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Full text of "Précis historique de l'ordre de la franc-maçonnerie: depuis son introduction en France jusqu'en ..."

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^ f \ . \. » U-. , 



• ' • . il*'. 









PRÉCIS HISTORIQUE 

\ DE LA 

FRANC -MAÇONNERIE. 



U'\ 



PARIS. IMPRIMERIE DE CASIMIR, 

RVB DE LA VIBILLfi ' 1IOR5AIB , K** 13, 



\S*~ f-^ «.' # * w ,^ V a »» V 



3P1ÉBSS mSSIHKimVl 



DE L'ORDRE 

DE LA 



FRANC-MAÇONNERIE, 

DEPUIS SON INTRODUGTIOir EN FRANGE JUSQU'EN i8S9» 



J>Z &*ORBRZ, 

LBS PLUS GBLBBRSS PAB LBUBS TBATAUX, 
LBDBS BCBITSy OU PAB J.BUB BANC BAHg LB MONDX, DBPCIS 

sox OBiGiRB jusqu'à HOS jouBs ; 

et d'un choix de discours et de poésies. 
Par J.-C. B***-. 

TOME PREMIER. 




RAPILLT, LIBRAIRE, 

PASSAGE DES PANORAMAS. 



1829 ^ 



AVERTISSEMENT. 



Depuis long -temps on désirait une histoire 
de la franc-maçonnerie qui fût à la portée de 
tous les lecteurs, même de ceux qui sont étran- 
gers à ses mystères. L'ouvrage de feu M. Thory 
était à peu près le seul qui donnât , av€c quel- 
que méthode, des^ notions sur les faits qui 
signalèrent l'introduction parmi nous et les 
progrès de cette société célèbre ; mais cet ou- 
vrage, fait pour les adeptes seuls, et reconnu, 
inexact sur bien des points, est devenu de peu 
de valeur aux yeux des maçons instruits qui 
recherchemroTttnt Mmt la v^rît^;^jiWt point 
capable de donner .aux gens du monde une 
juste idée d'une institution qui , mal appréciée 
par quelques-uns, calomniée par quelques au- 
tres, est encore aujourd'hui l'objet des sarcas- 
mes des esprits superficiels, des plaisanteries 
des sots et de la diffamation des tartufes mo- 
dernes ou des fanatiques de toutes les couleurs. 
D'ailleurs, les faits nombreux qui ont signalé 
les dernières années qui viennent de s'écouler 



VJ AVERTISSEMENT. 

méritaient à eux seuls de former un travail 
historique qjâi ne sera, pas sans^ intécêlf pour nos 
successeurs; il paraissait donc nécessaire délier 
le passé au présent dans^ im ouvrage où l'on se fit 
un devoir d'écarter scrupuleusement tout ce qui 
ne repose pas sur des fait» authentiques; c^est 
cet ouvrage que noiafs offrons ici : le nom de 
Fauteur ne fait rien à l'affaire, l'essentiel est que 
le livre soit utile ; cependant il n'est peut-être 
pas indifférent de dire que deux auteurs ont con- 
tribué à sa rédaction : Tun déjà avantageusement ^ 
connu dans les annales de la ff*àiric-maçonnerie 
par des production? estimées % était bien propre 
à décrire dfes' événements avec lesquels sefe tra- 
vaux l'avaient familiarisé; Tatitre, acteur dans 
beaucoup des faits qui signalèrent les travaux 
du sénat maçonnique depuis Tanilé'e 1822 jus- 
qu'à ce jour, témoin attentif de la marche et des 
progrès die l'esprie de philosophie qui bientôt 
élèveront îa franc -maçonnerie au rangtiu'elle 

* M. Biaasot, bomme dé liettres; ce^maçoiiL érudît, 
ayaat conçails menus projetqne: nous., voalttObièU'ndtt^ , 
céder non travail, et nous lui devons la juatlae da dice 
que son exactitude e'tait telle et si conforme à nos pro^ 
près recherches, que dans beaucoup d'iendroits nous 
avons laissé subsister méfme jusqu'à sa rédaction. 



AVERTâra^EMftNT. vij 

doil ecciiper y pouvait peut-être^ mtenx qat 
beaucoup d'«aii;tre8 , «a appnécfiér, en «g^iaier le& 
effets. On reconnaîtra^ du moins nous oaonsl'es*. 
pérer^ qu^ la Jbow^e foi , •quie rÂtnour ite la jus- 
itceet de la vérlt^^, l'aot Donjottrs^idé dans le 
chohi 4e6 matériaux ^et dans l'exposé om la dis- 
cussion des faits. ^ 

La partie biographique a été rédigée avec 
soin^ et tous Ie& laits ont été scrupuleusement 
vérifiés j sans doute nous n'offrons pas ici les 
noms 4e tau» les maçons qui se sont fait re-- 
marquer par leurs talents ou par leurs travaux, 
l'étendue d'^im v^i^ume <que nous avons en par^ 
liaponsacré à ^et oi)jety a'auTait p^ y snffîre; 
mais i^ous <:p6y<»ia n'avoir rien omis de tout ce 
^i peut honorer l'ordre par la célébrité de la 
plupart ife ceox -qaf figur e nt d an o o e Mê galerie 
io^Kesaante^ c'est en effet une chme assez pi- 
quante de voir réunis sous le titre ée frères ^ des 
rois y des magistrats , des prêtres , des acteurs, 
des boniQftes de lettres, etc. , etc. ; en un mot 
tous les éléoients tle la société , depuis le plus 
haut r^ng jusqu'au plus inodeste; et tel en lir 
saut la riche nom^clature des noms ^ue nous 
offrons ici , sera bien surpris d'apprendre que 
ce fier conquérant, oe souverain philosophe. 



Vnj AVERTISSEMENT». 

cet illustre orateur, ces théologiens fameux/ 
étaient ses frères et ses égauK sous le niveaa 
maçonnique. 

Un ïecueîl de pièces que nous plaçons à là 
fin du second volume donnera une idée de l'é- 
loquence de quelques orateurs ou écrivains 
maçons, en même temps qu'il fera connaître à 
ceux qui nous calomnient sans nous connattre, 
quel genre de morale et de philosophie on en^ 
seigne dans nos temples. 

Une histoire complète de la franc-maçonne- 
rie aurait demandé plusieurs volumes si on eût 
voulu ne rien omettre des fa|||^ minutieux con- 
signés et épars dans plus de trois cents mémoi- 
r^es, brochures ; procès-verba^ix imprimés, etc. 

Nous avons préféré, sous le>titre modeste de 
précis^ et dans un cadre plua resserré, offrir 
succinctement, dans un ordre exactement chro- 
nologique, les traits saillants, les succès et les 
vicîssitudefs de cette intéressante institution. 
Sans doute nous ne faisons que préparer les 
voies à un historien plus capable que nous de 
traiter un tel sujet; nous nous réjouirons si 
quelqu'un vient un jour couronner un édifice 
dont, nous le sentons bien, nous n'avons que 
formé l'enceintie et dessiné les contours. 



DISSERTATION 

PRÉLIMINAIRE 

SUR l'oEI^IHB 

DE LA FRANC-MAÇONNERIE, 

ET EXAMEN CRITIQUE 

DE t^OPUflOU DE QUELQUES HISTORIEIVS ANGLAIS 
fiV9i CETTE GÉLÈBEB SOCIÉTÉ. 



Il y a un peu plus d^un siècle qu'on 
ignorait en France Fexistence nouvelle, 
dans la capitale, d'une société mysté- 
rieuse, cpmposée d'hommes de tout rang, 
de tout état, et qui, en costume habillé, 
l'épée au côté, décorés du modeste tablier 
de Touvrier maçon en même temps que 
du large ruban bleu moiré, se réunis* 
saient en assemblées nocturnes dans le sa- 



2 DISSERTATION 

Ion d'un traiteur de la rue dés Boucheries* 
. Quel était le but de cette sociëlë? quels 
moyens employaît-èUe pottr'attîrer éga- 
lement et rartisan-maîtij^ ^J| le modeste 
bourgeois, et Fhomme titré? Quelle durée 
aurait -elle? quelle catastrophe Taf ten- 
dait? Telïes^ëtaietttles^questionsque s^a- 
dressaient entre eux^ à la cour et à la 
ville , les profanes ; car c'est ainsi que 
cette société désignait les personnes qui 
ne lui étaient pas agrégées. 

L'autorité, avertie jie Texistence d'une 
réunion non autorisée, s'inquiète, s'in- 
forme, et n'apprendi-ien du but de la so- 
éiété^ ni'des moyens qu'elle met en usage* 

Dans d'autres temps, la persécution 
eut é*é «errîble, mais ou «ommençiait 
déjà à profiter d«s lumières qiie prépa- 
rait la pihîlôsophi^. Le pouvoir,' après 
q-uelqjues détooustraliotis peu efficaces y 
ue jugea pas cette paisible société plus 
sévèremèut 4»^ «e le feisatent la( coui' et 
hk^ ville, il lui laissa poursuivre tratiqull* 



PRÉLIMUfAIHE. 5 

" Iemê£Et sa carrière mofFensive. Ce parti 
était, sage., et la suite le pmtnraé Les as- 
semblées secrètes côtitiûuièreiit d'avoir 

^ lieu; Lé neimbre des meiabres s'accrut; la 
sociëtéprit un caractère semi- public, et 
des princes du sang en dêvinv^it bientôt 
les chefs *• 

L'ëtonnement était généraL Quoi ! une 
société inconnue s'établit au tieî«E même 
de la eapitalé; elle ne laisse rien tr^ns-^ 
pirer de ce qu elle VJôut , de ce qu'elle fait 5 
elle évite les pièges ^ elle déjoue les intri- 
gues, elle se soustrait aux coups d'état, 
•elle lasse ou paraljse Taction du pou^oir^ 
elle obtient une trêve qu elle n'a pas sol- 
licitée, elle se fortifie, se consolide, s'é* 
tend, et le royaume reste tranquille: 
Paris n'entend parler d^au€undçsordre, 
la maDcbe du gouvernen^ent n'est ni sus- 
pendue ni troublée ; tout, dans l'intérieur 
^e cette société et hors de ses réunions, 

* Le duc de Cleiiiiont, le duc de Chartres,' depuis 
rfuc d'Orle'anSi 



4 DISSERTATION 

est dans une paix profonde I Les hommes 
qui la compilent se donaeiit Je nom de 
frères et paraissent Tétre en effet» Quelle 
étrange chose! quelle. singulière institu-^ 
tion! 

Cette: société mystérieuse^ c'était celle 
des francs-maçons. 

Unis entreeux pa^ lés liens d' une douce 
et. constante fraternité^ rassurés contre 
rapproche des personnes étrangères à 
l'association par d€is.sermens volontaires, 
mais sacrés, puisqu'ils étaient faits sôus 
le sèeau de l'honneur, les francs-maçons 
professaient les principes les plus hono- 
rables : amitié égale entre les noiembres, 
quels que fussent les états et les fortunes ;' 
charité pour les pauvres^ amour de. la 
philosophie , tolérance pour les opinions 
religieuses , respect pour les lois et pour 
toutes lés. institutions civiles. 

Tout ce qui est nouveau devient bien^ 
tôt de mode en France. La franc-maçon- 
nerie devient donc une mode) comme 



PRÉLIM'lNAiRE. 5 

elle^ elle est en vogue parmi toutes les 
classes de la société, mais comtee la 
Tuode,. s'évanouira-t-^^Ue bientôt? non, 
car elle a pour elle quelque chose de plus 
que le caprice et la frivolité* 

Bientôt on apprend que la franc^noia- 
çonnerie est connue dans d'autres États. 
L'Angleterre , qui , depuis des siècles , a 
fait tant d.'éc}ianges avec notre patrie, 
s'enorgueillissait de l'avoir dotée de cette 
institution ; en France , on soutenait 
qu'elle ne faisait que lui rendre ce qu elle 
lui avait emprunté, puisqu'il est pro- 
bable, d'après une foule d'autorités et de 
traditions , que la /ranc -maçonnerie est 
d'origine française pour ses trois premiers 
degrés ou grades symboliques. On apprit 
que la Prusse avait aussi ses pbases ma- 
çonniques j et pendant que Benoft XIV 
fait revivre la bulle de Clément XII 
contre les francs-maçons, qui n'eurent 
pas lieu d'admirer la bénignité ni la clé-- 
menée de ces pontifes dont les noms. 



j6 pi«4SRTATION 

étaient; 31 doun et les mesures si acerbes y 
pendant que de lèor côte les francs-r 
mdçpAjs français^ /à peine établis ^ guer-i 
royent entre eiu pour de futiles préémi- 
nences de rites ou de poùvoiés y le grand 
Frédéric * protégé les loges dans son 
roy^utney le philosophe Joseph H prend 
aussi sous s« protection impériale les 
francs ^ maçons et leurs loge^ : Tinstitu-» 
tion , par la sagesse de sa morale et de 
ses prinplpes, justifia bientôt cette sôuve» 
raine faveur. 

Examinons avec quelques détails cette 
institution qui a subi des fortunes si àU 
verses, et discutons quelques points de 
son origine, encore si obscure, avant que 
de la suivre dans ses progrès parmi houSt 

* Le i5 août 1 788 , Frédéric étant alors prince royal , 
fut reçu franc-màçOtii'i-Bi'ùniwick ; il fùtinitié en mémç 
temps qu'un capitaine du ré|;fmènt du roi. Ge fait est 
rapporté par le baron de Bielfeld , auteur des Jnstitur 
fions politiques , dans Ses Le Kres familières ( vol. i •') . 
U ajoute (lettre du 20 juin 1-740) : « Le roi (Frédéric 
(c venait de monter sur le trône) a déclaré publique^ 
)c inent qu'il est franc -maçon, a tepvi une loge fort 



PAÉLII|I^AIRJÇ. ^ 

La franc-oiaçoanerie dérive évidem- 
mient de$ associations mysterieusies des 
peuples anciens. Ces associations anti- 
ques^ créées ayant les lois régulières qui, 
plps tard, régirent les États, avaient pour 
but de rendre un honun^e d'anlour et 
de reconnaissance à une puissance su- 
prême, inconnue à la vue notatérielle et 
indéterminée pour l'esprit ^ mais visible 
et concevable au cceur par ses bienfaits 
et par le spectacle des merveilles de la 
nature j d'éclairçr l'homme pour qu'il 
devînt sociable, juste et bon ^ de le diriger 
dans la voie de la vertu par rapport à ses 
semblables et .§ lui* même ^ enfin, de 
former sous l'empire de la morale uni- 
verselle le corps d'une doctrine sage qui , 

« illustre ces jours passés. Vcb ai fait tous les apprâts^ 
« et j'y ai assiste en qualité de premier surveillant, 
« S . M. tenant elle-même la chaire ( le premier maillet) . 
« La curiosité de toute la cour a été fort excitée. Nous 
tt avons reçu monseigneur le prince Guillaume , le mar- 
« grave Charles et le duc de Holsteia , qui sont en- 
H chantés d'avoir été admis dans cet ordre. » 



8 DISSKKTATION 

par le seul ascendant de la raison^ ttnt 
Thomme dans une dépendance raisonna-^ 
ble, calculée dans F intérêt de tous ^ et 
non dans Tîntérét d'un seul ou de plu« 
sieurs. On découvrait aux adeptes des 
vérités qu'on ne pouvait rendre commu- 
nes dans Tétat de grossièreté et d'igno- 
rance où étaient alors les peuples; un 
petit nombre d'hommes tenaient dans 
leurs mains les germes des sciences et des 
arts ; ils ne faisaient participer à leurs 
connaissances que des hommes choisis et 
dont les. facultés de Tâme et le courage 
étaient éprouvés de bien des manières : 
ces hommes étaient honorés, respectés 
comme des amis des dieux ; ils étaient 
initiés j et ce titre était ambitionné par 
les puissants de la terre; les prêtres ne 
révélaient même les hautes connaissances 
qu'à un certain nombre d'entre eux. 

Voilà le principe, Forigine et le but 
de toutes les associations secrètes chez 
les anciens; mais elles ont été diverses 



phéliminaikê. 9 

comme les climat^^ comme les individus^ 
comme les temps, enfin comme lés in té-» 
rets d'une politiqueplus ou moins éclairée 
sous le rapport de Finstruction ou de la 
puissance des peuples. On a vu ces asso- 
ciations mystérieuses 5 calmes et douces 
chez les nations primitives ^ dans l'Inde, 
par exemple ^ superbes et absolues dans 
rÉgypte, sous l'influence théocratîque; 
solennelles, mais un peu démocratiques 
dans la Grèce; mystiques dans la Judée, 
pâles dans Rome ancienne, sanguinaires 
dans la Gaule druidique, évangéliques 
au temps du christianisme naissant , atro- 
ces quand les successeurs des martyrs 
chrétiens , riches d'un bénéfice sans char- 
ges, purent devenir impunément pros^ 
cripteurs et bourreaux. Les institutions 
secrètes n'ont plus offert d'intérêt dès 
que les sciences morales et physiques ont 
été publiquement professées , dès que les 
hommes ont pu se communiquer les uns 
aux autres les connaissances acquises , et 



lO DISSERTATION 

répaadre^ à l'aide de rimprimerie ^ le 
torrent de lumières qui ^ jusque-là ^ avait 
ëtë le partage, de quelques philosophes et 
de leurs heureux disciples; aussi ^ avons^ 
nous vu peu à peu. s^ëteindre et mourir 
toutes les antiques institutions qui fai- 
saient la gloire ou la terreur des temps 
anciens. Nous assistons bien encore , en 
quelque sorte, aux conférences dies gym- 
nosophistes, aux initiations des Égyptiens 
et des Grecs, quand, dans la franc -ma- 
çonnerie , nous voyons interroger l'aspi- 
rant et symboliser le passage de Fétat 
de souillure ou l'a tenu la société pro- 
fane, à Tétat de pureté et de lumière 
qu'il doit à son initiation ; c'est du moins 
l'idée qu'on s'en fait. Mais cette imita-^ 
tion plus ou moins fidèle des cérémonies 
de l'antiquité, n'est plus à notre époque 
qu'un simple délassement de l'esprit, et 
la morale qu'on y développe n'est auU^e 
que celle qui se trouve naturellement 
dans le cœur de tout homme de bien« 



L'oiiginô, de la franc - maçonnerie ^ 
après plus d'un sîçcled'exislçface positive 
en F)?a(DCô> est encore: un Secret pour 
nous, comtne il Fa été pour nos prédé^ 
cesseurs. ' 

Jadi^ on n^écrivait pas sur les mys- 
tères, et les premiers frjwcs-maçons eux-p 
mêmes n'ont phs écrit. 

Les Anglais, les plus hardis d'entre le^ 
maçons pour fixer leberOôau de l'ordre, 
n'ont doânésur ce sujet que des conjec- 
tures. C'est ce que nous allons démon-^ 
trer- 

Anderson, Prestojpr, Lawrie, hisio-. 
riens de cette nation, ont essayé de 
tracer les annales de Tordre dans leur 
patrie, qu'ils semblent volontiers consi-^ 
dérer comme le berceau de l'institution. 
Nous ne voulons ppis établir une discus- 
sion sériens» dans une cause oi^ l'on ne 
peut argumenter de part et d'autre que 
par supposition et par inductions. Ce- 
pendant, nous ne pouvons nous dis-» 



la DI88ERTATIOII 

penser d'observer que Fopinipn des his- 
toriens anglais n'étant fondée que sur 
ridée que la franc -maçonnerie doit son 
origine à ceux qui , les premiers ^ cous-* 
truisirent des édifices régulière , nulle 
preuve n'est moins convaincante à nos 
yeux ; car 9 comme nous le dirons tout à 
Fheure, on a construit des édifices fa- 
meux et qui ont nécessité des connais- 
sances en architecture bien avant ceux 
qui existent ou qui ont existé dans la 
Grande - Br^agne. Mais , n'anticipons 
pas sur l'ordre chronologique^ et disons 
seulement que les Anglais sont effective- 
ment ceux qui font remonter plus haut 
les annales d'une société dans laquelle on 
trouve plus ou moins d'analogie avec celle 
qui existe aujourd'hui (i). 

Presto rs reporte l'existence de la franc- 
maçonnerie, eq Angleterre, à Fan- 
née 287. Le général Carausius se fait re- 
connaître empereur par les légions de la 
Grande-Bretagne. Il protège les arts et 



PRiLIMIMAIRB. l5 

sartout celai de la construction des bâti- 
ments; il met à la tête des architectes et 
maçons son intendant Albanus, qui eut 
les honneurs du martyre soifô le nom de 
saint Alban, martyre qu'il reçut comme 
chrétien et non comme maçon (7). L'his- 
torien anglais dît avec une candeur par-r 
faite y qu'il y avait autrefois un manuscrit 
qui a été perdu ^ dans lequel on voyait 
que r empereur Garausius avait autorise 
une réunion solennelle des architectes et 
ouvriers maçons; que les ouvriers rece- 
vaient deux schellings par semaine et trois 
sols pour leur dîner; qu'ils s'appelaient 
frères maçons. 

L'on voit ici que l'historien ^ admettant 
l'origine dont nous avons parlé plus haut, 
est bien modeste de ne faire remonter en 
Angleterre l'institution des architectes et 
jouvriers maçons payés par semaine, etc., 
qu'à l'année 3187. L'art de bâtir et l'or- 
ganisation des constructeurs de travaux , 
remontent beaucoup plus haut. Le roi 



l4 ÔlSSERtAlriON 

Salonioii ^ qui fit construire son célèbre 
temple, et avant lui, tant d' autres peuple» 
et princes , ont la priorité sur l'empereur 
Garausius^ et Prestors, en reconnaissant 
ces précédents in-évitables, pouvait, sans 
man<^uef au bon sens, donner à la franc-' 
maçonnerie une origine plus ancienne. 
C'est -d'ailleurs \îé ^ife n'ont pa* tnan-^ 
que de foire les toaçons modernes ; leurs^ 
cahiers des divers grades contiennent des 
fragments qui tendent à établir que la 
franc * maçonnerie a été instituée par le 
roi Salomon. 

Toujours en suivant le systènae des 
chroniqueurs anglais, signalons rexistènce 
des compagnies d'architectes et d- ouvriers 
maçons dans jia construdtion dès prin-* 
cipaux mionuments de la Grande - Bre-* 
fagne, sans pour cela reconnaître d'une" 
manière positive que la franc-iilaçonne- 
rieactueile n'a d'autre origine que celle 
de la réunion des maçons constructeurs ,^ 
dont les travaux otvt signalé les épo-^ 



ques dont nous allons nous entretenir. 

En 600 9 ils construisent la catlië-> 
drale de Cantorbëry; en 602, celle de 
Rochester; en 604 9 l'ëglise de Sainte 
Paul; en 6o5, Saint-Pierre de West- 
minster t eti 87a , ils sont employés par 
Alfred le Grand à reconstruire leé^ cM-' 
te«^U3t incendies pendant la guerre avec 
les Danoià. 

Jtasqtt'ea 9^4^ l^s architectes et ou-^ 
Vrîers maçons continuent paisiblement^ 
mais plt)i3 ou moins protégés , leurs utiles 
tmvaux. Ce n'est encore là que de la ma- 
çonnerie matérielle. Cette année , le roi 
AideBtan leur donne un protecteur spé- 
cial dans ison frère^ le prince Ëdwin^ 
Deux ans après ^ le roi consent que son 
frèpe se décore dti tit^e de grand-maitre 
ides frères maçons], et que le chef-lieu de 
la confraternité soit établi k York^ qui, 
à cause des autres associations du même 
genre établies dans les autres parties de 
l'Angleterre, tieçbLtle ûXxeAiàgrandeloge.' 



l6 DISSEI^TATION 

'Ainsi, suivant les historiens anglais, 
on volt, dès 926, la franc -maçonnerie 
organisée, protégée, honorée, et plu- 
sieurs personnages tout-à-^fait étrangers à 
la construction des bâtiments, s'orga- 
niser en société qui prend souche sur les 
architectes et ouvriers maçons. Plusieurs 
souverains, des princes et uii grand nom- 
bre de grands seigneurs , sont admis dans 
la confraternité des frères maçons établie 
à York. 

A peu près comme par le passé, la 
confraternité éprouva pendant plusieurs 
siècles des alternatives de protection et 
d'abandon. Néanmoins, elle continue ses 
travaux tout matériels* La matière, on le 
voit,, sauvait la spiritualité,, dans F hypo- 
thèse que les architectes et .ouvriers ma* 
çbns étaient en même temps maçens mi^ 
nœut^res et ihàçons libres, ç'est-à-^ire , 
francs-maçons. On ignore absolument 
quelle fut Fépoque précise ou cette nou- 
velle dénomination fut admise^ elle serait 



PRÉLIMINAIRE. I7 

très*iniportante à connaître, car elle in* 
dique Télevation de Tordre et son chan- 
gement d' objet - 

En 1066 9 la^ confraternité bâtit la 
tour de Londres , le pont de bois, Tan-^ 
cien palais et la salle de Westminster. 
Après avoir obtenu, en iï35, de nou- 
veaux privilèges d'Edouard, successeur 
de Henri T', elle élève la chapelle de 
Westminster. Edouard lui donne pour 
grand maître, Gilbert de Glarc, mar- 
quis de Pembroke. 

L'Ecosse voit pour la première fois, 
en ii5o, la confrérie des frères maçons 
s'établir dans son sein, et Thistorien 
Lawrie désigne le village de Rilvsânning 
pour le lieu de la' grande assemblée des 
frères. 

Est-ce là, nous le demanderons en 
» passant, l'origine de la maçonnerie écos- 
saise? La maçonnerie anglaise l'empor- 
terait sous le rapport de l'antiquité, sur 
la maçonnerie d'Ecosse, qui se prétend 



f8 DISSERTATION 

cependant la pins ancienne. La maçon* 
nerie française pourrait bien intervenir 
dans le différend et revendiquer la prio^ 
rite , puisqu'il est constant que les cola» 
nies gauloises ont concouru à former et à 
instruire dans l'art de construire des batî->' 
.ments ^ la population de la Grande-Bre-^ 
tagne. Ceci soit dit sans que nous prëten-^ 
d^oitô établir une possession d^état *. • 

Mais poursuivons les dénuées historié 
ques des écrivains anglais. 

En Angleterre, Henri II .en ii55; 
Jean-sans-Terre en 11995 Henri III en 

12 16 5 Edouard I'' en 127!!; Edouard U 

• 

* Des auteurs pensent que la franc -liiaçonnerie doit 
son. existence à une société de maçons constructeurs, 
sur laquelle les premières notions historiques remou-^ 
tent au huitième siècle. Vers cette époque , en effet , 
une colonie de maçons ou d'architectes quittèrent la 
Çraule pour passer en Angleterre ; ils y furent accueiUiSr 
Au dixième siècle, sous le roi Aldestan, on voit cette 
société , ou une semblable , organisée et hautement * 
protégée , puisqu'elle était présidée par le prince Edwia , 
frère de ce souveraia ( article /ra/zc-mâçon/ierie^ que 
nous avons inséré dans le treizième volume de l'En-»^ 
cyclopédie moderne. ) 



prAlimmairb. 19 

^n i3o79 protègent utilement les maçons» 

En Ecosse , ils sont également protèges 
par Robert I" en i3i49 par Jacques I^ 
en i43o 9 par Jacques U en 1437. 

Enfin 9 en Angleterre et en Ecosse^ la 
confraternité reçoit des différents souve^ 
rains d&ces contrées > protection et con- 
sidération (3); mais ce n'est qu'en 171^ 
qu'elle prend un caractère d'institution 
publique 9 comme société mystérieuse. 
Elle le dut surtout à sou grand mattre^ 
Christophe Wren, auquel succéda la 
même année (17 17), Antoine Sayer, et 
en 1 7 1 8 Georges Payne . 

• Le docteur Desaguliers est élu grand 
maître en 17 19* 

Le grand maitre ^ Georges Payne ^ avait 
donné un nouvel essor à la maçonnerie; 
il fit des règlements 9 assujettit les assem** 
blées à des règles fixes ^ et rétablit le céré* 
mdnial qui s'était beaucoup altéré. 

En 1720 9 on s'occupa de réunir tous 
les livres et les vieux manuscrits propres 



20 DISSERTATION 

à éclairer rhi$toire de la maçonnerie et à 
diriger las dogmes ; tous ceux qui possé- 
daient des matériaux intéressants, s'em- 
pressèrent de les remettre à la grande 
loge. Mais, voilà que qiielques frères 
exaltés , à' imaginant qu'il était dangereux 
de conserver des écrits qui auraient pu 
foire connaître les secrets de Tordre si on 
en eût fait un indiscret usage, obtinrent 
du grand maître la destruction de ttous 
ces: monuments , dont quelques- uns sans 
doute étaient très-curieux. Ils livrèrent 
aux flammes une quantité de manuscrits 
et de constitutions gothiques d'une épo- 
que très-reculée. Cette perte est bien cer- 
tainement la cause de l'ignorance oii nous 
sommes sur l'origine de l'institution, ou 
tout au moins de l'époque de son intro- 
duction en Angleterre. 

En 1721 , le duc de Montaigu est élu 
grand maître. Il assista à une procession 
publique des maçons. Sur la demande 
du grand maître, J. Anderson, il s' oc- 



PBELIMINÀIRE. !^X 

cupe de recueillir les fragments échappés 
aux flammes en. 1720, ainsi que tous les 
documents possibles relatif à l'ordre, 
afin d'en former un corps de doctrine 
et de lois à Fusage des loges de l'An- 
gleterre. Anderson présenta l'année sui- 
vante (1722)5 a- la grande loge, le ma-- 
nuscrit des constitutions générales. La 
grande loge, après l'avoir examiné avec 
soin , ^ l'approuva et le fit imprimer 
en 17235 elle le fit réimprimer en 1738 
avec des aug'raentatipns considérables. 

L'année iji^ vît une nouvelle proces- 
sion publique des maçons , dont le nom-^ 
bre présent était de plus de quatre cents, 
tous revêtus des insignes de leurs grades. 

Depuis cette époque, la prospérité de 
l'ordre n'a pas cessé un instant de s'ac- 
croître , et la maçonnerie est depuis long- 
temps en Angleterre l'une des plus rëst-t 
pectables institutions de cette contrée. .) 

L'année 1725 est aussi célèbre en An-r 
gleterre qu'en France , par l'introduction^ 



^2 DISSERTATION' 

dan$ notre patrie pat les Anglais y de 
Finstitntion maçonnique. 

Telles sont les données des historiens 
de la Grande'^Bretagne pot^r l'histoire dé 
la maçonnerie. 

On a pu déjà remarqueir qu'il résulte 
du système de ces auteurs , que les archi- 
tectes et ouvriers maçons étaient ou sont 
devenus maçons libres; peut-être même 
étaient-ils Ftiil et l'autre. 

Nous avons dit que les colonies gau^ 
loîses s'implantèrent dans l'empire de la 
Grande-Bretagne, et y portèrent, non pas 
uniquement la science de bâtir matériel- 
lement 3^ mais aussi les principes que pro-r 
fessaient les druides et que ceux-ci 
élevaient à leurs communications avec 
l'Egypte et avec la Grèce^ 

Si les maçons anglais, d'après leurs; 
hLâtoriens, persistent à soutenir que les, 
ouvriers maçons sont les ancêtres ou la 
souche des maçons libres ou francs-ma-r 
çons, écartant l'épisode à peu près fabu-t 



teux^de Tempereur Caransius^ protecteor 
des maçons constructeurs de bâtiments |. 
nous ferons observer que l'Angleterre n'a 
pas le droit d^ se donner pour )e ber- 
ceau de la maçonnerie 9 considërëe sous 
ce point de vue; car dès Fannëe 68e, 
« sous Krend^ roi de Murcie, arrivé^ 
«f rent de France des maçons lûén ins- 
H truits y qui coopérèrent à la constrnc-* 
fc tion d'un grand nombre d'ëdifices. » 

Une conséquence Naturelle de ce fait, 
c'est qu'il existait déjà hors de la Grande- 
I^retagne , des coteries d'ouyriërs maçons.. 

Et en g^nservant le patronat maçon- 
nique dé Garausius , nous remarquerons 
que ce général, qui protégeait si efficace-: 
ment les architectes et ouvriers-maçons, 
avait dû, dès Tannée- 287, en appeler de 
France et autres contrées. On sait d'aiU 
.leurs quelles obligations l'Angleterre a 
^ujours ei^es à la France industrielle. 

Les coteries d'ouvriers dans les arts^ 
Qiécaniques et industriels existent pac- 



â^ . DISSERTATIOlf 

tout et sont a peu près nées des mêmes 
circonstances. Le Nouveau - Testament 
leur a fourni les principales parties de 
leurs épreuves mystérieuses. Lescompe^ 
gnons du des^oir de toutes les classes d'ar- 
tisans témoignent en faveur de cette re-- 
marque. L'Angleterre, peut-être plus 
que les autres pays , a protégé ces cote- 
ries, ce qui prouve à la fois sa constance 
dans son but, et le judicieux mobile de la 
politique de son gouvernement, qui ap- 
puie de tous ses efforts leiB travaux indus- 
triels de sa population. 

L'Angleterre est pour toute^les cote- 
ries ou associationa de ce genre, une 
sorte de terre promise. Son existence et 
âa prospérité reposent essentiellement 
sur le commerce ^t sur l'industrie. Ses- 
mœurs , ses lois , ses usages , sont tous 
populaires^ et là seulement on voit de^ 
souverains, des princes, les plus grands 
seigneurs , placer leurs noms en tête des 
corporations ou communautés de taiU 



PRÉLIMINAIRE. 25 

• * 

leurs, de tisserands 9 etc., etc.; aussi 
Tesprit d'association, qui seul peut faire 
de grandes choses , a dans ce pays une 
énergie et une activité queFon cherchêriait 
Tainement ailleurs, excepté en France 
oùil commence heureusement àpénétrer. 

11 n'y a rien d'extraordinaire, sans 
doute, dans l'agrégation qui s'est faite 
des hommes distingués de l'Angleterre 
aux coteries d'architectes et ouvriers ma- 
çons. Mais ces ouvriers ou artistes sont- 
ils véritablement les fondateurs de l'ins- 
titution des maçons libres ûu francs-ma- 
çons ? La difficulté est en ce point. 

Il faut en convenir, les faits historiques 
nous manquent pour assuref* à cet ordre 
célèbre une origine plus noble, car en 
suivant. le fil des événements 'jusqu'à une 
époque positive , nous voyons les grands 
seigneurs se faire admettre parmi de 
simples ouvriers constructeurs; faisaient- 
ils déjà partie d'une société secrète qui , 
persécutée , chercha à se cacher et à se 



a6 DISSERTAT ION PRtbïlIIIlAIRE. 

fondre dans celle-ci, c'est ce qu'on ignoré 
absolument; ce qu'il y a de certain, c'est 
qu'à mesure que les gens du monde et 
d'états divers devinrent en malorité dans 
des assemblées, leà formes,, les cérémo- 
nies changèrent ^ le but , la morale y 
prirent une autre direction^ les ouvriers, 
disparurent, et il ne resta de leur présence 
que quelques traces , telles que les mots, 
les signes , les décorations. Ces indices 
fort remarquables, malgré les innova- 
tions moderne^ qu4 tendent chaque jour 
à les altérer*^ dénotent aizx yeux de l'ob- 
servateur, sinon l'origine positive de la. 
franc-maçonnerie, du moins l'imitation 
que ses fondateurs ont cru devoir fai^e 
des cérémonies pratiquées daiis les socié-.^ 
t& d'ouvriefrs maçons^ 

* Autrefois les francs-maçons ne se présentaient ja-r- 
mab aux assemblées sans le tablier, signe distinctif de 
FordrfB; maintenant que les hauts grades donnent de> 
riches cordons , on dédaigne cet emblème du travail , 
et souvent même dans les grades inférieurs, les nou- 
veaux frères s*^bstiennent de le porter. 



PRÉCIS HISTORIQUE 



OB LA 



FRANC-MAÇONNERIE 

EP^ FRANCE, 



1725. 

La. franc -ir maçonnerie ^n France débute au 
point ou elle est parvenue en Angleterre par 
la suite des temps ^ et dés le principe, elle 
forme une association d'ht>mmes distingués par 
leurs connaissances et par lei^r rang dans le 
monde. 

Quelques Anglais de distinction /au nombre 
desquels on remarquait lord Derwent-Waters, 
le chevalier Maskelyne et M* d'Heguetty, éta- 
blissent à Paris, chez Hure, traiteur rue des 
Boucheries, à Tinstar des loges anglaises qui^ 
tenaient leurs assemblées dans les tavernes de 
Lotidres, une loge anglo- française. On y jpra- 
tiquait seulement les trois premiers grades ; ' 
(ipprenti^ compagnon et maître. Bientôt les An- 
glais qui se trouvaient à Paris et une foule de 



28 PHÉCIS HISTORIQUE 

Français furent admis à ces nouveaux mys- 
tères (5). La loge nouvelle suivait dans ses tra- 
vaux le régime de la grande loge d'Angleterre, 
le seul qui existât alors j mais comme elle ne 
tenait point de registres de ses opérations {voj'. 
1756), il n'est resté aucun document précis de 
ses opérations. La certitude de son existence,, 
voilà tout ce qu'elle nous a léguée 

1726-1735. 

Dans l'espace de dix ans , trois loges-sœurs^ 
furent données à la première. L'une se tint 
cheji Goustand, lapidaire anglais ; Tautre chez 
Lcbretpn, traiteur, à l'enseigne du Zouw-â?^^r- 
gen^C;Aa troisième chez Landelle, traiteur, rue 
de feussy* Cette dernière loge, qui portait le 
titre de Bussj, prit ensuite le titre de Loge 
d'j^umont, parce que le duc d'Aumont y fut 
initié et y reçut le grade de maître. 

1756. ' 

Onze années se sont écoulées depuis rétablis-* 
sèment d« la première loge. 

Lord Derwent-Waters fut, à juste titre, 
considéré comme le premier grand maître de 
Tordre maçonnique en France, et sa mémoire 
y est en vénération. Cet illustre frère, rappelé 
à Londres par des intérêts politiques qui lui 



DE LA FRANC-MAÇONNERIE. 29 

furent si funestes (6) , laissa 1^ grande maîtrise 
vacante. 

On sentait généralement le besoin d'avoir un 
chef. Les quatre loges de Paris se réunirent, 
et par un sentiment de reconnaissance sans 
doute, elles désignèrent pour successeur de 
lord Derwent-Waters, un de ses compatriotes, 
lord comte d'Harnouester, qui habitait la capi- 
taie. Le docteur Ramsay ^ célèbre maçon écos- 
sais , que Ton croit créateur des premiers grades 
de la maçonnerie dite supérieure (V Ecossais ^ 
le No^^ice et le Ches^alier du Temple) , remplis- 
sait , lors de l'élection du nouveau grand maî- 
tre, les fonctions d'orateur. 

4737. 

La maçonnerie, dont l'activité était déjà pro- 
digieuse à Paris, se répandait rapidement dans 
les provinces du royaume. Le Châtelet s'in- 
quiéta de cette activité dans la capitale, et 
rendit plusieurs sentences contre les francs- 
maçons. OnL^ élude, on lui échappe. Louis X¥, 
trompé parlfuelques courtisans peu éclairés oa 
par quelques fanatiques, interdit les honneurs 
de la cour aux seigneurs français qui se font 
agréger à la confraternité. 

Forcé d« retourner dans sa patrie, lord d!Har- 
nouester témoigne lui-même le désir de se 



30 PBÉCIS HISTORIQUE , 

voir remplacé par un grand noaitrè fran^&îA/ 
Les maîtres des loges de Paris se réunissent 
de nouveau ei fixent leur choix sur un de^ sei*^ 
gneurs do la cour qui ont montré le plus de 
%èle pour la prospérité de Toiklre. Us projettent 
d'élire le duc d'Antiti. 

Informé cfé ce projet^ le roi déel&rè que qui^ 
conque aura présidé les francs-maçons en qua^ 
lité de grand maître, sera à Tinstant mis à la 
BasUIle. 

Le duc d'Antih est nommé poures^ercer la 
grande maîtrise à perpétuité. 

1738. 

Cette nomination est acceptée parle nouveail 
grand maître. Le monarque ne donna point de 
suite à sa déclaration ) mais le Ghàtelet, moins 
généreux que le prince , continue la proscrip* 
tion contre les membres de l'ordre qui ne peu*' 
Vent lui opposer l'influencé de letlrs noms ou 
de leurs emplois. Plusieurs frères sont arré^ 
tés pendant la célébration de lâjtâte de l'or^ 
dre , et sont envoyés à la prison^m Fort-rÉ-* 
véque. 

Durant le cours de cette année, un journal 
{la Clef du Cabinet des Princes dé T Europe) 
consacre plus de quarante pages à entretenir le 
public de la société des francs«maçons..Le jour* 



DE IiA FRAMG-llAÇOIinBRIE. 5t 

naliste la considère comme une imitation ^les 
anciennes sociétés établies à Rome, à Athènes, 
à Lacédémone, etc., où les sciences et les arts 
étaient si florissants. 

Les perséeuttons locales n'arrêtent point les 
progrés de l'assodation- « 

Un pape célèbre, Benoît XIV, qui avait jugé 
les francs-maçons avec cette inquiétude si natti-* 
relie au^pouvoir despotique, lors même que son 
droit est illusoire; Benoit XIV, fortement soup- 
çonné d'être lui-même initié ^ lance les foudres 
lu Vatican contre Tordre maçonnique. Elles 
reientissentr, mais elles n'atteignent ni l'ordre 
ni ses. membres. 

Clément XII, successeur de Benoit, pontife 
non moins opiniâtre, et qui de plus était très- 
pSu chrétien dans le sens de la charité évangé- 
lique : Tu ne maudiras point tes frères; Clé-» 
ment, renouvelle et fortifie les proscriptions 
canoniques; il les fait répéter par M. de Bel- 
sunce, évèque de Marseille, honnête homme, 
médiocre prélat, très -docile sujet du Vatican. 
Néanmoins le mandement de S. Ém« fait peu 
de sensation. Déjà vingt- deux loges existaient 
à Paris, et on en comptait plus de deux cents 
dans le reste de la France. 



52 PRÉCIS. HI&TOBIQOÊ 

. 1743. 

. Les francs -maçons de Lyon, à Tinslîgîitîon 
de quelques maçons écossais, partisans des in- 
novations du docteur Ramsay, composent le 
grade de kadosch templier j sous le titre de petit 
élu. Ce grade est reproduit plus tard par d'au- 
tres maçons scms différents titres 2 élu des neuf 
ou de Perpignan , élu des quinze , maître 
illustre 9 grand inquisiteur^ grand élu ^ com^ 
mandeur du temple.^ . , 

Paris était la métropole de la franc -maçon^ 
nerie. La morX dû duc d'An tin rendit néces- 
saire la nomination d'un nouveau grand maitre. 
Le II décembre, les loges de Pçiris. s'assemblent 
et fixent leur choix sur un prince du sang royal, 
le duc de Bourbon, comte de Clermont. Quel- 
ques suffrages s'étaient portés sur le prince de 
Çonti et sur le maréchal de Saxe. Le grand 
maître accepte son élection, qui avait été con- 
firmée par les loges des provinces. 

Conservant un souveiur flatteur de la dota- 
tion que l'Angleterre avait faite à la France en 
lui donnant ou en lui rendant l'institution ma- 
çonnique, les loges de Paris déclarent que la 
grande logé prendra le titre de grande loge 
anglaise de France. Ce titre sera néanmoins 
changé plus tard {yoj. lySô). 



DE LA F&àKC<*MAÇONN£&I£. 3^ 

1744. 

Des ennemis secrets de Tordre s'efforeenft - 
d'éloigner le grand maître des travaux maçon- 
niques, et malheureusement ils y réusdssent. 
On vit le comte de Clermo];it négliger Tordre; 
et à son exemple , les seigneurs qui le secon- 
daient, cessèrent, en fidèles courtisans, de pa- 
raître dans les. ateliers. 

Toutefois la défection du grand maître ne fut 
pas entière; il se fit suppléer par M. Baure, 
banquier. Plus coupable que le prince du sang 
que sa position place si haut, et qui n'était pas 
toujours libre de suivre ses inspirations, le 
financier Baure se montra peu jaloux de mé- 
riter Thonneur qu'on lui faisait; il se dispensa 
d'assembler la grande loge ; le désordre se mit 
dans l'administration; on négligea l'élection 
des maîtres de loges ; et dans la crainte que 
'l'administration de Tordre , confiée à la grande 
loge > ne devint incertaine et chancelante , on 
institua pour Paris des maîtres inamovibles, 
c'est-à-dire, qui s'adjugèrent la présidence k 
perpétuité^ ainsi que la propriété de la loge; 
de simples maîtres se permirent de créer d'au- 
tres maîtres; de délivrer des constitutions de 
loges , etfe. ; Tanarchie s'organise. 

Se vives représentations sont faites au grand 
r. 3 



34 PKÉCIS HISTOKIQUE 

maître. Il se disposait à donner à M. fiaure un 
successeur plus digne de sa confiance^ lorsque 
le maître de danse Lacorne, complaisant agent 
des affaires secrètes du prince / parvint à arra- 
cher à S. A. S. un titre qui^ sous la dénomina- 
tion de substitut particulier du grand maiire, 
le rendit maître absolu de l'administration ma- 
çonnique. Cett« nomination excite autant d'in- 
dignation que de douleur. Lacorne brave tous 
les murmures , se^ met à la tête de l'adminis^ 
tration, peuple la grande loge de ses créatures^ 
et devient bientôt avec leur appui ^ l'indigné et 
puissant chef de l'association. Tous les hommes 
de mœurs honnêtes, de bonne compagnie, don- 
nent leur démission ou cessent de prendre part 

aux travaux* . 

4745. 

La grande loge institue, le 20 octobre, un 
atelier sous le titre de Loge de la Chambre du 
Roi, Orient de Paris. Elle était composée des 
officiers attachés au personnel de S. M. comme 
valets dç chambras , pages , gardes du corps , offi- 
ciers aux gardes , etc. On remarquait parmi les 
membres un aumônier du roi, plusieurs capu- 
cins. La loge tenait un registre-notes de ses tra- 
vaux, dont l'original, signé d'une partie des offi- 
ciers et membres, existe sans doute encore, et 
a été vu par plusieurs maçons de notre époque. 



DE LA FRANG-MAÇONMEBIK. 55 

Charles -Edouard Stuart arrive à Arras; les 
francs -p maçons prennent part à sa grande in- 
fortune, et lui fournissent d'abondants secours 
pécuniaires. Le prétendant veut reconnaître 
maçoàniqueraent la bienfaisance des maçons et 
leurs soins pour sa personne ; il accorde aux 
maçons artésiens une bulle d'institution de chor- 
pitre primordial, sous le titre à* Ecosse Jacohite, 
et en donne le gouvernement à plusieurs nota- 
bles de la ville , entre autres MM. de Lagneau 
et de Robespierre; avocats. Telle est l'origine 
du chapitre et Arras y transporté depuis à Paris. 

1751. 

Un maçon voyageur, dont le nom et les titres 
sont restés inconnus, fonde à Marseille une 
mère loge, sous le titre de Saint-Jeân-d^ Ecosse, 
Cette loge prend bientôt le titre de Mère Loge 
Écossaise de Marseille, et après la révolution 
française de Mère Loge Écossaise de France. 
On ne doit point la confondre avec la loge de 
Saint-'Alexandre d* Ecosse et du Contrat social 
réunis, qui, pendant son existence, prenait aussi 
le titre de Mère Loge Écossaise de France 
{yoj. 1776 (^t 1782). La mère loge de Marseille 
ou mère loge de France fonda des loges dans le 



S6 1>RÉCIS HISTORIQUE 

Levant^ dans les colonies , dans la Provence , âf 
Lyon et même à Paris. 

1754. 

Une déclaration de MIVI. de Sorbonne, ren- 
due publique^ porte qu'on ne doit entrer nî 
rester dB.U9 la société des francs -- maçons. Cet 
acte donna lieu à de nouvelles persécutions lo- 
cales ^ mais n'exerça aucune influence sur les 
esprits. Les bulles des papes Benoit XIV et 
Clément XII avaient familiarisé les maçons 
avec les censures ecclésiastiques» 

L'état facb<eux où se trouve l'institution par 
l'admission d'une foule d'individus sans mérite 
à ùos différents grades, détermine le chevalier 
de Bonneville à instituer un chapitre de hauts 
grades j sous le titre de Chapitre de Clermont; 
bientôt un grand nombre de maçon» distingués 
s'y réunissent. Le sjrstème templier créé par les 
maçons lyonnais (vojr. 1745) devient le régime 
du nouveau chapitre. Le célèbre baron de Hund 
y prend les hauts grades, et avec eux l'idée du 
régime de la stricte observance p qu'il établît 
dans sa patrie peu de temps après. 

Martinez Paschalis crée le rite des élus Coêns 
qu'adoptèrent les loges de Marseille, de Tou^' 
îouse et de Bordeaux. 



DE LA F]tANC-MlÇQNNEllI£. 57 

1756. 

L'ordre franc- maçonnique en France était 
déjà tourmenté et envahi par les systèmes de 
rites et de grades étrangers , dont la véritable 
origine était pour la plupart inconnue. ^D^ns 
l'espérance d'arrêter cette dangereuse influence, 
la grande loge^ malgré l'état de stupeur où Ta 
jetée l'administration de Lacorne , fait solen- 
nellement l'abandon du titre de Grande Loge 
Jnglaîsé de France ^ pour prendre et porter 
uniquement celui de Grande Loge de Franchi 

Ce changement de titris ne changea en rien 
la situation fâcheuse (Je la maçonnerie. L'in- 
dépendance 4€S maçons turbulents continue. 
Ils créent fies maîtres de loges à Paris et dans 
les provinces; ils fondent des chapitres , des 
conseils, des tribunaux : (créations diverses dont 
il est impossible de tracer l'histoire^ ni même 
de donner la pomenclature , puisqpie aucun 
registre régulier u'était encore tenu par toutes 
les associations y et que la grande loge elle- 
ipéme ne rédigeait pas exactement les procès^, 
verbaux de ses assemblées. 

1758. 

Cette année vit l'établissement à Paris d'un 
conseil des empereurs d'orient et d^occident^ 



38 PRÉCIS HISTORIQUE 

souverains princes maçons. Les connaissances 
maçonniques y étaient divisées en vingt-^cînq 
degrés {voy. 1786). 

Ici de douloureuses réflexions s'écha|)pent 
malgré nous sur cette triste manié des grades. 

La maçonnerie^ dans son origine^ était com« 
posée comme on Ta vu (17^5) des grades d*AP- 
PRENTi, de COMPAGNON et de MAITRE : grades sim-* 
pies y sages ^ judicieux^ se déduisant bien les 
uns des autres ^ surtout les deux'premiers. Les 
maçons français furent fidèles à les suivre et à 
les maintenir. Deux lords ^ le due d'Antin^ un 
prince du sang, toute la haute noblesse, s'en 
contentèrent. En portant le tablier de maçon y 
le vénérable cordon de maître y ils prouvèrent 
l'estime que la modeste institution leur inspi- 
rait. Comme la jeune vierge que n'a point en- 
core corrompu les vices de la société, la ma- 
çonnerie était belle de sa simplicité native. 

C'est A 4'Écosse , ou plutôt de l'Écossais 
Ramsay (voy. \ introduction et l'année 1756), - 
que pattit le système funeste qui rompit l'unité 
de doctrine, et dénatura si tristement cette 
belle simplicité. 

Le docteur Raxnsay tenta d'introduire en An- 
gleterre sa création de nouveaux grades , la 
grande loge de Londres les repousse. Des fai- 
bles, des curieux, des spéculateurs les rccher- 



DE LA FBARC-MAÇONKBRIE* ' 5g 

chent^ s'en emparent , et inoculent ces dan- 
gereuses innovations en France comme en Ant* 
gleterre ; des hommes crédules et des hommes 
avides à plus d'un titre les accueillent et les 
propagent. 

Tout se ressent de la fâcheuse impulsion. 
Les maçons lyonnais (i 745) créent ou arrangent 
le système templier^ inévitable produit du che^ 
9aUer du temple de Ramsay ; Stuart institue 
(1747) un chapitre primordial ; le chevalier de 
Bonneville croit diminuer le mal en établissant 
(1764) un chapitre de hauts grades pour les 
maçons distingués. Vient ensuite le conseil des 
empereurs d^orient et d^occident , souwsrains 
princes maçons avec ses vingt^nq degrés.^ 

Simples apprentis^ compagnons et maîtres ^ 
qu'êtes- vous auprès des empereurs d^ orient^ 
d'occident^ des souverains princes maçons?... 

Brisez vos outils^ cessez des travaux vul- 
gaires y fléchisisez le genou devant les hauts et 
puissants frères empereurs ^orient et d^oo^ 
cident ! 

Équerre , compas , règle , niveau , niveau 
surtout devenu ridicule^ puisque les maçons 
reconnaissent des supérieurs ; disparaissez , 
voici des titres princiers , des rubans de mille 
couleurs, et des croix d'ordres de toute es- 
pece«« • 



4a PRECIS HISTORIQUK 

Vou& n êtes que des maçons de la classe porr 
palatre, citoyens^ sayants^ magistrats, griuids 
seigneurs, princes du sang qui n'êtes que m^r 
très; faites place aux illustrissimes e//z/7er&2»r^ 
d^ orient et d'occident , au nombre desquels^ 
figurent le maître de danse Lacorne et le 
tailleur d'habits Pirlet,..., 

1759. 

Le conseil des empereurs 4^ orient et d^occir- 
4ent constitue é^ Boïîcieaux un conseil des princes 
4e royal secrets I^es provinces elles-mêmes, où 
|e tourbillon des folies devrait être moins dan- 
gereux pour les bons esprits, ne reculent pa9 
devant les innovations dangereuses; et l'on a 
vu précédemment que Lyon, Arras, Marseille, 
Toulouse, Bordeaux, prirent l'initiative sur 
Parts (^^• i-743, ^747^ 1764, etc.), 

1760. 

Cette année voit fonder à Paris la loge de 
Saini'Louis de la Martinique des frères réunis; 
Tune des plus anciennes de la capitale parmi le 
petit nombre des ateliers qui ont survécu aux 
événements. Cette loge et son chapitre son^t 
encore en pleine activité (1828). 

Une loge fondée par M. le comte Beurnoxir 
yille, et qui était composée des personnes lf3 



OEXA FRANG-MAÇOKNERIE. ^l 

plu3 notables de la ville et des premiei^ sei-? 
gpeurs de la cour/ se préserva de la manie des 
nouveaux grades. Ses séances avaient lieu à la 
Nouvelle-France , au Dor4 de Paris. 

1761. 

L'insouciance du grand maître, et Vaudace 
de son représentant particulier ont fait naître 
un schisme qui, cette année, est porté à si hau^ 
point, qu^ )^s plus sérieuses représentatipns 
tont faites au comte de Clermont* 

Pendant que S. A. S. s'occupe de faire droit 

aux justes demande» des honorables maçons, le 

2j août, le conseil des encreurs d'orient et 

d'oççiderft délivre une patente dp grand ins^ 

pecteur gén^raf au Juif Stephen Morin^ que 

des affaires de commerce appellent en Amer 

rique, pour propager au-delà des mers 1^ (nar 

çonnerie de perfection. Cet acte singulièrement 

remarquable pour l'époque, fit dire qu'en fait 

de vanité, chrétiens et Israélites s'entendaient 

admirablement* 

1762. 

Le grand maître écoute enfin les plaintes 
qui lui étaient portées contre l'administration 
de Lacorne. Il le destitue de ses fonctions de 
substitut particulier, et nomme pour le rempla* 
cer, en qualité de substitut général, M. Chailloù 



4d PRiCIS HISTORIQUE 

de Joinville. Ge choix est généralement âp« 
prouvé, hes esprits se rapprochent ^ et une'cir- 
Gulaire de la grande loge de Ftance annonce 
cet henrenx événement à toutes les loges de la 
capitale et des provinces. La réorganisation dés 
travaux amène de nouveaux r'églements^ de 
nouvelles constitutions pour rétablir l'union et 
un perfectionnement général du système ma- 
çonnique. 

Humilié^ mais toujours audacieux^ Lacorne 
ranime le zèle de ses partisans% Leur turbulence 
est telle que la grande loge est forcée de les 
bannir de son sein. 

La grande loge de France poursuit avec beau- 
coup de calme et de dignité son honorable car- 
rière; mais la faction Lacorne ne reste pas 
oisive. Une lutte vive et journalière s'établit 
et dure plusieurs années. 

1766. 

Soumis à son to^r aux tribulatioi^s dont le 
système symbolique est affligé^ le conseil des 
empereurs d^ orient et d* occident voit plusieurs 
de ses membres se donner un chef: ce chef est 
Pirlet, maître tailleur d'habits; 

Plus que jamais la discorde est au camp 
d'Âgramant. Pirlet et ses partisans quittent 
fièrement le conseil des souverains princes mar 



De la FtlÀîfC-llAÇÔlIirSAIE. '4^ 

çonSy et voût en boin liett foûdef le conseii des 
chevcdiers d'otiônt lq\ïi devient à 8on tour une 
puissance et où vient se perdre un célèbre m^*- 
çon, le baron dé Tscboïkly^ le spirituel et 
caustique auteur de V Étoile Jbimbojante. ; 

Des constitutions sont accordées' à la loge de 
SainULazâre ^ orient de Paris; elle les fait re- 
nouveler sous ôè titre en 1772 par la grande 
loge de France, En 1775, elle se fait constituer 
de nouveau par la grande loge nationale ou 
Grand Orient de France ^ el en 1776 elle de- 
mande au Grand Orient de changer le titre de 
Saint-Lazare en celui A% Saint- Jean et Ecosse du 
contrat social^ mèj*e loge écossaise (voy. 1776). 

1767. 

Les grandes loges de France et d'Angleterre, 
voulant conserver mutueltemént leur indépen-* 
dance, et assurer entre elles une parfaite har- 
monie , s'engagent par un concordat à ne point 
délivrer de constitutions dans la circonscription 
des royaumes respectifs ; mesure sage qui, 
prise plus tôt, aurait peut-être arrêté le zèle 
des novateurs et fermé l'entrée de notre terri- 
toire au système maçonnique des Écossais. 

Dans l'intérieur, la grande loge de France 
éprouve de nouvelles tribulations. 

A la tenue où elle célèbre la fête de l'ordre. 



44^ • PRÉCIS HISTORIQUE 

les frères banni^ se présènteDt en nombre; ils 
pénètrent malgré les gardiens du temple ^ et 
demandent, impérieusement à prendre part à 
la solennité» Sur ui^bjefus positif^ ils se livrant 
à des violences ; les voies de fait sont bientôt 
réciproques. Le lendemain ^ l'autorité civile 
donne à la grande loge l'ordre de cesser ses 
réui^ions; elle obéit. Les frères bannis, incon* 
nus à l'autorité^ ne sont point compris , ou ne 
se regardent pas comme devant rétre dans la 
mesure. Us se rassemblent dandestinement. 

L'exercice légal de l'autorité maçonnique se 
trouve momentanément suspendu. 

1768. 

Martinez Paschalis (vojr. 1754) introduit 
dans plusieurs loges de Paris le régime des 
JEluS'Coëns..C€i régime^ complètement organisé 
en 177$^ fait donner aux ateliers qui le pro- 
fessent le nom de Logés Martinistes 9 par allu- 
sion au nom du fondateur. 

1769. 

De nombreux abus signalent Texistonce semir 
occulte des frères bannis de la grande loge^ 
M. Chaillou de Joinviltè, à qui les loges de 
provinces signalent les intrigues et la persévér 
rance qu'ils apportent ^ délivrer des constitu- 



DE LA FRANG-llAÇOlàllSÏRIE. ^S 

lions ^ leur fak connaître par une circulaire 
que, par suite des ordres dé l'autorité, \é 
Grande Loge de Frauce continue à rester dans 
une complète inaction. Mais cet illustre frère 
lui-même, pour répondre à une foule de de-^ 
mandes, délivre, eii les antidatant, des cons^ 
titutions au nom de la grande loge. On en 
compte tî^nte-sept expédiées de cette manière; 

1770. 

La grande loge de France tente de nouveau , 
mais inutilement près des magistrats de police, 
la reprise de. ses assemblées. Toutefois une 
séance générale est indiquée. La pusillanimité 
de la plupart des membres empêche qu'elle ait 
lieu. Plusieurs frères se présfentent j mais se trou- 
vant en trop petit nombre, ils se retirent. Le 
sommeil de la grande loge se prolonge. 

1771-1772. 

Un grand et douloureux événefiient va chan- 
ger Tétat des choses. 

Le comte de Clermont meurt. - 

Cet événement met fin à l'apathie de la 
grande loge. Elle se réunit. Ses assemblées 
se passent ^n projets de réorganisation^ en dis- 
cussions vaines et futiles. Elle né voit qu'elle, 
ti par une inertie coupable, quand il faut agtr 



46 pn£C}9 HISTOHIQI^E 

dans rintérêt général de Vordre, elle laisse 
aux frères Ix^nois, mieux inspirés, le soin de 
rendre des services réels à la eause commune. 

I^es frères bannis « auxquels cependant^ il 
faut le dire > s'étaient réunis^ peu à peu un 
grand nombre de maçons distingués qui s'é^ 
taient lassés de rjlnaction de la grande loge, 
trouvent le moyen d'attacher à leur cause le 
duc de Luxembourg 9 en qualité d'administra-: 
teur général , et munis de la promesse d'ac- 
ceptotion de la graade maîtrise par S. A. S. le 
du^c de Chartres (depuis due d'Orléans) ^ ils se 
préseilteiH; & uqe s^etablée générale de la 
grande loge ^ et mettent pour conditicm à la 
remife de l'acceptation de la grande maîtrise 
le rapport des décrets des 5. avril et i4 mai 
i7^Çj quî les a frappés de bannissement* Leur 
demande est accueillie et sanctionnée par déli- 
bératipn du ai juin 1771. On procède à l'élec- 
tion du grand maître, et le duc de Chartres 
e&t^ npmmé à Tunanimité. Ce prince succède 
ainsi à son oncle. Voici la copie textuelle de 
son acceptation, 

H L'an de la grande lumière 1772; 5* jour 
H de la lune de Jiar, Ô^ jour du 2* mois de l'an 
« maç.*. 57739 et de la naissance du Messie,^ 
ic 5* jour d'avril 1772, en vertu de la procla-- 
H roation faite en grande loge assemblée le 24'' 



DE LA FRANG-MAÇONtfERIE. fyj 

If jour du 4* m.', de Tan mac.-. 6771 , du très- 
« haut y très-puis8ant et très*excellent prince 
c< aon altes&e sérénissime Louis-PhiUppe-Joseph 
« d'Orléaus^ duc de Chartres , prince du sang, 
« pour grand maître de toutes les loges régu- 
le lières de France et celle du souv.*. cous;*, des 
c< empereurs d'orient et d'occident, subi.* • mère 
M loge écossaise du tS^ de la lune d'Élql 7771 9 
¥ pour souverain grand maître de tous les 
tf conseils, chapitres et loges Écossaises du 
fc grand globe de France; offices que sadite 
fc altesse sérénissime a bien voulu accepter 
«r pour Famour de Tart royal , et afin de con- 
ic centrer toutes les opérations maçonniques 
f( sous une seule autorité. En foi de quoi sadite 
fr altesse sérénissime a signé le présent pxocès- 
(c verbal d'acceptation. Signé Louis-Philippe- 
ir Joseph d'Orléans. » 

(Procès^ verbal de la séance du très-illustre 
administrateur général du 18 juin 177a, in-4^ 
de six pages.) 

Cette pièce importante est suivie d'une autre 
qui ne Test pas moins , et que nous rapportons 
aussi textuellement. (Procès- verbal^ etc.^ plus 
haut cité.) 

(f Nous y Ânne-Charles-Sîgismond de Mont- 
« morency-Luxembourg, duc de Luxembourg 
« et de Chàtillon-sur-Loir^^ pair et premier 



.48 PkÈtïS HISTORIQUE 

cf l)aron chrétien de France^ brîgadief d^ 
t< armées du roi, etfc. 

« Revêtu par feu son âlteisse sérénissime le 
M, très-respectable et très- illustre frère comte 
c^ de Clermont^ grand maître de toutes les 
k loges régulières de France, de to&te ta piè- 
ce nitude de soii pouvoir; non-seulement pour 
a régir et administrer tout Tordre, mais pour 
A la fonction la plus brillante , celle d'initier, à 
tt nos mystères le très ^^ respectable et très- 
(i illustre frère Louis-Philippe d'Orléans , duc 
u de Chartres ; appelé ensuite par, les vœux 
tr de toute la maçonnerie au suprême gouver- 
u nement. 

« Certifionar avoir reçft en notre qualité 
4 d'adokinistrateUr général /Tacceptation par 
Il écrit du prince : ainsi mandons à la grande 
i( loge de France, d'en faire part à toutes les 
€i loges régulières, pour participer à ce grand 
Ci évéaein;ent, et pour se réunir à nous dans 
a ce qui pourra être pour la gloire et le bien 
ce de l'ordre^ 

ce Donné à notre Orient, Fan de lune yyysr^ 
Ai et dô Tère vulgaire i*' mai 1772, apposé le 
ce sceau de nos armes et contresigné, de l'un dé 
c< nos secrétaires, j&^e Montmorency-Luxem- 
rc bourg. Far monseigneur, ^^ne d'Atessen. »i 

Quelques frères forment le projet dt faire 



DE Là FRAirG«>]IAÇ01lllSBIE. ^9 

Mtifler tout ce qui aétë fiiU^peiûlant le tempe de 
lasci89ion; ttns doute aocuti.d'eux ne prévoyait 
le résultat de laiinesiire qu'ils proposaient; ils 
ne songeaient peilt«étJi:e pas qu'ils ne faut sou- 
vent qu'une seeousse à une autorité chancelante 
pour ;la faire écrouler tout à coup. Cette me^ 
sure , faiblement combattue , est vivement ap«« 
puyée par plusieurs des anciens membres de 
la grande loge,. - . ' 

. Au lieu de paralyser eea projets par son 
adresse^ ou de les faire échouer par sa fermeté, 
la grande loge choisit dans son sein huit cominis» 
saires à qui elle donne les pouvoirs nécessaires^ 
et elle les charge de lui faire un rapport. Pi^a* 
lablementy elle décide que les constitutions 
délivrées en son nom par M. Chaillou de Joiur 
ville y et celles expédiées par les frères bannis , 
seront revisées afin d'établir la préséance don- 
née par les dates des constitutions. Sa sécurité 
était parfaite; elle ne prévoyait pas qu'ui^fl 
grande et inévitable révolution se préparait. 

Vingt-; deux grands inspecteurs proyinciaiux 
sont désignés pour visiter Içs loges du royaume 
et prendre connaissance de leurs travaux et d^ 
leur administration. . 

La grande loge de France qui s'est reppséjç 
pour les hauts grades sur le conseil des empe- 
reurs d'orient et d'occident, voit avec inquié* 

4 



^d . PKÉODS HiSTOHlQUE . i 

î);f^itladéeiarc|tîoo ^uiraiite : 
-^a Laiâ^èsMrespeçCabèeGn^ande Ldgéf de F^àn^ë 
fl ndua ayant inaltiaéS€vi^itRH|yi^éWde6fa^;hot^ë 
« acceptâtiopà la f)i^ë9Îd6if<» dé^qiiët([|Àe$ logês^ 
«F* nous nous smnme^ empi^^s^ de la trânquil-* 
« >l»er par la pressa te déclaration. 

H A ces causes^ vu la délibération de îâ très-* 
mc^fes^ttéA^^i «[»vè«iînéGraiide Loge, du 
<f î^iaout dël*niéY^^'(Ët apî^èà aWrr ouï les Vén.*. 
W i f?Fi % è(}tnrriissa(yè)$ ées-^dépUléfe \èùr les mo^ 
K^ tite de^ ladite tléWbéi^atîoti, tout brth Conèi- 
T< '48ré : Vôtttefft f^afséurer ladite tfés-respectablé 
*<i ^É éôilvèrainé'GWndè Loge sut' W tnconvé- 
w Wîefite qu'elle a? e^u énil^évoft* âfàns lés accepla- 
«"Wefes de Jiilf^sèàndë que ttoirs pouï^rions faire 
îr''6ti âVôir fkïtts^dàiis quelques' èorps maçons^ 
ù- 'àlilm que là ti^éé^Vèspec table et souveraine 
a^^Grâmlfe ILo^e.: ' 

t<^ Notts déëlkrèiife' que nous ne reconnais-^ 
iV'^iiiiife lil ti^enléfttfdbs reconnaître aucuticorpa 
(r;*cttiïrinfe iiadèpendànï de la. très -respectable 
i'^et ^(rtïVèraîriè Grande Lo^^ à laquelle est; 
. « uni le sublime corps des ëmperQurs d'orient 
'w*^^l'd*occî(][(Bnt^ sublime mère loge Écossaise, 
f< et avec leauèi elle ne forme qu'uq seul et 



Ï)E Lk FBANC-MAÇOldCEIlliE:. ^t 

w même corps qui réunit la plénitude deê coih 
« naûsances maçonniqued et de la puiMânce 
H législatÎTe de l'ordre. 

« Nous déclarons encore qu'en accordant 
K ' ksdiles àeceptations/nous n'entendons attri- 
xt bner ni reeonnaitre dans ces eorpspartieU'-' 
tf liers aucune espèce de juridiction, préémi- 
M hence^ ni màme de concurrence avec ladite 
(« très-respectable et souveraine Grande Loge^ 
a leur donner droit de faire aucun acte légis-* 
Cl latify ni valider aucun de ceux qu'ils auraient 
(f pu Faire. 

H Donné à notre Orient , âous le sceau mys^ 
« térieus de nos armes , et sous le contre- 
(V seing de l'un de nos secrétaires ; style vulgaire 
t( le 4 septembre 1772, signé Moptmorency-» 
d Luxembourg, j» 

tf Par monseigneur, signé d'Atessen. >i (In-4^ 
de huit pages> sans titre, 17 septembre 1772.) 

Cependant l'état d'inertie dans lequel la 
grande loge, soit par timidité, soit par le dé* 
faut d'accord et d^ensemble parmi s^ membres, 
tenait depuis long-temps les travaux raaçonni-^ 
ques, inquiétait et mécontentait les maçons de 
la capitale aussi bien que les loges des provin- 
ces, avec lesquelles la correspondance était 
presque suspendue* Le désordre s'établissait, 
partout, et chacun soupirait après un meilleur 



52 I>fiÉGtS HISTOKIQUE 

état de choses ; la grande loge avait eapore pour 
elle^ comme corps maçonnique^ \ù respect d& 
à l'ancienneté de son institution , mais son p6u^ 
voir diminuait chaque jour dans une proportion 
égale aux abus qu'elle laissait s'introduire; dmt-» 
on, après cela s'étonner que ce pouvoir ait dis- 
paru , et se soit éclipsé devant une nouvelle 
autwité^ jeune, vigoureuse, et dont l'origine 
prenait $a source dans le sein même de la 
grande loge? ^ 

Nous avons dit que huit commissaires avaient , 
été nommés avec des pouvoirs assez étendus, à , 
l'efFet de reviser les opérations de la grande 
loge; ces huit commissaires eurent des ^confé- 
rences suivies avec un parti nombreux que pro- 
tégeait ouvertement le duc de Luxembourg , et 
auquel s'était joint le conseil des empereurs 
d'orient et d^ occident f ainsi que le conseil des 
chevcdiers d'orienté Dans ces conférepces on 
perdit bientôt de vue l'objet spécial des réu- 
nions et les limite^ du mandat émané de la 
grande loge : Tidée d^ane réorganisation géné- 
rale séduisit tous les esprits; la grande loge 
pouvait révoquer ses pouvoirs , mais ses pro- 
pres membres étaient pour ia plupart dans le 
secret des opérations, ou plutôt, il n'y avait 
plus de secret pour personne ^ on conspirait 
ouvertement. 



DE IkA, FKANG^-IIAÇONIIBIIIE. S^ 

Les frères naguère banbis , soH par ven- 
|;eance, ou, ce qui est {dus probable /par uH 
esprit de dissidence qui se perpétue souvent 
dans les fractions d'un corps- nombreiK,. et 
surtout dans un corps oit, comAfé dans celui- 
ci, les décidions sont aussi mobiles que* U 
composition , suivirent avec soin et avec aè^ir 
duité les progrés delà révolution^eomméncëe^ 
ils Vencouragérent de tous leurs^ efi)>rts. iie duc 
de Luxemboui^:, grand administrateur général 
de l'ordre, se-met à la tète du donble parti que 
^ viennent fortifier encore des maîtres de loges et 
des députés. Les séances ont lieusecrètem^it à 
rbôtel de Cbaulnes sur les boaltvardë. Lalande 
dit , dans son Mémoire historique sur Im ma- 
çonnerie, qu^elIes étaient très ^nombreuses et j> 
irès-^ien composées. 

Parmi les maîtres de loges, et les députés, it 
se trouve des hommes qui réclament en favew 
des principes établis. Ces honorables frères n'a^ 
doptent pas les projets qui devaient renverser 
le pouvoir de la grande loge de France. Ils 
sont exclus sans aucune forme de procès. L'agi*- 
tation était extrême; et sous le prétexte, et 
peut-être avec la. bonne intention d'extirper 
seulement des abus et de régénérer l'adminis^ 
traUon de l'ordre , on confirait réellement 
\a ruine du plus ancien corps maçonnique4 



S4 PRÉCIS HI9T0(lltIQUJS 

H On dreas^, dit Lalaode^ de nooireaux-sta-^ 
H tuts ; on reuiédîa aux abus en resadanC mr^ 
« tout les maîtres amovibles eit élîgibles à la 
<( pluralité des voix. ». 
. C'était là «u bien immense. La maîtrise pei^ 
ItétueUe dés loges était un dangser imminent 
pour l'ordre^ella oai^e d'une foule d'abus; il 
laUaM le foire cëa^er. Il était né de la défectioa 
peut-^étre involontaire du grand-*- maître ÇvcfjT'. 
>744X ^^î^ ^^ ^^^ pouvait se faire sans 
secousse 9 et la raison seule aurait peu à peu 
l^ré <;e cbangementutile^. 

Les huit commissaires de la grande loge 
pi\9n^iânt piari 4 toutes ces opérations. S'ils 
^us^eiit fidèlement accompli les/ devoirs «que 
âeur dtetait l^r mandat, ils eussent infor^ 
mé la grande loge; ils l'auraient app^eà 
CO|)coiirir., eomme corps administratif, 4 des 
«mélîoratioM qu'elle n'avait pas intérêt de r^ 
■pousser. 

•• Ces simples mandalaires du premier corps 
d6 L'état maçonnique se crurent omnipotents, 
l^a grande kge ne sut pas oun^osa pas révoquer 
des procureurs qui ouire-passaient ses»Qfdres^ 
et etUe en fut bientôt punie. £n administraticm 
comme en politique, il faut de lu fermeté. Le 
pouvoir qui fléchit ne tarde pas à tomber. Mais 
noua l'avons dît;^ beaucoup de membres de h 



DE XA FEAVO^MAÇOilBlKIE. SB 

gi^iadie Joge «pplavâissadciiic à la çbùcéde lèiit 

De concert avec les frères que nous avoRB dé^ 

m§né%f lealiuHcDipmissatrâi^réâi^èéèiiiiîcettefa- 

mwm dédamtionqjii€léelft£aitla*^iws^a£^^ 

d^^^an<» disMute, el la Bem^Uçait par uoé 

jfk^itv^^CHHmdçiogettatimudafbxi Gnand Ortent 

4c France. Ce porps , prolég^ par Ifi duo de 

Luxembourg, ayant opéré une gvaqde réformé 

dftW radiuiuistralion eeDtmle de ronlre^. et 

fMréparaott ukie noiivdle èni à Ii| iniaoaaBerîe ^ 

réunit bieiUètà lui na grand nombre de loges 

qui redotitaiéotles fautes et les abusqttî VétapeBt 

iolâf^uks daii» Taoeienae adoiini^tiatioii. 

- Aînri s'opéra. Sftw sec<ni^e^ mab non sans 

l^eg^éte et i^ass psoteétatlons , pelle i^Tolutioq 

dai|»laqiyt«He ajraient trenapélea propres meffn***. 

bres de la grande loge, et à laquelle eeux qm 

B» rapprouvaient pas étaient demeurés peut- 

Mre t^op indifférejsts. Oir doii le dir» , les loges 

dela<orre9poQd9ncieÀpplaiidiiieiitpr^ue una« 

nimement au nouvel ordre de choses; car ou. 

était fatigué des dissensieos et des abus qu^ 

avai^ent sigmJié lè^-dertai^ei aiBné^s de Tère 

9iaçonniqu4e> 

1773. 

C'est le 5 mars de cette année que ^ pour la^ 
l^remière fois, se réunit en assemblée jg;éiiéraU; 



56 PRÉCIS niSTORIQI^E 

la Grande Loge naticmale de France ou 6ran4 
Orient. Oiï y confirma la nomination du grand 
màttre. 

M. Chaillou de Joinville ajoutait aux eniihar- 
ras de l'ancienne Grande Loge, en approuvait 
les opérations de la Grande Loge nationale, et 
en, demandant au. nouveau corps des lettres de 
substitut général honoraire. Le prince.de Rohan 
^'avait remplacé. 

Far les nouvelles ccmstitutions, trois cham^ 
bres sont érigées dans le Grand Orient pour 
radministration des loges de Paris et des logèft 
de provinces. Le duc de Luxembourg en fa|t 
rinstallation , et donne au nouveau Grand 
Orient une fête superbe; c'est ain^i que ^^iex- 
prime Lalande, et il ajoute : « On n^avait 
« point encore vu à Parî^de fête maçonnique 
H plus solennelle et plus brillante, » 

Dans la même année , le Grand Oriçnt de 
France (c'est ainsi que nous le désignerons 
désormais) installé le sérénisstme g^and maître 
en sa suprême qualité maçonnique , dans sa 
petite maison dite de la JFbàe— Zï^o/^, rue de 
Montreuil , faubourg. Sain t«<<Antoine. Le Grand 
Orient fit les frais de cette solennité *• 

T Planche à tracer générale de Tlnstallation du T.*, 
R.". et T.*. IIK'. ser^nîssime grand maître, in -4* 
de 23 'pages. 



DE LA FJlANG*-MAÇONllERIF. 5j 

' Les Tainqueurs ne furent ni noKxleetes ni 
modérés. Ils prirent des mesures aceri>es con-- 
tre plusieurs membres de l'ancienne Grande 
Loge , sous le prétexte de rétention des sceaux 
et timbres, des archives, etc. 

La Grande Loge lutte et résiste, mais sans 
énergie et sans ensemble. Le faisceau désuni 
était à moitié brisé. Le seul acte de vigueitr 
auquel elle se détermina, mais qui de fait de-« 
vint stérile, fut de déclarer la Grande Loge 
nationale ou Grand Orient scJusmatique et 
usurpateur; elle décrète aussi contre ses huit 
commissaires qu'elle déclare infidèles. 

Une triste polémique de part et d'autre vint 
affliger l'ordre entier qui pouvait être compro^ 
mis par ces bccés. 

Gepeudant le Grand Orient au milieu de 
l'agitation générale fait un acte d'une haute 
importance. 

Il passe un concordat avec les puissances 
supérieures du rit écossais, d'où résulte l'ad- 
mission et la fusion générale des rites dans le 
Grand Orient. Première origine bien constatée 
des droits du Grand Orient sur les grades 
écossais. 

L'année ly^'S fut encore remarquable par 
deux êvénenients qui n'ont laissé que d'heu- 
reuses traces. 



58 PltéCf9'flI9TOSiQUE .;: 

La loge 4e VJmitié^ Paris reçut ^on rtniti- 
itttioQ. Ije Téfiérable fnère Roettieéi dé Mon*' 
tal&au f qm depuis a înaeri^t son nom dans nos 
iasteSy Ta préaièée plusieurs foii* 

Le second événement n'eat pas moins: glo-« 
rieux pour l'itislkiitiDn. Plusieurs lûaçoné, uni- 
quement lirrés à Tétude de la maçonnerie, les 
f Itères Savaletle deXanges, Court de Gebe-* 
IiQ^ elc«, fondent la loge ^des Amis Béunis, de 
Paris y dans laquelle ils ëiablissent le régime 
des PkUalcies ou chercheurs ife la vérité : créa^ 
tion célèbre {voy. 1786 et xrj^). Toutefois la 
loge ne fut installée qu'en 1775* 

1774. , ■ 

Plein de vie et d'ardeur, le Grand Orient 
poursuit sa brillaqte. carrière. 11 pcei^e tous 
liBsespril^^ il attire jU>us Les vœux* Le local dn 
Tancien noviciat des Jésuites , rue du Potrde*^ 
Fer, lui parait avantageux pour aes. réunions; 
il s'y installe, Lalaude f en qualité de grand 
orateur, prononce ie dJ3Q0urs de. prise de posr^ 
session 4e ce local. 

Trois directoires ^çofsai^ de la réS^rmè de 
Dresde, sont établis à Lyon^ à Bordeaux et à 
Strasbourg. Us fondeni: des loges ^n France et 
ont pour grand maître^ le duc d^ BoaiUon. 

Voici les considérants qui détçjrcqMièrent le- 



ir En 177-4, il d'est ofiEert au Grand Orient 
uQie .cirooQfitanoe bien délicate d'exercer ses 
lumifàrosi le traité d'union des dùvctotres 
écossais établît en France aous la réforme , de 
Dresde» Ce traité semblait iniëresser la gloire 
du Oxand Orient en sens contraires* D'une 
fiart le .régime de «es directoires était en oppo^ 
«ition avec les Joi^ natioi^desjde la maçonnerie, 
4}ui pcdj^oaoeat FîrrégUlaritéeontneloutes loges 
constituée! en France par d'autres cfue par ie 
Gxand Orient. D^intre part les directoires m 
présentaient avec un noipbre de maçons d'un 
choix épuré , dont les principes de la réforme 
fiort aident extérieurement stir la «ûimptuosité 
des décorations, des fêtes et des festins maçôn^ 
niques, pour donner plus d'aliment et d'exten*- 
«îon aux actes de bienÉkisaïK^e et de vertu. 

<( Une bibliothèque immense, rendue pu^ 
bliqueàMittau; dans d'autres lieuic, des asiles 
ouverts à la vieillesse infirme ; ailleurs , des 
soins donnés aux tendres orphelins ; dans des 
it)Yaume8 entiers^ des secours prodigues à ces 
infortunés de la déduisante et trop impériensc 
magie des «eus , à ces créatures inlép^santes 
tnéconnues de leurs pères, victimes du sîtence 
des lois, qui, n'ayant plus que la nature pour 



6o PRÉCIS HISTORK^UB 

mére^ ont le droit iiftmuable et sacre de réda-* 
mer tous les hommes pour frères ; tels sont les 
traits éclatants du* régime moral de la réforme 
de Dresde, observé par près de quatre cents 
loges, tant au novd qu'au midi de TEuropeé m. 
En 1776., le Grand Orient crut qu'il était de 
sa justice et de aa^ prudence d^adopter ce traité, 
parce que les bons^maçens sont une seule famille 
répandue sur toute la surface du globe, et que 
les droits de suprématie du Grand Orient sur 
les loges de France lui étaient conservés, l'kK 
liance étant proposée par les directoires, les- 
quels se rendaient tributaires du Grand Orienti. 

1775,. 

La grande loge de France ëdipsée par* le 
Grand Orient, mais soutenue par d'anciens 
et fidèles maçons, se maintient cependant 
dans iHie sorte d'activité ; elle délivre huit 
constitutions à des loges de Paris, et un plus 
grand nombre àdes loges de province^ 

i776. 

Nous avons rapporté à la fin de l'année 1774 
les motifs qui déterminèrent le Grand Orient 
à signer un traité d'union aTcc les directoires 
écossais établis à Lyon,, à Bordeaux et à 
.Strasbourg* 



DE LA FRÂNG-MÂÇONUfilllE. 6l 

La loge ci -devant de Sainte Lazai^e .{yo^* 
1766), ei ^ain^tenant ^e Saint- Jean d'Ecosse 
du contrat social^ Mère Loge Écossaise ^ ina-* 
tallée sous ce dernier titre; par les commissaires 
de la Grande Loge Écossaise du ComtaC Venais»- 
sin^ adresse au Grand Orient copie de ses 
coQstilulions y comme Mère Loge Écossaise. 
Ne pouvant obtenir du Grand.Orient de France 
la confirmation de son titre de Mère Loge 
Écossaise y elle publie un Mémoire contre le 
Grand Orient^ qui, après une année de dis« 
eussions et de résistance de la part de la loge , 
la raie du tableau général de Tordre (^^. 
1782). 

Des gens de lettres distingués, et des hommes 
d'une célébrité européenne, se réunissent en 
société maçonnique sous le* titre de. Loge des 
Neuf Sœtirs. Ce titre un peu profane, et plu- 
sieurs séances solennelles que tint cette loge , 
suscitèrent au fondateur une foule de désagré- 
ments. La puissance maçonnique retarda d'à* 
bord la délivrance des constitutions de la loge , 
qu'elle faya ensuite du tableau de l'ordre; mais 
elle l'y rétablit bientôt sur des observations en 
forme de Mémoire pour la Loge des Neuf 
Sœurs, que publia un membre de cette loge, 
le frère de La Dixmerie. 

Quelle loge que celle où brillèrent Franklin , 



02 PkÉClS HiStOItlQt^e • 

H^Itétitt^y Court de Gebélîn/de ta Dixmerîe^ 
Rouqhei^^ Lalande; où Voltaire fut reçu maçon; 
et qui ^ en un mot, réunissait dans son sein 
toutes les sommités littéraires ôii philoso- 
phiques! 

Cette loge existe encore^ et fidèle au principe 
de l'institution franc- maçonnique, elle vou* 
lut toujours rester étrangère aux prétendue^ 
associations maçonniques supérieures. Elle con^ 
tinua à être loge symbolique ^ dédaignant lé 
titre de loge cKàpkràle ou de loge chapiirale 
et aréopagite y c'est-à-dire, de loge servant de 
souche à un chapitre ou à. un conseil du tren<=- 
tiéme degré ^ etc.; elle a été long-temps pré-» 
sidée'par 4e frèretle'Mangoiirit, savant aimable^ 
et littérateur aum spirituel que' modestCv La 
loge moderne de Smhi^Louis de Franoe, èon^ 
tituée^en i8ï5, est venue tout entière se fondre 
dans èon atelier. On ne tro^ure plus maintenant 
de ces brillantes réunions; on ne trouve plus 
une aussi grande masse de talents dans une 
même enceinte; il y a trop de logés, et à Paris 
surtout le nombre en est si etosîdéWbl(i, que' 
le nombre des hommes éclairés se troiive bien 
réduit pour chacune d'elles. 

. i777: ■■■■ .■,■■,.' 

Les.damds françaises; n'étaient poi«t restées 



DE LA FHÀlTG^-KAÇOlfJIBRlE. 6S 

indifféPeQles ou bien que iaiséiei^t les aMOcm^ 
lions maçonniques. Les plus illifetres d'enire 
elles se ficent admeU£e'daxi8 une insikution 
qtiiy séTëre d'abord, fit bienlôt de judicieuses 
concessions en faveut de oe sexe qîil aurait 
créé la bontés la bienfaisance^ si le Cr^teur 
supl'ème.9 pour Iç. bonheur, cl; le triomphe de 
l'humanité^ n'en eut mis la ^erme dana tous 
les cœui^s. . 

, Plusieurs dames de la pour donnèrent un 
mémorable exemples Madame la ùiarquise de 
G<air t^bociue , madame ib;comte$se de Foligoâc , 
madame la comtesse deChoiteûl-^^jrouffier^.mâ-* 
divine la yicomtesse de'Faudoto^ eâgagàrent bn 
zélé et illustre maçon à établir une loge de 
datnes. Le inarquis de Saisseyal , aidé.de quel*^ 
qu)es frètes nqn moins zéljés^ non mmns ilUisr^ 
très , instituèrent la loge de la:. Cand^ur^ que 
k. Grand Orient constitua ^ et qui y peu après» 
donna une loge d'adoption, où assistèrent la 
sérépissimé ^œur duchesse de Chairtres^ épouse 
du grand maitre ^ la sérénissime sœur duchesse, 
de BoqrbpA> fit la princesse de Lamballe« La 
duQhessedeBourboaaccepta.ie titre ds grande 
maîtresse 4^; toutes les^ logi^ d'àdoptton.de 
France. . Toutes les dames de la. coiir >priDci)fi& 
part aux travaux. , i i >i 

Ces belles et touchantes réunions se multî^ 



y 



64 Pséoi» HISTORIQUE :: l 

pUërenl; mais des raisons politiques les firent 
cesser, en 1780. . ^ 

Prisonniers pour dettes délivrés ^ mères de 
famille indigentes soulagées, belles actions ré*' 
compensées y actes de bienfaisance de tout 
genre; fêtes augustes^ galantes, toutes d'un 
goût exquis i ^charme et triomphe des principes 
maçonniques : tels furent les admirables et 
louchants résultats du double concours des 
frères et des sœurs , sôus les bannières sacrées 
dé la charité, des vertus, de la noblesse et des 
, grâces réunies par le plus admirable lien, celui 
d'une douce amitié. 

D'autres fêtes d'adoption, peut-^étre moins 
éclatantes, mais non moins utiles, se sont 
reproduites depuis , et nous devons signaler 
entre autres celles que donnèrent les loges des 
JF^ancs CheQaliers, de Sainte^ Joséphine , d^A^ 
nacréprij de Belle et Bonne ^ des Arts et de 
V Amitié^ etc. . / 

S. A. le duc de Ghartr;es présida pour la 
première fois, cette année 1777, le Grand 
Orient de. France. L'ordre comptait à cette 
époque trois^ cents loges en France, et dou2:e 
cents loges étrangères, avec lesquelles le Grand 
Orient était en relation de confraternité. 

(c Un autre objet de nos vœux, dit le Grand 
Orient dans sa circulaire du 3 juillet 1777^ 



DB LA FRANC-MÂÇONNERI£. 65 ' 

c'est d'assurer la régularité des loges, en écar- 
tant de leurs travaux de faux niaçons, indignes 
d'y participer. Convaincus par une longue 
expérience de l'insuffisance des moyens em-- 
ployés jusqu'à ce jour pour y parvenir, et gé- 
missant avec toutes les loges régulières d'un 
abus si contraire au bien général de l'ordre, 
nous avons cru ne pouvoir y remédier qu'en 
priant le Sér.*. Gr.*. Mait.*. de donner tous 
les six mois un mot qui n'éljint communiqué 
qu'à des maçons réguliers, puisse les faire re- 
connaître pour tels par les loges qu'ils iront 
désormais visiter. 

ce Empressé de maintenir la régularité d'un 
ordre qu'il chérit, le sérénissime grand-maitre 
a approuvé notre demande, et le très-respec- 
table frère grand orateur a annoncé que l'in- 
tention de notre auguste chef était que chaque 
frère promit de né communiquer ce mot qu'en 
loge ou à l'entrée de la loge. >i 

C'est de cette époque que date la première 
communication du mot de semestre, dont l'u- 
sage s'est conservé Jusqu'à n<)s jours; ce mot 
sert de ralliement et de mot d ordre à tous les 
maçons dits réguliers, c'est-à-dire, ceux qui 
doivent leur titre à une réception régulière et 
qui reconnaissent l'autorité du Grand Orient; 
pour le recevoir, il faut faire partie d'une loge 
I. 5 ^ 



66 PRÉCIS HfSTORIQUB 

s / 

en activité; c'est ëlumî cette annëe qae com^ 
mençf! la pubtication en Oomput du Gratid 
Orient ou Almanaek maçonnique de toutes le$ 
Loges de France. 

177». 

L'ancienne Grande Loge de l^ance , qui 
prenait le titre de' Très^ Respectable Grande 
Logej ancien et unique Grand Orient de finance, 
publie ses statuts^et régletnents géné>aux et par- 
ticuliers *. 

Par une circulaire aux loges de France du 
2^* jour du 10" mois 6778, là loge de V Égalité, 
Orient de Renneâr, proteste ëilergiquement 
contre le traité d'union du Grand Orient avec 
les directoires écossais^ sans la participation 
des loges de France : 

ï* Farce que le Grand Orient n'était pa» 
autorisé à conclure ce traité. 

2** Parce "que plusieurs loges avaient allégué 
des faits graves contre la plupart des membres 
des directoires écossais, savoir : qu'ils n'étaient 
que des transfuges et des déserteurs du rite 
français, ou qu'ils n'avaient été admis aux tra-^ 
vaux réguliers de la réforme qu'après avoir 
essuyé des refus constants des loges régulières^ 

* I vol. tn-4^, Jérusalem , 1^78* 



DE hiL FRAMG-BlAÇOMNERJï:, 6^ 

S"" Parce que, lea directoires écossais de vien- 
nent juges du rite français ^ tandis que 1^ loges 
du rite de France ne peiivent jamais prononcer 
sur les contestations qui naissent de leur ré- 
gime ^ ce qui détruit i'^Uté qui constitue la 
maçonnerie. 

4*" Parce qu'ainsi >ont détruites l'harmonie 
et TuBtité, etc* * 

4780- 

Une puissance des hauts grades, le Souue^ 
rain Conseil , Sublime Mète Luge Écossaise dâ 
Grand Globe Français, qui depuis s'est appelé 
Souverain Conseil y Sublime Mère Loge des 
Excellents^ publie plusieurs décrets de fulmi- 
nation contre des grades nouveaux introduits 
dans réchelle ancienne. Le libellé du décret 
du 9 mars 1 780 est précieux à conserver. Le 
Souverain Conseil s'exprime ainsi 1 

u Ayant pris en considération la dénoncia» 
ii tîon faite tîe plusieurs grades dangereux, 
« factices et illusoires, qui se sont introduits 
(c dans la maçonnerie, soi t par l'ambition, l'igno- 
ii rance ou la cupidité, et ayant reconnu que le 
« petit Elu y Y Elu des Neuf on de Perpignan ^ 
x< VÉlu des Quinze y le Maître illustre y le Chûi^a^ 

^ In-^ de 10 pages, avec la circulaire et le tableau 
des membres de U L.% 



68 PRÉCIS HISTORIQUE 

w lier de r ancre ou de F espérance , vx: sont que 
« les échelons d'une morale répréhendible qtiî 
(( conduit au grade affreux de grand inspc^- 
« teur général, ou chevalier Kadosch, ou 
(c Chevalier élu y ou Cfievalier de V aigle noir ^ 
(f surmonté de commanderies illusoires et pa- 
(f rasite^, tant dans celui de Sous^erain Corn-* 
« mandeur du temple , que dans celui ^écos-^ 
« sais de Saint- André d^ Ecosse y imaginé et 

(c apporté à Paris par le feu baron de T 

w (Tschpttdy), qui se reproduit aujourd'hui 
(C dans les directoires écossais de Dresde, adop- 
H lés à Lyon , Strasbourg et Bordeaux , n'est 
H qu'une modification du grand inspecteur 
a chevalier Kadosch , etc., le but et les récom- 
1^ penses étant lea mêmes, aU; cordon et à la 
Ai vçngeanee près, que celui-ci blâme avec 
« justice ; que le grade écossais de Saint" 
M André d^ Ecosse , non moisis dangereux par 
cr ses émigrations projetées que par ses sophismes 
(C présentés avec art,, tendrait à la subversion 
« de la vraie maçonn.*.; que le soi-disant 
« grade de Rose-Croix et adhérents présente 
(C des absurdités qui pourraient être autrement 
tt qualifiées ; que celui de che\^alier d'Orient , 
{( surmonté des commandeurs d'Orient y pro- 
«« duction niaise et bâtarde,, ne présente qu'un 
(C faux développement de la lèltre maçanaiqite^ 



DB LA FBAHC-MA^OHBSBIE. €9 

« sans pouvoir s'adapter à son espri t , ele. , etc. , 
c< arrête que lesdits grades seront supprimés et 
tt proscrits de toutes les loges où la vraie lu- 
« mière est eu recommandation , etc. » 

Par un décret du 27 novembre de la même 
année (1780)., 1^ même Soiwerain Conseil^ 
Sublime Mère Loge des Excellents du Grand 
Globe Français^ supprime les titres d! écossais, 
éi'anglais , ^irlandais , d'écossais saxons , 
èi africains de Berlin , de maçons réformés de 
Brunswick , elCi , et rétablit l'ancien titre 
à^excellent, parce que, dit le décret , m En 
« conservant plus long-temps une dénomina- 
cc tion étrangère, source d'une inBnité d'stbus 
« préjudiciables au bon ordre , à la paix , à l'u- 
« nion qui doivent régner dans toutes les loges 
« de France , ce serait s'exposer aux justes re- 
ff proches des sages et des légitimes maçons '^. n 

En reprenant le cours de l'histoire de la 
franc -maçonnerie, nous remarquons que ce 
Souverain Conseil Sublime Mère Loge Écossaise 
des Excellents du Grand Globe Français, reven- 
dique, ou plutôt prétend avoir les droits de 
V ancienne Grande Loge de France, àzxi% la- 

^ Extrait d'un imprime en placard , format atlan- 
tique, signé Labady^ par mandement du Souveraki*. 
Conseil , etc. 



JO, PRÉCIS HISTORIQUE 

quelle il s'est confondu, ou qu'il a reçue dans 
fion sein. 

Le Conseil des empereurs d'orient et d'occi- 
dent f souverains pnnces maçons 9 et sa fraction 
des ChesHiliers d'orient ^ sont réduits pour se 
fortifier réciproquement à se recruter des gens 
de bas étage. 

Ils^ ont voulu ri?aliser l'ancienne Grande 
Loge et le Grand Orient lui-même et toutes 
les sublimes puissances des hauts grades , et 
néanmoins ils sont tombés dans une déconsi- 
dération complète. Pour ranimer l'intérêt, ils 
publient les grades de leurs archives contre la 
volonté de ceux qui les leur avaient donnés : 
vains efforts , inutile et coupable imprudence ! 
L'opinion publique , c est-à^ire , Topinion de 
tous les maçons hommes de sens^ les aban- 
donne : ces superbes maçons disparaissent poui: 
long-temps de la scène maçonnique, 

\7%\. 

Les trois grands directoires écossais de Lyon , 
de Bordeaux et de Strasbourg, avaient obtenu, 
en 1776, leur agrégation au Grand Orient. 
Le directoire écossais de septimance, séant à 
Montpellier, demande la même faveur et l'oba 
tieut, 



DE I«A CBANC-lfÂÇOItlVERIK. 7I 

1782. 

Quelques partisans du système t^cassaïs de- 
Qiandent au Grand Orient r.érection dans son 
sein d^une chambre des hauts grades; soutenus 
par les amis de la nouveauté et des distmclions, 
ils obtiennent cette faveur.. On s^ôccupe de 
régler la hiérarchie entre les grades dits supé- 
rieurs. - ^ 

1785. ■"- ^:- 

Uécossisme se reproduit encore, dans l^S; 
grades symboliques; mais toujours .pour do- 
miner. On fonde en sa faveur la loger de Saint^ 
Alexandre d'Ecosse. Celte loge a servi de 
refuge à la loge du Contrat social ^ ci -devant 
de Saint-- Lazare (voy. i'jj&). Elle a pris, et 
porté le litre de mère loge écossaise de France^^ 
sou« le titre de Saint-- Alexandre d^ Ecosse et 
du Contrat social réunis. 

M* Thary, l'un de ses membres^ s'est efforcé 
de donner une grande importance à cet atelier 
{vcgr. acla Latomorun , etc, ) ; il signale ses 
^avaux dans toutes les occasions^ dans lepplqs 
petits déjtails; il la met coiiiOamment sur la li- 
gne de la Grande Loge et du nouveau Grand 
Orient^ et quelquefois au-dessus. Le temps, 
cet éternel juge, et le bon sens des maçons, eix 
général , ont fait justice des vanités de Fb^tOr- 



7^ PRÉCIS HISTORIQUE 

rien et de aon œuvre elle-même : la loge, at-> 
teinte d'une langueur mortelle , a cessé tout-à- 
fait d'exister. 

L'illustration de la mère loge écossaise de 
France, sous le titre de Saint-jélexandre d^É" 
cosse et du Contrat sojpial réunis, réside, çn 
grande partie, dans la brillante initiation de 
lambassadei^r de Perse, le prince Askeri-khan. 
(P^Cfjr. 1809.) 

La mère loge écossaise avait de belles ar- 
chives , un riche dépôt de livres et de manus- 
crits, et une rare collection de médailles, tou3 
objets d'une assez grande valeur, et acquis 
des deniers de la loge. Le frère Thory en 
était le conservateur j la loge s'étant éteinte, il 
â conse^é ces. objets. liest mort lui-même de- 
puis. On dit que sa veuve en est devenue la 
conservatrice à son tour ; mais quand cette 
dame décédera, les héritiers, qui n'y ont aucun 
droit légitime, puisque tant de précieuses ac- 
quisitions ont été faites des deniers des mem- 
bres de la loge, en seront- ils aussi les conser- 
vateurs , ou pour mieux dire les propriétaires? 
Cette question pourrait regarder l'autorité ma- 
çonnique en France, et mieux encore les tri^ 
bunauXy si les intéressés s'avisaient de réclamer 
pn jour leurs droits. 

Un illustre frère étranger, le baron de Wal- - 



DE LÀ FRANC-VAÇONNERIE* j5 

teMtopff/ chambellan , puis ambassadeur et gé- 
néral du roi de Danemarck, fonda à Paris la 
loge de la réunion des étrangers. La nouvelle 
loge était remarquable par rexcellente com- 
position de ses membres , et le zèle extraordi- 
naire de son vénérable^ Tun des maçons les 
plus instruitsi Sous une autre présidence , la 
loge Voulut, après la restauration maçonnique 
en 1796, faire schisme, et résister au Grand 
Orient 9 elle se fit démolir; mais par suite du 
concordat de 1804, entre le Grand Orient et les 
associations écossaises, elle fut rétablie sur le 
tableau général de la correspondance. En 1810, 
la loge de ta réunion des étrangers y présidée 
de nouveau par le baron de WalterstorfF, alors 
ambassadeur près de Tempereur Napoléon, 
changea son titre en celui de loge de Marie^ 
Louise. Après les événements politiques de 
i8i4> la loge tomba dans un sommeil qui dure 
encore (1828). 

Dans la même année (1783), fut fondée à l'o- 
rient de Paris, la loge de la Trinité ^ que Tor- 
dre a toujours comptée parmi les loges les plus 
dignes de leur institution. 

Cette respectable loge n'avait pas obtenu sans 
peine la conservation de son titre. Le commis- 
saire du Grand Orient chargé du rapport, s'y 
était formellement opposé dans ses conclusions. 



74 PRÉCIS HISTORIQUE 

Dans ua tableau du Grdnd Orient, à la saite^ 
de$ statuts généraux de cette époque , on Toît 
une singulière addîlion : loge de la Trinité ^ 
dite de VÈgaUté. 

Le clKipitre de cette loge professe toujours 
le rite philosophique des SubUmes Élus de la 
^ vérité^ qui fut arrangé en 1776, bien qu'on 
eareporle rintroduction à, Rennes , en 174^, 
par un maçon zélé, Iq frère de Mangourit / an- 
cien diplomate, homme de lettres, actuelle*- 
meut officier honoraire du Grand Orient de 
France , ex-pré^ideot des différents ateliers du 
Moni'Tliahor de Paris. Ce rénérable frère , qui 
demeurait alors à lilenne», avait voulu établir, 
pour les frères instruits et pour tous les ma«- 
çons distingués de la ville, une association ma- 
çonnique particulière, qui les séparât des ma- 
çons qui n'avaient ni ta même instruction ni 
Içs mêmes habitudes civiles. Les statuts et ré-- 
glements des Sublimes Elus de la vérité ont été 
imprimés"^; 

1784, 

Sept chapitres de Rose-rCroîx de Paris, sa- 
voir : de la Réunion , des jimis intimes , des 
Frères unis de Saint '^ Henri j de V Amitié ^ de ^ 
f Harmonie j de Salornon et de la^ Trinité , se 

* Ih-3*» de 54 pages. 



DE LA FRAIfC-MAÇONNERlE. j5 

confédérèrent le i février, afin de former le 
^rand chapitre général de France y lequel de- 
vait réunir à perpétuité, en France^ sous fsoa 
régime et sous son gouvernement, tous les cha- 
pitres qui y existaient alors, et pourraient y 
^exister à Ta venir, afin de réformer Tacépha- 
lîté qui les caractérisait et d'en purger les 
abus *. 

1785. 

Plusieurs membres du Conseil des empereurs 
d'Orient et d'Occident , souverains princes ma-- 
çons, et du Conseil des Chevaliers d^ Orient y de 
ces conseils fameux qui avaient terminé en 1780 
leur existence comme corps maçonnique , s'as- 
socient à plusieurs frères revêtus des hauts gra- 
des, et parviennent avec eui à doter le Grand 
\)rient de France de leurs titres pompeux. A 
de tristes prétentions d'autres frères opposent 
des prétentions ridicules, soutenues de titres 
équivoques. C'est ainsi que le docteur Gerbier 
prétend être le président d'un chapitre consti- 
tué par lettres sur parchemin , données à Edim- 
bourg en 172 1 ; le duc d'Antin étant alors grand- 
mai tre de l'ordre maçonnique en France. Lédoc- 
teiir Gerbier que nous ne pouvons pjis croire 
coupable eh matière de faux nn à^ altération ^ 

* 6 pages in-folio, 1784. 



76 FR^ÉGIS HI&TORIQUB 

faisait, hii et ses lettres -patentes, un pelit 
anachronisme d^ dix-^sept ans, puisque le duc 
d'Ântin n'avait été élu à cette dignité qu'en 
1758. La grande loge d'Edimbourg consultée 
protesta contre les prétendues constitutions. 
Cqux qui soutenaient leur validité persistaient. 
Qfk rit un peu aux dépens^ des frères qui moar 
traient un si plaisant courage, et l'affaire n'ep 
devint pas plus claire. 

Cependant, une rivalité si bien fondée de 
titres si patents , amena uo^bien étrange ré- 
sultat. Le 24 septembre 1785, les disciples du 
Sauveur^ composant le grand chapitre général 
de France f séant à l'orient de Paris, et le 
grand chapitre de France^ séant à l'orient de 
Paris, et constitué régulièrement par lettres 
données enparchemin à Edimbourg, le !2ri du 
premier mois hiramian de l'an de la vraie lu- 
mière 5721 , se conPondent par un pacte d'u^ 
nion en treize articles. Par le premier article , 
chacun des deux chapitres « a transporté et 
c< communiqué à l'autre absolument et irré- 
cc vocablement tous ses titres^ droits, privi- 
« léges, autorité, pouvoir et pleine puissance , 
« pour dorénavant et toujours ne plus former 
a qu'un seul et unique corps et chapitre, sous 
w la dénomination de grand chapitre général 
a de France, » 



DE LA franc^-maçohnerie. 77 

far l'art. 5 ^ le très-respectable frère cheva- 
lier Gerbier « se démet entre les mains du grand 
M chapitre général de France, de sa dignité de 
ce grand-maitre perpétuel du grand chapitre dé 
t( France, à l'effet que sa dite dignité soit unie 
« à celle du grand maître dudit. grand chapitre 
« de France , etc. * » 

Dans la même année (1786), les vénérables 
maîtres des loges de France, mettent au jour 
les statuts et règlements du sous^erain chapi-- 
tre de fiose-Croix **. 

L'année 1786 acquit de la célébrité dans nos 
fastes par l'ouverture du premier couvent phi- 
losophique, qui avait pour chefs les frères Sa- 
valette de Langes , de Gebelin , etc. , fonda- 
teurs de ce régime. Tous lés maçons instruits, 
à quelque rite qu'ils appartinssent , y furent 
seulement appelés : la convocation était géné- 
rale pour la France et l'étranger. 

Joseph Balsamo I comte de CagUostro, Créa- 
teur d'une maçonnerie égyptienne, est invité 
comme les autres frères, tels que Mesmer, 
Saint^Martin, etc., à prendre part au couvent 
et à y développer ses principes. Audacieux ou 
imprudent , le comte de CagUostro accepte 

'^ In-f* de 8 paiges , manuscrit collationné et certifié. 
** In. 8°. 



jS PRÉCIS HISTORIQUE 

rinvitalioa et promet d'exposer ses doctrines^ 
Mais bientôt Timposteur reconnaît le danger 
de sa position* Il appelle à son secours l'in- 
fluence attachée à son nom ; elle est impuis- 
sante pour ie défendre contre l'investigation 
des maçons les plus loyaux et les plus savants. 
Le couvent a reçu ses promesses et le presse de 
les remplir. Une correspondance s'établit de 
part et d'autre. Cagliostro multiplie les diffi- 
cultés , cherche à échapper par des subterruges, 
s'enveloppe de mysticisme et d'une dignité arti- 
ficielle. Cette sorte de défense n'en impose à 
personne. Ne pouvant plus échapper , il recule , 
laissant dans l'esprit des membres du couvent, 
la conviction fâcheuse qu'il a voulu tromper 
l'élil^e de la. maçonnerie, avec aussi peu de 
bonne foi qu'il en avait mis dans d'autres ma**' 
tières/*à abuser des hommes simples et cré-^ 
dules. 

1786. 

La chambre des fwuts grades du Grande 
Orient^ organe des membres du grand chapitre 
.général de France ^ présente son travail sur les 
grades supérieurs; il est adopté* L'ordre ma^^ 
çonnique compte quatre ordres ^ qui simplifient 
\^9> hauts degrés écossais. Ce sontl'jÉ'/w, V Écos- 
sais y le Chevalier d^ Orient et le souverain prince 
Rose-Croix. En même temps, le GrandOrîènt 



DE LA FRAlâl-MAÇONKEBIE. 79 

déclare qu'ils seront les seuls coafërés parles 
ateliers maçonniques supérieurs de son obé- 
dience. 

Satisfait du succès de «on ceuvre ^ le grand 
chapitre général de France, demande à se réu- 
nir au Grand Oriâit^ et la réunion est opérée^ 

Des maçons du rite écossais , virent avec re- 
gret la puissance nais^nte du nouveau rite, 
et le préjudice qu'il devait naturellement porter 
aux autres riies. Ils s'eGforcèrent d'entraver la 
marche du nouvel ordre de ehoseSi 

Le gi'and chapitre cTltérodom de Kilwin^ 
ning, séant à Rouen , se hâta d'envoyer au 
Grand Orient copie des constitutions qu'il avait 
recuea de la grande loge d'jÊdimbourg , sous la 
date du premier mai 1766, et demanda à être 
reconnu en vertu de ses titres^ déclarant qu'il 
prenait souche sur la loge àel^ Ardente jimnié^ 
orient de Rouen 4 

Gomme dans la discussion avec la loge du 
Contrat Social (Voy, 1776), le Grand Orient 
refusa de reconnaître la suprématie à laquelle 
prétendait le grand chapitre d'Hérodom deKil-' 
winning , et défendit à la loge de V Ardente 
Amitié , de donner asylé à cette prétendue au^ 
torité. La loge et le chapiti*e résistèrent au:^ 
injonctions du Grand Orient , qui, après de 
longues discussions, raya cette loge de sa cor^ 



8o PRÉCIS HISTORIQUE 

respondauce. Elle n'a été rétablie dans les cà-^ 
dres de Tordre , qu'à la suite du concordat avec 
les associations écossaises (voj-. 1804). 

Le Grand Orient dé France administrait trois 
grades sjmboliques et quatre ordres , qui com- 
prenaient les degrés supérieurs ou dix «-huit 
grades* 

Le chapitre d^Hérodôm de Kilwinning ^ 
comme le conseil des empereurs d'Orient et 
d'Occident^ reconnaissait vingt -^ cinq degrés* 

Le rite écossais ancien et accepté reconnaît 
trente4rois degrés. Avant toutes ces créations de 
hauts grades ou ordres, de hauts degrés écossais, 
la franc-maçonnerie se composait, comme on 
l'a vu précédemment, de trois grades, ap^ 
prentif compagnon et maître, que fallait- il de 
plus à une institution toute morale? 

Ici nous sommes forcés d'ajouter de nouvelles 
]*éflexions aux remarques que nous avons déjà 
présentées. 

La maçonnerie est universelle, cosmopolite, 
elle est et doit être la même pour tous les peu<^ 
pies qui la professent,* les mots, les ^gnes, les 
attouchements y les décorations, et plus que tout 
cela, les principes, doivent être identiques; 
s'il prend malheureusemeot fantaisie aux ma- 
çons d'un pays, de créer de nouveatix grades et 
de nouveaux rites, ces grades et ces rites de- 



DE LA FRAKC^MAÇOHIIERIE. 8l 

Vraient au moins rester daas les localités qui les 
auront vus naître ; autrement les autres peuples 
ayant aussi le droit de créer chacun des rites 
et des grades différents, que deviendront Tm- 
nité et la généralité de l'ordre s'ils usent de 
ce droit ? Le catholique repoussera la créa- 
tion du protesta4i du juif, de l'islamiste, et 
ceux-ci , à leur tour , s'opposeront à l'admisaipa 
de tout ce qui dénaturerait, gênerait ou trou^ 
blerait leur croyance. D'ailleurs, les' usages, 
les mœurs, les lois, la politique d'un pays, 
ne seront point convenablement jugés par des 
hommes qui ont des usages, xles mœurs, des 
lois et une politique opposés. 

Inventeurs ou manipulateurs des grades et 
des rites, faites donc, si vous^ le pouvez, d'un 
quaker , un prince ou un souverain , même un 
chevalier; d'un juif un Rose-Croix, d'uû.ma- 
hpmétan un kadosàh templier. 

De tous ces hommes, vous ferez au contraire 
de bons maçons avec les trois premiers grades 
symboliques, car tous reconnaissent un Dieu, 
une providence ; leur religion admet un prin^ 
cipe moteur de toutes choses; tous chérissent la 
morale et la fraternité , tous sentent le besoin de 
s'entrc'-secourir, de s'éclairer, de s'instruire. 

Maintenant, exan^Linons les créations ma- 
çonniques nouvelles. 



8^ PRECIS HISTORrQTJÊ 

Compatissant à la faiblesse vaniteuse d'une 
foule de maçons, et pour simplifier lés vingt-^ 
cinq ou trente-trois degrés écossais , le Grand 
Orient avait remanié ces grades et composé 
quatre ordres ; Élu^ Écossais^ ckes^atier ^Ù^ 
rient , Rose-Croix. 

Dans le premier de ees hsms grades, on voit 
un Éki qui venge la mort du iiiaitre ; dans le 
detiitiéme, c'est un^Écossàis contemplateur de 
kl divinité; ^au troisième, c'est un chevalier 
d'Orient qui protège du glaive ses frères, et 
qui rend la liberté aux captifs. Le quatrième 
offre un Rose-Croix f homme chrétien ou maçon 
philosophe. 

Qu'est-^ce que la vengeance, même comraté- 
morative à laquelle personne ne songe ? qu'est- 
ce qu'un maçon tout d^extase.^qn'esV'Ce qu'un 
homme uniqivement belliqueux? qu'est-ce qu'un 
pieux sectaire dont on est obligé de faire, en le 
dénaturant^ un maçon philosophe? 

Et que signifient moralement ou philosophi- 
quement ces quatre ordres? Nous voyons bien 
Vancienne loi et la loi nouvelle , c'est-à-dire, la 
loi juive et fa loi chrétienne, mais non la loi , 
la seule loi raisonnable pour tous les hommes , 
la loi philosophique. 

Ces épjLatre ordres se retrouvent d'ailleurs par 
leur esprit , dans \e» trois premiers grades sjrm^ 



DE LA FRANC-MAÇONNERIE. 8$ 

éolùfues OÙ franc ^maçonnerie prinuthe. La 
engeance de VÊhi estdaûs la haine vigoureuse 
que nous pmlons aux pféjugés, au fanati$me> 
à la super&titittn^ dam l'horreUf que nous ins-- 
|Hfe le meurtre de qutcotique n'èat pas frappé 
par les loisi. \A conte^nplation de Y Écossais se 
reproduit dans Thumble et profohd respect que 
nous avons pour le grand architecte de l'unît 
Ver$^ à qui est dédié le temple moral ou le 
€(Bur de l'faomtne^ «t qui se mànifaste dès le 
f^remier gradé. La noblesse d'âme ott Vardeur 
helliqueuse du ChevâiieP d^Onent se manifesté 
dans le secours que nous donnons à t6ns nos 
frères sôus le titre des enfants de la veuve ^ 
enGn nous retrouvons Xtl piété chrétienne ou 
philosophie inaçonnicfue dans le culte universel 
k^ndu par. tous les maçons au souverain mo- 
teur de toutes choses, dans la propagation des 
lumières y dans renseignement et la pratique 
de la morale naturelle et de toutes les vertus. 

Les quatre hauts grades français sont donc 
une snperfétation ridicule, considérée dans les 
prétentions qui s'y rattachent, inutile, si on 
l'envisage dans le nombre de ses grades , dont 
les uns ne sont, pour la plupart, qu'une ré* 
pétition des autres. 

La maçonnerie écossaise a encore enchéri 
sur tout cela en élevant ses grades à trente- 



d4 PRÉCIS HISTOEK^UE 

irçiSf et une autre raaçpnnerie qui a eu .te$ 
disciples y le rit de MiTjhaim^ était divisée 
eo quatre-vingt-dix gi*adefr; heureusement le 
refiiède est veau de Teicicès du mal lui-même, 
eit les maçons les plus amis des:di#tiAclioQsét 
des hauts grades ont senti le néant de tet exjôès 
de grandeur; le bon sens général a fistU justice 
de ces ridicules elasisiiicatioas , mais il ti'a pas 
été' ass^ fort pour compléter la réforme^ et le 
fiompeux rit' écossais, avec ses trente-4roi& gra- 
des y est resté debout. Nous allons donner l'a- 
fialyse de ces divers degrés, en indiquant leurs 
distinctions, et les applications au système des 
connaissances qui sont, ou devraient être , l'a*» 
panage de chacun d'eux: 

!«' degré. Apprehti* 

Décorations : tablier de peau blanche, bordé 
de rouge ; gants blancs* 

Attributions : développement de la maçon- 
nei;ie, enseignement de ses lois et de ses usages. 

2* degré* Compagnon^ 

Décorations : tablier et gants comme Uap* 
prenti; la bavette du tablier rabattue^ 

Atlributions : direction de la jeunesse- vers 
le bonheur au moyen du travail, de la science 
et de, la vertu qui lui sont recommandés. 

3® degré. Maître. 

Décorations l cocdon de soie bleue moirée^ 



DE LA FRAll€-M'AÇONNEttI£. &5 

au bas une rosette couleur de fëu à laquelle est 
attaché le bijou, quî est un triangle, ou* une 
ëquerre et un compas entrelacés, et formant 
un triangle; taUier comme le compagnon ; au 
milieu doivent être les lettres M B. (Quelques 
maîtres portent des cordons et des tabliers char- 
gés de broderies ; cette innovation a sans doute 
été imaginée par les marchands de broderies.) 

Attributions : hommage rendu à l'honneur 
inflexible qui ne transige point avec le devoir. 

Ces définitions doivent s'appliquer aux^ trois 
piremiers grades du rite français, comme à ce* 
Iui*ci , car c'est la vraie , l'unique franc-ma- 
çônnerie. 

4® "degré* Maître secret. 

Décorations : cordon bleu bordé de noir, le 

bijou est une clef d'ivoire, a» milieu de laquelle 

est la lettre Z; tablier blanc attaché avec des 

«rubans noirs, bavette bleue sur laquelle estr 

peint ou brodé un œil. 

Attributions : discrétion du sage; vigilance 
du bon ouvrier. 

5** degré. Maître parfait. 

Décorations ; cordon vert , le bijou est un 
compas ouvert à angle de 60 degrés, posé wr 
une portion de cercle gradué; tablier blanc, 
bàveiie verte; dans le milieu du tablier sont 
décrits trois cercles à distances égales, ct< au 



86 PRÉCIS HISTORIQUE ^ 

centre desqu^els e^t figurée une pierre carrée 
sur laquelle e^t la lettre J. \ 

Attributions : perfection de Tesprit et du 
cœur; science des hautes vérités^ des a)nnais-» 
sance^ énumérées sur la pierre cubique. 

6^ degré. SEcnéTiaRE intime. ^ 

Décorations : cprdoh rouge ^ le bijou est coro-. 
posé de trois triangles entrelacés} tablier blanc 
doublé et bordé de rouge^ avec un triangle 
peint sur la bavette. 

Attributions : besoin de connaître les sources ' 
de tant de découvertes précieuses ; danger d'une 
vaine curiosité. 

7« degré. Prévôt et Juge. 

Décorations : cordon rouge , le bijou est une 
clef d'or ; tablier.blanc» bordé de royge^ une po- 
che au inilieu; une clef figurée sur la bavette. 

Attributions : équité à juger les actions des, 
autres et nos propres actions. ^ • 

8® degré. Iktemdai^t des batimekts. 

Décorations : cordon rouge, le bijou est un 
triangle; tablier blanc; doublé de rouge et bor^ 
dé de vert. 

Attributions : esprit d'ordre et d'analyse. 

9« degré • MAiTRiç Élu. 

Décorations : cordon noir avec neuf rosette^ 
fouges au bas, se porte de gauche à droite; la 
bi|ou est un poignard en or à lame d'argent ; 



DE Li. fBXI^C-MAÇQJtWÈRIE. 87 

tablier blanp, doublé et bordé de noir; suf la 
|)avet(e un bras tenant un pptgnard. 

Attributions : zèle et talent; bons exemples; 
généreux efforts à provoquer la vérité, à repous^ 
ser Terreur, à préférer la i^ertu au vice. 
' \o^ degré. Maître Ê^.u ms Quiifzc:. 

Décorations : cordon noir, se porte de gauche 
à droite,^ trois têtes peintes ou brodées au bas;^ 
le bijou est un poignard eu or à lame d'argent;, 
tablier blanc bordé en noir; au milieu est re^ 
présentée la ville de Jérutalem , avec trois tétes: 
exposées sur des piquets aux portes de IXat, de 
rOuest et du Sud. 

Attributions : extinction des passions et. desc 
penchants coupables* 

11^ dçgré. Sublime Chevalier élu. 

Décorations : cordon noir, sur lequel sonb 
brodés trois cœurs enflammés; le bijou est une 
épée ou un poignard en er à lame d'argent y 
tablier blanc, doublé et bordé de noir, uue^ 
petite poche au milieu, sur laquelle est une 
croix rouge. 

Attributions : régénération des moaurs et des 
lumières. 

m^ degré. Royal-Abghe. 

Décorations : ccHrdon de soie de couleur pour- 
pre , porté en collier ; le bijou est une médaîlW 
di'or. 



^ ' î>r£gis historique 

Attributions :' courage persévérant. 

iS** degré. Grand Maître Architecte. 

Décorations : cordon bleu moiré, se porte dé 
droite à gauche, le bîjou est un c^çré régulier 
en forme: de médaille ; tablier blanc bordé en 
bleu, une poche au milieu. 

Attributions i tribut à fe. mémoire de quel- 
ques-uns des premiers instituteurs defs hôm- 
med, les mages, les pontifes de Mizraîm et de 
Jérusalem. 

i4^ degré. Grand Écossais* 

Décorations : cordon rouge en sautoir, le bi-. 
jou^est un compas couronné , dont les pointes 
ouvertes sont posées ^ur un quart de cercle de 
90 degrés, et un soleil au milieu j tablier blanc 
doublé et bordé de cramoisi, ^t un petit ru- 
ban bleu qui accompagne le bord; au milieu 
est figurée une pierre plate carrée, au milieu 
de laquelle est un anneau de fërj l^s oheva- 
liers fibivent porter un anneau ou alliance , 
dans^rintérieur duqtiel sont gravés ces mots : 
la v^rtu unit ce que^ la mort ne peut réparer. 

Attributions : adoration, sous; le symbole du' 
delta y du grand architecte de l'univers.^ 

i5® degré. Chevalier d'Qrïent. 

Décorations : cordon vert d'eau , se porté de 
droite à gauche; Te bijou est un petit sabre; 
tablier blanc bordé de vert; dans le mtilieu,. 



D% LA FRANC'^-MAÇOIINBRIE. 89 

trois triangles formés par des chaines doril les 
chaînons sont eux-mêmes triangulaires. 

Attributions : aux libérateurs de leur patrie. 

16^ degré. PiiiNce de Jérusalem. 

Décorations : cordon aurore, se porte de* 
droite à gauche ; le bijoti est une médaille sur 
laquelle est gravée d'un côté une main tenant 
line balance , et de loutre côté une épée à deux 
tranchants et cinq étoiles au-dessus; tablier 
rouge doublé et bordé d'aurore. 

Attributions : allégresse inspirée par l|hé«- 
roîsme des ^chevaliers d'Orient libérateurs , et 
leur triomphe. • 

17® degré. CBKVAUEa d'Oriewt et d'Occi- 
dent. 

Décorations : cordon noir en collier, le bijou 
suspendu au bout; le bijou est un heptagone 
d'or, dans les angles sont placées les lettres 
B D S H P F O; tablier de soie jaune doublé 
de rouge. 

Attributions : avantages assurés par la ma- 
çonnerie. 

ïS** degré. Chevalier Rose -Croix. 

Décorations : çprdon rouge d'un, côté et noir; 
de l'autre, une croix au milieu, se porte en 
sautoir; le bijou est un compas d'or; tablier de 
soie blanche doublé de noir et bordé de rouge, 
une croix au milieu. 



90 PKÂCI» HISTORIQUE 

ÂHributions : triomphe de la Umière sur le» 
ténèbres^ ou du culte évangélique^. 

i^ degrés GBAM|3t.PpMTIFE. 

Décorations : le çordoa est ua large. ruban 
rou^e parsemé de douze étoiles en or^.il^ porte 
de droite à^uctie; sur le devant est brodé la 
mot alpha, j&i sur le derri^e ome^a, le bijou 
suspendu à son extrémité est une équerre d'or) 
point de tablier. 

Attributions : poutificat de la religion unir^ 
versii^le et régénérée. 

2ù^ degré. MAh»z ad viUan. 

Décorations : d^x cordons^ un bleu et un 
autre jaune mis en croix; le bijou est un trian- 
gle sur lequel est gravé le mot sacré du grade. 

Attributions ; devoir» des ché^d'ateUers; ma- 
çonniques. 

ai'^ iiegre^ CHrvàLiKiv paussiEif. 

Décorations : cordon noir, se porte de drqite 
a gauche; le bijou est un équilatéral traversé 
par une flèche, la pointe en bas; il doit être 
en or. 

Attributions : dangers de l'ambitioja et re- 
pentir sincère* 

23^ d^gré. PftiacB nu Liba^. 

Décorations : c(Mrdon couleur de feu, se porte 
en sautoir; le bijou est une petite hache d'or; 
tablier blanc, un œil d'or sur la bavette, une 



DE LA FRiMG^if AÇ02IIIEIIIK, Ql 

uble figàrée au milieu avec (ks plans dessus, 

Ailributioos : gloire de l'aocieaue chevalerie 
propagaiive d^ senlîaieats généreux; dévoù- 
ment à l'ordre*. 

^3^ degré* Chef du Tabciuiàglb. 

Décora lions : robe blanche longue; écharpe 
rouge à frange , cordon ^oir au bout pour sou- 
tenir un encensoir. 

Attributions : surveillance des conservateurs 
de la maçonnerie. 

24^ degré. Prince du Tabeeuagie. 

Mêmes décoratiohs que pour le précédent. 

Atlribùiions : conservation des doctrines de 
Tordre. ' 

25^ degré* Chevalier du Serpent d airain. 

Décorations : cordon noir en sautoir; le bijou 
est un serpent formant un anneau; tablier blanc 
bordé de Hoir; des chaînes brisées figui^es au, 
milieu; pour devise ces mots : délivrance des 
captifs. 

Attributions : émulation qui crée IcfS plans 
utiles. 

26® degré. PaiNCB de Merci. 

Décorations : cordon tioir, se porte de draiie 
a gauche; un triple triangle brodé sur le devant, 

Attributions : estime et récompenses dues, 
f^u génie« 

2^^ degrés Commandeur du TBUPtE. 



^> PRÉCIS HISTORIQUE 

. Décorations : cordon rouge en écharpe, a^ea 
les bords noirs, au bout la croix de l'ordre , 
eroix téuUniîque;. tabtier^ rouge /doublé et bor»* 
dé de noir ; sur la bavette est la croix de l'or-^ 
dre en noir; dans le milieu du^ tablier est une 
eiefavec unjp couronne de lauriers. 

Attributions. ; supériorité et indépendance 
données par les talents et les vertus. 

àSi^ degré. Chevalier du Soleil. 

Décorations : collier d'or, au bout duquel-esl 
suspendu un triangle, dans. lequel est un soleil 
du mâoie métal. 

Attributions : vérité nue sui^ tout ce qurin- 
téresse le bonheur des hommes. 

2g^ degré, JÊgossais de Saint -André. 

Bécorationsv:- cordon ponceau, en écharpe, 
au bas duquel est suspendu le bijou, qui est 
une équerre renversée , ayant un poignard au 
dedans de son angloé 

Attributions : grade consacré à TanUque ma? 
çonnerie d'Ecosse* 

5o^ degré. Chevalier grand élu Kadosgh. 

Décorations : cordon noir liseré de blanc, se 
porte en écharpede droite àgauche , une croix 
teu tonique sur le cœur; les lettres C K S en 
blanc sur le cordon ; le bijou est un aigle cou- 
ronné à deux têtes; la couronne, le bec, le 
poignard, jaunes, le reste noir. 



DE LA FRAMC^MTAÇONNERIfe. §^ 

Aitriboticms : but de la maçonnerie dans 
loiis ses degrés. 

Seul de tous les grades dans lequel, la haute 
maçonnerie seic réellemeRt digne de sou objei^ 
et le s^ul que puisse ambitionner an hommç 
éclairé. 

^ 3 |»^^rê.lNQ0ISITEtJR«I?ISPEGTÈOIIgCoifMAlU>£171|« 

Décorations : cordon blanc^, se. porte en car 
laail ; Je bijou ett une croix d'argent teutoni'^ 
qiie qui se porte à la boutonnière, attachée à 
une rosette blanche moîrjée; tablier de peau 
blanche avete une croix rouge sur la bavette. 
Attributions ; haute justice de l'ordre. 
52® degré. Souverain priitgs DEfRoYAXrSEcaeT. 
Décorations : large cordon noir; en «autoir« 
sur lequel est brodée en rouge la croix de Tor- 
dre ^ et au bas duquel est suspendue une pa^ 
reille croix ep or; le tablier représente le tracé 
d'un camp; sur la bavette la croix de Tordre , 
et dessus l'aigle à deuxr tètes. 

Attributions : commandement militaire de 
l'ordre. 

35* degré. Grand iHarscTEUR gé^ral. 
Décorations : cordon blanc de gauche à droite 
en large ruban moiré, un riche triangle rayoa- 
né au milieu ; le bijou est un aigle noir à deux 
tètes, les ailes étendues, et ^tenant une épée 
dans ses serres. 



94 l^ftÉCIS HTSTORtOÛK - 

AUrfbmiims : adnimistration raplréinê^dtt 
rite. Nec plus ultra. 

Il est saii^ doute inutilts de dire cfue tous ces 
^tâded ne figurent que pour nombre^ et par 
në^eiMitë â^M \b, nonienclaCuDe 4^ degrés écos^ 
sais; parmi eux il n'y a guère> à partir du grade 
de ttféftre, ^ifm les griidès de chevalier Èlu^ 
vhevdlier d* Orient fAose-^Cfôùt^ chm^ûUer du 
iShkily Kadosch j prince de Roy éd^ Secret y et 
grand Inspecteur général^ qui soient l'obj et d^iti 
cérémonial particulier pour le» réèepllbn« et 
les a^s^émbléeé , qiii ti'ont |)i*eis(|ué jamais lîéu 
pour les grades intermédiaires; celui qui pos- 
sède le grade le plus élevé est censé eohnaltré 
pai^faitemént toU» les autres , quoique le con- 
trûît*e arrive le pltis <:»rdinâîreittent : est-il d'àîl* 
leur* un hottm^ qui vôulûtcharger sa dëmdire 
de tous les tndts plus^ou moins barbares, des 
«fgnes, des ralarches, des décorations, etc., etc., 
qui distinguent chacun de ces grades? l'oubli 
dans lequel les tnaçons les plus zélés laissent la 
plupart de ces degrés, n'est-il pas la meilleure 
preuve de leur inutiliié complète? 

Le chaiîip de la morale est vsfste, niais il a 
des limites : la franc-maçotinerie a été créée 
pour renseignement populaire, élémentaire^ 
mutuel de la morale; tout ce qui a rapport à 
la morale^ est renfermé dans les trois grades 



DE lA FltAKe^M AÇOHIffeRIE. gS 

'symboliques^ 9oil françaîs , soit écôMai».r Potrr^ 
qoai donc alors des gi*àdes nouveaux? si un 
grade était à inventer, ce' serait pour d4mon<- 
trér le ridicule et la puérilité des^ vanités si lar«» 
gement explortéês dans les hauts grades; pour 
donner dès leçons de modestie et de raison à ees 
princes et souverains! mpartibus, qui viennent 
Tastueusement ëtafer dans tios assemblées leurs 
titres et leurs cordons, plus souvent dus à leur 
bourse et à la complaisance de leurs amis^ qu'à 
leur mérite ou à leurs vertus. Car les hommes 
instruits et vraiment dignes du nom dé firano^ 
maçon, redoutent plus qu'ils rie désireM les 
distinction^ parmr leurs frères, et lotidqii'ils 
consentent à s^ffùbler de brillants hochets i c'est 
par uûe condescendance trop faeile pour des 
faiblesses qu'ils n'osent encore blâmer ouverte- 
ment. Il est certain que par leur pompe extra- 
vagante , ces superbes décorations déconsidèrent 
et dénaturent la plus simple et la plus admi- 
rable des institutions. Mais laissons au temps et 
à la raison à faire justice de ces puérilités , et 
constatons seulement l'état des choses sans nous 
en établir davantage le censeur austère. 

1787. • 

Le couvent philosophique du régime de!^ 
philalètes ou cfieraheurs de la vérité y reprend 



I 



I 



^ PRÉCIS aiSTOBJQUE 

le^coujrâ de ses assemblées. Âpres viagt-- neuf 
réuûiotis^ dont {plusieurs furent reinan|uables 
par \é cours que fit rUlustre frère Court de 
Gebelin, le couyeat se. vit. forcé par suite de 
•la tiédeur des maçons et de leur indifFéreace 
pour.rinstruQtiQu sérieuse, de suspendre indé*- 
fiaioieût des couféreoces qui devaient faire 4a 
gloire de l'ordre en même temps qu'elles éle^ 
valent la science maçonnique à une hauteur 
jusque alors inconnue 9 et qu'il n'était donné 
q»'à l'illustre frère Lénoir, de renouveler mo* 
mentaoément. Sans doute la tiédeur fut la prin- 
cipal^ çpiuse de la suspension de ces conférences; 
nia^ CKine peut se^dissimuler que les approches 
de la révolution française ne seidondérent que 
trop.oeS'fàcbeuses dispositions,. On sentait déjà 
que l'intérêt général devait l'emporter sur l'in- 
térêt individuel. Dans ce grand nlouvement 
social, le maçon disparaissait devant le citoyen* 

1788. 

Durant cette an née y l'association jnaçpnnique v 
fut comme accablée sous le poids d'une inévi- 
table inertie. Cependant^ le Grand Orient de 
France , en son grand chapitre général , publia 
ses ^glenwnts. 

1789. 

Le Graud Orient institue la logé du Centre 



bK LA ]^llA9G*llAÇ01fllBRIE. ^ 

^es Anus. Cest ^ur cette loge que s'est enté lé 
Chapitre des Gaules ^ cî- devant Chapitre mé^ 
tropoUtain^ celui-là même dont on faisait re-^ 
monter l'origine à lyai {yoj. lySS), et dont 
le Grand Orient confirma complaisamment l^é^ 
trangë date en 178^. 

On doit dire à l'éloge des membres de ce très^ 
ancien et très -célèbre Chapitre qu'il tire moins 
son illustration d'une antiquité contestée pour 
quelques anxiées ^ que dé là belle composition 
de son personnel et de la digfiité réelle qu'il a 
toujours mis dans l'exercice de ses travaux. 

1790. 

Le Grand Orient publie iln Supplément aux 
Statuts généraux de V Ordre y imprimés en 
i 778 > réimprimés en 1787 et enfin en 1790*; 

1791. 

Après une lutte longue et pciii fructueuse^ 
l'ancienne gt*ande loge de France interrompt 
définitivement des réunions qu'elle avait main- 
tenues jusque-là avec plus de persévérance 
(][ue de succès. Les événements de la révolution 
se pressaient; plusieurs des membres de la 
grande loge ne partageaient pas les nouveaux 

*Vol.iBi-8». 



h 



W%iClS 8I6TOKIQUE 

prioçîpea politiques. Le sage i^éMSte àrorage^ 
mm il ne 1« brave poiiit. 

^» 1795. 

Le Grand Orieol avait de soa côté , sioan in» 
teri'ompu, du moins laissé Languir. ses travaux. 
Si les frères se réunissaient , c'était en assem- 
^lée3 particulières. Le gouvernement de Tordre 
y, était presque étranger. 

Ui^e Lettr>e du sérénissime grand maître pa- 
rait dans le Journal de Paris. Geli|i que la 
maçonnerie en France regardait comme son 
chef suprême , renie, en quelque sorte l'associa- 
tion. Heureux si ce scandale eût été le seul dans 
ces temps malheureux ••..! mais, renfermons- 
noms dans les faits maçonniques , car nous som- 
me^ arrivés à l'époque où notre histoire poli- 
tique est trop douloureuse j pour que nous ne 
nous estimions pas heureux de n'être point 
obligé de l'aborder. 

Le Grand Orient reprend son énergie : il dé- 
clare la grande maîtrise vacante , et le prési- 
dent, au nom de Vordre, brise l'épée de grand 
maître et en jette les fragments au milieu du 

temple. 

1795. 

Après plus de deux années de sommeil , le 
frère Roettiers de Montaleau^ ancien président 



DE LA FAANC-VàÇONVSRIE. QQ 

de la chambre de Paris^ rend au Grand Orient 

toute $oa i^ctivité. Cet illustre frère sortait de 
prison, où il avait été enfermé comme suspect» 
Il réunit quelques officiers, quelques anciens 
présidents et députés d'ateliers > et rend le mou- 
vement au grand corps maçonnique. Le Grand 
Orient veut lui témœgner sa gratitude en lui 
décernant le tiite de gr^and m^i^re ; il le refuse 
'et n'accepte que celui de grand vénérable. Le 
pouvoir et la considération étaient les mêmes. 

Vers le milieu de cette année le Grand Orient 
reprend solennellement sob activité. Il consti- 
tue de nouvelles loges, entre autres celle deâ 
;/émis sincères , Orient de Genève. 

Trois loges sont en pleine vigueur à Paris ^ 
deux à Perpignan, sept à Rouen, quatrç au 
Havre , uue à Melun , une à la Rochelle. 

L'ancienne grande loge de France essaie aussi 
de reprendre ses travaux. 

1797. 

Sous la présidence du frère Cuvelier, homme 
de lettres , la loge des Frères artistes est insti- 
tuée. Cette respectable loge conserve encore 
aujourd'hui un rang distingué parmi les diffé- 
rents ateliers de la capitale. Elle a été présidée 



j^O PRÉCIS HISTORIQUE 

depuis quelques années par les frères f aUchet 
et Ôouîlly, aujourd'hui (1828) orateurs du 
Grand Orient. 

1798. 

Le» autorités locales de la ville de Lille , dé- 
partement du Nordf consultent le ministre de 
la police,. M. Lecarlier, sur l'existence des loges 
maçonniques (|ui se remettent en vigueur dans 
le département. 

A cette communication officielle y le ministre 
se hâte de répondre aux commissaires du di- 
sectoire exécutif du département du Nord r 

« Qu'aucune loi ne prohibe les réunions de' 
K francs -miaçons. » 

1799. 

Inquiet de la résurrection de l'ancienne* 
grande loge de France , et par conséquent 4u 
]»ehisme qu'elle ranime par son opposition au 
Grand Orient^ le grand vénérable réunit dans 
des conférences particulières les chefs de ces 
deux autorités, et grâce à ses soins, dont l'im- 
p^lance fut unanimement appréciée, les dis- 
sensions, les dissidences, toutes les prétentions 
à une suprématie dangereuse sont aplanies. 

Un concordat est passé. entre ces deux grands* 
corps f une fusion pleine et entière, s'opéne 



De Là FRANG-MÂÇOIINBRIE. tQJk 

avec lafrbnchise la -plus complète^ et le Grand 
Orient, qui a long -temps disputé son pou-n 
voir et partagé l'administration avec Tancienne 
i;rande loge ^ ne forme plus qu'un seul et uni^ 
que corps, un seul et unique pouvoir pour 
toute la maçonnerie par l'heureuse fusion qui 
s'opère dans son sein. Ce résultat inespéré 
obtint l'assentiment universel; l'allégresse fut 
entière, et la Jeté de la réunion âu Grand 
Orient y fut célébrée avep autant d'éclat que 
d'unanimité. Ainsi , des traités solennels et 
volontaires viennent reconnaître et sanction^ 
per l'existence légale du Grand Orient, que 
quelques frères regardaient encore comme en- 
tachée d'usurpation. Le nouveau pacte légi- 
time tout ce qui a été fait, toute dissidence ^ 
toute opposition disparaissent, et cette vieille 
rivalité qui long- temps avait divisé les deux 
corps maçonniques , vient empirer au pied de 
l'autel de la fraternité^ et ne s'est point réveil-- 
lée depuis. ^ 

. Le recueil imprimé des négociations, des 
discours et des pièces de poésie qui ont marqi»é 
cette solennité, est précédé d'une circulaire 
dont nous extrairons les principaux passages : 

a Depuis plus de trente ans il existait à l'O-r 
« rient de Çaris, deux Grands Orients qui, 
a tous deux, créaient ensemble des Jog^s souj» 



lO:» PRÉCIS HISTORIQ^UE 

« des titres distinctifs et guidaient leurs tra-^ 
(c vaux. 

« Ces deux Grands Orients prétendaient à la 
a suprématie ; lès maçons^^ de l'une n'étaient 
tr point admis dans l'autre (8)^ L'entrée du 
tf temple y au lieu d'être celle de la concorde, 
w devenait celle de la discorde. 

lï Les frères invoquaient en vain les principes 
^ innés de la maçonnerie , que tout maçon est 
a maçon partout 

« En vain plusieurs officiers de ces deux 
Cl Grands Orients avaieiit-ils tenté , en 1775 ^ 
« de se réunir pour n'eft former qu'un seul, 
a et voir e^fin cesser ces dissensions. 

u La discorde secouait ses flambeaux sur nos 
¥ têtes. 

K Des génies bienFaisants de ces deux Grands. 
V Orients , se sont enfin armés contre elle. 

K Vous verrez sûrement avec la même sensa-. 
(( tion que nous , la réunion qui s'est opérée la 
« vingt-deuxîèH^e jour de ce mois , entre ces. 
u deux Grands Orients : ils n'en forment plus 
(c qu'un seul. Tout sentiment de priorité, de 
m suprématie, de distinction fi^ivole est dis-^. 
^ cf paru. Notre tenue de la Saint-Jean dernière, 
c( a été et sera un des plus beaux jours de 1% 
(c maçonnerie; plus de cinq cents maçons de- 
« l'i^iie et de l'autre association se sont mu-^ 



DE LA FH/L9G*HAÇ09rirBRlË. lo5 

« tuellement juré union ^ fivetterniié, amitié^ 
M réunion , bonheur à jamais durable. Le baiser 
« de paix s'est doooé œuluelleiBenl par tous 
m les frères avec une effusion de cœur qui en 
u garantit pour toujours la sîùcéritéJ » 

Cette proniesse solennelle et sacrée a été reè» 
pectée de part et d'autre. Les deux grandes 
loges réunies en un seul Grand Orient , ne se 
sont plus séparées. Un Grand Orient^ seul et 
unique^ existe aujourd'hui et compte encore 
parmi ses membres, plusieurs frères qui fai- 
saient partie de l'une ou de l'autre de ces deux 
associations. 

Le premier article du traité d'union, est la 
suppression irrévocable de VinanumbitUé des 
maîtres déloges; le seocmd article est la proro- 
gation pendant aeuf années, seulement de la 
présidence des maîtres de loges inamovibles ; le 
troisième, que les officiers de loges, jusque alora 
à la nomination du vénérable seul, seront nom- 
més par chaque loge, à la majorité des suffra- 
ges; le cinquième, que les archives des deux 
corps seront réunies ; le sixième, que les loges 
correspondront avec un centre commun, le 
Orand Orient; le septième, que les constitu- 
tions portant le caractère d'inamovibilité , seront 
rapportées et rjBnouvelées en conservant néan- 
moins leur date de constitution^ le huitième ^ 



104 BRÉGIS HISTORIQUE 

que les officiers^ vénérables et députés des deux 
grands corps ^ jouiront des mêmes prérogative». 
Enfin ^ le neuvième article porte qu'en vertu 
de la présente réunion , tous les maçons^ pos-- 
sesseurs de certificats émanés de chacune des 
deux associations , seront reçus dans les loges 
respectives '^ (9). 

180Q- 

. Cette année , pour la première fois depuis 
la restauration maçonnique, le Grand Orient 
publie les statuts généraux de l'ordre et du 
Grand Orient de France*** 

1801. 

Le Chapitre d^Arras^ l'un des plus anciens 
des ateliers supérieurs de la France ^ se réunit 
au Grand Orient, 

Dans une tenue extraordinaire , où assisté-? 
rent plus de cinq cents frères de tous grades , 
le Grand Orient célèbre \à,féte de la paix. 

1802. 
Qn avait vu avec regret , lor$ de la réunion 

* Planches, discours et cantiques à F occasion de la^ 
réunion des deux Grands Orients de France etféie d& 
V ordre, in-8* de 100 pages; Paris, an vu de la répu- 
blique, 1799. 

"^^ In-8», j8oo. 



DB*LA FRANG-MAÇONlfERIE. Io5 

des deux Grands Orients , qu'un petit nombre 
de maçons écossais ne prenaient point part à la 
satisfaction générale. Censeurs d'une supréroa* 
lie qu'ils avaient si long-temps et si inutilement 
désirée 9 ils furent qualifiés d'ultra- insulaires» 
et on rappelle à leur occasion que dans les théo^ 
ries morales, les seuls esprits justes aiment la 
paix. 

Bientôt les sourdes insinuations de ces frères , 
et quelques tentatives imprudentes , forcèrent 
le Grand Orient à déclarer qu'il mettrait hors 
de sa correspondance, toute loge, tout cha- 
pitre, tout maçon qui accueillerait des rites 
étrangers non reconnus par la puissance légale 
de l'ordre maçonnique en France. ^ 

Cette même année le Grand Orient prit pos- 
session d'un nouveau local, rue du Four» où il 
a depuis continué à tenir ses séances : le grand 
vénérable en £( l'inauguration en grande pom-y 
pe; la fête est terminée par un banquet; l'im- 
pression du verbal et des discours est ordonnée '^. 

1805. 

Les maçons écossais, frappés par l'arrêté que 
le Grand Orient a pris l'a^nnée précédente, se 
(réunissent en fraction dissidente; ces maçons, 

* In»8®de 46pages, 1802. 



K06 PRÉ6IS HISTOaiQUB 

ainsi réunis^ forment le noyau d'une grande^ 
loge écossaise qui s'établit bientôt en rivalité^ 
du Ghrand Orient. Le frère Rpettiers de Monta-^. 
leau, grand vénérable , dont toute la sollicitude 
est pour la paix de Tordre, s'interpose entre 
ces frères et le Grand Orient. 

1804. 

Apre» moins de deux mois d'e&istènce, la^ 
grande loge écossaise se décide sagement à se 
réunir au Grand Orienta, qui déclare reconnais 
ire et professer tous ks rites dont les principes, 
sont en harmonie av«c ceux de l'ordre. 

Il accepte ainsi le patronat du rite écossais,, 
et le réunit à son administration qui comprend 
déjà tous les rites reconnus. Cet acte de tolérance < 
aurait dû obtenir de plus heureux résultats.. 

Le comte de Gxasse-Tilly arrive des Ëtats-^ 
Unis avec des pouvoirs soi-disant émanés d'un 
^conseil du trente -troisième degré à Charles-^ 
town; il crée à Paris un Suprême Conseil de 
France , qui se réunit , quelque temps après , 
au Grand Orient. . 

C'était le beau temps de la maçonnerie ; elle 
était honorée, protégée par le chef de l'État, el^ 
les grands de Tempire s'empressaient de se 
faire inscrire dans les fastes de cet ordre paisi--> 
ble et philan tropique 



DE LA FHANC-HAÇOIINERIE. IO7 

Plusieurs loges sont instituées à Paris , par le 
Grand Orient y ce sont celles du Phénix , du 
rite d'Hérodom de Kilwinning ; de Thémis; de 
Saint - Napoléon; de Sainte - Joséphine ; des 
misères chevaliers. Toutes ces loges ont eu , sous 
Tempire^ le plus grand éclat; mais la loge du 
Phéniof^ seule, est restée debout (1828). 

1805. 

Les puissances supérieures des associations 
écossaises qui s'étaient réunies au Grand Orient 
prétendent qu'elles ont bien voulu se réunir au 
Grand Orient, mais non s'y anéantir. 

Pour la première fois s'élève celte singulière^ 
prétention, que réunion ^ dans un cas comme 
celui -ci, n'est pas fusion; ces autorités, sans 
cesse renaissantes , et que rien ne peut concilier 
parce qu'elles prétendent toujours retenir ce 
qu'elles ont donné, consentent bien à vivre en 
paist avec le Grand Orient, mais non renon- 
cer à administrer leur rite dans les hauts gra- 
deaf comme s'il était raisonnable de désirer 
deux autorités maçonniques dans un même 
empire. 

Portons, pour l'instruction de nos lecteurs, 
un coup d'œil rapide sur l'histoire de Vécossîs- 
91e. En examinant on jugera. 

li'écossisme^ comme on l'a vu précédemment,, 



108 PRétflS HISTORIQUE 

s'est introduit furtivement en France; timide 
dans ses tentatives dans la province, iï se pré-r. 
senta avec assurance dans la capitale. Gette 
marche était facile à prévoir. 

Accueilli sans trop d'ardeur partout où il » 
s'est présenté, l'espérance des belles destinées 
qu'il se protnettait s'est promptement évanouie; 
s'il y avait dans tout ce qui était lui ou se rat- 
tachait à lui, un certain charme de nouveauté, 
un certain intérêt puissamment excité par ses 
grades nombreux et brillants ; on y trouvait en. 
Siupériorité de l'absurdité et du ridicule. En 
France, le ridicule tue, ou s'il ne tue pas il 
déconsidère. Hors, peu de gens se décident à 
braver la déconsidération, i 

Cependant, comme les Français sont toujours., 
courtois envers les étrangers, comme les maçons 
ne sont point prôscripteurs,récossisme fut d'a- 
bord toléré, puis reçu avec bienveillance ; plus 
tard on l'a vu admis de pair avec les autrea 
rites, honoré par tous, recherché par quelques- 
uns; mais il faut dire qu'il n'a pas tardé à 
montrer un esprit envahisseur, et à se croire 
infiniment au-dessus du modeste rite français , 
dont il voulait bien seulement tolérer la con-* 
fraternité. 

De rhonnêteté à l'engouement généi^l il y^ 
a une grande distance, et force a été à l'écos^ 



DE IiA FRANC-MAÇONNERIE. IO9 

^stne, malgré quelques zélateurs passionnés, 
de se contenter de la part modeste ^ et toute- 
fois fort honnête y qu'on lui assignait. 

Admis en France à une part fraternelle , Té- 
cossisme ne s'en est pas contenté; il a accepté 
}a part y puis il a voulu une autre part; toutes 
les parts n'auraient pas été de trop pour son 
appétit et pour son ambition. 

Avant et depuis la restauration maçonnique 
en 1799, il n'a cessé de s'évertuer, et il sei^it 
aujourd'hui le dominateur de la maçonnerie , 
sans l'énergie courageuse de l'autorité maçon-- 
x^que de France. 

En 1799, à peu prés inanimé, par suite de 
fâbandoaoù il se trouve , le rite écossais voit la 
joie générale causée par la restauration de l'or- 
dre , il y prend part tristement , à peu près 
comme ce moribond qui voit le néant prêt à Ten^ 
gloutir. 

Cependant deux années heureuses, de 1800 
à 1802, suffisent pour rendre au rite écossais 
une partie de ses forces ; deux autres années , 
de 1802 à 1804, le remettent entièrement sur 
pied ; mais il est ébloui de ce retour à la vie , 
et il a besoin d'un appui pour achever son ré- 
tablissement ; le Grand Orient de France le lui 
offre j il l'accepte , il se retrempe à la sève com-^ 
muiie ; Inentot il ne se considère plus comme 



IIO ]>&£GU filSTO|llQU£ 

tut &U adèptîf^ il 86 croit de9 droits iànéi) 
C'est en maître qu'il parle ; . ^ 

La maison m' appartient ^[iA^t^ il, je le ferai 
bien comaitre. li sort ceDSiidaât, mais U me^ 
nace k la jbouqho^ i0 . 

£h quoi! est-K^e donc ^^30b que vous frappez 
dans vos mains par trois lemps égaux ^ que vous 
arborez la couleur rouge au lieu de la bleue? 
est '^ ce donc pour de pareilles futilités que tous 
vous croyez d^une autre origine que nous? que 
voi|s voulez vous constituer en famille séparée? 
Nos outils ne sont «^ ils pas pareils , et ne vous 
réunissez-vous pas comme nous autour de l'aii- 
tique acacia ? Maîtres écossais^ pourquoi Ces 
regards qui dissimulent mal le dédain sôus l^ap- 
parence de la fraternité ? votre rite possède des 
grades élevés , des titres spmptueu^i^! dites-vous. 
Héias I que cette richesse est pauvre , ei que 
nous devrions bien plutôt déplorer la triste ma- 
nie de ceux qui ont inventé ces dîstinctipns ' 
ai^ti«*fraternelles y et surtout la faiblesse de ceux 
qui^ les premiers parmi leurs frères, se sont 
laissé entraîner au ridicule de se fairiS appeler 
Prince ^ Souvekain Prjiscb , et surtout de porter 
le nom infâme d'IaQuisiTEua , d'avoir l'absurdi- 
té de se décorer de poignards , de porter des cou- 
ronnes, etc., etCvI £b quoi! des poignards ?•••• 
mais cette arme, même comme un sim|)le sym- 



DE LA FRAHC-MAÇOiniBRIB. 111 

))ole,estuDe anomalie monstrueuse arec nos 
principes ; nous sommes frères et philantropes , 
notre morale vivifie et ne tue pas... Nos armes 
ne sont qu'un emblème, je le sais; c'est lejana^ 
tisme, c'est la superstition que nous combattons; 
notre bouclier, c'est la science et les lumières; 
notre glaive, le flambeau de la vérité; mais, à 
<]uoi bon ces vains simulacres ? Rejetons toutes 
ces décorations mondaines qui dénaturent nos 
cérémonies sans les ennoblir; revenons à cette 
bdle simplicité primitive qui fit l'âge d'or de 
lu maçonnerie, qui Suffit aux cœurs vertueux, 
et a fait, pendant plusieurs siècles, le bon- 
heur de nos ancêtres : les dissensions disparaî- 
traient bientôt , et nous n'aurions point à entre- 
tenir nos lecteurs des combats acharnés qui 
désoleront plus tard le temple de la fraternité. 
Reprenons. 

Sous le prétexte que le Grand Orient refuse 
de mettre en activité les nouvelles constitutions 
générales de l'ordre, décrétées le 5 décembre 
i8o4> les associations écossaises se séparent du 
Grand Orient (voj. i8i4 et 1828)*. 

C'est dans le cours de i8o5 que l'ordre ma- 

* Voyez aux Pièces justificatives un extrait d*unè 
brochure publiée par le frère Vassal , en 1827, sur l'o- 
riginti du rite écossais. >. "^ ■* -^^ , 



lin PRÉCIS HISTORIQUE 

çonnique reçut une organisation maçonico-poli- 
tique« . 

Ui^ de« frères de l'empereur Napoléon , Jo- 
seph Napoléon^ roi d'Espagne^ est proclamé 
grand maître de l'ordre; Tarchi -chancelier 
de l'empire^ prince Cambacérès^ et le roi de 
Naples, Joachim Murat^ sont nommés adjoints 
du grand maître. 

Le prince Cambacérès était de fait le grand 
maître^ et romnipotence que lui donnaient ce 
titre et le pouvoir qui en dépendait , lui plaî-^ 
sait beaucoup; mais, cet homme habile , avides 
d'honneurs, sacrifia malheureusement â la va^ 
nité d'être grand maître de tel ou tel rite, vé-^ 
nérable d'honneur de tel ou tel atelier pré- 
pondérant, l'unité, le bien de l'ordre qui lui 
était confié. Son titre de grand maître adjoint, 
sa haute position sociale, rattachaient à lui 
toutes les prétentions des partis maçonniques. 
Chaque parti voulait avoir le grand, maître, 
le prince archi- chancelier, pour chef immé- 
diat, afin de se maintenir à l'ombre de son 
nom, sauf à réclamer quand ni serait besoin ^ 
une puissance efficace. Cambacérès , grand 
maître adjoint de l'ordre, chef duGrand Orient^ 
fut presque en même temps grand maître^ et 
protecteur du rite écossais ancien et accepté y 
^rand maître d'honneur du rite d'Hérodom^ 



De hk fraug-maçonnerib. iiS 

grand maître du rite primitif ( 1808)^ grand 
maître du rite des Chevaliers bienfaisants , de 
la Cité salinte (régime rectifié ), titre que lui 
avait offert le Directoire d'Auvergne j grand 
maître du régique du Directoire de Septimanie 
de Montpellier (1809) , enfin , vénérable c^hon- 
neur de tous les corps maçonniques qui avaient 
de Téclat et se composaient d'hommes titrés : il 
était le soleil qui échauffait à la fois les plantes 
indigènes et les plantes exotiques. ^ / > 

La inalheureuse facilité de cet homme célè- 
bre porta les plus funestes coups à la pais et à 
la bonne harmonie de Tordre maçonnique , et 
éternisa, en autorisant l'existence de tant de 
sectes séparées, des divisions qu'il importait 
surtout de faire disparaître. 

Deux loges furent instituées en f 8o5. L*une - 
est celle de Sainte Eugène ^ et l'autre celle des 
CkemlîePs de la Croix. La première est depuis 
long -temps en sommeil. C'est à l'ombre tu té* * 
laire de l'arbre maçonnique que la seconde éta- 
blit dans son sein le système templier ^ non 
comme association maçonnique, mais comme 
institution à part. On ne devient pas toujours 
chevalier du temple en devenant membre de la 
loge chapi traie des Chevaliers de la Croix; mais 
du moment qu'on est chevalier du temple on 
est membre de la loge et du chapitre. Les che-* 
t. 8 



4l4 PRÉCIJ HIStDHïQl/â 

mliers dis temple proprement di(9 ; repousftéf^t 
' tfiuie analogie avec les francs -maçons^ <{^î^ 
du rester n'ont jamais cherché à avoir de rap-^ 
ports avec les associations qui ne sont pas m^^ 
çonniques. Telle est surtout l'institution dont 
il est question ici« 

1806. 

Après plus d'une année d'un travail fait avec 
un soin digne de tous les éloges^ le Grand 
Orient publie ^de nouveaux statuts généraux de 
Vordrç maçonnique en France *. 

1807. 

Cette année, comme les années précédentes et 
les années suivantes , les demandes eu constitua 
lions de loges et de chajpitres^ affluent au Grand 
Orient. L'entipire, nous l'avons déjà dit, fut 
pour l'ordre un temps de propagation , de pros- 
y périté et de gloire. 

1808. 

Deux loges sont instituées à Paris. L'une, la 
loge de Ste-CaroUne f a eu le plus grand éclat^ 
mais elle est tombée en sommeil dépuis la res- 
tauration du gouvernement royal, en i8i4> 
l'autre, celle du Mont^Thabor, soutient en-* 

♦ VoLin^% i8oG. 



DE LA FRàNC^HAÇOifNËRÏE. ' II§ 

\3ore aujoiird'hoi (1828) $a haut€ répiitatibn. 

1810^ ^ 

Le Grand Orient instruit que dans des solen^ 
nités hors des temples maçonniques ^ des frèréâ 
se décoraient publiqueioent des insignes de 
l'ordre, désapprouve par une eirculaire cette 
infraction à nos usagesv 

1842. 

Des imembres du trente-troisième degré do rite 
écossais, ancien et accepté, qu'ils avaient reçu 
disaient-ils en Amérique^ forment à Paris, sous 
le titre de Conseil d^ Américfue ^ une autorité ri- 
vale du suprême conseil de France j qui conti- 
nuait d'avoir une sorte d'existence en opposi- 
tion avec le Grand Orient. 

Ce dernier conseil > jaloux dd Conseil d^A^ 
inériquey comme il était jalouxilu Grand Orient^ 
fulmine contre les propres membres.de son rite, 
qlii viennent lui disputer Tombre du pouvoir 
dont il jouit à grand^peine* Le nouveau con-*- 
seil résiste. La guerre est vive * mais le suprême 
conseil de France, voulant prouver son équité ^ 
nomme dans son sein une commission pôii^ 
l'examen des titres et des prétentions dfes hou- 
veauît arrivés; et le rapporteur, rilltwfre frère 
comte Muraire, déclare que le conseil efl^ ilté*' 



• 



Il6 ^ PRÉCIS HISTORIQUE 

gaL Le suprême conseil^ juge et partie dans 
celte aOkire , approuve à Funaaimité le rapport. 
Le Conseil américain ne se tient pas pour bien 
jugé; il continue ses travaux. Plus tard la 
guerre sera plus vive. 

1814. 

Les événements politiques de cette année ra- 
lentissent les travaux du Grand Orient et àe% 
loges. Dans plusieurs départements les autorités 
locales fQot fermer les ateliers; les membres de 
ces ateliers se soumettent sans murmures. 

Un des principes sages dé la maçonnerie est 
qu'elle doit rester étrangère à tout mouvement 
politique et n'adopter aucune couleur. 

Dans la séance du 12 août^ le Grand Orient 
de France déclara la grande mdSJtrise vacante ; 
A\ nomme , pour la haute administration de l'or* 
-dre , trois grands conservateurs : le maréchal 
Macdonaldy duc de Tarente; le comte, depuis 
marquis, et maréchal de Beurnonville ; et le 
comte Valence. 

Les illustres frères de Beurnonville etValence 
sont installés en leur qualité le jour de la célé- 
bration de la fête de l'ordre (Saint-Jean d'hiver). 
Le maréchal Macdonald n'ayant pu assister a 
la réunion, son installation est ajournée {voy-. 



DE LA. frang-haçonherien. 117 

On prétend y et le fait est donné pour certain , 
qu'avant d'accepter sa nomination , l'illustre 
frère de Beurnonville avait pris les ordres du 
roi Louis XVIII. 

La h^e des Soutiens de la Couronne est ins- 
tituée, a^ee l'agrément de sa majealé^ en fa-* 
veur des gardes du corps du rpi , de là compa- 
gnie du maréchal Marmont^ duc de Raguse. Le 
duc de Luxembourg , capitaine d'une autre 
compagnie des gardes ^ assiste à l'installation.. 

Cette même année le Grand Orient^ seul 
corps légal organisé et en possession de l'auto-' 
rite maçonnique^ par le fait de la volonté et de 
l'assentiment des loges ^ statue par un arrêté, 
qu'en vçrtu des concordats passés en 1775 
avec le chapitre de Clermont, en 1787 avec le 
chapitre général, et en 1804 avec la grande 
loge écossaise, il reprend ou plutôt il continue, 
mais d'une manière plus spéciale , l'exercice dejsi 
droits qui lui appartiennent sur tous les rites. 

1815. 

Un frère modeste et instruit, le frère Ragon , 
qui depuis a publié V Hermès , ou Archives ma- 
çonniques *, fonde la loge des Trinosophes y et 
^n est le premier vénérable. 

Cettfe loge, établie comme toutes ses 4niule$, 

* Deux vol, iD-8°. 



Il8 : PRiaiS HISTORIQUE 

^ur les baM6 les plus ss^és , a , plus tard et pen-i 
dant un certain temps, visé à uii éclat plus 
brillant que solide , en cherchant à attirer lea 
visiteurs par une pompe inusitée. 

Nou€^ nous abstiendrons ici comme dans le 
eours de tout cet ouvrage d'exprimer des opi- 
nions persbnnelles. Nous disons otia fait, on a 
éily.on a jtigë; noua ne disons pas autre chose 
^ue ce que nous avons lu , vu , ou entendu dire 
généralement. 

On a proelaitié ses orateurs , annoncé partout 
ses réceptions, dites à f antique ^ sa maîtrise à 
musique, et lafoùte est accourue;^ les hommes de* 
goût y allaient pour entendre les frères Du-t. 
pin , Berviile et autres ; le peuple maçon i 
pour voir les tr^^vaiix méliodil^'amatisés ; les ré-i 
ceptions étaient bouleversées et dénaturées, 
mais tout faisait spectacle : et U plupart dea 
amateurs, incitant l'engouement de ces bons 
citadins qui, chaque soir, vont admirer l'effet 
d'un spectacle sans trop s'embarrasser de la mo-. 
ralité de la pièce,, sortaient enchantés en s'é- 
/criant : la belle loge I... les, belles choses ! 

Les réceptions de ce genre étaient invarîa-. 
blement les mêmes, quant au fond et aux cir- 
constances principales; mais le talent des ora-J^ 
teurs, qui faisait le principal mérite de la 
séance , était inépuisable. 



A ce(te cause de vogM/e, M h\k% «lîouUir la 
facilité que (oui le monde av^iii de pénétrer 
d^ns la tQg;e;jÇar,.<d!ajQS uoe fo»Ip:. ^^mbteUe^ 
il.eût été fort difficile de s'a^MCWrde laqttalîté 
de chacun.. . ;, ;,, ..^ * :,.. ,.. 

Fuis un sys^àme affecidé à»^t(dénanee à^Umi 
iôf rite^, prîuçjpç ,ii1&srj,uaie' en lui-ni^&i. $aii» 
4oule y mais qi|i pe doit {)t9bit:é)(clui^e 1^ rd^peci 
pour des lois <|u'oil a promis d!Qb9t(rv'$F ^ f^îudl 
une sorte de leçooi qu'il, «t'appartenait pfts^Â'un 
iOprps partii^l (je donner à la p^îimaee^'eltii» 
ipauvais eiç^ipple pour les nutres loges cpi^^ 
jUHlteSy respectaient l0s arnèlé^d'iÇSckialoiiiySé^ 
Tères sans dpute» mais q^» If» weç^f^tifi» 
^v^ient pour ain^i dire exigés,.^ ., / . 

Des observateurs grav^s^ ^t. {ir<4>abl#menl; 
.^pp sévères, pnt penâé que Tcin. .TQuliiit irendre 
la loge des Trinosophés,, un^'loge .oi^/^^esfolw^V 
qu'elle tendait àdevenîr uq Q4Âtif0 n|^çonniq^l^ 
nous ne savons jusqu'à quel poiatune p^i^j)^ 
id^e a pu entrer dansjcs projets de; quel^f^ 
uns, si ei\ effet elle y est i^nAi^ei xpjûs ^at^ 
^^nsous que la loge de^ J^rinpst)ph&s cC|qi|Qe 
parmi ses membres trop d'homxpie^ de ii^|::it^ 
pour avoir jam^us eu cette ridicule pjç^^^AKion 
4v9iri828). . : . :: x,:,:, 

. ^^^^r .: . . .... h.. l 

Trente-trois degrés seinMaieiM|*deh^oii^sQffioe^ 



à l'ambition dès amalèurs de dignités, à ceax qui 
. se montraient les plus chauds partisans de l'é* 
cossisme, qui^ toutefois, ne faisait pas un grand 
nombre de prosélytes; beslucoup de mailres, de 
ro^ -croix y se permettaient de rire- un peu de 
leurs seigneops^ les grands inspecteurs, et on 
espérait que cétt^ fureur des cordons aurait un 
terme ; mais voilà que tout à coup se lève le 
fantôme de la maçoiiqierie dite ëgjrptierme. 

Trois négociants du même nom, dont les opé* 
tatkf&s commercisdes ne furent, dit-on, pas 
pli«9 heureuses que les spéculaticms maçonni- 
ques, int];oduisent à Paris le rite de Mizraïm\ 
ou ^È^pte. Le mauvais succès de la maçons- 
verie égyptienne y de Cagliostro, lie les effraya 
pas. C'était cependant un fâcheux précédent. 

Dans une histoire de Tordre maçonnique en 
«France, il est 4'une rigoureuse nécessité de 
' adonner des détails: sûr tous les systèmes, et à 
plu»forte raison sur ceux qui ont cessé d'exister 
après avoir fatigué les cent bouches de la re- 
BOmmée. Le rite de Mi^^raim est de ce nombre. 
Ces détails d'ailleurs sont des documents récla- 
tmés par tous les frères studieux. 

Dos membres de ce rite existaient , dit - on , 
depuis plusieurs années, tant à Paris que dàiis 
les départements, mais ils n'étaient point réu- 
nia j la .plii|wift avaient été. reçus hors de 



D£ Li FRANG-MAÇOIIMBRIE. 131 

France , et particulièrement en Italie : la puis- 
sance suprême du rite paraît avoir été appor-^ 
tée de l'Orient de Naples, d'où les événements 
politiques Font fait transporter à Paris , en 1814 y 
époque à laquelle on a établi le consistoire gé- 
néral pour la France. 

* u V initiation, dans ce rite, est toute égyp- 
« tienne. 

u Les épreuves du premier grade se passent 
If à Textérieur du temple. 

w Le second grade ^st tout d'instruction. 

« Le troisième grade contient l'histoire hé*- 
ce braique d'Hiram ; mais elle y est expliquée de 
ce manière à pouvoir aisément la ramener à l'ex- 
n plication primitive ; et soît qu'on mette Osiris; 
tf Adonis, Hiram ou tout autre , le sens est 
ir toujours le même. 

« Le travail de ce grade tient du régime 
N français et du régime écossais, toutefois il se 
(c rapproche plus de ce dernier. Les sm^mUants 
tf se nomment assesseurs; le premiep expert, 
M dan)» les réceptions, grand purificateur; le 
H second expert a le titre de garde du temple; 
« les diacres sont qualifiés ^acolytes ; etc. 

« Il y a^ dans le rite, quatre --vingt ^dix de^ 
a grés ou grades , divisés en quatre séries^ 

ic La première série se nomme symbole , et 
u coïopvend trente^ trois degrés. 



IH39 ' PHÉOI^ HISTOaipfn^ 

a lia ^ecojndei ^érief appe^ëd philosopfUquei^ 
u comprend ^^trfntp'r^q^4^iffn^ au soixante- ^ 

tf. ^ja troùiièmesçfîep 0X1 la mjrstîifu^ y comrr 
u pr^nd du ^oixant^j^^Uqme au soùçant^-rdiçc-- 
fn septième degré* 

.. H ljS^sffU(Urième^4f^aj pu \9^ cabalistiqiie ^ du 
« soixante-dix-Imitième degré an cfuatpe-'ffùfgt;: 
^ dixiàmci. s . .... 

cf II parait que les,(t>ivd^tef^rs,4^^rritQ/ea 
fc mMUIpUwJi ainsi lea grades ^^oqt >^ouJ^ f énnir 
tL da<ii^}#9*dei]X prç^i^rqs séri^ tpui^ led^ con- 
«iJiaîstônces maçonniques dc^s autres rites,' et 
« rqpomr, ^a,n$: dwter:dw^lft§<i^NP sup^r 
a.rieUi^y ^ej^pUcaliondes. emblQip^s de tous, 
ji l^.lHtea, et donoi^K la, çJef des rmyWèros 
« égyptiens. Ce qui sembbr^ii^ \^ : prquvçr^» 
«. c^^est que toutes Jés maçonneries oonnues , et 
« particujiérejiient leîs écos^iames^ ^ont renfeiv 
ii nxée^ dans \t% «oixante^six dô|;rés des deu^ 
ce premières %ériesy p^.i9que Je saix^n^çt-sixièmf^ 
w est le grand inquisiteur commandeur oix le 
w trente** unième écossais; las ilf/;;$r^à?^ coosir 
i< dérant le trente-d^M^i^me et le tren^-trolr 
a, çi^me comme èm gra4[ib9ai pureniisnt «dminis-* 
(c tratifs. C'est donc^iu soixante-^septième degré 
« do ce rite, ou à la troisième série , que le 
a rite commence réellement, puisqu'il n'a plus. 



DE hk PBA.ltXX-^l|ÂQONBERI£. t^S 

IV. rien de commBn avec auetin rite connu». >i 

Voici 9 par complément de cêtCe natioe mr 
la rite de Mi^araïmf les fait» que nous avons re« 
eu^illis : 

lic rite de Mizraim ne^écut.piers long-rt«mp« 
en paix avec luî-^même, et. ce fut pour loi un 
maliieur; ii acheva d'édatrer les rites rivaux^ 

Il avait établi à P^ris urteloge mère , sous te 
titre de YArcTen-^Ciel. Cette logëy dans.uneféte 
pennée aux damés, méeonntit ses procures 80u«* 
verains et puissants créateurs; elle fut frappée 
par eux d anathéme. Ge n'ëtâtt qu'une révolu- 
tion d'intérieur, le danger réel était au^-tdttlà; 

Avant d'être bien assuré dJB sa coi^istance 
dans l'ordre âiaçonnique ^ le rite 'publia jSe^ 
statuts et règlements *. C'est une contrepartie 
de ceux du Grand Orient deFrai^c^* Le^modèlé 
n'était pas mauvais; maïs oe îie sont pas des 
réglementa qui assurent la. fie des Qôrps'; si: la 
corps est faible ou vicié/ les régldmeniis. s'é-r 
croulent avec lui; tel fut le mH du r/teiat fàe$ 
règlements de.Miïraîm- 

Le 7* jour du lo* moii» SSiy, fe grand owsit 
servate^ ,r de l'ordre maçonnique çn Fi?anse v le 
très^iilustrç frère maréchal de Beurnon'^ilte 
adressa au Grand Orient ime lettre, autographe^ 

* Yot iQ-8% 1816.. 



i:i4 PRÉCIS HISTORIQUE 

o(l il du : a Le jNréteiidu rite de Mizttiim doit 
ir être rangé dans la classe de ces ateliers ir- 
fc réguliers y presque toujours dangereux , et 
(f qui déshonorent la maçonnerie française par 
ir les dupes^ qu'ils font^ par le mauvais exem-- 
<K pie qu'ils offirent. Ces ateliers , qui professent 
N de soi^ifisant rites auxquels ils donnent tou- 
ir jours, une origine ancienne et illustre^ ne 
tf professent réellement que lés inventions rir- 
« dioules de quelques imaginations exaltées^ 
ce qui ne viveat qu'en faisant des victimes. » 

Ce jugement sévère a été confirmé par le 
temps.^ 

Le Grand Orient de France ordonna l'im- 
prèssion de Tencyclique du grand conservateur, 
et l'envoi de cette pièce à tous les ateliers de 
la correspondance. 

Enfin le 27' jour du même mois (1317)^ le 
Grand Orient de France déclare que ce rite n'a 
pas justifié de ses titres, de ses dogmes; qu'il 
y a même contradiction dans son historique, 
puisqu'on prétend qu'il a été introduit en Ita- 
lie sous le pontificat de Léon X, dans le sei-- 
zième siècle, par S^mhlique, qui vivait dans 
le quatrième (anachronisme de onze cents ans); 
en conséquence que le rite dit deMizraim ne 
peut être reconnu ni toléré; que défense est 
faite aux francs-maçons réguliers de l'accueillir, 



DE LA FRANC-MAÇOITNERIE. IsS 

de lui donner aucune sorte d'appui ^ enfin de 
le pratiquer. 

L'ordre judiciaire vint par suite de plaintes 
de l'ordre civil sanctionner les décisions du 
Grand Orient de France. 

Une loge de Paris ^ du même rite, traduite 
au tribunal de la Seine , 7^ chambre^ vit ses 
membres condamnés solidairement, le 18 jan- 
vier 18^2 f en vertu des artieles 291 et rzga dû 
Code pénal', à 16 fr« d'amende et aux dépens. 
Cette logé fut dissoute* Plus tard la police fer- 
ma les autres loges du même rite, et s'empara 
de leurs papiers* 

Tous ces faits se passèrent sans que les ma-^ 
çons y prissent aucune espèce d'intérêt. 

1817. 

L'illustre frère maréchal Macdonald, l'un dés 
trois grands conservateurs de l'ordre , est ins- 
tallé dans cette haute qualité le jour de la cé- 
lébration de la fête de l'ordre. 

Le Grand Orient recueille les fruits de la 
protection éclairée de cet illustre frère et de 
l'heureuse direction qu'il cherche à donner à 
la maçonnerie; plusieurs articles^ des règlements 
ne se trouvaient plus en harmonie avec l'état 
des connaissances et des usages modernes; ce 
qu'on appelait assez impropreihent les statuts 



120'' PRÉCIS fliSTORÏQUB 

géoëpaux Aè l'ordre, n'était véritablement qtië 
les règlements du Grand Orient, plus quelques 
didpositiofis de finapees pour lé rècdu virement 
des doiîs volontaires des loges} la maçonnerie 
n'avait point de code régulier : la jurisprudence 
était établte sur tïne foule d'arrêtés du Grand 
Orient , dont la plupart se contredisaient les 
vitïs lès autres, et qu'il fallait rechercher dans 
les archives chaque fois qu'une affaire iiti peu 
importante se présentait à la discussion. Le 
grand conservateur sentit tout l'inconvénierit 
de cet état de choses, et il engagea le Gt^and 
Orient à s'occuper activement de compléter^, 
par de nouveaux statuts, la constitution de 
l'ordre; une commission fut nommée à cet effet, 
ses travaux furent terminés en 1821 (voj-.i82i)é 
Cette commission fui composée des frères Ri- 
chomme, Geneux , Delaroche , Vassal, Pages, 
Borie , Caille , Benoii . 

•1818. 

Vneféle de famille est donnée par le Grand 
Orient à l'occasion de l'inaugaration delà sta-^ 
tue de Henri IV, pour ï'érecition de laquelle 
il avait envoyé, en i8t4> au comité de soMSr' 
clriptiou, une somme de mille francs^ 

Cette même année (lâiS)^ ie Gn^nd Onent 



DE tk FRANG-MAÇONNERIEk Ï27 

institue la loge des Amis constants de la i}raie 
iumière. 

De bons et estimables maçons obtiennent du 
Grand Orient l'institution d'une loge sous le 
titre des Rigides Obseivateurs , titre sacré pour 
ehx, car ifs observent rigoureusement les dog- 
mes et les usages maçonniques. Quelle que soit 
la supériorité de leurs gradée , les membres de 
la loge ne se décorent jamais que des insignes 
symboliques ou des trois premiers grades. 

Le mouvement continuel des associations 
écossaises détermine le Grand Orient, dans son 
consistoire des rites (aujourd'hui, 1828 , grand 
collège des rites) ^ à adresser aux ateliers su- 
périeurs de la correspondance une circulaire , 
sous la date du 3i* jour du 5^ mois 58i9, pouf 
leur rappeler que, par suite des préeédehts 
concordats (vof. 1814) , le rite écossais n'a pas 
cessé d'appartenir à son administration. 

182Q. 

En l'absence des grands conservateurs, le 
grand administrateur général de l'ordre , l'il-» 
lustre frère comté de Lacépède , préside la so-» 
lemnité delà Saint-Jean d'hiver. 

Le Grand Orient institue une fête funèbre 
annuelle f pour honorer la mémoire des officiera 



I20 PRECIS HISTORIQUE 

et membres du séaat maçonnique décédés dan<$ 
l'année. Jusque-là les feuilles de cyprès étaient 
mêlées aux fleurs des deux Saint- Jean. 

1821. 

La fête de la Samt-Jean d'été de cette année 
a été comme la Saint-Jean d'hiver (1820) , et 
d'apré$ les mêmes causes^ présidée par l'illus- 
tre frère comte de Lacépècjie. 

Par une pompe funèbre spéciale , le Grand 
Orient honore la mémoire de l'auguste et in- 
fortuné duc de Berry, tombé sous les coups d'un 
assassin; cette pompe funèbre fut digne de son 
objet» On assure que peu de temps avant sa 
mort, cet infortuné prince avait témoigné qu'il 
accepterait avec plaisir la gratide maîtrise de 
l'ordre. 

Le 9 mars> le frère Vassal, en séance du 
. Grand Orient , fait, au nom de la commission 
des règlements, le rapport sur cet important 
travail qui se trouve entièrement terminé; des 
débats fort animés succèdent à la présenta- 
tion de ce rapport, dçs hommes instruits et 
consciencieux prennent une part active aux 
délibérations; on décide qu'on imprimera à mi- 
marge le travail de la commission , qu'un exem- 
plaire sera envoyé à chaque atelier, avec invi- 
tation de consigner ses observations en regard 



/- -^ <y^ 



DB LA Fa4:NG*!-MAÇO»ir£B'I£. ISQ 

de chaque article. Très-peu de loges sousjçrn 
vent à cette invitation^ le gouvernement de 
Tordre est concentré' dans la capitale ^ les loges 
des provinces ^ se reposant sur les députés qui 
les représentent auprès du sénat maçonnique^ 
prçnne^it peu de part aux grands débats qui 
occupent les législateurs; après plusieurs séances, 
dans lesquelles on adopte quelques principes 
fondamentaux qui ne se trouvaient point dans 
le travail imprimé, on nomme une nouvelle 
commission , composée des frères de Gabriac 
Dusouchet, Benou^^ Lefebvre d'Âumale, Ra-^ 
vau, Vassal, Caille, Borie, Besuchet, Febvé, 
ces deux derniers non officiers du Grand Orient. 
Ces grandes discussions firent connaître, pour 
la première foi$, plusieurs orateurs inconnus 
jusque -là aux grandes assemblées ; pour la 
première fois aussi, le Grand Orient admit à la 
coopération des actes de la législation de Tordre , 
as» hommes qui ne faisaient pas encore partie 
de sa composition intérieure ; ce principe fut 
consacré dans la personne du frère Besuchet , 
vénérable de logç, qui déjà s'était fait connaître 
par son rapport dans Taffaire du chapitre .mé« 
tropolitain; et aussi dans celle du frère Febvé, 
député de loge, qui se fit remarqut^r par un 
grand talent de discussion* Dans plusieurs séan-* 
ces remarquables, les discours prononcés par 



^ 



l5o ' PRÉCIS HlStOAÏQDfi 

\ 

les. orateurs des diverses opinions^ la plupart 
improvisés > firent une grande sensation , et plU'* 
sieurs fois les séances du Grand Orient offrirent 
une réunion de talents oratoires qui n*auniient 
pas été déplacés à la tribune nationale ; la com-^ 
mission continue, dans ses réunions particu- 
lières ^ 4e travail commenoé en séances géné- 
rales («^. 1826). ' u 

Une loge est fondée à Paris sous le titre des 
Hospitaliers de la Palestine; à cette respectable 
loge est attachée une caisse de secoures mutuels. 
Trois ou quatre loges de la capitale ont des ins- 
titutions du méip^ genre. Les caisses de secours 
mtUuels sont justement honorées dans l'otxire 
promue : c'est la prévoyance et ses précieuses 
ressources; mais en maçonnerie , ces caisses 
sont contraires à l'esprit de Tassociation; et les 
statuts généraux de V ordre ^ de 1826, ont sa- 
gement interdit tout emploi de fonds qui n'est 
pas maçonnique» Gomme on connaît générale^ 
ment l'esprit ^économie et de spécialité des 
caisses de secours mutuels , et \a.,générosité sans 
bornes et universelle des log^s y nous n'entrerons 
dans aucun détail pour justifier une opinion 
que nous avons vue partout en majorité* 

L'ordre qiaçonnique déplore la pçrte de son 
zélé et fid^e grand conservateur, l'illustre frère 
mairéchal de Beumonville. Le Grand Orient 



r- 



DE XA FilAllC*-4ICÂÇOiRIIKllIE. l5l 

consacre l'expression dé ses r^rets par une 
cérémonie funèbre , où il célèbre les grandes 
vertus et la gloire militaire de cet excellent et 
à jamais regrettable maçon . 

Il eut encore la douleur de rendre dans une 
cérémonie mortuaire , également toute spéciale , 
de pieux ûributs de reconnaissance et d'amour à 
l'auguste toiérateur de la maçcmnerie en France> 
l'auteur immortel du Pacte eoHstàuiionnel deè 
Français. 

Nous passons rapidement sur ces dernières 
années qui n'<^Brent rien d'extrêmement remar^ 
quable, et qui sont en partie consacrées à la 
discussion des nouveaux statuts ; le frère Febyé, 
dans une séance convoquée extraordinairement 
au nom de la commission des règlements^ fait le 
rapport sUr l'ensemble du tf avail , et présente 
le manuscrit du nouveau Code maçonnique. 

Cet important travail^ soumis aux discussions 
générales dans vingt- sept assemblées consécu-^ 
tives> est enÛn adopté avec quelques modifia 
citions ^ puis soumis à la sanctio^i du grand 
maître adjoi&t , le maréchal Macdonald^ et en- 
fin promulgué avec l'approbation de cet ilius^ 
tre frère qui adressa ses félicitations au Grand 
Orient par une lettre en date du 19 mai 1826, 
dans laquelle il dit qu'il prie le Grand Orient 
d'agréer ses souhaits et ses "vœux pour njmotf^ 



iSs PRÉCIS HISTORIQUE 

la Vhxsr^ le bonheur et la prospérité maçènrUques 
que les nouveaux règlements doivent asàurer. 
Les statuts sont imprimés ei> 1826^ et envoyés 
à tous lés ateliers. ' ^ 

1826. 

L'hostilité de. quelques associations écossai-- 
ses contre le Grand OrieiH:, continue ai^ec per- 
sistance , mais sans chaleur. . ' 

Une loge de Tohédience du Grand Orient , la 
Clémente Amitié , prétend leur prêter son Ap- 
pui ^ et sans droits et sans titres elle croit de- 
voir mettre le Grand Orient en cause; mais 

. Qoe peut contre le roc une vague animée? 

Le Grand Orient dédciigne la faconde de quel- 
ques maçons égarés, et après avoir rempli tous 
les devoirs que lui imposent sa dignité, son 
indulgence , sa bonté paternelle , ne trouvant 
dans la majorité influente de cette loge que de 

frères sourds à sa voix, il la démolit La 

loge de la Clémente Amitié va reprendre son 
obscurité dans les associations' écossaisesl"^. 
Cette année fut remarquable par un grand 

• "^ J^ojrez aux pièces justi6cati vas , n"* 16, la circu , 
lairedu Grand Orient, el^ n* 17 , l'arrêté de la thdtm 
bre. isymbolique. 



y DE Là FRANC-MAÇOKNl^RIE. ,1 53 

exemple de tolérance et de' philanthropie que 
nous donnèrent les Étals -Unis; on vit dans 
une eérémonie religieuse, les ministres du culte 
réunis à des francs -maçons pour honorer'^la 
mémoire des deux patriotes Adams et Jefferson; 
nous ne pouvons nous refuser au plaisir de trans- 
crire ici , en entier, ce passage du journal d& 
Néw-York, du 4 août (extrait A\x Courrier frau" 
çai> du 7 septembre). 

« Le Comniercial'-Ads^rther donne, d'après^ 
V Argus d^AWany-f la relation suivante de la 
cérémonie religieuse qui vient d'avoir lieu «u 
mémoire des patriotes Adams et JefFerson : 

cf Le jour où cette cérémonie a été célébrée 
fc était un des pliis beaux de l'été. Aucun nuage 
ic n'obscurcissait l'horizon ^ et }a chaleur du 
fc soleil était tempérée par une brise légère et 
ce rafraîchissante. Il semblait que la pureté, 
fc que la sérénité de l'atmosphère fût d'accord 
ic avec les sentiments dont chacun était péné- 
u tré. Au lever de l'aurore, le drapeau natio- 
K nal fut arboré au haut du Capitule / et' au 
« mât de chaque bâtiment qui était dans le 
fc port. Chacun s'était empressé, sur rinvita^- 
ic tion du conseil de la cité , de fermer les bou- , 
<r tiques et les magasins, en sorte que la ville 
« présentait un. aspect de tristesse tout-à^fait 
u convenable à )a solennité du jour« 



l54 PRÉCIS HISTORIQUE 

a A dix heures p la société militaire et la «v* 
ce ciété maçonnique, ainsi que les citoyens , 
« s'assemblèrent duns le parc, et, avant, onze 
a heures , là eortége était en mouvement dana 
f Tordre indiqué par le programme. Les mi^ 
(f litaires ouvraient la marche; venaient en-^ 
(c sui,te le corps municipal^ les officiers do corpa 
fc administratif et du corps judiciaire, je abériff 
« du comté, le maire, le recorder^ les mèm-* 
« bres du conseil de la cité, le» officiers d'£- 
ff tat, le chancelier, le chef de la justice /les 
« jugea de la cour suprême et l'orateur qui dc^ 
(t vait proncmcer Torai^on funèbre d'Adams et 
ic de Jeffei^on. Aprèsr eu^ se trouvaient le pas- 
t teûr officiant et le clergé; ensuite s'avan-*^ 
fr çaient ies membres de la loge maçonnique 
tf de la Fraierniié^et les membres dé plusieurs 
u autres loges , avec les insignes qui leur sont 
fc particuliers j un corps de musiciens les pré-»^: 
fc cédait. Les. robes, les ceintures de ces diifé<» 
fc rénts ordres ^ le riche costume des officiers 
9i de l'arche royale , les vêtements noirs à l'es** 
u pagnole des chevaliers du Temple formaient 
fc un coup d'œil imposant que rehaussaient en*» 
f( core les emblèmes variés de deuil dont cha- 
fc cun était revêtu. Le corps des francs-maçons 
ic comprenait plusieurs étrangers de distinct 
« tien, entre autres M. Wilson^ ancien direc-n 



DE LA F|IAMC<-IIAÇ01I1I£RIE. l55 

« leur de la Caroline du sud. On voyait ensuite 
fi les membres du barreau^ ceux dç l'école de 
<c médecine, la société de Saint- André avec 
« sea décorations » les membres de plusieurs 
u corporations précédés de leurs bannières, en- 
ce fin la foule des-citoyeiis et des étrangers. 

« Le cortège défila dans cet ordre {»ar la par- 
1^ tie rad-est du parc en face du Capitole, et 
ff -suivit plusieurs rues jusqu'à la maison de 
u ville où il fit halte pour recevoîf les vété* 
H rans de la révolution, hommes justement 
a honorés de l'estime publique. Ils furent ao 
u cueillis avec distinction par le maréchal qui 
il conduisait le cortège, et. placés au milieu 
« d'une garde d'honneur* On se remît alors en 
f< marche jusqu'à l'église , où le cortège entra 
« sur deux rangs et alla prendre place dans la 
« nef. Les banquettes et les galeries de l'étage 
K supérieur étaient garnies de dames, de ci* 
ir toyens et de militaires. 

4< L'orgue fit alors entendre des airs tristes 
« et harmonieux* Bientôt le révérend père Lud* , 
tt low commença une prière fervente et solen- 
cf nelle , dans laquelle il invoquait la continua^ 
H tion de la protection divine qui avait dirigé 
ff les ^toyens de l'Union à travers les périls 
ce d'une' révolution et de l'enfance de leur gou<* 
« vernement, et qm leur avait donné les grands 



l56 PRÉCIS HISTORIQUE 

ff hommes dont les travaux ayaient si «fficace- 

« ment contribué à la prospérité actuelle du 

M pays, et dont l'exemple avait si éminemment 

cr servi de guide dans la carrière glorieuse que 

ff le peuple américain a parcourue. Il ajouta à 

tf son invocation une prière où il implorait la 

H puissance divine en fâveut des autres na- 

u tions, afin qu'elle les fit jouir aussi des bien- 

u f^itsdela liberté civile et religieuse. Cette 

« prière fut suivie d'une musique sacrée. 

u Une estrade, convenablement décorée, avait 
ir été élevée en face de la chaire. C'est là que 
« l'orateur, ayant près de lui le maire, le shé- 
ir riffetle maréchal, prononçjai son éloquent 
cr éloge de la vie , du caractère et des services 
M des deux immortels patriotes dont la perte 
H afflige la république. L'auteur, M. Vandu- 
« rer, fit sur l'auditoire une impression pro- 
cc fonde; et comme, à la soUiciiationMe toutes 
M les autorités présentes, il a promis de publier 
tf son discours, nous aurons occasion de le faire 
(f connaître d'une manière plus complète que 
a par une courte analyse. 
* (t( Après quelques cérémonies religieuses, le 
«( révérend père iiéonard donna la bénédiction 
ff à l'assemblée, qui, bientôt, se reforma en 
f( cortège, et retourna au parc. Ce fut là seu- 
le lei^ent qu'elle se sépara. 4^es militaires seuU 



DE LA FRANG-MAÇONNBRIE. iZj 

fc restèrent pour reconduire en corps les vé- 
fc térans de la révolution. 

a Durant la marche du cortège ^ on rirait de 
c< minute en minute des coups de fusil , et les 
«clocbes.se faisaient entendre ainsi que les 
a tambours. Le plus profond recueillement 
tr prë^a à cette solennité, et bien que toute 
« la population y ait pris part, la cérémonie 
a n'a été troublée par aucun désordre. » 

Nous avons cru devoir rfipporter tous les dé- 
tails de cette belle et touchante cérémonie , afin 
de constater Tétat de la frano-4naçonnerie dans 
l'heureux hémisphère oùhirillènt la tolérance et 
la véritable fraternité 9 à l'ombré d'une sage et 
véritable liberté; là, la maçonnerie lest honorée, 
les membres de Tordre se décorent publique- 
ment de leurs insignes , et ne sont pas réduits 
à cacher dans l'ombre leur'honorable bannière; 
là, des forcenés ne rugissent pas comme des bê- 
tes féroces, en criant : mort aux franes-^mor^ 
çdit5 /.Heureux peuple, heureux ps^y^y qui a su 
se présçrver jusqu'à présent di^ joug absurde 
du despotisme, et de l'asservissement honteux 
de ri Impitoyable fanatisme. 

Ce bel exemple que le monde nouveau donne 
à l'ancien, prouve d'une manière irrécusable, 
qu'un gouvernement juste et éclairé n'a rien à 
craindre des sociétés qui ont pris; pour base <{« 



l58 l'HÉGIS HISTOAIQUE 

leur institutioa la justice et^U vérité ; les des^- 
potes y les fanatiques ^et-les prescripteurs doî^ 
veut seuls craindre les enfanis de la lumière. 

Les événements qui ont précédé nous ont por^ 
té rapidement en i8a8, et nous avons à dessein 
passé fiir une foule de détails pour nous rappro- 
cher plus plt^mpleittent de Tépoque où les Cahs 
abondent : nous allons re^ndre d'un peu pbis 
haut, et de idtsiB, comme d'un pmnt d'observa*^ 
tion,» nous jetterons un regard curieux et atten- 
tif sur des faits qui se lient d*ùne manière in4> 
tîme avee Tépoqtie aetuelle de notre institution* 

yoBuvre des règlements étant terminée , le 
Grand Orient s'occupa de leur mise à exécu** 
tion f et toutes les loges et autres^ ateliers de la 
correspondance s'empressèrent de les promul* 
guer dans leur régime intérieur ; il faut le 
dire parce que c'est la vérité, ces nouveaux 
' sl,atuts y tout imparfaits et même défectueux 
qu'ils sont dans quelques points , offrent un en* 
semble de règles et une unité de principes 
àùnt la maçonnerie n'avait jamais Joui jusqu'a- 
lors : le régime des divers ateliers, leurs rap- 
ports avec le centre de institution, les dmits 
et les devoirs des maçons, la définition de la 
{nprale et du caractère de la franc^maçonnerie, 
les pouvoirs du 45rrand Oi^ient , toutes ces choses 
a*Y trouvent pour la premièfti .fbisi^ et la ma^ 



DE LA FKANC-MA.ÇQKICJ^RIE. 1$Q 

aièrj dont lea principes ea furent posés obtint 
rapprobation de la presque totalité des mem^ 
bres de Tordre. 

Dani^le régime intérieur du Grand Orient 
plusieurs dispositions mécontentèrent quelques 
officiers, par les changements qu'elles appor- 
taient à d'anciennes habitudes aù^i bien qu'à 
des^ droits qui semblaient acquis ; le mouye|Bent 
de relation^, surtoàt^, qui faisait passer, à cer^ 
taines époques ^ les t>fficiers d'une chambre à 
une auire chambre, fyt l'objet de plusieurs 
réclamations^ et l'exécution en fut difficile, 
bien que le principe qui faisait ainsi participer 
leç officiers à toutes les affaires de l'ordre, fût 
peut-^ètre bon en lui-^méme ; mais enfin Tin-» 
térèt général prévalut sur les habitudes ou les 
affections. particulières, et ceux mêmes qui se 
trouvaient les plus froissés par les nouvelles 
dispositions furent les premiers à sY soumettre 
et à en demander l'exécution littérale. 

C'est ici le moment de reparler de l'éternelle 
dissidence^ tant de fois combattue, quelquefois 
dispersée, mais jamais anéantie : on entendait 
peu parler des Écossais depuis le fameux e( 
scandaleux procès qu'ils avaient fait à leur grand 
paître advitanij, le comte de Grasse -Tilly*}, 

^ F'fp^cz aux pièces |ustificatives^ le u^ a^. 



l4o PRéCIS flISTOBIQUE 

plusieurs grandes réunions ^ provoquées avec 
ëclat à diverses époques ^ n'avaient été suivies 
d'aucun résultat satisfaisant pour les membres 
zélés de cette association ; lés hommes^ influents 
qu'ils y attiraient se montraient ^ il est vrai, à 
quelques réunions^ d'apparat; les maçons de 
tous les rites , même plusieurs de l'obédience 
du Grand Orient y y couraient comme à une 
sorte de spectacle; mais tout cela payait, tout 
au plus, les frais de la séance , et tout rentrait 
bientôt dans le silence accoutumé : c'était un 
brillant état-major sans armée , ou, si l'on veut, 
un gouvernement sans Étatj enfin les chefs 
que l'Association '^ dite suprême conseil pour la 
France du rite écossais^ s'était donnés, s'é tant 
vus obligés, par leurs affaires civiles, de quitter 
la France et d'abandonner la direction des in- 
térêts qui leur étaient confiés, la plupart des 
membres de ce conseil se dispersèrent, beau- 
coup ce firent admettre datis des loges régu- 
lières soumises au Grand Orient, d'autres ob- 
tinrent directement leur agrégation à ce corps, 
à cause des hauts grades qu'ils possédaient, et 
ils y firent leur soumission ; un certain nombre 
seulement ,^ dédaignant cette espèce de trans- 
action, forma un petit noyau qui, plus tard; 
devint le centre d'une nouvelle et plus forte 
coalition ; c'est alors que le Grand Orient corn- 



DÇ LA J^RANC-MAÇONNERIE. \é^\ 

mit de nouveau la faute-de ne pas chercher, par 
tous les moyens qui étaient en son pouvoir, à 
éteindre tout-à-{aitles germes d'opposition enat« 
tirant à lui le petit nombre de ceux qui se moU'* 
traient encore opposés à son autorité ; mais on 
ne le fit pas, bien que cela fût facile alors; per- 
sonne, peut-être, n'y songea ou n^a faire la 
proposition de rapporter certains ari*étés qui 
avaient blessé des amours -propres qu'il eût 
été prudent de ménager, ce qui fit qu'un eer-* 
tain nombre d'anciens dissidents, auxquels se 
joignirent quelque^ mécontents, restèrent à la 
garde d'un drapeau qu'ils espéraient bien rele* 
ver dans des temps plus heureux. Quelques 
années se passèrent donc dans un calme appa- 
rent; mais une circonstance, vint donner lieu 
à une nouvelle levée de boucliers : le prince 
Cambacérès mourut; cet illustre maçon avait 
été , tour à tour, l'un des grands officiers 
du Grand Orient, puis grand maître du rite 
écossais, et enfin, comme nous avons déjà eu 
occasion de le dire, chef, en vertu d'un con- 
cordat qui ne fut pas long-temps exécuté, de 
l'un et de l'autre corps, qui ne devaient former 
sous. sa présidence qu'une seule et même insti- 
tution; à sa mort il n'appartenait particuliè- 
rement à aucun corps maçonnique, mais le ti- 
tre de maçon ne se perd jamais, et le Grand 



1 



t^Ct PRÉCIS BIStORlQ€É 

Orient crut devoir lui décerner, comthe à sei 
autres officiers , les honneurs de la cérémonie 
funèbre; cek était dans les régies et dans les 
bienséances maçonniqnes. 

L^association dissidente qui s'était recrutée 
en silence) et qui comptait déjà dans ses rangs 
plusieurs hommes distingués^ à qui elle s'était 
empressée de conférer de grandes dignités , 
étant parvenue à Paire agréer la g^nde mai-^ 
trise du rite à Tillustre frère duc de Choisèul^ 
saisit avec avidité ^occasion de convoquer une 
grande assemblée/ dont le but apparent était 
dé rendre les Honneurs funéraires au prince 
décédé, mais dont le but réel était , en dé« 
ployant une grande pompé, de montrer ses H-» 
chesses nouvellement acquises slux autres ma^ 
çons de la capitale, et de faire un acte solennel 
de résurrection. 

Il y eut une grande affluénce, comme cela 
arrive toutes les fois qu'il y a quel<)ues nouveatt- 
tés chet le peuple maçon; mais la vérité est que, 
de tous les membres présents, il y en avait très- 
peu, comparativement au nombre, qui fissent 
partie intégrante de FassoCiation; beaucoup de 
maçons, même parmi les hommes instruits, 
ignoraient complètement le but secret de la 
réunion , et né croyaient pas se trouver dans 
un camp ennemi; beaucoup d'entre eux ne se 



DE hk PRAlVQ-«llAÇOMir£«tIE. l45 

doutant pas fans doute que cette malh^reuse 
expression pût se trouver dans le Tocabulaire 
d'un ordre dont les principes exclusifs doivent 
être la charité ei \^ fraternité : quelques expli-» 
cations , en se liant à ce qui précède , feront 
mieux ct>nnidtre l'esprit de la maçonnerie de 
notre époque, et faciliteront l'intelligence des 
faits qui nous occupent en ce momenté 
. Parmi les loges de U capitale, un asseï 
grand nombre , se bornant aux travaux ordi«* 
naires des réceptions ^ ainsi qu'aux affaires in* 
térieures qui pouvaient intéresser leur admi- 
nistration particulière ou l'intérêt de leurs 
membres , suivaient modestement les anciens 
usages de la maçonuerîe^.et terminaient tou* 
jours sans^ éclat des séances paisibles , où bien 
rarement les passions auraient eu l'occasion de 
s'agiter; d'autres, mais en petit nombre, com* 
posées en partie d'hommes dont les habitudes 
civiles , le genre d^esprit et d'éducation , un 
certain goût pour la polémique et pour les dis« 
eussions publiques , faisaient trouver trop in- 
signifiants les travaux des autres loges , crurent 
devoir s'écarter des antiques usages, et offrir 
aux nomln^eux visiteurs qu'elles invitaient à 
leurs séances, quelques-unes l'attrait des nou- 
veautés qu'elles introduisaient dans le cérémo- 
nial des initiations, quelques autres celui des 



^ 



l44 PHéCIS HISTORIQUE 

discusttons «ur ides points de mora]^ ou de phi-* 
Ipsopbie; il faut le dire, ces innovations ne 
furent pas toutes heureuses, et pour ne parler 
que des discours, soit à cause du mauvais choix 
des sujets , soit par la faute des orateurs qui , 
souvent» improvisaient , les convenances ne 
furent pas toujours respectées. Parmi ces io-^ 
ges , une surtout avait l'heureux privilège d'at-* 
tirer un immense concours de visiteurs; diri- 
gée par un homme d'un esprit actif, elle comp^ 
tait dans son sein des notabilités dont la France 
s'honore : les Dupin, les Bertille, etc., ornaient 
ses colonnes et la tribune de ses orateurs; beau-' 
coup de ces maçons distingués , n'assistant 
guère qu'aux séances solennelles de leur loge, 
ignoraient , pour la plupart , les discussions qui 
avalent long-temps déchiré la maçonnerie, dis- 
cussions qui n'étaient malheureusement Qu'as- 
soupies : plusieurs d'entre eux assistèrent à des 
séances de maçons dite écossais , y reçurent 
même des grades supérieurs , et n'apprirent 
qu'après l'événement, qu'ils avaient sacrifié à 
des dieux étrangers^ Ce fut encore la grande 
i;éunion qui eut lieu à Toccasion de la pompe 
funèbre du prince Cambacérès , qui révéla une 
grande partie de ces diverses circonstances. 

Le Grand Orient fut alarmé de cette réunion 
convoquée dans un des locaux où se réunisr' 



DE LA FRA£IG-lfAÇONir£RI$. 1^5 

saieet des logea de son obédiehee ; il prit quel- 
ques inesuresy bien impuissantes comme on 
peut croire ^ et la séance n'en eut pas moins 
lieu ; elle fut suivie de quelques autres; on fic 
iqiprimer le procès^ verbal ^ et cette publica- 
tion , en révélant la nouvelle organisation du 
suprême conseil y apprit que des hoQimes dont 
jusque^à on ne recherchait pas trop quelle était 
au vrai la croyance en fait de doctrines maçon* 
niques^ se comptaient parmi les. ennemis du 
Grand. Orient; beaucoup de maçons en furent 
alarmés y et le Grand Orient , qui n'osa ou ne 
voulut pas sévir contre qifelquea ifUdividus , 
se contenta de renouveler les arrêtés d'exclu^ 
sion contre tout maçon faisant partie d'une as^ 
sociation irrégulière , aussi bien que contipe 
l'association elle-même; cela n'empêcha pas 
que dans le même temps ^ le frère Dupin jeune, 
membre d'une de ces associations^ ne présidât 
la loge des Trinosophes > qui reconnaissait le 
Grand Orient pour souverain Régulateur de 
Tordre : on le savait^, et on, se tut. Quelques-- 
uns imagitiêreQt alors un accommodement avec 
kur conscience, et supposèrent que l'on pou- 
vait bien reconnaitr^e le Grand Orient dans le 
cercle des pouvoirs que l'on avait reçus de.luj^ 
jpnais que pour des pouvoirs^plus élevés on pour 
vait admettre et reconnaître ui^e autre autp^ 

I. 10 



^46 FRÉÔIS fiïStOïtiQBfc 

rlté, qu'ib f>î'ëtëiidaieût èité tout -à- fait en 
dehors dé sd^ attributions; éditant par là de 
reconnaître que le Grand Orient, ayant réuni à 
lui touç les rites et possédant tous les degrés de 
Ces rîte^ /ayant établi pour cet objet dés are* 
lieré, des conseils et un grand directoire des 
rites, avait haturellement sa juridiction sur 
toute la tnaçontierie , quel què^fùt le grade dont 
Dfl pût se prévaloir. On imagina mille petits 
moyens pour échapper k la nécessité, de Tex* 
ôluâiôn enveré lés ïûaeoiis irréguKers, et riw-* 
tébêt qui s'attache toujours à ce qui ressemble 
à une prôsériptiôtt , environna bientôt ceux 
qù-on appelait leé Victiriies de Tîntolérance du 
Grand Orient j alors le mot tolérance devint à 
Fixrdre du jour et servît comme de mot de raU 
iJétnent à tous ceuit qui improuvaient la coh^ 
duîte du Grand Orient; ils ne faisaient point 
attention que ce qu'ils appelaîeilt intolérance, 
n'était que Téxécution obligée dû gratid prin- 
feîpe d'unité d'autorrité maçonnique, principe 
pôôë coniihe basé de l'instiïutîori par tous les 
rëgletnettti et statuts, auMblëU eii France que 
dans tous lefe pays où la frànc-màçontaerie est 
^établie et reconnue; et que le Grand Orient, 
«è repoussant aucun frère ' ni aucun rite , se 
trouvait seulement forcé de se séparer de 
ceux qui ne Voulaient pas reconnaître son au- 



DE LA FRAlfG**HAÇOKV£ltlE. t^^ 

toriié, et leur fermak.'ia porte de ton temple. 

Vers ce même temps quelques discours im^ 
prudents, prononcés dans certaines loges , vin- 
rent alarmer les hommes sages , et ce fut bien 
|»s quand un de ces discours ayant été imprimé 
on vit que son auteur y professait des maximes 
eontraires aux principes et à la morale de l'or* 
dre"^; alors le Grand Orient sentit qu'il était 
nécessaire de mettre à exécution Farticle 4^3 
des statuts "^"^^ En conséquence des commissaire» 
furent nommés, et se présentèrent à toutes les 
réunions maçonniques : partout ils furent reçus 
avec toute la déférence que pouvaient désirer 
les mandataires du G^and Orient* Bans presque 
toutes les loges les sentiments les plus vrais de 
riespect et d'attachement éclatèrent en faveiir 
du sénat maçonnique; mais, dans quelque^ 
unes, on usa de détours jésuitiques, et on di$^ 
simula, sous les formes d'une ignorance étu<- 
diée, les principes qui avaient donné lieu à la 
mesure qui amenait les conimissaires; la dissi-^ 

>' 

* yoyet aux pièces justificatives les airâtés duiGranii 
Prient à ce sujet 

'^'^ Art. 432. Les travaux des ateliers de lacptresppii- 
dance sont inspectés par la chambre symbolique et par 
le suprême conseil des rites. La chambre symbolique 
inspecte les loges , et le suprême conseil des rites ins- 
pecte les chapitres et les ateliers supérieurs. 



l48 PRÉCIS HISTORrQtTE 

dence voyait avec dépit oet accœrd presque Uûa^ 
nime z elle chercha et parvint à entraîner quel* 
ques branches du faisceau; ce ne fut pas toute-* 
fois sans avoir éprouvé un échec sensible dans une 
des loges où IW comptait d'anciens partisans 
de l'association dite des Écossais. On fut averti 
assez à t^mps du projet que les commissaires 
^vaientd'inspecter les travaux dé cette l(^e^ pour 
réunir ^n certain nombre de sectateurs zélés; 
on s'attendait à voir la loge^ prcmoucer ouver- 
tement contré le Xarrand Orient *; mais la pru^ 
dénee et l'habileté des commissaires changèrent 
tout à coup la fortune de cette soirée , «t l'en- 
thousiasme fut tel y après le discours qui fut 
proiioncé par l'un des cominissaires , que le 
vénérable, sur lequel on comptait le plus, en** 
traîné lui-^méme par l'élan général, jura fidélité 
ap Grand Orient aux acclamations de toute la 
lo^e; les dissidents présents à cette séance, ju- 
gèrent à propos de se retirer après d'inutiles 
I ' protestations. Malheureusement ce beau mou- 
vement n'eut pas les suites avantageuses qu^l 
^t pu avoir, et le^ dissidents parvinrent, plus 
tard, à enlever une loge qui avait jusque-là été 
conservée au Grand Orient avec prudence, ta- 
lent et loyauté. 

* Fbir le procès-verbal de la fête d'ordre du Grand 
Orient, décembre 1826. Discours du frère Vassal. 



t 
DE LA FRANG-lfÂÇONNBRIÊ. l49 

.Lç Grand Orieiit, compose de beaucoup d'în- 
dividus ayant chaixin leur améur- propre^ leur 
manière de voir et de penser^ ne^ pouvant agir 
toujours avec un esprit de méthode et une 
unité de principes si favorables aux bonnes ad^ 
ministrations^ commit souvent des fautes dont 
la cause unique était l'entêtement ou l'igno- 
rance de quelques-uns de ses membres ^ avec 
plus de mesure y plus d'urbanité, en ne dé- 
ployant qu'avec prudence, et surtout à propos, 
une vigueur et une autorité qui, n'étant que 
morale, se compromet nécessairement par des 
mesures acerbes, on aurait évké des pertes qui, 
bien qu'en très-petit nombre, furent néanmoins 
sensibles et produisirent un effet funeste sur la 
maçonnerie de la capitale. 

Nous avons déjà eu et nous aurons plus d'une 
foi» encore occasion de le remarquer^ le Grand 
Orient, suivant l'esprit ou l'influence de ses 
orateurs, suivant la composition de ses assem* 
blées , et les passions plus ou moins vives de 
ceux qui s'occupaient spécialement des affaires 
,de l'ordre, (|onna malheureusement le specta- 
cle, quelquefois d'une indifférence coupable, 
et d'autres fois d'une rigueur imprudente ou 
d'une exaltatioQ irréfléchie ; les ennemis^ de 
Tordre profitèrent, presque toujours aVec habi- 
leté , des dissea<iions que des maçons imprudents 



'l5o PBJÊGI8 SISTOB-rQUS 

finneniâient ou entretenaient dam la grande 
famille , et riwtiiution se ressentit des fautes 
de ceux qui devaient la protéger et la défendre* 

On ne sait au juste par quelle-fatafité la me* 
sure si utile de la nomination de la grande 
commission extraordinaire d'inspex^tion ne pro«> 
duisit pas tout l'effet qu'on avait drqit d'en 
attendre. Le rapport général àur l'état de la 
maçonnerie dans la capitale ^ était confié à un 
homme habile autant que maçon éclairé; mats 
les commissaires ne remirent pas tous leurs rap« 
ports particuliers sûr les ateliers qu'ils avaient 
inspectés^ le stèle se ralentit^ puis se refroidit 
tout a coup y plusieurs loges même ne reçu- 
« rent point la visite des inspecteurs; le Grand 
Orient ne donna aucune suite ni aucune per-*^ 
fnanence à l'exécution des articles 4^2 et 4^5 ; 
de nouveaux commissaires ne remplacèrent pas 
les premiers. Content d'avoir poyr un moment 
ileployé une vigueur éphémère ^ le sénat maçon- 
nique rentra dans sa quiétude ordinaire ^ et 
tout continua comme par le passé* 

Les germes de dissensions^ loin d'être éteints , 
fomentaient plus que jamais, et cependant vers 
cette époque une lueur de paix parut un ins-^ 
tant briller aux yeux des bons maçons. 

Un des officiers du Grand Orient fit parvenir 
au duc de Ghoiseul , par l'entremise d'un dç ses 



DE LA FBABC-JlAÇONlirEBIE^. l5| 

$10118, une qote à laquelle le duc répondit; et 
les uégociations s'entamèrent pai* la nomination 
de commissaires respectifs *^ 

he Grand Orient nomm^ U% ffères baron 
Fauchet, Benou ^ Lefebvre d'Auinale , {laveaux , 
Besuchet. 

Le conseil , présidé par M* la duc de Choi*-. 
9euU non)ma las frères cqmte de Fully, Dupin 
jeune. Deslauriers , Vuillaume et Giii^r^y. 

ijË» officiers du Grand Orîfmt, p^r d^fiirence 
po^r l'Âge du comte de Tullj,^ président de la 
CPmmissîop du duc d^ Cb^iseul , offrirent que 
las conférences se tinssent cbez lui, et la pre-* 
mière eut lieu le a 3 décembre ^3a6» Il fut (^-^ 
cîle, dès cette première conférence, da prévoir 
ipae de grandes difficultés s'opposeraient à une 
réunion si nécessaire à l'ordre. Les commissaire^ 
du conseil dissident , tout en reconnaissant au 
Grand Orient la possession d'État,, ainsi que le 
droit d'administrer l'ordre en France,. vou^ 
laîent cependant qu'tine autorité indépendanta 
régit les bauts grades dii$ écossais; le frèra 
Duptn , oi^ana ondinaire des inientions da sm 
collègues , disait c u puisqu'il exista plusieurf 
religions dans un même État, il peut de même 
exister plusieurs maçonneries qui peuvent vivre 

* f^qxez les pièces jtistîficatives de toute cette af- 
faire, n* I à !3, à la fin de Touvrage. 



A52 |>RÉCIS hmtoriqub 

en sœurs, h II accordait encore ce qui déjà avait 
fait rpbjet de tant de débats lofs de Tintroduc- 
tiorr ou de la réimportation des grades dits 
éc^ossais, en France *, que le Grand Orient 
pourrait être le suprême régulateur et le chef 
d'ordre de la maçonnerie en France, jusqu'au 
dix-huitième degré ou grade de rose -croix, et 
que le conseil dirigerait les ateliers des grades 
supérieurs. 

Mais, lui répondait-on, votre première corn- 
paiaison manque tout-à-fait de justesse ; car 
la maçonnerie que vous appelez écossaise n'est 
pas une autre maçonnerie que la maçonnerie 
française, Ken qu'elle se croie pli^s riche par- 
ce qu'elle a quelques grades de plus; la mo- 
rale, le butj la forme, le dogme, tout est iden-^ 
tique; or, si dans un État on voit plusieurs 

* Le frèreVassal , dans une brochure publiée en 1827, ' 
établit d'abord d'une manière assez positive, que le 
Grand Frédéric n'a pu être le créateur du trente- 
troisième grade, et ensuite que le Grand Orient pos- 
sédait les grades écossais bien avant l'époque âe leur 
importation , qull cottsi4ère raiéme comme uÀe réim- 
^ortatipn établisj^ant que le ri$e écossais , si on le dé- 
pouille de quelques grades qui ne sont qu'une super- 
fétadon , n'est autre que celui que la grande loge avait 
reconnu bien antérieurement. Cette brochure très-inté- 
ressante contient des faits curieux et peu connus ; nous 
en citerons quelques fragments aux pièces justificatives* 



DE LX FRAN<:-MÂÇONNRRIE. I 55 

religions reconnaiA*e chacune des lois parii- 
culières, on ne voit pas une même religion 
obéir à deux autorités différentes; 'et quant 
à la division de l'autorité que vous proposez^ 
il est facile de prévoir d'avance qu'elle serait 
accompagnée d'une foule d'inconvénients dont 
le moindre serait de séparer les maçons en 
deux corps , et de placer ceux qui suivraient 
le rite français dans une sorte d'infériorité et 
comme servant de base à la colonne orgueil- 
leuse de l'écossisme : ajoutez que les maçons 
qui possèdent les hauts grades devant néces- 
sairement, pour le bien de l'institution et la 
dignité de l'ordre , faire également partie des 
ateliers d'un ordre moins élevé , cette obligation 
deviendrait moins rigoureuse pour eux , puis- 
qu'ils formeraient, une fois promus à ces hauts 
grades, un corps séparé, obéissant à un autrç 
chef, et alors la déconsidération atteindrait bien- 
tôt les loges symboliques, sources et bases de 
toute maçonnerie; les trois premiers grades, 
les seuls peut-être qui soieut réellement utiles, 
et qui ont, pendant plusieurs siècles, formé à 
eux seuls toute la maçonnerie, tomberaient 
dans une sorte de mépris; on ne les regarde- 
rait plus que comme un noviciat obligé pour 
arriver aux grades supérieurs; les loges ne tien- 
draient bientôt plus que pour faire des récep- 



l54 PBÉGISi HISTORIQUE 

lions, etrinitiatioQ à l'ordr»^ ce premier degré 
qui fai( un maçon, et un aussi vrai et bon ma* 
çon que le souverain grand inspecteur général 
se conférerait sans pompe dans la solitude et 
rdbandon. 

Les officiers du Grand Orient proposèrent un 
plan de réunion, fort clair et fort simple, en 
huit articles; quelquei^uns des commissaires du 
conseil semblèrent en approuver les principales 
disposiiiQBSj on-devait naturellement s'attendre 
qu'à une prochaine réunion, ce projet, s'il n'é^ 
tait rejeté ou adopté eu entier, 'serait amendé^ 
discuté article par article ; mais à la réiini<M» 
suivante la commission Choiseul , que nou» 
nommerons ainsi pour éviter les continuelles 
périphrases > proposa un contre-projet en qua- 
torze articles essentiellement différent de celiii' 
qui avait été présenté au nom du^rand Orient '^. 
On fit précéder la lecture de ce projet d'une àé-* 
claration peu en harmonie avec les sentiments 
qui avaient été manifestés à la première réu-* 
nion; les commissaires du Grand Orient virent 
du prepiier coup d'œil que le vent avait déjà 
changé. Le frère Dupin s'en excusa lui-même 
sur la nécessité de remplir le vœu de la ma-» 

* Nous prévenons encore que toutes ces pièces se 
trouvent réunies à la fin de l'ouvrage, aux pièces justi*^ 
ficativeSi et comprennent depuis le û? i jusqu'au n® lo. 



DE LA FRANC-MAÇONNERIE. l55 

jorité des membres de rassociation ; et sur ce 
qu'on lui observa que Ton avait quelque raison 
jle crpire que le souverain grand commandeur, 
i'iUuStre ft^re duc de Choiseul, désirait l'union 
des deux corps y et qu'on pensait qu'il ne trou- 
vait pas les propositions du. Grand Orient in- 
admissibles , il répondit cette espèce xie sen- 
tence qui sembla l'expression de la volonté de 
ceux au nom de qui il parlait : les tndhidus 
n'entràtnent pas les rites; et les autres com- 
missaires se hâtèrent de dire : Vintérêt de Vé^ 
cossisme demeure étranger aux individus; ce 
qtti voulait dirjB en d'autres termes : cr n«is ne 
ir ferons la paix que si nous le voulons , quelle 
ff que soit d'ailleurs la vol<Mité ou l'influence 
(c du chef que nous nous sommes choisi. » 

L'expérience avait déjà démontré, en effet, 
qu'il est bien difficile de traiter avec une cor-^ 
poration qui n'a point de régies fixes , de ju-^ 
risprudeoee étaUie % et le concordat de i8o4 
piY)Qve que l'on tenterait vainement de réunir 
la plus grande partie des membres qui compo- 
sent ce conseil qui s'intitule modestement la 

* Dans lé cours des conférences , quelques commis- . 
saîres invoquèrent, à plusieurs reprises, les lois de Vé- 
cossisme, les statuts de Vécossisme; mais, sur la de- 
mande qui leur en fut faite , ils ne purent produire ce 
recueil de lois ou Ae rëglements. 



y 



l56 PRÉCIS HISTORIQUE 

suprême puissance : taût qu'il en resterait quel^ 
que» - uns ^ un seul même ^ qui ne voulût pas 
suivre ses collègues, il se considérerait comme 
le dépositaire sacré des lois de Féo^ssisme^ ap- 
pellerait à lui d'autre» mécontents, et. replan- 
terait le drapeau étrangier à c6té de son an- 
cien camp. Cette vérité parut dans tout son jour 
aus: yeux des commissaires du Grand Orient; 
elle ressortait des actes et des discours de leurs 
antagonistes; mais cependant, pour éviter une 
rupture qui déjà devenait imminente, ils n'en- 
gagèrent aucune controverse sérieuse et em- 
portant les^ nouvelle» propositions qui leur 
étaient £aiites« Retirés dans leur local > les com- 
missaires discutèrent ces propositions, et le 
frère Besuchet , qui tenait habituellement la 
plume dans les conférences particulières des 
commissaires du Grand Orient , s'aperce vaut 
que les principes proposés au conseil Choiseul 
et dont on ne voulait pa& trop s'écarter, paur 
valent^ en les étendant un peu et eales divi-« 
saut en plus d'article», répondre catégorique-* 
quement au contre-projet qu'on ayait sous les 
yeux , proposa de mettre en regard de chaque 
proposition une des dispositions premières du 
Grand Orient; cela fut accepté , et il résulta de 
ce travail la preuve que le Grand Orient avait 
déjà, et de premier mouvement^ accordé près- 



DE Là FRANC-MAÇONNERIE. iSj 

t{ûe tout ce qu'on demandait, ainsi que tout 
"ce tjuî était compatible avec sa dignité, et sur- 
tout, avec le véritable esprit d'union, et que ce 
qui n^était pas compris dans ses propositions était 
d'une bien médiocre importance aux yeux de 
gens qui auraient votilu sincèrement la paix 
(ce travail se trouvé auf n^ io)« La commission 
Choiseul témoigna de la surprise de ce que la- 
discussion ne s'ouvrait pas de suite sur ses 
propositions ,• elle qui n'avait pas jugé à propos 
de discuter les propositions du Grand Orient 
et qui y avait répondu par un autre projet. 
Elle riposta par une déclaration qui fut lue par 
le frère Dupin, dans laquelle on reproduisait 
les mêmes arguments et Jès mêmes subtilités ; 
les commissaires du Grand Orient virent clai- 
rement qu'on ne pouvait s'entendre sur le mot 
réunion , et que pour les membres de l'asso- 
eiation dissidente ce mot ne signifiait autre 
chose , dans sa plus grande extension , qu'une 
confraternité entre deux autorités qui n'au- 
raient point été unies, mais qui auraient exer- 
cé séparément chacune leur juridiction ; eh un 
mot , elles auraient marché , non pas ensemble^ 
mais à côté l'une de l'autre. Il était facile de 
prévoir que cet état, loin d'être un état de 
paix, eût été un état de guerre continuel à 
cause des rivalités qu'il aurait continuellement 



iGo PRÉCIS HISTORIQUE 

ouvrages publiés depuis long - temps , et ré- 
chauffés par quelques déclamations modernes* 
sur ce qu'on appelait l'intolérance du Grand 
Orient * : cette pièce ne fit aucune sensation* 
Peu de temps après, le frère Vassal, docteur 
en médecine, publia son Essai historique sur 
V institution du rite écossais'*'^; il fut beaucoup 
goûté à cause des choses neuve$ qu'il renfer- 
mait; il réfuta la brochure que nous venons dé 
citer dans un appendice qu'il ajouta ; c'était 
de la peine inutile , peu de gens la connais- 
saient. Cette guerre de plume^ heureusement 
peu dangereuse; signala seule cette époque. 
' Un incident vint, tout à coup, rallumer la 
guerre civile qui paraissait assoupie. 

On^ vu que le frère Dupin jeune s'était ou- 
vertement déclaré pour la dissidence, où il avait 
même reçu les hauts grades; il faisait partie.de 
cette association en même temps qu'il comptait 
au nombre des principaux dignitaires de l'une 
des loges de l'obédience du Grand Orient de 
France ; npus ne nous chargeons pas d'expliquer 
cela, nous écrivons l'histoire telle qu'elle est* 

* yojrez\e% pièces justificatives, n** 12 et 1 3, ainsi que 
des fragments du discours du frère Dupin afné. 

'^'^ De rindépendance des rites maçonniques, ou ré- 
futation des pre'tentions du Grand Orient de France , 
sur le rite écossais ancien et accepté. 



DE hL FRANC-HAÇONNE-RiE. l6t 

Le Gràfid «Orient , cette puissaaee éi intolé- 
rante^ ne fulmina cependant point contre cet- 
estimaUe frère t Ik, comme ailleurs^ on és- 
tkne, on honore le talent; le frère Dnpin, non. 
pkigquesa loge^ ne fut doncpoint inquiétépbur 
sa^'croyance maçonnique : ce n'était pas de IVn-*' 
tolérance farouche j tout allait au mieux jus- 
que-là ; mais une loge vint à choisir le respec- 
table frère Biipin pour son représentant au 
Grand Orient f or, Fàrticle i63 des nouveaux* 
statuts généraux est ainsi conçu': 

cr Les pouvoirs des députés ou représen- 
tants élus , rédigés suivant le formulaire an-' 
nexé n"" 5, scellés, signés et timbrés, ainsi que 
la déclaration conforme au modèle n^ 4^ et si- 
gnés manu propriâ , sont adressés de même au 
Grand Orient , etc. ». 

Voici ce modèle n^ 4* 

M Je (le nom, les prénoms ej la dignité mo^ 
^tf çonnique du président ou du député , le titre 
H de la loge ou du chapitre^ du consistoire ow 
fît, du conseil. dont il est membre, etc.) affirme 
(c sur l'honneur n'être attaché , ni directe-* * 
a ment ni indirectement, à aucune association 
« maçonnique irrégultère , hors de la corres- 
n pondance du Grand Orient:, que je reconnais 
w pour souverain législateur et régulateur de 
« l'ordre , sous la désignation anagrammatique 
I. Il 



l€âi PRÉCIS BISTORIQUS 

ff de le Grand Neiorî, et auquel^ i oe dire ^ 
a je Jure dévoiienfteal et fidélité. >i . < 

Lorsque le député est admis ^ il prête un term- 
inent verbal au sein du Grand Orient, ]^r le^ 
quel il renouvelle les obligations qu'il a con^ 
tractées par écrit; ce serment est ainsi conçuy 
article 172 ? 

ic Je y N, renwi^lle ma déclaration, de n'ap^. 
ff partenir à aucun atelier irrégulier,. et Je 
u jure attachement et fidélité au Grand Orient> 
« seul et légitin^e régulateur de l'ordremaçoB- 
» nique en France, ainsi qu'à ses statuts et ré* 
<( {jlementSé n 

On conçoit très-bien que le frère Dupin avait 
trop de loyauté pour, dant la position où il 
était, prêter ni l'une ni l'autre de ces obliga-^ 
tions; c'eût été un parjure, et il en est cer- 
tainement incapable; mais on ne conçoit pas 
pourquoi il n'a pas chercha à éviter le scan- 
date , en refusant l'occasion de. se mettre en 
hostilité ouverte avec le Grand Orient; quoi 
qu'il eu soit, ce frère ayant accepté la dépu-* 
tfttion qu'on luioflb^ait, ir fallut suivre à son 
égai*d les formalités d'usage et dont x>n ne pou*' 
t^t^ne devait exempter ^|f^4isioûne ; refus, de 
sa f)art'de donner la déclaration écrite selon le 
mèdéte n" 4; tout devait se terminer là : le 
frère Dupin refusant d^ se conformer à une 



DE LA ï'RANG-MÀCONNEtllBé^ l6S 

disposition formelle des règlements, le Grand 
Orient n*avait point à s*occuper de lui, tîar il 
ne reconnaît comme député no^tme, soumis à 
son acceptation j que celui dont toutes les pièces 
régulières sont jointes au procès-verbal de no- 
mination. L'officier du Grand Orient chargé 
du rapport n'avait autre chose à faire que de 
déclarer que le frère impétrant n'ayant pu ou 
voulu produire les pièces nécessaires , il ne 
pouvait faire de rapport; il tt*y avait point à 
délibérer, et aucune discussion lîe devait s'ou- 
vrir sur ce sujet. Mais ce frère ne voulut pas 
sans doute perdre une occasion de faire un dis- 
cours; les hommes qui voulaient faire du bruit 
surent, on ne sait comment, le jour qu'il avait 
choisi pour faire son rapport, et, dès la veille^ 
une petite lettre anonyme , envoyée à un grand 
^nombre de personnes, invitait les Bons maçons 
à se rendre à la séance de la chambre de cor- 
respondance dû Grand Orient : en effet, au 
grand étonnement du petit ixombre d'officiers 
qui se rendirérit à la séance ce jour -là, igno- 
rant ce qui se passait , et ne se doutant pas 
que le salut public fût le moins du monde ' 
compromis, les sall^ voisines du lieu des séan- 
ces se remplirent de bonne heure d'une foule ' 
de visiteurs , dont la pltrpart ignoraient eux- 
mêmes quels étaient au juste les graves in- 



]64 , PRÉCIS HlSTORIQa& 

tirets qui les Cuisaient convoquer par leUres^ 
d'avis; beaucoup même ignoraient les motifs, 
qui auraient dû faire ajourner le rapport sur le 
frère Dupin» La séance ouverte, les nombreux 
visiteurs prirent place, et l'un d'eux / à qui sans 
doute ^tait confié le rôle d'accusateur général, 
ayant demandé la parole , fijt une longue sortie 
contre Tadministratîondu Grand Orient : on l'é- 
coûta :sans l'interrompre; puis Toffieier chargé^ 
du rapport sur. la nomination du frère I>upin, 
ajant cru devoir, comme nous l'avons déjà dit ; 
entrer mal à propos dans le fond de la question, 
cit^r même nue correspondance, qui avait eu liett 
entre lui et le frère impétrant, coirraspondance 
qu'il refusa, on ne sait pourquoi, dp coiqixhI'-* 
niquer; ce frère ^ disons-^nous^ donna lieu tout 
naturellement, quoique sans cloute contTe son 
intention, à de nouvelles plaintesct à de nouvel- 
les déclamations contre l^ intolérance du Grand 
Orient, qui refusait de faire plier les réglen^ents 
généraux devant la volonté d'un seul homme. 
La séance fut longue et orageuse; on ajourna 
iodéfiaiment l'affaire qui avait donné lieu à tout 
ce bruit, et c'était le plus prudent; mais le 
cqi}p était porté, il devait produire des fruits : 
en, effet , on imagina de •faire^ à cette pauvre 
annexe ou modèle n^ 4; <xontre laquelle on ré- 
clamait si vivement^ une singulière querelle** 



DE I/Â rRÀKC-M AÇONN&Rie. l65 

Dans une séance du Grand Orient qui eut 
lieu quelque temps après (le 7 mars 18I18), 
•des yisiteurs, plus nombreux encore que la 
première fois, convoqués de même par lettre 
officieuse, et parmi lesquels il s'en trouvait qui 
paraissaient fort animés contre le Grand Orient, 
vinrent soutenir une question toute nouvelle : 
on avança que ce modèle n"" 4 9 siuquei ren-« 
voyait Tarticle i65> ne devait pas être consi- 
déré comme faisant partie des règlements, et 
cela par la puissante raison qu'il se trouvait à 
la fin , hors du texte, et parmi d'autres modèles, 
tableaux, etc.; comme s'il n'était pas d'usage 
constant, dans ces sortes de matières^ de ren- 
voyer, ainsi qu'on le fait pour les lois mêmes 
présentées à la législature, IesHabl§aux et modè- 
les à la fin du texte, afin de ne pas interrompre la 
série des articles, et comme si la déclaration ver- 
bale écriteen entier àl'article 172; quoique un 
peudifFérente quant aux expressions, n'était pas 
entièrement conforme pour les principes, puis- 
qu'il y est expressément dît : je renouvelle. . . etc. 
Tout cela sautait aux yeux des gens impartiaux; 
on discuta long- temps sur ce texte et sur quel- 
ques autres, et enfin le président, contre l'usage 
ordinaire, mit aux voix la propositiou qui avait 
été faite ^ et sans doute préparée d'avance, de 
nommer une grande commission , composée de 



l66 PAÉCIS HI&TOAIQUS 

trente -trois membres, chargée de présenter 
au Grand Orient un rapport sur les moyens de 
rétablir la paix dans l'institution maçonnique, 
et de proposer des mesures propres à cet objet* 
Cçtte proposition fut adoptée avec enthousiasme, 
comme on pouvait s'y attendre, par les nom*- 
breux visiteurs dont très-peu cependant avaient 
droit de joter, conformément aux réglementa. 
Cette commission fut nommée, ouplutôtbruyam'* 
ment improvisée sur des désignations faîtes de 
part et d'autre, à haute voix, contrairement à 
tout usage établi, et elle se trouva composée en 
partie d'hommes étrangers au Grand Orient^ 
et dont quelques-<uns étaient connus pour appar- 
tenir de fait ou de principes à Isi dissidence. 
Chose étrange et digne de méditation, qu'une 
assemblée, entrain^ée hors des réglés ordinaires 
et subjuguée par le nombre et les clameurs, se 
voie forcée f par le défaut d'énergie de ses di*- 
gnitaires et d'ensemble parmi ses membres i de 
remettre en question des choses discutées avec 
autant de sagesse que de sang-froid , et adoptées 
comme hases fondamentales de son institution'^. 
Cette victoire remportée , les vi^itçur» se re^ 

* Le président commit une grande faute en laissant 
passer cette délibération ; aucun antécédent n'autori$aî( 
noo semblable mesure , et une telle proposition ne 
^Yait point être mise en discussion : d^abord parc^ 



DE JLÀ IfB^HG^-MAÇON^ËRIE. 167 

lir&reiity et les officiers du GmQd Orient, un 
jpeu étonnés du restât de celte aÎDgiiliène 
(séauce, où quelques* uns même n'aidaient ^u 
trouver placer, fermèrent leurs travaux, ordi'-' 
qairetnent plus paisibles. 

La réflexion amena le ealme.x ^ la première 
Convocation de cette fameuse coanumsios, lies 
officiers du Grand. Orient qui s'y étalent ren* 
dus virent bien qu'ils étaient làen.mkiorilévpt 
qu'il né s'agissait de rien moins que de refondre 
pièce à pièce les statutsque l'on Tenait de jurer 
ai nouvellèm^it^ et de les accommoder àp çné 
de ceux qui appelaient intoléranee Y^Kécntism 
exacte et littër^des articles) qui les gênaient. ' 
Aussi la plupart d'entre eux prirent peu de part 
à ce qui se faisait , et tout alla au gré de leurs 
antagonistes. 

Le 16 mai suivant le frère Berville fit , avec 
lé talent qu'on lui connaît, le rapport def tra* 
Taux de la commission , en présence d'un Ision^ 
cours immense de visiteurs; ce rapport^ pré- 
4ddé d'une sorte de déclaration qui était uoe 
, véritable a{K>logie des associations irrégulièves> 
et iune censure dés actes du Grand Orient , était 
terminé pîar trois points que la commission pro« 

qu'elle n'était point sur Torcli-e. du jpur, eusuite parce 
qu'elle n'avait point , coiuiiie> c^est l'usage, passé à 
rexaihen des trois chambrés. 



l66 PRECIS HISTORIQUE 

posait à la discussion comme préUminaire d^ua 
trayail plub étendu et plus important qu'elle 
faishit fM^essentir, sans dire quel cadre il devait 
embrasser ni quelles seraient les bornes de ce 
travail; ces trois points étaient : 
. : 1^ Be' rapporter le modèle n"* 4? annexé aux 
statuts généraux* . ^ 

a"" Faire expliquer le Grand Orient sur ce 
qu^il entend. par associations maçonniques irré*- 
gulières. 

nS^ Déclarer au Grand Orient qu'il n'est paé 
complet, parce qu'il n'a pas nommé un grand 
miatre de l'ordre. 

.Un frère s'empressa de demander la "parole 
.immédiatement après le rapport^ sans réflé-- 
chir qu'il fallait un grand talent et beaucoup 
d'habileté et de sang -froid pour ^itamer un^ 
si importante discussion : il ne satisfit per^ 
sonne, n'éclaira null^onent la question, et mé- 
contenta plusieurs frères par quelques ex- 
pressions hasardées. Ce mauvais début porta 
malheur à cette séance , dans laquelle cepen- 
dant on entendit des bommes accoutuipés a 
J'étre avec bienveillance : les frères Berville , Du- 
ptn, Besuchel et quelques autres, parlèrent suc- 
cessivement; mais des orateurs trop véhéments 
et quelques imprudences de paroles et de faits 
commises de part ou d^autre , provoquèrent un 



^ 



DE M tilAKG^MA.ÇÔlflfERlE» IÛQ 

orage tel , que le président , qui déjà s'était plu- 
sieur» fois êouvert , désespérant de ramener le 
calme dans la discussion , ferma les traTaux au 
milieu du tumulte et de l'agitation; tout ren- 
tra dans Tordre aussitôt, et chacun se retira 
en silence pour réfléchir plus à Taise sur ce 
qqi venait de.se passer. 

Les officiers du Qrand Orient portèrent toute 
leur attention à empêcher qu'une séance pareii)<e 
à celle qui venait d'avoir lieu n'amenât les me- 
mes résultats. En effet , il était facile déjuger, 
dès la séance du 7 mars, que le trop grand nom- 
bre de visiteurs, la pétulance de quelques oniH 
teurs f la difficulté de délibérer avec ordre et de 
connaitre ceux qui avaient droit de voter au 
milieu de ce concours extraordinaire de ma- 
çons de tous grades , rendaient trè»*douteux que 
les décisions qui avaient été prises ou qui pour- 
raient l'être par la suite, fassent bien Texpres- 
sion de la véritable majorité délibérante. 

Le Qrand Orient,^en comité central, arrêta 
donc , dans Tin térét général , 

i^ Qiie les visiteurs ne seraient point admis 
aux séances où Ton s'occuperait de questions 
l^tslalives; 

a'^ Qu'on ne discuterait jamais aucune pro^ 
position qui ïke serait pas comprise dans Tostiie 
du jour. 



J^ rniiCIS HISTORIQUE 

. Çeiie décision épargna peut-être bien du 
•CMudab, et aurait dû élre prise plus tôt, mais 
il Àt toujours temps dé bien faire. 

Le Grand Orient assemblé le lO juin dans une 
tenue extraordinaire et composé de ses seuls 
membres, en vertu de la détibération que nous 
venons de rapporter, ^prés avoir «ntendu une 
nouvelle lecture .dès propositions faites au liom 
des trente^trois f après avoir, également entendu 
les omteurs pour et contre- les propositions, 
décida ^ue les propositions de la commission 
éiaienirejetéesetque les pouvoirs de cette conv- 
miâsiwi avaient cessé; eette séance fut remar- 
quttbiepar le cahne et la dignité des discussions. 

Ainsi se termina, d'une maniëreassezpaisible, 
celte grande affaiœ dont espéraient dans doute 
davantage les ennemissecrets de l'ordre ; ainsi-se 
bornèrent les pouvoirs de Tétrange commission , 
nommée au sein du pouvoir iui*méme, commis- 
sion imposante par son nombre et par sa compo- 
sition, qui pouvait devenir plus forte qu'on ne 
l'avait sans doute* prévu, et qui pouvait faire 
beaucoup de mal ou beaucoup de bien, selon la 
diiieetion qu'elle eût pris, si elle eût traf vaille 
avec un peu d'ensemble et qu'elle se'ifùî pénétrée 
de rimportance de ses travaux : eette commis- 
sion pouvait jouer un grand r61e; et s'il est per- 
mis de comparer les petites choses aux grandes. 



DE LA rEAJBfC^JfAÇOHHBRtE. 1^1 

elle était au sein du Grand Orient un pouvoip )ë- 
gUIarif, qbi pouvait grandir, et foudroyer oenx 
qui Tavaiefit crée^ eomme le fit dans nos trou»- 
blés politiques la convention nationale , de ter- 
rible et quelquefois aussi de glorieuse mémoire'^. 

Par une décision aussi remarquable , toutes 
choses rentrèrent dans leur ancien état; 

Quelques individus, cherchant a «^ procurer 
une célébrité que leur refusent lçur$ talents^ 
essuient encore de tourtnex^ter quelques loges; 
mais la masse inipoçaote de l'ordre est caloiQ et 
méprise les insinuations dont on devine aîsé«- 
ment les môtirs; le9 institutions qui se disent 
exclusivement écos3aises restent calmes elles^ 
mêmes, et toupies bons esprits, Ipus l^shomiped 
sages et éclairés, tous les vraia maçons enfin ^ 
attendent le moment désiré où toutes 1(S$ bar«- 
rières s'abaisseront devant la douqe fraternité ; 
peut-è(re faut-il ujn peu de temps pour calo^er 
l'irritation qu'a produite les derniers événe^ 
ments de i8a8« 

Espérons beaucoup de Te^or philanthropique 
et digne d'éloges que viennei^t de prendre quel- 
ques loges de Paris (vojre» deux programmes 
aux pièces justificatiyes); c'est ajasi que le3 
maçons doivent lutter, c'est là la suprématie 

..,.,»... i 

* Voyez aux pièces justificatives , kn^-^q; 



\J2 PRÉCIS HlSTORIQirfe 

qu'ils doivent ambitionner. Ah! quand nous 
serons qecupés à des, œuvres utiles , il ne 
restera plus de temps ni de place dans nos 
travaux pour des querelles et de sottes préten- 
tions. 

4829- 

La fin de Tannée 1828, comme nous venons 
de le remarquer, a été signalée par quelques 
faits honorables pour la maçonnerie ; nous les 
avons seulement indiqués, nous réservant de 
les rassembler ici dans le cadre de l'aperçu gé- 
néral que BOUS allons tracer sur notre institua 
tion , d'après sa situation en 18:29. 

Là maçonnerie , nous ne cesserons de le ré- 
péter, n'est point une institution politique; 
elle ne pourrait le devenir qu'en faussant ses 
^Hncipes et sa morale : aloris , comme nous 
i'avoiis dit dans un autre ouvrage % ce ne serait 
plus de la franc-maçonnerie ; mais étrangère à 
la politique et à la science des gouvernements, 
elle n'est point étrangère au perfectionnement 
de l'esprit humain et au progrès des lumières. 
Si elle a, pour ainsi dire, devancé la civilisa- 
tion, elle ne peut, sans manquer à son origine, 
rester en arriére du mouvement qui porte et 

* Treizième vol. de rEncyclopëdie moderne, article 
fn^nc^maçonncric. 



DE LA FRANGoMÂÇOlTNQRIE. lyS. 

dirige les esprits vers les connaissaiiees pottli<*> 
ves ; elle a donc dû chercher à sortir de l'état- 
d'inaction où elle était comme engourdie, et si 
elle y est restée trop long-- temps , on ne doit 
en accuser que lesprit de querelle qui soufflait 
ses poisons parmi les ouvriears, et qui, en ce 
moment encore, s'ils n'y prennent garde. Tien- 
dra paralyser leurs généreux efforts; nous si^^ 
gnalerons tout à l'heure ses effets et ses consé- 
quences. 

Déjà, en i8a2, quelques hommes instruits 
avaient senti que, s'ils consacraient leur temps 
à des réunions particulières , s'ils ^consentaient 
à payer des frais de lamièré et de local, ce- 
devrait être pour quelque chose de plus que 
pour se faire dés signes, se frapper en cadence 
dans les mains^ et prononcer certains mots plus 
ou moins ba^rbares, dont l'origine oul'étymolo- 
gie ne serait pas facile à constater; ils avaient 
pensé que si I^n devait respecter les formes qui 
servent d'enveloppe à nos mystères , conserver 
des cérémonies qui parlent aux yeiix et plaisent 
à la multitude, il n'était pas interdit d'employer 
utilement des talents nombreux^ et de les faire 
tourner au pro'fit de la morale et au bonheur 
de l'humanité,. Ce sentiment, qui se manifes- 
tait dans plusieurs loges do la capitale, était 



174 PRÉCIS HISX0H1<^I3£ 

FheiireiiK symptôme d'an besoin généralemefil 
âeftti d'imf^imei* à là m dçontierie ^ne impul-^ 
sion «alutiiire^ qui la mit de niveau avec les be-* 
soiils de U société' ckiie/ 

Mais léa pnemiera essais^ nom ^Favom dit 
ailleurs |,lne furpotipas tou^ hearenx; on oit- 
vrit dea oonçoarsy: on élablil dea discussions 
sur qndquet pcinta de morale; dea hommes 
dôaéatdii latent «le la parole et sacbant expri- 
mer sagement leurs pensées , remplirent ces 
séànoes d'intérêt j mais d'autres , obéissant à 
une ardciit jie tempéramèài .et au fen d'une 
imiig;»Miiofi jrité e^ n^n assèx réglée, dépassé-» 
Tent, Isa l^rliea qii^ l'oa avilît traeées aux dis-^ 
CVfS^om^p§|)ii|Ci9llvénÂf iMiéfaittfaqile à prévoir, 
on ]^€fj^;Seqtj^jp^^ts^skt pa^ tout deaûite; mais 
on^Vapeççijïfcj.pUia f^i^fix^xhi qnej même les 
choscfpJi^Qnt. aussi sagcrment qu'on eût pu le dé- 
sirçr^ la maçonnerie pe pourrait r^tirçr un 
grapd fruit de. ces insti lu lions.; En effet, les 
hommes qui obtenaient des succè$.dans ces as- 
semblées, avaient presque toujours bien plus 
en vue la salisfaôlion de leur amour-propre que 
rintérôt public; les choses i^tites. étaient sacri- 
fiées aux choses brillantes ; et au lieu de don- 
ner à leurs frères rassen(iblés des conseils sur 
la vie intérieure , sur leurs relations avec les 
autres hommes, au lieu de leur développer là 



DE LA FRASe«-MAÇOJrM£tlIB:, lj5 

doctrine simple d'uoe.sàine morale e€ de VsLp^ 
pliquer aux besoins de la vie^ les orateurs les 
eniretenaient de théories subtiles et dé princi-^ 
pes dont l'explication étàic imitile à céust qui 
les connaissaient^ et daugereuse pour ceuk dont 
l'éducation p'était pas A«sea fo^te pour qu^ils 
pusseut en» déduire les jiifteé conséquences. 

Il fallait' donc autt^ chose f>o«fr satisfaiiie lè 
besoin de bien' faire qui tourmentait les ma* 
cous; Tespaoe étr^iit dé leurs temples ne suffi-* 
sait plus à leur ardente cbaritë) car quelques 
dons distribués par la pilié ne sont pas des 
actes assesfr importants pour l'acedmplissetnent 
des devoirs de ceux qui s<9 sont engagés, par 
des serments sacrés, à contribuer efficaceineiaC' 
au bonliéur de leurs Semblables^ . 

Uiledoge de province /la^ loge de lAParfaiie 
Union, orient dé Douai, fondsiune sotnuie an^ 
niielle pour fournir aux frais d'ensevelissement 
des militaires décédés, qui jusque-^ là étaient 
jetés dans la terre sans linceul *; on applaudit 
de foutes parts à cet exercice d'une philai^thro- 
pie qui s'annonçait par des actes extérieurs. 

^ En province presque toutes les loges ne bornent 
pas à l'inte'rieur de leurs temples leurs actes de phi^ 
lanthropie: des aliments, du bois, des vêtements, sont 
chaque année , et principalemeièt dans la saison rigou- 
reuse, distribués s^x indigents. 



t7& précis' bistoriqub 

Quel<|ue temps après» là loge desFi'dèle$ Écos-^ 
siH$ fonda un prix de vertu pour des actes de 
bienfftisaBfee, et les premiers lauréats Turent de 
^cette classe intéressante que Ton aime d*autânt 
plus à voir a^uivre lesélans d'une généreuse cha"» 
riié| que pour e]^e la renomcpée est presque tou* 
jours sans vois: et la gloire sans couronne : on 
ne vit pas «ws attendrissement couronner 
cette modeste et vertueuse fille (Marie Cartier) 
dont le travail soutenait seul 9 et depuis plu-* 
sieurs années » sa vieille ihaitresse^ qui de--* 
pu^ loqg^^temps n'était pli»; en état d'avoir 
ufie domestique, et qui trouva dans celle-ci 
upe bienfaitrice et uneàniie. Les yeux se portè- 
r^Mt^avec admiration sur ce digne Dacheux, 
qui déjà compte par centaines les infortuiiés 
q^'il a rappelés à la vie, soit «n les arrachant 
à Is^. fureur des flots , soit en disputant contre 
l'afpbyxie l'existence Jncertaine de ceux qu'on 
pi^ésentait à- ses soins oompa tissants. 

:;09 regaixktit avec vénération: ce courageux 
Paillette qui, du milieu des flammes qu'il Vest 
habitué à braver, dans Les profondeurs des eaux 
et jusque sous les glaces du bassin de la Vil- 
lette, a cherché tant de fois à satisfaire l'îm- 
périeux besoin de sauver ses semblables. Ah! 
ces hommes , en suivant l'impulsion de leur 
âme généreuse, ne pensaient point à obtenir 



DE LA FRANG-MA^ON^ERIK* l*J^ 

dés palmes ni des applaudissements j la ma- 
çonnerie est allée les chercherdans leur humble 
demeure, et en couronnant de tels faits^ elle a 
peut-être préparé de nouveaux triomphes à 
l'humanité. 

Le frère Chemin Dupontès, qui préside cette 
loge, a eu la joie de voir Tannée suivante les heu- 
reux effets du bon exemple qu'il avait donné : la 
loge des Sept Écossais (onda. un prix eîi faveur 
des écoles élémentaires gratuites de la ville de 
Paris; Tautorîté civile, pour la première îoîi 
depuis long-temps, jeta un regard fàVorable s^ 
l'institution maçonnique : le préfet de la Seine, 
M. le comte Chabrol, favorisa l'exécution de 
ce projet; l'assemblée fut aussi nombreuse que 
choisie. Nous emprunterons à un extrait du 
procès-verbal de cette séance quelques détails 
abrégés sur cette intéressante cérémonie, 

« '*' La loge des jàrts et de l^ Amitié j affiliée à 
(I Qe\\tAt% Sept Ecossais réunis y est introduite 
a au son de l'harmonie* 

fc Le Grand Orient de Trance est introduit 

* Extrait de la séance philanthropique du 20 décem-' 
bre 1828, consacrée à la distribution du prix d'ému-^ 
lation , institué en faveur des écoles élémentaires gra- 
tuites de garçons de là ville de Paris, par la loge des 
Sept, Ecossais réunis* 



lyô PRÉCIS HISTORIQUE 

ce immédiatement après avec tous les honneur» 
tt qui lui sont dus. 

ic M. Baûer jeune, secrétaire général, donne 
fr lecture de deux lettres de M. le comte Cha* 
CI brol, conseiller d'État et préfet du dépar- 
« teinent de la Seine, et dans lesque\les ce ma- 
« gistrgt philanthrope donne son approbation 
« à ripslitution établie en faveur des écoles 
« élémentaires ; il fait connaître en même 
«r temps le jeune lauréat proclamé dans le con- 
« cour^ général de la présente année. 

« M. Moret, avocat à la cour royale et pré- 
(^sident, improvise avec le.talent qui le carac* 
(c tërise une allocution dans laquelle il expose 
(I le but de l'institution philanthropique établie 
(( par la loge , et les avantages qui doivent en 
w résuller pour les progrès de l'enseignement 
f< mutuel. 

« M. Joffrés, avocat à la cour royale et ora- 
w teur de la loge , prononce un discours plein 
. (♦ dS^rudition, dans lequel il trace rapidement 
« rhistoîre de l'enseignement mutuel et signale 
a les nombreuses difficultés qu'il a eues à sur- 
« monter pour s'établir en France ; il exhorte 
c« les chefs des écoles élémentaires à inculquer 
« aux enfants l'amour du travail par des 

moyens agréables, et non par de mauvais 



(( 



u traitements; à leur montrer l'étude sous des^ 



ÔE LA FRANC-MAÇONNERIÈ. I79 

fr couleurs riantes , et non comme une tâche 
cr pénible et difficile. T014 le problème de Té-* 
u ducation primaire, dit Toraleur, se réduit à 
«f ces mots : instruire en amusant, et amuser 
M pour mstruire. 

i< M. Joffrés s'est ensuite livré à des pensées 
« philosophiques d'un ordre élevé sut Tédu- 
a cation morale des enfants. Il a combattu avec 
m force les détracteurs de la nouvelle méthode, 
V en démontrant la supériorité des pays dont 
ti le peuple est éclairé, sur ceux dont rinstruc^ 
ta tion des classes inférieures de la société est 
c< totalement négligée : le bonheur d'une na- 
ti tion consiste, dit -il, non -seulement dans 
c< la culture des arts et des sciences , dans la 
u prospérité du commerce et de l'industrie, 
^ mais encore dans la généralité de l'instruc- 
«( tion, source féconde de toutes félicités; de 
M cette masse d'instruction dérive la civilisatipn 
Ci qui unit les hommes; leur union fait la force 
« de l'État ; cette union inspire et commande 
cr le respect dû à la majesté du trône en assu-^ 
« rant aux citoyens Tindépendance de la patrie. 

(c Ce discours, écouté avec intérêt'^ a été 
u accueilli par les applaudissements de l'as^ 
« semblée. 

(c MM. Moret et Joffrés ont payé chacun à 
« leur tour un juste tribut d'éloges à M. le 



l8o PRÉCIS HISTORIQ-UE 

f< oomte Chabrol, préfet de la Seine, qui n^a 
r< cessé d*encourage^ et de soutenir de sa puis- 
ce sance, de son autorité administrative, les 
Il établissements élémentaires , ainsi qu'à M. le 
f< comte de La Borde, présent à la séance, dont 
« les efforts constants ont si puissamment con- 
a tribuié à Tinstitutiop et à la propagation de 
H renseignement mutuel. 

« Le jeune Levasseur, âgé de treize ans et 
H demi, élève de M. de Moy encourt, est placé 
rc en face du président,, et en présence des 
« chefs de chaque. institution élémentaire et 
« de leurs moniteurs , M. Moret lui adresse 
M une allocution aussi sentimentale que pater- 
« nelle; il couronne ensuite le jeune Levas- 
v. seur, et lui remet le prix, ainsi que la F^ie 
a de saint Vincent de Paul , comme le modèle 
« de la plus parfaite philanthropie. Cette scène 
(f attendrissante a fait verser de douces larmes 
u au nombreux auditoire qui en a été témoin. 

« Monsieur le président remet ensuite à M. de 
« Moyencourt, maître du jeune Levasseur, le 
« bijou de la loge, et une lettre renfermant les 
or témoignages honorables de la reconnaissance^ 
a de toute la loge , pour l'activité qu'il n'a cesse 
« de déployer depuis i8i5, qu'il dirige l'école 
« élémentaire fondée par madame la duchesse 
a de Duras ^ rue de Sèvres, n° 1 1 . 



DE LA FRAKG-MAÇONWEIlUi:. , f8l 

u M. Bouilly j chargé de porter la parole auK 
<r mères de famille, a proDoncé un discours 
it touchant^ plein d'une aimable et douce phi- 
« losophîe, sur lés devoirs des mères envers 
w leurs enfants^ et sur les heureux efFels de 
AT l'instruetidn primitive qu'elles donnent à' 
« leur jeune famille. 

« M. Bouilly* a prononcé fee discours avec 
(( toute la vigueur du jeune âge et aveu Une- 
u expression d'âme si eommutiicàtivë, qu'il- iëP 
(Y fait verser des larmes d'un plaisir si parW 
(T si généralement senti , que des applauàis^-j 
m merits unanimes et «^itérés i'ônt ^ŒT^ë^ d43 
« faire de fréquentes- pauses. ^ ^^ ^• 

« Une hymne à la bienfaisance, et à (roi»- 
« voix, à été exécutée avec accompagnement, 
« dé piano. 

« Plusieurs dames, accompagnées par des 
•« maitrés de cérémonie, on fait une collecte 
ce dont le produit est destiné à des actes de 
^«philanthropie. 

M Cette teuehante et imposante cérémonie a 
« été terminée par la communication du pro- 
i< gramme de Tannée ptochaîne, et dQn t M, Va^s^ 
çf sal, vice -président, a fait lecture, » 

La loge des Frères unis intimes ^ imitant le 
noble zèle de ses dignes sœurs, a également fondé 
une fêté philanthfropique dans laquelle elle eutle 



l82 PRÉCIS HISTORIQUE 

bonheur de couronner des actions sublimes de 
dévouement et delà plus pur)& charité; cettecé-^ 
rémonie eut lieii le 19 janvier iSrsg, en présence 
d'un brillant concoure de dames et d'hommes 
les plus- distingués , soit dans l'ordre civil , soit 
dans .l'ordre maçonnique. Cet heureux concours 
des diverses classes de la société, celte inlro- 
ductloa des personnes, non initiées , au milieu 
d^StrtempleS) maçonniques, loin de produire au* 
Qun' fâcheux efiTet, servira au contraire à mieux 
faire. ^onnaitre^ à répandre, et à faire aimer les 
piÛBçâpes de notre ordre; car la iiH)ral'edes ma- 
ç0ns:iie craint pas la lumière, et s'ils entourent 
leur société de quelques mystères nécessaires à 
a^ . conservation , ils peuvent professer leurs 
pnin.çâjies au grand jour et montrer qu'ils soni 
dedans comme dehors, de bons citoyens, amis 
4e lois,, delà paix, cq un mot, de yécitables 
amis de l'humanité. . . > • ^. ■ 

La loge des Fidèles Écossais a, pour la seconde 
fois, cette année, renouvelé, mais avec plus 
d'éclat, sa bell?' séance d:e l'année iSâS. Parmi 
les hommes qu'elle a signalés à la reconnaissance 
publique, on remarquait avec intérêt le bon 
et intrépide charbonnier Mathieu. Ce brave 
hon;ime ne eraignit pas de s'arracher des bras de 
sa femme, de son enfant, qui cherchaient à le 
ççtçflir, pour s'exposer à une.miart imminente;^ 



DE LA FRAlVG-MAÇOMM£Bl£. l8S 

en cherchant à sauver trois pauvres ouvriers que 
Ta^phyxie avait saisis en trâvaiUantaux répàifa** 
lions d'une fosse d^aisancè; il les sauva ioUS trbis; 
Sa figure candide, raird*inlriépidîlë répandîiéur 
toute sa personne, la simplicité de son lahgs^e, 
et de ses manières, tout en Ivi inspirait rintëi^t 
le plus vif; sa bonne femme ne le quittait |^a&; 
elle le suivit dans le cercle des t>ffîciers tfo iifî^ 
lieu duquel on le plaça pour le couronner, et c^ 
bonnes gens qui versaient de douces larmes au 
récit de li^ bonne action dont iU ëtaiieat fed 
héros, semblaient ne pas se douter qu'iPy eût 
du mérite à exposer ses jours poUr sauver ce^x 
de soa semblable. 

C'est ainsi que la maçonnerie se montrera 
digne de sa noble mission : instruire, éclairer 
les hommes, les rapprocher , les unir par de$ 
liens fraternels > encourager les bonnes lactions, 
honora les talents, récompenser le mérite, eii 
un moti creuser des cachots pour le vi^^ bâtir 
des temples à la vertu, tels sont les devolfâ 
que s'imposent les maçons et qu'ils remplirent 
strictement, si,, dédaignant de vaihes' et futiles 
discussions , ils se réunissent pour honorer la 
vertu ei donner l'exemple des bonnes mœurs et 
d'une morale pure et éclairée. 

On 2^ dit et répété que le Grand Orient devait 
donner l'exemple aux loges, qu'il devait fonder 



l84 PRÉQIS HISTORIQUE 

des prix^ et que pouvant par sa forCii|[iera^rede 
plus grandes choses ^ elles auraient. plus d'in-» 
fluence et plus d'éclat; on a même été jusqu'à 
l'accuser d'être indifférent aux efforts que fai-« 
saient les ateliers pour élever la maçonnerie au 
4?ang qu'elle est digne d'occuper; ces assertions 
ne sont ni justes^ ni exactes. D'abord il ne faut 
pas oublier que le Grand Orient est un corps 
administratif, dirigeant les travaux de tous et 
n'agissant point par lui-même dans la maçon- 
nerie; il ne fait point des maçons^^ il cons,titU6 
des ateliers à qui il donne pouvoir pour agir 
eonformémént aux statuts établis; il doit en- 
courager ce qui est utile , réprimer ce qui lui 
parait dangereux î mais non prendre l'initia- 
tive dans une chose de fait; ensuite ne perdons 
pas de vue que les fonds du Grand Orient ne se 
composent , en grande partie , avec les cotisa^ 
lions de ses propres officiers, que des fon,ds 
versés par les différentes sociétés maçonniques 
qui sont répandues «ur tout le royaume : ces 
foûds sont versés pour subvenir aux frais qu'en- 
traînent l'administration de l'ordre, tels que 
les appointements des employés, la location de 
$0n local, les frais de bureau, de correspon-^ 
dance, etc. , etc. Il n'est donc que le déposi^ 
taire des] deniers versés dans la caisse par les 
K^ewhres de la^ grande famille; il fee peut ea 



DB LA FRAttC-HÂÇONNKRIE. l85 

distraire quelque partie que ce soit pour un 
objet spécial^ et priacipalement pour fonder des 
prix^ dont, presque toujours, les seuls habitants 
de la capitale pourraient profiter. Cest ainsi 
que lorsquiîl s'agissait de seconder les intentions 
de monsieur le préfet de police et d'éteindre la 
mendicité dans Paris, le Grand Orient n'a pas 
cru devoir céder au désirde quelques-uns de seâ 
membres, en contribuant, comme corps et au 
nom de la maçonnerie, à la souscription ouverte 
à cet effet, parce que rintérét de la capitale ne 
dievait pas être servi aux dépens des ressources 
que procurent les départements à qui d'ailleurs 
oo renvoie leurs indigents. Les officiers duGrand 
Orient ont ouvert une souscription, en votant le 
produit de leur droit de présence, et en l'aug-- 
mentant encore de leurs dons volontaires; c'est 
ain^i que doit être fait tout ce qui est spécial et 
ce qui n'intéresse pas individuellement tous les 
ateliers. * ^ 

Mais le Grand Orient doit-il rester indiffé- 
rent, etc.? Non, il doit applaudir à. ce qui est 
bien « et il le fait constamment; je n'en veux 
pour preuve que le discours du respectable frère 
Bouilly, dans la tenue de la dernière fête 
d'ordre* Bien que ce discours soit Touvrage et 
le fruit des méditations d'un seul homme, il 
n'en est pas moins vrai que dés qu'il a été pto^ 



î86. PjRÉCIS HISTORIQUE 

nonce en séance du Grand Orienl, relu et dis*^ 
cuté enrake suivant l'usage en assemblée partie 
culiére et imprimé par ordre, il doit être cghsi- 
déré coinme l'<expression générale de la pensée 
de ceux au nom de qui il est disUs«bué« Nous 
allons extraire quelques parties de ce discours ,\ 
regrettant de ne pouvoir l'insérer tout entier; 
les paroles du frère. Bouilly ne sauraient irc^ 
être publiées. 

K Gomment douter de l'empire qu'en ce mo- 
«r ment exerce la maçonnerie française ^ en re-* 
H gardant ce qui se passe dans les six cents 
« ateliers rangés sous notre bannière ? Là , c'est 
« la tolérance qui, le nom de i^ei^/bn sur lés 
tf lèvres, et ses écrits immortels à la main , in- 
ce dique aux ministres de la religion coÀment 
tir on convertit sans contrainte, coûiment on fait 
é^ aimer. Dieu, en pi^ouvaot que éa boiité n'est 
ir pas fidoins infinie que sa puissance.*.. Ici, la 
ir vraie piété s'empresse de donner la sépulture 
(t aux restes de nos braves trouvés nus sur des 
cr lauriers, et que le fanatisme le plus effréné 
tf refusait d'admettre dans l'asile des tombeaux. . . 
ti Flusiloin, la charîlë fonde un bospiôeà l'in- 
a digence, à la mendicité, afin de ne plus ren- 
H centrer sous le péristyle de nos temples ces 
(c fantômes humains que la misère a dépouillés 
« d^la dignité de leur être... Là, se fait l'adop- 



, DE LA FRANG^-HAÇOITHIRIE. 167 

ff tion de plusieurs ol^pheltns gnees \été$ lur les 
fit cotes de la France , cooiiDe les branches d'nn 
c< cèdre frappées delà foudre et dispersa par 
««les yenis. Icî^ sontreiîueiiUes plusieurs jeunes 
ce filles sans appui sur la terre ^ et do0tFinfio«* 
ff cence et les- charmes allaient lactiref autour 
K d'elles Cous les dangfe>s<ië lasédftètJbn.é. Par* 
fC'itottt,enfin> ribgënief»e bienftt&anee^ cdu- 
u rtonnéè de feuille» d'dcsjrâîay 'Va porter «es 
ir!!Soins,>;sQS séèoii!9t;et;s^9 bimsQilalioiMf.Ah} si 
«:toous;!J[>oiiTions, skiifrre eliaean'de nos frërés 
fr<danft:ea vie iprii^ée. etrdan» ses^ opcùpadous 
f Journalières, :que: de traits incoém», tfd-^ 
« mirables, vDous .seraient révéli^IiComl^ieiide 
c< parents réunis éi d'iamis;réooH,oiliés ! Que de 
cf pertes répbréesy^descoof^ptdirs^ieehflfervéSy de 
fc chagrins adoucis: j de lànmësessiirfëdsl Bftout 
ff eelà sons le^'Toilé dut mfatè/ei; par rlîoiplede^ 
Ci, i^oîr dé eonaeienee^ioar ']a^iiiatftu>d''faabtlUde 
« en lepreiniièP'besoiâdu jcâi}jin^ e^.fatire du> 
ff bien en «ecret, c'est en preïidi^ aete pour 
ce Tautne vie. . ^ . . . ^ : :?• i^ ^^ 

ff^Maisrcé. n'eât pasità conse^eryà .seeparir' 
te cbaque individu , que^.denosJDUrs^tSèiborbe' 
ff^ la friLQc-nA^nnerie} eUedtea^ii^tts hant'Son 
f( v^LlHQti&isaotjrelleii'as^9ci«taur.|>rQJetk phU 
(ci diinthropiqués des première magisurais^ - ëllo' 
« honore et^ësi^nex^eux qû se dévo«enl par 



l88 PRÉCIS HISTORIQUE 

<f imlinety et non par calcul , au sahit de leurs 
« semblables; elle encourage >. elle soutient les 
M éiablisseiaeiilsd'éeoles élémentaires; elle pro- 
ff page 9 ea un mot ^ de tous ses moyens et #e 
it toutesr ses forées , les nobles inspirations des 
« amîs tie l'humaiiilé. L'un de ces jours , en- 
H cQve f^H.loQéiieR Sept \Eeo3sUiB a dbfé d'une 
« médailte d'OT'€i couronné de flçurs le jeune 
u làuréait de Tc^naeignement mutueh Cette im- 
ic posante êàiémonie , k laquelle assistait un 
« i^rand coitcoiirs de ra^nide^ a produit une 
K \iwe in^ressîoQ , en dévoilant le premier de 
(( uo^ mysÉëre^^ l'amour du bien. Il n^y a pas un 
« an qUis là loge des JFi'dèies JÉeossaîsûi ub pa-^ 
f(:reil à(^e maçoniiiq»e^ en dotàstet cooron-' 
« nant les deux plus beiMix traits de vertu dans 
K l'un A l'atUré seiie«: De» semUables exemples^ 
<r n'endiwtooapa^seroatsui'vispjti^ceuxdeuos 
ce ateliers iOiL toujours une bonne action qu'on 
(c apprend^ inspire le désir d^rimitei*.*. Mais^ 
« ces exemples seront-ils donç'saiid'effet sur lé 
« Grand Orient de France? Le séisat maçon- 
(c. mque^ char^4le donner des lois à tous ses 
(Y tnidés^ oublieiwt4il. celles qui comiâà^ndenc 
(f de ptopa^cp^tltsikwttéres etd^hpfi^rer la veir- 
«: tq iui^fvr^: nob; je iislsur ^ VM' TÎsagês^ que^ 
« déjàfvc^rë pontée tt dcfanoé ki:mjenne, et 
a j'^Qy|«»àds cbaouii de vûus répâeri avec Hé^ 



DE LA FBANG-UAÇOHlIBhiE. 189 

•r reoee : Benemerendo vmci, turpe js$t Jhrti 
a wvo. Il est honteux pour Thomme de cœur, 
a de se laisser vaincre en bienfaisance. » 

Ce discours ^ et les applaudissements qu*il ^, 
obtenus y prouvent, assez que le Grand Orient 
n'est pasjresté indiffèrent k l'heureuse impul- 
sion que semble vouloir donner à la maçour 
nerie le zèle et Vactivité de quelques frères ; 
mais il ne peut faire plua; les grandes dépenses 
lui sont interdites^, et par sa position envers les 
ateliers, et par sa positfon financière p qui n'est 
pas aussi brillante qu'on le croit générale- 
ment ^ N'est-ce donc rien, d'ailleurs, qu'une 
mention honorable dans les procès^verbaux de$ 
séances solennelles des fêtes d'ordk*e, envoyés 
à tous les ateliers de la correspondance? cet 
encouragement est bien digne, à notre avis, 
d'exciter le zèle des Ipges, et de les engager à 
mériter les applaudissements de leurs frères et 
la reconnaissance de la société. , 

Le Grand Orient ne peut donc , dànrcertains 
cas, prendre une initiative qu'il abandonne aux 
loges , se réservant seulcflnent d'en diriger l'ac- 
tion pour la faire tourner au profit général ;; 
seulement il serait à désirer que ses orateurs, 
au lieu de prendre pour texte principal de leurs 

* Voyez aux pièces justificatives , n® 19, quelques 
^ extt*aits de divers rapports sur les finances de l'ordre. 



igO . PilÉCI^ HISTORIQUIË 

ÀUi^oufB ds^Qs les s^noes soleondles, desqu^- 
tioii^k ou des hypothèses dont l'application n'a 
|)a8 un .mtérèt direct à Tordre, îmiiassent le 
vénérable frère fiouilly y qui déjà arait été de- 
vancé par le frère Fauchet. Ces deux illustres 
frères y dont le talent et la haute philosophie 
foril la gloire de Tordre et Torgueil de leurs 
irèveéy ont signalé dans leurs discours les loges 
. ainsi que les maçons qui , par des travaux u«ii* 
lesy ont mérité d'être mentionnés^ honorable-^ 
meni; doui^es récompenses , bien dignes d'ex-» 
citer unç. noble émulation parotii des hommes 
capables d'en sentir tout le prix. Les loges et 
les autMs ateliers seront ja.loox de mériter des 
éloges et çfâCindront un sileneeimprobatif. C'est 
ainsi que le Grftnd Orient se montrera vérita-» 
bkment chef de Tordre : le champ est vaste ^ et 
beancoQ^) d'objets sont dignes d'attfrer Tatten^ 
tion des législateurs; les ateliers jaloux d'être 
distingués parmi leurs rivaux, mettront un 
plus grand soin à maintenir la dignité dans 
leurs travaux. et à éviter les petites querelles , 
les discussions oiseuses' qui dévorent un ten^ps 
précieux et ne servent qu'à aigrir les esprits ; 
ils apporteront un grand soin dans le choix des 
individus qu'ils initieront^ et un plus grand 
encore dans le choix de c^ux qu'ils élèveront 
aux grjades supérieurs ; les loges sentiront que 



DE LA FRAirO^lfAGOllirEBIE. IQt 

le pouvoir de faire des maçons ne leur est pas 
confié uniquement pour grossir leur trésor^ 
mais bien poUr donner à l'ordre des soutiens 
honorables et des disciples zélés; que ce n^.est 
pas le nombre , mais le choix et la composi- 
tion y qui font la fortune et la dignité d'une so* ' 
ciété. Ceux qui possèdent les grades supérieurs 
examineront les connaissances ^ la morale , la 
position sociale des frères à qui ils les confé- 
reront^ et y puisqu'il y a des hauts grades ^^ 
fertnt en sorte qu'ils soient le patrimoine tIc 
ceux qui , par leurs talents ou par leurs vertus, 
sont en état d'instruire ou d'édifier leurs frè- 
res. Ici, surtout, l'argent doit être compté pour 
peu die chose, le mérite pour beaucoup; les 
chefsr de conseils repousseront ceux qu'une ri- 
dicule vanité porte seule à s'afiubler de riches 
cordons; ils ne croiront pas que leur conseil est 
dans la prospérité ^ parce qu'il aura beaucoup 
d^ argent en caisse; mais jaloux de se montrer 
dignes dé l'honumit* de présider des défenseurs 
de la vérité , ils feront en sorte dé n'admettre 
parmi eux que jdes hommes capables de la com- 
prendre. 

Le Grand Orient doit chercher à opérer tou- 
tes ces améliorations ; car, il faut l'avouer, le9 
conditions que nous venons de tracer sont loin 
d'être généralement remplies : quelques loges 



192 PBÉCIS HISTORIQUE 

se font bien remarquer par leur excellente 
composition^ quelques conseils comptent des 
hommes distingués; mais à coté de cela que de 
mélanges et d'éléments disparates I L'utile in- 
fluence du sgnat maçonnique peut opérer tou-^ 
; les ces réformes utiles par les éloges et les en- 
couragements qu'il est à même de donner aux 
ateliers qui se distingueront; il peut imiter en 
cela les chefs d'armée qui mettent à l'ordre du 
j(^r les régiments qui se sont fait remarque!' 
pm leur belle tenue ou par leur intrépidité; 
le reste dépend des ateliers ; ils peuvent , en 
continuant ce qu'ils ont si dignement commen-* 
ce ei| 1828, en lui donnant plus d'extension y 
concourir avec le reste de la société , à vaincre 
une faction ennemie de toute amélioration; 
car rinstitution maçonnique ^ si l'on y prend 
bien garde , peut devenir la plus forte barrière 
que l'on puisse opposer à une autre associa- 
tion d'autant plus redoutable , qu'ayant placé 
ostensiblement ses bases sur la religion et sur 
la royauté , elle se sert des armes de ces res- 
pectables auxiliaires pour protéger l'ambition 
de ses membres : puissance et richesses, voilà 
sa devise; si l'autel et 1er trône sont ses degrés 
pour parvenir au pouvoir, elle les méprisera 
ou le9 asservira sitôt qu'elle aura atteint son 
but. Son prosélytisme s'étend rapidement f elle 



BE LA FRANC-lf AÇOtUCERIE. IqS 

se irecrute dans la classe nonibreuse des ambi- 
tieux et dans celle des fanatiques , elle les place 
habilement selon ses intérêts. 

Ces éternels ennemis de loule liberté pu-^ 
blique qui ont fondé leur puissance sur l'igno- 
rance des peuples et sur leur asservissement , 
ont trouvé des adversaires éloquents et cou- 
rageux qui leur ont porté de rudes atteintes 
sans les abattre. Il serait digne d'Une société 
qui, dans sa longue carrière, ne s'est pas écartée 
un instant des principes de sa fondation , dont 
chaque pas a été marqué par un bienfait ren- 
du ou par l'accomplissement d'un projet utile; 
il serait digne enfin de la franc -^maçonnerie 
de devenir la digue puissante qui pourrait dé^ 
fendre le monde contre les envahissements té- 
nébreux des corporations mystiques , en oppo^ 
sant la vraie philosophie au fanatisme religieux, 
le respect pour les lois à leur insatiable ambi^ 
tion , les lumières philosophiques à son obscu- 
rantisme , et le bonheur et la prospérité du 
peuple à l'asserviss^nent qu'ils lui préparent. 

Le^ jésuites que nous signalons ici /sont tel- 
lement persuadés qu'un corps constitué peut 
seul résister à un autre, qu'ils ont toujours fait 
des efforts pour anéantir la douce confrater- 
nité des maçons ; ce sont eux qui ont excité les 
nombreuses persécutions dont ils furent l'objet; 
I. 13 



?94 PBéciS HISTORIQUE 

lejuirs torches impiacabiea allumèrent lés hu-* 
chers qui, tant de fois, décimèrent les malheu- 
reux compagnons; mais le phënix renaissait de 
ses cendres, ccmime pour hâter Taccomplisse- 
meut de cette immuable vérité , que le temps , 
malgré tous les obstacles , accroît sans cesse les 
connaissances humaines, et que les lumières, 
comprimées, a'eu devieoneat que plus bril- 
lantes et plus belleè. ^ 

Sans discuter les dogmes, sac^s du divin lé- 
gislateur des chrétiens, que sa morale pure 
nous guide sans cesse et nous attache de plus 
en plus auK institutions qui font le bonheur de 
lasoctété, et que l'esprit public améliore chaque 
jour. 

Déjà nous avons vu que des prix avaient été 
décernés aux aetions généi^uses, et avaient ex« 
eité ia noble émulation d^en' mériter encore ; 
mais bien que Us maçons aient donné à leurs^ 
récompenses toute la solennité possible dans 
TencetJite de leurs temples, elles sont restées^ 
presque ignorées au dehors. Il est réservé aux 
loges de la capitale d'employer la plus grande 
publicité pour porter au loin les exemples d'une 
ssioe philanthropie, et paralyser l'effet des nom- 
breftses brochures dont les campagnes ^nt 
inoindées, dans le but d'y perpétuer l'ignorance 
ei le fanatisme ; elles y parviendront en fondant 



Di: hk FUiVCrraïAÇDVNEBIE. tgS 

tiespm pouples hoas ouvrages de morale et de 
phtloQophip, dans lesquels la pensée n'aura d'eu-^ 
tpaves que lorsqu'jelle s'écartera de ce qui est 
vertueux ou de ce qui est vrai* Cest en propa^ 
géant la douce maxime que les hommes sont 
enfants d'un même Dieu ^ quelle que soit leulr 
croyance et leur couleur^ c'est en rëpaadanC 
le plus égal4$nient possible les lumières parmi 
les hommes 9 que^'on fortifiera cette chaîne uni**' 
verselle^ qui liera par les muâmes sentiments et 
par les mêmes vœux ^ tous les membres de la 
grande famille. 

Ce vœu peut^e réaliser du moins en grande 
partie ; il ne faut pour cela que de la volonté 
et de l'unité dans l'action ; des efforts isofés . 
manquent Iç but : il faut étendre et fortifier 
parmi les hommes les sentiments de tolérance 
et de fraternité ^ contenir les forts ^ soutenir les 
faibles , et si Ton ne parvient pas à cette éga- 
lité parfaite y dont le système est inappliquable 
aux besoins de la société telle qu'elle existe au^- 
jourd'hui^ on pourra du moins^ par 1^ force des 
bons exemples, les préceptes d'une saine morale, 
et surtout par les bienfaits d'une éducation 
éclairée, diminuer de beaucoup ces différence^ 
qui font autant de mal au monde qu'elles sont 
contraires à l'intention du Créateur. La franc- 
maçonnerie peut contribuer puissamment à at- 



ig|6 PRÉCIS lléTORIQUE Dfi LA FRANC-MAÇONN. 

teindre cet heureux résultat; ses principes 
d'égalité y tout en respectant les distinctions 
établies hors de ses temples^ accoutument les 
hommes à se considérer comme frères et à 
n'admettre comme véritable noblesse que celle 
qui résulte des talents et de la vertu : un franc- 
maçon voit un homme dans un homme ^ il res- 
pecte l'autorité, obéit aux lois, laisse à chacun 
sa croyance^ et ne se courbe pas comme un es- 
clave ; en un mot , c'est un homme libre , éga^ 
lement ami du pauvre et du riche s'ils sont 
T^eriueux. 



APPENDICE. 



L'cRJORE est dana ce momeni, sinon dans un 
grand état de splendeur^ du moins dans un état 
-de calme qui doit faire le désespoir de ceux qui , 
sans doute/ appelnient dô leurs vœux secrets 
la discorde , le scandale ^ et, par suite, Tanéan- 
tissement de la franc-maçonnerie. Deux choses 
affligent seulement leslbaçqns^ c'est que, d'une 
part^ n'étant pas ouyertement protégés, l'espèce 
de tolérance dont ils sont l'objet les laisse en 
butte aux persécutions sourdes, aux anathémes 
publics même, que lance continuellement contre 
eux une secte ennemie de toute lumière et de 
toute vérité; cet état de choses les met, dans 
l'opinion de quelques hommes pusillanimes, et 
il en est malheureusement beaucoup ; dans une 
sorte de réprobation religieuse ; et cette opinion, 
toute fausse qu'elle est, n'a pas laissé d'influer sur 
le nombre et la composition des sociétés maçon- 
niques, aussi bien que du Grand Orient lui- 
même. En effet, beaucoup de gens', pour faire la 
cour au pouvoir et aux maximes du jour^ se sont 



198 APPENDICE, 

empressés de faire un sacrifice que l^on n'eut 
peut«ètrepas exigé à%iix, et se sdnt éloignés des 
réunions dont la fréquentation ne pouvait pro-* 
curer ni places^ ni cordons^ ni fortune *. C'est 
en vain que les francS-ffi^çons invoquent Dieu 
sous le nom de Grand Architecte de Tunivers^ 
que toutes leurs séances s'ouvrent et se ferment 
sous tes auspkesdeee nomsacré^ que le premier 
principe que Voù développé aux néophytes est 
celui de la Croyance à l'Être suprême et de l'inl-^ 
9l»>rtalité de l'àméf il èuffît qu'ils ei^oient que 

* i)ans quelques administrations dirigées par dies 
hommes jaloux de montrer Jpur zélé peur la congrégâ- 
tipri, on a insinué à' des employés i'rahcs-inàçbns qùHls 
iètàidbt bien de ^'àbstenit de pàraUté âitÂs leurs loges; 
(lans qoelqués-sttfiés on a été plu^ loin i on I(es a me«- 
ii^fbcé&4e destitution^ étdespèresde fànsilie ontdusacri^ 
fier leur devoir de frère à l'intérêt de leurs enfants j, ^ 
n'est pas étonnant que beaucoup se soient empressés 
d'aller au devant des injonctions dont ils se voyaient 
menacés, dans la crainte que la punitibh ne précédât 
i^vertisseihënt. Coftnbe tout se tient et se lie dans ce 
tBdnde, i'im^ttlÀibh j^râe de haut é^ï commùhiquéb 
de pi»che en pttiçhey et les- hcMHities titrés, sauf un 
petit nphibrè de boiis esprits, ayai^t peu à pçud^rtéla 
maçonnerie , le^ templesont été dépo^iillés dç leurs brilv 
lants ornements; hâtons-nous de dire que ces persécu- 
tions sourdes ou avouées ont en partie cessé depuis 
que certaines gens né lèveht pliis la tête aussi àrrogàm^ 
ipçiënt ; mais 1^ cbup h*en a pecs rAoiM été f^éste. - 



AJPP£IiDICE. 199 

Ia tolérance, que la charité universelle est un 
devoir pour tous les hommes, que nous sommes 
tous frères, enfants du même Dieu ^ que nous ^ 
devons nous chérir, nous instruire , nous se- 
courir quelles que soient nos opinions, notre 
croyance et notre nation, pour qu'ik ne trou-^ 
vent jamais grâce devant des gens qui conver- 
tissent avec les flammes, et ne trouvent point 
de meilleurs auxiliaires que le fer, la servitude 
ou la morte 

Le second sujet de tribulation des maeon» t^i 
l'état de guerre dans lequel se trou venl, depuis 
trop long- temps I deux rît^ rivaux; enf^ttits 
de la même mère, et qui ne cessent de se déchi- 
rer : cet état existera tant que les maçons n'au- 
ront pas le courage de déclarer qu'il n'y aqu'une 
seule maçonnerie^ et partant de ce principe, 
reconstruire l'échelle des grades en la mettant 
en harmonie avec ceux qui sont reconnus dans 
les autres États; puisunefois ce travail terminé, 
déclarer traitre à l'ordre, tout maçon qui ten^ 
terait d'inventer ou d'in^troduire de nouveiàtix 
grades ou une nouvelle maçonnerie , quelle 
qu'elle soit. Que l'on appelle èette maçonnerie , 
qui serait seule reconnue dans le royaume, 
écossaise, anglaise ou française, il importe fort 
peu; mais à quoi bon chercher des titrés qui 
impliquent l'idée d'une origine étrangère? on 



pmirrait l'appeler maçonnerie philosophique , ' 
elle aéra de Coua les pays. 

Mais nous sentons bien que pour arriver à ce 
résultat il faudrait commencer par rapprocher 
les deu;^ fractions qui se tiennent éloignées; 
examinons dcmc où peut être la diffîcuhé. 

Le Grand Orient^ d'abord fraction du pre- 
mier et du seul pouvoir de l'ordre maçonnique 
en France, est devenu, par l'efifet des traités 
légitimes, seul et unique successeur de ce même 
pojuvoir; la grande loge de France lui a légué 
tousses droits, et il en a joui sans interruption. 
; 11 a donc pour lui , non-^^eulement la possession 
d'État, mais encore la légitimité : plus de qua- 
tre cents ateliers de divers degrés, c'est-*à-4ire 
la presque totalité de tous ceux qui existent en 
ce moment reconnaissent sa juridiction ; un 
trésor, de vastes archives, des bureaux bien 
dirigés, une correspondance active et soute- 
nue, complètent sa fortune et la solidité de 
^on cpi^is^ence; ses relations en dçhors sont 
i^mbreuses et de l'ordre le plus élevé; les 
Grands Orients d'Angleterre, de Suisse, de 
Suède, d'Haïti, etc., etc., entretiennent avee 
lui des relations d'amitié et de confraternité; 
ses pouvoirs s'étendent au-delà de l'Europe; 
comme un vaste foyer, ses rayons, après avoir 
couvert tous les points diB la France, vont se 



APPENDICE. 201 

réfléchir en Amérique et en Asie. A càté de 
cela, en opposition avec cette puissance, que 
voyons-nous?..... Mais nous ne voyons que des 
frères que nous né voulons pas affliger par 
une comparaison trop accablante ; nous sommes 
écossais, disent -ils, nods seuls possédons ce 
rite. Eh ! mon Dieu , qu'est-ce que posséder un 
rit«?QiioiI le Grand Orient, dont tous les offi- 
ciers sont comme vous grands inspecteurs gé^ 
néraux, 35% quoi! tous les ateliers, les loges, 
chapitres, conseils, aréopages du rite écossais , 
soumis à son obédience, ne peuvent se croire 
écossais comme vous! mais le Grand Orient 
n'eût-iî aucun pouvoir sur ce rite, par le seul 
fait de son autorité légale comme chef d'prdre, 
pourrait le recevoir de cet immense concotirs de 
maçons, et il le reçoit en effet,. puisque cha-> 
que atelier est représenté par un dépuié dans 
le sénat maçonnique. 

Nous émanons d'un conseil d'Amérique, notre 
institution est dWigine prussienne , dites-vous 
encore, le grand Frédéric est notre créateur j 
mais , dans cet ouvrage et dans bien d'autres 
qui Font précédé, on a fait justice de cette 
vaine prétention; il n'est pas maintenant un 
seul maçon instruit qui ne sache parfaitement 
que le grand diapitre de France possédait vingt- 
cinq degrés di£s écossais, dans lesquels on re* 



!ia2 APF89DI0%. . 

trouve exactement les attributions et juufu'àUx 
dénomînatiom de tous les grades qui^omposent 
en ce moment Téch^e des grades écossais mo- 
dernes ; seulement quelque novateur ou spécula- 
teur en maçonnerie les aura un peu étendus et 
divisés pour faire lrente«*trois grades au lieu de 
vîngt^ïinq :cda est évident commele joarmême^ 
ear lout s'y retrouve avec une exactitude parfaite^ 
et le» pouvoirs donnés au frère Steiphen Moren 
en 1 761 , démontrent cette v^!:ité de manièlre 
à ne laisser aifôiin doute à eet égard. Mais 
quand il serait vrai que ce rite Serait d'une ori-* 
gine différente y ést-H^e donc à des maçons fran- 
çais cpi'il convient d'invoquer cette circons- 
tance pour affecier. de se craire^d'un autre ordre 
que leuM frères, et ne devraient*ni|s pas , au 
contraire^ répudier ce. triste privilège pour se 
confondre avec le rite national. Lorsque dans 
l'ordre civil un Français reçoit une décoration 
d'un, prâice éti:a)|gi3r| ^ croit -^îl autorisé à la 
porter ;jbint que srà souverain ne lui a pas^ ac- 
cordé l'autotisation nécessaire ; et s'il le faisait, 
les loi^ ne sont-elies pas là pour lui apprendre 
que nulle distinction n'est légitipoie , qu'autant 
qu'elle ne blesse en aucuâke manière les droits 
du pays, les detoirs du citoyen enver^ sa patrie, 
et les prérogatives du gouvernement établi* 
Mais les maçons écossais > sauf peut-être un 



ilPPBttDIGE. m5 

petit aombire i|iii ont \t^vê taisoùs pour fuir le 
Grand Oriônl ^ sentent bieti cette vérilé ^ et la 
paix serait bientôt faite si quelques chefs (nous 
en exceptons le gi'and maître, dont là noble 
grandeur d^âme est biefi CïonnUe) Hé trouvaient 
mieux leur compte , dans le sens de leur amouiV 
propre, à laisser les choies cpmme elles sont. 
fin effet f le Grand Ûri«at offre dans sa com^ 
titmiott tous les élémetiu d'dn gonterncÂiefit 
véritablement représentatif, et à ce titre , il 
offre aux maçons toutes les garanties qu'ils peu- 
vent (désirer *. Étrange contradiction ! La dé^ 

* Tous les vénérables de loges» très^-soges de cba^ 
pitres, présidenls de conseils, sojat de droit i^eipbres 
du Grand Orient et ont voix delib^érative d«^ls les at'-^ 
f air es générales de l'ordre ; on les appelle représentant^ 
nés, parce que cette qualité est inhérente à leur dignités 
de pli^ , tous les atçUers sqnt représentés par ^des dé- 
putés nQmmés psir. eux à i^et effet; ce sont les reprédein7 
tants élus.; ik ont les mêines droit^qw^srjqp^^ntant^ 
nés, mais ils perdent le droit de yoter lorsqiji^.^cef^-cjl 
se trouvent à la séance ; cela est uéc^ffisaire pour <]u'uii 
atelier n'ait pas deux votes dans une délibération. C'est 
parmi les représentants élus que le Grand Orient choisit 
ses officiers; un officier du Grand Orient cesserait de 
l'être, s'il n'éjtait pouryu.d'uue Réputation; mais il nç 
peut à la fois représenter plu3 de trois ateliers. Ainsi, l^ 
Grand Orient est donc une véritable assemblée des. jr^ 
présentants de Ici mof onnerie. Pour rex]ptdi|io« d^ t(- 



904 APPENDICE. 

iDooratie est du coté fie ceux qMe l'on ^appelle 
des despotes^ car ils ne sont que les dék^és 

fjaires, il se divise en plusieurs chambres : savoir, une 
chambre de correspondance et des finances qui enre- 
gistre et distribue la correspondance , et connaît de tout 
ce qui a rapport aux finances , à la bienfaisance et à l'ad- 
ministration ; une chambre symbolique qui connaît de 
tout ce qui a rapport -au contentieux des loges, de- 
mandes 4e eonstitiiiioDS , affaires Milférieureis , «te , etc. ; 
un si^rème conseil des rites qui connaît dç tout ce qui i . 
a rapport aux hauts grades ; une chambre de conseil jet 
d'appel , qui , ainsi que son nom l'indique , juge en cour 
soovétàine toutes les questions qui lui sont soumises 
par les autres chambres , et toutes les affaires , soit des 
loges, soit dès maçons individuellement qui interjettent 
ïrppelfVd'une décision prise à leur ëgard : le Grand 
Orient en^Crand Orient, toutes les chambres réunies, 
décide en dernier ressort sur les travaux préparés par 
les chambres; il y a en outre un grand collège d<^ma- 
tiquè de tous les ritesr, composé' d'autant de sections 
qu'il.y'ade rites reconnus! Ces sections réîinies déli- 
i)ërent suif ïes affaires dogmatiques dès hauts'grades. Le 
^graiid^cbllége cbnfèi'e seul le grade de grand inspecteur 
général , 33*', dernier degré dU rite écossais. Les affaires 
ordinaires se préparent dans les commissions qui font 
leur rapport aux chambres. Il y a deux commissions per- 
manentes, la commission des finances et la commission 
d'inspection du secrétariat^ ces deux commissions s'as- 
semblent autant de fois que les travaux l'exigent, mais 
elles ne peuvent avoir moins de deux séances pat mois. 
X Extrait des StaiuU généraux de 1626). 



APPBIfDlGE. 20S 

de le«rs frères qui peayent chaque année leur 
retirer leurs pouvoirs; raristocratiey au con- 
traire, dans toute sa plénitude et dans toute 
sa pureté, est du côté de ceux qui s'intitulent 
les libéraux de l'ordre ; car chez eux les di- 
gnités sont à vie , et là suprême puissance ré«- 
side dans un petit nombre d'individus qui sont 
les grands seigneurs suzerains et irrévocables 
d'un rite au gouvernement duquel les autres 
membres n'ont aucune part; de quel coté se 
trouvent donc les vrais principes de l'égalité 
maçonnique et de ''la fraternité ? La réponse 
n'est pas difficile à trouver. 

Aussi la difficulté capitale qui s'est élevée 
toutes les fois que l'on a essayé de traiter avec 
les chefs de l'association écossaise a été de s'en- 
tendre sur le mot union , et l'un des commis- 
saires nommés dans ces derniers temp!$ pour 
traiter de la paix, brave militaire, et qui af- 
fectionne naturellement les expressions du mé-^ 
tier dans lequel il s'est distingué, disait : nous 
"Vouions entrer au milieu de vous Vanne au 
bras , en bataillon carré! — Oui^ lui répondit- 
on , // ne vous manque plus que de placer de 
V artillerie dans les angles^ nous ferons là un 
joU traité de paix. 

Non , il ne peut y avoir à^umon s'il n'y a pas 
fusion ; il faut déposer les armes et confondre 



aoG APFBtCDICE. 

1m rangs. Qu0lf|tte8 coao^sstoM de part et 
d'autreaaméAeraieBt promptemeiit eet heureux 
rësfihal , qui d'ailleurs e«t dans rintérêt seul 
de Fordre et non dans celui du Grand Orient ; 
ear^ nous le disons avçc franchise ^ il y a de 
sa part une grande générosité à détourner les 
yeux de la puissance qui l'environne ^ ^oup 
tendre la main à une petite fraction qui ne 
peut^ par ellerrméme, rien ajouter à sa force 
ni à sa gloire*. •.. Je nie trompe x c'en est une 
grande que eel{e de chercher à rapprocher les 
membres de la grande famille, et de conquérir 
des frères si dignes,, «eus tant de rapports, de 
noire eslime et de notre amitié. 



NOTES. 



NptE 1", page 12. 

Un ^ouvrage anglais , dont noas ne nous rappe- 
lons pas exactement le titre , mais qui a été tra- 
duit en français, reconnaît que la maçonnerie a 
été apportée en France par des chevaliers croisés 
de cette nation*, de France elle passa en Ecosse 
ou en Angleterre. Notre patrie, alors sous le joug 
de Vabsblutisme religieux et féodal , la laissa s'é- 
teindre;' les Anglais, plus heureux, la conservè- 
rent, et nous la rendirent à la fin du grand siècle 
des lettres qui prépara la régénération européenne. 

I4oTs 2, page i3. 

C'est à TEspagne, au dix-neuvième siècle, en 
1825, quil était réservé de mettre à mort avec 
cruoJuJté, la loge entière de Grenade, composée 
de sept maçons , et d'envoyer le néophyte aux 
galères. L'E^agne 5'est encore signalée en 1828 , 



ao8 HOTES. 

pu rapport du Courrier français dtx 6 mai de 
celte année : 

tt Le tribunal de Grenade vient de condamner 
K au gibet le marquis de Cavrillana, riche pro* 
Cl priétaire de Cordoue, et le capitaine indéfini 
« don Ferdinand -Aîvarex de Sotoraayor, neveu 
K du feu comte de Colomêra, tous deux^^^^^c?- 
« tés d'être francs'-maçons j et de ne ^'étré pas 
« dénoncés eux-'mêmes. » Quel pays et quelles 
lois! 

< Note 3, page 19. 

Il n'est point inutile de rapporter ici un fait 
qui se trouve consigné dans V Annuaire, de la 
mère loge écossaise du Contrat social , de 
1812 y d'après un document curieux en laifgue an-* 
glaise du quinzième siècle. Henri VI, roi d'An- 
gleterre, avait beaucoup entendu parler de la so- 
ciété secrète des maçons , il voulut interroger un 
initié, et fut si satisfait de ses réponses, qu'il se 
fit initier lui-même peu de temps après. 

Note 4» page 26. 

Consultez M. Bazot , Manuel du franc^mcuçan; 
Nicolas Bonneville, d'après Thomas Paynè, de 
Uofiginei de la franc-maçonnerie, etc. 5 M. Tho- 



NOTES. ^CQ 

ly, Àctalatomorum, etc.^ M. Laurens, Essais 
sur la franc ' maçonnerie ; J^alande, Mémoire 
historique sur la maçonnerie; M. Gruernier dô 
Dumast^ la Maçonnerie , poème-, M. Chemin 
Dapontès, Encydopédie maçonnique, les an- 
nales maconnâques, les différents étais, les^e^ei^ 
de V ordre et les coiwordats du Grand Orient de 
France, les historiens anglais, etc.) et€. 

Note iS, page 28. 



Au rapport de l'historien français Nicolas Bon- 
neville, le célèbre antiquaire Elias Ashmole, fon-^ 
dateur du musée d'Oxford , se fait initier dans la 
confraternité des? maçons, en 1646, à Warrington, 

La même année, une société de rose ^ croix ^ 
formée à Londres d'après k nouvelle Âdantis de 
Bacon , admet dans son seiti Âshmole qui rectifie 
les cérémonies des coteries dous^riers, et in- 
troduit parmi eux Uiie initiation renouvelée des 
mystères de FÉgypte et de la Grèce. Les rose^ 
croix prennent le titre de maçons libres ou 
francs^maçons y pour se distinguer des ouvriers 
maçons ou maçons ordinaires. \ ' 

Ashmole serait donc , d'après cette version , le 
créateur du premier grade ou apprentissage^ 

En 1648 il ajoute le grade de compagnon ou 
second grade, 

i4 ^ 



Ghàrleâ l'^esl décapité en i6$cj; les'royaKstes , 
ses partisans^- instituent \b tfom^hie grade ou 
tAaîtrise , qui 'devient une aHusîon à la mort du 
roi^ et à la résurrection de la royauté j dans 
le.i;établi£seipent de Charks H. Ce prince, pen- 
dant, son exil, s^élîrit fait recevoir franc -maçon. 
.'Tous ees felts tte sont paii dénués de vraisem- 
blance. 

Les pratiques mystérieuses des ouvriers maçons 
sont rectifiées par un homme de sens, le premier 
antiquaire de ,sa. natipnt^ ij cç^ei le. second grade, 
suite judicieuse du premier j ui^ §irand éyénement 
politique donne lieu à la conception du troisième : 
trois annéesr seulement suffisent à rétablissement 
et; ail complément de ce système maçonnique ter- 
naire, . 

Mais ce système ne peut être admis que comme 
une vénovatÎQnt tes trois grades es^istaient dans 
les épreuves dçs mystères d'isis \ le troisième , tout 
particulièrement^ <j\ii ^vait été établi ou sur l'é- 
vénement de Ja mort d'Osiris , époux dlsis, vic^ 
tîme de la perfidie de Typhon , autrement le triom- 
phe du principe du bien. 
^ Dès 1717, quelques agaçons anglais se préten- 
dent possesseurs de grades élevés que tie possède 
pas la grancle Ipgode Londres;, qui ne con^î^ît et 
ne donne que les Irois premiers grades. Pareille 



»QTBS. Mï 

cà^ose eut heu ))ks tard 4»i France (4^. i74^V 
1747, r75i, etc.) .vr : : , 

Loid Perw^atr^aftcr^ fui déeapitétà lidtidres 
la iQ.décemh^B i74€v.^om avoir pris te^^rmes^éft 
faveur du prince Edouard. La veille de sa Inort 
il écrivit à sa femme qpl était & Paris (pojr. le 
Mercure de jFm/zç6 ^ janvier 1773, pag. 191») 



^îîoïE.3 7.e*8, p^ç^jiq^v. n 

L'Anglet<?rre. .^.v^ait déj^ M^W Iç f*t«i} i^^^îRPÏ^ 
du sqhîsme maçonnique. ^ :^ I ^ „,,j^ 

Sous, la |[rande maîtrise d'Edyvin , |V^ra 4vi. r6^ 
Athlestah, en :<^26, les maçQijs aoglais forjDPte^t 
une grande loge à York,. , , , : , , , . 

, En, 17 19,,. sous la grande maîtrise,.. du doçteji^r 
Désaguliers,, plusieqrs lo^es de la.coqespondgingj^ 
(ie \2i ^rand^ logç d'JTc^ri^j au.nQi;4 de ï'^«ig|(a- 
terre , créent à Lond^^esT^Ivef^ouy.el^6 §r?fljlç 
loge qui prend le titre de g-raw^îe Ipgç nafiona^^ 
d'Ans'leterre. Elle établit, en 1730, des ehîtuise- 
pients> dans les rjtuejs des grades,. ç|ii|p^Atç^^,p^çjj 
d'égards pour les membres de la grande loge 

Les choses en sont à tel point dans les deui 



a-ja jsioTBS. 

graBâesJiQgQs^ qtielès^fiiaçons de Tone ne sont {as 

reçus dans l'autre. 

NofE 9t page I02. 

vjjG'ft&t comme en Angleterre pour h proscrip- 
4iomysw^é dtt! schismev Relilsez la note précé- 
dente;'- . .;•■•'•• .^ ■ .... 
,\ .\^'-',) .:i.- i- Nota: 9,. page:io4; - 

Lorsque les associations écossaises ont essayé 
de rivaliser aved'lè Gratid 'Orient,* ailles n'ont pas 
manqué de lui contester la légalité de son ori- 
^ÈtêfV^tb^ést surtout cet argument qui , reproduit 
dans tou» les discours , aparu àïix antagonistes du 
^rafiiî Ôfîeiit j rârme la plus sïire etia plus fou- 
droj^aînte. te fr^èré Dupin jèuile , dans son compté 
rendu des négociations*, n'a pas craint de cçra- 
pï Oflàeltré * sa répiilatîon d'homme éloquent , en 
faisant ce îiiâuvais jeu de mots : ToiUe T autorité 
rësidè é/afZM/^(lé Grand Orient), e^ tàpreUve,...i, 
cleht^u^U Va ptîse t he ivkve Y)^ aîné, dans 
la' iïièftie séance , s'écrie : Uantiquité du rite 
écossais anàiert et accepté est certaine; Van-- 
tériofité de ce rite sHr celui du Grand Orient 

* Page 21 du procès -verbal de la fçte du saprétnô 
çQ^^il en 1827. ';/,.. 



NOTES. Jï5 

ne peut être coniesêée Et plus loin : « Les 

« prétentions du Grand Orient sont insoutenables^ 
« elles sont destructives de Tesprit de la maçon- 

11. nerie « » On peut être avocat fort célèbre, 

député très-éloquent, et en même temps maçon 
très-ignorant sur Thistoire d'une institution qu'on 
regarde sans doute comme trop . peu importante 
pour prendre la peine de Fétudier, cela se voit 
de reste ; mais alors il ne faudrait pas se hisar* 
der d'en parler en public, et surtout, &ire im- 
primer des discours dans lesquels on avance des 
propositions si faciles- à réfuter; il ne faudrait 
pas qu'un homme, qui se dit franc -maçon et 
tolérant j fasse entendre ces paroles fort extra- 
ordinaires dans la bouche d'un frère .: «; Là 
« aussi , se trouvent ( il n'est pas facile de savoir 
ic si c'est du Grand Orient dont l'orateur veut 
« parler ) des tartufes et des ennemis dégui- 
se ses , qui viennent à vous couverts de peaux 
a de moutofiy et qui, au fond, sont des loups 
4( dévorants "^^ mais on les connaît à leurs fruits : 
« ce sont ceux, de l'intolérance \\.^. » En vérité ce 
style de mélodrame .est singulièrement comique.. 
Les orientalistes, c'est ainsi que les défenseurs 
^u Grand Orient sont désignés par leurs adveisair 

* Page 38 de la brochure citée , discours du frère 
Dupin ainé« 



2l4 KOTBS. 

resy gont de meiUeUre foi que ne le-sopposent leqr^ 
antligomëtes ', ils aTOaeot qtrela'primitii^e origine 
du Grand Orient pèehe par la rëgularitë. Sans au*^ 
cun doute il doit son orrgiile à une révolution ^ od^ 
$i Ton veut, à un coup d'ëtat dont les exemples, 
nombreux dans Tordre civil , pourraient an besoin 
justifier celui-ci ; ifaais qn'est-il besoin de chercher 
au dehors de Tinstitutiou des raisons po«tr approu^ 
ver ce qui fait Tobjet de la <liscussion? les faits 
seuls suffisent pouf* établir' Topinron à cet égard. 

En effbt, reportons**- nobs à Tannée 1772 :1a 
grande loge, parTéffet de Tinertie du grand maî- 
tre qu'elle s'était donnée , ;par Teffet des dissent . 
siohs que quelques-uns de ses membres avaient 
excitées dans son sein, par k pïiu d'énergie et d'aô* 
cord qui régnait pattni le^ membre^ influents de 
Tordre, avait peu à peu laissé dissoudre Tautorité 
maçonnique et introduire une foulé d'abus qui 
ttunaient Tiilstitation *, de ce nombre et en pre«- 
mièrè ligné on ffeut compter l'inamovibilité des 
maîtres de loges , qui faisaient d'une société fra- 
ternelle une espèce ^e ferniie à vie, une propriété 
qu'ils exploitaient sans contrôle. 

Dans cet état de choses , les maçons probes et 
consciencieux tournaient leurs regarda vers cba*- 
que objet qui pouvait leur faire espérer un meil-* 
leur avenir : une commission est noi^imée 5 ses pou-» 



vwrs un pùn vagMOSfjiui Jsiigsjgftt la teûtflde d'ëiablir 
d^ diâ|cussioa$ qui sortent de la spéetalHé-de son 
makidât^ Jb^aM^lôii^ de maçQu^. pir^pbent pan aux 
débats, t^ut se fait au dehors, on ^^'ocêupe de la 
1 éorgaiiiâatiôu du sénat m^itaiqoe.^ et la grande 
logenesté ealiue, elle ne révoque pas ses poU'* 
vpÎFS .lorsque. cela lui ^tait si facile : les .cQns|>i^ 
râleurs étaient ses p)*opre$ menftbrés^ tlit-^on^ nliâi 
alors ils y étaient donc en oiajùlritév «t lotsqlie la 
majôrilé vêtit une chose , il â^ a plus çoiisptra^ion< 
Cela rappelle iin événement fàniëux .denlt;on thcr»* 
chait partout les fauteurs ov^festfautàurs:- on vou'- 
lait h tûlitc force trouver une icbnjuration 'secrète^ 
on n'en put trouva.: pourquoi P la rai$air;:eit est 
simple, et nous V^ion^dela dire. . ' 1 

Pour compléter le iriomphq des xénoTatétirs; 
u^ lioimue d'une grande/ inflneiuiè.^ Ib doc ide 
Luxémboiiig , leur pré^ son appui -, kai&arfs .^na^ 
çonniques de la capitale, et surtout ceuxdea hauts 
grades, ée réunissent à eux^ la révolutiàa.^ait 
inévitable : elle se fît paisiblemeht, et auissitôt tcmr 
les les loges de la correspondance y apiphudirent^ 
Je nouveau Grand Orient, àpèiœ inétdlé, reçut 
l^s félicilajtiohs et les hoffimages de tons les 4HMrps 
maçonniques de France. . . . : 

Mais ce triomphe,: cette nécessité mêmes q«â a 
amené larévolption que noiis «xamincns, itepon- 



2l6 NQ^TES. 

vait complètement effacer ce 4a*ily atait d'illégal 
dans les formes-, noas avouons de bonne loi que 
le plus grand succès ne peut justifier la violation 
des principes, et jusqu'à Tannée 1799, la grande 
loge ppuvait accuser d'usurpation son heureux an* 
tagopiste. Mais ici la scène change complètement : 
glaces aux soins fraternels et au zèle éclairé de 
l'illustre frère de Montaleau, l^s partis se rappro^ 
chent^ le Grand Orient, fort de sa puissance et 
du pouvoir qui ne lui est plus que bien faible- 
ment contesté , n'hésite point à traiter ayec l'om^ 
bre du pouvoir qui représentait l'ancienne grande 
loge de France. Les principes triomphaient de 
nouveau par ce rapprochement fraternel. 

En traitant avec les membres de l'ancienne au- 
torité maçonnique, dans un moment où il y avait 
une grande générosité à les considérer comme for- 
mant un corps dirigeant ou administratif, le Grand 
Orient reconnaissait loyalement ce qu'il pouvait y 
avoir d'irrégulier dans son ei^istence, il se pur- 
geait de toute tache originelle , et la fusion pleine 
et entière des deux Grands Orients effaçait com- 
plètement les motifs de division que les antécé- 
deiits avaient pu lais$(er dans Icjs esprits ; tout alors 
est devenu régulier, et par la forme et par le 
fond, et sans doute, ceux qui reprochent au Grand 
Qi^içnt de n'être qu'un usurpateur, d'avoir pris. 



lïOTES. 217 

Tautoritë dont il est reyéta , ne se sont pas donné 
la peine de remonter aux causes premières de sa 
création, et d^e^saminer les traités qui plus tard 
sont venus sanctionner et légitimer son pouvoir. 
Où trouverait-on , d'ailleurs, une autorité plus lé- 
gitimement, plus libéralement établie que celle 
qui n'est uniquement formée que parles manda- 
taires et les représentants de tous les ateliers dont 
se compose la maçonnerie du royaume, (J^ojez 
1829 et Tappendice.) 






PIEGEfS- . 

JUSTIFIGATIV««. 



iVàie réinise le jeudi 36 n^êmèHré ï9^6 , )E7dttt* 
itf. /é ciucr d^ Çkoiisetd>y}fMjir dé France. '■ 

Otf )doit se pénétrer de eetteiérité iiH^taAtè, 
que dan& ce monrçnt les emièMs âé Vbrâre^ii^ 
çômiîqte.en Frâface, «niploi^^lf Um^ lëd *inb)renà 
pour le distondre^ on élève dans les prôTÎnèéit Séb 
prëjogés:qm palhalj^selit PactiTké èei ibges^ et ilè 
pouvant obtenir des adtes.dn gèiivornéntént qtii les 
réprouvent, Mi a Tè<Mifs 4 la dteeoltle éi ^ 
schisitae. 

te principal moyen que Ton evnploie et sut* fé^ 
quel on compte y c'est d'dever àutdi iDMàlre àiitel, 



220 PIÈGBS 

eLG*«8Lie.'C<m8eîI fréeiàé^ par Filkistre frère de 
Choiseul que Ton entend choisir pour rompre le 
système d'unité nëceçsairQ à Tharmonie et à la 
fidëfitë des crojapoes. ] ^ ; 

Une fois qu'on aura établi deux bannières , il 
sera facile de faire battre Tune par l'autre , et de 
les faire ,di&par^îâre'ti{utes^deux.i '^ : l 

Ce serait une action glorieuse pour l'illustre 
frère de Choiseul de mettre fin à ces débats. 

Il est notoire qui! n^ a^dans chaque État ou 
royaume qu'un centre unique. 

Ce centre est et ne peut être que le Grand 
Orient -, il exerce depuis longues années les rites 
français, écossais, Kilwiniug, Hérodom, etc.; mais 
on ^ait, qq&,{^f rio^Ui'e .fitt.à une discussion 
nakssii^^ ïlofs, îifil:,,èn i8o4Vun concordat cons- 
tatant d'une maiûère définitivement authentique 
la réunion du rite écossais. La cumulatàon de 
j;ou^.les rites^a été :exi oiitoe proclamée' par un 
^tùt;de 1.844 > r^KMÎu sous «la direction- des frè- 
re^ ^réûMsime^ grands maîtres de l'ordre, les ma- 
jréchiiux^daps de Tareftte et de Beumonville. 
;. ;4îtvsi le Qrahd. Orient est en possession légale 
4? V^dininifitration de toos; les rrites. ' 

Pourquoi M. le duc de Choiseul prétersût^l son 
nom jà pne «dissidence? 
; i};(ui .appartient de la faite cesser. 



JUSTlïIOiA VIVES. , ^M 

^^ qjji aerjflîtidu tipeate-irqidièqQiè. i» - n^iA.Ji t.- 
^.M- à$j ÇhpÎABpl pourrait éttre^ina^mé l^im^îléfe 
^anidft . cffî<^iB>2^oûlULdoffirftiid Orî^M; : ^ -^ - '- 

raiî0Qt:^a|>pdëâ oonmieiifl^H^^ è8i;exer^0; ^^^'*'^^ 
ûLc^ :leig^$ • eQn5titsiiéâs\^^ia^jlèv:c0ns!eil^^8é^ 
recoDSMQS.;^ cetle ticansackiim serait boiunrabtov^'^ 
M» Jeiduf dé Oboiseiil.aiiriait Tàvaiitage d'altacliet 
S9^.icé\éhmé à uû àtail^vdjs pslx , i( un {ibete^idé 
faîaiUe f :<|iiii :patalyserajéni lies c^^ dëi^ 'phi« 
cruels ennemis dera?dret^' :';;;.. 



, .^ • • ;//. ~, Répdmè. • -" ..• ■ v; 

Le duc de €hoiseul, ignorant de qui vient la 
noté qui lui a été remise par M. le général Diiver- 
ger, et son degré dVnthentkité, ne peut entrer 
dans deg détails cohvénables sur les idées et pro- 
positions qu'elle renferme. / 

Il se borne à dirc que partageant toutes les penr 
\ 



fttefii db/pajîs ^idttinaèririleV »èi^ piwaiitpoar ba^e 

to complète iat«grUë^ il peitt^ qàet de' telles dià^ 
jIM^^IIlil te|l0iiyeiii:%0rë8oudre^qtt0 par âos <^m-' 
missaireàw U ]éA IdésigheÉtit* Isoî^^^^ 
^î^raftl tcôifi^ioftilea: batfesi ijibift rëQ|)iviq4ie- 
«^dl 4ûiiiitf eiri^ ces ayipnsiii^bs «près mété dis" 
cussioa> /El fiurtottl piobi^ ^ et aumtiitlâ poô^iroirs 
IMN^^^f Ji poiUiràiëni:£|cilita? éaqoe tiD^d lei^ainis 
A^Vo^<^iMçbiib»piQetdel'oidl:eébc»saî»peuve& 
^^ÉMU'WTi/Mts^y Jiifaoïiuîefei eUibbëgatioti de 
tte^fini^eisiiiges^ el:i4^i}b*âèat)îb]i8âiijtt^s et qvà 
nfty r<idtaia6iit quehdl^ ïûigjmB^i du^^Mj^le^ et ii'a^ 
mènent aucuns rësultata;jjufiltt'a eilietuieos; 



w 



Deuxième note qffi^ims&piimise le 7 Décembre 
i8a6* 

L.J(v9m^i<^i^iet (S^tifi^iifiÂBcre nUostre frère ^ 
^^^Q^QÎs^lfi^ihpmtàkte^^ note effloiçuse 
interpréuît sincèreweat leisi. sentiments de tous. 

Cet arrête ouvre la voii»'oiBîottsUe»):U«4^e9t peut*- 
élif^fm %W$î ^viibwineiit spécial qu'on Tout dé^ 



$ibé ,miiia:'le poiatimportànt estia nomna^ades 
comtmssuifes^y et oas'expIiqaflBra plmpositivétaeiit 
cjbhadés cbnSérencesjde Yivû;V)^^ 

Que k& commissaires, se cassémblent saais détûV 
qa'ils posent promptement des bases admissibtet^ 
et de suite les pouvoirs définitifs seront donnés et 
le traite de paix ratine; ■*' 

On demande, on offre une transaction hono* 
rable. •» 

Le Grand Orient a trois cents loges sous son ché^ 
dience; touteç, malgré les. libelles répa^idjc^a et à 
répandre, ont proclamé ^ reconnu ce grand prîn* 
cipe qu'il ne peut y avoir qu'un centre unique par 
État pu royaume, et qu?. ce centra est le G»*. Q.v 
pour la France, . ,. 

Toutes les loges delà capitale viennen); de çepro- 
noncer affirmativement. 

Ainsi ^ c'est doncrintérêtseul de J'ordire, le be- 
soin bien senti de ne point rompre Tunité si néces^ 
saire pour vaincra les efforts des ennemis cachés , 
conspirant sa destruction, qui ont détermjiné,desi 
propositions sincères et sérieuses. 

La réponse à la première note trace un mol sub" 
terfuge qui contraste avec tout ce qui est fraternel 
dans la première note, et on entend n'y répliquer 
que par Fart* 6 de l'arrélé joint, qui en confie 
l'exécution h la loyauté de fllK^ F.\ duo de 



eboiséid^'tfkàff dbeBffdétid4à»<Aifmr iès^twigs'du 
fk9a0v"ij ià 'tpttti Ç6tistqd!i} dësigaeray et ià ne foi*^ 
mer qu'une seule:âittorité pour la .granda Htmlle* 
Qbit]kae*^làirdit:it dwisif pour uivde'Ses chefs , 
VIUU<.;.R-J de eWisebU ; . . . r . ; ^ 



fK '* ■ ) ■* 



N" ^. ... ■"' 

'.'..' . * . ' ' , ' r ' ' * ' 

Arrêté dà suprême Cohs.\ des Rites dans sd 
, séance au p décembre iSaô, . 

' Sur là'cbminunicâtîôii donnée par l^un dés ofïi- 
cîersdu.G,'. O.*. de France, que des ouvertures 
oïàciélisenienit fàïles ,' pourraient faire espérer 
qu'on parviendrait à s'entendre sur les moyens dé 
faiife'bèss|ér iin kystëmë dé qui ajQBige 

Fôrdrè lïiâôonmque en Fràncef 

Les Çolôiinés consultées, et le frère grand ora^ 
leur entendu éri ses observations : 

Le Grand Orient -de France, en son suprême 
côîiseil des rîtes, 

Arrête : 

, Ajrtiqlb ^?^i;MJm«, Xinq commissaires choisis, 
savoir s trois dans le sup- •. çoas. *. des rites^ et deux 



JUSjf^IFIGATIYES, àsS 

dans les deux antres chambres administratives du 
G.*. 0.\ sont autorises à concerter les mesures 
propres à faire disparaître toute dissidence. 

Art. a. Cette commission est composée des 
frères Lefebvre d'Aumale, président, Raveau, 
premier surv.\ et le.baron Fauchet^ grand orat.*. 
du sup.'. cons.'. des rites-, des frères Besûchef, 
membre de la chambre d'adoùnistriition^ et Benou, 
premier surv.*. delà chambre symbol.*. 

Art. 3; Ces commissaires s'entendront avec leif 
cinq commissaires qui seront désignés p^r 11]!.-. 
F.', dé Choiseul. * > .. . . ■ 

Art. 4* 

11 sera mis à la disposition des commissaires 
nommés par les articles premier et troisième ^ une 
des salles du local du G.-. 0.-, de France» 

Art. 5. Le R.'. F.*. d'Aumale fera dans le plps 

bref délai au G.\ 0.\ de France, eh son sup.-. 

cons.'. des rites, les trois chambres asseioblées^ 

# un rapport détaillé sur les trâT.% delà commission* 

Art. 6. Ampliation du présent arrêté sera trans* 
mise au T.'. 111. •. F*', de Choiseul à Ja loyauté 
duquel l'exécution en ^st confiée. 



t$ 



n^ (licfis 



A LA GI^OÏRE DU G.-. A.-. DE L'DNIV.. 
GRAND ORIENT DE FRANCE. 

Extrait parte în qua, des travaux du G.\ 0.\ 

en ses trois ùGr. Àtr, réunis, en date. du 

ag* )our^ du ii* roois 6826 {pL^jansner 1827^ 

• Les €k>L\ consultées, Je F.*. G.\ orateur oaï 
da^ ses éondu^ons. 

Le G.\ 0.-. déclare : 

Confiraier les pooToirs déjà d(mnës par son S1]p•^ 
oénseil des rites auit W.-, FF-*., LefeWre d'Au- • 
mêie, Râteau, Fauchet, Befnou et Be^chet, offi- 
eièrs du G%\ 0.-. dans ses trois chambres, à Teffet 
de traiter avec les cinq commissaires désignés par 
nu.'. F.\ duc de Choiseul, pour opérer, d'après 
les bases établic^par les trois chambres réunies, 
la réunion dans le Gr. 0.*. de l'association dési^ 
gnéesous la dénomination de suprême conseil. 



Le concordat établi entre les [commissaires des 
deux parties contractantes, sera d'abord soumis 
à la sanction d'un G.*. 0.*. extraordinaire con- 
voque ad hoc, et enanite ^ Tapprobation du! T.*. 
Sér.\F«\ Macdonald, duc de Tarente, premier 
G,'. M.\ ad.-, 4^ ]lVilre laaçQoqique en France. 

Certifié conforme au registre des délibérations , 
par nous, ofiicters* dignit.*. de la Grande Loge 
d administration du G.-. 0.-. 

Si^iés : comte HmpM, G**. adatiBistratevr) 

ROETTIEHS DE MONTILSAU , R.'. du G.'. M.'. , 

GoNTiER, président; Le Couturier, président; 
Bp^i^, Or,-. *, RicffARD. Or.\ 33*} '^pucpç^ . 

Scellé et timbré par nous, garde des spe^ux çt 
timbre, signé Houssement^ 

Par mandement du G*-. O.-. 

^ign^ VàèsAL, 5€cràtain» géaéi«l» 



SUPRÊME CONSEIL 

. ' DU 55* DEGRÉ POUR LA FRANCE. 



Le S.*. C.\ ppur la France, du 33* et dernier 
depédiiftiie écossaie , ancien et accepté , etc. 



^ . Séance du 10 décembre l8a6 (style vulgaire). 

Sar lar commamcatiôn-donnëè par le $.•. G./. 
C.'. riU. F.\ duc de ,Choiseul, d'un arrêté du G.-. 
0.-. de France, en date du 6* jour du lo* mois 
Tamus de Tan de la V. • . L. \ 5826 5 

Voulant répondre aux propositions de concilia- 
tion expri niées audit arrêté , arrête :' 

AMtiûi,B ^RBMiER. Cinq commissaires choisis par 
, le suprême cbnseil , sont autorisés à concerter les 
mesures protoes à . faire disparaître les difficultés^ 
existaptes^ 

ART. 2. Ces commissaires sont MM. le lieute- 
nant général, comte de Pally, qui présidera la 
commission*, VjUaume, Guiffrey, membres du su- 
prême conseil ^ M. Deslauriers, 32.', Yen.-, de la 



' JUSTIFICATIVES. .22Q 

Rose du parfaU silence , et M. Dupin jteiijfie , 
membre de b G.\ L.'. C.".^3i% , 

Art. 3. Ces commissaires s'entendront aveo les 
cinq commissaires désignes par le G.\ O.f*. dans 
son arrêté sosdaté. / 

Art. 4- M- ^^ général.de Pully , fera ^ la pre^r 
mière\séance , un rapport di^illé sur les travaux 
de la commission, , ^ 

Art. §• Le T.% P-;.S.\ G,*. C.'., ducdeChqi* 
seul, est. prié d^ remettre ampUafion du présent 
arrêté au président de la commission » comte^^p 
PaUy. 

Les membres du S. - . conseil , etc. , etc. 

Pour ampliation, et d'après ^mon approliatipn. 

&grn^. Le T.-.P.-.S.-. G.-. C.\, 

^ Le due de Croisbùl. 



Première note, des officiers du Grand Orient, 
rem^^ aux commissaires nommés parFiUus- 
tre frère duc de ChoiseuL 

1° Dans l'intérêt de l'oixlte un centr-e unicpie 
d*aiitoritë maçonnique pour ;loiid lèstitesist în- 
dispensable. 



a5o S^^^^"' ?iitti*«i 

û!^ Ûe centre nëcés!sai^6 poiA là teotiéert&tiôn de 
l'ordre en général fae>péut élré qufe àkûi le Crânil 
Ch^iëiit de Fràïicé ; tôH éxtôtëticé fépose sur la 
itiétimoh aie téw^ le^ Véûértobles des Ibges ou pré- 
sidents dès ateliers maçonniques de là Fi*aûee^ par 
là Voie àe leurs députée. 

A quelque Hté ttotoc qù'âppàHiehné i^t^ atelief, 
quel» que soit Je régulateur quille dirige, il, ne 
Cducoùtt àii bién^éiiél'al de Vtirdre qU^autanl que 
èôâ ilepré^n^tàlit JBs^it paftlë dû bétitré céiùmundë 
là lûâtbttneffe. ^ 

3"" La cominission du . Grand Orient ayant la 6ôti* 
science que l'ordi'e thàçota^iqùe tte peut exister ^'il 
y i *^sîi6ii ttWtfe lèfe ^iVéï* rît«à ptatitiûés «n 
France, et ^,our kmenier llleuïèux^réà«UBt d*un 
accQr4gj^raL) bât les:pi'opositions suivantes ; 

PROJET. 

ÀBTicLs PREMIER* Fusiou entière et absolue au 
sein du Grand Orient >^eS/îfc^ères présidés par le 
très-illustre frère duc de Ghoiseul. 

ART. ^. La hstite dignité de Irbi^èiti^ grand, ttal^ 
tre adjoint de rbtdt^ 'gérait 'ofiferte% cîet àtaàtre 
frère. 

Aâtw 3» L'illusàre &èrÀ ccAnte M^mre sera ap- 
pelé à la dignité de frésid^at du (jcaud collège de 
tous les rites* 



??ÎS JUSTIÏ'ÏCÂTIVBS. 35ï 

Abt. 4- Quinze membres , choisis par Tillustre 
frère duc de Ghoiseul, seront places au âombre 
des officiers d*honnety du Grand Orient ; cinq of* 
liciers j également choisis par le même frère , ser 
ront attachés au suprême conseil des rites ^ cinq k 
la grsinde chambre aynd^oliquç «t cin(| A la cham- 
bre de correspomlaAce et desfiaaoces. 

ÂBT. 5. Tous les ateliers sous la direction de 
nUtistrô frère duc de €lK>Î5ei9l^eri^t«'«ç<Ql9n9S 
par le Grand Orient. 

Va teUer connu soysk nom d^}og^ de.lagr^iide 
commanderie sera ^i%é tu «ooleU >d4( 3^%. tt 
prendra souche sur une loge «É chapitre dt oin 
dioîx. 

Art. 6. Toute^lespièeds^amâiifres, tdakapx; 
constitutions ou autres €6it)ok lemisfis au seorétar 
liât du Grand Orient , :et èeront rëaâiei amc ar- 
chives générales de Tcrdiâe éottt dkâ font partisi 

La fusion derant nëeessiter un plus gnad tra»- 
vail au secrélanàl, on admettra un inoùvd em- 
ployé qui sera présent^ par Tillustre frère di|ç 
de ChoisetrK "r . 



':a3a l^liQ«8 



* w 



CorUre-ph^et présenté par la commission Chci^ 
seul en réponse au précédent. 

ARTidfe PREMIEV. Le rite écossais et le G.*. 0.-. 
de France seront dësormais réunis^ 

Aht. a. Le T.*. P.*. S.*, grand tommandear 
doc de Gboisenl serait nammë adjoint au G. *. M. *. 
pour le rite ëco^ais '^. 

Art. 3. Dans le cas de mort ou de démissioa^ 
la in^entalion du successeur da jT. % P. \ S. \ G. * . 
Gom.y serait toujoujrs^ faite pajr le Sup.\ Gons.-. 
*. Abt; 4* I^ Sup.r. Cons.'. du rite écossais an^ 
citth.et accepte s'tmirMl: ia G.-. 0.*. de France 
pour ne feire qu'Un seul et' même corps.' ^ 

Akt. 5. Le Sup.*. Cons.;. fanait partâ^ d'un 
grand collée des hauts g&ades., qui se formerait 
par Tadjonction du G.\ consbtoire des rites , ac- 
tuellement établi dans le G,*. 0.\ de France, le- 
quel se diviserait en deux sections , dont Tune se- 
çaît leSup.'. Cons.-. présidé par le T.-. P.-. S.-.. 

^ Proposition du Grand Orient de France.. 



JUSTIFICATIVES. a55 

G.\ Gonfi.*. , adjoint au G.*. M.\ ^ et e^ son ab- 
sence, par leT,*. 1Û1.\ Lieut.". G**. C6m.% Cette 
section du G.\ collège régirait exclusiven^enl; 
l'écossisnie , de quelque institution que ce soit. 
L'autre section serait le G.-, consistoire de tous les 
antres rîtes réunis au G.\ 0.\ 

Art. 6v Cette réunion prendrait le titré Ae Suprê- 
me Conseil et grand Consistoire des rites réunisu 

Aut. 7. Le suprême Cons.*. serait d'abord 
formé de dix-huit membres actpels du rite écossais 
ancien et accepté, qui seraient élus parle Sup.^ 
Cons.*. , et de neuf membres qui seraient élus ptf 
le G,\ Cons.'. actuel du G.\ 0.'. 

Art. 8. ATavenir, le suprême conseil, en cas 
de vacance , serait libre de choisir- les nouveaux 
membres à élire en remplacement, comme il le ju- 
gerait convenable. 

Art. 9. Les membres actuels du Sup.*. Cons.\ 
qui ne seraient pas compris âzus la présente orga- 
nisation , seraient faits offiders d%onneur , ou ré- 
partis dans lés diverses chambres du G.% 0.-., 
comme il est dit daiis rarlide 4 des propositions 
du G.'. 0.'. ^ 

A^j. 10. La grande loge centrale conserverait 
le G.'. Cons.\ du Ba* degré, le grand tribunal du 
3i* , et le grand aréopage du 3o* degré , quîp doi- 
vent être organisés dans son sein. 



â34 FliCE» 

ÂBT. XI. Les membres daSap.% Gons.*. et les 
OSî*. dttG»\0«'. reeevraieal» les mêmes honn^efurs 
dans les loges des âeùx rites. 

Art« la. Les loges écossaises ressortissàBt de- 
aoritrais du G,-. 0.% auraient un dépoté au G.*. 
0.*. à Finstar des loges du rite françats. 

Âat. tii. Les frais d'administration de Fëcos- 
sisme seraient prélèves sar le produit de la coU»'^ 
tion des hauts grades, sur le prix des institutions du 
rite, sur les dons gratuits des loges et chapitres de 
récossisme, et sur le montant des cotisations des 
ttiemhres du Sup«*« Conseil ^ le surplus serait versé 
dans la caisse générale de réserve du G.\ 0^*.^ 
qui deviendrait conkmuue et serait à la disposition 
des deux rites. 

Antte e4« Les archiva do- si^préme tonseil se- 
raient remises dans le dépôt commun des ardiives 
du Grand Ori^it sur un mveoitaire qui resterait 
entre les mains du très^ puissant souverain grand 
oommandeur dé récossisme, etccmiposeràieiit une 
section distincto qui s^ait t^ue à sa disposition 
pour les affaires du rite. 



jusTiriaàariVEs. |35 



N" 9. 

A Là GLOIRE DU G.-. A.^ BE ÙUNIV-^. 

i&RAND ORIENT DB FRANCE, 

Réponse du pf*ojei proposé par tassoeuxtion dé-- 
signée sous la dénomination de Suprême 
conseil, à la P^aL\ dePatis, déUbéréejnur 
servir de hase aux obsen^ations dos commis- 
saires. ' ^ 

. ■ - - i 

Articis ^RSÉilsa. En éonfbrmitë de rut. t«ftde» 

statuts généraux qui portent: «Il n'existé poUPfr 

\ iôa&lesateHers qiii'uncei^è 4*atitbrilé ma^n- 

« nw|ue to France , spus Ib dié&amiaatidii (te 

« G.?« O^', » 

L*ai80ciati)Qn désignée sous la dénominati^ ii« 
&ap.\ Gons**. , à là Yal.\ de Paris , présidée ftây- 
rilL> F.*, doc de Ghc^sëul, est réoriie dès m 
jour, et à per(yétuit4 m. G.*. QJ\ de f^rance pour 
ïùd former qu'«n seul et àidlaè eotp$« 

A«f% s» Le& LL»\9 GbsKp.^ «ft Cous.*, couslknéis 
dans le royaume de France ou dtas -d'aittrès états 
parleSap.\ Consv'vibot'ausâî partie dôsoe jour 
4e k^corresqpoiijAaince.dù G,t. Q.-; ^ pour jôuinde^ 



a36 piÈ€«« 

• 

mêmes droits^^et avantagea que tous les Ait.*, cons- 
titues par le G.*. 0.*. au rite écossais ancien et 
accepté. 

Abt. 3. L'at.^ désigné par le titre de G,*. L.*. 
de là commanderie possédera dans son sein un 
Chap.:. , et de plus un Cons.*.' du 3o* degré 5 il en 
aura toutes les attributions. Ses droits sont égaux 
à ceux des six autres Cons.\ érigés par le G,-. 
0.-. à la Val.', de Paris , et constitués au rite écos- 
sais ancien et accepté , et au rite d'Hérodom. 
• -Srt. 4. Ee Cens.", efles autres At.-. réunis à la 
correspondance du G.-. 0.^. nomment chacun un 
représentant près leG.-, 0>.-, ils y seront reçus 
conformément aux art. 1 63 et 168 des.statotsgéné- 
itaux. 

Abt. .5. Les statuts ne reconnaissant qu'une 
sjeule caisse de Tordre , il e^t impossible d'en ad- 
mettre deux. S'il en était autrement y otx fausse- 
rait, le principe reconnu par lart. 4 du plan du 
Sup.'.Gons.'., et par l'art, i cî*dessus. inconsé- 
quence , le conseil et les At.\ réunis ne ôéronl 
soumis qu'aux cotisations s^nnuelles déterminées par 
les art. 3o3 , 3o4 et 3o5 des statuts généraux , et le 
firoduit seraversédansla caisse de l'ordre^ablie 
par l'art. 700 desdits statuts. 

Art. 6. L'iU4]stre F.*, duc de Chôî^^nï est 
nommé troisième 'G.'. M.*', ^s^joint de Tordre 



JUSTIFICATIVES. àSyr 

mâçûiïniquB en France. En c^ile qualité , il prend 
ran^ au G«* . 0. /« de Erance^ 

Ari*. 7. Trente-trois membres du Sup.\ Cons.*» 
prendront iCng dans le sein du G:\ 0**: de France 
en qualité d'éxp.*. Il leur est accordé une année 
pour se pourvoir de députation. Onze de ces officier^ 
seron^Uassés dans la chambre deâ^riies^otaze danâl 
la chambpe symbolique , et onze dans la chambre, 
de éorrespondaéce et des fimoces dtiG.;.p.\ . 

Art. 8. Douze des officiers ^d^ignés, aH. 7 , 
plrendroat rang et séance dans le grand collège des 
rites , constitué par Tart. 100 des statuts gétiéiraux^ 
et feront partie de »on*organisation. 

Abï. 94 L'illustre iF.*. ^ lieutenant grand comi^ 
mandeur du Sup.*. Gons.% , sera nommé président 
d'hônnêur du collège des rites. 

AtiT. ïo. Setont honlmés officiers d*honneur 
ceux des illustres frères qui âer^nt désignés parole 
T* '. IlL •. F. ^ duc de ChoiseuL ^ 

Art. tt. Lés dou^e officiers attachés au grand 
céil^ge dés rites concourront eiï proportiOA égalé 
avec lés auti^és officiers du grand collège des tite& i 
à la sectioh du rite écossais ancien et acceptéw Elle 
sera formée conformément à l'art, t o4 des statuts ; 
elle élira son président. • • 

Leâ faidmeà otH^ciers feront égalemtot partie du 
cousi&toire de la Val.-, de Paris , établi ^an$ le 



a38 ^ FtÈcEs 

gniiiâck>llëge.<k6 rites, par Tart. xo6 das âtetofe. 

Art. 12. En cas de décès , de détnissiotr ou de 
Fi!ëlection prescrite par Tart. S^o des statut^ , il sera » 
pour rëleotioaou la pëëieclioii procéd#6Qivatit le^ 
dispositions dés art. 538 et 53^ des statuts. 

Aa^ i3» Aprèa la réduotion opérëe des officiers 
da G.'. Or, et des membres do grand eolW^p des 
ritn au nombre dé4^min4 par les statuts , il sera 
pourvu aux plams juntes dans Ui formas preSrî 

Aa? . i4- Le S«p.% Cous,*, fera déposer aii G.\ 
0*r. Ip tableai^de^ 9ieir. par lui institués , le ta- 
bleau des 3p« ,3»^ et 33« parlai créés, ainai que 
I^ Uvtm dV, ^tm H pièciEis. Le tout fi^a partie 
^i ardiivea^e Tpifdr^.. U^A9«radl^«é iriyentaire, 
et un double , signé par, Taw^iviite du G,%.0#^ , 
sm% délivré i TIU.*. F.% duc deCfcoiseul ou tel 
a«tr^ ^«N désigné par 1^ 8up^% C^s. * . 

Pour expédition , tes membrea 4e lia.^4mbj*§ 
d'Admioi^ir^Uoii ; ^ig^ LiNouo^^ piré^d^t^ 
^oçïrrxwis wMwîTàWÀO » R,\ dt^ G,% M;-. $ G»»-» 
Tié , président ^ LBÇ£>i?TW£a^ présîd^at;} P- JMo^ 
aiffp^ XJ* i Bicww^ Or.-. , 33^ $ Tpuob^. 

Scdlé et tmhré par oooa , gp^^ d^a tmwa ^t 
timbre, ^/g'/^HoussEMEKT..- 

Par j»^nd«Mitf du G.v. 0/. , ^^f iM^'f^iTA^^L , 
secwàteîfe général- 



JUSTIFICATIVES. ^ aSg 



W 9 iis. 

Communication de la commission nommée par 
^leSup.% Cqnsr.des GG.\ IL\ GG.-.du 33« 
degré pour la Prance , aux commissaires du 
G.\ O.'. de France. 

Le Sop.*. Gohs.*. etjes commissaires qu'il a 
charges de suivre une n^ociation de pait avec le 
O»-. 0.". ont vu avec peine que le G.*. 0.\ n'ait 
pas adopté, pour répondre aux propositions qui 
lui étaient faites en échange de celles qu'il avait 
présentées , le seul mode qui parût propre à avan- 
cer la discussion et à amener uiie conclusion heu- 
reuse, celui de suivre, article par article, les 
bases du traité qui javaient été présentées **; 

* Le lecteur 9- vu, par les pièces qui précèdent, 
que le Grand Orient, par Torgane de ses commissai- 
res^ a présenté, dans la première conférence, les 
bases d'un traité , le conseil, dît du 3S«, au lieu de 
«liscuter %a projet on d'y joindre ses observations^ y 
répondit par un contre -projet; maintenant les com^ 
^nissatres repuochent au Grand Orient la c(»daite qu'ils 
ont «ux«-9ié»ies tenue les premiers, et avec d'autant 
moi|[ks de raison que le Grand Orient âyaut le preiuîei'« 
prés^ité son projet^ 0u devait iravaiUér sur ceUii-là; 
il'' est donc juste et convenable de renvoyer, auxcow^ 



, HÉp , t>IÈCÈS 

11 résulte de laque les négociationà ne sont pas 
plus avancées qu'au premier jour. Chacun a fait 
un travail particulier, sans rapport avec le travail 
qui lui était proposé. On a énoncé de part et 
d'autre des demandes et des prétentions , thaïs on 
îie s'est rapproché sur aucun point. 

Il y a plus : loin de céder sur quelques parties i, 
comme on pouvait l'espérer, îe G.*. 0.". n'a fait 
qu'accroître ses demandes, et les énoncer surtout 
d'une manière plus hautaine et moins obligeante 
pour leSup.', Cons.'. ; ^t pourtant ne sait-on pas 
:qu'une transaction honorable ne peut être qu^le 
ri^sultat d<8 concessions réciproques? Ne faut-il 
- pas pour arriver à ce terme^ si on le veut sîç:cère- 
ment, quan liç«L de demeurer jles deux côtés 
comme dans une position retranchée dont on ne 
veut perdre aucun avantagé , chacui) fasse un pas 
en avant, jusqu'à ce qa on puisse se présenter 
fraternenemeht la toain et former le traité d'al- 
liance *'? ■ '. ' 

Pofir faciljiter les , discussions , la commission va 
«Qumettre , avec une entière franchise ^. quelques 

iSiiâSàirefi du <^ouseîl les reproches nn peu acerbes qu'ils 

TDeulent bien adresser au Grand Orient. {J^e^ez les 

• pièces n*** 7 et 8,) 

• "^ Le Grand Oiient, itni et puissaiU ,.a tendu la 

main le premier. Aves- VOUS' rëpondo noblement à 



JrUSTIFIGATIYES. ^4^ 

observations sur la note communiquée au nom du 
G.*. O.-. , puis eUe présentera les bases sur les* 
quelles elle pense que ralliance proposée est pos- 
sible , si réellement on la désire. 

L'art, i** semble donner la clef de la manière 
dont le G.'. 0.". entend opérer Funion des deux 
corps 'y il est ainsi conçu : 

« En conformité de Fart. lo des statuts généraux 
« qui porte : // ri! existe pour tous les ateliers 
« qu'un centre d'autorité maçonnique en 
« France, sous la dénomination de G.*. 0.\, 
« Tassociation désignée sous la dénomination de 
« Supr. Consr. à laValr. dePari^ , présidée 
« par rUl. F.', duc de Çhoiseul , est héuwie 

« DÈS CB JOUR ET A PERPÉTUITÉ AU G.'. 0.*. DE 

« France 5 pour ne former qu'uu seul et même 
a corps. » 

Mais, de bonne foi, que messieurs les commissai^ 
res et membres du G.-. O,-. veuillent bien y réflé- 
chir: ils verront que cet article n'est pas acceptable 
dans les termes où il est proposé. Non qu'on veuille 
établir une dispute de mots , mais il est des cas où 
les mots sont si intimement liés au fond des cho-» 

cette noble démarche ? Les pièces sont maintenant sous 
les yëuX de tous ; nous serons juge's , et vous aussi. 
C'est avec joie que nous soumettons nos actes au ju«* 
gement des hommes impartiaux. 

I. i6 



24^ , PIÈCES 

ses f qu'oane peut céder sur les uns sans compro- 
mettre les autres. Ainsi, quand le G.\ O.*. de- 
mansdeque leSup,'. Cons,\ soit déclaré réuni à 
lui en conformité de ses statuts généraux , c'est 
demander à imposer une loi et non à faire un 
traitié ; c'esl direauSup.'. Cons*'. : vous allez ab- 
diquer et votre existence et votre dignité ; vous 
allé» reconnaître que vous étiez sans pouvoir lé- 
gitima; que ce pouvoir résidait en nous seuls ; 
subissez la loi que nous avons faite et les consti- 
tutions que nous nous sommes données. 

LeSup.\ Cons.*. ne peut tenir un tel langage* 
Pourluî:, les statuts généraux du G.*. O.*.. n'ont 
aucune autorité \ c'est Tacte d*un gouvernement 
étranger. SHl les adoptait, ce serait /?ar^a volonté 
libre; il ne peut donc consentir la rédaction pro- 
posée. 

La réunion sera le résultat de la convention à 
intervenir entre les parties, et non le résultat 
d'une obéissance à des statuts qui ne lient point 
et ne peuvent lier le Sup.% Cons.*. On traitera de 
puissance à puissance dans des termes honorables 
pour tous. Le G.*. 0.*. ne sera point sacrifié au 
Sup.*. Cons.'. , nileSup.'. Cons.\ au G.\ 0.-. -, 
ils s'uniro^f. entre eux, pa? leur libre conseiiteiment, 
pour ne faire plus qu'un sei|l et même corps. 



JUSTIFICATIVES. ^45 

Ceci amène une autre explication nécessaire 
pour qu'on puisse 5'entendre. 

Les dispositions . des statuts généraux que le 
G.*, G.*, s'est donnés ne sauraient être un obstacle 
sérieux et rjéel à l'admission d'aucune proposition 
faite au G,'. 0.-. , en la supposant juste et conve- 
nable d'ailleurs (le Slip.*. Cons.\ u'en ferait point 
d'autre). 11 y a à cela un double motif; c'est, 
i^ que les statuts , comme nous venons de le dire^ 
ne lieht point le Sup.-. Gons^'. et ne sont nulle- 
ment obligatoires pour lui; a^ comme c'est le 
G.'. 0.\ qui les a faits , le G.*. 0.*. a le droit de 
les tiiodifîen €é sera à lui de juger si les modifiea^ 
tiens qu'on lui pitopose sont ou non acceptables. 

Un troisième point sur lequel le G.-. 0.\ sem- 
blerait s'être mépris , et sur lequel il convient de 
l'éclairer, c'est qu'il parait panser que les mem* 
bres du Sup.*. Cons.*. font de tout ceci une affaire 
de vanité, d'ambition et de sentiments personnels , 
car toutes ses propositions aboutissent à ceci : 
Vous serez placés parmi nos dignitaires. Venez ! 
Nous donnerons à celui-ci tel rang, à celui-là telle 
distinction. C'est l'appât qu'on semble tendre pour 
détem;iiner les volontés. Mais le Snp.s Con$.\ 
désire qu'on saclie bien qu'aucun de ses membres 
n'est mu par des considérations d'égoïsme. Le 
bien et la [paix de la maçonnerie ^ la tolérance ^ 



:244 PIÈGES 

voilà les seals motifs qui le dirigent dans cette 
tentative de pacification ; mais il ne peut mécon- 
naître que ce qu'on propose aurait, sinon pour 
but dans la pensëe de ceux qqi le demandent , au 
moins pour résultat certain , de dissoudre le Sup. * . 
Cons.*. . d'abolir le rite écossais, et de faire absor- 
ber les deux rites parle G.'. O.*. — C'est l'enri- 
cbissemeiît de ce dernier au détriment des deux 
autres. 

Le Sup.'. Gons«*. , an contraire , ne veut nidé^ 
truire , ni diminuei: la .splendeur du G.*. 0.'* , il 
offre même de Taccroitre. Que les deux autorités 
s'unissent sans s'anéantir , que toutes \eà deux j 
gagnent un nouvel éclat , une nouvelle vie , mais 
que Tune n'absorbe point, n'annibile point l'au- 
tre. Alors on peut entrer en négociation , alors les 
choses peuvent se faire de part et d'autre avec 
convenance et dignité. 

C'est dans cet esprit que le Sup,*. Cons.* «fait 
lés propositions suivantes , en invitant le G.-. 0.*. 
à vouloir bien , non pas répondre par un projet 
autre et sans rapport avec celui-ci , mais présenter 
catégoriquement ou son adhésion , ou sou refus 
aux articles présentés , ou même les modifications 
dont ils lui paraîtraient susceptibles , sauf au 
Sup.*. Cons.*. à voir de son côté si ces modifica- 
tions sQnt acceptables. 



jnSTlFICATITBS. 

PLAN 

PROPOSÉ PAR L£5UP.-. ÇONS.- 



?45 



Propositions. 

Article premier. 

Le G.'. O.*, elle Sup.% 
Conseil seront désormais 
réunis, pour ne former 
qu'un seul et même corps. 

Art. 2. 

Le T.-. P.-. S.-. Grand 
Commandeur actuel sera 
nommé adjoint, advitam, 
VM G.'. M.', pour le rite 
écossais. Ses successeurs 
seront également nommés 
ad vitam, conformément 
aux statuts de Técossisme. 



Ohscn^ations^. 



Cet article pourrait être 
précédé d'un préambule 
explicatif. 



Pour le T.-. P.-. S.-. 
G.'. Comm.'. actuel, c'est 
un droit acquis, on ne 

5 eut le lui enleyer, et 
'ailleurs il jouit d'une e»* 
time et d'une illustration 
trop méritées pour qu'on 
Teuille le dépouiller de 
son irrévocabiiité. 

Yainement objecterait;* 
on que les autres adjoint 
au G.'. M.*, ne jouissent 
point de la même faveur; 
c'est que le G.*. O.*. l'a 
Toulu ainsi, et du reste, 
il peut, s'il le yeut^ modi- 
fier en ce point, comme 
en tout autre , ses statuts ^ 
et étendre Finamovibilité 
aux adjoints du G.-. M.'.^ 
présents et futurs. 



Art. 3« 



Dans le cas de mort ou C'est la succession , ou 
de démission ^ la présenta- pouf^ mieux dire , la filia^ 



^46 PIÈCES 

tion du successeur du T.*. 
P»*. S.'. Grand Comin.'. 
sera toujours faite pa.r le 
Sup.'. Conseil. 

Art. 4- 

Le Sup.-. Cons,*, fera 
partie d'un grand collège 
des hauts grades , qui se 
formerait par la réunion 
du G. '• Consist. ' . des rites, 
actuellement établi dans 
le G.-. O.*, , et du Sup.% 
Conseil.] 

Ce grand coUége se di^ 
viserait en deux sections^ 
dont l'une (celle à laquelle 
serait adjoint Iç Sup.*. con- 
seil) régirait exclusivement 
Vécossisme, de quelque ins- 
titution que ce soit, ^t l'au-» 
tre serait le G.*. Consis-^ 
toire de tous les autres ri- 
tes réunis au G. • . O. • . 

La première section se- 
rait présidée parle T. • . P. % 
3«'. G.*. Comm.%, adjoint 
au G.'. M.*., et en son ab- 
sence par le T. •• 111. • . lieu- 
tçnaiit G. V Comm,. *. 



tion de Técossisme , qui ne 
doit pas être rompue. 



Art. 5. 

Cette réunion prendrait 
U titre dç Su^r. Cqus^. 



Par cet article tout sem^ 
ble concilié. 

Il y a réunion des deux 
corps en un , et par là les 
luttes finissent et les riva- 
lités disparaissent. 

D'un autre côté les ri- 
tes restent distincts. 

Et qu'on ne dise pas que 
par là il n'y a plus d'uni- 
té. Il y aura seulement 
distinction pour ce qui est 
distinct. G est ainsi ( sans 
vouloir établir de compa- 
raisoki avec les institutions 
du monde profane) que le 
Conseil d'Etat a diverses 
sections , des finances , du 
contentieux, de législa- 
tion , etc., sans cesser d'ê-» 
tre un seul et même corps. 
C'est ainsi encore que dans 
les cours et tribunaux, il 
y a diverses chambres , ci-^ 
viles, correctionnelles, cri- 
minelles, sans que, pour 
cela , leur unité soit rom-« 
pue. 



Quant à la dénomina-^ 
tion conservée , elle est 



'^'^ JUSTIFICATIVES. Z^J 

ei Grand ConsUîoire des dans Finlërêt de riiBion , 
rites réunis. et pour éviter qu'un autre 

conseil suprême ne s'éta^ 

blisse. 



Abt. 6. 

LeSup.*. Cons.*. serait 
d'abord formé de dix-buit 
membres actnek du^ rite 
écossais anciA et accep- 
té y qui seraient élus par le 
Sup.'. Gons.*., et de neuf 
membres qui seraient élus 
par le 6.*. Consistoire ac- 
tuel du G.*. O.-. 



Art- 7. 

A l'avenir, la section du 
rite écossais , en cas de va- 
cances, serait libre de choi- 
sir les nouveaux membres 
à élire en remplacement, 
d'après le mode établi pour 
l'écossisme. 

Akt. 8. 

Les membres actuels du 
Sop.*. Cons.*., qui ne se- 
raient pas compris dans la 
présente organisation , se- 
raient faits officiers d'hon- 
neur, ou répartis dans les 
diverses chambres du G. *. 
O.*., comme il est dît dans 



jLa proportion peut être 
cntiquée comme n'étant 
pas égale; mais le Sup.*. 
Cons.*. n'ayant que le rite 
écossais, et le G.*. O.*. 
ayant tous les auives rites 
et plus; il ne pan^trait pas 
qull dut encore avoic re- 
présétttalioii^qgalepoBr l'é- 
cossiiane. Ce qn'oitpropose 
n'est donc que pour établir 
un juste équilibre entre les 
deux pouvoirs réunis. 



C'est le G. 

ofifert. 



O,*; qui l'a 



\ 



a^S PIÉGBS 

l'article 4 d© ses propoai-^ 
tious premières^ 

Aet. 9. 

La G.', loge centrale Elle a le 32^ Cest un 

conserverait le G.*, aréo^ sacrifice qu'on lui impose 

page'du 3oe degré qui doit dans le.désir de la paix., 
être organisé dans son sein, 

Art. le. 

Les membres du Sup.% 
Gons.'. et les officiers du 
G.-. 0.%) recevraient les 
mêmes honneurs dans les 
loges des deux rites. 

Aet. II. 

Les toges écossaises res- 
sortissantdésormaisdùG. % 
G*'., auraient un député 
au G.'. O.-. à l'instar 4e& 
loges du rite français. 



Art. 12. 

Les frais d'administra- 
tion de l'écossisme seraient 
prélevés sur le produit de 
la collation des hauts gra- 
des , sur le pri^ des insti-^ 
tutiohs du rite , sur le don 
gratuit des loges et chapi- 
tres de l'écossisme , et sur 
le montant des cotisations 
des membres in 3up.*. 
Conseil. [L'administration 
de ces fonds serait confiée 



Xiet article doit convain- 
cre le G.*. O.*. qu'aucun 
motif d'intérêt pécuniaire 
ne guide les membres du 
Sup.'. Cons.'. Il faut bien 
que l'écossisme pourvoie à 
ses frais d'administration; 
mais ces frais une fois cou- 
verts , le surplus est versé 
dans la caisse générale. 



/ 



JUSTIFICATIVES. 



249 



à la commissioB admlbis^ 
trative du Sup. Cous.-., et 
le surplus serait yersé cha- 
que année dans la caisse 
générale de réserve du G. - . 
O.'. qui deviendrait com- 
mune , et serait à la dis- 
position des deux rites. 

Art. i3. 

Les tableaux des at.-. 
constitués par le Sup.-. 
Gons.*., le tableau des ùo\ 
3i% 32* et 33* degrés créés 
par lui , seront déposés 
dans les archives du G,-. 
O.-. }Mais, les livre d'or, 
titres et pièces, resteront 
dans les mains du T. * . P. * . 
S.*. G.*. Commandeur. Le 
G.*. G.*, pourra seulement 
en faire prendre la copie. 



Le Jivre d'or est le re- 
gistre de Tétat civil, la gé- 
néalogie l^ale de l'écos- 
sisme , qui ne peut en ab- 
diquer lies originaux. Les 
copies certifiées et coUa- 
tionnées sont seules utiles 
au G.-. 0.-.* 



* Nous ne croyons pas utile d'ajouter aucun com- 
mentaire à ce projet de traité, il suflElt de le lire pour 
connaître comment le conseil dissident entendait la 
réunion ; on le voit sans cesse , et dans les articles et 
dans les observations, proclamer le principe de sépa-- 
ration distincte : c'est un contrat de mariage dont les 
clauses principales seraient la séparation de corps et de 
bien , et pour le resiepaix et union^ entre les conjoints. 



25o PIÈCES 



N' 10. 

Réponses des ùommissaires du Crand Orient^ 
^remises le ag mars 1827. 

Les commissaires du Grand Orient de France , 
mus par le sentiment des grands intérêts qui leur 
sont confiés, et pénétrés de la nécessité d^arriyer 
promptement à un résultat définitif, ne s*arréte- 
> ront pas à répondre aux observations en forme 
de préliminaire qu! leur ont été transmises au nom 
de la réunion dénommée sous la qualification de 
Sup.*. Gons.\ Ils ont lu avec regret des expres- 
sions dont on n*a peut-être pas calculé toute la 
valeur et qui eussent pu amener une rupture su- 
bite et justement motivée ; mais Tesprit de paix et 
de fraternité qui les anime , les a garantis de toute 
autre impression, et c^est en formant des vœux- 
sincères iponv le triomphe de la justice et de la 
raison qu'ils ont répondu, comme on le désirait, 
article par article, au plan proposé par les com- 
missaires. 



JUSTIFICATIVES, 



25l 



!an proposé par les com- 
missaires du Suprême 
Conseil. 

Article prbmiba. 

LeG.'.O.'.etleSup.;. 
>Tis.*. seront dcsormais 
unis pour ne faire qu^ua 
ul et ukême corps. 



Art. 3. 

Le T.-. P. . Souv.-. 
.'. Command.*. actuel 
ra nommé adjoint ad 
lam, au G.*. M.*, pour 
rite écossais -y sessucces- 
urs seront , également 
)mmé8 ad vitam j con^ 
rmément aux statuts > 
; Fécossisme. 

Art. 3. 

Dans le cas de mort ou 
} démission , la présen • 
tion du successeur du 
.-. P.-. S.'. G.;. Com.-. 
ra toujours faite par le 
«p.*. Coqs.'. 



Méponses des commissaires 
du Grand Orient. 



Article premier. 

L'association désignée 
sous h dénomination de 
Sup.*. Gonsv. à la Vallée 
de Paris, présidée par le 
T.-.IU.-.F.-.ducdeChoi- 
seul , est réunie dès ce 
jour et à perpétuité au 
G.'. O.'. de France pour 
ne former qu'un seul et 
mém.e corps. 

Art. a. 

L'Ill.-.F.'.dàcdeClKw- 
seul sera nommé 3* G.*. 
M.', adjoint de Tordre 
maçonnique en France. 
En cette qualité il pren- 
dra rang au G.'* O.*. 



Aht. 3, 

En cas de décès , de dé- 
mission ou 4e réélection 
prescrite par l^rt. 570 des 
statuts,» sera procédé, 
.suivant . les dispositions 
des art. 533 et 539 , des 
statuts généraux. 



Paris , le 29 mars 1827. 

Obsertfations. 



Dana le cas où tin con- 
sidérant serait de part et 
d'autre jugé nécessaire, il 
sera rédigé de gré à gré en-» 
tre les commissaires 



Les Commissaires s'en- 
eagçnt à proposer au G.'. 
O.*. la nomination a TÎe 
des trois G.-. M.-, ad- 
joints ; ils espèrent obte- 
nir cette décision. 



Si le Sup.*. Con8.-. 
avait seul la présentation 
du successeur de VIW.'. 
F.', duc de Choiséul , il 
ne serait donc point réuni 
au G.*. O.'.. comme le 
Teutet s'exprime l'art, i**". 
Il ne faut pas que le» 
membres d& l'association 
oublient qu'ils^ devien- 
draient eux-mêmes partie 
intégrante du G.'. O.*. , 
et participeraient à ce ti^ 
tre à l'administration de 
tous les rites maçonniquea 
en France. 



aSa PIÈCE» 

Art. 4. Art. 4. 

Trente -trois membres 
du Sup.*. Cous.', pren- 
dront rang dans le sein du 
G.'.O.*. enqoalitëd'exp.*. 
Onze de ces officiers seront 
classés dans la ch.*. da 
Sup.*. Cons.*. des rites, 
onze dans la ch. * . STmb.* . 
et onze dans la en.*, de 
oorreâp.'. et des finances ; 
il leur sera accorde un , 
mois pour se pourvoit de 
députations. 

Douze des mêmes offi- 
ciers prendront aussi rane 
et séance dans le grand 
coUéee des rites, constitué 
par l^rt. 100 des statuts, 
et formeront partie de son 
organisation. 

' Ils concourront en 
nombre égal avec les au- 
tres officiers d a grand col- 
lège des rites pour la for- 
mation de la section du 
rite écossais ancien et ac- 
cepté, conformément à 
Part. xo4 des statuts. Cette ^ 
section élira son prési- 
dent. 

Les mêmes officiers^ fe- 
ront partie du Gonsis.*. 
établi pour la vallée de 
Paris dans le grand col- 
,- légedesriteSyparPart. T06 
detr statuts généraux. 

L'IIL-. F.-. L.-. G.-. 
Commandé*, du suprême 
Cons.'. sera nommé pré* 
sident d'honneur du graud 
collée des rites. 

Art. 5. Art. 5. 

Cette réunion prendrait Cette réunion prendra Quelques ezplicati 

]etitredeSup.**Con8.*.et le titre de Consis.*. des seront sans doute néd 

G.'. Cousis.*, des rites princes M.*, pour la Val- saire8surcetartic]e.(^j 

réunis. tée de Paris. Tobservation sur Part, q 



Le Sop.*. Cons.*. fera 
partie d'un grand collé||e 
des rites qui se formerait 
par la réunion du G.'. 
C. '. des rites actuellement 
établi dans le G.*. O.'. et 
du Sup.*. Cons.*. 

Ce ^rand collège se di- 
viserait en deux sections, 
dont l'une ( celle à la- 

âuelle serait adjoint le 
up.*. Cons.*. } retrait 
exclusivement l'écossisme 
de quelque institation que 
ce soit , et l'autre serait le 
G.*. Cons.*. de tous les 
autres rites ré.unîs au 
Grand Orient. 

La première section se- 
rait présidée par le T.*. 
P.*. S.*. G.*. Corn.*, ad- 
joint au grand maître, et 
en son absence parletrés- 
Ulustre lieutenant grand 
commandeur. 



lUSTIFICATIYES 



255 



Aat. 6. 

e suprême Cous.*, se- 
d^abord forme de dix- 
t membres actuels du 
écossais ancien et ac- 
te qui seraient élus par 
up.*. Cons.'.,etdeneuf 
nores qui seraient élus 
le G.*. Consis/. ac- 
IduG.-. 0.\ 



CequHl 7 fi d'admissi- 
ble dans cet article, se 
trouTe renfermé' dans le a* 
et 3* paragrapl^e de l'ar- 
ticle 1. Il n'est donc pas 
utile ae répondre à celui- 
ci ) seulement on pour- 
rait, si cela paratt néces- 
saire, dëtacber un para- 
graphe pour en faire un 
ou deux articles séparés. 

Sous le rapport au dog- 
me et sous celui de la 
transmission des degrés , 
le grand collège des rites 
réunit tous les pouToirs» 
et , par conséa uent , ceux 
du grand consistoire. Cest 
donc assurer bien formel- 
lement la conservation des 
rites que d'admettre les 
membresduSup.*.G)ns.-. 
dans les cousis.*, et dans 
le Sup**. Cons.*. des rites. 



K l'ayenir la section du 
e écossais, en cas de 
cances , serait libre de 
oisirles nouveaux mêm- 
es à élire en remplace- 
;nt , d'après le mode 
ibli par Fécossisme. 

Art. 8. 

Les membres actuels du 
ip.*. Cons.*. qui ne se- 
ientpas compris dans la 
ésente organisation se- 
ient faits officiers d'hon- 
iir , ou répartis dans les 
Oerentes ch.*. du G.*. 
/. , comme il est dit 
ins l'art. 4 de ses propo- 
tions premières. 



Aet. 8. 

Seront nommés Off.*. 
d^onnsur ceux des 111.*. 
F.*, qui seront désignés 

SarleT.*. 111.*. F.*, duc 
e Choiseul. 



Cet article est inutile , 
car le mode de renouvel- 
lemcnt et de remplace- 
ment dans la section du 
rite écossab est déjà ]^ré- 
Tu par les statuts j 
raux. 



Relativement aux offi- 
ciers des chambres , l'ar- 
ticle 4 au présent projet 
dit à ce sujet tout ce qu'il 
faut dire. 



254 



Aat. 



9» 



La grande loge centrale 
Gonserveraitle grand arëo- 
pagedttSo* degré, qui doit 
«tre organisé dans ion 
scia. 

Art. io. 

Les membres du Sujp.*. 
Cons.'. et les oS*'* du Cr.*« 
O.'. recevront les mêmes ' 
honneurs dans les loges 
des deux rites< 



' PIÈCES 
Aet. 9. 

La grandeloge centrale 
possédera un cnap.'.', et 
de plus un cons.*. du 3o* 
degré j il en aura toutes 
les attributions. 



Dans Pintérét met 
des membres du Sup. 
Cons.*., on ne doit poii 
admettre cet article qi 
supposerait la possibilii 
d'une différence entre li 
off.\ du G-% O.'. Cet 
rédaction a sans doai 
échappé aux rédacteoi 
du plan qui paraisseï 
toujours préoccupés d 
ridée d'un Sup.*. Cons.' 
agissant isolément et( 
dehors du G.*. O.*. 



Axt. it* 

Les loges écossaises res- 
sortissant désormais du 
G.*. O.'., auraient un 
député au G.*. O.-., à 
Tinstar des loges du rite 
français* 



AXT. 13. 

Les frais d'administra- 
tion de l'écossisme seraient 
prélevés sur les produits 
île la collation des gra- 



AftT. II. 

Les loges , chap.*. et 
conseils constitués dans le 
royaume de ]^rance ou 
dans d'autres États par le 
Sup.*. Cons.*. font dés ce 
jour partie de la corres- 
pondance du G.'. O.*. de 
France pour jouir des mé^ 
mesdroitsetaTantages(|ue 
tous les at.*. constitués 
par le G.'. O.*. au rite 
écossais ancien et accepté. 
Ces at '.nommeront cha- 
cun un représentant prés 
le Grand Orient,* confor- 
mément aux art. i63 et 
t68 des stflftnts généraux. 

Akt. la. 

Il n'y a qu'une seule 
caisse de l'ordre. Tous les 
at.*. réunis an G.'. O.'. 
ne seront soumis qu'aux 



, sar le prix des iosti- 
ODS du rite, sur les 
8 gratuits des loges et 
P.*. de Fécossisme , et 
le montant des coti- 
ons des membres du 
>.'. Cons.*. , et le sur- 
« serait versé chaque 
ce dans la caisse géne'- 
deréserveduG.'.O.*.,. 
devirndrait commune 
lerait à la' disposition 
deux rites. 

Art. i3» 

'es tableaux des at.'. 
stitues par le Sup.*. 
^^''' y les tableaux des 
.3i et 33» degrés créés 
lui serontdéposcs dans 
Jirchivesdu G.'.O.'.; 
» les livres d'or , titres 
îieces resteront dans les 
insduT.-.P... Souv.«. 
• Command.'. Le G.'. 
•pourra seulement en 
reprendre copie. 



JUSTIFICATIVES. 

cotisations annuelles dé- 
terminées parles art. 3o3, 
3o4 et 3o5 des statuts , et 
le produit sera versé dans 
la caisse de Tordre, insti* 
tuée par Part. 700 desdits 
statuts , laquelle caisse 
pourvoit aux dépenses de 
tous les rites. 



Art. i3. 

Le Sup.*. Cons.*. fera 
déposer au G.*. O.*. le 
tableau des at.*. par lui 
constitués , le tableau des 
3o, 3i , 3ï et 33« par 
exercices, ainsi que les 
livres d'or, titres et pièces. 
Le tout fera partie des ar- 
chives de Tordre. Il en 
sera dressé inventaire , et 
un double signé par l'ar- 
chiviste du G.'. U.*. sera 
délivré à rill.*. F.-, duc 
de Choisenl , ou à tel au- 
tre F.*, désigné par le 
Sap.'. Cons.'. 

Après la réduction opé- 
rée d^off.'. duG.-,. O.-. 
et des membres du grand 
coUéee des rites, au nom- 
bre oéterminé par les sta- 
tuts , il sera pourvu aux 
places vacantes dans les 
formes prescrites par les- 
dits statuts. 



255 



Le dépôt aux archives 
aviit été consenti dans le 
premier projet présenté 
au nom du Sup.*. Cons.*. 
Cest la même disposition 
qu'on rétablit ici* 



256 PIÈGES 



K 11. - 

SUPRÊME CONSEIL 
DU 33* DEGRÉ POUR LA FRANCE- 

Le suprême conseil du rite écossais ancien et 
accepté pour la France , 

Ayant entendu le rapport des commissaires 
qu'il avait nommés pour stipuler la. conciliation 
des deux rites maçonniqi^es proposée par le G.% 
0.'. de France, 

Considérant : 

1° Que l'existence du rite écossais ancien et ac-^ 
cepté, antérieure à celle du G.\ 0.'. , est indé- 
pendante des individus qui en forment aujourd'hui 
le conseil suprême ^ 

2° Que les dernières propositions du G.\ O.*. 
ne tendent qu'à la dissolution du rite écossais an- 
cien et accepté , dont le suprême conseil n'est que 
dépositaire ; 

S"" Que l'intention du suprême conseil n'a jamais 
été et ne pouvai^^étre que de réunir, par un pacte 



JUSTIFICATIVES. 2Sj 

(k conciliation , les deux rites sous un même chef, 
en conservant à chacun son indépendance ; 

Arrête : 

Que les négociations ouvertes avec le G.*. 0.*. 
de France sont rompues, et que sa commission 
est chargée de transmettre cette délibération aux 
commissaires du G.\ 0.\ 

Or.', de Paris, le 8* jour du »• mois de l'an de 
h V.-. L.-. 58^7 (8 avril 1827 )• 

Ponr copié collationnée sur Torigindl et les si- ' 
gnatures de tous les membres, 

Signé: le S.\ G.\ C.*.#jb duc de Ghoiseul. 



. , ir 12. 

Rapport du président de la commission du con- 
cordat projeté^ fait aux trois chambres du 
Grand Orient réunies^ le ^^ janvier 1847. 

Vous savez tous que la dissidence dans Tordre ma- 
çonnique est, comme dansTori^re civil, une cala- 
mité qu'on ne saurait jamais faire cesser assez tôt. 
11 appartenait donc à un de nos doyens d'imaginer 
un expédient tel , que d'un côté les ennemis de 
notre ordre, et de l'autre, qu'une association qui 
I. 17 



256 PJlÈGfiS 

ne 8Q àQuXe pçuMtre pas encore de sàrvir des pas- 
sions étraogères^ fussent forces de. proclamer que 
le Grand Orient de France possédait le secret de 
rallier à la sagesse et à la vërilë de ses doctrines 
ceux-là «léme qui en paraissaient les plus éloi- 
gnés. 

Que la modestie de notre doyen ne s'alarme point, 
si ) dans cette circonstance , je me Êiis un devoir de 
le nommer , parce que , si nous pouvons exécuter 
le plan projeté, il aura assez bien mérité de l'ordre 
pour que chacun de nou3 détache en sa faveur une 
feuille du rameau qui pourra lui être réservé : or, 
m^ frères , notre b(^ fî ère Benoa est le premier 
qui, profitant de ses relations avec un ami de 
M. le duc de Ghoiseul, imagina d,*intéresser Tamitié 
enÊivèur d'une FUSION dans le Grand Orient, de 
l'association prenant pour titre : le Suprême Con- 
seil pour la France, du 33« et dernier degré du rite 
écossais ancien et accepté. 

Une circonstance assez heureuse a facilité au 
frère Senou l'élan de son zèle, puisque son inter- 
médiaire auprès, dç M. le duc de Çhoi)$eyl s'est 
trouvé un vi^iii^ mgçon,cQastai|)XQeiit ^Xtaçh^ k 
rprdre, m^ijs à qv^i tes devoirs de général d>j;- 
mée av^iiei^t imposé ^^ oUigation^ d'im^ autre 
espèce. 

Avec celte franchise si ordinaire aux braves,, ce 



JUSTIFIGi^TIVBS. sSg 

vieux maçon se chargea d'appeler rattentîon de* 
M. le duc de Choiseal sur nne première note dn 
frère Benou , en date da 3o novembre dernier* 
Avant de vous la lire, je dois vous instruire, mes 
frères , que le frère Benou a pousse la discrétion 
jusqu'à la £ûre écrire par une main étrangère. 

Cinq jours après , c^est-à^dire le 5 décembre der- 
nier, M. le duc de Choiseul reinit une autre note à 
rbonorable intermédiaire que je vous ai signalé* 

Le respectable frère général Dnverger eut Fex- 
trême obligeance d'apporter h,iî-même cette note 
au frère Benou , et immédiatement notre bon frère 
Benou prit la peine de venir chez moi , comme 
président de la chambre des hauts grades , pour 
me faire part de tout ce qui précède j mais , con- 
vaincu comme je 1'^ toujours été, que la prési- 
dence des chambres du Grand Orient n'imposait 
que des obligations plus étendues à celui qui en 
était revêtu, je jne suis abstenu de toute initiative ; ' 
et je me suis borné à prier notre bon frère Benou de 
se rendre à îna chambre le lendemain 6 décembre , 
qui était son jour de tenue ordinaire y pour lui 
communiquer ce qu'il avait aussi heureusement 
commencé. ^ ' 

De Êdt, mes frères^ le frère Benou se rendit à 
mdn invitation , et en voici le résultat, (arrêté dU 
Suprême Conseil. 



i6o PiicBs 

r Permettèz-moi de vbus faire remarquer, mes 
frères , qu'en prenant cette délibération , le su- 
prême conseil a voulu , dans cette occasion comme 
dans toutes celles qu'il peut saisir, donner aux 
deux autres chambres du Grand Orient des preuves 
d'union, d'attachement et de vénération, en les 
faisant concourir par les respectables frères Besu- 
chet et BenouÀ l'œuvre d'une haute administra- 
tion. 

Ampliation officielle de la délibération du su- 
prême conseil a été donnée incontinent au frère 
Benou, pour être par lui remise à son honorable 
intermédiaire auprès de M. le duc de Cboiseul , et 
le frère Benou , toujours avec la même circonspec-i 
tion que lors de sa première note, y a joint une 
seconde note. - - 

Les commissaires du Grand Orient furent bien*- 
tôt informés par le respectable frère baron Fauchet, 
l'un d'eux, que M. le général comte de Pully était 
nomihé président de la commission de l'association 
présidée par M. le duc de Cboiseul, et qu'en rai- 
son de son grand âge , il lui était difficile de se 
déplacer. C'est alors que la commission du Grand 
Orient n'a point hésité à se rendre chez ce général. 
La première réunion a eu lieu le 2a décembre , huit 
heures du soir; mais la veille vos commissaires se 
sont assemblés pour se concerter sur le point de 



J1lSTiFieib.TIVES. 2161 

départ des conférences, et ces points de départ 
ont, par eax , été arrêtés à Tunanimité. 

Au jour indiqué par M . le général comte de Pully, 
c'est-à-dire le aa décembre dernier, huit heures du 
soir,yo&GommissairessesontrendusehezcegénéraI, 
et là,, après un échange respectif de tout ce que 
Turhanité française a de plus délicat , la confé- 
rence a été ouverte , d'abord par la remise qui m'a^ 
été faite des pouvoirs, officiels de la commission de 
Tassociation dirigée par M. le ducde ChoiseuL 

Les commissaires du Grand Orient n'avaient rien 
à dire sur le libellé de ces pouvoirs; mais ils n^6nt 
pu se défendre d'un certain moiivement de surprise 
de voir figurer, parmi les eommissaires de Tasso^ 
ciation , un membre né du Grand Orient , c'est->à- 
dii:e le frère Dupin jeune , vénérable, naguère d'une 
loge de la correspondance , orient de Paris : vous 
allez apprendre tout àrfaeureymes fr^es, que 
cette circonstance , alarmante d'abord pour vo& 
commissaires , n'a point tardé à prendre un tout' 
antre caractère. 

Immédiatementaprèsla remise des pouvoirs, Mi le 
général comte 4e Pully nous invita à. décliner nos 
propositions : il y a été satisfait de suite, après quoi 
la dis(:ussion s'est engagée sur les principes posés pav 
vos commissaires en tête de leur projet ,. et il est 
bien.agréable à votre commission d'avoir à vous 



262 ' PIÈCES 

tjnnoncer que h franchise que M* le ^éaénl comte 
dç PuUy a mise dans cette discussion l'a tellement 
dâiarrassëe des petits inddents qa'on Toukit y 
introduire, que la véritë de ces principes a été 
jgënéralement avouée et reconnae^ mais q^atid il 
s'est agi de passer au modb d^appHcation , c^est 
alors que M. le général comte de PnUy a demandé 
d'abord qu'il ïm fût donné copie de notre projet, 
et ensuite qu'il fût accordé, tant àliû qu'il ses 
collègues 9 un délai pour en ré^er k leurs com- 
mettants. -' 

Cette demande, loin d'être condiattue par vos 
commissaires, a été par eux accueillie comme ^e 
devait l'être, et immédiatement la conférence a 
pris une autre direction : de générale qu'elle avait 
été jusqu'alors, elle est dâsenuarobîet^conver-- 
sations particulières. " 

Pour ce qui me concenie, la justice que je dois 
au frère Dupin jeune et la vérité^exigent que je 
. vous iasse révélation (le ce qai s'est passré entre lui 
et moi dans noire entretien particulier : 

tf Quand les Picards n'expriment pas ce qu'ils 
«éprouvent, me dit^il en m'abordftit, on lit dans 
« leurs traits ce qui se passe dans leur âme -, et j'ai 
« remarqué votre surprise de me voir commis- 
« saire dans la conjoncture actuelle^^ mais n'en 
tt argumentez rien qui puisse altérer mon entier 



JUSTIFICATIVES. â^S 

4( dëyottement ^ et mon sincère attachement ait 
« Grand Orient. Des relaticmsintinies et de e(m- 
u fiance entre M« le duc de Ghoiseol et moi , ont 
« fixé son choix sur moi , et je n'ai accepté qu'a-^ 
« près lui avoir fait connaître ma profession de fol 
« pour le Grand Orient , et ce nVétë qu'un motif 
« de plus pour lui pour me prier de ne pas lui 
« refuser le seivice ^li demandait de moi. » 
' Vous jugerez sans doute comme moi, mes frères, 
une pareille miblesse de sentiments ^ et j'espère 
que vous n'impronverez pas la vivacité des remer^ 
ciments qne j'âi exprimés au frère Dîipin, avec 
tout l'épancbement que vous me connaisiter. 

Le 8 janvier pilent mots, j'ai reçu deux lettres 
de Mé le général comte de Pdliy. 

Le même jour ft janvier j'y si répondu* 

En effet , mes frères , mes collègues et noi , ncrus 
nous sommes vendus cfaes M. le général cotaite de 
Pu%, le 13 courant 8 heures du soir ; nous y avofts 
trouvé les commissaires de l'association , et après 
la part des procédés , M. le général comte de Pully 
a lu le plan. 

Comme, d'ui^ côté, vos commissaires ne pou- 
vaient point improviser des réponses k un plan de 
cette nature , et que de l'autre ils avaient besoîn 
de réfléchir sur son ensemble autrement que d'a- 
près une lecture fugitive, ils ont prié M* le comte 



â64' Fiicis 

de Pully de leur faire denner copie de ee plan > ce 
qui a été fait par le'ttre le i4 de ce mets. 

Je ne doutais pas, mes frères, que votre commis^ 
sion ne pût répondre au plan d'une manière digne 
d'elle et du Grand Orient \ mais j'ai pensé que plus ii 
y aurait decoopérateursà cette réponse, plus votre 
commission se rapprocherait du centre d'unité qui 
nous. est si cher à tous. En conséquence, j'ai pris 
sur moi de convoquer le très«*iUustre représentant 
particulier du grand maître adjoint, et les prési- 
dents et orateurs des chambres du Grand Orient. 

La réunion a eu lieu le landi i& courant , chez 
le respectable président de la grande chambred'ad- 
ministration, et là, après la délibération la plus mé- 
thodique et la plusréfléchie,lesrépoinses suivanteé^ 
ont été arrêtées sur diai^nn dP9 arfcjcfeyihrpïan. 

Cette rédaction terminée, votre commission s'îest 
occupée des moyens de concilier avec ses principes 
les déférences qm étaient dues à notre illustre 
grand administrateur général, le comte Rampon; 
et quoiqu'elle était bien convaincue que là où le 
bien général de l'ordre apparaissait, là aussi* on 
était certain de trouver foute la grandeur d'âme du 
général comte Rampon, pourtant elle a cru devoir 
charger son président de soumettre à cet illustre 
frère tout ce qui vient de passer sous vos yeux. 

J'ai obéi au manda*t , mes frères , et voilà ce qui 



JUSTIFICATIVES. 265 

s'est passé entre notre illustre grand adminisirar 
teargënëral et moi. 

D abord , et avec la même étendue que je viens 
de le &ire , je lui ai donné connaissance de tout ce 
qui précède 9 et quand je $ui8 arrivé à Tarticle des 
réponses dç votre commission , sur la promotion 
de M. le duc de Choiseul à la dignité de troisième 
grand maître adjoint, il m'a interrompu en disant 
« qu'une pareille, mesure était des mieux senties,, 
a qu'il y applaudissait de coeur et d'^intention^ et 
<c q^'il se plaisait à croire qu'en cela nous avions 
« fait le pas le plus important pour parvenir au 
« concordat désiré par les vrais amis de l'ordre. » 

En vain lui ai -je objecté qu'en sa qualité dç 
grand administrateur il devait peut-^tre, moins par 
vanité que par le besoin de maintenir des droits 
justement acquis , ne pas être indifférant à une 
promotion qui , sans les drcanstances , serait indu-* 
bitablepient tombée dans son domaine. 

« Arrêtez , me dit-^il, je ne suis et n'ai jamais 
n été maçon ni par vanité ni par ambition ; j'ai 
« toujours aimé le bien qu'on y fait et la morale 
K qu'on y prêche; quant aux dignités, elles n'ont 
« de valeur à mes yeux qu'autant qu'elles sont 
(( méritées et que Testime les décerne* Si je suis 
(( redevable au Grand Orient de la qualité de 
« grand administrateur , je ne le dois qu'à , ma 



206 PIÈGES 

« bonne fortune^tà sesbdntë^^ mais c'esl assez 
(( pour moi , el je n en veux point d'autres \ ainsi 
a point de réticence dont je paisse être l'objet; 
« car je vous répète qu'avec autant dé plaisir , 
« qu'avec une vive satisfaction , je verrai M. le duc 
« de Choise&l élevé à la dignité de troisième grand 
« maître adjoint. Par là du moins nous détruirons 
« un sdiisme toujours fâcheux, et nous enlèverons 
a aux ennemis de Tordre un 'nouveau prétexte de 
« calomnie et d'outrages» J'adopte dans son en- 
« tier tout ce qui a été feit, et s*il me reste un vœu 
« à former j c'est qu'après la délibération des trois 
« chambres , ]e maréchal Macdonald ait communi- 
« cation dû tout, avant toute remise. » 

Vous vous doutez bien, mes frères, que la diffi- 
culté de répondre à des .«entimes^s aussi âevés a 
dû m^embarrasser ; mais l'indulgence àe notre 
grand administrateur a fait que nous nous sommes 
quittés , lui , en me déclarant qu'il était content de 
moi , et moi, dans une admiration absolue. 

Votre commission s'était engagée , vis-à-vis les 
respectables frères Rœttiers de Montaleau, Lan- 
glacé, Gontié, Richard, Bailly et de Gabriac du 
Souchet, à les convoquer chez le président de la 
grande chambre d'administration , pour leur com- 
muniquer la rédaction des réponses au plan ; mais 
^le £^ réfléchi que , dans une circonstance aussi 



JUSTIÇICATIVES. 367 

grave , c'était le os d'en référer aux trois cham- 
bres réunies en assemblée générale; ainsi, mes 
frères, c'est à vous maintenant à délibérer sur tdut 
ce que vous venez d'entendre* 

Je ne dois pas terminer sans voua instruire que 
votre commission a cru utile que j'écrivisse à M. l^ 
général comte de PuUy sur Ies> causes de qudque 
retard dans l'envoi de nos réponses , et le 27 cou* 
rant j'écrivis k ce général. 

]\la tâche est remplie, m^ frères ; veuillez metr 
tre la dernière main à l'œuvre. 



W 15. 

Deuxième Rapport du président de la commis^ 
sion du concordat projeté y fait aux trois 
chambres, du Grand Orient ^ réurdes Ze i3 
a^ril 1827. 

L^ 16 février dernier, votre secrétariat a remis 
aux commissaires que vous avez nommés pour 
éliminer le concordat projeté avec l'association 
présid'ée par M. le duc de Ghoiseul , l'expédition 
des réponses que vous avez délibérées dans votre 



269 PIÈGES. 

séanee do 39 janvier précëdeot^ et aassttôt vos 
cammissaires se sont rëams pour convenir du 
mode qu'ils suivraient pour communiquer vosr 
réponses : ils ont reconnu à runanimitë qu'il y 
avait nécessité d'empêcher qu'on abusât, à quel- 
que époque que ce fiât , du caractère officiel dont 
se.trouvait revêtue l'expédition de votre délibéra- 
tion^ en conséquem^, ils arrêtèrent qu'il ir'en 
serait donné qu'une copie, et que cette copie 
n'aurait d'autre authenticité que la remise qu'ils 
en feraient manuellement à M. le comte de Pully, 
président de la commissiou de l'association. 

De fait , celte copie » été remise k 19 février 
dernier, et comme les moindres circonstances doi- 
vent vous être connues, je dois dire que cette re- 
mise a été accueillie par M., le comte de Pully 
avec tous'les égards attachés à la considération la 
plus distinguée. 

Vous vous rappelez sans doute que vos réponses 
étaient basées sur les règlements qui nous régis- 
sent, et vos commissaires s'attendaient bien que la 
commission de l'association leur demanderait de 
lui faire connaître ces règlements. En effet, trois 
jours après , c'est-à-dire le aS février, j'ai reçu à 
ce sujet une lettre de M. le comte de Pully. 

Dès le lendemain je me suis rendu à votre secré- 
tariat pour ydemaifder deux exemplaires de ces 



JUSTIIPICATIVESI 269 

règlements ; ils m'y ont été délivres sons récépissé, 
et immédiatement je lés ai portés à M. le comte de 
PttUy , qui les a reçus avec les mêmes égards qu'à 
la réception de vos réponses. 

Je dois vous faire observer ici que, pendant 
tout le cours des conférencels , je me suis abstenu 
de toute écriture, et que mes rapports avec M. le 
comte de Pully ont toujours été d'homme à Homme. 
J'en ai eu un peu plus de mal ; mais du moins J'ai 
désarmé ou la malignité ou les fausses interpréta- 
tioiïs. 

Dans le rapport que j'ai eu la fisiveur dé vous 
faire le ag janvier dernier, je me suis fait un de- 
voir de vous faire connaître jusqu'aux moindres 
particularités qui avaient eu lieu , soit collective- 
ment , soit individuellement entre les commissaires 
de l'association et lés vôtres; et il là'est revenu que 
certains détails, dont j'avais rendu compte , avaient 
déplu à quelques-uns de nos frères ; mais comme 
j'ai toujours pratiqué la maxime qu'un mandataire 
devait un compte exact de tout ce qui appartenait 
à son mandat , je n'ai point dû balancer à tout ré- 
véler : et c'est par suite de ces principes que je 
fais encore un devoir de vous donner connaissance 
d'une lettre que notre respectable frère Besucbet 
m'a adressée , sous la date du 3 mars. Vous y verrez 
de quoi est capable celui qui ne connaît point de 



:2yo * PIÈCES 

bornes à la dignité du Grand Orient et au respect 
qu'il lui a voué*- 

Le.kndemain 4 mars, j'ai répondu à nôtre res- 
pectable frère Besucheldans les termes que j'ai cm 
< les plus propres à le déterminer à temporiser; 

Je n'ai point eu à regretter ces moyens de tem- 
porisation, puisque le 5 mars j'ai reçu à ce sujet 
une lettre de M. le comte de Pnlly. 

Vos commissaires se sont rendus le lo-mars au 
rendez-vous indiqué ; mais la santé de M« le comte 
de PuUy ne lui ayant point permis de 5e. pré- 
senter à l'assemblée, ce fut le fr&re Dopin qui, 
portant la parole pour lui, nous fit part 'de la ré- 
plique de l'association , réplique qui consistait à 
prétendre que vos réponses au plan étaient moins 
une réponse qu'un plai^neu^esm. 

En vain vos commissaires observèrent^ls que 

* On n'a pas cru devoir donner ici plusieurs lettres 
dont il est question dans les deux rapports du respec- 
table frère Lefebvre d'Aumale , parce qu'elles sont 
inutiles pour l'intelligence des faits ; mais le lecteur 
aura pu T^marquer qu'il est question dans ces rapports 
de la réunion de la commission pour délibérer avec 
quelque^ autres membres du Grand Orient ; ces réu- 
nions furent purement officieuses , et plusieurs mem- 
bres de la commission ne les ayant pas approuvées , 
on ne délibéra^ point sur ce qui avait été dit ou fait 
dans ces assemblées sans mandat. 



JUSTIFICATIVES. ayi 

VOS réponses répondaient à la totaBté da plan, et 
qu'il n'y ^vait de différence que celle^ exigée , soit 
par un ordre logique , soit par des dispositions 
réglementaires^ les commissaires de Tassociation 
n en persistèrent pas moins à daBander une ré- 
ponse à chaque article de leur plan ,. et pour Tob- 
tenir ils firent lecture d'un nouveau travail de leur 
part. Vous jugerez le tout comme il doit^étre; 
mais de ce que vous aviez limité les pouvoirs de 
vos commissaires , ils ne se sont pas crus autorisés 
à rompre immédiatement les conférences , te qu'ils 
auraient fait dans toute autre circonstance. 

Le II mars, il m'a, été adressé une copie du 
nouveau travail de \L'association , accompagnée 
d'une lettre y relative. 

Vos commissaires se sonit réunis plusieurs fois 
pour s'occuper de répondre d'une manière digne 
du Grand Oriei^it à un travail aussi extraordinaire^ 
et à chaque réunion ils apportaient des réflexions 
méditées dans le silence du cabinet^ Je& discus^ 
sions quelles ont entraînées, les modifications 
qu'elles ont subies^ ont occupé vos commissaires 
pendant dix-neùf jours. 

Les suffrages de vos commissaires s'étant enfin 
fixés sur la production que je vous ferai connaître, 
une copie en a été remise à M. le cpmte de Pully 
le 20 mars. 



272 PIÈGES' 

Le 9 avril prSsent mois , j'ai reçu de M. le comte 
de Pally Tampliation <Jlln arrêté pris la veille par 
Tassociation. 

Voilà , mes frères , comme on répond à votre 
soUiditude paternelle! voilà comme on récom- 
pense votre tendresse et votre affection I Mais ce 
qui doit tempérer vos regrets, ce sont ceux que 
M. lé duc de Choiseul et M. le comt^ de PuUy ont 
exprimés avec une dignité et une noblesse qui prou- 
vent que votre générosité a par eux été appréciée ; 
quant au surplus , croyez que si ceux auxquels 
vous avez ouvert les bras avec autant de sincérité, 
eussent été des maçons de vptre trempe, vos com- 
missaires ne se trouveraient point réduits à vous 
prier dé fermer votre cœur poui^ des ingrats. 

Ainsi : déclarer la mis^on^ vos commissaires 
terminée \ 

Leur donner acte de la remise qu'ils font des 
pièces qui se rattachent à la mission dont vous les 
avez honorés; 

Ordonner que ces pièces seront conservées avec 
soin, et comme un monument de votre sacrifice à 
Funion, 

Paraissent à vosxx)mmissaires les seules mesures 
à prendre dans les circonstances présentes. 



JUSTIFICATIVES. 2^5 



t 

Fragment du discours de ViUustre frère dUc 
de Ckoiseul, dans la séance du 7 juillet 
1827. 

.... « Ce doux espoir, tout semblait le secon- 
a der, et promettre une réunion prochaine dans 
a un seul temple avec le Grand Orient de France. 
« Des démarches préliminaires nous avaient donné 
a la confiance que bientôt il ne ferait avec nous 
(c qu'un seul foyer de force et de lumière. J'avais 
« espéré attacher mon souvenir fraternel à cette 
« grande idée ; elle n'a pu réussir ; mais un grand 
a pas est fait : c'est le désir qui s'en est mani- 
« festé 'j et ce désir est pour nous d'un beau pré- 
ce sage *. » 

"^ Procès-verbal de la séance du Suprême Conseil; 
brochure in-8**, 1827. 



,:2y4 PIECES 



r 15. 

Extfaits de la brochure intitulée : Essai sur 
rinstitûtion du rite écossais. 

(i Le rite écossais pratiqué en France se 

« com{)Osait, comme celui d'Hérodom, de vingt- 
« cinq degrés \ le 23* était le chevalier du soleil ; 
« le 24* le chevalier élu Kadosch \ et le ^5* le 
« prince de royal secret. La réunion d'un nombre 
« déterminé dé princes de royal secret formait le 
« conseil suprême des princes maçons, et les 
« dignitaires de ce conseil prenaient le titre de 
a grands inspecteurs généraux etc. » 

L'auteur donne à Fappui de cette assertion des 
pièces authentiques , trop longues et ti'op nom- 
breuses pour être transcrites ici , mais qui démon- 
trent cette vérité jusqu'à l'évidence' et prouvent 
que le superbe rite écossais , sorti de France vers 
1761 avec vingt-cinq degrés,, est exactement le 
même que nous connaissons aujourd'hui et que 
les frères Hacquet et de Grasscr-Tilly rapportè- 
rent d'Amérique, enrichi ou plutôt déguisé par 
huit degrés de plus , dont quelques novateurs l'au- 
ront sans doute gratifié. 



JUSTIFICATIVES. 27$ 

« Ce fot i rhôtel4a marëdhal Renerma'nn 

« que l'acte tftmion fut rédigé et signé par leâ 
« commissaires spéciaux, et le 3* jour du lo* m'ois 
« 58o4 ( 3 décembre i8o4) ce contrat d'union fut 
(c lu et adopté, sauf rédaction, et à minuit, là 
<i fusion entière des divers degrés du rite écossais 
« ancien et accepté et de ses membres eut lîect 
ce dans le sein du Grand Orient, et dès cet instant 
« k Grand Orient observa religieusement ce rite, 
« Toutefois le frère Pirou resta dépositaire dé 
<i l'acte d'union, et on était loin de pi'ésumer que 
« ce frère en abuserait un jour. >» 

Le traité cité par Fauteur de la brochure éta- 
blit positivement que « le Grand Orient de France, 
« désirant faire participer tous les vrais maçons , 
« non-seulement aux travaux des ateliers compris 
« dans le cercle dont il est le centre , mais encore 
« leur procurer un accueil distingué dans tous 
« les temples élevés sur la surface du globe, i 
« pensé qu'il convenait de réunir dans un seul 
a FOYER toutes les lumières maçonniques , et à 
« cet effet d'embrasser la généralité des rites. Eii 
« conséquence, il déclare qu'il unit à lui les res-^ 
(( pectables frères travaillant exclusivement d'a- 
ce près les principes du rite écossais ancien et 
« accepté, etc. » 
Corollaire du même ouvrage : 



SJÔ PIÈGES 

c( D'après tons les faits authentiques que nous 
<c ayçns relatés , nous sommes fondés à conclure : 

« i^ Que U grande loge de France possédait 
« le rite écossais avant qu'il fût connu dans le 
n Nouveau-Mqnde , puisqu'^en 1761 le sublime 
(( conseil de cette grande loge délivra des pou- 
ce voirs au frère Stephen Moren pour âUer propa- 
« ger ce rite dans les colonies ^ 

« a° Que le rite écossais ancien et accepté n'é- 
« tait point pratiqué aux États-Unis lorsque le 
« frère de Grasse reçut sa patente; 

« 3** Qu'il n'est pas même prouvé qu'il existe 
(( à Gharlestown un suprême conseil du 33* degré; 

« 4"* Que le rite écossais apporté en France par 
(( le frère de Grasse, arbitrairement et abusiye- 
(( ment remanié, est le même que celui que la 
(( grande loge possédait il y a quarante ans ; 

(i 5"* Que Frédéric II, roi de Prusse, n'a jamais 
« été grand maître du rite écossais ancien et ac- 
« cepté, et qu'en 1786 il n'a créé ni le 3a« ni 
« le 33' degré, et encore moins établi les pré- 
tt tendues grandes constitutions de ce rite , etc. » 
( Brochure citée , i827, ) 



JUSTIFICATIVES*. 377 

. I »i m »i»iii<i« III——— PII ■ Il I ,i g » ■■ !■ ■ I I « Bii 

NM6. 

A LA GLOIRE DU G.-. A.-. DE UDNIV,-. 
LE G.-. O.-. DE FRANCE 



A TOUS LES AT.*. DE SA GORRESPONDAUGE "^^ 



O.*. de Pari», 7 novembre 1827. 

TT.\ CG.-. FF.-. 

Un scandale affligeant vient d'être donné à Is^; 
maçon.*, de France , par la loge delà Clémente- 
Amitié , 0. • . de Paris. 

Des Mac. irrégoliers , agitateurs inquiets et am<- 

^ Une erreur d'impression est cause que nou» plat- 
çons ici une note qui aurait dû l'être à' la page 1 5a. 
Nous ne savons qui a^ le premier , introduit dans le 
vocabulaire maçonnique la malheureuse expression de 
démolir; il n'était pas nécessaire d'emprunter à un art 
tout matériel un terme aussi peu propre à rendre la 
pensée que l'on attache à mL acte de sévérité , quel-* 
quefois nécessaire y mais qui est rendu odieux par le 
mot qui sert à. le désigne^. Une loge est fondée kper^ 



ZfH PIÈGES 

bilieux, après >étre parvenus à s'y introduire , y 
ont fait adopter leors principes destructeurs de 
notre harmonie ; ils ont entraîné dans leur partir la 
L.*. tout entière, s 

Ceux dans qui ils eussent dû trouver plus par- 
ticulièrement une résistance dont leur devoir leuE 
commandait Texemple, ont cédé les premiers aux 
séductions de Famour-propre , aqx illusions de la 

pétuité, nul ne peut donc la démolir par acte d'au- 
torité 9 puisque la fondation à perpétuité n'est accom-» 
pagnée d'aucune condition ni restriction. Sans doute le 
Grand Orien| peut (et djoit ppver de s& correspondance 
une loge qui manque aux statuts ou qui se déclare ea 
hostilité avec lui , il peut la suppriinçr du tableau des 
loges de la correspondance^ mais là démolir, com- 
ment 7 Son autorité est toute morale , et celui qui ne 
la reconnaît pas est en dehors de^lui; et sous quelque 
rapport qu'on Fcnvisagp , le mot démolir ne devrait 
pas être employé pour des frères maçons. En général 
Ic^ mesures acerbes ne produisent que de fâcheux 
effets : on peut regretter plus tard d'avoir pris des 
arrêtés rigoureux, mais le 'mal est fait, et quelquefois 
s^ns remède. Ces réflexions s'appliqiient naturellement 
à la loge qui s'est mise dans le cas d'encourir la sévé- 
rité du Grand Orient ; cette loge , fort honorablement 
composée, a sans doute été entraînée par quelques 
hommes trop ardents, qui peut-être même n'en-font 
plus partie en ce moment, mais la mesure reste , au lieu 
qu'une «impie suspension hissait U porte ouverte à 
un retour heureux aux vrais principes. 



JUSTIFICATIVES. Q79 

yanité. Les Qff.\ dignit*. de eet AU\ se sont laii&i 
prendre aux appâts de la flatterie; et préférant à 
Tesprit de .fraternité qui seul doit dUtingitër les 
vrais Mac."., les vaines insignes qui lear ont éié 
pro^guëes, ils ont , les premiers ^ rom^u les liens 
qui les unissaient au G.*. OL*. de France. Dès qm 
Tambitidn eut pénétré dans le cœnr,^ Terreur à 
trouvé Un accès &cile dans leur esprit.^ 

Prosélytes fervents d*une association irrégulière ^ 
non^seulement ils ont voulu se laisser égarer par 
la main qui les poussait dans la voie de&ténèbres t 
mais encore ils ont usé de nnflaence que leur qua^ 
lilé leur damait sur la L.\ confiée à leur direction; 
pour^entraîner leurs FF.^ dont ils ont à leur tour 
trompé la crédulité. > 

Une espèce de manifeste ^ adressé à tous? les 
Mac.*, réguliers yàiQté par la malveillance, itn«» 
primé ati mépris de Fart. iS^ sect. i5 du chap^ 7 
des statuts généraux de TOrdre , publié et distribué 
avec profusion, est sorti de la L.-. de la Clémente 
Amitié; dans lequel elle avoue ses liaisons et ses 
relations avec des Mac.*, travaillant sous les aus-^ 
pices d'une puissance qu^eUe appelle régulière^; 
et qui n'est point le G.*. 0.*. de France. Cette L.\^ 
constituée au rite français , qui ne peut régulière- 
ment travailler que sous ce rite, et à laquelle toute 
discussion sur des rites étrangers au sien, est inter- 



a80 PIÈGES 

dite par nos statuts généraux , se permet de juger 
ce qu'elle ne peut connaître, et de contester au 
Sénat Mac. \ le pouvoir de r^rle rite Ecossais 
qu'un acte authentique a placé sous sa direction 
immédiate, et lui donne le droit de gouverner 
comme tous les autres rites dont il est le centre et 
le régulateur unique et commun. Les intentions 
toutes fraternelles du G.\ 0.*. sont travesties dans 
cet écrit; ses actes y sont l'objet d'une folle cen- 
sure; l'autorité qu'il a reçue desL.'. de sa corres- 
pondance, y est méconnue^ et l'unité, si essen- 
tielle à la conservation de notre sublime institution, 
y est attaquée avec une audace jusque aujourd'hui 
sans exemple. *— Et c^est lorsque cette instfHition 
vient d'être consolidée par nos nouveaux règle- 
ments, long-temps médités, solennellement dis- 
cutés, et votés par vos propres députés dont se 
compose le G.*. 0.*. , revêtus de l'approbation au- 
tographe du S.*. G.\ M.'. adj.\ le maréchal duc 
de Tarente, et de celle de tous les Gr.*. Dignit.*. 
de l'ordre; c'est lorsque tous les rites y sont admis 
et reconnus sans prééminence ni privilèges des 
uns sur les autres, ainsi que leurs dogmes et leurs 
rituels ; qu!on cherche à faire revivre les germes 
d'une vieille dissidence, dès long-temps éteinte 
par un concordat sanctionné par l'expériekice ; 
qu'on jette un nouveau brandon de discorde dans 



JUSTIFICATIVES. 381 

la Maçon.*, !.«. De pareilles manœuvres, dans de 
telles circonstances, décèlent suffisamment les 
vues de leurs auteurs , et vous avez déjà marqué du 
sceau de votre réprobation le manifeste hostile 
qu*elleâ ont produit. 

Cependant /le G.*. O.^. de France n'a pas du 
rester imp^^ible aux atteintes portées à Fautorité 
dont vous' r&vez investi, et à ses négiements qui 
sont le^ vél;res. Il a du déployer une juste sévérité, 
tempérée toutefois. par la bienveillance fratern.%, 
contre ceux qui.se sont roadus coupables de Fin- 
fràctic^ ddnt leur aveuglement tire vanité* 

Une commi^ion d'ehqùéte, prisedans son sein , 
a été chargée d'informer contre les signataires de 
récrit publié, au nom de la L.*. de la Clémente 
Amitié y tousOff.-. Dîgnit.'^. de cet At.%-^ Ceux- 
ci f ont été appelés dans Féspôir de lès amener à 
une honorable rétractation; mais ils Sont restéâ 
sourds à là voix de la raison, ^ aux conseils de la 
sagesse ; ils ont déclaré persister dans les opinions 
par eux professées, dans cet écrit, etdaiis leur afB^ 
liation à une association irrégulière. 

Bf'autrè part, un desesOr. ' . titulairesdontresprit 
conciliateur est fait pour lui mériter Festime et la 
confiance, ^t Yen. • . d-honneur lui-même àq la L. •; 
devenue réfrâctaire,. a reçu la mission de se rendre 
au milieu des FF.*, égarés que nous rappelions à 



2&2 Plie £5 

iiou9 ds tous nos vœux , et de nouis le$ peo(mqu<{rir 
par la persuasion. Mais son doubie earâclère y a 
été mëeomiu^ et les efibrts de Paiiittië oiH échoué 
dans cette tentative toute fratern.*.-— La L.*. de 
la Clémente Amitié a repousse la main bienveil- 
lante qui lui était ofiarte^ elle a déclavé que Tëcrit 
signé par ses Diguit.\ était- aussi son ouvrage, 
qu'dle en avikiait tout leconteau , qu^elle approu- 
vait la publication et la distribution qui en avaient 
été faites ; et elle s'est mise , par son obstination , 
dans le cas d'en subir les conséquences* 

Dans cet état deidioses^ il ne restait pliis au G.*. 
0«** de France qu'un pénible devoir à remplir, et 
il y a satisfait. Par arrêté rendu en sa Gr.*. L.*. 
8ymb«\ , sous la date du 7e mois de Tan 58a6, dont 
ampliation vou& est transKiisCr la L.% de la Clé- 
mente Amitié à été déiiiolie , et ses OIT. - . Dignit. * . 
ont été rayés du tabl^u de Tordre. 

Cette L«*. etsesQÛT.'.Dîgnit.*. seplaignent de ce 
qu ils n'ont point été entendus dans la Ten.*. so- 
lennelle où la Gr.*. L.*. Symb.*. leur a fait Tap- 
plication de la peine prononcée par nos règle- 
ments : mais fallait-il renouveler, au sein même 
du G.*. 0.^, le scandale dont nous gémissons 
tous?... Élait-il besoin d'interroger encore lears 
intentions, déjà trop clairement manifestées par la 
déclaration écrite, qui en contenait le témoignage 



JUSTIFICATIVES. 285 

le plus cy&ei^përai^t^..» jet Iç G.-. 0.*. pouirailril,ad*^ 
meltre dans son temple des Mac.*» qui parsistaient 
dans leuf irriégularité?... ^pne -uiie rétractation 
authentique et pré^liiblç pwvait: seule leur en ou- 
vrir l'entrée. 

Un appel a été éiois d^ h décision qui les sépare 
de notre f;amille. Cet app^l artril été diaé par le 
sentiment du repentir, par un retour, malbeureu-- 
semant tardif, 9vx prinâpes d'union, de ira-* 
tern.-. et d^ aoucorde, qui animait tous les vrais 
M^ç.'. f.r. heOr. Q.\ en forme le vœu ardent et 
$i|ia!&rç; ingis il doit ne point prévenir Topinion 
que la G.*. Ch.'. de Cons.". et d*App.\ devra se 
former d'une démarche dont il peut être mis plus 
tard dans le cas d'apprécier les motifs» 

£n attendant le Jugement qui en sera porté ^ et 
comme par le seul fait de l'impression et de la 
publication d'un écrit en matière contentieuse , le 
Mae.*, qui Ta publié encpurt l'interdiction des 
droits Maçon.'. , et la L.\ , en pareil pas , est ^up* 
primée du tableau ^$li/. régulières; comme la 
h.\ de la Clémente j^mUié, et les signataires de 
l'écrit puMi<^ ensQj^ nom, ap ipépris de nos règle- 
ments, ont aYQué cex éjÇrit; comme il est défendu 
par ces mêmes règlements, aux At.*. et aux Mtç.\ 
réguliers de communiquer avec des Ât.*. -^ des 
Alaç.'. irréguliers, vous devrez cesser toutes rela- 



:i84 PIÈGES 

lions avec cette Lr.eï ne^point admettre ses mem- 
bres à vosTen.-. 

Cetfest, TT.*. CC*. FF.-., que par la plus par- 
faite harmonie entre le G.*. O4'. et les L.\ de sa 
correspondance, dans les Trav.*. Mac.*. , que nous 
pouvons nous flatter d'en recueillir les doux fruits. 
Repoussons de nos temples les agents dësorgani- 
bateurs.*— N'oublions jamais que toute notre force 
consiste dans notre unioa fratern^ \ — - A ces con- 
ditions j mais^ à ces conditions seulement , nous 
pouvons nous flatter de rendre inébranlable^ les 
fondements sur lesquels repose notre admirable 
ëdiffice. 



Arrêté de la G.\ L.\ SjmhoUque^ à la date 
du 5« jour du 7*, mois 6826 ( 5 septembre^ 
1826). 

Le G.-. 0.'. de France en sa G.*. L.\ symboli- 
que, après en avoir délibéré-, ouï le F.'. G.*. Or.\ 
en ses conclusions, et d'après le scrutin présen- 
tant unanimité à vingt-une boules blanches *, 

Vu l'imprimé ayant pour titre : La L.\ fran- 
çaise de la Clémente Amitié, 0.\ de Paris, à 
tous les Maçons réguliers, et contenant des 
obserpations sur la dernière circulaire du sénat 
maçonnique, etc., le tout délibéré dans cette L.*., 



JUSTIFICATIVES. 285 

le â8<^jourdu la* mois 58a6 (a8 février. 1826, 
èrevulg.'.); 

Attendu que cet imprimé a été distribué et en- 
voyé aux LL.\ de la correspondance \ 

Que, par cet imprimé, la L.*. la Clémente 
Amitié, 0.\ de Paris, reconnaît et avoue qu'elle 
est affiliée avec une association irrégulière , dite 
Emethy qui n*a obtenu aucune constitution ma- 
çonnique du G.'. 0.'. de France-, 

Que de l'art, * . 5, sefct. • . a, chapitre xii, des statuts 
et règlements généraux de l'Ordre, lequel est ainsi 
conçu : <c Aucune L.\ régulière ne pourra se réu- 
a nir ni s'affilier à une L.'. irrégulière, quand elle 
« serait en demande de constitution; » il résulte 
qu'en s'affiliant à une association irrégulière , la 
L.*. la Clémente Amitîé a violé ses serments et 
les statuts généraux de l'ordre -, 

Considérant quela L.\ la Clémente. Amitié ^ 
constituée au rite français , et non reconnue à un 
autre rite par le G.*. 0.*. de France, s'est permis 
de porter atteinte aux droits de l'administration 
du rite écossais qui lui est étranger, et. dont la 
direction, comme celle des autres rites, appartient 
au G.\ 0.-. de France, seul régulateur de l'ordre; 
d'élever des questions de controverse sur la hié- 
rarchie de l'ordre maçonnique , et de soutenir r un 
système, qui tend à rompre l'harmonie et l'unité 



286 PIÈCES 

si précieuses à conserver pour la prospérité de 
l'ordre maçonnique en France; même de' faire ini- 
primer et publier lé tout , contrairement à Fart. 1 5, 
section i5, chap.*^ 7 des statuts généraux, ainsi 
cdnçu : a Aucune h.\ ni aucun Mafç.'. ne pour*- 
« ront faire imprimer en matière contentieuse; ^ 

Considérant que la L.*. la Clémente Amitié in- 
terpellée, en vertu deiFarrétéde la G.*. Lv*. sym- 
bolique, en date du 8«.*. jour du 6e.*. mois 58^6, 
de déclarer si elle avouait Timpriraé oi-dessus men- 
tionné, a , par sa délibération du ler jout du 
même mrois , transmise au G.*. 0.*. , positivement 
déclaré qu'elle a ordonné et approuvé la rédaction 
et la distribution aux LL.\ de la correspondance 
du G.-. 0.*. de France , de cet écrit et des obser- 
vations imprimées ; 

Attendu que, par cette déclâratiôh du 19e 
jour du 6^ fnfois âSi^G, la L.*. de la Clémente 
Andtiéj en confirmant son imprimé , est devenue 
inhabile à profiter du délai qui lui avait été ac- 
cordé par l'arrêté provisoire de la chambre sym- 
bolique, en date du 8« jour du 6* mois 58!26, 
etc., etc; 

Vu aussi rart.-. 16 delà section i5, chap.\ 7, 
lequel est ainsi conçu : a La L.% qui manquera à 
«( ce règlement âera slupprimée du taUeaû des L.*. 
« régulières; le Mac. sera interdit » ; 



JUSTIFICA.Tl'vES. ^8^ 

Art. ler. La L.*. la ClémeiUe AndUé, Or. de 
Paris, cesse de faire. partie de la correspondance 
du G.'. O.*. de France; elle est et demeupe dé- 
molie à compter de ce jour, et elle est supprimée 
du tableau des L.*. régulières. 

Arrête ce qui suit : 

Art. a. Les FF.-. N.-. , N.\ , N.-. , N.-., N.-. , 
N.*., signataires 'de Timprimé mentionné, qui, 
malgré la suspension contre eux prononcée par 
larrêlédela G.\ L.*. Symb.*., ont repris l'exer* 
cice de leurs fonctionfi dans la séan;ee de la L.*^^ la 
Clémente Amitié^ en date du 19^^ jotip do 6* 
mois 58a6 (19 août i8a6, è.*. v.*.) , sont défini- 
tivement interdits de leurs droits ntôçoimiqaes , et 
seront rayés du tableau général de Tordre. 

Art. 3. Le F.-, archiviste de cette L.*. sera tenu, 
dans les trente^trois jours de la notification du 
présent arrêté, de déposer au secrétariat du G.*. 
0.'. de France, les constitutions délivrées à la L.*. 
la Clémente Amitié, sous la date du 8« jour du 
i<^' mois 58o5, lesquelles sont déclarées nulles et 
non avenues* 

Art. 4- Le présent arrêté sera imprimé et envoyé 
à toutes les LL.*. de lar correspondance ,• et notifié 
à la L.*. la Clémente Amitié, en la personne du 
F.\, G.*. Exp.\, et aux FF.', désignés^ dans le 
présent,arrôté. 



1 



2^8 PIÈCES 

La notification, de cet arrête sera également faite 
au F.*. N.'.^ i« Exp.\ indiqué sur le dernier 
tableau delà L.*. 

Les Officiers Dignit.-. de la G.*. L.*. d'Administ.*. 
du G.'. 0.'. de France^ 

Signés : Lauglagé , président -, Legou- 
TUBiER, i<»G.'. Surv.-.; Baron 
J*, 2« G.'. Surv.*. ; Richard, 
G.-. Orat.\ 

Scellé et timbré par nous G.*, garde des sceaux 
et timbre , 

HOUSSEHENT. 

Par mandement , 

Vassal, secrétaire général. 



W 17. 

A LA GLOIRE DU G.-. A.-. DE LTJNIV.-. 

Le G.*. 0.\ de France, 

Instruit que des orateurs de loge, abusant d'un 
talent dangereux, s'écartent quelquefois des prin- 



cipes inàltérablQs qu'il a professas dana tous les 
temps, et qui foi^meut la base de ton iQstiiutioit 
et la sécurité de Tordre; instruit qq6^ botamintot 
dan3 la loge de Sùint-^Augus.te de la pa^a$téi 
Intelligence^ On^iok. de Paris ^ tip frèlre^'est égaré 
au poiht d'excitçit lç( itiaçons à-roubli de lebrs 
devoirs , en faisant un appel tém^laife "à la jeune 
maçonnerie , en rengageant à secouer ce qu'il 
appelle tes 'vièwt préjugés, à s'occuper de dis- 
cuâsi^iâ politiques et rèlîgietisesfj éé qbi serait con- 
tl^îre aux lois età l'harmonie soéiàlë dont les ma- 
çons furent toujours les ardente défenseurs \ 

Voyant avec doiuleur que ces écarts donnent 
lieu à des impressions fôcheuses , et d'autant plus 
nuisibles qu'elles pourraient' égarer l'opinion des 
personnes du caractère le plus honorable, mais 
qui, tout-à-fait étrangères aux mystères de VArt 
Royal, seraient trompées sur le but et la morale 
des vrais maçons } 

Déclare authentiquement, et au nom de tous 
ses frères, que la maçonnerie n*étant qu'une asso- 
ciation de bienfaisance et de philanthropie, fondée 
sur le respect dû aux lois , à la religion, au mo- 
narque et à tout ce qui est l'objet de la vénéra- 
tion publique, on ne pourrait, sans porter atteinte 
à ses statuts et sans manquer à la foi jurée , essayer 
de la détourner des principes qui font sa force, 

I. 19 



stgù V , - PIÈCES 

pdrpétneâV^ âtirëe, 0t loi ont mérite dans tous 
les temps Testime des hommes de bïeki, la recon- 
iraissaticè des infortunés et la haute proteetiou dès 
princels et des souverains qui, pkis dWine fois, 
oiift daigbé s*asso(^r à leurs ti^vaut. 

Les officiers dignit.-. de la G.% L.*. d'Admi- 
nist.% du G.'. G.*, de France-, 

Signés : hàHOLkCÉ ^ président ; Ltcou- 
TuiOERy prem.'. G.\ Surv.\ ; BsàRoif 
jeune , second G/. Surv.*. ^ Richaiid, 
G,-.Orat.% 

Scellé et timbré par nous, G/, des Sceaux et 
timbre, 

HOUSSEMENT. 

Pat mandement , 

Vassal, Secret.*. gén,\ 



^ • . I • 



JUSTIFICATIVES. 201 



Fragment de la brochure^ déjà citée, du frère 
Vassal y dans lequel on remarque une dis^ 
cussionfort judicieuse sur l'identité du rite 
écossais > tel qu'ilfut apporté en France par 
le frère de Grasse-Tîllj , a^ec le rite écossais 
primitif tel que le possédait la grande loge*. 

« Au commeiicementde i8o4,riB. F,\ Hacquet 
<( arriva à Paris ; il ëtai^ porteur d'une patente dç 
« grand inspect.;. général de l'ordre, qui lui fut 
« délivrée à Nevp-York**, et d'une seconde patenté 
a de député grand maître métropolitain d^Héro^ 
« dom (la Grande -Métropolitaine d'Hérodom ne 
« professait que jusqu'au grade d^ prince de royal 

"^ Ce fragment aurait trop perdu à être a^aIysé ou 
amplement donné par extrait; nous croyons devoir le 
transcrire ici en entier, et Fauteur nous saura sanli 
doute gré de donner une plus grande publicité à ses 
laborieuses recher^bes. 

tt ** Nous-ayons déjà fait remarquer que les dignitai- 
res d'un grand conseil de princes maçons avaient 'le 
titre de grands insp.*. génér.-., et non celui de 35**; 



2Q2 PIÈGES 

« secret) 5 en vertu de ses pouvoirs et en confor- 
« mité des statuts généraux du rite d'Hérodom, il 
« établit un conseil des hauts grades écossais, 
« i^^dans les ateliers de la Triple-UrUté ; a** dans 
« ceux du Phénix y 0.\ de Paris, et par suite 
5 il constitua y dans le sein du Phénix, un grand 
«consistoire, chef -lieu, du rite écossais d'Héro- 
i</dom, sous le titre de grand consistoire de ce 
ce rite pour la France, et trois mois après le F.*. 
«Hacquet, arriva des États-Unis. d'Amérique le 
K F.', de Grasse -Tilly -, il était possesseur d'une 
« patente de grand inspect.'. général, 33* degré, 
,« qui lui, fut délivrée par le sup.*. çons,*. du. 33% 
«- à Charlestpwn , le %i février 1802» Cette patente 
« le constituait grand commandeur à vie du su- 
ce pr,éme conseil des îles françaises d'Amérique , 
« avec pouvoir de constituer, établir et inspecter 
« toutes les logés , chap.*., cons.'. et consisl^oirea 
« de Tordre royal, et militaire de l'ancienne et 
« Moderne fraiic- maçonnerie sur lés deux hémi- 

aofsi la patente du E. > Haçquet lui doiixiaît-elle seu- 
le;neijit le tiire degr^^nd. i|i3p<*..géiiér4*.V;aiu$i quele 
^sony:.-.. tions.*. de la giraùQ4e loge deFrance l'avait 
donné au F.*. Stephen Moren, ce qui ^'tabUt déjà une 
i4içntité. avec le 4te écossais que les États-Unis d'A- 
i^iérique avaient conféré au F. *• Hacquet , et celui que 
possédait la grande loge de France. » . 



I JUSTIFICATIVES. ^293 

« sphères , conformëment aux grandes constitu- 

<( lions. Cette patente était revêtue des signatures: 

a Dalchs, 33*; Borven, 33«; Dîeben, 33* j Abra- 

« ham Alexandcr, 33*; deXa Hogae, 33*. - 

«( Nous arrivons au point le plus difficile à 

« ëdaircir, et qnî nous a paru rëclamer TexaiUen 

« le plus attentif. Existe-t^il à Chàrlestown un 

« suprême conseil du 33*, ou n'en existe-t-il pas?^ 

« Si nous consultons: Thistoire ^néalogi^fse d» 

« rite écossais dans les États-Unis , nous voyont^ 

<c que ni Franklin, ni Mozes-Hyes, m.Mote»^ 

a Cohen, ni Isaac Long ne prennent Id titré de 

* 33% Le F*\ Isaac Long, qui a initié le Fl*. de 

« Grasse tTiHy, prend le titre de député grand 

« insp.*. général y et non celui de 33% tandis^que 

« la patente du F;', de Grasse- Tilly. est émanée 

« d'un suprême conseil du 33* -, mais ce qui est 

c^ digne de remçirque , c'est que : i» cette patente 

« ne fait nullement mention du rite écossais àn- 

<(' cien.accepjté', 2* c'est qu'il nous pfiraît étonoant 

« quéleK.*.. de Grasse, oréégrandin^p.*. géa.% 

rt en 1797, n'ait réclamé ou obtena^sa patente 

« qu'en ï8oa,'siirïout si on ïaît attéiltion qu'eià 

a sa qualité de militaire , il pouvait être forcé de 

«c partir pour telle ou telle province 5 3° comment 

« se faijt-il qu'aucun des grands inspect.*.,gén.;. 

a qijû lui ont conféré le grade, n'ait apposé. s» 



aQ4 PIÈGES . 

« âgnalore sur sa patente, pas même le F.*. Isaac 
« Lo|ig, qui Ta institué ? On y trouve la signature 
<c. éd F.*: de La Hogoe^ sanbeau-^père, et ensuite 
« des nôfns ineonnus auxquets^on a ajouté le fa- 
k. làènx tiiifirie 33^ Ne voyant aucune identité en- 
K trahies collateurà du grade conféré au F."** de 
a^ij^asse, et lès signatures apposées sur/ sa pa- 
^ « t^iite^ il nou&est permis de douter de Tauthen- 
tti tîdA^ de ce titre; 4"* cette patente conférait au 
« fi% de Grasse le pouvoir d'établir des loges, 
« des cbap.*. cft des consistoires, mdis.rienau- 
K deUi. Commentait-il pus^arroger le droit de 
« créa: un suprême conseil de 33^ , lorsque cette 
< faculté n'est point stipulée dans aà patente"^? Ne 
a perdons pas de vue quecôS' imn^ses. préroga- 
« tiveà ne sont con^dées au .F.*, de Gtasse que 

^ Cette argumentation du frère Vassal est certaine- 
ment assez pressante pour ifaire naître au moins des 
doutes dans l'esprit de ceux quVUe ne persuadera pas 
ei^tiètement ; cependant il faut convenir que si d'^ 
xâté il parait parfaitement démontré que le ri^ 4co5- 
)Ms 'importé en France par les frères Hacquet et de 
.Grasse y est absolument le même que celui que possé- 
. dait la grande loge , il ne Test pas également que ce 
soit le frère de Grasse -Tilly qui soit l'inventeur des 
grades supérieurs au 25*, encore moiiiâ qu'il ait faU 
sifiéla patente pour se donner une qualité qu'il n'avait 
pas y bien que plusieurs circonstaxices puissent autori- 



JUSTIFICATIVES. a^S 

ic conformëment aux grandes aonslitiitîoiis : où 
« soat-elies? qui les a vues? Le F. *. deGrassen'a 
« jaioiais pu lea exbilier. Il n'existe d'autre^ consti* 
« tutions que l$s i^glem^ns établis à fiocdeaui; 

ser des soupçons à cet égard; mais jtdmettons que le 
frère de Grasse ait été légitimement possesseur du 
grade de 33« et d'une patente qui liii conférait te 
droit d'établir un conseil souverain en France^ c'eist 
accorder tout ce que peuTent exiger les ^écossais les 
plus ardents. Eh biei^I fcette coneession ue change 
rien aux droits du Grand Orient, qui a traité de bonne 
foi par le concordat dis i8o4< Dans un exemplaire de 
ce fameux concordat que nous avons sous les yeux , et 
qui porte les signatures, manu proprid , des fs^res de 
€rasse-Tilly, Pyron, Thory, etc., on y trouve cette 
déclaration que rien Va pu atmuler depuis : « Le Grand 
« Orient 4e Fr^ncç possède dans le grand cliapitrc; g^ 
01 néral k grand conseil du 3z* et le sublime conseil 
« du 33« degré; les attrjJ^utions du 33? degré, indépen- 
« damment de celles qui appartiennent à ses fonctions, 
« sont de s'occuper des plus hautes connaissances mj-s^ 
«c tiques, et et en régler les travaux. » Ce concordat, 
discuté par les commissaires respectifs, sous les aus- 
pices des maréchaux Kellermann et Masséna , du frère 
Lacépède , etc. , adopté par le Grand Orient, sano^ 
tionné par tous les Ecossais, a été juré par les deux 
rites dans la séance solennelle qui a couronné^ la f a- 
. sion, à minuit, dans le local même du Grand Orient, 
le i4 frimaire a» 4 (^ décembre i8o4)* 

Le Grand Orient Fa exécuté par la création du grand 



k €fn îjêati Amsi les maçons ëelairës ne s^en lais- 
« sèrent point imposer; ils voulurent prendre 
d connaissance de ces grandes constitutions : que 
«'fit*èn aliors ? on ent recours à la fraude , et pour 
> en imposer avec plc^s d^assuranoe , on déclara 
^ que ces constitutions atajeut [été octroyées par 
] « Frédéric H ,>oi de Prusse ^ qui , en les donpat^t , 
If établit lé 3a? et k 33^ degré ïe i^ mai 1786 ^ et 
« piaur miens: leolorer cette iable, on assura que 
« Frédéric avait été gratidmaitrederuniversîté du 
« rite écossais , et nous^ajoutons qu'il n^a pu être 
« grand n^aitre du rite écossais, puisque, dès x 7 5o , 
.« on ne professait en Frusée que la maçonnerie 
« réformée. Nous savons que le roi de Prusse pro- 
ie tégea Tordre, mais il ne fui jamais gr.«-v mdltre; 
« et reû*-il été, qu'avant le x^ mai 1786 il fut 
a frappé d'une apoplexie qui fbt suivie de paraly- 
« sie , et le priva d'une partie de ses facultés intel^ 
K lectuelles^ Cette maladie dura onze mois sans 
, « interraption ,. et il mourut dans le cours de cette 
« année^ d^où il s'ensuit qu'ii n'a pas pu créer les 

-O0iisisjt(>ir6 de ^loas les rites. S'iLa {ilù à qa&lques-««as 
de suivre les conseils de leur vanité blessée ou de 
leurs intérêts «prives en se séparatit de lui, il n^en est 

, pas nioins:Tèstéi possesseur du droit acquis par le traité, 
car ceci est une de ces choses qiiç;roii nepeut donner 
^'Xeprendreà «volonté. • 



JUSTIFICATIVES. Stgj 

<c grades de 3a« et 33« , et encore moins signer les 
« prétendues grandes constitutions lé lermai* 1 786* 
« L'opinion que nous émettons est d^autant plus 
« précise ^ que si Ton veut se donner la peine de 
« recourir au tome lil àeV Histoire de laMoncof^ 
«4 chie prussienne^ publiée par Mirabeau en 1788, 
« on y trouvera le passage suivaiit : « C'est dom-* 
« mage que Frédéric II n'ait pas poussé sa ferveur 
(c jusqu'à devenir grand maître de toutes les loges 
« allemandes , ou du moins prussiennes ; sa puis^ 
<t sance en aurait acquis un accroissement consi- 
<c dérable..., et bien des entreprises militaires, «. 
« auraient pris une autre tournure s'il ne s'était 
ic jamais brouillé avec les supérieurs de cette as- 
« sociation *. ^ Des documents aussi irrécusables , 
« et nos considérations , démontrent que» le roi de 
« Prusse ne fut jamais grand maître du rite écossais, 
« et qu'en 1 786 il était dans l'impossibilité physique 
« de créer des grades , et d'établir les prétendues 
« grandes constitutions, et nous regrettons que les 

« * Une considération qui u'apuécha^pper aux ma-t 
çons les moins observateurs, c'est que s\ le Sa; degré 
eût été créé par le roi de Prusse , ce jgrade eut du 
moins conservé quelque analogie avec la maç.** réfor- 
mée, qui était pratiquée en Prusse, tandis qu'en corn-* 
parant ce degré avec le 25* degré du rite d'Hérodom, 
ou trouve une identité si parfaite entre ces deux gradcî^4 



agS PIÈGES 

tt auteurs de la circuUire du G.\ O.'/de 1819 
« aiept coufiacrë un principe erironé en Feconnais-* 
a saut que FrëdëFic II avait donné -les graiides 
a constitutions pour le rite éeossiais. Malgré cette 
« déftibratidn formelle , nou3 persistons à croire 
« que ces grandes constitutions n'ont jamais existé, 
tt Le F.*, de Marguerite a été plus loin } il a avan- 
<t ce, dans un mémoire publié en 18 18, "qu'un 
M ^evalier écossais possédait ces constitutions» 
a et qu'elles étaient signées manu propfiâ par le 
« grand Frédéric, roi de Prusse. Nous observe- 
« rons que ce chevalier doit être d'une grande 
fc niaûssani^e pour avoir été assez intimement lié 
« ayec le grand Frédéric pour que ce monarque 
« lui aitconfié une expédition dos grandes consU- 
k tutions , signée àe dà propre maiD y «t ce cbeva- 
« lier écossais doit être fort avancé en âge , car il 
« fallait qu'en 1786 il fût déjà 33^ pour qu'on lui 

qu^ls Tenferment Ions les dexoi le mé^ne dogme, le 
même rituel et le même historique, qui en reporte l'ins- 
titution à un temps très-reoulé ; d'où il résulte que le 
prince de royal secret n'est que le ^5» degré du rite 
d'Hérodom, qu'on a transposé au Sa» dcgté. Quant 
au 33% il est hors la ligne de Técossisme, et nous re- 
grettons que les développements dogmatiques que nos 
assertions exigeraient , ne puissent être donnés qu'en 
suprême conseil. » 



\ 



JUSTIFfCATIVES; 299 

« eût confié .Fespëdition d'une char le qui était 
a inhérente au cahier de ce gradB. Quoique nous 
« ne puissions pas infirmer nn fait difficile à prou- 
« ver, nous pouvons assurer que depuis i8i4 qUe 
« le'gr.*. consistoire des rites en France confère 
« le 33« degré, il a constitué à ce grade plusieurs 
« officiers prussiens, .cpii étaient dVnciens ma- 
« cons , et aucun d'eux n'a eu connaissance qu'il 
«r exista un suprême conseil à Berlin. Or , si le 
a 33^ degré et le rite écossais sont inconnus là où 
« ils ont été c^éés, coniment peut-on soutenir que 
« le grand Frédéric. ait institué ce grade et donné 
« une charte maçonnique dont plusieilrs royaumes 
<r jouiraient , et le sien en serait privé ? Nous le 
a répétons-, il n'existe d'autres constitutions que 
« les féglements de i jôo. . Dès que ce faux principe 
« fut établi, il fallut te soùtehir, et on espéra y 
i( parvenir en présc^itant un rite qu'on disait in- 
ic connu en France , car on prétendit que le rite 
a iécossais^nci^-accepté n'avait aucune analogie 
« avec celui que possédait la grande loge de 
« France , et qui était professé par divers ccmseils 
a de son obédience ; mais si on jette les yeux sur 
€< la première note de la page 5 , on se convaincra 
«c de l'identité qui eiiste entre les conseils des 
ce princes maçons ou royal secret, et celui du 33^ 
Les premiers ont ponr titre conseils suprêmes 



^00 VIÈGBS 

« des princes maçons , et lears dignitaires preny- 
« neut la qualif^calion de grands inspecteurs gé-^ 
n nëraux, puisque, d'après Tart. a du régl^nent 
c( de 1762 , le grade de prince royal secret gou^ 
« verne et commande tous les autres degréssansex* 
« ceptioA^ Le second a pour titre, suprême conseil 
« des grands inspecteurs généraux du 3i3« degré. 
<( Ce grade. commandq^ et gouyerne également 
« tous les autres degrés* L'identité est trop pré^ 
<( cise pour qu'elle exigo le moindre développe- 
c( ment^ et on crut, néanmoins qu'on ne Taperce- 
« vrait pas en établissant 33 grades; mais, pour 
ft compléter ce graiid œuvre , il fallut transposer 
« plusieurs grades de 1-écossisme, eten intercaler 
« d'autres, afin de compléter le nombrenumérique 
tt des 33 degr^&. Le F.% de Orasse. eut recours à 
« un collaborateur actif , et, la chronique assure 
a que 1$ F« « • B^lh^ch^ y coopéra puîssamment « On 
« mit à contribution divers rite&, ^ celui qui four- 
« Ait le plus grajrtd tiombre de grades fut lente 
« templier^ et le 3!3« degré n'est lui-même qu ua 
« grade templier. Si du moins, tant de. travaux et 
<c de comhîinaisons avaient en pour bujt.la splenr 
« deur de l'ordre on l'instruction des ina^ons , on 
« applaudirait au. ssèle infatigable des novateurs v 
. « mais de quel sentiment pénible n'est-on pas op^ 
n. pressé quand on voit que le sordide intérêt en 



JUSTIFICATIVES. 5oi 

u fut le seul mobile^ carie F.", de Grasse exploita 
t( ce rite avec tant de largesse , que les hauts grâ- 
ce des écossais furent bientôt prostitues. Tout ma-* 
« çon^ quel qu'il fût, y eut des droits d'aùtiant 
« plus fondés, qu'il ne fallait que satisfaire à une 
« rétribution pour les obtenir , et ce préteridti 
« fondateur du fité ancien -accepté eut une si 
fc gfaiule prévoyance , qu'avant de partir pour le^ 
a campagnes d'Espagne il' laissa entre les mainS 
« d'un F.'. Antoine un grand nombre de patentes 
« en blàne, mais revêtues de sa suprême signature. 
iK C'est à regret que noua dévoilons un pareil mo^ 
« nopole , mais un hretorieh doit toujours prê- 
te senter la vérité , quelque i)énlblë qu'il soit pour 
« lui de laburinei;. Nous avons démontré dans lô 
a cours de cette digression 1 1^ ^u'il n'est pas 
« prouvé qu'il existe à Charlestown un autre con- 
« seil que celui des princes maçons ou du. royal 
« secret} 2** que le rite fi^nçie»j^t accepté est le 
<( même que celui que le silbL*. conseil delà 
a grande loge de France possédait ; 3* que lès 
a grades jimportants du rite aticièïirâccepté sont les 
« mêmes que ceux qui furent exportés aux États- 
« Unis par le F.-* Stephen Morenj 4** fmç.l* 
iç plupart de^ grades intercalés ;Sont étrangers à 
« l'écossisme, puisqu'ils ont été empruntés à d'au- 
a très rit^ ; 5^ que la patente du F.', de Grasse 

\ 



(( noSve pas un^ authenticité incaate^taUe, ce qui 
(( noas autorise à demandet quelle :e$l; cette pais- 
M sance suprême qu'on dit résider à Chàrlestown \ 
<i où sont les pouvoirs que .le$ GGi\ 00.*. du 
.(c globe lui ont accordés pour lui dpûner le droit 
a d'imposer des lois à la n^çonnerie universelle. 
;c( Qu'on nous montre un seul acte «par lequel cette 
:<i puissance ait manifesté ^on existence et sa légale 
« institi^tion ^ mais la correspondance du G.*..0.'. 
« vient de dévoiler la. vérité. Nous nous sommes 
« assuré qu'eu i8a5 la. grande logO de la' Caroline 
ii Au Sud a4emandé son affiliation au G. \ 0. • . de 
M France ; elle ^s^t^établip à Gharleâtown ^ elle fait 
(( connaître son organisation et tous les ateliers de 
M sa juridiçtipiX) et il n est nullement question 
« d'un suprême conseil du 3$*' degré '^. Nous rap* 

« * Cette dernière pièce officielle , qui est déposée 
au G.'« 0.*;, implique contradiction avec ce qui a été 
inséré dans le mémoire que noiiâ avons déjà cité; car 
IVuteur assmre que le 2t septembre et le a4 décembre 
i8i 3 y le suprême ^:oziseil des Etàts-lJuis*, séant à Char- 
lestown, rendit un décret manu propriâ , i* par le 
I'.-. Jean Michell, &.•• comniandeur pour l'Amérique 
du sud j 2** par le frère Frédéric I)çdclio,*lieut^'. gr.'. 
c6m>. ; 3" par le ÎF.*. 1*; de la Motta, gr.-. insp.'. gé- 
ûéri%, 33*» dégte'^; 4«» |)ar le F.-/ Jacob de la Moita!, 
^3« jdegré. Si un suprênUe conseil du SS^^existe à Ëhar- 
lestown avant i8i3 ^ ,il nous parait bîçn étonnant que 



JUSTIFICATIVES. 3oS 

a pellerons aussi^au souvenir de plusieurs anciens 
« membres du G. % 0.\ la discussion solennelle 
« qui à-ëleva sur le rite ancien et accepté, dans une 
« assemblée générale du G. • . 0. • . Le député , G. • . 
« insp.\ gén.'. P.*. Toutain, soutint, en présence 
« des 111. \ FF.*. Thory-aîné, Bailhache, Hacquet, 
(c Bazard, XebaUly-Ménager et autres, que la 
« maçonnerie écossaise en Amérique, comme en 
<( France , ne renfermait que a5 degrés , divisés 
« en sept classes , et personne né put contester 
« cette vérité positive. Eh! pouvàit-il en être au<^ 
« trement , puisque Fétendard de Técossisme ftft 
« planté en Amérique par un délégué de la grande 
a loge de Fjrance. Des frères , dont lesi noms figu^^ 
« rent sur le registre du F.*. <le Grasse , nous ont 
<t assuré n y avoir vu que 9t5 degrés. QuoiquMl en 
« soit , le F.*, de Grasse déclara , avec une assu« 
« rance imperturbable, posséder un rite écossais 
« plus ancien que celui du G.\ 0.*. et composé 

la grande loge , qui est Tadministi^atioii de la GarpUnç 
du sud, et clans le sein de laquelle devrait se tçou-r 
ver le suprême conseil , n'en fasse aucune mention , 
ni dans sa composition, ni dans le tableau général de 
tous les ateliers de son obédience qu'il a envoyé au 
G.'. O.'. Jusqu'à présent, les pièces officielles n'indi- 
quenr pas l'établissement d'un suprême cpnseil du 33* 
à Charlestown«» 



So4 ' SIÈGES 

a de 33 àegtésé Malheurçusemeat, depais nom* 
« br^ d^ianiiéeS) les grades philosophiques n'avaient 
« point été conférés : les travaux du G.-. 0.% 
« avaient été suspendlus par la force des circons- 
« tances. Le G.*. 0.*. ne comptait plus dans ses 
(( rangs aucun des IlL*. F.*, qui avaient concouru 
\ à donner la délégation au F.\ Stephen Moren.. 
K Le désordre que les événejhents politiques 
<c avaient apporté dans les archives de Tordre ^ ne 
<c permit pas au G.*. 0.\ de faire valoir ses droits 
(( positifs pour régir le rite écossais , ni de prou- 
a ver que le rite ancien et accepté du F*\ de 
« Grasse était le même que celai que le subL*. 
« conseil de ta grande loge de France avait délé- 
« gué en 1762 auF.'> Stephen Moren. Privés de 
« tous documents, plusieurs officiers pensèrent 
K qu'il était dans Tintérét de Tordre de faire des 
« conçussions pour opérer la fusion du rite écos- 
« &^^s ancien et accepté dans lé sein du G.*. Q.*. , 
« par«e qu'ils étaient persuadés que c'était un 
tt moyen infaillible pour réunir dans le centre 
à' ciobimunles communions diverses. » ' 



JUSTIFIGATIYJES. 3o5 



H° 10. . 

Ëcùirait et un rapport sur les financés générâtes 
de Fordre^ lu dans la séance du comité cen- 
tral du Grand Orient *i 

# ■ ■• 

(c • . . . . .En effet, le Gi^nd Ônent est le 
fcentre vital de la màçoilnerie ^ levaste foyer d'où 
partent les rayons qui éclairent et où reviennent 
les ramifications qui vivifient ; c'est pHir cet échange 
continuel de services et de communications de 
toute espèce que la'vie circule dans toutes les 
parties de l'institution 5 et si l'on petit dire ; sans 
maçonnerie point de Grand Orient ^ oii peut dire 
avec non moins de vérité : sans Grand Orient , 
point de maçonnerie. C'est ce principe de vie , 
cet heureux accord d'une sage administration et 
d^unétat de finances régulier que nos ennemis nous 
eiivient le plus , etc. , etc. 

« Le Grand Orient de France rassemble par la 

"^ Ce rapport fait partie d'un travail sAr les finances 
générales de l'ordre , ]^résenté par le f rèjre Besuchet au 
nom de la comnrission des finances. 



3d6 .PIÈCES 

forme de son administration, ses pouvoirs et sa 
composition, plusieurs espèces de gouvernements ^ 
c'est y en quelque sorte , une oligarchie élective 
combinée avec le système représentatif si heureu- 
sement introduit dans la forme de notre gouver- 
nement* La constitution de Tordre n'a pas toujours 
été ainsi^ la maçonnerie, comme toutes les institu- 
tions civiles , a subi les heureuses modifications 
que le temps , Texpérience etles lumières de la phi- 
losophie ont apportées dans Torganisation sociale. 
Dans le principe, vous le savez, mes FF.*., une 
loge était une sorte d'établissement, de propriété 
particulière ; le vénérable en était le maître à vie. 
Dans les provinces quelques loges seulement 
avaient consenti à partagpr, ou plutôt à exercer 
en commun une autorité que rien d'ailleurs ne 
justifiait ^ de là ces espèces de petits Orients appe- 
lés loges provinciales. La grande loge avait peu 
ou point d'autorité sûr ces diverses corporations , 
et le respect qu'on lui portait tenait bien moins à 
un droit de suprématie reconnu, qu'aux ayantag^s 
de résider dans la capitale, de posséder dans son 
sein les membres illustres de l'ordre , et d'être 
surtout présidée par le grand maître. 

« Ce n'ist qu'à l'époque de la création du 
Grand Orient , mais surtout à celle de la promul- 
gation des premiers statuts , que les maçons senti- 



lUSTIFICàTIVES. 507 

^ ( *. ■ 

rent parfaitement la nécessité d'un centre unique 
d'autorité pour régulariser et rendre uniforuies les 
travaux d'un aussi grand nombre d'ateliecs -j de là 
la nécessité de subvenir , par une offrande volon- 
taire appelée don grabdt, aux frais quedevaiesit 
nécessairement occasîoner une correspondance 
active, et les nombreuses çt importantes attribu- 
tions du Grand Orient. Ses officiers, administrateurs 
plus spéciaux de l'ordre, payèrent cet honneur par 
d^assez fortes contributions , qui augmentèrent le 
trésor commun. En peu de temps notre système 
administratif fut organisé, et tel a étë l'effet 4'un 
succès colossal, de Tempressoment etde la bonne 
volonté de tous les ateliers , que dans ce moment 
même, malgré les gircongtanoes défavorables au 
milieu desquelles nous vivons, noue en ressentons 
encore les beureux effets. 

« L'histoire le dira , nous ne faisons que pré* 
céder sa voix. L'ordre et4'économieVont pas pré- 
sidé aux dépenses dans les temps prospères de la 
maçonnerie , dans ces temps ou la vaste étendue 
du territoire de l'csnpire, le grand nombre et la 
force des ateliers , leur riche composition , la pro- 
tection déclarée dont jouissait Tordre en France, 
doublait pour le m'oins les revenus annuels du 
Grand Orient. On n'a point, alors que cela était 
facile , économisé pour les temps futures ; on 



5o8 PIÈCES 

aurait pu, nous en sommes convaincus , aide du 
zèle et du dévouement des maçons , fonder pour le 
Grand Orient une existence à jamais honorable, ac- 
quérir à la maçonnerie un temple uniquement con^ 
sacré à ses mystères, décorer le local de nos séances 
d'une manière digne de la majesté de nos assemblées, 
assurer à Tordre des ressources pour les temps de 
calamité, et à là bienfaisance les trésors d^une sage 
et utile prévoyance. On a fait quelque chose , mais 
que cela est loin de ce qu'où aurait pu faire dans 
ces temps heureux où les premiers dignitaires de 
l'État se glorifiaient du titre de maçon! Maintenant 
tout est changé : à peine quelques faibles sommes 
échappées aux prodigalités du temps forment un 
trésor que la nécessité menace de bientôt épuiser. 
Nous sommes locataires , alors que nous devrions 
être propriétaires. A peinecouvrons-nous lahideuse 
nudité de nos murs ; les maçons sont réduits à 
chercher un asile dan^ dëb lieux ouverts ^ux fêtes 
mondaines , trop souvent même aux réunions de 
débauche; les batteries maçonniques succèdent 
aux accords profanes , et les enfants de la lumière 
cachent à grands frais, sous des tentures merce- 
naires , les traces de la profanation de leurs sanc- 
tuaires. 

« C'est à regret, mes FF.-., que je me suis dé- 
cidé à faire sous vos yeux la triste comparaison de 



JUSTIFICATIVES. Sog 

ce que nous sommes avec ce que nous devrions 
être \ mais je Tai cru utile pour nous amener au 
moyen de réparer, ou plutôt "d'arrêter l'effet de 
nos désastres. Loin de moi la pensée d'aCCuser dé 
nos maux ceux qui nous ont précédés dans la car- 
rière administrative •, les circonstances ont pu les 
maîtriser quelquefois ; l'ordre des finances n'était 
point établi comme il l'est actuellement ; trop de 
latitude sans responsabilité était accordée aux em- 
ployés, et bien que je n'accueille pas sans ré- 
flexion des bruits fâcheux sur des dilapidations 
possibles , je n'en reconnais pas moins que l'ordre 
et l'économie étaient impossibles avec un pareil 
système d'administration. 

a Les vicissitudes de la maçonnerie suivirent de 
près les vicissitudes de l'État : les revenus dimi- 
nuèrent sensiblement-, i8f4^t i8i5 furent pour 
nos finances des temps de calamités, et la.vente des 
actions de la banque décrétée dans ces deux an- 
nées , et formant une somme de 7247 fr. ^o cent. , 
purent à peine combler un déficit qui a dépassé 
8000 fr. , et qui menaçait de s'augmenter encore. 

« La tolérance remplaça la protection, les noms 
brillants s'éloignèrent 5 avec eux les richesses, là 
grandeur disparurent-, mais heureusement' la sa- 
gesse, l'éconottiie, l'ordre et le travail vinrent 
reprendre séance parmi nous. Des hommps labo- 



5lO PIÈGES 

lieux remplacèrent ceux dont Futile influence 
nous manquait. Une commission des finances iîit 
créée. Vous savez, mes frères, avec quel zèle elle 
justifia rotte confiance ; les plaies furent sondées; 
plusieurs fois les officiers du Grand Orient, dignes 
en tout de leur noble mission , vinrent de lenrs 
propres deniers au secours de la caisse de Tordre , 
qui fut ainsi sauvée d'un déficit qui aurait infsiil- 
liblement entrsdné sa ruine. Jetons donc un voile 
nécessaire sur le passé, et si no^s le soulevons 
quelquefois , que ce soit pour y puiser des forces 
pour le présent , et d'utiles leçons pour Favenir^ 

«( Si je ne fsdsais moi-même partie du comité des 
finances, je vous entretiendrais des nombreuses 
améliorations obtenues ces dernières années dans 
le budjet de vos dépenses ; il me suffira d'établir 
quelques points de corapai^raison qui vous mettront 
à même de juger par des faits \ ils ont une tout 
autre importance que de Ëiibles paroles. 

a £m8i46ti8î5,la dépense moyenne des deux 
années, seulement pour le chauffage et éclairage 
du G.\ Or. , a été de . aogS fr. 89 c. 

«.Dans cette somme figure une 

dépense de aoa8 fr. 76 c. pour qila^ 

rante4iuit voies de bois en deux ans. 

" « Tandis que là dépense moyenne 

des anq^ i8a4f ^^t ^6 et 1827^ 



^ JUSTIFICATIVES. 5l t 

mal^é wofi grande augioentaûon 
dans le nonibre ckî& tenues, et le 
service obligé pour les c6ramissiou& 
ordinaires ou extraordinaires, ne - 
s'élève qu'à :.,..• i4o4fr. 35 c. 

«Différence en moins., préside 
700 fr. sur ces deux objets. # 

« La commission des finances,, a, 
&JT plus de vingt articles de dépen- 
ses modifiées ou retranchées, opéré 
une réduction de plus de 60^ >» 

« Et tout à rheure j'aurai la fa-* 
veur dçr v^us en présenter de non* 
velles , pour une somme d'environ 1900 » 

« Cependant , malgré la sévère économie appoiv 
tée dans les dépenses ordinaires, notre situation 
ne s'est pas soutenue au même degré qu'en i8a4i 
quoique supérieure à ce qu'elle étah en i8i5; 
nos receltes n'ayant pas sensiblement diminué^ 
cette différence ne peut résulter, et ne résulte en 
effet que de l'accroissement dé nos frais adminis- 
tratifs. 

« Les maladies, la vieillesse, ont fait la guerre 
à nos finances; et si d'un côté vous dépendez dl^ 
sommes plus que suffisantes, pour. assurer je9> h^ 
soins du service , de l'autre , vôuS rne reoeviez, pas 
en travail l'équivaknt de vos saci^f^ces.. {/«e Mv^a-^ 



3l3 ' PIÈCES 

pacité réelle, une sorte d'inertie ininait depuis 
quelques années la partie bureaucratique de votre 
administration^ il fallait la renouveler ou laisser 
tout périr. Vous Tayez enfin senti, et secondant 
votre vœu , nous vous faisions , il y a quelques 
jours encore, la proposition d'accorder une marque 
%nalée de votre munificence à un employé qui 
n'y aurait point eu de droits réels par ses services, 
et qui avait, malheureusement pour lui comme 
pour nous , brigué une charge trop au-dessus de 
ses forces^ mais vous récompensiez en lui une 
longue et utile carrière, des efforts pour bien faire, 
et vous assuriez à la vieillesse d'un maçon un repos 
honnête et modeste. Quelle qu'ait été l'opinion de 
quelques membres à cet égard , quelle qu'ait été la 
chaleur de leur zèle qui les portait à croire que 
nous étions injustes ouparcimonieur dans nos pror 
positions , nous étions convaincus que les 800 fr, 
que nous vous proposions d'accorder pour cet 
objet, complétaient, avec des ressources acquises et 
certaines , une existence douce et honorable. Le 
pensionné du G.-. 0.*., soyez-en certains , mes 
FF.*., n'aurait pas eu besoin de solliciter la bien- 
fisiisance de^ loges; lé F.*, de Beaurepaire aurait 
pu long-temps encore bénir vos bien£aiits ; la mort 
l'a soustrait à tous les besoins t:omme à toutes les 
souffrances t puisse-tAl, au sein du G.\. A.*. , 



JUSTIFICATIVES. 5l5 

jouir tfuii bonheur que Fou cherche souvent en 
vain siir la terre ! Cette triste circonstance nous a 
obligé de modifier quelques points de notre tra- 
vail; elle nous a permis de diminuer les retenues 
que i^ous nous proposions de vous demander , et 
nous a fait entrevoir la possibilité d^assurer et de 
fortifier le service de votre Secrétariat sans aug- 
menter vos dépenses. Nous ne pensons pas "qu'il 
soit possible d'espérçr davantage dans les circons- 
tances actuelles; car, si d'un côté le G.*. O.*. doit 
économiser, il est de l'autre obligé de soutenir, par 
oné certaine représentation, une splendeur qu'il 
faut bien se garder de diminuer. 

fk Appelé par l'effet dé votre confiance à par- 
tager les travaux de votre comité des finances, 
chargé par vous à diverses reprises , ainsi que 
le F.'. Morand, qui m'a si utilement secondé, 
de l'examen des comptes des recettes et des dé- 
penses , il nous est donné , peut - être plus qu'à 
tout aattë , d'avoir une connaissance exacts des 
avantages ou des vices de votre administration; 
déjà nous vous les avions signalés dans un écrit im- 
primé en i8a6, et notre travail actuel n'est, à 
proprement parler, qu'une suite des travaux aux- 
quels nous nous sommes livrés dans le but si im- 
portant de simplifier et de mieux coordonner les 
diverses branches du service. 



3l4 PIÈCES 

« Noos ne pouvons nous le dissimoler , un mai 
intérieur fatigue et raine soui:dèment le G..'. 0.\; 
nous le sentons tous, nous voulons y p<^er le 
remède efficace ^ mais c'est ici que la prudence et 
la sagesse nous sont nécessaire^ pour combiner nos 
moyens et assurer le succès de nos efforts. 

« Permettez^moi,. mes FF. \ , d'entrer dansquel* 
queerconsid^ration^ importantes, avant d'entame 
une des parties difficiles de ma tâche, et véuiUez 
me soutenir par votre indulgence et par votre a^ 
lention. 

« Si le G. \ 0. \ a obtenu sans aucune résistatice 
des sacrifices pécuniaires des ateliers de sa corres-* 
pondance^ qui ont aussi leurs charges particulières; 
si , encore en ce moment, la plupart d'entre eux, 
malgré le petit nombre des FF.-, zélés, paient 
exactement leurs cotisations, on n^ le doit point 
sans doute s^u principe qui puiserait sa source 
dans une redevance obligée , mais bien à la con- 
victiqp que le G.*. 0.*. ne peut, sans des frais 
considérables , soutaiir sa dignité et pourvoir à 
toutes les parties de l'administration de Tordre : 
les ateliers ont donc le droit, en échange de leurs 
contributions, d'attendre des bureaux duG.\ O.-. 
'une prompte expéditiop des affaires qu'ikyen* 
voient, de promptes réponses aux diverses ques- 
tions ou observations qu'ils adressent, qu'elles 



JUSTIFIOATIVES, • Si5 

soient bien ou mal fondées; et ils le peuvent d au- 
tant mieux , qu'ils n'ignorent pas que les Off.-. 4u 
G.'. 0.% consacrent à Texamen des affaires des 
séances multipliées , tant par les tenues des cbam* 
bres que par les commissions spéciales, dont les 
travaux se prolongent à chaque séance bien au-<- 
delà du terme «ordinaire -, ils savent que les officiers 
du G.*. 0.'. n'épargnent ni leurs soins ni leurs 
peines pour faire droit à toutes, les demandes, 
juger toutes les difficultés, et assurer à chacun la 
garantie qi^e donnent toujours la justice et Tim* 
partialité. 

« Je ne dirai^point si autrefois toutes ces choses 
6e faisaient à la satisfaction de tous : je ne veux 
être ni l'apologiste du pas(é, ni l'accusateur du 
présent ] mais je dirai loute la vérité , parce que 
je parlé à des hommes qui savent l'entendre, et 
que je parle de choses sur lesquelles chacun de 
nous a une conviction bien établie. Il est temps 
que l'on sache que le chiffre des dossiers enre- 
gistrés, pompeusement proclamé à chaque tri- 
mestre, par le F.*, secrétaire de la chambre de 
correspondance , n'est point du tout une preuve , 
comme son zèle ardent tend à le lui faire croire , 
de l'activité des travaux du secrétariat, mais seu- 
lement une preuve^ des nombreuses affaires sou- 
lAises à là décision des chambres ou du G.*. 



3l6 PIÈGES 

0.'., une preuve de Tactivitë des travaux des 
loges. Soa intelligence supérieure sentira aisé- 
ment cette vérité. Il faudrait, pour établir une 
comparaison qui nous mît à même de juger, 
qu'on voulût bien placer ^ur chaque dossier expé- 
dié un pareil numéro d'ordre , et qu'on nous en- 
tretint de ceux-ci ; c'est alors qu'on pourrait nous 
dire : notre activité est telle, que nous avons ex- 
pédié et mis au courant telle quantité d'afiaires 
en instance, comparativement avec tdle quantité 
que nous avions annotée* C'est ainsi que la vérité 
d'un travail se montre au grand jour, et non par 
des phrases pompeuses qui ne servent qu'à étouffer 
la vérité et à montrer une fausse richesse là où il 
ny a que misère et pauvreté. 

« Non, la correspondance du G.*. 0.*. n'est pas 
active : l'expédition des affaires n'est ni prompte 
ni régulière. Non , les recouvrements ne sont pas 
poursuivis tels qu'ils le devraient être : les loges . 
écrivent, demandent, attendent des années, et 
au lieu de leur envoyer, ou des réponses, ou 
• l'expédition de leurs affaires , on leur demande 
leur don gratuit arriéré, trop heureuses encore 
si leur compte n'est pas frappé d'erreur. Je ne 
déroulerai pas ' à vos yeux le triste tableau de 
l'état de votre administration intérieure y il n'est 
aucun de vous qui n'ait quelques grie& à ex- 



JUSTIFICATIVES. ' 5lJ 

poser , . et si je vous entretenais seulement des 
faits principaux parvenus à notre connaissance, 
cette séance ny pourrait suffire '^^ cependant les 
employés travaillent, et s'ils ne soiit pas exempta 
de tout reproche , on leur doit la justice de dire ^ 
que depuis trop long- temps deux d'entre eux 
supportent^ seuls tout le jpdids du travail, tandis 
que rëvidence démontre que cela est presque 
impossible, depuis, surtout, la réunion du grand 
consistoire au G. * . 0. * • et l'augmentation du nombre 
des tenues. Le mal principal , et d'où décotdent 
tous les autres, vient, i* de ce que, depuis trop 
long-temps , vous n'avez point de véritable chef 
du secrétariat-, îi** de ce que le mode adopté 
pour la tenue des écritures est arriéré de plus de 
trente ans de tout ce qui &e fait actuellement en 
comptabilité ; c'est un dédale inextricable dan^ 
lequel la patience la plu$ robuste s'épuiserait en 
vain à porter la lumière, et sans la patience et 
la ténacité du frère Morand^, j'aurais plus d'une 
ibis renoncé à'débrouiller le chaos poudreux au 
milieu duquel se perd trop souvent l'employé 
qui supporte tout ce poids. Nous vous propose- 

* On doit observer que ce rapport a été fait en 
1828, à l'époque où le Grand Orient avait décidé de 
réorganiser son secrétariat , par suite des plaintes qui 
lui parvenaient de tous côtés. 



( 



3l8 PIÈGES 

rons donc incesaaminent un mode plus simpk et 
plus en harmonie avec.les connaissances actuelles ; 
mais Tobjet le plus important et sur lequel j'ap- 
pellerai dès ce moment votre attention , est le 
choix du chef du secrétariat;' car si k correspon- 
dance nest pas exactement suivie, les arrêtes 
ponçtuellemimt exécutes, Tordre des finances clai- 
rement établi, tes recouvrements promptemait 
effectués, vous vous fatigueriez en vain, et vous 
consommeriez inutilaaent votre temps en délibé- 
rations ; rinertie du bureau paralyserait toujours 
vos effort$. 

« La place de chef du secrétariat est une i^ce 
extrêmement importante ; on ne saurait trop ap- 
porter de soin dans le choix de celui qui doit 
la remplir 9 il faut qu'à une solide érudition il 
joigne une grande aptitude au travail, de la di«- 
gnité daiis sa persoime , car il est le représentant 
en permanence du Grand Orient auprès de ceux 
que leurs affaires appellent dans les bureaux ; il 
faut qu'il ait de l'aménité dans ses manières , de 
l'urbanité envers ses collègues : mais, seul res- 
ponsable envers le Grand Orient , il faut qu'il ait 
sur eux la prépondérance nécessaire pour assurer 
et faire exécuter le travail; ce n'est point um 
retraite occupée, comme on l'a dit dans un écrit 
non signé qui vous a été distribué; c'est une 



JUSTIVICàTITEà. Sig 

place actÎTe et très^wiiue, que nous voyions con- 
fier à celui qni se sentira assez foH pour en rem- 
plir toutes les^ conditions. 

« Votre commission a examine a^ec soin les 
divers rapports qui tous ont ëtë présentes sur 
cette matière, notamment celui du F.\ Nogaret, 
du 7 janvier dernier ; elle k pris connaissance des' 
diverses distributions de travail fiâtes par le frère 
secrétaire ^ënéral. Tous ces projets manquaient 
essentielletaient par la base : il faut qu'à Finstar * 
de toutes les administrations , le Grand Orient ait 
un véritable chef de bureau responsable de tout 
le service *, il faut que cette }iboe soit environnée 
d'une juste considération ; il £iut qu'elle soit ho- 
norablement rétribuée , afin que des hommes d'un 
mérite réel puissent être tentés de se prés^iter 
pour l'occuper. 'Vous n'aurez jamais un chef de 
division avec les appointements d'un expédition- ' 
naire , et c'est ie cas de dire qu'une :dépeÉtse 
utile est souvent une véritable économie. 

« Quand vous aurez un bon chef du secrétariat, 
de bons employés pour le seconder, des hommes 
unis entre eux pour le bien du service, et non 
pour opposer une force d'inertie aux changements 
utiles, et pour dégoûter ceux qui s'occupent plus 
particulièrement de l'intérêt du Grand Orient; 
quand vous aurez des écritares bien tenues , de 



Sac pièoBs 

l'ordre et de la digoîtë dans vos bureaux j quand 
la commission d'inspection du secrétariat surveil- 
lera activement la partie dir service qui lui est 
confiée , vous verrez promptement disparaître tous 
les abus , augmenter les recettes , éteindre tous 
les germes de mécontentement et calmer les justes 
plaintes des ateliers qui soupirent depuis long- 
temps après un meilleur ordre de choses^; c'est 
pour parvenir à ce but que votre commission des 
fînaiices, |)ftsnant pour base le rapport du frère 
Nogaret, &it au nom des deux commissions des 
finances et du ^secrétariat ^ rapport dont vous aviez 
lepâncipe, m'a chargé devons présenter le projet 
dont j'aurai tout à l'heure la faveur de vous don- 
ner lecture. 

« Au moyen dé ce projet votre secrétariat vous 
coûtera, y compris la gratification du portier, 
4^700 fr. D'après l'organisation actuelle, il vous 
coâte 49900 il*- ) et il a bien passé 5,ooo fr. cetle 
année, à cause dés gratifications ou indemnités 
que vous avez accot'dées. 

« Il est vrai que nous vous proposons k dé- 
pense d'une pension de retraite de 11 66 fr. C'est 
le droit acquis par d'iineiens services, et fixé par 
les règlements ^ ndûs n'avons pu à cet égard en 
modifier les disppsitions : nous ne pouvons au- 
jourd'hui refiiser l'héritage des temps antérieurs, 



^ JUSTIFICATIVE^. 521 

la justice et la raison 3'y opposent. Vous accordez 
d'ailleurs une honorable retraite à un vieillard 
qui vous a consacré sa jeunesse et ses forces ; c'est 
un encouragement utile pour ceux qui, coBime 
lui, se dévoueront sans réserve au service du 
Grand Orient. 

« Nous aurions peu fait , mes frères, pour l'in- 
térêt de l'ordre , si nous ne nous étions occupés à 
trouver, dans des économies possibles , la faculté 
de pourvoir aux nouvelles dépenses que nécessi- 
tera l'organisation qui vous est présentée : un nou- 
veau travail, établi $ur des calculs très-exacts, nous 
permet d'espérer et de vous prédire d'avance des 
économies utiles sur quelques, points du matériel-, 
d'autres ne sont que des suppre$sions pour les- 
quelles nous avons besoin de vous demander votre 
autorisation. Telles sont les diverses sommes qui 
pourraient soulager le budget de nos dépenses : 

a 1^ Suppression de la pension de la veuve Sa- 
livet. 120 fr. 

« 2** Suppression de la subvention 
pour le mineur Megy 200 

« 3° Suppression des 100 fr. qui 
avaient été ajoutés aux appointements 
du frère servant 100 

Total 420 

I. 21 



322 PIÈGES 

« Voici maintenant le détail des objets dé dé- 
penses sur lesquels nous devons opérer une ré- 
duction : 

<c 1*1 On peut économiser quelque chose sur les 
frais de tenture-, votre commission évalue cette 
réduction à. . . i5o fr. 

« 2** Sur les frais d'impression , i*^ par 
modération des prix; 2** en diminuant le 
nombre des convocations , nous admet-" 
tons une économie de 5oo fr., ci. ^ . . 5oo 

« 3^* Sur le luminaire, nous étant assu- 
rés de pouvoir nous procurer de bonne 
bougie au prix de 3 fr. , au lieu de 
3 fr. 5o c. ; une somme de i3q 

« 4** Sur l'expédition des parchemins. loo 

« 5** Enfin pour les cahiers des grades 
qui pourront être faits au secrétariat do- 
rénavant 4<^o 

« Total des réductions possibles , sans 
nuire au bien du service .* 1700 

« Ce qui est une somme supérieure à celle dont 
vous grèvera la nouvelle pension*, ainsi vous 
auriez, sans augmenter vqs dépenses, satisfait à 
ce que de vieux serviteurs attendent de votre frâ- 
.ternité , et organisé votre secrétariat sur un pied 



JUSTIFICATIVES. SsS 

respectable , et tel que vous serez eu droit d'exi- 
ger du travail et du talent de ceux à qui vous 
accorderez une place aussi sure qu'honorable"^. 

« Je ne passerai pas sous silence un objet de re-- 
cette fort important, et qui fait sentir d'une ma- 
nière frappante la nécessité d'organiser avec pré» 
cision tout ce qui a rapport à la régularité des 
écritures et de la situation du Grand Orient -, je 
veux parler du tort que fout à vos finances les va* 
cances trop prolongées dans les offices d'expert 
au Grand Orient. Cet objet, d'après un examen 
exact , peut être établi pour une somme de 12 
à i5oo fr. , pendant l'exeriîice qui vient de s'é- 
couler seulement', des mesures seront prises pour 
que ce mal ne se renouvelle plus , et vous sen- 
tirez sans doute la nécessité de vous faire con- 
tinuellement représenter le tableau des vacances 
dans les trois chambres /du Grand Prient , afin de 
pourvoir de suite aux remplaoements. Si Ton 
ajoute cette somme aux économies dont je viens 
de vous entretenir ,. vous trouverez un total de 
Saoo fir. 

« La commission a pensé que le Grand Orient, 
se trouvant chargé de fournir annuellement une 

''' Un autre rapport du même frèr^ fixe* le traite^ 
menjt des employés en eicercice et leurs atl^ributions. 



S:)4 PIÈCES 

sommede 3766 fr. en pensions et dons rémunë- 
ratoires, somme exorbitante comparativement aux 
recettes, et considérant que ces dons devaient être 
regardés comme des actes d'une haute philanthro- 
pie, votre commission, dis-je, m'a chargé de vous 
proposer de faire supporter cette charge /jusqu'à 
la concurrence d'une somme de 600 fr., par votre 
caisse hospitalière ^ de cette manière , la charge 
du trésor pour te chapitre dès pensions se trou- 
verait réduite à 2x66 fr., compris la nouvelle qui 
vous est proposée. 

/ tt De sorte que, parle seul rapprochement des 
chiffres çt en compensant lés augmentations de 
charges par les ret;*anchements projetés , l'aug- 
mentation réelle ne serait que de 11^6 fr. 3 laquelle 
somme absorbée et au-^delà par les divers articles 
d'économie.doDt j'ai eu la faveur de vous entre- 
tenir précédemment, et qui se montent ensemble 
à la somme de 1280 fr., laisserait en réalité, au 
lieu d'une charge nouvelle , une économie de 
io34 fr. , dont vous pourriez , suivant les circons- 
tances, restituer une partie à votre caisse de bien- 
faisance. 

« Un objet d'une grande importance a long- 
temps occupé votre commission, et les avis sur ce 
point ont été partagés \ mon devoir est donc de 
vous en instruire : on a proposé de réduire la valeur 



JUSTIFICATIVES. 5^5 

des jetons de présenoe à afr. aa lieu de a fr. 20 c.^ 
cette opiaion était fondée sur ce que, pour quel- 
ques irires qui font partie des commissions per- 
manentes et du collège des rites , ainsi que de la 
chambre de conseil et d'appel , la remise des je- 
tons qui leur serait faite pourrait, sHls étaient 
e:jcacts à toutes les séances , dépasser leur coti- 
sation; la majorité de votre commission a écarté 
cette propositioft , attendu que la valeur des jetons 
étant établie par les règlements , il n'était pas en 
son pouvoir de vous proposer cette modification; 
cependant nous avons cru devoir, le T.*. C*. F.*. 
Morand et moi, nous occuper d'un travail à ce 
sujet, et nous avons reconnu qu'un très -petit 
nombre de frères , dont on devrait au reste exal- 
ter le zèle plutôt que de chercher à le refroidir, 
étaient dans le cas de cette observation , et qu'au 
surplus les paiements en jetons, £aits en 1827, sous 
l'empire des nouveaux règlements, ont donné le 
résultat suivant : 

« 3o9 trimestres, représentant une somme de 

7416 fr. » c. 
c(. Il a été payé seulement aigS 
jetons , représentant une somme de 48^4 60 

« De sorte que la caisse a de bé- 
néfice , uniquement sur les droits 
de présence Sgi . 4o 



5a6 PIECES 

c'est-à-dire plus que la cotisation de 27 loges 
réunies. . \ 

« Telles sont ^ mes frères , les diverses Consi- 
dérations qui ont décidé Tayis de votre comniis- 
sion ) elle s'occupe sans relâche du soin de per- . 
fectienner Tétat de vos finances ; dans ce moment 
encore, notre frère trésorier s'occupe aveô zèle 
du compte de la caisse des consignations , et 
d'un mode nouveau pour la perc^tion des jetons 
de ^présence qui ne permettra plus d'erreurs -, pço 
à peu , nous osons vous le prédire , toutes les 
imperfections qui ont échappé à nos devanciers 
disparaîtront sans retour. 

Ce résultat n'est pas le fruit de combinaisons 
bien savantes, mais il est le fruit M^mi travail d^^ 
* rîgé par le désir de bien faire : nous avons vu le 
mal f c'est à vous de décider si les moyens que nous 
vous proposons sont propres à y remédier. C'est 
dans la coavictîon qu'elle n'en saifrait trouver de 
meilleurs que votre commission des finances m'a 
chargé de vous présenter les arrêtés suivants, qui 
ont déjà reçu la sanction de la chambi^e des fi- 
nances , lesquels devront âtre discutés conjointe- 
ment avec tes retrftndi>ements que j'ai eu la faveur 
de vous soumettre dans le présent rapport. 



JUSTIPICATIV.ES. 5^7 



K 20. 

Quatre membres de la commission, sur trente- 
trois dont elle se composait, protestèrent seuls 
contre sa dissolution ^ parmi eux se trouvait un 
officier du Grand Orient, qui, profitant de son 
influence sur une loge qu'il présidait, parvint à 
la faire participer à cette levëe de boucliers , afin 
sans doute de rendre un peu plus imposante cette ' 
singulière agression de quatre hommes contre cent ; 
mais la loge dot bientôt s'apercevoir qu'elle ser- 
vait inutilement l'amour-propte de ceux qui lui ^ 
faisaient imprimer à deux mille exemplaires leur 
prose hostile *, et tout rentra dans l'ordre accou- 
tumé. 

Voici au reste quelques-uns des passages prin^ 
cipaux de cette protestation, que son auteur ou ses 
signataires appellent une démarche franche et 
honorable. # 

« Le premier de ces actes (ceux qui font le sujet 
« de la protestation ) est un arrêté du comité cén- 

* Brochure de 26 pages, 1828, iraprimerie de Mi- 
gneret. 



S28 PIÈCES 

« irai qui a dëcidë qu'au lieu de frères visiteurs , 
(( dont le droit est d'assister spontanément à toutes 
« les séances du Grand Orient ou de ses chambres 
(( administratives , il ne serait reçu dans le prochain 
€c Grand Orient que des frères désignés par les ate- 
« liers de TOrient de Paris ^ au nombre de sept 
« seulement *. 

(( Le second acte est une délibération de la 
« chambre de correspondance et des finances , qui 
« réduit à trois le nombre de sept visiteurs , dé- 
« terminé par le précédent comité central **. 

^ Les visiteurs spontanés étaient des hommes con- 
voqués par lettres anonymes , et dont le nombre était 
si grand qu'il fut impossible à quatre madtres des cé- 
rémonies , délégués à cet effet , de s'assurer de la qua- 
lité de chacun d'eux; on savait bien cependant que trois 
loges en avaient fourni à elles seules la plus grande 
partie. Pour arrêter cet abus et faire que toutes les loges 
de Paris pussent communiquer au Grand Orient leurs 
observations, on décida (ce dont se plaignent les 
protestàteurs) que chaque loge serait invitée à nom- 
mer ses députés extraordinaires; cela rendit furieux 
ceux qui voulaient^tre cinquante contre deux > leur 
compte n'était pas que toutes les loges fussent repré- 
sentées, mais bien que leur opinion seule prévalût. 

"^"^ Les membres du Grand Orient avaient pensé étouf- 
fer à la séance du 7 mars. Beaucoup d'officiers i^'a* 
vaient pu ngiême parvenir dans la salle , et s'étaient vus 
repoussés assez incivilement par ceux qui ne pouvaient 



JUSTIFICATIVES. SsQ 

« Le troisième acte se compose des faits sui- 
te vants, qui ont eu lieu dans le Grand Orient du 
« i6mai. 

a Déjà une partie des frères visiteurs , spëciale- 
tt ment désignes parleurs ateliers, fiaient introduits 
« dans le Grand Orient; Tenceinte permettait d'en 
« recevoir un plus grand nombre , puisqu'un don* 
« ble rang de banquettes n'était point occupé; ces 
« banquettes enlevées et reportées dans le ves- 
a tibule, les portes du temple furent refermées 
« sur les frères visiteurs qui en demandaient Ten- 
« trée. Cependant, ces portes ayant été rouvertes 
« sur la vive réclamation de la majorité des mem- 

point prendre part aux délibératioDS ; on fut obligé de 
laisser asseoir des visiteurs jusque sur les marches de 
l'autel du président. On décida donc que sept mem- 
bres par loge seraient seulement admis; mais comme 
iLy a près de trois cents ateliers dans Paris, on fit 
remarquer que si le qu^rt seulement des députés se 
présentaient , il serait impossible de les admettre tous , 
concurremment avec les officiers du Grand Orient; 
c'est ce qui obligea la chambre d'administration , qui 
a qualité dans les affaires intérieures pour prendre l'ini- 
tiative, de réduire à trois le nombre de sept pour les 
visiteurs. Ainsi les protestateurs feraient mieux de faire 
le procès au local et non au Grand Orient, dont les 
membres n'ont en cela d'autre tort que de n'avoir pas 
voulu s'exposer ni exposer les visiteurs à une asphyxie 
certaine. 



35o PIÈCES 

t 

« bres du Grand Orient , alors le frère Berville 
fc présenta son rapport an nom de )a commission 
« des trente-trois. A peine avait-il terminé , qu'il 
K fut indécemment apostrophé par un officier du 
« Grand Orient que nous nous abstenons de nom- 
« mer. Onsoulevaune question préjudicielle, dont 
« Tobjet était le renvoi de ce rapport aux ateliers 
« de la correspondance', pour obtenir leur avis sur 
« les mesures proposées» Vainement fit-on remar- 
« quer que tous les ateliers étaut représentés 
<c dans le Grand Orient par leurs députés, ce ren- 
« voi ne pouvait être ordonné sans^nfreindre la 
« constitution même de Tordre* La question pré- 
ce judicîelle fut mise en délibération ; la majorité 
« de l'assemblée, fatiguée de cette controverse , 
a réclama la clôture pour prendre une décision -, 
« raiais l'un des surveillants demanda la parole 
« contre les vociférations de clôture, expres- 
« sien qu'il répéta plusieurs fois , en ajoutant qu'il 
« . s'opposait à toute délibération. 

tt Aussitôt le président leva la séance sans pren- 
cc dre les ordres de l'assemblée"^. 

N. 

* Il faut ici létabUr et exp^quer les faits. D'abonl 
on laissa entrer autant de monde danâ le lien des séan- 
ces que le comportait l'étandue du local et la dignitë 
des délibérations, qui exigeaient ûnpérieusement qu'un 
passage fût laissé libre entre lés colonnes pour 1» cir- 



JUSTIFICATIVES. 53 1 

« Quant au quatrième acte irrégulier , voici ce 
« qui le constitue. La chambre de correspondance 
c< et des finances , dans la sëance du 19 mai^ con- 
ct voqua, pour le 3o du même mois, un nouveau 
« comité général , dont l'objet fut de délibérer sur 
« les circonstances extraordinaires où se trouvait 
« le Grand Orient. Celte chambre nomma une corn- 
a mission, à la composition de laquelle furent 
« appelés les présidents de la chambre sjrmholiqae 
a et du suprême conseil des rites , avec trois de 
« ses membres , qu'elle chargea de régler l'ordre 
« du jour du prochain comité central. Une telle 

culation des oCQciers et dés maîtres des cëremonies , 
ce qui n'avait pu avoîi' lieu et avait occasione' beau- 
coup d'incônvértients dans les prece'dentes séances ; 
eti^fiité il est vrai qu'on laissa les portes ouvertes pour 
qu'une trentaine environ de visiteurs, qui étaient encore 
an dehors, pussent voir et entendre ; on leur fit don- 
ncï' de^ banquetteà t voilà l'incivilité du Grand! Orient. 
Il est vrai , et ûous l'avons dit nous - mêmes , quW 
officier du Grand Orient crut devoir demander la pa- 
role jimmédiatement «(près le rapport, et que ce frère, 
par quelques expressions hasardées et par une logique 
peu réglée , mécotitehta beaucoup de monde. Mats il 
y a loin de là au fait d'aVoît apostrophé indécemmeiit 
le frère Beif ville ? il le trâîtiat dé jeûne frère, dit qu'il 
était îtop jeune , etc.^ cela J)eut être taxe toiit'aù pliis 
ds'iéc^nVenàn^é, lilstis'né peut, eti aucune façon, être 
qoatitlé d'ihfhre. Urt des surveillants, disent les auteurs 



332 PIÈCES 

« composition , dans laquelle étaient compris deux 
« présidents étrangers à cette chambre, n'offrait 
n rien moins qu'une confusion d'attributions se- 
« parées par les règlements généraux \ 

de la protestation , demanda la parole contre les voci^ 
féraleurs de clôture : il y avait donc de» cris tumul- 
tueux , de la confusion ; car ils ne démentent point le 
fait, ils relèvent seulement Texpression employe'e par 
ce surveillant. L'auteur de cet ouvrage était présent à 
cette séaïice , il a entendu des cris , des menaces incon- 
venantes , mais c'est la première chose qu'il s'est efforcé 
.d'oublier; le pre'sident, qui déjà s'était phisieurs fois 
couvert, ayant en vain épuisé ses efforts pour ramener le 
calme, a été vivement sollicité par beaucoup d'officiers 
de lever la séance : il l'a f^tit ; il en avait le droit, et 
dans ce cas c'était un devoir. Il est l^ien singulier que 
les protestateurs lui fassent une querelle de n'avoir point 
pris les ordres de rassemblée; il faut être bien pas- 
sionné ou bien étranger aux habitudes des assemblées 
délibérantes , pour imprimer qu'un président doit , 
dans de telles circonstances , prendre les ordres de 
l'assemblée. 

'*' Ceci est évidemment du remplissage , car nous ne 
pouvons croire que les protestateurs fassent un re- 
proche sérieux à la chambre de correspondance des 
mesures qu'elle prenait pour éviter les occasions de 
nouveaux désordres^ Voulant s'entourer de plus de lu- 
mières , elle invita les trois présidents des chambres et 
les trois orateurs à former une commission ; elle invita 
même les autres dignitaires du Grand Orient à se join- 



1 



JUSTIFICATIVES, 535 

« Le cinquième acte irrëgulier résulte de la te- 
(i nue du comité central du 3o mai. Dans cette 
<c séance le président du suprême conseil des ri- 
« tes débuta "par la lecture d'un compte rendu de 
(1 ce qui s'était passé le i6 mai dans le Grand 
« Orient, présidé par lui-même; il attribua le 

dre à cette commission : quoi de plus sage que cette 
mesure ? on l'a prise souvent pour des motifs moins 
graves , et aucun règlement ne s'y oppose. Toutefois 
l'aveu de l'auteur de la protestation est ingénu ; il 
avoue que le Grand Orient se trouvait dans des cir- 
constances extraordinaires. Qui l'y avait mis? qui était/ 
venu troubler le calme de ses travaux ? qui avait, par 
des lettres anonymes, convoqué cette foule de ma-* 
(pus , à qui on avait soin de dire qu'il s'agissait de 
défendre les intérêts de V ordre contre le despotisme du 
Grand Orient ? Qui faisait tout cela ? qui payait l'im- 
pression des lettres et les faisait porter à domicile ? 
Nous laissons le poids de ces réponses à la conscience 
de quelques maçons qui déjà, sans doute , se sont re- 
pentis, du moins nous l'espérons. 

Le Grand Orient, dépositaire de Tautorité maçon- 
nique qui lui est confiée par le vœu de toutes les lo- 
ges, n'a point fléchi devant ses devoirs; il a combattu 
l'injustice et dédaigné lès menaces ; il est sorti triom- 
phant, cette fois comme tant d'autres, par la force des 
principes, et les ateliers de sa correspondance n'ont 
pas même été instruits par lui des circonstances extra- 
ordinaires où il se trouvait. « 



534 PIÈGES 

H, tumulte ^ui avait eu lieu, dit-il , aux frères 
i( visiteurs. Il attaqua la respectable loge des Tri- 
« iiQSopheç, ainsi que son vénérable actuel , et 
« termina par propdser d'interdire, pendant trois 
« années, les trois ateliers des Triuosophes*. » 



N° 21. 

Note pour la page iSg. 

Dès le principe, la société qui prenait le titre 
de puissance écossaise, s'est vue en butte aux 
diyisions qui n'attestaient que, trop le défaut d'en- 
semble de ses opérations^ uii suprême conseil 
pour la France se prétendait Grand Orient écos- 

* Les officiers du Girand Orient savaient très -bien 
de quelles mains partaient les coups qu'on dirigeait 
contre eux ; cependant ce Grand Otïentproscnpteur ne 
proscrivit personne ; il n'y eut pas même d'accusation 
formelle de déposée, où on ne voulut voir que des 
fr^es égarés ou séduits; et ceux qui déclamaient le 
plus contre Vintolërance dû Grand Orient assistaient 
tranquiUenient à ses travaux , et prenaient même part 
à ses délibérations quand ils avaient qualité pour le 
faire. 



JUSTIFICATIVES. 355 

sais ; un autre, dit d'Amérique, se disait égale- 
ment seul et l^itime Grand Orient écossais. 
On $e faisait la guerre pour des prétentions aussi 
mal fondées d'un côté que de l'autre -, mais le pis 
de tout était le scandale que donnait aux maçonà 
Tassociation qui prenait le titre de Suprême con- 
seil des souverains grands inspecteurs gêné- ' 
roux y par les procès qu'elle fit à ses grands di-- 
gnitaires. £n 1818, elle juge son grand maître 
ad vitam , le frère comte de Grasse - Tilly 5 en 
1819 , elle juge son gr^nd lieutenant comman- 
deur, le comte de Fernig , et plusieurs autres 
membres. Heureusement (ju'aucun n'était con- 
damné à mort^ mais c'|At une chose digne de 
pitié que de voir de$ iSfçons transformés en in- 
quisiteurs et en juges , jouant à la cour d'assises 
avec un sérieux tout-à-fait risible. Nous ne mention- 
nons ici ces faits que pour mémoire , parce qu'ils 
sont trop connus pour qu'on puisse les passer entiè- 
rement sous silence, et nous nous dispenserons de 
mettre sous les yeux des lecteurs les pièces de 
ces procès qui , en ce qui touche le frère Fernig , 
n'avaient rapport qu'à des disputes de pouvoir ou 
de prérogatives de grades -, les personnes curieu- 
ses de ces sortes d'affaires pourront consulter i** 
une- brochure intitulée Tracé des travaux du 
suprême conseil du 33* degré, in-8«, 108 pages, 



556 PIÈCES 

1818 , imprimée chez Stahl^ 2"" une autre sous le 
même titre, in-8^, 3g pages, 1819, imprimée chez 
le frère Setier. Ces deux brochures, dont l'impres- 
sion de la première a été ordonnée à 7000 exem- 
plaires, contiennent les deux procès faits à ces 
deux grands dignitaires par leurs propres frères. 
Quelle fureur de juger ! 






G.-. O.-. DyiEW-YORK. 

(2o«fëTrier58a9.) 
Trèsill.-. FF.-., 



Le Sup.*. Conseil pour la juridiction nord des 
États-Unis, en vous acheminant ci-joint la réponse 
de leurs bien-aimés frères de Charlestoa, a la sa- 

* Ces deux pièces très-importantes que nous donnons 
ici ne sont parvenues en France que pendant l'impres- 
sion de cet ouvrage ; c'est pourquoi elles n'occupent 
pas la place qu'elles devraient y occuper, et c'est pour- 
quoi aussi il n'en est point question dans les divers en- 
droits qui se rattachent à cet objet. 
' Ces pièces prouvent que , même en supposant que la 



JUSTIFICATIVES. 537 

tisfaction de vous confirmer, en tous ses détails , 
le balustre , .etc. , qu'il a eu la faveur de vous 
adresser à la date du ^7 novettibre dernier, vous 
priant d'accepter leurs salutations cordiales et fra- 
ternelles. 

Par commandement , 

Au^ T. . m.*. G.-. J.'.-J.-.-J.'. GOURGAS , ii"i , 
Collège deâ rites en 

Franc». G.*. Sec.\ gén.". du S'.-.-Eiitp.-/^ 

patente du frère dé Grasse-TiUy , qui lui a servi (cl*au- 
torité pour e'iever un conseil supérieur de SS"* , éma- 
nât directement et régulièrement de l'autorité suprême 
d'Amérique , elle ne lui conférait nullement le droit 
qu'il s'est libéralement arrogé ; car cette puissance n'a 
jamais entendu porter atteinte aux justes droits de 
l'autorité maçonnique établie en France , ni créfrr deux 
Grands Orients j encore moins deux maçonneries ; la 
preuve en est évidente , puisque ^ dè^ qu'elle apprehd 
que le Grand Orient professe le rite écossais et le re- 
connaît au nombre de ceux qui se trouvent sous sa 
juridiction , elle lui demande sa correspondance , et 
s'adresse à lui comme seul regulateue de la maçoiyne* 
RIE EN France. Gomment se fajt-il donc qu'elle ne cor- 
respond pas avec le conseil qui prétend être le seul véri- 
table cbef des toaçons écossais ?' Il semble pourtant 
qu'un .titre semblable n'était pas à dédaigner ; la vé- 
rité ariive toujours tôt ou tard malgré la distance et les . 
mers* 

I. 22 



358 MàcEs 

UNÏVERSI TERRARUM ORBIS ARCHITÎECTI 

AD GI^BUll lifGfiSITIS, 

DEUS MÈUMQUE JUS. 

■ * 

ORDO AB CHAO, 

De Torient du grand et suprême Gonbeil des 
frères puissants souverains grands inspecteurs 
généraux du 33** degré , sous la voûte céleste du 
zénith y correspondant au. 3a** 45' 9P'^ latitude 
nord,. pour le district et la juridijction sud des 
États-Unis de rAmérique septentrionale* 

UNION, CONTENTEMENT, SAGESSE, 

Au grand et suprême conseil dès très-puissants 
sbuverains grands inspecteurs généraux. duî 33"^ 
degré, sous la voûte céleste du zénith, qui répond 
au 48"* 5o^ i4'^ latitude nord, établi dans le sein 
du Grand Orient de France, seul régulateur de la 
maçonnerie en France. 

: SANTÉ, STABILITÉ, POUVOIR. 

J. • . 111. •. et puissants FF. • . j 

Le grand et suprême conseil du 33"* degré , due- 
ment, légalement et constitutionnellement établi 



iUSTl9lGA.TlVES. SSq 

à Torient de Charlestoa , CardUine du Sud « à la 
date du 3j mai 1801 , et en vertu des grandes 
constitutions de Tordre, orient de Berlin y i"" mai 
1786, a bien reçu, le aa octobre i8a8 , le balus- 
tre avec tableau que vous lui avez £ait la faveur 
de lui envoyer en date du (non remplie) ^ conjoin-" 
tement avec ses bien-aimés les T.*. 111. •. et puis- 
sants frères^ le grand et suprême Conseil du 33"* 
degré, légalement établi pour le district et la ju- 
ridiction nord, séant à Torieiit de New-York , de^ 
puis le 5 août 181 3 , en réponse aux balustre et 
tableaut ^vte nous vous adressâmes de concert 
avec eux le i" mai 1827. 

Le Sup.\ Cons.\ éprouva un sensible plaisir à la 
lecture d'une pièce abssi digne qu'honorable et si 
justement cotiçue, et qui futsoudainement couverte 
des applaudissements unanimes du respect frater- 
nel et tle la reconnaissance due à un corps su- 
prême auàsi distingué que le vôtre. 

Nous apprécions très-parfaitement vos vues cor- 
rectes aussi bien que la sagesse du style amical , 
fraternel et très-flatteur dont vous nous avez ho- 
norés^ nous vous invitons' à considérer et réfléchit 
que nous formons Pun des plus anciens grands et 
suprêmes conseils du 33°"* , qui , par ltil-méme\ a 
déjà contribué à rétablissement légal de quatre 
autres grands et suprêmes conseils du 33"* -^ et^ 



340 PIÈGES 

quoique nous ayons singulièrement souffert , jus- 
que dans le sein même de nos propres foyers, par 
l'attentat usurpateur d'un maçon mercantile , un 
intrus» «t de ses corps irréguliers , etc*, etc., etc., 
il h'èti est pas moins vrai que nqus avons toujours 
existé, et poursuivi incessamment avec vertu, 
^ honneur, franchise et vigueur coilstitutionneUe , 
la ligne droite et directe du devoir et de nos obli- 
gations sacrées. 

Quant à nos droits et prérogatives, c'est un 
dépôt non moins sacré que commun à l'ordre en 
général et que nous ne livrerons jamais à l'aban- 
don ou à la profanation. 

Mais d'un autre côté nous serons bien heureux 
si l'aurore d'un avenir plus sage et fortuné nous 
met à même d'oublier complétemept tant de trou- 
faleis ) en restaurant les irrégularités et surtout cette 
concorde indissoluble de l'aimable et suave fra- 
ternité, véritable apanage de notre ordre illustre 
et chéri. 

Mous vous demandons donc, très -illustres frè*- 
res , et nous croyons pouvoir l'espérer de votre 
haute sagesse et fraternité, que vous aiderez de 
toute votre prépondérance nos soins assidus à 
rétablir eftcacement sur nos deux juridictions l'é- 
difice saint sur sa vraie base et dans toute sa di- 
gnité simple et vertueuse : de fait, notre courage 



JUSTIFICATIVES. 54l 

se trouve déjà presque entièrement relevé par 
votre noble opinion en faveur de l'honorable pror 
pagation de là seule vraie lumière d'après les usa-r 
ges anciens , ainsi que par votre mépris si énerr 
giquement prononcé à Tégard de tous maçons 
d^un caractère mercantile^ nous réciprôquons hau- 
tement et de tout cœur sur tous ces divers points 
,aveG votre très -illustre grand et suprême conseil. 

Votre offre si obligeante de nous assister de vos 
grandes lumières , aussi bien que de vos riches 
archives, est duement et cordialement estimée; 
nous l'acceptons av^ la plus vive reconnaissance, 
ainsi que votre aimable et fraternelle correspon- 
dance. Heureux si, par un échange mutuel de 
connaissances déjà acquises et à acquérir, nous par- 
venons à vous aider (excusez si noué usons d'une 
figure si joliment présentée par votre suprême 
conseil) à guérir la lèpre de l'ignorance, et les 
blessures toujours renaissantes des préjugés. 

£n répandant au loin sur les deux hémisphères 
les plus vifs rayons de cette seule vraie et unique lu- 
mière caractéristique de notre prdre antique et su- 
blime, preuves qui serontles plus évidentes et égale- 
ment honorables pour tous, de notre zèle honnête, 
ferveur et constance à tenter de ramener, sur la 
terre souffrante , l'âge d'or de l'ancienne franche 
^t acceptée maçonnerie, nous nous joindrons donc 



343 PIÈCES' 

avec allégresse et de toutes nos facultés aux digues 
efforts de votre Sup.'. Cons.*., pour accomplir 
<:ette mission toute divine à laquelle nous sommes 
tous mutuellement engagés par les liens les plus 
solennels. 

yéiablissement de notre grand et Sup.*. Gon- 
.seil compta plus de yingt^sept ans de travaux as^ 
sidus; trois de ses anciens fondateurs, les UL'* 
frères, le révérend docteur Frédéric Dalqho, M.*, 
p.'., le docteur James Moultrie , M.\ D.'., Mo^r 
ses G,'. Levy , Éq.'., sont (encore vivants et lui 
appartiennent toujours. En octobre 1816 nous fô- 
mes affligés par la mort d'un autre ancien fonda^ 
teur, le docteur Isasie Auld, M.'. D.',, dernier 
T.*. ?♦'. Souv.% G.\ Command.*. 

Quoique nous regrettions infiniment les cir* 
constances fâcheuses et opiniâtres qui nous ont si 
long - temps privés d^une correspondance suivie 
avec vous , nous#avon3 été néanmoins plus heu? 
reux avec nos T.\ 111,*. frères des iles Britanni- 
ques , où nos liaisons datent de Tépoque de notre 
formation en 1801 ;, en conséquence nous devons 
vous instruire plus particulièrement que , d'après 
des arrangements commencés, dès 1811 et 181&, 
avec Vl]l.\ collège de K-H, à l'orient de Dublin, 
pour rirlande, à Taide d'un chiffre secret et adopté 
4^puis lors pour le 33"* seulement, et d'un lU •. 



JUSTIFICATIVES. ^3 

frère député^ en v«rtu des articles CDnsUiiitian- 
n^ a , 3, 5 et i3 , après une interruptioji causée 
par la guerre enti^ les États-Unis et l'Angleterre, 
tout a fini d'être consommé à la date des 5 mars 
et i" mai iSaS , et le grand et Sup.*. Conseil fies 
TT.'. P.*. Sottv.*. grands inspecta. gënër.\ du 
33"** degré, sons la V.*. C.** du zénith qui rè-* 
pond à Si"" ^i' oo^' latitude nord (Dublin) pour 
rirlande , a été établi , formé, et organisé en la 
personne des TT.*. lU.*. frères le duc de Leins- 
ter^ T.'. P.*- Souv.'. grand Command.\ (il est à 
observer que de temps immémorial, dans cet te no- 
ble famille, Tlrlaude a toujours reconnu ses TT.-. 
PP.*. Souy.\ grands Gommand**. K-H, et son 
grand maître des F.\ et A,*. Maçons); John 
Fowler, Inspect.*. Lieut.-. grand Cpmmand.*.. ; 
"Thomas Macgill, grand Très.*. génér.\ et grand 
Sec. génér.*. du St.*.-£mp.*.; John Norman, 
^rand maître des Gérém.*. -, John Dumoulin, QL*. 
capitaine des gardes. 

Ces dignes frères nous ayant requis de les in*- 
troduire à la connaissance de votre T.*. 111.*.. 
Sup.'. ConSé*., nous nous en acquittons avec nne^ 
satisfaction d'autant plus sincère que la franche 
et acceptée maçonnerie en Irlande , de inéme 
qu'en Ecosse et en Angleterre, est intacte, res- 
pectée , chérie et suivie dans toute ^ primitive , 



544 PIÈGES 

ancienne et vertueuse simplicité , et qu'une cor^ 
responHance entre des frères aussi dignes que res- 
pectables et distingues ne pourra que vous être 
mutuellement utile et agréable. 

. Leur^ adresse est : 

Jp-F.'tîV.V-Ilsq,-.,. 

/•"'•>,::.. t'....; ' 

D.... C...... 

Les balustres, etc., que vous jugerez à propos 
de nous envoyer, veuillez bien les adresser ; 

D m^:^Edts/^^ .. ^^«j^ 

M-. D.-., 

U.-. S.-. ofA 



Recevez, TT.*. III.-. frères, rassurancêde nos 
sentiments les plus affectueux et nos salutations 
cordiales par les N.*, S.-. , avec tous les plus 
grands honneurs connus et révérés des anciens 
francs et acceptés maçons. 



JUSTIFICATIVES* 545 

Fait, signé et scelle, des sceaux de nos corps 
ineffables et sublimes, près le B.\ A.-, grand et 
suprême conseil séant, Grand Orient dé Charkton, 
Caroline méridionale, ce ^4* j^^^ du 1 1* mois hé- 
braïque appelé sebat, ann.-. maçonn.*. 5588, de 
la Restauration a358, et de Tère chrétienne, mer- 
credi 28" jour de janvier 1829. 

DEUS MEDMQUE JUS. 

Suivent les signatures. 



(Séance extraordinaire du 27 novembre i8a8.} 

UNIVERS! TERRARUM ORBIS ARCHITECTl 

AD GLORIÀM INGENTJS. 



DEUS MEUMQUE JUS. 
ORbO AB CHAO. 



De Torient du grand et suprême conseil des 
très-puissants souverains grands inspecteurs géné- 
raux du SS"* degré, sous la voûte céleste du zé- 
nith , correspondant au 40"* 4^»' ^^" latitude nord 



346 VlÀGSS. 

pour le district et la Juridiction nord des États- 
Unis de r Amérique septentrionale. 

An grand et suprême Conseil des très*paissants 
souverains grands inspecteurs gënjéraux du 33"* 
degré, sous la voûte céleste du zénith , qui répond 
au ^S"" 5o' i/^" latitude nord^ établi dans le sein 
du Grand Orient de France , seul régulateur de 
la maçonnerie en France. 

SANTÉ, STABILITÉ, POUVOIR. 
Très-illustres et puissants frères , 

Le 5 novembre SSaS nous avons reçu, par Ten-* 
tremise de nos TT,\ IU.\ frères de Charleston, 
Caroline méridionale, le balustre et tableau des 
TT.*. 111. '• membres composant le grand collège 
des rites en France , que vous nous avez fait Ta-' 
mîtié de nous adresser conjointement avec eux , 
à la date du (non remplie). 

Nous ne prétendons point vo'us dissimuler Tim*^ 
pression agréable ni la vive jouissance que nous 
avons éprouvées à la lecture d'une pièce aussi frater* 
nelle qu'aimable et obligeante; non plus qu'aux ex^ 
pressions trop flatteuses dont vous nous avez 
honorés ; mais jmm nous redoublerons de soins 
particuliers, à l'effet d'acquérir votre entière con- 
fiaiice et nous assurer pour toujours la coati- 



JDSTiriGATlYES. 547 

nuité de vos heureuses 4ispo$){îons à notre ëgard. 

La saine , sublime philosophie , dont vous nous 
avez fait le pJUisir de nous donner des indices 
aussi pars qu'ils sont justes et intéressants , nous 
ne pouvons qu'y applaudir de cœi^r et h^utementi 
car nos pensées , nos sentiments , coïncident si 
parfaitement avec les vôtres, qu'il n'y ;a que l'ex- 
pression qui pourrsiit nous manquer pour vous les 
communiquer aussi dignement. 

L? vif intérêt que nous attachons à votre cor-* 
respoiidance a toujours été des plus sincères ^ nous 
Tacceptons donc avec d'autant plus de reconnais- 
sance que nous sommes fermement* persuadés de 
ses grands s^vantages et de l'utilité m^ajeure qui 
devra en résulter pour le bien de l'ordre ; nous 
espérons tout de vos hautes connaissances et votrç 
bienveillance fraternelle pour nous aider à réparer 
efficacement la brèche qu'a éprouvé, encepays^ le 
saint et noble édifice. Quant à nous, permettez^ 
nous de vous assurer que nous serons bien heureux 
si nous pouvons pccasionellement vous faire parti-* 
ciper à des communications utiles et intéressantes^ 
aussi bien que contribuer, en tout c^ qui dépen-* 
dra de nous , au bien commun et à l'avancement 
générstl de l'art sublime que nous chérissons tous. 

Le mai^que total de documents officiels ou de 
données positives sur tout ce qui a euji^ en vo« 



548 PIÈCES 

tre Grand Orient depuià des années nous excusera 
sans doute auprès de vous, TT.-. 111. *. FF.-., 
puisqu'il est évident que nos intentions ne pou- 
vaient être autres que de vous plaire ^ nous vous 
remercions donc de la faculté que vous nous ac- 
cordez de vous adresser en droiture, sans intermé- 
diaire, méthode infiniment plus surent agréable. 
Au premier abord la devise Deus meumquejus 
pourrait paraître tout*à-fait mondaine, présomp- 
tueuse , tandis que , bien examinée et prise dans 
son vrai sens , le seul auquel nous puissions avoir 
quelque droit, elle est belle, elle est sublime : 
en eflTet , que peut-il y avoir de plus grand , de 
plus noble pour lliomme que de poursuivre avec 
ardeur Tamélioration constante de son être, par 
Fétude soutenue et la contemplation des divii^es 
perfections de son tout -puissant et bienfaisant 
créateur? c'est alors, seulement, qu'il pourra sup- 
porter sans effroi les regards du juge suprême , 
et qu'il appréciera son vrai droit , sa juste pré- 
rogative , de faire et produire sur tous les points 
le plus grand bien possible et le bonheur général 
de son semblable. Nous sommes intimement con- 
vaincus que vous pensez et poursuivez incessam- 
ment, ainsi que nous, les mêmes anciens erre- 
ments, aussi nous vous eh aimons davantage 5 car, 
comme un ancien T.*. R.*. F.-. Ta très-bien dit: 



JUSTIFICATIVES. 349 

« Il est de nécessité absolue que plus les hommes 
(( vrais, bons et justes se connaissent, ils s^en es-" 
« timeat éi s'en aiment d'autant plus. » 

Nous apprécions parfaitement bien la juste va- 
leur des connaissances acquises, fruits d'un tra- 
vail aussi assidu que le vôtre depuis tant d'an- 
nées , ainsi que les richesses eu tous gelures qtie 
doivent nécessairement contenir vos archives; mais 
malgré tout notre dévouement et bonne volonté , 
la réciprocité en ce point ne pourra être égale,; 
nous recevrons donc tout de vous, avec une juste 
et sincère reconnaissance, ambitionnant peut-être 
beaucoup plus que nous n'osons véritablement 
espérer. 

• Pour l'utilité de la juridiction sud j et par égards 
pour ces m.*. FF. \ , les originaux du balûstre et 
tableau dont vous nous avez gratifiés conjointe- 
ment avec eux , resteront déposés aux archives de 
Gharleston U.'. M.'. ; en conséquence et dans le 
cas où cela ne vous causerait point trop d'em- 
barras , nous vous prions de vouloir bien nous 
expédier un second tableau , avec signatures , de 
votre T.'i 111. *. grand collège des rites, aussi 
bien , si possible , d'y joindre celui du T.'. Sub.-, 
Grand Orient de France , ^n général , aussi avec 
signatures, documents qui nous seront aussi ira- 
portants qu'agréables. 



â5o PIÈCES 

Nous avons pensé que vous ne sériez proba- 
blement pas friches d'avoir i!|uelques nottons sur 
le rite angio - américain pratiqaé ant Étals-Unis. 
En conséquence notre présent balustre se trouve 
accompagné d'un paquet contenant les ouvragés 
suivants : Freé màsorCs Ubrarjr , i vol. in-S"*; 
MasorUc chari, t vol. iri-iî»; Templar^s ckart, 
I vol. in- 12 •, Genius and defence of Masonry, 
I vol. in -12. Par l'influence de notre T.*. lU.*. 
frère inspecteur lieutenant grand commandeur 
Richar Riker, premier juge au criminel , et gref- 
fier de la vilte de New-York; nous avons obtenu 
et y joignons un Mémoir prepared at the re- 
quest ùf comnàtteè of the common council of 
the eity of New-York , presentèd to fhe Mayor 
of the City at the célébration of the completion 
of New- York Canals, etc., etc., etc., avec une 
petite boîte contenant une médaille en argent. 
Nous espérons que l'examen et la lecture de ces 
divers ouvrages vous procureront quelque intérêt ; 
• quant à des renseignements ou détails plus par-- 
ticuliers vous nous trouverez toujours prêts à uti- 
liser nos relations fraternelles par tous les moyens 
à la disposition de notre grand et suprême conseil. 

Nous désirerions bi#D recevoir l'adresse parti- 
culière des divers corps suprêmes du 33^ et sou- 
verains conseils deK^H, qui existent à Berlin ^ 



JUSTIFICATIVE!^. 55ï 

Stockholm, Hambourg ^ ÂUemagne, Suisse, etc. , 
auprès desquds vous nous aocorderiez la précieuse 
faveur et faculté de nous réclamer de vous, TT.*. 
m.-. FF.-. 

Pour rinstructîon et l'utilité de notre juridic- "^ 
tion , nous nous occupons depuis bien des années 
à former xjine collection de tous les ouvrages in- 
téressants, publiés en divers pays, sur la franche 
et acceptée maçonnerie en général ^ si ce notait 
point trop abuser de votre complaisance, nous 
vous demanderions de vouloir bien nous diriger, 
en nous donnant une liste de cev^x qui ont paru 
en France o» ailleurs, et que vous pous recomman- 
deriez plus particulièrement, ainsi que Fadresse, 
à Paris , où nous pourrions les acquérir. 

Veuillez bien prendre note que le 5 juillet 58218 ^ 
Tillustre frère Giles Fonda Yates, âgé de trente-^ 
quatre ans, de la religion protestante réformée, 
avocat , a été admis en notre suprême conseil , en 
sa qualité de i^eprésentant le grand et suprême 
Cons.\ de Charleston pour le Sud, . 

Le Sup.*. Gons.'. est peiné d'avoir à vous- an" 
noncer la mort^ le 17 juillet S8âi8, de mi.*^ 
frère M.-. L.-. M.-. Peixotto, rabbin de New-York^ 
Tun de nos fondateurs et ancien ami. 

Les balustres, etc., que vous jugerez à propos 
de nous expédier, nous vous demandons de vou-^ 



'55a PIÈCES 

loir bien les diriger directement par la voie des 
paquebots du Havre ^ les adresser tout simplement 
à notre IlL*. frère grand, secrétaire général du 
St.'»-Emp. '. , comme suit : 

Monsieur. J.-.J.\ J.-. G , 

Aux soins de MM. C. et B , agents des 

paquets. • 

A N...Y.... 

Veuillez accepter, TT.*. III.-. et CC.-. FF.-. ^ 
i'eSnsion vive et sincère de nos sentiments les 
plus distingués, vous saluant bien . affectueuse- 
ment par les N.*; S.\ et avec les plus gi'anijs bon- 
néui^s connus et révérés danfe le rite éçossiâis an- 
cien et acceptée 

Fait^ signé et scellé des sceaux de nos corps 
ineiBables et sublimes, près le B.-. A,*, grand et 
suprême conseil séant Grand Orient de New-York, 
ce !ii« jour du 9** mois hébraïque appelé Kisleu, 
ann.\ maçonn.'. 5588, de la restauration à358, 
et de l'ère chrétienne, jeudi le %*f jour de no- 
vembre 1828. 

DEUS MEUMQUE JUS. 

Suivent les signatures. 



JUSTIFICATIVES» 555 



W 25. 

Extrait des colonnes gravées dans le Souv.\ 
- Chap.\ écossais du rite ancien et accepté 
du Père de Famille, vallée d* Angers *. 

Sëanee do 37* joar da la* mois 58 ix (37 février 18 13). 

LeSouv.*. Chap.-. régulièrement convoqué et 
assemblé dans le lieu ordinaire de ses séances, 
s^est livré aux travaux suivants. 

Un jnembre a dit : 

« Le président du Souv.*. Chap.*. a reçu, le 

"^ Cet extrait des travaux du chiqpître du Père de Fa^ 
mille est extrêmement curieux* On y discute d'une ma- 
nière claire et sans réplique les prétendus droite du 
Sup.*. Cens.*., qui alors se prétendait indépendant du 
G.*. 0.'., et de plus il établit d'une manière positive 
c(ue les grades supérieurs écossais étaient connus et pra- 
tiqués en France avant l'année 1762. Nous regrettons 
que l'étendue de ce petit livre, qui est devenu fortrare, 
ne nous permette pas de l'insérer tout entier ; il pro- 
duisit, lors de son apparition, une grande sensation 
dans la maçonnerie ; il est suivi de pièces justificati- 
ves fort importantes. 

I. 23 



22 de ce mois, par la poste, sans lettre d'avis et 
sans lettre explicative , un décret rendu à Paris , 
le 2 décembre dernier, par des maçons prenant le 
titre de Sup.-. Cons.'., pOor la France, 33"' de- 
gré du rite écossais ancien et accepté. 

« Ce décret est certifié, manu propriâ, par le 
î'rère Pyron, qui prend le litre de Secret.*, du Sty'.- 
Émp.'. En eilet,- cette signature, rapjprochée de 
plusieurs autres apposées à des lettres écrites par 
ce frère, est absolument semblable, et ne laisse 
aucun doute sur son authenticité. 

; m Une copie de ce décret vous avait déjà ^té 
çommjuniquée le -20 janvier derniier; ce jour méose 
vous déclarâtes qu'il reposait sur des ùxxsfcauc et 
controuvéSy en ce qu'il supposé qu-Abrafeam a or- 
g;anisé ici uu collège de G.\ Écofis.'. 29** degré, 
et un Souv.*. Trib.'. de 3i"® ; quand, à quelque 
époque que ce sôit, ce frère n'a fondé âucone es- 
p>èce d'établissement maçonnique à Porient d'An- 
gers, éôit dans la loge et dans le chapitré du Père 
de Famille^ soit dans les autres loges et chapitres 
du miâme orient; 

. a Cependant je vais vous doimer lecture de.ce 
décret que j'attribue au frère Pyron puisqu'il Pa 
revêtu de sa signature. 

a 11 en résulte que trois maçons de cet orient 
ont adressé au Sup.*. Cons.'. du 33"* degré, trois 



JUSTIFICATIVES. 535 

xfiplqme^Ji.eux accoi^4ës par le Souv,*. Trib.\ J^ç 
G.% Iosp.\ Inq.\ Comin.*., érigé près la Ipge de$s 
É lésées de Minerve , à Paris , pour être soumis :& 
504 i^ff<z.^ ept exécution de son décret ^u ig J9n- 

. « , Lf fr^re Fy ron a .sanS: doute cru po«ivoir:<cpnr 
dure de la démarche faite par ces trois* frères au- 
près d'un nouveau sénat maçonnique , qu'il p^ca2t 
avoir, organisé à Paris pour se consoler de l^nter- 
dit jeté sur lui indéfiniment par le G.'.O.*^ d^ 
France > que notre chapitre, dans ses différentes 
chambres, reconnaissait Tautorité de ce Gons.*. et 
sa .suprématie ; enfin qu'il s'était rangé sous sa baJa* 
nière, comme étant celle du régulateur de$ iliai- 
çon^ du rite ancien et accepté. > 

« Mais, mes frères, jamais le Sup.\ Co.ns*\ 33"? 
degré, ne s'est fait connaître à nou» d^une ma^ 
nière oiBcielle , authentique ; jamais n6us i^'avona 
entretenu avec lui aucune espèce àtà correspond 
dance. Nous avons reçu , le gayril'iSu, un décret , 
du Sup.\ Cens.'. 33"% du 19 janvier précédent V 
signé Pyron. De suite nofus en éorivimes à notoe 
député près le G.-. 0.'. à Paris. Sur sa répons^^i Ib 
Chap..'. ordonna qu'il en serait référé au G.*. Qi% 
par les officiers du Chap. '•..Le 5 août ces dîgnî»-, 
taires écrivirent au G-*. 0.*. pour le supplier, de 
tracer la conduite que devait tenir le Souv.*. Cha* 



556 PIÈCES 

' pit.\ dans cette circonstance, et de déclarer s*il 
deTait reconnaître fe juridiction du Sup.*. Côns;'. 
institué par le frère Pyron. 

« Le G.-. 0.\ a accusé réception de cette co- 
lonne le îxf août suivant, sous le n* 10771, en 
annonçant qu'il l'avait renvoyée à la grande loge 
de conseil, comme étant l'atelier qui devait en ' 
connaître, 

« Le Souv.". Chap.'. , Xîoifvaincu par cet accusé 
de réception que l'existence de l'établissement du 
frère Pyron n^était pas encore avoué par le €.'. 
0.'., s'est abstenu de toute correspondance qui 
p^t ïafire supposer qu'il eût jamais reconnu sa ju- 
' ridiction et cessé Je suivre la bannière du G.*. 0.-. 

« Cependant , le 2 décembre dernier, le frère 
Pyron fait un'rapporl au Siip.'. Cons.** sur la de- 
mande en o^î^a de trois diplômes envoyés par trois 
maçons d'Angers \ et parce que ces diplômes sont 
revêtus de la signature à' Abraham, il en con- 
clut qu'Abraham a^ organisé dans le chapitre du 
Bère de Famille un collège de G.*. Écoss.*. 29"% 
un prétendu Souv.«. Trib.*. Si"'. En conséquence 
il obtient un décret qui déclare irréguliérs ces 
deux Chap. '. érigés près la loge écossaise du Père 
de Famille, par le frère Abraham , qui n'a jamais 
rien établi ici, soit dans ce Chap.*. , soit près des 
autres loges de l'orient. 



JUSTlF|CA;TiY£S. 557 

a Remarquez ^ mes très -chers et illustres frères, 
que le frère Pyron fait rendre ce décret fulminaati 
'^ sans, au préalable, avoir demandé ou fait deman- 
. der au Souv.% Chap.\ du Père de Famille^ en 
vertu de quels titres les hauts grades.se confèrent 
dans son sein. Le Sup.*. Conseil n a jamais justi&é 
de ses droits, n'a jamais prouvé sa juridiction au 
Ciiap.*. du Père de Famille; il n'a jamais reçu 
de ce Ghap.*. un seul. acte duquel, il pût inférer 
qu'il se rangeait sous sa bannière : et cependant , 
sans aucune information préalable , il déclare ij:ré-< 
guliers un Collège, un Souv.*. Trib.-. fondés dans 
son.sein par Abraham, quand ce maçon n'a jamais 
rien fondé dans le Chap.*. du. Père de Famille i 
qjaand le 3i""* ne s'est érigé que dix-sept jburs 
après la date du décret du a décembre, et pour 
* suw,re les conseils marnes du frère Pjron, qui 
depuis a fait offrir de le constituer au 32"*S 

« Maintenant, mes frères, que vous pouvez ap- 
précier la conduite du frère Pyron, je vais vous 
mettre à même de juger s'il peut réellement exis- 
ter un Sup.'. Cons.'. de Sa"' degré pour la France, 
au rite ancien et accepté. 

ic Ce rite était professé à Paris et à Bordeaux , 
avant même l'année 1762. Les règlements, rédigés 
en trente-cinq articles, en 1762^ par neuf com- 
missaires de Paris et de Bordeaux, prouvent ce 



fadt d^une maHÏère ififcotitéstàble. A fe vérité, 
^elqises triacoiisr, qui avaient Besoin de titifeàpour 
défendre ou protéger lenr institution , oatdcmné, 
(domine approuvé en Prusse, le i** mai 1786, par 
le roi Frédéric n, ce même règlement de 1762. 
Mais itest facile de prouver Terreur de ces illus- 
tres frères. ' 

« Dès 1750, on ne professait' en Prusse que là 
maçonnerie réforhiëe, et le roi de cet État,' qui 
protégeait l'ordre , n'en a jamais été ni le chef nî 
le grand maître. Mais il l'eût été,* qu'au 1** mai 
1786 il n'eût pas pu approuver ni faire des règle- 
ments pour la maçonnerie; car, dès avant cette 
époque', il avait eu une attaque d^apopleiite as- 
pbyxique. Sa maladie dura onze mois, sans inter- 
ruption et sans relâche. 11 mourut dans l'année 
T786. Consultez V Histoire sécrète de là c6ur de 
Berlin^ a vol. in-8% 1789, t. F, p. îii5, îxviii* 
lettre. 

ft Si ce souverain est mort en 1786 , après onze 
mois d'une maladie extrêmement grave , comment 
put -il prendre part aux règlements du i** mai de 
cette même année? comment put - il les approu- 
ver? Mais Frédéric II , nous l'avons déjà dît , n'é- 
tait même pas grand maître des loges prussien^ 
nés,' encore moins des loges allemandes. Ouvrez 
le tome III de \ Histoire de la Monarchie prus- 



JUSTIFICATIVES. Sflg 

siêAnep publiée ei^i^S^, paf Mirabeau, \ V61'. 
în*8% el voDS trouverez ce paissage : « C'est dom*- 

« mage que Ft*4dérie II ^&'ait pas pouissë ia 

« fenreâr jusqu'à devenir grand maître de toutes 
« les ioges^ aHeraandes on dii tooins prussiennes ; 
« sa puissance en. aurait re^u un accroissement 



« consïdërafaAe ;......... ^.. et bien des entrepfS^iif^^^ 

« mîlîlaires... ». auraient pris un autre' tour ^ 

« s*il ne s était jamais broUilU avec les supérieurs 
«c de cette association. » ' ^ 

Ce passage est emprunté de Fouvrage allenianU 
de M. Fisckers. f^ojr. Fischers Geschichte Fricdct- 
richs des a ten , tome L 

« Quelle confiance aurez^vous maintenant dans 
le paragt»aphe 11 du considérant qui précède le 
vœu qu'émet le Sup.*. Cons.". 'SB"^ organisé *p!xv 
le frère Pyron, dans .son décret du premier jour 
du citiqèième mois 58è6, où il suppose que la 
dignité de -^uverain des souverains résidait daiî^ 
la personne de Frédéric II , roi de Prusse -, et qu'il 
a délégué sa souveraineté au Sup.'. Cons.^i'du 
33"", pour l'exercer après sa mort? 

a Mais recourons au registre du G.*, lusp.*. 
député, le frère de Grasse-Tilly. Nous en avons 
une copie , ^t nous la mettons sous vos yeux. Il 
en existe en France plus de quarante aiilres. 
^ <( .Veuillez vous rappeler, très-illuslrès frère^, 



♦^^Iw 



36o PIÈGES . 

que le 33""' s'ëlaie de ce . r^^tre pour prouver 
la légitimité de ses pouvoirs, et la réalité des 
treute-trois degrés dans le rite aadea et accepté. 

« Ce registre, mes frères, fournit la preuve 
que les vingt-cinq degrés du rite ancien étaient 
professés à Paris en 1762; et que le règlement en 
j ftuiJIl -cinq artides, dont nous avons déjà parlé, 
fut rédigé à Bordeaux , et npn pas à Berlin. 

« Suivant la pièce n** i de ce registre, le frère , 
Stephen Morin donna le grade d'Ia3pect.*. député 
à Franklin. M^is , avant tout , disops par qui Ste- 
phen Morin fut lui -même autorisé à donuer ce 
grade. Le 27 août 1761^ il lui fut délivré à Paris 
uue patentQ signée du frère Chaillou de Joinvillè, 
du prince de Rolian et de beaucoup d'autres frè*- 
res prenant le titre de princes de royal secret , 
à reflet de répandre la maçonnerie de perfection 
au-delà des mers, et d'y créer des G.*. luspect.*. 
députés, en tous lieux où les substituts gradés ne 
sont pas établis. 
/ Nous vous avons dit que Franklin tenait de lui 
ce titre *, Franklin le donna à Mozes Hyes \ Mozes 
Hyes le donna à Spitzer, à Charles - Town \ les 
députés Inspect.'. réunis à Philadelphie le don- 
nèrent ^à Moser Cohen; Moser Colien .le donna à 
IsaaaLong; et Isaac Long le donna à Charles- 
Town au frère de Grasse-Tiliy et autres. 



JDST.IFICÀT1YES. 36l 

Le frère de Grasse n a donc fait qae rapporter 
à Paris, en i8o4 , ce qui en était sorti en 1761 . Il 
a de même rapporté d'Amérique les règlements de 
1762, faits pour les maçons du rite des orients de 
Paris et de fiordeani. Les possesseurs du rostre 
du frère de Grasse n'ont donc que ce qu'il a reçu 
lui-même , les xingt-cinq degrés du rite ancien, 
divisés en sept classes par le règlement de 176a* 

Mais ces frères ont-ils ces degrés régulièrement, 
légitimement? Non , mes frères, si , comme nous 
le devons , Jions nous en tenons au texte même 
de la patente délivrée, le a7 août 1761, au frère 
StephenMorin. En effet, que porte cette patente? 
Que le frère StephenMorin est autorisé à répandre 
la maçonnerie de perfection, et de créer des Insp. *. 
en tous les lieux où les substituts gradés ne sonrt 
pas établis. Or, ee frère, et tons ceux qu'il a créés 
ou qui lui ont succédé, n'ont pu et ne peuvent 
donner cpî! irrégulièrement les degrés de cette ma- 
çonnerie en France 5 puisque leur pouvoir ne les 
antbrise à les répandre qu'en tous les lieux ou 
les^substàtuts gradés ne sont pas établis. Ainsi 
Jes droits de ceux qui ont concédé cette patente ^ 
ou de leurs représentants légitimes , restent tou- 
jours les mêmes en France -, ou, pour parler plus 
exactement , sont les seuls en vertu desquels tous 
les degrés du rite ancien puissent être donnés. 



36a ... pxàcAs ' 

Et qook. sont 'IeiSKCes6éurs'hâ^Hitbeft>'dù libère 
ChaiUou de Jmiville, dii prince de Sofaaii et ides 
autres prihces de rojral secret? Le Grand Orient 
de France. j . f ; . 

a £q effet , mes frères , eu 1773^ la gvattde-ïoge 
de;Fraiicey qui possédait la maçonnerie db*rite 
ancien^ fut fQiiâue:dans ie Or^ni^ OllienU.-£fle hit 
donna dôfUQ tous ses diK>it6»,Cq>enîdant(}uelqtiet0 die- 
sîdeats se refusèrent à cette téunioâ^ qui s^opëra 
entièrement eh l|aa yîii, par celui. de Torieiitde 
Clennont, :qui contenait les^ nestes 4le^ TaBci^ine 
grande logeet des Chap.*: de hauts grades de 176^. 
Aifnsi'le G.*. 0.*. est derenu, xlepuis Tannée ij'j3^ 
le seul lëgiliihe possesseur. des. vingt-cinq dejpës 
du rite anciea et accepte* Nulle autre puissance 
maçonnique enFraiace ne peutiesconfiérer^ s'en 
attribuer la juridiction ni la sàrveiilàace. 

« Cependant il existe à Paris «ne nouvelle |)ui»- 
sance maçonhique qui prétend. €[aaifisi que ftis-- 
qu'au i S"* degré le pout^oir résidé dans ieii. \ 
0.\ de France y de même, il faut que pour les 
degrés supérieurs il j ait un centre unique , et 
jque ce centre ne peut être que le Sup.\ Cons.\ 
33"* degré y établi rue Neuve-des-Petits-Champs, 
n'» 36. 

. « Mais quels son t. les titres de ceSup.:*. Ccmis,'.? 
Nous vous l'avons dit 5 le registre du frère de 



JUSTIFICATIVES. 



565 



Grassé-Tilly: D'après ce registre même rf n'existe 
que vîtï^-cinq degrés dans' \e rite ancien' 'et 'ac- 
céfilë; «t «ttcore, d^âprès le titré prîmordiarl , le 
frère de Grasse n'a pu , ses successeurs n'ont ptl 
conférer ces degrés en France*; leur mission ne 
peut &'eiercer que dans ïésr lieux où lesr substituts 
gradés né sont pas établis! Et cependant le Sup.'*. 
Ccim.'. proclame; déclare îrréguliers des'€bap.*., 
des Con«.'v, ériges par la seule autorité légltitttè 
en Fffeiicè,' parle G.-. 'O.*. 
• k Mifli"k Sttp.*; Cons.-. prend le thré de Slip.^. 
Gùmr.} d» 53"*. Ce degré n'est pas connu dans 
lé Hte ancien et accepté. IJn Sup.*. Cons.*: de cfe 
degré ne peut dbhe prétendre à rexercicé de sfa 
jùridiCtiônsurdèsChaf).-. d'un rite quSl lie pW- 
fosse pas P Eh \Aèà\ m^s frères, vous vous* Irow- 
pea encore. Apprenez que les membres du Suf).\ 
Cons.*. schitiennehl qtié la maçonnerie an rite an- 
ciCE et aôcèjpté, qui leur a été apportée d'Amé- 
rique, renferme trente-trois degrés, quoiqu'il soît 
prouvé qu'elle n'en a jamais contenu que vingt- 
cinq. Mais, pour justifier ce nombre de trente- 
trois, dn a supposé des degrés donties cahiers 
n'existent nulle part en Europe , ni en Amérique -, 
et d'un grade pris dans un autre rite , on en a fait 
quatre, les 3o-, 3i-% Sa-* et 33**. Plus tard, à 
la vérité, les autieurs de ces additions ont senti 



364 PIÊGBS 

qae^ s'ils pouvaient amener beaueoop de maçons 
à croire, par exeni{rie, que les cahiers des »3*% 
34"''', a5** et a6"^ degrés manquaient, il serait 
difficile d'expliquer une nouvelle lacune-, et sans 
réfléchir si, en la remplissant comme ils Tout 
jtail^ elle ne serait pas {dus inexplicable encore, 
ils ont , dans une assemblée tenue vers la fin de 
i8o4 9 ^^^^ u^ l^^^l ^^^ Neuve-des-Petits*Champs, 
emprunté deux grades dans d'autres rites : VÊcos^ 
sais de Saint- André et le Tribunal. Et pour 
saociionner^ette division de la maçonnerie|au rite 
ancien et accepté, en trente*trois degr^, un nou^ 
yeau règlement ré(Ugé, dit-on ^ à Berlin ,. enK78&, 
a été ajouté à celui de 1762, comme approuvé par 
Frédéric II, roi de Prusse, daus.ufi temps où ce 
souverain était malade d'une attaque d'apoplexie. 
« Comment, après de semblables titres^ contes- 
ter au 33"^ le droit de proclamer irréguliers, uu 
collège dé G.*. Écoss.\, même un Souv.-. Trib.'. 
3i"'*, qui n'existait pas à l'époque Axx'k décem- 
bre, et qui n'a été établi , pour la forme feule- 
ment, que plusieurs semaines après , et pour céder 
aux insiuuations du frère Pyron , qui depuis a 
fait offre de le constituer au Sa"^ ? Mais à quel 
prix , mes frères ? Pour la modique somme de trm 
. ndUe trois cent huit francs l Nous avons écrit au 
frère Pyron que nous ne pouvions faire le sacriÇce 



JUSTIFICATIVES. 565 

àe cette somme , quelque légère qa'eUe pût pa- 
raître. Et pour réponse » ce respectable frère noua 
a adressé le décret- du a décembre , comme sans 
doute il Ta adresisé à tons les Chap.*. du rite. Aussi 
kmg-temps quHl a pn espérer que nous contribue- 
nifïïs aux grandes dépenses que leSupr. Consr. 
a à faire; ce sont ses expressions (lettre du 3o 
janvier i8ra)^ ce trop célèbre décret est resté dans 
la poussière du secrétariat du Saint - Empire ; le 
frère Pyton eût même consenti à le cartonner; ce 
sont eocore ses expressions : mais nous nous som- 
mes expliqués clairement ; nous avons dit que nous 
7W pouvions;... et le frère Pyron a fait connaître au 
monde maçonnique ranathéme qu'il a failprononcer 
contre nous. Et nous , que le besoin d'une légitime 
défense anime par-dessus tout , nous prouvons au 
monde maçonnique , que le frère Pyron et le Sup. *. 
Cons.*. qu'il a institué, sont irréguliers, etn'odt 
aucune juridiction sur les loges et Cbap!*. du rite 
ancien , érigés par le G.*. 0.'. de France. 

« En effet, d'après le titre accordé au frère 
StephenMorin, le frère de Grasse ne pouvait créer 
des inspecteurs que dans les lieux où les substituts 
gradés n'étaient pas établis; et le registre de ce 
frère .prouve qu'il savait respecter la lettre de son 
titre. On trouve, à la page 76 , que Jean-Baptiste- 
Pierre- Julien Pyron , ancien agent général, inten- 



3^ ,pii6i;». 

pr4ifé s^rMei»! CQQ^ma (}ëf^t« G. % Inafifeat. *. {Qétir- 
^t «^$ l0. i^tot, (;«)attlcW,e5t signé ^n»«,i d$ 

. '« lie fii^ce PyroU'PPUfvaUr^l produira n^ fiiitre 
tUre, 4e isop Jw^iition au grade du âS"*' ? Non , 
mes ffères.'Ea effçty QÙi^taity en i&64).à Paris, le 
temple mystërieiix desiiiitiatioiis au 33°**?IlnY 
en avait pas. £t cependant le frère Pyron est ser 
crétaire du Saint-Empire , .ea4'autre$ termes , d» 
&ip,\ Co«s-% 33°^* degré! Dans quelle loge de 
perfection, dans quel Gbap.*., dans quel tribtrnal, 
dans quel conseil, une simple prestation de ser-- 
ment put-elle jamais tenir lieu d'initiation P Mais 
en supposant que cette fixrme fut admisedaUs ce 
nouvel ordre, il reste encore à examiner si le frère 
Pyro^ est Gr. Inspect.*. pour la France. A3s«ré- 
ment, non; ^f>n propre titre exprime le oouUaiire. 
U peut encore moins prendre le .titre de G.*. 
Inspect.^ du 33"' II est, d'après son titre, dé- 
puté Q.\ Inspecta: Génr. du 33"*% c'est-à- 
dire, commis du 33"**, destiué par les G,\ Ins- 
pect/. à les représenter dims les îles frunqimes 
du vent et sous là vent. Et cet W.r. député 
dans l'Amérique, qui n'a aucun titre régulier, 



JUSTiFI/GtàTIYES. SS^ 

<\ft\ n^r peistMJa&trfier: ^ son Iniliàtiob, dëdare 
irr^iiUjt^ns ^e^il^^à^X d'un Soii¥i\ Ghap.\ ëiigës 
jjfcar.fe.^;.-. (^:... d^Fjracnc^ ! par la seule sutoriké 
Ugiflimequi put 1« créer el rorganisèr ! î 
: a Dang notre supplique, disons «à ce sénat ma^ 
çonnique: ate i8 navembre x8o5^ vous nous avezi 
« accordé des capitulaires qui érigent dskûs le aein 
^ de\2Llpgeà\xPèredeFamille^xxnSonv.:4€hsif.\ 
<i au rite ëcossai^ , ancien et accepté, san$ liroir 
ic tation de degrés* Vous aviez ce droit , puisque 
« 4çpuifi 1373 vous êtes possesseur des vingt^inq 
« degrés de ce rite. Défendez votre ouvrage, 
^c défendez vos droits» Un Sup.*, Cons.\ 33""", 
« établi à Paris, a publié, dans. un écrit du 19 
.«• janvier iSt'i, que vous ne pouviez conférer les 
<( degrés de ce rite, que jusqu'au i8*"' inclosir 
u veinent : le frère Pyron, dans une lettre du 3o 
« janvier dernier, à notre, député, ose avancer que 
« même vous n avez pu.nous constituer à un degré 
« supérieur au 14"*' j et pour le prouver, il in- 
c( voque le concordat du 5 décembre ii8o4. 

tt Cependant nos capitulaires renl'erment ces 
<c expressions très -claires, très -précises : Le G.\ 
« 0.-. érige à perpétuité un Sou^.\ Chapr. 
« Écossr., au rite ancien et accepté, dans le 
<c sein de laRr. L.\ du Père de Famille. De- 
« puis cette érection , vous avez délivré y sur notre 



I 



568 PIÈCES 

« demande, des brefs au i8^* degré : vow avez 
a donc reconnu que nos capttnlàires noiis don- 
« naient le droit de coi^érer des grades an^dessas 
« du i4*'* Celte reconnaissance de votre part est 
« uiie preuve que ce n'est pa^ en conformH^ du 
« concordat que nos capitulaires ont ëtë concèdes , 
« mais bien en vertu du droit que vous avez acquis 
a par la réunion, en 1 778 et en l'an VIII, de la gran- 
<i de loge de France et de l'orient de Clermont. 

«( Vous nous avez accordé ce titre indépendam- 
a ment du concordat du 5 décembre î8o4, que 
« vous n'avez jamais publié ni notifié aux Ghap.*. 
« du rite. Ce concordat ne pouvait rien ajouter 
« aux droits que vous aviez acquis en 1773, et 
a qui, à l'époque de la délivrance de nos capitu- 
n laires, étaient ce qu'ils sont encore aujourd'hui, 
<c les seuls véritablement légitimes, le^ seuls en 
« vertu' desquels notre Chap.'. pût être érigé au 
<c rite ancien et accepté. Vous n'avez point limité 
a nos degrés; vous avez, en agissant ainsi, sqivi le 
« règlement de 1762; de notre côté, nous nous 
« y sommes également conformés. 

« Cependant un Sup.\ Cous.'. 33"", dont 
« jamais vous ne nous avez notifié ni l'existence, 
(1 ni les droits , vient de se faire connaître comme 
« notre régulateur , à nous qui n'avons, jamais 
<i avoué que vous pour notre chef d'ordre -, et 



JUSTrFICAtlVES. S69 

« c-crt etf dÀràisant dans nùtte sein , jus^'à des 
« Cha|>.v qoi n'y- existaient pas , cju'H nous a ao- 
« tifié ses droits et sa puissance* 

« Mieux que nous encore, vous savez si cette 
« puissance est régulière ^ légitime et confirmée 
tt par le consentement unanime des Cliap.-. du 
fi rite.' Ses temples sont construits dans la même 
« vallée que les vôtres. Quels sont ceux qui doî- 
9L vent rester déserts ? Pans lesquels devons-nous 
« porter nos oblations , faire entendre nos prières , 
a et conserver le feu sacré commis à nos soins ? 
« Que de¥on£l*nous penser de cette autorité non- 
ce velle, qui s'annonce d'une ipanière plus non- 
K velle encore , et qui vient d'ajouter à la maç;". 
« écoss.-. du rite ancien et accepté, des choseë' 
« aussi nouvelles ? 

« Nous vous l'avouons, vénérables et illustres 
« frères, toutes ces nouveautés nous alarment; 
« elles rappellent, malgré nous, à notre mémoire, 
« cette, expression de novateur que vous pronon^ 
« çâtes , en jetant sur le frère Fyron un. interdit 
<t indéterminé. 

« Nous vous en supplions , défendez votre our 
« vrage , défendez vos droits. 

« L'exposé des faits que nous venons de rap- 
a peler^ qui affligent tous, les ^rais maçons, et 
« qui appellent toute votre attention, vous Tié- 

a4 



K i'md'nitrerfi .cjû^il ^vùus est impossibtà ite garder 
« prévenir un scidsme ium^ecUà *. » li; 

.,:,nn->. ; ..;:ABHÊTl « * 

Lç Sôpv/. Cbîtp.,;. . ^prèi avoir entçndu le rap- 
por/t ci-dessus, et pris cpmmuaiçation des pièces 
à l'appui, a rendu à ruriaaipiilé TarrêtiJ suivant: 



AUtïCLE PllEMIER. 



LeSdàv.'* (3iap,\ proclame etd^cïftï^qu^itne 
rcmmnatlj pour lëgttifm^ et souverain chjef d'ordre 
du TiteancKeii'et accepté, que le G.'. 0.\ *de 
France dans ses ateliers réunis. 



XRT, ». 



'En consécjuence^ ne pouvant reconnaître les 
travaux du Sup.*. Cons.'. 33"** degré, établi à 
Paris , rué'Neuve-dès-Pelits-Champs , n** 36, le 
obiiv.'. Chap.'. décTare nul et de nul effet, en 
ce qui k concerne, le décret rendu par le Sup.*. 
Côns.'., lealdécémbre 1811. Il défère. ce décret 
au G,;. 0.\ de France , en sa grande loge d*appel, 

' *eTu«ït ce qui ^st êWlgtté^st pria dan^ le déeret 
d^.2 4ôcQinbrQ tfitr, ' / 



l 



connd ayaîlt jëtë rendu pair \xne,0U4iorité tifïiiguk 
Hère, e^sans juridiction. . . : . . / 

AiRt. 3. 

•LëâoiiF./. Chap.'. dédare qu'il contîmiera à se 
livito auàttmauK de aoa rite , dans tous léd degrés 
qci-U: croit aimii le droit de conférer, Jusqu'à ce 
que ie G*.*. Oi v lui ait fait ooanaître .$e$ iatentions 
retati^ement au texte des capitulaires, accordés le 
18 noveiai>re i8o5. 

ART. 4' 

^Le Souv.\ Chap.'. ne recevra dans ses travaux, 
et pe reconnaîtra comïpç revêtus des degrés. du 
ritcî écos^.*. ancien et accepté, que les frères qui 
seront porteurs de brefs délivrés soit par le G,*. 
0.>,^it par le? Chap»'. ouCons.*. particuliers 
du rite, conformément au règlement de 1762. 

ART. 5. ' 

Le présent arrêté, avec le rappprt qip.le pré- 
cède, sera imprimé, adressé au G.\ 0.*., et aux 
loges et Chap.'. du rite. 

Fait et arrêté, près dû B.-. A.'. , le 27"* jour du 



%f2 FIÈCXS :ja8TIFICA.TIVES, 

doQzièine mois maç.T. ^de Tân de la G.^ I4ml^^ 

58ii , a7 février 1812. 

Et ont signé au registre : 

• Dlz^tiD, président; Taillepied de Bokdy, 
premier C*. Sury.*. ; RotJSR, deuxième 
G.*. Surv.'. *,.FouRCAs, dépoté athersata ; 
SocLARD, G.\ Trés.\ ; Pebky. se Viilb- 
KEUYE , député matécbal ; Gui^TtiÈEE , mem- 
bre du Cons.-. d'Adm.*. ; Roujou, prési- 
dent du Cons.'. d'Adm.*. ; Huard, igard^ 
des sceaux et archives-, Rossignon, G.*, 
porté - étendard j Èvain, ex-Trés.-. 5 Du- 
TACQ, G.', couvreur 5 Pe&deigeon^ Gagon, 
. ^ deuxième Surv.*. de la loge -, Sibon, mem- 

. . bre du Cons. • . d' Adm . • . -, Fauveau, membre 
honoraire; Ddrand-Coupé, Chev.\K.'.H.*. 

Certifié conforme par lés officiers du Souv.- 
Chap.', 

Dazard, président; de Bondy, premier Surv, *. ^ 
RoYER, deuxième Surv.'. *, Fourcas, député 
athersata. . < • j - 

Par mandement. 

Le G.". Secret.-, du Souv.'. Chap.-. 
R.FouQBjÈ^ G. '. Secret.-., 



TABLEAU 

DES ATELIERS RÉGULIERS 

SV ACTiyiTâ EN PAAKGB HT OàlTS 1.E8 COLONIES.. 



'AkBEviLLE (Somme) , ta Parfaite Harmonie; vragt-^t-- 

unième jbûT du dixième mois 6807 *• 
Agen (L6t-et-Gaiy)nne), VA^' rf'Or; quatrième jour 

du cinquième mois 58o6. * . 
AoEïf (Lot-et-Garonne)", le» Cd^urls 'Réunis^; vin^ 

quatrième jour du septième mois 5807. 
Aigle (T) (Orne), V Étoile; dix-huitiètne jour-dutroi- 

8ièttiêmois-58o5. i'- 

Aix (Bouche*^u-Rhône), /é* Arts^ et rjimilië ; tteti- 

tième jour du septième mois 578 ï» •'^ 

Ajaccio (Corse), la Réunion i yingt<^qUatrième jour du 

quatrième mois 6821 . Cette logé a- tin cbàpîti'e.^' ' '' 

'^ Les maçons font commencer rannée au .mois/do^. 
mars ; ainsi leur premier moi^ de l'année est le troi- 
sième de l'apnée civile ; de sorte que cette date, du 
vingt-'unieme jour du dixième mois 5807 , correspond 
au 21 décembre 1807. Nous avons pensé que le tableau 
de tous les ateliers actuellement existants ne serait pas 
sans intérêt pour l'histoire de l'Ordre ; il pourra servir 
à constater par la suite son accroissement oU sa de^ 
cadence, suivant les temps ou le zèle clés ifiâçdti^.'' 



574 Ci a .W*W T 

Alais (Gard), les Amis Rassemblés par la vertu; dix- 

Albt (Tarn), la Parfaite Amitié; treizième jour du 
huitième mois 58o5. 

Albt (T^arn), là T^ripte Vnité; vîngt-huitièmè jour du 
douzième mois 6778. 

Alengon (Orne), la Fidélité; deuxième jour du cin- 
quième mois 5764. 

Ajpc^iSE (Iadre-^<-:^oirç.>.f /«T iÇwc^iï&f iftf Minerve; 
yingt-cinquième jq^r d^ .deuxième. moj^r58$^9it« . . 

^Afi-jf tSHrçnet-TLoir^v la ^itnpiii}it4i fdn^:0ij^(f jour 
du onzième nlois 58i4«^ Cette logei.a ua tsb^p^trej», ; 

Aycgp.LÊMB<<C}lltrwt«i) » h^ Afj^ifi d^t.là P^se;] treate- 
unième jour-4»v^«fîtèinPx«>m» 59<tô*. jÇelte lagf^^ j un 

.:,^]bapitrç^ • '>■•. . , '.'-....W' /'r . 

Apt (Vaucluse), la Parfaite Amiti4;9^v&m^^qwjàu 

.,4içièi»^,^ipAÇ994v . . . - . .^ .; ..(,: 

Arras (Pas-de-Gaki4^.)^,(iVfflWftf^;; ;septiènfte JQ^r du 
j Icifi^ui^ç^ mpi^ 52j|^4/ Ç«tt^Jog<B a jm^e^îb^pi^rie- 
Arras .(»i«Ç|.à(|n(îftlaj^),.Aî Gaman^^l dMrbwiïièine jour 

du cinquième mois 5783. Cette loge a un chapitre. 
AibAO!w:'(Boiwhe8*dii-itRhône), la Patfaite RéuAiân ; 

-'dîtièhiè jour <l« ^^triier triois 6819* '* - -•• - • 
âÙiwfi (^ôtte-etif/éiré^, la Btenfaistirtcféi'yë^\ï^é']ovit 
' au ciiKïuièm^ l^dfe 5feoS; ' " • **V ';'" ^ ^ •• ^ 

AûxERRE (Yonne), des Parais Zélés; premier jour du 

premier mois. ^812! Ç^^tte loge a un chapitre. 
Avignon (Vaucluse), ta néunion Éienfaishhte ; Qmn^ 
^ièipie J9ur du q^uatrièa^e .mpjs 58<)3j.^ , ..^ ^ . . . , 



DES ATELIC*RS ftÉGULIËRS. 9^5 

rà\i&mi9 (^^lasb^ /eSr f^ri^ ItiihU ^Rémm)f ^^témléi 
jour du dixlèuie inoi^ £8û8, •..••'. - »./ . 
. •: \ \' :'\.- .^ • .v';.^ • ' ' /\ .' \' ) ;':i;:.;;{.;r 

Bayonne (Bàsse^P^téné^') j ia Zélée ; dlx^tnëùVièine 

. jmirdu^miûèBffe^ïxibh 577m Cette lo^ 
^ÉmMBux (iHéraUlt)^ les ferais idmi$RéimtV) huitaine 

jour du neuvième mois 682 !• '' ' 1 

Beugles {J^^ri),)^ Ja. CordmU'ié) cîiMpiième:jcmr;.dA 

siflcîèai^ mois 5So4* . » - ».. \.^ 

Bernât ( Eure ) , la Réunie» Intime; se{>tième j|b«^ 'du 

d^^ièniie m^ 58tx» . .;» .'\ As , ? . i. -)'{ 

Q]^i^jÇ(|N^({>Qu])s)^ /a Cc>/i5/<fi$/e'y^/fuWé;{>'teâ2ier.^our 

du.d^axiètvie mois 53i2< Get^c; fogpé a ua chaf>itre. 
Blajvc (le) (ladre)., les Enfants d^As^s Réunis j s^ 

zième jour du dixième mois 5828. : ; 

Blois (tiOir-et-Cher), /e^ v^wi^ /?^Mm>;;.,dix-pe)iyièpyf 

iour du deuxième mois 58 î 3. 
Blois (Loir-et-Cher), V Unité des Arts et Métiers ; dij^- 

neuvième jour du septième mois 58o3. Cette loge a 

un chapitre. 
Bordeaux (Gironde), les Amis Réuni^; vingt- sixièinâ 

jouy: du deuxième mois SBo^.. Cette loge a un cha-« 

pitre. 
Bordeaux (idem)^ V Anglaise y rC* 204 i vingt-dçuxiènxç 

jour tlu cinquième mois S^SS, 
BoAdeaux {idem) y la Candeur; cinquième jour du 

dixièirie mois S^SS. ' ' ' '^^ 

BoRDËAûJ^ {iden2)y V Essence dé la Paix; vingl-iieu- 

vième jour du onzième mois 5787'. 



576 .TABLEAU 

BoiOEiux^ (Gironde), TÉidh dB la GùrmdQ;, dixième 
jour du deuxième mois 58i 3. 

Bordeaux {idem)^ V Étoile Flamboyante; vingt-nen- 

. vièoie jour du trotsièine mois §78 !• 

Bordeaux (idem)^ la Française diAqmiainé; trentième 
jour du quatrième mois 5781. Cette loge a ou cha» 
pitre. 

Bordeaux {idem) y la Française élue Écossaise et 
r Amitié Réunies ; premier jour du douzième mois 
6764* Cette loge a un chapitre. 

Bordeaux (idem), les Francs Chevaliers de Saint-- 
André d'Ecosse (R. Ec* A. et A.) ; sixième jour du 
douxième mois SBsS. Cette loge a un chapitre. 

BORDEAUX (idem), la Sincérité ^ septième jour du qua- 
trième mois 5784* 

Bordeaux ( idem ) , le Triangle; sixième jour du on- 
zième jour 5804. 

BouLOGiΠ(Seine), S oint" Auguste de la bienfaisance; 
premier jour du premier mois 58 1 g. Cette loge a 
un chapitre. 

l^ôuLOGNE (Pas-de-Calais), r Amitié (S. 2 R.); dou- 
zième jour du. troisième mois 58i8. (îette loge a 
un chapitre. 

Bourg f Ain ) , l* Amitié fraternelle ; seizième jour du 
septième mots 6828. 

Brest (Finistère), les Élus de Sully (S. 2R.); vingt- 
sixième jour du troisième mois 5783. Cet^ loge a 
un chapitre. 



DES ATELIERS RÉGULIERS. S^y 

BsiST (DIiMçlle)» le^ j^tinU Su jeune Henri; 4iixièine 
jour du cinquième mois 5823. 



CàXHf (Cûhrsidos) y' ta 'Constante Amitié; treizième jour 
du cinquième ^mois 58ôo. 

CaÊw (îderh)j Thémis (S. 2 R. ) 5 dixième jour du 
cinquième mois 5^72. Cette loge a un chapitre, 

Caèn {'idem ) y les Trinàsophes Neustriens (R. Ec. A. 
et A.); quinzième jour du premier mois 5825. Cette 
loge a un chapitre. , ^ 

Calais (Pas-* de -Calais )j la Persévérance ; douzième 
jour du troisième mois SSaS. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Cambrai (Nord), Thémis (R. Ec. A. et A.);. vingt- 
cinquième jour du cinquième mois 5786. 

Carpentras (Vaucluse), les Arts Réunis;, ireizième 
jour du huitième nioi^ ^82^. • . : /; 

Castelnaudary (Aude), les ji,rts réunis de rEncjrtîfo^ 
pédie; dix^ huitième jpijir 4^ pr^ncu^il p[]Ai9<53o4i 

Casttllonnès (Lot^et-f&arosm)v'/e# Vraià Amis^ivn^f^l- 
.«bi^ièi9e jour du sixième mois 5,8o5. . - } ( ' • ' > 

Caudebeg ( Seine-Infér.); f Union- Cauehme; deilbtiètné 
jour du deuxième mois 5786. Cette loge a un cha- 
pitre. . ' • • • "•.•'..;.' -.W-/-. 

Cette (Hérault), les Amis Fidèles; vingts septième 
Jour du dixième Htois 5781. ' ''• ' i 

GHABLEYiLL£(Ardennes), les FF,\ Discrets; deuxième 
jour du troisième mois 5762. 



578 ^ i . •TABtEAiT ■ 

Gmaxrbs iEm^^UlMff^' lu fifiOti^i^; ]fr^iàr jbar 

du premier mois 6789» ' * \ jr. » *.! *i 

Château (le), ile d'Ole ron (Charente-Inférieure), les 

F'rais Frères ; vingt-n£u^vièi;np Jp^c'v.d^ .4CT3i*^i*iCi 

'mois 5764. Cette loge a unçbapiti^e. ♦. ;_, '» 
Chauny ( Aisne )^ (es Virais Enfants,^ la, L^^èr^j^ 

vingt-deuxième jour d^i deu^i^me 1^9^^ §^''3''. ifJ:» 
Cherbourg (Manche), la Eidèle\Maçp9^ne. (S* .î^ R.};. 

vingt -troisième jour du septième mois 5782. Cette 

loge a un chapitre. 
Clermont-Ferrano (Puy^le-Dôm^).^ le Feu, Sacré ;^ 

quinzième jour du q^atrièih^ 'mois SSaS. Cette loge 

a un chapitre. 
Clermont-Ferrand (Puyrde-Dôme), la Parfaite jËdr- 

môAiè) quatrièihè jour Ûh deuxième mois' 5827.' 
CoLMAR (Haui-Rhin), ^dinè^ Charles âe VlËtottè de 

T espérance; citt)juième jour du héuvièmè iftoîs 582^*. 
CoNDÉ (Nord), la -5/e/i^^dnrle/ +ingt-qûUtoèthe jdur 
- *ir,mrtièi1à« Mttî^ SSè^f. .'-^ '^ • ' t • • ^' " 
CbtTRtEiTAïf <lLétfet)^ ÛerMiy ^a iés^Atiàs '^É^ïs; 

* qùiflixîimr jour du ketmèm^ été)» SSt 4' * ^ 

Crest ( le) (brômer) , lesÉièvmtâi Mm^ve^ ii«tttîéfne 

ij^^idJi d«Mi«wÉ»moi»58k>^ ' : . 

: .1. .vj n . , .V l'^: :-..: -j" ' . • ' • • •. 

Damazan (Lot-etr-Garonne) , le F,\ Bien-^Aimé'; -^xt- 

n^FiÎQur 4il qoattl^e iûiob 58^6. . . . :tt 
Darnetal (Seine -InfériçUr0.)«>ijJ4l Gmiiiàhce .{YLi\ %c, 

* Cette loge n'est p^ eAcfiii^ ii»$taj2ee. ... i». .^ 



DES ATEM£R6{ RÉGULIERS. $79 

A.^A* ) ; vid^t^^sixèèitie jràr ^ siitièMe mois €8±3. 

Di£PP£ (Seine -Inférieure) y fE»péPancé Co^tottn'ée ; 

septième jour du troisième mois 6826. Cette loge a 

Bdâs (Jura)^ le' P^al'(f Amour; quinzièniè ' jour tlu 
septième mois 58 1 3. Cette 'loge a un cliapitie. 

Dov4¥<$foid7V^a fiaffitité Unidn; troislèthiè jour du 

.-:diiièmG-iiHdls 5^77: Cette loge a un chapitre. ' 

DnÀouiGliAii^ty^^)» l''A'^tié J^ateftiélle ^'^lirémh jour 
du dixième mois' 5^6. 

Draguignan (Var), le Triomphe de r Amitié; seizième 
jour thi ctutttl&Mfé ttiois 5784. Cette lo{îe a tin cha- 
pitre. 

BREra^ËQiE'é^et^iiôit)) le Triomphe de HthH TP^; vîngl- 
huitièttïé jôttf en Çitàïîiëhïe tnôts 5758. '"^ -' 

'Bomm^m { Nwd>, i'jAnitiê et là Fraternité; pi-êmier 
jour du deuxième moisr 5^56*. Cette logé a tïn clia- 

DuNKEftQtk'(Nérd), la:TrirAié (Si l»tt.)V'q^tAtt!i^Wne 
jour du deuxième n^ois 5784* Cette loge a un cha- 
jUxe. ••*.•.;.• - ^^;:o:^ ^^'^^^-'^ 

HmstBW^ (Nord) 9 la'T^nitë.Mkitmr^iîS^ViMi^^i^A. 
et A. ) ; onzième jour du premier iiwtfti<68i{6/iCcAte 
loge à'.uii chapitke/ '. ' ./r. - . ..i) ;:»0 r-'./'.'i 

Oim^&QifB \Nianà)y:éà. /%/tii; sixième jour ;dtt>^^- 
. iîài&« mois .âKl9.Gette loge; a vxi çdiî^itve*:: ^y . '^ 

EniBtfi: (^iâû^lAférièaré), l^'^im^ trelzièUè jOttYi %kii 
huitième mois '5SifiM. . •« j/ • t i.»..,i/;.;. 



380 TABLEA:a 

Éputal (Vosges) , la Parfake Union; diz-septiènde jour 
du deuxième mois 5786. 

JPalaise ( Calvados ) , le Berceau de Guillawne le Can^ 

,quérant; quatorzième jour du dixième mois 58o5. 

Cette loge a un chapitre» 
Flotte (là}» ile de Ré (Cliarente-Infe'rienre)^ le$ Amti 

de r Ordre; huitième jo^ir du troisième mois 5807. 
FuMEL (Lot-et«-Garonne) ^ les Enfants, de VUnian; 

yiDgtième jour du deuxième mois SSsS. 

Gaillag ( Tarn ) » Orion; quatorzième jour du deuxième 

mois 5822. 
GiEfT (Loiret), V Espérance ;^ douzième jour du ciof 

quième mois 58ii. Cette loge a un chapilre.^. . 
Greitade ( Haute- Garonne ) , la bienfaisance f Tiog^ 

unième jour du huitième moisSSaÇ» : . j ' • ,. '^ 
Grenoble (Isère), les Arts -Réunis; huitième jionrr du 

. douzième mois S823. Gçtte IçgjeFa un chapitre* > 

Havre (le) ( Seine -Infeneure), r Aménité (S. 2>R[|); 
quîtâeièiiie jour du troisième mQi$.5775jb Cette tbg& 

Havre (le) (Seine -Inférieure), lus Trois 'Et ^St" 2 
^ites)i dixième jour du onzième mois $7911. Cette 
loge a im. chapitre ,- un cOn^éirde* So^, et un teoniseil 
particulier de 82*. 

HuNWGUE (Haut^^&hiik), ià Tnple- Lumière ;;ying^ 
deuxième jour du deuxième mois* 5807. i' 



4 

BES ATELISASjaiGUMERS. 3^1 

JoK^NY (Yçnne)y k Phénix ^imaièiaïe jour da c{ua- 
trième mois 5778^*. Cette loge a un chapitre./ 

JoiXT^M^ CQfil|te'«Màriiè)j* Concorde et Jtrhitiê; dix- 
septièwe J0\ur du troisième jEams 5^^. 

Lannion (Côtes-du-Nord ) , la Paix ; douûtmç jour du 
. sixièine m^is 58o2. Getfe loge a uii chapitre. 
Laon (Aisne), les Frères du Mont Lannois; sixième 

jour du onzième mois 5&i^^ 
LiirrEABOuikG (Ba^s-Rhin), la Persévérance ; vinj^t- 
deuxième jour du septième mois 58o5. Cette loge a 
\xa chapitrç. 
Lille (Nord), les Amis Réunis; quinzième jour du 

quatrième mois 6766. , 

Lille (Nord), la Fidélité (S. 2 R.)î vingt-unième 
jour du troisième mois 5781. Cette loge a un cha- 
pitre, un conseil de 3o^ et un tribunal de 3i*. 
Limoges (Haute -Vienne), les Amis Réunis (S. 2R.); 

trentième jour du onzième mois 58o3. 
Limoges (Haute -Vienne), les Artistes Réunis; vingt- 
quatrième jour du septième mois 5827. 
Limoges (Haute-Vienne), les FF.\ Unis (S^ 2 R.)j 
vingtième jour du premier mois 5825. Cette loge a 
un chapitre. ' , 

LoNGWY (Moselle), la Réunion PhilanAropiq^e ; vingl-^ 

neuvième jour du sixième mois 5819. . 
LpGON (Vendée), la Constance Couronnée; dixièine 

* Ci-devant sous le titre ^^r Aigle de Saint-Jean. 



j<H|r du qttatnèmè voi$ 6807. C«kélogQ à'ùn^lia- 

pitrft>i)i r./ « '•.;••' ^: •> • -■ .'* -"••' 

Li]i9lViV<i^ (JRkuitbè), Jei^iAmiê'dè' h» Mfck/IlàMce; 

vingt-buitiète^ jour. Ju oihqiliftma nM^JSfti^.' : 
Lyopt (Rhône), r Asile du 5a^e; vingt -deuxième jour 

Ltoiy (nib4Qe)f /a Oanf^et/r)' deuxième jtHtr'dn trôi- 
ifii^nij» 9Uita'5783.'Gelile4bg6 a nti cbdpttre. • ^ ' 

Lyon {idem) , /e^ Enfanii \£Vipam ^ vingt -deâïièttie 
. jcwr du UvMÂème . mois. 58;&5. Oette= loge a -un cba- 

piipe. • ■• '." '. ;-.-'• 

Lyon (idem)^ VÉquerre et le Compas ;' 'rlùgi^^'- 
;. quièu)^ jour du onzième moi« 9623. 
Lyon {idem)j V Étoile polaire ; depxième jour du qna- 

tribma mois 5326. 
LiH»rf. ( idem) , le Pa^fait^Henee {S. a R.) ; cinquième 
jour du deuxièma mois 5^63. Gette loge a un cha- 
pitre. ' 
Lyon {idem).^ la i^moè^tf ^miAf^; vingt -sixième jour 
• du troisiàmd mois 5782.- Gette loge a un cha- 
pitre. 
\/ïûÊi {iden^) j Union et Conjianee; vingt-sixième jour 
. dii septième mois 58a4. Cette loge a un chapitre. 

Mmcon (Sadnç-et^Loîre) , les Arts Réunis; deuxième 

jour du sixième mois' $820. 
Marenwes (Charente -Inférieure) , C Union Rétablie; 

vingt-cinquième jour du onzième mois 5776. 
MAASKtiLti ( Rouches - du - Rhône) , r Aimable Sagesse ; 



DES ATELIXaa BtGULIERS. 58S 

x«^tièla«' JQtt^. du d^i|ùèWa ' méU 58or«i dette :lDge «a 

rQttssc (S. 51 R. i î. 4îs-n!e«i^iè«(ie JQwr 4»i dîtièm^ .mois 
5; 82. Cette loge a un chapitre et un conseil d«t3o«. 

^dixième jour du h.uiJ;^ème mois 58p4,, . \ - . , . 
M|RS^ii4*E {idem) ^ les JJiscipUs dç *f^V^^^a;.:YJ(i)gt- 

troisième jour du onzième mois 5^87. Q^t|ç log^ a 

un chapitre. ^ . . > • . - m v. • 

Marseille (ififem)^ /e^ Disciples de Salomoni yingt- 

qqatrième jour du onzième mois 58o2. 
Maïiseillç {idem)j Içs Élèves de Minerve (S. 2 R.); 

vingt-unième jour du onzième mois 58oi . 
Marseille (idem), la Française de S ainl-Louis ; y ingt-^ 

iitkihx^e jour du cinquième mois 5786. Cette loge a 

un chapitre. 
Marseille {idem) , les Fières Unis; quatrième jour du 

huitième mois 5781. 
Mii^SEiLi.^ (idem)^ les Jtàéparables ; dis-ornivi^me jour 

du hujitièàie moîf 58o.6 % 
Marseille {idem) y la Parfaite Union; dix-phptièifie 

jour du deuxième mois 6828. 
'Marsi^ili^e {idem)^ la Parfaite Sincérité; vingt-sep- 

tiç|[Q€ jour du quatrième mois £1767. Cette loge a. 

^n c^npitr^. . 

f Gi^eifcant 90119 fe titre ^ les Amisfidhles d^ Saini-^ 
Louis* • • , . . 



584 XirBLBÂU 

MâitfÉiiA£)(Bouclié»4a*RliÀiie), la Réunion des Amis 
choisis ; dix-haitième jour du cinquième mois 58oi . 

Meuw (Seine-et-Marne), les Cœurs Unis; quatorzième 
jour du dQusièm« mois 5784. Cette loge a un cha- 
pitré. 

Hbn (Moselle) , r École de la Sagesse et du Triple 
Accord réunis (S. 3 R.); seizième jour du qua- 
trième mois 5785. Cette loge a un chapitre et un 
conseil de Sb.* ' 

Metz (idem)j les Inséparables (S. 2 R.);'Vingt-troi- 
sièihe jour du cinquième mois 5817. Cette loge a 
un chapitre. 

Meulaiï/C Seine -et -Oise) , les Amis de V Humanité; 
douzième jour du deuxième mois 6824 ^«^ 

MiLBAU (AveyronJ , les Amis Réunis ; treizième jour du 
deuxième mois 5827. 

MiRAiTDE (Gers), Apollon; vingt -^ troisième jour du 
quatrième mois 682 1 . 

MotssAG (Tam-et-Garonne), la Parfaite £/n/on; neu- 
vième jour du premier mois 6783. Cette loge a un 

chapitre. 

t 

* Par décisions des 29 décembre 1828, 12 et 1 3 jan- 
vier 1829, P"S^* P*^ l^s loges des Imitateurs ttOsiris 
et des Amis bienfaisants , de cet orient , ces deux ate- 
liers se sont réunis le 29 mars 1829, et ne forment plus 
m«tiftteiiaîit qu'une seule et même loge sous le titre dès 
Amis bienfaisants et Imitateurs d'Osiris réunis. 



DES ATKHEKS RÉGULIERS. S85 

MowTPAZiER (Dordogne), /e Sanctuaire de la Venté; 
septième jour du onzième mois 5825. 

MoNTAUBAN (Tam-et-Garonnc ) , les Arts Réunis ; pre- 
mier ^onr du neuvième mois 582 1. 

MowTAUBAN {idem) y la Parfaite Union; trentième jour 
du onzième mois 5787. Cette loge a un chapitre. 

MoNTiGNAC (Dordogne), la Vraie Humanité; sixième 
. jour du onzième mois 5785. 

MontpeIlier ( Hérault) , les Amis Fidèles; dixième jour 
du onzième mois 5764* 

MoNTTELUEa {idem) , la Parfaite Humanité; cinquième 
jour du dixième mois 58o2. Cette loge a un cha- 
pitre. 

MoELAix (Finistère), la Fidèle Union; premier jour 
du douzième mois 6775. 

MoRTAGNE (Orne), îe Mont^Liban; neuvième jour du 
huitième mois.58o3. 

Mdlhausen ( Haut - Rhin ) , la Parfaite • Harmonie ; 
sixième jour du onzième mois 58o8. 

Nancy (Meurthe), Saint-^ean dç Jérusalem; septième 
jour du onzième mois 5771. Cette loge a lin cha- 
pitre. 

Nantes (Loire-Infe'rieure), Mars et les Arts; sixième 
jour du dixième mois 58oo. Cette loge a uii' cha- 
pitre. . . • . li •• 

Nantes {idem) y Paix et Union; deuxième jour* du 
deuxième mois 5776. Cette loge a un chapitre. • 

Nevers (Nièvre), les Amis à P épreuve; troisième jour 

I. 25 



S86 TiJBLJÇAU 

du sixième mois 5777. Cette loge a un . chapitre. 

NisMES (Gard), le Bienfait anonyme (S. 2 R*); pre- 
mier jour du douzième mois 58o4> Cette loge a uu 
chapitre. 

NoTOiï (Oise), VRèareuse tieheontre de l'Union désirée; 
treizième jour du otiziètu^ mois 8782. 

Orange ( Vaucluse ) , Ze Bon Accueil; troisième jouf du 

cinquième mois 5825. 
Orléans (Loiret) , les Amis Réunis ; vingt-troisième jour 

du sixièpie mois 5826. Cettcî loge a un chapitre. 

Paiiqeuf (Loire-Inférieure), les Sectateurs des Mysik- 
res de Memphis ; douzième jour du troisième mois 
58io. 

Paris (Seine), Grand Collège des Rites établi dans 
LE SEIN J>0 G.'. O.*. DE Y Kkvcz ^ faisant les fonctions 
de Consistoire à la F air, de Paris , et rempla- 
çant le Grand Consistoire des Rites , près le Grand 
/ . Orient de France, créé par statut sur la centrali-- 
sation des Rites; dix -huitième jour du neuvième 
mois 58 1 4- 

VhV^ (idem)j les Admirateurs de r Univers; deuxième 
j0^E da sixième mois 5$o6. 

Paris {idem) , l'Age d'Or; neuvième jour du sixième 
.mo}^. 6783. .Cette loge s| un chapitre... 

Paris (idem) , les Amis biettfafsants et les Imitateurs 
d^Oêiris. réunis (R. Ec. A. Bt A,) ; septième jour 



DES ATELIERS RÉGULIERS. 387 

du deuxième nptois 58i4 ^.' Cette loge a un chapitre* 

Pabis (Seine), les Amis constants de la f^raie Lu-* 
mière (R. Ec, A. et A.) ; quinzième jour du sep- 
tième mois iS8i8. 

Paris (idem ) ^ les Amis de la Paix ; douzième jour 
du quatrième mois S^Sg. 

Paris (idem), les Amis de la Sagesse; cinquième 
jour du deuxième mois 58o5« Cette loge a un cha- 
pitre. , 

Paris {idem) y les Amis de la Férité; vingt «-unième 
jour du sjcxième mois .58a i. 

Paris {idem), les Amis de l'Ordre; vingt - unième 
jour du quatri^ème mois 5823. 

Paris {idem), les Amis de f^esia; vingt-unième jour 
du quatrième mois 58o8. Cette loge a un chapitre 

Paris (idem), les Amis Fidèles; seizième jour du 
dixième mois 58i3. Cette loge a un chapitre, 

VxKis {idem) j les Amis Incorruptibles; dix-septième 
jour du huitième mois 5785, 1 

Paris {idem), les Amis Triomphants ; àïx-^^j^tXhme 
jour du premier mois 5809. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Paris {idem), V Amitié (S. les R. Français et Ec. A. 
et A.); septième jour du premier mois 5773. Cette 
loge a xm chapitre. 

Paris {idem), les Arts et ï Amitié; troisième jour du 
troisième mois 58o6. Cette loge a un chapitre. 

^ Cette loge n'est pas encore installée. 



388 TABLEAU 

Paris (Seine), V Athénée des Étrangers (R. Éc. A. 
et A.); dixième jour du dixième mois 58o6. Cette 
Iqge a un chapitre. 

Paris (îdem), le Berceau des Amis de F Humanité , 
vingt-unième jour dn troisième mois 58i8. 

Paris (idemr), la Bonne Union; dix-huitième jour du 
huitième mois 6778 *. Cette loge a un chapitre. 

Paris {^idem), le Bouclier français ; yin^-nnihine îonr 
du neuvième mois 5821. 

Paris (idem), lé Centre des Amis (Rég. Rect. et Rite 
Ec. A. et A. )j vingt- cinquième jour du deuxième 
mois 5789. 

Souverain Chapitre des Gaules ( ci-devant Métropoli- 
tain), constitué le 21 mars 6721 **. 

CofTSEiL DES Gaules ; dix-neuvième jour du douzième 
miois 5822^ 3o* degré. 

Paris (Seine), les Chevaliers de la Croix; quatorzième 
jour du huitième mois 58o5. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Paris {idem)y les Cœurs Sincères; vingt-huitième jour 
du cinquième mois 5790. Cette loge a un chapitre. 

Paris ( idem ) , les Cœurs Unis /septième jour du troi- 
sième mois 5766. Cette loge a un chapitre. 

Paris {idem), les Commandeurs du Mont^Thabor 

* Ci-devant sous le titre. Saint- Jacques Saint^Pierre 
delaBonne Union. 

** Ce chapitre a pris pour loge symbolique celle du 
Centre des Amis. 



DBS ATELIERS RÉGULIERS. 58g 

(S. les Riteç Français et Philosophique); onzième 
jour da premier mois 5807, Cette loge a un chapi- 
tre et un conseil de 3o*. 

Paris (Seine), les Disciples de jP^/Ao^ore; septième 
jour du douzième mois 5807. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Paris (iV/em), les Disciples de saint P^incent de Paul; 
trentième jour du dixième mois 58x2. Cette loge a 
un chapitre. 

Paris ( idem) , les Disciples Écossais du Héros de Vhu- 
mahité (R. Éc. A. et A.); quatorzième jour du itoï- 
sième mois 58a4* 

Paris {idem) y les Émules dAssas Réunis; troisième 
jour du sixième mois 58o2. Cette loge a un. cha- 
pitre. 

Paris {idem) , les Émules fi^'iETtram ; dix-septième jour 
du cinquième mois 5822. 

Paris {idem) y V Espérance, (S. les R, Français et Ec. 
A. et A.); vingt -huitième jour du septième mois 
58o2. Cette loge a un chapitre. 

Paris (ifife/w), les Fidèles Écossais ; dix-neuvième jour 
du deuxième mois 5824 *. Cette loge a un chapitre-. 

Paris {idem) y les Frères Artistes; vingt-deuxième jour 
du quatrième mois 5797. Cette loge a un chapitre. 

Paris {idem)], les Frères Unis Inséparables; premier 
jour du sixième mois 5775. Cette loge a un cha.- 
pitre. 

* Ci-devant sous le titre des Rigides Écossais.. 



5gO TABLEÂ0 

Paris (Seine), les Frères Unis Intimes ; premier jour 
du sixième mois 5776. Cette loge a un' chapitre. 

Paris {idem)^ Henri IV; septième jour du septième 
mois 6817. 

Paris (idem), Hermès; dix-septième jour du cinquième 
mois 58o8. ' 

Paris {idem)^ les Hospitaliers de la Palestine; sep- 
tième jour du onzième mois 682 1 . 

jParis {idem)^ Isis ( S. les Rites Français et Ec. A. et 
A.) ; onzième jour du cinquième mois 58o8. Cette 

, loge a un chapitre et un conseil de 3o«. 

Paris (idem) y Jérusalem Écossr. (R. Éc. A. et A.); 
onzième jour du deuxième mois 5807. Cette loge a 
un chapitre. 

Paris {idem)j Mars et les Arts; premier jour du 
sixième mois 58o6. 

Paris {idem)j les Neuf Sœurs; onzième jour du pre- 
mier mois 5776*. 

Paris (idem) y la Nouvelle Memphis ; onzième jour 
du quatrième mois 5819. 

Paris {idem) y la Persévérante Amitié; vingt -unième 
JQur du premier mois 5825. 

* Par décisions des 17 et a3 octobre 1827, prises 
par les loges de Sainte Loui^ de France et des Neuf 
Sœurs , de cet O.*., ces deux At.*. se sont réunis le 
21 novembre suivant, et ne forment plus maintenant 
qu'une seule et même loge sous le titre des Neuf 
Sœurs. 



DES ÂT£L1S1S RËGULIËAS. SQI 

Paris* (Seinîe), le Pkétùx ( Rite (écossais d'Hérodom) ; 
qua^Drûème jour du quatrième mois 59o4 ** Cette 
loge a un chapitre et uti conseil de K.*. Elle possède 
aussi, et seule en Francèr^ un chapitre de Royal- 
Arche , rite d'York* 

Paçis (idem)j la Philadelpkique j seizième jour du 
neuvième mois 5788» Cette toge a un chapitre. 

Paris (idem) ^ les Philonomes ;haïûhmeyi}iv du oh- 
«ième moisôSiS"^"^. 

Paris ( idem ) , le Point-Parfait ; septième jour du sep- 
tième m'ois 6792. Cette loge a un chapitre. 

Paris ( idem ) , les Rigides Observateurs ; trentième 
jour du deuxième mois 5819. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Paris {idem ) , la Rose Étoilée régénérée; sixième jour 
du neuvième mois 58oi. Cette loge a un chapitre. 

Paris ( i^e/w ) , Saint" Antoine du parfait Contentement; 
dix-neuvième jour du premier mois 5785. . . 

Souverain Chapitre d'Arras , constitué le dix.-septième 
jour du quatrième mois 5769***. 

* Le Consistoire du rite.d'Hérodom du Phénix, chef 
d^ ordre en France, est réuni au Grand Collège des Ri- 
tes étahli dans le sein du Grand Orient de France , par 
fusion opérée dans ^ancien Grand Consistoire, le 
deuxième jour du neuvième mois 5823. 

** Ci«devant sous le titré tes Émules dCRarpocrate, 

*** Le chapitre d'Arras a adopté pour loge symbo- 

Uque celle de Saint^Antoirte de parfait Contentements 



5g2 TABLBAV 

Paris ( Seine) , Saini^Auguste de luparfmie InUsUi— 
gence; quinzième jour du septièuiie mois %9d. 

Paris {idem) , Saint-Jean de Jérusalem; troisièi^e jour 
du onzième mois 5778* Cette loge a un ch^itre. 

Paris (idem)^ Saint-Louis de la Martinique, des Frè-- 
res Réunis; onzième jour du onzième mois 5790. 
Cette loge a un chapitre. 

Pahis (idem)^ Saini^Pierre des V%'. Amit et du para- 
fait Accord Réunis; dix-septième jour du septième 
mois 6780. 

Paris {idem)^ Saint-Pierre des F'.*. Experts; trei- 
zième jour du sixième mois 5787. 

Paris (idem) y Sainte-T'hérese des Amis de la Cons^ 
tance; sixième jour du troisième mois 58o5. Cette 
loge a un chapitre. 

Paris {idem) y les Sept Écossais Réunis (R, Ec. A. et 
A. ) ; quatrième jour du douzième mois 58o8. Cette 
loge a un chapitre et un conseil de 3o*. 

Paris (idem)^ le Temple des Amis de F honneur fian^ 
qais (R. Ec. A. et A.); dixième jour du sixième 
mois 6820. 

Paris (idem) y le Temple des Vertus et des Arts; 
sixième jour du septième mois 58 12» 

Paris {idem) , les Tributaires d'Hiram ; dix-huitième 
jour du dixième mois 58o8. Cette loge a un cha- 
pitre. 

P^^îS {idem), la T'nmV; vingt -cinquième jour du 
septième mois 5783. Cette loge a un chapitre. 

Paris {idem) y les Trino^ophes (S. les Rites Fra^içaîs 



DES JkTEIlBRS RÉGULIERS. SqS 

et Éc. A. et A*); q[ahizieme jour du huitième mois 
58 1 6. Cette loge a un chapitre erun conseil ^e 3o«. 

P*Bis (Seine), V Union; vingt-deuxième jour du dixième 
mois 6772. Cette loge a un chapitre. 

Paris {idem)^ V Union parfaite de la Persévérance de 
Sainte^Cécile et de Sainte-Geneifieve ; vingt-unième 
jour du douzième mois 5778. 

Périgveux (Dordog. ), les Amis Réunis; trente-unième 
jour du dixième mois 58 1 3. 

Perpignan (Pyre'ne'es-Orientales), Saint- Jean des Arts 
de la Régularité; vingtième jour du deuxième mois 
5766. Cette loge a un chapitre. 

Perpignan {idem) y T Union (S, 2 R.) ; vingt- septième 
jour du premier mois 5758. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Peyrehorade {hdcaàes) y les Amis Réunis; quinzième 
jour du deuxième mois 5826. 

PoNT-AuDEMER (Eurc), la Persévérance; vingt-hui- 
tième jour du troisième mois 5765. 

Pont-de-Cé (le) (Maine-et-Loire), la Constance cou^ 
ronnée; deuxième jour du deuxième mois 58 18. 

Pont-de-l'Arche (Eure), les Amis Réunis ; septième 
jour du premier mois 5819. Cette loge a un cha- 
piti'e. 

Reims (Marne) , la Sincérité (S: 2 R.); vingt-unième 
jour du douzième mois 58o3. Cette loge a un cha- 
pitre et un conseil de 3o'. 



3^4 TABJLBAU* 

REfM9( Marna), la Triple Umon, dix-neuvième jour 

du quatrième mois 576a. 
RcRifES (Ile^et-Yilaine), la Parfaite Union; yiuglnqua- 

trième jour du quatrième mois 6748. Get;te Ic^e a 

un chapitre. 
RocHEFORT ( Charente -Inférieqre), F Accord .Parfait; 

vingt-huitième jour du deuxième mois 577& Cette 

loge a un chapitre. 
Rochelle (la) (Charente-Inférieure) ^ les Arts Réunis; 

dix-septième joui: du neuvième mois 5809. Cette Içge 
\ a un chapitre. * • ' 

Rodez (Aveyron), la Parfaite Union; dix ^newfïéme 

jour du quatrième mois 6762. 
RouEiT (Seine -Inférieure), les Arts Réunis (S. 2 R.); 

vingt-neuvième jour du dixième mois 6807. Cette 

loge a un chapitre , un conseil de 3o" et un conseil 

particulier de 32". 
RouEir (idem), la Parfaite Égalité; dix-septième jour 

dix neuvième mois 6785. Cette loge a un chapitre. 
Rouen (idem), la Persévérance couronnée; deuxième 

jour du troisième ihbis 5817. Cette loge a un cha- 
pitre. 
Rouen (idem) ^ la Sincère Amitié (S. 2 R.) ; quatrième 

jour du troisième mpis $822. Cette loge a un <!lia- 

pitre. 
RuEiL (Sei|ie-et-Oise),&^ Fidèles d Hiram ; douzième 

jour du huitième mois 5824* 

Saint-Brieuc (Côtes-du-Nprd) , la Vertu triomphante; 



DES ATELIERS RÉGULIERS. 5q5 

dixième jour du septième mois 5765. Cette loge a un 

chapitre. 
SâiNT-Dié (Vosges) y les Amis Incorruptibles des Vùs^ 

ges; vingt-troisième jour du neuvième mois SSog. 
Saint-Dizier (Vo^es), Union et Sincérité; dixième 

jour da cinquième mois 5826. 
SAiiiT**£sPBiT»LÉs-BAYOim£ (le) (Landes), la Parfaite 

Réunion (S. a Rites); douzième jour du premier 

mois 58o6« Cette loge a un chapitre. 
Saint - Étieniie (Lpire), la Franche Amitié; vmgt- 

ttnième jour du huitième mois 58oa. 
Saint- Faroeac (Yonne), les FF^. delà JK*. Lum.\; 

dix-neuvième jour du septième mois 5825. 
^aint-6ermain-£N-Lay£ (Seine-et-Oise) , Ia Bonne Foi; 

treizième jour du septième mois 6820. Cette loge a 

un chapitre. 
SAmT-JEAN-DE-LoSN£(Côte-d'Or), les Amis de r Ordre 

et de la Bienveillance ; septième jour du deuxième 

mois 58og. 
Saint-Mabtin (île de Ré) (Charente -Inférieur^), les 

Amis de la Parfaite Union; troisième jour du qua- 
trième mois 58o5« 
Saint- Pierre (île d'Oleron) (Charente -Inférieure), 

le Centre Pacifique; vingt*hnitième jour du huitième 

mois 5781. 
Saint-Quentin (Aisne), 2a jPAi7<an/&rtp{«; vingt-quatrième 

jour du troisième mois 6799. Cette loge a un cha- 
pitre. 
Sedan (Ardennes), la Famille Unie; vingt- quatrième 



596 TABLEAU 

jour du quatrième mois 5762. Cette toge a un cha- 
pitre. 
SÉZANeîE (Marne)j la Consolante Amitié; vingt-deuxième 

jour du dixième mois 58 10. 
SotfMiÉRES (Gard) , les Amis Réunis; premier jour du 

cinquième mois 58o6. 
SoMMiÈBES {idem) y la Parfaite Amitié; quatorzième 

jour du premier mois 5809. 
Stenay (Meuse), la Paix; premier jour du septième 

mois 58o5. Cette loge a un chapitre. 
Strasbourg (Bas-Rhin), les Cœurs Fidèles (R. £e. A. 

et A.) ; vingtième jour du neuvième mois 5820% 
Strasbourg {idem) , le^ Frères Réunis (R. Ee. A. et 

A.) ; dix-huitième jour du huitième mois 58 1 1 . Cette 

loge a un chapitre , un conseil de 3o* et un conseil 

particulier de Sa*. 
Strasbourg {idem), la Vraie Fraternité; seizième jour 

du troisième mois 58p3. Cette loge a un chapitre. 
SuiPPE (Marne) , Saint-^Martin , Secours et Humanité; 

vingt-deuxième jour du dixiènie^mois 58 j 8. 

Tarare (Rhône), les Amis Réunis; premier jour du 
huitième mois 5820. 

Tarare {idem), Constance et Fidélité; dix- neuvième 
jour du neuvième mois 58 ig. 

Tarbes (Hautes-Pyrenées), la Paix; dixième jour du 
' neuvième mois 5764. 

Thionville (Moselle), la Double Union; vingt-qua- 
trième jour du dixième mois 5775. 



DES ATELIERS R1&GULIERS. $97 

TocL (Menithe) , les Neuf-Scetirs; dix-septième jour 

da onzième mois 5780. 
TocLoy (Var), Paix et Parfaite Union; Tingt-deuxième 

jour du quatrième mois 58oo. 
Toulon {idem), la Réunion (S. 21 R.); treiiième jour 

du neuTÎème mois 5783. Cette loge a uu chapitre , 

un conseil de 3o*, et un conseil particulier de 3a*. 
Toulon {idem), Saint^Charles de France; cinquième 

jour du deuxième mois 5826. 
TouLorr {idem), les ferais Amis des Arts (S. a R, ) ; 

onzième jour du sixième mois 58i i. 
Toulon {idem) , les ferais Amis Réunis d^Ègjpte (S. 

a R.) ; vingt-septième jour du quatrième mois 58oa. 

Cette loge a un chapitre. 
Toulouse ( Haute-Baronne ), les Cœurs Réunis; vingt- 
deuxième jour du cuiquième mois 5774. Cette loge 

a un chapitre. 
Toulouse {idem), là Constance (S. aR.); onzième 
^ jour du sixième mois 58i3. Cette loge a un chapi- 
tre, un conseil de 3o*, et un conseil particulier de 3a*. 
Toulouse (idem), V Encyclopédique ; dixième jour du 

troisième mois 6787. Cette loge a un chapitre. 
Toulouse (iJ^m) , la Française Saint-Joseph des Arts; 

neuvième jour du neuvième mois 5777. ♦ 
Toulouse ( idem) , la Parfaite Harmonie; seizième jour 

du troisième mois SSaS. 
Toulouse {idem) , la Sagesse (S. a R. ) ; dixième jour 

du cinquième mois 5757. Cette loge a un chapitre 

et un conseil de 3o*. 



Spd TABLEAU 

TooiouçE (Haute-Garoune), V Union Sincère; onzième 
jour du neuvième mois 58ao. 

Tquloose {idem) y les Vrais Amis Réunis (S. a R.) ; 
vingt-troisième jour du sixième mois 67 ^3. 

ToDBS (Indre-et-Loire), le Triple Nosudf vingt-qua- 
trième jour du septième /mois S809. 

Tremblade (la) (Charente-Inférieure), le Triple Ac^ 
ccttd; huitième jour du neuvième mois 5822. 

Trévoux (Ain), la Sincérité fit le Secret; dix-sep- 
tième jour du troisième mois 58 i 8. 

Valïwce p'Agew (Tarn-*et-Gâronne), V Amitié ; troi- 
sième jour dii troisième mois 5824* 

Valenciennes (Nord ) , la Parfaite Union et SamuJean' 
du'-Désert Réunis (S. a R.); troisième jour du cin- 
quième mois 5773. Cette loge a un chapitre , un 
conseil de 3o*, et un conseil particulier de 32*. . 

Vannes (Morbihan), la Philanthropie; premier jour du 
deuxième mois â8o2. Cette loge a un chapitre. 

Versailles (Seine- et •" Oise), les Amis Philanthropes; 
dix •^septième jour dii cinquième mois 5827. Cette 
logé a un chapitre. . 

VfisèuL (Haute -Saône) y les Cœurs C//115/ quinzième 
jour du dixiènôie mois 5812. Cette loge a un cha- 
pitre. 

Vie (Meurthe), la Réunion des Cœurs; vingt-qua- 
trième jour du septième mois 58 li. 

Vienne (Isère), la Concorde ; cinquième jour du qua- 
trième mois 5781. • ^. 



DBS ÂTELIXmS RÉGULIERS. 5^9 

ViBiEMS (Muiie-ei-Loire), ies Amù Bétmif s ^in^gêèmÊt 

jour du dixième mois 58o3. 
yiuxFEAHGn (ÂTeyroD), la Coitéiaiùé; TÎiigt-qotttrièMe 

jour da onziàiie mois 6778. 
ViLi.EFRA9CB£ (RfaÔDc), la Poffiiûe Vmon f dix-hoi- 

tième jour do troisième mois S8a5. 
ViLLDfcmrB-D'AGDr (LoC-et-Ganmne), les Amis des 

Bourbons; dix-neuvième joar da quatrième mois 

58i8L Cette loge a on chapitre. 
ViTRT-LE-FsANÇAis fMame ) , Saini^hariês 1er Ferims ; 

«[uatrième jour du quatrième mois 58i8. Cette loge 

a on chapitre. 



CORPS MILITAIRE. 

CAVALERIE. 

CoMMckCT (Meuse), septième r^iment de chasseurs 
k cheval, F Union Militaire; onsièmé jour du sixième 
mois 5825. 



COLONIES. 

BouRBOET (Ile de) (Saint -Denis) l'Amitié {S. aB.); 
dixième jour du sixième mois 58 16, Celte loge a un 



4Q0 TABLBA.D 

chapitre, un conseil de 3o* et. un conseil particulier 
de 32«. 

BoiTEBOV (Ue de) (Saint-Denis), la Parfaite Harmo^ 
nie; douzième jour du douzième mois S^*}^* Cette 
loge A un chapitre et un conseil de 3o«. 

Bourbon ( Ile de) ( SaintrPierce) , la Bienfaisance ; cin- 
quième joui- du neuvième mois 58ai. 

BouBBON (Ile de) ( Saint-André) , les Amis Réunis ; quin- 
zième jour du onzième mois 5823. Cette loge a 

. un chsqiâtre. 

Guadeloupe (Ile de la) (Pointe- à -Pitre), la Paix; 
quatrième jour du deuxième mois 5784. Cette loge 
a un chapitre. 

Martinique (Ue delà) (Fort -Royal), la Fidélité 
(S. 2 R.) ; sixième jour du sixième mois 58i6. Cette 
loge a un chapitre, un conseil de 3o*, et un conseil 
particulier de 32®. 

Martinique (Ile de la) (Saint- Pierre), les. Anciens 
Frères Réunis; douzième jour du premier mois 5822. 
Cette loge a un chapitre. 

Martinique (Ile de* la) (Saint-Pierre), la Concorde; 
sixième jour du septième mob-SSao. Cette loge a un 
chapitre , un cpnseil de 3o® et un conseil particulier 
de 32-. 

Martinique (Ile de la) (Saint-Pierre), V Harmonie; 
vingt -septième jour du dixième mois 5863." Cette 
loge a un chapitre* ' 



D£S ATELIERS BÉGULIERS. ^l 

Ma&tiniqub (Ife delà) (Saint-Pierre), ia H^imibiidbi 
Arts; Tingtième jour du Beptième mois 58ig. Cette 
' loge a Un thapiCre* 



PAYS LIMITROPHE. 



Genève (Suisse ) y,ks Amis Sincères; dix^eeptième jour 
du cinquième mois 5796* Celte loge a un chapitre. 

Genève {idem) , les Anciens Réunis; premier jour du 
septièmemois SSoy. Cette loge a uu cliapitre,^ 



PAYS ÉTRANGERS. 

Cap de Bomte-^EspékancE) l'Espérance (R. Ec. A. et 
A. ) ; dixième jour du neuvième mois 5824^ Cette 
loge a un chapitre. 

ObuUns (la Nouvelle) ( Louisiane )y les Amis Réunis; 

trobième jour du dixième mois 58a i . Cette loge a un 

chapitre. 
Orléans (la Nouvelle) ( Louisiane )| l^ Étoile polaire 
u 26 



4oa TikBLEAtr 

(S: 2 ROH viBgt-^tBuxièiné joonr d« douzième ino£s 
5794* Cette loge a un c!ia|>ftift ^. 
Orléans (la Nouvelle) (Louisiane), ia Triplé Bwn^ 
f aisance; dixième jour du deuxième mois 58 18. Cette 
loge a un chapitre. 

PoNBiGHÉRY (Indes-Orientales), la fraternité cosfnopo- 
îite; dixième jour du huitième mois 582 1. Cette loge 
a un chapitre. 

PoBt-Louis (Ile Maurice), les Quinze Artistes; vingt- 
cinquième jour, du di]ûèl|ie.ii»>i& 5.7J36. . 

Eip-JfÀVJçi&o (Brésil) ^ te Bouclier, ^e rhomffUFf mutais; 
dix-^plièmej^our du.nenvième moÎ9 53:^3. , 

Saint-Louis (Sénégal) , la Parfaite Union; dix-septième 
jour du douzième moi» S8s3^i Cette loge a un cha- 
pitre. 

Saint- Tago (Cu})a)> tffumamté; deuxième jour du 
deuxième mois 58^1 /Cette loge a un chapitre. 

Smyrne (Asie Mineure) , les Nations Réunies (S. 2 R.) ; 
Tingtrqua^ième. j^jUiydu quntrièmQ itioîr^i9« 
''.•'..■ • 

OBAVZTRSS VARTZCU&ISaa. 

CoLOtfBO (Ile de Ceylan)y VUmon; vingtriiniènie j^our 
.. du premier mois 5822. 

'^ Ce chapitre porte lé titre de la Vertu récom^ 
pensée. 



DES ATELIERS RÉGULIERS; 4^3 

fioRTO-Rico (Ile Mayaguès), la Restauration; vingt- 
unième jour du septième mdis 6821. 

Savannàh en Ge'orgie (Amérique septentrionale) , VEs'^ 
pérance; vingtième jour du troisième mois 58 1 g. 

n résulte du tableau ci-dessus que le nombre effec- 
tif des ateliers maintenant en activité sou$ l'obédience 
du Griuid Orient de France est, 

s^voil^ : 



Paris 

Départements. , 
Corps militaire. 
Colonies^ . . . . 
Pajs étrangers. 



OB 


H 


s.- 


M 

P 
< * 


M 




M 


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■4 


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TOTAUX. 


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TABLE DES MATIERES 

CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. 

Ar^rtiBsement ,,.^..» | 

DisserUtùm préliminaire sur rorigine de la Franc-Maçon- 
nerie I 

Précis historiqae de la Franc -Maçonnerie en France. . . 27 

Année lyaS « • . . ^ i&- 

-* I7a6>x735. . " a8 

— 1736 * . . .^ ih^ 

— »737 39 

— 1738* • , <^ . . , V . . . . 3o 

— 174a *. . . . 3i 

— 1743 • 3a 

-• 1744 , .. .. 33 

— »745 34 

— 1747» • ,.,,...,. 35 

— 1751 • îB. 

^ 1754. 36. 

— 1756 37 

— 1758. , ib. 

— 1759. ....,...., 40 

j-^ 1760 ib, 

— 1761 4f 

— 176a i*. 

•^ 17(55 4a 

— 17^7 43 

— 1768. 44 

— 17^ ; «*• 

— 1770 45 

— I77i'-i77a. ib. 

•^ 1753 55 

— »774- 68 

— 1775 60 

— 1776» • . • • «*• 

— 17^ 6a 

— 1778 , . . . , 66 



4o6. . TABJL£ 

Annëc f 7^^ .... .^ .......•.......•••• • 67 

— 1781 yo 

— 178a 7» 

-r- 1783 iB. 

— 1784 74 

— 1785. . . ., .y 75 

.— 1986, . . , .-. . . 78 

— 1787 95 

— 1788^ • ^ 

— 1789. . . . ^ ib. 

— 1790. *..... , - . 97 

— 179Ï »^. 

— 179^ * ..........*... 98 

— 1795 ib, 

— ^796» r ' 99 

— 1797. ib. 

•«- 1798 - • xoo 

— 1799- ' , . . . . ib. 

-^ 1800. «...•«.•«.. « 1 .; . . . 104 

-^ 1801. . >...'.>. .- , ib. 

•^ i8oa ib, 

— i8o3 io5 

-^ 1804. . . • •..-..-.. - • 106 

— i8o5. • • 107 

— i8o6. 114 

— 1807 * . ; ib. 

— 1808 -. ib. 

-^ 1.810 . ii5 

-- i8ia .......,....,..;... ib, 

— 1814 116 

-— »8i5 . » * . ^ rfj 

->~ 1816. 119 

— -18.17. • laS 

— 1818 ia6 

• — 1819 • ' • • '^7 

— i8ao. ....«....«..«. . ib. 

— . iS%i ia8 

— i8a6 i3a 



ÎDBS MATlÈa^ES. 4^7 

Pagn 

Ànnëe 1&39* • . . • 173 

Appsnsigb. .^ «4 197 

"Notes 207 

PiBCESjnsiriFiCAXivss. .......... 319 

N^ *».- NoteipeaûseJe jeudi. 3o novembcc I&6, pour 

M; le dac de Choiaeuï, pair de ÏVai^ce. . . . ib, 

N^ 3. Réponse aai 

N** 3. DeuxA^içencite officktttd remise le 7 décembre 

i^a6.; «1 * S31 

IS^ 4.- AtrW du. Suprême Gant.-, ^e» Rîtes dans sa 

sénDceda 6 décembre i8a&' .< aa4 

N* 5. Extrait /itfrie 'm qud des travaux du G.*. O.*. 
en- ses • tvois GG« ' • At.* . vévim y en date d u 39* 
•jour d%t II* mois 5Sa6. ( 99 janvier ida^ , 
SL*'» V.'.y. •♦••'< ••• • * . .'v «.^ , • , , , . 236 

N* 64 Sor 1» commnnicadioi» d'an arrêté du G.% CK*, 

de TVance. .....*..•......... aa8 

N* 7; Première note dèsoffteiers du G.*. O.*! , remise 
atix commissaires nommés par Pillnetre frère, 

due deChoiseol* .*..-.- 329 

; N^ 6. Contue-^pojet présenté. par la commission Ghoi- 

' s«ful en réponse au précédent?. ........ 383 

N* 9.» Réponse au projet proposé pour Tassociation 

désignée «ous la détiomination do Sup.*. 

Cons.". , à la Val.*, de Paris, délibérée pour 
servir de base aux obserrations des commis- 
' • saires 335 

"N^ 9 bis. Communication de la commission nomtoée 
par le Sup.-. Cons... des GG.-. II'.-. GG.-. du 
33* degré pour la France, aux commissaires 
duG.". O.'. de France 339 

N^ 10. Réponses des commissaires du 'G.*. O.*., remises 

le 39 mars 1837 sSo 

K<^ 1 1 . Sur le rapport des commissaire s nommés par le 
Sup.-. Cons.*. du rite écossais, pour stipuler 
la conciliation des deux rites maçonniques 
proposéepar le G.*. O.*. deFrance. . . ; . . 256 



4o8 TABLE DES MATIÈRES» 

N* 13. Rapport du prësident de la Conunisdon du 
concordat projeté, &it aux trois chambres 
da G.*. O.*. réunies, le siQJanTier 1827. . • . a5^ 

N<* i5. Deiizième rapport da président de la commis- 
ision du concordat projeté, £Rita«& trois cham- 
bres du G^'. O:*. réunies, le t3 avril 1837. . . ^Sj 

N« i4* Fragment du discours de Pillustre frère duc 

de Choiseui , dans la séance du 7 juillet 1827. 373 

N^ iSi Extraits de la brochure intitulée : Essai sur 

VinstiUation du rite écossais^ ........ ^ 374 

N* 16. Lettre du G.-. G.*, de France à tous les At.*. 
de sa correspondance , concernant la L**. de 
k CUmenU jimàlé. ....>..>.>.... 377' 

N» 17. Déclaration du G.*. 0,% de France, relative- 
ment â des jorateurs de loge* «...%.... 388 

N« i<8. Fragment de la biroehuce, déjà citée, du frère 
Vassal, dans lequel on remarque une disciift- 
sion fort judicieuse sur Identité du rite écoa> 
sais, tel qu^ fut apporté en France parle 
frère de Grasse^Tilly , avec le rite écossais pri- 
mitif , tel que le possédait la grande loge. % . 391 

N? 19.. Exti^ait d^un rapport sur les fitiances générales 
de Tordre ) lu dans la séance du comité cen- 
tral du G.-. 0.\ 3o5 

N» 3o. Au sujet d'une protestation $37 

N» 3^. Note pour la pageiSg 334 

No !j3, G.-. G.-, dq New-York. . 336 

N» 3?. Extrait des colonnes gravées dans le Souv.'. 
Chap.*. écossais du rite ancien et accepté du 
Père de Famille^ vallée d'Angers. . .v. . . 353 
Tableau des Ateliers réguliers en activité en France et dans 
les colonies. 3^3 

FIN DE LA TABLE^ DU PREMIER VOLUME. 



fviai 2 2 1941 




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