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^ f \ . \. » U-. ,
• ' • . il*'.
PRÉCIS HISTORIQUE
\ DE LA
FRANC -MAÇONNERIE.
U'\
PARIS. IMPRIMERIE DE CASIMIR,
RVB DE LA VIBILLfi ' 1IOR5AIB , K** 13,
\S*~ f-^ «.' # * w ,^ V a »» V
3P1ÉBSS mSSIHKimVl
DE L'ORDRE
DE LA
FRANC-MAÇONNERIE,
DEPUIS SON INTRODUGTIOir EN FRANGE JUSQU'EN i8S9»
J>Z &*ORBRZ,
LBS PLUS GBLBBRSS PAB LBUBS TBATAUX,
LBDBS BCBITSy OU PAB J.BUB BANC BAHg LB MONDX, DBPCIS
sox OBiGiRB jusqu'à HOS jouBs ;
et d'un choix de discours et de poésies.
Par J.-C. B***-.
TOME PREMIER.
RAPILLT, LIBRAIRE,
PASSAGE DES PANORAMAS.
1829 ^
AVERTISSEMENT.
Depuis long -temps on désirait une histoire
de la franc-maçonnerie qui fût à la portée de
tous les lecteurs, même de ceux qui sont étran-
gers à ses mystères. L'ouvrage de feu M. Thory
était à peu près le seul qui donnât , av€c quel-
que méthode, des^ notions sur les faits qui
signalèrent l'introduction parmi nous et les
progrès de cette société célèbre ; mais cet ou-
vrage, fait pour les adeptes seuls, et reconnu,
inexact sur bien des points, est devenu de peu
de valeur aux yeux des maçons instruits qui
recherchemroTttnt Mmt la v^rît^;^jiWt point
capable de donner .aux gens du monde une
juste idée d'une institution qui , mal appréciée
par quelques-uns, calomniée par quelques au-
tres, est encore aujourd'hui l'objet des sarcas-
mes des esprits superficiels, des plaisanteries
des sots et de la diffamation des tartufes mo-
dernes ou des fanatiques de toutes les couleurs.
D'ailleurs, les faits nombreux qui ont signalé
les dernières années qui viennent de s'écouler
VJ AVERTISSEMENT.
méritaient à eux seuls de former un travail
historique qjâi ne sera, pas sans^ intécêlf pour nos
successeurs; il paraissait donc nécessaire délier
le passé au présent dans^ im ouvrage où l'on se fit
un devoir d'écarter scrupuleusement tout ce qui
ne repose pas sur des fait» authentiques; c^est
cet ouvrage que noiafs offrons ici : le nom de
Fauteur ne fait rien à l'affaire, l'essentiel est que
le livre soit utile ; cependant il n'est peut-être
pas indifférent de dire que deux auteurs ont con-
tribué à sa rédaction : Tun déjà avantageusement ^
connu dans les annales de la ff*àiric-maçonnerie
par des production? estimées % était bien propre
à décrire dfes' événements avec lesquels sefe tra-
vaux l'avaient familiarisé; Tatitre, acteur dans
beaucoup des faits qui signalèrent les travaux
du sénat maçonnique depuis Tanilé'e 1822 jus-
qu'à ce jour, témoin attentif de la marche et des
progrès die l'esprie de philosophie qui bientôt
élèveront îa franc -maçonnerie au rangtiu'elle
* M. Biaasot, bomme dé liettres; ce^maçoiiL érudît,
ayaat conçails menus projetqne: nous., voalttObièU'ndtt^ ,
céder non travail, et nous lui devons la juatlae da dice
que son exactitude e'tait telle et si conforme à nos pro^
près recherches, que dans beaucoup d'iendroits nous
avons laissé subsister méfme jusqu'à sa rédaction.
AVERTâra^EMftNT. vij
doil ecciiper y pouvait peut-être^ mtenx qat
beaucoup d'«aii;tre8 , «a appnécfiér, en «g^iaier le&
effets. On reconnaîtra^ du moins nous oaonsl'es*.
pérer^ qu^ la Jbow^e foi , •quie rÂtnour ite la jus-
itceet de la vérlt^^, l'aot Donjottrs^idé dans le
chohi 4e6 matériaux ^et dans l'exposé om la dis-
cussion des faits. ^
La partie biographique a été rédigée avec
soin^ et tous Ie& laits ont été scrupuleusement
vérifiés j sans doute nous n'offrons pas ici les
noms 4e tau» les maçons qui se sont fait re--
marquer par leurs talents ou par leurs travaux,
l'étendue d'^im v^i^ume <que nous avons en par^
liaponsacré à ^et oi)jety a'auTait p^ y snffîre;
mais i^ous <:p6y<»ia n'avoir rien omis de tout ce
^i peut honorer l'ordre par la célébrité de la
plupart ife ceox -qaf figur e nt d an o o e Mê galerie
io^Kesaante^ c'est en effet une chme assez pi-
quante de voir réunis sous le titre ée frères ^ des
rois y des magistrats , des prêtres , des acteurs,
des boniQftes de lettres, etc. , etc. ; en un mot
tous les éléoients tle la société , depuis le plus
haut r^ng jusqu'au plus inodeste; et tel en lir
saut la riche nom^clature des noms ^ue nous
offrons ici , sera bien surpris d'apprendre que
ce fier conquérant, oe souverain philosophe.
Vnj AVERTISSEMENT».
cet illustre orateur, ces théologiens fameux/
étaient ses frères et ses égauK sous le niveaa
maçonnique.
Un ïecueîl de pièces que nous plaçons à là
fin du second volume donnera une idée de l'é-
loquence de quelques orateurs ou écrivains
maçons, en même temps qu'il fera connaître à
ceux qui nous calomnient sans nous connattre,
quel genre de morale et de philosophie on en^
seigne dans nos temples.
Une histoire complète de la franc-maçonne-
rie aurait demandé plusieurs volumes si on eût
voulu ne rien omettre des fa|||^ minutieux con-
signés et épars dans plus de trois cents mémoi-
r^es, brochures ; procès-verba^ix imprimés, etc.
Nous avons préféré, sous le>titre modeste de
précis^ et dans un cadre plua resserré, offrir
succinctement, dans un ordre exactement chro-
nologique, les traits saillants, les succès et les
vicîssitudefs de cette intéressante institution.
Sans doute nous ne faisons que préparer les
voies à un historien plus capable que nous de
traiter un tel sujet; nous nous réjouirons si
quelqu'un vient un jour couronner un édifice
dont, nous le sentons bien, nous n'avons que
formé l'enceintie et dessiné les contours.
DISSERTATION
PRÉLIMINAIRE
SUR l'oEI^IHB
DE LA FRANC-MAÇONNERIE,
ET EXAMEN CRITIQUE
DE t^OPUflOU DE QUELQUES HISTORIEIVS ANGLAIS
fiV9i CETTE GÉLÈBEB SOCIÉTÉ.
Il y a un peu plus d^un siècle qu'on
ignorait en France Fexistence nouvelle,
dans la capitale, d'une société mysté-
rieuse, cpmposée d'hommes de tout rang,
de tout état, et qui, en costume habillé,
l'épée au côté, décorés du modeste tablier
de Touvrier maçon en même temps que
du large ruban bleu moiré, se réunis*
saient en assemblées nocturnes dans le sa-
2 DISSERTATION
Ion d'un traiteur de la rue dés Boucheries*
. Quel était le but de cette sociëlë? quels
moyens employaît-èUe pottr'attîrer éga-
lement et rartisan-maîtij^ ^J| le modeste
bourgeois, et Fhomme titré? Quelle durée
aurait -elle? quelle catastrophe Taf ten-
dait? Telïes^ëtaietttles^questionsque s^a-
dressaient entre eux^ à la cour et à la
ville , les profanes ; car c'est ainsi que
cette société désignait les personnes qui
ne lui étaient pas agrégées.
L'autorité, avertie jie Texistence d'une
réunion non autorisée, s'inquiète, s'in-
forme, et n'apprendi-ien du but de la so-
éiété^ ni'des moyens qu'elle met en usage*
Dans d'autres temps, la persécution
eut é*é «errîble, mais ou «ommençiait
déjà à profiter d«s lumières qiie prépa-
rait la pihîlôsophi^. Le pouvoir,' après
q-uelqjues détooustraliotis peu efficaces y
ue jugea pas cette paisible société plus
sévèremèut 4»^ «e le feisatent la( coui' et
hk^ ville, il lui laissa poursuivre tratiqull*
PRÉLIMUfAIHE. 5
" Iemê£Et sa carrière mofFensive. Ce parti
était, sage., et la suite le pmtnraé Les as-
semblées secrètes côtitiûuièreiit d'avoir
^ lieu; Lé neimbre des meiabres s'accrut; la
sociëtéprit un caractère semi- public, et
des princes du sang en dêvinv^it bientôt
les chefs *•
L'ëtonnement était généraL Quoi ! une
société inconnue s'établit au tieî«E même
de la eapitalé; elle ne laisse rien tr^ns-^
pirer de ce qu elle VJôut , de ce qu'elle fait 5
elle évite les pièges ^ elle déjoue les intri-
gues, elle se soustrait aux coups d'état,
•elle lasse ou paraljse Taction du pou^oir^
elle obtient une trêve qu elle n'a pas sol-
licitée, elle se fortifie, se consolide, s'é*
tend, et le royaume reste tranquille:
Paris n'entend parler d^au€undçsordre,
la maDcbe du gouvernen^ent n'est ni sus-
pendue ni troublée ; tout, dans l'intérieur
^e cette société et hors de ses réunions,
* Le duc de Cleiiiiont, le duc de Chartres,' depuis
rfuc d'Orle'anSi
4 DISSERTATION
est dans une paix profonde I Les hommes
qui la compilent se donaeiit Je nom de
frères et paraissent Tétre en effet» Quelle
étrange chose! quelle. singulière institu-^
tion!
Cette: société mystérieuse^ c'était celle
des francs-maçons.
Unis entreeux pa^ lés liens d' une douce
et. constante fraternité^ rassurés contre
rapproche des personnes étrangères à
l'association par d€is.sermens volontaires,
mais sacrés, puisqu'ils étaient faits sôus
le sèeau de l'honneur, les francs-maçons
professaient les principes les plus hono-
rables : amitié égale entre les noiembres,
quels que fussent les états et les fortunes ;'
charité pour les pauvres^ amour de. la
philosophie , tolérance pour les opinions
religieuses , respect pour les lois et pour
toutes lés. institutions civiles.
Tout ce qui est nouveau devient bien^
tôt de mode en France. La franc-maçon-
nerie devient donc une mode) comme
PRÉLIM'lNAiRE. 5
elle^ elle est en vogue parmi toutes les
classes de la société, mais comtee la
Tuode,. s'évanouira-t-^^Ue bientôt? non,
car elle a pour elle quelque chose de plus
que le caprice et la frivolité*
Bientôt on apprend que la franc^noia-
çonnerie est connue dans d'autres États.
L'Angleterre , qui , depuis des siècles , a
fait tant d.'éc}ianges avec notre patrie,
s'enorgueillissait de l'avoir dotée de cette
institution ; en France , on soutenait
qu'elle ne faisait que lui rendre ce qu elle
lui avait emprunté, puisqu'il est pro-
bable, d'après une foule d'autorités et de
traditions , que la /ranc -maçonnerie est
d'origine française pour ses trois premiers
degrés ou grades symboliques. On apprit
que la Prusse avait aussi ses pbases ma-
çonniques j et pendant que Benoft XIV
fait revivre la bulle de Clément XII
contre les francs-maçons, qui n'eurent
pas lieu d'admirer la bénignité ni la clé--
menée de ces pontifes dont les noms.
j6 pi«4SRTATION
étaient; 31 doun et les mesures si acerbes y
pendant que de lèor côte les francs-r
mdçpAjs français^ /à peine établis ^ guer-i
royent entre eiu pour de futiles préémi-
nences de rites ou de poùvoiés y le grand
Frédéric * protégé les loges dans son
roy^utney le philosophe Joseph H prend
aussi sous s« protection impériale les
francs ^ maçons et leurs loge^ : Tinstitu-»
tion , par la sagesse de sa morale et de
ses prinplpes, justifia bientôt cette sôuve»
raine faveur.
Examinons avec quelques détails cette
institution qui a subi des fortunes si àU
verses, et discutons quelques points de
son origine, encore si obscure, avant que
de la suivre dans ses progrès parmi houSt
* Le i5 août 1 788 , Frédéric étant alors prince royal ,
fut reçu franc-màçOtii'i-Bi'ùniwick ; il fùtinitié en mémç
temps qu'un capitaine du ré|;fmènt du roi. Ge fait est
rapporté par le baron de Bielfeld , auteur des Jnstitur
fions politiques , dans Ses Le Kres familières ( vol. i •') .
U ajoute (lettre du 20 juin 1-740) : « Le roi (Frédéric
(c venait de monter sur le trône) a déclaré publique^
)c inent qu'il est franc -maçon, a tepvi une loge fort
PAÉLII|I^AIRJÇ. ^
La franc-oiaçoanerie dérive évidem-
mient de$ associations mysterieusies des
peuples anciens. Ces associations anti-
ques^ créées ayant les lois régulières qui,
plps tard, régirent les États, avaient pour
but de rendre un honun^e d'anlour et
de reconnaissance à une puissance su-
prême, inconnue à la vue notatérielle et
indéterminée pour l'esprit ^ mais visible
et concevable au cceur par ses bienfaits
et par le spectacle des merveilles de la
nature j d'éclairçr l'homme pour qu'il
devînt sociable, juste et bon ^ de le diriger
dans la voie de la vertu par rapport à ses
semblables et .§ lui* même ^ enfin, de
former sous l'empire de la morale uni-
verselle le corps d'une doctrine sage qui ,
« illustre ces jours passés. Vcb ai fait tous les apprâts^
« et j'y ai assiste en qualité de premier surveillant,
« S . M. tenant elle-même la chaire ( le premier maillet) .
« La curiosité de toute la cour a été fort excitée. Nous
tt avons reçu monseigneur le prince Guillaume , le mar-
« grave Charles et le duc de Holsteia , qui sont en-
H chantés d'avoir été admis dans cet ordre. »
8 DISSKKTATION
par le seul ascendant de la raison^ ttnt
Thomme dans une dépendance raisonna-^
ble, calculée dans F intérêt de tous ^ et
non dans Tîntérét d'un seul ou de plu«
sieurs. On découvrait aux adeptes des
vérités qu'on ne pouvait rendre commu-
nes dans Tétat de grossièreté et d'igno-
rance où étaient alors les peuples; un
petit nombre d'hommes tenaient dans
leurs mains les germes des sciences et des
arts ; ils ne faisaient participer à leurs
connaissances que des hommes choisis et
dont les. facultés de Tâme et le courage
étaient éprouvés de bien des manières :
ces hommes étaient honorés, respectés
comme des amis des dieux ; ils étaient
initiés j et ce titre était ambitionné par
les puissants de la terre; les prêtres ne
révélaient même les hautes connaissances
qu'à un certain nombre d'entre eux.
Voilà le principe, Forigine et le but
de toutes les associations secrètes chez
les anciens; mais elles ont été diverses
phéliminaikê. 9
comme les climat^^ comme les individus^
comme les temps, enfin comme lés in té-»
rets d'une politiqueplus ou moins éclairée
sous le rapport de Finstruction ou de la
puissance des peuples. On a vu ces asso-
ciations mystérieuses 5 calmes et douces
chez les nations primitives ^ dans l'Inde,
par exemple ^ superbes et absolues dans
rÉgypte, sous l'influence théocratîque;
solennelles, mais un peu démocratiques
dans la Grèce; mystiques dans la Judée,
pâles dans Rome ancienne, sanguinaires
dans la Gaule druidique, évangéliques
au temps du christianisme naissant , atro-
ces quand les successeurs des martyrs
chrétiens , riches d'un bénéfice sans char-
ges, purent devenir impunément pros^
cripteurs et bourreaux. Les institutions
secrètes n'ont plus offert d'intérêt dès
que les sciences morales et physiques ont
été publiquement professées , dès que les
hommes ont pu se communiquer les uns
aux autres les connaissances acquises , et
lO DISSERTATION
répaadre^ à l'aide de rimprimerie ^ le
torrent de lumières qui ^ jusque-là ^ avait
ëtë le partage, de quelques philosophes et
de leurs heureux disciples; aussi ^ avons^
nous vu peu à peu. s^ëteindre et mourir
toutes les antiques institutions qui fai-
saient la gloire ou la terreur des temps
anciens. Nous assistons bien encore , en
quelque sorte, aux conférences dies gym-
nosophistes, aux initiations des Égyptiens
et des Grecs, quand, dans la franc -ma-
çonnerie , nous voyons interroger l'aspi-
rant et symboliser le passage de Fétat
de souillure ou l'a tenu la société pro-
fane, à Tétat de pureté et de lumière
qu'il doit à son initiation ; c'est du moins
l'idée qu'on s'en fait. Mais cette imita-^
tion plus ou moins fidèle des cérémonies
de l'antiquité, n'est plus à notre époque
qu'un simple délassement de l'esprit, et
la morale qu'on y développe n'est auU^e
que celle qui se trouve naturellement
dans le cœur de tout homme de bien«
L'oiiginô, de la franc - maçonnerie ^
après plus d'un sîçcled'exislçface positive
en F)?a(DCô> est encore: un Secret pour
nous, comtne il Fa été pour nos prédé^
cesseurs. '
Jadi^ on n^écrivait pas sur les mys-
tères, et les premiers frjwcs-maçons eux-p
mêmes n'ont phs écrit.
Les Anglais, les plus hardis d'entre le^
maçons pour fixer leberOôau de l'ordre,
n'ont doânésur ce sujet que des conjec-
tures. C'est ce que nous allons démon-^
trer-
Anderson, Prestojpr, Lawrie, hisio-.
riens de cette nation, ont essayé de
tracer les annales de Tordre dans leur
patrie, qu'ils semblent volontiers consi-^
dérer comme le berceau de l'institution.
Nous ne voulons ppis établir une discus-
sion sériens» dans une cause oi^ l'on ne
peut argumenter de part et d'autre que
par supposition et par inductions. Ce-
pendant, nous ne pouvons nous dis-»
la DI88ERTATIOII
penser d'observer que Fopinipn des his-
toriens anglais n'étant fondée que sur
ridée que la franc -maçonnerie doit son
origine à ceux qui , les premiers ^ cous-*
truisirent des édifices régulière , nulle
preuve n'est moins convaincante à nos
yeux ; car 9 comme nous le dirons tout à
Fheure, on a construit des édifices fa-
meux et qui ont nécessité des connais-
sances en architecture bien avant ceux
qui existent ou qui ont existé dans la
Grande - Br^agne. Mais , n'anticipons
pas sur l'ordre chronologique^ et disons
seulement que les Anglais sont effective-
ment ceux qui font remonter plus haut
les annales d'une société dans laquelle on
trouve plus ou moins d'analogie avec celle
qui existe aujourd'hui (i).
Presto rs reporte l'existence de la franc-
maçonnerie, eq Angleterre, à Fan-
née 287. Le général Carausius se fait re-
connaître empereur par les légions de la
Grande-Bretagne. Il protège les arts et
PRiLIMIMAIRB. l5
sartout celai de la construction des bâti-
ments; il met à la tête des architectes et
maçons son intendant Albanus, qui eut
les honneurs du martyre soifô le nom de
saint Alban, martyre qu'il reçut comme
chrétien et non comme maçon (7). L'his-
torien anglais dît avec une candeur par-r
faite y qu'il y avait autrefois un manuscrit
qui a été perdu ^ dans lequel on voyait
que r empereur Garausius avait autorise
une réunion solennelle des architectes et
ouvriers maçons; que les ouvriers rece-
vaient deux schellings par semaine et trois
sols pour leur dîner; qu'ils s'appelaient
frères maçons.
L'on voit ici que l'historien ^ admettant
l'origine dont nous avons parlé plus haut,
est bien modeste de ne faire remonter en
Angleterre l'institution des architectes et
jouvriers maçons payés par semaine, etc.,
qu'à l'année 3187. L'art de bâtir et l'or-
ganisation des constructeurs de travaux ,
remontent beaucoup plus haut. Le roi
l4 ÔlSSERtAlriON
Salonioii ^ qui fit construire son célèbre
temple, et avant lui, tant d' autres peuple»
et princes , ont la priorité sur l'empereur
Garausius^ et Prestors, en reconnaissant
ces précédents in-évitables, pouvait, sans
man<^uef au bon sens, donner à la franc-'
maçonnerie une origine plus ancienne.
C'est -d'ailleurs \îé ^ife n'ont pa* tnan-^
que de foire les toaçons modernes ; leurs^
cahiers des divers grades contiennent des
fragments qui tendent à établir que la
franc * maçonnerie a été instituée par le
roi Salomon.
Toujours en suivant le systènae des
chroniqueurs anglais, signalons rexistènce
des compagnies d'architectes et d- ouvriers
maçons dans jia construdtion dès prin-*
cipaux mionuments de la Grande - Bre-*
fagne, sans pour cela reconnaître d'une"
manière positive que la franc-iilaçonne-
rieactueile n'a d'autre origine que celle
de la réunion des maçons constructeurs ,^
dont les travaux otvt signalé les épo-^
ques dont nous allons nous entretenir.
En 600 9 ils construisent la catlië->
drale de Cantorbëry; en 602, celle de
Rochester; en 604 9 l'ëglise de Sainte
Paul; en 6o5, Saint-Pierre de West-
minster t eti 87a , ils sont employés par
Alfred le Grand à reconstruire leé^ cM-'
te«^U3t incendies pendant la guerre avec
les Danoià.
Jtasqtt'ea 9^4^ l^s architectes et ou-^
Vrîers maçons continuent paisiblement^
mais plt)i3 ou moins protégés , leurs utiles
tmvaux. Ce n'est encore là que de la ma-
çonnerie matérielle. Cette année , le roi
AideBtan leur donne un protecteur spé-
cial dans ison frère^ le prince Ëdwin^
Deux ans après ^ le roi consent que son
frèpe se décore dti tit^e de grand-maitre
ides frères maçons], et que le chef-lieu de
la confraternité soit établi k York^ qui,
à cause des autres associations du même
genre établies dans les autres parties de
l'Angleterre, tieçbLtle ûXxeAiàgrandeloge.'
l6 DISSEI^TATION
'Ainsi, suivant les historiens anglais,
on volt, dès 926, la franc -maçonnerie
organisée, protégée, honorée, et plu-
sieurs personnages tout-à-^fait étrangers à
la construction des bâtiments, s'orga-
niser en société qui prend souche sur les
architectes et ouvriers maçons. Plusieurs
souverains, des princes et uii grand nom-
bre de grands seigneurs , sont admis dans
la confraternité des frères maçons établie
à York.
A peu près comme par le passé, la
confraternité éprouva pendant plusieurs
siècles des alternatives de protection et
d'abandon. Néanmoins, elle continue ses
travaux tout matériels* La matière, on le
voit,, sauvait la spiritualité,, dans F hypo-
thèse que les architectes et .ouvriers ma*
çbns étaient en même temps maçens mi^
nœut^res et ihàçons libres, ç'est-à-^ire ,
francs-maçons. On ignore absolument
quelle fut Fépoque précise ou cette nou-
velle dénomination fut admise^ elle serait
PRÉLIMINAIRE. I7
très*iniportante à connaître, car elle in*
dique Télevation de Tordre et son chan-
gement d' objet -
En 1066 9 la^ confraternité bâtit la
tour de Londres , le pont de bois, Tan-^
cien palais et la salle de Westminster.
Après avoir obtenu, en iï35, de nou-
veaux privilèges d'Edouard, successeur
de Henri T', elle élève la chapelle de
Westminster. Edouard lui donne pour
grand maître, Gilbert de Glarc, mar-
quis de Pembroke.
L'Ecosse voit pour la première fois,
en ii5o, la confrérie des frères maçons
s'établir dans son sein, et Thistorien
Lawrie désigne le village de Rilvsânning
pour le lieu de la' grande assemblée des
frères.
Est-ce là, nous le demanderons en
» passant, l'origine de la maçonnerie écos-
saise? La maçonnerie anglaise l'empor-
terait sous le rapport de l'antiquité, sur
la maçonnerie d'Ecosse, qui se prétend
f8 DISSERTATION
cependant la pins ancienne. La maçon*
nerie française pourrait bien intervenir
dans le différend et revendiquer la prio^
rite , puisqu'il est constant que les cola»
nies gauloises ont concouru à former et à
instruire dans l'art de construire des batî->'
.ments ^ la population de la Grande-Bre-^
tagne. Ceci soit dit sans que nous prëten-^
d^oitô établir une possession d^état *. •
Mais poursuivons les dénuées historié
ques des écrivains anglais.
En Angleterre, Henri II .en ii55;
Jean-sans-Terre en 11995 Henri III en
12 16 5 Edouard I'' en 127!!; Edouard U
•
* Des auteurs pensent que la franc -liiaçonnerie doit
son. existence à une société de maçons constructeurs,
sur laquelle les premières notions historiques remou-^
tent au huitième siècle. Vers cette époque , en effet ,
une colonie de maçons ou d'architectes quittèrent la
Çraule pour passer en Angleterre ; ils y furent accueiUiSr
Au dixième siècle, sous le roi Aldestan, on voit cette
société , ou une semblable , organisée et hautement *
protégée , puisqu'elle était présidée par le prince Edwia ,
frère de ce souveraia ( article /ra/zc-mâçon/ierie^ que
nous avons inséré dans le treizième volume de l'En-»^
cyclopédie moderne. )
prAlimmairb. 19
^n i3o79 protègent utilement les maçons»
En Ecosse , ils sont également protèges
par Robert I" en i3i49 par Jacques I^
en i43o 9 par Jacques U en 1437.
Enfin 9 en Angleterre et en Ecosse^ la
confraternité reçoit des différents souve^
rains d&ces contrées > protection et con-
sidération (3); mais ce n'est qu'en 171^
qu'elle prend un caractère d'institution
publique 9 comme société mystérieuse.
Elle le dut surtout à sou grand mattre^
Christophe Wren, auquel succéda la
même année (17 17), Antoine Sayer, et
en 1 7 1 8 Georges Payne .
• Le docteur Desaguliers est élu grand
maître en 17 19*
Le grand maitre ^ Georges Payne ^ avait
donné un nouvel essor à la maçonnerie;
il fit des règlements 9 assujettit les assem**
blées à des règles fixes ^ et rétablit le céré*
mdnial qui s'était beaucoup altéré.
En 1720 9 on s'occupa de réunir tous
les livres et les vieux manuscrits propres
20 DISSERTATION
à éclairer rhi$toire de la maçonnerie et à
diriger las dogmes ; tous ceux qui possé-
daient des matériaux intéressants, s'em-
pressèrent de les remettre à la grande
loge. Mais, voilà que qiielques frères
exaltés , à' imaginant qu'il était dangereux
de conserver des écrits qui auraient pu
foire connaître les secrets de Tordre si on
en eût fait un indiscret usage, obtinrent
du grand maître la destruction de ttous
ces: monuments , dont quelques- uns sans
doute étaient très-curieux. Ils livrèrent
aux flammes une quantité de manuscrits
et de constitutions gothiques d'une épo-
que très-reculée. Cette perte est bien cer-
tainement la cause de l'ignorance oii nous
sommes sur l'origine de l'institution, ou
tout au moins de l'époque de son intro-
duction en Angleterre.
En 1721 , le duc de Montaigu est élu
grand maître. Il assista à une procession
publique des maçons. Sur la demande
du grand maître, J. Anderson, il s' oc-
PBELIMINÀIRE. !^X
cupe de recueillir les fragments échappés
aux flammes en. 1720, ainsi que tous les
documents possibles relatif à l'ordre,
afin d'en former un corps de doctrine
et de lois à Fusage des loges de l'An-
gleterre. Anderson présenta l'année sui-
vante (1722)5 a- la grande loge, le ma--
nuscrit des constitutions générales. La
grande loge, après l'avoir examiné avec
soin , ^ l'approuva et le fit imprimer
en 17235 elle le fit réimprimer en 1738
avec des aug'raentatipns considérables.
L'année iji^ vît une nouvelle proces-
sion publique des maçons , dont le nom-^
bre présent était de plus de quatre cents,
tous revêtus des insignes de leurs grades.
Depuis cette époque, la prospérité de
l'ordre n'a pas cessé un instant de s'ac-
croître , et la maçonnerie est depuis long-
temps en Angleterre l'une des plus rëst-t
pectables institutions de cette contrée. .)
L'année 1725 est aussi célèbre en An-r
gleterre qu'en France , par l'introduction^
^2 DISSERTATION'
dan$ notre patrie pat les Anglais y de
Finstitntion maçonnique.
Telles sont les données des historiens
de la Grande'^Bretagne pot^r l'histoire dé
la maçonnerie.
On a pu déjà remarqueir qu'il résulte
du système de ces auteurs , que les archi-
tectes et ouvriers maçons étaient ou sont
devenus maçons libres; peut-être même
étaient-ils Ftiil et l'autre.
Nous avons dit que les colonies gau^
loîses s'implantèrent dans l'empire de la
Grande-Bretagne, et y portèrent, non pas
uniquement la science de bâtir matériel-
lement 3^ mais aussi les principes que pro-r
fessaient les druides et que ceux-ci
élevaient à leurs communications avec
l'Egypte et avec la Grèce^
Si les maçons anglais, d'après leurs;
hLâtoriens, persistent à soutenir que les,
ouvriers maçons sont les ancêtres ou la
souche des maçons libres ou francs-ma-r
çons, écartant l'épisode à peu près fabu-t
teux^de Tempereur Caransius^ protecteor
des maçons constructeurs de bâtiments |.
nous ferons observer que l'Angleterre n'a
pas le droit d^ se donner pour )e ber-
ceau de la maçonnerie 9 considërëe sous
ce point de vue; car dès Fannëe 68e,
« sous Krend^ roi de Murcie, arrivé^
«f rent de France des maçons lûén ins-
H truits y qui coopérèrent à la constrnc-*
fc tion d'un grand nombre d'ëdifices. »
Une conséquence Naturelle de ce fait,
c'est qu'il existait déjà hors de la Grande-
I^retagne , des coteries d'ouyriërs maçons..
Et en g^nservant le patronat maçon-
nique dé Garausius , nous remarquerons
que ce général, qui protégeait si efficace-:
ment les architectes et ouvriers-maçons,
avait dû, dès Tannée- 287, en appeler de
France et autres contrées. On sait d'aiU
.leurs quelles obligations l'Angleterre a
^ujours ei^es à la France industrielle.
Les coteries d'ouvriers dans les arts^
Qiécaniques et industriels existent pac-
â^ . DISSERTATIOlf
tout et sont a peu près nées des mêmes
circonstances. Le Nouveau - Testament
leur a fourni les principales parties de
leurs épreuves mystérieuses. Lescompe^
gnons du des^oir de toutes les classes d'ar-
tisans témoignent en faveur de cette re--
marque. L'Angleterre, peut-être plus
que les autres pays , a protégé ces cote-
ries, ce qui prouve à la fois sa constance
dans son but, et le judicieux mobile de la
politique de son gouvernement, qui ap-
puie de tous ses efforts leiB travaux indus-
triels de sa population.
L'Angleterre est pour toute^les cote-
ries ou associationa de ce genre, une
sorte de terre promise. Son existence et
âa prospérité reposent essentiellement
sur le commerce ^t sur l'industrie. Ses-
mœurs , ses lois , ses usages , sont tous
populaires^ et là seulement on voit de^
souverains, des princes, les plus grands
seigneurs , placer leurs noms en tête des
corporations ou communautés de taiU
PRÉLIMINAIRE. 25
• *
leurs, de tisserands 9 etc., etc.; aussi
Tesprit d'association, qui seul peut faire
de grandes choses , a dans ce pays une
énergie et une activité queFon cherchêriait
Tainement ailleurs, excepté en France
oùil commence heureusement àpénétrer.
11 n'y a rien d'extraordinaire, sans
doute, dans l'agrégation qui s'est faite
des hommes distingués de l'Angleterre
aux coteries d'architectes et ouvriers ma-
çons. Mais ces ouvriers ou artistes sont-
ils véritablement les fondateurs de l'ins-
titution des maçons libres ûu francs-ma-
çons ? La difficulté est en ce point.
Il faut en convenir, les faits historiques
nous manquent pour assuref* à cet ordre
célèbre une origine plus noble, car en
suivant. le fil des événements 'jusqu'à une
époque positive , nous voyons les grands
seigneurs se faire admettre parmi de
simples ouvriers constructeurs; faisaient-
ils déjà partie d'une société secrète qui ,
persécutée , chercha à se cacher et à se
a6 DISSERTAT ION PRtbïlIIIlAIRE.
fondre dans celle-ci, c'est ce qu'on ignoré
absolument; ce qu'il y a de certain, c'est
qu'à mesure que les gens du monde et
d'états divers devinrent en malorité dans
des assemblées, leà formes,, les cérémo-
nies changèrent ^ le but , la morale y
prirent une autre direction^ les ouvriers,
disparurent, et il ne resta de leur présence
que quelques traces , telles que les mots,
les signes , les décorations. Ces indices
fort remarquables, malgré les innova-
tions moderne^ qu4 tendent chaque jour
à les altérer*^ dénotent aizx yeux de l'ob-
servateur, sinon l'origine positive de la.
franc-maçonnerie, du moins l'imitation
que ses fondateurs ont cru devoir fai^e
des cérémonies pratiquées daiis les socié-.^
t& d'ouvriefrs maçons^
* Autrefois les francs-maçons ne se présentaient ja-r-
mab aux assemblées sans le tablier, signe distinctif de
FordrfB; maintenant que les hauts grades donnent de>
riches cordons , on dédaigne cet emblème du travail ,
et souvent même dans les grades inférieurs, les nou-
veaux frères s*^bstiennent de le porter.
PRÉCIS HISTORIQUE
OB LA
FRANC-MAÇONNERIE
EP^ FRANCE,
1725.
La. franc -ir maçonnerie ^n France débute au
point ou elle est parvenue en Angleterre par
la suite des temps ^ et dés le principe, elle
forme une association d'ht>mmes distingués par
leurs connaissances et par lei^r rang dans le
monde.
Quelques Anglais de distinction /au nombre
desquels on remarquait lord Derwent-Waters,
le chevalier Maskelyne et M* d'Heguetty, éta-
blissent à Paris, chez Hure, traiteur rue des
Boucheries, à Tinstar des loges anglaises qui^
tenaient leurs assemblées dans les tavernes de
Lotidres, une loge anglo- française. On y jpra-
tiquait seulement les trois premiers grades ; '
(ipprenti^ compagnon et maître. Bientôt les An-
glais qui se trouvaient à Paris et une foule de
28 PHÉCIS HISTORIQUE
Français furent admis à ces nouveaux mys-
tères (5). La loge nouvelle suivait dans ses tra-
vaux le régime de la grande loge d'Angleterre,
le seul qui existât alors j mais comme elle ne
tenait point de registres de ses opérations {voj'.
1756), il n'est resté aucun document précis de
ses opérations. La certitude de son existence,,
voilà tout ce qu'elle nous a léguée
1726-1735.
Dans l'espace de dix ans , trois loges-sœurs^
furent données à la première. L'une se tint
cheji Goustand, lapidaire anglais ; Tautre chez
Lcbretpn, traiteur, à l'enseigne du Zouw-â?^^r-
gen^C;Aa troisième chez Landelle, traiteur, rue
de feussy* Cette dernière loge, qui portait le
titre de Bussj, prit ensuite le titre de Loge
d'j^umont, parce que le duc d'Aumont y fut
initié et y reçut le grade de maître.
1756. '
Onze années se sont écoulées depuis rétablis-*
sèment d« la première loge.
Lord Derwent-Waters fut, à juste titre,
considéré comme le premier grand maître de
Tordre maçonnique en France, et sa mémoire
y est en vénération. Cet illustre frère, rappelé
à Londres par des intérêts politiques qui lui
DE LA FRANC-MAÇONNERIE. 29
furent si funestes (6) , laissa 1^ grande maîtrise
vacante.
On sentait généralement le besoin d'avoir un
chef. Les quatre loges de Paris se réunirent,
et par un sentiment de reconnaissance sans
doute, elles désignèrent pour successeur de
lord Derwent-Waters, un de ses compatriotes,
lord comte d'Harnouester, qui habitait la capi-
taie. Le docteur Ramsay ^ célèbre maçon écos-
sais , que Ton croit créateur des premiers grades
de la maçonnerie dite supérieure (V Ecossais ^
le No^^ice et le Ches^alier du Temple) , remplis-
sait , lors de l'élection du nouveau grand maî-
tre, les fonctions d'orateur.
4737.
La maçonnerie, dont l'activité était déjà pro-
digieuse à Paris, se répandait rapidement dans
les provinces du royaume. Le Châtelet s'in-
quiéta de cette activité dans la capitale, et
rendit plusieurs sentences contre les francs-
maçons. OnL^ élude, on lui échappe. Louis X¥,
trompé parlfuelques courtisans peu éclairés oa
par quelques fanatiques, interdit les honneurs
de la cour aux seigneurs français qui se font
agréger à la confraternité.
Forcé d« retourner dans sa patrie, lord d!Har-
nouester témoigne lui-même le désir de se
30 PBÉCIS HISTORIQUE ,
voir remplacé par un grand noaitrè fran^&îA/
Les maîtres des loges de Paris se réunissent
de nouveau ei fixent leur choix sur un de^ sei*^
gneurs do la cour qui ont montré le plus de
%èle pour la prospérité de Toiklre. Us projettent
d'élire le duc d'Antiti.
Informé cfé ce projet^ le roi déel&rè que qui^
conque aura présidé les francs-maçons en qua^
lité de grand maître, sera à Tinstant mis à la
BasUIle.
Le duc d'Antih est nommé poures^ercer la
grande maîtrise à perpétuité.
1738.
Cette nomination est acceptée parle nouveail
grand maître. Le monarque ne donna point de
suite à sa déclaration ) mais le Ghàtelet, moins
généreux que le prince , continue la proscrip*
tion contre les membres de l'ordre qui ne peu*'
Vent lui opposer l'influencé de letlrs noms ou
de leurs emplois. Plusieurs frères sont arré^
tés pendant la célébration de lâjtâte de l'or^
dre , et sont envoyés à la prison^m Fort-rÉ-*
véque.
Durant le cours de cette année, un journal
{la Clef du Cabinet des Princes dé T Europe)
consacre plus de quarante pages à entretenir le
public de la société des francs«maçons..Le jour*
DE IiA FRAMG-llAÇOIinBRIE. 5t
naliste la considère comme une imitation ^les
anciennes sociétés établies à Rome, à Athènes,
à Lacédémone, etc., où les sciences et les arts
étaient si florissants.
Les perséeuttons locales n'arrêtent point les
progrés de l'assodation- «
Un pape célèbre, Benoît XIV, qui avait jugé
les francs-maçons avec cette inquiétude si natti-*
relie au^pouvoir despotique, lors même que son
droit est illusoire; Benoit XIV, fortement soup-
çonné d'être lui-même initié ^ lance les foudres
lu Vatican contre Tordre maçonnique. Elles
reientissentr, mais elles n'atteignent ni l'ordre
ni ses. membres.
Clément XII, successeur de Benoit, pontife
non moins opiniâtre, et qui de plus était très-
pSu chrétien dans le sens de la charité évangé-
lique : Tu ne maudiras point tes frères; Clé-»
ment, renouvelle et fortifie les proscriptions
canoniques; il les fait répéter par M. de Bel-
sunce, évèque de Marseille, honnête homme,
médiocre prélat, très -docile sujet du Vatican.
Néanmoins le mandement de S. Ém« fait peu
de sensation. Déjà vingt- deux loges existaient
à Paris, et on en comptait plus de deux cents
dans le reste de la France.
52 PRÉCIS. HI&TOBIQOÊ
. 1743.
. Les francs -maçons de Lyon, à Tinslîgîitîon
de quelques maçons écossais, partisans des in-
novations du docteur Ramsay, composent le
grade de kadosch templier j sous le titre de petit
élu. Ce grade est reproduit plus tard par d'au-
tres maçons scms différents titres 2 élu des neuf
ou de Perpignan , élu des quinze , maître
illustre 9 grand inquisiteur^ grand élu ^ com^
mandeur du temple.^ . ,
Paris était la métropole de la franc -maçon^
nerie. La morX dû duc d'An tin rendit néces-
saire la nomination d'un nouveau grand maitre.
Le II décembre, les loges de Pçiris. s'assemblent
et fixent leur choix sur un prince du sang royal,
le duc de Bourbon, comte de Clermont. Quel-
ques suffrages s'étaient portés sur le prince de
Çonti et sur le maréchal de Saxe. Le grand
maître accepte son élection, qui avait été con-
firmée par les loges des provinces.
Conservant un souveiur flatteur de la dota-
tion que l'Angleterre avait faite à la France en
lui donnant ou en lui rendant l'institution ma-
çonnique, les loges de Paris déclarent que la
grande logé prendra le titre de grande loge
anglaise de France. Ce titre sera néanmoins
changé plus tard {yoj. lySô).
DE LA F&àKC<*MAÇONN£&I£. 3^
1744.
Des ennemis secrets de Tordre s'efforeenft -
d'éloigner le grand maître des travaux maçon-
niques, et malheureusement ils y réusdssent.
On vit le comte de Clermo];it négliger Tordre;
et à son exemple , les seigneurs qui le secon-
daient, cessèrent, en fidèles courtisans, de pa-
raître dans les. ateliers.
Toutefois la défection du grand maître ne fut
pas entière; il se fit suppléer par M. Baure,
banquier. Plus coupable que le prince du sang
que sa position place si haut, et qui n'était pas
toujours libre de suivre ses inspirations, le
financier Baure se montra peu jaloux de mé-
riter Thonneur qu'on lui faisait; il se dispensa
d'assembler la grande loge ; le désordre se mit
dans l'administration; on négligea l'élection
des maîtres de loges ; et dans la crainte que
'l'administration de Tordre , confiée à la grande
loge > ne devint incertaine et chancelante , on
institua pour Paris des maîtres inamovibles,
c'est-à-dire, qui s'adjugèrent la présidence k
perpétuité^ ainsi que la propriété de la loge;
de simples maîtres se permirent de créer d'au-
tres maîtres; de délivrer des constitutions de
loges , etfe. ; Tanarchie s'organise.
Se vives représentations sont faites au grand
r. 3
34 PKÉCIS HISTOKIQUE
maître. Il se disposait à donner à M. fiaure un
successeur plus digne de sa confiance^ lorsque
le maître de danse Lacorne, complaisant agent
des affaires secrètes du prince / parvint à arra-
cher à S. A. S. un titre qui^ sous la dénomina-
tion de substitut particulier du grand maiire,
le rendit maître absolu de l'administration ma-
çonnique. Cett« nomination excite autant d'in-
dignation que de douleur. Lacorne brave tous
les murmures , se^ met à la tête de l'adminis^
tration, peuple la grande loge de ses créatures^
et devient bientôt avec leur appui ^ l'indigné et
puissant chef de l'association. Tous les hommes
de mœurs honnêtes, de bonne compagnie, don-
nent leur démission ou cessent de prendre part
aux travaux* .
4745.
La grande loge institue, le 20 octobre, un
atelier sous le titre de Loge de la Chambre du
Roi, Orient de Paris. Elle était composée des
officiers attachés au personnel de S. M. comme
valets dç chambras , pages , gardes du corps , offi-
ciers aux gardes , etc. On remarquait parmi les
membres un aumônier du roi, plusieurs capu-
cins. La loge tenait un registre-notes de ses tra-
vaux, dont l'original, signé d'une partie des offi-
ciers et membres, existe sans doute encore, et
a été vu par plusieurs maçons de notre époque.
DE LA FRANG-MAÇONMEBIK. 55
Charles -Edouard Stuart arrive à Arras; les
francs -p maçons prennent part à sa grande in-
fortune, et lui fournissent d'abondants secours
pécuniaires. Le prétendant veut reconnaître
maçoàniqueraent la bienfaisance des maçons et
leurs soins pour sa personne ; il accorde aux
maçons artésiens une bulle d'institution de chor-
pitre primordial, sous le titre à* Ecosse Jacohite,
et en donne le gouvernement à plusieurs nota-
bles de la ville , entre autres MM. de Lagneau
et de Robespierre; avocats. Telle est l'origine
du chapitre et Arras y transporté depuis à Paris.
1751.
Un maçon voyageur, dont le nom et les titres
sont restés inconnus, fonde à Marseille une
mère loge, sous le titre de Saint-Jeân-d^ Ecosse,
Cette loge prend bientôt le titre de Mère Loge
Écossaise de Marseille, et après la révolution
française de Mère Loge Écossaise de France.
On ne doit point la confondre avec la loge de
Saint-'Alexandre d* Ecosse et du Contrat social
réunis, qui, pendant son existence, prenait aussi
le titre de Mère Loge Écossaise de France
{yoj. 1776 (^t 1782). La mère loge de Marseille
ou mère loge de France fonda des loges dans le
S6 1>RÉCIS HISTORIQUE
Levant^ dans les colonies , dans la Provence , âf
Lyon et même à Paris.
1754.
Une déclaration de MIVI. de Sorbonne, ren-
due publique^ porte qu'on ne doit entrer nî
rester dB.U9 la société des francs -- maçons. Cet
acte donna lieu à de nouvelles persécutions lo-
cales ^ mais n'exerça aucune influence sur les
esprits. Les bulles des papes Benoit XIV et
Clément XII avaient familiarisé les maçons
avec les censures ecclésiastiques»
L'état facb<eux où se trouve l'institution par
l'admission d'une foule d'individus sans mérite
à ùos différents grades, détermine le chevalier
de Bonneville à instituer un chapitre de hauts
grades j sous le titre de Chapitre de Clermont;
bientôt un grand nombre de maçon» distingués
s'y réunissent. Le sjrstème templier créé par les
maçons lyonnais (vojr. 1745) devient le régime
du nouveau chapitre. Le célèbre baron de Hund
y prend les hauts grades, et avec eux l'idée du
régime de la stricte observance p qu'il établît
dans sa patrie peu de temps après.
Martinez Paschalis crée le rite des élus Coêns
qu'adoptèrent les loges de Marseille, de Tou^'
îouse et de Bordeaux.
DE LA F]tANC-MlÇQNNEllI£. 57
1756.
L'ordre franc- maçonnique en France était
déjà tourmenté et envahi par les systèmes de
rites et de grades étrangers , dont la véritable
origine était pour la plupart inconnue. ^D^ns
l'espérance d'arrêter cette dangereuse influence,
la grande loge^ malgré l'état de stupeur où Ta
jetée l'administration de Lacorne , fait solen-
nellement l'abandon du titre de Grande Loge
Jnglaîsé de France ^ pour prendre et porter
uniquement celui de Grande Loge de Franchi
Ce changement de titris ne changea en rien
la situation fâcheuse (Je la maçonnerie. L'in-
dépendance 4€S maçons turbulents continue.
Ils créent fies maîtres de loges à Paris et dans
les provinces; ils fondent des chapitres , des
conseils, des tribunaux : (créations diverses dont
il est impossible de tracer l'histoire^ ni même
de donner la pomenclature , puisqpie aucun
registre régulier u'était encore tenu par toutes
les associations y et que la grande loge elle-
ipéme ne rédigeait pas exactement les procès^,
verbaux de ses assemblées.
1758.
Cette année vit l'établissement à Paris d'un
conseil des empereurs d'orient et d^occident^
38 PRÉCIS HISTORIQUE
souverains princes maçons. Les connaissances
maçonniques y étaient divisées en vingt-^cînq
degrés {voy. 1786).
Ici de douloureuses réflexions s'écha|)pent
malgré nous sur cette triste manié des grades.
La maçonnerie^ dans son origine^ était com«
posée comme on Ta vu (17^5) des grades d*AP-
PRENTi, de COMPAGNON et de MAITRE : grades sim-*
pies y sages ^ judicieux^ se déduisant bien les
uns des autres ^ surtout les deux'premiers. Les
maçons français furent fidèles à les suivre et à
les maintenir. Deux lords ^ le due d'Antin^ un
prince du sang, toute la haute noblesse, s'en
contentèrent. En portant le tablier de maçon y
le vénérable cordon de maître y ils prouvèrent
l'estime que la modeste institution leur inspi-
rait. Comme la jeune vierge que n'a point en-
core corrompu les vices de la société, la ma-
çonnerie était belle de sa simplicité native.
C'est A 4'Écosse , ou plutôt de l'Écossais
Ramsay (voy. \ introduction et l'année 1756), -
que pattit le système funeste qui rompit l'unité
de doctrine, et dénatura si tristement cette
belle simplicité.
Le docteur Raxnsay tenta d'introduire en An-
gleterre sa création de nouveaux grades , la
grande loge de Londres les repousse. Des fai-
bles, des curieux, des spéculateurs les rccher-
DE LA FBARC-MAÇONKBRIE* ' 5g
chent^ s'en emparent , et inoculent ces dan-
gereuses innovations en France comme en Ant*
gleterre ; des hommes crédules et des hommes
avides à plus d'un titre les accueillent et les
propagent.
Tout se ressent de la fâcheuse impulsion.
Les maçons lyonnais (i 745) créent ou arrangent
le système templier^ inévitable produit du che^
9aUer du temple de Ramsay ; Stuart institue
(1747) un chapitre primordial ; le chevalier de
Bonneville croit diminuer le mal en établissant
(1764) un chapitre de hauts grades pour les
maçons distingués. Vient ensuite le conseil des
empereurs d^orient et d^occident , souwsrains
princes maçons avec ses vingt^nq degrés.^
Simples apprentis^ compagnons et maîtres ^
qu'êtes- vous auprès des empereurs d^ orient^
d'occident^ des souverains princes maçons?...
Brisez vos outils^ cessez des travaux vul-
gaires y fléchisisez le genou devant les hauts et
puissants frères empereurs ^orient et d^oo^
cident !
Équerre , compas , règle , niveau , niveau
surtout devenu ridicule^ puisque les maçons
reconnaissent des supérieurs ; disparaissez ,
voici des titres princiers , des rubans de mille
couleurs, et des croix d'ordres de toute es-
pece«« •
4a PRECIS HISTORIQUK
Vou& n êtes que des maçons de la classe porr
palatre, citoyens^ sayants^ magistrats, griuids
seigneurs, princes du sang qui n'êtes que m^r
très; faites place aux illustrissimes e//z/7er&2»r^
d^ orient et d'occident , au nombre desquels^
figurent le maître de danse Lacorne et le
tailleur d'habits Pirlet,...,
1759.
Le conseil des empereurs 4^ orient et d^occir-
4ent constitue é^ Boïîcieaux un conseil des princes
4e royal secrets I^es provinces elles-mêmes, où
|e tourbillon des folies devrait être moins dan-
gereux pour les bons esprits, ne reculent pa9
devant les innovations dangereuses; et l'on a
vu précédemment que Lyon, Arras, Marseille,
Toulouse, Bordeaux, prirent l'initiative sur
Parts (^^• i-743, ^747^ 1764, etc.),
1760.
Cette année voit fonder à Paris la loge de
Saini'Louis de la Martinique des frères réunis;
Tune des plus anciennes de la capitale parmi le
petit nombre des ateliers qui ont survécu aux
événements. Cette loge et son chapitre son^t
encore en pleine activité (1828).
Une loge fondée par M. le comte Beurnoxir
yille, et qui était composée des personnes lf3
OEXA FRANG-MAÇOKNERIE. ^l
plu3 notables de la ville et des premiei^ sei-?
gpeurs de la cour/ se préserva de la manie des
nouveaux grades. Ses séances avaient lieu à la
Nouvelle-France , au Dor4 de Paris.
1761.
L'insouciance du grand maître, et Vaudace
de son représentant particulier ont fait naître
un schisme qui, cette année, est porté à si hau^
point, qu^ )^s plus sérieuses représentatipns
tont faites au comte de Clermont*
Pendant que S. A. S. s'occupe de faire droit
aux justes demande» des honorables maçons, le
2j août, le conseil des encreurs d'orient et
d'oççiderft délivre une patente dp grand ins^
pecteur gén^raf au Juif Stephen Morin^ que
des affaires de commerce appellent en Amer
rique, pour propager au-delà des mers 1^ (nar
çonnerie de perfection. Cet acte singulièrement
remarquable pour l'époque, fit dire qu'en fait
de vanité, chrétiens et Israélites s'entendaient
admirablement*
1762.
Le grand maître écoute enfin les plaintes
qui lui étaient portées contre l'administration
de Lacorne. Il le destitue de ses fonctions de
substitut particulier, et nomme pour le rempla*
cer, en qualité de substitut général, M. Chailloù
4d PRiCIS HISTORIQUE
de Joinville. Ge choix est généralement âp«
prouvé, hes esprits se rapprochent ^ et une'cir-
Gulaire de la grande loge de Ftance annonce
cet henrenx événement à toutes les loges de la
capitale et des provinces. La réorganisation dés
travaux amène de nouveaux r'églements^ de
nouvelles constitutions pour rétablir l'union et
un perfectionnement général du système ma-
çonnique.
Humilié^ mais toujours audacieux^ Lacorne
ranime le zèle de ses partisans% Leur turbulence
est telle que la grande loge est forcée de les
bannir de son sein.
La grande loge de France poursuit avec beau-
coup de calme et de dignité son honorable car-
rière; mais la faction Lacorne ne reste pas
oisive. Une lutte vive et journalière s'établit
et dure plusieurs années.
1766.
Soumis à son to^r aux tribulatioi^s dont le
système symbolique est affligé^ le conseil des
empereurs d^ orient et d* occident voit plusieurs
de ses membres se donner un chef: ce chef est
Pirlet, maître tailleur d'habits;
Plus que jamais la discorde est au camp
d'Âgramant. Pirlet et ses partisans quittent
fièrement le conseil des souverains princes mar
De la FtlÀîfC-llAÇÔlIirSAIE. '4^
çonSy et voût en boin liett foûdef le conseii des
chevcdiers d'otiônt lq\ïi devient à 8on tour une
puissance et où vient se perdre un célèbre m^*-
çon, le baron dé Tscboïkly^ le spirituel et
caustique auteur de V Étoile Jbimbojante. ;
Des constitutions sont accordées' à la loge de
SainULazâre ^ orient de Paris; elle les fait re-
nouveler sous ôè titre en 1772 par la grande
loge de France, En 1775, elle se fait constituer
de nouveau par la grande loge nationale ou
Grand Orient de France ^ el en 1776 elle de-
mande au Grand Orient de changer le titre de
Saint-Lazare en celui A% Saint- Jean et Ecosse du
contrat social^ mèj*e loge écossaise (voy. 1776).
1767.
Les grandes loges de France et d'Angleterre,
voulant conserver mutueltemént leur indépen-*
dance, et assurer entre elles une parfaite har-
monie , s'engagent par un concordat à ne point
délivrer de constitutions dans la circonscription
des royaumes respectifs ; mesure sage qui,
prise plus tôt, aurait peut-être arrêté le zèle
des novateurs et fermé l'entrée de notre terri-
toire au système maçonnique des Écossais.
Dans l'intérieur, la grande loge de France
éprouve de nouvelles tribulations.
A la tenue où elle célèbre la fête de l'ordre.
44^ • PRÉCIS HISTORIQUE
les frères banni^ se présènteDt en nombre; ils
pénètrent malgré les gardiens du temple ^ et
demandent, impérieusement à prendre part à
la solennité» Sur ui^bjefus positif^ ils se livrant
à des violences ; les voies de fait sont bientôt
réciproques. Le lendemain ^ l'autorité civile
donne à la grande loge l'ordre de cesser ses
réui^ions; elle obéit. Les frères bannis, incon*
nus à l'autorité^ ne sont point compris , ou ne
se regardent pas comme devant rétre dans la
mesure. Us se rassemblent dandestinement.
L'exercice légal de l'autorité maçonnique se
trouve momentanément suspendu.
1768.
Martinez Paschalis (vojr. 1754) introduit
dans plusieurs loges de Paris le régime des
JEluS'Coëns..C€i régime^ complètement organisé
en 177$^ fait donner aux ateliers qui le pro-
fessent le nom de Logés Martinistes 9 par allu-
sion au nom du fondateur.
1769.
De nombreux abus signalent Texistonce semir
occulte des frères bannis de la grande loge^
M. Chaillou de Joinviltè, à qui les loges de
provinces signalent les intrigues et la persévér
rance qu'ils apportent ^ délivrer des constitu-
DE LA FRANG-llAÇOlàllSÏRIE. ^S
lions ^ leur fak connaître par une circulaire
que, par suite des ordres dé l'autorité, \é
Grande Loge de Frauce continue à rester dans
une complète inaction. Mais cet illustre frère
lui-même, pour répondre à une foule de de-^
mandes, délivre, eii les antidatant, des cons^
titutions au nom de la grande loge. On en
compte tî^nte-sept expédiées de cette manière;
1770.
La grande loge de France tente de nouveau ,
mais inutilement près des magistrats de police,
la reprise de. ses assemblées. Toutefois une
séance générale est indiquée. La pusillanimité
de la plupart des membres empêche qu'elle ait
lieu. Plusieurs frères se présfentent j mais se trou-
vant en trop petit nombre, ils se retirent. Le
sommeil de la grande loge se prolonge.
1771-1772.
Un grand et douloureux événefiient va chan-
ger Tétat des choses.
Le comte de Clermont meurt. -
Cet événement met fin à l'apathie de la
grande loge. Elle se réunit. Ses assemblées
se passent ^n projets de réorganisation^ en dis-
cussions vaines et futiles. Elle né voit qu'elle,
ti par une inertie coupable, quand il faut agtr
46 pn£C}9 HISTOHIQI^E
dans rintérêt général de Vordre, elle laisse
aux frères Ix^nois, mieux inspirés, le soin de
rendre des services réels à la eause commune.
I^es frères bannis « auxquels cependant^ il
faut le dire > s'étaient réunis^ peu à peu un
grand nombre de maçons distingués qui s'é^
taient lassés de rjlnaction de la grande loge,
trouvent le moyen d'attacher à leur cause le
duc de Luxembourg 9 en qualité d'administra-:
teur général , et munis de la promesse d'ac-
ceptotion de la graade maîtrise par S. A. S. le
du^c de Chartres (depuis due d'Orléans) ^ ils se
préseilteiH; & uqe s^etablée générale de la
grande loge ^ et mettent pour conditicm à la
remife de l'acceptation de la grande maîtrise
le rapport des décrets des 5. avril et i4 mai
i7^Çj quî les a frappés de bannissement* Leur
demande est accueillie et sanctionnée par déli-
bératipn du ai juin 1771. On procède à l'élec-
tion du grand maître, et le duc de Chartres
e&t^ npmmé à Tunanimité. Ce prince succède
ainsi à son oncle. Voici la copie textuelle de
son acceptation,
H L'an de la grande lumière 1772; 5* jour
H de la lune de Jiar, Ô^ jour du 2* mois de l'an
« maç.*. 57739 et de la naissance du Messie,^
ic 5* jour d'avril 1772, en vertu de la procla--
H roation faite en grande loge assemblée le 24''
DE LA FRANG-MAÇONtfERIE. fyj
If jour du 4* m.', de Tan mac.-. 6771 , du très-
« haut y très-puis8ant et très*excellent prince
c< aon altes&e sérénissime Louis-PhiUppe-Joseph
« d'Orléaus^ duc de Chartres , prince du sang,
« pour grand maître de toutes les loges régu-
le lières de France et celle du souv.*. cous;*, des
c< empereurs d'orient et d'occident, subi.* • mère
M loge écossaise du tS^ de la lune d'Élql 7771 9
¥ pour souverain grand maître de tous les
tf conseils, chapitres et loges Écossaises du
fc grand globe de France; offices que sadite
fc altesse sérénissime a bien voulu accepter
«r pour Famour de Tart royal , et afin de con-
ic centrer toutes les opérations maçonniques
f( sous une seule autorité. En foi de quoi sadite
fr altesse sérénissime a signé le présent pxocès-
(c verbal d'acceptation. Signé Louis-Philippe-
ir Joseph d'Orléans. »
(Procès^ verbal de la séance du très-illustre
administrateur général du 18 juin 177a, in-4^
de six pages.)
Cette pièce importante est suivie d'une autre
qui ne Test pas moins , et que nous rapportons
aussi textuellement. (Procès- verbal^ etc.^ plus
haut cité.)
(f Nous y Ânne-Charles-Sîgismond de Mont-
« morency-Luxembourg, duc de Luxembourg
« et de Chàtillon-sur-Loir^^ pair et premier
.48 PkÈtïS HISTORIQUE
cf l)aron chrétien de France^ brîgadief d^
t< armées du roi, etfc.
« Revêtu par feu son âlteisse sérénissime le
M, très-respectable et très- illustre frère comte
c^ de Clermont^ grand maître de toutes les
k loges régulières de France, de to&te ta piè-
ce nitude de soii pouvoir; non-seulement pour
a régir et administrer tout Tordre, mais pour
A la fonction la plus brillante , celle d'initier, à
tt nos mystères le très ^^ respectable et très-
(i illustre frère Louis-Philippe d'Orléans , duc
u de Chartres ; appelé ensuite par, les vœux
tr de toute la maçonnerie au suprême gouver-
u nement.
« Certifionar avoir reçft en notre qualité
4 d'adokinistrateUr général /Tacceptation par
Il écrit du prince : ainsi mandons à la grande
i( loge de France, d'en faire part à toutes les
€i loges régulières, pour participer à ce grand
Ci évéaein;ent, et pour se réunir à nous dans
a ce qui pourra être pour la gloire et le bien
ce de l'ordre^
ce Donné à notre Orient, Fan de lune yyysr^
Ai et dô Tère vulgaire i*' mai 1772, apposé le
ce sceau de nos armes et contresigné, de l'un dé
c< nos secrétaires, j&^e Montmorency-Luxem-
rc bourg. Far monseigneur, ^^ne d'Atessen. »i
Quelques frères forment le projet dt faire
DE Là FRAirG«>]IAÇ01lllSBIE. ^9
Mtifler tout ce qui aétë fiiU^peiûlant le tempe de
lasci89ion; ttns doute aocuti.d'eux ne prévoyait
le résultat de laiinesiire qu'ils proposaient; ils
ne songeaient peilt«étJi:e pas qu'ils ne faut sou-
vent qu'une seeousse à une autorité chancelante
pour ;la faire écrouler tout à coup. Cette me^
sure , faiblement combattue , est vivement ap««
puyée par plusieurs des anciens membres de
la grande loge,. - . '
. Au lieu de paralyser eea projets par son
adresse^ ou de les faire échouer par sa fermeté,
la grande loge choisit dans son sein huit cominis»
saires à qui elle donne les pouvoirs nécessaires^
et elle les charge de lui faire un rapport. Pi^a*
lablementy elle décide que les constitutions
délivrées en son nom par M. Chaillou de Joiur
ville y et celles expédiées par les frères bannis ,
seront revisées afin d'établir la préséance don-
née par les dates des constitutions. Sa sécurité
était parfaite; elle ne prévoyait pas qu'ui^fl
grande et inévitable révolution se préparait.
Vingt-; deux grands inspecteurs proyinciaiux
sont désignés pour visiter Içs loges du royaume
et prendre connaissance de leurs travaux et d^
leur administration. .
La grande loge de France qui s'est reppséjç
pour les hauts grades sur le conseil des empe-
reurs d'orient et d'occident, voit avec inquié*
4
^d . PKÉODS HiSTOHlQUE . i
î);f^itladéeiarc|tîoo ^uiraiite :
-^a Laiâ^èsMrespeçCabèeGn^ande Ldgéf de F^àn^ë
fl ndua ayant inaltiaéS€vi^itRH|yi^éWde6fa^;hot^ë
« acceptâtiopà la f)i^ë9Îd6if<» dé^qiiët([|Àe$ logês^
«F* nous nous smnme^ empi^^s^ de la trânquil-*
« >l»er par la pressa te déclaration.
H A ces causes^ vu la délibération de îâ très-*
mc^fes^ttéA^^i «[»vè«iînéGraiide Loge, du
<f î^iaout dël*niéY^^'(Ët apî^èà aWrr ouï les Vén.*.
W i f?Fi % è(}tnrriissa(yè)$ ées-^dépUléfe \èùr les mo^
K^ tite de^ ladite tléWbéi^atîoti, tout brth Conèi-
T< '48ré : Vôtttefft f^afséurer ladite tfés-respectablé
*<i ^É éôilvèrainé'GWndè Loge sut' W tnconvé-
w Wîefite qu'elle a? e^u énil^évoft* âfàns lés accepla-
«"Wefes de Jiilf^sèàndë que ttoirs pouï^rions faire
îr''6ti âVôir fkïtts^dàiis quelques' èorps maçons^
ù- 'àlilm que là ti^éé^Vèspec table et souveraine
a^^Grâmlfe ILo^e.: '
t<^ Notts déëlkrèiife' que nous ne reconnais-^
iV'^iiiiife lil ti^enléfttfdbs reconnaître aucuticorpa
(r;*cttiïrinfe iiadèpendànï de la. très -respectable
i'^et ^(rtïVèraîriè Grande Lo^^ à laquelle est;
. « uni le sublime corps des ëmperQurs d'orient
'w*^^l'd*occî(][(Bnt^ sublime mère loge Écossaise,
f< et avec leauèi elle ne forme qu'uq seul et
Ï)E Lk FBANC-MAÇOldCEIlliE:. ^t
w même corps qui réunit la plénitude deê coih
« naûsances maçonniqued et de la puiMânce
H législatÎTe de l'ordre.
« Nous déclarons encore qu'en accordant
K ' ksdiles àeceptations/nous n'entendons attri-
xt bner ni reeonnaitre dans ces eorpspartieU'-'
tf liers aucune espèce de juridiction, préémi-
M hence^ ni màme de concurrence avec ladite
(« très-respectable et souveraine Grande Loge^
a leur donner droit de faire aucun acte légis-*
Cl latify ni valider aucun de ceux qu'ils auraient
(f pu Faire.
H Donné à notre Orient , âous le sceau mys^
« térieus de nos armes , et sous le contre-
(V seing de l'un de nos secrétaires ; style vulgaire
t( le 4 septembre 1772, signé Moptmorency-»
d Luxembourg, j»
tf Par monseigneur, signé d'Atessen. >i (In-4^
de huit pages> sans titre, 17 septembre 1772.)
Cependant l'état d'inertie dans lequel la
grande loge, soit par timidité, soit par le dé*
faut d'accord et d^ensemble parmi s^ membres,
tenait depuis long-temps les travaux raaçonni-^
ques, inquiétait et mécontentait les maçons de
la capitale aussi bien que les loges des provin-
ces, avec lesquelles la correspondance était
presque suspendue* Le désordre s'établissait,
partout, et chacun soupirait après un meilleur
52 I>fiÉGtS HISTOKIQUE
état de choses ; la grande loge avait eapore pour
elle^ comme corps maçonnique^ \ù respect d&
à l'ancienneté de son institution , mais son p6u^
voir diminuait chaque jour dans une proportion
égale aux abus qu'elle laissait s'introduire; dmt-»
on, après cela s'étonner que ce pouvoir ait dis-
paru , et se soit éclipsé devant une nouvelle
autwité^ jeune, vigoureuse, et dont l'origine
prenait $a source dans le sein même de la
grande loge? ^
Nous avons dit que huit commissaires avaient ,
été nommés avec des pouvoirs assez étendus, à ,
l'efFet de reviser les opérations de la grande
loge; ces huit commissaires eurent des ^confé-
rences suivies avec un parti nombreux que pro-
tégeait ouvertement le duc de Luxembourg , et
auquel s'était joint le conseil des empereurs
d'orient et d^ occident f ainsi que le conseil des
chevcdiers d'orienté Dans ces conférepces on
perdit bientôt de vue l'objet spécial des réu-
nions et les limite^ du mandat émané de la
grande loge : Tidée d^ane réorganisation géné-
rale séduisit tous les esprits; la grande loge
pouvait révoquer ses pouvoirs , mais ses pro-
pres membres étaient pour ia plupart dans le
secret des opérations, ou plutôt, il n'y avait
plus de secret pour personne ^ on conspirait
ouvertement.
DE IkA, FKANG^-IIAÇONIIBIIIE. S^
Les frères naguère banbis , soH par ven-
|;eance, ou, ce qui est {dus probable /par uH
esprit de dissidence qui se perpétue souvent
dans les fractions d'un corps- nombreiK,. et
surtout dans un corps oit, comAfé dans celui-
ci, les décidions sont aussi mobiles que* U
composition , suivirent avec soin et avec aè^ir
duité les progrés delà révolution^eomméncëe^
ils Vencouragérent de tous leurs^ efi)>rts. iie duc
de Luxemboui^:, grand administrateur général
de l'ordre, se-met à la tète du donble parti que
^ viennent fortifier encore des maîtres de loges et
des députés. Les séances ont lieusecrètem^it à
rbôtel de Cbaulnes sur les boaltvardë. Lalande
dit , dans son Mémoire historique sur Im ma-
çonnerie, qu^elIes étaient très ^nombreuses et j>
irès-^ien composées.
Parmi les maîtres de loges, et les députés, it
se trouve des hommes qui réclament en favew
des principes établis. Ces honorables frères n'a^
doptent pas les projets qui devaient renverser
le pouvoir de la grande loge de France. Ils
sont exclus sans aucune forme de procès. L'agi*-
tation était extrême; et sous le prétexte, et
peut-être avec la. bonne intention d'extirper
seulement des abus et de régénérer l'adminis^
traUon de l'ordre , on confirait réellement
\a ruine du plus ancien corps maçonnique4
S4 PRÉCIS HI9T0(lltIQUJS
H On dreas^, dit Lalaode^ de nooireaux-sta-^
H tuts ; on reuiédîa aux abus en resadanC mr^
« tout les maîtres amovibles eit élîgibles à la
<( pluralité des voix. ».
. C'était là «u bien immense. La maîtrise pei^
ItétueUe dés loges était un dangser imminent
pour l'ordre^ella oai^e d'une foule d'abus; il
laUaM le foire cëa^er. Il était né de la défectioa
peut-^étre involontaire du grand-*- maître ÇvcfjT'.
>744X ^^î^ ^^ ^^^ pouvait se faire sans
secousse 9 et la raison seule aurait peu à peu
l^ré <;e cbangementutile^.
Les huit commissaires de la grande loge
pi\9n^iânt piari 4 toutes ces opérations. S'ils
^us^eiit fidèlement accompli les/ devoirs «que
âeur dtetait l^r mandat, ils eussent infor^
mé la grande loge; ils l'auraient app^eà
CO|)coiirir., eomme corps administratif, 4 des
«mélîoratioM qu'elle n'avait pas intérêt de r^
■pousser.
•• Ces simples mandalaires du premier corps
d6 L'état maçonnique se crurent omnipotents,
l^a grande kge ne sut pas oun^osa pas révoquer
des procureurs qui ouire-passaient ses»Qfdres^
et etUe en fut bientôt punie. £n administraticm
comme en politique, il faut de lu fermeté. Le
pouvoir qui fléchit ne tarde pas à tomber. Mais
noua l'avons dît;^ beaucoup de membres de h
DE XA FEAVO^MAÇOilBlKIE. SB
gi^iadie Joge «pplavâissadciiic à la çbùcéde lèiit
De concert avec les frères que nous avoRB dé^
m§né%f lealiuHcDipmissatrâi^réâi^èéèiiiiîcettefa-
mwm dédamtionqjii€léelft£aitla*^iws^a£^^
d^^^an<» disMute, el la Bem^Uçait par uoé
jfk^itv^^CHHmdçiogettatimudafbxi Gnand Ortent
4c France. Ce porps , prolég^ par Ifi duo de
Luxembourg, ayant opéré une gvaqde réformé
dftW radiuiuistralion eeDtmle de ronlre^. et
fMréparaott ukie noiivdle èni à Ii| iniaoaaBerîe ^
réunit bieiUètà lui na grand nombre de loges
qui redotitaiéotles fautes et les abusqttî VétapeBt
iolâf^uks daii» Taoeienae adoiini^tiatioii.
- Aînri s'opéra. Sftw sec<ni^e^ mab non sans
l^eg^éte et i^ass psoteétatlons , pelle i^Tolutioq
dai|»laqiyt«He ajraient trenapélea propres meffn***.
bres de la grande loge, et à laquelle eeux qm
B» rapprouvaient pas étaient demeurés peut-
Mre t^op indifférejsts. Oir doii le dir» , les loges
dela<orre9poQd9ncieÀpplaiidiiieiitpr^ue una«
nimement au nouvel ordre de choses; car ou.
était fatigué des dissensieos et des abus qu^
avai^ent sigmJié lè^-dertai^ei aiBné^s de Tère
9iaçonniqu4e>
1773.
C'est le 5 mars de cette année que ^ pour la^
l^remière fois, se réunit en assemblée jg;éiiéraU;
56 PRÉCIS niSTORIQI^E
la Grande Loge naticmale de France ou 6ran4
Orient. Oiï y confirma la nomination du grand
màttre.
M. Chaillou de Joinville ajoutait aux eniihar-
ras de l'ancienne Grande Loge, en approuvait
les opérations de la Grande Loge nationale, et
en, demandant au. nouveau corps des lettres de
substitut général honoraire. Le prince.de Rohan
^'avait remplacé.
Far les nouvelles ccmstitutions, trois cham^
bres sont érigées dans le Grand Orient pour
radministration des loges de Paris et des logèft
de provinces. Le duc de Luxembourg en fa|t
rinstallation , et donne au nouveau Grand
Orient une fête superbe; c'est ain^i que ^^iex-
prime Lalande, et il ajoute : « On n^avait
« point encore vu à Parî^de fête maçonnique
H plus solennelle et plus brillante, »
Dans la même année , le Grand Oriçnt de
France (c'est ainsi que nous le désignerons
désormais) installé le sérénisstme g^and maître
en sa suprême qualité maçonnique , dans sa
petite maison dite de la JFbàe— Zï^o/^, rue de
Montreuil , faubourg. Sain t«<<Antoine. Le Grand
Orient fit les frais de cette solennité *•
T Planche à tracer générale de Tlnstallation du T.*,
R.". et T.*. IIK'. ser^nîssime grand maître, in -4*
de 23 'pages.
DE LA FJlANG*-MAÇONllERIF. 5j
' Les Tainqueurs ne furent ni noKxleetes ni
modérés. Ils prirent des mesures aceri>es con--
tre plusieurs membres de l'ancienne Grande
Loge , sous le prétexte de rétention des sceaux
et timbres, des archives, etc.
La Grande Loge lutte et résiste, mais sans
énergie et sans ensemble. Le faisceau désuni
était à moitié brisé. Le seul acte de vigueitr
auquel elle se détermina, mais qui de fait de-«
vint stérile, fut de déclarer la Grande Loge
nationale ou Grand Orient scJusmatique et
usurpateur; elle décrète aussi contre ses huit
commissaires qu'elle déclare infidèles.
Une triste polémique de part et d'autre vint
affliger l'ordre entier qui pouvait être compro^
mis par ces bccés.
Gepeudant le Grand Orient au milieu de
l'agitation générale fait un acte d'une haute
importance.
Il passe un concordat avec les puissances
supérieures du rit écossais, d'où résulte l'ad-
mission et la fusion générale des rites dans le
Grand Orient. Première origine bien constatée
des droits du Grand Orient sur les grades
écossais.
L'année ly^'S fut encore remarquable par
deux êvénenients qui n'ont laissé que d'heu-
reuses traces.
58 PltéCf9'flI9TOSiQUE .;:
La loge 4e VJmitié^ Paris reçut ^on rtniti-
itttioQ. Ije Téfiérable fnère Roettieéi dé Mon*'
tal&au f qm depuis a înaeri^t son nom dans nos
iasteSy Ta préaièée plusieurs foii*
Le second événement n'eat pas moins: glo-«
rieux pour l'itislkiitiDn. Plusieurs lûaçoné, uni-
quement lirrés à Tétude de la maçonnerie, les
f Itères Savaletle deXanges, Court de Gebe-*
IiQ^ elc«, fondent la loge ^des Amis Béunis, de
Paris y dans laquelle ils ëiablissent le régime
des PkUalcies ou chercheurs ife la vérité : créa^
tion célèbre {voy. 1786 et xrj^). Toutefois la
loge ne fut installée qu'en 1775*
1774. , ■
Plein de vie et d'ardeur, le Grand Orient
poursuit sa brillaqte. carrière. 11 pcei^e tous
liBsespril^^ il attire jU>us Les vœux* Le local dn
Tancien noviciat des Jésuites , rue du Potrde*^
Fer, lui parait avantageux pour aes. réunions;
il s'y installe, Lalaude f en qualité de grand
orateur, prononce ie dJ3Q0urs de. prise de posr^
session 4e ce local.
Trois directoires ^çofsai^ de la réS^rmè de
Dresde, sont établis à Lyon^ à Bordeaux et à
Strasbourg. Us fondeni: des loges ^n France et
ont pour grand maître^ le duc d^ BoaiUon.
Voici les considérants qui détçjrcqMièrent le-
ir En 177-4, il d'est ofiEert au Grand Orient
uQie .cirooQfitanoe bien délicate d'exercer ses
lumifàrosi le traité d'union des dùvctotres
écossais établît en France aous la réforme , de
Dresde» Ce traité semblait iniëresser la gloire
du Oxand Orient en sens contraires* D'une
fiart le .régime de «es directoires était en oppo^
«ition avec les Joi^ natioi^desjde la maçonnerie,
4}ui pcdj^oaoeat FîrrégUlaritéeontneloutes loges
constituée! en France par d'autres cfue par ie
Gxand Orient. D^intre part les directoires m
présentaient avec un noipbre de maçons d'un
choix épuré , dont les principes de la réforme
fiort aident extérieurement stir la «ûimptuosité
des décorations, des fêtes et des festins maçôn^
niques, pour donner plus d'aliment et d'exten*-
«îon aux actes de bienÉkisaïK^e et de vertu.
<( Une bibliothèque immense, rendue pu^
bliqueàMittau; dans d'autres lieuic, des asiles
ouverts à la vieillesse infirme ; ailleurs , des
soins donnés aux tendres orphelins ; dans des
it)Yaume8 entiers^ des secours prodigues à ces
infortunés de la déduisante et trop impériensc
magie des «eus , à ces créatures inlép^santes
tnéconnues de leurs pères, victimes du sîtence
des lois, qui, n'ayant plus que la nature pour
6o PRÉCIS HISTORK^UB
mére^ ont le droit iiftmuable et sacre de réda-*
mer tous les hommes pour frères ; tels sont les
traits éclatants du* régime moral de la réforme
de Dresde, observé par près de quatre cents
loges, tant au novd qu'au midi de TEuropeé m.
En 1776., le Grand Orient crut qu'il était de
sa justice et de aa^ prudence d^adopter ce traité,
parce que les bons^maçens sont une seule famille
répandue sur toute la surface du globe, et que
les droits de suprématie du Grand Orient sur
les loges de France lui étaient conservés, l'kK
liance étant proposée par les directoires, les-
quels se rendaient tributaires du Grand Orienti.
1775,.
La grande loge de France ëdipsée par* le
Grand Orient, mais soutenue par d'anciens
et fidèles maçons, se maintient cependant
dans iHie sorte d'activité ; elle délivre huit
constitutions à des loges de Paris, et un plus
grand nombre àdes loges de province^
i776.
Nous avons rapporté à la fin de l'année 1774
les motifs qui déterminèrent le Grand Orient
à signer un traité d'union aTcc les directoires
écossais établis à Lyon,, à Bordeaux et à
.Strasbourg*
DE LA FRÂNG-MÂÇONUfilllE. 6l
La loge ci -devant de Sainte Lazai^e .{yo^*
1766), ei ^ain^tenant ^e Saint- Jean d'Ecosse
du contrat social^ Mère Loge Écossaise ^ ina-*
tallée sous ce dernier titre; par les commissaires
de la Grande Loge Écossaise du ComtaC Venais»-
sin^ adresse au Grand Orient copie de ses
coQstilulions y comme Mère Loge Écossaise.
Ne pouvant obtenir du Grand.Orient de France
la confirmation de son titre de Mère Loge
Écossaise y elle publie un Mémoire contre le
Grand Orient^ qui, après une année de dis«
eussions et de résistance de la part de la loge ,
la raie du tableau général de Tordre (^^.
1782).
Des gens de lettres distingués, et des hommes
d'une célébrité européenne, se réunissent en
société maçonnique sous le* titre de. Loge des
Neuf Sœtirs. Ce titre un peu profane, et plu-
sieurs séances solennelles que tint cette loge ,
suscitèrent au fondateur une foule de désagré-
ments. La puissance maçonnique retarda d'à*
bord la délivrance des constitutions de la loge ,
qu'elle faya ensuite du tableau de l'ordre; mais
elle l'y rétablit bientôt sur des observations en
forme de Mémoire pour la Loge des Neuf
Sœurs, que publia un membre de cette loge,
le frère de La Dixmerie.
Quelle loge que celle où brillèrent Franklin ,
02 PkÉClS HiStOItlQt^e •
H^Itétitt^y Court de Gebélîn/de ta Dixmerîe^
Rouqhei^^ Lalande; où Voltaire fut reçu maçon;
et qui ^ en un mot, réunissait dans son sein
toutes les sommités littéraires ôii philoso-
phiques!
Cette loge existe encore^ et fidèle au principe
de l'institution franc- maçonnique, elle vou*
lut toujours rester étrangère aux prétendue^
associations maçonniques supérieures. Elle con^
tinua à être loge symbolique ^ dédaignant lé
titre de loge cKàpkràle ou de loge chapiirale
et aréopagite y c'est-à-dire, de loge servant de
souche à un chapitre ou à. un conseil du tren<=-
tiéme degré ^ etc.; elle a été long-temps pré-»
sidée'par 4e frèretle'Mangoiirit, savant aimable^
et littérateur aum spirituel que' modestCv La
loge moderne de Smhi^Louis de Franoe, èon^
tituée^en i8ï5, est venue tout entière se fondre
dans èon atelier. On ne tro^ure plus maintenant
de ces brillantes réunions; on ne trouve plus
une aussi grande masse de talents dans une
même enceinte; il y a trop de logés, et à Paris
surtout le nombre en est si etosîdéWbl(i, que'
le nombre des hommes éclairés se troiive bien
réduit pour chacune d'elles.
. i777: ■■■■ .■,■■,.'
Les.damds françaises; n'étaient poi«t restées
DE LA FHÀlTG^-KAÇOlfJIBRlE. 6S
indifféPeQles ou bien que iaiséiei^t les aMOcm^
lions maçonniques. Les plus illifetres d'enire
elles se ficent admeU£e'daxi8 une insikution
qtiiy séTëre d'abord, fit bienlôt de judicieuses
concessions en faveut de oe sexe qîil aurait
créé la bontés la bienfaisance^ si le Cr^teur
supl'ème.9 pour Iç. bonheur, cl; le triomphe de
l'humanité^ n'en eut mis la ^erme dana tous
les cœui^s. .
, Plusieurs dames de la pour donnèrent un
mémorable exemples Madame la ùiarquise de
G<air t^bociue , madame ib;comte$se de Foligoâc ,
madame la comtesse deChoiteûl-^^jrouffier^.mâ-*
divine la yicomtesse de'Faudoto^ eâgagàrent bn
zélé et illustre maçon à établir une loge de
datnes. Le inarquis de Saisseyal , aidé.de quel*^
qu)es frètes nqn moins zéljés^ non mmns ilUisr^
très , instituèrent la loge de la:. Cand^ur^ que
k. Grand Orient constitua ^ et qui y peu après»
donna une loge d'adoption, où assistèrent la
sérépissimé ^œur duchesse de Chairtres^ épouse
du grand maitre ^ la sérénissime sœur duchesse,
de BoqrbpA> fit la princesse de Lamballe« La
duQhessedeBourboaaccepta.ie titre ds grande
maîtresse 4^; toutes les^ logi^ d'àdoptton.de
France. . Toutes les dames de la. coiir >priDci)fi&
part aux travaux. , i i >i
Ces belles et touchantes réunions se multî^
y
64 Pséoi» HISTORIQUE :: l
pUërenl; mais des raisons politiques les firent
cesser, en 1780. . ^
Prisonniers pour dettes délivrés ^ mères de
famille indigentes soulagées, belles actions ré*'
compensées y actes de bienfaisance de tout
genre; fêtes augustes^ galantes, toutes d'un
goût exquis i ^charme et triomphe des principes
maçonniques : tels furent les admirables et
louchants résultats du double concours des
frères et des sœurs , sôus les bannières sacrées
dé la charité, des vertus, de la noblesse et des
, grâces réunies par le plus admirable lien, celui
d'une douce amitié.
D'autres fêtes d'adoption, peut-^étre moins
éclatantes, mais non moins utiles, se sont
reproduites depuis , et nous devons signaler
entre autres celles que donnèrent les loges des
JF^ancs CheQaliers, de Sainte^ Joséphine , d^A^
nacréprij de Belle et Bonne ^ des Arts et de
V Amitié^ etc. . /
S. A. le duc de Ghartr;es présida pour la
première fois, cette année 1777, le Grand
Orient de. France. L'ordre comptait à cette
époque trois^ cents loges en France, et dou2:e
cents loges étrangères, avec lesquelles le Grand
Orient était en relation de confraternité.
(c Un autre objet de nos vœux, dit le Grand
Orient dans sa circulaire du 3 juillet 1777^
DB LA FRANC-MÂÇONNERI£. 65 '
c'est d'assurer la régularité des loges, en écar-
tant de leurs travaux de faux niaçons, indignes
d'y participer. Convaincus par une longue
expérience de l'insuffisance des moyens em--
ployés jusqu'à ce jour pour y parvenir, et gé-
missant avec toutes les loges régulières d'un
abus si contraire au bien général de l'ordre,
nous avons cru ne pouvoir y remédier qu'en
priant le Sér.*. Gr.*. Mait.*. de donner tous
les six mois un mot qui n'éljint communiqué
qu'à des maçons réguliers, puisse les faire re-
connaître pour tels par les loges qu'ils iront
désormais visiter.
ce Empressé de maintenir la régularité d'un
ordre qu'il chérit, le sérénissime grand-maitre
a approuvé notre demande, et le très-respec-
table frère grand orateur a annoncé que l'in-
tention de notre auguste chef était que chaque
frère promit de né communiquer ce mot qu'en
loge ou à l'entrée de la loge. >i
C'est de cette époque que date la première
communication du mot de semestre, dont l'u-
sage s'est conservé Jusqu'à n<)s jours; ce mot
sert de ralliement et de mot d ordre à tous les
maçons dits réguliers, c'est-à-dire, ceux qui
doivent leur titre à une réception régulière et
qui reconnaissent l'autorité du Grand Orient;
pour le recevoir, il faut faire partie d'une loge
I. 5 ^
66 PRÉCIS HfSTORIQUB
s /
en activité; c'est ëlumî cette annëe qae com^
mençf! la pubtication en Oomput du Gratid
Orient ou Almanaek maçonnique de toutes le$
Loges de France.
177».
L'ancienne Grande Loge de l^ance , qui
prenait le titre de' Très^ Respectable Grande
Logej ancien et unique Grand Orient de finance,
publie ses statuts^et régletnents géné>aux et par-
ticuliers *.
Par une circulaire aux loges de France du
2^* jour du 10" mois 6778, là loge de V Égalité,
Orient de Renneâr, proteste ëilergiquement
contre le traité d'union du Grand Orient avec
les directoires écossais^ sans la participation
des loges de France :
ï* Farce que le Grand Orient n'était pa»
autorisé à conclure ce traité.
2** Parce "que plusieurs loges avaient allégué
des faits graves contre la plupart des membres
des directoires écossais, savoir : qu'ils n'étaient
que des transfuges et des déserteurs du rite
français, ou qu'ils n'avaient été admis aux tra-^
vaux réguliers de la réforme qu'après avoir
essuyé des refus constants des loges régulières^
* I vol. tn-4^, Jérusalem , 1^78*
DE hiL FRAMG-BlAÇOMNERJï:, 6^
S"" Parce que, lea directoires écossais de vien-
nent juges du rite français ^ tandis que 1^ loges
du rite de France ne peiivent jamais prononcer
sur les contestations qui naissent de leur ré-
gime ^ ce qui détruit i'^Uté qui constitue la
maçonnerie.
4*" Parce qu'ainsi >ont détruites l'harmonie
et TuBtité, etc* *
4780-
Une puissance des hauts grades, le Souue^
rain Conseil , Sublime Mète Luge Écossaise dâ
Grand Globe Français, qui depuis s'est appelé
Souverain Conseil y Sublime Mère Loge des
Excellents^ publie plusieurs décrets de fulmi-
nation contre des grades nouveaux introduits
dans réchelle ancienne. Le libellé du décret
du 9 mars 1 780 est précieux à conserver. Le
Souverain Conseil s'exprime ainsi 1
u Ayant pris en considération la dénoncia»
ii tîon faite tîe plusieurs grades dangereux,
« factices et illusoires, qui se sont introduits
(c dans la maçonnerie, soi t par l'ambition, l'igno-
ii rance ou la cupidité, et ayant reconnu que le
« petit Elu y Y Elu des Neuf on de Perpignan ^
x< VÉlu des Quinze y le Maître illustre y le Chûi^a^
^ In-^ de 10 pages, avec la circulaire et le tableau
des membres de U L.%
68 PRÉCIS HISTORIQUE
w lier de r ancre ou de F espérance , vx: sont que
« les échelons d'une morale répréhendible qtiî
(( conduit au grade affreux de grand inspc^-
« teur général, ou chevalier Kadosch, ou
(c Chevalier élu y ou Cfievalier de V aigle noir ^
(f surmonté de commanderies illusoires et pa-
(f rasite^, tant dans celui de Sous^erain Corn-*
« mandeur du temple , que dans celui ^écos-^
« sais de Saint- André d^ Ecosse y imaginé et
(c apporté à Paris par le feu baron de T
w (Tschpttdy), qui se reproduit aujourd'hui
(C dans les directoires écossais de Dresde, adop-
H lés à Lyon , Strasbourg et Bordeaux , n'est
H qu'une modification du grand inspecteur
a chevalier Kadosch , etc., le but et les récom-
1^ penses étant lea mêmes, aU; cordon et à la
Ai vçngeanee près, que celui-ci blâme avec
« justice ; que le grade écossais de Saint"
M André d^ Ecosse , non moisis dangereux par
cr ses émigrations projetées que par ses sophismes
(C présentés avec art,, tendrait à la subversion
« de la vraie maçonn.*.; que le soi-disant
« grade de Rose-Croix et adhérents présente
(C des absurdités qui pourraient être autrement
tt qualifiées ; que celui de che\^alier d'Orient ,
{( surmonté des commandeurs d'Orient y pro-
«« duction niaise et bâtarde,, ne présente qu'un
(C faux développement de la lèltre maçanaiqite^
DB LA FBAHC-MA^OHBSBIE. €9
« sans pouvoir s'adapter à son espri t , ele. , etc. ,
c< arrête que lesdits grades seront supprimés et
tt proscrits de toutes les loges où la vraie lu-
« mière est eu recommandation , etc. »
Par un décret du 27 novembre de la même
année (1780)., 1^ même Soiwerain Conseil^
Sublime Mère Loge des Excellents du Grand
Globe Français^ supprime les titres d! écossais,
éi'anglais , ^irlandais , d'écossais saxons ,
èi africains de Berlin , de maçons réformés de
Brunswick , elCi , et rétablit l'ancien titre
à^excellent, parce que, dit le décret , m En
« conservant plus long-temps une dénomina-
cc tion étrangère, source d'une inBnité d'stbus
« préjudiciables au bon ordre , à la paix , à l'u-
« nion qui doivent régner dans toutes les loges
« de France , ce serait s'exposer aux justes re-
ff proches des sages et des légitimes maçons '^. n
En reprenant le cours de l'histoire de la
franc -maçonnerie, nous remarquons que ce
Souverain Conseil Sublime Mère Loge Écossaise
des Excellents du Grand Globe Français, reven-
dique, ou plutôt prétend avoir les droits de
V ancienne Grande Loge de France, àzxi% la-
^ Extrait d'un imprime en placard , format atlan-
tique, signé Labady^ par mandement du Souveraki*.
Conseil , etc.
JO, PRÉCIS HISTORIQUE
quelle il s'est confondu, ou qu'il a reçue dans
fion sein.
Le Conseil des empereurs d'orient et d'occi-
dent f souverains pnnces maçons 9 et sa fraction
des ChesHiliers d'orient ^ sont réduits pour se
fortifier réciproquement à se recruter des gens
de bas étage.
Ils^ ont voulu ri?aliser l'ancienne Grande
Loge et le Grand Orient lui-même et toutes
les sublimes puissances des hauts grades , et
néanmoins ils sont tombés dans une déconsi-
dération complète. Pour ranimer l'intérêt, ils
publient les grades de leurs archives contre la
volonté de ceux qui les leur avaient donnés :
vains efforts , inutile et coupable imprudence !
L'opinion publique , c est-à^ire , Topinion de
tous les maçons hommes de sens^ les aban-
donne : ces superbes maçons disparaissent poui:
long-temps de la scène maçonnique,
\7%\.
Les trois grands directoires écossais de Lyon ,
de Bordeaux et de Strasbourg, avaient obtenu,
en 1776, leur agrégation au Grand Orient.
Le directoire écossais de septimance, séant à
Montpellier, demande la même faveur et l'oba
tieut,
DE I«A CBANC-lfÂÇOItlVERIK. 7I
1782.
Quelques partisans du système t^cassaïs de-
Qiandent au Grand Orient r.érection dans son
sein d^une chambre des hauts grades; soutenus
par les amis de la nouveauté et des distmclions,
ils obtiennent cette faveur.. On s^ôccupe de
régler la hiérarchie entre les grades dits supé-
rieurs. - ^
1785. ■"- ^:-
Uécossisme se reproduit encore, dans l^S;
grades symboliques; mais toujours .pour do-
miner. On fonde en sa faveur la loger de Saint^
Alexandre d'Ecosse. Celte loge a servi de
refuge à la loge du Contrat social ^ ci -devant
de Saint-- Lazare (voy. i'jj&). Elle a pris, et
porté le litre de mère loge écossaise de France^^
sou« le titre de Saint-- Alexandre d^ Ecosse et
du Contrat social réunis.
M* Thary, l'un de ses membres^ s'est efforcé
de donner une grande importance à cet atelier
{vcgr. acla Latomorun , etc, ) ; il signale ses
^avaux dans toutes les occasions^ dans lepplqs
petits déjtails; il la met coiiiOamment sur la li-
gne de la Grande Loge et du nouveau Grand
Orient^ et quelquefois au-dessus. Le temps,
cet éternel juge, et le bon sens des maçons, eix
général , ont fait justice des vanités de Fb^tOr-
7^ PRÉCIS HISTORIQUE
rien et de aon œuvre elle-même : la loge, at->
teinte d'une langueur mortelle , a cessé tout-à-
fait d'exister.
L'illustration de la mère loge écossaise de
France, sous le titre de Saint-jélexandre d^É"
cosse et du Contrat sojpial réunis, réside, çn
grande partie, dans la brillante initiation de
lambassadei^r de Perse, le prince Askeri-khan.
(P^Cfjr. 1809.)
La mère loge écossaise avait de belles ar-
chives , un riche dépôt de livres et de manus-
crits, et une rare collection de médailles, tou3
objets d'une assez grande valeur, et acquis
des deniers de la loge. Le frère Thory en
était le conservateur j la loge s'étant éteinte, il
â conse^é ces. objets. liest mort lui-même de-
puis. On dit que sa veuve en est devenue la
conservatrice à son tour ; mais quand cette
dame décédera, les héritiers, qui n'y ont aucun
droit légitime, puisque tant de précieuses ac-
quisitions ont été faites des deniers des mem-
bres de la loge, en seront- ils aussi les conser-
vateurs , ou pour mieux dire les propriétaires?
Cette question pourrait regarder l'autorité ma-
çonnique en France, et mieux encore les tri^
bunauXy si les intéressés s'avisaient de réclamer
pn jour leurs droits.
Un illustre frère étranger, le baron de Wal- -
DE LÀ FRANC-VAÇONNERIE* j5
teMtopff/ chambellan , puis ambassadeur et gé-
néral du roi de Danemarck, fonda à Paris la
loge de la réunion des étrangers. La nouvelle
loge était remarquable par rexcellente com-
position de ses membres , et le zèle extraordi-
naire de son vénérable^ Tun des maçons les
plus instruitsi Sous une autre présidence , la
loge Voulut, après la restauration maçonnique
en 1796, faire schisme, et résister au Grand
Orient 9 elle se fit démolir; mais par suite du
concordat de 1804, entre le Grand Orient et les
associations écossaises, elle fut rétablie sur le
tableau général de la correspondance. En 1810,
la loge de ta réunion des étrangers y présidée
de nouveau par le baron de WalterstorfF, alors
ambassadeur près de Tempereur Napoléon,
changea son titre en celui de loge de Marie^
Louise. Après les événements politiques de
i8i4> la loge tomba dans un sommeil qui dure
encore (1828).
Dans la même année (1783), fut fondée à l'o-
rient de Paris, la loge de la Trinité ^ que Tor-
dre a toujours comptée parmi les loges les plus
dignes de leur institution.
Cette respectable loge n'avait pas obtenu sans
peine la conservation de son titre. Le commis-
saire du Grand Orient chargé du rapport, s'y
était formellement opposé dans ses conclusions.
74 PRÉCIS HISTORIQUE
Dans ua tableau du Grdnd Orient, à la saite^
de$ statuts généraux de cette époque , on Toît
une singulière addîlion : loge de la Trinité ^
dite de VÈgaUté.
Le clKipitre de cette loge professe toujours
le rite philosophique des SubUmes Élus de la
^ vérité^ qui fut arrangé en 1776, bien qu'on
eareporle rintroduction à, Rennes , en 174^,
par un maçon zélé, Iq frère de Mangourit / an-
cien diplomate, homme de lettres, actuelle*-
meut officier honoraire du Grand Orient de
France , ex-pré^ideot des différents ateliers du
Moni'Tliahor de Paris. Ce rénérable frère , qui
demeurait alors à lilenne», avait voulu établir,
pour les frères instruits et pour tous les ma«-
çons distingués de la ville, une association ma-
çonnique particulière, qui les séparât des ma-
çons qui n'avaient ni ta même instruction ni
Içs mêmes habitudes civiles. Les statuts et ré--
glements des Sublimes Elus de la vérité ont été
imprimés"^;
1784,
Sept chapitres de Rose-rCroîx de Paris, sa-
voir : de la Réunion , des jimis intimes , des
Frères unis de Saint '^ Henri j de V Amitié ^ de ^
f Harmonie j de Salornon et de la^ Trinité , se
* Ih-3*» de 54 pages.
DE LA FRAIfC-MAÇONNERlE. j5
confédérèrent le i février, afin de former le
^rand chapitre général de France y lequel de-
vait réunir à perpétuité, en France^ sous fsoa
régime et sous son gouvernement, tous les cha-
pitres qui y existaient alors, et pourraient y
^exister à Ta venir, afin de réformer Tacépha-
lîté qui les caractérisait et d'en purger les
abus *.
1785.
Plusieurs membres du Conseil des empereurs
d'Orient et d'Occident , souverains princes ma--
çons, et du Conseil des Chevaliers d^ Orient y de
ces conseils fameux qui avaient terminé en 1780
leur existence comme corps maçonnique , s'as-
socient à plusieurs frères revêtus des hauts gra-
des, et parviennent avec eui à doter le Grand
\)rient de France de leurs titres pompeux. A
de tristes prétentions d'autres frères opposent
des prétentions ridicules, soutenues de titres
équivoques. C'est ainsi que le docteur Gerbier
prétend être le président d'un chapitre consti-
tué par lettres sur parchemin , données à Edim-
bourg en 172 1 ; le duc d'Antin étant alors grand-
mai tre de l'ordre maçonnique en France. Lédoc-
teiir Gerbier que nous ne pouvons pjis croire
coupable eh matière de faux nn à^ altération ^
* 6 pages in-folio, 1784.
76 FR^ÉGIS HI&TORIQUB
faisait, hii et ses lettres -patentes, un pelit
anachronisme d^ dix-^sept ans, puisque le duc
d'Ântin n'avait été élu à cette dignité qu'en
1758. La grande loge d'Edimbourg consultée
protesta contre les prétendues constitutions.
Cqux qui soutenaient leur validité persistaient.
Qfk rit un peu aux dépens^ des frères qui moar
traient un si plaisant courage, et l'affaire n'ep
devint pas plus claire.
Cependant, une rivalité si bien fondée de
titres si patents , amena uo^bien étrange ré-
sultat. Le 24 septembre 1785, les disciples du
Sauveur^ composant le grand chapitre général
de France f séant à l'orient de Paris, et le
grand chapitre de France^ séant à l'orient de
Paris, et constitué régulièrement par lettres
données enparchemin à Edimbourg, le !2ri du
premier mois hiramian de l'an de la vraie lu-
mière 5721 , se conPondent par un pacte d'u^
nion en treize articles. Par le premier article ,
chacun des deux chapitres « a transporté et
c< communiqué à l'autre absolument et irré-
cc vocablement tous ses titres^ droits, privi-
« léges, autorité, pouvoir et pleine puissance ,
« pour dorénavant et toujours ne plus former
a qu'un seul et unique corps et chapitre, sous
w la dénomination de grand chapitre général
a de France, »
DE LA franc^-maçohnerie. 77
far l'art. 5 ^ le très-respectable frère cheva-
lier Gerbier « se démet entre les mains du grand
M chapitre général de France, de sa dignité de
ce grand-maitre perpétuel du grand chapitre dé
t( France, à l'effet que sa dite dignité soit unie
« à celle du grand maître dudit. grand chapitre
« de France , etc. * »
Dans la même année (1786), les vénérables
maîtres des loges de France, mettent au jour
les statuts et règlements du sous^erain chapi--
tre de fiose-Croix **.
L'année 1786 acquit de la célébrité dans nos
fastes par l'ouverture du premier couvent phi-
losophique, qui avait pour chefs les frères Sa-
valette de Langes , de Gebelin , etc. , fonda-
teurs de ce régime. Tous lés maçons instruits,
à quelque rite qu'ils appartinssent , y furent
seulement appelés : la convocation était géné-
rale pour la France et l'étranger.
Joseph Balsamo I comte de CagUostro, Créa-
teur d'une maçonnerie égyptienne, est invité
comme les autres frères, tels que Mesmer,
Saint^Martin, etc., à prendre part au couvent
et à y développer ses principes. Audacieux ou
imprudent , le comte de CagUostro accepte
'^ In-f* de 8 paiges , manuscrit collationné et certifié.
** In. 8°.
jS PRÉCIS HISTORIQUE
rinvitalioa et promet d'exposer ses doctrines^
Mais bientôt Timposteur reconnaît le danger
de sa position* Il appelle à son secours l'in-
fluence attachée à son nom ; elle est impuis-
sante pour ie défendre contre l'investigation
des maçons les plus loyaux et les plus savants.
Le couvent a reçu ses promesses et le presse de
les remplir. Une correspondance s'établit de
part et d'autre. Cagliostro multiplie les diffi-
cultés , cherche à échapper par des subterruges,
s'enveloppe de mysticisme et d'une dignité arti-
ficielle. Cette sorte de défense n'en impose à
personne. Ne pouvant plus échapper , il recule ,
laissant dans l'esprit des membres du couvent,
la conviction fâcheuse qu'il a voulu tromper
l'élil^e de la. maçonnerie, avec aussi peu de
bonne foi qu'il en avait mis dans d'autres ma**'
tières/*à abuser des hommes simples et cré-^
dules.
1786.
La chambre des fwuts grades du Grande
Orient^ organe des membres du grand chapitre
.général de France ^ présente son travail sur les
grades supérieurs; il est adopté* L'ordre ma^^
çonnique compte quatre ordres ^ qui simplifient
\^9> hauts degrés écossais. Ce sontl'jÉ'/w, V Écos-
sais y le Chevalier d^ Orient et le souverain prince
Rose-Croix. En même temps, le GrandOrîènt
DE LA FRAlâl-MAÇONKEBIE. 79
déclare qu'ils seront les seuls coafërés parles
ateliers maçonniques supérieurs de son obé-
dience.
Satisfait du succès de «on ceuvre ^ le grand
chapitre général de France, demande à se réu-
nir au Grand Oriâit^ et la réunion est opérée^
Des maçons du rite écossais , virent avec re-
gret la puissance nais^nte du nouveau rite,
et le préjudice qu'il devait naturellement porter
aux autres riies. Ils s'eGforcèrent d'entraver la
marche du nouvel ordre de ehoseSi
Le gi'and chapitre cTltérodom de Kilwin^
ning, séant à Rouen , se hâta d'envoyer au
Grand Orient copie des constitutions qu'il avait
recuea de la grande loge d'jÊdimbourg , sous la
date du premier mai 1766, et demanda à être
reconnu en vertu de ses titres^ déclarant qu'il
prenait souche sur la loge àel^ Ardente jimnié^
orient de Rouen 4
Gomme dans la discussion avec la loge du
Contrat Social (Voy, 1776), le Grand Orient
refusa de reconnaître la suprématie à laquelle
prétendait le grand chapitre d'Hérodom deKil-'
winning , et défendit à la loge de V Ardente
Amitié , de donner asylé à cette prétendue au^
torité. La loge et le chapiti*e résistèrent au:^
injonctions du Grand Orient , qui, après de
longues discussions, raya cette loge de sa cor^
8o PRÉCIS HISTORIQUE
respondauce. Elle n'a été rétablie dans les cà-^
dres de Tordre , qu'à la suite du concordat avec
les associations écossaises (voj-. 1804).
Le Grand Orient dé France administrait trois
grades sjmboliques et quatre ordres , qui com-
prenaient les degrés supérieurs ou dix «-huit
grades*
Le chapitre d^Hérodôm de Kilwinning ^
comme le conseil des empereurs d'Orient et
d'Occident^ reconnaissait vingt -^ cinq degrés*
Le rite écossais ancien et accepté reconnaît
trente4rois degrés. Avant toutes ces créations de
hauts grades ou ordres, de hauts degrés écossais,
la franc-maçonnerie se composait, comme on
l'a vu précédemment, de trois grades, ap^
prentif compagnon et maître, que fallait- il de
plus à une institution toute morale?
Ici nous sommes forcés d'ajouter de nouvelles
]*éflexions aux remarques que nous avons déjà
présentées.
La maçonnerie est universelle, cosmopolite,
elle est et doit être la même pour tous les peu<^
pies qui la professent,* les mots, les ^gnes, les
attouchements y les décorations, et plus que tout
cela, les principes, doivent être identiques;
s'il prend malheureusemeot fantaisie aux ma-
çons d'un pays, de créer de nouveatix grades et
de nouveaux rites, ces grades et ces rites de-
DE LA FRAKC^MAÇOHIIERIE. 8l
Vraient au moins rester daas les localités qui les
auront vus naître ; autrement les autres peuples
ayant aussi le droit de créer chacun des rites
et des grades différents, que deviendront Tm-
nité et la généralité de l'ordre s'ils usent de
ce droit ? Le catholique repoussera la créa-
tion du protesta4i du juif, de l'islamiste, et
ceux-ci , à leur tour , s'opposeront à l'admisaipa
de tout ce qui dénaturerait, gênerait ou trou^
blerait leur croyance. D'ailleurs, les' usages,
les mœurs, les lois, la politique d'un pays,
ne seront point convenablement jugés par des
hommes qui ont des usages, xles mœurs, des
lois et une politique opposés.
Inventeurs ou manipulateurs des grades et
des rites, faites donc, si vous^ le pouvez, d'un
quaker , un prince ou un souverain , même un
chevalier; d'un juif un Rose-Croix, d'uû.ma-
hpmétan un kadosàh templier.
De tous ces hommes, vous ferez au contraire
de bons maçons avec les trois premiers grades
symboliques, car tous reconnaissent un Dieu,
une providence ; leur religion admet un prin^
cipe moteur de toutes choses; tous chérissent la
morale et la fraternité , tous sentent le besoin de
s'entrc'-secourir, de s'éclairer, de s'instruire.
Maintenant, exan^Linons les créations ma-
çonniques nouvelles.
8^ PRECIS HISTORrQTJÊ
Compatissant à la faiblesse vaniteuse d'une
foule de maçons, et pour simplifier lés vingt-^
cinq ou trente-trois degrés écossais , le Grand
Orient avait remanié ces grades et composé
quatre ordres ; Élu^ Écossais^ ckes^atier ^Ù^
rient , Rose-Croix.
Dans le premier de ees hsms grades, on voit
un Éki qui venge la mort du iiiaitre ; dans le
detiitiéme, c'est un^Écossàis contemplateur de
kl divinité; ^au troisième, c'est un chevalier
d'Orient qui protège du glaive ses frères, et
qui rend la liberté aux captifs. Le quatrième
offre un Rose-Croix f homme chrétien ou maçon
philosophe.
Qu'est-^ce que la vengeance, même comraté-
morative à laquelle personne ne songe ? qu'est-
ce qu'un maçon tout d^extase.^qn'esV'Ce qu'un
homme uniqivement belliqueux? qu'est-ce qu'un
pieux sectaire dont on est obligé de faire, en le
dénaturant^ un maçon philosophe?
Et que signifient moralement ou philosophi-
quement ces quatre ordres? Nous voyons bien
Vancienne loi et la loi nouvelle , c'est-à-dire, la
loi juive et fa loi chrétienne, mais non la loi ,
la seule loi raisonnable pour tous les hommes ,
la loi philosophique.
Ces épjLatre ordres se retrouvent d'ailleurs par
leur esprit , dans \e» trois premiers grades sjrm^
DE LA FRANC-MAÇONNERIE. 8$
éolùfues OÙ franc ^maçonnerie prinuthe. La
engeance de VÊhi estdaûs la haine vigoureuse
que nous pmlons aux pféjugés, au fanati$me>
à la super&titittn^ dam l'horreUf que nous ins--
|Hfe le meurtre de qutcotique n'èat pas frappé
par les loisi. \A conte^nplation de Y Écossais se
reproduit dans Thumble et profohd respect que
nous avons pour le grand architecte de l'unît
Ver$^ à qui est dédié le temple moral ou le
€(Bur de l'faomtne^ «t qui se mànifaste dès le
f^remier gradé. La noblesse d'âme ott Vardeur
helliqueuse du ChevâiieP d^Onent se manifesté
dans le secours que nous donnons à t6ns nos
frères sôus le titre des enfants de la veuve ^
enGn nous retrouvons Xtl piété chrétienne ou
philosophie inaçonnicfue dans le culte universel
k^ndu par. tous les maçons au souverain mo-
teur de toutes choses, dans la propagation des
lumières y dans renseignement et la pratique
de la morale naturelle et de toutes les vertus.
Les quatre hauts grades français sont donc
une snperfétation ridicule, considérée dans les
prétentions qui s'y rattachent, inutile, si on
l'envisage dans le nombre de ses grades , dont
les uns ne sont, pour la plupart, qu'une ré*
pétition des autres.
La maçonnerie écossaise a encore enchéri
sur tout cela en élevant ses grades à trente-
d4 PRÉCIS HISTOEK^UE
irçiSf et une autre raaçpnnerie qui a eu .te$
disciples y le rit de MiTjhaim^ était divisée
eo quatre-vingt-dix gi*adefr; heureusement le
refiiède est veau de Teicicès du mal lui-même,
eit les maçons les plus amis des:di#tiAclioQsét
des hauts grades ont senti le néant de tet exjôès
de grandeur; le bon sens général a fistU justice
de ces ridicules elasisiiicatioas , mais il ti'a pas
été' ass^ fort pour compléter la réforme^ et le
fiompeux rit' écossais, avec ses trente-4roi& gra-
des y est resté debout. Nous allons donner l'a-
fialyse de ces divers degrés, en indiquant leurs
distinctions, et les applications au système des
connaissances qui sont, ou devraient être , l'a*»
panage de chacun d'eux:
!«' degré. Apprehti*
Décorations : tablier de peau blanche, bordé
de rouge ; gants blancs*
Attributions : développement de la maçon-
nei;ie, enseignement de ses lois et de ses usages.
2* degré* Compagnon^
Décorations : tablier et gants comme Uap*
prenti; la bavette du tablier rabattue^
Atlributions : direction de la jeunesse- vers
le bonheur au moyen du travail, de la science
et de, la vertu qui lui sont recommandés.
3® degré. Maître.
Décorations l cocdon de soie bleue moirée^
DE LA FRAll€-M'AÇONNEttI£. &5
au bas une rosette couleur de fëu à laquelle est
attaché le bijou, quî est un triangle, ou* une
ëquerre et un compas entrelacés, et formant
un triangle; taUier comme le compagnon ; au
milieu doivent être les lettres M B. (Quelques
maîtres portent des cordons et des tabliers char-
gés de broderies ; cette innovation a sans doute
été imaginée par les marchands de broderies.)
Attributions : hommage rendu à l'honneur
inflexible qui ne transige point avec le devoir.
Ces définitions doivent s'appliquer aux^ trois
piremiers grades du rite français, comme à ce*
Iui*ci , car c'est la vraie , l'unique franc-ma-
çônnerie.
4® "degré* Maître secret.
Décorations : cordon bleu bordé de noir, le
bijou est une clef d'ivoire, a» milieu de laquelle
est la lettre Z; tablier blanc attaché avec des
«rubans noirs, bavette bleue sur laquelle estr
peint ou brodé un œil.
Attributions : discrétion du sage; vigilance
du bon ouvrier.
5** degré. Maître parfait.
Décorations ; cordon vert , le bijou est un
compas ouvert à angle de 60 degrés, posé wr
une portion de cercle gradué; tablier blanc,
bàveiie verte; dans le milieu du tablier sont
décrits trois cercles à distances égales, ct< au
86 PRÉCIS HISTORIQUE ^
centre desqu^els e^t figurée une pierre carrée
sur laquelle e^t la lettre J. \
Attributions : perfection de Tesprit et du
cœur; science des hautes vérités^ des a)nnais-»
sance^ énumérées sur la pierre cubique.
6^ degré. SEcnéTiaRE intime. ^
Décorations : cprdoh rouge ^ le bijou est coro-.
posé de trois triangles entrelacés} tablier blanc
doublé et bordé de rouge^ avec un triangle
peint sur la bavette.
Attributions : besoin de connaître les sources '
de tant de découvertes précieuses ; danger d'une
vaine curiosité.
7« degré. Prévôt et Juge.
Décorations : cordon rouge , le bijou est une
clef d'or ; tablier.blanc» bordé de royge^ une po-
che au inilieu; une clef figurée sur la bavette.
Attributions : équité à juger les actions des,
autres et nos propres actions. ^ •
8® degré. Iktemdai^t des batimekts.
Décorations : cordon rouge, le bijou est un
triangle; tablier blanc; doublé de rouge et bor^
dé de vert.
Attributions : esprit d'ordre et d'analyse.
9« degré • MAiTRiç Élu.
Décorations : cordon noir avec neuf rosette^
fouges au bas, se porte de gauche à droite; la
bi|ou est un poignard en or à lame d'argent ;
DE Li. fBXI^C-MAÇQJtWÈRIE. 87
tablier blanp, doublé et bordé de noir; suf la
|)avet(e un bras tenant un pptgnard.
Attributions : zèle et talent; bons exemples;
généreux efforts à provoquer la vérité, à repous^
ser Terreur, à préférer la i^ertu au vice.
' \o^ degré. Maître Ê^.u ms Quiifzc:.
Décorations : cordon noir, se porte de gauche
à droite,^ trois têtes peintes ou brodées au bas;^
le bijou est un poignard eu or à lame d'argent;,
tablier blanc bordé en noir; au milieu est re^
présentée la ville de Jérutalem , avec trois tétes:
exposées sur des piquets aux portes de IXat, de
rOuest et du Sud.
Attributions : extinction des passions et. desc
penchants coupables*
11^ dçgré. Sublime Chevalier élu.
Décorations : cordon noir, sur lequel sonb
brodés trois cœurs enflammés; le bijou est une
épée ou un poignard en er à lame d'argent y
tablier blanc, doublé et bordé de noir, uue^
petite poche au milieu, sur laquelle est une
croix rouge.
Attributions : régénération des moaurs et des
lumières.
m^ degré. Royal-Abghe.
Décorations : ccHrdon de soie de couleur pour-
pre , porté en collier ; le bijou est une médaîlW
di'or.
^ ' î>r£gis historique
Attributions :' courage persévérant.
iS** degré. Grand Maître Architecte.
Décorations : cordon bleu moiré, se porte dé
droite à gauche, le bîjou est un c^çré régulier
en forme: de médaille ; tablier blanc bordé en
bleu, une poche au milieu.
Attributions i tribut à fe. mémoire de quel-
ques-uns des premiers instituteurs defs hôm-
med, les mages, les pontifes de Mizraîm et de
Jérusalem.
i4^ degré. Grand Écossais*
Décorations : cordon rouge en sautoir, le bi-.
jou^est un compas couronné , dont les pointes
ouvertes sont posées ^ur un quart de cercle de
90 degrés, et un soleil au milieu j tablier blanc
doublé et bordé de cramoisi, ^t un petit ru-
ban bleu qui accompagne le bord; au milieu
est figurée une pierre plate carrée, au milieu
de laquelle est un anneau de fërj l^s oheva-
liers fibivent porter un anneau ou alliance ,
dans^rintérieur duqtiel sont gravés ces mots :
la v^rtu unit ce que^ la mort ne peut réparer.
Attributions : adoration, sous; le symbole du'
delta y du grand architecte de l'univers.^
i5® degré. Chevalier d'Qrïent.
Décorations : cordon vert d'eau , se porté de
droite à gauche; Te bijou est un petit sabre;
tablier blanc bordé de vert; dans le mtilieu,.
D% LA FRANC'^-MAÇOIINBRIE. 89
trois triangles formés par des chaines doril les
chaînons sont eux-mêmes triangulaires.
Attributions : aux libérateurs de leur patrie.
16^ degré. PiiiNce de Jérusalem.
Décorations : cordon aurore, se porte de*
droite à gauche ; le bijoti est une médaille sur
laquelle est gravée d'un côté une main tenant
line balance , et de loutre côté une épée à deux
tranchants et cinq étoiles au-dessus; tablier
rouge doublé et bordé d'aurore.
Attributions : allégresse inspirée par l|hé«-
roîsme des ^chevaliers d'Orient libérateurs , et
leur triomphe. •
17® degré. CBKVAUEa d'Oriewt et d'Occi-
dent.
Décorations : cordon noir en collier, le bijou
suspendu au bout; le bijou est un heptagone
d'or, dans les angles sont placées les lettres
B D S H P F O; tablier de soie jaune doublé
de rouge.
Attributions : avantages assurés par la ma-
çonnerie.
ïS** degré. Chevalier Rose -Croix.
Décorations : çprdon rouge d'un, côté et noir;
de l'autre, une croix au milieu, se porte en
sautoir; le bijou est un compas d'or; tablier de
soie blanche doublé de noir et bordé de rouge,
une croix au milieu.
90 PKÂCI» HISTORIQUE
ÂHributions : triomphe de la Umière sur le»
ténèbres^ ou du culte évangélique^.
i^ degrés GBAM|3t.PpMTIFE.
Décorations : le çordoa est ua large. ruban
rou^e parsemé de douze étoiles en or^.il^ porte
de droite à^uctie; sur le devant est brodé la
mot alpha, j&i sur le derri^e ome^a, le bijou
suspendu à son extrémité est une équerre d'or)
point de tablier.
Attributions : poutificat de la religion unir^
versii^le et régénérée.
2ù^ degré. MAh»z ad viUan.
Décorations : d^x cordons^ un bleu et un
autre jaune mis en croix; le bijou est un trian-
gle sur lequel est gravé le mot sacré du grade.
Attributions ; devoir» des ché^d'ateUers; ma-
çonniques.
ai'^ iiegre^ CHrvàLiKiv paussiEif.
Décorations : cordon noir, se porte de drqite
a gauche; le bijou est un équilatéral traversé
par une flèche, la pointe en bas; il doit être
en or.
Attributions : dangers de l'ambitioja et re-
pentir sincère*
23^ d^gré. PftiacB nu Liba^.
Décorations : c(Mrdon couleur de feu, se porte
en sautoir; le bijou est une petite hache d'or;
tablier blanc, un œil d'or sur la bavette, une
DE LA FRiMG^if AÇ02IIIEIIIK, Ql
uble figàrée au milieu avec (ks plans dessus,
Ailributioos : gloire de l'aocieaue chevalerie
propagaiive d^ senlîaieats généreux; dévoù-
ment à l'ordre*.
^3^ degré* Chef du Tabciuiàglb.
Décora lions : robe blanche longue; écharpe
rouge à frange , cordon ^oir au bout pour sou-
tenir un encensoir.
Attributions : surveillance des conservateurs
de la maçonnerie.
24^ degré. Prince du Tabeeuagie.
Mêmes décoratiohs que pour le précédent.
Atlribùiions : conservation des doctrines de
Tordre. '
25^ degré* Chevalier du Serpent d airain.
Décorations : cordon noir en sautoir; le bijou
est un serpent formant un anneau; tablier blanc
bordé de Hoir; des chaînes brisées figui^es au,
milieu; pour devise ces mots : délivrance des
captifs.
Attributions : émulation qui crée IcfS plans
utiles.
26® degré. PaiNCB de Merci.
Décorations : cordon tioir, se porte de draiie
a gauche; un triple triangle brodé sur le devant,
Attributions : estime et récompenses dues,
f^u génie«
2^^ degrés Commandeur du TBUPtE.
^> PRÉCIS HISTORIQUE
. Décorations : cordon rouge en écharpe, a^ea
les bords noirs, au bout la croix de l'ordre ,
eroix téuUniîque;. tabtier^ rouge /doublé et bor»*
dé de noir ; sur la bavette est la croix de l'or-^
dre en noir; dans le milieu du^ tablier est une
eiefavec unjp couronne de lauriers.
Attributions. ; supériorité et indépendance
données par les talents et les vertus.
àSi^ degré. Chevalier du Soleil.
Décorations : collier d'or, au bout duquel-esl
suspendu un triangle, dans. lequel est un soleil
du mâoie métal.
Attributions : vérité nue sui^ tout ce qurin-
téresse le bonheur des hommes.
2g^ degré, JÊgossais de Saint -André.
Bécorationsv:- cordon ponceau, en écharpe,
au bas duquel est suspendu le bijou, qui est
une équerre renversée , ayant un poignard au
dedans de son angloé
Attributions : grade consacré à TanUque ma?
çonnerie d'Ecosse*
5o^ degré. Chevalier grand élu Kadosgh.
Décorations : cordon noir liseré de blanc, se
porte en écharpede droite àgauche , une croix
teu tonique sur le cœur; les lettres C K S en
blanc sur le cordon ; le bijou est un aigle cou-
ronné à deux têtes; la couronne, le bec, le
poignard, jaunes, le reste noir.
DE LA FRAMC^MTAÇONNERIfe. §^
Aitriboticms : but de la maçonnerie dans
loiis ses degrés.
Seul de tous les grades dans lequel, la haute
maçonnerie seic réellemeRt digne de sou objei^
et le s^ul que puisse ambitionner an hommç
éclairé.
^ 3 |»^^rê.lNQ0ISITEtJR«I?ISPEGTÈOIIgCoifMAlU>£171|«
Décorations : cordon blanc^, se. porte en car
laail ; Je bijou ett une croix d'argent teutoni'^
qiie qui se porte à la boutonnière, attachée à
une rosette blanche moîrjée; tablier de peau
blanche avete une croix rouge sur la bavette.
Attributions ; haute justice de l'ordre.
52® degré. Souverain priitgs DEfRoYAXrSEcaeT.
Décorations : large cordon noir; en «autoir«
sur lequel est brodée en rouge la croix de Tor-
dre ^ et au bas duquel est suspendue une pa^
reille croix ep or; le tablier représente le tracé
d'un camp; sur la bavette la croix de Tordre ,
et dessus l'aigle à deuxr tètes.
Attributions : commandement militaire de
l'ordre.
35* degré. Grand iHarscTEUR gé^ral.
Décorations : cordon blanc de gauche à droite
en large ruban moiré, un riche triangle rayoa-
né au milieu ; le bijou est un aigle noir à deux
tètes, les ailes étendues, et ^tenant une épée
dans ses serres.
94 l^ftÉCIS HTSTORtOÛK -
AUrfbmiims : adnimistration raplréinê^dtt
rite. Nec plus ultra.
Il est saii^ doute inutilts de dire cfue tous ces
^tâded ne figurent que pour nombre^ et par
në^eiMitë â^M \b, nonienclaCuDe 4^ degrés écos^
sais; parmi eux il n'y a guère> à partir du grade
de ttféftre, ^ifm les griidès de chevalier Èlu^
vhevdlier d* Orient fAose-^Cfôùt^ chm^ûUer du
iShkily Kadosch j prince de Roy éd^ Secret y et
grand Inspecteur général^ qui soient l'obj et d^iti
cérémonial particulier pour le» réèepllbn« et
les a^s^émbléeé , qiii ti'ont |)i*eis(|ué jamais lîéu
pour les grades intermédiaires; celui qui pos-
sède le grade le plus élevé est censé eohnaltré
pai^faitemént toU» les autres , quoique le con-
trûît*e arrive le pltis <:»rdinâîreittent : est-il d'àîl*
leur* un hottm^ qui vôulûtcharger sa dëmdire
de tous les tndts plus^ou moins barbares, des
«fgnes, des ralarches, des décorations, etc., etc.,
qui distinguent chacun de ces grades? l'oubli
dans lequel les tnaçons les plus zélés laissent la
plupart de ces degrés, n'est-il pas la meilleure
preuve de leur inutiliié complète?
Le chaiîip de la morale est vsfste, niais il a
des limites : la franc-maçotinerie a été créée
pour renseignement populaire, élémentaire^
mutuel de la morale; tout ce qui a rapport à
la morale^ est renfermé dans les trois grades
DE lA FltAKe^M AÇOHIffeRIE. gS
'symboliques^ 9oil françaîs , soit écôMai».r Potrr^
qoai donc alors des gi*àdes nouveaux? si un
grade était à inventer, ce' serait pour d4mon<-
trér le ridicule et la puérilité des^ vanités si lar«»
gement explortéês dans les hauts grades; pour
donner dès leçons de modestie et de raison à ees
princes et souverains! mpartibus, qui viennent
Tastueusement ëtafer dans tios assemblées leurs
titres et leurs cordons, plus souvent dus à leur
bourse et à la complaisance de leurs amis^ qu'à
leur mérite ou à leurs vertus. Car les hommes
instruits et vraiment dignes du nom dé firano^
maçon, redoutent plus qu'ils rie désireM les
distinction^ parmr leurs frères, et lotidqii'ils
consentent à s^ffùbler de brillants hochets i c'est
par uûe condescendance trop faeile pour des
faiblesses qu'ils n'osent encore blâmer ouverte-
ment. Il est certain que par leur pompe extra-
vagante , ces superbes décorations déconsidèrent
et dénaturent la plus simple et la plus admi-
rable des institutions. Mais laissons au temps et
à la raison à faire justice de ces puérilités , et
constatons seulement l'état des choses sans nous
en établir davantage le censeur austère.
1787. •
Le couvent philosophique du régime de!^
philalètes ou cfieraheurs de la vérité y reprend
I
I
^ PRÉCIS aiSTOBJQUE
le^coujrâ de ses assemblées. Âpres viagt-- neuf
réuûiotis^ dont {plusieurs furent reinan|uables
par \é cours que fit rUlustre frère Court de
Gebelin, le couyeat se. vit. forcé par suite de
•la tiédeur des maçons et de leur indifFéreace
pour.rinstruQtiQu sérieuse, de suspendre indé*-
fiaioieût des couféreoces qui devaient faire 4a
gloire de l'ordre en même temps qu'elles éle^
valent la science maçonnique à une hauteur
jusque alors inconnue 9 et qu'il n'était donné
q»'à l'illustre frère Lénoir, de renouveler mo*
mentaoément. Sans doute la tiédeur fut la prin-
cipal^ çpiuse de la suspension de ces conférences;
nia^ CKine peut se^dissimuler que les approches
de la révolution française ne seidondérent que
trop.oeS'fàcbeuses dispositions,. On sentait déjà
que l'intérêt général devait l'emporter sur l'in-
térêt individuel. Dans ce grand nlouvement
social, le maçon disparaissait devant le citoyen*
1788.
Durant cette an née y l'association jnaçpnnique v
fut comme accablée sous le poids d'une inévi-
table inertie. Cependant^ le Grand Orient de
France , en son grand chapitre général , publia
ses ^glenwnts.
1789.
Le Graud Orient institue la logé du Centre
bK LA ]^llA9G*llAÇ01fllBRIE. ^
^es Anus. Cest ^ur cette loge que s'est enté lé
Chapitre des Gaules ^ cî- devant Chapitre mé^
tropoUtain^ celui-là même dont on faisait re-^
monter l'origine à lyai {yoj. lySS), et dont
le Grand Orient confirma complaisamment l^é^
trangë date en 178^.
On doit dire à l'éloge des membres de ce très^
ancien et très -célèbre Chapitre qu'il tire moins
son illustration d'une antiquité contestée pour
quelques anxiées ^ que dé là belle composition
de son personnel et de la digfiité réelle qu'il a
toujours mis dans l'exercice de ses travaux.
1790.
Le Grand Orient publie iln Supplément aux
Statuts généraux de V Ordre y imprimés en
i 778 > réimprimés en 1787 et enfin en 1790*;
1791.
Après une lutte longue et pciii fructueuse^
l'ancienne gt*ande loge de France interrompt
définitivement des réunions qu'elle avait main-
tenues jusque-là avec plus de persévérance
(][ue de succès. Les événements de la révolution
se pressaient; plusieurs des membres de la
grande loge ne partageaient pas les nouveaux
*Vol.iBi-8».
h
W%iClS 8I6TOKIQUE
prioçîpea politiques. Le sage i^éMSte àrorage^
mm il ne 1« brave poiiit.
^» 1795.
Le Grand Orieol avait de soa côté , sioan in»
teri'ompu, du moins laissé Languir. ses travaux.
Si les frères se réunissaient , c'était en assem-
^lée3 particulières. Le gouvernement de Tordre
y, était presque étranger.
Ui^e Lettr>e du sérénissime grand maître pa-
rait dans le Journal de Paris. Geli|i que la
maçonnerie en France regardait comme son
chef suprême , renie, en quelque sorte l'associa-
tion. Heureux si ce scandale eût été le seul dans
ces temps malheureux ••..! mais, renfermons-
noms dans les faits maçonniques , car nous som-
me^ arrivés à l'époque où notre histoire poli-
tique est trop douloureuse j pour que nous ne
nous estimions pas heureux de n'être point
obligé de l'aborder.
Le Grand Orient reprend son énergie : il dé-
clare la grande maîtrise vacante , et le prési-
dent, au nom de Vordre, brise l'épée de grand
maître et en jette les fragments au milieu du
temple.
1795.
Après plus de deux années de sommeil , le
frère Roettiers de Montaleau^ ancien président
DE LA FAANC-VàÇONVSRIE. QQ
de la chambre de Paris^ rend au Grand Orient
toute $oa i^ctivité. Cet illustre frère sortait de
prison, où il avait été enfermé comme suspect»
Il réunit quelques officiers, quelques anciens
présidents et députés d'ateliers > et rend le mou-
vement au grand corps maçonnique. Le Grand
Orient veut lui témœgner sa gratitude en lui
décernant le tiite de gr^and m^i^re ; il le refuse
'et n'accepte que celui de grand vénérable. Le
pouvoir et la considération étaient les mêmes.
Vers le milieu de cette année le Grand Orient
reprend solennellement sob activité. Il consti-
tue de nouvelles loges, entre autres celle deâ
;/émis sincères , Orient de Genève.
Trois loges sont en pleine vigueur à Paris ^
deux à Perpignan, sept à Rouen, quatrç au
Havre , uue à Melun , une à la Rochelle.
L'ancienne grande loge de France essaie aussi
de reprendre ses travaux.
1797.
Sous la présidence du frère Cuvelier, homme
de lettres , la loge des Frères artistes est insti-
tuée. Cette respectable loge conserve encore
aujourd'hui un rang distingué parmi les diffé-
rents ateliers de la capitale. Elle a été présidée
j^O PRÉCIS HISTORIQUE
depuis quelques années par les frères f aUchet
et Ôouîlly, aujourd'hui (1828) orateurs du
Grand Orient.
1798.
Le» autorités locales de la ville de Lille , dé-
partement du Nordf consultent le ministre de
la police,. M. Lecarlier, sur l'existence des loges
maçonniques (|ui se remettent en vigueur dans
le département.
A cette communication officielle y le ministre
se hâte de répondre aux commissaires du di-
sectoire exécutif du département du Nord r
« Qu'aucune loi ne prohibe les réunions de'
K francs -miaçons. »
1799.
Inquiet de la résurrection de l'ancienne*
grande loge de France , et par conséquent 4u
]»ehisme qu'elle ranime par son opposition au
Grand Orient^ le grand vénérable réunit dans
des conférences particulières les chefs de ces
deux autorités, et grâce à ses soins, dont l'im-
p^lance fut unanimement appréciée, les dis-
sensions, les dissidences, toutes les prétentions
à une suprématie dangereuse sont aplanies.
Un concordat est passé. entre ces deux grands*
corps f une fusion pleine et entière, s'opéne
De Là FRANG-MÂÇOIINBRIE. tQJk
avec lafrbnchise la -plus complète^ et le Grand
Orient, qui a long -temps disputé son pou-n
voir et partagé l'administration avec Tancienne
i;rande loge ^ ne forme plus qu'un seul et uni^
que corps, un seul et unique pouvoir pour
toute la maçonnerie par l'heureuse fusion qui
s'opère dans son sein. Ce résultat inespéré
obtint l'assentiment universel; l'allégresse fut
entière, et la Jeté de la réunion âu Grand
Orient y fut célébrée avep autant d'éclat que
d'unanimité. Ainsi , des traités solennels et
volontaires viennent reconnaître et sanction^
per l'existence légale du Grand Orient, que
quelques frères regardaient encore comme en-
tachée d'usurpation. Le nouveau pacte légi-
time tout ce qui a été fait, toute dissidence ^
toute opposition disparaissent, et cette vieille
rivalité qui long- temps avait divisé les deux
corps maçonniques , vient empirer au pied de
l'autel de la fraternité^ et ne s'est point réveil--
lée depuis. ^
. Le recueil imprimé des négociations, des
discours et des pièces de poésie qui ont marqi»é
cette solennité, est précédé d'une circulaire
dont nous extrairons les principaux passages :
a Depuis plus de trente ans il existait à l'O-r
« rient de Çaris, deux Grands Orients qui,
a tous deux, créaient ensemble des Jog^s souj»
lO:» PRÉCIS HISTORIQ^UE
« des titres distinctifs et guidaient leurs tra-^
(c vaux.
« Ces deux Grands Orients prétendaient à la
a suprématie ; lès maçons^^ de l'une n'étaient
tr point admis dans l'autre (8)^ L'entrée du
tf temple y au lieu d'être celle de la concorde,
w devenait celle de la discorde.
lï Les frères invoquaient en vain les principes
^ innés de la maçonnerie , que tout maçon est
a maçon partout
« En vain plusieurs officiers de ces deux
Cl Grands Orients avaieiit-ils tenté , en 1775 ^
« de se réunir pour n'eft former qu'un seul,
a et voir e^fin cesser ces dissensions.
u La discorde secouait ses flambeaux sur nos
¥ têtes.
K Des génies bienFaisants de ces deux Grands.
V Orients , se sont enfin armés contre elle.
K Vous verrez sûrement avec la même sensa-.
(( tion que nous , la réunion qui s'est opérée la
« vingt-deuxîèH^e jour de ce mois , entre ces.
u deux Grands Orients : ils n'en forment plus
(c qu'un seul. Tout sentiment de priorité, de
m suprématie, de distinction fi^ivole est dis-^.
^ cf paru. Notre tenue de la Saint-Jean dernière,
c( a été et sera un des plus beaux jours de 1%
(c maçonnerie; plus de cinq cents maçons de-
« l'i^iie et de l'autre association se sont mu-^
DE LA FH/L9G*HAÇ09rirBRlË. lo5
« tuellement juré union ^ fivetterniié, amitié^
M réunion , bonheur à jamais durable. Le baiser
« de paix s'est doooé œuluelleiBenl par tous
m les frères avec une effusion de cœur qui en
u garantit pour toujours la sîùcéritéJ »
Cette proniesse solennelle et sacrée a été reè»
pectée de part et d'autre. Les deux grandes
loges réunies en un seul Grand Orient , ne se
sont plus séparées. Un Grand Orient^ seul et
unique^ existe aujourd'hui et compte encore
parmi ses membres, plusieurs frères qui fai-
saient partie de l'une ou de l'autre de ces deux
associations.
Le premier article du traité d'union, est la
suppression irrévocable de VinanumbitUé des
maîtres déloges; le seocmd article est la proro-
gation pendant aeuf années, seulement de la
présidence des maîtres de loges inamovibles ; le
troisième, que les officiers de loges, jusque alora
à la nomination du vénérable seul, seront nom-
més par chaque loge, à la majorité des suffra-
ges; le cinquième, que les archives des deux
corps seront réunies ; le sixième, que les loges
correspondront avec un centre commun, le
Orand Orient; le septième, que les constitu-
tions portant le caractère d'inamovibilité , seront
rapportées et rjBnouvelées en conservant néan-
moins leur date de constitution^ le huitième ^
104 BRÉGIS HISTORIQUE
que les officiers^ vénérables et députés des deux
grands corps ^ jouiront des mêmes prérogative».
Enfin ^ le neuvième article porte qu'en vertu
de la présente réunion , tous les maçons^ pos--
sesseurs de certificats émanés de chacune des
deux associations , seront reçus dans les loges
respectives '^ (9).
180Q-
. Cette année , pour la première fois depuis
la restauration maçonnique, le Grand Orient
publie les statuts généraux de l'ordre et du
Grand Orient de France***
1801.
Le Chapitre d^Arras^ l'un des plus anciens
des ateliers supérieurs de la France ^ se réunit
au Grand Orient,
Dans une tenue extraordinaire , où assisté-?
rent plus de cinq cents frères de tous grades ,
le Grand Orient célèbre \à,féte de la paix.
1802.
Qn avait vu avec regret , lor$ de la réunion
* Planches, discours et cantiques à F occasion de la^
réunion des deux Grands Orients de France etféie d&
V ordre, in-8* de 100 pages; Paris, an vu de la répu-
blique, 1799.
"^^ In-8», j8oo.
DB*LA FRANG-MAÇONlfERIE. Io5
des deux Grands Orients , qu'un petit nombre
de maçons écossais ne prenaient point part à la
satisfaction générale. Censeurs d'une supréroa*
lie qu'ils avaient si long-temps et si inutilement
désirée 9 ils furent qualifiés d'ultra- insulaires»
et on rappelle à leur occasion que dans les théo^
ries morales, les seuls esprits justes aiment la
paix.
Bientôt les sourdes insinuations de ces frères ,
et quelques tentatives imprudentes , forcèrent
le Grand Orient à déclarer qu'il mettrait hors
de sa correspondance, toute loge, tout cha-
pitre, tout maçon qui accueillerait des rites
étrangers non reconnus par la puissance légale
de l'ordre maçonnique en France. ^
Cette même année le Grand Orient prit pos-
session d'un nouveau local, rue du Four» où il
a depuis continué à tenir ses séances : le grand
vénérable en £( l'inauguration en grande pom-y
pe; la fête est terminée par un banquet; l'im-
pression du verbal et des discours est ordonnée '^.
1805.
Les maçons écossais, frappés par l'arrêté que
le Grand Orient a pris l'a^nnée précédente, se
(réunissent en fraction dissidente; ces maçons,
* In»8®de 46pages, 1802.
K06 PRÉ6IS HISTOaiQUB
ainsi réunis^ forment le noyau d'une grande^
loge écossaise qui s'établit bientôt en rivalité^
du Ghrand Orient. Le frère Rpettiers de Monta-^.
leau, grand vénérable , dont toute la sollicitude
est pour la paix de Tordre, s'interpose entre
ces frères et le Grand Orient.
1804.
Apre» moins de deux mois d'e&istènce, la^
grande loge écossaise se décide sagement à se
réunir au Grand Orienta, qui déclare reconnais
ire et professer tous ks rites dont les principes,
sont en harmonie av«c ceux de l'ordre.
Il accepte ainsi le patronat du rite écossais,,
et le réunit à son administration qui comprend
déjà tous les rites reconnus. Cet acte de tolérance <
aurait dû obtenir de plus heureux résultats..
Le comte de Gxasse-Tilly arrive des Ëtats-^
Unis avec des pouvoirs soi-disant émanés d'un
^conseil du trente -troisième degré à Charles-^
town; il crée à Paris un Suprême Conseil de
France , qui se réunit , quelque temps après ,
au Grand Orient. .
C'était le beau temps de la maçonnerie ; elle
était honorée, protégée par le chef de l'État, el^
les grands de Tempire s'empressaient de se
faire inscrire dans les fastes de cet ordre paisi-->
ble et philan tropique
DE LA FHANC-HAÇOIINERIE. IO7
Plusieurs loges sont instituées à Paris , par le
Grand Orient y ce sont celles du Phénix , du
rite d'Hérodom de Kilwinning ; de Thémis; de
Saint - Napoléon; de Sainte - Joséphine ; des
misères chevaliers. Toutes ces loges ont eu , sous
Tempire^ le plus grand éclat; mais la loge du
Phéniof^ seule, est restée debout (1828).
1805.
Les puissances supérieures des associations
écossaises qui s'étaient réunies au Grand Orient
prétendent qu'elles ont bien voulu se réunir au
Grand Orient, mais non s'y anéantir.
Pour la première fois s'élève celte singulière^
prétention, que réunion ^ dans un cas comme
celui -ci, n'est pas fusion; ces autorités, sans
cesse renaissantes , et que rien ne peut concilier
parce qu'elles prétendent toujours retenir ce
qu'elles ont donné, consentent bien à vivre en
paist avec le Grand Orient, mais non renon-
cer à administrer leur rite dans les hauts gra-
deaf comme s'il était raisonnable de désirer
deux autorités maçonniques dans un même
empire.
Portons, pour l'instruction de nos lecteurs,
un coup d'œil rapide sur l'histoire de Vécossîs-
91e. En examinant on jugera.
li'écossisme^ comme on l'a vu précédemment,,
108 PRétflS HISTORIQUE
s'est introduit furtivement en France; timide
dans ses tentatives dans la province, iï se pré-r.
senta avec assurance dans la capitale. Gette
marche était facile à prévoir.
Accueilli sans trop d'ardeur partout où il »
s'est présenté, l'espérance des belles destinées
qu'il se protnettait s'est promptement évanouie;
s'il y avait dans tout ce qui était lui ou se rat-
tachait à lui, un certain charme de nouveauté,
un certain intérêt puissamment excité par ses
grades nombreux et brillants ; on y trouvait en.
Siupériorité de l'absurdité et du ridicule. En
France, le ridicule tue, ou s'il ne tue pas il
déconsidère. Hors, peu de gens se décident à
braver la déconsidération, i
Cependant, comme les Français sont toujours.,
courtois envers les étrangers, comme les maçons
ne sont point prôscripteurs,récossisme fut d'a-
bord toléré, puis reçu avec bienveillance ; plus
tard on l'a vu admis de pair avec les autrea
rites, honoré par tous, recherché par quelques-
uns; mais il faut dire qu'il n'a pas tardé à
montrer un esprit envahisseur, et à se croire
infiniment au-dessus du modeste rite français ,
dont il voulait bien seulement tolérer la con-*
fraternité.
De rhonnêteté à l'engouement généi^l il y^
a une grande distance, et force a été à l'écos^
DE IiA FRANC-MAÇONNERIE. IO9
^stne, malgré quelques zélateurs passionnés,
de se contenter de la part modeste ^ et toute-
fois fort honnête y qu'on lui assignait.
Admis en France à une part fraternelle , Té-
cossisme ne s'en est pas contenté; il a accepté
}a part y puis il a voulu une autre part; toutes
les parts n'auraient pas été de trop pour son
appétit et pour son ambition.
Avant et depuis la restauration maçonnique
en 1799, il n'a cessé de s'évertuer, et il sei^it
aujourd'hui le dominateur de la maçonnerie ,
sans l'énergie courageuse de l'autorité maçon--
x^que de France.
En 1799, à peu prés inanimé, par suite de
fâbandoaoù il se trouve , le rite écossais voit la
joie générale causée par la restauration de l'or-
dre , il y prend part tristement , à peu près
comme ce moribond qui voit le néant prêt à Ten^
gloutir.
Cependant deux années heureuses, de 1800
à 1802, suffisent pour rendre au rite écossais
une partie de ses forces ; deux autres années ,
de 1802 à 1804, le remettent entièrement sur
pied ; mais il est ébloui de ce retour à la vie ,
et il a besoin d'un appui pour achever son ré-
tablissement ; le Grand Orient de France le lui
offre j il l'accepte , il se retrempe à la sève com-^
muiie ; Inentot il ne se considère plus comme
IIO ]>&£GU filSTO|llQU£
tut &U adèptîf^ il 86 croit de9 droits iànéi)
C'est en maître qu'il parle ; . ^
La maison m' appartient ^[iA^t^ il, je le ferai
bien comaitre. li sort ceDSiidaât, mais U me^
nace k la jbouqho^ i0 .
£h quoi! est-K^e donc ^^30b que vous frappez
dans vos mains par trois lemps égaux ^ que vous
arborez la couleur rouge au lieu de la bleue?
est '^ ce donc pour de pareilles futilités que tous
vous croyez d^une autre origine que nous? que
voi|s voulez vous constituer en famille séparée?
Nos outils ne sont «^ ils pas pareils , et ne vous
réunissez-vous pas comme nous autour de l'aii-
tique acacia ? Maîtres écossais^ pourquoi Ces
regards qui dissimulent mal le dédain sôus l^ap-
parence de la fraternité ? votre rite possède des
grades élevés , des titres spmptueu^i^! dites-vous.
Héias I que cette richesse est pauvre , ei que
nous devrions bien plutôt déplorer la triste ma-
nie de ceux qui ont inventé ces dîstinctipns '
ai^ti«*fraternelles y et surtout la faiblesse de ceux
qui^ les premiers parmi leurs frères, se sont
laissé entraîner au ridicule de se fairiS appeler
Prince ^ Souvekain Prjiscb , et surtout de porter
le nom infâme d'IaQuisiTEua , d'avoir l'absurdi-
té de se décorer de poignards , de porter des cou-
ronnes, etc., etCvI £b quoi! des poignards ?••••
mais cette arme, même comme un sim|)le sym-
DE LA FRAHC-MAÇOiniBRIB. 111
))ole,estuDe anomalie monstrueuse arec nos
principes ; nous sommes frères et philantropes ,
notre morale vivifie et ne tue pas... Nos armes
ne sont qu'un emblème, je le sais; c'est lejana^
tisme, c'est la superstition que nous combattons;
notre bouclier, c'est la science et les lumières;
notre glaive, le flambeau de la vérité; mais, à
<]uoi bon ces vains simulacres ? Rejetons toutes
ces décorations mondaines qui dénaturent nos
cérémonies sans les ennoblir; revenons à cette
bdle simplicité primitive qui fit l'âge d'or de
lu maçonnerie, qui Suffit aux cœurs vertueux,
et a fait, pendant plusieurs siècles, le bon-
heur de nos ancêtres : les dissensions disparaî-
traient bientôt , et nous n'aurions point à entre-
tenir nos lecteurs des combats acharnés qui
désoleront plus tard le temple de la fraternité.
Reprenons.
Sous le prétexte que le Grand Orient refuse
de mettre en activité les nouvelles constitutions
générales de l'ordre, décrétées le 5 décembre
i8o4> les associations écossaises se séparent du
Grand Orient (voj. i8i4 et 1828)*.
C'est dans le cours de i8o5 que l'ordre ma-
* Voyez aux Pièces justificatives un extrait d*unè
brochure publiée par le frère Vassal , en 1827, sur l'o-
riginti du rite écossais. >. "^ ■* -^^ ,
lin PRÉCIS HISTORIQUE
çonnique reçut une organisation maçonico-poli-
tique« .
Ui^ de« frères de l'empereur Napoléon , Jo-
seph Napoléon^ roi d'Espagne^ est proclamé
grand maître de l'ordre; Tarchi -chancelier
de l'empire^ prince Cambacérès^ et le roi de
Naples, Joachim Murat^ sont nommés adjoints
du grand maître.
Le prince Cambacérès était de fait le grand
maître^ et romnipotence que lui donnaient ce
titre et le pouvoir qui en dépendait , lui plaî-^
sait beaucoup; mais, cet homme habile , avides
d'honneurs, sacrifia malheureusement â la va^
nité d'être grand maître de tel ou tel rite, vé-^
nérable d'honneur de tel ou tel atelier pré-
pondérant, l'unité, le bien de l'ordre qui lui
était confié. Son titre de grand maître adjoint,
sa haute position sociale, rattachaient à lui
toutes les prétentions des partis maçonniques.
Chaque parti voulait avoir le grand, maître,
le prince archi- chancelier, pour chef immé-
diat, afin de se maintenir à l'ombre de son
nom, sauf à réclamer quand ni serait besoin ^
une puissance efficace. Cambacérès , grand
maître adjoint de l'ordre, chef duGrand Orient^
fut presque en même temps grand maître^ et
protecteur du rite écossais ancien et accepté y
^rand maître d'honneur du rite d'Hérodom^
De hk fraug-maçonnerib. iiS
grand maître du rite primitif ( 1808)^ grand
maître du rite des Chevaliers bienfaisants , de
la Cité salinte (régime rectifié ), titre que lui
avait offert le Directoire d'Auvergne j grand
maître du régique du Directoire de Septimanie
de Montpellier (1809) , enfin , vénérable c^hon-
neur de tous les corps maçonniques qui avaient
de Téclat et se composaient d'hommes titrés : il
était le soleil qui échauffait à la fois les plantes
indigènes et les plantes exotiques. ^ / >
La inalheureuse facilité de cet homme célè-
bre porta les plus funestes coups à la pais et à
la bonne harmonie de Tordre maçonnique , et
éternisa, en autorisant l'existence de tant de
sectes séparées, des divisions qu'il importait
surtout de faire disparaître.
Deux loges furent instituées en f 8o5. L*une -
est celle de Sainte Eugène ^ et l'autre celle des
CkemlîePs de la Croix. La première est depuis
long -temps en sommeil. C'est à l'ombre tu té* *
laire de l'arbre maçonnique que la seconde éta-
blit dans son sein le système templier ^ non
comme association maçonnique, mais comme
institution à part. On ne devient pas toujours
chevalier du temple en devenant membre de la
loge chapi traie des Chevaliers de la Croix; mais
du moment qu'on est chevalier du temple on
est membre de la loge et du chapitre. Les che-*
t. 8
4l4 PRÉCIJ HIStDHïQl/â
mliers dis temple proprement di(9 ; repousftéf^t
' tfiuie analogie avec les francs -maçons^ <{^î^
du rester n'ont jamais cherché à avoir de rap-^
ports avec les associations qui ne sont pas m^^
çonniques. Telle est surtout l'institution dont
il est question ici«
1806.
Après plus d'une année d'un travail fait avec
un soin digne de tous les éloges^ le Grand
Orient publie ^de nouveaux statuts généraux de
Vordrç maçonnique en France *.
1807.
Cette année, comme les années précédentes et
les années suivantes , les demandes eu constitua
lions de loges et de chajpitres^ affluent au Grand
Orient. L'entipire, nous l'avons déjà dit, fut
pour l'ordre un temps de propagation , de pros-
y périté et de gloire.
1808.
Deux loges sont instituées à Paris. L'une, la
loge de Ste-CaroUne f a eu le plus grand éclat^
mais elle est tombée en sommeil dépuis la res-
tauration du gouvernement royal, en i8i4>
l'autre, celle du Mont^Thabor, soutient en-*
♦ VoLin^% i8oG.
DE LA FRàNC^HAÇOifNËRÏE. ' II§
\3ore aujoiird'hoi (1828) $a haut€ répiitatibn.
1810^ ^
Le Grand Orient instruit que dans des solen^
nités hors des temples maçonniques ^ des frèréâ
se décoraient publiqueioent des insignes de
l'ordre, désapprouve par une eirculaire cette
infraction à nos usagesv
1842.
Des imembres du trente-troisième degré do rite
écossais, ancien et accepté, qu'ils avaient reçu
disaient-ils en Amérique^ forment à Paris, sous
le titre de Conseil d^ Américfue ^ une autorité ri-
vale du suprême conseil de France j qui conti-
nuait d'avoir une sorte d'existence en opposi-
tion avec le Grand Orient.
Ce dernier conseil > jaloux dd Conseil d^A^
inériquey comme il était jalouxilu Grand Orient^
fulmine contre les propres membres.de son rite,
qlii viennent lui disputer Tombre du pouvoir
dont il jouit à grand^peine* Le nouveau con-*-
seil résiste. La guerre est vive * mais le suprême
conseil de France, voulant prouver son équité ^
nomme dans son sein une commission pôii^
l'examen des titres et des prétentions dfes hou-
veauît arrivés; et le rapporteur, rilltwfre frère
comte Muraire, déclare que le conseil efl^ ilté*'
•
Il6 ^ PRÉCIS HISTORIQUE
gaL Le suprême conseil^ juge et partie dans
celte aOkire , approuve à Funaaimité le rapport.
Le Conseil américain ne se tient pas pour bien
jugé; il continue ses travaux. Plus tard la
guerre sera plus vive.
1814.
Les événements politiques de cette année ra-
lentissent les travaux du Grand Orient et àe%
loges. Dans plusieurs départements les autorités
locales fQot fermer les ateliers; les membres de
ces ateliers se soumettent sans murmures.
Un des principes sages dé la maçonnerie est
qu'elle doit rester étrangère à tout mouvement
politique et n'adopter aucune couleur.
Dans la séance du 12 août^ le Grand Orient
de France déclara la grande mdSJtrise vacante ;
A\ nomme , pour la haute administration de l'or*
-dre , trois grands conservateurs : le maréchal
Macdonaldy duc de Tarente; le comte, depuis
marquis, et maréchal de Beurnonville ; et le
comte Valence.
Les illustres frères de Beurnonville etValence
sont installés en leur qualité le jour de la célé-
bration de la fête de l'ordre (Saint-Jean d'hiver).
Le maréchal Macdonald n'ayant pu assister a
la réunion, son installation est ajournée {voy-.
DE LA. frang-haçonherien. 117
On prétend y et le fait est donné pour certain ,
qu'avant d'accepter sa nomination , l'illustre
frère de Beurnonville avait pris les ordres du
roi Louis XVIII.
La h^e des Soutiens de la Couronne est ins-
tituée, a^ee l'agrément de sa majealé^ en fa-*
veur des gardes du corps du rpi , de là compa-
gnie du maréchal Marmont^ duc de Raguse. Le
duc de Luxembourg , capitaine d'une autre
compagnie des gardes ^ assiste à l'installation..
Cette même année le Grand Orient^ seul
corps légal organisé et en possession de l'auto-'
rite maçonnique^ par le fait de la volonté et de
l'assentiment des loges ^ statue par un arrêté,
qu'en vçrtu des concordats passés en 1775
avec le chapitre de Clermont, en 1787 avec le
chapitre général, et en 1804 avec la grande
loge écossaise, il reprend ou plutôt il continue,
mais d'une manière plus spéciale , l'exercice dejsi
droits qui lui appartiennent sur tous les rites.
1815.
Un frère modeste et instruit, le frère Ragon ,
qui depuis a publié V Hermès , ou Archives ma-
çonniques *, fonde la loge des Trinosophes y et
^n est le premier vénérable.
Cettfe loge, établie comme toutes ses 4niule$,
* Deux vol, iD-8°.
Il8 : PRiaiS HISTORIQUE
^ur les baM6 les plus ss^és , a , plus tard et pen-i
dant un certain temps, visé à uii éclat plus
brillant que solide , en cherchant à attirer lea
visiteurs par une pompe inusitée.
Nou€^ nous abstiendrons ici comme dans le
eours de tout cet ouvrage d'exprimer des opi-
nions persbnnelles. Nous disons otia fait, on a
éily.on a jtigë; noua ne disons pas autre chose
^ue ce que nous avons lu , vu , ou entendu dire
généralement.
On a proelaitié ses orateurs , annoncé partout
ses réceptions, dites à f antique ^ sa maîtrise à
musique, et lafoùte est accourue;^ les hommes de*
goût y allaient pour entendre les frères Du-t.
pin , Berviile et autres ; le peuple maçon i
pour voir les tr^^vaiix méliodil^'amatisés ; les ré-i
ceptions étaient bouleversées et dénaturées,
mais tout faisait spectacle : et U plupart dea
amateurs, incitant l'engouement de ces bons
citadins qui, chaque soir, vont admirer l'effet
d'un spectacle sans trop s'embarrasser de la mo-.
ralité de la pièce,, sortaient enchantés en s'é-
/criant : la belle loge I... les, belles choses !
Les réceptions de ce genre étaient invarîa-.
blement les mêmes, quant au fond et aux cir-
constances principales; mais le talent des ora-J^
teurs, qui faisait le principal mérite de la
séance , était inépuisable.
A ce(te cause de vogM/e, M h\k% «lîouUir la
facilité que (oui le monde av^iii de pénétrer
d^ns la tQg;e;jÇar,.<d!ajQS uoe fo»Ip:. ^^mbteUe^
il.eût été fort difficile de s'a^MCWrde laqttalîté
de chacun.. . ;, ;,, ..^ * :,.. ,..
Fuis un sys^àme affecidé à»^t(dénanee à^Umi
iôf rite^, prîuçjpç ,ii1&srj,uaie' en lui-ni^&i. $aii»
4oule y mais qi|i pe doit {)t9bit:é)(clui^e 1^ rd^peci
pour des lois <|u'oil a promis d!Qb9t(rv'$F ^ f^îudl
une sorte de leçooi qu'il, «t'appartenait pfts^Â'un
iOprps partii^l (je donner à la p^îimaee^'eltii»
ipauvais eiç^ipple pour les nutres loges cpi^^
jUHlteSy respectaient l0s arnèlé^d'iÇSckialoiiiySé^
Tères sans dpute» mais q^» If» weç^f^tifi»
^v^ient pour ain^i dire exigés,.^ ., / .
Des observateurs grav^s^ ^t. {ir<4>abl#menl;
.^pp sévères, pnt penâé que Tcin. .TQuliiit irendre
la loge des Trinosophés,, un^'loge .oi^/^^esfolw^V
qu'elle tendait àdevenîr uq Q4Âtif0 n|^çonniq^l^
nous ne savons jusqu'à quel poiatune p^i^j)^
id^e a pu entrer dansjcs projets de; quel^f^
uns, si ei\ effet elle y est i^nAi^ei xpjûs ^at^
^^nsous que la loge de^ J^rinpst)ph&s cC|qi|Qe
parmi ses membres trop d'homxpie^ de ii^|::it^
pour avoir jam^us eu cette ridicule pjç^^^AKion
4v9iri828). . : . :: x,:,:,
. ^^^^r .: . . .... h.. l
Trente-trois degrés seinMaieiM|*deh^oii^sQffioe^
à l'ambition dès amalèurs de dignités, à ceax qui
. se montraient les plus chauds partisans de l'é*
cossisme, qui^ toutefois, ne faisait pas un grand
nombre de prosélytes; beslucoup de mailres, de
ro^ -croix y se permettaient de rire- un peu de
leurs seigneops^ les grands inspecteurs, et on
espérait que cétt^ fureur des cordons aurait un
terme ; mais voilà que tout à coup se lève le
fantôme de la maçoiiqierie dite ëgjrptierme.
Trois négociants du même nom, dont les opé*
tatkf&s commercisdes ne furent, dit-on, pas
pli«9 heureuses que les spéculaticms maçonni-
ques, int];oduisent à Paris le rite de Mizraïm\
ou ^È^pte. Le mauvais succès de la maçons-
verie égyptienne y de Cagliostro, lie les effraya
pas. C'était cependant un fâcheux précédent.
Dans une histoire de Tordre maçonnique en
«France, il est 4'une rigoureuse nécessité de
' adonner des détails: sûr tous les systèmes, et à
plu»forte raison sur ceux qui ont cessé d'exister
après avoir fatigué les cent bouches de la re-
BOmmée. Le rite de Mi^^raim est de ce nombre.
Ces détails d'ailleurs sont des documents récla-
tmés par tous les frères studieux.
Dos membres de ce rite existaient , dit - on ,
depuis plusieurs années, tant à Paris que dàiis
les départements, mais ils n'étaient point réu-
nia j la .plii|wift avaient été. reçus hors de
D£ Li FRANG-MAÇOIIMBRIE. 131
France , et particulièrement en Italie : la puis-
sance suprême du rite paraît avoir été appor-^
tée de l'Orient de Naples, d'où les événements
politiques Font fait transporter à Paris , en 1814 y
époque à laquelle on a établi le consistoire gé-
néral pour la France.
* u V initiation, dans ce rite, est toute égyp-
« tienne.
u Les épreuves du premier grade se passent
If à Textérieur du temple.
w Le second grade ^st tout d'instruction.
« Le troisième grade contient l'histoire hé*-
ce braique d'Hiram ; mais elle y est expliquée de
ce manière à pouvoir aisément la ramener à l'ex-
n plication primitive ; et soît qu'on mette Osiris;
tf Adonis, Hiram ou tout autre , le sens est
ir toujours le même.
« Le travail de ce grade tient du régime
N français et du régime écossais, toutefois il se
(c rapproche plus de ce dernier. Les sm^mUants
tf se nomment assesseurs; le premiep expert,
M dan)» les réceptions, grand purificateur; le
H second expert a le titre de garde du temple;
« les diacres sont qualifiés ^acolytes ; etc.
« Il y a^ dans le rite, quatre --vingt ^dix de^
a grés ou grades , divisés en quatre séries^
ic La première série se nomme symbole , et
u coïopvend trente^ trois degrés.
IH39 ' PHÉOI^ HISTOaipfn^
a lia ^ecojndei ^érief appe^ëd philosopfUquei^
u comprend ^^trfntp'r^q^4^iffn^ au soixante- ^
tf. ^ja troùiièmesçfîep 0X1 la mjrstîifu^ y comrr
u pr^nd du ^oixant^j^^Uqme au soùçant^-rdiçc--
fn septième degré*
.. H ljS^sffU(Urième^4f^aj pu \9^ cabalistiqiie ^ du
« soixante-dix-Imitième degré an cfuatpe-'ffùfgt;:
^ dixiàmci. s . ....
cf II parait que les,(t>ivd^tef^rs,4^^rritQ/ea
fc mMUIpUwJi ainsi lea grades ^^oqt >^ouJ^ f énnir
tL da<ii^}#9*dei]X prç^i^rqs séri^ tpui^ led^ con-
«iJiaîstônces maçonniques dc^s autres rites,' et
« rqpomr, ^a,n$: dwter:dw^lft§<i^NP sup^r
a.rieUi^y ^ej^pUcaliondes. emblQip^s de tous,
ji l^.lHtea, et donoi^K la, çJef des rmyWèros
« égyptiens. Ce qui sembbr^ii^ \^ : prquvçr^»
«. c^^est que toutes Jés maçonneries oonnues , et
« particujiérejiient leîs écos^iames^ ^ont renfeiv
ii nxée^ dans \t% «oixante^six dô|;rés des deu^
ce premières %ériesy p^.i9que Je saix^n^çt-sixièmf^
w est le grand inquisiteur commandeur oix le
w trente** unième écossais; las ilf/;;$r^à?^ coosir
i< dérant le trente-d^M^i^me et le tren^-trolr
a, çi^me comme èm gra4[ib9ai pureniisnt «dminis-*
(c tratifs. C'est donc^iu soixante-^septième degré
« do ce rite, ou à la troisième série , que le
a rite commence réellement, puisqu'il n'a plus.
DE hk PBA.ltXX-^l|ÂQONBERI£. t^S
IV. rien de commBn avec auetin rite connu». >i
Voici 9 par complément de cêtCe natioe mr
la rite de Mi^araïmf les fait» que nous avons re«
eu^illis :
lic rite de Mizraim ne^écut.piers long-rt«mp«
en paix avec luî-^même, et. ce fut pour loi un
maliieur; ii acheva d'édatrer les rites rivaux^
Il avait établi à P^ris urteloge mère , sous te
titre de YArcTen-^Ciel. Cette logëy dans.uneféte
pennée aux damés, méeonntit ses procures 80u«*
verains et puissants créateurs; elle fut frappée
par eux d anathéme. Ge n'ëtâtt qu'une révolu-
tion d'intérieur, le danger réel était au^-tdttlà;
Avant d'être bien assuré dJB sa coi^istance
dans l'ordre âiaçonnique ^ le rite 'publia jSe^
statuts et règlements *. C'est une contrepartie
de ceux du Grand Orient deFrai^c^* Le^modèlé
n'était pas mauvais; maïs oe îie sont pas des
réglementa qui assurent la. fie des Qôrps'; si: la
corps est faible ou vicié/ les régldmeniis. s'é-r
croulent avec lui; tel fut le mH du r/teiat fàe$
règlements de.Miïraîm-
Le 7* jour du lo* moii» SSiy, fe grand owsit
servate^ ,r de l'ordre maçonnique çn Fi?anse v le
très^iilustrç frère maréchal de Beurnon'^ilte
adressa au Grand Orient ime lettre, autographe^
* Yot iQ-8% 1816..
i:i4 PRÉCIS HISTORIQUE
o(l il du : a Le jNréteiidu rite de Mizttiim doit
ir être rangé dans la classe de ces ateliers ir-
fc réguliers y presque toujours dangereux , et
(f qui déshonorent la maçonnerie française par
ir les dupes^ qu'ils font^ par le mauvais exem--
<K pie qu'ils offirent. Ces ateliers , qui professent
N de soi^ifisant rites auxquels ils donnent tou-
ir jours, une origine ancienne et illustre^ ne
tf professent réellement que lés inventions rir-
« dioules de quelques imaginations exaltées^
ce qui ne viveat qu'en faisant des victimes. »
Ce jugement sévère a été confirmé par le
temps.^
Le Grand Orient de France ordonna l'im-
prèssion de Tencyclique du grand conservateur,
et l'envoi de cette pièce à tous les ateliers de
la correspondance.
Enfin le 27' jour du même mois (1317)^ le
Grand Orient de France déclare que ce rite n'a
pas justifié de ses titres, de ses dogmes; qu'il
y a même contradiction dans son historique,
puisqu'on prétend qu'il a été introduit en Ita-
lie sous le pontificat de Léon X, dans le sei--
zième siècle, par S^mhlique, qui vivait dans
le quatrième (anachronisme de onze cents ans);
en conséquence que le rite dit deMizraim ne
peut être reconnu ni toléré; que défense est
faite aux francs-maçons réguliers de l'accueillir,
DE LA FRANC-MAÇOITNERIE. IsS
de lui donner aucune sorte d'appui ^ enfin de
le pratiquer.
L'ordre judiciaire vint par suite de plaintes
de l'ordre civil sanctionner les décisions du
Grand Orient de France.
Une loge de Paris ^ du même rite, traduite
au tribunal de la Seine , 7^ chambre^ vit ses
membres condamnés solidairement, le 18 jan-
vier 18^2 f en vertu des artieles 291 et rzga dû
Code pénal', à 16 fr« d'amende et aux dépens.
Cette logé fut dissoute* Plus tard la police fer-
ma les autres loges du même rite, et s'empara
de leurs papiers*
Tous ces faits se passèrent sans que les ma-^
çons y prissent aucune espèce d'intérêt.
1817.
L'illustre frère maréchal Macdonald, l'un dés
trois grands conservateurs de l'ordre , est ins-
tallé dans cette haute qualité le jour de la cé-
lébration de la fête de l'ordre.
Le Grand Orient recueille les fruits de la
protection éclairée de cet illustre frère et de
l'heureuse direction qu'il cherche à donner à
la maçonnerie; plusieurs articles^ des règlements
ne se trouvaient plus en harmonie avec l'état
des connaissances et des usages modernes; ce
qu'on appelait assez impropreihent les statuts
120'' PRÉCIS fliSTORÏQUB
géoëpaux Aè l'ordre, n'était véritablement qtië
les règlements du Grand Orient, plus quelques
didpositiofis de finapees pour lé rècdu virement
des doiîs volontaires des loges} la maçonnerie
n'avait point de code régulier : la jurisprudence
était établte sur tïne foule d'arrêtés du Grand
Orient , dont la plupart se contredisaient les
vitïs lès autres, et qu'il fallait rechercher dans
les archives chaque fois qu'une affaire iiti peu
importante se présentait à la discussion. Le
grand conservateur sentit tout l'inconvénierit
de cet état de choses, et il engagea le Gt^and
Orient à s'occuper activement de compléter^,
par de nouveaux statuts, la constitution de
l'ordre; une commission fut nommée à cet effet,
ses travaux furent terminés en 1821 (voj-.i82i)é
Cette commission fui composée des frères Ri-
chomme, Geneux , Delaroche , Vassal, Pages,
Borie , Caille , Benoii .
•1818.
Vneféle de famille est donnée par le Grand
Orient à l'occasion de l'inaugaration delà sta-^
tue de Henri IV, pour ï'érecition de laquelle
il avait envoyé, en i8t4> au comité de soMSr'
clriptiou, une somme de mille francs^
Cette même année (lâiS)^ ie Gn^nd Onent
DE tk FRANG-MAÇONNERIEk Ï27
institue la loge des Amis constants de la i}raie
iumière.
De bons et estimables maçons obtiennent du
Grand Orient l'institution d'une loge sous le
titre des Rigides Obseivateurs , titre sacré pour
ehx, car ifs observent rigoureusement les dog-
mes et les usages maçonniques. Quelle que soit
la supériorité de leurs gradée , les membres de
la loge ne se décorent jamais que des insignes
symboliques ou des trois premiers grades.
Le mouvement continuel des associations
écossaises détermine le Grand Orient, dans son
consistoire des rites (aujourd'hui, 1828 , grand
collège des rites) ^ à adresser aux ateliers su-
périeurs de la correspondance une circulaire ,
sous la date du 3i* jour du 5^ mois 58i9, pouf
leur rappeler que, par suite des préeédehts
concordats (vof. 1814) , le rite écossais n'a pas
cessé d'appartenir à son administration.
182Q.
En l'absence des grands conservateurs, le
grand administrateur général de l'ordre , l'il-»
lustre frère comté de Lacépède , préside la so-»
lemnité delà Saint-Jean d'hiver.
Le Grand Orient institue une fête funèbre
annuelle f pour honorer la mémoire des officiera
I20 PRECIS HISTORIQUE
et membres du séaat maçonnique décédés dan<$
l'année. Jusque-là les feuilles de cyprès étaient
mêlées aux fleurs des deux Saint- Jean.
1821.
La fête de la Samt-Jean d'été de cette année
a été comme la Saint-Jean d'hiver (1820) , et
d'apré$ les mêmes causes^ présidée par l'illus-
tre frère comte de Lacépècjie.
Par une pompe funèbre spéciale , le Grand
Orient honore la mémoire de l'auguste et in-
fortuné duc de Berry, tombé sous les coups d'un
assassin; cette pompe funèbre fut digne de son
objet» On assure que peu de temps avant sa
mort, cet infortuné prince avait témoigné qu'il
accepterait avec plaisir la gratide maîtrise de
l'ordre.
Le 9 mars> le frère Vassal, en séance du
. Grand Orient , fait, au nom de la commission
des règlements, le rapport sur cet important
travail qui se trouve entièrement terminé; des
débats fort animés succèdent à la présenta-
tion de ce rapport, dçs hommes instruits et
consciencieux prennent une part active aux
délibérations; on décide qu'on imprimera à mi-
marge le travail de la commission , qu'un exem-
plaire sera envoyé à chaque atelier, avec invi-
tation de consigner ses observations en regard
/- -^ <y^
DB LA Fa4:NG*!-MAÇO»ir£B'I£. ISQ
de chaque article. Très-peu de loges sousjçrn
vent à cette invitation^ le gouvernement de
Tordre est concentré' dans la capitale ^ les loges
des provinces ^ se reposant sur les députés qui
les représentent auprès du sénat maçonnique^
prçnne^it peu de part aux grands débats qui
occupent les législateurs; après plusieurs séances,
dans lesquelles on adopte quelques principes
fondamentaux qui ne se trouvaient point dans
le travail imprimé, on nomme une nouvelle
commission , composée des frères de Gabriac
Dusouchet, Benou^^ Lefebvre d'Âumale, Ra-^
vau, Vassal, Caille, Borie, Besuchet, Febvé,
ces deux derniers non officiers du Grand Orient.
Ces grandes discussions firent connaître, pour
la première foi$, plusieurs orateurs inconnus
jusque -là aux grandes assemblées ; pour la
première fois aussi, le Grand Orient admit à la
coopération des actes de la législation de Tordre ,
as» hommes qui ne faisaient pas encore partie
de sa composition intérieure ; ce principe fut
consacré dans la personne du frère Besuchet ,
vénérable de logç, qui déjà s'était fait connaître
par son rapport dans Taffaire du chapitre .mé«
tropolitain; et aussi dans celle du frère Febvé,
député de loge, qui se fit remarqut^r par un
grand talent de discussion* Dans plusieurs séan-*
ces remarquables, les discours prononcés par
^
l5o ' PRÉCIS HlStOAÏQDfi
\
les. orateurs des diverses opinions^ la plupart
improvisés > firent une grande sensation , et plU'*
sieurs fois les séances du Grand Orient offrirent
une réunion de talents oratoires qui n*auniient
pas été déplacés à la tribune nationale ; la com-^
mission continue, dans ses réunions particu-
lières ^ 4e travail commenoé en séances géné-
rales («^. 1826). ' u
Une loge est fondée à Paris sous le titre des
Hospitaliers de la Palestine; à cette respectable
loge est attachée une caisse de secoures mutuels.
Trois ou quatre loges de la capitale ont des ins-
titutions du méip^ genre. Les caisses de secours
mtUuels sont justement honorées dans l'otxire
promue : c'est la prévoyance et ses précieuses
ressources; mais en maçonnerie , ces caisses
sont contraires à l'esprit de Tassociation; et les
statuts généraux de V ordre ^ de 1826, ont sa-
gement interdit tout emploi de fonds qui n'est
pas maçonnique» Gomme on connaît générale^
ment l'esprit ^économie et de spécialité des
caisses de secours mutuels , et \a.,générosité sans
bornes et universelle des log^s y nous n'entrerons
dans aucun détail pour justifier une opinion
que nous avons vue partout en majorité*
L'ordre qiaçonnique déplore la pçrte de son
zélé et fid^e grand conservateur, l'illustre frère
mairéchal de Beumonville. Le Grand Orient
r-
DE XA FilAllC*-4ICÂÇOiRIIKllIE. l5l
consacre l'expression dé ses r^rets par une
cérémonie funèbre , où il célèbre les grandes
vertus et la gloire militaire de cet excellent et
à jamais regrettable maçon .
Il eut encore la douleur de rendre dans une
cérémonie mortuaire , également toute spéciale ,
de pieux ûributs de reconnaissance et d'amour à
l'auguste toiérateur de la maçcmnerie en France>
l'auteur immortel du Pacte eoHstàuiionnel deè
Français.
Nous passons rapidement sur ces dernières
années qui n'<^Brent rien d'extrêmement remar^
quable, et qui sont en partie consacrées à la
discussion des nouveaux statuts ; le frère Febyé,
dans une séance convoquée extraordinairement
au nom de la commission des règlements^ fait le
rapport sUr l'ensemble du tf avail , et présente
le manuscrit du nouveau Code maçonnique.
Cet important travail^ soumis aux discussions
générales dans vingt- sept assemblées consécu-^
tives> est enÛn adopté avec quelques modifia
citions ^ puis soumis à la sanctio^i du grand
maître adjoi&t , le maréchal Macdonald^ et en-
fin promulgué avec l'approbation de cet ilius^
tre frère qui adressa ses félicitations au Grand
Orient par une lettre en date du 19 mai 1826,
dans laquelle il dit qu'il prie le Grand Orient
d'agréer ses souhaits et ses "vœux pour njmotf^
iSs PRÉCIS HISTORIQUE
la Vhxsr^ le bonheur et la prospérité maçènrUques
que les nouveaux règlements doivent asàurer.
Les statuts sont imprimés ei> 1826^ et envoyés
à tous lés ateliers. ' ^
1826.
L'hostilité de. quelques associations écossai--
ses contre le Grand OrieiH:, continue ai^ec per-
sistance , mais sans chaleur. . '
Une loge de Tohédience du Grand Orient , la
Clémente Amitié , prétend leur prêter son Ap-
pui ^ et sans droits et sans titres elle croit de-
voir mettre le Grand Orient en cause; mais
. Qoe peut contre le roc une vague animée?
Le Grand Orient dédciigne la faconde de quel-
ques maçons égarés, et après avoir rempli tous
les devoirs que lui imposent sa dignité, son
indulgence , sa bonté paternelle , ne trouvant
dans la majorité influente de cette loge que de
frères sourds à sa voix, il la démolit La
loge de la Clémente Amitié va reprendre son
obscurité dans les associations' écossaisesl"^.
Cette année fut remarquable par un grand
• "^ J^ojrez aux pièces justi6cati vas , n"* 16, la circu ,
lairedu Grand Orient, el^ n* 17 , l'arrêté de la thdtm
bre. isymbolique.
y DE Là FRANC-MAÇOKNl^RIE. ,1 53
exemple de tolérance et de' philanthropie que
nous donnèrent les Étals -Unis; on vit dans
une eérémonie religieuse, les ministres du culte
réunis à des francs -maçons pour honorer'^la
mémoire des deux patriotes Adams et Jefferson;
nous ne pouvons nous refuser au plaisir de trans-
crire ici , en entier, ce passage du journal d&
Néw-York, du 4 août (extrait A\x Courrier frau"
çai> du 7 septembre).
« Le Comniercial'-Ads^rther donne, d'après^
V Argus d^AWany-f la relation suivante de la
cérémonie religieuse qui vient d'avoir lieu «u
mémoire des patriotes Adams et JefFerson :
cf Le jour où cette cérémonie a été célébrée
fc était un des pliis beaux de l'été. Aucun nuage
ic n'obscurcissait l'horizon ^ et }a chaleur du
fc soleil était tempérée par une brise légère et
ce rafraîchissante. Il semblait que la pureté,
fc que la sérénité de l'atmosphère fût d'accord
ic avec les sentiments dont chacun était péné-
u tré. Au lever de l'aurore, le drapeau natio-
K nal fut arboré au haut du Capitule / et' au
« mât de chaque bâtiment qui était dans le
fc port. Chacun s'était empressé, sur rinvita^-
ic tion du conseil de la cité , de fermer les bou- ,
<r tiques et les magasins, en sorte que la ville
« présentait un. aspect de tristesse tout-à^fait
u convenable à )a solennité du jour«
l54 PRÉCIS HISTORIQUE
a A dix heures p la société militaire et la «v*
ce ciété maçonnique, ainsi que les citoyens ,
« s'assemblèrent duns le parc, et, avant, onze
a heures , là eortége était en mouvement dana
f Tordre indiqué par le programme. Les mi^
(f litaires ouvraient la marche; venaient en-^
(c sui,te le corps municipal^ les officiers do corpa
fc administratif et du corps judiciaire, je abériff
« du comté, le maire, le recorder^ les mèm-*
« bres du conseil de la cité, le» officiers d'£-
ff tat, le chancelier, le chef de la justice /les
« jugea de la cour suprême et l'orateur qui dc^
(t vait proncmcer Torai^on funèbre d'Adams et
ic de Jeffei^on. Aprèsr eu^ se trouvaient le pas-
t teûr officiant et le clergé; ensuite s'avan-*^
fr çaient ies membres de la loge maçonnique
tf de la Fraierniié^et les membres dé plusieurs
u autres loges , avec les insignes qui leur sont
fc particuliers j un corps de musiciens les pré-»^:
fc cédait. Les. robes, les ceintures de ces diifé<»
fc rénts ordres ^ le riche costume des officiers
9i de l'arche royale , les vêtements noirs à l'es**
u pagnole des chevaliers du Temple formaient
fc un coup d'œil imposant que rehaussaient en*»
f( core les emblèmes variés de deuil dont cha-
fc cun était revêtu. Le corps des francs-maçons
ic comprenait plusieurs étrangers de distinct
« tien, entre autres M. Wilson^ ancien direc-n
DE LA F|IAMC<-IIAÇ01I1I£RIE. l55
« leur de la Caroline du sud. On voyait ensuite
fi les membres du barreau^ ceux dç l'école de
<c médecine, la société de Saint- André avec
« sea décorations » les membres de plusieurs
u corporations précédés de leurs bannières, en-
ce fin la foule des-citoyeiis et des étrangers.
« Le cortège défila dans cet ordre {»ar la par-
1^ tie rad-est du parc en face du Capitole, et
ff -suivit plusieurs rues jusqu'à la maison de
u ville où il fit halte pour recevoîf les vété*
H rans de la révolution, hommes justement
a honorés de l'estime publique. Ils furent ao
u cueillis avec distinction par le maréchal qui
il conduisait le cortège, et. placés au milieu
« d'une garde d'honneur* On se remît alors en
f< marche jusqu'à l'église , où le cortège entra
« sur deux rangs et alla prendre place dans la
« nef. Les banquettes et les galeries de l'étage
K supérieur étaient garnies de dames, de ci*
ir toyens et de militaires.
4< L'orgue fit alors entendre des airs tristes
« et harmonieux* Bientôt le révérend père Lud* ,
tt low commença une prière fervente et solen-
cf nelle , dans laquelle il invoquait la continua^
H tion de la protection divine qui avait dirigé
ff les ^toyens de l'Union à travers les périls
ce d'une' révolution et de l'enfance de leur gou<*
« vernement, et qm leur avait donné les grands
l56 PRÉCIS HISTORIQUE
ff hommes dont les travaux ayaient si «fficace-
« ment contribué à la prospérité actuelle du
M pays, et dont l'exemple avait si éminemment
cr servi de guide dans la carrière glorieuse que
ff le peuple américain a parcourue. Il ajouta à
tf son invocation une prière où il implorait la
H puissance divine en fâveut des autres na-
u tions, afin qu'elle les fit jouir aussi des bien-
u f^itsdela liberté civile et religieuse. Cette
« prière fut suivie d'une musique sacrée.
u Une estrade, convenablement décorée, avait
ir été élevée en face de la chaire. C'est là que
« l'orateur, ayant près de lui le maire, le shé-
ir riffetle maréchal, prononçjai son éloquent
cr éloge de la vie , du caractère et des services
M des deux immortels patriotes dont la perte
H afflige la république. L'auteur, M. Vandu-
« rer, fit sur l'auditoire une impression pro-
cc fonde; et comme, à la soUiciiationMe toutes
M les autorités présentes, il a promis de publier
tf son discours, nous aurons occasion de le faire
(f connaître d'une manière plus complète que
a par une courte analyse.
* (t( Après quelques cérémonies religieuses, le
«( révérend père iiéonard donna la bénédiction
ff à l'assemblée, qui, bientôt, se reforma en
f( cortège, et retourna au parc. Ce fut là seu-
le lei^ent qu'elle se sépara. 4^es militaires seuU
DE LA FRANG-MAÇONNBRIE. iZj
fc restèrent pour reconduire en corps les vé-
fc térans de la révolution.
a Durant la marche du cortège ^ on rirait de
c< minute en minute des coups de fusil , et les
«clocbes.se faisaient entendre ainsi que les
a tambours. Le plus profond recueillement
tr prë^a à cette solennité, et bien que toute
« la population y ait pris part, la cérémonie
a n'a été troublée par aucun désordre. »
Nous avons cru devoir rfipporter tous les dé-
tails de cette belle et touchante cérémonie , afin
de constater Tétat de la frano-4naçonnerie dans
l'heureux hémisphère oùhirillènt la tolérance et
la véritable fraternité 9 à l'ombré d'une sage et
véritable liberté; là, la maçonnerie lest honorée,
les membres de Tordre se décorent publique-
ment de leurs insignes , et ne sont pas réduits
à cacher dans l'ombre leur'honorable bannière;
là, des forcenés ne rugissent pas comme des bê-
tes féroces, en criant : mort aux franes-^mor^
çdit5 /.Heureux peuple, heureux ps^y^y qui a su
se présçrver jusqu'à présent di^ joug absurde
du despotisme, et de l'asservissement honteux
de ri Impitoyable fanatisme.
Ce bel exemple que le monde nouveau donne
à l'ancien, prouve d'une manière irrécusable,
qu'un gouvernement juste et éclairé n'a rien à
craindre des sociétés qui ont pris; pour base <{«
l58 l'HÉGIS HISTOAIQUE
leur institutioa la justice et^U vérité ; les des^-
potes y les fanatiques ^et-les prescripteurs doî^
veut seuls craindre les enfanis de la lumière.
Les événements qui ont précédé nous ont por^
té rapidement en i8a8, et nous avons à dessein
passé fiir une foule de détails pour nous rappro-
cher plus plt^mpleittent de Tépoque où les Cahs
abondent : nous allons re^ndre d'un peu pbis
haut, et de idtsiB, comme d'un pmnt d'observa*^
tion,» nous jetterons un regard curieux et atten-
tif sur des faits qui se lient d*ùne manière in4>
tîme avee Tépoqtie aetuelle de notre institution*
yoBuvre des règlements étant terminée , le
Grand Orient s'occupa de leur mise à exécu**
tion f et toutes les loges et autres^ ateliers de la
correspondance s'empressèrent de les promul*
guer dans leur régime intérieur ; il faut le
dire parce que c'est la vérité, ces nouveaux
' sl,atuts y tout imparfaits et même défectueux
qu'ils sont dans quelques points , offrent un en*
semble de règles et une unité de principes
àùnt la maçonnerie n'avait jamais Joui jusqu'a-
lors : le régime des divers ateliers, leurs rap-
ports avec le centre de institution, les dmits
et les devoirs des maçons, la définition de la
{nprale et du caractère de la franc^maçonnerie,
les pouvoirs du 45rrand Oi^ient , toutes ces choses
a*Y trouvent pour la premièfti .fbisi^ et la ma^
DE LA FKANC-MA.ÇQKICJ^RIE. 1$Q
aièrj dont lea principes ea furent posés obtint
rapprobation de la presque totalité des mem^
bres de Tordre.
Dani^le régime intérieur du Grand Orient
plusieurs dispositions mécontentèrent quelques
officiers, par les changements qu'elles appor-
taient à d'anciennes habitudes aù^i bien qu'à
des^ droits qui semblaient acquis ; le mouye|Bent
de relation^, surtoàt^, qui faisait passer, à cer^
taines époques ^ les t>fficiers d'une chambre à
une auire chambre, fyt l'objet de plusieurs
réclamations^ et l'exécution en fut difficile,
bien que le principe qui faisait ainsi participer
leç officiers à toutes les affaires de l'ordre, fût
peut-^ètre bon en lui-^méme ; mais enfin Tin-»
térèt général prévalut sur les habitudes ou les
affections. particulières, et ceux mêmes qui se
trouvaient les plus froissés par les nouvelles
dispositions furent les premiers à sY soumettre
et à en demander l'exécution littérale.
C'est ici le moment de reparler de l'éternelle
dissidence^ tant de fois combattue, quelquefois
dispersée, mais jamais anéantie : on entendait
peu parler des Écossais depuis le fameux e(
scandaleux procès qu'ils avaient fait à leur grand
paître advitanij, le comte de Grasse -Tilly*},
^ F'fp^cz aux pièces |ustificatives^ le u^ a^.
l4o PRéCIS flISTOBIQUE
plusieurs grandes réunions ^ provoquées avec
ëclat à diverses époques ^ n'avaient été suivies
d'aucun résultat satisfaisant pour les membres
zélés de cette association ; lés hommes^ influents
qu'ils y attiraient se montraient ^ il est vrai, à
quelques réunions^ d'apparat; les maçons de
tous les rites , même plusieurs de l'obédience
du Grand Orient y y couraient comme à une
sorte de spectacle; mais tout cela payait, tout
au plus, les frais de la séance , et tout rentrait
bientôt dans le silence accoutumé : c'était un
brillant état-major sans armée , ou, si l'on veut,
un gouvernement sans Étatj enfin les chefs
que l'Association '^ dite suprême conseil pour la
France du rite écossais^ s'était donnés, s'é tant
vus obligés, par leurs affaires civiles, de quitter
la France et d'abandonner la direction des in-
térêts qui leur étaient confiés, la plupart des
membres de ce conseil se dispersèrent, beau-
coup ce firent admettre datis des loges régu-
lières soumises au Grand Orient, d'autres ob-
tinrent directement leur agrégation à ce corps,
à cause des hauts grades qu'ils possédaient, et
ils y firent leur soumission ; un certain nombre
seulement ,^ dédaignant cette espèce de trans-
action, forma un petit noyau qui, plus tard;
devint le centre d'une nouvelle et plus forte
coalition ; c'est alors que le Grand Orient corn-
DÇ LA J^RANC-MAÇONNERIE. \é^\
mit de nouveau la faute-de ne pas chercher, par
tous les moyens qui étaient en son pouvoir, à
éteindre tout-à-{aitles germes d'opposition enat«
tirant à lui le petit nombre de ceux qui se moU'*
traient encore opposés à son autorité ; mais on
ne le fit pas, bien que cela fût facile alors; per-
sonne, peut-être, n'y songea ou n^a faire la
proposition de rapporter certains ari*étés qui
avaient blessé des amours -propres qu'il eût
été prudent de ménager, ce qui fit qu'un eer-*
tain nombre d'anciens dissidents, auxquels se
joignirent quelque^ mécontents, restèrent à la
garde d'un drapeau qu'ils espéraient bien rele*
ver dans des temps plus heureux. Quelques
années se passèrent donc dans un calme appa-
rent; mais une circonstance, vint donner lieu
à une nouvelle levée de boucliers : le prince
Cambacérès mourut; cet illustre maçon avait
été , tour à tour, l'un des grands officiers
du Grand Orient, puis grand maître du rite
écossais, et enfin, comme nous avons déjà eu
occasion de le dire, chef, en vertu d'un con-
cordat qui ne fut pas long-temps exécuté, de
l'un et de l'autre corps, qui ne devaient former
sous. sa présidence qu'une seule et même insti-
tution; à sa mort il n'appartenait particuliè-
rement à aucun corps maçonnique, mais le ti-
tre de maçon ne se perd jamais, et le Grand
1
t^Ct PRÉCIS BIStORlQ€É
Orient crut devoir lui décerner, comthe à sei
autres officiers , les honneurs de la cérémonie
funèbre; cek était dans les régies et dans les
bienséances maçonniqnes.
L^association dissidente qui s'était recrutée
en silence) et qui comptait déjà dans ses rangs
plusieurs hommes distingués^ à qui elle s'était
empressée de conférer de grandes dignités ,
étant parvenue à Paire agréer la g^nde mai-^
trise du rite à Tillustre frère duc de Choisèul^
saisit avec avidité ^occasion de convoquer une
grande assemblée/ dont le but apparent était
dé rendre les Honneurs funéraires au prince
décédé, mais dont le but réel était , en dé«
ployant une grande pompé, de montrer ses H-»
chesses nouvellement acquises slux autres ma^
çons de la capitale, et de faire un acte solennel
de résurrection.
Il y eut une grande affluénce, comme cela
arrive toutes les fois qu'il y a quel<)ues nouveatt-
tés chet le peuple maçon; mais la vérité est que,
de tous les membres présents, il y en avait très-
peu, comparativement au nombre, qui fissent
partie intégrante de FassoCiation; beaucoup de
maçons, même parmi les hommes instruits,
ignoraient complètement le but secret de la
réunion , et né croyaient pas se trouver dans
un camp ennemi; beaucoup d'entre eux ne se
DE hk PRAlVQ-«llAÇOMir£«tIE. l45
doutant pas fans doute que cette malh^reuse
expression pût se trouver dans le Tocabulaire
d'un ordre dont les principes exclusifs doivent
être la charité ei \^ fraternité : quelques expli-»
cations , en se liant à ce qui précède , feront
mieux ct>nnidtre l'esprit de la maçonnerie de
notre époque, et faciliteront l'intelligence des
faits qui nous occupent en ce momenté
. Parmi les loges de U capitale, un asseï
grand nombre , se bornant aux travaux ordi«*
naires des réceptions ^ ainsi qu'aux affaires in*
térieures qui pouvaient intéresser leur admi-
nistration particulière ou l'intérêt de leurs
membres , suivaient modestement les anciens
usages de la maçonuerîe^.et terminaient tou*
jours sans^ éclat des séances paisibles , où bien
rarement les passions auraient eu l'occasion de
s'agiter; d'autres, mais en petit nombre, com*
posées en partie d'hommes dont les habitudes
civiles , le genre d^esprit et d'éducation , un
certain goût pour la polémique et pour les dis«
eussions publiques , faisaient trouver trop in-
signifiants les travaux des autres loges , crurent
devoir s'écarter des antiques usages, et offrir
aux nomln^eux visiteurs qu'elles invitaient à
leurs séances, quelques-unes l'attrait des nou-
veautés qu'elles introduisaient dans le cérémo-
nial des initiations, quelques autres celui des
^
l44 PHéCIS HISTORIQUE
discusttons «ur ides points de mora]^ ou de phi-*
Ipsopbie; il faut le dire, ces innovations ne
furent pas toutes heureuses, et pour ne parler
que des discours, soit à cause du mauvais choix
des sujets , soit par la faute des orateurs qui ,
souvent» improvisaient , les convenances ne
furent pas toujours respectées. Parmi ces io-^
ges , une surtout avait l'heureux privilège d'at-*
tirer un immense concours de visiteurs; diri-
gée par un homme d'un esprit actif, elle comp^
tait dans son sein des notabilités dont la France
s'honore : les Dupin, les Bertille, etc., ornaient
ses colonnes et la tribune de ses orateurs; beau-'
coup de ces maçons distingués , n'assistant
guère qu'aux séances solennelles de leur loge,
ignoraient , pour la plupart , les discussions qui
avalent long-temps déchiré la maçonnerie, dis-
cussions qui n'étaient malheureusement Qu'as-
soupies : plusieurs d'entre eux assistèrent à des
séances de maçons dite écossais , y reçurent
même des grades supérieurs , et n'apprirent
qu'après l'événement, qu'ils avaient sacrifié à
des dieux étrangers^ Ce fut encore la grande
i;éunion qui eut lieu à Toccasion de la pompe
funèbre du prince Cambacérès , qui révéla une
grande partie de ces diverses circonstances.
Le Grand Orient fut alarmé de cette réunion
convoquée dans un des locaux où se réunisr'
DE LA FRA£IG-lfAÇONir£RI$. 1^5
saieet des logea de son obédiehee ; il prit quel-
ques inesuresy bien impuissantes comme on
peut croire ^ et la séance n'en eut pas moins
lieu ; elle fut suivie de quelques autres; on fic
iqiprimer le procès^ verbal ^ et cette publica-
tion , en révélant la nouvelle organisation du
suprême conseil y apprit que des hoQimes dont
jusque^à on ne recherchait pas trop quelle était
au vrai la croyance en fait de doctrines maçon*
niques^ se comptaient parmi les. ennemis du
Grand. Orient; beaucoup de maçons en furent
alarmés y et le Grand Orient , qui n'osa ou ne
voulut pas sévir contre qifelquea ifUdividus ,
se contenta de renouveler les arrêtés d'exclu^
sion contre tout maçon faisant partie d'une as^
sociation irrégulière , aussi bien que contipe
l'association elle-même; cela n'empêcha pas
que dans le même temps ^ le frère Dupin jeune,
membre d'une de ces associations^ ne présidât
la loge des Trinosophes > qui reconnaissait le
Grand Orient pour souverain Régulateur de
Tordre : on le savait^, et on, se tut. Quelques--
uns imagitiêreQt alors un accommodement avec
kur conscience, et supposèrent que l'on pou-
vait bien reconnaitr^e le Grand Orient dans le
cercle des pouvoirs que l'on avait reçus de.luj^
jpnais que pour des pouvoirs^plus élevés on pour
vait admettre et reconnaître ui^e autre autp^
I. 10
^46 FRÉÔIS fiïStOïtiQBfc
rlté, qu'ib f>î'ëtëiidaieût èité tout -à- fait en
dehors dé sd^ attributions; éditant par là de
reconnaître que le Grand Orient, ayant réuni à
lui touç les rites et possédant tous les degrés de
Ces rîte^ /ayant établi pour cet objet dés are*
lieré, des conseils et un grand directoire des
rites, avait haturellement sa juridiction sur
toute la tnaçontierie , quel què^fùt le grade dont
Dfl pût se prévaloir. On imagina mille petits
moyens pour échapper k la nécessité, de Tex*
ôluâiôn enveré lés ïûaeoiis irréguKers, et riw-*
tébêt qui s'attache toujours à ce qui ressemble
à une prôsériptiôtt , environna bientôt ceux
qù-on appelait leé Victiriies de Tîntolérance du
Grand Orient j alors le mot tolérance devint à
Fixrdre du jour et servît comme de mot de raU
iJétnent à tous ceuit qui improuvaient la coh^
duîte du Grand Orient; ils ne faisaient point
attention que ce qu'ils appelaîeilt intolérance,
n'était que Téxécution obligée dû gratid prin-
feîpe d'unité d'autorrité maçonnique, principe
pôôë coniihe basé de l'instiïutîori par tous les
rëgletnettti et statuts, auMblëU eii France que
dans tous lefe pays où la frànc-màçontaerie est
^établie et reconnue; et que le Grand Orient,
«è repoussant aucun frère ' ni aucun rite , se
trouvait seulement forcé de se séparer de
ceux qui ne Voulaient pas reconnaître son au-
DE LA FRAlfG**HAÇOKV£ltlE. t^^
toriié, et leur fermak.'ia porte de ton temple.
Vers ce même temps quelques discours im^
prudents, prononcés dans certaines loges , vin-
rent alarmer les hommes sages , et ce fut bien
|»s quand un de ces discours ayant été imprimé
on vit que son auteur y professait des maximes
eontraires aux principes et à la morale de l'or*
dre"^; alors le Grand Orient sentit qu'il était
nécessaire de mettre à exécution Farticle 4^3
des statuts "^"^^ En conséquence des commissaire»
furent nommés, et se présentèrent à toutes les
réunions maçonniques : partout ils furent reçus
avec toute la déférence que pouvaient désirer
les mandataires du G^and Orient* Bans presque
toutes les loges les sentiments les plus vrais de
riespect et d'attachement éclatèrent en faveiir
du sénat maçonnique; mais, dans quelque^
unes, on usa de détours jésuitiques, et on di$^
simula, sous les formes d'une ignorance étu<-
diée, les principes qui avaient donné lieu à la
mesure qui amenait les conimissaires; la dissi-^
>'
* yoyet aux pièces justificatives les airâtés duiGranii
Prient à ce sujet
'^'^ Art. 432. Les travaux des ateliers de lacptresppii-
dance sont inspectés par la chambre symbolique et par
le suprême conseil des rites. La chambre symbolique
inspecte les loges , et le suprême conseil des rites ins-
pecte les chapitres et les ateliers supérieurs.
l48 PRÉCIS HISTORrQtTE
dence voyait avec dépit oet accœrd presque Uûa^
nime z elle chercha et parvint à entraîner quel*
ques branches du faisceau; ce ne fut pas toute-*
fois sans avoir éprouvé un échec sensible dans une
des loges où IW comptait d'anciens partisans
de l'association dite des Écossais. On fut averti
assez à t^mps du projet que les commissaires
^vaientd'inspecter les travaux dé cette l(^e^ pour
réunir ^n certain nombre de sectateurs zélés;
on s'attendait à voir la loge^ prcmoucer ouver-
tement contré le Xarrand Orient *; mais la pru^
dénee et l'habileté des commissaires changèrent
tout à coup la fortune de cette soirée , «t l'en-
thousiasme fut tel y après le discours qui fut
proiioncé par l'un des cominissaires , que le
vénérable, sur lequel on comptait le plus, en**
traîné lui-^méme par l'élan général, jura fidélité
ap Grand Orient aux acclamations de toute la
lo^e; les dissidents présents à cette séance, ju-
gèrent à propos de se retirer après d'inutiles
I ' protestations. Malheureusement ce beau mou-
vement n'eut pas les suites avantageuses qu^l
^t pu avoir, et le^ dissidents parvinrent, plus
tard, à enlever une loge qui avait jusque-là été
conservée au Grand Orient avec prudence, ta-
lent et loyauté.
* Fbir le procès-verbal de la fête d'ordre du Grand
Orient, décembre 1826. Discours du frère Vassal.
t
DE LA FRANG-lfÂÇONNBRIÊ. l49
.Lç Grand Orieiit, compose de beaucoup d'în-
dividus ayant chaixin leur améur- propre^ leur
manière de voir et de penser^ ne^ pouvant agir
toujours avec un esprit de méthode et une
unité de principes si favorables aux bonnes ad^
ministrations^ commit souvent des fautes dont
la cause unique était l'entêtement ou l'igno-
rance de quelques-uns de ses membres ^ avec
plus de mesure y plus d'urbanité, en ne dé-
ployant qu'avec prudence, et surtout à propos,
une vigueur et une autorité qui, n'étant que
morale, se compromet nécessairement par des
mesures acerbes, on aurait évké des pertes qui,
bien qu'en très-petit nombre, furent néanmoins
sensibles et produisirent un effet funeste sur la
maçonnerie de la capitale.
Nous avons déjà eu et nous aurons plus d'une
foi» encore occasion de le remarquer^ le Grand
Orient, suivant l'esprit ou l'influence de ses
orateurs, suivant la composition de ses assem*
blées , et les passions plus ou moins vives de
ceux qui s'occupaient spécialement des affaires
,de l'ordre, (|onna malheureusement le specta-
cle, quelquefois d'une indifférence coupable,
et d'autres fois d'une rigueur imprudente ou
d'une exaltatioQ irréfléchie ; les ennemis^ de
Tordre profitèrent, presque toujours aVec habi-
leté , des dissea<iions que des maçons imprudents
'l5o PBJÊGI8 SISTOB-rQUS
finneniâient ou entretenaient dam la grande
famille , et riwtiiution se ressentit des fautes
de ceux qui devaient la protéger et la défendre*
On ne sait au juste par quelle-fatafité la me*
sure si utile de la nomination de la grande
commission extraordinaire d'inspex^tion ne pro«>
duisit pas tout l'effet qu'on avait drqit d'en
attendre. Le rapport général àur l'état de la
maçonnerie dans la capitale ^ était confié à un
homme habile autant que maçon éclairé; mats
les commissaires ne remirent pas tous leurs rap«
ports particuliers sûr les ateliers qu'ils avaient
inspectés^ le stèle se ralentit^ puis se refroidit
tout a coup y plusieurs loges même ne reçu-
« rent point la visite des inspecteurs; le Grand
Orient ne donna aucune suite ni aucune per-*^
fnanence à l'exécution des articles 4^2 et 4^5 ;
de nouveaux commissaires ne remplacèrent pas
les premiers. Content d'avoir poyr un moment
ileployé une vigueur éphémère ^ le sénat maçon-
nique rentra dans sa quiétude ordinaire ^ et
tout continua comme par le passé*
Les germes de dissensions^ loin d'être éteints ,
fomentaient plus que jamais, et cependant vers
cette époque une lueur de paix parut un ins-^
tant briller aux yeux des bons maçons.
Un des officiers du Grand Orient fit parvenir
au duc de Ghoiseul , par l'entremise d'un dç ses
DE LA FBABC-JlAÇONlirEBIE^. l5|
$10118, une qote à laquelle le duc répondit; et
les uégociations s'entamèrent pai* la nomination
de commissaires respectifs *^
he Grand Orient nomm^ U% ffères baron
Fauchet, Benou ^ Lefebvre d'Auinale , {laveaux ,
Besuchet.
Le conseil , présidé par M* la duc de Choi*-.
9euU non)ma las frères cqmte de Fully, Dupin
jeune. Deslauriers , Vuillaume et Giii^r^y.
ijË» officiers du Grand Orîfmt, p^r d^fiirence
po^r l'Âge du comte de Tullj,^ président de la
CPmmissîop du duc d^ Cb^iseul , offrirent que
las conférences se tinssent cbez lui, et la pre-*
mière eut lieu le a 3 décembre ^3a6» Il fut (^-^
cîle, dès cette première conférence, da prévoir
ipae de grandes difficultés s'opposeraient à une
réunion si nécessaire à l'ordre. Les commissaire^
du conseil dissident , tout en reconnaissant au
Grand Orient la possession d'État,, ainsi que le
droit d'administrer l'ordre en France,. vou^
laîent cependant qu'tine autorité indépendanta
régit les bauts grades dii$ écossais; le frèra
Duptn , oi^ana ondinaire des inientions da sm
collègues , disait c u puisqu'il exista plusieurf
religions dans un même État, il peut de même
exister plusieurs maçonneries qui peuvent vivre
* f^qxez les pièces jtistîficatives de toute cette af-
faire, n* I à !3, à la fin de Touvrage.
A52 |>RÉCIS hmtoriqub
en sœurs, h II accordait encore ce qui déjà avait
fait rpbjet de tant de débats lofs de Tintroduc-
tiorr ou de la réimportation des grades dits
éc^ossais, en France *, que le Grand Orient
pourrait être le suprême régulateur et le chef
d'ordre de la maçonnerie en France, jusqu'au
dix-huitième degré ou grade de rose -croix, et
que le conseil dirigerait les ateliers des grades
supérieurs.
Mais, lui répondait-on, votre première corn-
paiaison manque tout-à-fait de justesse ; car
la maçonnerie que vous appelez écossaise n'est
pas une autre maçonnerie que la maçonnerie
française, Ken qu'elle se croie pli^s riche par-
ce qu'elle a quelques grades de plus; la mo-
rale, le butj la forme, le dogme, tout est iden-^
tique; or, si dans un État on voit plusieurs
* Le frèreVassal , dans une brochure publiée en 1827, '
établit d'abord d'une manière assez positive, que le
Grand Frédéric n'a pu être le créateur du trente-
troisième grade, et ensuite que le Grand Orient pos-
sédait les grades écossais bien avant l'époque âe leur
importation , qull cottsi4ère raiéme comme uÀe réim-
^ortatipn établisj^ant que le ri$e écossais , si on le dé-
pouille de quelques grades qui ne sont qu'une super-
fétadon , n'est autre que celui que la grande loge avait
reconnu bien antérieurement. Cette brochure très-inté-
ressante contient des faits curieux et peu connus ; nous
en citerons quelques fragments aux pièces justificatives*
DE LX FRAN<:-MÂÇONNRRIE. I 55
religions reconnaiA*e chacune des lois parii-
culières, on ne voit pas une même religion
obéir à deux autorités différentes; 'et quant
à la division de l'autorité que vous proposez^
il est facile de prévoir d'avance qu'elle serait
accompagnée d'une foule d'inconvénients dont
le moindre serait de séparer les maçons en
deux corps , et de placer ceux qui suivraient
le rite français dans une sorte d'infériorité et
comme servant de base à la colonne orgueil-
leuse de l'écossisme : ajoutez que les maçons
qui possèdent les hauts grades devant néces-
sairement, pour le bien de l'institution et la
dignité de l'ordre , faire également partie des
ateliers d'un ordre moins élevé , cette obligation
deviendrait moins rigoureuse pour eux , puis-
qu'ils formeraient, une fois promus à ces hauts
grades, un corps séparé, obéissant à un autrç
chef, et alors la déconsidération atteindrait bien-
tôt les loges symboliques, sources et bases de
toute maçonnerie; les trois premiers grades,
les seuls peut-être qui soieut réellement utiles,
et qui ont, pendant plusieurs siècles, formé à
eux seuls toute la maçonnerie, tomberaient
dans une sorte de mépris; on ne les regarde-
rait plus que comme un noviciat obligé pour
arriver aux grades supérieurs; les loges ne tien-
draient bientôt plus que pour faire des récep-
l54 PBÉGISi HISTORIQUE
lions, etrinitiatioQ à l'ordr»^ ce premier degré
qui fai( un maçon, et un aussi vrai et bon ma*
çon que le souverain grand inspecteur général
se conférerait sans pompe dans la solitude et
rdbandon.
Les officiers du Grand Orient proposèrent un
plan de réunion, fort clair et fort simple, en
huit articles; quelquei^uns des commissaires du
conseil semblèrent en approuver les principales
disposiiiQBSj on-devait naturellement s'attendre
qu'à une prochaine réunion, ce projet, s'il n'é^
tait rejeté ou adopté eu entier, 'serait amendé^
discuté article par article ; mais à la réiini<M»
suivante la commission Choiseul , que nou»
nommerons ainsi pour éviter les continuelles
périphrases > proposa un contre-projet en qua-
torze articles essentiellement différent de celiii'
qui avait été présenté au nom du^rand Orient '^.
On fit précéder la lecture de ce projet d'une àé-*
claration peu en harmonie avec les sentiments
qui avaient été manifestés à la première réu-*
nion; les commissaires du Grand Orient virent
du prepiier coup d'œil que le vent avait déjà
changé. Le frère Dupin s'en excusa lui-même
sur la nécessité de remplir le vœu de la ma-»
* Nous prévenons encore que toutes ces pièces se
trouvent réunies à la fin de l'ouvrage, aux pièces justi*^
ficativeSi et comprennent depuis le û? i jusqu'au n® lo.
DE LA FRANC-MAÇONNERIE. l55
jorité des membres de rassociation ; et sur ce
qu'on lui observa que Ton avait quelque raison
jle crpire que le souverain grand commandeur,
i'iUuStre ft^re duc de Choiseul, désirait l'union
des deux corps y et qu'on pensait qu'il ne trou-
vait pas les propositions du. Grand Orient in-
admissibles , il répondit cette espèce xie sen-
tence qui sembla l'expression de la volonté de
ceux au nom de qui il parlait : les tndhidus
n'entràtnent pas les rites; et les autres com-
missaires se hâtèrent de dire : Vintérêt de Vé^
cossisme demeure étranger aux individus; ce
qtti voulait dirjB en d'autres termes : cr n«is ne
ir ferons la paix que si nous le voulons , quelle
ff que soit d'ailleurs la vol<Mité ou l'influence
(c du chef que nous nous sommes choisi. »
L'expérience avait déjà démontré, en effet,
qu'il est bien difficile de traiter avec une cor-^
poration qui n'a point de régies fixes , de ju-^
risprudeoee étaUie % et le concordat de i8o4
piY)Qve que l'on tenterait vainement de réunir
la plus grande partie des membres qui compo-
sent ce conseil qui s'intitule modestement la
* Dans lé cours des conférences , quelques commis- .
saîres invoquèrent, à plusieurs reprises, les lois de Vé-
cossisme, les statuts de Vécossisme; mais, sur la de-
mande qui leur en fut faite , ils ne purent produire ce
recueil de lois ou Ae rëglements.
y
l56 PRÉCIS HISTORIQUE
suprême puissance : taût qu'il en resterait quel^
que» - uns ^ un seul même ^ qui ne voulût pas
suivre ses collègues, il se considérerait comme
le dépositaire sacré des lois de Féo^ssisme^ ap-
pellerait à lui d'autre» mécontents, et. replan-
terait le drapeau étrangier à c6té de son an-
cien camp. Cette vérité parut dans tout son jour
aus: yeux des commissaires du Grand Orient;
elle ressortait des actes et des discours de leurs
antagonistes; mais cependant, pour éviter une
rupture qui déjà devenait imminente, ils n'en-
gagèrent aucune controverse sérieuse et em-
portant les^ nouvelle» propositions qui leur
étaient £aiites« Retirés dans leur local > les com-
missaires discutèrent ces propositions, et le
frère Besuchet , qui tenait habituellement la
plume dans les conférences particulières des
commissaires du Grand Orient , s'aperce vaut
que les principes proposés au conseil Choiseul
et dont on ne voulait pa& trop s'écarter, paur
valent^ en les étendant un peu et eales divi-«
saut en plus d'article», répondre catégorique-*
quement au contre-projet qu'on ayait sous les
yeux , proposa de mettre en regard de chaque
proposition une des dispositions premières du
Grand Orient; cela fut accepté , et il résulta de
ce travail la preuve que le Grand Orient avait
déjà, et de premier mouvement^ accordé près-
DE Là FRANC-MAÇONNERIE. iSj
t{ûe tout ce qu'on demandait, ainsi que tout
"ce tjuî était compatible avec sa dignité, et sur-
tout, avec le véritable esprit d'union, et que ce
qui n^était pas compris dans ses propositions était
d'une bien médiocre importance aux yeux de
gens qui auraient votilu sincèrement la paix
(ce travail se trouvé auf n^ io)« La commission
Choiseul témoigna de la surprise de ce que la-
discussion ne s'ouvrait pas de suite sur ses
propositions ,• elle qui n'avait pas jugé à propos
de discuter les propositions du Grand Orient
et qui y avait répondu par un autre projet.
Elle riposta par une déclaration qui fut lue par
le frère Dupin, dans laquelle on reproduisait
les mêmes arguments et Jès mêmes subtilités ;
les commissaires du Grand Orient virent clai-
rement qu'on ne pouvait s'entendre sur le mot
réunion , et que pour les membres de l'asso-
eiation dissidente ce mot ne signifiait autre
chose , dans sa plus grande extension , qu'une
confraternité entre deux autorités qui n'au-
raient point été unies, mais qui auraient exer-
cé séparément chacune leur juridiction ; eh un
mot , elles auraient marché , non pas ensemble^
mais à côté l'une de l'autre. Il était facile de
prévoir que cet état, loin d'être un état de
paix, eût été un état de guerre continuel à
cause des rivalités qu'il aurait continuellement
iGo PRÉCIS HISTORIQUE
ouvrages publiés depuis long - temps , et ré-
chauffés par quelques déclamations modernes*
sur ce qu'on appelait l'intolérance du Grand
Orient * : cette pièce ne fit aucune sensation*
Peu de temps après, le frère Vassal, docteur
en médecine, publia son Essai historique sur
V institution du rite écossais'*'^; il fut beaucoup
goûté à cause des choses neuve$ qu'il renfer-
mait; il réfuta la brochure que nous venons dé
citer dans un appendice qu'il ajouta ; c'était
de la peine inutile , peu de gens la connais-
saient. Cette guerre de plume^ heureusement
peu dangereuse; signala seule cette époque.
' Un incident vint, tout à coup, rallumer la
guerre civile qui paraissait assoupie.
On^ vu que le frère Dupin jeune s'était ou-
vertement déclaré pour la dissidence, où il avait
même reçu les hauts grades; il faisait partie.de
cette association en même temps qu'il comptait
au nombre des principaux dignitaires de l'une
des loges de l'obédience du Grand Orient de
France ; npus ne nous chargeons pas d'expliquer
cela, nous écrivons l'histoire telle qu'elle est*
* yojrez\e% pièces justificatives, n** 12 et 1 3, ainsi que
des fragments du discours du frère Dupin afné.
'^'^ De rindépendance des rites maçonniques, ou ré-
futation des pre'tentions du Grand Orient de France ,
sur le rite écossais ancien et accepté.
DE hL FRANC-HAÇONNE-RiE. l6t
Le Gràfid «Orient , cette puissaaee éi intolé-
rante^ ne fulmina cependant point contre cet-
estimaUe frère t Ik, comme ailleurs^ on és-
tkne, on honore le talent; le frère Dnpin, non.
pkigquesa loge^ ne fut doncpoint inquiétépbur
sa^'croyance maçonnique : ce n'était pas de IVn-*'
tolérance farouche j tout allait au mieux jus-
que-là ; mais une loge vint à choisir le respec-
table frère Biipin pour son représentant au
Grand Orient f or, Fàrticle i63 des nouveaux*
statuts généraux est ainsi conçu':
cr Les pouvoirs des députés ou représen-
tants élus , rédigés suivant le formulaire an-'
nexé n"" 5, scellés, signés et timbrés, ainsi que
la déclaration conforme au modèle n^ 4^ et si-
gnés manu propriâ , sont adressés de même au
Grand Orient , etc. ».
Voici ce modèle n^ 4*
M Je (le nom, les prénoms ej la dignité mo^
^tf çonnique du président ou du député , le titre
H de la loge ou du chapitre^ du consistoire ow
fît, du conseil. dont il est membre, etc.) affirme
(c sur l'honneur n'être attaché , ni directe-* *
a ment ni indirectement, à aucune association
« maçonnique irrégultère , hors de la corres-
n pondance du Grand Orient:, que je reconnais
w pour souverain législateur et régulateur de
« l'ordre , sous la désignation anagrammatique
I. Il
l€âi PRÉCIS BISTORIQUS
ff de le Grand Neiorî, et auquel^ i oe dire ^
a je Jure dévoiienfteal et fidélité. >i . <
Lorsque le député est admis ^ il prête un term-
inent verbal au sein du Grand Orient, ]^r le^
quel il renouvelle les obligations qu'il a con^
tractées par écrit; ce serment est ainsi conçuy
article 172 ?
ic Je y N, renwi^lle ma déclaration, de n'ap^.
ff partenir à aucun atelier irrégulier,. et Je
u jure attachement et fidélité au Grand Orient>
« seul et légitin^e régulateur de l'ordremaçoB-
» nique en France, ainsi qu'à ses statuts et ré*
<( {jlementSé n
On conçoit très-bien que le frère Dupin avait
trop de loyauté pour, dant la position où il
était, prêter ni l'une ni l'autre de ces obliga-^
tions; c'eût été un parjure, et il en est cer-
tainement incapable; mais on ne conçoit pas
pourquoi il n'a pas chercha à éviter le scan-
date , en refusant l'occasion de. se mettre en
hostilité ouverte avec le Grand Orient; quoi
qu'il eu soit, ce frère ayant accepté la dépu-*
tfttion qu'on luioflb^ait, ir fallut suivre à son
égai*d les formalités d'usage et dont x>n ne pou*'
t^t^ne devait exempter ^|f^4isioûne ; refus, de
sa f)art'de donner la déclaration écrite selon le
mèdéte n" 4; tout devait se terminer là : le
frère Dupin refusant d^ se conformer à une
DE LA ï'RANG-MÀCONNEtllBé^ l6S
disposition formelle des règlements, le Grand
Orient n*avait point à s*occuper de lui, tîar il
ne reconnaît comme député no^tme, soumis à
son acceptation j que celui dont toutes les pièces
régulières sont jointes au procès-verbal de no-
mination. L'officier du Grand Orient chargé
du rapport n'avait autre chose à faire que de
déclarer que le frère impétrant n'ayant pu ou
voulu produire les pièces nécessaires , il ne
pouvait faire de rapport; il tt*y avait point à
délibérer, et aucune discussion lîe devait s'ou-
vrir sur ce sujet. Mais ce frère ne voulut pas
sans doute perdre une occasion de faire un dis-
cours; les hommes qui voulaient faire du bruit
surent, on ne sait comment, le jour qu'il avait
choisi pour faire son rapport, et, dès la veille^
une petite lettre anonyme , envoyée à un grand
^nombre de personnes, invitait les Bons maçons
à se rendre à la séance de la chambre de cor-
respondance dû Grand Orient : en effet, au
grand étonnement du petit ixombre d'officiers
qui se rendirérit à la séance ce jour -là, igno-
rant ce qui se passait , et ne se doutant pas
que le salut public fût le moins du monde '
compromis, les sall^ voisines du lieu des séan-
ces se remplirent de bonne heure d'une foule '
de visiteurs , dont la pltrpart ignoraient eux-
mêmes quels étaient au juste les graves in-
]64 , PRÉCIS HlSTORIQa&
tirets qui les Cuisaient convoquer par leUres^
d'avis; beaucoup même ignoraient les motifs,
qui auraient dû faire ajourner le rapport sur le
frère Dupin» La séance ouverte, les nombreux
visiteurs prirent place, et l'un d'eux / à qui sans
doute ^tait confié le rôle d'accusateur général,
ayant demandé la parole , fijt une longue sortie
contre Tadministratîondu Grand Orient : on l'é-
coûta :sans l'interrompre; puis Toffieier chargé^
du rapport sur. la nomination du frère I>upin,
ajant cru devoir, comme nous l'avons déjà dit ;
entrer mal à propos dans le fond de la question,
cit^r même nue correspondance, qui avait eu liett
entre lui et le frère impétrant, coirraspondance
qu'il refusa, on ne sait pourquoi, dp coiqixhI'-*
niquer; ce frère ^ disons-^nous^ donna lieu tout
naturellement, quoique sans cloute contTe son
intention, à de nouvelles plaintesct à de nouvel-
les déclamations contre l^ intolérance du Grand
Orient, qui refusait de faire plier les réglen^ents
généraux devant la volonté d'un seul homme.
La séance fut longue et orageuse; on ajourna
iodéfiaiment l'affaire qui avait donné lieu à tout
ce bruit, et c'était le plus prudent; mais le
cqi}p était porté, il devait produire des fruits :
en, effet , on imagina de •faire^ à cette pauvre
annexe ou modèle n^ 4; <xontre laquelle on ré-
clamait si vivement^ une singulière querelle**
DE I/Â rRÀKC-M AÇONN&Rie. l65
Dans une séance du Grand Orient qui eut
lieu quelque temps après (le 7 mars 18I18),
•des yisiteurs, plus nombreux encore que la
première fois, convoqués de même par lettre
officieuse, et parmi lesquels il s'en trouvait qui
paraissaient fort animés contre le Grand Orient,
vinrent soutenir une question toute nouvelle :
on avança que ce modèle n"" 4 9 siuquei ren-«
voyait Tarticle i65> ne devait pas être consi-
déré comme faisant partie des règlements, et
cela par la puissante raison qu'il se trouvait à
la fin , hors du texte, et parmi d'autres modèles,
tableaux, etc.; comme s'il n'était pas d'usage
constant, dans ces sortes de matières^ de ren-
voyer, ainsi qu'on le fait pour les lois mêmes
présentées à la législature, IesHabl§aux et modè-
les à la fin du texte, afin de ne pas interrompre la
série des articles, et comme si la déclaration ver-
bale écriteen entier àl'article 172; quoique un
peudifFérente quant aux expressions, n'était pas
entièrement conforme pour les principes, puis-
qu'il y est expressément dît : je renouvelle. . . etc.
Tout cela sautait aux yeux des gens impartiaux;
on discuta long- temps sur ce texte et sur quel-
ques autres, et enfin le président, contre l'usage
ordinaire, mit aux voix la propositiou qui avait
été faite ^ et sans doute préparée d'avance, de
nommer une grande commission , composée de
l66 PAÉCIS HI&TOAIQUS
trente -trois membres, chargée de présenter
au Grand Orient un rapport sur les moyens de
rétablir la paix dans l'institution maçonnique,
et de proposer des mesures propres à cet objet*
Cçtte proposition fut adoptée avec enthousiasme,
comme on pouvait s'y attendre, par les nom*-
breux visiteurs dont très-peu cependant avaient
droit de joter, conformément aux réglementa.
Cette commission fut nommée, ouplutôtbruyam'*
ment improvisée sur des désignations faîtes de
part et d'autre, à haute voix, contrairement à
tout usage établi, et elle se trouva composée en
partie d'hommes étrangers au Grand Orient^
et dont quelques-<uns étaient connus pour appar-
tenir de fait ou de principes à Isi dissidence.
Chose étrange et digne de méditation, qu'une
assemblée, entrain^ée hors des réglés ordinaires
et subjuguée par le nombre et les clameurs, se
voie forcée f par le défaut d'énergie de ses di*-
gnitaires et d'ensemble parmi ses membres i de
remettre en question des choses discutées avec
autant de sagesse que de sang-froid , et adoptées
comme hases fondamentales de son institution'^.
Cette victoire remportée , les vi^itçur» se re^
* Le président commit une grande faute en laissant
passer cette délibération ; aucun antécédent n'autori$aî(
noo semblable mesure , et une telle proposition ne
^Yait point être mise en discussion : d^abord parc^
DE JLÀ IfB^HG^-MAÇON^ËRIE. 167
lir&reiity et les officiers du GmQd Orient, un
jpeu étonnés du restât de celte aÎDgiiliène
(séauce, où quelques* uns même n'aidaient ^u
trouver placer, fermèrent leurs travaux, ordi'-'
qairetnent plus paisibles.
La réflexion amena le ealme.x ^ la première
Convocation de cette fameuse coanumsios, lies
officiers du Grand. Orient qui s'y étalent ren*
dus virent bien qu'ils étaient làen.mkiorilévpt
qu'il né s'agissait de rien moins que de refondre
pièce à pièce les statutsque l'on Tenait de jurer
ai nouvellèm^it^ et de les accommoder àp çné
de ceux qui appelaient intoléranee Y^Kécntism
exacte et littër^des articles) qui les gênaient. '
Aussi la plupart d'entre eux prirent peu de part
à ce qui se faisait , et tout alla au gré de leurs
antagonistes.
Le 16 mai suivant le frère Berville fit , avec
lé talent qu'on lui connaît, le rapport def tra*
Taux de la commission , en présence d'un Ision^
cours immense de visiteurs; ce rapport^ pré-
4ddé d'une sorte de déclaration qui était uoe
, véritable a{K>logie des associations irrégulièves>
et iune censure dés actes du Grand Orient , était
terminé pîar trois points que la commission pro«
qu'elle n'était point sur Torcli-e. du jpur, eusuite parce
qu'elle n'avait point , coiuiiie> c^est l'usage, passé à
rexaihen des trois chambrés.
l66 PRECIS HISTORIQUE
posait à la discussion comme préUminaire d^ua
trayail plub étendu et plus important qu'elle
faishit fM^essentir, sans dire quel cadre il devait
embrasser ni quelles seraient les bornes de ce
travail; ces trois points étaient :
. : 1^ Be' rapporter le modèle n"* 4? annexé aux
statuts généraux* . ^
a"" Faire expliquer le Grand Orient sur ce
qu^il entend. par associations maçonniques irré*-
gulières.
nS^ Déclarer au Grand Orient qu'il n'est paé
complet, parce qu'il n'a pas nommé un grand
miatre de l'ordre.
.Un frère s'empressa de demander la "parole
.immédiatement après le rapport^ sans réflé--
chir qu'il fallait un grand talent et beaucoup
d'habileté et de sang -froid pour ^itamer un^
si importante discussion : il ne satisfit per^
sonne, n'éclaira null^onent la question, et mé-
contenta plusieurs frères par quelques ex-
pressions hasardées. Ce mauvais début porta
malheur à cette séance , dans laquelle cepen-
dant on entendit des bommes accoutuipés a
J'étre avec bienveillance : les frères Berville , Du-
ptn, Besuchel et quelques autres, parlèrent suc-
cessivement; mais des orateurs trop véhéments
et quelques imprudences de paroles et de faits
commises de part ou d^autre , provoquèrent un
^
DE M tilAKG^MA.ÇÔlflfERlE» IÛQ
orage tel , que le président , qui déjà s'était plu-
sieur» fois êouvert , désespérant de ramener le
calme dans la discussion , ferma les traTaux au
milieu du tumulte et de l'agitation; tout ren-
tra dans Tordre aussitôt, et chacun se retira
en silence pour réfléchir plus à Taise sur ce
qqi venait de.se passer.
Les officiers du Qrand Orient portèrent toute
leur attention à empêcher qu'une séance pareii)<e
à celle qui venait d'avoir lieu n'amenât les me-
mes résultats. En effet , il était facile déjuger,
dès la séance du 7 mars, que le trop grand nom-
bre de visiteurs, la pétulance de quelques oniH
teurs f la difficulté de délibérer avec ordre et de
connaitre ceux qui avaient droit de voter au
milieu de ce concours extraordinaire de ma-
çons de tous grades , rendaient trè»*douteux que
les décisions qui avaient été prises ou qui pour-
raient l'être par la suite, fassent bien Texpres-
sion de la véritable majorité délibérante.
Le Qrand Orient,^en comité central, arrêta
donc , dans Tin térét général ,
i^ Qiie les visiteurs ne seraient point admis
aux séances où Ton s'occuperait de questions
l^tslalives;
a'^ Qu'on ne discuterait jamais aucune pro^
position qui ïke serait pas comprise dans Tostiie
du jour.
J^ rniiCIS HISTORIQUE
. Çeiie décision épargna peut-être bien du
•CMudab, et aurait dû élre prise plus tôt, mais
il Àt toujours temps dé bien faire.
Le Grand Orient assemblé le lO juin dans une
tenue extraordinaire et composé de ses seuls
membres, en vertu de la détibération que nous
venons de rapporter, ^prés avoir «ntendu une
nouvelle lecture .dès propositions faites au liom
des trente^trois f après avoir, également entendu
les omteurs pour et contre- les propositions,
décida ^ue les propositions de la commission
éiaienirejetéesetque les pouvoirs de cette conv-
miâsiwi avaient cessé; eette séance fut remar-
quttbiepar le cahne et la dignité des discussions.
Ainsi se termina, d'une maniëreassezpaisible,
celte grande affaiœ dont espéraient dans doute
davantage les ennemissecrets de l'ordre ; ainsi-se
bornèrent les pouvoirs de Tétrange commission ,
nommée au sein du pouvoir iui*méme, commis-
sion imposante par son nombre et par sa compo-
sition, qui pouvait devenir plus forte qu'on ne
l'avait sans doute* prévu, et qui pouvait faire
beaucoup de mal ou beaucoup de bien, selon la
diiieetion qu'elle eût pris, si elle eût traf vaille
avec un peu d'ensemble et qu'elle se'ifùî pénétrée
de rimportance de ses travaux : eette commis-
sion pouvait jouer un grand r61e; et s'il est per-
mis de comparer les petites choses aux grandes.
DE LA rEAJBfC^JfAÇOHHBRtE. 1^1
elle était au sein du Grand Orient un pouvoip )ë-
gUIarif, qbi pouvait grandir, et foudroyer oenx
qui Tavaiefit crée^ eomme le fit dans nos trou»-
blés politiques la convention nationale , de ter-
rible et quelquefois aussi de glorieuse mémoire'^.
Par une décision aussi remarquable , toutes
choses rentrèrent dans leur ancien état;
Quelques individus, cherchant a «^ procurer
une célébrité que leur refusent lçur$ talents^
essuient encore de tourtnex^ter quelques loges;
mais la masse inipoçaote de l'ordre est caloiQ et
méprise les insinuations dont on devine aîsé«-
ment les môtirs; le9 institutions qui se disent
exclusivement écos3aises restent calmes elles^
mêmes, et toupies bons esprits, Ipus l^shomiped
sages et éclairés, tous les vraia maçons enfin ^
attendent le moment désiré où toutes 1(S$ bar«-
rières s'abaisseront devant la douqe fraternité ;
peut-è(re faut-il ujn peu de temps pour calo^er
l'irritation qu'a produite les derniers événe^
ments de i8a8«
Espérons beaucoup de Te^or philanthropique
et digne d'éloges que viennei^t de prendre quel-
ques loges de Paris (vojre» deux programmes
aux pièces justificatiyes); c'est ajasi que le3
maçons doivent lutter, c'est là la suprématie
..,.,»... i
* Voyez aux pièces justificatives , kn^-^q;
\J2 PRÉCIS HlSTORIQirfe
qu'ils doivent ambitionner. Ah! quand nous
serons qecupés à des, œuvres utiles , il ne
restera plus de temps ni de place dans nos
travaux pour des querelles et de sottes préten-
tions.
4829-
La fin de Tannée 1828, comme nous venons
de le remarquer, a été signalée par quelques
faits honorables pour la maçonnerie ; nous les
avons seulement indiqués, nous réservant de
les rassembler ici dans le cadre de l'aperçu gé-
néral que BOUS allons tracer sur notre institua
tion , d'après sa situation en 18:29.
Là maçonnerie , nous ne cesserons de le ré-
péter, n'est point une institution politique;
elle ne pourrait le devenir qu'en faussant ses
^Hncipes et sa morale : aloris , comme nous
i'avoiis dit dans un autre ouvrage % ce ne serait
plus de la franc-maçonnerie ; mais étrangère à
la politique et à la science des gouvernements,
elle n'est point étrangère au perfectionnement
de l'esprit humain et au progrès des lumières.
Si elle a, pour ainsi dire, devancé la civilisa-
tion, elle ne peut, sans manquer à son origine,
rester en arriére du mouvement qui porte et
* Treizième vol. de rEncyclopëdie moderne, article
fn^nc^maçonncric.
DE LA FRANGoMÂÇOlTNQRIE. lyS.
dirige les esprits vers les connaissaiiees pottli<*>
ves ; elle a donc dû chercher à sortir de l'état-
d'inaction où elle était comme engourdie, et si
elle y est restée trop long-- temps , on ne doit
en accuser que lesprit de querelle qui soufflait
ses poisons parmi les ouvriears, et qui, en ce
moment encore, s'ils n'y prennent garde. Tien-
dra paralyser leurs généreux efforts; nous si^^
gnalerons tout à l'heure ses effets et ses consé-
quences.
Déjà, en i8a2, quelques hommes instruits
avaient senti que, s'ils consacraient leur temps
à des réunions particulières , s'ils ^consentaient
à payer des frais de lamièré et de local, ce-
devrait être pour quelque chose de plus que
pour se faire dés signes, se frapper en cadence
dans les mains^ et prononcer certains mots plus
ou moins ba^rbares, dont l'origine oul'étymolo-
gie ne serait pas facile à constater; ils avaient
pensé que si I^n devait respecter les formes qui
servent d'enveloppe à nos mystères , conserver
des cérémonies qui parlent aux yeiix et plaisent
à la multitude, il n'était pas interdit d'employer
utilement des talents nombreux^ et de les faire
tourner au pro'fit de la morale et au bonheur
de l'humanité,. Ce sentiment, qui se manifes-
tait dans plusieurs loges do la capitale, était
174 PRÉCIS HISX0H1<^I3£
FheiireiiK symptôme d'an besoin généralemefil
âeftti d'imf^imei* à là m dçontierie ^ne impul-^
sion «alutiiire^ qui la mit de niveau avec les be-*
soiils de U société' ckiie/
Mais léa pnemiera essais^ nom ^Favom dit
ailleurs |,lne furpotipas tou^ hearenx; on oit-
vrit dea oonçoarsy: on élablil dea discussions
sur qndquet pcinta de morale; dea hommes
dôaéatdii latent «le la parole et sacbant expri-
mer sagement leurs pensées , remplirent ces
séànoes d'intérêt j mais d'autres , obéissant à
une ardciit jie tempéramèài .et au fen d'une
imiig;»Miiofi jrité e^ n^n assèx réglée, dépassé-»
Tent, Isa l^rliea qii^ l'oa avilît traeées aux dis-^
CVfS^om^p§|)ii|Ci9llvénÂf iMiéfaittfaqile à prévoir,
on ]^€fj^;Seqtj^jp^^ts^skt pa^ tout deaûite; mais
on^Vapeççijïfcj.pUia f^i^fix^xhi qnej même les
choscfpJi^Qnt. aussi sagcrment qu'on eût pu le dé-
sirçr^ la maçonnerie pe pourrait r^tirçr un
grapd fruit de. ces insti lu lions.; En effet, les
hommes qui obtenaient des succè$.dans ces as-
semblées, avaient presque toujours bien plus
en vue la salisfaôlion de leur amour-propre que
rintérôt public; les choses i^tites. étaient sacri-
fiées aux choses brillantes ; et au lieu de don-
ner à leurs frères rassen(iblés des conseils sur
la vie intérieure , sur leurs relations avec les
autres hommes, au lieu de leur développer là
DE LA FRASe«-MAÇOJrM£tlIB:, lj5
doctrine simple d'uoe.sàine morale e€ de VsLp^
pliquer aux besoins de la vie^ les orateurs les
eniretenaient de théories subtiles et dé princi-^
pes dont l'explication étàic imitile à céust qui
les connaissaient^ et daugereuse pour ceuk dont
l'éducation p'était pas A«sea fo^te pour qu^ils
pusseut en» déduire les jiifteé conséquences.
Il fallait' donc autt^ chose f>o«fr satisfaiiie lè
besoin de bien' faire qui tourmentait les ma*
cous; Tespaoe étr^iit dé leurs temples ne suffi-*
sait plus à leur ardente cbaritë) car quelques
dons distribués par la pilié ne sont pas des
actes assesfr importants pour l'acedmplissetnent
des devoirs de ceux qui s<9 sont engagés, par
des serments sacrés, à contribuer efficaceineiaC'
au bonliéur de leurs Semblables^ .
Uiledoge de province /la^ loge de lAParfaiie
Union, orient dé Douai, fondsiune sotnuie an^
niielle pour fournir aux frais d'ensevelissement
des militaires décédés, qui jusque-^ là étaient
jetés dans la terre sans linceul *; on applaudit
de foutes parts à cet exercice d'une philai^thro-
pie qui s'annonçait par des actes extérieurs.
^ En province presque toutes les loges ne bornent
pas à l'inte'rieur de leurs temples leurs actes de phi^
lanthropie: des aliments, du bois, des vêtements, sont
chaque année , et principalemeièt dans la saison rigou-
reuse, distribués s^x indigents.
t7& précis' bistoriqub
Quel<|ue temps après» là loge desFi'dèle$ Écos-^
siH$ fonda un prix de vertu pour des actes de
bienfftisaBfee, et les premiers lauréats Turent de
^cette classe intéressante que Ton aime d*autânt
plus à voir a^uivre lesélans d'une généreuse cha"»
riié| que pour e]^e la renomcpée est presque tou*
jours sans vois: et la gloire sans couronne : on
ne vit pas «ws attendrissement couronner
cette modeste et vertueuse fille (Marie Cartier)
dont le travail soutenait seul 9 et depuis plu-*
sieurs années » sa vieille ihaitresse^ qui de--*
pu^ loqg^^temps n'était pli»; en état d'avoir
ufie domestique, et qui trouva dans celle-ci
upe bienfaitrice et uneàniie. Les yeux se portè-
r^Mt^avec admiration sur ce digne Dacheux,
qui déjà compte par centaines les infortuiiés
q^'il a rappelés à la vie, soit «n les arrachant
à Is^. fureur des flots , soit en disputant contre
l'afpbyxie l'existence Jncertaine de ceux qu'on
pi^ésentait à- ses soins oompa tissants.
:;09 regaixktit avec vénération: ce courageux
Paillette qui, du milieu des flammes qu'il Vest
habitué à braver, dans Les profondeurs des eaux
et jusque sous les glaces du bassin de la Vil-
lette, a cherché tant de fois à satisfaire l'îm-
périeux besoin de sauver ses semblables. Ah!
ces hommes , en suivant l'impulsion de leur
âme généreuse, ne pensaient point à obtenir
DE LA FRANG-MA^ON^ERIK* l*J^
dés palmes ni des applaudissements j la ma-
çonnerie est allée les chercherdans leur humble
demeure, et en couronnant de tels faits^ elle a
peut-être préparé de nouveaux triomphes à
l'humanité.
Le frère Chemin Dupontès, qui préside cette
loge, a eu la joie de voir Tannée suivante les heu-
reux effets du bon exemple qu'il avait donné : la
loge des Sept Écossais (onda. un prix eîi faveur
des écoles élémentaires gratuites de la ville de
Paris; Tautorîté civile, pour la première îoîi
depuis long-temps, jeta un regard fàVorable s^
l'institution maçonnique : le préfet de la Seine,
M. le comte Chabrol, favorisa l'exécution de
ce projet; l'assemblée fut aussi nombreuse que
choisie. Nous emprunterons à un extrait du
procès-verbal de cette séance quelques détails
abrégés sur cette intéressante cérémonie,
« '*' La loge des jàrts et de l^ Amitié j affiliée à
(I Qe\\tAt% Sept Ecossais réunis y est introduite
a au son de l'harmonie*
fc Le Grand Orient de Trance est introduit
* Extrait de la séance philanthropique du 20 décem-'
bre 1828, consacrée à la distribution du prix d'ému-^
lation , institué en faveur des écoles élémentaires gra-
tuites de garçons de là ville de Paris, par la loge des
Sept, Ecossais réunis*
lyô PRÉCIS HISTORIQUE
ce immédiatement après avec tous les honneur»
tt qui lui sont dus.
ic M. Baûer jeune, secrétaire général, donne
fr lecture de deux lettres de M. le comte Cha*
CI brol, conseiller d'État et préfet du dépar-
« teinent de la Seine, et dans lesque\les ce ma-
« gistrgt philanthrope donne son approbation
« à ripslitution établie en faveur des écoles
« élémentaires ; il fait connaître en même
«r temps le jeune lauréat proclamé dans le con-
« cour^ général de la présente année.
« M. Moret, avocat à la cour royale et pré-
(^sident, improvise avec le.talent qui le carac*
(c tërise une allocution dans laquelle il expose
(I le but de l'institution philanthropique établie
(( par la loge , et les avantages qui doivent en
w résuller pour les progrès de l'enseignement
f< mutuel.
« M. Joffrés, avocat à la cour royale et ora-
w teur de la loge , prononce un discours plein
. (♦ dS^rudition, dans lequel il trace rapidement
« rhistoîre de l'enseignement mutuel et signale
a les nombreuses difficultés qu'il a eues à sur-
« monter pour s'établir en France ; il exhorte
c« les chefs des écoles élémentaires à inculquer
« aux enfants l'amour du travail par des
moyens agréables, et non par de mauvais
((
u traitements; à leur montrer l'étude sous des^
ÔE LA FRANC-MAÇONNERIÈ. I79
fr couleurs riantes , et non comme une tâche
cr pénible et difficile. T014 le problème de Té-*
u ducation primaire, dit Toraleur, se réduit à
«f ces mots : instruire en amusant, et amuser
M pour mstruire.
i< M. Joffrés s'est ensuite livré à des pensées
« philosophiques d'un ordre élevé sut Tédu-
a cation morale des enfants. Il a combattu avec
m force les détracteurs de la nouvelle méthode,
V en démontrant la supériorité des pays dont
ti le peuple est éclairé, sur ceux dont rinstruc^
ta tion des classes inférieures de la société est
c< totalement négligée : le bonheur d'une na-
ti tion consiste, dit -il, non -seulement dans
c< la culture des arts et des sciences , dans la
u prospérité du commerce et de l'industrie,
^ mais encore dans la généralité de l'instruc-
«( tion, source féconde de toutes félicités; de
M cette masse d'instruction dérive la civilisatipn
Ci qui unit les hommes; leur union fait la force
« de l'État ; cette union inspire et commande
cr le respect dû à la majesté du trône en assu-^
« rant aux citoyens Tindépendance de la patrie.
(c Ce discours, écouté avec intérêt'^ a été
u accueilli par les applaudissements de l'as^
« semblée.
(c MM. Moret et Joffrés ont payé chacun à
« leur tour un juste tribut d'éloges à M. le
l8o PRÉCIS HISTORIQ-UE
f< oomte Chabrol, préfet de la Seine, qui n^a
r< cessé d*encourage^ et de soutenir de sa puis-
ce sance, de son autorité administrative, les
Il établissements élémentaires , ainsi qu'à M. le
f< comte de La Borde, présent à la séance, dont
« les efforts constants ont si puissamment con-
a tribuié à Tinstitutiop et à la propagation de
H renseignement mutuel.
« Le jeune Levasseur, âgé de treize ans et
H demi, élève de M. de Moy encourt, est placé
rc en face du président,, et en présence des
« chefs de chaque. institution élémentaire et
« de leurs moniteurs , M. Moret lui adresse
M une allocution aussi sentimentale que pater-
« nelle; il couronne ensuite le jeune Levas-
v. seur, et lui remet le prix, ainsi que la F^ie
a de saint Vincent de Paul , comme le modèle
« de la plus parfaite philanthropie. Cette scène
(f attendrissante a fait verser de douces larmes
u au nombreux auditoire qui en a été témoin.
« Monsieur le président remet ensuite à M. de
« Moyencourt, maître du jeune Levasseur, le
« bijou de la loge, et une lettre renfermant les
or témoignages honorables de la reconnaissance^
a de toute la loge , pour l'activité qu'il n'a cesse
« de déployer depuis i8i5, qu'il dirige l'école
« élémentaire fondée par madame la duchesse
a de Duras ^ rue de Sèvres, n° 1 1 .
DE LA FRAKG-MAÇONWEIlUi:. , f8l
u M. Bouilly j chargé de porter la parole auK
<r mères de famille, a proDoncé un discours
it touchant^ plein d'une aimable et douce phi-
« losophîe, sur lés devoirs des mères envers
w leurs enfants^ et sur les heureux efFels de
AT l'instruetidn primitive qu'elles donnent à'
« leur jeune famille.
« M. Bouilly* a prononcé fee discours avec
(( toute la vigueur du jeune âge et aveu Une-
u expression d'âme si eommutiicàtivë, qu'il- iëP
(Y fait verser des larmes d'un plaisir si parW
(T si généralement senti , que des applauàis^-j
m merits unanimes et «^itérés i'ônt ^ŒT^ë^ d43
« faire de fréquentes- pauses. ^ ^^ ^•
« Une hymne à la bienfaisance, et à (roi»-
« voix, à été exécutée avec accompagnement,
« dé piano.
« Plusieurs dames, accompagnées par des
•« maitrés de cérémonie, on fait une collecte
ce dont le produit est destiné à des actes de
^«philanthropie.
M Cette teuehante et imposante cérémonie a
« été terminée par la communication du pro-
i< gramme de Tannée ptochaîne, et dQn t M, Va^s^
çf sal, vice -président, a fait lecture, »
La loge des Frères unis intimes ^ imitant le
noble zèle de ses dignes sœurs, a également fondé
une fêté philanthfropique dans laquelle elle eutle
l82 PRÉCIS HISTORIQUE
bonheur de couronner des actions sublimes de
dévouement et delà plus pur)& charité; cettecé-^
rémonie eut lieii le 19 janvier iSrsg, en présence
d'un brillant concoure de dames et d'hommes
les plus- distingués , soit dans l'ordre civil , soit
dans .l'ordre maçonnique. Cet heureux concours
des diverses classes de la société, celte inlro-
ductloa des personnes, non initiées , au milieu
d^StrtempleS) maçonniques, loin de produire au*
Qun' fâcheux efiTet, servira au contraire à mieux
faire. ^onnaitre^ à répandre, et à faire aimer les
piÛBçâpes de notre ordre; car la iiH)ral'edes ma-
ç0ns:iie craint pas la lumière, et s'ils entourent
leur société de quelques mystères nécessaires à
a^ . conservation , ils peuvent professer leurs
pnin.çâjies au grand jour et montrer qu'ils soni
dedans comme dehors, de bons citoyens, amis
4e lois,, delà paix, cq un mot, de yécitables
amis de l'humanité. . . > • ^. ■
La loge des Fidèles Écossais a, pour la seconde
fois, cette année, renouvelé, mais avec plus
d'éclat, sa bell?' séance d:e l'année iSâS. Parmi
les hommes qu'elle a signalés à la reconnaissance
publique, on remarquait avec intérêt le bon
et intrépide charbonnier Mathieu. Ce brave
hon;ime ne eraignit pas de s'arracher des bras de
sa femme, de son enfant, qui cherchaient à le
ççtçflir, pour s'exposer à une.miart imminente;^
DE LA FRAlVG-MAÇOMM£Bl£. l8S
en cherchant à sauver trois pauvres ouvriers que
Ta^phyxie avait saisis en trâvaiUantaux répàifa**
lions d'une fosse d^aisancè; il les sauva ioUS trbis;
Sa figure candide, raird*inlriépidîlë répandîiéur
toute sa personne, la simplicité de son lahgs^e,
et de ses manières, tout en Ivi inspirait rintëi^t
le plus vif; sa bonne femme ne le quittait |^a&;
elle le suivit dans le cercle des t>ffîciers tfo iifî^
lieu duquel on le plaça pour le couronner, et c^
bonnes gens qui versaient de douces larmes au
récit de li^ bonne action dont iU ëtaiieat fed
héros, semblaient ne pas se douter qu'iPy eût
du mérite à exposer ses jours poUr sauver ce^x
de soa semblable.
C'est ainsi que la maçonnerie se montrera
digne de sa noble mission : instruire, éclairer
les hommes, les rapprocher , les unir par de$
liens fraternels > encourager les bonnes lactions,
honora les talents, récompenser le mérite, eii
un moti creuser des cachots pour le vi^^ bâtir
des temples à la vertu, tels sont les devolfâ
que s'imposent les maçons et qu'ils remplirent
strictement, si,, dédaignant de vaihes' et futiles
discussions , ils se réunissent pour honorer la
vertu ei donner l'exemple des bonnes mœurs et
d'une morale pure et éclairée.
On 2^ dit et répété que le Grand Orient devait
donner l'exemple aux loges, qu'il devait fonder
l84 PRÉQIS HISTORIQUE
des prix^ et que pouvant par sa forCii|[iera^rede
plus grandes choses ^ elles auraient. plus d'in-»
fluence et plus d'éclat; on a même été jusqu'à
l'accuser d'être indifférent aux efforts que fai-«
saient les ateliers pour élever la maçonnerie au
4?ang qu'elle est digne d'occuper; ces assertions
ne sont ni justes^ ni exactes. D'abord il ne faut
pas oublier que le Grand Orient est un corps
administratif, dirigeant les travaux de tous et
n'agissant point par lui-même dans la maçon-
nerie; il ne fait point des maçons^^ il cons,titU6
des ateliers à qui il donne pouvoir pour agir
eonformémént aux statuts établis; il doit en-
courager ce qui est utile , réprimer ce qui lui
parait dangereux î mais non prendre l'initia-
tive dans une chose de fait; ensuite ne perdons
pas de vue que les fonds du Grand Orient ne se
composent , en grande partie , avec les cotisa^
lions de ses propres officiers, que des fon,ds
versés par les différentes sociétés maçonniques
qui sont répandues «ur tout le royaume : ces
foûds sont versés pour subvenir aux frais qu'en-
traînent l'administration de l'ordre, tels que
les appointements des employés, la location de
$0n local, les frais de bureau, de correspon-^
dance, etc. , etc. Il n'est donc que le déposi^
taire des] deniers versés dans la caisse par les
K^ewhres de la^ grande famille; il fee peut ea
DB LA FRAttC-HÂÇONNKRIE. l85
distraire quelque partie que ce soit pour un
objet spécial^ et priacipalement pour fonder des
prix^ dont, presque toujours, les seuls habitants
de la capitale pourraient profiter. Cest ainsi
que lorsquiîl s'agissait de seconder les intentions
de monsieur le préfet de police et d'éteindre la
mendicité dans Paris, le Grand Orient n'a pas
cru devoir céder au désirde quelques-uns de seâ
membres, en contribuant, comme corps et au
nom de la maçonnerie, à la souscription ouverte
à cet effet, parce que rintérét de la capitale ne
dievait pas être servi aux dépens des ressources
que procurent les départements à qui d'ailleurs
oo renvoie leurs indigents. Les officiers duGrand
Orient ont ouvert une souscription, en votant le
produit de leur droit de présence, et en l'aug--
mentant encore de leurs dons volontaires; c'est
ain^i que doit être fait tout ce qui est spécial et
ce qui n'intéresse pas individuellement tous les
ateliers. * ^
Mais le Grand Orient doit-il rester indiffé-
rent, etc.? Non, il doit applaudir à. ce qui est
bien « et il le fait constamment; je n'en veux
pour preuve que le discours du respectable frère
Bouilly, dans la tenue de la dernière fête
d'ordre* Bien que ce discours soit Touvrage et
le fruit des méditations d'un seul homme, il
n'en est pas moins vrai que dés qu'il a été pto^
î86. PjRÉCIS HISTORIQUE
nonce en séance du Grand Orienl, relu et dis*^
cuté enrake suivant l'usage en assemblée partie
culiére et imprimé par ordre, il doit être cghsi-
déré coinme l'<expression générale de la pensée
de ceux au nom de qui il est disUs«bué« Nous
allons extraire quelques parties de ce discours ,\
regrettant de ne pouvoir l'insérer tout entier;
les paroles du frère. Bouilly ne sauraient irc^
être publiées.
K Gomment douter de l'empire qu'en ce mo-
«r ment exerce la maçonnerie française ^ en re-*
H gardant ce qui se passe dans les six cents
« ateliers rangés sous notre bannière ? Là , c'est
« la tolérance qui, le nom de i^ei^/bn sur lés
tf lèvres, et ses écrits immortels à la main , in-
ce dique aux ministres de la religion coÀment
tir on convertit sans contrainte, coûiment on fait
é^ aimer. Dieu, en pi^ouvaot que éa boiité n'est
ir pas fidoins infinie que sa puissance.*.. Ici, la
ir vraie piété s'empresse de donner la sépulture
(t aux restes de nos braves trouvés nus sur des
cr lauriers, et que le fanatisme le plus effréné
tf refusait d'admettre dans l'asile des tombeaux. . .
ti Flusiloin, la charîlë fonde un bospiôeà l'in-
a digence, à la mendicité, afin de ne plus ren-
H centrer sous le péristyle de nos temples ces
(c fantômes humains que la misère a dépouillés
« d^la dignité de leur être... Là, se fait l'adop-
, DE LA FRANG^-HAÇOITHIRIE. 167
ff tion de plusieurs ol^pheltns gnees \été$ lur les
fit cotes de la France , cooiiDe les branches d'nn
c< cèdre frappées delà foudre et dispersa par
««les yenis. Icî^ sontreiîueiiUes plusieurs jeunes
ce filles sans appui sur la terre ^ et do0tFinfio«*
ff cence et les- charmes allaient lactiref autour
K d'elles Cous les dangfe>s<ië lasédftètJbn.é. Par*
fC'itottt,enfin> ribgënief»e bienftt&anee^ cdu-
u rtonnéè de feuille» d'dcsjrâîay 'Va porter «es
ir!!Soins,>;sQS séèoii!9t;et;s^9 bimsQilalioiMf.Ah} si
«:toous;!J[>oiiTions, skiifrre eliaean'de nos frërés
fr<danft:ea vie iprii^ée. etrdan» ses^ opcùpadous
f Journalières, :que: de traits incoém», tfd-^
« mirables, vDous .seraient révéli^IiComl^ieiide
c< parents réunis éi d'iamis;réooH,oiliés ! Que de
cf pertes répbréesy^descoof^ptdirs^ieehflfervéSy de
fc chagrins adoucis: j de lànmësessiirfëdsl Bftout
ff eelà sons le^'Toilé dut mfatè/ei; par rlîoiplede^
Ci, i^oîr dé eonaeienee^ioar ']a^iiiatftu>d''faabtlUde
« en lepreiniièP'besoiâdu jcâi}jin^ e^.fatire du>
ff bien en «ecret, c'est en preïidi^ aete pour
ce Tautne vie. . ^ . . . ^ : :?• i^ ^^
ff^Maisrcé. n'eât pasità conse^eryà .seeparir'
te cbaque individu , que^.denosJDUrs^tSèiborbe'
ff^ la friLQc-nA^nnerie} eUedtea^ii^tts hant'Son
f( v^LlHQti&isaotjrelleii'as^9ci«taur.|>rQJetk phU
(ci diinthropiqués des première magisurais^ - ëllo'
« honore et^ësi^nex^eux qû se dévo«enl par
l88 PRÉCIS HISTORIQUE
<f imlinety et non par calcul , au sahit de leurs
« semblables; elle encourage >. elle soutient les
M éiablisseiaeiilsd'éeoles élémentaires; elle pro-
ff page 9 ea un mot ^ de tous ses moyens et #e
it toutesr ses forées , les nobles inspirations des
« amîs tie l'humaiiilé. L'un de ces jours , en-
H cQve f^H.loQéiieR Sept \Eeo3sUiB a dbfé d'une
« médailte d'OT'€i couronné de flçurs le jeune
u làuréait de Tc^naeignement mutueh Cette im-
ic posante êàiémonie , k laquelle assistait un
« i^rand coitcoiirs de ra^nide^ a produit une
K \iwe in^ressîoQ , en dévoilant le premier de
(( uo^ mysÉëre^^ l'amour du bien. Il n^y a pas un
« an qUis là loge des JFi'dèies JÉeossaîsûi ub pa-^
f(:reil à(^e maçoniiiq»e^ en dotàstet cooron-'
« nant les deux plus beiMix traits de vertu dans
K l'un A l'atUré seiie«: De» semUables exemples^
<r n'endiwtooapa^seroatsui'vispjti^ceuxdeuos
ce ateliers iOiL toujours une bonne action qu'on
(c apprend^ inspire le désir d^rimitei*.*. Mais^
« ces exemples seront-ils donç'saiid'effet sur lé
« Grand Orient de France? Le séisat maçon-
(c. mque^ char^4le donner des lois à tous ses
(Y tnidés^ oublieiwt4il. celles qui comiâà^ndenc
(f de ptopa^cp^tltsikwttéres etd^hpfi^rer la veir-
«: tq iui^fvr^: nob; je iislsur ^ VM' TÎsagês^ que^
« déjàfvc^rë pontée tt dcfanoé ki:mjenne, et
a j'^Qy|«»àds cbaouii de vûus répâeri avec Hé^
DE LA FBANG-UAÇOHlIBhiE. 189
•r reoee : Benemerendo vmci, turpe js$t Jhrti
a wvo. Il est honteux pour Thomme de cœur,
a de se laisser vaincre en bienfaisance. »
Ce discours ^ et les applaudissements qu*il ^,
obtenus y prouvent, assez que le Grand Orient
n'est pasjresté indiffèrent k l'heureuse impul-
sion que semble vouloir donner à la maçour
nerie le zèle et Vactivité de quelques frères ;
mais il ne peut faire plua; les grandes dépenses
lui sont interdites^, et par sa position envers les
ateliers, et par sa positfon financière p qui n'est
pas aussi brillante qu'on le croit générale-
ment ^ N'est-ce donc rien, d'ailleurs, qu'une
mention honorable dans les procès^verbaux de$
séances solennelles des fêtes d'ordk*e, envoyés
à tous les ateliers de la correspondance? cet
encouragement est bien digne, à notre avis,
d'exciter le zèle des Ipges, et de les engager à
mériter les applaudissements de leurs frères et
la reconnaissance de la société. ,
Le Grand Orient ne peut donc , dànrcertains
cas, prendre une initiative qu'il abandonne aux
loges , se réservant seulcflnent d'en diriger l'ac-
tion pour la faire tourner au profit général ;;
seulement il serait à désirer que ses orateurs,
au lieu de prendre pour texte principal de leurs
* Voyez aux pièces justificatives , n® 19, quelques
^ extt*aits de divers rapports sur les finances de l'ordre.
igO . PilÉCI^ HISTORIQUIË
ÀUi^oufB ds^Qs les s^noes soleondles, desqu^-
tioii^k ou des hypothèses dont l'application n'a
|)a8 un .mtérèt direct à Tordre, îmiiassent le
vénérable frère fiouilly y qui déjà arait été de-
vancé par le frère Fauchet. Ces deux illustres
frères y dont le talent et la haute philosophie
foril la gloire de Tordre et Torgueil de leurs
irèveéy ont signalé dans leurs discours les loges
. ainsi que les maçons qui , par des travaux u«ii*
lesy ont mérité d'être mentionnés^ honorable-^
meni; doui^es récompenses , bien dignes d'ex-»
citer unç. noble émulation parotii des hommes
capables d'en sentir tout le prix. Les loges et
les autMs ateliers seront ja.loox de mériter des
éloges et çfâCindront un sileneeimprobatif. C'est
ainsi que le Grftnd Orient se montrera vérita-»
bkment chef de Tordre : le champ est vaste ^ et
beancoQ^) d'objets sont dignes d'attfrer Tatten^
tion des législateurs; les ateliers jaloux d'être
distingués parmi leurs rivaux, mettront un
plus grand soin à maintenir la dignité dans
leurs travaux. et à éviter les petites querelles ,
les discussions oiseuses' qui dévorent un ten^ps
précieux et ne servent qu'à aigrir les esprits ;
ils apporteront un grand soin dans le choix des
individus qu'ils initieront^ et un plus grand
encore dans le choix de c^ux qu'ils élèveront
aux grjades supérieurs ; les loges sentiront que
DE LA FRAirO^lfAGOllirEBIE. IQt
le pouvoir de faire des maçons ne leur est pas
confié uniquement pour grossir leur trésor^
mais bien poUr donner à l'ordre des soutiens
honorables et des disciples zélés; que ce n^.est
pas le nombre , mais le choix et la composi-
tion y qui font la fortune et la dignité d'une so* '
ciété. Ceux qui possèdent les grades supérieurs
examineront les connaissances ^ la morale , la
position sociale des frères à qui ils les confé-
reront^ et y puisqu'il y a des hauts grades ^^
fertnt en sorte qu'ils soient le patrimoine tIc
ceux qui , par leurs talents ou par leurs vertus,
sont en état d'instruire ou d'édifier leurs frè-
res. Ici, surtout, l'argent doit être compté pour
peu die chose, le mérite pour beaucoup; les
chefsr de conseils repousseront ceux qu'une ri-
dicule vanité porte seule à s'afiubler de riches
cordons; ils ne croiront pas que leur conseil est
dans la prospérité ^ parce qu'il aura beaucoup
d^ argent en caisse; mais jaloux de se montrer
dignes dé l'honumit* de présider des défenseurs
de la vérité , ils feront en sorte dé n'admettre
parmi eux que jdes hommes capables de la com-
prendre.
Le Grand Orient doit chercher à opérer tou-
tes ces améliorations ; car, il faut l'avouer, le9
conditions que nous venons de tracer sont loin
d'être généralement remplies : quelques loges
192 PBÉCIS HISTORIQUE
se font bien remarquer par leur excellente
composition^ quelques conseils comptent des
hommes distingués; mais à coté de cela que de
mélanges et d'éléments disparates I L'utile in-
fluence du sgnat maçonnique peut opérer tou-^
; les ces réformes utiles par les éloges et les en-
couragements qu'il est à même de donner aux
ateliers qui se distingueront; il peut imiter en
cela les chefs d'armée qui mettent à l'ordre du
j(^r les régiments qui se sont fait remarque!'
pm leur belle tenue ou par leur intrépidité;
le reste dépend des ateliers ; ils peuvent , en
continuant ce qu'ils ont si dignement commen-*
ce ei| 1828, en lui donnant plus d'extension y
concourir avec le reste de la société , à vaincre
une faction ennemie de toute amélioration;
car rinstitution maçonnique ^ si l'on y prend
bien garde , peut devenir la plus forte barrière
que l'on puisse opposer à une autre associa-
tion d'autant plus redoutable , qu'ayant placé
ostensiblement ses bases sur la religion et sur
la royauté , elle se sert des armes de ces res-
pectables auxiliaires pour protéger l'ambition
de ses membres : puissance et richesses, voilà
sa devise; si l'autel et 1er trône sont ses degrés
pour parvenir au pouvoir, elle les méprisera
ou le9 asservira sitôt qu'elle aura atteint son
but. Son prosélytisme s'étend rapidement f elle
BE LA FRANC-lf AÇOtUCERIE. IqS
se irecrute dans la classe nonibreuse des ambi-
tieux et dans celle des fanatiques , elle les place
habilement selon ses intérêts.
Ces éternels ennemis de loule liberté pu-^
blique qui ont fondé leur puissance sur l'igno-
rance des peuples et sur leur asservissement ,
ont trouvé des adversaires éloquents et cou-
rageux qui leur ont porté de rudes atteintes
sans les abattre. Il serait digne d'Une société
qui, dans sa longue carrière, ne s'est pas écartée
un instant des principes de sa fondation , dont
chaque pas a été marqué par un bienfait ren-
du ou par l'accomplissement d'un projet utile;
il serait digne enfin de la franc -^maçonnerie
de devenir la digue puissante qui pourrait dé^
fendre le monde contre les envahissements té-
nébreux des corporations mystiques , en oppo^
sant la vraie philosophie au fanatisme religieux,
le respect pour les lois à leur insatiable ambi^
tion , les lumières philosophiques à son obscu-
rantisme , et le bonheur et la prospérité du
peuple à l'asserviss^nent qu'ils lui préparent.
Le^ jésuites que nous signalons ici /sont tel-
lement persuadés qu'un corps constitué peut
seul résister à un autre, qu'ils ont toujours fait
des efforts pour anéantir la douce confrater-
nité des maçons ; ce sont eux qui ont excité les
nombreuses persécutions dont ils furent l'objet;
I. 13
?94 PBéciS HISTORIQUE
lejuirs torches impiacabiea allumèrent lés hu-*
chers qui, tant de fois, décimèrent les malheu-
reux compagnons; mais le phënix renaissait de
ses cendres, ccmime pour hâter Taccomplisse-
meut de cette immuable vérité , que le temps ,
malgré tous les obstacles , accroît sans cesse les
connaissances humaines, et que les lumières,
comprimées, a'eu devieoneat que plus bril-
lantes et plus belleè. ^
Sans discuter les dogmes, sac^s du divin lé-
gislateur des chrétiens, que sa morale pure
nous guide sans cesse et nous attache de plus
en plus auK institutions qui font le bonheur de
lasoctété, et que l'esprit public améliore chaque
jour.
Déjà nous avons vu que des prix avaient été
décernés aux aetions généi^uses, et avaient ex«
eité ia noble émulation d^en' mériter encore ;
mais bien que Us maçons aient donné à leurs^
récompenses toute la solennité possible dans
TencetJite de leurs temples, elles sont restées^
presque ignorées au dehors. Il est réservé aux
loges de la capitale d'employer la plus grande
publicité pour porter au loin les exemples d'une
ssioe philanthropie, et paralyser l'effet des nom-
breftses brochures dont les campagnes ^nt
inoindées, dans le but d'y perpétuer l'ignorance
ei le fanatisme ; elles y parviendront en fondant
Di: hk FUiVCrraïAÇDVNEBIE. tgS
tiespm pouples hoas ouvrages de morale et de
phtloQophip, dans lesquels la pensée n'aura d'eu-^
tpaves que lorsqu'jelle s'écartera de ce qui est
vertueux ou de ce qui est vrai* Cest en propa^
géant la douce maxime que les hommes sont
enfants d'un même Dieu ^ quelle que soit leulr
croyance et leur couleur^ c'est en rëpaadanC
le plus égal4$nient possible les lumières parmi
les hommes 9 que^'on fortifiera cette chaîne uni**'
verselle^ qui liera par les muâmes sentiments et
par les mêmes vœux ^ tous les membres de la
grande famille.
Ce vœu peut^e réaliser du moins en grande
partie ; il ne faut pour cela que de la volonté
et de l'unité dans l'action ; des efforts isofés .
manquent Iç but : il faut étendre et fortifier
parmi les hommes les sentiments de tolérance
et de fraternité ^ contenir les forts ^ soutenir les
faibles , et si Ton ne parvient pas à cette éga-
lité parfaite y dont le système est inappliquable
aux besoins de la société telle qu'elle existe au^-
jourd'hui^ on pourra du moins^ par 1^ force des
bons exemples, les préceptes d'une saine morale,
et surtout par les bienfaits d'une éducation
éclairée, diminuer de beaucoup ces différence^
qui font autant de mal au monde qu'elles sont
contraires à l'intention du Créateur. La franc-
maçonnerie peut contribuer puissamment à at-
ig|6 PRÉCIS lléTORIQUE Dfi LA FRANC-MAÇONN.
teindre cet heureux résultat; ses principes
d'égalité y tout en respectant les distinctions
établies hors de ses temples^ accoutument les
hommes à se considérer comme frères et à
n'admettre comme véritable noblesse que celle
qui résulte des talents et de la vertu : un franc-
maçon voit un homme dans un homme ^ il res-
pecte l'autorité, obéit aux lois, laisse à chacun
sa croyance^ et ne se courbe pas comme un es-
clave ; en un mot , c'est un homme libre , éga^
lement ami du pauvre et du riche s'ils sont
T^eriueux.
APPENDICE.
L'cRJORE est dana ce momeni, sinon dans un
grand état de splendeur^ du moins dans un état
-de calme qui doit faire le désespoir de ceux qui ,
sans doute/ appelnient dô leurs vœux secrets
la discorde , le scandale ^ et, par suite, Tanéan-
tissement de la franc-maçonnerie. Deux choses
affligent seulement leslbaçqns^ c'est que, d'une
part^ n'étant pas ouyertement protégés, l'espèce
de tolérance dont ils sont l'objet les laisse en
butte aux persécutions sourdes, aux anathémes
publics même, que lance continuellement contre
eux une secte ennemie de toute lumière et de
toute vérité; cet état de choses les met, dans
l'opinion de quelques hommes pusillanimes, et
il en est malheureusement beaucoup ; dans une
sorte de réprobation religieuse ; et cette opinion,
toute fausse qu'elle est, n'a pas laissé d'influer sur
le nombre et la composition des sociétés maçon-
niques, aussi bien que du Grand Orient lui-
même. En effet, beaucoup de gens', pour faire la
cour au pouvoir et aux maximes du jour^ se sont
198 APPENDICE,
empressés de faire un sacrifice que l^on n'eut
peut«ètrepas exigé à%iix, et se sdnt éloignés des
réunions dont la fréquentation ne pouvait pro-*
curer ni places^ ni cordons^ ni fortune *. C'est
en vain que les francS-ffi^çons invoquent Dieu
sous le nom de Grand Architecte de Tunivers^
que toutes leurs séances s'ouvrent et se ferment
sous tes auspkesdeee nomsacré^ que le premier
principe que Voù développé aux néophytes est
celui de la Croyance à l'Être suprême et de l'inl-^
9l»>rtalité de l'àméf il èuffît qu'ils ei^oient que
* i)ans quelques administrations dirigées par dies
hommes jaloux de montrer Jpur zélé peur la congrégâ-
tipri, on a insinué à' des employés i'rahcs-inàçbns qùHls
iètàidbt bien de ^'àbstenit de pàraUté âitÂs leurs loges;
(lans qoelqués-sttfiés on a été plu^ loin i on I(es a me«-
ii^fbcé&4e destitution^ étdespèresde fànsilie ontdusacri^
fier leur devoir de frère à l'intérêt de leurs enfants j, ^
n'est pas étonnant que beaucoup se soient empressés
d'aller au devant des injonctions dont ils se voyaient
menacés, dans la crainte que la punitibh ne précédât
i^vertisseihënt. Coftnbe tout se tient et se lie dans ce
tBdnde, i'im^ttlÀibh j^râe de haut é^ï commùhiquéb
de pi»che en pttiçhey et les- hcMHities titrés, sauf un
petit nphibrè de boiis esprits, ayai^t peu à pçud^rtéla
maçonnerie , le^ templesont été dépo^iillés dç leurs brilv
lants ornements; hâtons-nous de dire que ces persécu-
tions sourdes ou avouées ont en partie cessé depuis
que certaines gens né lèveht pliis la tête aussi àrrogàm^
ipçiënt ; mais 1^ cbup h*en a pecs rAoiM été f^éste. -
AJPP£IiDICE. 199
Ia tolérance, que la charité universelle est un
devoir pour tous les hommes, que nous sommes
tous frères, enfants du même Dieu ^ que nous ^
devons nous chérir, nous instruire , nous se-
courir quelles que soient nos opinions, notre
croyance et notre nation, pour qu'ik ne trou-^
vent jamais grâce devant des gens qui conver-
tissent avec les flammes, et ne trouvent point
de meilleurs auxiliaires que le fer, la servitude
ou la morte
Le second sujet de tribulation des maeon» t^i
l'état de guerre dans lequel se trou venl, depuis
trop long- temps I deux rît^ rivaux; enf^ttits
de la même mère, et qui ne cessent de se déchi-
rer : cet état existera tant que les maçons n'au-
ront pas le courage de déclarer qu'il n'y aqu'une
seule maçonnerie^ et partant de ce principe,
reconstruire l'échelle des grades en la mettant
en harmonie avec ceux qui sont reconnus dans
les autres États; puisunefois ce travail terminé,
déclarer traitre à l'ordre, tout maçon qui ten^
terait d'inventer ou d'in^troduire de nouveiàtix
grades ou une nouvelle maçonnerie , quelle
qu'elle soit. Que l'on appelle èette maçonnerie ,
qui serait seule reconnue dans le royaume,
écossaise, anglaise ou française, il importe fort
peu; mais à quoi bon chercher des titrés qui
impliquent l'idée d'une origine étrangère? on
pmirrait l'appeler maçonnerie philosophique , '
elle aéra de Coua les pays.
Mais nous sentons bien que pour arriver à ce
résultat il faudrait commencer par rapprocher
les deu;^ fractions qui se tiennent éloignées;
examinons dcmc où peut être la diffîcuhé.
Le Grand Orient^ d'abord fraction du pre-
mier et du seul pouvoir de l'ordre maçonnique
en France, est devenu, par l'efifet des traités
légitimes, seul et unique successeur de ce même
pojuvoir; la grande loge de France lui a légué
tousses droits, et il en a joui sans interruption.
; 11 a donc pour lui , non-^^eulement la possession
d'État, mais encore la légitimité : plus de qua-
tre cents ateliers de divers degrés, c'est-*à-4ire
la presque totalité de tous ceux qui existent en
ce moment reconnaissent sa juridiction ; un
trésor, de vastes archives, des bureaux bien
dirigés, une correspondance active et soute-
nue, complètent sa fortune et la solidité de
^on cpi^is^ence; ses relations en dçhors sont
i^mbreuses et de l'ordre le plus élevé; les
Grands Orients d'Angleterre, de Suisse, de
Suède, d'Haïti, etc., etc., entretiennent avee
lui des relations d'amitié et de confraternité;
ses pouvoirs s'étendent au-delà de l'Europe;
comme un vaste foyer, ses rayons, après avoir
couvert tous les points diB la France, vont se
APPENDICE. 201
réfléchir en Amérique et en Asie. A càté de
cela, en opposition avec cette puissance, que
voyons-nous?..... Mais nous ne voyons que des
frères que nous né voulons pas affliger par
une comparaison trop accablante ; nous sommes
écossais, disent -ils, nods seuls possédons ce
rite. Eh ! mon Dieu , qu'est-ce que posséder un
rit«?QiioiI le Grand Orient, dont tous les offi-
ciers sont comme vous grands inspecteurs gé^
néraux, 35% quoi! tous les ateliers, les loges,
chapitres, conseils, aréopages du rite écossais ,
soumis à son obédience, ne peuvent se croire
écossais comme vous! mais le Grand Orient
n'eût-iî aucun pouvoir sur ce rite, par le seul
fait de son autorité légale comme chef d'prdre,
pourrait le recevoir de cet immense concotirs de
maçons, et il le reçoit en effet,. puisque cha->
que atelier est représenté par un dépuié dans
le sénat maçonnique.
Nous émanons d'un conseil d'Amérique, notre
institution est dWigine prussienne , dites-vous
encore, le grand Frédéric est notre créateur j
mais , dans cet ouvrage et dans bien d'autres
qui Font précédé, on a fait justice de cette
vaine prétention; il n'est pas maintenant un
seul maçon instruit qui ne sache parfaitement
que le grand diapitre de France possédait vingt-
cinq degrés di£s écossais, dans lesquels on re*
!ia2 APF89DI0%. .
trouve exactement les attributions et juufu'àUx
dénomînatiom de tous les grades qui^omposent
en ce moment Téch^e des grades écossais mo-
dernes ; seulement quelque novateur ou spécula-
teur en maçonnerie les aura un peu étendus et
divisés pour faire lrente«*trois grades au lieu de
vîngt^ïinq :cda est évident commele joarmême^
ear lout s'y retrouve avec une exactitude parfaite^
et le» pouvoirs donnés au frère Steiphen Moren
en 1 761 , démontrent cette v^!:ité de manièlre
à ne laisser aifôiin doute à eet égard. Mais
quand il serait vrai que ce rite Serait d'une ori-*
gine différente y ést-H^e donc à des maçons fran-
çais cpi'il convient d'invoquer cette circons-
tance pour affecier. de se craire^d'un autre ordre
que leuM frères, et ne devraient*ni|s pas , au
contraire^ répudier ce. triste privilège pour se
confondre avec le rite national. Lorsque dans
l'ordre civil un Français reçoit une décoration
d'un, prâice éti:a)|gi3r| ^ croit -^îl autorisé à la
porter ;jbint que srà souverain ne lui a pas^ ac-
cordé l'autotisation nécessaire ; et s'il le faisait,
les loi^ ne sont-elies pas là pour lui apprendre
que nulle distinction n'est légitipoie , qu'autant
qu'elle ne blesse en aucuâke manière les droits
du pays, les detoirs du citoyen enver^ sa patrie,
et les prérogatives du gouvernement établi*
Mais les maçons écossais > sauf peut-être un
ilPPBttDIGE. m5
petit aombire i|iii ont \t^vê taisoùs pour fuir le
Grand Oriônl ^ sentent bieti cette vérilé ^ et la
paix serait bientôt faite si quelques chefs (nous
en exceptons le gi'and maître, dont là noble
grandeur d^âme est biefi CïonnUe) Hé trouvaient
mieux leur compte , dans le sens de leur amouiV
propre, à laisser les choies cpmme elles sont.
fin effet f le Grand Ûri«at offre dans sa com^
titmiott tous les élémetiu d'dn gonterncÂiefit
véritablement représentatif, et à ce titre , il
offre aux maçons toutes les garanties qu'ils peu-
vent (désirer *. Étrange contradiction ! La dé^
* Tous les vénérables de loges» très^-soges de cba^
pitres, présidenls de conseils, sojat de droit i^eipbres
du Grand Orient et ont voix delib^érative d«^ls les at'-^
f air es générales de l'ordre ; on les appelle représentant^
nés, parce que cette qualité est inhérente à leur dignités
de pli^ , tous les atçUers sqnt représentés par ^des dé-
putés nQmmés psir. eux à i^et effet; ce sont les reprédein7
tants élus.; ik ont les mêines droit^qw^srjqp^^ntant^
nés, mais ils perdent le droit de yoter lorsqiji^.^cef^-cjl
se trouvent à la séance ; cela est uéc^ffisaire pour <]u'uii
atelier n'ait pas deux votes dans une délibération. C'est
parmi les représentants élus que le Grand Orient choisit
ses officiers; un officier du Grand Orient cesserait de
l'être, s'il n'éjtait pouryu.d'uue Réputation; mais il nç
peut à la fois représenter plu3 de trois ateliers. Ainsi, l^
Grand Orient est donc une véritable assemblée des. jr^
présentants de Ici mof onnerie. Pour rex]ptdi|io« d^ t(-
904 APPENDICE.
iDooratie est du coté fie ceux qMe l'on ^appelle
des despotes^ car ils ne sont que les dék^és
fjaires, il se divise en plusieurs chambres : savoir, une
chambre de correspondance et des finances qui enre-
gistre et distribue la correspondance , et connaît de tout
ce qui a rapport aux finances , à la bienfaisance et à l'ad-
ministration ; une chambre symbolique qui connaît de
tout ce qui a rapport -au contentieux des loges, de-
mandes 4e eonstitiiiioDS , affaires Milférieureis , «te , etc. ;
un si^rème conseil des rites qui connaît dç tout ce qui i .
a rapport aux hauts grades ; une chambre de conseil jet
d'appel , qui , ainsi que son nom l'indique , juge en cour
soovétàine toutes les questions qui lui sont soumises
par les autres chambres , et toutes les affaires , soit des
loges, soit dès maçons individuellement qui interjettent
ïrppelfVd'une décision prise à leur ëgard : le Grand
Orient en^Crand Orient, toutes les chambres réunies,
décide en dernier ressort sur les travaux préparés par
les chambres; il y a en outre un grand collège d<^ma-
tiquè de tous les ritesr, composé' d'autant de sections
qu'il.y'ade rites reconnus! Ces sections réîinies déli-
i)ërent suif ïes affaires dogmatiques dès hauts'grades. Le
^graiid^cbllége cbnfèi'e seul le grade de grand inspecteur
général , 33*', dernier degré dU rite écossais. Les affaires
ordinaires se préparent dans les commissions qui font
leur rapport aux chambres. Il y a deux commissions per-
manentes, la commission des finances et la commission
d'inspection du secrétariat^ ces deux commissions s'as-
semblent autant de fois que les travaux l'exigent, mais
elles ne peuvent avoir moins de deux séances pat mois.
X Extrait des StaiuU généraux de 1626).
APPBIfDlGE. 20S
de le«rs frères qui peayent chaque année leur
retirer leurs pouvoirs; raristocratiey au con-
traire, dans toute sa plénitude et dans toute
sa pureté, est du côté de ceux qui s'intitulent
les libéraux de l'ordre ; car chez eux les di-
gnités sont à vie , et là suprême puissance ré«-
side dans un petit nombre d'individus qui sont
les grands seigneurs suzerains et irrévocables
d'un rite au gouvernement duquel les autres
membres n'ont aucune part; de quel coté se
trouvent donc les vrais principes de l'égalité
maçonnique et de ''la fraternité ? La réponse
n'est pas difficile à trouver.
Aussi la difficulté capitale qui s'est élevée
toutes les fois que l'on a essayé de traiter avec
les chefs de l'association écossaise a été de s'en-
tendre sur le mot union , et l'un des commis-
saires nommés dans ces derniers temp!$ pour
traiter de la paix, brave militaire, et qui af-
fectionne naturellement les expressions du mé-^
tier dans lequel il s'est distingué, disait : nous
"Vouions entrer au milieu de vous Vanne au
bras , en bataillon carré! — Oui^ lui répondit-
on , // ne vous manque plus que de placer de
V artillerie dans les angles^ nous ferons là un
joU traité de paix.
Non , il ne peut y avoir à^umon s'il n'y a pas
fusion ; il faut déposer les armes et confondre
aoG APFBtCDICE.
1m rangs. Qu0lf|tte8 coao^sstoM de part et
d'autreaaméAeraieBt promptemeiit eet heureux
rësfihal , qui d'ailleurs e«t dans rintérêt seul
de Fordre et non dans celui du Grand Orient ;
ear^ nous le disons avçc franchise ^ il y a de
sa part une grande générosité à détourner les
yeux de la puissance qui l'environne ^ ^oup
tendre la main à une petite fraction qui ne
peut^ par ellerrméme, rien ajouter à sa force
ni à sa gloire*. •.. Je nie trompe x c'en est une
grande que eel{e de chercher à rapprocher les
membres de la grande famille, et de conquérir
des frères si dignes,, «eus tant de rapports, de
noire eslime et de notre amitié.
NOTES.
NptE 1", page 12.
Un ^ouvrage anglais , dont noas ne nous rappe-
lons pas exactement le titre , mais qui a été tra-
duit en français, reconnaît que la maçonnerie a
été apportée en France par des chevaliers croisés
de cette nation*, de France elle passa en Ecosse
ou en Angleterre. Notre patrie, alors sous le joug
de Vabsblutisme religieux et féodal , la laissa s'é-
teindre;' les Anglais, plus heureux, la conservè-
rent, et nous la rendirent à la fin du grand siècle
des lettres qui prépara la régénération européenne.
I4oTs 2, page i3.
C'est à TEspagne, au dix-neuvième siècle, en
1825, quil était réservé de mettre à mort avec
cruoJuJté, la loge entière de Grenade, composée
de sept maçons , et d'envoyer le néophyte aux
galères. L'E^agne 5'est encore signalée en 1828 ,
ao8 HOTES.
pu rapport du Courrier français dtx 6 mai de
celte année :
tt Le tribunal de Grenade vient de condamner
K au gibet le marquis de Cavrillana, riche pro*
Cl priétaire de Cordoue, et le capitaine indéfini
« don Ferdinand -Aîvarex de Sotoraayor, neveu
K du feu comte de Colomêra, tous deux^^^^^c?-
« tés d'être francs'-maçons j et de ne ^'étré pas
« dénoncés eux-'mêmes. » Quel pays et quelles
lois!
< Note 3, page 19.
Il n'est point inutile de rapporter ici un fait
qui se trouve consigné dans V Annuaire, de la
mère loge écossaise du Contrat social , de
1812 y d'après un document curieux en laifgue an-*
glaise du quinzième siècle. Henri VI, roi d'An-
gleterre, avait beaucoup entendu parler de la so-
ciété secrète des maçons , il voulut interroger un
initié, et fut si satisfait de ses réponses, qu'il se
fit initier lui-même peu de temps après.
Note 4» page 26.
Consultez M. Bazot , Manuel du franc^mcuçan;
Nicolas Bonneville, d'après Thomas Paynè, de
Uofiginei de la franc-maçonnerie, etc. 5 M. Tho-
NOTES. ^CQ
ly, Àctalatomorum, etc.^ M. Laurens, Essais
sur la franc ' maçonnerie ; J^alande, Mémoire
historique sur la maçonnerie; M. Gruernier dô
Dumast^ la Maçonnerie , poème-, M. Chemin
Dapontès, Encydopédie maçonnique, les an-
nales maconnâques, les différents étais, les^e^ei^
de V ordre et les coiwordats du Grand Orient de
France, les historiens anglais, etc.) et€.
Note iS, page 28.
Au rapport de l'historien français Nicolas Bon-
neville, le célèbre antiquaire Elias Ashmole, fon-^
dateur du musée d'Oxford , se fait initier dans la
confraternité des? maçons, en 1646, à Warrington,
La même année, une société de rose ^ croix ^
formée à Londres d'après k nouvelle Âdantis de
Bacon , admet dans son seiti Âshmole qui rectifie
les cérémonies des coteries dous^riers, et in-
troduit parmi eux Uiie initiation renouvelée des
mystères de FÉgypte et de la Grèce. Les rose^
croix prennent le titre de maçons libres ou
francs^maçons y pour se distinguer des ouvriers
maçons ou maçons ordinaires. \ '
Ashmole serait donc , d'après cette version , le
créateur du premier grade ou apprentissage^
En 1648 il ajoute le grade de compagnon ou
second grade,
i4 ^
Ghàrleâ l'^esl décapité en i6$cj; les'royaKstes ,
ses partisans^- instituent \b tfom^hie grade ou
tAaîtrise , qui 'devient une aHusîon à la mort du
roi^ et à la résurrection de la royauté j dans
le.i;établi£seipent de Charks H. Ce prince, pen-
dant, son exil, s^élîrit fait recevoir franc -maçon.
.'Tous ees felts tte sont paii dénués de vraisem-
blance.
Les pratiques mystérieuses des ouvriers maçons
sont rectifiées par un homme de sens, le premier
antiquaire de ,sa. natipnt^ ij cç^ei le. second grade,
suite judicieuse du premier j ui^ §irand éyénement
politique donne lieu à la conception du troisième :
trois annéesr seulement suffisent à rétablissement
et; ail complément de ce système maçonnique ter-
naire, .
Mais ce système ne peut être admis que comme
une vénovatÎQnt tes trois grades es^istaient dans
les épreuves dçs mystères d'isis \ le troisième , tout
particulièrement^ <j\ii ^vait été établi ou sur l'é-
vénement de Ja mort d'Osiris , époux dlsis, vic^
tîme de la perfidie de Typhon , autrement le triom-
phe du principe du bien.
^ Dès 1717, quelques agaçons anglais se préten-
dent possesseurs de grades élevés que tie possède
pas la grancle Ipgode Londres;, qui ne con^î^ît et
ne donne que les Irois premiers grades. Pareille
»QTBS. Mï
cà^ose eut heu ))ks tard 4»i France (4^. i74^V
1747, r75i, etc.) .vr : : ,
Loid Perw^atr^aftcr^ fui déeapitétà lidtidres
la iQ.décemh^B i74€v.^om avoir pris te^^rmes^éft
faveur du prince Edouard. La veille de sa Inort
il écrivit à sa femme qpl était & Paris (pojr. le
Mercure de jFm/zç6 ^ janvier 1773, pag. 191»)
^îîoïE.3 7.e*8, p^ç^jiq^v. n
L'Anglet<?rre. .^.v^ait déj^ M^W Iç f*t«i} i^^^îRPÏ^
du sqhîsme maçonnique. ^ :^ I ^ „,,j^
Sous, la |[rande maîtrise d'Edyvin , |V^ra 4vi. r6^
Athlestah, en :<^26, les maçQijs aoglais forjDPte^t
une grande loge à York,. , , , : , , , .
, En, 17 19,,. sous la grande maîtrise,.. du doçteji^r
Désaguliers,, plusieqrs lo^es de la.coqespondgingj^
(ie \2i ^rand^ logç d'JTc^ri^j au.nQi;4 de ï'^«ig|(a-
terre , créent à Lond^^esT^Ivef^ouy.el^6 §r?fljlç
loge qui prend le titre de g-raw^îe Ipgç nafiona^^
d'Ans'leterre. Elle établit, en 1730, des ehîtuise-
pients> dans les rjtuejs des grades,. ç|ii|p^Atç^^,p^çjj
d'égards pour les membres de la grande loge
Les choses en sont à tel point dans les deui
a-ja jsioTBS.
graBâesJiQgQs^ qtielès^fiiaçons de Tone ne sont {as
reçus dans l'autre.
NofE 9t page I02.
vjjG'ft&t comme en Angleterre pour h proscrip-
4iomysw^é dtt! schismev Relilsez la note précé-
dente;'- . .;•■•'•• .^ ■ ....
,\ .\^'-',) .:i.- i- Nota: 9,. page:io4; -
Lorsque les associations écossaises ont essayé
de rivaliser aved'lè Gratid 'Orient,* ailles n'ont pas
manqué de lui contester la légalité de son ori-
^ÈtêfV^tb^ést surtout cet argument qui , reproduit
dans tou» les discours , aparu àïix antagonistes du
^rafiiî Ôfîeiit j rârme la plus sïire etia plus fou-
droj^aînte. te fr^èré Dupin jèuile , dans son compté
rendu des négociations*, n'a pas craint de cçra-
pï Oflàeltré * sa répiilatîon d'homme éloquent , en
faisant ce îiiâuvais jeu de mots : ToiUe T autorité
rësidè é/afZM/^(lé Grand Orient), e^ tàpreUve,...i,
cleht^u^U Va ptîse t he ivkve Y)^ aîné, dans
la' iïièftie séance , s'écrie : Uantiquité du rite
écossais anàiert et accepté est certaine; Van--
tériofité de ce rite sHr celui du Grand Orient
* Page 21 du procès -verbal de la fçte du saprétnô
çQ^^il en 1827. ';/,..
NOTES. Jï5
ne peut être coniesêée Et plus loin : « Les
« prétentions du Grand Orient sont insoutenables^
« elles sont destructives de Tesprit de la maçon-
11. nerie « » On peut être avocat fort célèbre,
député très-éloquent, et en même temps maçon
très-ignorant sur Thistoire d'une institution qu'on
regarde sans doute comme trop . peu importante
pour prendre la peine de Fétudier, cela se voit
de reste ; mais alors il ne faudrait pas se hisar*
der d'en parler en public, et surtout, &ire im-
primer des discours dans lesquels on avance des
propositions si faciles- à réfuter; il ne faudrait
pas qu'un homme, qui se dit franc -maçon et
tolérant j fasse entendre ces paroles fort extra-
ordinaires dans la bouche d'un frère .: «; Là
« aussi , se trouvent ( il n'est pas facile de savoir
ic si c'est du Grand Orient dont l'orateur veut
« parler ) des tartufes et des ennemis dégui-
se ses , qui viennent à vous couverts de peaux
a de moutofiy et qui, au fond, sont des loups
4( dévorants "^^ mais on les connaît à leurs fruits :
« ce sont ceux, de l'intolérance \\.^. » En vérité ce
style de mélodrame .est singulièrement comique..
Les orientalistes, c'est ainsi que les défenseurs
^u Grand Orient sont désignés par leurs adveisair
* Page 38 de la brochure citée , discours du frère
Dupin ainé«
2l4 KOTBS.
resy gont de meiUeUre foi que ne le-sopposent leqr^
antligomëtes ', ils aTOaeot qtrela'primitii^e origine
du Grand Orient pèehe par la rëgularitë. Sans au*^
cun doute il doit son orrgiile à une révolution ^ od^
$i Ton veut, à un coup d'ëtat dont les exemples,
nombreux dans Tordre civil , pourraient an besoin
justifier celui-ci ; ifaais qn'est-il besoin de chercher
au dehors de Tinstitutiou des raisons po«tr approu^
ver ce qui fait Tobjet de la <liscussion? les faits
seuls suffisent pouf* établir' Topinron à cet égard.
En effbt, reportons**- nobs à Tannée 1772 :1a
grande loge, parTéffet de Tinertie du grand maî-
tre qu'elle s'était donnée , ;par Teffet des dissent .
siohs que quelques-uns de ses membres avaient
excitées dans son sein, par k pïiu d'énergie et d'aô*
cord qui régnait pattni le^ membre^ influents de
Tordre, avait peu à peu laissé dissoudre Tautorité
maçonnique et introduire une foulé d'abus qui
ttunaient Tiilstitation *, de ce nombre et en pre«-
mièrè ligné on ffeut compter l'inamovibilité des
maîtres de loges , qui faisaient d'une société fra-
ternelle une espèce ^e ferniie à vie, une propriété
qu'ils exploitaient sans contrôle.
Dans cet état de choses , les maçons probes et
consciencieux tournaient leurs regarda vers cba*-
que objet qui pouvait leur faire espérer un meil-*
leur avenir : une commission est noi^imée 5 ses pou-»
vwrs un pùn vagMOSfjiui Jsiigsjgftt la teûtflde d'ëiablir
d^ diâ|cussioa$ qui sortent de la spéetalHé-de son
makidât^ Jb^aM^lôii^ de maçQu^. pir^pbent pan aux
débats, t^ut se fait au dehors, on ^^'ocêupe de la
1 éorgaiiiâatiôu du sénat m^itaiqoe.^ et la grande
logenesté ealiue, elle ne révoque pas ses poU'*
vpÎFS .lorsque. cela lui ^tait si facile : les .cQns|>i^
râleurs étaient ses p)*opre$ menftbrés^ tlit-^on^ nliâi
alors ils y étaient donc en oiajùlritév «t lotsqlie la
majôrilé vêtit une chose , il â^ a plus çoiisptra^ion<
Cela rappelle iin événement fàniëux .denlt;on thcr»*
chait partout les fauteurs ov^festfautàurs:- on vou'-
lait h tûlitc force trouver une icbnjuration 'secrète^
on n'en put trouva.: pourquoi P la rai$air;:eit est
simple, et nous V^ion^dela dire. . ' 1
Pour compléter le iriomphq des xénoTatétirs;
u^ lioimue d'une grande/ inflneiuiè.^ Ib doc ide
Luxémboiiig , leur pré^ son appui -, kai&arfs .^na^
çonniques de la capitale, et surtout ceuxdea hauts
grades, ée réunissent à eux^ la révolutiàa.^ait
inévitable : elle se fît paisiblemeht, et auissitôt tcmr
les les loges de la correspondance y apiphudirent^
Je nouveau Grand Orient, àpèiœ inétdlé, reçut
l^s félicilajtiohs et les hoffimages de tons les 4HMrps
maçonniques de France. . . . :
Mais ce triomphe,: cette nécessité mêmes q«â a
amené larévolption que noiis «xamincns, itepon-
2l6 NQ^TES.
vait complètement effacer ce 4a*ily atait d'illégal
dans les formes-, noas avouons de bonne loi que
le plus grand succès ne peut justifier la violation
des principes, et jusqu'à Tannée 1799, la grande
loge ppuvait accuser d'usurpation son heureux an*
tagopiste. Mais ici la scène change complètement :
glaces aux soins fraternels et au zèle éclairé de
l'illustre frère de Montaleau, l^s partis se rappro^
chent^ le Grand Orient, fort de sa puissance et
du pouvoir qui ne lui est plus que bien faible-
ment contesté , n'hésite point à traiter ayec l'om^
bre du pouvoir qui représentait l'ancienne grande
loge de France. Les principes triomphaient de
nouveau par ce rapprochement fraternel.
En traitant avec les membres de l'ancienne au-
torité maçonnique, dans un moment où il y avait
une grande générosité à les considérer comme for-
mant un corps dirigeant ou administratif, le Grand
Orient reconnaissait loyalement ce qu'il pouvait y
avoir d'irrégulier dans son ei^istence, il se pur-
geait de toute tache originelle , et la fusion pleine
et entière des deux Grands Orients effaçait com-
plètement les motifs de division que les antécé-
deiits avaient pu lais$(er dans Icjs esprits ; tout alors
est devenu régulier, et par la forme et par le
fond, et sans doute, ceux qui reprochent au Grand
Qi^içnt de n'être qu'un usurpateur, d'avoir pris.
lïOTES. 217
Tautoritë dont il est reyéta , ne se sont pas donné
la peine de remonter aux causes premières de sa
création, et d^e^saminer les traités qui plus tard
sont venus sanctionner et légitimer son pouvoir.
Où trouverait-on , d'ailleurs, une autorité plus lé-
gitimement, plus libéralement établie que celle
qui n'est uniquement formée que parles manda-
taires et les représentants de tous les ateliers dont
se compose la maçonnerie du royaume, (J^ojez
1829 et Tappendice.)
PIEGEfS- .
JUSTIFIGATIV««.
iVàie réinise le jeudi 36 n^êmèHré ï9^6 , )E7dttt*
itf. /é ciucr d^ Çkoiisetd>y}fMjir dé France. '■
Otf )doit se pénétrer de eetteiérité iiH^taAtè,
que dan& ce monrçnt les emièMs âé Vbrâre^ii^
çômiîqte.en Frâface, «niploi^^lf Um^ lëd *inb)renà
pour le distondre^ on élève dans les prôTÎnèéit Séb
prëjogés:qm palhalj^selit PactiTké èei ibges^ et ilè
pouvant obtenir des adtes.dn gèiivornéntént qtii les
réprouvent, Mi a Tè<Mifs 4 la dteeoltle éi ^
schisitae.
te principal moyen que Ton evnploie et sut* fé^
quel on compte y c'est d'dever àutdi iDMàlre àiitel,
220 PIÈGBS
eLG*«8Lie.'C<m8eîI fréeiàé^ par Filkistre frère de
Choiseul que Ton entend choisir pour rompre le
système d'unité nëceçsairQ à Tharmonie et à la
fidëfitë des crojapoes. ] ^ ;
Une fois qu'on aura établi deux bannières , il
sera facile de faire battre Tune par l'autre , et de
les faire ,di&par^îâre'ti{utes^deux.i '^ : l
Ce serait une action glorieuse pour l'illustre
frère de Choiseul de mettre fin à ces débats.
Il est notoire qui! n^ a^dans chaque État ou
royaume qu'un centre unique.
Ce centre est et ne peut être que le Grand
Orient -, il exerce depuis longues années les rites
français, écossais, Kilwiniug, Hérodom, etc.; mais
on ^ait, qq&,{^f rio^Ui'e .fitt.à une discussion
nakssii^^ ïlofs, îifil:,,èn i8o4Vun concordat cons-
tatant d'une maiûère définitivement authentique
la réunion du rite écossais. La cumulatàon de
j;ou^.les rites^a été :exi oiitoe proclamée' par un
^tùt;de 1.844 > r^KMÎu sous «la direction- des frè-
re^ ^réûMsime^ grands maîtres de l'ordre, les ma-
jréchiiux^daps de Tareftte et de Beumonville.
;. ;4îtvsi le Qrahd. Orient est en possession légale
4? V^dininifitration de toos; les rrites. '
Pourquoi M. le duc de Choiseul prétersût^l son
nom jà pne «dissidence?
; i};(ui .appartient de la faite cesser.
JUSTlïIOiA VIVES. , ^M
^^ qjji aerjflîtidu tipeate-irqidièqQiè. i» - n^iA.Ji t.-
^.M- à$j ÇhpÎABpl pourrait éttre^ina^mé l^im^îléfe
^anidft . cffî<^iB>2^oûlULdoffirftiid Orî^M; : ^ -^ - '-
raiî0Qt:^a|>pdëâ oonmieiifl^H^^ è8i;exer^0; ^^^'*'^^
ûLc^ :leig^$ • eQn5titsiiéâs\^^ia^jlèv:c0ns!eil^^8é^
recoDSMQS.;^ cetle ticansackiim serait boiunrabtov^'^
M» Jeiduf dé Oboiseiil.aiiriait Tàvaiitage d'altacliet
S9^.icé\éhmé à uû àtail^vdjs pslx , i( un {ibete^idé
faîaiUe f :<|iiii :patalyserajéni lies c^^ dëi^ 'phi«
cruels ennemis dera?dret^' :';;;..
, .^ • • ;//. ~, Répdmè. • -" ..• ■ v;
Le duc de €hoiseul, ignorant de qui vient la
noté qui lui a été remise par M. le général Diiver-
ger, et son degré dVnthentkité, ne peut entrer
dans deg détails cohvénables sur les idées et pro-
positions qu'elle renferme. /
Il se borne à dirc que partageant toutes les penr
\
fttefii db/pajîs ^idttinaèririleV »èi^ piwaiitpoar ba^e
to complète iat«grUë^ il peitt^ qàet de' telles dià^
jIM^^IIlil te|l0iiyeiii:%0rë8oudre^qtt0 par âos <^m-'
missaireàw U ]éA IdésigheÉtit* Isoî^^^^
^î^raftl tcôifi^ioftilea: batfesi ijibift rëQ|)iviq4ie-
«^dl 4ûiiiitf eiri^ ces ayipnsiii^bs «près mété dis"
cussioa> /El fiurtottl piobi^ ^ et aumtiitlâ poô^iroirs
IMN^^^f Ji poiUiràiëni:£|cilita? éaqoe tiD^d lei^ainis
A^Vo^<^iMçbiib»piQetdel'oidl:eébc»saî»peuve&
^^ÉMU'WTi/Mts^y Jiifaoïiuîefei eUibbëgatioti de
tte^fini^eisiiiges^ el:i4^i}b*âèat)îb]i8âiijtt^s et qvà
nfty r<idtaia6iit quehdl^ ïûigjmB^i du^^Mj^le^ et ii'a^
mènent aucuns rësultata;jjufiltt'a eilietuieos;
w
Deuxième note qffi^ims&piimise le 7 Décembre
i8a6*
L.J(v9m^i<^i^iet (S^tifi^iifiÂBcre nUostre frère ^
^^^Q^QÎs^lfi^ihpmtàkte^^ note effloiçuse
interpréuît sincèreweat leisi. sentiments de tous.
Cet arrête ouvre la voii»'oiBîottsUe»):U«4^e9t peut*-
élif^fm %W$î ^viibwineiit spécial qu'on Tout dé^
$ibé ,miiia:'le poiatimportànt estia nomna^ades
comtmssuifes^y et oas'expIiqaflBra plmpositivétaeiit
cjbhadés cbnSérencesjde Yivû;V)^^
Que k& commissaires, se cassémblent saais détûV
qa'ils posent promptement des bases admissibtet^
et de suite les pouvoirs définitifs seront donnés et
le traite de paix ratine; ■*'
On demande, on offre une transaction hono*
rable. •»
Le Grand Orient a trois cents loges sous son ché^
dience; touteç, malgré les. libelles répa^idjc^a et à
répandre, ont proclamé ^ reconnu ce grand prîn*
cipe qu'il ne peut y avoir qu'un centre unique par
État pu royaume, et qu?. ce centra est le G»*. Q.v
pour la France, . ,.
Toutes les loges delà capitale viennen); de çepro-
noncer affirmativement.
Ainsi ^ c'est doncrintérêtseul de J'ordire, le be-
soin bien senti de ne point rompre Tunité si néces^
saire pour vaincra les efforts des ennemis cachés ,
conspirant sa destruction, qui ont détermjiné,desi
propositions sincères et sérieuses.
La réponse à la première note trace un mol sub"
terfuge qui contraste avec tout ce qui est fraternel
dans la première note, et on entend n'y répliquer
que par Fart* 6 de l'arrélé joint, qui en confie
l'exécution h la loyauté de fllK^ F.\ duo de
eboiséid^'tfkàff dbeBffdétid4à»<Aifmr iès^twigs'du
fk9a0v"ij ià 'tpttti Ç6tistqd!i} dësigaeray et ià ne foi*^
mer qu'une seule:âittorité pour la .granda Htmlle*
Qbit]kae*^làirdit:it dwisif pour uivde'Ses chefs ,
VIUU<.;.R-J de eWisebU ; . . . r . ; ^
fK '* ■ ) ■*
N" ^. ... ■"'
'.'..' . * . ' ' , ' r ' ' * '
Arrêté dà suprême Cohs.\ des Rites dans sd
, séance au p décembre iSaô, .
' Sur là'cbminunicâtîôii donnée par l^un dés ofïi-
cîersdu.G,'. O.*. de France, que des ouvertures
oïàciélisenienit fàïles ,' pourraient faire espérer
qu'on parviendrait à s'entendre sur les moyens dé
faiife'bèss|ér iin kystëmë dé qui ajQBige
Fôrdrè lïiâôonmque en Fràncef
Les Çolôiinés consultées, et le frère grand ora^
leur entendu éri ses observations :
Le Grand Orient -de France, en son suprême
côîiseil des rîtes,
Arrête :
, Ajrtiqlb ^?^i;MJm«, Xinq commissaires choisis,
savoir s trois dans le sup- •. çoas. *. des rites^ et deux
JUSjf^IFIGATIYES, àsS
dans les deux antres chambres administratives du
G.*. 0.\ sont autorises à concerter les mesures
propres à faire disparaître toute dissidence.
Art. a. Cette commission est composée des
frères Lefebvre d'Aumale, président, Raveau,
premier surv.\ et le.baron Fauchet^ grand orat.*.
du sup.'. cons.'. des rites-, des frères Besûchef,
membre de la chambre d'adoùnistriition^ et Benou,
premier surv.*. delà chambre symbol.*.
Art. 3; Ces commissaires s'entendront avec leif
cinq commissaires qui seront désignés p^r 11]!.-.
F.', dé Choiseul. * > .. . . ■
Art. 4*
11 sera mis à la disposition des commissaires
nommés par les articles premier et troisième ^ une
des salles du local du G.-. 0.-, de France»
Art. 5. Le R.'. F.*. d'Aumale fera dans le plps
bref délai au G.\ 0.\ de France, eh son sup.-.
cons.'. des rites, les trois chambres asseioblées^
# un rapport détaillé sur les trâT.% delà commission*
Art. 6. Ampliation du présent arrêté sera trans*
mise au T.'. 111. •. F*', de Choiseul à Ja loyauté
duquel l'exécution en ^st confiée.
t$
n^ (licfis
A LA GI^OÏRE DU G.-. A.-. DE L'DNIV..
GRAND ORIENT DE FRANCE.
Extrait parte în qua, des travaux du G.\ 0.\
en ses trois ùGr. Àtr, réunis, en date. du
ag* )our^ du ii* roois 6826 {pL^jansner 1827^
• Les €k>L\ consultées, Je F.*. G.\ orateur oaï
da^ ses éondu^ons.
Le G.\ 0.-. déclare :
Confiraier les pooToirs déjà d(mnës par son S1]p•^
oénseil des rites auit W.-, FF-*., LefeWre d'Au- •
mêie, Râteau, Fauchet, Befnou et Be^chet, offi-
eièrs du G%\ 0.-. dans ses trois chambres, à Teffet
de traiter avec les cinq commissaires désignés par
nu.'. F.\ duc de Choiseul, pour opérer, d'après
les bases établic^par les trois chambres réunies,
la réunion dans le Gr. 0.*. de l'association dési^
gnéesous la dénomination de suprême conseil.
Le concordat établi entre les [commissaires des
deux parties contractantes, sera d'abord soumis
à la sanction d'un G.*. 0.*. extraordinaire con-
voque ad hoc, et enanite ^ Tapprobation du! T.*.
Sér.\F«\ Macdonald, duc de Tarente, premier
G,'. M.\ ad.-, 4^ ]lVilre laaçQoqique en France.
Certifié conforme au registre des délibérations ,
par nous, ofiicters* dignit.*. de la Grande Loge
d administration du G.-. 0.-.
Si^iés : comte HmpM, G**. adatiBistratevr)
ROETTIEHS DE MONTILSAU , R.'. du G.'. M.'. ,
GoNTiER, président; Le Couturier, président;
Bp^i^, Or,-. *, RicffARD. Or.\ 33*} '^pucpç^ .
Scellé et timbré par nous, garde des spe^ux çt
timbre, signé Houssement^
Par mandement du G*-. O.-.
^ign^ VàèsAL, 5€cràtain» géaéi«l»
SUPRÊME CONSEIL
. ' DU 55* DEGRÉ POUR LA FRANCE.
Le S.*. C.\ ppur la France, du 33* et dernier
depédiiftiie écossaie , ancien et accepté , etc.
^ . Séance du 10 décembre l8a6 (style vulgaire).
Sar lar commamcatiôn-donnëè par le $.•. G./.
C.'. riU. F.\ duc de ,Choiseul, d'un arrêté du G.-.
0.-. de France, en date du 6* jour du lo* mois
Tamus de Tan de la V. • . L. \ 5826 5
Voulant répondre aux propositions de concilia-
tion expri niées audit arrêté , arrête :'
AMtiûi,B ^RBMiER. Cinq commissaires choisis par
, le suprême cbnseil , sont autorisés à concerter les
mesures protoes à . faire disparaître les difficultés^
existaptes^
ART. 2. Ces commissaires sont MM. le lieute-
nant général, comte de Pally, qui présidera la
commission*, VjUaume, Guiffrey, membres du su-
prême conseil ^ M. Deslauriers, 32.', Yen.-, de la
' JUSTIFICATIVES. .22Q
Rose du parfaU silence , et M. Dupin jteiijfie ,
membre de b G.\ L.'. C.".^3i% ,
Art. 3. Ces commissaires s'entendront aveo les
cinq commissaires désignes par le G.\ O.f*. dans
son arrêté sosdaté. /
Art. 4- M- ^^ général.de Pully , fera ^ la pre^r
mière\séance , un rapport di^illé sur les travaux
de la commission, , ^
Art. §• Le T.% P-;.S.\ G,*. C.'., ducdeChqi*
seul, est. prié d^ remettre ampUafion du présent
arrêté au président de la commission » comte^^p
PaUy.
Les membres du S. - . conseil , etc. , etc.
Pour ampliation, et d'après ^mon approliatipn.
&grn^. Le T.-.P.-.S.-. G.-. C.\,
^ Le due de Croisbùl.
Première note, des officiers du Grand Orient,
rem^^ aux commissaires nommés parFiUus-
tre frère duc de ChoiseuL
1° Dans l'intérêt de l'oixlte un centr-e unicpie
d*aiitoritë maçonnique pour ;loiid lèstitesist în-
dispensable.
a5o S^^^^"' ?iitti*«i
û!^ Ûe centre nëcés!sai^6 poiA là teotiéert&tiôn de
l'ordre en général fae>péut élré qufe àkûi le Crânil
Ch^iëiit de Fràïicé ; tôH éxtôtëticé fépose sur la
itiétimoh aie téw^ le^ Véûértobles des Ibges ou pré-
sidents dès ateliers maçonniques de là Fi*aûee^ par
là Voie àe leurs députée.
A quelque Hté ttotoc qù'âppàHiehné i^t^ atelief,
quel» que soit Je régulateur quille dirige, il, ne
Cducoùtt àii bién^éiiél'al de Vtirdre qU^autanl que
èôâ ilepré^n^tàlit JBs^it paftlë dû bétitré céiùmundë
là lûâtbttneffe. ^
3"" La cominission du . Grand Orient ayant la 6ôti*
science que l'ordi'e thàçota^iqùe tte peut exister ^'il
y i *^sîi6ii ttWtfe lèfe ^iVéï* rît«à ptatitiûés «n
France, et ^,our kmenier llleuïèux^réà«UBt d*un
accQr4gj^raL) bât les:pi'opositions suivantes ;
PROJET.
ÀBTicLs PREMIER* Fusiou entière et absolue au
sein du Grand Orient >^eS/îfc^ères présidés par le
très-illustre frère duc de Ghoiseul.
ART. ^. La hstite dignité de Irbi^èiti^ grand, ttal^
tre adjoint de rbtdt^ 'gérait 'ofiferte% cîet àtaàtre
frère.
Aâtw 3» L'illusàre &èrÀ ccAnte M^mre sera ap-
pelé à la dignité de frésid^at du (jcaud collège de
tous les rites*
??ÎS JUSTIÏ'ÏCÂTIVBS. 35ï
Abt. 4- Quinze membres , choisis par Tillustre
frère duc de Ghoiseul, seront places au âombre
des officiers d*honnety du Grand Orient ; cinq of*
liciers j également choisis par le même frère , ser
ront attachés au suprême conseil des rites ^ cinq k
la grsinde chambre aynd^oliquç «t cin(| A la cham-
bre de correspomlaAce et desfiaaoces.
ÂBT. 5. Tous les ateliers sous la direction de
nUtistrô frère duc de €lK>Î5ei9l^eri^t«'«ç<Ql9n9S
par le Grand Orient.
Va teUer connu soysk nom d^}og^ de.lagr^iide
commanderie sera ^i%é tu «ooleU >d4( 3^%. tt
prendra souche sur une loge «É chapitre dt oin
dioîx.
Art. 6. Toute^lespièeds^amâiifres, tdakapx;
constitutions ou autres €6it)ok lemisfis au seorétar
liât du Grand Orient , :et èeront rëaâiei amc ar-
chives générales de Tcrdiâe éottt dkâ font partisi
La fusion derant nëeessiter un plus gnad tra»-
vail au secrélanàl, on admettra un inoùvd em-
ployé qui sera présent^ par Tillustre frère di|ç
de ChoisetrK "r .
':a3a l^liQ«8
* w
CorUre-ph^et présenté par la commission Chci^
seul en réponse au précédent.
ARTidfe PREMIEV. Le rite écossais et le G.*. 0.-.
de France seront dësormais réunis^
Aht. a. Le T.*. P.*. S.*, grand tommandear
doc de Gboisenl serait nammë adjoint au G. *. M. *.
pour le rite ëco^ais '^.
Art. 3. Dans le cas de mort ou de démissioa^
la in^entalion du successeur da jT. % P. \ S. \ G. * .
Gom.y serait toujoujrs^ faite pajr le Sup.\ Gons.-.
*. Abt; 4* I^ Sup.r. Cons.'. du rite écossais an^
citth.et accepte s'tmirMl: ia G.-. 0.*. de France
pour ne feire qu'Un seul et' même corps.' ^
Akt. 5. Le Sup.*. Cons.;. fanait partâ^ d'un
grand collée des hauts g&ades., qui se formerait
par Tadjonction du G.\ consbtoire des rites , ac-
tuellement établi dans le G,*. 0.\ de France, le-
quel se diviserait en deux sections , dont Tune se-
çaît leSup.'. Cons.-. présidé par le T.-. P.-. S.-..
^ Proposition du Grand Orient de France..
JUSTIFICATIVES. a55
G.\ Gonfi.*. , adjoint au G.*. M.\ ^ et e^ son ab-
sence, par leT,*. 1Û1.\ Lieut.". G**. C6m.% Cette
section du G.\ collège régirait exclusiven^enl;
l'écossisnie , de quelque institution que ce soit.
L'autre section serait le G.-, consistoire de tous les
antres rîtes réunis au G.\ 0.\
Art. 6v Cette réunion prendrait le titré Ae Suprê-
me Conseil et grand Consistoire des rites réunisu
Aut. 7. Le suprême Cons.*. serait d'abord
formé de dix-huit membres actpels du rite écossais
ancien et accepté, qui seraient élus parle Sup.^
Cons.*. , et de neuf membres qui seraient élus ptf
le G,\ Cons.'. actuel du G.\ 0.'.
Art. 8. ATavenir, le suprême conseil, en cas
de vacance , serait libre de choisir- les nouveaux
membres à élire en remplacement, comme il le ju-
gerait convenable.
Art. 9. Les membres actuels du Sup.*. Cons.\
qui ne seraient pas compris âzus la présente orga-
nisation , seraient faits offiders d%onneur , ou ré-
partis dans lés diverses chambres du G.% 0.-.,
comme il est dit daiis rarlide 4 des propositions
du G.'. 0.'. ^
A^j. 10. La grande loge centrale conserverait
le G.'. Cons.\ du Ba* degré, le grand tribunal du
3i* , et le grand aréopage du 3o* degré , quîp doi-
vent être organisés dans son sein.
â34 FliCE»
ÂBT. XI. Les membres daSap.% Gons.*. et les
OSî*. dttG»\0«'. reeevraieal» les mêmes honn^efurs
dans les loges des âeùx rites.
Art« la. Les loges écossaises ressortissàBt de-
aoritrais du G,-. 0.% auraient un dépoté au G.*.
0.*. à Finstar des loges du rite françats.
Âat. tii. Les frais d'administration de Fëcos-
sisme seraient prélèves sar le produit de la coU»'^
tion des hauts grades, sur le prix des institutions du
rite, sur les dons gratuits des loges et chapitres de
récossisme, et sur le montant des cotisations des
ttiemhres du Sup«*« Conseil ^ le surplus serait versé
dans la caisse générale de réserve du G.\ 0^*.^
qui deviendrait conkmuue et serait à la disposition
des deux rites.
Antte e4« Les archiva do- si^préme tonseil se-
raient remises dans le dépôt commun des ardiives
du Grand Ori^it sur un mveoitaire qui resterait
entre les mains du très^ puissant souverain grand
oommandeur dé récossisme, etccmiposeràieiit une
section distincto qui s^ait t^ue à sa disposition
pour les affaires du rite.
jusTiriaàariVEs. |35
N" 9.
A Là GLOIRE DU G.-. A.^ BE ÙUNIV-^.
i&RAND ORIENT DB FRANCE,
Réponse du pf*ojei proposé par tassoeuxtion dé--
signée sous la dénomination de Suprême
conseil, à la P^aL\ dePatis, déUbéréejnur
servir de hase aux obsen^ations dos commis-
saires. ' ^
. ■ - - i
Articis ^RSÉilsa. En éonfbrmitë de rut. t«ftde»
statuts généraux qui portent: «Il n'existé poUPfr
\ iôa&lesateHers qiii'uncei^è 4*atitbrilé ma^n-
« nw|ue to France , spus Ib dié&amiaatidii (te
« G.?« O^', »
L*ai80ciati)Qn désignée sous la dénominati^ ii«
&ap.\ Gons**. , à là Yal.\ de Paris , présidée ftây-
rilL> F.*, doc de Ghc^sëul, est réoriie dès m
jour, et à per(yétuit4 m. G.*. QJ\ de f^rance pour
ïùd former qu'«n seul et àidlaè eotp$«
A«f% s» Le& LL»\9 GbsKp.^ «ft Cous.*, couslknéis
dans le royaume de France ou dtas -d'aittrès états
parleSap.\ Consv'vibot'ausâî partie dôsoe jour
4e k^corresqpoiijAaince.dù G,t. Q.-; ^ pour jôuinde^
a36 piÈ€««
•
mêmes droits^^et avantagea que tous les Ait.*, cons-
titues par le G.*. 0.*. au rite écossais ancien et
accepté.
Abt. 3. L'at.^ désigné par le titre de G,*. L.*.
de là commanderie possédera dans son sein un
Chap.:. , et de plus un Cons.*.' du 3o* degré 5 il en
aura toutes les attributions. Ses droits sont égaux
à ceux des six autres Cons.\ érigés par le G,-.
0.-. à la Val.', de Paris , et constitués au rite écos-
sais ancien et accepté , et au rite d'Hérodom.
• -Srt. 4. Ee Cens.", efles autres At.-. réunis à la
correspondance du G.-. 0.^. nomment chacun un
représentant près leG.-, 0>.-, ils y seront reçus
conformément aux art. 1 63 et 168 des.statotsgéné-
itaux.
Abt. .5. Les statuts ne reconnaissant qu'une
sjeule caisse de Tordre , il e^t impossible d'en ad-
mettre deux. S'il en était autrement y otx fausse-
rait, le principe reconnu par lart. 4 du plan du
Sup.'.Gons.'., et par l'art, i cî*dessus. inconsé-
quence , le conseil et les At.\ réunis ne ôéronl
soumis qu'aux cotisations s^nnuelles déterminées par
les art. 3o3 , 3o4 et 3o5 des statuts généraux , et le
firoduit seraversédansla caisse de l'ordre^ablie
par l'art. 700 desdits statuts.
Art. 6. L'iU4]stre F.*, duc de Chôî^^nï est
nommé troisième 'G.'. M.*', ^s^joint de Tordre
JUSTIFICATIVES. àSyr
mâçûiïniquB en France. En c^ile qualité , il prend
ran^ au G«* . 0. /« de Erance^
Ari*. 7. Trente-trois membres du Sup.\ Cons.*»
prendront iCng dans le sein du G:\ 0**: de France
en qualité d'éxp.*. Il leur est accordé une année
pour se pourvoir de députation. Onze de ces officier^
seron^Uassés dans la chambre deâ^riies^otaze danâl
la chambpe symbolique , et onze dans la chambre,
de éorrespondaéce et des fimoces dtiG.;.p.\ .
Art. 8. Douze des officiers ^d^ignés, aH. 7 ,
plrendroat rang et séance dans le grand collège des
rites , constitué par Tart. 100 des statuts gétiéiraux^
et feront partie de »on*organisation.
Abï. 94 L'illustre iF.*. ^ lieutenant grand comi^
mandeur du Sup.*. Gons.% , sera nommé président
d'hônnêur du collège des rites.
AtiT. ïo. Setont honlmés officiers d*honneur
ceux des illustres frères qui âer^nt désignés parole
T* '. IlL •. F. ^ duc de ChoiseuL ^
Art. tt. Lés dou^e officiers attachés au grand
céil^ge dés rites concourront eiï proportiOA égalé
avec lés auti^és officiers du grand collège des tite& i
à la sectioh du rite écossais ancien et acceptéw Elle
sera formée conformément à l'art, t o4 des statuts ;
elle élira son président. • •
Leâ faidmeà otH^ciers feront égalemtot partie du
cousi&toire de la Val.-, de Paris , établi ^an$ le
a38 ^ FtÈcEs
gniiiâck>llëge.<k6 rites, par Tart. xo6 das âtetofe.
Art. 12. En cas de décès , de détnissiotr ou de
Fi!ëlection prescrite par Tart. S^o des statut^ , il sera »
pour rëleotioaou la pëëieclioii procéd#6Qivatit le^
dispositions dés art. 538 et 53^ des statuts.
Aa^ i3» Aprèa la réduotion opérëe des officiers
da G.'. Or, et des membres do grand eolW^p des
ritn au nombre dé4^min4 par les statuts , il sera
pourvu aux plams juntes dans Ui formas preSrî
Aa? . i4- Le S«p.% Cous,*, fera déposer aii G.\
0*r. Ip tableai^de^ 9ieir. par lui institués , le ta-
bleau des 3p« ,3»^ et 33« parlai créés, ainai que
I^ Uvtm dV, ^tm H pièciEis. Le tout fi^a partie
^i ardiivea^e Tpifdr^.. U^A9«radl^«é iriyentaire,
et un double , signé par, Taw^iviite du G,%.0#^ ,
sm% délivré i TIU.*. F.% duc deCfcoiseul ou tel
a«tr^ ^«N désigné par 1^ 8up^% C^s. * .
Pour expédition , tes membrea 4e lia.^4mbj*§
d'Admioi^ir^Uoii ; ^ig^ LiNouo^^ piré^d^t^
^oçïrrxwis wMwîTàWÀO » R,\ dt^ G,% M;-. $ G»»-»
Tié , président ^ LBÇ£>i?TW£a^ présîd^at;} P- JMo^
aiffp^ XJ* i Bicww^ Or.-. , 33^ $ Tpuob^.
Scdlé et tmhré par oooa , gp^^ d^a tmwa ^t
timbre, ^/g'/^HoussEMEKT..-
Par j»^nd«Mitf du G.v. 0/. , ^^f iM^'f^iTA^^L ,
secwàteîfe général-
JUSTIFICATIVES. ^ aSg
W 9 iis.
Communication de la commission nommée par
^leSup.% Cqnsr.des GG.\ IL\ GG.-.du 33«
degré pour la Prance , aux commissaires du
G.\ O.'. de France.
Le Sop.*. Gohs.*. etjes commissaires qu'il a
charges de suivre une n^ociation de pait avec le
O»-. 0.". ont vu avec peine que le G.*. 0.\ n'ait
pas adopté, pour répondre aux propositions qui
lui étaient faites en échange de celles qu'il avait
présentées , le seul mode qui parût propre à avan-
cer la discussion et à amener uiie conclusion heu-
reuse, celui de suivre, article par article, les
bases du traité qui javaient été présentées **;
* Le lecteur 9- vu, par les pièces qui précèdent,
que le Grand Orient, par Torgane de ses commissai-
res^ a présenté, dans la première conférence, les
bases d'un traité , le conseil, dît du 3S«, au lieu de
«liscuter %a projet on d'y joindre ses observations^ y
répondit par un contre -projet; maintenant les com^
^nissatres repuochent au Grand Orient la c(»daite qu'ils
ont «ux«-9ié»ies tenue les premiers, et avec d'autant
moi|[ks de raison que le Grand Orient âyaut le preiuîei'«
prés^ité son projet^ 0u devait iravaiUér sur ceUii-là;
il'' est donc juste et convenable de renvoyer, auxcow^
, HÉp , t>IÈCÈS
11 résulte de laque les négociationà ne sont pas
plus avancées qu'au premier jour. Chacun a fait
un travail particulier, sans rapport avec le travail
qui lui était proposé. On a énoncé de part et
d'autre des demandes et des prétentions , thaïs on
îie s'est rapproché sur aucun point.
Il y a plus : loin de céder sur quelques parties i,
comme on pouvait l'espérer, îe G.*. 0.". n'a fait
qu'accroître ses demandes, et les énoncer surtout
d'une manière plus hautaine et moins obligeante
pour leSup.', Cons.'. ; ^t pourtant ne sait-on pas
:qu'une transaction honorable ne peut être qu^le
ri^sultat d<8 concessions réciproques? Ne faut-il
- pas pour arriver à ce terme^ si on le veut sîç:cère-
ment, quan liç«L de demeurer jles deux côtés
comme dans une position retranchée dont on ne
veut perdre aucun avantagé , chacui) fasse un pas
en avant, jusqu'à ce qa on puisse se présenter
fraternenemeht la toain et former le traité d'al-
liance *'? ■ '. '
Pofir faciljiter les , discussions , la commission va
«Qumettre , avec une entière franchise ^. quelques
iSiiâSàirefi du <^ouseîl les reproches nn peu acerbes qu'ils
TDeulent bien adresser au Grand Orient. {J^e^ez les
• pièces n*** 7 et 8,)
• "^ Le Grand Oiient, itni et puissaiU ,.a tendu la
main le premier. Aves- VOUS' rëpondo noblement à
JrUSTIFIGATIYES. ^4^
observations sur la note communiquée au nom du
G.*. O.-. , puis eUe présentera les bases sur les*
quelles elle pense que ralliance proposée est pos-
sible , si réellement on la désire.
L'art, i** semble donner la clef de la manière
dont le G.'. 0.". entend opérer Funion des deux
corps 'y il est ainsi conçu :
« En conformité de Fart. lo des statuts généraux
« qui porte : // ri! existe pour tous les ateliers
« qu'un centre d'autorité maçonnique en
« France, sous la dénomination de G.*. 0.\,
« Tassociation désignée sous la dénomination de
« Supr. Consr. à laValr. dePari^ , présidée
« par rUl. F.', duc de Çhoiseul , est héuwie
« DÈS CB JOUR ET A PERPÉTUITÉ AU G.'. 0.*. DE
« France 5 pour ne former qu'uu seul et même
a corps. »
Mais, de bonne foi, que messieurs les commissai^
res et membres du G.-. O,-. veuillent bien y réflé-
chir: ils verront que cet article n'est pas acceptable
dans les termes où il est proposé. Non qu'on veuille
établir une dispute de mots , mais il est des cas où
les mots sont si intimement liés au fond des cho-»
cette noble démarche ? Les pièces sont maintenant sous
les yëuX de tous ; nous serons juge's , et vous aussi.
C'est avec joie que nous soumettons nos actes au ju«*
gement des hommes impartiaux.
I. i6
24^ , PIÈCES
ses f qu'oane peut céder sur les uns sans compro-
mettre les autres. Ainsi, quand le G.\ O.*. de-
mansdeque leSup,'. Cons,\ soit déclaré réuni à
lui en conformité de ses statuts généraux , c'est
demander à imposer une loi et non à faire un
traitié ; c'esl direauSup.'. Cons*'. : vous allez ab-
diquer et votre existence et votre dignité ; vous
allé» reconnaître que vous étiez sans pouvoir lé-
gitima; que ce pouvoir résidait en nous seuls ;
subissez la loi que nous avons faite et les consti-
tutions que nous nous sommes données.
LeSup.\ Cons.*. ne peut tenir un tel langage*
Pourluî:, les statuts généraux du G.*. O.*.. n'ont
aucune autorité \ c'est Tacte d*un gouvernement
étranger. SHl les adoptait, ce serait /?ar^a volonté
libre; il ne peut donc consentir la rédaction pro-
posée.
La réunion sera le résultat de la convention à
intervenir entre les parties, et non le résultat
d'une obéissance à des statuts qui ne lient point
et ne peuvent lier le Sup.% Cons.*. On traitera de
puissance à puissance dans des termes honorables
pour tous. Le G.*. 0.*. ne sera point sacrifié au
Sup.*. Cons.'. , nileSup.'. Cons.\ au G.\ 0.-. -,
ils s'uniro^f. entre eux, pa? leur libre conseiiteiment,
pour ne faire plus qu'un sei|l et même corps.
JUSTIFICATIVES. ^45
Ceci amène une autre explication nécessaire
pour qu'on puisse 5'entendre.
Les dispositions . des statuts généraux que le
G.*, G.*, s'est donnés ne sauraient être un obstacle
sérieux et rjéel à l'admission d'aucune proposition
faite au G,'. 0.-. , en la supposant juste et conve-
nable d'ailleurs (le Slip.*. Cons.\ u'en ferait point
d'autre). 11 y a à cela un double motif; c'est,
i^ que les statuts , comme nous venons de le dire^
ne lieht point le Sup.-. Gons^'. et ne sont nulle-
ment obligatoires pour lui; a^ comme c'est le
G.'. 0.\ qui les a faits , le G.*. 0.*. a le droit de
les tiiodifîen €é sera à lui de juger si les modifiea^
tiens qu'on lui pitopose sont ou non acceptables.
Un troisième point sur lequel le G.-. 0.\ sem-
blerait s'être mépris , et sur lequel il convient de
l'éclairer, c'est qu'il parait panser que les mem*
bres du Sup.*. Cons.*. font de tout ceci une affaire
de vanité, d'ambition et de sentiments personnels ,
car toutes ses propositions aboutissent à ceci :
Vous serez placés parmi nos dignitaires. Venez !
Nous donnerons à celui-ci tel rang, à celui-là telle
distinction. C'est l'appât qu'on semble tendre pour
détem;iiner les volontés. Mais le Snp.s Con$.\
désire qu'on saclie bien qu'aucun de ses membres
n'est mu par des considérations d'égoïsme. Le
bien et la [paix de la maçonnerie ^ la tolérance ^
:244 PIÈGES
voilà les seals motifs qui le dirigent dans cette
tentative de pacification ; mais il ne peut mécon-
naître que ce qu'on propose aurait, sinon pour
but dans la pensëe de ceux qqi le demandent , au
moins pour résultat certain , de dissoudre le Sup. * .
Cons.*. . d'abolir le rite écossais, et de faire absor-
ber les deux rites parle G.'. O.*. — C'est l'enri-
cbissemeiît de ce dernier au détriment des deux
autres.
Le Sup.'. Gons«*. , an contraire , ne veut nidé^
truire , ni diminuei: la .splendeur du G.*. 0.'* , il
offre même de Taccroitre. Que les deux autorités
s'unissent sans s'anéantir , que toutes \eà deux j
gagnent un nouvel éclat , une nouvelle vie , mais
que Tune n'absorbe point, n'annibile point l'au-
tre. Alors on peut entrer en négociation , alors les
choses peuvent se faire de part et d'autre avec
convenance et dignité.
C'est dans cet esprit que le Sup,*. Cons.* «fait
lés propositions suivantes , en invitant le G.-. 0.*.
à vouloir bien , non pas répondre par un projet
autre et sans rapport avec celui-ci , mais présenter
catégoriquement ou son adhésion , ou sou refus
aux articles présentés , ou même les modifications
dont ils lui paraîtraient susceptibles , sauf au
Sup.*. Cons.*. à voir de son côté si ces modifica-
tions sQnt acceptables.
jnSTlFICATITBS.
PLAN
PROPOSÉ PAR L£5UP.-. ÇONS.-
?45
Propositions.
Article premier.
Le G.'. O.*, elle Sup.%
Conseil seront désormais
réunis, pour ne former
qu'un seul et même corps.
Art. 2.
Le T.-. P.-. S.-. Grand
Commandeur actuel sera
nommé adjoint, advitam,
VM G.'. M.', pour le rite
écossais. Ses successeurs
seront également nommés
ad vitam, conformément
aux statuts de Técossisme.
Ohscn^ations^.
Cet article pourrait être
précédé d'un préambule
explicatif.
Pour le T.-. P.-. S.-.
G.'. Comm.'. actuel, c'est
un droit acquis, on ne
5 eut le lui enleyer, et
'ailleurs il jouit d'une e»*
time et d'une illustration
trop méritées pour qu'on
Teuille le dépouiller de
son irrévocabiiité.
Yainement objecterait;*
on que les autres adjoint
au G.'. M.*, ne jouissent
point de la même faveur;
c'est que le G.*. O.*. l'a
Toulu ainsi, et du reste,
il peut, s'il le yeut^ modi-
fier en ce point, comme
en tout autre , ses statuts ^
et étendre Finamovibilité
aux adjoints du G.-. M.'.^
présents et futurs.
Art. 3«
Dans le cas de mort ou C'est la succession , ou
de démission ^ la présenta- pouf^ mieux dire , la filia^
^46 PIÈCES
tion du successeur du T.*.
P»*. S.'. Grand Comin.'.
sera toujours faite pa.r le
Sup.'. Conseil.
Art. 4-
Le Sup.-. Cons,*, fera
partie d'un grand collège
des hauts grades , qui se
formerait par la réunion
du G. '• Consist. ' . des rites,
actuellement établi dans
le G.-. O.*, , et du Sup.%
Conseil.]
Ce grand coUége se di^
viserait en deux sections^
dont l'une (celle à laquelle
serait adjoint Iç Sup.*. con-
seil) régirait exclusivement
Vécossisme, de quelque ins-
titution que ce soit, ^t l'au-»
tre serait le G.*. Consis-^
toire de tous les autres ri-
tes réunis au G. • . O. • .
La première section se-
rait présidée parle T. • . P. %
3«'. G.*. Comm.%, adjoint
au G.'. M.*., et en son ab-
sence par le T. •• 111. • . lieu-
tçnaiit G. V Comm,. *.
tion de Técossisme , qui ne
doit pas être rompue.
Art. 5.
Cette réunion prendrait
U titre dç Su^r. Cqus^.
Par cet article tout sem^
ble concilié.
Il y a réunion des deux
corps en un , et par là les
luttes finissent et les riva-
lités disparaissent.
D'un autre côté les ri-
tes restent distincts.
Et qu'on ne dise pas que
par là il n'y a plus d'uni-
té. Il y aura seulement
distinction pour ce qui est
distinct. G est ainsi ( sans
vouloir établir de compa-
raisoki avec les institutions
du monde profane) que le
Conseil d'Etat a diverses
sections , des finances , du
contentieux, de législa-
tion , etc., sans cesser d'ê-»
tre un seul et même corps.
C'est ainsi encore que dans
les cours et tribunaux, il
y a diverses chambres , ci-^
viles, correctionnelles, cri-
minelles, sans que, pour
cela , leur unité soit rom-«
pue.
Quant à la dénomina-^
tion conservée , elle est
'^'^ JUSTIFICATIVES. Z^J
ei Grand ConsUîoire des dans Finlërêt de riiBion ,
rites réunis. et pour éviter qu'un autre
conseil suprême ne s'éta^
blisse.
Abt. 6.
LeSup.*. Cons.*. serait
d'abord formé de dix-buit
membres actnek du^ rite
écossais anciA et accep-
té y qui seraient élus par le
Sup.'. Gons.*., et de neuf
membres qui seraient élus
par le 6.*. Consistoire ac-
tuel du G.*. O.-.
Art- 7.
A l'avenir, la section du
rite écossais , en cas de va-
cances, serait libre de choi-
sir les nouveaux membres
à élire en remplacement,
d'après le mode établi pour
l'écossisme.
Akt. 8.
Les membres actuels du
Sop.*. Cons.*., qui ne se-
raient pas compris dans la
présente organisation , se-
raient faits officiers d'hon-
neur, ou répartis dans les
diverses chambres du G. *.
O.*., comme il est dît dans
jLa proportion peut être
cntiquée comme n'étant
pas égale; mais le Sup.*.
Cons.*. n'ayant que le rite
écossais, et le G.*. O.*.
ayant tous les auives rites
et plus; il ne pan^trait pas
qull dut encore avoic re-
présétttalioii^qgalepoBr l'é-
cossiiane. Ce qn'oitpropose
n'est donc que pour établir
un juste équilibre entre les
deux pouvoirs réunis.
C'est le G.
ofifert.
O,*; qui l'a
\
a^S PIÉGBS
l'article 4 d© ses propoai-^
tious premières^
Aet. 9.
La G.', loge centrale Elle a le 32^ Cest un
conserverait le G.*, aréo^ sacrifice qu'on lui impose
page'du 3oe degré qui doit dans le.désir de la paix.,
être organisé dans son sein,
Art. le.
Les membres du Sup.%
Gons.'. et les officiers du
G.-. 0.%) recevraient les
mêmes honneurs dans les
loges des deux rites.
Aet. II.
Les toges écossaises res-
sortissantdésormaisdùG. %
G*'., auraient un député
au G.'. O.-. à l'instar 4e&
loges du rite français.
Art. 12.
Les frais d'administra-
tion de l'écossisme seraient
prélevés sur le produit de
la collation des hauts gra-
des , sur le pri^ des insti-^
tutiohs du rite , sur le don
gratuit des loges et chapi-
tres de l'écossisme , et sur
le montant des cotisations
des membres in 3up.*.
Conseil. [L'administration
de ces fonds serait confiée
Xiet article doit convain-
cre le G.*. O.*. qu'aucun
motif d'intérêt pécuniaire
ne guide les membres du
Sup.'. Cons.'. Il faut bien
que l'écossisme pourvoie à
ses frais d'administration;
mais ces frais une fois cou-
verts , le surplus est versé
dans la caisse générale.
/
JUSTIFICATIVES.
249
à la commissioB admlbis^
trative du Sup. Cous.-., et
le surplus serait yersé cha-
que année dans la caisse
générale de réserve du G. - .
O.'. qui deviendrait com-
mune , et serait à la dis-
position des deux rites.
Art. i3.
Les tableaux des at.-.
constitués par le Sup.-.
Gons.*., le tableau des ùo\
3i% 32* et 33* degrés créés
par lui , seront déposés
dans les archives du G,-.
O.-. }Mais, les livre d'or,
titres et pièces, resteront
dans les mains du T. * . P. * .
S.*. G.*. Commandeur. Le
G.*. G.*, pourra seulement
en faire prendre la copie.
Le Jivre d'or est le re-
gistre de Tétat civil, la gé-
néalogie l^ale de l'écos-
sisme , qui ne peut en ab-
diquer lies originaux. Les
copies certifiées et coUa-
tionnées sont seules utiles
au G.-. 0.-.*
* Nous ne croyons pas utile d'ajouter aucun com-
mentaire à ce projet de traité, il suflElt de le lire pour
connaître comment le conseil dissident entendait la
réunion ; on le voit sans cesse , et dans les articles et
dans les observations, proclamer le principe de sépa--
ration distincte : c'est un contrat de mariage dont les
clauses principales seraient la séparation de corps et de
bien , et pour le resiepaix et union^ entre les conjoints.
25o PIÈCES
N' 10.
Réponses des ùommissaires du Crand Orient^
^remises le ag mars 1827.
Les commissaires du Grand Orient de France ,
mus par le sentiment des grands intérêts qui leur
sont confiés, et pénétrés de la nécessité d^arriyer
promptement à un résultat définitif, ne s*arréte-
> ront pas à répondre aux observations en forme
de préliminaire qu! leur ont été transmises au nom
de la réunion dénommée sous la qualification de
Sup.*. Gons.\ Ils ont lu avec regret des expres-
sions dont on n*a peut-être pas calculé toute la
valeur et qui eussent pu amener une rupture su-
bite et justement motivée ; mais Tesprit de paix et
de fraternité qui les anime , les a garantis de toute
autre impression, et c^est en formant des vœux-
sincères iponv le triomphe de la justice et de la
raison qu'ils ont répondu, comme on le désirait,
article par article, au plan proposé par les com-
missaires.
JUSTIFICATIVES,
25l
!an proposé par les com-
missaires du Suprême
Conseil.
Article prbmiba.
LeG.'.O.'.etleSup.;.
>Tis.*. seront dcsormais
unis pour ne faire qu^ua
ul et ukême corps.
Art. 3.
Le T.-. P. . Souv.-.
.'. Command.*. actuel
ra nommé adjoint ad
lam, au G.*. M.*, pour
rite écossais -y sessucces-
urs seront , également
)mmé8 ad vitam j con^
rmément aux statuts >
; Fécossisme.
Art. 3.
Dans le cas de mort ou
} démission , la présen •
tion du successeur du
.-. P.-. S.'. G.;. Com.-.
ra toujours faite par le
«p.*. Coqs.'.
Méponses des commissaires
du Grand Orient.
Article premier.
L'association désignée
sous h dénomination de
Sup.*. Gonsv. à la Vallée
de Paris, présidée par le
T.-.IU.-.F.-.ducdeChoi-
seul , est réunie dès ce
jour et à perpétuité au
G.'. O.'. de France pour
ne former qu'un seul et
mém.e corps.
Art. a.
L'Ill.-.F.'.dàcdeClKw-
seul sera nommé 3* G.*.
M.', adjoint de Tordre
maçonnique en France.
En cette qualité il pren-
dra rang au G.'* O.*.
Aht. 3,
En cas de décès , de dé-
mission ou 4e réélection
prescrite par l^rt. 570 des
statuts,» sera procédé,
.suivant . les dispositions
des art. 533 et 539 , des
statuts généraux.
Paris , le 29 mars 1827.
Obsertfations.
Dana le cas où tin con-
sidérant serait de part et
d'autre jugé nécessaire, il
sera rédigé de gré à gré en-»
tre les commissaires
Les Commissaires s'en-
eagçnt à proposer au G.'.
O.*. la nomination a TÎe
des trois G.-. M.-, ad-
joints ; ils espèrent obte-
nir cette décision.
Si le Sup.*. Con8.-.
avait seul la présentation
du successeur de VIW.'.
F.', duc de Choiséul , il
ne serait donc point réuni
au G.*. O.'.. comme le
Teutet s'exprime l'art, i**".
Il ne faut pas que le»
membres d& l'association
oublient qu'ils^ devien-
draient eux-mêmes partie
intégrante du G.'. O.*. ,
et participeraient à ce ti^
tre à l'administration de
tous les rites maçonniquea
en France.
aSa PIÈCE»
Art. 4. Art. 4.
Trente -trois membres
du Sup.*. Cous.', pren-
dront rang dans le sein du
G.'.O.*. enqoalitëd'exp.*.
Onze de ces officiers seront
classés dans la ch.*. da
Sup.*. Cons.*. des rites,
onze dans la ch. * . STmb.* .
et onze dans la en.*, de
oorreâp.'. et des finances ;
il leur sera accorde un ,
mois pour se pourvoit de
députations.
Douze des mêmes offi-
ciers prendront aussi rane
et séance dans le grand
coUéee des rites, constitué
par l^rt. 100 des statuts,
et formeront partie de son
organisation.
' Ils concourront en
nombre égal avec les au-
tres officiers d a grand col-
lège des rites pour la for-
mation de la section du
rite écossais ancien et ac-
cepté, conformément à
Part. xo4 des statuts. Cette ^
section élira son prési-
dent.
Les mêmes officiers^ fe-
ront partie du Gonsis.*.
établi pour la vallée de
Paris dans le grand col-
,- légedesriteSyparPart. T06
detr statuts généraux.
L'IIL-. F.-. L.-. G.-.
Commandé*, du suprême
Cons.'. sera nommé pré*
sident d'honneur du graud
collée des rites.
Art. 5. Art. 5.
Cette réunion prendrait Cette réunion prendra Quelques ezplicati
]etitredeSup.**Con8.*.et le titre de Consis.*. des seront sans doute néd
G.'. Cousis.*, des rites princes M.*, pour la Val- saire8surcetartic]e.(^j
réunis. tée de Paris. Tobservation sur Part, q
Le Sop.*. Cons.*. fera
partie d'un grand collé||e
des rites qui se formerait
par la réunion du G.'.
C. '. des rites actuellement
établi dans le G.*. O.'. et
du Sup.*. Cons.*.
Ce ^rand collège se di-
viserait en deux sections,
dont l'une ( celle à la-
âuelle serait adjoint le
up.*. Cons.*. } retrait
exclusivement l'écossisme
de quelque institation que
ce soit , et l'autre serait le
G.*. Cons.*. de tous les
autres rites ré.unîs au
Grand Orient.
La première section se-
rait présidée par le T.*.
P.*. S.*. G.*. Corn.*, ad-
joint au grand maître, et
en son absence parletrés-
Ulustre lieutenant grand
commandeur.
lUSTIFICATIYES
255
Aat. 6.
e suprême Cous.*, se-
d^abord forme de dix-
t membres actuels du
écossais ancien et ac-
te qui seraient élus par
up.*. Cons.'.,etdeneuf
nores qui seraient élus
le G.*. Consis/. ac-
IduG.-. 0.\
CequHl 7 fi d'admissi-
ble dans cet article, se
trouTe renfermé' dans le a*
et 3* paragrapl^e de l'ar-
ticle 1. Il n'est donc pas
utile ae répondre à celui-
ci ) seulement on pour-
rait, si cela paratt néces-
saire, dëtacber un para-
graphe pour en faire un
ou deux articles séparés.
Sous le rapport au dog-
me et sous celui de la
transmission des degrés ,
le grand collège des rites
réunit tous les pouToirs»
et , par conséa uent , ceux
du grand consistoire. Cest
donc assurer bien formel-
lement la conservation des
rites que d'admettre les
membresduSup.*.G)ns.-.
dans les cousis.*, et dans
le Sup**. Cons.*. des rites.
K l'ayenir la section du
e écossais, en cas de
cances , serait libre de
oisirles nouveaux mêm-
es à élire en remplace-
;nt , d'après le mode
ibli par Fécossisme.
Art. 8.
Les membres actuels du
ip.*. Cons.*. qui ne se-
ientpas compris dans la
ésente organisation se-
ient faits officiers d'hon-
iir , ou répartis dans les
Oerentes ch.*. du G.*.
/. , comme il est dit
ins l'art. 4 de ses propo-
tions premières.
Aet. 8.
Seront nommés Off.*.
d^onnsur ceux des 111.*.
F.*, qui seront désignés
SarleT.*. 111.*. F.*, duc
e Choiseul.
Cet article est inutile ,
car le mode de renouvel-
lemcnt et de remplace-
ment dans la section du
rite écossab est déjà ]^ré-
Tu par les statuts j
raux.
Relativement aux offi-
ciers des chambres , l'ar-
ticle 4 au présent projet
dit à ce sujet tout ce qu'il
faut dire.
254
Aat.
9»
La grande loge centrale
Gonserveraitle grand arëo-
pagedttSo* degré, qui doit
«tre organisé dans ion
scia.
Art. io.
Les membres du Sujp.*.
Cons.'. et les oS*'* du Cr.*«
O.'. recevront les mêmes '
honneurs dans les loges
des deux rites<
' PIÈCES
Aet. 9.
La grandeloge centrale
possédera un cnap.'.', et
de plus un cons.*. du 3o*
degré j il en aura toutes
les attributions.
Dans Pintérét met
des membres du Sup.
Cons.*., on ne doit poii
admettre cet article qi
supposerait la possibilii
d'une différence entre li
off.\ du G-% O.'. Cet
rédaction a sans doai
échappé aux rédacteoi
du plan qui paraisseï
toujours préoccupés d
ridée d'un Sup.*. Cons.'
agissant isolément et(
dehors du G.*. O.*.
Axt. it*
Les loges écossaises res-
sortissant désormais du
G.*. O.'., auraient un
député au G.*. O.-., à
Tinstar des loges du rite
français*
AXT. 13.
Les frais d'administra-
tion de l'écossisme seraient
prélevés sur les produits
île la collation des gra-
AftT. II.
Les loges , chap.*. et
conseils constitués dans le
royaume de ]^rance ou
dans d'autres États par le
Sup.*. Cons.*. font dés ce
jour partie de la corres-
pondance du G.'. O.*. de
France pour jouir des mé^
mesdroitsetaTantages(|ue
tous les at.*. constitués
par le G.'. O.*. au rite
écossais ancien et accepté.
Ces at '.nommeront cha-
cun un représentant prés
le Grand Orient,* confor-
mément aux art. i63 et
t68 des stflftnts généraux.
Akt. la.
Il n'y a qu'une seule
caisse de l'ordre. Tous les
at.*. réunis an G.'. O.'.
ne seront soumis qu'aux
, sar le prix des iosti-
ODS du rite, sur les
8 gratuits des loges et
P.*. de Fécossisme , et
le montant des coti-
ons des membres du
>.'. Cons.*. , et le sur-
« serait versé chaque
ce dans la caisse géne'-
deréserveduG.'.O.*.,.
devirndrait commune
lerait à la' disposition
deux rites.
Art. i3»
'es tableaux des at.'.
stitues par le Sup.*.
^^''' y les tableaux des
.3i et 33» degrés créés
lui serontdéposcs dans
Jirchivesdu G.'.O.'.;
» les livres d'or , titres
îieces resteront dans les
insduT.-.P... Souv.«.
• Command.'. Le G.'.
•pourra seulement en
reprendre copie.
JUSTIFICATIVES.
cotisations annuelles dé-
terminées parles art. 3o3,
3o4 et 3o5 des statuts , et
le produit sera versé dans
la caisse de Tordre, insti*
tuée par Part. 700 desdits
statuts , laquelle caisse
pourvoit aux dépenses de
tous les rites.
Art. i3.
Le Sup.*. Cons.*. fera
déposer au G.*. O.*. le
tableau des at.*. par lui
constitués , le tableau des
3o, 3i , 3ï et 33« par
exercices, ainsi que les
livres d'or, titres et pièces.
Le tout fera partie des ar-
chives de Tordre. Il en
sera dressé inventaire , et
un double signé par l'ar-
chiviste du G.'. U.*. sera
délivré à rill.*. F.-, duc
de Choisenl , ou à tel au-
tre F.*, désigné par le
Sap.'. Cons.'.
Après la réduction opé-
rée d^off.'. duG.-,. O.-.
et des membres du grand
coUéee des rites, au nom-
bre oéterminé par les sta-
tuts , il sera pourvu aux
places vacantes dans les
formes prescrites par les-
dits statuts.
255
Le dépôt aux archives
aviit été consenti dans le
premier projet présenté
au nom du Sup.*. Cons.*.
Cest la même disposition
qu'on rétablit ici*
256 PIÈGES
K 11. -
SUPRÊME CONSEIL
DU 33* DEGRÉ POUR LA FRANCE-
Le suprême conseil du rite écossais ancien et
accepté pour la France ,
Ayant entendu le rapport des commissaires
qu'il avait nommés pour stipuler la. conciliation
des deux rites maçonniqi^es proposée par le G.%
0.'. de France,
Considérant :
1° Que l'existence du rite écossais ancien et ac-^
cepté, antérieure à celle du G.\ 0.'. , est indé-
pendante des individus qui en forment aujourd'hui
le conseil suprême ^
2° Que les dernières propositions du G.\ O.*.
ne tendent qu'à la dissolution du rite écossais an-
cien et accepté , dont le suprême conseil n'est que
dépositaire ;
S"" Que l'intention du suprême conseil n'a jamais
été et ne pouvai^^étre que de réunir, par un pacte
JUSTIFICATIVES. 2Sj
(k conciliation , les deux rites sous un même chef,
en conservant à chacun son indépendance ;
Arrête :
Que les négociations ouvertes avec le G.*. 0.*.
de France sont rompues, et que sa commission
est chargée de transmettre cette délibération aux
commissaires du G.\ 0.\
Or.', de Paris, le 8* jour du »• mois de l'an de
h V.-. L.-. 58^7 (8 avril 1827 )•
Ponr copié collationnée sur Torigindl et les si- '
gnatures de tous les membres,
Signé: le S.\ G.\ C.*.#jb duc de Ghoiseul.
. , ir 12.
Rapport du président de la commission du con-
cordat projeté^ fait aux trois chambres du
Grand Orient réunies^ le ^^ janvier 1847.
Vous savez tous que la dissidence dans Tordre ma-
çonnique est, comme dansTori^re civil, une cala-
mité qu'on ne saurait jamais faire cesser assez tôt.
11 appartenait donc à un de nos doyens d'imaginer
un expédient tel , que d'un côté les ennemis de
notre ordre, et de l'autre, qu'une association qui
I. 17
256 PJlÈGfiS
ne 8Q àQuXe pçuMtre pas encore de sàrvir des pas-
sions étraogères^ fussent forces de. proclamer que
le Grand Orient de France possédait le secret de
rallier à la sagesse et à la vërilë de ses doctrines
ceux-là «léme qui en paraissaient les plus éloi-
gnés.
Que la modestie de notre doyen ne s'alarme point,
si ) dans cette circonstance , je me Êiis un devoir de
le nommer , parce que , si nous pouvons exécuter
le plan projeté, il aura assez bien mérité de l'ordre
pour que chacun de nou3 détache en sa faveur une
feuille du rameau qui pourra lui être réservé : or,
m^ frères , notre b(^ fî ère Benoa est le premier
qui, profitant de ses relations avec un ami de
M. le duc de Ghoiseul, imagina d,*intéresser Tamitié
enÊivèur d'une FUSION dans le Grand Orient, de
l'association prenant pour titre : le Suprême Con-
seil pour la France, du 33« et dernier degré du rite
écossais ancien et accepté.
Une circonstance assez heureuse a facilité au
frère Senou l'élan de son zèle, puisque son inter-
médiaire auprès, dç M. le duc de Çhoi)$eyl s'est
trouvé un vi^iii^ mgçon,cQastai|)XQeiit ^Xtaçh^ k
rprdre, m^ijs à qv^i tes devoirs de général d>j;-
mée av^iiei^t imposé ^^ oUigation^ d'im^ autre
espèce.
Avec celte franchise si ordinaire aux braves,, ce
JUSTIFIGi^TIVBS. sSg
vieux maçon se chargea d'appeler rattentîon de*
M. le duc de Choiseal sur nne première note dn
frère Benou , en date da 3o novembre dernier*
Avant de vous la lire, je dois vous instruire, mes
frères , que le frère Benou a pousse la discrétion
jusqu'à la £ûre écrire par une main étrangère.
Cinq jours après , c^est-à^dire le 5 décembre der-
nier, M. le duc de Choiseul reinit une autre note à
rbonorable intermédiaire que je vous ai signalé*
Le respectable frère général Dnverger eut Fex-
trême obligeance d'apporter h,iî-même cette note
au frère Benou , et immédiatement notre bon frère
Benou prit la peine de venir chez moi , comme
président de la chambre des hauts grades , pour
me faire part de tout ce qui précède j mais , con-
vaincu comme je 1'^ toujours été, que la prési-
dence des chambres du Grand Orient n'imposait
que des obligations plus étendues à celui qui en
était revêtu, je jne suis abstenu de toute initiative ; '
et je me suis borné à prier notre bon frère Benou de
se rendre à îna chambre le lendemain 6 décembre ,
qui était son jour de tenue ordinaire y pour lui
communiquer ce qu'il avait aussi heureusement
commencé. ^ '
De Êdt, mes frères^ le frère Benou se rendit à
mdn invitation , et en voici le résultat, (arrêté dU
Suprême Conseil.
i6o PiicBs
r Permettèz-moi de vbus faire remarquer, mes
frères , qu'en prenant cette délibération , le su-
prême conseil a voulu , dans cette occasion comme
dans toutes celles qu'il peut saisir, donner aux
deux autres chambres du Grand Orient des preuves
d'union, d'attachement et de vénération, en les
faisant concourir par les respectables frères Besu-
chet et BenouÀ l'œuvre d'une haute administra-
tion.
Ampliation officielle de la délibération du su-
prême conseil a été donnée incontinent au frère
Benou, pour être par lui remise à son honorable
intermédiaire auprès de M. le duc de Cboiseul , et
le frère Benou , toujours avec la même circonspec-i
tion que lors de sa première note, y a joint une
seconde note. - -
Les commissaires du Grand Orient furent bien*-
tôt informés par le respectable frère baron Fauchet,
l'un d'eux, que M. le général comte de Pully était
nomihé président de la commission de l'association
présidée par M. le duc de Cboiseul, et qu'en rai-
son de son grand âge , il lui était difficile de se
déplacer. C'est alors que la commission du Grand
Orient n'a point hésité à se rendre chez ce général.
La première réunion a eu lieu le 2a décembre , huit
heures du soir; mais la veille vos commissaires se
sont assemblés pour se concerter sur le point de
J1lSTiFieib.TIVES. 2161
départ des conférences, et ces points de départ
ont, par eax , été arrêtés à Tunanimité.
Au jour indiqué par M . le général comte de Pully,
c'est-à-dire le aa décembre dernier, huit heures du
soir,yo&GommissairessesontrendusehezcegénéraI,
et là,, après un échange respectif de tout ce que
Turhanité française a de plus délicat , la confé-
rence a été ouverte , d'abord par la remise qui m'a^
été faite des pouvoirs, officiels de la commission de
Tassociation dirigée par M. le ducde ChoiseuL
Les commissaires du Grand Orient n'avaient rien
à dire sur le libellé de ces pouvoirs; mais ils n^6nt
pu se défendre d'un certain moiivement de surprise
de voir figurer, parmi les eommissaires de Tasso^
ciation , un membre né du Grand Orient , c'est->à-
dii:e le frère Dupin jeune , vénérable, naguère d'une
loge de la correspondance , orient de Paris : vous
allez apprendre tout àrfaeureymes fr^es, que
cette circonstance , alarmante d'abord pour vo&
commissaires , n'a point tardé à prendre un tout'
antre caractère.
Immédiatementaprèsla remise des pouvoirs, Mi le
général comte 4e Pully nous invita à. décliner nos
propositions : il y a été satisfait de suite, après quoi
la dis(:ussion s'est engagée sur les principes posés pav
vos commissaires en tête de leur projet ,. et il est
bien.agréable à votre commission d'avoir à vous
262 ' PIÈCES
tjnnoncer que h franchise que M* le ^éaénl comte
dç PuUy a mise dans cette discussion l'a tellement
dâiarrassëe des petits inddents qa'on Toukit y
introduire, que la véritë de ces principes a été
jgënéralement avouée et reconnae^ mais q^atid il
s'est agi de passer au modb d^appHcation , c^est
alors que M. le général comte de PnUy a demandé
d'abord qu'il ïm fût donné copie de notre projet,
et ensuite qu'il fût accordé, tant àliû qu'il ses
collègues 9 un délai pour en ré^er k leurs com-
mettants. -'
Cette demande, loin d'être condiattue par vos
commissaires, a été par eux accueillie comme ^e
devait l'être, et immédiatement la conférence a
pris une autre direction : de générale qu'elle avait
été jusqu'alors, elle est dâsenuarobîet^conver--
sations particulières. "
Pour ce qui me concenie, la justice que je dois
au frère Dupin jeune et la vérité^exigent que je
. vous iasse révélation (le ce qai s'est passré entre lui
et moi dans noire entretien particulier :
tf Quand les Picards n'expriment pas ce qu'ils
«éprouvent, me dit^il en m'abordftit, on lit dans
« leurs traits ce qui se passe dans leur âme -, et j'ai
« remarqué votre surprise de me voir commis-
« saire dans la conjoncture actuelle^^ mais n'en
tt argumentez rien qui puisse altérer mon entier
JUSTIFICATIVES. â^S
4( dëyottement ^ et mon sincère attachement ait
« Grand Orient. Des relaticmsintinies et de e(m-
u fiance entre M« le duc de Ghoiseol et moi , ont
« fixé son choix sur moi , et je n'ai accepté qu'a-^
« près lui avoir fait connaître ma profession de fol
« pour le Grand Orient , et ce nVétë qu'un motif
« de plus pour lui pour me prier de ne pas lui
« refuser le seivice ^li demandait de moi. »
' Vous jugerez sans doute comme moi, mes frères,
une pareille miblesse de sentiments ^ et j'espère
que vous n'impronverez pas la vivacité des remer^
ciments qne j'âi exprimés au frère Dîipin, avec
tout l'épancbement que vous me connaisiter.
Le 8 janvier pilent mots, j'ai reçu deux lettres
de Mé le général comte de Pdliy.
Le même jour ft janvier j'y si répondu*
En effet , mes frères , mes collègues et noi , ncrus
nous sommes vendus cfaes M. le général cotaite de
Pu%, le 13 courant 8 heures du soir ; nous y avofts
trouvé les commissaires de l'association , et après
la part des procédés , M. le général comte de Pully
a lu le plan.
Comme, d'ui^ côté, vos commissaires ne pou-
vaient point improviser des réponses k un plan de
cette nature , et que de l'autre ils avaient besoîn
de réfléchir sur son ensemble autrement que d'a-
près une lecture fugitive, ils ont prié M* le comte
â64' Fiicis
de Pully de leur faire denner copie de ee plan > ce
qui a été fait par le'ttre le i4 de ce mets.
Je ne doutais pas, mes frères, que votre commis^
sion ne pût répondre au plan d'une manière digne
d'elle et du Grand Orient \ mais j'ai pensé que plus ii
y aurait decoopérateursà cette réponse, plus votre
commission se rapprocherait du centre d'unité qui
nous. est si cher à tous. En conséquence, j'ai pris
sur moi de convoquer le très«*iUustre représentant
particulier du grand maître adjoint, et les prési-
dents et orateurs des chambres du Grand Orient.
La réunion a eu lieu le landi i& courant , chez
le respectable président de la grande chambred'ad-
ministration, et là, après la délibération la plus mé-
thodique et la plusréfléchie,lesrépoinses suivanteé^
ont été arrêtées sur diai^nn dP9 arfcjcfeyihrpïan.
Cette rédaction terminée, votre commission s'îest
occupée des moyens de concilier avec ses principes
les déférences qm étaient dues à notre illustre
grand administrateur général, le comte Rampon;
et quoiqu'elle était bien convaincue que là où le
bien général de l'ordre apparaissait, là aussi* on
était certain de trouver foute la grandeur d'âme du
général comte Rampon, pourtant elle a cru devoir
charger son président de soumettre à cet illustre
frère tout ce qui vient de passer sous vos yeux.
J'ai obéi au manda*t , mes frères , et voilà ce qui
JUSTIFICATIVES. 265
s'est passé entre notre illustre grand adminisirar
teargënëral et moi.
D abord , et avec la même étendue que je viens
de le &ire , je lui ai donné connaissance de tout ce
qui précède 9 et quand je $ui8 arrivé à Tarticle des
réponses dç votre commission , sur la promotion
de M. le duc de Choiseul à la dignité de troisième
grand maître adjoint, il m'a interrompu en disant
« qu'une pareille, mesure était des mieux senties,,
a qu'il y applaudissait de coeur et d'^intention^ et
<c q^'il se plaisait à croire qu'en cela nous avions
« fait le pas le plus important pour parvenir au
« concordat désiré par les vrais amis de l'ordre. »
En vain lui ai -je objecté qu'en sa qualité dç
grand administrateur il devait peut-^tre, moins par
vanité que par le besoin de maintenir des droits
justement acquis , ne pas être indifférant à une
promotion qui , sans les drcanstances , serait indu-*
bitablepient tombée dans son domaine.
« Arrêtez , me dit-^il, je ne suis et n'ai jamais
n été maçon ni par vanité ni par ambition ; j'ai
« toujours aimé le bien qu'on y fait et la morale
K qu'on y prêche; quant aux dignités, elles n'ont
« de valeur à mes yeux qu'autant qu'elles sont
(( méritées et que Testime les décerne* Si je suis
(( redevable au Grand Orient de la qualité de
« grand administrateur , je ne le dois qu'à , ma
206 PIÈGES
« bonne fortune^tà sesbdntë^^ mais c'esl assez
(( pour moi , el je n en veux point d'autres \ ainsi
a point de réticence dont je paisse être l'objet;
« car je vous répète qu'avec autant dé plaisir ,
« qu'avec une vive satisfaction , je verrai M. le duc
« de Choise&l élevé à la dignité de troisième grand
« maître adjoint. Par là du moins nous détruirons
« un sdiisme toujours fâcheux, et nous enlèverons
a aux ennemis de Tordre un 'nouveau prétexte de
« calomnie et d'outrages» J'adopte dans son en-
« tier tout ce qui a été feit, et s*il me reste un vœu
« à former j c'est qu'après la délibération des trois
« chambres , ]e maréchal Macdonald ait communi-
« cation dû tout, avant toute remise. »
Vous vous doutez bien, mes frères, que la diffi-
culté de répondre à des .«entimes^s aussi âevés a
dû m^embarrasser ; mais l'indulgence àe notre
grand administrateur a fait que nous nous sommes
quittés , lui , en me déclarant qu'il était content de
moi , et moi, dans une admiration absolue.
Votre commission s'était engagée , vis-à-vis les
respectables frères Rœttiers de Montaleau, Lan-
glacé, Gontié, Richard, Bailly et de Gabriac du
Souchet, à les convoquer chez le président de la
grande chambre d'administration , pour leur com-
muniquer la rédaction des réponses au plan ; mais
^le £^ réfléchi que , dans une circonstance aussi
JUSTIÇICATIVES. 367
grave , c'était le os d'en référer aux trois cham-
bres réunies en assemblée générale; ainsi, mes
frères, c'est à vous maintenant à délibérer sur tdut
ce que vous venez d'entendre*
Je ne dois pas terminer sans voua instruire que
votre commission a cru utile que j'écrivisse à M. l^
général comte de PuUy sur Ies> causes de qudque
retard dans l'envoi de nos réponses , et le 27 cou*
rant j'écrivis k ce général.
]\la tâche est remplie, m^ frères ; veuillez metr
tre la dernière main à l'œuvre.
W 15.
Deuxième Rapport du président de la commis^
sion du concordat projeté y fait aux trois
chambres, du Grand Orient ^ réurdes Ze i3
a^ril 1827.
L^ 16 février dernier, votre secrétariat a remis
aux commissaires que vous avez nommés pour
éliminer le concordat projeté avec l'association
présid'ée par M. le duc de Ghoiseul , l'expédition
des réponses que vous avez délibérées dans votre
269 PIÈGES.
séanee do 39 janvier précëdeot^ et aassttôt vos
cammissaires se sont rëams pour convenir du
mode qu'ils suivraient pour communiquer vosr
réponses : ils ont reconnu à runanimitë qu'il y
avait nécessité d'empêcher qu'on abusât, à quel-
que époque que ce fiât , du caractère officiel dont
se.trouvait revêtue l'expédition de votre délibéra-
tion^ en conséquem^, ils arrêtèrent qu'il ir'en
serait donné qu'une copie, et que cette copie
n'aurait d'autre authenticité que la remise qu'ils
en feraient manuellement à M. le comte de Pully,
président de la commissiou de l'association.
De fait , celte copie » été remise k 19 février
dernier, et comme les moindres circonstances doi-
vent vous être connues, je dois dire que cette re-
mise a été accueillie par M., le comte de Pully
avec tous'les égards attachés à la considération la
plus distinguée.
Vous vous rappelez sans doute que vos réponses
étaient basées sur les règlements qui nous régis-
sent, et vos commissaires s'attendaient bien que la
commission de l'association leur demanderait de
lui faire connaître ces règlements. En effet, trois
jours après , c'est-à-dire le aS février, j'ai reçu à
ce sujet une lettre de M. le comte de Pully.
Dès le lendemain je me suis rendu à votre secré-
tariat pour ydemaifder deux exemplaires de ces
JUSTIIPICATIVESI 269
règlements ; ils m'y ont été délivres sons récépissé,
et immédiatement je lés ai portés à M. le comte de
PttUy , qui les a reçus avec les mêmes égards qu'à
la réception de vos réponses.
Je dois vous faire observer ici que, pendant
tout le cours des conférencels , je me suis abstenu
de toute écriture, et que mes rapports avec M. le
comte de Pully ont toujours été d'homme à Homme.
J'en ai eu un peu plus de mal ; mais du moins J'ai
désarmé ou la malignité ou les fausses interpréta-
tioiïs.
Dans le rapport que j'ai eu la fisiveur dé vous
faire le ag janvier dernier, je me suis fait un de-
voir de vous faire connaître jusqu'aux moindres
particularités qui avaient eu lieu , soit collective-
ment , soit individuellement entre les commissaires
de l'association et lés vôtres; et il là'est revenu que
certains détails, dont j'avais rendu compte , avaient
déplu à quelques-uns de nos frères ; mais comme
j'ai toujours pratiqué la maxime qu'un mandataire
devait un compte exact de tout ce qui appartenait
à son mandat , je n'ai point dû balancer à tout ré-
véler : et c'est par suite de ces principes que je
fais encore un devoir de vous donner connaissance
d'une lettre que notre respectable frère Besucbet
m'a adressée , sous la date du 3 mars. Vous y verrez
de quoi est capable celui qui ne connaît point de
:2yo * PIÈCES
bornes à la dignité du Grand Orient et au respect
qu'il lui a voué*-
Le.kndemain 4 mars, j'ai répondu à nôtre res-
pectable frère Besucheldans les termes que j'ai cm
< les plus propres à le déterminer à temporiser;
Je n'ai point eu à regretter ces moyens de tem-
porisation, puisque le 5 mars j'ai reçu à ce sujet
une lettre de M. le comte de Pnlly.
Vos commissaires se sont rendus le lo-mars au
rendez-vous indiqué ; mais la santé de M« le comte
de PuUy ne lui ayant point permis de 5e. pré-
senter à l'assemblée, ce fut le fr&re Dopin qui,
portant la parole pour lui, nous fit part 'de la ré-
plique de l'association , réplique qui consistait à
prétendre que vos réponses au plan étaient moins
une réponse qu'un plai^neu^esm.
En vain vos commissaires observèrent^ls que
* On n'a pas cru devoir donner ici plusieurs lettres
dont il est question dans les deux rapports du respec-
table frère Lefebvre d'Aumale , parce qu'elles sont
inutiles pour l'intelligence des faits ; mais le lecteur
aura pu T^marquer qu'il est question dans ces rapports
de la réunion de la commission pour délibérer avec
quelque^ autres membres du Grand Orient ; ces réu-
nions furent purement officieuses , et plusieurs mem-
bres de la commission ne les ayant pas approuvées ,
on ne délibéra^ point sur ce qui avait été dit ou fait
dans ces assemblées sans mandat.
JUSTIFICATIVES. ayi
VOS réponses répondaient à la totaBté da plan, et
qu'il n'y ^vait de différence que celle^ exigée , soit
par un ordre logique , soit par des dispositions
réglementaires^ les commissaires de Tassociation
n en persistèrent pas moins à daBander une ré-
ponse à chaque article de leur plan ,. et pour Tob-
tenir ils firent lecture d'un nouveau travail de leur
part. Vous jugerez le tout comme il doit^étre;
mais de ce que vous aviez limité les pouvoirs de
vos commissaires , ils ne se sont pas crus autorisés
à rompre immédiatement les conférences , te qu'ils
auraient fait dans toute autre circonstance.
Le II mars, il m'a, été adressé une copie du
nouveau travail de \L'association , accompagnée
d'une lettre y relative.
Vos commissaires se sonit réunis plusieurs fois
pour s'occuper de répondre d'une manière digne
du Grand Oriei^it à un travail aussi extraordinaire^
et à chaque réunion ils apportaient des réflexions
méditées dans le silence du cabinet^ Je& discus^
sions quelles ont entraînées, les modifications
qu'elles ont subies^ ont occupé vos commissaires
pendant dix-neùf jours.
Les suffrages de vos commissaires s'étant enfin
fixés sur la production que je vous ferai connaître,
une copie en a été remise à M. le cpmte de Pully
le 20 mars.
272 PIÈGES'
Le 9 avril prSsent mois , j'ai reçu de M. le comte
de Pally Tampliation <Jlln arrêté pris la veille par
Tassociation.
Voilà , mes frères , comme on répond à votre
soUiditude paternelle! voilà comme on récom-
pense votre tendresse et votre affection I Mais ce
qui doit tempérer vos regrets, ce sont ceux que
M. lé duc de Choiseul et M. le comt^ de PuUy ont
exprimés avec une dignité et une noblesse qui prou-
vent que votre générosité a par eux été appréciée ;
quant au surplus , croyez que si ceux auxquels
vous avez ouvert les bras avec autant de sincérité,
eussent été des maçons de vptre trempe, vos com-
missaires ne se trouveraient point réduits à vous
prier dé fermer votre cœur poui^ des ingrats.
Ainsi : déclarer la mis^on^ vos commissaires
terminée \
Leur donner acte de la remise qu'ils font des
pièces qui se rattachent à la mission dont vous les
avez honorés;
Ordonner que ces pièces seront conservées avec
soin, et comme un monument de votre sacrifice à
Funion,
Paraissent à vosxx)mmissaires les seules mesures
à prendre dans les circonstances présentes.
JUSTIFICATIVES. 2^5
t
Fragment du discours de ViUustre frère dUc
de Ckoiseul, dans la séance du 7 juillet
1827.
.... « Ce doux espoir, tout semblait le secon-
a der, et promettre une réunion prochaine dans
a un seul temple avec le Grand Orient de France.
« Des démarches préliminaires nous avaient donné
a la confiance que bientôt il ne ferait avec nous
(c qu'un seul foyer de force et de lumière. J'avais
« espéré attacher mon souvenir fraternel à cette
« grande idée ; elle n'a pu réussir ; mais un grand
a pas est fait : c'est le désir qui s'en est mani-
« festé 'j et ce désir est pour nous d'un beau pré-
ce sage *. »
"^ Procès-verbal de la séance du Suprême Conseil;
brochure in-8**, 1827.
,:2y4 PIECES
r 15.
Extfaits de la brochure intitulée : Essai sur
rinstitûtion du rite écossais.
(i Le rite écossais pratiqué en France se
« com{)Osait, comme celui d'Hérodom, de vingt-
« cinq degrés \ le 23* était le chevalier du soleil ;
« le 24* le chevalier élu Kadosch \ et le ^5* le
« prince de royal secret. La réunion d'un nombre
« déterminé dé princes de royal secret formait le
« conseil suprême des princes maçons, et les
« dignitaires de ce conseil prenaient le titre de
a grands inspecteurs généraux etc. »
L'auteur donne à Fappui de cette assertion des
pièces authentiques , trop longues et ti'op nom-
breuses pour être transcrites ici , mais qui démon-
trent cette vérité jusqu'à l'évidence' et prouvent
que le superbe rite écossais , sorti de France vers
1761 avec vingt-cinq degrés,, est exactement le
même que nous connaissons aujourd'hui et que
les frères Hacquet et de Grasscr-Tilly rapportè-
rent d'Amérique, enrichi ou plutôt déguisé par
huit degrés de plus , dont quelques novateurs l'au-
ront sans doute gratifié.
JUSTIFICATIVES. 27$
« Ce fot i rhôtel4a marëdhal Renerma'nn
« que l'acte tftmion fut rédigé et signé par leâ
« commissaires spéciaux, et le 3* jour du lo* m'ois
« 58o4 ( 3 décembre i8o4) ce contrat d'union fut
(c lu et adopté, sauf rédaction, et à minuit, là
<i fusion entière des divers degrés du rite écossais
« ancien et accepté et de ses membres eut lîect
ce dans le sein du Grand Orient, et dès cet instant
« k Grand Orient observa religieusement ce rite,
« Toutefois le frère Pirou resta dépositaire dé
<i l'acte d'union, et on était loin de pi'ésumer que
« ce frère en abuserait un jour. >»
Le traité cité par Fauteur de la brochure éta-
blit positivement que « le Grand Orient de France,
« désirant faire participer tous les vrais maçons ,
« non-seulement aux travaux des ateliers compris
« dans le cercle dont il est le centre , mais encore
« leur procurer un accueil distingué dans tous
« les temples élevés sur la surface du globe, i
« pensé qu'il convenait de réunir dans un seul
a FOYER toutes les lumières maçonniques , et à
« cet effet d'embrasser la généralité des rites. Eii
« conséquence, il déclare qu'il unit à lui les res-^
(( pectables frères travaillant exclusivement d'a-
ce près les principes du rite écossais ancien et
« accepté, etc. »
Corollaire du même ouvrage :
SJÔ PIÈGES
c( D'après tons les faits authentiques que nous
<c ayçns relatés , nous sommes fondés à conclure :
« i^ Que U grande loge de France possédait
« le rite écossais avant qu'il fût connu dans le
n Nouveau-Mqnde , puisqu'^en 1761 le sublime
(( conseil de cette grande loge délivra des pou-
ce voirs au frère Stephen Moren pour âUer propa-
« ger ce rite dans les colonies ^
« a° Que le rite écossais ancien et accepté n'é-
« tait point pratiqué aux États-Unis lorsque le
« frère de Grasse reçut sa patente;
« 3** Qu'il n'est pas même prouvé qu'il existe
(( à Gharlestown un suprême conseil du 33* degré;
« 4"* Que le rite écossais apporté en France par
(( le frère de Grasse, arbitrairement et abusiye-
(( ment remanié, est le même que celui que la
(( grande loge possédait il y a quarante ans ;
(i 5"* Que Frédéric II, roi de Prusse, n'a jamais
« été grand maître du rite écossais ancien et ac-
« cepté, et qu'en 1786 il n'a créé ni le 3a« ni
« le 33' degré, et encore moins établi les pré-
tt tendues grandes constitutions de ce rite , etc. »
( Brochure citée , i827, )
JUSTIFICATIVES*. 377
. I »i m »i»iii<i« III——— PII ■ Il I ,i g » ■■ !■ ■ I I « Bii
NM6.
A LA GLOIRE DU G.-. A.-. DE UDNIV,-.
LE G.-. O.-. DE FRANCE
A TOUS LES AT.*. DE SA GORRESPONDAUGE "^^
O.*. de Pari», 7 novembre 1827.
TT.\ CG.-. FF.-.
Un scandale affligeant vient d'être donné à Is^;
maçon.*, de France , par la loge delà Clémente-
Amitié , 0. • . de Paris.
Des Mac. irrégoliers , agitateurs inquiets et am<-
^ Une erreur d'impression est cause que nou» plat-
çons ici une note qui aurait dû l'être à' la page 1 5a.
Nous ne savons qui a^ le premier , introduit dans le
vocabulaire maçonnique la malheureuse expression de
démolir; il n'était pas nécessaire d'emprunter à un art
tout matériel un terme aussi peu propre à rendre la
pensée que l'on attache à mL acte de sévérité , quel-*
quefois nécessaire y mais qui est rendu odieux par le
mot qui sert à. le désigne^. Une loge est fondée kper^
ZfH PIÈGES
bilieux, après >étre parvenus à s'y introduire , y
ont fait adopter leors principes destructeurs de
notre harmonie ; ils ont entraîné dans leur partir la
L.*. tout entière, s
Ceux dans qui ils eussent dû trouver plus par-
ticulièrement une résistance dont leur devoir leuE
commandait Texemple, ont cédé les premiers aux
séductions de Famour-propre , aqx illusions de la
pétuité, nul ne peut donc la démolir par acte d'au-
torité 9 puisque la fondation à perpétuité n'est accom-»
pagnée d'aucune condition ni restriction. Sans doute le
Grand Orien| peut (et djoit ppver de s& correspondance
une loge qui manque aux statuts ou qui se déclare ea
hostilité avec lui , il peut la suppriinçr du tableau des
loges de la correspondance^ mais là démolir, com-
ment 7 Son autorité est toute morale , et celui qui ne
la reconnaît pas est en dehors de^lui; et sous quelque
rapport qu'on Fcnvisagp , le mot démolir ne devrait
pas être employé pour des frères maçons. En général
Ic^ mesures acerbes ne produisent que de fâcheux
effets : on peut regretter plus tard d'avoir pris des
arrêtés rigoureux, mais le 'mal est fait, et quelquefois
s^ns remède. Ces réflexions s'appliqiient naturellement
à la loge qui s'est mise dans le cas d'encourir la sévé-
rité du Grand Orient ; cette loge , fort honorablement
composée, a sans doute été entraînée par quelques
hommes trop ardents, qui peut-être même n'en-font
plus partie en ce moment, mais la mesure reste , au lieu
qu'une «impie suspension hissait U porte ouverte à
un retour heureux aux vrais principes.
JUSTIFICATIVES. Q79
yanité. Les Qff.\ dignit*. de eet AU\ se sont laii&i
prendre aux appâts de la flatterie; et préférant à
Tesprit de .fraternité qui seul doit dUtingitër les
vrais Mac."., les vaines insignes qui lear ont éié
pro^guëes, ils ont , les premiers ^ rom^u les liens
qui les unissaient au G.*. OL*. de France. Dès qm
Tambitidn eut pénétré dans le cœnr,^ Terreur à
trouvé Un accès &cile dans leur esprit.^
Prosélytes fervents d*une association irrégulière ^
non^seulement ils ont voulu se laisser égarer par
la main qui les poussait dans la voie de&ténèbres t
mais encore ils ont usé de nnflaence que leur qua^
lilé leur damait sur la L.\ confiée à leur direction;
pour^entraîner leurs FF.^ dont ils ont à leur tour
trompé la crédulité. >
Une espèce de manifeste ^ adressé à tous? les
Mac.*, réguliers yàiQté par la malveillance, itn«»
primé ati mépris de Fart. iS^ sect. i5 du chap^ 7
des statuts généraux de TOrdre , publié et distribué
avec profusion, est sorti de la L.-. de la Clémente
Amitié; dans lequel elle avoue ses liaisons et ses
relations avec des Mac.*, travaillant sous les aus-^
pices d'une puissance qu^eUe appelle régulière^;
et qui n'est point le G.*. 0.*. de France. Cette L.\^
constituée au rite français , qui ne peut régulière-
ment travailler que sous ce rite, et à laquelle toute
discussion sur des rites étrangers au sien, est inter-
a80 PIÈGES
dite par nos statuts généraux , se permet de juger
ce qu'elle ne peut connaître, et de contester au
Sénat Mac. \ le pouvoir de r^rle rite Ecossais
qu'un acte authentique a placé sous sa direction
immédiate, et lui donne le droit de gouverner
comme tous les autres rites dont il est le centre et
le régulateur unique et commun. Les intentions
toutes fraternelles du G.\ 0.*. sont travesties dans
cet écrit; ses actes y sont l'objet d'une folle cen-
sure; l'autorité qu'il a reçue desL.'. de sa corres-
pondance, y est méconnue^ et l'unité, si essen-
tielle à la conservation de notre sublime institution,
y est attaquée avec une audace jusque aujourd'hui
sans exemple. *— Et c^est lorsque cette instfHition
vient d'être consolidée par nos nouveaux règle-
ments, long-temps médités, solennellement dis-
cutés, et votés par vos propres députés dont se
compose le G.*. 0.*. , revêtus de l'approbation au-
tographe du S.*. G.\ M.'. adj.\ le maréchal duc
de Tarente, et de celle de tous les Gr.*. Dignit.*.
de l'ordre; c'est lorsque tous les rites y sont admis
et reconnus sans prééminence ni privilèges des
uns sur les autres, ainsi que leurs dogmes et leurs
rituels ; qu!on cherche à faire revivre les germes
d'une vieille dissidence, dès long-temps éteinte
par un concordat sanctionné par l'expériekice ;
qu'on jette un nouveau brandon de discorde dans
JUSTIFICATIVES. 381
la Maçon.*, !.«. De pareilles manœuvres, dans de
telles circonstances, décèlent suffisamment les
vues de leurs auteurs , et vous avez déjà marqué du
sceau de votre réprobation le manifeste hostile
qu*elleâ ont produit.
Cependant /le G.*. O.^. de France n'a pas du
rester imp^^ible aux atteintes portées à Fautorité
dont vous' r&vez investi, et à ses négiements qui
sont le^ vél;res. Il a du déployer une juste sévérité,
tempérée toutefois. par la bienveillance fratern.%,
contre ceux qui.se sont roadus coupables de Fin-
fràctic^ ddnt leur aveuglement tire vanité*
Une commi^ion d'ehqùéte, prisedans son sein ,
a été chargée d'informer contre les signataires de
récrit publié, au nom de la L.*. de la Clémente
Amitié y tousOff.-. Dîgnit.'^. de cet At.%-^ Ceux-
ci f ont été appelés dans Féspôir de lès amener à
une honorable rétractation; mais ils Sont restéâ
sourds à là voix de la raison, ^ aux conseils de la
sagesse ; ils ont déclaré persister dans les opinions
par eux professées, dans cet écrit, etdaiis leur afB^
liation à une association irrégulière.
Bf'autrè part, un desesOr. ' . titulairesdontresprit
conciliateur est fait pour lui mériter Festime et la
confiance, ^t Yen. • . d-honneur lui-même àq la L. •;
devenue réfrâctaire,. a reçu la mission de se rendre
au milieu des FF.*, égarés que nous rappelions à
2&2 Plie £5
iiou9 ds tous nos vœux , et de nouis le$ peo(mqu<{rir
par la persuasion. Mais son doubie earâclère y a
été mëeomiu^ et les efibrts de Paiiittië oiH échoué
dans cette tentative toute fratern.*.-— La L.*. de
la Clémente Amitié a repousse la main bienveil-
lante qui lui était ofiarte^ elle a déclavé que Tëcrit
signé par ses Diguit.\ était- aussi son ouvrage,
qu'dle en avikiait tout leconteau , qu^elle approu-
vait la publication et la distribution qui en avaient
été faites ; et elle s'est mise , par son obstination ,
dans le cas d'en subir les conséquences*
Dans cet état deidioses^ il ne restait pliis au G.*.
0«** de France qu'un pénible devoir à remplir, et
il y a satisfait. Par arrêté rendu en sa Gr.*. L.*.
8ymb«\ , sous la date du 7e mois de Tan 58a6, dont
ampliation vou& est transKiisCr la L.% de la Clé-
mente Amitié à été déiiiolie , et ses OIT. - . Dignit. * .
ont été rayés du tabl^u de Tordre.
Cette L«*. etsesQÛT.'.Dîgnit.*. seplaignent de ce
qu ils n'ont point été entendus dans la Ten.*. so-
lennelle où la Gr.*. L.*. Symb.*. leur a fait Tap-
plication de la peine prononcée par nos règle-
ments : mais fallait-il renouveler, au sein même
du G.*. 0.^, le scandale dont nous gémissons
tous?... Élait-il besoin d'interroger encore lears
intentions, déjà trop clairement manifestées par la
déclaration écrite, qui en contenait le témoignage
JUSTIFICATIVES. 285
le plus cy&ei^përai^t^..» jet Iç G.-. 0.*. pouirailril,ad*^
meltre dans son temple des Mac.*» qui parsistaient
dans leuf irriégularité?... ^pne -uiie rétractation
authentique et pré^liiblç pwvait: seule leur en ou-
vrir l'entrée.
Un appel a été éiois d^ h décision qui les sépare
de notre f;amille. Cet app^l artril été diaé par le
sentiment du repentir, par un retour, malbeureu--
semant tardif, 9vx prinâpes d'union, de ira-*
tern.-. et d^ aoucorde, qui animait tous les vrais
M^ç.'. f.r. heOr. Q.\ en forme le vœu ardent et
$i|ia!&rç; ingis il doit ne point prévenir Topinion
que la G.*. Ch.'. de Cons.". et d*App.\ devra se
former d'une démarche dont il peut être mis plus
tard dans le cas d'apprécier les motifs»
£n attendant le Jugement qui en sera porté ^ et
comme par le seul fait de l'impression et de la
publication d'un écrit en matière contentieuse , le
Mae.*, qui Ta publié encpurt l'interdiction des
droits Maçon.'. , et la L.\ , en pareil pas , est ^up*
primée du tableau ^$li/. régulières; comme la
h.\ de la Clémente j^mUié, et les signataires de
l'écrit puMi<^ ensQj^ nom, ap ipépris de nos règle-
ments, ont aYQué cex éjÇrit; comme il est défendu
par ces mêmes règlements, aux At.*. et aux Mtç.\
réguliers de communiquer avec des Ât.*. -^ des
Alaç.'. irréguliers, vous devrez cesser toutes rela-
:i84 PIÈGES
lions avec cette Lr.eï ne^point admettre ses mem-
bres à vosTen.-.
Cetfest, TT.*. CC*. FF.-., que par la plus par-
faite harmonie entre le G.*. O4'. et les L.\ de sa
correspondance, dans les Trav.*. Mac.*. , que nous
pouvons nous flatter d'en recueillir les doux fruits.
Repoussons de nos temples les agents dësorgani-
bateurs.*— N'oublions jamais que toute notre force
consiste dans notre unioa fratern^ \ — - A ces con-
ditions j mais^ à ces conditions seulement , nous
pouvons nous flatter de rendre inébranlable^ les
fondements sur lesquels repose notre admirable
ëdiffice.
Arrêté de la G.\ L.\ SjmhoUque^ à la date
du 5« jour du 7*, mois 6826 ( 5 septembre^
1826).
Le G.-. 0.'. de France en sa G.*. L.\ symboli-
que, après en avoir délibéré-, ouï le F.'. G.*. Or.\
en ses conclusions, et d'après le scrutin présen-
tant unanimité à vingt-une boules blanches *,
Vu l'imprimé ayant pour titre : La L.\ fran-
çaise de la Clémente Amitié, 0.\ de Paris, à
tous les Maçons réguliers, et contenant des
obserpations sur la dernière circulaire du sénat
maçonnique, etc., le tout délibéré dans cette L.*.,
JUSTIFICATIVES. 285
le â8<^jourdu la* mois 58a6 (a8 février. 1826,
èrevulg.'.);
Attendu que cet imprimé a été distribué et en-
voyé aux LL.\ de la correspondance \
Que, par cet imprimé, la L.*. la Clémente
Amitié, 0.\ de Paris, reconnaît et avoue qu'elle
est affiliée avec une association irrégulière , dite
Emethy qui n*a obtenu aucune constitution ma-
çonnique du G.'. 0.'. de France-,
Que de l'art, * . 5, sefct. • . a, chapitre xii, des statuts
et règlements généraux de l'Ordre, lequel est ainsi
conçu : <c Aucune L.\ régulière ne pourra se réu-
a nir ni s'affilier à une L.'. irrégulière, quand elle
« serait en demande de constitution; » il résulte
qu'en s'affiliant à une association irrégulière , la
L.*. la Clémente Amitîé a violé ses serments et
les statuts généraux de l'ordre -,
Considérant quela L.\ la Clémente. Amitié ^
constituée au rite français , et non reconnue à un
autre rite par le G.*. 0.*. de France, s'est permis
de porter atteinte aux droits de l'administration
du rite écossais qui lui est étranger, et. dont la
direction, comme celle des autres rites, appartient
au G.\ 0.-. de France, seul régulateur de l'ordre;
d'élever des questions de controverse sur la hié-
rarchie de l'ordre maçonnique , et de soutenir r un
système, qui tend à rompre l'harmonie et l'unité
286 PIÈCES
si précieuses à conserver pour la prospérité de
l'ordre maçonnique en France; même de' faire ini-
primer et publier lé tout , contrairement à Fart. 1 5,
section i5, chap.*^ 7 des statuts généraux, ainsi
cdnçu : a Aucune h.\ ni aucun Mafç.'. ne pour*-
« ront faire imprimer en matière contentieuse; ^
Considérant que la L.*. la Clémente Amitié in-
terpellée, en vertu deiFarrétéde la G.*. Lv*. sym-
bolique, en date du 8«.*. jour du 6e.*. mois 58^6,
de déclarer si elle avouait Timpriraé oi-dessus men-
tionné, a , par sa délibération du ler jout du
même mrois , transmise au G.*. 0.*. , positivement
déclaré qu'elle a ordonné et approuvé la rédaction
et la distribution aux LL.\ de la correspondance
du G.-. 0.*. de France , de cet écrit et des obser-
vations imprimées ;
Attendu que, par cette déclâratiôh du 19e
jour du 6^ fnfois âSi^G, la L.*. de la Clémente
Andtiéj en confirmant son imprimé , est devenue
inhabile à profiter du délai qui lui avait été ac-
cordé par l'arrêté provisoire de la chambre sym-
bolique, en date du 8« jour du 6* mois 58!26,
etc., etc;
Vu aussi rart.-. 16 delà section i5, chap.\ 7,
lequel est ainsi conçu : a La L.% qui manquera à
«( ce règlement âera slupprimée du taUeaû des L.*.
« régulières; le Mac. sera interdit » ;
JUSTIFICA.Tl'vES. ^8^
Art. ler. La L.*. la ClémeiUe AndUé, Or. de
Paris, cesse de faire. partie de la correspondance
du G.'. O.*. de France; elle est et demeupe dé-
molie à compter de ce jour, et elle est supprimée
du tableau des L.*. régulières.
Arrête ce qui suit :
Art. a. Les FF.-. N.-. , N.\ , N.-. , N.-., N.-. ,
N.*., signataires 'de Timprimé mentionné, qui,
malgré la suspension contre eux prononcée par
larrêlédela G.\ L.*. Symb.*., ont repris l'exer*
cice de leurs fonctionfi dans la séan;ee de la L.*^^ la
Clémente Amitié^ en date du 19^^ jotip do 6*
mois 58a6 (19 août i8a6, è.*. v.*.) , sont défini-
tivement interdits de leurs droits ntôçoimiqaes , et
seront rayés du tableau général de Tordre.
Art. 3. Le F.-, archiviste de cette L.*. sera tenu,
dans les trente^trois jours de la notification du
présent arrêté, de déposer au secrétariat du G.*.
0.'. de France, les constitutions délivrées à la L.*.
la Clémente Amitié, sous la date du 8« jour du
i<^' mois 58o5, lesquelles sont déclarées nulles et
non avenues*
Art. 4- Le présent arrêté sera imprimé et envoyé
à toutes les LL.*. de lar correspondance ,• et notifié
à la L.*. la Clémente Amitié, en la personne du
F.\, G.*. Exp.\, et aux FF.', désignés^ dans le
présent,arrôté.
1
2^8 PIÈCES
La notification, de cet arrête sera également faite
au F.*. N.'.^ i« Exp.\ indiqué sur le dernier
tableau delà L.*.
Les Officiers Dignit.-. de la G.*. L.*. d'Administ.*.
du G.'. 0.'. de France^
Signés : Lauglagé , président -, Legou-
TUBiER, i<»G.'. Surv.-.; Baron
J*, 2« G.'. Surv.*. ; Richard,
G.-. Orat.\
Scellé et timbré par nous G.*, garde des sceaux
et timbre ,
HOUSSEHENT.
Par mandement ,
Vassal, secrétaire général.
W 17.
A LA GLOIRE DU G.-. A.-. DE LTJNIV.-.
Le G.*. 0.\ de France,
Instruit que des orateurs de loge, abusant d'un
talent dangereux, s'écartent quelquefois des prin-
cipes inàltérablQs qu'il a professas dana tous les
temps, et qui foi^meut la base de ton iQstiiutioit
et la sécurité de Tordre; instruit qq6^ botamintot
dan3 la loge de Sùint-^Augus.te de la pa^a$téi
Intelligence^ On^iok. de Paris ^ tip frèlre^'est égaré
au poiht d'excitçit lç( itiaçons à-roubli de lebrs
devoirs , en faisant un appel tém^laife "à la jeune
maçonnerie , en rengageant à secouer ce qu'il
appelle tes 'vièwt préjugés, à s'occuper de dis-
cuâsi^iâ politiques et rèlîgietisesfj éé qbi serait con-
tl^îre aux lois età l'harmonie soéiàlë dont les ma-
çons furent toujours les ardente défenseurs \
Voyant avec doiuleur que ces écarts donnent
lieu à des impressions fôcheuses , et d'autant plus
nuisibles qu'elles pourraient' égarer l'opinion des
personnes du caractère le plus honorable, mais
qui, tout-à-fait étrangères aux mystères de VArt
Royal, seraient trompées sur le but et la morale
des vrais maçons }
Déclare authentiquement, et au nom de tous
ses frères, que la maçonnerie n*étant qu'une asso-
ciation de bienfaisance et de philanthropie, fondée
sur le respect dû aux lois , à la religion, au mo-
narque et à tout ce qui est l'objet de la vénéra-
tion publique, on ne pourrait, sans porter atteinte
à ses statuts et sans manquer à la foi jurée , essayer
de la détourner des principes qui font sa force,
I. 19
stgù V , - PIÈCES
pdrpétneâV^ âtirëe, 0t loi ont mérite dans tous
les temps Testime des hommes de bïeki, la recon-
iraissaticè des infortunés et la haute proteetiou dès
princels et des souverains qui, pkis dWine fois,
oiift daigbé s*asso(^r à leurs ti^vaut.
Les officiers dignit.-. de la G.% L.*. d'Admi-
nist.% du G.'. G.*, de France-,
Signés : hàHOLkCÉ ^ président ; Ltcou-
TuiOERy prem.'. G.\ Surv.\ ; BsàRoif
jeune , second G/. Surv.*. ^ Richaiid,
G,-.Orat.%
Scellé et timbré par nous, G/, des Sceaux et
timbre,
HOUSSEMENT.
Pat mandement ,
Vassal, Secret.*. gén,\
^ • . I •
JUSTIFICATIVES. 201
Fragment de la brochure^ déjà citée, du frère
Vassal y dans lequel on remarque une dis^
cussionfort judicieuse sur l'identité du rite
écossais > tel qu'ilfut apporté en France par
le frère de Grasse-Tîllj , a^ec le rite écossais
primitif tel que le possédait la grande loge*.
« Au commeiicementde i8o4,riB. F,\ Hacquet
<( arriva à Paris ; il ëtai^ porteur d'une patente dç
« grand inspect.;. général de l'ordre, qui lui fut
« délivrée à Nevp-York**, et d'une seconde patenté
a de député grand maître métropolitain d^Héro^
« dom (la Grande -Métropolitaine d'Hérodom ne
« professait que jusqu'au grade d^ prince de royal
"^ Ce fragment aurait trop perdu à être a^aIysé ou
amplement donné par extrait; nous croyons devoir le
transcrire ici en entier, et Fauteur nous saura sanli
doute gré de donner une plus grande publicité à ses
laborieuses recher^bes.
tt ** Nous-ayons déjà fait remarquer que les dignitai-
res d'un grand conseil de princes maçons avaient 'le
titre de grands insp.*. génér.-., et non celui de 35**;
2Q2 PIÈGES
« secret) 5 en vertu de ses pouvoirs et en confor-
« mité des statuts généraux du rite d'Hérodom, il
« établit un conseil des hauts grades écossais,
« i^^dans les ateliers de la Triple-UrUté ; a** dans
« ceux du Phénix y 0.\ de Paris, et par suite
5 il constitua y dans le sein du Phénix, un grand
«consistoire, chef -lieu, du rite écossais d'Héro-
i</dom, sous le titre de grand consistoire de ce
ce rite pour la France, et trois mois après le F.*.
«Hacquet, arriva des États-Unis. d'Amérique le
K F.', de Grasse -Tilly -, il était possesseur d'une
« patente de grand inspect.'. général, 33* degré,
,« qui lui, fut délivrée par le sup.*. çons,*. du. 33%
«- à Charlestpwn , le %i février 1802» Cette patente
« le constituait grand commandeur à vie du su-
ce pr,éme conseil des îles françaises d'Amérique ,
« avec pouvoir de constituer, établir et inspecter
« toutes les logés , chap.*., cons.'. et consisl^oirea
« de Tordre royal, et militaire de l'ancienne et
« Moderne fraiic- maçonnerie sur lés deux hémi-
aofsi la patente du E. > Haçquet lui doiixiaît-elle seu-
le;neijit le tiire degr^^nd. i|i3p<*..géiiér4*.V;aiu$i quele
^sony:.-.. tions.*. de la giraùQ4e loge deFrance l'avait
donné au F.*. Stephen Moren, ce qui ^'tabUt déjà une
i4içntité. avec le 4te écossais que les États-Unis d'A-
i^iérique avaient conféré au F. *• Hacquet , et celui que
possédait la grande loge de France. » .
I JUSTIFICATIVES. ^293
« sphères , conformëment aux grandes constitu-
<( lions. Cette patente était revêtue des signatures:
a Dalchs, 33*; Borven, 33«; Dîeben, 33* j Abra-
« ham Alexandcr, 33*; deXa Hogae, 33*. -
«( Nous arrivons au point le plus difficile à
« ëdaircir, et qnî nous a paru rëclamer TexaiUen
« le plus attentif. Existe-t^il à Chàrlestown un
« suprême conseil du 33*, ou n'en existe-t-il pas?^
« Si nous consultons: Thistoire ^néalogi^fse d»
« rite écossais dans les États-Unis , nous voyont^
<c que ni Franklin, ni Mozes-Hyes, m.Mote»^
a Cohen, ni Isaac Long ne prennent Id titré de
* 33% Le F*\ Isaac Long, qui a initié le Fl*. de
« Grasse tTiHy, prend le titre de député grand
« insp.*. général y et non celui de 33% tandis^que
« la patente du F;', de Grasse- Tilly. est émanée
« d'un suprême conseil du 33* -, mais ce qui est
c^ digne de remçirque , c'est que : i» cette patente
« ne fait nullement mention du rite écossais àn-
<(' cien.accepjté', 2* c'est qu'il nous pfiraît étonoant
« quéleK.*.. de Grasse, oréégrandin^p.*. géa.%
rt en 1797, n'ait réclamé ou obtena^sa patente
« qu'en ï8oa,'siirïout si on ïaît attéiltion qu'eià
a sa qualité de militaire , il pouvait être forcé de
«c partir pour telle ou telle province 5 3° comment
« se faijt-il qu'aucun des grands inspect.*.,gén.;.
a qijû lui ont conféré le grade, n'ait apposé. s»
aQ4 PIÈGES .
« âgnalore sur sa patente, pas même le F.*. Isaac
« Lo|ig, qui Ta institué ? On y trouve la signature
<c. éd F.*: de La Hogoe^ sanbeau-^père, et ensuite
« des nôfns ineonnus auxquets^on a ajouté le fa-
k. làènx tiiifirie 33^ Ne voyant aucune identité en-
K trahies collateurà du grade conféré au F."** de
a^ij^asse, et lès signatures apposées sur/ sa pa-
^ « t^iite^ il nou&est permis de douter de Tauthen-
tti tîdA^ de ce titre; 4"* cette patente conférait au
« fi% de Grasse le pouvoir d'établir des loges,
« des cbap.*. cft des consistoires, mdis.rienau-
K deUi. Commentait-il pus^arroger le droit de
« créa: un suprême conseil de 33^ , lorsque cette
< faculté n'est point stipulée dans aà patente"^? Ne
a perdons pas de vue quecôS' imn^ses. préroga-
« tiveà ne sont con^dées au .F.*, de Gtasse que
^ Cette argumentation du frère Vassal est certaine-
ment assez pressante pour ifaire naître au moins des
doutes dans l'esprit de ceux quVUe ne persuadera pas
ei^tiètement ; cependant il faut convenir que si d'^
xâté il parait parfaitement démontré que le ri^ 4co5-
)Ms 'importé en France par les frères Hacquet et de
.Grasse y est absolument le même que celui que possé-
. dait la grande loge , il ne Test pas également que ce
soit le frère de Grasse -Tilly qui soit l'inventeur des
grades supérieurs au 25*, encore moiiiâ qu'il ait faU
sifiéla patente pour se donner une qualité qu'il n'avait
pas y bien que plusieurs circonstaxices puissent autori-
JUSTIFICATIVES. a^S
ic conformëment aux grandes aonslitiitîoiis : où
« soat-elies? qui les a vues? Le F. *. deGrassen'a
« jaioiais pu lea exbilier. Il n'existe d'autre^ consti*
« tutions que l$s i^glem^ns établis à fiocdeaui;
ser des soupçons à cet égard; mais jtdmettons que le
frère de Grasse ait été légitimement possesseur du
grade de 33« et d'une patente qui liii conférait te
droit d'établir un conseil souverain en France^ c'eist
accorder tout ce que peuTent exiger les ^écossais les
plus ardents. Eh biei^I fcette coneession ue change
rien aux droits du Grand Orient, qui a traité de bonne
foi par le concordat dis i8o4< Dans un exemplaire de
ce fameux concordat que nous avons sous les yeux , et
qui porte les signatures, manu proprid , des fs^res de
€rasse-Tilly, Pyron, Thory, etc., on y trouve cette
déclaration que rien Va pu atmuler depuis : « Le Grand
« Orient 4e Fr^ncç possède dans le grand cliapitrc; g^
01 néral k grand conseil du 3z* et le sublime conseil
« du 33« degré; les attrjJ^utions du 33? degré, indépen-
« damment de celles qui appartiennent à ses fonctions,
« sont de s'occuper des plus hautes connaissances mj-s^
«c tiques, et et en régler les travaux. » Ce concordat,
discuté par les commissaires respectifs, sous les aus-
pices des maréchaux Kellermann et Masséna , du frère
Lacépède , etc. , adopté par le Grand Orient, sano^
tionné par tous les Ecossais, a été juré par les deux
rites dans la séance solennelle qui a couronné^ la f a-
. sion, à minuit, dans le local même du Grand Orient,
le i4 frimaire a» 4 (^ décembre i8o4)*
Le Grand Orient Fa exécuté par la création du grand
k €fn îjêati Amsi les maçons ëelairës ne s^en lais-
« sèrent point imposer; ils voulurent prendre
d connaissance de ces grandes constitutions : que
«'fit*èn aliors ? on ent recours à la fraude , et pour
> en imposer avec plc^s d^assuranoe , on déclara
^ que ces constitutions atajeut [été octroyées par
] « Frédéric H ,>oi de Prusse ^ qui , en les donpat^t ,
If établit lé 3a? et k 33^ degré ïe i^ mai 1786 ^ et
« piaur miens: leolorer cette iable, on assura que
« Frédéric avait été gratidmaitrederuniversîté du
« rite écossais , et nous^ajoutons qu'il n^a pu être
« grand n^aitre du rite écossais, puisque, dès x 7 5o ,
.« on ne professait en Frusée que la maçonnerie
« réformée. Nous savons que le roi de Prusse pro-
ie tégea Tordre, mais il ne fui jamais gr.«-v mdltre;
« et reû*-il été, qu'avant le x^ mai 1786 il fut
a frappé d'une apoplexie qui fbt suivie de paraly-
« sie , et le priva d'une partie de ses facultés intel^
K lectuelles^ Cette maladie dura onze mois sans
, « interraption ,. et il mourut dans le cours de cette
« année^ d^où il s'ensuit qu'ii n'a pas pu créer les
-O0iisisjt(>ir6 de ^loas les rites. S'iLa {ilù à qa&lques-««as
de suivre les conseils de leur vanité blessée ou de
leurs intérêts «prives en se séparatit de lui, il n^en est
, pas nioins:Tèstéi possesseur du droit acquis par le traité,
car ceci est une de ces choses qiiç;roii nepeut donner
^'Xeprendreà «volonté. •
JUSTIFICATIVES. Stgj
<c grades de 3a« et 33« , et encore moins signer les
« prétendues grandes constitutions lé lermai* 1 786*
« L'opinion que nous émettons est d^autant plus
« précise ^ que si Ton veut se donner la peine de
« recourir au tome lil àeV Histoire de laMoncof^
«4 chie prussienne^ publiée par Mirabeau en 1788,
« on y trouvera le passage suivaiit : « C'est dom-*
« mage que Frédéric II n'ait pas poussé sa ferveur
(c jusqu'à devenir grand maître de toutes les loges
« allemandes , ou du moins prussiennes ; sa puis^
<t sance en aurait acquis un accroissement consi-
<c dérable..., et bien des entreprises militaires, «.
« auraient pris une autre tournure s'il ne s'était
ic jamais brouillé avec les supérieurs de cette as-
« sociation *. ^ Des documents aussi irrécusables ,
« et nos considérations , démontrent que» le roi de
« Prusse ne fut jamais grand maître du rite écossais,
« et qu'en 1 786 il était dans l'impossibilité physique
« de créer des grades , et d'établir les prétendues
« grandes constitutions, et nous regrettons que les
« * Une considération qui u'apuécha^pper aux ma-t
çons les moins observateurs, c'est que s\ le Sa; degré
eût été créé par le roi de Prusse , ce jgrade eut du
moins conservé quelque analogie avec la maç.** réfor-
mée, qui était pratiquée en Prusse, tandis qu'en corn-*
parant ce degré avec le 25* degré du rite d'Hérodom,
ou trouve une identité si parfaite entre ces deux gradcî^4
agS PIÈGES
tt auteurs de la circuUire du G.\ O.'/de 1819
« aiept coufiacrë un principe erironé en Feconnais-*
a saut que FrëdëFic II avait donné -les graiides
a constitutions pour le rite éeossiais. Malgré cette
« déftibratidn formelle , nou3 persistons à croire
« que ces grandes constitutions n'ont jamais existé,
tt Le F.*, de Marguerite a été plus loin } il a avan-
<t ce, dans un mémoire publié en 18 18, "qu'un
M ^evalier écossais possédait ces constitutions»
a et qu'elles étaient signées manu propfiâ par le
« grand Frédéric, roi de Prusse. Nous observe-
« rons que ce chevalier doit être d'une grande
fc niaûssani^e pour avoir été assez intimement lié
« ayec le grand Frédéric pour que ce monarque
« lui aitconfié une expédition dos grandes consU-
k tutions , signée àe dà propre maiD y «t ce cbeva-
« lier écossais doit être fort avancé en âge , car il
« fallait qu'en 1786 il fût déjà 33^ pour qu'on lui
qu^ls Tenferment Ions les dexoi le mé^ne dogme, le
même rituel et le même historique, qui en reporte l'ins-
titution à un temps très-reoulé ; d'où il résulte que le
prince de royal secret n'est que le ^5» degré du rite
d'Hérodom, qu'on a transposé au Sa» dcgté. Quant
au 33% il est hors la ligne de Técossisme, et nous re-
grettons que les développements dogmatiques que nos
assertions exigeraient , ne puissent être donnés qu'en
suprême conseil. »
\
JUSTIFfCATIVES; 299
« eût confié .Fespëdition d'une char le qui était
a inhérente au cahier de ce gradB. Quoique nous
« ne puissions pas infirmer nn fait difficile à prou-
« ver, nous pouvons assurer que depuis i8i4 qUe
« le'gr.*. consistoire des rites en France confère
« le 33« degré, il a constitué à ce grade plusieurs
« officiers prussiens, .cpii étaient dVnciens ma-
« cons , et aucun d'eux n'a eu connaissance qu'il
«r exista un suprême conseil à Berlin. Or , si le
a 33^ degré et le rite écossais sont inconnus là où
« ils ont été c^éés, coniment peut-on soutenir que
« le grand Frédéric. ait institué ce grade et donné
« une charte maçonnique dont plusieilrs royaumes
<r jouiraient , et le sien en serait privé ? Nous le
a répétons-, il n'existe d'autres constitutions que
« les féglements de i jôo. . Dès que ce faux principe
« fut établi, il fallut te soùtehir, et on espéra y
i( parvenir en présc^itant un rite qu'on disait in-
ic connu en France , car on prétendit que le rite
a iécossais^nci^-accepté n'avait aucune analogie
« avec celui que possédait la grande loge de
« France , et qui était professé par divers ccmseils
a de son obédience ; mais si on jette les yeux sur
€< la première note de la page 5 , on se convaincra
«c de l'identité qui eiiste entre les conseils des
ce princes maçons ou royal secret, et celui du 33^
Les premiers ont ponr titre conseils suprêmes
^00 VIÈGBS
« des princes maçons , et lears dignitaires preny-
« neut la qualif^calion de grands inspecteurs gé-^
n nëraux, puisque, d'après Tart. a du régl^nent
c( de 1762 , le grade de prince royal secret gou^
« verne et commande tous les autres degréssansex*
« ceptioA^ Le second a pour titre, suprême conseil
« des grands inspecteurs généraux du 3i3« degré.
<( Ce grade. commandq^ et gouyerne également
« tous les autres degrés* L'identité est trop pré^
<( cise pour qu'elle exigo le moindre développe-
c( ment^ et on crut, néanmoins qu'on ne Taperce-
« vrait pas en établissant 33 grades; mais, pour
ft compléter ce graiid œuvre , il fallut transposer
« plusieurs grades de 1-écossisme, eten intercaler
« d'autres, afin de compléter le nombrenumérique
tt des 33 degr^&. Le F.% de Orasse. eut recours à
« un collaborateur actif , et, la chronique assure
a que 1$ F« « • B^lh^ch^ y coopéra puîssamment « On
« mit à contribution divers rite&, ^ celui qui four-
« Ait le plus grajrtd tiombre de grades fut lente
« templier^ et le 3!3« degré n'est lui-même qu ua
« grade templier. Si du moins, tant de. travaux et
<c de comhîinaisons avaient en pour bujt.la splenr
« deur de l'ordre on l'instruction des ina^ons , on
« applaudirait au. ssèle infatigable des novateurs v
. « mais de quel sentiment pénible n'est-on pas op^
n. pressé quand on voit que le sordide intérêt en
JUSTIFICATIVES. 5oi
u fut le seul mobile^ carie F.", de Grasse exploita
t( ce rite avec tant de largesse , que les hauts grâ-
ce des écossais furent bientôt prostitues. Tout ma-*
« çon^ quel qu'il fût, y eut des droits d'aùtiant
« plus fondés, qu'il ne fallait que satisfaire à une
« rétribution pour les obtenir , et ce préteridti
« fondateur du fité ancien -accepté eut une si
fc gfaiule prévoyance , qu'avant de partir pour le^
a campagnes d'Espagne il' laissa entre les mainS
« d'un F.'. Antoine un grand nombre de patentes
« en blàne, mais revêtues de sa suprême signature.
iK C'est à regret que noua dévoilons un pareil mo^
« nopole , mais un hretorieh doit toujours prê-
te senter la vérité , quelque i)énlblë qu'il soit pour
« lui de laburinei;. Nous avons démontré dans lô
a cours de cette digression 1 1^ ^u'il n'est pas
« prouvé qu'il existe à Charlestown un autre con-
« seil que celui des princes maçons ou du. royal
« secret} 2** que le rite fi^nçie»j^t accepté est le
<( même que celui que le silbL*. conseil delà
a grande loge de France possédait ; 3* que lès
a grades jimportants du rite aticièïirâccepté sont les
« mêmes que ceux qui furent exportés aux États-
« Unis par le F.-* Stephen Morenj 4** fmç.l*
iç plupart de^ grades intercalés ;Sont étrangers à
« l'écossisme, puisqu'ils ont été empruntés à d'au-
a très rit^ ; 5^ que la patente du F.', de Grasse
\
(( noSve pas un^ authenticité incaate^taUe, ce qui
(( noas autorise à demandet quelle :e$l; cette pais-
M sance suprême qu'on dit résider à Chàrlestown \
<i où sont les pouvoirs que .le$ GGi\ 00.*. du
.(c globe lui ont accordés pour lui dpûner le droit
a d'imposer des lois à la n^çonnerie universelle.
;c( Qu'on nous montre un seul acte «par lequel cette
:<i puissance ait manifesté ^on existence et sa légale
« institi^tion ^ mais la correspondance du G.*..0.'.
« vient de dévoiler la. vérité. Nous nous sommes
« assuré qu'eu i8a5 la. grande logO de la' Caroline
ii Au Sud a4emandé son affiliation au G. \ 0. • . de
M France ; elle ^s^t^établip à Gharleâtown ^ elle fait
(( connaître son organisation et tous les ateliers de
M sa juridiçtipiX) et il n est nullement question
« d'un suprême conseil du 3$*' degré '^. Nous rap*
« * Cette dernière pièce officielle , qui est déposée
au G.'« 0.*;, implique contradiction avec ce qui a été
inséré dans le mémoire que noiiâ avons déjà cité; car
IVuteur assmre que le 2t septembre et le a4 décembre
i8i 3 y le suprême ^:oziseil des Etàts-lJuis*, séant à Char-
lestown, rendit un décret manu propriâ , i* par le
I'.-. Jean Michell, &.•• comniandeur pour l'Amérique
du sud j 2** par le frère Frédéric I)çdclio,*lieut^'. gr.'.
c6m>. ; 3" par le ÎF.*. 1*; de la Motta, gr.-. insp.'. gé-
ûéri%, 33*» dégte'^; 4«» |)ar le F.-/ Jacob de la Moita!,
^3« jdegré. Si un suprênUe conseil du SS^^existe à Ëhar-
lestown avant i8i3 ^ ,il nous parait bîçn étonnant que
JUSTIFICATIVES. 3oS
a pellerons aussi^au souvenir de plusieurs anciens
« membres du G. % 0.\ la discussion solennelle
« qui à-ëleva sur le rite ancien et accepté, dans une
« assemblée générale du G. • . 0. • . Le député , G. • .
« insp.\ gén.'. P.*. Toutain, soutint, en présence
« des 111. \ FF.*. Thory-aîné, Bailhache, Hacquet,
(c Bazard, XebaUly-Ménager et autres, que la
« maçonnerie écossaise en Amérique, comme en
<( France , ne renfermait que a5 degrés , divisés
« en sept classes , et personne né put contester
« cette vérité positive. Eh! pouvàit-il en être au<^
« trement , puisque Fétendard de Técossisme ftft
« planté en Amérique par un délégué de la grande
a loge de Fjrance. Des frères , dont lesi noms figu^^
« rent sur le registre du F.*. <le Grasse , nous ont
<t assuré n y avoir vu que 9t5 degrés. QuoiquMl en
« soit , le F.*, de Grasse déclara , avec une assu«
« rance imperturbable, posséder un rite écossais
« plus ancien que celui du G.\ 0.*. et composé
la grande loge , qui est Tadministi^atioii de la GarpUnç
du sud, et clans le sein de laquelle devrait se tçou-r
ver le suprême conseil , n'en fasse aucune mention ,
ni dans sa composition, ni dans le tableau général de
tous les ateliers de son obédience qu'il a envoyé au
G.'. O.'. Jusqu'à présent, les pièces officielles n'indi-
quenr pas l'établissement d'un suprême cpnseil du 33*
à Charlestown«»
So4 ' SIÈGES
a de 33 àegtésé Malheurçusemeat, depais nom*
« br^ d^ianiiéeS) les grades philosophiques n'avaient
« point été conférés : les travaux du G.-. 0.%
« avaient été suspendlus par la force des circons-
« tances. Le G.*. 0.*. ne comptait plus dans ses
(( rangs aucun des IlL*. F.*, qui avaient concouru
\ à donner la délégation au F.\ Stephen Moren..
K Le désordre que les événejhents politiques
<c avaient apporté dans les archives de Tordre ^ ne
<c permit pas au G.*. 0.\ de faire valoir ses droits
(( positifs pour régir le rite écossais , ni de prou-
a ver que le rite ancien et accepté du F*\ de
« Grasse était le même que celai que le subL*.
« conseil de ta grande loge de France avait délé-
« gué en 1762 auF.'> Stephen Moren. Privés de
« tous documents, plusieurs officiers pensèrent
K qu'il était dans Tintérét de Tordre de faire des
« conçussions pour opérer la fusion du rite écos-
« &^^s ancien et accepté dans lé sein du G.*. Q.*. ,
« par«e qu'ils étaient persuadés que c'était un
tt moyen infaillible pour réunir dans le centre
à' ciobimunles communions diverses. » '
JUSTIFIGATIYJES. 3o5
H° 10. .
Ëcùirait et un rapport sur les financés générâtes
de Fordre^ lu dans la séance du comité cen-
tral du Grand Orient *i
# ■ ■•
(c • . . . . .En effet, le Gi^nd Ônent est le
fcentre vital de la màçoilnerie ^ levaste foyer d'où
partent les rayons qui éclairent et où reviennent
les ramifications qui vivifient ; c'est pHir cet échange
continuel de services et de communications de
toute espèce que la'vie circule dans toutes les
parties de l'institution 5 et si l'on petit dire ; sans
maçonnerie point de Grand Orient ^ oii peut dire
avec non moins de vérité : sans Grand Orient ,
point de maçonnerie. C'est ce principe de vie ,
cet heureux accord d'une sage administration et
d^unétat de finances régulier que nos ennemis nous
eiivient le plus , etc. , etc.
« Le Grand Orient de France rassemble par la
"^ Ce rapport fait partie d'un travail sAr les finances
générales de l'ordre , ]^résenté par le f rèjre Besuchet au
nom de la comnrission des finances.
3d6 .PIÈCES
forme de son administration, ses pouvoirs et sa
composition, plusieurs espèces de gouvernements ^
c'est y en quelque sorte , une oligarchie élective
combinée avec le système représentatif si heureu-
sement introduit dans la forme de notre gouver-
nement* La constitution de Tordre n'a pas toujours
été ainsi^ la maçonnerie, comme toutes les institu-
tions civiles , a subi les heureuses modifications
que le temps , Texpérience etles lumières de la phi-
losophie ont apportées dans Torganisation sociale.
Dans le principe, vous le savez, mes FF.*., une
loge était une sorte d'établissement, de propriété
particulière ; le vénérable en était le maître à vie.
Dans les provinces quelques loges seulement
avaient consenti à partagpr, ou plutôt à exercer
en commun une autorité que rien d'ailleurs ne
justifiait ^ de là ces espèces de petits Orients appe-
lés loges provinciales. La grande loge avait peu
ou point d'autorité sûr ces diverses corporations ,
et le respect qu'on lui portait tenait bien moins à
un droit de suprématie reconnu, qu'aux ayantag^s
de résider dans la capitale, de posséder dans son
sein les membres illustres de l'ordre , et d'être
surtout présidée par le grand maître.
« Ce n'ist qu'à l'époque de la création du
Grand Orient , mais surtout à celle de la promul-
gation des premiers statuts , que les maçons senti-
lUSTIFICàTIVES. 507
^ ( *. ■
rent parfaitement la nécessité d'un centre unique
d'autorité pour régulariser et rendre uniforuies les
travaux d'un aussi grand nombre d'ateliecs -j de là
la nécessité de subvenir , par une offrande volon-
taire appelée don grabdt, aux frais quedevaiesit
nécessairement occasîoner une correspondance
active, et les nombreuses çt importantes attribu-
tions du Grand Orient. Ses officiers, administrateurs
plus spéciaux de l'ordre, payèrent cet honneur par
d^assez fortes contributions , qui augmentèrent le
trésor commun. En peu de temps notre système
administratif fut organisé, et tel a étë l'effet 4'un
succès colossal, de Tempressoment etde la bonne
volonté de tous les ateliers , que dans ce moment
même, malgré les gircongtanoes défavorables au
milieu desquelles nous vivons, noue en ressentons
encore les beureux effets.
« L'histoire le dira , nous ne faisons que pré*
céder sa voix. L'ordre et4'économieVont pas pré-
sidé aux dépenses dans les temps prospères de la
maçonnerie , dans ces temps ou la vaste étendue
du territoire de l'csnpire, le grand nombre et la
force des ateliers , leur riche composition , la pro-
tection déclarée dont jouissait Tordre en France,
doublait pour le m'oins les revenus annuels du
Grand Orient. On n'a point, alors que cela était
facile , économisé pour les temps futures ; on
5o8 PIÈCES
aurait pu, nous en sommes convaincus , aide du
zèle et du dévouement des maçons , fonder pour le
Grand Orient une existence à jamais honorable, ac-
quérir à la maçonnerie un temple uniquement con^
sacré à ses mystères, décorer le local de nos séances
d'une manière digne de la majesté de nos assemblées,
assurer à Tordre des ressources pour les temps de
calamité, et à là bienfaisance les trésors d^une sage
et utile prévoyance. On a fait quelque chose , mais
que cela est loin de ce qu'où aurait pu faire dans
ces temps heureux où les premiers dignitaires de
l'État se glorifiaient du titre de maçon! Maintenant
tout est changé : à peine quelques faibles sommes
échappées aux prodigalités du temps forment un
trésor que la nécessité menace de bientôt épuiser.
Nous sommes locataires , alors que nous devrions
être propriétaires. A peinecouvrons-nous lahideuse
nudité de nos murs ; les maçons sont réduits à
chercher un asile dan^ dëb lieux ouverts ^ux fêtes
mondaines , trop souvent même aux réunions de
débauche; les batteries maçonniques succèdent
aux accords profanes , et les enfants de la lumière
cachent à grands frais, sous des tentures merce-
naires , les traces de la profanation de leurs sanc-
tuaires.
« C'est à regret, mes FF.-., que je me suis dé-
cidé à faire sous vos yeux la triste comparaison de
JUSTIFICATIVES. Sog
ce que nous sommes avec ce que nous devrions
être \ mais je Tai cru utile pour nous amener au
moyen de réparer, ou plutôt "d'arrêter l'effet de
nos désastres. Loin de moi la pensée d'aCCuser dé
nos maux ceux qui nous ont précédés dans la car-
rière administrative •, les circonstances ont pu les
maîtriser quelquefois ; l'ordre des finances n'était
point établi comme il l'est actuellement ; trop de
latitude sans responsabilité était accordée aux em-
ployés, et bien que je n'accueille pas sans ré-
flexion des bruits fâcheux sur des dilapidations
possibles , je n'en reconnais pas moins que l'ordre
et l'économie étaient impossibles avec un pareil
système d'administration.
a Les vicissitudes de la maçonnerie suivirent de
près les vicissitudes de l'État : les revenus dimi-
nuèrent sensiblement-, i8f4^t i8i5 furent pour
nos finances des temps de calamités, et la.vente des
actions de la banque décrétée dans ces deux an-
nées , et formant une somme de 7247 fr. ^o cent. ,
purent à peine combler un déficit qui a dépassé
8000 fr. , et qui menaçait de s'augmenter encore.
« La tolérance remplaça la protection, les noms
brillants s'éloignèrent 5 avec eux les richesses, là
grandeur disparurent-, mais heureusement' la sa-
gesse, l'éconottiie, l'ordre et le travail vinrent
reprendre séance parmi nous. Des hommps labo-
5lO PIÈGES
lieux remplacèrent ceux dont Futile influence
nous manquait. Une commission des finances iîit
créée. Vous savez, mes frères, avec quel zèle elle
justifia rotte confiance ; les plaies furent sondées;
plusieurs fois les officiers du Grand Orient, dignes
en tout de leur noble mission , vinrent de lenrs
propres deniers au secours de la caisse de Tordre ,
qui fut ainsi sauvée d'un déficit qui aurait infsiil-
liblement entrsdné sa ruine. Jetons donc un voile
nécessaire sur le passé, et si no^s le soulevons
quelquefois , que ce soit pour y puiser des forces
pour le présent , et d'utiles leçons pour Favenir^
«( Si je ne fsdsais moi-même partie du comité des
finances, je vous entretiendrais des nombreuses
améliorations obtenues ces dernières années dans
le budjet de vos dépenses ; il me suffira d'établir
quelques points de corapai^raison qui vous mettront
à même de juger par des faits \ ils ont une tout
autre importance que de Ëiibles paroles.
a £m8i46ti8î5,la dépense moyenne des deux
années, seulement pour le chauffage et éclairage
du G.\ Or. , a été de . aogS fr. 89 c.
«.Dans cette somme figure une
dépense de aoa8 fr. 76 c. pour qila^
rante4iuit voies de bois en deux ans.
" « Tandis que là dépense moyenne
des anq^ i8a4f ^^t ^6 et 1827^
^ JUSTIFICATIVES. 5l t
mal^é wofi grande augioentaûon
dans le nonibre ckî& tenues, et le
service obligé pour les c6ramissiou&
ordinaires ou extraordinaires, ne -
s'élève qu'à :.,..• i4o4fr. 35 c.
«Différence en moins., préside
700 fr. sur ces deux objets. #
« La commission des finances,, a,
&JT plus de vingt articles de dépen-
ses modifiées ou retranchées, opéré
une réduction de plus de 60^ >»
« Et tout à rheure j'aurai la fa-*
veur dçr v^us en présenter de non*
velles , pour une somme d'environ 1900 »
« Cependant , malgré la sévère économie appoiv
tée dans les dépenses ordinaires, notre situation
ne s'est pas soutenue au même degré qu'en i8a4i
quoique supérieure à ce qu'elle étah en i8i5;
nos receltes n'ayant pas sensiblement diminué^
cette différence ne peut résulter, et ne résulte en
effet que de l'accroissement dé nos frais adminis-
tratifs.
« Les maladies, la vieillesse, ont fait la guerre
à nos finances; et si d'un côté vous dépendez dl^
sommes plus que suffisantes, pour. assurer je9> h^
soins du service , de l'autre , vôuS rne reoeviez, pas
en travail l'équivaknt de vos saci^f^ces.. {/«e Mv^a-^
3l3 ' PIÈCES
pacité réelle, une sorte d'inertie ininait depuis
quelques années la partie bureaucratique de votre
administration^ il fallait la renouveler ou laisser
tout périr. Vous Tayez enfin senti, et secondant
votre vœu , nous vous faisions , il y a quelques
jours encore, la proposition d'accorder une marque
%nalée de votre munificence à un employé qui
n'y aurait point eu de droits réels par ses services,
et qui avait, malheureusement pour lui comme
pour nous , brigué une charge trop au-dessus de
ses forces^ mais vous récompensiez en lui une
longue et utile carrière, des efforts pour bien faire,
et vous assuriez à la vieillesse d'un maçon un repos
honnête et modeste. Quelle qu'ait été l'opinion de
quelques membres à cet égard , quelle qu'ait été la
chaleur de leur zèle qui les portait à croire que
nous étions injustes ouparcimonieur dans nos pror
positions , nous étions convaincus que les 800 fr,
que nous vous proposions d'accorder pour cet
objet, complétaient, avec des ressources acquises et
certaines , une existence douce et honorable. Le
pensionné du G.-. 0.*., soyez-en certains , mes
FF.*., n'aurait pas eu besoin de solliciter la bien-
fisiisance de^ loges; lé F.*, de Beaurepaire aurait
pu long-temps encore bénir vos bien£aiits ; la mort
l'a soustrait à tous les besoins t:omme à toutes les
souffrances t puisse-tAl, au sein du G.\. A.*. ,
JUSTIFICATIVES. 5l5
jouir tfuii bonheur que Fou cherche souvent en
vain siir la terre ! Cette triste circonstance nous a
obligé de modifier quelques points de notre tra-
vail; elle nous a permis de diminuer les retenues
que i^ous nous proposions de vous demander , et
nous a fait entrevoir la possibilité d^assurer et de
fortifier le service de votre Secrétariat sans aug-
menter vos dépenses. Nous ne pensons pas "qu'il
soit possible d'espérçr davantage dans les circons-
tances actuelles; car, si d'un côté le G.*. O.*. doit
économiser, il est de l'autre obligé de soutenir, par
oné certaine représentation, une splendeur qu'il
faut bien se garder de diminuer.
fk Appelé par l'effet dé votre confiance à par-
tager les travaux de votre comité des finances,
chargé par vous à diverses reprises , ainsi que
le F.'. Morand, qui m'a si utilement secondé,
de l'examen des comptes des recettes et des dé-
penses , il nous est donné , peut - être plus qu'à
tout aattë , d'avoir une connaissance exacts des
avantages ou des vices de votre administration;
déjà nous vous les avions signalés dans un écrit im-
primé en i8a6, et notre travail actuel n'est, à
proprement parler, qu'une suite des travaux aux-
quels nous nous sommes livrés dans le but si im-
portant de simplifier et de mieux coordonner les
diverses branches du service.
3l4 PIÈCES
« Noos ne pouvons nous le dissimoler , un mai
intérieur fatigue et raine soui:dèment le G..'. 0.\;
nous le sentons tous, nous voulons y p<^er le
remède efficace ^ mais c'est ici que la prudence et
la sagesse nous sont nécessaire^ pour combiner nos
moyens et assurer le succès de nos efforts.
« Permettez^moi,. mes FF. \ , d'entrer dansquel*
queerconsid^ration^ importantes, avant d'entame
une des parties difficiles de ma tâche, et véuiUez
me soutenir par votre indulgence et par votre a^
lention.
« Si le G. \ 0. \ a obtenu sans aucune résistatice
des sacrifices pécuniaires des ateliers de sa corres-*
pondance^ qui ont aussi leurs charges particulières;
si , encore en ce moment, la plupart d'entre eux,
malgré le petit nombre des FF.-, zélés, paient
exactement leurs cotisations, on n^ le doit point
sans doute s^u principe qui puiserait sa source
dans une redevance obligée , mais bien à la con-
victiqp que le G.*. 0.*. ne peut, sans des frais
considérables , soutaiir sa dignité et pourvoir à
toutes les parties de l'administration de Tordre :
les ateliers ont donc le droit, en échange de leurs
contributions, d'attendre des bureaux duG.\ O.-.
'une prompte expéditiop des affaires qu'ikyen*
voient, de promptes réponses aux diverses ques-
tions ou observations qu'ils adressent, qu'elles
JUSTIFIOATIVES, • Si5
soient bien ou mal fondées; et ils le peuvent d au-
tant mieux , qu'ils n'ignorent pas que les Off.-. 4u
G.'. 0.% consacrent à Texamen des affaires des
séances multipliées , tant par les tenues des cbam*
bres que par les commissions spéciales, dont les
travaux se prolongent à chaque séance bien au-<-
delà du terme «ordinaire -, ils savent que les officiers
du G.*. 0.'. n'épargnent ni leurs soins ni leurs
peines pour faire droit à toutes, les demandes,
juger toutes les difficultés, et assurer à chacun la
garantie qi^e donnent toujours la justice et Tim*
partialité.
« Je ne dirai^point si autrefois toutes ces choses
6e faisaient à la satisfaction de tous : je ne veux
être ni l'apologiste du pas(é, ni l'accusateur du
présent ] mais je dirai loute la vérité , parce que
je parlé à des hommes qui savent l'entendre, et
que je parle de choses sur lesquelles chacun de
nous a une conviction bien établie. Il est temps
que l'on sache que le chiffre des dossiers enre-
gistrés, pompeusement proclamé à chaque tri-
mestre, par le F.*, secrétaire de la chambre de
correspondance , n'est point du tout une preuve ,
comme son zèle ardent tend à le lui faire croire ,
de l'activité des travaux du secrétariat, mais seu-
lement une preuve^ des nombreuses affaires sou-
lAises à là décision des chambres ou du G.*.
3l6 PIÈGES
0.'., une preuve de Tactivitë des travaux des
loges. Soa intelligence supérieure sentira aisé-
ment cette vérité. Il faudrait, pour établir une
comparaison qui nous mît à même de juger,
qu'on voulût bien placer ^ur chaque dossier expé-
dié un pareil numéro d'ordre , et qu'on nous en-
tretint de ceux-ci ; c'est alors qu'on pourrait nous
dire : notre activité est telle, que nous avons ex-
pédié et mis au courant telle quantité d'afiaires
en instance, comparativement avec tdle quantité
que nous avions annotée* C'est ainsi que la vérité
d'un travail se montre au grand jour, et non par
des phrases pompeuses qui ne servent qu'à étouffer
la vérité et à montrer une fausse richesse là où il
ny a que misère et pauvreté.
« Non, la correspondance du G.*. 0.*. n'est pas
active : l'expédition des affaires n'est ni prompte
ni régulière. Non , les recouvrements ne sont pas
poursuivis tels qu'ils le devraient être : les loges .
écrivent, demandent, attendent des années, et
au lieu de leur envoyer, ou des réponses, ou
• l'expédition de leurs affaires , on leur demande
leur don gratuit arriéré, trop heureuses encore
si leur compte n'est pas frappé d'erreur. Je ne
déroulerai pas ' à vos yeux le triste tableau de
l'état de votre administration intérieure y il n'est
aucun de vous qui n'ait quelques grie& à ex-
JUSTIFICATIVES. ' 5lJ
poser , . et si je vous entretenais seulement des
faits principaux parvenus à notre connaissance,
cette séance ny pourrait suffire '^^ cependant les
employés travaillent, et s'ils ne soiit pas exempta
de tout reproche , on leur doit la justice de dire ^
que depuis trop long- temps deux d'entre eux
supportent^ seuls tout le jpdids du travail, tandis
que rëvidence démontre que cela est presque
impossible, depuis, surtout, la réunion du grand
consistoire au G. * . 0. * • et l'augmentation du nombre
des tenues. Le mal principal , et d'où décotdent
tous les autres, vient, i* de ce que, depuis trop
long-temps , vous n'avez point de véritable chef
du secrétariat-, îi** de ce que le mode adopté
pour la tenue des écritures est arriéré de plus de
trente ans de tout ce qui &e fait actuellement en
comptabilité ; c'est un dédale inextricable dan^
lequel la patience la plu$ robuste s'épuiserait en
vain à porter la lumière, et sans la patience et
la ténacité du frère Morand^, j'aurais plus d'une
ibis renoncé à'débrouiller le chaos poudreux au
milieu duquel se perd trop souvent l'employé
qui supporte tout ce poids. Nous vous propose-
* On doit observer que ce rapport a été fait en
1828, à l'époque où le Grand Orient avait décidé de
réorganiser son secrétariat , par suite des plaintes qui
lui parvenaient de tous côtés.
(
3l8 PIÈGES
rons donc incesaaminent un mode plus simpk et
plus en harmonie avec.les connaissances actuelles ;
mais Tobjet le plus important et sur lequel j'ap-
pellerai dès ce moment votre attention , est le
choix du chef du secrétariat;' car si k correspon-
dance nest pas exactement suivie, les arrêtes
ponçtuellemimt exécutes, Tordre des finances clai-
rement établi, tes recouvrements promptemait
effectués, vous vous fatigueriez en vain, et vous
consommeriez inutilaaent votre temps en délibé-
rations ; rinertie du bureau paralyserait toujours
vos effort$.
« La place de chef du secrétariat est une i^ce
extrêmement importante ; on ne saurait trop ap-
porter de soin dans le choix de celui qui doit
la remplir 9 il faut qu'à une solide érudition il
joigne une grande aptitude au travail, de la di«-
gnité daiis sa persoime , car il est le représentant
en permanence du Grand Orient auprès de ceux
que leurs affaires appellent dans les bureaux ; il
faut qu'il ait de l'aménité dans ses manières , de
l'urbanité envers ses collègues : mais, seul res-
ponsable envers le Grand Orient , il faut qu'il ait
sur eux la prépondérance nécessaire pour assurer
et faire exécuter le travail; ce n'est point um
retraite occupée, comme on l'a dit dans un écrit
non signé qui vous a été distribué; c'est une
JUSTIVICàTITEà. Sig
place actÎTe et très^wiiue, que nous voyions con-
fier à celui qni se sentira assez foH pour en rem-
plir toutes les^ conditions.
« Votre commission a examine a^ec soin les
divers rapports qui tous ont ëtë présentes sur
cette matière, notamment celui du F.\ Nogaret,
du 7 janvier dernier ; elle k pris connaissance des'
diverses distributions de travail fiâtes par le frère
secrétaire ^ënéral. Tous ces projets manquaient
essentielletaient par la base : il faut qu'à Finstar *
de toutes les administrations , le Grand Orient ait
un véritable chef de bureau responsable de tout
le service *, il faut que cette }iboe soit environnée
d'une juste considération ; il £iut qu'elle soit ho-
norablement rétribuée , afin que des hommes d'un
mérite réel puissent être tentés de se prés^iter
pour l'occuper. 'Vous n'aurez jamais un chef de
division avec les appointements d'un expédition- '
naire , et c'est ie cas de dire qu'une :dépeÉtse
utile est souvent une véritable économie.
« Quand vous aurez un bon chef du secrétariat,
de bons employés pour le seconder, des hommes
unis entre eux pour le bien du service, et non
pour opposer une force d'inertie aux changements
utiles, et pour dégoûter ceux qui s'occupent plus
particulièrement de l'intérêt du Grand Orient;
quand vous aurez des écritares bien tenues , de
Sac pièoBs
l'ordre et de la digoîtë dans vos bureaux j quand
la commission d'inspection du secrétariat surveil-
lera activement la partie dir service qui lui est
confiée , vous verrez promptement disparaître tous
les abus , augmenter les recettes , éteindre tous
les germes de mécontentement et calmer les justes
plaintes des ateliers qui soupirent depuis long-
temps après un meilleur ordre de choses^; c'est
pour parvenir à ce but que votre commission des
fînaiices, |)ftsnant pour base le rapport du frère
Nogaret, &it au nom des deux commissions des
finances et du ^secrétariat ^ rapport dont vous aviez
lepâncipe, m'a chargé devons présenter le projet
dont j'aurai tout à l'heure la faveur de vous don-
ner lecture.
« Au moyen dé ce projet votre secrétariat vous
coûtera, y compris la gratification du portier,
4^700 fr. D'après l'organisation actuelle, il vous
coâte 49900 il*- ) et il a bien passé 5,ooo fr. cetle
année, à cause dés gratifications ou indemnités
que vous avez accot'dées.
« Il est vrai que nous vous proposons k dé-
pense d'une pension de retraite de 11 66 fr. C'est
le droit acquis par d'iineiens services, et fixé par
les règlements ^ ndûs n'avons pu à cet égard en
modifier les disppsitions : nous ne pouvons au-
jourd'hui refiiser l'héritage des temps antérieurs,
^ JUSTIFICATIVE^. 521
la justice et la raison 3'y opposent. Vous accordez
d'ailleurs une honorable retraite à un vieillard
qui vous a consacré sa jeunesse et ses forces ; c'est
un encouragement utile pour ceux qui, coBime
lui, se dévoueront sans réserve au service du
Grand Orient.
« Nous aurions peu fait , mes frères, pour l'in-
térêt de l'ordre , si nous ne nous étions occupés à
trouver, dans des économies possibles , la faculté
de pourvoir aux nouvelles dépenses que nécessi-
tera l'organisation qui vous est présentée : un nou-
veau travail, établi $ur des calculs très-exacts, nous
permet d'espérer et de vous prédire d'avance des
économies utiles sur quelques, points du matériel-,
d'autres ne sont que des suppre$sions pour les-
quelles nous avons besoin de vous demander votre
autorisation. Telles sont les diverses sommes qui
pourraient soulager le budget de nos dépenses :
a 1^ Suppression de la pension de la veuve Sa-
livet. 120 fr.
« 2** Suppression de la subvention
pour le mineur Megy 200
« 3° Suppression des 100 fr. qui
avaient été ajoutés aux appointements
du frère servant 100
Total 420
I. 21
322 PIÈGES
« Voici maintenant le détail des objets dé dé-
penses sur lesquels nous devons opérer une ré-
duction :
<c 1*1 On peut économiser quelque chose sur les
frais de tenture-, votre commission évalue cette
réduction à. . . i5o fr.
« 2** Sur les frais d'impression , i*^ par
modération des prix; 2** en diminuant le
nombre des convocations , nous admet-"
tons une économie de 5oo fr., ci. ^ . . 5oo
« 3^* Sur le luminaire, nous étant assu-
rés de pouvoir nous procurer de bonne
bougie au prix de 3 fr. , au lieu de
3 fr. 5o c. ; une somme de i3q
« 4** Sur l'expédition des parchemins. loo
« 5** Enfin pour les cahiers des grades
qui pourront être faits au secrétariat do-
rénavant 4<^o
« Total des réductions possibles , sans
nuire au bien du service .* 1700
« Ce qui est une somme supérieure à celle dont
vous grèvera la nouvelle pension*, ainsi vous
auriez, sans augmenter vqs dépenses, satisfait à
ce que de vieux serviteurs attendent de votre frâ-
.ternité , et organisé votre secrétariat sur un pied
JUSTIFICATIVES. SsS
respectable , et tel que vous serez eu droit d'exi-
ger du travail et du talent de ceux à qui vous
accorderez une place aussi sure qu'honorable"^.
« Je ne passerai pas sous silence un objet de re--
cette fort important, et qui fait sentir d'une ma-
nière frappante la nécessité d'organiser avec pré»
cision tout ce qui a rapport à la régularité des
écritures et de la situation du Grand Orient -, je
veux parler du tort que fout à vos finances les va*
cances trop prolongées dans les offices d'expert
au Grand Orient. Cet objet, d'après un examen
exact , peut être établi pour une somme de 12
à i5oo fr. , pendant l'exeriîice qui vient de s'é-
couler seulement', des mesures seront prises pour
que ce mal ne se renouvelle plus , et vous sen-
tirez sans doute la nécessité de vous faire con-
tinuellement représenter le tableau des vacances
dans les trois chambres /du Grand Prient , afin de
pourvoir de suite aux remplaoements. Si Ton
ajoute cette somme aux économies dont je viens
de vous entretenir ,. vous trouverez un total de
Saoo fir.
« La commission a pensé que le Grand Orient,
se trouvant chargé de fournir annuellement une
''' Un autre rapport du même frèr^ fixe* le traite^
menjt des employés en eicercice et leurs atl^ributions.
S:)4 PIÈCES
sommede 3766 fr. en pensions et dons rémunë-
ratoires, somme exorbitante comparativement aux
recettes, et considérant que ces dons devaient être
regardés comme des actes d'une haute philanthro-
pie, votre commission, dis-je, m'a chargé de vous
proposer de faire supporter cette charge /jusqu'à
la concurrence d'une somme de 600 fr., par votre
caisse hospitalière ^ de cette manière , la charge
du trésor pour te chapitre dès pensions se trou-
verait réduite à 2x66 fr., compris la nouvelle qui
vous est proposée.
/ tt De sorte que, parle seul rapprochement des
chiffres çt en compensant lés augmentations de
charges par les ret;*anchements projetés , l'aug-
mentation réelle ne serait que de 11^6 fr. 3 laquelle
somme absorbée et au-^delà par les divers articles
d'économie.doDt j'ai eu la faveur de vous entre-
tenir précédemment, et qui se montent ensemble
à la somme de 1280 fr., laisserait en réalité, au
lieu d'une charge nouvelle , une économie de
io34 fr. , dont vous pourriez , suivant les circons-
tances, restituer une partie à votre caisse de bien-
faisance.
« Un objet d'une grande importance a long-
temps occupé votre commission, et les avis sur ce
point ont été partagés \ mon devoir est donc de
vous en instruire : on a proposé de réduire la valeur
JUSTIFICATIVES. 5^5
des jetons de présenoe à afr. aa lieu de a fr. 20 c.^
cette opiaion était fondée sur ce que, pour quel-
ques irires qui font partie des commissions per-
manentes et du collège des rites , ainsi que de la
chambre de conseil et d'appel , la remise des je-
tons qui leur serait faite pourrait, sHls étaient
e:jcacts à toutes les séances , dépasser leur coti-
sation; la majorité de votre commission a écarté
cette propositioft , attendu que la valeur des jetons
étant établie par les règlements , il n'était pas en
son pouvoir de vous proposer cette modification;
cependant nous avons cru devoir, le T.*. C*. F.*.
Morand et moi, nous occuper d'un travail à ce
sujet, et nous avons reconnu qu'un très -petit
nombre de frères , dont on devrait au reste exal-
ter le zèle plutôt que de chercher à le refroidir,
étaient dans le cas de cette observation , et qu'au
surplus les paiements en jetons, £aits en 1827, sous
l'empire des nouveaux règlements, ont donné le
résultat suivant :
« 3o9 trimestres, représentant une somme de
7416 fr. » c.
c(. Il a été payé seulement aigS
jetons , représentant une somme de 48^4 60
« De sorte que la caisse a de bé-
néfice , uniquement sur les droits
de présence Sgi . 4o
5a6 PIECES
c'est-à-dire plus que la cotisation de 27 loges
réunies. . \
« Telles sont ^ mes frères , les diverses Consi-
dérations qui ont décidé Tayis de votre comniis-
sion ) elle s'occupe sans relâche du soin de per- .
fectienner Tétat de vos finances ; dans ce moment
encore, notre frère trésorier s'occupe aveô zèle
du compte de la caisse des consignations , et
d'un mode nouveau pour la perc^tion des jetons
de ^présence qui ne permettra plus d'erreurs -, pço
à peu , nous osons vous le prédire , toutes les
imperfections qui ont échappé à nos devanciers
disparaîtront sans retour.
Ce résultat n'est pas le fruit de combinaisons
bien savantes, mais il est le fruit M^mi travail d^^
* rîgé par le désir de bien faire : nous avons vu le
mal f c'est à vous de décider si les moyens que nous
vous proposons sont propres à y remédier. C'est
dans la coavictîon qu'elle n'en saifrait trouver de
meilleurs que votre commission des finances m'a
chargé de vous présenter les arrêtés suivants, qui
ont déjà reçu la sanction de la chambi^e des fi-
nances , lesquels devront âtre discutés conjointe-
ment avec tes retrftndi>ements que j'ai eu la faveur
de vous soumettre dans le présent rapport.
JUSTIPICATIV.ES. 5^7
K 20.
Quatre membres de la commission, sur trente-
trois dont elle se composait, protestèrent seuls
contre sa dissolution ^ parmi eux se trouvait un
officier du Grand Orient, qui, profitant de son
influence sur une loge qu'il présidait, parvint à
la faire participer à cette levëe de boucliers , afin
sans doute de rendre un peu plus imposante cette '
singulière agression de quatre hommes contre cent ;
mais la loge dot bientôt s'apercevoir qu'elle ser-
vait inutilement l'amour-propte de ceux qui lui ^
faisaient imprimer à deux mille exemplaires leur
prose hostile *, et tout rentra dans l'ordre accou-
tumé.
Voici au reste quelques-uns des passages prin^
cipaux de cette protestation, que son auteur ou ses
signataires appellent une démarche franche et
honorable. #
« Le premier de ces actes (ceux qui font le sujet
« de la protestation ) est un arrêté du comité cén-
* Brochure de 26 pages, 1828, iraprimerie de Mi-
gneret.
S28 PIÈCES
« irai qui a dëcidë qu'au lieu de frères visiteurs ,
(( dont le droit est d'assister spontanément à toutes
« les séances du Grand Orient ou de ses chambres
(( administratives , il ne serait reçu dans le prochain
€c Grand Orient que des frères désignés par les ate-
« liers de TOrient de Paris ^ au nombre de sept
« seulement *.
(( Le second acte est une délibération de la
« chambre de correspondance et des finances , qui
« réduit à trois le nombre de sept visiteurs , dé-
« terminé par le précédent comité central **.
^ Les visiteurs spontanés étaient des hommes con-
voqués par lettres anonymes , et dont le nombre était
si grand qu'il fut impossible à quatre madtres des cé-
rémonies , délégués à cet effet , de s'assurer de la qua-
lité de chacun d'eux; on savait bien cependant que trois
loges en avaient fourni à elles seules la plus grande
partie. Pour arrêter cet abus et faire que toutes les loges
de Paris pussent communiquer au Grand Orient leurs
observations, on décida (ce dont se plaignent les
protestàteurs) que chaque loge serait invitée à nom-
mer ses députés extraordinaires; cela rendit furieux
ceux qui voulaient^tre cinquante contre deux > leur
compte n'était pas que toutes les loges fussent repré-
sentées, mais bien que leur opinion seule prévalût.
"^"^ Les membres du Grand Orient avaient pensé étouf-
fer à la séance du 7 mars. Beaucoup d'officiers i^'a*
vaient pu ngiême parvenir dans la salle , et s'étaient vus
repoussés assez incivilement par ceux qui ne pouvaient
JUSTIFICATIVES. SsQ
« Le troisième acte se compose des faits sui-
te vants, qui ont eu lieu dans le Grand Orient du
« i6mai.
a Déjà une partie des frères visiteurs , spëciale-
tt ment désignes parleurs ateliers, fiaient introduits
« dans le Grand Orient; Tenceinte permettait d'en
« recevoir un plus grand nombre , puisqu'un don*
« ble rang de banquettes n'était point occupé; ces
« banquettes enlevées et reportées dans le ves-
a tibule, les portes du temple furent refermées
« sur les frères visiteurs qui en demandaient Ten-
« trée. Cependant, ces portes ayant été rouvertes
« sur la vive réclamation de la majorité des mem-
point prendre part aux délibératioDS ; on fut obligé de
laisser asseoir des visiteurs jusque sur les marches de
l'autel du président. On décida donc que sept mem-
bres par loge seraient seulement admis; mais comme
iLy a près de trois cents ateliers dans Paris, on fit
remarquer que si le qu^rt seulement des députés se
présentaient , il serait impossible de les admettre tous ,
concurremment avec les officiers du Grand Orient;
c'est ce qui obligea la chambre d'administration , qui
a qualité dans les affaires intérieures pour prendre l'ini-
tiative, de réduire à trois le nombre de sept pour les
visiteurs. Ainsi les protestateurs feraient mieux de faire
le procès au local et non au Grand Orient, dont les
membres n'ont en cela d'autre tort que de n'avoir pas
voulu s'exposer ni exposer les visiteurs à une asphyxie
certaine.
35o PIÈCES
t
« bres du Grand Orient , alors le frère Berville
fc présenta son rapport an nom de )a commission
« des trente-trois. A peine avait-il terminé , qu'il
K fut indécemment apostrophé par un officier du
« Grand Orient que nous nous abstenons de nom-
« mer. Onsoulevaune question préjudicielle, dont
« Tobjet était le renvoi de ce rapport aux ateliers
« de la correspondance', pour obtenir leur avis sur
« les mesures proposées» Vainement fit-on remar-
« quer que tous les ateliers étaut représentés
<c dans le Grand Orient par leurs députés, ce ren-
« voi ne pouvait être ordonné sans^nfreindre la
« constitution même de Tordre* La question pré-
ce judicîelle fut mise en délibération ; la majorité
« de l'assemblée, fatiguée de cette controverse ,
a réclama la clôture pour prendre une décision -,
« raiais l'un des surveillants demanda la parole
« contre les vociférations de clôture, expres-
« sien qu'il répéta plusieurs fois , en ajoutant qu'il
« . s'opposait à toute délibération.
tt Aussitôt le président leva la séance sans pren-
cc dre les ordres de l'assemblée"^.
N.
* Il faut ici létabUr et exp^quer les faits. D'abonl
on laissa entrer autant de monde danâ le lien des séan-
ces que le comportait l'étandue du local et la dignitë
des délibérations, qui exigeaient ûnpérieusement qu'un
passage fût laissé libre entre lés colonnes pour 1» cir-
JUSTIFICATIVES. 53 1
« Quant au quatrième acte irrégulier , voici ce
« qui le constitue. La chambre de correspondance
c< et des finances , dans la sëance du 19 mai^ con-
ct voqua, pour le 3o du même mois, un nouveau
« comité général , dont l'objet fut de délibérer sur
« les circonstances extraordinaires où se trouvait
« le Grand Orient. Celte chambre nomma une corn-
a mission, à la composition de laquelle furent
« appelés les présidents de la chambre sjrmholiqae
a et du suprême conseil des rites , avec trois de
« ses membres , qu'elle chargea de régler l'ordre
« du jour du prochain comité central. Une telle
culation des oCQciers et dés maîtres des cëremonies ,
ce qui n'avait pu avoîi' lieu et avait occasione' beau-
coup d'incônvértients dans les prece'dentes séances ;
eti^fiité il est vrai qu'on laissa les portes ouvertes pour
qu'une trentaine environ de visiteurs, qui étaient encore
an dehors, pussent voir et entendre ; on leur fit don-
ncï' de^ banquetteà t voilà l'incivilité du Grand! Orient.
Il est vrai , et ûous l'avons dit nous - mêmes , quW
officier du Grand Orient crut devoir demander la pa-
role jimmédiatement «(près le rapport, et que ce frère,
par quelques expressions hasardées et par une logique
peu réglée , mécotitehta beaucoup de monde. Mats il
y a loin de là au fait d'aVoît apostrophé indécemmeiit
le frère Beif ville ? il le trâîtiat dé jeûne frère, dit qu'il
était îtop jeune , etc.^ cela J)eut être taxe toiit'aù pliis
ds'iéc^nVenàn^é, lilstis'né peut, eti aucune façon, être
qoatitlé d'ihfhre. Urt des surveillants, disent les auteurs
332 PIÈCES
« composition , dans laquelle étaient compris deux
« présidents étrangers à cette chambre, n'offrait
n rien moins qu'une confusion d'attributions se-
« parées par les règlements généraux \
de la protestation , demanda la parole contre les voci^
féraleurs de clôture : il y avait donc de» cris tumul-
tueux , de la confusion ; car ils ne démentent point le
fait, ils relèvent seulement Texpression employe'e par
ce surveillant. L'auteur de cet ouvrage était présent à
cette séaïice , il a entendu des cris , des menaces incon-
venantes , mais c'est la première chose qu'il s'est efforcé
.d'oublier; le pre'sident, qui déjà s'était phisieurs fois
couvert, ayant en vain épuisé ses efforts pour ramener le
calme, a été vivement sollicité par beaucoup d'officiers
de lever la séance : il l'a f^tit ; il en avait le droit, et
dans ce cas c'était un devoir. Il est l^ien singulier que
les protestateurs lui fassent une querelle de n'avoir point
pris les ordres de rassemblée; il faut être bien pas-
sionné ou bien étranger aux habitudes des assemblées
délibérantes , pour imprimer qu'un président doit ,
dans de telles circonstances , prendre les ordres de
l'assemblée.
'*' Ceci est évidemment du remplissage , car nous ne
pouvons croire que les protestateurs fassent un re-
proche sérieux à la chambre de correspondance des
mesures qu'elle prenait pour éviter les occasions de
nouveaux désordres^ Voulant s'entourer de plus de lu-
mières , elle invita les trois présidents des chambres et
les trois orateurs à former une commission ; elle invita
même les autres dignitaires du Grand Orient à se join-
1
JUSTIFICATIVES, 535
« Le cinquième acte irrëgulier résulte de la te-
(i nue du comité central du 3o mai. Dans cette
<c séance le président du suprême conseil des ri-
« tes débuta "par la lecture d'un compte rendu de
(1 ce qui s'était passé le i6 mai dans le Grand
« Orient, présidé par lui-même; il attribua le
dre à cette commission : quoi de plus sage que cette
mesure ? on l'a prise souvent pour des motifs moins
graves , et aucun règlement ne s'y oppose. Toutefois
l'aveu de l'auteur de la protestation est ingénu ; il
avoue que le Grand Orient se trouvait dans des cir-
constances extraordinaires. Qui l'y avait mis? qui était/
venu troubler le calme de ses travaux ? qui avait, par
des lettres anonymes, convoqué cette foule de ma-*
(pus , à qui on avait soin de dire qu'il s'agissait de
défendre les intérêts de V ordre contre le despotisme du
Grand Orient ? Qui faisait tout cela ? qui payait l'im-
pression des lettres et les faisait porter à domicile ?
Nous laissons le poids de ces réponses à la conscience
de quelques maçons qui déjà, sans doute , se sont re-
pentis, du moins nous l'espérons.
Le Grand Orient, dépositaire de Tautorité maçon-
nique qui lui est confiée par le vœu de toutes les lo-
ges, n'a point fléchi devant ses devoirs; il a combattu
l'injustice et dédaigné lès menaces ; il est sorti triom-
phant, cette fois comme tant d'autres, par la force des
principes, et les ateliers de sa correspondance n'ont
pas même été instruits par lui des circonstances extra-
ordinaires où il se trouvait. «
534 PIÈGES
H, tumulte ^ui avait eu lieu, dit-il , aux frères
i( visiteurs. Il attaqua la respectable loge des Tri-
« iiQSopheç, ainsi que son vénérable actuel , et
« termina par propdser d'interdire, pendant trois
« années, les trois ateliers des Triuosophes*. »
N° 21.
Note pour la page iSg.
Dès le principe, la société qui prenait le titre
de puissance écossaise, s'est vue en butte aux
diyisions qui n'attestaient que, trop le défaut d'en-
semble de ses opérations^ uii suprême conseil
pour la France se prétendait Grand Orient écos-
* Les officiers du Girand Orient savaient très -bien
de quelles mains partaient les coups qu'on dirigeait
contre eux ; cependant ce Grand Otïentproscnpteur ne
proscrivit personne ; il n'y eut pas même d'accusation
formelle de déposée, où on ne voulut voir que des
fr^es égarés ou séduits; et ceux qui déclamaient le
plus contre Vintolërance dû Grand Orient assistaient
tranquiUenient à ses travaux , et prenaient même part
à ses délibérations quand ils avaient qualité pour le
faire.
JUSTIFICATIVES. 355
sais ; un autre, dit d'Amérique, se disait égale-
ment seul et l^itime Grand Orient écossais.
On $e faisait la guerre pour des prétentions aussi
mal fondées d'un côté que de l'autre -, mais le pis
de tout était le scandale que donnait aux maçonà
Tassociation qui prenait le titre de Suprême con-
seil des souverains grands inspecteurs gêné- '
roux y par les procès qu'elle fit à ses grands di--
gnitaires. £n 1818, elle juge son grand maître
ad vitam , le frère comte de Grasse - Tilly 5 en
1819 , elle juge son gr^nd lieutenant comman-
deur, le comte de Fernig , et plusieurs autres
membres. Heureusement (ju'aucun n'était con-
damné à mort^ mais c'|At une chose digne de
pitié que de voir de$ iSfçons transformés en in-
quisiteurs et en juges , jouant à la cour d'assises
avec un sérieux tout-à-fait risible. Nous ne mention-
nons ici ces faits que pour mémoire , parce qu'ils
sont trop connus pour qu'on puisse les passer entiè-
rement sous silence, et nous nous dispenserons de
mettre sous les yeux des lecteurs les pièces de
ces procès qui , en ce qui touche le frère Fernig ,
n'avaient rapport qu'à des disputes de pouvoir ou
de prérogatives de grades -, les personnes curieu-
ses de ces sortes d'affaires pourront consulter i**
une- brochure intitulée Tracé des travaux du
suprême conseil du 33* degré, in-8«, 108 pages,
556 PIÈCES
1818 , imprimée chez Stahl^ 2"" une autre sous le
même titre, in-8^, 3g pages, 1819, imprimée chez
le frère Setier. Ces deux brochures, dont l'impres-
sion de la première a été ordonnée à 7000 exem-
plaires, contiennent les deux procès faits à ces
deux grands dignitaires par leurs propres frères.
Quelle fureur de juger !
G.-. O.-. DyiEW-YORK.
(2o«fëTrier58a9.)
Trèsill.-. FF.-.,
Le Sup.*. Conseil pour la juridiction nord des
États-Unis, en vous acheminant ci-joint la réponse
de leurs bien-aimés frères de Charlestoa, a la sa-
* Ces deux pièces très-importantes que nous donnons
ici ne sont parvenues en France que pendant l'impres-
sion de cet ouvrage ; c'est pourquoi elles n'occupent
pas la place qu'elles devraient y occuper, et c'est pour-
quoi aussi il n'en est point question dans les divers en-
droits qui se rattachent à cet objet.
' Ces pièces prouvent que , même en supposant que la
JUSTIFICATIVES. 537
tisfaction de vous confirmer, en tous ses détails ,
le balustre , .etc. , qu'il a eu la faveur de vous
adresser à la date du ^7 novettibre dernier, vous
priant d'accepter leurs salutations cordiales et fra-
ternelles.
Par commandement ,
Au^ T. . m.*. G.-. J.'.-J.-.-J.'. GOURGAS , ii"i ,
Collège deâ rites en
Franc». G.*. Sec.\ gén.". du S'.-.-Eiitp.-/^
patente du frère dé Grasse-TiUy , qui lui a servi (cl*au-
torité pour e'iever un conseil supérieur de SS"* , éma-
nât directement et régulièrement de l'autorité suprême
d'Amérique , elle ne lui conférait nullement le droit
qu'il s'est libéralement arrogé ; car cette puissance n'a
jamais entendu porter atteinte aux justes droits de
l'autorité maçonnique établie en France , ni créfrr deux
Grands Orients j encore moins deux maçonneries ; la
preuve en est évidente , puisque ^ dè^ qu'elle apprehd
que le Grand Orient professe le rite écossais et le re-
connaît au nombre de ceux qui se trouvent sous sa
juridiction , elle lui demande sa correspondance , et
s'adresse à lui comme seul regulateue de la maçoiyne*
RIE EN France. Gomment se fajt-il donc qu'elle ne cor-
respond pas avec le conseil qui prétend être le seul véri-
table cbef des toaçons écossais ?' Il semble pourtant
qu'un .titre semblable n'était pas à dédaigner ; la vé-
rité ariive toujours tôt ou tard malgré la distance et les .
mers*
I. 22
358 MàcEs
UNÏVERSI TERRARUM ORBIS ARCHITÎECTI
AD GI^BUll lifGfiSITIS,
DEUS MÈUMQUE JUS.
■ *
ORDO AB CHAO,
De Torient du grand et suprême Gonbeil des
frères puissants souverains grands inspecteurs
généraux du 33** degré , sous la voûte céleste du
zénith y correspondant au. 3a** 45' 9P'^ latitude
nord,. pour le district et la juridijction sud des
États-Unis de rAmérique septentrionale*
UNION, CONTENTEMENT, SAGESSE,
Au grand et suprême conseil dès très-puissants
sbuverains grands inspecteurs généraux. duî 33"^
degré, sous la voûte céleste du zénith, qui répond
au 48"* 5o^ i4'^ latitude nord, établi dans le sein
du Grand Orient de France, seul régulateur de la
maçonnerie en France.
: SANTÉ, STABILITÉ, POUVOIR.
J. • . 111. •. et puissants FF. • . j
Le grand et suprême conseil du 33"* degré , due-
ment, légalement et constitutionnellement établi
iUSTl9lGA.TlVES. SSq
à Torient de Charlestoa , CardUine du Sud « à la
date du 3j mai 1801 , et en vertu des grandes
constitutions de Tordre, orient de Berlin y i"" mai
1786, a bien reçu, le aa octobre i8a8 , le balus-
tre avec tableau que vous lui avez £ait la faveur
de lui envoyer en date du (non remplie) ^ conjoin-"
tement avec ses bien-aimés les T.*. 111. •. et puis-
sants frères^ le grand et suprême Conseil du 33"*
degré, légalement établi pour le district et la ju-
ridiction nord, séant à Torieiit de New-York , de^
puis le 5 août 181 3 , en réponse aux balustre et
tableaut ^vte nous vous adressâmes de concert
avec eux le i" mai 1827.
Le Sup.\ Cons.\ éprouva un sensible plaisir à la
lecture d'une pièce abssi digne qu'honorable et si
justement cotiçue, et qui futsoudainement couverte
des applaudissements unanimes du respect frater-
nel et tle la reconnaissance due à un corps su-
prême auàsi distingué que le vôtre.
Nous apprécions très-parfaitement vos vues cor-
rectes aussi bien que la sagesse du style amical ,
fraternel et très-flatteur dont vous nous avez ho-
norés^ nous vous invitons' à considérer et réfléchit
que nous formons Pun des plus anciens grands et
suprêmes conseils du 33°"* , qui , par ltil-méme\ a
déjà contribué à rétablissement légal de quatre
autres grands et suprêmes conseils du 33"* -^ et^
340 PIÈGES
quoique nous ayons singulièrement souffert , jus-
que dans le sein même de nos propres foyers, par
l'attentat usurpateur d'un maçon mercantile , un
intrus» «t de ses corps irréguliers , etc*, etc., etc.,
il h'èti est pas moins vrai que nqus avons toujours
existé, et poursuivi incessamment avec vertu,
^ honneur, franchise et vigueur coilstitutionneUe ,
la ligne droite et directe du devoir et de nos obli-
gations sacrées.
Quant à nos droits et prérogatives, c'est un
dépôt non moins sacré que commun à l'ordre en
général et que nous ne livrerons jamais à l'aban-
don ou à la profanation.
Mais d'un autre côté nous serons bien heureux
si l'aurore d'un avenir plus sage et fortuné nous
met à même d'oublier complétemept tant de trou-
faleis ) en restaurant les irrégularités et surtout cette
concorde indissoluble de l'aimable et suave fra-
ternité, véritable apanage de notre ordre illustre
et chéri.
Mous vous demandons donc, très -illustres frè*-
res , et nous croyons pouvoir l'espérer de votre
haute sagesse et fraternité, que vous aiderez de
toute votre prépondérance nos soins assidus à
rétablir eftcacement sur nos deux juridictions l'é-
difice saint sur sa vraie base et dans toute sa di-
gnité simple et vertueuse : de fait, notre courage
JUSTIFICATIVES. 54l
se trouve déjà presque entièrement relevé par
votre noble opinion en faveur de l'honorable pror
pagation de là seule vraie lumière d'après les usa-r
ges anciens , ainsi que par votre mépris si énerr
giquement prononcé à Tégard de tous maçons
d^un caractère mercantile^ nous réciprôquons hau-
tement et de tout cœur sur tous ces divers points
,aveG votre très -illustre grand et suprême conseil.
Votre offre si obligeante de nous assister de vos
grandes lumières , aussi bien que de vos riches
archives, est duement et cordialement estimée;
nous l'acceptons av^ la plus vive reconnaissance,
ainsi que votre aimable et fraternelle correspon-
dance. Heureux si, par un échange mutuel de
connaissances déjà acquises et à acquérir, nous par-
venons à vous aider (excusez si noué usons d'une
figure si joliment présentée par votre suprême
conseil) à guérir la lèpre de l'ignorance, et les
blessures toujours renaissantes des préjugés.
£n répandant au loin sur les deux hémisphères
les plus vifs rayons de cette seule vraie et unique lu-
mière caractéristique de notre prdre antique et su-
blime, preuves qui serontles plus évidentes et égale-
ment honorables pour tous, de notre zèle honnête,
ferveur et constance à tenter de ramener, sur la
terre souffrante , l'âge d'or de l'ancienne franche
^t acceptée maçonnerie, nous nous joindrons donc
343 PIÈCES'
avec allégresse et de toutes nos facultés aux digues
efforts de votre Sup.'. Cons.*., pour accomplir
<:ette mission toute divine à laquelle nous sommes
tous mutuellement engagés par les liens les plus
solennels.
yéiablissement de notre grand et Sup.*. Gon-
.seil compta plus de yingt^sept ans de travaux as^
sidus; trois de ses anciens fondateurs, les UL'*
frères, le révérend docteur Frédéric Dalqho, M.*,
p.'., le docteur James Moultrie , M.\ D.'., Mo^r
ses G,'. Levy , Éq.'., sont (encore vivants et lui
appartiennent toujours. En octobre 1816 nous fô-
mes affligés par la mort d'un autre ancien fonda^
teur, le docteur Isasie Auld, M.'. D.',, dernier
T.*. ?♦'. Souv.% G.\ Command.*.
Quoique nous regrettions infiniment les cir*
constances fâcheuses et opiniâtres qui nous ont si
long - temps privés d^une correspondance suivie
avec vous , nous#avon3 été néanmoins plus heu?
reux avec nos T.\ 111,*. frères des iles Britanni-
ques , où nos liaisons datent de Tépoque de notre
formation en 1801 ;, en conséquence nous devons
vous instruire plus particulièrement que , d'après
des arrangements commencés, dès 1811 et 181&,
avec Vl]l.\ collège de K-H, à l'orient de Dublin,
pour rirlande, à Taide d'un chiffre secret et adopté
4^puis lors pour le 33"* seulement, et d'un lU •.
JUSTIFICATIVES. ^3
frère député^ en v«rtu des articles CDnsUiiitian-
n^ a , 3, 5 et i3 , après une interruptioji causée
par la guerre enti^ les États-Unis et l'Angleterre,
tout a fini d'être consommé à la date des 5 mars
et i" mai iSaS , et le grand et Sup.*. Conseil fies
TT.'. P.*. Sottv.*. grands inspecta. gënër.\ du
33"** degré, sons la V.*. C.** du zénith qui rè-*
pond à Si"" ^i' oo^' latitude nord (Dublin) pour
rirlande , a été établi , formé, et organisé en la
personne des TT.*. lU.*. frères le duc de Leins-
ter^ T.'. P.*- Souv.'. grand Command.\ (il est à
observer que de temps immémorial, dans cet te no-
ble famille, Tlrlaude a toujours reconnu ses TT.-.
PP.*. Souy.\ grands Gommand**. K-H, et son
grand maître des F.\ et A,*. Maçons); John
Fowler, Inspect.*. Lieut.-. grand Cpmmand.*.. ;
"Thomas Macgill, grand Très.*. génér.\ et grand
Sec. génér.*. du St.*.-£mp.*.; John Norman,
^rand maître des Gérém.*. -, John Dumoulin, QL*.
capitaine des gardes.
Ces dignes frères nous ayant requis de les in*-
troduire à la connaissance de votre T.*. 111.*..
Sup.'. ConSé*., nous nous en acquittons avec nne^
satisfaction d'autant plus sincère que la franche
et acceptée maçonnerie en Irlande , de inéme
qu'en Ecosse et en Angleterre, est intacte, res-
pectée , chérie et suivie dans toute ^ primitive ,
544 PIÈGES
ancienne et vertueuse simplicité , et qu'une cor^
responHance entre des frères aussi dignes que res-
pectables et distingues ne pourra que vous être
mutuellement utile et agréable.
. Leur^ adresse est :
Jp-F.'tîV.V-Ilsq,-.,.
/•"'•>,::.. t'....; '
D.... C......
Les balustres, etc., que vous jugerez à propos
de nous envoyer, veuillez bien les adresser ;
D m^:^Edts/^^ .. ^^«j^
M-. D.-.,
U.-. S.-. ofA
Recevez, TT.*. III.-. frères, rassurancêde nos
sentiments les plus affectueux et nos salutations
cordiales par les N.*, S.-. , avec tous les plus
grands honneurs connus et révérés des anciens
francs et acceptés maçons.
JUSTIFICATIVES* 545
Fait, signé et scelle, des sceaux de nos corps
ineffables et sublimes, près le B.\ A.-, grand et
suprême conseil séant, Grand Orient dé Charkton,
Caroline méridionale, ce ^4* j^^^ du 1 1* mois hé-
braïque appelé sebat, ann.-. maçonn.*. 5588, de
la Restauration a358, et de Tère chrétienne, mer-
credi 28" jour de janvier 1829.
DEUS MEDMQUE JUS.
Suivent les signatures.
(Séance extraordinaire du 27 novembre i8a8.}
UNIVERS! TERRARUM ORBIS ARCHITECTl
AD GLORIÀM INGENTJS.
DEUS MEUMQUE JUS.
ORbO AB CHAO.
De Torient du grand et suprême conseil des
très-puissants souverains grands inspecteurs géné-
raux du SS"* degré, sous la voûte céleste du zé-
nith , correspondant au 40"* 4^»' ^^" latitude nord
346 VlÀGSS.
pour le district et la Juridiction nord des États-
Unis de r Amérique septentrionale.
An grand et suprême Conseil des très*paissants
souverains grands inspecteurs gënjéraux du 33"*
degré, sous la voûte céleste du zénith , qui répond
au ^S"" 5o' i/^" latitude nord^ établi dans le sein
du Grand Orient de France , seul régulateur de
la maçonnerie en France.
SANTÉ, STABILITÉ, POUVOIR.
Très-illustres et puissants frères ,
Le 5 novembre SSaS nous avons reçu, par Ten-*
tremise de nos TT,\ IU.\ frères de Charleston,
Caroline méridionale, le balustre et tableau des
TT.*. 111. '• membres composant le grand collège
des rites en France , que vous nous avez fait Ta-'
mîtié de nous adresser conjointement avec eux ,
à la date du (non remplie).
Nous ne prétendons point vo'us dissimuler Tim*^
pression agréable ni la vive jouissance que nous
avons éprouvées à la lecture d'une pièce aussi frater*
nelle qu'aimable et obligeante; non plus qu'aux ex^
pressions trop flatteuses dont vous nous avez
honorés ; mais jmm nous redoublerons de soins
particuliers, à l'effet d'acquérir votre entière con-
fiaiice et nous assurer pour toujours la coati-
JDSTiriGATlYES. 547
nuité de vos heureuses 4ispo$){îons à notre ëgard.
La saine , sublime philosophie , dont vous nous
avez fait le pJUisir de nous donner des indices
aussi pars qu'ils sont justes et intéressants , nous
ne pouvons qu'y applaudir de cœi^r et h^utementi
car nos pensées , nos sentiments , coïncident si
parfaitement avec les vôtres, qu'il n'y ;a que l'ex-
pression qui pourrsiit nous manquer pour vous les
communiquer aussi dignement.
L? vif intérêt que nous attachons à votre cor-*
respoiidance a toujours été des plus sincères ^ nous
Tacceptons donc avec d'autant plus de reconnais-
sance que nous sommes fermement* persuadés de
ses grands s^vantages et de l'utilité m^ajeure qui
devra en résulter pour le bien de l'ordre ; nous
espérons tout de vos hautes connaissances et votrç
bienveillance fraternelle pour nous aider à réparer
efficacement la brèche qu'a éprouvé, encepays^ le
saint et noble édifice. Quant à nous, permettez^
nous de vous assurer que nous serons bien heureux
si nous pouvons pccasionellement vous faire parti-*
ciper à des communications utiles et intéressantes^
aussi bien que contribuer, en tout c^ qui dépen-*
dra de nous , au bien commun et à l'avancement
générstl de l'art sublime que nous chérissons tous.
Le mai^que total de documents officiels ou de
données positives sur tout ce qui a euji^ en vo«
548 PIÈCES
tre Grand Orient depuià des années nous excusera
sans doute auprès de vous, TT.-. 111. *. FF.-.,
puisqu'il est évident que nos intentions ne pou-
vaient être autres que de vous plaire ^ nous vous
remercions donc de la faculté que vous nous ac-
cordez de vous adresser en droiture, sans intermé-
diaire, méthode infiniment plus surent agréable.
Au premier abord la devise Deus meumquejus
pourrait paraître tout*à-fait mondaine, présomp-
tueuse , tandis que , bien examinée et prise dans
son vrai sens , le seul auquel nous puissions avoir
quelque droit, elle est belle, elle est sublime :
en eflTet , que peut-il y avoir de plus grand , de
plus noble pour lliomme que de poursuivre avec
ardeur Tamélioration constante de son être, par
Fétude soutenue et la contemplation des divii^es
perfections de son tout -puissant et bienfaisant
créateur? c'est alors, seulement, qu'il pourra sup-
porter sans effroi les regards du juge suprême ,
et qu'il appréciera son vrai droit , sa juste pré-
rogative , de faire et produire sur tous les points
le plus grand bien possible et le bonheur général
de son semblable. Nous sommes intimement con-
vaincus que vous pensez et poursuivez incessam-
ment, ainsi que nous, les mêmes anciens erre-
ments, aussi nous vous eh aimons davantage 5 car,
comme un ancien T.*. R.*. F.-. Ta très-bien dit:
JUSTIFICATIVES. 349
« Il est de nécessité absolue que plus les hommes
(( vrais, bons et justes se connaissent, ils s^en es-"
« timeat éi s'en aiment d'autant plus. »
Nous apprécions parfaitement bien la juste va-
leur des connaissances acquises, fruits d'un tra-
vail aussi assidu que le vôtre depuis tant d'an-
nées , ainsi que les richesses eu tous gelures qtie
doivent nécessairement contenir vos archives; mais
malgré tout notre dévouement et bonne volonté ,
la réciprocité en ce point ne pourra être égale,;
nous recevrons donc tout de vous, avec une juste
et sincère reconnaissance, ambitionnant peut-être
beaucoup plus que nous n'osons véritablement
espérer.
• Pour l'utilité de la juridiction sud j et par égards
pour ces m.*. FF. \ , les originaux du balûstre et
tableau dont vous nous avez gratifiés conjointe-
ment avec eux , resteront déposés aux archives de
Gharleston U.'. M.'. ; en conséquence et dans le
cas où cela ne vous causerait point trop d'em-
barras , nous vous prions de vouloir bien nous
expédier un second tableau , avec signatures , de
votre T.'i 111. *. grand collège des rites, aussi
bien , si possible , d'y joindre celui du T.'. Sub.-,
Grand Orient de France , ^n général , aussi avec
signatures, documents qui nous seront aussi ira-
portants qu'agréables.
â5o PIÈCES
Nous avons pensé que vous ne sériez proba-
blement pas friches d'avoir i!|uelques nottons sur
le rite angio - américain pratiqaé ant Étals-Unis.
En conséquence notre présent balustre se trouve
accompagné d'un paquet contenant les ouvragés
suivants : Freé màsorCs Ubrarjr , i vol. in-S"*;
MasorUc chari, t vol. iri-iî»; Templar^s ckart,
I vol. in- 12 •, Genius and defence of Masonry,
I vol. in -12. Par l'influence de notre T.*. lU.*.
frère inspecteur lieutenant grand commandeur
Richar Riker, premier juge au criminel , et gref-
fier de la vilte de New-York; nous avons obtenu
et y joignons un Mémoir prepared at the re-
quest ùf comnàtteè of the common council of
the eity of New-York , presentèd to fhe Mayor
of the City at the célébration of the completion
of New- York Canals, etc., etc., etc., avec une
petite boîte contenant une médaille en argent.
Nous espérons que l'examen et la lecture de ces
divers ouvrages vous procureront quelque intérêt ;
• quant à des renseignements ou détails plus par--
ticuliers vous nous trouverez toujours prêts à uti-
liser nos relations fraternelles par tous les moyens
à la disposition de notre grand et suprême conseil.
Nous désirerions bi#D recevoir l'adresse parti-
culière des divers corps suprêmes du 33^ et sou-
verains conseils deK^H, qui existent à Berlin ^
JUSTIFICATIVE!^. 55ï
Stockholm, Hambourg ^ ÂUemagne, Suisse, etc. ,
auprès desquds vous nous aocorderiez la précieuse
faveur et faculté de nous réclamer de vous, TT.*.
m.-. FF.-.
Pour rinstructîon et l'utilité de notre juridic- "^
tion , nous nous occupons depuis bien des années
à former xjine collection de tous les ouvrages in-
téressants, publiés en divers pays, sur la franche
et acceptée maçonnerie en général ^ si ce notait
point trop abuser de votre complaisance, nous
vous demanderions de vouloir bien nous diriger,
en nous donnant une liste de cev^x qui ont paru
en France o» ailleurs, et que vous pous recomman-
deriez plus particulièrement, ainsi que Fadresse,
à Paris , où nous pourrions les acquérir.
Veuillez bien prendre note que le 5 juillet 58218 ^
Tillustre frère Giles Fonda Yates, âgé de trente-^
quatre ans, de la religion protestante réformée,
avocat , a été admis en notre suprême conseil , en
sa qualité de i^eprésentant le grand et suprême
Cons.\ de Charleston pour le Sud, .
Le Sup.*. Gons.'. est peiné d'avoir à vous- an"
noncer la mort^ le 17 juillet S8âi8, de mi.*^
frère M.-. L.-. M.-. Peixotto, rabbin de New-York^
Tun de nos fondateurs et ancien ami.
Les balustres, etc., que vous jugerez à propos
de nous expédier, nous vous demandons de vou-^
'55a PIÈCES
loir bien les diriger directement par la voie des
paquebots du Havre ^ les adresser tout simplement
à notre IlL*. frère grand, secrétaire général du
St.'»-Emp. '. , comme suit :
Monsieur. J.-.J.\ J.-. G ,
Aux soins de MM. C. et B , agents des
paquets. •
A N...Y....
Veuillez accepter, TT.*. III.-. et CC.-. FF.-. ^
i'eSnsion vive et sincère de nos sentiments les
plus distingués, vous saluant bien . affectueuse-
ment par les N.*; S.\ et avec les plus gi'anijs bon-
néui^s connus et révérés danfe le rite éçossiâis an-
cien et acceptée
Fait^ signé et scellé des sceaux de nos corps
ineiBables et sublimes, près le B.-. A,*, grand et
suprême conseil séant Grand Orient de New-York,
ce !ii« jour du 9** mois hébraïque appelé Kisleu,
ann.\ maçonn.'. 5588, de la restauration à358,
et de l'ère chrétienne, jeudi le %*f jour de no-
vembre 1828.
DEUS MEUMQUE JUS.
Suivent les signatures.
JUSTIFICATIVES» 555
W 25.
Extrait des colonnes gravées dans le Souv.\
- Chap.\ écossais du rite ancien et accepté
du Père de Famille, vallée d* Angers *.
Sëanee do 37* joar da la* mois 58 ix (37 février 18 13).
LeSouv.*. Chap.-. régulièrement convoqué et
assemblé dans le lieu ordinaire de ses séances,
s^est livré aux travaux suivants.
Un jnembre a dit :
« Le président du Souv.*. Chap.*. a reçu, le
"^ Cet extrait des travaux du chiqpître du Père de Fa^
mille est extrêmement curieux* On y discute d'une ma-
nière claire et sans réplique les prétendus droite du
Sup.*. Cens.*., qui alors se prétendait indépendant du
G.*. 0.'., et de plus il établit d'une manière positive
c(ue les grades supérieurs écossais étaient connus et pra-
tiqués en France avant l'année 1762. Nous regrettons
que l'étendue de ce petit livre, qui est devenu fortrare,
ne nous permette pas de l'insérer tout entier ; il pro-
duisit, lors de son apparition, une grande sensation
dans la maçonnerie ; il est suivi de pièces justificati-
ves fort importantes.
I. 23
22 de ce mois, par la poste, sans lettre d'avis et
sans lettre explicative , un décret rendu à Paris ,
le 2 décembre dernier, par des maçons prenant le
titre de Sup.-. Cons.'., pOor la France, 33"' de-
gré du rite écossais ancien et accepté.
« Ce décret est certifié, manu propriâ, par le
î'rère Pyron, qui prend le litre de Secret.*, du Sty'.-
Émp.'. En eilet,- cette signature, rapjprochée de
plusieurs autres apposées à des lettres écrites par
ce frère, est absolument semblable, et ne laisse
aucun doute sur son authenticité.
; m Une copie de ce décret vous avait déjà ^té
çommjuniquée le -20 janvier derniier; ce jour méose
vous déclarâtes qu'il reposait sur des ùxxsfcauc et
controuvéSy en ce qu'il supposé qu-Abrafeam a or-
g;anisé ici uu collège de G.\ Écofis.'. 29** degré,
et un Souv.*. Trib.'. de 3i"® ; quand, à quelque
époque que ce sôit, ce frère n'a fondé âucone es-
p>èce d'établissement maçonnique à Porient d'An-
gers, éôit dans la loge et dans le chapitré du Père
de Famille^ soit dans les autres loges et chapitres
du miâme orient;
. a Cependant je vais vous doimer lecture de.ce
décret que j'attribue au frère Pyron puisqu'il Pa
revêtu de sa signature.
a 11 en résulte que trois maçons de cet orient
ont adressé au Sup.*. Cons.'. du 33"* degré, trois
JUSTIFICATIVES. 535
xfiplqme^Ji.eux accoi^4ës par le Souv,*. Trib.\ J^ç
G.% Iosp.\ Inq.\ Comin.*., érigé près la Ipge de$s
É lésées de Minerve , à Paris , pour être soumis :&
504 i^ff<z.^ ept exécution de son décret ^u ig J9n-
. « , Lf fr^re Fy ron a .sanS: doute cru po«ivoir:<cpnr
dure de la démarche faite par ces trois* frères au-
près d'un nouveau sénat maçonnique , qu'il p^ca2t
avoir, organisé à Paris pour se consoler de l^nter-
dit jeté sur lui indéfiniment par le G.'.O.*^ d^
France > que notre chapitre, dans ses différentes
chambres, reconnaissait Tautorité de ce Gons.*. et
sa .suprématie ; enfin qu'il s'était rangé sous sa baJa*
nière, comme étant celle du régulateur de$ iliai-
çon^ du rite ancien et accepté. >
« Mais, mes frères, jamais le Sup.\ Co.ns*\ 33"?
degré, ne s'est fait connaître à nou» d^une ma^
nière oiBcielle , authentique ; jamais n6us i^'avona
entretenu avec lui aucune espèce àtà correspond
dance. Nous avons reçu , le gayril'iSu, un décret ,
du Sup.\ Cens.'. 33"% du 19 janvier précédent V
signé Pyron. De suite nofus en éorivimes à notoe
député près le G.-. 0.'. à Paris. Sur sa répons^^i Ib
Chap..'. ordonna qu'il en serait référé au G.*. Qi%
par les officiers du Chap. '•..Le 5 août ces dîgnî»-,
taires écrivirent au G-*. 0.*. pour le supplier, de
tracer la conduite que devait tenir le Souv.*. Cha*
556 PIÈCES
' pit.\ dans cette circonstance, et de déclarer s*il
deTait reconnaître fe juridiction du Sup.*. Côns;'.
institué par le frère Pyron.
« Le G.-. 0.\ a accusé réception de cette co-
lonne le îxf août suivant, sous le n* 10771, en
annonçant qu'il l'avait renvoyée à la grande loge
de conseil, comme étant l'atelier qui devait en '
connaître,
« Le Souv.". Chap.'. , Xîoifvaincu par cet accusé
de réception que l'existence de l'établissement du
frère Pyron n^était pas encore avoué par le €.'.
0.'., s'est abstenu de toute correspondance qui
p^t ïafire supposer qu'il eût jamais reconnu sa ju-
' ridiction et cessé Je suivre la bannière du G.*. 0.-.
« Cependant , le 2 décembre dernier, le frère
Pyron fait un'rapporl au Siip.'. Cons.** sur la de-
mande en o^î^a de trois diplômes envoyés par trois
maçons d'Angers \ et parce que ces diplômes sont
revêtus de la signature à' Abraham, il en con-
clut qu'Abraham a^ organisé dans le chapitre du
Bère de Famille un collège de G.*. Écoss.*. 29"%
un prétendu Souv.«. Trib.*. Si"'. En conséquence
il obtient un décret qui déclare irréguliérs ces
deux Chap. '. érigés près la loge écossaise du Père
de Famille, par le frère Abraham , qui n'a jamais
rien établi ici, soit dans ce Chap.*. , soit près des
autres loges de l'orient.
JUSTlF|CA;TiY£S. 557
a Remarquez ^ mes très -chers et illustres frères,
que le frère Pyron fait rendre ce décret fulminaati
'^ sans, au préalable, avoir demandé ou fait deman-
. der au Souv.% Chap.\ du Père de Famille^ en
vertu de quels titres les hauts grades.se confèrent
dans son sein. Le Sup.*. Conseil n a jamais justi&é
de ses droits, n'a jamais prouvé sa juridiction au
Ciiap.*. du Père de Famille; il n'a jamais reçu
de ce Ghap.*. un seul. acte duquel, il pût inférer
qu'il se rangeait sous sa bannière : et cependant ,
sans aucune information préalable , il déclare ij:ré-<
guliers un Collège, un Souv.*. Trib.-. fondés dans
son.sein par Abraham, quand ce maçon n'a jamais
rien fondé dans le Chap.*. du. Père de Famille i
qjaand le 3i""* ne s'est érigé que dix-sept jburs
après la date du décret du a décembre, et pour
* suw,re les conseils marnes du frère Pjron, qui
depuis a fait offrir de le constituer au 32"*S
« Maintenant, mes frères, que vous pouvez ap-
précier la conduite du frère Pyron, je vais vous
mettre à même de juger s'il peut réellement exis-
ter un Sup.'. Cons.'. de Sa"' degré pour la France,
au rite ancien et accepté.
ic Ce rite était professé à Paris et à Bordeaux ,
avant même l'année 1762. Les règlements, rédigés
en trente-cinq articles, en 1762^ par neuf com-
missaires de Paris et de Bordeaux, prouvent ce
fadt d^une maHÏère ififcotitéstàble. A fe vérité,
^elqises triacoiisr, qui avaient Besoin de titifeàpour
défendre ou protéger lenr institution , oatdcmné,
(domine approuvé en Prusse, le i** mai 1786, par
le roi Frédéric n, ce même règlement de 1762.
Mais itest facile de prouver Terreur de ces illus-
tres frères. '
« Dès 1750, on ne professait' en Prusse que là
maçonnerie réforhiëe, et le roi de cet État,' qui
protégeait l'ordre , n'en a jamais été ni le chef nî
le grand maître. Mais il l'eût été,* qu'au 1** mai
1786 il n'eût pas pu approuver ni faire des règle-
ments pour la maçonnerie; car, dès avant cette
époque', il avait eu une attaque d^apopleiite as-
pbyxique. Sa maladie dura onze mois, sans inter-
ruption et sans relâche. 11 mourut dans l'année
T786. Consultez V Histoire sécrète de là c6ur de
Berlin^ a vol. in-8% 1789, t. F, p. îii5, îxviii*
lettre.
ft Si ce souverain est mort en 1786 , après onze
mois d'une maladie extrêmement grave , comment
put -il prendre part aux règlements du i** mai de
cette même année? comment put - il les approu-
ver? Mais Frédéric II , nous l'avons déjà dît , n'é-
tait même pas grand maître des loges prussien^
nés,' encore moins des loges allemandes. Ouvrez
le tome III de \ Histoire de la Monarchie prus-
JUSTIFICATIVES. Sflg
siêAnep publiée ei^i^S^, paf Mirabeau, \ V61'.
în*8% el voDS trouverez ce paissage : « C'est dom*-
« mage que Ft*4dérie II ^&'ait pas pouissë ia
« fenreâr jusqu'à devenir grand maître de toutes
« les ioges^ aHeraandes on dii tooins prussiennes ;
« sa puissance en. aurait re^u un accroissement
« consïdërafaAe ;......... ^.. et bien des entrepfS^iif^^^
« mîlîlaires... ». auraient pris un autre' tour ^
« s*il ne s était jamais broUilU avec les supérieurs
«c de cette association. » ' ^
Ce passage est emprunté de Fouvrage allenianU
de M. Fisckers. f^ojr. Fischers Geschichte Fricdct-
richs des a ten , tome L
« Quelle confiance aurez^vous maintenant dans
le paragt»aphe 11 du considérant qui précède le
vœu qu'émet le Sup.*. Cons.". 'SB"^ organisé *p!xv
le frère Pyron, dans .son décret du premier jour
du citiqèième mois 58è6, où il suppose que la
dignité de -^uverain des souverains résidait daiî^
la personne de Frédéric II , roi de Prusse -, et qu'il
a délégué sa souveraineté au Sup.'. Cons.^i'du
33"", pour l'exercer après sa mort?
a Mais recourons au registre du G.*, lusp.*.
député, le frère de Grasse-Tilly. Nous en avons
une copie , ^t nous la mettons sous vos yeux. Il
en existe en France plus de quarante aiilres.
^ <( .Veuillez vous rappeler, très-illuslrès frère^,
♦^^Iw
36o PIÈGES .
que le 33""' s'ëlaie de ce . r^^tre pour prouver
la légitimité de ses pouvoirs, et la réalité des
treute-trois degrés dans le rite aadea et accepté.
« Ce registre, mes frères, fournit la preuve
que les vingt-cinq degrés du rite ancien étaient
professés à Paris en 1762; et que le règlement en
j ftuiJIl -cinq artides, dont nous avons déjà parlé,
fut rédigé à Bordeaux , et npn pas à Berlin.
« Suivant la pièce n** i de ce registre, le frère ,
Stephen Morin donna le grade d'Ia3pect.*. député
à Franklin. M^is , avant tout , disops par qui Ste-
phen Morin fut lui -même autorisé à donuer ce
grade. Le 27 août 1761^ il lui fut délivré à Paris
uue patentQ signée du frère Chaillou de Joinvillè,
du prince de Rolian et de beaucoup d'autres frè*-
res prenant le titre de princes de royal secret ,
à reflet de répandre la maçonnerie de perfection
au-delà des mers, et d'y créer des G.*. luspect.*.
députés, en tous lieux où les substituts gradés ne
sont pas établis.
/ Nous vous avons dit que Franklin tenait de lui
ce titre *, Franklin le donna à Mozes Hyes \ Mozes
Hyes le donna à Spitzer, à Charles - Town \ les
députés Inspect.'. réunis à Philadelphie le don-
nèrent ^à Moser Cohen; Moser Colien .le donna à
IsaaaLong; et Isaac Long le donna à Charles-
Town au frère de Grasse-Tiliy et autres.
JDST.IFICÀT1YES. 36l
Le frère de Grasse n a donc fait qae rapporter
à Paris, en i8o4 , ce qui en était sorti en 1761 . Il
a de même rapporté d'Amérique les règlements de
1762, faits pour les maçons du rite des orients de
Paris et de fiordeani. Les possesseurs du rostre
du frère de Grasse n'ont donc que ce qu'il a reçu
lui-même , les xingt-cinq degrés du rite ancien,
divisés en sept classes par le règlement de 176a*
Mais ces frères ont-ils ces degrés régulièrement,
légitimement? Non , mes frères, si , comme nous
le devons , Jions nous en tenons au texte même
de la patente délivrée, le a7 août 1761, au frère
StephenMorin. En effet, que porte cette patente?
Que le frère StephenMorin est autorisé à répandre
la maçonnerie de perfection, et de créer des Insp. *.
en tous les lieux où les substituts gradés ne sonrt
pas établis. Or, ee frère, et tons ceux qu'il a créés
ou qui lui ont succédé, n'ont pu et ne peuvent
donner cpî! irrégulièrement les degrés de cette ma-
çonnerie en France 5 puisque leur pouvoir ne les
antbrise à les répandre qu'en tous les lieux ou
les^substàtuts gradés ne sont pas établis. Ainsi
Jes droits de ceux qui ont concédé cette patente ^
ou de leurs représentants légitimes , restent tou-
jours les mêmes en France -, ou, pour parler plus
exactement , sont les seuls en vertu desquels tous
les degrés du rite ancien puissent être donnés.
36a ... pxàcAs '
Et qook. sont 'IeiSKCes6éurs'hâ^Hitbeft>'dù libère
ChaiUou de Jmiville, dii prince de Sofaaii et ides
autres prihces de rojral secret? Le Grand Orient
de France. j . f ; .
a £q effet , mes frères , eu 1773^ la gvattde-ïoge
de;Fraiicey qui possédait la maçonnerie db*rite
ancien^ fut fQiiâue:dans ie Or^ni^ OllienU.-£fle hit
donna dôfUQ tous ses diK>it6»,Cq>enîdant(}uelqtiet0 die-
sîdeats se refusèrent à cette téunioâ^ qui s^opëra
entièrement eh l|aa yîii, par celui. de Torieiitde
Clennont, :qui contenait les^ nestes 4le^ TaBci^ine
grande logeet des Chap.*: de hauts grades de 176^.
Aifnsi'le G.*. 0.*. est derenu, xlepuis Tannée ij'j3^
le seul lëgiliihe possesseur. des. vingt-cinq dejpës
du rite anciea et accepte* Nulle autre puissance
maçonnique enFraiace ne peutiesconfiérer^ s'en
attribuer la juridiction ni la sàrveiilàace.
« Cependant il existe à Paris «ne nouvelle |)ui»-
sance maçonhique qui prétend. €[aaifisi que ftis--
qu'au i S"* degré le pout^oir résidé dans ieii. \
0.\ de France y de même, il faut que pour les
degrés supérieurs il j ait un centre unique , et
jque ce centre ne peut être que le Sup.\ Cons.\
33"* degré y établi rue Neuve-des-Petits-Champs,
n'» 36.
. « Mais quels son t. les titres de ceSup.:*. Ccmis,'.?
Nous vous l'avons dit 5 le registre du frère de
JUSTIFICATIVES.
565
Grassé-Tilly: D'après ce registre même rf n'existe
que vîtï^-cinq degrés dans' \e rite ancien' 'et 'ac-
céfilë; «t «ttcore, d^âprès le titré prîmordiarl , le
frère de Grasse n'a pu , ses successeurs n'ont ptl
conférer ces degrés en France*; leur mission ne
peut &'eiercer que dans ïésr lieux où lesr substituts
gradés né sont pas établis! Et cependant le Sup.'*.
Ccim.'. proclame; déclare îrréguliers des'€bap.*.,
des Con«.'v, ériges par la seule autorité légltitttè
en Fffeiicè,' parle G.-. 'O.*.
• k Mifli"k Sttp.*; Cons.-. prend le thré de Slip.^.
Gùmr.} d» 53"*. Ce degré n'est pas connu dans
lé Hte ancien et accepté. IJn Sup.*. Cons.*: de cfe
degré ne peut dbhe prétendre à rexercicé de sfa
jùridiCtiônsurdèsChaf).-. d'un rite quSl lie pW-
fosse pas P Eh \Aèà\ m^s frères, vous vous* Irow-
pea encore. Apprenez que les membres du Suf).\
Cons.*. schitiennehl qtié la maçonnerie an rite an-
ciCE et aôcèjpté, qui leur a été apportée d'Amé-
rique, renferme trente-trois degrés, quoiqu'il soît
prouvé qu'elle n'en a jamais contenu que vingt-
cinq. Mais, pour justifier ce nombre de trente-
trois, dn a supposé des degrés donties cahiers
n'existent nulle part en Europe , ni en Amérique -,
et d'un grade pris dans un autre rite , on en a fait
quatre, les 3o-, 3i-% Sa-* et 33**. Plus tard, à
la vérité, les autieurs de ces additions ont senti
364 PIÊGBS
qae^ s'ils pouvaient amener beaueoop de maçons
à croire, par exeni{rie, que les cahiers des »3*%
34"''', a5** et a6"^ degrés manquaient, il serait
difficile d'expliquer une nouvelle lacune-, et sans
réfléchir si, en la remplissant comme ils Tout
jtail^ elle ne serait pas {dus inexplicable encore,
ils ont , dans une assemblée tenue vers la fin de
i8o4 9 ^^^^ u^ l^^^l ^^^ Neuve-des-Petits*Champs,
emprunté deux grades dans d'autres rites : VÊcos^
sais de Saint- André et le Tribunal. Et pour
saociionner^ette division de la maçonnerie|au rite
ancien et accepté, en trente*trois degr^, un nou^
yeau règlement ré(Ugé, dit-on ^ à Berlin ,. enK78&,
a été ajouté à celui de 1762, comme approuvé par
Frédéric II, roi de Prusse, daus.ufi temps où ce
souverain était malade d'une attaque d'apoplexie.
« Comment, après de semblables titres^ contes-
ter au 33"^ le droit de proclamer irréguliers, uu
collège dé G.*. Écoss.\, même un Souv.-. Trib.'.
3i"'*, qui n'existait pas à l'époque Axx'k décem-
bre, et qui n'a été établi , pour la forme feule-
ment, que plusieurs semaines après , et pour céder
aux insiuuations du frère Pyron , qui depuis a
fait offre de le constituer au Sa"^ ? Mais à quel
prix , mes frères ? Pour la modique somme de trm
. ndUe trois cent huit francs l Nous avons écrit au
frère Pyron que nous ne pouvions faire le sacriÇce
JUSTIFICATIVES. 565
àe cette somme , quelque légère qa'eUe pût pa-
raître. Et pour réponse » ce respectable frère noua
a adressé le décret- du a décembre , comme sans
doute il Ta adresisé à tons les Chap.*. du rite. Aussi
kmg-temps quHl a pn espérer que nous contribue-
nifïïs aux grandes dépenses que leSupr. Consr.
a à faire; ce sont ses expressions (lettre du 3o
janvier i8ra)^ ce trop célèbre décret est resté dans
la poussière du secrétariat du Saint - Empire ; le
frère Pyton eût même consenti à le cartonner; ce
sont eocore ses expressions : mais nous nous som-
mes expliqués clairement ; nous avons dit que nous
7W pouvions;... et le frère Pyron a fait connaître au
monde maçonnique ranathéme qu'il a failprononcer
contre nous. Et nous , que le besoin d'une légitime
défense anime par-dessus tout , nous prouvons au
monde maçonnique , que le frère Pyron et le Sup. *.
Cons.*. qu'il a institué, sont irréguliers, etn'odt
aucune juridiction sur les loges et Cbap!*. du rite
ancien , érigés par le G.*. 0.'. de France.
« En effet, d'après le titre accordé au frère
StephenMorin, le frère de Grasse ne pouvait créer
des inspecteurs que dans les lieux où les substituts
gradés n'étaient pas établis; et le registre de ce
frère .prouve qu'il savait respecter la lettre de son
titre. On trouve, à la page 76 , que Jean-Baptiste-
Pierre- Julien Pyron , ancien agent général, inten-
3^ ,pii6i;».
pr4ifé s^rMei»! CQQ^ma (}ëf^t« G. % Inafifeat. *. {Qétir-
^t «^$ l0. i^tot, (;«)attlcW,e5t signé ^n»«,i d$
. '« lie fii^ce PyroU'PPUfvaUr^l produira n^ fiiitre
tUre, 4e isop Jw^iition au grade du âS"*' ? Non ,
mes ffères.'Ea effçty QÙi^taity en i&64).à Paris, le
temple mystërieiix desiiiitiatioiis au 33°**?IlnY
en avait pas. £t cependant le frère Pyron est ser
crétaire du Saint-Empire , .ea4'autre$ termes , d»
&ip,\ Co«s-% 33°^* degré! Dans quelle loge de
perfection, dans quel Gbap.*., dans quel tribtrnal,
dans quel conseil, une simple prestation de ser--
ment put-elle jamais tenir lieu d'initiation P Mais
en supposant que cette fixrme fut admisedaUs ce
nouvel ordre, il reste encore à examiner si le frère
Pyro^ est Gr. Inspect.*. pour la France. A3s«ré-
ment, non; ^f>n propre titre exprime le oouUaiire.
U peut encore moins prendre le .titre de G.*.
Inspect.^ du 33"' II est, d'après son titre, dé-
puté Q.\ Inspecta: Génr. du 33"*% c'est-à-
dire, commis du 33"**, destiué par les G,\ Ins-
pect/. à les représenter dims les îles frunqimes
du vent et sous là vent. Et cet W.r. député
dans l'Amérique, qui n'a aucun titre régulier,
JUSTiFI/GtàTIYES. SS^
<\ft\ n^r peistMJa&trfier: ^ son Iniliàtiob, dëdare
irr^iiUjt^ns ^e^il^^à^X d'un Soii¥i\ Ghap.\ ëiigës
jjfcar.fe.^;.-. (^:... d^Fjracnc^ ! par la seule sutoriké
Ugiflimequi put 1« créer el rorganisèr ! î
: a Dang notre supplique, disons «à ce sénat ma^
çonnique: ate i8 navembre x8o5^ vous nous avezi
« accordé des capitulaires qui érigent dskûs le aein
^ de\2Llpgeà\xPèredeFamille^xxnSonv.:4€hsif.\
<i au rite ëcossai^ , ancien et accepté, san$ liroir
ic tation de degrés* Vous aviez ce droit , puisque
« 4çpuifi 1373 vous êtes possesseur des vingt^inq
« degrés de ce rite. Défendez votre ouvrage,
^c défendez vos droits» Un Sup.*, Cons.\ 33""",
« établi à Paris, a publié, dans. un écrit du 19
.«• janvier iSt'i, que vous ne pouviez conférer les
<( degrés de ce rite, que jusqu'au i8*"' inclosir
u veinent : le frère Pyron, dans une lettre du 3o
« janvier dernier, à notre, député, ose avancer que
« même vous n avez pu.nous constituer à un degré
« supérieur au 14"*' j et pour le prouver, il in-
c( voque le concordat du 5 décembre ii8o4.
tt Cependant nos capitulaires renl'erment ces
<c expressions très -claires, très -précises : Le G.\
« 0.-. érige à perpétuité un Sou^.\ Chapr.
« Écossr., au rite ancien et accepté, dans le
<c sein de laRr. L.\ du Père de Famille. De-
« puis cette érection , vous avez délivré y sur notre
I
568 PIÈCES
« demande, des brefs au i8^* degré : vow avez
a donc reconnu que nos capttnlàires noiis don-
« naient le droit de coi^érer des grades an^dessas
« du i4*'* Celte reconnaissance de votre part est
« uiie preuve que ce n'est pa^ en conformH^ du
« concordat que nos capitulaires ont ëtë concèdes ,
« mais bien en vertu du droit que vous avez acquis
a par la réunion, en 1 778 et en l'an VIII, de la gran-
<i de loge de France et de l'orient de Clermont.
«( Vous nous avez accordé ce titre indépendam-
a ment du concordat du 5 décembre î8o4, que
« vous n'avez jamais publié ni notifié aux Ghap.*.
« du rite. Ce concordat ne pouvait rien ajouter
« aux droits que vous aviez acquis en 1773, et
a qui, à l'époque de la délivrance de nos capitu-
n laires, étaient ce qu'ils sont encore aujourd'hui,
<c les seuls véritablement légitimes, le^ seuls en
« vertu' desquels notre Chap.'. pût être érigé au
<c rite ancien et accepté. Vous n'avez point limité
a nos degrés; vous avez, en agissant ainsi, sqivi le
« règlement de 1762; de notre côté, nous nous
« y sommes également conformés.
« Cependant un Sup.\ Cous.'. 33"", dont
« jamais vous ne nous avez notifié ni l'existence,
(1 ni les droits , vient de se faire connaître comme
« notre régulateur , à nous qui n'avons, jamais
<i avoué que vous pour notre chef d'ordre -, et
JUSTrFICAtlVES. S69
« c-crt etf dÀràisant dans nùtte sein , jus^'à des
« Cha|>.v qoi n'y- existaient pas , cju'H nous a ao-
« tifié ses droits et sa puissance*
« Mieux que nous encore, vous savez si cette
« puissance est régulière ^ légitime et confirmée
tt par le consentement unanime des Cliap.-. du
fi rite.' Ses temples sont construits dans la même
« vallée que les vôtres. Quels sont ceux qui doî-
9L vent rester déserts ? Pans lesquels devons-nous
« porter nos oblations , faire entendre nos prières ,
a et conserver le feu sacré commis à nos soins ?
« Que de¥on£l*nous penser de cette autorité non-
ce velle, qui s'annonce d'une ipanière plus non-
K velle encore , et qui vient d'ajouter à la maç;".
« écoss.-. du rite ancien et accepté, des choseë'
« aussi nouvelles ?
« Nous vous l'avouons, vénérables et illustres
« frères, toutes ces nouveautés nous alarment;
« elles rappellent, malgré nous, à notre mémoire,
« cette, expression de novateur que vous pronon^
« çâtes , en jetant sur le frère Fyron un. interdit
<t indéterminé.
« Nous vous en supplions , défendez votre our
« vrage , défendez vos droits.
« L'exposé des faits que nous venons de rap-
a peler^ qui affligent tous, les ^rais maçons, et
« qui appellent toute votre attention, vous Tié-
a4
K i'md'nitrerfi .cjû^il ^vùus est impossibtà ite garder
« prévenir un scidsme ium^ecUà *. » li;
.,:,nn->. ; ..;:ABHÊTl « *
Lç Sôpv/. Cbîtp.,;. . ^prèi avoir entçndu le rap-
por/t ci-dessus, et pris cpmmuaiçation des pièces
à l'appui, a rendu à ruriaaipiilé TarrêtiJ suivant:
AUtïCLE PllEMIER.
LeSdàv.'* (3iap,\ proclame etd^cïftï^qu^itne
rcmmnatlj pour lëgttifm^ et souverain chjef d'ordre
du TiteancKeii'et accepté, que le G.'. 0.\ *de
France dans ses ateliers réunis.
XRT, ».
'En consécjuence^ ne pouvant reconnaître les
travaux du Sup.*. Cons.'. 33"** degré, établi à
Paris , rué'Neuve-dès-Pelits-Champs , n** 36, le
obiiv.'. Chap.'. décTare nul et de nul effet, en
ce qui k concerne, le décret rendu par le Sup.*.
Côns.'., lealdécémbre 1811. Il défère. ce décret
au G,;. 0.\ de France , en sa grande loge d*appel,
' *eTu«ït ce qui ^st êWlgtté^st pria dan^ le déeret
d^.2 4ôcQinbrQ tfitr, ' /
l
connd ayaîlt jëtë rendu pair \xne,0U4iorité tifïiiguk
Hère, e^sans juridiction. . . : . . /
AiRt. 3.
•LëâoiiF./. Chap.'. dédare qu'il contîmiera à se
livito auàttmauK de aoa rite , dans tous léd degrés
qci-U: croit aimii le droit de conférer, Jusqu'à ce
que ie G*.*. Oi v lui ait fait ooanaître .$e$ iatentions
retati^ement au texte des capitulaires, accordés le
18 noveiai>re i8o5.
ART. 4'
^Le Souv.\ Chap.'. ne recevra dans ses travaux,
et pe reconnaîtra comïpç revêtus des degrés. du
ritcî écos^.*. ancien et accepté, que les frères qui
seront porteurs de brefs délivrés soit par le G,*.
0.>,^it par le? Chap»'. ouCons.*. particuliers
du rite, conformément au règlement de 1762.
ART. 5. '
Le présent arrêté, avec le rappprt qip.le pré-
cède, sera imprimé, adressé au G.\ 0.*., et aux
loges et Chap.'. du rite.
Fait et arrêté, près dû B.-. A.'. , le 27"* jour du
%f2 FIÈCXS :ja8TIFICA.TIVES,
doQzièine mois maç.T. ^de Tân de la G.^ I4ml^^
58ii , a7 février 1812.
Et ont signé au registre :
• Dlz^tiD, président; Taillepied de Bokdy,
premier C*. Sury.*. ; RotJSR, deuxième
G.*. Surv.'. *,.FouRCAs, dépoté athersata ;
SocLARD, G.\ Trés.\ ; Pebky. se Viilb-
KEUYE , député matécbal ; Gui^TtiÈEE , mem-
bre du Cons.-. d'Adm.*. ; Roujou, prési-
dent du Cons.'. d'Adm.*. ; Huard, igard^
des sceaux et archives-, Rossignon, G.*,
porté - étendard j Èvain, ex-Trés.-. 5 Du-
TACQ, G.', couvreur 5 Pe&deigeon^ Gagon,
. ^ deuxième Surv.*. de la loge -, Sibon, mem-
. . bre du Cons. • . d' Adm . • . -, Fauveau, membre
honoraire; Ddrand-Coupé, Chev.\K.'.H.*.
Certifié conforme par lés officiers du Souv.-
Chap.',
Dazard, président; de Bondy, premier Surv, *. ^
RoYER, deuxième Surv.'. *, Fourcas, député
athersata. . < • j -
Par mandement.
Le G.". Secret.-, du Souv.'. Chap.-.
R.FouQBjÈ^ G. '. Secret.-.,
TABLEAU
DES ATELIERS RÉGULIERS
SV ACTiyiTâ EN PAAKGB HT OàlTS 1.E8 COLONIES..
'AkBEviLLE (Somme) , ta Parfaite Harmonie; vragt-^t--
unième jbûT du dixième mois 6807 *•
Agen (L6t-et-Gaiy)nne), VA^' rf'Or; quatrième jour
du cinquième mois 58o6. * .
AoEïf (Lot-et-Garonne)", le» Cd^urls 'Réunis^; vin^
quatrième jour du septième mois 5807.
Aigle (T) (Orne), V Étoile; dix-huitiètne jour-dutroi-
8ièttiêmois-58o5. i'-
Aix (Bouche*^u-Rhône), /é* Arts^ et rjimilië ; tteti-
tième jour du septième mois 578 ï» •'^
Ajaccio (Corse), la Réunion i yingt<^qUatrième jour du
quatrième mois 6821 . Cette logé a- tin cbàpîti'e.^' ' ''
'^ Les maçons font commencer rannée au .mois/do^.
mars ; ainsi leur premier moi^ de l'année est le troi-
sième de l'apnée civile ; de sorte que cette date, du
vingt-'unieme jour du dixième mois 5807 , correspond
au 21 décembre 1807. Nous avons pensé que le tableau
de tous les ateliers actuellement existants ne serait pas
sans intérêt pour l'histoire de l'Ordre ; il pourra servir
à constater par la suite son accroissement oU sa de^
cadence, suivant les temps ou le zèle clés ifiâçdti^.''
574 Ci a .W*W T
Alais (Gard), les Amis Rassemblés par la vertu; dix-
Albt (Tarn), la Parfaite Amitié; treizième jour du
huitième mois 58o5.
Albt (T^arn), là T^ripte Vnité; vîngt-huitièmè jour du
douzième mois 6778.
Alengon (Orne), la Fidélité; deuxième jour du cin-
quième mois 5764.
Ajpc^iSE (Iadre-^<-:^oirç.>.f /«T iÇwc^iï&f iftf Minerve;
yingt-cinquième jq^r d^ .deuxième. moj^r58$^9it« . .
^Afi-jf tSHrçnet-TLoir^v la ^itnpiii}it4i fdn^:0ij^(f jour
du onzième nlois 58i4«^ Cette logei.a ua tsb^p^trej», ;
Aycgp.LÊMB<<C}lltrwt«i) » h^ Afj^ifi d^t.là P^se;] treate-
unième jour-4»v^«fîtèinPx«>m» 59<tô*. jÇelte lagf^^ j un
.:,^]bapitrç^ • '>■•. . , '.'-....W' /'r .
Apt (Vaucluse), la Parfaite Amiti4;9^v&m^^qwjàu
.,4içièi»^,^ipAÇ994v . . . - . .^ .; ..(,:
Arras (Pas-de-Gaki4^.)^,(iVfflWftf^;; ;septiènfte JQ^r du
j Icifi^ui^ç^ mpi^ 52j|^4/ Ç«tt^Jog<B a jm^e^îb^pi^rie-
Arras .(»i«Ç|.à(|n(îftlaj^),.Aî Gaman^^l dMrbwiïièine jour
du cinquième mois 5783. Cette loge a un chapitre.
AibAO!w:'(Boiwhe8*dii-itRhône), la Patfaite RéuAiân ;
-'dîtièhiè jour <l« ^^triier triois 6819* '* - -•• - •
âÙiwfi (^ôtte-etif/éiré^, la Btenfaistirtcféi'yë^\ï^é']ovit
' au ciiKïuièm^ l^dfe 5feoS; ' " • **V ';'" ^ ^ •• ^
AûxERRE (Yonne), des Parais Zélés; premier jour du
premier mois. ^812! Ç^^tte loge a un chapitre.
Avignon (Vaucluse), ta néunion Éienfaishhte ; Qmn^
^ièipie J9ur du q^uatrièa^e .mpjs 58<)3j.^ , ..^ ^ . . . ,
DES ATELIC*RS ftÉGULIËRS. 9^5
rà\i&mi9 (^^lasb^ /eSr f^ri^ ItiihU ^Rémm)f ^^témléi
jour du dixlèuie inoi^ £8û8, •..••'. - »./ .
. •: \ \' :'\.- .^ • .v';.^ • ' ' /\ .' \' ) ;':i;:.;;{.;r
Bayonne (Bàsse^P^téné^') j ia Zélée ; dlx^tnëùVièine
. jmirdu^miûèBffe^ïxibh 577m Cette lo^
^ÉmMBux (iHéraUlt)^ les ferais idmi$RéimtV) huitaine
jour du neuvième mois 682 !• '' ' 1
Beugles {J^^ri),)^ Ja. CordmU'ié) cîiMpiième:jcmr;.dA
siflcîèai^ mois 5So4* . » - ».. \.^
Bernât ( Eure ) , la Réunie» Intime; se{>tième j|b«^ 'du
d^^ièniie m^ 58tx» . .;» .'\ As , ? . i. -)'{
Q]^i^jÇ(|N^({>Qu])s)^ /a Cc>/i5/<fi$/e'y^/fuWé;{>'teâ2ier.^our
du.d^axiètvie mois 53i2< Get^c; fogpé a ua chaf>itre.
Blajvc (le) (ladre)., les Enfants d^As^s Réunis j s^
zième jour du dixième mois 5828. : ;
Blois (tiOir-et-Cher), /e^ v^wi^ /?^Mm>;;.,dix-pe)iyièpyf
iour du deuxième mois 58 î 3.
Blois (Loir-et-Cher), V Unité des Arts et Métiers ; dij^-
neuvième jour du septième mois 58o3. Cette loge a
un chapitre.
Bordeaux (Gironde), les Amis Réuni^; vingt- sixièinâ
jouy: du deuxième mois SBo^.. Cette loge a un cha-«
pitre.
Bordeaux (idem)^ V Anglaise y rC* 204 i vingt-dçuxiènxç
jour tlu cinquième mois S^SS,
BoAdeaux {idem) y la Candeur; cinquième jour du
dixièirie mois S^SS. ' ' ' '^^
BoRDËAûJ^ {iden2)y V Essence dé la Paix; vingl-iieu-
vième jour du onzième mois 5787'.
576 .TABLEAU
BoiOEiux^ (Gironde), TÉidh dB la GùrmdQ;, dixième
jour du deuxième mois 58i 3.
Bordeaux {idem)^ V Étoile Flamboyante; vingt-nen-
. vièoie jour du trotsièine mois §78 !•
Bordeaux (idem)^ la Française diAqmiainé; trentième
jour du quatrième mois 5781. Cette loge a ou cha»
pitre.
Bordeaux {idem) y la Française élue Écossaise et
r Amitié Réunies ; premier jour du douzième mois
6764* Cette loge a un chapitre.
Bordeaux (idem), les Francs Chevaliers de Saint--
André d'Ecosse (R. Ec* A. et A.) ; sixième jour du
douxième mois SBsS. Cette loge a un chapitre.
BORDEAUX (idem), la Sincérité ^ septième jour du qua-
trième mois 5784*
Bordeaux ( idem ) , le Triangle; sixième jour du on-
zième jour 5804.
BouLOGiŒ (Seine), S oint" Auguste de la bienfaisance;
premier jour du premier mois 58 1 g. Cette loge a
un chapitre.
l^ôuLOGNE (Pas-de-Calais), r Amitié (S. 2 R.); dou-
zième jour du. troisième mois 58i8. (îette loge a
un chapitre.
Bourg f Ain ) , l* Amitié fraternelle ; seizième jour du
septième mots 6828.
Brest (Finistère), les Élus de Sully (S. 2R.); vingt-
sixième jour du troisième mois 5783. Cet^ loge a
un chapitre.
DES ATELIERS RÉGULIERS. S^y
BsiST (DIiMçlle)» le^ j^tinU Su jeune Henri; 4iixièine
jour du cinquième mois 5823.
CàXHf (Cûhrsidos) y' ta 'Constante Amitié; treizième jour
du cinquième ^mois 58ôo.
CaÊw (îderh)j Thémis (S. 2 R. ) 5 dixième jour du
cinquième mois 5^72. Cette loge a un chapitre,
Caèn {'idem ) y les Trinàsophes Neustriens (R. Ec. A.
et A.); quinzième jour du premier mois 5825. Cette
loge a un chapitre. , ^
Calais (Pas-* de -Calais )j la Persévérance ; douzième
jour du troisième mois SSaS. Cette loge a un cha-
pitre.
Cambrai (Nord), Thémis (R. Ec. A. et A.);. vingt-
cinquième jour du cinquième mois 5786.
Carpentras (Vaucluse), les Arts Réunis;, ireizième
jour du huitième nioi^ ^82^. • . : /;
Castelnaudary (Aude), les ji,rts réunis de rEncjrtîfo^
pédie; dix^ huitième jpijir 4^ pr^ncu^il p[]Ai9<53o4i
Casttllonnès (Lot^et-f&arosm)v'/e# Vraià Amis^ivn^f^l-
.«bi^ièi9e jour du sixième mois 5,8o5. . - } ( ' • ' >
Caudebeg ( Seine-Infér.); f Union- Cauehme; deilbtiètné
jour du deuxième mois 5786. Cette loge a un cha-
pitre. . ' • • • "•.•'..;.' -.W-/-.
Cette (Hérault), les Amis Fidèles; vingts septième
Jour du dixième Htois 5781. ' ''• ' i
GHABLEYiLL£(Ardennes), les FF,\ Discrets; deuxième
jour du troisième mois 5762.
578 ^ i . •TABtEAiT ■
Gmaxrbs iEm^^UlMff^' lu fifiOti^i^; ]fr^iàr jbar
du premier mois 6789» ' * \ jr. » *.! *i
Château (le), ile d'Ole ron (Charente-Inférieure), les
F'rais Frères ; vingt-n£u^vièi;np Jp^c'v.d^ .4CT3i*^i*iCi
'mois 5764. Cette loge a unçbapiti^e. ♦. ;_, '»
Chauny ( Aisne )^ (es Virais Enfants,^ la, L^^èr^j^
vingt-deuxième jour d^i deu^i^me 1^9^^ §^''3''. ifJ:»
Cherbourg (Manche), la Eidèle\Maçp9^ne. (S* .î^ R.};.
vingt -troisième jour du septième mois 5782. Cette
loge a un chapitre.
Clermont-Ferrano (Puy^le-Dôm^).^ le Feu, Sacré ;^
quinzième jour du q^atrièih^ 'mois SSaS. Cette loge
a un chapitre.
Clermont-Ferrand (Puyrde-Dôme), la Parfaite jËdr-
môAiè) quatrièihè jour Ûh deuxième mois' 5827.'
CoLMAR (Haui-Rhin), ^dinè^ Charles âe VlËtottè de
T espérance; citt)juième jour du héuvièmè iftoîs 582^*.
CoNDÉ (Nord), la -5/e/i^^dnrle/ +ingt-qûUtoèthe jdur
- *ir,mrtièi1à« Mttî^ SSè^f. .'-^ '^ • ' t • • ^' "
CbtTRtEiTAïf <lLétfet)^ ÛerMiy ^a iés^Atiàs '^É^ïs;
* qùiflixîimr jour du ketmèm^ été)» SSt 4' * ^
Crest ( le) (brômer) , lesÉièvmtâi Mm^ve^ ii«tttîéfne
ij^^idJi d«Mi«wÉ»moi»58k>^ ' : .
: .1. .vj n . , .V l'^: :-..: -j" ' . • ' • • •.
Damazan (Lot-etr-Garonne) , le F,\ Bien-^Aimé'; -^xt-
n^FiÎQur 4il qoattl^e iûiob 58^6. . . . :tt
Darnetal (Seine -InfériçUr0.)«>ijJ4l Gmiiiàhce .{YLi\ %c,
* Cette loge n'est p^ eAcfiii^ ii»$taj2ee. ... i». .^
DES ATEM£R6{ RÉGULIERS. $79
A.^A* ) ; vid^t^^sixèèitie jràr ^ siitièMe mois €8±3.
Di£PP£ (Seine -Inférieure) y fE»péPancé Co^tottn'ée ;
septième jour du troisième mois 6826. Cette loge a
Bdâs (Jura)^ le' P^al'(f Amour; quinzièniè ' jour tlu
septième mois 58 1 3. Cette 'loge a un cliapitie.
Dov4¥<$foid7V^a fiaffitité Unidn; troislèthiè jour du
.-:diiièmG-iiHdls 5^77: Cette loge a un chapitre. '
DnÀouiGliAii^ty^^)» l''A'^tié J^ateftiélle ^'^lirémh jour
du dixième mois' 5^6.
Draguignan (Var), le Triomphe de r Amitié; seizième
jour thi ctutttl&Mfé ttiois 5784. Cette lo{îe a tin cha-
pitre.
BREra^ËQiE'é^et^iiôit)) le Triomphe de HthH TP^; vîngl-
huitièttïé jôttf en Çitàïîiëhïe tnôts 5758. '"^ -'
'Bomm^m { Nwd>, i'jAnitiê et là Fraternité; pi-êmier
jour du deuxième moisr 5^56*. Cette logé a tïn clia-
DuNKEftQtk'(Nérd), la:TrirAié (Si l»tt.)V'q^tAtt!i^Wne
jour du deuxième n^ois 5784* Cette loge a un cha-
jUxe. ••*.•.;.• - ^^;:o:^ ^^'^^^-'^
HmstBW^ (Nord) 9 la'T^nitë.Mkitmr^iîS^ViMi^^i^A.
et A. ) ; onzième jour du premier iiwtfti<68i{6/iCcAte
loge à'.uii chapitke/ '. ' ./r. - . ..i) ;:»0 r-'./'.'i
Oim^&QifB \Nianà)y:éà. /%/tii; sixième jour ;dtt>^^-
. iîài&« mois .âKl9.Gette loge; a vxi çdiî^itve*:: ^y . '^
EniBtfi: (^iâû^lAférièaré), l^'^im^ trelzièUè jOttYi %kii
huitième mois '5SifiM. . •« j/ • t i.»..,i/;.;.
380 TABLEA:a
Éputal (Vosges) , la Parfake Union; diz-septiènde jour
du deuxième mois 5786.
JPalaise ( Calvados ) , le Berceau de Guillawne le Can^
,quérant; quatorzième jour du dixième mois 58o5.
Cette loge a un chapitre»
Flotte (là}» ile de Ré (Cliarente-Infe'rienre)^ le$ Amti
de r Ordre; huitième jo^ir du troisième mois 5807.
FuMEL (Lot-et«-Garonne) ^ les Enfants, de VUnian;
yiDgtième jour du deuxième mois SSsS.
Gaillag ( Tarn ) » Orion; quatorzième jour du deuxième
mois 5822.
GiEfT (Loiret), V Espérance ;^ douzième jour du ciof
quième mois 58ii. Cette loge a un chapilre.^. .
Greitade ( Haute- Garonne ) , la bienfaisance f Tiog^
unième jour du huitième moisSSaÇ» : . j ' • ,. '^
Grenoble (Isère), les Arts -Réunis; huitième jionrr du
. douzième mois S823. Gçtte IçgjeFa un chapitre* >
Havre (le) ( Seine -Infeneure), r Aménité (S. 2>R[|);
quîtâeièiiie jour du troisième mQi$.5775jb Cette tbg&
Havre (le) (Seine -Inférieure), lus Trois 'Et ^St" 2
^ites)i dixième jour du onzième mois $7911. Cette
loge a im. chapitre ,- un cOn^éirde* So^, et un teoniseil
particulier de 82*.
HuNWGUE (Haut^^&hiik), ià Tnple- Lumière ;;ying^
deuxième jour du deuxième mois* 5807. i'
4
BES ATELISASjaiGUMERS. 3^1
JoK^NY (Yçnne)y k Phénix ^imaièiaïe jour da c{ua-
trième mois 5778^*. Cette loge a un chapitre./
JoiXT^M^ CQfil|te'«Màriiè)j* Concorde et Jtrhitiê; dix-
septièwe J0\ur du troisième jEams 5^^.
Lannion (Côtes-du-Nord ) , la Paix ; douûtmç jour du
. sixièine m^is 58o2. Getfe loge a uii chapitre.
Laon (Aisne), les Frères du Mont Lannois; sixième
jour du onzième mois 5&i^^
LiirrEABOuikG (Ba^s-Rhin), la Persévérance ; vinj^t-
deuxième jour du septième mois 58o5. Cette loge a
\xa chapitrç.
Lille (Nord), les Amis Réunis; quinzième jour du
quatrième mois 6766. ,
Lille (Nord), la Fidélité (S. 2 R.)î vingt-unième
jour du troisième mois 5781. Cette loge a un cha-
pitre, un conseil de 3o^ et un tribunal de 3i*.
Limoges (Haute -Vienne), les Amis Réunis (S. 2R.);
trentième jour du onzième mois 58o3.
Limoges (Haute -Vienne), les Artistes Réunis; vingt-
quatrième jour du septième mois 5827.
Limoges (Haute-Vienne), les FF.\ Unis (S^ 2 R.)j
vingtième jour du premier mois 5825. Cette loge a
un chapitre. ' ,
LoNGWY (Moselle), la Réunion PhilanAropiq^e ; vingl-^
neuvième jour du sixième mois 5819. .
LpGON (Vendée), la Constance Couronnée; dixièine
* Ci-devant sous le titre ^^r Aigle de Saint-Jean.
j<H|r du qttatnèmè voi$ 6807. C«kélogQ à'ùn^lia-
pitrft>i)i r./ « '•.;••' ^: •> • -■ .'* -"••'
Li]i9lViV<i^ (JRkuitbè), Jei^iAmiê'dè' h» Mfck/IlàMce;
vingt-buitiète^ jour. Ju oihqiliftma nM^JSfti^.' :
Lyopt (Rhône), r Asile du 5a^e; vingt -deuxième jour
Ltoiy (nib4Qe)f /a Oanf^et/r)' deuxième jtHtr'dn trôi-
ifii^nij» 9Uita'5783.'Gelile4bg6 a nti cbdpttre. • ^ '
Lyon {idem) , /e^ Enfanii \£Vipam ^ vingt -deâïièttie
. jcwr du UvMÂème . mois. 58;&5. Oette= loge a -un cba-
piipe. • ■• '." '. ;-.-'•
Lyon (idem)^ VÉquerre et le Compas ;' 'rlùgi^^'-
;. quièu)^ jour du onzième moi« 9623.
Lyon {idem)j V Étoile polaire ; depxième jour du qna-
tribma mois 5326.
LiH»rf. ( idem) , le Pa^fait^Henee {S. a R.) ; cinquième
jour du deuxièma mois 5^63. Gette loge a un cha-
pitre. '
Lyon {idem).^ la i^moè^tf ^miAf^; vingt -sixième jour
• du troisiàmd mois 5782.- Gette loge a un cha-
pitre.
\/ïûÊi {iden^) j Union et Conjianee; vingt-sixième jour
. dii septième mois 58a4. Cette loge a un chapitre.
Mmcon (Sadnç-et^Loîre) , les Arts Réunis; deuxième
jour du sixième mois' $820.
Marenwes (Charente -Inférieure) , C Union Rétablie;
vingt-cinquième jour du onzième mois 5776.
MAASKtiLti ( Rouches - du - Rhône) , r Aimable Sagesse ;
DES ATELIXaa BtGULIERS. 58S
x«^tièla«' JQtt^. du d^i|ùèWa ' méU 58or«i dette :lDge «a
rQttssc (S. 51 R. i î. 4îs-n!e«i^iè«(ie JQwr 4»i dîtièm^ .mois
5; 82. Cette loge a un chapitre et un conseil d«t3o«.
^dixième jour du h.uiJ;^ème mois 58p4,, . \ - . , .
M|RS^ii4*E {idem) ^ les JJiscipUs dç *f^V^^^a;.:YJ(i)gt-
troisième jour du onzième mois 5^87. Q^t|ç log^ a
un chapitre. ^ . . > • . - m v. •
Marseille (ififem)^ /e^ Disciples de Salomoni yingt-
qqatrième jour du onzième mois 58o2.
Maïiseillç {idem)j Içs Élèves de Minerve (S. 2 R.);
vingt-unième jour du onzième mois 58oi .
Marseille (idem), la Française de S ainl-Louis ; y ingt-^
iitkihx^e jour du cinquième mois 5786. Cette loge a
un chapitre.
Marseille {idem) , les Fières Unis; quatrième jour du
huitième mois 5781.
Mii^SEiLi.^ (idem)^ les Jtàéparables ; dis-ornivi^me jour
du hujitièàie moîf 58o.6 %
Marseille {idem) y la Parfaite Union; dix-phptièifie
jour du deuxième mois 6828.
'Marsi^ili^e {idem)^ la Parfaite Sincérité; vingt-sep-
tiç|[Q€ jour du quatrième mois £1767. Cette loge a.
^n c^npitr^. .
f Gi^eifcant 90119 fe titre ^ les Amisfidhles d^ Saini-^
Louis* • • , . .
584 XirBLBÂU
MâitfÉiiA£)(Bouclié»4a*RliÀiie), la Réunion des Amis
choisis ; dix-haitième jour du cinquième mois 58oi .
Meuw (Seine-et-Marne), les Cœurs Unis; quatorzième
jour du dQusièm« mois 5784. Cette loge a un cha-
pitré.
Hbn (Moselle) , r École de la Sagesse et du Triple
Accord réunis (S. 3 R.); seizième jour du qua-
trième mois 5785. Cette loge a un chapitre et un
conseil de Sb.* '
Metz (idem)j les Inséparables (S. 2 R.);'Vingt-troi-
sièihe jour du cinquième mois 5817. Cette loge a
un chapitre.
Meulaiï/C Seine -et -Oise) , les Amis de V Humanité;
douzième jour du deuxième mois 6824 ^«^
MiLBAU (AveyronJ , les Amis Réunis ; treizième jour du
deuxième mois 5827.
MiRAiTDE (Gers), Apollon; vingt -^ troisième jour du
quatrième mois 682 1 .
MotssAG (Tam-et-Garonne), la Parfaite £/n/on; neu-
vième jour du premier mois 6783. Cette loge a un
chapitre.
t
* Par décisions des 29 décembre 1828, 12 et 1 3 jan-
vier 1829, P"S^* P*^ l^s loges des Imitateurs ttOsiris
et des Amis bienfaisants , de cet orient , ces deux ate-
liers se sont réunis le 29 mars 1829, et ne forment plus
m«tiftteiiaîit qu'une seule et même loge sous le titre dès
Amis bienfaisants et Imitateurs d'Osiris réunis.
DES ATKHEKS RÉGULIERS. S85
MowTPAZiER (Dordogne), /e Sanctuaire de la Venté;
septième jour du onzième mois 5825.
MoNTAUBAN (Tam-et-Garonnc ) , les Arts Réunis ; pre-
mier ^onr du neuvième mois 582 1.
MowTAUBAN {idem) y la Parfaite Union; trentième jour
du onzième mois 5787. Cette loge a un chapitre.
MoNTiGNAC (Dordogne), la Vraie Humanité; sixième
. jour du onzième mois 5785.
MontpeIlier ( Hérault) , les Amis Fidèles; dixième jour
du onzième mois 5764*
MoNTTELUEa {idem) , la Parfaite Humanité; cinquième
jour du dixième mois 58o2. Cette loge a un cha-
pitre.
MoELAix (Finistère), la Fidèle Union; premier jour
du douzième mois 6775.
MoRTAGNE (Orne), îe Mont^Liban; neuvième jour du
huitième mois.58o3.
Mdlhausen ( Haut - Rhin ) , la Parfaite • Harmonie ;
sixième jour du onzième mois 58o8.
Nancy (Meurthe), Saint-^ean dç Jérusalem; septième
jour du onzième mois 5771. Cette loge a lin cha-
pitre.
Nantes (Loire-Infe'rieure), Mars et les Arts; sixième
jour du dixième mois 58oo. Cette loge a uii' cha-
pitre. . . • . li ••
Nantes {idem) y Paix et Union; deuxième jour* du
deuxième mois 5776. Cette loge a un chapitre. •
Nevers (Nièvre), les Amis à P épreuve; troisième jour
I. 25
S86 TiJBLJÇAU
du sixième mois 5777. Cette loge a un . chapitre.
NisMES (Gard), le Bienfait anonyme (S. 2 R*); pre-
mier jour du douzième mois 58o4> Cette loge a uu
chapitre.
NoTOiï (Oise), VRèareuse tieheontre de l'Union désirée;
treizième jour du otiziètu^ mois 8782.
Orange ( Vaucluse ) , Ze Bon Accueil; troisième jouf du
cinquième mois 5825.
Orléans (Loiret) , les Amis Réunis ; vingt-troisième jour
du sixièpie mois 5826. Cettcî loge a un chapitre.
Paiiqeuf (Loire-Inférieure), les Sectateurs des Mysik-
res de Memphis ; douzième jour du troisième mois
58io.
Paris (Seine), Grand Collège des Rites établi dans
LE SEIN J>0 G.'. O.*. DE Y Kkvcz ^ faisant les fonctions
de Consistoire à la F air, de Paris , et rempla-
çant le Grand Consistoire des Rites , près le Grand
/ . Orient de France, créé par statut sur la centrali--
sation des Rites; dix -huitième jour du neuvième
mois 58 1 4-
VhV^ (idem)j les Admirateurs de r Univers; deuxième
j0^E da sixième mois 5$o6.
Paris {idem) , l'Age d'Or; neuvième jour du sixième
.mo}^. 6783. .Cette loge s| un chapitre...
Paris (idem) , les Amis biettfafsants et les Imitateurs
d^Oêiris. réunis (R. Ec. A. Bt A,) ; septième jour
DES ATELIERS RÉGULIERS. 387
du deuxième nptois 58i4 ^.' Cette loge a un chapitre*
Pabis (Seine), les Amis constants de la f^raie Lu-*
mière (R. Ec, A. et A.) ; quinzième jour du sep-
tième mois iS8i8.
Paris (idem ) ^ les Amis de la Paix ; douzième jour
du quatrième mois S^Sg.
Paris (idem), les Amis de la Sagesse; cinquième
jour du deuxième mois 58o5« Cette loge a un cha-
pitre. ,
Paris {idem) y les Amis de la Férité; vingt «-unième
jour du sjcxième mois .58a i.
Paris {idem), les Amis de l'Ordre; vingt - unième
jour du quatri^ème mois 5823.
Paris {idem), les Amis de f^esia; vingt-unième jour
du quatrième mois 58o8. Cette loge a un chapitre
Paris (idem), les Amis Fidèles; seizième jour du
dixième mois 58i3. Cette loge a un chapitre,
VxKis {idem) j les Amis Incorruptibles; dix-septième
jour du huitième mois 5785, 1
Paris {idem), les Amis Triomphants ; àïx-^^j^tXhme
jour du premier mois 5809. Cette loge a un cha-
pitre.
Paris {idem), V Amitié (S. les R. Français et Ec. A.
et A.); septième jour du premier mois 5773. Cette
loge a xm chapitre.
Paris {idem), les Arts et ï Amitié; troisième jour du
troisième mois 58o6. Cette loge a un chapitre.
^ Cette loge n'est pas encore installée.
388 TABLEAU
Paris (Seine), V Athénée des Étrangers (R. Éc. A.
et A.); dixième jour du dixième mois 58o6. Cette
Iqge a un chapitre.
Paris (îdem), le Berceau des Amis de F Humanité ,
vingt-unième jour dn troisième mois 58i8.
Paris (idemr), la Bonne Union; dix-huitième jour du
huitième mois 6778 *. Cette loge a un chapitre.
Paris {^idem), le Bouclier français ; yin^-nnihine îonr
du neuvième mois 5821.
Paris (idem), lé Centre des Amis (Rég. Rect. et Rite
Ec. A. et A. )j vingt- cinquième jour du deuxième
mois 5789.
Souverain Chapitre des Gaules ( ci-devant Métropoli-
tain), constitué le 21 mars 6721 **.
CofTSEiL DES Gaules ; dix-neuvième jour du douzième
miois 5822^ 3o* degré.
Paris (Seine), les Chevaliers de la Croix; quatorzième
jour du huitième mois 58o5. Cette loge a un cha-
pitre.
Paris {idem)y les Cœurs Sincères; vingt-huitième jour
du cinquième mois 5790. Cette loge a un chapitre.
Paris ( idem ) , les Cœurs Unis /septième jour du troi-
sième mois 5766. Cette loge a un chapitre.
Paris {idem), les Commandeurs du Mont^Thabor
* Ci-devant sous le titre. Saint- Jacques Saint^Pierre
delaBonne Union.
** Ce chapitre a pris pour loge symbolique celle du
Centre des Amis.
DBS ATELIERS RÉGULIERS. 58g
(S. les Riteç Français et Philosophique); onzième
jour da premier mois 5807, Cette loge a un chapi-
tre et un conseil de 3o*.
Paris (Seine), les Disciples de jP^/Ao^ore; septième
jour du douzième mois 5807. Cette loge a un cha-
pitre.
Paris (iV/em), les Disciples de saint P^incent de Paul;
trentième jour du dixième mois 58x2. Cette loge a
un chapitre.
Paris ( idem) , les Disciples Écossais du Héros de Vhu-
mahité (R. Éc. A. et A.); quatorzième jour du itoï-
sième mois 58a4*
Paris {idem) y les Émules dAssas Réunis; troisième
jour du sixième mois 58o2. Cette loge a un. cha-
pitre.
Paris {idem) , les Émules fi^'iETtram ; dix-septième jour
du cinquième mois 5822.
Paris {idem) y V Espérance, (S. les R, Français et Ec.
A. et A.); vingt -huitième jour du septième mois
58o2. Cette loge a un chapitre.
Paris (ifife/w), les Fidèles Écossais ; dix-neuvième jour
du deuxième mois 5824 *. Cette loge a un chapitre-.
Paris {idem) y les Frères Artistes; vingt-deuxième jour
du quatrième mois 5797. Cette loge a un chapitre.
Paris {idem)], les Frères Unis Inséparables; premier
jour du sixième mois 5775. Cette loge a un cha.-
pitre.
* Ci-devant sous le titre des Rigides Écossais..
5gO TABLEÂ0
Paris (Seine), les Frères Unis Intimes ; premier jour
du sixième mois 5776. Cette loge a un' chapitre.
Paris {idem)^ Henri IV; septième jour du septième
mois 6817.
Paris (idem), Hermès; dix-septième jour du cinquième
mois 58o8. '
Paris {idem)^ les Hospitaliers de la Palestine; sep-
tième jour du onzième mois 682 1 .
jParis {idem)^ Isis ( S. les Rites Français et Ec. A. et
A.) ; onzième jour du cinquième mois 58o8. Cette
, loge a un chapitre et un conseil de 3o«.
Paris (idem) y Jérusalem Écossr. (R. Éc. A. et A.);
onzième jour du deuxième mois 5807. Cette loge a
un chapitre.
Paris {idem)j Mars et les Arts; premier jour du
sixième mois 58o6.
Paris {idem)j les Neuf Sœurs; onzième jour du pre-
mier mois 5776*.
Paris (idem) y la Nouvelle Memphis ; onzième jour
du quatrième mois 5819.
Paris {idem) y la Persévérante Amitié; vingt -unième
JQur du premier mois 5825.
* Par décisions des 17 et a3 octobre 1827, prises
par les loges de Sainte Loui^ de France et des Neuf
Sœurs , de cet O.*., ces deux At.*. se sont réunis le
21 novembre suivant, et ne forment plus maintenant
qu'une seule et même loge sous le titre des Neuf
Sœurs.
DES ÂT£L1S1S RËGULIËAS. SQI
Paris* (Seinîe), le Pkétùx ( Rite (écossais d'Hérodom) ;
qua^Drûème jour du quatrième mois 59o4 ** Cette
loge a un chapitre et uti conseil de K.*. Elle possède
aussi, et seule en Francèr^ un chapitre de Royal-
Arche , rite d'York*
Paçis (idem)j la Philadelpkique j seizième jour du
neuvième mois 5788» Cette toge a un chapitre.
Paris (idem) ^ les Philonomes ;haïûhmeyi}iv du oh-
«ième moisôSiS"^"^.
Paris ( idem ) , le Point-Parfait ; septième jour du sep-
tième m'ois 6792. Cette loge a un chapitre.
Paris ( idem ) , les Rigides Observateurs ; trentième
jour du deuxième mois 5819. Cette loge a un cha-
pitre.
Paris {idem ) , la Rose Étoilée régénérée; sixième jour
du neuvième mois 58oi. Cette loge a un chapitre.
Paris ( i^e/w ) , Saint" Antoine du parfait Contentement;
dix-neuvième jour du premier mois 5785. . .
Souverain Chapitre d'Arras , constitué le dix.-septième
jour du quatrième mois 5769***.
* Le Consistoire du rite.d'Hérodom du Phénix, chef
d^ ordre en France, est réuni au Grand Collège des Ri-
tes étahli dans le sein du Grand Orient de France , par
fusion opérée dans ^ancien Grand Consistoire, le
deuxième jour du neuvième mois 5823.
** Ci«devant sous le titré tes Émules dCRarpocrate,
*** Le chapitre d'Arras a adopté pour loge symbo-
Uque celle de Saint^Antoirte de parfait Contentements
5g2 TABLBAV
Paris ( Seine) , Saini^Auguste de luparfmie InUsUi—
gence; quinzième jour du septièuiie mois %9d.
Paris {idem) , Saint-Jean de Jérusalem; troisièi^e jour
du onzième mois 5778* Cette loge a un ch^itre.
Paris (idem)^ Saint-Louis de la Martinique, des Frè--
res Réunis; onzième jour du onzième mois 5790.
Cette loge a un chapitre.
Pahis (idem)^ Saini^Pierre des V%'. Amit et du para-
fait Accord Réunis; dix-septième jour du septième
mois 6780.
Paris {idem)^ Saint-Pierre des F'.*. Experts; trei-
zième jour du sixième mois 5787.
Paris (idem) y Sainte-T'hérese des Amis de la Cons^
tance; sixième jour du troisième mois 58o5. Cette
loge a un chapitre.
Paris {idem) y les Sept Écossais Réunis (R, Ec. A. et
A. ) ; quatrième jour du douzième mois 58o8. Cette
loge a un chapitre et un conseil de 3o*.
Paris (idem)^ le Temple des Amis de F honneur fian^
qais (R. Ec. A. et A.); dixième jour du sixième
mois 6820.
Paris (idem) y le Temple des Vertus et des Arts;
sixième jour du septième mois 58 12»
Paris {idem) , les Tributaires d'Hiram ; dix-huitième
jour du dixième mois 58o8. Cette loge a un cha-
pitre.
P^^îS {idem), la T'nmV; vingt -cinquième jour du
septième mois 5783. Cette loge a un chapitre.
Paris {idem) y les Trino^ophes (S. les Rites Fra^içaîs
DES JkTEIlBRS RÉGULIERS. SqS
et Éc. A. et A*); q[ahizieme jour du huitième mois
58 1 6. Cette loge a un chapitre erun conseil ^e 3o«.
P*Bis (Seine), V Union; vingt-deuxième jour du dixième
mois 6772. Cette loge a un chapitre.
Paris {idem)^ V Union parfaite de la Persévérance de
Sainte^Cécile et de Sainte-Geneifieve ; vingt-unième
jour du douzième mois 5778.
Périgveux (Dordog. ), les Amis Réunis; trente-unième
jour du dixième mois 58 1 3.
Perpignan (Pyre'ne'es-Orientales), Saint- Jean des Arts
de la Régularité; vingtième jour du deuxième mois
5766. Cette loge a un chapitre.
Perpignan {idem) y T Union (S, 2 R.) ; vingt- septième
jour du premier mois 5758. Cette loge a un cha-
pitre.
Peyrehorade {hdcaàes) y les Amis Réunis; quinzième
jour du deuxième mois 5826.
PoNT-AuDEMER (Eurc), la Persévérance; vingt-hui-
tième jour du troisième mois 5765.
Pont-de-Cé (le) (Maine-et-Loire), la Constance cou^
ronnée; deuxième jour du deuxième mois 58 18.
Pont-de-l'Arche (Eure), les Amis Réunis ; septième
jour du premier mois 5819. Cette loge a un cha-
piti'e.
Reims (Marne) , la Sincérité (S: 2 R.); vingt-unième
jour du douzième mois 58o3. Cette loge a un cha-
pitre et un conseil de 3o'.
3^4 TABJLBAU*
REfM9( Marna), la Triple Umon, dix-neuvième jour
du quatrième mois 576a.
RcRifES (Ile^et-Yilaine), la Parfaite Union; yiuglnqua-
trième jour du quatrième mois 6748. Get;te Ic^e a
un chapitre.
RocHEFORT ( Charente -Inférieqre), F Accord .Parfait;
vingt-huitième jour du deuxième mois 577& Cette
loge a un chapitre.
Rochelle (la) (Charente-Inférieure) ^ les Arts Réunis;
dix-septième joui: du neuvième mois 5809. Cette Içge
\ a un chapitre. * • '
Rodez (Aveyron), la Parfaite Union; dix ^newfïéme
jour du quatrième mois 6762.
RouEiT (Seine -Inférieure), les Arts Réunis (S. 2 R.);
vingt-neuvième jour du dixième mois 6807. Cette
loge a un chapitre , un conseil de 3o" et un conseil
particulier de 32".
RouEir (idem), la Parfaite Égalité; dix-septième jour
dix neuvième mois 6785. Cette loge a un chapitre.
Rouen (idem), la Persévérance couronnée; deuxième
jour du troisième ihbis 5817. Cette loge a un cha-
pitre.
Rouen (idem) ^ la Sincère Amitié (S. 2 R.) ; quatrième
jour du troisième mpis $822. Cette loge a un <!lia-
pitre.
RuEiL (Sei|ie-et-Oise),&^ Fidèles d Hiram ; douzième
jour du huitième mois 5824*
Saint-Brieuc (Côtes-du-Nprd) , la Vertu triomphante;
DES ATELIERS RÉGULIERS. 5q5
dixième jour du septième mois 5765. Cette loge a un
chapitre.
SâiNT-Dié (Vosges) y les Amis Incorruptibles des Vùs^
ges; vingt-troisième jour du neuvième mois SSog.
Saint-Dizier (Vo^es), Union et Sincérité; dixième
jour da cinquième mois 5826.
SAiiiT**£sPBiT»LÉs-BAYOim£ (le) (Landes), la Parfaite
Réunion (S. a Rites); douzième jour du premier
mois 58o6« Cette loge a un chapitre.
Saint - Étieniie (Lpire), la Franche Amitié; vmgt-
ttnième jour du huitième mois 58oa.
Saint- Faroeac (Yonne), les FF^. delà JK*. Lum.\;
dix-neuvième jour du septième mois 5825.
^aint-6ermain-£N-Lay£ (Seine-et-Oise) , Ia Bonne Foi;
treizième jour du septième mois 6820. Cette loge a
un chapitre.
SAmT-JEAN-DE-LoSN£(Côte-d'Or), les Amis de r Ordre
et de la Bienveillance ; septième jour du deuxième
mois 58og.
Saint-Mabtin (île de Ré) (Charente -Inférieur^), les
Amis de la Parfaite Union; troisième jour du qua-
trième mois 58o5«
Saint- Pierre (île d'Oleron) (Charente -Inférieure),
le Centre Pacifique; vingt*hnitième jour du huitième
mois 5781.
Saint-Quentin (Aisne), 2a jPAi7<an/&rtp{«; vingt-quatrième
jour du troisième mois 6799. Cette loge a un cha-
pitre.
Sedan (Ardennes), la Famille Unie; vingt- quatrième
596 TABLEAU
jour du quatrième mois 5762. Cette toge a un cha-
pitre.
SÉZANeîE (Marne)j la Consolante Amitié; vingt-deuxième
jour du dixième mois 58 10.
SotfMiÉRES (Gard) , les Amis Réunis; premier jour du
cinquième mois 58o6.
SoMMiÈBES {idem) y la Parfaite Amitié; quatorzième
jour du premier mois 5809.
Stenay (Meuse), la Paix; premier jour du septième
mois 58o5. Cette loge a un chapitre.
Strasbourg (Bas-Rhin), les Cœurs Fidèles (R. £e. A.
et A.) ; vingtième jour du neuvième mois 5820%
Strasbourg {idem) , le^ Frères Réunis (R. Ee. A. et
A.) ; dix-huitième jour du huitième mois 58 1 1 . Cette
loge a un chapitre , un conseil de 3o* et un conseil
particulier de Sa*.
Strasbourg {idem), la Vraie Fraternité; seizième jour
du troisième mois 58p3. Cette loge a un chapitre.
SuiPPE (Marne) , Saint-^Martin , Secours et Humanité;
vingt-deuxième jour du dixiènie^mois 58 j 8.
Tarare (Rhône), les Amis Réunis; premier jour du
huitième mois 5820.
Tarare {idem), Constance et Fidélité; dix- neuvième
jour du neuvième mois 58 ig.
Tarbes (Hautes-Pyrenées), la Paix; dixième jour du
' neuvième mois 5764.
Thionville (Moselle), la Double Union; vingt-qua-
trième jour du dixième mois 5775.
DES ATELIERS R1&GULIERS. $97
TocL (Menithe) , les Neuf-Scetirs; dix-septième jour
da onzième mois 5780.
TocLoy (Var), Paix et Parfaite Union; Tingt-deuxième
jour du quatrième mois 58oo.
Toulon {idem), la Réunion (S. 21 R.); treiiième jour
du neuTÎème mois 5783. Cette loge a uu chapitre ,
un conseil de 3o*, et un conseil particulier de 3a*.
Toulon {idem), Saint^Charles de France; cinquième
jour du deuxième mois 5826.
TouLorr {idem), les ferais Amis des Arts (S. a R, ) ;
onzième jour du sixième mois 58i i.
Toulon {idem) , les ferais Amis Réunis d^Ègjpte (S.
a R.) ; vingt-septième jour du quatrième mois 58oa.
Cette loge a un chapitre.
Toulouse ( Haute-Baronne ), les Cœurs Réunis; vingt-
deuxième jour du cuiquième mois 5774. Cette loge
a un chapitre.
Toulouse {idem), là Constance (S. aR.); onzième
^ jour du sixième mois 58i3. Cette loge a un chapi-
tre, un conseil de 3o*, et un conseil particulier de 3a*.
Toulouse (idem), V Encyclopédique ; dixième jour du
troisième mois 6787. Cette loge a un chapitre.
Toulouse (iJ^m) , la Française Saint-Joseph des Arts;
neuvième jour du neuvième mois 5777. ♦
Toulouse ( idem) , la Parfaite Harmonie; seizième jour
du troisième mois SSaS.
Toulouse {idem) , la Sagesse (S. a R. ) ; dixième jour
du cinquième mois 5757. Cette loge a un chapitre
et un conseil de 3o*.
Spd TABLEAU
TooiouçE (Haute-Garoune), V Union Sincère; onzième
jour du neuvième mois 58ao.
Tquloose {idem) y les Vrais Amis Réunis (S. a R.) ;
vingt-troisième jour du sixième mois 67 ^3.
ToDBS (Indre-et-Loire), le Triple Nosudf vingt-qua-
trième jour du septième /mois S809.
Tremblade (la) (Charente-Inférieure), le Triple Ac^
ccttd; huitième jour du neuvième mois 5822.
Trévoux (Ain), la Sincérité fit le Secret; dix-sep-
tième jour du troisième mois 58 i 8.
Valïwce p'Agew (Tarn-*et-Gâronne), V Amitié ; troi-
sième jour dii troisième mois 5824*
Valenciennes (Nord ) , la Parfaite Union et SamuJean'
du'-Désert Réunis (S. a R.); troisième jour du cin-
quième mois 5773. Cette loge a un chapitre , un
conseil de 3o*, et un conseil particulier de 32*. .
Vannes (Morbihan), la Philanthropie; premier jour du
deuxième mois â8o2. Cette loge a un chapitre.
Versailles (Seine- et •" Oise), les Amis Philanthropes;
dix •^septième jour dii cinquième mois 5827. Cette
logé a un chapitre. .
VfisèuL (Haute -Saône) y les Cœurs C//115/ quinzième
jour du dixiènôie mois 5812. Cette loge a un cha-
pitre.
Vie (Meurthe), la Réunion des Cœurs; vingt-qua-
trième jour du septième mois 58 li.
Vienne (Isère), la Concorde ; cinquième jour du qua-
trième mois 5781. • ^.
DBS ÂTELIXmS RÉGULIERS. 5^9
ViBiEMS (Muiie-ei-Loire), ies Amù Bétmif s ^in^gêèmÊt
jour du dixième mois 58o3.
yiuxFEAHGn (ÂTeyroD), la Coitéiaiùé; TÎiigt-qotttrièMe
jour da onziàiie mois 6778.
ViLi.EFRA9CB£ (RfaÔDc), la Poffiiûe Vmon f dix-hoi-
tième jour do troisième mois S8a5.
ViLLDfcmrB-D'AGDr (LoC-et-Ganmne), les Amis des
Bourbons; dix-neuvième joar da quatrième mois
58i8L Cette loge a on chapitre.
ViTRT-LE-FsANÇAis fMame ) , Saini^hariês 1er Ferims ;
«[uatrième jour du quatrième mois 58i8. Cette loge
a on chapitre.
CORPS MILITAIRE.
CAVALERIE.
CoMMckCT (Meuse), septième r^iment de chasseurs
k cheval, F Union Militaire; onsièmé jour du sixième
mois 5825.
COLONIES.
BouRBOET (Ile de) (Saint -Denis) l'Amitié {S. aB.);
dixième jour du sixième mois 58 16, Celte loge a un
4Q0 TABLBA.D
chapitre, un conseil de 3o* et. un conseil particulier
de 32«.
BoiTEBOV (Ue de) (Saint-Denis), la Parfaite Harmo^
nie; douzième jour du douzième mois S^*}^* Cette
loge A un chapitre et un conseil de 3o«.
Bourbon ( Ile de) ( SaintrPierce) , la Bienfaisance ; cin-
quième joui- du neuvième mois 58ai.
BouBBON (Ile de) ( Saint-André) , les Amis Réunis ; quin-
zième jour du onzième mois 5823. Cette loge a
. un chsqiâtre.
Guadeloupe (Ile de la) (Pointe- à -Pitre), la Paix;
quatrième jour du deuxième mois 5784. Cette loge
a un chapitre.
Martinique (Ue delà) (Fort -Royal), la Fidélité
(S. 2 R.) ; sixième jour du sixième mois 58i6. Cette
loge a un chapitre, un conseil de 3o*, et un conseil
particulier de 32®.
Martinique (Ile de la) (Saint- Pierre), les. Anciens
Frères Réunis; douzième jour du premier mois 5822.
Cette loge a un chapitre.
Martinique (Ile de* la) (Saint-Pierre), la Concorde;
sixième jour du septième mob-SSao. Cette loge a un
chapitre , un cpnseil de 3o® et un conseil particulier
de 32-.
Martinique (Ile de la) (Saint-Pierre), V Harmonie;
vingt -septième jour du dixième mois 5863." Cette
loge a un chapitre* '
D£S ATELIERS BÉGULIERS. ^l
Ma&tiniqub (Ife delà) (Saint-Pierre), ia H^imibiidbi
Arts; Tingtième jour du Beptième mois 58ig. Cette
' loge a Un thapiCre*
PAYS LIMITROPHE.
Genève (Suisse ) y,ks Amis Sincères; dix^eeptième jour
du cinquième mois 5796* Celte loge a un chapitre.
Genève {idem) , les Anciens Réunis; premier jour du
septièmemois SSoy. Cette loge a uu cliapitre,^
PAYS ÉTRANGERS.
Cap de Bomte-^EspékancE) l'Espérance (R. Ec. A. et
A. ) ; dixième jour du neuvième mois 5824^ Cette
loge a un chapitre.
ObuUns (la Nouvelle) ( Louisiane )y les Amis Réunis;
trobième jour du dixième mois 58a i . Cette loge a un
chapitre.
Orléans (la Nouvelle) ( Louisiane )| l^ Étoile polaire
u 26
4oa TikBLEAtr
(S: 2 ROH viBgt-^tBuxièiné joonr d« douzième ino£s
5794* Cette loge a un c!ia|>ftift ^.
Orléans (la Nouvelle) (Louisiane), ia Triplé Bwn^
f aisance; dixième jour du deuxième mois 58 18. Cette
loge a un chapitre.
PoNBiGHÉRY (Indes-Orientales), la fraternité cosfnopo-
îite; dixième jour du huitième mois 582 1. Cette loge
a un chapitre.
PoBt-Louis (Ile Maurice), les Quinze Artistes; vingt-
cinquième jour, du di]ûèl|ie.ii»>i& 5.7J36. .
Eip-JfÀVJçi&o (Brésil) ^ te Bouclier, ^e rhomffUFf mutais;
dix-^plièmej^our du.nenvième moÎ9 53:^3. ,
Saint-Louis (Sénégal) , la Parfaite Union; dix-septième
jour du douzième moi» S8s3^i Cette loge a un cha-
pitre.
Saint- Tago (Cu})a)> tffumamté; deuxième jour du
deuxième mois 58^1 /Cette loge a un chapitre.
Smyrne (Asie Mineure) , les Nations Réunies (S. 2 R.) ;
Tingtrqua^ième. j^jUiydu quntrièmQ itioîr^i9«
''.•'..■ •
OBAVZTRSS VARTZCU&ISaa.
CoLOtfBO (Ile de Ceylan)y VUmon; vingtriiniènie j^our
.. du premier mois 5822.
'^ Ce chapitre porte lé titre de la Vertu récom^
pensée.
DES ATELIERS RÉGULIERS; 4^3
fioRTO-Rico (Ile Mayaguès), la Restauration; vingt-
unième jour du septième mdis 6821.
Savannàh en Ge'orgie (Amérique septentrionale) , VEs'^
pérance; vingtième jour du troisième mois 58 1 g.
n résulte du tableau ci-dessus que le nombre effec-
tif des ateliers maintenant en activité sou$ l'obédience
du Griuid Orient de France est,
s^voil^ :
Paris
Départements. ,
Corps militaire.
Colonies^ . . . .
Pajs étrangers.
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10
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...^
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TABLE DES MATIERES
CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.
Ar^rtiBsement ,,.^..» |
DisserUtùm préliminaire sur rorigine de la Franc-Maçon-
nerie I
Précis historiqae de la Franc -Maçonnerie en France. . . 27
Année lyaS « • . . ^ i&-
-* I7a6>x735. . " a8
— 1736 * . . .^ ih^
— »737 39
— 1738* • , <^ . . , V . . . . 3o
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^ 1754. 36.
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— 1770 45
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•^ 1753 55
— »774- 68
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— 1776» • . • • «*•
— 17^ 6a
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4o6. . TABJL£
Annëc f 7^^ .... .^ .......•.......•••• • 67
— 1781 yo
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— 1784 74
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— 1787 95
— 1788^ • ^
— 1789. . . . ^ ib.
— 1790. *..... , - . 97
— 179Ï »^.
— 179^ * ..........*... 98
— 1795 ib,
— ^796» r ' 99
— 1797. ib.
•«- 1798 - • xoo
— 1799- ' , . . . . ib.
-^ 1800. «...•«.•«.. « 1 .; . . . 104
-^ 1801. . >...'.>. .- , ib.
•^ i8oa ib,
— i8o3 io5
-^ 1804. . . • •..-..-.. - • 106
— i8o5. • • 107
— i8o6. 114
— 1807 * . ; ib.
— 1808 -. ib.
-^ 1.810 . ii5
-- i8ia .......,....,..;... ib,
— 1814 116
-— »8i5 . » * . ^ rfj
->~ 1816. 119
— -18.17. • laS
— 1818 ia6
• — 1819 • ' • • '^7
— i8ao. ....«....«..«. . ib.
— . iS%i ia8
— i8a6 i3a
ÎDBS MATlÈa^ES. 4^7
Pagn
Ànnëe 1&39* • . . • 173
Appsnsigb. .^ «4 197
"Notes 207
PiBCESjnsiriFiCAXivss. .......... 319
N^ *».- NoteipeaûseJe jeudi. 3o novembcc I&6, pour
M; le dac de Choiaeuï, pair de ÏVai^ce. . . . ib,
N^ 3. Réponse aai
N** 3. DeuxA^içencite officktttd remise le 7 décembre
i^a6.; «1 * S31
IS^ 4.- AtrW du. Suprême Gant.-, ^e» Rîtes dans sa
sénDceda 6 décembre i8a&' .< aa4
N* 5. Extrait /itfrie 'm qud des travaux du G.*. O.*.
en- ses • tvois GG« ' • At.* . vévim y en date d u 39*
•jour d%t II* mois 5Sa6. ( 99 janvier ida^ ,
SL*'» V.'.y. •♦••'< ••• • * . .'v «.^ , • , , , . 236
N* 64 Sor 1» commnnicadioi» d'an arrêté du G.% CK*,
de TVance. .....*..•......... aa8
N* 7; Première note dèsoffteiers du G.*. O.*! , remise
atix commissaires nommés par Pillnetre frère,
due deChoiseol* .*..-.- 329
; N^ 6. Contue-^pojet présenté. par la commission Ghoi-
' s«ful en réponse au précédent?. ........ 383
N* 9.» Réponse au projet proposé pour Tassociation
désignée «ous la détiomination do Sup.*.
Cons.". , à la Val.*, de Paris, délibérée pour
servir de base aux obserrations des commis-
' • saires 335
"N^ 9 bis. Communication de la commission nomtoée
par le Sup.-. Cons... des GG.-. II'.-. GG.-. du
33* degré pour la France, aux commissaires
duG.". O.'. de France 339
N^ 10. Réponses des commissaires du 'G.*. O.*., remises
le 39 mars 1837 sSo
K<^ 1 1 . Sur le rapport des commissaire s nommés par le
Sup.-. Cons.*. du rite écossais, pour stipuler
la conciliation des deux rites maçonniques
proposéepar le G.*. O.*. deFrance. . . ; . . 256
4o8 TABLE DES MATIÈRES»
N* 13. Rapport du prësident de la Conunisdon du
concordat projeté, &it aux trois chambres
da G.*. O.*. réunies, le siQJanTier 1827. . • . a5^
N<* i5. Deiizième rapport da président de la commis-
ision du concordat projeté, £Rita«& trois cham-
bres du G^'. O:*. réunies, le t3 avril 1837. . . ^Sj
N« i4* Fragment du discours de Pillustre frère duc
de Choiseui , dans la séance du 7 juillet 1827. 373
N^ iSi Extraits de la brochure intitulée : Essai sur
VinstiUation du rite écossais^ ........ ^ 374
N* 16. Lettre du G.-. G.*, de France à tous les At.*.
de sa correspondance , concernant la L**. de
k CUmenU jimàlé. ....>..>.>.... 377'
N» 17. Déclaration du G.*. 0,% de France, relative-
ment â des jorateurs de loge* «...%.... 388
N« i<8. Fragment de la biroehuce, déjà citée, du frère
Vassal, dans lequel on remarque une disciift-
sion fort judicieuse sur Identité du rite écoa>
sais, tel qu^ fut apporté en France parle
frère de Grasse^Tilly , avec le rite écossais pri-
mitif , tel que le possédait la grande loge. % . 391
N? 19.. Exti^ait d^un rapport sur les fitiances générales
de Tordre ) lu dans la séance du comité cen-
tral du G.-. 0.\ 3o5
N» 3o. Au sujet d'une protestation $37
N» 3^. Note pour la pageiSg 334
No !j3, G.-. G.-, dq New-York. . 336
N» 3?. Extrait des colonnes gravées dans le Souv.'.
Chap.*. écossais du rite ancien et accepté du
Père de Famille^ vallée d'Angers. . .v. . . 353
Tableau des Ateliers réguliers en activité en France et dans
les colonies. 3^3
FIN DE LA TABLE^ DU PREMIER VOLUME.
fviai 2 2 1941
\