témoiguage rendu par le sacrifice de^ leur vie k Jésus-Christ, à sa résur-
rection, à la vérité de sa doctrine, par cette multitude de chrétiens de
tout âge, de tout sexe, de tous pays et de toutes conditions.
Le martyr est avant tout un témoin, témoin par le sang, de la réalité
des faits évangéliques ou de la perpétuité de la tradition chrétienne. Un
coup d*œil sur Texpansion de la foi chrétienne dans le monde antique
est la préface naturelle du sujet. Dés le milieu du second siècle, la foi
avait atteint les frontières de Tempire romain. Plus rapide en Afrique
et dans FOrienl, elle avait même dépassé les frontières romaines en
Egypte et en Asie. Un demi-siècle plus tard, rÉvangile,d*abord prêché
dans les villes, s'était répandu dans les campagnes; dès le début du
iv« siècle, des cités entières de TAsie romaine s'étaient converties, et la
foule des ruraux, dit le martyr Lucien, professait la religion du Christ.
En Afrique,dès les premières années du m* siècle,les chrétiens formaient
la moitié de la population. A Rome on comptait, au t^mps du pape Cor-
neille, environ 50,000 chrétiens, 200,000 vers Tan 300.
La vie de ces chrétientés était une vie intense, pour employer une
expression à Tordre du jour. Ils tenaient des assemblées fréquentes, où
Ton remuait des idées, où Ton promulguait des lois qui réglaient laçons--
cience d'une quantité considérable d'hommes, et qui, chose qui nous
parait extraordinaire, n'étaient pas troublées par l'autorité romaine, res-
pectueuse de l'exercice du droit d'association.
Les chrétiens n'en étaient pas moins sous la menace de lois rigoureuses.
Si le massacre de l'an 64 n'eut aucun caractère légal et fut seulement un
acte tyrannique, 11 eut bientôt pour les chrétiens défense d'exister :
Christiani non sinL Cette prohibition, au dire de Mommsen et de ses parti-
sans, fut l'application de la loi de lèse-majesté, ou simplement l'exer-
cice du pouvoir discrétionnaire dont étaient armés les magistrats contre
les hommes dangereux et suspects. M. AUard croit au contraire, et il
semble bien qu'il ait raison, que ce fut un édlt spécial qui proscrivit
Texercice de la religion du Christ pour des raisons étrangères à la loi de
majesté. La réponse de Pline à Trajan est une limite du pouvoir dis-
crétionnaire des magistrats. Elle fit jurisprudence jusqu'au moment où,
au début du ui« siècle, Septime Sévère inaugura une nouvelle législation
persécutrice ; de temps à autre un ordre impérial enjoignait des pour-
suites en masse. La loi était devenue conquirendi sunl et puniendi.
Pourquoi cet acharnement? La cause en est dans les préjugés popu-
laires qui faisaient des chrétiens une race odieuse, dans les préjugés
du gouvernement qui voyait dans l'Église une association incompatible
avec la sécurité ou même avec l'existence de l'empire romain. Certains
critiques ont affirmé que le nombre des martyrs avait cependant été
assez restreint. Origène assure que peu de sang chrétien a coulé; par
i
— 240 -
:, il insiste à plusieurs reprises sur leur grand nombre. Qu'il y
peu de martyrs Bi l'on compare leur nombre à la popuUiioa
le l'empire, il ne saurait en être autremem ; qu'ils aient été peu
lux par rapport à. l'ensemble des chrétiens, cela est également
e évidence, eLc'esl probablement le sens qu'a en vue Origëne.
Ilt-U, ne roulait pas faire disparaître tout le peuple cbrétien,
quelque contestation pour les deux premiers siècles, personne
i plus de nier le grand nombre des victimes faites dans les
Liions de la Su du troisième. Ils apparteuaient à toutes les con-
soclales, petites gens et patriciens, femmes et soldats. M. Allard
ne qne ces derniers se signalent par la modération de leurs
)e et par leur retenue dans leur force.
preuves physiques des martyrs étaient souvent accompagnées
ides épreuves morales : c'étaient la perte de leurs bieas, d.; leur
)n sociale. Tertullien fait allusion à la monstrueuse coutume de
es chrétiennes en les livrant à l'entrepreneur de débauche.
Uard esquisse ensuite rapidement la physionomie d'un procès,
l'arrestation et la torture jusqu'au supplice, la déportation ou
t, accompagnée souvent de raffinements cruels. G'eet ainsi que
hommes et de femmes ont rendu témoignage à leur f^i.
le est cependant la valeur de ce témoignage ? Sans doute on peut
pour une doctrine fausse, mais, comme nous l'avons dit en
iQfant, les chrétiens ne sont pas morts pour une doctrine, ils
orts pour un fait. Les uns ont vu le Sauveur et sa résurrection,
,res sont les témoins de cette Église vivante dont la tradition
rompue monte jusqu'aux premières générations. A ces témoins
aient scellé leur témoignage de leur sang, l'Église chrétienne
■ de grands honneurs, encore fallait-il qu'il y eût une recon-
ice of&cielle de leur martyre. Sans doute dans ces temps primi-
Q qui ressembl&t à la canonisation actuelle : la plupart étaient
ses par l'acclamation populaire. Le peuple chrétien leur rendait
mêmes le témoignage qu'ils avaient rendu au Christ : on les
on aimait plus tard à être enterré près d'eux. Leur gloire est tou-
'ivante et le plus précieux hommage qui leur est rendu consiste
i règle liturgique qui fait du tombeau des martyrs la table oii
obligatoirement le aacri&ce eucharistique. E. B.
ilr» de RoBie et de* Papes au nkayeii Age, par le P. Hàrt-
I GbiSAR. Vol. 1. Romt au dielin du monde antique. Traduction de
mand avec l'autorisation et les corrections de l'auteur, par Eua^NS-
,1BL Lbdos. Rome, Parie et Lille, Société de Salut- Augustin, Desclée
: Brouwer, 1906, 2 vol. gr. in-S de 46S et 456 p., avec 224 Usures et plans
riques et une carte eu couleur. — Prix : SS (r.
juste renommée est dès & présent la récompense du gcaod
— 241 —
ouvrage entrepris par le P. Grisar : Histoire de Rome et des Papes au
moyen âge^ dont le premier volume : Borne au cUelin du monde antique,
forme à lui seul déjà un livre de première importance pour ThiBloire
ecclésiastique et civile. L*intérét qui s^attache à de telles études deman-
dait que l'accès à une pareille œuvre fût rendu aisé aux lecteurs de
notre paj^s. Or, la connaissance de la langue allemande, quoique en
progrès chez nous, n*y est pas tellement répandue encore, que le fait
d*avoir été composé dans cette langue, ne fût un sérieux obstacle à
ce que ce beau travail produisit, en France aussi, les fruits qu'on en
doit attendre. Q*a été, on peut le dire, une bonne fortune pour Téminent
auteur et pour le public français, que le labeur d^une traduction, tou-
jours difficile en pareil cas, et qui exige des qualités peu aisées à réunir,
ait été accepté par un érudit et un écrivain aussi bien préparé à une
tâche de ce genre que notre très distingué et très cher collaborateur
M. E.-G. Ledos. Avec quel talent et quel soin consciencieux il s'en est
acquitté, il n^est pas nécessaire de le faire observer ici. Non seulement
cette traduction a la pleine approbation du P. Grisar, mais elle a pu
profiter des corrections et additions que les dernières découvertes et
les travaux récents ont amené le docte religieux à faire à son texte.
L*appareil bibliographique a été amélioré en ceci que le traducteur a
sur quelques points précisé ou complété les références de Tédition
allemande, notamment par des renvois aux ouvrages français ou
aux traductions françaises d'ouvrages étrangers. L'usage de cette
excellente édition en notre langue est facilité par une « table alpha-
bétique » détaillée, due au dévouement éclairé de W^^ Henriette
Ledos, qui a également concouru à quelques parties de la traduction
entreprise par son frère. Nous devons mentionner encore la < liste des
ouvrages cités » , dont Tobjet est de préciser et dans certains cas de
compléter et de rectifier les renseignements bibliographiques relatifs
aux ouvrages indiqués dans le livre. Une triple raison nous empêche
de rien ajouter, c'est que livre, auteur et traducteur se recommandent
assez d*eux-mèmes. Pour peu que le succès réponde aux mérites, il est
acquis. M. S.
Ijm Sdiisme 4'AiitlMhe (1V« alèele), par Fbrdimano Cavallbba.
Pans, A. Picard et fils, 1905, gr. in-8 de xix-342 p. — Prix : 7 fr. 50.
Le schisme d'Antioche (M. Cavallera ne veut absolument pas que l'on
dise le schisme mélécien) a été pendant un quart de siècle a le pivot des
relations entre les orthodoxes d'Orient et ceux d'Occident. » Il a occupé
presque tous les Pères illustres de la seconde moitié du iv« siècle, d'une
part saint Athanase, saint Épiphane, saint Jérôme, saint Ambroise,
saint Damase, de l'autre saint Basile, saint Ghrysostome, saint Gré-
goire de Nysse et saint Grégoire de Nazianze ; cela atteste l'impor-
MAhS 1907. T. CIX. 16.
— 242 —
tance des iutérèts qui étaient en jeu ; et ce qui prouve la complexité de
la quesiiou, c'est que de pareils hommes se soient partagés en deux
camps différents : des saints en désaccord au sujet d'un saint, puisque
Mélèce ûçrure très authentiquement au martyrologe romain. D'un bout
à l'autre de son livre, c'est à Mélèce que M. Gavallera est favorable. Il
donne à entendre ou déclare que les vrais auteurs responsables du
schisme sont les orthodoxes intransigeants, les eustathiens devenus
une « petite église » après la disparition de leur évéque; que Lucifer de
Ca)>liari, en ordonnant leur chef Paulin pour l'opposer à Mélèce, fut leur
très regrettable instrument ; que si le schisme a duré aussi longtemps,
c'est parce que TOccident connaissait et comprenait mal la situation de
rOrient ; que Damase, qui aurait pu y mettre fin, n'avait pas « l'esprit
assez large ou le cœur assez haut » pour « mépriser les questions
d'étiquette » qui l'empêchaient d'y voir clair ; qu'au fond la querelle n'a
jamais été que disciplinaire et personnelle, qu'aucun principe dogma-
tique n'y était engafré. Il y a beaucoup de vrai dans ces vues, à con-
dition d'y introduire quelques correctifs, comme le fait d'ailleurs
M. Gavallera, qui seulement n'y insiste pas assez. L'intransigeance n'a
pas été toute du côté des pauliniens. Mélèce paraît bien avoir manqué,
comme de gaîlé de cœur, l'occasion d'obtenir la reconnaissance et la
communion de saint Athanàse. Si l'Occident était si mal renseigné,
la faute en est un peu à Mélèce lui-même et à son attitude presque
passive. Enfin après sa mort, qui pouvait tout arranger, l'élection de son
successeur Flavien fut une faute impardonnable. Surtout il est à prévoir
que l'on entreprendra M. Gavallera sur un point. Il parait, comme bien
des Orientaux du iv« siècle, à commencer par nos héros, — plus soucieux
d'union que de précision théologique. En ce qui concerne l'événement
qui fut la cause lointaine du schisme, qui avait raison : ceux des ortho-
doxes d'Antioche qui, après la déposition et l'exil injuste de saint Eus-
tathe, victime de son attachement à la foi de Nicée, s'isolèrent sous la
direction irréprochablement orthodoxe de Paulin; ou ceux, sous la
conduite de Flavien et de Diodore, qui acceptèrent la communion de
ses successeurs intrus et arianisants, et restèrent dans la communauté
gouvernée par eux, en se payant d'apparences et en se contentant de
fictions légales? De même, les relations que Mélèce avait ouvertement
avec les arianisants, et son parti pris d'éviter tous les termes théologiques
techniques et déjà consacrés, n'étaient-ils pas de nature à inspirer, au
début, quelques doutes légitimes sur son orthodoxie? Nous posons
ces questions délicates saps prétendre les brancher ; alors ou jamais, il
fut plus difficile de connaître son devoir que de le faire.
Ce que personne ne contestera, c'est le talent et Térudition dont a
fait preuve M. Gavallera. Il a su rendre singulièrement vivante cette
vieille histoire. J.
'V.PîT
. — 243 —
li'E^liflc byzantine de Stif à HlV, par le H. P. J. Parqoirb. Paris,
Lecoflfre, 1905, in-12 de xx-405 p. — Prix : 3 fr. 50.
Uouvrage di]^ P. Pargoire est le premier du genre qui ait paru soit en
FraDce, soit à Tétranger. Il fait partie de la Bibliothèque de Venseigne-
ment de Vhistoire ecclésiastique^ dont la réputation est solidement établie.
Le P. Pargoire partage son étude en trois grandes périodes : !<> De
Tavèoement de Justinien l^^ k Técrasement de Tempire perse sous les
coups des musulmans (527-628) ; 2<^ de Técra^ement de la Perse à Tappa-
rition de Ticonoclasme (628-725) ; 3» de Tapparition de Ticonoclasme à
la mort de saint Méthode (725-S47). Sous un si petit volume, le savant
auteur ne prétendait pas épuiser des questions dont plusieurs com-
mencent à peine de s*éclaircir. Mais il les a toutes posées et bien posées.
Sa classification est toujours claire. Sa bibliographie rendra surtout
service à ceux qui n*auraient pas à leur portée le gros répertoire de
Krumbachei:. Elle ne sera inutile à personne : car elle est Tœuvre d*un
éruditqui a une lecture immense et a dépouillé par lui-même le plus
grand nombre des documents originaux. Les jugements historiques
sont impartiaux ; à peine pourrait-on noter une légère tendance -^
inconsciente — à exalter les mérites des patriarches attachés à Rome
et à isoler — peut-être un peu arbitrairement — leurs textes les plus
significatifs en faveur de Tadhésion au siège de Pierre. Ne jamais oublier
que les Orientaux cultivent Thyperbole. Sur ce point les Byzantins
sont des Orientaux. Ce livre d'érudition se lit facilement. On y pren-
drait plus de plaisir encore, si le style en était plus limpide, plus sobre,
plus harmonieux. Nous espérons que le P. Pargoire continuera et
achèvera prochainement son œuvre historique. Le premier volume
est tout à l'honneur de la vaillante phalange assomptionniste deCons-
tantinople, à laquelle nous devrons bientôt la refonte de VOriens chris-
tianus, si impatiemment attendue. J. Laboubt.
*m
IiC« Jésuites delà légende, par âlbxandrb Brou. Première Partie.
Les Origines jusqu'à Pascal. Paris, Retaux, 1906, in-18 de 484 p. — Prix : 4 fr.
Les calomnies dont les membres de la Compagnie de Jésus ont été
Pobjet depuis leur fondation trouvent ici un adversaire bien informé et
très capable de remettre les choses au point. Il le fait avec autorité, cour-
toisie, esprit et vigueur. Il s'efforce surtout de ne pas s'éloigner de
rimpartialité, c'est-à-dire d'exposer bien clairement, longuement même,
l'objection, la médisance ou le grief avant d'apporter la rectification.
A ce titre, cette étude est particulièrement recommandable par la modé-
ration de la forme jointe à la netteté du fond. Ce grand travail com-
prendra deux volumes, car il ira du xvie siècle k nos jours. Voici le
tome premier : des contemporains de saint Ignace aux Provinciales de
Pascal. — Des notes nombreuses^ l'indication multipliée des sources,
- 244 -
:tique, la vëriCicalion exacle des citalions apporleat
CuriU seienliâque de bon aloi.
verses quesliona étudiées dans leura déiaila inléres-
le se peut guère résumer. Ou voit les « Origiues pro>
smiëres attaques contre les jé&uiles en Allemagne dès
lee < gallicanes » de la même aaimosilé à la mftme
igne jalouse de l'Uni versîté et de la Sorbocue de Paris
ux collèges ; le r61e des Pères peadunt la Ligue ; s'ils
non endigué le tyraonicide (iroie chapitres sur
ine, son livre ; et les attentats de Barrière et de Jean
apilres (assez obscurs et moins iutéressanlsj sur les
les • et la légende antijésuitique d'Oulre-Manche. —
il de la sottise trop célèbre des Moniia secreia, i Gona-
D inventée de toutes pièces par un apostat. — Enfin,
diées sur les luttes de Porl-Boyal contre la Compa-
le lOQgue analyse des erreurs, exagérations et men-
dans 1«B Provinciales. A la &D, une étude très lîne du
i-à-vis des Pères, Guofprot dk Giujiduaisom.
evëque de Cambrai, par H. Druon. Paris, Letbiel-
les en un vol. lu-S de vili-35S et iv-lTG p. — Prix ; 4 fr.
ice Emmanuel de Broglie et tant d'autres, M. Druon
de Fénelon à Cambrai. La matière est si riche que
i a pu dire encore bien des choses neuves et instruc-
), au reste, d'une manière attrayante, en même temps
ue avertie.
oumission de Fénelon, dans l'affaire du semiquié-
e des lettres privées de l'arcbevèque, lettres poslé-
d'Innocent Xll, et qui laissent paialtre quelques
oins transitoires, dans l'acceptation iuiime du juge-
I, p. 188). D'autre part, H. Druon ne paruge pas
imune qui attribue à Bogsuet la majeure partie des
de polémique. • Tout bien considéré, nous nous
m concluant à l'égalité des tojts, nous ferions Injure
(97).
U. Druon dénature un peu la pensée de Fénelon &
ibilité du Pape, quand il aCQrme que l'archevêque
lége, non pas au Pontife lui-même, mais à ■ tout le
■omaiD, avec le Pape à sa léte, ou même sans le
tut arriver que, parfois, il n'y ait point de Pape. »
inction fameuse inter sedem el ledentem n'impose pas
)tie conclusion.
: Fénelon est non moins étudiée, dans ce livre, que
- 245 —
Tactivité religieuse et littéraire du prélat. Ses projets politiquesiOê soDft
pas oubliés. M. Druon observe, à juste titre, que Fénelon, tout partisan
qu'il fût de la monarchie représentative, est fort loin d'ôtre un précur-
seur de 89. Son idéal est, au contraire, une restauration aristocratique,
une extension jalouse des privilèges nobiliaires. Il est donc fort hostile
à cette ascension de la bourgeoisie et du peuple qui caractérise l'âge
moderne ; à ce mouvement d'égalité auquel la monarchie absolue a
contribué d'une manière si puissante (II, p. 129).
Yves db la Briérb.
Figares bysMitineM, par Chablbs Dibhl. Paris, Colin, 1906^ in-16 de
342 p. — Prix : 3 fr. 60.^
M. Diehl est véritablement un merveilleux vulgarisateur. Si du
savant il a toutes les qualités, la méthode, la précision, la sûre critique,
la complète connaissance des sources et des ou vrages de seconde main
du littérateur qui sait profiter du travail de Térudit, il a le don de la
mise en scène, de l'exposition du pittoresque et de la vie. Sous sa
plume aux brillantes couleurs, les « figures byzantines » renaissent à
l'existence ; elles se détachent en relief sur le fond parfois bien sombre
de l'époque où la Providence les fit nattre et ce sont presque des con*
naissances pour nous quand le chapitre s'achève. Douze études
composent ce volume, études habilement choisies parce que chacune,
c représentative t> de son époque, déroule devant nos yeux, toutes
réunies, comme en une galerie, sept longs siècles d'histoire. Après
avoir raconté a la vie d'une impératrice à Byzance », M. Diehl nous fait
pénétrer au palais impérial dé Gonstantinople à une époque entre
toutes intéressante^ celle où disparatt lentement le paganisme vaincu
par le christianisme, c'est-à-dire au v« siècle. C'est « Athénaîs », fille
d'un professeur d'Athènes, qui devient épouse de Théodore le Jeune,
monte sur le trône, se fait chrétienne et finit sa vie en Palestine comme
femme de lettres. C'est « Théodora » femme de Justinien pour le
VI* siècle. Le viip siècle est représenté par deux femmes assez dissem-
blables : l'une est une impératrice, « Irène » ; l'autre une dame de la
haute bourgeoisie «Théoctiste », mère de saint Théodore, abbé du grand
monastère du Stoudion. a Sainte Théodora », elle, nous permet de con-
naître la fin des querelles contre les images au ix* siècle. Épouse
de l'empereur Théophile, Théodora, dès qu'elle fut au pouvoir, gouverna
en femme de tète, arrêta l'hérésie et prépara de loin le règne de
l'empereur « Basile », dont M. Diehl nous raconte les étranges aventures.
Grâce à son habileté, à son absence de sens moral, à son intelligence
aussi, après avoir assassiné les deux maîtres de l'Empire, le césar
Bardas et l'empereur Michel, Basile monta sur le trône et fonda une
des plus illustres et des plus aimées dynasties qu'ait eues Byzance. Le
- 246 —
amençaat eut pour souverain ud fils putalif de l'empereur
lomme, légiste et orateur, fui le premier & enfreindre ses
)ananceB eo épousant successlTemeot quatre femmes. Cest
B * quatre mariages de l'empereur Léon le Sage ■ que nous
ihl, avant de noue peindre le portrait de « Théopliano », une
i femme, si elle fut grande Impératrice. Son pauvre homme
lépbore Ptiocas, souffrit de son amour comme de sa haine,
elle le fit assassiner pour convoler en troisièmes noces avec
ces. Avec • Zoé la Porpbyrogenëte, > nous avons auzi'stècle
pe de femme. Celle-là aussi fut habile en toutes sortes de
I eut de sérieuses qualités comme souveraine; elle eut
faiblesses de cœur. Mais une époque ne se juge pas
lar ses rois. Pour Ja bien conn&ttre, il faut descendre dans
profondes de la sociéië. Cela n'est pas toujours possible ;
i peut c'est une chance qu'il ne faut pas laisser perdre. tVae
bourgeoisie k Byzance au zi' siècle > en est la preuve,
tère de l'écrivain Psellos, était de moyenne bourgeoisie et ce
infite femme, deux choses assez iaLéregsantes pour que son
se pas tout à fait inaperçu. Le livre de M. Diebl s'achève
trait d' ■ Anne Dalassëne » qui, elle, appartenait à
9 byzantine du xi' siècle et donna à l'empire une famille
18, les • Comnëne. >
I quelques lignes, le résumé du livre de M. Diehl. Il est aussi
u'insttuctif. Si ses portraits ne sont pas toujours très
. ne faudrait point en conclure que le récit est de ceux
pas. Chacun, sans scrupule, peut ouvrir ce livre et le laisser
II amusera tout en faisant connaître une histoire qu'on
m dédaigne et qu'on juge mal. Albert Voar.
de FrHDBc depuis les •rlslnes lunqii'A 1» Rêva-
par Ebnbst Lavlssb. T. Vit. i, Louit XIV, la Fronde, U Boi,
US-iess], par E. Lavissb. Paris, Hachette, 1905-19U6, in-j de
•rix : 6 Ir.
dait avec impatience ce nouveau volume de VHUloire de
curiosité du lecteur ne sera pas déçue; l'œuvre de M. Lavisse
nement à ce qu'on pouvait se promettre de sa plume et à ce
it la grande époque qu'il s'est proposé de nous retracer.
mis tout son talent à nous donner du Grand Roi un portrait
I tableau exact de la France sous son règne.
ous là, autant qu'on en peut juger par le premier volume,
aeilleur et le plus pondéré qui ail paru sur le siècle de
er volume comprend cinq livres. Le premier livre nous donne
— 247 —
rhistoire de « la période Mazarine », avant, pendanl et après la Fronde
(1643-1661). Le deuxième nous retrace « rinslallation du Roi ». Les
trois autres sont consacrés à étudier a le Gouvememeot économique »
(finances, travail, commerce) ; — c le Gouvernement politique », — a le
Gouvernement de la société. »
Les jugements de M. Lavisse sont parfois sévères; mais c'est une.
sévérité à laquelle il est difficile de ne pas souscrire; elle ne Tempèche
pas d*étre jusie pour les qualités de ses personnages ; c'est ainsi quHl
proteste contre Topinion que Mazarin « ait laissé à dessein le Roi dans
l'ignorance des affaires. >» Les éloges, d'autre part, qu'il ne marchande
pas aux grandes qualités de Golbert ne lui ferment pas les yeux sur
ses défauts. Son portrait de Louis XIV est particulièrement soigné et
remarquable ; s'il refuse de voir en lui un grand homme, il ne conteste
pas qu'il fut du moins un grand roi.
La môme modération se retrouve dans l'appréciation des événements
ou des DQèthodes de gouvernement.
L*information — est-il utile de le dire ? — offre la même abondance
et la même variété que les précédents volumes de V Histoire de France.
Le succès de celte belle publication a décidé les éditeurs — si nous
sommes bien informé, — à dépasser le cadre primitif et à conduire le
récit des événements, qui tout d'abord devait s'arrêter à 1789, jusqu'à
notre époque. Tout le monde s'en félicitera. £.-G. L.
Cartulaire de Sainfe-t?roix d'Orléaos (^tâ-lSOO), eon-
tenant le t C'Iiartiilarium eeelesiae aurellaiteiuii»
Yetua » suivi d'un appendice et'd^un supplément, par Josbph Thillibr
et EuoBNB Jarry. Orléans, Marron, 1905, gr. in-8 de cxix-634 p. (Mtmoirt$
de la Société archéologique et historique de l'Orléanais. T. XXX.)
La cathédrale d'Orléans, qui est sous le vocable de Sainte-Groix,
possédait deux cartulaires connus des éditeurs, le Chartularium vetiLS,
formé avant la fondation de l'anniversaire de Philippe Auguste (1187),
et le Livre rouge, commencé au xiv* siècle. Il dut y avoir un cariulaire
du xiii<» siècle, dont on a perdu la trace ; le compilateur du Livre rouge
le fit entrer, ainsi que le Chartularium vêtus, dans son recueil, qui
s'arrête vers le milieu du xv<> siècle. Ge livre rouge a disparu pendant
la Révolution ; mais on a des copies de pièces par Dom Gérou et des
extraits dans le Répertoire du trésor de VÉglise d'Orléans, Le premier
cartulaire est conservé dans une copie due à la plume de Baluze, que
les éditeurs ont prise pour base de leur publication. Les 61 chartes,
dont il se compose, vont de 814 à 1172. Pour quelques-unes d'entre elles,
il a été possible de revoir le texte de Baluze sur les documents origi-
naux, qui se trouvent aux archives départementales du Loiret. Certains
diplômes carolingiens, en renouvelant les dispositions de chartes plus
M. - '
^" «. ■
•*
'■%
m'*
't.
'^*:i
fi
- 24fi -
anciennes, y font des allusions très claires; elles conservent aussi le
souvenir des documents de la période mérovingienne.
Les éditeurs ont eu l'heureuse idée de compléter le Charlularium
vetus^ par Taddition d*un copieux appendice^ ne renfermant pas moins
de 361 pièces, dont les 40 premières, antérieures à 1186, n*avaient point
trouvé place dans ce recueil. Elles sont tirées, comme les suivantes,
des archives d'Orléans ; leur ensemble permet de suppléer à la dispa-
rition du second cartolaire et du livre rouge. Les 387 chartes ou autres
documents, que nous possédons ainsi, s'échelonnent de Tannée 814 à
1300; ils appartiennent, en grand nombre, à la chancellerie épiscopale
d'Orléans. Aussi peut- on les mettre largement à profit pour l'histoire
des évéques ; nous y trouvons des bulles de Léon VII, Benoit VII,
Alexandre II, Innocent II, Eugène III, Anastase IV, Adrien IV,
Alexandre m, HonoriusIII. Celles de ces deux premiers papes, recons-
tituées après coup, sont, dans la Préface, l'objet d'une étude spéciale.
Les actes royaux abondent dans les chartes de Sainte-Croix, le plus
ancien est de 814 ; il y en a de Louis le Débonnaire, de Charles le
Chauve, de Lothaire et de Louis V. Presque tous les princes capétiens
y sont représentés. On juge par là du grand intérêt que présente
cette publication.
Ce n'est pas tout : les monastères et lés églises du diocèse ont eu des
relations fréquentes d'affaires avec les évéques et l'église cathédrale; il
y a là un grand nombre de documents qui intéressent leur histoire. La
même chose peut se dire de quelques abbayes des diocèses voisins.
Une table alphabétique des noms de lieux et de personnes permet de
retrouver sans peine les renseignemebts utiles. Les éditeurs ont con-
sacré dans l'Introduction une notice aux dépendances de Sain te- Croix
dont il est fait mention.
Ce cartulaire est la publication la plus importante qui se soit faite à
Orléans depuis plusieurs années ; elle honore ses auteurs et la Société
historique et archéologique de l'Orléanais, qui Ta prise à sa charge.
J. Bbssb.
Wwupfim véTolntiennAire. ITielIlcs Mals^iis^ -vievx paplem^
par G. Lbnôtrb. 3* série. Paris, Perrin, 1906, iQ-8 de 401 p., arec planches
et grav. — Prix : 5 fr.
M. G. Lenôtre continue à explorer les vieilles maisons, à dépouiller
les vieux papiers, et il en tireune série de notices charmantes comme
celles que contient cette troisième série. Elles sont consacrées à des per-
sonnages secondaires ou à des épisodes un peu oubliés de la Révolu-
tion. On connaît les principaux proconsuls de la terrible époque; mais
leurs femmes qu'étaient-elles I La plupart étaient les imitatrices ou tout
au moins les admiratrices de leurs époux. Mimie, la femme du sinistre
- 5!49 -
Le Bon, est la pourvoyeuse de son mari ; c*eBt elle qui lui signale les
aristocrates qui ont « une mine à guillotine, 9 c'est elle aussi qui lui fait
changer sa maison pour un h6lel plus somptueux et qui a ce grand
avantage que, de son balcon, on peut « voir tomber les abricots. »
Bonne Jeanne, la femme de Foucbé, se promène avec lui sur les terrains
des Brotteaux» couverts de sang, avec c aulant d'impassibilité que dans
un jardin de roses, » et, quand elle quitte Lyon, elle en ramène une voi-
ture chargée de a dépouilles opimes, a soieries et vases sacrés ; mais
quand Tex-oratorien est devenu duc d'Otrante, elle demande à Tarche-
véque de Paris de bénir le mariage de sa ôUe. Pour la femme de Billaud
Varennes, le monstre, qui fait horreur au peuple de Paris, est toujours
le plus pur et le plus délicat des hommes. Aberration étrange ; mais il
semble que, dans cette période tourmentée, je ne sais quel vent de folie
souffle partout. Les plus corrompus sont les plus puissants; les moins
méritants sont aux honneurs. Qu'est-ce que ce Santerre qui se crut un
général parce qu'il avait fait couvrir par un roulement de tambour la
voix de Louis XVI sur l'échafaud? Un vaniteux et un lâche qui
ne put que fuir devant les Vendéens et qu'on voit avec soulagement
dédaigné par Napoléon et finissant dans la misère. Nous remercions
M. Len6tre de nous avoir révélé ces détails ignorés. Qu'est-ce queHan-
riot qui fut un moment le maître de Paris etât trembler la Convention ?
Un ivrogne et une brute que représente bien d'ailleurs son portrait
reproduit dans le volume. A côté de ces répugnantes figures en voici du
moins une sympathique ; c'est la citoyenne Villirouet qui eut le courage
de défendre elle-même devant le tribunal révolutionnaire son mari
poursuivi comme émigré rentré el qui réussit à enlever son acquitte-
ment : les femmes des Halles la portèrent en triomphe. M°>« Bouquey
fut moins heureuse : elle ne put sauver les Girondins réfugiés à Saint-
Emilion et périt avec eux. On reverra avec le même intérêt les autres
personnages de la série. Nous pourrions prédire à ce volume le même
succès qu'ont obtenu ses aînés ; mais la prédiction serait tardive ; il
en est déjà à sa troisième édition. Max. de la Rochbterie.
Étadeii politiques sur le département de 1» Haute-IiOlre.
Ëjm Révolution de i9#1l d»no le Velay, par Maxime Rioupol.
Le Puy, Imp. Mey, 1904, in-8 de xxii-530 p., avec planches.
M. Rioufol a voulu apporter sa pierre à ce grand édifice de Thistoire
vraie de la Révolution de 1789, qui se construit lentement dans toute la
France et qui ne sera achevé que lorsque toutes les archives départe-
mentales auront été inventoriées. Cette fois il s'agit du Velay, région
montagneuse, englobée dans la grande province du Languedoc.
Une très intéressante étude sur la situation du pays avant 1789
commence le volume. Puis viennent les préparatifs des États gêné-
'h'
»>••■ r
\i\
■y. i .
h'"
i
,» ■
■ n
r "f
a
— 250 —
raux, et dans le Velay la note qui domine est à peu près la même
que partout, la note optimiste. On se croit à l'aurore d'une ère nou-
yelle idéale, à la porte, en quelque sorte, du paradis terrestre. Sauf
quelques desiderata spéciaux et locaux, comme la suppression de la
douane de Valence, les aspirations sont les mêmes que dans toute la
France : régalité civile et politique, le paiement de Timpôt par tous«
i garantie de la liberté iadividuelle, la liberté de la presse, la réforme
la justice^ etc.^ etc. La noblesse du Velay, parmi laquelle on trouve
des bommes comme La Fayette et La Tour Maubourg, comptait parmi
les plus libérales. Quelques années après, la plupart de ses membres,
La Fayette et La Tour Maubourg en tête, figuraient parmi les émigrés.
M. Rioufol donne intégralement les cabiers des trois ordres. Il donne
aussi, lorsque la liberté du début est devenue, sous la pression des
jacobins, tyrannie et persécution, des pièces officielles fort curieuses,
les jugements du tribunal révolutionoaire du Puy condamnant à
mort les prêtres insermentés et ceux qui leur ont donné asile, même
lorsque ces compatissants sont les père et mère, les frères ou sœurs
des réfractaires. Le tribunal du Puy ne cbêma guère : tant prêtres
insermentés que complices, il en condamna 64. Et en dehors de ces
victimes, le nombre des habitants du Velay exécutés hors du pays
s'éleva à plus de 80. Pour une population si peu dense, le nombre est
considérable. M. Rioufol donne également la liste des 426 Vellaviens
inscrits sur la liste des émigrés. Son livre d'ailleurs est moins une
histoire qu'un recueil de documents inédits, et il en convient lui-même.
Et ces documents offrent presque tous un grand intérêt. Beaucoup
concernent les mouvements insurrectionnels et les tentatives contre-
révolutionnaires qui ont agité le pays, la conspiration de du Saillans,
les expéditions dTssingeaux, qui ne mirent pas en relief la vaillance et
le sang-froid des gardes nationaux du Puy, Texécution du marquis de
Surville, le procès des compagnons de Jésus. Et le volume s'achève par
un tableau de ce que l'auteur nomme justement Vinsécurité génét^ale
pendant les ans VI, VII et VIII, les attaques de diligences,* les exploits
des chaufi'eurs, etc. Il fallut la fprte main de Bonaparte pour remettre
Tordre dans ce malheureux pays, mis à sac par les jacobins de fructi-
dor, précurseurs et modèles des jacobins d'aujourd'hui.
Max. de la Roghetbrib.
lie Clerné périgourdin pendant la persécutlen révoln-
tionnaire^ par R. db Botsson. Paris, A. Picard et f)is, 1907, petit in-8
de xix-340 p. — Prix ; 4 fr.
Cette intéressante monographie est Fœuvre d^un érudit qui est en
même temps un écrivain distingué; je reprocherai peut-éire à Técrivain
d'avoir quelquefois pris le pas sur Térudit et d'avoir eu un peu honte
— 251 -r
de son érudition ; par crainte sans doute d'encourir le reproche de
pédantisme, il a négligé de nous renseigner sur les sources dont il a
fait usage, ou* quand il les indique, c^est d'une façon un peu trop som-
maire : plusieurs fois il cite le curieux ouvrage d*un M. Grédot sur
révèque Pontard ; ouvrage de plus de 200 pages, mais sans nous dire
où et quand a paru cette étude qu*il y aurait avantage à consulter ;
aucun des nombreux ouvrages auxquels renvoient les notes n'a de
références bibliographiques suffisantes pour venir en aide à ceux qui
voudraient y recourir.
Cette réserve faite, je dois dire que j*ai luUe livre avec un grand
intérêt; la notice que j'ai consacrée à Tévéque Pontard dans mon
Répertoire de VÉpiscopcU constitutionnel est entièrement à refaire, et,
faute d'avoir connu assez tôt l'ouvrage de M. de Boysson. . . et celui de
M. Grédot, je suis tombé dans des erreurs que je remercie Fauteur de
m'avoir signalées. En revanche, je me permettrai de rectifier ce qu'il
dit p. 291 et 294 sur Bouchier, successeur de Pontard : ce n'est pas en
iSOi qu'il fut nommé, mais en 1800, et son sacre, retardé par des inci-
dents que M. de Boysson paraît ignorer, eut lieu non le 22 mai, mais
le 22 mars de l'année suivante, à Bordeaux.
J'ajouterai qu'il n'est pas exact de parler des évèques formant le
Comité directeur de l'Église constitutionnelle, en les appelant « les Six
Réunis >, attendu qu'ils n'étaient que cinq; jque Clément, devenu
évéque de Versailles, n'a jamais été curé constitutionnel (p. .232) et
ne fit pas partie du comité des Réunis, auprès desquels il ne joua
jamais d'autre rôle que celui de mouche du coche; que M. de Lostanges
(p. 320) n'était pas vicaire général de Dijon quand il devint évéque de
Périgueux; il l'avait été avant la Révolution, et en 1817, il était pré-
cepteur en Seine-et-Marne ; que les évèques de France n'eurent pas à
donner leur démission en 1817 (p. 320). Ce qui est vrai, c'est que
Mgr Lacombe, évéque d'Angoulèmeet auparavant métropolitain cons-
titutionnel de Bordeaux, fut invité à donner sa démission en 1816, et
qu'il la refusa.
Les principes de M. de Boysson et ses vues générales sur la crise
religieuse qui va de 1789 à 1815, sont inspirées par l'orthodoxie la plus
pure, et, s'il est possible de le chicaner sur certains faits et certains
chiffres, on ne peut que se rallier à toutes ses conclusions.
P. PïSANI.
Essai «ur le Porheët, le comté, ea capitale, sec seitmeum,
par le vicomte HBRVâ du Hàloouët. Paris, Champion, 1906, in-8 de
285 p., avec grav. et une carte. — Prix : 4 fr.
Monographie excellente à laquelle on ne peut guère reprocher que
la modestie du titre, reproche que les auteurs méritent assez rare-
ment, je l'avoue. Cet ouvrage est plus qu'un « essai » ; en réalité, c'est
~ 252 -
aussi complÈte que le comporte le sujet; peut-être mftme
eu trop complète, dans ce sens qu'elle le dépasse, pour
(oia sur l'histoire générale de Bretagne, lorsque, par
iiteur insiste quelque peu sur la guerre entre Blois et
celles de religion, au xti* siècle, ou de la chouannerie,
rin* ; mais je ne lui en fais pas un grief, d'autant que le
non pas sans doute le Ibéilre enller, mais du moins une
éâtre de ces luttes fratricides. — L'auteur raconte les
ères .origines du PorhoSt, de ce Pagus trans sylvam, ea
lulTOcodt, qui fut d'abord une juveignerie de Bretagne
s). La Tille de Jossello, si âèrement assise eur les bords
irde toujours son aspect féodal, après neuf siècles. Le
ohan est de la plus grande beauté, tandis que la curieuse'
tte-Dame du Roncier attire de son cAté l'attention du
sa statue miraculeuse, et, dans la sacrislie, le tombeau
nés de Du Gueeclin, lu connétable Olivier de Clisson.
de, le, ou plutôt la comté, comme on disait alors, étant
lenoullle, subit une dislocation quin'était pas la première,
rait déjà éprouvé une autre, celle d'où sortit la vicomte
li garda Josselio comme capitale, el non la petite ville
I nom. De 1239 à 1370, le ForhoQt appartint tgur à tour
de Fougèi^es, de Lusitruau et de France ; ce fut dans l'in-
151, qu'eut lieu dans les landes de Mi-Voie, entre Josselin
le fameux combat des Trente qui eut un si grand reien-
dont cependant le résultat fut si mince. Dne héroïque
i, ce qui est déjà bien quelque chose,
ble de Clisson échangea en 1370, contre le Porhoei, avec
ert d'Âlençon, la terre de Tuit, sise dans la vicomte de
ajoutant une rente de deux mille livres tournois. Ce
atrix qui apporta ce Sef dans la maison de Roban, d'où 11
s sortir qu'à la Révolution. *
les guerres de religion du xvi* siècle, et pour récompenser
I s'étalent montrés fidèles partisans de la Royauté, durant
mme aussi, bêlas! ardents champions du calvinisme,
;ea en duché la vicomte de Rohan, au profit do Henri,
1 nom. Le PorhoSt, réduit à la cb&telleaie de Josselin,
iporlance.
chapitre, qui n'est pas, le moins intéressant, est un peu
1 hors-d'ceuvre, parce que le Porbœt, dépouillé de sa
qu'on me passe le mot, n'existe plue, et dès lors ne peut
listoire.
ppendlces, dont une carte du PorhoSt et une liste gén^a-
omtes de ce nom, terminent cette monograpbie que nous
r
- 253 —
Toudrions voir suivie d'autres du même genre. L*auteur pourrait
nous les donner : il a du talent^ et j'aime à penser que les loisirs ne lui
font pas défaut pour ces recherches qui intéressent si grandement
rhistoire provinciale. A. Roxjssk^.
ÇHCSfimnsaetvelles, par Pbbdima.nd BauNBTiàaB. Paris, Perrin, 1907,
in-16 de xxvi-411 p. — Prix ; 3 fr. 50.
Lia date que porte la préface de ce volume (i*^ novembre 1906] —
M. Bruneliére est mort le 9 décembre — lui donne Tintérét émouvant
d'une sorte de testament. Ces pages sont contemporaines des Discours
de combat et inspirées des mêmes préoccupations. On remarquera qu'à
part deux morceaux, le Mensonge du pacifisme et Pour les humanités
classiques^ les questions actuelles abordées ici se rapportent toutes au
problème religieux, et presque toujours au catholicisme. On verra là le
peu de valeur des prétendues incompatibilités par lesquelles on prétend
récarter : incompatibilité avec la science (voir spécialement la premier»
élude, A2^ès une visite au Vatican^ 1897) comme s'il pouvait y avoir con-
flit entre deux ordres de connaissances entre lesquelles l'auteur estime
qu'il ne doit y avoir pas même de contact; — incompatibilité avec la
raison, ou plutôt avec le rationnel, entendu au sens étroit de ce que com-
prend la raison raisonnante (voir les Bases de la croyance, préface au
livre de M. Balfour); — conflit avec la démocratie, comme s'il n'y avait
pas au contraire une sorte de convenance interne entre elle et une Église
où rien n'est héréditaire, où tout est social, — de même que l'on peut
découvrir une convenance interne pour la doctrine évolutive et la morale
dont on a craint parfois qu'elle n'eût ébranlé les fondements. M. Brune-
tière va plus loin : il montre à plusieurs reprises (La Fâcheuse Équivoque,
Voulons-nous une Église nationale ? Le Catholicisme aux États-Unis) qu'une
religion sans une affirmation du surnaturel qui là fonde, sans dogme
et sans autorité, n'est qu'un leurre, et que vraiment la religion, pour qui
ne veut pas se payer de mots et n'a pas peur de voir clair, c'est le catho-
licisme. — À noter cette franche déclaration que je relève dans le mor-
ceau intitulé : Éducation et instruction [ p. 54.) : « Je regrette que l'éducation
ne soit pas demeurée chose privée. » — La lecture de ce livre fera vive-
ment sentir quel vigoureux et indépendant serviteur vient de perdre
l'Église catholique, et combien il est faux de s'imagioer que l'adhésion
à ses dogmes empêche de penser. Baron J. Anqot des Rotours.
Contre la •éparatlon. De la Rupture à la condamnation^ par le comte
Albbrt db Mun. 2« édit. Paris, Poussielgue, 1906, ln-12 de x-483 p. —
Prix : 4 fr.
Dans ce volume Téminent orateur a renfermé par ordre chronologique
les articles successifs qu'il a donnés aux journaux pendant cette période
— 254 —
si douloureuse pour les calfaoligueg qui s'étend de la rupture du con-
cordat à la loi de 190G sur la séparation de l'Église et de l'Élat et à la
condamaation de cette loi pat le pape Pie X. Au milieu' d'événemeutg
si graves, l'éloquent député ne pouvant plus défeadre l'Église par la
parole que lui inlerdit une malencontreuse infirmité, a voulu du moins
la défendre par la plume. Les articles reproduits ici ont été admirés et
applaudis au moment de leur publication par tout ce qu'il y a d'hommes
de sens et de cœur. On les trouvera réunis avec grand plaisir. Outre le
charme qui s'attache à tout ce qu'écrit M. de Mun, on pourra se rendre
compte de la suite des événements de ces temps malheureux espoaés
par un témoin très informé et caraclêrisésavecun sentiment très élevé
de la justice immuable. On y verra toutes les hypocrisies, les violences,
les actes arbitraires d'un gouvernement qui n'a de républicain que le
nom et cache sous cette étiquette un despotisme que n'a jamais égalé
celui des monarques les plus absolus, D. V.
E]irltii)Bti»rténeliMl enaléltek a inngyaro^KK^gl hltaJiiM
Uonïb^l. (SouvenlrM de l'hlHtoIre de l'EglIae A l'époqne
de !■ Hèfonne en Honi^rle), par V. Buntitay, R. Hapaics et J.
K^BicsOMn. Budapest, Stephaneum, 1904. T. II, in-8 de S66 p, et index
alptiabëlique ; t. III, 1906, iii>S de S93 p.
Le premier volume de cet ouvrage [Cf. Polybtblion de février 1904,
t. C, p. 141-142) s'arrêtait au désastre de Mobàcf, au moment où, par
la mort de l'infortuné roi Louis II, commence pour la Hongrie une des
périodes les plus lamentables de son histoire. Le pays est divisé, deux
rois se disputent la couronne, les seigneurs ne comprennent pas que leur
devoir le plus strict leur impose l'union ; ils se séparent pour soutenir
les rivaux et pendant ce temps les Ottomans, qui rencontrent des alliés
parmi les chefs mêmes du gouvernement, envahissent le pays. Â la
faveur de ces troubles, la Béforme se développe et gagne toujours plus
de partisans. L'autorilé des seigneurs s'accroît, et la convoitise d'un
grand nombre trouve à se satisfaire par la spoliation; ils s'emparent
des dîmes, des redevances dues à l'Église, et, pour assurer la tranquil-
lité de leur conscience, ils adoptent la nouvelle religion. L'Église
appauvrie manque de prêtres, et tandis que les luthériens publient, en
une seule année, deux catéchismes, les catholiques resleot silencieux.
Lesévéchésn'ontplusde titulaires, leurs revenus, comme ceux de nom-
breuses abbayes, sont confisqués ; quand un évoque est nommé, Rome,
sous préteite que d'autres pays eussent pu réclamer la même faveur,
ne veut pas lui faire remise des droits que le nouveau prélat est trop
pauvre pour payer, et ainsi se prolonge la vacance des sièges épisco-
paux. Lors de la réunion du Parlement et des négociations pour la
paix, il est toujours question de restituer au clergé tous ses biens, mais
l'argent fait défaut. Le Roi ne pouvait sévir contre les seigneurs qui
'M7^-
m^^^
— 255 —
détenaient ces biens : il avait besoin d'eux pour la guerre contre
les Turcs.
Les prêtres, disséminés à travers le pays, étaient trop peu nombreux
pour lutter contre les prédicants venus, non seulement de Wittemberg,
. mais de Jftgerndorf, de Breslau, de Liegnitz, etc., envahissant surtout
les villes minières du nord de la Hongrie où la population était mieux
préparée pour les comprendre. Les auteurs de Souvenirs de l'histoire de
P Église établissent, par des documents, Tinvasion de la pensée alle-
mande dans cette réfjfion dont la proximité de la frontière rendait Taccès
plus facile, et cependant, malgré le développement du luthérianisme^ k
Besztercebànya, en 1541, tout le progrès de la Réforme consistait à
avoir détaché les catholiques de Tobéissance au Saint-Siège et aux
évêques ; ils célébraient encore la messe et les autres cérémonies
comme autrefois. Â cette époque, la lutte contre les catholiques n'avait
pas encore pris l'acuité qu^elle devait avoir plus tard quand le succès
des réformés enleva tout frein à leurs exigences et leur permit de
montrer jusqu'où pouvait aller leur intolérance.
L'ouvrage de MM. Bunyitay, Rapaics et Karàcsonyi comprend de
nombreux documents inédits, classés dans Tordre chronologique, qui
en rend la consultation facile ; c'est un des ouvrages les plus importants
sur le xvi® siècle, depuis celui de Mgr G. Fraknôi sur les Rapports relu
gieux et politiques de la Hongrie avec le Saint-Siège. Presque tous les
documents des Souvenirs étant publiés en latin, les historiens étrangers
pourront y trouver des renseignements sur cette période de l'introduc-
tion de la Réforme en Hoogrie si peu connue à l'étranger, ou connue
seulement par des documents d'origine germanique. Emile Horn.
■ .-■■■">
' -.A
^}
;,'/>
■ iU-i
■ r.
î ■• •(-
i
V.'..*».
nv^p
^;£
CLurucskorl fegyverek (JLrmev de Fépoque des Kou-
roucz)) par âlprbd Czubbbka.. Budapest, Siephaiieum, 1906, iu-8 de
150 p., illustré. — Prix : 2 fr. 50.
Au xviii^ siècle, un historien allemand écrivait : « Les Hongrois étaient
guerriers et ils le sont encore ; ils forment le rempart des peuples
chrétiens et défendent courageusement leur liberté. » Cette apprécia-
tion de l'auteur allemand est exacte ; à travers les siècles, les Hongrois
combattirent tantôt contre les invasions de peuples étrangers, tantôt
pour conserver leur liberté si souvent menacée ; aussi la description
des armes de ce peuple guerrier c né à cheval » est-elle intéressante.
M. Gzuberka n'a traité qu'une petite partie de ce sujet, il n'embrasse
que l'époque des Kouroucz, c'est-à-dire la période qui s'étend du sou-
lèvement d'Émeric Thôkôiy jusqu'à la paix de Szatmâr, lorsque Fran-
çois Ràkôczi II dut cesser la lutte contre l'Autriche. A cette époque,
plus qu'à toute autre peut-être, la guerre fut la grande préoccupation,
i
— 256 —
*<
hi
.V
' r
u •♦
k* •
/
Tunique occupation de tous les patriotes qui avaient alors plus d'occa-
sions de combattre que de vaincre. L'armée kouroucz> si originale, se
recrutait de différentes façons, toutes fort variées ; aussi ses armes
étaient-elles assez disparates : elles avaient une origine plutôt orien-
tale. Getle influence de TOrient remontait à Tère même de la migration
des Magyars en Pannonie ; elle se renouvela en quelque sorte au mo-
ment des guerres turques et s'étendit môme vers TOccident. A cette
époque de guerres continuelles, les combattants ne se contentaient
pas d'une seule arme, les seigneurs en possédaient de nombreuses, dont
quelques-unes de grande valeur ; mais celles-ci n'étaient pas destinées
uniquement aux combats, elles servaient aussi d'ornement dans les
cérémonies solennelles, aux séances du Parlement, etc. Le luxe ne se
bornait pas aux armes , il s'éiendait aux liarnacbements des chevaux :
selles, shabraques, harnais, etc., étaien^^ ornés de pierreries et repré-
sentaient souvent une valeur importante.
L'ouvrage de M. Gzuberka est divisé en sept chapitres ; le premier
est consacré aux armes blanches, sabres, lances, épées, etc. ; le sabre,
arme sans laquelle on ne peut guère se représenter le Magyar, y tient
une large place. Nos ambos^ écrivait le Eouroucz sur la lame de ce
compagnon inséparable de sa vie agitée. Il y avait d'autres inscriptions
encore : Soli Deo Gloria et Honor ; Pro Deo et PcUria ; Domine dirige vias
meas. Ce fut à Tépoque kouroucz que l'on vit graver sur les lames des
sabres l'image de la Vierge avec l'enfant Jésus. £n 1708, François
Ràkôczi II avait un sabre de ce genre ; tout différent était celui que,
selon la tradition, Louis XIV aurait envoyé à son allié, en 1707. Un
chapitre est consacré aux armes à feu, aux canons, mortiers, obusiers
et aussi à tous les engins et projectiles destinés à Tattaque ou à l'incen-
die des villes. Un autre traite des masses d*armes, haches, etc., un
autre encore, des armures, boucliers, cottes de mailles, etc., le dernier
chapitre s'occupe des harnachements ; mais l'un des plus" intéressants
est celui que Tauieur consacre aux drapeaux, oriflammes et étendards ;
là aussi, on remarque les inscriptions significatives des sentiments
religieux qui animaient les guerriers hongrois : sur un côté du drapeau,
on voit les armes du chef, sur l'autre, l'image de la Vierge. Celui de
Râkôczi, à la bataille de Koronczo, en 1704, avait pour inscription :
Maire monstrante viam Deo duce pro patria et libefHaXe vincere aut mori.
Les principaux arsenaux de cette époque se trouvaient à Munkâcs, à
Kassa, à Eger et à ÉrsekujvÀr.
L'ouvrage de M. A. Gzuberka, bien documenté, constitue une contribu-
tion intéressante à l'histoire guerrière de la Hongrie. Emile Hobn.
— 257 —
Tmop^màB, de CLénsNT Mikbs, de Zdgou). Budapest, Franklin» 1D06, in-4
de LxxT-233 p., aree 36 plancbes en ooulears hort texte» 31 grarures «t
3 reproductions. •- Prix : 105 fv. ,
Paitni les publications que le rapatriement en Hongrie des cendres
de François Ràkôczi II, a suscitées, il en est une qui mérite tout parii-
liéremént de retenir Uattenlion : c'est la nouvelle édition des Lettrée 4e
Turquie, Ces Lettres^ écrites vers le milieu du xviii* siècle, forment un
des chefs-d'œuvre de ^ prose magyare de l'époque.
Clément Mikes était né en 1690 à Zàgoû. A Tâge de dix-sepi ans, il
entra comme page à la cour de François Râk^czl II et voua' à son
maître une affection qui ne se démentit jamais. Ce fut aioBi qu'il l'accom-
pagna en France, lorsque la paix de Szatmàr eut fait de François
RAkôczi un exilé ; il le suivit en Turquie, l'assista dans ses derniers
moments et, seulement alors, se rappelant qu'aucun décret n*àTait
prononcé son exil, voulut retourner en Hongrie. Mais Marie-Tbérése
repoussa la requête du proscrit par dévouement, qui mourut à Rodoslo,
après avoir vu disparaître presque tous ses compagnons d*infortune.
Pendant son ^éjour en France/Glément Mikes. avait lu de nombreux
ouvrages français et avait pris goût à la littérature épistolairedu siècle
de Louis XIV. A Constantinople, il trouva, dans la femme de Tambas-
sadeur de France, une âme compatissante : M»« de Bonnac lui prêtait
les livres qu'elle recevait de Paris, ce qui permettait au « gentilhomme
de la chambre » qu'était devenu le page d'autrefois, de tromper les
tristesses de l'exil.
Ce fut alors qu'il se mit à écrire ces Lettres de Turquie adressées à la
comtesse Y... E..., sa tante, mais que Ton suppose avoir été un
personnage fictif. La forme épistolaire avait dû sembler à Clément Mikes-
une manière plus agréable de rédiger son journal ; on y retrouve l'io*
fluence de la littérature française. La première lettre est datée de
GalUpoli, le 10 octobre 1711, et la 207«, la dernière, porte la date du
;20 décembre 1758. Ces lettres donnent sur l'exil du prince de Transyl-
vanie des renseignements que l'on ne rencontre dans aucun autre
ouvrage : détails circonstanciés sur les pérégrinations des exilés avant
.leur installation à Rodosto, descriptions de leurs installations souvent
sommaires, relations des pourparlers et des négociations avec les
Biinistres et les gouvernements, aperçus originaux sur les usages et
les mœurs turqueSi considérations sur les faits et gestes des membres
de cette colonie pour qui le moindre incident prend de l'importance.
On peut, à travers ces lettres^ suivre la transformation que subirent les
sentiments de Clément Mikes ; au début, il est plein de confiance ; plus
tard, il juge les hommes et les choses avec perspicacité, mais ne perd
pas encore sa sérénité ; ce n'est que bien plus tard, lorsque François
Mars 1907. T. CIX. il.
Hn.
if^
— 258 —
Bâkôcz^ meurt, qu'il se lamente : « C'est nous qui sommes à plaindre,
écrit-il^ nous qui sommes devenus des orphelins, abandonnés sur cette
terre étrangère. Que Dieu nou« console!..* • A partir de ce moment,
les soucis de Clément Mikes augmentent et ses lettres se font plus
rares, la visite du fils de François Râkôezi, impatiemment attendu, lui
cause plus de tristesse que de joie^ et quand le prince Joseph meurt, il
écrit :« Il était intelligent, il avait le cœur bon... mais qu'eût-ce été
si son père Tavait élevé ?. . . » D'autres exilés meurent* et Mikes observe
tristement que a tous ceux qui restent tiendraient à l'ombrç d'un pru-
.ni.er. .Que la volonté de Celui qui nous a créés s'accomplisse en
nous !. . . Que Dieu fasse que jamais personne ne me suive et qu'on ne
parle qu'avec horreur de notre long exil ! à Le temps passe et les évé-
.nements se succèdent sans amener de grands changements dans le
nprt de.Mikes ; il a la direction des exilée, et souvent, lui, dont l'amour
.a, été repoussé par la jeune Suzanne KOszegi, qui lui a préféré le vieux
comte Bercsényi, il remplit les fonctions de parrain pour les enfants
4es Hongrois qui viennent au monde sur cette terre d'exil. Les jours
.se suivent et se ressemblent, Mikes fait cette réflexion : « Où il n'y a
plus, d'espérance humaine, il reste le secours de Dieu. » Le 16 janvier
iTSO, il écrit: c C'est l'année du jubilé, anaée sainte, si nous pouvions
aller à Saint-Pierre de Rome, mais nous ne pouvons y aller. Prions
Dieu ici ; son nom est graod et partout on bénit son nom. > Quelques
années plus tard, un mal d'yeux le prive pendant de longs mois de la
possibilité de lire ; quand il est rétabli, il remercie Dieu de ça guérison :
« Il n'est permis de souhaiter du mal à personne, écrit-il, même à son
.ennemi, mais il est certain que lui sophaiter d'être aveugle serait pire
.que la mort. La lumière de mes yeux est revenu^e sans médicaments,
;pa;]r la: grâce de Dieu... )» Il termine sa dernière lettre par ces mots:
4 Lorsque je vous écrivais ma première lettre, j'avais vingt-deux ans,
j'écris celle-ci dans ma soixante-neuvième année. Â l'exception de
tdix-sept années, j'ai passé ma vie dans des pérégrinations inutiles. Je
ne devrais pas dire « inutiles, » car il n'est i^ien d'inutile dans ^es
.décrets divins, Dieu dispose tout à sa gloire. Ne désirons que Taccom-
.plissement de la volonté de Dieu. Demandons-lui la vie bienheureuse,
.une bonne mort et le salut éternel. Amen. »
Clément Mikes mourut le 2 octobre 1761, et ses Lef^res restèrent long-
temps inédites : ce fut en 1794 seulement qu'un professeur de Szombat-
hely, Etienne Kulcsàr, les découvrit et les publia, l$\i 1861, François
Joldy en publia une seconde édition ; depuis, d'autres éditions parurent
«n Hongrie, la plus complète est celle qui vient d'être faite par les
soins du gouvernement hongrois : au point de vue littéraire et au point
de vue typographique, elle est irréprochable.
Les Lfittres ont été soigneusement çollationnées sur le manuscrit
'•^•«*/
V
■ ' '4i
même qui se ; trouve maintenant à la Bibliothèque de rarchevéch^.
d'Eger et Vlniroduction qui les précède est due aux meilleurs historiens. '{§}
Ladislas.Négyesy a écrit la vie de Clément Mikes, Kâlmân de Thaly^
réminent historien de Tépoque ràkôcziste, a retracé, en ternies émus,
rattachement de Clément Mikes pour François Râkôczi, cette fidélité
qni lui fit confondre sa vie avec celle de son maître vaincu et maHieu*
reuz. Zolt^ BeOthy a ti*aité de la place qu^occupent les Lelires dansla
littérature houKroise et Kâlmân Szily les a étudiées au point de vue
philologique» tandis que Bêla Erôdi y a relevé Tinfluence turque.
François Miklôs a classé les Lettres et a donné la bibliographie relative
à Clément Mikes. Ces différentes études forment un ensemble complet
sur les Lettres de Turquie, sur leur auteur et sur son époque. Les illus-
trations dues à Edvi Illés sont fort remarquables, l'artiste a passé de
longs mois en Turquie pour y recueillir les éléments qui donnent à ses
compositions une exactitude absolue. Emile Horn.
^^^
Mm Cliiiie n^Tatriee et guf rrlére^ par le capitaine d'Ollqnb. Paris,
Colin, 1906, in-18 de vui-319 p. — Prix : 3 fr. 50. ]^
m
Le capitaine d'Ollone, qui vient de partir récemment pour une mis-
sion d'étude en Asie centrale, a profité de son séjour en Chine, ^u * ^
cours d'une mission qui lui avait été confiée par le ministre de Fins-
truction publique, pour réunir sur place les éléments de ce livre sur
la Chine, où il réfute un certain nombre d'erreurs accréditées depuis
trop longtemps, et nous fait voir, sous un jour aussi nouveau que M
véritable, Tétat d^âme de ce pays encore si peu connu en France.
On a pourtant beaucoup écrit sur l'Empire du Milieu, mais rarement
avec une connaissance suffisante delà langue et des mœurs ; aussi .^
quantité de légendes ont encore besoin d'être mises au point. Ceux qui J^
veulent sérieusemeut connaître ce pays trouveront dans l'étude du
capitaine d'Ollone des jugements sains, basés sur l'observation et la
lecture de nombreux documents soigneusement critiqués d'ailleurs.
On se convaincra facilement avec l'auteur que c le Dragon chinois
n'est pas la momie à demi décomposée, que tant de descriptions fantai-
sistes nous montraient» puisqu'il secoue l'engourdissement béat.. . où il
se reposait. Il faut prendre garde à ses griffes... Puis il faudia faire
place dans le concert des nations, non plus à une nouvelle grande puis-
sance comme le Japon, mais k la plus grande de toutes les puissances, v
.D'un autre côté, certains symptômes semblent moiitrer que la Chine
tend à se désorganiser, c Cet empire touche- t-il donc à sa ruine? Bien
imprudent qui oserait prophétiser en ces matières. Loin d*y prétendre»,
ce livre ne s'est; proposé que de montrer la complexité du problème
et le danger de spéculations sans fondement. > A ce point de vue il
renseignera tous ceux que peut intéresser cette question brûlante et on
à
r!»J
r^
— 460 —
peut dire qu*il s'adresse à tous ceux qui ont Tamour de leur pays, car
TaveDir de nos colonies d'Extrême-Orient est intimement lié à la solu-
tion de ce problème. A.- A. Fauybl.
\.M.
m
lie JFapmi, liistofaw et eiTillMitieM, par le M^* db la MiZBLi&as.
Paris, Flon-Nourrit, 1907i 3 vol. in-16 de Gzxy-569, 406 et 623 p., arec
41 gray. et 2 cartes. — Prix : 12 fr.
Le développement si extraordinaire de Tempire du Japon depuis une
quarantaine d'années et Taffirmation toute récente de sa puissance
militaire, par ses victoires remportées par terre et par mer sur Tune des
plus grandes puissances européennes, ont fortement ému l'opinion
uiiiverselie. Les États-Unis d'Amérique n'en sont-ils pas eux-mêmes
à Compter aujourd'hui avec le patriotisme japonais, qui s'insurge
contre les prétentions de la Californie voulant expulser les Nippons des
écoles de l'Etat. C'est donc avec juste raison que le monde entier
s'occupe avec crainte de l'arrivée de l'empire du Soleil-Levant au rang
de grande nation guerrière. On se demande avec inquiétude ce qu'il
adviendra de^ colonies européennes en Extrême-Orient si la Chine,
militarisée par son petit mais vaillant voisin, conclut avec lui une
alliauce offensive et défensive, ayant pour objectif de chasser les
Européens des territoires asiatiques. Le fameux rapport Kodama, vrai
ou apocryphe, ne nous a-t-il pan inspiré quelques inquiétudes pour
notre colonie d'Indo-Ghine?
Dans ces conditions, l'étude sérieuse du Japon, de son histoire, de ses
ûioeurs et de ses tendances s'impose à tous les esprits sérieux se
préoccupant de l'avenir des colonies d'Asie que l'on a pris tant de
peine à développer.
M le marquis de la Mazelière, avec l'esprit éminemment pratique qui
le distingue, s'est mis à l'étude de toutes ces questions et il vient de
nous donner en trois gros volumes, fort bien écrits et parfaitement
documentés, le résultat de ses travaux. Il y étudie tour à tour le
Japou ancien (t. I), le Japon féodal (t. II), et enfin le Japon de Toku-
gawa (t. III), après nous avoir donné, dans uoe longue Introduction
de 130 pages, un aperçu des origines de la civilisation japonaise et de
ses reisf lions avec l'Europe, sur les races diverses des tles du Nippon,
sur la langue, etc.
Des listes chronologiques, donnant les synchronismes de l'histoire
japonaise et des index alphabétiques soigneusement établis complètent
ces volumes, dont la lecture, aussi attrayante qu'instruciive, s'impose à
cous ceux qu'intéresse l'histoire de révolution des races humaines et
tout particulièrement celle des races jaunes. A.-A. Fàuvel.
- 261 —
Oénéatogle de te malseii d» TriMMUi, par le vicomte âlbârig
DB Tbughis db Yabbmnbs. DijOD, Jobard, 1906, iQ-8 de ix-536 p., avec
planches et blasons.
La maison de Truchis a trouvé dans M. . le vicomte de Truchis de
Yarennes un historien aussi érudit que compétent. Il n*a en effet
négligé pour son travail aucune des sources imprimées ou manus-^
crites ; il a multiplié ses longues et patientes recherches soit dans les
grands dépôts publics de la France et de iltalie, soit dans les archives
plus rarement consultées des communes et des châteaux. Des docu-
ments si nombreux que If. de Truchis a recueillis, il a fait sur sa
Ikmille une étude complète qui, à des degrés divers, intéresse l'histoire
et les beaux-arts.
L^histoire particulière des provinces de Bourgogne et de Franche**,
Comté s'y trouve représentée par le sujet même choisi par fauteur,
puis par les généalogies très complètes des familles alliées, si bien que
plus de 4000 noms propres y sont cités et plus de 60 blasons y sont
figurés. L*histoire générale y trouve aussi son compte par maint trait
de détail inédit ou peu connu, comme par cette pièce de vers adressée
par Voltaire à M^ de Truchis de Lagrange, religieuse visitandine.
Quant aux beaux-arts, c'est par les soins minutieux apportés à Tor-
nementaiion de ce magnifique ouvrage, par le choix et le nombre des
gravures, par le style des lettres d*eùtéte des chapitres et des culs-dè-
lampe que l'auteur s*est concilié le goût des connaisseurs les plus
difficiles. Il fait défiler devant les yeux du lecteur, par plus de soixante
planches, tour à tour les vues des chAteaux qui ont appartenu aux
diverses branches de aa famille, et une superbe galerie de portraits
dont les plus remarquables sont signés de noms connus, tels que de
Lahiche et de Mignard, le célèbre peintre de Louis XIY, et sont repro-
duits dans Touvrage par des héliogravures Dujardin.
M. de Truchis sait encore charmer le lecteur par les conseils pleins
de simplicité et de modestie que, dans la Préface, il donne à ses
enfants, à qui il retrace leurs devoirs en les mettant en garde contre
certains sentiments que pouvait leur suggérer la généalogie de leur
famille. Toutefois, nous ne lui épargnerons pas le reproche de n'avoir
fait tirer son travail qu'à deux cents exemplaires. Ce volume se pré*
sente donc comme un ouvrage de haut luxe, rare dès sa publication, et
qui comptera comme l'un des meilleurs et l'un des plus recherchés du
genre dans les grandes bibliothèques de la France et de l'étranger.
B. B.
r-ï 7:
I;.u>
— 262 -
BULLETllN
MLmnt und Uaeckei, voQ LuDWiQ GoLDSCHMioT. Gotha, Thiebemann,
1906, iii-8 de 138 p. — Prix : 3 fr. 75.
M. GoLdschmidi est un partisan de Kant, mais de Eant complété par la
raison pratique. Nous n'avons pas à rechercher ici si cette position est
parfaitement logique, du moment qu*elle est acceptée par l'auteur, nou^
devons reconnaître quMl en fait un bon usage.
Le petit volume quUl vient de publier contient trois essais. Le premier est
une réfutation de Haeckel. &I. Goldsctimtdc repousse le matérialisme athée
du célèbre zoologiste» en montrant qu'il sort de sa compétence de natura-
liste et qu'il entre précisément sur ce terrain où la critique de la raison
pure refuse de se hasarder, n'y étant pas soutenue par Texpérience.
Le second essai est un plaidoyer en faveur de la liberté. Kant a montré
que les raisons Invoquées contre la liberté et les raisons qui la persuadent
sont en antinomie. Dans ces matières, la raison ne peut aller jusqu'au bout.
Elle ne peut point prouver la liberté d'une manière apodictique, elle ne
peut point prouver non plus que tout est sujet à la nécessité. Mais la pra-
tique rompt Tantinomie en faisant voir que la liberté est une condition
indispensable de la moralité qui est un fait.
Le troisième essai est une réplique à M. F. Baumann, qui avait relevé sur
plusieurs points les attaques de M. Goldschmidt à son Antikant. D. V.
Ans Jeune* iilie*.. lettre», par Fr. A.-M. Abbeville, Paillart, s. d., in-lf
de vM42 p. — Prix : 1 fr.
Ceci n'est sans doute qu'un roman épistolaire, mais c'est un roman
délicieux, et, ce qui vaut mieux, plein d'utiles enseignements. Voici le
sujet. Une jeune ûile, bonne chrétienne, mais abondamment pourvue de
tous ces petits défauts que la nature place en travers des sollicitations de
la grftce, écrit à son frère, religieux éminent « pieux comme Angelico,
ferme comme saint Jérôme, directeur de la famille, confident des joies et
des souffrances, conseiller aux heures difficiles. ■ La petite sœur s'ouvre à
son grand frère en toute franchise et elle lui confesse ses ardeurs, parfois
intempérantes, ses faiblesses, ses défauts, ses fautes, et le grand frère lui
répond, souvent poor la gronder et la reprendre, toujours pour la guider et
lacorriger. Et c'est ainsi qu'il lui enseigne^ en lettres spirituelles etaimables,
dont le ton grondeur parfois se fait aisément pardonner, combien Tespritde
sacrifice vaut mieux que l'action extérieure trop souvent suggérée par 1^
vanité ; comment une jeune fille chrétienne doit se comporter avec les domes-
tiques, Avec les ouvrières, et en tout rester fidèle & l'esprit de justice et de
charité, au risque d'en oublier un peu les agréments fritoles du monde; com-
ment elle organisera chrétiennement ça vie, et quels rapports, faits de respect
et docilité, elle entretiendra avec son directeur de conscience ; quels sont les
livres qu'elle pe doit point lire, et quels sont les livres qu'elle peut et même
doit lire, pour la bonne formation de son esprit et de son cœur; quels
soins il faut qu'elle apporte dans le choix de ses amitiés, et ce qu'elle doit
éviter dans les conversations, et quel est le rôle social de la femme, et
quelle, dans la vie chrétienne, la part nécessaire et bienfaisante, du sacrifice
et de la souffrance. Et la jeune fille, très vive, très ardente, très en dehors,
se rebiffe bien un peu contre ces leçons austères, mais elle finit par les
accepter, par j conformer sa vie, ce qui vaut mieux, et ainsi elle mérite la
14. '
L'»_
— 263 —
récompense qui loi advient, sous la forme d^un mariage où se rencontrent
toutes ies conditions qui assurent le bonheur chrétien. G^est de la main
d'une amie très chère, partie pour le ciei eh lui léguant son propre
bonheur terrestre, qu^elle reçoit ce dernier bienfait, et c*est sur la tombe
de la chère petite morte qu^eile dépose ces lettres comme la fleur dn
souvenir, i l*ofT^ant, par là même, aux Jeunes filles, ses sœurs, puisqne c'est
à elles que Marguerite pensait » quand, avant de s^envoler vers le bon Dieu,
elle lui demandait de publier cette correspondance. Les jçunes filles
chrétiennes recevront avec reconnaissance ce legs pieux de la douce et
charmante Marguerite. Êdouabd Pontal.
Jlu-«iltsii, méthode japonaUe cTentraînemeni et de combat, par H. Irvino
Hancock ; trad. par L. FsaRUS et J. Pbssbaud. Paris, Berger-Levrault,
1905, petit in-8 de xxyiM72 p., avec 19 planches. — Prix : 3 fr. t$0.
Lie «Ilu- jritsa et la Femme. Entrainement physiqtté féminin, parjH.lRViNO
Hancock; trad. par L. Fbrrus et J. Prssbaud. Paris et Nancy, Berger;-
Levraultr' 1906, in-12de xxxix-i66 p. avec 32 planches. — Prix : 3 fr. 50.
— Le jiu-jitsu n*ést pas seulement un sport auquel peut aller pendant
quelque temps la faveur d^un certain public ; c'est, si Ton en croit cet inté-
ressant et joli volume, une longue méthode d^entraînement, une règle
sévère de vie, presque une morale. L'étudiant en jiu-jitsu ne doit pas%eule-
ment apprendre à pincer le bras ou le poignet de façon à produire roogour*
dissementde certains muscles, il ne doit p^s s'exercer seufement à frapper
du tranchant de la main, à réussir le coup du gosier ou celui des manches ;
il doit aussi et d'abord s'habituer à un régime frugal, être tempérant»
modéré et d'un bon naturel ; il faut qu'il réunisse en lui le calme d'un sage
et rhéroïsme d'un Samouraï. On lui promet d'ailleurs qu'à cette école, en
même temps que sa force et son adresse, il accroîtra sa beauté. — Seize
photographies, représentant des instructeurs japonais en train d'exécuter les
mouvements les plus importants, achèvent de précfser les idées du lecteur.
— Après le jiu-jitsu de l'homme, celui de la femme. Les éditeurs, dans
leur Avertissement, vont au-devant d'une certaine inipression d*étonnement
qu'ils supposent devoir être celle du lecteur à la vue de ce titre. Cependant,
puisque nous savons déjà» par le premier ouvrage, que le jiu-jitsu est une
méthode raisonnée et mesurée de développement physique, nous ne voyons
pas pourquoi il ne s'appliquerait pas, comme tel, et en teuant compte de
leurs qualités propres, à l'un et à l'autre sexe. Le préfacier d^aîlleurs nous
jamène en terrain connu par la comparaison qu'il établit entre le jiu-jitsu
et la gymnastique suédoise; et ici reparait ce goût des considérations
philosophiques qui est bien ce qu'il y a de plus surprenant en pareille
matière :.il nous est dit que les procédés de la gymnastique suédoise sont
€ analytiques », parce qu'ils développent séparément chaque muscle, que
ceux des méthodes d'entraînement anglaises sont < synthétiques » parce
que tout le corps y agit à la fois, et que le jiu-jitsu emploie tour à tour
l'analyse et la synthèse; de plus, cette méthode japonaise préfère une
longue série de petits efforts à des efforts peu nombreux mais très intenses.
.Le livre, illustré de 32 photographies, est d'un réel intérêt pour les
personnes qui, dans un esprit assez libre, s'occupent de questions d'éduca-
tion ;.le8 résultats dont il témoigne semblent vraiment satisfaisants.
Baron C. db Vaux.
ùTf^
' I (
f-'-
- 264 —
•ISto»Quli»t et im WLéor^mnïmmtîan modorne du •aloC-Alène, par
Paul Qraz^ani. Paria, Bloud, 1907, ia-8 de 64 p. (CSolléctioa Science èî
n.lighn). — Prix : 0 fr. 60.
Résumé clair ot de lecture facile de Thistoire du célèbre pontiflcat.
M.Graziani iiASiste particulièremeut, avec raison, sur la rôpressioa du
brigandage qui désolait l'État pontifical, et surtout sur la grande ^t durable
création de Sixte-Quiut : le 83rsl6ine des congrégations de cardinaux. Deux
chapitres traitent aussi des relations, du Pape avec les puissances euro-
péennes; sa politique vis-à-vis de la France et do TBspagne est bien
caractérisée. E. Jobdàn.
». .-
m
. '1
s-'*.-.'-
I^'Abbë du Gliayla et le Clergé des Céveosee, iTOO-lTOtB» par
Tabbé J. Rouqubttb, Paris, Savaète, s. d., in-8 de 159 p. — Prix : 3 fr. -
Pour faire connaître au vrai les débuts de Tinsurrection camisarde,
U. Pabbé Rouquetie publie et eomdiente les documents contemporains,
provenant des archives civiles de Tlntendance du Languedoc, qui sont
conservés à la préfecture de l'Hérault. Outre des correspondances, des
prooés-verbaux, des rapports inédits, le volume contient la liste de plus de
cinq cents victimes des Camisards.
Ces pièces authentiques, d*origlne très diverse, montrent le rôle du clergé
catholique sous un jour tout autre que celui de la légende protestante. Le
célèbre abbé du Chayla, en particulier, semble devoir être libéré définiti-
vement de la réputation de farouche « tortionnaire », dont on le chargeait
sans miséricorde. En somme, la révolte des Camisards n*a pas eu tout &
fait les excuses et le caractère qui lui ont été communément attribués.
. M. Pabbé Rouquette a donc rendu un grand service à Thlstoire impar-
tiale. Il est seulement permis de regretter que, dans les parties narratives,
l'auteur n'ait pas donné un soin plus attentif à la composition littéraire.
YVBS DB LA BaiÈRB.
Les LeçOB» de la déf)alte, on la Fia d'un catiionetune» par Tabbé
JBHAN DB BONNBFQT. Parls, Êmllc Nourry, 1907, in-i2 de 112 p. ~
Prix : 1 fr. 25.
U nous est difficile dé qualifier ce volume autrement que comme une
mise en accusation des catholiques français. Que les catholiques aient
manqué d^adresse dans certains cas, quUls n'aient pas su parler aux masses,
ou quHls se soient trop habitués à compter sur le pouvoir ou sur un miracle,
c'est possible, mais Tauteur va beauéoup plus loin ; il i^ignale une incom-
patibilité radicale entre les idées catholiques et celle du monde moderne.
Les catholiques ne rêveraient qu'une chose : la doçiination absolue de
PÊglise, le gouvernement des curés, le rétablifisement de Tancien régime.
Le ralliement ne trouve même pas grâce devant M. Tabbé Bonnefoy ; 11 n'y
volt qu'une manœuvre pour s'emparer du pouvoir; 11 admet l'obéissance au
Pape en ce qui concerne exclusivement le dogme et la morale, et encore
nous n'en voudrions pas répondre, vu les louanges qu'il donne à certains
auteurs condamnés;. mais, pour le reste, il veut que le catholique puisse
choisir librement ses alliances, même avec les partis les plus avancés. U n^jr
a pas jusqu'à l'affaire Dreyfus qu'il ne regarde comme une attaque des
catholiques contre le Judaïsme.
M. Tabbé Bonnefoy, dont l'ouvrage est d'ailleurs écrit avec talent, nous
fait l'effet d'un homme qui ne s'est mêlé k rien, qui n'a jamais rien vu par
lui-même et qui, entendant partout autour de lui des cris contre les catho-
— 265 —
tiques, les a acceptés pour rrais. S*ll atait été un peu plus méléfttixa^sse*
menis de ses coreligionaires, il aurait pu voir que personne ohes eux ne
pense au gouveroemeut des curés, et que la religion de Dreyfus n*a été
absolument pour riea dans sa condamnation^ Il aurait pu voir aussi que le
parti qui occupe le pouvoir est moins un parti politique qu'un parti ayant
pour tmt de détruire le catholicisme en France. U serait pourtant étrange
qu*un catholique se ;aQette dans les rangs d'un parti qui a pour but d'abolir
ses croyances. D. V.
OaiB^t pinlo^Rovmfliln, par T.-G. Djuyarâ Paris, Belin, 1906,
iû-16 de 60 p. — Prix : 1 fr.
Lorsque fut célébré à Paris le centenaire d'Edgar Quinet, la Roumanie sY
associa par différentes manifestations. Le nom de Quinet fut donné à une
des principales rues de la capitale du pays, et l'Athénée roumain organisa
une séance pour commémorer le souvenir de l'auteur des Boumaitiê. De la
conférence quMl fit en cette occasion, le 20 février 1903, à TAthénée roumaiu
de Bucarest, M. T.-G. Djuvara a récemment publié la partie la plus intéres-
sante, celle dans laquelle il montre en Edgar Quinet, h Taide de documents
inédits ou peu connus, le philo-Roumain. Ëtait-il utile, pour corser cette
étude, de reproduire, en terminant, une série de citations d*écrivains fran-
çais € de marque » — parmi lesquels Henri de Lapommeraye et Jules
Lermina (t) — en ^honneur de la Roumanie ? U ne le semble pas. A .quoi
bon, en effet, grossir superficiellement une étude intéressante par elle-
m6me et aussi par le sujet qu'elle traite, c'est-À-dire un des points les moins
discutables de la vie d'Edgar Quinet ? F.
CHRONIQUE
NécROLOGiB. — Le R. p. Jacques-Marie-Louis MoNSABaé, né à Blols le
10 décembre 1827, est mort au Havre le ^ février. Après avoir terminé
dans cette ville ses études ecclésiastiques, il fut ordonné prêtre, exerça le
ministère dans son diocèse pendant deux ans, puis devint précepteur pour
quelque temps. Étant entré en 185S dans Tordre des frères prêcheurs, il ne
tarda pas & attirer sur lui l'attention par une suite de conférences données
à Paris dans Péglise de Saint-Thomas d*Aquiu. 11 prêcha ensuite avec un
talent toujours croissant dans les principales églises de Paris et de la
province, à la Chapelle française de Londres et enfin à Notre-Dame de
Paris, en 1869. Ne pouvant, en 1871, se rendre à Paris où il devait prêcher la
statidu du carême, il alla faire entendre à Metz sa parole ardente et patrio-
tique, ce qui lui attira des difilcultés avec le gouvernement allemand. L*année
suivante, Tarchevêque de Paris, Mgr Guibert, Pinvita & occuper définitivement
la chaire de Notre-Dame, et on le vit commencer la série d^admirables
conférences qui ne se termina qu^en 1890. De là cette longue suite de con-
férences de Carême suivies de « Retraites pascales », réunies sous le titre
iVExpotition raisonnée du dogme catholique qui resteront comme la « Somme
théologique » du xix* siècle. Voici la liste des œuvres oratoires du P. Mon-
sabré, ainsi que des quelques volumes qu'il a en outre publiés sur des sujets
mystiques : Conférences du carême de Saint-Thomas d^Aquin d€ Paris (Paris,
1866, 2 vol. in-8) ; — Conférences de Notre-Dame de Paris, Concile et Jubilé.
Avent 4869 (Paris, 1870, in-i2) ; — Sainte Monique et les femmes chrétiennes
(Paris, 1870, in-18) ; — 48 octobre 4870-4811. Une Ville héroïque. Discours pour
— 266 —
VanniverMmire de la défente de Châteaudun (Paris, 1872, in-18) ; — Confirenceê de
Notre-Dame de Paris. Carême 49/lt. RadicaliMvie contre radicalisme ; suivies du
miserere de la France^ de l'allocution du jour de Pâques et du discours pour le
vœu national du Saeré-Cceur (Paris, 1873, in-8) ; — Conférences de Notre-Dame
de Paris. Carême 4873. Exposition du dogme catholique. Existence de Dieu (Paris,
1873, in-8) ; — Conférences de Notre-Dame de Paris. Carême 4814. Exposition du
dogme catholique. Être, perfections, vie de Dieu (Paris, 1874, in-8) x '^ Or et
alliage dans la vie dévote (Paris, 1874, in-18) ; — Conférences de Notre-Dame de
Paris. Carême 4875. Exposition du dogme catholique. Œuvre de Dieu (Paris,
1875, in-S) ; — PetiUs Méditations pour la récitation du saint Rosaire (Paris,
1878-1879, 7 vol. in-32) ; — Jésus ouvrier (Paris, 1880, in-12) : — Conférences de
Notre-Dame de Paris. Retraites pascales. Le Chrétien. Devoirs eucharistiques
(Paris, 1885, in-8) ; — Le Saint Rosaire et V Adoration nocturne ; réflexions utiles
aux adorateurs {PhTÏs, 1885, in- 16) ;— Conférences conventuelles. Introduction au
dogme catholique (Paris, 1887, 4 vol. in-12} ; — Le Mariage (Paris, 1887, in-8 et
in-12) ; ^ Le Roi d'amour ^ discours pour la bénédiction de V Église du Sacré-Cœur
à Montmartre prononcé le 8 juin 4894 (Paris, 1891, in-8) ; ^ L'Empire du diable^
discours prononcé à la chapelle des R. R. P. P. Dominicains, le t8 mai 4894
(Paris, 1894, in-8) ; — La Croisade au XIX* siècle, discours prononcé à Clermont-
Ferrand, à Voecasion du huitième centenaire de la première croisade^ le 48 mai
1895 (Paris, 1896, iti-8); — Discours et panégyriques (Paris, 1891-1397, 8 vol.
in-12) ; — Allocution prononcée à Voecasion du service religieux du iO juillet 4898^
célébré à la mémoire des victimes de la € Bourgogne » (Paris, 1898, in-8) ; —
Avant, pendant, après le combat. Conseils aux jeunes ecclésiastiques (Paris, 1900«
in-18) ; — L'École et la Famille. Discours (Rouen, 1900, in-8). Le P. Monsabré,
qui était membre de PAcadémie des Arcades de Rome, serait l'auteur d'un
certain nombre de fantaisies poétiques, de fables, de sonnets, etc. Bon
musicien il a écrit diverses compositions musicales, une messe entre autres.
— La science française a fait une grande perte en la personne de M. Victor
HBNaT, Péminent philologue, mort à Sceaux, près de Paris, le 6 lévrier/ à
57 ans. Né à Golmar, en 1850, M. Henry se destina d'abord à la carrière
administrative, se fit recevoir docteur en droit et devint conservateur de la
bibliothèque' municipale de* Lille. Autodidacte en grammaire comparée, il
publia d^abord quelques volumes et, en 1883, il obtint le diplôme de docteur
es lettres, avec une thèse couronnée par Tlnstitut. Bientôt après il était
appelé en qualité de maître de conférences, puis de professeur adjoint de
philologie classique, à la Faculté des lettres de Douai, qui allait être transférée
à Lille. Entln en 1889 il était jugé digue de succéder en Sorbqnne au regretté
Abel Bergaigne, comme chargé du cours de grammaire comparée et en 1894 11
était nommé professeur titulaire de sanscrit et de grammaire comparée des
langues indo-européennes. Les connaissances de M. Victor Henry dans le
domaine de la philologie étalent extrêmement vastes; aussi son œuvre scienti-
fique est-elle singulièrement variée. Plusieurs de ses ouvrages, presque tous
de premier ordre, ont été couronnés par l'Institut et ont eu plusieurs édi-
tions. Voici la liste de ceux qui nous sont connus : Les Vraies Racines du verbe
« être » <ians les langues indo-européennes (Paris, 1878, in-S); — Esquisse d^une
grammaire de la langue tnno/c, étudiée dans le dialecte des Tchiglit du Mackensie
(Paris, 1878, in-8) ; — Esquisse d'une grammaire raisonnée de la langue aléoute,
d'après la grammaire et le vocabulaire de Ivan Vénaminov (Paris, 1873, in-8) ;
-« Le Quechua est-il une langue aryenne 9 Examen critique du livre de D, V. F.
Lope* « Les Races âryennu du Pérou » (Nancy, 1878, in-8) ; — La DistHbuiion
géographique des langues (Paris, 1882, ln-8); — Études afghanes (Paris, 1882,
ln-8); ~ Esquisses morphologigues. Considérations générales sur la nature et
i
»v
- 267 -
Varigine de la fUxiùn indo-européenne. Les Thèmes féminins oxytons à racine
fléchie dans la langue grecque. Le Subjonctif latin (Paris, 1882-1885, 3 vol. in-8>;
~ De Sermonis humant origine et natttra M. Terentius Varro qvid senserit
(Lille, 1883, iD-8) ; — Étude sur Vanalogie en général et sur les formations ana^
logiques de la langue grecque (Pari«, 1883, in-8) ; — Contribution à l'étude des
origines du décasyllabe roman (Paris, 1885, iQ-8) ; — Trente stances du Bhâmini*
Vildsa^ accompagnées de fragments du commentaire inédit de Manirdma (Paris,
1885, in-6) ; — Précis de grammaire comparée du grec et du latin (Paris, 1888,
in-8) réimprimé Tannée suivante; — Manuel pour étudier le sanscrit védique.
Précis de grammaire; Chrèslomathie; Lexique (Paris, 1890, gr. iii-8), avec M. A*
Bergaigne ; — Uvre XIll de VAtharva-Vêda. Les Hymnes Rohitas. Traduit dU
sanscrit avec commentaires (Paris, 1891, in-8); — Atharva-Vêda. Traduction et
commentaire. Livres VII-XII (Paris, 1892-1895, 3 vol. in-8) ; — Précis de gram-
maire comparée de l'anglais et de l'allemand, rapportée à leur commune origine
et rapprochée des langues classiques (Paris, 1893, in-8); — Quarante hymnes dû
Biff-Véda, traduits et commentés (Paris, 1895, in-8) avec A. Bergaigne ; — Anti-
nomies linguisliqiies (Paris, 1896, in-8) ; — Étude de syntaxe comparée. La Rela-
tion tocative dans les langues italiques (Paris, 1897, in-8); — L^ Antithèse védique
et les ressources qu'elle offre à Pexégète modefme pour VirJerprétation du Védae
(Paris, 1898, in-8): —La Fatigue inUllectuelle (Paris, 1898, in-8), avec le docteat
Alfred Binet; — Bouddhisme et Positivisme (Paris, 1901, in-8); — Le Langage
martien (Paris, 1901, in-8) ; — Éléments de sanscrit classique (Paris, 1902, in-8) ;
— La Magie dans VInde antique (Paris, 1903, in-18) ; — Les Littératures de Plnde
(Paris, 1904, ln-16) ; — Précis de grammaire pâlie (Paris, 1904, in-8) ; — Le Par- ^
sisme (Paris, 1905, in-18). M. Victor Henry a traduit du sanscrit : Agnimiti^a
et Malavika, de Kalidasa et le Sceau de Rachchasa, de Yiçâkhadatta^ et dé
Tallemand : La Vie privée des Romains, de J. Marquardt et la Religion du Véda,
de Oldenberg (Paris, 1903, in-8). Enfin il a donné de nombreux articles k
diverses revues spéciales, à la Revue critique, à la Revue de linguistique et de
philologie comparée, etc.
— M. Ernest-Désiré Glasson, le distingué jurisconsulte, mort à Paris,
le 9 janvier, à 68 ans, est né à Noyon (Oise) le 6 octobre 1839. Docteur en
droit depuis 1862 et agrégé de la Faculté de droit de Paris en 1867, il fut
chargé du cours de procédure civile & cette Faculté en 1872. En 1878, il était
nommé professeur de code civil et. Tannée suivante, il succédait & M. Col-
met Daage dans sa chaire de procédure civile. Le 4 février 1882, 11 fut élu
membre de TAcadémie des sciences morales et politiques en remplacement
de M. Charles Giraud. Il laisse un assez grand nombre d^ouvrages fort appré-
ciés, dont voie! les titres : Du Droit d'accroissement entre cohéritiers et entre
coUgataires en droit romain. Droit de rétention sous Vempire du code Napoléon
(Paris, 1862, in-8) \ — De la Bonorum possessio, établie par Védit carbonien
(Paris, 1866, in-8); — Du Consentement des époux au mariage, d*après le droit
romain, le droit eanoniqiAe, Panden droit français, le code Napoléon et les légis-
lations étrangères (Paris» 1866, in-8) ; — Étude sur Gaius et sur le Jus respon-
dendi (Paris, 1867, in-8) ; — Étude sur les donations à cause de mort. Textes
expliqués à la conférenee publique sur les Pandectes (Paris, 1870, in-8) ; —
Éléments du droit français considéré dans ses rapports avec le droit naturel et
Téconomie politique (Paris, 1875, in-8), ouvrage couronné par l'Institut; —
Le Mariage dvil et le divorce dans Vantiquité et dans les principales législations
modemjesde V Europe ; étude de législation comparée, précédée d'un aperçu sur
les origines du droit dvil moderne (Paris, 1880, in-8) ; — Histdre du droit et des
institutions politiques, civiles et judiciaires de l'^Angleterre depuis leur origine
jmqu'à nos jours (Paris, 1881-1883, 6 vol. in-8) ; — Les Sources de ta procédure
r^^^'.'V^'/A ^^ *
— 268 -
Ik' -
cto</6 françaiie (Paris, 1882, in -8) ; — Élude historique sur la olameur de Haro
(Paris, 1882, in-8) ; — Les Origines du costume de la magistrature (Paris, 1884,
iQ-8) ; — Le Code civil et la Question ouvrière (Paris, 1886, ia-8) ; — Histoire du
droit et des institutions de la France (Paris, 1887*1896, 7 Tol. in-8) ; — La Réforme
de U procédure civile en France (Paris, 1887^ in-8) ; — Les Rapports du pouvoir
spirituel et du pouvoir temporel au moyen âge (Paris, 1890, in-8) ; — Les Com-
munaux et le domaine rural à l'époque franque. Réponse à M, Fustel de Coulanges
(Paris, 1890» in-12) ; — Le Droit de succession au moyen âge (Paris, 1893, ln-8) ;
— Les Juges et consuls des marchands (Paris, 1897, in-8). M. Ernest Glasson
a traduit en outre de l*allemand, avec MM. B. Lederlin et f*.-R. Dareste le
Code de procédure civile de Vempire d'Allemagne. Il a, enlin, donné de nom-
breux articles à diverses revues de droit, telles que la Revue critique de légis^
lotion et de jurisprudence et à la Revue historique de droit français et étranger,
— Nous avons appris avec un vif regret la mort de M. Henri-P.-M. Mois-
MA», enlevé à la science d'une façon inattendue, dans le courant de février ,
à rage de 55 ans. Né k Paris le 28 septembre 1852, M. Moissan étudia les
sciences physiques et naturelles & la Faculté des sciences et au Muséum
d^histoire naturelle. Licencié ès-sciences, il deyint maître de conférences et
chef des travaux pratiques de chimie à TÉcole de pharmacie. Agrégé ea
1882, il fut reçu docteur és-sciences physiques en 1885 avec une thèse excel'-
lente : Série du cyanogène (Paris, in-8), et le 30 décembre 1886 il était nommé
professeur de toxicologie & PÊcole supérieure de pharmacie. Le 22 mai
1888, il était élu membre de l'Académie de médecine (section de pharmacie),
et le 8 Jula 1891 il entrait à TAcadémie des sciences où il occupait le fauteuil
de Gahours. En 1887, ^Académie des sciences lui avait accordé le prix
Lacaxe, et très peu de temps avant sa mort il avait reçu le prix NobeU
Outre la thèse mentionnée plus haut et de savants mémoires parus dans
les Comptes rendus de l'Académie des sciences et dans les Annales de chimie et
de physique, M. Moissan a publié : Le Nickel (Paris, 1896, in-16), avec L. Ou-
vrard ; — Le Four électrique (Paris, 1897, in-8) ; — Quatrième Congrès intema-
tionêl de efUmie appliquée tenu à Paris du t3 au 98 juillet idoi. Compte rendu
(Paris, 1901, 4 voL in-8), avec M. François Dupont; — Le Carbure métallique
(Paris, 1902, in-8) ; — Traité de chimie généraU (Paris, 1904-1905, 4 vol. iQ-8) ;
— La Chimie minérale. Ses relations avec les autres sciences (Paris, 1905, iQ-8).
— Avec M. Grasiadlo Isaia Asgoli, mort à Milan le 21 janvier, disparaît Tun
des doyens et le plus éminent des philologues italiens. Né à Goritz le 16 Juil-
let 1829, destiné au commerce par sa famille qui s*occupait de la fabrication du
papier, il se laissa, dès sa premlèro Jeunesse, entraîner aux études linguis-
tiques et philologiques où il ne tarda pas à se faire une place des pli^s hono-
rables. Il Q'avait pas seiie ans qu*ll publiait un travail comparé sur la langue
du Frloul et sur le valaque, qui obtint rapprok>atioQ flatteuse du sa vaut
Miklosich. Appelé oq 1860 éi la chaire de philologie comparée de l'Académie
scieQtlQque et littéraire de Milao, il exerça par soq eoseignement et par
ses écrits la plus profonde influence sur le développement des études lin-
guisiiques et philologiques en Italie ; presque tous ceux qui, depuis lors, se
sont mis à défricher ce vaste domaine, se sont fait honneur d^ètre ses
disciples. L*Académle des sciences de Berlin, après avoir couroQQé du prix
Bopp ses Lesioni di fonologia lui avait donué ea 1887 le titre de correapon-
daat. LUQStitut de Frauce, l'Institut Lombard, les Académies de Yleone, de
Budapest, de SalQt-Pétersbourg TavaieQt hoQoré de dlstmctloQs aQaioguea.
Parmi set ouvrages, et saos tenir eompte des articles et mémoires publiés
par lui dans divers périodiques {Crépuscule^ Atti ëeW Istituto lombarde Poli»
ICOMCO, Rivista orientale, Rivista di filologia), mais en rappelant qu^il a fOQdé
— 269 -
(1873) et dirigé VArcMvio ghttologicoy nous citerons les suivants : SuWidiotna
/Wuiano e iuUa tua affinità eolla lingua vcUaea (Udine, 1846, in-8) ; -- Qoriûaf
ikUiana MUremte concorde (Gorixio, 1854-1861, in-S); ~ Stu4j orientali e Un-*'
pitHid (Gorizio, 1854 et suiv., in-8) ; — ShidJ erUid (Milano, 1861-1877, 2 voK
in-8) ; — Del Ncuo ariosemiHco (Ifilano, 1864, 2 vol. in-8) ; — Frammenti lin-
guisiici (Milano, 1864-1867, in-8) ; — 8tu4j ario-semUici (Milano, 1865, in-folio| ;
-^ ZigewurUcke (HaUe, 1865, in-8}; — Saggi ed appunti linguUtici (Milano,
1867, in-8) ; — IN t«n gruppo di de$inen»ê indoetaropec (Milano, 1868, in*4) ; — •
Lesioni di fonologia oomporato del tansoritOf dcl greco et del laHno (Torlno» 1870,
in-8); — Saggi ladini (Torino, 187^-1882, 2 vol. in-8) ; — H Codiee irlandcee dêlV
Âmbroeiana (Roma, 1878 et saiv., in-8) ; — liorizioni inedUe o mal noie, greche,
taiine, ebraieke di antichi êepoleri giudaiei dèl NapolUano (Torino, 1880, in-8) ;
— Note irlandeti (Milano, 1883, in-8) ; — Duo reccnii Letêere gloltologiehe (Torino,
1886, in-«). En 1889 le gouvernement italien Tavalt appelé au Sénat du
royaume.
— S. Em. le cardinal G^vaqnis, ancien professeur de philosophie, pois de
droit canon à TUniverelté pontiflcale de rApollinalre, est mort à la un de
décembre, a P&ge de 66 ans. Il était né èi Bordogna, dans le diocèse de
Bergame, le 13 Janvier 18^1. Ganoniste éminent et diplomate avisé, le délùnt
cardinal avait occupé pendant huit années la charge importante de secré-
taire des Affaires ecclésiastiques extraordinaires. LMntérôt tout spécial quMl
portait k la France et la connaissance qu'il avait de notre véritable situation
religieuse faisaient de lui, dans la crise actuelle, Tun des conseillers les plus
écoutés du Saint- Père. Los InsMuliones JurU publiei eccleMsiieit où s'était
condensé renseignement du cardinal Gavagnis, venaient d'avoir une qua-'
trième édition (3 vol. iu-8, Rome, Desclée, 1906) et avaient été traduites en espa*
gtioi. Les autres ouvrages du cardinal Cavagnis sont les suivants : Nodoni
di diritto pubbiico naturale ed eceleêiasiico (Roma, 1886, in-t6) (traduit en fk«2l*
* çais par Duballet) ; — Il DirUto divino ed il diHtto umano neUa soeietà ; "-*
Délia aede deW anima riguardata iperimentalmenU ; — Dei vaniaggi arrecati
délia rivelaûone alla filotofia ; — Esame délia religione deW avvenére di T, Ma^
miaiti ; — Délia natura di soeietà giuridica e publiea compétente cUla CMua
(trad. frMUçaise de Duballet) ; — Il Cinquantesimo cUUa definizione delV imma^
colato Concepimento di M. V, ; ^ La Maisoneria, — Elementa jurU publiei
naturalis et ecoleêiastici.
— M. William-Bertrand Busnach, fauteur dramatique bien connu, mort
le 21 Janvier & Tâge de 75 ans, est né à Paris le 7 mars 1832. Il appartenait à
une fomille de juifs arabes alliée à celle du compositeur F. Halévy. Après
avoir occupé un emploi dans les douanes, il se consacra au théâtre et dirigea
i*Athénée peudant deux ans. Il a écrit pour cette scène et pour plusieurs
autres, une quantité considérable de pièces, avec des collaborateurs variés, tela
que HenT3' Buguet, A. Livrât^ Marquet, Jules Fréval, Elle Frehauit, etc., etc.
Les plus importantes sont celles dans lesquelles il a adapté pour le tlié&tre
les principalos œuvres d^Ëmile Zola. Il a donné en outre quelques romans
dont Tun, le Petit Gosse, a été couronné par TAcadémio française. De ce bagage
littéraire nous ne citerons que : Les Virtuoses du pavé^ bouffonnerie musicale
eu un acte (Paris, 1864, in- 12); — Les Petits du premier^ opéra-bouffe en Ud
acte (Paris, 1865, in-12); — Le Quai Malaquais^ opérette en un acte (Paris, 1866,
iQ-t2); — Lfs Canards Vont bCén passée! revue en 3 actes et 7 tableaux (Paris,
1867,Mii-U); — U Éducation d*Emest%ne, comédie-vaudeville en un acte (Paris,
1873, in-12); — Mariée depuis midi, pièce en un acte (Paris, 1874, in-12); — Les
Boniments de Vannée, revue en 4 actes et 10 tableaux (Paris, 1878, in-12); •—
L'Asgomnwx'r, drame en 5 actes et 9 tableaux (Paris, 1881, in-12); — Zoé Chiei^
— 270 —
en 8 tableaux (Paris, 1882, [D-12)i—Trolspiëce8tirâw des romuii
: L'Auommoir, Nami, Porl-Bouilie (Paris, 16B4, iD-12) ; — U Petit
a& en S tableaux (Paris, 1BB5, in-lï); — L'Œuf rouge, opAra
i actes (Paris, 18W), ia-12; — Vain Saeri/iet. roman (Parla, 1891,
•Tienne Guirard (Paris, I8BS, in-1!); — U lUmplafant, comédie
uiM. 189B, in-12).
fier est morte à Paris, à 67 ans, U» Marie Tbérése Blàhc,
is connue sous le pseudonyme de Th. Bbntzon. Gelta femme de
giiét, qui étatl née à Seine-Port (Seine-et-Uarne) , le 21 sep-
B été une active collaboratrice de Ja Rtmie polilique et lilUraire,
la Rnue da Deux Monde*. Elle a publié un grand nombre de
lés et de traductions d'ourrages anglais. Nous citerons seule-
oman d'un muet (Paris, IH6S, in-!!); — Un Ditoree (Paris,
— La Vocation de Louiie. Madeletle ',ParU, <8T3, iD-12);
nanquée (Paris, 1874, in-12]; — Vit Cltdlimenl (Paris, 1876,
Bemord* (Paris, 1878. In-t2), ouvrage couronné par l'Aca-
Use; — L'ObtiacU (Paris, 1879. in-13); — Oeorgette (Paris,
— RéciU de (OUI lei pay* (Paria. 1879-1881, 2 vol. ln-12) ; —
rAline (Paris, 1(^81, in-13); — Liiiifature et maurt itrangiree
2 vol. in-l!);— Tile fotU (Parle, 1883, ln-12); - Pierre
iris, lSe«, in-4); — Tony (Paris, 1884, ln-12); — Lee Nouveautc
nérieaint (Paris, 1883, ln-12j ; — Figure étrange. Un Gateon (Parla,
— Émanarpée {Paris, 1887, ln-1!); — Coniet de tout leg paya réunit
iris, 1888. Id-8) ; — Confiance (Paris. 1891, in-lS) ; — La FUU à
! d'une étude mr Urt. Bumell (ParU^ 1892, in-12) ; — U Parrain
ris, 1893. in-12): — Jaeaueline (Paris, 1895, to-12); — Note* de
mirieainet ehei elle* (Paris, 1896, m-12) ; — Choiei et gent d'Ami-
1898, in-t2); — A'olei de voltage. !>loavtUt- France et NouvilU
iris, 1899. In-lS) ; — Queslioru américaine! (Paris. 1901, ln-16).
sment est mort à Toulouse, a l'Age de 83 ans, le R. P. Uarte-
ordredescapuclns. Il était ne &Lavaur (Tarn), en 1824; son nom
lit Léon Clbkoub. Le P. M a rie- A moi ne, « le saint do Toulouse ■,
anu et fort aimé dans tout le midi de la France où pendant
mées on a entendu sa prédication. Outre dts articles donnés
idlques. par exemple à VExpreu de Toulouie, l'émlneut religieux
ra ouvrages, la plupart sur des sujets mjstiques, parmi lesquels
I : Le Protettantiâme confondu par U IfuJ argutnml d'autorité, ou
eontroverte entre un minitire protetlant et un miuionnairt eatho-
865, in-16); — Petit Tritor du pèlerin de Lourde* (Toulouse, 187*,
attire d'or dei proicriti (Toulouse, 1880. io-12) ; — Le Pieux POerin,
Miont dédiée* aux eroiii* de la Prière (Toulouse, 18S2, ln-32; ; —
•ur. Le Salut par te droit chrétien el Cobéitfance au Pape (NauviUe-
lil, 1893, in-IS) ; — Le» Grande* Uloire* de taint .inloine de Padout
3, in-32) ; — Fetilen l'âge* d'or, ou Trètor* de la ute cAr^lienne
n-32) ; — La Dibdele du prate*tanli*me. Le Aetour au bercail (Ber-
n-tS); —Manuel téraphiqut. Léon XIII rt le tirr* ordre (Paria,
— Le Saint de notre Jpo^ue. Une fleur pour te* Irej*e mardi* de
de Padoue (Paris, 1896, in-32); — Ganligue* à taint Antoine de
. 1896, in-18) ; — La Sainte Amitié (Paris, 1897. ln-8).
,re dernière livraison (p. 173), nous avons inexactement attribué
,ouis Burnouf, mort le 15 Janvier, les ouvrages suivants dont
lUteur est M. Emile BurnouT. son neveu et homonyme, acluelr
iseur au lycée du Mans : L'Indigo japonai*. Culture elprtparation
I : ■!•.
1 .»'
-fu'^:.
— Î71 —
(1874) et la Mythologie japonaite, d'après le Ko-Ku-Si-Ryaku (1875). -^ Ce ren*
seigQement nous est foural par le gendre du défunt, M. Philippe de Rouvre,
qui nous signale aussi spécialement trois ouvrages omis dans la biblio-
graphie. Nous les Indiquons Ici : Ut Perset, trad. d'Eschyle (Athènes, 1871);
— Méthode pour Venwignement de la prononciation du grée (Paris. 1896) ; -^
Leâ ChanU iocrés tirés du Cantique des ecmHquee de VApocalypte, l** vol. (Paris,
1886), le second volume étant prêt pour l'impression, avec, d'ailleurs, qjuel-
ques autres travaux du savant. Ajoutons enfin, pour les amis de la précision,
que M. Burnouf est né le 26 août 1821 et non le 25, comme nous l'avions
indiqué.
— On annonce encore la mort de MM. : Arbooin, ancien député de
Troyes, directeur du journal le Petit Troyen, mort à la fin de février ; —
BBaTALL, ancien bibliothécaire de la Bibliothèque nationale, mort è Paris,
au milieu de février, à 79 ans ; — Paul Bljknghot, secrétaire de la rédaction
de ^Économiste européen, mort au commencement de février; — le R. P.
BoucHBT, de la Compagnie de Jésus, qui fut professeur pendant cinquaute
ans au collège de Dole, mort au milieu de février, à 90 ans ; — le R. P.
Brbqk, de la Compagnie de Jésus, ancien professeur à TÉcole de la rue des
Postes, mort à la fin de janvier ; — Charles Cgntbjban, originaire de Mont-
béliard, ancien professeur de Faculté, botaniste et géologue connu, auteur
d*UB Traité de géologie et de paléontologie, d'un Catalogue de plantes jurassiqiàes
pour la régiofi du nw^d-est du Doubs et d'un Glossaire du patois du pays de
Montbiliard, mort dernièrement à Paris, à TAge de 86 ans ; — le D*^ Georges
Dakbmbbro, le clinicien bien connu, mort à la fln de janvier, è Cannes, à
57 ans, lequel s'était fait connaître par ses travaux sur (a tuberculose et
Talcoolisme, publiés en partie dans le Journal des Débatt, en partie dans
des volumes tels que : De C Expectoration dans la phtisie pulmonaire (Paris,
1876, in-8) ; Influence de la fonction menstruelle $ur la marche de la phtisie
puhnonaire (Paris, 1884, in-8) ; — Tabbé Augustin- Léonard Dbssaillt, cnré
de Villepinte (Seine-et-Oise), mort à la fln de février, à 76 ans, lequel avait
collaboré aux Splet^deurs de la foi de l'abbé Moigno, et a publié quelques
ouvrages estimés, tels que : U Antiquité de la race humaine, diaprés les seienœs
contemporaines. Réponse à Mgr d'Hulst (Paris, 1893, iu-12) et Coneof*danee par*
faite de la chronologie biblique et de la chronologie égyptienne (?hnfi, 1895, in- 16) ;
— Henri Paurb, homme de lettres, mort à Paris, le 19 janvier ; — le cha*
noine Arnaud Fbrrand, membre de l'Académie de Bordeaux, poète distin-
gue, mort au milieu de février ; — Henry Girardon, professeur d'économie
politique à, l'École de commerce de Lyon, mort eu cette ville, au commence-
ment de février, à 62 ans ; — Charles Godron, agrégé de l'Université, profes-
seur honoraire au collège Rollin, mort à Paris, au milieu de février ; — Paul
GuiLLBiiAiN, inspecteur général des ponts et chaussées en retraite, ancien
directeur de l'Ecole des ponts et chaussées, mort à la fln de janvier ; -«
ISat, rédacteur parlementaire au Figaro, mort à la fin de février ; — ^ le ly
Emile Javal, membre de l'Académie de médecine, mort à Paris, au milieu
de' janvier, à 68 ans, lequel s'était spécialisé dans les maladies de la vue sur
lesquelles il jaisse des ouvrages estimés, tels que : Du Strabisme dans ses
applications à la physiologie de la vision (Paris, 1868, in-8), thèse, et Hygiène
des écoles primaires et des écoles maternelles; rapport d^ensemble (Paris, 1884,
in-8) ; — G.-L. Jbssionbssb, rédacteur en chef du Recueil de Sirey et du
Journal du Palais, mort à Paris, à la fln de février ; — Lb Brbton, proviseur
honoraire du lycée de Laval, mort à Granville. au milieu de février, è
72 ans ; — Ferdiuaud Lbvâ, ancien directeur du journal le Monde, mort h
^aris, au milieu de février ; -^ Albert Mattbr, pasteur protestant, mort à
/•
« .• '
I
'•1':-.
L§
^♦n:/
rP'-
V' ■ ■
4.'
r . ' - ï
hi
■i .
Paris> au cocamencêment de fétrier, lequel arail contribué à la fondation
de la Faculté de théologie protestante de Paris et publié plusieurs ouvrages
de théologie, notamment une Élud€ tur la doctrine chrétienne (Paris, 1892i
% vol. in-8) ; — Louis Mbrgibr, Thorlogèr- poète bisontin, qui a publié des
volumes de poésies : Au 'payé comtois^ Nostalgies^ Us Saxifrages^ mort k
Besançon, le 5 Janvier, à Tftge de 68 ans ; — Edouard Pjlnsard, l'un des
doyens d^Age de TUniveriBlté, qui avait été attaché à rétablissement libre
{onde par. le cardinal Donnet à Bordeaux, mort au milieu de février ; —
Jean Robbat, rédacteur au Figaro, mort k Paris, au commencement de
février ; — Numa Roustan, qui a dirigé divers Journaux français à l'étran-
ger, mort en janvier ; ^ Alexandre Tanghard, qui a collaboré k divers
Journaux de Franche-Cîomté, entre autres au Petit Comtois et aux Oaudes,
mort dernièrement k Rougemons (Doubs), à i'&ge de 45 ans ; — Mgr Tou*
LOTTB, évoque titulaire de Tagastc, ancien supérieur des Pères-Blancs, qui
travaillait k une Histoire de P Afrique chrétienne, dont plusieurs volumes ont
déjà paru, mort à Rome, en Janvier, k T&ge de 54 ans; — le général db
Toulzâ, ancien directeur de TÊcole polytechnique, ^^ort k Paris, au milieu
de février ; — A. Vannugci, directeur de V Appel au peuple, mort il Paris, k
la fin de février ; ^ Antoine-Doctrové VBRNiàRB, auteur de divers ouvrages
d'histoire locale sur la Basse-Auvergne, parmi lesquels nous rappellerons :
Journal de voyage de D, Jacques Boyer, religieux bénédictin de la Congrégation
de Saint'Maur dans Us diocèses de CUrmont, Le Puy, Saint-^Flour, Autun, Lyon^
etc. {47ifh47U) (Glermont-Ferrand, 1886, in-8), et Courses de Mandrin dans
V Auvergne, U Vclay et U Fores [1754) (Glermout-Ferrand, 1890, in-8), mort k
Ménétrol (Puy-de-Dôme), le 25 décembre dernier, à TAge de 66 ans.
— A Tétranger on annonce la mort de MM. : John Gorbet Anobrson,
archéologue anglais connu, mort au commencement de Janvier, k Vkge de
80 ans, auquel on doit plusieurs ouvrages estimés, par exemple : Monuments
and antiquitUs of Croydon Chwch (Londres, 1855, in-fulio); — Shropshire i ils
early Hùtory and Antiquities (Londres, 1864, in-8>; — The Roman City of Dricomum
at Wroxeter Salop : iilustrative of the History and Social Life of our RofnanO"
Brilish Forefathers (Londres, 1867, in-8) ; — Or. Hermann Babrwald, péda-
gogue allemand, ancien directeur du c Philanthropin », mort le 9 février, à
Francfort-sur-ie-Mein, k 79 ans ; — Edouard Bauonibs, rédacteur en chef du
Journal de Bruges, mort en cette ville à la fin de Janvier ; — N. Bbrnardakis,
philologue et poète grec, ancien professeur de philologie classique à l'Uni-
versité d*Athènes, mort récemment k 73 ans, dans l'ile de Mytilène ; ^ Dr«
Wilhelm von Bbzold, directeur de l'Institut météorologique de Berlin,
mort en cette ville le 17 février, k 70 ans, auquel on doit de nombreux et
importants ouvrages tels que: Zur Théorie des Erdmagnetismus (Berlin, 1897,
in-8) ; Zur Thermodynamik der Atmosphaere (Berlin, 1900, in-8) ; Ûberdie Zûnahme
der, Blitsgefahr wàhrend der le(*ten 60 Jahre (Berlin, 1900, in-8) ; — le !> Joseph
BORLÈB, professeur émérite de TUniverslté de Liège, ancien président de
l'Académie royale de médecine de Belgique, mort en Janvier, à Ixelles ; —
Dr. Heinrich Buhl, professeur de droit romain et de droit français k l'Uni-
versité de Heidelberg, mort dernièrement k Louqsor (Egypte), k 59 ans ; —
le R. P. CzBGH, S. J., ancien professeur d'allemand à l'externat de la rue de
Madrid, mort k Paris k la fin de février; — Davin, secrétaire général du
journal VÉtoiU belge, mort dans le courant de février ; — Sir Michael Fostbr,
le distingué professeur de physiologie de l'Université de Cambridge, mort
k la fln de Janvier, k 71 ans, lequel avait fondé et dirigé Tne Journal ofPhy-
siology, et auquel on doit de nombreux et importants ouvrages, notamment :
EUments ofEmbrioUgy (1874) et Lectures on the History ofPhysiology (1901), etc. ;
- 273 —
— Alfred Fbbihofbr, critique d'art, directeur du Journal offlciei du Vurtem-
berg, mort à Stuttgart, le 4 février, à 50 ans ; — Gxacombtti, journaliste
italien, ancien correspondant |i Rome de journaux français, mort à la fln de
février; — Lord Gosghbn, chancelier de PUniversité d*Oxford, mort le
6 février, lequel laisse divers ouvrages, tels que : Theory of Foreign ExGhanges^
plusieurs fois réimprimé; E$say$ and Addresies on Economie Questions (1909),
ainsi qu'une histoire de son grand-père, Georg Joachim Goschen, le célèbre
éditeur de Leipzig ; — Richard Holbrook, le doyen des directeurs du Port-
smouth Times, mort & la un de février, à 87 ans ; — le R. P. Charles Housb,
S. J., ancien professeur au Collège théologique de la Compagnie de Jésus à
Louvain, ancien recteur à Namur, puis & Tournai, qui a collaboré aux
Acta Sanetorum, mort à Trêves, le 9 janvier, à Tâge de 58 ans ; — JusTi, pro-
fesseur À runiversité de Marbourg, mort au milieu de février ; — Dr. Alfred
Kibchhofp, géographe allemand, professeur à TUniversité de Halle, mort
le 8 février, à Mockau, près de Leipzig, à 69 ans, lequel laisse denombreux
ouvrages, entre autres : Erdkunde fur SchuUn nach den fiir Preussen guUigen
Lehnielen (Halle, 1900-1902, 2 vol. in-8) et Die Schutsgebiete des Deulschen
Bsiehs, sam Gebrauch bei Schulunterricht dargesiellt (Halle, 1902, in-8) ; — Alois
Laib , professeur suisse, directeur du gymnase allemand de Fribourg, mort
en cette ville, le 15 février, & 49 ans ; — Dr. J. Lyon, professeur de géomé-
trie analytique & Genève, mort en cette ville, le 29 janvier; — Dr. Nicolaï
Alexandrovitch MBNCHUTiaN, professeur de chimie k l'Institut polytechnique
de 3aint-Péter8bourg, mort en cette ville, le 5 fétrier ; — Dr. Dmitri Ivano-
vitch Mbndblibby, le plus remarquable chimiste que la Russie ait produit au
XIX* siècle, professeur de chimie à l'Université de Saint-Pétersbourg depuis
1866, mort en cette ville, au commencement de février, k 73 ans, auquel on
doit la fameuse loi périodique des éléments chimiques qui a ouvert un
immense horizon & la science ; — Dr. Viktor von Mgr zu Sunnbg bt Mor-
BBRO, professeur de statistique et dos lois financières d'Autricheà TUniver-
sité allemande de Prague, mort à Gratz, le 26 janvier, à 79 ans ; — le R. P.
Anthime Mullibr, S. J., tour à tour professeur & Tournai, Liège, Bruxelles
et Namur et directeur du Collège SaintrServais à Liège, mort à Namur, le
10 janvier, dans sa 59« année ; — le P. Nicolas Nillbs, de la Compagnie de
Jésus, savant liturgiste, professeur & PUniversité d'Innsbruck, mort en cette
ville, le 31 janvier, à 80 ans, lequel laisse de remarquables ouvrages, entre
autres : Kalendarium manuale ulriMque ecclesiae Orienlalis et Occidentalis
(Innsbruck, 1896-1897, 2 vol. ln-8) ; — Dr. Robert Otto, ancien professeur de
chimie et de médecine à l'École technique supérieure de Brunswick, mort
dernièrement en cette ville, à 70 ans; -r- Dr. John Gibson Paton, mission-
naire protestant auglais, mort au commencement de février, auquel on.doit
une intéressante autobiographie parue en 1889 et la traduction de TÉcriture
Sainte en diverses langues de peuples sauvages ; — le major Rombaut, direc-
teur de VÉcho de Varméeel auteur d*un volume de Souvenirs^ mort en janvier, à
Jette-Saint-Pierre (Belgique); — Sir William Russell, écrivain militaire an-
glais, mort à Londres, le 10 janvier, & 86 ans; — Roland Stichbr, médecin alle-
mand, chargé d^un cours de gynécologie à l'Université de Breslan, mort der-
nièremept à 35 ans ; — M^^* Hélène Taylor, la belle-fille de Stuart Mill, morte
à Torquay, au commencement de février, è 75 ans, laquelle avait édité les
trois essais sur la religion, Pautobiographie, les notes sur le socialisme, etc.,
du grand philosophe ; — Ludwig Thuillb, compositeur de musique tyrolien,
auteur de diverses pièces musicales pour piano, entre autres d'une Lobetans,
parue en 1898, mort au milieu de février, è 46 ans ; — le chanoine Van
Mars 1907. T. CXI. 18.
Aï;4.-
■•rt.
7 • '
^
^^/r r
■ïï
.4'
■v.
.A
.*«■■»
p.-
■1 ■ -
•^f
A'"
t^ ,"■'.
«^
.•»■■
'Ty
[•
- 274 —
Kbrchoyb, ancien professeur au séminaire américain de Louvain, mort k
Destelbergen, le 22 janvier ; — Friedrich Wbstbrmann, éditeur allemand,
mort le 4 février, à Brunswieic, à 67 ans ; — Ludwig Woltmann, anthro-
pologiste allemand, mort accidentellement, au commencement de février,
sur les côtes de la Ligurie.
LBCTURBS faites a L'ACADÈMIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS-LBTTRBS. —
Le !•' février, M. S. Reinach fait l'éloge de M. Graziado Âscoli, et parle de
ses nombreux travaux sur la linguistique. — M. Dieulafoy termine son
Mémoire sur le théâtre d^édiûcation en Espagne. — M. Psichari indique cer-
taines fautes de syntaxe dans des textes grecs anciens. — M. Ph. Berger parle
d'une femme carthaginoise qui, si Ton en croit son inscription funéraire,
était à la tête du collège des prêtres. — Le 8 février, M- Héron de Ville-
fosse explique longuement la découverte, à Vienne (Isère), de fragments
de la Venus accroupie, qui est au Louvre. — M. Dorez communique le fac-
similé d'un manuscrit autographe de Fétrarque, la Vie de César. — Le
15 février, M. Gagnât commente une inscription latine concernant l'apo-
théose de Garthage. ^ M. S. Reinach explique la signification du mot
grec asTOc, qui veut dire en même temps aigle et fronton, par la ressemblance
qu'offre ce membre d'architecture avec les ailes éployées d'un aigle. —
M. Ed. Guq donne des explications sur un texte de l'époque d'Adrien, conte-
nant des renseignements sur l'exploitation des mines à cette date par des
sociétés. — M. Havet donne une interprétation nouvelle de quelques^ vers
du Budens de Plante, et en tire des conséquences iutéressant le culte des
dieux romains et phéniciens. — Le 22 février, M. S. Reinach présente une
flûte de Pan, trouvée à Alise Sainte-Reine, seul spécimen connu de cet
antique instrument. — M. Perrot lit un mémoire de M. Gauckler, sur la
découverte à Rome d'une Niohide.^ M. d'Arbois de Jubainville parle du de-
mi-dieu irlandais Guchulainn, géant borgne. ~ M. Héron de Villefosse lit
une notice du P. Delattre, sur Varea de la basilique chrétienne de Meidfa
(Garthage). — M Gagnât lit deux études de M. Mispoulet, Pune spr l'inscrip-
tion d'Aïn el Djemaïa eu Tunisie, l'autre sur Tinscriplion d'Aljustrel (Por-
tugal) relative au régime minier sous le gouvernement d'Hadrien.
LbCTURBS PAITBS a L'XcaDBIiCIB DBS SCIBNGBS MORALBS BT PDLITIQUBS. <—
Le 2 février, M. Gheysson exprime son opinion sur les dangers que présente
la régie par l'État, et son infériorité sur rindnstrie privée. — Le 9 février,
,MM. d'Haussonville, Stourm, A. Ribot et Paul Gambon présentent leurs
observations sur la question des monopoles d'État. — Le 16 février,
M. Berenger fait connaître les études préliminaires auxquelles il s^est livré
pour établir le programme du congrès international pénitentiaire à
Washington. — M. Espinas lit un mé^noire sur la jeunesse de Descartes. —
Le 23 février, M. Espinas achève la lecture de son mémoire. — M. Levasse ur
lit un travail concernant la population algérienne MM. P. Leroy- Beaulieu
et Monod font entendre leurs observations.
GoNGRÂs. — Un congrès international des sciences sociales et économiques
se tiendra à Bordeaux du 16 au 21 septembre 1907. Organisé par la Société
d^économie politique de cette ville, il est placé sous les auspices de la Ligue
maritime française et le patronage officiel du gouvernement. Ge congrès a
plus spécialement pour objet Tétude des questions concernant Pindustrie et
le commerce maritimes et les industries annexes. — Sont membres du
congrès : 1* lets délégués du gouvernement ; 2« les mandataires des associa-
tions scientiOques, industrielles et commerciales ; S^ les personnes qui se
feront inscrire au Secrétariat général du congrès avant le 15 août prochain.
l
— 275 —
V • -
' ^ .J -
Toas les membres, à rcxception des délégués des gouvernements, versent
au moment de leur inscription une cotisation de 20 fr. Ils reçoivent une
carte personnelle qui leur donne d»oit d'assister aux séances et aussi à un
exemplaire des publications du congrès. — Les rapports ou mémoires,
écrits très lisiblement sur le recto, devront parvenir au Secrétariat général
au plus tard : 1* les mémoires en langue française, le !•' août 1907 ; 2* les
mémoires en langues étrangères, le !•' juillet 1907. Ces travaux pourront
être rédigés en allemand, en anglais, en espagnol, en français, en italien
et en russe. La Commission aura le droit de les publier, en totalité ou en
partie, soit dans leur texte même, soit traduits en français. — Le congrès
se divisera en deux sections : Section A. Sciences économiques ; Section B.
Sciences sociales. — Il sera rédigé un compte rendu de la session, dont un
exemplaire sera envoyé & tous les adhérents. Toutes les communications et
la correspondance doivent être adressées au Secrétariat général du Congrès
international des sciences sociales et économiques, 29, rue Ferrère, & Bor-
deaux.
— Le septième congrès zoologique international aura lieu du 19 au 22 août
à Boston, sous la présidence de M. Alex. Agassiz. Il ne comporte pas moins
de quatorze sections : I. Zoologie générale ; II. Zoologie sjstémati((ue ; III.
Entomologie ; IV. Ornithologie ; V. Thalassograpbie ; VI. Paléozoologie ; VIL
Anatomie comparée; VIII. Embryologie; IX. Physiologie comparée; X.
Cytologie ; XI. Zoologie expérimentale ; XII. Hérédité ; XIII. Zoologie écono-
mique ; XIV. Mœurs des animaux. La visite de quelques centres zoologiques
(Univers]^ Harvard, Muséum américain, Société zoologique et Aquarium de
New York, Institution smithsonicnne, etc.) et des excursions (sur le Potomac,
au Niagara, etc.) figurent au programme du Congrès. La cotisation est de
cinq dollars (26 fr. environ) donnant droit au volume de compte rendu.
Lbs ARCHivBS DB l'histoirb rbliqibusb db l\ Francb. — A diversos
reprises déjà nous avons eu Toccasion de parler des publications entreprises
par le Comité des archives de Thistoire religieuse de la France. Suivant
Pexemple déjà donné dans d'autres pays, TAUemagne notamment et la
Belgique, le Comité a décidé de mettre à la disposition des travailleurs les
papiers des nonciatures de France. II n^est pas utile d'insister longuement
sur l'importance de la correspondance des nonces pour Phistoire religieuse,
diplomatique et politique et l'oif ne peut qu'applaudir à IMnitiative du
Comité et lui souhaiter bon succès. Le P. Ancel a mené une vaste enquête
dans les archives italiennes, qui servira de base au travail. Avec l'aide du
regretté Georges Salles et de M. Tabbé Fraikin, il a reconstitué les registres
des nonciatures depuis Clément VII jusqu'à Grégoire XIII, analysant ou
copiant quatre mille dépêches. Le premier volume des nonciatures de
Clément VII a déjà paru ; le deuxième est sous presse ; le premier volume
des nonciatures de Paul IV est prêt pour Timpression ; les nonciatures de
Paul III sont en préparation. Nous recommandons d'autant plus volontiers
rœuvre à nos lecteurs que, partie de Tinitiative privée sans subsides officiels,
elle a su déjà donner de précieux résultats et que l'objet qu'elle poursuit
est incontestablement des plus utiles. Le prix de chaque volume étant de
7 fr. 50 (au lieu de 10 fr.) pour les souscripteurs, et le Comité ne publiant
pas plus de deux volumes par an, la souscription n'engage pas à une forte
dépense. C'est à la librairie Picard que se reçoivent les souscriptions.
Paris-Haghbttb 1907. — Voici la onzième édition de ce très utile ouvrage
(petit in*8 carré de xvi-2704-xxyiii p. — Prix, cartonné : 3 fr. 75). Il s'est
encore accru, cette année, de quantité de renseignements pratiques qui en
'• H
.fi
-r.l
•I-
.,vi
-•.^3
'i5J
— Î78 —
inuairâ parisien le plus complet et le plus clair qui existe. Béunis-
UD seul touBles aaiiualres, celui-ci conlient plus d'un deml-mlllioa
«s, ce qui ne l'empêche nullement d'ëlre le plus facile à consulter.
des adresses commerciales et dei adresses mondalaes, soigneu-
tenues & jour, Farii-Hoehette offre tous les renseigne méats possibles
vie et l'organisation sociale eoutemporaine. On trouve U aussi un
dictionnaire des pseudonymes du monde littéraire et du monde des
\, une galerie des célébrités con temporal a es, le plan des tbëAtres de
a nomenclature de toutes les expositions qui auront lieu dans
la liste de toutes les attraclloos parisiennes et maints articles
lants à divers points de Tue. La partie mondaine donne les adresses
i 4Q,000) de toutes les personnes ajaut un nom dans l'aristocratie,
s lettres, dans les arts, dans le monde politique, scientifique, flnan-
NB la colonie étrangère, ta magistrature, l'armée, etc. Ces adresses
mplétées par la meution du numéro de téléphone de chaque abonné,
lion des Jours de réception, et celle des ch&teaui et Tillâgialurea
Qseignements complets sur les bureaux de poste, de télégraphe et
:innB de chemin de fer qui les desserrent. Ajoutons que le volume
le un grand plan de Paris Indiquant de façon remarquablement nette
mlQs de 1er et leurs stations, les stations de bateaux -omnibus et
es du Uétropolltaiu avec leurs statious (en rouge très accentué). —
s cesserons jamais de le dire : ParU-Haelielu réalise la publication
pour ceux qui tiennent k être fixés exactement Gur Paria et les
I. — Dans sa brochure intitulée : Le Traité de rindull du Parlement de
'« Ctaude Itrgntiuldin, procureur général au Ufand ConitH (<t3t-^£7S) tt ta
lion aux bmé/icet ecclitiatliquea (Uamers, impr. Fleury, 1906, lD-8 de
ec grav.j, Dom Paul Benaudln éioque con omore le souTCDir d'un
: qui a laissé un grand nom daoB la magistrature d'autrefois. 11 a
insl une charmante page d'blstolre provinciale en préambule à une
le droit ecclésiastique français. Un induit du Saint-Siège réscrTait
'Aciers du Parlement des avantages exorbitants en matière de
;<-B, qui soulevërL-nt de nombreux conflits. Dom Renaudin rapporte,
. l'ouvrage du procureur général au Grand Conseil, dont l'autorité
la Jusqu'à la Révolution, les origluts de cet Induit, et 11 nous donne
ie très nette de l'extension, des al>us, des règles diverses de ce tiuneux
je à jamais disparu.
Jules Cauvlère. professeur de droit & llnstitut catholique de Paris,
pour le ifoi't liuiraire et piitoreique et a ensuite publié à part une inté-
,e notice biographique sur Edmond Rousse (Paris, Letbielleux, s. d.
iu-4 de S p. — Prix ; Q fr. 75). Ayant pénétré dans l'intimité du grand
M. Cauvlère le montre aussi principalement dans l'intimité. Les
qu'il donne sur les origines familiales d'Edmond Rousse, sur son
Ion, ses débuts au l>arreau, ses opinions et ses pratiques religieuses
3u connus et éclalrentla physionomie de l'illustre bâtonnier de 1871.
!ux nouveaux volumes de la collection des Cilibriléi contcmporaineM
nt de paraître. Le premier est consacré 6 W- Maurice Barrit (auteur :
ié GIlLoulo [Paris, Sausot, 1907, in-13 de 72 p., avec portrait). Le
, de M. Léon Bazalgeite, a trait à U. Emile Verhaeren (Paris, m4me
1«, 1907, ln-18 de 72 p., avec portrait et autographe). — Prix de chaque
ire : t fr. Très bien Imprimée, chaque biographie est complétée par
lUe d' «opinions » de divers auteurs sur le personnage et par une
raphie très complète i. ce jour.
r.
— 277 —
— Il vient de se fonder & Paris une nouvelle société archéologique : la
Société de ^histoire du costume, qui se propose de propager le goût des
études sur cette matière i!>ar des publications périodiques, par des cours et
conférences et par la création d^un Musée- bibliothèque. La Société, dont le
siège est 21, avenue Gourgaud, a pour président M. Maurice Leloir, pour
yice-président M. Maurice Msdndron, pour secrétaire M. Manceaux Duche-
min, pour trésorier M. Jacques Doucet.
— Suivant Phabitude qu'il a prise depuis quelques années, M. Henri Omont,
conservateur du département des manuscrits à la Bibliothèque nationale,
nous fait connaître l'accroissement du dépôt confié à ses soins pendant les
deux dernières années : Bibliothèque nationale. Nouvelles Acquisitions du dépar-
tement des manuscrits pendant les années 4905-1906. Inventaire sommaire (Extrait
de la Bibliothèque de V École des chartes. Paris, Leroux, 1907, in-8 de 80 p.).
Parmi ces acquisitions nous signalerons les papiers des Rohault de Fleùry,
les célèbres archéologues ; ceux de Pinventeur Philippe de Girard ; ceux
d*Edgar Quinet ; les Mémoires du Maréchal de Gastellane ; la correspon-
dance du révolutionnaire Buonarotti ; des lettres de Descartes, de Fermât,
de Fénelon, de Chateaubriand ; la correspondance diplomatique du cardinal
de Forbin Janson ; celle des deux Feuquières ; les papiers du général Brd
sur l'Afrique ; des lettres de Bugeaud & Péconomiste Blanqui ; les papiers
de J.-L. et de E. Burnouf ; un manuscrit des opuscules mathématiques de
Gerbert, qui contient des parties inédites, etc. Â la suite de cet inventaire
sommaire, on trouvera la liste des catalogues imprimés du département des
manuscrits et celle des recueils de facsimllés.
— M. Georges Vicaire vient de publier une luxueuse brochure : José-Maria
de Heredia, de l'Académie française. Sa bibliographie (Paris, Henri Leclerc, 1906,
in-4 de 50 p.). « L^ordre chronologique que J^ai cru devoir adopter, dit Pauteur
dans une courte Introduction, a Pavantage d^étre le plus simple et le plus
pratique. Toutefois, il pourrait, dans le cas présent, faire croire à des lacunes
qui ne sont, qu'apparentes. Ainsi, il est bon, d'avertir le lecteur qu'aucun
des sonnets des Trophées ne ligure à sa date de première publication, mais
que Pindication de leur origine se trouve immédiatement à la suite de la
description des trois éditions de l'ouvrage. Avant 1893, sont donc seules
décrites des études en prose ou des poésies que l'auteur n'a pas jugé à
propos de réimprimer. Quoique j'aie fait de minutieuses recherches pour
retrouver les écrits de José- M aria de Heredia qui ont été imprimés, je n^ose
me flatter de les avoir tous découverts. Quelque lecteur mieux informé
pourra pput-être me documenter et me permettre d*élever à la mémoire du
poète un paonument bibliographique digne de lui. » — Quoi qu'en dise
M. Vicaire, trop modeste, en vérité, il nous semble bien que ce monument
il vient de Périger dès à présent. Et notons que sa brochure, tirée à 50
exemplaires seulement, ne pourra, par le fait, se trouver qu'entre les mains
de certains privilégiés.
— La librairie Bloud va entreprendre une nouvelle collection qui prendra
le titre de Bibliothèque régionaliste. < Il ne suffit pas, dit M. F. Charpin dans
le programme qu'il a rédigé à cette occasion, d'observer sommairement les
provinces comme un touriste qui les traverserait en train rapide. Il faut
s'attacher aux détails les plus minutieux de la vie économique et aussi de
l'histoire des mœurs et des traditions locales. » La Bibliothèque régionaliste
offrira le caractère d'une œuvre de vulgarisation, et chaque volume, déformât
ia-16 illustré, coûtera 1 fr. Le Polybiblion aura â s'en occuper avant qu'il soit
longtemps.
— Parmi les récentes publications de la Société de Phistoire de France
*i.^
•r •'•
» ^
't^i
— 278 -
y.'
a;
'A '
Vir
nous signalerons ici & nos lecteurs deux très intéressants et utiles volumes :
les Mémoriaux du Conseil de 4661 (tome II), publiés par M. Jean de Boislisle,
avec une annotation (additions et appendices) qui rappelle le complément
Justement célèbre dont M. Arthur de Boislisle, son père, enrichit la grande
édition des Mémoires de Saint-Simon ; — et le tome second et dernier de la
précieuse Chronique de Jean le Bel; Puue des sources de Froissart, publiée
par MM. Jules Viard et Eugène Dôprez. Ce volume est accompagné de Tln-
troduction, due à M. Viard, et où notre savant collaborateur fait d^abord
connaître ce que Ton a pu découvrir sur la personne de Jean le Bel, puis
s^attache à l'étude de la Chronique. Il montre dans quelles circonstances,
comment et à quelle époque elle fut composée et les sources où puisa son
auteur. Il termine en faisant ressortir tout ce que Froissart doit à Jean le
Bel et en donnant, de Tunique manuscrit de sa chronique connu jusqu^à ce
]our, une description aussi complète et aussi exacte que possible. — Ces
deux ouvrages sont publiés, selon la coutume, à la librairie Renouard (H.
Laurens).
-* Dans la série : Chefs-d^œuw^e de la littérature religieuse, de la collection
Science et Religion, M. Victor Giraud vient de mettre au jour une édition
nouvelle des Pensées de Pascal, « revue sur les manuscrits et les meilleurs
textes avec une Introduction et des notes » (Paris, Bloud, 1907, in-12 de
175 p. — Prix : 0 fr. 60). Considérée au point de vue littéraire, cette édition
est vraiment neuve et Tlntroduction, intitulée : De la Modernité des € Pensées »
du Pascal, est un morceau remarquable. Mais comme la destination de ce
livre est « populaire » et que, selon la prévision même de M. Giraud, il
pourra tomber « entre les mtfns » de « tout jeunes gens », il nous paraît
à regretter que, soit dans Tlntroduction, soit dans les notes, aucune pré-
caution n'ait été prise pour mettre le lecteur en garde contre Terreur jan-
séniste, plus souvent et plus intimement mêlée qu'on ne le pense d^ordi-
naire à Tadmirable apologie due au génie de Pascal. Il y a là une amélio-
ration nécessaire à introduire dans les réimpressions qui sont à prévoir,
et le docte éditeur, dont les sentiments chrétiens ne font pas l*objet d'un
doute, donnerait ainsi à son travail une valeur et s'acquerrait à lui-même
un mérite de plus.
Anjou. — La race des mécènes n'est pas éteinte. Et celui dont nous
allons dire ici deux mots mérite la pleine reconnaissance d'une jolie petite
ville de TAnjou : Beaufort-en-V^llée. lise nomme M. Joseph Denaisetnous
avons le plaisir de le compter parmi les collaborateurs du Polybiblioyi.
Beaufort lui doit un musée local d'un intérêt considérable. Le Monde illustré
du 19 janvier dernier >l consacré à cette création un article des plus
intéressants, accompagné de fort belles gravures. Pendant trente années,
avec une persévérance dont ses occupations multiples ne Tont jamais fait
dévier, le généreux donateur s'est appliqué à réunir tout ce qu'il a pu
trouver concernant sa ville natale en fait d'objets de toutes sortes depuis
l'époque préliistorique jusqu'à nos jours. On trouve là quantité de peintures,
d'aquarelles, de dessins, de gravures rappelant les monuments actuels ou
disparus ou donnant les portraits des personnages intéressant la localité à
titres divers. L'histoire, Tarchéologie, l'ethnographie, les sciences en général
sont amplement représentées dans ce musée spécial. Bref, grâce à ce
collectionneur émérite, homme d'une foi artistique, scientifique et
patriotique intense, Beaufort-en-Vallée est aujourd'hui doté d'un musée
qui peut faire envie à plus d'une grande cité. 11 a été inauguré en 1905. Ce
fait, assurément peu ordinaire, mérita4t une mention dans le Polybiblion,
— 279 —
Artois. — M. Armand d^Herbomez nous donne dans la Bibliothèque de
récole des chartes (5«-6e fasc. de 1906. Tiré à part. Paris, Nogent-le-Rotrou,
impr. Daupeley-Gouverneur, 1906, in-8 de 8 p.), quelques notes A propos des
baillis d*Arras sous le règne de ^aint Louis. Il y montre que Tournai était à
répoque dans le ressort de ce bailli et que c^est entre 1252 et 1269 ou 1267
quMl passa dans le ressort du bailli de Vermandois. Il y étudie les relations
entre le bailli d*Arras et la ville de Tournai, et^ chemin faisant, il nous
apprend qu*il a pu exister en 1242 un bailli de Lens, auquel momentanément
aurait ressorti la cité tournaisienne.
BbauyaiSIS. — Le Congrès archéologique de France a tenu sa Lxxii« session
à Beauvais enH905. Les travaux présentés à cette occasion par les membres
de la Société française d'archéologie ont été si nombreux qu'il en est résulté
un volume exceptionnellement important (Paris, A. Picard et fljs ; Caen,
Delesques, 1906, in-8de Lix-719 p., avec 136 planches, pians et figures). Le prix
ordinaire de 10 fr. a, quand même, été maintenu. Ce très beau recueil s'ouvre
par le Guide archéologique du Congrès de Beauvais, rédigé par MM. E. Lefèvre-
Poutalis, le chanoine Marsaux, X. de Bonnault d'Houët et Louis Régnier
(p. là 192, avec 53 planches et plans). Ces auteurs nous donnent la description,
en ce qui concerne Beauvais, des enceintes romaines et du moyen âge, de
la cathédrale, de Téglise Sain t-Ë tienne, des anciennes églises, du palais de
justice, du musée, de Thôlel de ville, de la manufacture nationale 4e tapis-
serie, etc. Après quoi sont également décrits les églises, châteaux, abbayes
et autres monuments que Ton peut remarquer en diverses localités voisines :
Marissel, Allonne, Bury, Gambronne, Glermont, Gisors, Senlis, Montataire,
Compiègne, Ourscamp, Noyon, etc. Quant aux mémoires, nous en comptons
vingt-six, savoir : Étude sur les cimetières francs des vallées du Thérain, de la
Brèche et du Petit Thérain^ par M. A. Houle (p. 255-284, avec deux planches
et 4 figures) ; — Le Tm^ques d'or de Saint- Leu-d'Esserent (Oi«é), par M. le comte
OUivier Gosia de Beauregard (p. 285-303, avec une pi., une fig. et une carte
dans le texte) ; — Les Inscriptions en miroir sur poteries gallo-romaines dans
' rOwe, par M. L. Thiot ^p. 304-307) ; — Le Pays des Bellovaqws, essai de géogra-
phie historique et de numismatique, par M. le D»" V. Leblond (p. 308-333) ; —
Le Temple de la forêt d^Halatte et hcs ex-voto, par M. le comte de Caix de Saint-
Aym'our (p. 33'i-361, avec 2 pi.); — Les Temples cTHalatte et d'Essarois, par
M. Léon Fautrat {p. ?62-365, avec un plan dans le texte) ; — Le Balnéaire
gallo-romain de Beauvais, par MM. Acher et le D» V. Leblond (p. 366-39t,
avec 4 pi.); — /-a Vie de saint Germer, par M. J. Depoin (p. 392-406) ;
— L'Église de Saint-Germer, par -M. A. Besnard (p. 407-449, avec 7 pi.
et une fig.) ; — Le PHeuré de Saint- Jean-du^ Vivier^ par le D' R. Par-
menlicr (p. 450-470, avec 1 plan et 1 planche) ; — Les Voûtes du chevet de
Morienval, par M. J.-A. Brutails (p. 471-474, avec 2 fig.) ; — VÉglise de Mogne-
ville^ par M. Marcel Aubert (p. 475-488, avec un plan et 1 planche) ; —
L'Église de la Villetertre (Oise), par M. Louis Régnier (p. 489-522, avec 1 plan,
3 plsuQChes et 1 fig.) ; — La Pierre tombale de Berthaut de Fresnoy et de Philippe
des Champs au Musée de Beauvais, par M. le comte des Méloizes (p. 523-529.
avec 1 pi.); — Une Particularité architectonique du chuur de Saint-Élienne de
Beauvaisyp&v M. Louis Régnier (p. 530-534) ; — L Église de M onligny-en-C haussée,
par M. rabbé Beaudry (p. 535-354, avec 1 plan et 3 planches) ; — Les Tapisse-
ries de Gui de Bàudreuil, abbé de Saint-Mariin-aux-Bois, par M. Philippe des
Forts (p. 555-560, avec 2 pi.) ; — ^ Tentation de saint Antoine, ven*e peint en
grisaille par Nicolas Le Pot^ par M. le marquis de FayoUe (p. 561-577, avec
1 pi.) ; — Les Messes miracu'euses de saint Grégoire dans VOise^ par M. le cha-
m
K . /
• I
J :
1 >'
s ■
.<>■'■■.
i^ïr-
' (
h*' • ■
U;!
— 280 —
noine Marsaux (p. 578-591, avec 1 pi.) ; — ^" Clochers du xiii» ei du xvv tièekê
dans le Beauvaisis el le Valois^ par M. Eugène Lefèvre-Pontalis (p. 592-61^,
avec 24 pi.) ) "* Clochers picards avec flèches gothiqties en maçonnerie des XYll*
et xviiP siècles^ par M. Georges Durand (p. 623-636, avec 3 pi.) ; — VÉvangé-
liaire de Morienval à la cathédrale deNoyon, par M. Amôdée Boinet (p. 637-6IiO,
avec 1 pi. et 2 flg.) ; — Une Plaque de reliure en os de la colUetion Troussures,
par M. Hector Quignon (p. 651-660, avec 1 pi.) ; — Pierres tombales de Chevrières,
Longuetl'Sainte- Marie et Remy, par M. le chanoine More! (p. 661-666, et 2 pi.) ;
La Famille CaviUier [fondeurs de cloches], par M. Joseph Berthelé (p. 667-677) ;
^ Une Fonderie de cloches à Noyon au xyii<» siècle, par M. O. Jourdain (p. 678-
687) ; -— Inauguration du médaillon du comte de Marsy [et discours] (p. 688-704,
avec 1 pi.).
Bourgogne. — Nous recevons le tome X de la quatrième série des Mé-
moires de l'Académie des sciences, arts, et belles^lellres de Dijon {Années 4905-
4906) (Dijon, Nourry, 1906, in-8 de XGiii-457 p., avec 4 pi.). Les études qui
'ont pris place dans ce volume ne sont pas nombreuses, mais leur impor-
tance est d^autant plus réelle, surtout celles qui ont trait à Thistoire bour-
guignonne. Citons :. Reptile jurassique {Teleidosaurus Gaudryi) trouvé à
Sainl-Seine-VAbbaye {Côte-d''Or], par M. L. Collot (p. 41-45, avec 3 pi.) ; — La
Cour plénière el les édits de 4788. Les Avocats de Dijon à Versailles, par M. A.
Huguenin (p. 47-131); — Le Congrès inlemational de botanique à Vienne
[Autriche] en 1905, par M. le D' X. Gillot (p. 133-141); — Les Cimelières et les
marchés du vieux Dijon, par M. E. Cham peaux (p. 143-226); — Courte Élude sur
le chevalier d'Éon, par M. le comte A. d'Avout (p. 227-305); — L Écurie de
Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (p. 307-439, avec une planche, représen-
tant le sceau du duc).
Brbtagnb. — On doit à M. P. Delarue la publication de : Un Chef de la
correspondance des princes français pendant la Révolution» Mémoires du colonel
Du four de Saint-'Coulomb (lUe'et- Vilaine) avec une notice biographique iur Pufour,
des notes el le récit des aventures du baron de Cormatin (Saint-Servan, J. Haize, 1906,
in-8 de 56 p.). Rien de curieux comme ces Mémoires, écrits sans prétention'
par un ancien chouan, plus d*un demi-siècle après les événements. Gomme
tous les vieillards, le colonel Dufour se plaisait à revivre dans le passé, si
agité qu'il eût été pour lui : « Ah ! c^était le bon temps alors, s'exclamait-
il, on vivait l » Lorsque Bretons et Vendéens sUnsurgèrent contre la tyrannie
Kévolutionnaire, Dufour, qui habitait le pays malouin, jeune homme intel-
ligent et actif, s'enrôla dans les rangs royalistes. Durant plusieurs années 11
mena la vie la plus aventureuse, au milieu d'incessantes allées et venues entre
les côtes de Bretagne et celles d'Angleterre, bravant la mort à chaque coup
d'aviron, pour ainsi dire, traversant la Manche souvent sur une chaloupe de
pêcheur mal équipée, embarquant Ou débarquant à la barbe des douaniers
républicains dont il sut toujours éviter les balles, ne sortant des périls de
mer que pour affronter ceux de terre. Il prit part, lôrs de la pacification de
LaMabilais, à rentrée triomphale à Renues de Cormatin dont il partagea
aussi la captivité à nie Pelée, près de Cherbourg. Transféré avec son géné-
ral dans les prisons de Paris, il fut enûn mis en liberté, le 16 juin 1795. Plus
tard, U fut de nouveau incarcéré & Nantes, et, après diverses péripéties
enrôlé dans l'armée d'Espagne en qualité de garde-magasin, puis, en 1812,
d'inspecteur surnuméraire. A la chute de l'Empire, il revint dans ses foyers
pour n'en plus sortir. Louis XVIII, qui précédemment lui avait, avec la croix
de Saint-Louis, conféré le grade de colonel, lui accorda le titre et la solde
de retraite de chef de bataillon : 600 francs. C'était maigre, aussi le style du
!''■
r
- 281 —
narrateur se res»ent-il quelque peu du mécontentement du vieux soldat.
Dufour mourut à Saint-Goulomb, le 28 mars 1856, à 86 ans. Uéditeiir de ces
Mémoires, à lui confiés par le petit-ûls de Dufour, leur a joint, avec des
notes érudites, une notice fort Intéressante sur Cormatln (Desoteux), person-
nage problématique investi de la confiance de pauvres princes qui, semble-
t*il, furent la proie constante et facile d'intrigants et de flatteurs, au grand
détriment de leurs serviteurar fidèles et aussi de la cause quMls représentaient.
CAMBRésiS. — Le tome LX des Mémoireê de la Sooiéié d'émulation de Cambrai
(Cambrai, Imp. Régnier, 1906, in-8 de cin-212 p., avec 4 pi.) vient d'être mis
en distribution. Voici les travaux de genres très divers qui le composent :
Note Ëur les va$e8 appelés biberons trouvés dans les sépultures d'enfants (époque
gallo-romaine}^ par M. le D» H. Cou Ion (p. 3-13, avec 2 planches); — Une Jpur-
née à Waterloo, par M. le D' G. Dailliez (p. 17-39, avec un plan); — VOHgine
du jeu de cartes^ par M. le D' H. Bombart (p. 43-49); — Relation de la visite aux
caves de la maison de M, Godelier-Bolvin, rue Saint-Jérôme, par M. le comte de
Proyart de Baillescourt (p. 53-57); — des poésies patoises curieuses, réunies
lOUS le titre de : Sur des Saquois qui n*a aulaint à rire qu^à braire, par M.
Charles Lamy (p. 61-118) ; — Lettre d'un Anglais {James Mitch^U) au cours d'un
voyage à travers la Belgique et une partie de la France jusqu'à Paris {Londres
1849, Lettre XXlï). Traduction par M. A. Lallemant (p. 121-137) ; — Camôt-at,
la ville et Us envirom (traduction par M. A. Lallemant de la description
flamande de la ville de Cambrai au verso d^un plan de la ville en deux
feuillets, vers 1649) (p. 141-146) ; -- Recherches tur les patois. Concordance du
patois et du roman^ par M. le D' H. Bombart (p. 149-202); — Le Dégagement
de Us Porte de Paris^ appelée autrefois Porte Saint -Sépulcre^ à Cambrai, par M.
A. Lallemand (p. 203-209, avec planche).
Dauphinâ. — M. Brun-Durand vient de mettre en lumière la figure de
Tun de ses compatriotes illustres. Autour d'elle il groupe, pour ainsi
dire, les noms historiques de la Société protestante an début du xvii<' siècle.
Le titre de son ouvrage circonscrit bien le domaine où il a plu à M. Brun-
Durand de se confiner : Le Président Charles Ditcros et la Société protestante
en Dauphiné au commencement du xvii» siècle (Valence, impr. Jules Céas,
1906, in-8 de 156 p.). C'est donc une très utile contribution & l'histoire du
protestantisme dans le Dauphiné et particulièrement dans le Diois.
L^auteur fait ressortir les conséquences de Tassassinat dont Charles Ducros
fut victime, aussi bien que son influence conciliatrice au milieu des
déchirements de la guerre religieuse : « Sa physionomie, dit-il, est de celles
qui attirent par leur honnête originalité... Protestant convaincu, il ne se
laissa pas plus envahir par l'esprit sectaire qu'égarer par l'ambition et fut
toujours assez peu homme de parti pour distinguer la politique de la
religion et faire équitablement, par suite, & chacune d'elles sa pan en toute
circonstance. » De son mariage avec Jeanne Bertrand, fille d'un bourgeois
de Die, 11 laissa un fils, Pierre, qui devint conseiller au Parlement de
Grenoble et eut également une fin tragique. En compagnie deNicolas Fouquet
il fut ajssommé À Valence, à coups de pierres, et son cadavre jeté au Rhône
(14 août 1644).
France B-CoMTÂ. — La plus jeune des sociétés savantes franc-comtoises,
la Société grayloise d'émulation, poursuit très honorablement son chemin. Elle
vient de donner le tome neuvième de son Bulletin (Gray, imp. Gilbert Houx,
1906, ln-8 de 207 p.), qui renferme les études et articles ci-après : Un
Document inédit. Essai sur le commerce de Franche-Comté, par M, Chevillet,
avocat à Gray (^755), publié avec Introduction et notes par M. Charles Godart
— 282 —
Un Nouveau Carreipondanl frane-comloii de Vabbc Grandiditr.
'Andelarrt. Ltttret inidilet pitbliéei par M. le cbauoiiie LouTOl
lUS rev^Dons plus loin sur ceCte publication qui h fait l'objet
. part ; — MUlion eonfiie par la ville de Beinnçon à Jean-BaptiâU
ne», par U. G. F., luivi du Compte prèienU et rendu de ma dipu-
1 voyage et de mon tijour en la ville de Parit |à lui, d'AuxIroD]
ret de la eiti.de Betançon (p. BS-116]. Nous u'avous là encore
1ère partie du rapport de cette mission ; ~ Contribniiom à rHudt
le la HaïUe-Saône, par M. R. Maire {fasc. VII) (p. ln-15S) ; -
à la flore mycologîque de ta Haute-Saône, par U. L. Uaire
— Note sur une moraine glaciaire dam Irt environt de Oray, par
(p. 169-173] 1 — Note (ur un nouveau gitemenl de gauil dam te$
ray, par le mSme (p. lTS't76) ; — A'oïc lur quelque* espèeei fouiltt
•• la Franehe-Comti ieptentrionale, par le même (177-tSn) ; -~ Étudei
paliontolagiqua lUr Parronditiement de Oray. Faune du raumcien
1 région de Ckantplitle (Ba), par le même (p. 181-30S].
Bail de Chetne, poète et ehroniqueur montbiliardaii, 1SiS-lS7l,
documenta inidiit, tel est le titre d'une brochure de M. Julien
UoDlbéliard, Imp. mon tbéliard aise, 1906. iu-S de 31 p., arec un
Écriture, Eitralt des Mimoiret de la Soeiiti d'émulation de Uont-
irmi les documeuts parti culiëremeitt utiles pour reconstituer
Comte de Montbéliard au zvic» siècle, dit l'auteur, U en est un,
lier ordre, qui nous permet de suivre les événements presque
r, de 1615 à loes, soit pendant une période de cinquante années.
)S parler de la Chronique ou Accueil mémorable du boulanger
lis Hugues Bois de Cbesne, dout Léon Weizel, en IBSi-iS5â,
te dans les M émoi t'M de la Sociétâ d'émulation de Montbéliard...
d'artisan intelligent et avisé attirait notre sympathie et excitait
té. > U. Julien Mauveaux, ayant retrouvé dans les archives
confiées 6 sa garde le testament du personnage et l'invenlaire
, « dressé dix jours après son décès >. a réussi à retracer la
peu banale de Hugues Bois de Cbesne et à déterminer exacte-
: de sa mort, ignorée jusqu'à présent (15 Juillet 1671). L'auteur
.si l'écrivain, comme poète, il nous le montre ce qu'il fut: ses
l'entrain et de verve, sonl écrits dans unelangue* qui semble
.n siècle. > Mais son Recueil mémorable, qui contient des détails
la vie privée et publique dans sa ville natale, à une époque où
& noter ce qui se passait autour de lui, reste la partie la plus
ble de son œuvre. Travail très intéressant et aussi bien pré-
icumenté.
d'abord dauî le Bulletin de la SociiU graijloite d'émulation, la
le M. le cbaiioine Louvoi. curé de Gray, intitulée : Un Nouveau
t franc-comtoiê del'abbi Grnndidicr. Le Marquis d'Andelarre. Lettret
.l'objet d'un tirage à part (Paris, A. Picard et (Ils jGray, G. Roux,
16 p.). Ces lettres, sonservéeà à la bibliothèque de In ville
sont datées de 1733 à t7â6. Elle:, ont été écrites, à l'origine, &
: épitaptae â graver sur la tombe du père du marquis érigée
la cathédrale de Strasbourg et dont Graudidier s'était chargé.
I d'A-ndelarre, observe M. Louvot, n'était pas un lettré comme
)rrespoudants Tranc-comtols de Graudidier... On ne trouvera
lettres les savantes dissertations de Perreciot ou du P. Dunand,
apprendra les petites nouvelles de l'époque, et sa correspon-
[>ur cela, un tableau des préoccupations ordinaires du monde
— 283 —
fraDc-comtois à la fin du xviii* siècle. » — C'est déjà bien quelque chose,
sans compter que les annotations nombreuses de l'éditeur donnent à sa
publication un mérite et un intérêt complémentaires.
Lanouboog. — Indépendamment de trois rapports signés de MM. Etienne
Boulllet, Soucaille et Gassan sur les concours de poésie française, de
mémoires historiques et de poésie néo-romane, on trouve dans le trente-
sixième volume de la collection du BuUelin de la Société achéologique^ scienti-
fique et littéraire de Binen, qui correspond à la 2* livraison du tome VI de
Ia> série (Béziers, imp. générale Barthc, Soucix, Bourdon et Rul, 1906,
^n-8 paginé^ 353-636, avec pi.) deux publications importantes ayant chacune
leur intérêt particulier : 1» Statuti des corporations bittéroires d'arts^et-métierst
précédés d'une Introduction pAV M. A. Soucaille (p. 353-446). 11 est ici question
des boulangers, pâtissiers et fourgonniers, des boutonniers et garnisseurs
de chapeaux, des jardiniers, laboureurs, marchands mangonniers, orfèvres,
tailleurs, teinturiers et moliniers de soie ; — 2» Sulpice Sévère à Primuliac,
par M. F. Mouret (p. 447-568, avec 15 planches).
— Du Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne^ nous avons deux
fascicules à enregistrer, tous deux appartenant au tome IX du recueil. Le
premier (année 1906, 2« semestre. Narbonne, imp. Gaillard ; 1906, in-8 paginé
XXXIII-LIV + 99-261 ) se compose ainsi : Examen d'une enquête relative à la limite
méridionale de la vicomte de Narbonne^ du côté du RoussUlon^ par M. J. Régné
(p. ^9-178) ; — Les Monnaies de Raymond Z*»", vicomte de Narbonne et le Moyen
Age melgorien, par M. G. Amardel (p. 179-223) ; — Notes sur Jacques Oamelin
(suite), par^M. Julien Yché (p. 22^i-244) ; — Un Aureus inédit de L. Piniarius,
bcarpus, par M. G. Amardel (p. 245-252) ; — Éloge funèbre de M. Eugène
PeyrussCt ancien maire de Narbonne, ancien député^ membre résidant de la Com-
mission archéologique, par M. G. Amardel (p. 253-261). — Le deuxième
fascicule (année 1907, l«' semestre. Narbonne, imp. Gaillard, in-8 paginé lv-
Livii + 263-339, avec une planche) comprend les études suivantes: Deux
Deniers carcctssonnais incertains, pîir M. G. Amardel (p. 263-274) ; — Le Retable
de Véglise Saint-Luc à Ginestas (Aude) (xvji« siècle)^ ^ar M. le chanoine Escar-
guel (p. 275-287, avec une planche) ; — Étude sur la toponomastique de VAude,
par M. Pabbé Sabarthés (p. 288-316) ; — Sw quelques monnaies du déptirtement
de V Hérault, par M. G. Amardel (p. 317-339).
Mainb. — Les tristes circonstances de l'heure présente donnent un inté-
rêt d'actualité à deux nouveaux opuscules dus à la plume docte et précise
de M. Robert Triger : La Séparation dans la Sarthe. VÉvêché du Mans. Les Pres-
bytères de la Sartne. Notes et documents (Le Mans, Bienaimé, in-8 de 27 p.).
Outre leur intérêt pour l'histoire, ces notes et documents aideront aux
revendications des ayant-droit. — Les Sociétés savantes et la conservation des
édifices et objets d'art religieux. Rapport à M. le directeur de la Société française
d'archéologie (Maraers, G. Fleury; Le Mans, A. de Saint-Denis, gr. in-8 de
7 p. Extrait de la Revue historique et archéologique du Maine).
NiYBRNAis. — Les compatriotes de M. Hené de Lespinasse lui doivent
une réelle reconnaissance pour le petit volume qu'il vient de publier sous
le titre : Notes d'histoire contemporaine. Almanachs nivertiais des xviii» et
xixe siècles (Nevers, Ropiteau, s. d. [1907J, petit in-8 carré de vii-155 p.)« Mais
ces notes savoureuses intéresseront aussi tous les érudits en quête de
choses de nature à les renseigner documentairement sur les mœurs en
Nivernais vers la Qn du xviii* siècle et pendant le xix«. Il faut lire ces
pages pour se faire une idée des recherches laborieuses qu'elles ont
imposées à Tauteur. G'est, en quelque sorte, toute la vie publique de la
/
r^'-
■;Kk
— 284 —
province nivernaise, durant plus de cent ans, que M. de Lespinasse ressus-
cite. « Pendant longtemps, dit-il, j'ai feuilleté en petits volumes, hérissés
de têtes de chapitres, de noms de lieux, de noms d'hommes, la plupart
connus et aimés pour leurs services, étalant & chaque page des choses et des
institutions administratives, militaires, religieuses, charitables, artistiques,
agricoles, industrielles. Je voyais ce qu'elles étaient et ce qu'elles sont...
Nos pères . . . ont assisté, dans le cours du xix* siècle, au développement
successif et régulier de l'agriculture, des affaires, de la religion, de Tins-
. traction, et flnalement du bieu-ètre général pour le peuple et pour la
société, situation enviable puur une nation, que nous sommes en train de
démolir à grands coups eu nous laissant diriger par les absurdités
politiques çt sociales goûtées de tout le inonde, riches et pauvres, sans
réfléchir aux conséquences qu'elles entraînent. » A noter spécialement les
deux derniers chapitres de cet excellent travail, lesquels mentionnent les
articles historiques et littéraires publiés par les almanachs nivernais, de
1821 à 1898, et ceux insérés dans les annuaires, de 1838 à 1870.
NORMANDiB. — La savante < étude historique et critique » de M. Henri
LorJquet : Le Beffroi de Rouen avant la iédilion de la Harelle (Rouen, Lestrin-
gantt 1906, gr. in-8 de 23 p., avec une planche), contient deux affirmations :
la première, c'est que le beffroi de Rouen, bâti en 1389, ne succédait pas è
un beffroi antérieurement construit et démoli par Charles VI à la suite d'une
insurrection. Sur ce point, l'auteur paraît avoir appuyé sa thèse sur des
documents et des raisonnements irréfutables. Quant à la seconde, que les
assemblées de la commune rouennaise se tenaient au premier étage de la
tour Saint-Romain, bâtie auprès de la cathédrale, l'auteur ne la présente
que comme une hypothèse séduisante. Aucun texte ne la vient appuyer.
Mais il a pris toutes ses précautions pour qu'on ne le taxe pas d'im-
prudence, et l'ensemble de la brochure est digne des éloges de ceux qui
aiment les travaux d*érudition clairement et élégamment exécutés.
Vbndômois. — La Société archéologique, sclentiûque et. littéraire du
Vendômois nous a fait parvenir le tome XLV de son Bulletin (Vendôme,
imp. Vilette, 1906, ii>8 de 266 p.). A signaler : Hiitoire du collège et du lycée de
Vendôme^ par M. G. Bonhoure (suite) (p. 20-40) ; — Généalogie de la famille du
bienheureux Agalhange de Vendôme^ par M. Jean Martellière (p. 41-62 et 113-
127)^ — La Zone à marsupites dans la craie de VendôfM^ par M. Marins Filliozat
(p. 63-69) ; — Notice biographique $ur Louis Lasneau {de 'Mondoubleau)^ évéque
de Metellopolis, par M. l'abbé Ghéramy (p. 87-102]; — Monsieur Henri-Émile de
Boisgueret de la Vallière. Essai d'une bibliographie de ses travaux, par M. Pierre
Dufay (p. 103-112); — Note sur deux nouveaux ateliers néoliihigues à Pesou et à
Dansé, par M. G. Renault (p. 128-131) ; — Denier inédit de Bouchard comte de
Vendôme, par M. L. Letessier (p. 132-134) ; — Commentaires de deux chartes
vendômoises du xi« siècle, par M. R. de Saint- Venant (p. 146-164) ; — Cassandre
Salviati et la Cassandre de Ronsart, par M. Jean Martellière (p. 165-183); —
Note sur un nouveau polissoir, par M. G. Renault (p. 184-185) ; ^ La Bonne
Aventure du Gué-du'Loir, ses propriétaires, ses hôtes, par M. Jean Martellière
(p. 201-225) ; — Notes pour servir à Vhistoire monumentale de la Trinité, par
M. Tabbé Gabriel Plat (p. 226-254) ; — Notice nécrologique sur M. Vabhé Haugou,
curé de Trôo (membre de la Société), par M. R. de Saint-Venant (p. 255-256).
BblqiqOb. — En septembre 1905 le séminaire de Bonne- Espérance, au
diocèse de Tournai, célébrait le soixante-quinzième anniversaire de son
existence. A cette occasion, les institutions épiscopales d'enseignement
moyen, ce que nous appelons en France enseignement secondaire, du dio-
'«'TTS'
— 285 -
j^m
<v -^i
cèse de Tournai, organisèrent une Exposition et un Congrès scolaires. Lé
volume intitulé : Congrès de renseignement moyen tenu à Bonne-Espérance^ 4%
et 15 septembre 1905 (Tournai, Casterman, in-8 de 536 p. — Prix : 4 fr. 50),
contient le compte rendu de ces importantes assises, qui ont été considé- <
rées comme un véritable événement pédagogique. On a pensé avec raison
qu^ii y aurait grand intérêt à faire connaître aux maîtres de renseignement
moyen ou secondaire qui n^ont pu prendre part au congrès de Bonne-Espé-
rance, les rapports qui y ont été présentés, et les discussions qu'ils ont
soulevées. Après un chapitre préliminaire consacré à la préparation du
congrès et & son programme, nous trouvons dans ce très intéressant recueil
d^abord le compte rendu des assemblées générales, puis le compte rendu
des sections avec le texte intégral des rapports qui y ont été lus et discu-
tés, et un résumé de ces discussions. Les sections étaient au nombre de six : V. f^
I. Littératures classiques, histoire et géographie anciennes, économie poli-
tique, institutions. II. Mathématiques, sciences, histoire et géographie, cos-
mographie, commerce. III. Agriculture. IV. Religion, éducation intellec-
tuelle, religieuse et morale ; éducation physique, gymnastique, hygiène. V.
Langues vivantes, flamand, allemand, anglais. VI. Esthétique, dessin, cal- ,,^
ligraphie, musique. Les chapitres suivants rendent compte de Texposition %!|^;
scolaire, relèvent les appréciations dont a été l'objet le congrès de Bonne-
Espérance, enfin nous donnent la liste des membres du congrès. Voilà ce
quon trouve dans ce volume; inutile d'ajouter qu*il présente un très haut
intérêt. Discuter ainsi, librement, sans souci des programmes oftlciels ni
des examens qui les sanctionnent, cela ne peut, hélas! se pratiquer qu'en v
pays de liberté. On devine ce qui s*y révèle de méthodes originales et dMni-
tiatives fécondes, prometteuses de grands progrès pour l'avenir. Le livre
nous montre à nous Français, qui vivons sous un régime bien diffé-
rent, quel avantage un pays trouve, même au simple point de vue intellec-
tuel et scientifique, ^ être libéré des lisières officielles, et à secouer la rou-
tine des monopoles d'État. En dehors des enseignements pédagogiques que
nous trouverons dans ce volume, il y a donc 1& un bel exemple de ce que
peut la pratique intelligente de la liberté. Puisse notre pauvre France, qui
s'enlise dans la routine et ne connaît plus sa belle originalité féconde
d'autrefois, méditer ces leçons et en tirer profit I Si nous n'insistons pas sur le
détail de ces discussions, c'est qu*& raison même de la diversité des ques-
tions qui y ont été traitées, cela dépasserait de beaucoup la mesure de la
place dont nous pouvons disposer ici. Il nous suffira donc de recommander
très chaudement ce recueil & tous ceux qui s'intéressent aux choses de
l'enseignement et de l'éducation.
Italie. — Le Polybiblion de mars 1906 (t. G VI, p. 284) a déjà parlé de l'étude
consacrée par M. Antonio Rettore à la « patavinité > de Tite Live. L'auteur
Tient de la rééditer sous un titre à peine différent (Titio Livio Patavino pre-
cursore délia decadensa delta litigtia tatina. Prato, Alberghetti, 1907, in-12 de
164 p.), mais avec d'assez notables additions. Une Introduction de 37 pages
est suivie d'une série de catalogues où se trouvent classés, par ordre apba-
bétique, les néologismes, archaïsmes, mots et tournures poétiques, cons-
tructions de tout genre propres à Tite Live. Un Index très complet facilite
les consultations que les latinistes ne manqueront pas de demander à un
guide aussi averti.
— Il Rinnovamento» rivisla critica di idée e di fatti (Mensuel. Milano, via Bigli,
15, 12 fr. par an pour il lai ie, 16 pour l'étranger), € n'est pas une revue écrite
pour le grand public. Délibérément, dit le programme, nous fuyons la foule
/ --wl
ivulgatioDS enejclopédlqucs. Et nous ne ooub oceupoos p&i
public plus curieux qu Intelligent. Notre publication est une
^ence dédiée t des frères de notre &me. Nous y parloni avec
mes, noua travaillons pour le petit nombre. » La direction
érlodlquB explique qu'elle n'agit pas ainsi par un goût mor-
de aristocratique mais par la conviction que le vrai moyen de
aux bommes est d'agir profondément sur les IndivlduB. Le
le est d'améliorer collaborateurs et lecteurs dans la recherche
la vérité. La direction a soin de déclarer son attachement k
igieuseet de proclamer que* le catbolICLsme est la base natu-
: recherche. C'est sur la pierre éternelle d'une toi que la
rénovant, prend des (ormes précises. > Les noms de certains
de la revue, comme Antonio Fogazzaro et Romolo L. MurrI,
t plus nettement Porientatlon et éveilleront tes méfiances.
grégation de llndex vient (J^llleurs de condamner formelle-
illcatlon^
a disparition des KaiAoliiche Schweiitrblàtter a laissé dans la
)ue suisse un vide que l'Association catholique suisse a résolu
ais elle a pensé qu'au lieu de ressusciter purement et simple-
détunt, il serait plus utile de donner naissance à une revue
plus scientiOque et dont l'objet serait plus nettement déter-
créatiou d'un recueil qui depuis janvier se publie aous les
ux érudits distîDgués, UU. Albert BûchI et Joh. Peter Kirsch :
schuieiitrùche Kirelungtiehichle, Revue d'hifloire ecelésiaslique
Hana von Matt, 6 St. par an). Articles de .fond et commuai-
brèves, textes originaux, comptes rendus et bibliographie
le cadre de la revue, qui accepte des articles écrits en
allen et en allemand.
— Le trentième volume des Proeeedingt of ihe Vniled Slalet
«m, édités par les soins de la Smithaonian Institution
Sovernment prinling OtDce, 1906, in-B de xvi-833 p., arec
rav. dans le texte et photogravures hors texte, cartonné)
ne à l'ordinaire, une série de mémoires originaux décrivant
liections du National Muséum. Ils sont au nombre de 36 et
ticullèrement d'histoire naturelle. Certains n'ont que deux
celui décrivant un nouveau ruminant fossile du pléiostocène
exique, par M. J. W. GIdIe;. D'autres sont plus volumineux,
criptlons de nouveaux genres et de nouvelles espèces de cré-
Japon, parM. W. Warren (IBS pages). Les faunes cambriennea
ir M. Cb. D. Walcott, est un travail très intéressant, comme la
Idès malais, par M. Miller, qui est illustré de 26 grandes pho-
prës nature. Un travail bien spécial est celui de M. Aies
s cervelles et les liquides propres a les conserver. Il nous
de passer Ici eu revue tous ces mémoires auxquels nous
icteur désireux de se documenter.
S(i Conlribuliont from ihe United StaUê Nationat Herbariam,
North American tpteiet of fettuea, by Charles V, Piper, et Vol.
gcniu plelea in the wettern and lOuthu/ttUm United Statet »nd
udL. Greene (Washington, Government printlug Office, 1906>
8, p. 4e-ix, avec planches ; et p. 43 Ji ^^)■ Ces deux brocbureu
ides herbes de l'esi^èce /ufuea, illustrée de 15 gravures; l'autre
liantes de l'espèce pieka, mais cette (ois sans gravures.
•"•Si?
^ .'
— 287 —
%^
Publications nouvbllrs. — Les Commencements du canon de l'Ancien
Testament^ par le P. Jean-Baptiste de GlatSgny (iQ-12, Rome, Desclée et
Lefebvre). — Manuale pro benedicUonibus et processionibus Ss, sacramenti ex
libris Solesmensibus exeerptum cum cantit gregoriano {in-12, Romae, Desclée,
Lefebvre). — Manuale pro benedicUonibus et processionibus Ss, sacramenti ex
librii Solesmensibus exerptum in recentioris musicae notulas translatum (iQ-12,
Romae, Desclée, Lefebvre)^ — Commune sanctorum cum cantu gregoriano ad
exemplar editionis vaticanae concinnatum (in-12, Romae, Tornaci, Desclée»
Lefebvre). — Le Dogme de la Trinité dans les trois premiers siècles^ par A. Du-
piii (111-12, Nourry}.— La Simpliiilé d^apt^ès l*Èvangite, par Tabbé de Gibergues
(in-12, Lille et Paris, Desclée et de Brouwer). — Œuvres choisies^ par Mgr
Billard (2 vol. in-8, Vie et Amat). — Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur
de Jésus, Vie de la Bienheureuse Marguerite-Marie, par A. HamOD (gr. in-8,
Beauchesne). — Misère et Miséricorde. lui Parabole de VEnfant prodigue, par
Léon Rimbault (in-t6, Librairie des Saints- Pères). — Le Miracle et la Cri-
tique historique, par P. Saintyves (in-12, Nourr^'). — Valeur des décisions doc-
trinales et disciplinaires du Saint-Siège, par L. Choupin (in- 16, Beauchesne).
— De Prohibitions et censura librorum, dissertatio canonico-moralis, auctore A.
Vermeersch (in-8, Romae, Desclée, Lefebvre). — Elementa philosopMae
scholasticae, auctore Dr. S. Reinstadler (2 voL in-12, Friburgi Brisgoviae,
Herder). — La Philosophie de M. Sully Prudhomme, par C. Hémon (in-8,
Alcan). — Que savons^nous f Esquisse d'une conclusion de philosophie et d'his-
toire, par M. Jacquinet (in-16, Perrin). — Mensogne, par A. Lo Forte-Randi
(in-16, Palerme, Reber). — Le Problème de la conscience, étude psycho- sociolo-
gique, par D. Draghicesco (in-8, Alcan). — Essai critique et théorique stir
Vassocialion en psychologie, par le D^ P. SoUier (in-16, Alcan). — La Morale
sexuelle, par le D' A. Wylm (in-8, Alcan). — Pascal et son temps, par F.
Slrowskl. 1" Partie. De Montaigne à Pascal (in-16, Plon-Nourrit). — Cau-
seriea pédagogiques , ipBiT W. James ; trad. par L.-S. Pidoux (in-16, Alcan).
— Éléments de physiologie biologique, par F. Le Dantec (in-16, Alcan).
Valeur du dosage de l'hémoglobine dans la pratique des accouchements, par le D'
L. Devraigne (in-8, Henry Paulin)- — Les Abcès du lobe sphéno- temporal du
cerveau d'origine otique, par le D' Wicart (in-8, Henry Paulin). — Manuel de
eliniqtie et de thérapeutique spéciales. 1" et 2« séries (2 vol.gr. in-8, Heury,Paalin).
— Les Carrés magiques, contribution à leur étude, par J. RioUot (in-8, Gauthier-
Villars). — Procédés mécaniques spéciaux et tours de main, par R. Grimshaw.
Seconde série (in-8, Gauthier- Viliars). — Les Lampes à incandescence électriques,
par J. Rodet (in-8, Gauthier- Viliars). — La Statique graphique et ses applica-
tions aux constructions, par M. Lévy. 1'^ Partie. Principes et application de
statique pure. Texte et Atlas (2 vol. in-8, Gauthier- Viliars). — La Théorie de
Vart pour Vart en France ches Us derniers romantiques et les premiers réalistes,
par A. Gassagne (gr. in-8. Hachette). — Les Maîtres de Vart, Paphaët, par L
Gillet (ln-8. Librairie de PArt ancien et moderme). — Les Applications de la
photographie, par G.-H. Niewenglowski (in-18, Garnier). — Bases physiques de
la musique, par H. Bouasse (in-8, Gauthier- Viliars). — U Année technique 490$,
par A. Da Cunha (ln*8, Gauthier- Viliars). — La Légende dorée des bêtes, par
P. Franche (in-16, Perrin). — Nuits d'Orient, folk-lore roumain, par H. Vaca-
resco (petit in-12, Sansot). — Théâtre de Jules Lemaîlre. II. (in-18, Caimann-
Lévy). — Claude Bardane (épisode des guerres de Vendée), drame en 3 actes et
\ prologue, par J. Richer (in-12, Haton). — Le Drapeau du 4^* grenadia^s, drame
militaire en 3 actes, par J. Richer (in-12, Haton). — Anthologie des poètes
contemporains {4866-4906), T. II (in-16, Delagrave). — Les Sentiments, par N.
Sonnenfeld (in-16, Plon-Noarrit). — Ombres voluptueuses, par L. Mandin (in-
.^
^■t■
— 288 -
18, SaiiBOt). -/La Clef dt la vie, par L. de Tluseau (in-18, C&lmann-Lévj). —
Femme de ptintre, par G. Amiot (In-lS, Calmanu-Lérj). — Le ftoi dtt mitliard»,
par H. OréTille (ln-16, Ploo-Nourril). — L'Aimée, par E. Joliclere (in-18
Lemerre). — Plta haut, par J, Labour (iD'l3, Stock]. — Le Gouff're de la libefU,
par M. Keepmaker (ln-18, Stock). — Œuii.-« de M. Bakounine. T. Il (In-lS,
Stock]. — La fille de Caifhe, par M. Legrand (petit in-12, Sansot). —
Leê Confetaoni de LouUa Burnal, par M. Gonfaï (In-IS, Paris-Neulllj, édUloQS
du Creuset). — Montieur le maître du Châlelmont, par B. de Buxy (1q-12,
Henri Gautier]. — Un Conte bieti, par H. Ardel ;in-1B, Hatier). — Cceur-de-Uoi,
par G. Foley |in-12, Hatier). — Lellrei du comte et de !a comleue de Monlholon
[iSt9-lSH), publiées avec Introduction et notes, par p, Gonnard (ln-8, A.
Picard et ûls). — Let Dcynùrt Écrivain* profane». Lu Fanégyrititt, Autant,
Le " Querolus », ftutilui JVamaliaiiui, par R. Pichon (in-8, Leroui]. — Fwii/Î-
ealion el métrique de Ch. Baudelaire, par A, CaRSagne (In-g, Hacbettej. —
UipUistaphilii et le froblème du mat dans U drame de Faust, par A. Dra]!On
(petit in-lï, Sansot). — ri-oii Semeurs d'idées, Aginor de Gasparin, Emile de
Laixleye, Emile Faguet, par U. Wllmotte (in-12, Fisclibaclier). — Allas de
géographie moderne, par F. Schrader, F. Prudent et E. Antlioine, nouvelle
édition corrigée et mise & jour (iu-follo, demi-reliure basane, avec coins,
platB toile, Hachelle). — La Terre et l'Homme par l'image. La France. L'Europe.
Let Coloniet, par J. Ferre (3 fasc. gr. ln-8. Hachette). — fjueslions de giogra-
phie générale. LUialie actuelle, par le lieutenant Bevol (in-8, Paris el Nancy,
Berger-LerrauU]. — Clarlét, notes el pochades. Italie. Prinlemp* el été tSOS, par
M. Dauguet (ln-18, Sansot). — Terres lointaines, sensations d'Egypte, Ctylan,
la Chine et U Japon, par E. Gomez Carrillo ; trad. par C. Barthez (ln-18, Gar-
nier). — Élude sur Didyntot d'après un papyrus de Berlin, par P. Foucart
(in-4, C. Kllncksieck). — Le Sanctuaire de Tanit à Ei-Kinisna, par le D' Carton
(in-4, c. Elincksieck). — La S. Casa di Loreto secoiido une affresca di Gubbio,
illustrato e cominentato da Mons. M. F. Pullgnani (ia-8, Borna, Desclée,
Lefebvre). — Figures de martyrs, par le R. P. Chôrot, 2> éd. revue par E.
Grls.lle (ln-8, Beauchesne). — Camban et la Révolution française, par F. Bor-
narel (in-8, Alcan), — Les Massacres de Septembre, par G. Lenfttre (in-lâ,
Perrin). — Bécii» d'une tante. Mimairc* de ta comtesse de Boigne, née d'Osmond,
publiés par C. Nicoullaud. I. <7Sf-*8<4 lin-8, Ploo-Nourrit). — te» Origine* de
la léyende nopnlionienne . L'Œuvre hïitoHque de Napoléon d SainCe-Helène, par
P. lionnard |in-8, Calmaiin-LéTy). — Bitmarck el la France d'après les
Mémoires du prince de Hohealohe, par J. Balnville (in-18. Nouvelle Librairie
nationale). — Rambouillet, ta vilte, le château, ses hôtes, "iSS-lSOS, par F. Lorin
(in-8, A. Picard et Dis). — France, christianisme et civititation, par G- Bonnet-
Maury (in-I6, Hachette). — Figures de femmes. Madame Sujetchine intime, par
A. Pavle (in-16, Librairie des Sainla-Pèresi. — Un Grand Aueniuritr dtt
XII* sifcte. Gordon P'icha, par A. Bîovës (in-8, Fontemoing). — La Civilisation
en {latte au temps de la Renaissance, par J. Burckbardt ; trad. par M. Schmitt
(î vol. in-16, Pt on- Nourrit). — La Femme italienni à l'ipoque delà Rmaitiance,
sa vie privée et mondaine, son influence sociale, par K. Rodocanachi (ln-4,
Ilacbette). — L'Enseignement, la doctrine et la vie dans les Unioersité* musul-
manes d'Egypte, par P. Armliijon (in-B, Alcan). — Library of Congrets. A. L.
A , Portrait Index. Index lo portra%ls conlained in prinled bookt and perioàicaU,
ediled bj W. C. Lane and N. E. Browne (tn-8 cari., Washington, Govern-
ment Prinllng Office). Visbnot.
U Gérant : CHAPUIS.
COMITÉ DE RÉDACTION
MM. !• baron Carra di Taux ; QiorrROT dr Orandmaibon ; IB.-O. LRodi ; P. Pisam ;
Mmriut Srprt.
Seerétaire d« la rédaeîion : M. E.-A. Chapuis.
Les commanieRtioni relatifes à U rédaction doifenC être adressée! au Secrétaire de lu
rédaction.
Les commonications relatifes à Padministration doirent être adressées au Gérant.
PRIX D'ABONNEMENT
>-i^
^.PiïJ
Partie littéraire : France, 15 fr. par an ; pays faisant partie 'de l'Union des postes*
16 fr.
Partie tioknlqu$ : France, 10 fr.; pays faisant partie de TUnion des postes, 11 fr.
Les dêUM Parties réunie» : France, 20 fr. ; pays ùtÎMant partie de TUnion des postes,
e2fr.
m
Pour les autres pays que ceux ci-dessus indiqués, lefport en sas.
Le Polyhiblion paraît tous les mois.
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50 ; — technique, 1 fr. ; — les deui
parties ensemble, 2 fr. 50.
L«s abonnements partent du 1*>^ janvier, et sont payables d'avance en un mandat sur la
postf^ k Tordre du Qérant du Polylâhlion.
.à
1 •:-
*
•■^Aî
COLLECTIONS
Les années 1868-1906 «ont en vente,, et forment cknt-huit volumbs gr. iii-8, du prix d«
7 fr. 50 chacun pour Ja partie littéraire et de 10 fr. pour la partie technique.*
Une très importante réduction peut être faite sur la vente d'une collection complète,
notamment aux bibliothèques et aux institutions françaises ou étrangères. Ces colle-
tions sont aujourd'hui en très petit nombre.
^ ■ .1
Le Poiyôiblion, Revue bibliographique universelle^ est publié sous les auspices de la
ttOOlArft BIBLIOORAPHIQUB.
La SociéTS BIBI.IOGRAPHIQUK 86 composB de membres titulaires et d'associés corres-
pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admis
par Je Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou associés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 francs.
Tout Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un versement de
150 francs.
Le titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en outre, fait à la
Société un apport de 100 francs au moins.
L«s demandes d'admission doivent être adressées au Secrétaire de la Société, 5, rue de
Saint-Simon fboulevard Saint-Germain), Paris (7«).
RUE DE SAINT-SIMON, 5, PARIS (7*)
Fondée en 1866 par M. Me marquis db Bbaucourt
et aujourd'hui dirigée par M. Paul Alulrd
ParaUtant tous lt$ troi$ moû (en janvier, aTrii, juillet et octobre) par livraisons d'environ
360 pagss, et formant à la fin de r année deux volumes grand in^ de 700 pages.
Prix db l'Abonmkmibnt ai«nubl :
Paris bt Départbmbnts, 99 fr. — Étranqbr, 9B pr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON S0 !•' JANVIER 1907
Paul Allard : Une Grande Fortune romaine au y siècle.
Henri Baraude : Le Siège d'Orléans et Jeanne d*Arc, 1428-1429 (fin).
StaniBlas Smolka : Hedwige d'Anjoi}, reine de Pologne, 1371-1379.
Marc Dubruel : Innocent XI et TËxtension de la Régale, d'après la Cîorres-
pondance confidentielle du Cardinal Pio avec Léopold l^.
M. de Fréville : Lally et Bussy aux Indes, Avril 1758 Mars 1761.
J. Pietsch : Un Prêtre français en exil. L*Abbé Gabriel Hcnrj, Curé
dléna (1795-1815), et ses relations avec Napoléon l*»^
MéLANGBS : V. Ermoni : Les Commencements du culte des Saints dans
TËglise chrétienne. A propos d'un livre récent. — Pierling : Dmitri dit
le Faux à propos du nouveau livre de M. Walis Zewski. — Hyrvoix
^ de Landosle : Lettre inédite de saint Vincent de Paul à Magdeleine de
Lamoîgnon, 1652. — Pierre Rain : La France et les Armées d'occu-
pation, 1815-1818.
E.-G. LedoB : Chronique.
Rbvub des Recueils périodiques. — Albert Isnard : Français: —
F. Gabrol : Anglais. — Paul Allard : Italiens.
Bulletin BiBUoaRAPHiQua. — L Bibliographie; IL Histoire générale;
III. Antiquité. Origines chrétiennes; IV. Moyen âge; V. Renaissance.
Réforme; VI. Dix-septième et dix-huitième siècles; VIL Révolution;
Vlil. Temps modernes ; IX. Géographje. Monographies locales.
Impri série polyglotte Pr. Simon, Renoms.
POLYBIBLION
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAISSANT TOUS UES MOIS
PARTIE LITTÉRAIRE
DBUXIÉMK SÉRIE.- TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.- CIX- DE LA COLLECTION
QllATUfcHB LIVBAla«M. — AVRIL
PARIS (7*:
AUX BUABAUX du POLYBIBI.ION
5, aUB DB SAIMT-41IC0M, 5.<
(BoulaTud S
uu et Oatks, 28, Orchaid Streat.
nmoDRa B< BRimoAD
B. Ubrdkb.
VDOHAKEBX. BUDAPEST. OOPENH&aDE. OHKMMAWIA. STOCSBOUC,
1;
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON D'AVRIL 1907
I. — ROMANS, CONTES ET NOUVELLES, par M. C. Arnaud {p. 289-302). '
H. — SCIENCES BIOLOGIQUES, par M. J.-L. db Saintk-Marib (p. 302-310).
III. — OUVRAGES SUR LA LANGUE, LE STYLE ET LA VERSIFICATION FRANÇAISE,
par M. M. S. (p. 310-320).
IV. — COMPTES RENDUS.
Tlié^loftle. — A. d'Alês : La Théologie de saint Hippolyte (p. 321). — F. Pourrat :
La Théologie sacramentaire. Etude de théologie positive (p. 321). — G. Barnier : Contre
les sectes et les erreurs qui nous divisent et nous désolent (p. 322).
Meleoee* «1 J^vtm. — L.-\f. Leroy : Vers l'éducation nouvelle (p. 323). — G. Caldb*
BONI ': L'Evoluzione e i suoi limiti (p. 324). — J. Rudolpr : Les Plantes vivaces de pleine
terre (p. 325). — L. Laloy : Parasitisme et mutualisme dans la nature (p. 326). — P* j
Oalery : Ma pratique de la culture des plantes agricoles (p. 326). — G, -H. Nibwen» i
OLOWSKI : Les Applications de la pholographie (p. 327). — Sokb : Etudes navales et *
côtières (p. 327).
l(lttéi*Ature. — M. Castkllar : L^Art du lecteur, Tart du diseur, Tart de Torateur
ip. 328). — J. Blaize : Récits à dire et comment les diie ,'p. 329). — P. Sébillot : Le !
''olk Lore de France. T. 111. La Faune et la Flore (p. 329). — A. Millien et J.-G.
Pénavairb : Chants et chansons populaires. T. 1. Complaintes, chants historiques (p. 330).
— E. BiRÉ : Chateaubriand. Victor Hugo. H. de Balzac (p. 332). — J. Favrb : Lacer-
daire orateur, sa formation et la chronologie de ses œuvres (p. 333). — L. Dimier : Les
Maîtres de la contre-Révolution au dix-neuvième siècle (p. 331). — P. Cleroet : Litté-
rateurs et artistes. Ernest Raynaud (p. 331).
lllstoii-«. — E. Gomez-Caukillo : Terres lointaines . Sen>ations d'Egypte, Ceylan, la
Chine et le Japon ; trad. de r»*spagnol par C. Barthez (p. 335). — A. Linsknmayer :
Die Bekâmpfung des Christcnihums durch den rOmischen Sfaat bis zura Tude des Kai-
sers Julian (p. 303). — Chronique et Annales de Gilles Le Muisit, abbé de Saint-Martin
de Tournai (1272-1352), publiées par II. Lemaitre (p. 337). — E. Dauobt : Histoire de
rémigration pendant ia Kèvolution française. II et III (p. 33W). — A. Lebey : Les trois
Coups d'Ktut de Louis-Napoléon Bonajiarte (p. 339j. — K. Ollivikr : L'Empire libéral.
Etude, récits, souvenirs. T. XI. LaV»illëe des armes (p. 310). — R. dk Cuauviony : Une
Page d'histoire religieuse pendant la Révolution. La Mère de Bclloy et la Visitation lie
Rouen (1746 1807) (p. 310 . — A. Dry : Soldats ambassadeurs sous le Directoire, an Vl-
an VIII (p. 342). — G. DucHESNK : Ilisioiie de l'abbaye royale de Longchamps {12N)-
1789) (p. 342). — B*n A. de Galonné : Histoire de la ville d Amiens. T. IIL Amiens au
xix« siècle (p. 313). — 0. Havard : La Persécution et la résistance (p. 311). — J. dk
l'Akbonnoisk : A bas la calotte I (p. 314). — Jeunes Gens de France (p. 345). — Lc>
Origines du Centre allemand. Congrès catholique de Mavenct (1818); trad. par M. Bu*
siÈKKS (p. 346). — La Nation belge, 830-1905 (p. 347). — Cio de Goblnkau : Df
Etudes sur la Grèce moderne. Capodistrias. Le R(»yauine» des Hellènes (p. 3-17). —
DE Nkssklrodk : Lettres et i apicrs du chancelier comte de Nesselrode. 17G0-1850. T
1812 (p. 3-18). — H. Bi\ui.ix : Sverige och Frankrike under Nordiska kriget och Sp .
Successioiiskrisen, aren noO-HOl (La Suède et France pendant la guerre du Nord et
de la succession espagnole, en 1700-1701 (p 319)— L. Dard: Un Epicurien sou
reur.-.Hérault de Sécheiles (1751-1794] (p. 35(h — i»^ • "-' rault de Séchellks. Œv
rairps ivk '^"(^^ . — ^ , , EsHrti sur l inditierence
.. •• • ' ' \ et ses ouvrages (p. f
. . ' 5. RoD : L'Allaire J
* • staùores et Roiielt» .- s
' • . • ar;i (p. 351). —
J ; - • '■ a AzAD : La Rof ;ir,
t • • oir, elioix de qu ' ^UW
• ' • I M. Nicolas : iS . • ûain-
• - ■ ' • • re sacré du b *éyyèd
' '• ■ . ' , - . rl.-H.-r. Ch -UÛah;
: La Biblio' . mateur.
• ' ;tiinés et le • ouvrages
* ' ■
V. — BULLETIN. — T. Dudot : Preuves de l'existence de Dieu (p. 35^ ^ : ^appar«nt: I
La Providence créatrice (p. 358). — Mohkau et Lesesnk : Ler .aires d'agri- i
culture à l'usage des cours moyen et supérieur des école , (p. 359). — |
P. Hariot : Le Pommier, origine, culture, utilisation, le cidr . jis du pommier '
(p. 359'i. — G. BioouRDAN : Les K<'lipses de soleil. Iiistr .-. nraaiires sur les |
observations que l'on peut faire pendant les éclipses (p. 359 ilippi : L'Orateur
populaire (p. 360). — J. Bourlon ; Les Assemblées du us l'ancien régime
(p. 361). — P. Batiffol : L'Avenir prochain du calholicism^. . i^Vance (p. 361). —
J. DK RocBAY : Fragments d'un journal intime (p. 361).
Vr. — CHRONIQUE. — Nécrologie : MM. Berthelot, Carducci, Biré, Corlieu, Duval, Gale-
zowski, Guiraud, Lausî<édal, Lemoyne, Mgr Ceriani, MM. Pobédonotsev, Wosinsxky*
etc. — Lectures faites à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — Lectures faites »
l'Académie des sciences morales et politiques. — Concours — Les Bibliothèûuef du
moyen âge. — Nouvelles : Paris. — France. — Allemagne. — Belgique. — Italie. --
Pologne. — Suisse. — Chine. — Etats-Unis. — Mexique. — Publications nouvelles.
POLTBIBLION
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
ROMANS, CONTES ET NOUVELLES
Lbs Anormaux. ^ \, La Fille de Caiphe, par Maxbnci Lbqrand. Paris, Saosot, 1907,
petit io-i2 de 68 p., i fr. — 2. Cinq Contes hypothétiques^ par âlbbrt Kbim.
Paris; Saosot, 1906, petit ia-12 de 86 p., 1 fr. ~ 3. La Mésaventure de M. de
Chanqueyras, par Adribn Chbvalibr. Paris, Saosot, 1906, petit iD-12 de 119 p.,
1 fr. — 4. Jean sans Terre, par Raool Gaobbrt. Paris, Saosot, 1907, io-lSde 179 p.,
3 fr. 50. ^ 5. Presque Amant, par Iann Karmor. Paris, Saosot, 1906, in-18 de
325 p., 3 fr. 50. — > 6. Stérilité! par Fbrri-Pisani. Paris, « le Rom&o pour tous »,
1906, io-18 de 96 p.> 1 fr. 50. — 7. Hélène, ou la Religion des grandes amours.
Un pur Roman qui mène au ciel, par Jean Fronoal. Paris, Schulz, 1906, ia-18 de
294 p., 3 fr. 50. — 8. V Ascète^ par Charlbs Rboismansbt. Paris, Sansot, 1907, io-lS
de 239 p., 3 fr. 50.
Romans -FBOiLLBTONs. — 9. Criminel? par Mary Floran. Paris, Calmano-Lévy, 1906,
io-18 de 362 p., 3 fr. 50. — 10. Sa Femme, mœurs contemporaines, par Pibrrb
Sales. Paris, Bauche, 1907, iQ-12 de 406 p., avec iliustralions hors texte en couleurs,
3 fr. 50. — 11. le. Comte de Chamarande, par ErnbbtOaudbt. Paris, Ploo-Nourrit,
1906, in-16 de 377 p., 3 fr. 50.
Romans psyghologiqubs. — 12. Les Dieux d'argile^ par Léon Thbvbnin. Paris, Per-
rin, 1907, iâ-16 de 312 p., 3 fr. 50. — 13. Christine Rodis, par Camille Marbo.
Paris, Stoclc, 1906, in-18 de 282 p., 3 fr. 50. — 14. Les Forces perdues, par RbnAb*
Tony Ulmès. Paris, Messeio, 1906, in-18 de 279 p., 3 fr. 50. — 15. L'Aimée, par
EuoftNB JoLicLBRG. Paris, Lemerro, 1907, in-18 de 319 p., 3 fr. 50.
Romans de moeurs. — 16. Un Chassé^croisé, par Gabriel d^Azamboja. Paris, Ploo-
Nourrit. 1907, iQ-16 de 299 p., 3 fr. 50. — 17. Les Complaisants, par Marcel
DucHÊNB. Paris, Dojarric, 1906, in-18 de 292 p., 3 fr. 50. — 18. Les Effacées, par
M. BouTRY. Paris, Henri Paulin, s. d. (1907), îo-18 de iv-316 p., 3 fr. 50. — 19.
Sur tes rouies, contes d'ici et d'ailleurs, par E. Goillon. Paris, Ploo-Nourrit, s. d.,
iQ-16de 351 p., 3 fr. 50. — 20. L'Insidieuse Volupté, par Paul Lagoor. Paris,
Perrin, 1907, in-16 de 307 p., 3 fr. 50. — 21. La Vie finissante, par L. Espinasse-
MoNOBurr. Paris, Perrin, 1907, in-16 de 428 p., 3 fr. 50. — 22. Un Mirage, par
Jban de la Brètb. Paris, Pioo-Nourrit, 1906, io-16 de 320 p., 3 fr. 50.
Roman a thâse. — 23. L« Saint, par Antonio Foqazzaro ; trad. de Tilalieo par G. Hérbllb.
Paris, Hachette, 1906, in-12 de 380 p., 3 fr. 50.
Les Anormaux. — Il nous faut reveoir à cette rubrique, dont j'avais
essayé de me passer pendant quelle temps ; elle est la seule qui
convienne aujourd'hui. Les auteurs intéressés voudront bien me la
pardonner : un diagnostic n*est pas une injure.
1, 2f 3. — La Fille de Caïphe, Rachel, est amoureuse de Jésus, et elle
manifeste ses sentiments par des paroles, des gestes, des démarches,
dont Tauteur. dans une dédicace pleine d'assurance, attribue l'inspira-
tion à c . . . Flavius Joséphe, Strauss, Fergusson, Dernburg, Renan. »
Il oublie Ponson du Terrail, le seul exégète qu'il paraisse capable de
compreodre.— Le jour du crucifiement, à l'aube, Rachel veut pénétrer
jusqu'au vestibule oCi des soldats gardent Jésus; un centurion en sort,
voit la jeune fille, l'emporte sur ses épaules et la viole; Rachel s'en-
AVRiL 1907. T. CIX. 10.
■■'f.
■f V
>^m
'M
■ ■:' .
■»v,
> •■ «V/ri
I t t' _■ .'I
'à
.1
1
..•■
. '« Bl*. *
■.■i-">
J^:
A*
s
l
s-.
h
l>r
— 290 —
fonce une aiguille dans le sein et meurt. — La rubrique ci-dessus me
dispense de formuler un jugement.
— Cinq contes hypothéliques d*un conteur qui s'appelle Eeim, —
« contes de rêve et de mélancolie, contes d'autrefois, dans l'effort yers
Tabsolu (?) > Le premier nous raconte comment le prince Abou-Halssen
aima et tua quelques douzaines de femmes de tout pays, de toute
couleur et de tout âge, et finalement fut écrasé par un globe de feu,
que lança sur sa tète la main du ToutrPuissant ; le second, quelle fut
la fin de Don Quichotte, et comment l'amant de Dulcinée épousa la
parente d*un barbier; ... le cinquième, comment André le Rouge, un
grand écrivain neurasthénique et mystique, commença son après-midi
dans une église, agenouillé et rêveur, et la termina dans un cabaret,
avec une échappée d*un bouge voisin. — Voir la rubrique ci-dessus.
^ La Mésaventure de M. de Chanqueyra, un austère professeur de
Faculté de province, qui va à Paris pour étudier la phonétique, se laisse
déniaiser par un vieux camarade, mener au cabaret, au Moulin-Rouge,
et vient échouer dans un commissariat de police, pour avoir, dans un
jardin public, dit à une mineure un bonjour! un peu brusque, mais
combien innocent !
4. — De la même mentalité, Jean sans Terre, un penseur, qui; du haut
d'une tour, laquelle n*est autre que « la ruine fantomatique, qui s'ap-
pelle la question Naûndorff, » a a contemplé le monde, la boule écono-
mique où nous nous agitons, ce qui nuança son sourire d'amertume 1 »
... « L'étendue môme de son champ de vision lui rendit imperceptibles
et comme également bleues plusieurs de nos constructions modernes :
le Palais Bourbon, la Bourse, le Louvre, le Bon Marché. Le temps a ses
thébaîdes comme l'espace ! . . . . » Il s'appelait Jean Plomb ; il étudia la
question Naûndorff, il aima Ambroisine de Boisgolin, la rendit mère,
l'épousa une nuit, et quelques heures après, la fit épouser par son ami
Robert de Pielo, les deux mariages dûment bénis par le même prêtre,
le premier sérieusement, validement et secrètement, le second, publi-
quement, parodiquement et sacrilègement. Ces six adverbes joints font
admirablement valoir les droits de l'auteur à être classé sous la rubrique
ci-dessus.
5. — Presque Amant est une suite de Plus qu'Amie, que je vous ai
analysé il y a quelque temps, avec une indulgence que je ne me
reproche pas, car le t^as de l'auteur ne me semble pas désespéré.
Certes il est gravement atteint. Son livre est anarchiste, spirite,
hystérique, et souvent logomachique ; il y est parlé d'« homme évolué, »
d' a entités astrales, » de « fusion odique ; » le sujet en est de ceux qui
inquiètent les médecins spécialistes ; mais lui, l'auteur, je le soupçonne
d'être surtout un naïf, dupe et victime de ses fréquentations livresques
ou autres. Il sufQra peut-être de l'avertir nettement et, au besoin, bruta-
à
— 291 —
lement, pour lui donner la force de changer de milieu et donc de guérir.
S*ii a autant de TOlonté que de talent — (et je répète qu*il en a)> — il
peut devenir tout à fait normal, et nous, donner les belles œuvres que
je m^obstine à attendre de lui, malgré cetie rechute. -* Les deux héros,
de Presque Amani une missionnaire russe, vingt ans, et un officier de
marine breton, trente-cinq ans. Tune névrosée, Tautre éthéré, se livrent
aux exercices dont j*ai essayé de vous donner une idée, à propos de
Plus qu^Amie^ et de vous faire sentir le péril. Les témérités des
deux jouteurs s'aggravent, la gageure quUls soutiennent contre la
nature devient de plus en plus impossible, et la nature le leur prouve
une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, ainsi que s^acharne à nous
en informer, en termes parfaitement incongrus, quoique ou parce que
poétiques, leur véridique historien. Ils finissent par se séparer, sans
avoir jamais été réellement unisi (J'espère que je ne me fais pas
comprendre). La jeune Russe remercie son a cher marin » de lui « avoir
ouvert des horizons nouveaux. » Encore quelques jours, et il lui ouvrait
— et il s'ouvrait à lui-même — les portes du cabanon, car c*est là
que finissent les a éthérés » de leur espèce.
6. — Et vous aussi, jeune homme à peine, échappé à l'enfance, et qui
menacez d'y retomber, auteur de Slérilitéi je vous y place, sous ma
rubrique no 1, et je vous y retiens, le temps de vous administrer une
bonne douche ! C'est le seul traitement que mérite cette œuvre, et le
seul qui puisse sauver Tavenir de cet adolescent, qui a déjà un passé :
il est neveu de George Sand 1 II avait écrit, pour ses débuts, une étude
brutale sur les mœurs de nos lycées, qu'il n'avait pas peut-être encore
quittés, — et où l'on voulut voir une intention morale ; je crus y voir
surtout une intention de réclame. Aujourd'hui il continue par une
thèse sur Putilité, la nécessité et la moralité de Tavortemenl, ainsi que
sur les moyens les plus pratiques, les plus scientifiques et les plus
hygiéniques de pratiquer cette petite opération! Je vous répète qu'il a
vingt ans à peine. Critiques, mes frères et confrères, ayez pitié de cet
enfant, et ne lui dites pas qu'il est a un penseur hardi, » un artiste
« vibrant et sincère. » Dites-lui qu'il est un dévoyé et qu'au bout du
chemin où il s'engage, il y a ... la culbute. Déjà ce deuxième ouvrage,
moins bien composé et moins bien écrit que le premier, porte des
traces de dégénérescence, a Neveu de George Sand, v attention 1
7. — Hélène est ude suite, — et une rechute, où l'auteur « s'avère •
plus anormal, avec un style plus irrégulier et une composition plus
morbide que dans le premier roman. Nous y retrouvons le mauvais
prêtre qui était allé s'accuser d'un péché qu'il n*avait pas commis, pour
gagner les bonnes grâces de son confesseur, lequel était vicaire général I
Ne les ayant pas obtenues, il quitta le ministère, l'habit ecclésiastique,
la France et alla étudier en Allemagne, où sa foi acheva de se perdre,
■Épi»' ^*« ■ 1/ • I
f.V
I» ■
V^
ft^
rt
V
— 292 -
et où W^* Hélène vint le rejoindre, après un échange de tettres et de
dissertations sur Tezégèse, Tbistoire, la philosophie, la politique,
l'amour, etc., etc., pour célébrer avec lui « les mystères trois fois saints,
initiateurs des plus sublimes secrets, évocatoires de la seule immorta-
lité possible, » c*est-à-dire les mystères du « mariage.. . vrai, celui de
Tamour ! > toujours et encore ! Cette élucubration a deux sous-titres :
« Hélène^ ou la Religion des grandes amours. Un pur Roman qui mène
au ciel, — c Qu'en pensez-vous, docteur ? — Rien à faire I »
8. — Les médecins Tant-Pis peuvent cependant se tromper, comme
les autres. L'auteur de VAscéte avait été, lui aussi, Fobjet d*un dia-
gnostic sévère et d'un pronostic sans appel. Il vient de le démentir dans
son second ouvrage, lequel reste anormal encore, je dirai par quoi tout
à Theure, mais contient une presque belle scène, d*un sentiment élevé
et presque pur, d*une émotion contenue et presque communicative :
c'est celle où, après une longue promenade nocturne, sur les quais
déserts, ils s'aperçoivent qu'ils s'aiment, ne se le disent qu'à peine, et
se séparent heureux ! Ils c'est d'abord Elle, une femme mariée ; c'est
ensuite Lui, VAscéte, un étudiant de dixième année, dont les camarades
admirent l'esprit génial, qui prépare uh livre génial, et qui s'affirme
génial surtout par ses silences, quand ce n'est pas par sa inanière de
demander : « Quelle heure est-il ? » L'un de ces camarades, qui s'est
marié l'introduit dans son intimité, répète ses mots, commente ses
silences, prophétise sa gloire et le laisse souvent seul avec sa femme,
— laquelle aime tellement son mari, qu'elle finit par aimer l'ami de son
mari. C'est elle, l'héroïne de la promenade nocturne et de l'aveu sans
paroles, la presque géniale scène. En dehors de cet événement, il ne se
passe pas grand'chose dans ce livre. Des jeunes gens y échangent toute
sorte de propos esthétiques, philosophiques et sociologiques ; ils man-
gent des soupes à l'oignon, l'un d'eux se distingue tout à fait : il meurt,
d'une fièvre typhoïde^ après un voyage à Cannes avec sa maltresse !
Et ceci « n'est pas un roman », nous confie l'auteur, « c'est une suite
de 'Souvenirs d'une époque où. jeune homme, je vivais avec d'autres
jeunes hommes, qui oubliaient d'être pour se regarder être, x» Il a
raison, l'auteur, « ceci n'est pas un roman, » et il est un bon critique.
Seulement il serait un critique meilleur encore s'il attachait un peu
moins d'importance a ses « souvenirs d'une époque où, jeune homme,
il vivait avec etc., etc. )» Il y a tant de jeunes hommes à qui pareille
aventure est arrivée ! Mais oui ! ils vivaient avec d'autres jeiines
hommes, faisaient des dissertations philosophiques et des dissections
psychologiques, ils avaient des camarades géniaux (devenus depuis
avoués en province), ils mangeaient même la soupe à l'oignon. Toute-
fols ils n'ont pas éprouvé le besoin d'en informer la postérité. C'est ce
besoin, cette notation trop complaisante et trop pompeuse de souvenirs
— 293 —
sans originalité, qui rappelle encore Fauteur de la Femme à l'Enfant.
c Manie puérile, pitoyable et incurable I » dit M. G. Regismanset lui-»
même (p. 6). Non, pas incurable, puisqu'elle lie Ta pas empêché de
trouver une jolie scène et quelques mots judicieux. «Tai bon espoir I
RoMANS-FsuiLLBTONS. — 9. — Pour 80 roposor des œuvres anormales,
à prétentions esthétiques et philosophiques, rien ne vaut un feuilleton
bien franc, bien sain, bien plat, bien vulgaire et où il n'y a de compli-
qué que les aventures. CrtminW ? a-t-il toutes ces qualités ? J*ai peur
que quelques-unes ne lui manquent ; mais celles qui lui restent, sufn
fisent à le rendre reposant et intéressant pour tout le moade. Firmin
aimait une jeune fille trop riche pour lui. Il avait bien lui-même
un oncle et une tante riches, et dont Théritage lui avait été promis;
mais cet oncle et cette tante s'étant avisés, sur le tard, d*avolr un enfant,
Firmin perdit l'héritage et ne put épouser celle qu'il aimait et dont
il était aimé — aimé au point qu'elle ne voulut pas accepter un autre
époux, le riche voisin X. La fidélité de l'aimable jeune fille allait être
soumise à des alternatives de joie et de terreur, qui veut vous donner
le frisson. Voici que brusquement le bébé de l'oncle et de la tante
à héritage disparaît! Où? Gomment? Il a été enlevé! Par qui? Par
Firmin, assure le riche voisin, par Firmin qui n'a trouvé que ce moyen .
de s'assurer l'héritage. Le pauvre Firmin est arrêté I II passe en cour
d'assises 1 Pauvre jeune fille, qui l'aime encore, quel ne doit pas être
son désespoir! Mais Firmin est acquitté, faute de preuves! Pauvre
Firmin,' dont l'innocence n'est pas assez éclatante, pour que l'estime
publique lui revienne ! Mais voici que le bébé est retrouvé chez des
bohémieus, qui avouent l'avoir volé eux-mêmes ! Voilà Firmin réhabi-
lité et sa fiancée reconquise. Je vous laisse à penser de combien de
plaisirs ils payèrent leur peine !
iO. ^Sa femme f c'est encore plus beau, plus intéressant, < plus empoi-
gnant; » je ne vois pas laquelle pourrait lui manquer, des qualités énu-
mérées ci-dessus et de toutes les autres que vous pouvez exiger d'un
feuilleton idéal. — L'action se passe dans le graod monde, mais elle a
des digressions charmâmes dans le demi-monde; les personnages
sont des marquis, des comtes, des banquiers, des marquises, des com-
tesses, des jeunes filles très belles, très pures, très héroïques ; les scé-
lérats y ont des élégances et des délicatesses aristocratiques. Du reste,
vous en connaissez le sujet ; je vous en ai déjà conté la première partie
cet automne, et nous en sommes à la deuxième aujourd'hui. Vous vous
souvenez, j'en suis sur, de ce Don Juan qui allait se tuer, parce qu'il
ne pouvait plus aimer, lorsque brusquement il re-aime. Et qui aime-
l-il ? Une inconnue, masquée, qu'un accident d'automobile a jetée dans
son ch&teau, et qui s'enfuit, sans avoir levé son masque. Vous savez
aussi qu'il se met à la poursuite de la dame, qu'il la perd, la cherche ,
— 294 —
reirouTer, et s'aperçoit de son erreur. — Eh bien I daosee volume
:he encorfi, reperd, croit retrouver, reperd encore, et en&n trouve
ui ? Sa femme ! Céiait ea femme, qu'il avait abandonnée, et qui
n ange, un ange de beauté et de pureté 1 El cet ange lui amèae
Ile, qui n'était pas sa fille, mais qui est un autre angel El ces
Loges purifient ce démon et lui rouvrent le paradis perdul —
, en deux parties, 18 chapitres, 406 pages, et de joKee gravures.
-Le Comte de Chamarande est un feuilleton historique, moins
tement pourvu que le précédent des qualités du genre, mais
oins intéressant, et de plus très honnête ; tout se passe dans
d monde auBsl, mais sans aucune échappée vers le demi-monde,
ni les émigrés qui formaient, eu 1801, k Londres, une colonie
auvres glorieux, » apparaît brusquement un Nabab, multi-
aaire, qui paye les dettes du comte d'Artois, et celles du duc
tal, et celles de M'» de Saint-Marcel, elc, «le. Cesi le comte de
rande, retour des. Indes, où sa famille avait ramassé • une
I immense » et qui n'aspire plus qu'au bonheur de rentrer en
avec une femme de son choix. Or, son choix se porte sur la
i duc d'Hérislal, laquelle se débattait depuis longtemps contre
iduités du chevalier de Ramîlhac, lequel était un chevalier de la
Igure ! Or, Chamarande était beau, jeune, charmant autant que
Kque. Ce fut lui qui l'emporta, d'abord par sa magnificence :
Btte l'épousa, sans l'aimer, donnant sa main en échange des
ta reçus. Uais bientôt elle donna son cœur, ce qui mit le comble
'eur jalouse du chevalier, et le poussa à la plus basse vengeance.
II complot de Cadoudal coutrele Premier Consul, il y compromet
rande. Or, voici comment Chamarande se vengea, lui : il fit '
er Ramilhac, déjà tombé entre les mains de Fouché ! Après quoi
lappa lui-même, ât reconnaître son innocence, et rentra bientât
d'Ernaldelte. t Je vous laisse à penser, etc., etc. •
\NS FSYCHOLoaiQUKs— 1S. — Ils sont quatre dans la méme-^
, qui n'ont que des i>ieu3;(/'ar^i/e, chacun le Bien ; la mère n'adore
ieufaniB, ses idoles; lesenfantsconséquemmeot n'adorent qu'eux-
i, Siephan, avec simplicité et un cynismecandlde, Frédéric, avec
rases et des inquiétudes philosophiques, Emma, avecaccompa-
nt de romanesque. Celle-ci a conçu un amour impossible, dont
i le cœur enfanglant^, > Stepban appartient à toutes les femmes
lissent, tout en gardant une prédilection marquée pour la
e Suzanne, qui est la maîtresse d'un financier ; Frédéric cherche
eu, disserte avec un penseur de ses amis, et adresse des sermons
tre ; et, en attendant d'avoir trouvé Dieu, il court après lafortune;
cule avec le financier de Suzanne, il ruine sa famitlel Et
.une, rencontrant, par hasard ■ le livre des Évangiles, i
— 295 —
: i» ♦ '
semble regretter que « le Dieu de charité » soit resté un inconnu pour
lui et pour les siens I — L*idée générale de ce livre est élevée^ mais un
peu trouble et vague ; quant à la fable, je n*ai pas su en voir rintérét
ni l'unité.
13. -^ Christine Rodis est une indépendante : caractère altier, esprit
nety volonté énergique, aspirations très nobles. C'est pourquoi, avant
d'épouser un monsieur qu'elle aime, elle décide de le soumettre à une
épreuve, à une dure épreuve : elle sera sa maîtresse ! Elle Test. L'épreuve
tourne d'abord à leur honneur commun : ils sont des amants parfaits.
Mais au bout de je ne sais combien de jours ou d'années (le livre a quatre
jMurties), une jeune fille survient que le monsieur regarde avec une com-
plaisance inquiétante pour Christine. Et en effet, Christine s'inquiète.
Mais comme elle est restée r&me altière et énergique que vous savez,
elle cède ie monsieur à la jeune fille, et s'en va noblement, sans faire
claquer les portes, mais non sans monologuer : « Jean, je t'aimais ! • . .
mais ton amour était trop beau pour que j'étreigne son fantôme... Nous
n'avons pas su nous comprendre I. • . » Quant à vous, j'espère que vous
comprenez.
14. — Les Forces perdues nous racontent le suicide de deux jeunes
filles, la première, Jacqueline Darmont, éprise d'un anarchiste russe, qui
a refusé de l'aimer et de l'épouser pour rester fidèle à son unique pas-
sion : la liberté de son pays 1 La seconde, lolanta, âme douce et tendre
qui ne peut supporter d'être trahie pour une blanchisseuse et qui avale
un flacon de strychnine ! — Et il me semble qu'il y a bien du talent
perdu dans ces deux histoires. Il y a aussi, — chose plus grave I —
quelques idées fausses, de celles malheureusement qu'il n'est pas facile
de rectifier, soit parce qu'elles restent dififuses dans l'ensemble de
l'œuvre, sans jamais s'affirmer dans une formule précise, soit parce
qu'elles ne sont que des conséquences particulières d'erreurs plus
générales. Il suffira, pour le moment, d'en avertir l'auteur — et les
lecteurs.
15. — Pourquoi n'aî-je pas placé l'Aimée dans la rubrique no 1?
Parce que, si le sujet en est anormal, l'exécution en est encore plus
débile, et que certaines débilités ont droit à de l'indulgence. Sachez
donc que l'Aimée est une seule et même femme en trois personnes
distinctes : Béatrice, Nadette et Beojamina. Si le musicien Robert
Divry a aimé Nadette après avoir tant pleuré Béatrice, c'est que Nadette
était le double de Béatrice- Et si, après avoir épousé Nadette et l'avoir
vu mourir, il a aimé Beojamina, c'est que c la forme divine de
Benjamina était la synthèse de Béatrice et de Nadette 9 (p. 153). « La
folie gagne-t-elle mon cerveau? » se demande Robert, à la même page.
— Pas encore ! En attendant, il va tous les soirs au théâtre de Venise
où se montre c la forme divine » sans autres voiles que ie Tutu
Vii
li
••■V "i
— 296 —
îT
••••t -
>..<■
if-J
claBBique, car Benjamina est une ballerine. Et puis, puis... il laisse
grandir près d*elle le fils quMl avait eu de Nadette, si bien que le bébé,
devenu adolescent, e*^rend de cette espèce de belle*mèi^, sans savoir
toutefois si elle est sa belle-mère. Il a seize ans, cet innocent! Il promet
àBenjaminade l'épouser dès qu*il aura vingt ans, et en attendant il se
jette à son cou. Mais pif I pafi pouf! Quatre détonations retentissent
et Tenfant et la femme s*abattent sur le sol. Qui les a tués ? Robert
Divry lui-même, qui n^avait pas reconnu son fils. Mais lorsque, peucbè
sur ce cadavre sanglant, il a vu c cette chevelure blonde, ce visage fin,
il pousse un hurlement sauvage, un rire de dément tord sa face con-
vulsée. » Cette fois, « ça y est ». La folie a gagné son cerveau. Tous
mes vœux de santé à Tauteur !
Romans dbhœurs. — 16.— L'observation se mêle à la fantaisie dans Un
Chassé'Croisé et constitue la partie solide de cet aimable ouvrage. Deux
jAunes amis ont fait une gageure : Fun, René, appelé c Dans la
Lune » par un vieil ami» n*épousera qu'une fille pauvre; Pautre,
Jacques, dit « Terre à Terre > n*épousera qu'une fille ricbe. Tous deux
sont riches, ils peuvent choisir ; l'un choisit de « corriger une inégalité
du sort, B l'autre de l'augmenter à son profit. Et ils partent pour la
chasse au bonheur. Chacun d'eux voit trois fois se lever devant lui
l'Oiseau bleu. C'est Georgette, Yseult etÉtiennette pour Jacques ; mais
Georgelte, vue de près, n'est qu'une linotte, uniquement occupée de
chiffons, et le chasseur la laisse s'envoler. Yseult est plus sérieuse et
même plus belle ; mais elle se révèle vite comme une petite personne
volontaire et s'annonce plutôt comme un tyran que comme un maître :
et Jacques a changé son fusil d*épaule. Étiennette promet d'être l'idéal
rêvé: aussi millionnaire que les deux autres, mais douce, grave,
modeste, et cependant presque une savante et presque une artiste, c'est
elle qui va fixer le choix de Jacques le pratique. C'est du moins ce
qu'il annonce à René, qui lui aussi revient bredouille d'une double
campagne et qui lui raconte ses déceptions. Julienne était une perfec-
tion, mais une perfection tellement vantée par sa mère, sa sœur, ses
tantes, ses cousines, ses amies, ses voisines, qu'il a eu peur d'un piège,
et qu'il est parti. Valentine était une perle : de la gaieté, de l'entrain,
de l'esprit, mais trop de hardiesse dans les idées, trop peu de réserve
dans ses lectures : Aristophane, TibuUe, Properce (dans des traductions I]
Mondes, Zola, Verlaine 1 Épouvanté, il a fait ses malles, et s'est enfui
jusqu'en Suisse, où il se rencontre avec René, t Tu tombes bien, mon
cher I Étiennette a pour institutrice une Miss Augusta, qui fera ton
affaire I Un galbe ! un esprit I un tact I des yeux I oh ! quels yeux ! — Dis
donc, tu t'emballes pour ton compte, camarade ? — Eh ! eh I je ne dirais
pas non, si déjà Étiennette ne m'avait conquis. Du reste viens les voir !
elles sont là tout près. » Ils y vont. Et René de s'écrier tout bas, à
— 297 -
Toreille de Jacques : « Mâtin I quel galbe 1 quel esprit 1 oh I ces yeux l
— N*e8t-ce pas que cette Augusta te plaît I — Oui I oui I mais c'est
d'ÉtiennèUe que je te parle. Quels yeux I quel tact ! quel esprit I quel
galbe ! — Dis donc toi ! il me semble que tu t'emballes ! — Eh ! eh ! —
Pas possible T ^ Mais si ! — Eb bien ! tope là ! Je te cède Étiennette l
^ Je te cède Augusta I i Et comme la cession fut ratifiée par les deux
jeunes personnes, M. le Maire et M. le Curé furent bientôt appelés à la
consacrer à leur tour. —Ce n'est pas à un homme d'esprit tel que M. d'A-
zambuja qu*il faut apprendre que l'idée de cette chasse et de ce Chassé-
croisé est un peu trop spirituelle et n'a pas les conditions requises
pour une « création objective ». Mais il est évident que Tauteur n'a
voulu y voir qu'un cadre commode à enchâsser quelques portraits de
jeunes filles et quelques croquis de mœurs bourgeoises. > On remarquera
que le peintre a su rester gai et humoristique tout en restant vrai : il
est même resté bienveillant pour ceux de ses personnages qu*il fait le
plus ressemblants et donc les moins aimables. Un moraliste amer a
dit : c II faut choisir d'aimer les hommes ou de les connaître. » M. d'A-
xambuja ne choisit pas, il cumule !
17. — L'auteur des Complaisants cumule, lui aussi, — mais c'est
rignorance, la malveillance, la morosité, et en plus les fautes de fran-
çais t II est vrai que son sujet n'est ni gai, ni sympathique ; mais il le
connaît mal — (on dirait qu'il le découvre et qu'il n'a jamais entendu
parler d'Alphonse ni de Mamaffe) — et il le traite avec mollesse, quoique
avec lourdeur et grossièreté. — Pourquoi, dans cette troupe d'entre-
metteurs et d'entremetteuses, introduit-il c un curé, • trop complaisant
lui aussi ? Est-ce pour racheter, par un peu d'anticléricalisme, ce qui
peut manquer à son œuvre d'iniérèt et d*art? Le calcul ne serait point
si sot I Et c'est le seul mérite que je puisse louer dans ce livre.
48. --« Il y a vingt-cinq nouvelles dans les Effacées ; toutes tendent
à démontrer que ce n'est pas seulement « la tuberculose qui tue les
jeunes filles, » mais aussi et encore vous, moi, la société, les impru-
dences, l'incapacité, la vanité de la famille. La première des vingt-cinq
victimes qu'on nous présente ici meurt d*une méningite, parce que sa
mère la néglige pour s'occuper de bonnes œuvres! Elle s'appelait
Noemi. — La seconde s'appelait Nellie. Sod père était un savant qui étu-* '
diait les auteurs grecs et latins, mais négligeait sa fille ; c*est pourquoi
elle devint poitrinaire et mourut à vingt ans. La troisième devint cou'*
cierge, parce qu'on ne l'avait pas assez négligée, et qu'on lui avait
appris la musique, mais sans lui apprendre à gagner son pain ; elle
s'appelait Germaine. Voulez-vous connaître les noms et les malheurs
de la quatrième, cinquième, sixième? Non, n'est-ce pas? Vous teniez
aurtout à être renseignés sur le sujet et la valeur du livre. — Vous
l'êtes I
Les sept nouvelles que M. GuillOD iolUule: Sur ta roulei, aoat
[es I histoires de voyage » que des ■hiBloire3> à propos de voyAges,
oyages à propos à'hitloire*. Cest aîDSi que le héros de MUaion
que, l'employé d'un minislâre, est envoyé à Londres pour y
er sa femme, en rapture de domicile conju^. Le voyage a
rs le'pl us' heureux résultat pour lui : sa lemme le débarrasse
étant d'une feoâtre en bas. ^ Le héros de U première nouvelle
âge de Sainl-Marc) est un peintre de valeur, qui, pour ae eon-
ivolr perdu une amie (histoire de l'amie, uoe actrice senllmen-
ceple de voyager en Espagne, en compagnie d'un bon jeune
et d'un abbé. Il retrouve en Andalousie le souvenir de Carlotta
B de Carlolta, la brûlante Andaloase), et, au retour, devient l'ami
aronne, tante ou cousine du bon jeune homme [histoire de U
!, une ardente Parisienne, aussi rusée que dépravée). Inutile de
re qu'à l'occasion de toutes ces c histoires », H. Ouillon nous
les renseignements, des descriptions géographiques, des résu-
toriques, presque aussi abondants que ceux d'un Bsdeker, sur
), Santiago, Compostelle, Burgos, etc., etc. Il est, je me h&te de
un peu plus gai qu'un Bsedeker et presque aussi t artiste ■.
)st un aimable compagnon de route, poiut prétentieux, point
pas toujours austère, mais toujours correct ; c'est ainsi que le
:orrect des personnages qu'il nous présente, le peintre, n'a que
iltresses 1 Trois 1 Mille de moins que Don Juan I II n'y a pas de
^her ! — Je vous prie du reste de croire, cbers lecteurs, que
e me fflcbe, il y a de quoi, surtout quand je ne puis pas vous
;1 est ce quoi I
V Insidieuse Volupté, qui a perdu tan t d'hommes depuis Samson,
lichel d'Estoureilles et le sépara à jamais de sa fiancée Fabienne
mery. L'implacable jeune fille refusa de pardonner une faute,
. grave, sans doute, mais qui fut unique (une seule fois, oui,
tel) et qui certainement n'aurait pas été recommencée. Car elle
ïsultat d'un complot, un guet-apens machiné contre le nouveau
, entre Dalila et un philistin, qui d'ailleurs était un juif! Jamais
e ne mérita plus que Michel les circonstances atténuantes,
donc 1 C'était minuit I II était seul, dans une aile du eb&teau,
énervé par les incidents d'une soirée de fête, lorsque la porte
lambre s'ouvrit et... l'ennemi entra. Songes en outre que le guel-
^tait aussi flagrant que le délit, puisqu'il avait été annoncé &
le par une lettre anonyme, l'invitant à venir constater elle-même
, & telle heure, à telle place ! Fabienne, j'ai bien envie de vous
3 vous fûtes une petite dinde 1 — Mais non 1 C'est autre chose
it dire. Cette belle et farouche vierge vit dans un monde contre
ille doit se défendre, et duquel surtout elle éprouve le besoin de
— 299 —
se sentir dlstiDcle et eéparée. Son père enlretient des danseuses
belle-mère a des amants ; ses «mies sont des induBtrlelles de l'ami
Cest une bermiDe entourée de boue ; sa pureté se raidit en pui
oîame. Fabienne, tous fûtes une hermine 1 Michel, tous ne fûtes
un archange I PauTre Uichel I Pauvre Fabienne I Leur aventure ser
prétexte et de conclusion à une peinture un peu loogue et pas ai
originale, de la « société parisienne. > On retrouve Ik l'acUusé
lionne pauvre, le juif, ânaccler libidiueuz et tout-puissant, etc., «
bref la plupart de ces ■ types > eL des « clichés ■ qui rempliseent
I romans de mœurs > depuis Balzac. Baaa un coin de ce tableau &(
pourtant un couple honnête, tels les deux Romains de Coulure.
Hais t tout ça, c'est littérature ! > comme disait Verlaine, c'ést-à-
qu'il y a là plus de ■ trucs > conveationnele et de souvenirs livres*;
que de véritable obserTatioD.
21. — Il eu va tout autrement dans ia Vie finiitante. Ce n'est
que * la littérature > en soit absente, puisqu'on serait tenté d'y
trouver trop, ou du molDs trop d'iuientions, trop d'efforts, trop d
plicatlou. L'auteur eu mettra certainement moins dans son sec
ouvrage, car celui-ci est « un début, ■ où ae révèle, disait quelqi
d'esprit très aigu, ■ la main plutAt que l'&me d'une artiste. * Lors
l'on voit ia main, le reste se devine ... ou s'annonce ! Attendoaal Et [
le moment, prenons ce qu'on nous donne. Sachez donc que, sous |
texte de nous raconter la biographie de M<i* d'Arazac, l'auteur n
raconte la vie et la mort du village, — le Village qui meurt, con
a. Bazin ooUB racontait naguère la Terre qui meurt. Seulement :
avait un drame dans l'œuvre de U. Bazin ; ici, il n'y en a pas. La i
lable béroïae du livre, c'est moins M'" d'Arazac, que la maison du
lage d'où elle voit se développer et finir la vie des autres, où se di
loppe et finit la sienne propre. Ce qu''elle voit, on nous le fait voir. 1
les détails — (surtout les détails extérieurs) — de la vie religieuse
ceux de la vie rurale, et ceux de la vie communale passent ainsi f
nos yeux : et la procession du 15 août, et l'arrivée de l'évéque, (
bénédiction des animaux, le jour de Saiot-Roch, et les mariages,
baptêmes et les enterremeals, et les bandes rivales des politicienf
les couples amoureux, et M. le Maire, et le Curé, et l'Instituteu
l'Institutrice, celle-ci plus moderne que celui-là, et le vieux Chantn
le tailleur qui habille et ménage les deux partis, — enfin quelc
jeunes filles, d'âge plus ou moins avancé, parmi lesquelles la sœui
curé; qui donne quelque souci à son frère 1 Tous ces petits croq
tous ces portraits forment un seul tableau, d'une i objectivité ■ imp
sionoanie.
22. — Le Mirage est fait d'un drame — et même d'un mélodra
— et d'une thèse philosophique. Que ces deux éléments soient parf
- 300 —
ment liés ensemble el fassent un tout bien homogène, jen*en répondrais
pas. Il s*agit pourtant d*un cas psychologique assez simple : une per-
version de l'esprit guérie par Tamour. Mais Fauteur Fa un peu com-
pliqué, comme vou9 Tallez voir. Sous l'influence de son milieu, une
jeune fille a cessé d^étre chrétienne et elle est devenue i*adepte d'une
religion nouvelle, d'une religion universelle, fabriquée avec un peu de
bouddhisme, un peu de mahométisme, quelques traces de catholi-
cisme et beaucoup de protestantisme. Gett^ religion éclectique,»
dont les pontifes sont connus, et dont les fidèles ne sont pas rares,
va-t-elie donner le bonheur à l'âme inquiète de la jeune néophyte?
Bile le croit, jusqu'au moment où elle est désabusée par les arguments
et les discours d'un Monsieur très éloquent et surtout très aimable.
Elle, l'aime 1 II l'aime 1 Ils s'aiment 1 Parfait ! Mais voici où tout se gâte
et s'embrouille. Ce Monsieur est son beau-frère, sans qu'elle s'en doute,
et ce beau-frère est le mari de sa sœur, qui ne s'en doute pas davan-
tage, attendu qu'elle le croit mort, qu'elle s'est remariée, et qu'elle est
très heureuse avec son nouvel époux I Gomment s'explique cet imbro-
glio I Gomment le mort est-il ressuscité? et comment est-il revenu près
de sa belle-sœur sans être reconnu? Et comment se tire-t-il d'affaire?
Je ne puis pas vous renseigner avec précision. Sachez seulement qu'il
se décide à ne rien dire à sa femme, mais à tout dire à sa belle-sœur.
Il dit tout, et puis il disparaît! £n quoi il est très noble 1 Mais en quoi
il^est cruel aussi, puisque la pauvre enfant meurt de cette disparition,
succédant à cette révélation, victime hélas 1 d'un double mirage
— celui de l'esprit, dissipé par l'amour, ~ celui de l'amour, dissipé par
la FFFatalité, avec trois FI
Roman ATHÂSB. — - On a beaucoup parlé du Sainl; l'a-t-on beaucoup
lu? Il y a lieu d'en douter; cette lecture est une épreuve, une dure
épreuve, et elle n'a pas dû être soutenue longtemps, même par les
curieux et curieuses qu'avait pu attirer la condamnation de l'Index et
l'attrait du fruit défendu. Ni les amateurs d'émotions dramatiques, ni
les penseurs n'ont pu y trouver leur compte. On va peut-être voir
pourquoi, sur la simple analyse de la fable et de la thèse dont est fait
ce roman à la fois célèbre et peu connu. — Quelque chose, que nous
sommes censés savoir déjà — (Le Saint est une « Suite s) s'est passé
entre les personnages suivants : trois femmes : Jeanne, Noémi, Marie;
trois hommes : Pietro Maironi, Giovanni Selva, Dom Glément. Que
▼a-t-il se passer encore? Rien. L'un d'eux, Maironi, s'est détaché
brusquement du groupe (il s'est enfui, il s'est caché, on ne sait où) et
il va devenir un apôtre, un réformateur, presque un martyr 1 Les cinq
autres vont assister, de plus ou moins loin et avec des intérêts divers,
k cette ascension vers la sainteté et vers la gloire. Maironi avait aimé
Jeanne, il ne l'aime plus. Il n'aime plus que Dieu et son Église. Disciple
- 301 -
de Giôv&nUi Selva, un écrivain de génie, quiest lechef des catholiques
progressistes, et qui rêve d'une sorte de chevalerie du Saint-Ëspril
destinée à rénover le catholicisme, il est allé méditer les idées du Maître
en com];>agnie de Dom Clément, dans un couvent de bénédictins. U s'y
cache depuis trois ans, sous les habits et dans le rôle d*aide-jardinier^
pratiquant toutes les vertus et les mortifications, passant les nuits en
oraison sur la montagne, ayant des visions prophétiques, faisant
Taumône aux pauvres, soignant les malades et, bientôt, les guérissant
par la vertu qui émane de sa seule présence. (Test du moins ce que dit
« la Voix du Peuple >, et c^est précisément au milieu de tout un peuple
qui lui demande des miracles, que Jeanne le retrouve enfin. Ce qu*elle
vient lui demander, elle, on le devine ; car elle n'est pas une sainte,
elle n'est qu'une amoureuse. Mais elle n'a ni le temps ni le courage de
formuler sa demande : le saint lui ordonne, d*un mot bref et sans un
regard, de se vouer aux bonnes œuvres, ce à quoi elle s'empresse de
s'appliquer, sans consolations d'ailleurs et sans joie. Sa compagne et
son amie, Noémi (la sœur de Marie, femme de Selva), s'applique à
comprendre le saint et la sainteté catholique, car, au contraire de sa
sœur, qui a adopté la religion de son mari, elle est restée protestante.
L'intelligence lui viendra par l'émotion, par l'admiration, par un sen-
timent « qu'il serait abominable de comparer à celui que les hommes
appellent du nom que vous savez », mais qui, en présence de Pietro,
provoque dans son cœur < non un battement de plus, mais un batte-
ment de moins. )» Lui, le Saint, sans se laisser émouvoir, continue sa
mission, celle qui lui a été révélée dans une vision, et qui consiste à être
l'apôtre laïque d'un catholicisme nouveau. Ce catholicisme, il le prêche
aux foules de sa province; bientôt il se sent poussé à aller l'exposer au
Pape lui-même, à Rome. Et il va à Rome; il obtient du Pape une
audience, dont tous les détails ont été d'avance consignés dans la
relation de sa vision déposée entre les mains de son confesseur; et il
parle I II dit tout ce que l'esprit le pousse à dire. Il demande au Pape
de chasser de l'Église « les quatre esprits malins qui sont entrés en
elle. » Il le prie en outre d'épargner aux écrits de Selva la condamna-
tion de l'Index. Le Pape l'écoute avec bonté, ce qui indigne une partie
de son entourage et provoque entre les intransigeants du Vatican et les
habiles du Quirinal, un complot ayant pour but de chasser de Rome le
Novateur. — Mais celui-ci meurt bientôt de la fièvre, non sans avoir eu
la consolation suprême de convertir à sa foi et Jeanne et Noémi. » Cette
. analyse a un défaut grave, au moins un : elle ne donne pas l'idée de ce
qui est la caractéristique de ce récit, à savoir la discontinuité et Tim-
précision. Le grand peintre qu'est M. Fogazzaro ne dessine pas avec
netteté ; si sa couleur ejst parfois éclatante, ses lignes sont molles et
flottantes ; personnages et faits, présentés pôle-mêie, sans perspective
- 302 -
, Bemblent plODjgéB dans un« bruine myetârieuse et pudique,
le, f à et 11, de quelques coups de lumière.
I géuérale d« la \hhae a plus de relief, bien que les détails en
oloQtairement laissée dans la brume, eux aussi. Elle se résume
leuz on trois points : !<> L'Église catholique a besola d'être
e dans son enseignement, son culte, sa discipline, son goaver-
suprfime ; 2° les initiateurs et les agents de cette réforme seront
ueB < le laïcat, disait naguère H. Fogazzaro lui-même, dans un
I prononcé à Paria, le 18 janvier dernier, représentant éminem-
nergie progressiste de l'Église, tandis que le clergé en représente
i conservatrice ■ ; 3° toutes ces réformes devront être faites
L avec l'autorité ecclésiastique; le respect de la hiérarchie est
le devoir, les laïques devront s'y tenir, < au prix des plus
amertumes et des plus grands sacrifices >, mais, ajoute encore
izzaro ■ dans la limite des droits sacrés et inviolables de la con-
» Telle est la thèse. Nous n'avons pas à la juger, nous, puisque
Ité l'a condamnée. On sait que M. Pogazzaro a accepté cette con-
ion,... et dans quelles* limites.* Uis à l'Index par l'Église, et,
part, excommunié par la Franc-Iiaçonnerie, il a connu toutes
ertumes i et toutes les souffrances. Puisse-t-il n'en pas • perdre
* 1 comme disait saint Augustin. Chablbs Arnaud.
SCIENCES BIOLOGIQUES
fdeein du ivcii' liéeU. Théodore Tronehin (4709-1711), d'aprèa des docu-
nédili, par Ukjirt Tho^cuin. Parla, Plon-Noarrit, 1906, 8 de in-417 p., arec
et pholoKr. hors Uile, 7 fr. 50, — 2. Manuel dt clinique tl de thirapeu-
pécialet, publié anus la direction do D' Wicart. i» el !• sériiB. Paris, Henry
1906, 2 vol. gr. in-8 de ii-TOl p. et 464 llg. et 58Î p. et 314 flg., 25 fr. —
Abcii du lobe sphéno-Umporal du cerveau d'origine otique, pir l«
AHT. Paria, Uenrf Paulio, 1906, ia-8 de IStJ p., 5 fr. — 4. Valeur du doiage
moglohine dans la pratique dea accouchements, par le D' Loues Diteuioub.
Uacj PaulÎD, 1906, in-8 de 130 p., 3 tr. — 5. Traitement de la volonté
lolhérapie, par le D' H. Lathund. Pari», Bloud, 1907, io-i! de 64 p. (Col-
Seiehce el Religion], 0 (r. 60. — 6. Fhytiologie philosophique. Difinition
kysiologie, mtthode expérimentale, génération spontanée et darwinieme,
V N. C. P«ui.«sco. Paris, Bloud, 1907, m-16 de 64 p. (CollecUon Scienee el
n), 0 fr. 60. — 7. Éléments de philosophie biologique, parle D' Ffctx
ne. Paris, Alcau, 1907, in-16 de iï-Ï97 p.. 3 fr. 50. — 8. VlIypnolUme et
■ilisme, itvdt médico-crilique, par le D' JosapH Lippotii. 3* édit. Paris
1907, iu-16 de 1T-Î9C p., 3 fr. 50. — 9. Le Magnétisme humain, Vhypnolisml
piritualiime taoderne comidérés au point de vue théorique et pratique,
)» L. MooTi». Parie, Perrin, 1907, in-16 de iT7 p., 3 fr. 50. — 10. Magné~
Vital, contributions expérimentales à Célude par le galvanomètre de
i-ntagVfûme iii(a(, jui'i'" d'inductions scienli/igues et biologiques, par
OAsc-DESFossis. !• éd. Paris, F.-R. de Ruderal, 1907, ia-l£ de aOl p., avac
uche et 36 Rf., 5 [r. — 11. Le Langage muilcal et set troublet hystérique»,
de psychologie clinique, par le l)' J. Inatariiinos. Paria, Alcaa, 1907, gr,
( ïii-208 p., 6 fr. — IZ. Demifous el demiretponsabUt, par le prof. J.
r. Paris, Alcan, 1907, iii.8 de 897 p., & fr. — 13. Guide ftralique pour le
— 303 -
choix des lunettes, par le D' Â. Troubsbao. 2* éd. Paris, F.-R. de Rudeval, 1907,
in-18 cartonné, de 102 p., 2 fr. — 14. Guide maternel^ ou Hygiène de la mère et
4e Venfant, par le D' A.-E. Sslli. 3* éd. Paris. F.-R. de Rodeyal, 1907, iD-12 de
Yi-396 p., cartonné, 3 fr. 50. — 15. Manuel du candidat aux grades et emplois
de médecin et phœrmacien de réserve et de Varmie territoriale, par le D' P. Bou-
LOUMiÉ. 2* éd., mise à jour par le D' H. Virt. Paris, F.-R. de Radeval, 1907, in>12 de
xz-491 p., 5 fr. — 16. L'Homme^ organisation, hygiène, exploitation des êtres
vivants par Vhomme, par E. Bruckir. Paris, Deiagrave, s. d., iD*12 de 327 p., avec
212 flg., 2 fr. 75. — 17. Spécial Reports : The Blind an the Deaf. Washington,
Goyemment Prioting OfRce, 1906, gr. in-4 de iz-264 p., 10 fr.
i. — Il n'existait sur le D' Tronchin, médecin qui jouit d'une si grande
vogue au xyiii* siècle, que de courtes notices biographiques éparses
dans les recueils périodiques du temps ou les dictionnaires spéciaux.
Uft de ses descendants, M. H. Tronchin, a entrepris de faire connaître
au public la physionomie si intéressante de son ancêtre : Théodore
Trwiehin. Cette biographie est d*autant plus intéressante qu'elle a été
composée à l'aide surtout de papiers de famille et de documents
inédits conservés soit à la Bibliothèque nationale de Paris soit aux
archives d'État de Genève et de Parme. Gomme beaucoup d'autres.
Th. Tronchin avait été tout d*abord destiné à une carrière toute différente
de celle qu'il devait illustrer plus tard : son père, banquier et protes-
tant a austère et rigide, » avait résolu d'en faire un ecclésiastique. Mais
le jeune homme, tout en étant assez assidu èT ses études, aimait pas-
sionnément certains divertissements bien peu compatibles avec l'étude
de la théologie, même réformée ; il était même tellement porté à la
danse, qu'il allait dans la nuit faire plusieurs lieues à pied, pour cher-
cher des balé à l'insu de ses parents. Et c'est en Angleterre, au cours
de ses études d'humanités qu'il se décida à embrasser la carrière médi-
cale, où il eut pour premier maître le fameux J^ Mead, médecin de
Georges II . Il passa de là en Hollande, pour suivre les cours d'un médecin
plus célèbre encore, Boerhave, et, devenu médecin lui-même, il ne
tarda pas à acquérir une telle notoriété qu'on lui proposa la place de
premier médecin du stathouder Guillaume Y. Malgré cette oiTre, et bien
d'autres tout aussi avantageuses qu'on lui fit, il n'en résolut pas moins
de retourner dans son pays natal, où, aussilêt auprès son arrivée, le Con-
seil lui décerna s le titre, le rang et les honneurs de professeur
honoraire en médecine. » Seule, la Faculté, ou Collège des médecins
de Genève, vit d'un mauvais œil cette nomination qui avait été faite à
son insu. Il faut dire que la médecine, à cette époque, était restée dog-
matique et routinière. Les médecins, c aveuglés par leurs petites
argumentations, aimaient mieux donner des lois à la nature que de lui
en demander, et ils suivaient les visions trompeuses de leur imagina-
tion. De telle sorte qu'ils pouvaient être considérés, sans exagération,
comme un fléau du genre humain. » Tronchin n'hésita pas à mettre
une telle profession de foi en tète d'une édition nouvelle des œuvres de
f" "•
* ' 4':
i*^^
.»-
w
r^
*^ t :
Wt
•y
»
. -. 304 -
Baillou. Aussi ne peut-on le ranger dans aucune des sectes aussi
tranchées quUntransigeantes dans lesquelles se parquaient les médecins
ses contemporains. Il fut éclectique, retenant dans les systèmes ce
qu'ils pouvaient avoir de bon, et s'attacha surtout à l'observation, seule
voie sûre pour Tétude et la pratique de l'art. Le peu de ménagement
qu'il manifesta parfois à regard de confrères par trop intéreî'Sés, ou
fervents adeptes de théories outrées, lui suscita d*assez nombreux
ennemis ; aussi son premier voyage à Paris fut-il marqué par Téclosion
de caricatures et de chansons satiriques. Gela ne l'empêcha pas d'ail-
leurs de s'y établir définitivement dix ans plus tard. On sait l'attitude
très nette qu'il prit alors, dans une question discutée pendant de
longues années, l'inoculation. L'auteur de sa biographie s'étend
longuement sur ses relations avec des clients célèbres à divers titres,
dont Voltaire, et avec Jean-Jacques Roussseau. Il nous montre comment,
malgré les plus hautes protections et le titre de premier médecin du
duc d'Orléans, il fut en butte à la jalousie et aux rancunes de la
plupart de ses confrères. Cette vie de Tronchin, qui intéressera non-
seulement les médecins, mais encore les curieux d'histoire du
xviii* siècle, se termine par une série de lettres inédites adressées au
célèbre praticien par des contemporains illustres. Elle a sa place
marquée dans toute bonne bibliothèque.
2. — Les critiques adressées au mode actuel d'enseignement de la
médecine ne se comptent plus. On accuse à bon droit cet enseigne-
ment d'être des plus défectueux et de former des médecins « incom-
plets ». Les étudiants ont tellement d'heures à consacrer à des sciences
accessoires, dont ils n'auront que faire une fois qu'ils seront entrés en
contact avec la clientèle, qu'ils en sont arrivés à négliger certaines
notions d'utilité pratique incontestable. C'est pour combler dans la
mesure du possible cette lacune, qu'un médecin jeune et actif s'est
mis en devoir c de donner à l'étudiant une sorte de programme juste-
ment équilibré de ce qu'il peut et doit apprendre des spécialités de la
médecine ; de mettre entre les mains du praticien, un manuel dépouillé
de toute théorie et susceptible de lui faire connaître rapidement, pour
les besoins fréquents de la pratique, les notions que l'enseignement
officiel a jusqu'ici négligé de lui apprendre. » Tel est le but du Manuel
de clinique et de thérapeutique spéciales. Le premier volume comprend
l'ophtalmologie, l'odontologie, roto-rhioo-laryngoiogie, avec les affec^
tiens du pharynx, et les notions de petite chirurgie afférentes à cette
partie. En ce qui concerne l'ophtalmologie, l'auteur s'est borné aux
notions élémentaires indispensables, qu'il a envisagées à deux points
de vue différents. Il a tout d'abord cherché à mettre le médecin à n^ème
d'examiner l'œil au point de vue médical et de se rendi^e compte, au
moyen de l'ophtalmoscope, de l'état du fond de l'œil. Puis il a donné
— Î05 —
• f
des affections ocalaires les plas fréquentes, ane symptomàtologie à la
fois claire et succincte, et indiqué la thérapeutique à mettre' en œùVVe
une fc^is Taffection reconnue. Peut-être pourra-t-on trouver Fauteur un
peu trop enthousiaste pour Fin terren tien chirurgicale en cas de glaù-
•eome aigu : il suit en cela les erreinents de tous les oculistes. Le cha-
pitre consacré aux maladies oculaires, suites d'accidents du travail, et
à la simulation qu'elles provoquent chez les victimes, sera d^autant
mieox accueilli par les praticiens, que le sujet n'est mâme pas effleuré
dans la plupart des traités spéciaux. Les deux parties suivantes ne
sont pas moins bien traitées par leurs auteurs respectifis, qui ont visé
surtout à être simples. Le second volume, d'un intérêt pratique tout
aussi grand que le précédent, renferme les notions élémentaires d*orth6-
pédie, les affections des voies urinaires. On a cru devoir jr insérer la
gynécologie et Tobstétrique, pour lesquelles cependant oh fait passer
à la Faculté un examen spécial ; mais on ne songera pas à reprocher aux
. auteurs de l'ouvrage des notions d'électrothérapie et de radiographie.
Quoi qu'en dise Tauteur de la partie consacrée à la chimrgie orthopé-
dique, on trouvera avec raison exagérée la plaîce qu'il a faite à la
description de certaines difformités peu communes : Fexpôsé en eàt
«xcellent, mais pour un manuel qui vise surtout à être le vade mecum
du praticien, il faut savoir s'en tenir aux choses courantes.
. 3. -— Dans les otites moyennes, les complications suppurées sont
.fréquentes, et l'erreur clinique facile. Aussi le D' Wicart a-t-il jugé
bon de consacrer à la plus habituelle de ces complications sa thèse
inaugurale : Les Abcès du lobe sphéno-temporal du cerveau d'origine
otique. En effet, lorsque Ferreur se produit dans de tels cas, il peut en
résulter des conséquences très sérieuses en raison même de la gravité
des propagations suppurées des otites et de leur évolution fréquente
dans la boîte crânienne, où l'exploration directe est presque impossible.
L'auteur s'est attaché à établir autant que possible les éléments d'un
diagnostic précis de toutes les variétés d'accidents otogènes et en parti-
culier de Fabcès du cerveau, si souvent méconnu parce qu'il est dissi-
mulé. Il convient que la radiographie donne des indications peu sûres,
mais l'examen combiné du sang et du liquide céphalo-rachidien permet
d'arriver à une plus grande précision. D'assez longues considérations
sur ce que doit être le traitement d'une affection aussi rebelle terminent
l'ouvrage,
4. — Les. hémorragies en obstétrique comportent souvent un pronos-
tic sombre. Et très souvent les malades soot admises à Fhôpital, sans
pouvoir donner de renseignement précis sur l'importance de celles
qu'elles ont subies. Comment arriver à déterminer approximativement
leur anémie? Ifexiste-t-il pas un procédé simple et suffisamment
«zact qui permette au praticien de faire séance tenante, pour ainsi
AvniL 1907. T. CIX. 20.
— 3{I6 —
dire» cette évaluation f C*eftt ce que recherche le D' Devraigne dans eon
étude : Valeur du doêoge de thémaglobine dane la pratique de$ accoucha
merUs, La numération globulaire bien connue depuis de longues années,
et à laquelle il faudra recourir toutes les fois qu*on le pourra, nécessite
malheureusement un laboratoire, un microscope, un hématimètre» que
Ton ne peut le plus ordinairement avoir à sa disposition. Mais, comme
Ta reconnu le prof. Hayem, < au point de vue clinique, le dosage de
Thémoglobine est plus précieux à lui seul que la numération des glo-
bules, et les renseignements qu*il fournit sur la richesse globulaire
vraie sont souvent d'une connaissance plus importante dans Tanémie
que celle du nombre des hématies. » Partant de cette donnée, le D' De-
vraigne préconise le dosage de Thémoglobine par la méthode colori-
métrique ; Topération ne prend guère que cinq minutes et n'exige ni
connaissances ni études spéciales. En procédant par comparaison avec
la numération globulaire, Tauteur a constaté que, dans les cas où les
deux courbes sont parallèles, le nombre des globules importe peu ;
dans le cas contraire, il est plus important de connaître la quantité de
rhémoglobine que le nombre des globules. En tout cas le procédé permet
au clinicien de doser d'une façon suffisamment exacte l'anémie des
malades, et de porter dès Tabord un pronostic sûr. La seule chose que
Ton pourrait trouver exagérée c'est le conseil que donne l'auteur de ne
pas hésiter à interrompre la grossesse pour éviter une anémie grave.
5. -— Le Traitement de la volonté et Psychothérapie, du D' H. Lavrand,
fait partie de la collection bien connue Science et Religion^ éditée par
la maison Bloud, et on peut dire que la question a été traitée de main
de maître. Aux yeux d'un grand nombre, comme le reconnaît l'auteur,
ne pas soigner un malade par des drogues équivaut à ne pas prendre
les moyens capables de procurer la guérison. Or, tous ces procédés
ne s'adressent qu'aux troubles et lésions somatiques. Sans doute
cette manière de procéder apparaît parfaitement licite et recomman-
dable, mais est passible d'un grave reproche : elle ne s'adresse qu'à
une partie des troubles et des souffrances de l'homme, composé d'un
corps et d'une âme, éléments absolument inséparables. Dans les phéno-
mènes vitaux, on^ne rencontre jamais que des maladies affectant tout
à la fois le moral et le physique, quoique, ordinairement, il y ait pré-
dominance somatique ou prédominance psychique dans les phéno-
mènes observés. Il résulte de là que la thérapeutique, pour être com-
plète, logique, adéquate, doit s'adresser k la fois aux deux éléments du
composé humain, réservant à l'un les médicaments d'ordre physique et
à l'autre tout un ensemble de moyens groupés sous le nom de psycho-
thérapie. L'auteur passe en revue les éléments de cette thérapeutique
spéciale envisageant successivement la psychothérapie suggestive 'et
la psychothérapie rationnelle. Mais comme tout aboutit à la maîtrise
— 807 -
de soi par le iraiiement rationnel de la volonté, il commence, au préa->
lable, par établir quels doivent être les éléments d*une hygiène morale
bien entendue.
6 et 7. — Sous le titre : PhytMogie philosophique, DéfinUion de la
physiologie, méthode expérimentale^ génération spontanée et darwinisme^
le D** Paulesco a réuni un certain nombre de conférences faites par lui
à la Faculté de médecine de Bucarest. La première a pour objet de
montrer ce qu'il convient d'entendre par le mot physiologie : c'est un
commentaire lumineux de la définition donnée jadis par Claude
Bernard : la physiologie est la science des phénomènes qui se passent
chez les êtres vivants. Une deuxième leçon traite de la niéthode de la
physiologie, de cette règle ou voie que suit l'esprit pour arriver, par le
moyen de l'élude des phénomènes vitaux, k la connaissance de la
vérité. Dans la troisième leçon, l'auteur étudie Thypothèse de la géné-
ration spontanée, et n'a point de peine à démontrer que cette hypo-
thèse est en contradiction avec un fait bien établi, c'est-à-dire
l'impossibilité de la* synthèse artificielle de la substance vivante. Une
excellente critique du darwinisme termine l'opuscule. — C'est dans un
esprit diamétralement opposé que sont conçus les Éléments de philoso"
phie hiotogique du D^ Le Dantec. Les théories de cet auteur ont été bien
des fois exposées ici même, à l'occasion d'autres ouvrages précédem-
ment publiés. Dans celui-ci, le D' Le Dantec n'a pas la prétention de
refaire toute la biologie ; il veut seulement en fixer les méthodes, et la
première moitié du volume est coniacrée à cet essai ; les faits consi-
gnés dans le second livre n*ont d'autre but que d'illustrer les méthodes
exposées dans le premier. L*auteur convient cependant que le problème
de la synthèse d'un protoplasme vivant reste entier. Nos connaissances
sur les colloïdes, dit-il, sont si récentes et si rudimentaires que nous
ae devons pas compter voir se réaliser avant peu la fabrication d*une
cellule ; mais on y arrivera un jour par une analyse méthodique permet-
tant c une synthèse raisonnée, > et c'est dans l^tude des diastases qu'il
entrevoit la solution du problème, et, peut-être, dans le pur hasard l
8, 9 et 10, — Voici encore trois volumes traitant de questions
médico-psychiques. Nous avons déjà fait connaître celui du D*" Lap-
poni : ^Hypnotisme et le Spiritisme^ élude médioo-crilique, à propos d'une
édition précédente, publiée en langue italienne. L'auteur commence
par un exposé historique, aussi bien de l'hypnotisme que du spiritisme.
Il passe de là à l'exposition de leurs phénomènes respectifs, tout en
indiquant les autorités qui nous prouvent, en partie tout au moins,
l'existence de ces mêmes phénomènes. Puis vient l'examen des analo-
gies et des différences des deux ordres de faits, avec des explications
sur la nature intime et l'origine des uns et des autres. Si l'on peut
reprocher au D' Lapponi d'y mêler un peu trop le diat>le parfois, du
<Sa<
1*4' J
— Me —
>■>;., .>
L^'"
>■ '
Ivi
.>■ *
MM'.
moiaft 0:0 n» pouvrait.trop ao^Bcnve à; ce qu*H <IU; de9 eSsta aeciaiiB de
l^^jpnoti&me ^t d^ s^tîâJftmAi et aux ^e9u«ea,qu^ devmieatpteAdre à
regard de Tan et de Tautre ceux à qui est confié le aoin de Ji*,or4rè
ll|0|!]»l^et aocâft^vd^la c^lleeiivitè^huaaAÎB^; — Le bal du ï^ Moutin dans
défé^ ffMX pointé de vue théorique ^i pratique est de meltie an. coumat
des pbéAOiDièae^. psychiques des peraoonesvqvj n'eut eu a) le temps
Di» l'occasion de les étudier. Jl a la ppétetotioa de les passer ea revue
sanç^ parti pris» et peuWôire serait-osi tenté de lai reprocher cette îndif*
fôrenee, si Ton n'était l>ieD|6l eoa vaincu, k la lect^fe de roinvrage^
d^'étre QD pré6eiH;e 4'ua croyant du spiritisoie. >-: M. Gasc-Desfossés ne
s7e^ pas çoolenlé de faire, tomme le IK Moulin^ sorloui un exposé de
laits ; il y a focce reehercèes personnelles dans .son trayaol : Magnéiiema
vUiU, c^nâributionâ expérimenlales à V étude par le galwanomètre de
i'éleetrormebgnétisme vitaL On ue saurait accepter sans de formelles
xéserves, ti>utefoiSs.les inductions tant scîentiûquee que philosophiques
de Tâ^ttleui, et tout esprit.non prévenu trouvera, à Jbon droite ses con*
clusion s. prématurées, sinon tpui à fait témiraires. Gela ne diminue
point d'ailleurs rintérèt de l'ouvrage.
il. -^ Si rétudfi'de la payehophysiologie du langage musical^ en
dehors du langage ordinaire, a été entreprise par ptusieurs cliniciens
ou psychologues, celle de sa pathologie a été, par contre, .presque toia-
leoitent négligée. £t pourtant cette dernière pirésente quelques faits de
réelle importance, qui permettent de confirmer ou de rectifier les indue*
ligna primitives de la physiologie, inductions basées sur les données
du fonctionnement normal. Assurément la perle de cette forme de laa«-
gage est le plus souvent d'importance minime, tandis qu'elle constitue
.U/i trouble très grave pour les sujets ayant uno éducation musicale
technique^ et devient une catastrophe pour le musicien professionneL
■Le D*^ Ingegnieros a entrepris, dans le Langage musical et ses Irouèles^
hystériques f comme Tindique assez le tilre de son travail, l'étude des
faits d'aphasie, musicale ou d'amusie coustatés chez des hystérique».
/Les observations qu'il a groupées dans sa monographie constituenl^un
xjbapitre tout nouveau et non encore traité de la psychopathologie du
langage musical. Mais dans le but de faciliter là description des. faits,
.et de rendi*e la thèse. plus intelligible, l'auteur a cru utile de commen-
cer son travail par l'examen de « questions préliminaires, » une mise au
.point de. l'origine et de la fonction de la musique, l'étude des conditions
,de l'émotion musicale, rintelligence musicale et la classification des apti-
tudes spéciales àPart. Ce qui permet d'étudier Toiigine, l'évolution et le
mécanisme physiopathologique du langage musical. Un chapitre de con-
clurions, synthétiques termine l'ouvrage.
, .12. — Demifous et demiresppnsabUà i teLest le titre de l'ouvrage que
— àeS —
etesàere te prof«80eitt €rraf«et à r ètdde tTânequestio^^
Aottale, et aterdèè éèttfécneQi ces derniers tempe. La'tpiéfllrion dasfDim
Bxaâqne toajcmradâ aolutiaa; mais elle^sftpaàëe, él ia Bociété Teton-
BaH qu'elle a des devel» eit des droite vie^à-^is de oéttie catégorie de
malades, et oeax-ci aot leur place dans I^orgaaisatioa sociale acCaélIe^
Il t^tn est pas de même de ees êtres, en général mal jujg^és, qùelèstnis
tniftent de fureeurs, d'imbéciles, de mauvais plaisants, que les autres
WMidnieDit Totr enfermier au même titre que lei^ Tràts fous. Assurément,
quelques-uns d'entre eut peuveiiit être nuisibles à xin moinent donné,
Mais il y i exagération de part et d*autre dans la oiàniére d*appréder
cette «afégerie dliktiTiduB. % On sent plus ou moiné Tagaement que lé
denid-feu ne peut pas être traité comme un cnminei Vulgaire; maison
stôt aussi, qu'S ne peut pas être traité comme un fou irrespon^blé et'
que la seclélé est bien obligée de se garantir contre lui et de le traiter
d^aîitoritë quand il est nuisible et quMl a commis un crime ou miême un
délit. C'est, au Rmd, toute la grave questiofr de la responsabilité atténilèe »
qnâ se pose, et ipxt le professeur Qrasset va étudier aussi complètement
que possible. TJn premier e!bapitre est consacré k démontrer rexistënce
des demi-fous, qu€ l'auteur nous Montre tout spécialement dans la âtié-
rature ^ le tbéâtre : le nombre de héroâ ddmi-fous que Ton rencontre
dans la littérature des romans ou des drames, prouve surabondamment
que leur présence a été constatée dans tous les siècles. Le second cha-
pitre est une réfutation dés deux théories qui rejettent les demi-fbûs.
Tune n'admettant que des fous irresponsables et des raisonnables res-
ponsables^ I^autre confondant tous les bommes dans le même groupe
universel des plus ou moins responsables. Le troisième Chapitre vrai-
ment neuf, contient la démonstration clinique de Teilstence des demi-
fous, et leur étude médicale. Dans un quatrième chapitre, Tauteur montre
ht Yaleur sodale des demi-fous, qnelques-uns supérieurement doués,
même hommes de génie, et dont la non-existence eût été regrettable
pour la marche de Thumanité. Un dernier chapitre traite des demi-fous
nuisibles, qui constituent pour la société une Véritable cause de damger;
de la notion médicale; de la responsabilité sociale, distincte pour Tau*
teur de ridée de responsabilité morale; enfin de la grosse questi^on des
responsabilités atténuées, et des principes généraux de la prophylaxie
sociale de la demi-folie.
13 et 14. — Le Guide pratique pour le choix des lunettes, du 1)"^ Trous-
seau, édité pour la seconde fois, a pour unique but de mettre à la
portée dés médecins débutants ou prati<:tens les notions indispensables
pour choisir ^ toute sécurité les verres destinés à corriger les imper-
fections de la vue. L'auteur en a banni toute considération scientifique,.
n*y retenant que les seuls renseignements néoessaires i Tétude des
anomalies de la réfraction et au choix eorrect des verres. — La même
— aie —
préoccupation d'utilité pratique a présidé à la rédaction du Guide mor
temél, ou Hygiène de la mère et de VenfanL Le D' Selle a mis à la portée
des jeunes mères, comme de toutes les personnes qui ont à charge la
première enfance, un petit manuel où elles pourront puiser les rensei-
gnements les plus précieux pour Télevage des petits enfants.
15. — Le Manuel du candidat a^ grades et emploie de médecin et
pharmacien de réserve et de Tarmée territoriale est tout différent de la
première édition publiée par le D' Bouloumié il y a quelque dix ans.
Depuis cette époque, bien des dispositions nouvelles ont été prises, et
des règlements supprimés, ajoutés ou modifiés. La nouvelle édition,
complètement refondue et mise à jour^ renferme non seulement les
renseignements indispensables à Fétudiant, au médecin et au phar-
macien désireux de devenir médecin auxiliaire ou officier de réserve du
corps de santé, mais encore les notions nécessaires à ceux qui, appelés
à passer un temps plus ou moins long dans rarmèe, ont à cœur d*ea
profiler pour leur éducation militaire et de faire profiter le plus pos-
sible le soldat de leurs capacités professionnelles. Les auteurs ont con-
sacré plusieurs chapitres à Thygiène, à la pathologie et à Tépidémio-
logie militaire, ainsi qu'à la chirurgie d'armée. Ces études, résumé de
grotf volumes et de nombreuses publications, contiennent ce qu'il est
indispensable à un médecin d'armée de savoir pour remplir utilement
son rôle si différent de celui du praticien civil.
16. — Le dernier plan d'études a introduit en « Troisième B » les
sciences naturelles, et par conséquent les notions d'anatomie et de
physiologie humaines et d'hygiène pratiquement indispensables.
C'est pour répondre au but de ce nouveau programme que M. Brucker
a composé son travail : L'Homme^ organisation^ hygiène^ exploitation
des êtres vivants par rhomme. L'utilité de telles études pourra à bon
droit paraître superflue. Mais l'ouvrage de M. Brucker n'en répond pas
moins aux exigences du plan d*études imposé il y a cinq ans.
17. — Sous le titre : Spécial Reports : The Blind and the Deaf, l'Office
du commerce et du travail des États-Unis vient de publier une statis-
tique spéciale de la surdité et de la cécité envisagées à différents points
de vue (consanguinité des parents, sexes, races, âge, conditions sociales,
professions, distribution géographique, causes, etc.) pour les divers
États de l'Union. C'est un travail surtout documentaire et statistique.
J.-L. DB Saintb-Marib.
OUVRAGES SUR LA LANGUE, LE STYLE
ET LA VERSIFICATION FRANÇAISE
1. Histoire de la langue française des origines à 4900, par Ferdinand BgDKOT. T. IL
Le Seizième Siècle, Paris, Colin, 1906, gr. in-S de xxxii-504 p., 15 fr. — 2. Le»
Voyelles toniques du vieux français^ par HaRMAifii Suchibr. Trad. de rallemaad»
- 311 —
.augmentée d'un index et d*ttn lexique, par Ch. Oobrlih m Ooni. Paris, Champion,
1906, iD-12 de 230 p., 3 fr. 50. — 3. Causeries sur l'étymologie^ par Emilb Ernault.
Poitiers, (Ilerté, 1906, ia-S de 48 p. (en deux fascicules, extraits, arec quelques
ehangements, da Builelin des conférences et des cours de la Faculté des lettres
^ de Poitiers^ janTi^r-juin 1906). — 4. Voyage en linguistique^ ou Explication sur
la préhistoire du Périgord et du Sarladais. Recherches sur les noms de lieux ou .
d'hommes du Périgord et Dictionnaire de» mots patois périgourdins avec Fori*
,gine et l'historique de ces mots, par Ëmilb Colas. Périgueux, Librairie centrale ;
Paria. Vie et Amat, 1905, in-12 de xi-211 p., 2 fr. 75. — 5. itymçlogies vendéennes^
par Hbkri Boorobois. 3* série. iJuçon, Bideaux, 1904, petit in-i8 de lOi p., Ofr. 60.
— 6. Observations sur Vinfinitif dans Agrippa d^Aubigné, par Valfrid Palmqrbn.
.Stoekolm, Norstedt, 1905, in-8 de 159 p. -^ 7. Étude historique sur la syntaxe des
pronoms personnels dans la langue des félibres, par Victor Brosbwitz. Stockplm,
Marcus, 1905, in-8 de xiv-122 p. — 8. La Querelle de l'orthographe^ par Marcbe.
BooLBROCR. Paris, Sansot, 1906, petit in-12 de 95 p., 1 fr. ^ 9. La Querelle de
l'orthographe. Réponse à M. Marcel BoulevLger, Lyon, édition de la Revue de
tyon et du Sud-Est; Paris, Garnier, 1906, in-8 de 39 p. — 10. Français parlé et
■français écrite ou te Procès de V Académie contre Vortografe^ par Émilb Brnadlt.
2« éd« Paris, Champion, s. d. (1906), in-8 de 29 p. — 11. Étude sur la simplifia
cation de l'orthographe, par Alprbd Dutbns.' Paris, F.-R. de Ru^eval, 1906, gr.
in-8 de ii-483 p., 6 fr. — 12. La Grammaire du purisme et l'Académie française
au xvui* siècle. Introduction à Vétude des commentaires grammaticaux d'auteurs
ctassiques, par Alexis François. Paris, Beliais, 1905^ in-8 de xv-279p., 5 fr. — 13.
Mélanges d'histoire littéraire^ publiés sous la direction de G. Lanson. I. Les
Sources grecques des « Trois Cents ^^ par E. FRémifBT. IL Étude sur la chronologie
des « Contemplations », parti. Dopin. 111. Étude sur les manuscrits de Lamartine
consei'vés à la Bibliothèque nationale, par J. des CoaitBTs. Paris, Alcao, 1906,
io-8 de vi-200 p. (T. XKl de la Bibliothèque de la Faculté des lettres de r Uni-
versité de Parir), 6 fr. 50. — 14. L'Art des vers^ par Auguste Dorghain. Paris,
Bibliothèque des Annales politiques et littéraires^ s. d., in-12 de 424 p., 3 fr. 50.
— 15. Versification et métrique de Ch, Baudelaire^ par Albbrt Cassaonb. Paris,
Hachette, 1906, in-8 de ni-126 p., 3 fr.
1. — Il convient de louer M. Ferdinand Brunot du zèle ininterrompu
ayec lequel il poursuit sa grande entreprise : Histoire de la langue frau"
çaise des origine^ à 4900, Le second volume a pour sujet : Le Seizième
Siècle, Les deux premiers livres ont un caractère plus général et
méritent d*attirer Tattention, même du grand public : Livre premier.
V Emancipation du français. Chapitre premier. Considérations générales*
IL Les Obstacles. La Tradition latine dans l'École. La Tradition latine
dans l'Église. III. Influence favorable de la Royauté. lY. Premières
revendications en faveur du français. Y. Le Français dans les sciences
médicales. YI. Le Français dans les sciences mathématiques. YII. Le
Français dans la philosophie. YIII. Le Français dans les sciences histo-
riques. IX. Le Français dans la littérature proprement dite. — Livre
deuxième. Tentatives des savants pour cultiver la langue. Chapitre pre-
mier. Essais de simplification et d'unification de Torthographe. II. Efforts
pour constituer une grammaire. — Le troisième livre : Le gouvernent
de la langue, a un caractère plus technique et s'adresse surtout aux
spécialistes. Section I. Le Vocabulaire, Chapitre premier. Nécessité d'un
développement nouveau du vocabulaire. II. Développement du fonds
français. Mots dialectaux. Mots archaïques. Formation de mots nou-
— 3ta —
y^az« IH. fimprunls aux autres lai^^es. Italianisiiie et hispaDisme»
Le foods ftavanl : le grec et le latin dans la langue scientifique. — Seê-
tipn n. Phon^tiq^, Chapitre premier. Généralités. II* VojreUes. UL Les
Diphtongties. IV. Les Nasales. V. Réduction des hiatus. YI. Consonnes..
— Section m. Morphologie. Chapitre premier. Formes de Tarticle. U.
Fonnes du substantif et de Tadjectif. IIL Degrés des adjectifs* IV.
Noms de nombre. V. Pronoms* VI. Verbe. VII. Les Ilots invariables..
— Section IV. SyntaoK. Chapitre premier. Article. H. Substantif. III.
A4)sctil. IV. Noms de nombre. V. Pronoms. VI. Verbe. VII. Négation.,
yni. Préposition. IX. Ordre des mots. — La compétence de M. Bru-
not,.danB son domaine propre» est incontestable. Son labeur donc est à
looer, et son ouvrage à recommander comme livre dHnformation. Mais
il appelle des réserves là où Tautear, qui n'est pas exempt de préjugés,
se trouve appelé par son sujet ou se transporte de lui-même sur un
terrain mixte. Tel est le cas dans les pages où il s'occupe de € la tradi-
tion latine dans FÉglise », et s^introduit notamment dans les questions
de théologie et de liturgie. Nous y avons aperça des signes de préoc-
cupation regrettable en même temps que dUnstruction superficielle et
incomplète.
2. — Il serait honorable pour la France que les travaux du genre de-
celui que nous venons de signaler sV multipliassent. Ce n'est pas en
effet sans rougir un peu que Ton annonce Tapparition d*un écrit sur
notre ancienne langue, publié au-delà du Rhin et qu'il a fallu traduire
en français . Nous n'en devons pas moins un bon accueil à la traduction,
par M. Ch. Guerlin de Guer, de la remarquable élude de M. Hermann
Suchier, c professeur de philologie romane 4 rUaiversité de Halle » i
Lu Voydles iofUquei du vieux français . « Cet opuscule, nous dit Tau-
teur, a pour objet la langue française de Tan liOO à Tan t300environ.
Toutefois, nous ne naus interdirons pas, à Toccasion, des excursions
en deçà et au delà de ces dates, i
3. — Nous ne manquons pas chez nous d'excellents- linguistes. Le»
spirituelles Causeries sur Véiymologie^ de BI. ^mile Ërnault, en sont une
preuve. Il y est question de beaucoup de choseSi de trop peut-être, et
Tauteur se plaît à y déployer, en des sens bien divers, sa science mul-
tiple. Mais on y prend avec agrément des leçons de saine méthode, et
nous souhaiterions que, surtout parmi les lettrés ou domi-le tirés» trop^
autodidactes^ de nos provinces, ces agréables variations sur un fond
solide trouvassent beaucoup d'auditeurs.
4. — Quelle bonne fortune pour M- Emile Colas, s*il avait pu les
entendre et s'en pénétrer I II aurait conçu et composé tout autrement
son bizarre ouvrage : Voyage en linguistique, ou Eicplication sur la pré'^
histotÊre du Périgord et du Sarladais, Becherehes sur les nome de lieux ou
d^hommes du Périgord et Dictionnaire des mots paUÀs périgourdins, avec
— 3U —
rori(fine el VkMoriq^tB iê aes moli. Il sttfBit, pôar en donner ime Juste
idée, de citer ces lignée du délmt : « Souffrez quelques explkatkme
piéLinàinaiiee A notice Tbyàgt: i« Les noms vienneni d'abord de la
pereeone de rhomme. Les premières choses que Thomme a dû nommer,
c'eei lui*mème et les principatos pârUes de son corps : bouche, tète,
jambe, peau, bras, ecc. . . 2* Ensuite, il a dû voir ei nommer des^hosee
^ noal à sa portée immédiate, ou qui l'ont vivement impressionné,
ou dont il a eu besoin dès Taboid : bois, eau, quelques arbres, quelques
animaux, le bas, le haut, le ciel et la tem. 3« Et c'est par similitude
eu par analogie avec ces diœes qu'il a nommé tout le reste. De rima^
ailles de son (rem, il a nommé d^abord la contraction que produit lé rire,
ntu, puis la gerçure que fait sur la terre Veau qui court : rivu$ ; de Hvub^
il a &Lit rtpo, la rive ; de sa barbe (èarèe), Il a nommé Therbe {herba\
qui est là barbe de la terre ; de gula, gosier, il a âiit gvrffn^ gorge oii
l'eau coule ; de èncoo, sa joue, il a Cail èuila, quelque chose d'enflé. Il a
ouvert la bouche et, ce faisant, il a fait une figure et un son qu'on repré-
sente par ce signe : O. Ainsi art-il appelé sa bouche et toute sa figure :
os, et il a appelé os, l'embouchure dVne rivière. .• » La suite est plus
earieuse encore, mais il laut savoir se borner.
S. «- IL Henri Bourgeois use de procédés moins extraordinaires et
plus techniques dans ses Ètymologiu veniéennei^ qui s'appliquent
toutes à des noms de Ueux. Son opuscule est un recueil d'aHides
publiés dftns la Vendée hutorique^ revue bi-mensuelie, dont il est le
directeur. Nous laissons è qui de droit la discussion des solutions indi-
quées par lui aux problèmes qu'il se pose, conclusionB dont il fait
d*alllâurs avec bonne grâce assez aisément bon marché. Mais il aurait
mieux valu qu'il s^absttat de m^er continuellement à l'exposé de
recherches asses sérieuses, des boutades de journaliste en plus ou
moins belle humeur et des plaisanteries dont le sel n^est pas toujours fin.
6 et 7. — Nous devons d'autant plus veiller sur notre méthode et
notre tenue dans les travaux de cet ordre, que nous y avons des rivaux
fort habites et fort bien armés, non seulement en Allemagne, mais plus
loin encore, dans les pays Scandinaves^ eu les études relatives â notre
langue et à notre littérature sont de jour en jour plus en honneur. En
voici deux nouveaux témoignages récemment adressés au Polffbiblion,
et dont il enregistre bien volontiers la valeur. Ge sont deux thèses pour
le doctorat, soutenues Tune et l'autre à rUniversilé d*Upsal et
rédigées en français. La spécialité des sujets traités par les candidats
e»t à divers égards significative : (^servcUlonê $ur Vin finUif dans Agrippa
d^Aukigné^ par 11. Yaifrid Palmgren. — Élude historique sur la syntaxe
des pronoms personnels dans la tangue des félibres, par If. Victor Bru->
sewitx. La bibliographie jointe par les deux auteurs à leurs exposés
atte'ste l'étendue de leurs connaissances.
— S14 —
8. — A une époque eonleniieuse eomme lai nôtre tout devient sujet
de guerre. Les opinions divergentes se traduisent bien vite en hostili-
tés passionnées, où les esprits s^enflamment et où s^endurcissent les
partis pris. Peu s^en est fallu que la question de la réforme ou de la
simplification de notre orthographe ne donnât lieu à une nouvelle
affaire^ Le fond du problème semblait par insUnts disparaître dans la
poussière soulevée par le choc de préoccupations accessoires ou même
étrangères à ses données. Cette fureur parait calmée pour rinstant*
mais la controverse continue* Elle nous laisse curieux et attentif,
mais sans émotion. Nous sommes médiocrement frappé« soit des
avantages, soit des inconvénients signalés de part et d*autre, où nous
croyons que, selon Tusage, on a beaucoup exagéré et abondé dans son
propre sens. Réduite à ses termes réels et à son intérêt effectif, la ques-
tion a au moins un très bon côté : c*est d*appeler l'attention et la dis*
cussion sur un grand nombre de points relatifs à Thistoire et aux qua-
lités distinctives de notre langue, et plus généralement à la grammaire,
à la nature et aux rapports du langage et de récriture, au style et à
Testhéiique. Si la guerre est fâcheuse, la diiscussion est bonne. Dans
son élégant et vif écrit : La Querelle de l'orthographe, M. Marcel Bou-
lenger a pris en main la cause de Tusage en vigueur et, avec beaucoup
d'esprit, Ta soutenu d'arguments où les considérations sentimentales
et poétiques, mises en valeur par une rhétorique habile, tiennent une
place considérable et même excessive. Gomme il arrive d'ordinaire, il
s'est surtout distingué dans la critique des exagérations de quelques-
uns des réformateurs et de leur appel peu libéral au bras séculier,
c'est-à-dire à un ukase de l'autorité politique. Sa conclusion est loin
d'être intransigeante : c S'il y a, dit-il, dans notre orthographe actuelle,
des bizarreries, des anomalies, des fantaisies choquantes à l'excès,
notez-les, cataloguez-les, signalez-les à Tironie ou au boa sens popu-
laires... Aucun esprit sensé ne saurait s'opposer à ce qu'on régularise
très prudemment l'orthographe, dans la mesure où le voudra faire
quiconque aime et respecte profondément notre langue, les chefs-
d'œuvre qu'elle a produits, la longue et vénérable tradition qu'elle
prolonge. »
9. — La Querelle de Vorlhographe, Réponse à M, Marcel Boulenger, est,
cela va sans dire, l'œuvre d'un partisan de la réforme. L'auteur ne se
nomme point, mais il est aisé d'y reconnaître un savant professeur de
l'Université de Lyon, spécialiste très distingué. Il apporte dans cette
controverse, menée par lui avec une courtoisie louable, des arguments
d'ordre technique, exposés clairement et très intéressants par eux-
mêmes. Si sa conviction, qui est d*ancienne date, outre quelque peu la
nécessité et ïurgence de la réforme, si telle ou telle de ses assertions,
celle-ci, par exemple, que « tout philologue est nécessairement grain-
— 315 —
mairien > (p. ii), est sujette à contestation ou à réserve, ses propositions
sont, en somme, assez modérées, et il parait à propos de prendre note
de cette déclaration générale : t On ne saurait trop répéter que rien ne
sera changé pour le moment aux habitudes orthographiques actuelles.
Mais les enfants auront le choix entre deux orthographes, pour un
nombre de mots déterminés, et seront mis à même d'adopter en parfaite
connaissance de cause, quand ils arriveront à Tàge d'homme, celle qui
leur paraîtra la meilleure. Celle qui prévaudra remportera par' la
réflexion et non par la routine, sans que la liberté de personne ait été
violentée. »
iO. — Avec ses qualités déjà signalées plus haut et son habitude de
chercher toujours, à côté de l'argument d'érudition, le trait d'esprit,
M. Emile Ernault, auteur naguère d'un livre ex-professo sur la matièrci
est intervenu dans la polémique en couVs et a pris surtout pour cible
TAcadémie française, selon lui trop conservi^trice et trop résistante.
Son agréable libelle : Français parlé et français écrii^ au U Procès de
C Académie contre roRTOORAFS, est instructif et amusant. Ij' Académie,
qui aime, dit*on, les gens d'esprit, ne lui en voudra sans doute pas
beaucoup.
il. — Ce n'est plus un écrit de controverse, mais un livre de doctrine
et de discussion approfondie que l'ouvrage de M. Alfred Duteos : Étude
sur la simplification de V orthographe, La question en litige y est examinée
à fond et dans le plus grand détail. Les points suivants sont abordés
dans Vlntroduction : Défauts de l'orthographe française, leurs origines,
leurs conséquences. — Nécessité d'une réforme. — Étymologistes et
phonétistes. — Préjugé de Tétymologisme. — Dangers du phonètisme
radical. — Homophones, hémogrammes et amphibologies. — Le phonè-
tisme mitigé, seule solution possible. — Échecs des réformes antérieures,
leurs causes. — ^ Bases d'une nouvelle réforme. — Sa réduction à un
minimum. — Régions du vocabulaire soustraites à son action : noms
historiques, noms de famille, langue scientifique. — Le corps de
l'ouvrage se compose de dix chapitres, intitulés : L Voyelles orales.
IL Voyelles nasales. IIL Consonnes doubles. IV. Consonnes finales
muettes. Généralités. V. Examen détaillé des consonnes finales muettes*
VI. Consonnes muettes non finales. VII. Consonnes en général. VIII,
Trait d'union. — Soudure des mots composés. — Accents. — Apos-
trophe. — Tréma. — Ponctuation. IX. Mots d'origine étrangère. —
Noms propres étrangers. — Noms propres français. -— Versification
et réforme. — Langue scientifique. X. Résumé. — Conclusion. — L'usage
du livre est facilité par un c Index alphabétique des graphies étudiées
dans les chapitres I, II, V, VI, VII ». — Les solutions adoptées par
M. Dutens sont discutables. Telle même est bizarre. Ainsi le système
proposé pour les noms propres étrangers [Buh'neur pour Buc/iner] n'accé*
— $16 —
lérerait pas le seririee de U poste. Nous ne saurions surtout lui eoneédev
l'étrange aphorisme par où se termine sa conclusion, à.savoir que c l&
véritable commencement de la sagesse et la condition nécessaire de
tout progrès, ce n^est pas le respect, mais TirréTérence. » Mais l'esprit t
général de l'ouvrage n'est nullement révolutionnaire^ il est modéré^
transùctianneL Les objections de l'auteur au phonéHsme radical reposent
sur des considérations fort intéressantes, celle-ci, par exemple : « Un
mot n'est pas un simple groupe de sons : il a une valeur parfaitement
définie, il sert à.désigner un objet, il expriniie une idée. Par suite, le
groupe de caractères qui le représente devient signe d'idée à son tour
et passe très vite peur nous à l'état de symbole. Nous sommes ainsi
amenés par un irrésistible instinct à introduire dans notre conception
de récriture un sentiment d'idéographisme qui, pour être inconscient,
n'en est pas moins réel.. . L'écriture a bien pour destination première
• de noter les îsons delà langue, mais nous venons de la voir s'élever
plus haut. Le mol parlé étant le signe d'une idée, lien est forcément de
même du mot écrit, et nous sommes trop habitués à envisager les
choses sous cet angle pour ne pas répugner invinciblement à toute
graphie qui contrarierait sur ce point nos tendances les plus intimes»
II y a là un Calt de suggestion tout à la fois mentale et visuelle, impos-
sible à contester, et sur lequel je devais insister d'autant plus sérieu-
sement que la plupart des apôtres du phonétisme ont eu le tort grave
d'en méconnaître Texistence et la portée. > (p. 22-24). — Quoi qu'il en
soit de celte vue et d'autres encore, très dignes tout au moins d'atten-
tion et de discussion, l'ouvrage dont il s'agit, en dehors môme de son
objet spécial, nous parait une contribution importante à l'étude appro-
fondie de notre langue et de sa grammaire.
12. — Négligées trop longtemps chez nous, du moins dans leur appli-
cation aux origines et à l'évolution historique de notre idiome, les
études de linguistique y ont pris dans la seconde moitié du xix« siècle
un essor 1res heureux, mais qui a un peu trop fait oublier l'utilité dea
éludes grammaticales, au sens plus ancien du mot, c'est-à-dire en leur
donnant pour objet de régler, au moyen d'observations, de raisonne-
ments et de distinctions solidement et ingénieusement fondées, l'usage
pratique de la langue, en particulier de la langue écrite. Le caractère
universel et classique du français qui commence, hélas I à s'e&cer dans
le nronde, ne tenait- il pas en bonne partie à cette ordonnance raison-^
nable, ferme et fine qu'il devait à ses grands écrivains sans doute,
mais aussi aux grammairiens qui les avaient commentés ? Ne serait-il
pas maintenant à propos, en rejetant les excès du puriftme d^autrefois^
d'en rechercher, d'en constater, d'en renouveler pour nous les avan-
tages ? C'est la question que sont amenés à se poser même des adeptes
très soumis de la méthode historique et linguistique, et l'on commence à
— 3t7 —
▼oit paraître d'uLlles travaux qui serviront à y réppndrft. L'ouvrage 4e
M. Alexis François : La Grammaire du purisme et i Académie française
€n xvni* siècle nous introduit dans cette yoie avec un soin diligent et
un talent plein.de promesse». Gomme Tindique son sous-titre : c Intro-
duction à rétude des commentaires grammaticaux d*auteurs clas-
siques >, ce n'est encore qu*un premier pas. Uauteur nous annonce que
ce travail « sera suivi d*un autre qui consistera dans le dépouillement
méthodique de tous les commentaires, de TÀcadémie qui nous sont
parvenus, et notamment du plus considérabled'entre eux, les Remarquss
sur U c Quinte-Curce 9 de Vaugelas. Nous inaugurerons de la sorte
rétttde détaillée des ouvrages de ce genre qui méritent de retenir Tat-
tention de;s historiens de la langue. » Il est bien» à souhaiter que
II.. François ne s'arrête pas en si bonne route. C'est un esprit solide,
délicat et judicieux. Il ne pense pas t qu'il faille abandonner une langue
à toutes ses impulsions, ni surtout aux caprices de ceux qui la gou-
yement momentanément : pareille indifférence ne sied qu'au linguiste,
chez qui c'est une attitude strictement scientifique : la langue passe
«ous ses yeux, il l'observe dans son mouvement spontané, le seul qui
l'intéresse, et s'étonne qu'on puisse chercher à lui faire violence ou
simplement à la soustraire aux influences pernicieuses. Tout autre est
le point' de vue de l'homme de goût, de celui qui, préoccupé de la
beauté littéraire d'une langue, estime qu'elle n'a pas de meilleur sou-
tien qu'une tradition glorieuse. Certes le passé ne doit point asservir
un idiome, mais il l'enrichit de toutes les expériences acquises, parmi
.lesquelles il est'légitime de choisir celles qui ont donné les meilleurs
résultats. Partout où l'on sent vivre la langue d'une vie intense et
magnifique, partout où l'arbre déploie une frondaison luxuriante, on
• recueille la sève nourricière des œuvres durables « A ce titre la langue
des chefs-d'œuvre, mais de tous, n'a pas cessé de mériter notre vénéra-
tion. L'écrivain d'aujourd'hui, dont la démarche est rendue hésitante
par tant d'influences contradictoires, y cherche d'instinct un terrain
solide ; .elle l'assure contre le mirage séducteur des sables mouvants.
Yoilà ce qu'on peut encore retenir de l'enseignement des puristes. »
On peut en retenir aussi, et nous conseillons à M. François, qui est
si bien doué, d'y recueillir cette leçon, qu'il est bon d'éviter en fran-
çais, surtout dans un écrit didactique, les images trop luxuriantes.
13. — C'est, on le voit, au moyen même de la méthode d'observation
• historique et scientifique que s'opère le retour, qui parait s'annoncer,
aux études de raisonnement et de logique grammaticale. Cette méthode
d'ailleurs s'étend de jour en jour davantage à tous les domaines. Une
minutieuse et curieuse application vient d'en être faite, sous la direc-
tion de M» G. Lanson, dans les Mélanges d'histoire liUéraire, qui forment
"le fascicule XXI de la BihUalhèque de la Faculté dés lettres de l'Univer-
'^^W
.r
\. s
— 3W -
gité de Paris. Les procédés de composition et de style de Victor Hugo
et de Lamartine y ont été soumis à une enqUète détaillée et fort instruc-
tive. La fascicule comprend trois études, c La première, due à M. Fré-
minet, porte sur les Sources grecqites des < Trois Cents » de Victor Hugo
(l^une deis pièces de la Légende des siècles). L'auteur a recherché les
sources et les textes dans lesquels le poète a puisé son inspiration et,
sur les manuscrits à lui confiés par M. Paul Mourice, il a pu recimsti-
tuer la suite du travail qui précéda la mise au jour de ce poème. > Le
sans- gène et le charlatanisme de cet étonnant génie y apparaissent en
plein. — c Dans Tétude suivante, M. H. Dupin traite de la Chronologie
des « Contemplations t. Il explique les différences des dates que présentent
les manuscrits et les éditions successives de ces poésies, donne des
indications curieuses sur la méthode de travail de Victor Hugo, et
montre comment celui-ci mit Tordre logique de ses pièces d*accord
avec la véritahle évolution de ses idées et de ses sentiments. » On saisit
là sur le fait l'aisance extraordinaire avec laquelle le poète exprime
publiquement le contraire de ce qu*il sait être la vérité. — « Enfin les
Nouvelles Méditations et les Harmonies poétiques de Lamartine ont été
examinées par M. J. des Gognets sur les manuscrits de la Bibliothèque
nationale. Ces manuscrits bien écrits et peu couverts de ratures four-
nissent de précieuses indications sur la manière dont Lamartine com-
posait. Si Ton n^ suit pas tous les efforts d'un labeur obstiné, on y
saisit du moins l'élan d'un esprit aisé et vigoureux, et il s*en dégage
une impression de facilité, de sincérité et de puissance. > Ces trois
travaux honorent leurs jeunes auteurs et témoignent de leurs aptitudes.
14. — Les études de versification ne sont pas moins en honneur
depuis quelque temps que les études de grammaire et de style, et l'on
tend à y appliquer aussi une méthode d'observation exacte et minu-
tieuse. Quoique adressé au grand, au très grand public, et digne d'y
arriver par le souffle de poésie qui l'anime et le talent d'exposition qui
s'y déploie, VArt des vers, de M. Auguste Dorchain, à côté de sa valeur
littéraire, possède une valeur technique de solide et fine qualité. C'est un
ouvrage, comme on dit> très au courant et c'est en même temps un
livre très neuf. Il se compose de seize chapitres : I. Versification et
Poésie. IL La Poésie et la Vie. m. Le Rythme poétique. Le Vers entre
la Musique et la Prose. IV. Les Éléments constitutifs du Vers et l'Accent
tonique. V. Compte des Syllabes (1. De l'Élision. 2. de l'Hiatus. 3. Dis-
tinction des Syllabes). VI. De la Rime (1. Rimes masculines et Rimes
féminines. 2. De la Qualité des Rimes. Qualités d'ordre acoustique.
Qualités d'ordre intellectuel. 3. Du bon et du mauvais usage de la
Rime. 4. Comment naît la Rime. 5. Dernières Considérations sur la
Rime). VII. De la Césure (1. Vers où la Césure est facultative. 2. Vers
où la Césure est obligatoire sans être fixe. 3. Vers où la Césure est obli-
— 319 —
gatoire et fixe). YIII. De la Césure dans rAlexaûdrin (i. Alexandrin à
Césure fixe. 2. Alexandrin à Césures mobiles). IX. De rEnJambement.
X« De la Concordance différée. XI. Allitération et Assonance. Harmooie
imitatlve et Suggestion. XII. Inspiration et Suggestion. XIII. Des
Licences poéliqd^ (1. Licences d'orthographe. 2. Licences de conslruc-
tion. 3. Licence de grammaire. 4. Des Mots nobles et de la périphrase).
XIV. Des Strophes. Llambe. Quelques remarques sur les Strophes.
XY. Les Poèmes k forme fixe (f . Le Sonnet. 2. La Ballade. 3. Le Trio-
let. 4. Le Rondel et le Rondeau. 5. La Terza-Rima. 6. La Villanelle.
7. Le Huitain et le Dizain. 8. Le Pantoum}. XVI. Les Vers libres.
Conclusions. — La doctrine de Tauteur est généralement saine» son
' travail abonde en vues justes et délicates et en remarques suggestives.
Nous devons dire pourtant que nous différons d*avis avec lui sur un
assez bon nombre dépeints. Nous ne pouvons énumérer ici et discuter
ces dissidences. Bornons-nous à quelques observations de fait ou de
goût. M. Dorchain a bien reconnu Flmportance de la < modulation
des syllabes accentuées» demi-accentuées ou atones dans Tintérieur du
vers » (p. 26). Mais les applications quUl a faites de cette vue sont
défectueuses, faute d*avoir tenu im compte suffisant de Taccent
secondaire^ tonique ou rythmique, dont Gaston Paris a si ingénieuse-
ment signalé la présence dans la rythmique latine, et dont le rôle ne
nous parait pas douteux non plus dans la rythmique française. — Il est
faux historiquement que le vers français soit < issu de la prose »
(p. 27). Il est issu du vers latin rythmique. L'exemple de Michelet ne
vaut rien (p. 28). Sa prose rythmée est issue en effet de notre versifi-
cation. — Nous ne saurions partager Tenthousiasme de M. Dorchain
pour le morceau de Victor Hugo cité p. 148-149. Il est plein d'impro-
priétés d'idées et d'images. Nous regrettons qu'un écrivain d'un si réel
mérite se soit abandonné à cette hugolâlrie effrénée qui est un des
ridicules littéraires de notre temps (Cf. p. 172-173, 179-180, 218 et passim).
— En revanche, nous le trouvons beaucoup trop dur pour le pauvre
Jacques Delille (p. 344-5], sur lequel on daube à tour de bras depuis
près d'un siècle, mais sur le compte de qui une critique avisée pourrait
bien enfin revenir. L'éducation poétique de Victor Hugo lui-même en
a plus profilé qu'on ne le pense et ses défauts ont trop .fait oublier ses
belles qualités. — Qualifier de c parfait » le Colloque sentimental de
Paul Verlaine» c'est perdre le sentiment de la mesure (p. 352]. — D'une
façon générale nous aurions préféré dans un livre de ce genre une façon
d'écrire plus simple, une moindre recherche du pittoresque et de la
couleur, avec plus de soin dans le choix exact des termes et d'élégance
dans la construction des phrases. Nous n'aimons guère les « annoncia-
teurs de l'humanité future » (p. 21). C'est un néologisme bien lourd.
Nous aimons encore moins le procédé dé démalérialisation » (p. 329].
l< ■ >*■
— 320 -
. A* ^ ' '^
X,'
1» '• '
Jv.
^.t
n
iw
^:0*è8t un batiMirisme de cent kilos. — Pour finir. par un éloge le
compte rendu d*un oavrasre dont nous pensons beaucoup de bien, nous
applaudissons des mains- et du coeur à l'éloquente et vigoureuse sortie
. de M. Auguste Dorcbain* dans ses Coneluêioti^, eontre les c décadent^ »
ei eontre les « amorphes ». Qui ne lui saurait gr^ d^aToir opposé à c^
stérilités prétentieuses cette noble fin de non-recevoir : c Parmi (ses
. pages amorpbes, dont pas une ne s*est ipiposée à la mémoire, cherchez
-r- et vous ne ks trouvier^z pas — qu.elles août celles qui ont ajouté un
peu de tendresse, et de pitié au monde» qui onU fùt-c^ dans une seule
. âme, jeté Un ferment d'enthousiasme ou dç joie, affiné le sens du bien
et du mal, affermi la volonté, ennobli la notion de Tamour, ^ tout cela,
bien entendu, non par une prédication voulue et vaine, mais par Tinvo-
lontaire et invincible émanation de la magnanimité du poète. Pourtant,
il n*y a que cela qui compte ; et si le poète ne peut dire de s<m oeuvre
ce que Gounod écrivait dans la dédicace latine d^un de ses oratorios, :
4 Ici, j*ai travaillé à Taccroissemeni de la vie intérieure en mes frères
et en moi-même, — ad incremenlum vilœ in fratribus meis et in meipso »
-^ il ne mérite pas plus de considération qu'un gymnaste, un équili-
briste ou un joueur de boules. »
15. — C'est dans le vrai et pur style français, et cela ne laisse pas 4e
faire contraste avec le sujet choisi, qvi*est écrite Pétude de M. Albert
Gassagne : Venification el métrique de Ck, Baudelaire, thèse de doctorat
'es-lettres. Fidèle aux vieilles et bonnes traditions de notre prose,
M. Gassagne est un ami des nouveautés poétiques. Nous ne parta^pns
à aucun degré son admiration pour Tauteur des Fleurs du mal^ dont il
ne néglige pas du moins de signaler la « gaucherie » et la c pauvreté
d'invention verbale.. » L'intérêt de son travail réside surtout dans les
observations générales de métrique présentées par lui à l'occasion des
procédés habituels de Baudelaire. Elles sont tout à fadt digne d'atten-
tion et dénotent un esprit juste et un critique perspicace. Il a très bien
reconnu la présence et l'importance des < mesures anapestiques » dans
la versification française (p. 34, 69] et cela n'est pas le fait du premier
venu. Ge ne l'est pas non plus de t donner raison à ceux qui pensent que
la règle de la rime riche a soumis la poésie romantique à une tyrannie
tout aussi oppressive que celle des règles classiques » (p. 24). Nous
sommes en cela pleinement de son avis. Mais nous ne le sommes
pas sur la € règle » relative à a la dissonance des consonnes qui suivent
la tonique > (p. 9). Ge n'est pas sans raison que, comme M. Gassagne
i le constate lui-même, « cette règle est continuellement violée par les
classiques, aussi bien que par les poêles du xix* siècle. » Racine et
Hugo sont ici d'accord et ils ont tous deux raison* M. S.
^'•T:
V,
— 821 —
THÉOLOGIE
II» Tliéel^gle de saint Ilippolyte, par ADHéiiAa d'ÂLÈs. Paris»
Beaucheane, 1906) in-S de liv-242 p. — Prix : 6 fr.
li y a soixante ans, avant la découverte des Pkilosophumenay Hippo-
lyle était un inconnu. Depuis lors, telle a été Fimportance des décou-
vertes, qu'il nousapparalt, après Origène, comme Técrivain le plus fécond
des trois premiers siècles.
Dans cette remarquable et consciencieuse étude, écrite pour la BibUo-
îhèque de théologie historique^ M. d'Àlès nous fait bien comprendre ce que
fut l'attitude d'Hippolyte vis-à-vis de Gallfstâ. La querelle Sabellienne
est pleinement élucidée. Les propositions incriminées par Hippolyte sont
absolument orthodoxes. Galliste ne fut point hérétique; Torthodoxle du
pontife nous parait un merveilleux témoignage de l'assistance de TEs-
prit saint; quant aux accusations, elles s'expliquent par une conception
philosophique erronée du Logos, de sa production et de son rôle, d'où
une doctrine subordinatienne.
Sur le terrain de la morale encore, Galliste sort pleinement disculpé;
au contraire, on trouve dans sa conduite des marques éclatantes de pru-
dence et de largeur d'esprit. Hippolyte lui reprochait son laxisme aa
sujet de la rémission des péchés — de la réconciliation des clercs cou-
pables — de la continence des clercs — de là clandestinité du mariage.
M. d'Alès fait bien voir combien est peu fondé le grief de rigorisme, fait
à rÉglise primitive. La thèse moderne de Tirrémissibilité des trois grands
péchés a fait son temps. Après ces fortes et lumineuses discussions, les
historiens du dogme sont avertis de se tenir en garde contre les vues
systématiques et les généralisations trop hâtives.
L'étude scripturaire, entièrement neuve, porte en grande partie sur les
œuvres exégé tiques d'Hippolyte retrouvées au monastère caucasien de
Sehalberg, dans un manuscrit du x** siècle : Commentaires sur le Cantique
des cantiquesy sur les bénédictions de Mdise^ sur David et Goliath,
Le chapitre IV, tout en nous faisant connaître l'attitude de l'Église
en face de la science profane, nous présente Hippolyte comme un
esprit médiocre, et un encyclopédiste sans originalité. Adieu la légende
orientale !
Le chapitre V expose et discute une doctrine de la justification et du
salut, bien supérieure à l'eschatologie montaniste. B. db Garroy.
Et» Tlitel«gie sacramentoire. Éiude de théologie positive^ par P. Pooa-
BAT. Paris, Lecoffre, Gabaldn, 1907, in-12 de xv-372 p. — Prix : 3 fr. 50.
Ge livre représente l'enseignement historique donné par l'auteur au
grand séminaire de Lyon : définition du sacrement, composition du
signe sacramentel, efficacité, caractère, nombre et institution divine.
Avril 1907. T. GIX. 21.
v?îf
■îlf'
%.
m'
ÎSI
I:-
>
— 322 —
intention du ministre et du sujet. A i*étude des sources sont joints quel-
ques aperçus nouveaux sur l'évolution des écoles, spécialement sur Tin-
fluence abélardienne.
De temps à Tautre, Fauteur a dessiné de brèves synthèses, utiles
cartes en ce pays accidenté et très boisé. J'y recours pour donner une
idée de deux chapitres, des plus intéressants, les chapitres III et IV, et
aussi pour caractériser la manière de Tauteur.
c Le dogme catholique de Tefficacité des sacrements s'est développé
avec une logique remarquable et dans un sens tout-à fait contraire aux
hérésies protestantes. » D'abord ce sont des moyens de pardon et de
sanctification. Puis, à l'occasion de la controverse baptismale, laquestion
de l'efficacité, deson rapport avec les dispositions subjectives duministre
et du sujet. Restait à préciser le rapport — de causalité ou de simple
concomitance — entré le rite sacramentel et la grâce. Le concile de Trente
a laissé entendre que les sacrements doivent être considérés comme
causes instrumentales de la grâce. D'où la controverse actuelle : çont-
ils causes pbysiques ou simplement causes morales? •
Après avoir admis, tout en la conciliant avec les faits, la théorie catho-
lique de l'institution immédiate, l'auteur expose complaisamment la
conception newmanienne du développement : le Christ aurait seulement
c posé les principes essentiels » confiant à l'Esprit saint c la mission de
dévoiler toutes les richesses de l'institution sacramentelle, lorsque les
besoins de la société chrétienne grandissante l'exigeraient. > Cette insti-
tution immédiate, mais implicUe^ conviendrait à tous les sacrements, hors
le baptême et l'Eucharistie, institués immédiatement et explicitement.
En ce qui concerne la pénitence, quels que soient les mots, l'auteur
exprime au fond l'opinion communément admise. La pénitence a été
« implicitement instituée par le Sauveur, lorsqu'il a donné à son Église
un pouvoir sans bornes de remettre les péchés. Le Cbrist a laissé à son
Église le soin de régler l'exercice de ce pouvoir; de fait, cet exercice a
revêtu des formes différentes dans la suite des siècles. » B. de Carrot.
Contre les sectes et les erreurs qui nous divisent et nous
désolent) démonstrations et réfutations par l'abbé Ou. Barnibr. Lyon
et Paris, Vitte, 1906, in-8 de 479 p. — Prix : 5 fr.
Le litre de ce volume nous avait fait croire tout d'abord qu'il s'agis-
sait de signaler les divisions qui affaiblissent les catholiques dans leurs
réclamations contre la persécution grandissante. L'objet en est plus
général. L'auteur entreprend une démonstration en règle des vérités de
la foi, et une réfutation des hérésies et des philosophies qui les mécon-
naissent. Sa méthode est très simple : il expose l'historique de chaque
hérésie ou théorie philosophique, et en fait ensuite la critique. Nous
voyons passer devant nous le positivisme, le naturalisme, le darwinisme.
— 323 —
le lalionalisme, le judaïsme, le socinianisme» le protestantlBine, la franc-
maçonnerie, etc. La partie historique est généralement complote et sup-
pose beaucoup de lectures. Les réfutations nous ont moins plu. Elles
sont solides sans doute, et appuyées sur les arguments d'usage ; mais
nous aurions souhaité que Tauteur se plaçât plus expressément et plus
souvent au point précis de la difficulté, qui n'est pas exactement le môme
aujourd'hui qu'aux époques antérieures.
L'auteur présente ce travail comme un extrait d'un grand ouvrage
qu'il prépare contre les faux systèmes de religion et de philosophie.
Qu'il nous permette de lui donner un conseil^ celui de modifier le plan
suivi dans ce premier volume. On y trouve entassées beaucoup trop de
choses disparates. H vaudrait mieux consacrer un volume à chaque
erreur moderne. Il est d'ailleurs trop long : 480 pages de petit texte sur
des matières souvent très abstraites effraieront beaucoup de lecteurs.
Nous croyons que le talent et les grandes connaissances de l'auteur
apparaîtront beaucoup mieux dans une série de publications distinctes
et d'une étendue modérée, que dans un ouvrage massif qui rebutera
le grand nombre et réduira l'utilité d'un travail aussi considérable.
j__ D. V.
SaENCES ET ARTS
Venu l'édiicatloii nonTelle, par L.-Modbstb Lsaor. Paris, Henry Pau-
Im, 1906, in-18 de xxxii-259 p. — Prix : 3 fr. 50.
M. Leroy a confié à M. Jacquemart le soin de louer son œuvre et d'en
résumer les enseignements. M. Leroy a eu la main heureuse» car la
Préface est de beaucoup ce qu'on trouve de plus intéressant dans le
livre» et elle en dit plus, en ses trente pages, que le volume tout entier.
Donc, d'après M. Jacquemart, la préoccupation dominante du recueil des
discours de M. Leroy, -— car le livre n'est pas autre chose, — est de
montrer qu'il faut non seulement achever l'appropriation commencée
des programmes d'études aux besoins de notre temps, mais encore et
avant tout, modifier les dispositions normales de notre jeunesse, qu'une
tendance atavique porte à préférer le fonctionnarisme et quelques pro-
fessions toujours encombrées aux multiples carrières qui sollicitent
l'activité moderne. Le but, à coup sûr, est louable, et, pour l'atteindre,
M. Modeste Leroy s'est constitué à la Chambre le défenseur des écoles
d'industrie, de commerce et d'agriculture, à condition, bien entendu,
<[u'elles portent l'estampille officielle ; car des écoles libres dirigées par
des maîtres chrétiens, fussent-elles prospères, pourvues de méthodes
excellentes, attestées par de magnifiques résultats, de ces écoles il n'en
faut plus. Aussi M. Leroy ne s'occupe-t-il que des écoles officielles ;
c'est pour elles, seules, qu'il demande des subventions et des bourses,
c^est pour elles qu'il propose le patronage et la direction d'un minis-
— 324 —
1ère moins incompétent que le ministère de rinstruelion publique, et
qu'il développe de nouveaux programmes d'enseignement. Ce n^est pas
seulement à la Chambre» mais un peu partout, mais uniquement dans
des réunions républicaines, quMl défend leur cause, en relayant d'ar-
guments où le sectaire plus d*une fois se montre.
La lecture de ces discours, d*un intérêt très variable, suggère quel-
ques réflexions. Il en résulte, qu'après tant de réformes de renseignement
en France, renseignement a, plus que jamais, besoin d'élre réformé. £n
second lieu, M. Leroy oublie trop une chose pourtant bien simple, c'est
qQ*ici comme en tout le reste, ce sont les mœurs plus que les lois qu*il
importe de changer» et que tant que la politique du jour encouragera,
comme elle ne cesse de le faire, les progrès du fonctionnarisme» elle
détournera les générations nouvelles des labeurs féconds du commerce,
de l'agriculture et de Tindustrie; et cela promet aux écoles^ chères à
M. Leroy un bel avenir : elles coûteront fort cher, mais ne rendront
service à personne» à moins, ce qui pourrait bien arriver, qu'elles ne
servissent, comme les autres, de pépinières aul innombrables fonction-
naires de demain.
J'ajoute que la politique financière et sociale présente, travaillant de
tout son pouvoir à ruiner le commerce, l'agriculture et l'industrie en
France, je ne vois pas trop où lesèlèves, poussés à coup de subventions
dans les écoles professionnelles, pourront trouver l'emploi de leurs capa-
cités spéciales acquises par de longs efforts, que Tinsécurité de l'avenir
rend par avance inutiles. Pour ces raisons, et d'autres que je pourrais
dire, je fais peu de fond sur les réformes prônées par M. Leroy. Il lui
manque d'être un homme de tradition et de liberté. Éoouaro Pomtal.
Ei'CYoluzieiie e i 0iioi limlti da Giusbppb Calobroni. Homa».
Dentelée, Lefebvre, s. d., in-8 de vii-370 p. — Prix : 4 fr. 50.
L'évolution est partout ; et si Tidée qu'évoque cette expression est
l'objet d'incessantes disputes, c'est qu'elle peut s'entendre et s'entend
souvent en des sens fort difilérents. L'auteur de VEvolusioiie la prend
dans son acception la plus large et l'étudié dans tous les ordi*es de
phénomènes tant cosmologiques que physiologiques et même noolo-
giques.
C'est d'abord VEvoluzione inorganica, comprenant l'évolution de la
primitive matière chaotique en formation et groupements d'étoiles^
puis révolution planétaire issue de fragments de notre soleil en for-
mation, et enfin l'évolution de notre globe sorti, petite nébuleuse, d&
la grande nébuleuse solaire et arrivant graduellement à l'état de
planète habitable par l'homme. Suit un chapitre sur les deux termes
extrêmes de celte évolution inorganique, impliquant nécessairemeatH
une Cause première, efficiente au début, finale à son épanouissement*
r
— 325 —
L'Evoluiione organiea^ comprenaul les évoluUoos biogénique, ontogé»»
nique el philogénique, aborde le côté lé plus épineux, le plus irritani
peut-on dire, de la vaste question de révolution universelle. M. Gaideroni
y développe les considérations de fait qui renveraent la théorie, d'ailleurs
aujourd'hui surannée.delagénérationspontanée. Puis, après avoir expo-
sé, dans une sage critique, les systèmes de Lamarck et de Darwin et
montré ce quUIs peuvent avoird'acceptable pour lespiritualisme, àla con-
dition d*y faire intervenir la Cause première et la iSnalité, Tauteur intro<-
dujt, dans un appendice à cette partie de son œuvre, la très ingénieuse
distinction établie par le P. Wassmann, S. J., entre Tespèce naturelle^
c'est-à-dire telle que le Créateur la forma à rorigine» et Tespèee
systématique, c'est-à-dire telle qu'elle est comprise dans la classification
des naturalistes.
Avec VEvolusione pslchica, nous entrons en pleine philosophie
psychologique. Le premier terme de l'évolution est ici, la transition de
la vie physique, ou mieux physiologique, à la vie psychique, laquelle
implique, de même qu'auparavant entre l'inorganisme et la vie orga-
nique, un hiatus qui ne peut être comblé que par une intervention
extérieure. L'évolution des instincts, celles de l'intelligence et de la
volonté s'expliquent, la première par le concours des circonstances
ambiantes, et les deux autre», mélange de progrès et de régressions,
étant fonction de la raison et de la liberté de l'homme.
On peut en dire autant, bien que dans un sens collectif, de VEuotuzione
superorganica, partie dernière du travail de M. Gaideroni. Sous cette
rubrique, il envisage la questton du progrès de' l'humanité en partant
de IHiomme primitif et développant les dons, le8j)rérogatives du roi de
la création, l'évolution de la moralité, de la religiosité (en prenant ce
mot dans le sens d'aptitude à la religion], de la sociabilité. Après un
aperçu développé sur les causes et la raison d'être des progrès chez
l'homme, l'auteur arrive à ses conclusions. Au spectacle de la nature,
si certains faits requièrent l'évolution, d'autres, pour différentes causes,
ne permettent pas de ralTirmer. La seule manijère de concilier ce qu'il
y a d'acceptable dans ces théories avec les exigences de la raison, c'est
dé reconnaître que la Cause première a réalisé l'ensemble de la création
d*après un plan digne d'elle et se dévoilant par une série d*ôtres admi-
rablement groupés par caractères, enchaînements et relations : peu
importe d'ailleurs que ce plan se soit réalisé par descendance ou
autrement. J. n'E.
liM Plantes Tiiracesde pleine terre, par Jules Rudolph. Paris,
Amat, 1906, in-12 de xu-440 p., illustré de 105 gcav. — Prix : 5 fr.
Ce recueil s'adresse aux amateurs et aux jardiniers. Dans la première
partie de l'ouvrage, sont rappelées les notions générales concernant les
semis^ le bouturage et la culture même des plantes vivaces, ces végé-
— 326 —
taux de pleine terre, rustiques, ayant le grand avantage de durer plu-
sieurs années et de prospérer en restant à la même place. Le reste est
consaeré à rénumération» la description et la multiplication des princi-
pales espèces de ces plantes suivant le^ nécessités auxquelles il faut
satisfaire et d'après leurs aptitudes d*emploi« Aussi l'auteur les di vise-t-il
en trois groupes,. suivant qu*elles peuvent être utilisées en bordure, sur
des rocailles ou des talus, qu'elles sont destinées à des plates-bandes,
des corbeilles ou des bouquets, enfin, les dernières qui se prêtent mieux
à rester isolées ou à venir dans les sous-bois. Pour chacune de ces parties
sont rédigés des calendriers indiquant les dates de floraison des diverses
espèces. L'auteur, après les avoir dressés séparément, les a réunis à la
un de l'ouvrage. N'aurait-il pas mieux valu les mettre chacun à la
suite de la partie qui les concerne ? G. D£ S.
Wmmtmltlmwae et muttiAliaine dans la nature, par le D' L. Laloy.
Paris, Alcan, 1906, in-8 de Yni-284 p., avec 82 fig., cartonné. — Prix : 6 fr.
Ce livre est entièrement consacré à l'étude de la dépendance étroite
que les êtres vivants ont les uns par rapport aux autres. Le monde
vivant, rappelle l'auteur, est un champ de bataille où chacun lutte pour
s'assurer des aliments et sa place au soleil. Tous les animaux, insectes,
et plantes elles-mêmes que l'on étudie en donnent le spectacle. Chacun
vit aux dépens du voisin, qu'il se fasse son commensal et se contente
d'un mutualisme complet avec lui, ou qu'il devienne son parasite et
tire tout de lui, sa nourriture, sa vie, au détriment même de l'existence
du malheureux sacrifié; il se nourrit, vit, se perfectionne ainsi. Des
faits, à l'appui de cette thèse, sont réunis dans cet ouvrage, contri-
bution à la théorie complète du transformisme. Pour l'auteur a l'hypo-
thèse d'une Providence extérieure au monde a toujours été opposée à
tout progrès scientifique » et si l'on est contraint d'avouer, sur bien des
problèmes a notre ignorance qui peut n'être pas définitive », cependant,
« on se convainc de l'intervention incessante de cette finalité interne
du protoplasme, de cette tendance au mieux qui fait l'essence même de
la vie. » Tels sont les derniers mots du livre. G. de S.
ma pratique de la culture des plantes agricoles, par P.
Galbry. Paris, Librairie agricole de la maison rustique, s. d., in-12 de xn-
372 p., orné de 81 flg. — Prix : 3 fr. 50.
En écrivant ce livre, l'auteur a voulu surtout s'inspirer de ses propres
observations, pour mieux dire de sa pratique personnelle, pendant les
trente-deux ans qu'il a dirigé une exploitation considérable. Cette
manière offre ici un véritable intérêt, puisqu'elle ajoute en quelque sorte
Texemple à l'enseignement proprement dit. Après des considérations
générales sur la tenue des terres, les assolements et les systèmes de
— 327 —
eultare, Tauteur examine les diverses plantes suivant rutilité que ïe
eultivateur peut en tirer, alimentaires, fourragères ou industrielle^.
Puis, comme Texploitation de M. Galery était au pays breton, il termine
par un chapitre spécial sur la culture du pommier à cidre qui a été
pour lui une source de notoriété et de récompenses.
En tenant compte de ce que les observations de l'auteur ont été faites
surtout dans une région spéciale, son livre sera profitable partout, écrit
avec des vues d^ensemble et une intelligence large qui en font une
œuvre utile à tous les agriculteurs. ' G. ds S.
lies Applications de la photograplile, par G.-H. Nibwbnqlowski.
Paris, Garnier, 1907, in-18 de 459 p., avec 181 flg. — Prix : 3 fr.
M. G.-H. Niewenglowski, l'auteur bien connu de nombreux ouvrages
traitant de la photographie, étudie aujourd'hui dans un volume abon-
damment illustré, les applications de la photographie.
Après un aperçu d'ensemble, rappelant ce qu'est Tappareil photogra-
phique et les nombreuses applications auxquelles il se prête, Fauteur
étudie la photographie dans ses rapports avec les principales sciences,
on pourrait presque dire avec toutes les sciences abordées par Fesprit
humain. L'astronomie, la météorologie, l'électricité, l'optique, les
sciences physiques et chimiques, les éludes microscopiques, la radio-
.graphie, les sciences biologiques, tour à tour livrent k la phQtographie
un champ vaste, illimité, où les découvertes déjà faites, les applications
entrées dans la pratique, sont innombrables, mais dans lequel on
aperçoit de tous côtés des voies encore inexplorées, livrées au savant
pour récolter des moissons abondantes.
Une seconde partie est consacrée aux applications industrielles : la
photogravure, la transmission lointaine des photographies, impropre-
ment appelée téléphotographie, la photosculpture, )a décoration des
métaux et des tissus, la phototeinture, la photographie et Tindustrie
textile, sont décrits dans autant de chapitres.
L'ensemble forme un volume d'un intérêt puissant, écrit avec agré-
ment, complet sans être technique, peut-être même ne l'est-il pas assez ;
bien fait pour exciter la curiosité de tous ceux qui, amateurs ou
professionnels, aiment la photographie et ont Tesprit ouvert sur les
merveilles de la science que tant de savants créent à notre époque.
J. G. T.
Études liATAles et edtlëres, par le capitaine Sors. Paris, Ghapelot,
1906, petit in-8 de 460 p. — Prix : 3 fr.
Le capitaine Sorb aime frapper toujours sur le même clou ; il sait
que c'est là le seul moyen de le bien enfoncer. De même, faut-il répéter
toujours et sans cesse les mêmes pensées, les mêmes arguments, pour
— 328 —
,l6 faire pénétrer dans les cerTelles plus ou moins réfractaires de nos
contemporains. (Test à cette tâche que s'est déroué i^auteur des « Études
navales et côtières » ; une fois de plus, il a pris la plume pour nous
metire en garde contre rAogleterre et pour exposer les mesures récla-
mées par la menace d'une guerre, toujours possible, contre cette
puissance.
Dans le rolume qui nous occupe aujourd'hui, le capitaine Sorb a
étudié, avec la précision et la netteté qui caractérisent ses ouvrages,
QS principes qui doivent présider à la détermination de la flotte néces-
saire à la France. Il passe ensuite en revue les précautions qu'il con-
vient de prendre, au point de vue côtier, contre l'éventuallié d'une
attaque anglaise, ce qui le conduit à constater Tétat lamentable actuel
de la défense de notre littoral et à établir ce qu'il serait nécessaire de
faire, pour empôther l'ennemi de s*emparer de nos côtes et en particu-
lier de nos lies, et d'y créer des bases d'opérations et d'observations
qui seraient pour lui d'un très grand prix.
Ce court résumé suffît à montrer l'intérôt très grand que présente la
nouvelle étude du capitaine Sorb, pour tout lecteur préoccupé de
l'avenir de son pays et de l'issue des luttes futures. J. C. T.
LITTÉRATURE
Ii^Art du lecteur, Vmrt iln diseur, r^rt de l'artttenr,
par Mauricb GASTBLLAa. Paris, Poussieigue, 1906, in-12 de 215 p., avec
planches. — Prix : 2 fr. 50.
Réelto m dire et eomment le« dire, par Jban Blaizb. Paris,
Colin, 1905, ia-18 de ix-423 p. — Prix : 4 fr.
Malgré les différences et du titre et de la forme, ces deux livres trai-
tent au fond le môme sujet, l'art de lire ou de dire, avec, comme exer-
cices pratiques, un choix de morceaux à lire ou à dire, accompagnés
des indications nécessaires pour les lire et les dire bien.
De ces deux recueils, je dirai tx)ut de suite que Je premier, le moins
gros, me semble le meilleur, parce que les morceaux choisis y sont
moins longs, mieux adaptés à la jeunesse, à qui ces livres me semblent
surtout destinés, enûn, accompagnés d'indications plus claires, et par
cela même plus susceptibles d'atteindre le but pratique que les deux
auteurs ont visé. Leur procédé est d'ailleurs tout à fait différent,
et je laisse aux hommes du métier le soin de décider quel est le
meilleur.
M. Gastellar nous donne en somme un véritable traité de Tart de
lire, ou de dire ou de parler, et ses divers chapitres sont consacrés ^ la
voix et à TatUtude, à l'articulation, à la prosodie, à la prononciation
de certains mots, aux liaisons, à la respiration, au ton, à la ponctuation,
■**■
— as9 —
aux propofiiikos ei mots de yaleor» au rythme, aux Ters, au mou-
vement, à rintoaaiioQ, à la mémoire, à Tatlitude et au geste, avec des
images à l'appui, à des conseils particuliers pour les orateurs, eufin à
rhygièae de la yoIx. Dans chaque chapitre se mâlent les préceptes et
ks morceaux à réciter, oii Ton en peut fisdre une immédiate application.
Chaque exercice est accompagné de signes et de notes marginales, qtui
me semhlent à la ibis très pratiques et très clairs» A. la fin seulement
vient une suite de morceaux» où Tenseignennent du livre entier trouve
6on application, et» pour terminer, Fauteur nous donne un petit diction-
naire ded difficultés de la prononciation.
Le livre de M. Blaize procède tout autrement* Au déhut, l'auteur,
sous le litre : Comment lire ce livre^ nous fait en quarante pages un
petit traité de Tart de lire, où il parle tour à tour de la ponctuation, de
la valeur des mots, de l'accent tonique, de la césure, de i'e muet, de la
fin du vers, de la quantité, de Tarticulation, de la prononciation, de La
liaison, enfin de la diction des vers. Vient ensuite le recueil des mor-
ceaux choisis, groupés par genre, le mélancolique, le dramatique, le
comique, le lyrisme sentimental^ le lyrisme dramatique, le genre
épique, le lyrisme enthousiaste. Quelques pages sont consacrées aux
notices hiograpbiques et hibliographiques des auteurs cités, à une liste
d'autres récits empruntés à des auteurs du xix« siècle, aune liste d'an-
thologies, où les liseurs et diseurs pourront recourir, enfin à un dic-
tionnaire de la prononciation. Bien entendu, chaque morceau estaccom-
pa£^é de noies ahoudantes et aussi des signes nécessaires pour guider
le lecteur. Beaucoup de morceaux, je Tai dit, surtout des morceaux en
prose, ont le défaut d'être trop longs, et aussi empruntés à des auteurs
quUl ne faut pas trop se presser de faire lire à la jeunesse. Le livre,
<Buvre d'un homme expérimenté, est bien fait, mais j'estime qu'il ne
faut Tutiliser qu'avec quelque discernement. Un certain nombre des
morceaux qu'il nous donne sont des morceaux à lire (et pas par tout le
monde) plutôt que des morceaux à dire. Je n'ajoute pas, certes, que ce
soit un mauvais livre, mais 11 me semble que celui de M. Gastellar con-
vient mieux à la jeunesse : les morceaux qu^il a recueillis pour elle sont
mieux choisis, et ils sont plus courts. — Les deux volumes peuvent d'ail-
leurs rendre d'utiles services. Edouard Pontal.
lie VellL-li^re Ae Fmnee> par Paul Sébillot. T. III. La FawteM
la Flort, Paris, Guilmoto, 1906, ia-S de xi-54t p. — Prix : 18 fr.
Ce volume s'ajoute avec avantage aux deux premiers dont nous
avons parlé précédemment : il s'occupe, il est vrai, d'un sujet qui n^eet
pas nouveau après les ouvrages de M. de Qubernatis et surtout de
M. £ûg. Rolland ; mais comme M. Sébillot a entrepris de réunir dans
- 330 -
8te «l commode répertoire tout ce qui a été recueilli jusqu'ici
folk-iore de France, il n'y a pas lieu de lui reprocher de irdier
ijets déjà familiers aux folk-lorisles. Du reste, par la f&çou dont 11
bue les matières et par sou plan d'expositiou, on peut dire
le rajeunit, au moins pour te grand public. Son Avant-propos le
1 termes sL nets qu'on peut en cller le début : c Les tradition-
I qui se sont occupés du monde animal ou du monde végëtal ont,
ne toujours, traité isolémeot chaque animal ou chaque plante
faire de rapprochements entre les traits qui sont communa i
lurs qui font partie de la même grande division. J'ai pensé que
UD livre qui est, avant tout, une réunion, par affinités de sujets
isodes, d'éléments jusqu'ici très dispersés, il convenait d'adopter
létbode plus synthétique... >
ouvrages précédents sont donc comme des dictionnaires de follc-
)t rien ne remplacera k cet égard (comme aussi pour la linguis-
lea ouvrages de M. Eug. Rolland eur la Faune et la Flore
gdre ; mais le plus récent volume de M. Sébillot n'en aura pus
. son mérite comme étude d'ensemble et comme assemblage
ëtique de croyances, de légendes et de superstitions,
adre de ce volume est tellement vaste qu'on ne peut en analyser
la table des matiëres. Mammifères, oiseaux, reptiles, insectes,
ns, arbres et plantes diverses forment autant de séries /laos les-
s M. Sébillot suit à peu près partout le même plao, autant que ta
re le permet, c'eBt-k-dire origines et légendes, erreurs et préju-
'apports avec les hommes, présages, charmes, médecine et
lerie, contes et légendes. Comme dans les deux précédents
es, M. Sébillot a tenu compte des légendes populaires sur les
, et des rites, souvent superstitieux, qui ont prie dans le peuple et
,e peuple une apparence religieuse,
ouvrage est le fruit de trës vastes lectures, et bien classé avec
iférences précises en noie : on regrette seulement que pour
e ouvrage cité M. Sébillot n'ajoute pas la date, car c'est un
at important de bibliographie. Mais, pour qui ne regardera pas
les, M. Sébillot a présenté le résultat de ses recherches d'une façon
is simple et attrayante. - H. Gaidoz.
. ■ populnlrea, recueillis et classés par Achillb
-S noiés par J.-U. Pbnavairb. T. I. Complainta, chanU
■iqut». Paris, Leroux, 1906, gr. in-8 de xiv-3i8 p-, avec dessins de
Bse-AuguBle. — Prix : 15 fr.
ing que soit ce litre, nous ne l'avons pas reproduit intégralement,
débute par la rubrique générale suivante, pour indiquer que ce
le inaugure une collection, ou peut-être la continue : Liltérature
— 331 —
orale et traditions du Nivernais [Morvaii^ Bazoïs, Amoignes, Puisaye,
Vaux <r ybnne, de Loire et d'A Uiers^ etc). G^esi beaucoup pour un simple
titre.
On a aujourd'hui tant publié de recueils de chansons populaires
que les collecteurs ne peuvent g^ère que répéter des textes connus, de
même (je suppose) quMl est difficile de publier une flore locale de nos
provinces qui apprenne beaucoup aux botanistes. Mais il faut dire à
la décharge de M. Millien que s*il est un des derniers à publier le fruit
de ses recherches, il a été un des premiers en date, et des plus actifs,
à entreprendre une exploration de ce genre. À vouloir enrichir ses col-
lections et à prétendre accaparer tout le folk-lore du Nivernais, il a été
devancé par les collecteurs d^autres provinces. Des œuvres de littéra-
ture originale avaient aussi pris M. Millien : c'est sur le tard qu'il
revient « à ses premières amours ». Pour ne parler que de sa collection
de chansons — toutes avec les mélodies notées — il nous dit lui-même :
c Ainsi s'est formée cette collection, plus abondante qu'aucune de celles
qui l'ont précédée : deux mille six cents mélodies notées (y compris
les variantes et aussi les formulettes des enfants et des pâtres) ; des
versions du texte, à Tinfini, toutes recueillies directement de la bouche
d'environ six cents paysans. •• ».
Ce volume est donc le premier d'une série, car il ne contient guère
que cent quinze chansons avec un nombre plus grand de mélodies,
grâce aux variantes (pourquoi M. Millien n'a-t-il pas numéroté ses
chansons pour. faciliter les références?) Une introduction pleine de goût»
et où Ton sent le poète, caractérise l'essence de la poésie populaire et
résume les longues recherches de Tauteur dans le Nivernais ; et celui-ci
ajoute : 9 Je donne la chanson sans commentaires et sans références;
j'ai cru préférable d'établir à la fin de la publication un répertoire où
se résument les comparaisons avec les similaires. » Les historiens de la
littérature comparée auraient préféré trouver ces indications à la suite
de chaque chanson, mais les lecteurs doivent accepter le plan d'un
auteur.
Sous le litre de Complaintes, qu'il faut entendre en un sens plus large
et plus i>oétique que lorsqu'on parle de la complainte du Juif-Errant
ou de celle de Fualdès, M. Millien a réuni d'abord tous ces récits d'une
saveur chrétienne si pénétrante et d'une si haute moralité dont les
« Noëls » sont les plus connus, mais sans être aussi beaux que le
Mauvais Riche, Sainte Marie- Madeleine, le Galant qui voit sa mie en enfer
et tant d'autres ; — les légendes romanesques comme Jean Penaud, la
Pemette^ la Fille du roi dans sa tour, etc. ; — les récits de crimes que la
passion, la jalousie ou la cupidité ont toujours inspirés; — enfin,
quelques chansons historiques, toutes modernes, et, comme d'ordinaire,
bien inférieures en poésie, sorte de gazette rimée lorsque la presse
n'existait pas pour porter au loin l'écho des grands événements.
— 33« —
Les histopiens de la littérature popaUire ne troureront dans ce
Yolame que des chansons déjà connues d^euz et répandues par toute
la France, mais avec des mélodies que je n'apprécie pas, par manqae
de compétence. Pourtant, si on laisse de côté ce point de vue critique
et le désir du nouveau quand il n*en existe plus, et si on considère le
recueil de M. Million en lui-même au simple point de vue littéraire, on
ne peut en désirer de mieux fait comme critique dans la collection,
comme sobriété de goût dans Tédition et aussi (car ce n*est pas à
dédaigner] comme beauté d'exécution matérielle. Nous souhailonB
que ce volume se répande dans le grand public pour lui faire connaître
en le charmant, nous Tespérons, cette poésie dont TAlcestede Molière
faisait son régal : et que dirait Alceste aujourd'hui de la vulgarité, de
la grossièreté et souvent de Tobsçénité de nos chansons de café-concert
auxquelles la province sert maintenant de « champ d'épandage » 1 La
comparaison du présent avec le passé n'est pas k l'avantage du présent.
C'est là le côté « sociologique », comme on dit aujourd'hui, de Tétude
de la poésie populaire. H. Gaidoz.
Cliateaiilbriaiidl. Tiet^r 1I«90. H. de Balmae. par Edicomd
BiRÉ. Lyon et Paris, Vil te, 1907, in-8 de 358 p. — Prix : 3 fr. 50.
Ge.ne sont que des articles écrits t à pièces décousues », comme disait
Montaigne ; mais ils sont de M. Biré, c'est-à-dire de l'homme de France
qui connaît le mieux Chateaubriand, Victor Hugo et Balzac, ayant fait
sur ces trois géants littéraires les beaux travaux que l'on sait.
Aussi, point de livre touchant à ces sujets, qu'il ne rectifie ou complète
avec les documents dont il a sa mémoire et ses cartons pleins, et qui
ne lui donne l'occasion d'une causerie instructive, piquante, charmante
comme le seraient des Mémoires personnels écrits par les secrétaires
de ces grands hommes. C'est la sincéHlé religieuse de Chateaubriand,
ou son exactitude dans les Mémoires cCoutre-lombe et dans rilinéraire^
ou sa délicatesse dans ses rapports avec M™« de Custine prouvées par
des textes inédits ou tirés de publications nouvelles. C'est la généalogie
et l'enfance de Victor Hugo rétablies dans leur vérité, en face de la
légende que perpétuent, sur la parole du maître, les hugolâtres; ou le
sérieux des convictions catholiques et monarchistes de Balzac une fois
de plus démontré par des citations et des analyses qui permettent k.
M. Biré d'appeler le grand romancier un prophète et un voyanL
Voici des pages, perdues et retrouvées dans des journaux du tempa
ou des dossiers manuscrits, de Balzac, de Lacordaire (le sommaire d'an
sermon à l'infirmerie Marie-Thérèse), de Ch. Nodier, des lettres iné-
dites de Nettement, de M<°« de Lamartine, etc., etc.. Voici la biographie
originale et très intéressante, où ne manque ni le romanesque ni le
sublime, et que traversent bien des figures et des faits de la grande
— 333 —
histoire^ de M>^ Bayart, première nourrice du comte de Ghambord et
très bonne amie du ménage Chateaubriand. Avec ce morceau-là, les
deux promenades aux maitons de Chateaubriand et aux logis de Balzac^
sont, si je puis dire^ la fleur de cette érudition si exacte, souriante,
imprégnée d^une vieille sympathie pour le talent littéraire, d*une amitié
profonde pour les braves gens, et doucement spirituelle toutes les fois
qu'il y a quelque chose de faux ou de ridicule sur le chemin.
Gabriel Audut.
Iiacevdiaire orateur, mi formatloM et la cliranolosie de
•es «eiiTre», par Julibn Favrb. Paris, Poussielgue, 1906, gr. in-8 de xixr
589 p., avec portrait — Prix ; 7 fr. 50.
' Voici une étude très fouillée, très approfondie de la carrière de Tillus-
tre dominicain ; les méthodes exa^^tes de la précision historique
sont mises ici & profit pour pénétrer plus à fond, mieux anfilyser et
comprendre la vie du P. Lacordaire. C'est avec les faits et des documents
que M. Julien Favre nous trace un large tableau de cette belle forma-
tion intellectuelle ; son examen va de la maison paternelle au sacerdoce,
de la prêtrise au couvent. Il indique révolution des idées, la vocation
religieuse, les études, les lectures, Tinfluence de La Mennais, la cam-
pagne de V Avenir (ici les pages sont un peu trop courtes), les premiers
essais de prédication, les débuts dans la chaire de Notre-Dame, la c sta-
tion > de Metz, Tétude de la t Somme théologique ■ de saint Thomas.
— Après ce récit biographique, ce résumé historique, vient la Chronolo-
gie des œuvres, c'est-à-dire Texamen minutieux et complet, année par
année, de toute la prédication de Lacordaire. Elle est groupée en
trois périodes: de 1829 à 1837, de 1840 à 1852, de 1854 à 1861, parcourant
les trois phases de sa carrière apostolique. Chaque sermon est indiqué,
mis à sa place, résumé succinctement, placé dans son cadre, à sa date.
L*arid1té extérieure de ce grand travail, qui a dû coûter tant de soins,
est compensée largement par la précision de la nomenclature.
Cette heureuse précision prend toute son ampleur dans la partie biblio-
graphique. On trouvera des index des œuvres de Lacordaire et des œu-
vres sur Lacordaire ; la liste des villes ou Lacordaire a parlé, et une table
analytique des sujets qu'il a traités. Tout ceci, fond et forme, doone
une valeur de premier otdre à cette large étude conduite avec attention,
précision et succès. Elle doit être comparée au volume si précieux que
vient de nous donner sur La Mennais M. Feugère ; c'est la même méthode
savante, attentive, scientifique et qui sera admirablement profitable à
Tétttde de Thistoire catholique au xix* siècle.
G&oFFaoT Dx Gra^dmaison.
— 334 —
Iies^ Msitres de la contre-RéToltitl^Bi au dlm-neuiriéi
•ièele, par L. Dimibr. Paris, NouToUe Librairie nationaie, 1907, iu-18 de
359 p. — Prix : 3 fr. 50.
Dire que les chapitres de ce livre sont des conférences faites à
c l'Action française » indique le but et Tesprit de ces études ; le nom
de Fauteur en réyèle la compétence. Successivement il analyse Joseph
de liaistre, M. de Bonald, Rivarol, Balzac, P.-L. Courier, Sainte-Beuve,
Taine, Renan, Fustel de Goulanges, Le Play, Proudhon, les frères de
Goncourt, Louis Veuillot. L'intérêt ne saurait faiblir. Les deux premiers
de ces quatorze écrivains diversement célèbres et le dernier : de Maistre,
Bonald, Louis Veuillot, voilà les grands répondants et d'illustres cham-
pions de la cause catholique, des défenseurs qualifiés de TÉglise ; pour
les autres, chez les autres, il faut voir des littérateurs, des historiens,
des économistes (des littérateurs surtout), d'orthodoxie, d'influence, de
mérites inégaux. Une opinion politique a pleinement le droit de se recom-
mander d'eux et de les reconnaître pour des amis; la doctrine religieuse
est plus exigeante et ne saurait leur demander que des aveux, des argu-
ments ou des conclusions; par suite elle ne saurait les qualifier du titre
trop grave de « maître >. Cette nuance délicate, et encore est-ce plus
qu'une nuance, peut aider à distinguer ici la différence entre l'opinion
d'un parti et la doctrine du fidèie catholique.
Sur ce dernier terrain il convient de féliciter M. Dimier de la netteté,
de la franchise de ses affirmations, de ses conclusions. 11 partage son
sujet en six subdivisions : la contre-révolution en politique, en littéra-
ture, en histoire, en sociologie, dans Tart et la contre-révolution
catholique. J'ai moins compris ce dernier sous-titre, parce qu'il sort du
cadre ; puisque ce chapitre était consacré à Louis Veuillot, pourquoi
ne pas l'intituler « la Contre-Révolution dans la presse » f
M. Dimier prend chacun des auteurs qu'il analyse, recueille çà et là
des passages conformes à son dessein, à sa thèse, et il les met en œuvre
avec habileté, talent*; il cherche l'idée plus encore que le fait, et si par
suite il n'échappe ni toujours ni complètement à l'arbitraire, il demeure
à la fois bien informé, intéressant à lire comme à entendre et reste un
de ces esprits dont personne- ne peut nier la valeur ni passer sous
silence l'opinion. G. db G.
Iilttératears et artistes. Ernest Raynaudy par Fbbnànd
Clbrgbt. Paris, Bibliothèque de l'Association, 1905, in-lB de 93 p.» avec
portrait. — Prix : 1 f r. 50.
M. Glerget, je l'ai déjà dit, a entrepris de nous présenter, sous le titre
de LUlérateurê et artistes, les figures contemporaines qui, par leurs
tendances, leurs pensées hardies ou leur forme originale, lui semblent
présenter le plus d'intérêts II choisit d'ailleurs volontiers celles qui
sont peu connues du public et auxquelles la critique officielle prête peu
— 335 —
«
d'attention. Aujourd'hui c'est M. Ernest Raynaud qu'il nous présente,
un commissaire de police parisien, qui fait, ma foi ! fort bien les vers,
et qui mêle à un vif sentiment de mélancolie un art pittoresque et ému
d'évocation, qui donne k ses œuvres un charme très particulier.
Parti de l'école parnassienne, puis venu à Técole symbolique,
M. Raynaud est maintenant l'un des représentants les plus habiles de
récole romane, qui se rattache au symbolisme par la forme, au roman-
tisme ou plutôt au préromantisme%par l'inspiration et par l'idée. En
somme c'est surtout un paysagiste mélancolique, qui fait passer dans
les paysages un peu de son âme, et les anime de cette vie mystérieuse,
où l'on devine l'effet d'une sorte de panthéisme nébuleux. Ces ten-
dances, plutôt païennes, ne sont pas faites pour me plaire, mais je
conviens que M. Ernest Raynaud en tire de jolis effets, surtotU quand
il évite de se servir des libertés fâcheuses que les poètes se donnent
aujourd'hui, certains d'entre eux du moins, au «grand dommage de
rharmonie, de l'élégance et de la clarté du vers. Gomme d'habitude,
M. Glerget analyse livre par livre toute l'œuvre de M. Raynaud, nous
en donne de larges citations, qu'il accompagne des appréciations for-
mulées par la critique sur chacun d'eux. Quoique le volume de
M. Glerget ne soit pas cette fois très gros, simplement parce que les
productions de M. Raynaud ne sont pas très nombreuses, on est tenté
pourtant de le trouver trop long, parce que le procédé, qui, sur une
série de livres, répète toujours à peu près la même chose, devient très
vite monotone. Je crois que Fauteur fera bien de modifier sa méthode,
et qu'il pourra, en se condensant un peu, nous donner, des auteurs
qu*il veut nous faire connaître, une représentation plus précise et plus
vivante, parce que plus synthétique et moins dispersée. Je sais bien
qu'il veut faire une enquête, et qu'une enquête vit surtout de détails,
«t vise avant tout à être complète; mais il en portera la peine, et ses
livres se classeront d'eux-mêmes dans cette catégorie que l'on consulte
mais qu'on ne lit guère. J'ajoute volontiers, bieu que M. Raynaud ait
sans doute peu d'idées communes avec nous, — je le devine plutôt que
je ne le vois dans le livre de son biographe, — que j'ai trouvé du
plaisir à faire connaissance avec lui. Edouard Poktal.
HISTOIRE
Terres letntiiliies. SeuMitlons d'Egypte, Ceylan, la Chine
et le Japon 9 par £. Gombz-Carrillo ; traduit de Tespagnol par
Ch. Barthrz. Paris, Garnier, 1907, in-18 de 307 p. -> Prix : 3 fr. 50.
Passons par-dessus les premières impressions, celles de Marseille,
Port-Saïd, Geylan, pour arriver tout de suite à celles sur la Chine, et
môme à celles, plus intéressantes encore, concernant le pays si capti-
vant qu*est le Japon.
- 336 —
Quelgues-nnes auraient pu ôtre, avec ayantage, laissées de côté pour
prendre place dans un livre plus spécial, plus technique, comme ces
collections de peintures, de moulages que Ton réserve à la seule vue
des savants ou des initiés , dans les musées secrets de médecine ou
d*anatomie. Nous voulons parler des pages concernant le culte tout
païen de la courtisane, qui nous relève un des côtés les moins
agréables de Tâme japonaise, encore toute imbue de son origine indo-
mélanésienne ou sauvage. Nous savons, avec l'auteur, que « la race est
peu mystique par tempérament et que le seul sens religieux des
Nippous est celui de la nature. « Nous préférons la description
graphique de leur sentiment chevaleresque et patriotique, le Bushido,
et regrettons qu'une race qui cultive si amoureusement les fleurs et
les jardins ait si peu de respect pour cette ûcur vivante, la femme,
qu'elle en arrive à préférer la coui^tisane et les joies impures de
Tosbiwara, à réponse légitime et aux douceurs intimes du foyer
domestique. Le christianisme n*eût-il donné au monde que le respect
pour la femme et la mère, qu^il eût à ce seul titre, conquis le droit à la
reconnaissance du monde entier. Décidément, le monde jaune ne
pourra jamais comprendre la civilisation chrétienne, et Tadmiration de
quelques écrivains européens pour les vertus (!) japonaises ou chinoises^
ne nous fera jamais admettre que ces peuples aient gs^né à suivre la
nature dans ce qu'elle a de moins digne, de moins poétique, et surtout
de moins charitable. A.-A. Fauvel.
Die BelLÎîiiapfiHig de» dirifitentliuins durcH deit romf-
sclieii HUmt bi» siun 'l'ode dee &»iseni JuIImh (SAS),
voQ Dr. À. LiMSBNMAYSR. Mîlnchen, Lentner, 1903, in-SdedOi p. — Pri^ i
. 6 fr. 90.
L'auteur a vu, dans l'intérêt même de la question de la lutte entre le
chfistianisme et TËiat romain pendant les quatre premiers siècles, la
justification d*un nouveau livre, qu*il présente aussi comme une œuvre
de vulgarisation des résultats acquis par l'histoire jusqu'en 1905.
Si le D*" Linsenmayer semble faire fi de Tarchéologie, il cite du moins
tous les textes des écrivains anciens connus sur cette période héroïque^
ainsi qu'il Tintituie.
Pareille vulgarisation avait tenté jadis chez nous les Le Blant, les
Boissier, les Aliard, et il n'est que juste de remonter à l'année 1875,
où déjà le professeur de philosophie d'un lycée de Paris, M. Àubé» aban-
donnait parfois sa chaire scolastique pour aller lire à l'Académie des
inscriptions et belles-lettres des mémoires sur une question si passion-
nante. Alors la curiosité des élèves de sa classe fut piquée, et l'un
d'eux ne résista pas à la tentation de discuter les assertions de son
maître dans un travail qui porte un titre presque identique à celui de
j
— 337 —
roulage du Dr. Linsemnayer. La philosophie n*ensaigDe-t-elle pas à ne
point € jurar$ in verba magistri » ?
Or, pendant ces trente ans (1875-1905), les découvertes littéraires, les
fouilles archéologiques ont-eiks changé la face de Thistoire? Une
lumière nouvelle a-t-elle éclairé la marche et les motifs des persécutions?
Les récits du martyre de tant de chrétiens ont-ils été infirmés ? Après la
lecture du savant de Munich, il faut répondre négativement à toutes
ces interrogations. Tandis que les études critiques passaient au crible
les Actes des martyrs, leurs gestes glorieux ont reçu des documents,
^pigraphiques et autres, une éclatante confirmation. Il reste constant
que les chrétiens ont été persécutés avec acharnement sous les empe*
reurs romains, et par eux, car, en fin de compte, c*était leur volonté qui
faisait la loi. Seulement Texpression de cette volonté prenait, suivant
le caractère et le point de vue de chacun d'eux, une tournure diverse,
eine mannigfoLche Wendung, dit le Dr» Linsenmayer. Avec cela le fon-
dement juridique de la persécution de Domitien à Dèce n*est nullement
éclairci, et le système imaginé par Mommsen (lois de droit commun,
tribunaux de police administrative) n'est pas plus démontré. On doit en
revenir à la vieille explication d'un édit initial ; instruits par Texpérience
-contemporaine, nous dirions aujourd'hui, d'un programme ainsi conçu :
JVon licet esse chrislianos, s'attaquant à l'existence individuelle autant
•qu'à Texistence collective des chrétiens. L'application en était laissée
■aux circonstances pendant tout le second siècle ; au m*, elle fut réglée
.par des textes juridiques : au iv*, un édit formel, celui de Milan, y mit
•fin. ^ H. D.
dir«iili|iie et Annales de Gillbs Lb Muisrr, abbé de Saint-Martin
de Tournai { 4 T7^'455i), publiées, pour la Société de Thiâtoire de France, par
Hbniu Lbmaithb. Paris, Laurens, 1906, in-8 de xxxiii-336 p. — Prix: 9fr.
Je ne suis pas qualifié pour faire la critique de cette nouvelle édition
de la Chronique et des Annales de Gilles Le Muisit ; l'éditeur, en effet,
a bien voulu, dans son Introduction, reconnaître qu'il avait pu profiter
de quelques-uns de mes conseils. Mais ce que je me crois en droit de
«faire sans ambages, c'est de déclarer que la Société de lliistoire de
France a été parfaitement inspirée en décidant cette réédition d^une
^oeuvre de très haute valeur historique, qui n'avait trouvé Jusqu'ici,
dans le chanoine De Smet, qu'un éditeur déplorable et valait certes
mieux que sa publication dans le tome II du Corpus Chronicorum
J^landrùie. Gilles Le Muisit est un chroniqueur d'une sincérité absolue ;
il a été le témoin de beaucoup des événements qu'il raconte ; il a eu
entre les mains des documents originaux ; il ne fait aucun récit sans
ravoir contrôlé ; et sa Chronique et ses Annales^ qui se rapportent aux
^années 1272 à 1352, doivent être consultées presqu'à l'égal des Chro-'
Avril 1907. T. CIX, «2.
■>' *i'^
.♦ • •• '*.'■' \
ti»'-^
i\
— 338 —
ni<}t<e« de Jean le Bel ou de Froissart. M. H. Leinaltre était parfaitement
préparé, par la thèse qu*il a soutenue en janvier 1903 sur Gilles Le
Muisit à l'École des chartes, à nous donner une édition des œuvres
historiques du hon abhé de Saint-Martin de Tournai. Cette édition, il
l'a particulièrement soignée, et si l'on peut cependant, à la rigueur, lui
reprocher la -sobriété de ses notes biographiques ou topographiques,
c'est que M. Lemattre avait projeté de reporter toutes les notes de ce
genre à la table alphabétique qui termine son livre. Des nécessités
matérielles, je veux dire Tobligation où il s^st trouvé de réduire les
proportions de son volume, ont contraint Téditeur à pratiquer au dernier
moment, dans sa table, des coupures considérables. J'avais le devoir de
le dire. On me permettra d*ajouter que je le regrette.
Armand d'Hbrbombz.
Hiatolre de rémlgration pendant la RéTolntian f ranfalse,
par Ernkst DaUDBT. II. Du Dix»kuU fructidor au Dix-huit brumaire. — III. Du
Dix-huit brumaire à la Restauration. Paris, llacheUe, 1905-1907, 2 TOl. 1q-8 de
454 et 539 p. — Prix: 15 fr.
Dans le premier volume de cette histoire (Cf. Polybiblion t. CI, p. 155),
M. Ernest Daudet avait fondu un volume antérieurement publié par lui
et intitulé CoblenU. Dans le deuxième et le troisième, ii a de môme repro-
duit, avec des modifications, ses deux études sur les Émigrés et la seconde
Révolution et les Bourbons en Russie, et utilisé en outre ses curieuses
recherches sur Pichegru. Il n^aura consacré qu'un tiers de son important
ouvrage à la période la plus en vue de l'émigration. Les deux autres tiera
— du 18 fructidor à 1814 — mettent presque exclusivement eu scène les
princes de la famille royale. Ils ont été établis sur des sources encore
inconnues, je veux dire les papiers de d'Avaray et de Blacas, princi-
paux confidents des pensées et des projets de Louis XVIII pendant son
régne m partibus de dix-neuf ans.
Le chef des Bourbons n*a jamais été plus actif que durant ses années
d^exil, si agir c'est proclamer en toute occasion d'uoe plume impeccable
ses droits et ses espérances. Nous le trouvons ici successivement à Blan-
kenbourg encourageant ses partisans en France à leurs essais de res-
tauration légale ; à Mît tau, subissant tour à tour les faveurs et la disgrâce
de Paul 1°'; à Varsovie, se raidissant contre les prétentions du futur « usur-
pateur » ; à. Calmar et à Hartweil, réservant sans faiblir l'avenir de sa
maison ; partout défenseur imperturbable de l'ancien régime tout entier»
y compris le concordat de 1516^ et néanmoins faisant appel aux concours
les plus divers, à Pichegru et à Barras, à Moreau et à Bernadette. Les
misères d'argent et les humiliations d'amour-propre ne lui ont jamais
manqué. Il n'a jamais pu aborder aucun souverain du continent, mais
sa correspondance avec eux ne s'est pas lassée et, entre temps, il a, comme
chef de famille, marié le duc d'Angoulème avec la fille de Louis XVI,
— 339 —
cherché des alliances pour le duc de Berry, reçu la soumission des
m
princes d'Orléans. Tous ces faits, inscrits comme en marge de la grande
histoire de l*époque, sont élucidés ici à Paide de nombreuses citations,
empruntées tant aux lettres de Louis XYIII qu^à celles de ses partisans
et de ses conseillers intimes.
On remarquera surtout au t. II les lettres de Madame Royale, au t. III
celles de Joseph de Maislre : les unes (p. 147, 154, 163, 185, etc.) caractéris-
tiques des sentiments élevés de la princesse, de son tact dans des cir-
constances difficiles, les autres (p. 454, 482, 497, etc.) éloquentes, inci* ^
slves, mais plus intéressantes par les horizons qu'elles font entrevoir
que par les nouvelles, souvent hasardées, qu'elles racontent.
Dans rÂvertissement placé en tête de son ouvrage, M. Daudet annon-
çait devoir exposer dans tous ses détails « la triste odyssée des Bourbons
et de la noblesse de France en exlL » Il est à craindre que, séduit par cer-
taines parties de sa riche documentation, il en ait négligé volontairement
certaines autres, mais ce qu*on peut affirmer, c'est qu'il a tracé, selon
son expression, < un tableau complet de la politique des émigrés, > et cela,
avec une impartialité qui ne dissimule pas les erreurs et exclut tout
esprit de parti. L. P.
Iic» trois Coups d'État do Iioulo-]¥apoléoii Bonaiiarte,
par ANoaé Lbbbt. 1. Strasbourg et Boulogne, Pans, Porrin, 1906^ petit in-8
de 111-519 p., avec portraits. — Prix : 5 fr.
Pour le fond et pour la forme, Tauteur ne parait pas posséder les
qualités de Thistorien, car il est obscur et parfois affecté ; les documents
quUl fournit sont intéressants, mais n*apporLent rien de vraiment nou-
veau aux débats, -r Cependant la valeur de celte étude parait consister
dans la multiplicité des références, la variété des ouvrages consultés ;
enfin les très nombreuses notes au bas de chaque page offrent un attrait
qu'on ne saurait contester.
Ayant d'aborder les deux soulèvements de Strasbourg et de Boulogne
M. Lebey esquisse la vie du prince Louis-Napoléon ; sa naissance, son
enfance, son éducation sont examinées de près ; les problèmes
soulevés sur sa légitimité sont étudiés avec impartialité. Toute cette
histoire est assez connue ; elle n'est pas rajeunie.
L'auteur fournit des détails curieux sur les relations du prince avec
la franc-maçonnerie, les carbonari ; il est de ceux qui croient à son
affiliation aux sociétés secrètes : ses raisons semblent bonnes. Sur
«
les « choses religieuses », il est visiblement assez mal instruit et les
expressions qu'il emploie, les auteurs sur lesquels il s'appuie révèlent
^on ingénuité en la matière ; il est du moins respectueux et demeure
correct et loyal. Les hommes de la Restauration ne lui sont pas non
plus très familiers. Son récit des deux échauffourées de 1836 et 1840 est
très plein de détails. Il les relie par un chapitre fort documenté sur le
— 340 —
séjour du prétendant à Londres et les préps^'atifs de son aventureuse
expédition ; il les fait suivre du tableau sobrement esquissé de sa vie
dans la prison de Ham. — Les sentiments personnels de M. Lebey sont
un peu imprécis, il penche vers la sympathie, il admire franchement
la persévérance, la volonté, la froide audace du futur Napoléon IIL
G. DB G.
m
f. '
ri .
:i *
li'JEmpire libéral. Étude, f^dtt, souvenirs, par Émilb Oluvibe. T. XI.
La VttUée des armes. Paris, Garnier, s. d., (1907), in-18 de 631 p. — Prix :
3 ff. 50.
L'influence de la politique européenne sur les affaires intérieures de
la France en Tannée 1869 est caractérisée en ce volume par le récit de
la révolution espagnole, chassant la reine Isabelle (chap. II) ; les intrigues
de Prim et d'Olozaga (chap. XXI j ; les menées de Bismarck en Roumanie
(chap. V) ; en Angleterre la chute de Disra(;ii et rentrée de Lord
Olarendon au Foreign-OfTice [chap. VII) ; à Vienne la politique de
M. de Beust (chap. IX) ; à Bruxelles, ce que M, Emile OUivier appelle
« rhallucination des chemins de fer belge » (chap. XV). Mais surtout,
Tauteur met en belle lumière la tension morale qui s'accentuait chaque
jour davantage entre Paris et Berlin et conduisait peu à peu à un
conflit armé. Dés lors la formation militaire de la France, la sollicitude de
Napoléon III pour Tarmée, Le rôle considérable du maréchal Niel, (qui
ici ne semhle pas aussi digne d'éloges qu^on avait coutume de le croire}
dans-la préparation de nos forces, de longues explications sur Parme-'
ment, U mobilisation, les instmctîons et les c plans », sont les éléments
très fouillés d^une étude saisissante. ^
A mesure que Ton approche de Pheure où M. Êmtle Ollivier va
arriver aux affaires, le récit devient plus vivant, Pintérdl grandit encore,
Pbomme apparaît et le lecteur écoute le plaidoyer avec une attention
séduite. La campagne électorale du printemps de 1869 est donc la
scène maltresse de ce tome XI* ; en vingt pages> M. OUivier nous dit la
genèse de son livre le 49 janvier^ dont 25 000 exemplaires furent enlevés
en quelques semaines par un public avide de révélations piquantes ;
puis il nous redit, non sans complaisance, avee une firaf cheor admirable
de souvenirs, dans les plus caractéristiques détails, quelle opposition
fut faite à sa candidature à Paris, dans le III* arrondissement, par les
radicaux de son propre parti, sa lutte éloquente, son échec, sa consolation
et son espérance. Gboffrot dk Grandmaison.
IjMe V^9e dlilAtoire rellsiense pendant la RéTolati^.
Mm HéM de Bélier «t la VIsItetien de Rouen (i têm-
t9<l9), par Rbnê db Gbauvxomt. Paris, Pion-Nourrlt, 1906, in-iO de
x?i-298 p. — Prix : 3 fr. 150.
Anaslasie-Marie-Françoise de Belloy était la nièce du cardinal <ie
— 341 —
B^Iloy, ipui moufut fnresque eentoMtre, trefa0T6q»e d» Psiris. Qlottrée
jeune au premier monastère de la Visitation, de Rouen, elle en était
supérieure lorsque éclata la Révolutioa. « Femme de tête, de cœur et
de dévouement », elle dirigeait admirablement le troupeau qui lui était
confié, lorsque les éyénements lui imposèrent des devoirs de vaillance
devant lesquels ne recula pas sa frôle constitution. L* Assemblée conâ-
lituanLe avait aboli les vœvix monastiques; le 2 septembre t790, les
administrateurs du district de Rouen, après avoir dressé Pin ven taille
du couvent, — préliminaire de la spoliation, — demandèrent aux
sœurs si elles voulaient profiter de la loi qui leur permettait de rentrer
dans le monde. Pas une n'accepta. Mais cette constance des sœurs ne
faisait pas les affaires des prétendus réformateurs. Les vîsitandines
ayant refusé d'interdire leur chapelle aux fidèles qui voulaient entendre
la messe d'un prêtre insermenté, on en ferma d'abord la porte ; on
s^empara de tout ce qu'elles possédaient et on finit par les chasser
eiles-mèmes. La Mère de Beiloy se retira à la campagne. Mais lÀ même
elle ne fut pas en sûreté ; un jour elle ne put échapper aux agents qui
venaient pour Farrêter qu'en se cachant dans un champ de blé. Un
autre péril menaçait les malheureuses expulsées : elles mouraient de
faim. On leur avait promis une pension, on ne la leur payait pas, et le
volume de M. de Ghauvigoy contient plusieurs lettres où elles
réclament, avec, une grande dignité, mais avec une insistance légitime,
ce qui leur était dû. Au lieu de les payer, on les emprisonna ; la mort
même de Robespierre ne leur rendit pas la liberté : les haines religieuses
étaient plus violentes encore que les haines politiques, et ce n'est que
dans Tautomne de 1797 que la Mère de Beiloy put reconstituer, dans
une maison modeste, où elle vivait de privations, une petite commu-
nauté qui, petit à pelit, reprit l'œuvre d'éducation à laquelle elle était
consacrée avant la Révolution. Le Concordat enfin rendit la paix à
rËglise de France, et un décret impérial de 1806 assura une existence
légale au monastère dissous. Réélue supérieure, la Mère de Beiloy y
mourut l'année suivante. Elle avait ..vu les épreuves; elle vit le
triomphe.
En lisant ce très intéressant volume de M. de Chauvigny, que Témi-
nent et regretté cardinal Perraud a bien voulu faire précéder d'unie
éloquente Introduction, on se demande vraiment si c'est un récit de
la fin du xviiio siècle ou du comuieucement du xx°. Même persécution
sournoise précédant la persécution brutale, môme cynisme chez les
bourreaux, môine misère et môine vaillance chez les victimes. Verrons-
nous la môme résurrection ? Nous en avons la confiance, et c'était bien,
semble-t-il, la pensée de l'illustre cardinal, lorsqu'il félicitait l'auteur
d'avoir écrit « cette Paje cV histoire religieuse où se trouvent à la fois des
leçons fort utiles à méditer et de précieux encouragements. »
Max. dk la. Rochbterig.
- 342 —
S«Mat0 anibaMMiAevni mmum la Mrectoire, an IV-
•« VIII, par A. XMiT. taris, PloD-Nourrll, 1906, 2 toI. Jii-8 de v-536 et
497 p;, avec 7 perlpaits. — Prix : 10 fr.
Les titres des divers chapitres de ces deux importants volumes
disent retendue, l'intérêt et la précision des sujets abordés : après une
Introduction sur les généraux c politiques • de la Révolution et les
diplomates républicains que les éyénements improvisent au lendemain
de la paix de Bàle, quand la France reprend des relations avec les
gouvernements européens, Fauteur étudie les ambassades du général
Périgoon (1795-1797) et de Tamiral Truguet (1798-1799) à Madrid, ceUe
du ministre Aubert Dubayet à Constantinople, du général Glarke en
Italie avant les préliminaires de Leoben, de Ganclaux à Naples,
de Lacombe Saint-Michel à la cour de Sicile, de Bernadotte à Vienne.
Le récit de ces épisodes si divers, si mouvementés de la vie de ces
ambassadeurs soldats, est non seulement bien construit, bien conduit
et rempli de renseignements curieux, instructifs, mais M. Dry a eu le
soin — dont il le faut grandement louer — d*encadrer ses personnages
entre Thistorique de leurs antécédents et celui de la fin de leur
carrière. Ainsi ce sont des monographies complètes, dont le point
central, plus détaillé, appartient à ce rôle diplomatique qui constitue
le sujet de celte étude particulière.
M. Dry est optimiste, indulgent autant qu'il le peut pour la politique
du Directoire ; quelques-unes de ses conclusions seraient sans doute
susceptibles de controverses; mais l'ensemble présente une étude
variée, travaillée,' capable d'impressionner et d'instruire. Il a lu beau-
coup de livres, s'est fort bien tenu au courant de la « littérature ■ des
auteurs qui Pont précédé, a voulu feuilleter de sa main les documents
aux archives des Affaires étrangères, il les cite opportunément; ses
notes biographiques témoignent de sagaces recherches, elles seront
consultées avec fruit. Une soigneuse table nominative, des gravures
(entre autres une jolie miniature de Glarke, un crayon de Lacombe
Saint-Michel) complètent agréablement une étude faite pour être
recommandée. Geoffroy de Granomaison.
Histoire de l'abbaye royale de IiOii|çeiiaiiipa (t 9ftft-1 799)9
par Gaston Duchbsnb. 2« éd. Paris, Daragon, 1906, gr. in-8 de ii-22t p.,
avec 2 plans et 6 planches. -~ Prix : 4 fr.
Parmi les innombrables promeneurs qui parcourent la région s^éten-
dant du Bois de Boulogne à la Seine, combien en est-il qui, à Taspect
des rares vestiges de Tancien domaine de Longchamps, évoquent le sou-
venir de la royale abbaye? Bien peu sans doute. Gefax-là du moins, qui
auront lu Topuscule de M. Gaston Duchesne, pourront avoir une idée de
rimportanceet de l'ancienne grandeur de la maisonfondée parla sœur de
saint Louis.
— 343 —
L*auteur a divisé son travail en douze chapitres, dans lesquels il
expose successivement Thistoire de la fondation de Tabbaye par
Isabelle de France, la description des bâtiments, leurs agrandissements,
Tétat de la fortune de la communauté, la vie des religieuses, les causes
matérielles et morales du relâchement de la discipline, et enfin la sup-
pression de l'abbaye à Tépoque révolutionnaire. La deuxième moitié
du volume est consacrée à différentes pièces justificatives parmi les-
quelles il faut signaler les listes des abbesses et des religieuses, le
tableau des possessions de l'abbaye et quelques inventaires. Ces derniers
renferment des renseignements intéressants.
On ne s'explique guère en quoi celte c deuxième édition » a été
c revue et augmentée. » L'étude de M. G. Duchesne avait paru dans le
MuUetin de la Société historique d'Auteuil ; la présente brochure n'est
qu'un extrait du dit Bulletin (Fachevé d'imprimer et la mention du
faux-titre en font foi] ; cet extrait a été tiré sur la même composition,
dans laquelle ont été respectées les coquilles et les fautes typogra-
.phiques qui déparaient l'original, ainsi que le premier tirage à part
publié avec l'adresse d'un autre libraire ; les bibliographes admettront
difficilement qu'un simple changement de titre ait motivé cette Jiien*
tion. Pourquoi leur tendre des embûches ?
Quoi qu'il en soit, il faut louer l'auteur de ses efforts ; il serait à
souhaiter que des tentatives telles que la sienne se produisissent plus
souvent. P. Lbe.
Histoire Û9 la Tille d'Auniens, par le baron A. db Galonnb. T. III.
Amiens au xix* siècle. Paris, A. Picard et ûls; Amiens, Piteux frères, 1906,
gr. in-8 de m-468 p., avec planches. — Prix : 15 fr.
Le volume que donne aujourd'hui M. de Galonné forme le troisième
et dernier tome de VHisloire de la ville d'Amiens. Le second volume
s'était arrôté au 18 brumaire an YIII (9 novembre 1799), au moment où la
France ruinée, épuisée et avilie par les gouvernements révolutionnai-
res, saluait avec satisfaction l'avènement des Consuls. Dans l'exposé de
la vie municipade amiénoise pendant le xix° siècle, que M. de Galonné
nous présente, il s'est efforcé d'observer la plus stricte impartialité.
ËDregistrant^crupuleusement les faits, il aspire,"dit-il, « à faire revivre
la vérité, telle qu'elle m'est apparue à travers les documents contem-
porains, telle que les survivants des générations de 1815 et de 1830 me
Tont révélée, telle enfin que moi-même j'ai pensé l'entrevoir. >
Pour chacun des régimes que le xix* siècle vit éclore, M. de Galonné
fait connaître, non seulement les faits politiques qui se déroulèrent dans
la ville d'Amiens, mais aussi toutes les transformations et les amélio-
rations dont sa population put profiter. En parcourant son travail
on se rend compte de ce que fit la charité pour les déshérités de ce
— 344 —
monde, du développement que prirent dans cette Yllle les sciences»
les lettres, les arts, Tindustrie et le éommerce. Le contrecoup
des révolutions et des transformations gouvernementales est exposé
avec impartialité, Vauteur évitant tpujours soigneusement les appré-
dations mal fondées ou les récriminations stériles. L*un des der*
niers chapitres retrace avec soin et avec beaucoup de détails les
opérations militaires effectuées pendant la guerre de 1870 autour de cette
ville. De nombreux combats furent livrés dans la région du Nord et elle
fut à plusieurs reprises le centre de manœuvres importantes. Une table
onomastique termine ce volume enrichi de jolies héliogravures et d^un
plan. Jules ViJkRD.
Mm IfmrmétmÊÉMmm «t la réstotanee^ par Oscard Havard. Paris»
Librairie des Saiuts-Pères, 1907, in-16 de xi-22S p. — Prix : 3 fr. 50.
Voici un livre qui sent la poudre : M. Havard est un belliqueux. En
4880, lors de Texécution des décrets, il était accouru, avec un grand
nombre de catholiques, pour défendre les religieux. Deux politiques,,
qu'il ne nomme pas, vinrent persuader aux combattants de ne point
engager de lutte sérieuse. L'auteur reproduit les décisions d'un grand
nombre de théologiens, établissant qu'un certain degré d'oppression
donne droit à la résistance, même jusqu'à la guerre ouverte. Il est
certain que les révolutionnaires ne peuvent repousser cette thèse sans
inconséquence, eux qui ont proclamé que Tinsurrection élait le plus
saint des devoirs.
Mais la plus grande partie du livre de M. Havard est suitout un
exposé des horreurs commises dans les guerres religieuses par les
protestants, et surtout par les hommes de la grande Révolution. Nous
souhaitons que beaucoup lisent ces pages : il est bon que les nouvelles
générations sachent de quoi sont capables les jacobins pouf arriver à
leur but final, qui est la destruction du christianisme. D. V.
AliaB la calotte! par Julbs db l'ârbonnoisb. Paris et Tournai, Gaster-
man, s. d. (l»06), in-ie de 573 p. — Prix : 3 fr. 50.
L*auteùr est un catholique ardent qui pense non sans raison que la
meilleure défensive est d'attaquer Tennemi. Son livre est donc une
attaque à fond contre la franc-maçonnerie. Il la prend dans ses origines
qu'il trouve dans le paganisme antique, il la retrouve datis les hérésies
successives, dans la secte des assassins, puis chez les templiers livrés
d'après lui ài une immoralité navrante, qu'il décrit avec une précision
trop significative peut-être pour que ce livre puisse être mis en toute
main. Le socinianisme et l'illumiaisme canalisent toutes ces tendances
coupables. Les juifs, d'abord tenus à l'écart de la secte, y entrent après
le congrès de Wilbemsbad et y prennent Irôs vite la haute main.
r
— 345 —
IL de TÂrbonnoise décrit ensuite Taclion de cette société secrôte
dans la Révolution française, son aplatissement devant* les pouvoirs
qu'elle juge trop forts pour les combattre et enfin la part prise dans
l'évolution de la troisième République. Entre temps, il se livre i une
attaque très vive contre la dynastie des Rothschild et l'accuse d^un
double jeu dans notre malbenreuse guerre avec 1* Allemagne.
Enfin il montre le but dernier de la franc- maçonnerie, à savoir la
glorification de Satan. Mais ce but est caché au grand nombre des franc-
maçons. Us sont menés par des cbsfs inconnus ; après le 30^ degré d'ini-
tiation, il en existe d'autres, ignorés même des adeptes, d'où partent
les ordres qui règlent la marche de la société.
On le voit, ce livre poursuit un but excellent : démasquer la franc-
maçonnerie. Nous craignons toutefois qu'il n'ait pas tout le succès qui
serait désirable. Le titre suppose un ouvrage de propagande populaire ;
mai^ quel ouvrage peut être populaire en 573 pages? Celui-ci est long
même pour des lecteurs éclairés, qui d'ailleurs regretteront que la
documentation y soit un peu vague, et que parfois des soupçons rem-
placent les preuves. Ces défauts affaibliront probablement l'autorité
qui devrait être attachée à un livre de cette nature. D. T.
JFeancs Gens de France^ publication de VAction populaire. Abbeville,
Paillart, s. d., iu-S de 366 p. — Prix : 2 fp. 50.
C'est bien le sentiment de la vie, d'une vie montante et riche de pro-
messes, que donne la vaillante et active jeunesse dont ces pages expo-
sent les préoccupations et les diverses entreprises d'apostolat social.
Sur la formation des idées et de Tàme, on trouvera de pénétrantes
éludes de M. Tabbé L. Le moi ne [L'Idée so'^iale au collège], de M. l'abbé
Leieu {L'Idée sociale dans lescercles d'études), de M. Max Turmann [L'Idée
sociale en marche), de M. G. Leroz(-É^re quelqu'un]^ de M. G. Desbuquois^
qui a écrit des pages bien justes sur le Devoir de la foi^ ou, pour mieux
dire, sur le devoir de développer la foi. Les œuvres variées entre
lesquelles se partage le dévouement des jeunes, sont passées en revue,
depuis la Jeune Garde du Sillon, la Fédération régionale des groupes
d'études du sud-est, des Cercles d'instruction populaire, comme à
Epernay, la Fédération gymnastique et sportive des patronages de
France (F. G. S. P. F.) du docteur Michaux, jusqu'aux groupements de
la Jeunesse catholique, et aux patronages qui n'ont pas peur de garder
ce nom traditionnel, et qui peuvent fort bien être néanmoins de fortes
écoles de foi et d'énergie, comme celui de Mont rouge, dont M. Frédéric
Duval parle avec autant de cœur que de compétence. Certains de ces
réformateurs ne croient-ils pas à une trop radicale solution de continuité
entre le travail actuel et le travail antérieur de Thumanilé? Ne
— 346 —
Bubissent-il^ pas et n'exploitent-ils pas avec excès le prestige de mots
qui prèteat à de daogereuBes équivoques? G*est mon sentiment. Mais
il faut souhaiter de plein cœur à ces jeunes de répandre victorieusement
la conviction profonde qu*ils ont tous qu'il n'y a nulle incompatibilité
— au contraire — entre le christianisme intégral et les légitimes aspira-
tions de la ci lé moderne. Baron J. ânqot obs Botours«
Eie* Ori|çlnc« du Centre allemand. Cangrès eathaliqae de
Mayenee (t9'i9) ; traduction de Marius Bbssibrbs avec Préface et
notes, par G. Gotau. Paris, Bioud, 1907, in-16 de 336 p. — Prix : 3 fr. 50.
Ceci est une vieille histoire, mais qui a un intérêt très actuel. En 1848^
la situation des catholiques allemands n'était pas très différente de la
nôtre aujourd'hui : gouvernements tracassiers et tyranniques, le parle-
ment de Francfort hostile en grande majorité, quatre-vingt-neuf députés
catholiques sur cinq cents, les populations se détachant peu à peu de
ridée religieuse. On n'a qu'à lire la Préface de M. Goyau,et Tlntroductioa
du compte rendu du congrès pour juger combien la situation de l'Église
était précaire dans les pays de langue allemande. Des catholiques zélés
eurent la pensée de faire un grand effort pour réveiller la foi et assurer
la liberté de l*Ëglise. Par leur influence, il se forma de toutes parts des
associations locales, où l'on n'admettait que des catholiques, mais sans
distioction de parti et d'opinion. Puis on décida la réunion des délé-
gués de toutes les associations catholiques en un grand congrès à
Mayenee. L^entreprise réussit à merveille, etH'on y arrêta la constitu-
tion de la grande association catholique allemande. C'est elle qui sou*
tient aujourd'hui au parlement le parti du centre, que Bismarck n'a pu
asservir.
Alors, les promoteurs de l'association n*avaîent aucune visée poli-
tique. Au contraire, ils excluaient expressément les questions gouver-
nementales. Les statuts rédigés à Mayenee indiquent trois buts à
l'association : défendre la liberté de l'Église, obtenir la liberté d'ensei-
gnement et surtout réveiller la foi dans les populations. En ne travail-
lant que pour Dieu, elle est devenue, sans le chercher, une puissance
parlementaire formidable*
Il y a là pour nous un grand exemple. Nous devons remarquer qu^en
1848, les catholiques allemands avaient pris modèle sur nous. En effet,
lors de la clôture du congrès, ils eurent soin de notiQer la constitution
de leur association à l'Association française pour la liberté de l'ensei-
gnement. Mais, en France, on n*eut pas plus tôt obtenu cette liberté
que les troupes catholiques se dispersèrent sans se préoccuper de tirer
parti de la victoire. Ou n'imagina pas qu'il y eût une action à exercer
sur les masses et l'on s'en remit au gouvernement de garder les posi-
tions conquises. C'est une faute que nous payons aujourd'hui.
D. V.
\
\
— 347 —
•fta Mation belflpe, t9SIKi90A. Liège, Desoer ; BruzoUes, Weissen-
bruch, s. d., gr. inS de zxi-490 p. — Prix : 12 fr. 50.
A roceasioQ de rExposition universelle qui s'est tenue Tan dernier
à Liège, le Comité exécutif de celte exposition a eu Tidée d^une série
de conférences, destinées à présenter un tableau d'ensemble de révo-
lution de la Belgique pendant les trois premiers quarts du premier
siècle de son histoire en tant que monarchie indépendante. Ce sont ces
conférences qui sont publiées luxueusement sous le titre que j*ai trans-
crit ci-dessus. Elles sont naturellement de mérite inégal, puisqu'elles
émanent d'auteurs très différents; mais, toutes sont intéressantes,
toutes s'inspirent d'un vibrant patriotisme, toutes contribuent à créer
une « synthèse éloquente des efforts déployés par la Belgique dans
tous les domaines de son activité intellectuelle et matérielle; elles
résument soixante-quinze ans d'histoire. » En voici les titres : Les
Origines de l'État belge, par H. Pirenne ; la Commune de Liège dans
l'histoire, par G. Kurth ; les Libertés constitutionnelles en Belgique,
par L. Dupriez; les Œuvres et les études sociales en Belgique, par H.
Carton de Wiart ; la Révolution industrielle en Belgique, par E. Wax-
weiler ; le Développement commercial de la Belgique, par L. Strauss ;
le Développement industriel de la Belgique, par Ch. Morisseaux ; le
Développement agricole de la Belgique, par E. Yliebergh ; l'Expansion
coloniale belge, par le colonel Thys ; les Lettres françaises en Belgique,
par £. Verhaeren ; les Lettres néerlandaises en Belgique, par A. Ver-
meylen ; la Littérature wallonne à Liège, par Y. Chauvin ; l'Art natio-
nal belge, par C. Lemonnier ; l'Art musical en Belgique, par M. Kuffe-
rath ; les Sciences de la matière en Belgique, par L. Crismer ; les
Sciences de la vie en Belgique, par A. Lameere ; les Sciences morales
en Belgique, par M. Wilmotte ; l'Évolution philosophique en Belgique,
au XIX* siècle, par P. Hoffmann ; l'Évolution du droit national, par Ed.
Picard ; le Roi Léopold II, par L. Hennebicq. Cette énumération donne
une idée complète de ce qu'il y a dans la Nation beige. C'est un livre
important, où se trouvent des leçons à méditer, des exemples à suivre,
des connaissances à acquérir; je n'hésite donc pas à en recommander
la lecture. Armand d'Herbomez.
Deux Études sur la Orèee moderne. Cmpodistrias. lie
Royaume des llellène«, par le comte db Gobineau. Paris, Pion-
Nourrit, 1905, ia-i8 de iv-327 p. — Prix : 3 fr. 50.
L'éditeur a réuni dans ce volume un des premiers et un des derniers
travaux de M. le comte de Gobineau. L'article sur Capodislrias a paru
en 1841 dans la Bévue des Deux Mondes, le Royaume des Hellènes
forme une série d'articles publiés dans le Correspondant de mai à
novembre 1878. M. le comte de Gobineau cherche à déterminer la part
— 348 —
qui revient à Gapodistrias dans les transactions politiques de son tempe*
Porté aux nues par ses amis, par ses créatures et surtout par les parti-
sans de la Russie, il chercha surtout, il faut le reconnaître, à plier son
peuple à des formes moscovites. Il rêva une union inlime de la Grèce
avec Tempire russe.
L'étude sur le Royaume des HeUèneseAi un plaidoyer en faveur de ce
peuple. Tour à tour TËurope a eu sur lui les opinions les plus opposées.
On est passé de Tenthousiasme romanesque des premiers temps
à une désillusion qui touchait à l'injustice. Notre ambassadeur à
Athènes a cru devoir réhabiliter le pays qu^il connaissait mieux que
ses dôlracleurs. Pendant que cette éternelle affaire de Crète traversait
une phase particulièrement fâcheuse, le comte de Gobineau a su faire
la dififérence entre les aspirations légitimes des Grecs et la manière
dont leur diplomatie cherchait à la réaliser. Si < les méprises des con-
ducteurs de la politique grecque le faisaient désespérer temporaire-
ment de l'avenir du peuple hellène, il regagnait coufîance quand il
constatait dans ce peuple lui-même, un foi^d si précieux, des qualités
si excellentes, des talents si riches et si variés. »
M. de Gobineau montre dans le peuple hellène le dépositaire de toute
la science morale dans l'Orient chrétien, l'éducateur de ses voisins. Il
voit aussi dans cette race particulièrement cultivée et intelligente, une
barrière protectrice contre l'asiatisme et le slavisme, la race qui s'inter-
posera entre les Orientaux et les Occidentaux au jour de la grande
liquidation entre l'Europe et l'Asie. £. B.
Ijettre** et papiers du chAiieelier comte db NsssBLfiODB,.
19SO-t(lftfl* Extraits de ses archives, publies et annotés avec une
iQtroductiou par le comte A. nu Nbssblroob. T. IV. iSét Paris, Lahure>^
8. d. ,1906S in-8 de 325 p., avec 2 portraits. — Prix : 7 fr. 50.
Sijron remarque que ce volume se réfère à la seconde partie de
Tannée 1812, époque de la campagne de Russie et de la retraite de
Moscou, on comprend quel intérêt particulier il peut présenter. A ce
moment, le jeune comte de Nesselrode est attaché à TÉtat-major de
Tarmée russe comme agent diplomatique du cabinet de Tempereur
Alexandre; ses lettres sont adressées à sa jeune femme demeurée à
Saint-Pétersbourg, mais les correspondances qu'il reçoit et qui sont
données n'offrent pas une valeur documentaire moindre, tout au con-
traire ; son collègue, M. d'Anstedt, possède une plume d'originalité et
d'esprit et par lui nous possédons des détails très curieux^ très nouveaux
sur la désastreuse retraite de Napoléon ; c*esl un adversaire acharné de
TEmpereuret de la France qui écrit : il faut tenir compte de cet état
d'âme, mais nous entendons de la sorte un son de cloche diflérent de
celui auquel sont habituées nqs oreilles sur cette lutte acharnée. Si
— 349 —
nous ne connaissions pas leséYénemenls, nous démêlerions difâcilement
d^abord que M. d*Ansledl parle de nos victoires de la Moscowa et de
Moscou, car il ne voit dans ces combats que nos effroyables pertes
d'hommes, mais il faut bien convenir qu'à porter un jugement d'ensem-
ble, toute cette expédition, pour glorieux qu'en furent les débuts
demeure^ un épouvantable désastre. C'est ce dont se félicitèrent les
diplomates russes « pour la paix de TËurope. » Doue, nous sommes ici en
face d'une source très intéressante de renseignements pour Tannée 1812.
Trois documents importants suivent ces lettres : !<> Un rapport de
M. de Gentz à M. de Nesselrode sur les déclarations du gouvernement
anglais à propos du blocus continental et des griefs ofâciels de la
France contre le cabinet britannique (mars-avril 4812); j2<» une dépêche
du comte Roumiantsof au duc de Bassano (l'éditeur a tort- de l'appeler
c comte >), dép'^che du mois de mai 1812; 3<> un rapport du prince
Ozartoryski au Tzar sur le rétablissement de la Pologne. Ces deux
deroiôres pièces ne sont pas inédites, mais leur valeur est grande et
leur intérêt n'a pas diminué. Le comte de Nesselrode a ajouté un
résumé des conclusions du prince Czarloryski. Ce document précis
termine le volume. Geoffroy db Grandmaison.
Sverlge iicli FranKrilie under IVordisba kriget oeli
Spanska HacceastonsUrisen, iàren 1 700-1901. (I^a
Steèdie et France pemiaiiC la guerre da ]¥ord m€ la erlae
de la flaeeeesien eapagnole, en 1900-1 TOI), parUsHMAN
Bruun. Upsala, impr. Almqvist et Wikseli, 190oj in-8 de xix-235 p.
Il n'y a rien de Baillant dans les relations de la France avec la Suède
pendant la très courte période que l'auteur étudie <r pour éclairer,
comme porte le sous-titre, la politique étrangère de la Suède sous
Charles XII. » Aussi, ni F. F. Garlson.dana sa volumineuse Histoire de la
Suède sous les rois de la maison palatine, ni d'autres, pas m<^me les
«uteurs de monographies qui ont touché au sujet, ne l'ont approfondi.
Ce n'est pas que les sources manquent : outre une dizaine de recueils de
•documents imprimés, il y en a beaucoup d'inédits, et, sans qui tter la Suède
pour faire des recherches en. France, M. H. Brulin a trouvé aux archives
de l'État à Stockholm des extraits de la correspondance de nos diplo-
mates, copiés à Paris» par Warhenberg, et nombre d'originaux suédois
aux mêmes archives^ ainsi que dans les bibliothèques de Stockholm et
d'Upsala et dans la riche collection du grand chambellan Cari Bonde
au château d'£ric8berg ; mais les négociations qui portèrent simulta-
nément ou successivement sur les duchés Nordalbingiens, la Saxe, la
Pologne, et la Livonie, étaient si compliquées qu'il était difficile de
tirer d'une manière brute une narration limpide et animée. L^auteur
^ l'a pas essayé : il n'a pas décrit le théâtre des événements, ni fait
— 350 —
«
le portrait des acteurs, mais il expose largement les circonslances,
même lointaines, dans lesquelles e*engageaient les intrigues et se pour-
suivaient les négociations. Il s'est surtout attaché à Texactitude en
analysant les documents, en en donnant des extraits, non dans le texte,
mais en note sous chaque page, et en en reproduisant quelques-uns
dans Tappendice. Si ce tahleau n'a rien de brillant, il a, du moins, le
mérite de fournir d*excelleots matériaux aux écrivains qui traiteront le
sujet autrement qu'en simples érudits. Il y a dans ce travail un nouvel
exemple du zèle avec lequel les étudiant» suédois préparent la revision
de rhistoire de leur pays. £. Bbauvois.
Un Epicurleii ••«■ la Terreur. Hérault de Séefaelle^
(1961-19114), d'après des documents ioédits, par Êmilb Daed. Paris,
Perrin, 1907, petit in-8 de 388 p., avec planches. — Prix : 5 fr.
Hérault de Séchelles. €Buirree littéraires, publiées avec une
Préface et des notes par Ëmilb Dard. Même librairie, 1907, in-16 de xiii-
262 p., avec portrait. — Prix ; 3 fr. HO.
Ce n'est pas la première fois que M. Emile Dard s^attaque aux roués
de Tancien régime entraînés dans la mêlée révolutionnaire. Après avoir
peint Laclos, il nous montre Hérault de Séchelles. Ge cousin de M°*^ de
Polignac, ce représentant, avec son ami Lepelletier de Saint^Fargeau
du Parlement de Paris... à la Convention, est aussi intéressant pour
un observateur des infirmités morales qu'antipathique à quiconque
croit rbonnèteté privée et publique un des éléments essentiels de toute
réputation. On Ta surnommé, à la fin de sa vie, TAlcibiade de la Révo-
lution ; son biographe le qualifie de c prince des intellectuels de ce
temps-là » (p. 34) et il Tétait en effet, avec Tétalage de « rosserie » qui
lui fit écrire sa Visite à Buffon. Nihiliste dans ses croyances, libertin
dans sa conduite, il ne professa que le culte du moi. Son goût pour
les plaisirs lui fil courir des aventures multipliées, auquelles se rai-
tacheat entre autres les noms d'Adèle et d'Aurore de Bellegarde, ainsi
que dlllyrine de Morency. Son ambition le poussa dans cette carri^e
orageuse où il devait devenir l'/ami de Danton, le pontife des fêtes de
la Nature et le rédacteur de la Constitution mort-née de 1793. Il la sui-
vit jusqu'à son dernier terme, qui fut pour lui la guillotine, comme
pour tant d'autres.
M. Dard a divisé cette biographie en trois périodes, caractérisées par
ces titres : La Douceur de vivre. V Ivresse révolutionnaire. L'Abîme, Il a
replacé avec art son triste héros dans les milieux si divers traversés
par lui. Chemin faisant, il a ressuscité (p. 83-104) la figure d'un excen-
trique, Antoine de Lasalle, auteur d'un système physico-moral dont il
n'est plus aujourd'hui qu'un des précurseurs oubliés. Hérault de
Séchelles rédigea, d'après ses idées, son Codicille politique et pratiqtAe^
recueil de maximes égoïstes et cyniques auxquelles il conforma sa vie*
n
— 351 —
Cet opuscule, joiat au pamphlet « pince-sans-rire » contre Buffon, a été.
réédité par M. Dard, ainsi que divers autres, dans un volume à part,
intéressant à consulter pour ceux qui aiment à étudier, dans leurs mani^
festations variées^ les misères et les aberrations de Torgueil humain.
L. P.
LanicitiuiUi aTant r c EMat «vr l'Indifférence ]», tT après de$
doeumenU inédits (y7S^- 4847). Étude$ sur ta vie et ses ouvrages, par AnâTOLS
Fbuqbrb. Paris, Bioud, 1906, in-8 de xiii-460 p. — Prix : 10 fr.
Pour des motifs d*ordre religieux et social, dont Texposition dépasserait
de beaucoup le cadre d'un compte rendu bibliographique, il est évident
que depuis quelques années on étudie passionnément La Mennais. Un
des travaux les plus « scientifiquement » ordonné est sans doute celui
que je signale en ce moment. Afin de mieux comprendre Pinfluence de
La Mennais sur ses contemporains et môme sur tout le xix" siècle,
M. Anatole Fougère lètudie le célèbre écrivain dans ses « origines >.
Après une courte Préface très claire et bien présentée, il fait une rapide
revue des t sources » de la biographie de La Mennais. Ses renseigne-
ments demeurent très complets et parfaitement tenus à jour des plus
récentes découvertes. Ce travail bibliographique est complété de la
façon la plus heureuse par un Appendice (p. 248 à 440) qui, à lui seul,
constitue un travail tout ^ fait précieux. C'est une Table chronologique
de la Correspondance générale (connue jusqu'ici) de La Mennais, du
commencement de 1806 à la fin de 1853. Chaque lettre est classée à sa
date, avec la référence de la publication où elle se trouve, et analysée,
citée même en partie, suivant l'importance. Il est inutile d'insister sur
la valeur d'une semblable étude. Suit une liste chronologique des
pamphlets ou articles de Tauteur des Paroles d'un croyant (1844-1847)
et un Index alphabétique des noms de personnes contenus dans la
table de la Correspondance.
Après cet immense labeur, si méritoire et pour lequel noi]^ lui
devons nos plus vifs remerclments, M. Feugëre aborde le côté historique
de Texistence de Féli, de sa naissance à son ordination. Armé comme
il l'était par son travail bibliographique préparatoire, Tauteur a pu
rendre nouveaux, plus précis, soigneusement vérifiés ces dix chapitres
sur la famille du célèbre polémiste , Bon adolescence, sa conversion
(1804}; sa vie intime avec son frère Jean (1805-1807); leurs débuts dans
Tapologétique religieuse; son livre de la Tradition de VÈglise sur
l'inslUuiion des évêques (1814) ; son mysticisme, ses premières œuvres
de polémique; la « crise de Tordination » (1816-1817).
tous ces chapitres renferment, en bon style, des aperçus curieux,
des documents précieux. La « Conclusion » (p. 235 à 248) appelle la
méditation du lecteur et forme un excellent résumé de toute cette époque^
— 352 —
sigaificalive des < origines » d'un esprit si mystérieux et i la fois ai
-curieux à étudier. Ce volume fait avancer avec bonheur a Thistoire b
déûnitive du solitaire de la Chênaie. Geoffroy db Granbma.ison.
nem Origines, mémoires et réeits, par FaéoBRic Mistral. Trad.
du proveuçal. Paris, Plon-Nourrit, 19u6, in-l6 de 367 p. — Prix : 3 fr. 50.
Voici Tun des plus charmants livres parus au cours de l'annéeT finie.
Sans doute, pour en apprécier toute la saveur originale, il faudrait le
lire dans la langue de Mistral ; mais ce n'est pas à la portée de tout le
monde, et la traduction française, autant que la différence de deux
langues sœurs Ta permis, garde beaucoup des parfums de Provence
qui embaument le texte provençal. Dans ce livre. Mistral raconte ses
souvenirs, son origine, son enfance, sa jeunesse, ses débuts dans la
vie littéraire, avec une bonhomie charmante, où s^ajoule la fleur de
poésie qui ne saurait élre absente môme de Fœuvre en prose d'ua
poète. Mais on y trouve autre chose encore par quoi le livre prend un
intérêt général qui en augmente singulièrement la valeur. (Test
l'histoire, en effet, de la renaissance provençale, illustrée de jolies
légendes des temps passés et de charmants récits ou poésies des plus
glorieux et des plus aimés entre les morts du félibrige; tout cela
réveillé et ressuscité par l'esprit primesautier de Mistral, ûdèle gardien
des traditions de son cher pays de Provence. Histoire d'un homme, et
quel homme et quel poète ! histoire de mœurs populaires, d*une si
pittoresque naïveté, histoire d'une littérature rajeunie qui a jeté tant
d*éclat et susdté, dans toute la région de langue d*oc, de si intéres*
santés résurrections, voilà ce qu'on trouve dans ce volume, où dlilustres
morts, Roumanille, Aubanel, Daudet, d'autres encore, revivent sympa-
thiques sous le souffle créate.ur d'un grand poète ami. En vérité ce
iivre de Tauleur de Mireille est à la fois instructif, émouvant, amusant
et charmant. Tous ceux qui le liront voudront en connaître la suite et
la fin. Je fais le vœu que Mistral ne nous les fasse pas longtemps
attendre. Edouard Pontal.
X*AilAlr« jr.-jr. MmwÊÊmemm, par Edouard Rod. Paris, Perrin, \¥», in-s
de xiv-359 p., avec 2 portraits. — Prix : 5 fr.
C'est à un épisode de la vie de J.-J. Rousseau et de Thistoire de
•Genève qu'est consacré ce Yolume de M. Edouard Rod. V Affaire J.^J^
Rùtiêêeau, comme Tintituie Fauteur, n'a pas duré longtemps, mais elle
a fait couler des flots d'encre, déchaîné des passions violentes ei pré-
paré d'importants bouleversements politiques. Le philosophe avait
déjà quitté Genève, lorsqu'il publia le Contrat social et VÉmile ; mais
•ces deux ouvrages battaient en brèche les principes religieux ei poti*
tiques sur lesquels était fondé le gouvernement de la République. Le
— 353 —
Pelii Conseil s'émut, il fit saisir les deax onrrageg et chargea le pro-
cureur général Tronchiu de faire un rapport sur la question. Celui-ci,
tout en admirant, comme lettré « ces deux livres qui étincelieot d'au-
dace et de génie » dut, comme magistrat, reconnaître qu*ila contenaient
des c erreurs pernicieuses » et que l'i^mi/e était a une satire indécente >
de la religion révélée. Il concluait à la suppression* Le Petit Conseil ne
se contenta pas de la destruction de Tœuvre, il décréta Tauteur de prise
de corps. Grand émoi naturellement chez Rousseau et chez ses anus,
quoique ceux-ci fussent parfois assez durs pour le philosophe et que
Tun des plus ardents, Jean-Audré de Luc, ait écrit que « la passion
dominante de Rousseau était Taversion de toute gène sociale» » L'exilé
écrivit au premier syndic quUl abdiquait son titre de citoyen de
Genève. Et alors commence une guerre de brochures, dans laquelle
8*engagent et les partisans du gouvernement genevois, et ses adver-
saires, heureux de pouvoir compter parmi eux un écrivain aussi élo-
quent et aussi universellement connu que Jean-Jacques. Il faut savoir
grand gré à M. Edouard Rod d'avoir eu la patience de parcourir et
d'analyser tous ces pamphlets, dont la lecture doit être souvent sin-
gulièrement insipide : les Lettres écrites de la campagne, les RepréMen-
talions, les Lettrée écrites de la montagne^ les Lettres d^un eotUaire^ les
Lettres populaires, les Dialogues de village^ les Princes maniqués^ VÉpitre
à Damon^ tant d'autres encore, en prose et en vers, qu'il serait trop
long d'énumérer. Les passions furent soulevées non seulement à Genève,
mais même à Métiers, dans la principauté de Neuchàtel, où Rousseau
s'était réfugié et où la populace jeta des pierres ecHitre sa maison, et,
de toute cette polémique résulta en somme l'expulsion du philosophe.
Le Petit Conseil l'emportait donc ; mais ce fut une victoire à la Pyrrhus.
Confiant dans l'appui de la France et de ses alliés de Berne et de
Zurich, il s'endormit dans son triomphe. Ses adversaires, eux, ne
désarmèrent pas : les idées semées par Rousseau germèrent et fmcti-
fièrenC, sur ce terrain bien préparé, et, après de longues agitations,
aboutirent à une révolution. « Les conservateurs, dit justement M. Rod,
aimant à jouir de ce qu'ils ont, s'abandonnent à la douceur de somno-
ler dans une sécurité facilement trompeuse... Au contraire, les révo^u^
tionnaires, sires aux dents longues, aiguisées par la faim, ne dorment
guère, ne se âant qu'à eux-mêmes, opposent la passion à la paresse,
l'enthousiasme à la veulerie, au$2rmentent leurs forces, exercent leur
prévoyance et leur adresse, et finissent par dévorer ceux qui, jusque
sous leurs dents, s'étonnent de l'être. »
Est-ce seulement à la république de Genève que s'appliquent ces
éclatantes vérités ? Max. de la Rochatbuib.
■vtl
I • < .
■V
u
i
•■•»y
• .m
Avril 1907. T. CIX. 23.
/••i
— 354 —
C^nqiilpteélsreM et R^iteleto. Wirnln «ans couroniie. Du Itoi
des Canarien à l'empereur du SaHara, par le baron M abc
DB ViLLiBBS DU Tbrraqb. PaMs, Perrii), 1906, In-8 de vi-474 p., avec por-
traits et cartes. — Prix : 5 fr.
C'est une longue liste curieuse, singulière, disparate et variée.
Le manque d'uniformité même apportait à écrire ce livre une difficulté
que l'auteur n*a pas vaincue. L'esprit du lecteur voltige au milieu de
ces sujets multiples, sans pouvoir se fixer. Aucun de ces personnages
n*est étudié à fond : de là une déception en parcourant le récit trop
rapide et trop succinct de leurs odyssées. On eût aimé apprendre
davantage sur ces < rois » mal connus ; pour cela il eût fallu recher-
cher, trouver, mettre en œuvre des documents originaux qui nous
manquent encore.
Les principales aventures contées se rapportent au baron de Bélhen-
court ; à Théodore, prince de Corse ; aux soldats de fortune dans les
Indes; au marquis de Rays (Port-Breton); au baron Harden-Hickey.
Les deux chapitres les mieux traités concernent le comte de Raousset*
Boulbon, le conquérant de la Sonora, et Orélie I*', c roi d'Araucanie. »
Elles sont curieuses, mais incomplètes, alors qu'elles eussent pu et dû
être étayées de renseignements historiques, les études sur le champ
d'asile du général Lailemand au Texas; les phalanstériens en Amérique
(Cabet et Considérant); les Mormons (Brigham-Young). L'idée de
M. de Villiers du Terrage était séduisante et ingénieuse; mais il a mené
trop vite ses travaux. C. C.
fitudiea in aneient Persian Himtorj, by P. Ebrshasp. London,
Trilbner, 1905, in-b cartonné de x-186 p.
Lia Itoeeraie du savair, €^lsàr~é maréiét;, texte persan publié
par HoÇBTNB AZAD. Paris, Gailmoio, 1906, petit in-8 de 204 p. — Prix: 5 fr.
lia Roseraie «lu oairoir, choix de quatrains mijêtiques tiré* des meilleurs
auteurs persans, traduits pour la première fois en français, par HoçairNB
AzAD, avec une latroduction et des notes critiques, littéraires et philo^
sopliiques. Paris, Guilmoto, 1906, petit in-8 de xxxv-360 p. — Prix; 5 fr.
Seyyèd Ail Holianiined dit le Bâb, par A.-L.-M. Nicolas. Paris,
Bujarric, 1905, iu-16 de 458 p. — Prix ; 5 fr.
lie BéyAn arabe, le livre saeré du bàbjsme, de Séyyéd Ali
Moliaiumed, dit le BÀb^ traduit de l'arabe par A.-L.-M. Nicolas,
Paris, Leroux, 1905, petit in-18 de 236 p. — Prix : 5 fr.
Béha-Ullah) les paroles eaehéen en persan; traduction fran-
çaise par iiippoLYTB Drbyfus et Mirza. Habib-Ullah Chirazi. Paris
Leroux, 1005, iu-18 de 116 p. — Prix : 3 fr. '
— M. Kershasp émet bur l'histoire de la Perse ancienne jusqu'à la
chute des Sassanides, des considérations générales qui sont agréables
à lire et portent à la réflexion, mais qui sont tout de même un peu
affaire de sentiment et n'entraînent pas toujours la conviction du lec-
teur. Il s'efforce de relever la Perse et de la glorifier par rapport aux
— 355 —
puissances voisines qui dominèrent aux différentes époques. Ses idées
concordent parfois avec celles qui sont communément admises : Ainsi
l'influence qu*eut la Perse sur les Arabes musulmans, la part qu'elle
prit aux sciences, à la philosophie, aux arts, à l*administration dans la
monde de l'islam, sont reconnues de tous les érudits ; mais l'éloge du
rei Anochir^ân, auquel est consacré tout un chapitre, est peut-être
exagéré; et Tauteur doit, pour le justifier, combattre l'autorité d*un
sayant tel que Noeldecke. L'influence qu'il attribue à la Perse sur le
moyen âge occidental semble excessive aussi. Plus difficiles à suivre
encore, malgré l'appui invoqué du philosophe Spencer, sont les
réflexions par lesquelles l'auteur oppose les anciens Perses aux Grecs,
«n donnant aux premiers toute la préférence, et en exaltant le génie
et la morale asiatiques au détriment du génie olassique ; Alexandre le
Grand n'est pas épargné ; pourtant, s'il est vrai qu'on ne peut l'absoudre
d'avoir laissé brûler Persépolis, du moins peut-on croire qu'il le
regretta. L'ouvrage contient des appréciations sur les sources de
l'histoire de Perse, depuis Hérodote, à qui est imputé le dessein d'avoir
voulu grandir les Grecs aux dépens des Barbares, jusqu'aux historiens
arabes et persans, les premiers regardés comme superficiels et dépour-
vus d'esprit critique, les seconds comblés d'éloges ; et dans l'intervalle
sont encore étudiées les données de l'épopée persane, auxquelles l'au-
4eur, avec Gobineau, ^accorde une assez grande importance historique,
— M. Hoçeyne Azad a formé un très joli recueil de çtuûratns persans
à mettre entre les mains du public européen, qui ne connaît guère que
«eux de Kheyyâm. L'auteur les a empruntés à de nombreux poètes
qui* dit-il, sont aussi appréciés en Perse que Kheyyâm, et quelquefois
plus ; parmi eux sont SéhÂbi d'Asterabâd, Afzel, à côté des grands
classiques Abou Said, Attàr, Roumi. Un volume contient le texte per-
san des quatrains ; un autre en donne une traduction fort élégante,
accompagnée dénotes développées dans lesquelles le traducteur a
relevé de nombreux points de contact entre les poètes de la Perse et
nos écrivains d'Occident. Ces poésies parcourent une gamme de senti-
ments assez étendue ; mais elles sont en somme dominées par l'espèce
de scepticisme mystique bien connu des écoles Soufis orientales qui
enseignent la vanité de la science, le subjectivisme du monde, et qui
s'efforcent de retrouver en Dieu la réalité qui échappe dans l'univers.
(On peut comparer à ce sujet, à titre d'imitation, les Quatrains de Gazali^
par Jean Lahor, et comme œuvre d'érudition, notre ouvrage sur Gazali]»
— Le babisme, cette religion si intéressante par ses tendances libé-
rales, qui fut fondée en Perse au milieu du xix^' siècle, était encore fort
mal connue il y a quelques années. En écrivant naguère sur le Maho^
métistne et les léveils de l'ancien esprit aryen en Perse, nous indiquions
l'utilité qu'il y aurait à rechercher sur elle des renseignements nou-
l
— 356 —
veaox. Ce souhait a été exaucé, et plusieurs auteurs, surtout MM. Nico-
las et Hippolyte Dreyfus, ont beaucoup augmenté notre connaissance
du sujet. Le livre de M. Nicolas raconte avec de fort grands détails,
puisés aux bonnes sources, la vie du B&t> {Seyyèd Ali Mohammed, dit
le B&b), à laquelle sont adjoints : l'histoire des troubles de Néîris,
celle de Tattentat contre le chah de Perse Nasr ed-Dtn en 18^ ; un rapport
sur les atroces exécutions de b&bis qui le suivirent, et un récit fort
émouvant et très neuf de la mort de Kourret ul-Ain, la célèbre fonda-
trice et héroïne bàbie* Le livre est précédé d'un long tableau indi-
quant les titres <les écrits du Bâb, puis d*une liste des ouvrages musuU
,mans ou bâbis, imprimés ou manuscrits, auxquels Fauteur a puisé,,
ainsi que des noms de quelques personnes de la secte, qui lui ont
enseigné la tradition orale. Un portrait du Bàb, médiocrement signir
ficatif, est reproduit en frontispice.
— Quoique le Bàb ait, dans sa vie assez courte, beaucoup écrit, un«
fort petit nombre de ses ouvrages, trois seulement d'après M. Nicolas,
sont restés d'un usage courant parmi les bâbis, parce que le Bàb lui-
même a été un peu éclipsé par ses successeurs, et que des troubles
trop graves ont empêché les bâbis de prendre soin de la littérature de
leur secte. Vun de ces ouvrages est leBdyan^ dont M. Nicolas nous donne
4a traduction. Au milieu de phrases assez confuses sur la manifestation
de Dieu^ s'y trouvent des préceptes d'une minutie parfois inattendue
tels que ceux qui permettent le sommeil après dtner ou conseillent
l'usage du cu^e-dents, et d'autres d'une haute importance, relatifs par
exemple aux héritages et au divorce ; tous sont censés promulgué»
par Dieu même. — Le traducteur, dans sa Préface,, proteste, au nom
des b&bis, contre les historiens qui ont pu confondre les idées du Bàb
avec celles des Soufis et lui attribuer la croyance à l'incarnation ; c'est
peut*^tre, pourtant, parce que le bàbisme est né dans le voisinage de
telles doctrines, qu'il affecte si fort de s'en détacher.
•^ La littérature babie postérieure au Bàb, nous est représentée par
quatre petits morceaux de Béhà-ullah, traduits par MM. Drt'yfus et
Hippolyte Ghérazi {Us Paroles cachées), Béhà fut le successeur du Bàt>-
aux yeux d'une partie de la secte ; il vécut exilé à Saint- Jean d'Acre
depuis 1868, et y mourut en 1892. Les quatre morceaux sont : un traité
sur f les Sept Vallées «, vallées mystiques conçues selon les traditions
de la mystique persane ; un autre intilulé « la Sainte Tablette », com-
posé d'exhortations diffuses et un peu vaifues ; un troisième sur « la
Sagesse » écrit avec quelque prétention philosophique, où Ton voit
le Prophète (Mahomet) invoquer les anciens philosophes grec» et les
considérer eux-mêmes presque comme des prophètes ; enûn le traité
des Paroles cachées, fait d'élans pieux, d'exhortations, d'invocations,,
très riches en images dont plusieurs sont belles. — M. Dreyfus a aussi
1
publié sur le bAbisme un autre livre de Bébi, celui de 1» c Cerliiude »,
et une conléreDce dans le recueil Religion* tt SodéUt (Paris, Alean,
1903). Baron Càara. sb Vaux.
fttt BlUlatlkèqne 4« l'»1><»llr. Gnid» tommaire à traeart Ui livre*
ancieni (u plue (ilim^ el Ui principaux ouvragts modems, pir ËDODABD
RiuiR. Paris, Bahir, 1907, )u-8 de xlviu-408 p., avec des Teproductl»us de
Tleux boia. — Prix : 10 fr.
L'A vaut-Propos placé eu tête de cet ouvrage le présente si bien au
public que nous De saunons faire mieux que de le reproduire Ici :
< Destiné aux bibliophiles amateurs, c'est-fc-dlre à ceux qui s'intéressent
au livre comme relique du passé, monument litiéraire ou historique,
oeuvre d'art par la reliure ou l'illustration, es volume contient rassem-
blés de nombreux renseigne m en ta épars dans des ouvrages souvent
trop volumineux pour qu'ils puissent être consultés avec fruit par des
bibliophiles débutants. Les livres cités sont généralemeut les plus
éélëbres et les plus imporiants dans chaque genre ; ce sont ceux qu'il
coDvient tout d'abord de placer dans une bibliothèque. La collection
commencée, le bibliophile saura bleu vite trouver les volumes de
moindre intérêt qui compléteront ses séries. La nomenclature de ces
livres aurait dépassé le cadre que nous nous sommes fixé.
1 L'ouvrage comprend deux parties principales : la première se com-
pose d'une série de tableaux mélbodiques dans lesquels les livres qui
peuvent intéresser les bibliophiles sont distribués daus trois chapitres
principaux : 1° Livres recherchés 'pour le texte ; 2° Livres recherchés
pour les illustrations dont ils sont ornés ; 3° Livres curieux au point
de vue typographique : incunables, premiers livres imprimés dans
diverses villes, productions importantes des typographes célèbres, livres
gravés, livres détruits, etc.
c Dans la deuxième partie se trouvent mentionnée, dans l'ordre
alphabétique, avec de plus amples détails et l'Indication des meilleures
éditions, tous les ouvrages indiqués dans la première. — Troie
paragraphes supplémentaires sont consacrés aux principaux livres
modernes (œuvres des écrivains célèbres et volumes bien illustrés),
aux volumes recherchés pour leur reliure ou leur provenance et aux
manuscrits.
c Les tableaux méthodiques dont se compose la première partie pour^
ront aider le bibliophile à tracer le catalogue de sa future bibliothèque;
une collection ue devenant estimable et intéressante que lorsqu'elle a
été eompoâëe d'après un plan déterminé à l'avance. •
On ne saurait Cire plus explicite. Il convient toutefois d'ajouter que
M. Raliira été bien inspiré eu émaiUant sanoticu sur les Livre* rec/ter-
^és pour leurs iUiiStfaliong (p. is-XLi) de trente-cinq reproductions de
vieux bois empruntés à des ouvrages ëdltésen Allemagne, en Italie, ea
>X '
'-^.Tv.;4«>
1 - •
>:;
.«•> 0
î^
"1/
rA" •
_4
,' ^
:a .
— 358 —
Suisse et en France. A la fin du volume on trouve aussi quatre fac-similés
de reliures, et quatre planches donnant soixante-douze armoiries dont
certains bibliophiles royaux, princiers et autres de moindre envergure
ont enrichi les livres leur appartenant
M. Rahir me permettra de lui conseiller, quand il publiera une
deuxième édition — que je lui souhaite — de son très utile travail, de
développer un peu plus sa liste des Principaux Livres illtislréx conlem*
porains (p. 365-377). Et dès à présent, en me bornant à quelques volumes
de ma bibliothèque personnelle, je lui signalerai les cinq titres suivants
qu'il connaît, je n*en doute pas, aussi bien que moi : Le Livre d'or de Vic-
tor Hugo, par Télite des artistes et des écrivains contemporains, direc-
tion de Emile Blémont (in-4, Launette, 1883). C'est, au point de vue
artistique, run des plus beaux volumes contemporains que je connaisse,
-— La Franche-Comté, par Henri Bouchot, illustré par Eugène Sadoux
(in-4, Plon-Nourrit, 1890). — VArl du rire et de la caricature, par Arsène
Alexandre, avec 300 fac-similés en noir et 12 pi. en couleurs (in-4, Libr.
imp. réunies, May et Motleroz, 1893). — La Seine à travers Paris, par
SaiQt-Juirs, illustrée de 230 dessins et de 17 compos. en couleurs par
G. Fraipont (in-4, Launette, Boudet suce, 1890). — Contes pour les
bibliophiles, par Octave Uzanne et A. Robida (in-4, Libr. imp. réunies,
May et Motteroz, 1895). — Bien certainement, je centuplerais ces indi-
cations si j'ouvrais le Polybiblion depuis ses origines (1868); mais M. Rahir
a voulu se limiter et laisser aux amateurs le soin et le plaisir de faire
eux-mêmes des découvertes dans le genre." E. Ghapuis-Gaudot.
BULLETIN
pr«avea de l*exlatenee de Diev, par le chanoine Th. Dubot. Paris,
Beauchesne, 1906, in-16 de xviii-242 p. — Prix : 2 fr. 50.
Dans son Avant-propos, Tauteur nous ^montre la nécessité d'organiser
TapostOlat laïque et dédie sa broshure aux Cercles (Pelades apologétiques. S'il a
simplement prétendu « former une élite dans nos paroisses > — élite toute
relative, soit, — ces dissertations très savantes ne dépassent-elles pas nota-
blement le but? Nous les croyons plutôt destinées au conférencier qui
voudrait se documenter en vue d'un auditoire plus particulièrement intel-
lectuel. B. C.
tam Providence erëatriee, par A. DB LappaRBNT. Paris, Bloud, 1907, in-12
de 63 p. (Collection Science et Religion). — Prix : 0 fr, 60.
Cet opuscule forme un excellent chapitre d'apologie chrétienne par la
sciencedelanature. C'est un triple tableau, premièrement de Tordonnance
générale de notre terre, exposé historique et descriptif de la physique du
globe et de la connaissance que Thomme peu à peu s'en est faite ; seconde-
ment, des lentes transformations de sa surface amenée graduellement à
être habitable pour l'homme, grâce à Ténorme quantité d'énergie accumu-
lée dans le noyau incandescent qu'elle recouvre de sa faible épaisseur -,
— 359 —
troisièmement enfla de la primitive formation de réserves d^énergie à la
portée de Thomme, dans les luxuriantes yéffétatlons de la longue période car-
bonifère, destinée à produire les immenses gisements de houille que
l'homme exploite aujourd'hui, et qu^on a si Justement nommée U pain de
Finduêtrie,
Ce qui donne à cet opuscule sa haute valeur apologétique, c'est le soin
que prend l'auteur de faire ressortir, combien tous les phénomènes dont se
compose la lente élaboration de notre séjour terrestre, préparant chacun
ceux qui le suivent pour arriver à des résultats manifestement prévus et
voulus d^avance. Écrite d*un style clair, élégant et facile, la Providence
créatrice se lit d'un howi k Pautre avec un véritable attrait.
C. DB KiRWÂN.
Eieçon» él^aientalres d*asrlc«ltare à l'usage dee cours moyen et supérieur
des écoles primaires, par Morbau et Lbsbsnb. Paris, Âmat, 1906, in-12 de
Yin-346 p., avec 117 ûg., cartonné. — Prix : 2 fr. 50.
Ces leçons, au nombre d^une cinquantaine, sont vraiment élémentaires,
simplement exposées, bien graduées et complètes. De nombreuses gravures
reudent encore le texte plus clair et gravent renseignement dans rintelli-
gence du jeune élève. Chaque sujet exposé par les auteurs est suivi d'une
lecture courte et bien choisie, empruntée à des ouvrages spéciaux, qui
ajoute encore à la variété et l'autorité & Fouvrage lui-même.
G. PB S.
I^e I^ommler, origine, culture, utilisation, te eidre^ les ennemis du pommier^
par Paul Hariot. Paris, Laveur, s. d. (1906), in-4 de 44 p., avec 35 grav.
et 1 planche en couleurs. — Prix : 3 fr.
Cette monographie, très bien réussie, sera fort utile. L^auteur est un
érudit, il montre des connaissances archéologiques et, pour augmenter
Pintérêt, il ne craint pas de faire des excursions littéraires. Mais en sus de ces
côtés brillants et agréables, c'est un savant. Après avoir étudié le pommier
au point de vue botanique, il aborde ce qui concerne la culture, la sélection
des espèces pour obtenir un maximum d'utilité et de production. Peut-être
pourrait-on regretter qu'il.n'ait pas donné sur quelques points de pratique
culturale des développements un peu plus étendus. Naturellement le sujet
appelait une étude spéciale sur le cidre et les espèces les plus favorables à
cet emploi. Le dernier chapitre est consacré aux maladies, aux principaux
insectes ou cryptogames qui attaquent le pommier et aux remèdes recon-
nus contre ces fléaux. — Des illustrations fort soignées ornent ce volume.
Il convient d'en distinguer la dernière : véritable tableau d'enseignement,
se pliant en plusieurs parties, elle représente et décrit l'arbre, ses fleurs et
ses fruits, et contribue ainsi à l'intelligence plus complète par ce qui se
grave par les yeux. G. db Sbnnbvillb.
Li4»s Éellpae» de «olell. Inatruetlon* aoiniiialres sur le» obaervatlon»
que l'on pe«t Taire pendant lea ^cllpaea, par G. BiGOURDAN. Paris,
Gauthier-Villars, 1906, in-8 de 167 p. — Prix ; 3 fr. 50.
Repro4uction de la notice A, publiée par VAnnuaire du Bureau des longi-
tudes pour 1906, cette étude a été sommairement mentionnée dans le compte
rendu du dit Annuaire, en mars 1906. Nous pouvons ici entrer dans quelques
détails qu'il n'eût pas été possible de mentionner alors.
^ 1 >
— 360 —
Le travail débute par une € Introduction » où soot eiposés le rôle du
soleil dans runivers, Timportance de son étude et les renseignements pré-
cieux obtenus {et à obtenir) par PobserTation du pourtour de cet astre à la
faveur des ôclipsea, en particulier de celle du ao avril 1905. Indications
diverses sur la rapide durée de ces phénomènes, les divers modes d'obser-
vation môme à la portée des simples amateurs*
Soit une longue et détaillée série d*enseignements sur les éclipses partielles
et les phénomènes concomitants, appuyés dé nombreuses ûn^nres dans le
texte et hors texte et qui, — tirées sur un papier de meilleure qualité et de
plus grand format qu'elles ne pouvaient l'être dans l'Annuaire livré tout
entier au prix de 1 fr. 50, — sont un véritable charme pour la vue.
La partie la plus étendue du volume est consacrée aux « observations & faire
pendant Téclipse totale. » Elle comprend tout ce qui concerne les représen-
tations par dessins et photographies de la couronne solaire; Téclat de
celle-ci et du ciel pendant la durée du phénomène; Tapplication de la spec-
troscopie aux observations ; Télude de la polarisation de la lumière coro-
nale ; enfin diverses observations sur la recherche des hypothétiques pla-
nètes Intra-mercurielles, sur les effets qu'exercent les éclipses totale.H sur
rhomme, les animaux, les plantes et les phenomèues météorologiques.
Quatre notes en appendice et une table minutieusement détaillée com-
plète ce précieux opuscule. G. db Kirwan.
L*or»tear populaire, par LODis FiLippi. Paris, Gamier, s. d., In- 18 de
xii-329 p. — Prix : 3 fr. 50.
Après ce titre, voici le sous-titre, qui en est le commentaire : Recueil de
discowê à Cusage de tous ceux qui iont appelée à prendre la parole^ êoit e%i.
public^ soit dans les réunions privées^ maireê et adjoints^ présidents ou membres
de sociétés diverses^ délégués ou représentants^ etc.^ elc, . . Ges deux etc, indiquent
que nombre d'autres orateurs improvisés pourraient trouver dans le livre
de M. Filippi des modèles de discours. On y rencontre, en efTet, de la nais-
sance à la mort, en passant par toutes tes étapes intermédiaires, des allo-
cutions pour toutes les circonstances de la vie, les baptêmes, les premières
communions, les mariages, mariages chrétiens aussi bien que mariages
civils, les noces d'argent et d^or, les banquets, les remises de décorations,
palmes académiques et légion d*honneur (le Mérite agricole est oublié),
les distributions de prix, les réunions de bienfaisance, et Dieu sait s'il en
est do diverses sortes 1 les f^tes ou manifestations politiques, très abon-
dantes aussi, les réunions sportives, les enterrements, enterrements de
prêtres, de religieuses, de mères, de petites flUes, de libres penseurs, et
d^acteurs ; il y a même des modèles de conversations, au jour de Pan, au
bal, en wagon, à la sacristie après un mariage, au cimetière après les funé-
railles, et, pour finir, des explications diverses en espéranto. L'auteur, on le
voit, en s*accommodant aux diverses circonstances, en parlant tour à tour
les langages les plus difTérents, chrétien et libre penseur, conservateur et
républicain, suivant les cas, fait preuve d'une grande souplesse de pensée,
et cherche à donner satisfaction à tous les genres de clientèles. Plaira- t-ll
à tous, ou ne plaira-t-il à personne? Je n'en sais rien; il est seulement
évident pour tous qu'un livre ainsi compris ne relève pas de la critique
littéraire, mais simplement de la pablicicé. Je Tai annoncé, j'ai dit à peu
près ce qu'on y trouve ; je ne lui dois pas davantage, et je me dispenserai
de Tapprécier. J'ajouterai simplement qu'étant donné le grand nombre
d'insupportables bavards que nous comptons en France, il peut n'être pas
- 361 r-
fians danger d'en multiplier encore le nombre, en fournissant à ceux que
leurs inapiitudes détournent de la parole publique, des modèles de discours.
EDOUARD PONTAX.
A.«««Btil»l^e» du etorgé bous l*Aiielea végliiM», par J. BOURLON.
Paris, Bloud, 1907, in-12 de \2è p. (Collection Science et Religion)^ —
Prix : 1 fr. 20,
Cette monographie fort curieuse des assemblées du clergé résume tout ce
qull faut savoir sur une des questions les pins importantes dans Thistoire de
TËglise de France. Nous j trouvons exposée l'organisation de ces assemblées
et leur origine : comme toutes nos institutions nationales, celle-ci s*est
fermée progressivement par le dévelopoement et la régularisation d'assem-
blées occasionnelles. Au xyi* siècle, c'était déjà un des rouages importants
de TÊtat ; car c'était dans ces réunions décennales que se traitaient les
graves questions dMntérét général ; c'est là que s'élabore Tesprit de TËglise
^Uicaue, respectueux de l'autorité royale, néanmoins assez ferme pour
défendre ses prérogatives; plein de déférence pour Tautorité du Pape,
quoique très pénétré d*un certain particularisme ; attaché à Torthodoxle,
et réagissant avec suite contre les empiétements du parlementarisme et
rinvasion de doctrines dangereuses. On peut former divers jugements sur
répiscopat français de Tancien régime ; on ne peut uier que, dans ses
assemblées, cet episcopat ait fait grande flgure.
L'exposition de M. Bourlon est claire, complète, autant que le permettait
la brièveté d'un volume de vulgarisation, et dénote, chez son auteur, une
Gonnaissance très profonde d'une matière abondante et souvent assez
délicate. P. Pisani.
C* Avenir proehain du esithollelaine en Frasée, par PlBRRB BàTIFFOL.
Paris, Bioud, 19j7, in-16 de 42 p. — Prix : 0 fr. 50.
Cette petite brochure est la reproduction d'une conférence donnée par
'Mgr Batlffol à PUniversité populaire de Luxembourg au mois- d'octobre
dernier. L'éminent recteur repousse les prophéties pessimistes. Il juge, sans
doute, que le clergé aura à souffrir, surtout dans les premiers temps, mais
il croit que la crise sera passagère. Il indique divers moyens de pourvoir
aux nécessités pressantes : caisse mutuelle de retraite, concentration des
fonds au diocèse pour le denier du culte, diminution du nombre des
paroisses, groupement de prêti'es dans les centres importants pour rayonner
de là dans les paroisses trop pauvres. A certains égards la séparation sera
un bien en obligeant le prêtre à sortir de cette attitude passive où le
régime concordataire le tenait renfermé, et le vénérable conférencier ne
craint pas de rappeler ces mots de Pie X : Timent ne mmpatur catena eon^
cordatus^ lUinam rumpatur, D. V.
Fragmenta d*iiH Journal Intime, par J. DB ROCHAT, précédés d'une notiCO
biographique. Paris, Beauchesne, s. d., in-i2 de xuv-214 p., avec une
t)lanche. — Prix : 3 fr. 50.
J. de Rochay était le pseudonyme d'une spirituelle et charmante femme,
M"« Juliette Charoy, qui a longtemps rédigé la Chronique HUéraire de la
Bévue du monde eaiholiqive, avec une distinction et une compétence qui ont
obtenu les suffrages des .meilleurs juges. La notice biographique, rédigée
par le P. Brucker, nous la rend tout a fait sympathique. M'^« Charoy n'était
— 362 —
pas seulement, en effet, un écrivain distingué, une femme très 'cultivée,
une artiste de talent, mais une excellente personne, dont la vie, «en dehors
de ses travaux littéraires, constamment orientée vers le meilleur but, a été
surtout remplie par les devoirs de la chrétienne excellemment pratiqués,
par le dévouement affectueux dans l'intérieur familial, par la charit<) envers
les malheureux-, par les mille services que sa charité ne refusait à personne. »
A la suite de la bibliographie de ses principales œuvres, qui complète la
notice biographique du P. Brucker, Téditeur nous donne des fragments de
son Journal où s'expriment ses sentiments intimes, ou ses impressions sur
les événements qui passent, sur les gens qu'elle rencontre, sur les manifes-
tations littéraires auxquelles elle assiste, sur les livres qu'elle lit, bref
toutes les réactions de son &me de chrétienne et de française, d'artiste et
de lettrée, au contact des choses, des gens et des œuvres. Parmi ses appré*
dations, il en est sans doute de contestables, mais aucune qui ne soit
sincère. Vue ainsi, dans cette sorte d'intimité posthume, M"« Cbaroj ne
perdra rien de l'estime et de la considération qu'elle avait obtenues de son
vivant de tous ceux et celles qui l'avaient approchée, connue et aimée.
Elle était vraiment ce qu'elle paraissait être, et je ne saurais en faire un
meilleur éloge. 11 me semble, et ceci s^adresse t l'éditeur, que le Journal
intime aurait été plus intéressant et plus vivant, si l'on n'y avait effacé
tant de noms pour y substituer des initiales impersonnelles, et aussi si les
fragments en avaient été disposés dans leur ordre naturel, qui est l'ordre
chronologique. Ou perd un peu le fli des événements dans ces fragments
assemblés à l'aventure. Le livre est d'ailleurs intéressant et bon, et mérite
d'être recommandé spécialement aux jeunes flUes et femmes chrétiennes,
Edouard Pontix.
CHRONIQUE
NéCROLOOiB. — M. Pierre-Eugène-Marcelin Bbrthblot, le célèbre chimiste
qui est mçrt le 18 mars, à 80 ans, à Paris, était né en cette ville le 25 octo-
bre 1827. Après avoir fait de brillantes études au Collège Henri IV, il se
consacra à la science, s'occupant spécialement de recherches sur les acides
et les corps gras, et fut reçu docteur ès-sciences en avril 1854, avec une
remarquable thèse sur les Combinainons de la glycérine avec lei acides et repi^o^
duciion des corps gras neutres natut^els, thèse qui contient pour la première
fois la fameuse théorie dos alcools polyatomiques. Attaché, en 1851, au Col-
lège de France, comme préparateur du cours de chimie de M. Balard, il
devint, en 1859, professeur de chimie organique à TÉcole supérieure de
pharmacie, et enûn, en 1865, on créait pour lui, au Collège de France, une
nouvelle chaire de chimie organique. En 1863, il était élu membre de l'Aca-
démie de médecine et le 3 mars 1875, il remplaçait à l'Académie des sciences
(section de physique) M. Duhamel, et, plus tard, il en devenait secrétaire
perpétuel, en remplacement de M. Pasteur, démissionnaire. Les travaux de
M. Berthelot ont eu principalement pour objet la synthèse chimique,
c'est-à-dire la reproduction des substances qui entrent dans la compo-
sitiou des êtres organisés. Ils ont ouvert une nouvelle voie à la science et
diverses industries en ont tiré un grand parti. Nommé inspecteur général
de l'enseignement supérieur le 6 avril 1876, M. Berihelot fut élu sénateur
inamovible le 16 juillet 1881 ; mais il ne prit part aux discussions de la
Chambre haute que sur les questions d'enseignement. Appelé au ministère
de l'instruction publique dans le cabinet Goblet le 11 décembre 1886, il se
r
— -ses —
retira avec tout le ministère le 18 mai 1887. Le !** novembre 1895, il fit par-
tie du cabinet Bourgeois comme ministre des afliEiires étrangères ; mais il
fut obligé de démissionner le 28 mars 1896, par 'suite de circonstances en-
core présentes à toutes les mémoires. En dehors de très nombreuses com-
munications insérées dans les Comptes rendue de V Académie de$$cien(^ et dans
les Annales de physique et de chimie, et des articles quUl a fait paraître dans la
Rsvue des. Deux Mondes, la Revue germanique^ la Bévue des cours scientifiques,
le Temps, etc., M. Berthelot a publié de nombreux et importants ouvrages,
parmi lesquels nous citerons : Chimie organique fondée sur la synthèse (Paris,
1860, 2 vol. in-8); — Leçons sur les principes sucrés (Paris, 1862, in-8); — Leçons
sur lu méthodes générales de synthèse en chimie organique (Paris, 1864, in-8); —
Leçons sur Visomérie (Paris, 1865, in-8] ; — Traité élémentaire de chimie organique
(Paris, 1872, in-8), réimprimé en 1881 ; — Sur la force de la poudre et des matières
explosives (Paris, 1871, in-18), refondu et réimprimé en 1881 (Paris, 2 vol. in-
8); — Vérification de Vaéromèire de Baume (Paris, 1873, in-8) ; — La Synthèse
chimique (Paris, 1875, in-8) ; — Essai de mécanique chimique fondée sur la thermo'
chimie (Paris, 1879, 2 vol. in-8); —Les Origines de Palchimie (Paris, 1885, gr.
in-8); — Science et philosophie (Paris, 1885, in-8); — Collection des anciens
alchimistes grecs (Paris, 1887-1888, 3 vol. in-4); — Introduction à tétude^de la
chimie des anciens et du moyen âge (Paris, 1889, in-8); — La Révolution chi"
mique: Lavoisier (Paris, 1890, in-8); ~ Histoire des sciences, La Chimie au
moyen âge (Paris, 1893, 3 vol. in-4) ; — Traité pratique de oalorimétrie chimique
(Paris, 1893, in-16) ; — Science et morale (Paris, 1897, in-8) ; — Thermochimie,
données et lois numériques (Paris, 1897, 2 vol. in-8) ; — Correspondance avec
E. Renan (Paris, 1898, in-8) ; — • Chaleur animale, principes chimiques de la prom
duction de la chaleur chez les êtres vivants (Paris, 1899, 2 vol. in-16) ; — Station
de chimie végétale de Meudon {1883-1899). Chimie végétale et agricole (Paris, 1899,
4 vol. in-8) ; — Les Carbures d:*hydrogène (Paris, 1901, 3 vol. in-8) ; — Science
et éducation (Paris^ 1901, in-i8). Si nous devons joindre nos regrets à ceux
qu^éprouve le monde scientifique devant la disparation de M. Berthelot, nous
ne pouvons éviter de dire qu'ii eût été préférable quUl n*ait pas acquis
une notoriété également fort grande dans le monde des. libres penseurs par
les violences de son anticléricalisme.
— Giosué Carducci, le plus illustre des poètes de ritalie contemporaine,
est mort au milieu de février, à 71 ans. 11 était né À Valdicastello, près de
Pietrasanta, le 27 juillet 1836. Jusqu'à l'âge de 14 ans, il jouit de la vie libre des
champs, mais, après la réaction de 1849, son père, qui était médecin, s^étant
retiré à Florence, le mit au collège des « Scolopii ». A peine sorti de ce col-
lège, il fonda, avec quelques jeunes lettrés, la revue II PolisianOy qui n'eut
qu'une courte durée. Quelques poésies et une édition des Satire e poésie
minori d'Alfieri ne tardèrent pas à attirer sur lui rattentfon ; mais en 1865,
11 devint tout à coup célèbre par son fameux Inno a Satana, imprimé à
Pistoia sous le nom d*Ëuotrio Romano, pseudonyme qu'il gardera quelques
années encore. Cet Hymne à Satan, délire d'un possédé qui s'est donné au
démon, devint le cri de guerre de la révolution et de l'anticléricalisme ita-
liens. Désormais Carducci sera adoré de la jeunesse italienne et trouvera
des admirateurs passionnés jusqu'à la Cour de Rome. Il donnera plus tard
des Studii lelterarii (1874), Boisetti crilici e discorsi letlerarii (1876), des éditions
des Rime del Petrarca (1879) et des œuvres d'Aristote traduites en latin, des
articles pour la Nuova Antologia, etc. Enfin pour ses Odi barbare, si connues,
il créa de nouveaux mètres qui donnèrent lieu à de très vives discussions.
Quelques-unes de ses œuvres ont été traduites en français par M. Julien
V
rj"P^5«y-'
A .
W 4
?."•»
I.
I
'IP*
? •
. t
r.
I
— 364 —
I.ngol. Giosué Garduccl était professeur de TUniversité de Bologne, mais sa
popularité lui est moins venue de ses cours de littérature que des efforts
incessants qu*il a fait pour ressusciter dans sa patrie, par ses vers enHam-
saés, Tesprit païen de là Rome antique. Peu de temps avant sa mort, il
venait d'obtenir le prix Nobel. Nous citerons de lui, outre une édition de
ses œuvres eu iô volumes (Bologna, 1889-1905, in-16), les ouvrages suivants :
Pœne di Oabrieli B<imUi (Firenze, 1861, in-lô) ; — CantiUne e baliate, itram-
boUi e madrigali nei secoli XIil e xiv (Pisa, 1871, in-8) ; — Siudi lett^rari
(Livorno, 1874, in-16)'; ^Ddle Pouie latine édile ed inédite di Ludovico Àriosto
(Bologna, 1675, in-8) ; — La Giovtntù di Ludovico AHosto (Bologna, 1877, \
in-8); — Cronache farliveei di L. CobeUi (Bologna, 1877, in-fol.) ; — ./i«»«-
nilia etfistone definitiva (Bologna, 1880, iQ-16) ; — Levia gravia edisione défi
nitiva (Bologna, 1881, in-16); — La Poesia barbara nei iecoli XV e ZVI
(Bologna, 1881, iu-16) ; — Giatnbi ed epodi (Bologna, 1K82, in-16); -> Vai
barbare (Bologoa, 1883, in-16) ; — Letlert diêperee ed inédite di P. MetMtasio
(Bologna, 1883, in-i6); — Jaufré Rudel (Bologna, 18S8, in-IG); -^ Pacce in
remio dei eeeoli xiv e xv (Bologna, 1896, ln-8) ; — Su VAminta di T. TauQ
(Firenze, 1896, in-16). Ajoutons que M. Garduccl a pris une part active à la
direction de la Scella di ctiriasità lelterarie depuis 1887, de la Collezione di
opère inédite o rare, depuis 1895 et, depuis 1900, de la nouvelle édition des
Rerum italicorum ecriptorei de Muratore.
— L^éminent écrivain et le grand chrétien que fut M. Edmond Birb^
s'est éteint à Nantes, au milieu de mars, à l'âge de 78 ans. Né à Luçon
le 13 mars 1881, M. Edmond Biré se fit recevoir docteur en droit à Paris, en
1^52, avec une thèse : Des seconds mariages^ puis se rendit à Nantes où 11 fut
inscrit au barreau des avocats. Il cessa bientôt de plaider pour s^occu perde
commerce et devint secrétaire de la chambre de commerce de Nantes.
Toutefois il consacrait tous ses loisirs aux lettres et collaborait assidûment
à diverses revues, telles que V Union de COuest et la ftevue de Bretagne et de
Vendée. Les ouvrages dans lesquels il a réuni les résultats de ses recherches
littéraires et historiques, fort remarquables pour la plupart, sont les
suivants : Les Poètes lauréats de l'Académie française. Recueil des poèmes
couronnés depuis J800^ avec une Introduction {i67l'l800) et des notices biogrO"
phiques et littéraires (Paris, 1864, 2 vol. in-8), avec G. Grimaud;— Victor Hugo
et la Restauration, étude kistorique et littéraire (Paris, 1869, in-12) ; -* Dialogue
des vivants et des morts (Paris, 1872, in-12) ; — La Légende des Girondins (Paris,
1882, in-12); — Victor Hugo avant i830 (Paris, 1883, in-12); — Journal d:'un
bourgeois de Paris pendant la Terreur (Paris, 1884, in-l2), ouvrage auquel
rAcadémie française a accordé le grand-prix Gobert ; -<- Victor de Lap'ode
(Paris, 1886, in-16); —Paris en y7P5 (Paris, 1888, in-1 8) ; — PoWraits littéraires
(Lyon, 1888, in-8);'— Causeries littéraires (Ljon, 1890, in-8); — Victor Hugo
après 4830 (Paris, 1891, 2 vol. in-16) ; — Portraits historiques et littéraires (Lyon,
1892, iri-8) ; ■— Légendes révolutionnaires (Paris, 1893, in-8); — Victor Hugo
après 4889 (Paris, 1894, in-16) ; — Les Défenseurs de Louis XVI (Paris, 1896, in-16) ;
— Honoré de Balzac (Paris, 1897, in-8) ; —Nouvelles Causeries littéraires (Lyon,
1897, in-8) ; — - Dernières Causeries histotiques et litiéi^aires (Lyon, 1898, in-8) ; —
Études d'histoire et de littérature (Lyon, 1900, in-8) ; — Alfred Nettement (Paris,
1901, in-8); — Le Cfergé de France pendant la Révolution (Lyon, 1901, in-8); —
Les Dernières Années de Chateaubriand (Paris, 1902, in-8). M. Edmond Biré a
publié également une remarquable édition des Mémoires d^outre-tombe de
Chateaubriand. Il faisait depuis longtemps la critique littéraire de la Gazette
de France, et il donnait de loin en loin dans VUnivers de très intéressanU
— 365 -
comptes rendus d'ouvrages relatif^ à la période de la HéToIution, période-
que personne ne connaissait mieux que lui.
— Bans les premiers Jours de mars est mort & Paris, à l'âge de 82 ans, le
D' Auguste CoRLiBu, Viine des physionomies les plus connues du monde
médical parisien. Il était né à Charly-sur-Marne le 26 mars 1825. Après avoir
fait ses classes au collège de Château-Thierry, il étudia la médecine à Paris
et fut reçu docteur en 1851. Plusieurs de ses travaux sur Thistoire médicale
ont été récompensés par rinstitut de France et la Faculté de médecine. En
dehors de sa collaboration à des revues et publications médicales pendant
un demi-siècle, on doit au Dr. Corlleu toute une série d'ouvrages estimés :
Ètudei sur les causes de la mélancolie (Paris, 1861, in-8}; — Nouvelle Médecine-
des familles à la ville et à la campagne (Paris, 1865, in-12), plusieurs fois-
réimprimé ; — Aide-mémoire de médecine^ de chirurgie et d'accouchement^ vade^
mecum du praticien (Paris, 1869, in-12), réimprimé en 1872; — La Mort des rùis
de France f depuis Pran^-ois l^^jusqu''à la Béoolution française (Paris, 1874j iii-lS) ;
— La Fistule de Louis XIV (Paris, 1874, in-8) ; — Géographie historique de la
Brie galeuse ou Galvèse (Paris, 1875, in-8) ; — V Ancienne Faculté de médecine de-
Paris (Paris, 1877, in-8 -, - La Mort de Louis XVII (Paris, 1877, in-8); —
UA$sassinat du duc de Berr\j; considérations cliniques sur sa blessure; «orv
autoptie (Paris, 1879, in-8) ; — Les Chaires de médecine légale et d^histoire de la
médecine à la Faculté de Paris (Paris, 1879, in-8); *- L'Hôpital des clitiiques de
la Faculté de médecine de Paris (Paris, 1879, ln-8) ; — Le Roi François !•' est'il
mort de la syphilis^ (Paris, 1880, in-8); — Histoire de Charly-sur- Marne (Paris,
1881, in-8); — Les Médecins grecs depuis la moi-t de Qalien Jusqu'à la chute de
Vempire d'Orient, ^O-iiôZ (Paris, 1885, in-8).
— Un autre médecin parisien fort connu, le D' Mathlas-Marie Duval, né
à Grasse le 7 février 1d4'i, est mort à Paris, au commencement de mars, â
63 ans. Il fit ses études médicales à Paris et fut reçu docteur en 1869. En
1873 il obtenait le diplôme d'agrégé avec une thèse intitulée ; Structure et
usages de la rétine^ et bientôt après il était nommé directeur du laboratoire
d'anthropologie à TËcole des Uautes-Êcudes, puis professeur d^anatomie
à l'École supérieure des beaux-arts. Après le décès de M. Robin, il obtenait
la chaire d'histologie à la Faculté de médecine. Il fut élu membre de l'Aca-
démie de médecine en 1882. Les ouvrages que laisse le D^ Mathias Duval
sont : Manuel du microscope dans ses applications au diagnostic et à la clinique
(Paris, 1873, iu-8), réimprimé en 1877'; — Précis de technique microscopique et*
histologique (Paris, 1878, in-18) ; ^ Précis de Vanatomie à l'usage des artistes
(Paris, 1881, in-8), ouvrage qui a été traduit en allemand ; — Leçons sur la-
physiologie du sysième net^eux (Paris, 1883, in-8) ; — Atlas d'emln^ologie (PariSy.
1888, in-4); — L'Anatomie des maîtres (Paris, 1870, in-fol.) ; •— La Technique
microscopique et histologique (Paris, 1891, in-12) ; — Le Placenta des rongeurs
(Paris, 1893, in-4) ; — Anatomie et physiologie aynmales (Paris, 1892, in-8), avec
M. P. Constantin ; — Le Placenta des carnassiers (Paris, 1895, in-4) ; — Précis-
d'histologie (Paris, 1897, gr. in-8) ; — Dictionnaire usuel des sciences médicales
(Paris, 1897, gr. in-8), avec le D' A. Dechambre; — Études sur l'embryologie-
des chéiroptères (Paris, 1899, in-4) ; — Histoire de Vanatomie plastique (Paris,
1899, in-8), avec Ed. Guyer.
— Annonçons encore la mort, à Page de 74 ans, d'un troisième médecin pari-
sien, le D» Xavier Galbzowski, d'origine étrangère, mais naturalisé Fran-
çais. Né à Lipowice (Pologne), le 5 janvier 1833, il fit ses études médicales à
Saint-Pétersbourg, fut reçu médecin en 1858, puis vint à Paris, où il devint
chef de la clinique oculistique du D' Desmarres. En 1865, il fut reçu docteur
[
'»•':,'•»«• '.: ^'
Xo^'
— 366 —
■A
m:
iV
"» ■ .
."i
FM-
y;
en médecine et bientôt après il fonda une clinique pour les maladies
d^jeux. Plus tard, il fut nommé professeur d^ophtalmologie à Técole pra-
tique de la Eaculté de médecine de Paris. Le D' Galezowslâ était devenu
Tun des oculistes les plus renommés de TEurppe, et les ouvrages qu*li a
écrits sur son art sont des plus estimés. Citons, entre autres : De la Pupille
artificielle et de ëeê indicationê (Paris, 1662, in-8) ; — ObiervatUms cliniqueë sur
le$ maladies des yeiuD (Paris, 1862, in-8) ; — Recherches ophthalmoscopiques sur
les maladies de la rétine et du nerf optique (Paris, 1863, in-8) ; — Élude ophthaU
moseopique sur les altératiùns du nerf optique et sur les maladies cérébrales dont
elles dépendent (Paris, 1865, gr. in-8), thèse pour le doctorat ; — Traité des mala-
dies des yeux (Paris, 1872, in-8), réimprimé en 1874; — Échelles typographiques
et chromatiques pour Vexamen de Vacuité visuelle (Paris, 1874, in-8) ; — Traité
iconographique d'ophthalmoscopie (Paris, 1876, in-8), réimprimé en 1885; — Dec
Amblyopies et des amauroses toxiques (Paris, 1873, in-8) ; — Échelles optométri--
ques et chromatiques pour mesurer Vctcuité de la vision, les limites du champ
visuel et la faculté chromatique (Paris, 1883, gr. in-8) ; — Des Cataractes et de
leur traitement (Paris, 1885, in-8}, avec le D' V. Daguenet.
— M. Paul GUZRA.UD, professeur d'histoire ancienne à la Sorbonne, est
mort à Paris, à Page de 57 ans. Disciple de Fus tel de Goulanges, dont il a
publié la biographie, il connaissait à fond les constitutions de la Grèce et de
Rome. En février 1906, il avait remplacé à Tlnstitut M. Alfred Rambaud.
Il laisse plusieurs ouvrages estimés, notamment : Le Différend entre César et
le Sénat, 59-49 avant Jésus-Christ (Paris, 1878, ln-8) ; — De fa Réforme des comiœs
'^enturiates au iii" siècle avant Jésus-Christ (Paris, 1881, gr. ln-8), avec G. Lacour-
Gajet ; --^ Delà Condition des alliés pendant la première confédération athénienne
(Paris, 1883, in-8) ; — Histoire romaine depuis la fondation de Rome jusqu'à
Vinvasion des barbares (Paris, 1884, in-8) ; — Les Assemblées provinciales dans
'^empire romain (Paris, 1887, in-8), ouvrage couronné par l'Académie des
sciences morales et politiques ; — La Vie privée et la vie publique des Grecs
{Paris, 1890, ln-8) ; — La Propriété foncière en Grèce jusqu*à la conquête romaine
(Paris, 1893, in-8), ouvrage couronné par PInstitut; — Pustel de Coulanges
(Paris, 1896, in-12), ouvrage couronné par TAcadémie française ; — Histoire
ancienne et histoire du moyen âge du W au x« siècle (Paris, 1903, in-i8), avec
G, Lacour-Gayet.
— Le colonel Aimé Laussédat, mort au milieu de mars & Paris, à Tâgè
de 88 ans, était bien connu dans le monde scientifique et militaire. Né à.
Moulins, le 17 avril 1817, il entra à l'École polytechnique eu 1838, et à sa sortie
en 1840, fut employé aux travaux de défense de Paris et, ensuite des
Pyrénées-Orientales. En 1851, il devenait répétiteur d^astronomie et de géo-
désie à TÉcole polytechnique, puis professeur titulaire et enfin, directeur
des études. En 1871, il renonça à ses fonctions, mais conserva la chaire de
géométrie qu'il occupait au Conservatoire des arts et métiers depuis 1865.
Fait colonel le 11 décembre 1874, il fut admis à la retraite en 1879 et succéda
en 1881 à Hervé-Mangon comme directeur du Conservatoire des arts et
métiers. Il fut en outre nommé membre du conseil de robservatoire de
Paris. On doit à ce savant officier quelques ouvrages de haute valeur,
tels que : Expériences faites avec Vappareil à mesurer les bases appartenant à
la commission de la carte d'Espagne, Traduit de l'espagnol (Paris, 1860, gr.
in-8) ; — Leçons sur Vart de lever les plans (Paris, 1861, in-4) ; — Notice biogra-
phique sur Gustave Froment (Paris, 1865. in-8). Il a donné, de pliis, un grand
nombre de mémoires au Spectateur militaire, au Bulletin de la Réunion des
officiers, aux Comptes rendus de l'Académie des sciences^ aux Annales du Con^
servatoire des arts et métiers^ etc.
r
— 367 -
— Au commencement de mars est mort à Saint-Jean-d'Ângély (Charente-
Inférieure), à rage de 85 ans, Texcellent poète Gamille-Audré Lbmoynb.
Il était né dans cette même Yille en septembre 1822. II vint faire son droit
à Paris et fut reçu avocat en 1847. Mais, en 1848, il se fit ouvrier typographe
et entra dans Timprimerie Firmin-Didot. Plus tard il devint archiviste-
bibliothécaire de ri^:cole des arts décoratifs. C'est à partir de 1856 qu'il se
ût une notoriété littéraire en donnant à VArtiêle^ à la Revue de Paris, & la
Revut française et à divers autres périodiques des pièces de vers qui furent
ensuite réunies en un volume et qui furent comme certaines de ses œuvres
postérieures, couronnées par TAcadémie française. Voici la liste des œuvres
dues À sa muse noble et délicate : Stella maris. Ecce homo. Renoncement, Une
larme de Dante^ poésies (Paris, 1860, in-18); — Les Sauterelles de Jean de Satn-
tonge (Paris, 1863, in-18) ; — Chemin perdu (Paris, 1863, in-t6), couronné par
l'Académie française; — Les Roses d'autan^ ia Fée des fleurs^ les Faysages
(Paris, 1867, in'i2) ; — Les Charmeuses^ paysages des bois et des grèves (Paris,
1868, in-8) ; — Poésies^ 1855'1870, couronnées par F Académie française (Paris,
1871, in- 12) ; — Une Idylle normande (Paris, 1874, in-12) ; — Paysages de mer
et fleurs des prés (Paris, 1876, in-12); — Alise d'Évran (Paris, 1876, in-12) ; —
Légendes des bois et Chansons marines (Paris, 1880, in-4) ; — Fleurs des ruines
(Paris, 1888, in-12) ; — Fleurs du soir (Paris, 1893, in-12).
— La disparition de Mgr Antonio Cbriàni, mort à Milan, le 2 mars, à
80ans,afait un grand vide dans le monde des orientalistes et des paléographes.
Mgr Ceriani était depuis 1870 directeur de la Bibliothèque ambrosienne et il
professait la paléographie grecque et latine à TAcadémie scientiûque et
littéraire de Milan. Connaissant à fond la plupart des langues orientales, il
est l'auteur de publications qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier.
C^est lui, par exemple, qui a publié en 1876, en fac-similés photolithogra-
phiques, le codex ambrosien de la Peschito, version syriaque de TAncien et
du Nouiceau Testament, la plus ancienne après celle des Septante. On lui
doit aussi Téditlon du Missel ambrosien d'après d'antiques manuscrits,
l'édition phototypique du manuscrit ambrosien d'Homère, etc. Son œuvre
principale fut la publication, en neuf volumes, des Monumenta sacra et profana
ex codicibus praesertim Bibliothecae Ambrosianae. C'est à juste titre qu'il avait
été choisi par Léon XIII comme consulteur de la Commission biblique.
— Le célèbre administrateur et Jurisconsulte russe Constantin Petrovitch
PoBBDOMOTSBv est mort k Saint-Pétersbourg, le 25 mars, à 80 ans. Né &
Moscou en 1827, il entra en 1841 à l'Institut supérieur de droit et, à sa sortie,
en 1840, il devint référendaire auprès de l'un des départements du Sénat.
De 1859 à 1865, il enseigna le droit civil à l'Université de Moscou et fut choisi
pour précepteur du grand-duc Alexandre, que la mort de son frère aîné,
Nicolas, rendit héritier du trône. Gréé sénateur en 1868 et membre du Con-
seil de l'Empire en 1872, il fut nommé, en 1881, procureur général du Saint-
Synode. 11 a été élu correspondant de l'Académie des sciences morales et
politiques le 9 décembre 1888. Parmi les différentes publications dont
M. Pobédonotsev est Tauteur, nous citerons un Cours de droit civil (1868,
3 vol. in-8) et un Manuel de la procédure civile. Il a traduit de Tallemand la
Vie chrétienne de famille, de Thiersch, et du latin l'Imitation de Jésus-Christ.
— L'archéologue Maurice Wosinszky, vient de mourir à Szekszârd (Hon-
grie). Né en 1854, il lit ses études théologiques et, tout en s'occupant de
littérature religieuse, s'adonna aux recherches archéologiques ; il publia :
Croquis de mon voyage en Suède et en Norvège, puis Souvenirs de mon voyage
en Orient. Il donna ensuite : Les Reiranchements préhistoriques de Lengyel, leurs
■y:.
w*'r
:<•' *.
— 368 —
n
s,'
^^^
ctmsfruc/eurt e^ leurs habitants (2 vol.) et Histoire du Comitat de Toina, depuis
V antiquité jusqu'à Varrivée des Magyars (2 vol.). 11 prit part, en 1895, à l'expé-
âîlion du comte Eugène Zichy, au centre de TAsie et publia de nombreux
articles dans les revues spéciales hongroises, françaises et allemandes. Il
était membre de T Académie hongroise, de la Société d'archéologie, de
rAcadémie d'archéologie de Rome, etc.
— On annonce encore la mort de MM. : Jean-Baptiste AMr, ancien vice-
président dé la Société des (élibres, auteur d^une monographie de Tarascon-
sur-Rhônei sa ville natale, mort à Paris, à la fin de mars, à 64 ans ; — le R.
P. Baudoin, des frères prêcheurs, ancien professeur de théologie â Flavigny,.
puis k Gorbara (Corse), mort le 23 mars, à Rome, à 65 ans ; — Marcel Bbbtrand,.
professeur à. TËcole des mines, mort dernièrement à Paris, à 60 ans, auquel
on doit de savantes monographies géologiques, notamment : Le Massif
d*AUauch au nord-ouest de Marseitle (Paris, 1892, gr. in-8) ; Le Bassin erè-
taeé du Fuveau et Je bassin houitlier du nord (Paria, 1898, in-8), etc. ; — Ga-
briel Delmas, rédacteur en chef du Nord maritime de Dunkerque, mort aa
milieu de mars; — - Pierre Dbnis, Journaliste, mort à Plaisance, à la-
fin de mars, lequel avait collaboré sous l'Empire à divers journaux de
l'opposition, puis au Cri du peuple, de Jules Vallès, et ensuite au Corsaire^ et
qui avait publié un livre contre le boulangisme, le Mémorial de Sainie-Bre-
lade; — Alphonse Duvernot, musicien et compositeur de grand talent,,
professeur au Conservatoire, mort à Paris, au commencement de mars ; —
Tabbé Eyssbric, auteur d'une Petite histoire sainte autorisée pour rensei-
gnement primaire, mort au commencement de mars, à 88 ans ; — Marcel
FouRNiBR, directeur général honoraire de l'enregistrement, fondateur de-
la Revue politique et parlementaire^ mort à Paris, au milieu de mars ; '-:- Abel
GOUBAUD, créateur et éditeur de plusieurs revues illustrées, mort à Paris
à la fin de mars ; — Charles Guébin, jeune poète, qui avait déjà donné :.
Coeur solitaire et Semeur de cendres^ mort au milieu de mars, à LunéTiile, à
30 ans ; — Victor Gulllemin, artiste peintre et critique d'art, né à Besançon
en 1831, mort à Cannes à la fin de décembre dernier, qui a publié un certain
nombre d'études artistiques soit dans les Mémoires de la Société d^émulation
du Doubs, soit dans ceux de l'Académie des sciences, belles-lettres et aits
de Besançon, entre autres : Le Peintre franc-eomtois R. P. Hyacinthe Besson,
ides frères pêcheurs (1889) ; Corot et V École moderne du paysage (1897); Jean-^
Léon Gérômey peintre et sculpteur (1903); — F.-J. Hebgott, professeur hono-.
ralre à la Faculté de médecine de Nancy, mort à Nancy, au commencement
de mars, à 92 ans ; — Edouard Hospitalier, professeur d'électricité appli-
quée à l'École industrielle supérieure de la ville de Paris, mort dernièrement
en cette ville, à 5'4 ans ; — le D' Labéda, professeur d'anatbmie artistique à
l'École des beaux-arts de Toulouse, fondateur et rédacteur de la Gazette-
médico-chirurgicale de Toulouse, mort en cette ville, au milieu de mars,
à 73 ans ; — Lanorb, archiviste des Basses-Pyrénées, mort à la fin
de février ; — Charles Léser, qui collabora d'abord Si des journaux
d'Alsace, puis au Temps, au Figaro et à la Répid>lique française, mort t Paris^
au milieu de mars, à 53 ans ; — Lbspinb, auteur de poésies béarnaises,
mort à la fin de février; — Mateteu, professeur de mathématiques spéciales
au lycée Louis-le-Grand , mort à Paris au milieu de mars; — db Motylinski»
directeur de l'École supérieure arabe de Constantine (Algérie), mort derniè-
rement en cette ville; — M>>^« Roussbllb, qui, sous le pseudonyme de Paul
d^Aigremont, a publié plusieurs romans ainsi que d^autres œuvres sous le
nom de Pierre Ninous, morte au commencement de février ; — le chasKÂae
— 369 —
\
T
v.l
A. SOGKBBL, arcblprètre de Saint-Por, au diocèse d'Arras, mort aa milieu
de février, lequel avait publié le Moit de la SaUiu^ Ueiure$ pour te mais de
Marié (Paris, 1903, ia-8) ; ~ Henry Soim, dessinateur, qui avait contri-
bué à l'UlustratioQ d*un certain nombre de revues et Journaux, entre
autres du Chai Noir^ mort & Paris, au milieu de mars, k 63 ans ; — Edouard
TourouzB, peintre de talent, connu également comme illustrateur, auteor ^ ^
de compositions remarquables pour la Chronique de Charles /X, de Méri- '.'^
mée, Nigel et Woodgtoek, de Walter Scott, mort k Paris, en mars, & 58 ans. i
» A Pôtranger, on annonce la mort de Mil. : — Dr. Georg Aarland, pro- ;^
fesseur d*art graphique et de tenue de livres à TAcadémie royale de '^
Leipzig, mort en cette ville, le 8 mars ; — Thomas Bailbz Aldbigh, mort à |
la Qn de mars, à 71 ans, lequel dirigea VEvery Saturday, de Boston, de 1865 ^
à 1874, et 7^ Atlantte Monthly^ de 1881 à 1890, et publia plusieurs volumes
de vers fort estimés, tels que Chth of gold and other Poemê, ainsi que de
charmantes nouvelles, notamment : Prudence Palfrey, MarjorU Dow and
other People ; ~ Dr. H. W. Bakhuis Roozbboom, professeur de chimie k
Amsterdam , mort en cette ville, le 8 février, k 54 ans ; — Dr. Ernest
Von Bbrgmann, le célèbre médecin allemand, auteur de divers ouvrages
sur les blessures reçues à la guerre, mort k Wiesbaden, le 25 mars, à
61 ans; — Theodor Bbrna.lbkbn, pédagogue et écrivain allemand, mort , j
récemment à Gratz, k 95 ans; — Vemon Blagkburn, écrivain anglais, J
critique musical du PeUl Mail Gasetle, auteur de The Pringe of an Art, mort 'J
à la fin de février, à 42 ans ; — Dr. Friedrich Blass, auteur d'une remar- \
(fuable grammaire du grec du Nouveau Testament, et d^une bonne édition \}
de révangile de saint Luc, mort k Halle, le 5 mars, à 64 ans ; — Dr. Gott- t
fried ton Bûlow, historien allemand, mort le 7 mars, k Stettin, à 76 ans ; v
— Dr. Wiliam Cbamond, archéologue anglais, mort k la fin de février, '^
lequel laisse des travaux estimés sur l'histoire du Banffshire et du Morays- 'f-
hire, tels que The Annales of Banff, Recorde of Elgin^ etc. ; ^ Otto GORNIIX,
directeur du musée d'histoire de Francfort-sur-le-Mein, mort dans cette ^
ville, le 12 mars, à 83 ans ; — Le R. P. Jules Dbqubsnb, qui a successive- «•
ment exercé les fonctions de recteur des collèges de Liège, de Namuret de 'g
Tournai pendant quinze années, mort k Gharleroi, le 26 février, à l'âge de '^
84 ans ; — Wilhelm Dibz, peintre allemand connu, qui a fourni de remar- f
quables compositions pour des ouvrages de Schiller, et auquel on doit un
grand nombre des illustrations des Fliegende Blàtier^ mort à Berlin, au
commencement de mars, k 69 ans ; — Dr. Karl Dilthbt, professeur d'ar-
chéologie classique k Gœttingue, mort en cette ville, le 5 mars, à 68 ans ; —
Emilie Dobrino, femme de lettres allemande, morte le 8 mars, k Francfort-
sur-le-Mein ; — le R. P. Dominique, dans le monde Edouard Foulon, tour
à tour professeur et surveillant aux collèges épiscopaux de Pop^ringhe et
d'Osiende, mort k Bruges, le 21 février, dans sa 74« année ; — Dr. Franz*
Xaver von Funk, professeur d'histoire ecclésiastique k la Faculté de
théologie de Tubingue, auteur, entre autres ouvrages importants, de
ûesehichte des ktrchliehen Zinsverbols (1876) ; Echiheil der Jgnatianischen Briffe
(1883) ; Uhrhueh der Kirehengeschichte (1886, nouv. éd. en 1 902), trad. en français ; '
Kirchengesehicktliche Abhandlungen und Untersuchungen (1897-1899, 2 vol. in-8) ;
Dos Testament unseres Herm und die verwandte Schriften (1901) ; Did(uoatia et
constHuliones apostolorum (1906, 2 vol. in-8), mort en cette ville, le 24 février, k
67 ans ; — Archibald Glavering Guntbr, auteur dramatique et romancier
américain, mort le 25 février, k New York, dont certains volumes, tels que Mr
Bornes ofNew York çt Mr Pottcr of Texas ont obtenu un légitime succès ; — Dr.
Avril 1907. T. CIX. 24.
— 370 —
*
Julius HA8SBLBLATT, mort à Bertln k la ftn de féyrier, à 98 ans, lequel, outre les
nombreux articles qu*il a donnés, sous le nom de Julias Norden, k divers
périodiques de Berlin, a publié plusieurs ouvrages appréciés, par exemple :
HUtoriêchér Veherhlick ûber die koùfriich ruitiêche Akademie der Kûnste; —
le Dr. J.-J. Hbroott, professeur à la Faculté de médecine de Nancy, mort
au commencement de mars;— Dr. Jakob Hurt. philologue russe, mort le
13 janvier, à Saint-Pétersbourg, à 68 ans ; — Giovanni Battista iMPÀULOiiBNi,
professeur de droit criminel italien, mort dernièrement à Rome, & 60 ans;
— Dr. Oskar ISRAikL, professeur d'anatomie pathologique à Berlin, mort en
cette ville, le 5 mars, à 53 ans; — Arthur L. Jbllinbk, mort le 9 mars, k
Mauer-Oehilng (Basse-Autriche), à 41 ans, auquel on doit d'importants
ouvrages, tels que InlemcUianale Bibliographie der Kunâiwissenechaft Bihlith-
graphie der vergleichenden Lileraturgesehiehte^ etc. ; — Dr. Ferdinand JUSTI»
professeur de grammaire comparée et de langues orientales à l'Université de
Marbourg, mort en cette ville, le 17 février, à 70 ans, lequel s^est fait connaître
par d^importantes études, notamment : OeechichU der orientaliechen VâUcer im
Aliertum (Berlin, 1864, in-8] ; irani$eheê Namenbuch (Marbourjf, 1895, in-8);
— Dr. Paul Kràblbr, médecin allemand, professeur de thérapeutique pour
les maladies des enfants à Greifswald, mort en cette ville, le 19 février, à
65 ans ; — Dr. Guido Kràpft, professeur de technique agricole à TEcole
technique supérieure de Vienne, mort en cette ville, le 22 février, à 63 ans;
— Dr. Karl Lampb-Visghbr, ancien éditeur allemand, mort à Leipzig, le
24 février, à 71 ans ; — Dr. Karl von Lotzbbck, médecin mililaire allemandt
auteur d'ouvrages sur la santé dans les armées, mort le 19 Janvier, &
Munich, & 74 ans ; — Dr. Karl Maybr-Etmar, professeur de paléontologie &
Zurich (Suisse), mort en cette ville^ le 27 février, k 81 ans; -^ Vasslli
Ivanovitch Modbstov, historien russe, mort à Rome, le 26 février, k 68 ans ;
— Henry Steel Olgott, écrivain anglais, auteur d'ouvrages sur la théosopbie,
mort le 18 février, k Adyar prés de Madras, à 75 ans ; — John O^Lbart,
écrivain irlandais, mort k Dublin, k la fin de mars, lequel a publié : Young
Jreland ihe Old and the New (Dublin, 1885, in-8); What Irxshmen ehould
read (Dublin, 1886, in-8) ; Inirodtiction to the Wrilinge of James Fenion
Laior (Dublin, 1895, in-8); ReeoHeetions of Fenians and Fenianism (Dublin,
1896, in-8] ; — M»« Hastings Parkbr, femme de lettres anglaise, morte le
8 mars dans le comté de Norfollc, à 101 ans, laquelle a publié plusieurs
nouvelles, telles que Adèle : a Taie of France (Londres, 1838) ; et Bentley
Priùry (Londres, 1857) ; — Henry Pblhâm, professeur d'histoire ancienne et
président du « Trinity Collège » d'Oxford, mort en cette ville, au milieu de
février, k 61 ans ; — Dr. David Prydb, mort au milieu de février, k 73 ans,
auquel on doit divers ouvrages, notamment : Biographical Oullines of
Bngliih Lilerature ; The Highways of Lileralure ; Greal men in Suropean Hiêtory^
etc. ; — William Dobson Rbbvbs, libraire éditeur anglais connu, mort k
la fin de mars, à Southend, à 81 ans; — Vicier Rbmouchamps, poète belge,
collabor&teur de plusieurs revues bel^res et françaises et qui laisse deux
volumes de vers : Les Aspirations (l^:93) et Vers ^de i*àme (1893). mort
récemment, k l'âge de 45 ans; — Dr, Franz von Rottbnburo, curateur de
rUniversitéi de Bonn, mort en celte ville, le 14 février, k 62 ans; — H.-C.
Hussbll, qui fut pendant plus de trente ans directeur de l'Observatoire de
Sidney (Australie), mort en celte ville, à la fui do février; — Max
ScHLBSiNGBR, Joumaliste autrichien fort connu, mort à Vienne, au com-
mencement de mars, à 62 ans ; — Adolf Schmitthbnmbr, auteur de romans
et de nouvelles, par exemple : Psyché; eine Ersahlung (Bielefeld, 1891, ln-t2) ;
— 371 —
NoveUen (Leipzig, 1896, in-8)» mort récemment à Heideiberg, & 52 ans; —
Dr. Richard ScHBODBa, conservateur de la Bibliothèque universitaire de Kiel
et romaniste distingué, mort à Kiel, le 16 février, à 46 ans ; — Nikoial A.
SOKOLOv, géologue russe, mort à Saint-Pétersbourg, le 15 février, à 51 ans;
— Dr. Moritz Stbinsghnbidbr, mort le 24 février, à Berlin, h 91 ans,
auquel on doit un certain nombre d'ouvrages importants, entre autres : Die
hetiratêchen Ueb^rgeizungen dei MUUlaUer$ u6«r die Jwitn oê DolmeUeher, Ein
Beitrag sur Literaturgeschiehtc dei MiUelaUers, meiit nach handsohrifUichen
Qtêellm (Berlin, 1893, 2 vol. in-8) ; Die arabiêchen Uebenetsungen au$ dem
Grieehiêchen (Leipzig, 1»97, in'8), couronné par l'Académie des inscriptions ;
— Dr. Anton SuGHA.aDA, professeur de mathématiques à l*Ëcole technique
supérieure tchèque de Prague ^Bohême), mort en cette ville, le 19 février, à
53 ans; — Dr. Ludwig Thomas, professeur de pharmacologie à PUniversité
de Fribourg-en-Bri^gau, mort en cette ville, le 24 février, & 70 ans, lequel
laisse dUmportants ouvrages ; — Dr. Adalbert Tilkowskt, auteur d*ouvrages
sur la psychiatrie, mort à Vienne, le 22 février, & 65 ans; — August
ToBTTBBiiANN, professeur d^ezégèse de TAncien Testament, h Heisingfors
(Russie), mort le 1«' mars, en cette ville, à 72 ans ; — Dr. Edmund Ulbrigétt,
mort & Dresde, le 19 février, & 5Ô ans, lequel est Pauteur d'ouvrages
estimés, tels que : GrundMÙge der GesehichU dte yiUelaUen (Dresde, 1902,
iD*8) ; et Grundtûge d'tr alten Guehichte (Dresden, 1902, in-8) ; — &!"•« £rnestine
Van Hassblt, qui laisse sur la musique des travaux appréciés, morte à
Bruxelles, le 8 février; — Gustave Van IIoorbbbkb, auteur d*ouvrages estimés,
tels que le Nobiliaire de Gand (1849), une Étude sur Us noms patronymiques
flamands (1876) et la Bibliographie d'Olivier U Dain (1904),mort à Gand, le
16 février, dans sa 82« année; — Alexander yon Wbismatb, professseur
de médecine autrichien, mort à Vienne, le 10 mars ; — Heinrich Willbn-
bûghbb, mort à Berlin, le 7 février, à 72 ans, auquel on doit divers ouvrages
sur la jurisprudence, tels que : Dos Kostenfestsetsungs^verfahren und die deutS'
ehe Gebuhrenordnung fur RecMsanwàlte mit Erlâuterungen (Berlin, 1895, in-8) ;
Die Reichsgrundbuchordnung mit Anmerkungen und Sachregister (Berlin, 1897,
in-8) ; -r Dr. Heinrich yon Wlislocki, dont les travaux sur les Tsiganes
font autorité, mort 1^ 19 février, & Bethlen-Zent-Mlklos (Hongrie).
LBGTUBBS PaITBS a L'AGADÂMIB DBS INSCaiPTIONS BT BBLLBS-LBTTBBS. —
Le 15 mars, M. G. Perrot donne lecture d'un rapport de M. Joncl^ler qui
Yient de découvrir à Rome, sur le versant est du Janlcule, les restes du Iwus
Furrinœ^ où s'est tué Galus Gracchus. — M. Pottier lit une partie de son
mémoire sur les vases mycénienii de Chypre. — Le 22 mars, M. Booth pré-
sente un rapport sur les résultats de la mission Pelllot dans le Turkestan.
— M. Gagnât prononce quelques mots élogieux sur une note de M. le baron
de Baye, relative aux Goths de Grimée. — M. d'Arbois de Jubainvllle parle
du héros irlandais Guchulelnn, de Pusage qu'avaient les Celtes de couper
la tête aux vaincus, et de Pétymologie du mot butin qui vieut du mot cel-
tique signiQant victoire. — M. Havet explique quelques passages de Plauteet
signale des erreurs de copiste dans le» textes admis jusqu*& ce Jour. ^ M. le
marquis de Vogilé parle des fouilles entreprises en Egypte par M. Clermont-
Ganneau. — l^e 27 mars, M. Héron de Villefosse entretient ses collègues de
la découverte faite par le P. Delattre & Carthage, de la pierre tombale de
sainte Félicité, sainte Perpétue et ses compagnons. -^ M. M. Croisât, par
lant du mythe d'Ulysse et d'Êole, exprime Topinion que c'est un conte de
matelots recueilli par Homère. — M. Léger donne lecture d*un mémoire sur
la vie de Georges de Rayn, connu en France au xy* siècle sous le nom de
- 372 -
Georges d'EsclavoDle, chanoine d*Auxerre et de Tours, diaprés des manus-
crits anglais, français et allemands. — M. Mispoulet i>arle de la Coutume det
mines au moyen âge et de la similitude de ce statut avec le droit romain tel
quMl résulte de textes récemment découverts en Portugal.
LBCTURBS PA.ITBS k L^ACADàMIB DB8 SGIBNCBS MORALBS BT POLITIQUBS. *
Le 2 mars, M. Luchaire présente Téloge de M. Qlasson et de M. Guiraud,
récemment décédés. ^ Le 9, M. Luchaire expose les travaux et les situa-
tions qui ont illustré la vie de Lord Goschej^, correspondant de TAcadémleÀ
titre étranger, et qui vient de mourir. — Le 23 mars, kl. d*Haussonvilie Ut
une partie d'un mémoire sur des rapports présentés au duc de Bourgogne
par les intendants des provinces, et sur l^étude que le Jeune prince en avait
entreprise.
CONGOUBS. — La Société bibliographique italienne (Milan, biblioth. di
Brera) décernera en 1908 (délai : !•' mars 1908) un prix de 500 fr. au meilleur
travail sur Thistoire de Timprimerle à Milan du xv* au xviii« siècle.
Lbs Bibliothbqubs du moybn aob. — Depuis longtemps déjà et dans les
divers pays, on s*occupe de rechercher et de publier les catalogues des
biblloth^ues du moyen âge ; dans son bel ouvrage : Ueber mittelmlterliche
Bibliotheken (Cf. Polybiblion, t. LXII, p. 67), M. Théodor Gottlieb a répertorié
près de 1400 catalogues anciens, publiés ou inédits. L'intérêt que ces cata-
logues offrent pour l'histoire littéraire et pour la bibliographie explique suffi-
samment qu'on les recherche avec tant de soin. Jusqu'ici cependant les
efforts étaient isolés, et Ton n'avait pas encore eu l'idée de faire une publi-
cation d'ensemble et systématique des catalogues d^un pays. L*Allemagne
prend Tinitiative d'un recueil de ce genre : les cinq grandes académies
de ce pays (Berlin, Gœttingue, Leipzig, Munich et Vienne) se sont enten-
dues pour entreprendre cette œuvre d*un commun accord; une commission
composée de délégués des diverses académies (MM. Burdacb, SchrOder, Hauck,
Traube et Ottenthal) dirigera le travail, l'Académie de Vienne, qui en a
eu ridée et qui prépare depuis assez longtemps déjà le recueil des cata-
logues autrichiens, s'est réservé cette partie ; le reste sera fait par TAca-
démie des sciences de Bavière avec le concours des trois autres académies ;
MM. Traube, Grauert et Vollmer ont été choisis par TAcadémie de Munich
pour surveiller le travail, dont la principale charge reposera sur M. S. Hell-
mann (Munich, 23, Kaiserplatz 12/1) qui centralise tous les renseignements.
La commission académique fait appel à tous les concours pour lui signaler
et lui faire connaître les catalogues, répondant au plan de la publication^
qui peuvent se trouver dans les diverses bibliothèques.
Paris. — 11 y a près de vingt ans que nous n'avons eu à mentionner ici
l'une des nombreuses éditions du Guide Jeanne de Paris, Voici donc la plus
récente: elle vient de parjLÎtre (Paris, Hachette, 1907, in-12 de gxiv-424-2S-
148 p., avec 162 illustrations, 72 plans, tableaux et panoramas, dont un grand
plan de Paris divisé en 4 coupures. — Prix, cartonné toile : 5 fr.). En premier
lieu, les « Renseignements pratiques » (p. ix-gxiii, tranches rouges.) Après
quoi tout ce qui concerne la grande ville est traité en onze chapitres. Dans
sa courte Préface, l'auteur appelle tout spécialement € l'attention du lecteur
sur le chapitre IV, qui comprend la description de Paris par sections
correspondant à un groupement ratioi^nel des quartiers. Chaque section est
accompagnée d'un plan pratique qui donne les grandes directions et les
principales curiosités et qui permet ainsi de ne pas recourir au grand plan
de la fin du voittmei »'Lés plans généraux ou spéciaux, en noir ou en
/
— 373 —
couleur sont très lisibles, très clairs et les gravures irrôproâiables. Cette
édition est vraiment fort bien ; nous la recommandons à tout le monde.
— Le temps approche où Parisiens, provinciaux et étrangers ezcursionne-
ront autour de la capitale. C'est donc le moment de leur signaler la dernière
édition des Quide$'Joanne relative aux Environs de Paru (Paris, /Hachette,
1903, in-12 de 48-xii-400-136 p., avec 16 cartes et 22 plans. — Prix : cartonné
toile : 7fr. bO). Remarquons d*abord que si les descriptions remontent à un peu
plus de trois ans, les t Renseignements pratiques » (p. 1 à 48) ont été mis
au courant pour 1906. Le volume est divisé en deux sections. La première
comprend les Environs immédiats : Sèvres, Saint-Gloud, Meudon, Saint-Ger-
main, Saint-Denis, Enghien, Montmorency, Pontoise, Vincennes, etc. Quant
à la deuxième section, elle renferme ce que Ton appelle les Grands Environs :
ManteK, Rambouillet, Maintenon, Dreux, la Vallée de Chevreuse, Fontaine-
bleau, Maiesberbes, Corbeil, Moret, Ëtampes, Dourdan, Compiègne, Pierre-
fonds, Senlis, Chantilly, Coucy-le-Cbftteau, Brie-Gomte-Robert, Meaux,
Gh&teau-Thierry , Provins, etc. Les cartes et les plans ont été particulièrement
soignés. A noter particulièrement deux cartes d'ensemble placées dans une
pochette et qui, par conséquent, se déploient en dehors du volume.
— Nous saluons avec joie Tapparition du huitième fascicule de la nouvelle
édition du Répertoire des sources historiques du moyen âge. BiO'bibliograpkie
de M. le chanoine Ulysse Chevalier. Ce huitième fascicule paru avec la
date de janvier 1907 (Paris, Alphonse Picard et fils, gr. in-8, col. 3817-4812)
est l'ayant-demier de Touvrage, et comme il parait moins de six mois après
le septième (août 1906, col. 3289-3816), cela nous laisse espérer le prompt
achèvement d*un répertoire infiniment précieux à tous les travailleurs qui
s'occupent du moyen ftge. Ces deux fascicules 7 et 8 nous conduisent du
commencement de la lettre N à plus de la moitié de la lettre S. Comme les
fascicules précédents, ils ajoutent considérablement à IkBuvre primitive et
à son supplément. Voici par ex. le minnesinger Neidhart, qui était repré-
senté d'abord par huit articles et qui en compte 28 ; Nicodème dont les 28
BH ont monté à près de 40 ; Nicolas de Cues, passé de 42 à 57 ; Origène
est augmenté aussi de plus d^un tiers et bien des articles sont grossis dans
la même proportion : encore faut-il rappeler que, pour des raisons faciles à
comprendre, II. le chanoine Chevalier n'a pas poussé ses dépouillements au
delà de l'année 1900. Nous avons eu déjà occasion de remarquer que le
savant auteur ne s'est pas seulement préoccupé de développer la valeur
bibliographique de son répertoire, mais qu'il a pris soin de mettre les courtes
indications biographiques contenues dans,chaque article au courant, autant
qu'il a pu, des plus récents travaux. Voici quelques exemples de ces modi-
fications : la date de mort de saint Patrice n'est plus fixée en 463, mais en
493 ; pour Paul II la date de sa nomination comme oardinal-prêtre de Saint-
Marc est précisée et de nouvelles données chronologiques sont ajoutées ; des
précisions ou rectifications analogues sont apportées aux articles de Pie II,
de Pierre de Luxembourg, de saint Pierre Thomas, de Raymond Lull, de
Raymond de Penafort, de Robert de Genève (Clément VII), etc. Les articles
les plus considérables que renferment ces deux fascicules sont Savonarolé
(7 col.), saint Pierre (15 col. 1/2), Pétrarque (17 col. 1/2), saint Paul (20 coLf.
Rappelons que par l'exécution matérielle, qui en rend la consultation plus
aisée et moins fatigante pour l'œil, la nouvelle édition du Répertoire affirme
encore sa supériorité sur l'édition antérieure. Et n'oublions pas de dire aux
retardaires que le prix des fascicules qui est encore de 7 fr. 50 pour les sous-
cripteurs sera porté & 10 francs dès l'apparition du prochain et dernier
fascicule.
- 374 -
— Le périodique qui» depuis, le W avril 1900 se publie à Paris, sous le
titre de Bulletin de la Soeiité archéologiquef hùtoriqtœ et artùtique c le Vieux
Papier » a si bien « besogné » que Tod peut sans bésitation le considérer
colnme l*an des plus curieux, des plus rariés et des plus intéressants qui
existent aujourd'hui. C'est de cette revue que M. F.- A. Quinet, ancien
receveur des postes à Dole du Jura, a extrait le travail important qu'il vient
d'achever : EM$ai de hibliograf^ie pottaU (Lille, imp. Lefebvre-Ducrocq, 1906,
gr. in-8 de 122 p., avec vignettes). Voici comment l'auteur présente son
flsuvre : « Le titre d'J?s«at de bibliographie pottale donné à cette brochure est
peut-être pi^étentieux ; celui de Npieê êur la bibliographiepoêtaU eût été plus
exact. Ce travail n'a pas été fait d'après un plan préconçu ; quelques articles,
Tun amenant Tautre, donnés au Bulletin de la SooUté archéologique le Vieux
Papier^ écrits sans souci d'une méthode bibliographique rigoureuse, sont
reproduits ici tels qu'ils ont été publiés dans la Revue qui les a accueillis.
On y remarquera des omissions ; nous signalerons nous-méme une impor-
tante lacune : la cartographie n*y est pas traitée. Enfin, nous nous sommes
renfermé dans le domaine déjà très vaste des postes françaises, citant
toutefois quelques ouvrages étrangers dans lesquels la France occupe une
place plus ou moins importante. Plus tard, si nous en avons le loisir, nous
reprendrons ce travail et essayerons de lui donner une forme bibliogra-
phique plus rationnelle. » Quoi qu'en dise M. Quinet, qui nous paraît trop
sévère pour lui-même, le présent Estai est bien présenté. Non seulement
il fournit des indications techniques sur quantité d'ouvrages relatifs aux
postes, mais il en analyse un bon nombre. La propre critique de l'auteur
ne porte justement que sur un point : l'absence de la cartographie ; mais
pourquoi ne traiterait-il pas ce sujet à part, complémentairement ? Les divi-
sions du travail sont les suivantes : I. Dee Anciennei Publicationg françaiseê^
offieielleê et autres^ deitinées à renseigner le publie sur le service des postes
(p. 3-16); — II. Guides et itinéraires. Voyages dans Paneienne France (p. 17-31) ;
— III. Histoire (p. 33-ftO) ; — IV. Voies et tnoyens de transport (p. 51-86) ; —
V. Législation^ jurisprudence, exploitation (p. 57-86); — VI. Timbres-poste
(p. 87-93); — VII. Littérature postale (p. 94-110).— La page 111 mentionne
quelques Articles omis dans les diverses catégories ci-dessus. Enfin la bro-
chure se termine par une ample Table alphabétique des ouvrages cités (p. 113-
182). Si M. Quinet fait mieux plus tard nous serons heureux de le constater ;
pour l'instant nous affirmons qu'il a fait bien et qu'il mérite la reconnais-
sance de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire générale des postée, car
il leur a signalé des sources nombreuses sur lesquelles, sans lui, il eût été
long et difficile d'être fixé. Ce tirage à part du Vieux Papier a été exécuté
à 50 exemplaires seulement : c'est trop peu.
— Sous le titre trop modeste de Nou, M. Paul Guilhlermoz nous donne
sur les poids du moyen dge un mémoire, paru d'abord dans la Bibliothèque de
l'icole des chartes, année 1906 (Paris, Nogent-le-Rotrou, Impr. Daupeiey-
Oouverneur, 1906, in-8 de 421 p.). Il a su porter dans une matière délicate et
obscure les lumières et les précisions d'une critique sûre et sagace. Ce tra-
vail sera d'autant plus précieux qu'il ne se borne pas & la France, mais
qu'il s'étend à tous les pays. Le résultat de cette enquête consciencieuse
est que « tous les anciens poids en usage en Europe avaient pour base
première l'once romaine. »
— Dieu ne meurt pësl Béponse à M, Viviani, ministre du travail^ est le titre
d'une éloquente conférence de M. l'abbé Naudet, qui vient de paraître
(Paris, Bloiid, s. d., in-12 de 48 p. — Prix : 0 fr. 50) prononcée à une réunion
- 375 -
organUée parle comité des conférenciers républicains démocrates, au sujet
des paroles impies lancées du haut de la tribune par M. Vivian!, contre
rexîstenee de Dieu. L'abbé démocrate ne regrette pas cette manifestation
du ministre du travail, il juge bon que les adversaires du catholicisme se
montrent à visage découvert, liais il fait re3Sortlr Tinfluenoe néfaste de
semblables opinions, qui vont à enlever tout espoir et toute consolation aux
déshérités de ce monde.
— MM. Auguste Bobin et F. Faideau ont eu une excellente idée en se
proposant de fournir aux élèves de renseignement secondaire, pour étudier
rhls^ire naturelle, des « livres capables de leur plaire et de leur donner la
représentation waie des êtres et des choses». Bien moins que les ouvrages
classiques d^histoire et de géographie, en eifet, Pillustration des volumes
d^histoire naturelle a été (chose curieuse!) renouvelée et mise au point à
l'aide des récents progrès réalisés par la photogravure et les autres procédés
contemporains. Quels intéressants résultats il est possible d'obtenir par
l'emploi de cesprocédés, la Géologie éUmenlaire de MM. Faideau et Robin (Paris^
Larousse, s. d., in-8 de 112 p., avec cartes etgrav.) en fournit la preuve; de
nombreuses et parlantes photographies, des cartes très simples, mais par-
lantes elles aussi, y accompagnent un texte intéressant et attrayant, qui
en fournit le commentaire et expose en même temps les causes et le méca-
nisme des phénomènes actuels. li y a là une heureuse initiative, digne
d*ètre signalée avec éloge et d'être poursuivie.
— > M. Georges Gibault entreprend une série de publications sur VHUUrire
du Ugumeê^ dont voici la première : Le Cardon et P Artichaut (Paris, chez l'au-
teur et au Moniteur iP horticulture^ 1907, petit in-16 de 10 p., avec 2 vignettes).
M. Gibault nous raconte rhistotre du cardon et de l'artichaut à travers les
liges, chez les différents peuples, et il donne à ce sujet des détails bien
amusants eu ce qui concerne la France. En ces quelques pages est dépensée
une. somme considérable d'érudition, où la linguistique universelle est lar-
gement représentée.
<» Il va de soi que le nouvel album de Garan d'Ache : Qro$ et Détail (Paris,
Plon-Nourrit, s. d. [1907], in*4 de 70 p. — Prix : 3 fr. 50) n'est pas à l'usage
de la jeunesse. C'est, en nombre de pages, une satire réussie des ridicules
et des travers du temps présent. Il y a là, égalen^ent, des scènes d'une galté
un peu folle. Somme toute, beaucoup de talent, beaucoup d'esprit. Mais il
convient de ne- pas laisser traîner cet album sur la table de salon, à la dis-
position des tout jeunes gens et des fillettes.
~ Le ministère de l'instruction publique et des beaux-arts vient de
publier le volume relatif à la 30« session de la Réunion des Sodétée des
heaux^aru dee départementt (Paris, impr. Plon-Nourrit, 1v06, in-8 de 377 p.,
avec 04 grav.). Les séances ont eu lieu à l'École nationale des beaux-arts, du
17 au 20 avril 1906. Les dix-huit études lues au cours de ces réunions sont
les suivantes : Lee Séffulcree ou mieet au tombecM en Picardie {Indicatione préli-
mûiaiTM), par M. Cm. Delignières (p. 33-69) ; — Objete a'art religieux dans
l'ancien archidiaconé de Toumui^ par M. J. Martin (70-82); — Inventaire
sommaire des églises rurales de l'arrondissement de Beims^ au point de vue de
rart et de Vhistoire, par M. Henri Jadart (p. 83-106) ; — Trois Statuettes en bois
de f école provençale (seisième, dix^eptième^ dix-huitiéme siècles)^ par M. le baron
Guiliibert (p. 106-113) ; ^ Statues de l'école dijonnaise & la cathédrale Ut Besam-
çon, par M. P. Brune (p. 114-118); — Une Staiue de Nicolas d*Angennes en
marbre et un portrait du même, par M. Lorin (p. 119-t2i6); — Un Portrait de
IfaM de Montespan à Hambouillet, rue de la àtotie^ par M. Lorin (p. 126-132) ; —
— 370 —
Etiseifffument publie des arts du dessin à Lyon (suite), par M* E.-L.-G. Gharvet
(132-170) ; — Essai de répertoire des artistes lorrains (8* suite). Brodeurs et ta/pù-
siers de hauU Usu, par M. Albert Jacquot (p. 170-198) ; — La Collection de
tableaux du chevalier Emile de Tarade, par M. A. GabeaU (199^235) ; — Une
•Famille de peintres bUsois : les Monsnier, par M. L. Bossebœuf (236-2A7) ; — La
, Chapelle du château de la Sorinière en Saint- Pierre de Chemtllé, par M. le
chanoitie Ch. Ur»eau (p. 247-255) ; — Histoire dhm tableau : U Martyre de saint
Etienne par Rubens, par M. Maurice Héoault (p. 256-280) ; — Un Tableau inédit
de Jean Daret dans Péglise de Saimt'Paul'dtt'Var^ près de Vence {Alpes-
MariHmes)^ par M. Georges Doublet (p. 281-^95) ; — Recherches sur les artibtes
se rattachant au Qdtinais. Pierre Gobert, portraitiste. Supplément au catalogue de
son cBu«r», par M. Eugène Thoison (296-905) ; — A propos cTun « Van Loo » et
d'un € Largilliire ». Les Œuvres d'art du château de àiaudétour^en'Vexin, par
M« Léon P)ancouard (p. 305-313) ; — Jules -Edouard de. Biagy^ peintre marseiUais
i4W'4878)t par M. Bouillon-Landais (p. 313-319); — Herlin (Auguste^oseph),
artiste peintre (W(h4900), par H. Quarré-Reybourbon (p. 320-333).
Alsacb. — M. Joseph d'Arbaumont a extrait des Mémoires de V Académie de
Besançon un curieux travail intitulé : Autour d^un procès de sorcellerie aM$
commencement du xvil* siècle (Besançon, imp. Jacquin, 1907, in-8 de 35 p.)* I^es
premières pages esquissent Thistoire, d*intérèt relatif, de la terre de Bou-^
rogne, située dans le Sundgau, « ce petit lambeau d* Alsace, que Théroïsmie
d*une défense fameuse a conservé h la France arec Belfort. » C*est en ladite
localité que s*est déroulé, en 1623, le procès dont il 8*agit. Le particulier qui
en fut Tobjet était accusé de vingt-sept méfeits, dont un seul, de nos jours,
tomberait sous le coup de la loi : le crime d'infanticide. Ce peu intéressant
personnage, Perrin Bonvalot, malgré des rivalités de Juridiction, finit par
être^ondamné à être br<llé vif, sentence qui fut exécutée le 24 décembre 1023*
Très documentée, cette brochure sera utilement consultée ^ar ceux qui
s'occupent de Thistoire générale de la sorcellerie et des sorciers.
Anjou. — Sous le titie : Fête du cerUenaire iSce-lBOe. Lycée David d'Angers^
on vient de réunir en un album de 28 pages (in-4 oblong, Angers, Grassin.
— Prix : 2 fr. 50) les clichés Ed. Decauville d'Angers, représentant avec les
divers groupes d'écoliers, par classes, et leurs professeurs, toutes les parties
intéressantes de ce monument, avec l'intérieur de la chapelle, construit,
comme le corps principal de Tédifice, au XYiil* siècle, par les Frères des
écoles chrétiennes.
» Signalons les publications suivantes de M. l'abbé F. Uzureau, directeur do
V Anjou historique : U Ancienne Université d'Angers^ notice rédigée par Jacques
Rangeard (1723-1797) (Paris et Arras, Sueur-CIharruey, s. d., in-16 de 12 p.
Extrait de la Revue des sciences ecclésiastiques) ; — Charette et la Guerre de
Vendée (#795), fragment de Mémoires d'un lieutenant de Charette, rédigé
par le baron de Barante, en 1807 (Vannes, imp. Lafolye, 1906, in-8 de 19 p.
Extrait de la Revue du Bas-Poitou) ; — Les Religieusu de Vàbbaye du Ronceray
à Angers^ avant, pendant et après la Révolution (Paris, Picard et fils, in-8
de 25 p. Extrait des Mémoires de la Société nationale d*agriculturet sciences et
art» d* Angers), Dans la partie antérieure à la Révolution, l'éditeur a repro-
duit la notice envoyée d'Angers, en 1712, par le chanoine Le Massonau
P. Héliot, qui l'avait ii\|iérée au tome V de son Histoire des ordres monastiques ;
— Les Communautés religieuses de femmes dans le diocèse d^ Angers en 1790
(Paris, Picard et fils, in-8 de 23 p. Extrait des mêmes Mémoires), avec les
listes nominatives envoyées par certaines communautés au Comité eccl6->
sistique de l'Assemblée constituante ; — Collège de Beaupréau, les Eosercicee
- 377 —
publiée et fet (Hitribulionê des prix iou$ le Conêulal et VEmpire (Paris» Picard et
fils, 1906. Extrait des mêmes Mémoiree) ; — Histùtte d'un troupeau soui le
Directoire^ kroapeaa acheté en 1797, par Padministratioa de Maine-et-Loire ,
en yae de i'amôlioration de la race des moutons du pays (Angers, Germain
et Grassin, 1902, in-8 de 7 p. Extrait des mêmes Hémotrei).
Dayjphinà. — Nous receTons le numéro d*avril-Juillet 1906 du Bulletin de la
SociiU dauphinoiie d'ethnologie tt d anthropologie (tome XIII. Grenoble» imp«
Allier, 1907, in-8 de 77 p., avec ûg.). Notons les travaux originaux dont il se
compose : A propoê de Vœ malaire des Japonaie^ par M. A. Picaud (p. 6-11,
avec tig.) ; — Pâturages alpestres et reboisetnents^ par M. Ghalvin (p. 12-21) ; —
Numérotage des moutons dans les troupeaux, par M. A. Picaud (p. 29-32, avec
fig) ; *** ^ Totémisme^ par M. le D' Bordier (p. 32-37); — Les quatre Saisons
dans les patois du Dauphiné et delà Savoie, par M. A. Picaud (p. 38-42) ; *— Le
Pliau [instrument de battage] et ses diverses parties dans le Dauphiné et en
Savoie, par le même (p. 43-48, avec une fig.) ; — Le Contrat dalbergement, par
M. Richard (p. 72-77).
FBANCHB-CoMTi. — On ne peut que savoir le plus grand gré à M. Léonce
Pingaud de nous donner la Correspondance de Leeo* et de Grégoire {tS0i'48t5)
(Besançon, imp. Dodivers, 1906, ln-8 de 125 p. Extrait des Mémoires de la
Société d'émulation du Doubs). « Ce recueil, dit M. Pingaud dans son Intro-
duction, comprend 48 lettres, dont 22 de Lecoz et 26 de Grégoire, écrites de
1801 à 1815. Les lettres de Lecoz ont été empruntées aux trente registres
contenant sa vaste correspondance pendant les années de son séjour& Besan -
çotf . . . Les lettres de Grégoire proviennent : 1» d^un gros volume manuscrit
dépendant de la succession Grappin, légataire des papiers de Lecoz ; 2« du
manuscrit coté 641 de la Bibliothèque publique de Besançon. En reconsti-
tuant ce dossier dans Tordre chrooologique, en le complétant par une anno-
tation empruntée aux documents de Tépoque, J*ai essayé de faire mieux
connaître deux personnages ecclésiastiques sur lesquels le P. Roussel et
M. Gazier n'ont donné que des études volontairement incomplètes ou ina-
chevées. J^ voulu montrer en même temps, d'après des témoignages de pre-
mière main, l'Eglise constitutionnelle, celle des révolutionnaires, toujours
vivante sous l'Empire : telle la Petite Église, celle des royiilistes, conti-
nuant & ne pas croire légitime, en dehors de son système politique et religieux,
la gouvernement des âmes en France. » M. L. Pingaud a parfaitement
atteint le but qull se proposait, grAce surtout Arexceilente étude de 19 pages
dont il a fait précéder sa publication. Entre autres choses curieuses ou sug-
gettivet» on remarquera dans l'Introduction (p. 7-8) les portraits des deux
correspondants, burinés sobrement, de main de maître. Tous ceux que préoc-
cupent les destinées de TÊglise catholique dans les temps troublés que nous
traversons liront ces pages non seulement avec intérêt, mais avec passion.
Lanoubdoc. — En termes aimables et avec une plume alerte, M. Georges
llaurin dans une brochure intitulée : Journal dun bourgeois de Nîmes sous
te premier Empire (Nîmes, imp. de la Revtêe du Midi, in-8 de 59 p. Extrait de
la Revue du Aftdt), résume et ordonne le manuscrit d*un Jeune commerçant
nimois (de 16 ans à 29 ans d'ftge], qui a écrit ses impressions sur la vie
locale du 29 mars 1801 à la fin de 1814. If. Maurin a groupé les faits sous
diverses rubriques : Le Culte, — Les Fonctiounaires, — L'Armée, — Les Fêtes
— Les Travaux publics, — estimant que la sèche nomenclature d'un cahier
de notes quotidiennes rebuterait le lecteur. On trouve là, sans en exagérer la
portée, des renseignements sincères et sans apprêt sur les choses du temps,
— 378 —
la Tie fiocîtle, et surtout Texposé naïf d'un état d'&me, ce qui est la Traie
▼aleur de cette courte étude. Des notes précisent et complètent ce traraiL
Limousin. — Nous croyons bien que U BibliopfUU iwunuin est la seule rerue
provinciale donnant à la bibliographie une place aussi considérable. Sans
doute chaque liTraison trimestrielle publie des articles où Phistoire surtout
est représentée» Phistoire régionale» bien entendu ; mais, au fond, ce pério-
dique est devenu, depuis un certain nombre d'années, un répertoire biblio-
gtaphique précieux pour tous ceux qui s'intéressent aux choses de la pro*
vince limousine. En ce qui concerne les articles en question, nous pouvons
mentionner» pour Tannée 4906, dont nous avons sous les yeux les quatre
fascicules : BabelaU et leê UmoÊins^ par M. Alphonse Précigou (suite et lin,
p. 1*9 et 37-49) ; — Lu Frmqueê du PalaU dei PapM à Avignon, par If. René
Fage (p. i0"t2) ; — Répertoire du doeum/mtê de la période révolutionnaire eon-
eervét auœ arehivu départepnentalei de la Haute-Vienne, Complémenif eirie L,
4495 à 4988, par M. Alfred Leroux (p. 42-52 et 83-S9) ; — M. Emile Fage, arU-
cle nécrologique, par M. Paul Ducourtieux (p. 77-8^; -- Contribution à TAtt-
toire dupérioaiguu limoutins (suite), par M. Paul Ducourtieux (p. 113-119} ; —
La ThUe d^un médecin limouein au XYIII" eièele, par M. R. F. (p. 120-121) ; — Le
Département de la Haute-Vienne de 4800 à 4900. Projet d'un recueil de notices Aitlo-
riquu, par M. A. L. (p. 121-125). — Nous rappellerons que la bibliographie pro-
prement dite embrasse les rubriques suivantes : l. Journaux limoueine. II. Revuu
limoutimu. IIL BeeueiU publiée dane la région, maii en dehors du Limouein. IV.
BecueiU publiée à Parie {\q Po<y6i6iion est fréquemment cité). Y. Revue des livres
concernant le pays ou écrits par des Limousins sur toutes sortes de sujets.
NiTBRMAis. — Voici le quatrième et deniier fascicule du tome XI de la
3« série du Bulletin de la Société nivemaise du leUree, eciencu et arU (XXI«
volume de la collection. Nevers, Mazeron, 1906, in-8, paginé xyi-537-620), |
lequel contient les trois études ci-après : Documente sur Vadminiuration du
comté de Nevers au xiii* siècle, par M. H. de Flamare (p. 537-576) ; — UeJéeuUu
à Nevers au moment de leur euppreeeeion {47i%'4785), par M. Tabbé Joseph Dasae
(p. 577-596) ; — Un Inventaire de minutu notariatee en 478é, par If. Léon If irot
(p. 597-604). — Le fascicule se termine par une Chronique et des Mélangée^
pour Tannée 1906» dus & M. René de Lespiuasse.
NOBMANDiB. — La savante brochure de If. Bug. Lefèvre-Pontalis : Lu
Influences normandes au xi« et au xii* eièele^ dane le nord de la Firanoe (GaaD«
Delesques» 1906, in-8 de 37 p., avec planches), démontre qu*il n*y avait pas
d^école d^archltectnre dans le nord de la France au xi« siècle, qu'il y en
avait une, au contraire, très fortement constituée, en Normandie. Cette
constatation résulte d'une étude minutieuse des édifices religieux des den
régions remontant aux deux «iècles envisagés par Tauteur. Non seulement
les architectes du nord empruntèrent à ceux de la Normandie des formulas
de construction, notamment le pilier cantonné de colonnes engagées
disposé pour recevoir soit des retombées d*arcades, soit des fermes de charr
pente» mais ils apprirent aussi à se servir de nombreux motib d*omement«
dont M. Lefèvre-Pontalis présente une énumération démonstrative de sa
thèse. Ce travail est plus Important, par les documents et les observations
dont il est rempli, que ne semble le comporter sa dimension matérielle.
— Lu Églisee et communautée d'Avranehu pendant la Révolution ^ Avranches,
imp. de TAvranchin, 1906» petit in-i6 de 83 p.), tel est le titre d'une bro-
chure que M. Félix Jourdan aurait peut-être plus justement» quoique uû peu
plus longuement, intitulée : « Histoire des immeubles d*Avranches affectés à
r
-- 379 -
un service utile avant la BéTolution et dea abus auxquels se livra à leur
occasion l^dministration révolutionnaire. » Elle décrit, d'après les rensei-
gnements les plus authentiques, ce qu'était la vie publique dans la petite
ville épiscopale avant 1789, et Tusage auquel en étaient consacrés les prin-
cipaux bâtiments. Trois églises assuraient Texereioe du culte, renseigne*
ment primaire était donné gratis par des frères et des sœurs. Divers
tribunaux rendaient la Justice, chacun dans un immeuble aménagé à cet
effet. Au bout de deux ans, les églises étaient détruites ou en ruines, les
écoles vidées ou transformées en prisons politiques, le tribunal, désormais
unique, errait dimmeuble en immeuble. Le gaspillage le plus éhonté
régnait sans scruputo. Il serait k souhaiter que partout le tableau de ces
destructions stupides fût présenté par une plume aussi compétente que
celle de M. Jourdan.
-«- Avec la Pênécuiion religieuâê dam k bourg d'Harcourt pendant sa Aévolu-
(ton, M. le duc d*Harcourt nous donne une véritable étude d'actualité
(Falaise, Montauzé, s. d., in-8 de 19 p.). L'auteur a recherché, dans les
archives du Calvados les pièces intéressant la petite ville pendant l'époque
où les révolutionnaires étaient au pouvoir. Il a eu entre les mains les
registres des délibérations de la municipalité. De tous ces documents, il a
su extraire un tableau aussi vivant que sincère de la phTsionomie dllar-
conrt à cette douloureuse époque. Le pays était soumis à une tyrannie aussi
absurde que fanatique. Une minorité empêchait par la force toutes les
manifestations du culte catholique; mais dès que se produisait une accalmie»
la majorité des habitants se pressait dans Téglise. Seul, le Concordat, qui
amena rabolition des lois Jacobines, put mettre fin à l'oppression. La con-
damnation des procédés de gouvernement des sectaires ressort nettement
de l'exposition des faits.
Poitou.— Les deux fascicules qui terminent le tome III du Dictionnaire Mê*
lortgtM el généalogique d9t familUê du Poilou ont paru à plus de deux ans d'In-
tervalle (Juillet 1903-septembre 1905). La lenteur de cette publication ne sur»
prend pas qui s'est rendu compte du nombre de menues informations que
MM. Beauchet*Filleau doivent réunir pour remplir leur programme. Ils
recueillent tout ce qui peut éclairer Thistolre des familles anciennes de leur
province, familles assez obscures pour la plupart, lentement parvenues
d'étape en étape à la haute bourgeoisie ou & la noblesse. En faisant con-
naître rascenslon graduelle de ces races modestes, ils fournissent de pré-
cieux éléments à l'histoire sociale de la France. Cependant, ils ne négligent
point les maisons illustres ; leurs derniers fascicules renferment dlmpor-
tantes généalogies des Du Fou et des Gaucourt. Même, lis donnent plus que
ne promettait le titre de leur ouvrage, en publiant la biographie de person-
nages isolés, de famille inconnue, comme ce Gauthier de Bruges qui fut
évèque de Poitiers à la fin du xixi* siècle.
Pbotbngb. — Dans un mémoire académique ayant pour titre : VHtUinitu
iPÀntu de Viiioiion el la Provence (Paris, A. Picard et fils, 1906, in-8 de 50 p.),
M. Charles Joret a mis à contribution la correspondance du célèbre érudit
avec plusieurs érudits provençaux ses contemporains (Sainte-Croix^
Saint*Vlncens, des Noyers, etc.). Les détails qu'il en extrait ne seront pas
sans intérêt pour les archéologues curieux de s'Initier & la renaissance un
peu imprévue des études grecques en France durant le dernier quart du
xTni* siècle. II y est question notamment des controverses auxquelles
donna lieu la découverte d*une inscription ancienne dans la maison de
— 380 —
Peiresc, ^ Aix, et des rapports assez étroits qu'entretint Villoison durant
près de trente ans avec Marseille, la vieille cité phocéenne.
Allbmagnb. — Est*il utile de signaler longuement la brochure de M. Paul-
Théodore Vibert sur V Allemagne tentaculaire (Foix, imp. Gadrat aine, 1906,
in-ie de 153 p. — Pris : 1 fr.) ? Il suffit d'en indiquer l'idée maltresse, et la
yoici : le but de la politique tenace des HohenzoUern, ce n'est pas lé Maroc ni
la Tripolitaine, mais Pempire d'Autriche, « parce que c'est un port sur TAdria-
tique, c'est la puissance de la mer ». A côté de la démonstration de cette
théorie, où le vrai et le faux se mêlent étroitement, le lecteur de YAllrmagne
tenUieulaire trouvera dans cette brochure une foule de digressions oiseuses,
de nombreuses citations d'articles de M. Paul-Théodore Vibert, sans parler
de ses gentillesses ordinaires à regard de l'Ëglise et du Pajpie qui, a-t-il écrit
quelque part (p. 151), « est mû par un^eul sentiment : la hatne de la France,
de la Révolution, des Droits de l'homme et de la loi de Réparation, et veut
l'abaisser et la détruire au besoin par tous les moyens possibles. »
Bbloiqub. — M. le chevalier Edmond Marchai, secrétaire perpétuel de
l'Académie royale de Belgique, a fait tirer à part la notice, destinée à
ï Annuaire de C Académie^ qu'il a consacrée au baron J.-J.-A.-M. de Witte.
L'éminent archéologue, Belge de naissance. Français de cœur, auquel le
Cabinet des médailles de France est redevable de dons si magnifiques, est
ici loué par le chevalier Marchai comme il convient, et la notice, complétée
par une « Bibliographie' du baron J. de Witte », se trouve être, en même
temps qu'un hommage mérité, un précieux Instrument bibliographique.
Le travail de M. le chevalier Marchai a pour titre : Le Baron Jean-Joêeph--
Antoine-Marie de Witte, membre de V Académie royale de Belgique^ atioeié de
VInstitut de France (4808-1889) (Bruxelles, imp. Hayez, 1907, in-8de 96 p.,
avec portrait).
iTJkUB. — M. Adolfo Ginquini a publié deux textes non dépourvus d'intérêt
pour l'histoire viscontéo-lombarde. On sait que les Visçonti prétendaient
descendre des rois lombards, et les traditions populaires milanaises ont con-
servé Jusqu'à nos jours des traces de cette origine légendaire. M. Novati a
depuis longtemps montré l'intérêt qu'il y aurait pour l'historiographie lom-
barde à débrouiller, en s'aidant de la chronique de Filippo de Gastel Seprio et
du poème de Stefanardo de Vimercate, les éléments fabuleux, mais intéres-
sants de la Chronica Danielis, principal réservoir de ces légendes et traditions
viscontiennes. M. Cinquini, après s'être longtemps attaché à l'examen de ce
problème, a désespéré d'arriver à un résultat définitif et satisfaisant. lia voulu
du moins avoir l'honneur de donner la première édition de cette chronique.
Il se borne ici à en présenter le texte avec quelques notes paléographiques
et une Introduction consacrée à la description des manuscrits. Il a suivi le
texte du manuscrit de la Bibl. nat. Paris, Lat. 8315 (anc. 6168), le plus
ancien et le plus pur dlnterprétations. En épilogue, il a publié une Genealo-
gia comiium AngUriae d'après un manuscrit de Turin (God. Lat. 1045) qui
a péri dans le premier incendie de cette bibliothèque. Le tout forme une
brochure intitulée, sur la couverture : Chronica Mediolanentie a, soê^Uê
Oeneatogia comiium Angleriae ; et au titre de départ : Una Croneica milaneem
médita delêeeolo xrv. La Ckronica DanieUe (Roma, Lœscher, in->8 de xyi-31 p.)«
— Après avoir eu quelque temps un organe distinct, là Société bibliogra-
phique itaiiemie,doht nous avons eu plusieurs fois occasion de parler iinas
lecteurs, avait fondu son bulletin dans la Rivieta delU biblioteche dont il oCéttU
devenu qu'une annexe. Elle se décide à revenir à l'idée primitive et à publier
- 381 —
un bulletin indépendant : H Libro e la Stampa, bulleilino uf/iciaU deUaiociécà
bibliografiea italiana (Biilano. Biblioteca di Brera, in-8, bimestriel) et nous
croyons qu'on ne peut que Ten féliciter. Le premier fascicule (Janvier-février
1907) contient le commencement d^une étude de M. Vittorio Rossi sur la belle
collection de manuscrits recueillis au xviii« siècle par Jacopo Soranzo. A.
propos d'une note de M. Tabbé Tougard sur un Almanach de Milan dit le
Pécheur fidèle, dont il.a retrouvé un exemplaire français de 1686, M. Francesco
Novati signale une suite de cet almanacb parue en 1724, et se demande
quel en était le prototype italien. — H. Achille Bertarelli a dressé uoe
curieuse bibliographie iconographique des « cris » italiens du xvi* au xx*
siècle.
POLOQNB. ^ On vient de fonder à Varsovie une nouvelle société savante :
SwftéU edenlifiqtAe de Vargovie, composée de trois sections : section de langue
et de littérature polonaise ; section des sciences sociales, historiques et
philosophiques et section des sciences proprement dites. Les fondateurs
sont des membres de l'Académie de Gracovie et des professeurs de l'ancienne
Université polonaise de Varsovie (Szkola Gîôwna). Pour devenir membre de
la dite société, il faut posséder un titre universitaire, ou bien avoir publié des
ouvrages scientifiques. La Société a Tintention de fonder une bibliothèque,
des laboratoires et des cabinets scientifiques ; elle organisera des confé-
rences publiques, des concours, et elle publiera les travaux de ses membres
(mémoires, bulletins, volumes séparés, etc.).
— Vient de paraître à Lw6w, le premier fascicule d^une revue hebdoma-
daire : Poérednik Antykwareki {V Intermédiaire de* antiquairee). Ce genre do
périodique manquait en Pologne. Chaque numéro sera composé de deux
parties : l*une, théorique, sera consacrée aux questions concernant le livre
et son industrie ; Tautre contiendra des informations sur la vente et sur
rachat des livres. Le Poertdnik Aniykwarski facilitera la tâche de la « Librai-
rie ancienne scientifique >, fondée à Varsovie il y a quelques mois et dont
nous avons parlé ici-même {Polybiblion, t. GVII, p. 476).
SuiSSB. -^ Signalons un tirage à part des Mémoires de la Société ftHbourgeoise
det teiences naturelles^ dont Tauteur est M. Firmin Jacquet, et qui a pour
titre : Contribution à Vétude de la flore fribourgtoise. Quelqueà plantet nouvelles.
Détails phytologiques. Plantes à rayer de la flore fribourgeoise (Fribourg, imp.
Fragnlère, in-S de 23 p.). M. Jacquet fournit ici, sur 48 plantes, quelques
détails intéressants pour les botanistes.
Ghins. — Le h. p. de Moidrey, S. J., directeur de l'observatoire de Zi-Ka-
Wei, continue la publication de son Calendrier-Annuaire. 11 a été rendu
compte, en juillet i90S (Polybiblion^ t. G IV, p. 92), des trois premières années
de cette publication, et en juillet 1906 (t. G VII, p. 93) de la quatrième. G*est
de la cinquième, pour 1907 (Ghang-Haï, imp. de la Mission catholique, in-16
de 158+68 p., en tout 226 p. avec croquis. — Prix : 5 fr.), que nous avons à
nous occuper aujourd'hui. — Aux données essentielles contenues dans les
annuaires précédents, celui-ci en ajoute de nouvelles dont nous signalerons
les principales. C'est d'abord une carte de visibilité de Téclipse de soleil du
14 Janvier 1907, s*étendant des lies du Japon et'des Philippines à la Nubie
et à l'isthme de Corinthe ; et plus loin tous les détails utiles à l'observation
de oe phénomène ; un tableau des 24 fuseaux horaires donnant l'heure de
chacun d*eux quand il est minuit & Greenwich ; une notice assez étendue
sur les tremblements de terre ; la télégraphie en Chine ; un résumé des
principaux événements dans ce. vaste pays, de juillet 1905 à juillet 1906. —
r^* ■-••
S.*'
&''">■
?i*'.
fcl'».
'V .
— 382 —
Uannuaire, cette année, est suivi dhin appendice de 67 pages, contenant des
tableaaz de données astronomiques, météorologiques, économiques, etc.,
etc., et Jusqu'à de petites tables de logarithmes et d'antilogarithmes de 100 à
1000, suivies d'une table des lignes trigonométriques naturelles de 30 en 30
minutes Jusqu'à 45 degrés.
États-Unis. — La Smithsoniaa Institution, United States national Mu-
séum vient de faire paraître : Contributions from the United State$ NcUionai
H^barium, vol. XI. Flora of the itate of Washington, by Charles V. Piper
(Washington, Government printing Office, 1906, in-8 de 637 p., avec 22 pi.
hors texte et 2 cartes). Cet excellent travail, parfaitement illustré, fait le
plus grand honneur à la Smithsonian Institution, chargée comme l'on sait»
du Muséum National des États-Unis à Washington. Il est dû aux conscien-
cieuses recherches de M. Ch, V. piper parmi les nombreux documents
possédés par le dit Muséum. La carte en couleurs qui devait accompagner
le volume n*a pu malheureusement être prête à temps et sera envoyée plus
tard. Le soin apporté aux descriptions, à la synonymie, sont dignes de tous
éloges, et cette importante contribution à la science botanique sera reçue
avec joie par tous les savants, aussi bien que par les amateurs eux-mêmes.
Parmi les photogravures représentant des paysages des États-Unis, avec
leurs plantes caractéristiques, quelques-unes sont vraiment remarquables ;
aussi ne regrette-t-on qu'une chose : c'est qu'il n'y en ait pas davantage. 11 y
aurait, croyons-nous, grand intérêt à multiplier celles reproduisant les
plantes indigènes les plus rares, ainsi que cela a été fait pour la White
Ellébore {Veratrum Caii/ornieum) qui constitue la planche XX, l'une des plus
belles de la collection.
Mbxiqub. — Une étude sur les parents et sur la jeunesse du président
Porûrio DIaz, telle esl la première publication sortie des nouvelles presses
du Museo naclonal de Mexico (Porflrio Dias, sus padresy nifitz y juventud^ par
M. Genaro GarciSr Mexico, imp. del Museo naclonal, 1906, in-4 de 68 p., avec
portrait). A un double point de vue, cette plaquette mérite d*être signalée
à cette place : au point de vue typographique, car l'impression en est très
soignée et réellement fort belle, et aussi au point de vue historique.
M. Genaro Garcia a rédigé son ^avail avec une conscience scrupuleuse,
à l'aide de toutes les indications qu'il lui a été possible de réunir ;
c'est pourquoi les futurs biographes du général Porûrio Diaz devront
consulter cette étude, que termine une bonne bibliographie critique et
qu'accompagne un beau portrait du président de la République mexicaine.
PUBLICA.TIONS NOUVBI.LBS- — * Èiudes bibliques, Canaan, diaprés Vexploration
récente, par le P. H. Vincent (gr. in-8, LecofTre, Gabalda). — La Question
biblique chez les modernes Japonais, par J. de Laverdière (in-18, Stock). — La
Vie du Sauveur écrite avee les seuls textes évangéliques^ disposée chronologique^'
ment et rattachée à Vhistoire de son temps^ par l'abbé H. Pasquier (Beauchesne,
in-S). — Les Quatre Évangiles, matériaux pour servira Vhistoire des origines
orientales du christianisme, textes et documents publiés par A. Metzger et
revisés par L. de Milloné (in-18, Leroux). — La Tfiéologie du Nouveau Testa»
ment et l'Évolution des dogmes^ par l'abbé J. Fontaine (iQ-12, Lethielleux)- —
De la Croyance en Dieu, par C Plat (in- 12, Lethielleiix). — Le Saint Sacrifice
de la messe. Sa doctrine^ ses rubriques, ses prières, par le R. P. M. Gavin ; trad.
par P. Gueneau de Mussy (in-16, Retaux). — La Loi d'amour, par L.-A.
Gaffre. lil. Bien/aisance (in-12, LecofTre, Gabalda). — Du Carmel à Ston. MoU
de Marie^ par Tabbé A. Dard (petit in-18, Lecoffre-Gabalda). -* Pour no»
— 383 —
petiu enfants. Courtes lectures^ par F. de Céez (hi-12, Lethielleux). — Religion
et évolution, par E. Haeckel (in-S, Schleicher). ^ De la Déclaration de guerre,
par M. Maurel (iii-8, Librairie générale de droit et de Jurisprudence). —
Histoire u^nstitutionnelU de CAngleterre^ par W. Stubbs, édition française
avec Introduction, notes et études historiques, par G. Petit-Dutaillis ; trad.
de ranglals par G. Lefebvre. T. I. (in-8, Giard et Brière). — Philosophie
sociale et religion d'Aitgusie Comte^ par E. Gaird ; trad. de l*angiais par èliss.
May Grum et G. Rossigneux (in-8, Giard et Brière). — L'État présent de la
philosophie, par O. Merten (petit in-8, Amat). — Éthique^ de Spinoza ; trad.
inédite du comte Henri de Boulainviiiiers (1658-1722), publiée avec une
Introduction et des notes par F. Goionna d*l8tria(in-8«GoIin). — LesMqrales
d^aujourd^hui et la Morale chrétienne, par L. Désers (in-t2, Poussielgue). —
Pour la Patrie, par E. Bocquilion (in-i6, Vuibert et Nonjr). — Les Quatre
Livres de la femme, par P. Combes. I . Le Livre de Vépouse (Avignon, Aubanel,
in-18). — Pour et contre le baccalauréat^ pur P. Grouzet (in-8, Golin). —
Histoire des systèmes économiques et socialiêtes, par H. Denis. T. II. Les Fon-
dateurs (gr. in-8, Giard et Brière). — L'Individu, l^assodation et VÉtat, par
E. Foumlère (in-8, cart., Alcan). — Une Étape de Nvolulion sociale. Le Contrat
de travail, par H.-Gt. Langlois (in-8, Librairie générale de droit et de Juris-
prudence). — Patrons et ouvriers, par A. Roguenant (in-12, LecofiOre, Gabalda).
^ La Lutte par Vassoeialion, V Action libérale populaire, par E. Flomoy (in-12,
Lecoffre, Gabalda). — Le Solidarisme, par G. Bougie (in-12, Giard et Brière).
— Le Moreellisme, par G. Sabatier (in-i2, Giard et BrièreV — Les Classes
sociales au point de vue de Vévolution soologique, par G. Malato (in-12, Giard et
Brière). — Les Débuts d'un savant naturaliste. Le Prince de Ventomologie. Pierre-'
André Latreille à Brive, de 4769 à i79S, par L. de Nussac (in-8, Steinheii). —
Descendance de Vhomme, par G. BOlsche ; trad. de Tallemand, par V. Dave
(petit in-8, Sclileicber). — Agriculture générale. II. Semailles et récoltes, par
P. Difiloth (in-18, Baillière). — Le Livre agricole des imtituteurs, des élèves des
écoles normales, des lycées et collèges et des agricultures, par C. Seltensperger.
L Agriculture générale (in-16 cart., Baillière). — La Guerre napoléonienne. LesSyê-
tèmes d'opérations. Théorie et technique, par le lieut^oUmel Oamon (in-8, Ghapelot).
— Le Contact. Étude de guerre moderne, par le G'i IzzeVFuad (in-8, Ghapelot).
— Méthode Jaques 'Dalcrose. Première Partie. Qymn<utique rythmique. VoL I.
(gr. in-8, Neuch&tel, Sandoz et Jobin). — Le Musée d^art. Histoire générale
de Vart au XIX* siècle (gr. in-4, Larousse). — ^Aquarelle pratique. Fleurs,
paysages, figures, par Gaston-Gérard (in-8, Deiagrave). — Traité de galvano"
plastic, par A. Soulier (in-18, Garnier). — La Voix, sa culture physiologique,
théorie nouvelle de la phonation, par P. Bonnier (in-16, Alcan). — Rhytmischer
Choral, Altarweisen und griechische Bhythmen in ihrem Wesen dargeiiellt dureh
eine Rhyimick des einslimmigen Gesanges auf Grund der Aceente, von F. Succo
(in-8, G'ûtersloli, Bertelsmann). — Actualités scientifiques, par M. de Nansouty,
3» année (in-8, Schleicher). — Glanes du passé, par F. Werm (in-12, Nice,
librairie Visconti). — Les Brumes de la vie, par G. Syffert (in-12, Roubaix,
Éditions du Beffroi). — L* Amour sans ailes, par E. Dncoté (in-18, Gaimann-
Lévy). — Le Baron de Heiednsiamm, par W. Meyer-FÔrster ; trad. de M. Ré-
mon et W. Bauer (in-t8, Galmann-Lévy). — Terres lorraines, par E. Moselly
(in-t6, Plou-Nourrit). — Ceux de Villaré, par J. Eriez (iii-16. Pion -Nourrit).
— Mona, par M. Aigueperse (ln-16, Plou-Nourrit). — Le Mari d Hélène, par
G. Verga; trad. de l'italien par M»« J. Garrère (in-16, Plon-Nourrit). —
LAme qui se donne, par R. Havard de la Montagne (in-12, Lethielleux). —
Au delà du cœur, par A. de Bersaucourt (in-12. Vie et Amat). — Jean-Jacqées
- 384 —
BotàMêeau, par J. Lemaitre (in<>18, Calmann-LéTy). — > Caweriei liltérairti tur
le XIX* êièôle {4800-4850), par E. SouYestre, ouvrage inédit publié par M>* A.
Beaui née Souvestre (in-18, Henry Paulin)..— L'/lalie inUlUctudle et Uitiraire au
dibtAt du XX* iiècle. Étude eritiq^ie précédée d'une Introduction $ur le râle de la
eritiqw psychologique^ par A. Reggio (in-16, Perrin). — Lee Falaiêes de la
Manche, par J. Girard (gr. in-8, Leroux). — Makedonieche Fni^rten, Ton A.
Struck. I (in-8, Wien und Leipzig, A. Hartieben). — Dej^ Kirchenstaat
unter Klemeni F, von A. Eitei (in-8, Berlin, Rothschild). — Cartulaire
général de Vordre dee hœpitaliers de S. Jean de Jérusalem (/#00-l9i(7), par
J. Delaville Le Roulz. T. IV [4504-4540). 2« partie, additions et table (in-
folio^ Leroux). — Lee Jésuites de la légende^ par A. Brou. Seconde partie. De
Pascal jusqu'à nos jours (in-18, Retaux). — Saint Jean Chrysostome et ta Femme
chréHenne au iv* eièele de V Église grecque^ par H. Dacier (in-12, Falque). —
Saint Joseph, par V.-D. Artaud (ln-12, Beauchesne), — La Jeunesse de
Louis X! {44U'4i4&), par M. Thibault (in-8, Perrin).— Guerres de religion dans
le sud-ouest de la France et prirtcipalement dans le Quercy^ d'après tes papiers
des seigneurs de Saint-Sulpice, de 4504 à 4590^ documents transcrits, classés et
annotés par E. Cabié (gr. in-4, Champion).— 3fémotr«s sur Louis XVH {Mémoires
d^Eckard. Souvenirs de Naundorff. Introduction et notes de M. Vitrac et A.
Galopin (In-^, A. Michel). — Journal politique de Charles de Laeombe^ député
à VAssemblée nationale^ publié pour ia Société d'histoire contemporaine par
A. Hélot. T. I (in-8, A. Picard et Ois). — LÉlaboration de la charte constitu-
tionnelle de 4844 (/«r avril^4 juin 4844), par P. Simon (in-8, Cornély). — Les
Royalistes contre Varmée {4815-48^0)^ d'après les archives du ministère de la
guerre, par E. Bonnal (2 v/)l. in-8, Ghapelot). — Le Duc de Nemours, par R.
Bazin (petit in-8, Êmile-Paul). — La Vie religieuse en France sôue la Révolution,
VEmpire et la Restauration. Monseigneur du Bourg ^ évéque de Limoges, 4754 *
48iX, par Dom du Bourg (petit in-8, Perrin). — Les EschoUers du temps jadis^
par A. Robida (petit in-8, Colin). — La Conférence d*Algésiras. Histoire diploma^
tique de la crise marocaine, ISjanvier-J avril 1907, par A. Tardieu (in-8, Alcan).^ —
Études politiques^ par E. Boutmy (in-18, Colin). — Vingt-cinq ans de vie catho-
lique, expériencet et observations^ par T. de la Rive (in-16, Plon-Nourrit). —
Les Cfonditions de retour au catholicisme. Enquête philosophique et religieuse, par
le D' M. Rifaux (in-16, Plon-Nourrit). — Biblioteca di storia italiana récente
{4800^4850). Vol. /. Aneddoti documentati sulla censura in Piemonte dalla Res-
taurazione alla Coslituiione, da A. Manno ; Alcuni episodi del risorgimenlo ita-
liano illuttrati con lettere e memorie inédite del générale marchese Carlà Ema-
nuete Ferrero délia Marmora, principe di Masserano (ln-8, Torino,fratelli Bocca).
— Recherches sur les origines des évêchis de Genève, Lausanne, Sion et leurs pre-
miers titulairei jusqu'au déclin du vi* siècle, par M. Bessoo (in-8, Fribourg
(Suisse), Librairie de TUniversité, 0. Gschwend; Paris, A. Picard et fils).—
Les Arabes eti Syrie avant VIslam, par R. Dussaud (in-8, Leroux).— Maryland
during the Engliih civil wars, by B. C. Steiner. Part. I (in-8, Baltimore,
The Johns Hoplàns Press). — Vie de M. Jules Gossin, fondateur de la Société
de Saint- François- Régis de Pqris^ publiée par E. et T. Gossin (in-12, Poitiers
et Paris, Oudin). Visbnot.
U Gérant : CHAPDIS.
Imprimerie polyglotte Fr. Simon, Rennes.
L
COMITÉ DE RÉDACTION
baron Carra dr Vaux ; GRonrROT dr Okandmaison ; E.-G. Lrdos ; P. Puani ;
irê de la rédaction : M. Ë.-A. Chapuis.
Les commonicR ans relatives à la rédaction doivent être adressées au Secrétaire de la
rédaction.
Les eommnnicatiooR relatives à l^administraûon doivent être adressées au Gérant.
PRIX D'ABONNEMENT
Parité littéraire : France, 15 fr. par an; pays faisant partie 'de l'Union des poste»,
16 Ir.
Partie ieehniquê : France, 10 fr. ; pays faisant partie de TUnion des postes, 11 fr.
Les deux Partie» réunies ; France, 20 fr. ; pays fai>ant partie de T Union des postes.
12 fr.
Pour les autres pays que ceux ci-dessus indiqués, le port en sus.
Le Polybiblion parait tous les mois.
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50 ; — > technique, 1 fr. ; — les deux
parties ensemble, 2 fr. 50.
Les abonnements partent du 1"' janvier, et sont payables d'avance en un mandat sur la
poste à Tordre du Gérant du Polybiblion.
COLLECTIONS
r Les années 1868-1906 août eu vente, et forment ckwt-huit volumrs gr. iu-8, du prijc de
7 fr. 50 chacun pour la partie littéraire et de 10 fr. pour la partie technique.'
Une très importante réduction peut être faite sur la vente d'une collection complète,
notamment aux bibliothèques et aux institutions fracçaises ou étrangères. Ces collec-
j tions sont aujourd'hui o.n très petit nombre.
I
Le Polybiblion, Revue bibliographique universelle^ ûst publié sous les auspices de la
i SooiAtâ biblioorapuiqur.
■
' La SociBTS BiBLiooRAPHiQUB se compose de membres titulaires et d'associés corres-
^ pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admis
I par le Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou associés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 francs.
Tout Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un versement de
f 150 francs.
\ Le titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en outre, fait à la
I Société nn apport de 100 francs au moins.
Les demandes d'admission doivent être adressées au Secrétaire de la Société, 5, rue de
Saint-SioDon (boulevard Saint-Germain), Paris (7«).
RUE DE SAINT-SIMON, 5, PARIS (?•)
Foudëe en 1866 par M. le murquis de Bsaucourt
et aujourd'hui dirigée par M. Paul Allard
Paraissant tous les trois mois (en janvier, avril , juillet et octobre) par livraiscns d'envirms
350 pages, et formant à la fin de iannéa deux volumes grand inS de 700 pagêê.
Prix dk l'Abonnbmbnt ànmubl :
Paris bt Dâpartbmrnts, 90 fr. — ëtramobr, 9fk pr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DU !•' AVRIL 1907
é
A« d'Alès : La Question baptismale au temps de saint Gyprien.
Gaétan Guiilot : Léopold h^ et sa Cour (i68i-lG8^), d'après la correspon-
dance diplomatique du marquis de Sébeville, envoyé français à la Cour
de Vienne.
De Maricourt el A. Driard : Une Abbaye de filles au xviii* siècle. Gomer-
loutaine.
Henry du Bourg : Religieux et Monastère persécutés au xviii® siècle.
P. Bliard : La Guerre aux émigrés. Un Épisode de la jeunesse du P. Loriquet.
A. Auzoux : Linois à Algésiras (juillet 1801),
Mblanqbs : J. Viard : La Fiscalité pontificale en France au xcy^ siècle. —
Léon Maître : Uue Coalition religieuse en 1792 chez les Bretons.
F. Gabrol : Courrier aoglais.
E.-G. LedOB : Chronique.
Revus des Recueils périodiques. — Albert Isnard : Français. —
E.-G. Ledos : Allemands. — G. Galle^waert : Belges.
BuLLBTjN BIBLIOGRAPHIQUE. —I. liistoire générale; IL Antiquité. Origines
chrétiennes ; III. Moyen âge; IV. Renaissance. Réforme; V. Dix>8eptièma
et dix-huitième siècles; VI. Révolution ; VIL Temps modernes ; VM.
Géographie. Monographies locales.
Table des matières du Tome LXXXL
Imprimerie polyglotte Fr. Simon, Hennés.
POL.YBIBLION
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAIS8AN
TOUS L.ES MOIS
PARTIE LITTÉRAIRE
DEUXIÈME SÈKIE.— TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.— CIX» DE LA COLLECTION
CIKQl'IÈHB lilVBAM«M. — HAÏ
PARIS (7')
AUX BUREAUX DU P O LY B I B L I O N
5, RUB DB SAINT-SIMON, 5
(Boulevard Saint-Germain)
LOMDRB8
BuAMB et Oatks, 28^ Orchard Street.
FRIBOURO EN BRI8aA.U
B. Hkkdbr.
VIENNE
OKaoLD et C**, Stefansplaiz.
BRUXELI^S
»oci6tâ belge de librairie (Oscar Schkpkns & C^e)
16, rue Treureaberg.
ROMB
Dksclék^ Lkkkbvkk et C®, éditeurs pontificaux,
piazza Grazioli (palazzo Doria).
MADRID
JOSB KUIZ y G» (LiBRBRIA GUTKNBKKO),
13, plaza Sauta Aaa.
MONTRÉAL
Alphonsb Lbclairk, directeur de la Hevue
canadienne, 290, rue de T Université.
BUGBAREST. BUDAPEST. GOPENHAQUE. CHRISTIANIA, STOCBaOLM,
BAINT-PBTERSBOaRO, VARSOVIE
BURBAUX DB POSTB
1907
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DE MAI 1907
I. — PHILOSOPHIE, par L. Maisonnkuve (p. 585-401).
n. — SCIENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. SCIENCES MATHÉMATIQUES, par
M. E. Chailan (p. 401-409).
III. — BEAUX- ARTS, par M. André Pkraté (p. 410-419).
IV. — HAGIOGRAPHIE ET BIOGRAPHIE ECCLÉSIASTIQUE, par M. Louis Robert
(p. 419-424).
V. — COMPTES-RENDUS.
Xhéologle. — J. HoppENOT : La Messe dans l'histoire et dans l'art, dans Tâme de
saints et dans notre vie (p. 424'. — J.-C. Broussollk : Théorie de la messe (p. 425). -
J. B. Ferreres : La Mort réelle et la mort apparente et leurs rapports avec Tadminis
tration des sacrements, étude physiologico-théologique ; trad. de l'espagnol par J.-B.
Gëniesse (p. 426). — Bruzat : Henri Lasserre, son testament spirituel (p. 427). :
Jarlspmdence. — II. de Jhering : Etudôs complémentaires deIVsprit du droit romain;
trad. par 0. de Mellenaerk. V à IX (p. 427). — M. Lega : Praelectiones in lextui
juris canonici de judiciis ecclesiasticis. I. De Judiciis ecclesiasticis civilibus (p. 428).
Aeioneen ot i%rt«. — P. FouRNiFR iOrmonde) : Le Demi-Sang trotteur et galopeur
Théories générales. Elevage, entraînement, alimentation (p. 42'J). — J. Fritsch : Le
Tourteaux oléagineux, tourteaux alimentaires, tourteaux-engrais (p. 430). — G. Duval ^
L. BussARD : Arboriculture fruitière (p. 431). — L. Vidal : Manuel pratique de cin.4
raatique navale et maritime, à l'usage de la marine de guerre el de la marine du corn
merce (p. 431). — C. Fabre : Traité encyclopédique de photographie. Supplément 1
(p. 432 j.
Littérature. — A. Cartault : A propos du « Coi^us Tibullianum ». Un Siècle de phi
lologie latine classique (p. 433). — P. Bourokt : Etudes et Portraits. III. Sociologie €
littérature ;p. 434). — R. Bazin : Questions littéraires et sociales (p. 436). — E. Hai'
MANT : Ivan Tourguénief. La Vie et l'CEuvre (p. 437). — F. Cleroet : Littérateurs e
artistes. Emile Blémont (p. 437).
Hiatoire. — B. Moi>estov : Introduction à l'histoire romaine ; trad. du russe pa
M. Dklines (p. 439^. — L. Bréhier : L'Kglise et l'Orient au moyea âge. Les Croisade
(p. 440). — J. GhNDRY : Pie VI, sa vie, son pontificat \1717-17i>9) (p. 412). — J. Délai
VILLE Le Roulx : Cartulaire général de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jéni
salem (1100-1310). T. IV ^1301-1310) 2» partie (p. 413). — Gdokfrgy de Granbmaison j
Madame Louise de France. La Vénérable Thérèse de Saint-Augustin (1737-178TJ
(p. 444). — H. Derout : Jeanne d'Arc, 1412-1131 (p. 415). — P.-L. Malassagne ; I^
Vénérable Jeanne d'Arc, copi»^ fidèle de Jésus et de Marie (p. 4471. — L.-A. GaFFREc:
A.-C. Desjardins : Autour de la grande Française. Les Etapes de l'antipatriotisr "
(p. 418). — H. Leclercq : Jeanne d'Arc. Savonafole (p. 418). — N. Valois : Un no
veau Témoignage sur Jeanne d'Arc (p. 450 . — Bon 1^, dj? Contenson : Mémoires
comte DE SouviGNY, lieutenant général des armées du Hoi (p. 450). — V'e dk Reise'
Alario-Caroline, duchesse de Berry, 1810-1830 (p. 451). — A. Loxgnon : Fouillés de
prowncp de Lyon (p. 452). — G. Alacevic : Keccnsione sulT opéra « La Dalmatie
1797 à 1825 » di Mons. Paolo Pisani (p. 454). — 11. Taisin : Dictionnaire des devis
ecclésiastiques (p. 154). — H. Marcel, H. Boichot, E. Badixon, P. Marchal
C. Couderc : Les Grandes Institutions de France. La Bibliothèque nationale (p. 4r"
VI. — BULLETIN. — J. Baudot : Le Bréviaire romain, ses origines, son histoire (p. 457). -
E. BouRGi.NE : Foi catholique et Science moderne (p. 157). — H. Romdndt : Kant
Kritik der reinen Vjimuntt abgokiirzl auf Grund ihrer Entstehungsgeschichte. Eim
Voriibung- fiir kritische Philosophie (p. 457). — J. Loiskl : Guide de l'amateur météoj
rologisle 'p. 458), — P. Boyé : Corrt-sjjondance inédite de Stanislas Leszczynski, 'la*
de Lorraine et dt; Bar, avec les rois de i*riisse Frédéric-Cîiiillaume \*^ et Frédéric I
{17:jr.-17()(j) fp. 458,. — R. Brfsciano : 11 Vero Edgardo Poe (p. 458). — P. Dcslan-
drks : Innocent IV et la chute des Hohenstaufen (p. 159). — Imuart de la Tour : Del
Conditions d'une renaissance T'eligiense et sociale en France (p. 459). — A. Sueur:
Intellectualisme «t catholicisme (p. 160).
VU. — CIIROxMQUE. — Nécrologie : MM. Theuriet, Veuillot, Stotfel, Ambrosoli, Colonnai
Tôth, etc. — Lectures faites à l'Académis des inscriptions et belles-lettres. — Lecturei
faites à l'Académie des sciences morales et politiques. — Index. — La Spéléologie al
XX* siècle. — Nouvelles : Paris. -7 France. — Alsace-Lorraine. — Allemagne.
Belgique. — Italie. — Brésil. ^ États-Unis. — Publications nouvelles.
POLTBIBLIOH
VUE BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PHILOSOPHIE
Kpmï gintRALE. — Looiqdr. — I . Elem«nla philosophia* icholattieaê, laclore
. RsiHSTADLEB, 3< éd. PrîlHturf; en Brisgui, Uerdar. 1907. 8 vol. ÎD-IZ de uva-
el imi*4&T p. — 2. Lôgica fundaïuealat, por Pidro Maria LâPn v Uartihu.
d. Valsncia, Domenicb, 1906, in-^ de 605 p., 15 fr. — 3. i^ PniU de Pyrrhon,
HiNH[ Mauu. Piria, Saosot, 1907, petit in-12 de 83 p., 1 fr. — 4. Qu'tn-ee
la tcienet T par Louis Baili-i. Parla, Bloud, 1906, in-l! de 79 p. (Collection
tnct tt Religion), C (r. 60. — 5. ScUnet tl Spirilualime, par le D' Ch, FiRi-
«H. Paria, Periia, 1907, iD-16 de 27B p., 3 fr. 50. — 6. Fhyiiologie philoM-
que. Finalité, matérialismt, djtie et Dieu, par le D' N.-C. Padluco. Paru,
od, 1907, io-12 de 125 p. (CoUeetiop Science et Religion), 1 fr. W. ~ 7. La
Joaophie da monitme. Le Monisme logique, par le D' A. THOania. Paris,
loioe, 1007, ia-12 de 76 p.. 0 fr. 60.
jOLOoii. — S. Le Dupliciime humain, par Cahilli Sabatiib. Paris, Alcao,
1907, in-16 de jiïi:-166 p., 2 (r. 50. — 9. Les Sabatiluts de Vdme dans la piycho-
iogie modfme. par Nicolas Rostileff. Paris. Alcan, 1.907, in-S de xi-!S8 p., 4 tt.
— 10. Estai lur lei paiaions, par Th. Ribot. Paris, Alcaa, 1907. ia-8 da vli-192 p.,
3 fc. 75. — 11. PsycAologit d't libre arbitre, suivie de Dêfinitioni fondamen-
tales, par Sdllv Phtohomiiï. Pari», Alcao, 19cn, in-13 de 176 p., 2 tr. 50. — 12.
Myaticitmeel Polie, par le D'A. Mark. Paria, Giardet Brière, 1907, io-Sde 11-342 p.,
avec 19 Qg., 6 fr., — 13. Le Sourire [Psychologie et phyiiologie), pur tiaoaats
DuuAs. Paris, Alcan, 1906, iii-16 de 167 p., avec 19 flg., 2 fr. 50.
MoRALi sT Phiuisophii Rutoisuss. — 14. La Morale est-elle une science? par J.-A.
Chollit. Paria, Bloud, 1907, iii-12 de 63 p. (Collection &ience et Religion), 0 fr. 60.
— 15. Études de morale posilioe, par Gustitvt Bilot. Paris, Alcao, 1907, ia-8 de
vu-5i4p., 7 tr-50. — 16. L'Organisation de la conscience morale,esquUse d^unarlmo-
rai positif, par Jatri Delvolti. Paris, Alcan, 1906. in-ld de 17! p., î fr. 50. - 17. Le Pro-
blime de laconscience, étude psycho-sociologique, par D. Draouicesco. Paris, Alcan,
1907,111.8 de ii-24t p.,3fr. 75. —18. La Vie sociale et fEducalion, pur JuLusDm.-
TAiLLï, Paris, Alcan, 1907, in-8 de ¥[i[-190 p., 3 fr. 75. — 19. Le Memonge de l'art,
par Pr. Paulhah. Parie, Alcao, 1907, i a -S de 380 p., 5 fr. —20. Les Sources de la
croyance en Dieu, par A.-D. SiRTiLLAiiau. NouTelle édition. Paris, Perrin, 1906,
i[i-i6de 572 p., 3 fr. 50. — 21. Matérialisme et Libre pensée à l'aube du u.' siècle.
Dku, Vdme, la prière, pnr A. Dmbiii. Parle et Lyon, Vitte, 1906, petit io-8 de
ïiii-271 p.. 3 fr. — 28. Le Divin. Expériences et hypothèses, éludes ptycholo-
' gigues, par Marcel Bésert. Parie, Alcan, 1907, in-S de 316 p.. 5 fr.
Histoire et CRrriQL'E. — 23. Les Grands Philosophes. Platon, par Clodius Pur-
Paris, Alcwi, 1907, iQ-« de ïiii.382 p., 7 fr. 50. — 24, Histoire de la philosophie
moderne, par Harald Hûrrmna ; trad. de fallemand par P. Bohdibr. T. II. Paris,
Alcan, 190G, in.8 de 6£0 p., 10 fr. — 25. Pascal et son temps. Première Partie.
De Montaigne à Pascal, par Foriubai Stbowssi. Paris, Plon-No.urril, 1907, io-lO
de [v-286 p., 3 fr. 60. — 26. Leibnii et l'Organisation religieuse de la terre,
d'après des documents inédits, par Jean Bardii. Paris, Alcan, 1907, in.8 de 5Ï5 p.,
avec facaimiie, 10 fr. — 27. Leibniz, par le baron Cahra db Vaui. Paris, Bloud,
1906, iD-12 de 63 p. (Collection Science et Religion], 0 fr. 60. — 2S. Caro, par le
R. P. Ar. Paria, Savaèle, a. d. (190S), in-8 dé 78 p., 0 tr. 75. — 29. Autobio-
graphie, par Herbsbt Spehcir ; IraductioQ et adaplalion par Hburi de Vabionv.
Paris, Alcan, 1907, in-8 de iii-350 p., 10 fr. — 30. La Philosophie de M. Sully
Prudhomme, par Camille Héhod. Paris, Alcan, 1907, in-8 de xiii-464 p., 7 fr. 50.
Philosophie générale. — Logique. — l. — Nouâ avoaa déjà saiBÎ
l'occaBJoa de louer, ici même, les Elemenla philcsophiae sckolastieae de
Mai 1907. T. CIX. 25.
— 386 —
M. Seb. Reinstadler : ]a troisième éditioD de cet excellent manuel, qui
vient de paraître, contient des additions qui le perfectionnent et le
complètent. L*auteur s^est aUaché à définir plus exactement la vérité
et à défendre la notion classique : Adaequatio rel ad inleUeclum, contre
les objections kantiennes et néo^criticistes ; il a exposé la méthode
employée dans les diverses sciences; le concept de la quantité, si
important en cosmologie^s^est éclairci par de nouveaux développements
et les hypothèses récentes, suggéj^es par la découverte de la radio-
activité de la matière,-ont été succinctement indiquées.En psychologie,
révolutionnisme, le déterminisme et le phénoménisme sont Tobjet
d'un examen attentif et d^une critique judicieuse. M. Reinstadler s'est
inspiré surtout des travaux de Técole de Louvain, soucieux, à bon
droit, d'adapter aux découvertes modernes les principes de la philo-
sophie scolastique . Puisse-t7il avoir convaincu ses lecteurs que par la
solidité et l'ampleur, la cohérence et la précision, aucun système
ancien ou moderne n'égale cette magnifique synthèse intellectuelle
dont on pourra sans doute modifier et perfectionner quelques détails,
mais qui restera, dans son ensemble, le chef-d'œuvre de la raison
humaine à la recherche de la vérité.
2. — M. Lôpez y Martinez publie sous le titre de : Lôgica funda*
mental, les cours professés par lui à l'Université de Valence. C'est un
traité complet, très bien divisé, qui débute par quatre excellents
chapitres sur l'intelligence et la connaissance. Science étendue et cri-
tique pénétrante des systèmes logiques du dernier siècle ; questions
nettement circonscrites et clairement posées; solutions déduites des
principes qui dominent les théories, les éclairent et les justifient, tels
sont les principaux mérites de cet ouvrage où sont abordés et discutés
les problèmes les plus importants de l'art d'arriver au vrai. Signalons
la partie de l'ouvrage où l'auteur traite des catégories d'après Aristote,
Eant, Rosmini et Erause; c'est une étude comparée très intéressante.
Les fondements philosophiques du calcul des probabilités sont établis
en quelques paragraphes dont nous recommandons la lecture aux
mathématiciens. Un chapitre sur les excès du dogmatisme révèle la
largeur et la liberté d'esprit d'un penseur indépendant et personnel.
En somme, il est peu d'ouvrages français ou étrangers qui soient
supérieurs ou même comparables à cette Logique, écrite en espagnol
dans un style si limpide qu'elle est facilement accessible à ceux qui
connaissent la langue latine.
3. — Le Puits de Pyrrhon est, sans doute, une œuvre de jeunesse.
M. Henri Massis a pris pour modèle M. Anatole France : il imite visi-
blement et complaisamment son ironie transcendante, son ton dégagé
et détaché, l'agaçante afiectation de sa fausse simplicité. Rien n'est cer-
tain ; l'esprit de l'homme s'enchante de rêves spécieux qu'il prend pour
— 387 -
des vérités respectables. Mais s'il faut agir, il se contente/ à peu de
frais, d'opinions vulgaires ; le dilettante délicat se transforme en gros-
sier politicien ; du Jardin d'Épicure^ il émigré dans les marécages de
ranticléricalisme et, après avoir écrit le Livre de mon ami, il s'abaisse
à rédiger la Préface des œuvres oratoires de M. Combes I II nous a sem-
blé que ce pastiche, dont le scepticisme est d'ailleurs nuancé d'in-
convenance, laisse deviner quelles tendances à l'irrévérence envers
ces semeurs malfaisants de révolte intellectuelle et morale qui
prennent leur Impuissance pour de la sagesse et leur haine pour de la
justice.
4. — De récentes et retentissantes batailles se sont livrées autour de
l'antique définition de la science : Cognilio rerum per causas. — Mais
s'il n'y a pas de choses, et s'il n'y a pas de causes ?. • , M. Louis Baille
consacre un opuscule de la collection Science et Religion intitulé :
Qu'est-ce que la science? à l'examen de cette question dont personne
ne méconnaîtra l'importance. Il expose d'abord la notion de science
telle qu'elle résulte aussi bien des spéculations anciennes que des
théories modernes ; elle est la connaissance arrivée à un degré relatif
de perfection et destinée à se perfectionner encore (p. 10). La condition
essentielle de la connaissance parfaite est Tacquisilion ^e la vérité
dont l'évidence crée en nous la certitude ; l'iastruction, la raison, l'ex-
périence, le témoignage sont les moyens de faire apparaître cette
évidence, immédiate ou médiate. On oppose à cette conception le rela-
tivisme de la connaissance et de la réalité elle-même et de la causa-
lité efficiente et finale ; mais on peut admettre, on doit affirmer on un
certain sens cette relativité, sans être forcé d'aboutir au symbolisme
arbitraire et au scepticisme de certains savants. Il suffit de reconnaître
le caractère analogique de la science, qui résulte de tous les principes
posés par la métaphysique thomiste. M. Louis Baille nous^paraît avoir
bien saisi et parfaitement dénoué le nœud embrouillé par la philoso-
phie kantienne, devant laquelle s'évanouissent successivement le
monde, l'esprit et Tôtre lui-même. Il montre très clairement qu'il n'y
a point d'antinomie entre la notion philosophique de la science et les
théories modernes logiquement et sagement interprétées.
5. — M. le D^ Fiessinger, dans son livre : Science et spiritualisme,
étudie sucessivement^ en quatre chapitres : la valeur de la science ;
l'âme et Dieu ; le matérialisme ; la psychologie du catholicisme. Il
déclare la science incapable de pénétrer le domaine des causes : (ce qui
veut dire, sans doute, leur nature, car leur existence est plutôt l'objet
souverain de sa recherche). La cause seconde, l'âme, et la cause pre-
mière, Dieu, sont acces3ibles au sentiment et à la raison ; le spiritisme
confirme Thypothèse de l'âme. Le matérialisme nous ramène à la
barbarie : ses conséquences intellectuelles, morales et sociales sont
- 388 -
analysées lucidement et dénoncées courageusement. Le catholicisme^
par ses dogmes, ses préceptes et ses rites, est en harmonie avec les
aspirations de la nature humaine et, s*il dépasse la raison, il satisfait,
par son admirable mesure, aux exigences de la raison, de la volonté et
du cœur. Les pages qui développent ces idées sont agréablement
écrites, sur un ton de causerie élevée, émaillées de citations bien
choisies. Peut-être la liaison des diverses parties n^en est-elle pas assez
marquée : ce sont des considérations qui incitent et aident à réfléchir
plutôt que des preuves qui forcent Passentiment, mais l'auteur nous
dirait, sans doute, qu'il n'a pas voulu écrire un traité et qu'il
s'est surtout proposé de montrer qu'il ne saurait y avoir contradiction
entre les lois scientifiques et les croyances spiritualisles.
6. — Les mêmes questions sont abordées dans un volume de la
collection Science et Religion, qui contient trois conférences, prononcées
à la Faculté de médecine de Bucarest, par le professeur Paulesco, sous
ce titre : Finalité^ matérialisme^ âme et Dieu, La première leçon peut se
résumer ainsi : « La finalité immanente morphologique et physiolo-
gique est le trait distinctif des êtres vivants. > La thèse est fortement
étayée par Texamen des fonctions biologiques Qt des phénomènes de
nutrition et de relation des êtres vivants. — La seconde leçon démontre
que rhypothése matérialiste est condamnée par la science, qu'elle est
fondée sur une observation faite de parti pris, qu'elle entrave les
progrès de la pensée, qu'elle diminue Thorizon de ses investigations.
— La troisième remonte à là cause de la finalité immanente que la vie
révèle : cette cause prochaine et immédiate est l'âme, dépendante elle-
même de la Cause suprême, souverainement intelligente : Dieu. — Ce
petit livre condense avec netteté des arguments solides bien présentés
et capables de produire une impression favorable et bienfaisante.
7. — Le monisme ou philosophie de l'unité est un système métaphy-
sique qui prend indifféremment la forme idéaliste (Hegel) ou la forme
matérialiste [Haeckelj ; mais on peut le considérer, non plus comme une
ontologie, mais comme une méthode. C'est le point de vue qui a tenté
M. }e De Thooris dans son étude : Le Monisme logique. Comment se
relient, entre eux les mouvements, impressions, sensations, idées,
jugements, impulsions, désirs, sentiments, volitions, dont l'ensemble
constitue le monde interne? C'est l'anatomie et la physiologie céré-
brale qui fourniront la réponse à cette question. On dislingue trois
zones dans le cerveau: la zone antérieure, région préfrontale de l'encé-
phale, accumulateur d'énergie (A) ; la zone inférieure, région polygonale,
siège de l'automatisme (B) ; la zone supérieure, région corticalet
théâtre des faits intellectuels (C). Les connexions, les adaptations, les
résistances, les inhibitions, les réactions du système expliquent, en
les groupant autour d'un centre unique, les opérations intellectuelles.
— 389 —
eQ tani qu*elles sont objet d'expériences, et amènent à cette conclusion
que l'utilité est la cause finale qui oriente et domine notre vie mentale,
et qu'il faut substituer le concept d'utilité à celui de vérité. D'innom-
brables citations, dont plusieurs ne présentent qu'une relation très
lointaine avec le sujet, ont- pour but d'éclairer cette tbèse obscure.
M. Lyon déclare, dans une préface que ce monisme c laisse en suspens
les controverses séculaires sur l'essence des cbosea. » Cette affirmation
a dû faire ^urire M. Tbooris. Si la « région corticale » du cerveau pro-
duisait la pensée, nous ne voyons pas bien comment on s'y prendrait
pour démontrer l'existence d'une âme spirituelle et à quoi celle-ci pour-
rait servir.
PsTCHOLOGiB. — 8. — Tout le monde sait que l'bomme possède
deux yeux, deux oreilles, deux mains, deux pieds ; les physiologistes
nous apprennent que nous avons deux cerveaux; les psychologues
nous révèlent que Thypnose décèle en nous deux personnalités.
M. Camille Sabatier en déduit que chacun de nous est composé de
deux contres et il expose les raisons et les conséquences de son système
dans un livre intitulé : Le Duplicisme humafn : l'homme est physiolo-
giquement double ; la morphologie, l'embryologie, la tératologie
démontrent cette vérité; la pathologie psychique la confirme; elle
explique notre vie normale; elle permet de résoudre les objections
déterministes; elle fournit des règles d'éducation et une méthode
efficace dans les sciences sociologiques. Cette méthode n'est ni la
déduction ni l'induction, mais « l'intuduction ». Que ce néologisme
ne vous trouble pas : c ce n'est au fond que ce que Thomas Reid
appelait le bon sens ». ^ Racine traduisant les éptires de saint Paul,
s'écriait :
Grand Diea, quelle guerre cruelle,
Je trouve deux hommes en moU
Tout au rebours, M. Sabatier trouve en cette coexistence le secret
de l'activité, de la paix et de l'harmonie humaines. Aussi dégagé de
préjugés qu'il est possible, il développe sa thèse avec une assurance
intrépide et des qualités réelles d'esprit et de style ; mais aucune de
ses « preuves » ne parait de nature à produire la conviction.
9. ^ Puisqu'il est entendu qu'il ne saurait plus être question d'àme
réelle, substantielle et personnelle en psychologie, il faut bien se mettre
en quête de savoir par quoi on la peut remplacer. Tel est le problème
que s'efforce à résoudre M. N, KostylefT dans son livre : Les Subsliluts
de Pâme dans la psychologie moderne. Après une Introduction où l'auteur
nous avertit modestement que la science ne peut fournir que des
solutions approximatives, il examine, dans une première partie, la
coDception chimique de la vie, due à M. Le Dantec ; dans une deuxième,
la conception mécanique proposée par M. Zahnder; dans la troisième,
Wk
f
't *
nM
■ ,
i'
1
l
'1
^
.•
.:.;.|
%
,i 'i
\V^
*i
t
J'
■ #:
. ■' y
wl
I
i '
— 390 —
il iDSlitue la critique des données de rintrospection d'après les travaux
de Bering, de Wahle et de Mach qui aboutissent au parallélisme
psycho-pbyeique entre les images mentales, souyenirs et idées d'une
part, les cellules et voies nerveuses d'autre part, considérées comme
deux aspects d*une même réalité. La question s'éclaircit et se précise,
si on substitue au point de vue statique le point de vue dynamique,
c'est-à-dire Fassociation, la succession, le groupement, la synthèse des
réflexes ou des réactions de notre organisme auxquels se ramènent
tous les phénomènes psychiques. Nous pourrons déûnir Tâme, consi-
dérée objectivement, comme Tensemble des phénomènes périphériques
et internes qui atteignent des centres cérébraux, et subjectivement,
comme la mosaïque de sensations par lesquelles cet ensemble se révèle
à notre sens interne. L'auteur a tenté un effort considérable pour
donner une baee scientifique au phénoménisme matérialiste; il analyse
très exactement les récents travaux qu'il est utile et intéressant de
connaître et dont le vice commun est de confondre les conditions
organiques de notre vie intellectuelle, affective et morale avec ses vraies
causes.
10. — Toutes les fois qu'on lit un livre de M. Th. Ribot on admire la
précision de ses analyses, la rigueur de sa méthode objective, la net-
teté de ses formules et on regrette que ce psychologue si pénétrant et
si avisé s'abstienne, avec uneobstinatiou voulue, d'indiquer les conclu-
sions métaphysiques inséparables de toute psychologie. Ces réflexions
naissent d'elles-m^^mes à l'occasion de sa dernière monographie : Essai
suv les passions. Le directeur de la Revue philosophique réduit son
enquête aux trois questions suivantes : Qu'est-ce qu'une passion ? Com-
ment se développent les passions? Comment finissent-elles? Elle se
distinguent des états affectifs et des émotions par leur durée, leur
intensité, leur caractère intellectuel. Dépendant du milieu, de l'imitation
et de la suggestion, elles naissent du caractère et du tempérament
qu'elles expriment, elles se constituent autour d'un point fixe : image
ou émotion ou plutôt idée affective. La généalogie des passions s'ordonne
autour de quatre groupes : tendances ayant pour but la conservation
individuelle, la conservation de l'espèce, l'expansion de l'individu et
Taflirmation de la volonté de puissance, la satisfaction de certaines
inclinations spéciales : esthétique, scientifique, politique, religieuse
(division assez arbitraire mais commode pour une classification). Les
passions finissent par épuisement, transformation, substitution, folie,
mort. — Les faits sont clairement présentés et parfaitement décrits,
bien que leur explication soit souvent très sommaire et parfois insoi-
fisante. Mais c'est tout ce qu'on peut demander et tout ce qu'on doit
attendre d'une méthode positive, ou plutôt positiviste.
41. — M. Sully Prudhomme publie un petit livre intitulé : Psycho^
4
— 391 —
logie du Ubre arbilrej suivie de Dé/inUions fondamentales. Je suis agréa-
blement surpris par la solution quUl apporte au problème de la liberté :
il y croit, parce que l'homme possède tout au moins Tillusion qu'il est
libre; c'est un instinct moral irrésistible. Mais, d'autre part> il est'
plongé dans un univers où règne l'absolu déterminisme. D'où pourrait
donc lui venir l'idée de liberté, si elle ne correspondait pas à une
réalité objective? Donc, tout n'est pas nécessaire, et la liberté est réelle,
puisqu'elle est pensée. Cette preuve est bien présentée, bien discutée,
mais parait beaucoup moins convaincante que la démonstration de
l'acte libre par la conscience. — Les Définitions fondamentales sont un
vocabulaire logiquement ordonné des idées les plus générales et les
plus abstraites. Elles sont rangées par ordre de complexité croissante,
depuis l'ôtre jusqu'à la personnalité. Si elles n'expriment que les
conceptions personnelles de M. Sully PrudHomme, il n'y a rien à leur
objecter, tout le monde ayant le droit d'imposer aux mots qu'il emploie
le, sens qu'il prétend leur attacher. Dans le cas contraire, il s'attend sans
doute à ce que nous nous refusions à admettre un très grand nombre de
ses définitions. Ces remarques s'appliquent spécialement aux mots :
substance, infini, esprit, et à plusieurs autres qui nous paraissent sup-
poser des notions singulièrement confuses.
12. — M. le D^^ A. Marie nous offre, sous le titre : Mysticisme et Folie,
une genèse des idées religieuses. Première partie : généralités sur
l'origine des conceptions religieuses et mystiques. Il y est question de
naturisme et d'animisme, de zoolàtrie et d'anthropoUtrie, de magie et
de monothéisme. Tout cela est emmêlé, embrouillé, banal, sans préci-
sion, sans netteté. Ni l'histoire, ni la philosophie, ni la critique, ni le
bon sens ne certifient, n'appuient les conclusions antireligieuses de
cette première partie. — Deuxième partie : généralités sur les psy-
choses mystiques et religieuses; ceci est beaucoup plus digne d'atten-
tion. Il y a des observations intéressantes, à propos de dégénérescence,
de délires dépressifs ou progressifs, de ces pathologiques singuliers.
Naturellement, le mysticisme surnaturel y est confondu avec une
névrose maladive, parce que M. Marie ne possède aucune des notions
indispensables pour l'expliquer, le définir, l'étudier ou même le com-
prendre. Sachons-lui gré, cependant, d'une modération relative que
l'on apprécie après avoir lu la Préface écrite pour ce livre, par M. Thulié;
on y cueille des affirmations telles que celle-ci : c La science, par ses
découvertes incessantes, démontre que l'idée de Dieu n'a rien à faire
avec le progrès humain, et qu'au point de vue matériel comme au point
de vue moral, cette fiction est inutile et n'a jamais apporté que la néga-
tion et l'empêchement de tout progrès dans la vie sociale et scienti-
fique. » Vous ne direz pas que le docteur Thulié, directeur de l'École
/ d'anthropologie, n'est pas un « savant » !
1
;:^- .
1^:
H^ •!
l* .
^^^
5» <
— 392 —
13. — Le Sourire^ par M. G. Dumas, est une étude psychologique et
physiologique. Le sujet est examiné et traité en cinq chapitres : I. Le
Nerf facial f notions anatomiques et physiologiques, claires et utiles pour
Fétude de la question; n'oublions pas que M. Damas est docteur en
médecine. II. La Physiologie du «ourire: c'est un réflexe comme Té ternue-
ment et le larmoiement. Sourire de joie ou de comique sous sa forme
spontanée, il n*a rien à voir avec l'esthétique ou la psychologie : l'explica-
tion mécanique est seule vraisemblable. III. Pathologie du sourire : il y
a des sourires malades et des sourires bien portants : vous vous en
convaincrez par des « images • insérées dans le texte, qui vous donne-
ront plutôt des impressions tristes que des pensées riantes, et qui sont
destinées à vous convaincre que « le sourire est la réaction motrice la
plus facile des muscles du visage, pour toute excitation légère du
facial, que cette excitation soit sensitive, électrique, circulatoire, trau-
matique ou inflachmatoire. » IV. Psychologie du sourire : Ck>mment
avon»-notts transformé un réflexe mécanique en un signe usuel, en un
geste expressif de la vie sociale ? C'est le résultat d'une excitation modé-
rée dont rhomme a fait, en s'imitant lui-même, un signe voulu et con-
ventionnel. Y. La Loi du sourire et P expression des émotions tend à
démontrer que les variations du tonus musculaire dominent les expres-
sions émotionnelles ; on peut ramener toute la vie affective & des phé-
nomènes d'exaltation ou de dépression. — Bien que la thèse nous
semble trop générale, ce livre est une importante contribution à l'étude
psycho-physiologique du sourire. Il ne prétend pas nous expliquer son
charme lumineux ou sa pénétrante douceur, car il se pique d'être
sérieux, technique, un peu rébarbatif, et nous gagerions volontiers que
son auteur, en l'écriVant, n'a pas une seule fois souri.
Morale et Philosophie rblioibusb. — 14. — La Morale est-elle une
science f Tel est le titre de l'opuscule publié par M. J.-A. Ghonet,dans la
collection : Science et Religion. Vous pensez bien qu'il répond : oui, et
il a cent fois raison. Car la morale dérive ses conclusions de principes
incontestables, par des déductions rigoureuses, suivant une méthode
logique, dans un ordre hiérarchique, et dirige vers la fin dernière de
l'homme tous ses actes libres, réglés par la loi éternelle, promulguée
par la conscience. On nous objecte cependant que la morale est condi-»
tionnée par les besoins de la vie pratique, et qu'il y a conflit entre les
actes de l'honnête homme et les théories qui se targuent de fournir des
motifs et des règles à son activité; qu'il n'y a de science que de ce qui
est et non de ce qui doit être ; que la morale suppose des postulats
très contestables : l'unité de la nature humaine, le caractère absolu et
immuable de la loi. M. Ghollet dénoue ces difiQcultés en distinguant
les faits, les lois, la conscience, la responsabilité, et en montrant led
relations qui les unissent. Il examine ensuite le système opposé à la
— 393 — .
morale traditionnelle par MM. Lévy Brûhl, Bayet, Raub, Mauxion,
Darkheim et autres partisans de la morale scientifique dont les
éléments sont c le besoin immédiat de Faction, la pratique morale spon-
tanée, les progrès de la connaissance scientifique de la nature, l'art
moral rationnel » incapables d'imposer Tobligation, d'expliquer le
devoir et d'inspirer la vertu. Ce petit livre est une excellente synthèse,
brève et lucide, et une victorieuse réfutation des folies malfaisantes,
par lesquelles certains t penseurs » se flattent de remplacer la morale
du christianisme et de la raison.
15. ^ M. Gustave Belot, professeur au lycée Louis le Grand, réunit
en un volume : Êiudes de morcUe positive^ plusieurs articles publiés en
divers recueils philosophiques. Il s'agit de substituer à la morale fondée
sur la religion ou la métaphysique une morale afiranchie des dogmes
et des principes a priori. On espère que celle-ci apparaîtra comme la
morale propre d*une démocratie, en organisant les fonctions de Tindi-
vidu et les rapports des individus en^re eux {Esquisse (Tune moraie
pasiiive]. Il s*agit d*abord de la constituer (En quéie cTune morale
poêitive) par une recherche attentive et progressive de ses conditions ;
au fond, elle ressemble à l*utilitarisme trop décrié et qu'il sufiQt d'expli-
quer et de justifier. L'auteur essaie de montrer comment elle suppose
le respect intérieur et extérieur de la vérité qui parait» au premier
abord, réfractaire avec la conception purement sociale de la moralité
{la véracité) ; comment elle permet de blâmer le suicide sans faire inter-
venir des préoccupations théologiques ; comment elle fournit une juste
appréciation du luxe; enfin comment elle maintient la spécificité de
l'idée morale et se constitue uniquement par l'humanité et pour
l'humanité [Justice et socialisme, charité et sélection). C'est ainsi que
peuvent s'unir l'idéal et le réel sans aucune autorité extérieure ou
supérieure à l'homme et en sauvegardant son autonomie. — Si nous
afiBrmons, pour être juste, que ce livre révèle un véritable talent, on
ne sera pas surpris que nous le considérions comme très dangereux.
16. — L'Organisation de la conscience morale y esquisse d'un art moral
positif, est une des thèses de doctorat de M. Delvolve. Puisque la morale
n'a pas une origine surnaturelle ou métaphysique, la conscience ne
peut être la voix de Dieu ni de la raison. Elle est la faculté humaine de
centralisation et de^coordination des divers centres d'activité organique;
elle organise nos instincts. C'est la faculté de juger qui aperçoit des
rapports entre les diverses données élémentaires de la vie consciente.
De la connaissance de ces rapports procède un ensemble d'idées géné-
rales qui se conditionnent et s'évoquent mutuellement, et qui, liées aux
images motrices, en règlent le jeu spontané. Ce système d'idées se
constitue au moyen des tendances naturelles, des suggestions exté-
rieures, des expériences individuelles, des connaissances et des
— 394 -
»
croyances. Tout cela s'unit en une idée fondamentale et dominatrice
autour de laquelle se groupent les idées pratiques qui gouvernent la
vie. De là découle une manière d'agir ou art moral dont Fauteur
cherche les règles directrices dans les lois universelles de la nature
vivante et indique les diverses applications à l'accroissement individuel,
à l'instinct de reproduction, à l'instinct social, à la conception du
monde et à l'ascèse ou réforme de soi-même et lutte contre soi-même.
Deux idées excellentes en ce livre : la vie morale est une vie intérieure ;
la conscience n'a pas une origine exclusivement sociologique, liais
la tentative de réduire la conscience à une fonction primitivement
biologique, la substitution d'un art moral à une science morale rendent
illusoire et impossible l'explication de la loi, du devoir et de la vertu
qui demeurent radicalement inintelligibles sans l'existence de Dieu,
législateur, un dernière et Providence de Vunivers.
17. — La solution de M. Devolve ne satisfait pas complètement
M. Draghicesco qui traite une question analogue dans son dernier
ouvrage : Le Problème de la conscience. La conscience a une origine
sociale, car c Tâme et la conscience sont le flambeau qui s'allume à
l'intercontact des individus. Le milieu social, la collectivité, la vie en
commun sont le principe initial de l'esprit, le primum movens de la
conscience, v En effet, introspective ou expérimentale, la psychologie
individuelle est impuissante et inefficace ; d'autre part, la statistique
et le droit qui nous permettent de découvrir des lois sociales n'abou-
tissent qu'unies aux recherches de l'individu conscient. Psychologie
et sociologie se concilient sur le terrain de la morale. Mais l'esprit de
l'homme n'est point destiné uniquement à connaître les rapports des
êtres, il doit agir, intervenir, créer des relations entre eux et déter-
miner les conditions de ces rapports. La conscience est à la fois sujet
et objet. Elle arrivera, par des efforts, des acquisitions, des progrès
collectifs à constituer uue sociologie scientifique et objective et à jus-
tifier les croyances traditionnelles sur lesquelles reposait l'ancienne
morale; par exemple, la liberté sera réalisée par la maîtrise de
l'homme sur la nature ; Timmortalité, par la continuation perpétuelle
de la vie physique entrevue par la science. Dieu par la perfection de
m.
l'homme devenu, après bien des siècles, omniscient et souverainement
bon. Si l'on ajoute à tout cela que la démocratie universelle réalisera
l'égalité et la fraternité, on sera convaincu que tout sera pour le mieux
dans le meilleur des mondes possibles. — Je suis tenté de m'écrier :
0 sociologie, que de crimes on commet et que de sottises on débite
en ton nom ! — Ce qui ne m'empêche pas de reconnaître qu'il faut
être très intelligent, avoir beaucoup lu et profondément réfléchi pour
écrire un pareil livre.
18. — M. Jules Del vaille est un philosophe attentif aux aspirations
— 395 -
et préoccupé des besoins de son pays et de son temps. La Vie sociale
et V Education est un livre écrit pour fournir des règles directives aux
hommes de bonne volonté soucieux de Tavenir et de la grandeur de
notre race. Après avoir déterminé les éléments et les avantages de la
société, l'auteur montre qu*il ne faut pas se borner à Tétudier en his-
torien et en psychologue, mais qu'il faut préparer, organiser, améliorer,
enrichir la vie sociale. Pour cela, il faut instruire et élever les jeunes
générations. L^éducation doit former les corps, les esprits, les volontés,
les cœurs, et avoir constamment pour but et pour idéal l'homme
vivant avec ses semblables, par eux et pour eux. Plusieurs desidées
de M. Delvaille sont très sages ; certaines sembleront très contestables
et même absolument fausses. Nous avons cherché vainement un chapitre
sur rinstruction et Téducation religieuses de Thumanité. Or, sans elles,
il nous est impossible de concevoir, pour Thomme, la dignité, le
progrès ou le bonheur. Il demeurera, malgré les excellentes inten-
tions de M. Delvaille, un animal stupide, lubrique, cruel ~ et mal-
heureux.
19. — Si j'ai placé le livre de M. F. Paulhan : Le Mensonge de fart,
dans la catégorie des ouvrages de morale, c'est à cause de deux im-
portants chapitres sur les rapports de Fart avec la morale, mais il
ressortirait aussi bien à la psychologie ou à l'esthétique. Le but de
Tauteur est d'étudier l'attitude artiste que prend l'homme devant cer-
tains objets, comme d'autres lui suggèrent l'attitude religieuse, indus-
trielle ou scientifique; ou, plutôt, les inémes objets peuvent inspirer
des idées, des sentiments ou des actions qui intéressent diverges formes
de l'activité humaine. Les œuvres d'art idéaliste, sentimentaliste ou
réaliste, sont comme les réactions provoquées chez l'artiste par l'im-
pression que causent en lui le^s réalités extérieures. L'honcime crée
l'art, mais il ne crée pas le beau qui est « un tout harmonisé de per-
ceptions, d'images, de sentiments produisant normalement en nous
une contemplation désintéressée », Mais la fonction de l'art est de
créer une illusion dont nous ne sommes pas dupes et qui nous agrée.
M. Paulhan recherche les signes et les effets de ce mensonge dans les
arts décoratifs, industriels, dans le jeu ; individuelle ou collective, l'atr
titude artiste n'est pas seulement différente de l'attitude morale : elle
lui est essentiellement opposée ; car « la morale est une systémati-
sation de la vie aussi rapprochée que possible de la perfection », tandis
que l'art, « par son principe et par sa nature propre, s'oppose à la systé-
matisation générale des phénomènes et des existences ». Néanmoins,
l'art possède une moralité indirecte, car il nous détache du monde
réel, il provoque ou réprime en nous des idées ou des sentiments
favorables ou nuisibles à notre progrès moral, il contribue à la forma-
tion de l'idéal. En somme, le mensonge de l'art est bienfaisant. —
3<,.l
M-',
i) .V
ri'. \
.V
r
■ ': A •
u ...
x/r '.
!%•
r»-,4.
.1
- 396 —
Souirent judicieux, pénétrant, ingénieux, parfois paradoxal et un peu
déconcertant, M. Paulhan écrit toujours dans un style agréable. Il est
regrettable que son livre débute par cette phrase très malheureuse :
« La vie de Thumaniié est assurée ou rend ue^ possible par de grandes
fonctions sociales, Tari, la religion, la science, qui dirigent l'homme
en le trompant ». C'est une profession radicale de scepticisme. Il n'y a
rien ; mais alors pourquoi écrire?
20. — Les Sources de la croyance en Dieu^ de M. Sertillanges, ont
obtenu un succès très mérité. Nous recommandons de nouveau cette
enquête philosophique, morale et religieuse où la pensée et le monde,
le sentiment et la vie, Thistoire et Thumanité rendent témoignage à
Celui qui seul les rend possibles, les explique, leur confère leur valeur,
leur assigne une fin. M. Sertillanges ne prétend pas rendre inutiles les
démonstrationsplusscientifiquesetsystématiquesderexistencedeDieu,
mais il montre qu*il faut aller à Lui par toutes les avenues qui s^ouvrent
devant notre activité et que nous sommes assurés de le rencontrer au
principe, au cours et au terme de notre vie intellectuelle, affective et
sociale, parce qu*il est la Vérité, le Bonheur et la Justice. L'élévation
des idées et Vémotion du langage sont des qualités attrayantes que
nous avons déjà louées, en cet ouvrage, et sur lesquelles il nous
plaît d'insister, en annonçant la nouvelle édition.
21. •» U est très méritoire de combattre les mauvaises doctrines : tel
est l'objet du livre de M. Tabbé Deneux : Matérialisme et Libre pensée
à VavJbe du xx* siècle. Dieu existe nécessairement ; l'âme est créée à son
image ; elle l'adore et Timplore par la prière. LUmpiété et Fincrédulilé
n'arracheront pas à l'homme ses croyances, source de noblesse, de
force, d'espérance et de joie. Telles sont les affirmations djâveloppées
en style facile et abondant, confirmées par des citations scripturaires
et patristiques, en des méditations propres à affermir la foi et à
nourrir la piété.
22. — Le Divin est conçu différemment suivant qu'il est considéré
comme un sentiment, un objet de pensée ou une source d'activité. La
prédominance de l'élément émotif caractérise les mystiques, un Ruys-
broeck ou un Tolstoï qui vont à Dieu par l'amour ; il serait injuste de
les considérer comme des déséquilibrés, car ils ont le souci de la vie
morale, de la perfection, de la sainteté. La prédominance de l'élément
intellectuel a produit les théologiens qui donnent des « preuves » de
l'existence de Dieu, affirment la personnalité divine, essaient de conci-
lier l'existence du mal moral et physique avec la Toute Puissance et
l'infinie Bonté de la Providence, la liberté de l'homme avec la grâce de
Dieu. Saint Thomas d' àquin représente excellemment ce type de méta-
physicien. — La prédominance de l'élément actif amène à considérer
le divin comme une direction, une impulsion, un secours, un surcroît
- 397 —
de notre dire limité et borné. Ce sont des variétés de l'expérience reli-
gieuse, auxquelles correspondent les dlveisltéB des crojances. Le sen-
limeat religieux est un phénomène universel, indestructible, qui se
transforme et ne paraît pas devoir s'anéantir ; il revêtira sans doute des
formes diverses qu'on ne saurait prévoir et qu'il serait téméraire de
déterminer. Telles nous semblent les idées principales développées dans
le livre de M. Hébert : Le Divin. Expénence» et kypolhètes, «tqui révèle
l'information abondante, l'intelligence réfléchie, l'inquiétude morale et
la désolante incrédulité dç son auteur. Nous l'avons lu avec une
profonde tristesse.
HisioiRs ET CBinQQB. — 23. — H. ClodlUB Piat noua donne aujour-
d'hui, dans la série des Grands Philosophts, un savant ouvrage : Platon.
Nous ne saurions mieux résumer cette magistrale étude qu'en indi-
quant les chapitres qui la divisent : Les Dialogues ; — La Méthode ; —
Les Idées ; — La Nature ; — Dieu ; — l'Âme humaine ; — Le Bien moral
— La Cité. — Pour éviter les ty nlhéses artificielles, les généralisations
h&tives, les afBrmations absolues, l'émlnent profeseeur a gardé un
contact direct et continuel avec l'œuvre de Plalou ; il examine tous les
textes caractéristiques, les iulerprële et les éclalrcit. Il n'ignore aucun
des travaux récents dont le fondateur de l'Académie a été l'objet, maie
il pense avec raison que rien ne vaut, pour découvrir ses idées direc-
trices, l'étude attentive des Dialogues. Les conclusions que résument
chacun des chapitres noua paraissent justiSées et mesurées. Cette
méthode objective, scrupuleusement adoptée, est seule elTicace; elleper-
mel de comprendre l'œuvre et d'apprécier le génie du merveilleux
penseur et de se faire une idée juste de l'inlluence qu'il a exercée, mais
aussi de ses lacunes, de ses défauts, de ses rêveries parfois malfai-
santes. Nous eussions désiré que cet exposé systématique, qui fait
honneur à M. Piat, fût précédé d'une courte biographie à laquelle ne
supplée pas absolument la chronologie des Dialogues.
24. — M. Bordier vient de traduire le second volume de l'Histoire de
la philûtophle moderne de M. Harald Hâffding, qui sera bientôt complé-
tée par la traduction de : Les Philosophes contemporains. Le livre VI est
consacré à la philosophie des lumières (l'AulkiAruDg) et au rôle de
Lessing, ce brouillon génial et turbulent qui voulut émanciper la
pensée. — Le livre VU expose de façon personnelle le criticisme de
Eant. Après lui, ses successeurs tentèrent de dénouer le conflit qu'il
avait laissé subsister entre le sujet et l'objet, en préconisant l'activité
féconde et créative de l'esprit ; c'est ce que M. HBffding appelle la philo-
sophie du romantisme comme théorie idéaliste de l'évolution : philoso-
phie et poésie se ressemblant, se rapprochent, deviennent presque
Identiques (1. Vlllj. Tout au rebours, A. Comte, Stuart Mill, Spencer,
les positivistes et les évolutioni&tes, proclament la souveraineté du
N*-« •. ^
'<-.'
{
• — 398 —
*•.•
'. N
1
.V*
fait (1. IX) ; tandis qu'en Allemagne, on essaie de fonder scientifique-
ment le matérialisme sur le principe de la conservation, de Ténergie
de R. Mayér, sans s'interdire les constructions idéalistes -que Lotze ou
Fechner essaient d'édifier sur une base réaliste, ou les transpositions
du positivisme français, transformé par Lange ou Diihring. Ge livre
sera très utilement consulté, non seulement pour les renseignements
qu'il fournit, mais parce qu'il fait penser, même lorsqu'on se trouve
en désaccord avec son auteur.
25. — M. Forlunat Sirowskl a entrepris l'histoire da sentiment reli-
gieux en France ; il nous a déjà donné une remarquable et attrayante
étude sur saint François de Sales, et il publie aujourd'hui la prepiière
partie de : Pascal et son temps. De Montaigne à Pascal, Le sujet est
traité en quatre chapitres. Dans le premier, le sentiment religieux
tel qu'il apparaît et s'exprime après la Réforme et le concile de Trente,
est excellemment défini, avec ses caractères et ses nuances. Le second
décrit l'invasion de la morale antique, spécialement du stoïcisme en
certaines âmes ; Montaigne, Juste Lipse, Du Vair, sont dépeints en
quelques traits justes et leur œuvre brièvement résumée. Le chapitré m
nous montre les libertins luttant contre cette rude et dure concep-
tion de la vie, aussi bien que contre le christianisme ; c'est l'occasion
de faire connaissance avec Vanini, dont la plupart ignorent tout, sauf
qu'il fut impie et brûlé. Le livre de la Sagesse^ composé par Charron,
pour défendre le christianisme, devint le bréviaire des incroyants.
M. Strowski explique àmerveille cette transformation contraire aux in ten-
tions de son auteur. Enfin le quatrième chapitre, un peu trop écourté,
trace la courbe du double mouvement religieux : d'une part, saint
Vincent de Paul et les jésuites ; d'autre part, les jansénistes. Nous
regrettons que les limites assignées à cette notice ne nous permettent
pas de discuter quelques assertions [à propos de la casuistique et de
la grâce efficace) qui nous ont semblé trop absolues. Cela tient évi-^
demment à la concision que l'historien s'est imposée. Mais il a écrit
un livre très intéressant, avec une large compréhension et une finesse
pénétrante, d'un style lucide, alerte, vif, d'une allure distinguée et
qui nous fait désirer et espérer les deux livres annoncés sur Pascal et
Fénelon. M. Strowski a le sens de la continuité des idées que Bru netière
aimait à retrouver, à mettre en lumière et sans lequel l'histoire litté-
raire n'est qu'une collection de portraits sans unité et sans portée phi-
losophique.
26. — Philosophe, savant, homme d'État, Leibniz avait le droit d'être
rêveur; il y a des traces d'esprit chimérique en quelques-uns des
desseins qu'il conçut. M. Baruzi, en son livre : Leibniz et VOrganisation
religieuse de la terre^ nous raconte, avec preuves à l'appui fournies par
des documents inédits, l'histoire d'une de ces tentatives, à laquelle il
r
— 399 -
revint fréquemment, avec une de ces passions fortes et obstinées de
philosophe. Ce fut, dit M. Baruzi, un rêve d'impérialisme religieux :
le conseiller hanovrien jetait un regard de conquête morale sur
rÉgypte, la Chine, le Japon, TAmérique; il comptait sur Tappui des
jésuites ; comme tous les esprits élevés ou avisés de son siècle, il
n'avait garde de ne les point apprécier à leur valeur ; il espérait aussi
dans Talliance russe. Mais à Faction diplomatique, il comptait bien
unir la propagande doctrinale, et, comprenant la force du catholicisme,
il essayait, par Bossuet, de se rapprocher de TÉglise ; enfin il accep-
tait avec trop d'éclectisme les conceptions mystiques des illuminés et
jusqu'aux folies du théurgisme. M. Baruzi manie allègrement la masse
de documents qui sont le fonds solide de son livre bien composé et
bien présenté, malgré la complexité du sujet et le nombre des pièces
inédites.
27. — G^est au point de vue général qu'est écrite la brochure de
M. le baron Carra de Vaux : Leibniz (Collection Science et Religion). Il était
extrêmement difficile de condenser en quelques pages les idées du savant,
du penseur et de l'homme d'État. L'auteur y est parvenu. Après une
notice biographique, il fait connaître l'Inventeur du calcul infinitésimal
et les théories de Leibniz sur les séries, les nombres, le calcul de
probabilité. La physique mécanique, les sciences naturelles, la philo-
logie sont aussi redevables à cet infatigable chercheur. Il a fallu user
du langage technique dont les termes ne sont pas accessibles aux
profanes, mais qui sont ici éclaircis, autant que cela était possible.
L'épistomologie de Leibniz, sa monadologie, son hypothèse de l'har-
monie préétablie, son optimisme, sont les parties saillantes d'un système
dont la liaison est mise en relief ; enfin le controversiste religieux et le
diplomate nous sont présentés d'une manière suffisante pour nous en
faire apprécier l'œuvre. Il n'était guère possible de donner une idée
exacte de la personne complexe et de l'œuvre encyclopédique d'un si
beau et si vaste génie sans posséder une exceptionnelle compétence en
des genres d'études divers et presque opposés. Philologue, mathéma-
ticien, philosophe, historien, homme de science et de pensée, M. Carra
de Vaux s'est parfaitement acquitté de cette tâche ardue.
28. — D*esprit libre et ouvert, de jugement droit et ferme, théologien
très orthodoxe, polémiste vaillant, écrivain personnel et suggestif,
le R. P. At s'occupe aujourd'hui de Caro^ comme il s'était occupé
naguère de Gratry. On lira d'un trait cette brochure d'allure vive et on
sera charmé de la justice rendue à l'estimable philosophe et de la sym-
pathie éprouvée pour l'aimable essayist que fut Edme Caro. Le P. At le
considère comme un apologiste, et il a raison; mais il est impatienté
parfois par la bienveillance un peu banale de celui que Yeuillot aurait
pu appeler « un sage doux s. Il est vrai que ses successeurs ont grandi
— 400 —
ce psychologue et ce moraliste qui croyait au devoir, à la raison et à
Dieu, et qui traduisait dans une forme éloquente, bien que parfois un
peu trop oratoire, les raisons solides de ses croyances. On se conyaincra
par cette brochure que l'œuvre de Garo n'est pas uniquement littéraire
et que sa réfutation du matérialisme, du positivisme et de la morale
indépendante est encore actuelle et persuasive.
29. — M. de Varigny a exactement traduit et heureusement abrégé
Une Autobiographie par Herbert Spencer. L*Âristote moderne s'y mon-
tre sous tous ses aspects, dans son enfance et sa Jeunesse, les événe-
ments de sa vie, ses voyages, ses goûts, ses diverses professions d'in-
génieur et de publiciste, ses plaisirs et ses chagrins, ses espérances et
ses déceptions, ses œuvres et ses succès. Il nous met en rapport avec
ses parents, ses amis, ses connaissances ; il nous transmet les impres-
sions que lui causa la lecture d'Homère, de Goethe ou de Y. Hugo, la
musique de Meyerber ou de Wagner. La Critique de la raison pure lui
inspira une invincible répugnance et la théorie de Kant sur l'espace
el le temps, formes de la sensibilité, lui resta toujours inintelligible.
Nous sommes plus intéressés par ses jugements sur A. Comte, Stuart
Mil], Garlyle ou Ruskln et surtout nous pouvons profiter d'explications
et de commentaires qui nous orientent dans l'étude de la philosophie
synthétique. Trop souvent le penseur anglais affirme son irréductible
incrédulité, « la foi chrétienne, dit-il, étant contraire à ma nature tant
émotive qu'intellectuelle. ^ Vers la fin de sa vie, cependant, il se mon-
tra moins hostile à la religion, dont il entrevoit l'influence bienfaisante.
Oserais-je dire que cette existence décèle un fond d'orgueilleux
égoïsme qui est comme la trame sur laquelle se détachent des brode-
ries vaniteuses et puériles?
30. — Le poète profond et délicat auquel nous devons des œuvres
exquises, est-il un penseur ? Sa « doctrine » vaut-elle d'être exposée
en un gros volume, comme les systèmes d'Aristote ou de Eant?v
M. G. Ilémon l'a cru, puisqu'il nous donne en un livre de près de
500 pages : La Philosophie de M. Sully Prudhomme, Get ouvrage est
divisé en quatre parties : I. Caractères généraux de l'œuvre et de la
doctrine, où il est traité de la poésie philosophique, parfois admirable,
souvent ennuyeuse ; de la méthode à laquelle M. Hémon attribue une
rigueur qu'il contribue peut-être à lui prêter,' les données immédiates
de la conscience réûéchie, point de départ des spéculations de cet esprit
méditatif. II. Philosophie spéculative : la connaissance de l'être, la sub-
tance, les causes, la liberté, le divin ; les métaphysiciens et les théolo-
giens se plaindront sans doute des idées singulières qu'ils ne recon-
naîtront pas pour les leurs. lU. Philosophie de l'inspiration; les
meilleures pages du livre, surtout à propos de Texpression et de la
poésie, IV. Antinomies, conjectures et postulats ; critique de Tart, de
— 401 —
la morale et de raclion. — Certes, tout n*est pas négligeable ou indifîé-*
reat dans les recherches inquiètes de celte noble intelligence, dans les
hypothèses qu^elle imagine, et dans les solutions qu'elle propose; mais
rien ne nous parait original, si ce n'est la perpétuelle oscillation entre
Tidéalisme et le positivisme. M. Hémon accomplit la tâche malaisée de
lier entre elles des théories disparates, avec une conscience, une dili-
gence et une ingéniosité dignes d*éioges. Pourquoi faut-il que M. Sully
Prudhomme, comme tant d'autres philosophes, s'obstine à dédai-
gner, à omettre ou à ignorer les définitions, les principes, et les
démonstrations à l'aide desquelles une philosophie rationnelle, sans
prétendre dissiper le mystère qui nous domine et nous enveloppe, a
laborieusement et progressivement construit,* au cours des siècles,
l'harmonieux édifice ou règne la vérité ? L. Maisonneuvb.
• 4
.>
, K
SCIENCES PHYSIQl ES ET CHIMIQUES
SCIENCES MATHÉMATIQUES
Fhysiodk. — 1. Traité de physi(fue, parO.-D. Cmwolso."t; trad. sur lès éditions rus«ïe
et aliemande par K. Davaux. Edition revue et considérublement augmentée par Pau-
teur, îMîivie de. Notes sur la physique théorique, par E. et K. Cossbrat. Pari»,
Hermann, 1902. T. I. Si'' fasc. VÉlat gazeux des corps, in 8 pa;;iné v-409 ii 559,
avec 60 fig., 0 fr. T. II. 2* fasc. L'Indice de réfraction. Dispersion et transfor^
mations de l'énergie rayonnante^ in-8 paginé vin-203 à 431, avec 157 flg., 10 fr.
— 2. État actuel des industries électriques, conférences fait»>s sous les auspices
de la Société française de physique et de la Société d'encouragement pour l*industrie
nationale. Paris, (lauthier-Viiiars, 1906, in-8 de 247 p., 5 fr. — 3. Étude lie la
r('sonnance des systèmes d'antennes dans la télégraphie sans fil^ par Camili.b
TissoT. Paris. Gauihier-Viilars, 1906, in-8 de 203 p. /avec (ig., 5 fr. — 4. La Télé-
graphie sati s fil et la THémêcanique à la portée de tout le monde, par E. Mo.mkh.
Paris, DuHod et Pinat, 19(06, in-12 de vii-119 p., 2 fr.
Chimie. — 5. Traité pratique de V analyse des gaz, par M. BsRriiRLOT. P'aris, Gau-
thier-Villars, 1906, gr. in-8 de ix-483 p., 17 fr. — 6. Cours de chimie organique,
par Fréd. Swarts. Paris, Hermaun, 1905, in-8 de ii-669 p., avec fig., 15 fr.
Mathématiques. — 7. Cours d'astronomie. l'« Partie. Astronomie théorique^ par H.
Andoyer. Paris, Hermann, P.K)6, in-8 de 222 p., 9 fr. — 8. Théorie des fonctions
algébriques de deux variables indépendantes, par Emile Picard et Georoks
SiMART. Paris, Gauthier- Villars, 1906, gr. in-8 de vi-528 p., 18 fr. —9. Leçons sur
les séries Irigonométriques, par H. Lebesque. Paris, Gauthier- Villars, 1906, in-8 de
n-128 p., 3 fr. 50. — 10. La Géométrie analytique générale, par H. Laurent.
Paris, Hermann, 1906, gr. in-8 de vii-15i p., 6 fr. — 11. Mélanges de géométrie
à quatre dimensions, par E. Jolkfret. Paris, Gauthier- Villars, 1906, gr. in-8 de
XI- 227 p., avev. 49 fig., 7 fr. 50. — 12. Principes et formules de trigonométrie
rectiligne et sphérique, par J. Pioxcho.-*. Paris, Gaulhier-Viilars, 1906, in-8 de ^:
146 p., avec 63 lig., 5 fr. — 13. Précis de géométrie. Compléments. Les trois
coniques^ par Joseph Girod. Paris, Alcan, P.)07, in-8 paginé 451 à 718, avec 219 fig.,
2 fr. 50. — 14. Curiosités géométriques, par E. Fouhrey. Paris, Vuibert et Nony,
1907, in-8 de viii-431 p., avec de nombr. fig.. 3 fr. 50. — 15. N.-lï. Abel, sa vie
et son œuvre, par Ch. Lucas dk Peslouan. Paris, Gaulhier-Viilars, llK)o, in-8 car-
tonné, de XIII- 169 p., avec 1 grav., 5 fr.
Physique. — 1. — Toute la presse scientifique a fait le plus chaleu-
eux accueil à la publicatioa des deux premiers fascicules du Traité
Mai 1907. T. CIX. 20.
— 402 —
de physique de M. 0. D. Ghwûlson. Il en sera de même pour les deux
fascicules suivants : Rappelons (Cf. Polybiblion^ t. G VI, p« 402-403»
mai 1906) que l'auteur a voulu faire un livre d'enseignement supérieur,
et qu'il s'est très fort préoccupé de donner une ppésenlation logique de
l'ensemble des faits de la physique. Ce plan parfaitement exposé dans les
premiers fascicules poursuit soc développement naturel dans ceux qui
nous occupent actuellement ; si, par invraisemblable, il était resté quel-
ques doutes dans Tesprit du lecteur, il est bien convaincu maintenant
que le plan de M. 0. D. Ghwolson est absolument logique et enserre
dans un cadre plus précis que ceux de ses prédécesseurs Texposé
expérimental des faits. — Le second fascicule du tome I*' est consacré
à i'Éial gazeux des corpi. Il contient l'étude de la densité des gaz, de la
tension des gaz, des baromètres, manomètres et machines pneuma-
tiques, des gaz en contact avec des gaz, liquides ou solides, de la
théorie cinétique des gaz, enûn des mouvements. des gaz et de la disso-
ciaiion. A peine 150 pages clairement écrites, richement et exactement
illustrées, imprimées avec soin, nous suffisent pour faire une étude
très approfondie des gaz. Combien de professeurs prendront désormais
modèle sur ce livre pour leur enseignement ? Impossible de le savoir
exactement, mais ils sont déjà nombreux. — Le second fascicule du
tome II est consacré k la suite de l'étude de C Énergie rayonnante. Les
chapitres successifs ont pour titres : L'Indice de réfraction ; la Dispersion
de l'énergie rayonnante» c'est-à-dire toute laspectroscopie; la Transfor-
mation de l'énergie rayonnante, c'est-à-dire la fluorescence, la phospho-
rescence; les Actions mécanique et physique de la lumière. Gefaècicule
mérite les mêmes compliments que ses prédécesseurs, et ne fait qu'aug-
menter le vif désir qu'ont beaucoup de professeurs et étudiants de
notre connaissance de voir paraître rapidement la suite de cet ouvrage»
si important et si pratiquement utile.
2. — Sous les auspices de la Société française de physique et de la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale, huit conférences
ont été faites en 1905-1906. Elles ont été réunies en un volume inti-
tulé : Êlat actuel des industries électriques. Ces conférences ont pour
titres et pour auteurs : c $ur les Tendances et les recherches actuelles de
l'éieclrotechnique, par M. Paul Janet; — Les Progrès récents de Télectro-
chimie, par M. Ghaumat ; — Les Principes généraux pour la construction
des dynamos à courant continu, par M. R. Y. Picon ; — Les Moteurs élec-
triques dans l'industrie, par M. A. Hillairet ; —L'État actuel de l'indus-
trie des accumulateurs, par M. Jumau; — Les Principes généraux dans
la construction des alternateurs, par M. Boucherot;— Les Progrès récents
de l'éclairage électrique, par M. Pierre Weiss ; — L'État actuel de la
téléphonie, par M. Q. de laTouanne.» La compétence des différents auteurs
suffirait pour justiQer le haut intérêt de cette publication, mais nous-
— 403 —
croyons devoir insister sur une idée générale qui nous paraît avoir
présidé à l'ensemble de la rédaction de ces diverses conférences. Il
ne s'agissait pas de mettre le gros public au courant des derniers
progrès de Tindustrie électrique, on ne voulait pas non plus résumer ^
devant des spécialistes très érudits l'ensemble des progrès accomplis. '^
Il nous a paru qu'on avait la ferme intention de montrer quelles sont j
les voies actuellement les plus ouvertes à l'ingénieur électricien, quels * 1
sont les progrès réalisés dans diverses branches qui semblent avoir un ^
grand avenir. Aussi concluons-nous que la lecture de ce livre s'impose jj
aux électriciens au début de leur carrière. Nous savons d'autre part qu'il
a déjà fait nattre des vocations.
3. — M. G. Tissot considère que les études des oscillations mises en jeu ;i<
dans la télégraphie sans ûl, et en particulier celles qui se propagent |
dans les antennes agissant comme résonnateurs sont insuffisantes. Si
l'on se reporte à son livre : Étude de larésonnance des systèmes ct'antennes
dans la télégraphie sans fily on est vite convaincu qu'il a conduit ses
expériences avec des soins tout particulièrement délicats et minutieux.
Après avoir passé en revue les recherches expérimentales antérieures ^\
aux siennes et en avoir fait une critique empreinte du meilleur esprit |
scientifique^ il expose des méthodes personnelles pour étudier les |
constantes qui définissent soit un oscillateur, soit un résonnateur. Ce ,;
sont les valeurs de la période et celle de l'amortissement. Il semblerait, |
d'après le titre de ce volume, que l'auteur n'aurait à s'occuper que des ' ^^
résonnateurs, mais les questions relatives aux oscillateurs sont si inti-
mement liées aux précédentes, les méthodes à appliquer sont si évi- •
demment les mêmes que ces questions ne sauraient être séparées.
L'auteur termine par la très délicate question de la valeur absolue de
l'énergie mise en jeu. En résumé, c'est une étude excessivement sérieuse
à consulter avant d'entreprendre des expériences sur le même sujet.
4. — Le livre de M. Monier : La Télégraphie sans fil et la Télémécanique
à la portée de tout le monde mérite parfaitement la dernière partie de
son titre. Ce petit ouvrage peut être compris sans aucune connaissance
antérieure et il fait bien saisir la solution actuelle donnée à ces deux
intéressantes questions. L'auteur est un ami du savant Branly qui a
écrit une jolie préface, mais cette amitié n'a aucunement entaché son
impartialité. D'où vient l'idée de la télégraphie sans fil ; comment le
tube de Branly V9. rendue possible ; qu'ont fait les autres savants?
Tout est dit et très exactement dit. Parmi tous les livres de vulgarisa-
tion publiés sur le sujçt, nous mettons celui-ci au premier rang, et nous
ne sommes pas seul de cet avis, car, au moment où paraîtront ces
lignes, une seconde édition aura probablement vu le jour.
Chimie. — 5. — L'érudit aux connaissances les plus étendues, l'expé*
rimentateur le plus délicat, le professeur le plus disertétaient réunis dans
l^-
— 404 —
la seule personne de M. Berthelot pour composer son dernier livre :
Traité pratique de l'analyse des gaz. Dans toute son existence scientifi*
que, la question de Tanalyse des gaz n'a cessé d'être approfondie par
M. Berthelot. Outre qu'il paraît avoir eu une affection particulière pour
cette étude, Tensemble de ses travaux Ty ramenait sans cesse. Ses der*
nières études sur la végétation n^étaient, au fond, qu*une recherche sur
les gaz absorbés ou sécrétés par les plantes. M. Berthelot était poursuivi
par ridée, féconde en résultats, de toujours analyser : aussi, à côté des
grandes méthodes d'analyses, voyons-nous survenir une foule de per-
fectionnements provenant de la préoccupation de pouvoir opérer sur des
masses infimes de gaz, et cela, tout en conservant une très grande préci*
sion dans les résultats de l'analyse. L'ouvrage débute par l'exposé du plan
suivi: la seule lecture dece plan, qui aété scrupuleusement observé, suffi-
rait à indiquer la haute valeur de tout l'ouvrage ; c'est un modèle de logi-
que scientifique. Pour analyser les gaz, il faut les récolter et les conser-
ver ; nous ne signalerons pas les divers procédés employés dans ce but,
mais nous indiquerons le souci constant qu'a pris l'auteur d'indiquer les
soins à donner aux préparations et aux ilâcipienls pour éviter toute souil-
lure et conserver la pureté du produit. Les méthodes d'analyse quali-
tative passent en revue tous les procédés employés, tous les appareils
pratiques et signalent les tours de mainindispensables.il en est de même
pour les méthodes d'analyses quantitatives. Il semblait qu'ici le travail
de M. Berthelot fût terminé. Kn effet, son action personnelle sur le per->
fectionnement des appareils et des méthodes finit. Mais il a voulu faire
un livre qui se suffire à lui-même. Avec un soin minutieux, dans la
partie intitulée : Monographies, il a énuméré pour les gaz qui se ren-
contrent le plus fréquemment toutes les propriétés physiques et chimi-
ques apparentes dans les essais immédiats, l'action de la lumière, les
autres actions chimiques plus particulières à chaque gaz, ainsi que les
méthodes propres à chacun d'eux. C'est une sorte de dictionnaire de
toutes les propriétés chimiques indispensables pour faire des analyses.
Enfin une dernière partie est consacrée à la reconnaissance et au dosage
des gaz isolés et des mélanges: pour la reconnaissance les méthodes indi~
quées permettent d'opérer par éliminations successives; pour le dosage
volume trique il a recours à l'absorption et à la combustion soit sépa-
rément soit simultanément. Rien n'a été négligé, rien n'a été oublié pour
former des expérimentateurs habiles. Ce très remarquable ouvrage de
M. Berthelot doit être étudié et consulté à chaque instant; 11 est le guide
sûr et indispensable que rien ne peut remplacer.
6. — Professeur à l'École du génie civil de l'Université de Qand,
M. Swarts a publié son Cours de chimie organique. Mais, comme il arrive
fréquemment, il ne s'est pas borné à reproduire son cours oral» il l*â.
complété lorsque cela était nécessaire et surtout il l'a rédigé en pensant
/
4
— 405 —
à ses lecteurs. Ce volume s'adresse aux futurs ingénieurs, médecins
et pharmaciens. r4'est donc un livre élémentaire, relativement^ et en
tout cas de première étude. Le grand écueil de renseignement de la
chimie est (|ue, pour bien étudier les corps, il faut des connaissances
théoriques assez étendues et que, d'autre part, pour comprendre ces
théories et pour en saisir la portée, il est nécessaire de posséder d^jà
des notions importantes de chimie. La solution de ce redoutable pro-
blème est de réduire au minimum l'introduction théorique et de ne
donner des développements étendus ou des théories spéciales que
lorsqu'on est parvenu à Tétude du corps ou du groupe de corps qui
facilite le plus la conpréhension. C'est ce mode de rédaction qu'a
adopté l'auteur, èti il nous paraît avoir particulièrement réussi dans la
division de son travail. Une autre difficulté est de se limiter dans les
descriptions des innombrables composés de la chimie organique et
dans la multiplicité des modes de préparation. Sur cette double ques-
tion, l'auteur est toujours resté dans de sages limites. Il étudie les
composés typiques de chaque famille, puis les variétés importantes
qui se déduisent du type en donnant toujours soit la meilleure prépa-
ration de laboratoire, soit la méthode industrielle la plus communément^
employée. Les formules de constitution et de réaction sont très claire*
ment établies. La composition est particulièrement soignée : c'est un
excellent livre d'étude.
Mathématiques. — 7. — Depuis plusieurs années, M. Andoyer pro-
fesse à la Sorbonne le Cours (T astronomie. Ses leçons ont pour but de
préparer directement au certificat d'astronomie^ aussi sont- elles de
deux espèces : théoriques et pratiques. Les premières ont été réunies
dans ce volume, qui contient les chapitres suivants : Trigonométrie
sphérique ; la Terre ; Coordonnées astronomiques ; Temps ; Changement
de coordonnées ; Mouvements diurnes ; Réfraction astronomique ;
Parallaxe; Aberration; Notions de mécanique céleste ; Précession et
nulation ; Positions apparentes des astres ; Mouvement du soleil ; Mou-
vement géocentriqoe des planètes ; Mouvement de la lune et des
satellites; Éclipses. M. Andoyer s'est préoccupé avant tout de n'établir
que les formules qui peuvent donner actuellement la plus grande
précision possible. Les méthodes historiques, si intéressantes qu'elles
pussent être, ne rentrent pas et ne devaient pas rentrer dans son cadre.
Sur toutes les questions, après avoir établi les formules fondamentales,
il donne et discute avec le plus grand soin les formules de correction^
En tout il a cherché la concision. Peut-être lui fera-t-on un reproche
d'avoir exagéré ; son livre s'adressant à des débutants qui ne sont pas
toujours très familiarisés avec le calcul, ceux-ci regretteront parfois
que bien des transformations puretnent algébriques ne soient pas
indiquées ; il leur faudra faire un effort dont ils auraient bien voulu se
- 406 —
passer. Nous espérons que cela ne nuira pas au succès de Pouvrage, qui
par tant d'autres poiots est si recommandable.
8. — La on du deuxième volume de la Théorie des fonctions algébriques
de deux variables indépendantes, de MM. Picard et Simart, était vivement
attendue. Lors de Tapparition du premier fascicule, en i900, on ne pou-
vait prévoir l'essor rapide que prendrait Tétude de cette question*
L'école italienne, en particulier, a produit sur ce sujet de nombreux
travaux. M. Picard a forcément entrepris de les résumer, de les coor-
donner et surtout de les compléter : c'était une œuvre considérable
venant s'ajouter à toutes les préoccupations scientifiques de Tauteur.
Le lien intime qui unit la théorie des intégrales doubles de seconde
espèce à la périodicité de ces intégrales a été particulièrement déve-
loppé et présente une théorie définitive du moins dans les parties
essentielles ; dés questions qui paraissaient éloignées les unes des
autres se trouvent liées d'une façon indissoluble. La géométrie des
courbes algébriques subit de grands perfectionnements et des déve-
loppements nouveaux d'une étendue considérable : les systèmes
linéaires de courbes sont étudiés dans le plan et sur les surfaces
ainsi que le système adjoint .à un système linéaire. Les systèmes
linéaires de surfaces, les surfaces sous -adjointes et les surfaces
adjointes forment un chapitre profondément étudié. Les intégrales de
différentielles totales de troisième espèce s'intercalent entre les nom-
breux chapitres consacrés aux intégrales doubles déjà citées. L'étude
des surfaces hyperelliptiques forme un intéressant chapitre. Mais sur
toutes ces questions le sujet est bien loin d'être épuisé: M. Picard
n'hésite pas à montrer les lacunes qui subsistent encore; bien plus,
pour diverses questions qui ne sont encore qu*amorcées, au lieu de se
les réserver pour des travaux ultérieurs, il publie en quelques notes
finales l'état dans lequel elles se trouvent dans son esprit, permettant
ainsi à d'autres de le concurrencer dans les profonds travaux qui
rhonorent si grandement.
9. — La très intéressante collection de monographies sur la théorie
des fonctions, publiée sous la direction de M. E. Borel, yient de s'enri-
chir d'un nouveau volume : Leçons sur les séries ti^igonométriques. C'est
à peu près la reproduction du cours professé par M. Lebesgue, au
Collège de France, en 1904-1905. Les questions élémentaires exposées
dans un grand nombre de livres classiques ont été omises; par contre,
Tauleur s'est plus étendu sur la possibilité d'utiliser les séries de
Fourier pour la représentation des fonctions arbitraires. L'ouvrage est
divisé en cinq chapitres : Propriétés des fonctions; Détermination des
coefficients des séries trigonométriques représentant une fonction
donnée ; Séries de Fourier convergentes; Séries de Fourier quelconques ;
Séries trigonométriques quelconques. L'auteur n'a pas eu la prétention
\
I
__ 407 —
i
de faire un travail soit complet, soit déûnitif ; il s'est contenté d*étudier
très largement le domaine des connaissances actuellement acquises et
à signaler les lacunes non encore comblées et les voies dans lesquelles
pourront s'engager ses successeurs. Pour étudier les séries trigonomé-
triqnes, M. Lebesgue s'est fréquemment appuyé sur des modes de calcul
ne s'appliquant qu'à des séries satisfaisant à des condilioDsbien déter-
minées, môme lorsqu'il ne pouvait pas justifier à priori que ses séries
remplissaient les conditions requises. La légitimité des résultats est
établie par la cuite. Celte façon d'agir ne peut déplaire qu'à un tra-
vailleur superficiel. Il faut savoir grand gré à l'auteur de nous avoir
dévoilé dans tous ses détails sa manière d'agir ; l'emploi en est très
fructueux.
10. — L'idée développée par M. Laurent dans la Géométrie analytique
générale est très curieuse à étudier. C'est une sorte de retournement
de ce qui a été fait pour créer la géométrie analytique. Partant de la
géométrie euclidienne, Descartes et ses successeurs ont édifié la
géométrie analytique. Prenons la question à l'envers : étudions les
formes algébriques qui se succèdent en analytique et recbercbons les
différentes hypothèses qu'il faut faire, et non pas les axiomes évidents
sur lesquels nous devons nous appuyer, pour avoir une représentation
de nos formes purement algébriques. Il est évident que le problème
étantainsiposé,nou8lrouveroD8 non seulement la géométrie euclidienne
mais encore toutes les géométries étudiées, et de plus, ce qui dépasse
Tœuvre faite par M. Laurent, toutes les géométries concevables. De ses
très intéressantes recherches l'auteur conclut que toute géométrie
repose sur un principe indémontrable mais indispensable, c'est la possi-
bilité d'un déplacement d'une figure sans changement de forme, ce
qui revient à dire que toute science mathématique se réduit à l'idée
de nombre : c'est l'opinion généralement admise aujourd'hui.
11. — M. Joufiret consacre ses loisirs à l'étude approfondie de iagéo*
métrie à quatre dimensions. Il avait donné antérieurement un excellent
traité élémentaire de géométrie à quatre dimensions (Cf. Polybiblion^
t. XGYIII, p. 327-328, octobre 1903). Mais ce livre était de théorie pure
et laissait de côté tout ce qui pouvait correspondre à un emploi pratique.
Il y avait une lacune à combler, c'est le but du présent volume :
Mélanges de géométrie à quatre dimensions. Après avoir brièvement
rappelé les principes fondamentaux de la géométrie à quatre dimensions,
l'auteur s'occupe de justifier l'utilité pratique de cette géométrie et de
montrer les divers liens qui l'unissent (par extension) aux géométries à
deux ou trois dimensions qui nous sont familières. Le mot de géométrie,
appliqué dans le cas de plus de trois dimensions, déroute les ignorants-
Jusqu'à présent les géométries à plusieurs dimensions ne sont que des
, conceptions analytiques n'ayant pas de représentation graphique. Sur
— 408 —
plusieurs poials M. Jouifret a monlré quMl y avait des représentations
judicieuses de l'espace à quatre dimensions et que cette science forme
une géométrie dans Taiicienne acception du mot. Pour la ques-
tion de l'existence réelle de Thyperespace, il a très judicieusement
recours à la stéréochimie. Il aurait pu ajouter que la mécanique est une
gôométrieàquatredimensionspuisqueaux trois coordonnées cartésiennes
d'un point, elle lui en adjoint un quatrième : la masse. Mais revenant
au point de vue purement géométrique, nous voyons que les études de
M. Jouffret sur Thexagrame de Pascal, la surface du troisième degrés
le^ hypersurfaces du second degré, les quartiques justifient Tutilité de
celte nouvelle science qui peut rendre de bons services à Tancienne
géométrie anal^'lique.
12. — Nous partageons entièrement Tavis de M. Pionchon, Tauteur
des Principes et formules de trigonoméb-ie rectiligue et sphérique à Tusage
des élèves ingénieurs : ni un cours de trigonométrie élémentaire, ni un
traité de trigonométrie supérieur ne leur convenait. En effet, leurs
conaissances théoriques n'ont pas besoin d'ôtre étendues et bien des
formules de calcul intégral leur sont indispensables. M. Pionchon a
voulu écrire un livre qui se suffise à lui-môme ; il a voulu que Télève-
ingénieur y trouve tout ce dont il a besoin, depuis la définition môme
des fonctions trigonométriques, jusqu'à la résolution des triangles
sphériques, en passant par l'étude de la célèbre série de Fourier et la
représentation des grandeurs sinusoïdales. L'auteur a pleinement
atteint lo but qu'il se proposait ; aux élèves-ingénieurs de faire un
succès à cet ouvrage qui abrège le travail propre qu'ils auraient à faire
en employant des traités plus étendus.
43. — Les derniers programmes universitaires ont introduit des
changements dans l'enseignement de la géométrie, pour les classes de
mathématiques A et B. M. Girod a écrit un Précis de géométrie conforme
aux nouvelles idées. Deux fascicules avaient déjà paru (Cf. Polybihlion,
t. GVl, p. 412-413, mai 4906, et t. CVII, p. 411, novembre 1906). Un
troisième et dernier porte le sous-titre : Compléments. Les trois coni-
ques. Le premier de ces termes se rapporte, à des matières de
la géométrie plane ou de l'espace, qui ne sont pas enseignées antérieu-
' rement à la classe de mathématiques élémentaires. Le second s'ex-
plique de lui*mème. Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons
dit précédemment : c'est un excellent livre classique où la simpli-
cité a été recherchée, non pas dans des démonstrations particu-
lières, brèves, mais par des ensembles de théorèmes, procédant
toujours delà même méthode. Incidemment l'auteur regrette la prome-
nade que la théorie des vecteurs, celle des moments et celle de l'hélice
fait à travers les modifications successives des programmes. Il est ea
effet regrettable d'enseigner ces questions, tantôt uniquement en géO"
métrie, tantôt seulement en mécanique.
^ 409 -
14. — Si les récréations arilhméliques ont eu de tout lemps un grand
succès, les Curiosités géométriques, avant le livre de M. Fourrey, ont été,
à tort, plutôt négligées. La lecture de cet ouvrage est fort intéressante.
Nous trouvons tout d^abord une très grande partie attribuée à la géo-
métrie théorique et pratique des anciens. La comparaison des anciens et
des nouveaux procédés est de nature à amener les Jeunes lecteurs à Té-
tude de Thistoire des mathématiques. Les paralogismes géométriques
détruiront la vieille idée que la géométrie est Tart de raisonner exacte-
ment sur des figures fausses. Toute uue suite de problèmes qui nous
intéressent encore ont une origine fort ancienne, les diverses solutions
qu'ils ont reçues sont des plus curieuses à consulter ; la partie de ce
livre ne fait pas double emploi, comme ou pourrait le supposer, avec
celle consacrée à la partie .purement historique. Il n'est pas jusqu'à la
géométrie hugodomoîdale qui nous montre les correspondances singu-
lières que Ton peut trouver en géométrie. Volume à mettre, comme
véritable récréation, à la disposition de la jeunesse curieuse de science
géométrique.
15. — Si vous vous intéressez à Abel, lisez le livre de M. Lucas de
Pesloûan : N.-H. Abel, sa vie et son œuvre. Si Abel vous laisse indilTé-
rent, parcourez-le quand môme. Il ne ressemble en rien à tout ce qui
a été écrit en fait de biographie jusqu'à présent. Nous étions habitués à
trouver dans un ouvrage de cette nature, d'abord les événements
saillants de la vie du savant puis une énumération plus ou moins
approfondie de ses oeuvres ; en somme un livre en deux parlies si
distinctes Tune de l'autre que l'on aurait pu, sans inconvénient pour
rinlérèt du lecteur, joindre à la biographie d'un savant la liste des
travaux d'un autre. M. de Pesloûan, rejetant cet usage, nous a donné
une reconstitution de la vie physique et intellectuelle d'Abel. Est-elle
conforme à la vérité? Peut-être; probablement môme. Que le lecteur
nous pardonne l'expression, mais c'est une i vie vivante » que nous a
tracée l'auteur : Abel pauvre, malheureux dans sa vie, peu heureux dans
ses affections, arrivait à grand'peine à arracher de maigres subsides à
sa patrie, briguant lessuflVages des savants étrangers, dans un doulou-
reux voyage en Allemagne et en France; presque toujours méconnu,
mais travaillant sans cesse; aimant passionnément mais souvent dou-
tant de sa fiancée, ne sachant jamais si elle attendra le jour où. il pourra
lui offrir, avec son amour, une position non pas convenable, mais
suffisante pour vivre. Épuisé par la maladie, il travaille, produit
toujours, et finit par mourir près de sa fiancée, sentant qu'il avait fait
beaucoup pour la science. Nous croirions avoir eu main un roman, si
une analyse serrée de l'œuvre d'Abel ne nous rappelait pas qu'il faut
ôtre mathématicien pour lire ce volume. É. Cha^ilan.
i::^)!':^^;-?'^
— 410 -.
BEAUX-ARTS
1. Le Musée d*a^t. Galerie des chefs-d'œuvre et précis de Vhisioire de Vart au
XIX» siècle^ en France et à l'étranger, Paris, Larousse, s. d., in-4 de 412 p., avec
1 000 grav. et 58 pi. hors texte, 28 fr. — 2. Histoire de Vart depuis les premiei's
temps chrétiens jusqu'à nos jours. T. II. Première Partie. Paria, Colin, 1906,
in-4 de viii-520 p , avec 333 grav. et 5 pi. hors texte, 15 fr. — 3. Inventaire général
des dessins du Musée du Louvre et du Musée de Versailles, École française, par
Jkan Guiffrey et Pikrre Marcel. Paris, Librairie centrale d'art et d'architecture,
1907, in-4 de xvi-149 p., avec 427 illustrations, 25 fr. — 4. Library ofcongress.
A, L. A. Portrait Index. Index to portraits contained in printed books and
periodicals, by William Coolidgb Lanb and Nina E. Browne. Washington, Govern-
ment Printing Office, 1906, in-8deLXxiv-1601 p., cartonné toile, 18 fr. 75. —5. Les
Maîtres de Vart, Raphaël^ par Louis Gillbt. Paiis, Librairie de Tart ancien et
moderne, s. d., in-8 de 188 p., avec 24 grav., 3 fr. 50. — - 6. Les Grands Artistes,
Carpaccio, par Gabriblle et Léon Rosbnthal. Paris, Laurens, s. d., in-8 de 128 p.,
avec 2i grav., 2 Tr. 50. — 7. Les Grands Artistes. MichelAngCt par Marcel
hsYuoND. Paris, Laurens, s. d., in-8 de 128 p., avec 24 grav. 2 fr. 50. — 8. Les
Grands Artistes. Les Clouet, par Alphonse Germain. Paris, laurens, s. d., in-8 de
128 p., avec 24 fig., 2 fr. 50. — 9. L Art chrétien en France des origines au
XVI* siècle^ par Alphonse Germain. 3* édition. Paris, Bloud, 1907, in-16 de 72 p.,
0 fr. 60. — 10. Les Maîtres italiens d'autrefois. Écoles du Nord, par TAodor de
Wyzewa. Paris,-Perrin, 1907, in-8 de 356 p., avec 19 grav., 5 fr. — 11. Un Peintre
alsacien de transition. Clément Faller, par André Girodie. Strasbourg, Revue
alsacienne illustrée ; et Paris, Floury, 1907, in-16 de vii-110 p., avec 25 planches
hors texte, 4 fr. — 12. Aimé de Lemud, par Ferdinand des Robert. Metz, aux
bureaux de VAustrasie, 1905, in-8 de 46 p., avec 20 grav. et 8 planches hors texte,
3 fr. 50. — 13. Les Villes d'art célèbres. Palerme et Syracuse, par Charles
Dibhl. Paris, Laurens, 1907, in-8 de 164 p., avec 129 grav., 4 fr. — 14. Les Villes
d'art célèbres. Padoue et Vérone, par Roger Peyre. Paris, Laurens, 1907, in-8 de
188 p., avec 128 grav., 4 fr. — 15. Les Villes d'art célèbres. Prague, par Louis
LêoER. Paris, Laurens, 1907, in^ de 148 p., avec 111 grav. 4 fr. — 16. Les Matins
à Florence, par John Ruskin ; traduction de E. Nypels. Paris, Laurens, 1906, in-8
de xzxii-223 p., avec 12 planches hors texte, 6 fr. — 17. Rome. Complexité et
harmonie, par René Schneider. Paris, Hachette, 1907, in-16 de x-334 p., 2 fr. 50.
— 18. Les Grandes Institutions de France, Les Gobelins et Beauvais, par Jules
GuiFFREY. Paris, Laurens, s. d., in-8 de 156 p., avec 94 grav., 3 fr. 50. — 19.
Les Grandes Institutions de Francs. L'Hôtel des Monnaies, parFBRNAXo Mazbrollb.
Paris, Laurens, s. d., io-8 de 180 p., avec 107 grav., 3 fr. 50. — 20. Mélanges,
Épigraphie gallo-romaine. Sculpture et Architecture médiévales. Campanogra-
phie ancienne et moderne^ par Joseph Berthblé. Montpellier, Louis Valat. 1906,
in-8 de x-628 p., illustré, 8 fr. — 21. Nouvelle Anatomie artistique, cours pratique
et élémentaire, par le D' Paul Richer. Paris, PIon-Nourrit, 1906, iu-8 de vi-177 p.,
a/ec 29 fig., 6 fr. — 22. Le Peintre. Traité usuel de peinture à Vusage de tout
le monde, par Camille Bbllarobr. Paris, Garnier, 1907, in-12 de xvi-392 p., avec
220 dessins et 42 planches en couleurs, 5 fr. — 23. L'Aquarelle pratique. Fleurs,
paysages, figure. Principes de composition décorative appliqués aux arts indus-
triels, par Gaston Gérard. Paris, Delagrave, s. d.,in-8 dexi-136 p.,avec 12 modèles
en couleur et 3 planches en noir, 7 fr. 50. — 24. La Découverte de la vie, par
Gérard db Lacaze-Duthibrs. Paris, Société d'éditions littéraires et artistiques, 1907,
in-i2 de 327 p., 3 fr. 50.
1. — Je suis heureux de commencer cette revue des livres d'art de
1907 par Féloge d*uiie publication qui fait honneur à la librairie fran-
çaise. V Histoire générale de Vq,rt au xix* siècle^ qu^édite la librairie
Larousse, est une suite, d'ailleurs absolument indépendante, de ce très
beau Musée d'art qui nous fut offert il y a deux ans ; monument vrai-
r
— 411 —
ment magnifique à ia gloire de Fart moderne. Gomme le livre précédenl,
c'est d^abord et sans doute un musée dMmages, le plus riche, le plus
ingénieusement choisi que Ton puisse imaginer ; mais c'est en môme
temps un livre de doctrine et d'érudition, dont le texte a été confié à
quelques-uns de nos meilleurs critiques et historiens d'art. La première
moitié du volume, et ce n'est que justice, est consacrée à l'art français.
Le chapitre de TArchitecture, traité avec beaucoup de compétence par
M. Charles Saunier, nous conduit des œuvres gréco-romaines du pre-
mier Empire jusqu'aux plus inquiétantes fantaisies de Tart nouveau.
La Sculpture, de Roland et de Ghaudet jusqu'à Dalou et Rodin.. a élé
étudiée par M. Paul Vitry ; et le chapitre de la Peinture, d'une impor-
tance exceptionnelle, a été réparti entre plusieurs collaborateurs : c'est
M. Charles Saunier qui nous entretient de Louis David et de son école;
Ingres et ses élèves nous sont présentés par M. Maurice Hamel ; l'ana-
lyse du mouvement romantique dans la peinture d'histoire, avec Géri-
cault, Delacroix, Horace Vernet, revenait de droit à M. Maurice Toury
neux, et le regretté Georges Riat était le critique désigné pour parler
de l'école paysagiste de 1830 ; enfin M. Gustave Geffroy a écrit de belles
et ardentes pages sur la peinture de la seconde moitié du siècle, Dau-
mier et Courbet, Fantin-Latour, Puvisde Chavannes, Cabanel, Baudry,
Meissonier, Bonoat, puis Besnard et Carrière, puis surtout les impres-
sionnistes, grands paysagistes et maîtres de la vie moderne, dont plu-
sieurs vivent encore parmi nous. La médaille et ia pierre fine, la gra-
vure et la lithographie, Tart décoratif enfin, sont l'objet de monogra-
phies érudites, et terminent dignement cette première partie, si pleine
et majestueuse, du volume. La seconde partie enferme tout Tart eurO"
péen. M. Fierens-Gevaert est l'historien de l'art en Belgique et en Hol-
lande ; Tari en Scandinavie, Danemark, Suède, Norvège, Finlande, nous
est exposé par M. Avenard ; l'art russe a pour biographe le savant et
spirituel peintre M. Alexandre Benois ; avec M. Gabriel Mourey, nous
allons en Angleterre et aux États-Unis; avec M. Conrad de Mandach,
en Suisse ; avec M. Auguste Marguillier, en Allemagne et en Autriche ;
avec M. Paul Lafond, en Espagne ; avec M. Camille Mauclair, en Italie.
Voilà une table des matières bien sommaire et bien sèche. Mais
n'oubliez pas que ce volume est avant tout le Musée d'art du
xix« siècle ; jamais encore pareille profusion d'admirables images
n'avait été offerte à notre enseignement et à noire plaisir. Paysages
lumineux et sombres drames, gloire des arcs de triomphe et calme des
maisons rustiques, statues héroïques ou intimes, douceur et gravité
d?8 portraits, familiarité de l'objet d'art dont s'égaie la vie de chaque
jour, tout est là, toute l'âme d'un siècle, l'œuvre à côté du commentaire,
la joie des yeux auprès de l'ornement de l'esprit; c'est un livre de coût
modique et de valeur considérable.
— 412 -
2. — Le première partie du tome II de la grande Histoire de Part
dirigée par M. André Michel étudie la période de formation et d*expan-
sion de Tari gothique. Nous avons dit adieu à Parchéologie indispen*
sable mais un peu fatigaûte du tome 1"; nous voici désormais en
présence d'admirables monuments, d'un art qui vit, s'épanouit libre-
ment, nous étonne et déjà nous émeut. M. Camille Ënlart étudie Tàr-
chitecture du xiii° siècle ; MM. André Michel et Emile Bertauz, la
formation et le développement de la sculpture gothique en France, en
Angleterre et en Espagne. Un chapitre très riche et très neuf de
M. Arthur Haseloff sur les miniatures précède les intéressantes études
de MM. Emile Mâle, Conrad de Mandach, Emile Bertaux sur les vitraux
et la peinture murale. Le critique d'art du Polybiblion expose les com-
mencements de la peinture italienne avant Giotto, et M. Raymond
Koechlin traite des ivoires gothiques. Il y a dans chacune de ces études
érudites et fortes des éléments de vie et de beauté qui s'exaltent mutuel-
lement pour arriver à une plénitude d'harmonie. Rien qu'à feuilleter
le volunie, à se réjouir les yeux de sa riche et abondante illustration,
on pressent tout ce que nous devons aux grands artisans gothiques, et
quels éléments de renouveau notre art pourrait encore leur demander.
"L'Histoire de Vart^ de la librairie Armand Colin, peut désormais se pour-
suivre sans hésitation et sans tâtonnements; elle est assurée d'une
longue et féconde existence.
3. — Pour permettre ces heures glorieuses de synthèse, il faut des
années d'analyse; et les catalogues doivent précéder l'histoire. L'entre-
prise était aussi belle que courageuse de ^MhiiQv V Inventaire g&i\éral des
destiins du Musée du Louvre et du Musée de Versailles. Jusqu'ici les dessins
de Versailles avaient seuls été catalogués par Soulié ; pour le Louvre,
des notices successives, les dernières savamment rédigées par Reiset,
ainsi qu'un catalogue sommaire, devaient suffire à révéler au public
une partie minime de l'immense trésor. Le grand inventaire manuscrit,
en quinze volumes in-folio, où Reiset a tout décrit, mesuré, annoté, n'était
.accessible qu'à un nombrs très restreint de travailleurs. La jeunesse
hardie de deux érudits et la belle vaillance d'un éditeur ont eu raison
de tous les obstacles ; MM. Jean Guiffrey et Pierre Marcel, déjà experts
en belles études d'art, ont repris, vérifié point par point et complété
l'inventaire de Reiset. Ils le publient en suivant l'ordre alphabétique ;
c'est le seul système de consultation pratique. Leur publication com-
mence par l'école française, dont le tome P"" comprend 794 numéros ;
plus de 400 sont des œuvres de Bouchardon ; 91 sont des aquarelles do
Bagetti, destinées à illustrer les campagnes de Bonaparte en Italie. Les
noms d'Aligny, de Baudouin, de Bérain, de Blanchard, de Bosse, sont
les plus notables du volume. Ce qui donne à la publication son incom-
parable utilité, c'est la reproduction très réduite, mais suffisamment
— 413 —
nette pour les renseigaernents ess^nliels, de tous les documents offrant
quelque intérêt ; sur les 794 dessins inventoriés dans ce volume, plus
de 400 sont reproduits ; que Ton songe à ce que sera un jour Tensemble
du recueil! Enfin une excellente Introduction nous donne Thiâlorique
sommaire des collections depuis leur origine, les auteurs s^ réservant
d'étudier avec plus de détail, en tète des volumes successifs, tel groupe
de dessins ou Toeuvre de tel artiste.
4. — La Bibliothèque du Congrès, à Was^hington, a édité en 1906
un recueil dont nous devrions posséder l'équivalent en France. C'est
un Dictionnaire des portraits gravés (Porh^ait Index) contenus dans les
livres illustrés et dans les périodiques. Le travail, auquel un grand
nombre de bibliothécaires ont collaboré sous la direction de M. Coolidge
Lane, de la Harvard University, a été mené à bonne fin en moins de
dix ans. Il se présente sous la forme d'un volume compact de
1600 pages, solidement relié en toile. Le texte, très lisible, où la (|is-
tinctioa des caractères gras et maigres, de Titalique et des majuscules
romaines porte immédiatement une parfaite clarté, so répartit par
articles bien isolés et classés sur deux colonnes. Près de 120000 portraits
y sont catalogués. Tous ne sont pas des documents certains ; on ne
peut admettre que sous les plus grandes réserves les portraits de
Cimabué, et ceux de Clolilde de Surville commandent le plus absolu
scepticisme ; mais, s'il s'agit d'histoire moderne, et plus particulière-
ment d'histoire contemporaine, on trouvera dans ce volumineux recueil
les plus précieuses informations ; la liste des livres et périodiques
consultés ne remplit pas moins de 64 pages. Encore n'est-elle pas
aussi complète qu'on le souhaiterait pour la France, où manquent un
certain nombre de revues illustrées, et non des moindres. Puisse celte
publication si louable susciter Témulation parmi nous ! Un Dictionnaire
analogue, mais strictement limité — en attendant mieux — à Ticono-
graphie française, nous serait delà plus grande utilité; les merveilleuses
collections de notre Bibliothèque nationale en fourniraient tous les
matériaux.
5. — Un seul volume, cette fois-ci, dans la collection des Maures de
Varty le Raphaël de M. Louis Gillet. Sujet difTicile entre tous, et traité
jusqu'à la satiété par les historiens français ou étrangers ; Mûntz y
revint durant toute sa vie, avec une passion minutieuse. M. Gillet ne
pouvait innover ; il résume du moins avec beaucoup de grâce et d'in-
géniosité tout ce qu'il est possible de savoir d'une existence aussi
éclatante et comme divinisée. Il compose, peur encadrer les diverses
phases du développement de Tartiste, des paysages d'une rare délica-
tesse; il analyse avec une souplesse extrême la technique et Tesprit
des fresques et des tableaux. L'illustration, aussi bien exécutée que
choisie, joint à ces fresques et à ces tableaux quelques-uns des dessins
— 41/1 —
les plus typiques du maître; une table chronologique, un catalogue
sommaire, une notice des dessins et des gravures, une bibliographie
enfin donnent l'essentiel de ce qu'il faut connaître pour bien comprendre
Tœuvre extraordinairement riche et l'influence. immense du peintre de
Jules II et de Léon X.
6, 7, 8 et 9. — La série des Grands Artistes^ fidèle à ses bonnes habi-
tudes, nous apporte trois volumes. Le Carpaccio de M. et M°>« Rosenthal
est un travail aimable et délicat, où Tétude très sérieuse du peintre et
de son milieu se colore d'obseivatiohs fines ; il reste de cette lecture
une vision précise et brillante de Tart qui précéda, qui permit l'épa-
nouissement suprême du génie vénitien, avec Titien et Yéronèse. —
Le Michel-Ange de M. Marcel Reymond montre une beauté et une force
plus personnelles, comme on les devait attendre de Téminent historien
de la Sculpture fUn^entine et du récent et très pénétrant livre sur
Verrocchio. Auprès de l'œuvre du peintre, du sculpteur, de Tarchitecte,
rame du poète et du patriote, exaltée, purifiée par la souffrance, nous
parle dans ces pages éloquentes. L'admiration la plus lucide pour les
fresques de la Sixtine, la statue de Moïse et la coupole de Saint- Pierre»
ces merveilles quUl semble presque impossible à un même esprit d'avoir
créées n'empêche nullement M. Reymond de juger avec une sévérité
qu'approuveront la plupart des lecteurs, les scandaleuses violences, les
inconscientes indécences du « Jugement dernier. » On ne peut exprimer
qu'un regret, c'est que le plan même de la collection n'ait pas permis
un plus libre développement d'une étude si vivante et généreuse. — Le
travail de M. Alphonse Germain sùr/e5 Cloi^ei vient à point, au moment
où l'Exposition de la Bibliothèque nationale nous permet d'étudier la
plus précieuse série que Ton puisse voir de portraits au crayon du
xvi« siècle. Ces dessins, M. Germain les connaît, 11 en analyse très
finement les principaux, et je regrette un peu qu'il ne les compare pas
aussi souvent qu'il le faudrait à ceux, non moins nombreux, et presque
aussi, précieux, du Musée de Ghautilly. Mais ce petit livre très délicat
ne prétend point à des nouveautés d'érudition, et nous serions mal
venus d'en exiger. Notre ami Bouchot n'est plus là pour les audacieuses
et ingénieuses découvertes ; et d'autres bons travailleurs nous pré-
parent l'indispensable Corpus de ces charmants portraits, où tant
d'esprit français vit encore. Le livre de M. Germain est une des
meilleures introductions que l'on puisse avoir à de plus minutieuses
études. — Je suis heureux de mentionner ici la troisième édition,
refondue et augmentée, d'un bref et substantiel travail du même auteur
sur VArt chrétien en France, des origines au xvi« siècle,
10. — On retrouvera avec grand plaisir dans le nouveau volume de
M. Téodor de Wyzewa : Les Maîtres italiens d'autrefois, les qualités
d'analyse et de psychologie délicate qui donnaient un si grand charme
r
t 1
— 415 —
-ri
►■ ui
' ' ■ -^
à 800 précédent recueil : Peintres de jadis et d!* aujourd'hui, La plupart
des articles qui composent ce livre ont été publiés dans la Revue des
Deux Mondes^ à propos d'études érudiles et de grandes monographies
d*art pour la plupart éditées en Allemagne ou en Angleterre ; les voici
ornés d*un choix parfait de gravures, qui leur apporte un renouveau
d^élégance. Le sous-titre du livre : Écoles du Nord, parait bien un peu
élastique lorsque Ton voit que le premier chapitre est consacré à
« l'Ame siennoise » ; maisTauteur s'excuse aimablement, en présentant
ce premier travail comme une sorte de préface aux chapitres suivants,
où il commente la poésie de l'art florentin ; et c'est Giotto, Fra Angelico, ;|
Fra Bartolommeo, Botticelli, Verrocchio qui en sont les poètes. On
remarquera également les pages données au grand Mantegna, au trop
peu connu Gaudenzio Ferrari, au délicieux Garpaccio, et Ton ne
pourra que remercier M. de Wyzewa d'avoir joint à son livre une liste
chronologique à peu près complète de l'œuvre des grands peintres
dont il a parlé. ^^
11. — Peu de personnes ont connu le peintre alsacien Clément Faller. i|
Ce fut pourtant un homme de talent, un romantique amoureux de la
couleur, un précurseur, peut-on dire, dont les paysages rappellent
Corot et annoncent les impressionnistes. Une exposition toute récente
l'a rôvélé aux amateurs ; et M. André Girodie, l'historien si bien infor-
mé et si soigneux des artistes et des musées d^Alsace, a entrepris de nous
expliquer sa vie et son œuvre, vie de souffrance, œuvre de transition,
en un très élégant petit livre édité à Stras))ourg par la Bévue alsacienne
Uluslrée. De fidèles et lumineuses gravures reproduisent une vingtaine
des principaux tableaux, dont on trouvera plus loin le catalogue dé-
taillé, et rien ne manque vraiment à ce petit monument de sympathie
et de piété, qui fera durer la mémoire du vaillant et probe artiste.
12. — Cest encore un oublié que l'excellent Aimé de Lemud^ bien
qu'il ait pris sa part du mouvement romantique, et que le merveilleux
procédé de ses lithographies n'ait pas été sans inQuence sur les travaux
d'un Raffet ou d'un Gavarni. M. Ferdinand des Robert, dans une élé-
gante brochure (extraite de la Revue messine VAustrasie) a fait revivre
le vieux peintre-graveur (sculpteur même, et bien doué) qui s'éteignit
chrétiennement à Nancy en 1887. Le luxe de la typographie et la beauté
des illustrations font de cette gracieuse brochure un petit joyau de
bibliophile.
13. 14 et 15. — Trois volumes encore dans la jolie collection des Villes
(Tort célèbres. M. Charles Diebl, à qui nous devions déjà un livre parfait
sur Ravenne^ a traité de Palerme et de Syracuse, ces capitales de Tin-
comparable Sicile, qui conservent les trésors de l'art grec et byzantin,
môles aux souvenirs arabes, sous le ciel enivrant de la Méditerranée.
Lt'étude de l'histoire, intimement unie à celle des monuments, fait de
— 416 —
ce nouvel ouvrage de l'émineat professeur un modèle de dissertation
érudite et pittoresque, dont la valeur est rehaussée par la variété
charmante de l'illustration. — M. Roger^Peyre a réuni en un même
livre, sans de Irop violents contrastes, deux villes du nord de Tltalie,
très diverses par Thidloire et par Tari, Padoue et Vérone^ la ville de
saint Antoine et celle des Scaligers ; ici, Giotto, Mantegna, Donatello,
là, Pisanello et Véronèse ; quelles sources toujours vives de joie et
d'émotion dans les églises, dans les palais, au long des rues de Ces
vieilles villes italiennes I — Prague^ où nous introduit M. Louis Léger,
n'est pas moins séduisante. L'antique capitale du royaume de Bohème,
la métropole des Slaves autrichiens et balkaniques, s'est éloignée de
TAliemugne pour se rapprocher de la France ; notre art et notre langue
y ont droit de cité ; que le livre de M. Léger nous soit donc une invi-
tation au voyage I II nous expose aimablement et familièrement This-
toire de Prague, et résume en un chapitre des plus intéressants les
phases diverses des relations entre Tchèques et Français, avant d'en-
treprendre l'examen des œuvres d^art que possède la ville. Cette pro-
menade d'art réserve les plus charmantes surprises ; des collections du
Rudolphinum au Château royal, k la cathédrale et jusqu^au cimetière
juif, les souvenirs affluent, et les sensations joyeuses ou émues se
multiplient ; au travers des monuments toute Fâme d*un peuple nous
apparaît.
16. — Si Ton veut connaître l'âme florentine, étudiée, exaltée par un
historien d'art, qui est toujours et d'abord un poète, il faut lire ce bré-
viaire des touristes anglais, Mornings in Florence, les Matins à Florence
[j'aurais préféré : Matinées florentines), de Rubkin, dont M. Laurens
nous donne une très belle édition, pareille à celle qu'il nous offrait Tan
dernier des Pierres de Venise. La traduction, par M™« Eugénie Nypels,
m'a paru excellente, et je n'ai pas besoin de dire que la préface de
M. Robert de la Sizeranne, le biographe de Ruskin, est une chose
exquise; elle contient, en joli français, quelques pages de PraeteHla^
ce journal de la jeunesse et des joies de Ruskin, qui sont parmi les
plus belles de l'admirable écrivain. M. Laurens, donnez>nous une tra-
duction de Praeterital Un Avant-Propos et des Notes, de M. Cammaerts,
mettent au point, avec une érudition eu général bien informée, les des-
criptions et surtout les hypothèses critiques de Ruskin, à qui la divi-
nation tenait souvent lieu de science. Enfin de très bonnes gravures,
qui reproduisent Ips photographies d'Alinari, donnent au lecteur une
vision claire et directe des principales fresques et des bas-reliefs si
éloquemment commentés par Ruskin.
17. — M. René Schneider, qui nous donnait récemment sur TOmbrie
un livre tout vibrant de descriptions lumineuses, nous apporte aujour-
d'hui un tableau de la grande i^ome. Complexité et harmonie^ inscrit-il
r
— 117 —
«a iUve du Tolume ; et boa diletlantifloie voluptueux lui offre 1» eoiuSioii
facile des plus iiiquiAa|it& problèmes. Eusses modes di'v^s^ Rotae Itfi
apparaît uae, « depuis la bourgade romuléenodf Jusqu'è ki capitale de
la Iroisièmo italien qm se vue ài toutes les moderaités» Sans vouMr ou
pouvoir secouer lo pMds des testaments qu'eUe a reçus^ . • Rome est la
«ilé historicnie par eoBeelleiice» celle où chaque pas vous communique
des pieds à la tète le seûtimeiit quasi olympien de l'Évolution, où les
•contradictoires se fondent^ » (p. vn.) Voyageur érudit et artiste,
M. Schneider jouit délicieusement de tant de contrastés. Et il nous
invite à ks savourer» assis au pied de cette statue de 6aribaldi« qui
domine un peu insolemment toutes les g*loires d'autrefois et la coupole
même de Saint-Pdérre. Mais peut-être aimerions-neus mieux, au lieu
de leçons de choses qui ne nous offrent qu'un amusement et un sourire^
l'expression même violente d'une conviction, fùt^He réactionnaire. Ce
nihilisme délicat nous offusque à la longue, malgré les plus spirituelles
es brillantes impressions d'art. Il n*empéche que le livre mérite d'être
lu, et que là même ott il peut irriter, il instruit ; il évoque des images
étincelantes, derrière lesquelles se projette longuement l'ombre de la
majesté romaine.
18, 19. — A ses collections si activement et intelligemment conduites
des Villes d'art et des Grands Artistes, voici que l'éditeur M. Laurens
en joint une troisième, plu& restreinte, qui obtiendra certainement le
même succès : Les Grandes Institutions de France. Le texte du premier
volume de cette nouvelle série, les Gobelins et Beauvais, est de M. Jules
Guiffrey,. le zélé administrateur de la manufacture nationale des Gobe-
lins. On y trouvera l'histoire sommaire de la tapisserie en France, dès
avant l'indtallation sur les bords de la Bièvre de Tatelier de Jean
et Philibert Gol>elin, marchands teinturiers en écarlate, à la fin du
xv« siècle ; les détails de la création officielle de la manufacture en
Janvier 1607, puis de la période si féconde qui commence à Golbert pour
se prolonger jusqu'à nos jours. De bonnes et nombreuses illustrations
nous aident à comprendre, en même temps que le classement des tapis-
iseries, toutes les phases de leur fabrication, aussi bien pour Beauvais
que pour les Gobelins. — M. Fernand Mazerolle a savamment décrit
CHâêel des Monnaies, ses bâtiments, son musée, ses ateliers ; il nous
initie ayx secrets de la frappe des médailles et nous fait passer en revue
les minuscules chefs-d'œuvre qui ont contribué pour une bonne part à
l'éclatant renom de l'art français ; les gravures nous en présentent un
^oiz des plus attrayants,
20. — Le volume de Mélanges de M. Joseph Berthelé renferme des
études de l'érudition la plus sûre, dont une bonne moitié est consacrée
à la campanographie ancienne et moderne. On n'ignore pas que
l'auteur, à qui nous devons déjà un précieux recueil d'Enquêtes campa^
Mai 1907. T. CIX. 27.
— 418 —
i
flaires, est le spécialiste le mieux informé de Thistoire des cloches et des
fondeurs de cloches depuis le plus haut moyen âge jusqu'à nos jours.
Ses notes bibliographiques, ses archives et son index des noms de
fondeurs seront consultés avec fruit, tant que nous n'aurons point le
Corpus campanaire que nous sommes en droit d'attendre de son zèle
érudit. Il y a encore dans ce livre une très intéressante élude sui
TArchitecture Plantagenet en Anjou et en Poitou; une autre, toute
d'épigraphie gallo-romaine, sur les « Samnagenses » et Toppidum de
Nages (Gard) ; une enfin, accompagnée d'utiles illustrations, et dont les
amis de l'archéologie chrétienne tireront le meilleur profit, sur la
superbe collection de moulages du chanoine Didelot, qui vient d'être
acquise pour le musée de la Faculté des lettres de Montpellier.
21. — M. le D^ Richer, le savant membre de Tlnstitut et de l'Académie
de médecine, professeur à l'École nationale des beaux-arts, a déjà
rendu les plus grands services aux artistes par ses nombreuses et
magnifiques publications sur Panatomie et les formes du corps humain.
Voici qu'il publie une Nouvelle Anatomie artistique du corpe humain,
cours pratique et élémentaire^ où Ton retrouve tout l'essentiel de son
enseignement, accompagné des figures explicatives les plus claires.
C'est, si l'on veul, une réduction de l'admirable traité d*anatomie artis-
tique publié il y a bien des années par les mêmes éditeurs; mais c'est
en même tepips une tentative nouvelle de simplification des études
d'anatomie par la description minutieuse de chaque muscle essentiel et
le classement en groupes ^condaires de tous ceux qui n'intéressent
pas directement la forme vivante. Livre de consullatiou commode et
d'incontestable utilité. •
22, 23. ^ Je recommanderai volontiers l'usage du Traité usuel de
peinture à VvLsage de tout le monde^ par M. Camille Bellanger,bien que je
ne me dissimule pas le danger de ces sortes de manuels qui ne peuvent
en aucune façon remplacer la leçon pratique et l'exemple du professeur.
Mais ce petit volume, qui est Tosuvre d'un excellent peintre, ancien
prix de Rome et longuement exercé à toutes les difficultés de l'ensei-
gnement, me parait d'une simplicité, d^une clarté remarquables ; il est
succinct et complet cependant, comme le dit avec raison André Theuriet
« dans sa préface toute amicale. Une quantité de petits croquis spirituels
en rend i'accôs encore plus aimable et facile. — Le traité d'Aquarelle
pratique^ fleurs^ paysage^ figure, de M. Gaston Gérard, avec de très
sérieux mérites, rendra surtout service aux apprentis décorateurs; mais
il n'y faut pas chercher le secret de cet art spontané, rapide, étincelant,
auquel la peinture moderne doit quelques-uns de ses plus délicats
chefs-d'œuvre.
24. — - M. Gérard de Lacaze-Duthiers me rappelle bravement que j'ai
j ugé sans aucune indulgence son Idéal humain de Cari [Polybiblion,
— 419 —
U CVII,p.423), et il m'envoie la Découverte delà vie. k la bonne heure 1
eette vaillance me plaît, et même si ce nouveau livre ressemble encore
à l'autre, je me sens disposé à lui trouver des excuses. Je viens de le
parcourir : hélas ! il ressemble à Tautre, il est presque aussi jeune.
Pourquoi mais pourquoi dire en 300 pages que Part nous aide à décou-
vrir la vie ? que la vie est la réalisation de Tari ? J*aime aussi, je vous
Tassuit» la poésie de Verlaine, de Samain et d*Henri de Régnier, les
peintures de Delacroix et de Carrière, les sculptures de Rodin ; mais je
ne me sens pas assez artiste, j'en ai peur, pour qu'elles remplissent
ma vie, pour qu'elles m'expliquent la vie. Le ciel nous préserve, encore
une fois, de cette absurde divinisation de Tart 1 André Pératé.
•y
r
i '*!
'1
HAGIOGRAPHIE ET BIOGRAPHIE ECCLÉSIASTIQUE |
1. Sainie Marie-Uadeleine^ par Tabbé M. Sicard. Paris, Savaëte, s.d. (1906), 2 vol. -À
in-S de 191 et 336 p., 8 fr. — 2. Les VvaUs Force», La Sainteté du ix« au ^
xn« siècle. Saint-Grégoire, VU. Saint Anselme^ saint Bernard^ les Croisades, par -ji
J. AuRiADLT. Paris et Lyon, Vitte. 1906, in-16 de 275 p., 2 fr. — 3. La Légende .^
dorée^ par Jaoqcis di Voraoinb; trad. du latin et précédée d'une notice historique '^H
et bibliographique par M. G. B. Paris, Garnier, s. d. (1906), 2 vol. iD-12 de \,'y
431 et 423 p.. 3 fr. — 4. La Vie et ta légende de Madame saincte Claire, par le
frère mineur Francoys Dopuis (1563). Texte publié d'après le ms. de la Bibliothèque
de Lyon avec une Introduction et des notes par Arnold Gofpin. Paris, Bloud, s. d.
(i9û6), in-i6 de 125 p.. 1 fr. 20. — 5. Sainte Colette, pan André Pidoux. Paris,
LecofTre, Gabalda. 1906, inl2 de 191 p. {Les Saints), 2 fr. — 6. X^ Vénérable ^
Père Eudes {4601-1 €80), par Hbnri Joly. Paris, Lecoiïre, Gabalda, 1907, in-12 de i
1U-207 p. (les Saintê)y2 fr. — 7. Frédéric, Ozanam. Sa vie, ses œuvres, par le
chanoine François Fourniir. Paris, Haton, s. d. (1906), in-8 de vui-150 p., ^ fr.
— 8. Newman, par William Barry ; trad. de Panglais par l'abbé Albert Clémbnt.
Paris, Lethielleux, s. d. (1906), in-8 de 299 p., avec 12 grav. et un portrait, 5 fr.
— 9. Monseigneur Lanusse. Le Pi-étre et te soldat, par Boyer d*Aobn. Paris,
Haton, 1906, gr. in-8 de xlviii-452 p., avec 4 planches, 4 fr. — 10. Ames vaillantes.
Mrs. Fanny Pittar, autobiographie traduite de Tanglais par Joseph Pittar et
annotée par Jban Charruau. Paris, TéquI, s. d. (1907), in-12 de xi-276 p., 2 fr. 50.
— 11. Nos Saints. Biographie sommaire des principaux personnages béatifiés
de l'Église des Gaules et de l'Église de France, par H. Tivibr. Paris, Hetaux, 1906,
io-18 de xi-344 p., 3 fr. «
1. — Les tradilious sur Torigine apostolique ou presque apostolique
de l'Église de Proyence ont fait naître une littérature abondante et
mis deux camps en présence : celui des traditionnistes et celui de Técole
dite critique. M. Tabbé Sicard est un traditionniste convaincu, ardent,
et soutient l'évangélisation de la région phocéenne par Lazare, le
ressuscité, Madeleine, la pécheresse convertie, Marthe, l'hôtesse active
de Béthanie, dans ces deux volumes sur Sainte Madeleine. Le tome la
pour sous-titre : c La Tradition et la critique » ; le tome II : « Sa vie, son
culte ». Avec fougue, Tauteur fonce sur les hypercritiques, notamment
sur Mgr Duchesne. Il ne nous parait pas toutefois que Fauteur ait versé
au débat des éléments nouveaux ; il résume bien draille urs les ouvrages •
sur cette matière toujours passionnément discutée. Dans cette œuvre
I
. — 420 —
intéressante et loyale, M. Sicard considère la sainte « dans son intégrale
unité B et nous la montre synthétisant l'humanité coupahle et repen-
tante, puis transfigurée par sa généreuse pénitence. La deuxième par-
tie de Touvrage, c^est la vie proprement dite de sainte Madeleine. Nous
y suivons Tillustre pécheresse devenue la pénitente extatique, de
Béthanie à Magdala et à la Sainte-Baume. L'auteur essaye de temps oa
temps de dissiper quelques ombres sur la route parcourue ; pac plus
d'un détail prouvé, il y réussit parfois. Mais le plus souvent robscurité
persiste à quelques détours du chemin attachant. Dans la première
partie, la Vie, c'est surtout la note pieuse et poétique qui est la carac-
téristique; appuyée sur des citations choisies. Il n'en va pas de même
pour la seconde, celle qui a pour objet le culte de sainte Madeleine. Là,
on se trouve en pleine critique à coups de documents, avec une large
part faite à Thypothèse pour ce qui concerne les premiers siècles chré-
tiçus. M. Sicard cherche aussi à solutionner des questions précises de
controverse d'ordre topographique à l'aide de traditions et de docu-
ments trop imprécis.
2. — Avec le P. AuriauU, nous sommes à l'époque de Téclosion de la
puissance temporelle de TÉglise qui, depuis les âges apostoliques, eut
tant de luttes k soutenir, tant de persécutions sanglantes à subir. Dans
ce volume de conférences sur divers sujets, l'auteur de la Sainteté du
IX* atixu" siècle s'est occupé de saint Grégoire VII, de saint Anselme
et de saint Bernard. £t, pour avoir l'impression exacte et totale de la
sainteté du grand Pontife, ilétudieséparémentsafonctionet son état inté-
rieur tels qu'ils se dessinent à nous dans une correspondance singulière-
ment suggestive, et dans des actes extrêmement expressifs. Saint Ansel-
me» lui, apporte une contribution très précieuse à l'hagiographie du
XI* siècle, soit au point de vue apologétique, soit sous le rapport mys-
tique. Docteur, moine, évoque, rien ne lui a manqué pour défricher le
champ évangélique et donner le plein épâ.nouissement à ses propres
vertus. Le conférencier découvre en lui la science du docteur, le cœur
du moine, l'autorité de l'évéque, en groupant, dans leur ordre réel, ses
qualités et ses actes. Pour saint Bernard, beaucoup l'ont regardé
comme un outraucier dans l'ordre de la vie chrétienne, c'est-à-dire
qu'il a exécuté jusqu'à son ultime limite le mandat d/observer et de
faire observer tout ce qui a été prescrit par le Maître. Il est simple-
ment un fort dans la foi qui a empreint tous ses actes du sceau évan-
gélique. C'est précisément ce caractère de force, disons d'intransigeance,
que relève le P. Auriault dans saint Bernard, homme de cloître, homme
de doctrine et homme d'action. C'est donc à juste titre que ces trois
grands personnages entrent dans ce volume : Les Vraies Forces.
3. — Cest tout un autre caractère que celui de conférences que revô
la Légende dorée du xiir* siècle. Depuis quelque temps, sa bibliog^ra
— 4Î1 —
pbie s'est considérablement enrichie d'œuvres importantes. Jacqaes
de Voragine, évéque de Gréaes, son auteur, a réuni un grand nombre
de faits épais dans une quantité de chroniques contemporaines» de
biographies pieuses, dont les sources sont faciles à déterminer. Il a*a
prétendu faire qu'une compilation qui dispenserait de recourir à une
multitude d'autres. Sa crédulité nous parait excessive, mais, au
xui* siècle, un prélat italien pouvait-il être le précurseur de Jean
Launoi ? Jacques a cru bonnement ce qu'on croyait à son époque.
I/ailleurs il nous avertit parfois que telle narration des plus merveil-
leuse ne repose que sur Tautorité d'un livre apocryphe et que telle
ou telle circonstance doit être l'objet de quelque doute assez fondé.
Bans la Légende dorée beaucoup de récits inculquent la charité
envers lés pauvres, la résignation chrétienne, la pureté des mœurs.
Ce fut le livre du moyen &ge : dans les monastères, dans les châteaux,
dans les chaumières, on lisait la Légende. Ses récits enflammaient
pour le bien les esprits les plus grossiers. Les manuscritia en furent
reproduits à llnfiuL Quétif en indique un grand nombre existant dans
les bibliothèques parisiennes. Notre traducteur, dans une notice limi*
naire intéressante, en fait beaucoup connaître; il décrit même les prin-
cipaux mss. n s*occupe également des premières éditions dont la toute
première, exécutée à Strasbourg, remonterait k 1471-1473. Or, toutes
ces éditionâ et traductions difiTèrenl les unes des autres, surtout vers
la fin, les éditeurs ajoutant ou retranchant suivant leur convenance,
selon qu'ils voulaient un volume plus ou moins étendu. Le traducteur
anonyme de la présente édition s'est attaché à reproduire fidèlement
l'original, à ne jamais substituer d'autres idées aux siennes. Parfois le
le récit du Légendaire semble abrupte, dépourvu de logique, chargé
de répétitions : on doit se souvenir que le texte primitif fut rédigé
vers 1260. Tout en étant fidèle, cette nouvelle traduction est écrite
dans un français clair, pur, élégant.
i. — Sainte Claire est aussi une sainte à légendes. C'est M. Paul
Sabatier, l'auteur de travaux importants sur l'histoire franciscaine,
qui fit connaître à Téditeur de la présente Vie le manuscrit se trou-
vant à la Bibliothèque de Lyon. Le Catalogue général des mes. des
Bibliolhêques publiques de Frafice^ t. XXX» le mentionne sous le n^' 870*
Il se compose de 37 feuillets de papier, format 170 x 130 millim.
Les titres des chapitres sont à l'encre rouge ou bleue, ainsi que la
lettre majeure de chacun d'eux ; l'écriture est une imitation gothique.
M. Arnold Goffin s'est borné à ajouter la ponctuation et raccentuation,
sans lesquelles la compréhension du texte eut été trop laborieuse.
Pour le surplus, il s'est appliqué à reproduire telle quelle la leçon du
ms., sauf à corriger quelques erreurs évidentes du copiste et à expli-
quer en note les passages et les mots nécessitant des éclaircissements
\
— 422 —
ou une traduction. Ainsi se déroule la vie de sainte Glaire dans cette
langue naïve et savoureuse qui nous rappelle celle de saint François
de Sales. Une considérable Introduction sur saint François d'Assise et
sainte Claire forme comme le portique de cette édifiante biographie
où les documents primitifs très sûrs sont agrémentés de légendes
exquises.
5. ~ Si la fondatrice de Tordre des darisses, sainte Glaire, n*a pat
assez vécu pour fournir la matière d'un gros volume, on peut se dédom-
mager en lisant la vie de la réformatrice de son ordre. Sainte CcleUe
de Gorbie. Rien de plus vivant que cette histoire qui commence dès
les jeunes années de Théroïne et se poursuit tour à tour en Picardie et
en Franche-Gomté. M. Pidoux, archiviste paléographe, a trouvé, dans
sa situation près de la personne même du Souverain Pontife, à Rome,
le moyen de se faire communiquer bien des documents le plus souvent
inédits. Son ouvrage est un livre neuf, plein d'enseignements pieux,
très soigné.
6. — La nouvelle vie du Vénérable P^e Eudes, à la différence de celle
de sainte Glaire et de sainte Golette, toute contemplative, est toute d'ac-
tion dévorante I Destinée au grand public, elle lui fera aimer un saiot
français dans sa personne et dans ses œuvres charitables etaposloliques,
en lui faisant connaître d*une façon éclatante TÉglise de France dans la
plus belle partie du xvii* siècle. G*est à lui que l'on doit la fondation de
nombre de séminaires, de prédications opérant des miracles de conver-
sion, de la Congrégationde Notre-Dame de Gharité dite du Bon-Pasteur,
si admirable dans ses œuvres de préservation et de relèvement. C'est
encore le P. Eudes qui répandit la saine doctrioe et des œuvres de
dévotion, antidote du jansénisme alors régnant. Ge volume est précédé
d'une bibliographie bien à jour dont M. Joly s'est abondamment servi ;
lia profité, aussi, et avec sa scrupuleuse probité littéraire, des écrits
du seint, de la grande vie du P. Eudes, par le P. Boullay, actuellement
en cours de publication. Ge dernier s'arrête avec une certaine complai-
sance sur les faits controversés jusque là et donne ses preuves avec
largesse; ce qui occasionne des digressions qui ne laissent pas d*ètie
attachantes.
7. — Du clotlre nous passons à la vie laïque d'un chrétien éminent :
Frédéric Ozanam, L'auteur, en racontant cette existence, a eu moins
en vue de suivre la carrière de cet illustre lettré, bien connue déjà, que
de le proposer pour modèle aux élèves des établissements secondaire^
et aux étudiants de l'enseignement supérieur. Geux-là fixeront leurs
regards i^ers ce brillant avenir réservé aux études sérieusement faites;
ceux-ci, loin de se contenter de suivre leurs cours de droit, de méde-
cine, de sciences, de lettres, chercheront, à Texemple dOzanam, les
cercles catholiques où se groupe la jeunesse chrétienne studieuse, oii
— 429 —
s*orgaiiiaent des conférences de science^ d'histoire, de littérature,
d'apologétique. Ils constateront ce que. peut obtenir la puissance du
travail et de la bonne voionté Jointe à celle de réaliser, comme
Ozanam, l'étroite alliance de la foi» de la charité et de la science. Cette
vie fera certainement beaucoup de bien aux étudiants. Le style de
Tauteur sera agréable à leurs imaginations fleuries : il est orné, mais
il l'est trop.
8. — Le livre du Jy Barry sur Tillustre théologien anglais Newman^
par le seul fait que c'est la première fois qu*un prêtre catholique
anglais étudie d'une façon scientifique le leader de Tanglo-catholicisme'
mérite de fixer l'attention. Ses qualités d'écrivain rehaussent d'ailleurs
l'intérêt de l'ouvrage ; on sent dès les premières pages que la phras®
n'est que le revêtement d'une pensée que n'effrayent nullement les
méthodes modernes d'analyse. En huit chapitres, d'un mouvement
rapide et harmonieux, d'un style nerveux, souvent passionné, il trace,
du grand cardinal anglais, le plus ordinairement à l'aide de Newman
lui-même, le portrait le plus vrai et le plus vivant que jusqu'ici nous
possédions*
9. — Monseigneur Lanusee^ lui, fut le prêtre et le soldat; il fut
aussi un écrivain militaire. Depuis les Mémoires du général Marbot,
aucune main plus digne que celle du légendaire et dernier aumônier
de Saint-Gyr — en Gascogne du moins — n'avait pris si vaillamment
la plume, pour parler plus noblement de l'épée. A l'époque de Jules César
déjà, on signalait cette race de cadets, hardis jusqu'à la bravade, faconds
jusqu'à l'éloquence, pour qui l'épée et la langue furent toujours
tout un. Getle tradition de chroniqueurs militaires gascons qui, de
Montluc, maréchal de Charles IX, s'était arrêtée à Marbot^ général de
Napoléon I^, poursuit donc aujourd'hui sa marche glorieuse à travers
l'histoire de France dont Mgr Lanusse a vécu, au xlx^ siècle, la plus
belle part sur presque ^ous les champs- de batailles de TEmpire et de la
République. Au terme d'une si longue carrière, c'était bien le moins
que ce vieillard parlât après avoir agi, n'eût-il qu'à protester, par les
soixante ans de sa vie militaire et sans défaillance, contre les incom-
préhensibles déclamations d'une jeunesse qui se prétend française et
antimilitariste à la fois.
10. — Veuve à vingt ans, Mrs, Fanny Plttar fut, quelques jours après sa
conversion au catholicisme, en butte aux persécutions de ses parentsi
séparée de ses jeunes enfants, contrainte à les enlever, à s'enfuir avec
eux loin de la patrie. Elle a donné, dans ces surhumaines épreuves,
d'éloquents exemples d'humilité, de confiance chrétienne. Cet excellent
livre, d'une parfaite sincérité, est à répandre : il apprendra à ceux qui
pleurent la résignation religieuse, aux femmes mondaines le dévoue*
ment familial.
^ AU ^
41 . •* iM aainU <!• la Ffaaee, N.o$ Sàinf^, «68 Mtets qui oàt CaR noir»
Pi9im, rx>ibt illvkstrée leit ro&t lenétM «i |(ioiieiM^ «us yeux du faoBiée,
C4IS MtoU 4€«i la «ainieté porte ie iripUb «aoraotèM 4a génie de notre
xm^ : U 4i»fié, bi gténérosité, la Bies«r«, ee èo&i eeé aaifita à qui M. Tt<rier^
di»y^(& jbonoraii» 4Le te Faouité des ieitfea 4e Beaaaçoa, a consa'evé un
vetoiue «Qiust, iomé <Lea <giÀcee d*iui «lyle aoMe «t pur, «arkshi, «aalgré
la brièvelé des notices sur chacun de ses héros, des derniera lésaltats
^us jt jba ciiiU<f4ae4^QnteiniKNEaine. Qu'ils g*«ppeileat nos saints de France»
iUlair^, fiuilHAs Sérèiie, Sidoine Apollinaire, Peosper, Portunai,
Bmtxo, (Mo», Ber0a{4, Yv^es^ CoMie» Pienre Fourier, Françote de
6atas« Jeat^fiaptiste de la Salle, lis aoni docteurs, histerieBS, éeti-
▼alfls# fmdsâ^urs ou réformateurs de grandes familles religieuses. Ça
«Wl des/Bairanis et des organisateurs de premier ordre, toujours aus
piDomiers rangs de la culiture iniellectuelie et du progrés. De plus, ils
Ifo^i ioua d'une générosité iacompadrable. Les novis seuls des Martin,
Ass Rémii des Éloi, des Léger, des GlotUde, des Radegonde, des Jean
de Matha, des Louis IX, des Chantai, des François B^s, des Curé
d'Ara, suffisent à susciter en nous le zèle pour les choses de Dieu. Et
cette générosité et eette intettigonce sont servies par un bon sens rare :
par ie sens de la «lesare, par la notion exacte des nécessités de rheure
à laquelle ils vivent, et qui montre nettement leur rôle providentiel.
Ce fiont ces xfuidités que M. Tivier a mises admirablement en lumière.
Bestiné k faire connaître les saints de notre pays, son livre est appelé
à les Caire aimer d'abord, puis à faire comprendre aux masses ia part
prépondérante que ces saints ont eue dans la formation de la France,.
daii9 sa formation politique aussi bien que dans sa formation inteilec
tueUe et morale» Il servira 4 dissiper nombre de préjugés surannés et
d^ignorances contemporaines, Louis Bobkrt»
THÉOLOGIE
Mm nmmm ëmmm I'litel#lM #i Mmmm r^rt, ûmtm rA«ae étmm
pa|ji>|« et itaïui motre irie, par J. Hopfb^ot. Lille, Paris, Bruges,
Bruxelles, Rome, Société de Saint- Augustin, Desciee et de Brouwer,
s. d. (1906), gr, in^ de xu^387 p., avec5 ehromolith., iOgrav. hors texte et
de nombr. grav. dans le texte. — Prix : 10 fr.
L'auteur nous dit son but en quatre phrases : ce que l'hisloire sait
de La liesse ; ee que l'art a fait pour la Messe ; ce que la Messe a fait
dans rame des saints ; ce qu'elle peut faire dans notre vie. Magniâque
programme, qui a été réalisé non en quatre chapitres et d'une manière
technique et scientifique, mais en vingt et un tableaux qu'on pourrait
appeler des tableaux vivants: tableaux où se mêlent harmonieusement
l'histoire, l'art, la piété, le symbolisme ; ajoutoos-y la littérature et
parfois réloquence. Toutes ces ressources donnent aux descriptions le
— «5 -
ttsit et le «olofic EUei Irat coaeevoir 1« nspeei, J'jLdmiiatfoB, l'uao
du plua «oixliinfl objet jqui soit.
Ua tràf «rustique ebeix de ^nrunei, daBi le texl« «t bon l«z
cûaq OMfsi&quei cfaionollUiaKnpbiea transformeot «e beau rolai
«o on Tfti niMéc eueturiaiiqne. ^ui, 90 illuslruil la doctrine, clwrt
h U toi» Vail et l'eepni. Huit chupitm coadaiMat le lecteur de
Cia* aa zui* eitale H foot aeetater jui dévcleppemeot de 1k liturgie q
jjout&ît de BauvollM «pieodeurs k «a foad idealique.
La oeuTiëme ekapitie ncoiite les atiaquee de la Etéfiirme, la répof
4iii coaelle d« Trente.
Cerlâine* neesee ont reçu, des circonstances où elles se célébraîe:
un earaclère plus émouvant; on noue les décrit soua la Terreur, da
^uclqaee meseea miracuteuses, aux messee mf litairos depuis ConsUni
jusqu'à BOs jouri, à la messe papale de Pie IX, le jour de Piques 18t
VieDoeul enuHiiU les relatioas de la Heaee arec les Anges, avec
Sainte Vierge, avec les défunts, et même avec la question sociale.
deniw point amène l'auteur à déterminer quelle influence profon
pourrait ezeK«r l'aesietance k la grand' mesee. Elle devrait être le w\
lieo paroissial et faire de tous les airnubres de ce groupe et mdme
l'ÉgliM entière, uo MUl easur et une seule Ime.
Le journal d'an vieux prâtre nous montre dans sa messe quotidieni
depuislapremière juequ'àlaâeraière, le principe de eavie saeerdoti
et de son action apostolique. I^ messe à laquelle l'âoie pieuse assû
chaque jour est aussi la source de ion progrès spirituel.
Le vingtième chapitre rend tangible la r^.alisalion de la prophétie
Halachie, en nous montrant le sacrifice gterpétuel qui se fondra défii
tivemeot dans le eacriflee éternel du Paradis.
Œuvre pleine d'intérêt. Les grandes lignes de l'histoire y so
agrémentées d'anecdote», de poésies et de gracieuses légendes. On i:
tfouve ni l'appareil ni, par endroits, la rigueur scientifique d
Ducheine et des Cabrol ; mais tout ce qui peut faire comprend
et aimer la sainte Liturgie, ce qui peut en bire vivre, y a trouvé plai
On ne peut qite souhaiter à ce volume le même succès au moins qu'ai
cinq éditions de son alué : Le Crucifix. A. VieouKSL.
TI>è«rleJ«I» lameaae. par J.-C. Brodssollb. Parie, Téqui, 190e, in
de VlIC-263 p. — Prti :ift. '
La théorie de la Messe est un ■ ouvrage d'ensef g Dément. > On
trouve a^des sommaires > [c'esi-à-dire un précis de la doctrine), t d
notes, a t des exercices, * < des lectures, * le tout claseé en douze ce
féreuceii : moins serait insuISsant, plus deviendrait peut-être fastidieu
La variété plaît aux jeuues ; une autre année, après la théorie viend
la pratique. Une illustration i archéologique et documentaire > piq
nr^^
ïr*.
i*V.
*t,,-»
• /■
— 426 —
la curiosité ; si parfois elle prêle à sourire, toujours elle instruit, qui
plus est eller intéresse, — l'expérience en est garant, — plus qu^une
^composition très artistique. La page 32 en fournit d'excellentes raisons.
Ce plan est suivi, sauf deux ou trois exceptions que Tauteur légitime
(p. 74 et 177). De la notion générale de sacrifice, par l'histoire des
sacrifices anciens déformés chez les païens, réguliers dans la loi juive,
on est conduit au sacrifice de la croix qu'ils figuraient et au sacrifice
eucharistique qui le représente et le reproduit. L'histoire de la messe,
ses fruits et son importance achèvent Tétude attachante, documentée,
vraiment instructive de la théorie ; vienne bientôt la partie pratique !
A. VlGOUREL.
t?
*:•*
^
r
lie Mort réelle et la mort apiMirente et leurs rapporta
avee Fadmlnlotrailon des oaeremento, élude physiotogico-
* théologique, par le R. P. J. B. Fbrbbrbs ; traduction de l'espagnol, avec
notes et appendices, par le Rev. Dr. J.-B. Gbnibssb. Paris, Beauchesne, 1906,
in-8 de 466-xvi p. — Prix : 3 fr.
M. Geniesse a lui-même reconnu ingénument, dans Tépilogue de sa
traduction commentée, les défauts de son œuvre : contradictions appa-
rentes, critiques peu mesurées, négligences de style, dont il explique
les causes. Il serait donc cruel d'insister ; nous ne pouvons pourtant
nous dispenser de regretter ces ombres parfois trop accentuées, car
Touvrage, diffus et mal divisé, est malgré tout fort intéressant, et ren-
dra un véritable service en mettant à la disposition des lecteurs de
langue française l'excellente étude du P. Ferreres dont le public espa-
gnol et celui de langue anglaise ont déjà apprécié la valeur. Il eût
certes mieux valu qu'un travail de cette importance fût parfait à tous
égards, mais tel qu'il est, nous le répétons, il devra prendre place
dans la bibliothèque du théologien et dans celle du prêtre de paroisse.
La fréquence des cas de mort apparente est telle qu*un devoir
strict de conscience s'impose à ceux qui ont la charge d'administrer
les sacrements» de se bien pénétrer de la doctrine médico-physiolo-
gique sur la persistance de la vie, soit chez les fœtus et les enfants que
Ton croit généralement morts, — soit chez les adultes, dans le cas de
mort subite, et même à la suite de longues maladies. Il y a donc lieu,
suivant les circonstances, d'administrer le baptême, ou la pénitence,
ou aussi Textrême-onction. Le traducteur a complété l'étude primitive
du théologien espagnol par de nombreux appendices, remplis de vues
pratiques et de documents dont certains peuvent parfois donner lieu à
discussion, mais dont l'ensemble est vraiment convainquant. Ne pou-
vant entrer ici dans un examen plus détaillé, nous indiquerons seule-
ment les titres principaux, susceptibles de faire entrevoir l'intérêt des
sujets traités : Fréquence des cas de mort apparente; Du Baptême uté-
rin et de l'opération césarienne ; Administration de l'extrême-onction à
— 427 —
ceux qui sont morls dans Timpénitence, Tapostasie, rhérésie ; Assis-
tance spirituelle des défunts, de la part des prôlres, durant les heures
qui suivent la mort ; Soins à donner aux corps des défunts, moyens à
employer pour les ranimer ; Signes de mort et procédés employés pour
constater le décès; Comment prévenir les enterrements prématurés.
G. PÉRIBS.
Henri l4M0erre,0«n testament spirituel, pages inéiiies veeMiUies
après la mort de Cauteur et publiées avec un^. Préface par le chaDOlne
BauzAT. Paris, Poossielgue, 1906, in-12 de xxxiv-443 p. — Prix : 3 fr. 50.
Ce volume est un ouvrage de solide spiritualité. L*auteur^ homme de
méditation et homme de prière, faisait sa lecture journalière de TÉcri-
ture, des SS. Pères, de la théologie catholique. Ce sont des effusions
intimes non destinées à la publicité et recueillies par une main amie. Le
matin, de très bonne heure, Henri Lasserre avait l'habitude de méditer,
la plume à la main. Il s*y abandonnait au libre cours de sa pensée
pieuse, sans trop se préoccuper de plan ni de méthode et sans même*
prendre garde à quelques répétitions. Ce recueil de ses méditations et
de ses prières a été divisé, pour la commodité du lecteur et pour le bon
ordre des matières, en deux parties dont la distinction n^est qu^une
nuance. H. Lasserre, à la première, avait lui- môme donné le titre de
Notes du matin^ bien que ce ne soit proprement que des méditations
pour la plupart. Elles mettent en pleine lumière la mentalité profon-
dément chrétienne de leur auteur. La seconde partie contient des
PiHères, toutes inédites, sauf quelques rares exceptions, justifiées par
un intérêt ou un mérite particuliers. Dans ces c Notes du matin » et
dans les prières, on ne reconnaît pas toujours le style si clair, si ferme,
de forme si parfaite: mais la prière et la méditation valent surtout par
la ferveur et la sincérité de celui qui médite et qui prie. La grâce litté-
raire n'en relève guère le mérite intrinsèque. A la lecture de ces pages
on verra avec quelle ardeur et quelle bonne foi Lasserre prenait tous
les meilleurs moyens pour vivre en fervent chrétien. Au contact de
cette âme grande et généreuse on se sentira devenir meilleur.
L. Robert.
JURISPRUDENCE
Etudes eomplémentaires de l'esprit du dr«it r^main^
par H. DE Jherino; trad. par O. de Meulknabrb. V à IX. Paris, Gheva-
lier-Marescq, 1903, in-s de xv-597 p. — Prix : 15 fr.
Il y a longtemps que j'aurais dû signaler le volume livré au public,
après tant d'autres, par M. 0. de Meulenaere. Gomme ses aînés, il con-
tient la traduction d'œuvresde Jhering. Nous trouvons un certain nombre
de dissertations dont plusieurs sont justement célèbres dans le monde
des juristes : d'abord l'étude sur le transport de la revendication aux
V
— 428 —
non-propriétaires, qai se termine par quelques pages où Tautenr pré-
sente le connaissement comme une cession de la reTendication ; en
second lieu une étude approfondie sur la coopération aux actes juri-
diques d*aulrai, suirie d^une étude sur les effets réfldzes des actes-
juridiques, c'est-à-dire sur la réaction exercée sur les tiers par les faits
juridiques. Vient ensuite le mémoire bien connu sur la passiveté de&
droits. Jheriog y rompait en visière avec la doctrine diaprés laquelle
un droit n'engendrerait plus aucun effet lùrsqueson sujet vient à dispa-
raître momenlanémenl» et s'eSorçait de démoatrar que, temporairement,
le droit pouvait subsister par son côté passif, sans qu*il fût nécessaire
de reconslituer en bâte, môme au prix d'une ûciion, le côté actîL
U allait même jusques à admettre la passiveté des droits comme état,
permanent et expliquait par cette idée la condition des rtê publicae-
sacrae religiosaê. Cette doctrine fera son chemin et jouera un grand rôle
dans rélaboration des syslèmes modernes sur la personnalité morale^
M. de Jhering s'occupe surtout des théories de droit privé» et en suit le
principe jusque dans le^ institutions contemporaines : titres au por-
teur, registres fonciers, hypothèque du propriétaire sur sa propre
chose, etc. — Le volume se termine par un exposé doctrinal consacré à
robligation solidaire active. ' P. F.
Fmelaettonea in test«m |isri« can^nlei de Judfoito ecele-
•iaiiaiciii, in scholis pont. sem. rom. babilae da Michablb Lboà. i. De
Judicii* ecclesiasUcU civilibus. Ëditio altéra. Roma, Desclée-Lefebrre, s. d.,
in-8 de 635 p. — Prix : 8 |r.
Mgr Lega, sous-secrétaire de la Congrégation du Concile, a mérité^
par son enseignement au Collège romain, une réputation de caoo-
niste éminent, confirmée auprès du grand public ecclésiatique par-
la mise au jour, en 1896, de la première édition de ce vaste traité des
Jugements, qu'il vient de compléter et de perfectionner. Le commen-
taire des livres des Décrétâtes, suivant l'eDChainement plus ou moins-
logique des titres, fatiguait saus profit l'attention et ne permettait
pas cette méticuleuse proportion et cette répartition ordonnée des
matières, sans lesquelles l'esprit s'égare dans les mille détails de la.
législation judiciaire. L'auteur, absolument maître de son sujet, a su
fixer de grandes divisions harmonieuses autour desquelles sont venues
se grouper, dans une régularité parfaite et une importance justifiée,,
toutes les questions secondaires dont les éléments gisaient plus ou
moins épars jusqu'ici au travers du Corpus Juris et des diverses col-
lections de documents juridiques. Il répartit donc son travail en deux
sections principales : la procédure civile (ecclésiastique), et la procé-
dure criminelle. A la première s'ajoute, en un volume distinct, l'étude
de la Curie romaine et de la Curie diocésaine ; à la seconde sert d'in-
- 429 —
trodaetioQ nUureUe le traité des délits «t des peinu. L« t
prend» quatre volumes.^ — Noua a'avoiM aoua les yeux seti
quelle pramter, ou tr^ié des jugcmcots ciTils en giB^nl, <
Après les Décsssures prolégomëDes, l'ouTerture du pcocës,BO|
tiOQ el sa clAture, «nâa l'exéculioa de la seatsuee. Les Un
«ompte rendu ae nous pennettent pas l'aoalyae détaillée <;
terait ce trarail considérable où l'on ne sait qu'admirer davi
la précision du maître, manireslement en possession de lous 1
d'UD vaste sujet longuemeoi médité, habikement charpenté
mvnt exprimé, ou du praticien averti qui prévoit k l'avancâ
sites légitimes et 1«a objections possiblesi. Nous ne eraig
d'afârmer que ce magnifique traité de droit canonique est u
du genre et répond, par la sûreté de sa docjrine autant q
division scientifique des matières qu'il renferme, aux plu
exigences de la critique. G. Pfe
SOENCES ET ARTS
■le a«— l-S«M9 4p««t«ar et ■al«p«nr. Thiorûi générale
entraînement, alimenlalion, par Paul Fournicb tOnuONDB}. Pa
Laveur, 1307, gr. jo-S de xii-339 p., avec 26 il tusl rations. — Prl
Ce livre complète utilement le remarquable ouvrage dn mér
en collaboration avec H. Edmorul Curot, consacré au Pur Sai
le Poiybiblk>n a rendu compte au moment de son apparition.
Si l'élude du Pur Sang, de sa généalogie, de son tempér
sen dressage, intéresse les fervents des épreuves sportive
cavaliers, les propriétaires d'écuries de course, celle du ]
s'adresse à un public beaucoup plus étendu. Les meilleu
(cbevaux de cbasse} et chevaux de guerre sont recrutés
Demi-Sangs, tout comme les grands carrossiers et les plu
chevaux d'attelage.
U. Paul Fournier, en une série de chapitres doeumen
'd'utiles aperçus sur les races, les croisements, la sélection zool
il conteste, non sans raison, les expressions algébriques par
■on a prétendu déterminer, taul en France qu'eu Allemagne,
des produits d'un m&le apparmnaot k une race génératrice
femelle de race dégénérée, aux divers degrés de deseendanc
Il Tait l'historique des trois variétés chevalines de la plaine
qu'on résolut d'améliorer, dès le xviu° siècle, par l'interi
cbevaux de course anglais et préci.te l'onigine des trotteurs
Des pages fort attachantes sont consacrées au cheval de
France, en Allemagne, en AngleleiTe, à ses qualités, aux chari
tives qu'on lui fait porter en ces trois pays, suivant qu'il es
U cavalerie légère oii à la grosse cavalerie. Quelques doeun
— 430 —
logues sur la cavalerie hongroise et la cavalerie russe eussent été
également précieux au point de vue militaire.
Les deux dernières parties de ce substantiel travail ont trait à reDtrai-
nement et à Talimentation. M. P. Fournier entre dans les plus minutieux
détails sur Taménagement des écuries et boxes, sur les soins hygié-
niques à donner aux animaux avant et après la course, sur la prépara-
tion du cheval de chaëse, sur le dressage du cheval de concours
hippique.
La nourriture des poulinières soulève de délicats problèmes. L'auteur
démontre la nécessité d*obtenir la suralimentation minérale qui doit
jouer un rôle important dans le dernier stade de la vie utérine, d'autant
que, à sa naissance, le poulain de poidis normal a soustrait à Tonga-
nisme de sa mère 300 grammes environ de sels minéraux, dont
0 gr. 921 de peroxyde de fer.
Une dernière note, résumant les recherches du docteur Tau gai,
physiologiste hongrois, parait établir que, contrairement à un usage
admis, il vaut mieux faire boire les animaux après le repas qu'avant ;
l'assimilation serait meilleure par suite d'une plus grande production
de sucs digestifs.
Inutile d'ajouter que le Demi-Sang trotteur et gdlopeur est édité avec
le soin qui caractérise les livres sortis de la librairie de M. Lucien
Laveur; la plupart des gravures reproduisent des étalons, cobs et
chevaux de course connus. RoasA Lambblin.
liCfi TttlirteaiiX •léaglneiis, tourteaux alimentaires, tourteaux-engraiSf
par J. FaiTSCH. Paris, L. Laveur, s. d. (1906), ln-18 de vii-233 p. — Prix : 2 fr.
L*auleur étudie les tourteaux d'un usage si fréquent en agriculture,
puisque les uns y trouvent une importante ressource pour nourrir et
engraisser le bétail, alors que d'autres les utilisent comme engrais. Mais
au milieu de leur grande variété, il faut connaître avant tout les élé-
ments qui les composent, caril n'est pas indifférent de se servir de celui-ci
plutôt quede celui-là. Cette composition estloin d'être toujours laméme:
il faut s'en bien rendre compte lorsqu'il s*agit de les donner comme nour- ,
riture. Certaines espèces sont nocives et produiraient des effets désas-
treux dans Torganisme des animaux, si on les employait sans soin. C'est
donc rendre un véritable service que de présenter à Tagriculteur un livre
complet, instructif, compétent, des diverses sortes de tourteaux qu*ofTre
le commerce. Et puisque l'étranger est de plus en plus le fournisseur
principal, il est bon d'avoir sous la main une étude comme celle-ci. Elle
est divisée en deux parties; tourteaux alimentaires d'abord> leur. rôle
dans la nourriture du bétail, leur fabrication^ leur composition, leur em-
ploi, la manière de les reconnaître et quelles falsifications la fraude peut
leur faire subir, sousquelles conséquences de danger et de valeur ; tour-
r
»•
— 431 —
teaux d*engrais ensuite, étudiés d^une manière analogue, mais au point
de Yue de l'emploi que Ton peut faire des diyerses espèces qui sont
offertes. On ne saurait trop louer la science qui a présidé à tout ce tra-
Tail et les services qu^il rendra à Tagriculture. G. de Sbnnetillb.
■tri
'''Ai
«
*i
■i
f. ■ ■■•d
Arterieultiire fratttère, par G. Duval et L. Bussakd. Pari»,
Baillière, 1907, in-18 de xi-567 p., avec 188 flg. — Prix : 5 fr.
Déjà nous devions à M. Hussard la Culture potagère et la CuUure
maratchère (Cf. Polybiblion, juillet 1904, t. CI, p. 52-53) ; aujourd'hui il
« nous donne, en collaboration avec M. Duval, un excellent volume sur
V Arboriculture fruitière. La première de ses deux parties contient les
nolions générales indispensables à tous ceux qui veulent s'occuper
d'arbres à fruits. Ils trouvent réuni avec méthode tout ce qti'il leur
importe de connaître. L'ouvrage est scientifique dans la mesure du
nécessaire, de sorte que le lecteur se rend compte du pourquoi de
chaque chose, c'est donc de renseignement supérieur dans un genre
d'opérations où la pratique joue un gi*and rôle et où la simple routine
prend trop souvent le dessus. Successivement il étudie la multiplication
des arbres, plantation, semis, bouturage, greffage ; un long et important
chapitre sur la taille vient ensuite. Entre temps il est question des ;|
pépinières, de la création des jardins fruitiers et des soins qu'ils ,^
réclament. L'enseignement est clair et singulièrement facilité par le
nombre considérable de gravures bien faites et fort bien appropriées au -i
sujet.
La seconde partie de l'ouvrage traite des cultures spéciales, et énu-
mère les espèces d'arbres à fruits acclimatées à nôtre pays. L'auteur
décrit leurs organes, les conditions plus spéciales de leur culture et
leurs variétés. Il donne à ce propos les conseils concernant chacune de
ces espèces. Peut-être aurait-il été bon d'ajouter quelques avis sur les
lîruits étrangers, notamment de l'Extrême-Orient que des amateurs
cherchent à introduire chez nous à l'heure qu'il est. Ce n'est en effet
que par des efforts multipliés qu'on peut arriver à augmenter no»
richesses actuelles ; mais les auteurs, en s'en tenant à ce qui est bien
acquis, n*en ont pas moins fait une œuvre éminemment utile et proÛ-*
table. ^' ^^ Sbnne VILLE.
Hanuel pratique de ciaéni^tlque navale et naaritliney
' à Vuêage de la marine dt* guerre et de la marine du commerce, par le capitaine
de vaisseau Lâon Vidal. Paris, Gauthier-Viilars, 1905, in-8 de xvii-222 p.
avec flg. — Prix : 7 fr. 50.
La cinématique navale est l'étude des mouvements des vaisseaux
considérés soit comme des points mobiles, soit en tenant compte de
leur longueur, de leur giration et de leur puissance. Cette définition,
gui laisse entrevoir l'étendue du champ ouvert à la cinématique navale,
■ u,
i
u
1
«
— 432 —
montre qaeUe e«i riœpoftaDce de cette science, non seulement poor
Fofâcier de la maiine militaire, Tofôeier « combattant », mate encore,
pour Tolficier c nariguant. » Cette définition fait roit également qfue ta
einémal;i(pie n^eat pas sealement la géométrie de la tactique narale ;
•elle est beaucoup plus que cela.
Depuis de longues années, dans de multiple» revues^ ua gnad
nombre d^offieiers de marine araient £ait paraître réiade et la solution
de problèmes de cinématique navale, au hasard des circoDStaâice& qui
les avaient mis sur la voie de ces solutions, ou les «vaient amenés à
entreprendre ces études. Parmi les noms de ces officiers, revenait sou-
vent celui de M. Léon Vidal ; aussi, lorsque T&ge de la retraite Teut
obligé à se retirer de la carrière active» nul n'était plus qualifié que
ce capitaine de vaisseau pour recueillir et coordonner les études de ses
camarades et devanciers.
C'est le résultat de ce travail considérable qui est présenté aujour-
d'hui au lecteur. Le commandant Yidal ne s'est d'ailleurs pas contenté
de publier, tels quels, les problèmes étudiés par les divers auteurs ; il
les a triturés pour la pratique immédiate, voulant faire de ce volume
non un cours mais un manuel, et y a ajouté un grand nombre de tables
rendant très aisée rapplicalion des formules.
Les chapitres I et II traitent de la spirale logarithmique» d'une
utilisation si féconde dans maints problèmes maritimes, en particulier
dans ceux ayant pour objet la recherche d'un ennemi. Le chapitre III
étudie la concentration des bàliments dispersés. Les chapitres IV et V,
purement maritimes, sont consacrés aux problèmes de route et à ceux
ayant pour objet la rencontre de deux mobiles. Le chapitre VI a un
intérêt direct et particulier en temps de guerre, car il étudie les condi-
tions d'établissement et de tenue d'un barrage de détroit ou de frac-
tion de mer par un certain nombre de bâtiments»
Cette énumération succincte des chapitres suffit, nous TespérODS, à
montrer les services que ce volume est appelé à rendre dans les appli*
cations multiples de la cinématique navale, au cours de la navigatioa
de tous les jours, et principalement, dans la vie d'escadre. En entrepre-
nant cette tâche et en la menant à bien, le commandant Vidal a mérité
la reconnaissance de ses camarades de Parmée de mer ; il serait à son
haiter que ce très intéressant volume fdt classique à l'École navale
que les questions qu'il soulève et qu'il traite fassent étudiées et médi-
tées par les jeunes élèves. ^ J. G. T,
Traité enryrlopédique de plt«tograplile. Supplément D, par
Charlbs Fabrk. Paris, Gauthier- Viiiars, 1906, in-8 de 414 p. — Prix. : 14 Dr.
I
Ce supplément du Traité encyclopédique de photographie fait
naître les progrès accomplis dans les sciences et la pratique pkcio-
{pmpbiques pendant la période comprise «lire les années 1903 et 1906. Il
est le quatrième que M. Charles Pabre ait fak paraître depuis 1891, date
de Tachèvement du remarquable ouvrage qu'est son traité encyclopé-
dique. Ce volume ne le cède' en rien à ceux qui Toni précédé, et nous
pourrions répéter à son sujet tout le bien que nous avons dit des autres
suppléments. Les mêmes divisions, les mêmes caractères ont été con-
servés ; les labiés sont anssi nombreuses, aussi complètes, aussi faciles
à consulter; enfin, comme toujours, une bibliographie très étendue
termine chaque chapitre.
Au cours de ces trois dernières années, les perfectionnements et les
applications nouvelles sont plus nombreux que les inventions propre-
ment dites. Dans le volume que nous avons entre les mains, le para-
graphe traitant des écrans colorés et Texposition, peut-être un peu
succincte, des applications scientifiques paraissent offrir un intérêt
tout spécial. ^^^ J. C. t.
LITTÉRATURE
Jk propos dn c €7orpu« Tlballiaiiuiii ». Un Sitècle de pltlto-*
, l€»f|ie latine classique, par A. Gabtault. Paris, Aican, 1VK)6, ia-s de
vm-569 p. — Prix : 18 Xr.
Volume presque entièrement nouveau en son genre, et qui tèmoigae
de Torientalion donnée depuis 1870, à rexeiyiple de ce qui se pratique»
en Allemagne, aux études classiques dans notre enseignement supé»
rieur. Les questions de goût, d'imagination, de sentiment étaient seules»
ou à peu près seules, à intéresser nos pères, qu'on qualifiait et qui
aimaient à s'entendre qualifier de Utlrés^ d'humanisles : nos contempo-
rains discutent des variantes, cherchent à résoudre des problèmes de
chronologie, entreprennent d'interminables recberches historiques : ce
sont des philologue§, et aucun tilre, semble- t-ii, ne saurait flatter plus
agréablement leurs oreilles.
M. Gartault s*est imposé la lÂche de découvrir et d'analyser toutes les
éditions de Tibulle, toutes les études consacrées à ce poète (depuis les
in-8 compacts, jusqu'aux moindres articles de revues], sans oublier
les appréciations bienveillantes ou défavorables dont ces études oo tété
l'objet dans les divers périodiques de l'Europe savante. Ce qu'un pareil
travail suppose de recherches et de lectures se laisse à peine à deviner.
Aussi bien, qu'il s'agisse de la généalogie et de l'autorité comparée des
manuscrits de TibuUe, — de la grammaire, de la métrique ou du style
du poète, — de ses rapports avec les Grecs se^ devanciers, ou les Latins
ses émules, — du degré absolu ou relatif d'authenticité de ses diverses
compositions, — de sa biographie personnelle ou de celle des différents
personnages mis en scène dans ses vers, — il n'y a pas une controverse
qui ne soit ici exposée avec la plus patiente exactitude. Combien
Mai 1907. T. CIX. 28
- 434 —
peu ont abouti d'une façon déânitiv« ! Que de points, même impor-
tants, restés incertains! M. Gartault lui-mdme reconnaît que, sur
ce terrain où TAUemagne exerce une hégémonie incontestée, la Utbo^
riosilM liçermanique atteste « plus de bonne yolonté que de véritable
esprit scientifique », à tel point que Thistoire de ces polémiques « est
celle de romans qui s'ébauchent, s'amplifient et s'évanouissent, de
systèmes qui paraissent doués d*une vitalité intense et qui s'écroulent
en se heurtant les uns contre les autres » (p. 651). Et il conclut en ces
termes : c On dépense, dans la lutte contre le faux, une bonne part
d'activité qui serait mieux employée à la découverte du vrai. • . L'esprit
germanique a une grande difficulté à comprendre Tesprit grec ou latin,
tel qu*il est, et si une nation latine, avec une organisation universi*
taire équivalente, et douée d*une faculté de travail égale, avait entre-
pris la même besogne philologique, elle l'eût sans doute accomplie
avec moins de tâtonnements, mieux et plus vite » (p. 552). Que nous nous
préparions k cueillir, à défaut d^autres, les lauriers qu'on nous fait
entrevoir, fort bien ; mais je ne puis me défaire de celte idée que
notre véritable vocation littéraire est ailleurs. G. Huit.
Études et Portralls. III. SfNsiologie ei littérature, par Paul
BOURGBT. Paris, Plou-Nourrit, s. d. (1906), in-18 de 382 p. — Prix : 3 fr. 50.
4|aestIona littéralres^t sociales, par RBNé BAzrN. Paris, Galmann-
Lévy, 1906, ia-18 do 357 p. — Prix : 3 fr. 50.
Il n'y a rien de plus instructif et de plus salubre que de voir ces
amuseurs de notre décadence que sont les romanciers se prendre,
cbacun à son tour, au noble souci des questions sociales les plus
bautes, et délaisser leurs marionnettes pour faire la leçon auxbommea.
A vrai dire, ils ne les délaissent pas, ils les expliquent. Car de ces deux-
là surtout, de M. Paul Bourget, auteur, en ses débuts, des pénétrants
Essais de psychologie contemporaine^ et de M. René Bazin, né cbrélien
et voué à renseignement supérieur catholique, on peut bien affirmer
qu^à rheure même où ils semblaient n'être que des conteurs, il y avait
sous leurs plus beaux contes une pensée grave, une inquiétude de phi-
losophes et de pasteurs de peuples — comme il y a toujours un sque-
lette, disait Victor Hugo, sous la chair d'une jolie femme.
C'est ce qui m'a rendu parfois sévère au romanesque de leurs fables,
moi qui les aime beaucoup, mais qui les aime bien, c'est-à-dire par ce
qu'ils ont de meilleur et de plus noble en eux. Aussi ne suis-je que
juste à leur égard et d'accord avec moi-même en professant une estime
et une tendresse particulières pour ces études d'aielier, ces a notes
sociales, » dit modestement M. Bourget, qui nous traduisent directe-
ment le fond de leur âme et nous livrent le sécrétée leur force.
M. Bourget, nous le trouvons penché sur la philosophie, la politique
r
■ ."<■
— 435 —
■ 4.
.r") '^^l
■r'-
r4
■S
et la science, sur les ouvrages de biologie de M. Grasset (JDe la vt^ie
Méthode scientifique), sur le Réalisme de Bonald, la Politique de Balzac,
le traditionalisme de Taine^ sur Vœuvre scolaire de la troisième
République. Et toujours par ces analyses se fortifie en lui, — donc
en nous, — la vision que dans toutes les discussions d'aujourd'hui»
au fond du problème de l'éducation, comme du problème ■ de la
politique, comme des problèmes religieux, se heurteiit l'esprit d'utopie
qui, sous prétexte de science et de renouvellement, introduit partout .
la confusion de l'anarchie, et l'esprit positiviste qui, voyant les ^|
limites de chaque science et ses méthodes propres, reconnaît la
méthode expérimentale comme la seule convenable à la science
politique ou à la psychologie sociale, et dégage par conséquent leurs
lois de la coutume, de Thistoire et de la tradition.
Ainsi c'est pour avoir bien compris, avec les limites de la biologie^ la
définition et l'objet propre de la science, qu'un médecin comme
M. Grasset aboutit au traditionalisme, et même au christianisme. C'est
par son réalisme ou son empirisme, cabré contre l'idéologie révolution-
■
naire, que Bonald est amené à chercher par l'observation de la famille cette
première celluile sociale, et à trouver dans la tradition monarchique
la législation primitive et nécessaire des sociétés. C'est par la lucidité
d'un véritable diagnostic scientifique que Balzac est rejeté, à son tour,
vers le monarchisme et le catholicisme, et induit a écrire sur le suffrage .
universel, la lutte des classes, la souveraineté de Targent et de la
presse, Témiettement des familles par le partage égal des successions
et leur déracinement, sur « le communisme, cette logique de la démo^
cratie », tant de pages prophétiques.
Et quel admirable ouvrier fut Taine de < la rupture entre l'erreur
révolutionnaire et les vérités scientifiques », c'est ce que prouve l'étude
de sa correspondance, où, dès le premier éveil de la pensée réfléchie, il
va d'instinct à la méthode d*observation positive, a Pour voter, écrit-il
dès 1849, il faudrait connaître l'état de la France, ses idées, ses mœurs,
son avenir. Il me m,anque un élément empirique. » / :|
On peut entrevoir d'après cela, et sachant toute l'intrépidité de dissec-
tion, toute la vigueur de logique de M. Bourget, l'intérêt et la portée
de ce livre, où il y a encore des articles sur le Péril primaire (à propos
des ouvrages si pleinement documentés de M. Goyau), sur V Ascension
sociale, la Décentralisation, la Dialectique de M, Bandés. Et l'on ne ^i
s'étonne plus qu'une partie de la jeunesse d'aujourd'hui, non la moins
sérieuse, s'attache à ce maître et reçoive de lui ses directions politiques
et religieuses.
Dix chaepitres plus exclusivement lutéi^aircs, quoique riches, toujours
de fines notations morales, politiques, et sociales encore bien souvent,
sur Victor Hugo romancier, George Sand et Alfred de Musset, Sainte-Beuve
I
ni» —
I •
*i ■
y ■
i
■ r» ■
poèie^ Balzac nauvelttgU^ Henri HevM et Alfred de Muêael, M. Meiehior der
Vogùéy M. Charlee de Pomairoh^ M. Pierre Loti en Terre Safnie^ de carieox
eC tooebants ftooveoirs personnels sur Guy de Maupaesani et Barbey
d*AureviUyj font ^ après la première partie ptûs austère, un régal délicieux.
— M. René Bazin est aimable et délicieux tout le temps» sans se
priver d'être moraliste, philosophe, profondément et largement humain.
Au contraire, il dit, et très justemenl, quelque part, cette phrase gui le
traduit presque tout-entier : < On ne peut pas éerire un roman véritable
avant la trentaine, parce que, sauf exception, Fexpérience est courte,
et que la philosophie de la peine n'est pas née en nous. Par un privi*
lège de la jeunesse, la douleur est ce qui compte le plus dans toute vie
humaine et ee qui s'imagine le moins bien» quand on n*a pas souffert. >^
Aussi, soit qu'il traile^e Fromentin, dont il aime Fâme haute, sœur de
la sienne par la tendresse et les nobles inquiétudes, soit qu'il écrive ses
charmantes causeries, ici et là données, sur les Personnages de roman^
le Roman populaire, la Pnrmnce dans le roman, les Lecteurs de romans^
l'Ame alsacienne, c>9t Tintime de son âme dont 11 nous fait la confidence*
en analysant ses préférences, les procédés de son art ou de son métier r
et ses préférences, on le sait, vont droit au monde du travail, aux ou-
vriers, aux paysans, aux braves gens de province et de campagne*
qu'il connaft, auxquels sans cesse il se mêle avec une sympathie de
bon chrétien ... et un cahier de noies. Ce qu*il deman<le, c'est ee qu'il
a fait lui-même, du roman populaire, aux deux sens du mot : inspiré
par l'amour du peuple, et qui soit poiir le peuple c une œuvre d'éduca^
tion et d''ascen8ion ». S'il critique la déplorable erreur du monde catho-
lique, tout prêt à jeter les hauts cris dès qu'un roman honnête et d'hon-
nête homme ne peut être lu de tout le monde dans la famille et même
de la pensionnaire à tresse pendante, c'est qu'il a certainement souffert
de cette incompréhension de Tart, qui a ses franchises, et d'an genre lit-
téraire qui s'abaisse et meurt de puérilité s'il se voue à Famusement
des petites filles. « Le roman pomr toutes les mains est un genre faux. . .
Le roman de la vie vraie n'est pas fait pour ceux qui n*ont pas vécu. >-
El c'est parce qu'il a une â,me tout imprégnée, et on peut bien dire
aujourd'hui, douloureusement tourmentée de la grande fraternité chré*-
tieune, que M. René Bazïn sort avec aisance de la fiction de ses contes
pour monter droit dans l'éloquence, et, quand il parle à des réunion»
d'étudiants, d'hommes d'œuvres, voire d'économistes ou de poètes,
q^uand il trace avec fermeté le rôle social de îajewiesse, les dévoilas des
compagnes de la vie, les obligations de Vkew*e qui sonne, ne fait
toujours que développer la belle moralité de ses romans et de sa vie -^
sans cesser d'ailleurs d^étre homme d'esprit, délicat coloriste et doux,
poète. Gabriel A^tbiat.
. — 437 —
■ Mifmm y— igguéititt* Im lf$m ei y€Swwi^» par fiictLB HAmf/Lwf .
Paris, G0UD4 1906, inrS de iv-313 p., avec 2 photogniTujpeB iiors (exce. —
Prix : 3 fr. 50.
Celte étu4e très cooscieDcieuse sur le célèbre romsncier russe offre
le précieux avantage d'utiliser un certain nombre de lettres ioéditeps.
Dirai-je pourtant que la vie de ce petU gentilbonune rus^» dVigioe
tarlare, ne me parait pas offrir un intérêt très particulier. Il nous fut
sympathique parce que ses ouvrages eurent la chance rare d*ôtre bien
traduits et parce qu'il habita longtemps notre pays» sans d'ailleurs l'ai-
mer ni le comprendre. Quant k sa patrie, il l'aima d'un amour chagrin
et distant. Il peignit et jugea les Russes, les pères et les enfants» avec
intelligence et finesse» mais sans bienveillance et par suite avec une jus-
tice imparfaite. U ne fit grâce aux « nihilietes > d'aucune de leurs fai-
blesses, il ne sut pas voir ce qu'il y avait en eux de sentiments forts et
d'héroïsme. De la société russe il n'étudia ^ère que les nobles» les
fonctionnaires et les intellecluels» il entra peu ,daas les couches pro«
fondes de la population. Aussi fut-il renié par les siens, qui l'accusèx^nt
d'être superficiel» mauvais patriote et infidèle à ses prétentions libérales.
M. Haumant dit tout cela; j'aurais voulu qu'il insistât davantage» qu'il
nous fit mieux connaître le milieu réel des romans de Tourguénief»
qui furent non seulement des œuvres d'art, mais encore des œuvres
sociales et politiques.
Il analyse longuement les principaux livres de l'auteur^ les Récits
d'un chassmjLT^ Un Bulgare ^ Pères et enfants, FunUs^ Terres vierges, et en
dégage d'une manière intéressante les idées maîtresses; mais il
a*attaehe peu à la critique proprement littéraire et ne s'étend pas sur
les procédés de composition et de style. Pourtant il montre bien que
Tourguénief n'a pas l'imagination créatrice» que tous ses personnages
ae ramènent à quelques types peu nombreux. En somme ce romancier
manque, sinon de pathétique, du moins de puissance dramatique, et
il vaut surtout par une langue souple et claire» un esprit vif, une
f^ràce pénétrante et délicieuse qui a été accordée à peu d'écrivains.
Peut-être eût-il valu la peine de développer cela davantage; mais
M. Haumant dit avec raison dans sa Préface : « Noue n'avons ni tout
discuté, ni tout analysé ; c'eût été impossible dans un livre d'étendue
si restreinte. Nous avons insisté sur les parties dont la crise actuelle
avive l'intérêt. 1 II faut l'en approuver» et son livre se lira avec profit
dans les circonstances présentes. F. G.
Uttérateun et artiste». Emile Bléflaont, par Fbrnànd Gjlbe-
GBT. Parif, Bibliothèque de l'Association, 1906, in<18 de 336 p., avec
portrait. — Prix : 3 fr. 50»
Dans la collection Littérateurs et artistes^ M. Fernand Glerget a déjÀ
— 438 —
fe^>
i.>.'J
II.
'•V .
publié deux Yolumes consacrés à Ernest Raynaud et à Paul Gourmand.
A coup &ûr, M. Emile Blémont, poète, auteur dramatique, critique
littéraire, méritait mieux que MM. Raynaud et Gourmand l^honneur de
figurer dans une collection des grands hommes de la littérature eC de
l'art contemporains. Pourtanl, lui consacrer un gros volume de
336 pages, n'est-ce pas lui faire un honneur un peu disprop(»rtionné
à son mérite? Sincèrement, je le crois, et d'ailleurs, d'une façon géné-
rale, je trouve exagérées ces apothéoses complaisantes, décernées à toute
une troupe, car la liste est dressée déjà, et elle est longue, de petits
grands hommes vivants. Oette réserve faite, il ne m'en coûte pas de
reconnaître que le volume consacré à Emile Blémont par M. Glerget est
beaucoup plus intéressant que le Paul Gourmandy du même auteur.
Sans doute, le modèle lui a, cette fois, porté bonheur, car le livre «st
mieux écrit, avec plus de simplicité et plus d'élégance, et il se lit avec
plus d'intérêt. Le procédé est d'ailleurs le même. L'auteur analyse les
unes après les autres les œuvres de M. Blémont, en en citant de larges
extraits, auxquels il ajoute, pour chaque œuvre, les appréciations des
critiques de revues et de journaux. Dans ces citations, dont beaucoup
ne signifient pas grand chose, et ne contiennent guère que ces compli-
ments banals qu'on ne refuse jamais à des écrivains amis, Fauteur du
volume aurait pu, sans dommage, faire de larges coupures. Son travail
en eût été allégé et n'y aurait rien perdu. A ces appréciations, l'auteur
ajoute d'ailleurs ses propres commentaires, qui sont plus intéressants,
parce que plus personnels et plus sincères. M. Glerget ne grandit-il pas
un peu son héros, en lui assignant un rôle si important, comme témoin
survivant du passé qui finit, et précurseur de l'avenir qui commence ?
J'incline à le penser; mais j'apprécie tout de même le talent de
M. Blémont qui, l'esprit très ouvert aux choses littéraires de l'étranger,
n'en reste pas moins fidèle aux meilleures traditions de l'esprit français,
et n'a jamais versé dans les extravagances des naturalistes grossiers
et des faiseurs de vers invertébrés de notre temps. En vers et en prose,
il écrit bien, avec élégance, avec émotion, avec clarté, et il pratique le
culte du vieux bon goût et du vieux bon sens, qui furent si longtemps
et qui redeviendront, espérons-le, la marque caractéristique de l'âme
française. Sans doute, il est assez éloigné de nos idées conservatrices
et chrétiennes ; libre penseur, républicain, il se montre scandaleuse-
ment indulgent pour la Commune, dont il évoque le rude châtiment,
sans avoir l'air de se souvenir de ses abominables crimes ; ii croit un
peu naïvement en Garibaldi, en Quinet, en Michelet,et autres fantoches
malfaisants ; mais, du moins, il garde quelque chose des croyances et
des traditions d'autrefois ; les espérances chrétiennes, héritées des
ancêtres, ne sont pas tout à fait mortes eti son âme, et il aspire à
retrouver, par delà la tombe, les êtres chéris qu'il a tant aimés ici-bas.
— 439 —
Épris de juslice et de liberté, il sympalhipe avec les opprimés, avec les
Boers éomme jadis avec la Pologoe , et ce n'est pas aux vaincus, mais aux
oppresseurs et aux bourreaux que vont ses éloquentes invectives, aux
Anglais d'aujourd'hui, comme aux Russes de jadis. CTest diaprés ses
, vers que je juge M. Blémont; je veux espérer qu'en dépit de tant
d'autres exemples de fâcheuses palinodies, il ne démentira pas les bons
sentiments que je lui prête. Si je me trompe, j'en serai fâché, car j'ai
gardé de son œuvre, entrevue seulement, je dois l'avouer, à travers les
abondantes citations de M. Glerget, une assez bonne impression.
Edouard Pontal.
HISTOIRE
Introduetton à l^bistolre r^maiiie, par Basilb Modbstov ; tra-
duit du russe par Michbl I)BLiNBS,avec une Préface de Saloiboa Reinach.
Paris, Alcan, 1907, gr. in-8 de xi-474 p., avec 39 planches hors texte et 30
fig. dans le texte. — Prix : 15 fr.
Le temps n'est plus où le grand Mommsen pouvait écrire avec tran-
r quillité : « L'Italie est étonnamment pauvre en monuments de l'époque
primitive... jusqu'à ce jour, rien ne nous donne le droit de supposer
gue l'existence du genre humain en Italie est plus ancienne que la
culture des champs et le travail des métaux » (1861). Quarante
années de recherches méthodiques et de découvertes fortuites ont
révélé partout en Italie la présence de l'homme primitif,* jusques et y
compris celle de l'homme quaternaire.
Préoccupé d'étudier Thistoire de Rome dès les temps les plus reculés,
M. Modestov, philologue russe devenu archéologue en Italie, devait
nécessairement être entraîné dans ses recherches jusqu'au préhislori-
• que. Ne lui fallait-il pas savoir quelles furent les plus anciennes et les
successives populations du Latium, k quelles races les rattacher, ce que
furent les Latins eux-mêmes, quelles influences ils subirent? Or, pour
répondre à toutes ces questions, force lui était de sortir du Latium et
d'étendre son investigation à tout le sol italique, y compris la Sicile.
C'est pourquoi il passe en revue successivement les périodes paléolithi-
que, néolithique, énéolithique, pour arriver à l'âge du fer avec la
civilisation dite de YiUanova et enfin au problème étrusque, sur lequel
porte son principal effort. Et ainsi il nous donne, le premier, une pré-
cieuse synthèse de la masse un peu confuse et prolixe des travaux italiens
et aussi français, allemands et anglais sur ces questions.
Mais M. Modestov n'est pas seulement un érudii bien au courant de
cette littérature considérable. Esprit actif, caractère décidé — ses adver-
saires en savent quelque chose, trop mémo à notre gré — il prend vio-
lemment position sur toutes ces questions, propose à toutes ses
solutions. La force de sa logique, la clarté de son exposition, l'abondance
^
-r ,440 -
àe 80Q inforoiatlon^ et aussi la bonne foi qu*il apporte dans la discus-
«ion,. donneront à coup sùi une gnuide autorité à ses opinions. Toutes
m seront pas, cependant, acceptées par tous. Par exemple la lliéorie
de M. Sergi, que M. Modestov a fait sienne, du peuplement d*ane partie
deariyes européennes de la Méditer/année et de TEurope centrale par
des émigrants venus de TAfrique tropicale, ne ralliera pas tous les
suffrages. M. Reinach, qui à donné à VftUroah^ion à Vhisioire romaine
une Préfaee nourrie de faitset d^idées, le fait assez entendre. En revanche,
après avoir lu le lumineux plaidoyer de Tauteur en faveur de Torigine
^; orientale des Étrusques, on est tenté de s'écrier avec lui : a La question
ïc ^8^ résolue, et scientifiquement résolue. » Reste à savoir si MM. Pigorini,
et Helbig souscriront à cette fière déclaration. Il y a lieu d*en douter.
Oserons-nous ajouter qu*il est non moins douteux que ces derniers con-
',' tinuent à être suivis dans leurs conclusions ? De moins en moins
^. nombreux sont les savants qui prétendent faire venir les Étrusques
: des Alpes rhétiques. Quoiqu'il en soit, Texposition serrée, victorieuse
^ de M. Modestov est un modèle de logique pressante. La thèse qu'il
soutient en recevra, cela n'est pas douteux, une force nouvelle, et
croyons-nous décisive, à moins que... La protohistoire a des sur-
prises avec lesquelles il faut toujours compter.
. Ce sont là, semble-t-il, matières rébarbatives entre toutes. Dirons-
' QOU8, qu'ouvert avec la juste méfiance qui s'attache au préhistorique,
ee volume nous a captivé dès les premiers chapitres, entraîné dans
» ■
les derniers ? Tant est souverain le don de vie. Incisif, cassant, batail-
leur, mais logicien de premier ordre, M. Modestov a les qualités de ses
défauts : passionné, il passionne à son tour le lecteur. Et, au fond, riea
ii*est attachant comme ces vieilles et primordiales recherches^ à la con<-
dition que Ton y soit guidé à la fois par un esprit clair et par une
érudition sûre, deux qualités qui trop souvent manquent l'une et
l'autre à ceux qui s'y adonnent. André Bauorillart.
I/Églice et POrient au moyen Hge. lies Croisades, par Louis
BRËHI8R. Paria, Lecoffre, Gabalda, 1907, Iq-12 de xiii-377 p. — Prix : 3 fr. 50.
Le livre de M. Bréhier sera assurément l'un des meilleurs de la collec-
tion où il parait. Appelé à traiter en trois cent cinquante pages un sujet
si vaste et sur lequel on a tant écrit, il ne pouvait avoir la prétention de
le renouveler ; il est difficile de l'exposer avec plus de compétence, de
clarté, de vie, d'intérêt ; une conuaissance plus exacte des sources et des
travaux modernes ; un plus juste sentiment des proportions à donnera
chaque partie ; une précision plus sobre dans l'exposé des points con-
troversés. L'ouvrage, avec raison, déborde des deux côtés le cadre de ce
qu'on est convenu d^appeler les croisades. Après une Introduction sur
les sources et les instruments de travail, trois chapitres traitent des rap*
— 441 —
porte andens efntre TOrient et lK)cscid€(at, des ongûxee du mouTement
des pèlerinages, des proteetorais franc et byzantin. Six autres cantien*
nent le récit des croisades proprement dîtes, jusqu^à la roiae défluitive
du royaume de Jérusalem. M. Brébier note avec beaucoup de justesse
les différences qui séparent ces diverses expéditions -, les cbaugemenis
survenus dans la manière de les concevoir, de les organiser, de les con*
duire, et dans les sentiments qui les inspirent. Nous avous particulière-
ment apprécié le chapitre X, où il montre la transformation complète
que subit Tidée de la croisade vers la fin du xiu^ siècle. D'une part les
projets, très intéressants, très étudiés, mêlant une connaissance beau-
coup plus sérieuse de TOrient à une part de chimère et d'illusion, se
multiplient à mesure que diminue le zèle pour les exécuter. D^autre
part, ridée bien plus féconde de la 'mission se substitue à celle d'ex-
pédition militaire. L'extraordinaire développemeot des missions de
Chine peut faire espérer un instant la conquête religieuse de l'Asie.
Mais, au xiv« siècle, l'Islam, sous sa forme ottomane, reprend sa marche
victorieuse vers l'Occident, en même temps qu'il conquiert l'Asie cen-
trale avec Tamerlan, et qu'en Chine le renversement de la dynastie des
liings porte un coup fatal aux missions. Les exploits des États chrélieos
de Rhodes et de Chypre et les tentatives faites pour aider Constantino-
ple, ne peuvent que retarder l'échéance fatale de la ruine de l'empire
grec, que M. Bréhier a prise pour terme de son travail. — Sïl faut à
tout prix présenter quelques observations, nous demanderons à M.
Bréhier d'ajouter à sa prochaine édition une dizaine de pages en tout
-qu'il pourrait consacrer : 1<» à détailler un peu plus, aux diverses épo-
ques, la géographie politique de l'Orient musulman qu*il a une ten-
dance à supposer connue, alors quo beaucoup de ses lecteurs l'ignorent
À coup sûr, et ont le droit de l'ignorer ; 2» à donner quelques renseigne-
ments sur la levée et l'administration des décimes ecclésiastiques, dont
l'établissement, au xiii* siècle, est si caractéristique de la forme nouvelle
prise par les croisades; 3» à insister un peu plus sur la lutte entre Fré-
déric II et les barons de Terre-Sainte« qui fait si curieusement connaî-
tre la mentalité propre à ces derniers. — Un dernier regret enûo, qui
serait un peu plus grave, mais que nous n'exprimons que sous réser-
ves. L'histoire des rapports entre l'Église romaine et les Églises orien-
tales n'est traitée que du point de vue diplomatique et militaire, à peine
du point de vue religieux et théologique. Il y a U une lacune particu-
lièrement regrettable, étant donné l'objet de la Bibliothèque de l'ensei^
gnement de Vhistolve ecclésiastique^ et que le savant historien de Michel
Gérulaire aurait été mieux que personne à même de combler. Mais peut«
•être le programme de la collection réserve-t-il cet ordre de questions k
•un autre collaborateur. E, Jordan.
I
■■p*
'1-
— 442 —
Pie VI, M» Tie, «on pontliicat ( i 7 i 9-i 999), d'après les archives
▼aticanes et de nombreux documents inédits, par Julbs Gbndry. Paris^
A. Picard et fils, 1,907, 2 yoL, in-8 de xx-528 et 513 p., avec 2 grav. hors
texte. — Prix : 15 fr.
Ces deux volumes contiennent sur les États pontificaux et sur
FEurope catholique à la fiu du xyiii* siècle une multitude de renseigne-
ments recueillis principalement dans les archives vaticanes. L'auteur
a dépouillé avec soin, pendant plusieurs années, les dossiers oii
reposait, inconnue jusqu'à nos jours, la correspondance des nonces de
Pie YI. Il a également travaillé dans les autres dépôts de la ville de
Rome, a exploré les archives d^ Cour et d'Etat à Vienne et nos archives
des Affaires étrangères. De ces recherches il est sorti une biographie
copieuse, de plus de mille pages. Les chercheurs à leur tour trouveront
profit à la lire, mais je crains un peu que le commun des lecteurs ne
se rebute devant Tabondance des détails et ne reproche en même temps
à M. Gendry une mise en œuvre imparfaite de ses documents. Je
m'explique. L*auteur, en face du dossier considérable amassé par lui
pièce à pièce, me semble ne pas avoir eu le couragf d'éliminer bon
nombre d'incidents inutiles, pour ne pas dire plus, à la marche de son
récit. Il a jeté dans son exposition, en bloc, sa documentation, de telle
sorte que tous les événements, importants où minuscules, apparaissent
sur la mèm^ ligne. Il en est même qu'il était tenu de connaître pour
l'intelligence de son récit, mais qui constituent ici de véritables
digressions, comme le conclave de 1769 (I, 25-38) et les origines de la
Révolution française (II, 92 et sq.). De plus, mais ceci est de moindre
conséquence, il n'a pas pris complètement soin de contrôler et de
rectifier les noms d*hommes et de lieux qu'il a reproduits avec l'ortho-
graphe fantaisiste des diplomates d'autrefois. Gela le conduit par
exemple à nous donner le nom d'une commune de Seine-et-Oise pour
celui de l'évéque assermenté de Versailles (II, p. 140).
Parmi les questions très variées qui se rattachent à l'histoire de
Pie YI, il en est une sur laquelle on souhaiterait quelques éclaircisse-
ments. Jusqu'à quel point le Pape fut-il mêlé, comme chef d'une
religion proscrite en France, à la croisade antirévolutionnaire? Il fut au
moins sollicité d'intervenir. M. Gendry n'a évidemment rien découvert
à cet égard, mais il existe un document qui mériterait d'être examiné.
C'est un manuscrit conservé dans la bibliothèque de la Société de
l'histoire du prêtes tan tit^me français, d'où il résulte qu'à la fin de 1793
le comte d'Artois, par la main de Galonné, s'efi'orçait, au nom des
intérêts religieux, d'attirer le Pape dans la coalition. Cette pièce fournit
une piste qu'il serait intéressant de suivre.
Si sur ce point Tauteur est muet, en revanche il a élucidé complè-
tement une page assez peu connue de la vie de son héros. Pie YI eut à
surveiller Texécution du bref Dominus ac redemptor contre les jésuites
— 443 —
réfugiés ea Prusse et en Russie. Il résulte des faits mis ici en lumière
que ce pontife, malgré ses sympathies personnelles pour la célèbre
compagoie, tint à honneur d'assurer comme il put et constamment
Teffei des volontés de son prédécesseur. Go fut seulement sous le règne
djB Pie 711 que le Saint-Siège, par des mesures détournées et partielles^
commença à préparer la restauration totale qui coïncida en Europe
avec celle des Bourbons. L. P.
tm
Cartvlalre i^énéral de Tordre des liiMipitallerfl de Saint-
Jean de Jérusalem (Il OO- 1 S 10), par J. Dblayillb Lb Roulz.
T. IV {iSQ4'4S40). 2» partie. Additions et Table. Paris, Leroux, 1906, In-follo
paginé 309 à 696. — Prix de Touvrage complet : 400 fr.
Cette seconde partie du tome IV termine le grand ouvrage entrepris
par M. J. Delaville Le'Roulx, et mené par lui à bien avec une persévé-
rance des plus louables, en même temps qu'avec une science à
laquelle TÂcadémie des inscriptions et belles-lettres a rendu hommage
par le grand prix Qobert. Nous avons eu roccasion déjà de signaler aux
lecteurs du Polybiblion toute Timporlance historique du recueil' des
quatre mille documents réunis par M. Delaville Le Roulx, au prix d'in-
vestigations poursuivies dans toutes les archives et les bibliothèques de
l'Europe. Il nous reste à célébrer les mérites de l'immense table géné-
rale, ne comprenant pas moins de 331 pages in-folio, qui vient complé-
ter l'ouvrage et lui donner toute sa valeur. Cette table, en efiet, est un
monument qui n'a pas son pareil. On y trouve repris tous les noms de
personnes et tous les noms de lieux imprimés dans les quatre volumes
qui forment le Gartulaire des hospitaliers. Et si l'on veut se rappeler
que ces noms sont ceux de personnes ou de lieux des pays les plus
divers, on se rendra compte qu'en les groupant, l'auteur a constitué un
véritable arsenal, où devront désormais puiser tous les érudits qui
s'occupent de l'histoire des xa« et xiii« siècles. A mon sens, cette table
est appelée à devenir d'une utilité permanente. Qu'ils y cherchent des
renseignements sur les personnes ou sur les lieux, les érudits de toutes
régions ont chance, en efiet, d'y trouver satisfaction. Et je ne parle pas
seulement des érudits qui s'intéressent aux hospitaliers; je parle de
tous les érudits en général. Quelle que soit la nature de leurs travaux,
si ces travaux se rapporteut à la période comprise entre les années
1100 et 1310, ils sont presque assurée de faire une fructueuse récolte en
consultant la table du Gartulaire des hospitaliers. Renseignements sur
les rois, les princes, les grands seigneurs laïques ou ecclésiastiques,
qu'ils soient d'Angleterre, de France, d'Allemagne, d'Espagne, de
Chypre ou d'ailleurs ; renseignements sur les provinces, les villes, les
communes, qu'elles soient en Italie, en Hongrie, en Portugal, aux
Pays-Bas ou en Terre-Sainte, voilà ce que leur fournira la table gêné-
iSfl
M ^
hï
'i.
rc
r.f'
•V.
iV
Je
- 4U —
raie dressée par M. DeUviUe Le Roulx. Il est évident, poar tous ceux qui
ont eu à faire des tal>le6 ooomastiqaes; queeelie*ci a dû. coûter à Tauteur
uAe somme de travail exiraofdiaaire, et que ce a^est pas sans ks plus
grands efforts qu'il est parveou 4 ideuiiôer ces milliers de localités,
situées dans des régioos doat quelques-unes, la Terre-Sainte par
exemple, sont encore des plus mal connues* Puissent ces efforts
porter les fruits qu'ils doivent logiquement donner! Puissent tous les
amis de Thisloire savoir profiter du remarquable instrument de travail
que M. Delà ville Le Roulx, Lien qu*en ne songeant^u'aux bospitalierâ»
a su forger pour eux! Arhakd d'Hxeboicbz.
adftine Iiontae die Fvane», ïïjm Vénérable TMéirèse de
Saiiie-Aiio*M^te (l1fS1f-ttS9), par G&opprot db Grandicaison.
Paris, Lecoffre, Gabaida, 1907, in-12 de V-2S7 p. (Oolleetion ks 6ainu). —
Prix : 2 fr.
La naissanôe du dixième enflant ei de la huitième fille de Louis XV,
Madame Louise, tut saluée en France sans enthousiasme, c Madame der-
nière, > se contenta de dire le Roi, et comme l'instruction des Pilles de
France coûtait ciier à Versailles, on renvoya, au bout d'un an, avec ses
sœurs, à Fonlevrault. Les chroniqueurs prétendent que son éducation,
son instruction, tout au moins, j fut négligée. M. de Gian<iaLaison
qui tient à contrôler, à Taide des documents authentiques, les assertions
des chroniqueurs, affirme que celle-là est fausse. En tous cas, le coeur
de la jeune princesse fut bien cultivé à Fontevrault et sa piété amise
sur des fondement solides. Pour qu'une vocation religieuse, une
vocation de carmélile surtout, se formât k Versailles, dans la Cour de
Louis XV, il fallait que l'éducation chrélienne eût été sérieuse. Et
cette vocation fut suscitée surtout par Tamour filial. C'est pour racheter
les égarements de son père et obtenir de Dieu sa conversion que
Louise de France voulut entrer au Carmel, et au carmel le plus austère
el le plus pauvre, celui de Saint-Denis. Et il faut rendre cette justice
au Roi, si avili et si chrétien pourtant au fond, il semble qu'il ait
compris la grandeur de la missk)n de sa fille. Il ne s'y opposa pas»
tout au moins. Quant à elle, une fois entrée an couvent de son choix,
elle en accepta la règle dans son entier et la pratiqua dans toute sa.
rigueur, remplissant les occupations les plus humbles et les plus
répugnantes, lavani la vaisselle, récurant les chaudrons, donnant à
tous Texemple du dérouemeot et du sacrifice, n'acceptant qu'avec
peine, et dans le seul intérêt de la communauté, le titre de prieure qu'à
trois reprises les suffrages de tous lui décernaient. Pendant dix-sept ans
elle ne cessa d'être le modèle du couvent et l'édification des prêtres et
des évèques avec lesquels elle était en relation, Mgr de la Motte,
Mgr de Donnai, évèque de Glermont, le cardinal de Demis, etc. M. de
— 448 —
Graadmatflon cite de nombreux exemples de son hamilité, de la ferveor
de SSL foi, de la Tivaciié de soû esprit, de ses yertns de loat genre. Un
mot cependant nons étonne, c*est que, parlant de son neveu Louis XVI, si
chréliea malgré sa faiblesse, elle se soit écriée avec r«gret : « Ah! ce n*e8t
pas Louis XY. » Mais après avoir lu ce petit yolume, on ne peut que
soubaiter, avec son très distingué anlenr et avec le dévoué vice-postu-*
lateur de la cause, Mgr du Teil, que le jour soit prochain où la Véné-
rable Thérèse de Saint-^Augustia sera proclamée la Bienheureuse
Louise de France. Max. de la Rochetbrib.
jrcanite d'Arc, téliV-l'iSI, grande hintaire illustrée, par le chanoine
Hbnri Debout. Paris, Maison de la Bonne Presse, s. d., 2 vol. gr. in-8 de
xxix-827 et xu-1016 p., illustrés de nombreuses figures. — Prix : 25 fr.
Ijm VénérmMe ^easBC d'Are, cofiie fMéle de Jéwmm et de
M^rle, par Tabbé P.-L. Malassagi^b. Paris, Savaète, s. d., in-d de bS9 p.,
avec gravures. — Prix : 5 fr.
Autour de la grande Franfaise. Les Etapes de l'antipa-
trietiatue, par L.-A. Gafprb et A.-C. Dbsjardins. Paris, LecolTre,
Oabaida, 1906, in>12 de xi-382 p. — Prix : 3 fr. 50.
JeauMie d'Are. Sa^'^uarale, par le R. P. Dom H. Lbclrrcq (t. VI de
la coilection : Les Martyrs). Paris, Oudin, 1906, petit in-8 de LXXi-3e9 p. —
Prix : 4 fr. 50.
Vu vteuTeau Tématgnage sur JTeaiuie d'Are, par Noël
Valois. Paris, 1907, ln-8 de 19 p. (Extrait de V Annuaire- Bulletin de la
SoeiéU de V Histoire de France, année 1906).
— Le Polybiblion a déjà signalé à deux reprises, dans sa revue des
publications illustrées, la Jeanne d'Arc de M. le chanoine Henri Debout.
Nous avions ajourné Texamen spécial du texte; nous nous en occupe-
rone aujourd'hui avec une juste liberté. L'auteur expose ainsi dans un
c Avertissement au lecteur » son objet et son plan r « Avant toutes
cboses, je déclarerai que la tâche proposée à mes efforts est une œuvre
hagiographique. A Theure où l'Église s*appréte à mettre Jeanne sur
les autels, je veux raconter sa vie comme on écrit la vie d'une sainte,
c'est-à-dire avec le respect filial d'un catholique qui parle de son
modèle dans la foi, le patriotisme ardent d'un Français qui exalte la
libératrice de sa patrie, la pieuse curiosité d'un historien, jaloux de
recueillir les moindres détails capables de faire mieux ressortir les
venus de celle qu'il propose à l'admiration des foules. . . Ces traits de
la vie de la Pucelle, que je voudrais décrire ici par le menu et jusqu'au
dernier, j'ai tenu à les puiser dans ce que rérudiiion générale ou locale
fournit de plus pur et de plus autorisé parmi les sources historiques.
Moi-même, depuis de longues années, je me suis livré aux plus cons-
ciencieuses recherches dans les archives, en même temps que je par-
courais en pèlerin et en observateur attentif les pays traversés par
Jeanne. .. Je travalAe avant tout à l'édiâcation de mes concitoyens ; la
' '^:n\
i,j
.»
Al'
.S!
r>\
M
V.j
■■n
'•A
1,
■
i
I
— 446 —
tr>
meilleure récompense que j'ambitionne est d^engager les âmes géné-
reuses à entrer dans la pratique des vertus de Jeanne d*Arc. Je
m'efforce donc de la faire connaître plus complètement qu'elle ne l'est
déjà. Pour cela, je puise dans les éléments de la vie même de notre
Libératrice une division émanant de ses actes et résumant la mission
que Dieu lui confia. Établir son rôle miraculeux d'Envoyée du ciel ;
montrer la fortune diverse qu'il lui suscite auprès des Français, des
Bourguignons et des Anglais ; suivre, après sa mort même, le sillage
de son court passage dans l'histoire du pays, jusqu'au jour où il
semble voir Dieu montrer de nouveau son intervention céleste comme
un remède à nos maux, telle m'a paru la meilleure manière de ménager
à mes lecteurs l'exposé des gestes de Jeanne. Ce livre aura donc
quatre parties ; en voici les titres : I. Inspirée et envoyée, II. Triomphante
et méœnnue. III. Trahie et vendxAe. IV. Martyrisée et glorifiée. La juxta-
position de ces huits mots, constituant autour de la Pucelle autant de
qualificatifs mérités, suffit à montrer combien différentes entre elles,
émouvantes aussi dans leurs phases successives, furent les étapes de
son existence de dix-neuf ans, combien glorieux en sont devenus les
effets. Que d'enseignements n'en sortiront point pour nous! Aucun
n'en doit être perdu. J'ai recueilli avec un soin jaloux, je l'ai dit, jusqu'au
moindre détail de sa précieuse vie. Ce n'est pas assez : pour mettre
mieux en lumière la personne et les vertus de la Libératrice, j*ai fouillé
l'histoire de ceux qui vécurent à c6té d'elle et me suis efforcé de
reconstituer la physionomie des contrées et des monuments où se
déroulèrent ces scènes célèbres. » — Il convient tout d'abord de rendre
hautement justice à la vaste, consciencieuse, minutieuse investigation,
par laquelle M. le chanoine Debout s'est attaché à prendre de son
sujet une connaissance aussi complète que possible. Il y a très bien
réussi et possède à un degré rare Thistotre de Jeanne d'Arc jusque dans
ses moindres circonstances. On peut le rapprocher à cet égard du
P. Ayroles, dont l'immense travail, très méritoire malgré ses défauts,
lui a été, comme il se plait à le reconnaître, d'un grand usage. L'éru-
dition de M. Debout, elle aussi, est vraiment digne d'un bénédictin ou
d'un bollandiste. Mais on ne peut pas en dire autant de sa méthode,
qui appelle des réserves au double point de vue historique et littéraire.
Son sens critique, diligent et avisé sur tel et tel point particulier, n'est
en général ni assez ferme ni assez pénétrant. Il ne sait pas distinguer
les faits et les traits caractéristiques de ceux qui sont insignifiants, et
accable son lecteur d'une surabondance de détails. Son exposé des opé-
rations militaires, conduit avec un souci d'exactitude méticuleuse trè»
louable en soi, est interminable. Il abuse des conjectures et en fait
parfois de bien vaines, parce qu'il veut à toute force parler là où, de
aon propre aveu, t l'histoire est muette ». Il prête à ses personnages et
r
■p.rî"
7|
-/''
— 447 —
à Jeanne d*Ârc elle-même des paroles de son crû, trop souvent banales.
Surtout dans les premiers chapitres, il allonge son récit, trop long
déjà, par des narrations accessoires, où il donne carrière à sa fantaisie
et adopte le ton de la fiction romanesque. Tel ce tableau du voyage de
Jeanne à Burey-en-Vaux en compagnie de Durand LAxart : c L*oncle
et la nièce partirent donc en une après-dtnée de printemps. Le renouveau
du premier jour de mal donnait à la vallée de la Meuse un charme
incomparable. Jeannette parlait peu : son regard semblait parfois se
fixer sur des êtres invisibles, el de temps en temps ses lèvres murmu-
raient une courte prière. Elle avançait aux côtés de son parent, en proie .i-rj
à une émotion qu'elle ne cherchait pas à cacher. Durand Laxart la
contemplait, ému lui-même, n'osant Tinterroger. La route était presque
déserte. La voyageuse rompit enfin le silence, etc. » (t. I, p. 120). Invo-
lontairement on se sent recherché en lisant cela par le souvenir de la
Mare au diable. Un autre abus est celui des réflexions qui, loin d'aug-
menter rimpression des faits saisissants, tout au contraire Tamortissent.
Les récits, divinement inspirés de TÉvangile, sont, à cet égard, dans
leur sobriété tout objective, un parfait modèle, trop peu suivi, notam-
ment des auteurs ecclésiastiques. Le style de M. Debout est générale-
ment simple et clair, chose bien digne d'éloge, mais le tissu n*en est .
ni fort ni serré. On y sent rinûuence de ces procédés d'amplification,
de ces habitudes de redondance oratoire, encore çà et là trop en vogue
dans les séminaires. Ces réserves faites, la Jeanne cTArc de M. le cha-
noine Debout, appréciée dans son ensemble, mérite, croyons-nous, de ^
garder une place parmi les travaux vraiment importants sur ce beau :.é
sujet. La grande érudition du docte écrivain en a fait une sorte de
Somme, selon Texpression du moyen Âge, où toute la matière est entrée
avec quelque chose de plus. Son livre sera donc utilement consulté
de tous les travailleurs, même spéciaux, sur Théroïque vierge et sur .j*
son époque. Il servira aussi à multiplier, à fortifier dans le public |
étendu et si estimable, que vise et atteint la Maison de la Bonne Presse,
la connaissance du glorieux passé de la France, le culte des grandes
actions et des sublimes vertus de Jeanne d'Arc.
— Rien de plus estimable assurément que le zèle religieux et patrio-
tique de M. Tabbé P.-L. Malassagne, du diocèse de Mende, doué en outre
d'un certain talent de plume et d'une disposition naturelle à l'éloquence.
Mais nous ne pouvons lui dissimuler que le gros volume intitulé : La
Vénérable Jeanne d'Arc, copie fidèle de Jésus et de Marie, qu'il a o dédié
aux femmes de France >, nous parait être le résultat d'une illusion de
son esprit. La relation mystique, vraie en soi, où il espérait trouver
pour son livre un caractère nouveau et original, ne lui a pas donné le
plan détaillé qu'il en attendait. Ce qu'il offre donc en réalité au public,
après tant d'autres, c'est une biographie ordinaire de la Pucelle, c'est-
.1
— 448 —
à^dire un récit d'hisiolré. Mais précisément rinltûaion et l'informaliOD
techniques, nécessiaires pour une composition de ce genre, luifaisaienl
défaut, comme cela résulte avec éTidesce das termes montes de sa
noie intilulée : « Auteurs consultés >. Dans ces conditions, sans être
dépourvu de tout intérêt, son livre ne semble pas représenter le
meilleur emploi quMl aurait pu faire de son ssète et de son talent. Il n'est
pas, croyons-nous, à propos d'encourager nilusiond^un certain nombre
de membres ô^ notre excellent clergé, trop disposés à s'imaginer qu'en
raison de leurs études de petit, puis de grand séminaire, ils sont aptes
de prime abord et sans autre apprentissage à traiter n'importe qaé^
sujet d'histoire religieuse, ou même profane. C'est une erreur analogue,
mais en sens contraire, à celle de ces pieux laïques, qui se croient auto-
risés par leur piété même à s'improviser théologiens, docteurs et
Pères de rËglise. Nous n'avons pas parlé des figures qui sont censées
illustra' le volume dont il s'agit; c'est que le mieux est de n'en rien dire.
— « Pareil au couchant splendide d'un soir d'été, où quelques nuages
cuivrés semblent présager cependant de prochains orages, le xin* siècle
vient de s'éteiodre dans le rayonnement à peine affaibli d'une grande
figure de roi et de saint : I^uis IX. » Cette phrase de début indique
assez le caractère oratoire du volume de MM. L.-A. Gaffre et A. -G.
Desjardins : AiUour de la grande Française, Les Étapes de Vantipatrio^
tis'me, 11 est formé en effet de six conférences, composées sans doute en
commun par les deux auteurs, mais prononcées par un seul, M. l'abbé
Gaffre, à rAlhénée Saint-Germain. Voici les sujets traités : L Les Antipa-
triotes au xv° siècle. II. L'Incarnation du patriotisme en Jeanne d'Arc,
m. Cauchon et les siens. Les Attaques contre l'Inspirée. IV. Les
Attaques contre la femme. Des fausses Jeanne à la Pucelle de Voltaire.
V. Les Attaques contre la Patriote. Historiens et bypercri tiques. VI.
Les Attaques contre la Patriote. Savants et intellectuels. Les auteurs-
y ont joint un certain nombre d'Annexés sur divers points d'histoire
ou d'hisloire littéraire. On remarque dans ces discours une ferveur
passionnée de patriotisme ; des notions historiques assez étendues, mais>
superficielles; une grande abondance, une grande véh^nence d'élocu-
tlon, avec des tendances hyperboliques; une recherche assez heureuse
parfois, mais souvent excessive du pittoresque ; une ardeur de polé-
mique qui se laisse entraîner à des violences regrettables. Nousdevons-
ajouter que la hardiesse de certaines peintures et de certaines citations
ne permettrait pas de mettre ce volume entre toutes les mains.
— Lorsqu'on a fait, comme c'a été noire cas dans les ouvrages qai
précèdent^ une forte consommation de rhétorique, on n'est pas fâché, œ-
fût-ce que pour changer un peu, de se trouver en relation avec un esprit
plus positif et plus technique, surtout s'il est doué d'un sens critique
un peu fin. C'est le plaisir que nous a donné l'un des moines les plii^^
r
\
\
_ 449 - . ■ ^1
dislingués de Tabbaye de Solesmes, transportée à Saint-Michel de t ^i
Farnborougb, Dom H. Leclercq. Nous lais^ns à la diligence de notre
-V.."
collaborateur pour Tbagiographie le soin de noter la place du volume ^^^
dont il s'agit dans la collection dont il fait partie : Les Martyrs etc., et
d*apprécier les quelques pages qui s'^jr rapportent à SavonaroU. Mais le iil
volume presque entier est consacré à Jeanne d'Arc. Ce n'est pas une '''^'"
1;». i
H-
■ '-IL
•.'■•*.•■
I • -' ^
' il
-m
•1 »r
,-i.
i»3
1»
histoire de la Pucelle, mais, selon le plan de la collection, un « recueil
de pièces authentiques » sur elle, mises à la portée du grand public.
Le plan suivi par Dom Leclercq lui a été suggéré par une indication
que réminent fondateur de notre Revue, le feu marquis de Beaucourt,
exprimait un jour en ces termes : < Se borner à des notices sur le pro»
ces de condamnation et les principaux personnages qui y ont été mêlés, }-'^-.
puis donner sans autre préambule la traduction du texte du procès ; et
grouper enfin, dans une dernière partie, ce qu'il convenait d'extraire
et de traduire du procès de réhabilitation. » — c Je me suis conformé
en partie à ce programme, dit Dom Leclerq, je l'ai modifié ou complété
sur quelques points. Mon dessein n'était pas de présenter dans leur
ensemble les débats et enquêtes des deux procès. J'ai voulu présenter,
d'après les textes judiciaires et quelques extraits des chroniques con- ' i
temporaines ce que nous savons de là vie, du procès et de la mort de ^^-^
la jeune martyre. Dans ce but. Tordre chronologique s'imposait. J'ai ' >,^^
donc disposé les extraits des dépositions et procès-verbaux, les lettres \ ;'|
et fragments historiques dans l'ordre qui se rapprochait le plus de cette
chronologie parfois imprécise des années d'eofance de Jeanne. J'ai eu
soin dlndiquer dans les notes la source à laquelle chaque citation est
empruntée. Afin de laissera Jeanne sa physionomie vivante, j'ai donné
le texte original de la minute française, contenant les propres paroles
de la jeune fille..» — Vlnirod'uction du docte bénédictin devait attirer
en particulier notre attention. A défaut de rhétorique, le souffle littéraire
a'en est pas absent. Les inclinations poétiques de l'auteur s'y mani-
festent dans une appréciation un peu trop favorable et une citation un
peu trop longue de 1' « Essay » sur « Joan of Arc » de Thomas de Quin-
cey. Mais nous y avons surtout goûté les marques d'un sens critique
original et perspicace. C'est une vue très suggestive que celle qui est
développée dans le passage commençant par ces mots (p. III) : « Parmi
tant d'ouvrages inspirés par l'extraordinaire jeune fille, très peu se
sont attachés à faire ressortir l'importance sang égale de la vie de Jeanne
au point de vue des opérations surnaturelles dans l'intelligence
humaine, v Dom Leclercq, ce nous semble, s*est très bien rendu compte
que les tentatives faites jusqu'à présent dans le sens qu'il indique ont
manqué de critique et de pénétration, historique et théologique, et il a
eu grande raison d'appeler le regard des hommes compétents sur « l'in-
térêt qui s'y attache et les conséquences très originales qui en devront
Mai 1907. T. CIX. 29.
• i
»,
• É-
y
1^
:.\
,1
,x
s; ».
«V ,.
É^: — 450 ^
sortir v (p. vu). Nous signalerons encore les motifs donnés à Tappui
de Tattribution par Fauteur de la qualification de mtxrtxfre à la mort
de rhéroîque vierge (p. xzvi-xxvii).
— Tout dépend du contenu. L'opuscule de M. Noël Valois: Un vwuvtayk
Témoignage sur Jeanne cTArc, n'atteint pas le chiffre de vingt pages, et
c^est peut-être la plus intéressante des publications passées en revue
dans cet article. Klle nous apporte en effet sur Jeanne un document
tout neuf, contemporain, et qui n^est pas sans importance intrinsèque.
Il s'agit de la a Réponse d'un clerc parisien à TApologie de la Pucelle
par Gerson ». Ce texte a été découvert par M. Valois, dans un manus-
crit de la Bibliothèque impériale de Vienne. Il a été composé à la fin
de Tannée 1429 ou, au plus tard, dans les premiers mois de Tannée
suivante par un clerc du parti anglais, membre de la Faculté de droit
de TUniversilé de Paris. Outre quelques curieux détails anecdotiques,
il nous offre Timage des sentiments de haine nourris contre Jeanne
dans le milieu intellectuel où vivait Tauteur, et comme une esquisse
anticipée des accusations qui formèrent la trame si habilement ourdie
plus tard par Pierre Gauchon. Il confirme Topinion déjà émise par le
P. Ay rôles {L'Université de Paris au temps de Jeanne d'Arec p. 4^5), sur
rinitiative de TUniversilé dans les poursuites dirigées contre Jeanne
pour cause d'hérésie. Le caractère et Tintérèt de ce document sont mis
\^< en lumière dans Topuscule dont nous parlons avec cette netteté, cette
^.'•■- méthode, cette précision critique auxquelles on est accoutumé de la
^;, part de M. Noël Valois, Tun des représentants les plus distingués, les
l plus solides de Térudition française. . M. S.
i
Mémoires du comte de SouviaNY, lieutenant général des
armées du Roi, publiés par le baron Ludovic db eoNTBNSON. T. !*'•
4516-1658. Paris, Laurens, 1906, in-8 de 367 p. — Prix : 9 fr.
Les Mémoires inédits du comte de Souvigny vont de 1613 à 1660 ; ils
étaient conservés chez Talné de ses descendants, qui a autorisé M. le
baron de Gontenson à les publier, et la Société de Thistoire de France
en a voté Timpression et les a fait entrer dans sa célèbre colleclion, qui
8*accroît chaque jour. Le premier volume, seul paru jusqu^à ce jour,
indique quel sera Tintérèt de Tensemble.
Souvigny est véritablement un nom de guerre. Jean Gaugnières, fils
d'un marchand boucher de Jargeau, ancienne châtellenie de TOrlé^inais,
entra très jeune au service comme soldat du régiment d'Auvergne, où
il conquit ses premiers grades. Tout en n'oubliant pas sa famille, dont
l'honorabilité était proverbiale dans la région, son grand-père ayant
fait le pèlerinage de Jérusalem, il avait pris, selon Tusage, la qualifica-
tion de Souviguy, tirée d'un village voisin de Sologne. Au reste, ses
parents avaient dû Télever dans des traditions d^honneur militaire, car
r
- 451 -
sur ses six frères, cinq furent soldats sous des noms différents et avec
des fortunes diverses, et le dernier devint aumônier du Roi et doyen du
chapitre de Saint- Vrain de Jargeau.
Jean, Talné, prit part, sous Louis XIII, aux campagnes contre les pro-
testants, et à toutes les guerres d'Italie, puis devint gouverneur de
Quérasque et mestre de camp d'un régiment, appelé le régiment de
Souvigny, en 164i. Deux ans' plus tard, il recevait des lettres de
noblesse, et ensuite le titre de comle. Il fut bientôt gouverneur de
la citadelle de Turin, sergent de bataille, maréchal de camp et lieute-
nant-général, au plus beau moment de régne de Louis XIV. Ayant
figuré aux sièges de Gravelines, de Roses, de Bellegarde et de Valence,
il fut pourvu d'une charge de maître d'hôtel du Roi et obtint les faveurs
de la Cour. Nous le voyons en 1653 chargé d*une mission diplomatique
près le duc de Mantoue et enfin nommé lieutenant général Ae la forte-
resse de Monaco, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort, arrivée en 1673.
Ses Mémoires, très simplement écrits, et dont la sincérité font tout
le prix, donnent des détails très précis sur la vie militaire du temps, la
i^anière dont se recrutaient les armées, dont s'y faisait l'avancement,
les plus humbles serviteurs de la France arrivant alors, comme aujour-
d'hui, aux plus haut grades par leur seul mérite, sans noblesse elsans
fortune.
M. de Gontenson a joint à son intéressante publication de nombreuses
notes qui en doublent l'intérêt ; il a retrouvé dans les archives locales
et les études de notaires les détails les plus précis sur la famille de
Souvigny et sur les mœurs de l'époque ; il a rattaché les petits faits à
l'histoire générale et nous donne ainsi un livre plein de renseignements
nouveaux, qui apprend beaucoup de choses sur une histoire qu'on
croyait si complètement connaître. G. Baqubnault de Puchbsse.
Marie -Caroline, duefiesse de Berry, tSIU-tSSO, par le
vicomte db Rbiset. Paris, Caïman u-Lévy, s. d., in-8 de 435 p., avec por-
trait. — Prix : 7 fr. 50.
Ce n'est pas sans une profonde tristesse qu'on lit ce volume, consa-
cré par M. le vicomte de Reiset à Madame la duchesse de Berry, et
qui n'aura pas, nous en sommes convaincu, sôus cette forme plus
modeste, moins de succès que la grande édition illustrée. Que de
péripéties, que de contrastes dans cette vie, commencée sous le radieux
soleil de Naples, achevée sous le climat plus sévère de l'Autriche, après
une brillante et trop courte apparition en France, du 21 mai 1816 au
16 août 1830! C'est cette période qu*a entrepris de raconter M. le vicomte
de Reiset. Quatorze années seulement, mais si. remplies, tantôt de
bonheur» tantôt de tristesses. Les années de bonheur d^abord, pendant
lesquelles Marie-Caroline, avec sa grâce prime-sautière et son affection
■ ■ --Vil
. ^'^^
■ ■. ■ri
'■'f
• r
f»,-
.1^
X i.
■.S
■M
w
1
t. •/■
u
■>'.. /
Sivi ■-
ÙTÎ-»
• r
T.
r* •
- 482 -
tendre, sans réussira fixer complètement le cœur volage de son époux,
s'attire cependant de sa part un réel attachement, en même temps qu'elle
séduit le vieux Roi qui voit en elle saduchesse de Bourgogne. A TÉlysée,
à Rosny, à Bagatelle, le jeune couple s'affranchit de Féliquette compas-
sée de la Cour, mène une vie bourgeoise et conquiert les sympathies
populaires. M^is il ne peut désarmer les haines politiques, elle coup de
poignard du 13 février vient brutalement tranchercette période heureuse.
Puis, voici un nouveau rayon : le 29 septembre naît V € enfant du mi-
racle », et si le cœur de réponse saigne encore* celui de la mère e*ouvre k
Tespérance. Et ce sont les belles années de la Restauration. Le vieux Roi
qui a reçu, après Waterloo, une France épuisée et humiliée, n*a pas
tardé à lui rendre en Europe la place d'honneur qui lui convient, et du
fauteuil roulant qui lui sert de trône, il s'impose au respect des autres
souverains. Le roi de France est toujours le roi de France. La duchesse
de Berry, elle, est la reine de la mode, de la grâce et de la charité ;
elle est la bonne duchesse,
A Dieppe, où elle va tous les ans prendre les bains de mer, à Rosny,
où elle passe ses étés, dans Touest de la France qu'elle parcourt en 1829,
elle est adorée et acclamée. Elle se tient à l'écart de la politique, et il
semble que la politique l'épargne, momentanément du moins. La venue
du roi de Naples en France en 1830 est pour elle un dernier triomphe
et une dernière joie. Mais comme le dit un diplomate du bal du Palais
Royal, « on danse sur un volcan. » L'impopularité du ministère Poli-
gnac déchaîne la révolution et son imprévoyance la rend facile. £q
trois jours, le trône qui paraissait solide est renversé et la famille royale
prend de nouveau le chemin de l'exil.
Cette révolution, Marie-Caroline eût-elle pu la conjurer? Si Charles X,
comme elle le voulait, Tavait laissée aller à Paris avec son fils, eût-elle
sauvé le trône de ce fils? Il est permis d'eu douter. Mais, si elle eût réussi,
que de secousses, que de ruines, que de périls, qui, hélas ! ne sont pas
conjurés, elle eût peut-être évités à la France I Et c'est là la leçon mé-
lancolique qui ressort de l'attachante étude de M. le vicomte de
Rei&et. Quand on vit dans un présent comme le nôtre, on apprécie
mieux la grandeur du passé. M. db la Rocheterib.
i
PouiUéti de la province de Ijyon, publiés par Augustb Longnon.
Paris, C. Klincksieck, 1904, in-4 de Liii-319 p. — Prix : 15 fr.
Ce volume est destiné à la série des Fouillés du Recueil des historiens
de France, Il constitue un Corpus des pouillés les plus anciens de la
province de Lyon.
En ce qui concerne le diocèse de Lyon, M. Longnon publie d*abord
le document jadis imprimé par M. Auguste Bernard sous le titre de
Fouillé du xni^' siècle ; il a pu constater que ce pouillé avait été dressé
— 453 —
Ters 1235. Il imprime ensuite un compte de la fia du xiv® siècle,
eomprenaot trois colonnes : Tune contient le nom du bénéfice, la
seconde la taxe de ce bénéfice pour la perception des décimes levés
par le Saint-Siège, la troisième le montant de la moitié tiu droit de
procuration que les collecteurs pontificaux prélevaient depuis le début
du xiv« siècle. Ce compte avait été, lui aussi, imprimé par M. Auguste
Bernard ; M. Longnon, en le réimprimant, s'est aidé de diverses copies
manuscrites qui sont demeurées inconnues au premier éditeur.
Les documents relatifs au diocèse d'Autun s'ouvrent par deux comptes
de paratae du xi* siècle, malheureusement fragmentaires. On y trouve
ensuite un pouillé antérieur à 1312^ oii les bénéfices sont classés par
ministeria ou archiprétrés, avec indication, pour chacun, de la taxe
établie pour la perception des décimes, du chifl're de la procuration, et
du chifire des droits de parées. A ces documents M. Longnon ajoute
une liste du xiv* siècle où sont seulement indiqués les chifires de la
taxe relatifs aux décimes. Tous ces textes avaient été -précédemment
imprimés, sauf Tappendice du pouillé et la liste du xiv« siècle.
Le diocèse de Langres est représenté par deux documents inédits :
Tun est un compte du xiv« siècle, avec indication de la taxe des décimes
et du chifire des procurations; Tautre est un pouillé compilé en 1436, q\û
indique le nom du patron de chaque bénéfice avec la taxe des décimes.
Pour le diocèse de Gbalon, M. Longnon donne aussi deux documents
qui, Tun et Taulre, sont inédits. L'un est un compte du xiv« siècle indi*
quant, pour la partie du diocèse qui dépendait de la France, le montant,
réduit de moitié, de la taxe apostolique (il s'agissait de la perception
d^ne demi-décime), et l'indication de la somme due à titre de procura-
tion. L'autre est un pouillé du xiv* siècle contenant simplement la liste
des bénéfices avec l'indication des patrons.
Enfin deux documents concernent le diocèse de Màcon : un compte
du xiv« siècle, avec indication de la taxe de la dîme et du chiffre des
procurations, et un pouillé antérieur à ril2. Ces deux documents avaient
déjà été publiés.
Il n^est pas besoin de dire que les textes sont établis avec un soin
minutieux; M. Longnon n'a pas manqué d'améliorer sensiblement la
leçon des documents déjà publiés. Quant aux identifications géogra-
phiques, le nom de l'auteur suffit à en garantir la rigoureuse exactitude.
Dans sa Préface, M. Longnon donne pour chaque diocèse l'indication
des pouillés et documents analogues, imprimés ou manuscrits, qu'il
s'abstient de publier, ayant dû se borner aux textes les plus anciens. Il
présente aussi une histoire sobre et précise de la circonscription de
chaque diocèse et des circonscriptions divisionnaires entre lesquelles les
diocèses se répartissent.
Une telle publication présente un intérêt capital, aussi bien pour
KC'
— 454 —
rélude de la géographie hislorique et des noms de lieux que pour
l'histoire des béDéfices et de la fiscalité ecclésiastique. Eu outre, on y
trouve des renseignements utiles pour rétablissement de la statistique
économique des paroisses au moyen ≥ leur importance relative peut
être déduite, plus ou moins rigoureusement, des chiffres pour lesquels
elles sont taxées. A tous ces points de vue, il serait à désirer que Tœuvre
accomplie par M. Longnon trouvât des imitateurs dans toutes les pro-
vinces de France. P. F.
Receiisione suU* opéra c lia DaUnatte de 1997 à tStft >
di Mon s. Paolo Pisani, con ulteriori notïzie inédite e documenti, da
GtusBPPB ÂLAÔB\ué. Spalato, Narodna Tlskara, 1894-1905, in-8 de vm-235p*
Eu 1893, M. le chanoine Pisani a publié le livre mentionné ci-dessus»
Ce travail, comme tout ce qui sort de la plume dû savant auteur, était
richement documenté et d'une lecture attachante. Les archives de
Paris, de Vienne, de Venise, de Trieste, de Zara, bien d^autres encore
avaient été explorées, et c^est ainsi qu'un simple incident de conquête
est devenu une histoire très fouillée-et très complète de la Dalmatie
pendant la période napoléonienne. On fib* bon accueil à cet ouvrage.
La preuve du puissant intérêt qu'il a excité parmi les Slaves, c'est que
M. Alacevic a consacré tout un livre à son analyse détaillée. Il est vrai
que ce livre contient, outre l'analyse, un. grand nombre de notices
inédites et de documents. Il sert d'appendice à l'ouvrage de M. l'abbé
Pisani. Les deux auteurs n'avaient pas le même problème à résoudre.
L'un a fait la synthèse de l'époque, tracé les grandes ligneSfllonné des
vues d'ensemble en les appuyant sur des faits nombreux et dûmeat
constatés; l'autre s'est arrêté & des détails locaux qu'il a mis consciea*
cieusement en lun^ière à grands frais d'érudition. De la sorte, on peut
dire que le sujet est épuisé. P. S. P.
IHetiennaire des devises eeelésiastiques^ par Hbnri Tausin.
Paris, Lechevalier, 1907, in- 18 de xx-324 p. — Prix: 6 fr.
L'historien, l'archéologue ou le simple curieux ont souvent souhaité
un livre spécial, mentionnant les devises qui accompagnent parfois uq
écusson inconnu, sur un vitrail, un monument, une boiserie, une
tapisserie, un sceau, ou tout autre objet. M. Henri Tausin, qui avait
déjà publié d'excellents travaux en ce genre, nous donne aujourd'hui
une fort précieuse nomenclature alphabétique des devises des papes, car-
dinaux, archevêques, évêques, prélats, celles des congrégations ou com-
munautés religieuses, elc. . . Il n'y en a pas moins de 2502 ; sans compter
les pages consacrées aux buUaires, et aux initiales qui, sur les blasons
épiscopaux, de i802 à 1808, remplacèrent les armoiries. Très utilement,
l'auteur a joint l'indication sommaire des meubles des armoiries^
— 455 —
lorsque les paroles de la devise s'y rapportent; on aurait souhaité, peut-
ôtre, que Ton eût indiqué aussi à quel texte ancien ces devises avaient
été empruntées, bien que ce ne fût pas indispensable. Nous ne chica-
nerons pas non plus le patient collectionneur de devises des omissions
qu'il s'excuse de n'avoir pas pu éviter : le temps complétera ce
précieux recueil ; nous signalons, par exemple, à Tauteur, la devise
oubliée de Mgr Dupanloup, qui est celle de Mgr Barra, citée au n° 1690,
et aussi la devise de Tévéque- poète angevin, Jean Olivier, au xvi* siècle :
Spes mea Deus de juventute mea^ que cite V Armoriai général de C Anjou,
de M. Joseph Denais, indiqué pourtant aux références de M. Tausin. Des
tables de uQms de personnes et de noms de lieux rendent toutes
recherches faciles en cet excellent livre. Dom Bouquin.
Kj«i CIrandes Iiuitltutioiis de France. Ija BtUiotlièque
■latlaitale, par MU. Hbnrt Marcel, Hbnbi Bouchot, Ernbst Babblon,
Paul Marchal et Camillb Goddbrc. Paris, Laurens, 1907, 2 vol. in-8
de 135 et 131 p., avec 138 gravures. — Prix : 7 fr.
Dans la aollection sur nos Grandes inêliiiUions nationales, qu*il a inau-
gurée récemment par des monographies desGobelinsetde la Monnaie,
M. Henri Laurens a consacré- à la Bibliothèque nationale deux vo-
lumes, que Ton peut aussi se procurer réunis en un seul, sous une
même couverture.
Dans une sorte d'Introduction générale, M. Henri Marcel, qui a suc-
cédé récemment, on le sait, à M. Léopold Delisle dans Tadministration
de la Bibliothèque, esquisse Thistoire et indique Taménagement actuel
des b&timents ; — il fournit quelques renseignements généraux sur
les collections ; — il expose Torganisation administrative el formule
quelques désirs de réforme (augmentation des crédits, réforme du
dépôt légal, etc.).
Chacun des départements entre lesquels est divisée la Bibliothèque :
Estampes ; — Médailles et antiques ; — Imprimés ; — Manuscrits, est
représenté par une monographie spéciale, rédigée par le conservateur
même de chaque section, sauf, pour les manuscrits, où c'est le conser-
vateur adjoint, M. Camille Gouderc, qui a pris la .plume au lieu'du
conservateur, M. Henri Omont. Bien que ces diverses monographies
soient conçues sur un plan uniforme, que chacune doive répondre k
ce double programme : histoire, — organisation actuelle, chacun des
quatre auteurs a gardé une assez grande liberté, et il en résulte dans
le détail de Texécution une variété qui empêche toute monotonie.
M. Henri Bouchot, dont nous avons là le dernier travail ou Tun des
derniers, puisqu'il n'en a même pas pu corriger les épreuves, a commencé
par partir en bataille, avec son ardeur coutumière, pour soutenir les
théories récemment exposées par lui sur l'antiquité de la gravure, et il
— 456 —
apporte le môme enthousiasme à conclure dans le dernier chapitre de
son travail (I. Origines ; IL Accroissements et déplacements; III. Direc-
tions successives ; IV. État actuel), que le département des estampes
est « le dépôt type, le cahinet modèle. >
La diversité des collections dont est composé le déparlement des
médailles a obligé M. Babelon a nous faire connaître séparément, après
un rapide résumé historique (I), les séries des monnaies et médailles
(II), les camées et intailles (III), les antiques (lYj, les monuments du
moyen âge et de la Renaissance (V) ; dans les observations générales
qui servent de conclusion (VI), il fait excellemment ressortir, contraire-
ment à une opinion trop répandue, les inconvénients d^ordre divers qu'il
y aurait à disloquer ce cabinet célèbre pour en répartir les collections
dans d^autres dépôts, tels que le Louvre.
Le département des imprimés, auquel se rattache la section de géo-
graphie, jadis joint aux estampes, est actuellement le plus considé-
rable, celui qui a le plus à répondre aux exigences du public moderne,
et il est bien évident que son importance à ce point de vue d'utilité
pratique ne peut que croître encore. M. Paul Marchai en retrace This-
toire dans deux chapitres (I. Des Origines k la Révolution ; II. De la
Révolution à nos jours) où il a su condenser, sur les accroissements
des collections, sur les efforts qui ont été faits pour en faciliter l'usage
au public, sur les hauts fonctionnaires dont la science et le zèle se sont
dépensés au service de l'établissement, des renseignements précis. Un
chapitre entier (III) est consacré à Texposition de la Galerie Mazarine,
où les visiteurs peuvent venir contempler les chefs-d'œuvre les
plus remarquables de l'imprimerie et de la reliure; un autre (IV)
expose l'organisation actuelle; un dernier (V) traite des collections
géographiques.
M. Gouderc s'est attaché surtout à Thistoire du département des
manuscrits, à laquelle il a consacré trois des quatre chapitres dont se
compose son travail, et dans cette histoire il a fait la place plus large
aux collections mêmes qu'aux personnes chargées de les administrer ;
de même son dernier chapitre sur l'état actuel du département nous
renseigne plus précisément sur l'état des collections que sur l'organi-
sation du personnel.
Dans l'ensemble et malgré quelques petits défauts (M. Marcel n'a
pas toujours mis les termes de son Introduction en suffisant accord
avec les renseignements fournis par ses collaborateurs), ce volume,
abondamment illustré de gravures choisies, fera bien connaître au
public l'histoire et les richesses de notre Bibliothèque nationale.
E.-G. L.
— 457 —
BULLETIN
Lie Bréviaire romain, se» orlslne*» son lilalolre» par JULES BaUDOT.
Paris, Bloud, 1907, iQ-12 de 184 p. (Collection Science et Beligion). — Prix :
1 fr. 20.
Dom Baudot trahit ici Tancien professeur de liturgie, pratique et bien
renseigné. 11 sait que, dans les œuvres modernes sur le bréviaire, deux ou-
vrages font autorité : VHUtoire du bréviaire, de Mgr Batiffol, et celle de Dom
B&umer. I^ première est plus connue en France, elle est entre toutes les
mains. D. Baudot la recommande et lui fait quelques emprunts. Celle de
D. B&umer, récemment traduite par D. Biron, est par trop volumineuse pour
des séminaristes : question de temps et d*argent. Ils en trouveront ici un
résumé net, bien classé. On y suit llnstitution du bréviaire dans la pé-
riode patristlque, puis au moyen âge et dans les temps modernes. Nulle
prétention à l'originalité, ouvrage de vulgarisation qui réalise son but.
Comme de Juste on y trouve de nombreux renvois aux beaux articles déjà
parus dans le Dictionnaire iVarchiotogie chrétienne et de liturgie de D. Cabrol.
A. VlGOUBBL.
¥•% eatlioll^ae eC Selenee moderive, par E. BOURQINB. Paris, Haton,
1906, in-12 de 63 p. - Prix : 0 fr. 85.
Dans cette brochure, Tauteur combat, non sans succès, le sophisme
cent fois réfuté et toujours renaissant de la prétendue incompatibilité de la
foi et de la science. « Foi et science sont deux termes qui s'excluent »,
avait répété, après tant d'autres, le D^ Paul Topinard dans son ouvrage
intitulé : Science et foi ; V Anthropologie et la Science sociale» M. Bourgine a
voulu relever ce défi, qui témoigne d'ailleurs, chez l'auteur précité, plus
dIgDorance des éléments de la question que d'hostilité systématique.
D'abord, qu'est-ce que la foi catholique 7 M. Tabbô Bourgine en donne un
exposé clair, précis et suce lue t.
Ensuite, qu'est-ce que la science ? C'est le sujet de la presque totalité de
la brochure. Après avoir indiqué, au point de vue général, la nature, le
domaine de la science proprement dite et les points où elle prend ou peut
prendre contact avec la foi, notre auteur s'applique plus particulièrement à
étudier la question quant aux sciences naturelles en face des textes scrip-
turaires qui l'y rapportent, et consacre ensuite quelques pages aux débats
plus délicats entre la critique et les données historiques de la Bible. Il le
fait d'ailleurs avec modération et en se conformant aux décisions de la Com-
mission pontiûcale des études bibliques.
Cette brochure, excellente à. répandre, s'adresse d'ailleurs & un public
doué déjà d'une certaine culture et à qui ne sont point étrangères les ques-
tions qui y sont abordées. ^^^___^__ C. de Kirwan.
Kanta Kritlk der relnen Vemniiflt absekArzt aaf Grand Ibrer
Bntat«»baiiBA«eaeblelite. Eine Voriibung fiir hrilische Philosophie^ von
Hbinrich Romundt. Gotha, Thienemann, 1905, in-8 de iii-112 p. —
Prix : 2 fr. 60.
Cette brochure est une exposition abrégée de la Critique de la raison pure,
au point de vue de sa genèse historique. Après les premiers chapitres, où
l'auteur s'applique à montrer les relations historiques de Hume et Kant,.
les chapitres IX et X (p. 42-112), étudient les rapports de la physique et de
— 458 —
la métaphysique, ainsi que les méttiodes qui peuvent conduire l'humanité
aux sommets de la philosophie scientifique. Le dernier chapitre est un
parallèle du criticisme de Kant et de Tidéalisme de Platon. B. G.
Guide de l*amateor météorolof^late, par JULIBN LOISBL. Paris, Gauthier-
Villars, 1906, in-8 de vi-101 p., avec planches et gravures. — Prix : 2 fr. 75.
Excellent petit traité d'observations météorologiques, clair, précis, à la
portée de tout le monde et à i'aide duquel quiconque a le goût de ce genre
d'études peut arriver à recueillir, en grand nombre et sans frais onéreux»
des observations précieuses. La température; les précipitations atmosphé-
riques : pluies, neige, grêle, grésil, brouillards, givre, verglas; le gel, les
orages, régime des eaux ; halos, parhélies, nuages et leur classification ;
direction et vitesse des vents ; hygrométrie, observatious barométriques ;
enfin le» phénomènes habituels de la végétation et les mœurs, en fonction
des conditions atmosphériques, de certains animaux, — tels sont lea ordres
de phénomènes proposés à l'observation, non des professionnels, mais des
amateurs. Les instruments nécessaires & la plupart de ces observations,
les méthodes et procédés à suivre pour chacune d'elles, le tout appuyé de
14 figures dans le texte et de 8 autres en deux planches de photogravure,
tout cela est décrit et expliqué en un langage parfaitement clair et accessible
à toutes les intelligencea. G. db Kirwan.
Correspondanee Inédite de StABlslas LeaBczynskl, due de Lor-
raine et de Bar, Aveo lea rela de l^niaae Frédérie-Gulllaume I*!*
et Frédéric II <iTa0-lT0e), publiée avec une étude et des notes par
PiBBBB Bore. Paris et Nancy, Berger-Levrault, s. d, (1906), in-8 de 89 p. —
Prix : 3 fr.
Depuis plus de quinze ans, U, Boyé s^est consacré tout entier à l'étude de
la Lorraine au xyiii* siècle, notamment sous le règne nominal du dernier
duc, Stanislas Leszczynski. Après avoir publié la correspondance de ce
prince avec sa fille la relue de France, il nous donne celle quMl entretint
avec les rois de Prusse, Frédéric-Guillaume !•' dont il avait été l'hôte à
Kœnigsberg, Frédoric II qu'il admirait, qu'il imitait comme auteur et pro-
tecteur des lettres, dont il espérait naïvement le concours pour sa restau-
ration en Pologne. Cette correspondance se compose de 39 lettres, 4 de
Frédéric-Guillauume, 15 de Frédéric, 20 de Stanislas (dont une en latiu). En
dehors de lettres de compliments ou relatives à des affaires particulières,
on peut signaler celles qui ont trait aux communautés protestantes de
Lorraine (10, H, 13), au projet de congrès de Nancy imaginé par Stanislas
en pleine guerre de Sept ans (34, 35). Une copieuse introduction, des notes
nombreuses et piquantes, une table alphabétique des noms, propres accom-
pagnent cette publication • L. P.
11 Vero Edgardo i»oe, da Rappablb Bhbscianq. Palermo, Roma, Gan-
guzza-Lajosa, 1904, in-12 de 191 p. — Prix : 2 fr. 50.
Dans le petit volume de M. Bresciano se trouve une biographie assez dé-
taillée de Poe et une traduction en prose italienne du plus grand nombre
de ses poèmes. La version est fidèle, et, autant qu'en peut juger un étran-
ger, joint à l'exactitude les qualités de forme et de rythme que Ton souhaite
chez l'interprète d'un poète. Quant & la notice biographique, c'est un tra-
vail consciencieux qui s'appuie principalement sur les ouvrages bien con-
- 459 —
nus d^Ingram et de Woodberry, du premier surtout. L'auteur y présente-
t»il, suivant les promesses de son titre, « le véritable Poe >? On eu doutera
peut-être si Ton a lu certains travaux récents et particulièrement la thèse
de M. Lauvrière, c[ue M. Bresciano n'a connue qu'après avoir terminé son
livre. LUmage conventionnelle n'est pas assez corrigée ici, et l'enthou-
siasme est trop débordant vis-À-vis d^un malade quUl convient moins sou-
vent d^admirer que d'excuser et* de plaindre. A tout le moins se trouve-
t-ou en présence d'une étude sérieuse et qui sera lue avec proût en Italie où
les écrivaius de langue anglaise semblent en général encore moins connus
que chez nous. A. Barbeau.
«
InnoceDt IV et la Cbote de» H^henataufeD* par PàUL DBSLANDRBS.
Paris, dfoud, 1907, in-8 de 64 p. (Collection Science et Religion), — Prix
0 fr. 60.
Les collaborateurs de la série des Qrandt Papes n'ont pas une t&che aisée*
Si, sur le pape qu'ils ont choisi pour héros ils écrivent un « essai, > ils
risquent de paraître vagues aux lecteurs qui ouvrent leurs livres préci-
sément pour se renseigner sur les faits. SMls prétendent résumer en une
soixantaine de pages un « grand * pontificat (un pontificat aussi rempli
oue celui dUnnocent IV), ils risquent de tomber dans la sécheresse.
M. Deslandres n^a pas évité ce défaut. Son résumé est d^ailleurs clair,
exact, puisé aux meilleurs travaux. On regrette que la personnalité
dUnnoceh^ IV n'apparaisse pas plus vivante, fi manque une ombre de
portrait : le népotisme. M. Deslandres a d^ailleurs très loyalement indiqué
le défaut général de ce pontificat, défaut qu'excusent en partie seulement
les circonstances. Innocent IV, dit-il d'après Rodenberg, se servait surtout
des moyens matériels de TÊglise. Ajoutons quHl en poursuivait surtout les
intérêts matériels. Comparé & son grand prédécesseur Grégoire IX, son
infériorité morale paraît certaine. A côté de parties intransigeantes et
violentes, le protecteur de saint François avait dans le caractère une,
magnanimité, une idéalité religieuse, qui manquaient au lutteur intrépide,
mais positif et vindicatif, au diplomate rusé, au financier parfois trop avide,
au légiste inflexible que fut Innocent IV. Dans le développement de ces
sentiments d'hostilité au Saint-Siège, qui deviennent si vifs à la fin du
moyen âge, et qui auront les conséquences que l'on sait, nous croyons que
la responsabilité d'Innocent IV est très grande. E. Jordan.
D«» Gon<lltlons d'une renaissance rellsleuse et aoclale en Franee,
par IiCBABT DB LA TouR. Paris, Bloud, 1906, in-12 de 46 p. — Prix : Ofr. 40.
On retrouve dans cette conférence, donnée & la Semaine sociale de Dijon
d^août 1906, Thabituelle maîtrise de style et de pensée de M. Imbart de la
Tour. Il propose aux catholiques un examen de conscience peut-être un
peu sévère pour le passé. Mais il tient surtout à leur donner des conseils
pour l'avenir, et ceux-ci sont excellents : prendre de plus en plus contact
avec la vie sociale du pays, — cultiver davantage notre foi et en faire un
principe de pensée et de vie, — apprécier Timmense avantage que TÉglise
de France vient d'acquérir, au prix d'iniques spoliations, celui d'avoir
désormais un gouvernement intérieur, un épiscopat.
Baron J. Angot dbs Rotours.
— /i60 —
intolleetuallame et eath«llelaine, par ALBBRT SUBUR. Paris, Bloud,
1906, in-12 de 64 p. (Collection Scîeyice et Religion). — Prix : 0 fr. 60.
L'auteur expose, avec beaucoup de clarté et de justesse, ce qui rend
incoDciliables avec la religion, qui tient à la vie et au cœur de Thomme,
les philosophies de Theure présente, toutes en abstraction, qu'il réunit
'ftous le nom dHntellçctualisme. Sa critique 'de ces philosophies, toute rapide
qu^elle est dans une étude aussi abrégée, nous a paru fondée; les objections
sont mises en lumière, avec force, mais avec modération.
Le but de ce travail est donc excellent et nous devons en féliciter Tauteur.
Toutefois, nous ferions uue réserve sur remploi du mot intellectualisme.
Nous savons que dans les derniers temps on a appliqué à certains penseurs
le titre dUotellectuels ; mais il faut ajouter que leur intellectuâilisme est
tronqué, superficiel et dépourvu de base; c^est en cela précisément quUl
•^oppose au catholicisme. M. Sueur, qui est un partisan de la philosophie
de Taction, ne connaît sans doute que celui-là. Il ne faut pas oublier
cependant que les docteurs du xiip siècle poussaient Pintellectualisme bien
plus haut et bien plus loin que les philosophes modernes; c^est par 1&
même quMls rejoignaient la vie. La philosophie de Taction est assurément
un retour heureux vers la vérité intégrale, mais il est encore Incomplet.
Sans le cœur et sans la vie, on n'a pas Fessence du catholicisme; mais aussi
sans une doctrine solidement fondée, le cœur n'olfre à la religion qu^ua
appui assez Instable. D. T.
CHRONIQUE
NécROLOGiB. — M. André Thburibt, directeur en exercice de TAcadémie
française, est mort le 23 avril, & Bourg-la-Reine (Seine), & P&ge de 74 ans. U
était né le 8 octobre 1833, & Marly-le-Roi, d'une famille lorraine. Après avoir
terminé ses études -secondaires au collège de Bar-le-Duc, il vint faire soa
droit à Paris, fut reçu licencié en 1857 et entra dans Tenregistrement d'où il
passa plus tard au ministère dès finances, grâce à Tamitié d'Eugène
Muiler. Son premier volume : Le Chemin des bois^ paru en 1867, mérita les
éloges de Sainte-Beuve et de Théophile Gautier, et dès lors sa carrière
littéraire suivit un cours régulier que la mort seule vint arrêter. En dehors
de ses poésies, M. Theuriet a donné quelques pièces de théâtre, dont l'une,
Jean-Marie, est restée au répertoire de TOdéon, mais c'est surtout par uq
grand nombre de romans et d'œuvres de fantaisie qu'il s'est acquis une répu-
tation méritée d'écrivain distingué et délicat. En 1880, l'Académie française
lui accorda le prix Yitet, et en 1896, elle l'appela dans son sein en rempla-
cement d'Alexandre Dumas. D'une intarissable fécondité, il publiait un ou
deux volumes chaque année ; aussi ne citerons-nous que les suivants qui
ne représentent guère que le tieris de son bagage littéraire : Le Chemin des
boist poèmes et poésies (Paris, 1667, in-12) ; — Nouvelles intimes (Paris, 1870
in-12j ; — Le Legs d^une Lorraine (Paris, 1871, in-16) ; — Jean^Marie, drame en
un acte, en vers (Paris, 1871, in-16); — Le Bleu et le Noir, poème de la vie
réelle (Paris, 1873, in-12) ; — Mademoiselle Guignon (Paris, 1874, ln-12) ; — Le
Mariage de Gérard, suivi de : Une Ondine (Paris, 1875, in-12) ; — La Fortune
dMnpéle (Paris, 1876, in-12); — La Maison des deux Barbeaux; le Sang des
Finoël (Paris, 1879, in-12) ; — Nos Enfants. Le FiU Maugars (Paris, 1879, in-12)^
— Madame Véronique, scènes de la vie forestière (Paris, 1880, ln-12) ; — Les
Enchantements de la forêt (Paris, 1881, in-12) ; — Le Livre de la payu. Nouvelles
Poésies (Paris, 1882, in-12) ; — Journal de Tristan, impressions et souvenir g
— 461 —
(Paris, 1883, iD-12); — Le Secret de Gerlrude, tuivie de : Péché de jeuneue
(Paris, 1883, in-12) ; — Us ŒilleU de Ket^lat (Paris, 1885, iD-12) ; — JuUs Bm-
tien-Lepagt, Vkomme et l'ariisie (Paris, 1883, iQ-t2) ; — Péché mortel (PariS'
1885, lnM2); -- Au Paradis des enfants (Paris, 1887, in-12); — Gontes de la
forêt (Paris, 1888, in-12) ; — ConUs pour les soirs d'hiver (Paris, 1889, in-12) ; —
L'OncU Scipion (Paria, 1890, iii-12) ; — Charme dangereux (Paris, 1891, in-12) ;
Nos Enfants, Jeunes et vieilles barbes (Paris, 1892, in-12) ; — La Chanoinesse
1189-1193 (Paris, 1893, in-12) ; — Contes forestiers. Le Malpertuis, Hosa mystica
'Paris, 1894, in-12) ; — Contes tendres (Paris, 1895, in-12); —Jofel/« (Paris, 1896,
in-12) ; — Contes de la primevère (Paris, 1897, in-12); — Le Refuge (Paris, 1898,
iD-12) : — Discours de réception à V Académie française^ prononcé le 9 décembre
4S97 (Paris, 1898, in- 8) ; — Dorine, Chèvrefeuilles sauvages. Vacances de Pâques,
Herbes fauchées. Les Araignées (Paris, 1899, in-12) ; — Villa Tranquille (Paris.
1899, in-12) ; — UAniie de Noël Frémont (Paris, 1900, in-12) ; — Les Contes de
Marjolaine (Paris, 1901, in-12) ; —• Contes en prose et petits poèmes (Paris, 1902,
in-12) ; — Souvenirs des vertes saisons (Paris, 1903, in-12) ; — Les Revenants »*
les Pupilles de M. de Valbruant (Paris. 1904, in-12). M. André Theuriet a
collaboré également & dé nombreux périodiques, tels que le Figaro^ VIlluS"
tration, le Moniteur, le Musée universel, le Gaulois, etc.
— Nous ayons appris avec un vif regret le nouveau deuil qui a frappé la
direction de V Univers. M. Pierre Vbuillot, Ûls d'Eugène et neveu de Louis
YeuiJlot, est mort à Paris, le 20 avril, à 47 ans, dans toute la force de Page
et du talent. Né en la môme ville, le 8 septembre 1859, il fit ses études au
collège Staoislas, et les termina à Amiens, au collège de la Providence. Il
avait 21 an!^ lorsqu'il fit ses premières armes dans le journalisme, sous le
patronage de son père et de son oncle, et dès lors sa vie se confondit avec
celle de VUnivers. En lui disparaît un des chefs incontestés de la presse
catholique. L'acte le plus important qu'il ait accompli comme directeur de
VUnivers, à la tète duquel il se trouvait placé depuis la mort de son père,
survenue il y a moins de deux ans, fut la réunion de ce journal avec la
Vérité française. Doué d*un talent réel et vigoureux, il a donné à PUnivers
dUnnombrables articles, tous écrits dans un style précis et élégant, et
marqués au coin du plus pur bon sens et de la plus saine doctrine; plu-
sieurs volumes suffiraient à peine pour les contenir.. En fait délivres, il n'a
publié que le suivant : Vlmposture des Naundorff (Paris, 1885, in- 18).
— Le colonel StofTel est mort au commencement d'avril, à Paris, à l'&ge
de 88 ans. Eugène-Georges-Uenri-Céleste baron Stopfbl, était né à Arbon
(Suisse), le 1" mars 1823. Venu en France, il entra à l'École polytechnique,
et en sortit dans l'artillerie, où il passa par tous les grades, jusqu'à celui de
chef d'escadrons, puis fut envoyée Berlin en qualité d'attaché militaire à l'am-
bassade de France, et fut promu lieutenant-colonel le 21 décembre 1866. C'est
pendant les quutre années suivantes, qu'il euvoyaces rapports bien connus
aujourd'hui, mais dont on tint si peu compte alors, où il exposait la'puissance
redoutable de l'organiFaiion allemande. Retrouvés après la chute de TEm-
pire, ces rapports furent publiés dans le Temps, puis dans les Papiers et
correspondances de la famille impériale recueillis aux Tuileries. Il les fit paraître
loi-môme, après la conclusion de la paix, en* un volume intitulé : Rapports
militaires écrits de Berlin {1866-4870) (Paris, 187 1, iu-8), ouvrage bientôt suivi
de : Rapports sur les forces militaires de la Prusse, la garde nationale mobile de
la France, le mouvement politique de l'Allemagne, adressés au gouvernement
français en 1868, 4869 et ^«70 (Paris, 1871, in-12) et La Dépêche du iO août 4810
du maréchal Baiaine au maréchal de Mac-Mahon (Paris, 1874, in-8). Après
avoir été l'un des principaux collaborateurs de Napoléon III pour Vflistoire
— 462 —
dé Ut vie de Jules César, il a repris pour son propre compte le même sij^et
dans deux remarquables ouvrages : Histoire de Jules César (Paris, 1887, gr.
in-4 avec atlas) et Guerre de César et d'Arioviête (Paris, 1891, in-'4). Enfin, il a
publié une brochure d'actualité, qui a fait un certain bruit : De la Possibilité
dune future allianee franeo^llemande (Paris, 1890, in-18).
— Le 27 septembre 1906, est mort l'un des maîtres de la science numis-
matique, Solone AiiBROSOLi. Né à Gôme le 8 octobre 1851, il avait d'abord
étudi'ë le droit et la littérature Scandinave ; ayant réuni dés sa jeunesse une
belle collection de monnaies, il en fit paraître un catalogue dans la Ga%%etta
numi^maticat en 1878. La deuxième édition de cette notice, publiée en 1881,
sous le titre de Zecche italiane rappresentate nella raceolta numiêmatica del
dotlore S. A., le Ht apprécier des érudius. Appelé, en 1887, après la mort de
Biondelli, à diriger le Cabinet royal numismatique de Brera, il fit don à la
ville de Côme de ses propres collections. Il ne cessa, depuis, de collaborer
activement & la Rivista italiana di numiêmatica qui lui doit pour una bonne
part le renom dont elle jouit dans le monde savant. Ambrosoli s'est efforcé
de répandre dans le grand public la science des monnaies. 11 Ta enseignée
à rUniversité de Milan, et il l'a mise à la portée des débutants en compo-
sant d'utiles manuels, parus dans la collection Hoepli : Manuale di numiê-
matica; — Vocabolarietto pei numismatici in 7 lingue; — Atlantino di monetê
papali moderne; — Monete greche; — Atene.
— Le 24 mars dernier est mort à Naples M. Ferdinando Colonna. Ce
gentilhomme italien, qui appartenait à la noble famille des princes de
Stigliano, s'était pris d'une généreuse passion pour Tarchéologie. Secrétaire
de la commission civique pour la conservation des monuments, inspecteur
des fouilles dans Tarrondissement de Naples, membre de la Commission
héraldique et de diverses sociétés savantes, il avait publié sur les décou-
vertes d'antiquités à Naples depuis 1876 et sur le Musée où elles sont recueillies
deux ouvrages considérables : Scoperte di antichità in NapoU dal 4B16 al tutto
il 4897 (Napoli, 1898, in-4} ; — Il Museo civico di Napoli, . . e scoperte di anticMtà
in NapoU dal 4898 al tutlo agosto 490i (ibid., 1902, in-foL), que nous avons eu
récemment l'occasion de signaler à nos lecteurs (t. G VII. p. 452). Quelques
années auparavant, il avait publié sur le Castelnuovo de Naples un impor-
tant mémoire : Notisie storiciie di Castelnuovo in Napoli (Napoli, 1892, gr. in-8).
Bien qu'il eût 70 ans, on pouvait espérer de sa verte vieillesse d'autres
travaux.
— A Budapest vient de mourir l'écrivain Bêla Tôth. Né en 1857, à Pest,
Bêla Tôth y Qt ses étudQs et donna un recueil de vers en 1873 ; journaliste,
critique et traducteur, il a publié de nombreux articles dans les journaux
hongrois et traduit des œuvres d'A. Daudet, P. Bourget, A. Theuriet, G.
Ohnet, G. Flammarion, Guy de Mau passant, F. Coppée, E. de Amicis, Verga,
M. Serao, S. Farina, etc. Parmi ses ouvrages personnels, on peut citer:
Souvenirs de Constantinople (1877); — Histoires turques (1887); — L'Enfance de
Notre-Seigneur Jesus-Christ (1893); — Traditions orales (1895); — Contes et
légendes (1896) ; — Le Derviche de la Vierge (1897) ; — Curiosa hungarica (1899) ;
— Le Trésor anecdotique hongrois (5 vol, 1899-1902) ; — Du Spiritisme (1903) ; —
Cent Lettres du soir (1904).
— On annonce la mort de MM. : Bazin db Bbzons, ancien directeur du
petit lycée de Saint-Rambert, à Lyon, proviseur du lycée Lakanal, près
Paris, mort au commencement d'avril ; ~ Boybllbs, ancien rédacteur de
plusieurs journaux catholiques de Lille, mort au commencement d'avril, à
83 ans ; — Léonce Duparg, ancien bâtonnier des avocats d'Annecy, mort
dans cette ville au milieu d'avril, à 63 ans, auquel on doit plusieurs études
— 463 —
de y aléa r, telles que : Zone frcmcht de la Haute-'Savoie et É^lité et nivellement \
— Laurent D^EœoLE, professeur au collège Stanislas, ancien précepteur du
duc d'Orléans, mort à Paris, à la fin de mars; — M. Gabriel Jooand, triste-
ment connu en littérature sous le nom de Léo Taxil, qui, après ayoir écrit
nombre d'ouvrages tendant à flétrir le clergé et à ridiculiser la religion,
passa subitement du côté des catholiques, faisant parade de sa conversion,
composant des livres contre la flranc- maçonnerie, pour, en fin de compte,
retourner à ses publications anticléricales, mort, tout a fait oublié, à Sceaux
(Seine) le 30 mars,''à Tâge de 83 ans ; — le D' MicÈ, recteur honoraire et
ancien professeur à la Faculté des sciences et à TËcole de médecine de
Bordeaux, mort au commencement d'avril; — Jean Monod, ancien doyen
de la Faculté de théologie protestante de Montauban, mort au milieu
d'avril, à 85 ans; — Léon Palustrb, archiviste du département des
Pyrénées-Orientales, mort au milieu d'avril ; — Charles Pradbl, qui a publié
les Antiquité» de Castres^ le Journal de Fauriny les Mémoires de Jacques
Gâches^ etc., collaborateur du Bulletin de la Société de Vhistoire du protestan-
tisme français, mort à Puylaurens, le 3 mars, à l'âge de 71 ans ; — Edouard
TiLMANT, rédacteur au Courrier de la Champagne, mort au milieu d'avril, à
.27 ans.
— > A l'étranger on annonce la mort de MM. : le D^ Rudolf Adbbhold, direc-
teur de rinstitut royal biologique de Berlin, mort en cette ville, le 17 mars,
à 42 ans ; — Georges Armstrono, baronnet anglais, propriétaire du Globe,
mort h. 71 ans, à la fin d'avril ; — Theodor Aufrbght, professeur de sanscrit
et de grammaire comparée à l'Université, de Bonn, mort en cette ville le
4 avril, à 85 ans, lequel avait publié d'importants ouvrages, entre autres :
Catalogua Catalogorum, An alphabetical Regisler of Sanskrit works and auihors,
Printed for tke German Oriental Society (Leipzig, 1891, in-4) ; Florentine Sanskrit
manuscripts (Leipzig, 1892, in-8}; — Arth. Babsslbr, ethnographe allemand,
qui laisse, entre autres ouvrages, Sudsee-Bilder (Berlin, 1895, in-8), mort le
31 mars à Eberswalde ; — - D' Ernst von Bbrqmann, professeur de chirurgie
à runiversité de Berlin, mort en cette ville, le 25 mars, à 71 ans ; — le
baron Jean db Bèthunb, à qui Ton doit la publication du Cartulaire du
béguinage de Sainte-Elisabeth à Gand^ des Méreaux des familles brugeoises et des
Épitaphes et monuments des églises de la Flandre au XYI<> sièclOy collaborateur
de diverses revues belges telles que le Bulletin de la Gildede Saint-Thomas^ le
Messager des sciences historiques de Belgique, la Revue belge de numismatique ,
mort à Heestert-lez-Courtrai, le 26 mars, à l'âge de 54 ans; — D» Anton
Blbighstbinbr, chargé d'un cours de thérapeutique pour les maladies des
dents à l'Université de Gratz (Styrie), mort récemment en cette ville ; —
Mgr Cartuyvbls, ancien vice-recteur de l'Université catholique de Louvain,
mort à Liège, le 26 avril, à 72 ans ; — Thomas A. Groal, attaché au « General
Post Office » d'Edimbourg (Ecosse), mort au milieu d'avril, à 74 ans, lequel
écrivait dans de nombreux périodiques, The Invemess Courier, Madras Mail,
Raiîway News, etc., et a publié un volume intitulé : A Book about Travelling
(Edimbourg, 1877, in-8); — Robert Cromib, journaliste et romancier irlandais,
dont le volume qui eut le plus de succès, The Crack of Doom, a paru en J895,
mort au commencement d'avril ; — Henry Gullimorb, professeur de langue
anglaise à PUniversité de Fribourg (Suisse), mort dernièrement à Londres;
— James Davis, librettiste anglais, qui écrivait sous le pseudonyme de
Owen Hall, mort le 11 avril, à Londres, à 54 ans; — D' Oskar Dobbnbr,
professeur de chimie à l'Université de Halle-sur-ia-Saale, mort récemment
h Marseille, à 57 ans ; — D' Ottomar Domrigh, ancien professeur de physio-
logie à l'Université d'Iéna, mon récemment à Meiningen, à 88 ans; —
— 464 -
William Henry Dbummond, le poète le plus populaire du Canada, mort au
eommencement d^avril, à 53 ans ; — D* Karl Foy, professeur de langue
turque à rinstitut oriental de Berlin, mort en cette ville, le 25 mars, à
51 ans; — D' Albert S. Gatsghbt, philologue américain, un des savants
qui connaissaient le mieux les langues des tribus indiennes, mort derniè-
rement à Washington, & 75 ans ; — D^ Adolf Glogknbr, chargé d'un cours
de gynécologie à TUniversité de Leipzig, mort en cette ville, le 23 mars, à
38 ans;— A.-J. Gbootjans, le dojen de la presse catholique flamande,
directeur du journal Dender en Schelde, mort à Termonde, le 30 mars, à
82 ans; — D' Wllhelm Auguste von Hartbl, ministre de l'instruction
publique d^Autriche, vice-président de TAcadémle impériale des sciences
de Vienne, mor^t en cette ville, le 14 janvier, à 68 ans, lequel laisse de
nombreux et importants ouvrages, notamment : Ueber die griecfiûchen
Papyri Enherzog Rainer, Vortrag (Vienne, 1886, in-8); Abriss der Grammatik
des hamerischen und herodoiischen JDialekls, im Ân$chlu$s an die iS Auflage
von Curtius' griechitchen Schulgrammalik bearbeilet (Leipzig, 1888, in-8) ;
KriUêche Versuche tur fUnften Dekade des Livitu (Vienne, 1888, in-8} ; — Emile
Harzb, directeur général honoraire des mines, qui a publié de nom-
breux travaux sur toutes les questions minières, mort à Bruxelles, le
25 avril;— D' Max Haushopbr, poète et économiste allemand, professeur
& l'École technique supérieure de Munich, mort le 10 avril, à Gries,
près de Bogen, à 67 ans, lequel laisse des pièces de théâtre et des ouvrages
d'économie politique tels que : Der ewige Jude. Ein dramatisckes Gedicki in drei
Thalern (Leipzig, 1894, in-8); Wie gewinnt und sichertsich der Handelsgehilfen-
Frage (Berlin, 1892, in-8); — Joseph Hellmbsbbrgbh, chef d^orchestre de
la cour d'Autriche, compositeur de D)U8ique distingué, mort à Vienne, à la
un d'avril; — le R. P. François Kibckbns, de la Compagnie de Jésus, suc-
cessivement professeur au collège Saint-Michel, à Bruxelles et au collège
Notre-Dame, à Anvers, qui a collaboré avec le P. Sommervogel à la Biblio-
graphie de* écrivains de la Compagnie de Jésus, a donné des articles remarqués
aux Précis historiques et à la Dietsche Warande^ et a publié un ouvrage sur
Sainl Boni face de Bruxelles, mort â Tronchiennes, le 2 avril; — Dr. Franz
Rheinhold Kjbllman, professeur de botanique à TUnivorsité d'Upsal (Suède),
mort en cette ville à la un d'avril ; — Heinrich von Kobn, éditeur de Bres-
lau (Silésie), mort en cette ville, le 20 mars, à 78 ans ; ~ Otto von Lbixnbr,
écrivain allemand, mort le 12 avril, à 60 ans, à Grosslichterfelde, près de
Berlin, auquel on doit de nombreux ouvrages, tels que : Zur Reform unserer
Volkslilteraiur. lierausgegebenim Auflrage des Vereins fur VolksliUeratur {Berlin,
1891, in-12); Geschiehte der deutschen LiUeratur (Leipzig, 1893, in-8); Laien-
Predigten fur dos deutsche HaxAS, UngehaUene Beden einer Ungehaltenen (Berlin,
1894, in-8) ; — Dr. Alexander Magbain, celtisant écossais de grand mérite,
ancien directeur de la € High School » d'inverness, mort dernièrement à
52 ans, lequel fut pendant un certain temps le rédacteur en chef du Celtic
Magasine et a publié le remarquable ouvrage : Etymological Dictionary çf ihe
Gaelic Language ; — Canon Mag Coll, écrivain anglais fort connu dans les cercles
ecclésiatiques et politiques de la Grande-Bretagne, mort au commencement
d'avril à 70 ans, lequel a publié plusieurs ouvrages tels que The Beforma-
tion Seitle-ment et plus récemment The Ornamenls Bubric* ; — Robert Mac
Lbhosb, imprimeur et éditeur écossais fort connu, fondateur et président
de Tassociation des libraires écossais, mort le 18 avril ; — J.-C.-G. Magrab,
journaliste anglais, sous-directeur de The Daily Chronicle^ mort au milieu
d'avril ; — M. Jules Marchand, professeur émérite h l'Université de Lou-
vain, mort à Forest, le 9 avril, â l'âge de 67 ans ; — Gustav Gottfried Maybb,
— 465 —
écrivain et poète allemand, mort le 8 avril, à Leipzig, à Gi ans; -^ le cha*
noine Mbrklbn, un des derniers représentants du célèbre collège libre de
Golmar, mort à la fln d'avril ; — Dr. Julius Naub, peintre et écrivain bava-
rois, mort le 14 mars, à Munich, à 72 Ans, auteur de Die Hûgelgrœber stui-
sehen Ammer ùnd Slaffelsee, geô/fnet, untersuckt und beschrieben (Stuttgart,
1887, in-4); — Dr. Karl Nbubbubr, bibliothécaire adjoint à l'École technique
supérieure de Vienne, mort en cette ville, le 7 avril, & 29 ans; — Eduard
Paulus, poète et critique d*art allemand, ancien conservateur du musée
archéologique du Wurtemberg, mort le 16 avril, à Stuttgart, à 70 ans, dont
le bagage littéraire est considérable et dont nous citerons seulement : Lud-
wig Uhland und seine Heimat Tûbingen (Stuttgart, 1887, in-8) ; Der neue Mer^
Un, Ein Gedicht auê dêm nàcfuten Jahrhundert [Stuttgart, 1888, in-8) ; — Dr.
Baisgh, chanoine de Mayence, auteur d'ouvrages sur Tbistoire de TÉglise,
mort à la fln d^avrll à 76 ans ; — Dr. Jacob Rbdstbin, professeur de géodé-
sie au Polytechnîcum de Zurich, mort récemment en cette ville ; ^ Dr.
Hans RiOQAUBR, professeur de numismatique à Munich, mort en cette ville,
le 5 avril, à 55 ans ; — Dr. Ottomar Rosbnbach, ancien professeur de méde-
cine à rUniversité de Breslau, mort le 19 mars, à Berlin, à 56 ans ;*— Franz
Sablik, professeur d^archi lecture à TÉcole technique supérieure allemande
de rUniversité^de Prague (Bohême), mort en cette ville à la fln de mars, à.
64 ans ; — Karl Sghopp, écrivain bavarois, mort dernièrement à Munich, à
87 ans, auquel on doit de nombreux volumes, entre autres : Bswerde Licht!
BeUràge »ur Fôrderung der Religion der Humanitàt (Leipzig,, 1883-1885, in-8] ;
Naeh Kamei'unl Aus den hinterlassenen Papier en meinesin Kamerun gestorbene^i
Sohnes (Leipzig, 1886, in-8); — ^ Frédéric Georg Stbphbns, peintre et critique
d'art anglais, mort dernièrement à Londres, à 79 ans; ~ Adolf Stbrn, his-
torien allemand, professeur à TËcoIe technique supérieure de Dresde, moH
en cette ville, le 13 avril, à 72 ans, auquel on doit de nombreux ouvrages,
notamment : Die Siusik in der deutchen Dichtung (Leipzig, 1888, in-8); </o-
hannes Gutenberg. Epische Dichtung (Dresde, 1889, in-8) ; Geschichie der Welt'
Utleratur in ûbef^tichtlicher Darstellung (Stuttgart, 1887-1889, in-S) ; — Karl
ToRBBSANi, romancier autrichien, mort à Torbole, sur le lac de Garde, le
12 avril, à 61 ans, dout on peut citer de nombreux volumes, tels que : Die
luckercomteêse^ Roman aiu der Gesellschafl (Dresde, 1891, in-8) ; Oberlicht. Wie-
ner Kiinêtler-Roman (Dresde, 1893, in-8) ; Ibi Ubi. Ernste und ausgelaaene Sol-
datengeschicMen (Dresde, 1894, in-8); — Georg Ultsch, professeur de construc^
tion de machines à TÊcole technique supérieure de Munich, mort récemment
en cette ville ; — Van Nbuss, ancien conservateur du dépôt provincial des
archives de TÉtat, mort à Hasselt (Belgique), au commencement d'avril ;
— Van Hambl, professeur à TUniversité de Groningue, titulaire de la seule
chaire de français existant dans les Universités hollandaises, mort À Ams-
terdam, le 16 avril, à TAge de 65 ans ; — Dr. Nicolaus Waqnbr, professeur
de zoologie à Saint-Pétersbourg, mort en cette ville, au commencement
d*avril, à 78 ans.
LBCrnRBS FAITES A L'ACADÈlilB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS LBTTRBS.
— Le 5 avril, M. Léopold Delisle communique à PÂcadémie son élude sur
le dernier cahier d'une Bible moraliiée du xiii* siècle; ce cahier appartient à
M. Fierpont Morgan. — M. Babel on' expose son opinion sur la $iylis, attri-
but naval en forme de croix, qui flgure sur les monnaies d^Alexandre, et
qui était placé dans les mains de la Victoire sur des amphores panathé-
nalques dès Fan 336. — Le 12 avril, M. Perrot lit nue lettre par laquelle
M. Gauckler annonce la découverte du monument de sainte Félicité. —
Mai 1907. T. CIX. 30.
- 466 —
M. HéroLi de ViUefosse lit une lettre du P. Delattre au sujet de la trouvaille
faite par lui d'une boiilica major, mentionnée pur Victor de Vite, érigée pour
la sépulture de sainte Perpétue, sainte Félicité et leurs compagnons. —
M. de Mély donne connaissance de deux signatures de Jean Bellecbose,
trouvées dans le manuscrit des Très Ftieheê Heures du duc de Berry^ au musée
Condé/ signatures qui se trouvent sur le Martyre de Saint-Denis au musée
du Louvre, jusqu'ici attribué à Jean Malouel. ~ H. Havet explique plusieurs
passages de Plaute. — Le 9 avril, M. Clermont-Ganneau présente un rapport
sur une mission dont il était chargé dans la Hautc-Êgypte, où il a décou-
vert deux statues en diorite couvertes d'inscriptions, nombre d'autres objets«
et établi le plan de nouvelles fouilles. — M. d'Arbois de Jubainville parle
du mot celtique qui veut dire à la fois forgeron et ffoète. ^ M. Havet conti-
nue se? commentaires sur les textes de Plaute. — M. Monceaux lit un
mémoire sur Vhagogé de Marius VictoHntu. — Le 26 avril, M. Delisle lit une
lettre de M. Maçon, conservateur adjoint du musée Condé, qui conteste la
signification attribuée aux initiales, H. R. ou H. B. par M. de Mély. —
M. le comte Durrieu explique que le manuscrit de la Bibiiotbèquo de
Munich 'Connu sous le nom du Boccace de Muoich, qu'on croyait avoir
appartenu à £s tien ne Chevalier, a appartenu à Laurens Girard, secrétaire
de Charles VII. — M. l'abbé Breuil présente un rapport sur les grottes &
figures de l'Ariège et des Hautes-Pyrénées. — M. Collignon étudie la tête
d'Àthèna provenant de la collectioti Pourtalès, maintenant au comte de
Vogué. ~ M. G. Scblumberger parle de la médaille du jurisconsulte fran-
çais André Tiraqueau. — M. Havet continue son commentaire sur Plaute.
LBCTUBBS FAITBS a L'ACADéllIB DBS SGIBNGBS MORALBS BT P0L1TIQUBS. —
Le 6 avril, M. Lyon-Caen fait l'éloge de M. Constantin-Petrovioh Pobiedo-
notsev, correspondant de l'Académie. — M. Beauregard exprime son opinion
sur le droit de grève, et les responsabilités des grévistes. — M. Picot
résume pour l'Académie les conférences de l'abbé Gaîre sur le Canada. —
M. de Franqueville lit une partie de la notice de M. Jean Darcy sur Mada-
gascar. — M. G. Picot donne lecture d'une lettre par laquelle le capitaine
Carnot offre 100 000 francs à l'Académie. — M. le comte d'Haussonville ter-
mine la lecture de son mémoire sur le projet de gouvernement du duc de
Bourgogne. — Le 20 avril. M. Eug. d'Eichsthal lit une notice sur les res-
sources alimentaires de l'Angleterre en temps de guerre, d'après un travail
ofilciel. — Le 27 avril, M. A. Rafialovitch lit une étude sur la législation
budgétaire de la Rus.sie et sur les modifications qu' y a apportées le sys-
tènie électif.
iNDBx. — Les ouvrages suivants viennent d'être frappés par un décret de
la Sacrée Congrégation de l'Index : Les Mystères saianiques de Lonrdea, par
Mgr Léopold Goursat : — Le Secret de Mélanie dans les apparitions de la Saletle
et la crist actuelle, par M. l'abbé Combe; — El inmacolado San José, par M. Tabbé
José Domingo Corbato.
La Spélbolooib au xx' sièclb. — Après avoir, dans les deux premiers
fascicules de la Spéléologie au xx» siècley passé en revue les progrès réalisés
dans l'exploration et dans l'étude des cavernes, des « abîmes, >» dans les
premières années du nouveau siècle, soit en France, soit dans les pays
étrangers, M. E -A. Martel consacre une troisième livraison à l'examen des
récentes applications de la spéléologie : 1° aux sciences ; 2» à l'hygiène
publique [Spelnnca, Bulletin et Mémoires de la Société de sj.éléologie, n®* 44-45-
46. Paris, au siège de la Société, 1906, in-8 de 360 p., avec fig.). Si cette
-dernière partie a été sacrifiée (malgré son importance extrême puisqu'il
ne s'agit de rien moins que des '< problèmes de l'eau potable »>) et réduite
— *467 -
le plas souvent & une simple énnmératiôa des publications essentielles,
il n'en a pas été de môme pour Pétude de la spéléologie appliquée aux
sciences. Là encore, la « Revue et bibliographie des recherches souterraines
de 1901 à 1906 » présente un développement véritablement inattendu, et
que cependant l'ampleur prise depuis quelques année» par les investiga-
tions des spéléologues permettait en une certaine manière de prévoir.
On en aura la preuve en feuilletant les pages du 3* fascicule de Touvrage
de M. Martel : applicationâ de la spéléologie à la géologie, à la météorologie,
aux mines et aux eaux thermales, à la paléontologie, à la préhistoire, à
l^archéologie, k la zoologie, à la botanique, à l'exploration, à la photographie
y sont successivement passées en revue, et énumérées, exposées, résumées
avec une grande précision, parfois aussi discutées et critiquées par le savant
auteur avec une autorité que personne ne songera à récuser. Signalons
comme particulièrement intéressant, au milieu de tant d'autres, le dossier
relatif aux peintures et aux gravures des cavernes, si bien étudiées par
le D' Gapitau, M. Tabbé Breuiiet d'autres préhistoriens; mais montrons-nous
plus sceptiques que M. Martel au sujet de Thomme tertiaire, et surtout du
Pithecanthropus erectua ; seuls des faits précis, moins contestables que' la
découvertes de M. Dubois, nous amèneront à en accepter Texistence.
Jusque-là, mieux vaut garder cette attitude dubitative que nombre de
savants eussent bien fait d^adopter naguère à l'égard du fameux BaihyUus,
Cette réserve ne retire rien d'ailleurs au mérite ni à l'utilité du travail de
M. Martel, qui est pourvu d'une table des matières (non pas, malheureuse-
ment, d'un index alphabétique des noms de lieux), et qui forme maintenant
un gros volume de 810 p., illustré de 42 figures.
Pabis. — Sous le titre de Bibliographie des chants populaires français^
M. de Beaurepaire-Froment publie à part une liste d'ouvrages de folk-lore
quil avait dressée dans la Revue du traditionnisme (Paris, 60, quai des
Orfèvres, in-16 de 41 p.). C'est une liste qu'il avait faite pour son propre
usage, et il a, non à tort, pensé qu'elle pourrait servir à d'autres. « J'ai,
dit-il, signalé certains volumes non exclusivement dédiés aux chants
populaires, mais dans lesquels ceux-ci figurent de façon notable. J'ai aréé
{sic] les ouvrages en deux sections ; livres sur l'ensemble de la France,
livres sur les provinces françaises. » L'auteur, n'ayant pu lire ni même
voir tous les ouvrages dont il a recueilli les titres, en a signalé plus d'un
qui ne traite en aucune façon de chansons populaires, par exemple, pour la
Franche-Comté, l'ouvrage de M. Bouchot, pour la Bretagne le Myrdhinn de
La Villemarqué, etc.; mais ce sont là fautes légères, et comme M. de
Beau repaire-Froment a classé les titres par provinces, le lecteur curieux
de folk-lore trouvera ici, du premier coup, d'utiles renseignements et une
orientation générale.
— Dans le mémoire qu'il a inséré au t. XXXIIl dn Bulletin de la Société de
Phistoire de Paris et de llle de France (Tiré à part. Nogent-le-Rotrou, impr.
Daupeley-Gouverneur, in-8 de 12 p.), sur les Ascendants et descendants du
prévôt de Paris Jean de Folleville {4389-1400)^ M. Henri Gaillard complète et
rectifie les données généalogiques de MM. Bazin et de Beau ville. Il établit
notamment que Philippe de Folleville fut l'oncle et non le grand-père du
prévôt de Paris et que Jean !•' de Folleville fut non son père mais son
grand-père.
— M. le chanoine Ph.-H. Dunand n'a pas à se plaindre de l'éditeur de sa vie
populaire de Jeanne d'Arc. Cet ouvrage, signalé par nous lors de sa publica-
tion première, a été reproduit depuis sous diverses formes, dont Tune
.annoncée ici. Nous ea avons aujourd'hui une nouvelle sous les yeux.
- 46^ -
qualifiée « édition de luxe » et d'un aspect vraiment élégant, aussi bien
pour le texte que pour Tillustration (Paris, Lethielleux, s. d., in-12 de
383 p.| avec encadrement rouge et de nombreuses gravures, cartes et plans.
— Prix : 1 fr. 50).
— Sur deux anciens fonctionnaires de la Bibliothèque nationale, qui Tun
et l'autre avaient longtemps rempli côte à côte les mêmes fonctions, qui
Tun et Tautre avaient pris leur retraite et que la mort a frappas à quelques
semaines de distance, Victor Pillon Dufresnes (1855-4907) et Joseph Bertal
[iStO-i^ol), il convient de signaler ici les discours prononcés aux obsèques
par M. Paul Marchai, conservateur du département des imprimés de la
Bibliothèque nationale, qui a su retracer, en quelques paroles courtes mais
pleines, la carrière des deux amis auxquels il adressait un adieu ému
(Chartres, impr. Durand, s. d., in-4 de 7 p. chacun).
— En signalant ici même (t. CIX,p.277)leCataloguedes nouvelles acquisitions
de la Bibliothèque nationale, nous y notions, parmi les articles les plus inté-
ressants, un manuscrit des opuscules mathématiques de Gerbert. Voici sur
ce précieux volume une notice détaillée de M. Henri Omonl : Nolice $ur le
manuscrit latin 886 des nouvelles acquisitions de la Bibliothèque nationale (Tiré
des IS^otices et extraits des manuscrits, t. XXXIX. Paris, G. Klincksieck, 1907,
in-4 de 30 p). Ce petit volume in-12 de 1)^5 ff., qui appartint au xvii« siècle à
Nicolas Camuzat, chanoine de Rennes, puis à Nicolas Lcfebvre, précepteur
de Louis XIII, est un recueil de morceaux de différentes mains. Outre les
parties des opuscules de Gerbert qui ne figurent pas dans la dernière et
plus complète édition de ses œuvres par M. Bonbnov, M. Omont nous fait
connaître d'après ce manuscrit la lamentaiio écrite par un écrivain, Jusqu'à
présent inconnu, du xiK siècle, Jean d'Argilly, chanoine de Dijon, sur son
frère utérin Aimeri, chanoine de la même église, et la correspondance
échangée par lui, à cette occasion, avec divers personnages; — une lettre
dans laquelle un certain clerc B. nous donne la liste des ouvrages composés
par lui; — enfin un traité anonyme de comput, incomplet, qui remonte au
X» ou XI* siècle.
— Extraite de VEurope politique et littéraire, Tétude de M. le baron de
Stieghtz, intitulée : VAnnie 4905 (Paris, Dujarric, 1906, in-8 de 54 p.) consiste
dans un examen critique des événements les plus saillants qui ont marqué
ravant-dernière aiinée au point de vue international, à savoir la crise
austro-hongroise, le conflit marocain etia paix russo-Japonaise. M. de Stie-
glitz, diplomate russe, s'affirme partisan de Talliance française. Mais il
cherche à nous détourner d'une entente avec TAngleterre, pour nous
entraîner dans une coalition contre cette puisi^ance, de concert avec TAlle-
magne. Il oublie que si Talliance russe a été populaire en France, c^est dans
la mesure où elle semblait anti germanique ; du jour où elle a perdu ce
caractère, elle est devenue indifférente à la masse de nos compatriotes ; elle
lui serait bientôt odieuse, si elle prenait pour but de nous mettre à la
remorque des détenteurs de l'Alsace- Lorraine.
— M. J. G. Alfred Prost vient de publier un Projet à soumettre au gouverne-
ment pour une diminution de dépenses sous forme de Rapport préfrimnatre, lu
à la Section d'^économie et de législation de la Société des agriculteurs de France^
dans sa Uance du 14 février 4907 (Paris, Imp. Picquoin, 1907, in-8 de 13 p.). Ce
projet, .pour sa réalisation, comporterait, dit l'auteur, un volume de 350 À
400 pages ; mais avant d^exécuter son travail, M. Prost demande à ses
confrères de la Société des agriculteurs de France, è son Conseil surtout, si
ridée qu'il met en avant doit recevoir l'approbation qu'il Juge nécessaire. Il
s'agirait d'économiser, sur l'ensemble actuel de notre formidable budget, la
somme de *00 milUoDS. Honnête denier ! DtinB tous les cas, une
tion, 6 l'heure où dos loipAta s'aggravent outre mesure, ne mai
d'être BccueilUe avec joie par les contribuables. Reste à savoir :
une fois approuvé, frappera assez fort et mex juste pour » fa!
utilement par qui de droit. Il n'ignore pas que certaines su
incurables...
— Nous recevons loi" fasclculedu ButUlin dt la Bibliothèque et
hitloriquet de la vitle de Paris, publié soiis la direction de M, Uarcei
servateur de cet établissement (Paris, Imp. nationale, 190E, in-:
178 p.). La première partie de ce fascicule est relative au Service
thèqut cl dfi Travaux hitloriqtut de ta ville de Parie, expliqué par
détaillô de U. Poëte. Ce rapport débute par un exposé hlstoriqu'
vice, son état actuel et sa réorganisation. Le programme etie p
porteur sont détaillés sous trois rubriques, comportant des si
que nous allons mentionner : A. Let Colleciiont de la Bibtiothègut
numéroter, cataloguer toute la Bibliothèque (Le fonds géuéral.
Les usuels. Les doubles). II. Faire du catalogue une œuvre
intellectuelle aux ressources du dépdt. Son mode de publicatio
logue type sous presse, catalogue des manuscrits. Catalogue d>
Paris). III, Accroître les ressources de la Bibliothèque (Le cadre
lions. Le rOle iateilectuel et social de Paris. Les pièces de la ri
mes volants. Les reproductions photographiques. L'atelier photo
— B. La lertiiee, Meturet àprendre. I. La création d'un ofllce de bl
parisienne. II, La création du BuUeiin de la Bibtiothique et dtt Tn
Hquti de la ville de Parit. III, La réorganisation des travaux his
la ville de Paris. IV. L'enseignement de l'histoire de' Paris. V. L
des collaborateurs laénévoles, VI. Les exposltious annuelles. VU. 1
bistoriques d'arrondissement & l'hôtel Le Pelletier de Sa)nt-Far
La création des cabinets de travail. Le prêt des doubles. IX. La i
Terture de la Bibliothèque. X, Lo service rattaché â la vie ci
C. Let Voia et mayem d'exécution. 1. Le local. II. Le personnel, -
quable rapport renferme quantité de choses dont les grandes bil
iQunicipales de province pourront utilement s'inspirer pour sui
analogue : < il faut, dit M. Poëte, qu'une bibliothèque soit un r(
Tle publique. Étant le bien de toos, elle doit Stre aménagée, int
ment aussi bien que matériellement, pour servir ji tous. E
termes, la bibliothèque n'est pas faite pour le bibliothécaire, mal
ttaécBire est fait pour le public et doit assurer le rendement, qui
avantageux pour tous, de la mine Intellectuelle que constitue
thèque > (p. Tii-vici). On ne peut s'exprimer mieux. Le reste d
est consacré au Caialoçue dei publicaliont enlrict à la Bibliolhi
Cannie tSOS et à ta LiMte dtt pénodiquet reçut par la Bibttolhtque,
et liste dressés avec le plus grand soin, en suivant l'ordre alphal
noms des auteurs et des titres des périodiques, par M. H.
Desormeaux, A la Qn, on trouve une table alphabétique qui, k
de près, aurait pu s'appeler tablé alphabétique-analytique, car e
les personnes, les localités et les sujets auxquels sont relatifs le
catalogués.
- C'est en avril 1883 (t. KXXVII. p, 339) que le Polybibtion a si
lecteurs le volume de u. Xavier Tbiriat intitulé : Journal d'un n
nous revient aujourd'hui, dans sa 6> édition (Paris, F,-R. de Rue
iD-IB de xxxiv-33e p., avec un portrait et une vue. — Prix : 3 fr
même année 1S63, cet ouvrage avait été distingué (la l» édition
— 470 —
a 1866) parla Société Franklin et par la Société d'encouragement au bien,
qui lui avaient accordé des récompenses. Un an plus tard, il obtenait de
TAcadémie française un prix Montjon. L'édition de 1883, comme les
précédentes, du reste, était accompagnée d'une intéressante Introduction
de M. Antoine Champeaux ; la présente en comporte une deuxième, non
moins intéressante et qui complète la première, signée de M. Joseph
Merlent. Excellent petit livre que tout le monde peut lire.
Anjod. — Le tome neuvième de la cinquième série, année 1906. des
Mémoires de la Sociale nationale d'affHeuUure, iciencet et aru d*Àngêrê vient
de paraître (Angers, Germain et G. Grassin, gr. in-8 de 454 p.). En dehors de
poésies de MM. Louis Dedouvres et A.-J. Verrier, cet important recueil
contient : VHittoire de Véglise des Ursules depuis la BévoliUion, par M. l'abbé
E. Rondeau (avec de curieux détails sur une Association cultuelle du com^
meneement du xix* siècle (p. 9-55) ; — La Protestation de la Société et la réponse
rassurante du ministre contre Venlèvement des statues des rois cTAngleterre
inhuméi à V abbaye de Fontevrault (p. 55-74); — Un Chapitre tenu à V abbaye de la
Roë en 4565, par M. du Brossay (p. 85-111); — de fort curieux détails
sur la Chouannerie et le général Tranquille, par feu M. Arthur du Chêne et
M. René de la Ferrandière (p. 135-238) ; — Les Du Guesclin en Anjou, par M. du
Brossay (p. 363-386) ; — La Construction de Vautel des Carmes, par M. Paul de
Farcy (p. 409-414); des travaux de philologie de M. Verrier sur quelques
mots du patois angevin (lucet, aclopin, Enlarmes, pôt, pau) (p. 75-84) et sur
le Patois créole de Pile de la Réunion (p. 283-306); — une étude du D' Labesse
sur Un Champignon servant à la fabrication des poisons violents chez Ipê
peuplades de V Afrique centrale (p. 275-282) ; des publications, mentionnées
ailleurs, de M. F. Uzureau sur les communautés de femmes en 1790, les
religieuses de Tabbaye du Ronceray d^Augers, les distributions des prix du
collège de Beaupréau, etc.
— Nous avons à plusieurs reprises, et tout dernièrement 'encore, signalé
des travaux dliistoire locale de M. l'abbé Uzureau, fondateur et directeur de
V Anjou historique. Dans sa séance du 10 avril 1907, le conseil général de
Maine-et-Loire a voté à M. Tabbé Uzureau une subvention de 700 francs
pour i^ensemble de ses publications historiques angevines et vendéennes.
Brbssb. -r Aigrefeuille, actuellement écart de la commune de Bagé-la- Ville
(Ain), siège d'un pèlerinage à Saint-Lazare, fameux dans toute la Bresse,
n'est plus qu'une ferme et une chapelle. Vers la Un du xiii* siècle, une
commanderie de Tordre hospitalier et militaire de Saint- Lazare y fut fondée,
commanderie qui subsista jusqu'au 26 nivôse an II, date de sa vente.
M. Gabriel Jeanton ayant trouvé aux Archives natiouales plusieurs cartons
et registres la concernant, s'est efforcé, avec leur aide, d'en retracer lliis-
toire dans un opuscule longuement intitulé : Les Ordres militaires et hospi^
taliers en Bresse, V Ordre de Saint-Lasare, La Commanderie d' Aigre feuille-en^
Bresse {Bagé-la-Ville) et ses dépendances, V hôpital de Curville, L'Hôpital de
Chamonal. Saint-Latare de la Serveta. La Maladrerie de Touf*nus, relevant
des ordres militaires et hospitaliers de Saint-Lasare de Jérusalem, des Saints
Maurice et Lazare et de N.-D. du Mont Carmel, du XIXI* au XYIU' siècle (Bourg,
imp. du Courrier de VAin, 1906, in-8 de 64 p., avec une planche. Extrait des
Annales de la Société d'émulation de VAin), Ce travail sera très utile à consul-
ter par les érudits qui s^occuperont de la topographie du département
de l'Ain.
Dauphins. — Dans l'élégante ceinture de montagnes qui fuit si légère-
ment dans ce magnifique horizon de Grenoble, dont le souvenir poursuivit
Lamartine jusqu'en Orient, un sommet fait presque une tache en raison de
\^
— 471 —
sa forme massive. C^est le fameux << Casque» dont M. E. Morel-Gouprie présente
la monographie sous ce titre : Le Néron. Dtscriptioni, itinéraires (Grenoble,
impr. Yallier, 1907, in -8 de 62 p., avec cinq dessins, une carte, une photo-
graphie et huit croquis-itinéraires hors texte. — Prix : 2 fr. 25). Pendant
longtemps, les alpinistes, qui forment légion dans cette contrée privilégiée,
se bornèrent h coonaitre Belledonne, le Taillefer, le Saint-Ejnard ; la gloire
vint ensuite aux « Pucelles de Saint-Nizier », auxquelles on ne sooge plus
guère. EnQn> gr&ce & des éboulements mémorables, à des difficultés
sérieuses d^accès, et surtout aux aventures de quelques jeunes étourdis qui,
lancés à l'aveuglette sur ses flancs trompeurs, s*y « dérochèrent » pour Péter-
nité, le "Néron vit venir la célébrité. Plus que d^autres montagnes, il a
d'ailleurs son histoire ancienne, ses légendes, ses particularités qui so
trouvent réveillées ou exposées dans celte étude d'un ordre sévère et élevé,
élégamment assise, et qui restera comme un modèle.
— Le Stendhal-Club, qui va élever en plein Paris à son grand patron un
monument dû au maître Rodin, nous semble dépourvu de préjugés et ne
pas redouter 4 r&pre vérité ». C'est lui-même qui a édité sur vieux japon,
sous couverture funéraire, à 15 exemplaires, le sonnet qui Giace Arrigo Beyle
Milaneêe^ s. 1. n. d. (Paris, 1906, in-8 de 4 p.). Citons quatre vers bien
firappés :
Roué provincial, et Don Juan clandestin.
Tu proraoas Tamour dont ton cœur s'infatue ;
Guerrier d'arrière-carop, loin du canon qui tue,
Tu réglas la cuisine et comptas le butin.
Ce petit chef-d'œuvre est signé Jacques Aymar, le Rhabdophore, du nom
d'un vieux Dauphinois qui, avec sa baguette de coudrier, poursuivit, sur
terre et sur mer, des assassine restés fameux. Ce sonnet a été, par le
Stendhal- Club, attribué successivement à MM. Henri Second, Henri Bernard,
Jean Sarrazin et Paul Berret. Nous tenons pour ce dernier.
Franghb-COMTÂ. — Dans V Annuaire du Doubs^ de la Franche-Comté et du
territoire de Belfort pour 1907 (p. 420-467], M. Maurice Pigallet, archiviste
départemental, publie, avec une notice précise mais un peu écourtée, sur
Bernard (de Saintes) {1751-1849), les arrêtés pris par ce conventionnel, envoyé
en mission dans plusieurs déparlements de Test de la France, pendant son
séjour à Besançon et à Montbéliard. « La plupart de ses arrêtés, dit
M. Pigallet, se rapportentaMontbeliard.il y étaitentré le 10 octobre 1793. Son
premier soin fut d'installer les administrations républicaines et de rattacher
la principauté [qui appartenait à la maison de Wurtemberg] au département
de la Haute-Saône, dont elle forma un district. » Jacobin dans toute la force
du terme, Bernard, qui se faisait appeler Bernard Pioche-Fer, mourut en
exil, à Madère, en 1819. La présente publication est appuyée d'un certain
nombre de notes.
— Les cendres de Henri Bouchot sont à peine refroidies que déjà, de* son
pays, nous arrivent des biographies. Presque en même temps que M. le
D* E. Bourdin {Henri Bouchot^ de l*Institut. Bulletin trimestriel de l'Académie des
sciences, belles-lettres et arts de Besançon, 4» trim. 190Q, p. 344-381, avec portrait),
M. Georges Gazier, conservateur de la Bibliothèque de Besançon, a publié
sur le regretté écrivain, dont la carrière a été close de façon si prématurée,
un excellent travail intitulé : Henri Bouchot, membre de CInstitut, conserva^
leur des estampes à la Bibliothèque nationale {i6 septembre 4849-iO octobre i90S),
(Besançon, imp. Dodivers, 1907, in-8 de 49 p., avec portrait. Extrait des
Mémoires de la Société d'émulation du Doubs). M. Gazier esquisse d'abord la vie
de Bouchot jusqu'à son entrée à la Bibliothèque nationale. Il rappelle
ensuite les diverses expositions artistiques organisées par ses soins, après
— 472 —
quoi il nous présente Pauteur, assez brièvement en ce qui concerne tes
nombreuses études relatives à Thistoire de iUmprimerie et à rhistoire de
Tart français, mais on Insistant plus longuement sur ses œuvres consacrées
à la Franche-Comté, ce qui s'explique de soi dans le cas présent. Ce dernier
point est traité avec un charme réel et avec un sens rare des choses de
cette province et du caractère particulier de ses habitants, ce qui ne laisse
pas que de surprendre agréablement chez un érudit étranger à la Comté.
Nous ne saurions trop féliciter M. Georges Gazier pour la f^çon dont il a
dressé la Bibliographie de Henri Bouchot. A Tordre méthodique, adopté
jusqu'ici d'après G. Riat, Tauteur a substitué Tordre chronologique, plus
rationnel et qui permet de mieux embrasser Tensembled^une œuvré. «Aux
livres signalés par M. Rlat, dit M. Gazier, nous avous joint Tindication des
articles les plus importants publiés par notre savant confrère dans les
grandes revues françaises et étrangères. » Cette bibliographie, sans pré-
tendre à être complète, est donc sensiblement plus importante que les pré- .
cédentes, et il convient d^en remercier le consciencieux biographe.
— M. Amédée Deprat est un poète dont il a été plusieurs fois déjà ques-
tion dans le Polybiblion. Nous recevons de lui un petit volume d* € essais
poétiques » : /cféa( (Besançon, imp. Dodivers, 1907, in-t2 de 143 p.). Les poésies
ainsi réunies sont groupées comme suit : I. Mythes et Traditions (p. 11-24) ;
II. La Légende de Marko Kraliévich, le héros des Serbes (p. 27-53) ; III. Pour la
liberté (p. 57-76); IV. Humanité et Patrie (p. 79-88) ; V. Les Bas-Fonds et les
Cîmes (p. 91-112); VI. Voyages de jeunesse (impressions) (p. 115-120); Vil. Cest le
cœur qui fait tout (p. 123-133). 11 y a là de jolies choses, telles les Trois Mages ^
la Tentation de Jésus; Enseignements de Jésus, Mais, entre autres poésies
moins agréables, nous devrons citer la dernière : Marcellin Berthelot^
Madame Marcellin Berthelot au Panthéon^ où se trouvent ces vers :
Leur idéal était, au sens profond, chrétien :
ils étaient tolérants pour qui croit au Mystère ;
Mais leur Concept avait un plus haut caractère :
Faire tout sou devoir sans en attendre rien.
Franchement, le savant et sa femme ont eu bien tort de mourir avant la
publication du recueil ; cette pièce fâcheuse de circonstance eût été ainsi
épargnée à M. Deprat. Ce n'est pas d'ailleurs le seul tort du poète : il glo-
rifie aussi Anita Garibaldi, la première femme du condottiere si fatal à la
France en 1870-71. D'autres morceaux, heureusement, servent de repoussoir
à ceux-ci. Les cinq dernières pages du volume renferment des notes
explicatives utiles.
— Les deux livraisons du Cosmos^ datées 20 septembre 1906 et 20 avril
1907, contiennent deux articles fort différents, mais aussi intéressants
l'un que Tautre, de M. L. Reverchon, lesquels, réunis aux précédents du
môme écrivain, pourraient sUntituler : La Vie en Franche-Comté, Dans le
premier, M. Reverchon nous entretient du Fromage de Gruyère (4 pages, avec
5 grav.). Nombre de lecteurs apprendront là comment se fabrique cet
excellent aliment, ce qu'il représente en masse comme rapport en argent
et quelle est sa valeur nutritive comparée à celle du lait qui le produit et
aussi à celle de la viande. Il termine son étude par « cette réflexion judi«
cieuse d'un honnête particulier du Jura, chez qui l'on trouvait souvent des
villageois attablés : Décidément, il ne faudra plus acheter que de mauvais
gruyère, le bon flle trop vite I > Le mot est typique ; il peint assez bien le
paysan comtois qui n*a généralement pas l'habitude « d^attacher ses chiens
avec des saucisses », imprudence que d'ailleurs les autres paysans de France
et môme les citadins se gardent bien de commettre. — Le deuxième article
''0
— 473 —
ri- 'A
(
5^*i
•n
\7i
Ji, . ^
/ .
de M. Reverchon nous montre ce qu^a été la Neige dans le Jura pendant
l'hiver 1906-1907 (3 pages, avec 3 grav.). Le tableau, s'il est pittoresque ^^^]
pour ceux qui, éloignés des fortes altitudes, se cliauffent tranquillement au ^^7
coin de leur feu, a certainement manqué de galté pour les habitants de la
haute Franche-Comté. M. Revercbon, entre autres choses, fait remarquer
« qu'il faut remonter jusqu'en 1830 pour trouver une température plus \
basse que celle que nous avons enregistrée ces derniers mois. »
QUTBNNB BT GàSCOONB. — Daus son opuscule intitulé : Fragments d'an-
ciennes ekroniquei d* Aquitaine d'après des manuscrits du xili* siècle. Inlroduetion
et texte (Bordeaux, Féret ; Paris, Â. Picard et fils, 1906, in-8 de 78 p.)* Dom
Etienne Darley a publié un ensemble de textes très intéressants pour
l'histoire religieuse du sud-ouest de la France. Ils existent à l'état d'interpo-
lation dans deux chroniques anciennes : Toie listoire de France^ éditée .par
M. F.-W. Bourdillon et la Chronique dite saintongeaise du pseudo-Turpin*
éditée par M. Th. Auracher. Les premiers de ces textes concernent les
fondations de plusieurs églises ou monastères de Bordeaux, d'Angoulême
et de Saintes. Les seconds renferment des indications qui se rapportent à
Notre-Dame-en-riIe près de Pons, à Sainte-Sone, à Baignes, à Saint-Germain
de Luzignan, à Barbezieux, à Saintes, à Oléro'n, à Blaye et à Bordeaux. Ces
textes sont publiés avec soin, et l'éditeur en fait ressortir toute l'importance
dans une bonne et longue Introduction.
NoRMANDiB. — Notre collaborateur M. Gaétan Guillot publie simultané-
ment deux plaquettes d'un très grand intérêt : Une Spéctdation agricole au
XVIII* siècle. La Lande de Lessay et le Comte de Briqueville (s. 1. n. d., in-8 de
22 p.) et Un Procès au sujet de ta propriété des landes de Vesly, Périers, Vau-
drimesnil (Saint-Lo, imp. F. Le Tuai, 1907, in-8 de 13 p.). L'auteur nous ra- ' t^ÏJ
conte la tentative faite par M. de Briqueville, en 1763, pour mettre en
valeur un immense terrain inculte situé en Normandie, et les difficultés de
toutes sortes qui entravèrent son projet : réclamations de riverains, procès
et finalement décision du Conseil du Bol déboutant de leurs prétentions 41
les adversaires du concessionnaire. Ce n'est pas seulement l'histoire d'un ' ^
conflit d'intérêts que Ton a ici : M. Gùillotnous fait un tableau curieux et
hautement suggestif d'un état de choses à jamais disparu en donnant un
aperçu de ce qu'était la législation relative au sujet traité, à une époque
précédant de moins d'un demi-siècle la tourmente révolutionnaire.
AlsàGB-Lorrainb. — Le Grand A tour de Metz {1405), par M. Ferdinand des
Robert. Extrait de VAustrasie, 1905-1906. Metz, aux bureaux de la Revue,
1906, in-8 de 55 p. est la réimpression d'un livre fort rare, publié en 1542
sans nom d'imprimeur. Ce livre était intitulé : Statuts et ordonnances faicts
entre tes seigneurs gouverneurs de la noble et impériale Cité de Mets et les 6our-
geois {qu'on dit en tangue vulgaire du pais, le Grand A tour de la Cité) par les-
quels est notoire a toiis combien grande est honeste liberté ont eu du passé, tes
bourgeois de la dicte Cité de Mets^ et, comme le montre ce titre, était une
constitution donnée à la ville de Metz en 1405. En parcourant la publication
de M. des Robert, enrichie d*un très grand nombre de notes, on se rendra
facilement compte de ce qu'était l'administration municipale à Metz au
commencement du xv« siècle.
Allbmàqnb. — Mgr Friedrich Schneider, membre du chapitre cathédral "^
de Mayence, s^est acquis un nom par ses diverses publications, dont la plus ^
connue est son histoire de la cathédrale de Mayence, au poiiit de vue
architectural. De nombreux amis ont voulu, suivant un usage plus fré- vi
quent à l'étranger qu'en France, célébrer son 70« anniversaire {7 août 1906) jj
»
u
.« '-AS
■'•ri
7 ^.*
V.
r
.■N*
-r •;
y .'
5>t
I
'f.
— 474 —
•j-
'■■r
b'
par un volume de mélanges : Studten aut Kunst und Gtêchichte, Friedrich
Schneider tum 70. Geburtttage gewidmet (Freiburg i. B., Herder, 1906, gr. in-4
de 612 p., avec portrait et 48 pi.). M. Erwin Hensler a dressé une bibliographie
du savant écrivain, qui ne contient pas moins de 346 articles. Quarante-neuf
écrivains ont collaboré & cette manifestation littéraire; nous crojons rendre
service à nos lecteurs en donnant les titres de ces mémoires, la plupartt
naturellement, assez courts : Léo Baer, Etne Ze'tehnung des Meisterg der Spîel-
karlen (p. 63-76); — Julius Baum, Drei Mainser Hallenkirehen (p. 355-370); —
Moriz Binder, Ein byzantiniscn vene^ianitches Bausaltàrchen (p. 503-505) ; —
K. G: Bockenheimer, Die Mainzer Geistlichkeit wàhrend der î, fran%ôsischen
Herrschaft a, Rhein, IlSH-llSS {p. 251-258); — Wilhelm Bode, Luca délia Rob-
bias TUrliinette mit der von Engeln verehrten Madonna im Kaiser Friedrich-
Muséum iu Berlin (p. 181-182); — Alf. Boerckel, Mains als Guienbergstadt vor
10 J. (p. 21-27); — Booss, Neu aufgedeckte Fundamenle aus der Karolingerseit
in der Einhartsbasilika su Seligenstadt (p. 93-98) ; — Horatio Brown,
Pensieri persi (p. 3M4) ; — Julius Gahn, Die Medaillenporlràts des Kard. Albr,
von Mains, Markgrafes von Brandenburg (p. 161-167) ; ~ Durm, Die Supergabei
Turin und Meister Filippo Juvara aus Messina (p. 534-559); — Christian
Eckert, VolkiwirUehaft und Kuhst, Reisebetrachtungen aus Portugal und den Nie-
derlanden (p. 455-468); — J. A. Endres, Abt Ambrosius Mairhofer von Si Emme-
ram in seinem Verhang sur Kunst (p. 239-248;; — Fr. Falk, Der Abbreviator
Johannes von Marsberg et Stiftvng an Liebfrau ad Gr, durch Kansler Adolf v.
Breitharly U68 (p. 13-17) ; — F. H. Finke, A. von Humboldt an W, von Scha^
dow ùber die Rambouxschs Sammlung (p. 497-499); — M. Furcy-Raynaud ,
Les Directeurs généraux des bâtiments du Roi au XYiii* siècle (p. 533-539) ; —
Fritz Geigers, Ein Begleilwort su meiner Fensterskisse (p. 471-477); — Joh.
Graus, S/ Martin bei Seckau (p. 53-59); — Alfred Hagelstange, Ein Schrifichen
liber Zeichensprache von 153i (p. 225-284) ; — Philipp Haim, Dos Siiftergrab
des Klosters Seeori (p. 267-272); ~ Ueidenheimer, Aus alten Bibliotheken (p. 3-9);
— Erwin Hensler, Das Kônigreich su Mains (p. 393-410); — Otto Hupp» Die
Prûfeninger Weihinschnft v. Jahr 44i9 (p. 185-186) ; — Paul Kaufmann, Maler
Johann Martin Méderée aus Lins a. R. (p. 221-223) ; — F<ud. Kautzsch, Die
Heraclius-Bilder su Frau-Rombach in Oàerhessen (p. 509-530) ; — P. A. Kirsch,
Zur Geschichte des Ki*'chenschatses von F. Viktor in Probedrucke (p. 489-494); —
Joh.'Kisslingi Kard, Albrechi von Brandenburg und die Religuiensammlung
der Barfiisser su Fritslar (p. 119-123); — Adam Klassert, Misselteriaus des Michel-
stàdtei' Sladtbuch (p. 287-294) ; — Eugen Kranzbiihler, Der Wormser Dom im
xviii. Jahrh, (p. 297-312); — Koorad LdiUge, Das A Itarwerk von Miihlhausen a.
Keckar (p. 419-452) ; — Franz Leitschuh, Zur Baugeschichte des Bamberger
Doms (p. 3^3-390); — Alf. Lichtwark, Meister Frankes Einfluss (p. 127-128); —
Jul. Lessing, Die Grabtafel des Ersbischofs Albrechts von Mains (p. 261-264) ;
— Ludwig Lindenschmitz, Ein auf dem Schossplats su Mainz gefundenes Eifen-
beinrelief{p. 413-415); — Ernst Neeb, Zur Geschichte der Augustinerkirche in
Mainz (p. 189-194); — Karl Neumann, Ein oriental, Dolch auf Rembrandls
Qemàlde der BUndung Samsons et Die St Georgs Gruppe aus der grossen Kirche
su Stochhoim (p. 315-322) ;— Fr. Rieffel, Einige Bemerkungen iiber Hans Baldung
(p. 85-89); — Sauer, Das Sposalisio der hl. Katharina von AUxandrien (p. 339-
351) ; — Ludwig Schemann, Ein Wortûber Luigi Chtrubininebst4 unverôffent-
lichen Briefen des Meisters (p. 563-574) ; — Heinr. Schrohe, Johann von Hep^
penheim, genannt von Saal, ein Mainser Domherr des i7. Jahrh. (p; 143-157); —
Aloys Schulte, i Aktenstiicke sum Leben des Kard. Albrechts von Brandefiburg
(p. 203-217); — Friedrich Seesselberg, Einiges iiber die Forschungsmethoden
in der kirchL Kunst (p. 31-34) ; — Selbst, Eine Erinnerung an L, J. Colmar^
— 475 —
Biêchofvon Mainz (p. 101-116); — Martin SpCLhn, Zur Deutung der LûnêtUnbil'
dung in der Sixtin, Capeile (pi 197-199) ; — Jaro Springer» Diirers Probedruck
(p. 481-486) ; — Ernst Steinmann, La Mano di Michelangelo (p. 79-81) ; — Jos
Strzygowki, SpcUato^ ein Markstein der roman, Kunal (p. 325-336); —
E. A. Stllckelberg, Stationen det sogenannten Hieronymianums (pi 47-50) ; —
Georg Swarzenski, Die LHanei Ludwig des DeuUchen (p. 171-177) ; — Pierre
de Tourtoulon, Fragment d*un commentaire du moyen âge sur la messe et
Voraiton dominicale (p. 131-139) ; — Heinrich Wallau, Friihe Formen dersemi-
tisch griechisehen Buchstabenschrifl und die Sehrift der minoischen Kultur (p. 577-
582); — HelDrich Weizsacker, Dos arehitektonische Problem in den Decken-
gemâlden der sixtinischen Kapelle.
— Lorsque sera achevé rimmense monument consacré à la m.ythologie
ancienne par M. W. H. Roscheret ses savants collaborateurs [AusfUhrliches
Lexikon der griechisehen und rômischen Mythologie. Leipzig, Teubner), il y
aura lieu de parler de Pétonnante érudition dont témoignent la plupart
des articles, de comparer les diverses méthodes suivies dans leur composi-
tion, et peut-être de jeter un coup d'œil philosophique sur Tensemble de ces
fictions, les unes si nobles et si ingénieuses, les autres si grossières et si
impures. QuUl nous sufiQse, pour le moment, de constater une fois de plus
dans le Polybiblion avec quelle régularité et quelle conscience se poursuit
cette remarquable construction. Depuis 1903, six livraisons (p. 49-54) se sont
succédé, et les articles dignes d^attirer l'attention y sont nombreux : citons
en particulier les suivants : Persée, Phèdre, Philoctète, Pluius, Polyphème,
Polyxine^ Poséidon (Neptune). Une étude spéciale de M. Deubner sous ce
titre : Personnifications de concepts abstraits (de la colonne 2068 à la colonne
2169) ne peut manquer d'intéresser vivement Phistorien des idées et des
sentiments dans les deux civilisations grecque et romaine.
Bbloiqub. — Nous signalons avec grand plaisir l'importante Tcible des
matières de la Bévue bénédictine (années 1-XXI, 1884-1904) (Abbaye de Mared-
sous, Paris, Champion, 1905, ln-8 deii-254 p.).« La Revue bénédictine, Usons-nous
dans l' Avant-propos, eut des commencements fort modestes. Elle parut en
1884 sous le titre de Messager des fidèles. Son but était de rapprocher les fidèles
de TÉglise, de leur eu faire connaître et goûter les traditions, les enseigne-
ments et les rites dans des articles à la fois scientifiques et pieux. Le
Messager devait également servir de trait d'union entre les amis de saint
Benoît et de son ordre. Cependant, sans oublier ce but primitif, le caractère
scientifique s'accentua peu à peu, et au bout de quelques années ie Messager
des fidèles devint la Revue bénédictine. La voie était nouvelle ; on y persévéra
avec constance et courage, malgré les obstacles que l'on rencontra parfois
sur le chemin, et bientôt la Revue s'occupa presque exclusivement d'éru-
dition. En 1900, la Revue bénédictine, accentuant encore son caractère scien-
tifique, devint trimestrielle. Dès lors, on songea k élargij" le cadre des
matières traitées, faisant en cela droit & un désir légitime et souvent
exprime. Telle est, dans ses grandes lignes, l'histoire de la Revue bénédictine
durant sa première période de 21 années. » La table en question a été
dressée de la manière suivante : 1* Tnble générale des articles (p. 1-19);
20 table analytique des articles (p. 20-228) ; 3<» table de la bibliographie.
Ces deux dernières parties comportent deux colonnes par page. « Pour la
plus grande facilité des recherches, conclut le même Avant-propos, nous
avons indique les tomes en chifi^res romains, les pages en chiffres arabes.
LUndication des chifiDres romains, soit dans la table générale soit dans la
table analytique, demeure jusqu'à désignation contraire du. nouveau
Volume. . . C'est un riche répertoire d'études patristiques, liturgiques, histo-
— 476 —
riques, etc., mis à la disposition des travailleurs. » Rien n'est plus vrai.
Nous ferons toutefois observer qu'il eût été utile, afin de mieux fixer les
intéressés sur Pimportance des sujets traités, d'indiquer non seulement la
page du début mais aussi celle de la fin de chaque article.
— Les PP. Dominicains français, réfugiés en Belgique, ont commencé en
janvier dernier la publication d'une Revue des scienceê phUoëophiqnes et ihéo-
logiques (Kain, Belgique). L'un des principaux objets de ce nouveau recueil
trimestriel (12 fr. pour la France et la Belgique, 14 fr. pour l'étranger) sera
d'être un organe d'information scientifique.
Italie. — Dans sa dissertation Sulle relazioni fra la ccua di Borbone e il
papato net êecolo xviii, suivie d'une note sugli ot'dtnt' religiosi, M. le Dr.
Francesco di Silvestri Falconieri examine les incertitudes de la politique
des quatre souverains de la maison de Bourbon, unis par le pacte de
famille, & regard des jésuites et du Saint-Siège. Il signale avec une réelle
force logique et non sans âpreté l'incohérence de la diplomatie et de la
politique de ces souverains, de leurs ministres et de leurs ambassadeurs,
qui, tout en se disant catholiques, se sont acharnés à ruiner l'autorité de
l'Église romaine, pour lui demander son appui quand ils ont été eux-mêmes
en danger. L'auteur développe cette opinion avec plus d'éloquence que
de précision, et ne paraît pas trop au courant des dernières recherches sur
l'histoire diplomatique du xviii« siècle (Roma, Casa éditrice romana, 1906,
in-8 dé 27 p.).
— M. Giuseppe La Mantia poursuit ses recherches sur l'histoire du droit
et des institutions en Sicile. Sa récente brochure Su Tuso délia regùtraiionê
nella Canceileria dél regno di Sicilia dai Normanni a Federico III d*Aragona
{4450-4377) (Palermo, tlp. Boccone del Povero, 1906, in-8 de 25 p. Extrait de
VArchivio slorico siciliano, t. XXXI, 1906), est une étude très approfondie sur
une pratique de la chancellerie sicilienne gr&ce à laquelle les ordres et
privilèges émanés du Roi étaient recopiés sur des registres particuliers et
semblaient ainsi assurés d'une conservation durable. Malheureusement ces
registres ont été, pour les premières époques surtout, presque complètement
perdus ou détruits. Leurs débris sont infiniment précieux. M. La Mantia
étudie l'histoire de cette pratique depuis les temps des Normands jusqu'à
Frédéric III d'Aragon. Il ajoute d'utiles renseignements à ceux qu'a jadis
donnés Durrieu dans ses Archives angevine$ de Naples. Il énumère les
diOTérentes catégories de registres spéciaux aux différents groupes d'actes.
Il est fâcheux qu'il n'ait pas complété ses indications par un tableau
sommaire des registres conservés.
— Une autre étude du même sur les Pandette délie gabelle régie antiche e
nuove di Sicilia nel secolo xiv (Palermo, Giannitrapani, 1906, gr. ln-8 de liii-
115 p., avec un fac-similé) a une grande importance pour l'histoire écono-
mique. C'est un recueil des textes des règlements et impositions de douane
pour les principales villes de Sicile en 1312, Palerme, Trapani, Girgenti,
Terranova, Messine, Alcamo (ceux-ci de 1367, étudiés seulement et non cités).
M. La Mantia y a joint les articles de la gabelle du vin de Lentini (1400) et
de la gabelle de la teinturerie de Syracuse (1401) et divers autres documents
complémentaires. Le tout forme un tableau très instructif et très complet
de ce qu'était la vie industrielle et commerciale à ce moment, sous la tutelle
d'impositions établies et perçues avec rigueur et minutie. Dans son Intro-
duction, copieuse et bien documentée, l'auteur étudie les manuscrits qui
nous ont conservé ces textes, la filiation de ces règlements et leur interdé-
pendance, et en met en lumière les dispositions les plus intéressantes : c'est
— 477 —
une excellente étude sur une question aride et peu connue, et des plus
importantes pour l'histoire de la Méditerranée.
— Le CalendaiHo délia b<uUica poniifieia del taniiisimo Rosario in Valle di
Pompei per Vanno 4907 (Valle di Pompei, scuola tipografica pei ûgli dei
carcerati, 1907, in- 16, 224-112 p.) nous rappelle le souvenir des œuvres si
belles et si touchantes fondées par M. Bartolo Longo pour les orphelines et
pour les ûis de criminels condamnés à la détention. Cinquante fillettes et
▼ingt-huit garçons admis à Valle di Pompei en 1907 ; vingt-quatre fillettes
et neuf garçons placés attestent la vitalité de cette œuvre qui, bien que
naturellement plus accueillante pour les Italiens, garde son caractère inter-
national et ne repousse pas les demandes venues de plus loin, même de
TAmérique du Sud. Comme toujours le Calendario nous apporte les histoires
émouvantes de quelques-uns des enfants ainsi recueillis, comme la visite
d'un des enfants à son père détenu, comme la fin des deux petits Félix
Simobetti et de Sanctis, unis par la mort comtne dans la vie par Tamitié,
comme encore Paction généreuse de cette pauvre femme, vivant de misère
et abandonnant le pauvre pécule gagné en prison par son mari pour Tœuvre
qui avait accueilli ses enfants.
' La mort qui a frappé récemment Antonio Ceriani a mis en deuil tous
ceux qui avaient pu apprécier les qualités personnelles du vénérable préfet
de la Bibliothèque ambrosienne de Milan ou qui admiraient les travaux de
cet éminent orientaliste et paléographe. Aussi quelques amis (MM. Carlo
Cipolla, 1. Guidi, E. Martini, G. Mercati, G. Pascal, A. Ratti, R. Sabbadini)
ont-ils pensé à honorer sa mémoire par un volume de mélanges qui portera
le titre de Miscellanea Ceriani. Nous nous faisons volontiers Técho de
rappel que ce comité fait à tous les érudits qualifiés qui voudraient se
joindre à cette manifestation en adressant au préfet de PAmbrosienne à
Milan, avant le 1" janvier 1908, un mémoire d'érudition critique. Les
mémoires peuvent être écrits en latin, italien, allemand, français ou
anglais et ne pas dépasser la matière d'une feuille gr. in-8.
Bràsil. — Le laborieux chercheur qu'est le baron de Studart vieut
d'ajouter un nouveau titre À ceux qui lui ont déjà valu la reconnaissance des
érudits. C'est en eflét un travail intéressant que sa cartographie deCearâ;
une liste de 111 numéros, allant du début du xvii* siècle à 1906, et accom-
pagnée de notes biographiques, bibliographiques, etc. {Resenha de cartas e
mapfxu do Cearà. Ligeira notieia dos leus auctoret, Cearâ-Fortaleza, typ.
Minerva, 1906, in-8 de 74 p. Extrait de la Bevista da Academia Cearense). Sans
doute, il ne serait pas impossible d'y ajouter quelques nouveaux numéros;
sans doute aussi, il serait utile de fournir pour chaque carte citée rindication
de ses dimensions exactes, de son échelle, d*accompagner certaines d'entre
elles de notes critiques, etc. Tel qu'il est néanmoins, malgré ses imperfec-
tions et ses lacunes, ce premier essai mérite d'être accueilli avec faveur, et
sera consulté avec profit.
Êt^ts-Unis. — Dès l'année 1903, la Bibliothèque du Congrès de Washington
avait publié une bibliographie choisie d'ouvrages et d'articles relatifs aux
rapports politiques, sociaux et ethniques des peuples anglo-saxons à
l'époque contemporaine. Ce travail a été si bien accaeilli ((u*un second tirage
en est devenu nécessaire ; ce tirage a paru il y a quelques mois, et contient
un certain nombre d'additions nouvelles {Select List of Références on Ânglo^
Saxon Interests, compiled under the direction of Appleton Prentiss Clark
Griilln. Washington, Government Printing Office, 1906, in-8 de 22 p.). Peut-
être convisndra-t-il, lors d'une nouvelle édition, d'en revoir avec attention
quelques titres, — celui de Touvrage de M. Ch. Mourre, par exemple, -- et
— 478 -
d'y ajouter, pour sa 4« partie, Texcelleat ▼olume de M. Siegfried sur le
Canada. Un index alphabétique des noms d'auteurs termine cette utile
bibliographie.
Publications nouvelles. — L'Exégè$e traditionnelle et Vexégète cHtique,
par Tabbô Dessailly (in-8, Savaète). — Liens intimes entre le Paradis terrestre et
le Calvaire, par Tabbé J. Chauvel (in-8» Savaète). — Introduction aux études
liturgiques^ par le R"« Dom Cabrol (in-t6, Bloud). — Études sur la signification
des choses liturgiques, par T. Desloge (in-12. Vie et Amat). — Dogme^ hiérar~
chie et culte dans VÈglise primitive, par le R. P. J. Semeria ; trad. par Tabbé
F. Richermoz (in-8, Lethielleux). — Dogme et critique, par E. Le Rôy (in-16,
Bloud). — Christianisme et Église, par le R. P. T. Bourgeois (in-12, Lethiel-
leux). — Actes de S. S. Pie JT, texte latin avec traduction française en regard.
T. II (in-8, édition de» « Questions actuelles ^). — Du Doute moderne à la
foi, par le P. B. Kuhn (in-8, Lethielleux). — Par l'espérance. Institutions
aux hommeJt du monde prêehées à fiaint»Philippe du Boule et à Saint- Augustin
{Carême de ^907), par Pabbé* de Gibergues (in-i8, Poussielgue). — Œuvres
posthumes du Père Faber. Plans de sermons, méditations, notes diverses, trad.
par Un bénédictin de la congrégation de Solesmes (2 vol. in-i2, Lethielleux).
— Sermons et allocutions de circonstance, par Tabbé E. Bouisson (in-12, Pous-
sielgue). — Le Gaspillage de la vie, par Tabbé Archelet (in-i2, Lethielleux).
— Marie Mère de Dieu et notre mère. Les Raisons et tes avantages de la dévotion
à la Sainte Vierge, par le B. P. Lodiel (in-12, Lethielleux). — Le Héraut de
l'amour divin. Révélations de sainte Certitude, vierge de Cordre de Saint-BenoUy
trad. sur l'édition latine des Pères bénédictins de Solesmes. Nouvelle
édition, revue et corrigée (2 vol. !n-18. Oudin). — Une Retraite de première
communion^ par V.-D. Artaud (ln-18, Beauchesne). — La Piété, par J. Guibert
(in-32, Poussielgue). — Les Saints successeurs des dieux, par P. Saintyves
(in-8, Nourry). — Manuel des associations déclarées, avec statuts et formules,
par R. Bertin et J. Charpentier (in-8, Rousseau). —La Crise de la certitude.
Étude des bases de la connaissance et de la croyance avec la critique du néO'
kantisme, du pragmatisme, du newmanismcj etc, par A. Farges (in-8, Perche
etTralin). — L'Évolution créatrice, par H. Bergson (in-8, Alcan). — Essais
sur les é'éments principaux de la représentation, par 0- Hamelin (in-8, Alcan).
— Études sur le syllogisme, suivies de l'observation de Platner et d'une notice sur
le « Philèbe >», par J. Lachelier (in-16, Alcan). — Faits et pensées, par A. Labbé
(in-16, Plon-Nourrit). — L'Orientasione psicologica deWetica e délia filosofia del
diritto, da A. Bonucci (in-8, Perugia, V. BartelU). -- La Morale sans bien, par
L. Jouvin (in-16, Perrin). — Les Grands Philosophes. Philon, par Pabbé J.
Martin (in-8, Alcan). — L'Aisance obligatoire^ au le Socialisme pratique, par
P. Ezou (in-12, Giard et Brière). — Le Travail à bon marché, par G. Mény
(in-16, Bloud). — Le Contrat de travail. Le» Salaires. La Participation aux
bénéfices, par R. Merlin (in-16, Alcan). — L'Ouvrière en France, sa condition
présente, les réformes nécessaires, par 0. Milhaud (in-16, Alcan). — Hygiène
individuelle dn travailleur {Étude hygiénique, sociale et juridique), par le D'
R. Martial (in-18, Giard et Brière). — Qu'est-ce que la sociologie ? par G.
Bougie (in-16, Alcan). — Œuvres de Michel Bakounine. Fédéralisme, socialisme
et antithéologisme. Lettres sur le patriotisme. Dieu et VÉtat (in-18. Stock). ~ Le
Libéralisme devant la raison, par A. de Chabannes la Palice (in-8, Alc^n). —
Le Chrvnt, ses aptitudes économiques et sportives, par P. Le Hello (in-12, Amat).
— Le Péril de la race. Avarie, alcoolisme, tuberculose, par E. Pierret (in-16,
Perrin). ~ Traité de physique, par 0. D. Scbwolson, ouvrage traduit sur les
éditions russe et allemande par E. Davaux. Edition revue et considérable-
ment augmentée par l'auteur, suivie de Aotes sur la physique théorique, par
r
— 479 —
E. et F. Cosserat. T. 1". 3« fasc. (iiî-8, Hermann). ^ Cours pratique élément
taire d'éleclrxeité industrielle, par E. Fesquel (in-S, Paulin). — Vingt leçons
pratiquée sur les courants alteriiatifs, par E. Nicolas {in-8, Paulin). — Soixante
quintaux de blé à V hectare [nouvelles idées, vouveau système) y par E'.-S. Belle-
DOUX (in-8, Amat). — Machines de culture, par G. Coupan (in-18, Baillière).
— Le Petit Domaine^ par G. de Lamarche (petit in-18 cartonné, H. Gautier).
— La Culture potagère. Les Bons légumes, par C. de Lamarche (petit in-18
cartonné, H. Gautier). — Le Porc et ses produits. Lard et jambons, par C. de
Lamarche (petit in-i8 cartonné, H. Gautier). — VÉlevogc du pigeon. Le
Colombier et la volière^ par G. de Lamarche (petit in-18 cartonné, H. Gautier).
— Le Dindon et la pintade. VO\e et le canard, par G. de Lamarche (petit in-
18, cartonné, H. Gautier). — Mutualité agricole, par E. Deliège (in-12, Amat).
— Chimie agrologique. La Terre arable, par J. Dumont (in-i2, Amat). — /^
Rôle sociologique de la guerre et le sentiment national, par le capitaine A.
Constantin, suivi de la Guerre, moyen de sélection collective, par le D' S. R.
Steinmetz; trad. de Tallemand par le cap. Constantin (in-8 cart., AicanK
— L'Expression du rythme mental dans la mélodie et dans la ^-^arole, par H.
Goujon (ln-8, H. Paulin). — Les Littératures provinciales, par Charles-Brun,
avec une esquisse de géographie littéraire de la France, par P. de Beaurepaire-
Froment (in-16, Blond). — Le Clavier des harmonies, transpositions poétiques,
par H. Allorge (in-18, Plon-Nourrit). — Anthologie des poètes français contem-
porains (1866-1906). T. III (petit in-16, Delagrave), — L'Effort des races, par J.
Ott (in-16, F.-R. de Rudeval). — Phrases, par Estienne (in-18, Sansot). —
L'Or des automnes, par R. ChristoÛour (petit in-8, Maison des Poètes). —
Poèmes, par 0. Wilde ; trad. par A. Savines (in-18, Stocic). — Princesses de
science, par C. Yver (in-18 Calmann-Lévj). — Aimer, par H. Buteau (in-16,
Plon-Nourrit). — U Algérie contemporaine, La ^ille du soleil, par R.-H. do
Vandelbourg (in-16, Plon-Nourrit). — Le Secret d'un conspirateur, par le
comte A. de Saint-Aulaire (in-16, Perrin). — Le Coffre-fort vivant, par F.
Mauzens (fn-18, Flammarion). — Contes de la Pampa, par M. Ugarte ; trad.
de P. Garnier (in-18, Garnier). — Ce qui passe et ce qui reste, paf.es détachées
d'un Journal de jeunesse, Xi^r M. d*Arvisy (in-12, Lethielleux). — VInventaire,
par G. Chardonchamp (in-18, Wacogne). — Le Sea^et de Rocamadour, par G.
d'Aveline (iu-12. Vie et Amat). — A Dragon' s Wife. A Romance of the ilth
Ceniwy, by E. Perrouet Thompson (« Péroune >'), (in-t8 cartonné, London,
Grecning). — Études critiques sur Vhistoire de la littérature française, par F.
Brnnetiére. 8* série (iu-16, Hachette). — Ryron et le Romantisme français.
Essai sur la fortune et Vinfluence de Cosuvre de Byron en Franne de 484t à 1H50,
par E. Estève (gr. in-8, Hachette). — La Légende de Don Juan, Son évolution
^ dans la littérature, des origines au romantisme^ par G. Gendarme de Bévotte
(gr. in-8, Hachette). — Les Femmes dans la littérature française, par M. Rabut
(in-8. Vie et Amat). — La Alpnjan^a y Siei^^a K évada, por E. Soler y Pérez
(in-fe, Madrid, impr. de E. Arias). — Les Cultes païens dajis Cempire romain.
.fro Partie. Les Provinces latines. T. 4*r, Les Cultes romains et gréco^romains, par
J. Toutain (in-8, Leroux). — Constantin-le-Grand, son baptême et sa vie chré-
tienne, études nouvelles, par le P. Philpin de Rivière (in-8, Savaèle). —
Saint Camille de l.ellis, patron des malades et des hôpitaux, sa vie et son œuvre,
par le P. G. Latarche (in-12, Tournai, Castermann). — Histoire de la véné-
rable Marguerite du Sainl'Sacrement, catvnélite de Beaune {I649'1648)y par Pabbé
E. Deberre (in-12» Poussielgue). — Le Bienheureux L.-M. Grignon de Montfort
{1675-1746), d'après des documents inéditf^. par Tabbé A. Laveille (in-8,
Poussielgue). — Etudes -sur la révocation de Védit de l^'antes, en Languedoc, par
Tabbé Rouquette. T. 11. Les Poètes cévenols (iu-8, Savaète). — Mémoires de
- 480 —
Saint-Hitaire, publiés pour la Société de Thistoire de France par L. Lecestre.
T. II. 1680-4697 (in-8, Laurens). — Le Tiers État et let privilèges, par E. Hoc-
quart de Turtot (in-16, Perrin). — Lettres (P m aristocrates ». La Révolution
racontée par des correspondances privées 4789 -4794), par P. de Vaissière (In-S,
Perrin). — Lettres du comte Valentin Esterhazy à sa femme i78é'479iy avec une
Introduction et des notes par E. Daudet (in-8, Plon-Nourril). — Les Fils de
Philippe-Égalité pendant la Terreur, par G. Lenôtre (Mémoire» et souvenirs
sur la Révolution et V Empire publiés avec des documents inédits) ^ (in*16,
Perrin). — Questions d'histoire sociale et religieuse. Époque féodale, par Imbart
delà Tour (in-l6, Hachette). — Le Christianisme et V Extrême- Orient. I. Mis-
sions catholiques de Plnde^ de Vlndo-Chine, de la Chine^ de la Corée^ par le
chanoine L. Joly (in-i2, Lethielleux). — Souvenirs d'un engagé volontaire.
Belfort {4870-4874), par M. Poilay (ln-16, Perrin). — êSirande, souvenirs d'his'
toire civile et religieuie, par Tabbé Gazauran (2 tomes en un Tol. in-8» A.
Picard et flls). — Aix-en-Provence, par J. Charles-Roux (in-16, Bloud). — Le
Progrès du libéralisme catholique en France, sous le pape Léon XIII, histoire
documentaire, par l'abbé E. Barbier (2 vol. in-12, Lethielleux). — Le Catho^
lidsme et la société, par Legendre et Chevalier, avec une préface sur VÉglise
et VÉtat à travers V histoire, par Tabbé L. Laberthonnière (in-18, Giard et
Brière). — V Église et la Démocratie, par le R. P. At (in-8, Savaète). — Le Péril
religieux, par le R. P. A.-M. Weiss; trad. par Tabbé L. Collin (in-8, Lethiel-
leux) — Les Allemands en Angleterre, L'Invasion de 4940, par W. Le Queux
(in-12, Fischbacher). — La Chine supérieure à la France^ par Tong Ouôn Uiési
(in-8, Savaète). — L^ Allemagne, par Mgr J. Fèvre. T. II. Le Protestantisme,
L'Empire allemand (in -8, Savaète). — Le Réveil du catholicisme en Angleterre
au XIX* siècle, par J. Guibert (in-12, Poussielgue). ~ L Irlande contemporaine
et la Question irlandaise, par L. Paul-Dubois (in-8, Perrin). — Règne de
Charles /// d'Espagne {4759-4788), par F. Rousseau (2 vol. in-8, Plon-Nourrit). —
Les Institutions politiques et administratives des principautés lombardes de l'Italie
méridionale (ix«-xi* siècles). Étude suivie d'un Catalogue des actes des princes de
Bénévent et de Capoue, par R. Poupardin (in-8, Champion). — Le Campagne
di guerra in Piemonte [470S-4708) e VAssedio di Torino {4706). T. I et Vil (in-4,
Torino, fratelli Bocca). — Essai sur le Monténégro, par A. Nolte (ln-8, Gal-
mann-Lévy). — La Russie et le Saint-Siège, études diplomatiques, pur P. Pierlîng.
T. IV (in-8, Plon-Nourrit). — La Guerre russo-japonaise. EnseignemerUs taeti"
tiques et stratégiques, par le major LœfÛer ; trad. de Tallemand par le lieu-
tenant G. Olivari (gr. in-8, Berger-Levrault). — Les Traités de commerce
conclus par le Maroc avec les puissances étrangères, par E. Rouard de Gard
(in-8, Toulouse, E. Privât ; Paris, Pedone). — Luttes pour la liberté catholique
aux États-Unis, par G. André (in-12, Lethielleux). — Une petite Nièce de
Lanzun, par C de Coynart (in-16, Hachette). — B. Taine, sa vie et sa corres-
pondance. T. IV (in-16. Hachette). — Hommes et femmes d'hier et d*avant-hier,
par A. Mézières (in-i6. Hachette). — Vie de William Haslitt, Vessayiste, par
J. Douady (in-lô, Hachette). — Fedele Lampertico (in-8, Vicenza, tip. S.
Giuseppe). — Chambre funéraire de la sixième dynastie aux musées royaux du
cinquantenaire, par J. Capart (in-A cart., Bruxelles, Vromant). Visbnot.
U Gérant : CHAPOIS.
Imprimerie polyglotte Fr. Simou, Rennes.
COMITÉ DE RÉDACTION
MM. le baron Carril db Vaux ; Qkopfrot db Qrandmaison ; B.-Q. Lbdos ; P. Pisani ,
M arttts Sbpbt.
Secràlairt de la 7'éda€tion : M. E.-A. Chapuis.
Les commiinic&tioDS relatives à la rédaction doivent être adressées au Secrétaire de la
rédaction.
Les eommiinicatioDR relative» À TadministratioD doivent être adressées au Gérant.
PRIX D'ABONNEMENT
Partie littéraire : France, 15 fr. par an; pays faisant partie de TUniou des posiez,
16 fr.
Partie technique : FrancOf 10 fr.; pays (aisant partie de TUnion des postes, 11 fr.
Lee deux Parlies réunies : France, 20 fr. ; pays faisant partie de l'Union des portes,
tSfr.
Pour les autres pays que ceux ci-dessus indiqués, le port en sus.
Le Polybibîion parait touê les mois.
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50 ; — technique, 1 fr. ; — les deux
parties ensemble, 2 fr. 50.
Les abonnements partent du 1*' janvier, et sont payables d'avance en un mandat sur )a
poste ft Tordre do Gérant du Polybibîion. '
COLLECTIONS
Les années 1868-1906 sont en vente, et forment ChNi-HUiT volumb» gr. iii-8, du prix de
7 fr. 50 chacun pour la partie littéraire et de 10 fr. pour la partie technique.
Une très importante réduction peut être faite sur la vente d'une collection complète,
notamment aux bibliothèques et aux institutions françaises ou étrangères. Ces collec-
tions sont aujourdiiui en très petit nombre.
Le Polybibîion, Jievue bibliographique universelle^ est publié souh les auspices de la
Société biblioqraphiqub.
La SociéxB BiBMooRAPHiQUB se compose de membres titulaires et d'associés corres-
pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admi»
par le Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou associés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 francs.
Tout Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un versement de
150 francs.
Le titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en outre, fait à la
Société un apport de 100 francs au moins.
Les demandes d'admission doivent être adressées au Secrétaire de la Société, 5, rue de
Saint-Simon (boulevard Saint-Germain), Paris (7«).
RUE DE SAINT-SIMON, 5, PARIS (?•)
Foudée en 1866 par M. le marquis de Beaucourt
et aujourd'liui dirigée par M. Paul Au.ard
Paraissant tous les trois mois (en janvier, avril, juillet el octobre] par livraisons d'envi
350 pages, et formant à la fin de l' année deux volumes grand in-8 d§ 700 pages.
Prix du: l'àbonmumknt annuel :
Paris bt Départemicnts, 90 fr. — Étranger, M9 kr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DU !•' AVRIL 1907
A. d'Alès : La QaesLion baptismale au temps de saint Cyprien.
Gaétan Guillot : Léopold !<•• el sa Cour (1081-1G84), d'après la correspon-
dance diplomatique du marquis de Sébeviile, envoyé français à la Cour
do Vienne.
De Maricourt el A. Driard : Une Abbaye dô filles au xvia" siècle. Gomer-
loutaine.
Henry du Bourg : Religieux et Monastère persécutés au xviiio siècle.
P. Bliard : La Guerre aux émigrés. Un Épisode de la jeunesse du P. Loriquel.
A. Auzoux : Linois à Algésiras (juillet 1801).
MÉLANGES : J. Viard : La Fiscalité poutiQcale en France au xiv® siècle.
Léon Maître : Une CoaliLiou religieuse en 1792 chez les Bretons.
F. 61abrol : Courrier anglais.
E.-G. Ledos : Chronique.
Hevuk des Recueils périodiques. — Albert Isnard : Français.
E.-G. Ledos ; Allemands. — G. Gallewaert : Belges.
Bulletin bibliograi'hiquk. — I. Histoire générale; IL Antiquité. Origines
chrétiennes ; III. Moyen dge ; IV. Renaissance. Réforme; V. Djx-Beptièine
et dix-huitième siècles; VI. RèvoluLiou ; VIL Temps modernes ; Vill .
Géographie. Mouograpbies locales.
Tahlk des matières du Tome LXXXI.
Imprincerie polygloUe Fr. Simow, Henn«s.
POLYBIBLION
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
PARAISSANT TOUS L.eS MOIS
PAKTIE LITTÉRAIRE
DEUXIÈME SÈIUE. - TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.- CIX' DE LA COLLECTION
MIXIÈMB MWSAItraM. — JUIN
PARIS (7")
AUX BUHEiLUK DU P O L.Y B 1 B L I O N
5, BUB OB SAINT-SmON, 5
(Boulevard Saiot-Germain)
LONDRES
BucLNs el Oatks, 28, Orchard Street.
FfUBOURa EM BRI8aA.n
B. Hkkukk.
▼I£NNE
Qhhold et C*«, Stefansplati.
BRUXELXES
Société belge de librairie [Oscar Schkpkns à D»)
16, rue Treureiiberg.
ROMB
Oksclkb, Lkkkbvkk et C'^, éditeurb- pontificaux,
piazza Qrazioli (palazzo Doria).
lULDRlD
JOSB KUIZ y C* (LiBRBKiA GUTSNBlfVO),
13, plaza Sauta Ana.
MONTREAX4
ALPaoNSE Lkclairk, directeur de la Revue
canadienne, 290, rue do T Université.
BOCHAREST. BUOA.PEST, COPENHAGaE. GHRISTIA.NIA, STOGKHOLBi.
8à.INT-PÉTERSBOURa, VAUSOVIE
BURRAUX DB POSTB
1907
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DE JUIN 1907
I. — JURISPRUDENCE, par M. Mauuice Lamuert ;p. i81-198).
II. -- OUVRAGES POUR LA JEUNESSE, par M°»«> lu comtesse dk Colrson fp, 'l08-5iKS).
in. — COMPTES-RENDUS.
Xliëolofile, , — H. Dacier : Saint Jean Chrysoblome et la Femme chréiieniie au iv«
siècle de l'Église grecque (p. 508). — 0. Semeuia : La Messa nella sua storia e nei siioi
• simboli. 2* eu. ^p. 509). — A. de Lappaf<ent : Science et Apologétique (p. 510). —
P. CoMMELiN : Nouvelle Mythologie grecque et romaine (p. 510).
f«clonc€>i» et Jkrim. — L. Lescoxr : Appel aux pères de famille. La Mentalité laïque et
l'Ecole (p. 511). — F. DE MoNTESsus DE Bali.ore : Ltîs Tremblements de terre. Géogra-
phie séismologique (p. 512).
l.lllét*tiiur<5. — G. SiGWAi.T : De rEnseignement des langues vivantes. Idées d'un vitiiix.
professeur dédiées aux jeunes ip. 5J3). — P. dk Féliok : L'Autre Monde. Mythes et
Légendes. Le Purgatoire de saint Patrice (p. 513). — P. Souriau : La Rêverie esthé-
tique. Es.*;ai sur la psychologie du poète (p. 51 i). — R. Bonnet : Isographie de T Aca-
démie française, liste alphabétique illustrés déplus de 500 fac-sindlcs de signatures (ItK^l
à IV'OO) lp.^515).
Illtitoli-e. — Eduardus Alknoomi-ssis : S. Francisci Às-^isicnsis vita et miracula, additîs
opusculis liturgicis, uuctore Fr. Thoma de Ci lano p. 517), — G Mauuin : Mémoires sur
le xvm* siècle. Souvenirs du marqjiis de Valfo.ns, vicoînie de Sf.bolro, 1710-178*3,
publiés par son neveu, le niîirquis de Valfons ;p. 517;. — Bon H. vSkks et R. Gliyot :
Souvenirs d'un préfet de l.i .Monarchie. .Mémoires du baron Seus (1780-1862) (p. 5U»t. —
N. Valois : llis^toire de la Pragmatique-Sanction de Bourges, sous Charles Vil (p. 5^0).
"^ D. Dv Bourg : La Vie rolir'ieuse en France sous la Révolution, l'Empire el la. Kcs-
tauralion. Mgr Du Bourg, éveque de Lijnoges, 1751-1822 (p. 521). — P. Delakue : 1^
Clergé 1 1 le culte catholique en Bretagne, pendant la Révolution. Ditrict de Dt»l. -5»
partie (p. 521). — J. Roman : Description des sceaux des familles seigneuriales de Da.ii-
phiné (p. b'i2). — L. Haipuen : Le Comté d'Anjou au xi^ siècle ({>. 523). — H. Coi k-
thalilt : Le Livre des syndics des étais de Béarn, 2" pariie (p. 521). — Mise au point
nécessaire (p. 525). — C. Mauruas ; Le Dihinme de Marc Saugnier. Essai sur la déuio-
cratie religieuse (p. 525). — Sorb : Entre l'Allemagne et r.ingleterre :p. 526). — J.
BLiKCKHAHDr : La Civilisation en Italie au temps de la R<'naissance, 2* éd. ; traii, par
M. Sci MiTT et annotée par L. Gkioer 'p. 527). — A. IjIfout : Histoire du départoniont
des Forêts (Le Duché de Luxemboui-g (le 1795 à. 1814 (p. 527). — A.-A.-C. Sturdza : De
l'Histoire di])li'matique d<'S Uoumains. Règne de Michel Sturdza, prince régnant de MtO-
davie (1831-1819) ([». 528). — H. Cordii-.r : L't^xpé<iiiiou de Chine de 18ti0. Histoire
diplomatique, notes et documents i.p. 52<>). — Mgr Bai nard : Philibert Vrau et Ks
Oeuvres de Lille (182'J-190r)) 'p. 530). — Constant : Les Juifs devant TEglise et l'histoire
(p. 531). — A. Lano : Les Mystères de l'iustoire ; trad. de l'anglais par T. dk \V\/.k\v\
(p. 532). — Actes du Congrès international pour la rcprodnetion d(>s manuscrits, dos
monnaies et des sceaux, tenu à Liège. h'S 21, 22 et 23 août 1905 (p. 533). — E. Calvi :
Bibiiogralia di Roma nel medio evo (476- 1 PJ9) (p. 5.31).
IV. - BU
V
VI. -- TABLE MLTHODIQI'E DES GIVRAGES ANALYSÉS.
Vil. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEL'HS.
VlII. - TABLE DE LA CHRONIQUE.
r
POLYBIBLION
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE
m
!■ I ■ I ■ ■ "
m
JURISPRUDENCE
Philosophie du droit. — 1. Examen critique des gouvemementê représentatifs dans
la société moderne, par le P. Taparklli d^âzbolio ; trad. de TitaHea par le P. Pighot.
Paria, Lethiclleux, s. d., 4 vol. in-8 de viii-356, xi-392, 334 et 359 p., 1^ fr. — 2.
Vidée de droit et son évolution historique^ par Crarlu Boocaud. Paris, Blond,
1906, io-12 de 64 p. (Colleclion Science et Religion), 0 fr. 60. — 8, Qu^est^ee
que le droit naturel? par Charles Boocaud. Paris, Bloud, 1906, in-i2de64p. (Même
collectioD), 0 fr. 60.
Histoire du droit. — 4. Le Droit pénal romain, par TnéoDORB Mommsen ; traduit de
ralIeamDd par J. Ddqubsnb. T. L Paris, FoDtemoing, 1907, gr. io-8 de xvi-401 p.,
10 fr. — 5. Le Servage en Bourgogne^ par Gabriel Jbamton. Paris, Rousseau, 1906,
grand in-8 de 259 p. — 6. Université de Grenoble. Livre du centenaire de
la Faculté de droit. Discours^ éludes et documents, par R. Moniez, Paul Fournibr,
Louis Ballbydikr et Raoul Busqubt. Grenoble, Allier, 1906, gr. in-8 de 314 p. — 7.
Histoire constitutionnelle de V Angleterre, par Willum ST0BBs;trad. de raoglais
par G. Lbpbbvre, avec Introduction, notes et études historiques par Ch. Petit-
DuTAiLLis. T. !. Paris, Giard et Brière, 1907, in-8 de xn-918 p., 16 fr.
Droit public. — 8. Le Rôle du pouvoir exécutif dans les républiques modernes,
par Joseph Barthélémy. Paris, Giard et Brière, 1906, in-8 de 762 p., 15 fr. — 9.
Les Principes du droit administratif des États- Unis j par Frank J. GcoOitow ;
trad. de Sanglais par A. et Gaston Jèzb. Paris, Giard et Brière, 1907, ia-8 de x-
613 p., 12 fr.
Ouvrages divers. — 10. Nouveau Manuel de droit ecclésiastique français, textes et
commentaires par Éviile Ollivibr. T. I. It;j86. T. U. Lois, décrets et actes pontifi-
caux sur la séparation de V Église et de VÉtat, 1907. Paris, Garnier, 2 vol. in-12
de viii-712 p. et de xii-327 et 85 p., 7 fr. 50. — 11. La Liberté d'association.
Commentaire théorique et pratique de la loi du 1*' juillet 1901, par Lucien
Orouzil. Paris, Bloud, 1907, in-d2 d« 306 p., 3 fr. 50. — 12. Le Contrat de travail,
par Hbwri-G. Lanolois. Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1907,
in-8 de 431 p., 8 fr. — 13. Le Rachat des compagnies * de chemins de fer en
France, par Pierre Gillbt. Besançon, Jacqui», 1906, gr. in-8 de 256 p. — 14.
Manuel- formulaire de l'enregistrement des domaines et du timbre, suivi d*un
précis de manutention et de comptabilité, par Jules Castillon. 5» éd. Paris,
Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1907, gr. in-8 de 942 p., 12 fr. —
15. L'Oppression des humbles par le droit. Les Inégalités de classe en matière
<Vélectorat politique, par Edouard Lambert. Paris, Giard et Brière, 1906, gr. in-8 de
62 p., Ofp. 50.
Philosophie du droit. — 1. — Le P. TaparelU d'Azeglio, de la
Compagnie de Jésus, esl surtout connu par son Essai théorique de droit
naturel. Il a composé aussi un autre ouvrage, qui parut d'abord par
articles séparés dans la Civilta ca^^o/ica et a été publié en Italie, sous le
titre ^^Examen critique des gouvernements représentatifs dans la société
moderne. Bien que cet ouvrage date de plus de cinquante ans, on ne
saurait nier que la traduction française qu'en vient de publier le R. P.
Pichot ne soit vraiment opportune. Dans ces pages destinées à réfuter
les erreurs que propageaient en Italie les partisans du parlementarisme
et les fauteurs du libéralisme, le savant jésuite 8*est montré souvent
Juin 1907. T, CIX, 31.
•. .V..'
' :r^
' .i.
m
* ^j*
J I i^Û
. -"m
^i
■'M
■■^^
*-7T?^ïf ■■'■
rv
■ «yr
l .
— 482 —
prophète. Tous les vices, tous les abus du prétendu régime constitu-
tionnel et démocratique qui fleurit aujourd'hui en France, il les a par
avance signalas et démasqués. Le P. Taparelli n*est pourtant pas en
principe hostile au régime parlementaire. Il Tadmet dans un pays
comme l'Angleterre, où cette forme de gouvernement est fondée sur
les traditions du pays et s'accorde avec le caractère et les habitudes des
citoyens. Il Tadrnet même en théorie, avec saint Thomas d'Aquio,
comme un système de gouvernement mixte, tenant à la fois de la
monarchie, de Taristocratie et de la démocratie. Ce qu'il repousse, ce
qu'il condamne, ce qu'il dénonce comme le virus qui infecte les
sociétés modernes, c'est cette prétendue indépendance de la raison
individuelle, proclamée en religioh par le protestantisme, et qui
aboutit en politique à faire de l'opinion de la majorité la seule source
du droit. Dans une première partie, l'émlnent publiciste démontre
que ce principe protestant et rationaliste est, en dernière analyse, la
négation du droit; qu'il remplace là vérité par l'opinion et substitue
au règne du droit celui de la force. Le suffrage universel n'est que le
mode d'application de ce faux principe ; il promet, en apparence, le
bonheur social et il conduit en réalité les peuples à leur perte. A ceux
qui se flattent d'avoir rendu tous les citoyens égaux devant la loi en
leur accordant à tous un bulletin d'égale valeur à jeter dans l'urne
électorale, le P. Taparelli répond : « En vérité, vous m'avez fait là tui
beau présent ! Je suis un pauvre nigaud ; il est vrai, l'homme le plus
honnête qui ait jamais porté botte ou chapeau; mais vivant ren-
fermé dans ma maison, ignorant et ignoré et ne connaissant ni
électeurs ni éligibles ! Oui, vous m'avez fait un beau présent, en
me remettant en .main ce bulletin de vote avec lequel un intrigant
fera des merveilles à la façon de ceux qui sont si habiles au jeu
du gobelet, mais avec lequel moi je ne ferai que des sottises, avec
lequel je donnerai peut-être ma voix à un candidat prêt à me trahir, •
moi, ma famille, ma parenté, ma ville, ma province et même peut-
être ma patrie tout entière pour obtenir un portefeuille ou une bourse
remplie d'or ! Et .ce qui in'arrivera à moi, remarquez-le bien, arrivera
à des milliers et à des milliers d'autres, puisque la graine des gens
simples et ignorauts est la plus féconde de toutes. » Tout cela, certes,
n'est pas nouveau, mais du moins tout cela est toujours « actuel «, et
si nous citons ce passage, c'est pour montrer avec quelle verve et quel
bon sens Téminent jésuite démolissait dès 1850 des préjugés qu'on
vénère encorg aujourd'hui. Son ouvrage contient d'ailleurs la réfuta-
tion de bien d'autres erreurs; même plus subtiles et qui sont restées en
grande faveur. Dans le premier volume encore, consacré principalement
à l'idée du droit et à l'origine du pouvoir, le P. Taparelli discute aussi
les conséquences qu'on prétend tirer de l'âge des peuples ; il examine
— 483 —
«
en quel sens les peuples peuvent être appelés enfants, comment Us
parviennent à Tâge mûr et ont droit alors d'obtenir, suivant une théo-
rie soutenue par le comte Mathieu Ricci, une influence plus grande
dans le gouvernement. — Le second volume traite de la liberlé de la
presse, de la liberté d^enseignement, du naturalisme dans la poursuite
de la félicité sociale et de la division des pouvoirs. En ce qui concerne
la liberté d'enseignement, il est remarquable que le P. Taparelli, écri-
vant après la loi française de 1850, alors que celle liberté paraissait
définitivement acquise, ait prévu que le triomphe du régime démocra-
tique, destiné en apparence à garantir toutes les franchises, conduirait
fatalement au rétablissement du monopole universitaire. L'éminent
philosophe a bien compris aussi que, malgré toutes les assurances
apparentes qu'on prétend trouver dans la séparation des pouvoirs, le
tort le plus grave peut-être du régime parlementaire consiste dans
rirresponsabilité des gouvernants. « La justice légale, comme il le dit
fort bien, est devenue un automate, un jouet d'enfant : en quoi est-elle
coupable d'avoir trébuché ? Ceux qui ont proposé la loi comptaient
qu'elle serait amendée; ceux qui l'ont approuvée désespéraient de
l'empêcher ; les hommes de cœur ne la voulaient point, mais ils crai-
gnaient un plus grand mal ; les ignorants Tauraient refusée, mais ils n'en
ont pas compris l'esprit et les conséquences ; les honnêtes gens l'ont com-
battue, mais ils ont été vaincus. En fin de compte, la loi est passée ; les
injustices sont plus criantes ; les infamiels plus honteuses, et toutes ces
basses œuvres ont reçu la sanction de la^légalilé . . » II n'y a plus qu'à dire :
c Force doit rester à la loi ! » Quant aux législateurs, ils sont en règle
avec leur conscience, qu'ils apaisent avec des raisonnements borgnes,
en règle avec la conscience publique, q\ii n'existe pas et ne peut pas
exister. * — Dans un troisième volume, le P. Taparelli poursuit l'examen
de l'application des faux principes dans ce qu'il appelle « la nation
modernisée » ; il signale dans l'orgaaisalion législative les graves
inconvénients de la latte des partis, la fausseté des fictions parlemen-
taires : en se donnant comme les mandataires de la nation, les
parlementaires émettent presque toujours un triple mensonge :
ils ne sont pas les vrais élus du peuple ; ils ne s'inspirent
pas de l'intérêt général, mais obéissent uniquement à rinlérôt
de parti; ils ne représentent pas vraiment l'esprit national. Ainsi
s'explique cette anomalie étrange : a Le peuple donne à ses
représentants le mandat de surveiller et de contenir, de diminuer les
impôts, de faire disparaître les abus dans l'administration de la justice,
les dilapidations dans les finances. Or, plus il y a de représentants et
plus le pauvre peuple est mis à sac. » Tout cela n'esl-il pas l'histoirg
même, écrite cinquante ans à l'avance, de notre république parlemen-
taire? ... A propos du pouvoir exécutif, le P. Taparelli explique
— 484 —
eommeni les miniBireB sont d'autant plusdeepoleB qu'ils sont dépounrus
d'autorité morale, comment on ne peut espérer d'eux aucune impar-
tialité. Il montre qu*à Tintérél de la nation on préfère presque toujours
riotérèt du parti au pouvoir, et qu'on arrive ainsi h cetie horrible consé-
quence de substituer le parti à la patrie elle-même, de remplacer cbez les
citoyens ramo.ur d» la patrie par l'esprit sectaire. Remarque très juste et
très profonde. Qui oserait nier qu'aujourd'hui le patriotisme duos bien des
cœurs ne soit étouffé par ce qu'on pourrait appeler le « partiotisme? » • . •
— Dans le quatrième volume , l'auteur continue de rechercher l'iu ûuence
des préjugés modernes au point de vue de la pratique administrative,
de la force armée, du pouvoir judiciaire. L'ouvrage se termine par une
critique de la brochure de Montalembert sur le$ Intérêts catholiques au
xix** siècle. Le P. Taparelli y soutient qu'en principe le céièbre auteur
de cet écrit avait tort de représenter le régime constitutionnel comme
pouvant être favorable à rËglise. « Au sein, dit-il, de toutts ces
passions politiques débridées par le régime parlementaire, petit est le
nombre des hommes courageux qui combattent et se sauveat, mais
très nombreux au contraire sont les caractères faibles qui tombent et
se perdent éternellement. Si d'un côté la presse catholique éclaire et
désabuse beaucoup d'esprits sincères, la presse incrédule et perverse
séduit un grand nombre d'âmes faibles. La liberté d'association donne
du cœur au catholique fervent pour la défense de l'ordre, mais elle
arme aussi des millions d'individus contre la société et la religion. En
somme, l'Église remporte des victoires; oui, mais des victoires à la
Pyrrhus, qui la contraignent à verser des pleurs. » Ici encore nefàut-il
pas reconnaître que l'événement a donné raison au religieux philosophe
plus qu'au grand orateur catholique ? ... Mais nous en avous dit assez
pour montrer tout l'intérêt que conserve l'ouvrage du P. Taparelli et
toute l'opportunité de la traduction qu'en a faite le R. P. Pichot.
2 et 3. — A la philosophie du droit se rattachent deux iutéressanles
brochures de M. Charles Boucaud, maître de conférences à la Faculté
libre de droit de Paris. Dans la première, Vidée de droit et son évolution
historique, l'auteur fait d'abord, en quelque sorte, l'anatomie de l'idée de
droit ; il montre ensuite comment le droit naît, se conserve et se
perfectionnedanslessociétés humaines. Nous souhaiterions quelquefois
plus de précision dans les définitions. Ainsi^ dire que le droit est la
conformité d'un être à sa fin, c'est exprimer une pensée très juste, mais
ce n'est pas caractériser suffisamment l'idée du droit, car la même
défiaition peut s'appliquer au bien et au beau. Nous sommes surpris
aussi de voir M. Boucaud paraître accepter la conception fausse et
surannée des jurisconsultes romains sur le droit naturel (page 22). En
revanche, dans sa seconde brochure intitulée : Qu^est-ce que le droit
naturell M. Boucaud se laisse un peu Irop influencer par le préjugé
— 485 —
•
accfédité aujourd'hui Contre le yrài droit naturel quand il en conteste
les caractères leà pins oertains, Tuniversaliié et rimmulabilité. Si les
principes du droilne sontpasabsolus, comment ledroit peut-il élre invio-
lable?... Nous signatons ces inexactitudes, échappées à Fauteur, parce
que les opuscules de M. Boueaud, publiés dans la collection Science et
rdigUm^ Sont destinés à la propagande et méritent en effet d^étre
pi^pagés. Il importe de rétablir et de populariser la vraie notion du
di^il, car rien n'est plus incompris ni plus méconnu de nos Jours.
HiSTOiftB nu DROIT. — 4. -- Le droit criminel à Rome est loin d'avoir
atteint la même perfection que le droit civil ; aussi est-ce la partie de la
lé^slation romaine qui a été ie moins étudiée. Le traité de Droit pénal
romain publié en iS98 par Théodore Mommsen, et qui fut la dernière
œuvre du grand romaniste prussien, a sous ce rapport comblé une
lacune. C*est un ouvrage qui n'intéresse pas seulement les jurisconsultes,
mais qui peut être aussi fort utile aui historiens et aux amis de la littéra-
ture latine. Il méritait, non moins que le traité du Droit public romain
dn même savant, d'être traduit en français et Ton doit savoir gré à
M. Duquesnip, professeur à la Faculté de droit de Grenoble, d'avoir
entrepris cette traductioo. lifommsen a réuni Tétude de la procédure
pénale à celle des délits privés et publics, et en cela il a eu certaine-
ment raison; car, comme il le dit lui-même, le droit pénal sans la pro*
céd^re peut être comparé à un couteau sans manche, ^ais, malgré
tons les changements qui se sont produits en ces matières depuis les
premiers temps de Rome jusqu'à la fin de TËmpire, il n*a pas cru
devoir diviser sou sujet par périodes historiques. G^est, à notre avis,
un défaut de son ouvrage. C'est, en tous cas, un système, qui laisse^ il
est vrai, à ce livre toute sa valeur comme œuvre de science, utile
à consulter pour les érudits, mais qui lui enlève une partie de Tintérêt
qu'une exposition chronologique offrirait aux lecteurs et spéciale-
ment aux éludiaols. Nous ne possédons encore que le premier volume
de la traduction de M. Duquesne. Il comprend seulement les deux pre-
miers livres de l'ouvrage entier, qui se compose de cinq livres. Dans
le premier, qui traite de Tessence et des limites du droit pénal, Momm-
sen montre que le droit criminel des Romains est sorti de Tancieune
discipline domestique et du droit de la guerre. A Torigine, la répression
du dommage causé à un particulier était laissée à la discrétion de la
victime et des membres de sa famille. LMnlervention de la puissance
publique se produisit d'abord pour les crimes qui atteignaient direc«
tement la cité, comme la trahison, la soustraction des biens des temples;
elle s'étendit ensuite aux délits qui, tout en préjudiclant à un particu-
lier, menaçaient la sécurité publique, tels que le meurtre de l'homme
libre, l'incendie volontaire, le vol de la récolte sur pied, la diffamation.
Déjà dans la loi des Douze Tables, premier document juridique que
— 486 —
nous ayons, ces faits-là sont traités comme des crimes publics. Leur
répression rentre dans le pouvoir du magistrat, dans Vimperium qui
appartient d'abord au roi et ensuite aux consuls et aux préteurs. Sui-
vant Mommsen, « le droit pénal public romain commence avec la loi
Yaleria qui soumet la condamnation k mort, prononcée par le magistrat
contre le citoyen romain, à la confirmation du peuple ; le droit pénal
privé débute avec la prescription qui enlève au préteur la sentence
pénale définitive et ne lui laisse plus que la faculté de rendre un juge-
ment conditionnel, confiant à des jurés le soin de remplir la condition.
Désormais il n*y a plus à Rome de délit sans loi criminelle, de procé-
dure pénale sans loi de procédure et de peine sans loi répressive. » A
mesure que Rome grandit, de nombreuses lois furent promulguées pour
organiser la répression plus complète des délits publics etprivés. Les prin-
cipales furent votées sous Sylla et sous Auguste. A partir de la fondation
de TEmpire la législation en matière pénale se ralentit. Par un singulier
contraste, tandis que la République tout entière est concentrée dans les
mains d*un seul homme, les lois républicaines ne subissent que de faibles
changements. On peut remarquer qu*en France au xix^ siècle un con-
traste analogue s*est produit dans un sens opposé : après le renverse-
ment des deux empires napoléoniens, la législation impériale a été
maintenue par les régimes suivants et même par la République. Sous
TEmpire romain, il faut venir jusqu'à Dioclélien et à Constantin pour
assister à une réorganisation générale des tribunaux et de l'adminis-
tration de la justice. Le livre II de Mommsen donne le détail des
autorités répressives aux différentes époques de l'histoire romaine.
C'est peut-être la partie de l'ouvrage où se manifeste le plus, notam-
ment par d'innombrables renvois aux écrivains de l'antiquité, l'immense
érudition de l'auteur.
5. — M. Gabriel Jeanton, lauréat de la Faculté de droit et élève
titulaire de l'École des liantes études, a publié sur le Servage en
Bourgogne une étude très consciencieuse et bien documentée. La
Bourgogue est, arec la Franche-Comté, le pays de France où le servage
a subsisté le plus longtemps. Au xwiw siècle, sous l'inûuence du
sentimentalisme de l'époque, Topinion publique réclama Tabolition
des derniers vestiges du servage, et l'on sait que Louis XVI la prononça
dans ses domaines, en 1779, en invitant les seigneurs de tout le royaume
à suivre son exemple. On pouvait cependant encore alors se demander
si l'affranchissement était réellement profitable aux serfs ou mainmor-
tables. Le président Bouhier, pour la Bourgogne, et le jurisconsulte
Dunod, pour la Franche-Comté, soutenaient, non sans apparence de
raison, que la coutume qui retenait les mainmortabies sur leurs terres
aesurait leur bien-être plus que ne pouvait le faire la liberté de disposer
de leurs biens, et que les paysans des lieux mainmortabies étaient
lY
— 487 —
plus à l^aige que ceux qui habitaient les lieux francs. Quoi qu'il en
soit, le servage n'avait plus alors qu'un caractère réel, et l'homme qui
y était soumis pouvait toujours s^en affranchir par le « désaveu ». A
l'origine, au contraire, le servage ne différait pas essentiellement de
l'esclavage antique ; il n'en était qu'une forme atténuée; le serf, comme
l'esclave, était un objet de propriété. Encore aux ix^, x^, xi^ et xii^' siècles,
le serf ne pouvait quitter en droit la seigneurie sans l'autorisation du
seigneur. Au xiii* siècle, cette règle s'est rel&cbée; Tinstitution du
désaveu permet aux serfs de changer de maître ou même de s'affran-
chir sans pouvoir être poursuivis par leur ancien seigneur, en lui
délaissant leurs tenures. La coutume bourguignoune, rédigée par
ordre du duc Philippe le Bon en 1459, proclame qu'au duché de
Bourgogne c n'a nuls hommes serfs de corps ». Tandis que s'atténuait
ainsi Tautorité du seigneur sur la personne du serf, le droit du serf sur
ses biens s'aflirmait et se fortifiait. Dés le x« siècle, ce droit n'est plus
une simple possession précaire : le serf peut vendre ses meubles sans
autorisation. Plus tard, il peut disposer aussi de ses^ immeubles
acquêts. Au xv« siècle, il est libre d'aliéner pendant sa vie aux hommes
de pareille condition de la seigneurie ; à sa mort, ses biens passent de
droit à ses enfants ou à ses parents vivant en communauté avec lui.
M. Jeanton suit et décrit avec précision tous ces changements succes-
sifs qu'a subis le servage depuis le commencement du moyen âge
jusqu'à la fin de Tancien régime.
6. — Les « centenaires » ont quelquefois du bon, et celui de la
Faculté de droit de Grenoble, célébré Fan dernier, a enrichi la science
d'un excellent livre sur l'histoire d'une de nos auciennes Universités.
A vrai dire, l'Université de Grenoble, bien que son institution remonte
à une bulle du pape Benoit XII, de 1339, n'a jamais jeté un très grand
éclat. Son institution même a précédé son existence réelle de près de
deux siècles. Ce n'est qu'au milieu du xvi» siècle qu'elle a réussi k
s'organiser. Alors, pour attirer des étudiants, la ville d^ Grenoble eut
recours au grand moyen, qui consistait à faire venir quelqu'un de ces
fameux docteurs étrangers que se disputaient les villes universitaires*
C'est ainsi que le droit fut enseigné à Grenoble, d'abord par le célèbre
Gribaldi, seigneur de Farges, et ensuite par Maître Corras, par Jérôme
Athénée, par Hector Riquier, par Antoine de Govéa et par Pierre
Lorioz. Mais le tout n'était pas de les faire venir, il fallait les payer, et
le contrat, appelé « conduite > — conductio — que la ville passait avec
eux coûtait fort cher. Ce coulrat ne lut pas toujours ponctuellement
exécuté de la part de la ville ; de là est venue, nous assure M. le doyen
Paul Fournier, la mauvaise réputation des « conduites de Grenoble ».
Le manque d'argent amena des dissensions dont surent habilement
profiter les voisins et rivaux de Valence. En 156S, par lettres patentes
.— 488 —
de Charles IX, TUniversité de Grenoble fut réunie à celle de Valence,,
ce qui équivalait à la supprimer. Elle n'est ressuscilée qu^après Ub
Révolution, lorsque furent créées les Facultés de droit, des sciences et
des lettrée. Outre Thistoire de Tancienne et peu glorieuse Université
de Grenoble, qu*a écrite avec autant de science que de talent M. Paul
Fournier, le volume du centenaire contient Thistoire de la Faculté de
droit depuis i805, par M. Baileydier. A la suite se trouve une impor-
tante collection de documents relatifs à Tancienne Université, classéa
et annotés par M. Raoul Busquet, archiviste de la ville de Grenoble»
7. — La ConstUulionàl History^ de William Stubbs, est classique en
Angleterre ; elle méritait d'avoir sa place dans la très utile « Biblio-
thèque internationale de droit public », publiée sous la direction de
MM. Max Boucard et Gaston Jèze. William Stubbs est un des hommes
qui ont le plus étudié le moyen âge ; il fut longtemps professeur à;
rUniversité d'Oxford, et il y est mort, revêtu de la dignité épiscopale.
en 1S88. Son Histoire constUuHonnelle de V Angleterre se compose de
trois volumes qui ont successivement paru de 1874 à 1878. Cest le
fruit d*un prodigieux labeur et d*une érudition puisée aux meilleures
sources. Par « constitution >, l'auteur n'entend pas seulement Torga*
nisation du gouvernement; ses recherches s'étendent à toutes les
blanches du droit public depuis les origines de la nation anglo-
saxonne. Pour Stubbs, l'élément germanique est « l'élément créateur
de la constitution physique et politique de la Grande-Bretagne » ;.
aussi remonte-t-il jusqu'à César et jusqu'à la Qermanie de Tacite pour
découvrir les premières traces du système constitutionnel britannique.
En revanche, l'élément breton lui parait n'avoir apporté dans la for-
mation du droit anglais qu'une contribution infinitésimale. A leur
arrivée en Bretagne, les Saxons, qui n'avaient pas de rois chez eux,
fondèrent sept petits États, dont les chefs prirent le titre de rois. Telle
fut l'origine du pouvoir royal, qui en théorie était électif, mais devint
en fait héréditaire. La conversion de^ royaumes saxons, au va» siècle,
fut, d'après Stubbs, le premier facteur de l'unité nationale. Mais l'uni-
fication eut moins pour cause les tendances des peuples que Tambition
des rois. Les invasions danoises la favorisèrent. La guerre continuelle
donna au prince qui était capable de la conduire, la possession et
l'exercice ininterrompu du commandement militaire. Et, à mesure
que le royaume s'unifiait, le pouvoir royal croissait. Au milieu du
x« siècle, lorsque le roi Edgard réunit sous son sceptre les Angles, les
Saxons et les Danois, une certaine centralisation régnait déjà, au point
qu'Edgard jugea nécessaire d'interdire le recours au tribunal du Roi
avant que l'on n'eût épuisé les moyens d'obtenir justice dçvaiit les-
juridictions locales. Recherchant quel fut l'efiet de la conquête nor-
mande sur le caractère et la consliiution des Anglais, Stubbs lui*
— 489 —
attribue une triple influence : elle donùa une nouvelle vigueur à la
nation en i^intioduisant dans le cercle des intérêts européens et en
ramenant à jouer un rôle sur le continent ; elle stimula le développe-
ment de la liberté en provoquant une réaction des nobles et des puis-
sants contre la tyrannie du roi ; elle créa un nouveau système d'admi-
nistration qui, imposé par la force, assura le règne de Tordre et
habitua les dififérentes classes sociales i se soumettre à la loi. L'étude
des formes de Tadminislration sous la domination normande remplit
la plas grande partie du premier volume de V Histoire constitutionnelle
de Stubbs. Le Roi gouverne alors avec.raide des grands officiers du
palais, du graod justicier d'abord, qui est ordinairement un évèque et
rempHt les fonctions de premier ministre, du chancelier, qui succéda
plus tard au justicier, du trésorier, qui recevait les comptes des shériffs,
du chambellan, du sénéchal, du connétable et du maréchal. L'entou-
rage de la Royauté est constitué en second lieu par la réunion des
principaux barons normands, qui forme la cour du Roi ou le grand
conseil. Cette assemblée n'a pas alors de caractère représentatif ; elle
participe néanmoins à l'autorité législative. C'est avec le conseil et le
ccmsentement des barons que Guillaume le Conquérant réforma les
lots d'Edouard le Confesseur et sépara les cours ecclésiastiques des
cours séculières* Henri I^, qui succéda à Guillaume le Roux en 1100,
reconnut, dans une charte publiée le jour même de son couronnement,
qu'il recevait la couronne par le conseil des barons. Il semble aussi
que déjà le Roi soumettait à ses barons les augmentations d'impôts
projetées et que leur assentiment était regardé comme nécessaire pour
en légaliser la perception. Mais le self-govemment véritable, le droit
pour les sujets d'être gouvernés par leurs représentants, n'existait
alors — et pour les francs tenanciers seulement, non pour les vilains
— que dans les institutions provinciales, manoirs, centaines, comtés
et communes urbaines. A la fin de la période normande, le dévelop-
pement des villes anglaises était très avancé ; elles s'étaient libérées
des exactions pécuniaires des shérifis et avaient obtenu des chartes qui
reconnaissaient leurs libres coutumes. Des gildes ou associations de
marchands s'étaient formées et contribuaient à créer entre les habi-
tants une cohésion plus forte. Une nouvelle période, dite angevine,
commence avec Henri II, qui était le fils de Godefroy, comte d'Anjou,
et de Mathilde, sœur de Henri I<^. Les règnes de ce roi et de ses fils,
Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, furent remplis par des
discordes religieuses et par des révoltes féodales, qui aboutirent à la
• Grande Charte », imposée à Jean par les barons, en 1215. Est-il exact
de dire, comme le fait Stubbs, que c la Grande Charte fut l'œuvre de
la nation entière, de l'Église, des barons, et du commun, agissant
parfaitement d'accord pour la première fois? > A l'encontre de cette
— 490 —
appréciatioD, trop optimiste, une étude impartiale de la Grande Charte
a fait reconnaître qu'elle* fut au fond un acte féodal, ayant surtout
pour but de protéger la noblesse contre les ezaciions financières et les
violences d'un roi cruel et tyrannique* C^est le point de vue auquel se
sont placés, depuis Stubbs, Sir Fréd. PoUock et M. Maitland, dans leur
Histoire du droit anglais. C'est aussi l'opinion que soutient M. Petit-
Dutaillis, professeur de l'Université de Lille, dans une des intéressantes
études historiques qu'il a ajoutées au volume dont nous rendons
compte. Ce volume s'arrête à la Grande Charte ; souhaitons que
M. Lefebvre, professeur agrégé du lycée de Lille, qui a bien voulu se
charger de traduire Touvrage de Stubbs, parvienne bientôt à inachè-
vement de la tâche difficile qu*il a assumée, au double profit du droit
et de l'histoire. ' ^
Droit public. — 8. — Quand on jouit d'une république comme celle
que nous possédons, il est tout naturel que bien des gens en cherchent
une meilleure : on est invinciblement porté à faire comme Jérôme
Paturot. De là Tintérèt que peuvent avoir, même pour d'autres que
pour les hommes de sciencOj^ des livres comme celui de M. Joseph
Barthélémy : Le Rôle du pouvoir exécutif dans les républiques modernes,
M. Barthélémy distingue trois types difiéren^ du pouvoir exécutif
dans les républiques : le type américain, dans lequel Tezécutif est
indépendant des Chambres; le type suisse, qui fait de l'exécutif Tagent
subordonné du pouvoir législatif; enfin le type français, qui est une
combinaison des deux autres, par l'amalgame de rirrespons&bilité
présideixtielle et de la responsabilité ministérielle. Il étudie successi-
vement ces trois systèmes. Dans la première partie, consacrée à
l'étude du pouvoir exécutif aux États-Unis, il montre que si les cons-
tituants de Philadelphie ont eu la sagesse d'assurer au Président de
la Confédération une réelle indépendance et un pouvoir propre, c'est
que déjà la pratique des États particuliers leur avait enseigné l'inap-
titude des Chambres à tenir les rênes du gouvernement. Ils avaient
appris par expérience que les assemblées politiques, sans discipline et
sans chef, inclinant de la faiblesse à l'anarchie et de l'anarchie à la
corruption, ont peu de capacité pour le bien et beaucoup pour le mal.
C'est pourquoi, d'une part, ils ont voulu que le Président de l'Union
fût élu par le peuple et non par le Congrès et, d'autre part, qu'il
dirigeât efi'ectivement l'administration par des ministres librement
choisis. On ne doit pas oublier non plus tout le système de freins et
de contrepoids auquel les auteurs de la constitution américaine ont eu
recours pour éviter que Tun des pouvoirs n'empiétât sur les attribu-
tions de l'autre. Comprenant fort bien que la séparation des pouvoirs
a pour but, non de les rendre indépendants l'un de l'autre, mais bien
plutôt de les limiter Tun par Tautre, ils ont voulu : 1* que les États
— i9l —
particuliers servent de contrepoids au gouvernement fédéral ; 2'' que la
Chambre des i^eprésentanls soit le contrepoids du Sénat et le Sénat de
la Chambre; 2^ que le Président, par son origine populaire, par son
droit de veto et par toutes ses attributions executives^ soit le contre-
poids de la législature; 4<> que le pouvoir judiciaire contrebalance tout
à la fois le législatif, Texécutif et le gouvernement des États... Cette
diffusion des pouvoirs sauvegarde les droits et les libertés des citoyens
contre les usurpations des diverses autorités. M. Barthélémy montre
aussi par l'histoire des États-Unis et plus spécialement par celle des
dernières années, que les Présidents de TUnion ont usé de tous les
moyens constitutionnels pour maintenir leurs prérogatives et exercer -
une influence personnelle sur la marche des affaires publiques. Dans
la Confédération suisse, la situation est tout autre : le pouvoir exécutif
appartient à un conseil et non à un seul homme ; on a même contesté
au Président du Conseil fédéral, élu pour un an seulement, la qualité
de chef de TËtat. Le Conseil fédéral lui-môme n*est que le délégué des
Chambre^, qui peuvent réformer ses décisions. Bien que ce système,
qui fait de Texécutif le simple agent du pouvoir législatif, soit plus
conforme à la théorie du gouvernement populaire, il faut noter cepen-
dant qu^en Suisse les partis les plus avancés demandent que le Conseil
fédéral soit élu directement par le peuple; si ce mode d'élection était
adopté, il aurait certainement pour effet d'accroître Tautorité du Conseil
exécutif. Il faut encore observer que les membres de ce Conseil sont
élus pour trois ans et que Tusage est de les réélire quand ils ne
demandent pas eux-mêmes à se retirer. Ils sont ainsi en fait beaucoup
plus indépendants de la majorité parlementaire que nos ministres
français. Dans notre constitution de 1875, Texécutif a toutes les appa-
rences de la force, mais il n'en a que les apparences. Le Président de
la République française est, de tous les présidents, celui dont le mandat
est le plus long; il est irresponsable et il est armé du droit de dissolu-
tion ; seulement, à raison même de son irresponsabilité, il ne peut user
du droit de dissolution qu*au moyen d'un ministère responsable. En
fait, il n'est rien ; comme Ta dit M. Casimir Périer en se retirant, tout
son rôle se réduit à la présidence des solennités nationales. On propose,
pour relever son prestige et lui donner plus d'action, de le faire élire,
sinon par le suffrage universel, du moins par un collège composé de
délégués des conseils généraux associés aux membres du Parlement.
M. Barthélémy se montre favorable à cette réforme. Nous croyons
qu'elle serait inefficace ; ce n'est pas Tautorité du Président qui a
besoin d'être augmentée ; c'est l'omnipotence des Chambres qu'il faut
restreindre par une application réelle et sincère de la séparation des
pouvoirs.
9. — On a dit souvent que les Anglo-Saxons n'ont pas de droit admi-
— 492 —
nislratif. Gela est vrai en ce sens qu^en Angleterre et aux États-Unis,
où les pouvoirs sont séparés» Tautorilé administrative est régie par le
droit commun et soumise aux tribunaux ordinaires. Mais elle n'en a
pas moins ses règles propres. Aux États-Unis, ces règles ne sont pas
absolument identiques dans tous tous les États de TUnion ; elles pré-
sentent néanmoins de grandes analogies, qui tiennent à leur commu-
nauté d*origine, puisque ce sont les institutions anglaises qui ont généra
ralement servi de modèle à celles que les premiers colons ont fondées
sur le sol américain. Les mêmes principes ont également présidé à Tor-
ganisation de Tadminislration fédérale. On pourra 8*en faire une idée
enlisantlellvreduprofesseur Frank Goodnow, de Columbla Collège, dont
la traduction, due à MM. A. et Gaston Jëze, vient de paraître dans la
« Bibliothèque internationale de droit public ». Le$ Principes du droit
administratif des ÉlatS'-Unis. Cet ouvrage est divisé en six livres, qui
traitent : de la séparation des pouvoirs, de l'administration centrale, de
Tadministration locale, des fonctions publiques considérées au point
de vue des droits et des devoirs des fonctionnaires, des méthodes et
des formes de l'action administrative, et enfin du contrôle exercé sur
Tadministration tant par les agents supérieurs que par les tribunaux
et par les pouvoirs législatifs. Tout en faisant connaître le droit en
vigueur, Fauteur prend soin généralement de remonter aux causes his-
toriques qui rexpliquent. C'est ainsi qu'il montre comment les formes
primitives de Tadministration locale dans les colonies anglaises se sont
perpétuées dans les circonscriptions diverses, suivant les régions: le
town dans la Nouvelle- Angleterre ; le comté dans le Sud. On trouve
encore aujourd'hui dans le town de la Nouvelle-Angleterre un town
meeting, composé des électeurs du town, qui élit les fonctionnaires, vote
les crédits et les impôts ; la sphère d'action du town meeting diflère
d'ailleurs notablement dans les divers États. Là où le town réunit
presque toute Tautorité, le comté a une faible importance; ce n'est
guère qu'une circonscription administrative. Bans les autres parties des
États-Unis, non seulement le comté est important, mais encore il y a.
une autorité de comté, généralement élue par le peuple et investie de
larges pouvoirs. Dans les villes, l'administration reposait à l'origine
sur un conseil, qui réunissait tous les pouvoirs municipaux. A partir
de 1830, le maire, qui n'était d'abord que le président du conseil, fut
élu séparément par le peuple ; à côté de lui, des chefs de service ont
acquis à leur tour, grâce à l'élection populaire, une certaine indépen-
dance ; mais aujourd'hui dans beaucoup de villes est adopté le mayor
System^ qui accorde au maire le droit de nommer tous ou presque tous
les chefs de service, à l'exception du chef du service financier, qui est
élu. La durée des fonctions du conseil et du mayor varie entre deux et
quatre années. — A la suite de la traduction du livre du professeur
I
I
— 493 —
I
Goodnow sur les PriJicipes du droit administratif, se trouve nû impor-
taoi appendice tiré d'un autre ouvrage du même auteur sur la respon-
sabilité des municipaliiés en droit américain.
Ouvrages divers. — 10. — M. Émiie Ollivier a publié en 1886 un
Nouveau manuel du droit ecclésiastique français^ qui s^appliquait à la
législation concordataire. Ce volume contenait, depuis la Pragmatique
Sanction de Charles YII jusqu'au décret de 1885 désaffectant le Pan-
théon, tous les actes importants édictés pendant les derniers siècles,
soit par Tautoritè ecclésiastique, soit par le gouvernement civil. Dans
la préface et dans les commentaires placés à la fin du volume, Téminent
auteur faisait ressortir une contradiction singulière entre Tesprit
vraiment large du Concordat et la plupart des lois et décrets qui l'ont
suivi, lesquels, pour permettre à TÉtat de dominer sur TÉglise, réta-
blissaient dans une notable mesure Tunion entre le trône et Tautel,
contrairement aux principes de 1789. Cette contradiction s'est perpétuée
jusqu'au moment où TEtat lui-même, de sa seule initiative, a brisé le
Concordat, sans pour cela renoncer à tenir TÉglise sous sa dépendance.
Dans un second volume, que M. Emile Ollivier vient d'ajouter au
premier, se trouvent tous les documents qui, depuis le pontificat de
Léon XIII, sont intervenus sur les divers incidents de la lutte religieuse
et enfin la loi sur la séparation de l'Église et de l'État et ses suites. En
té! e de ce nouveau volume, M. Ollivier constate que l'Église catholique,
bien loin de s'être montrée l'ennemie de la troisième République,
4^omme les hommes du parti républicain n'ont guère cessé de l'en
accuser, a fait au contraire les plus grands efforts pour séparer sa cause
de celle des partis hostiles à ce régime. Malgré tout, la République n'a
pas désarmé. Enhardie, au contraire, par cette longanimité, elle a
frappé d'autant plus fort que l'Eglise lui concédait davantage : t elle
a détruit son enseignement, chassé ses religieux, fermé ses écoles, mis
le sac au doc des séminaristes, prêché partout la haine ou le mépris de
sa doctrine, et finissant un peu à l'étourdie par où l'on avait craint
qu'elle ne commençât, elle a dénoncé le Concordat et supprimé le
budget des cultes. » Ce sont les documents marquant les étapes de cette
guerre sans trêve ni merci, menée depuis trente ans par la République
contre l'Église de France, que M. Emile OUivi^ a réunis dans le
second volume de son Manuel. A la fin se trouvent quelques études où
l'ancien ministre de Napoléon III exprime son opinion sur les consé-
quences qu'aura pour la France la séparation de l'Église et de l'État,
Suivant lui, les catholiques doivent se mettre résolument en face du
principe de la séparation et eu réclamer l'application sincère et loyale :
la loi de 190B violait ce principe, tout en le proclamant, puisqu'elle
prétendait encore enfermer l'Eglise dans le cercle étroit des associations
cultuelles. La conclusion d'un nouveau concordat est une chimère
— 49i —
irréalisable duns Tétat actuel des esprits. Ce n'est donc que par la
liberté, enfin accordée à TÉglise, que pourra se faire la pacification
religieuse.
11.— M. Lucien Crouzil présente, sous le titre de : Im Liberté cPasso-
dation, un commentaire de la loi du l*''* juillet 1901, «composé surtout,
dit^il, à Tusage des catholiques ». S'il est vrai que toute une partie de
la loi de 1901 ait pour but de mettre hors du droit commun et de la
liberté les congrégations religieuses, on doit reconnaître cependant
que les catholiques peuvent encore tirer un très grand parti des
diâpositions vraiment libérales de cette loi, qui leur permettent de
s'unir, de se concerter, d'agir de toutes façons pour maintenir leurs
droits et développer leur influence. Le malheur est que, même en
dehors des congrégations, dès qu'une association revêt un certain
caractère religieux, elle ne jouit plus complètement du droit commun.
Par exemple, une association quelconque, régulièrement déclarée, peut
recevoir des subventions de l'État, des départements ou des communes,
mais s'il s'agit d'une association ayant pour but de soutenir une école
libre ou une œuvre ayant un caractère confessionnel, toute subvention
est interdite. De plus, outre les impôts ordinaires et de mainmorte qui
frappent toutes les associations déclarées ou reconnues d'utilité
publique, les associations ayant un but religieux sont encore soumises,
par une interprétation abusive de la Cour de cassation, à l'impôt sur le
revenu et à la taxe d'accroissement édictés contre les congrégations.
Enfin, toute association formée pour subvenir aux frais, à l'entretien et
à l'exercice public du culte est assujettie aux règles spéciales des
associations cultuelles organisées par la loi du 9 décembre 1905 et que
rÉglise n'a pu tolérer... En face de telles embûches on comprend très
bien que les catholiques français témoignent eu ce moment d'une
certaine défiance envers cette prétendue c liberté d'association » de la
loi de 1901, qui a ouvert pour eux l'ère de la tyrannie et de la spoliation.
Et cependant, quelles que soient les entraves qu'une législation sectaire
oppose à l'exercice de leurs droits légitimes, ils n'en doivent pas moins
user de ces droits pour la défense de leurs croyances et la revendication
de leurs libertés. Le livre de M. Lucien Crouzil leur fournira notamment
des modèles de statuts pour l'organisation d'associations de pères de
famille, en vue de sauvegarder la foi de leurs enfants. Avec la tournure
de plus en plus impie que prend l'enseignement public, de telles
associations ne tarderont pas à s'imposer comme une nécessité.
12. — Gomme le dit M. Henri Langlois, dans son livre sur le Contrat de
travail, < ce contrat est le terrain sur lequel se livre la balaUle entre
employeurs et employés, et cette bataille elle-même n'est que la phase
moderne de la lutte des classes. » L*étude du contrat de travail présente
ainsi un intérêt puissant, surtout quaud elle est faite non pas seulement
/
au point de vue juridique, mais aussi au point de vue économique
et social. M. Laqglois analyse parfaitement les causes qui tendent à la
transformation du vieux contrât de louage d'ouvrage réglementé par le
code civil. Juridiquement les parties contractantes sont, d'une part, le
maître, d'autre partchaqueouvrier:ilyaautantdecontratsqued*ouvriers.
Mais en réalité, dans Tétat actuel de l'industrie, le contrat du côté des ou-
vriers a un caractère collectif, et les conditions faites à chacun d'eux
dépendent de celles acceptées par tous les autres. Cette antinomie entre le
contrat juridique et la réalité économique doit fatalement engendrer
des conflits. Les difficultés qui peuvent surgir existeront non pas séu*
lement entre le patron et l'ouvrier cocontractant, mais de plus entre le
patron et une entité, la collectivité de ses ouvriers, qui cependant n'a
pas directement contracté. Ce ne sont plus seulement deux personnes,
mais trois, qui doivent se mettre d'accord. Avant de rechercher les
moyens proposés pour étahlir Taccord, M. Langlois expose l'état du
conflit. Entre les revendications ouvrières et les intérêts patronaux,
l'État est un arbitre tout indiqué. Il intervient par les lois sur
la police du travail, par les tarifs de douane, par la fixation d'un mini-
mum de salaire, par la limitation du temps de travail. Son inter-
vention a aussi pour but de remédier aux infortunes qui frappent
les travailleurs. En dépit de l'influence légitime que TËtat peut
ainsi exercer, le conflit ne persiste pas moins et souvent il se mon-
tre à l'état aigu dans les batailles ent»re ouvriers et patrons, c'est-à-
dire dans les grèves. M. Langlois étudie à ce sujet les procédés par
lesquels on peut mettre fin aux grèves, les systèmes de conciliation et
d'arbitrage. Mais ce sont là seulement des incidents de la lutte. Existe-
t-il des remèdes généraux pour rétablir une paix dui*able ? M. Langlois
divise en trois groupes tous les remèdes qui ont été préconisés. Ceux
du premier groupe laissent subsister le contrat de travail sans modifier
ses caractères, mais en essayant d'adoucir ses clauses : ce sont les
oeuvres charitables, les institutions patronales, les unions de patrons et
d'ouvriers dans des syndicats mixtes, imités des anciennes corporations.
Ces remèdes, suivant M. Langlois, apportent des atténuations fort utiles,
mais laissent subsister le principe des conflits, et, à ce titre^ on peut les
appeler « remèdes inefTicaces ». Les remèdes du second groupe sont,
au contraire, radicaux : ils ne voient la solution que dans la disparition
même du contrat de travail ; ils prétendent abolir le salariat et le rem-
placer par la participation des ouvriers aux bénéfices, par l'organisation
•de sociétés coopératives, par la socialisation des moyens de production
et le collectivisme. Condamnés jusqu'ici par l'expérience, difficilement
applicables sur une vaste échelle, ces remèdes sont considérés par
M. Langlois comme a utopiques ». Un troisième groupe de solutious
laisse subsister le contrat de travail, mais en modifie les bases et
— 496 —
cherche rapaisement dans l'accord^ enlre le caractère juridique et le
caractère économique du contrat. Aux contrats individuels seraient
substitués des contrats collectifs entre les patrons et les syndicats
ouvriers. Les syndicats actuels finiraient par se transformer en sociétés
ouvrières de production de main-d^œuvre. Ce système ne ferait sans
doute pas disparaître la lutte des classes, qui est de tous les temps,
mais il Torgaolserait et la rendrait plus tolérable.
13. •— M. Pierre Gillet, ancien élève de l'École polytechnique, docteur
en droit, dans une étude sur le Rachat des compagnies de chemins de
fer en France^ s'est proposé de faire abstraction de toute idée politique
et de discuter la question du rachat au seul point de vue juridique et
économique. Il expose d*abord quelle a été révolution de la politique
française en matière de chemins de fer depuis Torigine jusqu'à nos
jours. Dans les premières années et jusqu'en 1851, on hésitait entre le
régime de la construction et de l'exploitation par TÉtat et celui de la
concession à des sociétés. Mais à partir de l'établissement du second
Empire, les concessions se multiplièrent, leur durée fut portée à 99 ans,
^t les sociétés primitives fusionnèrent pour former les six grandes
compagnies qui existent encore aujourd'hui. En 1859, à la suite d'une
crise commerciale dont les voies ferrées avaient subi le contre*coup, le
gouvernement, pour favoriser rétablissement de nouvelles lignes,
accorda aux compagnies une garantie d'intérêts applicable seulement
aux lignes du nouveau réseau. C'est le même système de garantie
d'intérêts qui a été adopté, d'une manière plus générale, en 1883,
lorsque l'État, renonçant à poursuivre plus avant la construction trop
dispendieuse de toutes les lignes comprises dans le fameux plan
Freycinet, se déchargea de cette vaste entreprise sur les compagnies.
L'éventualitédurachatdescheminsdefer par rÉtata été prévue dèsl857,
dans le cahier des charges commun à toutes les compagnies; lesprin-
cipales conditions du rachat y sont même précisées, mais certaines de
ces conditions ont été modifiées par les conventions de 1859 et de 1883 :
de là des difficultés et des controverses dont on trouve un clair et
judicieux résumé dans l'ouvrage de M. Gillet. Après avoir examiné
comment se réglerait le rachat au point de vue financier, M. Gillet
jette un coup d'oeil sur le régime des voies ferrées à Tétranger, parti-
culièrement en Suisse et en Italie, où Texploitation par l'État a pré-
valu et n'a nullement donné les heureux résultats qu'on s'en était
promis. « Il ne nous parait pas douteux, dit-il dans sa conclusion, que
ce qui s'est passé à l'étranger se reproduirait en France, si jamais' nos
chemins de fer devaient passer aux mains de TÉlat. Les promesses de
réduction, de simplication des tarifs, seraien-t aussi peu tenues par
notre gouvernement qu'elles l'ont été par les gouvernements étrangers.
L'esprit de fiscalité, la cherté de l'exploitation par l'État, une régie*
r
— 497 —
mentation excessive du travail des agents, empêcheraient d'ailleurs
quVlles le soient. £t, en admettant que roi> n'ait pas à constater et à
subir des relôvemants de tarifs, il est très vraisemblable que la poli-
tique d'abaissement des prix de trc'nsport pratiquée avec suite et avec
méthode paf les compagnies, serait vite abandonnée. L*exemple de
rélranger justifie (|u moins pleinement cette opinion ».
14. — Le Manuel- formulaire de V enregistrement ^ des domaines et du •
timbrCy par M. Jules Gaslillon, est d'usage courant dans Tadminislration
de Tenregistrement. Mais il peut èire utile aussi, en dehors de cette
administration, à toutes les personnes qui, soit pour l'exercice de leur
profession, soit pour la gérance de leur fortune, ont de fréquents
rapports avec le seigneur Fisc. Plus on va, plus les exigences de ce
seigneur-là augmentent, et plus aussi les lois iiscales se compliquent.
Chaque année, la loi des finances ajoute quelques dispositions nou-
ve4les à la multitude de celles qui enserrent déjà les contribuables sous
leur réseau inextricable. Chaque année aussi, ou plutôt chaque jour, la
jurisprudence des iribunaujc eniremôle de nouvelles distinctions et
sous-distinctions Tinlerprétation, déjà si emmêlée, des lois anciennes
et récentes. Ah ! que nous sommes loin aujourd'hui des lois simples
cl brèves que réclamait Napoléon I Pour se reconnaître dans ce dédale,
des manuels bien faits et régulièrement tenus à jour sont indispen-
sables. Nous avons déjà signalé les mérites de celui de M. Jules Caslil-
Ion, lorsqu'en ont paru les premières éditions. Constatons seulement
qu'à la cinquième est joint un précis de manutention et de comptabi-
lité, où les matières sont réparties par ordre alphabétique comme dans
le corps de l'ouvrage. Rappelons aussi que la Librairie générale de droit
et de jurisprudence, qui est l'éditeur de ce Manuel, publie deux fois par
an des annotations sur papier gommé, destinées à être collées en
marge des articles sur lesquels sont intervenues des lois ou des déci*
sions nouvelles.
15. — Il paraît que les commissions municipales chargées d'établir
les listes électorales s'acquittent généralement fort mal de leur mission ;
elles manquent presque toutes de compétence et d'impartialité. On le
soupçonnait ; mais un professeur de la Faculté de droit de Lyon,
M. Edouard Lambert, l'a positivement constaté; il a fait part de sa
découverte à ses concitoyens, dans une conférence qu'il a ensuite
publiée sous ces titres sensationnels : VOppression des humbles par le
droit. Les Inégalités de classe en matière d^électorat politique. Les abus
contre lesquels M. Edouard Lambert s'élève sont au nombre de quatre:
i^ Les commissions municipales ne motivent pasleursdécisions; Scelles
exigent, pour Tinscription sur la liste électorale, une résidence de six
xnois, même des électeurs qui ont transporté leur doniicile réel dans la
commune et qui, par ce fait, ont le droit d'être inscrits immédiatement; *
Juin 1907. T. CIX. 32.
— 498 —
3^ elles réclament, de tout électeur demandant à ^tre inscrit, la preuve
de sa radiation sur Tancienne liste où il figurait; 4<> elles opèrent elles-
mêmes des radiations d'office, sans veiller à ce que les intéressés ea
soient avertis. M. Edouard Lambert estime que tous ces abus tournent
surtout au détriment des prolétaires socialistes et autres électeurs du
bloc, qui sont, comme chacun sait, les éternelles victimes des machi-
nations réactionnaires. Il reconnaît cependant que les mêmes irrégu-
larités se commettent dans les communes radicales, non moins que
dans les communes conservatrices. Pour y remédier, il propose d'orga-
niser des associatioas qui se chargeraient de reviser les opérations des
commissions et d'en poursuivre le redressement. Ce conseil mérite
d*ètre recommandé à tous les partis. S'il était suivi, M. Edouard Lam*
bert nous permettra de douter que ce serait le parti du bloc qui ea
profiterait le plus. - Maurice Lambert.
s — — ^— ^— — —
OUVRAGES POUR LA JEUNESSE
Romans, contes et nouvelles. — i. Jumelles, par M. Maryan. Paris, HcDri Gautier,
s. d., io-12 de 301 p., 3 fr. — 2. Part à deux, par Albkrich-Chabrol. Paris,
Hachette, s. d., in-i2 allongé de 462 p., avec une grav., 8 fr. 50 — 3. Le Mirage,
P3ir Paul Bèral. Paris, Hachette, s. d., in-i2 allongé de 317 p., avec 12 grav.,
3 fr. 50. — 4. L'Aumône fleurie^ par B. de Buxy. Paris, Henri Gautier, s. d., in-12
de 320 p., 3 fr. — 5. Les Medlicotts, par Cdrtis Yorke ; Irad. de l'anglais par
Valy Jacques. Paris, Hachelte, s. d., in-16 allongé de 344 p., illustré, 3 fr. 50. —
6. Le Joujou de la DauphinCy par Arthur Dourliac. Paris, Henri Gautier, s. d.,
iû-i2 de 3^0 p., 3 fr. — 7. Sœur Guénole\ par Kenavo. Paris, Henri Gautier, s. d.,
iQ-12 de 314 p., 3 fr. — 8. Le Trésor de Rochemonde, par Jean.vb de Lias. Paris,
Henri Gautier, s. d., in-12 de 3^0 p., 3 fr. — 9. Ames fortes^ par Oscar de Kerbnzv.
Paris, Lelhielleux, s. d., in-12 de 292 p., 3 fr. 50. — 10 Le Secret de Saint- Remy^
par Lucie des Ages. Paris, Haton, s. d., in-12 de 241 p., 2 fr. — 11. Sous Vécorce,
par M™* Chéro.n de la Bruyère. Paris, Haton, s. d., in-12 de 288 p., 3 fr. — 12.
Amies de pension, par F. de Noce. Paris, Haton, s. d., in-J2 de 281 p., 3 fr. —
13. L'Ouvrière^ par Stanislas de Saint- Loup. Paris, Haton. 1907, in-13 de 356 p.,
s. d., 3 fr. — 14. Fleurs et parfums^ souvenirs et n^cils T. H. OEuvre des Orplie-
lins-apprenlis d'Auteuil, s. d., in-12 de 301 p. — 15. Le Chevalier de Notre-Dame,
par Jean Teixcey. Paris, Lethielleux, s. d., in-8 dr*. 291 p., avec 24 grav., 3 fr. 50.
— 16. Mes Petits GatSy histoires vécues^ par Un vicaiie de campagne. Paris et
Lyon, Beaiichcsne, 1907, in-12 de viii-ii-142 p., 2 fr. 50 — 17. La Fille du son-
weur, par Élianb de Kernac. Paris, Savaèt»j, s. d., in 8 de 132 p., 2 fr. — 18-
Monsieur le maître du Chdfelmontj par B. de Buxy. Paris, Henri (Jautier, s. d.,
in-i2 de 322 p., 3 fr. — 19. Cœur^de-Roi, par Charles PolbV. Paris, Hatier, s. d.^
in-12 allongé de 327 p., illustré, 3 fr. 50. -^ 20. Un (ont^ bleu, par Hknri Ardel.
Paris, Hdtier, s. d., in-12 allongé de 324 p., illustré, 3 fr. 50. — 21. Au-delà du
cœur y par Albert de Bersaugourt. Paris, Vie et Araat, 1907, iu-12 de 337 p., 3 fr. 50.
— 22. L'Ame qui se dotnie, par Robert Havard de la Monta(i.ne. Paiis, Lethielleux,
s. d., in-12 de 318 p. 3 fr. 50. — 23. MonOy par M. Aigueperse Paris, Plon-Nourrit,
s. d., in-16 de 262 p., 3 fr. 50. — 24. Les Confessions de Louisa Hurnaty par
M. Gonfaz. Paris, Édition du Creuset, 1907, in-16 de ix-281 p., 8 fr. — 25. Le
Coffm-fort vivant, par Frédéric Mauze.ns. Paris, Flammarion, s. d., in -18 de
.306 p., 3 fr. 50.
PiÈiiiîs DE THÉÂTRE. — 1. Théâtre pour les jeunes filles^ par Maurice Bouchor. Paris,
Colin, 1906, in-18 de 295 p.,- broché, 3 fr. 50; relié, 4 fr. 50 — 2. Sainte Hélène^
ou le Triomphe de la Croix, drnme, par Jehan Grech. Paris, Haton, s. d., in-12
de lOi p., 1 fr. — 3. Le Marchand d'automates, opérette, par Ch. Le Roy-Villars.
M.
— 499 —
Paris, Bricon et Lesot, 1906, in-i2 de 108 p., avec la musique de A Le Roy, gr. in-8
de 2i p., 3 fr. — 4. Dans le train de Saint- Brieuc ! monologue, par L. Vilain. Paris,
llatoo, s, d., in-12 de 8 p., 0 fr. 50. — 5. Mademoiselle « Bagout «, monologuei
par L. Vilain. Paris, Haton, s. d., iii-12 de 8 p., 0 fr. 50. — 6. Cahj la hohé^
mienne, drame, par l'abbé LÉOLisg. Paris, Haton, 1906, in-12 de 51 p., 1 fr. — 7.
La Mouette, légende de mer, par Hbnri Ciiantrel. Paris, [lalon, s. d., in-12 de 6 p.,
0 fr. 50. — S. Le Dernier Brigand, comédie, par Ervy db Myrpa. Paris, Hatoo,
8. d., in-12 de 45 p., 1 fr. — 9. Bamboulasse^ comédie par A. Saulnibr. Paris,
Haton, s. d., in-12 de 70 p., 1 fr. — 10. Jeanne Hachette, drame, par Pabbé A.
SocKBEL. Paris, Haton, s. d., in-i2 de 68 p., 1 fr. — 11. Miriam^ la fille du pharisien,
drame par l'abbé Gratieux. Paris, Haton, s. d., in-16 de 70 p., i fr. — 12. Albérie
d*Aumont^ ou Saint Philibert^ défenseur de SoirmoMtier^ drame, par l'abbé J. de
Martrin-Donos. Paris, Uaton, 1906, in-12 de 61 p., 1 r. — 13. Les Enfants
des bergers, pastorale, par l'abbé Lorthioy. Paris, Haton, s. d.,in-8 de 26 p., 0 fr. 80.
— 14. La Ligne droite^ drame, par Jos. Rellno. Paris, Haton, 1906, in-8 de 83 p.,
1 fr. — 15. Semence de chrétiens. Épisodes du martyre de sainte Ursule^ au
ve siècle, drame lyrique, par J. M. J. A. Paris, Haton, in-8 autograpbié, 40 p., 1 fr.
— 16. Rustaude et Citadine^ opérette par Cii. Le Roy-Villars. Paris, Bricon et
Lesot, 1906, in-12 de 66 p., avec la musique de A. Le Roy, gr. in-8 de 16 p., 3 fr.
17. Les Jambons, comédie bouffe, par L. Aubrkspy. Paris, Haton, s. d., in-12 de
36 p., 1 fr. — 18. Claude Bnrdane, épisode des guerres de Vendée, drame, par
Jdlie.n Richer. Paris, Haton, 1907, in-12 de 111 p., avec une planche, 1 fr. 50. —
19. Le Drapeau du y" grenadiers^ drame militaire, par Jui.ib.h Richer. Paris,
Haton, 1907, in-12 de 78 p., 1 fr. 50. — 20. Pauvre Pierrot! saynète comique, par
Caritas. Musique de A. ïrojelli. Paris, Haton, s. d., gr. in-8 de 8 p., 2 fr.
Romans, contf.s et nouvelles. — 1. — Nous retrouvons dans
Jumelles les qualités auxquelles nous a habitués M'"^ Maryan : un
esprit distingué, des sentiments élevés et délicats^ une note religieuse
juste, un style aisé. Ajoutons toutefois que l'enchevêtrement assez
compliqué et peu vraisemblable des faits qui forment le fond du récit,
le rend peut-ôtre moins agréable à lire que les volumes du même
auteur où la donnée est plus simple et plus unie. Les Jumelles^ qui, en
réalité, ne sont pas sœurs, bien qu'elles semblent Pètre aux yeux du
public, ont été échangées au berceau, à la suite d^uue série d'accidents;
celte confusion et le mystère qui en résulte pèsent sur la vie
tout entière, de leur mère, qui n'ignore pas qu'une des deux enfants
n est pas sa tille, sans savoir laquelle. A la fin du volume cependant
le myslère s*éclaircit et los choses s'arrangent si bien que les Jumelles
ne souffrent pas du secret qui a été dans la vie de leurs parents
un long cauchemar. Le récit de M"^e Mary an est agrémenté df jolies
descriptions de la Suisse.
2. — L'héroïne de Pari à deux^ Migueline de Senazans, est une
aimable Provençale, jolie, gaie, ensoleillée comme il convient à une
fille du Midi. Malgré sa dot très mince, elle est adorée par le riche
Hubert de Quincieux, dont une K^gère infirmité assombrit l'existence,
mais^dont le noble caractère pourrait assurer le bonheur de Migueline,
si celte dernière n'avait pas donné son affection à un camarade
d'enfance, Patrice de Pontavaux. Patrice, comme Migueline, est pauvre,
et quand celle-ci gagne un lot d'un million, elle trouve tout simple de
faire avec lui « part à deux *, en souvenir d'un engagement pris
— 500 —
jadis, en plaisantant, pendant une soirée de Noël. Hubert ne se laisse
pas dépasser en générosité et, à son tour, il fait Part à deux de son
immense fortune avec celle qu*il aime, mais à la main de laquelle il
renonce en faveur de Patrice. Ce dénouement est presque trop beau
pour être vraisemblable : la vie réelle, bêlas ! n'a pas de ces surprises
heureuses. Le volume est écrit d^un style alerte et agréable, les senti-
ments en sont irréprochables et nous y rencontrons avec plaisir de
jolies descriptions de la Provence et de ses habitants, qui donnent
riinpression d'avoir été vécues.
3. — Encore le Midi. Cette fois le récit se passe dans un milieu de
campagne et nous fait assister au combat qui se livre dans l'âme
paysanne et terrienne de Pierril Combals entre rinfluence du sol
natal, influence saine représentée pa^ Januine Bavinel, et celle des
grands centres, tentateurs, représentée par Zoé Tabourich. L'enjeu est
tout Tavenir de Pieriil; mais, en fin de compte, Jannine triomphe et,
grâce à elle, Pierril reprendra, sur le vieux sol des ancêtres, les
traditions familiales. Ce livre, bien imprimé et joliment illustré, est
écrit avec charme; les descriptions des paysages du Midi révèlent un
sens très fin et très profond de la nature dans ses manifestations- si
variées.
4. — Marie-Madeleine Davignan, élevée par un oncle, riche industriel
du Nord, se brouille à tort avec lui au sujet d'un projet de mariage,
où elle se figure, un peu trop vite, que son indépendance de jugement
est menacée. Elle se retire auprès de ses parents de Provence et, dans un
milieu pauvre, simple, laborieux, un peu rude, T « intellectuelle »
qu^était Marie-Madeleine apprend la vraie science de la vie, la souf-
france et le dévouement. Elle finit par y rencontrer le bonheur en
épousant Estève Mauségur, beau type de Provençal énergique et intel-
ligent. La trame du récit gagnerait peut-être à être simplifiée et con-
densée, mais les descriptions de la Provence, du manoir de l'Aumône
fleurie, boni charmantes, empreintes d'une couleur très particulière et
un peu étrange.
6. — Lt8 MedlicoUs, c'est Thistoire d'une famille anglaise. Elle sent
trop la traduction ; le style manque de souplesse et certaines expres-
sions demanderaient à être modifiées. Le récit est honnête, simple et
pourtant assez mouvementé : les mille incidents de la vie de famille :
fiançailles, mariages, malheurs et joies, sont racontés avec entrain ;
une grand'mère, confidente de tous, est le bon génie des « Medllcotts » ;.
de sa chambre rayonne une influence heureuse, pacifiante et bénie.
La différence de mœurs de deux pays, très rapprochés et pourtant
très dissemblables, se révèle à chaque ligne, et le lecteur français sera
étonné de voir les jeunes gens se fiancer et se marier, presque en
dehors de leurs parents, sans que ceux-ci en soient froissés. Il serait
— 501 —
cependant faux de prendre la très frivole M"^° Medlicott comme le type
des mères d'où ire-Manche et de croire que dans toutes les familles
anglaises les jeunes gens se marient, comme Eenneth Medlicott» sans
que leurs parent s en sachent rien I II y a en Angleterre, entre jeunes gens
et jeuneâ filles, des rapports de bonne camaraderie, honnête et franche,
où le « ûirt » n'a rien à voir ; ces rapports ont d'incontestables avan-
tages, mais il ne s'ensuit pas que les projets de mariage soient toujours
arrangea, rompus et repris «vec l'indépendance et la désinvolture dont
font preuve les jeunes Medlicotts. Du reste, des questions aussi com-
plexes que les idées et les vues de deux pays sur un même sujet ne
sauraient être traitées à fond dans un roman.
6. — Le Joujou de la Dauphine est un petit paysan que Marie-
Antoinette, presque une enfant elle-même, a adopté et dont elle
sVccupe comme a un joujou » jusqu'à ce que la naissance de ses
propres enfants lui créent des responsabilités pliis grandes qui
remplissent son existence de souveraine et de mère. Le récit se pour*
suit jusqu'à la mort de la Reine ; tous ceux qui ont été mêlés de près
ou de loin à ce drame y défilent tour à tour. En général, la vérité histo-
rique est respectée et les personnages conservent leur véritable carac-
tère ; il y a cependant une certaine comtesse de Falkenstein, tille
naturelle de Joseph II, Ogure purement imaginaire^ dont la personna-
lité manque de vraisemblance. Fersen, Robespierre, Marat» les amis
obscurs du Temple et de la Conciergerie, apparaissent dans ces pages
avec les rôles qui leur conviennent; mais le grand nombre d'épisodes
rendent Tensemble du récit un peu confus. Il est écrit, ajoutons-le,
dans un excellent esprit, et, à ce point de vue, peut être recommandé
aux jeunes lecteurs qui y trouverontt sous une forme fictive, des idées
justes sur l'époque de la Terreiir, dont les livres scolaires contempo-
rains cherchent trop souvent à atténuer l'horreur.
7. — Sœur Guénolé, Thumble héroïne de ce roman, est, son nom
l'indique, une enfant de la Bretagne, et c'est dans un coin obscur de ce
pays de foi qu'elle se dépense au service des petits et des pauvres
jusqu'à ce qu'elle soit brutalement expulsée de son école au nom de la
loi. Autour de cette vénérable figure, se meuvent d'autres personnages :
lev financier libre-peuseur Ploch, Yvonne de Kerbarzic, type de la
Bretonne croyante et enthousiaste, Edith de Lansac, plus mondaine»
convertie par l'inQuence presque inconsciente de l'humble sœur. Le
livre est suffisamment bien écrit, inspiré par d'excellents sentiments
et les récentes expulsions des congrégations enseignantes lui donnent
une certaine actualité.
«
8. — Le Trésor de Rochemonde nous offre l'histoire, devenue banale,
hélas ! d'un gentilhomme ruiné, qui, acculé à une position désespérée^
se voit obligé d'aliéner le domaine de ses ancêtres. Plus heureux que
— 50.2 —
les gentilbommes ruiués de la vie réeile, Armand de Rochemonde est
sauvé par rintervenlion mystérieuse d'un a oncle d'Amérique », M. Me-
nadier qui, pour prix du secours qu'il promet, exige du jeune homme
inutile, un travail manuel, humble et assidu. Armand accepte brave-
ment cette condition, peu rigoureuse après tout, et, après une courte
épreuve, trouve dans un heureux mariage avec une jolie et riche
Américaine, une situation stable et fortunée. Son expiation a élé rela-
tivement courte et, en somme, assez douce ; mais nous sommes dans
le roman, pas dans la vie réelle où les choses se passent autrement.
L'esprit du livre est excellent, la note religieuse accentuée, le style assez
coulant ; mais la forme sous laquelle est amenée rinterveution du
mystérieux sauveur sent, nous paraît-il, un peu trop le mélodrame.
9. — Dans Ames fortes, roman par correspondance, Armand de Val-
mières est obligé, par suite de revers de fortune, de prendre une place
de précepteur chez M. Pradel, riche industriel. Il rencontre de grosses
difficultés dans sa nouvelle vie, où la haine jalouse d'un jeune ingé-
nieur, Robert Devaux, le poursuit d'accusations injustes. En an de
compte, le noble caractère d'Armand triomphe de ces manœuvres
hostiles et son mariage avec Marcelle, la charmante fille de son patron,
fixe heureusement sa vie. Le style du volume manque un peu de
relief, mais les sentiments en sont irréprochables et l'esprit foncière-
ment religieux.
5 10. — Hélène Marchai est sympathique, comme Test aussi le curé de
Perdillac, qui joue auprès de la jeune fille isolée le rôle d'une bonne
Providence. Mais le Secret de Saint-Rémy, que nous laissons au
lecteur le soin de pénétrer, offre un intérêt plutôt restreint et le carac-
tère de Denise, le mauvais génie du récit, présente des invraisem-
blances réelles; ces lacunes n'empêchent pas le volume d'être
parfaitement honnête et, comme toutes les œuvres de l'auteur,
inspiré par un sentiment chrétien.
11. — Sous Vècorce est un récit agréablement conté, avec une note
religieuse discrète et sincère; il convient aux petits lecteurs de huit à
dix ans. M. Berielle, banquier parisien, obligé d'aller en Amérique
pour ses affaires, emmène avec lui son fils Jean et laisse à Biois ^a
femme et sa fille. Les aventures de Jean Berielle forment le fond du
roman. Enlevé par les directeurs d'un cirque, il est si bien surveillé
qu'il a grand'peine à donner de ses nouvelles à son père. Après des
semaines d'angoisses, M. Berielle retrouve son enfant et le ramène en
France, où le manoir de a la Bougonnière », malgré son nom rébar-
batif, est en fcHe pour le recevoir. Il y revoit sa mère et sa sœur, à
qui une vieille parente, qui cache un bon cœur sous une rude
écorce, a offert l'hospitalité et dont elle a partagé les mortelles
inquiétudes.
— 503 — •
12. — Françoise Morange, obligée de se séparer de sa mère qui doit
gagner sa vie, est mise en pension à Gaeo. Elle y souffre tout d'abord
de la malveillance de son nouvel entourage, mais peu à peu sa
douceur, sa bonté, son dévouement lui gagnent tous les cœurs, et elle
fiait par épouser le frère d^une de ses Amies de pension. Pourquoi ce
récit, rempli de bons sentiments, est-il d'un intérêt plutôt médiocre?
13. — La pensée qui a inspiré l'Ouvrière est excellente et ne manque
pas d'actualité. L'auteur a voulu montrer les dangers matériels et
moraux auxquels s'exposent les paysans qui désertent la campagne,
où leurs ancêtres ont vécu et peiné, pour les grandes villes, où les
attendent des déceptions, des tentations et souvent la ruine. L' 4 ou-
vrière » héroïne du récit est une honnête et vaillante fille; plus heureuse
que la plupart des ouvrières dans la vie réelle, elle trouve un avocat
distingué qui réponse par amour, et, miracle plus grand encore! elle
recueille un million d'un parrain d'Amérique. De telles chances n'ar-
rivent guère que dans les romans.
14. — Nous avons déjà eu l'occasion de parler du premier volume
de Fleurs et parfums. Celui-ci, comme son aîné, est inspiré par
une pensée chrétienne et forme un recueil de légendes, de contes,
. de récits historiques et religieux, pieusenftent et poétiquement racontés
dans un style simple et alerte, qui convient aux jeunes lecteurs.
45. — Le Chevalier de Notre-Dame, épisode du temps des croisades,
est rempli de faits d'armes éclatants et inspiré, comme son titre l'in-
dique, par une pensée toute chrétienne. Le dénouement final laisse
peut-être un peu à désirer : le « chevalier », au moment de se marier,
recule et abandonne sa fiancée, parce que, dans une vision, Notre-Dame,
dont il s'est constitué le « servant, » réclame sa vie et sa foi! La pauvre
fiancée n'a d'autre ressource que de prendre le voile, ce qu'elle fait du
reste •avec une rare abnégation.
16. — Mes Petits Gara est, comme l'auteur le déclare, une collection
^ d' « histoires vécues », très simples, contées sans emphase et sans pré-
tention par un prêtre qui aime et comprend Tàme de l'enfant de la
campagne et dont l'œuvre apostolique est voilée de modestie. €es récits
fieront lus avec fruit par d'autres petits enfants ; ils n^y trouveront pas
des aventures bien dramatiques, mais des sentiments vrais et sinpères,
une religion pratique faite de renoncement et de foi naïve.
17. — la Fille du sonneur paraît être l'œuvre d'une plume inexpéri-
mentée : les événements du récit, assez invraisemblables, ne sont pas
amenés avec art et le style de l'auteur est plutôt faible.
18. — Certains épisodes de Monsieur le mailre du Châtelmont, par
M"»® B. de Buxy, laissent également à désirer sous le rapport de la vrai-
semblance, telle l'histoire du mariage sicilien d'Annette de Châlel-
mont; mais, celte réserve faite, ajoutons que le récit est intéressant et
.— 504 -
que les descriptions des rnootagnes de la Franche- Gomié, avec leurs
beautés sauvages, sont pilloresques. M^^^B. de Buxy saisil à merveille
certains aspect^ étranges de la nature : on sent qu'elle Taime et la com-
prend et ses tableaux ont un charme incontestable.
19. — M. Charles Foley, dans Cœur-de-Rol, nous transporte en Vendée^
pendant la guerre des Chouans. Dans un récit écrit d*un style alerte,
plein d^entrain et de charme, il nous fait assister à un épisode drama-
tique de cette lutte fameuse. Ses personnages, Florise Perdriel^ que
Pamour rend brave, « Cœur-de-Roi, » le chef des « brigands, i la jolie
Yvette et même Gilbert, un Bleu, mais un brave soldat, sont sympa-
thiques, et le lecteur suivra leurs aventuri'S avec intérêt.
20. — Un Conte bleu est l'histoire d'une jeune fille, Viviane Daunon,
artiste de valeur, qui, après avoir hésité entre deux dancés possibles,
se décide pour le poète Pierre Husseau. Gomme on le voit, cette histoire
est ordinaire ; mais elle est joliment contée et les sentiments en sont
honnêtes et délicats. Mieux encore, à noire avis, est la seconde nouvelle
du même volume : Par lo droit chemin^ où la probité de la charmante
Simone de Broge est récompensée, même en ce monde, ce qui n'arrive
pas toujours, comme la vie se charge de nous rapprendre.
21. — Au-delà du cœur et les dix-sept nouvelles qui suivent sont
écrites avec émotion et couleur; la note en est plutôt douloureuse et
l'auteur s'y montre attiré par les aspects tragiques et désabusés de la vie
humaine. Ici et là, son style gagnerait à se simplifier et certaines
expressions un peu réalistes pourraient être supprimées avec avantage.
22. — L'Ame qui se donne est l'hlatoire vivomtnt et joliment contée
d*une jeune fille, chrétienne militante, dont les allures décidées épou-
vantent les habitants étroits et malveillants de la petite ville de Pont^
gibaud. La physionomie morale, de la petite ville, avec i^es potins, ses
commérages, son esprit dénigrant et hostile, est décrite avec un sens
très fin des côtés ridicules de l'humanité- Le récit se passe au moment
des Inventaires : il est donc tout d'actualité; la courageuse Yvonne a
réellement existé et agi sous un autre nom. Malgré le soufllet, donné par
elle au percepteur, l'héroïne est sympathique, avec sa foi, sa franchise, sa
générosité, qualités qui font excuser les excès un peu jeunes de soa
ardeur belliqueuse, et le lecteur sera plus indulgent pour elle que ses
moro.ses concitoyens. Son union avec Jacques de Broyse, lieutenant
démissionnaire à la suite des Inventaires, donnera à Yvonne un mari
qui saura la guider en môme temps que l'aimer. Loin de fuir le milieu
malveillant de Pontgibaud, ils s'y fixeront c et, surmontant les obstacles
de la petite ville, se riant de ses éiroitesses, négligeant ses querelles,
ils sauront marcher de l'avant, toujours, l'intelligence élargie, le cœur
épanoui, vers la pleiue floraison de l'idéal chrétien. » Ces lignes qui
terminent le volume en résument bien l'esprit.
— 505 —
23. — Mona nous apparaît sous la forme d'un roman dialogué.
Comme Théroîne du livre qui précède, Mona est un type de jeune (ille
très moderne, vive, franche, avisée, un peu enfant terrible ; mais avec
cela une brave et honnête petite créature, pleine de sentiments
patriotiques et généreux. Le dialogue est écrit d^un style alerte, mais
cette ^orme de roman n*est pas dMne lecture toujours facile.
24. — Les Confessions de Loiiisa Burnal, dont Tauteur, dans sa Préface,
dit : « Ces pages ne sont qu^un début dans la carrière littéraire », cons-
tituent, reconnaissons-le, un début malheureux. Ni comme fond ni
comme forme, nous ne saurions recommander cet amalgame d'aven*
lures amoureuses, fort platoniques du reste, de philosophie décevante,
de religiosité vague et d*épisodes vulgaires. L'auteur, on le devine, est
protestant, mais sans convictions bien nettes, et sa langue incorrecte
et bizarre ferait croire qu'il n'est pas Français.
25. — Cet article était terminé lorsque nous est arrivé un roman peu
banal vraiment, que nous ne voulons pas renvoyer au prochain
semestre. Il a pour titre : Le Coffre-fort vivant. Sous ce titre impres-
sionnant, M. Frédéric Mauzens nous raconte, avec une verve entraî-
nante, la fantastique aventure de Mathias Bernard, qui se trouve, du
jour au lendemain, sans le vouloir du reste, le héros du jour. Le
pauvre homme, modeste employé au service du propriétaire du « Vieux
Sèvpes >, magasin de curiosités très connu, avale, par accident, un
diamant historique, d'une eau et d'une forme admirables, que venaient
de se disputer avec acharnement amateurs de curiosités et Américains
milliardaires. A la stupéfaction de ceux-ci et à la grande colère de son
patron, un Auvergnat lapace, Mathias refuse nettement de se laisser
opérer, à moins qu'il n'y 8oit forcé par une appendicite. Les journaux
s'emparent de son cas ; il devient un objet de convoitise pour les un?,
de curiosité pour les autres, si bien qu'excédé du bruit qui s'est lait
autour de son nom, le receleur involontaire du* merveilleux diamant
finit par prendre la fuite. Mais il n'échappe pas pour cela à Tobsession
torturante dont il est victime, et, en débarquant à Bombay, il voit,
l'attendant sur le quai, le patron du « Vieux Sèvres » et l'inspecteur
jadis attaché par le service de la sûreté au « CofTre-fort vivant » 1 En
Amérique cependant, Mathias réussit à tiomper la vigilance de ses
surveillants ; mais, pour un temps très court. Il redevient prompte-
ment l'homme qu'on suit, qu'on exploite, qu'on surveille, qu'on
assassinerait au besoin I A New York, un imprésario lui fait des offres
magnifiques, l'assure contre tout accident pour trois cent mille dollars
et le dépose, pour plus de sûreté, dans le souterrain blindé de la
c Mercantile Sape deposit Company s. Les milliardaires lui font fête et
leurs femmes sollicitent de lui une phrase écrite dans leurs albunis.
Il rentre en France, toujours suivi de ses surveillants et aussi, il ne
— 506 —
s'en doute pas, de deux voleurs de premier ordre qui ont juré de
mettre la main sur le diamant. A Cherbourg, une crise d'appendicite
oblige rinfortuné à subir l'opération à laquelle il s'était jadis si éner-
giquement opposé ; mais quelle amère déception en résulte I Le
« Coffre-fort vivant » ne récelait qu'un diamant de verre I Laissons
à nos lecteurs le plaisir de découvrir eux-mêmes comment s'est faite
cette étrange substitution ; ajoutons seulement que les merveilleuses
aventures du pauvre Mathias Bernard, toutes extraordinaires qu'elles
nous paraissent, sont contées d'une façon si naturelle, avec tant de
bonne humeur que leur côté fantastique ne nous choque nullement.
Nous suivons avec un intérêt qui ne se lasse pas l'odyssée quelquefois
pathétique, le plus souvent bouffonne, de cet humble, devenu célèbre
malgré lui, de ce timide, voué à l'obscurité par sa naissance, qui
inconsciemment révolutionne le monde des collectionneurs, de la
police, de la presse et des millions.
Pièces db théâtre. — 1. — Dans un volume élégamment cartonné,
M. Boucher a réuni un certain nombre de pièces de Théâtre pouv jeunes
filles. Parmi elles,- /a Première Vision de Jeanne d'Arc respire un senti-
ment élevé de foi et d'héroïsme. Les autres, puisées à des sources
plus profanes et plus fantaisistes, sont, comme le dit Tauteur dans sa
Préface, « inspirées par une pensée plus moderne, plus vigoureuse-
ment laïque » ; toutes, cependant, sont irréprochables au point de' vue
moral.
2. — Sainte Hélène, drame en trois actes, avec une vingtaine de per-
sonnages, a pour sujet, comme on le devine, la découverte de la croix
du Christ par la mère de Constantin et le premier miracle opéré au
moyen du bois sacré. Cette pièce convient surtout aux œuvres catho-
liques de jeunes fillep.
3. — Le Marchand d*aiitomates se présente comme une opérette en
deux actes avec onze rôles, tous pour jeunes garçons. Le héros de la
pièce est un petit Infant de Castille> véritable enfant terrible, qui se
métamorphose, un peu trop vile pour être vraisemblable, en Prince
Charmant. Cette opérette (avec musique de A. Le Roy), facile à repré-
senter, irréprochable comme sentiments, convient à des patronages et
œuvres de jeunesse.
4. — Dans le train de Saint-Brieuc I est un monologue pour jeunes
gens, d'une gaité un peu vulgaire.
5. — Mademoiselle « Bagout :d, du même auteur, est un monologue
c extravagant » pour jeunes filles.
6. — Caly la bohémienne, drame en quatre actes, n'a qu'un rôle mas-
culin et sept rôles de femmes. La pièce, un peu triste, a une certaine
actualité, puisqu'elle touche à la brûlante question du divorce qui,
en détruisant le foyer de famille de Caly, fait de celle-ci une bohémienne.
— 507 —
7. — la Mouette, légende de mer, en vers, d'une allure dramatique.
8. — Le Dernier Brigand est une comédie en un acte, écrit en prose,
dont tous les rôles sont des rôles d'hommes.
9. — Bamboulasse, comédie en deux actes, n^a au contraire, que des
rôles de femmes. C'est Thistoire d'une petite servante qui sacrifie ses
minces économies pour que sa jeune maîtresse, qu'elle adore, fasse
bonne figure dans le monde.
iO. — Jeanne Hachette, drame lyrique en trois actes, est d'une envolée
plus haute. C'est l'histoire de l'héroïque bourgeoise de Beauvais, qui^
en 1472, fut Tàmo de la défense de sa ville natale. Une pensée patrio-
tique et chrétienne a inspiré l'auteur et son œuvre, qui a de nombreux
rôles de femmes/convient aux patronages de jeunes filles.
11. — Aftrtam, drame sur la Passion, a trois rôles masculins et quatre
rôles de femmes, parmi lesquelles on trouve Marthe de Béthanie et
MJriam, fille du prince des pharisiens, convertie à la foi de Jésus. .
12. — Albéric d'Aumontj ou Saint Philibert, défenseur de Noirmoutiery
drame en trois actes, convient aux patronages de jeunes gens. L'action,
qui se passe au neuvième siècle, pendant les invasions normandes, a
une dllure mouvementée.
13. — Les Enfants des bei'gers, pastorale en deux actes, pourrait être
jouée pendant le temps de No(3l par les jeunes enfants des œuvres
catholiques.
14. — La Ligne droite, drame de l'époque révolutionnaire, en trois
actes, a pour sujet un épisode de la Terreur aux Sables d'Olonne, et
c'est dans un patronage de cette ville qu'il a été représenté pour la
première fois. Les personnages, comme nous l'apprenons dans la
Préface, ont réellement existé et le fond du drame est vrai. Du reste,
les idées de foi, de loyauté, de dévouement qu'il exprime sont de tous
les temps et de tous les lieux et, en ce mpment surtout, pleins
d'actualité.
15. — Semence de chrétiens est un drame lyrique en trois actes, fondé
sur le martyre de sainte Ursule, au cinquième siècle ; mais, comme
nous l'apprend l'auteur, tout en s'inspirant pour le fond de sa pièce
d'un fait historique, il y a ajouté des détails de pure imagination. La
pièce convient aux patronages catholiques de jeunes filles.
16. — Rustaude et Citadine est une opérette en un acte avec trois rôles
defemmes; très simple et facile à représenter, la mise en scène étant
peu compliquée. La musique, de A. Le Roy, se trouve dans un fasci-
cule à part.
17. — Les Jambons, comédie bouffe en un acte, avec six rôles, tous
d'hommes, conviendrait aux œuvres de jeunes gens.^
18. — Claude Bardanne, drame en trois actes, se passe enTendée au
temps de la grande guerre; les dix-sept rôles sont tous des rôles
\
♦ -•
■M
,♦ >•
- 508 —
d'hommes, et la pièce, d*uQe inspiration chrétleane, convient à mer-
veille aux patronages catholiques à qui il est utile de rappeler les
héroïques souvenirs de cette « guerre de géants ».
19. — Le Drapeau du /•' grenadiers, du même auteur, est un drame
militaire en trois actes, qui convient également, par son inspiralioa
patriotique, aux œuvres catholiques de jeunesse.
20. — Pauvre Pierrot, saynète comique, avec la musique par A. Tro-
jelli, est à Tusage des petits enfante. Comtesse H. db Courson.
THEOLOGIE
JFean CHrjjÊmmt^UÊe et la Vemme cltrétienne av
1V« fliède de rjB^liae grecque, par liBNaiBTTB Daqhr. Paris,
Falque, 1907, in-12 de vu-345 p. — Prix : 3 fr. 50.
Cet ouvrage, précédé d'une Introduction du très regretté M. E. Biré,
a pour objet d*étudier saint Jean Ghrysoelome dans ses relationa avec
les femmes, et de tirer de ses écrits les passages qui peuvent être lua
avec le plus d'utilité par des chrétiennes désireuses, de devenir
meilleures. C^est là un excellent dessein, et je dois dire que l'auteur me
parait ravoir parfaitement réalisé.
Le livre se partage en quatre divisions, qui, en fall, se réduisent à
trois : Saint Jean et sa mère ; Saint Jean et V Impératrice Eudoxie ;
Saint Jean et la diaconesse Olympias : ce qui revient à dire que nous le
voyons présenté successivement comme ôIs, comme évèque et comme
directeur de consciences. La quatrième partie, saint Jean et les Diac0»
nesses, n'est que la continuation de la trois<ième. J'ajouterai que, par
suite de cette division légèrement artiQcielle^ l'auteur n'a pas pu éviter
certaines redites, et que les trois parties empiètent un peu Tune sur
Pautre quant à Tordre chronologique.
Je pourrais me plaindre aussi d'avoir trouvé un peu trop de digres-
sions ; mais je n'ai pas le courage de dire que c'est un défaut du Livre :
c'en est peut-être, au contraire» un des principaux attraits Faire lire de
longs extraits des discours d'un Père de rÉgliiie e^t sans doute une
œuvre utile, mais taut soi peu chimérique : la constance manquerait
aux lectrices les mieux intentionnées. Encadrer au contraire le texte du
saint docteur-Klans un commentaire érudit et attrayant, liessiiier légè-
rement la physionomie des correspondants et auditeurs auxquels
Pévèque s'adressait, montier les milieux dans lesquels il avait à exercer
son apostolat, nous faire connaître les travers d'une société qu'il avait
à gouverner et à laquelle il ne ménageait pas les sévères admonestations,
nous dire quelles étaient ces femmes, saintes ou vicieuses, coquettes où
pénitentes, vindicatives ou charitables, pieuses ou possédées par la soif
de jouir, grandes dames, princesses &a affranchies^ c'est rendre un
r
— 509 —
Térilable service au public. Une petite note romanesque n*empôche pas
le livre d'être eéricux el bieufaisanl, instructif et moralisateur^ agréable
à lire, et qu'il est bon d'avoir lu. P. Pisani.
liA Meiuia nella sua storia e nei suoi ftlmboll, da P. Giovanni
Sbmeria. 2» éd. Homa, Pustet, 1907, ia-18 de xiv-306 p. — Prix : 3 fr.
Utiliser les plus récentes découvertes pour peindre le tableau de
révolution historique de la Messe, instruire les fidèles du symbolisme
réel à l'exclusion du symbolisme de fantaisie, tel est le but de Tauteur»
il faudrait dire de Toraleur, dont le souffle puissant et communicatif
donne la vie à ces conférences plutôt savantes.
Œuvre de vu]$?arisation, non de recherches originales; maisTauleur
a lu, compulsé, approfondi. Les travaux étrangers à Fltalie lui sont
familiers; volontiers surtout il met à profit les remarquables éludes
des Duchesne, Gabrol, Cagin, Baliffol, etc. Il est au courant des arlicles
et des polémiques de nos revues françaises.
En instruisant, il veut édifier. Grâce à lui, le catholique, après avoir
recueilli le fruit de nos rites sacrés, sera capable d'en expliquer le
moindre détail à un juif ou à un protestant qui Tinlifrrogerait sur la
Messe. A son avis, chacun de ces détails trouve sa raison dans l'influence
vitale de la présence réelle qui est Tâme de la Messe, comme le récit
de la Cène en est le noyau.
Sept lectures ou conférences se partagent la matière traitée. Chacune
de ces lectures est précédée d*un sommaire qui met en relief l'idée de
chaque numéro. La première lecture a pour objet la Gène ou la pre-
mière Messe. L'auteur rapproche les quatre récits qu'en offrent nos
saints livres, et y joint les détails que nous a conservés saint Jean.
Puis viennent les premières Messes. On y voit, comme dans un
organisme naturel, se constituer rapidement les linéaments essentiels.
Les apparitions de Jésus-Christ ressuscité, les textes des actes où il est
question de la fraction du pain,' la première épître de saint Paul aux
Corinthiens apportent leur contribution, puis la Didaché, saint Justin,
les Constitutions apostoliques.
La question des Agapes, le rôle des pi^ophèles et de leurs improvisa*
lions liturgiques ne sont pas négligés. Finalement, au ly^ siècle, nous
trouvons la messe constituée dans son état adulte ; désormais, elle
n'évoluera que lentement. Il n'y a plus dans les quatre conférences
suivantes qu'à étudier les quatre parties de la Messe. Le Prologue^ ou
Messe des catéchumènes, est emprunté, pour le fond, à la synaxe
ëynagogale.
VOffrande a deux parties, la préparation do la matière du sacri-
fice et l'oblation à laquelle, moins heureusement nous semble-t-il,
on rattache la Préface et le Trisagion comme conclusion. Ne sont-ils pas
— 510 —
plulôl le commencemenl de TAnaphore ou Canon qu'étudie la cin-
quième lecture, comprenant très justement le PaUr? Vient eusuile la
Communion qui conduit jusqu'aux prières finales.
La septième et dernière conférence étudie Thistoire des vêtements
sacrés et leur symbolisme. On n'a guère oublié que l'amict et ses rap-
ports avec le capuchon on la barrette.
En somme, ouvrage érudit et pieux. II trouve un puissant intérêt
dans le souffle de^vie qui l'anime, et-y rend souvent la technique élo-
quente. A. VlQOUREL.
Science et Apologétique, par A. db Lapparbnt. Paris, Bioud, s. d.,
in-16 de 304 p. — Prix : 3 fr.
M. de Lapparent a publié, sous ce titre, les conférences faites par lui
à rinslitut catholique de Paris, en 190o. C'est une revue des diverses
sciences humaines, une analyse de leurs méthodes, une constatation
de leurs hésitations, de leurs théories, de leurs résultats définitivement
acquis. En étudiant quelques lois générales, et révolution des doctrines
scientifiques vers l'unité, Tauteur conclut à la nécessité, à Torigine, d'une
cause première. Dans un dernier chapitre, Téminent académicien fixe
les droits et les devoirs de Tapologiste en face des enseignements de la
science. Il y a sur ce point des aperçus nouveaux et saisissants qu'il
est utile de méditer. C'est l'œuvre d'un savant et d'un apologiste ;
l'ouvrage mérite donc bien son titre. Savant de premier ordre, apolo-
giste humble et ardent, M. de Lapparent a fourni des armes nouvelles
et solidement trempées à ceux qui s'imposent la tâche délicate de
défendre la certitude de la religion contre les attaques d'une science
pleine d'incertitudes. A. C.
]¥ouveile lHytliologie grecque et romaine, par P. COMMBLi^f.
Paris, Garnier, iy07, îu-i2>de ix-ol6 p., avec 63 grav. — Prix : 3 fr. 50,
Partout où, dans la contemplation, de la nature physique ou morale,
la pensée moderne se heurte au mystère, elle demande à la science le
secours parfois bien insuffisant de ses formules, tandis que la pcn&ée
antique faisait intervenir une divinité. Ainsi s'explique la mythologie
avec ses fictions tantôt si fâcheusement immorales, tantôt si spirituel-
lement ingénieuses, dont l'ignorance jette paifois dans un cruel em-
barras l'interprète des créations de l'art et de la poésie antiques : et
voilà pourquoi, tant de siècles après la disparition du vieux paganisme
un manuel tel que celui de M. Commelin peut rendre d'utiles services
à certains lecteurs.
Sur un point spécial, l'auteur exprime dans son Introduction des
vues très sensées : « Depuis quelques années, il est de mise en littéra-
ture de désigner les divinités grecques par leur dénomination hellé-
— 511 —
nique. Est-ce simplement par un scrupule d'exactitude mythologique,
ou pour faire montre d'érudition? nous n^oson» nous prononcer...
Mais rérudition ou le pédantisme aura beau faire : le public français
s'obstinera toujours à emplo^'er dans le langage usuel les noms
romains de Jupiter, JuBon, Apollon, Mars, Hercule, etc., qui nous sont
familiers. Est-ce notre faute à nous, si ce sont malgré nous les mots
latins qui nous reviennent sur nos lèvres, si c'est Rome qui d'abord
nous a enseigné les noms et les attributs de ses dieux ? i (p. vi).
G. Huit.
SCIENCES ET ARTS
Appel aux pères de famille. lia Mentalité laïque et l'Éeole.
par L. Lbscœur, avec une Préface de M. Keller. Paris, Téqul, 19G6, in-r2
de xiv-264 p. — Prix : 3 fr. J50.
En écrivant ce livre, au témoignage de M. Keller, le P^ Lescœur a
rendu un nouveau et signalé service au pays, en lui montrant ce que
devient l'enseignement, de plus en plus impie et antifrançais, que la
franc-maçonnerie au pouvoir, prétend imposer à toute notre jeunesse.
Pour atteindre son but, Téminenl écrivain ne déclame pas, — ce n'est pas
son genre, — il démontre, avec de nombreux témoignages à l'appui, que
renseignement laïque, tel qu*il est aujourd'hui donné, oriente très
ouvertement la jeunesse, -— car le voile de la neutralité menteuse est
tombé, •— vers l'athéi^^me, vers la haine de TÉglise et le mépris de la
morale chrétienne, vers le socialisme, vers Tantipatriotisme, vers Tanar-
chie : des générations sans foi, sans morale, sans patrie, voilà bien ce
que récole laïque nous prépare. En le disant et le prouvant, le P. Les-
cœur n*a pas seulement voulu délivrer son âme de chrétien et de
Français, il a voulu surtout remplir un devoir et montrer aux pères
de famille les dangers où ils exposent leurs enfants confiés à l'ensei-
gnement officiel. Il faudrait vraiment désespérer de la France si cet
appel n'était pas entendu et compris. D'autres voix autorisées se sont
fait entendre au nom de la liberté, au nom de la morale, au nom de la
pairie, pour dénoncer ces dangers. Venue de plus haut et pourvue de
la double autorité du prêtre et du penseur, celle du P. Lescœur s'im-
posera davantage èi l'attention des pères de famille chrétiens. Ils sau-
ront, grâce à ce volume, où se porte aujourd'hui l'effort principal de
nos adversaires et ils s'uniront pour en triompher, a Menacée dans sa
vie, la France ne se sauvera qu'en séparant Técole de TÊtal, et en
laissant aux familles et à la religion le soin de former des âmes indé-
pendantes, honnêtes et viriles. t> C'est la conclusion pratique du livre,
formulée par M. Keller : quel père de famille chrétien refuserait d'y
souscrire et d'en faire désormais la règle de son action ! L'intérêt bien
entendu commande à tous ce que leur ffrescrit le devoir. P. Talon.
.* "î
An
— 512 — .
lies TreiuMements de terre. Géographie séisinalogique^
par F. DB MoNTBSsus DE Ballore. Paris, colio, 1906, in-8 de v[-47o p.,
avec 3 cartes hors texte et cartes et figures duns lo texte. — Prix ; 12 Ir.
Voici une vingtaine d^années que, de manière absolunient coolinue,
M. de Monlessus de Ballore consacre 869 moments de loisir à l'étude
des tremblements de terre. Lentement, patiemment,il a réuni sur les
séismes de tous les temps et de tous les pays une foule de documents
qu'il a ensuite critiqués et systématiquement classés, et dont il s'est
servi pour établir de nombreuses et excellentes monographies. C'est
encore en s'appuyant sur ce précieux catalogue, — constamment tenu
à jour et dans lequel sont actuellement mentionnés plus de 170 000
tremblements de terre, — que M. de Montessus de Ballore a rédigé le
gros volume dont nous venons de transcrire le titre. — Cet ouvrage,
qui constitue véritablement la synthèse des patientes et scrupuleuses
recherches de détail de Tauteur, est, comme Tindique le sous-titre,
une « géographie séismologîque ». M. de Montessus de Ballore y a
en efTet donné à grands traits, en l'accompagnant de cartes pleines d'in-
térêt, une description séismique du globe terrestre, description dont une
excellente mappemonde séismographique résume les données essen-
tielles. Mais là ne s'est pas borné Pauleur ; dans l'Introduction qu'il a
placée en lète de son travail géographique, il a mis en pleine lumière
les conclusions qui s'en dégageaient et montré que les foyers d'insta-
b Hté ne se répartissent pas arbitrairement à la surface des pays à
tremblements de terre. Il y a indépendance entre les phénomènes
séismiques et les phénomènes volcaniques, mais la distribution des
régions séismiques, pénéséismiqueset aséismiques manifeste d'intimes
relations avec les grandes vicissitudes d'ensemble de la surface
terrestre; en effet « l'écorce terrestre tremble à peu prés également et
pref^que uniquement le long de deux étroites zones, qui se couchent
suivant deux grands cercles (dans le sens géométrique du nîot) faisant
introduire un angle d'environ 67o : le cercle méditerranéen ou alpino-
caucasien-himalayen '53, M pour 100 des séismes) et le cercle circum-
pacifique ou ando-japonais- malais (41,0» pour 100 des séismes). Ces
deux zones coïncident avec les deux plus importantes lignes de relief
de la surface terrestre » (p. 24). Ce sont là des faits d'un très grand
intérêt et que, seule, la méthode suivie par M. de Montessus de Ballore
permettait de mettre au jour. On en trouvera la démonstration complète
dans celte remarquable étude sur les lyemblements de terre, qui fait le
plus grand honneur à son auteur, et aussi à la science française.
Henri Froidevaux.
— 513 -w
LITTÉRATURE
De l'Knfleigncnieiit des langues TlTantes* Idées d'un vieux pro-
feueur dédiées avx jeunes, par Ch. Siowalt. Paris, Hachetle, 1906, in-16
de XIII- 2É« p. — Prix : 3 fr. 50.
c En publiant celle collection d^articles relatifs à renseignement des
langues vivantes, je voudrais, dans Tintérèt supérieur de nos élèves et
de nos études, d*une part, défendre le droit du professeur à la liberlô
de la méthode^ et, d^autre part, fournir quelques documents utiles aux
jeunes professeurs qui voudront étudier Thistoire de renseignement
des langues vivajites en France. » — Tel est Tobjet que s^est proposé
M. Sigwalt et quUl atteint dans ce volume, où il y ai>eaucoup de rai-
son et beaucoup d'esprit. La lecture en est, à divers égards, des plus
instructives. On y ^u quel est le poids de Fautocratie ministérielle
sur les professeurs de TUaiversité, précisément en des matières où il
semble qti*une juste part doive être laissée à Tiniliativê et à Texpé*
rience des maîtres. On y apprend comment une mélbode exclusive est
devenue, par le caprice dictatorial de Tun des détenteurs parlemen-
taires du portefeuille de rinstruclion publique, la « vérité ofôclelle »,
uq dogme pédagogique, un joug de fer imposé k tous. On y constate
que cette vérité d'airain, si inflexible, était pourtant tout autre hier et
sera probablement tout. autre den^^in. On y trouve aussi une disons*
sion exacte et intéressante des divers procédés employés jusqu^à ce
Jour pour Tèlude et renseignement des langues vivantes, d'excellentes
observations techniques et pratiques et des conclusions d'un éclec-
tisme fort sage. On regrette d'autant plus que l'auteur, si grand parti-
san, si bon défenseur de la c tolérance » et de la « liberté » dans son
domaine spécial, se montre, dans une sphère plus haute et plus géné-
rale, animé d^un esprit de passion sectaire (p. S52) et de plus imbu
d'une philosophie, ou, pour parler à sa façon, d*une « biologie » très
fausse (p. 2t3, note 1). N'en déplaise à M. Sigwalt, il n'est pas d'esprit
un peu raisonnable qui ne doive, dans l'intérêt même de l'Université,
souhaiter le maintien de renseignement libre, ne fût«ce que pour nous
conserver un refuge ouvert contre le despotisme versatile des méthodes
absolues, mais successives, qui font c table rase tous les dix ans »,
M. S.
ti'Autre Mende. Ulytliesi et Iiégendes. lie Purgaiolre ûé
saint Patriee, par Philippe db Fblicb. Paris, Champion» 1906, in-8
de 195 p. — Prix : 5fr.
Le long titre de ce livre indique déjà que l'auteur n*a pas su se
borner, et qu'à propos de ce « Purgatoire » célèbre au moyen âge, il a
entrepris de traiter un très vaste suje't. De là un grave défaut : l'auteur
n'en dit pas assez du « Purgatoire », d'autant qu'il n'en connaît pas
Juin 1907. T. CIX. 33.
^ B14 —
beaucoup plus que ce qu'en disait Th. Wright dans un livre de très
grande valeur (quoique ancien déjà) ; et il ne conduit pas jusqu'à
l'époque actuelle l'histoire du pèlerinage à File du Lough Derg (lac
rouge] et on voit même qu'il ne connaît pas cette histoire récente et
contemporaine. Pourtant quand on se réclame de la théorie de l'évolu-
tion (à ce qu*il semble par des expressions comme celle-ci € les
sociétés les moins évoluées 9, il faudrait mener l'histoire de cette
antique dévotion jusqu'à notre temps où elle se continue et se répète
chaque année du 1er juin au 15 août. Naturellement elle se continue
mulalis mulandis. Les pèlerins restent encore trois jojirs en morliûca-
lions et en prières dans Tile ; mais le séjour passé jadis dans la « cave
du Purgatoire » est remplacé par une nuit de prières dans une église ;
et, par tradition, on appelle cela la passer « danslaprison 9. Il.y a quelques
années, on comptait environ 5 000 pèlerins par été. Cette ignorance de
la partie moderne est d'autant plus étx>nnante que M. de Féliceapris la
peine de faire le voyage d'Irlande pour visiter les lieux mêmes du
pèlerinage ; c'était, nous dit-il, le 29 mars 1905 ; il a pu se faire trans-
porter dans la petite île parce que c'était en dehors du temps du
. pèlerinage : autrement cela lui eût été impossible. Cette excursion ^de
touriste nous a valu, du moins, quelques pages charmantes comme
description de paysage, les meilleures du livre.
Mais était-il bien nécessaire de consacrer près de la moitié du volume
à décrire les conceptions de « l'Autre Monde » en Egypte, en Ghaldée,
chez les Hébreux, chez les Grecs et les Romains, pour prouver que les
anciens Irlandais n'étaient pas seuls à y croire? Cela nous parait
mettre un sujet dans un autre, et il aurait mieux valu traiter l'histoire
du Purgatoire de saint Patrice dans ce seul volume, car M. de Félice
en annonce encore un deuxième, au début môme de son Avant-propos:
c Les pages qui suivent renferment la première partie d'une étude sur
le Purgatoire de saint Patrice. J'ai voulu, après avoir raconté la
légende, en rechercher les origines lointaines et montrer la place
qu'elle occupe dans l'ensemble des traditions relatives à l'Autre
Monde. Je me propose d'établir plus tard quelle a été son influence sur
les littératures anglaise, française, espagnole et italienne. » Nous
espérons que M. de Félice sera mieux au courant de la question
d'histoire littéraire qu'il ne l'est de la question d'histoire religieuse, et
surtout qu'il la traitera plus sobrement. H. Gaidoz.
IiA Réirerie esthétique. EMiai sur la psyelielogle du poète,
par Paul Soukiau. Paria, Alcan, 1906, in-16 de 171 p. — Prix : 2 fr. 50,
Cet essai de M. Paul Souriau sera lu avec intér<>t et avec fruit par les
philosophes, par les poètes, par les critiques littéraires, par tous les
amis des lettres. Il se compose de sept chapitres : I. Définition psy-
— 815 —
chologique de la poésie (1. Éléments intellecluels. La rêverie. 2. Élé-
ments esthétiques). II. La Poésie intérieure. III. La Poésie de la nature.
IV. La Poésie dans Tart. Y. La Poésie littéraire (i. Effet sur rintelli-
gence. 2. Valeur poétique de la pensée. 3. Valeur poétique du senti-
ment). VI. La Composition poétique (1. La méthode d'inspiration. 2. La
méthode de réflexion). VII. La Question du vers et l'aTenir de la poésie.
— Les y nés de l'auteur, très dignes d'attention, ne sauraient d'ailleurs
être acceptées toutes. Sa théorie repose sur une définition de la poésie
qui ne nous parait pas exacte. Il est abusif, selon nous, de confondre
la poésie avec la rêverie, même de caractère esthétique. Nous ne sau-
rions admettre qu'il n'y ait de poétique que c Timaginaire » (p. 48) et
que c toute poésie soit subjective » (p. 51). La poésie, à notre avis, est
bien plutôt la perception ou le pressentiment de Tidéal (vrai et objec-
tif, lui aussi) dans le réel. Gomment souscrire à cette assertion singu-
lière que c ridée est tout au plus de luxe en poésie > et même que
« ridée n'est rien, l'image est tout » (p. 93)? Combien plus juste cette
observation d'Eugène Véron, citée par l'auteur (p. 94, note) : « Les
Idées ont leur poésie comme les sentiments. » Voici encore une pro-
position bien paradoxale : < En poésie les mots sont faits pour être
oubliés » (p. iOQ-lOi). On trouve dans le dernier chapitre, sur le rythme
et la versification, des remarques ingénieuses, mais aussi des spécu-
lations un peu utopiques. « L'idéal, dit entre autres choses M. Sou-
riau, ne me semble pas que la poésie et la prose aillent se rapprochant,
mais au contraire qu'elles se différencient le plus possible. > (p. 164) .
Étant donnés les caractères naturels de la langue française, cette vue
chez nous pourrait devenir dangereuse, du moins pour la poésie, qui
doit contenir tout d'abord, comme dans Corneille et dans Racine, une
excellente ^rose, et y ajouter quelque chose de plus et de mieux. L'essai
de M. Paul Souriau est d'ailleurs utile, même à contredire, parce qu'il
fait penser. M. S.
iMographle de rAcadémle lraiifai«e, lUte alphabétique Ulutirée
de plut de 500 fac-similés de iignaturei (1654 à 4906), par R. BONNBT. Paris,
Noël Charavay, 1907, in-8 carré de 322 p. — Prix : 12 fr.
Cette isographie peut passer pour un modèle du genre, et rendra les
plus grands services à tous les amateurs de la précision dans l'histoire
littéraire. La liste des membres de l'Académie française, déjà publiée
en 1867 dans V Amateur ^autographes par IIM. Bance et Et. Charavay
avait Jadis constitué une base solide pour un monument isographique
en l'honneur de l'Académie française ; mais un grand nombre de pro-
blèmes biographiques, qui ont été résolus depuis, ne Tétaient pas
encore à cette époque, et quarante ans constituent une lacune très
appréciable. Le catalogue de la magnifique Collection de Befuge avait
— d16 —
bien apporté, il y a trois aus, UDe forte contribution au travail d*ea«>
semble, mais il y avait à compléter et à coordonner tout cela sur un
plan uniforme et régulièrement suivi. M. Bonnet a fort heureusement
exécuté Tenlreprise avec le concours de M. NoGl Charavay et de tous
les collectionneurs spéciaux des autographes de TAcadémie. Sa liste
comprend tous les académiciens nommés ou élus depuis la fondation de
l'Académie en 1634 jusqu'à sa disparition en 1793, les membres de la
deuxième classe de Tlnstitut réorganisé en 1803 Jusqu'aux exclusions de
i8l6, et enfin les membres de TAcadémie nommés ou élus de 1816 à nos
jours. L'ordre adopté est Tordre alphabétique : nous le préférons de beau-
.coup à celui des énuméralions par fauteuil qui, pour plusieurs d'entre
eux, estabsolumentarbitraireà cause des lacunes de 1803 et 1816. Au point
de vue de l'histoire littéraire, nous aimerions mieux encore l'ordre chro-
nologique par réception, qui groupe ensemble les personnages con-
temporains, mais nous devons reconnaître que VIsographie étant un
dictionnaire, l'ordre alphabétique s'offre plus facilement aux recherches ;
du reste il ne s'agit pas ici d'une simple liste. Non seulement M. Bonnet
accompagne ses reproductious de signatures^ d^ndications fort inté-
ressantes sur le plus ou moins de rareté des autographes, et. sur les
collections dans lesquelles les plus rares se conservent actuellement,
mais il les fait précéder d'une notice biographique donnant exacte-
ment les dates de naissance, d'élection, de réception ou de mort avec
celles de ce que l'on appelle aujourd'hui le currioulum vUae de chaque
académicien ; il a mis à profit pour cela les nombreuses études qui
ont été publiées depuis une quarantaine d'années, parles érudits delà
province sur les académiciens de leur région, ce qui lui a permis de
rectifier une foule d'erreurs biographiques qui se répètent à l'eavi
dans les dictionnaires, malgré les travaux dont je viens de parler. Je
lui suis en particulier reconnaissant d'avoir fait naître Bigot de Préa-
mencu à Rennes et non pas à Redon. L'erreur consacrée vient de ce
(jue son premier biographe avait lu Redonensis sur son diplôme de
licencié en droit, et il avait traduit ce mot par de Redon, sans se douter
qu'il a toujours signifié de Rennes. Il eût fallu Retonensis pour de
I^edon ; c'est ainsi que s'établissent les légendes. Pour le médecia
Pilet de la Mesnardière, M. Bonnet le fait naître^ comnie tous les bio-
graphes, à Loudun (p. 150); mais lorsque son article a paru et a été tiré
à part de VAinaleur d'autographes, il ne pouvait pas se douter que le
docteur Rousseau démontrerait dans la Chronique médicale de janvier
1907, qu'il faut lire : le Loroux-Bottereau, près de Nantes, et non pas
Loudun. Il l'a fait remarquer à la page 321 de ses Additions. Oa voit qu'oa
ne peut le prendre sans vert. Tout compte fait, il ne manque plus pour
la collection complète que les signatures d'Auger de Maulèoa, de Phi-
lippe Habert et de Pierre Bardin.Les deux premières sont introuvables.
— 517 —
La troisième existe chez un farouche collectionneur qui a cru déprécier
son document en le communiquant pour calquer la signature. Travail-
leurs, mes amis, Dieu vous garde de ces implacables cerbères, et félicitez
avec moi M. Bonnet d*avoir ouvert pourvous tant de portes moins
fermées! René Kerviler.
HISTOIRE
0« Franeis«i A««i«ieii»ia iritA et miraeula, adoitis opusculis
Ijturgicis, aiictore Fr. ThoU)^ db Cblano. Ilanc editionem novam ad
ndem manuscriptorum recensait P. Eduardus Albnconibnsis. Romae,
Desclee, Lefebvre, 1906, in-8 de LXXXVii-481 p. — Prix : 10 fr.
Tout ce que Thomas de Gelano a écrit sur saint François a été réuni
dans cet élégant volume, où Ton trouvera, outre de courts opuscules
liturgiques, en prose ou en vers, la première légende du glorieux
fondateur, composée par Gelano dans les derniers mois de 1228, la
seconde légende, rédigée environ quinze ans plus tard, pour servir de
complément à la première, enfin, le traité des miracles, dont la compi-
lation se place entre les années 1247 et 1257* Le P. Edouard d'AIençon
a établi son texte d'après tous les manuscrits actuellement connus de
ces différents ouvrages, et il en a soigneusement relevé les variantes.
Une bonne table des matières facilitera Tusage de cette très estimable
édition, qui, pour les deux légendes tout au moins, remplacera avanta-
geusement celles que la critique avait à sa disposition, et sera accueillie
avec reconnaissance par toutes les personnes qui s'intéressent à
saint François et à la littérature franciscaine.
Ce n'est pas le lieu de rappeler ici les nombreuses controverses dont
l'œuvre de Thomas de Gelano a été Tobjet. Disons seulement que le
nouvel éditeur, dans son Inlroduction, prend très nettement position
contre une récente école, qui ne reconnaît pas volontiers dans le saint
François, si franchement catholique et si sincèrement soumis à Tauto-
rilé pontificale, dépeint par Gelano, le réformateur indépendant et
quelque peu hérétique qu'elle aimerait à se représenter. Aux yeux du
P. Edouard, Thomas de Gelano est le biographe à la fois le plus ancien
et le plus autorisé du grand saint d'Assise. L. A.
némoirea Aur le XVI 11^ «ferle. Souvenirs du marquis de
Valfons, vicomte de Sebourg, 11IO-17SG, publiés par son
petit-neveu, le marquis db Valfons, revus ei précèdes d'une notice par
Georobs Maurin. Paris, Êmile-Paul, s. d. in-8 de xxxi-/i68 p., avec por-
trait. — Prix : 5 ftp.
m
Ce fut un vaillant homme de guerre que ce marquis de Valfons, dont
M. Georges Maurin vient de publier les Souvenirs dans une édition
« définitive et autorisée », Il a, disent les lettres patentes du Roi qui
— 518 —
•
érigent pour lui et sa famiilo la terre de la Galmette en marquisat, il a
assisté à vingt-six sièges, six grandes batailles, a eu trois chevaux tués
sous lui à la bataille de Lawfeld. Pourvu, dès Tàge de onze ans, d'une
lieutenance dans le régiment de Royal-Cavalerie, il a fait toutes les
guerres de Louis XV, la campagne de Bohème avec les maréchaux de
Broglie et de Belle-Isle, la campagne des Pays-Bas avec le maréchal do
Saxe, la guerre de Sept ans avec les maréchaux d'Ëstrées et de Riche-
lieu. Partout il s'est distingué non seulement par sa valeur, mais par
son sang-froid et son coup d*œil ; partout il a conquis et mérité la
confiance de ses grands chefs. Mauricer de Saxe surtout, dont il avait
été le chef d'état-major, Tavait en particulière estime, et lorsque, la
guerre finie, Tilluslre capitaine se fut retiré dans sa belle terre de
Gbambord, M. deValfonsy fit de longs séjours, devisant avec lui de
tactique et de stratégie.
A ses grandes qualités militaires, M. de Valfons joignait aussi beau-
coup de finesse et de diplomatie, et plus d'une fois, par son adresse, il
réussit à éviter des froissements, ou à ramener la concorde entre les
grands chefs qui se jalousaient, comme le comte de Glërmont et le
maréchal de Saxe, entre ce dernier surtout et le ministre de la guerre,
le comte d'Argenson. Il avait encore une autre qualité, assez rare à cette
époque, un souci profond du bien-être du soldat, une préoccupation
constante d'épargner la vie des combattants, et de les maintenir en
bonne santé, par ramélioralion des campements et la bonne tenue des
hôpitaux. Il avait dressé,* à ces derniers points de vue, tout un plan de
réformes très judicieuses, et, en somme, faciles à effectuer. Il avait
enfin un dernier désir, plus rare encore en tout temps, celui que la
guerre fût le moins onéreuse possible aux pays dans lesquels s'effec*
tuaient les opérations.
Malgré tous ces exploits, malgré l'amitié de ses chefs et les éloges
qu'on ne cessait de faire de lui à l'armée et à Versailles, sa carrière fut
lente : il s'effaçait trop facilement devant d'autres moins méritants,
mais plus courtisans. Il finit cependant par être* lieutenant général et
gouverneur du fort de l'Écluse.
Deux chapitres d'anecdotes sur la Cour terminent ces Souvenirs, qui
sont plus spécialement militaires, et dont la lecture est indispensable
à tous ceux qui veulent étudier ou raconter les guerres du xyuv siècle ;
ils ont d'ailleurs été utilisés déjà par plusieurs historiens, notamment
M. Taine, M. de Nolhac et M. le duc de Broglie ; un excellent index, placé
à la fin du volume, rendra la tâche encore plus facile.
Max. de la Roghbtbrib.
— 519 —
8ouireiiiini d'un préfet de la Monareliie. HémoireM du
Baron Sers (l9MS-tStt«), publiés d'après le manuscrit origiDal,
avec une Introduction et des notes par le^ baron Hbnri Sbrs et Raymond
GuYOT. Paris, Fontemoing, 1906, in-8 de xvi-339 p., avec portrait. —
Prix ; 7 fr. 50.
L*bomme politique, et pour dire plus exactement « radminislrateur »
dont ce livre rapporte lee Souvenir$^ fut moins un « préfet de la Mo-
narchie 9 qu'un préfet de trois gouvernements, : le premier Empire,
la Monarchie des Bourbons, et le régime issu de la Révolution de 1830.
Cette précision dans les termes est aussi une rectification dans les idées.
Le baron Sers parait avoir été un parfait honnête hoiUme, fonction-
naire appliqué, intelligent et intègre, se mêlant le moins ppssible
à la politique ; s'il continue sa carrière avec Napoléon, Louis XVIII,
Charles X et Louis-Philippe, il sMnquiète assez peu de l'étiquette gou-
vernementale et se contente de bien administrer les départements qui
lui sont confiés. Il trouve un couronnement assez inattendu de son
fonctionnarisme régulier à la Chambre des pairs oii Louis-Phillippe
rappelle en 1845. Aussi bien la monarchie de Juillet est-elle tout à
fait le système qui correspond à Tétat d*âme du baron Sers, fils d^un
commerçant de Bordeaux, Girondin, député à TAssemblée législative
avec Gensonné, Yergniaud, Guadet, Ducos, Lafond Ladébat... De reli*
gion protestante, comme ce dernier, il possède le puritanisme et
rétroitesse d'esprit de ses coreligionnaires ; les principes de la Révolu-
tion Tenchantent, et contre les catholiques il. a les préjugés les plus
sincères : Entre Napoléon qui lui fait un peu peur et LouiE-Philippe
qu'il admire, il sert les Bourbons à contre-cœur et comme gêné de son
personnage.
Sa carrière est fort honorable et toute patriotique à Mayence, Spire,
puis après les Cent Jours comme préfet à Golmar. Ensuite à Aurillac,
Clermont; après 1830 à Metz et à Bordeaux. Ce sont là des postes im-
portants ; partout le baron Sers y fut estimé et regretté; partout il y
déploya du zèle, de la science administrative, de la fermeté. On lira
avec utiliK, mais en tenant compte des préjugés, ce qu^il dit de Tarrivée
des alliés à Paris en 1814; son séjour à Colmar, de 1819 à 1820; dans
le Cantal pendant huit années ; surtout sa < préfecture » à Metz en 1830.
Plus d*un portrait tracé sans prétention (par exemple celui de Mont-
losier, p. 209) est à retenir. Sur la duchesse d'Angouléme, il a des parti-
cularités à noter (p. 223), mais toujours sous Tempire d'assez niaises
préventions confessionnelles. Naturellement, la meilleure princesse
qui convienne à la France, c*est Hélène de Mecklenbourg-Schwerin,
la duchesse d^Orléans, parce qu'elle est luthérienne.— Le texte est com-
plété par des notes bibliographiques généralement exactes, une table
alphabétique utile, un portrait médiocre, d'après une miniature, et
une Introduction sans critique historique suffisante, où l'on cite
— 5-20 —
Tannée 1819 comme le plus fort du régime de la Congrégalion » (?)
— au temps du ministère Dessoles ! -* et où Ton parle de Mgr de Saia-
mon comme d* « un uUramonlain renforcé », alors qu'il était publique,
ment Gallican. O. G.
nistolre de la Praginatliiue-4iaift«tioii de Bourgc*, mmvÊM
Cliarlefl YU, par Nokl Valois. Paris, A. Picard et nis, 1906, in»8 da
GXGii-288 p. — Prix : 10 fr. r
L'Église venait à peine de sortir des épreuves du Grand Schisme
d'Occident quelle allait se trouver aux prises avec de nouvelles diffi-
cultés. Pendant cette triste période^et au milieu des conflits qui avaient
profondément troublé les nations chrétiennes, la discipline ecclésias-
tique s'était relâchée et les relations entre le pouvoir spirituel et le
pouvoir temporel avaient subi le contre-coup de tous ces événements.
Il ne faut donc pas être surpris qu'un souverain, qui, comme Charles VU,
avait pour ainsi dire transformé l'administration de la France, ait été
tenté de trancher aussi de nombreuses et délicates questions de disci-»
pUne ecclésiastique. Ainsi que le fait très bien remarquer M. Valois, il ne
s'agit pas, dans les mesures qui furent prises par le Roi, ni de contester
à l'Église son droit 4'enseigner ou son droit de posséder, ni de pros-
crire la vie commune dans le clergé régulier, ni d'interdire aucune des
manifestations du culte catholique, mais seulement de desserrer quel-
que peu, sans les rompre, les liens qui rattachaient le clergé de France
au Saint*Siôge. Le Rof avait alors de sérieux motifs de s'intéresser à la
composition et au mode de recrutement du clergé, car une partie im«
portante de la fortune publique était entre ses mains, et dans les
circonstances difliciles, la Royauté y trouvait une aide appréciable. Or,
au xve siècle, pour disposer des sièges, des gros et des petits bénéQces,
tantôt le Prince se concerte avec le Pape ; tantôt par des ordonnances
telles que la Pragmatique* Sanction, il cherche à s'affranchir plus ou
moins de l'autorité pontificale. C'est cette oscillation entre ces deux
systèmes que M. Valois a bien mis en relief dans la longue^t impor-
tante étude qui précède la publication des textes relatifs à la Pragma-
tique-Sanction. Ne remontant pas au-delà du pontifical de Martin V, il
montre la série des l&tonnements par lesquels passa le gouvernement
avant de l'édicter, fait ressortir coniment elle fut appliquée ou violée,
puis par quels systèmes il fut question de la remplacer à peine mise en
vigueur. L'ensemble de ces textes s'arrête au mois de mars 1461. Tirés
de différents dépôts : Bibliothèque et Archives nationales, Archives du
Vatican, Musée britannique, Bibliothèque BodléienneàOxford, Archives
départementales du Cher, du Loiret et de la Seine-Inférieure, Biblio-
thèques de Poitiers et de Carpentras, publiés avec soin et éclairés de
bonnes notes, ils forment un excellent appoint à l'histoire religieuse
sous le règne de Charles VIL Jules Viard. ^
— 521 —
La TIe religicvae en FraAee sous la RéTolutlon, l'JËm-
pire et la Rcatauratiou. Mgr Dit Bourg, éTëquo de
Limogée, 1151-1999, par Dom Du Bouko. Paris, Pcrrin, 1907,
petit ia-8 de 472 p., avec un portrait. — Prix : 5 fc.
Ce livre offrira à rhiBlorien des renseignements précieux, inédits sur
plus d*un point obscur, de la fin de l'ancien régime, de la Révolution,
du premier Empire, de la Restauration ; au chrétien un grand nombre
de sujets d'édification ; au Toulousain d'agréables détails d'histoire
locale ; aux membres du clergé des exemples toujours vivants et pleins
d'application dans le temps actuel. En voilà assez pour recommander
la lecture de ce volume et féliciter ^'auteur des soins qu'il y a voulu
et su apporter.
Des papiers de famille, des documents d'archives» des travaux anté-
rieurs ont donné à Dom Du Bourg les moyens de tracer à Eon tour celte
biographie très complète.
Les trois premiers chapitres gardent un charme très particulier et
donnent une noie vraiment précieuse sur la vie provinciale au temps
de Louis XYI ; ce qui a trait à la composition des loges maçonniques au
xviii^ siècle (p. 76-97) est fort curieux. La seconde partie permet de
vivre au jour le jour ces années terribles du schisme et de la Terreur
en Languedoc, les efforts courageux de l'abbé Du Bourg, chargé à lui
seul par onze évéques de l'adminislration secrète de leurs diocèses
dont les jacobins les ont chassés. Un chapitre est plein d'émolion
communicative, celui consacré aux malheurs de la famille Du Bourg
dont le chef périt sur l'échafaud, à la place du Trône (le 12 juillet 1794,
et non pas en juin). Les efforts du clergé orthodoxe, les échecs du
clergé constitutionnel sont nettement mis en lumière, avec preuves à
l'appui (p. 200-279). « L'abbé Du Bourg journaliste > (p. 260) est un épi-
sode très curieux, très instructif, très neuf.
Les trois derniers chapitres — un peu courts à notre gré quoique très
remplis — racontent l'épiscopat à Limoges (1802-1822) ; les difficultés
d'ordres divers avec les fonctionnaires, les gouvernements ; la pénurie
de ressources matérielles ; les vides dans le clergé décimé.
On voit quels filons différents, tous intéressants, Dom Du Bourg a
su exploiter ; il enrichit en cent endroits l'histoire religieuse du midi
de la France et même de l'Église de France entière pendant un demi-
siècle des temps les plus agités de sa vie. G. db G.
lie Clergé et le eulte eatholique en Bretagne, pendant
la Révolution. Dlutrlet de Bol. Documents inédits, recueillis,
mis en ordre et publiés par P. Dblarub. 3« partie. Communeê ruraleê du
canton de Dol^ aveo le$ Tables des noms de prêlres des trois premiers volumes.
Rennes, Plihon et Hommay, 1906, in-8 de 248 p. — Prix : 4 fr.
Le Polybiblion (juillet 1903, t, XGVIII, p. 61-62 et janvier 1906, t. GVI»
r -
— 522 —
^?.'
! >>
K".. •
:-.^
p. 68-69) a rendu compte des deux premières parties de cet important
travail que devront consulter tous ceux qui auront à traiter de cette
période de notre histoire.
Après avoir, dans une notice substantielle et succincte, exposé Tétat
du séminaire de Dol, dans le département dllle-et- Vilaine, Tauteur
insère une série de documents qui s'y rapportent. Ce sont, pour la
plupart,*les procès-verbaux des délibérations du conseil et de la muni-
cipalité de TAbbaye, commune qui n'eut qu'une durée éphémère, et
sur le territoire de laquelle se trouvait ce séminaire, tenu, à la Révolu-
tion, par les eudistes.
Fidèle à sa méthode qui d'ailleurs est la bonne, M. P. Delarue, en
quelques lignes, met le lecteur au courant de ce qui se passait dans
chacune des communes dont il s'occupe et dont voici la liste. Outre
celle de l'Abbaye qui fut réunie à la commune de Dol, ainsi que celle
de Garfantain, dont il parle immédiatement après, viennent les com-
munes de Mont-Dol, Saint-Léonard, réunie à Épiniac, Épiniac, Baguer-
Morvan, Yildé-Bidon, réunie à Roz-Landrieux, Roz-Landrieux et
Baguer-Pican. L'ancienne abbaye de la Vieuville,» de l'ordre de
Citeaux, située dans la commune d'Épiniac, et détruite, comme toutes
ses pareilles, par la tourmente révolutionnaire, retient la plume de
Tauteur qui cite à son sujet de très importants documents relatifs à sa
c nationalisation », suivant l'euphénisme officiel. L'État nationalisait,
c'est-à-dire volait, au profit non du trésor public, mais d'acquéreurs
sans scrupule, qui achetaient les biens du clergé ou des émigrés à un
prix dérisoire, payé avec des assignats discrédités.
Ces procès-verbaux renferment des renseignements fort curieux et
très instructifs. Si les révolutionnaires d'aujourd'hui n^ont pas plus de
scrupules que ceux qu'ils appellent à bon droit leurs ancêtres, recon-
naissons qu'ils ont un peu plus d'orthographe et qu'ils rédigent leurs
actes de spoliation en meilleur style: mince consolation pour les spoliés.
Le volume se termine par un supplément aux deux premières parties
et par une table onomastique relative aux ecclésiastiques mentionnés
dans le cours de l'ouvrage. Souhaitons que M. Delarue fasse pour
d^autres cantons, — celui d'Antrain est tout indiqué, — ce qu'il a fait
pour celui de Dol. A. Roussel.
Descripiloii de» «ceaiix des familles «eigneurifiles 4e
Dauphiné, par J. Roman. Paris, A. Picard et fils, 1906, in-8 de zl-
402 p., avec des reproductions de sceaux. — Prix : 12 fr.
Ce recueil pourrait être donné comme modèle à tous ceux qui ras-
semblent les éléments de notre histoire nationale. L'auteur a pu cata-
loguer neuf cent soixante-sept sceaux, en indiquant pour chacun la
nature et la date du document qu'il authentique, ainsi que le dépôt où
Il se trouve. Encore ne s'est-il attaché qu'aux seuls sceaux de familles
— 523 —
»
ayant possédé des fiefs dauphinois. Il importe d'appeler Tattention sur
le haut intérêt historique de l'Introduction où il recherche rorigine du
blason, son rôle, et prouve une fois pour toutes, qu'avant les premières
années du xiv^ siècle, il appartenait au fief, et que le seigneur en
était seulement usufruitier. Toute modification du blason à celle époque
nous apporte donc la preuve d'une mutation territoriale. L'Ëlat de
Dauphiné en est lui-môme une preuve. Les comtes de Vienne ont
acquis successivement les fiefs qui, par leur réunion, devaient consti-
tuer la province, et dont chacun pouvait avoir déjà un blason; ce
n'est qu'après avoir couronné leur œuvre en 1232 par Tacquisilion des
comtés d'Embrun et de Gap qu'ils ont adopté le dauphin comme bla-
son de l'ensemble de leurs seigneuries. Leurs 'sceaux ont été nom-
breux, et c'est un des grands mérites de M. Roman d'avoir su en
recueillir une suite aussi considérable depuis celui de Hugues de Bour-
gogne, comte d'Âlbon, en 1182. Tous les princes des deux maisons de
Bourgogne et de la Tour du Pin y sont représentés, sauf un. Plusieurs
de ces sceaux n'étaient pas connus avant la découverte qui en a été
faite par M. Roman. Il y a joint ceux de leurs juridictions. Aux familles,
il a fait également jSgurer les sceaux de fonctionnaires sur lesquels
figure le nom do l'officier. L'ouvrage se termine par un très utile index
chronologique. On peut regretter l'absence d'un répertoire comprenant
les noms de personnes et de fiefs. Des dessins fort exacts reproduisent
les sceaux les plus importants. F. db Villenoist.
lie Comté d*Aii|oii an XI* sléele, par Louis Halphbn. Paris,
A. Picard et fils, 1906, gr. in-8 de xxiv-428 p. — Prix : 7 fr. tlO.
Voici incontestablement un des livres les plus consciencieux que
l'érudition ait consacrés à l'histoire du moyen âge, et spécialement à
cette province d'Anjou. L'auteur, qui nous avait déjà fourni en 1903,
dans la Collection des textes, un excellent Recueil cTannales angevines
et vendômoises^ et, les années précédentes, de non moins bonnes études
sur cette région, a tenté une oeuvre assurément malaisée, étant donné
c la pénurie et l'insignifiance apparente des textes. » Jusque-là, « les
érudits se sont trop souvent, pour le xi* siècle, contentés de raconter
dans l'ordre chronologique les grands événeçients dont les chroniques
nous ont conservé le souvenir, ou se sont attachés à tracer des biogra-
phies dont la pauvreté même des documents eût dû d'avance les détour-
ner. » A vrai dire, M. Halphen n'est pas très indulgent pour ces derniers.
D'ailleurs, et devons-nous l'en blâmer, bien peu de textes échappent à sa
critique sévère : t la plupart des travaux consacrés jusqu'à ce jour à
l'histoire angevine péchant par un emploi défectueux» des plus anciens
documents, l'érudit écrivain commence par bien préciser leur valeur
réelle. Cette revue documentaire est, à elle seule, d'une utilité plus gêné-
.'■'i
b<-."
Lt'*-
".;■■
*■'
^;i.-U.
'.■I ■
3 -
ï
— 524 —
raie qu'on ne le pourrait croire, de même que son recueil d'Actei :
peut-être la critique, dont on ne peut blâmer la sévérité, est-elle par-
fois un peu tranchante ; sufTit-il par exemple, si Ton ne donne pas
comme un original du xi» siècle, un acte écrit au xiv^ que le nom de
c Tabbé Galeran » figure dans une charte à une date où le monastère
n'était qu'un prieuré, pour que ce document soit Tœuvre d*un faussaire
(p. 341) ; la version de Dom Landreau (S. Maur du x^ au xiii* siècle^
p. 22), qui a estimé qu'il s^aglt d'un « abbé de S.-Maur-des-Fossés »
est^lle inadmissible? II serait peut-être permis, en des matières
d'une obscurité relative, d'être un peu hésitant, moins absolu. Mais
en somme nous ne saurions faire à M. Halphen un reproche pour sa
trop grande répugnance à accepter les sources indécises, sinon sus-
pectes, et nous n'aurons qu'à le féliciter d^avoir pu fuir les sentiers trop
battus, pour aller à grand' peine, à travers les ronces et la mauvaise
herbe, à la recherche d'une œuvre véritablement sérieuse et originale.
Son livre montre bien, ainsi qu'il en avait le projet, < comment s'est
formé le comté d'Anjou au xi" siècle, au point de vue territorial et au
point de vue interne », sans omettre aucun des faits essentiels de l'his*
loire angevine. Après avoir démêlé, autant que cela était possible (à
cette époque on ne saurait être complet), les conquêtes, les rapports avec
l'Aquitaine, le Yendômoisetle Maine, la renaissance intérieure et Tor-
gauisation du comté, sous Foulques Nerra et GeofTroi Martel (987 à
i060), l'auteur en vient au comté sous GeofTroi le Barbu et Foulques le
Réchin (1060 à H09), avec les barons, la politique de Foulques et le
caractère de l'autorité du comte. Des Appendices permettent de con-
naître les surnoms des comtes d'Anjou au xi^ siècle, les pèlerinages de
Foulques Norra à Jérusalem, si singulièrement travestis parles légen-
daires, etc. Enfin le catalogue critique des Aples des comtes, et les
Pièces fuslificalives sont suivies de Tables alphabétiques^ analytiques qui
facilitent toutes recherches dans cet ouvrage, qui peut servir de modèlo
pour d'autres travaux sur les antiquités provinciales et l'hlsioire
générale de la France. Josbph Benais.
I^e lilvre des syndies des états de Béarn (texte béarnais),
publié pour la Société historique de Gascogne par Hbnri Courtbault.
2* partie. Paris, Champion; Auch, Gocharaux, 1906, in-8 de viii-234 p. —
Prix : 10 fr.
Voilà déjà dix-sept ans que la première partie de ce travail a paru et
que nous en avons rendu compte (Cf. Polybiblion^ février 1890, t. LVIIf,
p. 135-136). Cette première partie était l'œuvre de Léon Gadier, mort
avant d'avoir pu mettre la seconde partie en état de paraître. Un de
ses amis, M. H. Gourteault, chargé de la continuation de ce travail, fut
pendant longtemps entravé dans l'accomplissement de cette œuvre.
Mais, la publication n'aura pas perdu pour avoir attendu si longtemps :
— 525 —
M. Gourleaull y a en effet apporté le plus graod Boin el Ta eoricbie de
notes nombreuses, qui augmentent beaucoup Tintérét du texte.
Le-premier volume, précédé d'une longue Introduction faisant con-
naître rimporlance du texte publié, allait de li88à 1505. Le second va
de 1506 à 1521. Pour toute cette période, on trouvera dans ce travail les
détails les plus précis et les plus complets sur Tadministration inté-
rieure du Béarn, sur les relations do ce pays avec TAragoD, avec la
France ou avec d^autres États, sur les cbarges qu'il eut à supporter
pendant cette période, sur les guerres qu'il eut à soutenir. En tête de
cbacune deS sessions, formant un chapitre, M. Courteault a placé un
sommaire. A la lin du volume, une table des chapitres, un glossaire
et un index alphabétique permettent de consulter facilement les deux
volumes et de tirer parti de ces textes si intéressants pour Thistoire du
sud-ouest de la France à la fin du xv° siècle et au commencement du
XV1«, J. VlARO.
I — ^»^— ^i— — —
mise au point nécessaire. Paris et Nancy, Berger^Levrault, 1906,
gr. in-8 de xui-427 p. — Prix : 4.fr.
L'auteur anonyme de ce livre, douloureusement ému par la crise
militaire que subit la France et en particulier par les haines sociales
qui entraînèrent la mort du lieutenant Lautour, tué par les grévistes
du Nord, a voulu soulager sa conscience et soumettre au public ses
vues sur diverses questions qui lui ont paru les plus intéressantes et
les plus controversées.
Sucessivement il envisage la question militaire, la question du duel,
la question juive, V « énigme sociale » et le péril jaune. Il cile des
ouvrages connus, parfois môme des articles de journaux et formule
sur bien des points des jugements empreints d'une vraie sagesse, tel
que celui-ci : « L'exercice réel du gouvernement par le peuple, ou
même sous la pression trop directe du peuple, n'est qu'une utopie
dangereuse. Tous les essais de réalisation pratique qui ont été ou
seront faits dans ce sens n'ont abouti et n'aboutiront jamais qu'à
l'anarchie, puis au despotisme. »
En somme, si ces études manquent un peu de cohésion et d'harmo-
nie, elles témoignent parfois d'excellentes intentions et contiennent
quelques pages utiles à méditer. R. L.
lie Dilemme de IVare Sfin|çnier. Estai sur la démueratle
religieuse, parCHABLEsMAURRAS. Paris, ]Nouvelle Librairie nationale,
1906, in-18 de xxv-286 p. — Prix : 3 fr. 50.
Ce volume est la reproduction d'articles publiés une première fo's
dans V Action française. Il s'agit de discussions survenues entie
MM. Sangnier et Gh. Maurras. M. Marc Sangnier avait avancé cettd
^.;/
}.:i<t- ;■■
;!?•
•^f:.
K
— 526 —
proposition qu'un impérieux dilemme doit tôt ou tard se poser : ou le
positivisme monarchique de l'Action française ou le christianisme
social du Sillon. M. Maurras reproche k son adversaire de s'approprier
le christianisme social à lui seul. Puis il se trouve conduit à établir
que la monarchie est seule capable de rétablir Tordre en France, et que
la démocratie du Sillon mène le pays aux abîmes.
Nous n'avons pas à nous poser en arbitre de la querelle. Nous esti-
mons les deux contradicteurs ; les lecteurs que la chose peut intéresser
jugeront, sans doute, suivant leur tendance à chacun. Nous nous per-
mettons simplement d'exprimer un regret, c'est le mélange de politique
et de religipn qui apparaît à chaque page. Notre idéal serait qu'il se
formât, en dehors de tout parti politique, une organisation religieuse
ayant pour but unique la liberté de l'Église et le réveil de la foi dans
les populations. Tant que l'on n'aura pas obtenu ce résultat, la France
sera ingouvernable soit en. république, soit en monarchie, et le meilleur
moyen de l'obtenir nous parait être de le chercher en dehors de toutes
les contingences du gouvernement temporel. D. U.
Kntre l'AUemagiie et l'Angleterre, par le capitaine Sorb. Paris,
Chapelet, 1906, in-12 de 371 p. — Prix : 3 fr. 50.
Êtes-vous anglophile, partisan de l'entente cordiale? Alors, n'ouvrez
pas le dernier volume signé par le capitaine Sorb. Si, au contraire, vous
êtes sinon anglophobe, au moins hésitant, plongez-vous dans la lecture
de Entre V Allemagne et V Angleterre : vous irez jusqu'au bout sans
défaillance et, la dernière page lue, vous conclurez avec Tauteur que
les Anglais peuvent être pour nous d'excellents amis, mais des alliés,
jamais.
C'est là le kit motiv de l'écrivain distingué dissimulé sous le pseu*
donyme de « Sorb » et qui, chose singulière, a changé de nationalité
entre deux volumes. De « captain >, il est devenu < capitaine». Aurait-
il craint vraiment de passer pour un Anglais ? Ce n'étaHguère à redouter.
Toujours est-il que, « captain » ou « capitaine », Anglais ou Français,
l'auteur est resté le même, maître de sa pensée et de sa plume, apôtre
convaincu d'une cause qu'il sait excellente et nécessaire. La France
est, montre-t-il dans ce volume, entre l'Allemagne et l'Angleterre, à
peu près comme le fer entre le marteau et l'enclume. La lutte inévitable,
c'est la guerre anglo-allemande, et elle ne peut se faire sans que nous y
soyons engagés. Nous mettrons-nous du cêté de l'Angleterre, la guerre
se fera malgré nous et contre nous. Sur terre, notre alliée ne nous sera
d'aucun secours et, si nous sommes battus, nul ne nous empêchera
d'être écrasés, anéantis. Sur mer, rien ne permet de penser que l'Angle-
terre sera en état d'imposer la paix, encore moins de dicter ses condi-
tions ; de toutes façons, un désastre nous menace donc. Si, au contraire.
— 527 —
nous sommes les alliés de l'Allemagne, celle-ci ne saura déclarer la
guerre sans noire consentement, car, dans le cas contraire, notre alliance,
qui lui apporte les points d'appuis nécessaires à sa flotte, deviendrait
sans utilité. Cette entente serait donc essentiellement pacifique, et de
plus, si la guerre, ayant éclaté, se termine par une défaite, celle-ci
m
ne saurait avoir des conséquences comparables à celles d'une victoire'
de TAllemagne sur laJPrance.
Ceci exposé, comment acquérir ralliance allemande, de quel prix se
la faire payer, et ensuite, celte alliance conclue, comment répartir
nos flottes, tels sont les sujets réellement passionnants et actuels qui
sont traités avec une logique et une dialectique remarquables dans les
dix chapitres du très intéressant ouvrage du capitaine Sorb.
J. G. T.
Jim Civllisatiou en ltalie.au temps de la Renaissanee,
par Jacob Burgkhardt. 2* éd. ; trad. par M. Schmitt et annotée par
L. Gbiqbr. Paris, Plon-Nourrit, 1906, 2 vol. in-16 de n-378 et 389 p. —
Prix ; 7 f r.
Cette seconde édition de Touvrage célèbre et longtemps classique de
Burckhardt est une pure et simple réimpression de Tédilion in-8 de
i885. Elle en reproduit exactement même la disposition typographique
et ne parait pas avoir reçu aucune amélioration scientifique. Il est
fâcheux qu'on n'ait pas tenu compte du commentaire amélioré que
fournit la traduction italienne de Valbusa : on y trouve nombre de
notes plus précises et de renseignements nouveaux et rectifiés. —
L'ouvrage, en lui-môme, est toujours aussi intéressant qu'il y a vingt
ans ; mais les travaux italiens contemporains l'ont fait vieillir beaucoup.
La théorie de rindividualisme commence à être discutée, non sans
arguments sérieux. La thèse sur les origines de la tyrannie est encore
plus contestable; il faut renoncer à y voir une création spontanée, ce
n'est qu'une transformation et une floraison du vlcarialus impevii.
Enfin, l'extension que donne Burckhardt à la période de la Renaissance,
la liberté synthétique qui lui fait rapprocher des textes et des faits du
temps de Frédéric II et du temps de Maximilien, sont excessives. Il
n'est pas permis à un biologiste de mépriser à ce point le microscope.
L.-G. PÉLISSIKR.
Histoire du département des Forêt*, par âlfrbd Lbfort (Le
Duché di Luxembourg de 1795 à iSU)^ d'après les archives du gouvernement
grand-ducal et des documents français inédits. T. !«'. Paris, A. Picard et
flls, 1905, gr. in-8 de viii-350 p., avec un plan et 2 cartes. — Prix ; 7 fr. 50.
Le département des Forêts a été créé par un décret de la Convention
en date du \^^ octobre 1793. Il eut pour chef-lieu Luxembourg. Ses
limites furent d'abord incertaines. D'une manière générale, on peut dire,
cependant, qu'il correspondit assez bien à Fancien duché de Luxem-
h!*-
— 528 —
bourg. Jusqu'en 1814 le déparlement des Forôts a suivi le sort et par-
tagé la deslinée des autres départements français. M. A. Lefbrt s'est
efforcé de nous retracer l'histoire de ce département. Il a compulsé,
pour ce faire, les archives du gouvernement grand-ducal et beaucoup
de documents inédits, et il est arrivé à noup donner un livre, qui relève
plutôt du domaine de la statistique que de celui de Thisloire, mais
qui ne laisse pas d'être intéressant. Quand il. sera complet, avec les
trois volumes que M. Lefort projette de lui donner, ce livre sera un
véritable monument. L'auteur n*a pas hésité à y dire leur fait aux
énergumènes qui ont tant fait pour déshonorer la France à la fin du
xvm« siècle. Il a eu grandement raison. Il faut, en effet, qu'on s^che
bien, dans le Luxembourg où Toa a gardé un mauvais souvenir si
justifié des incendies d'Orval ou des assassinats de Dudelange, que si
ces ignominies peuvent malheureusement trouver des thuriféraires,
les honnêtes gens restent nombreux, très nombreux en France, pour
répudier, comme il convient, les turpitudes des républicains et des
sans-culotte de la Révolution française. Armand d'Hbkboubz.
De I^HIfttoire dlplomatiqvie ûmm' WLmuwamïnm. Rénue de
Miehel Sturds», prince ré||nan$ de noldavle (tllS4-
1840), par Alexandre A. C. Sturdza. Paris, Plon-Nourrlt, 1907, gr.
in-8 de ix-432 p., avec 3 héliogravures, 2 phototypies, 68 illustrations,
portraits, fac-similés d'autographes et de sceaux. — Prix t 20 fr.
Dominée successivement par les Turcs et les Slaves, exploitée parles
pachas et les hospodars phanariotes, passée à Tétat de monnaie
d'échange que les diplomates offraient comme appoint dans les partages
projetés de l'Orient, la Moldavie, comme Fa sœur la Yalachie, était
tombée, au début du siècle dernier, dans un état de misère physique
et morale dont les historiens ont souvent peint le désolant tableau. Les
tt boîars >, épargnés,à condition de ne pas attirer l'attention, vivaient
dans l'oisiveté, au milieu d'un luxe barbare et dans une profonde
démoralisation, ou, se mettant au service des oppresseurs de leur paya,
ils devenaient les complices de toutes les abominations qui se
commettaient.
Il y avait cependant un sang généreux dans ce peuple latin, et des
siècles de servitude n'en avaient pas tari la source : c'est par l'aristo-
cratie que commença la libération : des hommes élevés par des
maîtres français, souvent par des émigrés, mais par des esprits sages
qui avaient compris que le mouvement de 1789 répondait aux besoins
nouveaux d'une société renouvelée, — des hommes comme le prince
Michel Sturdza, élève d'un prêtre lorrain émigré, comprirent que la
résurrection de leur patrie dépendait d'eux, mais à condition qu'eux-
mêmes réagiraient contre un fâcheux passé, s'oublieraient et
entraîneraient alors derrière eux le reste du pays.
— 529 —
Tel parait avoir été le programme de Michel Sturdza quand, en 1834»
il fut élu prince régnaqt ; son biographe nous fait un saisissant portrait
de ces vrais patriotes qui allaient régénérer leur peuple en se régéné-
rant eux-mêmes. « Vivre avec dignité, mais sans dépense exagérée;
prendre sa part des fpnctions publiques, non pour en tirer des
richesses, mais pour servir Tintérét général; satisfaire aux besoins
populaires légitimes, sans appauvrir le budget ; secourir le prolé-
tariat, sans rien enlever aux propriétaires; faire vivre d'accord
l'administration civile et l'autorité militaire ; la société laïque et la
hiérarchie religieuse, tel est le rêve intérieur de ces hommes
éminemment prudents et pleins de patriotiques intentions. » (Introd.,
p. vii).
Arrivé au pouvoir au moment où se terminait l'occupation russe, le
prince Sturdza eut à appliquer la constitution que la Moldavie venait
de recevoir, et, pendant une période de gouvernement qui dura quinze
années, il s'appliqua à faire régner partout Tordre, l'économie et la
moralité. Finances, législation, travaux publics, agriculture et com-
merce furent ses principaux soucis, et quand un retour offensif de la
domination russe, en 1849, jui fît une position intenable, il se retira,
ayant mis ses compatriotes sur la route du progrès social et politique;
lorsqu'il mourut, en 1894, à l'âge de cent ans, il avait pu voir à l'état
de grand arbre la semence qu'il avait laborieusement jetée en terre
soixante ans auparavant.
■
L'ouvrage, plein de faits et d'idées, soutenu par une savante
documentation, écrit dans une langue pure et élégante, est d'une '
lecture fort agréable ; les appendices contiennent sur l'ancienne
histoire des pays roumains des détails pleins de saveur.
La maison Pion, par une édition luxueuse, a encore augmenté le
mérite du livre ; les principaux documents sont reproduits en beaux
fac-sinlilés, et une galerie de portraits sert de commentaire à cette
histoire : depuis les € boïars » et « boïaresses », aux costumes à demi-
orientaux, jusqu'aux brillants officiers et aux gentlemen de nos jours,
on suit de Tœil la transformation d'un peuple qui, en moins d'un
demi-siècle, a su passer de la barbarie à la civilisation \fi plus raffinée.
P. PiSANI.
li'ExpédltioM de Chine 4e 1 960. Histoire dipleuMtiqtue,
netee et docunaente, par Hbnri Gordibr. Paris, Aican, 1906, in-8 de
460 p. — Prix : 7 fr.
Ge nouveau volume du savant professeur de l'École des langues orien-
tales vivantes ne saurait manquer d'être bien accueilli par tous ceux
qui s'intéressent à l'histoire de l'Extrême-Orient, et qui sont soucieux
de savoir exactement pourquoi la France et l'Angleterre sont brutale-
JuiN 1907. T. CIX. 34.
^*'*'r^<-
[^\ •
l'^^^.. I
■.V '^
I ;i
ne
I^Ti.
'f .
^'tf<
f» v
ment intervenues, au début de la seconde moitié du xix* siècle, dans
les affaires de la Chine. G^est ce que M. Henri Cordier avait déjà en par-
lie raconté dans son ouvrage sur l* Expédition de Chine de 4857-68 ; c*est
ce qu*il achève d*exposer dans son Expédition de Chine de 4860. Apres
y avoir montré comment les traités de Tien-Tsin, ou du moins celui
qu'avait conclu l'Angleterre, n'étaient qu'une trêve et comment la leçon
reçue par la Chine avant la signature de ces traités était insuffisante,
M. Cordier explique comment, presque immédiatement, il fallut de nou-
veau recourir à la force des armes ; il explique comment les événements
extérieurs ne permirent pas aux deux plénipotentiaires envoyés en
Chine par leurs gouvernements respectifs d'agir avec autant de con-
fiance réciproque que dans leur précédente mission, et il raconte, à
l'aide des documents diplomatiques officiels et des publications éma-
nant de particuliers, les principaux événements de l'expédition jusqu'à
la destruction du palais d'été et la signature des conventions de Pékin.
Ainsi se trouve complétée une excellente histoire, — pleine de faits, de
textes et de renseignements de toute nature, — des relations de la Chine
avec les puissances occidentales depuis 1857 jusqu'en 1902 ; ces cinq
volumes, avec leurs annotations nombreuses, et leurs index, constituent
un véritable ouvrage de chevet auquel recourront toujours avec profit
diplomates, économistes et historiens. Henri Froide vaux.
PliUlbert Vrau et les œuwres de UUe (t9«0-t0O5),
par Mgr Baunabd. Paris, Maison de la Bonue Presse, s. d., in-8 de
xiv-3y0 p., avec planches. — Prix : 3 fr. 50.
Voici, écrit de main de maître, de la même main qui consacra de si
belles pages au cardinal Pie, au général de Sonis, à la vénérable Mère
Barat, à Tabbé Ernest Leiiëvre, la vie de celui que, dans les provinces
du Nord, la voix populaire appelle « le saint de Lille ».
Comme le sous-titre de Touvrage l'indique^ en lui s'incarne pendant
cinquante ans c la vie catholique très intense d'une grande ville, et
presque d'une province entière. » La simple énumération des œuvres
auxquelles se consacra cet homme de bien est trop longue pour trouver
place ici. « A ilire vrai, écrit Mgr Baunard, quelle est la bonne œuvre
parnïi nous qui ne puisse se réclamer de lui, sinon comme auteur ou
fondateur, du moins comme bienfaiteur, protecteur ou ami? »
A vingt-cinq ans, à peine reconquis à' Dieu, Philibert Vrau se
consacre irrévocablement à un très grand dessein: faire de sa ville
a une cité sainie d. C'est sa formule. Il en fait sa tâche, et il lui voue
son existence jusqu'au dernier soupir.
Au-dessus de l'homme d^œuvre admirable, méthodique, « il y a —
nous citons encore Mgr Baunard — l'homme de Dieu. Si l'œuvre est
grande, plus haut encore est l'ouvrier. . . du jour où Dieu fut devenu
1
— 531 —
tout pour lui, le reste ne lui fut plus rien, et il se dépouilla de tout,
pour ne ravir rien à ce souverain empire... Il met àr se cacher Tari
savant que d'autres mettent & se produire. Il fonde des institutions où
il ne se montre pas ; H accomplit des desseins sur lesquels son nom ne
B*écrit pas ; il fait des dons à condition que ce nom ne se prononce pas ;
il réunit des conseils auquel il ne préside pas. C'est Tâme qui anime
tout et que Ton sent partout, mais qu'on ne voit nulle part. %
« Gomme par Thumilité, il s'est désapproprié de lui-môme, ainsi par
la pauvreté, il se désapproprié de la terre et de ses biens. Et on le voit
alors, ce pauvre volontaire, maître d'une grande fortune acquise par son
travail, se défaire de tout, renoncer à tout, distribuer tout, ne gardant
rien pour lui, vivant de presque rien, se logeant étroitement, vivant
pauvrement... »
En 1904, pour avoir gardé dans sa maison quelques religieuses
occupées à soigner les ouvriers de son usine et leurs familles, ce grand
bienfaiteur des œuvres fut condamné à un mois de prison ! Le
18 mai i 905, la cour d'appel évoquait à son tour Taffaire. L'avocat,
M. Théry, se leva, et, gravement : M. le président, M. Vrau est mort
hierl _^...._ A.-J. Lapar.
Iie« Jliiiia devaitt l'Église et Thlstolre, par le R. P. Constant.
2» éd. Paris, Sa?aète, s. d., in-8 de xii-351 p. — Prix : 5 fr.
Le but de cet ouvrage est de faire connaître Tattitude ordinaire des
juifs au milieu des populations chrétiennes et de justifier les mesures
restrictives dont ils ont été l'objet pendant des siècles. Les juifs con-
servent la Bible, mais ils suivent le Talmud f)our le règlement des
actes de la vie; or, les décisions des talmudistes sont très hostiles aux
chrétiens. Leur doctrine commençait déjà & se former avant l'ère chré-
tienne, remarque le*P. Constant. C'était d'eux que N.-S. disait : a Avec
vos traditions, vous annulez les commandements de Dieu. » Après la
diffusion du christianisme, les juifs ont toujours cherché à nuire aux
chrétiens, tantôt par ruse, tantôt par violence, et môme par ces meurtres
rituels dont on a plusieurs exemples authentiques. L'Église avait donc
le droit de prendre des mesures contre eux, et c'est encore les pouvoirs
ecclésiastiques qui oui. été les plus doux. On disait couramment que
Rome était le paradis des juifs.
Tel est, en résumé, l'exposé du R. P. Constant. N'est-il pas un peu
sévère? Sans doute, il y a toujours eu entre juif^ et chrétiens une
antipathie assez naturelle. Mais si les juifs ont été souvent rapaces et
cruels, ne pourrait-on Tattribuer en partie à la manière brutale dont
cette antipathie a été exprimée par les populations barbares qui ont
fondé les États modernes? Nous reconnaissons toutefois que les juifs
ont montré de tout temps deux qualités : l'aptitude à concentrer en
i
1
/
— 532 —
leurs mains toutes les richesses, et la teadaoce à dominer partout où
ils ont été libres. Tels ils ont été sous le roi Denis, en Portugal, où Ton
n*a pu s'en débarrasser qu*en les expulsant, tels ils étaient déjà du
temps d'Estber et de Mardochée. L'affaire Dreyfus a n^ontré quelle
énorme influence ils exercent aujourd'hui dans PËurope entière. Il n*y
a pa6 à douter que ces deux tendances sont un vrai danger de la part
de personnalités cosmopolites nombreuses ayant un caractère spécial
et intimement unies. Nous pensons donc que la Hévolution a été impru-
dente en leur concédant la nationalité. La situation d^étranger admis
à domicile eût suffi, et eux-mêmes, à cette époque, ne demandaient pas
autre chose. D. V.
ïïjem Vtymtèrem de ntistoire, par Andrew Lang ; traduit de l'anglais
par TèODOR db Wyzbwa. Paris, Perrin, 1907, in-I6 de viii-355 p. — Prix :
• 3 fr. 50.
M. de Wyzewa est un grand traducteur et nous lui devons la
meilleure connaissance de beaucoup de livres des « pays du Nord ».
Il nous donne aujourd'hui quelques pages d'un assez prolixe écrivain
étranger, Andrew Lang, qu'il nous présente comme c Tun des maîtres
de la littérature anglaise contemporaine » : philosophe, romancier, his-
torien. C'est en cette dernière qualité quMl apparaît ici. Le traducteur
emploie un style facile, très familier, aisé à lire comme un bon feuille-
ton de journal.
Mais le * fond » du livre n'est pas à proprement parler de Thistoire ;
ce sont plutôt là des historiettes, malgré le cèté tragique de ces divers
récils. Us ont naturellement, en majorité, trait aux choses d'Angleterre
au vii« siècle : Jacques de la Cloche qui aurait été un fils naturel de
Charles II ; le mystère de Campden ; la conspiration de Growrie ; l'aven-
ture d'Elisabeth Cs^ning ; le spectre de Fisher. D'autres épisodes
» touchent aux événements espagnols (l'assassinat d'Ercovedo à la Cour
de Philippe II) ; aux choses d'Allemagne (l'aventure de^ Gaspard
Hauser] ; aux choses de France : le comte de Saint-Germain, cet aven-
turier du temps de Louis XV ; le Masque de fer. — Sur ce dernier
point, Andrew Lang écarte les hypothèses précédentes, notamment
celle de Mattioli présentée dernièrement par M. Funck Brentano, il
adopte celle du t valet » Danger. Mais sans beaucoup d'assurance. C'est
au reste sa méthode : un récit dramatique, pittoresque, volontiers
embelli, poussé au noir dans un style sceptique et railleur, mais de très
vagues conclusions, point de solution ferme, et le lecteur laissé dans
le doute des hypothèses. Le meilleur chapitre est peut-être le dernier,
où la paternité de ses propres œuvres est défendue vigoureusement
en l'honneur de Shakespeare contre Bacon à qui on prétendait en
attribuer le mérite. G .
— 533 —
Amt^m du C!«iifprè« interfetatiAiuil pour la repraduetlon des
manuscrits, des mannales et des sceaux, tenu h liiége^
les •!, •• et «S août 190ft. Bruxelles, Misch et Thron, 1905, lQ-8
de xxviii-338 p.
Depuis que la Renaissance a créé la mélhode historique moderne, on
s'est préoccupé de fournir aux éiudils des reproductions, aussi fidèles
que possible, des documents. Dès le xvi* siècle, il a été fait, en Italie
et en France, des fac-similés d^écritures anciennes. Au xyii» et au xYiii^'
siècle, on a reproduit des chartes et des manuscrits précieux. Les fac-
similés étaient alors des œuvres de luxe ; on ne les obtenait que par
des procédés de gravure fort dispendieux. La découverte de la lithogra-
phle a permis d*en réaliser à meilleur compte; aussi leur nombre
s*est-il rapidement accru depuis le commencement du xix*' siècle. Mais
c'est la photographie, avec ses dérivés, qui a vulgarisé Fart des repro-
ductions paléographiques et archéologiques : ses résultats sont infini-
ment moins coûteux et beaucoup plus exacts que ce que Ton avait fait
avant son invention. Dans les (rente dernières années, les fac-similés
se sont multipliés, surtout en Angleterre, en France et en Allemagne,
par les soins des sociétés savantes, des érudits et des amateurs.
M. de Trootz, ministre de l'intérieur et de Tinstruction publique en
Belgique, a eu Theureuse pensée de coordonner les efforts particuliersi
et de faire profiter tous ceux qui s'intéressent à la reproduction des
documents historiques, de Texpérience acquise par chacun d*eux. Il a
réuni à Liège, à Toccasion de l^Exposition universelle, un congrès de
spécialistes appartenant à seize nationalités différentes, afin d'étudier
les moyens les meilleurs à adopter pour la reproduction des manuscrits,
des monnaies et des sceaux.
D'un système méthodique de reproduction, on peut attendre un
double avantage. Il remédierait, d'une part, à la diflîculté qu'éprouvent
les travailleurs à se procurer les documents conservés dans les biblio-
thèques, les dépôts d'archives et les musées. Actuellement, ou bien
l'érudit est obligé d'aller chercher le document, ou bien le document
va trouver l'érudit, grâce aux prêts de plus en plus largement consentis
par les dépôts publics. Mais les frais de longs voyages arrêtent souvent
le ehercheur et les prêts sont toujours forcément restreints. De bonnes
reproductions fourniraient un heureux moyen de sortir d^ cette
alternative.
D'autre part, les documents les mieux gardés courent des chances
de destruction ; récemment encore, Tincendie de la bibliothèque de
Turin en a donné la preuve. Les sceaux s'émietient dans les cartons
des archives. Reproduits à de nombreux exemplaires, manuscrits et
sceaux acquerraient une sorte d'immortalité ; du moins ne périraient-
ils Jamais tout entiers.
Le congrès ouvert à Liège, le 21 août 1905, sous la présidence de
".»*•.
'.«<
>- >
\
}J\ .
l ,
r./
— 534 —
M. H. OmoDt, conservateur des manuscrits k la Bibliothèque nationale
de Paris, a discuté pendant trois jours les procédés de reproduction les
plus avantageux, et a recherché les moyens de créer une entente inter-
nationale pour favoriser Tezécution des fac-similés. Leb vœux quUl a
formulés tendent à obtenir des pouvoirs publics les facilités les plus
libérales pour la reproduction des documents, et à organiser à cet effet,
dans tous les États, des services réguliers. Certaines motions réclament
d*utiles innovations. Le congrès préconise remploi de photographies,
au lieu de copies, dans Texpédition des pièces d'archives demandées
par les érudits.
Il conseille la création, dans les collections nationales de chaque
pays, d'un phototype des manuscrits, sceaux et monnaies que désigne-
I raient les commissions compétentes, et de photocopies destinées, les unes,
à être réparties dans les diverses bibliothèques nationales, les autres,
à être vendues, à bon marché, au public.
En ce qui touche les sceaux, dont la fragilité réclame des soins tout
spéciaux, le Congrès a conseillé de fort sages précautions : tous, —
ceux qui doivent être moulés, comme ceux que leur mauvais état de
conservation ne permettrait pas de mouler, — seront photographiés.
Avant de se clore, le Congrès de Liège a constitué un Comité inter«
national permanent pour continuer Tétude des questions qu*il avait
rX , discutées. Ce Comité correspondra avec un Bureau central que
11. C. M. Gayley, deSan Francisco, est chargé d'organiser en Amérique,
pour provoquer l'exécution des moulages et fac-similés. Le congrès a
beaucoup compté, pour la réalisation de ses idées, sur l'activité des
États-Unis, pays particulièrement intéressé à la multiplication des
fac-similés puisqu'il ne possède que fort peu de documents originaux.
En cette affaire, comme en toute autre, les questions financières sont
importantes. Espérons, avec le congrès, en la générosité des mécènes
américains. Max Prinbt.
Bibliografla di Roma nel medio ewo (49tt*i400), da ëmilio
Cal VI, con indicl par soggetti e autori. {Bibliografia générale di Roma,
vol. l.) Borna, Loescher, 1906, in-8 de xxiii-175 p.
Eu 1893, M. E. Celani commençait la publication d'un ouvrage pos-
thume de Francesco Cerroti : Bibliogra/ia di Borna médiévale emoderrM;
la mort du fils de l'auteur empêcha de publier la suite de cette œuvre
considérable, dont le premier volume, seul paru, ne comprend, en cinq
parties, que les sujets suivants : I. Histoire ecclésiastique; IL Couvents,
confréries, etc.; III. Biographies générales des Papes ; IV. Biogrâphieft
particulières des Papes ; V. Cour et curie.
■
Espérons que le projet de M. Ëmilio Calvi, de nous donner à soa
tour une bibliographie générale de Rome, aura un meilleur succès. Il
a pu, en tout cas, mener à bonne fin la première partie de son travail
— 535 —
consacré à la Rome médiévale, depuis la chule de l'empire romain jus-
qu'à la fin du ZY« siècle.
Tout en limitant son sujet à « Phistoire intime de la civita romana »,
à ce qui concerne « le peuple et la commune », M. Galvi n'a pas cru
— et on ne saurait Ten blâmer — devoir se fixer un cadre trop rigide.
G*est ainsi que son plan semblait exclure les ouvrages relatifs à la
Papauté et à la curie; il conserva tout ce qui se rapporte à Faction
politique des Souverains Pontifes et du clergé romain sur Rome; les
entrées des Papes, les cérémonies religieuses, qui tinrent une si
grande place dans la vie de la cité romaine, Tadministration pontifi-
cale, ne pouvaient guère être exclues de ce répertoire.
Les deux mille six cents et quelques indications recueillies par
M. Galvi ont été réparties par lui dans les six sections suivantes :
I. Sources bibliographique^; II. Bibliographie générale de Rome à
toutes les époques ; III. Bibliographie générale de Rome au moyen âge;
IV. Bibliographie de Rome dans le haut moyen âgé (476-999), 1. géné-
rale, 2. particulière; V. Bibliographie de Rome dans le bas moyen âge
(1000-1399), 1. générale, 2. particulière; VI. Bibliographie du xv« siècle,
1. générale, 2. partitulière.
Dans chacune de ces sections, les ouvrages sont groupés méthodique-
ment sous un certain nombre de rubriques ; ce que, pour les sections
IV- VI, Fauteur comprend sous le titre : Bibliographie particulière, ce
sont les ouvrages qui se rapportent à telle période, à telle année, à tel
fait, classés suivant Tordre chronologique.
Il est remédié aux inconvénients d'un classement méthodique — qui,
malgré tout, demeure le plus utile et le plus pratique ^ par une double
table alphabétique, complète et commode : i^ des matières, 2<> des
auteurs.
Un ouvrage de ce genre échappe difficilement à tout reproche. Je n*ai
point remarqué qu'il y eût des lacunes bien essentielles â signaler dans
le répertoire de M. Galvi : assurément, il y a des ouvrages que Ton
s'étonne de ne pas voir mentionnés, tels que celui de MM. Goyau, Fabre
et Pératé sur le Vatican^ ou celui de M. Valois sur la France et le Grand
Schisme, celui de M. Pérouse sur le Cardinal Louis Aleman, et d'autres qui
sembleraient devoip intéresser un historien de Rome ; mais peut-être
Tauteur les a-t-il exclus systématiquement. Les indications bibliogra-
phiques ne sont pas toujours données avec une même précision : le
plus souvent, le format et la pagination des volumes cités sont omis .
on ne peut croire que M. Galvi ait ainsi agi par principe, puisqu'il
offre des exemples du contraire ; parfois l'adresse même est donnée
d'une manière incomplète.
Nous avons remarqué par contre que les noms et les mots étrangers
sont presque toujours transcrits avec une correction à laquelle les
ouvrages publiés en Italie ne nous ont pas habitués.
— 536 —
Nous ne pouvons en terminant que souhaiter de voir M. Galvl pour-
suivre et achever un travail appelé incontestablement à rendre de
précieux services. E.-G. Lkdos.
BULLETIN
E.e Cimréwn^, par V. Ebmoni. Paris, Bloud, 1907, in-12 de 63 p. (Collection
Seiênee et Religion). — Prix : 0 fr. 60.
L'étude sur le carême est restreinte à la question du jeûne. Cette ques-
tion elle-même est principalement, on pourrait dire uniquement, traitée au
point de vue historique, celui des origines et de l'évolution.
Cette institution n^est pas d'origine apostolique mais seulement ecclé-
siastique. On en suit minutieusement les moindres manifestations que
nous ont laissées les documents.
Le développement est examiné, en parcourant, k la suite de M. Vacan-
dard, dans le Dictionnaire de théologie catholique, trois périodes successives
qui conduisent à la période actueUe. Dans chacune de ces périodes : avant-
le vii< siècle, jusqu^au ix% au moyen âge et actuellement, on se pose la
question de durée, puis celle du mode comprenant le nombre de repas,
leur matière, les dispenses. Un chapitre spécial s^occupe brièvement des
compensations du jeûne dont on est dispensé. Ces compensations per-
mettent de garder l'esprit du carême, temps de. deuil, d'affliction et de
pénitence. De courtes considérations sur le symbolisme attribué dans la
littérature chrétienne au chifl)re 40 terminent Touvrage.
On regrette que, dans une « Série liturgique », la question du carême se
réduise à une étude canonico-his torique sur le jeûne. La liturgie du Missel
et du Bréviaire en carême rapprochée de la préparation au baptême solen-
nel du samedi saintj de la réconciliation des pécheurs, et de la dévotion
des stations aurait offert un aliment- non moins intéressant à la science et
à la piété. Souhaitons que M. Ermoni traite bientôt ce sujet avec une
égale compétence. A. Vïgoukbl.
La Déeowerte de l'aBoeau de Saturne p«i* Huy^ens» par JBAN
Mascart. Paris, Gauthier-Villars, 1907, in-8 de 58 p., avec 27 ûg. — Prix : 2 fr.
M. Masoart a entrepris de retracer Thistoire de la découverte de l'anneau
— ou plutôt des anneaux — entourant la planète Saturne. Galilée, lorsquUl
eut fabriqué la première lunette, s'empressa (c'était le 13 novembre 1610)
de la braquer sur cette planète et ne fut pas peu surpris de la voir flanquée,
à droite et à gauche, de deux astres plus petits; il la qualifia d'astre
trijumeau, planetam tergeminam. Un peu plus tard, en 1612, une nouvelle
observation ne lui laissa plus voir que Saturne tout seul ; le grand astro-
nome florentin en fut fort troublé, et, malgré ses recherches, mourut sans
avoir pu trouver Pexplicatiou de cette bizarrerie. Après lui, Gassendi,
Helvétius, Riccioli, reprirent les observations; mais bieu qu^approchant un
peu plus de la réalité que n^avait pu faire Galilée, n'arrivèrent pas à la
pleine solution du problème.
Il était réservé à Pastronome de la Haye de trouver le mot de Pénigme.
Ce ne fut pas sans de laborieuses recherches qu*expose en grand détail
M. Mascart.
Ce qui donne un prix particulier à cette brochure, c*est la reproduction
de tous les dessins par lesquels les divers observateurs, et particulièrement
— 537 —
Hujgens (ou Huyghens), représentèrent à diverses époques Tastre énigma-
tique tel quMls l'avaient vu chaque fois, suivant Ja position sur l'orbite et
l'angle sous lequel il était visé. G. de ErawAN.
Aplsr*niiiiea de LÉON ID AS DB Tarbntb ; trad. du grec par Julbs
IIOUQUBT. Lille, Le Bettroy, s. d., in-16 de 138 p. — Prix : 2 fr.
Léonidas de Tarente n*a, bien entendu, que le nom de commun avec le*
célèbre chef des Spartiates aux Thermopyles. 11 vivait au commencement
du m* siècle avant notre ère, et, après une jeunesse heureuse, il connut les
privations de l'exil, sauf à s'en consoler par le culte des muses et de la
philosophie. Parmi ses épigrammes funéraires et ses dédicaces, il en est un
assez grand nombre qui furent composés pour des petites gens, pécheurs,
charpentiers ou Ûleuses : de 1^ les termes techniques qui abondent dans ce
volume, mêlant un certain réalisme à des développements contenant çà et
là des traits de véritable poésie. —La traduction de M. Mouquet ne serait-
elle pas la première en date ? Pour juger de son exactitude, le texte original
me fait défaut: Fauteur pariait s'être attaché & la fidélité plus encore qu*à
l'élégance. D'ailleurs, pour qu'un lecteur moderne en ait une complète
intelligence, un bref commentaire mythologique serait maintes fois le
bienvenu. G. Huit.
Miémeires et lettres, par M. -F. DB Gastbllanb'. Paris, Dujarric, 1906, in-
18 de 228 p. — Prix : 3 fr. 50.
M"»« de Gastellane était la nièce du célèbre et original maréchal, et Ton
peut dire qu'elle fut aussi originale que lui. On pourrait intituler ce volume :
Mémoireê d'une enfant terrible. On y trouve de tout : de l'esprit, de l'émotion^
du scepticisme, des préjugés, des idées fausses, des réflexions justes, de la
charité et de l'injustice. Le moraliste s'intéressera à un état d'esprit parfai-
tement irréligieux, quoique honnête, qui s'est développé dans les milieux
les plus religieux. M»* de Gastellane a été l'hôte d'une multitude de com-
munautés religieuses. L'historien trouvera ici quelques anecdotes Intéres-
santes sur la fin du second Empire, sur la révolution du Quatre Septembre
et sur le principat de M. Thiers. Mais c'est un ouvrage très superûciel.
EUGÈNB GODBFROY.
Le Caleadrler in«i*tyi*olo|se de Im Vendée mtlUAlre, par HbnrI
BonHQBOiS. T. 1. 1-10 janvier. Luçon, imp. Bideaux, 1906, in-16 de 155 p.
- Prix : 2 fr. 25.
L'infatigable historiographe delà Veudée, M. Henri Bourgeois, a entrepris
de dresser la liste, aussi complète que possible, des victimes des guerres
de Vendée. L'œuvre est immense et le travail écrasant ; il n'a cependant
pas effrayé sou courage. « Il n'est pas une bourgade, écrit justement Fau-
teur, pas un village, j'oserais dire pas un champ vendéen qui n'ait été
arrosé du sang versé pour la cause de la religion , à l'époque de la Grand'-
Guerre et delà Terreur. » Il n'a pas dressé sa funèbre et glorieuse liste par
ordre alphabétique ni par région, mais sous forme d'éphémérides et en sui-
vant l'ordre du calendrier. G'est un vrai martyrologe, et quel martyrologe I
Que de martyrs, chaque jour I M. Bourgeois n'en est encore qu'au 10 janvier,
et il a rempli déjâi plus de cent cinquante pages !
Max. DB LA ROCHBTBRIB.
— 538 —
l4e Miirqul* de Ségui*, 19Sta*lQ09. Étu<ie sur sa vie el son œuvre^ suivie
d'un ckoiiP de ses lettres à la jeunesse, par Gharlbs Vibnnbt et LOUIS
QuiNTON. Lille, Paris, Bruges, Société de Saint-^Augusrin, s. d., in-8 de
196 p., avec portrait. — Prix : 2 fr.
Ouvrage de bonne propagande où Ton retrace rapidement la vie si
chrétienne, si charitable, si apostolique, si parfaitement édifiante de ce
gentilhomme bienfaisant, frère du saint Mgr de Ségur et lui-même pieux
et vertueux. Son existence publique (au Conseil d'Etat) ; ses travaux
littéraires, son dévouement dans les Œuvres forment la trame charmante
du récit. A la fin, en 80 pages, un choix de ses lettres complète heureuse-
ment les traits délicieux de son caractère et de son zèle. On les a
groupées, sous des titres spéciaux : Papostolat, à des soldats, aux membres
des petites conférences de Saint- Vin cent de Paul, à un séminariste, sur
Tamitié, etc..
Ce classement, un peu arbitraire pour Thlstoire, répond bien au but
édifiant que les auteurs, Justement respectueux et reconnaissauts, se sont
proposé. G.
Les Bibliothèques munlelpales «tuas Pemplre romala, par R.
GaOnat. Paris, G. Kllncksieck, 1906, gr. in-4 de 30 p., avec 5 Ûg. et
2 planches. — Prix : 2 fr. 10.
On n'avait pas jusqu'à présent de données précises sur la disposition des
bibliothèques publiques' dans Tantiquité. La découverte de celles d*Ëphèse
et de Timgad a permis à M. Gagnât de reconstituer le plan des monuments
de ce genre. Ils se composaient d'une salle de lecture ornée de statues,
de bustes, de médaillons, et dont les murs étaient creusés en niches for-
mant armoires. Naturellement il n'est rien resté du mobilier, tables et
sièges, non plus que des rayons, mais tout cela peut se supposer aisément.
Extérieurement & la salle, il y avait, à Ëphèse et à Timgad, des dépôts de
livres. L'extérieur de rédiûce était monumental. On sait, par les distiques
de la bibliothèque dUsidore de Séville, que les ouvrages étaient classés par
genres, et par un texte d'AuluGelle que le prêt était autorisé.
M. Cagnat profite de Toccasion pour dresser la liste des bibliothèques
municipales connues. Elles sont en assez grand nombre; beaucoup sont
dues à des libéralités privées, beaucoup étaient jointes à des temples.
Enfin M. Cagnat rapproche de la bibliothèque d'Êphèse une construction
de Pompéi, située sur le forum, entre le marché et le temple de Vespasien,
et sur la destination de laquelle on n'est point d'accord. La grande ressem-
blance qui existe entre le plan de ce monument et celui de la bibliothèque
d'Êphèse permet de supposer que c'était également une bibliothèque. A'. B.
CHRONIQUE
NécROLOGiB. — Après une longue et douloureuse maladie, M. Huysmans
est mort à Paris, le 12 mai, à T&ge de 59 ans. M. Joris-Karl Hutsmans, d'ori-
gine hollandaise, était né à. Paris en 1848. Entré dans l'administration, il
fit toute sa carrière dans les bureaux du ministère de Tintérieur. Il avait
27 ans lorsque, en 1875, il débuta dans les lettres par un volume bixarre :
LeDrageoir aux épices^ écrit dans la manière baudelairienne, volume qui, ainsi
que les suivants, Marthe, Croquis parisiens, etc., le classèrent au nombre de
ces écrivains qui méditaient d'élever sur les ruines du romantisme cetCe
i
— 539 —
nouvelle forme littéraire nommée naturalisme. Un jour vint où, se déga-
geant d*un réalisme poussé à Texcès, il chercha dans le surnaturel des
satisfactions que sa nature tourmentée et inquiète n^vait pu trouver
Jusque-là, et il publia Là-Bas, épisode satanique de la vie du romancier
Durtal. Enfin, par une évolution qui semblera naturelle & ceux qui avaient
su découvrir tout ce quUl y avait de droiture et d'humilité au fond de son
âme, Huysmans se convertit au catholicisme et fit paraître alors : En routCt
la Cathédrale^ etc. Il est vrai que sa conversion ue fit pas de lui un autre
écrivain, car il garda la plupart de ses formes de sensibilité et toute sa
hardiesse de langage. Huysmans laissera lé souvenir d'un styliste étrange»
incomparable, et, d^un autre côté, la transformation qui s^était opérée en lui
depuis sa conversion, son attitude héroïque devant la mort et le renon-
cement avec lequel il a détruit pendant son agonie de nombreux manus-
crits prêts à voir le Jour, seront toujours considérés comme un des épisodes
littéraires les plus extraordinaires de notre époque. Voici la liste à peu près
complète de ses œuvres : Le Drageoir à épices (Paris, 1874, in-18) ; — Ln
SoBurs Vatard (Paris, 1879, in-12) ; — Marthe, histoire d'une fille (Paris, 1879,
.in-12) ; — Croquis parisiens (Paris, 18^0, gr. in-8) ; — En ménage (Paris, 1881,
in-l2) ; — A vau-Peau (Bruxelles, 1882, in-12) ; — LArt modetme (Paria, 1883,
in-12) ; — A rebours (Paris, 1884, in-12) ; — Un Dilemme (Paris, 1887, in-12i ; —
En rade (Paris, 1887, in-12) ; — Certains {G. Moreau, Degas, Chéret, Wisthler,
Rops, le Monstre^ le Fer^ etc.) (Paris, 1889, in-12); — Les Vieux Quartiers de
Paris. La Bièvre (Paris, 1890, in-8); — Là-bas (Paris, 1891, in-12) ; —En route
(Paris, 1899, in-12) ; — Félicien Rops et son œuvre (Bruxelles, 1896, in-4), avec
J.Péladan, F. Ghampsaur, Eug. Demolder, etc. ; — La Bièvre et Saint^Sévc
rin (Paris, 1898, in-t2); — La Cathédrale (Paris, 1898, in-12); — Pages catho^
liques. (Paris, 1899, in-12] ; — De tout (Paris, 1901, in-16) ; — La Bièvre, les
Gobelins^ Saint-Séverin (Paris, 1901, in-12) ; — Sainte Lydwine de Schiedam
(Paris, 1901, in-8 et in-12) ; — Esquisse biographique sur Don Bosco (Paris,
1902, in-12) ; — L'Oblat (Paris, 1903, in-12) ; — Le Quartier Notre-Dame (Paris,
1905, in-8) ; — Trois Primitifs (Paris, 1905, in-8) ; — Les Foules de Lourdes (Paris,
1906, in-16).
— M. Jules Lairj directeur de la Compagnie des entrepôts et magasins
généraux de Paris, est mort en cette ville, au milieu de mai. 11 était né âi
Gaen (Calvados) en 1836. Ancien élève de TÉcole des chartes et membre do
PÂcadémie des inscriptions et belles-lettres, M. Lair était un historien
remarquable. Voici les titres des principaux ouvrages qu*il a publiés :
Histoire du parlement de Normandie depuis sa translation, à Caen, au mois de
juin 1589, jusqu'à son retour à Rouen, en avî^il 459A (Caen, 1860, in-8) ; — Études
sur les origines de Vévêchè de Bayeux (Paris, 1862, in-8) ; — Des Sociétés à respon-
sabilité limitée (Paris, 1863, in-8) ; — Documents inédits sur Vhistoire de la Révo-
lution française. Correspondances de Paris, Vienne, Berlin, Varsovie, Constanti-
nople (Paris, 1872, in-8), avec M. Emile Legrand ; — Histoire de la seigneurie
et de la paroisse de Bures [Seine- et- Oise) (Paris, 1876, iQ-8) ; — Louise de la
^ Vallière et la Jeunesse de Louis XI V, diaprés des documents* inédits, avec le texte
authentique des lettres de la duchesse au maréchal de Belle fonds (Paris, 1881, in-8),
réimprimé en 1882; — Nicolas Fouquet, pt^ocureur général, surintendant des
finances, ministre d'État de Louis XI V (Paris, 2 vol. in-8), ouvrage couronné
par PAcadémie française ; — Étude sur la vie et la mort de Guillaume Longue-
Épée, duo de Normandie (Paris, 1893, in-fol) ; — Les Normands dans Vile d^OS"
celle (Paris, 1898, in-8); — Études critiques sur divers textes des x<> et xP siècles
(Paris, 1899, 2 vol. in-4).
— 540 —
— Le monde médical a fait une perte sérieuse en la personne du docteur
Paul PoiRiBR, mort le 2 mai, à Boulogne-sur-Seine, à 54 ans. Né à Granville
le 7 février 1853 et appartenant à une famille modeste, il fat, dans toute la
force du terme, un fils de ses œuvres. Aide d'anatomie à la Faculté de
médecine de Paris en 1880, prosecteur en 1883, chirurgien des hôpitaux et
agrégé en 1886, chef de travaux en 1887, professeur d'anatomie en 1902, élu
membre de l'Académie de médecine en 1905, le docteur Poirier avait par-
couru, on ]e voit, une brillante carrière scientiflque. Clinicien des plus
habiles, le docteur Poirier a trouvé le temps d^écrire d'importants ouvrages
se rapportant surtout à des questions d^anatomie et de médecine opératoire,
tels que : Contribution à Vétude des tumeurs du sein chez Vhomme ; tubercules,
sarcomes, épithéliomest carcinomes. Étude clinique du cancer (Paris, 1883, in-8),
thèse pour le doctorat; — Du DéveloppemeiU des membres (Paris, 1886, in-8),
thèse; — Lymphatiques des organes génitaux de la femme (Paris, 1890, in-8); —
Topographie cranioencéphalique. Trépanation (Paris, 1890, ln-8) ; — Quinze
leçons d*anatomie pratique, recueillies par MM. Friteau et Juvara (Paris, 1890,
in-12), plusieurs fois réimprimé ; — Un Cas d'^anévrisme artério-veineux du sinus
carotidien ayant envahi la cavité crânienne ; attaques épxlepliformes subintrantes ;
ligatiare de la carotide primitive; amélioration (Paris, 1891, in-8). On lui
doit en outre une active collaboration au Traité d'anatomie humaine (Paris,
1892-1902, 5 vol. gr. in-8), qui a été publié sous sa direction avec le concours
de-^ docteurs A. Charpy, RiefTel, Nicolas, etc. Il a donné enfin de remar-
quables articles aux Archives générales de médecine.
— On annonce encore la mort de MM. : Pierre Buffbt, rédacteur en chef du
Nouvelliste des Vosges, fils de l'ancien ministre, mort au milieu de mai à
51 ans; — Alexandre Casarin, peintre, sculpteur, musicien et écrivain, né
au Mexique de parents français, mort & Paris & la fin de mai ; — le Dr.
Albert Charrin, médecin des hôpitaux, professeur agrégé à la Faculté de
médecine, mort à Paris, au milieu de mai, à 50 ans, auquel on doit quelques
ouvrages estimés, par exemple : Des blessures du cœur au point de vue médico-
judiciaire (Lyon, 1888, in-8); La Maladie pyocyanique (Paris, 1889, in-8); —
Chbvrbmont, auteur de nombreux travaux sur Marat, duquel il s^intitulait
lui-même le « bibliographe », mort le 24 avril, dans sa 84* année ; — Georges
Cousin, ancien élève de l'Ëcole normale supérieure, ancien membre de
rÉcolo d'Athènes, professeur adjoint a la Faculté des lettres de Nancy, mort
en cette ville, à la fin de mai, à 46 ans; — Denys Darribux, rédacteur en
chef de la Liberté du Cantal, mort à 40 ans, au commencement de mai ; —
André Dior, avocat-, directeur de VAvenir républicain de la Manche, mort au
commencement de mai, à 40 ans ; — Louis Lucibn-Brun, qui, indépendam-
ment des soins qu'il donnait k la revue les Missions catholiques, collaborait
avec son père à la rédaction et à la direction de la Revue des institutions et du
droite mort à Lyon, le 5 février, à Page de 49 ans ; — Edouard Mangin, chef
d'orchestre de TOpéra, lequel avait fondé le Conservatoire de musique de
Lyon et professé pendant plusieurs années à celui de Paris, mort à Paris, le
24 mai, à. 70 ans; — Ferdinand Martin, avocat, journaliste, auteur de plu-
sieurs ouvrages sur la période révolutionnaire, mort à la fin de mai ; — le
chanoine Oscar Philippe, curé-doyen de Pont-de-l'Arche (Eure), mort au
commencement de mai, lequel avait publié de nombreuses brochures sur le
culte de Notrc-Dame-des-Arts qu'il avait organisé dans son église; —
Arthur Plançon, professeur au lycée Montaigne, mort le 13 mai, à Paris, à
66 ans ; — W^^ Aimée db Roghb du Tbilloy, femme de lettres, auteur
d'ouvrages en prose et de 'poésies estimées, morte à la fin de mai, à 78 ans.
— 541 —
\'¥..\
. .CT
t.Vf 1
■ 'Vi
V..
t
♦i"'
— A l'étranger on annonce la mort de MM. : Dr. Rudolf Baibb, bibliothé-
caire de la ville de Stralsund, fondateur et directeur du Musée provincial de
Poméranie, mort dernièrement à Stralsund, à 90 ans ; — Joseph Bonhomme, '^
éditeur-propriétaire du journal hebdomadaire catholique Dt Vturnatr, mortà
FuriieSi au commencement de mai, à Page de 75 ans ; — Ëdoardo Bbizio, érudit
italien, connu par ses recherches sur la civilisation étrusque, mort le 5 mai, à
Bologne ; — Dr. Alexander Buchan, botaniste et météorologiste anglais, ancien
secrétaire de la Société de météorologie d^Ëcosse, ancien président de la Société
de botanique d^Ëdimbourg; — Rudolf BuNOB, écrivain et poète allemand, mort
le 5 mai, & Halle-sur-la-Saale, à 71 ans, dont nous citerons : Camoëns. Ein
Dickierleben. Boman in Versen (Leipzig, 1891, in-8); Prinz Louis Ferdinand. Ein
Heldenltben, Historische Dichtung (Berlin, 1895, in-8); ~ Luigi Conforti, poète
italien, mort récemment à Naples, à 53 ans ; — George Byron Gurtis, journa-
liste anglais fort connu, qui fit partie de la rédaction du Standard pendant de '3
longues années et en fut le directeur de 1899 à 190^, moft à la fin de mai ; — Dr. . . §|
Hermaan Dbitbbs, philologue et musicologue allemand, auteur d^ouvrages
fort estimés, tels que Abhandlungen zu Hésiode Abkandlungen zu den giHechi-
sohen Afuiikern, mort récemment à Coblenz, à 74 ans ; — Sir Joseph Faybbr,
médecin et écrivain anglais, mort le 21 mai, à 83 ans, lequel avait publié en f^
1897 un mémoire de Sir Ranald Martin et en 1900 un intéressant volume :
RecoHection$ of my lifcy ainsi que de nombreuses études sur le climat, les
Ûèvres et les serpents venimeux de rinde quMl avait longtemps habitée ; —
Dr. Arved von Fuhbmann, ancien professeur de mathématiques h TËcole
technique supérieure de Dresde, mort en cette ville, le 23 avril, à 67 ans;
— Georgiï Norbertovitch Gabr4tchbvskï, professeur de bactériologie à
runiversité de Moscou, mort dernièrement en cette ville; — Dr. P. Hassb,
archiviste d'État et historien allemand, mort le 1*^ mai à Lubeck, à 62 ans,
lequel a publié des ouvrages relatifs à Thistoire de cette dernière ville,
notamment : Die Anfànge Lubecks (Lubeck, 1893, in-8) ; Kaiser Friedrich
I, Freibrief fiir Lubeck vom 19 September 4188. Zum Andenken an das 750
jàhrlichen Beslehen der Stadt eingeleiiet und herausgegeben (Lubeck, 1893, in-4);
— Josef JoLOWiQZ, éditeur allemand, auteur d'ouvrages de bibliographie
polonaise, mort le 4 mai, à Posen, à 67 ans ; — Dr.Theodor von JCrobnsbn,.
professeur de pathologie et de thérapeutique à TUniversité de Tubingue,
mort dernièrement en cette ville, à 67 ans; — Dr. Horst Kbfbbstbin, péda-
gogue et écrivain allemand, mort dernièrement à léna, â 79 ans; — Tabbé
Joseph Labidon, professeur de mathématiques jet sciences au collège épis-
copal Saint-Vincent de Paul à Ypres, mort en cette ville, le 14 mai, à l'âge
de 31 ans ; — Dr. Hugo Lobbsgh, professeur de droit civil allemand et des
provinces rhénanes à TUniversité de Bonn, mort en cette ville, le 10 mai, &
67 ans, lequel a publié entr^ autres volumes : Die Gesetze iiber das Grund'
buchwesen und die Zwangsvollstreckung in das unbewegliche Vei*mÔgen im
Gebi^le des Rheinpreussischen Rechts aU Ergdnzung der driUen Auflage des Code
Civil herausgegeben (Leipzig, 1890, in-8); — Dr. Alexander Macbain, celtisant
écossais, mort dernièrement à In verness, & 52 ans; — John Mackintosu,
érudit écossais, qui, après avoir été cordonnier, policeman et papetier, s'est '
révélé excellent historien, comme le prouvent ses remarquables ouvrages :
Hislory of CivUization in Scotland en 4 volumes et The Révolution of 4688 and
the Viscount of Dundee, mort à Aberdeen, le 4 mai; — Dr. Hugo Maqnus,
oculiste allemand, professeur de thérapeutique pour les maladies des yeux*
à runiversité de Breslau, mort en cette ville, le 14 avril, è 65 ans, lequel a
publié de nombreux et importants travaux «ur Toculistique, entre antres :
«1
■ ■ ^
K« • »
— î)42 —
r W.' » ,"
fi* V'
.-Ml,/
.*■ T
.A
, ♦ :
h'
^•:- •
iA;.'' .
'*•:
>•: .: '■'
r A
;.> *'
ru
1-
DÎ6 Einaeugigkeit in ihren Benehungen zur Erwerbsfàhigkeit (Breslau, 1895*
in-8); Die Unterst^hung der optitchen Dientlfàhigkeit deê Ei$enbahns'Per${malSy
Leitfaden fur Aersle und Vtnoaltungsbeamte (Breslau, 1B98, iii-8); — Paul
Friedrich Ma.utzgh, éditeur allemand de Hildburgshausen, mort à Bad
Rauheim, le 27 avril, à 74 ans ; — Dr. Albert Mosbtig-Moobhop, professeur
de chirurgie & Vienne, auteur dUmportants travaux, notamment : Handbuch
der ehirurgischen Teehnik^ Er»te Hilfe bei plôulichen Ungîûekêfàllen^^ etc., mort
accidentellement le 25 avril, & 70 ans ; — Dr. Wilhelm MItllbr, chargé d'un
cours de minéralogie et de géologie à FËcoie technique supérieure deChar-
lottenbourg, mort en cette ville, le 2 mai; — Dr. Georg Obbqbl, écrivait
allemand, secrétaire de l'Académie royale des sciences d^utilité publique,
mort dernièrement à Erfurt, à, 67 ans, lequel laisse divers ouvrages sur
Luther et sur l'histoire religieuse ; — Dr. Karl Payr, professeur d^économie
politique à l'Université d*Innsbruck (Tyrol), mort dernièrement à Gratz, &
73 ans; — le chanoine Ernest-Pierre- Jean Rbmbry, qui a collaboré aux Précis
historiques de Belgique, auteur de divers ouvrages parmi lesquels le plus im-
poriautest une monographie sur la Vie et le culte de saint Gilles, mort à Bruges,
en mai, à r&gede72ans;— HansvoNDBRSANN, historienet écrivain militaire»
mort le 24 avril » à Gratz, à 61 ans, auquel où doit, entre autres volumes :
Sagen aus der grûnen Mark (Graz, 1890, in-8) ; Mit G oit fur Kaiser und Vater-
land. Lorbeerblatter aus der Ruhmesgeschichte steir. TruppenkÔrper (Graz, 1894^
in-8) ; — Dr. Heinrlch Saurb, professeur à TEcole commerciale supérieure
de Wiesbaden, ancien directeur de l'École Victoria de Breslau, mort à
Wiesbaden, le 9 avril, à 66 ans ; — Alexander von Tritschlbr,
ancien directeur de la section d'architecture à l'École technique supérieure
de Stutlgart, mort dernièrement en cette ville, & 80 ans ; — 0. Vandbr-
LiNDBN, publiciste belge, collaborateur de plusieurs journaux américains,
mort à Mont-Sain t-Amand, le 20 mai, à Tâge de 56 ans; — Jean-Charles-
François Vbrhbtbn, professeur & l'Institut Saint-Norbert d'Anvers,
mort en cette ville, & la Un de mai; — le D' Auguste Vbrmbr, à qui
Ton doit des chansons wallonues devenues très populaires en Belgique,
mort à Beauraing le 28 mai, à Tftge de 90 ans ; — Wentworth Wbbstbr, qui a
publié : Basques legends (Londres, 1877, in-8) ; Grammaire cantabrique, basque,
par Pierre d*Urte (1749) (Bagnères-de-Bigorre, 1900, gr. ln-8); Gleanings in
church history (1903, in-8] et a collaboré à diverses revues françaises et
anglaises telles que le Bulletin de la Société des sciences et arts de Bayonne, le
Bulletin de la Société Ramoud, de Baguères-de-Bigorre, VAcademy, VAthe-
naeum, P Anglican church Magasine, etc., mort à Sare, le 2 avril, âgé de près
de 80 ans; — Cari Philipp Wolfbom, ancien directeur de TÉcole commer-
ciale de Leipzig, mort en cette ville le 28 avril; — Zàchariab, lieutenant-
général danois, vice-président de la commission géodésique internationale
permanente, mort le 15 mal, à Copenhague.
LBCrURBS FAITBS ▲ L'AGADÊMIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS-LBTTRBS. —
Le 3 mai, M. le docteur Gapitan signale à TAcadémie les aveux spontanés
faits par un vieillard, au sujet de silex égyptiens qu^il a jetés dans l'île Riou,
près de Marseille, et qui, trouvés en cet endroit par M. Tabbé Arnaud d'Agnel,
ont servi de base à une théorie historique. — M. S. Heinach lit un travail
relatif à un signe d^antiquité des statues grecques de femmes, résultant de
Pécartement des seins, et leur diamètre, qui diminuent au cours des siècles.
— M. Pottier parle d*un vase attique du y* siècle, représentant une clinique.
— M. Havet poursuit son commentaire de certains passages de Plante. —
Le 10 mai, TÂcadémie entend la lecture dMne lettre de M. Léopold Delisle,
J^T'l
?" V
j.
y-
f :
>^
' : ■•'J
lu
— 543 —
aa sujet dMn manuscrit faussement attribué à la bibliothèque de Charles Y.
— M. Gollignon explique à TAcadémie que la tête d^Bros, en marbre, qui ï^
appartient à M. de Bioncourt, et qui a été trouvée à Rome, en 1872, est une
réplique de l^Eros de Lysippe. — M. Charles Normand parle de la décou-
verte récente, faite à Paris, dans un îlot voisin de la Sainte-Chapelle, d^un ,
bas-relief ancien, non encore expliqué. — M. Ciermont-Ganneau donne
lecture d'une notice sur une nécropole juive auprès d'Alexandrie. —
Le 24 mai, le président lit & l'Académie une notice sur la vie et les œuvres * "'/^
de M. J. Lair. — M. Pottier explique le calque d^un nouveau fragment de
céramique, trouvé à Suse, par M. de Morgan. — M. Havet continue son
commentaire sur Plante. — M. Ciermont-Ganneau parle de la cérémonie
magique de la Ùe/ixio.
LbCTURBS FAITBS a L^ACADéMIB DBS SGIBNGBS liORALBS Bt POLITIQUBS. —
Le 4 mai, M. Gheysson lit' un travail qui a pour but de rechercher comment ^|
on pourrait remplacer le droit de grève dans certaines industries où le
chômage est préjudiciable au public, dans les entreprises de transport par
exemple. — Le il mai, M. H. Carré lit son mémoire sur «les Parlementaires
aux états- généraux et Phumiliation des Parlements » (mai, juillet 1789). —
Le 18 mai, M. de Franqueville lit le travail de M. Darcy, relatif à Madagascar.
— M. Boutroux lit le mémoire de M. Passy sur Pimpossibilité de supprimer
la misère et sur les moyens de Tatténuer.
Lbs Papyrus obbgs d'Êgtptb. — Sous ce titre» M. Nicolas Hohlwein d(}nne
au Bibliographe moderne (septembre-décembre 1906) un article fort intéres-
sant, dans lequel il fait excellemment ressortir tout le parti que Ton peut
tirer de ces précieux documents pour les études tant littéraires qu'histo-
riques et juridiques. Un court historique des découvertes papyrologiques et
une bibliographie d'ouvrages relatifs aux papyrus complètent cet article sur
lequel il convient d*appeler Tattention.
FoLK-LORB. — Dans son opuscule intitulé : Dt VÈtwU des traditions populaires^
ou Folk-Lore, en France et à l'étranger (Bagnères-de-Bigorre, imp. Berot, 1907,
in-8 de 24 p. Extrait des Explorations pyrénéennes ^ bulletin trimestriel de la
Société Ramond), notre savant collaborateur M. Henrf Galdoz a tracé une
esquisse générale de la science du folk-lore et de ses diverses branches,
ainsi que de la bibliographie, déjà très étendue, qui s'y rapporte.
RéTiP db; la Brbtonnb. — M. le D* Iwan Bloch, qui écrit généralement
BOUS le nom de Eugen Diïhren, nous donne une bibliographie des éditions
françaises et des traductions allemandes des œuvres de Rétif de la Bretonne.
L^ouvrage considérable quMl a consacré à étudier le trop fameux écrivain,
lui assurait en la matière une compétence toute spéciale. La Bétif-Bibliothek,
yerzsichnis der fransôsischeti und dexUscken Ausgaben und Schriften von und
liber Rétif de La Bretonne (Berlin, Max Harrwitz, 1906, in-8 de xii-42 p.) com-
prend, ainsi que Tindique ce titre un peu long, Pindication non seulement
des ouvrages de Rétif, mais de ce qui a été écrit sur lui. La première partie
contient sous les n»* 1-57 bis la mention de 85 ouvrages ou réimpressions
d'ouvrages de Rétif. La deuxième partie (n** 58-78) est consacrée aux traduc-
tions allemandes ; la troisième (n*'* 79-137) nous donne la liste des travaux
relatifs h Técrivain. Dans chaque section Tordre chronologique a été adopté.
Un triple index alphabétique est destiné à faciliter les recherches : le pre-
mier donne les titres des œuvres françaises ; le second ceux des traductions
allemandes ; le troisième les noms des pseudonymes, traducteurs, annota-
teur^ illustrateurs, etc. Malheureusement les renvois ne sont pas toujours
' '/ ■
/•■■
— 544 —
exacts: par ex., k la rubrique Monsieur N%cola$, au lieu de U f. il faut lire 14 g. ;
à la rubrique Talmeyr^ au lieu de 14 s. il faut lire 14 1. D'autre part, Tauteur
prend soin de marquer d'un * les noms des illustrateurs, mais il oublie de le
faire pour Baquoy, pour Bosse, etc. Ënân ces tables sont incomplètes ; nous
ne voyons pas figurer dans la première par ex., les Dangers de la vUU (44 i.) ;
dans la troisième, à Tarticle Lacroix manquent les renvois 15, 110, à Tarticle
Assézat le renvoi 23 f., à Particle Cohen le renvoi 40, à l'article Nencke le
renvoi 68 c, à Tarticle Matharel le renvoi 105. Des articles manquent complè-
tement (Asselineau, Marandon, etc.). Quant à la bibliographie même, Tim-
possibilité pour M. Diihren et son collaborateur M. Max Harrwitz d^avoir
entre les mains tous les ouvrages dont ils dressent la liste, a entraîné
quelques inexactitudes et quelques imprécisions dans les descriptions. La
traduction de Quevedo (13} est intitulée Œuvres choisies ; Touvrage indiqué
sous le n* 2 g. porte pour titre, — du moins dans Texemplaire de la Biblio-
thèque nationale — la Protiiluée devenue honnête femme, et non pdiS vertueuse ;
le volume de Firmiu Boissin (114) a 108 p. Nous n'avons pas vu mentionné par
M. Dûhren le Contre-avis aux gens de lettres (Paris, Humblot, 1770, in-12), qui
est attribué à Rétif; Le Paysan et la paysanne ont été réimprimées en 1891
par Dentu dans sa Bibliothèque des chefs-d^œwire; Tédition des Contemporaines
donné par Assézat chez Marpon et Flammarion a été réimprimée en 1881.
La Bibliothèque nationale possède une édition isolée du Jugement de Paris
(42) avec Tadresse : Londres, chez les Cadette, 4773 ; Louise et Thérèse a fait
l'objet de plusieurs réimpressions en 1881 dans la collection des Chefs-
d'œuvre inconnus, en 1900 dans celle des Petits chefs-d'œuvre ; Liseux a publié
en 1885 Sara, ou V Amour à 45 ans (43 c). En 1871, sous Padresse supposée
Genève, Lebondril, on a donné : Ruses, supercheries, artifices et m^ichinalions
des filles publiqueà. U y a une notice sur Rétif dans les Oubliés et dédaignés,
de Charles Mouselet (Paris, Bachelin DeÛorenne, 1885, iii-8). Avons-nous
besoin d'ajouter que le travail de M. Diihren n^en est pas moins fort ins-
tructif, très consciencieux et qu'il sera indispensable à ceux qui voudront
s^occuper d'un auteur médiocrement estimable, mais qui devient très & la
mode.
Bbrrv. — Le 21* volume de la 4« série des Mémoires de ta Société historique,
littéraire et scientifique du Cher (1906-4907) (Bourges, Renaud ; Paris, Lèche va-
lier, gr. in-8 de xyiii-325 p.) est presque entièrement occupé par la Un des
deux éludes qui mériteraient un tirage à part, en raison de l'intérêt qu^elles
présentent, à des points de vue différents : Contribution à Vhistoire de la vie
privée et de la Cour de Louis XI (1423 4481), par M. Alfred Gaudilhon (p. 1-120)
et tes Vignes et les vitis du Berry^ élude hiitorique et statistique, par M. Emile
Turpin (p. 121-253). Nous mentionnerons ensuite : Notice nécrologique sur
M. Le Grand, membre de la Société, auteur d^un grand nombre de travaux
sur la botanique, par M. A. Mornet (p. 255*280); — La Fontaine de Fer ou
Fontaine Saint-Firmin à Bourges {Cher), par M. le D' M. Leprince (p. 285-312);
— Notes sur qtielques orchidées hybrides du Cher, par M. Lambert (p. 313-322).
BouRGOGNB. — Nous reccvons le tome XXXI V» de la nouvelle série des
Mémoires de la Société éduenne ( Autun, imp. Dejussicu, 1906, in-8 de xxiv-400 p.i
avec 2 planches). C'est nous répéter que de constater Timportance et IMntérét
de cette publication. Par le simple énoncé des travaux ayant formé ce beau
volume, on verra tout de suite quel profit peuvent en tirer les érudits autres
que ceux de la région, savoir : Magnence, proclamé empereur à Autun, en 550^
par M. A. de Charmasse (p. 1-12) ; — La Chdtellenie de ta Toison, par M. E.
Fyot (p. 13-32) ; — Les Députés de Saône-et- Loire aux assemblées de ta dévolution
— 545 —
{47B9'4799) (suite). 5« f'artie. Convention nationale, par M. P. Montarlot
(p. 33^137]. Cette excelleDte contribution à THistoire delà Révolution conti-
nuera dans le prochain yolume du recueil ; les parties précédentes, nous le
rappelons, se trouvent dans les tomes XXX à XXXIII ; — Un Projet cTètablis-'
sèment à Autun éTune manufacture de dentellee en 46B$^1667^ par M. André
Giliot (p. 139-147) ; — La Cathédrale d* Autun en 4705, d'après un manusorit iné-
dit de la Bibliothèque de Rouen, par M. A. de Charmasse (p. 149-197); ^ Le
Dernier Titulaire du droit de cité à Autun, Augustin Creusé de Lesser^ poète et
sous- préfet, par M. Ch. Boéli (p. 199-205); — Esquisse de ^histoire économique
de Vagriculture autunoise, par M. Edouard Escarra (p. 207-259); — Noie sur
une .figurifie de bronse découverte au Beuvray en 4905, par M. René Gada^t
(p. 261-265, avec une planche) ; -- Notes sommaires sur l'église de Laisy et son
mobilier d*art, par M. Gh. Boëll (p. 267-288, avec une planche) ; ~ Notes sur le
libraire et imprimeur dijonnais Pierre /. Orangier, à propos d'une édition
inconnue du € Computus novus » de Pierre Turrel, par M. G. Oursel (p. 889-
309) ; — Mélanges d'histoire, d'archéologie et de bibliographie locales, par divers
auteurs ayant signé de simples initiales (p. 311-328); — Le Château de Bussy^
Rabutin, excursion faite par la Société éduenne le 4 juin 4906, par M . Ch. Boôll
(p. %9-340). Dans une note Qnale, M. Boëlh rectlQe l'erreur trop fréquente
commise par les biographes dans indication du lieu de naissance de
Bussy-Rabutin : Ëpiry, commune de Saint-Êmiland, arrondissement d'Autun^
et non Êpiry, canton de Gorbigny (Nièvre); — Alise Sainte^ Reine, excw^sion
faite far la Société éduenne, le 7 septembre 4906 (p. 341-347).
Dauphinè. — Les no* 3 et 4, datés décembre 1906, du Bulletin de la Société dau^
phinoise d^ethnologie et d'anthropologie {Grenoble, imp. Allier, in-8 paginé 79-174)
vient de paraître en un fascicule dont la majeure partie est occupée par le
travail de lyf. le colonel de Rochas d^Aiglun : Henry de Rochas, s* d'Ayglun,
ingénieur des mines^ conseiller et médecin ordinaire du roi Louis XIII (p. 79-138),
Viennent ensuite : La Matérialisation et la lecture de la pensée, par M. L.
Jacquot (p. 138-141) ; — A propos du musée d'archéologie [de Grenoble], par
M. le D' J. Bonnet (p. 142-153) ; — Ce qu'on peut voir aux Eysies entre deux
trains, par M. le commandant Audebrand (p. 153-155) ; — Au sujet de Hans^
le cheval sagace, par le même (p. 155-163).
FRANCHB-CoiiTà. — La livraison de mars-avril dernier du Bulletin de la
Société de l'histoire du protestantisme français (p. 97-158) renferme une étude
aussi curieuse qu'intéressante sur Un Secrétaire d'' Érasme, Gilbert Cousin et la
Réforme en Franche-Comté. Gilbert Cousin, né à Nozeroy enl506, appartenait
à la petite bourgeoisie comtoise. L'auteur, M. Lucien Pebvre, nous présente
ainsi le personnage : « Formé dans sa jeunesse, à Fri bourg et & Bâle, au
contact journalier d^un maître comme Érasme, dans la société familière
des Zasius, des Amerbach, des Grynée, de tout ce que le milieu b&lois, si
plein de vie et d'activité, comptait de grands esprits larges et généreux, —
puis, brusquement, séparé de ces esprits d'élite, rejeté par les hasards de
Pei^istence, lui, B&lois d*adoption, dans un pays de langue et de culture
française ; lui, évangélique de cœur, dans la carrière d'Ëglise ; fait cha-
noine et installé pour toujours par sa famille dans un pays de contre-
Réforme sauvage et résolue [ce qui signifie que la Franche-Comté était
profondément catholique] qu'il ne trouvera jamais la force d'abandonner,
il me semble qn'êi partir du moment où il a quitté BÂle, il ait cessé de
s'enrichir d'idées, de sentiments nouveaux ; il semble que, sans souci de
s'adapter aux conditions diverses que lui créaient & la fois son pays et son
temps, il n'ait plus fait dès lors que laisser croître en lui et se développer
Juin 1907. T. CIX. 35.
— 546 —
les semences, les germes de vie intellectuelle et morale qu'avait recueillis sa
jeunesse studieuse. Toute sa rie, il est resté ainsi « de la religion de j^&le, »
comme disaient ses ennemis. . . » Ce portrait est complété à la page 125, où
M. L. Febvre constate qu* < il existe toute une catégorie 'd*écrits qui nous
montre en Cousin, non point seulement un réformiste, mais vraiment un
révolutionnaire religieux ; toute une série de textes d*un ton âpre, tendui
agressif, qui précisent singulièrement ses revendications et ses tendances. »
Après cela, il ne faut pas s^étonner si Rome flnit par se fâcher. Il en résulta
que Gilbert Cousin fut arrêté e^ 1571, jugé et condamné & la prison, perdant
ainsi sa prébende de chanoine. Enfin le 22 mai 1572, 11 mourut « es Chartres
de rarchevôque > [de Besançon]. Assurément cette figure est curieuse,
mais dépourvue de franchise : vivant de TÉglise catholique, il en fut en
somme le détracteur. On comprendra qu'elle ne nous inspire pas de sym-
pathie. M. L. Febvre a composé son étude « â Taide des ouvrages de Cou-
sin, de sa correspondance publiée, de quelques lettres enfin et de quelques
documents inédits. » On trouve là, avec cinq reproductions de vieux bois un
certain nombre de documents.
— Nous remarquons dans VAnnttaire du Jura pour 1907 (p. 56-67), un travail
de M. C. Boissonnet, sous-intendant militaire en retraite, relatif à VAn-
nexion de la Franche-Comté à (a France. L'auteur aurait pu, s'il Teût. voulu,
nous donner un tableau mieux exécuté du grand fait qu'il rappelle. Tel
qu'il est, cependant, il apprendra quelque chose à ceux qui ignorent /tout
de cet événement. M. Boissonnet, qui semble avoir écrit à bâtons rompus,
se livre ici à une sorte de dissertation de près de trois pages sur les diverses
devises de Charles-Quint et de Louis XIV. N^est-ce pas vraiment un hors
d'œuvre? ^ Pages 77 à 89 du même Annuaire, nous signalerons le Procès-
verbal de VAisemklée électorale du déparlement du Jura^ ouverte à Arbois le sept
mai et close le quatorze mai 4190. Les sentiments religieux de cette assemblée
et son hommage de reconnaissance et de fidélité au Bol ne laissaient guère
alors soupçonner Torgie révolutionnaire prochaine.
NOBMANDIB. — Signalons le volume des Mémoires de PAcadémie nationale
des seienees^ arts et belles'lettres de Caen qui porte le millésime de 1906 (Gaen,
imp. Delesques, iu-8 de 15-200-131-14 p.)- Ce volume, quoique paginé au bas
pour Tensemble de chacune des trois divisions du recueil, offre cette parti-
cularité que les études qui le composent sont paginées spécialement dans
le haut, ce qui donne au volume Taspect d'une collection de brochures
distinctes, l. Partie scientifique : Problèmes sur le mouvement di^une figure
plane dans un plan fixe, par M. A. de Saint-Germain (15 p.). — II. Partie
Jittéraire : Impressions sur le Mexique contemporain, par M. Le Page (9 p.); —
Un Opuscule de Robert Du Val^ par U. l'abbé A. Tougafd (19 p.) ; — Étude sur
la prise de Cherbourg par les Anglais en /758, par M. Gabriel Vanel (47 p.) ; —
Boucher de Perthes^ musicien et auteur dramatique, par M. Jules Cariez (31 p.);
» Le Collège royal de Caen après l'abbé Daniel {1859-4848), par M. C Pouthas
(79 p.). _ Dictons et sentences, par M. le comte de Charencey ;10 p.). — III.
Documents : La Chronique de Sainte-Barbe-en-Auge, texte latin publié avec
une Introduction et des notes par M. R.-Norbert Sauvage (69 p.) ; — Les
Écoles vétérinaires et la Oénéralilé de Cam, par M. A. Gallier (61 p.).
PÉBiaoBO. — La Société historique et archéologique du Périgord vient de
faire paraître, en un fort volume orné de nombreuses gravures, VBxploration
eampanaire du Périgord, par MM. le chanoine H. Brugière, vice-président
honoraire de la Société, et Jos. Berthelé, archiviste du département de
l'Hérault, membre non résidant du Comité des travaux historiques (Péri-
- 547 —
gueux, i90'/, in-8 de 653 p.). L'ouvrage se compose de trois parties : 1* Let
Cloches du Périgordy par M. J. Berthelé (p. 5 à 169), étude d^ensemble divisée
en six chapitres : bibliographie, archéologie et statistique, épigraphie,
paléographie, iconographie, histoire industrielle; 2* DExploralion campa-
noire du Périgord, par M. H. Brugière (p. 173 à 456), inscriptions, docu-
ments, etc., concernant les cloches de presque toutes les communes des
arrondissements de Périgueux, Bergerac, Nontron, Ribérac et Sarlat; 3*
Lei Fondeurs de cloches ayanl travaillé pour le Péngord du xv« au XIX" siècle^
par M. J. Berthelé (p. 459 à 573), d'après des informations recueillies, non
seulement en Péngord, mais encore en Angoumois, en Limousin, en Quercy,
en Bassigny» etc. — L'usage du volume est facilité par des tables analy-
tiques très développées (p. 577 k 652). Cette publication est une des plus
considérables qui aient été consacrées jusqu'ici à Tarchéologie et à rhistoire
campanaires. Ce n'est que justice de féliciter la Société historique et
archéologique du Périgord de l'avoir entreprise et menée à bonne Un.
Alsacb. — Dom G. de Dartein vient, par une étude sur un sujet des plus
ardus, d'apporter une intéressante contribution à Tétude de la liturgie, de
la chronologie et aussi des procédés scolaires du moyen âge. Son curieux
mémoire : Cisiojamts cistercien^ calendrier de Pairis {Alsace) — (xill* siècle) —
(Strasbourg, Le Houx, 1907, in-8 de 34 p. Extrait de la Revue Mabîllon) sera
très justement goûté des spécialistes. — « Le Cisiojanus n'est autre chose
qu'un calendrier syllabique. Rédigé en vers latins, il cooopte par syllabe
les jours du mois et chaque syllabe doit rappeler au moins la fête principale
du quantième... Ce procédé mnémonique paraît avoir été inventé au
xni« siècle... Il importait, au moyen âge, de graver dans la mémoire des
enfants Tordre de succession des fêtes de r£glise, à une époque où les
calendriers étaient rares et où Ton datait les actes par les fêtes les plus
Toisines. »
Allemagne. — L'on comprend de plus en plus la nécessité d'établir un
répertoire bibliographique universel, constamment tenu à Jour, qui permette
de se renseigner sur les ouvrages dans lesquels a été traité tel ou tel sujet,
et qui évite aux travailleurs un gaspillage de temps et de forces. Malheu-
reusement un projet de ce genre se heurte encore à bien des diCOcullés :
l'Institut international de Bruxelles, qui a eu la prétention de dresser le
bilan do la publication mopdiale depuis les origines, ne répond — et il ne
peut guère en être autrement — que fort imparfaitement & son but.
M. Hermann Beck, directeur de l'Institut international de bibliographie
sociale à Berlin, dans une brochure qu'il consacre à l'avenir de la biblio-
graphie internationale {Die internationale Bibliographie und ihre Zukunft.
Extrait des Kritische Dlutter fiir die gesammten Sosialwissenschaften , 1907,
lasc. 4. Dresden, 0. V. Boehmert, in-8 de 13 p.] prône le système des biblio-
graphies nationales ; chaque pays dressant lui-même sa propre bibliogra-
phie, c'est par la réunion et l'unification de ces instruments locaux que l'on
arriverait le plus vite et le plus sûrement à la constitution d'un grand
répertoire international. Mais que de difllcultés à aplanir avant d'atteindre
ce résultat!
Belgique. — V Annuaire de VAcadémie royale d^s sciences^ des lettres et des
beaux-arts de Belgique pour l'année 1907.(Bruxelles, Uayez, 1907, in-16 de 147 p.)
ne renferme, en dehors des renseignements habituels, que la notice de M. Je
chevalier Edmond Marchai sur le haron de Wiite, dont le tirage à part a
été déjà signalé ici.
— 548 —
ITAUB. — Mn« Browning, qui a tant aimé iltaiie. n^est pas oubliée en ce
pays. Voici, rendues en vers italiens deux de ses poésies, ie Boman du
Page et Bianca parmi les BossîgnoU (Due Poésie di ElizabelK Barreit Browning
e due Poésie di ***, tradotte deli' iugtese da Miss Kate Davis e Francesco d|
Silvestri Falconieri. Borna, casa«editrice romana, 1906, ln-12 de 24 p. —
Prix : 1 fr.). La traduction est suffisamment fidèle et parait élégante. Si les
deux courtes pièces qui terminent la plaquette sont vraiment traduites de
Tanglais, pourquoi n'en pas indiquer l'auteur, ou, tout au moins, en donner
ie texte original?
— Le P. Fedele Savio apporte une solution, qui parait fort plausible, à la
question de Tauteur de la basilique de Sainte-Agnès hors les murs de Bome :
conformément À rinscripti^n antique qui nous a été conservée, il croit pou*
voir établir que c*est Constantine, Ûlle de Constantin le Grand, femme suc-
cessivement d'Annit>aIien et de Gallus, et non une fille problématique de
l'empereur, Constance, vierge consacrée à Dieu. 11 faut rayer de la légende la
participation de Constantin à la construction, car, en ce cas, Il serait inadmis-
sible que sa fille, dans rinscription mise au monument, ne fît aucuneallusion
à son père. La construction doit dater de Tépoque du veuvage de Gonstantiae
et de son séjour à Bome (337-3S0). Les deux bustes de la mosaïque repré-
sentent l'un la fondatrice et Tautre Anuibalien, comme on peut s'en rendre
compte en comparant ce dernier avec une monnaie du Cabinet des médailles.
Telles sont les conclusions du P. Savio dans son mémoire extrait des Aui
délia r. Accademia délie science di Torino, vol. XLII ; Coslantinat figlia deWim-
peratore Costantino Magno e la basiliea di S, Agnese a Borna (Torino, Carlo
Glausen, 1907, in-8 de 23 p., Og. et 2 pi ).
Pbbsb. — C'est avec beaucoup de pénétration et de précision que le
P. J. Charles, S. J., vient d^étudier les LutUt d'in/luence dans le Golfe Persique
(Bruxellep, Albert Dewit, 1907, in-8 de 56 p., avec carte). Après y avoir
exposé les projets et les espérances des Russes et des Anglais, et expliqué
leurs récents succès ou leurs déconvenues diplomatiques, Tanteur y montre
comment l'intervention allemande est venue compliquer la lutte dMnÛuence
déjà engagée sur toutes les rives du Golfe Persique. Pacifique, la lutte le
demeure encore sans doute, mais elle ne peut pas le rester longtemps; au
fur et à mesure que, de Konieh, de Merv et de Quetta (dit le P. Charles à
la fin des deux pages vigoureuses dans lesquelles 11 conclut), les voies
ferrées allemandes, russes et anglaises se rapprocheront du golfe, les
chances de conûit iront se multipliant; et qui sait si les conseils de
TAmirauté, l'achèvement de nouveaux Dreaduought ne pousseront pas le
cabinet anglais à trancher promptement la question par ks canons des
cuirassés ?
Etats-Unis. — La Bibliothèque du Congrès a publié en 1903 une bitlio-
graphie*choisie de la question nègre aux Etals-Unis : SeleclLisl of Beferences
on ihe AV^ro question); c'en est en quelque sorte le complément que la liste
récemment publiée par le même établissement sur les amendements relatifs
à l'attribution du droit de sufi'rage aux hommes de couleur (List of discus-
sions of ihe fourteentfi and fifleenlh amendmenls, wilh spécial référence to negro
suffrage. Washington, Government Printing OQlce, 190G, in-8 do 18 p.).
Aus&i est-il juste de rappeler, en disant de ce nouveau travail exécuté sous
la direction de M. Appleton Prenliss Clark Grifiln tout le bien qull mérite,
de quelle bibliographie antérieure il constitue la suite.
Publications nouvelles. — Cours synthétique de liturgie, par A. Vigou-
— 549 —
Vel (|n-12, Roger et Chernoviz). — Cours dH'rn^ruc/ton religieuse, La Vie surna-
turelle. Commentaire synthétique de la troisième partie du catécMsme, La
Grâce et les sacrements (in-12, Tôqui). — Hors de V Église point de salut^ par
le R. P. E. Hugon (in-12, Téqai). — L' Esprit-Saint. Sa personne divine^ son action
dans VÉglise et dans les âmes, méditations inédites par Mgr Dupanloup (in-12,
LethieJleux). — Medulla sancti Thomae Aquinatis seu Meditationes ex Operifms
S, Tkomae depromptae^ auctore P. D. Mézard (2 vol. petit va-iBy Lethielleux)^
— Le Chrétien intime. T. HT. Les Litanies du Cœur de Jésus (Jésus notre vie)*
Elévations, par C. Sauvé (in-12, Vie et Amal). — Les Promesses du Sacré Cœur,
Béflexions et prières, par J. Bon bée (in-18, Tournai et Paris, Casterman). — La
Science de la vie. 2' partie. Le Devoir, T. I«% pages recueillies dans les pa-
piers ou rédigées diaprés les cours de M. Tabbé Guinand (in-18, Lyon, A.
Rey). — Au vingtième Siècle. Françaises selon V Évangile, par la C^—^ de Fia Vi-
gny (in-12, Lethielleux). — Les Vaillantes du devoir. Études féminines, par
Léon-Rimbault (in-12, Téqui). — Traité de droit public international, par A.
llérlgnhac. 2« partie. Le Droit de la piix (iH-8, Librairie générale de droit
et de jurisprudence). — Les Bases de la philosophie naturaliste, par A. Cresson
(in-16, Alcan). — La Physionomie humaine^ son mécanisme et son râle social,
par le !> I. Waynbauoi (in-8, Alcan). — L'Éducation et le suicide des enfants,
étude psychologique et sociologique, par L. Proal (in-16, Alcan). — Les Mer-
veilles de la vie, par E. Haeckel (in-8, Schleicher). — L'Année philosophique,
publiée sous là direction de F. Pillon. 17« année, 1906 (in-8, Alcan). — Pré-^
cis raisonné de morale pratique, par A. Lalande (in-16, Alcan). — La Crise mo-
rale des temps nouveaux, par P. Bureau (in-lô*, Bloud). — Pour les petits et les
grands. Causeries sur la vie et la manière de s^en servir, par G. Wagijer (ln-16,
Hachette). -^ Essai sur Vamitié, par L. Rouzic (in-32, Lethielleux). — La
Sdmce économiqiêe, ses lois inductives, par Y. Guyot (in-12, Schleicher). — Une
Fondation nécessaire. Les Secrétariats d''œuvres sociales, par V. Betten court et
le R. P. Rutten (in-12, Lecoffre, Gabaida). — Le Chômage, publié sous les
auspices de la Società umanitaria (in-8, Giard et Brière). — Les Silex- taillés
et l'Ancienneté de Vhomme, par A. de Lapparent (in-12, Bloud). — La banté
par Vhygiène, par N. Gréhant (in-12 cartonné, Delagrave). — Précis de tech-
nique orthopédique par P. Redard (in-18 cart., F.-R. de Rudeval). — La Vache
taitière, par P. Dechambre (in-8, Amat). — La Cidrerie, par J. Crochélelle
(ln-12, Atnat). — Économie forestière, par G. Hnffél. T. III (gr. in-8. Laveur).
— Évolution des mondes^ suivi de C histoire des progrès de l'astronomie, par M.-
J. Nergal (in-12, Schleicher). — Commandement ei obéissance, -ipar le G»» Do-
nop (in-18, Nouvelle Librairie nationale). — La Guerre sur mer. Stratégie et
tactique, par le capitaine de vaisseau G. Darrieus. La Doctrine (in-8, Challa-
mel). — Comment nourrir le pur-sang au haras et à l'entraîiiemeut, par E. Cu-
rot et P. Fournier (Onuonde) (gr. in-8, Asselin et Houzeau). — Les Maîtres
de la musique, Mendelssohn, par G. Bellaigue (in-i6, Alcan). — Les Variations
des théories de la science, par le vicomte R. d'Adhémar f in-12, Bloud). — Tout
ce qu*il faut savoir en astronomie et géologie, géographie et histoire, histoire des
religio^u, philosophie et morale, nouvelle encyclopédie publiée sous la direc*
tiOn de F. Damé (gr. in-8, Delagrave). — Le Prince des libertins du xvn» siècle.
Jacques Vallée des Barreaux, ta vie et ses poésies {I599't€75), par F. Lachèvre
(in-8, Leclerc). — Le Livre d^amour d'Est. Durand. Pour Marie de Fourcy, mar-
quise d*Effiat. Méditations de E. D., réimprimées sur Tunique exemplaire
connu, précédées de la vie du poète, par G. Colletet et d'une notice par F.
Lachèvre (in-8, Leclerc). — Œuvres complètes d'Alfred de Musset^ nouvelle
édition précédée d'une notice biographique sur Tau leur et suivie de notes
— 550 —
par E. Blré. T. I. Premières Poésies, 48^9-4835 (ln-18, Garnier). — Œuvres
choisies d'Alfred de Musset. Poésie^ théâtre^ roman et critique avec éludes et
analyses par P. Morillot (iQ-18, Delagrave). — De Coeur à cœur, par 6. Duiac
(iD-16, Plon-Nourrit). — Nocturnes [1899'4905), par A. Gosmont (ln-16, Ha-
chette). — Les Papillons noirs, par P. Rodet (iQ-18, Garaier). — Spectacles et
rêves, par G. Durviile (in-18, Sansot). — Les Feuilles du tremble, par G. Richard
(in-tS, Sansoi). — i: Émigré, par P. Boiirget(in-i6, Plon-Nourrit). — L'i^uromn^,
par A. Lichlenberger (in-l<5, Plon-Nourritj. — Le Loup dans IffMrgerie, par A.
Noël (in-16, PlOQ-Nourrit). — Malgré Vamour, par Brada (in-16, Plon-Nour-
rit). — Croquis de jeunes filles, par II. Davignon (iu-l6, Plon-Nourrit). —
le Lendemain du péché, par H. dUIennezel (in-16, Perrin) ; — Les Circonstances
de la vie, par G.-F. Ramuz (in-16, Perrin) ; — L'Ile héroïque, par L. Lefebvre
(Jean Deuzôle) (in-l6, Perrin); — Journal d'une femme du mo/icte, par M. de
Bray (in-16, Perrin) ; — Simples Contes des collines, par R. jCipling ; trad. par
A. Savine (in-18, Stock) ; — Jardin ensoleillé^ par G. Martinez Sierra ; trad. par
P. Garnier (in-18, Garnier); — Les Gueules noires, par E. Morel (in-8, Sansot);
— Les Souliers des morts, par L. de Chauvigny (in-18, Sansot) ; — Les
Profondeurs de la forêt, par A. Mary (iu-18, Sansot); — Gens de là et d^ailleurs.
Qens de la terre^ gens de la ville, gens de Paris, par A. Mercereau (Eshmer-
Valdor) (in-12, « UAbbaye ») ; — Nouvelles philosophiques. Pour lire en ballon.
Nouvelles sentimentales, par P. Tbéodore-Vibcrt. Nos frères inférieurs. Les
Maladies pour rire (in-16, Paris et Nancy, Berger-LevrauU) ; — Intelleetuelles^
par G. Mancey (in-12, Lethielleux) ; — Geoffroy Austin, par P. A. Sheehan
(in-12, Lethielleux) ; — Succès dans l'échec (Tait suite à et Geoffroy Aiatin », par
P.-A. Sheehan (in-12, Lethielleux) ; — yers la haine, par P. Gourdon (ia-12),
Lethielleux); — Le Long du chemin, par A. Giacomelli; trad. de Titalien
(ln-12, Téqui) ; — Louisette, par M. Lacroix (in-8, Abbeville, Paillart) ; —
Lettres tle Gui Patin, 4650-4672. Nouvelle édition, collationnée sur les manus-
crits autographes, publiée avec Taddition des lettres inédites, la restauration
des textes retranchés ou altérés, et des notes biographiques, bibliographiques
et historiques, par le D' P. Triaire. T. 1" (gr. in-8, Champion); ^La Bulgarie
d'hier et de demain, par L. de Launay (in-i6, Hachette) ; — V Aurore austraUi
par Biard d'Aunet (in-16, Plon-Nourrit) ; — Histoire des conciles, diaprés tes
documents originaux, par G.-J. Hefele. Nouvelle trad. française faite sur la 3» éd.
allemande corrigée et augmentée de notes critiques et bibliographiques par
Un religieux bénédictin de l'abbaye Saint-Michel de Farnborough. T.* I.
!'• partie (gr. in-8, Letouzey et Ané) ; — Saint Martin (SI6-597), par A. Régnier
(iu-12, LecolTre, Gabalda) ; — Genséric, la conquête vandale en Afrique et la des-
truction de l^empire d^Occident, par F. Maitroye (in-8, Hachette) ; — Jeanned'Arc
devant l'opinion allemande^ par G. Goyau (in-16, Perrin) ; — Un Préfet du Con-
sulat, Jacques- Claude Beugnot, organisateur des préfectures au ministère de
Vintérieur, 4799-4800, préfet de la Seine-Inférieure, 1800-4806, par E. Dejean
(in-8, Plon-Nourrit) ; — UArchitrésorier Lebrun, gouverneur de la Hollande,
4840-4843, par le M^* de Caumont la Force (in-8, Plon-Nourrit) ; — L'Œuvre de
Lourdes, par la D' Boissarie (gr. in-8, Téqui) ; — Procès^-verbaux du comité
d'instruction publique de la Convention nationale, publiés et annotés par M. J.
Guillaume. T. VI. 6 germinal an III {i6 mars i795)-4 brtimaire an I V [tS octobre
4795) (gr. in-8, Imp. nationale) ; — La France et la Prusse avant ta guerre^ par
D. Richard Cosse (2 vol. iD-18, Nouvelle Librairie nationale) ; — Souveîiirs de
ma vie militaire 479H-48U, par le corn» E. Vivien (in-16. Hachette) ; — La
Politique coloniale sous Louis XV et Louis XVI, par L. Sch(5ne(in-8, Chailamei);
— Alsace champêtre. Le Parfait village, par C. Fische» (petit in-12, Sansot) ; —
— 551 —
Hùioive du mandement de Afontorcier, par Pabbé J' Ranguis iin-S, Gap, Jean) ;
— La Nation^ Varmée el la guerre , par le Gom* Muaier (iu-18, Nouvelle Librairie
nationale); — Magùlrature et justice maçonniques^ par J. Bidegain (in-iô.
Librairie des Saints-Pères); '^Démoeratie politique. Démocratie sociale. Démo-
cratie chrétienne^ par G. de Lamarzeile (in-18, Nouvelle Librairie nationale) ;
— Le Retour à la monarchie. Sa néceuité absolue pour notre pays, par A. Sautour
(petit ln-8, Nouvelle Librairie nationale) ; — Des faiis^ des hommes^ des idées, par
H. de Noiissanne (iu-16, Plon-Nourrit) ; — Le Pape et V Empereur ^ par
Théodore- Vibert (in-12, Foix, imp. Gadrat aîné) ; — La Soumission des
Touareg du Nord, par le capitaine Métois (in-8, Ghallamel) ; — La Situation
économique de V Afrique occidentale anglaise et française, par Ë. Baiilaud (in-8)»
Ghallamel) ; — Comptes du domaine de Catherine de Bourgogne^ duchesse
d'Autriche^ dans la Haute-Alsace {4â24-44^6), par L. Stouff (in-8, Larose et
Tenin) ; —Venise au xvin* siècle^ par P. Monnfer (petit in-8, Perrin) ; — Une
Page d*hisloire sur les associations cultuelles, ou Un demi-siècle de troubles
religieux dans V Église des États-Unis par le fait des assemblées laïques des
« Trustées », par G. André (in-12, Lethielleux) ; — Femmes galantes du
XVII « siècle. Madame de Villedieu (Hortense des Jardins, 465^-4699, par E. Magne
(in-16, Mercure de France) ; — La Servante de Dieu Louise- Edmée Ancelot»
veuve de Maître Charles Lachaud, avocat, par Tabbé P. Moniquet (iu-8, Savaète);
— Louis Veuillot, par J. Renault (in-8, Lethielleux) ; — Du Diable à Diftu. His-
toire d'unrf conversion, par A. Retté (in-18, Messein) ; — Le$ Indiscrétions de
Vhistoire, par le D' Gabanès. 4* série (in-16, Albin Michelj ; ^ Library of
Congrets. Naval records of the American Révolution {4775-4788), by G. H. Lincoln
(gr. in-8 cart. Washington, Government Printing Office) ; — Library of
Congress. Preliminary Cheek list of American almanacs (4639-480O), by P. A.
Morrison (gr. in-8 cart. Washington, Government Printing Office).
VlSBNOf.
*■»»• ^ ■
■ :\
— 552 —
TABLE MÉTHODIQUE
DES OUVRAGES ANALYSÉS
THÉOLOGIE
■Ecriture sainte. Exégèse. La Queslion biblique au xx« siècle
{Albert Houtin) 194
L* Authenticité mosaïque du Pentateuque [Eyg. MangenoO 209
Choix de textes religieux assyro-babyloniens. Transcription, tra-
duction, commentaire, par U P. Paul Dhortne 196
Die Urzeit der Bibel. 1. Die Weltschôpfung. Mit einer allgcmeinen
Einfûhrunff in die Exégèse ( Thad, Êngeri) 197
Ezechias und Senacherib. Exegetische Studie {M. Thert$ia Brème)., 199
Ëtudes de l'histoire Juive iVahhé Ban et) \W
Il Messianisme seconde la Bibbia. Discorsi d*Ay vente e studi critici
{Emiliano Patteris) 200
De Evan^liorum inspiratione. De dogmatis evolutione. De arcani
disciplina (P. Heginaldo Maria Fei) 193
Les Idées de M. Loisv sur le quatrième Evangile {Constantin Chauvin), 201
L*Origine du quatrième Evangile {M. l^if^ 201
Morceaux choisis des saints Evangiles. Textes publiés avec des
notes, une Introduction et un appendice par «/.-C. BrousBolle 203
Die Dauer der ôffentlichen Wirlcsamkeit Jesu (Leonhard Fendi).... 202
Jésus-Christ, sa vie. son temps (le P, Hippolyte Leroy) 204
L'Evangile médité avec les Pères {le P, Th-M. Thiriel), T. I. La Nais-
sance et l'enfance de Jésus ; T. II. Commencement du ministère
public de Jésus. Sermon sur ia montagne ; T. III. Le Ministère
public de Jésus. Les Paraboles ; T. IV. La Fin du ministère
public de Jésus. La Préparation de la Passion ; T. V. La Passion
et la Résurrection 204
Jésus et la> Prière dans l'Evangile ( y. Ermoni) 205^
Der Judasbrief. Seine Echtheit, Abfassungszeit und Léser. Ein Bel-
trag zur Einleitung in die katbolischen Briefe {Friedrich Mater),, 206
Das Alte Testament in der Mischna (Georg Aieher) 207
Origène, le théologien et Pexégète {le P. F, Prat) 207
Hrabanus Maurus. Ein Beitrag zur Geschichte der mittelalter-
lichen Exégèse {Joh, Bapt, Hablit»el) 208
Patrolegie. Saint Jean Chrysostome et la Femme chrétienne au
lye siècle de PEglise grecque {Henriette Dacier) 506
]iit«rgie. Mensa und Confessio. Studien ûber den Altar der altchrist-
lichen Liturgie {D* Fran% Wieland). I. Der Altar der Yorkonstan-
tinischen Kirche 47
La Messe dans Phistoire et dans Part, dans r&me des saints et dans
notre vie (J, Hoppenot) 424
La Messa nella sua storia e nei suoi simboli (P. Giovanni Semeria). S09
Théorie de la m^^sse (/.-C. BrousioUe) 425
Lo que debe hacerse y lo que hay evitar en la celebraciôn de las
misas manuales. Gomentario canônico-moral sobre el décrète
« Ut débita » {B. P. Juan B. Fen^erei) 171
Le Bréviaire romain, ses origines, son histoire {Jules Baudot) 457
Théologie dogmatiqoe. Dictionnaire de théologie catholique,
publié sous la direction de Vabbé Mangenot, Fasc. XVIII, XIX et
XX (T. III, col. 1-960) 152
— 553 —
La Théologie sacramen taire. Étude de théologie positive (P. Pourrai). 321
La Théologie de saint Hippoijte {Adhémar d^Alès) 321
L*Ëtude de la Somme tbéoiogique de saint Thomas d*Aquin (le /?.
P. J. BerihUr\ ;..... 47
Scotus Âcademicus seu universa Doctoris subtilis theoiogica dog-
mata quae ad nilidam et solidam Academiae Parisiensis docendi
methodum concinnavit R, P. Claudius Frtupen 154
PHmitiae Pontiflclae theologorum Neerlandicorum Disputationes
contra Luterum inde ab a. 1519 usque ad a. 1526 promulgatae.
Coilegit denuo edidit commentariis praeviis necnon annotatio-
nibus instruxit F. Pijper 222
Die Beicht nach Casarius von Ileisterbach (Albert Michael Koeniger), 170
La Mort réelle et la mort apparente et leurs rapports avec Tadmi-
nistration des sacrements, étude pbysiologico-théoiogique (le /?.
P. J. B, Ferrtre8) ; trad. de l'espagnol, avec notes et appendices,
par U Rev. Dr, J.-B, Geniesse 426
Gasus conscientiae propositi et soluti Romae ad sanctum Apolli-
narem in cœtu sancti Pauli Apostoli anno 1904-1905 n. 10 (FelicU
Cadène.) 170
Cours complet d'enseignement religieux destiné aux élèves des
maisons d'éducation TVabbé Terrasse) , 98
Tout l'enseignement religieux eu 400 gravures. I^* partie : Je crois
en Dieu (Vabbé L, de C.) 99
La Foi et la Raison {J.-H, Netuman). Six discours empruntés aux
discours universitaires d'Oxford. Trad. et préface de R. SaleiUes. 221
Tliéalogle monile. Sterman». Exposition de la morale catho-
liaue. IV. La Vertu. Conféreuces de N.-D. de Paris: Carême de
1906 [le ekanoine S. Janvier) 99
La Prière, l^hilosophie et théologie de la prière [le R. P, J.-M.-L,
Mùnsabré) 100
La Société contemporaine et les leçons du Calvaire. Conférences
prêchées à Notre>Dame-des-Champs pendant le Carême 1906
(ra66ë P. Magaud) ICI
Conférences religieuses sur la divinité du christianisme, la prière,
rEucharistfe, et discours de circonstance (le R. P. Constant).
T. n 97
Les Causes du malheur pendant la vie [Cabbé Archelet), Carêjne de
1903 à Notre-Dame de Reims 106
Ëtudes théologiques. La Mère de grâce [le R. P, B. Hugon) 104
Doctrine spirituelle extraite des CEavres de Fénelon 105
Le Carême ( l^. Ermoni,) 536
Retraite (Mgr Hedley), Trad. de Tanglais par Joseph Bnmeau 107
JLpalogéllque. Preuves de Texistence de Dieu(le chanoine Th. Dubot.) 358
Nos Devoirs envers Dieu. Instructions d^apologé tique (le chanoine
Léon Désers) 100
La Providence créatrice (A\ de fMpparent) 358
Foi catholique et Scieuce moderne (E, Bourgine) 457
Science et Apologétique (il. de Lapparenl) ^ 510
Contre les sectes et les erreurs qui nousdivisent et uous désolent, dé-
monstrations et réfutations (Vabbé Ch. Barnier) : 322
Vers la joie. Ames païennes, âmes chrétiennes (Lucie Félix- Faure-
Goyau) 223
JLseétiame et Piélé. Scènes d'Évangile (Jean Barbet de Vaux) 102
I^ Moulée du Calvaire (P. Louis Perroy) 106
De la Cène & la Résurrectlou (Vabbé Daymard) 102
La Dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Doctrine, histoire (J.-K. Bainvel), 103
Le Sacré-Cœur médité (Une Religieuse des Sacrés-Cœurs de Jésus et de
Marie) 103
Manuel de Tapostolat de la réparation, pouvant servir de Mois du
Sacré-Cœur (le R, P. André Prévol) 108
Lettres de direction sur la vie chrétienne (Mgr Dupanloup), publiées
par Mgr Chapon 104
La Vie spirituelle d'après les mystiques allemands du xiv* siècle
(le R. P. Denifle); trad. et adaptation par la comteste de Flavigny
et in»* M,'A. de Pitteurs 105
— 534 —
Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Trad. de Titalien du
R, P. Bucceronit par l'abbé Ph. Mazoyer 106
Henri Lasserre, son testament spirituel» pages inédites recueillies
après la mort de l'auteur et publiées avec une Préface par U
chanoine Bruiat 427
Pensées chrétiennes et morales de Bossuei. Edition nouvelle, revue
sur les meilleurs textes, avec une Introduction et des noies, par
Fielor Giraud 73
L^Eiifant chrétien. Entretiens de^ morale chrétienne {Une Mère),... 101
La Formation de la chasteté (£*. Smtt) ; adapté de Tallemand par
J.'P Armand Hahn 107
Hétéroiloxle. Séyyèd Ali Mohammed dit le B&b {A.'L.-M. Nicolat). 355
Le Bey&n arabe, le livre sacré du bâbysme, de Séyyèd Ali Moham-
med, dit le Bâb ; traduit de Tarabe par A.-L.-M. Nicolas 356
Béhà-Ullah ; les paroles cachées en persan ; trad. française par
Hippolyte Dreyfus et i4irsa Habib- Uilah Chirasi 356
mythologie* Nouvelle Mythologie grecque et romaine (P. Commeftn). 510
JURISPRUDENCE
Philosophie et Histoire du droit. Examen critique des gou-
vernements représeniatifâ dans la société moderne [le P. Tapa-
relU d*Az^glio) ; trad . de Titalien par le P. Pichot 481
L'Idée de droit et son évolution historique (^Charles Boucaud) 484
Qu'est-ce que le droit naturel ? (Charles Boucaud) 484
Le Droit pénal romain [Théodore Mommsen); trad. de l'allemand
par /. Duquesne. T. I • 485
Le Servag^e en Bourgogne (Gabriel Jeanton) 486
Université de Grenoble. Livre du centenaire de la Faculté de droit.
Discours, études et documents {R. Monies^ Paul Foumter, Louù
Ballexjdier et Raoul Busquel) ". 487
Uiatoire constitutionnelle de l'Angleterre (William S tubbs)\\.i9A. de
l'anglais par G. Lefebvre, avec introduction, notes et études his-
toriques par Ch. Petit' DutaiUis, T. 1 488
Droit romain. Etudes complémentaires de Tesprit du droit romain
{H. de Jhering) ; trad . par 0. de MeuUnaere. V & IX 427
Droit eanonique et eeelésiastique. Estudios cunônicos
(Antolin Lapez Perdes) 155
Praeleciiones in textum juris canonici de judiciis eccleslasticis,
in scholis pont. sem. rom. hablLae da Michaele Lega. I. De Judi-
ciis ccclesiasticis civilibus 428
Institutiones juris publici écclesiastici [F. Gard. Cavagnis) i54
Nouveau Manuel de droit ecclésiastique français, textes et com-
mentaires (Emile Ollivier).T. I. T. II. Lois, décrets et actes pon-
tificaux sur la séparation de TEglisc et de TEtat 493
Droit publie et admiulAtratlI. Le Rôle du pouvoir exécutif
dans les républiques modernes (Joseph Barthélémy) 490
Les Réquisitions militaires et maritimes en droit public fran^is
(L. Pérault) 149
Les Principes du droit administratif des Etats-Unis (Frank J. Good-
now) ; trad. de Tangiais par A . et Gaston Jèse 491
Droit eiwil. La Liberté d^association. Commentaire théorique et
pratique de la loi 1«' du juillet 1901 [Lucien Crousil) 494
Droit iiaeal. Manuel-formulaire de Tenregistrement des domaines
et du timbre, suivi d*un précis de manutention et de comptabi-
lité (Jules Caslillon) 497
liégislation ouvrière. Le Contrat de travail (flenrt-C7. Langlois\. 494
— 555 —
M[élaM0es. Le Rachat des compagnies de chemins de fer en France
(Pierre Oillet) ., 496
L*Oppre88ion des humbles par le droit. Les Inégalités de plasse en
matière d*électorat politique (Edouard Lambert) ^ 497
SaENCES ET ARTS
Pliilosopbie. Généralités* Cursus phiiosophiae thomisticae.
Volumen primum. Logica. Logica minor; logica major (A. P. Fr,
Ed, Hugon) 155
Les Sources de la croyance en Dieu [A ."D, Senillanges) 396
Eleiuenta phiiosophiae scholasticae {Stb. Reinstadler) 385
Logica fiindamental (Pedro Maria Lapez y Martinet) 386
Eants Kritiic der reinen Vernunft abgelLîlrzt auf Grund ihrer Ent-
stehungsgescbichte. Eiae Vorubung fur kritische Philosophie
{Heinrich Romundl) 457
Kant und Haeckel {Ludwig Ooldschmidt) 262
Le Puits de Pyrrhon (Henri MfUêie) 386
Science et Spiritualisme (le D* Ch, Fietsinger) 387
Physiologie philosophique. Finalité, matérialisme, âme et Dieu (le
D' N.'C. Pauleeco) 388
La Philosophie di^ monisme. Le Monisme logique (le D^ A, Thooris). 388
Matérialisme et Libre pensée à l'aube du xx« siècle. Dieu, i'&me,
la prière (A. Deneux) 396
La Philosophie de M. Sully Prudhomme (Camille Hémon) 400
Intellectualisme et catholicisme (Albert Sueur) 460
L'Evoluzione e i suoi limiti (Giuseppe Caideroni) 324
Psycliolagie. Die Psychologie des Hugo von St. Viktor, ein Beitrag
zur Geschichte der PsychoFogiein der Frûhscholastik (Or, Ueinricn
OstUr) : 50
Le Duplicisme humain (Camille Sabatier) 389
^ Les Sub!>titut8 de Tâme dans la psychologie moderne (Nicolae
KostyUrf) r. 389
Psychologie du libre arbitre, suivie de Définitions fondamentales
(Sully Prudhomme) 390
Essai sur les passions (T/j. Ribot) 390
Le Sourire (Psychologie et physiologie) (Georges Dumoi) 392
Le Problème de la conscience, étude psycho-sociologique (D,
Draghicesco) 394
Le Mensonge de l'art [Fr. Paulhan) : 395
Le Divin. Expériences et hypothèses, études psychologiques (Marcel
Hébert) 396
Le Langage musical et ses troubles hystériques, études de psycho-
logie clinique [le D^ J. Ingegnieros) 308
Morale. La Morale est-elle une science ? (J.-A. Chollei) 392
Etudes de morale positive (Gustave Beloi) 393
L'Organisation de la conscience morale, esquisse d'un art moral
positif (Jean Dtlvolve) 393
La Vie bien comprise, notes d'une femme du monde (F. de Cées)... 73
Aux jeunes filles. Lettres (Fr. A.-M.) ^. 262
Histoire de la philoeopliie. mélanges. Les Grands Philo-
sophes. Platon (Clodiua Piat) 397
El Averrolsmo teolôglco de santo Thomas de Aquino (P. Fr. Luis
G. A. Getino) 171
Ist Duns Scotus Indeterminist ? (Dr P. Parthenius Minges) 49
Thomas Bradwardinus und seine Lehre von der menschlichen Vil-
lensfreiheit (Dr, Sébastian Hahn) 49
Meister Dietrich (Theodoricus Teutonicus de Vriberg). sein Leben,
seine Werke, seine Wissenschaft (Dr, Engelbert Krebs) ' 50
Histoire de la philosophie moderne (Harald Ho/fding); trad. de l'al-
lemand par P. Bordter. T. II 397
Pascal et son temps. Première Partie. De Montaigne à Pascal (Por-
(unat Strowski) 398
— 556 -
Leibniz et POrganisation religieuse de la terre, d'après des doca-
menls inédits {Jean Baruù) 3d8
Leibniz {le baron Carra de Vaux). . ^ 399
Caro(te R. P. Ai) 399
Autobiographie (Herbert Spencer); trad. et adaptation par Henri de
Varigny 400
Parasitisme et mutualisme dans la nature {le D* L. Laloy) : 329
Qraiihelegle. Les Révélations de l'écriture [Altred Binei) 51
L^ducatioii aidée par la graphologie {Solange Pellai) 52
Éducation. Eii»el|piienieiii. La Famille et l'État dans Téduca-
lion {A.'D. Sertillanges) 223
La Vie sociale et l'Education {Jules Delvaille) 394
Vers Téd ucation nouvelle ( L.-Modetu Leroy) 323
Appel aux pères de famille. La Mentalité laïque et TEcole (L. Lescœur), 511
Fémlnlsilie. Le Vrai Féminisme (Jean du Valdor) 23
Sici0B«r(i politiques, économiques et ooelales. Principes
d'économie politique {Gustav Schmoller) ; trad. par Léon Polack,
2» partie. T. III 21
La Monnaie, le crédit et le change {Aug. Amauné) 22
Les Antagonismes économiques ; intrigue, catastrophe et dénoue-
ment du drame social {Otto Eflertt) 22
Le Socialisme, ce qu'il est (Vabbé Patoux) 24
Convulsions sociales. Catholicisme et socialisme {Pierre Hariepe).,. 225
Les Retraites ouvrières {Georges Fréville) 24
Les Transformations de la puissance publique. Les Syndicats de
fonctionnaires {Maxime Leroy) 25
Le Problème agraire du socialisme. La Viticulture industrielle du
midi de la France (Michel Augi-Laribé) 25
Les Origines naturelles de la propriété, essai de sociologie com-
parée (/?. Petruoci) 26
Esquisse d'une sociologie (Emile Waxweiler) 27
Une Expérience industrielle de réduction de la Journée de travail
{L,-G. Fromont) 28
La Mesure des capacités intellectuelle et énergétique» notes d'ana-
lyse statistique {Charles Henry) 28
De TEsprit du gouvernement démocratique {Adolvh Prins) 29
L'Année sociologique, publiée sous la direction de M. Emile Durk-
h^im, 9« année 30
Un Nouveau Contrat social, étude de médecine sociale {le D^ F. Boé). 30
La Maladie contemporaine. Examen des principaux problèmes
sociaux au point de vue positiviste {le colonel E. de Lacombe) 31
Guide social de Paris (Rogtr Merlin) 31
Ce qui manque au commerce belge d'exportation (0. de Leener) — 32
Les Régies et les concessions communales en Belgique {Ernest
Brees) 32
La Belgique criminelle {Henri Joly) 32
The Finances of American Trade-unions {A, M. Sakolski) 33
Une Organisation socialiste chrétienne. Les Jésuites au Paraguay
(Amand Rasloul) 127
Seleueeo Boturelleo. Histoire naturelle de la France. 23« partie.
Géologie {P.-U. Fritel) 226
Singes et singeries. Histoire anecdolique des singes {Henri Coupin). 8
Le Demi-Sang trotteur et galopeur. Tnéories générales. Elevage,
entraînement, alimentation (Paul Foumier) (Ormonde) 429
Les Premiers Pas dans rentomologie. Nos Papillons {Paul MarylHs). 171
Autliro|iologle. Sur quelques Erreurs de méthode dans Pétude de
Phomme primitif. Notes critiques {L, Wodon) . . ^24
L'Aryen et TAnthroposociologie. Etude critique {le D^ E. HouU),,\. 224
Origine polvphylétique, homotypie et non-comparabilité des socié-
tés animales (R. Petrucci) 225
Médeelne. Histoire. Généralitéo. Un Médecin du xviii«
siècle. Théodore Tronchin (1709-1781), diaprés des documents
inédits {Henry Tronchin) 303
- 557 —
Manuel du candidat aux grades et emplois de médecin et pharma-
cien de réserve et de l'armée territoriale iU D* P. Bouloumi^
2« éd., mise à jour par le D* H. yiry 310
LUIomme, organisation, hjrgièiie, exploitation des êtres vivants par
rhomme {E. Bruoker) 310
lli»lo9ie. Éléments de philosophie biologique (le D^ Félix Le Dantec), 307
Ptairaiol«fii«* Physiologie philosophique. Définition de la physio-
logiet méthode expérimentale, génération spontanée et darwinisme
(U D' N. C. Paulesco) 307
Hygiène. Guide maternel, ou Hvgiène de la mère et de Tenfant
{le D' A.'E, Selle) T 309
Patholegle et Thérape.utii|ue. Manuel de clinique et de thé-
rapeutique spéciales {te Dr Wicart). i^t et 2* séries 304
Les Abcès du lobe sphéno- temporal du cerveau d^origine otique
(le D' Wicari) . . . ^ 305
Valeur du dosage de l'hémoglobine dans la pratique des accouche-
ments {le D* Louis Devraigne) 305
Traitement de la volonté et Psychothérapie {le D' ff, Lavrand) 306
Guide pratique pour le choix des lunettes (ie D' A. Trousseau) 309
Sciencea iMycliiques. L*Hypnotisme elle Spirilisme> étude médico-
critique (le D* Joseph Lavponi) '307
Le Magnétisme humain, l'hypnotisme et ie spiritualisme moderne
considérés au point de vue théorique et pratique {le D' L. Moutin), 308
Msignetisme vital, contributions expérimentales a Tétude par le
galvanomètre de rélectro-magnétlsme vital, suivi d'inductions
scientifiques et biologiques {Ed. Gcuc-Desfostés) 308
Mysticisme et Folie {le D' A. Marie) 391
Demifous et demiresponsables {le pt*of, J. Qrasseï) 308
Seleiires physiques et rhimlques. Traité de physique
{O.'D. C/iiuoZson); trad. par E. Davaux, Edition revue et consi-
dérablement augmentée par l'auteur, suivie de Notes sur la phy-
sique théorique, par E, et F. Cosserat. T. 1. 2« fasc. L'Etat gazeux
des corps. T. II. 2* fasc. L'Indice de réfraction. Dispersion et
transformation de l^énergie rayonnante 401
État actuel des industries électriques, conférences faites sous les
anspices de la Société française de physique et de la Société
d'encouragement pour l'industrie nationale — 402
Étude de la résonnance des systèmes d'antennes dans la télégra- .
phie sans fil (Camille Tissot) 403
La Télégraphie sans fil et la Télémécanique à la portée de tout le
monde ( E. Manier) 403
Traité pratique de Tanalyse des Kaz {M. Bertheloi) 403
Cours de chimie organique {Fréd, Sioarts) 404
Afprtculture. Horticulture. Leçons élémentaires d'agriculture
à l'usage des cours moyen et supérieur des écoles primaires [Moreau
et Ltsesne) '. 359
Vente et débouchés dés produits de la ferme (Htnri Blin) ^27
Les Tourteaux oléagineux, tourteaux alimentaires, tourteaux-
engrais (J. Frilsch] 430
Ma pratique de la culture des plantes agricoles (P, Galery) 326
Les Plantes vivaces de pleine terre (Jules Rudolph) 325
Arboriculture fruitière (G. Duval et L. Bussard) T 431
Le Pommier, origine, culture, utilisation, le cidre, les ennemis du
pommier (Paul Hariot) 359
Les Récréations botaniques (ce qu'on volt dans les fleurs) (Henri
Coupin) 9
0cieiices mathémaliqucfei. Théorie dès fonctions algébriques de
deux variables indépendantes (Emile Picard et Georges Simari).., 406
Leçons sur les séries trigonométriques (H. Lebtsguf),, 406
La Géométrie analytique générale (H* Laurent) 407
Mélanges de géométrie à quatre dimensions (E, Jouffret) 407
\
(
— 558 -
Principes et formules de trigonométrie rectiligne et sphérique (J.
Pionchon) 408
Précis de géométrie. Compléments. Les trois coniques {Joseph Qirod). 406
Curiosités géométriques (E, Fourrey) /i09
Ilfo|;raplii« seientlilque. N.-H. Abel, sa vie et son œuvre. {Ch,
Luccu de Pesloûan) 400
Actrenooite. Cours d'astronomie. I'* Partie. Astronomie théorique
{H. Andoyet) 405
Les Eclipses de soleil. Instructions sommaires sur les observations
que Ton peut faire pendant les éclipses [G. Bigourdan) 359
La Découverte de l'anneau de Saturne par Huygens {Jean Mascart), 536
Annuaire pour Tan 1907, publié par le Bureau des longitudes 156
Guide de Pamateur météorologiste {Julien Loisel) 458
(Gléologte. L'Évolution de la Terre et de l'Homme (G. Lespagnol) 214
Les Tremblements de terre. Géographie séismologique {F. Monienm
de Ballore) 512
Sciences milldifreM. Nos Alpins en campagne {le lieutenant
Georges Heni*y) i 147
La Loi de deux ans et la Leçon du conflit franco-allemand à propos
du Mnroc {le capitaine Condamy) 148
La Réforme des conseils de guerre {U général Pédoyà) 1 49
Four nos soldats. Essai d'éducation morale {le capitaine Romain) ... 149
L'Infanterie dans le mouvement en avant (le lieutenant Caron) 150
Défense des crêtes contre de Pinfanterie tirant la cartouche alle-
mande [le général Le Joindre) 150
Emploi de mitrailleuses dans l'armement des troupes métropoli-
taines et coloniales {le commandant Guérin) 150
Évaluation automatique des distances {le colonel Renard) 151
Règlement d'exercices de l'infanterie allemande du 29 mai 1906 ;
trad de Tallemand par le capitaine Maurice Heyer 152
Murine. Études navales et côtières (le capitaine Sorb) 327
Manuel pratique de cinématique navale et maritime, à l'usage de
la marine de guerre et de la marine du commerce {le capitaine
de vaiêseau Léon Vidal) 431
Ein deutscher S**eoflIzier. Abteilung D : Der KapitSLnleutnant (t880-
1888). Aus den hinterlassenen Papieren der Korvetten-Kapitan
Hirschberg .' 227
flelenee colouinle. La Concurrence étrangère. La Philosophie de
la colonisation. Les Questions brûlantes; exemples dhier et
d'aujourd'hui {PatU Théodore-Vibert). T. II 126
Jeux. Sport*. É^uitatieii. Le Bridge moderne (C/n ancien JT).. 74
Les Bons Jeudis {Tom fit) 9
La Gymnastique chez soi, ou Dix minutes d'exercices méthodiques
chaque jour {le capitaine Harmand) 15!
Le Jiu-JitSd {le capitaine Harmand) 151
Jiu-Jitsu, méthode japonaise d'entraînement et de combat (f^. Irving
U'incock) ; trad. par L. Ferrus et J, Pesêeaud 263
Le Jiu-Jitsu et la Femme. Entraînement physique féminin {H, Ir-
ving Hancook) ; trad. par /.. Ferras et /. Pesseaud 263
Notions pratiques d'équitation à l'usage de MM. les officiers d'in-
fan terie 151
Beaux-Arts. Bf Ofiraplilee d'artiiites. Le Musée d'art. Galerie
dtis chefs-d'œuvre et précis de Phisioire de l'art au xix* siècle, en
France et & l'étranger 410
Histoire de i*art depuis les premiers temps chrétiens jusqu'à nos '
jours. T. II. Première Partie 412
Mélanges. Epigraphie gallo-romaine. Sculpture et Architecture mé-
diévales. Campanographie ancienne et moderne {Joseph Bfi'theli). 417
L'Art chrétien en France des origines au xvi* siècle {Alphonse
Germain) 414
Inventaire général des dessins du Musée du Louvre et du Musée
de Versailles. Ecole française {Jean Guiffrey et Pierre Marcel) 412
— 359 —
Les Grandes lastitations de France. Les Gobelins et Beauveais
iJuleâ Ouiffrey) Jkil
Liorary of Gon^ress. A. L. A. Portrait Index. Index to portraits con-
tained in printed books and periodicals {William Coolidge Laneand
Nina E. Broume) 413
Les Maîtres de Part. Raphaël {Louis Gillet) 413
i^es Grands Artistes. Garpaccio [Gabrielle et Léon Rosenthai) 414
Les Grands Artistes. Michel- Ange {Marcel Reymond) 414
Les Grands Artistes. Les Clouet M Iphonse Germain) .414
Les Maîtres italiens d^autrefois. Ecole du Nord (Téodor de Wysewa). 414
Un Peintre alsacien de transition. Clément Fallet (André Girodie).. 415
Aimé de Lemud {Ferdinand défi Robert) 415
Les Villes d'art célèbres. Pait-rme et Syracuse {Charles ÙieM) 415
Les Villes d'art célèbres. Padoue et Vérone {Roger Peyi'e) 416
Les Villes d'art célèbres. Prague {Louis Léaer) 416
• Les Matins à Florence (/ohn Ruskin) ; trad. de E. Nypels , 416
Rome, Complexité et harmonie {René Schneider) 416
Nouvelle Anatomie artistique, cours pratique et élémentaire {le D^
Paul Rich^) 418
Le Pt'Jntre. Traité usuel de peinture à Pusage de tout le monde
{Camille Bellanger) '418
L'Aquarelle pratique. Fleurs, paysages, flffure. Principes de com-
position décorative appliqués aux arts industriels {Gaston Gérard). 418
Photographie. Traité encyclopédique de photographie. Supplé-
ment D {Charles Fabre) 432
Les Applications de la photographie {G, -H. Niewenglowski) 327
La Théorie et la pratique des projections {G. Michel Coissac) 158
Elementa fotographa optiko, original verkita en espéranto de
KarlO'Verks 74
lll«i0iiiue. L'Édition vatlcane du plain-chant. Étude critique {le R.
Bewerunge) 34
Método complète de solfeo, teorîa y pràtica de canto gregoriano
segnn los principos di ios RH. PP. bénédictines de Solesmes
(Rdo P. D. Gregorin Jlf* Suflol) 35
Musica rf'Iigiosa 6 comentario leôrico .practico del motu proprio
(P. L. Serrano) 36
Que es canto gregoriano. Su naturaleza é historia (Un Padre bene-
dictino del monasterio de Silos {Burgos) 35
La Musique et les Musiciens d'église en Normandie au xiii* siècle,
d'après le « Journal des visites pastorales » d'Odon Rigault {Pierre
Aubry) 36
Notes pcAir servir à l'histoire de la musique à Lille. Les Ménestrels
et joueurs d'instruments sermentés du xiv au xviiie siècle [Léon
Lefebvré) 36
Les Symphonies de Beethoven (1820-1827) [J.-p. Prod^homme) 36
La Jeunesse d*nn romantique. Hector Berlioz (1803-1831), d'après de
nombreux documents inédits {Adolphe Boschot) 37
Schubert et le Lied (Af»» Maurice Gallel) 38
Les Maîtres de la musique. Palestrina [Michel Brenet) 39
Les Maîtres de la musique. César Franck ( Vincent dlndy) 40
Les Maîtres de la musique. J. S. Bach {André Pirro) 40
Les Musiciens célèbres. Rossini {LionA Dauriac) 41
Les Musiciens célèbres. Franz Liszt [M.^D. Calvocoressi) 41
Les Musiciens célèbres. Charles Gounod {P.-L. Hillemacher) 42
Geschichte der Musik in Frankfurt am Main vom Anfange des
xiY bis zum anfange des xviii Jahrunderts {Caroline Valentin).,. 42
The Bells of Englana (/.-/. Raven) 43
Les Éléments de l'esthétique musicale {Hugo Riemann); trad. et pré-
cédé d'une Introduction par Georges Humbert 43
Histoiie de la musique {Albert Soubies), IL lies Britanniques. Les
xviip et X4X» siècles 45
Teatro e musica in Roraa nel seconde' quarto del secoio xix (1825-50).
{prof, Giuseppe Radiciotti) r 45
Traité de. psaltique. Théorie et pratique du chant dans l'Eglise
grecque {le P. J.-B. Rebours) : 46
— 560 —
MélangCM. Qu'est-ce que la science ? (Louis BailU) 387
La Découverte de la vie (Gérard de Laoa%e Duth%er$) 418
L*Ârt culinaire à la caserne (Oodbert) 151
Spécial Reports : The Bliud and the Deaf 310
LITTÉRATURE
*
€}raiiiin»ire. Iilnguiatique . Philologie RhétorliiM.
études de linguistique et de psychologie. De la Catégorie du genre
{Raoul de la Grasserie) 53
Les Voyelles toniques du vieux français (Hermann Suchier); trad.
de railemand, augmentée d'un index etd^unlexique, par CA.G'uer/m .
de Ouer 312
Yoyaffe en linguististqne, ou Explication sur la préhistoire du Péri-
§ora et du Sarladais. Recherches sur les noms de lieux ou
'hommes du Périgord et Dictionnaire des mots patois périgour-
dins avec Torigine et l'historique de ces mots (Emile Colas) 312
Causeries sur Tétvmologie (EmiU Ernault) 312
Et.ymoloe[ies venoéennes (Henri Bourgeois). 3« série 313
Observations sur rinflnltif dans Agrippa d'Aubigné [Valfrid Palm'
gren) , 313
Étude historique sur la syntaxe des pronoms personnels dans la
langue des félibres (Victor Brusewiis) 313
La Quj^relle de Torthographe ( Marcel Boulenger) 31 4
La Querelle de l'orthographe. Réponse à M. Marcel Boulenger 314
Français parlé et français écrit, ou le Procès do i*Académie contre
l'ortografe (Emile EmauU] ..." 315
Étude sur la simplification de l'orthographe {Alfred Dulens) 315
La Grammaire du purisme et l'Académie française au XYiii^ siècle.
intro'luction à l'étude des commentaires grammatfcaux d'auteurs
classiques (Alexis François) 316
De l'Enseignement des langues vivantes. Idées d'un vieux professeur
dédiées aux jeunes (Ch. Sigwali) 513
L'Art du Ipcteur, l'art du diseur, l'art de l'orateur (Maurice Castellftr). 328
Récits à dire et comment les dire (Jean Biaise) 328
Folk-lere. Le Folk-lore de France (Paul Sébillot), T. IlL La Faune
et la Flore 329
L'Autre Monde. Mythes et Légendes. Le Purgatoire de saint Patrice
(Philippe de Féliie) 513
Chants et chansons populaires, recueillis et classés par AcMlle Mil»
lien, avec les airs notés par J.G. Penavaire. T. I. Complaintes,
chants historiques 330
Éloquence. L'Orateur populaire (Louis Filippi) 361
Poéaie. L'Enéide de Virgile; trad. nouvelle en vers français, avec
commentaire explicatif en tête de chaque livre, p&r Auguste Poirier. 160
Les Epigrammes (Léonidas de Tarente)^ trad. du grec par Jules Mou-
quel. 537
Cent Poésies de Pierre Corneille, tirées de sa traduction de l'Imita-
tion de Jésus-Christ [Joseph Fabre) 109
Les Satires de Boileau commentées par lui-même et publiées avec
des notes par Frédéric Lachèvre. Reproduction du Commentaire
inédit de Pierre Le Verrier, avec les corrections autographes de
Despréaux 228
En Forêt {Paul Harel) 109
Ecoles buissonnnières {Edouard Leclcrc) 110
Les Cygnes noirs, poèmes, 1899-1903 (Léon Bocquet) 111
Rimes cuivrées (Alfred MoulyJf .♦. m
ïambes patriotiques [Armand Le français) 1 lî
Heures lyriques et chrétiennes {Charles Daniélou) 1 12
la Voix des âges (Paul Payen de la GarandeHe), 1" série 1 13
Fleurs morvandelles ( Théodore Maurer) 113
— 561 —
Chants de soleil (MarU de Sormiou) 114
La Belle Saison (Lionel det Bieux) , ... lU
Spectacles d^outre-mer {Jutes Leclercq) 115
Les Festins de la mort IBâichel Vntson) 115
Les Nénuphars {Jean Ricquebourg) 116
Les Pénitents noirs (Max Daireatuc) 116
Rayonnements {Chartes de Bussy), 117
Les Nuages de pourpre (Paul Verola) 117
La Vie enchantée {J, Vnlmy'Bafyue) 118
La Faim {Louis Hénard) 118
Le Regard d'ambre (Henri Sh-enti) J19
' Le Miroir d'é tain {Maurice Levaillant) % 119
Le Poème de ma vie. Première partie {Lucien Duc) ViO
Le Pardon d'un ange {Aymée Bourbon) 120
Le Répertoire d'une cigale {Pierre Tisné) 120
Pro Deo et patria {Gabriel Leprévost) 120
Poèmes [Pierre Ctiaine) 121
Les Appels [Claudine Funek-Brentano) [M^^^ de Pavloff de Tatvnenberg], 121
Aux r^ays de la beauté {Jean Morel) 122
La Tragédie des espaces [Bené Arcos) , 122
Le Poème de la Grande Armée. Souabe, Autriche, Moravie (1805)
{Gaston Armelin) 122
La Dame aux songes {A.-B. Schneeberger) 123
La Roâeraie du savoir, Golz&r-è maréfôt, texte persan publié par
Hoçey'ne Atad 355
La Roseraie du savoir, choix de quatrains mystiques tirés des meil-
leurs auteurs persans, traduits en français, par Hoçeyne Atad,
avec une Introduction et des notes critiques, littéraires et philo-
sophiques 355
ThéAtre. Le Maître de la mort, drame lyrique en un prologue et
trois actes {Marguerite Allotte de la Fuye) 123
Hécube, tragédie en trois actes [Lionel des Bieux) 124
Passions d'hier et passions d'aujourd^hui. Amours de Napoléon.
Mariage de ministre (//. Mauprai) 125
Théâtre pour les jeunes filles {Maurice Bouchçr) 506
Sainte Hélène, ou le Triomphe de la Croix, drame [Jehan Grech).,, SOt^
Le Marchand d^au tomates, opérette [Ch. Le Boy-Vtllars) (musique de
A, Le Roy) 506
Dans le train de Saint-Brieuc ! monologue {L. Vilain). 506
Mademoiselle < Bagout », monolofue (£. Vilain) 506
Caly la bohémienne, drame [Vabbe Léalise) 506
La Mouette, légende de mer {Henri Chantrel) / 507
Le Dernier Brigand, comédie {Hervy de Myrpa) 507
Bamboulasse, comédie {A. Saulnier) 507
Jeanne Hachette, drame {Pabbé A, Sockeel) 507
Miriam, la tille du pharisien, drame [Vabbé Gratieux) 507
Albéric d'Aumont, ou Saint Philibert, défenseur de Noirmoutier,
drame [l'abbé J. de Marlrin-Donos) 507
Les Enfants des bergers, pastorale {l'abbé Lorlhioy) 507
La Ligne droite, drame (Jos. Bellno) 507
Semence de chrétiens. Episode du martyre de sainte Ursule, au
V" siècle, drame lyrique [J. M, J. A.) 507
Rustaude et Citadine, opérette [Ch. Le Roy-Villars) (musique de
A. UBoy) 507
Les Jambons, comédie bouffe {L. Aubrespy) 507
Claude Bardane, épisode des guerres de Vendée, drame [Julien
Bicher) ; 507
Le Drapeau da .1«' grenadiers, drame militaire [Julien Bicher) 508
Pauvre Pierrot ! saynette comique {Caritas) (musique de A, Trojelli). 508
Roman* coule* et neuYelleo. Après le pardon {Mathilde Serao)\
trad. de l'italien par Héi-elle ., 11
Cher infidèle [Edgy), , 11
Pilleurs d'amours [Lucien Uonel) 12
Le Sacrifice [Maxime Formônl) 12
Meurtrissure [Gaston de Bussy) 12
Le Devoir d'un fils [Mathilde Alanic) 12
Juin 1907. T. CIX. 36
î^-
T'
/
h
/
«V,
<■
n
>i.'
Iv
■y.
H: » '
!•<'
l
,<•
— 562 —
Le Prestige, scènes de la vie politique (le comte Rouillé d'OrfeuUle). 13
Mariage moderne {Resclauêe- de Bermon) 14
Cœurs inutiles [André Ge^*main) 14
/ Petits et gros Bourgeois (J. Esquirol) 16
Les Derniers Jours de nos églises {Jean Frondai) 15
Grichemidi {Pien-e Billaud) 15
;>t . Histoires de Pautre monde. Le Grime du fantôme {Henri Belsac).. 15
Jv Gorri le forban {André Lichtenberger) 16
Les Désenchantées, roman des harems turcs contemporains (Pt>rre
Loti) .' 18
Paysages romanesques {Henry Bordeaux) 20
La Fille de Gaïpbe ^axet^ce Legrand) 28Ô
Cinq Contes hypothétiques {Albert Keim) 29(3
La Mésaventure de M. de Chanqueyras {Adrien Chevalier) 290
Jean sans Terre {Raoul Gauberi) 29Ù
Presque Amant {lann Karmor) 290
Stérilité I (Ferri Pisani) 291
Hélène, ou la Religion des grandes amours. Un pur Roman qui
mène au ciel {Jean Frondai) 291
L'Ascète {Charles^ Regismanset) 292
Criminel ? {Mary Floran) 29.3
Sa Femme, mœurs contemporaines {Pierre Sales) 293
Le Comte de Cbamarande {Eniett Daudet) 294
Les Dieux d*argile [Léon Thevenin) 294
Christine Rodis {Camille Marbo) 295
Les Forces perdues {Renée-Tony Utmès) 295
L'Aimée {Eugène JolicUrc) 235
Un Chassé-croisé {Gabriel d'A ^ambuja) 296
Les Complaisants (Marcel Duckêne) 297
Les Effacées {M. Boutry) 297
Sur les routes, contes d'ici et d'ailleurs (E. Guxllon) ; 296
L'Insidieuse Volupté (Paul Lacouy*) 298
Là Vie Unissante [L. Espinatse-Mongenet) 2^9
Un Mirage (Jean de ta Brile) 299
Lé Saint (Antonio Fogaziaro) ; trad. de l'italien par G. Hérelle 3Q0
Ouvra^^a pour la JeuMene. Le Forban noir {Pierre Mael.) 6
Mademoiselle Oluiu (H, de Charlieu.) 6
Mademoiselle PAmirale (Afin* cfe BovtfO , 7
Jumelles (M. Maryan.) 499
Part à deux { A Ibérich- Chabrol) 499
Le Mirage (Pa\U Serai) Sf
L'Aumône fleurie [B. de Buxy)
Les Medlicotts (Curtis Vorke); trad. de Tanglais par Valy Jacques...
Le Joujou de la Dauphine (Arthur Dourliac.) 5pl
Sœur Ouénolé ( Kenavo .) 501
Le Trésor de Rochemonde (Jeanne de Lias.) ; 501
Ames fortes {Oscar de Ferensy.) 502
Le Secret de Saint-Remy (Lucie des Ages) 502
Sous Fécorce (Af»» Chéron de la Bruyère) 502
Amies de pension (F. de Noce.) ^ 503
L*Ou vriére (Stanislas de Saint-Loup.) 503
Fleurs et parfums, souvenirs et récits. T. Il 503
Le Chevalier de Notre-Dame (Jean Teincey.) 503
Mes petits gars, histoires vécues (Un vicaire de campagne. ) 503
La Fille du sonneur (Etiane de Kemac.) 503
Monsieur le maître du Châtelmont (B. de Buxy) 503
Cœui^de-Roi (Charles FoUy.) 5p4
Un Conte bleu {Henri Ardel.) 504
Au-delà du cœur (Albert de Bersaucourt.) 504
L'Ame qui se donne {Robei't Havard de la Mont€igne.) 504
Mona (Af . Aigueperse.) 505
Les Confessions de Louisa Burnat (M. Gonfa%.) 505
Le Coffre-fort vivant (Frédéric Mauzens.) 505
Le Boy de Marins Bouillabès {A, Vimar) 7
L'Enfance laborieuse. André le meunier {G. Fraipont) 7
Pauvre Petit Frédy 1 (Af^e Charlotte Chabrier-Rieder) 8
Le Réjoui (C. dTAfjuzon) 8
- 563 —
Férlmlli|ue« illustrés et Albums. La Poupée modèle. Joun
nal des petites flUefl. 42* aanée . . .% 10
Petit Sainmy ôteraue {Wintor Mac Cay) 10
Épistollers. Lettres de GahrUlle Deiiani (t874*1903), publiées par
Louis Loviot 159
Pelyi^niphet. Hérault de Séchelles, Œuvres littéraires, publiées
avec uQe Préface et des notes par Emile Dard 350
Bila Lederer. Osszegyûjtôlt inuakai. (Œuvres complètes de Bêla
Lederer) 234
I«lttér»ture laiiiie. A propos du < Corpus Tibullianum ». Ua
Siècle de philologie latine classique {A. Car'tauU] 43
Histoire et OItIque littéraire. Histoire de la langue fran-
çaise des origines à 1900 {Ferdinand Brunot), T. II. Le Seizième
Siècle 31 1
L*Arl ries vers (Augiiste Dorchain) 318
la Go:nédre-Française, 1658-1906 {Frédéric Loliée) 160
Les Grands Ecrivains français. Calvin (il. Bosseri) 55
Voltaire {G, Langon) 229
Du Caractère intellectuel et moral de J.-J. Rousseau, étudié dans
sa vie et dans ses écrits (L. Brédif) 56
Les Maîtres de la contre-H^voluiion au dix-neuvième siècle (L,
Di/nier) 334
Lacordaire orateur, sa formation et la chronologie de ses couvres
[Julien Favre) 333
Chateaubriand. Victor Hugo. H. de Balzac [Edmond Biré) 332
Balzac, l'homme et l'œuvre {André Le Breton) 231
Honoré de Balzac, 1789-1850 [Ferdinand BrunetUre) 232
Taine, philosophe, esthète, historien (le /?. P, At) 234
Deuxième Mémorandum (1838) et quelques pages de 1864 (7. Barbey
d'Aurevilly) 54
Pensées choisies de Détiré Msard (1806-1888), publiées à Toccaslon
de son centenaire, avec Avant-propos par A. Mézières 54
La Rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète {Paul
Souriau) 514
Versification et métrique de Ch. Baudelaire [AlbeH Cag$agne) 320
Etudes et Portraits. III. Sociologie et littérature (Paul Bourget) 434
Questions littéraires et sociales [R^né Batin) 436
Littérateurs et artistes. Eniest Raynaud [Femand Clerget) 334
Littérateurs et artistes. Emile Blémont {Femand Clerget) 437
liittératuree étrannères. il Vero Edgar Jo ï^oeiBaffaele Bresciano). 453
La Littérattire italienne d'aujourd'hui [Maurice Muret] 57
Ivan Tourguéuief. La Vie et l'Œuvre [Emile ilaumani) 437
Mélangée. Mélanges d'histoire littéraire, publiés sous la direction de
G. Lanton. I. Les Sources grecques des < Trois Cents » (£". Fré-
minet). II. Elude sur la chronologie des « Contemplations »
{H. Duvin). III. Etude sur les manuscrits de Lamartine conservés
à la Bioliothèque nationale {J. des Cognett) 317
Isographie de l'Académie française, liste alphabétiqiie illustrée de
plus de 500 fac-.similé8 de signatures (1ô3i à 1906) {R. Bonnef) 515
Les Végétaux dans les proverbes {Cfinrles Roian) 172
HISTOIRE
Géograpliie et Voyages. Atlas classique de géographie ancienne
et moderne {F. Schrader et L. Gallouéâec) 211.
Méthode de cartographie, Cartes à main levée et de mémoire,
tracés rapides. 1" fasc. France- Algérie {J. Parlier) 212
Atlas universel de géographie ( Vivien de Saint-Martin et Fr. Schrader)
N» 77. fitats-Unis (région du nord-est^ 212
I/Année cartographique. Supplément annuel h toutes les publica-
tions de géographie et de cartographie (F. Schrader). 16« année.. 213
-^ 564 —
DlctionDaire Manuel-illustré de géographie (il /6«rt Demati^reon) 213
A travers le monde (Claude Verne et Emile Houx) 215
L'Europe (moins la Frauce) au début du xx* siècle {M. FcUlex et
A. AÊairey) 216
L*Ame de Naples, tableaux napolitains (le chanoine Henry CalMat). 216
Itinéraire (Vnu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem dans nie de
Rhodes {le bailii F. Guy Sommi Pieenardi) 235
Sanctuaires d^Orient. Egypte. Grèce. Palestine (Edouard Schuré).... 58
Terres lointaines. Sensations d'Egypte, Geylan, la Chine et le Japon
{E. Gomez-CarriUo) ; trad. de Tespagnol par Ch. Barttie% 335
Aux Indes et au Népal (le docteur Kurt Boeck) ; trad. par Franqoû
Ricard 5
A travers THindo-Kush (le prince Louis d'Orléans et Bragance) 218
Un Crépuscule d'Islam. Maroc {André Çfievrillon) 217
Oujda, historique, organisation, commerce (le capitaine Mougin)... 218
En courant le monde. Canada, États-Unis, Corée, Japon, Mexique 215
(Maurice de Périgny) 215
Amerika-Wanderungen eines Deutschen {Johannes WUda). 11. Auf
dem Kontiiient der Mitte, zwischeu Alaska und Peru 219
A travers T Amérique du sud {J. Delebecque) 219
Vers la terre polaire australe (E, Pariseï) 220
Oistaire amclemne. L'Histoire expliquée par la science sociale.
La Grèce antique {Gabriel d'Atambuja) 165
La Question sociale et la Civilisation païenne (P. Stanislat R^ytiaud). 236
Introduction à l'histoire romaine (Bcuile Modesiov] ; trad. du russe
par Mickel Delines 439
La Conjuration de Gatilina (Gaston Boissier) 238
Stndies in ancient Peraian history (P. Kershasp) 354
OIfltaIre de l'Eglise. Dix Leçons sur le martyre, données à Tins-
titut catholique de Paris, février-avril 1905 (Paul AUard) 238
Die Bekampfung des Christenthums durch den rdmischen Staat
bis zum Tode des Kaisers Julian (363) (Dr. A. Linsenmayer) 336
Le Schisme d'Anlloche (iv« siècle) ( FerdinanJ Cavallera) 241
Histoire de Rome et des Papes au moyen âge {le P. Hartmann Gri-
sar). Vol. I. Rome au déclin du monde antique. Trad. de Tallemand,
avec Pautorisation et les corrections de Tàuteur, par Eugène-
Gabriel Ledos 240
L'Eglise byzantine de 527 à 847 (le R. P. J. Pargoire) 243
Innocent IV et la Chute des Honenstaufen {Paul Desîandres) 459
Sixie-Quint et la Réorganisatiou moderne du Saint-Siège {Paul
Gratiani) 264
Pie VI, sa vie, son pontittcat (1717-1799), d'après les archives vati-
canes et d^ nombreux documents inédits {Jules Gendry) 442
Lutherpsychologie als Schûssel zur Luiherlegende {Albert Maria
Weiss) -61
Luther und Luthertum in der ersten Entwickelung, Quellenmaissfg
dargestellt (P. Heinrich Denifle.), herausgegeben von P. Albert
Maria Weiss 61
La Fiscalité pontlûcalè en France au xiy* siècle (période d'Avignon
et Grand Schisme d'Occident; {Ch. Samaran et 0. Mollat) 60
Histoire de TEglise gauloise depuis les origines Jusqu'à la conquête
franque (511) {Cabbé Louis Launay) 59
Histoire des ordres religieux. Cartulaire général de Tordre
des hospitaliers de Saint- Jean de Jérusalem (1100-1310) (J. Delaville
Le Boulx), T. IV (1301-1310). 2« partie. Additions et Table 443
Les Jésuites de la légende {Alexandre Brou). Première Partie. Les
Origines jusqu'à Pascal 243
Hagiographie. Blograpltle eecléelaetliiae. Sainte Marie-
Madeleine {Cabbé M: Sicard) 419
Les Vraies Forces. La Sainteté du ix« au xi» siècle. Saint Grégoire
VII. Saint Anselme, saint Bernard, les Croisades {J, AuriauU) 420
La Légende dorée {Jacques de Voragine); trad. du latin et précédée
d'une notice historique et bibliographique par M. G. B 420
Nos Saints. Bogriaphie sommaire des principaux personnages
béatifiés de l'Egliie des Gaules et de rfiglise de France {H, Ti^ier). 424
— 565 -
S. Franclsci Assiaiensis vita et miracula, addills opusculis
liturglciB auctore Fr, Thoma de Celano. Hanc editionem novam
ad fldem raanuacriptorura recensnit P. Eduardm Alencon\er\sis.,. 517
La Vie et la léjrende de Madame saincte Claire {le frère mineur
Françoy* Dupuis) (1563). Texte publié d'après le ms. de la Biblio-
thèque de J-.yon avec une Introduction et des notes par Arnold
Goffin) 421
Sainte Colette {André Pidoux) (Les Saints) 422
Le Vénérable Père Eudes (1601-1680) {Henri Joly) (les Saints). . . *. A22
FéneloD, archevêque de Cambrai {H. Df^uon) 244
Madame Louise de France. La Vénérable Thérèse de Saint-
Augustin (1737-1787 [Geoffroy de Grandmaison) (Les Saints) ... /M
Newman {William Barry) ; irad. de l'anglais par l'abbé Albert
Clément ^23
Monseigneur Lanusse. Le Prêtre et le soldat (Boycr 'd*À'g'en) '. l'. .' . .' .' ." A23
Histoire du m^yen âge. Histoire du moyen âge, depuis la chute
de l'Empire romain jusqu'à la fin de Tépoque franque (476-950
après J. C.) (Charles Mœîleri Dernière Partie. Les Carolingiens... 65
Fiffures byzantines {Charles Diehl) . . . 245
L'Eglise et l'Orient au moyen âge. Les Croisades (uùisBréhièr). \ \ \ 440
Histoire de Franee. Les Sources de Phistoire de France depuis
les origines jnsqn^en 1815. Première Partie '- Des Origines aux
guerres d'Italie {Auguste Molinier), l. Epoque primitive, Mérovin-
?:iens et Carolingiens; IL Epoque féodale, les Capétiens Jusqu'en
180; III. Les Capétiens, 1188-1328; IV. Les Valois (1328-1461); V.
Introduction générale, les Valois (suite), Louis XI et Charles VIII
(1461-1494); vf. Table générale iLonis Polain). Deuxième Partie :
Le XVI* Siècle (1494-1610) {Henri Hamer). I. Les Premières Guerres
d'Italie, Charles VIII et Louis XII (1494-1515) 166
Chronique et Annales de Gilles Le Muisit, abbé de Saint-Martin de
Tournai (1272-1352), publiées, pour la Société de l'histoire de
France, par Henri Lemaitre 337
Jeanne d*A.rc, 1412-1431, grande histoire iflustrée (le chanoine Henri
Debout) 445
La Vénérable Jeanne d'Arc, copie fidèle de Jésus et de Marie
[l*abbé P.-L, Malassagne) 447
Autour de la grande Française. Les Etapes de l'antipatriotisme
(L,'A: Gaffre et A.-C, Désjardins) 448
Jeanne d'Arc. Savonarole (le B. P. Dom H. Uclercq) (t. VI de la
collection « Les Martyrs >) 449
Un nouveau Témoignage sur Jeanne d'Arc (^oël Valois) 450
Mémoires du comte de Souvigny, lieutenant général des armées du
Roi, publiés par 2^ baron Ludovic de Contenson. T. l^'. 1516-1638.... 450
Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution. T. VIL
I. Louis XIV, la Fronde, le Roi. Colbert (1643-1685) {E. Lavisse)..,. 246
Mémoires sur le xvni» siècle. Souvenirs du marquis de Valfons,
vicomte de Sebourg, 1710-1786, publiés par son petit-neveu, le
marquis de Valfons, revus et précédés d'une notice par Georges
Maurin /517
Histoire de rémigration pendant la Révolution française {Emest
Daudet). II. Du Dix-huit fructidor au Dix-huit brumaire. — III. Du
Dix-huit brumaire à la Restauration 338
Marie-Caroline, duchesse dtt Berry, 1816-1920 {le vicomte de Reiset)... 451
Souvenirs d'un préfet de la Monarchie. Mémoires du Baron Sers
(1786-1862), publiés d'après le manuscrit original, avec une Intro-
duction et des notes par le baron Henri Sers et Raymond Guyot... 519
Les trois Coups d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte {André Lebey). I.
Strasbourg et Boulogne .• 339
L'Empire libéral. Etude, récits, souvenirs {Emile Ollivier). T. XL La
Veillée des armes 340
Histoire religieuse. Hi<^toire de la Pragmatique-Sanction de
Bourges, sous Charles VII {Noël Valois) 520
Les Assemblées du clergé sous l'ancien régime (/. Bourlon) 361
Répertoire biographique de l'Episcopat constitutionnel (1791-1802)
{Paul Pisani) 62
— 566 —
L'Êpiscopat français depuis le Concordat jusqu^à la Séparation (1802-
1905). Ouvrage publié sous la direction de la Société bibliogra-
phique, avec le concours de 90 collaborateurs diocésains, et une
Introduction par Mgr Uaunard 61
La Vie religieuse eu France sous la Révolution, PEmpire et la
Restauration. Mgr Du Bourg, évoque de Limoges, 1751-1822 [Dom
Du Bourg) 521
Une Page d'histoire religieuse pendant la Révolution. La Mère de
Belloy et la Visitation de Rouen (1746-It07) {Bené de Chauvigny),. 340
L'Eglise et l'Etat, leur séparation en France (Uchanoifie Planeix).,. 70
Contre la séparation. De la rupture à la condamnation {te comte
Albert de Mun) • 253
Les Leçons de la défaite, ou la Fin d'un catholicisme {Vabbé Jehan
de Bonne foy) 264
Dictionnaire des devises ecclésiastiques {he^iri Tausin) 454
Histoire de» Instituti^iiB et des moDurs. Les Grandes
Institutions de France. L*Hôtel des Motmaies {Femand MazeroUe). \\1
Inventaire de l'orfèvrerie et des joyaux de Louis !«' duc d'Anjou,
publie par'//. iforanut/Zé 66
Histoire diplemiitique et militaire. Soldats ambassadeurs
sous le Directoire, an IV-an VIII {A. Dry) 342
Mémoires du général Bennigien^ avec une Introduction et des notes
par le capitaine Catalas 139
Souvenirs historiques du capitaine Krettly^ trompetle-major des
Guides de Bonaparte, Mémoires authentiques recueillis par Dick
de Lonlay et Jean Carvalho 142
Napoléon au camp de Boulogne, d'après des documents inédits
{Femand Nicolay) 142
Campagne de l'empereur Napoléon en Espagne (1808-1809) {le com-
mandant Balagny). T. IV j. !4l
Etude sur les guerres d'Espagne {le commandant Bagès). T. 1 142
Silhouettes de soldats (i4. Mésières) 142
Militaires fils d'acteurs {le baron de Contemon) 144
La Cavalerie de 1740 à 1789 {U commandant Edouard Deibrière et le
capitaine Maurice Sautai) (Organisation et tactique des trois armes.
1" fasc.) 144
L'Artillerie dans la bataille du 18 août. Essai critique. Considéra-
tions sur l'artillerie de campagne à tir rapide {le lieutenant-cotonel
Gabriel Houquerol) 1 45
De Gunstett au Niederwald pendant la bataille de Frœschwiller
{le K^utefmnt René Tournés) 145
Goucepto y estudio de la historia inilitar [Carloi Garcia Alonso).,.. 146
L'Alerte {Pierre Baudin) 147
Histoire marilime et eoloniale. La France moderne et le
Problème colonial {Christian Schefer). T. I. 1815-1830 128
The Napoleonic exiles in America. A study in American diploma-
tie History (1815-1819) {Jesse S. Beeves).. ..' ., 129
Traites de la France avec les pays de l'Afrique du nord. Algérie,
Tunisie, Tripoli tai ne, Maroc (fi*. Rouard de C^rd) 131
La Pénétration saharienne (1830-1906) {Augu6tin Bernardel /V. Lacroix). 130
La Péuetration française on Afrique, ses caractéristiques et ses
résultats {le lieutenant de la Vergne de Tressan) 131
Les Annamites. Société, coutumes, religions {le colonel É. Diguet).,, 132
L'Œuvre de la France au Tonkin. La Conquête, la mise en valeur
(Albert Gaiiman) 133
Les Colonies françaises. Petite Encyclopédie coloniale, publiée sous
la direction de M. Maxime Petit. Supplément 134
Le Partage de FOcéanie {Henri Russier) 135
Histoire meiUMtliiue. Histoire de Tabbaye royale de Long-
champs (1255-1789) (Gaston Duchesne) 342
Histoire proirineiaie et iocale. Paris révolutionnaire. Vieilles
Maisons, vieux papiers {G. Lenôtre). 3* série *. 248
Histoire de la ville d'Amiens {le baron A. de Galonné), T. III. Amiens
au xii« siècle 343
— 567 —
Essai sur le Porhoet, le comté, sa capitale, ses seigneurs {le vicomte
Hervé du Halgouët) 25 1
Le Clergé et le culte catholique en Bretagne, pendant la Révolu-
tion. District de Dol. Documents inédits, recueillis, mis en ordre
et publiés par P. Delame* 3» partie. Communes rurales du canton
de Dol, avec les Tables des noms de prêtres des trois premiers
volumes 521
Fouillés de la province de Lyon, publiés par Auguste Longnon 452
Le XYi<» Siècle et les Guerres de la Réforme eii Berry {le vicomte de
Brimont) 67
Cartulaire de Sainte-Croix d'Orléans (814-1300), contenant le « Cbar-
tolarium ecclesiae aurelianensis vêtus » suivi d'un appendice et
d'un supplément (Joseph Tkiltier et Eugène Jarry] 247
Le Comié (TAnJou au xp siècle (Louis Halphen) 523
Andegaviana {F, Usureau), (3», V et 5« séries) 74
Le Calendrier martyrologe de la Vendée militaire {Henri Bourgeois)
T. I. 1-10 janvier 537
Ëtudes politiques sur le déparlement de la Haute-Loire. La Révolu-
tion de 1789 dans le Velay [Mtixime Rioufol) 249
Description des sceaux des familles seigneuriales de Dauphiné {«/.
Romem) 52J5
L'Abbé du Ghayla et le clergé des Cevennes, 1700-1702 {Vabbé J.
Rouquettey 264
Le Clergé pérlgfoiirdin pendant la persécution révolutionnaire {R.
de Boysson) 250
L'Epoque de la Terreur à Roc^nemaure (Gard), d'après des docu-
ments officiels {Durand^/iustas) 69
Le Livre des svndics des états de Béarn (texte béarnais), publié
pour la Société historique de Gascogne par Heni^i CourteauU,
2* partie 524
^WÊmmtîmmm ékm J^Mur. Entre l'Allemagne et l'Angleterre [le capi-
taine Sorb) 526
L'Avenir prochain du catholicisme en France {Pierre Batiffol.) 361
Des conditions d'une renaissance religieuse et sociale en France
(Imbart de la Tour. ) 459
L'Eglise libre dans TEtat libre. Deux idéals : Lamennais et Gré-
goire ( William Gibson.) 172
La Persécution et la résistance {Oscard Havard.) 344
Questions actuelles {Ferdinand Bruneiière.) 253
Le Dilemme de Marc Saiignier. Essai sur la démocratie religieuse
{Chartes Maurras.) 525
Mise au point nécessaire 525
Jeunes gens de France 345
A bas la calotte ! (Jules de PArbonnoise) 344
Hifttofre étrangère. L'Emigration européenne au xix* siècle.
Angleterre, Allemagne, Italie, Auiriche-Hongrie, Russie {R. Gon-
nard. ) 1 37
Les Origines du Centre allemand. Congrès catholique de Mayence
(1848); trad. de Marius Bessières, avec Préface et noies par
G. Goyau 346
Das Herzogtum Schleswig in seiner ethnographischeu und natio-
nalen Entwickeiung (i4ti^u<( Sac/t). T. 111 216
La Nation belge. 1830-1905 347
Recensione suU* opéra « La Dalmatie de 1797 à 1815 » di Mons.
Paolo Pisani, con ulteriori notizie inédite e documenti {(Huseppe
Alaôevic.) 454
Deux Etudes sur la Grèce moderne. Gapodistrias. Le Royaume des
Hellènes [le comte de Gobineau.) 347
Egyhâztôrténelmi emlékek a magyarorszàgt hitujitàs koràbôl.
(Souvenirs de l'histoire de l'Eglise & l'époque de la Réforme en
Hongrie) (K. Bunyitay, R. Rapaics et J. Karàesonyi). T. II et IIL. 254
KuruczkorI fegyverek (Armes de l'époque des Kouroucz) {Alfred
Csnberka.) 255
Zâgoni Mikes Kelemen Tôrôkorszàgi levelei (Lettres de Turquie,
de Clément Mikes, de Z4gon) 257
« 568 —
La Civilisation en Italie au temps de la Renaissance {Jacob Burck-
hardi). 2» éd. ; trad. Af . Schmitt et annotée par L, Oeiger 527
Correspondance inédite de Stanislas Leszcsynski, duc de Lorraine
et de Bar, avec les rois de Prusse Frédéric-Guillaume 1" et
Frédéric II (1736-1766), publiée avec une étude et des noies par
Pierre Boyé 458
Histoire du département des Forêts (Alfred Le fort) (Le Duché de
Luxembourg de 1795 à 1814) T. I" 527
De r Histoire diplomatique des Roumains. Règne de Michel Stur-
dza, prince régnant de Moldavie (1834-1819) {Alexandre A. C.
Sturdza.) 528
Lettres et papiers du chancelier eomte de Nesselrode, 1760-1850.
Extraits de ses archives, publiés et annotés avec une Introduction
par le comte A. de Nesielrode. T. IV. 1812 348
Campagne turco-russe de 1877-18/8 {G. CUment) 146
L^Expédition de Chine de 1860. Histoire diplomatique, notes et
documents [Henri Cordier) 529
La Lutte pour le Pacifique. Origines et résultats de la guerre russo-
japonaise (René Pinon) 135
Comptes rendus par le « Rouskii-Invalid » des conférences sur la
\ guerre russo-Japonaise faites à TAcadémie d^état-major Nicolas.
1*' fasc. : Origine de la guerre et ses débuts. Combats de Tiou-
rentchen et de Vafangeou 147
Studier 1 Vadstena klosters och birgittinordens historia indtlll
midten af 1400-talet [Thoi^ald Hœjer) (Etudes sur l'histoire du
cloître de Vadstena et de Tordre des brigittines jusqu'au milieu
du XV siècle) — ., 70
Sverige och Frankrike under Nordiska kriget och Spanska Succès-
sionskrisen, âren 1700-1701. (La Suède et la France pendant la
guerre du Nord ^ la crise de la succession espagnole, en 1700-
1701) {Herman Brulin) , 349
La Chine novatrice et guerrière ((e capitaine d:'Ollone) 259
Le Japon, histoire et civilisation (U .1/** de la Mazelière) 260
Spanish- American Diplomatie Relations precediug the war of 1898
{Horace Edgar Flack) 136
La Inquisiciôn de Mexico {Genaro Garcia Carlos Pereyrà) 76
Documentos inéditos 6 muy raros para la Historia de Mexico,
publicados por Oenaro Garcia, T. VIL Don Juan de Palafox y
Mendoza 127
Documentos para la historia de Mexico. Causa instruida contra el
gênerai D. Leonardo Marquez por graves dolitos del orden militar,
publicados por Genaro Garcia. T. VIU 145
Blograpliie franfaiflie. Héros martyr oublié. Le Chevalier de
ThéméricouTt (1646-1672) [le comte de Brémond dMr») 1.39
L'Affaire J.-J. Rousseau (Edouard Rod) 352
Un Epicurien sôajs la Terreur. Hérault de Séchelles (1751-1794),
d'après des documents inédits {Emile Dard) 350
Un Duc et pair au service de la Révolution. Le Duc de Lauzun
(général Biron), 1791-1792. Correspondance intime, publiée par le
comte de Lort de Sérignan 68
Lamennais avant V « Essai sur l'indifférence i>, diaprés des docu*
ments inédits (1782-1817). Etudes sur sa vie et ses ouvrages
(Anatole Ftugère) 351
Frédéric Ozanam. Sa vie, ses œuvres (le chanoine François Fournier"^, 422
Le Marquis de Ségur, 1823-1902. Elude sur sa vie et son œuvre, sui-
vie d'un choix de ses lettres à la jeunesse (Charles Viennet et
Louis Quinton) 538
Edgar Quinet philo-Roumain {T.-G. Djuvara) 265
Philibert Vrau et les Œuvres de Lille (1829-1905) {Mgr Baunard) 530
Mes Origines. Mémoires et récits {Frédéric Mistrat). Trad. du pro-
vençal. 352
Fragments d'un journal intime {J.cle Bochay) précédés d'une notice
biographique 361
Blograplile étrangère. Ames vaillantes. Mrs. Fanny PitUr,
autobiographie traduite de Tanglais par Joseph Piitar et annotée
par Jean Charruau 423
' TJ'if^
«• yy -r
- 560 —
Maiiiiserltfl. liamUnnatliiue. Sigill^graplile. Actes du Con-
grès international pour la reproduction des manuscrits, des mon-
naies et des sceaux, tenu à Liège, les ^1, 22 et 23 août 1905 533
Généalogie. Généalogie de la maison de Truchis [le vicomte AÏbéric
de Truchii de Vtirennes) » 261
HEélaiigcti. Les Juifs devant TÊglise et l'lii«toire (le /?. P. Constant). 531
Les Mystères de Tliistoire {Andrew Lang) ; trad. de l'anglais par
Téodor de Wytewn • 532
Conquistadores et Roitelets. Bois sans couronne. Du Roi des Cana-
ries k l'empereur du Sahara [le baron Marc de ViUiers du Terrage), 354
Mémoires et lettres [M.-F. de Caxtellane) 537
BIMiof raphle. 0lMiothèi|ues. BibliograOa di Roma nei me-
dio eyo (476-1499) (Emitio Calvi) con indici per soggetti e autori
(Bibliografia générale di Roma, vol. I.) 534
La Bibliothèque de Tamateur. Guide sommaire à travers les livres
anciens les plus estimés et les principaux ouvrages modernes
{EdoMrd Hahir) « 357
Book auctions in England in the seventeenth century (1676-1700),
with a chrouologicai list of the book auctions of the period {John
I^wler) 71
Les Bibliothèques municipales dans TEm pire romain (i?. Cdgnai)... 538
Les Grandes Institutions de France. La Bibliothèque nationale
{Henry Marcel, Henry Bouchot, Ernest Baheton^ Paul Marchai et
Camille Couderc) 45
>.ii
</j
- *^\
M
^/-
(A«
K • -
./.
F».*' • i
— 1)70 —
1
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS D'AUTEURS
AOBN (BOYBR D^) 423
AOBS (Lucie DBS) 502
AiCHBH (Georff) 207
AlOUBPBRSB (M.) SgS
ALAÔBVié (Giuseppe) 454
ALANic (lilatbilde) 12
ALBÈRICH-ChaBROL 499
Alàs ( Adhémar d') 321
Allard (Paul) 238
ALLOTTB DE LA FuYB (Margue-
rite) 123
Alonso (Carios Garcia) 146
Andoybr (H) 405
Arghblbt (Tabbe) 106
Arcos (Ren© • 122
Ardbl (Henri) 504
Arjuson (G. D*) 8
Armblin (Gastoij) 122
Arnauné (Aug.) 22
Ars (le comte db Brëmond d') . 13^
AT (le R. P.) 234,399
Aubrbspy (L.) 507
AUBRY (Pierre) 36
Auo6-Laribè (Michel) 25
AURBVILLY (J. BaRBBY D') 54
AURIAULT (J.) 420
AzAD (Hoçe/ne) 355
Az AMBUJA (Gabriel d') 1 65, 296
AzBOLio (le P. Taparblli d')... 481
Babblon (Bruest) 455
Baobs (le commandant) 142
Baillb (Louis) 387
Bainvbl (J.-V.) 103
Balagny (le commandant) 141
Ballbydibr (Louis) 487
BaLLORB (F. DB MONTBSSUS DB). 512
Barbbt dk Vaux (Jean) 102
Barbby d'Aurbvilly (J.) 54
Barnibb (rabbé Cb.) 322
Barrbt (Pabbe) 199
Bahry (William) 423
Barthâlbmy (Joseph) 490
Barthbz (Ch.) 335
Baruzi (Jean) 398
Batipfol (Pierre) 361
Baudïn (Pierre) 147
Baudot (Jules) 457
Baunard (Mgr) 530
Bazin (René) 436
Bbllanqbb ^Camille) 418
Bblot (Gustave) 393
BBLSAG (Henri) 15
Bbnnigsbn (le générale 138
BAral (Paul) 500
BBRMON (RBSCLAUZB DB) 14
Bbrnard (Augustin) 131
Bbrsaucourt (Albert db) 504
Bbrthblè (Joseph) 417
Bbrthblot (M.) 403
Bbrthibr (le R. P. J.) 47
Bbssibrbs (Marius) 346
BBWBRUNOB (le R.^ 34
BiQOURDAN (G.) 359
BiLLAUD (Pierre) 15
BiNBT (AlfredJ 51
BiRÂ (Edmond) 332
Blaisb (Jean) 328
Blin (Henri) 227
BOGQUBT (Léon) 111
BOB(D' F.) 30
BoBGK (le docteur Kurtb) 5
BoiLBAU 228
BoissiBR (Gaston) 238
BoNNBFOY (Pabbé Jehan db)... 204
BONNBT (R.) 515
BoRDBAUx (Henry) 20
BORDIBR (P.) 397
BosGHOT (Adolphe) 37
BOSSBRT (A.) 55
BOSSUBT 73
BouGAUD (Charles) 484
BouCHOR (Maurice) 506
BouGHOT (Henri) 455
BouLBNQBR (Marcel) 314
»BouLOUà4iB (le Dr. P.) 310
Bourbon (Aymée) 120
BoURGBOis (Henri) 313, 537
BOURGBT (Paul) 434
BOURGINB (E.) 457
BOURLON (J.) 361
BOUTRY (M.) 297
BOVRT (M™« DB) 7
BOYÉ (Pierre) 458
BO YBR D'AGBN 423
BOYSSON (R. DB) 250
Brbdip (L.) 56
Brbbs (Ernest) 32
Brbhibr (Louis) 440
Brbmb (M. Theresia) 199
BaâMOND d^Ars (le comte db). . 1^9
r
- »;7i -
Brbnbt (Mich«l) 39
Brbsgiano (Rafftiele) 458
BRmONT (le vicomte db) 67
Brou (Àlexaadro) 243
BrOUSSOLLB (J.-C.) ... 203, 425
Brownb (NInaE.) 413
Bruckbr (E.) 310
Brulin (HeruiaQD) 349
Brunbau (Joseph) 107
Brunbtibrb (Ferdinand) . . 232, 253
Brunot (Ferdinand) 311
BruSbwitz ( Victor) 313
Bruzat (le chanoine). 427
BUGGBROtlI (le R. p.) 106
BUNYITAY (V.) 254
BURGKHARDT (Jacob) 527
BuSQUBT (Raoul) 487
BUSSARD (L.) 431
BussY (CHarles dk) . : 117
BussY (Gaston db) 12
BUXY (B. db) 500, 503
Gadbnb (Félix) 170
Gagnât (R.) 538
Caldbroni (Giuseppe) 324
Galhiat (le chauoine Henry).. . 216
Galonnb (le baron Â. db) 343
Calvi (iiijQilio) 534
Galvogorbssi (M. D.) 41
Gard (E. Rouard de) 130
Gari tas 508
Caron (le lieutenant) 150
Carra de Vaux (le baron) 399
Cartault (A.) 433
Garvalho (Jean) 142
Gassagnb (Albert) 320
Gastbllanb (M. -F. db) 537
Castbllar (Maurice) 318
Castillon ;j uies) 497
Gavaonis (F. card.) 154
Cavallbra (Ferdinand) 241
GazaLas (le capitaine) 139
CÉBz (F. db) 73
Gblano (Thomas db) 517
Chabribr-Ribdbr (M™« Char-
lotte) 8
Ghainb (Pierre) 121
Chantrbl (Henri) 507
Chapon (Mgr) 104
Charlibu (H. DB) 6
Charruau (Jean) 423
Chauvigny (René DB) 340
Chauvin (Constantin) 201
Chéron db la Bruybrb (M"«)- 502
Chbvalibr (Adrien) 290
Ghbvrillon (André) 217
Chollbt (J.-A.) 392
Chwolson (O.-D.) 401
Clbmbnt (l'abbô Albert) 428
Clément (G.) 146
Clbrgbt (Fernand) 334, 437
CoGNBTS (J. DBS) 317
CoissAC (G. -Michel) 158
Colas (Emile) 312
Commblin (P.) 510
CONDAMY (le capitaine) 148
Constant (le R. P.) 97,531
Contbnson (le baron db) 144
Contbnson (le baron Ludovic
DB) 450
GORDiBR (Henri) 529
Cornbillb (Pierre) 109
COSSBRAT (E.) 401
COSSBBAT (F.) 401
GOUDBRG (Camille) 4S5
CoupiN (Henri) 8
Courtbault ( Henri) 524
Crouzil (Lucien) 494
GzuBBRKA (Alfred) 255
Dagibr (Henriette) 508
Dairbaux (Max) 116
Daniélou (Charles) 112
Dard (Emile) 350
Daudet (Ernest) 294, 338
Dauriag (Lionel) 41
Davaux (E.) 401
Daymard (Pabbé) 102
Debout (le chanoine Henri) — 445
Dblarub (P.) 521
Dblav illb L9 Roulx ( J •) 443
Dblbbbgqub (J*) • • • • 219
Dblinbs (Michel) 439
Dblyaillb (Jules) 394
Dblvolvb (Jean) 393
Dblzant (Gabrielle) 159
Dbmanqbon (Albert) 213
Dbnbux (A.) ?96
Deniplb (P. Heinrich) 61, 105
DBSBRiàRB (le commandant
Edouard 144
DÂSBRS (le chanoine Léon) 100
Dbsjardins (A.-C.) 448
Dbslandrbs (Paul) 459
Dbvraignb (le Dr Louis) 305
Dhorhe (le P. Paul) 196
DiBHL (Charles) 245. 415
DiGUBT (le colonel E.) 132
Dimibr (L.) 334
Djuvara (T. g.) 265
DONBL (Lucien) 12
DORGHAiN ( Augusti ) . . : 318
DOURLIAC (Arthur) 501
DraGHigbsgo (D.) 394
Dreyfus (Hippolyte) 356
DRUON (H.)....- 244
Dry (A.) 342
Dubot (le chanoine Th.) 358
Du Bourg (Dom) 521
DUG (Lucien) 120
DuGHÊNE (Marcel) 297
DuGHBSNB (Gaston) 342
Dumas (Georges) 392
DUPANLOUP (Mgr) 104
DUPIN (H.) 317
Dupuis (le frère mineur Fran-
çoys) 421
DuQysSNB (J.) 485
DURAND-AUZIAS 69
DuRKHBiM (Emile) 30
DuTBNS (Alfred) 315
DuvAL (G.) 431
Edgy 11
Edouard d^Albnçon (le P . ) — 517
Epfertz (Otto) • 22
i
■1
-r 572 —
ENOBaT (Thad.) 197
Ermoni (V.) 205. 536
Ernault (Emile) 312, 3t5
Ernst (E.) 107
ESPINASSB-MONOBNBT (L. ) 299
ESQUIROL (J.) 15
Fabrb (Charles) 432
Fabrb (Joseph) 109
Fallbx (M.) 216
Favbb (Julien) 333
Fbi (P. Reffinaido Maria) 193
FâLiGB (Philippe db) 513
Fbndt (Leonhard) 202
FÈNBLON 105
Fbbbnzt (Oscar DB) •. 502
Fbrrbrbs (le R. P. J.'B.).. 171, 426
Fbrri-Pisani 291
Fbrrus (L.) 263
Fbuobrb (Anatole) 351
Fibssingbr (le D' Ch.) 387
Filippi (Louis) 360
Flagk (Horace Edgar) 136
Flavign Y (la comtesse db) 105
Floran (Mary) 293
Fogazzaro (Antonio) 300
FOLB* (Charles) 504
FORMONT (Maxime) : . 12
FouRNiBR (le chanoine François) 422
FouRNiBR (Paul) [Ormondb] — 429
FODRNIBR (Paul) 487
FOURRY (E.) 409
Fraipont (G.) 7
François (Alexis) 316
Fbassbn (te R. P. Claudius) 154
Fréminbt (E.) 317
Frévillb (Georges) 24
Fritbl (P.-H.) 226
Fritsgh (J.) 430
Fromont (L.-G.) 28
Frondal (Jean) 15, 291
Funck-Brbnt ANC (Claudine)... 121
Gafprb (L.-A.) 448
Gaisman (Albert) 133
Galbry (P.) 326
Gallbt (M"' Maurice) 38
Gallouèdrc (L.) 21 1
GARGt a (Genaro) 76, 127, 145
Gasg-Dbsfossbs (Ed.) 308
Gadbbht (Raoul) 290
Gbigbr (L.) 527
Gbndry (Jules) 442
Gbnibssb (le Rev. Dr. J.-B.) 426
Gbopproy db Grandmaison ... 444
GÉRARD (Gaston) 418
Gbrmain (Alphonse) 414
Gbrmain (André) 14
Gbtino (P. Fr. Luis G. A.) 171
Gibson (William) 172
GiLLBT (Louis) 413
GiLLBT (Pierre) 496
GiRAUD (Victor) 73
GiROD (Joseph) 408
GiRODiB (André) 415
GOBiNBACJ (le comte db) 347
GODBBRT 151
GOPFiN (Arnold) 421
Goldsghmidt (Lud wig) 262
Gombz-Carrillo (E) 335
G0NPA2 (M.) 505
GONNARD (R.) 137
GOODNOW (Frank J.) 491
Goyau (G.) 346
Goyau (Lucie Félîx-Faurb)... 223
Grandmaison (Gbopproy db).. 444
Grassbt (le prof. J.) 308
Gratibux (l'abbé) 507
GRAZiANi (Paul) 264
Grbgh (Jehan) 506
Grisar (le P. Hartmann) 240
GUBR (Cd. Gubrlin db) 312
GUBRiN (le commandant) 150
Gubrlin db Gubr (Gh.) 312
GuiFPRBY (Jean) 412
GuiPFRBY (Jules) 417
GUILLON (E.) 298
GuYOT (Raymond) 519
Habib-Ullah Chirazi (Mirza).. 356
Hablitzbl (Joh. Bapt) 208
Hahn (J. P.Armand) 107
llAHN (D' Sébastian) 49
Haloouët (le vicomte Hervé
DU) 251
Halphbn (Louis) 523
Hancock (H. Irving) 263
Harbl (Paul) 109
Hariot (Paul) 359
Harispb (Pierre) 225
Harm AND (le capitaine) 151
Haumant (Emile) 437
Hausbr (Henri) 166
Havard (Oscar) *. . . . 344
Havard db la Montagnb (Ro-
bert) 504
Hâbbrt (Marcel) 396
Hbdlby (Mgr) i(W
HÈMON (Camille) 400
HÈNARD (Louis) , 118
Hbnry (Charles) 28
Hbnry (le lieutenant Georges). 147
Hérault db Séchbllbs 350
Hérbllb (g.) 11, 300
HillbmaChbr (P.-L.) 42
Hirschbbrg 227
Hœjbr (Thorvald) 70
Hôppding (Harald) 397
HOPPBNOT (J.) 424
HouTiN (Albert) 194
HouzB (le I> E.) 224
Hugon (le R. P.) 104, 155
IGNACB DB Loyola (saint) 106
iMBART DB LA TOUR 459
INDY (Vincent D') 40
Ingbgnibros (le D' j.) 308
Jacqubs (Valy) 500
Janyibr (chanoine E.) 99
Jarry (Eugène) 247
Jbanton (Gabriel) 486
JÈZB(A.) 491
JàzB (Gaston) 491
Jhbrinq (H. db) 427
— 573 —
JoLiGLBRG (Bugône) 29$
JOLY (Henri) 32, 422
JOUFPRBT (E.) 407
Karâcsonyi (J.) 254
K4RL0- Vbrks 74
Karmor (lann) 290
Kbim (Albert) 290
Kbnayo 501
Kbrnac (Eliaae db) 503
Kbrshasp (P.) 354
KOBNiOBR (Albert Michael) 170
KOSTTLBFF (Nicolas) 389
Krbbs (D' Bngelbert) 50
La Brâtb (Jean db) 299
La Brutbrb (!d»« Ghbron db). 502
Lacazb-Duthibrs (Gérard db) . 418
Laghèyrb (Frédéric) 228
Lagombb (le colonel E. db) 31
Lagour (Paul) 298
Lacroix (N .] 131
La FutB (Marguerite Allottb
db) 123
La Garandbrib (Paul Paybn
DE) ; 113
La Grassbrib (Raoul DB) 53
Laloy (le D' L.) 326
La Mazblibrb (le W* db) 260
Lahbbrt (E'Jouardj 497
La Montaqnb (Robert Hayard
db) 50'i
Lanb (William Cooudqb) 413
Lang (Andrew) 532
Lanqlois ( Henri G.) 494
Lanson (G.) 229, 317
Lapparbnt (A. DB) 358,510
Lapponi (le D' Joseph) 307
L'Arbonnoisb (Jules db) 344
Lassbrrb (Henri) 427
La Tour (Imbart db) 459
L AUN A Y (l'abbé Louis) 59
Laurbnt (H.) 407
La Vbrgnb db Trbssan (ie lieu-
tenant DB) 131
Lavissb (E.) 246
Lavrand (le D' h.) ... 306
Lawlbr (John) 71
Lbbesoub (H.) 407
Lbbby (André) 339
Lb Brbton (André) 231
Lbglbrg (Edouard) 110
Lbglbrgq (le R. P. Dom H). . ^ . 449
Lbclbrcq (Jules) 115
Lb Dantbc (le D' Félix) 307
Lbdbrbr (Bêla) 234
Lbdos (Eugène-Gabriel) 240
Lbbnbr (G. DB) 32
LBPBBYRB (G.) 488
Lbfubyrb (Léon) 36
Lbfort (Alfred) 527
Lbp RANG Aïs (Armand) 112
Lbo A ( \i . ) 428
L60BR (Louis) 416
LéOJLiSB (l'abbé) 506
Lborano (Maxence) 289
Lb Joindrb (le général) 150
LbmaItrb (Henri) 337
Lb MaisiT (Gilles) 337
Lbnôtrb (G.) 248
LBONIDAS DB TaRBNTB 537
Lbpin (M) 201
Lbprbyost (Gabriel) 120
LbR0Y(A.) 506,507
Lbroy (le P. Hippoly te) 204
Lbroy (L.-Modeste) 323
Lbroy (Maxime) 25
Lb RoY-ViLLARS (Ch.) 506, 507
Lbsgœur (L.) 511
Lbsbsnb 359
LbSPAONOL (G.) 214
Lbv AILLANT (Maurice) li9
Lias (Jeanne DB) 50i
LiCHTBNBBROBR (André) 16
LlNSBNMAYBR (D' A.) 336
LoiSBL (Julien). . . , 458
LOLiÂB (Frédéric) 160
LONLAY (Dick DB) 142
LoNONON (Auguste) 452
LÔPBZ Y Martinbz (Pedro Maria). 386
LORT DB SÈRiQNAN (le comte DB). 68
LoRTHiOY (rabbô) 507
LOTI ( Pierre) 18
LoviOT (Louis) 159
LOYOLA (saint Ignagb db) 106
MagCay (Winsor) 10
Maël (Pierre) 6
Magaud (l'abbé P.) 101
Maibr (Friedrich) 206
Mairby (A) 216
Malassagnb (Pabbé P.-L.) 447
Manobnot (l'abbé E.) 152, 209
M arbo (Camille) 295
Marcbl (Henry) i55
Margbl (Pierre) 412
Makghal (Paul) 455
Marib (le D» A.) 391
Martrin-Donos (i'abbé J. db). . 507
Maryan (M.) 499
Maryllis (Paul) 171
Masgart (Jean) 536
Massis (Henri) 386
Mauprat (H.) 125
Maurbr (Théodore) 113
M AURiN (Georges) 517
Maurr AS (Charles) 525
Mauzbns (Frédéric) 505
Mazbrollb (Fernand) 417
Mazoybr (rabbé Ph.) 106
Mbrlin (Roger) 31
Mbulbnabrb (O. db) 427
Mbybr (le capitaine Maurice) . . 152
MËziBRBS(A.) :,. 54, 142
Mikbs (Clément) 257
MiLLiBN (Achille) 330
MiNQBS (Dr. P. Parthenius) 49
Mistral (Frédéric) 352
MoDBSTOv (Basile) 439
MoBLLBR (Charles) 65
Molinibr (Auguste) 166
MOLLAT (G.). 60
MoMMSBN (Théodore) 485
MONiBR (E.) 403
MONIBZ (R.) 487
- 574 -
UoNSABRé (le R. p. J.-M.-L.)' . * 100
MONTBSSUS DR BaLLORB (F. DB). 512
MORANYILLB (H.) 66
MORBAU 359
MoRBL (Jean) 122
MouoiN (le oapilaine) 2t8
Moult (Alfred) m
MouQUBT (Jules) 537
MouTiN (le D» L.) 308
MUN (le comte Albert db) 253
MuRBT (Maurice) 57
Mtrpa (Er?y db) 507
Nbssblroob (le comte db) 348
Nbssblrodb (le comte A. db).. 348
Nbwman (J. U.) 221
Nicolas (A.-L.-M.) 355, 356
NigolaV (Fernand) 142
NibwbnOlowski (G.- 11.) 327
Nisard (Dé&iré) 54
NOGÉ (F. DB) 503
Ntpbls (E.) 416
Ollivibr (Emile) 340, i93
Ollonb (le capitaiue d') 259
Orpbuil (le comte Bouille d'). 13
Orléans BT Braoangb (le prince
Louis D'j 218
ORMONDR [Paul FOURNIBR] 429
OSTLBR (D' Heinech). 50
Palmgrbn (Valfrid) 313
ParOOIRB (le R. p. J .) 243
Parisbt (E.) 220
Parlibr (J .) 212
Pastbris (Emiliano) 200
Patoux (rabbé) 24
Paulbsgo (le D' N.-G.) 307, 388
Paulhan (Fr.) 395
Pavlofp db Tannbnbbrg (M™«
DB) .• 121
PATBNDBLAGARANDBRIB(Paul). 113
PÈDOTA (le général) 149
PblAbz (Antolin Lôpez) 155
Pbllat (Solange) 52
Pbnavairb (J.-G.) 330
PéRAULT (L.) 149
PÂRiONr (Maurice db) 215
PBBR0r(P. Louis) 106
Pbslouan (Ch.-Lucas db) 409
Fbssaud (J.) 263
Pbtit (Maxime) 134
Pbtit-Dutaillis (Gh.) 488
PbtrUGGI (R.) 26, 225
Pbyrb (Roger) 416
PiAT (Clodius) 397
Picard (Emile) 406
PiCHOT (le P.) 481
PiDOUX (André) 422
PijPBR (F.) 222
PiMON (René) 135
PlONCHON (J.j 408
PiRRO (André) 40
PiSANr(Paul) • 62
PiTTAR (Joseph) 423
PiTTBURS (M'»' M.-A. DB) 105
Planbix (le chanoine) 70
PoiRiBR (Auguste) 160
PoLACK (Léon) 21
Polain (Louis) ; 166
POURRAT (P.) 321
Prat (le p. F.) 207
Prévôt (le R. P. André) ....... 108
PRINS (Adolph) 29
Prod'homub (J.-G.) 36
Prudhomm B (Sully) 390
QuiNTON (Louis) 538
Radiciotti (prof. Giuseppe) — 45
Rahir (Edouard) 357
Rapaics (R.) 254
Rastoul (Amand) 127
Ravbn (J. J.) 43
Rbbours (le P. J.-B.) 46
Rbbvbs (Jesse S . ) 129
Kbgismansbt (Charles) 292
Rbinstadlbr (Seb.) 3S5
RmsBT (le vicomte DB) 451
Rbllno (Jos.) 507
Rbnard (le colonel) 151
Rbsclauzb db Bbrmon 14
Hbtmond (Marcel) 414
Rbtnaud (P.-Stanislas).. ;...'... 236
RIBOT (Th.) 390
Ricard (François) 5
RiCHBR (Julien) 507, 508
RiCHBR(leD' Paul; 418
Rigqubbourg (Jean) 1 1G
RlBMANN (Hugo) 43
RiBUX (Lionel dbs) 114, 124
RiouFOL (Maxime) 249
ROBBRT (Ferdinand dbs) 415
ROGH AY (J. DB) 361
RoD(Edouard) 352
Romain (le capitaine) 149
ROMAN(J.) 522
ROMUNDT (Heinrich) 457
ROSBNTHAL (Gabriolle) 414
RosBNTUAL (Léon) 414
ROUARD DB Gard (E.) 130
ROUILLA d*Orpbuil (le comte).. 13
RouQUBROL (le lieutenant-colo
nel Gabriel.) 145
RouQUETTB (Pabbé J . ) 264
Roux (Emile) 215
RozAN (Charles) 172
RuDOLPH (Jules) 325
RuSKiN (John) 410
RussiBR (Henri) 135
Sabatibr (Camille) 389
Sagh (Auguste) 216
Saint-Loup (Stanislas db) 503
Saint-Martin (Vivien db) 212
Sakolski (A. m.) 33
Salbillbs (R.) 221
Sales (Pierre) 293
Samaran (Ch.) 6()
Saulnïbr (A.) 507
Sautai (le capitaine Maurice).. 144
Schbfrr (Christian) 128
SCHMITT(M.) 527
ScuMOLLBR (Gustav) 21
Schnbbbbrqbr (A.-R.) 123
— 575 —
ScHNBiDBR (René) 416
SCHBADBR (F.) 211, 212, 213
ScHURÈ (Edouard) 58
Sbbillot (Paul) 329
SiCHBLLBS (HERAULT DB) 350
Sbllb (le D' A.-E.) 309
Sbmbria (P. Giovanni) 509
SbraO (Mathilde) 11
SéRiQNAN (le comte db Lort db). 68
Sbrrano (P. L.) 35
Sbrs (le. baron db) 519
Sbrs (le baron Henri db) 519
Sbrtillangbs ( A.-D.) 223, 396
SiCARD (Fabbô M.) 419
SiowALT(Gh.) 513
SiMART (Gorges) 406
SocKBBL (l'abbé A.) 507
SOMMi PiCBNARDi (le bailli F.
Guj) 235
SORB (le capitaine) 327, 526
SoRifiou (Marie db) 114
SouBiBS (Albert) 45
SouRiAO (Paul) 514
SouYiONT (le comte db) 450
Spbncbr (Herbert) 400
Strowski (Fortunat) 398
Stubbs (William) 488
Sturdza (Alexandre A. G.) 528
SucHiBR (Hermann) 312
SuBUR (Albert) 460
ScjNOL (H. P. D. Gregorio M*)... 35
SWARTS (Fréd.) 404
Tannbnbbrq (M»* DB Pavlopf-
DB) 121
Tapabblli d'Azbouo (le P.) • • • • 481
Tausin (Henri) 454
Tbincby (Jean) 503
Tbrraob (le baron Marc db Vil-
UBRS DU) 354
Tbrrassb (l'abbé) 98
Thàodorb-Vibbrt ,Paui) 126
Thevbnim (Léon) 294
Thillibr (Joseph) 247
THiRiBT(le P. Gh.-M.) 204
Thomas db Cblano 517
Thooris (le D' a.) 388
TiSNÈ (Pierre). 120
TissoT (Camille) 403
TiVîBR (H.) 424
TomTit 9
Tournés (le lieutenant René). . 145
Trrssan (le lieutenant db la
Vbrqnbdb) 131
Trojblli (A.) 508
Tronghin (Henry) 303
Trousseau (le D' A.) 309
Truchis db Varbnnbs (le vi-
comte Albéric DB) 261
Ulmbs (Renée-Tony) 295|
UZURBAU (F.) 74
Valdor (Jean du) 23
Valbntin (Garoline) 42
Valfons (le marquis db) 517
Valmy-'Bayssb (J.) 118
Valois (Noël) 450. 520
Varbnnbs (le vicomte Albéric
DB Truchis db) 261
Varignt (Henri db) 400
Vasson (Michel) 115
Vaux (Jean Barbbt db) 102
Vaux (le baron Garra db) 399
Vbrnb (Glaude) 215
Vbbola (Paul) 117
Vidal (le capitaine de vaisseau
Léon) 431
ViBNNBT (Gharles) 538
Vilain (L.) 506
ViLLiBRS DU Tbrragb (Le baron
Marc DB) 354
ViMAR (A.) 7
ViBGILB 160
ViRY(le D' H.) 310
VoRAGiNB (Jacques db) 420
Waxwbilbr (Emile) 27
Wbiss (Albert-Maria) 61
WiCART (D') 304,305
Wibland (D» Franz) 47
Wilda (Johannes) 219
Wodon (L . ) 224
Wyzbwa (Téodor db) 414, 632
YORKB (Gurtls) 500
— 576 —
TABLE DE LA CHRONIQUE
Nécrologie : Acsâdy (Ignace), 78. —
AMBROSOLI 'Solone), 462. — ASGOLI
(Graziadio Isaia), 268 Bba.unb
(François- BéQiffne- Henri)» 173. —
Bbntzon (Th.) M"o Marie-Thérèse
BlangJ, 270. — Bbrthblot (Pierre-
Eugène-Marcelin), 362. — Birè
(Edmond), 364. — Brunbtibrb
Ferdinand), 77. — Budin (le D^
Pierre), 174. — BuaNOUP (Emile-
Louis), 172, 270. -- Busnagh (Wil-
liam-Bertrand), 269. — Cardugci
(Giodué), 363. — Gàyaonis (le car-
dinal), 269. — Cbriani (Mgr Anto-
nio), 367. — Clbrgub (Léon) [le R.
P» Marie- Antoine], 270. — Clbrkb
(Agnès Mary), 175. — CoLONNA(Fer-
ainando), 462. — Corlibd (le D'
Auguste), 365. - DuvAL (le D' Ma-
thias-Marie), 365. — Galbzowski
(le D' Xavier), 365. — Glasson
(Ernest- Désiré), 267. — Gdiratjd
(Paul), 366. — Hbgbdûs( Alexandre),
78. — Ubnry (Victor), 266. - HuYS-
MANS (Joris-Karl), 538. — Lair
(Jules), 539. — LAusséDAT (le colo-
nel Aimé), 366. — Lbmotnb (Ca-
mille-André), 367. — MOISSAN
(Henri-P.-M.), 268. — Monsabrb
[le R. P. Jacques-Marie- Louis), 265.
,— PiBKOSiNSKi (François), 175. —
^ POBÈDONOTSBV ( Constantin- Petro-
vitch), 367. — PoiRiBR (D' Paul),
540. — Stoffbl (Eugène-Georges-
Henri-Céleste), 461. — Thburibt
(André), 460. — Tôth (Bêla), 462.
— Veuillot (Pierre), 461. — Wo-
SINSKY (Maurice), 367. — Zighy (le
comte Eugène), 78.
Lectures faites à TAcadémie des
inscriptions et belles-lettres, 81,
179,274, 371, 465, 542.
Lectures faites à TAcadémie des
sciences morales et politiques. Si,
179, 274, 372, 466, 543.
Concours .et Prix, 180, 372.
Congrès, 274.
Index, 466.
Mélanges : Les Papyrus grecs d'E-
gypte, 543. — La Spéléologie au
xx*siècle,466.— Folk-lore,543.— Les
Archives de Tbistoire religieuse de
la France, 275. — Rétif de la Bre-
tonne, 543. — Les Bibliothèques du
moyen âge, 372. — Bibliothèques
de troupe, 81. — Annuaire pontiQ-
cal catholique 1907, 181. — Paris-
Hachette 1907, 275.
Nouvelles : Paris, 82, 181, 276, 372, 467.
— Alsace, 376, 547. — Anjou, 84,
183, 278, 376, 470. — Artois, 279.
— Beauvaisis, 279. — Berry, 544. —
Bourgogne, 280, 544. — Bresse, 470.
— BreUgne, 8s 280. — Cambrésis,
281 . — Champagne, 85. — Dauphiné,
281 ,.377, 470, 545. — Franche-Comté,
86, 184,281,377,471,545. -Gascogne,
473.— G 6 y en ne, 473 . — Ile-de-France ,
i86. — Languedoc, 186, 283, 377. —
Limousin, 378. — Lorraine, 88. —
Maine, 283. — Nivernais, 283, 378.
— Normandie, 89, 284, 378, 473, 546.
— Périgord, 546. — Picardie, 187.
— Poitou, 89, 187, 379. — Provence,
379. — Vendôraols, 284. — Alsace-
Lorraine, 89, 473. — Allemagne,
380, 473, 547. — Belgique, 284, 380,
475, 547. — Hongrie, 188. - Italie,
189, 285, 380, 476, 548. - Pologne,
189, 381. — Suède, 90. — Suisse,
286, 381. — Chine, 381. — Perse, 548.
Brésil, 477. — Etats-Unis, 90, 286,
382, 477, 548. — Mexique, 382.
Publications nonvelles 91, 189, 287,
382, 478, 548.
ERRATA
Page 297, ligne 23, au lieu de : Mamaffe, lise% : Marneffe.
Page 364, ligne 21, au lieu de : Muratore, lises : Muratori.
Page 371, ligue 35, au lieu de : Jonckler, lisez : Gauckler.
Ibid. , ligne 38, au lieu de : Booth, lises : Barth.
Page 450, ligne 28, au lieu de : 1316, Uses : 1516.
Le Gérant : CHAPOIS.
Imprimerie polyglotte Fr. Sl]llo^, Rennes.
COMITÉ DE RÉDACTION
MBI. le biron Carra Dk Vaux ; QiiorrROY dm Grandmaison; K.-0. Lu>oa; P. PlbANi ;
MariOB Srpbt.
S€Of'éiair€ de la rédaetion : M. E.-A. Cbapuis.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées au Secrétaire de la
rédaction.
Les communications relatives à Tadministration doivent être adressées au Gérant.
PKIX D'ABONISEMEiNT
Parité titiétahe : France, 15 fr. par au; pays faisant partie de l'Union dos postée,
16 fr.
Pariu technique : France, 10 fr. ; pays faisant partie de rUnion iX^i poste», 11 fr»
Les deux Parlies réuniei : France, 20 fr. ; pays fai^^ant partie- de l'Uuion des poste*
tSfr.
Pour les autres pays que ceux ci-dessus indiqués, le port eu huh.
Le Polybiblion paraît tou» les mois.^
Une livraison prise séparément : littéraire, 1 fr. 50; -* technique, I fi:^ ; — les deux
parties ensemble, 2 fr. 50.
Les abonnements partent du 1*^ janvier, et sont payables d'avance en iiu mandat gur la
poste à l'ordre du Gérant du Polyfnhlion.
COLLECTIONS
Les années 1868-1906 sont en vente, et forment ChNT-iiLiT volumus gr. iu 8, du prix ce
7 fr. 50 chacun pour la partie littéraire et de 10 fr. pour la partio techniuue.
Une très importante réduction pout être faite sur la vente d'une collection complète,
nolanimenl aux bibliotliAqiiea et aux institutions françaises ou étrangères. — Ces collec-
tions sont aujourd'hui en tiès petit nombre.
Le Polybiblion, Rivim bibLiogruphique universelle^ est ptiMié sou» les juisj/iceù de la
SOCIRTB BIBI.IOORAPHIQUB.
La SociFTÉ BiBLioouAPHiQUK se coiupose de membres titulaires et d'associés corres-
pondants, dont le nombre est illimité. On fait partie de la Société après avoir été admi»
par le Conseil, sur la présentation de deux membres titulaires ou associés.
Chaque Sociétaire paye une cotisation annuelle de 10 francs.
Tout Sociétaire peut se libérer de la cotisation annuelle en faisant un \er.semeut de
150 francs.
Le titre de membre titulaire est acquis à tout Sociétaire qui, en outre, Aiil à la
Société un apport de 100 francs au moins.
Les demandes d'admission doivent être adressées au Secrétaire de la Sociét«i, 5, rut de
Saint-Simon (boulevard Saint-Germain), Paris (7*).
RUE DE SAINT-SIMON, 5, PARIS (7«)
Foudée en 1866 par M. le marquis de Beaucourt
et aujourd'hui dirigée par M. Paul Allard
Paraiiiiant tous les trois mois (en JMiivier, avril, juillet et octobre) par livraisons d'environ
350 pngts, et formant à la fin de l'année deitx volumes grand in^ de 700 pages.
Prix db i/A bonnement annuel :
Paris et Départements, «O kr. — Étranger, •• kr.
SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DU !•' AVRIL 1907
A. d^Alès : La gueslion baptismale au temps de saint Cyprien.
Gaétan Guiilot : Léoj^old ^'" et sa Cour (1081-1084), d*après la correspon-
dance diplomatique du marquis de Sébeville, envoyé français à la Cour . .
de Vienne.
De Marlcourt et A. Driard : Une Abbaye de tilles au xviii* siècle. Gomer-
foiitaine. 1
Henry du Bourg : Reli^^ieux et Mouasl6re persécutés au xyiu^ siècle. i
P. Bliard : La Guerre aux émigrés. Un Épisode de la jeunesse du P. Loriquet. i
A. Auzoux : Liuois à Alijésiras (juillet 1801). ]
Mklvngks : J. Viard : La Fiscalité pontificale en France au xiv® siècle. — j
Léon Maître : Une Coalition religieuse en 1792 chez les Bretons. ;
F. Gabrol : Courrier anglais. j
E.-G. Ledos : Chronique.
»
HtvuK DKb Rkcukils PERIODIQUES. — Albert Isnard : Français. — 'i
E.-G. Ledos . Allemands. — G. Callcviraert : belges. <
Bulletin BiBLioauAPHiguK. — L Histoire générale; II. Antiquité. Origines
chrétiennes ; IlL Moyen Age ; IV. Renaissance. Réforme; V. Dix-septième .1
et dix-huiliéme siècles; VI. dévolution ; VIL Temps modernes ; VIII. (
Iréugraphie. Monographies locales. «
Table des matièhes du Tome LXXXt. i
Iinprinerie polyjfltiite Fr. Simon, ilennes.